DE rues A Ve LL 4 rt ere: : DS ere t 6 ut Herr a LT TU à De ET AE RME TOR EEE MODERNE ds. 3 ; ‘ He A a ed En ART AE rs . = te Eure LE A È ae Le AR 44 chats 4 Pa hat ” 2 2 na Ss? E Rd A ; NUE OZ 1 IR PA] E ERA cg j » DS AC NC Se D Co LI QUES eULIQue2 fi "is PET 1 ALE D'ACCLINA BULLETIN Saciété Nationale d'Acclimatation de France FONDÉE LE I1O FÉVRIER 1854 5 À { ; RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE Par Décret du 26 Février 1855 es db cit: Ce: RO, à or à ANNÉE 1917 SOIXANTE-QUATRIÈME ANNÉE PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 33, RUE DE BUFFON, 33 ALT BULLETIN DE LA … D DE FRANCE (Revue: des Sciences naturelles appliquées) 4 nn 64° ANNÉE or NE. — JANVIER 1917 TE x ‘| SOMMAIRE PET LE ve | Organisation pour l'année 1917. — Conseil. — Commission, — Bureaux des Sections. sh ARS LE eue CRT A. rune: — À proues de la durée du pouvoir fécondaleur des spermatozoïdes chez les Oiseaux - RS RE RS Nil r ne ANNE A RENE CODE PT EE NT AMAR 21 AU SIÈGE SOCIAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 33, rue de Buffon (pds du Jardin des Plantes), PARIS Société Nationale d'Acclimatation La AVIS AUX AUTEURS ET EDITEURS donne une analyse des ouvrages qui se rapportent aux'travaux de la Société et dont les Auteurs in Le Bullet Ts {BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 190100 NU Président, M. Edmond Perrier, membre de l'Institut et de l'Académie ae Médecine Directeur U Muséum d'Histoire naturelle, Paris. k x S MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, Professeur à l'Ecole "à Lt Vice-Présidents. coloniale, 15, rue Faidherbe, Saint-Mandé (Seine). ' 11: MAURICE DE VILMORIN, {, rue de la Planche, Paris. de GO À AE Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. at. MM. R. Le For, 89, boulevard Malesherbes, Paris (Etranger). û re” H. .Hua, Directeur adjoint À l'Ecole des Hautes Etudes, 254, HoulAS eee Saint- ÆTX Secrétaires. Germain, Paris (Conseil). nl | Fe À CrepPin, 18, rue Lhomond, Paris (Séances). a Qt | NES Cu. Dksreurr, 25, rue de Châteaudun, Paris (/ntérieur). 1h ( s Frs Trésorier, M. le D' SksizLorrk, 11,-rue Croix-des-Petits-Champs, Paris. TNVE EL Archiviste-Bibliothécaire, M. CaucurTe, Moulin de la Madeleine, àfSamois{{(Seine-et-Marne). | Fi Ke Membres du Conseil fu À M. Le Myre DE Viens, 98, rue de Surène, Paris. ER a A. CHAPPELLIER, 6, place Saint-Michel, Paris. s 4 | 140-1008 EWurrioN, 101, rue ‘Sadi- Carnot, Puteaux. Û pe LEE Ja | ACHALMK, directeur du L aboraloire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 4, rue Andrieux, Paris. … ( ÿ \ 2MAGAUD D'AUBUSSON, 66, rue Mozart, Paris. ! D' P. MarcHaz, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut National ASTDRPAES 89, rue du mer à Cherche-Midi, Paris. Ed à D' LEPRINCE, 62, rue de la Tour, Paris. NC MarzLes, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). IE STE Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Guvier, Paris. t je M Pu. DE VizMoriN, Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). \b4 J Let î Lecomre, professeur de botanique au Muséum d'Histoire naturelle, 14, rue des Ecoles, Paris. ‘4° (Pendant l'année 1917, les Séances hebdomadaires des? Sections | HAE sont remplacées par des Séances Générales bimensuelles Dates des Séances générales et du Conseil POUR L'ANNÉE 1917 “ d . | Janvier | Février Mars Avril Mai Novembre | Décembre [Nu SÉANCES DU CONSEIL, 2€ mercredi Au MOIS || || RÉMRBURES Re MA ANA ARE TUE NN It At 127 14 IUNA8 (à) 9 14 12 15 5 5 2 1l 5 AUS É Séances générales, le lundi à 2 h. 1/2.) 59 19 19 28 MOULE Lente E Sous-Secmion d'Ornilhologie (Ligue pour la Protection des oiseaux). Le lundi à 4h.1/2. LORS AAA (1) Dale reculée en raison des fêles prochaines. Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances Sen res recevron: À sur leur LERLRE les ordres du jour mensuels des séances. ; FR FETE + Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et le | | personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège, . la À Société, 33, rue de Buffon, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. f fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’être . applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. La Societe ne prend sous sa responsabilité aucune dé: }1n10ns émises. par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. La reproduction, sans indication de source, ni de nm d'auteur, . des articles publiés dans le Bulletin est interaiie., :} ;Les Membres de la Société qui désirent obtenir des cheptieis sont priés d’adress ones demandes au Secrétariat, 33, rue de Buffon: les cheptels seront consentis, aprè examen de la Commission compétente, suivant le rang d'inscription et au Aux et ; mesure des disponibilités. ; ) w. es, + > js sa SN: . diese) . dé: SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE More a R'T'TA US 2494 ORGANINATION POUR L'ANNÉE 1917 CONSEIL — COMMISSIONS —— BUREAUX DES SECTIONS CONSEIL D’ADMINISTRATION POUR 1917 BUREAU Président. M. Edmond PERRIER, président de l’Académie des Sciences, membre de l'Académie de Médecine, directeur du rad d'Histoire naturelle. } Vice-Présidents. MM. D. BOIS, assistant au Muséum d'Histoire naturelle. Maurice de VILMORIN, président de l’Académie d'Agriculture. Secrétaire général. - M. Maurice LOYER. Vice-Secrétaires. MM. CREPIN, Secrétaire des Séances. DEBREUIL, Secrétaire pour l'Intérieur. H. HUA, ire Directeur à l'École des Hautes- Études, Secré- taire du Conseil. > R. LE FORT, Secrétaire pour l'Etranger. Trésorier. M. le D: SEBILLOTTE. Archiviste-Bibliothécaire. M. CAUCURTE. : (1) Le Conseil ayant décidé, comme en 1916, qu'il n'y aurait pas d’élec- tions cette année, l’organisation de la Société reste la même que celle de 1916. BU£L. SOC. NAT. ACCL. FR. 1917. — 1 MEMBRES DU CONSEIL * MM. ACHALME, directeur du Laboratoire colonial du Mnséun d'Histoire naturelle. A. CHAPPELLIER, chef de travaux de Zoologie à l'école pratique des Hautes-Études. L LS LECOMTE, professeur de Botanique au Muséum d'Histoire di naturelle. F M LE MYRE DE VILERS, ambassadeur Ho D' LEPRINCE. MAGAUD D'AUBUSSON, docteur en droit. MAILLES. . D: P. MARCHAL, membre de l’ Acadie des Sciences, profes- seur à l’Institut national agronomique. E. TROUESSART, professeur de Mammalogie au Muséum d' His- toire naturelle. | Au) ARR Ph. de VILMORIN. WUIRION, ancien inspecteur A au one d'Acelimata- tion. Phedets honoraires. MM.' Albert GEOFFROY SAINT-HILAIRE, - LE MYRE DE VILERS. Vice-Présidents honoraires. MM. BUREAU. Baron Jules de GUERNE. Secrétaire général honoraire. M. Amédée BERTHOULE. Archiviste-Bibliothécaire honoraire. M. MOREL. : Membres honoraires du Conseil. MM. le professeur R. BLANCHARD. Comte Raymond de Ur MILHE-POUTINGON. P. A.-PICHOT. COMMISSION DES CHEPTELS | MM. le Pres et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. Membres pris dans le Conseil. MM. Depreur. MM. Durrez. TROUESSART. (GÉRÔME. WUIRION. DELACOUR. ORGANISATION DE LA SOCIÉTÉ COMMISSION DES RÉCOMPENSES MM. le Présipenr et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (Membres permanents). Délégués du Conseil. MM. CHAPPELLIER, CAUCURTE, DEBREUIL, MAGAUD D'AUBUSSON. Délégués des sections. Première section. — Mammalogie. — MM. MArrres Deuxième section. — Ornitholigie. — WUIRION. Trosième section: — Aquiculture. — ROULE. Quatrième section.— En/omologie. — MarcnaL. Cinquième section. — Botinique. — Bois. a Sixième section. — Colonisation. — PERROT. f COMMISSION DE COMPTABILITÉ MM. Heruenier, LePaiNce, LE! Fort. COMMISSION DES ARCHIVES MM. Le Fort, LepriNcE, MAILLES. COMMISSION DE PUBLICATION La Commission de publication est composée ‘des Présidents de Section, du Secrétaire général et des Vice-Secrétaires. 4re Section. — Mammalogie. M. Desreuiz, déléqué du Conseil. TROUESSART, président. Wurriow, vice-présidené. MENEGAux, vice-président ad- joint. KorLzman, secrétaire. 2 Section. — Ornithologie. MM. Wurriow, déléqué du Conseil. Macau n'AugussoN, président. MENEGAUX, vice-président. J, DELACOUR, secrétaire. Sous-Section (Ligue française pour la protection des Uiseaux). MM. Wuiriow, déléqué du Conseil. MaGauD s'AuBussoN, président. L. TerNier et MENEGAUX, vice- présidents. ‘ J. DELACOUR, secrétaire. CHAPPELLIER, secrétaire ad- joint. ViNcenr, érésorier. BUREAUX DES SECTIONS 3° Section. — Aquiculture. MM. Le Fort, déléqué du Conseil. ROULE, président. LEPRINCE, Vice-président. G. Foucer, secrélaire. 4° Section. — Entomologie. MM. MarCHAL, délégué du Conseil. CLÉMENT, président. MarcHaL, vice-président. G. Foucer, secrétaire. 5° Section. — Botanique. MM. Hu, délégué du Conseil. Bois, président. Poisson, vice-président. GÉeÔNE, secrétaire. 6° Section. — Colonisation. MM. Lecoure, déléqué du Conseil. CHEVALIER, président. ACHALME, vice-président. CAPITAINE, secrélaire. Agent général de la Société : M. Charles BALLEREAU. LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ \ ARRÊÈTÉE AU A‘ JANVIER 1917. Mes Giron (P.), 4, avenue Hoche, à Paris, membre lilulaire, présentée par Mec la marquise de Ganay, MM. Ed. Perrier et Ch. Debreuil. Horrack (Mie Aimée de), 90, boulevard Malesherbes, à, Paris, membre titulaire, présentée par MM. Ed. Perrier, l’abbé G. Fou- cher et Ch. Debreuil. Lawrance (Francis, C.), 23, rue Octave-Feuillet, à Pas membre à vie, présentée par Mr° la marquise de Ganayÿ, MM. Ed. Perrier et Ch. Debreuil. LecaLLier (E.), 15, rue de Caudebec, à Elbeuf (Seine-Inférieure), membre à vie, présentée par MM. Ed. Perrier, d'Hébrard de Saint Sulpice et J. Delacour. MM. AusLer (D'' Maurice), à Eton Court House, Eton Windsor (Angle- terre), membre litulaire, présenté PAP MM. Ed- Perrier, Ch: De- breuil et M. Loyer. BEAUDOIN (Rosaire), avocat, à Saint-Joseph de Beauce, province de Québec (Canada), membre titulaire, présenté par MM. Ed. Perrier, Ch. Debreuil et M. Loyer. | Besnarp (J.), professeur, ancien directeur de l'Institut agricole du Chili, à Santiago (Chili), membre honoraire, présenté par MM. Ed. Perrier, ledure et D. Bois. BÉTHENCOURT-FERREIRA , professeur, à à l Université de Lisbonne, Museu Bocage, Faculté des Sciences, à Lisbonne (Portugal), meribre titu- laire, présenté par MM. Ed. Pons G. de Southoff et Ch. Debreuil. Bucaer (Charles), directeur-gérant 4e la Pharmacie centrale de France, 21, rue des bre d'Hyères, à Paris, membre titulaire, présenté par MM. Ed. Perrier, Ch. Debreuil et M. Loyer. er Caauveau (Claude), docteur en médecine, sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, à Paris, membre titulaire, présenté par MM. Ed. Perrier, Dr Sébillotte et Ch. Debreuil. Cosres (Révérend père Nathanael), professeur d'Histoire naturelle au collège des Pères français, à Santiago (Chili), membre correspon- dant, présenté par MM. Ed. Perrier, Lucet et Ch. Debreuil. FREE NT + 2 ñ ES FA 4 7 # à 2 ‘3 $ sg SN RATS EEE LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 5 MM. | Le Danron (Louis), industriel, à La Seiglière, par Aubusson (Creuse), membre titulaire, présenté par fu Ed. Peérrier, Magaud d’Au- busson et Ch. Debreuil. Fezcay (Albert), à Champ-Fleuri, par Sainte-Maxime-sur-mer (Var), membre à vie, présenté par MM. Ed. Perrier, Ch. Debreuil et D. Bois. : Grison (Ernest), conservateur des Hypothèques, 7, rue du Gantelet, à Châlons-sur-Marne (Marne), membre à vie, Déco par MM. Ed. Perrier, Ch Debreuil et M. Loyer. Gicr (Alessandro), professeur de Zoologie à l’ Unie de Bologne, Reale Universita, Instituto z0ologico, à Bologne {ltalie), membre titulaire, Présenté par MM. Ed. Berre G. de Southoff et Ch. De- breuil. RUE JURRIAANSE (Jan Hendrik), Schiekade W. Z., 75, à Rotterdam (Hol- lande), membre titulaire, présenté par MM. le D' Buttikofer, Ed. Perrier et Ch. Debreuil. Kresser (Hubert), docteur en médecine, 11 bis, rue Boissy-d'Anglas, à Paris, membre titulaire, présenté par M=° BE. D. Kresser, MM. Ed. Perrier et Ch. Debreuil. Le Roy (Monseigneur Alexandre), supérieur général de la Congréga- tion du Saint-Esprit, 30, rue Lhomond, à Paris, membre à vie, présenté par MM. Ed. Perrier, l'abbé G. Foucher et Ch. Debreuil. Leroy (René), docteur en médecine, 136 bis, avenue de Neuilly, à Neuiily (Seine), membre titulaire, présenté par M. P. A.-Pichot, A. Porte et l'abbé G. Foucher. Musée coLontAL DE MARSEILLE, 5, rue Noailles, à Marseille (Bouches- du-Rhône), membre titulaire, présenté par MM. Ed. Perrier, Che- valier et Ch. Debreuil. - Simon (Paul), architecte, à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise), membre titulaire, présenté par MM. Ed. Perrier, Ch. Debreuil et M. Loyer. SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION CAUCASIENNE, à Tiflis (Russie), Société agrégée, présentée par MM. Ed. Perrier M. Loyer et Ch. Debreuil. Tavisrock (H. W. Russel, marquis de), Sadkville, Warblington House Havant (Angleterre), membre à vie, présenté par MM. Ed. Perrier, G. de Southoïf et P. A.-Pichot. TrRrzces De WARREN (André), propriétaire, château de Fleury-Nérogis, par Saint-Michel-sur-Orge (Seine-et-Oise), membre titulaire, pré- senté par MM. Ed. Perrier, Magaud d'Aubusson et Ch. Debreuil. TO RER TA La fl chat £ D LES RÉSERVES DE MAMMIFÈRES ET D'OISEAUX DES ÉTATS-UNIS Par PIERRE AMÉDÉE-PICHOT. dans tous les pays habités ou colonisés par l’homme, impose aux nations soucieuses de leur avenir cynégétique et écono- mique la création de territoires réservés, dans lesquels on pourra puiser pour effectuer des repeuplements ou qui, par le simple essaimage des animaux qui y seront protégés, entre- tiendront à un niveau normal la faune des régions environ- nantes. Les Élals-Unis, que par l'étendue de leur territoire on pourrait croire les moins exposés à la destruction de léur peuplement zoologique par l’insatiabilité des chasseurs et les entreprises du commerce, n’ont pas attendu : au dernier moment pour étendre une protection rigoureuse sur les hôtes des forêts, des plaines et des eaux d’où l'on a déjà vu pourtant, dans quelques États, certaines espèces disparaître. On y a inauguré, en conséquence, un système de réserves que les gouverne- ments du Vieux Monde pourraient utilement imiter et qui montre comment, dans un pays de liberté individuelle incon- testable, les citoyens ont su sacrifier quelques-uns te leurs. droits à l'intérêt général. Le bureau des Had biologiques du Ministère de l’ Roue ture vient d'exposer, dans un intéressant mémoire, le dévelop- pement qu'a pris l'organisation des réserves pendant l’an- née 1915. Ces renseignements sont de nature à fixer l'attention de ous ceux qui s'occupent de Sciences naturelles, aussi bien que d'Agriculture économique, et en les portant à la connais- sance de nos collègues de la Société d’Acclimatation, nous faisons des vœux pour que le mouvement de protection qui se dessine aussi chez nous, puisse nous offrir bientôt des résul- tats aussi satisfaisants. Quatre nouvelles réserves pour les Oiseaux ont élé établies aux États-Unis pendant le cours de l'exercice 1915 : Dungéness Spit et Ediz Hook, dans l’État de Washington, Mille Lacs dans le Minnesota, et Blackbeard Island dans la Géorgie, ce qui. porte à 70 le nombre des réserves existantes, dont 67 sont. entièrement à la charge de la Direction de l'Agriculture. Der- | La raréfaction de plus en plus grande de la faune sauvage, 24 : È É EC $ Le CA % La ca à in re LES RÉSERVES DE MAMMIFÈRES ET D'OISEAUX EN AMÉRIQURE 7 nièrement, il a paru désirable de. renoncer à la réserve de Blackbeard Island et en conséquence, par ordonnance du 25 mai 4915, le Président en prescrivit l'abandon. A peu d’exceptions près, sur les réserves où une garderie est orga- nisée pendant toute ou une partie de l'année, le peuplement avicole a considérablement augmenté. Deer Flat, Idako. — Le gardien de cette station a fait savoir, le 16 juin 1915, qu'il avait cinquante paires de Pélicans nichant sur sa garderie. C’est la première fois que ces Oiseaux s’y reproduisent. Plusieurs espèces de Canards nichent au même endroit ou dans les environs et le nombre s'en accroîtra consi- dérablement à l'avenir. La grande importance de cette réserve pour la protection des Oiseaux tient à ce qu’elle offre un lieu de refuge à des milliers d'Oies, de Canards, de Cygnes et autres migraleurs qui peuvent s’y arrêter pour s'y reposer el y trou- ver à manger pendant leur long voyage. Forrester Island, Alaska. — Le Bureau d’études continue à y entretenir un gardien pendant la saison des pêches. Ce gar- dien estime que plus d'un tiers du million d'Oiseaux d’eau qui y passent, s’y arrête pour s'y reproduire; les espèces les plus nombreuses sont le Puffin huppé, Mormon cirræhus. le Guille- mot rhinocéros, Uria. Brunnichi, le Guillemot de Californie, le Goéland bourguemestre ; le Pétrel à queue fourchue, Procella- ria Leachü -et le Petrel de Kæding, qui compte environ cent mille individus. Anaho Island, Nevada. — Le premier rapport officiel d’un inspecteur du Bureau, en octobre 1914, énumérait 29 espèces d'Oiseaux sur cette île; les plus nombreux étaient les Cormo- rans de Farallon, les Foulques et les Fauvettes des prairies; les Pélicans qui fréquentent aussi cette île, en étaient déjà partis au moment de la visite. Anaho Island était autrefois ravagée par les Indiens de Pvramid Lake et les louristes qui allaient y prendre une grande quantité d'œufs de Pélican. Un surveillant y est installé maintenant pendant toute la durée de la nidification. Smith Island, Washington. — Cette réserve est particulière- ment importante comme offrant un refuge aux Oies cravant, pendant la migration. Ces Palmipèdes y étaient tués en grand nombre par les chasseurs qui leur faisaient la chasse, montés sur les barques à moteur. Les gardiens du phare collaborent aujourd’hui à assurer la sécurité des migrateurs. Lt trs d sas AN YA Casa A re t. HA » ‘) *N L 8 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION East Park, Californie. — Lorsque l'inspecteur se rendit à cetle réserve au mois de mars, il apprit que des milliers de Cygnes élaient.morts sur un lac de vingt arpents, près de Live Oak, dans le voisinage. Ce lac est alimenié par le trop-pléin des terres inondées où l’on cultive le riz et qui sont recouvertes par une très faible couche d'eau au commencement de l'hiver. Les Cygnes tombèrent malades en janvier et beaucoup mou- rurent en février, sans qu'on ait pu déterminer la cause de la mortalité, mais sans doute par suite de l'infection des eaux. Réserve des Iles Sandwich. — ŒEn coopération avec le Trésor, les officiers du garde-côte Z'hétis, stationné à Honolulu, ins- pectèrent la réserve hawaïenne du 18 mars au 3 avril. Autant qu'on put s’en assurer, les conditions y étaient normales et les Oiseaux ne semblaient pas avoir été dérangés sur la plupart de ces îles du Pacifique; mais à l’île de Laysan, qui à déjà été le théâtre de si effroyables massacres, on vit que les bracon- niers avaient poursuivi leur œuvre néfaste et on constatä que de 150/000 à 200.000 Albatros, Diomedea nigripes, Oiseaux frégates, Fregata aquila et Fous à face noire, Sula piscator et S. cyanops, avaient été tués par les pourvoyeurs de la plu- masserie qui n'avaient pris que les plumes de poitrail de leurs victimes. Les petiles espèces n'avaient pas été molestées, notamment la petite colonie de Sarcelles de Laysan, Anas lay- sanensis Roths. La population d'Oiseaux de cette île n’a pour- tant pas été entièrement détruite par ce nouveau massacre et redeviendra prospère, si l'on parvient à la protéger contre, les entreprises des braconniers; mais, vu l'éloignement et la dépense qu'entraiînerait un gardiennage permanent, la sur- veillance de ce point est excessivement difficile. Jusqu'ici, il a fallu se contenter des visites qu’a pu faire périodiquement le garde-côte Thétlis, que le Trésor a généreusement autorisé à exercer cette surveillance, quand cela se pourrait. Klamathk Lake, Orégon. — Après plusieurs années de négo- ciations, tous les tenanciers particuliers de terres ont été éliminés de cette réserve, ce qui favorise la nidification des Oiseaux. Les conditions sont bonnes, sauf qu'au mois de mai un incendie qui suivit la digue du chemin de fer jusqu'à la moitié du lac inférieur, détruisit beaucoup de jeunes Dies, de nids de Canards et de jeunes Visons. Lake Malheur, Orégon. — Il a été fourni au gardien de cette réserve un canot en acier et un motocycle, pour lui permettre \ ke * x Le Æ É Ë. LA be, “À LES RÉSERVES DE MAMMIFÈRES ET D'OISEAUX EN AMÉRIQUE 9 de parcourir plus facilement cette réserve étendue qui est très importante et où ‘une très grande quantité d'Oiseaux d’eau peuvent trouver à se nourrir et à nicher. Réserves de la Floride. — À peu d'exceptions près, la popu- lation volatile augmente régulièrement. À Bird Key, Tortugas, les inspecteurs ont estimé au mois de mai, qu'à la fin de la saison il y aurait de 115.000 à 120.000 Hirondelles de mer, Sterna fuliginosa et S. stolida, sur l'emplacement de la colonie. A Matlacha Pass, des milliers de Hérons de la Louisiane (demi-aigrelte de Buffon) ont niché et cet Échassier est égale- ment en progrès sur d'autres points. À Indian Key, la réserve prend de l'importance. À Passage Key, un cyclône, le 9 juin, détruisit la moitié des nids d'Oiseaux, particulièrement de Hérons, qui nichent au sommet des arbres. Montana. — Vingt et une naissances de Bisons, dans le parc de National Range, ont porté le troupeau à 137 individus. Les Wapiti et les Antilopes furcifères y prospèrent. Des pluies abondantes ont assuré une bonne récoite de fourrages et les clôtures ont été soigneusement entretenues. Dakota. — À Wind Cave, un gardien permanent à été ins- tallé. La clôture, terminée en novembre, embrasse environ 200 hectares. Treize Antilopes ont été apportées du Canada. Le troupeau de Bisons à compté 4 naissances, ce qui porte la population, mortalité déduite, à 16 Bisons, 9 Antilopes, 14 Wapiti et 1 Cariacou. ù Nebraska. — La réserve de gibier de Niobrara donne les plus grandes espérances. Trois mille cinq cent soixante-trois touristes sont venus pendant l’année la visiter, ce qui prouve à quel point le public s'intéresse à ces entreprises. La popu- lation animale compte, entre autres, 11 Bisons et 28 Wapitis. On s'occupe activement à terminer l'installation d'un refuge pour les, Wapitis, dans le Wyoming, à Jacksonhole, où ces grands Cerfs descendent des Montagnes Rocheuses, pendant la mauvaise saison. Un agent du Bureau y est établi avec che- vaux, voitures et tout ce qu'il faut pour faciliter son service; mais, pour la première fois depuis que cette réserve a été mise en aclivité par le gouvernement, l'hiver a été si doux que les Wapitis n'y sont point venus, n'ayant pas dépassé le pied des montagnes, et on n'a pas eu à leur distribuer la provision de fourrage amassée à leur intention. Dautre part, le Bureau d’études biologiques a poursuivi 10 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATALION ù LAN d'intéressantes recherches sur la domestication et l'élevage des Animaux à fourrure et ses essais ont porté sur les Visons k, etles Martes à Prichard dans l'Idaho, à Linden dans le Mary- land et au Jardin zoologique national, et il est question d'établir une station zoologique spéciale, pour appliquer les meilleurs systèmes d'élevages de ce genre, dans la région la | plus favorable à la production des fourrures de première qualité. 2 MES OISEAUX À BRINSOP COURT : A0) (PRÈS D'HEREFORD, ANGLETERRE) 50 Par H. D. ASTLEY. AA ” M. Hubert D. Astley, qui est le rédacteur de l'Avicultural Magazine, a bien voulu me demander d’en extraire ces notes et de les traduire pour notre Bulletin. Il les a publiées en 1914, après son changement de résidence. Je remercie très vivement M. Astley de son amabilité, comme d’ail- leurs de la large hospitalité qu'il donne dans son Magazine aux récits de mes expériences d’acclimatation en France. C'est pour moi un grand plaisir que de présenter à mes collègues cette superbe collection d’Oiseaux, le modèle du genre tant par sa composition que par son installation. Le lecteur trouvera dans sa description de précieux enseigne ments ; il sera aussi émerveillé des raretés qu'elle renferme. Depuis 1914, Brinsop Court s’est encore enrichi! d'espèces nou- velles parmi lesquelles nous remarquons des Aïgrettes-crosses, des Échasses blanches (Himantopus melanopterus), des Touracos à huppe rose, un Motmot, un Moqueur à lôngue queue (Mimus/longicaudata), un Amazone de Lesson (Chrysotis lilacina), un Tangara à bec rouge (Pæcilothraupis lunulata), un Agami (Psophia crepitans), etc. — J. DELACOUR. ; Depuis des mois j'avais dans l’idée de me transporter de Berkeshire en Herefordshire. Il m'était impossible de faire voyager tous mes Oiseaux d’un seul coup. Je ne pouvais pas encore habiter ma nouvelle maison, et il fallait cependant préparer la leur ; etije devais laisser les uns” d'un côté, les autres de l’autre et choisir ceux qui seraient déménagés les premiers! On me demandera combien j'avais d'Oiseaux? Je n° en sais rien. Environ 100 Canards de 16 ou 47 espèces; 6 espèces À { Pi ci ne a 1 ne Rens MES OISEAUX A BRINSOP COURT EN 1 d'Oies; des Cygnes à col noir et coscoroba; 14 énormes Grues _ (qui n'auraient pas tenu dans une valise); le contenu d’une _ chambre d'Uiseaux où se trouvaient quelques raretés comme des Soui Mangas rouges, un Ixulus huppé, des Merles de roche - à tête bleue, des Ondulées bleues. des Geais du Yucatan, etc.; environ 90 Oiseaux dans des volières en plein air; et d'autres encore, comme des Bantam du Japon (variété à aile de Canard). Et pour compliquer les choses, d’un autre côté, ma nouvelle propriété, un vieux manoir du x1v° siècle, était en voie de res- tauration; dans ces dernièrés années, elle n était plus qu’une ferme très délabrée, avec tout le désordre et la saleté imagi- _nables. L'écoulement des fumiers remplissait les fossés qui l'entourent; la cour de ferme s'étendait tout le long de l’eau, offensant à la fois la vue et l’odorat; les Rats gambadaient gaiement en plein jour; pas de jardin, si ce n’est une bande de terrain remplie de mouron (ce qui, du coup, m'encouragea à choisir la place), avec un ancien kiosque dont les fenêtres étaient ornées de carreaux bleus, rouges et jaunes des tons les plus vifs. Tout cela ne formait certes pas un ensemble agréable! Puis les entrepreneurs et toute leur suite transformèrent en : bourbier, au moment des pluies, le riche sol de grès rouge avec des traces d'argile. C'était dans le chaos originel que nous pataugions. Et dans ce gâchis indescriptible,.jé n'avais qu'une journée de loin en loin pour préparer les futures résidences de _ mes Oiseaux et publier l'Avicultural Magazine! L'architecte me disait : « D'où venez-vous? » —.« De choisir un endroit pour le pare des Grues. » — « Où cela? » — Par là, disais-je en désiguant derrière le fossé d'enceinte une prairie où il y avait aussi de l’eau. » — « Vous voulez, je pense, les ” mettre lout à fait de l’autre côté, car on ne fait jamais de clô- ) tures grillagées visibles! » — Je répondais : « Oh! naturelle- Fa ment! » n'ayant d’ailleurs pas la moindre intention de cacher ; au loin mes Grues, d'autant plus qu’un champ entier séparait è le parc que je projetais, du jardin que l’on tracail. J'alléguai d’abord que le grillage était presque invisible des fenêtres et que les Grues existaient en 1340. alors que les salles de bains, qui, pourlant avaient maintenant leur place dans la maison même, n'existaient pas. ue Pourquoi pas une salle de bains pourles Grues? » ie -il, Il était bien inutile de lui demander de devenir membre de ! P'« Avicultural Society »! 12 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION « Des Ganards dans la douve ? l’eau serait troublée. Il faut y mettre des plantes aquatiques. — Des volières? « Elles ne peuvent être en vue de la maison. Elles doivent être là. » Etil désignait un endroit reculé, derrière une haie d'environ 6 mètres de haut, où devait être le futur potager. Mais les volières sont bâties où je le voulais, en vue de mes fenêtres dont elles ne sont séparées que par la douveet un vieux pont de pierre. J'entends ainsi de ma chambre les cris perçants des Perruches Quéen Alexandra, le mugissement des Luma- chelles, le doux roucoulement des Colombes diamant et les notes flûtées des Rossignols bleus. Devant mes fenêtres, qu'il touche presque de ses branches, se dresse un Cèdre géant planté par Woodsworth, le poète ; des Colombes lophotes et du Sénégal, et même parfois des Mar- tins-pêcheurs viennent sous sa ramure, tandis qu'en dessous, au clair de lune, je vois les formes blanches des Cygnes à col noir qui font entendre sur la douve leur sifflement mélodieux. Les volières occupent l'emplacement d’une ancienne grange ; elles sont entourées de pelouses, encloses par un mur de pierre; elles comprennent six compartiments en plein air, avec des maisons-refuges contenant chacune un radiateur et une lampe électrique. Les abris sont plus hauts que les volières. Derrière eux court une galerie qui donne accès en même lemps du côté opposé à quatre pièces : une pour le chauffage, une‘pour la nourriture, une comme infirmerie, une pour les neltoyages avec eau chaude et eau froide. Dans chaque volière se trouve un bassin de ciment à eau cou- ramte. A Le sol des volières est surélevé de 50 centimètres au-dessus de l'allée qui les contourne et il ya sous les volières un fort grillage d'acier, assez profondément enterré pour permettre de. planter des arbustes et fixé dans le mortier des fondations : ainsi les Rats ne peuvent entrer. Eau courante, radiateurs, lumière électrique, bonne nourri- ture et bon gîte : qu'est-ce que les Oiseaux pel eu demander de plus ? Et là vivent des Perruches Queen Alexandra (Spathopterus Alexandræ) et à épaules d'or (Psephotus chrysopterigius), des Colombes diamant, des Guiracas à poitrine rose, des Rossi- gnols bleus (Sialis), des Merles de roche à poitrine châtain, des Ondulées bleues, des Colins de Douglas, des Caurales-Soleil, F& 2 / MES OISEAUX A BRINSOP COURT 15 = des Grives à lête orange, des Tlhinocorus TUMICIVOTUS, des Colombes turvert, humérales, à cou violet, etc. Ils peuvent jouir du soleil toute La journée quand l’astre arrive à percer les nuages qui l’obscurcissent trop souvent; et aux jours brumeux de février j'ai entendu chanter le Guiraca et le Rossignol bleu; un vrai chœur! la Lumachelle faisait la grosse caisse dans l'orchestre. Promenez-vous sur le vieux pont de pierre et sifflez : süre- ment, à l’est, quelques Canards viendront, en nageant vigou- reusement : trois ou quatre couples de Morillons et quelques Carolins. A l’ouest, il y aura une plus importante flottille, con- duite par la paire de Cygnes à tol noir, des Canards milouins, milouinans, siffleurs du Chili, mignons, Tadornes, Sarcelles à col- _ lier, à ailes bleues, et autres. Un couple de Canards garrots garde ses distances, et les Nyrocas ne deviennent jamais fami- liers comme leurs congénères milouins; cependant ils ont été élevés en captivité, tandis que les milouins et les milouinans, très apprivoisés, ont été pris à l'état sauvage. L’étang de Brinsop est idéal, peu profond, un bon lit de vase et des sources pour maintenir l’eau claire; on y voit huit Flam- mants d'Europe et deux beaux Flammants rouges du Mexique. Parfois ces Oiseaux se disputent, surtout quand les rouges veulent être les maîtres : les cous s’allongent et les plumes effi- lées se dressent sur les dos. . D'autres fois, ils font la sieste dans l’eau jusqu’à la poitrine, le cou enroulé et le bec caché dans les plumes. On dirait alors de grands vases de porcelaine rose pâle, dont l’anse est formée par le cou enroulé. Quand ils mangent, ils dansent en mesure dans la vase, le long cou en bas. la tête dans l’eau, cherchant les Insectes aquatiques qu'ils font sorlir avec leurs pieds palmés de rose. Ils perdent pied dans une partie de l'étang; ils y nagent et semblent alors de grands Cygnes disgracieux, leurs genoux roses travaillant de haut en bas derrière leur queue. Juste en face du fossé qui entouré la maison, dans un verger, vivent quatre Grues couronnées, dont deux sont de vraies pestes. Un étranger qui se promènerait au milieu d'elles, penserait pendant quelques minutes : « Quels Oiseaux familiers et charmants! », car toutes deux marchent militairement à ses côtés. Naturellement, l'étranger s'arrête pour leur parler; les deux Grues alors redressent la tête, font entendre des cris 151174 rest Eté 22, PR MARNE. 14 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION gutturaux, semblant dire : « Nous ne sommes pas habiluées à une telle société, ma chère! » et se jettent sur lui. Parmi mes trésors les plus précieux, figure un petit troupeau n coiu de l'étang de Brinsop Court. Flammants roses d'Europe et Flammants rouges du Mexique. ”} (B! de Sarcelles de Coromandel (Wetlopus coromandelianus) et je me flatte d'être le premier à posséder en captivité, hors de l'Inde (son pays d'origine), ce joli petit Canard, si l’on excepte les deux Oiseaux qui vécurent près d’un an au Jardin Zoolo- EE 2 #! | MES OISEAUX A BRINSOP COURT _ 45 gique de Londres en 1897. J'ai un mâle depuis janvier 1914, et en mai, M. D. Erza m'en envoya très aamablement de Cal- cutta plusieurs autres, dont un couple fut offert par M. A. Erza, son frère, au Jardin Zoologique de Londres. La Sarcelle de Coromandel est très petite, bien plus petite que notre Sarcelle d'hiver, et on dit qu’elle est apparentée aux Oies. C'est possible à à certains points de vue anatomiques; cependant, elle n'a pas sur terre les mouvements aisés, bien que l'idée, autrefois admise, qu'elle ne pouvait marcher, soit tout à fait fausse; cette idée venait probablement de ce que les Oiseaux importés alors étaient paralysés. Toutes mes Sarcelles de Coromandel marchent très facile- ment dans leur enclos et passent même une grande partie du temps hors de l’eau. Elles aiment à $e percher. J'avais toujours supposé que ces Oiseaux étaient des plongeurs; mais je n'ai jamais vu les miennes se comporter comme tels; elles ne plongent pas plus que n'importe quel Canard de surface. Le mâle, en plumage de noce, est très joli : face et cou blanc _de neige, sommet de la tête vert à reflets dorés, avec une ligne se foncée le long du cou et autour du front; flancs blanc grisâtre; parties supérieures vert bouteille; bec de Bernache. Les Sarcelles de Coromandel ont une curieuse façon de hocher la tête du haut en bas et, à terre, de remuer la queue. Elles se trouvent bien d’un régime de petites graines et sont friandes de plantes aquatiques. Les habitants de la chambre d’Oiseaux, allée avec le plus grand confort : eau chaude et eau froide, radiateurs, lumière électrique, varient suivant les époques. Pendant l'été, certains Oiseaux sont dans les volières, en plein air; d’autres, particu- lièrement soignés, reslent toujours dans la chambre, sauf quand leurs cages sont accrochées dans la cour ou sur le balcon. Un beau Merle de roche à tête bleue y vit toujours en excel- lente santé. La paire de grands Niltavas de M. Erza y est aussi, m'ayant été confiés pour prendre l’air de la campagne et avoir plus d'exercice que dans leurs cages de Londres. Le mâle est d'un magnifique bleu viclet brillant; la femelle, d’un riche brun avec une petite Lache bleue de chaque côté du cou et une teinte d'un beau gris sur la tête. Les deux Oiseaux sont extré- mement privés et ont l'habitude d’être lâchés dans la chambre... Aussi, quand j’apporte des Vers de farine, volent-ils immédia- A PO UE ne VA A PME CR SPP RTE ® Ce Ur 7 Cf PR ONE D x: pa “ : SG A RE A : 1] 16 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION . ) n | "A 4 lement vers moi et veulent les prendre dans mes doigts. C'est la seule paire vivant en Europe. Les Bouvreuils à têle rouge (Pyrrhula erythrocephala) sont de charmants Oiseaux, très familiers, bien qu'importés seule- - ment depuis la fin de mai par M. Erza. Ce couple adore les grosses bottes de mouron, d'herbes en fleurs, de senecon, etc. En dehors d'un petit masque noir autour du bec, le mâle a la tète et la poitrine d'une riche couleur orange; d’autre part, il ressemble beaucoup à notre Bouvreuil d'Europe. La femelle est lavée d'orangé sur la tête et le dos, et a la poitrine gris brun. Leur queue est fourchue. Le chant de ce Bouvreuil est plus agréable que celui de son cousin d'Europe et son eri plus doux. ! Une paire Soui-Mangas rouges (Æ{opyga Scheriæ), envoyés aussi par M. Erza, ont, en général, la permission de voler dans la chambre et sont très familiers. Le-mâle, dont la merveil- leuse couleur cardinal tourne, hélas! quand il-mue, à l’orangé. foncé, est splendide en plumage de noce, quand, perché sur une branche de pommier ou de cerisier en fleurs, il en suce le nectar de sa longue langue. Un beau Troupiale de Ballack fait une vive lache orange dans sa cage, dont il sort comme les autres pour voler et se baigner. C’est peut-être le plus beau des Troupiales. Ÿ Un Shama et une Grive de Gray font résonner la chambre :. de leurs chants. Un couple de jolies petits Conures de Petz, la font résonner aussi, parfois, de leurs cris! Le mâle est tout vert, avec une tache orange au-dessus du bec et du gris bleu , - sur Ja tête; la femelle est semblable, mais moins brillante, avec une tache orange beaucoup plus petite. De grands yeux ajoutent à leur beauté. Cette chambre d'Oiseaux est de la taille d’une vaste chambre à coucher; son dallage est en composition jaune paille qui se lave et est facile à tenir propre. Des rayons pour poser les : cages courent de deux côtés, et de forts crampons pour les suspendre sont fixés aux murs. Dans un bout, il y a de grandes armoires pour les nourritures, etc., et, dans l’autre, un évier Æ de porcelaine blanche avec des étagères de zinc perforé où a les éponges, les baignoires vides et autres ustensiles sont posés. Les murs sont peints à l'émail vert clair et le tout est aussi propre et hygiénique que possible. Je me sers de sciure pour beaucoup de mes cages, mettant un peu de gravier dans un vase. Les granivores ont toujours RE EN AIT SA ST CE Si MES OISEAUX A BRINSOP COURT 17 de grosses bottés de verdure de toutes sortes, qui poussent en _ : abondance dans le fertile sol de grès rouge de l’Herefordshire. Pour terminer le récit, il faut vous conduire hors de la chambre d'Oiseaux et de la maison par le vieux pont de pierre qui traverse la douve, et vous mener, par une longue ter- rasse dallée, à un verger où est construite une volière. Il s’y trouve peu de chose, mais ce peu est intéressant. Un couple de Geais du Yucatan (Cissilopha yucatanica) habitait autrefois la chambre; mais, outre qu'ils demandaient évidemment plus d'espace, ces Geais y étaient dangereux, car, si un petit Oiseau volant alentour, venait à se poser sur les barreaux de leur cage, ils faisaient de leur mieux pour l'altraper et, s'ils réussissaient, c'était la fin du drame. Les Geais sont maintenant daus une vaste volière gazonnée, avec une maison commode pour les abriter. Le plumage de ces Oiseaux est d’un beau bleu d’outre- mer sur le dos; tout le reste du corps est noir; bec jaune, pattes orangées. - IS ont comme compagnons de volière une Outarde du Sénégal mâle (Zrachelotis senegalensis) et des Colins de Cuba. li est toujours excessivement difficile, quand on ne se spé- cialise pas dans un genre particulier, de ne pas accroître le ; nombre de ces Oiseaux. On en a la ferme résolution, mais on _ trouve de bonnes raisons pour agir autrement : quelque chose de tentant est offert; on se dit : « Rien qu’un ou deux Oiseaux ; de plus dans ce comparliment... » et ainsi on augmente. Cela. x d’ailleurs, contre son goût personnel, car on ne se soucie pas de voir ses volières ressembler à une boutique d'oiselier. En outre, il n’est pas naturel de réunir trop d'Oiseaux de pays différents. Mes volières ne sont pas bien grandes; je devrais me débarrasser de quelques Oiseaux, mais lesquels? Prenons une yolière comme exemple; on v trouve un couple de Merles _de roche à poitrine châtain, unique en Europe; une paire de Cossypha afra, décidément une perle; une paire de Car- dinaux du Yucatan, petite espèce dont le mâle à une aigrette plus longue et plus effilée que dans l'espèce commune, et dont le vermillon est plus vif; ce n’est d’ailleurs pas le C: phæni- ceus; une paire de Rossignols bleus (Sials); une paire de Grives à têle orange (Geocichla citrina) ; une paire de Colombes diamant, et une Brève à capuchon (Pifia cucullata). Je ne veux me défaire d’aucun de ces Oiseaux: cependant, si je ne donnais la volière qu’à trois couples,’ Merles de roche, Rossi- 4 BULL:. SOC. NAT. ACCLU. FR. Q 1917. — 2 tt CN Re" 27 18 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MS D'AGGLIMATATION ju gnols bleus, Cardinaux, les CHbAECS de É epco d'actu nn NAME. plus grandes, et l'effet meilleur : trop d'Oiseaux brouillent la APN. vue, sans compter les risques de querelles. ns o Dans les volières, deux des six compartiments sont occupés par des Perruches et des Colombes. \LIE NE Trois espèces des premières : cinq mâles et deux fenieés (3 « Queen Alexandra », un couple et deux mâles « Épaules d’ HD (P. chrysonterygius) sf une paire de « Barraband ». Il y a avec elles des Colombes humérales et diamant, il aus avai également une paire de Lophotes, qui ont été lâchées, ( car, déja, sept ou huit volaient en liberté, dont un couple a", fait son nid dans une Aubépine qui surplombe la terrasse le long de la douve. Ces Lophotes sont très familières, se pro- mènent près des gens et ne prennent même pas garde aux 608 petits Chiens pékinois. Ni Un autre compartiment est a d'Oiseaux tels que des AA Astrilds de Sainte-Hélène, des Amaranthes, des Tarins rouges, … un mâle de Tarin de Colombie, bleu métallique en dessus, % jaune en dessous, et une paire de Guitguits bleus (C. cærulea) qui semblent très bien portants, quoique ayant été exposés dehors aux changements de-climat de l'Angleterre, réellement chaud au début d'avril et ensuite si glacial qu'on était heureux de s'asseoir autour du feu. Aussi je pense que ces Guilguits de supporteront l'hiver dans la volière, quand les radiateurs chaufferont le refuge et que la lumière électrique leur per- mettra de manger à leur gré. A ee Les Güiracas à poitrine rose et à tête noire occupent un. 1 autre compartiment, avec des Rossignols bleus. Un couple de Thinocorus rumicivorus très rustiques. s y trou- vent aussi, trottant sur leurs courtes jambes et leurs pieds de. pluvier, avec une paire de belles Colombes à cou violet de la Jamaïque; ces dernières nichent, au printemps eten été, mais choisis- Lu toujours si stupidement leur place ques les j jeunes ou les œufs tombent par terre. J'aimerais bien les ‘mettre en liberié; mais j'ai peur de les perdre dans les bois environ- nants. Si seulement elles élevaient leurs jeunes, j'essayerais. — « Si seulement... » On répète souvent cela, en aviculture comme en toute chose! | LR La guerre a rapproché davantage encore l Angleterre et la France; souhaitons, comme conclusion, que l'union des Amateurs doi k : \ L'ÉLEVAGE DES CANARDS EN ANNAM-TONKIN 19 \ ssaux des deux pays devienne de plus en plus étroite, dans l'intérêt particulier des éleveürs et dans l'intérêt général de l'Ornithologie. = J. D. L'ÉLEVAGE DES CANARDS EN ANNAM-TONKIN PRATIQUÉ PAR LES ANNAMITES Par EUGÈNE JARDEL. . L Dans une note précédente (1), j'ai décrit une couveuse artifi- 1 cielle employée par les indigènes en’ Annam-Tonkin pour D, l’éclosion des œufs de Canes ainsi que les différentes opéra- “ tions effectuées pendant l'incubation. Nous avons vu dans cette note qu'une fois éclos et qu'à mesure des éclosions, les Canetons étaient mis dans des paniers placés dans ce but dans l’intérieur de la cabane constituant la carcasse même de la couveuse. Là, les Canetons sont soumis à une alimentation spéciale au pays et qui est la suivante : | Le 1% jour, le Caneton ne recoit absolument aucune nourri- ture, cela pour lui permeltre d'évacuer les substances vitellines (encore contenues après la naissance dans le sac vitelin, le Là ace ÉD CMS DS »® 26 dd e tout étant emprisonné dans la cavité abdominale). ï 2. Le 2° jour, là nourriture commence à être distribuée dans la “ ‘? proportion, pour cent Canetons, de 2 kilos de riz soigneuse- 1 : ment décortiqué, écrasé mème, et bien cuit, formant presque # bouillie. ke: Le 3° jour, la quantité de riz distribuée est de 3 kilos, riz * toujours bien cuit. L - Le 4° jour, la bande des Canetons est conduite à un ruisseau : £ ils y barbottent dans l’eau, bain qui a l'avantage de débarrasser ge _ les petits des souillures de l’éclosion et du restant des déjec- ë - tions adhérentes à leur duvet. | À partir du 4° jour, et cela pendant quinze jours, on augmente de 2 kilos tous les jours la quantité de riz décortiqué et cuit, riz auquel on mélange des algues {sorte d’'Utricularia aurea), finement hachées, cueillies dans le ruisseau voisin, plantes (1) V. Bull., décembre 1915. AN, | a 20 BULLETIN-DE LA SOCIËTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION marines qui poussent à profusion dans tous les cours d'eau de l’Annam-Tonkin. MU Dès le 19% jour, les jeunes Canards sont conduits dans Fee rizières avoisinantes où l’on vient de faire la récolte. C’est à eux de chercher là leur nourriltre, car, dès ce moment, l’éleveur ne à leur prépare et ne leur donne aucune nourriture. Si Il y a là, évidemment, une lacune regrettable qui est cause. que les Canelons déjà en bonne voie de parfait ee et croissance ne deviennent par la suite que des pis très | ordinaires, même presque maigres. V1 Rien ne peut faire changer l'Annamite de mao tant la l routine est invétérée chez l'indigène de l’Anvam-Tonkin. Les prix de vente pratiqués en Annam-Tonkin pour les: ML : Canards sont approximativement les suivants : | Canetons de trois à dix jours, de 10 à 15 centimes inst a Canards de quatre à cinq mois, de À franc à 1 fr. 25 l'un; jes belles Canes choisies spécialement pour la ponte et les beat mâles sélectionnés pour la reproduction sont vendus del Hr60! SE PRE à 2 francs l’un. Le » Dans la note précédente sur la couveuse artificielles j'avais dit que la mise en incubation ne se faisait généralement que durant les mois de février-mars et juillet-août. En voici la raison : ces périodes, précédant les récoltes de riz des mois d'avril et septembre, ont le grand avantage de permettre aux éleveurs de nourrir les Canetons à très bon compte durant les dix-huit premiers jours de l'élevage et pour rien après le dix- : neuvième jour, grâce aux nombreux grains de riz perdus où oubliés dans les rizières qui viennent d'être récoltées, récolles correspondant exactement ou à peu de jours près à l'é closion des Canetons. ; 4 À PROPOS DE LA DURÉE DU. POUVOIR FÉCONDATEUR DES SPERMATOZOIDES . CHEZ LES OISEAUX DA | _\ Par À CHAPPELLIER Comme suite à ma note sur la durée du pouvoir fécondateur des spermatozoïdes chez la Poule et la Cane domestique (1), un de nos collègues m'a demandé si j'avais des données sur certaines questions connexes, questions qu'il précisait dans sa lettre. J'ai essayé de répondre, bien qu’éloigné de toute docu- mentation qui m'eût permis d'éviter des lacunes de rédac- tion ; je m'en excuse par avance. _ Les titres des paragraphes correspondent aux différents points touchés par notre collègue. Me S A partir de combien de jours une Poule mise au Coq donne- _ t-elle des œufs fécondés? — Je n'ai pas expérimenté avec des femelles vierges; mais, lorsque je remettais au mâle une Poule ou une Cane en pleine ponte et depuis quelque temps isolée, j'ai, à plusieurs reprises, constaté que l'œuf pondu le lendemain de l’accouplement n'était pas fécondé. Le fait s’est produit dans une de mes expériences sur les Poules hybrides (voir note au Congrès du Havre, 2° tableau). Le phénomène paraît être d'ordre purement mécanique : l'œuf du lendemain — et, à plus forte raison, l'œuf du jour — chez une femelle d'Oiseau isolée et remise au mâle, n'est pas fécondé quand, au moment de l’accouplement, le vitellus déta- ché de l'ovaire est assez protégé par ses annexes pour que les spermatozoïdes ne puissent pénétrer jusqu’à lui. Ceci est évi- dent lorsque l'œuf, entièrement constitué, sé trouve dans la chambre coquillière, déjà entouré d’une mincé couche calcaire. D’autres considérations, sur la parthénogénèse chez les (4) À. Chappellier. Pendant combien de jours les Spermatozoïdes gar- dent-ils leur pouvoir fécondateur, dans l’oviducte de la Poule ou de la Cane. Ass. fr. p. l’Avancement des Sciences; Congrès du Havre, 1914. — (Cette note présentée à la Séance générale de la Société du 8 novembre 1945 a été résumée dans le procès-verbal publié dans le Bulletin de ‘janvier 4916.) LI 29 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Oiseaux, permettent d'admettre que la période pendant laquelle l’ovule est fécondable est extrêmement courte, el limitée aux premiers instants qui suivent la maturation, dans la partie supérieure de l’oviducte. Pratiquement, l’éleveur, possesseur de femelles rares ou placé dans des condilions spéciales, peut avoir à résoudre les petits problèmes zoologiques suivants : \ U Premier cas. — Une femelle vierge ou isolée est en pleine . ponte, on la met avec un mâle qui la coche. aussitôt, quel sera le premier œuf fécondé? | Ce sera au plus Lôt l'œuf du lendemain de l’accouplément. De toute facon, on laissera de côté l’œuf pondu le jour de la mise au mâle. Si l’on cherche à perdre le moins d'œufs possible, on mettra l’œuf du lendemain en incubalion. ie “24 Si, au contraire. en cas d'insuffisance de Poules couveuses, par exemple, on désire s'assurer le pie grand pourcentage s d’'éclosions, on ne conservera les œufs qu’à partir du deuxième k jour après l’accoupiement. Deuxième cas. — Une femelle est séparée du mâle après un dernier cochage, pendant combien de jours donnera-t-elle des œufs fécondés ? C’est le fonds même de la note au Congrès du Havre; j'y reviens parce que beaucoup d'incertitude règne encore à ce sujet. Pour la Poule et la Cane domestique, l'expérience nous auto- VE rise à adopter les chiffres suivants : AY ET MINIMUM MAXIMUM PEUT MP MR PTE MIE QurS: 18 jours. | Cane RP RO Tours: 7 A douEe « Si, comme tout à l'heure, nous voulons ne pas perdre d'œufs, nous adopterons’ les chiffres maxima. C'est-à-dire que nous mettrons à couver tous les œufs pondus pendant 18 jours après l’accouplement, s'il s’agit d'une Poule, et pendant 11 jours, s'il s’agit d'une Cane domestique: Aller plus loin serait inutile. Si nous recherchons le plus grand pourcentage d'éclosions, nous ne ferons pas incuber les œufs pondus après le 40° jour pour la Poule et après le 7° jour pour la Cane domestique. Ces indications sont données sous les réserves que j'expri-! fix L L ; 0 \ | Û MR D one ‘ ; : Des FT ai a RSA RER EE La Tree FRE GARE MGR NES " RS RS POUVOIR FÉCONDATEUR DES SPERMATOZOÏDES CHEZ LES OISEAUX 23 mais dans ma note. à savoir que, siles expériences faites jus- qu'ici chez la Poule et la Cane paraissent concluantes, elles auraient pourtant besoin d'être confirmées par des essais plus nombreux et faits sous des conditions variables de climat, de nourriture, de saison, de races, d'âge, etc. D'autre part, nous n'avons aucune donnée certaine relatiye aux autres Oiseaux de basse-cour : Pigeons, Oies, Dindoné, Pintades. Le Canard de Barbarie également est assez éloigné du Canard domestique pour que les chiffres fournis par ce dernier ne lui soient pas applicables. . Tout naturellement, notre ignorance esl encore plus complète en ce qui concerne les Oiseaux de volière, même ‘les plus cou- rants, tels que les Phasianidés. Et l’on me permettra de regrelter ici que nos éleveurs-amateurs ne s’orientent pas vers l'étude des questions de biologie et d'éthologie pratiques. Les points en suspens sont encore assez nombreux pour qu'on en puisse choisir de simples. Les expériences qu'ils nécessitent ne demandent que du soin et de l'attention. Beaucoup d’entre elles peuvent être menées avec un matériel peu coûteux et non encombrant : une couveuse artificielle et un petit lot de Coqs et - Poules entretenus dans des parquets à faible surface. Toutes les expériences peuvent être orientées vers un but - pratique, et il serait à désirer que, parmi nos collègues de la _ Société d'Acclimatation, il s’en trouve qui s’attachent à ces recherches. Réussir une expérience avec de simples Poules ne le cède pas au plaisir de mener à bien la couvée d’un Oiseau are. Troisième cas. — Une femelle vierge ou isolée est en pleine ponte, elle est réunie à un mâle et isolée à nouveau après un _ unique cochage. Quel sera le premier œuf fécondé, et pendant _ combien de jours la femelle pondra-t-elle des œufs fécon- dés? Ce troisième cas réunit les deux premiers qui en fournissent la solution. Cette solution est intéressante pour un éleveur qui n’a qu'un mâle ou qu'un très petit nombre de mäles pour un fort lot de femelles. Qu'il s'agisse de Poules, par exemple : Si l’éleveur ne veut pas perdre d'œufs, il mettra à couver l'œuf du lendemain du cochage et ira jusqu'au 18° jour. S'il veut s'assurer le plus grand pourcentage, il commencera seulement à l'œuf du surlendemain et s'arrêtera au 10° jour. E Y4 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'AGGLTMATATION je f Quatrième cas. — L'éleveur reçoit une femelle en ET LME ponte et qui a pu se trouver jusque-là avec des mâles inconnus ou d'origine douteuse. La femelle est mise, à son arrivée, avec un mâle choisi. Combien de temps devra-t-on attendre pour avoir la certitude de recueillir des œufs fécondés par le dernier à mâle et par lui seul. se À cette question nous ne pouvons encore répondre qu'en EX qui concerne la Poule et la Cane, et nous dirions : U _ Pour la Poule, on devra recueillir au plus tôt l'œuf du. 19° jour et pour la Cane, l’œuf du 12° jour. NAS Télégonie. — Pour tous les Oiseaux, les chiffres que nous adopterions découleraient directement d’expériences précises sur la durée du pouvoir fécondateur des spermatozoïdes; leur valeur ne saurait donc être mise en doute. Et cependant, le. fait que la femelle considérée dans le quatrième cas a été sou- mise consécutivement à plusieurs mâles amèênera, sans aucun doute, l'objection de félégonie. nee Tone L'influence d’un mâle sur les produits d’une femelle, lorsque ce celle-ci est fécondée plus tard par un-autre mâle, a étéillustrée d'exemples devenus présque classiques. Gette télégonie, cette imprégnation, pour employer un terme moins scientifique mais qui fait bien image, est surtout admise par les éleveurs de : Chevaux et de Chiens. Elle paraît possible chez les Mammifères, où l'embryon, pendant la plus grande partie de sa vie utérine, est en contact physiologique étroit avec sa mère. Malgré cela, une discussion serrée des documénts et les travaux les plus récents ont montré que l'imprégnation tombait, devant des. expériences précises, méthodiquement conduites. = a Chez les Oiseaux, la télégonie semble, a priori, très impro- bable, puisqu “elle devrait résulter de l'action du seul sperme sur l'organisme femelle, l’évolution de l'embryon se faisant dans l’œuf, sans aucune relation physiologique avec la mère. Il n’en reste pas moins des expériences à faire, ne serait-ce que TE pour fixer un « non » d’une certitude absolue. On m'excusera de rappeler qu'il y a plusieurs années, j avais à FC voulu tenter la chose. J'achetai deux lots de race pure, Poules blanches d’une part, Poules noires de l’autre. Très fier de mes « sujets de concours », je me préparais, par acquit de cons- 2 cience, à mettre en Root la première génération de con- trôle, quand. les parents se chargèrent de me donner eux- . 