îîéiî3îî BULLETIN DE LA r r SOCIETE LINNEEME DE NORMA^JDIE. BULLETIN DE LA r r SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE. PREMIER VOLUME. ANNÉE 1855-56. CAEN, CHEZ A. HAKDEL. IMPRIMEUR DE L ACADEMIE ET DES SOCaÉTÉS SAVANTES. 1856. AVERTISSEMENT. Établir des rapports plus fréquents avec les Sociétés sa- vantes ; — assigner une date précise aux travaux présentés et aux découvertes ; — élaguer du volume des Mémoires de la Société Linnéenne, qui conservera d'ailleurs toute son impor- tance, les communications peu étendues ou qui ne doivent être données qu'en analyse : tels sont les principaux motifs qui ont amené la publication de ce nouveau recueil. Le BiiUetùi de la Société Linnéenne de Normandie paraîtra tous les ans , dans le courant de novembre , il contiendra : 1". Les procès-verbaux des séances; 2"\ Le catalogue des ouvrages offerts h la Société ; 3". Les mémoires, notices, etc., qui ne devront pas être insérés dans les volumes 'm-li°. ; !i°. Le compte-rendu des excursions scientifiques faites par la Société. ^r [LIBR A '^ a /i Q Q — 6 — Nous sollicitons nos collègues, de vouloir bien contribuer à enrichir de leurs travaux et de leurs découvertes le Bulletin de la Société Linnéenne, et de prouver a-nsi qu'ils accordent à celte publication toutes leurs sympathies. Nota. Les mémoires, lettres, noies, etc., destinés au Bulletin devront être adressés, franc de port , à M. Morière, secrétaire-adjoint, rue de Bayeux, 38. COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Pour Tannée «855-56. Président MM. Abel Vautier. Vice-président . . . Renou. Secrétaire ..... Eudes-Deslongchamps. Secrétaire-adjoint. . MORIÈRE. Trésorier. Hardouin. Archiviste FAUCON. La Commission d'impression des Mémoires est formée du Président , du Secrétaire et de six membres de la Société , et se trouve ainsi composée pour l'année 1855-56 : MM. Abel Vautier , président. Eudes-Deslongchamps , secrétaire» MORIÈRE. LUARD. Perrier. Hardouin. De Caumont. Faucon. La Commission du Bulletin est formée du Secrétaire-adjoint et de trois membres, chargés chacun d'une des trois parties : zoologie , botanique , géologie et minéralogie : MM. Morière, secrétaire-adjoint. Zoologie : JOURDAIN. Botanique : Perrier. Géologie : Eugène Eudes-Deslongchamps. k SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1855. Présidejice de M. Abel VAMTIUU. A rouvoiUire de la séance , M. Abei Vautier remercie la Compagnie de l'avoir a|)pelé h l'honneur de la présider : il est heureux de trouver ainsi une nouvelle occasion de resserrer les liens qui l'unissent déjà à ses collègues. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société a reçu : De la part de M. 0. Tercfuem , membre correspondant : Observations sur Les Gryphécs du département de la Moselle (Ext. du Bulletùi de la Société d'histoire naturelle du département de la Moselle); in-8". , 12 pages, 1 planche. De la part de RI. Hardouin-Michelin : 1". Note sur quelques Echinides fossiles; in-S". , h pages (Ext. de la Revue et magasin de zoologie , n". 8, 185/i ) ; 2\ Notice sur un nouveau genre a établir dans la famille des Spatangoïdes , sous le nom de Mœra ; in-8''. , U pages ( Ext. de la Revue et magasin de zoologie , u^ 5 , 1855 ). De la part de M. Eugène Marchand , pharmacien à Fé- camp : Des eaux potables en général. De la part de M. Morièrc , secrétaire-adjoint : Rapport sur l'exposition des instruments aratoires à Cacn, en 1855. — 10 — En échange de ses publications , la Société a reçu : 20*. exposition de la Société centrale d'horticulture de Caen ; Congrès de l'Association normande, tenu à Caen en 1855: Verhandelingen , etc. (Mémoires de La 1". classe de l'Institut royal néerlandais); Organik , etc. ( Règlement organique de l'Académie d'Amsterdam ) ; Caialogus der , etc. (Catalogue de la bibliothèque de l'Académie royale d'Amsterdam); Verslagen , etc. (Rapports et communications de l'Aca- démie royale des sciences d'Amsterdam, 3 n°*. , in-S". , 1854-55); Société académique de St. -Quentin , 2^ série, tome II , 1853-54; Bulletin de la Société d'histoire naturelle du département de la Moselle , 7^ cahier ; Bulletin de la Société d'Emulation du département de l'Allier , avril 1855 ; Extrait des travaux de la Société centrale d'Agriculture du département de la Seine- Inférieure , tome XII , conte- nant les n"'. SU à 92 exclusivement. CORRESPONDANCE. Le Secrétaire donne lecture d'une lettre de M. Vrolik, se- crétaire de l'Académie royale des sciences d'Amsterdam , an- nonçant l'envoi d'ouvrages. ( Voir ci-dessus ). Il est également donné lecture d'une lettre des membres du bureau de la Société littéraire cl philosophique de 3lan- chesler, qui projwsent à la Société Linnécnne un échange de Mémoires. Ac(;ordé. — 11 — Le Secrétaire annonce que M. Oppel , de Stuttgart! , a proposé à la Société d'entrer en échange de Mémoires avec la Société savante de cette ville. Accordé. Même proposition a encore été faite par M. Renevier, de Lausanne , d'un échange de Mémoires avec la Société Vaudoise des sciences naturelles. Même décision. M. le docteur Perrier cite quelques localités nouvelles do plantes qu'il a trouvées dans le département de l'Orne , pen- dant les mois d'août et de septembre 1855 : 1". Corydalis daviculata {D. C. ). Cette fumariée se trouve en abondance parmi les rochers de Domfront (Orne) et aux environs. 2°. Viola paLustris ( L. ). Celte plante est très-répandue dans la plupart des terrains spongieux entre Domfront et Fiers , ainsi ([u'aux environs de la Ferté-Macé et dans la foret de Bagnoles où ses feuilles prennent quelquefois un grand développement. 3". Viola canina (L. ). Cette plante, ordinairement confondue avec le V. riinniana de Reich. , est fort rare en Normandie. Il l'a recueillie , avec M. de Brébisson, au mois de juin 1855, dans la forêt de Montpinçon, près de St. -Pierre-sur- Dives , où M. Durand- Duquesnay l'avait signalée. Elle se modifie, dans cette localité, suivant les sites où elle croît , et réunit enfin tous les carac- tères du V. lancifolia de Thore , que M. Perrier considère comme une simple variété du V. canina de Linné. Cette opinion a déjà été émise par WSl. Cosson et de Brébisson. Au mois d'août dernier, M. Perrier a retrouvé cette plante dans les marais du Chaslelier, près de Fiers. Elle paraît , dans cette station , ne pas s'écarter du véritable type de Linné. — 12 — h°. Oxalis corniculata (L.). Celle oxalidc croît à Chevieis , près de Sepl-Forges. Elle s'est tellement propagée dans celle localité , qu'elle a envahi d'une manière nuisible les jardins du château. 5°. Ecliinops spliœrocepfialus (L. ). C'esi au mois de juillet 1855 que M. Perrier observa celte composée, dans les terrains pierreux et incultes qui entourent le château de Domfront, D'après les renseignements qu'il prit auprès des personnes qui cultivent les jardins environnants , celle planle est parfaitement spontanée et doit , par consé- quent , prendre droit de naturalisation dans notre flore nor- mande. D'ailleurs n'esl-elle pas , au milieu de ces rochers , dans la station qui lui esl propre? 6". Genliana pneumonanthe ( L. ) , var. à fleurs pa- nachées. Celle jolie gentiane n'a pas présenté des caractères distincts assez tranchés pour en faire une espèce. Elle esl cependant fort remarquable par sa corolle d'un blanc-rosé , violacée sur les angles. M. Perrier l'a découverte , au mois de septembre 1855, à Ste. -Eugénie , sur la lisière de la forêt d'Argentan, dans des prairies humides où le type de celle espèce est très- abondant. Elle n'atteint pas plus de 15 à 20 centimètres de hauteur. Il en a confié plusieurs pieds au conservateur du jardin botanique de Caen , afin de pouvoir faire une étude plus approfondie de celte charmante plante. 7°. Onganum culgare (L.), var. à fleurs blanches. Cette variété , que M. Perrier a rencontrée h Champosoult, près de Vimoutiers, diffère de l'espèce par ses fleurs blanches beaucoup plus petites et ses bractées incolores. Est-ce la va- riété pailescens de Cosson et Germain ? 8°. Epipactis purpurata ( Sm. ) , Epip. latifolia , var. vioiacca ( Dur. -Duq. ). — 13 — Celle orchidée, très-rare dans nos localités, est indiquée par M. Durand-Duquesnay , dans l'arrondissement de Li- sieux. M. Perrier l'a retrouvée sur plusieurs points de l'arron- dissement de Vimoutiers , h Labruyère-Fresnay et à Camem- bert. Elle sort de terre par touffes isolées de une à dix liges dans les terrains argileux et couverts , et paraît s'implanter comme parasite , à une très-grande profondeur , sur dif- férentes racines d'arbres ou d'arbustes. Voici les caractères qu'elle présente : souche fibreuse et épaisse; tiges hautes de 5 à 8 décimètres , violacées-rougeâtres , couvertes , surtout dans le haut , d'une pubescence blanchâtre, brillante, imi- tant à la loupe de petits cristaux de neige. Cette cristallisation se retrouve sur les bractées et les ovaires ; ces derniers sont oblongs , fortement côtelés , se rétrécissant en pétioles assez courts et légèrement tordus. Les divisions extérieures du pé- rianthe verdâtres, étalées , ont à la partie moyenne extérieure une côte longitudinale très-accentuée ; les divisions inté- rieures sont blanchâtres ; le labelle est plus court qu'elles , et marqué de pourpre , surtout vers le milieu ; la partie basilaire concave , nectarifère ; feuilles lancéolées , linéaires , assez étroites ; bractées beaucoup plus longues que les ovaires. Août. M. de L'Hôpital présente la note suivante, sur deux espèces du genre Utricutaria : On trouve dans les eaux stagnantes des environs de Caen deux espèces très-voisines appartenant à ce genre : Utricularia vidgaris (L.) et Utr. negiecia (Lehmann). Les descriptions de ces deux espèces qui ont été publiées jusqu'à ce jour, sont irès-incomplètes ou entachées d'erreur ; aussi la détermina- tion de l'une d'elles présente-t-elle quelques difficultés pour l'observateur qui n'a pas en même temps l'autre sous les veux. — \k — Les espèces de ce genre étanl nombreuses (137 étaient connues en IS/iZi et sont décrites dans le Prodrome) , il est indispensable de relever les caractères de chacune d'elles avec la plus scrupuleuse exactitude. Presque tous les auteurs donnent comme spécifique un caractère complètement illusoire , tiré des anthères. Citons- les textuellement : KocH , Synopsis Flora Gcrmanicœ et Helve- lic(c. iSlili Alp. de Candolle , Prodromus. iSlili . CossoN et Germain. Flore des environs de Paris. 1845. . . BoEEAu. F/orc du centre de In France. 18/i9 . De Brébisson. Flore de la Normandie. 18/i9. UT. VULGARIS. UT. NEGLECTA. Anthcris connalis. Antherae subcohœrentes AnthÈres un peu cohé- rentes. Anthères conniventes. Anthères cohérentes. Anthères connées. Antheris liberis. Anllierae liberae. ( Non décrite.) Anthères rapprochées , non soudées. Anthères libres. L'examen attentif d'un grand nombre de fleurs m'a conduit au résultat suivant : Dans les deux espèces , les anthères sont libres, si on les observe dans le bouton , avant la déhiscencc; elles sont au contraire souvent agglutinées par le pollen , après la déhiscence , soit dans la fleur épanouie , soit même dans le bouton un peu avancé. Le caractère spécifique tiré des anthères est donc sans valeur et doit être abandonné. L'erreur s'est perpétuée , par — 15 — suite de la déplorable facilité avec laquelle beaucoup d'auteurs, pressés de produire , acceptent des descriptions toutes faites , sans les avoir contrôlées. C'est là la cause principale des im- perfections que l'on remarque dans un grand nombre de flores locales. Les descriptions les plus exactes de nos deux espèces sont celles qui ont été publiées par MM. Boreau {Flore du centre de la France , 2^ édit. ) , et Lloyd ( Flore de la Loire- Inférieure , 2". édit.). Les descriptions de M. Lloyd surtout laissent peu de cbose à désirer. Cet observateur conscien- cieux , qui paraît avoir décrit lui-même et sur le vif la plu- part des espèces qui figurent dans son livre, n'invoque point le caractère tiré des anthères ; il en a sans doute reconnu le peu de valeur. L'ouvrage de M. Boreau étant le plus répandu , à cause de son mérite et de l'étendue de la circonscription qu'il em- brasse, nous allons faire une revue rapide des n°\ 1257 et 1258 , consacrés aux deux espèces qui font l'objet de cette note, en indiquant les modifications ou additions qu'il serait utile d'introduire. Utricularia vctlgaris (L.). Texte de M, Boreau, Hampe grosse , fistuleuse. Corolle jaune, à lèvre supérieure ovale, obtuse au sommet. i'alais strié de li^fties orangées. Modifications proposées. Hampe grosse, fistuleuse, d'un rouge-brun luisant, ainsi que le calice. Corolle d'un jaune clair, à lèvre supérieure ovale, brusquement rétrécie au sommet en un bec court, obtus. Palais marqué d'un petit nombre de lignes ou taches d'un rouge pâle , non anastomosées. — 16 — Utricdlahia neglecta (Lehni.' Hampe grêle, à i»eine fistuleusc. Corolle jaune. Palais strié de ronge clair. Lèvre inférieure arrondie, déllé- ciiie, à bords rabattus. Hampe grêle, souvent flexueuse, non listuleuse. Corolle d'un jaune orangé. Palais strié de lignes nombreuses d'un rouge vif et anastomosées. Lèvre inférieure arrondie, à colle- rette étalée, plane. La clef dichotomique donnée par le même auteur, t. I, p. 216 , est fausse en ce qui concerne VUt. neglecta. M. de Brébisson ( Flore de Norm. , 1\ édil. , p. lOk , considère VUt. neglecta comme n'étant peut-être qu'une variété de VUt. vulgaris. Cette opinion est absolument inad- missible. Lorsque l'on peut comparer les deux plantes vi- vantes , il est impossible de conserver le moindre doute à cet égard. Elles appartiennent évidemment à deux espèces bien tranchées. Alp. de Candolle {Prodromiis , \^hh) , cite, à l'article Ut. vulgaris ( L. ), la planche publiée par Poiteau et Turpin {Flore de Paru, p. 26, pi. 30) : or, cette planche contient quelques figures très-inexactes. Sur celle qui représente une corolle étalée, on voit une échancrure au sommet de la lèvre supérieure, au lieu du bec obtus qu'olTre la plante vivante; quant aux étamines , elles sont encore plus mal représentées , s'il est possible. Le dessin de la même plante donné ])ar MM. Cosson et Germain ( Atlas de la Flore de Paris , pi. 18 bis) , est faux et même inintelligible. Il me reste à indiquer les localités où se rencontrent les deux espèces qui font l'objet de cette note. Celte partie de mon travail est très-incomplèle, parce qu'il ne m'a pas été possible d'étendre, autant (p'.e je l'eusse désiré., le cercle de mes explorations. — 17 — Utr. vulgaris : près du bac de Clopée ; — marais do Mon- deville ; — marais des Terriers et de Chicheboville. Ut7\ neglecta : h Basse-Allemagne; — tous les fossés des herbages situés entre l'Orne et le canal maritime , jusqu'à l'embouchure du Dan; — fossés d'un herbage, à 7 kilomètres de Caen , entre le canal et la route de Ouistreham ; — maré- cages de la vallée du Dan. — Cette dernière espèce est très- abondante autour de Caen. Dans toutes ces localités , chaque espèce existe seule à l'ex- clusion de l'autre. Je n'ai point encore observé les deux espèces mélangées. M. Eugène Eudes-Deslongchamps fait la communication suivante : J'ai l'honneur de vous soumettre une coupe géologique naturelle , qui présente deux conditions que l'on trouve bien rarement réunies, à savoir : une grande variété de couches sur un petit espace , et une abondance remarquable de fossiles caractéristiques. Cette coupe, prise sur la route d'Évrecy à Ste.-Honorine- du-Fay, sur les bords du vaste bassin jurassique anglo-pari- sien , offre une série complète de toutes les subdivisions observées jusqu'ici dans le lias moyen , le lias supérieur et l'oolithe inférieure du Calvados. A la base, se trouvent : 1°. Des scliùies siluriens, perpendiculaires et fortement disloqués , visibles dans les excavations , vers le pont. 2". Le poudingue, formé de sables et de galets roulés quartzeux , et qui , dans cette partie du département , sert partout de base au lias moyen , se retrouve avec une épais- seur qui varie de 1 à 2 mètres dans la coupe en question. 11 comble incomplètement les inégalités du schiste et est 2 — 18 — eniièrement constitué, à sa partie supérieure, par un sable incohérent. Iramédiatement au-dessus et reposant sur lui en stratifica- tions horizontales , se voient : 3°. Plusieurs alternances de calcaire et d'argile , représen- tant la partie inférieure du lias moyen. Cette première sous- formation , d'une puissance de 11 à 12 mètres, est caracté- risée par les fossiles suivants : Ammoniies Bechei , Amm. Henleyi ; Belemnites brevis , Bel. umbilicaïus , Bel. clavatus, etc. ; Gryphcca cymbium ; Terebratula Jiumisvialis ; Rhy?i- chonella variabilis ; Spiriferina rosirata, var. pmguis , S. verrucosa. En montant la côte , on rencontre : h°. Un banc continu de calcaire grésiforme , renfermant souvent de très-petites oolithes {banc de roc, des carriers, — calcaire à bélemniies , de M. de Caumont, — marlstone , des géologues anglais). Cette assise, d'une épaisseur de 1 mètre 60 centimètres environ, est un de nos meilleurs ho- rizons et peut être pris connue type du lias moyen , à cause de la constance de sa composition minéralogique et de l'abon- dance des fossiles caractéristiques qu'il renferme. Je ne citerai que les principaux : Ammonites margaritatus , A. planicosta, A. Valdani , A. anmdatus. A, spinatus , etc.; Belemnites acuarius, B. paxillosus ; Pleurotomaria suturalis, PI. rus- lica , etc.; Pecten cvqiiivalvis , P. disciformis; Gryphcca cymlmim ; Terebratula punctata, T. Edwardsii, T. cornuta, T. (juadrijida, T. rcsupinata; Spiriferina rostrata, type, S. rostrata, var. pinguis; Rlnjnckonella acuta, R. rimosa, R. teiraedra, etc. Ce calcaire forme la limite supérieure du lias moyen , qui est surmonté par les diverses assises du lias supérieur. La nature plus ou moins argileuse de ce nouveau terrain con- — 19 — iraslo d'une manière frappante avec la dureté du calcaire dont est formée la deinière assise du terrain inférieur. Au-dessus du banc de roc, on voit : 5°. Le banc à Leptœna , sorte de calcaire incohérent, argileux , remarcjuable par ses fossiles singuliers , rappelant bien plutôt des formes siluriennes que des formes jurassiciues. Ce banc , dont la puissance ne dépasse pas 1 à 2 décimètres , ne renferme que des fossiles de très-petite taille : Leptœna liasiana, L. Moorei, L. Bouchardii ; Tercbralula globu- lina; Rhynchonella pygmœa. Vient ensuite : 6". Un banc d'argile brune, contenant quelquefois, à sa partie supérieure, des débris de sauriens et des poissons entiers, qui se séparent en petits fragments et qu'on ne peut conserver. L'épaisseur de ce banc est de 2 mètres environ. Vers la partie moyenne de cette sixième assise, on remarque de gros rognons calcaires aplatis, fissiles, i\om\ws miches (7°. ) et qui présentent presque toujours à leur centre quelque corps organisé , un morceau de bois , des débris de poissons , etc. C'est ce même banc , beaucoup plus développé , qui a donné tant d'importance à la localité de Curcy. Là on rencontre des poissons entiers ; Lcptolepis Bronnii, Dapcdium poliium, Lepidotus Elvensis, etc. ; une espèce A'ichlyosmmis, remar- quable par sa conservation; le Teleosaurus temporalis ; des Scpia , avec leur encre; des Teudopsis, et enfin des Apiy- clius , dont la nature est encore problématique (1). (1) Celte couche de Curcy se retrouve dans des conditions tout-5-fait semblables à Ilminster ( Angleterre), où M. Charles Moore l'a parfaite- ment étudiée. Je dois à son obligeance des renseignements si précis à ce sujet, qu'il ne me reste aucun doute sur l'identité complète des deux couches qui nous occupent. Dans cette dernière localité, on retrouve les — 20 — Au-dessus de l'argile brune, on rencontre : 8°. Une alternance de calcaire et d'argile ; avec de nom- breux fossiles assez mal conservés : Ammoiiites bifrons , A. serpenlinus , A. Hollandrei ; Naiililus Toarcensis ; Bclem- nites triparlitiis ; Terebratula Lyceitïi; Rhynchonelia Bou- chardit Rli. Moorei, Cette série de bancs , dont la puissance ne dépasse pas 2 mètres , acquiert , dans d'autres parties du département, une bien plus grande épaisseur; les divisions y deviennent plus distinctes et les fossiles plus nombreux. A Baron et h Fontaine-Étoupefour , par exemple , ces mêmes bancs sont remarquables par la grande variété d'espèces fossiles , dont un grand nombre n'a jamais été rencontré que dans la dernière de ces localités. Quoiqu'il soit difficile d'établir une ligne de démarcation mêmes poissons : des Ichtyosaures , des Seiches, avec la poche à encre, des Aptychus dans les Aminoniles, el parfois des insectes. Il serait bien 5 désirer que l'on pùl recueillir anssi dans notre pays de ces Ammoniles contenant des Aptychus dans l'intérieur de leur bouche. Des empreintes des parties molles les plus délicates des Seiches, telles que les nageoires caudales, les bras, les yeux, que j'ai retrouvés quelquefois, nie font présumer qu'on pourrait rencontrer des Ammo- nites avec des vestiges des parties charnues. Si, dans ce cas, on obser- vait encore des Aptychus , il serait naturel de penser que ces corps sin- guliers entraient dans la constitution de l'animal de Y Ammonite. 11 est presque certain aussi que ces miches fossiles sont, dans notre contrée, les faibles représentants de ces fameux schistes fossilifères du lias supérieur de Boll, renfermant des débris si bien conservés de pois- sons, de Sauriens, etc., el présentant encore des Ammonites avec des Aptychus. Je dois des échantillons de ces dernières à l'obligeance d'un de mes amis, M. Oppell, qui a si bien étudié le lias du Wurtemberg. Il pense également que ces miches représentent les schistes de Boll. Du reste, le grand travail qu'il va publier incessamment sur la constitution comparative des couches liasiques en France, en Angleterre et en Alle- magne, dissipera toutes les incertitudes à cet égard. — 21 — bien tranchée entre cette couche et la suivante , c'est à elle , je pense, que le lias inférieur doit se terminer. En effet, bien que la composition minéralogique de la huitième assise soit , sous beaucoup de rapports, très-semblable à celle de la neu- vième, qui, pour moi, commence l'oolilhe inférieure, il n'en est pas moins vrai qu'il existe une différence très-marquée dans la faune de ces deux couches, et que, dans la neuvième, on voit apparaître une série de coquilles dont le faciès est bien plus oolilhique que liasique. Je citerai entre autres le Lima proboscidea , certaines espèces d'Opi's qui acquièrent ici un développement très-considérable, enfin la Rliynchonella cy- nocephala, qui, en Angleterre, à Thouars et dans d'autres localités , a été regardée comme appartenant évidemment à la partie inférieure de l'oolithe inférieure. Cet-te neuvième assise est formée d'un calcaire argileux , très-peu cohérent, pénétré souvent d'oolithes ferrugineuses très-petites et sans cohésion. Elle renferme une grande quan- tité de fossiles mal conservés , dont le test spathique existe souvent , mais est devenu d'une fragilité telle qu'il est à peu près impossible d'en extraire des coquilles en bon état. Voici quelques-uns de ces fossiles : Ammonites primordialis , A. opalinus; plusieurs espèces de Pleurofomaires caractéris- tiques , non décrits j trois ou quatre Opis de grande dimen- sion ; Modioia plicala ; Gervilia contorta ; Lima probosci' dea, enfin la plus caractéristique /i/ii/?ic/iOMe//a cynocephala. J'y ai recueilfi aussi la Rhynchonella ringens , dont l'habitat ordinaire est la partie supérieure de la mâlière , c'est-à-dire la partie inférieure de notre oolithe inférieure, 10°. Banc de mâlière proprement dite , c'est-à-dire calcaire cendré pâle , souvent pénétré de petits grains de chlorite et contenant des rognons siliceux mal délimités. Cette assise, de 9 à 10 mètres d'épaisseur, est caractérisée par Y Ammonites — 22 — Aalensis, le Pecieti harbalus, les Terebialula globatn (1) et perovalis. C'est dans celle même assise que l'on Imiivail autrefois, aux Mouliers, la RhijnchoneUa ringens. 11°. Banc à oolillies ferrugineuses bien délimitées, nommé banc sableux , aux Mouliers et à Bayeux , et que les géo- logues ont toujours pris pour type de l'oolithe inférieure dans le Calvados, bien qu'il n'en forme qu'une très-faible partie et qu'il doive être considéré plutôt comme une exception que comme la règle générale. Ce banc , réduit ici à quel(iues centimètres d'épaisseur, n'en contient pas moins une énorme quantité de ces fossiles, qui ont fait la réputation de notre Calvados, si riche d'ailleurs en fossiles des différentes for- mations jurassiques. Il serait superflu , je le pense, de citer ici les coquilles caractéristiques de celle couche, parce qu'elles sont familières à tous ceux qui se sont occupé de géologie cl de paléontologie. 