1 POUVOIR FÉCONDATEUR DES SPERMATOZOÏDES CHEZ LES OISEAUX 25 mêmes s la réponse. Je n’avais pas encore recueilli les premiers œufs, que je crus remarquer des taches plus claires dans je plumage de mes Poules noires. Et bientôt, il fallut me rendre à l'évidence, des plumes blanches venaient. émailler d’une facon aussi pittoresque que fâcheuse la robe sombre de mes - reproducteurs. Dois-je ajouter que je ne poussai pas plus loin l'expérience, et que l'aventure ne m' CHERE pas à la renou- veler ? A-t-il été fait quelque expérience de ao chez les Oiseaux, je ne le pense pas; et les constatations que voudraient avoir _ établies des éleveurs de Serins sont encore moins fondées que les faits tant de fois affirmés chez les Mammifères. Si la télégonie venait à être prouvée chez les Oiseaux, la femelle considérée dans notre quatrième cas serait, de par sa provenance douteuse même, absolument inutilisable, et le pro- blème ne se poserait pas. Il faudrait alors, pour être sûr d’avoir des produits d’un mâle donné, choisir des femelles d’ une Virgi- nité indiscutable. | Spermatozoïdes affaiblis. — La télégonie étant écartée, nous restons encore en présence d’un autre point de doute. Il s’agit : de l’action possible des « spermatozoïdes affaiblis » qu'ont admis plusieurs auteurs. Ils entendent par là que les spermato- zoïdes, déposés depuis un certain lemps déjà dans les conduits génitaux femelles, et devenus inaptes à une fécondation nor- male pourraient néanmoins exercer une action sur l'ovule et donner des œufs incomplètement fécondés. Ces œufs commen- ceraient à se segmenter, sans dépasser un petit nombre de cellules qui ne tarderaient pas à dégénérer. L'existence de spermatozoïdes affaiblis n’est qu'hypothétique et reste bien difficile à vérifier puisque l'on sait maintenant, avec certitude depuis Lécaillon, que, chez les Oiseaux, l'œuf non fécondé subit un début de développement parthénogéné- tique. C’est même, semble-t-il, ce développement parthénogé- nétique qui, mal interprété, a donné naissance à l'hypothèse de spermatozoïdes affaiblis. Les recherches les plus récentes montrent que la parthénogénèse est le seul phénomène à retenir, à l'exclusion des spermalozoïdes affaiblis. Afin d'éviter tout mécompte, l'éleveur, en recevant la femelle de notre quatrième cas, doit agir comme si elle avait été cochée immédiatement avant son départ. Nous avons alors à nous 26 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION demander s'il vaut mieux soumettre cette femelle, dès son arrivée, à l'influence des spermatozoïdes du nouveau mâle,ces spermatozoldes entrant en concurrence avec ceux déjà affai- blis des mâles précédents, ou bien si nous devons ue l'extinction des spermatozoïdes anciens et faire pisse nette à ceux du nouveau mâle. La seconde solution serait la meilleure parce qu’elle nes loute possibilité d'intervention, même accessoire, des sperma- tozoïdes des anciens mâles. Le nouveau sperme ne peut-il pas aussi fournir aux vieux spermatozoïdes un milieu favorable, poussant leur vitalité au delà des limites admises? On conclura, en ce qui concerne notre quatrième cas, que, quand l'éleveur recoit une femelle en pleine ponte et d’ origine incertaine, il doit de préférence l'isoler à la réception et la soumeltre au mâle choisi, au plus tôt à la fin de la période indi- quée par l'expérience : à partir du dix-neuvième jour pour la. Poule, du onzième s’il s’agit d'une Cane. Par précaution, on ne réunira les Oiseaux qu’au jour qui suit le premier œuf pondu . après ce délai, De cette facon, nous sommes assurés qu'un ovule à accompli son parcours entier en terrain neutre. L'éle- veur récoltera ensuite les œufs en se conformant au premier cas. Nous disons d'attendre le terme extrême du pouvoir fécon- ie dateur des spermatozoïdes. Il y aurait tout intérêt à essayer de … 7! 4 Lu # PA t. réduire ce délai. Ce serait une économie de temps, appréciable - 2 . dans certaines circonstances, et peut-êbre aussi quelques œufs - sauvés, ce qui est plus important encore. On y arriverait en examinant chaque œuf pondu par la femélle en isolement. Cet. examen sera fait à l'état frais, sur l'œuf dès qu'ilest recueilli. … Avec un peu d'habitude, en s’aidant d’une faible loupe ou même 4 à l’œil nu, on reconnait, à l'aspect de Ja cicatricule, si un œuf est fécondé ou pathénogénétique. Je n’entrerai pas dans le détail de cette recherche, empêché que je suis actuellement de: donner les figures indispensables à une démonstration. ‘L'examen des cicatricules, depuis longtemps technique de laboratoire, doit passer dans la pratique de l'élevage, et l'on. voit, sans qu'il soit besoin d’insister, les grands services Si Ex est appelé à rendre. Age des spermatozoïdes et sexe des produits. — Sur les points que nous venons d'examiner s'en greffent beaucoup d’autres. POUVOIR FÉCONDATEUR DES SPERMATOZOÏDES CHEZ LES OISEAUX 27 Nous avons, par exemple, rejeté l'existence des spermato- zoïdes affaiblis, c'est-à-dire des spermatozoïdes qui auraient encore une action sur l’ovule après la perte de leur pouvoir fécondateur proprement dit. ‘Avant d’atleindre ce terme, les spermatozoïdes vont en vieil- lissant chaque jour, depuis le moment où ils ont été déposés dans les conduits génitaux femelles. Ceci nous offre, semble-t-il, un moyen très simple de vérifier l'influence de l'âge des sper- matozoïdes sur le sexe des produits. Le matériel d'expérience estexcellent, puisque, avec l'Oiseau, nous éliminons le facteur âge de l'ovule, celui-ci étant loujours fécondé aussitôt DE sa chute, par les spermatozoïdes en réserve. Reprenons l'essai qui consiste à faire cocher une seule fois une femelle isolée depuis un temps suffisant et à l’isoler ensuite à nouveau. Faisons incuber tous les œufs recueillis et allons jusqu'à l’éclosion des jeunes. Si nous avons pris les précau- tions nécessaires pour isoler les poussins dès leur sortie de la coquille et pour les suivre ensuite sans erreur, nous savons exactement à quel œuf correspond chacun d'eux. La vérifica- tion de leur sexe se fera, au besoin, par sacrifice, si l’on ne veut pas élever des Oiseaux en trop grand nombre. Notons cependant qu'il serait intéressant de pousser plus loin et d’étu- dier la descendance des individus provenant de spermatozoïdes d’âges divers: Les conclusions seraient d'application dépassant l'élevage de basse-cour. En s'en tenant aux expériences de vérification du sexe, on reste dans les limites de matériel peu nombreux et d'empiace- ment réduit dont j'ai parlé plus haut. Action de la femelle sur sa ponte. — Un dernier point était indiqué par notre collègue dans sa lettre : « Les femelles d'Oi- seaux, disait-il, peuvent-elles augmenter, diminuer, arrêter leur ponte à volonté? » À ceci, je ne pourrai répondre qu’en rappelant brièvement ce qui s’est passé dans mes élevages. Quand je recevais une Cane qui partait en pleine ponte de son lieu d'élevage, presque toujours il y a eu un arrêt dans la ponte. MATE Lorsque la Cane arrivait des environs immédiats de Paris. n'ayant effectué qu’un déplacement de très courte durée, il n'y avait pas ou presque pas d'arrêt dans la ponte. Quand mes 28 BULLETIN DE LA SOGIÉTÉ NATIONALE D'ACGLIMATATION Ne Oiseaux avaient plus de 100 kilomètres à parcourir, Varrèt se produisait toujours. II n’était pas toujours immédiat. On trou- vait des œufs dans le panier d'envoi, parfois les Caneë pon- daient un œuf le jour de leur arrivée. Get œuf était suivi d'un arrêt de ponte qui, si mes souvenirs sont exacts, $ 'étendait sur cinq à.six jours, puis la ponte reprenaik normale. k Par conséquent, les femelles n'avaient eu aucune action sur l'œuf déjà détaché de leur ovaire, œuf qui accomplit Son par- cours dans le déiai normal et qui est pondu quand il aurait. été pondu si la femelle n'avait pas voyagé. L'arrêt de ponte, qui se produit ensuite, résulte de la dénu- trilion passagère et de la fatigue causées par le voyage, fac- teurs dont l’action se fait aussitôt et très énergiquement sentir sur l'organe en hyperfonctionnement qu'est l'ovaire d'une femelle d'Oiseau en pleine ponte. | ne Cette explication physiologique s'adapte à d’autres faits de même ordre, observés chez des mâles. Elle dépoétise peut-être certains récits de la vie conjugale de nos Oiseaux de basse-. cour; nous n'aurions pas à la regretter si elle permettait des précisions nouvelles, ES à l° élevage. ù 7 ‘ Trop de routine règne dans nos basses-cours, cela est frap- pant pour qui connait un peu l'élevage tel qu'il se pratique dans la plupart des fermes. La volaille pourrait être d’un gros produit, si l'élevage n'était resté à l’état primitif où nous le. trouvons encore. Les installalions, la nourriture, les soins . donnés aux reproducteurs et aux jeunes, tout cela n’est, au plus, qu'un à peu près à peine suffisant dans les organisations les mieux tenues. La population de la basse-cour est un mélange bigarré d'individus aux plumages les plus divers, aux âges les plus variés; jusqu'aux Poules vieilles de cinq à six ans que l’on conserve probablement par habitude. % Il y a presque tout à faire dans nôs campagnes à ce point de vue, maintenant surtout qu'il devient plus urgent que jamais À de retirer du sol son produit maximum. | Pour cette réorganisation, la recherche scientiqle peut'et !, doit donner largement sa part; c'est ce que je voudrais avoir montré dans cette rédaction, trop longue peut-être, tet pour- tant si incomplèle. … POUVOIR FÉCONDATEUR DES SPERMATOZOÏDES CIIEZ LES OISEAUX 29 / 4 € | ADDENDUM. .—, L'intérêt du sujet est très loin d’être épuisé ; deux nouvelles questions de notre collègue viennent bien le montrer : — Pourquoi estimer la durée du pouvoir fécondateur des sper- matozoides en jours et non en nombre d'œufs fécondés? — Ce _ dernier mode de comparaison ne semblerait pouvoir être admis que si la femelle en expérience pondait tous les jours, sans interruption, pendant la période d’épreuve. Le moindre . arrêt de ponte fausserait encore plus les résultats partiels que dans l'estimation en jours, estimation qui s’obtiendrait elle- … même plus souvent avec certitude si les femelles en expérience pondaient tous les jours pendant les périodes d'essais. En se reportant aux tableaux des pages 3 et 5 de la note au Congrès du Havre, on voit que les Poules ont pondu seulement de 3 à 1 œufs pour une durée du pouvoir fécondateur variant de dix à dix-huit jours. Avec des Poules fortes pondeuses, on serait beaucoup moins exposé aux manques d'œuls qui masquent souvent le jour de transition entre fécondés et non fécondés. Dans des recherches poussées, les expériences à double chiffre devant être éliminées sans hésitation, le choix . d'une race excellente pondeuse sera indispensable pour éviter les pertes de temps et de matériel. à — En parlant de l'influence de l'âge des de sur : ee le sexe des produits, nous avons pris, comme point d'origine, le moment où les spermalozoïdes sont déposés dans l’oviducte de la femelle. Le résultat serait-il le même après une période de . continence ou quand, au contraire, les spermatozoides sont de formation récente? —, Dans mes expériences, le Coq ou le Canard, tenu habituellement avec au moins une femelle, était séparé de celle-ci et isolé la veille du cochage d'expérience, généralement entre dix-sept et dix-neuf heures. Il y aurait lieu de varier ce mode opératoire, d'isoler des mäles pendant des temps plus ou moins longs, d'en mettre également d’autres avec les femelles d'expérience aussitôt après un dernier cochage avec une femelle banale. On aurait, dans ce cas, à tenir compte du temps qui s’écoulerait avant le cochage d'expérience. Il y à là matière à de nombreux essais qui tous concour- … raient à d'intéressantes conclusions. RE TON EE VRP OR € AE ML NOTE SUR LA CAUSE DES ÉCLOSIONS TARDIVES 4 D'ATTACUS (PIHYLLOSAMIA) CYNTHIA DRURY 1 Par A.-L. CLÉMENT. On attribue ordinairement certaines éclosions tardives chez les Insectes, particulièrement chezles Lépidoptères séricigènes, à des chaleurs tardives elles-mêmes, survenant à larrière- saison et se prolongeant parfois exceplionnellement très tard, Il n'est pas disculable que la chaleur à une grande influence sur le développement des {[nsectes et que toutes autres condi- tions (nourriture, milieu, etc.) étant les mêmes, la rapidité d’un élevage est d'autant plus grande que la température est plus élevée ; c'est une règle bien connue dont on peut souvent tirer parli, dans l'élevage des Séricigènes, soit que l’on'hâte la rapi- dité de cet élevage par une élévation de température, soit qu’on le ralentisse par le refroidissement, afin de faire coïncider la période larvaire avec le moment où la plante nourricière pourra assurer à la Chenille la nourriture dont elle à besoin. C'est cette influence de la chaleur qui fait que souvent les Séricigènes présentent annuellement un nombre de générations variable suivant le pays où on les observe : l’Attacus Cynthia, par exemple, qui fait l'objet de cette note, n'a‘qu'une seule génération annuelle dans les régions tempérées, alors qu'il en | a deux et même trois dans les régions plus chaudes ; c’est tout à fait naturel, mais, à notre avis, cela n’explique pas les éclo- sions tardives qui se produisent de temps en temps vers la fin de l’année, et sur lesquelles nous avons déjà appelé l'attention à plusieurs reprises, parce qu’elles se po dans des 73 condilions anormales autant qu'imprévues. Il y a bien longtemps déjà que nous avons constaté ces apparitions d'Attacus Cynthia tout à fait à la 6n de l’année et! par des températures très basses ; nous en avons fait plusieurs fois mention dans ce Bulletin, vers 1879 entre autres, et plus tard en 1899 (v. Bull., mars, p.163), et parmi les observations analogues que nous avons notées depuis, la dernière est des plus caractéristiques. Elle fut faite à Paris même, à proximité du Jardin des Plantes. Dans le jardin d’une maison de la rue Lacépède existent de grands Ailantes dont le sommet dépasse le toit de ladite maison, Î NOTE SUR LA CAUSE DES ÉCLOSIONS TARDIVES 31 = vis-à-vis de nos fenêtres, à une quinzaine de mètres de _ distance environ, Vers la fin de l’année‘dernière, alors que ces _ arbres avaient complètement perdu leur feuillage, notre atten- tion fut attirée par un objet d'assez grande taille balancé par le vent à l'extrémité d’un rameau, et qui nous sembla être un Attacus Cynthia; à l’aide d’une jumelle nous reconnümes, en _ effet, une femelle de cé Lépidoptère et nous pümes la voir jusque vers le milieu de.novembre, malgré les rafales d’un vent glacial, se déplaçant d’un rameau à l’autre, vraisembla- blement pour effectuer sa ponte sans s'éloigner beaucoup du cocon dont elle élait sortie et qui pendait pe de l'extrémité d’un rameau. : - Il serait difficile d'attribuer cette éclosion à la chaleur, car depuis de longues semaines le temps était très froid ; des pluies _ glacées se succédaient sans cesse, mélangées de neige fondue; il fallait, cette fois encore, chercher une autre cause à cette éclosion anormale, et nous nous demandons si on ne la trouve- rait pas dans un phénomène d’atavisme. Voiciles raisons surles- quelles ïl nous à paru possible de baser une semblable hypothèse. Si l'on recherche les conditions dans lesquelles l'Atiacus Cynthia s'est naturalisé en France, on voit de suite que les individus qui s’y sont si facilement acclimatés ne sont pas de _ race pure; ce sont, en réalité, des mélis issus de deux races ; l'Atiacus Arrindia Edw. et l’Atfacus Cynthia Dr. Le premier fut introduit en France en 1854, venant par étapes de l’intérieur de l'Inde, où sa Chenille est, paraît-il, comestible; il avait passé par Calcutta, l'Égypte, Malte, et Turin d’où Decaisne recut des œufs que Milne-Edwards confia . aux soins de Vallée, gardien de la Ménagerie des Reptiles du Jardin des Plantes, qui en réussit l’élevage «t en obtint de nombreuses générations. Quatre années plus tard, c'est-à-dire en 1858, notre collègue Guérin Méneville recevait également d'Italie des œufs d'Attacus Cynthia; ils furent, de même, confiés au soin de Vallée, qui non seulement mena à bien ce nouvel élevage, mais obtint de suite le croisement d'Aftacus Cynthia avec Attacus Arrirdia, et, pendant une dizaine d'an- nées, éleva les générations successives de ces Los féconds, qui d’ ailleurs retournèrent très rapidement au type Cynthia. Pendant cet élevage prolongé, de nombreux Papillons furent mis en liberté chaque année et ils s’acclimatèrent de suite avec une facilité remarquable et furent certainement l’origine de 2 | is 19 XP PE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLINATATION | iA \ ceux que nous retrouvons encore aujourd'hui, maleré ta | destruction méthodique qui en fut faite par le porte jardinier de la ville de Paris, chargé pendant l'hiver d'enlever Le cocons sur les Ailantes de nos squares, de nos boulevards 1] et de nos avenues. RUE à Quoique les mélis obtenus par Vallée fussent relournés très rapidement vers le type Cynthia, nous avons présenté, ici. même, autrefois, des Papillons qui, au contraire, représentent | w! d'une façon remarquable, le type Arrindia, et dont nous avions recueilli les cocons dans le jardin du Musée de Cluny il a À y à une quarantaine d'années. Nous avons pu suivre Cette.-l# observation pendant plusieurs années, mais, grâce au zèle des lardiniers, les cocons devinrent introuvables dans cet endroit; d'autres cocons, recueillis à Paris et dans ses environs immé- diats, nous fournirent à plusieurs reprises des Papillons chez lesquels les bandes roses avaient disparu plus ou moins complètement, ce qui les rapprochait d'Arrindia ; nous avons fait connaître ce type particulier en 1899 dans le Zulletin en Jet désignant sous le nom de vari iété Parisiensis, et c’est toujours t dans les éclosions d'automne que nous les avons observés. Ce retour au type Arrindia est certainement dû à un phéno- mène d’atavisme et nous nous demandons si les éclosions tar- dives qui se produisent dans des conditions où l’action dela chaleur ne peut pas être invoquée ne sont pas dues, elles- ÿ mêmes, à un phénomène d’atavisme, si l’on considère que l'Attacus Arrindia a six générations annuelles dans T'Assam. _et peut en avoir jusqu à douze dans d’ autres régions. (L'Aitacus Cynthia n’en à qu’une dans les pays septentrionaux, quoiqu'il puisse en avoir jusqu’à trois dans les pays MÉDACRSARE HUE comme nous le disons plus haut.) ; ; L'hypothèse ne nous parait pas inadmissible et il nous . semble qu'il serait intéressant de connaitre l'opinion des pr sonnes qui ont fait de l’atavisme une élude $péciale: nous soumettons la question à leur compétence (1). … NL: U : A ‘RE : (1) M. A.-L. Clément reprendra à partir du 9 janvier 1917, les. mardi et samedi, à 9 h. 1/2, le cours d’Entomologie appliquée qu rl professe au : bone et qui a été interrompu en 1915 et 1916. | _Le Gérant : A. MAREMIEUX. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casselte.\ Graines offertes par M. PROS- CHOWKY. Acacia horrida. . Bocconia frutescens. Cassia calliantha. … — arborescens. . Cinnamonum camphora. Cocos romanzoffiana. Cordia francisea. Cupressus lusitanica. Melia azedarach. Paliurus spina Christi. Persea indica. Pittosporum Colensoi. _ Sabal sp. ? Sedum arboreum. Solanum Warcsewickz1. ; Wigandia imperialis. ë . Graines offertes par M. MOREL. f Alnus incana laciniata. Araucaria imbricata. EN DISTRIBUTION Anémones de Caen., ., Capucines Me Gunther. Cyclamen neapolitanum. Doronicum plantagineum. Isatis glauca. Lythrum atropurpureum. Pois de senteur en mélange. Rhubarbe Victoria. Graines offertes par le R._ P. NATHANAEL COSTES, de Santiago (Chili). Acacia cavenia. Araucuria brasiliensis. Bellota Miersii. Boldoa fragrans. Cassia vernicosa. Cryplocarpa Peumus (Peumo à fruits rouges). Edwarsia sp.? Escallonia illimita. Lithræa mollis. — venenosa Phaseolus sp.? Porliera hygrometrica. Prosopis siliquastrum, Graines offertes par le frère APPOLLINAIRE, de Santa Fé de Bogota (Colombie). Acacia helerophylla. Don de M. GOFFART, de Tan- ger (Maroc) Bulbes d'Zris tingilaria, espèce à fleur ornementale pourpre violacé, à abriter sous châssis l'hiver sous le climat de Paris, Graines offertes par le D:' G. H. PEREZ,de Ténérife (Canaries) Tecoma Reginæ Sabæ. | OFFRES -Canards pilets et Siffleurs du Chili 1914 et 1915. Mme DULIGNIER, à St-Gérand-le-Puy (Allier). Poissons exotiques. Plantes aquatiques. -M. LEFEBVRE, 53, rue de Saint-Quentin, Nogent- … sur-Marne (Seine). 27 | Poissons d'étangs, espèces nouvelles, ou peu ré- - pandues, ou améliorées. M: DODE, à Sorbier, par Jaligny (Allier). À VENDRE ou à LOUER, pour raison de santé, Pépinière de « SISAL », à l'ile de Lanzarote ananes Propriété de plus de 100 hectares où on cultive avec succès l'Agave sisalana Îles - fibres examinées à Londres ont été jugées de » première qualité). Environ un demi-million de jeunes Sisal prêts à transplanter. Conviendrait, en outre, à la culture des primeurs en y consa- » crant 10 à 20 hectares et en appliquant le Dry Farming («arenado ») qui se pratique unique- ment dans cette île, ayéc les plus brillants suvcès (voir Journal dela Société Nationale d'Horli- culture de France, janvier 1913, où ce mode de Culture (Dry Farming) est décrit). Pour tous renseignements, s'adresser à l'Agent de - la Société, 33, rue de Buffon, Paris: À S'adresser au Secrélariat. l OFFRES, DEMANDES, ANNONCES DEMANDES Femelles Ho-Ki ; Mâle Tragopan - Temminck, Mâle Cygne noir, à acheter ou prendre en cheptel. — Femelle Nandou en cheptel. M. DE SAINVILLE, Courbes-Vaux, par St-Ger- main-des-Prés (Loiret). : Volière d'appartement avec quelques oiseaux exo- tiques habilués à vivre en cage. Mre KRESSER, 11 bis, rue Boissy-d'Anglas, Paris. Nandous de Darwin à acheter ou échanger contre des Nandous blancs. M. HERMENIER, les Sables-Dravéil (S.-et-O.). Roseraie. FRANÇOIS DESPORTES, à Chaïlly-en- Bière (S.-et-M.), demande 1000 Eglantiers, faire offre.{ir | M. E. DE SAINVILLE, à l'Elevage de Courbes- Vaux, par St-Germain-des-Prés (Loïret), où il a de l'espace libre, demande en Cheptel : 1 mâle Euplocome Prélat, 1 mâle Tragopan de Temminck; 1 femelle Lophophore, 1 femelle Euplocome Mélanote ; 1 mâle Cygne noir, 1 mâle et 1 femelle Cygne nigricollis. 11 achèterait, à prix de guerre modéré, quelques-uns de ces Oiseaux. Il vendra, en automne 1917, des jeunes Cogs et Poules Gaulois Dorés, sélection Courbes-Vaux. I1 désirerait s'entendre, par correspondance, eb d'avance, avec les acheteurs désireux de posséder cette race nationale française.- Et de Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir : 4o à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux utiles et d'ornement; 2 au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites où domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation | de végétaux utiles ou d'ornement. Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dames . peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis- sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées, 4 Sociétés commerciales, etc.). | wi La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres ï Donateurs, membres Bienfaiteurs. ! N Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 40 francs et quis franc pi chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. { a Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs. “ Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 1.000 francs; _ son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. 1 \ La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. À _ Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo- he riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. à En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner °l amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois | des séances spéciales de Sections: 1° Mammalogie, 2° Ornithologie et sa sous-section, r Protection des Oiseaux ; 3° Aquiculture; 4° Entomologie; 5° Botanique, et 6° Colonisation. é Tous les membres peuvent assister à ces séances dont les ordres du jour men- fi suels leur sont régulièrement adressés sur leur demande. ! La Société encourage d'une manière toute spéciale les études de Zoologie et de _ Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'ani- ; maux à ses membres. 1 _ Le Bulletin bimensuel forme, chaque année, un volume d'éfeuon 800 pages ; illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, la … culture des plantes et particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France | te et à l'Etranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et les f plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. à On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire Fnbae : 4 installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introdurtion), etc., etc. À 1 | À * = La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement. désin- î téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce; adhérer à ses statuts, l'aider dans ses efforts, C'est contribuer au bien-être général et à :a prospérité du pays. Le Gérant : À. Manrrarrx * Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. BULLETIN DE LA e la Société et dont les Auteurs EURS 64° ANNÉE avaux d — FEVRIER 1917 SOMMAIRE pportent aux tr i se ra qu Re. . “Ertruils de la correspondance : 1h C6 #: ECODXS niet cons en voliére d'oiseaux exotiques encore rares A. FICHOT. — À propos des raquettes du Motmot [ga Decacour. — Les raquettes du Motmot . Em be = a al = mn ex e é ee ee) « "A çæ) « n an > « . Un numéro. 2 francs ; — Pour les Membres de la Société, 1 fr. 50. AU SIÈGE SOCIAL LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE 33, rue de Buffon (près du Jardin des Plantes), PARIS donne une analyse des ouvrages Le Bulletin nt la durée de la guerre, le Bulletin ne paraîtra qu’une fois par mois. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1917 Président, M. Edmond Perrier, membre de l'Institut et de l'Académie ae Médecine Directeur « Se * Muséum d'Histoire naturelle, Paris. 4 MM. D. Bois, Assisiant au Muséum d'Histoire naturelle, Professeur Là l'Ecole Vice-Présidents. coloniale, 15, rue Kaidherbe, Saint-Mandé (Seine). MAURICE DE VILMORIN, 1, rue de la Planche, Paris. Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. MM. R. Le Fort, 89, boulevard Malesherbes, Paris (Ztranger). ° H. Hua, Directeur adjoint à l'Ecole des Hautes Etudes, 254, ‘boulevard Saint- Secrétaires. Germain, Paris (Conseil). CREPIN, 18, rue JLhomond, Paris (Séances). C8. DEBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris (/ntérieur). Trésorier, M. le D' SkBiLLoTTk, 11, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris, Archiviste-Bibliothécaire, M. CauourTe, Moulin de la Madeleine, à Samois (See Man / Membres du Conseil M. Le Mvyre DE Vicers, 98, rue de Surène, Paris. A. CHAPPELLIER, 6, place Saint-Michel, Paris. ' WuirioN, 101, rue 'Sadi- Carnot, Puteaux. 1e AcHALMK, directeur du Laboratoire colonial du Muséum d’ Histoire naturelle, 1, rue FRÈRES Paris. MAGAUD D'AUBUSSON, 66, rue Mozart, Paris. At D' P. Marcua, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 89, rue du Cherche-Midi, Paris. era D' LePrince, 62, rue de la Tour, Paris. É MaïLLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). ; a Dr E. TrouessaRT, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. : sn PH De VizmoriN, Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). ne. LecomTe, professeur de botanique au Muséum d'Histoire naturelle, 14, rue des Ecoles, Paris. Pendant l'année 1917, les Séances hebdomadaires des Sections sont remplacées par des Séances Générales bimensuelles | dE Dates des Séances générales et du Conseil POUR L'ANNÉE 1917 [Novembre Décembre in a ï . À Janvier | Février | Mars” SÉANCES Du CONSEIL, 2e mercredi du mois ARRREUTES RU CAE AAA nr et INAe AN) 14 14 f4 ne Œ + Séances générales, le lundi à 2 h. 1/2. 5 1e a | 19 +49 ! Sous-SecrTion d'Ornilhologie (Ligue pour | pare Ê Act la Protection des oiseaux) le lundi | ce ' S sRe 17... /.... lot to 19 | ar (1) Date reculée en raison des fêtes prochaines. 4 Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. ÿ Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société ét le: personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de I: Société, 33, rue de Buffon, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’être applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises. } par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. : La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur, des articles publiés dans le Bulletin est interdite. * Les Membres de la Société qui dèsirent obtenir de» cheptels sont priés d'adresse leurs demandes au Secrétariat, 33, rue de Buffon; les cheptels seront consentis, aprè examen de la Commission compétente, suivant Île rang d'inscription et au fur et. mesure des disponibilités. ‘1 Fi ADRIEN LUCET (1858-1916.) _ La Société d'Acclimatation vient de perdre un de ses membres les plus dévoués, un de ses collaborateurs les plus précieux. Adrien Lucet, atteint d'un mal qui ne pardonne pas, est mort, à Paris, le mercredi 6 décembre 1916, cinq mois à peine après notre Vice-Président, Raveret-Waltel, quelques semaines seulement après notre second Vice-Président, de Pontbriand. X _ Désiré-Adrien Lucet était né à Courtenay (Loiret) le 27 oc- tobre 1858 ; il fit ses études au lycée de Sens et entra à l'Ecole . d'Alfort en 1876; il s'établit à Courtenay en 1881 et y exerca la - médecine-vétérinaire pendant 95 ans. : | : , D'un esprit curieux et chercheur, il s’adonna, avec passion, A malgré les dures nécessités de son labeur professionnel, aux travaux scientifiques. Avec ses seules ressources et grâce à _ - son ingéniosité, il se créa un laboratoire remarquablement agencé, que pourraient envier beaucoup de nos établisse- ments officiels les plus richement dotés. C’est là qu'il poursuivit la remarquable série de ses tra- vaux : La découverte de l’actinomycose chez l'Homme (1888), ses études du coryza gangreneux et des mammites chez la BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 419173 = 3" 34 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION } [2] Vache dont il dévoila la nature infectieuse et microbienne ; celles portant sur les Coccidies, sur la dysenterie épizootique des Volailles, sur la suppuration chez les Bovidés, sur les pseudo-tuberculoses animales, sur les Teignes, les Mucori- nées, elc., et surtout ses travaux magistraux sur l'hémoglo- binurie paroxystique chez le Cheval. L'énuméralion de ses principaux travaux scientifiques classés par rubrique, sont : I. — Maladies microbiennes : ; Actinomycose. Maladie des petits Animaux de la ferme. Maladies des femelles laitières. Coryza gangreneux des Bovins. Septicémies puerpérales; suppuralion etpyohémie des Bovidés. Tuberculose du Nandou, etc. Il. — Maladies parasitaires : Parasites animaux : helminthiase des Oiseaux de basse-cour; _ : coccidioses ; acariases ; entomiases, etc. Parasites végétaux : pseudo-tuberculoses mycosiques et mycoses pathologiques; aspergillées; mucorinées; levures; teignes, etc. IT. — Pathologie interne et externe : Hémoglobinurie du Cheval. Pérityphlo-hépatite des Din- donneaux, etc. IV. — Anatomo-pathologie : Carcinome chez la Vache. Sarcome chez la Poule, chez l’Anesse. Myomes. Myxomes, etc. En plus de ses travaux de science pure, fruits du laboratoire, Lucet sut faire profiter la clinique vétérinaire de son expérience et de ses observations de praticien. C’est ainsi qu'il apporta d’utiles indications pour le diagnostic de la gestation chez la Vache, dans le traitement de la fièvre vitulaire chez la même femelle; dans la prophylaxie de l'avortement épizootique; dans les manœuvres du vêlage ; dans la contention du Cheval; dans l'emploi de l’eau bouillante sur la toxicité des mercuriaux, de la Nielle des,blés, ete. En 1907, il fut appelé comme Assistant de la chaire de Pathologie, comparée du Muséum, auprès du professeur Chau- veau. Il se décida, avec regret, à quitter Courtenay et son cher laboratoire où il avait fait de si belles récoltes scienti- fiques ; mais, une fois sa résolution prise, il se consacra, tout entier, à ses fonctions nouvelles, dans ce vaste et riche labo- ADRIEN LUCET 39 ratoire de Pathologie comparée, dont il eut le regret de se voir privé peu dé temps avant sa mort. Il ycontinua ses travaux en cours et en entreprit de nouveaux. Parmi ces derniers, il faut citer ceux sur la tuberculose du Nandou, sur le varron, et ses belles recherches sur l’origine . tellurique des maladies microbiennes, malkeureusement ina- chevées, mais permettant déjà d’entrevoir de lumineuses et fort importantes données pathogéniques dont profitera la pro- phylaxie des maladies infectieuses. En 1911, le Gouvernement chilien le chargea d'une mission en vue d'étudier certaines maladies épizootiques propres à l'Amérique du Sud et pour organiser un service sanitaire vété- rinaire au Chili. Il partit et fit œuvre utile pour l'agriculture du Chili et pour la renommée de Ia France. En 1913 et 191%, il entreprit dans les départements du Midi une tournée de confé- rences pour faire connaître les dommages cecasionnés par l'Hypoderme larvaire ou varron des Bovidés et les moyens de détruire ce parasite. Les mérites de Lucet furent, enfin, consacrés par son élec- tion, en 1910, à l’Académie de Médecine; il était officier du Mérite agricole, officier de l’Instruction publique et, depuis 1913, chevalier de la Légion d'honneur. . Malgré un écrasant labeur, dans les directions et sur les sujets les plus divers, Lucet ne cessa jamais de nous aider dans notre œuvre ; nos collègues étaient toujours sûrs de rece- voir de lui l'accueil le plus aimable et les conseils les plus utiles. Que de fois il abandonna une expérience en cours pour autopsier, lui-même, un animal plus ou moins rare dont la mort préoccupait l'un &e nous. Depuis les Reptiles exoti- ques, jusqu'aux Casoars à casque, en passant par les modestes Lapins et les Dindons, Lucet, avec une science éprouvée, une conscience et une bonne grâce inlassabies, étudiait, pour nous renseigner, toutes les victimes de nos élevages. Nous ne sau- rions trop, aujourd hui, lui renouveler l'expression de notre gratitude émue. Ainsi que l'a rappelé notre Président, à la séance du 18 dé- cembre 1916, ce fut à la séance du 22 mai que Lucet parla en public pour la dernière fois; ce jour-là, quoique affaibli déjà par la souffrance, il avait tenu à venir nous entretenir, en pra- ticien, sur le #ouge du Dindon, et sachant combien cette ques- lion était importante pour nous, en envoyant, le 5 novembre 36 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION dernier, le résumé de sa communication, il avait eu soin d'ajouter d'une main que l'on sentait déjà défaillante : cette étude complète sera ullérieurement publiée dans le Bulletin. Hélas! qui pourra continuer ces travaux? Lucet, comme ami el coume conseiller, laisse, parmi nous, un vide qui ne sera jamais comblé (1). UNE USINE ANNAMITE POUR LA FABRICATION DU SUCRE, AU TONKIN Par EUGÈNE JARDEL ‘ X Il m'a été donné, dans mes pérégrinations à travers la brousse tonkinoise, de découvrir dans le village de Dong-Qui, huyen de Nam-Trüe, aux environs du grand centre de Nam-Dinb, une petite usine pour la fabrication du sucre, industrie qui, je crois, est très rare au Tonkin, car, d'une part, la culture de la Canne à sucre y est très limitée bien qu'elle soit susceplible, à mon avis, d'un grand développement, et, d'autre part, presque. toute Ja production est vendue sur les marchés indigènes comme comestible en Cannes entières ou en morceaux de 20 à 30 centimètres de longueur, les Annamites de tous âges et de toutes conditions en étant très friands. Le procédé de fabrication qu’il m’a été donné d'observer é dans cette petite usine de Dong-Qui. qui est la propriété com- mune de tous les habitants du village, est des plus primitifs. Ea -raison de cette simplicité qui n’est pas sans Heu ingéniosité, je vais essayer de décrire ce He qui, | en suis sûr, inté- ressera certains. = Les Cannes à sucre sont glissées entre deux gros cylindres en pierre taillée et polie placés verticalement et tournant, en sens opposé, l'un par rapport à l'autre, autour de leur axe. 1. (4) C'est à l'obligeance de M. le Dr A. Moreau que nous devons les détails bicgraphiques ci-dessus. M. le clonel-vétérinaire Aureggio a, gracieusement, mis à poire dis- position le cliché photographique. ! ‘Nous prions ces messieurs, tous deux amis de notre regretté collègue, d'accepter nos bien sincères remerciements. - LA FABRICATION DU SUCRE AU TONKIN di Ces cylindres, solidement rivés sur une grosse charpente de bois dur, étayée de forts madriers également en bois, ont -35 centimètres de diamètre et 90 centimètres de hauteur. Ils - ont chacun leur sommet disposé de façon à constituer vis-à-vis l’un de l’autre une sorte d’engrenage transmellant le mouve- ment venant d'un bras en bois. Ce bras, qui n'est qu'une pou- trelle de bois assez grossièrement équarrie, se fixe par une clavette à une sorte d’écrou pratiqué dans le prolongement de l'axe de l’un des cylindres, partie émergeant au-dessus de la charpente de l'appareil. A ce bras, on attelle un Buffle qui, mis en marche, met les cylindres en mouvement. Le broyage, en somme, s effectue par la partie inférieure des cylindres qui, dans ce but, est parfaitement unie; on _ opère de la façon suivante : Les Cannes à sucre, soigneusement dépouillées de leurs feuilles, sont introduites dans une assez large fente, à forme sensiblement rectangulaire, percée dans un panneau vertical en bois vissé, par-devant les cylindres-broyeurs, à la charpente de l'appareil. Cette fente a pour but, dans l’idée des’Annamites, d'éviter à l’'ouvrier de se faire prendre les mains par les cylindres en marche et elle à aussi le grand avantage de diriger automati- quement les Cannes à sucre vers la zone d'écrasement, c’est-à- dire au point de frottement des cylindres l’un sur l’autre. L'ouvrier, placé devant la fente, alimente à la main, d’une - facon continue, le brovage par l'introduction, dans l’appareil, de deux Cannes à sucre à la fois, de sorte que, continuellement, six Cannes au moins sont broyées ensemble. Je me hâle de dire que ce broyage est imparfait et qu'une deuxième opération a toujours lieu. J'ajouterai même avoir vu, de temps en temps, procéder à un troisième broyage, durant la journée que j'ai passée dans cette usine. Un récipient, à bords très peu élevés, à fond franchement incliné d’un seul côté, est situé sous les cylindres-broyeurs. Il recueille le jus produit. Celui-ci, suivant de lui-même la pente donnée au récipient,\s’écoulé par un trou rond pratiqué sur le côté le plus bas du récipient et dans un tuyau enfoui à environ un mètre en terre et composé de bouts de Bambous creux assemblés le mieux possible entre eux de facon à éviter les fuites. ÿ 4er Cette canalisation, d'environ 3 mètres de long, aboutit dans 38 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION une outre en terre cuite, à l’intérieur vernissé, où tout le jus produit s’'aceumule lentement. Cette vutre est placée sur le sol d’une sorte de cave carrée souterraine de 3 mètres de côté. En vue de la cuisson du jus” recueilli, un foyer s'ouvre dans ce local : trois trous pratiqués dans ce foyer béent au niveau de la surface du sol extérieur pour recevoir chacun une bouillotte en fonte, d’une contenance approximative de 36 litres, rappelant une cuvette européenne par sa forme. L'opération de la cuisson s'effectue ainsi : le jus recueilli dans l’outre est tout simplement versé dans deux des trois bouillottes placées au dehors. Le foyer, étant au préalable lar- gement alimenté de combustible (bois coupé menu et charbon de bois), le feu est mis; la combustion détermine l'ébullition du jus des bouillottes. On attend que celle-ei soit complète. Les impuretés qui surnagent sont alors extraites à l'aide de gros- sières passoires. Cette opération est rendue plus complète par l'adjonction au sirop en ébullition de 300 grammes environ de chaux. Cette chaux, dès sa mise en bouillotte, tandis que l’ébul- lition se poursuit, est délayée dans le sirop à l’aide d’un bam- bou promené à la main. autour et contre les parois de la bouillotte. is Peu d'instants après que cette chaux est complètement délayée, on retire du feu la bouillotte et on laisse refroidir. Lorsque le tout est suffisamment froid, le sirop ainsi obtenu est décanté avec soin dans la troisième bouillotte jusqu'ici imu- tilisée. Une fois pleine, cette bouillotte est alors sournise à son tour à un chauffage forcé et surveillé de très près. La mélasse consommée habituellement par les Annamites demande trois heures de chauffage continu. | Le sucre proprement dit nécessite au contraire un chauffage soutenu de vingt-deux heures environ. Quand on fabrique du sucre cristallisé, on coiffe la bouil- lotte d’une sorte de nasse en fibres de bambou tressées, à mailles assez fines. Une forte montée d’écume se produit bientot, s'enflant de plus en plus et déposant les impuretés qu’elle a en suspension sur les mailles du réseau de la nasse. Ces impu- retés ainsi déposées sont enlevées de temps en temps. Quant à l'écume, elle s'écoule dans un récipient en fibres de bambou iressées garni de balle de paddy au travers de laquelle le sirop s'infiltre et s'accumule dans ur plat. 4 IR CR ANT EN CA LA FABRICATION DU SUCRE AU TONKIN | 39 De ce plat, la masse sirupeuse, encore transvasée dans une bouillotte, est ensuite soumise à une troisième cuisson durant laquelle elle est à peu près dépouillée de toutes ses impuretés. Quand on juge que le sirop est à point, on le verse dans des sortes de moules à formes bizarres, chères aux Annamites, * moules portant tous un petit trou rond à leur partie inférieure. Ce trou, fermé par un tampon de paille de riz, aide à l'écou- lement du peu d’eau que peut encore contenir le sirop et aussi, paraît-il, au refroidissement de la masse dans de bonnes con- ditions. A Le refroidissement donne consistanee à la masse sirupeuse qui est ensuite livrée aux marchés sous forme de pains affec- tant la figure des moules ou bien débitée en morceaux de formes et de volumes variables, au gré des acheteurs. L'évaporation du jus n’est pas poussée à fond au point d'arriver à la consistance, ce qui fait que la cristallisalion n'est pas complète et que le sucre obtenu ressemble plutôt à la mélasse qu'au sucre. Somme toute, il plait ainsi aux Anna- miles : c'est l'essentiel et le fabricant ne cherche pas à perfec- tionner son produit. La Canne à sucre employée à l'usine que j'ai visitée mesurait près de 2 mètres de hauteur, un peu plus de 4 centimètres de diamètre, ses nœuds étaient espacés de 95 centimètres environ les uns des autres, son écorce était d’une couleur jaune assez bien définie, sa chair avait une saveur sucrée très accenluée. Elle avait été récoltée autour du village même et les Anna- mites de l'usine nommaient cette variété « mia lan ». LOU EE POP ST MENTON AU EN OP RPC AE AN SERRE v » L M" +3 af * EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ SÉANCE GÉNÉRALE DU 22 MAI 1916 Présidence de M. Raveret-Wattel, Vice-Président de la Société. Le procès-verbal de la précédente séance générale du 15 mai est lu et adopté. , M. À. Lucet fait don, pour la bibliothèque, de son étude sur «l'Aspergillus fumigatus », chez les Animaux domestiques et dans les Œufs en incubation. Ce travail a été couronné par la Société Centrale de Médecine vétérinaire (Prix Pangoué) et par l'Aca- démie de Médecine. M. J. Poisson offre, pour la bibliothèque, trente et un tirés à part, dont il est l’auteur, sur différentes questions botaniques (Boisement des dunes, Vitalité des Semences, ete.), et son élude sur le nouveau genre Hennecartia de la famille des Monimiacées. | M. le Président remercie MM. Lucet et Poisson de leurs dons. M. Pichot dépose sur le bureau une brochure in-douze qui remonte à 1836, intitulée : Vouveau Manuel du Faisandier, Instruction pratique pour la Multiplication et l'Education des Faisans de l'Inde, des Colins Ho-oui et de la Califorme, par Gérard, éleveur d'Animaux domestiques, fournisseur des lacs et parcs réservés du Bois de Boulogne. Notre collègue rappelle qu'il avait parlé de cette plaquette, illustrée par Charles Jacques et très rare aujourd’hui, dans un article sur les Colins, paru à la page 460 du Bulletin, de 1912. Le Manuel Se termine par un catalogue et prix de vente. On y remarque : Lamas, 750 francs; Chèvres de la Haute-Egypte, 150 francs; Chèvres Angora, mäles, 400 francs; femelles, 250 francs ; Poules Négresse, 50 francs ; Faisans dorés, 70 francs; Faisans de l'Inde (Phasianus torqualus), 25 francs; Colins de Gui ak à Sat Si Re Es < RE Lu SE de “£ EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ Al Californie et Colins Ho-oui, 70 francs ;.œufs, 3 francs pièce; Dindons Sauvages, 30 francs, Cuivrés, 40 francs ; Canards Man- darins, la paire, 150 francs; Canards Carolins, 100 francs, etc. Une note ajoute : « Les prix ont été réduits de 25 0/0 depuis que l'établissement a élé transporté à Grenelle, où il n'y a pas de droits d'octroi à supporter. » — Que les temps sont changés! M. de Southoff regrette que les ouvrages traitant des sujets relatifs à l’Acclimatalion soient si rares en France; à l'étranger, et notamment en Angleterre, ces publications sont nombreuses, importantes et très bien éditées. Notre collègue félicite, néan- moins, certains éditeurs français qui, sans se laisser rebuter par les difficultés, n'ont pas craint de faire paraître des Manuels aptes à éclairer les débutants et à renseigner les amateurs. Il cite, entre autres, le manuel de l'Amateur d'Oiseaux de Volière, de Henri Moreau; ce livre est fort bien fait, illustré de bonnes figures, mais, malheureusement, dit-il, la nouvelle édition de 1914 est inférieure à l’ancienne. M. de Southoff espère, qu'après la guerre, les maisons d'éditions sauront choisir des auteurs compétents, car, dit-il, « dans les petites choses comme dans les grandes, la pensée française doit occuper une place pré- pondérante ». M. de Southoff adresse une note qui sera publiée (1) dans le Bulletin, intitulée : « Quelques observations sur l'importation _des Animaux exotiques en Europe. » MAMMALOGIE. \ La reproduction des Éléphants captifs est très rare en Europe, mais, malgré certaines légendes sur la pudeur de ces Animaux, elle existe cependant et M. Dreyer, directeur du Jardin Zuologique, de Copenhague, nous en fournit de nou- velles preuves. | En 187%, le Jardin Zoologique de Copenhague reçut un couple d'Éléphants de Siam, âgés de 5 à 6 ans. La femelle mourut au bout de quelque années, puis le Jardin reçut une autre femelle du Siam, née en 1893, qu’on réunit au mâle en 4905 ; l’'accouplement eut lieu et un jeune mâle naquit après (1) V. Bullelin 1916, p. 304 et suivantes. 49 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION une gestation de 22 mois, c'est-à-dire en décembre 1907. Ce jeune s'éleva facilement et fut vendu au Jardin Zoologique de Hanovre. En 1910, nouvel accouplement et naissance d'un mâle en 1912, Ce jeune fut longtemps à chercher où téter. En octobre 1913 et 1914, de nouveaux accouplements eurent lieu et en avril 1916 un jeune naquit, mais qui parut si faible et impotent qu'on essaya de l’élever au moyen de l'allaitement arlificiel. Renoncçant à l’élever, on dut le sacrifier le 95 avril, en lui faisant respirer du chloroforme. On suppose que le père, âgé de 45 ans, était déjà sénile el incapable de faire de bons produits. M. Rousseau, très anémié, vient d’être évacué à Toul. Dans. l'hôpital, dit-il, je ne vois plus de Rats et c'est un réel soula- gement. J’ai rencontré des Rats de toute taille et de tout poil; les Rats noirs étaient les moins nombreux. Dans les canton- nements, ce sont les Rats gris qui pullulent; ils sont assez gros; mais, dans les tranchées, on voit plus généralement une variété qui semble tenir du Rat d’eau et du Rat commun ; ces Rats sont roux et très gros, d’une hardiesse sans pareille; dans les abris, j'ai eu de mes hommes mordus pendant leur sommeil et certains ont eu leurs chaussures et chaussettes grignotées sur eux ; ces maudites bêtes s'aitaquent à tout. ORNITHOLOGIE. M. À. Lucet fait une communication à propos du Aouge du Dindon. \ Les éleveurs considèrent le Rouge ou la crise du Rouge comme une période critique de la croissance du Dindon; c'est vers l’âge de six semaines que commencent à apparaître'les caroncules, moment où la croissance est très grande. Il se produit, alors, un état de malaises, que les téchniciens ont comparé à ceux que ressentent les Enfants pour l’évolution de leurs dents. Ces malaises, les Oiseaux les éprouvent avec plus ou moins d'acuité; quelques-uns succombent, d’autres repren- nent leurs forces quand ils sont bien soignés; certains reçoi- vent des atteintes très légères, qui peuvent passer inapercues, mais on pense, en général, que tous sont impressionnés, à quelque degré, par l'apparition des caroncules. : y” EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 43 M. Lucet est d'un avis opposé ; il assure que la crise du Rouge n'existe pas et que les phénomènes qui sont parfois observés pendant cette période sont seulement symptomatiques de différentes maladies parasitaires ou mitrobiennes dont est vic- _ time, concurremment, le jeune Dindon. buis ‘Lie Si 27 LS, SEX er og) sd RÉ 2 nt in des +2 Fe hs +. Le a RTS RS MES RTE LE Notre collègue appuie sa doctrine sur de nombreuses auto- psies etses recherches à cet égard et il n’y aurait, souvent, qu'à soigner les poussins, dès leur plus jeune âge, contre les para- sites, pour éviter la crise du Rouge. ; L 4 Ÿ M. M, Loyer fait une communication sur le commerce des œufs en France. En 1913, la consommation s'élevait à 6.180.600.000 d'œufs, soit une moyenne annuelle de 170 œufs par habitant; sur cette quantité, 582.000.000 provenaient de l'étranger; du fait de la guerre, les importations furent suppri- mées complètement. Notre collègue, M. Faivre, concut le projet de remplacer les œufs étrangers, qui faisaient défaut, par des œufs de prove- nance marocaine. Encouragé par M. le Résident général Lyautey, M. Faivre put expédier, en France, dès 191%, un lot . important d'œufs marocains; d'autres expéditions suivirent, qui permirent d'éviter les prix prohibitifs, dont était menacé le consommateur français. Les œufs marocains ne pèsent que 49 grammes, en moyenne, alors que la moyenne des œufs francais atteint 60 grammes, mais la différence provient surtout, de ce que les œufs du Maroc ont peu d’albumen, 25 grammes environ, au lieu de 32 grammes pour les œufs français; le poids du vitellus est sensiblement le même, et leur goût est aussi agréable que celui des œufs de France. Cependant, en temps normal, leur petitéssé serait l'objet d'une dépréciation et, dès maintenant, il serait bon, . pour que le Maroc puisse prendre la place des nations ennemies qui nous expédiaient leurs œufs avant la guerre, que les pro- - ducteurs marocains se décident, dès maintenant, à donner à leurs volailles les soins qui leur manquent et à améliorer leurs races. Ils peuvent, pour cela, compter sur le concours de la Société d'Acclimatation qui a, d’ailleurs, déjà fait distribuer par l'entremise de notre collègue, M. Henri Geoffroy Saint- Hilaire, inspecteur de l'Agriculture au Maroc, quelques sujets de race pure. | Achetés sur les marchés marocains, les œufs peuvent arriver 44 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION en huit jours à Bordeaux; ce sont donc des œufs frais qui sont livrés à la consommation, et cela est si vrai que des œufs, pris au hasard, et mis en incubation, ont donné naissance à des : poussins. | Il reste, toutefois, beaucoup à faire pour que les envois maro- cains donnent entière satisfaction aux importateurs français; les emballages sont défectueux, l'embarquement des caisses se | fait dans de mauvaises conditions, mais nous n'avons qu'à vouloir, pour que l'organisation de ces transports soit aussi perfectionnée que celle de nos concurrents. Plusieurs de nos collègues ayant rapporté de nouvelles obser- valions sur les mœurs de l’Emeu (/romæus Novæ Holland), M. Debreuil précise les principales différences qui existent entre cet Oiseau et le Nandou (/hea americana). Les Emeus semblent plus intelligents et plus gais; ils se baignent.volon- tiers; pendant l’incubation, qui dure 60 jours, le mâle ue prend aucune nourriture; la femelle s'occupe, très attentivement, de l'élevage des jeunes, elc. Notre collègue termine sa communi- cation qui sera insérée dans le Fullelin, en engageantles posses- seurs de parcs et d’herbages à tenter l'élevage de cet intelligent Oiseau, encore plus ignoré que le Nandou, bien que le premier article sur le Casoar-Emeu, publié dans le Bulletin, sous la % signature de Florent-Prévost, remonte à 1857. (4 ne. M. Touchard nous informe que cette année, il à encore bien 4 réussi, en Berri, ses couvées d'Emeus. La plupart des jeunes 4 Emeus élevés en France sont aclietés par les Américains. Re f: Es | En. | Certains amateurs prétendent qu'il y aurait parmi les Étour- neaux (Sturnus vulgaris L.) deux variétés ; les uns feraient toujours leurs nids dans les troncs d'arbres, les autres dans . F4 les fissures des murailles ou sous les tuiles des maisons. C'est … Ei. parmi ces derniers que l’on trouverait les Oiseaux les plus 44 intelligents et les meilleurs « parleurs ». Nous donnons cette … observation sous toutes réserves. Il est vraisemblable, cepen- dant, que les Étourneaux, qui font leurs nids dans les maisons, habitués à l’homme, s’accontument plus facilement à la nn vité et on plus rapidement. — { M. Debreuil recommande les feuilles de Lampsane (Zampsana vulgaris L.), comme verdure, pour l'élevage des jeunes Galli- { Pr ai Le cf pers r 2 r. » PC EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 45 …—. nacés. Cette Composée, vulgairement appelée «Poule grasse », … est très commune dans les lieux cultivés, tes haies et les bois, de juin à septembre. On s'en servait, jadis, comme purgatif ; elle serait émolliente et résolutive, et on dit que les Orientaux - mangent encore ses feuilles en salade. Les Oiseaux, en tous + cas, sont friands de celte plante, qui semble leur être salu- taire. q À L ENTOMOLOGIE. à L ._ M.J.-A.-D. Roy présente des Acariens qu'il areçus de M. Joli- { clerc, administrateur du cercle de Ouïdah, au Bas-Dahomey. 1. Ces Acariens pparliennent à l'espèce Zrombidium tincto- E. L., ils sont d'un beau rouge et mesurent environ 11 milli- * métres de longueur. 4 Les mœurs de ce Trombidion, dit M. Trouessart, sont peu » connues ; on le recoit des régions tropicales de l'Asie et de L l'Afrique, mais plusieurs espèces sont, sans doute, confondues. D Le nom de finctoriun a été donné par Linné à cause de sa … couleur rouge, peut-être par confusion avec la Cochenille, … mais il n'implique aucune utilisation de l’Acarien. … M. Trouessart pense que sa larve doit étresemblable à celle du … Trombidionsoyeux ou Rouget, ou Aoutat, mais on ne la connait pas, ou du moins, on ne l’a pas encore identifiée et distinguée de toutes celles que l’on trouve fixées dans la peau des Verté- brés de leur pays d’origine. Quant à l'adulte, il mène une vie errante à la recherche de proies de plus petite taille. BOTANIQUE. : 3 bre. Comme suite à la question des Plantes médicinales et à essences dont il a été parlé à la précédente séance, un de nos collègues nous fait connaître que la culture du Géranium rosat (Pelargonium capilatum) a pris, au Maroc, un réel développe- ment. Elle à été importée d'Algérie par M. Pelegri qui en possède, actuellement, une plantation de plus de 20 hectares. » Le rendement et la qualité des essences que l’on en tire sont « Supérieurs à ceux oblenus par les cultivateurs de la Mitidja. La ÈS NUE SET TEE Li “plante qui a donné les meilleurs résultats est le Gérauium “r0sat, plus communément désigné sous le nom de Géranium à essence, et le nombre d'hectares consacrés à cette plante dans les Triffa augmente tous les jours. Actuellement, les produc- 1 16 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION teurs peuvent conclure des marchés de longue durée au prix avantageux de 30 francs le litre, qui permettra de concur- rencer les essences d'Autriche-Hongrie, où le Géranium était particulièrement cultivé. + Avant de AC la séance, M. le Président prononce les paroles suivantes En déclarant UE la session 1915- 1916, j'ai, Messieurs, à vous adresser, au nom de la Société, de bien vifs remerciments pour le concours si zélé et si précieux que, malgré toutes les préoccupations de l’heure présente, vous n'avez cessé d'ap- porter à l'œuvre éminemment ulile de l’Agclimatation. Plus que jamais le pays a besoin que chacun s'efforce d'augmenter les ressources à lirer des productions animales ou végétales, pour l'alimentation, comme pour toutes les diverses branches de l'industrie. Je ne doute donc pas que, lors de la reprise de nos séances, à l'automne prochain, nous ne nous retrouvions de nouveau réunis, plus nombreux encore, pour une active et fructueuse collaboralion. Nous tiendrons tous à participer, dans la mesure de nos moyens, aux efforts qui tendent à la réparation des maux issus du plus effroyable conflit qui se soit jamais élevé entre les nations, et ce sera notre tribut de recon- naissance et de respect envers les glorieux fils de France qui, chaque jour, versent si généreusement leur sang pour la défense de la Patrie. Hs Pour le Secrélaire des séances empéche, C. DEBREUIL. Hi SÉANCE GÉNÉRALE DU 13 NOVEMBRE 1916 Présidence de M. D. Bois, Vice-Président de Societe M. le Président prononce les paroles suivantes : : Messieurs el chers collègues, En ouvrantcette séance, la première de la session 1916-1917, je tiens à vous souhaiter la bienvenue, et à vous remercier À la participalion que vous voulez bien prendre à nos travaux. Permettez-moi, avant de passer à l'ordre du jour, de faire un EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. 47 rapide examen des principaux faits qui ont marqué les cinq mois écoulés depuis notre dernière réunion. Mes premières paroles seront un hommage ému à la mémoire de nos collègues tombés en combattant glorieusement pour la défense de notre pays, à toutes les victimes de la terrible guerre que nous subissons et à nos valeureux soldats. Sont tombés au champ d'honneur : MM. Gatin, secrétaire dela Section de colonisation, etJoachim Murat, fils de notre collègue, le prince Murat. Le fils de notre collègue M. Prevotat est disparu et notre collègue M. Louchet est prisonnier. Souhaitons le prochain retour de ces derniers. Je me fais aussi votre interprète pour adresser de vives ‘condoléances aux familles des sociétaires décédés. Parmi ceux-ci, j'ai malheureusement à citer M. Raverel- Waitel, qui remplit, avec tant de distinction et de dévouement, pendant de nombreuses années, les fonctions de vice-président de notre Association. Présidant la séance de clôture de la deruière session du 22 mai, il exprima l'espoir que nous nous retrouverions tous à la rentrée pour continuer une active et fructueuse collabora- tion. Cest avec une profonde tristesse que nous voyons sa place vide, aujourd'hui; mais son souvenir restera parmi nous. MM. Loyer et Debreuil ont représenté notre Société à ses _ obsèques, et ce dernier x prononcé, sur sa tombe, une allocu- tion qui a été publiée dans le Bulletin, dans laquelle il fait connaitze l'œuvre et les grands mérites de notre cher disparu. En cette circonstance encore, M. Debreuil a été notre excellent porte-parole, et je lui adresse, en notre nom à tous, de chaleu- reux remerciements. Nos autres collègues que la mort nous a ravis, sont : M. le professeur Metchnikoff, le savant sous-directeur de l'Institut Pasteur; M. Achille Varin, M"°la baronne de Schlip- penbach. M. Maurice Ephrussi et tout dernièrement le marquis de Breteuil, amateur éclairé des sciences naturelles et ami sin- cère de notre Société. J'adresse les félicitations de la Société à M. le D' Pierre Vincent, cité pour la deuxième fois à l’ordre du jour de la divi- sion, et à M. Ballereau, notre agent, mobilisé comme simple soldat, qui a été nommé sergent, ainsi qu’à M. le professeur * 18 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION Moussu et à Me Phisalix, docteur ès sciences et en médecine, qui ont reçu, chacun, un prix à l'Académie des Sciences. Depuis notre dernière réunion, Messieurs, les événements ont été favorables à nos armes, et l'issue de la guerre apparait de plus en plus cerlaine. Eau attendaut l’heureux jour, que nous souhaitons le plus proche possible, où la France aidée de ses Alliés sera victo- rieuse, notre Société continuera à s’employer, pour aider à la solution des problèmes d'ordre économique qui se poseront alors. L'avenir de notre chère France sera, plus que jamais, lié aux applicalions pratiques des sciences naturelles, dont l'étude constitue notre programme essentiel. Travaillons à le réaliser dans la plus large mesure, et à grouper autour de nous toutes les bonnes volontés, afin d'auginenter notre puissance d'action, ‘et de la rendre de plus en plus féconde en résultats utiles. M. le Président annonce qu'un don important de livres vient d'être fait à la Société, par M'"° Raveret, en souvenir de son mari. Ces livres, qui composaient la bibliothèque de notre regretté vice-président, sont au nombre de plus d'un millier; ils ont rapport, presque tous, à l'aquiculture ; ils vont être cata- logués et rangés sur les nouveaux rayons spécialement créés ; plusieurs d’entre eux sont rares, beaucoup sont fort bien édités, tous sont intéressants; ils seront précieux pour les recherches des spécialistes. Nous renouvelons à M"° Raveret l'expression des sentiments de gratitude que lui à déjà fait parvenir officiellement le Conseil, au nom de la Société, et nous lui apportons la nou- velle assurance que le souvenir de notre affectionné collè- gue Raveret-Wattel, restera toujours vivant parmi nous. Me la comtesse de Najac a, également, fait remettre à là Société, en souvenir de son mari, une peinture à l'huile repré- - sentant un Toucan, par E. Mérite; l'artiste a fort heureusement saisi le curieux Oiseau dans une de ses poses les plus caracté- ristiques et son œuvre documrntaire oruera notre salle des séances. Avec nos regrets pour la mort si prématurée de notre dévoué collègue, nous prions M"° de Najac d'agréer nos plus vifs remerciements. Nous devons, aussi, des remerciements à nos collègues, EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 49 MM. P. A.-Pichot et Ch. Debreuil, qui, ont augmenté nos col- lections par l'envoi d'animaux naturalisés : Aigrette, Coq Paénix, jeune Mara, jeune Nandou, ainsi qu'au Rat blane, capturé en Seine-et-Marne et que M. Troussart a bien voulu faire préparer. Le R. P. Costes, de Santiago (Chili), adresse un important lot de dix espèces de graines du Chili, qui pourront être dis- tribuées à nos collègues habitant le Midi; malheureusement, ces graines n'ayant pas été mises en stratfication, il est à craindre que beaucoup d'entre elles aient perdu leur faculté germinative pendant le voyage. Nous engageons nos collègues, - qui nous font des expéditions de graines des-pays éloignés, à consulter la notice de M. Bois sur la Récolle et l Erp'dition des Graines et des Plantes vivantes. à L'envoi du R. P. Costes était accompagné de notes sur le Boldo (Boldoa fragras Gay) et sur diverses autres plantes; ces notes seront publiées dans le Bulletin. M. le docteur Robertson Proschowsky nous envoie, de Nice, guaturze espèces de graines et des fruits de Cocos capilata; ces fruits, immédiatement déguslés, ont paru assez acides au goût; ils peuvent faire, dit notre collègue, une très bonne gelce. \ LA Nous avons également recu diverses graines de M. H. Morel et des graines d'Acacia de M. Goffart, de Tanger, ainsi que des sraines de Z'ecoma Reginæ Sabæ, de M. Perez, de Ténériffe. La liste complète de toutes ces graines paraîtra sur la cou- verture du Bulletin. e M. le Président remercie nos collègues de leurs intéressants envois. Sur la proposition de M. le Secrétaire général, et pour répoudre aux désirs d'économie exprimés par les Pouvoirs publics, il est décidé que les séances générales de 1917 seront avancées d’une demi-heure ; elles commenceront, exactement, à deux heures et demie au lieu de trois heures. Les ordres du jour étant toujours très chargés, cette modification aura, en outre, l'avantage, surtout en hiver, de permettre à no: collè- gues de rentrer plus tôt et plus facilement chez eux. BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1917. — %4 50 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION MAMMALOGIE. M. G. Joulfrault écrit que son troupeau d’Antilopes cervis capres est très prospère; sa première femelle a donné un pro- duit tous les sept ou huit mois; il possède, actuellement, 5 mâles et 3 femelles. Ses animaux vivent sur un plateau” élevé, ayant l'illusion de la liberté; ils sont tantôt séparés par espèces, Lantôt réunis, suivant -Ja saison et l'abondance du pâturage, car, outre ses Antilopes, notre collègue possède 8 Daims communs, une Daine blanche et une Daine noire; 5 Mouflons, dont 2 femelles ; un couple de Cerfs sikas et un couple de Cerfs cochons. Une des fercelles de Mouflor a produit ? jeunes en deux ans; la Bithe sika, à sa première mise bas, n'a pu opérer seule, on fut forcé de la délivrer d’un produit étouffé et, depuis, sa santé à laissi à désirer; les Cerfs co- chons ont donné un produit par an, mais. sur 3 naissances, | auéun jeune n’a vécu plus d'une nuit. Après la guerre, M. Jouffrault se propose de mieux observer ce couple pour se rendre compte si ce n'est pas le mâle qui est la cause de ces insuceès répétés. Ce \ ORNITHOLOGIE. M. Debreuil dit qu'à Melun il a vu, cette année, peu d'Hiron- delles, mais beaucoup d’autres Oiseaux ; les Moineaux, cepen- dant, paraissaient, relativement, moins nombreux.’ Les secondes couvées, pour tous les Oiseaux, ont beaucoup souf- fert; un grand nombre ont été détruites par le froïd et le mauvais temps: œufs refroidis, jeunes mouillés par des pluies glaciales. Notre collègue a remarqué, au mois de septembre, une femelle de Pinson, qui venait, chaque jour, manger des Puce- rons lanigères sur des cordons de Pommier. ‘ A cette époque, il n’y avait plus de jeunes et cet Oiseau, bien que n'étant pas purement insectivore, a continué à faire sa nourriture de ces Pucerons qui se trouvaient en abondance. M° Vernière, de Sainte-Ferme (Gironde), nous adresse le résultat de son élevage de Faisans Ho-Ki. La Poule a poudu 22 œufs; 2 ont élé mangés par le mäle; sur les 20 restants, 18 étaient fécondés ; 12 petits en parfait élat ont élé élevés. J'ai la ï ee { # EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ, D1 certitude, ajoute notre collègue, que ces Oiseaux s’élèveraient parfaitement à l’état libre, comme le Paon ou la Pintade. Mal- heureusement, mon mâle, que j'avais en cheptel, vient de mourir et je l'ai immédiatement adressé à notre secrétaire général. J’ignore la cause de sa mort, mais je le regrette beau- coup, car c'était un reproducteur incomparable. M" Vernière met à la disposition de la Société, comme part du produit de son cheptel, un couple de jeunes Ho-Ki. M. J. Delacour nous annonce qu’il vient de se rendre acqué- reur d’un Colibri, l’Æqyrtria fimbriata de Colombie. Le second jeune de ses Touracos vient d’avoir 20 jours-et il s'apprête à sortir du nid. Le premier-né de cette année est presque semblable à celui de l'an dernier; ils ont été placés ensemble. Noire collègue, M. G. Hermenier, de Draveil (Seine-et-Oise), a obtenu, cette année, un entier succès dans son élevage de Nandous blancs. Huit petits sont nés et, malgré les difficultés du moment, tous ont étéélevés sans le moindre accident. C'était un tableau charmant de voir ces jolis Oiseaux courir et s’ébattre autour du mâle attentif. C’est, à notre connaissance, la première fois qu'une aussi complète réussite a été obtenue avec les Nandous blancs; ces Oiseaux sont très rares el ont reproduit fort peu en Europe. La variété semble cependant fixée puisque tous les jeunes de notre collègue sont nés blancs et que nous savons, qu'à la deuxième génération, les petits conservent également la couleur de leurs ascendants. M. d'Hébrard de Saint-Sulpice donne des nouvelles de ses élevages à Fruges (Pas-de-Calais), à la date du 27 juillet 1916. Le « clou », dit-il, a été une couvée de six Oies croisées Magellan et Égypte; ces jeunes, ajoulés aux cinq de l’an der- nier, forment un groupe, probablementunique, de onze hybrides. Tous ont la forme et l’attitude d’une femelle Magellan; les femelles seules en ont la couleur; quant aux mâles, ils ont la tête, le cou et la poitrine d’un roux vif rosé ravissant; les onze ont un miroir aux ailes comme les Cols-verts et volent comme des Canards sauvages, tout en étant très privés. | M. Trouessart fait remarquer que les hybrides, chez les 52 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Oiseaux, sont, en général, fort jolis à la première génération … pour devenir de moins en moins beaux dans les générations suivantes. L'hybridation estintéressante au point de vue scienti- fique, maisil convient, /presque toujours, de l’éviter en élevage. Chez M. d'Hébrard, un couple de Cygnes noirs a fait trois pontes; les deux premières en janvier et fin février, couvées par des Poules, ont donné deux et quatre petits; la troisième ponte, couvée par la mère, fut de quatre pelits, soit, en tout, dix petits : c'est un succès et, peut-être, un record. Tous les œufs de la première ponte des Sarcelles du Chili, |, couvés par une Poule, ont été clairs, la deuxième pontea donné + sept petits en parfait état, malgré les Rats et la présence d'un Héron sur la pièce d'eau. Les Paons blancs ont eu huit petits dont quatre ont déjà la huppe. Nous félicilons, d'autant plus vivement, notre collègue qu'il - a obtenu ces succès d'élevage dans une zone aussi troublée que celle du Pas-de-Calais. M. Labbe, de Tunis, à propos des observations de M. J. Dela- cour sur les différences qui existent entre Faisans d’une même espèce, dit avoir constaté, lui-même, des différences notables dans un grand nombre d’espèces. Les femelles Lady Amherst diffèrent souvent beaucoup les unes des autres; cela pourrait paraître explicable actuellement, cette race existant rarement à l’état pur, mais cette constalation remonte à 1882 et a élé faite sur des Oiseaux nés d’un couple importé. Des Swinhoë ont donné des jeunes très nettement différents; chez des Vénérés, un sujet, quoique très vigoureux, a une couleur de fond très cluire, à peine citronnée, tandis que tous sesfrères ont une cou- leur normale. Notre collègue a, également, possédé des Méla- notes, à peu près noirs, sauf le liséré des deux côtés de ne poitrine et à pattes rouges. # M. Blaauw a obtenu des reproductions intéressantes à Gooï- : lust (Hollande); il a eu, entre autres, des hybrides de la forme naine de l’Oie du Canada et d’une petite Oie de Ross, ainsi que | six Anas sparsa de la paire qu’il avait rapportée, lui même, du Cap. C'est la première fois, qu'un couple de ces Canards vit et reproduit en Europe. M. Pichot rapporte une série d'expériences, poursuivies avec # EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D9 beaucoup de méthode par M. Blaauw,sur les croisements entre Paons communs, nigripennes et spicifères; ces expériences semblent confirmer que le Paon nigripenne serait une variété fixée du Paon commun. Les notes de MM. Blaauw et Pichot, paraîtront dans le Bulletin. M. Magaud d'Aubusson présente un nid de Bouvreuil con- struit sur un nid de Merle qui lui à été envoyé de Melun par M. Debreuil. Le nid support était placé à 2 m. 50 environ du à sol, dans une forte touffe de Viorne accrochée à un grillage isolé. Les cas de nidification anormale, dit notre collègue, sont assez fréquents chez les Oiseaux. Il y en a de plus d’un genre. On trouve parfois, par exemple, dans les flancs des volumineux nids de Hérons, d'Aigles, de Buses, de Milans, des nids de Moi- neaux, d'Hirondelles, de Grimpereaux et même de Troglo- dytes. On rencontre aussi des nids d'espèces différentes intime- rent unis l’un à l’autre sur la même branche. Les nids dont il est ici question ne sont pas accolés l'un à l’autre sur le mème plan horizontal, mais superposés vertica- lement l’un au-dessus de l'autre, celui de dessous servant comme de base à celui de dessus. Le ménage de Bouvreuils quia établison nid de cette singulière façon a été obligé de le déformer, de l’étendre au détriment de sa profondeur, afin de couvrir la large ouverture du nid de Merle. Ce n'est plus le nid en forme de coupe propre au Bou- «reuil, c'est une sorte de plate-forine où la femelle a déposé ses œufs, les a couvés et fait éclore ses petits. Mais cette couche aplatie ne protégeait guère ces derniers, ils restaient exposés aux intempéries et aux attaques des bêtes de rapines. En quoi ces Bouvreuils firent preuve de peu de prévoyance. Aussi les Jeunes furent-ils dévorés par quelque animal de proie, ainsi que la mère dont la tête seule gisait sur le nid comme un témoin de la sanglante tragédie. Elle y est encore. Les deux autres nids qui viennent aussi de Melun sont des nids de Gobe-mouches gris (Butalis griseola). Us n'ont rien de particulièrement remarquable, ils ressemblent à tous les autres nids de Pufalis et sont faits des mêmes matériaux. Mais l’un d'eux, que j'ai vu en place, attirait les regards par son étrange position. L'Oiseau l'avait construit contre un mur, en lé faisant reposer seulement sur un soulèvement de plâtre, sens D4 BULLETIN DE LA SOCIËTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION chercher à le dérober à la vue. Une pareille situation le mettait fort en péril. Par une nuit de pluie et de grand vent, l'éclat de plâtre tomba à terre et le nid avec ce qu’il contenait le suivit dans sa chute. L'autre nid de Bulalis élait aussi bâti contre un mur, mais caché dans le feuillage d’une plante grimpante. M. P. A.-Pichot fait une communication Sur les Réserves -d'Oiseaux et de Gibier des États-Unis. Les gouvernements du Vieux Monde pourraient utilement imiter le système des réserves américaines et il faut souhaiter que le mouvement de protection qui se dessine chez nous, nous offre, bientôt, des résultats aussi satisfaisants que ceux constatés aux États-Unis. Il existe, actuellement, soixante-dix réserves pour Oiseaux. L'une d'elle a vu reproduire des Pélicans et sert de refuge à des milliers d'Oies, de Canards, de Cygnes et autres migra- teurs; dans une autre, on estime que plus d’un tiers du million d'Oiseaux d’eau qui y passe, s'y arrête pour nicher. Malheu- reusement, malgré les mesures de protection, il y à encore d’effroyaäbles massacres et à l’ile de Laysan, dans le Pacifique, on a constaté que 150 à 200.000 Albatros, Frégates et Fous à face noire avaient été tués par les pourvoyeurs des plumas- siers. Les Bisons, les Wapitis, les Antilopes furcifer prospèrent dans les grands parcs qui leur sont réservés. 2 D'autre part, le Bureau des Études biologiques poursuit des recherches extrêmement intéressantes sur la domestication et l'élevage des Animaux à fourrure. Celte communication sera insérée au Bulletin. M. le D' O0. Larcher lit un résumé de son mémoire qu'il offre: pour la Bibliothèque : « Contribution à l’histoire des femelles d'Oiseaux chez qui se développent des attributs extérieurs du sexe mäle. » Dans les temps anciens et longtemps encore après, on considérait ces femelles comme des mäles extraordinaires. La ressemblance des femel'es avec les mâles se manifeste à des degrés très différents; tandis que chez les unes elle n'est marquée que par des ergols, chez certaines autres, c'est le plu- mage tout entier, qui les fait ressembler à un mâle; la plupart imilent la voix du mâle de leur espèce. Leurs mœurs et leurs habitudes ne sont pas les mêmes; les unes viventen bon accord avec les màles, les autres refusent leurs approches; certaines il EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 9 vont jusqu'à les combaitre, d’autres recherchent les autres femelles. De ce travail, il semble résulter que ces anomalies proviennent de troubles de l'ovaire; quand ce dernier n’exerce plus son action sur l'organisme, la totalité ou quelques-uns ‘des caractères secondaires mâles, de l'espèce, se manifestent chez les femelles de divers Oiseaux. M. Th. N. Muller, de Leyde (Pays-Bas). ayant appris que lon cherchait à élever des Aigrettes en France, adresse des notes pouvant servir à l'installation de ces Oiseaux en captivité, AQUICULTURE. M. M. Loyer présente le catalogue des Poissons exotiques de M: Lefebvre. Ce catalogue contient un grand nombre d'espèces de Poissons vivipares ou ovipares peu connus et extrêèmement intéressants par leurs mœurs singulières, leurs formes étranges ou leurs couleurs chatoyantes; la liste complète de ces Pois- sons ainsi que celle des Plantes d’aquariums seront données dans le Pulletin. Grâce à l'initiative de notre collègue, l'Allemagne ne conser- vera plus le monopole de ces Poissons et il faut espérer que le goût de ces agréables études se généralisera en France. M. Le- febvre accueillera, avec plaisir, tous les membres de la Société qui désireront visiter ses installations de Nogent-sur-Marne. ! ENTOMOLOGIE. _ M. l'abbé Foucher fait une communication sur l’apparition du sexe mâle chez le Carausius morosus. Le Père Pantel, intro- ducteur en Europe du Carausius morosus, obtint, des œufs recus des Indes, de nombreuses femelles et quelques mâles; après un certain temps, ceux-ci disparurent totalement et l'espèce se propagea parthénogénétiquement. Dans la suite, le P. Pantel vit un Ou deux mâles, mais difformes, monstrueux et impropres à la reproduction. Meissner affirme avoir obtenu quelques mäles, après de nombreux élevages où les femelles pullulaient ; cette affirmation n’a jamais été contrôlée. M!° Elkind, assistante au Laboraloire de Zoologie de Lausanne, dans sa disseriation pour.le grade de docteur ès sciences, sur « Les tubes ovariques et l'ovogénèse chez Carausius hilaris », déclare que M. le pro- VERS 56 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION (GRR À fesseur Blanc, qui suit les élevages du Laboraloire depuis cinq eu ans, ni elle-même, n'ont jamais vu de mâles. Dans unelettre du SA 30 octobre 1916, M. le professeur Blanc dit avoir enfin vu un LE mäle de cetteespèce. En 1913, M. Foucher reçutde M. W. Morton, Rene de Lausanne, quelques femelles de Carausius morosus; il en Nr obtint trois générations successives, comportant plus d'un million d'individus; il ne vit aucun mâle sur de grand nombre de femelles. Sur les conseils de M. E. Perrier, notre président, il résolul de tenter l’obtention de mâles en suivant les données de la théorie : « Les mères en état de prospérité procréent des femelles, les mères souffrantes procréent des mâles. » Il sépara quatre femelles prises dans la troisième génération, à l'état parfait; il les fit jeûner et souffrir de privations répétées. Le 28 juin 1916, au milieu de 4112 femelles, le mâle que notre collègue nous présente, apparaissait au milieu de l’Insectarium et, aujourd’hui 13 novembre, il est aussi actif qu'au premier \ jour. 11 mesure 54 millimètres de longueur, 2 de largeur, alors que la femelle mesure 82 millimètres de longueur et 6 de largeur. On peut voir que la couleur de la femelle est d'un vert uniforme, excepté l’échancrure des cuisses des pattes antérieures qui se nuance d'un beau rouge; le mâle a le dessous Le du corselet rouge vif, et ce coloris se continue jusqu’à l’attache _ dès pattes postérieures; sur les bords du corselet, on remarque une ligne d’un violet intense qui court jusqu'aux pattes poslé- rieures; la longueur des antennes de la femelle est de - 32 millimètres, celles du mâle mesurent 38 millimètres. Tels sont les faits précis; peut-on voir là une relation de ; cause à effet? M, l'abbé Foucher ne peut en douter. Pendant trois années consécutives, rien n’a manqué à ses Insectes et chaque génération n’a procuré que des femelles, il se décide à faire jeûner 4 femelles sur plus d’un million et de l’une de ces M 4 femelles seulement, un mâle apparaît; la coïncidence est au , moins curieuse. À propos de la théorie sur laquelle s'est basé M: Foucher, M. P. A.-Pichot rappelle que dans les Proceedings de la Société Zoologique de Londres (1885, p. 615) M. Stolzmans a traité de h l'influence de la nutrilion sur la formation des sexes. D’après : cet observateur, les œufs d’Insectes mal nourris produisent des mâles; ceux d’Insectes ayant la vigueur due à une nutrition abondante, des femelles. Ainsi, les Reines dans les colonies d'Abeilles proviennent de larves qui ont été suralimentées NE on HE een» ace 1 = Ps, Joe OR AS 2 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D7 largement comme pour obtenir ce résullat. M“ Mary Treal dans l'American naturalist a relaté que si les Chenilles du Papilio asterias sont abondamment pourvues de nourriture jusqu'à leur transformation, elles donnent des Papillons femelles, mais si on leur réduit leur alimentation, ce sont des mâles en excès qui en proviennent. Des expériences faites avec d'autres espèces de Papillons ont donné des résultats ana- logues. Le D° Riley pense que le sexe peut bien en effet dépendre de la vitalité des progéniteurs ; le sexe mâle résultant d’un affaiblissement des: forces organiques et le sexe femelle d'une concentration de ces mêmes forces. - Voir, pour de plus amples détails, l'ouvrage de MM. Geddes et Thompson sur « l'Origine des sexes ». M. Clément fait observer, qu'avant de conclure, il serait bon d'attendre les résultats de nouvelles observations. L'apparition d'un seul mâle, ne lui semble pas probante, parce qu'elle peut être due à quelque cause accidentelle, indépendante du régime. En 4914, M. l'abbé. Foucher, ayant donné des œufs de cet Orthoptère à M. Clément, celui-ci en obtint un mâle, parmi des centaines de femelles parthénogénétiques ; ce mâle mourut au bout de quinze jours. Depuis, les générations se sont succédé, celle de cette année à été intentionnellement mal nourrie et privée d'eau; or, aucun mâle n’est apparu; ses descendants commencent à éclore et un régime spécial leur sera appliqué; notre collègue nous en fera connaître le résultat. M. L. Capitaine rapproche des expériences de M. Foucher, la transformation des sexes à volonté, obtenue par M. Blaringhen, chez le Papayer (Carica papaya), ou plus exactement, la transformation d'individu mâle en pied femelle, quand on lui brise la tige principale, avant l'eclosion des premières fleurs. Notre collègue engage M. Foucher, qui a si bien réussi ses élevages difficiles, à essayer celui du Plagiotriptus hipyricus ; ce curieux Orthopière, qui habite ce qui fut l'Afrique orientale allemande, le Mozambique et Zanzibar, rappelle, vu de profil, l’encolure d’un cheval. | BOTANIQUE. M: Vernière fait connaitre les résultats du semis des graines envoyées par la Société. La plupart de ces graines ont bien germé, mais presque toutes ont été détruites par des Insectes ou à la suite d'accidents. 58 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION M. Fauchère présente, de la part de M. Chevalier, des fruits de feijoa Sellowiana Berg, récoltés dans le midi de, là France. Ce fruit est produit par un arbrisseau de la famille des Myriacées, introduit en Europe en 1890, par le regretté Ed. André; son pays d'origine est le Brésil austral et l’Uruguay. Cet arbrisseau, qui réussit bien dans le Midi de la France, pourra également être cultivé avec succès dans la plu- part de nos colonies, particulièrement dans les régions élevées du Tonkin, de Madagascar, de la Guinée, ete. M. Chevalier estime que ce fruitest supérieur à la Goyave. Le Feijoa se mul- tiplie par semis, mais il est indispensable d’avoir recours à la greffe, pour reproduire les bonnes variétés, le semis conduisant quelquefois à des variations peu intéressantes, comme cela arrive pour la plupart des espèces arbustives. M. le Président dépose sur le bureau, au nom du D' Georges V. Perez, des graines de Tecoma Reginæ Sabæ Peréz, supèrbe plante de la Rhodesia (Afrique australe), dont la couleur des fleurs rappelle celle du 7°. /icasoliana Tanfave (7. Maikenûü S. Waison), qui figure dans le Flora capensis sous le nora de Podranea Ricasoliana Spragne. Cette belle Bignoniacée a Pavan- tage de fleurir tout l'hiver aux Canaries, alors que le 7 ficu- soliana y fleurit seulement l'été. M. Ch. Rivière dil qu'au Chili la sylviculture est l'objet. d’intéressantes études, publiées par le Pulletin des Bois, des Pêches el des Fermes, à Santiago. Le tome III traite spécialement des plantations forestières de la Hacienda Guindos, de M. Bergamin Matte. L'auteur, M. Fré-. déric Albert, signale les diverses espèces ligneuses importées, notamment des £ucalyptus, Acacia, Mimosa, Casuarina et diverses essences européennes. Des graphiques et des tableaux indiquent des croissances rapides et vérilablement remar- quables sous ce climat; c'est un volume de plus de 300 pages consacrées à de patientes observations. Dans la publication de 191%, on trouve une étude également digne d'intérêt sur l'exploitation de divers Araucaria : elle est accompagnée de belles planches. L'auteur est M. Elzo Baque- nando. : Sur ce sujet, notre regretté coliègue, le D' Heckel, avait prôné un reboisement de l'Algérie, avec les Araucaria quil EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 59 considérait comme producteurs de matières alimentaires et industrielles de grande valeur, opinions que M. Ch. Rivière a combattues, il y a une trentaine d'années, au moins, pour leur rôle économique dans le nord de l'Afrique. s M. Emile Annet, sous-lieutenant aux troupes coloniales, qui vient de participer à la conquête du Cameroun, écrit de Duala : « Je mets à profit mon séjour ici, pour étudier, autant que mes loisirs me-le permettent, les productions végétales du Cameroun. À mesure que l'on étudie davantage le pays, on est émerveillé des efforts faits par nos ennemis, pour développer les cultures de toutes sortes. De grandes sociétés. se fondaient, qui, sans souci des premiers sacrifices d'argent, créaient des plantations de milliers d'hectares de Bananes, Cacao, Caout- chouc, Tabac, Arbres fruitiers, Palmiers à huile, etc., pourvues d'aménagements et d'usines modernes. À côté de cela, l’'Admi- uistration agissait, par contrainte même, s'il était nécessaire, auprès des indigènes, pour répandre et augmenter les cultures les plus diverses, plantes industrielles, vivrières, etc. Un peu partout, des Stations agricoles faisaient des essais sur des Végétaux produisant des matières grasses, des fruits, des textiles, pour en étudier la culture et la production, en vue d’une exploitation économique. » Notre collègue a entrepris une série de travaux, qu'il nous aädressera au fur et à mesure de leur mise au point. I peut être, en effet, utile, dil-il, de connaître, ainsi, des richesses, diminuées, sans doute, par deux années d'abandon, mais importantes encore, d’une colonie qui, il faut le souhaiter, restera nôtre, après la Conclusion de la paix. Dès maintenant, d’ailleurs, le Cameroun reprend une partie de son activité. commerciale et les quelques maisons de commerce anglaises et françaises qui s y trouvent sont récompensées de leurs efforts par des gains que rend plus aisé le défaut de concurrence des nombreuses firmes gérmaniques qui inondaient le pie de leurs produits à bas prix. M. E. Annet nous envoie, aujourd'hui, pour commencer, une étude sur l'extraction industrielle de l'huile de Palme au Cameroun. Les Allemands, en 1909 et 1910, avaient délégué à Cotonou deux des leurs pour étudier sur place l’usine que le regretté Eugène Poisson avait établie, après de longues et judi- f EDR ete 60 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION cieuses recherches, et ce furent les nouveaux procédés d’ex- traction d'E. Poisson qu'ils utilisèrent au Cameroun. La com- munication de notre collègue sera insérée au Bulletin. Pour le Secrélaire des séances empêché, C. DEBREUIL. EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE REPRODUCTIONS EN. VOLIÈRE D'OISEAUX EXOTIQUES ENCORE RARES Par A. DECOUX. 4 Géry (Charente-Inférieure), le 20 novembre 1916. Voici quelques nouvelles de mon élevage pour la saison qui s'achève. Elle a été peu favorable, et j’ai eu moins de jeunes que l’un dernier. Le printemps et le début de l'été ont été très pluvieux : comme conséquences, beaucoup d'Oiseaux sont restés inactifs — surtout parmi les Perruches — et le nombre d'œufs clairs a été plus grand que d’ordinaire. Comme reproducteurs intéressants, je n'ai à vous signaler cette année que les Agapornis nigr'genis, les Évêques du Brésil, et les Diamants à tête blanche. Un couple de mes Inséparables à joues noires (Agaporms nigriyenis), sujets importés en 1914, s’est mis à nicher dès le -printemps et a fait trois nichées dont la dernière est encore à la bûüche ces jours-ci. Un autre couple de sujets indigènes a lait deux nichées seulement, la première sans rés Cette Per- ruche est très prolifique, élève bien ses jeunes, mais donne assez fréquemment des œufs non fécondés, Elle est moins portée à lout ronger que les autres Agapornis, à un cri moins désagréable, et se montre plus résistante au froid. Découverte ®# seulement en 1906 par Sclaler, et importée presque aussitôt (1907) en Europe, par les Allemands (naturellement!) celte petite Perruche est l’une des meilleures acquisitions que les amateurs aient faites dans ces dix dernières années: Le couple d'Évêques du Brésil m'a donné sept petits au lieu de dix élevés en 1915. La dernière couvée n'a pas réussi, et j'ai eu quelques œufs clairs. En ce moment, mes reproduc- EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE GI teurs sont encore en pleine mue. Au. sujet de ces Oiseaux, je dois faire remarquer que la description de la femelle, donnée à la Séance du 17 août, et reproduite dans le n° 9 du Bullerin (page 395), est complètement inexacte. Cette descrip- tion donnée, d’après des ornithologistes anciens, par beaucoup d'auteurs de Manuels de vulgarisation, — notamment. par Moreau — qui manifestement n'avaient jamais vu cet Oiseau, est fausse. En réalité, la femelle porte un plumage entièrement brun, plus pâle sur la face intérieure du corps, el sans trace aucune de bleu. La mesure du mâle, d'après des travaux récents d'ornithologistes anglais, est de 164 millimètres; c’est sensible- ment celle de notre Bouvreuil avec lequel l'Oiseau du Brésil offre plus d’un point de ressemblance. Diamants à tête blanche, Donacola flaviprymna Gould. — J'étudie cetle espèce depuis deux ans passés. Elle à été importée pour la première fois en France en 1914, quelques mois avant la déclaration de guerre. L'un de mes couples à donné deux jeunes en juin sur quatre œufs fécondés; l’un de ces jeunes est mort au sevrage, l'autre quelques semaines plus tard, mais sans avoir pris son habit d’adulte. Ce couple a fait une deuxième couvée d'œufs également fécondés; mais les reproducteurs ont commencé à muer avant la sortie du nid des jeunes, qui naturellement ont péri, — si bien que cette année encore je ne puis enregistrer un succès complet avec ces Oiseaux. Muis j ai bon espoir pour l’année prochaine, car il ya progrès notable sur les résultats de l’année dernière. Ge Donacole a un plumage bizarre plutôt que beau. Par son chant el ses mœurs il se rapproche beaucoup des Munies et Capucins. [l résiste bien aux intempéries et semble plus porté à se multiplier sous notre climat que les autres Donacoles. Contrairement à mes prévisions, les Pyrrhuloxia sinuata ne m'ont pas donné de reproduction, voici pourquoi : Très exeilé dès le début du printemps, le mâle, un sujet splendide, s’est démis une aile et n'a pu se remettre. Ilest devenu complètement incapable de voler, et, par suite, inapte à se reproduire. Je regrelte doublement cet accident, car les Oiseaux étaient très disposés à nicher, et je ne sais quand je pourrais trouver un autre mâle; cette espèce ne s’importe presque jamais. La femelle, moins belle que le mâle et très déplumée à son arrivée, s'est prompltement remise et est devenue magnifique. Elle à passé l'été en compagnie d'Oiseaux beaucoup plus petits qu’elle, 62 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION et sans montrer aucune méchanceté. À l'époque des chaleurs, elle chantait parfois comme un mâle; sa phrase musicale est plus courte et moins agréable. La voix du mâle est plus belle que celle du Cardinalis virginianus. Je ne parle pas des autres Oiseaux, assez ordinaires en somme, qui ont niché ici cet été. Les petits Chanteurs de Guba se sont montrés très proliliques. Un seul couple m'a donné quinze jeunes en quatre nichées. Les Amaranthes sont plus prolitiques encore. Ces petits Astrilds n'ont qu'un défaut — celui de n’être pas rares. — Ils nichent abondamment et élèvent leurs jeunes sans autre nourriture spéciale que la pâtée des Tangaras. J'ai pu acheter, cet automne, quelques Paroares à joues noires, Paroaria nigrigenis, qui font pour ta première fois leur apparition en France. Je crois que les sujels que je possède sont tous mâles. \ Je vous signale la reproduction du Pape de Leclancher qu’à obtenue un amateur de Nice : M. Mayer. Les jeunes ont été malheureusement détruits par des Insectivores qui habitaient la même volière. Ce demi-succès est intéressant, car c’est la première fois, à ma connaissance, que cet Oiseau se multiplie - en volière. J'ai perdu plusieurs Ærythrura psittacea, surtout des femelles que je souhaite vivement remplacer. Ma femelle Diamant modeste est morte aussi. ; A PROPOS DES RAQUETTES DU MOTMOT Par PIERRE AMÉDÉE -PICHOT Dans l’article sur les « Oiseaux de Villers-Bretonneux », publié dans le Bulletin de novembre 1916, M. Delacour dit qu'il est porté à croire que les deux plumes à raquettes de la queue du Motmot se développent avec l'interruption des barbes qu’on constate plus tard. M. William Beebe, chef des services orni- thologiques du Jardin Zoologique de New-York, à observé avec soin la mue des Motmots de la collection et a constaté que la forme de raquettes des deux plus longues rectrices de ces Oiseaux est bien le résullat de la taille des barbes que le Motmot leur fait subir. Cependant, M. Beebe fait remarquer Ne FANTE NERES Se SMS 7e TE A PROPOS DES RAQUETTES DU MOTMOT 63 (Zoologica, Vol. 1, n° 556) que cette taïlle pourrait bien être provoquée par la dégénérescence constitutionnelle de ces plumes dont les barbes sont \plus étroites dans la partie que FOiseau dénudera avec son bec après la mue; ces barbes, devenues plus cassanties, tomberaient pendant les soins que POiseau donne à sa toilette et, dans le cas d’un Oiseau malade Rectrices médianes du Motmot. avant mué difficilement, M. Beebe a vu ces barhes tomber en même temps qu'elles se dégageaient de la gaine qui les avait enveloppées. Voulant se rendre compte si la dénudation de la tige de la plume était commandée par la moindre longueur des seconde et troisième paires de rectrices, M. Beebe arracha les deux plumes à raquettes de son sujet et raccourcit aux ciseaux . les plumes suivantes de deux pouces et d’un pouce et demi res- peclivement. Les plumes äraquétte repoussèrent normalement et la partie que l'Oiseau dénuda pour former la raquette n’eut pas plus détendue qu'habituellement. [L] BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION (ep) LES RAQUETTES DU MOTMOT ’ Par JEAN DELACOUR. . Un examen plus attentif de la mue de mon Motmot me _permet de conclure, contrairement à ce que j'avancais dans mes notes d'élevage (1), que ses deux rectrices médianes pous- sent sans l'interruption des barbes qui constitue plus tard la raquette. Toutefois, les barbes qui occupent la place qui sera ensuite dénudée, sont plus étroites, cassantes, et restent à peu près collées à l’axe; elles sont nettement dégénérées. Au hout d’une dizaine de jours, elles tombent. J’admets que cette chute soit provoquée par le bec del'Oiseau; mais cela arrive au cours de sa Loilettè, sans intention; la nalure spéciale de ces barbes ne leur permet pas, simplement, de résister au traitement que le Motmot fait subir à ses autres plumes; d’ailleurs, chez cet Oiseau, toutes les pennes sont cassantes; mon Motmot a cassé dernièrement une de ses raquettes et loules ses rémiges sont plus ou moins ébréchées, bien qu'il habite une très vaste cage (2). (1) Voyez Bullelin, novembre 1916. k (2) M. Astley, le directeur de l’Avicullural Magazine, a constaté, de son côté, que les rectrices de la queue de son Motmot mettent deux mois à pousser et quil faut encore quinze jours pour que les deux rectrices médianes se dépouillent des barbes et forment les raquettes. / ORDRES DU JOUR DES SÉANCES GÉNÉRALES DU MOIS DE FÉVRIER 1917. / Lundi, 5 février, à 2 h. 30. — M. Faucnère. Essai pratique d'accli- matation du Ver à Soie et du Mürier à Madagascar. — M. R. Rozunar. Mœurs et reproduction du Lézard et de la Cou- leuvre à collier. (Rapporteur, M. Debreuil.) Projections. Lundi, 19 février, à 2 h. 30. — M. Carré. Acclimatation à lile Maurice (Insectes et Mollusques). M. le D° Miccer-Honsix. Oiseaux rapporiés du Sénégal à la Ménagerie du Muséum. Lundi, 19 février, à 4 h. 30. Sous-section d'Ornithologie. (Ligue pour la Protection des Oiseaux.) M. le vicomte ne Poxcns. Sur les Animaux dits nuisibles. —— Le Gérant : À. MARETHEUX. Paris — L. MARETHEUX. imprimeur, {, rue Cassette. CHOWKY. Acacia horrida. Bocconia frutescens. Cassin calliantha. _ — arborescens. innamonum camphora. Cocos rumanzoffiana. … Cordia francisea. Cupressus lusitanica. Melia azedarach. Paliurus spina Christi. Persea indica. Sedum arboreum. Solanum Warcsewickz1. Wigandia imperialis. Graines offertes par M. MOREL. - Ainus incana laciniaia. | Araucaria imbricata. - Anémonés de Caen. aines offertes par M. PROS- EN DISTRIBUTION ‘ Capucines Me Gunther. Cedrus Libani. Cyclamen neapolitanum. Doronicum plantagineum . Isatis glauca. Lythrum atropurpureum. Pois de senteur en mélange. Rhubarbe Victoria. Graines offertes. par le R. P.. NATHANAEL COSTES, de Santiago (Chili). Acacia cavenia. Araucuria brasiliensis. Bellota Miersii. Boldoa fragrans. Cassia vernicosa. Cryptocarpa Peumus (Peumo à fruits rouges). ÆEdwarsia sp.? Escallonia illimita. ‘ Lithræa mollis. — venenos«a. Phaseolus sp. Porliera hygrometrica. Prosopis siliquastrum. Graines offertes par le frèr APPOLLINAIRE, de Santa Fé de Bogota (Colombie). Acacià heterophylla. Don de M. GOFFART, de Tanu- ger (Maroc) Bulbes d’/ris tingitaria, espèce à fleur ornementale pourpre violacé, à abriter sous châssis l'hiver sous le climat de Paris, Graines offertes par le Dr G. H. PEREZ,de Ténérife (Canaries). Tecoma Reginæ Sabæ. S'adresser au Secrétariat, OFFRES ne 4 OFFRES, Ganards pilets et Siffleurs du Chili 1914 et 1915. - Mre DULIGNIER, à St-Gérand-le-Puy (Allier). oo exotiques. Plantes aquatiques. M. LEFEBVRE, 53, rue de Saint-Quentin, Nogent- DEMANDES, ANNONCES DEMANDES Femelles Ho-Ki ; Mâle Tragopan - Temminck, Mâle Cygne noir, à acheter ou prendre en cheptel. — Femelle Nandou en cheptel. M. DE SAINVILLE, Courbes-Vaux, par St-Ger- main-des-Prés (Loiret). Volière d'appartement avec quelques oiseaux exo- tiques habitués à vivre en cage. 6 -sur-Marne (Seine). 2 * Poissons d’étangs, espèces nouvelles, ou peu ré- k, pandues, ou améliorées. M. DODE, à Sorbier, par Jaligny (Allier). k ; FE “A VENDRE OU à LOUER, pour raison de santé, _ Pépinière de « SISAL », à l'île de Lanzarote F3 HER Propriété de plus de 100 hectares où …—._ l’on cultive avec succès l’Agave sisalana {les € fibres examinées à Londres ont été jugées de …_ première qualité). Environ un demi-million de …. jeunes Sisal prêts à transplanter. Conviendrait, - en outre, à la culture des primeurs en y consa- -crant 10 à 20 hectares et en appliquant le Dry … Laorming (« arenado ») qui se pratique unique- “ ment dans cette île, avec les plus brillants succès … (voir Journal de la Société Nationale d'Horti- … culture de France, janvier 1913, où ce mode de - culture (Dry Farming) est décrit). Pour tous renseignements, s'adresser à l'Agent de … 14 Société, 33, rue de Buffon, Paris. Mre KRESSER, 11 bis, rue Boissy-d’Anglas, Paris. Nandous de Darwin à acheter ou échanger contre des Nandous blancs. M. HERMENIER, les Sables-Draveil (S.-et-0O.). Roseraie. François DESPORTES, à Chailly-en- pisre (S.-et-M.), demande 1000 Eglantiers, faire offre. : M. E. DE SAINVILLE, à l'Elevage de Courbes- Vaux, par St-Germain-des-Prés (Loiret), où il à de l’espace libre, demande en Cheptel : 1 mâle Euplocome Prélat, 1 mâle Tragopan de Temminck ; 1 femelle Lophophore, 1 femelle Euplocome Méilanote ; 1 mâle Gygne noir, 1 mâle'et 1 femelle Cygne nigricoilis. Il achèterait, à prix de guerre modéré, quelques-uns de ces Oiseaux. Il vendra, en automne 1917, des jeunes Coqgs et Poules Gaulois Dorés, sélection Courbes-Vaux. I1 désirerait s'entendre, par correspondance, et d'avance, avec les acheteurs désireux de posséder cette race nationale française. + PR CPP A EL En A RS CR ENTER à Eè SR TES PE LL Fe SN LES x ASE EN Re LS PS ALI RE APS RER 2 # SE Dre al PAT RU rN) DO IS Abe tee M! 5 x mie Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir : 40 à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la PrOPAGAUOn de végétaux utiles ou d'ornement. ‘ { Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dame | peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis- sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées, Sociétés commerciales, etc.). La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. . Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. Ni chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. | Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs. Le membre à Vie est celui qui paie un ane d'entrée de 10 francs et qui s 'affran- ï Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 1 -000 éocr #. son nom est iuscril, à perpétuité, en tête de la liste des membres. La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des AN : Ges récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo- riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois des séances spéciales de Sections: 1° Mammalogie; 2° Ornithologie et sa sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Entomologie; 5° Botanique, et 6° Colonisation. . Tous les membres peuvent assister à ces séances dont les ordres du jour men- _ suels leur sont régulièrement adressés sur leur demande. ù La Société encourage d'une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani- maux à ses membres, . Le Bulletin bimensuel forme, chaque année, un volunte d'environ 800 pages illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France | et à l'Etranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et les” plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. j On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction), etc., etc, | , à 10 * + La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin- téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce; adhérer à ses statuts, l’aider dans ses efforts, c’est contribuer au bien-être général 3 et à ia prospérité du pays. na | Le Gérant : À. MARKTHEUX, 4 Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. BULLETIN DE LA D 0 DE FRANCE (Revue des Sciences naturelles appliquées) 64° ANNÉE FE. N° 3. — MARS 1917 SOMMAIRE Actes RS ne idAcelinatation rs mo 2 4 sind lip e reert 65 MAcAuD D'AuBusson. — La Mésange charbonnière et son utilité dans les jardins et les ETES 0 Leon OR SR NN RM ER AE AO RUE UF TRS EAN a AN ARR AAA 61 PisRRE AMÉDÉE PicHor. — Expositions coloniales à Londres : La Chèvre d'Angora .. |. 13 Ca. RIVIÈRE. — La Chèvre d'Angora en Algérie. . . , . . . . . RAA OUEN MESA TE SN AT E. Anner. — Les exploitations culturales du Cameron Messe in RES Sn Pr ieR re T1 D: ROBERTSON-PROSCHOWSKY. Des oui AdULCOCOSRCADUGUDE NES EME ENT AU INLURSE * Extraits des procès-verbaux des séances de la Société : Séance pare u20moOveNmDno MOST ER PEN ur pee LANTA RER EE 86 — — Er E GÉNIE ETAPE EN ERA USE S NANTERRE RER 90 [ ; 4 AU SIÈGE SOCIAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 33, rue de Buffon (près du Jardin des Plantes), PARIS eg NÉ TEEL TS qe ndant la durée de la guerre, le Bulletin ne paraîtra qu’une fois par mois. été Nationale d'Acelimatation La EDITEURS f Lo Bulletin donne uns analyse des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les Auteurs ET AVIS AUX AUTEURS vs ST OR TE PRES Pan ou Éditeurs adressent deux exemplaires au Secrétariat. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1917 É Président, M. Edmond PERRIER, membre de l'Institut et de l’Académie ae Médecine Directeur € Muséum d'Histoire naturelle, Paris, || 4 ME à MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, Professeur à l'Ec Vice-Présidents. coloniale, 15, rue Faidherbe, Saint-Mandé (Seine). 4 MauRICE DE VILMoRIN, 1, rue de la Planche, Paris. Secrétaire général, M. Mourice Loyer, 12, rue du Four, Paris. * MM. R. Le Fort, 89, boulevard Malesherbes, Paris (Etranger). È H. HuA, Directeur adjoint à l'Ecole des Hautes Etudes, 254, boulevard Sain Secrétaires. Germain, Paris (Conseil). ; __.Caepin, 18, rue Lhomond, Paris (Séances). ; l'Cx.'DRBREUIL, 25, rue de Ghäteaudun; Paris (Intérieur). Trésorier, M. le D' SÉBILLOTTE; 11, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris. , Archiviste-Bibliothécaire, M. CAUCURTE, Moulin de la Madeleine, à Samois (Seine-et-Marne). Membres du Conseil M. Le Myre pe Vicers, 28, rue de Surène, Paris. À. CHAPPELLIER, 6, place Saint-Michel, Paris. WurrioN, 101, rue Sadi-Carnot, Puteaux. ACcHALME, directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux, Pa MAGAUD D'AUBUSSON, 66, rue Mozart, Paris. “ 1 D" P. MancæAz, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut National Agronomique, 89, rue, Cherche-Midi, Paris. D' LePriNCe, 62, rue de la Tour, Paris. Marzzes, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. Px. DE ViLMoRIN, Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). ; LeCOMTE, professeur de botanique au Muséum d'Histoire naturelle, 14, rue des Ecoles, Paris. Pendant l'année 1917, les Séances hebdomadaires des Sections sont remplacées par des Séances Générales bimensuelles Dates des Séances générales et du Conseil POUR L'ANNÉE 1917 Janvier | Février Mars Avril Mai | Novembre ] | ————— | | —— —— Séances pu CONSEIL, 2 mercredi du mois - à henres OUR NA 0 14 14 18(2)| 9 14 45 Séances générales, le lundi à 2 h. 1/2.) A ee Sous-Secrion d'Ornithologie (Ligue pour la Protection des oiseaux) le lundi à 4h.1/2.,. . ME tn te ee 19 49 | 23° | 21 19 (1) Date reculée en raison des fêtes prochaines. Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recewvi sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. Le Secrétaire général a l'honneur d'informer MM. les Membres de la Société et personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège dl Société, 33, rue de Buffon, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variat fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. L | La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émis par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur, des articles publiés dans le Bulletin est interdite. MAR ei = 2 L:2 Les Membres de la Société qui désirent obtenir des cheptels sont priés d’adre leurs demandes au Secrétariat, 33, rue de Buffon; les cheptels seront consentis,& examen de la Commission compétente, suivant le rang d'inscription et au furu mesure des disponibilités. Ben aire EE ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION DISTINCTIONS HONORIFIQUES ET CITATIONS. Le lieutenant de dragons Paul-Napoléon Murat, quatrième fils de notre collègue le prince Murat, a été l’objet de la citation suivante : « À la tête d’une poignée de dragons de l’escorte du général commandant l'armée et de chasseurs d’Afrique de lescadron divisionnaire de la 57° division, est entré le premier dans Monastir, où il a mis en fuite l’arrière-garde de la cava- lerie bulgare ; puis, traversant cette grande ville au galop, s’est emparé des issues, empêchant ainsi les incendiaires laissés par l'ennemi de continuer leur sinistre ‘besogne et donnant toute sécurité à l'infanterie qui le suivait pour entrer à son tour. » = Notre collègue, le comte de Ganay, vient d’être promu lieu- tenant de cavalerie. Son frère, le comte Bernard de Ganay, maréchal des logis, a été grièvement blessé au genou, par un éclat de grenade. M. Marcel Willard, maréchal des logis, au ...® d'artillerie lourde, fils de notre collègue, a été décoré de la Croix de guerre comme observateur, avec la citation suivante : « À assuré, avec la plus grande vigilance et le plus grand mépris du danger (au fort du bois Bourru, battu par les plus gros Calibres ennemis) la surveillance de son secteur. « À rendu de précieux services au S. R. A. du ...* corps d'armée. » NÉCROLOGIE. Notre collègue, M. Oscar Fanyau, ancien maire d'Hellemmes, près Lille, n’avait pas voulu abandonner son pays. Les Alle- mands, depuis l’occupation, habitaient chez lui; un jour, ils ui ordonnèrent de faire le recensement de ses cuivres. Notre collègue! s’y refusa, prétextant que depuis le temps qu'ils habi- BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. AO SE - N 66 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMAT ATION taient sa maison, ils devaient connaître, aussi bien que lui, tout ce qu’il possédait. Cette réponse fut considérée comme une insulte et M. Fanyau fut, brutalement, conduit à la prison de Loos, près Lille. Il y. mourut d'épuisement et d'émotion, le 6 novembre 196; il était âgé de soixante-dix ans. | Les Allemands n'avaient pas eu la facile générosité d'épar- gner un vieillard inoffensif et malade. M. O. Fanyau avait la passion des Orchidées ; ses splendides collections étaient connues de tous les amateurs. | M. le docteur Sauvage est mort à Boulogne-sur-Mer, à l’âge de soixante-quinze ans. Notre collègue fut successivement secrétaire de la Société d’Anthropologie; secrétaire et vice- président de la Sociélé Géologique; président de la Société Philomatique; äide-naturaliste au Muséum et, enfin, conserva- teur des Musées de Boulogne. à On annonce la mort, à Paris, de M. Charles Couvreux; notre collègue s’occupait, avec compétence, d’aviculture; il était * membre à vie de la Société depuis 4889. SITUATION DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PENDANT LA GUERRE. Le Dr PoLaiLLon, médecin-major, au dépôt du 42° régiment d'infanterie. D : LA MÉSANGE CHARBONNIÈRE ET SON UTILITÉ DANS LES JARDINS ET LES VERGERS Par MAGAUD D'AUBUSSON. Les jardins el les vergers, les bosquets et même les grands bois sont les demeures habituelles des Mésanges. Quelques espèces se liennent dans les roseaux, et cette différence d’ha- bitat les a fait classer dans une sous-famille spéciale, celle des Ægithaliens, constituée par des Oiseaux aux habitudes essen- tiellement aquatiques, qui nichent à découvert et construisent leurs nids avec beaucoup d’art. Telles sont la Panure à mous- taches et la Rémiz penduline. Mais nous n’avons à nous occu- per ici que des Mésanges sylvaines, composant la sous-famille des Pariens et, parmi elles, d’une espèce : la Mésange charbon- nière (Parus major Linn.), dont nous voulons démontrer l’uti- lité pour nos arbres fruitiers. - Tous les Paridés, qu'ils fréquentent les lieux humides ou habitent les bois et les jardins, sont insectivores, et s'ils mêlent à ce régime, suivant les saisons, des graines, des baies et des fruits, l’insecte, et surtout ses larves et ses œufs, restent le fond de leur nourriture. On les voit du matin au soir voltiger de branche en branche, suspendus dans toutes les attitudes, visitant chaque feuille, chaque fente d’écorce, fouillant, avec une activité que rien ne lasse, les moindres fissures pour y saisir les insectes, les chrysalides, les larves, les œufs qui s'y trouvent cachés. - De toutes les espèces de Mésanges qui font ainsi une chasse continuelle à la vermine malfaisante qui ravage nos arbres et nos arbustes, la Mésange charbonnière est la plus grosse et, par son appétit sans cesse aiguisé, nous rend les plus précieux services. Elle est trop connue pour que nous nous arrêtions à la décrire, nous rappellerons seulement le beau noir brillant du sommet de la tête, de la gorge et de la face antérieure du cou, le jaune tendre des parties inférieures du corps, traversé par une raie longitudinale noire, et Le vert clivâtre du manteau. La Charbonnière habite toute l'Europe, plus volontiers les régions tempérées et septentrionales que les contrées chaudes. EST MS NS GE 63 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Elle est commune en France où elle vit sédentaire. Elle se plaît dans les champs implantés d'arbres, dans les haies, les parcs et principalement dans les vergers et les jardins. On la trouve plus rarement dans les forêts de pins, de mélèzes et de sapins des montagnes. Elle n’y apparaît guère que vers la fin de l'été et pendant l'automne, lorsqu'elle erre en petites bandes. Elle niche dans les trous des vieux arbres, dans les fentes des murailles, comme font d’ailleurs tous les Pariens à l’excep- tion d’une seule espèce, l’Orite Jongicaude, qui construit un nid en forme de bourse ouverte sur le côté et vers le haut, artistement façonné à l'extérieur de lichen et de mousse, et garni à l'intérieur de duvet et d’une grande quantité de plumes. Celui de la Charbonnière est assez grossièrement fait, elle transporte dans la cavité profonde qu’elle a choisie un peu de mousse, des herbes sèches, du duvet des saules ou des aigrettes de chardons et de tussilages entremêlés de plumes et de poils et forme ainsi une sorte de matelas de 3 à 4 centimètres d'épaisseur. Lorsqu'il est terminé, la femelle dépose, sur cette couche molle, de 9 à 15 œufs, quelquefois jusqu’à 18, suivant l’âge des couples. Ces œufs sont blancs ou d'un blanc légèrement nuancé de jaunâtre et ponclués de rouge plus ou moins foncé, surtout vers le gros bout. La femelle les couve seule, contrairement à ce qu'ont avancé plusieurs orni- thologistes (Brehm, notamment) qui prétendent que les deux parents les couvent alternativement. Pendant que sa compagne demeure dans le nid, le mâle reste à proximité d'elle et fait entendre son chant, surtout le matin dès l'aube et le soir avant le coucher du soleil. IL va lui chercher sa nourriture et la lui apporte dans le nid qu’elle ne quitte que pour de courts instants. L'incubation dure 15 ou 16 jours et, à mesure que les petits éclosent, qu'ils se dégagent de la coquille des œufs, le mâle ou la femelle rejettent hors du nid les débris. | Le père et la mère s'occupent alors avec une grande sollici- tude de nourrir les jeunes, et leur distribuent tour à tour de copieuses becquées de Chenilles sans poils, de larves ou d'Insectes très mous. Quand le moment est venu de quitter le - nid, cette nombreuse famille se répand dans les arbres envi- ronnants, et les jeunes, les premiers jours, se tiennent cachés parmi les feuilles et les branches où leurs parents leur donnent la pâture. Mais, lorsqu'ils sont capables de manger seuls et de voler en toute sécurité, ils se mettent à volliger avec leurs hé. DÈS ‘ LA MÉSANGE CHARBONNIÈRE 69 parents de branche en branche, se suspendent à l'extrémité des rameaux ou s'accrochent à l’écorce dés ârbres pour en détacher les Chenilles et les œufs de Papillons. Ils s’alttaquent même ‘aux gros Papillons nocturnes qu'ils trouvent collés sur les feuilles ou dans les gercures de l'écorce (1). Cette Mésange vit ainsi en famille jusque vers la mi-juin. _ A cette époque, les adultes font souvent une seconde couvée, qui ne se compose alors que de 7 à 11 œufs, tandis que les jeunes forment de petites troupes qui parcourent les jardins et les vergers. | La Charbonnière s’accouple de très bonne heure. Dès le commencement de mars, si la saison est douce, le mâle recherche la femelle qu'il rappelle du bout des branches par un chant dont les notes vives et gaies expriment son désir. Qui n’a entendu en outre, au printemps, ce cri particulier qui imite le grincement de la lime et a valu à l’Oiseau le surnom de serrurier? Il retentit aux premiers soleils et annonce le retour de la belle saison. Si toutes les Mésanges sont utiles, à des degrés différents, la Charbonnière doit à sa taille, à sa vigueur, à ses capacités digestives, à ce don d’acrobatie qui lui permet d'explorer les arbres jusqu'à l'extrémité des branches les plus menues, à sa prédilection marquée pour le séjour des jardins et des vergers, de réunir toutes les qualités qui en font le défenseur né de nos arbres fruitiers. Et ils sont nombreux les ennemis de nos arbres fruitiers : les uns s’attaquent aux bourgeons, les autres à la fleur, d’autres encore à la feuille ou au fruit. La Charbon- nière, à son tour, s'attaque à eux tous, qu'ils soient encore à l'état de chrysalides ou d'œufs inoffensifs en eux-mêmes, ou déjà mués en larves, ou Insectes parfaits actifs et voraces. Grâce à sa vigueur, elle peut rester suspendue longtemps à la fine pointe des branches et son œil percant y découvre les œufs que les Papillons ÿ déposent. C'est là que réside son impor- tance particulière, signalée, il y a longtemps, par Naumann, qui avait bien remarqué que les œufs-des Insectes, indifférents à la plupart des Oiseaux, constituent un des principaux ali- ments de la Mésange, et par là, comme l’a montré récemment un auteur, « elle prévient, par un travail continu et invisible, ces invasions d'Insectes destructeurs qui se produisent soudain A) Sphynx, Bombyx, Cossus. 70 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION là où on a détruit les Oiseaux, el en face desquelles les Oiseaux eux-mêmes sont impuissants, une fois qu’elles ont atteint cer- taines proportions. » Car il faut se pénétrer de cette vérité que, si la protection des Oiseaux estle moyen le plus naturel et plus économique de combattre les Insectes et celui qui donne le moins de travail, on ne doit pas en attendre des résultats immédiats, il est nécessaire d’y persévérer pour en constater les heureux effets. P « Il est encore des agriculteurs, rares, il est vrai, écrit M. Henri Kehrig, qui, sans doute, accoutumés dès leur prime jeunesse, au spectacle de ces hécatombes de petits Oiseaux qui ont tant appauvri la faune ailée insectivore et qui en ont profité — d’aucuns mangèrent même de l'Hirondelle ! — restent indiffé- renls aux appels de la protection. Ils disent : La chasse a été supprimée en 1914, les Oiseaux ont été plus nombreux en 1915, et pourtant nous avons eu la Cochylis et l'Endémis dans nos Vignes. Voudraient-ils qu'un état de choses qui a mis de longues années à se faire fût changé tout d'un coup? La nature ne procède pas ainsi. Il faudra aussi de longues années pour rétablir l'équilibre : puissions-nous y arriver (1). » | On a beaucoup prôné, dans les journaux agricoles et horti- coles, le traitement chimique des arbres fruitiers attaqués par les Insectes, mais l'expérience a montré que, la plupart du temps, les drogues qu’on employait à cet effet ne rendaient des services qu’à ceux qui les vendaient. Les liquides divers dont nous aspergeons les végétaux ne pénètrent pas partout, l’'Oiseau, au contraire, ne laisse aucune partie de la plante ou de l'arbre inexplorée. « En matière de des- truction d’Insectes, dit M. G. Battachon, inspecteur de l’Agri- culture, les Oiseaux sont outillés comme nous ne le serons jamais. Avec toute notre science, tous nos engins perfection- nés, tous nos produits chimiques, nous sommes incapables d'arriver aux résultats qu'obtiennent nos aides ailés avec leurs yeux et avec leur bee, à la seule condition d'être suffisamment nombreux. » è De même, M. Rendu, inspecteur général de l'Agriculture, proclame, dans son étude sur les Znsectes nuisibles, la supério- rité de l’Oiseau sur la chimie, et M. André Godard, dans son livre : Les Jardins-volières, fait ressortir, avec les meilleurs (1) Feuille vinicole de la Gironde, 19 mai 1916. LA MÉSANGE CHARBONNIÈRE AT arguments, l'insuffisance et le danger des traitements chi- D miques. …_ Nous avons dit que la Charbonnière détruit non seulement … Les œufs et les larves, mais aussi les [Insectes parfaits. Elle est particulièrement avide d’une petite Phalène qui en automne _ envahit les Pommiers, la Cheimatobie hiémale (Cheimatobia brumata Linn.). Ce Papillon est surtoul à redouter dans les vergers où il compromet souvent la fructification et, à la suite d'invasions successives, provoque la mort de l'arbre ou de certaines branches, préparant ainsi le chemin aux Insectes -polyphages. « La biologie de ce Hépidobtere, expose M. A. Barbey, auteur d’une excellente Entomologie forestière, présente ceci de par- tieulier, son nom l'indique, que l’essaimage se produit au moment des brumes automnales, presque au commencement de l'hiver. En effet, les mâles apparaissent à la moindre tem- pérature clémente de l’arrière-automne et volent,'le soir sur- tout, autour de la couronne des arbres pour y rechercher les \ femelles. Ces dernières, fécondées, déposent individuellement. léurs œufs sur les bourgeons à fleurs et sur les rameaux. Ces œufs sont solidement collés, ce qui leur permet de ne pas être détachés durant l'hiver par la pluie et la neige. « L'apparition des jeunes Chenilles a lieu au moment du réveil de la végétation, et ce phénomène est naturellement sous la dépendance complète des conditions atmosphériques. 4 L'animal pénètre, généralement en avril, dans les bourgeons dont il dévore partiellement l’intérieur durant la nuit. Pendant le mois de mai et une partie de juin, le ravage se poursuit et atteint les feuilles en voie de formation qui sont ordinairement _perforées. Plus tard, les ouvertures sont agrandies à mesure que la Chenille devient plus grosse et active et, à La fin de la _ période des dégâts, on remarque les faisceaux de feuilles réu- aies par un filet soyeux. _« Parvenue à cette étape de son existence, la Cheimatobie biémale, suspendue à un fil, se laisse tomber à terre etse cache dans le sol ou dans les débris ligneux pour s'y métamorphoser. Cette phase de nymphose dure environ quatre mois. » On a imaginé, pour arrêter l’envahissement de cet ennemi redoutable, un moyen basé sur la biologie et le dimorphisme sexuel très accentué de ce Papillon. Il consiste à fixer par une x _» ficelle autour du tronc des arbres envahis ou à protéger des ces A RAR TEE DEP ne Gt 7 ai - " ’ RE RC IT LU Un + 124 pe iot-Sèrs rique les RÉ M: Le 19 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION bandes de papier de 10 à 15 centimètres de largêur. Sur ce papier on dépose de la glu en un anneau de 1 à 2 centimètres de largeur sur 2à 3 d'épaisseur. Le piège est placé en octobre, soit au début de la période d’accouplement des Papillons. Il a pour but d'arrêter l'ascension des femelles. En effet, ces der- nières n'ont que des rudiments d'ailes et sont incapables de voler. Elles deviennent facilement prisonnières dans celte matière gluante qui leur obstrue le passage lorsqu'elles gra- vissent le tronc. Mais ce moyen répressif est unie partout où abondent les Charbonnières. Elles ont vite fait, en inspectant les bourgeons et les rameaux, de détruire Îles œufs, et elles surprennent les femelles, au moment de leur ascension sur le tronc, en s’ac- crochant à l'écorce. Voilà donc un cas, entre beaucoup d’autres, où la Mésange s’en prend aussi à l'Insecte parfait. Onattirefacilement cet actif destructeur de vermines en lui offrant des nids artificiels, il les occupe avec empressement. Le nichoir est un facteur important de la conservation et de la multiplication des Oiseaux. On peut, grâce à lui, peupler toute une région d’espèces utiles dont les couvées échappent ainsi aux risques de destruction de l’état de nature : Animaux de rapine, dénichage parles enfants, accidents atmosphériques. En Suisse, dans plusieurs cantons, la pose des nids artificiels est subventionnée par l’État. Dans le canton du Valais, l’article relatif à cet objet est ainsi conçu : Les achats de nids artificiels et l'établissement en plein champ, prairie ou vignoble, de réserves- abris pour les petits Oiseaux, par l'initiative ou l'intermédiaire des communes ou des Sociétés d'agriculture, sont au bénéfice d'un subside de l'État (arrêté du 25 mars 1913). Est-il nécessaire de dire que chez nous le Gouvernement s’est toujours désintéressé de la question des nichoirs. Seule, la Ligue française pour la Protection des Oiseaux; s'efforce d’en répandre l’usage et supporte, sur son modeste budget, les frais de sa propagande. ; EXPOSITIONS COLONIALES -A LONDRES LA CHÈVRE D'ANGORA Par PIERRE AMÉDÉE-PICHOT. Les colonies anglaises, en vue de la reprise des affaires après la guerre font déjà de grands efforts pour faire con- naître leurs produits et pour entrer en relations directes avec les consommateurs. C’est ainsi que tous les pays de l'Empire ont organisé à Londres des Expositions individuelles où leurs ressources agricoles et industrielles sont présentées sous le jour le plus favorable. La colonie de Victoria, la Colombie anglaise, la Nouvelle-Zélande, la Rhodésie, le Queensland et le Canada notamment, ont mis leurs richesses sous les yeux du public de la facon la plus suggestive. Nous notons dans l'Exposition du Sud de roue le coton et le tabac que l’on cultive avec succès autour du fort Jameson dans la Rhodésie septentrionale. Dans cette colonie, on pousse aclivement à l'industrie de la soie que favorise la grande quan- tité de Müriers répandus dans le pays. Les produits déjà oblenus peuvent rivaliser avec les plus belles soies de Milan, mais la main-d'œuvre fait défaut et, comme on ne peut pas songer actuellement à recruter des sériciculteurs dans les pays européens, on a entrepris des démarches pour faire venir des Japonais. Les textiles occupent une place importante dans l'Exposition de l'Afrique du Sud, fort bien organisée dans les magasins Harrod que sir Richard Burbridge à mis gracieusement à la disposition du Comité. L’acclimatation de la Chèvre d’ Angora au Cap est maintenant un fait accompli et cette sous-espèce caprine rivalise avec les Moutons. Ces Chèvres sont représentées à l'Exposition par des spécimens de leurs toisons et par _ quelques magnifiques individus vivants. C’est le cas de rap- peler que la Chèvre d’Angora a été introduite dans la colonie vers 1856. M. H.-A. Bryden, qui visita le Cap et qui a publié en 1889 un récit très circonstancié de son séjour, a donné dans son ouvrage (Æloof and Karroo in Cape Colony) de très inté- ressants détails sur les troupeaux de Chèvres d'Angora de M. Evans, l’un des premiers à reconnaître tout le parti que l'on pouvait tirer de ces animaux. M. Evans alla lui-même en Asie- 74 BULLETIN DE LA SOCIËTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION “ Mineure chercher des sujets de choix et, avec l'autorisation du sultan, il put faire sortir des districts de Tcherkess et de Gérédèh des reproducteurs remarquables qu'il avait réunis pendant un voyage de 1.200 milles à travers des régions presque inconnues. Une quarantaine de Chèvres d'Angora furent ainsi amenées à dos de Mulet jusqu'au port d'embar- quement, et les fermiers de Graff-Reinet et des provinces méri- dionales firent l’acquisition de quelques Boucs de ce convoi à raison de 2.500 francs et même 10.000 francs la pièce. La tonte des Ghèvres d’Angora de M. Evans, à l’époque de la visite de M. Bryden, était une des plus importantes du monde, et il possédait un troupeau de 20.000 bêtes tuutes Angora de pur sang ou de demi-sang. Ce troupeau fournissait 50.000 livres !. de la toison connue sous le nom de mohair. Sur son domaine de Riet-Fontaine naissaient chaque année 4.000- Chevreaux et on comptait parfois jusqu'à sept cents mises bas en un jour. Cette production intensive durait pendant quelques jours, puis se ralentissait pour reprendre un peu plus lard, car les Chèvres ne sont pas comme ne Moutons et n’ont pas d'époques } fixes de reproduction. Pendant la saison, le troupeau était à confiné dans de vastes enclos de fils de fer et aussitôt nés, on: : attachait les Chevreaux à la clôture par une patte de derrière. Au début, on attachait les nouveau-nés aux buissons de la à campagne, mais les mères qui, ont comme certaines Antilopes, “à une disposition à s'éloigner de leur progéniture, ne retrou- vaient pas toujours leurs petits au retour de leurs excursions et en perdaient un certain nombre, tandis qu'en attachant les jeunes à la clôture, le chevrier n’a qu’à promener son troupeau devant le grillage, pour que les mères rentrent aussitôt en pos- session de leur bien. C'est en juillet que se fait là tonte qui dure de trois semaines à un mois et, pour opérer plus facilement, on met les Chèvres dans une espèce de travail où leur tête est immobilisée entre les branches d’une fourche de fer, et elles ne bougent pas pen- dant que l’on coupe leur toison. Les Moutons ne s’accommode- raient pas de ce régime et s’agiteraient pour recouvrer leur liberté, mais pour les Chèvres, cela facilite considérablement la besogne. Un chemin de fer transporte rapidement les toisons à Port-Elisabeth. ; A L'introduction de la Chèvre d'Angora en France a été la première grande entreprise dont se soit occupée la Société à PPS... TRAME sont nés Fee moi EE SE RE D inner pe LE 1 DÉS on LA CHÈVRE D'ANGORA EN ALGÉRIE 75 d’Acclimatation et dès sa séance d'ouverture, le 10 février 4854, elle était saisie de la question par un de ses membres les plus distingués, M. Sacc. Près de 100 Boucs et Chèvres d'Angora se trouvèrent réunis sur notre sol, seize mois seulement après la création de la Société, grâce à un envoi d’Abd-El-Kader, qui résidait alors à Brousse, et à l'achat d'un troupeau de 75 têtes fait par la Société d’Acclimatation. Isidore-Geoffroy Saint- Hilaire, dans son ouvrage sur l'Acclimatation et la domestica- tion des Animaux utiles, a longuement rendu compte des péri- péties de cette introduction et des premiers élevages qui eurent lieu en Algérie, dans les Alpes du Dauphiné et le Cantal. Il ne - semble pas pourtant que ces essais aient été poursuivis avec persévérance. Le troupeau du Jardin d’acclimatation finit par être vendu à des colons du Cap, et il y aurait intérêt à rechercher quel a été le sort des Chèvres d’Angora introduites sur notre territoire. Ces animaux semblent être devenus rares. En 1912, à la vente du Jardin zoologique d'Anvers, notre. _ collègue, M. Pays-Mellier, payait un Bouc et deux Chèvres 650 francs. LA CHÈVRE D'ANGORA EN ALGÉRIE Par CH. RIVIÈRE (1) La Société d’Acclimatation se préoccupe justement de con- naître la situation de l'élevage et de la propagation de la Chèvre - d'Angora en Algérie. . On sait que c’est grâce à l'initiative de notre Société, ainsi que le confirment de nombreux documents et tant d'intéres- santes études, que cette tentative d’acclimatation, qui aurait pu être fructueuse, à été poursuivie avec succès jusqu'au moment où des mesures administratives ont annihilé des - efforts et des résultats dont il ne reste qu'un souvenir. La dernière communication sur ce sujet est due à M. G. Cou- put, alors directeur de ‘la Bergerie nationale de Moudjebeur, près Bogharie, et chargé du service des ovins et des caprins. À cette époque, la période d'essais était terminée avec succès Î (1) Réponse à la question posée par M. P. A.-Pichot sur les résultats de l'introduction de la Chèvre d'Angora en Algérie. a Ed d'ail 76 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION et la Chèvre d’Angora, déjà appréciée par les Européens, altirait aussi l’attention des indigènes chez lesquels l'extension de cet élevage paraissait plus indiquée. | D'ailleurs les qualités de cette race s’affirmaient ainsi: 4° Après quatre générations la loison se conservait aussi belle que celle de la race pure importée ; 2° Dès le premier croisement avec la Chèvre indigène, la qualité de la viande des Angoras avait une telle finesse que souvent on la comparait à celle de l’'Agneau et elle était même vendue comme telle ; 3° Adultes et croisés, les sujets avaient plus de poids que ceux de race indigène et leur viande perdait son goût de Chèvre, mais la production du lait trop faible convenait moins aux besoins des Arabes, aussi l'élevage de l’Angora paraissait mieux approprié aux régions voisines des centres ou des grands marchés de boucherie ; 4° La rusticité complète de Le Chèvre sous le dur climat des Hauts-Plateaux était indiscutable : ces animaux résistaient aux froids vifs et prolongés et ne craignaient nullement la vive insolation ; \ ; ° Malgré les duretés atmosphériques de ces régions de steppes et d’altitudes, la reproduction de l’Angora parfaite et sans soins particuliers, faisait ranger cette race parmi les bêtes de domestication facile : en effet, moins vagabonde, sauvage et dévastatrice que ses congénères indigènes, elle ne montait ni dans les arbres ni dans les buissons. Mais, devant tant de qualités, l'abandon de cet élevage a certainement une cause ? Quand la Bergerie nationale de Moudjebeur fut détruite, il y a une dizaine d'années, suppression ne paraissant pas motivée, même regrettable, l'administration algérienne, qui s'était sub- stituée à celle du Ministère de l'Agriculture, dispersa le trou- peau sélectionné de race pure et celui des croisements : alors, sans direclion unique et méthodique, la question s'éteignit d'elle-même et actuellement il ne reste que quelques rares sujets d'Angoras disséminés et de pureté douteuse; ou, pour mieux préciser, le troupeau généraleur a complètement dis- paru. \ D'ailleurs, il y a quelques années, [° administration algérienne semblant regretter sa mesure tenta de nouveau de se procurer en Anatolie un troupeau de Chèvres d’Angora, mais elle dut $ he LES EXPLOITATIONS CULTURALES AU CAMEROUN 71 reculer devant la dépense que cette autre introduction tp sait au budget. Les Anglais, au Cap, ont été plus avisés et persévérants, - aussi un réel succès a couronné leur tentative, et leur colonie sud-africaine s'est trouvée bientôt dotée d’un élevage produc- tif. is Dans'un vaste pays comme notre Nord-Africain où la plus grande, la trop grande partie du territoire est de. caractère _steppien, même désertique sans arriver jusqu’à la lisière saha- rienne, et par conséquent ne peut comporter qu'une forme d'exploitation pastorale, exclusivement primitive, Caprins et Ovins sont seuls indiqués, ainsi que les Arabes l’avaient com- pris depuis des siècles. Or, si la Société d’Acclimatation désirait savoir également ce qu'est devenue la question moutonnière, celle du Mérinos notamment, qui, il y a une soixantaine d'années, la préoccupait * si justement, la réponse serait semblable à celle concernant la Chèvre d’Angora. Pourtant l'amélioration du troupeau ovin eût été, comme en Australie, dans l'Amérique du Sud, au Cap, une richesse indis- cutable, solide dans le Nord de l'Afrique où le pacage et la transhumance seuls s'imposent naturellement sur d'immenses territoires : c'est ce que pensait un de nos plus grands agro- nomes, M. Tisserand, ancien directeur de l'Agriculture, consi- déré avec raison comme le « moutonnier » le plus autorisé. LES EXPLOITATIONS CULTURALES DU CAMEROUN Par E. ANNET. La note insérée ci-dessous est très protablement la première qui soit publiée en France sur la question économique des colonies conquises tout récemment par nos troupes et celles de nos alliés anglais, sur les possessions allemandes de la côte occidentale d'Afrique. Son auteur, M. Émile Anuet, naguère attaché au service de [a Botanique du Muséum d'Histoire natu- relle, et ayant toutes les qualités d’un bon naturaliste, chercha à donner cours à ses préférences en saisissant l’occasion d'aller dans nos colonies. C'est ainsi qu'il partit, en novembre 1909, pl: MS LEE. à VA DU PEL ET AN EE) TR OT PA A ALLIE NAN RE ETETS pe A / D? SF da \ à Qi! 18 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION comme collaborateur d’'Eug. Poisson, alors directeur de la Sociélé cotonnière française au Dahomey. Il venait de terminer sa péribde de service militaire comme sous-officier. Malheu- reusement, en mai 1910, son directeur disparaissait, terrassé par un accès de fièvre bilieuse hématurique, et cet accident détermina sa rupture avec la Société. C'est alors que le gouverneur de cette colonie, M. Malan, appréciant les qualités du jeune colonial, lui vint en aide en le faisant nommer commis des affaires étrangères des Colonies. Quand la guerre éclata, il reprit du service comme sergent et fut incorporé dans la colonne qui devait opérer au Cameroun pour en chasser l'ennemi. La campagne fut longue et meur- trière, car cette possession était bien organisée militairement et fut défendue vigoureusement. Le jeune sous-officier sortit de cette dure épreuve avec l’épaulette de sous-lieutenant. Le calme relatif renaissant, les instincts de naturaliste de M. E. Annet se réveillèrent et, après l’annexion du Cameroun, - il visita tout ce qu’il put de ce pays splendide, non seulement la forêt, mais surtout les résultats étonnants des “efforts faits par les vaincus, en cultures, essais de toutes sortes de Végé- taux utiles, ainsi que leur étendue, insoupçonnés des colonies avoisinantes. Ce sont les descriptions de ces investigations, de ces randon- nées instructives que notre collègue M. E. Annet est heureux d'offrir à la Société d’acclimatation. Se Jap \ EXTRACTION INDUSTRIELLE DE L'HUILE DE PALME AU CAMEROUN. Historique. — L'’extraction industrielle de l'huile de palme est d’institulion assez récente. Les premiers essais, tentés avec. des machines à main, remontent à une douzaine d’années, et ce ne fut qu’en 1908 que M. Eugène Poisson, après de longues et judicieuses recherches, établit à Cotonou une usine disposant de moyens suffisants pour traiter mécaniquement de grandes quantilés de fruits de Palmier. « L'installation avait été si bien comprise, que la plupart des appareils, de conception tout à fait nouvelle, pouvaient être considérés comme répondant aux exigences d’une exploitation industrielle. Sauf quelques points de détail aisément perfec- tionnables par l’expérience, les recherches avaient abouti à la découverte de bases sérieuses. "4 D EN AE UT 20 : LES EXPLOITATIONS CULTURALES AU CAMEROUN 79 Ces expériences, interrompues par là mort prématurée de notre compatriote, avaient attiré l'attention des industriels coloniaux, mais ce furent surtout les étrangers qui en tirèrent - parti. Des sociétés allemandes, en particulier le « Kolonial wirst- | chaftliche Komitee », déléguèrent des représentants pour étu- dier sur place le a de la nouvelle usine de Cotonou. ; Le D? Soskin, accompagné d'un des plus grands industriels ea matières grasses d'Europe, M. ects passa plusieurs mois, en 1909 et 1910, à traiter lui-même à Cotonou des fruits de Palmier et à expérimenter les nouvelles machines. Le résultat de ces essais fut qu’en 1910, se fonda une société sous le nom de « Syndikat für OElpalmen Kultur » (S. O. K.), ayant comme principal actionnaire M. use et comme directeur, le D' Soskin: Cette association devait mettre en pratique les nouveaux procédés d'extraction mécanique et les utiliser au Cameroun. En 1911 furent commencés, à une douzaine de kilomètres de Duala, à Maka, les travaux d'aménagement d'une usine, et des plantations furent créées en utilisant le plus possible les peu- plements naturels de la région. L'établissement du « Syndikat für OElpalen Rulioe » au Cameroun fut grandement favorisé par les circonstances sui- vantes : 1° Facilités données par le A allemand pour accorder des concessions territoriales et autoriser les plan- tations ; 29 Rice très étendues de trouver de la main-d'œuvre ’ avec l'appui de l’administration allemande qui, au besoin, usait de contrainte envers les indigènes, - 3° Richesse des peuplements naturels et facilités des moyens d'évacuation des produits sur l’usine, puis sur l'Europe. Aménagement de l'usine. — L'usine de Maka est une repro- duction à peu près exacte de l'usine d'essais de M. Poisson, mais conçue sur un plan beaucoup plus vaste et avec quelques modifications de détail dans les appareils. Elle est construite en bordure du chemin de fer de Nord- D acoun. au kilomètre 12, sur une rivière à débit constant, et est constituée par trois bâtiments accotés : 1° L'usine motrice comprenant : une chaufferie, deux à ù PAS PT NS ET Nr - A LT ÉENSES à + 80 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION machines à vapeur horizontales, l’une de 175 chevaux action- nant l'usine, l'autre de 75 chevaux, machine de secours et actionnant une dynamo pour la lumière ; 2 L'huilerie, vaste bâtiment cn béton armé de trois étages comprenant toutes les machines nécessaires à l’extraction de l'huile ; 3° Un vaste magasin de manutention pour les produits. Deux dynamos assurent alternativement un éclairage intense de l'usine et permettent le travail de nuit. Les frais de construction et d'aménagement de l’exploitation se sont élevés à environ 250.000 francs pour les bâtiments, et à 300.000 francs pour la machinerie (valeur de l’usine seule et des magasins y attenant). Traitement des fruits. — À l'arrivée à l'usine, les régimes de Palmier sont traités à la main, battus, puis triés pour séparer les fruits de leur support. Les fruils, transportés par un élévateur au troisième élage, sont déversés mécaniquement dans des cuves spéciales garnies de serpentins chauffés à la vapeur, où ils subissent une cuisson. A la fin de l'opération, ils sont versés automatiquement dans des presses hydrauliques cylindriques, situées à l'étage infé- rieur, où ils sont soumis à une pression de 150 à 175 kilo- grammes par centimètre carré. L'huile extraite s’écoule par des orifices latéraux ménagés dans le bâti des presses et est con- duite dans des bacs de décantation situés plus bas, où elle subit une première épuration à la vapeur. Elle est élevée à nouveau au dernier étage où elle est définitivement épurée el filtrée. L'appareil à filtrer, de conception toute récente, est constitué - par une série de plaques métalliques rectangulaires perforées, et à bords saillants, s'appliquant exactement les uns sur les autres de façon à assurer l'étanchéité des côtés. Entre chaque plaque, dont le nombre peut varier de 20 à 40, est disposée une toile à travers laquelle doit passer l’huile. À son arrivée au filtre, l'huile rencontre un jet violent de vapeur qui entraîne toutes les impuretés restantes ainsi que les acides et essences nocifs. L'huile épurée est recueillie par des robinets situés à la base de l'appareil ; elle a une belle couleur rouge orangé, est parfai- tement limpide, et a perdu le goût et l'odeur désagréables de : l'huile préparée par les procédés indigènes. Elle serait à cet état LES EXPLOITATIONS CULTURALES AU CAMEROUN 81 propre à la consommation et certains européens attachés à la fabrique l'utilisaient pour leur nourriture. L'huile obtenue est envoyée dans des réservoirs disposés de façon à en faciliter la mise en ponchons. À la sortie des presses hydrauliques, les fruits pressés sont : transportés dans des tambours octogonaux, formés de mailles métalliques larges ; les noix de palme y sont entièrement sépa- rées de leurs fibres. Celles-ci subissent une préparation ana- logue à celle des fruits frais ; elles sont de nouveau cuites, puis pressées dans une presse hydraulique spéciale, à forte pression. ‘Les tourteaux obtenus sont envoyés à la chaufferie où ils entrent en partie dans la composition du combustible. Les noix de palme sont transportées mécaniquement dans des chambres spéciales où elles sont soumises pendant plusieurs jours à une ventilation chaude puissante pour les dessécher et empêcher l'amande d’adhérer à la coque. Elles sont ensuite traitées par des concasseurs Hacke à force centrifuge. Cet appareil, qui est le même que celui créé par la maison Hacke, en 1902, est loin de donner des résultats satis- faisants. En raison, il est vrai, de la différence de résistance des noix de palme due aux variations de dimensions et d'épais- seur de la coque, 40 et 50 p. 100 des noix traitées ne sont pas cassées. Le produit du concassage tombe dans un tambour cylin- drique où les noix intactes sont séparées de celles qui sont brisées. Les premières sont soumises à une nouvelle opération de concassage, les deuxièmes sont dirigées dans un bac conte- nant de l’eau surchargée de sel. Les amandes flottent à la sur- face, et les débris de coques sont dragués mécaniquement et rejetés. Les amandes sont de nouveau séchées, puis mises en sacs. Le procédé de séparation des amandes et des débris de coques _ n'est pas encore parfait ; afin d'éviter des déchels trop considé- rables, les débris de coques, avant d’être rejetés, sont soumis à un triage pour retirer les amandes adhérentes aux coques qui auraient pu être entraînées au fond du bac. Toutes les opérations de (ransport et de manutention des diverses parties du fruit sont effectuées mécaniquement, ce qui réduit au minimum le temps nécessaire au traitement et la main-d'œuvre, BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1917. —= 6 DEEE F £ è NE RS ANS PES En: 4 82 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION Rendement. — L'usine en ordre de marche comprend : 6 presses hydrauliques (première pressée, fruits); 2 presses d'épuration (deuxième pressée, fibres) : 4 bouilleurs pour fruits; 1 bouilleur cylindrique avec agitateur pour fibres 4 tambours défibreurs; 4 concasseurs: 2 filtres-presses; 1 chambre chaude pouvant contenir environ 100 tonnes de noix; 4 bacs de décantation. Toutes les machines étant en service, en fonctionnant jour et nuit, le rendement de l'usine par semaine est d'environ : 65 tonnes d'huile épurée, et 24 tonnes d'amandes, pour une es de fruits traités d'environ 350 tonnes, soit environ 5 tonnes de régimes. : . est à remarquer la disproportion très grande entre la pro- duction en huile et le rendement en amandes dans le même laps de temps. Cela provient du fait que le traitement des noix par le concassage est beaucoup plus long que l'extraction de l'huile des fruits. I existait toujours une accumulation de noix et le travail des concasseurs était insuffisant pour suivre celui des presses. Une augmentation du nombre des concasseurs s'imposait donc pour assurer une production des amandes à peu près égale à celle de l'huile. D'une série d'expériences faites à l’usine pour établir le ren- dement des fruits de Palmier traités mécaniquement, il ressort que : 100 kilogrammes de fruits frais produisent : de 16 à 8,5 kilogrammes d'huile de palme; de 16 à 20 kilogrammes d'amandes; environ 20 kilogrammes de fibres et environ 40 kilogrammes de coques. Les amandes de palme ne sont industrialisées qu’en Europe; leur teneur en huile est de 40 p. 100; les 60 p. 100 restants sont utilisés comme tourteau (nourriture du bétail, engrais). Moyens de ravitaillement. — Le ravitaillement de l'usine est assuré : 1° Par le produit des plantations; 2° par les achats effectués sur place aux indigènes. : Les plantations de la société, espacées les unes des autres pour ne pas empiéter sur les propriétés indigènes et ne pas diminuer la production locale, occupent une superficie de 6.000 hectares. Trois d’entre elles sont reliées au chemin de fer par des voies Decauville. Ces plantations ont été instituées en utilisant le plus pos- sible les peuplements spontanés qui ont été aménagés,’entre- \ LES EXPLOITATIONS CULTURALES AU CAMEROUN 83 lenus et complétés. Il n’existe aucune régularité dans l’aligne- ment des arbres; on s’est contenté d’éclaircir les peuplements pour laisser à chaque Palmier le terrain et l'air qui nu sont indispensables. Il ne semble pas que des essais quelconques aient été tentés pour sélectionner les variétés de Palmier offrant les qualités les plus propres à en faciliter le traitement industriel : épais- seur du péricarpe et homogénéité de grosseur et de dureté des noix de palme. Seul, un laboratoire d'analyse aeait à l’usine qui était destiné à l'examen et l'analyse de l'huile obtenue. Personnel. — L'organisation de l’usine et des plantations exige un personnel nombreux qui, avant la guerre, se répar- tissait ainsi : 1° Personnel européen : — 1 directeur, 3 chefs comptables ou employés de bureau, 3 ingénieurs mécaniciens, 4 surveillants. de factorerie, 3 surveillants de plantations, 8 agents détachés dans les différents magasins ou plantations : au total 22 euro- péens; 99 Main-d'œuvre indigène : 400 ouvriers pour l'usine de Maka, 100 manœuvres pour les magasins, et environ 3.500 tra- vailleurs répartis dans les différentes plantations. Les dépenses occasionnées par ce personnel considérable, semblent avoir été hors de proportion avec le rendement de l'usine, aussi des projets de réduction du personnel européen au tiers et de changement du mode d'exploitation des plantations étaient-ils à l'étude. 6 État actuel. — Au moment de la déclaration de guerre, tout le personnel européen du « Syndicat für OElpalmen Kultur » était de nationalité allemande. Tous se sont retirés devant les troupes alliées et ont abandonné les bâtiments. Les principaux actionnaires anglais et hollandais de la firme, ayant racheté la majorité des actions, après accord avec le Gouvernement anglais, envoyèrent à la fin des hostilités un Européen anglais pour sauvegarder leurs droits et assurer la surveillance et l'entretien des divers établissements de la . société au Cameroun. Actuellement, la totalité de DESHIT ANNE est en bon état de conservation et sa valeur intrinsèque n’a pas été modifiée par le long arrêt qu’elle subit. L'usine motrice est soigneusement entretenue, et l& machi- Be Se 84 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION nerie qui compose l’huilerie est préservée par l’épaisse couche graisseuse qui recouvre tous ses organes; il suffit d'un net- toyage et d'une revision pour que tout soit en ordre parfait de marche. Les plantations H les indigènes tirent actuellement profit sont entretenues également el conservent toute leur valeur primitive. Duala, le 1° septembre 1916. LES FRUITS DU COCOS CAPITATA Par M. le D' ROBERTSON-PROSCHOWSKY. Le Cocos capitata peut produire, par an, de 10 à 15 kilo- grammes de fruits, analogues à ceux dont j'ai envoyé récem- ment quelques spécimens à notre Société pour y être dégustés. Mais la floraison, par conséquent la fructification, n’a pas toujours lieu tous les ans, au moins en tant que j'ai pu l’ob- server ici. Le Cocos cupitata fleurit, dans mon jardin, à peu près tous les deux ans. Je possède un autre Cocotier, qui a fleuri seulement une fois, il y a cinq ou six ans ; Les fruits étaient bien supérieurs à ceux du C. capitata et auraient été dignes de figurer sur n'importe quelle table. C’est une espèce qui n’est pas encore tout à fait déterminée et que j'ai achetée sous un nom erroné. Le pro- fesseur 0. Beccari, le célèbre palmographe, à qui j'avais envoyé des fruits (mais pas des fleurs), l’a provisoirement jugé être C. schizophylla Martins. Tôt ou tard, ce Palmier fructifiera à nouveau et je distribuerai alors les graines, en n'oubliant pas, bien entendu, notre Société. Tous les Cocotiers du type Cocos capitala, C. schizophylla et bien d’autres, que l’on connaît sur la Côte d'Azur sous les noms erronés de C. austlralis, C. campestris, etc., sont très rustiques et résistent parfaitement dans un climat moins doux que celui de la Côte d'Azur, supportant des températures de —12°, —15° centigrades; rusticité presque aussi grande que celle du Zrachycarpus excelsa Wendl. (Chamærops excelsa). Outre leur grande valeur ornementale, ces Palmiers rustiques = ; Le possèdent tous une valeur comme fruitiers et, si on ne tient : a Xe L la LES FRUITS DU « CUCOS CAPITATA » 85 pas à consommer les fruils frais, on peut en faire des sirops, en passant les fruits cuits au tamis, pour éliminer les fibres; le goût de ces sirops rappelle celui de l’abricot. Vu la très grande rusticité de ces Cocotiers, on peut, avec raison, conseiller leur culture bien au delà de la région de l’Oranger; en tous cas, où l’Olivier résiste, ces Cocotiers sont parfaitemenr rustiques. _Je‘m'occupe spécialement des « fruitiers exotiques » et j'ai publié, dans la Petite Revue Horticole d'Antibes, une série d'articles sur ce sujet. C'est, à mon avis, sur ce genre d'acclimatation que peuvent s'exercer le plus utilement les essais faits tant surlla Côte d'Azur (que seule je connais) que sur le littoral nord de l’Afrique. Notre collègue, M. Ch. Rivière, avec lequel j'ai eu quelque correspondance, depuis qu'il est venu visiter mon jardin, est peu optimiste en ce qui concerne les cultures industrielles de - plantes exotiques en Algérie. S'il a eu de mauvais résultats, c'est évidemment son devoir de les communiquer pour éviter des échecs. Toutefois, il convient de faire des essais assez sou- vent répétés et dans des conditions suffisamment variées, avant de poser des conclusions définitives. Il ne faut pas oublier, en outre, que, par sélection et hybridation, bien des acclimatations sont possibles qui, au premier abord, ne don- naient aucun espoir. Mais, comme je viens de le dire, c’est au sujet des « fruitiers exotiques » que l’acclimatation a raison d'espérer des résultats _ pratiques, car il n’y -àa aucune raison pour que la culture de _ certains « fruitiers éxotiques », si prospères en Californie du Sud, ne le soient également sur la Côte d'Azur. Je connais bien la Californie du Sud pour y avoir habité longtemps et puis assurer que le climat n’y est pas plus favorable. Les Améri- cains, gens essentiellement pratiques, et qui certainement, moins que tous autres, ont tendance à se leurrer d'illusions et d'espoirs chimériques, montrent un véritable engouement pour la culture de « fruitiers exotiques ». Pourquoi donc ne pourrait-on pas faire de même ici, sur la Côte d'Azur? Evi- demmént, comme en toute culture nouvelle, il y aura des tâtonnements, quelques aléas et quelques ÉQUReE mais qui ne seront pas, nécessairement, définitifs. GES EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ SÉANCE GÉNÉRALE DU 20 NOVEMBRE 1916 Présidence de M. Bois, vice-président de la Société. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. le Président dépose sur le bureau deux notices, dont il est l’auteur : 1° Une notice biographique sur M. Jules Gravereaux; 2° Un extrait des Comptes rendus de l’Académie des Sciences, sur La variêté des Vanilles (en collaboration avec M. Costantin). » $ MAMMALOGIE. . - La communication de M. P. A.-Pichot sur les Bœufs Ban- tengs, Gaurs et Gayals, est remise, à la demande de son auteur, à une date ultérieure, pour insuffisance de documen- lation. M. Debreuil donne connaissance d’une note de M. P. A.