12°. Enfin, (quelques traces du banc à oolithes blanches, si développé aux Mouliers , couronnent la colline. Ce banc est caractérisé, dans cette dernière localité, par la Terebra- tida Philip/ni et la Rlujncbonella pticatella, que l'on ren- contre cependant , quoicjue plus rarement , dans le banc à oolithes ferrugineuses. Aux environs de Porl-en-Bessin, cette couche renferme en outre une assez grande quantité d'Oursins (!) Je noiiinie ici celle lérébraliile Ter. global n , bien qu'elle soil différente de la vraie globatn des Anglais; mais comme c'est une coquille très-caraclérislique de la mâlièie, je voudrais appeler sur elle l'attention. J'en ai donné plusieurs échantillons, sous le nom de Ter. globatn. M. d'Orbigny l'a citée, dans son Prodrome , sous le nom de Ter. Klchiii , Lam. ; mais ceUe dernière est une variélé de la Ter. perovalis. La téré- bralulc dont je parle ici serait peut-être la Ter. eqncstris ; mais comme je ne possède pas de type bien net do celle espèce, je ne puis ici que hasarder une conjecture. — 23 — el quelques Bryozoaires , fossiles très-rares dans les autres localités de notre pays, où ce banc atteint une plus grande puissance. A moins d'un kilomètre de ce lieu , on retrouve , sur une butte d'un niveau un peu plus élevé , le calcaire de Caen , représentant du fullers-earth, que je regarde comme le membre le plus supérieur de notre oolithe inférieure. Il serait difficile, ainsi qu'on peut le voir par ce qui pré- cède, de trouver une localité où l'oolithe inférieure, si bien développée dans le Calvados, se présentât dans des conditions plus avantageuses pour une étude synthétique de ce terrain. A la vérité , les localités de Bayeux , des Mou tiers , de Port- en-Bessin , d'Arromanches et d'Allemagne offriront une plus grande puissance dans les couches et une plus grande variété dans les fossiles ; mais , en revanche , pour arriver à saisir d'une manière un peu complète l'ensemble de notre oolithe inférieure , il faudra parcourir une surface de terrain con- sidérable , tandis qu'à Évrecy , sur une étendue de moins de IjU de kilomètre, on trouve un ensemble de couches comprenant le lias moyen , le lias supérieur et l'oolithe inférieure, La coupe d'Évrecy est donc une de ces coupes types , si précieuses pour ceux qui , n'ayant que peu d'instants à consacrer à notre Calvados, veulent cependant prendre une idée générale de la partie inférieure du système jurassique de la Normandie. Nous terminerons cet aperçu , en donnant un tableau des trois formations et des subdivisions comprises dans la coupe qui fait le sujet de cette communication. — Ilx — OOLITHB INFÉRIEURE Malièrb Lias supérieur. Lias motbn Calcaire de Caen r;^ FuUeis- earth. Calcaire blanc zzz Oolithe blanche de M. Élie de Beaumout. Oolithe ferrugineuse zzz banc fer- rugineux de Bayeux. ^Oolithe inférieure à Tcrebratulu peroualis. I Oolithe inférieure à Ammonites primordialis. Lias supérieur à Avimonites bi- frons et serpentinus. Argile sans fossiles. Au milieu, rognons calcaires ( niveau des poissons). Couche à Leptœnn. Banc de roc à Terebratula qua- drifida. Lias moyen argilo-calcaire à Ter. numismalis. Poudingue inférieur. Roches schisteuses siluriennes. Maintenant, Messieurs, permettez-moi d'appeler votre attention sur un autre point de notre département : je veux parler de la petite folaise qui s'étend de Lion-sur-Mer à Luc. Celle falaise , quoique bien connue des géologues , nous a cependant offert , à M. Renevier et à moi , un fait important qui paraît avoir échappé à leur attention. Ce fait est la pré- sence du cornbrash le mieux caractérisé. Pour bien fixer vos idées , je vous prierai de jeter les yeux sur la coupe ( pi. I , lig. 2) que je soumets à vos regards el qui représente une partie de la falaise en ([uoslion. liC coinbrask ne commence à se montrer (ju'à très-peu de distance de Lion. Il est déposé sur la grande oolitlic . dont la — 25 — surface , usée et durcie , est couverte d'Iiuîlres plates adhé- rentes et percée d'innombrables trous produits par des co- quilles litiiophages , circonstances qui prouvent qu'il a dû s'écouler un long espace de temps avant le dépôt , sur la formation inférieure , des premières couches du cornbrash. Ce dernier consiste ici en une alternance d'argiles bleues et jaunes, avec de minces assises de calcaire constituant souvent une véritable lumachelle uniquement composée de VOstrea minima, del'O. acuminata et de VAvicula echinata. Souvent la partie inférieure contient aussi en grande quantité les Terebratula obovaia et intermedia, ainsi qu'un assez grand nombre de fossiles de la grande oolithe , remaniés et presque toujours roulés. IMais , dans tous les cas , il est très-facile de reconnaître ces derniers, car la gangue qui les entoure est d'une nature toute différente, et composée de pierre blanche dont la dureté et la couleur contrastent avec la nature argi- leuse ou calcaire jaunâtre des fossiles du cornbrash. Voici la liste des principaux fossiles que j'ai recueillis dans le cornbrash de Lion : Ammonites Bachcriœ ? ( Sow. ) , mauvais échantillon. Phuladûmya crussa (Agass.). Lyonsia peregrina (d'Oib.). Ceromya conccntrica { Sow.). Corbis ovalis ( Phill ). Isocardia minima (d'Orb.). Lima duplicata (Desh.). Avicula echinata (Sotv.), souvent excessivement abondante. Gervilia acuta (Sow.). Peclcn fibrosus (Sow.). Pect. vagatis (Sow.). Plicalida peregrina? (d'Orb.). Oslrea acuminata? (Sow.). Ost. minima (Deslong.), très- abondante , voisine de VO. Knorrii. Ost. costata (Sow.). Serpula conformis (Golf.). Stutnatopora callocicnsis (d'Orb.). Diastopora laxata (d'Orb.). Débris d'Eticrinitcs. — 2 Oursins indéterminés. — Montlivallia? grande espèce indéterminée. Coupe prise vers les premières maisons du village de Lion. — Diluvium et sable =; 0'". 50"^. ; argile et calcaire mélangés — 26 — = 1'". ; banc de calcaire compacte tout lardé de Gervilies = 0'". 20^ ; argile jaunâtre = 1'". ; argile bleuâtres 1"'. 60^ Au niveau de la mer : surface usée et durcie , percée par des coquilles lithophages, et formant l'assise supérieure de la grande oolithe {ba7ic de chien de Ranville). V. pi. II, fig. U. A partir de Lion , on voit les couches de la grande oolithe se relever sensiblement. Elles sont , sur plusieurs points , profondément ravinées, de telle sorte que , souvent , la falaise n'est plus formée que de. niasses de diluvium comblant les dénudations sous-jacentes. Ce diluvium est formé d'un banc de petits galets roulés , recouvert d'une terre noirâtre con- tenant des coquilles marines et terrestres , identiques à celles qu'on retrouve vivantes dans les environs. Le cornbrash paraît occuper tout l'espace compris entre Lion, Hcrmanville et Colleville, où il forme le sous-sol des marais étendus entre la mer et les collines de la grande oolithe qui viennent former, h Ouistreham , une sorte de cap , sur- monté par les anciennes alluvions déposées au moment de la formation de la vallée de l'Orne. Plus loin , on le voit repa- raître au-delà de la rivière, h la roche de Sallenelles, et sur les collines de Merville , de Sallenelles, etc. On le retrouve ensuite de place en place dans la vallée de la Dive , d'où il semble se prolonger dans le département de l'Orne en plongeant sous les divers dépôts argilo-calcaires du Kelloway-rock , qui acquièrent une assez grande puissance auprès d'Argentan , et, à partir de ce point , parviennent h leur plus beau déve- loppement , dans le département de la Sarthe , auprès de Beaumont. M. Triger, qui a si bien étudié cette partie des terrains jurassiques, y a divisé le Kelloway-rock en trois membres : le Kelloivay argileux, qui n'est peut-être que noire cornbrash: le Kelloivay sableux, et enfin le KoUoway ferrugineux. M. d'Orbigny , en donnant le cornbrash comme synonyme ~ 27 — de noire giande oolitlie , est donc , à notre sens , tombé dans une grande erreur; mais, d'un autre côté, en formant son terrain callovien , il a parfaitement indiqué les limites du cornbrash et insisté sur les discordances profondes qui existent entre ce terrain et la grande oolitlie. Les discordances sont même bien plus marquées encore qu'il ne l'avait exprimé : en eiïet , non-seulement la surface de la grande oolithe est usée et corrodée dans le point où le cornbrash s'est déposé , mais encore l'inclinaison des couches n'est plus la même. La grande oolithe , entre Lion et Colleville, paraît avoir subi un affaissement et avoir formé une sorte de bassin, nivelé en partie par le cornbrash. (Voir la pi. I, fig, 3, représentant nne coupe idéale prise depuis la butte de Colleville jusqu'à Lion.) En terminant, ajoutons une dernière observation , qui nous semble une nouvelle conlirmation des idées que nous venons d'émettre. A Hermanville , nous avons observé une discor- dance plus frappante encore : vers le milieu du village , il existe un mamelon isolé de grande oolithe , étage par des corrosions successives , absolument semblables à celles que la mer produit à l'époque actuelle sur les falaises de nos côtes. Ce fait , joint au pohssage de la roche et aux fossiles remaniés de la grande oolithe , montre bien la convenance d'arrêter au cornbrash les limites inférieures du système oolilhique moyen , et d'ailleurs la dissemblance des deux faunes supérieure et inférieure au banc du chien annonce aussi un nouvel ordre de faits, qui se continueront sans in- terruption jusqu'au coral-rag, où les calcaires remplaceront de nouveau les argiles d'Oxford , du Kellovvay-rock et du cornbrash, en même temps qu'une faune nouvelle viendra caractériser le système oolilhique supérieur. 28 — SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1855. Présidence de H. Abel VAVTIER. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. De la part de M. d'Hombres-Firmas , correspondanl : Réimpression de la Thèse pour le doctorat en médecine, de Boissier Le Sauvages , soutenue devant la Faculté de Mont- pellier ; Manuel entomologique , gênera des Coléoptères d'Europe, par M, Jacquelin du Val ; dessins de Jules Migneaux. In-8°. Ce bel ouvrage , en cours de publication , a été offert à la Société par son président, M. Abel Vautier. Qu'il nous soit permis de le remercier ici, au nom de la Compagnie, de cette nouvelle preuve de sa libéralité. CORRESPONDANCE. Le Secrétaire donne communication d'une lettre de M. A. Le Prévost, contenant de nouveaux renseignements sur les roches portant des empreintes connues sous le nom de pas de bœufs des Vaux-d'Aubin. Celte lettre est accompagnée d'un plan calqué sur nature. Le Secrétaire expose les faits relatifs au premier développe- ment du Juncus bufonius , L. Dans plusieurs séances de la Société, des discussions se sont élevées à l'occasion d'une petite plante trouvée pour la — 29 — première fois , an mois d'avril 1855, sur les bords du canal maritime de Caen , par M. de I/Hôpilal , membre de la So- ciété , et recueillie ensuite , pendant les mois suivants , à plusieurs degrés de développement. Cette plante, haute à peine de 1 centimètre, en y com- j>renant la racine, se montrait çà et là, sur les bords humides du canal , formant des plaques d'un jaune rougeàtre , com- posées de plusieurs milliers d'individus serrés les uns contre les autres (pi. II, fig. 1). Chaque plante présente deux feuilles linéaires , de couleur verte , et un pédicelle filiforme , rougeàtre , latéral , dilaté à la base , embrassant le collet , et terminé par une petit corps ovoïde, creux, de couleur orangée (pi. II, fig. 2 et 3). Les racines sont simples et longues. M. de L'Hôpital crut reconnaître une cryptogame dans la petite plante en question ; mais il ne put en déterminer ni le genre , ni même la famille. Il montra la plante à divers bo- tanistes de Caen : personne ne sut trouver la solution du problème. Deux d'entre eux , s'occupanl spécialement de cryptogamie, ne furent pas plus heureux ; mais ils jugèrent la plante bien et dûment cryptogame. Dans l'espérance qu'elle serait enfin déterminée, elle fut envoyée à deux botanistes normands , très-habiles cryplogamisles. Leur étonnement fut extrême ; ils ne connaissaient rien de semblable , mais ils la regardèrent comme une cryptogame fort intéressante. Quelques échantillons furent adressés à l'un de nos plus savants cryptogamistes : il ne put déterminer la plante , et , sans se prononcer directement sur sa classe , il soupçonna toutefois que le petit corps ovoïde pourrait bien être l'œuf d'un insecte voisin des Héraérobes (1). (1) Hcmérobc. <■ Après la fécondation, les femelles s'occupent de la « ponte, comme tous les autres insectes; mais les œufs des insectes de « ce genre oÛVent une singularité qui mérite d'être remarquée : la — 30 — Cependant plusieurs des botanistes de la Société auxquels la plante avait été communiquée , se préoccupèrent aussi de sa détermination. M. Renou eut la pensée qu'elle pouvait être le jeune âge du Juncus bufoniiis, L. L'examen de nombreux échantillons , à divers âges , changea cette supposition en certitude. On trouva, en effet, des individus bien développés, présentant les fleurs du Juncus bufonius et conservant encore à leur base le pédicelle latéral avec son corpuscule ovoïde. De son côté , M. Eudes-Deslongchamps , sans avoir eu aucune connaissance de l'opinion émise par M. Renou , se souvint d'avoir parfois remarqué , au commencement du printemps, dans les sentiers des heux humides, de petites plaques de verdure formées par de très-jeunes plantes à feuilles Hnéaircs , lesquelles, plus tard, étaient devenues le Juncus bufonius; il suj)posa dès-lors que la plante de M. de L'Hôpital pourrait être le premier état de ce Juncus. Se rappelant également que Vaucher , de Genève , dans un « femelle, au moment d'en déposer un, appuie sur une feuille l'extré- « mité de son abdomen, et présente l'œuf enduit d'une matière très- • visqueuse, extensible, siccative à l'air et susceptible, sous un petit « volume, d'une grande résistance élastique; elle relève son abdomen (1 sans lâcher l'œuf; la liqueur s'allonge, forme un fdet délié, et quand « celui-ci a acquis la longueur convenable, elle abandonne l'œuf à lui- « même et il reste balancé sur la tige qui le porte. L'apparence de ces (1 œufs est telle , que les botanistes les avaient d'abord pris pour des 0 cryptogames, et les avaient classés et déterminés comme tels ; mais « l'observation a tout remis à sa place. » [Dict. d'hist. nat. , par M. Guérin. ) Hémérobe. « Les femelles pondent, à la partie inférieure des tiges a OU des feuilles, des œufs de forme oblongue , qu'elles fixent par un « pédicule très-grêle et très-long, formé par une sécrétion particulière. (1 Ce pédicule leur donne l'aspect d'un végétal , et, autrefois, les a fait « prendre pour une plante cryptogame. » {Dict. unii'. d'Inst. nat., dirigé par M. Ch. d'Orbigny, vol. VI, 2^ part., p. 526.) — 31 — ouvrage intitulé : Histoire physiologique des plantes d'Europe, ou exposition des phénomènes qu'elles présentent dans les diverses périodes de leur développement , donnait , sur la germination et la première croissance des plantes, des rensei- gnements pleins d'intérêt, IM. Eudes-Deslongchamps consulta cet ouvrage et trouva, pageZilO, tome IV, à propos àwJuuciis bufonhis , le passage suivant : » Dans cette espèce , les se- « menées , dès l'entrée du printemps , germent en abon- " dance et étalent leur cotylédon , qui a la forme d'un « cuilleron pétiole , en même temps qu'elles enfoncent en V terre leur radicule conique » (1). A la séance de la Société qui suivit la découverte de M. de L'Hôpital, celui-ci en fit le sujet d'une communication, parla des diverses opinions émises sur sa plante et de l'embarras où l'on était à son égard. M. Renou développa ses explica- tions ; M. Eudes-Deslongchamps fit connaître le passage de Vaucher , de Genève, relatif au Juncus bufonius. M. de L'Hôpilal ne fut pas convaincu , et ne devait pas l'être., for- tifié qu'il était , par l'opinion de plusieurs botanistes distin- gués, dans l'idée que sa plante était une cryptogame. Il fut alors convenu que le développement de la petite plante serait suivi sur les lieux mêmes où elle croissait si abondamment. Un mois après, la plante avait peu changé d'aspect (la saison avait été très-froide ) ; les deux petites feuilles s'étaient un peu allongées; le pédicelle, toujours surmonté du petit corps ovoïde, s'était flétri et recourbé vers la terre. Mais aux visites qui se succédèrent pendant la belle saison, la plante changea graduellement d'aspect , et prit définitivement tous les caractères du Juncns bufonius. L'auteur de la découverte (1) Vaiiclipr ne parle pas des feuilles, mais il est évident qu'il n'avait pour but que d'indiquer le mode de germination de lu plante. — 32 — fut le premier à le reconnaître. Il paraîtrait qu'il n'en a pas été ainsi de quelques-uns des botanistes qui avaient examiné la petite plante. M. Hardouin apprit alors à la Société que M. Herment , conservateur du Jardin botanique de Caen, ayant semé en pot des graines du Juncus bufonius , pour les besoins de l'École , avait remarqué que celle plante présentait , dans son premier état de développement , le même aspect que celle trouvée par M. de L'Hôpital. En exposant avec détails les faits qui précèdent , nous avons eu pour but de signaler aux botanistes un fait curieux et peu connu , et surtout d'appeler leur attention sur l'intérêt que pourrait présenter l'étude du développement des plantes, même les plus vulgaires. En les observant attentivement à toutes les phases de leur végétation, on éviterait des méprises auxquelles n'échappent pas toujours les plus habiles. M. A. Perrier présente une note sur un état anormal des fleurs d'un Orcliis maculata, L. Cet orchis, recueilli par lui dans le bois de Condé-sur-Seulles , se distingue du type de l'espèce par les caractères suivants : Fleurs très-petites et renversées, de manière que le labelle est supère et le casque infère , position naturelle de la fleur avant son développement ; l'absence de torsion dans le pé- doncule et l'ovaire peut expliquer suffisamment cette modiû- cation. Labelle plane, triangulaire, légèrement trilobé; lobe moyen , double en largeur des lobes latéraux, muni à sa base d'une rainure assez profonde, et dépassant en outre en longueur les divisions supérieures du périanthe , qui , dans ce cas , se trouvent situées à la partie inférieure ; éperon violet, obtus, de moitié moins long que l'ovaire; celui-ci très-court , violacé , gibbcux antérieurement et fortement sillonné ; bradées de la couleur de l'ovaire et beaucoup — 33 — plus longues que les fleurs. Les autres parties de la plante présentent les caractères de VOrcIns maculaïa. PI. I, fig. 6, épi de grandeur naUirelle; fig. 7, la et Ih, fleur grossie ; fig. 8 , organes de reproduction très-grossis. MM. Hardouin et Renou citent un certain nombre de plantes qu'ils ont trouvées, en 1855, à Grandcamp (Cal- vados) et à Vierville (Manche) : Inula crithmoides (L.); Veronica Buxbaumii (Ténor); Cochlearia danica (L.) ; Crithrnum maritimum ( L. ) ; Trifolium pratense , var. viUosum ; Spergularia rupestrts ( Lebel ) ; Aspienium ma- rinum (L.). M. Renou ajoute à cette liste le Cochlearia danica (L.) et XHutchinsiapetrœa (Brovvn), qu'il a découverts sur les toits en chaume et les vieux murs de Pirou et de Créance, villages du littoral de la Manche. M. de L'Hôpital signale plusieurs plantes intéressantes qu'il a rencontrées dans le Calvados. Fumaria micrantha (Lagas. ). Cette jolie espèce , reconnaissable à ses fleurs courtes , trapues, en grappes serrées, d'un beau rose foncé, et surtout à ses sépales orbiculaires , plus larges que la corolle et d'un rose très-clair, n'avait pas encore été indiquée dans le Calvados. Elle a été trouvée pour la première fois entre la Maiadrerie et Bretteville-Ia-Pavée , par MM. de L'Hô- pital et A. Perrier , au mois de mai 1855. Dans une herbo- risation qu'ils firent , au mois de juin suivant , en com- pagnie de leurs collègues MM. Hardouin et Renou , cette fumaria fut retrouvée en abondance sur tous les points de la plaine d'Ifs , et plus tard à Vimont , Buron , Rosel , Rots 3 — 3/» — AlchemiUa vulgaris (L.). Celte plante n'avait pas encore été découverte dans le dé- partement du Calvados. Mouen. Champs d'ajoncs. Gratiola offlcinalis (L.). Herbages de la Basse- Allemagne. Rhyîicliospora aiba ( Wahl.) . Bruyères humides de Baron. Teucrium scordium (L. ). Marais des Terriers, près du château. Cyperm flavcscens ( L.). Marais de Chicheboville. M. Eudes-Deslongchamps met sous les yeux de la Com- pagnie une production organique fossile, qui lui a été donnée par M. Le Blond , étudiant en médecine. Elle a été trouvée sur le bord très-abrupte d'une roche , aux environs de Fer- vaques ; elle était à moitié engagée dans une sorte de marne argileuse, dont l'âge (1) géologique est demeuré inconnu. Ce corps fossile est irrégulièrement arrondi et plus gros que le poing ; la couche externe est assez ferme , et épaisse de 5 à 6 millimètres; l'intérieur, formé découches concentriques minces, plus fragiles cfue la couche externe , est aussi d'une couleur plus foncée. La surface est couverte d'espaces penta- gonaux ou hexagonaux, dont les bords sont enfoncés et le centre rendu plus saillant par un tubercule souvent perforé à son sommet; ces espaces hexagonaux présentent en outre une grande quantité de petits pores. L'aspect général de ce fossile est celui d'un fruit de conifère ou d'une tige de cycadée ; mais les couches internes , également couvertes d'espaces hexagonaux qui correspondent à ceux de la surface externe , ne permettent pas de considérer ce corps comme un fruit ou (1) D'après un second écliantillon pio\cnant de la craie cliloritée des Vaclies-Noires cl présentî" par M. Alorière à une des séances suivantes, tout porte ;i croire (|ne ce fossile appartient à la craie cliloritée ou grès vert inférieur. — 35 — comme une tige; il est difficile , d'un autre côté , d'y voir un polypier : ce qui est constant toutefois , c'est qu'il doit être rapporté aux corps organisés ; une étude plus attentive de ce corps singulier permettra peut-être d'en déterminer la nature. M. Luard présente un morceau d'argile, rapporté par la sonde d'une profondeur de 72 mètres , dans le forage d'un puits artésien, pratiqué au faubourg deVaucelles, boulevartLe Roy, près du Calvaire. Le Secrétaire croit reconnaître, dans cet échantillon, l'argile onctueuse qui se trouve fréquemment entre les bancs du grès silurien de May , Feuguerolles , etc. , et pense que la sonde a atteint ce terrain , après avoir traversé toute l'épaisseur du calcaire de Caen , qui le recouvre dans le lieu où le sondage est établi. M. Pierre , professeur à la Faculté des sciences , donne lecture d'un extrait de ses recherches Sur ta proportion de matière azotée contenue dans les végétaux destinés à la nourriture des animaux, La substance de cette communi- cation peut se formuler ainsi : Les remarquables travaux de MM. Dumas, Boussingaull, Magendie , Payen , Liébig et d'autres savants illustres , sur le rôle et l'importance des divers principes constitutifs des substances alimentaires destinées à l'homme ou aux animaux, ont ouvert aux agronomes et aux chimistes des voies nouvelles où d'amples moissons de faits récompenseront encore long- temps le zèle des expérimentateurs. C'est en vue d'apporter quelques matériaux pour l'établis- sement de l'édifice dont les bases ont été posées d'une ma- nière si brillante par les savants dont je viens de rappeler les noms, qu'ont été entrepris les travaux dont je vais pré- senter ci-après les principaux résultats. — 36 — Chargé par M. le Ministre de l'agriculture de faire à la Faculté des sciences de Caen un cours de chimie appliquée à l'agriculture, j'avais pris, l'an dernier, pour texte d'une partie de mes leçons , l'étude de la valeur nutritive comparée des fourrages et d'autres substances alimentaires destinées à la nourriture du bétail. Je ne tardai pas à m'apercevoir qu'il existait encore bien des lacunes a remplir dans cette partie de la science agronomique : j'essayai d'en remplir quelques-unes et d'ajouter quelque chose aux travaux que nos savants maîtres avaient laissés sur cette matière. Il résulte des travaux auxquels je viens de faire allusion et des expériences pratiques qui leur ont servi de contrôle , que de tous les principes nutritifs des substances alimentaires , il n'en est pas qui méritent de la part de l'observateur une at- tention plus sérieuse que les matières azotées , parce qu'elles constituent la base des principes plastiques réparateurs de l'organisme , et parce qu'elles se trouvent , en général , en proportions relativement plus faibles que les principes respi- ratoires et minéraux, qui surabondent presque toujours dans la plupart des substances formant la base de l'alimentation ordinaire des herbivores. C'est en partant de cette donnée , confirmée par la pra- tique , que l'on a pu dire que la valeur nutritive d'une ma- tière alimentaire peut, jusqu'à un certain point, se mesurer par sa richesse en matière azotée (1). C'est ainsi qu'on a été conduit h considérer généralement comme équivalentes, sous le rapport nutritif, des matières (1) Celte règle souffre cependant des exceptions lorsqu'il s'agit d'ali- ments qui contiennent en proportion très-faible les autres principes essentiels pour constituer une bonne alimentation, ou qui renferment des principes azotés vénéneux on médicamenteux. — 37 — alimentaires qui, sous le même poids, contiennent la même proportion d'azote. Malgré les critiques dont a été l'objet ce principe , formulé d'abord par M. Boussingault , il y a une vingtaine d'années , il paraît bien établi aujourd'hui , qu'en laissant de côté les matières azotées d'origine minérale , si l'on considère des matières alimentaires d'une même classe , des fourrages , par exemple, ou des graines alimentaires, les équivalences basées sur la proportion des matières azotées sont confirmées par la pratique. J'ai adopté , pour les recherches dont je présente ici le ré- sumé , la méthode analytique si simple et si commode que l'on doit à M. Peligot , avec les améliorations dont elle a été l'objet dans ces dernières années. Tous mes dosages ont été répétés deux fois sur la même matière , en opérant sur des poids différents. Les dosages ont toujours été faits sur des plantes dessé- chées avec soin et pulvérisées au moyen d'un petit moulin à sarrasin qui m'a rendu de grands services , et l'on opérait habituellement sur un échantillon d'un kilogramme prélevé, avec tout le soin possible , en vue de lui faire représenter la moyenne composition de la plante sur laciuelle on voulait opérer. Mes premières recherches ont d'abord porté sur des four- rages fanés , le trèfle , le sainfoin , la luzerne et le foin de prairie naturelle. Pour abréger, nous réunirons, sous forme de tableaux, les résultats obtenus ; cette forme aura encore , outre la briè- veté , l'avantage de permettre facilement les comparaisons. ta ^lDCiOOO«D-=llOI> ce z: oooooo~a«sîi>o»-o fS H S Z *ri«ri«ri«ïi^rlC<îeO'?