- Pichot sur la Chèvre d’Angora qui sera insérée au Bulletin. ORNITHOLOGIE. M. Magaud d’Aubusson lit une étude sur le Nid-refuge de la Poule d’eau. Cette communication paraîtra, intégralement, au Bulletin. M. Cretté, qui n’est pas de notre Compagnie, confirme les dires de notre collègue, relativement à la construction du Nid- Refuge. Il ajoute qu'il a réussi à prendre des Poules d’eau à la nasse à Poissons, simplement amorcée avec du pain de Ché- nevis. Parmi ses captures, il y avait des jeunes individus, auxquels il rendit la liberté; il constata que plus jamais ils ne se sont laissé prendre; ils ont évité tous les pièges, tout en réussissant à manger l’appât. M. Magaud d’Aubusson confirme EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 87 que cet Oiseau est, depuis longtemps, reconnu comme très rusé. M. Delacour nous tient au courant de ses élevages d’Oiseaux de Villers-Bretonneux; quoique cette localité soit proche du front et qu'elle ait eu déjà souvent la visite des avions ennemis, les élevages ont été, cette année, assez prospères. M. Delacour nous entretient, en particulier, du Paradisier de Wilson (Schlegelia Wilsoni) ; il fait don d’une aquarelle dont il est l’auteur, qui sera reproduite en couleurs dans le Pulletin. M. Magaud d’Aubusson y joindra une notice sur ce magnifique _et très rare Oiseau, dont si peu d'exemplaires vivants ont pu être examinés. M. M. Loyer it une lettre de M. Decoux qui envoie le compte rendu de ses élevages d’Oiseaux, pour 1616; cette lettre sera publiée à la Correspondance. ENTOMOLOGIE. M. Clément, comme suite à la communication que M. l'abbé Foucher à faite dans la dernière séance, au sujet de la modi- fication, à volonté, des sexes chez certains Orthoptères comme les Carausius, présente un individu de ce genre qu’il croit être un mâle et qu'il a obtenu fortu'tement, au milieu d'un très grand nombre d'individus femelles. On discute le sexé; on dit qu'ävant de se prononcer et d'affirmer que c’est bien un mâle, il faut soumettre l'individu à un examen très minutieux, car on à fréquemment constaté, dans les élevages, la présence de monstres, ayant plus cu no le facies d’un mâle et qui n’en étaient pas. M. bull signale qu'il ÿ a eu, en septembre, sur les bords de la Seine, à Melun, une véritable invasion de Phryganes; plusieurs espèces de ces Insectes envahirent, le soir, à diffé- rentes reprises, les maisons; les murs et les plafonds en étaient littéralement couverts. Notre collègue, en faisant, en juillet, sa récolte de miel (récolte à peu près nulle cette année), découvrit un superbe Orvet (Anquis fragilis) d'une trentaine de centimètres de lon- sueur, logé au sommet d’une ruche sous le capuchon de paille; il semblait avoir trouvé là le vivre et le couvert, car il est fort 88 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION probable qu'il se nourrissait d’Abeilles. Notre collègue n'eut cependant pas le courage de tuer ce joli Saurien, si utile dans les jardins, mais il est possible que l’Orvet soit un danger pour les ruchers. Celte assertion de M. Debreuil est controversée par MM. Mailles et Clément, qui adimnettent seulement que . l'Orvet a trouvé le couvert sous le chapeau de la ruche. Ce Saurien, en effet, se nourrit exclusivement de Limaces et de ombrics. M. l'abbé Foucher en a élevé facilement en leur. donnant, pour toute nourriture, des Escargots écrasés. Les Chenilles, dit encore M. Debreuil, ont été très nom- breuses, cette année, un peu partout. En Seine-et-Marne, notamment, celles des Piérides ont dévasté les Choux. On : répond que ce fait a été absolument général. M. L. Capitaine a vu aux environs de Mantes, à Gargenville, des champs entiers de Choux réduits au rachis et aux principales nervures des feuilles. C’est en septembre que les dégâts. ont été les plus grands et, à cette époque, la saison des nids élant passée, les Oiseaux ont fort peu contribué à la destruction des Chenilles. M. Clément pense que les dégâts n’ont pas été plus considé- rables parce que les Chenilles étaient parasitées dans une très grande proportion, en particulier, par le Microgaster glome- ratus. BOTANIQUE. M. Ch. Rivière nous adresse du Jura la note suivante, rela- tive à une apparition de Gentiana germanica, à fleurs blanches et de Spiranthes antumnalis.de grande taille, dans l'endroit où il se trouve, à 600 mètres environ d'altitude : « Gentiana. germanica. — Ma dernière communication sur cette plante (2 mars 1916) signalait la découverte d’un petit peu- plement d’une trentaine de pieds de la variété blanche, apparue inopinément en 1916 sur un point bien connu où je ne l'avais jamais constatée : j'en récoltai des graines. Dans le courant de cet automne 1916, voulant étudier de nouveau ce peuplement, je constatai qu'il ne s’était pas repro- duit et que même l'espèce type, à fleurs violettes, y était devenue fort rare; pourtant aucune cause de destruction ne pouvait être attribuée à l'Homme ou aux animaux. Le problème est intéressant : celui de déterminer les causes de ces variations fugaces ou de ces disparitions subites dans les conditions naturelles où elles se produisent. Les graines : 2 F\ à 5 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 89 sont-elles fertiles ? La mort de notre regretté collègue Coëz n’a pas permis de résoudre la question. Spirantkes autumnalis. — Sous l'influence de pluies d’au- tomne accompagnées de fortes insolations de temps à autre, cetle Orchidée ordinairement minuscule à atteint une taille plus élevée, puisque certaines hampes mesuraient une dizaine de centimètres de hauteur, ce qui est anormal. De plus, cette plante 4 été très abondante dans tous les gazonnements courts, puis agglomérée en petits îlots, elle trahissait sa présence par l'exhalaison de son parfum suave, plus ou moins accusé par certains temps. Encore en pleine floraison au 15 octobre, car il n'y avait pas encore eu de neige dans la montagne, les plantes ont été détruites par un froid à glace dans la nuit du 15 au 16 dudit mois. M. Debreuil fait connaître un rapport de M. Boulanger sur la récolte des Plantes médicinales. En raison de l'intérêt du sujet, on décide de publier ce travail au Bulletin, malgré sa longueur et pour lui donner plus d'intérêt encore, pour l’ensemble de nos membres, il est convenu que notre collègue M. L. Capitaine se chargera d'indiquer l'usage spécial de chaque plante citée. L'auteur envisage d'abord l’herboristerie en France. Il pré- conise la récolte des plantes sauvages indigènes plutôt que la culture de ces dernières, d’abord comme plus simpk, et ensuite parce que la culture peut changer et amoindrir les propriétés thérapeutiques des plantes. M. Boulanger demande | que dans chaque pays où il en existe, le pharmacien désigne aux habitants les plantes qui sont utiles en pharmacie pour - que ceux-ci s’habituent à les récolter. Le pharmacien donnera toutes indications utiles, relativement à la récolte, à son époque la plus favorable, etc. L'auteur donne ensuite une sorte de no- menclature alphabétique de 232 plantes sauvages, en indiquant leur habitat et la date de leur récolte. C’est là que M. L. Capi- taine devra ajouter l'emploi de chaque espèce. Suivent, ensuite, quelques renseignements sur la récolte et la dessiccation des plantes, sur la culture des plantes exotiques et enfin un calen- drier pour la récolte des plantes. M. Debreuil rappelle que cette année les récoltes de Pommes de terre ont été très appauvries par le Phytophthora infestans. La Pomme de terre rouge, dite Saucisse, est celle qui a le plus PS er Le PLAT pret. 2 . TL SE, F GE A AC AE CR < Fev CARE NE RE E HAS = A : Gin Ni 90 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION souffert et certains cultivateurs ont perdu, par l’action de cette | Péronosporée, plus de 80 0/0 de leurs récoltes. On s'accorde à dire que c'est un fait général en France. M. Debreuil ajoute que les Pommes de terre hâtives sont saines. On pourra, avec quelques précautions, les conserver; elles remplaceront les autres. Mais M. le Président fait observer que cette Pomme de terre est d’une conservation très délicate, À M. Debreuil ajoute que, aux environs de Melun, aucun So- phora n’a fleuri cette année. On répond que cela n’est pas très surprenant, si l’on songe qu'il faut au Sophora beaucoup de soleil et de chaleur pour épanouir ses fleurs et que l'été a été plutôt frais et humide. Pour le Secrétaire des séances empéché, Le Secrétaire adjoint, D' Louis CAPITAINE. SÉANCE GÉNÉRALE DU 4% DÉCEMBRE 19H46, Présidence de M. D. Bois, Vice-Président de la Société. PA Le procès-verbal de la précédente séance générale est lu et adopté. M. le Président fait savoir que la Société vient, à nouveau, d’ètre frappée : son second vice-président, M. le comte de Pontbriand, est mort à Nantes. Né à Chateaubriant, en 1848, | il avait été, en 1870, officier des mobiles d’Ille-et-Vilaine, et cité deux fois à l’ordre du jour. Maire d’Erbray et conseiller géné- ral, il fut élu député en 1889, et réélu en 1893 et 1898. Élu sénateur de la Loire-Inférieure en 1901, il avait été réélu en 1906. M. de Pontbriand s'intéressait spécialement aux questions d'élevage, et sa compétence en Aviculture était par- tout reconnue. D’une grande affabilité et très dévoué à notre œuvre, il sera profondément regretté par tous ceux d’entre nous qui l'ont connu. | MAMMALOGIE. M. C. Rivière, en réponse à la question posée par M. P.A.- Pichot sur les résultats de l'introduction de, la Chèvre d’An- RP REA 12 2 ee ï 4 LS EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 91 gora, adresse une note relative à à l'élevage de cette espèce en Algérie. Cette note sera publiée au Bullelin. Notre collègue, M. le D’ Loisel, qui est actuellement en mis- Nsion à Londres, avait rapporté de Tunisie, un Fenec (Fene- cus zerda) au D' P. Vincent; ce gracieux petit Animal commence à s'apprivoiser. | M. A. Behm, directeur du Jardin zoologique de Stockholm, _ relève une erreur qui s’est glissée dans le numéro de juin 1916. Il est dit, en effet, page 229, que M. Mac Cornieck, dans son séjour en Floride, eut l’occasion de chasser le Jaguar. C’est, par suite d’une faute de traduction que le mot Jaguar a été imprimé; il convenait de traduire « Panther », qui était dans le texte anglais, par Couguar ou Puma (Felis concour}, car le Jaguar n'existe pas en Floride. #7 ORNITHOLOGIE. . MA. Chappellier adresse un exemplaire du livre de M. Jules Moyaux : Zlevages mixtes de Volailles. M. P. A.-Pichot envoie une note au sujet du Motmot donta di: parlé M. Delacour dans son article sur les Oiseaux de Villers- “ Bretonneux, paru en novembre. Notre mêine collègue nous dit, ensuite, que, à cause de la guerre, beaucoup d'amateurs, en Angleterre, aussi bien qu’en France, ont considérablement réduit leurs collections, ne con- servant que les espèces difficiles à remplacer ou que l'on pou- _O vait nourrir d'une facon économique. C’est ainsi que M. Saint- Quintin, du Yorkshire, écrit qu'il a dû se séparer de beaucoup | de ses Oiseaux d’eau; il s’est attaché, particulièrement, à sauver ses Grues, ses Outardes et quelques Gallinacés. M. Saint- Quintin s’est longtemps appliqué à obtenir la reproduction de . la Grande Outarde, qui niche et pond dans ses parquets tous - les ans, mais les œufs sont clairs et il n’y a jamais eu qu'une * seule exception; cet unique poussin mourut, en bas âge, sans | doute à cause du mauvais temps. Ces Oiseaux sont cependant très résistants et se font très bien au régime de la captivité; un mâle a vécu neuf ans avant d'être tué par un accident; une femelle a succombé, de même, au bout de onze ans et il ya, 92 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION en ce moment, dans le lot, une femelle importée d'Espagne il y a dix-neuf ans. M. Saint-Quintin a mieux réussi avec la petite Outarde, la Canepétière, dont ii a obtenu plusieurs couvées (voir Avicul- tural Magazine de novembre 1916). Pendant longtemps, différentes espèces de Tragopans avaient bien réussi dans les volières de Scampston Hall; M. Saint- Quintin écrit que depuis deux ans ces Oiseaux ont été victimes d'une grande mortalité due, très probablement, à l'invasion d'un Ver intestinal, très voisin du Strongle auquel est attribuée la maladie des Grouses. M. Wooldridge, de la Société Zoolo- gique, a autopsié l’une de ces dernières victimes et a trouvé ce Nématode très abondant dans les cæcums de l’Oiseau. Enfin, M. Pichot nous fait connaître une heureuse initiative qui a eu le plus vif succès en Angleterre et qu'il serait à souhaiter que nous imitions en France. En vue de pousser au développement de l’Aviculture de Basse-cour en Angleterre, la Compagnie du chemin de fer Great Eastern avait organisé un _train spécial de démonstration pour faire une tournée de pro- pagande dans les localités où il était intéressant d'activer la production de la volaille et des œufs et de susciter de nou- veaux élevages. Ce train était composé de plusieurs fourgons où l’on avait disposé une exposilion de modèles de poulaillers et de tous les accessoires pouvant faciliter l'industrie de la basse-cour et le commerce de ses produits. Cette exposition roulante s’est arrêtée dans 36 localités des comtés de Norfolk, de Suffolk, d’Essex et de Cambridge; du 9 octobre au 18 no- vembre, 45.796 personnes ont visité les wagons d'exposition, auxquels on a conduit les enfants des écoles. Les conférences démonstratives faites par M. Edward Brown, le célèbre expert avicole, assisté de M! Trudgett et Guymer, ont été attentive- ment suivies par plus de 30.000 auditeurs. M. de Chapel envoie une aquarelle, dont il est l'auteur, repré- sentant une Pie atteinte d’albinisme imparfait el partiel! « Cet Oiseau, nous dit notre collègue, venait manger la pâtée des Poules et je n’y avais pas fait attention, lorsqu'un jour ma vue fut attirée, au moment où elle prenait son vol, par la coloration de sa queue qui me parut rouge brique. Je l’ai tuée, mise en peau et envoyée au Muséum de Nîmes. Cette Pie a la queue d'un EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 93 roux gris; les barbes des grandes rectrices sont désagrégées, ainsi que celles qui bordent les grandes couvertures des ailes, dont le bord est de la couleur de la queue. Les grandes rémiges ont aussi cette coloration, moins accusée dans les parties qui sont normalement noires; le ventre est légèrement teinté de gris; la gorge marquée de blanc. Les yeux et Le reste du plu- mage sont normaux. » À ce propos M. Magaud d’Aubusson présente le premier volume de ses Oiseaux de France, ouvrage dont la publication, commencée en 1883, n’a, malheureusement, jamais été conti- nuée ; la première monographie, celle des Corvidés, contient, entre autres, une planche en couleurs, représentant une Pie de la variété albine tapirée, du plus gracieux effet. Notre collègue, apprenant que son livre, grand in-%, qu'il avait donné autre- fois, a disparu de la Bibliothèque, fait don d'un nouvel exem- plaire à la Société. M. le Président l’en remercie vivement. ENTOMOLOGIE. 5: ka parole est donnée à M. Carié, pour sa communication, portée à l’ordre du jour, sur l’Acclimatation à l'ile Maurice. Il s'agit, cette fois, des Lépidoptères crépusculaires et nocturnes, Sphingides, Noctuelles et Bombicides. Le Bombyx mori, ou Ver à soie, n’a pas donné jusqu'ici les résultats espérés, car le climat est trop humide et les Vers fréquemment atteints de flâcherie et de pébrine. La communication paraîtra au Bulletin. M. Chevalier adresse une note sur les Fourmis carnivores d'Afrique et leurs mœurs curieuses. À ce sujet M. Diguet rap- pelle qu'il y a au Mexique des Fourmis domestiques, qui se chargent de neltoyer les maisons. Ce fait est à rapprocher de la communication que nous a faite, naguère, notre collègue, sur les nids d’Araignées qui servent de pièges à Mouches et qui sout très recherchés, au Mexique, par tous les commercants qui vendent des denrées périssables. BOTANIQUE. M. le Président dépose sur le bureau des bulbes d'/ris tingi- tana, envoyés par M. Goffart, de Tanger. Cette espèce bulbeuse a des fleurs ornementales d’un pourpre violacé. Elle est facile A Te NE EU RON AM PA Joe 94 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION s à cultiver sous le climat parisien, à la condition que l'on ait soin d’abriter sous châssis pendant l'hiver. M. Diguet rappelle que l’ on consomme au Mexique des bulbes DE NES ‘ de Z'igridia. \ à Au sujet du rapport de M. Boulanger, relatif aux Plantes médicinales, il est convenu qu'of indiquera les usages de , chaque Plante, mais au lieu de placer.cette indication à la suite de chaque espèce, ce qui donnerait au texle une trop longue | étendue, en amenant, forcément, des répétitions, on fera des ! | groupes d'espèces suivant leurs propriétés, mettant ensemble ne toutes les fébrifuges, toutes les émollientes, etc. Ge sera plus simple et moins long. M. Pichot dit, qu'en Angleterre, on fait, actuellement, une très aclive propagande qui a pour but de ramener, dans les Iles Britanniques, l'exploitation des Plantes médicinales, que l'on avait, petit à petit, laissé passer en Allemagne. Une Asso- ciation s’est constituée qui compte, déjà, plus de 2.000 membres. Là, encore, il serait à souhaiter que nous imitions nos voisins, sans attendre la fin des hostilités pour ne pas être pris au dépourvu. Les séchoirs étant, en général, assez dispendieux à établir, il y aurait lieu, pour les récolteurs, de se grouper, afin de faire usage dela même installation qui, placée au centre des pays de production, concentrerait les récoltes de son entou- rage. M. Alix, ancien pharmacien, présent à la séance, mais qui n’est pas de notre Compagnie, rapporte que dans l'Aisne, du côté de Tergnier, les paysans récoltent les Plantes médici- nales indigènes et les envoient à Paris aux droguistes en gros, après les avoir desséchées convenablement dans des hangars appropriés. | Notre collègue, M. le D' Robertson Pc de Nice. € nous envoie une lettre, relative au Cocos capitata Mart. et à sa culture sur la Côte d'Azur. Il remet pour la Bibliothèque des numéros de la Petite Revue Agricole el Horticole d'Antibes, contenant ses articles sur le Pitanga (£ugenia uniflora) et sur l’'Acclimatation et la Naturalisation dés Végétaux sur la Côte. . d'Azur. M. Bois rapporte une note de M. Henry sur les îles Mar- quises, leur flore et leurs cultures. La flore est peu riche, sans endémismes notoires. Iln”y a à citer que les Cocotiers. L'Arbre ! | 4 _ EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉÈTE 95 < à pain (Artocarpus incisa) est très précieux ; son fruit cuit Sous la cendre, remplace le pain et la Pomme de terre. Le M. Bois résume, ensuite, une note de M. le D' G. V. Perez, sur le Pinus canariensis. Ce Pin est fort utile, car son bois est incorruptible et résiste très bien à tous les agents atmosphé- riques ; sa culture serait à conseiller dans nos pays. M. Poisson rappelle que M. C. Rivière déconseillait la culture de cette Conifère, parce qu’elle n'avait pas bien réussi au Jardin du Hamma, près d'Alger. M. Lasseaux ajoute que, d’après lui, l'espèce à croissance la plus rapide est le Pinus insignis ; tandis que le Pinus canariensis s'accroît, en moyenne, d'un mètre par an, le P. insignis gagnerait trois et quatre fois plus. M. Bois _ demande alors si le bois de cette espèce est aussi bon. M. Las- seaux dit que c’est probable. Ce n’est pas une affirmation. Il semble que le P. canariensis ait un autre avantage : celui de pouvoir prospérer dans des endroits secs et arides. Ces notes seront publiées. : M. Poisson demande si le Salicornia herbacea L. est digne des éloges qu'en a faits une ancienne brochure remontant à 1857. De l'avis général, on peut conserver les jeunes pousses de cette Chénopodiacée dans le vinaigre et en user comme condiment, mais son usage comme légume doit être rejeté, car c'est une plante dont les fibres, très coriaces, sont inutilisables. Un de nos collègues nous communique une série de notes extraites de la Vie Agricole et Rurale. Ces notes sont relatives aux potagers militaires et donnent les résultats remarquables obtenus par plusieurs régiments, avec une dépense relative- ment minime; la valeur des légumes récoltés atteint vingt et même vingt-cinq fois le capital engagé. L'ordinaire s'en trouve très amélioré, plus varié également, et cela sans qu'aucun homme soit distrait de son service. | Maintenant que l’éconômie, trop LR jusqu’ ici, devient une nécessité, il serait bon d’altirer, à nouveau, haie sur les potagers aire et, plus généralement sur les ressources alimentaires que les troupes peuvent se procurer : peu de frais (1). | Sur une grande étendue de notre front, de nombreuses (HpNATE Légumes Sauvages, par E. Piédallu. 96 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATTON 1 formations (camps de repos, camps d'instruction, parcs, ré- serves, etc.), sont établies d’une façon assez stable pour. se livrer à des entreprises de quelque durée. ‘à Les « eaux grasses » serviraient à engraisser un ou plusieurs Porcs, dont la vente apporte un gros bénéfice à l'heure actuelle. Les épluchures de légumes, les croûtes de pain, devraient, être utilisées à nourrir et élever des Lapins. Ces débris sont, le plus souvent, perdus, jetés sur le sol, quelquefois enterrés ou brûlés à grands frais. ’ Quant aux jardins potagers, leur ha ne demande- : rait qu'un peu d'initiative et de prévoyance. Le terrain est facile à trouver, la main-d'œuvre ne coûte rien. Les hommes, encouragés, prendraient intérêt à ce travail qui leur apporte un supplément de bien-être en échange de quelques soins, plutôt délassement que peine nouvelle. 1 Ï Z 4 Le R. P. Nathanaël Costes envoie des graines du Chili. Il demande qu’on lui indique les graines les plus intéressantes à récolter. M. Bois en dressera une liste que l’on fera parvenirà notre collègue. | + / 2; 2 Pour le Secrétaire des Séances empéché, } Le Secrétlaire-adjoint, é "4 D' Louis CAPITAINE. ORDRES DU JOUR DES SÉANCES GÉNÉRALES | POUR LE MOIS DE MARS 1917. ü Lundi, 5 mars, à 2 h. 30. — MM. Crépin et Roussiz. La Chèvre et la Tuberculose. Lundi, 19 mars, à 2 h. 30. — M. A. FAUGHÈRE. Nos Golonies leur rôle économique après la guerre. à Lundi, 19 mars, à 4 h. 30. — Sous-section d'Ornithologie. re pour la Protection des Oiseaux.) La Protection des Oiseaux au Chili. Le Gérant : A. MARETHEUX. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. Graines offertes par M. PROS- CHOWSKY. Acacia horrida..: - Bocconia frutescens. + Cassin calliantha. D —- "arborescens. .Cinnamonum camphora. » Cocos romanzoffiana. ” Cordia francisea. » Cupressus lusitanica. 6 … … Melia azedarach. Paliurus spina Christi. | Persea indica. Pittosporum Colensoi. Sabal sp.? = Sedum arboreum. Solanum Warcsewickz1. -… Wigandia imperialis. ue Graines offertes par M. MOREL. Alnus incana laciniata. ‘ Araucaria imbricata. Anémones de Caen, Capucines Me Gunther. Cedrus Libani. Cyclamen. neapolitanum. Doronicum plantagineum. Jsatis glauca. Lythrum atropurpureum. Pois de senteur en mélange. > Rhubarbe Victoria. Graines offertes par le R. P. NATHANAEL COSTES, de Santiago (Chili). Acacia cavenia. Araucuria brasiliensis. Bellota Miersii. Boldoa fragrans. : Cassia vernicosa: Crypiocarpa Peumus (Peumo à fruits rouges). ; ÆEdwarsia sp.? Escallonia illimita. Lithræa mollis. — venenosa. Phaseolus sp. Porliera hygromeltrica. : Prosopis siliquastrum. Graines offertes par le frère APPOLLINAIRE, de Santa Fé de Bogota (Colombie). Acacia heterophylla. Don de M: GOFFART, de Tan- ger (Maroc). Bulbes d’Zris lingitaria, espèce à fleur ornementale pourpre violacé, à abriter sous châssis l'hiver sous le climat de Paris, Graines offertes par le D' G. H. PEREZ,de Ténérife (Canaries). Tecoma Reginæ Sabæ. S’adresser au Secrétariat. OFFRES, DEMANDES, ANNONCES OFFRES Ganards pilets et Siffleurs du Chili 1914 et 1915. Mne DULIGNIER, à St-Gérand-le-Puy (Allier). Poissons exotiques. Plantes aquatiques. M: LEFEBVRE, 53, rue de Saint-Quentin, Nogent- sur-Marne (Seine). Poissons d'étangs, espèces nouvelles, ou peu ré- pandues, ou améliorées. à M. DODE, à Sorbier, par Jaligny (Allier). ARVENDRE OU à LOUER, pour raison de santé, Pépinière de « SISAL », à l’île. e Lanzarote (param). Propriété de plus de 100 hectares où ‘on cultive avec succès l’Agave sisalana {les fibres examinées à Londres ont été jugées de première qualité). Environ un demi-million de jeunes Sisal prêts à transplanter. Conviendrait, en outre, à la culture des primeurs en y.consa- crant 10 à 20 hectares et en appliquant-le Dry Farming (« arenado ») qui se pratique unique- ment dans cette île, avec les plus brillants succès (voir Journal de la Société Nationale d'Horti- culture de France, janvier 1913, où ce mode de culture (Dry Farming) est décrit). Pour tous renseignements, s'adresser à l'Agent de la Société, 33, rue de Buffon, Paris. DEMANDES Femelles Ho-Ki ; Mâle Tragopan - Temminck, Mâle Cygne noir, à acheter ou prendre en cheptel. — Femelle Nandou en cheptel. M. DE SAINVILLE, Courbes-Vaux. par St-Ger- main-des-Prés (Loiret). Volière d'appartement avec quelques oiseaux exo- tiques habitués à vivre en cage. Mr° KRESSER, 11 bis, rue Boissy-d Anglas, Paris. Nanaous de Darwin à acheter ou échanger contre des Nandous blancs. M. HERMENIER , les Sables-Draveil (S.-et-0.). Roseraiïe. FRANGoIS DESPORTES, à Chailly-en- Bière (S.-et-M.), demande 1000 Eglantiers, faire offre. M. E. DE SAINVILLE, à l'Elevage de Courhes- Vaux, par St-Germain-des-Prés (Loiret), où il a de l’espace libre, demande en Cheptel : 1 mâle Euplocome Prélat, 1 mâle Tragopan de Temminck ; 4 femelle Lophophore, 1 femelle Euplocome Mélanote ; 1 mâle Cygne noir, 1 mâleret 1 femelle Cygne nigricollis. Il achèterait, à prix de guerre modéré, quelques-uns de ces Oiseaux, Il vendra, en automne 1917, des jeunes Cogqs et Poules Gaulois Dorés, sélection Courbes-Vaux. I1 désirerait s'entendre, par correspondance, et d'avance, avec les acheteurs désireux de posséder cette race nationale française. . chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir : o à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux ) utiles et d'ornement; 2 au perfectionnement et à la multiplication des. races M nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation 4 de végétaux utiles où d'ornement. La ne ÿ Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dames peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis- ! sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou Aie, Musées, | Sociétés commerciales, etc.). . La Société se compose de membres Titulaires, membres à vie, membres \ Donateurs, membres Bienfaiteurs. + | À ] Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 20. francs. et une « cotisation annuelle de 25 francs. Le membre à Vie est celui qui paie un droit Sénirée de 10 francs et quis 'affran- Le membre Donateur est celui qui verse une somme d'au moins 500 francs. Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 1:000, francs ; Ve 4 son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. (4 La Société is chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. | Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo- À riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. : En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner 1 amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois à des séances spéciales de Sections : 1° Mammalogie; 2° Ornithologie et sa sous-section, ; Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture ; 4° Entomologie; 5° Botanique, et 6° Colonisation. + Tous les membres peuvent assistér à ces séances dont les ordres du jour men-. suels leur sont régulièrement adressés sur leur demande. La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de. Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani- maux à ses membres. Le Bulletin bimensuel Pts chaque année, un volume d'environ 800 pages ‘illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, la. culture des plantes et particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France et à l'Etranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et les) plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. , On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l'histoire naturelle : installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction), etc, etc, | 1 La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin- téressé ; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce :w albérer à ses statuts, l'aider dans ses efforts, c'est contribuer au bien-être général, et à la prospérité du pays. Le Gérant : À. MARETHEUX. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. BULLETIN DE: LA DE FRANCE 2) e e (Revue des Sciences naturelles appliquées) “ 64° ANNÉE El = N° 4. AVRIL 1917 ae F SOMMAIRE 2 TES DE LA SOCIÉTÉ . .:. . AU PRIE ROMEO LEE ORCE ARS UE TG A se SN 97 D "HN CReriN. — Les Produits tégumentaires de la Chèvre . . . . . .. . 4. . . : : . . ®% AGAUDID'AUBUSSON. + Le Paradisier de Wilson . . . +, . . . , . . . .. . . 108 (ea) x AMÉDÉE- PrcHoT. — Propagande pour/la culture des Plantes médicinales . . . . .'. .. 113 En . Ertraits des procès-verbaux des Séances de la Société : Ro éance insiaie du 18 F'eeuto nl EN SRE Re es SN RS EN RAA LE DA Sin IA envier 19e; Men ALES peus EAU ECRIRE 124 « DR an vion AE SR ENTER NE ARENA GS PAR Eten ARNO TS purs février A OA YEAR ERA Er Rs ERA A AE DS CEA 142 | Ô Bibliographie. nt Ra WALTER JONES. — oo e des Animaux à fourrures au Canada, par A. Picor . . . 148 je) …Catalogo jenéral del criadero de Arboles de Santa Ines (Nos), Chili, par D. Bots . . . . . 150 « Revue des Périodiques, par Louis CAPITAINR. . . . : 4 . . . . . . . !: . . . . . ..., PTE | mn ben Un numéro, 2 francs : — Pour les Membres de la Société, 1 fr. 50 " AU SIÈGE SOCIAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE | 33, rue de Buffon (près du Jardin ds Plants), PARIS A Le Bulletin donne une analyse des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les Auteurs ou Éditeurs adressent deux exemplaires au Secrétariat. ii 5 ‘6 4, f à BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1917. Président, M. Edmond PERRIER, membre de l'Institut et de l’Académie ae Médecine Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Paris. MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, Professeur à l'Ecole! Vice-Présidents. coloniale, 15, rue Faidherbe, Saint-Mandé (Seine). MAURICE DE VILMORIN, 1, rue de la Planche, Paris, (EAS t Secrétaire général, M, Mourice Loyer, 12, rue du Four, Paris. MM. R. Le Forr, 89, boulevard Malesherbes, Paris (Ætranger).! H. Hua, Directeur adjoint A-l'Ecole des Hautes Etudes, 254, boulevard Saint Secrétaires. Germain, Paris (Conseil). CREPIN, 18, rue Lhomond, Paris (Séances). Cu. DEBREUIL, 95, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur). Trésorier, M. le D' SeBILLOTTE, 11, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris. Archivist -Bibliothécaire, M. CaucuRTE, Moulin de la Madeleine, à Samois (Seine-et-Marne). Membres du Conseil M. Le Myre DE ViLers, 98, rue de Surène, Paris. A. CHAPPELLIER, 6, place Saint-Michel, Paris. Wurrion, 101, rue ‘Sadi- Carnot, Puteaux. ACHALME, directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux, Paris. MAGAUD D'AUBUSSON, 66, rue Mozart, Paris. D° P. MarCHAL, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 89, rue au, Cherche-Midi, Paris. } D° LePRINCE, 62, rue de la Tour, Paris. 4 MAILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). ; Dr E. TRouESssART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. PH. DE ViLMoRIN, Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). LecomTe, professeur de botanique au Muséum d'Histoire naturelle, 14, rue des Écoles, Paris. Pendänt née 1917, les Séances hebdomadaires des Sections sont remplacées par des Séances Générales bimensuelles| Dates des Séances générales et du Conseil POUR L'ANNÉE 1917 Janvier | Février | Mars Avril Mai . | Novembre Décembre |} SÉANCES DU/CONSEIL, 2e mercredi du mois |——| || || dE MODTEST NE APN Te UNE PRES Re er ET Q 14 1% 1180) 14 12 Ï5 5 2 Tes Si Séances générales, le lundi à 2 h. 1/2.) 59 *à e 23 |’ 91 19 | 47 Sous-SecTion d'Ornithologie (Ligue pour la Protection des oiseaux):le lundi à 4h.1/2 4 : 22% | 49 19/4 120234 24 19 17 (1) Date reculée en raison des fêtes prochaines. $ Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront} sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. 4 SA ee D Le Secrétaire général a l'honneur: ‘d'informer MM. lies Membres de la Société et les personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la, Société, 33, rue de Buffon, tous les Lundis,'de 4 à 7 heures. Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part 'subissant des variations. fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’ étre applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. La Société ne prend sous sa ec DOnS A DITIEE aucune des opinions émises | par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur, des articles publiés dans le Bulletin est interdite. Les Membres de la Société qui désirent obtenir de» cheptels sont priés d’adress leurs demandes au Secrétariat, 33, rue de Buffon; les cheptels seront consentis, apr examen de la Commission compétente, suivant le rang AASSERUOS et au fur ets 5 mesure des disponibilités. ‘ ACTES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION MORT AU CHAMP D'HONNEUR. Le fils aîné de notre collègue, M. Louchet, sous-lieutenant au ..® d'infanterie, a été tué le 20 septembre 1916, à Boucha- vesne. | / Cité deux fois à l’ordre du jour, décoré de la Croix de guerre, voici Sa dernière citation : | « Chef de section d’un courage et d'une énergie admirables, déjà trois fois blessé au cours de la campagne, a été tué à la tête de sa section le 20 septembre 1916, en contre-attaquant des forces très Supérieures. » M. Louchet à un autre fils au front et un gendre prison- nier. DISTINCTIONS HONORIFIQUES ET CITATIONS. (! Nous sommes heureux d'apprendre que M. Henri Lecomile, professeur de Botanique au Muséum d'Histoire naturelle, membre du Conseil de notre Société, a été élu membre de l'Académie des Sciences. Le D' Anthony, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, actuellement mobilisé, vient d’être décoré, au titre militaire, de la Légion d'honneur. Nous adressons à nos collègues nos bien sincères félicila- tions. SITUATION DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PENDANT LA GUERRE. D: J. Pellegrin, médecin-major de 2° classe, adjoint à la Direction du Service de Santé de la V° région, à Orléans (Loiret). BULL. SOC. NAT. ACCL, FR. 1917. — 7 LES PRODUITS TÉGUMENTAIRES DE , LA CHÈVRE Par J. CREPIN. [== 21r Port. Suivant une loi naturelle que tout le monde a pu recon- naître, le système tégumentaire des animaux est constitué de “manière à correspondre au régime climatérique de l'habitat. originel de leur espèce. C'est ainsi que les Chèvres, lois une abondante et longue fourrure, ont très certainement leur berceau dans la région des Haules terres asiatiques qui s'étendent depuis les confins sud de la zone polaire arctique jusqu'aux contreforts septen- trionaux de l'Himalaya. Là, il n’y a que des Chèvres à longs poils. Par contre, on en trouve ailleurs, aussi bien dans la zone chaude que dans la zone tempérée, au contact même des trou- peaux de Chèvres à poil ras, parce qu’au cours dé la migration des peuples qui ont pris la route du plateau du Thibet pour se rendre de l’Extrême-Oriént dans les plaines fertiles et clé- mentes de l'Occident, des Chèvres à longs poils, cueillies au passage, ont constitué les troupeaux que ces peuples entrai- naient à leur suite pour leur ravitaillement. Lés caravanes parties du Pamir pour les échanges commerciaux avec le sud de l'Asie et le nord-est de l'Afrique ont fait de même; c'est pourquoi nous trouvons des Chèvres à longs poils dépuis Ja Perse, l'Arabie, l’Asie-Mineure, jusque sur les hauts plateaux de l’Aurès et des monts Atlas. Au point de vue de la loison, les-Chèvres de ces parages arctiques sont les seules qui puissent nous intéresser ei méri- tent une étude attentive. Nous n’en connaissons que deux races pouvant offrir à l'industrie textile une matière première, non seulement utile, mais absolument précieuse. Il conviendrait à cet égard, au plus haut point, de les acclimater en France ou peut-être plutôt dans nos colonies où serait prâticable la vie pastorale qui leur convient, et cela dans des sites de climat relativement rude pour lesquels la nature les a préparées tout spécialement. F Il y a, en effet, nécessité, non pas de leur conserver la lon- gueur des soies qui recouvrent leur corps, car celles-ci subsis- LES PRODUITS TÉGUMENTAIRES DE LA CHÈVRE 99 tent quand même dans quelques conditions climatériques quon les place, mais d'assurer la repousse saisonnière et annuelle du fin duvet qui entre dans la composition de leur toison pour en feutrer les dessous à l'approche des frimas. En parlant de ce long poil, soyeux et onduleux, mais somme toute grossier, ayant plutôt la nature du crin que celle de la laine ou de la soie, nous avons dit qu'il subsiste pour main- tenir à la bête le cachet de sa race, mais il arrive cependant que sous l'influence trop brusque ou trop violente d'un chan- gement radical de régime atmosphérique, la Chèvre perdra même sa longue robe caractéristique soit par une affection cutanée, comme il est arrivé à un troupeau de Chèvres trans- planté du Thibet dans la plaine du Bengale, d’après la relation de voyage de M. Turner, dans les Indes, au siècle dernier, soit encore sans effet d'apparence morbide, comme le phénomène s’en est produit au Mexique, où l'on peut voir aujourd'hui, dans la Savane, sous un ciel constamment doux et chaud, des troupeaux de Chèvres de race lanigère de 50.000 têtes, entière- ment dénudées. Nous tenons ce détail du propriétaire même de ce formi- dable et curieux troupeau. Le duvet chaud n'ayant plus aucune raison de paraîlre, a naturellement disparu, et par l’action de la transpiration constante, sous l'irradiation solaire des tro- piques, le poil long et dur s’est désagrégé à la racine pour tomber à son tour. Comme il fallait quand même que l’orga- nisme se défendit contre l'excès de chaleur, le tissu cellulaire du tégument s'est serré el a gagné en force et en consistance ce que la production du poil lui aurait fait perdre, si bien que le cuir de cette provenance a fait du chevreau admirable, fai- sant prime sur les marchés américains et parfaitement appli- cable à la confection des chaussures d’usage.et même ni [uxe par 5 beauté du grain. Nous venons de dire qu’il y aurait grand intérêt à à procurer à la France directement, et sans l'intervention coûteuse du Commerce étranger, le précieux duvet et les belles laines que produisent respectivement les Chèvres du Thibet et celles d’Angora. D'ailleurs, tous les essais tentés pour l’acclimatation de ces . deux'races caprines ont été des plus concluants et même tout à fait encourageants en ce qui concerne celle d'Angora. La Chèvre thibétaine fut importée en Écosse dès 1812 et des 100 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION sujets de cette race provenant du troupeau écossais furent cédés à la France et entretenus à l'École vélérinaire d'Alfort avant 1819. En cette année, MM. Ternaux et Amédée Jaubert vous débarquèrent à Marseille, vers la mi-avril, en deux con- vois séparés, un important troupeau qui, décimé par les fati- gues d’un long et pénible voyage, ne comportait plus à l'arrivée que 400 têtes. D’après la relation de ce voyage, les animaux auraient contracté au cours de la traversée dans la cale où ils étaient logés, une affection pulmonaire due à l’hu- midité et au manque d'air. Ce troupeau fut réparti entre une vingtaine de départements français sans aucune considération de climat. Dans une notice. publiée en 1824, c’est-à-dire cinq ans après, par M. Polonceau, membre de la Société centrale d'agriculture de Versailles, il est constaté que l’acclimatation des Chèvres du Thibet s’est faite sans aucune difficulté et que, même à Ja chèvrerie royale de Perpignan, le rendement en duvet de chaque bête est de 250 à 300 grammes par an. Ce résultat est d'autant plus remar- quable qu'il est obtenu sous le ciel du Midi sur des animaux créés pour supporter les températures extrêmes qui règnent sur les hauts plateaux de l’Asie centrale. Par contre, on a signalé que des importations de Chèvres du Thibet ont été faites dans l'Amérique du Sud, mais que cette tentative d'acclimatation n’a pas réussi, sans doute à cause du. climat chaud de la Plata. Nous ne pensons pas que l'insuccès . dû à cette cause: la Chèvre, quelle qu’elle soit, n'a jamais trop chaud. Nous pen- cherions pour une autre explication du phénomène. Comme nous l'avons dit, la Chèvre du Thibet porte une abondante fourrure qui la garantit de la façon la plus absolue contre les froids excessifs qui sévissent en hiver dans les parages de l'Himalaya. Mais, dès le retour de la belle saison qui amène le relèvement de la température dans une mesure également excessive, le duvet tombe complètement et la peau de l'animal n’est plus garnie que du long poil qui a simple- ment pour objet de préserver des rayons du soleil. ; Si l'on transporte la Chévre du Thibet de l'hémisphère nord dans l'hémisphère sud, ce n’est qu’à la longue que les dispo- sitions physiologiques de sa toison peuvent s'adapter aux con- ditions climatériques de son nouvel habitat. Si on n'y prend pas garde, on expose l'animal, qui en réalité est très frileux et DR RTC E È A = LES PRODUITS TÉGUMENTAIRES DE LA CHÈVRE 101 dépouillé de son duvet hivernal, à des refroidissements per- nicieux pendant les nuits des mois de juin et juillet qui sont les mois de la saison froide dans l'hémisphère antarctique. Voilà à nos yeux pourquoi la Chèvre du Thibet n’a pas réussi dans l'Amérique du Sud. Si, en France, il n'existe plus que des traces très vagues des troupeaux importés en 1819, ce n’est pas parce que la race du Thibet n'a pas pu y prendre racine, mais c'est uniquement parce que les Pouvoirs publics se sont complètement désinté- ressés de cet élevage et ont laissé les bêtes s'abâtardir au gré des gens qui n’attachaient d'importance qu'au lait excellent qu’elles donnaient. Nous avons vu et même possédé des descendants, qualifiés du nom de Chèvre-cachemire, de ce précieux troupeau, mais ces sujets étaient tellement adultérés qu'il ne subsistait de leurs auteurs primitifs que l'élégance des formes et l'éclat de la longue robe blanche toujours isoyeuse et d'aspect chatoyant. Le D' Boudard, de Marseille, tenail. cette bâtarde de la Chèvre- cachemire en grande prédilection et la recommandait tout spé- cialement, en raison de sa douceur et de sa beauté, pour l'al- taitement des jeunes enfants. On voit par ce qui précède que l’acclimatation physique de la Chèvre du Thibet est un fait bien certain et bien acquis, et, quand nous examinons encore de plus près les possibilités de détail de son introduction dans notre cheptel national, nous n’envisageons plus que les moyens les plus sûrs pour faire la conquête définitive de son duvet. Il s’agit là, en effet, de nous assurer la matière première de ces riches et splendides étoffes, connues de longue date sous le nom de « Cachemire des Indes ». Elles sont estimées à un tel prix en Orient qu’elles ont toujours figuré parmi les présents des Souverains de cette vaste contrée. Elles y ornent du reste la tète et la ceinture des plus riches potentats : ce sont en un mot des tissus de très grand luxe, d’une souplesse et d’un moelleux incomparable. Nous nous rappelons tous, qui avons ‘passé le demi-siècle d'existence, la vogue considérable qu'avaient autrefois ces somplueux schalls des Indes. Leur introduction en France date de la campagne d'Égypte, par Bonaparte. Avant cette expédi- tion célèbre, on ne connaissait guère dans notre pays ces pré- cieux tissus que pour en avoir vu sur des étrangers venant des 102 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION z Indes et du Levant. La couronne seule en possédait quelques- uns qui avaient été offerts à nos rois par des monarques de l'Asie. Onlesnommait aussischalls-cachemires de l'Inde, parce qu’ils provenaient presque en totalité de la villeet du pays de ce nom. Par une extension bien naturelle, les Chèvres qui fournis- sent la malière dont ces schalls sont tissés, furent appelées communément Chèvres-cachemires. C’est ainsi que les peaux - d’'Agneau de Crimée ou de Boukarie ont pris le nom d”’ « Astra- kan », bien qu'elles ne soient pas originaires de ce pays, et que, également, les tissus de coton, si connus sous la dénomi- nation de « Mousseline », ne sont ainsi nommés que parce que, anciennement, ils ont été exportés de l'Inde par la voie dé Mossoul: | Même, chez nous, il y a cinquante ans, le schall-cachemire de l'Inde figurait dans la corbeille de mariage et cette faveur se justifiait par la beauté et l'éclat de ces somptueux tissus. Le charme d’un moelleux particulier qu'eux seuls possèdent, leur finesse ainsi que l'élégance et la richesse de leur drapé, les fai- saient rechercher avec empressement, aux plus hauts prix. Ce n'élait plus seulement un objet de mode, mais aussi d'utilité pour les personnes riches, parce qu’on avait reconnu qu’au- cune autre étoffe ne pouvait présenter, avec autant de légèreté, une garantie aussi parfaite contre l’aclion de l'air. Les vête- ments faits de cette étoffe présentent tous les avantages de la laine, mais avec beaucoup plus de finesse, de moelleux, de légèreté et de luxe, ce qui a fait dire, avec raison, que le cachemire authentique est la laine des classes aisées. ‘ Nous ne pouvons donc que répéter : il y a grand intérêt à propager sur le domaine colonial de France la Chèvre qui _porte le précieux duvet que nous signalons comme matière d'utilité publique. Ce Caprin présente, d’ailleurs, des avantages à d’autres points de vue : c’est un animal d'espèce affinée, aux formes harmo- nieuses, donnant un lait abondant et excellent, et enfin, four- nissant, sous sa riche toison, un cuir, maigre sans doute, puisqu'il a perdu de sa force au profit de la fourrure qui en est sortie, mais ayant parfaitement gardé tous les caractères spéci- fiques du produit : souplesse, élasticité, finesse de grains et éclat, toutes qualités marquant le « chevreau » de choix pour la fine maroquinerie et les chaussures de luxe, LES PRODUITS TÉGUMENTAIRES DE LA CHÈVRE 103 st L'autre Chévre à long poil qui sollicite tout autant notre attention pour les avantages qu’elle pourrait procurer à notre industrie nationale, a en quelque scrte acquis ses droits. de cité en France. La Chèvre d’Angora a le tort de n’être pas une forte laitière, mais il faut encore à cet égard faire ses réserves; un animal exploité comme bête de pacage, aux fins de sa laine et de sa viande, à pu être méconnu pour ses facultés laitières: Une Chèvre achetée sur l’Alp, comme capable de fournir deux litres de lait, est bien arrivée, après un entraînement métho+ dique et approprié, à porter son produit à 8 lilres par jour. C'est un fait d'expérience et de démonstration, c’est entendu, mais il nous permet cependant de supposer que le dernier mot sur la faculté laitière de l’Angora n'est pas dit. Du reste, M: de la Tour d'Aigue, qui élevait la Chèvre d’Angora dans sa propriété alpestre, à flanc de côteau du Liberon, en l'an 1767, prétendait que cette Chèvre lui donnait autant de lait que les Chèvres du pays. Chacune de ses Chèvres d’Angora lui produi- sait environ 4 livres de laine par an, et la valeur des filées de cotle laine était alors de quarante écus l’ocque, c’est-à-dire de 120 fraces le kilogramme, en langage d'aujourd'hui. : Dans les mémoires publiés par la Société royale d'Agricul- ture de Paris, en 1787, le personnage cité plus haut, président de cette Société, dit déjà de la Chèvre d’Angora qu'elle est trop connue en France, pour en donner la description. Il ne parle dans son écrit, daté du 19 avril 1787, que de la toison de la bête, lonque, luisante, émule de la soie, et qui fournit à beaucoup de manufactures une matière première précieuse. Toutes les nations européennes avaient, à cette époque, des comptoirs en Anatolie pour l’achat des fils destinés à la fabri- cation de l’étoffe connue alors sous le nom de camelot d’An- gora. _Les manufactures de Lille et d'Amiens en fabriquaient, c'était ce qu'on appelait, dans la suite en France, des tissus en poil de Chévre, dits demi-soie. Cette étoffe, très belle et très estimée, n'était destinée, par son prix, qu'à l'habillement des gens riches. Dans la toison de la Chèvre d’Angora, plus fournie que celle de la Thibétaine, il y a également deux qualités de poil. Le jarre ou poil grossier, très allongé chez la Thibétaine, est court et en voie de régression chez la Chèvre d'Angora. Par contre, ce qui _ représente le fin duvet feutrant le dessous de la toison chez le RAP TRS PONS I MEN RE SET , : Mi RTE TA LE : Fe 10% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION Caprin thibétain, est au contraire extrêmement long, onduleux et soyeux chez l'Angora. Il faut dire que celle-ci porte indü- ment le nom du pays où son exploitation a été tout d'abord remarquée et où elle a été importée dans les premiers siècles de notre ère. Elle est en fait originaire, d’après la tradition locale, des monts Allaï, situés au nord du grand massif central d'Asie. | La matière duveteuse, pour des causes physiologiques que nous chercherons à dégager, s'est donc développée chez l’An- gora dans une mesure magnifique, en perdant toutefois de sa finesse et de son moelleux, comparalivement au duvet de la Thibélaine qui pousse sa qualité au degré idéal. Si la tradition, attribuant à la Chèvre d’Angora les monts Altaï comme habitat primitif, a quelque chose de fondé, nous aurions en cela l'explication de la consistance permanente et du grand développement qu'a acquis, dans la toison de cette Chèvre, la partie de la matière pilaire que nous ne voyons intervenir que comme feutrage d’hiver dans la toison thibé- taine. En effet, dans les parages des monts Altaï, situés à une grande distance au nord-est du Thibet, la température se main- tient basse en toute saison et, par suite, nécessite la perma- nence du vêtement chaud. Cette persistance du besoin de lutter contre le froid est la fonction qui crée l'organe de défense que nous voyons appa- raître plus puissant chez l'Angora que chez la Thibétaine. En transplantant la Chèvre d’Angora dans des régions où la température s'élève à la belle saison, sa robe; comme nous l’avons dit, gardera toujours son caractère originel dans ses apparences extérieures, mais devra se plier aux exigences du nouveau climat, en ce sens qu'à l'approche de la chaleur de l'été, elle se dépouillera et s'allégera de son excès de laine pério- diquement et dans la mesuré utile. Les propriétés et particularités des deux fourrures envi- sagées avaient donné l'idée à M. Teissier, inspecteur général des bergeries royales, il y a 100 ans, de croiser en France la race du Thibet avec celle d'Angora, afin d'affiner davantage le duvet de cette dernière, qui est très abondant, ou d’allonger et de fournir davantage le duvet moelleux de la Cachemirienne, d'un rendement {rop réduit. La tentative en valait la peine, puisque nous avons vu sur la Thibétaine un rendement de 300 grammes seulement de duvet, alors que cette matière 7e APS + LES PRODUITS TÉGUMENTAIRES DE LA CHÈVRE 105 allongée et amplifiée est produite par l'Angora, dans la mesure de 1 à 2 kilogrammes par an, d'après M. Ipsan Abdin, de l'École vétérinaire militaire de Constantinople (voir Bulletin de la Société d'Acclimatation, 1916). L'essai de M. Teissier réussit parfaitement. Une des Chèvres importées par M. Ternaux fut couverte, en novembre 1822, par un Bouc Angora appar- tenant au troupeau que la duchesse de Berry possédait à Rosny et provenant de la bergerie du Roi de Naples. La Chevrette qui naquit de cet accoüuplement, en avril 1893, avait Le jarre plus court et le duvet plus allongé que les jeunes bêtes de la race de sa mère, une Thibétaine. Alors que celle-cin’avait que 3 centi- mètres de duvet, sa fille, à l'âge de 5 mois, portait une magni- fique toison duveteuse de 12 centimètres. Ce premier résultat remplit les expérimentateurs d'admiralion et les engagea for- tement à continuer et à pes leurs essais; ils étaient bien convaincus que le duvet produit par ce métissage pouvait ser- vir à faire des tissus bien supérieurs à ce que l'on avait fabriqué de plus beau jusqu'alors à Lille et à Amiens. Malheureusement, notre documentation sur ce sujet s'arrête au moment où la même expérience fut poursuivie au moyen d'un Bouc-cachemire sur une Chèvre Angora. En 18%, époque où M. Teissier.a dû faire sur ses essais là même communication qu'en 1824, la France a dû être renseignée sur les possibilités de doter son industrie nationale d'une nouvelle richesse agri- cole des plus attrayantes. Mais à cette époque déjà, la question caprine devait passer au second plan des préoccupations de PAdministralion, parce que pointait sans doute déjà l’idée que la Chèvre, quelle qu'elle soit, doit être un animal nuisible à l’agriculture. La Société nationale d'Acclimatation de France a le mérite, à nos yeux, de se soustraire systématiquement à l’inluence des idées préconcues. Ses tendances sont d'ordre pratique et utili- laïre. Elle entreévoit un avantage à acquérir pour le pays, ellene se butte pas aux obstacles, elle les étudie posément, puis les tourne ou les franchit. Voltaire a dit : « Les petites considéra- tions sont le tombeau des grandes choses. » Bref, la Société nationale d'Acclimatation a eu le sentiment des services que la Chèvre peut rendre au pays. Elle s’est rendu compte, en pleine clarté, des travers reprochés à cetanimal et des voieset moyens à employer pour que la Chèvre ne nous soit jamais nuisible, mais nous soit en tout et toujours excellemment profilable. SRrEETS .. + 7 EE ÉD RS na ST er Re mp DRE EN ET D LÉ Nr eh) de FT RE TT É > ke 2 FER RAF TNT. ou ER 5 Se rene à 3 À En Fe CS # 106 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION C’est ainsi, comme l’a rappelé M. Pierre Amédée-Pichot, dans un article sur la récente Exposition coloniale de Londres, que l'introduction de la Chèvre d’Angora dans nos possessions coloniales de France a été la première grande entreprise dont se soit occupée cette Société. Dès la séance d'ouverture, le 10 février 1854, elle était saisie de la question par un de ses membres les plus distingués, M. Sacc. Près de 100 Boues et Chèvres d'Angora se trouvèrent réunis sur notre sol, seize, . mois seulement après la création de la Société, grâce à un ‘ envoi d’Abd-el-Kader, qui résidait alors à Brousse. Outre M. Sacc, plusieurs membres de la Société, MM. Geof- froy-Saint-Hilaire, Ramon, de la Sagra, le général Daumas, Amédée Berthoule, tous profondément dévoués à l'œuvre, étudièrent les avantages et présentèrent des rapports qui ne laissaient place à aucune hésitation. « Elle est littéralement bardée de soit, écrivait de son côté M. Lapommeraye, ou, pour donner une expression plus sai- sissante, elle a l'air de sortir d'ur manchon fait de duvet de Cygne, la tête et l'extrémité des quatre membres étant seuls visibles. » M. Ch. Rivière, directeur du Jardin d Essai du Hamma près d'Alger, nous à fait voir dans une succession d'articles, com- bien l'implantation de la Chèvre d’Angora en Algérie étail chose faite et réussie. Maïs on s’attriste ensuite amêèrement en lisant les dernières communications qui nous sont faites sur ‘ce sujet par M. G. Couput, ex-directeur de la bergerie nationale de Mondjebeur près Bogharie. Nous y voyons celte initiative de la Société nationale d’Acclimatation, couronnée de succès et sur le point de produire de fructueux résultats, devenir ensuile illusoire par la coupable indifférence de l’Administra- tion, constamment hantée par ses préjugés et prenant contre l’œuvre des mesures de restriction qui en enrayent et en sléri- lisent toute l’action. La Société nationale d’Acclimatation ne se décourage jamais quand il s'agit de faire luire la vérité. Elle reprendra sa propa- gande jusqu’à ce que la persuasion soit faite et que le résultat. soit conquis. Selon la claire expression de M. Rivière, pour le vaste pays du Nord Africain où la plus grande partie du territoire est de caractère steppien, même désertique sans arriver jusqu'à la lisière saharienne, et qui par conséquent ne peut comporter / LES PRODUITS TÉGUMENTAIRES DE LA CHÈVRE 107 qu'une forme d’exploitalion pastorale; exclusivement primi- tive, Caprins et Ovins sont seuls indiqués, ainsi que les Arabes l'avaient compris depuis des siècles. Il ne s’agit donc plus que de faire toucher du doigt: à la population indigène, le gros profit qu'elle aurait à substituer à l’insignifiante Chèvre arabe, infime laitière et de rapport médiocre comme viande et comme peau, les races précieuses dont nous venons de préconiser la généralisation dans toutes nos colonies où les conditions locales pourraient se prêter à la mesure. Partout où nous avons des hauts plateaux sous un climat rude, les races lanigères se comportent à merveille, comme elles le font dans la province d’Angora, située à une altitude de 1.100 mètres, avec une température fraiche même en été et 18° de froid en hiver. | Nous pouvons faire ce que font les Anglais avec un plein succès au Cap, où ils favorisent l'élevage de plusieurs millions de Chèvres d’Angora, ce que font également les Américains sur une vaste échelle, puisqu'il existe 600.000 de ces Caprins rien que dans la provinée du Texas; enfin ce qu'on fait en Asie-Mineure où l’on exploite près de 800.000 Angoras de temps imimémorial et d'où sortent 500.000 kilos de mohair par an. La laine mohair valait au Havre, en 1911, 280 francs les 100 kilos. La peau d’Angora avec son poil se payait alors sur place en Algérie 8 francs contre 2 fr. 50 seulement pour la _ peau d’une Chèvre arabe. échantillon de laine d’Angora que nous avons présenté, il y a quelques années, à la Sous-section d'Etudes caprines, mesuré au microscope, a donné les diamètres suivants : mini- mum 35 w, maximum 42 y. Comme point de comparaison, disons que la laine du Mérinos de Rambouillet a un diamètre compris entre 16 et 18 y, les laïnes de Leicester (Dishley) et analogues dont les mèches, blanches, brillantes, longues et ondulées rappellent celles de la Chèvre d’Angora, accusent un diamètre moyen de 33 u. Les filés de poil d'Angora donnent environ 25. 000 mètres de fil par livre anglaise (453 gr.); ils valaient sur nos marchés de Roubaix et d'Amiens, jusqu'à 20 francs le kilogramme, en 1905, suivant leur pureté et le numéro du fil. (A suivre.) LE PARADISIER DE WILSON SCHLEGELIA WILSONI GrAY, Par MAGAUD D AUBUSSON. Diphyllodes respublica Bonaparte, Compt. Rend. Acad. Par. 1849; Con- spectlus avium Bp., 1850, t. 1. p. 413. — Paradisea Wilsoni Cassin, Journ. Acad. Philadelphia, 1850, t. If, p. 57, pl. 15. — Lophorina respublica Bonaparte, Compt. Rend., 1850, t. XXX, p. 131. — Paradisea respublica Bonaparte, Compl. Rind., 1854, &. XXXVIIT, p. 262. — Paradisea Wilsoni Schlegel, Mus. His!. Nat. des Pays-Bas, 1862, p. 87. — Paradisea calva Schlesel, Nederl. Tijdschr. Dierk., 1865, t. Il, p. 1. — Schlegelia calvu Bernstein, Nederl. Tijdschr. Dierk., 1866, t. LI, p. 4. — Schlegelia Wil- sont Gray, Handl. Birds, 1869, t. Il, p. 16. Les superbes Oiseaux qui composent la famille des Paradi- sidés (/aradiseidæ Bp.) se rapprochent beaucoup des Cor- beaux, dont ils ont les caractères essentiels, mais ils diffèrent de tous les Oiseaux du même ordre par leurs splendides cou- leurs, leur port élégant et les plumes accessoires d'un brillant éclat qui leur servent de parure. : Lorsque des voyageurs (Pigaflelta en 1522) rapportèrent en Europe des dépouilles mutilées d’une des plus belles espèces, le vulgaire fut frappé d'admiration, et les contes les plus absurdes trouvèrent créance près de lui; les naturalistes de l’époque eux-mêmes accueillirent avec enthousiasme les fables invraisemblables qui avaient cours sur ces Oiseaux. L'imagi- nation se donnant pleine carrière, on appela ces êtres merveil- leux Oiseaux de Paradis, et on s’imagina qu'ils provenaient en effet du Paradis, descendant sur la terre pour y mener une existence toute particulière. Comme les indigènes qui appor- taient les peaux de ces curieux animaux aux navigateurs leur ‘enlevaiént très habilement les pieds, on se persuada qu'ils n'en avaient jamais eus, que sylphes aériens ils accomplis- saient toutes leurs fonctions en volant, se suspendant par leur longue queue aux branches des arbres pour se reposer quel- ques instants, et se nourrissant de la rosée du matin (1). . (1) Linné a consacré le souvenir de ces fictions en donnant au Paradi- sier grand Emeraude le nom spécifique de apoda, sans pieds (Paradisea apoda L.). °28 ‘SALUT ‘SUIJNOIUE(T (autos ‘Knauu0JoI-SIOIILA L IUVAIA Soue[duox Sep Soide ({) NO SENTE TON IMC RE ATIN ON SH AEEROD EMRERDS ‘UOUDIDUUIIF D 2AJDUOYDNT 2721206 LE PARADISIER DE WILSON l 109 Des siècles passèrent avant qu'on connût toute la vérité, et que des voyageurs instruits pussent nous fournir sur ces admi- rables espèces des renseignements qui, pour n'être pas très abondants, offrent néanmoins un caractère de précision et d'authenticité qui nous les rend recommandables. Parmi ces voyageurs, un naturaliste français, Lesson, qui passa seulement treize jours à la Nouvelle-Guinée, pendant son voyage autour du monde à bord de la corvette La Coquille, fit le premier des observations sur les Paradisiers vivants. Il raconte que la première fois qu’il vit le Grand Émeraude dans une forêt de la Terre des Papous, surpris, émerveillé, éprouvant une joie inexprimable, il dévorait des yeux ce magni- fique Oiseau, mais son trouble fut si grand qu'il oublia de le tirer et qu'il re s’aperçut qu'il avait un fusil que lorsqu'il était déjà bien loin ({). Aujourd'hui, outre le Grand etle Petit Émeraude, nous pouvons admirer dans les galeries des Musées nationaux et les collec- tions particulières, et souvent aussi, hélas! sur la tête de nos élégantes, le Paradisier rouge, le Manucode royal, la Lopho- rine superbe, le Sifilet à six brins, le Séleucide éclatant, l’Épi- maque, l’Astrapie à gorge d'or. Mais on voit encore rarement, en Europe, des spécimens vivants de ces espèces. Le Paradisier de Wilson, dont il est ici question, ne le cède pas en beauté à ses congénères. Dans la planche en couleur, que cette courte notiée accompagne, M. Jean Delacour en donne une fidèle image. L’aquarelle a été faite d’après les deux mâles que possède notre collègue, dans les volières de son riche et beau parc ornithologique de Villers-Bretonneux. La description écrite que jy ai ajoutée est due en partie aux : documents communiqués par M. Delacour, mais aussi à l’exa- men de dépouilles, mâles et femelles, appartenant au Muséum d'Histoire Naturelle, que notre collègue M. Menegaux a très obligeamment mises à ma disposition. Je l'en remercie. Le Paradisier de Wilson mâle a la tête noire avec au sommet des plaques de peau bleue séparées les unes des autrespar une mince ligne noire. Ces plaques descendent jusque sur la nuque. La face antérieure du cou et la poitrine sont d’un vert métal- (4) Après Lesson, les Anglais Bennet et Walace, le Hollandais Rosen- berg, nous ont fait connaître quelques détai!s sur la vie de ces Oiseaux en liberté. A EDP Libre à IIS FSU des 110 BULLETIN DE LÀ SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION lique à reflets violets. La poitrine de l'Oiseau vivant change de ton suivant l'incidence de la lumière. Rarement, semble-t-elle entièrement d’un vert uniforme, il faut pour cela que la lumière la frappe en plein; plus généralement, elle apparaît violette et noire avec un point vert. L’abdomen est d’un brun noir. Les ailes sont rpuges avec les rémiges terminées de brun. Surle dos, une tache jaune qui prend au bas du cou est suivie d’une autre tache beaucoup plus grande d’un beau rouge entourée de noir. Le bas du dos est d’un brun marron. La queue est brune. Les deux rectrices médianes forment deux longs brins aplatis se contournant en. cercle en dehors. Ces filets sont garnis de petites barbules noires à reflets violacés. Le bec est noir avec l’intérieur de la bouche et la langue d’un beau jaune paille, et les pattes sont d’un bleu violet, Iris brun foncé. La grande image représente l’Oiseau avec une sorte de pro- tubérance sur le dos, et une petite figure le montre avec la poitrine gonflée. M. Delacour m'écrit à ce propos : « Le Wilson n’a la forme ordinaire d’un Oiseau que quand il est en mouvement. Dès qu'il ne bouge plus, les plumes rouges entourées de plumes noires du dos se gonflent et surplombent les ailes, comme sur le dessin. À moins de l’effrayer ou de le faire manger, le Wilson a toujours cette bosse. C’est très curieux. Au repos, la poitrine est à moitié gonflée, elle a {oujours l’air d’être indépendante du reste du corps; on dirait un tablier ajouté, un plastron. Mais l’occasion où il se gonfle le plus (petit dessin) est quand il fait le beau: il est alors immobile sur une branche, chanle un peu et, toutes les dix secondes à peu près, gonfle son tablier . -en l’écartant du corps, alors que son dos se bossue encore plus. x Il se livre à cet exercice à peu près dix minutes toutes les heures. » Des deux sujets que possède M. Delacour, l’un est adulte, l’autre est en train de muer et de prendre ses couleurs et ses parures. Il a du rouge aux ailes et la tache jaune au bas du cou. La tête est pareille à celle de l’adulte avec la peau bleue. Le reste du corps est d’un gris rayé de brun. Des plumes vertes à reflets violets se montrent à la poitrine. Ses filets ont poussé de 3 centimètres. À. quel âge ces Oiseaux ont-ils leur livrée complète ? Je n'ai aucune donnée précise sur ce point. Peut-être à la troisième mue, comme d'autres Paradisiers. pe # LE PARADISIER DE WILSON 411 La femelle est beaucoup plus modestement vêtue que le mâle. * Elle a les parties supérieures du corps d’un brun olive, les rémiges brun - foncé bordées d'orangé roussâtre, les rectrices brun olive roussâtre. Les parties inférieures sont d'un jaune brunâtre clair avec des stries transversales et étroites brunes. Elle ne porte pas de filets (Exemplaires du Muséum). Dimensions du Paradisier de Wilson, prises en millimètres : Mäle., — Longueur totale, 200 millim. Aïle, à partir de la cour- bure, 97 millim. Queue, 43 millim. Rectrices médianes, 145 millim. Culmen, 21 millim. Tarses, 25 millim. Femelle. — Longueur, 180 millim. Aïle, 92 millim. Queue, 53 à 56 millim. Culmen, 22 millim. Tarses, 25 millim. Forme générale du corps : ramassée et un peu arrondie. Cette belle espèce habite les îles Waïigou et Batanta, voisines de la Nouvelle-Guinée. Les Oiseaux de M. Delacour lui ont été vendus comme venant des îles , Arrou. Les recherches que j'ai faites en ce sens me laissent supposer que cette indication est erronée. En captivité, le Paradisier de Wilson, d'aprèsles observations de notre collègue, est un. Oiseau très tranquille qui reste des heures entières sans bouger, se contentant de se gonfler et de chanter de temps en temps; mais, lorsqu'il remue, il a des mouvements vifs et brusques. Il s’effraie facilement, néanmoins devient familier jusqu'à manger dans la main. M. Delacour nous donne des détaits sur son chant. Il peut se décomposer, dit-il, en trois parties : 1° L'Oiseau gonflé pré- lude, en faisant entendre cinq ou six petits croassements brefs, ressemblant, en moins fort, au cri de la Pie; 2 Toujours gonflé, vingt ou trente secondes après, ilémettrois ou quatre fois une note flütée, assez forte, ayant quelqué analogie avec l'appel du Rossignol du Japon; 3° Aussitôt après, collant toutes ses plumes, sauf celles de sa poitrine dont:il s'entoure la tête, les pattes ployées, le corps vertical, il lance cinq à dix fois, un coup . de Sifflet très mélodieux et très fort, d'une rondeur et d’une puissance étonnantes, on dirait la voix d’un Merle, mais il ne lance qu’une note, toujours la même. Les deux mâles de Villers-Bretonneux sont logés séparément dans une galerie, ayant chacun une volière spéciale, de 1 mètre de longueur sur 1°,50 de largeur et 1 mêtre de hauteur. Latem- pérature de la galerie varie entre 7 et 25°, en hiver. La moyenne est de 13 à 16°. Le matin, par temps froid, elle atteint > 112 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION le minimum. Dans la belle saison, les Oiseaux ontà leur dispo- sition une volière extérieure nie vaste qui CONRAAREe avec. ieur habitation d'hiver. On les nourrit de pâtée Duquesne pour insectivores, de rai- eins et d’oranges. Ils aiment peu les autres fruits. On ajoute deux ou trois vers de farine par jour. Ils mangent aussi des chenilles et des sauterelles, et ils attrapent des mouches. Ce régime est conforme à ce que nous savons de la nourri- ture ordinaire des Paradisiers à l’état libre. Ces Oiseaux, en effel, semblent être à la fois frugivores et insectivores. Je souhaite que M. Delacour conserve longtemps dans ses volières, déjà peuplées d’espèces rares, ces précieux Oiseaux, afin de les étudier avec soin, car nous connaissons encore peu de choses de leur genre de vie et de leurs habitudes. Les deux mâles dont je viens de parler vivent en France depuis plus d'un an, après un séjour en Angleterre, ce qui tendrait à prouver que le Paradisier de Wi'son s'accommode assez bien de la cap- tivité. Il est regrettable que notre loue n'ait pu jusqu! à présent se procurer une femelle, peut-être obtiendrait-il un accou- plement fécond, suivi d’éclosion et d'élevage possible des jeunes. Si l’on arrivait Jamais à faire reproduire ces beaux Oiseaux en captivité, on ne devrait pas considérer ce résultat comme un succès purement sportif d'amateur, mais surtout. comme un service important rendu à la science et à la protection de là nature, Car cette espèce habite une aire géographique étroi-. tement limitée, et du train dont marche la destruction des Para- disiers, qui ont tous pour patrie le seul archipel de la Nouvelle- Guinée, elle ne peut manquer de disparaître dans un avenir rapproché. La multiplier dans nos volières serait sans doute un des plus sûrs moyens de la sauver. PROPAGANDE POUR: LA CUPPURE DES PLANTES MÉDICINALES Par PIERRE AMÉDÉE PICHOT. J'ai signalé à la Société la formation, en Angleterre, d’une Association de cultivateurs de plantes médicinales qui a pour but de ramener dans les Iles Britanniques l'exploitation de ces, . plantes que l'on avait, petit à pelit, laissé passer sur le conti- … nent. Les travaux de cette Association pendant une année à peine d'exercice, témoignent de son activité et des résultats qu'elle est en droit d'obtenir en continuant sa propagande, Fondée. en janvier dernier, l'Association compte aujourd’hui * environ 2.000 membres qui paient une cotisation annuelle de 5 shillings; presque tous se sont adonnés à cultiver les plantes médicinales sur une plus ou moins grande-étendue. Les mem- _bres reçoivent les instructions nécessaires pour entreprendre les cultures qu'ils ont choisies et pour tirer parti de leurs pro- _duits que l'Association s'occupe de placer. Un fonds spécial a été souscrit pour construire des séchoirs dans les localités qui en manquaient et les cueillettes envoyées à ces séchoirs ont été de qualité supérieure, FÉROanE penent aux exigences de la droguerie. Plus de 60.000 brochures d'instruction ont été distribuées » par l'Association, du mois de janvier au mois d'octobre. Des conférences ont été suivies dans trente localités différentes et on se propose d'étendre davantage le cercle de la propagande. … Des brochures à bon marché ont été publiées par l'Association sous les titres suivants : — Les plantes médicinales, leur culture et la manière de les préparer pour le commerce, 0 fr. T0. — Le séchage des Le de la Digitale, 0 fr. 10. — Instructions pour les jeunes récolleurs, 0 fr. 10. — Circulaire d'automne, 0 fr. 35. — Les racines fraîches du Pissenlit, 0 fr. 10. — Graines, 0 fr. 10. — Comment identifier certaines her ne O fr. 20. Enfin, un Manuel sur les Plantes ro employées en | & BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1917. — 8 gr” ù A1 : BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ. NATIONALE D'ACCLIMATATION x médecine, illustré de 16 Dh che en couleur, va être mis en ue vente au prix de 2 fr. 50. . L'Association se divise en deux sections, une section qui se consacre à la propagande et une section coopérative pour le à placement et la vente des produits des associés, dont le recru-_ tement se poursuit avec une grande activité: que nous vou- drions voir imiter en France où, jusqu'ici, il ne semble pasque l’on ait donné à la question toute l'attention qu'elle mérite. Les. efforts individuels et les cultures particulières que nousavons signalés ne produiront leur plein effet que par la collaboration x de tous à un but commun. MES en 61e nn are te de 2 eee ds ont RES 0 Pole < pes mr e Æ Re ja DO Lo Se à UT ar | EXTRAITS à ee : : . DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA STE W LE \# 3 + à SÉANCE GÉNÉRALE DU 18 DÉCEMBRE 1916 Présidence de M. D. Boïs, vice-président. de la Société. LEA M ARCTRRES ÉTAN Le procès-verbal de la précédente séance est adopté à l'unanimité. N En ouvrant la séance, M. le Président annonce si mort de M. À. Lucet. Au nom des membres de la Société, parmi les quels il ne comptait que des amis, M. le Président adresse, A2 notre regretté collègue, un suprême témoignage d'estime el a d'affection. ie RS A Cu Nes Notre collègue M. Ménegaux nous fait connaitre un vœu qu'il a fait adopter déjà par la Société francaise de Biologie, et ten-. dant à la création d’un Parc national antarctique aux iles Kerguelen. On sait que les îles Kerguelen, récemment étudiées . par MM. Rallier du Bathy, furent explorées par ces deux hardis 7 Lt Fe SÈ « Là EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ 415 navigateurs et leurs quatre compagnons, en 4908 et 1909. Montés sur un frêle esquif de 45 tonneaux, ils gagnèrent les iles Kerguelen en partant de Rio de Janeiro, touchant à Tristan da Cunha, au sud de l'Océan Atlantique, et aboutissant aux îles Kerguelen en mars 1908. Ils y restèrent jusqu'en juin 1909, et rentrèrent en France par Melbourne. Cet archipel, situé dans l'extrême sud de l'Océan Indien, par 67° de longitude E. et 49° de latitude S. environ, avait été nommé par Cook, « Iles de la: Désolation ». Ce vocable indique assez éloquemment toute la rigueur du climat de ces pays perdus, si faibles en ressources de toutes sortes, surtout comme végétation. Les frères Rallier du Bathy rencontrèrent à Port Jeanne-d’Arc le concessionnaire de l’île, M. Henri Bossière, qui, avec le concours d’une compa- gnie norvégienne, avait repris la pêche à la Baleine. Depuis cette époque, on a fait dans ces parages une chasse très active à la Baleine et au Macrorhine, et ces animaux sont en voie de disparition, si on ne prend une mesure efficace contre leur extermination intensive. M. Ménegaux est donc venu demander à la Sociélé d’Acclimatation son appui pour présenter au Ministre des Colonies une requête tendant à la création d’un Parc national dans ces régions. Pour l'archipel de Kerguelen, il se peut qu'il subsiste une difficulté, du fait de l'existence d'un acte de concession. Mais on pourra peut-être trouver un moyen de parvenir quand même au but. En tout cas, pour les iles Crozet, qui sont voisines de Kerguelen et qui sont libres de toute concession, rien n'empêche de prendre toute.mesure de protection que l’on veut. A l'appui de sa thèse, M. Ménegaux rappelle le ras de l'ile Mackaire, dépendant de la Tasmanie, ei _ où un concessionnaire avait abusé de son droit de chasse sur. les Pingouins, pour la fabrication de l'huile. Le ministre de Tasmanie à Londres, dans une lettre en date du mois de mars 1916, a fait savoir à M. Sarrazin que la concession n’a pas été renouvelée et que des précautions spéciales ont été prises contre la chasse aux Pingouins. Pour extraire l'huile de ces animaux, On faisait usage de grands autoclaves où huit cents animaux pouvaient prendre place ensemble. À ce régime-là, les bandes innombrables de ces Oiseaux ne pourraient pas suffire. | M. Magaud d'Aubusson demande si on a fail un pareil abus des Pingouins ou Manchots aux Kerguelen. Non, répond M. Ménegaux, mais les Norvégiens qui sont installés là pour la 416 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION chasse mangent les œufs de ces Oiseaux, ce qui revient au même. Dans ces iles nichent un certain nombre d'Oiseaux, parmi lesquels on peut citer : lé Manchot royal, le Manchot papou, des Gorfous sauteurs, des Damiers, des Pétrels, des Puffins, des Stercoraires, des Albatros, des Sternes, des Goë- lands, etc. Pour les Mammifères, on peu citer : des Macrorhines, des Léopards de mer, des Phoques de Weddell, des Phoques à fourrure, des Baleinoptères, des Mégaptères, etc. L'archipel des iles Kerguelen occupe une superficie d'environ 3.700 kilomètres carrés, tandis que les îles Crozet et Bouvet ne recouvrent que 800 kilomètres carrés. Nous donnons ci-dessous le texte du vœu émis par M. Ménegaux, texte qui a été adopté, à l’unani- mité, par les membres présents à la séance. : Premier vœu pour les îles Kerquelen (1) : « La Société natio- nale d'Acclimatation, présidée par M. Edmond Perrier, Membre de l'Institut, et la Ligue pour la Protection des Oiseaux : « Considérant que les îles Kerguelen par leur climat et la pauvreté de leur végétation ne peuvent devenir ni une colonie de peuplement, ni une colonie de production; / « Considérant que ces îles sont un des derniers refuges où les Eléphants de mer (Wacrorhinus leoninus L.) peuvent élever leurs petits; « Considérant qu’en 1910 une fonderie norvégienne a produit à Kerguelen 4.500 tonnes d'huile de macrorhine, et qui cor- respond à 45 ou 20.000 animaux détruits annuellement. « Considérant que sur 52 espèces d'Oiseaux qui habitent les mers du Sud, 34 ont été signalées à Kerguelen, et que 21 y nichent ; « Considérant l'intérêt qu'il y a à sauvegarder les espèces de ces régions, de la destruction par l’homme, « Émettent le vœu : « 4° Que la chasse et la capture des Mammifères aquatiques et des Oiseaux soient interdites dans ces iles et leurs eaux terri- toriales; « 2° Que ces îles soient érigées en Parc national antarctique, avec interdiction absolue de la chasse et de l'exploitation. » (4) On a dit plus haut qu'une difficulté subsistait ici du fait d'un con- trat d'exploitation passé entre l'Etat français et une société particulière. (120%) __— EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 117 Second vœu pour les îles Crozel et Bouvet : « La Société Natio- nale d’Acclimatation, présidée par M. Edmond Perrier, Membre de l’Institut, et la Ligue pour la Protection des Oiseaux : « Considérant que l'administration des Colonies, en ce qui concerne les îles Crozet, n’est liée par aucun contrat d’exploi- tation ; « Considérant que les Éléphants de mer et les Oiseaux y vivent dans les mêmes conditions qu'aux îles Kerguelen, avec, en plus, quelques espèces spéciales, | « Émettent le vœu : « Que les iles Crozet soient érigées le plus tôt possible'en Parc national pour la conservation des Mammifères et des Oiseaux antarctiques. » \ MAMMALOGIE. C. Rivière fait une communication sur l'élevage du Porc- Epic. L'exquise délicatesse de la chair de cet animal, 'sur- S tout lorsqu'il est jeune, a donné l'idée de chercher à élever ce Mammifère et, d’après les essais faits par M. Rivière en Algérie, l'élevage du Porc-Épic serait facile et rapide. Sur cette question M. Rivière publiera une étude dans notre Bulletin, mais il résume d’abord les principales indications à suivre, pour _ réussir cet élevage. Le Porc-Epic est monogame. La première précaution à prendre sera donc de séparer les couples. En cap- tivité l'abri est nécessaire, mais le terrier est à proscrire. Le couple donne aux petits — au nombre de trois ou quatre par portée — les soins les plus assidus. Ces derniers devront être séparés, par couple, dès l’état adulte. Malgré ces instructions, un éleveur, pensant faire mieux, construisit, en ciment armé, une très belle-fosse, avec niches bien aménagées. En outre de ces mauvaises conditions hygiéniques, la promiscuité des couples, situés dans des niches trop rapprochées, fut cause de. discorde, de combats sanglants, au point que toute multiplica- tion devint difficile. Pour que la reproduction s'effectue sans encombre, il faut non seulement que les couples ne puissent s’apercevoir, sur- tout au moment de l’accouplement, mais aussi qu'ils ne puissent pas se sentir. L’odeur seule d'un couple voisin suffisant parfois à causer chez un autre couple des troubles nuisibles à la reproduction. TEE FE 2 + | ! ia W { ï À 118 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION ; M. Rivière répond que la monogamie lui a donné de bons résultats dans l'élevage des Autruches, mais bien entendu à la condition de disposer d'espaces suffisamment vastes, de facon que les couples ne puissent ni se voir, ni se sentir. À: \ ORNITHOLOGIE. M. Debreuil lit un article publié par M. G. Aubry, dans le Bulletin officiel du Maroc, et ayant pour titre « l'Autrucherie de Meknès ». L'auteur rappelle que l’origine du troupeau d’Au- truches du Maroc remonte à deux siècles environ. Un couple de ces Oiseaux offert au Sultan fit souche dans la plaine de l’Aguedal. Mais, après une ère de prospérité, le troupeau fut décimé par une épizootie, et lorsque M. G. Aubry commença ses expériences, pour favoriser la reproduction de ces Animaux, le troupeau ne comptait plus que quelques têtes. L'auteur dit avoir observé un certain nombre de faits assez curieux, parmi lesquels nous retiendrons les assertions suivantes : « Les … femelles ont fourni en 1915-1916 une moyenne de 70;:œufs. ! chacune. La ponte a lieu tous les deux ans, et chaque femelle ne pond pas plus d’un œuf tous les jours, par périodes va- riables. Les plumes de l’Autrucherie de Meknès, expertisées à Paris, se sont montrées égales, en valeur, aux plumes du Cap. Ce seul fait pourrait justifier les essais de développement de cet Oiseau au Maroc. Malheureusement « beaucoup d'œufs sont cassés par un Vautour blanc (Neophron percnopterus), quÿ rend visite à la plaine de l'Aguedal, lorsqu'il y a des œufs dähs les nids, et sa façon élégante de les casser pour les manger,laisse et laissera sceptiques beaucoup de visiteurs. Mais nous avons, comme les gardiens actuels, obsérvé le fait de nos yeux. Pre- nant une pierre dans son bec... le Rokhma (nom marocäin de ce Vautour) fait le marteau avec la pierre et brise la coquille ». Le seul moyen de développer le troupeau est donc l’incubation artificielle, en couveuse. Pour ce travail délicat, la main- d'œuvre européenne est indispensable. L'auteur donne ensuite quelques indications pratiques sur l'élevage. Le climat du Maroc, dit, en concluant M. Aubry, à prouvé us ne s'Oppo- sait pas au développement de l'Autruche puisqu'un troupeau a pu vivre deux siècles, à l’état sauvage. À toutes les asserlions contenues dans l'article de M. Aubry, | EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 119 résumé ci-dessus, M. C. Rivière répond de la manière sui- _ vante: : Les renseignements fournis sur les mœurs des Autruches à _ Meknès (Maroc) contiennent des détails sans concordance avec - les observations des auteurs ni avec celles que j'ai faites pen- - dant quarante-cinq ans au Jardin d’Essai d'Alger et ailleurs : 1° Une ponte fous les deux ans m'est inconnue. Tous les ans pendant une période les Autruches pondent plus ou moins, mais une interruption d’une année n’a jamais été remarquée dans mes élevages. Par contre, on peut dire que quand les couples ont couvé tardivement et élevé leurs Autruchons, il ne faut guère compter sur une autre incubation l’année suivante, quoique la ponte se maintienne plus ou moins normale. _% Sur le nombre d'œufs pondus dans une seule saison et Br-qui, à Meknès, aurait atteint 70 en moyenne, ce chiffre est à certainement très élevé et je n’en connais pas de semblable; parmi les maxima j'ai constaté, et encore deux fois seule- ment, 62 et 68. Quant à la moyenne des pontes elle à tou- jours varié entre 30 et 40 et parfois moins chez des couples - bons couveurs. Cependant les Animaux étaient bien nourris, avec ration en grains, augmentée en période de reproduction. Les relevés journaliers de la situalion de chaque parc qui contiennent le numérotage des œufs pondus et leur date, ne révèlent aucune de ces interrupiions annuelles signalées à Meknès. 3° Quant au bris des œufs par un Vautour blanc, à l’aide d'une pierre tenue dans son bec, ce fait est plusieurs fois rapporté depuis quelque temps, mais je ne connais aucun - autre exemple analogue et une intervention de ce genre, sans …_ l'infirmer, me semble étrange de la part des Oiseaux en ques- Lion. Aigles et Vautours, que j'ai possédés pendant des années, …. m'ont.toujours paru des Oiseaux stupides, incapables d’une » telle manifestation instinctive. …. D'un autre côté, à propos du Vautour percnoptère, on peut … dire, dans le catalogue raisonné des Oiseaux de proie du Musée de Norwich, dressé en 1864 par J. H. Gurney : « Les indigènes de la région de la rivière Orange, Afrique du Sud, affirment que ces Oiseaux mangent des œufs d'Au- …_ (ruche, dont ils brisent la coquille en laissant tomber dessus _ une pierre qu'ils transportent, dans ce but, dans les airs. Ilest curieux que les naturels d'Australie prétendent que le Gypoic- + #h _ 120 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION ina melanosiernon, de ce continent, détruit les œufs ï Emeus de la même manière. » Enfin, M. P. A. Pichot ajoute au sujet du bris des œufs par des Vautours percnoptères, qu'il n’en est fait mention nulle part et que la meilleure facon d'éclaircir la question serait de: metlre dans une cage des Vautours, des œufs d’Autruche et un caillou; l'expérience serait probante. En réalité l'expérience ne serait pas si probante : si rien ne ne se passe en captivité, cela ne prouvera nullement qu'il en soit de même en liberté. M. Magaud d’Aubussôn rappelle qu'au Maroc, c'est une légende très accréditée que ce bris des œufs d'Autruches, mais elle est tout à fait sans fondement. Par ana- logie, on peut citer le cas du Gypaëte qui avale des os. Lorsque ceux-ci sont trop gros, il s'envole, les tenant en son bec, et les laisse choir, sur un sol rocailleux, pour les briser par leur propre chute. Il redescend alors manger les petits morceaux. Le raisonnement du Vautour Rokhma, si l'assertion de M. Aubry était digne de foi, décèlerait chez cet animal une rare puissance intellectuelle, puisque n'ayant pas sous le bec le caillou qui doit lui servir à briser l'œuf, il aurait, soi- disant, la présence d'esprit d'aller le chercher aux alentours. M. C. Rivière rappelle que c’est là une vieille légende arabe qu'on trouve déjà dans les Mille et Une Nuits. , 1 M. Ménegaux a reçu de Bourih (Eure) une lettre d’un pro- priélaire d'autrucherie qui lui fait savoir que l'hiver dernier, cinq Autruchons ont passé l'hiver sans difficulté, malgré la neige qui à plusieurs reprises recouvrait le sol où ils devaient marcher. Ce fait étonne vivement plusieurs d’entre nous et notamment M. C: Rivière, qui tient l'élevage de l’Autruche pour une opération très délicate. On conclut de lout ce qui précède que l'article de M, os bien que paru dans un Bulletin officiel de la Colonie, est fort sujet à caution, et que plusieurs des assertions qu'il contient sont en contradiction formelle avec l'expérience acquise d’au- teurs très documentés. Deux notes de notre collègue M. J. Delacour sont lues en séance : 1° Sur le Croisement des Pigeons. L'auteur à pu obtenir 6 hybrides, dont 3 sont déjà adultes maintenant. Il espère F EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 121 qu'ils seront féconds, bien qu'aucun d'eux n’ait encore pondu. | 2 Sur le Funingo des Seychelles. Description de ce Colom- bidé, de ses voisins spécifiques, des pays d’origine. Ces deux notes paraïîtront au Bulletin. } ENTOMOLOGIE. Le 7 décembre, M. Rollinat signale une énorme quantité de mâles de Cheimatobin brumala à Argenton-sur Creuse. Ces - Phalènes étaient attirées le soir par la lumière électrique et s'abattaient partout sur les vitres. Dès qu’on ouvrait une porte quelques-unes venaient à l’intérieur des magasins. 1 Æ ; BOTANIQUE ET COLONISATION. M. Debreuil lit une lettre de M. de Chapel dont un premier paragraphe est relatif au Pambusa Mazeli. Ces Bambous se sont mélangés, depuis une vingtaine d'années, avec une touffe de Bambous noirs; l'auteur ayant trouvé dans le groupe certaines tiges portant des traces noires plus ou moins marquées, demande à quoi attribuer ce phénomène. Il admet la soudure des rhizomes. Celte hypothèse est rejetée et M. C. Rivière ajoute: « Les macules des Bambous doivent être examinées sur le vif, afin de savoir si cette coloration n’est pas fugace, cas connu ehez certaines Phyllostachyées. Mais a priori on doit rejeter l'effet de la soudure des rhizomes de deux espèces, qui est impossible chez les Monocotylédones. » Dans la seconde partie de sa lettre, M. de Chapel rappelle que depuis une quinzaine d'années il possède, dans le Gard, des ÆZucomia ulmoides, qui ont résisté à nos hivers les plus rigoureux du Midi. L'auteur envoie un sachet contenant une matière fibreuse, élastique, qu'il a extraite des feuilles mais encore maculée de débris de parenchyme. Il demande si cela peut servir à quelque chose. M. Rivière répond : « Sur l'Eu- comia ulmoides tant vanté sans essai préalable, l'observation de M. de Chapel est conforme à la mienne, depuis une dizaine d'années : matière gommeuse de très mauvaise qualité. L'arbre est peu intéressant à ce point de vue, d’après Heckel, qui avait analysé cette gomme, provenant de ma récolte, sur des plantes de cinq à six ans. » > {122 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION - M. Rivière fait une communicalion sur l'Agriculture colo- niale au Maroc : Au point de vue agricole et économique, M. Ch. Rivière considère tout notre Nord africain, Algérie, Tunisie et Maroc, comme une même entité climatique diflérant fort peu de l’en- semble du bassin méditerranéen : de là une même agriculture, mais à rendements généralement inférieurs à ceux des régions européennes. Malgré les abservations qu'il à faites sur place et à plusieurs reprises dans diverses parties du Maroc, M. Rivière ne veut pas formuler encore une opinion personnelle et il se borne à ana- Iyser une communication qui a produit à l’Académie d’Agri- culture un optimisme exagéré (janvier 1916). Cependant les chiffres officiels et leurs commentaires donnés comme une preuve évidente de la valeur du Maroc comparée à la prétendue infériorité de l’Algérie font naître une opinion absolument contraire et une conclusion nettement pessimiste sur la Situation agricole de notre nouvelle colonie. à Ainsi, au Maroc, l'élevage serait l’un des plus grands facteurs de sa richesse actuelle, est-il dit, mais avec cette restriction « que les espèces ne seraienl pas parfailes, que ce qui manque le plus c’est le foin et que ce foin, que l’on est obligé de faire venir pour la cavalerie, coûte aussi cher que la ration de viande pour le soldat » (sic). Poser ainsi les bases d’une agriculture simplement progres- sive sans foin, c'est-à-dire avec un élevage difficile et réduit, par conséquent sans fumier, cela est peu admissible. La situation de l’indigène se ressent d'ailleurs de cette pau- vrelé du revêtement herbeux nécessaire au pâturage et qui est due dans tout le nord de l'Afrique aux insuffisances de la plu- viosité qui influent aussi fâcheusement sur les récoltes des plantes annuelles, notamment des Céréales. Comme conclusion, M. Rivière se borne à reproduire la sta- tistique agricole officielle exposée à l'Académie d'Agriculture comme une preuve irréfutable de la valeur du Maroc basée sur l'opinion suivante : « que comparé à l'Algérie et à la Tunisie le Maroc est d’une richesse inestimable » (sic). Cependant cette statistique démontre justement combien cette affirmation est discutable si on oppose les résultats aux espérances qui avaient été chiffrées arbitrairement : w" DS & Y x F è x x ou me F2) & Pr & à EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 123 - 1° La population est plutôt faible, puisque au lieu de 15 mil- lions d'habitants le chilfre se réduit à 3 millions et demi; % Les Chevaux, de 500.000 tombent à 100.000 ; 3° Les Mulets, de 4 millions à 220.000; 4 Les Anes, de 5 millions à 160.000 ; 52 Les Bœufs, considérés comme une des principales richesses … du pays, de 5 millions de têtes, retombent à 430.000 seulement; 6° Les Chèvres, de recensement difficile, accusent une expor- tation assez importante ; 1° Quant aux Moutons, l’'exagéralion antérieure portait leur nombre à 15 millions : il doit être ramené à 3 millions. Le rendement des Céréales est faible, aussi l’indigène est-il ‘soumis au régime de l'orge et du gland {ce dernier est rare); le Blé est de culture plus restreinte. Si donc, on veut comparer les richesses agricoles du Maroc avec celles de l'Algérie, une simple constatalion des principaux chiffres des stalistiques établit la situation prépondérante de la colonie algérienne. Et M. C. Rivière conclut que pour bien connaître la valeur agricole d’un pays comme le Maroc, où manque encore toute sérieuse documentalion, il faut d'abord en étudier la météoro- logie, dans ses rapports avec la végétation spontanée et celle importée. Mais on peut déjà affirmer, d’après quelques indica- tions exactes, que l’agriculture exotique n’a pas sa place sur le territoire marocain, sous n’importe quelle latitude. Notre collègue, M. Robertson Proschowsky, de Nice, nôus adresse une étude qu'il a publiée dans la Petite Revue agricole et horticole (d'Antibes), au sujet de la culture des fruiliers exotiques sur la Côte d'Azur. C’est à la suile d'une entrevue avec un jeune Américain habitant la Californie du Sud, à ‘Altadena, et s'occupant de l’acclimatation dans ce pays des fruitiers des Antilles, que l’auteur de cette note a compris tout l'intérêt qui s'attache à de pareilles cullures, sûr la Côte d’Azur. Notre Midi, en effet, bien que situé à une latitude beaucoup plus élevée que _la Californie méridionale (la pointe extrême s’avançant à 10° de latitude N.) a sensiblement le même climat, la même température égale et douce. Or, M. Robertson- Proschowsky possède à Nice un jardin d'essai dont la situation et l'exposition ne sont pas privilégiées, et cependant il a réussi avec plein succès la culture de certaines espèces délicates. Cela 424 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION lui permet d'espérer, qu'avec de la patience et quelque habileté, on pourra arriver à oblenir des races adaptées à nos climats, tout en ayant acquis une plus grande finesse de goût, absolu - ment comme la poire ou la prune cultivées en espaliers se sont distinguées de leurs ancêtres sauvages. M. Robertson- Proschowsky donne ensuite une liste déjà longue des espèces qui lui semblent les plus intéressantes à cultiver sur la côte, et chaque espèce est Venere d'indications spéciales sur ses propriétés et les précautions qu'on doit prendre pour arriver à un bon résultat. / L'auteur termine en citant cette phrase bien connue du .D'G. Poirault, directeur de la Villa Thuret : « Le pe pour les jardins méditerranéens dépasse de beaucoup le réel. » Le Sechélaire) D' Louis CARTER SÉANCE GÉNÉRALE DU 15 JANVIER 1947 Présidence 1e M. D. Bois, Vice-Président de la Société. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Au sujet du procès-verbal, M. Rivière rappelle que la moyenne des rendements de Céréales de l'Afrique du Nord, Blé et Orge, dont il a signalé la faiblesse en la chiffrant à 3 p. 1 pour les Indigènes et à 7 pour les Européens, a paru inadmissible étant donnée la légende du grenier de Rome, aussi ces indications si contraires à l'opinion générale ont provoqué, de la part d'in- téressés aux questions africaines, une démarche auprès de l’officialité qui d'emblée a rejeté les chiffres précédents, mais, sur l’insistance de M. Rivière, la statistique décennale étant consultée, il apparut que les renseignements fournis par notre collègue péchaient plutôt par optimisme puisque la moyenne tunisienne n'atteint que 2,8 et que la moyenne générale de l'Algérie, Indigènes et Européens réunis, s'arrête à 6,3; chez les Indigènes le rendement reste aux environs de-3. 7 MAmMMALOGIE. M. de Sainville écrit qu'il continue à avoir toute satisfaction de ses Lamas, qui reproduisent régulièrement. Au sujet des S \ EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DE3 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 125 oreilles longues et courtes, dont il a été question dans une précédente séance, M. de Sainville dit qu’un collègue pense que les -oreilles courtes proviennent de dégénérescence. Il n'est pas du tout de cet avis, car le mäle reproducteur, qui avait ses oreilles courtes, était extrêmement vigoureux. et fécond. : ORNITHOLOGIE. M. Magaud d'Aubusson donne lecture d’une note dont il est l'auteur, sur une nouvelle station métropolitaine d'Etourneaux, découverte en plein centre de Paris, par M. Debreuil, rue Ménars, près de la Bourse. Cette note sera publiée au Bulletin. M. Capitaine demande si ces Oiseaux ne risquent pas de dété- riorer les murs, étant donné qu'il a vu dans le département de la Sarthe, de grands trous creusés dans des murailes par des Oiseaux qu'on lui a dit être des Sansonnets. M. Magaud d’Au- busson estime que l'information est inexacte en ce sens que le Sansonnet peut parfois agrandir ou accommoder un trou qu'il trouve préparé, mais en aucun cas, selon lui, cet Oiseau n'est assez vigoureux ni pourvu d'un bec assez puissant, pour Cau- ser les dégradations sérieuses. Celles-ci sont très probablement produites par des Oiseaux plus robustes, peut-être des Pics verts. M. le professeur Roule deinande ensuite si ces animaux n’ont pas cherché là un abri contre les mauvais vents et les _ intempéries. Cela est certain, mais cette raison n’explique pas comment ni pourquoi ces petits Oiseaux sont venus jusqu’au centre de Paris, pour s'abriter dans une touffe de Lierre. M. Magaud d'Aubusson présente un nid de Rossignol du Japon; l’Oiseau auquel on donne vulgairement ce nom, bien qu'il ne soit pas du tout apparenté au véritable Rossignol, est une Mésange du genre Liotrix, L. lutea. Cette jolie Mésange habite le Japon, les parties montagneuses de la Chine méridionale et l'Himalaya. Elle se reproduit assez facilement en volière et même en cage. Le nid présenté à la Société a été construit au milieu d’un If, dans une grande volière, chez M. Debreuil, par deux femelles, sans mâle. Il n’est pas fait avec beaucoup d'art, c’est plutôt un amas de paille et de foin, avec des tiges d'herbe très fines tapissant l’intérieur. Des œufs y ont été pondus. j OS TO ss onu oi ete 126 BULLETIN .DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION La femelle du Liothrix pond ordinairement 4 œufs, bleuâtres.. ! marqués de taches rougeûtres. L’incubation dure treize jours. Le mâle a un chant agréable et éclatant. C'est sans doute- cette qualité qui lui a valu le nom de Rossignol. M. Debreuil, considérant la constitulion de ce nid, fait remarquer que ces Oiseaux, en volière, n’ont sans doute pas. tous les matériaux qu'il leur faut pour construire leurs nids suivant les règles habituelles, et qu’ils sont obligés de se con- tenter de ce qu'ils ont à leur disposition. | M. Debreuil offre à la Société la dépouille d'un Coq du Japon. qu'il a fait monter et qui provient de son élevage de Melun. M. Capitaine signale la présence, depuis plusieurs semaines, de Mouettes sur la Seine, au niveau du Pont de la Concorde, devant la.Chambre et le Ministère des Affaires étrangères. Il s’agit de la Grande Mouette blanche si répandue sur les côtes. de la Manche. Cela n’a rien de bien remarquable en soi, car on sait que ces Oiseaux se rencontrent souvent assez loin des côles, toutefois leur présence à Paris nous annonce un hiver assez rigoureux. À ce sujet, M. Mérite signale qu'à Rueil, il y a en ce moment de grandes quantités de ces Oiseaux. HA M. Rollinat nous communique les notes suivantes : « En 1915 et en 1916, les Martinets sont arrivés à Argenton- sur-Creuse exactement à la même date, le 19 avril. « Le Cincle plongeur, Æydrobata Cinclus Gray, était, autre- fois, assez commun sur la rivière de Creuse, près d’Argenton. Il nichait dans l'ile du Vivier, où j'ai trouvé son gros nid de mousse collé au tronc rugueux d'un vieil arbre; au Moulin- neuf, où il le placait sur une poutre d’une pièce non utilisée, et, chaque année, au même moulin, dans une excavation de la paroi de pierre au bas de laquelle s'écoule l'eau qui. fait mouvoir la roue; parfois, j'ai trouvé son édifice aceroché dans les pièces de bois du déversoir, en un endroit où il était bien exposé à être emporté par une crue. Dès le mois de février, j'ai pris la mère sur ses œufs; mise en liberté, elle y revenait; c’est du reste un Oiseau peu sauvage, joli et amusant lorsqu'il disparait dans l’eau, marchant au fond et reparaissant un peu plus loin. Dans la première quinzaine de mars, j'ai trouvé des. petits éclos; cet Oiseau élève plusieurs nichées dans l’année. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 127 Maintenant, les Cincles semblent avoir remonté un peu plus en amont d’Argenton et l’on ne trouve les premiers sujets qu'aux abords de l'usine d'électricité de La Roche e-bat-l'Aigue, à 8 kil mètres. « Pendant les grands froids de janvier et de février 191%, les Cineles furent très malheureux parce que la glace recou- vrait, en grande partie, les ruisseaux et la rivière, et que, la terre des bords'étant durcie, ils ne trouvaient aucune nourri- ture. Dans la nuit du 2 au 3 février, sans doute altirés par la vive lumière, deux Cincles adultes entrèrent dans l'usine, où, exténués, ils furent tout de suite capturés. On me les apporta. Ils poussaient, presque continuellement, de petits cris plain- _ tifs et ne tardèrent pas à mourir. La faim, sans doute, était la seule cause du déplacement, pendant la nuit, de ces Oiseaux sédentaires. » | M. Mérel a eu, cette année, un très bel élevage d'Ondulées. bleues LE undulalus). M. de Sainvilie à entendu dire, par un éleveur compétent, que la femelle du Crossoptilon Ho ki n'était bonne reproduc- trice qu'à l’âge de, deux et trois ans ; ensuite il ne faudrait plus compter sur elle pour la reproduction. Notre collègue demande _si cette observation, qui serait très importante pour l'élevage, est exacte. Il demande, en oulre, à quel âge le mal Ho ki est fécond. Les Poules Phénix de M. de Sainville se montrent très rus- liques; elles couchent en plein air, sur les arbres, en toute saison et résistent au froid et à l'humidité. Notre collègue pense qu'il conviendrait, de laisser à cette race son nom japonais de Shiri-Fusi; ce nom, dit-il, ne serait pas plus rébarbatif que Wyandotte ou Butter-cup, par exemple. AQUICULTURE (REPTILES). M. R. Rollinat, d'Argenton-sur-Creuse, envoie 150 clichés. sur les mœurs et la reproduction de la Cistude d'Europe (Cis- _ tudo europæa Duméril et Bibron), du Lézard vert (Lacerta viridis Daudin), du Lézard des murailles (Lacerta muralis Dumé- ril et Bibron) et de la Couleuvre à collier (7ropidonotus natrix Duméril et Bibron). M. Debreuil, après avoir donné quelques détails sur les habi- - publiés sur ce sujet, soit dans le Bulletin de la Société dAccli- teur et ils ne sont aptes à se reproduire que vers 20 ans; ils servant, alternativement, de sa patte droite et de sa patte gauche de derrière. Une Cistude pond, on aperçoit l'œuf, sor- 128 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D°ACCLIMATATION tudes de travail de M. Rollinat, fait passer en projection et. explique les 82 photographies sur la Cistude. : Ces clichés, pris au vérascope et reproduits en tons chauds, sont très beaux; ils représentent, en quelque sorte, le résumé des remarquables travaux que nôtre collègue poursuit dépuis plus de vingt ans, à la façon de J.-H. Fabre, sur les Reptiles du département de l'Indre. Toutes ces photographies pourraient 2 servir d'illustration aux mémoires et articles qu'il à déjà + matation (1), Soit à la Société Zoologique. M. R. Rollinat, pour étudier plus facilement la Cistude d'Eu- rope, l'élève depuis de longues années, dans son jardin. Cette Tortue aquatique, très rare en France, est abondante dans les _ mares et les étangs de l'Indre : elle se nourrit de Vers, de Mol- lusques, d’Insectes, de larves de Batraciens, rarement de Poissons; elle est beaucoup plus utile que nuisible et c’est elle qu’il conviendrait de mettre dans les jardins, pour les débar- rasser des Escargots et des Limaces, et non pas la Tortue maurilanique eu pusilla), qui est exclusivement végé- tarienne. 