^^ri O td b la . a U2 td -, bl S M « -î» tD e^ lo O f^ ïï — 00i3>>='00 e K c = CS es H •< -M , O O ■« O «tH B< b. £' ^ â U . a ai Bj a t? ~ M O eo e<5 O ^ 00 f" S r œ ca ^ <3CDiOir^K a = a «5 eo c^ 5^ W eo Cd b ce i> œ o 00 s t^iOCO00«B«a = ft3 >J 5s c■ •tig . . • (D "O j. • • . T „ Ol .0) O ^ "O ■- (U „ ra ■1' s .5 tA as o 2 s e .s o c: s s "Sâ;-i-E2 C b i, CD .rt H ., -> (S sa H 00-^OOt^CO o c « c < -M . ■^ pÎ" -^ ^ .^ a. c s ^ û en '^ s ^ o t- o CT) 00 'M dlM-=fO>.^CO a c c ;^ •« «et eo (M e<5 -3 u b « W o to eo a tOO-^Oî; a a e ■ >J eo -a eo c<5 b a5 a3 Q.O. . o; . 3 3 c O O —^3 . OJ o c u • "^ X • U 3 te 0* I i - c 1. tfj a, q. C '?i -O O'O,"?' • ■? ^ a;"r-"°-S s: .s ■«1 g"^g=-g-Ë es o = 5 c .2 = es o " S " '5 -g ■!• - ?^ §: :- s = a 4> 3 ::= c r a ' — . ce ra « u Qj C 0) cs^ es a c« :îi - ■3 t. -O) . — 2 ^^ TJ a £ < O) bc 0) — ' •- _ 3 (- i! c oj « '3 c — ^^ -j- a. 'u 3 "rê " '"' ■" !u 'o ;e H-4(^ Œfe — ^0 — W3 ■< fS S H ai > o ï' u O < i-i <' H H !5 <1 H , >'Ed eo P9 P •fl" Iz; (cl to a ■■ ■■■ ■■^ ■^ •^ - S « s z a s 2 o o o o o g <1 J (S H o o o o o •ri «ri «n ^1 ^ri El. w s ^ ^^ ""^ *"*" . ta^ Câ DANS LA PARI INFÉRIEl DES TIGES. l> M r- eo O IM M IM CO 1^ a S ■ M 133 1 - ^ = ;; ■ « !£ u .,. S 00 -« O O t^ DA^ LA PA SUPÉRI DE! TIGI 00 iâ & in <ô es "^ ^ 3 -51 lO iO ^ to CO CO -^ CO CO a b S tfî œ CO CO 00 to 2 H o ^ ij M oT l> CO t> " « J (M «rt "H «r( fa (Û aj , a< c • s s ^. V o o t. S 'c H hJ Cfi _ — h\ s n H cd M to H O î^ a< O 0. u HBH ■^ 2S « s ïï O O o O <=> g < J 0= H £ a => z '^ O a o O o O O ^ ^ -;< ■^ ■^ »> U M ^■" ^BI DANS LA PARTI INFÉRIEUR DES TIGES. r- oi M o lO O (TJ ^ ce •r Tt b aj <û , a. s. « 3 = c c - — ^ ;. «. a> £ j; '3 •r o a. < c - s. es ce 3 O a u o « b ^ ss b3 Q ■N C ^ U a _c NATUR a c c a a c 'k b j 'r b c R 3 ç: a = X TS XI. « L. cr — U2 — L'inspection des tableaux qui précèdent nous conduit à diverses conséquences dont plusieurs ont déjà la sanction d'une longue expérience, et se trouvent justifiées par les pré- férences que l'on observe dans les goûts babituels du bétail. Lorsqu'on présente aux animaux un fourrage de prairie artificielle de bonne qualité , ce sont les fleurs et les feuilles qu'ils mangent d'abord , puis la partie supérieure des tiges, et en dernier lieu la partie inférieure , qu'ils laissent parfois , lorsqu'ils sont nourris à discrétion. C'est sur les moutons , surtout, que l'observation est com- mode à faire, parce que ce triage leur est plus facile qu'au gros bétail; si l'on examine attentivement leurs restes, on n'y trouvera presque jamais ni feuilles , ni fleurs. Je ne chercherai pas à discuter les causes plus ou moins probables de cette préférence; je me borne à rappeler le fait, bien connu des personnes qui s'occupent de l'entretien des troupeaux. Si nous consultons les deux premiers tableaux qui résument les résultats des analyses qui font l'objet de cette première partie de mon travail , nous y voyons que les fleurs et les feuilles sont de beaucoup les parties les plus riches en azote ; qu'elles contiennent généralement , poids pour poids, environ DEUX FOIS autant de matière azotée que lapariie supérieure des tiges, et souvent plus de trois fois autant que les tiges, dans les deux tiers inférieurs de leur longueur. Les nombres qui figurent dans le troisième et dans le quatrième tableau, viennent aussi justifier pleinement la soUi- citude avec laquelle tous les bons cultivateurs prennent à tâche de perdre la moindre quantité possible des feuilles et des fleurs des produits de leurs prairies artificielles , pendant la fenaison. La pratique et la théorie paraissent donc |)arfaite- menl d'accord sur ce point, puisque, dans un poids donné de ces fourrages, les feuilles et les fleurs contiennent, à — Zi3 — elles seules, au moins la moitié de la totalité des matières azotées que renferme le fourrage complet. En perdant une partie des feuilles et des fleurs , on peut donc diminuer beaucoup la valeur nutritive du fourrage. En nourrissant avec des regains les jeunes animaux, comme on le fait souvent, on ne leur donne pas seulement des fourrages plus tendres et d'une plus facile digestion , mais on leur donne aussi des aliments plus nutritifs , plus capables de hâter leur développement que ne le seraient des fourrages plus avancés dans leur végétation. Il y a lieu de penser que , c'est h la présence d'une plus grande proportion de feuilles (comme cela se voit dans certains regains de sainfoin ) que ces regains doivent cette supériorité de valeur nutritive. Admission comme membre correspondant de M. Renevier, de Lausanne, présenté à la séance précédente, par MM. Des- longchamps père et fils. Ulx — SÉANCE DU 15 JANVIER 1856. Présidenee de il. Abel VAUTIER. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société a reçu en échange de ses publications : Observations sur les phénomènes périodiques. Broch. in- k°. (Extrait du tome XXIX des Mémoires de l'Académie royale de Belgique). Bîdletin de l'Académie royale des sciences , des lettres ei des beaux-arts de Belgique. Tome XXI, 2". partie, 185/i, et tome XXII, 1". partie, 1855. Annuaire de l'' Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Bibliographie académique des membres de l'Académie de Belgique. Smithsonian, etc. (Mémoires de l'Institution Smithso- nienne pour la propagatio7i des sciences ). Vol. VII. Eighih annual report , Qlc. (Huitième rapport annuel de l' Assemblée des régents de l'Institution Smithsonienne ). 185Zi. Ninih annual , etc. ( Neuvième rapport annuel , etc. ). 1855. Proceedings , etc. (Procès-verbaux de i Académie des sciences de la Nouvelle-Orléans ). Mars, 185/j. Constitution, etc. (Règlements et statuts de l'Acadeinie des sciences de la Nouvelle-Orléans ). 185/i. — U5 — Report of ihe geology , etc. ( Rapport sur la (/éologie des chaînes de montagnes de La Sierra-Nevada , par le docicnr John Tras. 185^. Mémoires de LAcadcmie impériale des sciences de Toulouse. Tome V. Extrait des travaux de la Société centrale d'agriculture, ne. , de Rouen. 4 37^ cahier. M. Renou décrit deux états tératologiques observés par lui, au mois d'août dernier , à Bretteville-sur-Laize, sur un pied de courge paraissant appartenir à la variété dite courge à la moelle. Le fruit principal (pi. Il, fig. k, a,) portait à sa surface une bande verte ( b } nettement délimitée , un peu saillante , et d'une largeur précisément égale au pétiole d'une des feuilles. Cette bande n'occupait pas toute la lon- gueur du fruit , mais née de l'ombilic , et , parvenue vers la partie moyenne de la courge , elle s'y interrompait d'une manière brusque. Dans ce point s'élevait , presque perpen- diculairement, un pétiole terminé par une feuille normale- ment développée (c), et qui semblait naître ainsi de la péponide elle-même. L'existence de la ligne verte dont nous venons de parler, se rattachait sans nul doute à la soudure de la partie inférieure du pétiole de la feuille anormale avec le fruit , soudure qui devait se retrouver sur l'ovaire dans la plante en fleur. Les adhérences tératologiques de cette sorte se rencontrent assez rarement ; cependant une obser- vation analogue a été consignée par Duhamel , dans sa Physique des arbres (I. III, pi. XIV , fig. 32^) : il s'agit d'une feuille soudée par son support avec la base d'un con- combre. Cette particularité n'était pas la seule que cette courge présentât: elle en offrait une seconde, également intéres- sante, qui, du reste, lui était commune avec plusieurs — 66 — autres fruits du même pied, moins avancés dans leur déve- loppement. De l'extrémité de la péponide , couronnée par les dents calicinales , on voyait sortir, portés chacun sur un pédoncule particulier, cinq fruits ( d, d, d,), très-bien conformés, et qui , au moment de l'observation , avaient atteint ou même dépassé le volume d'un œuf. M. Renou n'avait pu observer la plante pendant la floraison ; mais il pense que cette monstruosité devait être la conséquence d'un état téra- tologique antérieur , dont la fleur aurait été affectée. Par l'effet d'une anomalie assez fréquente, le bourgeon que l'on peut appeler virtuel , existant à l'aisselle des sépales , des pétales et des autres éléments de la fleur , vient à se développer et donne naissance à un axe secondaire portant lui-même une autre fleur ; c'est ce qui constitue la proli- fication floripare axillaire. La fleur qui avait produit ce fruit monstrueux, possédait sans doute à l'aisselle, soit des pétales, soit des sépales de petites fleurs qui , normalement dévelop- pées, ont pu être fécondées comme la fleur dont elles sor- taient. Après l'anthèse, s'était manifestée cette anomalie remarquable que présentait la courge au moment de l'ob- servation : à une prolificalion dans la fleur avait succédé régulièrement une prolification dans le fruit. L'état tératologique que nous venons de décrire, ajoute M. Renou en terminant , nous a paru intéressant à plus d'un titre : il fournit d'ailleurs une nouvelle preuve de l'erreur dans laquelle étaient tombés plusieurs physiologistes qui, dans ce cas, considéraient l'axe floral secondaire comme le résultat de la métamorphose des pistils , opinion tout à la fois inadmissible puisque, dans ces conditions, la fleur se- rait condamnée à la stérilité. i\L Eudes- Deslongchamps communique à la Société un cas — hl — d'anatomie pathologique qu'il a eu l'occasion d'observer en disséquant , avec M. Jourdain , un jeune goéland , à man- teau gris. Le rein droit était presque entièrement atrophié , et la portion de l'organe qui avait échappé à l'atrophie , présentait une altération profonde dans sa substance. L'uretère correspondant , d'un volume très-considérable , avait sa surface inégale et bosselée. Il était distendu par plusieurs amas d'une matière jaunâtre pulpeuse , beaucoup plus ferme dans certains endroits que dans d'autres. Cette matière , qui avait tellement rempli l'uretère qu'elle faisait saillie dans le cloaque , a beaucoup diminué de volume en se desséchant ; elle est devenue presque demi-transparente , mais n'a point acquis la consistance d'un calcul. L'intérieur a pris une teinte brunâtre et présente quelque chose de gras au toucher. L'analyse de ce dépôt morbide n'a point été faite; mais il est probable qu'il était formé en grande partie par de l'acide urique , uni peut-être à une certaine quantité de matière grasse et albuminoïde. M. Pierre reprend, à peu près en ces termes, la lecture de l'extrait de son mémoire sur la proportion de matière azotée contenue dans les végétaux destinés à la nourriture des animaux : FOURRAGES VERTS. En soumettant à l'analyse un assez grand nombre d'échan- tillons de fourrages verts usuels de la plaine de Caen , pris à diverses époques de leur développement, en vue de déter- miner la proportion d'eau et de fourrage sec réel qu'ils renfermaient, ainsi que leur richesse en azote, j'ai obtenu une série de résultats que l'on trouvera inscrits dans le tableau ci-joint : Zi8 — DÉSIGNATION DES FOURRAGES. Foin normal Luzerne fleurie — à la première fleur. . . — avant la fleur — regain tardif un peu dur. Trèfle un mois avant la fleur. , — le même mêlé d'herbes, . — le môme en pleine fleur. . — regain tardif. Jeunes pousses de l'année : — tiges fleuries — tiges très-courtes non fleuries Sainfoin (petite graine) en fleur. . — (grande graine) (1), pre- mière coupe, en fleur. . — portant graine, deuxième coupe, fauchée de bonne heure et dépouillée de sa graine — première coupe, avant la fleur — regain , presque tout en feuilles — plus tardifet plus dur. — — monté en tiges de 15 à 20 centimètres. Herbes diverses mêlées au regain. Vtsce d'hiver, très-tendre, de 35 à 50 centimètres de hauteur. — commençant à fleurir, ayant 45 à 70 centimètres de hau- teur Colza en fleur (gros) entier. . . Fleurs Feuilles (1) On désigne, dans la plaine de Caen , sous le nom de grande graine, la variété de sainfoin qui produit deux coupes de fourrage fleuri, dont la seconde porte habituellement graine; tandis que le nom de pclile graine est donné à la variété qui ne produit ordinairement (jn'une coupe de fourrage fleuri, cl qui est plus spécialement cultivée dans les petites terres. — 1x9 — DÉSIGNATION DES FOURRAGES. ParlJe supérieure des branches. . Partie inférieure des tiges. . . . Pieds des tiges Ajonc (vignon) Feuilles et ramuscules garnis de feuilles Jeunes rameaux dépouillés de leurs feuilles Feuilles de Lierre Jeunes rameaux dépouillés de leurs feuilles Gui des aibres fruitiers. . . . Feuilles et jeunes bourgeons. . Rameaux verts dépouillés de leurs feuilles Chardons ordinaires, tendres {\Q à -15 centimètres). . . — ayant perdu 20 p. "[„ d'eau — plus avancés (25 ceiilim.). — ayantperdu 20p. o|» d'eau — sur le point de fleurir, de 50 à 75 centimètres. . . — ayant perdu 20 p. «1° d'eau Ortie (1) cnnunune, en fleurs. — ayant perdu 20 p. °\„ d'eau — plus tendre (30 centimètres de hauteur) — ayant perdu 20 p. °i„ d'eau Très-jeunes pousses à' Ortie. . Feuilles à'Onne, très-tendres. — — 2 mois plus tard — — plus dures. — — peu avant leur chute. . . Feuilles du Peuplier du Canada très-tendres. . . . — 2 mois plus tard (tontes) Feuilles de Vigne, très-tendres, — au comm. de novembre, — au moment de la chute, Fourrage réel par kil. 81 122 119 Zi52 451 469 376 310 360 351 413 120 n 111 » 119 212 » 158 » 125 240 300 324 367 217 216 271 217 239 240 Proportion d'azote par kil, de fourrage complètement desséché. gr- 22, 9 12, 3 7, 6 18, 6 20, 1 12, 6 17, 5 13, 4 25, 0 25, 9 23, 7 46, 7 » 39, 0 31, 9 34, 0 54, 1 D 65, 0 42, 0 37, 8 29, 5 20, 7 42, 6 40, 8 34, 9 42, 6 in, 4 14, 4 Proportion d'azote par kilog. de fourrage vert. i, 9 1, 5 0, 9 8, 4 9, 1 5, 9 6, 6 4, 2 9, 0 9, 1 9, 8 5, 6 7, 0 4, 3 5, 4 3, 8 4, 8 7, 2 9, 0 8, 5 10, 6 8, 1 10, 1 11, 3 9, 5 7, 5 9, 2 8, 8 9, 5 9, 2 4, 6 3, (1) Au moment de l'établissement de l'institution agronomique de U — 50 — L'inspection des nombres inscrits dans le tableau qui pré- cède nous conduit à faire quelques remarques susceptibles d'intérêt. On admet généralement qu'en prenant une même plante fourragère à des époques plus ou moins avancées de son dé- veloppement, elle doit être d'autant plus aqueuse, ou contenir, à poids égal , d'autant moins de matière sèche qu'elle est moins avancée dans son développement; les nombres consignés dans la première colonne du tableau nous montrent que l'on a dû quelquefois se faire illusion sur l'importance de ces différences, et qu'elles peuvent parfois" se manifester en sens inverse , comme dans les vesces d'hiver , qui , prises environ trois se- maines avant la floraison, m'ont donné à peu près 1/5 de matière sèche de plus qu'à l'époque de l'apparition des fleurs. Le chardon commun nous offre encore un exemple du même fait, quoiqu'à un moindre degré. La troisième colonne du tableau nous montre que , dans tous ces fourrages VERTS , la richesse en matière azotée , et par suite, la valeur alimentaire, diminue, pour chaque espèce, à mesure que le développement de la plante est plus avancé ; pour une même espèce de fourrage appartenant à la même coupe; si la plante en fournit plusieurs, la différence peut varier dans le rapport de 3 à /;, comme pour la luzerne et pour le trèfle , et même atteindre le rapport de 5 h 7, comme dans les vesces d'hiver. On pourrait s'expliquer , jusqu'à un certain point , cette différence , par les trois faits suivants : Grignon, les orties étaient tellement abondantes dans le parc, qu'en les fauchant plusieurs fois, l'on a pu en nourriv entièrement, pendant deux mois et demi , les vaches et les porcs de l'établissement. Les ani- maux se sont Irès-bien portés sous l'influence de ce fourrage vert, et l'on a pu remarquer qu'il était très-favorablo ù l'abondance et ù la qualité du lait {Annales de Grignon , 1". livraison, p. 31). — 51 — 1". A mesure que la plante s'accroît en longueur, le rapport du poids de la tige nue au poids des feuilles augmente de plus en plus; 2°. Les feuilles et les sommités des tiges sont beaucoup plus riches en matière azotée que la partie moyenne, et surtout que la partie inférieure des tiges ; 3°. Dans les espèces que j'ai examinées, l'accroissement de poids des tiges est proportionnellement plus rapide que celui des feuilles, lorsque la plante est parvenue à un certain point de son développement. Les regains tardifs et durs, dont la pousse a été arrêtée par la basse température de l'arrière-saison , sont beaucoup plus riches en matière azotée, poids pour poids, que les premières coupes , et leur richesse en principes azotés est d'autant plus grande qu'ils sont plus feuillus. De toîites les matières herbacées susceptibles d'être em- ployées comme fourrage , ce sont les jeunes pousses d'ortie commune qui, à l'état sec, renferment la plus forte propor- tion de matière azotée, PAILLES. DÉSIGNATION DES ESPÈCES. Matière sèche pour 1000. Azote par kil. de matière sèche. Azote par kil. de matière normale. Paille de blé goutte d'or. . . . Paille de gros blé rouge. . . . Paille de colza Paille de sarrasin 794 850 801 813 gr. 6, 1 U, 0 5, 3 6, 5 gr. 4, 8 3, 4 4, 3 5, 3 — 52 — BALLES DE FliOMENT ET MATIÈRES ANALOGUES. DÉSIGNATION DES ESPÈCES. Matière sèche poDrlOOO. Aiote par Ml. de matière sèche. Azote par kil. de matière normale. gr. 5, 0 7, 7 6, 2 5, 6 5, 1 7, 5 10, 2 10, 8 6, 0 18, 1 Balles pures de froment. . • . Id. autre variété Id. autre variété Id. autre variété Id. autre variété Balles pratiques , de gros blé rouge Id. de franc blé, blanc barbu. Id. de blé chicot , rouge. . Siliques de colza (ordinaire). Fleurain de sarrasin 8U 823 821 818 859 818 801 800 820 815 gr. 6, 2 9, 3 7, 6 6. 8 6, 0 8, 7 12, 6 13, 5 7, 3 22, 2 Les diverses partiis d'une même paille n'ont pas la même richesse en matière azotée ; la différence peut êlre consi- dérable , ainsi qu'on peut le voir par les résultats consignes dans le tableau qui va suivre : DÉSIGNATION DES OBJETS. Épis vides de gros blé rouge.. Feuilles Partie supérieure de la tige. . Partie inférieure Pédoncules et membranes des siliques du colza Ramilles porte-graines Rameaux et tiers supérieur des liges Partie inférieure Pieds avec leurs racines. . . Partie supérieure de la paille de sarrasin ordinaire ( 1/3 environ ) Partie inférieure Matière sèche pour 1000. 801 829 85/i 84i 805 785 766 808 818 8i3 807 Azote par kil. de matière sèche. gr. 7, 8 5, 8 U, 6 2, 8 8, 8 6, 8 5, G 4, 8 5, 1 8, 3 5. 5 Azote par kil. de matière normale. gr. 6, 2 ti, 9 3, 9 2, 4 7, 1 5, A 3, 9 3, 9 U, 2 6, 8 U, Ix — SS- II résulte des nombres auxquels m'a conduit l'analyse : 1°. Que la paille de colza et celle du sarrasin sont au moins aussi riches en azote que la paille de blé. 2°. Que les balles du froment , les siliques du colza et généralement toutes les parties analogues des plantes dont la graine est parvenue à maturité , contiennent une plus forte proportion d'azote que les tiges battues et dépouillées de graines. 3°. Que , dans la pratique , les feuilles d'herbes étran- gères, et les autres débris qui peuvent accompagner les balles de froment, en augmentent parfois beaucoup la ri- chesse en matière azotée , au point de la doubler. U°. Que les différentes parties d'une même paille sont d'autant plus riches en azote qu'elles sont situées plus près du sommet. Cependant les pieds de colza paraissent faire exception à cette règle ; car ils contiennent au moins autant , si ce n'est plus d'azote que la partie inférieure et même que la partie moyenne des tiges. L'ensemble de ces résultats et de ceux que j'ai eu l'hon- neur de présenter dans la séance précédente, conduisent à penser que , dans une même espèce végétale , en considé- rant des spécimens parvenus au même degré de développe- ment , mais de dimensions très-différentes , les spécimens les plus grands , considérés dans leur entier , moins les graines , seront plus pauvres en matière azotée que les plus petits. L'observation faite sur deux échantillons de sarrasin par- venus à maturité, complètement dépouillés de graine et de fleurain, mais dont l'un avait poussé très-vigoureusement, tandis que l'autre était resté extrêmement chétif , a pleine- ment confirmé ces inductions ; car on a trouvé , dans la paille du sarrasin vigoureux , supposée complètement sèche , -•5/1 — 6 grammes 1 /2 d'azote par kilogramme de paille , tandis que la paille du sarrasin chétif en contenait 14 grammes par kilogramme , c'est-à-dire plus du double. Je me propose d'étudier , sous le point de vue particu- lier , un assez grand nombre d'espèces , afin de constater si ce résultat doit être considéré comme l'expression d'un fait général. SEANCE DU 11 FÉVRIER 1850. Présidence de II. REA'OÏJ, vice—président. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. Ue la part de M. Edouard Suess, membre correspondant : On the fossii, etc. (Sur Les empreintes de pas fossiles du red-sandsione de Poiteviiie , en Pensyivanie ) ; par Isaac Lea, Philadelphie, 1852; grand in-4°., 3 pi. (Ext. desil/e'm. de la Soc. d'Iiist. nat. de Philadelphie ) ; On a fossil saurian , etc. (Sur un sauricn fossile du nou- veau grès rouge de Pensyivanie ) ; par Isaac Lea. Philadelphie, 1853 ; grand m-k". , 6 pi. ; Schildkrotenreste , etc. (Mémoire sur les Trionyx fossiles des terrains tertiaires de l'Autriche); par F. Peters. Grand in-4°. , 6 pi. (Ext. du IX^ vol. des Mèm. de l'Acad. des sciences de Vienne , 1855 ) ; Vber die Gasteropoden , etc. (Gastéropodes et Acéphales des bancs triasiques de Hallstadt ); par M. Hornes. 2 pi. (Ext. du IX*. vol. des Mém. de l'Acad. des sciences de Vienne, 1855); Uber Clytia Leachii, etc. (Mém. sur la Clytia Leachii, crustacé décapode de la formation crétacée); par SI. Ileuss, de Prague. 5 pi. (Ext. du VP'. vol. des Mém. de l'Acad. des sciences de Vienne, 1853); Vber zwei polyparien, etc. (Mèm. sur deux polypiers des bancs triasiques de Hallstadt ); par M. Ed. Suess. 1 pi. (Ext. — 56 — du IX^ vol. des Mém. de l'Acad. des sciences de Vienne , 1855); Vber den bau, etc. (Mém. sur La structure et la division des Pycnodontes , suivi d'une courte description de quelques espèces nouvelles); par Heckel. Brocli. in-8°. (Ext. des Comptes-rendus de l'Acad. des sciences de Vienne) ; Versucheiner, etc. (Essai d'une comparaison des lias du nord de l'Allemagne , etc.) ; par F. Roll; Beitrage , etc. ( Additions à la connaissance de la faune des Céphalopodes des schistes de Hallstadt ) ; \>diV Franz Ritter. M. Eugène E.