4 2 Nu La première hutognhie représente un mâle et une femelle adultes ; ces Chéloniens se développent avec une extrême len- doivent vivre plus d'une centaine d'années; les vues suivantes | font voir le bassin aménagé pour recevoir les Tortues, puis les ; Tortues apprivoisées, venant chercher dans la main F Escargot qu'on Jeur offre; puis des Cistudes accouplées : une femelle promène un mâle sur son dos, c’est le véritable « voyage sentis. 114 mental ». Viennent ensuite des clichés montrant comment opèrent des femelles pour creuser et aménager leur trou de ponte; on voit une Cislude remonter la boue du trou, en se ip 2 STORE à CE tant du cloaque; quand la ponte est terminée, elle ferme le trou longuement, minutieusement, à laide de ses membres postérieurs, et envoie, avec ses pattes, de la terre sur l’ Sp cement. A Notre collègue, pour bien montrer une ponte, a déblayé un trou, qui se présente en coupe, avec 12 œufs; puis un autre (4) Voir Bulletin, 1897, p. 281 et suivantes. / Ë b, ç Ÿ EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ; 129 est ouvert, des petils y sont nés, ou vont, naïitre ; quelques-uns ont percé la coque de l'œuf, qui est dure comme celle d’un œuf de Poule, au moyen de leurcône caduc, pointe cornée très dure, située au bout du museau et qui tombe quelque temps après Ja naissance. C’est en juin et juillet que la ponte a lieu, elle est de 6 à 16 œufs; les petits naissent après 3 mois ou 3 mois 1/2; quelques-uns sortent de terre à l’automne, le plus grand nombre au printemps. Sur un cliché fort curieux, on voit une jeune Cistude couverte de boue qui, après avoir établi une galerie, vient de sortir du trou de ponte; d’autres suivront par la même galerie. Une photographie très amusante représente un mâle, sa femelle et toute une série de jeunes, mais cette scène de famille n'est qu'un symbole, car le mâle, aussitôt après l'accouplement, abandonne la femelle et celle-ci ne s'occupe jamais, une fois son trou de ponte fermé, ni de ses œufs, ni de ses jeunes. Un aquarium transformé en terrarium indique comment il convient de conserver les petites Gistudes en capti- vité; on remarque avec elles des Blattes et de la viande de Bœuf hachée qui leur servent de nourriture. Les dernières photographies représentent des Cistudes adultes se dirigeant, à l'automne, versun tas de fumier dans lequel elles s’enfoncent pour hiverner. En hiver, quand la température est douce, une Tortue, parfois, montre sa tête hors du fumier. Quant aux jeunes Cistudes, le mieux est de les faire hiverner dans les boites d'incubation pour Serpents, enfoncées en terre et amé- nagées avec de la mousse très humide, le tout recouvert d’une ardoise, de mousse et d’une cloche en verre. Une des dernières vues montre une de ces boîtes d’hivernage et sa cloche, par la neige, dans le jardin de M. Rollinat. M: le Président adresseses remerciementsà M. Rollinat pour son très intéressant envoi et ses félicitations pour ses remar- quables photographies pour l’obtention desquelles il a fallu consacrer tant de science et de patience et qui renseignent si bien sur les mœurs encore trop peu connues de la Cistude d'Europe, cette Tortue indigène. M. Debreuil, pour terminer, fait passer 7 projections ; la pre- mière représente un Musa Basjoo avec son régime, cultivé à Argenton-sur-Creuse. La deuxième, un WMartynia jaune dont ja culture est trop délaissée; c’est l’époque où la plante commence D e BULL, SOC, NAT, ACCL, FR, 1917. — 9 130 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION à s'affaisser et on aperçoit ses curieux fruits à bec recourbé en crochet. La troisième montre les deux nids de la Poule d’eau (nid d’incubation et nid-refuge), avec leur emplacement réci- proque, dont à parlé M. Magaud d'Aubusson dans une précé- dente séance. La quatrième est la photographie d’un Vanneau- pluvier (Vanellus melanogaster) apprivoisé. Cet Oiseau s'était brisé une aile dans les fils du télégraphe aux environs d’Argen- ton. Bien soigné, il devint vite familier; il vit dans la cuisine et le jardin de son maître. On le nourrit, principalement, de viande crue ou cuite coupée en petits morceaux et de petits Poissons ; il mange aussi de la purée de pomme de terre et de la mie de pain. Il prend plaisir à faire la chasse aux Lombrics dans le jardin et à se baigner au bord de la rivière. Le cin- quième cliché est celui d’un œuf de Cygne représenté auprès d'un œuf de Poule pris comme échelle. M. Rollinat raconte l'histoire de cet œuf ainsi qu'il suit: « Au début de mars 1916, une femme habitant une ferme située près de Saint-Denis-de-Jouhet, dans le département de l'Indre, vit se poser à terre, dans un champ, non loin de sa demeure, un énorme Oiseau blanc. Gomme la bête restait en place, accroupie, au bout de quelques minutes, la femme s’en approcha ; mais l'Oiseau prit son essor, et, d’un vol puissant, disparut bientôt, laissant à la place qu'il occupait un œuf énorme, blanc, de forme allongée, que la campagnarderamassa tout humide et tout chaud. On m'offrit cet œuf, qui mesure 11 centimètres de longueur et 7 de largeur, et dans lequel je reconnus celui du Cygne sauvage, Cygnus ferus Ray. Le Cygne a été vu seul; peut-être le mâle de cette femelle pondant acci- dentellement pendant le voyage vers le nord, avait-il été tué. La perte de son compagnon, les chutes de neige qui ont eu lieu fin | février et les intempéries des premiers jours de mars, ont dü gêner considérablement le voyage de ce migrateur et c'est sans doute pourquoi il a été obligé de pondre en route. « J'ai observé, dans l'Indre, outre ce Cygne, le Cygne de Bewick et le Gygne tuberculé; aucune de ces espèces vivant à l’état sauvage ne s’y reproduit. » Enfin, les deux dernières photographies représentent une femelle de Hérisson et ses 5 petits âgés à peine de quelques jours. M. le professeur L. Roule estime que ces projections con- stituent une véritable monographie complète de la Gistude d'Europe. Aussi, accepte-t-il avec empressement Ja pro- EXTRAITS DES PROCÈS-VÉRBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 431 position de M. Debreuil de procurer au Service des Reptiles du Muséum, une série de ces clichés, obligeamment exécutés par M. Rollinat, et promet de s'entendre avec l’auteur, pour que M. le professeur L. Roule puisse recevoir très prochai- nement une collection documentaire aussi complète que possible. BOTANIQUE. M. le D' Robertson-Proschowsky, de Nice, nous adresse un article qu'il vient de publier, dans la Petite Revue agricole et horticole -d’'Antibes, sur l’« Exode des Campagnes ». Dans cet article, l’auteur, passionné pour la campagne, déplore que tous les gens que leur naissance destine au travaux de la campagne, aient une tendance de plus en plus marquée à gagner les srandes agglomérations des villes. Il critique l'éducation donnée aux enfants dans les écoles et lycées, et qui, trop sou- , vent, leur fatigue l'esprit avec des considérations inutiles et non pratiques, en les tenant trop éloignés dés réalités de la vie et des beautés si apaisantes de l'Histoire naturelle, surtout en ce qui concerne l’application des théories scientifiques, à la réalisation pratique des cultures. M.Ch. Rivière apprend à la Société que le beau Solanum dontil nous a offert une aquarelle qui figure dans la salle des séances, a pu étre identifié par M. Bois. On peut lire, ajoute-t-il, dans la Revue horticole, 1916, p. 88, un article publié sous nos deux noms, dans lequel on trouvera la description de cette superbe plante, avec l'indication des résultats obtenus dans sa culture, en Algérie. C'est le Solanum grandiflorum Ruiz et Pavon, espèce origi- naire du Pérou et du Brésil. L'arbre peut atteindre une dizaine de mètres de hauteur ;il porte un feuillage abondant, persistant et donnait, chaque année, au Jardin d’Essai d'Alger, une florai- son abondante et ininterrompue pendant 8 mois environ. Les fleurs, les plus grandes de toutes les espèces du genre, mesurent 6 à 9 centimètres de diamètre et sont remarquables par leur couleur, passant d’un bleu violacé aux tons diversement atténués de cette couleur, jusqu’au blanc légèrement teinté de violet, ces fleurs diversement nuancées pouvant être observées en même temps sur le même arbre. Quatre exemplaires en expérimentation à Alger et cultivés 432 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION avec succès pendant vingt-cinq ans, sont morts accidentel- lement et la plante a disparu aussi de Tunis, où de vaines recherches ont été faites pour la retrouver. La plante ne fruc- tifiait pas à Alger et les tentatives de bouturage et de marcol- tage pour la reproduire normalement ont été infructueuses. Il resterait à chercher si la grefle sur une espèce voisine serait possible. M. Bois dit qu’il a eu l’occasion d'admirer cette splen- dide SDace dans le jardin botanique de Buitenzorg, à Java, en 1905, et qu'on pourrait s'adresser à la HIpSCUes de cet établis- sement, pour en avoir des graines. M. le D' Pérez nous envoie une longue lettre, dans laquelle il insiste sur l'intérêt qu'il y aurait à tenter la culture du Taga- saste (et non Tagasate), en Algérie. Il dit notamment : « Je ne suis pas convaincu que le Tagasaste ne puisse pas réussir en Algérie, et je crains bien que les personnes qui ont fait les expériences, n'aient pas suiviles règles adoptées aux Canaries. Il serait bon qu'une autorité compétente vienne à Palma, où 0 cultivé le Tagasaste, pour voir sur place ce qu'on peut faire avec cette plante; on pourrait alors tenter une expérience en Algérie... dans un endroit approprié. Et le site le meilleur serait, non pas lacôte, maisune altitude de 200 à 1.000 mètres, dans un terrain pierreux, impropre à la charrue et sans irriga- tion. En fait, le Tagasaste peut être comparé à la Luzerne, qui ne demande nibonne terre, ni irrigation, et il pourra donner de la valeur à une terre produisant très peu ou rien dutout,par la propriété qu'ont ses racines — comme celles de toutes les Légumineuses — de fixer dans le sol l'azote atmosphérique, en servant d'engrais aux terrains stériles. Avec des graines stra- tifiées et le semis en tube de roseau, qui est si employé en Australie pour les Acacias et les Eucalyptus, on peut obtenir aisément du plant, prêt à repiquer au moment des ipluies, ce qui permet de gagner beaucoup de temps. Comme le Tagasaste est une plante très résistante à la sécheresse, on ne voit pas pourquoi elle s’accommoderait mal des étés algériens. » M. le D' Pérez rappelle que les anciens, Grecs et Romains, cul- tivaient comme fourrage une Papilionacée, que, faute de pou- voir identifier, nous nommons le Cytise de Virgile, et s'appuie sur cet exemple pour conseiller la culture du Tagasaste en Algérie. En terminant, il fait savoir qu'un expérimentateur du Cap, qui a vu le Tagasaste à Ténérife, vient de publier, dans un EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 1933 journal de la Colonie sud-africaine, une étude très concluante sur l'intérêt de cette culture. M. Rivière remet une note en réponse à cette lettre. Elle sera publiée intégralement dans le Bulletin, mais peut se résumer de la façon suivante. Le Tagasaste des Canaries, Ci isus proliferus, Légumineuse ligneuse considérée par M. le D' Pérez, comme fourragère à propager en Algérie, a encore donné lieu à des observations contradictoires entre nos deux collègues. En-eftet, M. Rivière envisage la question au point de vue climatique, puis économique. Le climat insulaire et tout océanique des Canaries ne lui semble pas comparable à celui continental du Nord de l'Afrique, vaste territroire de Hauts- Plateaux où domine l'influence du Sahara. Dans l’ordre économique, une récolte de brindilles fourra- gères d'arbustes, en supposant la bonne venue d’une plante exotique, ne paraît pas devoir être comprise parmi les praliques _ à.conseiller en agriculture nord-africaine. Depuis une cinquantaine d'années que cette question a été soulevée, elle est restée sans résultats, ce que regrette vivement M. Rivière, quoique en règle générale il ne connaisse pas d'exemples de vrais rendements d'arbustes fourragers. M. Rivière signale qu'au moment où le rendement de la Pomme de terre devient une question d’ordre alimentaire de première importance, que la restriction de sa culture est forcée par les événements et que la conservation du tubercule n’a pas été parfaite partout, il s'ensuit que les moyens d'accroître cette récolte préoecupent justement les agronomes. Dans la séance du 6 décembre 1916, à l’Académie d'Agriculture, notre collègue, M: Philippe de Vilmorin, a résumé le résultat d'expériences absolument contradictoires avec la pratique courante, en d’autres termes, l'infériorité de notre production serait due à l'emploi, comme semence, de tubercules trop mürs et non ceux de maturité relative qui sont les meilleurs. Sans combattre ces conclusions basées sur de sérieuses expé- riences, M. Rivière ajoute que, puisque la question a été posée pour le Nord de l'Afrique où la Pomme de terre est de rende- ment très inférieur, ce que M. Ph. de Vilmorin n'hésite pas à attribuer à une maturité trop complète de la semence, il fau- drait peut-être envisager aussi la question de milieu, car il est 134 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION bien établi que plus on descend vers le Sud, moins la Pomme de terre est productive et que, même sans atteindre les régions extra-tropicales, elle disparaît pour faire place à la Patate et à l'Igname. A ce sujet, M. Rivière, qui fait don à la Société d’un manuscrit de Jacques, provenant de la bibliothèque de son père, rappelle que dans ce volume, l’auteur signale le cas des Pommes de terre qui hivernent en terre et s’y conservent très bien. M. Rivière a facilement vérifié ce fait dans un jardin d’expé- riences qu'il possède, dans le Jura. Les tubercules laissés en terre se conservent bien, l'hiver, tandis que ceux que l’on garde en cellier se gâtent parfois rapidement. M, Mailles rap- pelle que dans le département des Hautes-Pyrénées, la Pomme de terre vient bien, le climat y étant convenable. A Ténérife | également, le climat insulaire est favorable au bon développe- ment de cette Solanacée. Mais, bien entendu, plus l’on avance vers le Sud, plus la culture et le rendement sont aléatoires : entre Biskra et Tougourt, malgré un aspect superbe et une frondaison abondante, elle ne produit plus de tubercules; elle est impos- sible à cultiver dans les contrées tropicales où elle est rem- placée, comme on l’a vu plus haut, par la Patate et l'Igname, tandis que dans le Nord de la France, elle obtient le maximum de son développement. M. Debreuil signale qu'un de nos collègues, M. de Sainville, a essayé de planter simplement les germes, ce qui a l’avantage de laisser les tubercules pour la consommation. Les résultats étaient à peu près identiqueS à ceux que l’on obtient en semant des fragments de tubercules. C'est la méthode employée pour la Patate, dont on met en terre seulement une plantule, avec un bout de tubercule, mais ici la réserve du tubercule est inutilisable. M. Lasseaux rappelle que, dans le livre de Vilmorin sur les cultures potagères, il est recommandé, pour obtenir le meilleur rerdement des Pommes de terre, de planter le tuber- cule entier. Il semble toutefois que le mieux serait de laisser un fragment de tubercule autour de chaque œil. Quant au ren- dement, il tient évidemment à la nature du sol et au climat. Pourquoi, aux environs de Mantes, par exemple, ne peut-on réussir que la Saucisse rouge sur la rive droite de la Seine, à Gargenville, alors que la jaune ne vient bien que dans les terrains de la rive gauche à Hour Il y a là, évidemment, question de sol, L EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 135 M. D. Bois résume des notes du R. P. Costes sur quelques plantes utiles du Chili en particulier : 4° sur Le Boldo (Bo/doa fragrans Gay). Le mémoire du R.P. Costes sera publié dans - le Bulletin. 2° Le R. P. Costes nous envoie également une série de notices qui seront publiées. Elles ont trait à |’ « Algarrobo » (Prosopis siliquastrum Gay) dont le bois de cœur est utilisé en charron- _ nage et qui fournit un très bon chauffage pour les fours de bou- langer ; —‘au «Molle » (Lithræa mollis Gay), dont les propriétés thérapeutiques sont nombreuses (calmant du système nerveux); — au « Guayacan » (Porliera hygrometrica Ruiz et Pavon) employé comme emménagogue, stimulant, diaphorétique et stomachique. Le bois, très dur, s'emploie à la fabrication de peignes, coussinets, cuillers, couteaux, etc. ; — à l’ « Alcaparra » . (Cassia vernicosa Clos) dont l'écorce et les fruits sont astrin-. gents; — au « Litre » dont le bois est apprécié des charrons. M. le D' Proschowsky envoie une note dans laquelle il recher- che pourquoi les succès en acclimatation sur la Côte d'Azur . donnent si rarement de résultats pratiques. D'après M. Popene, expert américain en acclimatation, c'est avant tout à cause du caractère national du Français « qui a horreur de tout fruit qui n’était pas mangé par ses grands-parents ». À ce sujet le D' R. Proschowsky cite quelques exemples de fruits exotiques, recherchés par les touristes de passage à la Côte d'Azur et dont les paysans indigènes ne voulaient même pas goûter. Tels sont le Goyavier fraise, le Goyavier ordinaire, le Feijova Selloviana, toutes Myrtacées à fruits comestibles, très appréciées aux colonies. De même encore, parmi les légumes, la Chayotte, qui est un des meilleurs légumes des pays chauds. L'auteur n’a pu rencontrer un seul paysan qui en ait mangé. Les fruits, légè- rement abimés que refusent les commercants, ne sont jamais consommés par ceux qui les cultivent, mais seulement jetés, ou tout au plus donnés aux Lapins et aux Poules. Le Secrélaire-adjoint, D' Louis CAPITAINE. DT EN Te OR va a AU ALES PEN 136. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION à SÉANCE GÉNÉRALE DU 22 JANVIER 1917 Présidence de M. D. Bois, Vice-Président de la Société. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Au sujet duprocès-verbal, M. Fauchère rappelle que le Taga- saste réussit fort bien à Madagascar, où de grandes étendues sont plantées avec cette Légumineuse. La Pomme de terre réussit très bien aussi et a gagné tout le centre de l'ile. Elle est > d'une très bonne qualilé on en trouve à œil violet, des jaunes, des rouges — et le rendement est si abondant qu’on a pu en exporter à la Réunion, à Maurice et au Mozambique. A l'extension de la Pomme de lerre se rattachent de grandséle-. vages de Porcs, d'où il résulte que des usines se sont fondées pour préparer, sur place, des quantités considérables de salaisons. à ORNITHOLOGIE. M. Debreuil revient sur une question posée lors de la der- nière séance par M.de Sainville à savoir si le Faisan Hoki Q est. bien apte à la reproduction à 2 et à 3 ans, et perd cette aptitude après. M. Magaud d’Aubusson n'est point fixé sur ce point, mais par analogie avec les Dindes, il est porté à croire qui en est bien ainsi. En 1916, M. de Sainville n’a pas élevé de Phasianidés ; il rend compile de ses autres élevages d'Oiseaux : De deux couvées de Nandous, il a obtenu 5 jeunes, qui sont, aujourd’hui, très vigoureux. Ces jeunes ont été élevés dans un pare avec cabane-abri dans laquelle ils étaient rentrés, avee leur père, toutes les nuits et pendant les jours pluvieux. Cette cabane les a sauvés, car une autre couvée de 3 jeunes Nandous élevés en liberté a succombé par suite de l'humidité. ni Nous pensons, comme M. de Sainville, que les cabanes-abris sont très utiles; elles peuvent rendre de grands services dans les années pluvieuses. Nous engageons, d'autre part, les éle- veurs à ne pas remeltre les jeunes Nandous avec les femelles et à les tenir dans un parquet spécial jusqu’à ce qu'ils soient adultes. M. de Sainville possède 9 Paons blancs : 7 mâles adultes, dont la vente des plumes est très rémunératrice et 2 femelles, N . * NUE le al EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE°LA SOCIÉTÉ 437 Depuis huit ans, il fait couver les œufs par des Poules et élève les jeunes en employant des cabanes closes assez grandes, avec un parquet sans herbe, attenant à un deuxième parquet ‘plus grand et herbu. L'expérience lui a prouvé que c'était la meilleure méthode: elle évite l'humidité si dangereuse poux les petits. Cette année, ayant un personnel réduit, il a laissé ses deux Paonnes en liberté; elles ont fait naître, chacune, 6 jeunes, qu'elles ont amenés par une pluie torrentielle. On a rentré mères et petits dans deux parcs avec abris, mais malgré des soins assidus, l'humidité a élé si grande, que 3 petits seule- ment ont pu être sauvés. Cela indique, néanmoins, que des Paons blancs peuvent être élevés, en les aidant, par leur mère. M. de Sainville, continuant la sélection de ses Poules de la race Gätinaise, confirme, avec quelques atténuations, l’exae- titude de la théorie disant : « Dans le croisement, le mâle donne plutôt le type et la femelle le volume. » D'après les expé- riences de notre collègue, le mâle ne donnerait pas complète- ment le type, mais il influerait, avec prédominance, sur le type ; la mère donnerait neltement le volume, tout en influant, légèrement, sur le type. Les expériences bien contrôlées faites par d'autres collègues sur cette question seraient intéressantes à comparer avec celles de M. de Sainville. Notre collègue poursuit, également, son élevage de le Gui loise, la vraie race nationale, dit-il. Ses premiers sujets pesaient 1.500 grammes et 2 kilogrammeés. Sans aucune intro- duction de sang étranger, grâce seulement à une sélection rigoureuse et à une nourriture appropriée, il a obtenu une Poulette pesant 3 kilogrammes à 10 mois, et des Coqs de 4 kilo- grammes à la fin de la deuxième année. Pourquoi, ajoute, avec raison, M: de Sainville, introduire toujours en France et favoriser des races croisées ou étran- gères, ou chercher des nouveautés, au lieu de perfectionner nos vieilles races pures? , À ce propos, dit en terminant notre collègue, j'ai assisté, en 1902, en Sicile, au début de la création de la fameuse race dite : Sicilian Butter Cup, qui nous est revenue, en passant par l'Amérique. La Sicile possède, en grand nombre, des Poules de type ancien doré méditerranéen, dégénéré, pondant assez mal l'hiver et assez bien en autre temps; ces Poules de 138 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION petite taille ont la chair médiocre, mais sont bien acclimatées au climat chaud et sec. Les élevages rassemblés autour des villes, sont tous petits et livrés à eux-mêmes, sans aucune sélection. Le type est différencié à l'infini, avec quelques crêtes en coupe, parmi d'autres. Des Anglais et’ des Américains se sont amusés à réunir quelques sujets de couleurs variées, à crête en coupe; on en a fait une race ; on a inventé un Sfan- dard et on a généreusement doté ces Poules de qualités mer- veilleuses de ponte et de chair. Or, cette Poule n’est, en! réalité, qu'une médiocre Leghorn, que l’on a pu, depuis, modifier par des croisements. Il serait temps d’arrêter l’en- goùment de snobisme pour ces fausses races nouvelles et de mieux employer nos efforts à protéger nos excellentes races pures françaises, si bien adaptées à notre climat. La parole est donnée ensuite à M. Magaud d’Aubusson, pour une communication sur « le Paradisier de Wilson » (Schlegelia Wilsoni Gray). Cette note sera publiée au Bulletin, avec un hors texte en couleurs, reproduisant une aquarelle de M. Jean Delacour, et représentant ce rare Oiseau de la Nouvelle-Guinée. ENTOMOLOGIE. M. Ch. Rivière fait une communication sur « la Cochenille des Cycadées » qui sera publiée au Bulletin. Cette note peut se résumer de la facon suivante : La grosse Cochenille des Cycadées, Xermes Cycadis de Bois- duval, qu'il ne faut pas confondre avec Kermes cycadicola, doit certainement avoir à notre époque une autre spécification, dit M. Ch. Rivière, mais que toutes ses recherches auprès de nos entomologistes n’ont pu préciser. Cette Cochenille, une des plus grosses du groupe, est princi- palement commune sur le Cycas revoluta, beaucoup moins sur le C. circinalis. Sur la première espèce, son invasion est intense à la partie inférieure des pennules et ses déjections favorisent le développement de la fumagine sur la face supérieure des feuilles situées au-dessous : par les succions de cet Insecte la face supérieure des pennules devient fortement ponctuée. On considérait cette Cochenille comme confinée aux deux espèces précitées. Mais à partir de 1912, M. Ch. Rivière consta- tait son extension, en petit nombre d’Insectes, il est vrai, sur EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOGIÉTÉ 139 d'autres Cycadées : Encephalartos horridus et caffer, Dion edule, Ceratozamia mexicana, etc., mais, fait plus intéressant, sur une Araliacée, Oreopanax nymphæifolium, située dans un milieu peu aéré et entouré de Cycas revoluta absolument infestés. —_… Cette Cochenille, à première vue, pourrait être confondue —. avec le Pou de l’Olivier, Lecanium Oleæ, également brun, gros et subsphérique, mais cette espèce est très polyphage tandis . que celle du Cycas paraît, dans le milieu envisagé ici (Alger), _ limitée à quelques plantes de ce groupe. M. le professeur Bugnion, de Lausanne, nous envoie, par l'intermédiaire de notre collègue l’abbé Foucher, une notice relative à la récolte des Termites. Pour que ces récoltes soient utiles, au retour, il faut avant tout éviter de mélanger les uns avec les autres, les Termites des différents nids, et éviter de rapporter des échantillons secs, qui sont à peu près sans valeur. Suivent les détails techniques pour prendre les Termites et les conserver en tube, dansune solution de formol. Cette note sera insérée au Bulletin. BOTANIQUE. M.le Président dépose sur le bureau un Catalogue d’Arbori- culture fruitière publié au Chili, en espagnol, par M. Salvador Izquierdo, pAIISLe en la matière. M. de ile a fait des expériences sur la plantation de germes == Pomme de terre détachés du tubércule et permet- tant, ainsi, de conserver ce dernier et de le consommer en entier. Ses observations ont porté sur le poids des produits de cette récolte comparé avec celui de là récolte de tubercules de . même sorte, plantés entiers ou coupés. . Le poids récolté par plantation de germes détachés complè- … tement, est sensiblement égal à celui de la récolte ordinaire, —…. par tubercules entiers ou coupés. —__ Des expériences de ce genre ont été faites depuis longtemps, mais, dit notre collègue, elles ont été mal contrôlées et on!les - connaît peu. Il serait bon de vulgariser ces expériences qui pourraient, dans ces années déficitaires, rendre de très sérieux services. M. de Sainville se propose de nous envoyer les détails com- plets de ses expériences. 27, TO VIA 4 eu Fa n 140 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Notre collègue voudrait utiliser pour la nourriture des Mam- mifères et des Oiseaux, le Marron d'Inde. Il demande : 4° qu'il lui soit donné une analyse des éléments utiles et nuisibles com- posant l’'amande et l'écorce; 2° s'il vaut mieux pour éliminer les éléments nuisibles choisir la cuisson à l’eau ou la torréfac- tion; 3° un moyen pratique de décortication ; 4° le résultat des expériences faites avec ce fruit, comme nourriture des Ani- Maux. À propos des Marrons d' Inde, mentionnons œue, décortiqués et écrasés, ils passent pour Le la saponite et les pro- duits similaires dans la lessive (1 kilogramme de Marrons pour 25 litres d’eau). Me Pascalis rappelle, à ce sujet, que notre collègue, M'e Lemarié, a nourri ses Poules, cette année, avec du Marron d'Inde. Cela a très bien réussi. M. Mailles rapporte, au contraire, que cellé nourriture, acceptée par les Canards, les fait mourir. Le fait serait à vérifier, car ce peut être un cas isolé. M. Loyer ajoute que, pour les animaux de Ja ferme, il faut faire bouillir les Marrons, avant de les leur donner. M. Lasseaux fait savoir que le prince de Wagram distrait une forte partie de sa récolte de Marrons d'Inde, pour la faire dis- tribuer à ses Chevreuils, à quoi M. Debreuil répond que si ces animaux les mangent, en hiver, c’est peut-être parce qu'ils ne trouvent rien d'autre. Le Marron d'Inde est, également, considéré comme spéci- fique des affections du système veineux. La parole est donnée à M. Ch. Rivière pour une communi- cation sur la floraison des Bambous. L'auteur cite et discute des faits nouveaux dans le but de rechercher quels sont les effets réels de get acte, suivi ou non de fructification, sur la vie de ces plantes. La floraison est-elle bien, au moins sur certains groupes de Bambusées, la dernière phase de la végétation de la plante et la cause déterminante de sa mort, que l'espèce soit minuscule ou géante, à rhyzomes cespiteux ou traçants, que le sujet soit jeune ou vieux ? Pour beaucoup d'auteurs, le Bambou meurt après la floraison ou la fructification; pour d’autres tout aussi auto- risés, le fait n’est pas complètement admis et dans le sein de EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 141 notre Société d’Acclimatation des observations contradictoires _ontété produites. La question posée ainsi semble manquer de base logique et scientifique : Bambou est un terme trop général et conven- tionnel, sans précision suffisante, aussi conviendrait-il mieux d'étudier les phénomènes discutés dans quelques-unes des grandes sections de cette tribu et, par exemple, de rechercher si les Phyllostachys se comportent comme les Arundinaria, ceux-ci comme les 7hamnocalamus, les Arthrostylidium, ete. La mortalité de certaines espèces de Bambous après floraison n'est pas douteuse d’après les observations de célèbres bôta- nistes, Humboldt, Bompland, Roxburgh, Wallich, Hooker, Bory-Saint-Vincent, Aug. Saint-Hilaire... Cependant Anderson, dont on ne saurait nier la compétence, à émis des opinions opposées, mais non suffisamment affirmatines, dans tous les cas fort discutables. D'après les observations de M. Ch. Rivière, l'agonie du Bambou, du moins chez certaines espèces, est souvent fort longue et dans d'autres cas elle est rapide après la floraison. Il y a des diathèses florales prolongées pendant lesquelles la vie de ja plante se manifeste par des organes floraux de struc- ture particulière, plutôt des hampes que des chaumes : les Bambusa macroculmis et spinosa en sont de curieux exemples qui se retrouvent également, mais sous des formes diverses - chez les Arundinaria Simoni, gracilis, fatcuia, IC GhezAle Phyllostachys flezuosa, etc. Mais avant de De néralisee ces faits si intéressants de morta-. lité ou de survie dans chaque grande section des Bambusées, il faudrait d’abord en établir, pour chaque expérience, la rigou- reuse détermination botanique, puis ne pas conclure hâtive- ment puisque l’agonie de la plante peut se prolonger pendant des années avec des manifestations végétatives fort différentes suivant les espèces. L'étude de ces phénomènes biologiques si importants sera publiée dans notre Bulletin. À propos de cette communication, M. Fauchère dit qu'il a vu à Fort-Dauphin, à Madagascar, le Bambusa gigantea en fleurs. C'étaient d'énormes pieds ne mesurant pas moins de 25 mètres de haut et 25 centimètres de diamètre. Des touffes, prélevées dans ces Bambous fleuris, et obtenues par bouturage, ont 142 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION presque toutes refleuri. Et ces toulfes, loin de dépérir, ont pu ètre repiquées, et elles ont continué à vivre. Quant aux Bam- bous de Fort-Dauphin, fleuris en 1904, M. Fauchère les a revus en parfait état en 1913. M. Rivière dit que cela n’est pas üne preuve que la plante ne périt pas après la floraison, car il est fort possible que la floraison par épillets se pe plu- sieurs années. Il faut surtout faire attention à ce qu'on pour- rait appeler la floraison ultime, celle qui se produit en glomé- rule, sur des inflorescences basilaires. Chaque fois que cette sorte de floraison s’est produite, la plante en est morte. En Extrême-Orient, on a souvent constaté que les temps de disette élaient suivis par une floraison abondante des Bambous, dont les graines alimentaires sont alors fort recherchées : Y a-t-il dans ce phénomène une influence climatique? Un vieux pro- verbe, qui indique que le Bambou fleurit rarement, est très répandu dans les régions tropicales : « Un homme est bien vieux qui à vu fleurir deux fois les Bambous dans sa vie.» En terminant, M. Lasseaux demande à M. Rivière s’il a fait des recherches au sujet de la durée de la faculté germinative des graines de Bambous. M. Rivière répond qu'il est très difficile de se faire une idée à ce sujet. Pour le Secrétaire-adjoint, -D' Louis CAPITAINE. a —— —— SÉANCE GÉNÉRALE DU 3 FÉVRIER 1947 Présidence de M. DB. Bois, Vice-Président de la Société. À l’ouverture de la séance, M. le Président, se faisant l’in- terprète de tous, adresse ses vives félicitations à notre collègue M. Henri Loyer, qui vient d'échapper à la mort dans l'effroyable explosion de son usine de Massy-Palaiseau. M. H. Loyer, au début de la guerre, avait, patriotiquement, transformé son usine de produits chimiques et d'engrais, en une fabrique d’explosifs. Le dimanche 28 janvier, pendant que la plus grande Poe de sa famille était réunie chez lui, le feu se déclara à l'usine et, la situation devint, immédiatement, très grave. M. Loyer, comprenant le danger, fit aussitôt évacuer l’usine. SA ENS — = CALE ju ÉRRSEE SR L DE PME PSS SERRE EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 143 Quant à lui, restant à son poste, il put, grâce à son cou- rage et à son sang-froid, sauver ses ouvriers, ses parents, Sa femme et sa fille. M. le Président annonce le décès, à Guatémala, de notre col- ….. lègue, M. Rodriguez Luna, membre à vie depuis 1894. Notre collègue, M. Rosaire Beaudoin, de Saint-Joseph-de- Beauce, au Canada, envoie, pour la Bibliothèque, l’ouvrage de M. J.-Walter Jones, sur l'£levage des Animaux à Fourrures de l'Amérique du Nord, publié en français, par la Commission pour la Conservation des Ressources Naturelles du Canada. On retrouvera dans notre Bulletin de nombreux articles écrits sur la question par M. P. A.-Pichot. Le Manuel de la Commission canadienne complète les études de notre collègue par quelques détails. En dehors des Animaux à fourrures pro- prement dits, M. J.-W. Jones parle de certains Cervidés et plus particulièrement du Renne. L'ouvrage, d'environ deux cents pages, est illustré de nombreuses photographies. M. Emile Boulanger fait don de ses études sur la Germina- tion de l'Ascospore de la Truffe, les Myceliums truffiers blancs (1903) et de ses notes sur la Tru/fe (1906). M. le Président remercie de ces envois qui seront déposés à la Bibliothèque. AQUICULTURE (REPTILES). M. Debreuil reprend les projections et l'explication des pho- tographies envoyées par M. R. Rollinat : quarante-trois vues sur le Lézard vert et le Lézard des murailles et vingt-cinq sur la Couleuvre à collier. M. Rollinat, qui a poursuivi de longues et patientes recher- ches surles Chauves-Souris et les Batraciens de l'Indre, et qui a préparé, lui-même, avec une science et une technique re- marquables de superbes séries sur l’embryogénie de ces Ani- maux, possède, également, des séries très complètes sur le développement des Sauriens et des Ophidiens de son départe- ment. Pour arriver à former ces collections, il lui a fallu un très grand nombre d'individus et pendant de nombreuses an- nées il a capturé Lézards et Serpents au moyen d'un nœud coulant fixé au bout d’une canne à pêche, ce qui est le meil- NN FR CE FAP OP TT h mn NP. 2 CAT A CAR Leg } CR Je 144 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION \S leur moyen de s’en emparer sans leur faire aucun mal. Il a aussi fait naître chez lui des centaines de ces Reptiles et ce 0 sont, principalement, les photographies de ces dernières expé- riences qu'il nous envoie aujourd’hui. Les premières vues, après celle d'un Lézard de murailles se chauffant au soleil ur un rocher, représentent notre collègue à la recherche d'œufs de Lézards de murailles et de Lézards verts dans les banqueltes de sable du chemin de fer. Ces Ani- maux semblent affectionner ces emplacements et pondent, par- fois, à quelques centimètres des rails sur lesquels passent des express, roulant à plus de cent kilomètres à l'heure. | L'une de ces photographies montre notre collègue se livrant à ces recherches en 1896, l’autre le représente, presque au même endroit, occupé au même travail, mais en 1916, c'est-à- dire 20 ans après! Quand un trou de ponte est trouvé, on y in- troduit une petite baguette pour en connaître la direction, puis on creuse, jusqu’à ce qu'on ait rencontré les œufs : trou ouvert, dans lequel on voit les œufs ; ces œufs sont Ceux d’un. Lézard vert ; ils ont été photographiés à 3 mètres, puis à 0250. Certains trous ressemblent, à s'y méprendre, à ceux du Lézard vert, mais ce sont des trous creusés par l’Alyte accoucheur; la photographie montre un de ces petits Anoures, qui vient d’être mis à découvert.-M. Rollinat enlève soigneusement les œufs trouvés et les place dans des boites d’incubation spéciales qu'il à imaginées. Par les photographies, on se rend bien compte du dispositif de ces boîtes qui sont doublés, sans fond et recouvertes d’un matelas de mousse, d’ardoise et de gril- lage ; les œufs y éclosent normalement : on peut facilemént ve suivre le développement des embryons et assister à l’éclosion des jeunes. Une des boîtes contient des œufs de Couleuvre à collier ; une autre des œufs de Lézard vert et de Lézard des murailles ; au bout de quelques semaines, ces œufs, à coque souple, ont grossi. L'œuf du Lézard vert inet 3 mois à : mois 1/2 pour éclore; celui du Lézard des murailles 2 mois 1/2 à 3 mois ; le Lézard vert pond 6 à 19 œufs ; le Lé- zard des murailles 2 à 7 œufs. Les clichés montrent des œufs de Lézard vert en train d’éclore; un petit a sorti la têle, deux autres ont fait leurs coupures à la coque, au moyen de la dent caduque, qui coupe comme un rasoir; un petit est éclos et se sauve ; les éclosions se poursuivent ; il ne reste plus que Fe domoese | EXTRAÎTS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 145 Les dernières photographies de Lézards, prises à°1 mètre et à 0250, représentent le dispositif permettant d'étudier l’éclo- sion dans chaque ponte : pontes de Lézard des’murailles, pon- tes de Lézard vert. Les jeunes Lézards'peuvent's’élever avec des Insectes : Mouches, petites Blattes, Pucerons, etc. Les Lié- zards s’apprivoisent bien, ils reconnaissent leur maître et vien- nent à son appel chercher leurnourriture jusque sur lui. Les 25 derniers clichés sont consacrés à la Couleuvre à col- lier ; on y voit M. Rollinat tenant à pleines mains des Tropido- notes prêts à pondre quil vient de capturer sur les talus du chemin de fer. Cette Couleuvre se nourrit de Crapauds, de Gre- nouilles, de Poissons ; elle pond dans les, fumiers,fles trous de Taupes, de Mulots, etc. Notre collègue les fait pondre dans une cage contenant un petit bassin plein d’eau et une boîte à trous renfermant un peu de sable humide et de mousse. Pour que les photographies soient plus nettes, la mousse a été enlevée et on _voitun Tropidonote pondant dans sa cage ; la ponte est presque terminée, un œuf va sortir du cloaque ; la bête fait des efforts et prend un point d'appui avec sa queue. Quand l’œuf est sorti il se colle aux autres. On aperçoit sur la Couleuvre les plis de la peau qui a été distendue, plis qui disparaitront peu à peu; cette espèce pond de 41 à 52 œufs et même 54 : la durée de l’incubation est de 2 mois 1/2 à 3 mois. Quand les Couieuvres captives ont pondu, elles sont reportées àil’endroit'où;on les a capturées. L’œuf chez le Tropidonote sort;lentement et on peut en faire plusieurs clichés, tandis qu'on peut à peine en prendre un, tellement il sort rapidement, chez la Cistude. On voit, dans le jardin, des cloches en verre, alignées sur les boîtes d'incubation ou posées aux endroits où se trouvent des pontes de Tortues. Une de ces boîtes ouverte laisse voir une série d'éclosions de Couleuvres faites à l’aide de la dent caduque ; deux petits ont fait des coupures à la coque et mon- trent leur tête: un petit sort de l'œuf et se cache; d’autres naissent. Enfin, les dernières photographies représentent de jeunes Tropidonotes venant de naître et grouillant dans leur boîte d’éclosion. : M. le Président renouvelle à M. Rollinat ses remerciments et ses félicitations ; ces clichés ne le cèdent en rien aux précé- dents, comme beauté et comme intérêt, et il espère que notre Collègue nous adressera d’autres photographies de ses obser- vations. Ces projections animent, fort heureusement, nos BULL. SOC. NAT. ACCL. FR, 1917. — 10 A , 146 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION x à RE) é séances et, peut-être décideront-elles d'autres naturalistes à suivre le bon exemple et les fécondes méthodes de M. Rond Rollinat Sur la proposition de M: Clément, il est décidé que, lorsque ls circonstances le permettront, une excursion zoologique sera organisée dans l'Indre, au cours de laquelle, pour répondre à l’aimable invitation de M. Rollinal, notre Société ira visiter les collections de notre collègue à Argenton-sur-Creuse. { . ENTOMOLOGIE. M. À. Fauchère, inspecteur d'Agriculture, commente son ouvrage : la Sériciculture en Pays tropical (4), dont il fait hom- mage à la Société d'Acrlimatätion. Cette importante étude, que notre collègue a poursuivie durant les vingt années de son séjour à Madagascar, comme chef de la Station séricicole de Tananarive, se divise en : Culture du Mûrier, Elevage du Ver à Sole ; ess et ennemis du Ver à Soie ; Production de Graines. | Le Mûrier existait à Madagascar avant l’occupation, maïs on ne le cultivait que pour ses fruits. En 1897, sur la demande de M Fauchère, M. 1: professeur Cornu expédia du Muséum, des graines de Mürier blanc el des plants de diverses variétés. On s'est appliqué, depuis, à ne cultiver que les variétés les plus favorables à l'éducation des Vers ; on y est arrivé parle bou- turage, le semis et le greffage. Des soins spéciaux sont donnés à la Müraie : choix de l'emplacement, préparation du sol, etc. : sarclages, fumures, taille. Les principaux ennemis du Mürier, sont une Cochenille, un Longicorne et un Champignon. Les Vers à Soie sont appelés « monovoltins » ou « poly- voltins », suivant qu'ils ont une ou plusieurs générations par année. Malgré l'opinion courante, on peut affirmer qu’une même race peut être à la fois monovoltine ou polyvoltine, les Vers finissant par s'adapter aux conditions du nouveau milieu dans lequel ils sont appelés à vivre. La soie des Vers poly- voltins serait comparable, dans cerlaines conditions, à celles obtenues des Vers élevés en France. On peut faire quatre édu- cations utiles de Vers à Madagascar. ( Notre collègue donne ensuite des renscignements détaillés (1) Challamel, éditeur. NES PES EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 141 surl’établissement des magnaneries, l'éclairage, la désinfection; la graine, c'est-à-dire les œufs ; l'éclosion, la température des —.. chambrées ; l’alimentation des Vers ; les précautions à prendre au moment de la montée des Vers, qui vont filer leur cocon; puis sur la récolte. É . L'auteur indique les moyens de combattre les maladies des Vers connues grâce aux beaux travaux de Pasteur. Un important chapitre est consacré à la production des graines. M. Fauchère a instauré un système d'élevage par famille séparée, qui lui a donné de reinarquables résultats ; … chaque ponte est considérée comme une famille. Depuis 1908, la Station séricicole de Tananarive élève de 700 à 1.200 familles de Vers, par éducation. Il convient en sériciculture tropicale de 4 pratiquer une sélection méthodique et rigoureuse pour empé- cher la dégénérescence des Vers polyvoltins, qui donnent jusqu’à six générations par an. ; Enfin le rôle du froid dans l’industrie séricicole est très im- portant, puisqu'il permet de régler l'éclosion des graines, de façon que les sériciculteurs puissent les recevoir aux époques les plus propices. Cette question reste à l’étude pour Madagascar. Dans certains élevages, on obtient des cocons dont 520 à 550 pèsent un kilog; dans d’autres, il en faut 620 à 650. É Quant à la soie, malgré des conditions défectueuses de fila- - ture, elle peut être classée dans la deuxième catégorie. M. Fauchère conclut en disant, qu'à l'heure actuelle, il y aurait grand intérêt à développer l’industrie séricicole dans le centre de Madagascar et il termine par la phrase suivante, placée comme épigraphe en tête de son travail : « Enrichissonsles indigènes pour qu'ilspuissent devenir des clients actifs de notre commerce et de nos industies. » Il convient de remarquer que la France a le plus grand intérêt à développer la production de ses grèges dans nos colonies. Avant la guerre, l’industrie métropolitaine achetait, à l’étran- - ger, pour plus de 359 millions de francs de soie grège et ses colonies ne lui en fournissaient pas pour 1 500.000 francs. Pour restaurer rapidement notre puissance économique, il . nous faudra, après la guerre, produire dans nos colonies la plus grande partie des matières premières exoliques que nous. employons. Cette nécessité donne à l'étude de M. Fauchère un caractère d'utilité et d'actualité incontestable. 148 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION M. le Président remercie M. Fauchère de son intéressante communication ; il le félicite de ce qu'il a fait à Madagascar pour doter cette colonie d’une industrie raisonnée de sérici- culture. La Société d’Acclimatation s’est, d’ailleurs, toujours inté- ressée particulièrement à la question séricicole et il est bon de rappeler qu'autrefois ce fut en partie, grâce aux envois de la Société, que les magnaneries du Midi purent reconstituer leurs élevages décimés par la maladie. Pour le Secrélaire des séances empêché, C. DEBREUIL. BIBLIOGRAPHIE L'Elevage des Animaux à Fourrures au Canada, par J. WALTER JONES. La Commission pour la Conservation des Ressources Naturelles du Canada’a publié, en francais, un Manuel d'environ 200 pages, sur l’Elevage des Animaux à Fourrures de l'Amérique du Nord (1), qui contient des renseignements intéressants sur cette exploitation industrielle d’Animaux, que la chasse inten- sive menace de faire disparaître à l’état sauvage. Les prix con- sidérables payés pendant ces derniers temps pour les pelleteries de Renards noirs et argentés ont donné une grande impulsion aux tentatives faites pour réduire en domesticité la faune des régions seplentrionales dont les peaux sont de plus en plus recherchées tous les jours par la mode et le commerce, et les Skungs, les Visons, les Rats musqués, les, Loutres ont été, après les Renards, l’objet d'une’expérimentation én cours, qui pour certains n’a pas encore donné tous les résultats qu'on est en droit d'en attendre, mais qui n’en sont pas moins très. encourageants. - La Société d'Acclimatation a tenu ses membres au courant (1) Un exemplaire de cet ouvrage a été offert à la Bibliothèque de la Société, par notre collègue, M. Rosaire Baudouin, de Saint-Joseph-de- Beauce (Canada). è Én a BIBLIOGRAPHIE Me are ee) de ces élevages pour lesquels nous renvoyons aux articles qui ont été publiés de temps à autres dans notre Bulletin. Le Ma- nuel de la Commission canadienne nous permettrait de com- pléter ces travaux par quelques détails, si nous en avions la place, notamment sur la valeur commerciale de plusieurs des espèces qui y sont examinées. On y trouve la liste des princi- pales fermes à fourrures et d’autres renseignements empruntés, notamment, au Bureau d'Etudes biologiques des. Etats-Unis, qui, depuis longtemps, s'occupe de mettre à la portée des Amé- ricains qui voudraient se lancer dans la nouvelle industrie, tous les renseignements pratiques qu'il a été possible de recueillir, malgré que les premiers éleveurs d'Animaux à four- rures aient soigneusement fait mystère de leurs procédés. En dehors des Animaux à fourrures proprement dits, la Commission recommande l'élevage de certains Cervidés, comme le Wapiti, le Cariacou ou Cerf de Virginie et le Renne. Les premiers essais de domestication, ou, pour parler plus exacte- ment, d'introduction du Renne au Canada où l'espèce vit à l’état sauvage sous le nom de Caribou, datent de 1899, lorsque le gou-| vernement des Etats-Unis fit venir un troupeau de ces Animaux de Sibérie. L'expérience des Etats-Unis fut suivie avec beau- coup d'intérêt par les Canadiens du Nord, dont les territoires polaires, manquant de routes praticables, n'avaient d’autres auxiliaires de transports que les Chiens. En 1907, le gouverne- ment du Dominion acheta 300 Rennes en Norvège. Ce troupeau compte aujourd'hui. 1.200 têtes et fournira une exportation de viande très saine et très succulente à une région où il est im- possible de récolter des Céréales. C'est comme ressource alimentaire, surtout, qu'il semble que le Renne est appelé à rendre des services, car le D' Hudson Stuck, qui vient de publier un très intéressant récit de voyage en traineau (7en thousand miles with a dog sled), ne croit pas que le Renne puisse détrôner le Chien comme Animal de trait, en attendant l’éta- blissement de voies de communications accessibles aux Chevaux. Le Manuel de la Commission du Canada est illustré de nom- a : breuses photographies et a emprunté à l'Histoire biologique des Animaux du Nord, de Ern. Th. Seton, les cartes de la dis- tribution régionale des Animaux à fourrures. ) À.-P: 450 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION . Catalogo jeneral del criadero de Arboles de Santa Ines (Nos), Chili. Notre Société a reçu sous ce titre un volume grand in-8° de 481 pages, avec nombreuses figures noires et en couleur. Ce n’est pas seulement un catalogue commercial des pépi- nières fondées en 1888 par M. Salvador Izquierdo, car on y trouve des renseignements parfois très étendus sur les plantes utiles ou ornementales, cultivées ou cultivables dans les régions . Subtropicales et tempérées. Les arbres fruitiers y tiennent une très grande place. Plu- sieurs chapitres traitent de la conservation des fruits par dessiccalion, à l’aide de séchoirs et d’évaporateurs, de leur préparation en compotes, marmelades, conserves, confi- tures, etc. La plantation des arbres fruitiers, les formes qu'il convient de leur faire prendre, les modes de taille à leur appliquer, les opérations culturales diverses, l'établissement du fruitier pour la conservation des fruits, l'emploi des engrais minéraux, les moyens de combattre les parasites animaux et cryptogamiques, sont traités en détail et d'excellente manière. Ce catalogue intéressera tout particulièrement les membres de notre Société par la possibilité qu'il leur donne de se pro- curer certains végétaux propres au Chili et sur lesquels sont fournies d’utiles indications : Acacia Cavenia, Araucaria imbri- cata, Azara dentata, Aristotelia Maqui, Bellota Miersu, Berberis Darwini, Boldoa fragrans, Colletix spinosa, Drimys Winteri, Edwardsia chilensis et Macnahiana, Escallonia macrantha, Eu- genia apiculata, myrtifolia et Ugni, Fabiana imbricata, Fagus obliqua, Guevina-Avellana, Juania australis, Jubæa spectabihs, Lardizabala biternata, Laurelia aromatica, Lithræa caustica et mollis, Maytenus Boaria, Persea lingua, Prosopis siliquastrum, Podocarpus chilina(Saxegotheaconspicua),Prumnopitys elegans, Psoralea glandulosa, Quillaja saponaria, Salix Humboldtiana, Schinus Molle, Tricuspidaria dependens, etc. D. Bors. CRT RE OR Fe PRET PORT ETS ere quo FER EME TES NE D dr SE EE REVUE DES PÉRIODIQUES Le n° 420 (juillet-août), année 1916 du Bulletin économique de . l'Indo-Chine, publie un important travail sur la situation éco- romique de l’Indo-Chine en 1915. On y trouve également un mémoire sur l’extension agricole aux Philippines, par M. Eber- hardt; des notes sur l’industrie des conserves alimentaires ; sur l'industrie cotonnière en Russie; sur les exploitations forestières à Formose; sur les progrès de la production de la fibre d'Abaca aux Philippines; sur la production et les prix du caoutchouc en 1915, etc. Le troisième fascicule de l’année 1916 des Annales du Musée colonial de Marseille (192 pages) est entièrement rempli par une étude très documentée de M. H. Jumelle ayant pour titre : « Les recherches récentes sur les ressources des colonies », qui porte non seulement sur les possessions françaises, mais aussi sur les colonies étrangères. ! Le n° 221 du Bulletin des Armées de la République, du 22 novembre 1916, menlionne qu’un corps d'armée de la _ région de la Meuse a résolu, à l'automne 1915 et au printemps suivant, le problème de cultiver en avoine, orge, pommes de terre et jardins maraichers une superficie de 300 hectares et de faucher 90 hectares de prairies. Le matériel se trouva dans des communes évacuées, et fut mis en service après quelques réparations. Les terres furent fumées avec le fumier des cantonnements. On eonstitua 36 atte- lages à 2, 3 ou 4 Chevaux, sous la conduite de gradés, culti- vateurs de leur état. Quant aux semences, elles furent réqui- sitionnées avec le concours du directeur des services agricoles du département. Le résultat fut très bon; lorsque ce corps d'armée remit sa succcession à celui qui devait le remplacer, une note fut produite qui indiquait la possibilité pour 1916 d’ensemencer 800 hectares, et qui prévoyait pour cela la réquisition de 1.600 quintaux de semences, blé et seigle. D' Louis CAPITAINE. OUVRAGES REÇUS RÉCEMMENT AGRICULTEURS. — Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, numéro de février 1917. BoucanGer (Em.). — Les Mycéliums truffiers blancs. 