-Deslongchamps lit, au nom de M. Suess , assistant au musée impérial de minéralogie de Vienne et correspondant de la Société , l'analyse suivante d'une notice sur un genre nouveau de Brachiopodes [Meganteris) (1). !M. de Verneuil avait décrit et figuré [Bulletin de la Société géologique de France, vol. VI , p. ZiO , pi. II , fig. 2 ) une nouvelle espèce de Térébralule du système dévonien d'Es- pagne , sous le nom de Terebratula Archiaci. Il avait insisté, en même temps, sur certaines particularités d'organisation qui le déterminaient à lui assigner une place douteuse dans le genre TEREBRATULA , et lorsque M. Davidson décrivit , presque simultanément, le genre 5oMc/iarrf/'a , remarquable par une callosité semblable à celle de la Ter. Archiaci, on en vint naturellement à assimiler cette espèce à ce nouveau genre. M. Gray , dans la première livraison du catalogue des Bra- (1) Ce travail a paru in extenso dans les rapports des séances acadé- miques (classe de nialliémaliques et d'hisloire naturelle ) , novembre 1855, vol. XVIII, p. 51, et a été traduit par M. le comte de Marshall. — 57 — chiopodes du British Muséum , publiée en 1853 , range l'es- pèce en question parmi les Térébraiules (p. 48) , sans que sa diagnose spécifique , fort succincte , nous apprenne aucun fait nouveau. En 185ii, M. Schnur {Paleoniographica de H. de Meyer et de Dunker, vol. III, p. 191 , pi. XXVII , fig. 2) signale la présence de celle espèce en Allemagne, dans le système dévonien de l'Eilîel ; mais il donne une explication inexacte de la charnière. Vers la fin de 1856, M. Kroeffges, de Priim, dans l'Eiffel, m'ayant communiqué un grand nombre d'échantillons , bien conservés, de la T. Archiaci, j'ai pu mettre à nu les carac- tères internes de cette espèce , et , d'accord avec M. de Koninck, dont l'autorilé ne peut être contestée, je propose ici la création d'un nouveau genre, sous le nom de Megan- teris (1). Meganteris Archiaci (de Yern., sp. ). 1850 Teredratula Archiaci, de Yern., Mém. sur les fossiles de Sabéro ( Bull, (le la Soc. géolog. de France , t. VII, p. 60, pi. II, fig. 2). 1853 — — Gray, Cat. ofthemollusca ofBrit. mus. , IV Bracliiop. , p. 48. 1854 — — Schnur. , il/o«o. 191. J'ai dû abandormer ce nom, parce que je pense que l'état demi-plissé est ici un caractère individuel et non spécifK|ue. — 70 — ta7ia (Scacchi ) el VAi-g. cuneaia ( Risso) ; elle possède aussi l'un des caractères de cette dernière et d'une autre des cou- ches tertiaires de Vienne et de Transylvanie , c'est-à-dire que l'appareil brachial [a) fait corps avec le fond de la valve; mais, dans l'espèce que nous décrivons ici, cet appareil ne remonte pas vers le septum médian , il semble au contraire brusquement arrêté par lui et ne s'élève pas en décrivant une courbe, comme dans les espèces précitées. Les seules parties hbres de l'appareil brachial sont les portions crurales (c , c) , qui sont beaucoup plus développées que dans les autres espèces. Je serais même porté à croire que ces deux apo- physes massives se rejoignaient entièrement en avant du septum médian et formaient une sorte de pont analogue à ce qu'on observe dans les genres Thecidium et TerebratuLina (1). Voir, pi. IV, fjg. 3, où j'ai indiqué par des points la forme qu'auraient prises les portions crurales4'après mon hypothèse. Le caractère le plus remarquable de notre coquille est le septum médian (S ), qui acquiert ici des dimensions extrêmes et vient s'appuyer sur la valve ventrale, par l'intermédiaire d'un autre septum médian (S'), occupant, dans celle-ci, une position symétrique à celui de la petite valve. Dans les autres espèces , ce septum de la grande valve ou valve ventrale , existe presque toujours, mais ordinairement n'est qu'indiqué et pour ainsi dire rudimentaire, tandis que dans VA. biLocularis ce septum, que j'appellerai ventral, a acquis des proportions telles que, venant h toucher le septum dorsal , lorsque la coquille est fermée , sa cavité est partagée en deux chambres égales par une cloison complète. (1) Ou sait que, dans le jeune à{;e de lu TcrebraUdina capul-scr- jjentis , les deux apophyses crurales ue sont pas soudées, comme dans Tâge adulte, mais, au contraire, forment deux pointes comme dans les autres genres de la famille des Tcrcbratulidœ. — 71 — Les empreintes musculaires ne m'ont présenté rien de par- ticulier à noter , si se n'est le grand développement de la plaque cardinale donnant insertion aux muscles du pédoncule ; du reste , on pouvait s'y attendre , en songeant que l'énorme trou de l'aréa devait donner passage à un pédoncule très-court et très-massif. Ajoutons encore un dernier caractère : l'A. bilocularis est entièrement privée des callosités qu'on observe au bord interne de VA. neapoLiiana et ressemble , à cet égard , à l'/l. decemcosiata (Roëm). VA. biiocularis paraît être fort rare; malgré d'activés recherches , je n'ai pu me procurer que le seul échantillon que j'ai décrit ici. Dans le jeune âge , elle ressemble à VA. decemcostata , et je pense que l'état demi-plissé n'est pas un caractère constant et est dû à l'âge très-adulte de ma coquille. C'est, avec 1'^. megatrema (Sow. ) de l'upper green-sand de Warminster , et Cambridge , l'espèce qu'on ait observée le plus bas dans la série géologique , car j'ai dû retrancher du genre Argiope , où je les avais d'abord placées , avec doute, les trois espèces Liasiana , Perieri et Suessii du lias moyen et supérieur de May. Ces trois espèces viendront, sans doute, se ranger dans le genre TerebrateUa ou Megerlea. TEREBRATELLA? Enigma. PI. IV , flg. Zi , 5 et 6. Diagnose. Coquille ovale , plus ou moins allongée dans Le sens longitudinal , eniièremenl lisse , sans bourrelet ni sinus médians. Valve ventrale ou grande valve convexe , très-bombée sur la région médiane. Crochet obtus, très- recourbé , touchant la petite valve et percé en-dessous d'un tout petit trou à peine visible. Valve dorsale ou petite valve convexe , marquée dans sa partie supérieure d'une ligne longitudinale annonçant , à i intérieur y V exis- — 72 — tence d'un septum médian très - développé. Structure à ponctures très-petites et très-serrées. L'intérieur de la grande valve, montrant'un grand épais- sissement à sa partie supérieure. A la petite valve l'apo- physe cardinale très-robuste présentant trois lobes repliés en avaîit et une profonde impression pour les muscles cardinaux. Plateau cardinal massif, divisé en deux portions et montrant peu disli^ictement l'empreinte des muscles pé- doncidaires. Empreinte des muscles adducteurs assez pro- fonde , annonçant un seul système de muscles diinsé en deux faisceaux. Septum médian massif , très- développé et très-saillant. Le reste de V appareil apophysaire , inconnu. Longueur, 38 millimètres; largeur, 29 millimètres; épaisseur, 22 millimètres. Un autre échantillon donne en longueur 41 millimètres et en largeur 29 millimètres 1;2. Cette espèce, si on se contentait d'un examen super- ficiel des caiactèfes externes, pourrait être confondue avec la Terebratula carnea. En effet, la forme, l'aspect général et même l'excessive petitesse du trou pédonculaire sont des caractères communs à ces deux coquilles. On les distinguera cependant facilement par la présence, dans la T. enigma de la ligne perpendiculaire partant du sommet de la petite valve et annonçant un septum médian très-étendu , tandis que la Ter. carnea, appartenant à la section des léré- bratules proprement dites, c'est-à-dire à court appareil , n'a aucune trace de ce septum. F. a Ter. carnea possède cepen- dant un caractère intérieur qui semblerait la rapprocher encore de la T. enigma, c'est-à-dire une apophyse cardinale saillante , assez développée ; mais dans notre ^espèce cette apophyse J acquiert des dimensions bien plus considérables(, est trilobée et creusée profondément , ce qui indique la présence d'un muscle cardinal très-fort. Celte apophyse de la Ter. enigma est presqu'aussi forte que celle de la Tere- — 73 — hralella elegans, type du genre Trigonosemiu (Kœnig)r:= Fissurirostra (cl'Orb.). Les plaques cardinales P , quoique massives , sont peu étendues , divisées en deux parties par le septum médian et ne montrent que d'une manière confuse les attaches des muscles du pédoncule ; ces muscles , en effet , devaient être très-faibles puisque le trou qui livrait passage au pédon- cule était excessivement petit. Ce plateau , divisé en deux par un sillon d'où naît le seplum] médian , rappelle assez celui des genres Rhynchonelia , Airijpa et Strophomena ; cette conformation particulière confirme une fois de plus l'observation de M. Davidson (1), où il fait remarquer que « les impressions des muscles pédonculaires manquent sou- « vent dans les espèces qui paraissent n'avoir pas été fixées « pendant leur vie ou qui n'ont été que faiblement atta- « chées dans les premiers temps de leur existence.... Il « est bon de se rappeler que les impressions musculaires « du pédoncule sont plus ordinairement imprimées d'une « manière sensible dans les espèces dont le pédoncule et « le trou sont comparativement grands. » Le septum médian S, très-développé et très-saillant en même temps , devait se rattacher par deux branches à l'appareil apophysaire , comme dans les lérébratelles, et tout porte à croire que ce septum avait un grand prolongement i (fig. 5 a) qui touchait peut-être la valve opposée , comme dans la Te- rebratella Cumingii , avec laquelle notre espèce a , du reste , plusieurs points de ressemblance , tels que l'épais- sissement du bord cardinal , la surface entièrement lisse de ses valves et jusqu'à la forme du trou, toute différente de ce qu'on voit dans les autres espèces du genre Tere- bratella; peut-être même pourrons-nous plus tard trouver (1] Introduction ci l'histoire naturelle des bracliiopodes , p. 38. ^t^^s' ' l\, ^ /^*\ ,^-'-.-t. l ij fî ;t ;^ — lu - de nouvelles analogies entre ces deux espèces , lorsqu'on connaîtra l'appareil brachial entier de la Ter. eniyma , et devra-t-on alors en former un sous-genre nouveau , justifiant ainsi les doutes que M. Davidson a émis sur la convenance de rapporter la T. Cumingii au genre Terebratella. Les muscles adducteurs laissent dans la Ter. enigma un seul système d'empreintes A assez marquées, mais légère- ment divisées à leur partie supérieure , ce qui fait sup- poser que ces muscles n'avaient qu'une seule paire, formée peut-être de deux faisceaux A, A', confluents. Dans la Ter. elegans , ces mêmes muscles ne montrent qu'une seule paire dont les empreintes très-profondes sont séparées par le prolongement du septum médian. La Ter. enigma paraît , jusqu'ici , être propre à la craie à baculites de Chef-du-Pont, Néhou, Fresville , etc. (Manche). J'en connais cinq ou six échantillons provenant de ces localités. EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. Fig. 1. Argioi'e BiLOcuLARis, E.-D. Grandeur naturelle. Fig. 2. — — Grossie. Fig. 3. — — Les deux valves vues en arrière , brisées sur la région palléale , pour montrer les rapports de l'appareil brachial et des deux septums médians. Fig. Sa. — — Coupe montrant les rapports des deux seplums médians des deux valves. Fig. 3 b. — — Intérieur de la petite valve. a , appareil brachial, c , naissance des branches de l'appareil ou crura. S, septum médian de la petite valve. S', septum médian de la grande valve. Fig. i. Terebratella? ENIGMA, E.-D. Grandeur naturelle. Fig. 5, — — Intérieur et coupe de la partie supérieure de la petite valve. Fig. C. — — Crochet tt dents cardinales de la grande valve. — 75 — f, trou pour le passage du pédoncule. D, dents cardinales, F, fos- settes cardinales. J, apophyse cardinale trilobée pour l'insertion des muscles cardinaux. P , plateau cardinal. C, crura. S , septum médian. 2, prolongement supposé de ce septum. A A', impression des muscles adducteurs. Sur la proposition de M. le docteur Perrier et de M. Eug. Eudes-Deslougchamps , la Société décide qu'un bulletin annuel de ses travaux sera publié en dehors des Mémoires. M. Moquerys, entomologiste à Rouen, présenté à la séance précédente par M31. Eudes-Deslongchamps et Perrier, est admis comme membre correspondant. 76 — SÉANCE DU 7 AVRIL 1856. Présidence de il» REHOU, vice— président. DONS FAITS A Lk SOCIÉTÉ. La Sociélé a reçu , en échange de ses publications : Mémoires de La Société de physique et d'histoire iiatu- relie de Genève; t. XIV, 1". partie, avec planches. 1855. Mémoires de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg; IIP. vol. 1855. Bulletin de la Sociélé d'agriculture, scioices et arts de laSarthe; u°\ 1, 2, 3 et /j. M. Eugène Eudes-Deslonchanips rend compte d'une ex- cursion géologique qu'il a faite , pendant les vacances de Pâques, avec M. Desbordeaux, dans la presqu'île Nord, formée par le département de la Manche. Une première observation est relative aux marbres de Bahais. Bien qu'on les regardât comme appartenant aux ter- rains intermédiaires, l'âge de ces marbres n'avait point encore été fixé avec certitude dans la série paléozoïque ; d'après l'élude qui en a été faite, ils doivent être rapportés au système silurien, et sont par conséquent contemporains des dépôts analogues de Laize , Vieux , et autres localités du Calvados. Ce marbre est exploité en grand pour la fabrication de la chaux , par une compagnie à la tête de laquelle est M. iMosselmann; cette exploitation, sur une grande échelle, — 77 — permettrait de faire de ce terrain une étiuie approfondie; MM. Desbordeaux et Eiig. Deslongchamps ont seulement constaté que ces marbres sont fortement ravivés sur plusieurs points et présentent des excavations comblées par des dépôts de diiuvium , provenant des alluvions anciennes déposées au moment où s'est formée la grande vallée de la Vire et des Veys. Remarquons, en passant, que les divers dépôts de la Manche ont été formés à trois époques bien différentes, et représenient ainsi les trois grands membres des terrains pa- léozoïques. Les marbres de Regnévilie (1) appartiennent à la formation carbonifère; les marbres de Néhou , Sortoville, Barneville et Carteret doivent rentrer dans les terrains dévo- niens , ainsi qu'on l'a reconnu depuis long-temps. L'âge de ces deux derniers marbres est facile à déterminer , à cause de la grande quantité de fossiles caractéristiques qu'ils ren- ferment. Mais il n'en est point ainsi malheureusement des marbres siluriens de la Manche et du Calvados, qui n'ont pas jusqu'ici fourni un seul fossile. Il est à présumer cependant que ces marbres doivent être rapportés à la partie supérieure du système silurien, et qu'ils sont recouverts par les grès de May ; c'est ce qu'une étude stratigraphique permettra , sans doute , de reconnaître plus tard. Une seconde étude a eu pour objet la partie inférieure du système jurassique , comprenant deux membres des terrains liasiques : l'infrà-lias et le lias inférieur. Le premier de ces membres acquiert un grand développe- ment , surtout aux environs de Valognes. Il est constitué par un grès analogue à celui d'Hettange , et renferme une grande partie des fossiles qiie M. Terquem vient de décrire (1) Voir les comples-rendus des séances de la Société Linnéenne, I. X , p. LUI , où M. Eugène Deslongchamps a décrit les marbres du bassin carbonifère de Regnévilie. — 78 — ■ dans sa Monographie des grès d'Hciiange ( Moselle ) et dti Luxembourg. Il est bon de rappeler ici un fait remarquable , qui avait déjà été signalé par M. Harlé , ancien ingénieur des mines du (^alvados (1) : c'est que le lias inférieur pro- prement dit est parfaitement indépendant et distinct de l'infrà-lias (calcaire d'Osmanville et de Valognes de M. de Caumont (2)) ; puisque, dans plusieurs localités, ces deux dépôts sont on straiificalion discordante. A Osmanville surtout, cette discordance se montre de la manière la plus évidente. La surface supérieure de l'infrà-lias est usée et perforée, et les couches du lias inférieur reposent en stratification par- faitement horizontale sur un terrain dont les couches sont légèrement inclinées. Tout parallélisme de lignes de strati- fication a donc disparu , et la carrière d'Osmanville nous offre un exemple de séparation de terrains , analogue à celui de Lion-sur-Î^Ier (3) où les couches du cornbrash se sont dé- posées sur la grande oolithe dans des conditions identiques. Le second membre , ou le lias inférieur ( lias à gryphées arquées) , présente un très-beau développement sur le par- cours de la route de Carenian à Valognes. On peut facile- ment l'étudier dans les grandes excavations pratiquées pour les fours à chaux ; mais il est loin d'être aussi riche en fos- siles dans cette partie de la IManche qu'à St. -Côme-du- IMont , près de Carentan. et surtout aux enviions de Littry ( Calvados ). A Crouay , par exemple , les fossiles sont très- nombreux dans les argiles , et on y trouve des espèces que l'on ne devait pas s'attendre à y rencontrer. Ainsi, les Tere- (1) Aperçu de la constitution fjcologique du département du Cal- vados, pur M. H. Harlé, p. 2. 1853. (Extrait de V Annuaire du dcparlenionl pour 1853. ) (2) Essai SU7- la topographie rjcognvstiquc du Calvados, par M. de Caumont. 1828. (3) Bulletin de la Société IJnnécnne , t. I, p. 24 , pi. I. — 79 — bratula numismalis et cornuia , qui jusqu'ici, je pense, étaient regardées comme caractéristiques du lias moyen , sont , dans ce point , mélangées avec des espèces exclusive- ment spéciales au lias inférieur , telles que le Gryphœa arcuata, Spiriferina Waicoiti , Lima gigantea (1). Tour- nières, près de St.-Fromond, sur la limite du déparlement de la Manche et du Calvados, mérite encore d'être cité pour la beauté et l'abondance des fossiles du lias inférieur. Dans cette même localité, on voit une coupe d'une netteté par- faite et un accident géologique fort remarquable ; c'est une faille partielle , ou plutôt un effondrement des roches tel (1) La Lima gigantea , bien que formant une espèce parfuitemeut distincte, pourrait cependant donner lieu à des erreurs, si on se con- tentait d'un examen superficiel : c'est ainsi que plusieurs paléontologistes ont cité cette espèce comme appartenant au lias supérieur, parce qu'ils la confondaient avec une autre grande espèce de Lima Irès-abondanle aux environs de Thouars (Deux-Sèvres), qu'on retrouve encore à Chevillé, Asnières, dans la Sarliie, et que j'ai recueillie à Baron et à Amajé-sur-Orne (Calvados), toujours au même niveau, c'est-à-dire avec V Anim. Comensis (de Buch. ) , =: Ainni. Thouarscnsis (d'Orb), etc. Cette grande espèce, que nous proposerions de nommer Lima Toarcensis , est bien distincte de la gigantea. La première est constam- ment lisse; la seconde présente, surtout sur les côtés, des stries rayon- nantes. La L. Toarcensis e?,t presque toujours plus longue (|ue large, tandis qu'on observe presque toujours le contraire dans la L. gigantea. L'abondance extrême de celte coquille, à Thouars, permettrait aux géologues de se procurer facilement d'excellents types de celte espèce. On pourrait encore confondre avec la L. gigantea, et cette erreur a été souvent reproduite , la L. heteromorplia (Des!.), dont le gisement est la partie inférieure de l'oolithe inférieure (mftiière). Cette espèce se rapproche davantage, par sa forme, de la L. gigantea: mais les stries du test sont plus accusées et plus distinctes. La L. heteromorpha est excessivement voisine d'une aulre coquille du même genre qu'on trouve également à Tliouais, mais au-dessous du niveau de la L. Toarcensis , — 80 — que , dans un espace très-limilé , les couches ont perdu leur horizonlalité et forment des courbes concentriques d'un grand rayon, comme nous avons essayé de le représenter ici. Du reste , j'ai cru remarquer que le lias inférieur de cette partie du Calvados présentait quelquefois de ces failles cir- conscrites et tout-à-fait partielles , dont il est fort difficile d'expliquer la cause. Dans toutes les localités que nous venons de citer, le lias inférieur a conservé le même aspect : il est toujours formé de couches alternatives de calcaire ei d'argile jaunâtre ou bleuâtre. Ces bancs de calcaire , cSS:^«^ surtout dans les parties mferieures, ne sont^g,^^ pas continus , mais sont constitués par des fragments irréguliers dont l'argile remplit les intervalles, ce qui donne à ces bancs l'aspect d'une muraille. Cette disposition particulière, jointe aux espèces de contreforts à angles droits dont elle ne doit peut-être pas faire une espèce distincte. Quoi qu'il en soit, voici la distribution géologique de ces divexses espèces : Oolithe inférieure | Lima keieromorpha (Desl.). Lias supérieur. Lias inférieur. Infra-lias. Limo Toarccnsis (Eug. Desl.)= Lima gigontea d'Orb. non Lima gigantea Sow. Lima voisine de Vhctcromorpfia. Nota. Celte espèce habite, à Tliouarj, une zone inférieure à la Lima Toarcensis. Lima gigantea Sow, ; non L, gigantea d'Orb. — 81 — taillés pour les besoins de l'exploiiaiion , donne de loin aux carrières l'apparence de ces remparts flanqués de tours carrées qui défendaient les châteaux-forts du moyen-àge. Notre troisième étude a porté sur le terrain dévonien de Bricquebec ( landes de INéhou , marbres et schistes de Bar- neville et de Carteret ). Nous avions l'intention de noter la circonscription du bassin , la com|)osilion et la stratification des couches , mais une pluie battante et un froid assez vif ont forcément arrêté nos investigations. Nous avons remarqué seu- lement que ce terrain est formé d'une alternance de schistes, de grauwackes et de marbres , avec plusieurs lits d'argile interposés. Malgré le mauvais temps, nous avons recueilli dans la lande de Néhou une grande quantité de fossiles intéressants, tels que des intérieurs de plusieurs genres de Brachiopodes (Sirophomena, Orihis , Chonetes), un bel échantiWon de Spirigera ferronesensù (de Vern.), montrant à nu les spires internes; enfin trois échantillons d'une coquille qui paraît appartenir au genre Calceola , mais qui est certai- nement une autre espèce que la Calceola sandalina : elle est toujours irrégulière, avec des stries d'accroissement très-appa- rentes, serait-ce la Calceola Dwnojitiana (de Kon.). Parmi les autres fossiles recueillis se trouvaient une grande quantité de beaux polypiers et quelques gastéropodes et lamellibranches, nouveaux ou très-rares des genres Murchùonia, Plewoio- maria , Bellerophon , Capulus, Chiton ,Conocardium , etc. M. Perrier montre à la Société diverses coquilles qu'il a recueillies pendant les vacances de Pâques à Trun, près d'Argentan (Orne), au bas de la côte des bois d'Auge. MM. Eudes-Deslongchamps père et (ils reconnaissent avec plaisir les fossiles caractéristiques d'une couche qui , jus- qu'ici , paraissait manquer dans cette partie de la Nor- mandie, nous voulons jiarlcr du kelloway-rock ferrugineux , C — 82 — type du kelloway-rock des Anglais, [.a roche semble èlrc identique par sa nature à celle de Moutbizol et de Balon (Sartlie) ; elle renferme d'ailleurs les mêmes fossiles , parmi lesquels nous citerons : Ammonites coromitus? Amm. Jason; Phoiadomya ( plusieurs espèces ) ; Isocardia excenirica (Woltz. ); Modioia gibhosa (D'Orb. ) ; Waldheimia orniiho- cephala , var. , Umbonella (Lam.) ; Terebralida Trigeri (Eng. Deslong. m. s.) abondante (l); Tei-. dorsoplicaîa (Suess. , m. s.) ; Rhynchonella quadripLicaia (Ziet. ) ; Rhyncli. spaihica ( Lam.); Holectypus depressiis ( Agass. ). La dé- couverte de cette couche a donc une grande importance , en ce sens qu'elle complète dans cette partie de la Nor- n)andie la série depuis le cornbrash jusqu'à l'argile de Dives , puisque le cornbrash proprement dit existe sur plu- sieurs points des déparlements du Calvados et de l'Orne , et que les parties inférieures du kelloway-rock argileux et sa- bleux (Triger) , sont irès-développées aux environs d'Ar- gentan. La proximité de l'argile de Dives permettra , sans doute, de reconnaître si le kelloway-rock proprement dit, ou kelloway ferrugineux (Triger), forme la base de l'argile de Dives ou n'est simplement que le représentant de cette couche. Cette dernière supposition paraît peu probable et tout fait présumer que le kelloway-rock ferrugineux est parfaitement indépendant et distinct de l'argile de Dives. M. Perrier présente encore une grande quantité d'autres fossiles qu'il a recueillis à la même époque à Crenncs , près d'Argentan. Ces coquilles , qui n'offrent aucune espèce qui n'ait déjà été signalée , appartiennent toutes à la partie infé- rieure du kelloway-rock (kelloway-rock argileux, Triger), ou cornbrash supérieur, très-dé veloppé aux environs de la ville que nous venons de citer. (1) L'iibondance, à ïniii, de celte cof]tiille liirc luihiliiellenienl, a — 83 — M. (lo L'Hôpital préseiile à la Société les coquilles de trois espèces de Cycladcs qu'il a recueillies aux environs de Caen. A cette occasion, il signale plusieurs particularités intéres- santes , qu'il a eu l'occasion d'observer sur ces lamelli- branches. En ouvrant l'estomac d'une salamandre aquatique , M. de L'Hôpital remarqua, h l'intérieur de ce viscère, une coquille appartenant à l'espèce Cyclas caiicidata ( Draparnaud ). Les deux valves étaient encore en place, quoicjue brisées, et ren- fermaient d'autres coquilles plus petites au milieu des parties molles de l'animal , qui avaient déjà subi un commencement d'altération. Cette particularité appela l'attention de M. de L'Hôpital ; il ouvrit d'autres Cyclades vivantes et y retrouva en- core de petites coquilles, (lelles-ci étaient incluses dans le corps de l'animal qu'il examinait, et devaient appartenir à la même espèce : en un mot, ces mollusques paraissaient renfermer plusieurs petits, à un degré de développement plus ou moins avancé. La présence de ces jeunes coquilles était-elle un fait isolé et accidentel , ou un étal normal se rattachant sans doute à l'ovoviviparité de ces lamellibranches? Telle est la question que se posa M. de L'Hôpital , et qu'il se promit d'examiner à la première occasion. Il fit donc provision de Cyclades, en disséqua un grand nombre, ei dans toutes, sans exception, il retrouva déjeunes coquilles incluses comme il l'avait vu dans ses premières ob- servations. Le nombre et la taille de ces coquilles étaient d'ailleurs très-variables : les unes, très-petites encore, étaient permis à M. Eugtuie Deslongchamps d'obleiiir l'appareil interne de celte espèce qu'il va figurer incessamment dans une Monographie des Brachio- podes du keliovvay-rock du Nord el de l'Ouest de la France, comprenant les espèces de Montreuil-Bcllay (Maine-et-Loire), Montbizot (Sarthe), Trun (Orne), et des environs de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). — su — à peine visibles à l'œil nu , tandis que les autres , plus âgées , avaient atteint jusqu'au quart de la taille de la Cyclade mère. Voici, à cet égard, quelques mesures prises par M. de L'Hô- pital lui-même : une Cyclade de 13 millimètres de longueur, contenait trois petits longs de h millimètres, deux de 2 milli- mètres et plusieurs autres de moindre taille. Dans un autre échantillon dont la coquille mesurait encore 13 millimètres, il se trouvait deux petits de 3 millimètres 1/2 , sept de 3 mil- limètres, et un grand nombre d'antres dont les dimensions allaient en décroissant. M. de L'Hôpital ayant déposé dans des vases en verre rem- plis d'eau un certain nombre de Cyclades , afin d'observer celles-ci plus aisément, trouva au fond de ces vases , au bout de quelques heures , plusieurs jeunes coquilles parfaitement vivantes et absolument semblables à celles que l'on trouve dans le corps de l'animal adulte. Les Cyclades sont donc ovovivipares (1) : les jeunes de- meurent pendant un temps plus ou moins long dans l'inté- rieur de la coquille mère : après cette sorte d'incubation , elles sont rejetées an-dehors et abandonnées à elles-mêmes. (1) L'ovoviviparité des Cyclades est un fait peu connu. La plus grande partie des auteurs qui ont traité des mollusques d'eau douce n'en font aucune mention : aussi M. de L'Hôpital pensa-t-il tout d'abord être le premier à constater ce phénomène. Mais en faisant quelques reclierclies à cet égard, l'un de nous liou\a la même particularité indiquée par Woodward (Mimual of Mollusca, 11"^. partie, p. 297). « Le frai des Cyclades, dit cet auteur, est renfermé entre les branchies internes; le nombre des petits est variable et leur taille très-inégale. Le CycUis cornca en contient six environ dans l'épaisseur de chacune des branchies : les plus grands atteignent jusqu'à 1/6 et même 1 7i de la taille de leur pa- rent. I) M. de L'Hôpital ayant retrouvé les mêmes faits sans avoir eu connaissance de ce passage du nalmaliste anglais, ses recherches con- servent tout le mérite dune observation originale. (Note lin ficdactcnr, ) — SD — 11 est à remarquer que la durée de celle incubatiou ne doil pas èlre conslaute , puisque la taille des coquilles expulsées varie dans des limites assez grandes. Dans quelle partie de l'animal le développement des jeunes (lydades s'opère-t-il et comment la Cyclade-mère se débar- rasse-t-elle de ses petits? En disséquant avec un peu d'atten- tion quelques individus, M. de L'Hôpital ne tarda pas à reconnaître que les petites coquilles sont logées entre les deux feuillets des branchies internes. Celles-ci se prolongent fort en avant jusque vers le bord libre de la coquille et forment une espèce de sac plus ou moins distendu , suivant le nombre de petits qu'il renferme. Les branchies externes, très- réduites dans leurs dimensions, ne recouvrent guère que le tiers postérieur des branchies internes. En ouvrant avec précaution le sac formé par les branchies internes, M. de L'Hôpital remarqua que les jeunes Cyclades n'y étaient pas libres, mais qu'elles étaient placées à l'inté- rieur de poches particulières adhérentes dans un ^point aux feuillets branchiaux : ces poches sont constituées par une membrane blanchâtre et très-délicate , qui se déchire lors de la sortie des jeunes coquilles. Elles sont en relation , sans doute, avec les organes génitaux et destinées à abriter les petites Cyclades pendant la vie intra-branchiale. Quant à la sortie des petits, M. de L'Hôpital parvint, après plusieurs tentatives infructueuses, à la constater directement. On sait que les Cyclades sont pourvues de deux tubes mem- braneux extensibles , placés dans le voisinage l'un de l'autre , au côté anal de la coquille. Le tube inférieur, à l'entrée du- quel on n'aperçoit aucun courant sensible, donne accès, dit-on, à l'eau nécessaire à la respiration. Le tube supérieur sert à l'expulsion de cette même eau ; mais ici l'existence du courant est rendue évidente par le sens dans lequel sont repoussés les corps légers en suspension dans l'eau, quand ils se trouvent à — 86 — l'orifice de ce tube. Ce dernier est en outre destiné à laisser passer les matières cxcrénienticielies. M. de L'Hôpital a vu une fois seulement une petite coquille s'échapper par le tube anal : l'expulsion en fut très- rapide, mais elle put être con- statée néanmoins de la manière la plus positive. Est-ce à dire maintenant que la sortie a lieu exclusivement par cette dernière voie? M. de L'Hôpital croit cette supposition peu probable : la coquille dont il a surpris l'expulsion était de petite taille et pouvait ainsi passer très-librement par le tube ; mais quand les coquilles ont atteint des dimensions plus con- sidérables, le calibre de ce conduit paraît être un obstacle ma- tériel à ce mode de délivrance. M. de L'Hôpital s'est demandé si, dans ce dernier cas, la petite coquille ne pourrait point s'échapper par l'orifice de sortie du pied , et si cet organe ne jouerait point un rôle actif dans cette circonstance. Les sexes sont-ils réunis ou séparés dans les lamellibranches qui nous occupent? La présence de jeunes Cyclades dans toutes les coquilles examinées éloigne l'idée d'une séparation des sexes. M. de L'Hôpital a cru une fois reconnaître des spermatozoïdes au milieu des embryons; il penche donc à regarder ces mollusques comme herm;tplirodites (1). PI. V, fig. 1. Cyclade dont une valve et une partie du manteau M ont étô enlevées pour nionlrcr les branchies externes h et les branchies internes 6', (1) Djns les nombreuses observations microscopiques que nous avons faites sur Terabryogénie des Cyclades, nous avons eu l'occasion de voir les véritables spermatozoïdes en grande qtrantité, au milieu des em- bryons munis de leur appareil ciliaire. Nous nous réservons de faire connaître plus tard le résultat de nos recherches sur ce sujet : en atten- dant, nous pouvons avancer que rhermaplirodilisme des Cyclades nous paraît un fait démontré. ( Nulc du Hid acteur.) 87 SÉANCE DU 5 MAI 1856. Présidence de II. Renou , %'ice—présidcnt. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ, Delà part de M. Edéleslan Jardin, sous-commissaire de marine , à Cherbourg : Note sur les oiseaux des îles Marquises, et particuliè- rement sur le genre Serresius, par S. A. Mgr. le prince Ch. Bonaparte ( Extrait des Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, tom. XLI). Note sur l'éclipsé partielle de soleil observée à Tai-o- Ilae , île de Nouka-Hiva, archipel des Marquises, le 30 nov. 1853. De la part de M. G. Haidinger : Coup-d'œil géologique sur les mines de la monarchie autrichienne , par le chevalier Fr. de Hauer et F. Fœlterle , avec une introdnct. , par INI. Guillaume Haidinger; trad. de l'allemand, par le comte Aug. MarschaIl,in-8". La Société a reçu en échange de ses publications : Didletin des travaux de la Société centrale d' horticulture de Caen et du Calvados , année 185/^-55 , brocli. in-8". Mémoires de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg, 3"'\ vol. 1855. Annales de la Société linnéenne de Lyon , année 1852-5S, nouv. série, tom. 1". in-8°. Mémoire de C Académie impériale des sciences, belles- — 88 — lettres et arts de Lyon; classe des sciences, tom. II (1853), 1 vol. in-8°. ; classe des lettres, tom. II (1852), 1 vol. in-8". Annales des sciences pliys. et nat. d'agriculture et d'in- dustrie de la Société impériale d' agriculture , etc. , de Ltjon ; ll^ série, t. IV (185'J) et tom. V (1853). Abhandlungen , etc ( Mémoires de La Société impériale de géologie de Vienne), tom. II, in-f°. 1855. Sitzungsberichte , etc.. (Comptes-rendus des séances de l'Académie impériale des sciences de Vienne ); classe des sciences mathém. et nat., tom. I à XVII. Almanach des Kaiser lichen , etc. . . ( Aimanach de V Aca- démie imp, des sciences de Vienne), années 1851 à 1855 inclus. Jahrbuch , etc. ( Annuaire de la Société imp. de géologie de Vienne ),iV. 1,2, 3 et /», 1855. Die Fossilen Mollusken , etc ( Mollusques fossiles des terrains tertiaires du bassin de Vienne) , par 3IM. Paul Tartsch et Moriz Hornes , in-f". , n". 7 et 8 , comprenant les genres Fasciolaria, Turbinella , Cancellaria, Pleurotoma , \V. 9, comprenant les G. Ceritkium , Turritella. Pliasia- nella , Turbo, Monoiionta, Adeorbis, Xenopliora, Trochus. M. de L'Hôpital annonce cju'il vient de découvrir le Latkrœa squamaria (L. ) à Fresnay-le-Puceux. Cette plante n'avait pas encore été signalée dans le Calvados. 31. Eudes-Deslongchampsa reçu de M. Le Cerf, un poulet ischiomèle qu'il destine à la collection tératologique de la Faculté. Cet animal monstrueux a vécu plusieurs mois; dans les premiers temps de son existence , il eut les deux pieds normaux gelés, tous les doigts tombèrent, et il était réduit à marcher sur deux moignons. !\I. Eudes-Deslongchamps a constaté que les deux membres surnuméraires étaient soudés — 89 — dans toiile leur longueur; celle monslruosité , du reste , esl commune dans le genre Coq. Le même membre fait la communication suivante : La fasciation est un phénomène lératologique très-commun el il a été observé fréquemment chez un grand nombre de I\Ionocoty[édones. M. Moquin Tandon (Tératologie végétale), dans la liste qu'il donne des plantes où cette anomalie a été signalée , ne fait pas mention de la tulipe de Gesner. On trouve dans les mémoires de la Société de Biologie ( vol. 1 de la 2*. série année 1854, p. 68) , une note de M. le docteur Germain (de St. -Pierre), concernant la fasciation du Tulipa gesneriana. M. Eudes-Deslongchamps vient en communi- quer un nouvel exemple à la Société, et sa note complète en quelque sorte l'observation du savant botaniste que nous venons de citer, en même temps qu'elle vient en corroborer les aperçus théoriques. La tige de la tulipe que j'ai eu l'occasion d'étudier, dit M. Eudes-Deslongchamps , était fasciée dans toute sa lon- gueur. A h ou 5 centimètres environ au-dessous de son extrémité supérieure , on la voyait se bifurquer. Les deux branches de la bifurcation ne se comportaient pas de la même manière : l'une d'elles éprouvait une nouvelle subdivision et se partageait en trois branches secondaires terminées chacune par une fleur, tandis que l'autre restée indivise portail à son extrémité une fleur unique qui mérite de fixer un instant l'altention. On y remarquait vingt-cinq sépales conformés à peu près comme à l'ordinaire , plus deux autres pièces calicinales présentant l'une au bord droit , l'autre au bord gauche une étamine qui semblait adnée. En les examinant avec attention , on s'apercevait qu'il n'y avait point soudure réelle de deux éléments de l'androcée avec — 90 — deux éléments correspondants de l'enveloppe florale , mais qu'on avait sous les yeux deux élamines incomplètement; métamorphosées en sépales. L'androcée était composé de dix-neuf étamines, et d'une vingtième pourvue de deux anthères , particularité qui indiquait clairement la soudure de deux étamines, ce qui porte, en définitive, h vingt-trois le nombre total des organes mâles. Le gynécée était composé de quatre pistils disposés sur un seul rang dans le sens de l'aplatissement de la tige; les deux pistils du milieu portaient chacun trois stigmates comme à l'ordinaire; les deux pistils extérieurs avaient, l'un quatre stigmates, et l'autre deux seulement. La fleur unique était donc évidemment complexe, et comprenait quatre fleurs réunies , ou , si l'on veut , cette division de la fasciation représentait quatre tiges simples, dont les quatre fleurs se retrouvaient avec leurs parties élémentaires au complet; quel doit être, en effet, le nombre des stigmates? dans ce cas, on doit en retrouver 4x3 = 12, et c'est, en réalité, ce que l'on observe. Le nombre des sépales semble, au premier abord, être trop considérable, puisqu'on en compte vingt-cinq au lieu de 6 x h = 2ti , qui forme le nombre total des pièces calicinales des quatre fleurs que nous admettons; mais cette pièce en plus provient évidemment de la métamorphose complète d'une étamine en sépale, et ce qui vient confirmer cette manière de voir, c'est que cette étamine se trouve précisément en moins dans l'androcée; car nous venons de constater qu'il se com- pose de vingt- trois étamines seulement au lieu du nombre voulu {) X k^= 1h. Si nous passons maintenant à l'examen des fleurs portées par les trois subdivisions de l'autre branche principale, nous trouvons une première fleur composée de dix sépales, de huit étamines bien conformées et d'un pistil à deux loges surmonté de quatre stigmates. — 91 — Une deuxième fleur possédait cinq sépales à peu près normaux, et un sixième avec un élamine adnée sur l'un de ses côlés, trois étamines complètement libres, un stig- mate quadrilobé et un ovaire à une seule loge. La dernière fleur avait huit sépales, sept étamines, quatre stigmates et un ovaire biloculaire. Cette observation complète et étend celle que M. Germain (de Saint-Pierre) a pul)liée dans \cs Mémoires de la Société de Biologie , sur le même phénomène tératologique. Ce botaniste n'avait recueilli la plante monstrueuse qu'après la chute com- plète des enveloppes florales, et il n'avait pu constater ainsi que l'augmentation du nombre des carpelles, La tige fasciée était indivise et ne présentait pas cette particularité curieuse que nous retrouvons dans notre plante d'une fleur complexe dont les parties élémentaires sont exactement en nombre multiple de ces mêmes éléments dans la fleur simple. Ce cas de fasciation est bien propre , en outre , à mettre en lumière la nature de ce phénomène tératologique, La tige fasciée doit-elle être considérée, avec plusieurs physio- logistes, comme la réunion de plusieurs tiges simples soudées latéralement entre elles , ou bien doit-on la regarder comme une tige unique dans un état d'hypertrophie, dont les tissus, par suite de l'exubérance vitale, se sont aplatis et souvent dédoublés comme dans la tulipe qui nous occupe. Au premier abord , la configuration de la tige et notam- ment le nombre des éléments floraux , multiple du nombre typique , semble assez favorable à la première nianière d'en- visager la fasciation : la hampe fasciée paraît être le ré- sultat de la soudure de plusieurs hampes dans un même plan , soudure qui peut occuper une portion plus ou moins considérable de leur longueur et s'étendre jusqu'à la fleur elle-même. Mais un examen plus allentif et plus réfléchi démontre bientôt que cette opinion est inadmissible ? Que — 92 — laudrait-il , en clîet , pour qu'une telle soudure se fût pro- duite? Il faudrait évidemment qu'il existât deux ou plusieurs tiges : voyons maintenant si la chose est possible. M. Germain a constaté , comme je l'ai fait moi-même sur mon échan- tillon, que la tige fasciée provenait d'un bulbe unique; et un bulbe isolé constitue un seul bourgeon qui émet une tige définie , c'est-à-dire terminée par une inflorescence uni- flore. Mais ne pourrait-on pas supposer que, par suite de la suraboudance des sucs nutritifs, des rameaux fussent nés anormalement de l'aisselle des feuilles qui garnissent la tige , et que ces rameaux , par leur soudure latérale , eussent déterminé la fasciatioiî ? Il faut se rappeler , comme le fait remarquer judicieusement M. Germain, « que, dans un cas " semblable, les rameaux partant de l'aissefle des feuilles, « constitueraient des colonnes saillantes sur la tige principale, « colonnes qui seraient disposées circulairement , comme les « insertions des feuilles ; or , dans le cas présent (et la même « remarque est applicable à mon échantillon), la lige est " comprimée selon deux faces, et des sillons et non des « cannelures s'observent sur la tige au niveau et au-dessous « de l'insertion des feuilles. » Quant à la multiplication des organes floraux , elle n'a rien qui doive nous étonner, si l'on se rappelle que, dans le cas de fasciation , le nombre des feuilles est généralement beaucoup plus considérable que dans la tige normale, par conséquent, les éléments de la fleur qui doivent être cou- sidérés comme des modifications des organes appendiculaires foliacés doivent participer à celte augmentatiou , ainsi que le fait encore remarquer M. Germain. Seulement, n'oublions pas de noter un fait intéressant, c'est cette sorte de répu- gnance qu'éprouve la nature à s'éloigner du type normal même dans ses écarts : particularité qui est surtout frappante dans la fleur que nous avons décrite en premier lieu. On dirait — 93 — que le ju'sus formaiivus s'est épuisé en partie dans l'acte de la séparation couiplèle des trois fleurs, et que son action n'a plus été assez efficace pour la production de toutes les parties qui devaient compléter ces fleurs, ou bien que la matière organique surabondante pour la production d'une fleur unique s'est trouvée insuffisante pour amener les trois inflo- rescences au type normal. M. Eugène Deslongchamps lit l'analyse suivante d'un mémoire de M. Sandberger (1), sur l'organisation interne du genre Anopiotixeca. M. le docteur Frid Sandberger, professeur de géologie à l'École polytechnique de Carlsruhc, a présenté, en novembre 1855, à l'Académie des sciences de Vienne (Autriche), un mémoire important sur la structure interne de quelques Bra- chiopodes du système Rhénan (dévonien). Comme la Société Linnéenne a publié, dans le X^ volume de ses Mémoires, la nouvelle classification des Brachiopodes de M. Davidson , j'ai cru qu'il ne serait pas sans intérêt de vous donner une analyse de la partie du mémoire où M. Sandberger rend compte de ses nouvelles recherches sur l'organisation interne de YAnoplo- theca, genre qui, h l'époque oîi M. Davidson publiait son ouvrage, n'était encore que très-imparfaitement connu. Lorsque M. Sandberger créa son genre Anoplotheca pour une coquille rangée tantôt parmi les Térébratules et tantôt parmi les Productus , l'examen des caractères extérieurs , c'est-à-dire cocjuille à charnière articulée, concavo-convexe, sans piquants , ni aréa, ni deltidiiim, avait porté l'auteur à (1) Nous devons une traduction de ccl ouvrage à M. E. Coucflin, de Bayeux : qu'il nous permette ici de lui adresser nos remercicnienis pour l'empressement (ju'il a mis à satisfaire nos désirs. — 9/1 — rnpproclier son i^eiire des Koninckina. Ou devait s'allendre , si celle comparaison était exacte, à trouver des spires iu- lernes analogues à celles du genre précité. M. Zeiler a effectivement rencontré ces spires dans une couche à fossiles , située à Senheim , près de la Moselle , et se composant uniquement d' Anoplotheca et de Clionetes sar- cimdata. La Ijg. 1 de la planche V donne un dessin de celle coquille grossie à 3 diamètres. La valve ventrale est en partie enlevée et les bords seuls en sont conservés. Les spires, composées de dix tours, ne sont pas malheureusement mises à nu jus- qu'au point d'attache; cependant on peut reconnaître qu'elles se terminent tout près du milieu de la valve dorsale et s'at- tachent à l'extrémité supérieure du bord. La base du cône spiral est inchnée sous un angle aigu sur le plan médian de la coquille et ne lui est pas parallèle comme dans les Spirifera, ni perpendiculaire comme chez les Spirigerina (Atrypa. Dav. ) ; elle présente ainsi une disposition identique à celle des Koninckina. L'appareil de V Anoplotheca diffère donc seulement de celui-ci , en ce que les tours de spires sont beaucoup plus nombreux, et, par conséquent, laissaient beaucoup moins de jeu aux bras membraneux de l'animal. Nous n'avons que peu de chose à ajouter aux caractères extérieurs. Il est bon cependant de remarquer que la dispa- rition, avec l'âge, des plis longitudinaux n'est pas constante, puisque des individus parvenus à toute leur croissance offrent souvent les empreintes bien apparentes des deux plis qu'on voit toujours dans les jeunes. Les plis disparaissent dans la seconde couche de la coquille. La fig. 5 de la planche V en donne la preuve. Dans cette figure, on voit une partie de la couche supérieure conservée et en-dessous la deuxième couche composée uniquement de lamelles concentriques. Ces deux couches sont formées de prismes serrés étroitement les uns — 95 — contre les autres et montrent la même disposition que ceux (les RhynchoneUidœ. Voir pi. V , fig. 9. Des échantillons tout-à-fait adultes ont offert dans les muscles et les empreintes vasculaires quelques modifications nouvelles. Ainsi, sur la valve ventrale, ligure 3, on voit, vers le milieu , des troncs vasculaires qui courent vers le bord frontal, et là se séparent, avec l'âge, pour en former de nouveaux plus petits v. L'empreinte des muscles adducteurs, sur la valve dorsale , est variable; toujours composés de deux faisceaux confluents a' et a\ ces deux faisceaux varient dans leurs dimensions respectives, mais toujours présentent une empreinte plus petite a' pour la paire supérieure et une plus grande a" pour la paire inférieure. En terminant cet exanien , IM. Sandberger fait remarquer que les caractères extérieurs de la Terebraïuia lepida (Golf.) semblent rapprocher cette espèce du genre Anoplotheca. L'étude attentive de cette espèce pourrait peut-être démon- trer que la structure de cette coquille est aussi composée de prismes et dans tous les cas on ne pourrait la conserver dans le genre Retzia. La même remarque s'appliquerait peut-être aussi à la T. sub-lepida. décrite dans l'ouvrage de MM. Mur- chison , de Verneuil et de Keyserling , sur la géologie de la Russie (vol. II, p. 96, pi. X, fig. 14). Le même membre lit ensuite la note suivante sur les Bra- chiopodes de Moutreuil-Bellmj (Maine-et-Loire). Depuis quelques années, la carrière du Chalet, près de Montreuil-Bellay ( Maine-et-Loire ) , a été fréquemment ex- plorée par les géologues qui ne sont pas toujours demeurés d'accord sur les étages auxquels on devait rapporter les di- verses couches de cette curieuse localité. Si l'abondance et la belle conservation des fossiles ont été d'un puissant — 96 — secours pour fixer les limites de ces étages , le peu d'épais- seur des couches et une composition niinéralogique insolite ont été aussi une cause d'erreurs qui ont fait hésiter sur la place véritable qu'on devait leur assigner. Quoi qu'il en soit, il est ù peu près admis maintenant que des trois couches qui se voient dans cette carrière , la supérieure , marneuse , avec les Ammonites ailileta et Belemnites hasiatus, appartient à l'oxfordien ; la seconde , composée d'oolithe ferrugineuse , semble devoir se rapporter au véritable kellovay-rock , bien qu'elle renferme plusieurs espèces identiques ou présumées telles avec l'oolithe de Bayeux, c'est-à-dire le type de la véritable oolithe inférieure. Quant h la troisième couche, elle présente évidemment des espèces propres à la grande oolithe et aux diverses assises de l'oolithe inférieure, et il n'y aurait rien d'étonnant à ce qu'elle fût le représentant de tout le système oolitique inférieur, c'est-à-dire de la grande oolithe, dufuller's- earth et de l'oolithe inférieure proprement dite. L'association, dans cette couche, des Eligmus, des TerebratuLa sphœroï- dalis , piicata Qi carinata, Rhynchonella plicateUa, Theo- dori, etc. , paraîtrait confirmer celte hypothèse, puisqu'ail- leurs ces espèces caractérisent des couches bien distinctes de la grande oolithe et de l'oolithe inférieure. Ayant pu étudier moi-même sur place la localité de Mon- ireuil-Bellay , je donnerai ici un catalogue des Brachiopodes que j'ai recueillis dans les différentes couches ; j'y joindrai les espèces provenant de la collection de iM. Triger qui , avec sa complaisance bien connue, m'a libéralement communiqué tous les matériaux qu'il avait à sa disposition (1\ (1) Dans une monographie que je prépare en ce moment sur les Brachiopodes du kelloway-rock. du Nord de la Fiance, je décrirai au long les espèces et variétés de la couche ferrugineuse de Montreuil, et, grûce au travail que M. Hébert prépare sur les Gastéropodes de celte couche remarquable , on aura une description délaillée de la plupart «les fossiles de celle localité. — 97 — La couclie oxfordienne ne nous a offert aucune espèce de brachiopodes. Le kelloway-rock renferme les espèces suivantes: Terebratula dorsoplicata ( Suess. M. S. ). Cette espèce , la plus abondante de toutes , est facile à distinguer des autres térébratuies demi-plissées en ce que la valve dorsale, ou petite valve, possède seule deux bourre- lets très-prononcés , tandis que la valve ventrale est toujours plane, ou montre à peine des traces de plis correspondants. Cette espèce présente une variété remarquable, que je nommerai : T. dorsoplicata , var. excavaia ( Eug. Desl. ). Cette variété , assez rare , est beaucoup plus raccourcie que le type , et porte, à sa petite valve, un sinus très-pro- fond qui rappelle la forme de la T. nudeata, etc. La pro- fondeur de ce sinus est, du reste, très-variable. Un seul échantillon, de la collection de M. Triger, a présenté une ornementation singulière, tout le bord antérieur montrant le sinus caractéristique , marqué de plis frontaux rappelant ceux des Ter. fimbria , fimbrioïdes , etc. T. intermedia ( Sow. ). Cette espèce paraît fort rare ; son habitat ordinaire est le cornbrash. Je n'en connais , du kelloway-rock de Mon- treuil , qu'un seul échantillon bien caractérisé. T. sub-maxiUata? ( Dav. ). Je rapporte, avec doute, à cette espèce, propre à l'oo- lithe inférieure , un échantillon provenant de la collection de M. Triger. T. Trigeri (1) ( Eug. Del. ). Cette espèce, fort rare à Mon treuil , est plus abondante A — 98 — à Monlbizol ( Sarthe ) ; elle se rapproclie beaucoup de la T. Bentlcyi ( Dav. j , mais est toujours plus allongée et a des plis plus accentués. ( Collection Triger. ) Waldheirnia ornùocepliala { Sow. sp. ). Uare à iMontreuil. (Collection Triger. ) Waidh. hypocirta ( Eug. Desl. ). Petite espèce très-distincte, voisine des Waldh. pala et impressa, mais bien plus globuleuse; a le sinus de la valve dorsale plus profond, et une forte carène à la valve ven- trale. Appareil apophysaire tiès-massif. Assez commune. Waidh. pala (de Buch sp. ). Celte espèce , rare à IMontreuil , acquiert de plus grandes dimensions que le type allemand. Waldh. bi-appendiculaia ( Eug. Desl. ). Coquille allongée, à grande valve fortement carénée, et à petite valve aplatie , bilobée à la région frontale , se rappro- chant un peu de la Waldh. obovata, dont elle est cependant fort distincte. Assez commune. Rhynchonella quadriplicaia ( Ziét. sp. ). Cette espèce , irès-abondante à IMontreuil , paraît com- mencer au cornbrash inférieur , où elle est très-petite ; les échantillons deviennent beaucoup plus grands dans les parties moyennes du cornbrash (kelioway sableux) (Triger); puis acquièrent leur plus beau développement dans la partie (1) Lorsqu'elle est bien conservée, la T. Trigeri montre des stries perpendiculaires à la direction du front, coupées verticalement par d'autres stries, parallèles aux lignes d'accroissemenU Ces stries dis- paraissent enlitremcnt dans diverses circonstances, et pourraient faire regarder comme une autre espèce des échantillons qui, d'ailleurs, ressemblent m tout nu Ijpe. — 99 — sniM'rieure du cornbrash et dans le kelloway-rock. Elle pa- raît encore dans l'oxfordien; mais les spécimens en sont petits , défoimés , et comme appauvris. Je n'en ai jamais vu ni dans l'oolithe inférieure , ni de la grande oolithe : quoique M. d'Orbigny la cite de ces deux étages , un fait certain , c'est qu'elle n'existe , ni à Bayeux , ni aux Moutiers , ni à Ranville où l'auteur précité l'indique. Rliynch. trigona ( Quenst. sp. ). Cette jolie petite espèce paraît être fort rare ; sa forme triangulaire et son bord frontal, coupé carrément, la font aisément reconnaître. Elle paraît avoir les plis moins nom- breux que dans le type allemand. Rhynch. tripiicosa ( Quenst. sp. ). Assez abondante à JMontreuil, où elle paraît un peu s'éloi- gner du type; très-variable dans le nombre des plis du sinus. Rhynch. acutoloba (Eug. Desl.). Jolie petite espèce , très-facile à reconnaître ; se rap- proche des Rhynch. cynocephala et loxia, mais est plus globuleuse. Le large sinus de la valve ventrale présente, le plus souvent, deux plis ; plus rarement, un seul: dans ce dernier cas, il est fort aigu. Rare. Rhynch. funiculata ( Eug. Desl. ). Jolie petite espèce, voisine de la Rhynch. Thurmanni. Rare. Je n'ai trouvé à Montreuil, ni les Waldh. tagenalis , ni les Rhijnch. spaihica, qui sont les espèces les plus ré- pandues à Montbizot. — 100 — ESPÈCES I.E I,A COUCHE A ELIGMUS. Ter. sphœroïdaiis (Sow. ). Cette espèce acquiert à Montreuil et dans la Vendée une taille beaucoup plus considérable que dans nos localités. Ter. sub-maxiUata (Dav. ). PI. V, fig. 8 a. b. Cette espèce paraît bien semblable au type anglais. J'ai cru toutefois qu'il était bon de donner un dessin de l'échan- tillon de Montreuil ; car il est si difficile de nommer avec certitude la plupart des espèces demi-plissées de l'oolithe inférieure, de la grande oolithe et du cornbrash , qu'une détermination basée sur un seul échantillon mutilé de la collection de M. ïriger pourrait bien ne pas présenter toutes les garanties d'exactitude désirables. Toutefois , les deux plis latéraux assez accusés, la brièveté dans le sens de la longueur, paraissent bien se rapportera l'espèce anglaise dont le gisement est l'oolithe inférieure de Cheltenham avec la T. plicaïa. Ter. plicata (Buckm. ). Citée par M. Millet, comme de l'oolithe inférieure du Chalet, sous le nom de Ter. siibplicateUa (d'Orb. ). Waldheimia carinala (Lam. sp.). Citée par M. Millet , sous le nom de Ter. sub-resupinata (d'Orb.). Waldheimia sp. ind. f'I. V , fig. 9 n. Je ne puis, d'après un seul échantillon, juger assez des caractères de cette espèce pour en donner une description rigoureuse. Ses stries , bien marquées, ne sont peut-être qu'accidentelles ; je crois cependant que c'est une espèce nouvelle voisine des Waldh. Waltoni et indeniata. — 101 — Rlujnchonella plicatella (Sow. sp.) Cette coquille acquiert de plus grandes dimensions dans le Maine-et-Loire que dans les autres localités où l'on a trouvé, à ma connaissance , cette belle et très-caractéristique espèce de la partie moyenne de l'oolithe inférieure. Rhynchonella Tlieodori ( de Buch sp. ). PI. V, fig. 10, a. b. C'est la première fois , je pense , qu'on signale en France cette excellente espèce facile à distinguer par sa forme trans- versale et ses gros plis très-profonds. Chacun de ces plis est marqué de profonds sillons transversaux , visibles à la loupe. L'échantillon figuré ici est un peu difforme et provient de la collection de M. Triger (1). Rhynchonella spinosa (Schlolh sp. ). Un seul petit échantillon, de la collection de M. Triger (2). Enfin, parmi les espèces de M. Triger, provenant de la couche à Eligmus , se trouve une Rhynchonelle globuleuse, à gros plis simples , voisine de la Rhynch. subtetraedra. .Je ne puis encore donner une détermination précise de cette espèce, d'après ce seul échantillon imparfait. (1) D'après M. Oppel de StuUgard, elle se trouverait dans le Wur- temberg, dans la partie inférieure de l'oolillie inférieure, c'est-à-dire notre màlière, comprise bien à tort, par M. d'Orbigny, dans le lias supérieur, puisqu'elle représente l'oolithe de Dundry (Angleterre). (2) Dans le Calvados, cette espèce commence à se montrer dans l'oolithe ferrugineuse, et devient surtout abondante dans le calcaire de Caen , qui correspondrait, suivant nous, au Fullers-earth. La Rhynchonella senticosa , au contraire , paraît dès les assises les plus inférieures de l'oolithe inférieure, puisque j'en possède des échantillons de Fcugue- roUes et de May (Calvados) , trouvés dans la partie la plus inférieure de la mâlière , c'est-à-dire dans la couche ù Ammonites primordiaiis — opalinus. — 102 — Quant à la Dùcitia Guerangeriaim (Millet), je ne puis rien décider pour cette espèce , ne sachant pas de quelle couche elle provient, et n'ayant jamais vu le type de M. IMiliet. Là se borne la liste des espèces que je puis citer , avec exactitude , de la carrière du Châlet ; il est à croire ce- pendant que cette excellente localité nous fournira encore, par la suite, d'autres espèces, surtout dans la partie inférieure , qui jusqu'ici n'a été que fort peu explorée , et seulement lorsqu'un heureux hasard mettait à nu la couche à Eh'gmus. EXPLICATION DE LA PLANCHE V. Fig. i. Anoplotheca lamellosa (Sand). Valve ventrale percée, lais- sant voir les spires internes. Fip;, 2. — — Moule interne de la valve dorsale: j, apophyse cardinale, x , empreinte inconnue (à la courbure du tube digestif), a' , ti" , parties supé- rieure et inférieure du muscle ad- ducteur, s , septum médian, Fig. 3. — — Moule interne de la valve ventrale : d, empreintes des dents cardinales, f , muscles adducteurs, v , vais- seaux. Fig. k. — — Valve ventrale, montrant la couche supérieure et la couche inférieure du test. Fig. 5. — — Valve dorsale, parvenue à toute sa croissance. — — Coupe. — — Fragment du test, grossi à 30 dia- mètres. Terebratula slb-maxillata (Dav. ). Couche à Eligmus de Montreuil-Belay. Waldheimia , sp. ind. id. id. Fig. 10. Rhïkchonella Theodori (de Buch sp.) , id., un peu déformée. Fig. 6. Fig. 7. Fig. 8. Fig. 9. — 103 — MM. Oppel, de Stuttgard , et Sandberger , professeur de géologie à l'École polytechnique de Carisruhe, présentés à la séance précédente par MM. Eudes-Deslongchamps père et fils, sont admis comme membres correspondants de la Société. 104 — SEANCE DU 3 JUIN 1856. Présidence de II. REHOU , vice— présidenf. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. De la pari de M. Edouard Suess , membre corres|)ondant : Uber Meganieris , etc. (Sur le Meganteris , twuveau genre de Terebraluiides); in-8°. , 3 \i\. .(Extrait du Bulletin de i Académie des sciences de FîV/îwe , classe de math, et d'hisi. nat. ,nov. 1855). La Société a reçu en échange de ses publications : Rapports et Mémoires publiés par la Société de médecine de Caen, à l'occasion d'un concours ouvert en l85/i. 1 vol. in-S". Exposition des produits de l'horticulture, par la So- ciété d'horticulture de Caen. M. Eudes-Dcslongchanips, secrétaire de la Société, lit une note additionnelle au travail (1) qu'il a publié sur un nouveau genre de lamellibranches fossiles , institué par lui sous le nom d'Eligmus. Le genre Eligmus est surtout remarquable par la singu- lière disposition de l'empreinte musculaire qui se voit, à chaque valve, sur une sorte de cuillcron large, h bords amincis, et ne tenant à la coquille que sous les crochets. Les Eligmus mon- (1) Ce Uavail a paru dans le 10% vol. des Mémoires de la Soclélé linnociine. — 105 — lient à leur bord supérieur et derrière les crochets des si- nuosités dont la configuration varie pour chacune des valves; d'où résulte , dans la co(iuille entière , un bâillement à bords sinueux ; disposition qu'on ne retrouve chez aucune bivalve vivante ou fossile. Voici la caractéristique que j'ai proposée pour ce genre : Coquille Libre ou peut-être adhérente par un byssus, bi- valve, inéquilaièrale , transverse , ovoïde, cylindracée ou plus ou moins comprimée , à extrémité antérieure renflée et plus courte que la postérieure qui est toujours atté7iuée ; test assez épais, à tissu feuilleté , serré; crochets renflés, un peu aplatis , ou obliquement déprimés , à sommets plus ou moins divergents , dirigés en dehors et en arrière. Sur- face externe couverte de côtes carénées , un peu inégales , quelques-unes bifurquées, obliques et radiées; celles-ci nais- sent à quelque distance des crochets , celles-là d'ime ligne longitudinale courbe , plus ou moins marquée , plus ou moins régulière , limitant , en arrière des crochets , une grande lunule non couverte de côtes , irrégulièrement bosselée ou simplement marquée de stries d'accroissement , au milieu de laquelle , c'est-à-dire entre les valves , existe une ouverture allongée , très-irrégulière , plus ou moins béante , à bords sinueux et relevés (bâillement post-apicial ) ; charnière courte, droite , sans dents, en forme de plateau triangidaire , creusé dans son milieu d'une fossette superficielle, dirigée obliquement de la base du plateau à son sommet, et portant Le ligament intérieur et caché ; empreinte musculaire unique, située à l'extrémité d'un cuilleron large , à bords étalés et amincis , un peu contourné , n'adhérant aux valves que par une portion rétrécie , prolongée jusqu'au fond des crochets; point d'empreinte pallèale. Les formes générales et les détails sont assez variables , mais — 106 — leurs différences se fondent presque les unes dans les autres , et de plus chaque spécimen montre pour ainsi dire des nuances particulières assez prononcées, aussi ai-je hésité long-temps dans l'établissement des espèces, balançant à les réunir en une seule ou à en établir plusieurs. Opendant les extrêmes de ces formes sont tels que j'ai cru préférable de proposer plusieurs espèces, au moins provisoirement, afin d'attirer davantage l'attention des observateurs, et d'arriver plus tard à des déter- minations certaines lorsque l'on possédera assez d'exemplaires pour pouvoir lever tous les doutes. J'ai donc établi trois espèces et quelques variétés rattachées à la première : 1°. Eligmus polytypus , var. ovata, compressa , retusa, elongata. 2°. Eligmus iabyrinthicus, 3". Eiigimis phoLadoides. VE. poLijiipus et ses variétés de même que VE. ^phola- doides ont été recueillis au Maresquet, à 2 lieues N. deCaen, sur la rive gauche de l'Orne. Cette localité appartient à la grande oolithe. L'E. Labyrijnihicus provient de Montreuil- Belay (Maine-et-Loire). Trois formations existent dans cette localité : l'une appartient à l'oxfordien inférieur , l'autre au kelloway-rock , et la troisième , située immédiatement au- dessous , devrait être rattachée , suivant M. Triger, à la par- tie supérieure de l'oolithe inférieure ; or, ce serait dans cette dernière couche qu'aurait été recueilli YE. iabyrinthicus qui me fut communiqué par M. Triger lui-même. A peine quelques exemplaires du tirage à part de mon mémoire avaient-ils été communiqués à plusieurs paléonto- logistes de mes amis , que quelques-uns d'entre eux me firent parvenir des observations sur le genre nouvellement établi. M. Ed. Suess, de Vienne, auteur de nombreux travaux — 107 — fort estimés sur les bracbiopodes fossiles, m'écrivit qu'il pos- sédait quelques coquiiles bivalves qu'il croyait devoir rapporter aux Eligmus. Ces fossiles provenaient de Balin , à 12 lieues 0. de Cracovie. Dans un voyage que W. Suess fit à Caen, pour étudier la géologie de notre pays, ce jeune savant me présenta des spécimens de ses coquilles. Je reconnus, h l'instant, qu'elles appartenaient bien au genre Eligmus , et qu'elles rentraient dans l'espèce E. Poiytypus , var. ovaia ( Voyez pi. VII , fig. 3,3a deux dessins de l'un des spécimens dont M. Suess a bien voulu enrichir ma collection) (1), La roche renfermant les spécimens de Balin est de couleur cendrée et toute pénétrée de petites oolithes ferrugineuses de grosseur inégale ; elle renferme encore des grains de quarz arrondis, couverts d'un vernis jaunâtre ferrugineux, et de petits fragments anguleux d'une matière noire assez tendre que l'on regarde comme des parcelles de houille. D'après M. Suess, cette roche repose sur le calcaire carbonifère , et selon les géologues du pays , elle représenterait l'oolithe infé- rieure (2). (1) M. Suess est allé au Maresquet en compagnie de M. Eugène Eudes-Deslongchamps ; il y a recueilli lui-même deux spécimens bien caractérisés de YE. poiytypus. (2) D'après les fossiles renfermés dans cette roche , il est assez vraisemblable qu'elle représente plusieurs formations : on y retrouve, en effet , une grande partie des espèces des kelloway-rock et de l'ox- fordien : Terebratuta clorsoplicata (Suess), Rhynclionella triplicosa (Quenst. ), Bh. trigona (Quenst. ), M. quadriplicata (Ziet. ). Rh- varians (Schlott. ), associées à des fossiles de l'oolithe inférieurt, tels que la RhynchoncUa plicatella et la plupart des Pleurolomaires , si caractéristiques, de Bayeux et des Moutiers. Faudrait-il admettre dans celte localité un mélange réel des espèces de tout le système oolithique inférieur et moyen, supposition diflicilement admissible, ou bien les — 108 — Presqu'au uiènie luoaieiit où M. Suess me communiquait ses Eiigmus de Cracovie , M. Bouchard-Chantereaux . de Boulogne-sur-Mer , dont tous les paléontologistes connaissent les travaux sur les mollusques des côtes du Boulonnais et les nombreuses découvertes de fossiles dans les divers terrains du département du Pas-de-Calais , M. Bouchard , dis-je , m'annonça qu'il possédait depuis long-temps , dans sa collec- tion , deux coquilles , mais deux seulement , dont le faciès extérieur rappelait tout-à-fait les Eiigmus ;i\ m'offrit de me communiquer ces deux coquilles , et poussa même la com- plaisance jusqu'à vouloir m'en faire don. J'acceptai avec reconnaissance l'offre de M. Bouchard et je constatai l'exactitude des prévisions de l'habile paléontologiste. Une valve droite , isolée de l'un des spécimens dégagé de sa gangue , est figurée pi. VII, fig. 2; l'autre échantillon, avec ses deux valves , appartient à un jeune individu ; on le voit représenté même planche, fig. U. Ce dernier spécimen fait partie de ma collection : la valve isolée fut renvoyée à M. Bouchard, avec tous les remercîments que mérite son obligeance, bien connue d'ailleurs de ceux qui ont des rapports avec lui. Quoique plus petites que les espèces Calvadosiennes , les Eiigmus du Boulonnais et ceux de la Pologne appartiennent à la même espèce que le -polytypus du Maresquet , var, ovaia. La gangue qui accompagnait les deux spécimens du Bou- lonnais , était un calcaiie gris jaunâtre avec quelques petites oolithcs ferrugineuses , mais sans grains de quartz ni frag- coucbes réduites à une épaisseur très-ininime, peut-être niêiue à une seule composition minéralogique, en auraient-elles imposé aux géo- logues du pays ? Dans ce cas, la localité de Baiin serait analogue à celle de Montreuil-Belay (Maine-et-Loire). ( Noie du Rédacteur, ) — 109 — ments de houille. La roche était assez tendre pour qu'il ait été facile d'en dégager les coquilles à l'aide du burin. Quant à l'âge de la roche , voici textuellement ce qu'en a dit M. Bouchard dans ses lettres d'envoi : « Si ce que nous « considérons ici comme ooLithe inférieure appartient réelle- « ment à cet âge, ce dont je doute, vous avez tort et " M. Triger raison , car c'est dans cette oolithe que j'ai « trouvé mes deux individus. Je vais cependant vous donner « quelques détails sur ce membre de notre formation juras- « sique. Ciette oolithe est très-incohérente et repose directe- « ment sur le calcaire carbonifère (1) , sur la surface duquel « adhèrent des valves de YOsirea acuminata (Sow. ) (2), « coquille qui la caractérise par son innombrable quantité, « et dont le plus grand nombre est en valves séparées. « Les autres fossiles y sont fort peu nombreux et ne repré- « sentent que des espèces très-inodifiées , il est vrai, mais « que nous retrouvons dans les assises supérieures, telles « que celles du cornbrash, par exemple; parmi ces espèces, « nous ne trouvons aucune des coquilles qui caractérisent « l'oolithe inférieure du Calvados. Un fait très-remarquable, « que je ne dois pas passer sous silence , c'est que les masses « considérables de calcaire oolithique exploitées comme pierre « d'appareil, se trouvent situées entre woIyq soi-disant oolithe •i inférieure cl le cornbrash, et qu'elles ne renferment aucun « fossile. » tlne desconséquences les plus curieuses de ces communi- cations de MM. Suesset Bouchard, c'est l'étendue considérable sur laquelle a vécu le genre si remarquable desEligmus, et sur- (1) Comme celle de Balin. (2) M. A. d'Orbigny place celte espèce dans son étage bathonien iProrf. 11», étage, tome I, p. 315, n". 338), c'cst-à-dirc dans la grande oolithe. — 110 — toutd'une espèce à peine légèrement modifiée à d'aussi grandes distances. VEligmiis labyrinihicus , en le considérant comme espèce bien distincte, augmente encore de beaucoup l'étendue sur laquelle ce genre aurait vécu , c'est-à-dire qu'il a été rencontré sur quatre points fort éloignés : Montreuil, Caen, Boulogne et Cracovie. Il est à désirer qu'on puisse s'accorder sur l'âge des rocbes où les Eligmus ont été trouvés à Mon- treuil, à Boulogne et à Balin ; car, pour le Maresquet, aucun doute ne peut s'élever sur son âge. Il est fàcbeux que les exemplaires de ces coquilles soient si rares , car elles pour- raient devenir un moyen de repère très-précieux. Une autre conséquence peut se tirer de ces communica- tions, c'est que les Elùjmus doivent se trouver sur une foule d'autres points, et que nos conjectures se vérifieront sans doute, c'est-à-dire que ces coquilles existent dans bien des collections, mais y sont confondues sous d'autres acceptions génériques. Il est à désirer que la connaissance de ce genre se propage parmi les paléontologistes : tout porte à croire que son exis- tence sera bientôt reconnue dans un grand nombre de loca- lités. Après avoir comparé les particularités présentées par les ELigmus avec celles qui appartiennent à quelques autres genres connus , dans le but de reconnaître à quelle famille il pourrait se rattacher , je pense que la seule qui puisse le réclamer est celle des Ostracêes telle que la plupart des con- cliyliologistes l'admettent maintenant. Nous ne nous dissimu- lons pas cependant les différences considérables existant au premier abord entre des coquilles équivalves et libres ou peut- être adhérentes par un byssus, et des coquilles inéquivalves, adhérentes par la substance de leur valve gauche : mais les autres caractères ont paru suffisants pour légitimer ce rap- prochement. Quelques dissidences ont eu lieu à ce sujet. M. Guéran- — 111 — ger, du Mans , dans une lettre qu'il rn'écrhit , me manifesta son étonnementde ce que je n'avais pas comparé mes coquilles aux Vidselles. De son côté, M. Desliayes a fait la même remarque, et de plus , dans deux lettres qu'il m'adressa , il émit des doutes, non sur la valeiu- du genre, qu'il croit bien fondé , mais sur son introduction dans la famille des Ostracées. M. Deshayes pense que les Eligmus seraient mieux placées à côté des Vulselles dans la famille des Mal- léacées (1). Tout en reconnaissant les analogies réelles qui existent entre les deux genres ,. nous ne pouvons partager le sentiment de i>J. Deshayes, malgré la haute autorité qu'autant que personne nous reconnaissons au savant conchyliologiste , et nous per- sistons à penser que nos coquilles sont mieux placées parmi les Osiracèes que parmi les Malléacées. Comme une pareille discussion ne peut que profiter h la science, j'extrais des lettres de M. Deshayes les passages con- cernant cette polémique, toute courtoise, et qui ne peut qu'ho- norer les deux champions. « J'ai conservé l'opinion que les Vulselles dépendent des « Ostracées : entre les deux groupes (des Malléacées et des « Ostracées) il y a des différences assez notables ; et en établis- 8 sant sur deux colonnes parallèles les caractères prédomi- « nants de chacun d'eux, il vous sera facile de faire la somme « des ressemblances et des différences , et de juger par là vers <> lequel des deux groupes doit incliner votre genre Eh'gmus. (1) Syn. Plcriadeœ , Gray, Aviculideœ , Woodward. Depuis long-temps M. Deshayes a fait connaître son opinion sur la place des Vulselles ; et dans son édition des Animaux sans vertèbres de Laniark , loul en conservant ranan^ement de l'auteur, il fait remar- quer que les Fu/sc//es n'appartiennent pas aux Ostracées, mais aux Malléacées , suivant l'opinion de Cuvier. — 112 — LES nUITRES. 1. Coquille irrcgulière. 2. Inéquivalve. 3. Parfaitement close. à. Toujours fixée aux corps sous- marins au moins dans le jeune âge. 5. Fossette du ligament dont la base est peu proéminente. 6. Impression musculaire sub- centrale. 7. Crochets inégaux ayant un ta- lon plus ou moins prolongé ou contourné en-dessus [Grypliées) ou latéralement {Exogyre). 8. Structure du test lamelleux. LES VULSELLES. 1. Coquille irrégulière. 2. Equivalve. 3' Un peu baillante de chaque côté. 4. Libre, dans des éponges ou sus- pendue par un byssus. 5. Fossette du ligament en gout- tière , souvent prolongée en cuil- leron. 6. Impression •musculaire sub-cen- trale. 7. Crochets égaux , opposés, écar- tés, divergents , inclinés en ar- rière. 8. Test fibreux à l'extérieur, nacré à l'intérieur. « J'ajoute une courte observation. J'ai sous les yeux des « Vulselles fossiles du terrain crétacé des environs de Tours, « dans lesquelles l'impression musculaire est très-nettement « circonscrite, quoique, dans les mêmes terrains, tous lesin- (' térieurs des autres coquilles bivalves aient complètement « disparu. « Maintenant , si vous présentez votre genre Eiigmus à (( l'une ou à l'autre de ces colonnes , de quel côté trou- « verez-vous la plus grande somme de ressemblances ? Votre « Eiigmus a l'apparence d'une huître plissée , cela est vrai ; « mais il a les valves égales ; il n'y a aucune trace d'adhé- « rence sur l'une ou sur l'autre ; il y a un bâillement des « plus singuliers : était-il destiné au passage d'un byssus ? « Cela est peu croyable , puisque le byssus est toujours (' antérieur ; à moins de supposer l'animal renversé coiume « dans les Tridacnes. — 113 — « La fossette du ligament est en gouttière , non pro- « longée en cuilleron. « L'impression musculaire est détachée et saillante. » Les crochets sont égaux , souvent écartes et divergents , " inclinés en arrière. « La structure du test paraît différente de celle des « Vulselles. « Du côté des huîtres, vous n'avez que l'apparence gé- « nérale et la structure du test; tandis que, du côté des « Vulselles, vous avez tous les autres caractères, à l'ex- « ception de ceux qui distinguent le nouveau genre. « Si, comme vous , j'avais sous les yeux les coquilles « en nature , je porterais probablement un jugement plus « conforme au vôtre » 11 m'a fallu une conviction bien profonde pour ne pas me rendre à l'opinion de M. Deshayes , formulée d'une manière aussi précise et aussi détaillée. Mais j'espère que, dès que je pourrai lui enyoyer quelques exemplaires à'Eligmus bien caractérisés, ce savant ne regardera plus ce genre comme pouvant se rattacher aux Malléacées. Je sens bien toute l'importance des caractères qui paraissent éloigner les Eligmus des véritables Ostracées ; j'essaierai néanmoins de répondre aux objections de M. Deshayes, en me bornant aux principaux caractères qui paraissent motiver son opinion et sans trop me préoccuper de quelques caractères ac- cessoires. Je ne m'arrêterai donc pas à remarquer la différence des formes générales des Fw^se//e5, qui sont des coquilles allon- gées, et celles des Eligmus, qui sont transverses; je ne m'appesantirai pas sur la présence de côtes longitudinales sur ces dernières, disposition qu'on ne retrouve jamais chez les Malléacées (1). Je n'insisterai pas davantage sur la fossette (1) Je n'en exceple pas quelques petites coquilles qui se rencontrent 8 _ in _ ligamentaire prolongée en cuillcron dans les Vulselles , tandis que, chez les Eligmus, le cuilleron n'appartient en aucune manière au ligament, mais au muscle destiné à fermer les valves. Je ne rappellerai pas non plus ce fait , qu'aucun monomyaire connu ne présente ainsi d'empreinte musculaire en saillie, excepte quelques Ostracées , mais dont le cuilleron saillant n'existe que sur la valve adhérente, tandis que la valve libre xnowiva une empreinte enfoncée ; \q. m'attacherai seulement à la nature et à la structure du lest. Qui , mieux que M, Deshayes, peut apprécier l'importance de cette structure, lui qui, l'un des premiers, a démontré que plu- sieurs bivalves perdaient la couche interne de teur lest , tout en conservant la couche externe , circonstance à laquelle sont dues plusieurs méprises si justement relevées par M. Deshayes? Or, à l'exception des Brachiopodes , qui sont hors de cause, et du genre Placune, les Ostracées seules n'ont qu'une sorte de test, feuilleté, et plus ou moins serré, qu'elles conservent intact tant au dehors qu'en dedans , dans toutes les formations et dans tous les bancs où les autres coquilles à test formé de couches différentes, ou d'une couche unique nacrée ou porcelainée , ne conservent que le test feuilleté ou fibreux perpendiculaire , et perdent l'autre. Dans ce cas, cette portion est remplacée par une matière cristallisée et spatique (1). Les Pectinidées, Peignes, Limes, etc., les dans quelques formations jurassiques, et dont on a fait des Avicuies ,[e\\es (lueYAvicida (tigitatn,Av. echinnta,e[c,, qui ne sont point des Avicuies, et qui n'appartiennent pas même à la famille des Malléacées ; ce que je me propose de démontrer dans un Mémoire particulier que j'es- ptre pouvoir publier lorsque je serai débarrassé de quelques autres petits travaux Irùs-avancés , entrepris sur plusieurs genres de Latnel- libronclics fossiles des terrains du Calvados. (1) 11 est à remarquer cependant que les Ostracées, renfermées dans des bancs plus ou moins pénétrés de manière siliceuse, ont assez souvent — 115 — Spondxjlcs ^ Plicatîiles , dont la couche extérieure seule est lanielleuse , se trouvent souvent réduites à cette couche extérieure, ou bien la couche intérieure est changée en spath calcaire. On reconnaît aisément que ces coquilles n'ont pins que la couche extérieure, à l'extrême amincissemont du test , vers les crochets qui souvent sont brisés ou déformés. Les Malléacées, dont la couche externe est fibreuse , et l'interne , plus ou moins développée, est nacrée, conservent toujours leur couche fibreuse ; mais l'interne disparaît ou est remplacée par une cristallisation calcaire; il en est de môme des Pinnes, que M. Woodward ( Manuat ofthe MoUusca) range avec raison , selon nous , dans la famille des Aviculideœ , qui correspond aux Malléacées de Lamarck. Quant aux Mytilacées, au genre Myoconcha, et quelques autres, il nous resterait à faire encore quelques recherches pour être certain de la manière dont les couches de leur test se conservent, se détruisent, ou sont remplacées. Si les Eiigmus étaient voisins des Vulselles , ils auraient un test composé de deux substances : l'une fibreuse persis- tante, et l'autre nacrée, qui aurait disparu ou aurait été remplacée par une matière spathique ; mais leur test est la- melleux, serré, analogue à celui des huîtres; il ne porte à l'in- leur test feuilleté remplacé par cette même matière siliceuse, qui s'y présente alors sous une forme singulière qu'Ai. Brongniart a désignée, il y a fort long-temps, sous le nom d'Orbicules de Calcédoine. Dans un mémoire que j'ai l'intention de publier incessamment, on trouvera plusieurs exemples de pareilles substitutions ofifertes par des Plicalules, lesquelles ont un test extérieur lamelleux, et un intérieur, porcelaine. La couche extérieure lamelleuse est changée en Orbicuks de Calcédoine, tandis que la couche intérieure est en quarz hyalin, recomiaissable à sa cassure vitreuse, et souvent à des pointements pyramidaux à six faces. LesPlicatules, si norabreusesàVieil-St.-Rémi, département des Ardennesr se montrent dans cet étal singulier. — 116 — térieur aucune Iracc d'altération; d'où il est naturel de conclure : 1°. que l'animal devait se rapprocher de celui des Huîtres , au moins par la nature des organes producteurs de la coquille ; 2°. qu'il devait s'éloigner de celui des Vulselles , puisque la composition du test est entièrement différente. Quant à l'observation faite par M. Deshayes sur des Vul- selles de la craie ayant conservé l'empreinte musculaire, i! est bon de remarquer que cette empreinte disparaît ordinairement avec la couche interne, quand celle-ci avait une certaine épaisseur; mais que, dans le cas où cette couche était très- mince et peu étendue, la place de l'empreinte musculaire reste visible à l'intérieur de la couche externe. Telles sont les raisons que je crois pouvoir opposer à celles de M. Deshayes , tout en le remerciant de l'attention qu'il a bien voulu mettre à s'assurer de la vraie place des Eligmus dans la classe des mollusques. Comme M. Deshayes, je cherche la vérité, et il m'a fallu , je le répète, une conviction pro- fonde pour combattre l'opinion d'un juge aussi compétent en pareille matière. EXPLICATION DE LA PLANCHE VL Fig, 1. Diagramme des parties molles de Cyclade. Fig. 2, a , b. Eligmus POLyxYPUs, var. ovata, du Boulonais. Fig. 3,3a. — — — de Balii), près Cracovie. Fig. à, lia. — — — du Boulonais. M. de L'Hôpital présente , pour être ajoutés à son travail sur les Urticularia vulgaris et neglecta, des dessins que M. Eugène Deslongchamps a faits sur les plantes vivantes. Ces dessins n'avaient pu être exécutés, lorsque M. de L'Hôpital imprima la rectification importante des deux espèces pré- citées. C'était, en effet, h une époque trop avancée de la saison , et depuis long-temps elles étaient défleuries. Fig-. 2. Fig. 3. Fig. A. Fig. 5. Fig. 6. Fig. 7. Fig. 8. Fig. 9. — 117 — EXPLICATION DE LA PLANCHE VII. Fig. 4. Utricularia neglegta ( Lelimann ). Corolle vue de face (grandeur naturelle). — Fleur , vue de profil. — Lèvre inférieure de la corolle, vue en-dessous. — Lèvre supérieure , vue en dehors. — (L. ). Sommet de la tige (grandeur nalu- relle ). — Corolle, vue de face. — Lèvre inférieure de la corolle , vue en-dessous. — Lèvre supérieure, vue en dehors. — La même (grossie), vue en dedans, pour montrer la disposition des étamines, après la déhiscence des anthères. Fig. 10. — Étamines prises dans un bouton très-jeune, et grossies. — Les étamines de l'espèce pré- cédente ne diffèrent pas sensiblement de celles qui sont figurées ici. A^. B. La figure 8 ne représente pas fidèlement l'extrémité de la lèvre supérieure dans VU. vulgaris. Dans celte espèce, en effet, la lèvre supérieure est ovale, brusquement rctrécie , à son sommet , en un bec court , obtus (Voir le texte, p. 15). La même observation s'applique à la partie supérieure de la fig. 9. La Société délibère sur le lieu et le jour où se fera sa pro- menade annuelle ; on décide que cette course se fera h Harcourt, le 10 juillet. M. Du Moncel décrit deux appareils de son invention : 1°. Horloge électrique se réglant elle-même d'après la marche du soleil ; 2". Appareil électrique pour fixer les improvisations musi- cales sur le piano. — 118 — M. le docteur Le Prestre , chirurgien en chef des Hôpitaux de Caen , est admis , sur sa demande , à faire de nouveau partie de la Société comme membre résidant. M. Édelestan Jardin , sous-commissaire de la Marine , à Cherbourg, présenté dans la dernière séance par MM. Des- longchamps père et fils, est admis comme membre corres- pondant. 119 — SÉANCE DU 6 JUILLET 1856. Présidence de 11. RGIVOIJ, viee— ppésidcnt. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. De la paît de IM. Schultz : Archives de F/ore, journal botanique rédigé par M. Schultz, 1". part., déc. 1854, déc. 1855. La Société a reçu en échange de ses pnbHcations : Annales delà Société académique de Nantes. 2 cah. 185/i, 2 cah. 1855. Mémoires de L'Académie impériale de Dijon , 2''. série , tome IV, année 1855. Abhandlungen , etc. (Mémoires de l'Académie de Mu- nich, classe de mathématiques et de physique). Munich 1855. m-h". avec planches. Almanach , etc. {Almanach de l'Académie de Munich). In-12, [Munich, 1855. Uber die Slienderimg. Wiiriembergischen. (Bidleiin de la Société des natiira- listes du Wurtemberg). In-S". , Stuttgart , années 1845, 46 47 , 48 , 49 , 50 , 51 , 52 , 53 , 54 , 55 , 50 , formant 31 cahiers et un atlas in-f", de 4 planches , 1854. CORRESPONDANCE. Le secrétaire donne lecture : 1". D'une lettre de M. Le Prestrc, chirurgien en chef des — 420 — hôpitaux de Caen , qui remercie la Société de l'avoir admis de nouveau à faire partie de ses membres résidents ; il s'estime heureux de pouvoir participer plus efficacement qu'autrefois aux travaux de ses confrères, et de leur rendre compte des résultats qu'il pourra obtenir sur les mœurs et l'acclima- tation des animaux qu'il possède à son parc de St- André-de- Fontenay ; 2°. D'une lettre du secrétaire de la Société littéraire et philosophique de Manchester , qui remercie la Société de la collection de ses Mémoires qu'elle lui a envoyée; 3°. D'une lettre de M. Tiedmann , bibliothécaire de l'Aca- démie royale des sciences de Bavière , annonçant l'envoi du VIP. volume des Mémoires de cette Académie, d'un Compte- rendu d'arrangements intérieurs , et enfin de son Annuaire pour 1855. M. Le Vavasseur, de retour d'un voyage dans l'est de la France, soumet à la Compagnie des objets concernant les études de la Société, et qu'il a recueillis pendant son excursion à Fleury-la-Rivière, village de l'arrondissement d'Epernay (Champagne), dont il donne la succession des couches, c'est-à- dire : meulière, — calcaire lacustre,' — grès et sables moyens, — calcaire grossier , — sables et argiles plastiques. Il a recueilli plusieurs coquilles du calcaire grossier de cette localité, si connue par la conservation de ses fossiles, les plus beaux peut- être que l'on connaisse de l'époque tertiaire éocène. Parmi ces fossiles on remarque : Crassatella tumida , Incina. . . , Pectunculus pulvinatus , Turritella multistriata , Fusus iongcevus , Pyrula lœvigata , AmpuUaria acuminata, Cassidaria nodosa, Voluta costaria, Buccinum stromboïdes , Pleuroioma [dosa , Rostellaria fissurella, CanceUaria buccinoïdes, Conusdeperditus, Ceri- thium giganteum, etc. — 121 — A ces échantillons est joint un beau spécimen du Pycnodus Bernardi (Thioll). Ce poisson a été recueilli dans le calcaire corallien de Doulevent,et est bien semblable aux échantillons du Bugey , décrits par U. Thiollière. Le même membre soumet aussi à la Société, de la part de M. Schultz, une série de mousses recueillies, dans l'est de la France, par ce botaniste. Leskea polyantha , L. sericeù, L, iriclwmanoides; Spliag- num ciispidaium , S. cijmbifolmm ; Funaria hygromeirica ; Dicranum heterophylium ; Poiyirichum nanwn, P. undula- tum, P. formosum, P. aloides,P. piLiferum , P. urnige- runi; Ceratodon purpureus; Hypnum cupressif'orme , H. serpens , H. rutabuium , H. praLongwn , H. murale , H. triquetrum, H. longirostre, H. splendens, H. tamariscinwn, H. lutescens, H. riparium , H. veiuiinum , H. curvaium , H. syivaticum; Orihotrichum affine, 0. anomalum; Bryum capiUare, B. tiirbinatuni ; Weissia coniroversa. Le secrétaire rappelle à la Société que la plupart des jour- naux ont parlé , il y a deux mois environ , de grands cétacés capturés en mer ou échoués sur les côtes du département de la Seine-Tnférieure ; mais c]u'ils n'ont rien dit de plusieurs de ces cétacés échoués sur les côtes du Calvados. Le secrétaire, averti de cet échouage plus d'un mois après qui^l avait eu lieu, s'est rendu à Ouistreham dans le but de déterminer l'espèce de ces animaux et de se procurer quelques pièces ostéologiques. M. Eudes-Deslongchamps trouva sur le rivage deux cétacés gisant à 1 kilomètre environ l'un de l'autre ; ils appartenaient à l'espèce que Cuvier a désignée sous le nom de Delphinus globiceps (Pliocœna mêlas, Traill). Ils pouvaient mesurer approximativement 5 mètres quand ils étaient entiers, car la tête de l'un et les vertèbres caudales de l'autre, avaient déjà "s — 122 — été soustraites. Les deux individus devaient être encore jeunes, à en juger par les corps des vertèbres dont les disques antérieurs et postérieurs étaient encore cpiphysés. M. Eudes- Deslongchamps a emporté l'appareil hyoïdien , une tête , et deux nageoires intactes. M. Bourieune fils rapporte qu'un autre cétacé de la même espèce est échoué, vers la même époque, à Villers-sur-Mer. Un autre membre annonce l'échouage d'un quatrième individu entre Lion et Ilermanville. A cette occasion , M. Eudes-Deslongchamps lit des extraits d'une note de M. George Tate, sur plusieurs Plwccena mêlas qui sont venus s'échouer sur les côtes du Norlhuraberland , le 19 mars 185i. (Ces extraits sont traduits des Proceedings of the Berivichsins naturalist. club , 185^). Ces cétacés, au nombre de trente-cinq, furent trouvés échoués sur les rochers à Howick-Burnmouth. Plusieurs indi- vidus étant encore parfaitement intacts au moment où M. Tate eut l'occasion de les examiner ; cette circonstance heureuse lui permit de constater plusieurs particularités intéressantes. Les femelles étaient peu nombreuses : l'une d'elles , qui allaitait sans doute, avait les mamelles saillantes, beaucoup moins cependant que celles d'une vache. Par la pression on en faisait sortir un lait blanc et épais. On remarquait encore quatre petits :»run avait 2 pieds de longueur , un autre , plus grand , qui approchait probablement de l'état adulte , avait 6 pieds (anglais) 1/2 de longueur. Cette différence de taille et d'âge semble indiquer que les femelles n'ont pas d'époque fixe pour mettre bas. Quelques-uns de ces animaux sont restés en vie pendant un jour entier ; quand on les excitait , ils faisaient entendre un espèce de ronflement qui sortait de leurs évents ou de leur gueule entr'ouverte — 123 — Les cris que les cétacés font entendre quelquefois, sortent- ils de leur bouche , ou des évents , ou bien encore tantôt par l'un, tantôt par l'autre de ces organes? M. Tate pense qu'il est à peu près certain que IcsPliocœna échoués à Howick-Burn- niouth poussaient leurs cris aussi bien par la bouche que par l'évent. Un pêcheur lui affirma que ces cris , qu'il com- parait au mugissements d'un bœuf, provenaient de la bouche du cétacé. L'un de ceux qui étaient échoués, ayant été frappé d'un coup d'épée, poussa des mugissements épouvantables. Un témoin oculaire , M. Grey de Longhouglon , assurait que ces cris sortaient de la bouche et étaient fort analogues aux cris graves et rauques de l'éléphant. A quelle cause faut-il attribuer l'échouage de ces cétacés , événement qui ne s'était pas reproduit depuis un siècle sur les côtes du Northuraberland ? Plutôt, sans doute, aux habi- tudes de ces animaux qu'aux circonstances extérieures , car la mer était très-calme depuis plusieurs semaines. « Ces cétacés voyagent par troupe de deux ou trois cents individus et même déplus d'un millier, dit-on, dans certains cas. D'après le docteur Traill, chaque troupe a un chef qui la conduit, et que tous les individus qui la composent suivent partout ; si malheureusement le chef conducteur vient à s'égarer, ses compagnons deviennent victimes de leur aveugle confiance. Les insulaires des pays septentrionaux tirent partie de cette singulière habitude : quand une fois ils ont reconnu la présence d'une de ces bandes dans le voisinage de la côte , ils la pourchassent, et tâchent de faire échouer le conducteur , afin d'assurer la capture de la troupe entière. « On prétend que ces cétacés ont beaucoup d'attachement les uns pour les autres ; l'amour de leur progéniture est sur- tout très-développé chez ces animaux. Quand l'un d'eux est échoué ou se trouve en danger , les autres accourent à ses cris et se précipitent impétueusement vers lui pour le secourir, » — 124 — 11 est probable que c'est dans des circonstances pareilles qu'aura eu lieu l'échoiiage de la bande du Norlhumberland ; el que ces cétacés auront été victimes de leur zèle inconsidéré à sauver l'un des leurs. En finissant , le secrétaire rappelle à la Société les divers cétacés qui , h sa connaissance , sont échoués sur les côtes du Calvados : Deux jeunes Rorquals échoués à Isigny , et dont la collec- tion de la Faculté possède les tètes osseuses ; Cinq ou six Hypcroodons : le Dauphin de Sowerby , échoué, il y a 35 ans, près de la redoute de Merville ; un jeune Epaulard, dont le squelette presque entier a été recueilli par le Secrétaire. — 125 LISTE DES MEMBRES ADMIS A FAIRE PARTIE DE LA SOCIÉTÉ PENDANT l'année ACADÉMIQUE. Résidents. MM. Jourdain. Le docteur Le Prestre , chirurgien en chef des Hôpilaux de Caen. Correspondants. MM. Renevier, géologue, à Lausanne (Suisse). MOQUERYS, entomologiste, h Rouen. Oppel, géologue, à Stuttgart (Wurtemberg). Sandberger , professeur de géologie à l'École polytechnique de Carisruhe ( grand duché de Bade ). Jardin ( Édelestan ) , sous-commissaire de la marine , à Cherbourg. — 126 — PROMENADE LINNEENNE A HARCODRT. Le lO Juillet 1856. Ont pris part à la course: MM. Bertot, de Bonnechose, Bourienne, de Brébisson, Eugène Deslongchamps, Duhamel, Halbique, Hardouin, Le Clerc, Luard , Perrier, Renou , G. Villers , membres de la Société; MM. Herment, de Brébisson fils, Aunay, de La Londe de La Millière, invités. A 5 heures du matin , la plupart des membres étaient réunis chez M. Hardouin , trésorier de la Société , et se séparaient, comme d'habitude, en deux sections: de géo- logie et de botanique. M.' Eugène Deslongchamps rend compte de la partie géo- logique : La section de géologie, composée de: MM. Luard, Re- nou, Bertot, G. Villers et Eugène Deslongchamps , étudia, en particulier , les carrières des Mouticrs , et fit quelques remarques sur les terrains que l'on parcourut depuis Caen jusqu'au lieu de la destination. Le calcaire de Caen forme , au sortir de la ville , un vaste plateau , interrompu par la vallée de l'Orne ; toute cette partie est couverte d'exploitations , d'où l'on retire les magnifiques pierres de taille si connues sous le nom de — 127 — pierres d'Allemagne (1), et qu'on transporte, à grands frais, non-seulement dans les diverses parties de la Normandie , mais encore jusqu'en Angleterre, où elles ont servi à la con- struction de l'église St. -Paul de Londres. Ce calcaire acquiert ici une puissance de 50 à 60 mètres , et est généralement regardé comme l'analogue du Fuiler's-eartli , malgré la diffé- rence de composition minéralogique (2). En arrivant près de St.-André-de-Fontenay , la section de géologie put con- stater la fin de ce sous-étage, formant, à sa dernière li- mite, une série de buttes que l'on voit se prolonger vers Fontenay-le-Marmion et se poursuivre , à quelque distance de la vallée de la Laize , jusqu'à Quilly et Langanuerie. Immédiatement , succèdent l'oolithe blanche et l'oolithe ferrugineuse , dont on aperçoit un affleurement vers les pre- mières maisons du village de St. -André. On passa ensuite tout près des carrières situées entre St. -André et May. Cette localité a, depuis quelques années, acquis une juste célébrité , grâce à l'énorme quantité de fossiles qui y ont été recueillis. Le grès de May , appartenant au silurien supérieur , y forme une série de bandes dont les bancs , (1) Village situé à 2 kilomètres environ de Caen. Ces carrières, exploitées tantôt à ciel ouvert, tantôt en galeries souterraines, ont fourni, avec les excavations de la Maladrerie et celle du faubourg Vaucelles, tous les matériaux qui ont servi à bâtir la ville de Caen. Ces carrières sont aussi très-connues par les beaux spécimens de plu- sieurs espèces fossiles de sauriens, des genres 7e/rasauru5 , Icthyo- saurus , qu'elles ont procurés. (2) M. de Caumont a constaté que , dans les environs de Creully, le calcaire de Caen passe insensiblement au fullers-earth. Nous pou- vons donc être certains maintenant que ce sous-étage, représenté par le calcaire marneux de Purt-cn-Bcssin (de Caum), est bien l'analogue de la partie supérieure A^Yinfcriur oolilc; ce que, d'ailleurs, l'étude attentive de la stratification et des fossiles vient pleinement confirmer. — 128 — relevés presqu'à angle droit, formaient un récif k l'époque jurassique. Les couches secondaires, déposées sur la tranche des bancs siluriens, paraissent redressées et non plus hori- zontales ; mais ce redressement n'est qu'apparent , et la cause en est facile à trouver. En effet, les sédiments, forcés de se déposer sur un terrain fort inégal , ont , en partie , pris la forme du rocher sur lequel ils se sont pour ainsi dire modelés. Dans ce cas particulier , les bancs ont une épaisseur très-faible, qui se modifie bien vite lorsque les couches siluriennes ont laissé un creux considérable , comme il est arrivé au point A , où les bancs jurassiques ont nivelé S'.-ANDRÉ. le sol, en formant de petits bassins, souvent fort profonds. Quand les couches acquièrent ainsi subitement de l'épais- seur , grâce aux inégalités du sous-sol , la composition mi- néralogique change sensiblement , et les fossiles , nombreux au voisinage, y deviennent très-rares. On reconnaît , dans les carrières de May , immédiatement au contact du grès, le lias moyen, caractérisé par une énorme quantité de fossiles gastéropodes , lamellibranches et brachiopodes. Souvent ses couches contiennent aussi , dans leur épaisseur , d'assez gros blocs B arrondis de grès silu- rien , qui ont été évidemment roulés par une forte action des vagues. Les fentes du grès sont , au contraire , remplies de sédiments lins contenant une quantité innombrable de fossiles , surtout des gastéropodes enchevêtrés les uns dans les autres. C'est surtout dans ces poches P , qu'on pourrait — 129 — en quehiue sorle comparer à des liions, qu'on a recueilli [ous ces beaux spécimens si recherchés maintenant. Dans certains points, ces poches sont fortement pénétrées d'une matière ferrugineuse, qui leur donne alors un faciès tout particulier. Au- cune de ces niches à fos- siles n'a d'ailleurs de ca- fp ractère constant, surtout 1^ dans la nature spécifique *^''' des coquilles qu'elles ren- ferment : aussi, chaque fois que l'exploitation met au jour un de ces petits musées paléontologiques , trouve-t-on en abondance quelque espèce nouvelle, ou très-rare jusqu'alors. Je citerai particulièrement le Pleuroiomaria mirabilis ( Dcsl. ) , dont on n'avait aupa- ravant trouvé que trois échantillons , qui était amoncelé dans une de ces anfractuosités. Une autre fois, c'était le Spiriferina Tessoni (Dav. ). Je ne finirais pas, s'il fallait raconter toutes les particularités remarquables du lias moyen de cette localité, qui sera toujours prise comme un type de récif sous-marin fort curieux , el pour le géologue , et pour le paléontologiste , qui y recueilleront une foule d'observa- tions intéressantes. Le second étage jurassique est le lias supérieur , repré- senté par deux couches , dont une surtout , le banc à Lepiœna (1) , si intéressante par ses singuliers fossiles , (1) Dans mon Mémoire sur les Leptœna el 'riict idées du Calvadus, j'avais commis une erreur, en regardant tout le lias de May comme appartenant au lias supérieur. Les études suivies que j'ai faites de notre lias, depuis celte époque, m'ont fait reconnaître: 1". que la partie inférieure des sédiments jurassiques de May appartenait au lias y — 130 — mérite, au plus haut point, de fixer l'attention; car elle n'a encore été remarquée , avec des caractères spéciaux , que dans ce seul point du département. Enfin l'oolilhe inférieure y paraît composée de trois couches ; mais le voisinage du récif en a tellement altéré les caractères, que ces couches sont fort mal délimitées , et qu'on ne les reconnaît guère qu'à leurs fossiles. En continuant sa roule , la Société put voir un nouveau récif de grès , sur lequel est bàlie l'église de May. C'est aux dépens de ce second récif qu'out été creusées les exca- vations , connues sous le nom de grandes carrières de May, qui fournissent, depuis long-temps , les matériaux du pavage de la ville et du macadamisage des routes. Mais , si elles sont utiles à l'industrie , elles ne sont pas moins instructives pour le géologue : les Trilobùes , Conuiaires , Orthis , etc. , de May avaient fait la réputation de cette localité , long-temps avant que les petites carrières ne vinssent dé- trôner , par leurs fossiles jurassiques , les espèces siluriennes des grandes carrières. Entre les deux récifs de grès existait un enfoncement pro- fond, nivelé par les couches jurassiques qui acquièrent su- bitement une épaisseur considérable , comme on peut s'en assurer en visitant une petite carrière abandonnée dont nous recommandons l'élude aux géologues. Arrêlons-nous un moment à la bulle de Laize, car nous trouvons , dans ce point , la superposition de trois forma- moyen ; 2°. que la couche à Leptaena n'était pas la plus superficielle du lias supérieur, puisqu'au contraire j'ai constaté, dans ces mêmes carrières, la présence du banc à Am. scrpeutinus , bifrons , clc, qui partout, à Curcy , Évrecy, etc., surmonte le banc à Lepla'na. Quoi qu'il on soit, c'est maintenant un fait bien a^é^é que les Leptaena ap- purtiennent au lias supérieur, et que ia couche qui les renferme est en superposition immédiate avec le lias moyen. — 131 — lions d'âges bien différents, c'est-à-dire de couches juras- siques, siluriennes et cambriennes. Le haut de la butte est constitué par des terrains juras- siques, appartenant au lias moyen ( a" ) , au lias supérieur (a') , et à Voolithe inférieure ( a). Ces dépôls reposent en stratification très-discordante sur les bancs siluriens (b) des marbres de Laize (1) ; eniin, ces marbres reposent eux-mêmes en stratification discordante aussi, sur le cambrien (c) , représenté par des schistes feuilletés et des grauwackes schisteuses, bouleversés d'une manière inextricable. Dn pa- reil bouleversement annonce certainement le voisinage im- médiat des roches ignées. C'est , en effet , ce que notre Secrétaire-adjoint a pu mieux constater que par des déduc- tions. W. Morière nous entretenait , il y a quelques années, de la découverte qu'il venait de faire des diorites dans le fond de la vallée de la Laize. Nous donnons ici une coupe de cette butte, dont l'étude Pont de Laize, est intéressante à plus d'un tilre , puisque trois formations (1) Les marbres du Calvados, après avoir clé abandonnés pendant longues années, ont été mis de nouveau en exploitation à Laize-Ia-Ville, en 18i8. Depuis cette époque, une grande quantité de chaux, fabri- quée avec les déblais de la carrière, a été vendue aux constructeurs et aux cultivateurs, en même temps que des blocs parfaitement sains et de belles nuances, très-variées, grises, rouges et verdâtres, ont été enlevés par les marbriers du pays. Aujourd'hui , celte exploitation — 132 — sédimcntaires et trois discordances de stralilîcalion se donnent rendez-vous sur ce petit espace , et trouvent leur explica- tion dans la présence des dioriles , dont l'action a dû avoir lieu immédiatement après le dépôt des roches siluriennes supérieures (1). vient de recevoir une plus grande extension : nos marbres seront ex- l)édiés régulièrement ù Paris et eu Angleterre , où ils entreront en con- currence avec les produits du Nord et de l'étranger. Tout fait donc espérer que, d'ici à très- peu d'années, les actionnaires de la Société formée, en 1852, pour l'crploitaiion des marbres de Liiize auront atteint le double but qu'ils se sont proposé : réaliser des bénéfices im- portants, procurer une nouvelle source de travail aux ouvriers , en même temps qu'ils auront fait connaître une branche importante de nos richesses minérales. (1) Ce n'est pas seulement à la butte de Laize qu'on peut observer la discordance entre les deux membres inférieur et supérieur du sys- tème silurien: ce même fait se renouvelle sur plusieurs points des environs de Caen. Le système supérieur, généralement formé de mar- bres, de grès, de schistes et calcaires bitumineux (calcaires noirs à graphlolithes), occupe les hauteurs et semble présenter, vers Caen, une constante inclinaison Sud-Est, Nord-Ouest, variant de 45° à 80". Les roches cambriennes, au contraire, occupent le fond des vallées et montrent une stratification si confuse , des dislocations , plissements et faux clivages si nombreux, qu'on ne peut presque rien y reconnaître. La base du silurien supérieur est bien accusée entre Fresnay-le-Puceux et Bretleville-sur-Laize : là, on aperçoit, comme premier banc, un poudingue ferrugineux, d'une épaisseur de 3 à i mètres. La présence d'un poudingue de cette puissance indiquerait bien un nouvel ordre de choses, quand même la discordance entre les deux membres silu- riens ne viendrait pas le démontrer d'une manière si certaine. Dans ce point , les bancs plongent Nord-Ouest , Sud-Est ; tandis qu'un peu plus loin, vers St.-Laurent, les couches siluriennes supé- rieures semblent plonger Nord-Sud. Ces différentes inclinaisons , sur un espace de quelques lieues carrées, annonçaient bien un centre d'action de la part des roches ignées, vers Ip milieu de la vallée de la Laize ; aussi la découverte des dioriles, faite par notre collègue, a-t-ellc une — 133 — Sur le haut des coteaux , la Société constata , en outre , la présence de dépôts assez considérables de diluviuin , qui se prolongent fort loin sur tout le soi de la forêt de Cin- glais; il est formé généralement d'une argile jaunâtre, ren- fermant une quantité considérable de cailloux roulés, de diverses natures , mais dont la plupart proviennent des dénudalions opérées, parles grands courants de cette époque, sur la partie inférieure du système oolithique. En effet , on retrouve , en quantité , des silex qui appartiennent , de toute évidence , à la mâlière ; tandis que la couleur jaunâtre de l'argile est due , sans doute , à la décomposition , par l'eau , des oolithes ferrugineuses du banc sableux de l'oolithe in- férieure. Cette hypothèse est clairement démontrée dans les carrières des Moutiers, comme nous allons chercher à le prouver plus loin. A St. -Laurent existe un nouvel affleurement des roches siluriennes supérieures qui , sauf son inclinaison , ne présente rien de particulier à noter. Enfin la Société arriva aux Forges à Cambro. Cette loca- lité , plus connue sous le nom des Moutiers , est bien déchue maintenant ; à peine trouve-t-on dans ses carrières quelques lambeaux de cette oohthe ferrugineuse où l'on recueillait au- trefois tant de beaux fossiles. Quant à la partie inférieure du système oolithique, la mâlière, qui fournissait autrefois des coquilles si remarquables, RhynclioneUa ringeits , Terebra- tula perovalis (grosses comme le poing) , Pecten barbatus , etc. , il n'en reste plus trace aucune : les seuls bancs exploités maintenant appartiennent à l'oolithe blanche, qui, dans celte locaUté , contient à peine quelques traces de fossiles. grande importance , puisqu'elle vient nous donner une explication immédiate des grands bouleversements qu'oui subis les roches intermé- diaires de celle partie de notre déparlemenl. — 13^ — iSéaninoins , la Société , en mettant une grande persévé- rance dans ses recherches , finit par faire une bonne récolte. Parmi les fossiles recueillis, nous ne citerons que deux échan- tillons de Myoconcha , ornés de leur couleur, c'est-à-dire de flammes brunes onduleuses. Ces couleurs n'avaient encore été observées que dans quelques espèces de Ckemnitzia. C'est donc une découverte intéressante , et l'on finira sans doute par retrouver les couleurs d'un grand nombre d'autres es- pèces , ce qui pourra jeter quelque jour sur la quantité énorme d'espèces douteuses ou à peu près impossibles à dé- chiffrer , tant les caractères tirés de la forme sont fugaces et incertains. Nous ne donnerons point ici la coupe de ces carrières que tout le monde connaît ; mais nous insisterons sur un point qui nous paraît fort important. Dans la vallée des Forges à Cambro , existe une ancienne carrière , ouverte sur la déclivité du vallon , et dans laquelle on trouve une épaisseur considérable de cette argile très-ferrugineuse , contenant des silex et des fossiles remaniés appartenant, de toute évidence , aux deux couches inférieures de l'oo- lithe inférieure. On voit donc ici un remaniement ma- nifeste , à l'époque diluvienne , des couches de l'oolilhe inférieure, puisque ces fossiles et ces silex se voient parfai- tement en place, à quelques pas de là. Ainsi, c'est bien à cette action qu'est due la dissémination des galets qui cou- vrent le sol de la forêt de Cinglais , et qui deviennent tel- lement nombreux de l'autre côlé de la Laize, à Callouet , par exemple , qu'on a été forcé, pour pouvoir livrer les champs à l'agriculture , d'enlever ces galets et d'en faire , de place en place , d'énormes amas. On se demanderait en vain , sans cette circonstance , la cause de ces accumula- tions qui simulent , par leur forme , les camps retranchés dont les llomains avaient couvert notre pays. C'est encore — 135 — a la même cause { remaniement à l'époque du diluvium ) qu'on doit attribuer les dépôts considérables de même na- ture , qu'on trouve à Curcy et sur une foule d'autres points , où ils occupent la partie supérieure des carrières exploitées. En approchant de Flarcourt , les géologues s'arrêtèrent un moment à Croisilles , où ils purent voir la superposition du lias supérieur et moyen sur le siliu-ien inférieur, constitué encore de grauwackes semblables à celles qu'on avait déjà observées à la butte de Laize. A 5 heures , les membres de la section de géologie rejoi- gnirent , à Harcourt , leurs collègues les botanistes. Cette course avait été, comme on le voit, bien remplie et avait fourni des observations géologiques très-intéressantes , en même temps que les boîtes pleines de fossiles témoignaient assez que les recherches du paléontologiste n'avaient pas été moins fructueuses. M. le docteur Hardouin rend compte de la partie bota- nique : Les membres de la section de botanique , parmi lesquels se trouvait M. Duhamel , membre correspondant à Vimou- tiers (Orne) , avaient poursuivi leur route jusqu'à Harcourt où le rendez-vous général était fixé. Ils y trouvèrent, arrivé depuis quelques instants, M. Alph. de Brébisson , membre correspondant , venu exprès de Fa- laise avec son fils. Après le déjeûner, qui fut expédié assez vivement, on se dirigea vers la Chapelle-de-Bonne-iNouvelle, lieu fréquenté par les pèlerins des environs, et fort en vénération dans la contrée. On dut longer assez long-temps le beau parc du château d'Harcourt; puis on descendit aux bords de l'Orne, où se rencontre en abondance, ainsi qu'aux alentours de Caen , — 136 — YOEnamhc crocala ( L. ) , plante (|U(! quelque .luteur a dé- claré ne pas s'étendre aussi loin vers le nord de la France. Après avoir visité les coteaux boisés qui bordent la route et remontent vers le bois et le village d'Esson, l'on gravit bientôt les pentes escarpées de la colline assez abrupte , au sommet de laquelle est bâtie la chapelle de Bonne- Nouvelle; et de ce point élevé, chacun de nous put jouir d'une vue magnifique , qui embrasse une grande étendue du cours de l'Orne dominé, de l'autre côté, par des terrains en pentes très-accidentées , disposées souvent en ma- melons inégaux , comme superposés les uns au-dessus des autres , et qui se perdent dans un horizon fort éloigné. Une richesse de végétation très-variée se déroule aux yeux du spectateur qui ne peut se lasser d'admirer ce tableau si pit- toresque. Aussi nous trouvàraes-nous bientôt séparés d'une partie de nos collègues , et divisés en deux fractions. La première se dirigea vers le village et le bois d'Esson , pour rentrer à Harcourt ; la seconde continua à gravir les coteaux boisés, dont quelques sommets sont recouverts de landes et de bruyères , et qui se trouvent plus au sud-ouest du même village; elle s'avança jusqu'aux limites des communes de Combray , Don- nay et Placy , puis revint ensuite vers le bois d'Esson , où elle espérait rejoindre ceux de ses collègues dont elle s'était trouvée momentanément séparée. Dans ce parcours , un assez petit nombre de plantes inté- ressantes purent être recueillies, vu l'époque avancée de la saison : Le Trifolium striatum (L. ) , sur les pelouses autour de la chapelle de Bonne-Nouvelle ; — le Gasiridium lendigerum ( Gaud. ) , dans les champs environnants ; — le Polygala depressa (Wend. ) , sur les i)etils coteaux qui la dominent; — la Viola iepida (Jordan), dans les champs autour du — 137 - village d'Esson ; — le Leonurus cardiaca (L. ) , près d'une ferme qui en dépend ; — le Corydaiis claviculata ( DC. ) ; — le Pnlicaria vidgaris (Gœrln. ) ; — la Viola hirta , var. ma- crophyUa ( Cosson el Gcrm. ) ; — les Hierachim sylvaiicum ( Lani. ) , et miirorum ( L. ) ; — le Lepidium lieierophyllum (Benlli, ), aux abords et dans les bois d'Esson (1), Celte course, assez fatigante , en raison de la grande cha- leur et des nombreuses inégalités du terrain que l'on avait eu à parcourir, avait pris beaucoup de temps; et comme l'heure du rendez-vous général pour le dîner s'approchait , chacun ferma sa boîte et dut reprendre le chemin d'Har- court , afin de s'y réunir aux membres de la section de géo- logie , restés le matin aux carrières des Mouliers-en-Cinglais , et aux autres personnes qui auraient pu venir d'ailleurs , suivant les invitations qui leur avaient été adressées. Ce ne fut pas sans regret que quelques membres appri- rent que le dîner allait bientôt être prêt , et ils exprimèrent leur vif déplaisir , ou que la course n'eût pu s'étendre jus- qu'à Boudiniers , commune de Culey-le-Patry , localité où M. Aunay , pharmacien à Clécy-sur-Orne , a trouvé jadis la variété candicans (Bréb.) du Senecio jacobœa (L. ) ; ou qu'elle n'eût pas été dirigée vers les bois et les bruyères de St. -Bénin et de St.-Martin-de-Sallen , ou sur les coteaux des bords de l'Orne et vers le bac du Home. C'est qu'ils avaient appris que, là, ils auraient pu faire une ample moisson et recueillir les espèces suivantes : 1". Vers St. -Bénin, de l'autre côté de l'Orne : V Oxalis stricia {L.) ;—\e Genista sagittalis (L.) ; — IcLotus (1) Ce fut en vain que l'on chercha, au pied des sapins, VHypo- pilys multiflora (Scop. — De, Prodr.; — Motwtropa hypopUys L. ) , que M. Molière a rapportée de ce bois, il y a quelques années. LY'poque de sa végoUilion était passée. — 138 — angusiissimus (L. ) ; — la Vicia cracca, var. argenlea (Coss. et Germ. — Vicia Gerardi (DC. , Excl., Syn. ) ; — les Rosa bibracteata ( Bast. ) et R. sepium ( Thuil. ) ; — le Galimn liarcynicum ( Weig. ) ; — le Phytcuma spicatum (L. ) ; — la VVahlcmbergia fiederacea (Reich.) ; — la Lysimachia nemo- rum ( L. ) , etc. ; 2°. Dans la rivière même : Le Potamogeton rufescens ( Sclirad. ) ; '6°. Sur les coteaux de la rive droite , à la Queue-du- Renard et en descendant vers le bac du Home et le mont Mirai , sous Croisilles : V Hypericum Linearifoiium (Walil, ) ; — le Trifoiium sub- terraneum (L. ) ; — le Lotus angusiissimus (L. ) , et le Cory- dalis ciaviculata (DC.) , déjà cités ailleurs ; — la Potentilia argenlea ( L. ) ; — les Arnoseris pusiiia (Gaertn. ) et Hypo- chœris glabra ( L. ) ; — les Linaria supina { L. ) et ochro- leuca (Bréb. , 2'\ édit. ) , et beaucoup d'autres. Deux mois plus tôt, ces dernières localités leur auraient offert : les Draba muraiis (L. ); — Cerasiium bracliypeia- tum (Desp. ) ; • — Moenchia erecta (Elirh. ) ; — Spergula Mori- sonii (Bor. ) ; — Hieracium peUeterianwn (Mér. ) ; — Fesiuca Lachenatii (Spenn. ), etc. Tous ces coteaux , au mois de septembre , sont émaillés des jolies fleurs bleu-ciel de la Scdla autumnalis (L. ), et la Briza vircns ( L. ) se rencontre assez communément dans les champs au-dessous de Croisilles. On se borna donc à décider qu'après le dîner on irait chercher , sur les vieux murs de' l'avant-cour du château d'Harcourt , la variété à feuilles tachées de noir de V Hiera- cium murorum (L. ), et quelques autres plantes dans le voisinage , selon le temps dont on aurait à disposer. Le repas, auquel chacun fit le meilleur accueil, l'appétit do tous ayant été aiguisé par les fatigues de la course qui — 139 — l'avait précédé , se trouva interrompu un momcnl par l'ar- rivée de I\]. Aunay , pharmacien à Clécy et membre cor- respondant , et de M. Delalonde de La Miliière , neveu du célèbre et infortuné Dumont-d'Urville , l'ami du professeur Lamouroux , fondateur de la Société. Ces Messieurs , avertis de l'excursion , s'étaient dirigés vers Caen , et n'avaient pu rejoindre leurs collègues assez à temps pour partager leurs travaux. Au dessert , les tostes d'usage furent portés , avec entrain , à la mémoire de Linné , à la prospérité de la Société Lin- néenne, aux Membres correspondants, etc. Chacun exprima le bonheur d'avoir passé ensemble une journée agréable , et fructueuse encore pour quelques-uns des membres. Il était près de neuf heures lorsqu'on se sépara de !M. de Brébisson qui désirait rentrer à Falaise , et de MM. Aunay et Delalonde , qui tenaient aussi à regagner ieurs domiciles. Ceux qui prenaient la route de Caen partirent en avant , afin de monter à pied la côte longue et assez raide qui commence dès la sortie du bourg. Là nuit était presque close, et pourtant MM. les Bota- nistes purent recueillir , dans les interstices des roches qui bordent la route , de beaux échantillons de Vei-bascum floc- cosum (Waldsl. et Kil. ) qu'ils avaient aperçu le matin , en arrivant. On les plaça dans les coffres des voitures, dès qu'elles eurent rejoint au haut de la côte. Vers minuit , on rentrait à Caen , que ne devaient quitter que le lendemain plusieurs de nos collègues, venus de Bayeux. TABI.E DES COMMUNICATIONS , PAU NOMS D'AUTEUKS. Pages. MM. De L'HÔPITAL. Note sur les Utricularia vulgaris et neglecta 13 — — sur plusieurs phiiitcs du Calvados. . . 33 — — sur les Cjclades (pi. VI) 83 — Découverte du Latkrœa squamaria, ... 88 — Nouvelle note sur les Utriculaires ( pi. Vil ). 117 Do MoNCEL. Note sur deux piiénomènes électriques. . . Id. Ecdes-Deslongchamps. Sur un fossile singulier. ... 34 — Note sur un cas d'analornie pathologique, ob- servé sur un goéland 47 — Note sur trois tumeurs cancéreuses, observées sur deux oiseaux 66 — Note sur un poulet ischiomèle ..... 88 — Fasciation de la tige de la Tulipa gesneriana. 89 — Nouvelles observations sur le genre Elîgmus (pl. VI) 104 — Note sur les habitudes du Delphinus mêlas. 120 E. Eudes-Deslongchamps. Coupe géologique d'Évrecy (pl. I.) 17 — Note sur la présence du cornbrash à Lion- sur-Mer ( pl. I ) 25 — Notice sur deux nouveaux brachiopodes des terrains crétacés de la Manche (pl. IV). . 68 — Excursion géologique dans le département de la Manche ; Note sur les marbres silu- riens de Bahais , sur le lias inférieur, sur le terrain dévonien de Néhou , etc. . . 76 — Catalogue des Brachiopodes fossiles de Mon- treuil-Beliay (Maine-et-Loire) (pl. V). . 95 — Partie géologique de la promenade Linnéenne à Harcourt 125 Hardouin, Liste de plantes trouvées h Grniulcunip et Vierviile 33 — Note sur le Juncus Bufonius (pl. II). . . 29 MM. Hardouin. LUARD. Levavasselu Perrier. Pierre. Rbnou. S&NDBBRGER. SUESS. — \U1 — Partie botanique de la course Linnéenne de llarcourt 135 Note sur le forage d'un puits artésien. . . 35 Note sur le terrain tertiaire de la Cham- pagne 119 Communication sur quelques nouvelles loca- lités de plantes 11 Note sur un état anormal des fleurs de VOrckis maculata 33 Note sursurie Keiloway-Rock et le Cornbrash des environs d'Argentan 81 Mémoire sur la proportion de matière azotée contenue dans les fourrages 35 Suite du mémoire précédent 47 Liste de plantes trouvées à Grandcamp et Vierville 33 Notice sur deux états tératologiques observés sur une courge. PI. II 45 Notice sur le genre Anoplothcca. PI. V. . . 93 Notice sur le genre Meganteris. PI. III. . . 56 TABLE DES MATIERES. Pages. Avertissement 5 Composition du Bureau pour Tannée 4 855-1856 7 — de la Commission d'impression des Mémoires. . id. — — du lUMctin ia. Séance du 19 novembre 1855. Dons faits à la Société 9 Correspondance 10 Communication de M. Perrier sur quelques nouvelles localités de plantes 11 Noie de M. de L'Hôpital sur deux espèces d'Utriculario. . . 13 Communication de M. Eugène Deslongchamps sur une coupe géo- logique, prise à Évrecy (Calvados) - . . 17 Communication du même Membre sur la présence du cornbrasli à Lion-sur-Mer { Calvados ) 25 Séance du 16 décembre 1855. Dons faits à la Société 28 Correspondance id. Communications de divers membres sur le premier développe- ment du Juiicus bufonius ( L. ) 29 Note de M. Perrier sur un état anormal de VOrchis maculata (L.) 32 Liste de plantes trouvées à Grandcamp et à Vierville. par MM. Hardouin cl Renou 33 Noie de M. de L'Hôpital sur plusieurs plantes du Calvados. . id. Note de M. Deslongcliamps sur un fossile iiidélerminé. ... 3i Note de M. Luard sur le forage d'un puits artésien. ... 35 Extrait d'un Mémoire de M. Pierre sur la ■proportion de ma- tière azotée, contenue dans tes végétaux destinés au fourrage. id. Séance du 15 janvier 1856. Dons fails h la Société H Notice de M. Renou sur deux états tératologiques, observés sur une courge 45 Note de M. Deslongcliamps sur un cas d'anatomie palJiologique, observé sur un goéland gris /i7 Suite du Mémoire de M. Pierre sur les proportions d'azote dans les fourrages id. Séance du 11 février 1856. Dons faits à la Société 55 Notice sur le genre Meganteris , par M. E. Suess , correspon- dant 56 — Mih — SÉANCE DU 3 MAR3 1856. Dons faits à la Société 66 Note de M. Deslonp;cliamps sur trois tumeurs cancéreuses obser- vées sur deux oisenux id. Notice de M. Eugène DeslonRchamps sur deux nouveaux Bracbio- podes des terrains crétacés du département de la Manche. . 68 Séancp, du 7 AVRIL 1856, Dons faits à la Société 76 Note sur une excursion géologique dans le département de la Manche, par M. Eugène Deslongchamps id. Note sur le kelloway-rock et le coriibrash des environs d'Argen- tan, par M. A. Perrier 51 Note sur l'ovoviviparité des Cyclades, par M. de L'Hôpital. . 8."$ Séance du 5 mai d856. Dons faits î> la Société 87 Découverte du Lathrœa squomaria, à Fresnav-le-Puceux , par M. de i;Hôpital '. 88 Note sur un poulet ischiomèle, par M. Eudes-Deslongchamps. irl. Fasciation de la tige de la Ttitipa gesnerianti, par le Même. . 89 Notice sur le genre Anoplotheca , par M. Fiid. Sandberger, correspondant 93 Catalogue des Bracliiopodcs de Montreuil-Cellay , par M. Eu- gène Deslongchamps 95 Séance dv 3 juin 1856. Dons faits à la Société 104 Nouvelle notice sur le genre Eligmus , par M. Eudes-Deslong- cliarops 105 Nouvelle note de M. de L'Hôpilal sur les Utricularia vulgai-is et negleclo 116 Note de M. Du Moncel sur deux appareils électriques, de son invention 117 Séance du 6 juillet 1856. Dons faits à la Société 118 Correspondance 119 Communication de fossiles tertiaires de Fleury-la-Rivière , par M. Levavasseur /