1 broch. gr. in-4° (Rennes, 1903), suivie de la Culture artificielle de la Truffe, par L. Matruchot, avec 3 planches hors texte. BouLanGErR (Em.). — Germination de l'Ascospore de la Truffe. 4 broch. gr. in-4° (Rennes, 1903), avec 2 planches hors texte. BouLancer (Em.). — Notes sur la Truffe. 1 broch. gr. iu-8° (Lons-le- Saulnier, 1906), avec 3 planches hors tentes Coton. — The red spider on Coton, par E. A. Mc Gregor et F L. Mc Donough. in Bull., n° 146 (United States Dep. of Agricul- ture). (Washington, 29 janvier 1917.) EnromoLoy. — The review of applied Entomology. Série À (Agricul- tural) et B (Medical and veterinary), numéros de décembre 1916 et janvier 1917. HorticuzTure. — Journal de la Société nationale d'Horticulture de France. Numéro de janvier 4917. MaDen J. H. — A critical revision of the genus Eucan pis: Gr. in-4°, vol. III, fasc. 8. (Sydney, 1916.) Musée CoLoNIAL. — Annales du Musée Colonial de Mareles Cata- logue descriptif des collections du M. GC. de Marseille : Mada- gascar. Réunion, par H. Jumelle. (Marseille-Paris, 1916.) Muséum. — Bulletin du Muséum d'Histoire Naturelle. 1916, fasci- cules 5-6. ORDRE DU JOUR DES SÉANCES GÉNÉRALES POUR LE MOIS D AVRIL 1947. Lundi, 2 avril, à 2 h. 30. — M. C. Rivière : L’Acclimatation dans le Nord et l'Ouest de l’Afrique et la crise actuelle. M. Tazon : Les Castors de la Camargue (Rapporteur, M. M: Loyer). Lundi, 23 avril, à 2 h. 30. — M. PrERPAERTS, conservateur au Musée du Congo belge, à Tervueren : Nouvelles recherches sur la composition chimique et l’utilisation du Souchet comestible (Cyperus esculentus) et sur quelques Plantes oléifères tropicales. * Lundi, 23 avril, à 4 h. 30. — Sous-section d'ornithologie. (Ligue pour la protection des Oiseaux.) | M. ANDRé Goparp : Volières de repeuplement. —— Le Gérant : À. MARETHEUX. Paris. — L.MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. ines offertes par M. PROS- CHOWSKY. cia horrida. conia frutescens. sin calliantha. arborescens. anarmonum Camphora. Cocos Romanzoffiana. Cupressus lusitanica. Melia Azedarach. alivrus spina-Christi. sea indica. ittosporum Colensoi. abal sp. ? edum arboreum. anum Warscewiczit. andia imperialis. Graines offertes par M. MOREL. nus incana laciniate. EN DISTRIBUTION Anémones de Caen. Capucines Mme Gunther. Cedrus Libani. Cyclamen neapolitanum. Doronicum plantagineum. Isatis glauca. Lythirum atropurpureum. Pois de senteur en mélange. Rhubarbe Victoria. Graines offertes par le R. P. NATHANAEL COSTES, de Santiago (Chili). Acacia Cavenia. Araucuria brasiliensis. Bellota Miersii. Boldoa fragrans. Cassia vernicosa. Cryptocarya Peumus (Peumo à fruits rouges). Edwardsia. sp.? Escallonia illimila. Lithfæa mollis. — venenosa. | Phaseolus sp. Porliera lujgrometrica. Prosopis siliquastrum. Graines offertes par le frè e APPOLLINAIRE, de Santa Fé de Bogota (Colombie). Acacia heterophylla .\ aines offertes par le D' CG. H PEREZ,deTénérife(Canaries) , Tecoma Brycei. S'adresser au Secrétariat. OFFRES, OFFRES nards pilets et Siffleurs du Chili 1914 et 1915, e DULIGNIER, à St-Gérand-le-Puy (Allier). sons exotiques. Plantes aquatiques. LEFEBVRE, 53, rue de Saint-Quentin, Nogent- ur-Marne (Seine). sons d'étangs, espèces nouvelles, ou peu ré- ndues, ou améliorées. \ DODE, à Sorhier, par Jaligny (Allier). NDRE OU à LOUER, pour raison de santé, épinière de « SISAL: », à l’île e Lanzarote anaries). Propriété de plus de 100 hectares où on cultive avec succès l’Agave sisalana {les “fibres examinées à Londres ont été jugées de Première qualité). Environ un demi-million de jeunes Sisal prêts à transplanter. Conviendrait, en outre, à la culture des primeurs en y consa- crant 10 à 20 hectares et en appliquant le Dry arming (« arenado ») qui se pratique unique- ent dans cette île, avec les plus brillants succès oir Journal de la Société Nationale d'Horti- lture de France, janvier 1913, où ce mode de ulture (Dry Farming) est décrit). r tous renseignements, s'adresser à l'Agent de Société, 33, rue de Buffon, Paris. DEMANDES, ANNONCES DEMANDES Nandous de Darwin à acheter ou échanger contre des Nandous blancs. M. HERMENTEÆR, les Sables-Draveil (S.-et-O:). M. E. DE SAINVILLE, à l'Elevage de Courbes- Vaux, par St-Germain-des-Prés (Loiret), où il a de l’espace libre, demande en Cheptel : 1 mäle Euplocome Prélat, 1 mâle Tragopan de Temminck ; 4 femelle Lophophore, 1 femelle Euplocome Mélanote ; 1|mâle Gygne noir, 1 mâle et 1 femelle Gygne nigricollis. Il achèterait, à prix de guerre modéré, quelques-uns de ces Oiseaux. Il vendra, en automne 1917, des jeunes Cogs et Poules Gaulois Dorés, sélection Courbes-Vaux. I1 désirerait s'entendre, par correspondance, et -- d'avance, avec les acheteurs désireux de posséder cette race nationale française. | Femelle faisan doré. Villa François DESPORTES, à Chailly-en-Bière (S.-et-M.). Petit Cacatoès à huppe jaune (€. sulfurea)fe- melle de préférence, Cacatoès de Leadbeater (C. Leadbealeri) et Grand Cacatoès à huppe rouge (C. moluccensis), Perroquet à collerette (D: accipitrinus) acclimatés. 1 8 M. £. DE SOUTHOFF, 13, vià ‘S. Spirito, à Elo- rence (Italie)., SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir : 4o à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l’introduction et à la propagation de végétaux utiles on d'ornement. Le nombre des Membres de Ja Société est illimité : les Etrangers et les pd peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis- sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, ne Sociétés commerciales, etc.). _ La Société se compose de membres Titulaires, meme à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. » Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. | __ Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s s'affran- chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs. Le membre Bienfaiteur èst celui qui verse une somme d’au moins 4.000 francs ; son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de a liste des membres, La Société AÉbobne. chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo- riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner A amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque moi: des séances spéciales de Sections: 1° Mammalogie; 2° Ornithologie et sa sous-section Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; k° Entomologie; 5° Botanique, et 6° Colonisation Tous les membres peuvent assister à ces séances dont les ordres du Jour men- suels leur sont régulièrement adressés sur leur demande. La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et di Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani maïlx à ses membres. Le Bulletin bimensuel forme, chaque année, un volume d'environ 800 page: illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, l culture des plantes êt particulièrement des faits d’acclimatation survenus en Franc et à l'Etranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et {e plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. | | 1 On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l'histoire naturelle installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction), etc., etc s # La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin téressé: elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce ahérer à ses‘statuts, l'aider dans ses efforts, c’est contribuer au bien-être génére et à la prospérité du pays. | | [ Le Gérant : À. MARETHEUX. Paris. — LU. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. » re BULLETIN DE LA het National d'clinattior L ‘DE FRANCE À Û & e ® Ë (Revue des Sciences naturelles appliquées) 2 : à à ’ Æ 64° ANNÉE Es = e Ne) i N° 5. — MAI 1917 | . ’ SOMMAIRE 6) ë ACTES LE LA SOCIÉTÉ RE CRTNES TAICI ON EL EP AE AR AR ERA NN A ANR ANT EN E 153 = “CH. RIVIÈRE. — Pommes de terre. Plants de maturité incomplète, 22.042. 4600 Li 15% JE. BouLANGER. — Récolte des Plantes médicinales en France. . . . . . . . . |. 159 ea) à Extraits des procès-verbaux des séances générales de la Société : = “Séance générale du 19 février 197 . . .... ....... Den ME De D NOUNT NT 168 « _ IR SERRE etes PAR ee SRE 179 D a A ne 4 pie 189 ï Bibliographie. =) s L'Agriculture au Maroc, parle FDF CAERÉENE pe ee Rene A 198 « Un numéro. 2 francs : — Pour les Membres de la Société, 4 fr. 50. > a A, t | AU SIÈGE SOCIAL … DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 33, rue de Buffon (près du Jardin des Plantes), PARIS 4 adant la durée de la guerre, le Bulletin ne paraîtra qu’une fois par mois. t dont les Auteurs 8 © 2 tent aux travaux de la Sociét qui se rappor ges Le Bulletin dounv ane analyse des ouvra BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1917 Président, M. Edmond Perrier, membre de l'Institut ot de l'Académie ae Médecine Directeur Muséum d'Histoire naturelle, Paris. MM, D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, Professeur à l'Ecc Vice-Présidents. coloniale, 15, rue Faidherbe, Saint-Mandé (Seine). MAURICE DE VILMORIN, 1, rue de la Planche, Paris. Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. [l MM. R. LE ForrT, 89, boulevard Malesherbes, Paris (Ætranger), H. Hua, Directeur adjoint à l'Ecole des Hautes Etudes, 254, boulevard Sair Secrétaires. Germain, Paris (Conseil). CREPIN, 18, rue Lhomond, Paris (Séances). Ca. Desreuir, 25, rue de Châteaudun, Paris (Zntérieur). Trésorier, M. le D' SkBILLOTTE, 11, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris. Archivist -Bibliothécaire, M. CaucurTE, Moulin de la Madeleine, à Samois (Seine-et-Marne). Membres du Conseil M. Le Myre DE Vicers, 28, rue de Surène, Paris. A. CBAPPELLIER, 6, place Saint-Michel, Paris. WuitrioN, 101, rue Sadi-Carnot, Puteaux. ACHALME, directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux, Par MaGaAUD D'AUBUSSON, 66, rue Mozart, Paris. D" P. MarcxaAr, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut National Agronomique, 89, rue Cherche-Midi, Paris. D° LePprince, 62, rue de la Tour, Paris. Maïz Les, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). Dr E. TrouessaRT, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. Px. DE ViLMoriN, Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). ; Lecomure, professeur de botanique au Muséum d'Histoire naturelle, 14, rue des Ecoles, Paris. ! __audant l'année 1917, les Séances hebdomadaires des Sections sont remplacées par des Séances Générales bimensuelles] Dates des Séances générales et du Conseil POUR L'ANNÉE 1917 à ë . | Janvier | Février Mars Avril Mai | Novembre | Décem SÉANCES DU CoNsEIL, 2 mercredi du MOIS | — || Ep AA teures NUE ie AAA UT EAQ 14 1% 18 (0) EE 14 415 5 5 2 7 5 Séances générales, le lundi à 2 h. A2 99 19 19 DE: 91 19 Sous-Secrion d'Ornithologie (Ligue pour la Protection des oiseaux) le lundi à &th: 119 ME UE AT (1) Date reculée en raison des fêtes prochaines. D EE SN UT 2 PA Le 2 La ne NP SEE See Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recev sur {eur demande les ordres du jour mensuels des séances. : ————————_—_—_—_——pZpZp Le Secrétaire général a l'honneur d'informer MM. les Membres de la Société et personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de Société, 33, rue de Buffon, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. T0 Les’ auteurs sont informés que, les prix des tirages à part ‘subissant des variati fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié surëla couverture du Bulletin cesse d\ applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. a —— ————"—— —————— La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émisé par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. | La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur, des articles publiés dans le Bulletin est interdite. s: Les Membres de la Société qui désirent obtenir des cheptels sont priés d’adre leurs demandes au Secrétariat, 33, rue de Buffon; les cheptels seront consentis, examen de la Commission compétente, suivant le rang d'inscription ei au fur ê mesure des disponibilités. ; 21400 ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION MoRT AU CHAMP D'HONNEUR. Ra Louis Deriard, canonnier-conducteur au ...° régiment d’artil- lerie lourde, a été tué à l’ennemi à Maurepas, dans la Somme, le 10 octobre 1916. Il n'avait que vingt ans et, sur sa demande réitérée, il avait obtenu, trois mois avant sa mort héroïque, de passer canonnier-servant, afin de donner le bon exemple et de se rendre plus utile à son pays en étant à un poste plus pénible et plus dangereux. Il à été décoré de la Croix de guerre et cité à l'ordre du jour du Corps d'armée en ces termes : « Canonnier-servant d’un entrain remarquable, a, le 10 oc- tobre 1916, sa batterie ayant élé prise sous un feu violent d'artillerie, continué à assurer son service avec calme. Mor- tellement blessé à son poste de combat. » Il était Le fils de notre collègue M. A. Deriard, de Lyon, à qui nous adressons nos bien sympathiques condoléances. * + * CITATION À L'ORDRE DU JOUR. M. Pierre Lévêque de Vilmorin, maréchal des logis au .* régiment d'artillerie de campagne, fils de M. Maurice Lévêque de Vilmorin, vice-président de notre Société, vient d'être cité à l’ordre du jour du régiment dans les termes sui- vants : « Chef de pièce très brave. Les 27 et 29 mars 1917, ayant recu l’ordre de ne conserver à sa pièce non abritée que le personnel strictement indispensable à la bonne exécution du tir, sous un bombardement très précis d'obus de gros calibre, a pris lui-même le poste de tireur, témoignant d’un complet mépris du danger. » LS x SITUATION DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PENDANT LA GUERRE, Nous sommes heureux d'apprendre que notre collègue R. Le Fort vient d'être nommé médecin aide-major de 2° classe, au 97° terri- torial, 2° bataillon, S. P. 30. BULL, SOC. NAT. ACL. FR. 1917. — A1 POMMES DE TERRE. PLANTS DE MATURITÉ INCOMPLÈTE Par CH. RIVIÈRE. Le rôle alimentaire de la Pomme de terre, si important en ce moment, exige toute l'attention pour accroître son rendement. Sur ce sujet notre collègue M. Ph. de Vilmorin a fait à l’Aca- démie d'Agriculture (dans sa séance du 6 décembre 1916) une déclaration fortement motivée qui a produit un grand éton- nement : c’est que la faiblesse de nos rendements serait due à une maturité trop complète des tubercules de plants, ou, en d'autres termes, Le choix de tubercules imparfaitement mûrs serait seul à employer. Depuis longtemps la question, résolue en Angleterre dans ce sens, reste encore inconnue en France. Les expériences raisonnées et si bien conduites de la maison Vilmorin dont les établissements sont mieux outillés et dispo- sent des meilleurs moyens d'action que n'importe quelle sta- tion agronomique en France, auraient confirmé l'excellence de la méthode anglaise. Je ne me permeltrais pas de discuter une assertion aussi autorisée et basée sur une longue série d'expérimentation, si le sujet n'intéressait pas la production méridionale, surtout notre Nord-Africain, et s’il n'avait motivé, à l’Académie d'Agri- culture, de la part de M. Hitier, une question des plus précises, qui peut être renforcée par des observations d'ordre pratique enregistrées par moi-même en Algérie où, pendant un Sen nombre d'années, j'ai cultivé la Pomme de terre. La supériorité du plant de Pomme de terre ne résiderait donc pas, comme on le croit généralement, aans le choix des meilleurs tubercules de bonne maturité : le bon plant serait celui de maturation relative, c’est-à-dire non muür. A cet état le tubercule a un épiderme moins épais qu lui facilite, dès la plantation, une absorption d’eau nécessaire à sa végéta- tion ; puis les réserves nutritives sont avant la maturité à l’état de mélange de glucose et d’amidon plus facilement assimilable par le germe en développement. D'autre part, contrairement à l'opinion en cours, les tuber- POMMES DE TERRE 455 eules récoltés très jeunes, c’est-à-dire nullement mürs, au sens où nous l’entendons, se conserveraient parfaitement, consti- tuant aussi un excellent plant. | À cette assertion, M. Hitier répond que l’on ne saurait alors expliquer pourquoi les producteurs du Midi et de l'Algérie, comme d’ailleurs tous ceux des régions méridionales, ne plan- tent pas les Pommes de terre issues de leurs récoltes de pri- meurs avant leur maturité et que, de plus, ils importent annuellement leurs plants du Nord de la France. La réplique de M. Ph. de Vilmorin est nette et laconique. Ils ont sans doute tort, et à d’autres questions il ajoute sage- meni : « Jene préconise rien, je cite le résultat d'expériences. » Evidemment c'est sur ce terrain qu'il convient de rester et mon intervention dans cette grave question n'a d'autre but que de signaler des observations quelque peu contraires à la thèse précédente sans prétendre l’infirmer puisque ma pratique repo- serait sur des errements anciens, justement ceux que M. Ph. de Vilmorin condamne. Dans une étude précédente (Bull. Soc. Accl., juillet 1946, p. 219), j'ai signalé les difficultés d'obtenir des rendements normaux en Algérie avec la Pomme de terre comme primeur et même comme culture normale, attribuant cette infériorite à une question de climat plutôt qu'à une mauvaise pratique, et c’est là peut-être une erreur commune à beaucoup de cultivateurs. En effet, ces derniers, notamment ceux du Nord-Africain, font venir annuellement — je souligne ce mot — leurs plants du Nord de la France, plus rarement des régions d'Avignon, de Cavaillon, de Pertuis, etc.; mais Seine-et-Oise fournit aussi un des meilleurs choix. Dans ce cas, c’est donc une semence chère, grevée qu'elle est de frais d'emballage, d'expédition et sujette à déchets. Pourquoi cette sujétion dispendieuse ? ? Parce que, pensent et reconnaissent les cultivateurs algériens, dans leur climat le plant ne se conserve pas, ou alors fort mal d'une année à l’autre, ou ne donne qu’un faible rendement. Or, on sait qu’en Algérie, même dans les conditions les plus favorables, la Pomme de terre primeur est peu productive puisque le ren- dement moyen reste aux environs de 3 p. 1, compensé il est vrai par des prix quelquefvis avantageux, et cela encore tout relativement. 156 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Pour. se soustraire à la cherté d'achat du plant, bien des procédés de conservation sur place ont été essayés sans succès d'ailleurs, mais convient-il d'ajouter que la question de maturité relative du tubercule de reproduction ne paraît pas avoir été envisagée, ni son degré de maturation utile, car ordi- nairement, pour obtenir le plant destiné à la culture de l'année suivante, on laisse mûrir la Pomme de terre jusqu’à la dessiccation des fanes. Ici, une observation importante est à noter. Cette Pomme de terre primeur, quand on peut la conserver plus ou moins bien, n'est pas destinée ordinairement à la culture de l’année suivante, mais à une récolte automno-hivernale donnant de petits tubercules subsphériques : c’est alors une culture en terrain sec mais pouvant être un peu arrosée, de faible rende- ment et souvent peu rémunératrice. Pour bien démontrer que des tentatives de production de tubercules pour plants ont été très souvent faites, et le sont encore dans des conditions particulières, ordinairement peu profitables, je rappellerai l'exemple que j'ai signalé en 1915 relatif à la culture de Pommes de terre de Dublineau (province d'Oran). Là, dans un milieu spécial, à faible altitude, avec arrosage possible, quoique limité, on pratique, en février, une culture en vue d'obtenir du plant pour l'automne, et pour cela on plante 8 quintaux de tubercules de la variété Early-rose, bonne à récolter au bout de 100 à 120 jours. Cette semence bien conservée est mise en terre en août à raison de 10 à 12 quintaux à l’hectare : elle exige six arrosages. Le rende- ment est de 90 à 100 quintaux et le prix de vente, sur wagon, arrive aux environs de 9 francs le quintal (prix en temps normal). Le prix de revient est d'environ 400 francs, fumure et arrosage non compris. Puis il faut renouveler le plant. Ces considérations engageraient à émettre un avis contraire à celui de l’Académie d'Agriculture (7 mars 1917) qui affirme que 200.000 hectares pourraient être plantés en Pommes de erre, dans l'Afrique du Nord : on serait plus près de la vérité en ramenant ce chiffre à 20.000 hectares et en demandant à ce domaine colonial de suffire d’abord à sa consommation, au lieu d’étre importateur, ce qui serait d'abord un grand résultat. Eo outre de conditions climatiques peut-être défavorables dans le Nord de l'Afrique pour la culture de la Pomme de terre, de RE TS LL de POMMES DE TERRE 157 sa conservation, pour différentes causes, est des plus difficiles, soit à cause d'installations insuffisantes, soit par l’action de certains parasites, comme parfois une Tinéide très redoutable. Mais, sans descendre jusque dansle Nord-Africain, la Pomme de terre rencontre des obstacles analogues dans le Midi de la France, notamment dans le Vaucluse où pourtant se trouvent des spécialistes autorisés pour la culture de ce tubercule. Cependant, là comme pour l'Afrique, le système cultural est à peu près le méme, c'est-à-dire la recherche annuelle du plant dans le Nord de la France, mais en Provence la méthode est plus perfectionnée. En effet, dans le département de Vaucluse, notamment à Pertuis, Cavaillon, Chäteaurenard, etc.., les tubercules impor- tés annuellement sont exclusivement destinés à produire du plant, et pour cela ils sont plantés de février à mai : c'est , alors avec le produit de cette culture préparatoire que l’on fait les plantations en vue de la récolte des primeurs de l’année suivante. Si pour cette dernière récolte on plante directement les plants venus du Nord de la France, on obtient des produits moins abondants et moins hâtifs ainsi que l’affirment les pra- ticiens émérites de cette région. Aussi les Pommes de terre de culture De Danois sont-elles conservées dans des locaux sains et bien aménagés, disposées sur de petites tablettes portatives où, dès une germination suf- fisante, elles sont mises en terre, évoluant alors rapidement. J'ai essayé cette méthode dans d’assez vastes cultures, les résultats en ont été heureux et en voici les principales remar- ques. | Le plant traité comme il est dit ci-dessus, venant de Ca- vaillon, était la Brandale, variété encore en faveur, qui, plan- tée à Alger, se signala par une maturation plus hâtive et un rendement plus élevé de tubercules réguliers et de meilleure forme. Il est donc intéressant de constater les effets appréciables de ce passage intermédiaire d’un plant originaire du Nord, pré- paré en Provence et renvoyée à Alger pour être traité comme culture à rendement extrême, mais unique, car son emploi comme plant de seconde végétation resta défectueuse. D'ailleurs, les effets de ces stades intermédiaires du nord au sud ou vice versa sont assez connus maintenant et j’aurai à en citer plus tard d’autres exemples. 158 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Ces observalions sont-elles à prendre en considération, sufli- sent-elles à établir que la culture de la Pomme de terre n’est plus entièrement dans son aire de végétation quand on s'avance vers le sud, que les méthodes et les résultats changent forcé- ment avec le climat où l’évolution physiologique du tubercule est désavantageusement modifiée? Et si l’on poussait la thèse à l'extrême on conclurait peut-être étrangement qu’une maturité incomplète d’un tubercule de Pomme de terre aurait la vertu de permettre à cette plante de s’avancer utilement vers les régions tropicales ? En effet, jusqu'à ce jour, la précieuse Solanée semble plutôt confiner aux pays du Nord, à été pluvieux, qu’à ceux à été sec et très chaud, et, comme exemple, j'ai signalé autrefois les essais infructueux faits dans le Sahara. D'ailleurs, il paraît bien démontré que sous l'influence d’un climat de nature sub- tropicale, cesse la culture de la Pomme de terre, remplacée principalement par la Patate et l'Igname. Donc, d’après la thèse de M. Ph. de Vilmorin que j'étudie seulement, s’il n’y a aucun obstacle climatique et physiolo- gique à la végétation normale de la Pomme de terre dans les milieux tempérés chauds et que son rendement ne dépende seulement que de l’état de maturité relative d’un plant, c’est- à-dire plus ou moins incomplète, les difficultés énumérées ci-dessus et si anciennement constatées ne sauraient persister devant l'emploi d’une pratique si simple. En ces temps malheureux, le rôle si prépondérant de la Pomme de terre force à rechercher sa meilleure culture partout et dans le Nord de l'Afrique où la question est posée ainsi : Le rendement dépend-il de l’état de maturité du tubercule et celui-ci peut-il être cultivé en toutes saisons, comme on l'affirme dans une note quasi officielle parue en Algérie ? L’agronomie, jusqu’à ce jour, oppose un avis absolument contraire à ces assertions. Sy RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE Par E. BOULANGER. On s'occupe beaucoup actuellement, en Grande-Bretagne, de la récolte des plantès médicinales indigènes, afin de fournir l'herboristerie pendant la guerre. et, pour permettre au com- merce anglais, après la guerre, de se libérer de ses anciens fournisseurs allemands ou autrichiens. L'administration de l'Agriculture et des Pêcheries a publié une étude à ce sujet, exposant comment on doit récolter, culti- ver, sécher ces plantes. L'herboristerie en France. — Le problème se pose de la même manière en France : nous étions tributaires de l’étranger pour l’herboristerie, ainsi que le prouve le tableau ci-après. Il serait pourtant à souhaiter que nous arrivions à nous suffire à nous-mêmes. Cueillette des plantes sauvages. — Où est le remède? Il suffit de récolter les plantes médicinales, qui vivent en si grand nombre dans nos champs, dans nos bois, dans nos mon- tagnes. Est-il nécessaire de cultiver le Chiendent qui envahit nos champs? Plantera-t-on les Genévriers, qui sont si nombreux dans les terres calcaïres Sur nos coteaux; et le Drosera, qui ne se développe que dans les marécages où se décomposent les Sphaignes; le Genêt est en assez grande abondance dans nos régions sablonneuses; de même que la Fougère mâle, dont le rhizome met dix à douze ans avant d'atteindre sa taille normale ? Presque toutes les « simples » se trouvent dans notre pays, si on ne les y récolte pas, c’est que le travail n’était pas suffi- samment rémunéré. Mais aujourd'hui que l’herboristerie doit se récolter en France, les prix ont monté et permettront cette récolte, qui d’ailleurs doit être faite par ceux qui ne travaillent ven |Nogdy2r | 009 SC I0PSCGT- OSREGT ICE" et 1660 LT ace LT |OCLGT | EE TR ne FEU : SNA 96 607 : | 79 DÉLAI ON8et 0er 008706 Te CIE TMS Se ne RSUTIEUET#J99SSER) ee ce æ 155 CHY cec L8Y ça cec * : * oxnqui97 e7 e soidoad quos 1nb xn99 onb soxjny : suayorq 99 97 9 6G9 667 dd) ÿOL 66% :69 ARR De en PQ Jin se SUIS cosy | #L8r | é68r gcéL |gés's [eor's [gce:L [ges agree |° * * * : * * * + * * *," * * * © * * eusnburnÿ op? : sau097 EST GS? re [tes tr cos r (rsra Îece'e [géa |#ire |* * © * * ‘sajgriea sanaj op jo soSueiOp ‘suoxy1) 9p gEboe l'el6re OC 7 IeBLEGT OGC OT Te I ECLeLTE) 060 LTA NL GTR ER CR er SOIN 9 -SAMOTA : SOQ4AF Foie enesee |PoLGere lOecoere 2lpeO1 leo en lc Lee cle Cet On ARE Re re : Say 98027 "690 + | FoL-r IrGT cr |7cL 98 |T60P8c 660 67808 2IT FIST | re nt * esSI9U ee | EE —" —— —]—"—] ——]——— ‘SoUD4] 27) “sanbijou ænnjuin() -Sonbiujou ænnquin() LOGE 806F 606F LO6F 8067 606Y LO6F 806F 606F l ‘uOTjEmOSU0N ET E ‘SA9AILIE sarquenf) | SHONVNHAOUd LA SASIANVHOU VIN SUNTTIFA S99JIAI] S91juenê) £ AE IVIOHAS HOUANNKON IVUANHIO ADUANKON LOGT-S061-606 SHANNV SAG SION SHAHINAHd HZNO EN ‘SuO1u)ao dur 6067 NS HONVHA VT AG HOAANRON HT uns SANVAOG SHQ NOILVULLSININGV.T HVd SINAHH SHNOILSILYLS SLNANNIOG SAG LIVHLXA AVHIAVL _:cil v—. RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 161 pas aux champs : par exemple, les enfants, des femmes qui auront quelques heures de loisir, enfin, des vieillards et des mutilés, qui sont incapables de se livrer à de durs tra- vaux. Ce labeur, qui est surlout une promenade peu pénible, augmentera d'autant les ressources du ménage : ce sera une occupation pour les enfants à la sortie de la classe. Echantillons des plantes à récolter. — Les instiluteurs dans chaque commune, les professeurs d'agriculture, et surtout les pharmaciens, feront connaître aux récolteurs les plantes médi- cinales qui se trouvent en abondance dans la région. Ces instructeurs indiqueront sous quelle forme les plantes devront être apprêtées : tantôt on ne cueille que la fleur, avec ou sans le calice, la sommité fleurie, la plante entière, la feuille mondée ou avec la tige, la tige coupée, le rhizome, la racine, l'écorce, le fruit, la graine, etc. D’autres fois, on fait subir certaines pré- parations à la partie récoltée : c'est la racine qui est raclée pour devenir blanche, ou qui est coupée en rondelles d'une cer- taine épaisseur. Le pharmacien possède la plupart de ces types dans son officine : le surplus pourra être fourni par le Syndicat général de la Droguerie française, qui soupe toutes les mai- sons de gros de France. Plantes à récolter à l’état sauvage. — Certaines plantes médicinales ne peuvent étre cultivées à cause de l'altitude qui leur est nécessaire pour pouvoir se développer; exemple : Arnica, Gentiane, Pied-de-chat, Raisin d'ours, Airelle rouge, Hellébore blanc, Génepi des Alpes, etc. D’autres fois, les plantes cultivées n'auront pas grande _ activité si elles ne viennent pas dans les sols granitiques (Digi- _ tale): l’Aconit cultivé dans le bassin de Paris n’a guère de titre en aconitine. Enfin, certaines plantes sont si longues à se développer que leur culture ne peut être rémunératrice; c’est ainsi que le rhizome de Fougère mâle n’atteint pas la taille marchande avant dix ou douze ans de végétation. 162 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION ? NOMENCLATURE DES PLANTES SAUVAGES INDIQUANT LES NOMS LATINS, FRANÇAIS ET LA FAMILLE D'UN CERTAIN NOMBRE DE PLANTES MÉDICINALES INDIGÈNES (Chaque nom est suivi de l'indication de l'endroit où la plante Se trouve en plus grande abondance et l’époque à laquelle il faut la récolter.) 1. Achilleo Millefolium (Millefeuille). Composées. Herbe au charpentier, herbe à la couture, sourcil de Vénus. Habitat. — Croiît au bord des chemins, dans les lieux in- cultes, etc. Plante très commune. Récolte. — Juin, juillet, août ; en fleurs. 2. Aconîitum Napellus (Aconit Napel). Renonculacées. Habitat. — Lieux ombragés et humides des montagnes : Jura, Alpes, Pyrénées, Vosges, etc. Récolte. — Parties aériennes, dans les mois de juin, juillet et août. Racines, automne. 3. Acorus Calamus L. (Acore odorant). Aroïdées. Habitat. — Eaux stagnantes, bords des rivières et ruisseaux : dans la Lorraine, l'Alsace, la chaîne jurassique, les Alpes- Pyrénées, ainsi que dans l'Ouest de la France. Récolte.— Parties aériennes, dans les mois de juin, juillet et août. Racines, automne. À. Actæa spicata L. (Actée). Renonculacées. Habitat. — Les Vosges, la Bourgogne, les Alpes, les Pyré- nées ; bois montueux ombragés de presque toute la France. Récolte. — Parties aériennes, dans les mois de juin et juillet. Racine ou souche, à l'automne. 5. Adiantum Capillus-veneris L. (Capillaire de Montpellier). Fougères. Habitat. — Midi de la France et en Corse. Récolte. — Juin, juillet. 6. Adonis vernalis L. (Adonis de printemps). Renonculacées. Habitat. — Alsace, Cévennes, Mende, Montpellier. Récolte. — Avril, mai. | 7. Æsculus Hippocastanum L. (Marronnier d'Inde). Sapinda- cées. | Récolte des fruits. — Août, septembre. 4 RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 163 8. Agropyrum repens P. B. (Chiendent). Graminées. Habitat. — Lieux cultivés. Récolte. — Toute l’année. 9. Althæa officinalis. L. (Guimauve). Malvacées. Habitat. — Endroits humides. Italie, Sud de la France. Cultivée. | Récolte. — Feuilles, en juin avant la floraison. Fleurs, en juillet. Racines, à l’automne et pendant l'hiver. 10. Anchusa officinalis L. (Buglosse). Borraginées. Habitat. — Midi de la France, îles d’Hyères, Marseille, dans l'Ouest, aux Sables d'Olonne et dans la Loire-Inférieure. Récolte. — Toute la plante, à partir du mois de juin, Épobe de sa floraison. Peut se cultiver. M1. Anemone Pulsatilla L. (Pulsatille). Renonculacées. Habitat. — Coteaux secs, Dauphiné. Auvergne, Seine-el-Oise, Bourgogne, Jura, Vosges, et dans presque toute la France. Récolte. — Mars, avril, pour les fleurs. Plante entière, mai, juin. 12. Angelica archangelica L. (Angélique). Ombellifères. ” Habitat. — Europe boréale. Se cultive aux environs de Paris, à Niort, à Nantes, etc. Récolte. — Parties aériennes; tige, feuilles, graines, 2° année, en juin. Racines, fin de la 1° année, en octobre. 13. Antennaria dioica Gaertn. (Pied-de-Chat). Composées. Habitat. — Pelouses montueuses, siliceuses, arides, Alpes, Pyrénées, Vosges. Récolte. — Plante entière. Mai, juin, juillet. 14. Anthemis nobilis L. (Camomille romaine). Composées. Habitat. — Ouest et centre de la France. Une seule espèce, avec une variélé à fleurs doubles, qui est cultivée en grand. Récolte. — Juin à août. 15. Apium graveolens L. (Ache des marais). Ombellifères. Habitat. — Côtes de la Méditerranée et de l'Océan, ainsi que dans les lieux salés à l’intérieur des terres. Apium gr. dulce (Céleri). Apium gr.rapaceum Mill. (Céleri rave). Récolte. — Racines, tiges, feuilles : septembre et octobre, 1°° année. Graines : la 2° année. 164 BULLETIN DE LA SOCIËTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION 16. Apium Petraselinum L. (Persil). Ombellifères. Ilabitat. — Espèce sauvage : bords de la Méditerranée ; ordi- nairement cultivée. | Récolte. — Racines : fin de la Are année, graines : de la 9e année au printemps. 17. Arctostaphylos Uva-ursi Spreng(Busserole, Raisin d’Ours). Ericacées. Habitat. — Hauts sommets du Jura, Mont-d'Or, la Dôle, le Dauphiné, Grenoble, Pyrénées, Corbières. A Récolte. — Fleurs : mai, juin; fruits : août. 18. Arenaria rubra Vaàl. Sperqularia rubra Pers. (Sabline rouge). Caryophyllées. Habitat. — Champs sablonneux, päturages élevés des Alpes et des Pyrénées. Récolte. — Toute la plante : mai à septembre. 19. Aristolochia Clematitis L. (Aristoloche clématite). Renon- culacées. Habitat. — Commun dans toute la France; environs de Paris, Lyon, Dauphiné; bord des rivières. Récolte. — Parties aériennes : mai à juillet; parties souter- raines : automne. 20. Arnica montana L. (Arnica'. Composées. Habitat. — Pâturages des montagnes de grès, granit; Vosges, Saulieu, Côte-d'Or, Mont Pilat, Dauphiné; Grenoble, Gap, Briançon ; Mont Mezin, Chaîne du Forez, Canial, Mont Dore, Pyrénées; Canisou, Bagnères-de-Luchon, etc. Se trouve égale- ment dans les plaines sablonneuses de Sologne. Récolte. — Juillet, août. 21. Artemisia Abrotanum L. (Aurone mâle). Composées. Habitat. — Rochers maritimes; collines sèches du Midi. Récolte. — Juillet, août. 22. Artemisia Absinthium L. (Grande absinthe). Composées. Habitat. — Lieux incultes, rochers; Troyes, Jura, Dauphiné, Provence, Cévennes, Pyrénées, Amérique. Cultivée. Récolte. — Juillet, août. 23. Artemisia maritima L. (Absinthe maritime). Composées. Habitat. — Littoral de l'Océan, Dunkerque, Dieppe, Nantes, Sables d'Olonne. Récolte. — Septembre, octobre. } | | 4 # $ Ÿ b- FH # F ES 2 F - RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 165 2%. Artemisia pontica L. (Petite absinthe). Composées. Habitat. — Originaire des Alpes. Cultivée. Récolte. — Juillet, août. 25. Artemisia vulgaris L. (Armoise commune). Composées. Habitat, — Très commune; croît partout à l’état sauvage. Préfère cependant les terres légères. Récolte. — Juin, juillet, août, septembre. 26. Aspidium Filix-mas Roth. (Fougère mâle). Fougères Habitat. — Buissons, haies, chemins ombragés; toute la France et la Corse. Récolte. — À partir de septembre. Rhizome : tout l'hiver. 27. Atropa Belladona L. (Belladone). Solanées. Habitat. — Commune dans toute la France, principalement Vosges, Alpes. Récolte. — Feuilles : mai, juin, juillet ; baies : août, septem- bre, octobre ; racines : automne. 28. Berberis vulgaris L. Berbéridées (Epine-Vinette). Habitat. — Haies et montagnes calcaires de presque toute la France. Récolte. — Mai, juin. | | 29. Betula alba L. (Bouleau commun). Bétulacées. Habitat. — Forêts humides à sol sablonneux et surtout sili- ceux, Nord, Ouest, et dans les régions élevées des montagnes. Récolte. — Toute l’année. 30. Porrago officinalis L. (Bourrache). Borraginées. Habitat. — Toute la France; lieux cultivés. Récolte. — Juin, juillet. 31. Bryonia dioica Jacq. (Bryone). Cucurbitacées. . Habitat. — Plante commune poussant dans tous les sols, haies. Récolte. — Racine : toute l’année. 32. Buxus sempervirens L. (Buis). Buxacées. Habitat. — Coteaux arides, bois, terrains calcaires; fleurit en mars, avril. Récolte. — Toute l’année. 33. Centaurea Calcitrapa L. (Chardon étoilé). Composées. Habitat. — Lieux stériles, bords des routes, dans presque toute la France. Récolte. — Juillet, août. 166 BULLETIN DE LA SOCIËTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION 3%. Calendula officinalis L. (Souci officinal). Composées. Habitat. - Europe méridionale, France ; cultivé dans les jardins. Récolte. — Fleurs : août, septembre. D 35. Castanea vesca Gaertn. (Châtaignier). Cupulifères. Habitat. — Terrains siliceux, bois, forêts. Récolte. — Fleurs : mai, juin; Fruits : septembre, octobre. 36. Centaurea benedicta L. (Chardon bénit). Composées. Habitat. —Région des oliviers; Grasse, jones, Toulon, Mar- seille, Montpellier, Narbonne; cultivée. Récolte. — Juin, juillet; fénilies et sommités fleuries. 37. Chelidonium majus L. (Grande Eclaire). Papavéracées. Habitat. — Haies, décombres et vieux murs de presque toute ‘la France. Récolte. — Avril, septembre. +28 Chenopodium anthelminticum L. (Ansérine vermifuge) Che- nopodiacées. Habitat. — Espèce américaine ; cultivée. Récolte. — Juillet, août. 39. Cichorium Intybus L. (Chicorée sauvage). Composées. Habitat. — Toute la France; bords des chemins et lieux incultes; espèce cultivée ayant donné des variétés nom- breuses. Récolte. — Feuilles : à partir de juin; racines : septembre, octobre. 40. Cicuta virosa L. (Ciguë vireuse). Ombellifères. Habitat. — Marais tourbeux; Alsace, Vosges, Côte-d'Or, Autun, Luzy dans la Nièvre, lac de Chambedaze en Auvergne, Lozère, Blois, etc. ; Récolte. — Juillet, août. < A1. Cineraria maritima L. (Cinéraire maritime). Composées. Habitat. — Rochers des régions maritimes ; Port-Vendres, Digne, Marseille, Toulon, Hyères, Cannes, etc. Récolte. — Juin, juillet. 42. Cochlearia officinalis L. (Cochléaria officinal), Cruci- fères. Habitat. — Bords des mares et ruisseaux ; cultivé. Récolte. — À partir du mois de mai jusqu’à l'automne. RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 167 43. Cochlearia Armoracia L. (Raifort). Crucifères. Habitat. — Bords des ruisseaux, principalement en Bretagne sur leittoral maritime ; fait l'objet de grandes cultures. Récolte. — Racine: à l'automne de la troisième année de plan- tation. ? 44. Colchicum autumnale L. (Colchique). Liliacées. Habitat. — Pâturages humides. Récolte. — Fleurs : août, septembre; fruits : mai, juin, de l’année suivante; bulbe : avant la floraison ; graines: juin. 45. Conium maculatum L. (Grande ciguë). Ombellifères. Habitat. — Plante commune dans presque toute la France; bords des routes; dans les endroits frais. Récolte. — Juin, juillet, août. 46. Convallaria majalis L. (Muguet). Liliacées. Habitat. — Commun dansles bois de presque toute la France. Récolte. — Fleurs : mai, juin ; feuilles : jusqu’à l'automne. 47. Convolvulus arvensis L. (Liseron des champs). Convolvu- lacées. Habitat. — Commun dans les champs. Récolte. — Juin, juillet. 48. Convoloulus sepium L. (Liseron des haies). Calystegia R. Br. — Convolvulacées. Habitat. — Haies, buissons. Récolte. — Fleurit de juin à octobre. 49. Coriandrum sativum L. (Coriandre). Ombellifères. Habitat. — Rarement à l’état sauvage; le plus souvent cultivé. Récolte. — Plante annuelle ; la maturité des fruits a lieu en août et septembre. 50. Cratæqus Oxyacantha L. (Aubépine). Rosacées. Habitat. — Haies et buissons de la plaine et des montagnes moyennes. Récolte. — Fleurs : en mai, fruits : en septembre et octobre. 51. Cuscuta europæa L. (Cuscute). Convolvulacées. Habitat. — Plante parasite sur l'Urtica dioica et le Cannabis sativa (annuelle). Récolte. — Plante enfleurs, juin, juillet, août. 52. Cydonia vulgaris Pers (Cognassier). Rosacées. 168 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION Habitat. — Originaire de l’Asie-Mineure, subspontané dans les haies. Récolte. — Fleurs : en mai ; Fruits : en septembre. 33. Cynoglossum officinale L. (Cynoglosse). Borraginées. Habitat. — Lieux incultes, pierreux, sableux, commun dans toute la France. Bisannuelle. Récolte. — Fleurit en mai, juin. Racines : fin de la première année.” | 5%. Cytisus Laburnum L. (Faux-Ebénier). Légumineuses. Habitat. — Bois des terrains calcaires de la Lorraine, Côte- d'Or, Bresse, Lyonnais. Récolte. — Fleurs : avril et mai. 55. Daphne Gnidium L. (Garou, Sainbois). Thyméléacées. Habitat. — Toute la région méditerranéenne de Nice à Per- pignan ; à l’ouest, dans la Gironde; Pontarlier. Récolte. — Fleurit de juillet à septembre. 56. Daphne Mezxereum L. {Bois-gentil). Thyméléacées. Habitat. — Bois montueux dans presque toute la France. Récolte. — Février, avril, époque de sa floraison. 51. Datura Stramonium L. (Stramoine). Solanées. Habitat. — Bords des chemins, décombres, champs incultes ; commun dans toute la France. Récolte. — Août, septembre ; cultivé. 58. Delphinium Staphysagria L. (Herbe aux poux). Renoncu- lacées. Habitat. — Provence et Languedoc; Toulon, Nice, Mont- pellier. Récolte. — Juin, juillet. 59. Dianthus Caryophyllus L. (OEïllet des fleuristes). Caryo- phyllacées. Habitat. — Sur les chäteaux et les murs en ruine. Récolte. — Juillet, août. 60. Digitalis purpurea L. (Digitale pourprée). Scrofulariacées. Habitat, — Sur les grès et granits, et en général sur les ter- rains siliceux des Vosges, de r” Auvergne, des Alpes et des née nées; cultivée pour l’ornement. Hécolel — Juin, septembre. 61 Drosera rotundifolia L. (Rossolis). Droséracées. MN RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 169 Habitat. — Marais tourbeux de presque toute la France, les Vosges, le Jura, les Alpes, les Pyrénées, l'Auvergne, la Gironde, la Loire-Inférieure, l'Alsace, etc. Récolte. — Juillet, août. 62. £challium elalerium L. (Concombre sauvage). Cucur- bitacées. Habitat. — Lieux incultes, décombres; commun dans les provinces méridionales. Récolte. — Mai, août. 63. Æquisetum arvense L. (Queue-de-rat). Equisétacées. Habitat. — Champs humides, bords des rivières. Récolte. — Mai, octobre. 64. Erodium cicutarium L'Hérit. (Erodium à feuilles de Ciguë). Geraniacées. Habitat. — Commun dans toute la France; plante annuelle. Récolte. — Mai, août. 65. Eryngium campestre L. (Chardon Roland). Ombellifères. Habitat. — Lieux arides; dans presque toute la France. Récolte. — Juillet, septembre. 66. Erysimum officinale L. (Velar, Herbe aux chantres). Cru- cifères. Habitat. — Décombres ; bord des chemins; vignes; plante annuelle. Récolte. — Juin, septembre. 67. £rythræa Centaurium Pers. (Petite centaurée). Composées. Habitat. — Champs, prairies, bois el lieux humides; plante bisannuelle. Récolte. — Juillet, août. 68. Æuphorbia Lathyris L. (Epurge). Euphorbiacées. Habitat. — Lieux pierreux, vignes, voisinage des anciennes habitations. i Récolte. — Juin, juillet. 69. Euphorbia Peplus L. (Esule ronde). Euphorbiacées. Habitat. — Commun dans les cultures de toute la France, surtout au voisinage des habitations. Récolte. — Juin, octobre. 10. Ficaria ranunculoides Moench. (Ficaire). Renonculacées. Habitat. — Champs, haies et bois humides de toute la France. Récolte. — Avril, mai. BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1917. — 12 170 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION 71. Fœniculum dulce Faub. (Fenouil). Ombellifères. Habitat. — Vignes, coteaux arides, dans toute la France, principalement dans la région méditerranéenne ; bisannuelle. Récolte. — Juillet, août; racines : octobre, novembre. 12. Fragaria vesca L. \(Fraisier). Rosacées. Habitat. — Les bois, collines, haies et buissons ; cultures. Récolte. — Avril, juin, feuilles et fruits. Racines, à l'automne. 13. Fraxinus excelsior L. (Frêne). Oléacées. Habitat. — Grand arbre de nos forêts ; croît dans toute l'Eu- rope, principalement dans les endroits frais ; cultivé. Récolte. .— À partir de juillet jusqu'à octobre. 74. Fraxinus Ornus L. (Frêne à fleurs). Oléacées. Habilat. — Région méditerranéenne, Corse; cultivé. Récolte. — Mai, août. 75. Fumaria officinalis L. (Fumeterre officinal). Fümäriacées. Habitat. — Les champs, vignes, jardins ; annuelle. Récolte. — Mai, septembre. 16. Fumaria parviflora Lam. (F. à petites fleurs). Fumariacées. Habitat. — Falaise, Paris, Amiens, Lorraine, Bourgogne, Auvergne, Lyon, Montpellier, Marseille, Hyères. Récolte. — Juin, août. 71. Galega officinalis L. (Galega). Légumineuses. Habitat. — Prairies, bord des fossés ; cà et là dans les pro- vinces méridionales de la France; cultivé. Récolte. — Juillet, août. 18. Galium Aparine L. (Gratteron). Rubiacées. Habitat. — Très commun; haies, buissons. Récolte. — Juin, septembre. 79. Galium verum L. (Caille-lait jaune). Rubiacées. Habitat. — Prairies, haies, collines, depuis les bords de la Méditerranée jusqu'aux sommets des Alpes. Récolte. — Juin, septembre. 80. Galium Mollugo L. (Caille-lait blanc). Rubiacées. Habitat. — Haies ; bois de toute la France. Récolte. — Juillet, août. 81. Galium palustre L. (Galium des marais). Rüubiacées. Habitat. — Lieux marécageux, bord des fossés et ruisseaux ; d c d #1 és RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE - 471 dans toute la France, depuis la région des Oliviers jusqu'à de grandes hauteurs dans les Alpes. Récolte. — Mai, juillét. 82. Gaultheria procumbens L. (Gaultheria couchée). Ericacées. Habitat. — Amérique du Nord ; cultivé en collections. Récolte. — Juin, août. 83. Genista tinctoria L. (Genêt des teinturiers). Légumineuses. Habitat. — Commun dans les bois de toute la France. Récolte. — Mai, juillet. 84. Genliana lutea L. (Gentiane jaune). Gentianées. Habitat. — Toute la région des sapins et un peu au-dessous, dans les Vosges, le Jura, l'Auvergne, les Alpes, les Pyrénées. Récolte. — Juillet, août, en fleurs. Racines : à l'automne. 85. Geranium Robertianum L. (Herbe à Robert). Géraniacées. Habitat. — Commun dans les haies, vieux murs, bois. Récolte. — Mai, août. 86. Glechoma hed-racea L. (Lierre terrestre). Labiées. Habitat. — Vergers, prairies, bord des haies; commun dans toute la France. Récolte. — Mai, juin. 81. Globularia À lyrrum L.(Globulaire turbith). Globulariacées. Habitat. — Toute la région méditerranéenne, de Nice à Per- pignan. Récolte. — Avril, juin. 88. Glycyrrhiza glabra L. (Réglisse glabre). Légumineuses. Habitat. — Cultivé et subspontané en Europe méridionale. Récolte. — Fleurs : juin, juillet. 89. Gratiola of ficinalis L. (G. officinal). Scrofulariacées. Habitat. — Marais et lieux aquatiques ; centre et, Midi de la France. Récolle. — Juin, juillet. . Hedera Helix L. (Lierre grimpant). Araliacées. ‘# bitat. — France et Corse; sur les rochers et dans les bois. Récolte. — Fruits : septembre, octobre. d4 Aelletorus niger L. (Hellébore noir). Rose de Noël. Feu culacées. Habitat. — Brianconnais, Provence. 172 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Récolte. — Fleurs : janvier, avril. Racines : toute l’année. Culture ornementale. 92. Humulus Lupulus L. (Houblon). Urticacées-Cannabinées. Habitat. — Haies et buissons; culture industrielle. ‘Récolte. — Août, septembre. 93. Hyoscyamus nijer L. (Jusquiame noire). Solanées. Habitat. — Bord des chemins, décombres; assez commun dans toute la France. | Récolte. — Mai, juin, juillet. 9%. Hypericum perforaltum L. (Millepertuis). Hypéricacées. Habitat. — Commun dans toute la France. Récolte. — Mai, août. 95. Hyssopus officinalis L. (Hysope officinal). Labiées. Habitat. — Rochers et lieux secs du Midi; Grenoble, Sisteron, . Grasse, Toulon; dans le Gard et les Pyrénées. Récolte. — Juillet, août. 96. lex Aquijolium L. (Houx). Ilicinées. Habitat. — Bois, surtout montagnes ; culture ornementale. Récolte. — Fleurs : mai, juin. 97. Jmperatoria osthruthium L. (Impératoire). Ombellifères. Habitat. — Pâturages des montagnes; Vosges, Hoheneck ; Plombières ; Alpes du Dauphiné ; montagnes de la Lozère et du Vigan,;, Mont-Dore et Cantal ; Pyrénées. Récolle. — Juin, juillet. 98. Inula Helenium L. (Aunée). Composées. Habitat. — Prairies grasses et ombragées; Italie, Angleterre et France. Récolte. — Juin, août. 99. Zris florentina L. (Iris de Florence). Iridées. Habitat. — Hyères, Toulon, Marseille. Récolte. — Fleurs : mai. Rhizomes : toute l’année. 100. Juglans reqia L. (Noyer). Juglandées. Habitat. — Originaire de Perse; cultivé depuis des temps - très reculés. Récolte. — Fleurit en mai; fructifie en août, septembre. (A suivre.) à f à La k EXTRAITS DES PROCÈS-VERPAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ SÉANCE GÉNÉRALE DU 19 FÉVRIER 1917 Présidence de M. Bois, vice-président de la Société. Le procès-verbal de la séance du lundi 22 janvier est lu et adopté. Le procès-verbal de la dernière séarce est également lu et adopté. Au sujet de ce qui y est dit pour la fondation de magna- neries dans nos colonies, M. Ch. Rivière fait les remarques suivantes, qui prendront toute leur valeur, lorsque sera venu le moment de rénover les méthodes culturales et industrielles de nos colonies, parce qu'alors elles tiendront les yeux ouverts sur les fautes déjà commises ou qu’on devra éviter. L'élevage du Ver à soie du Mûrier à Madagascar pourrait être avantageux d’après les encourageantes indications don- nées par M. Fauchère, et cette question a d’autant plus d’im- portance, suivant l'avis exprimé par M. Ch. Rivière, que la production de la soie, en décadence en France, n'existe pas - dans notre immense empire colonial. La sériciculture a presque disparu du Nord de l'Afrique; nulle en Tunisie, elle est à peu près inexistante en Algérie depuis une quarantaine d'années, puisque, en 1919, il n’y avait plus qu'une quinzaine d'éducateurs exclusivement européens, encore ceux-ci étaient encouragés par l’État par une prime de 60 cen- times par kilogramme de cocons frais. La sériciculture ne s’est maintenue en Algérie que pendant la période dans laquelle l'État a acheté les cocons. Actuellement, la question n’y est plus à reprendre : les Mûriers inutilisés ont, en grande partie, disparu, et la technique est complètement oubliée. “ON OR ne 174 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION Comme conclusion M. Ch. Rivière ajoute qu’en sériciculture, il ne suffil pas d'avoir des Mûriers, des installations conve- nables, même de la main-d'œuvre. Mais il faut que cette der- nière ait toutes aptitudes, ce qui n’est pas toujours le cas : en d’autres termes, dans le Nord de l'Afrique pris comme exemple, la sériciculture ne convient plus aux mœurs ni à l’état écono- mique du pays. D'autre part, notre colonie africaine n’a peut-être pas un climat absolument favorable à l'élevage du Ver à soie, même sur le littoral : refroidissements de la température au prin- temps, manque de concordance entre l’éclosion de la graine et la foliaison du Mürier, ensuite l’action du siroco est souvent funeste, surtout depuis que les infections parasitaires sont endémiques dans les magnaneries. SU Le) | r GÉNÉRALITÉS. M. Rivière fait la proposition suivante, agréée à l'unanimité : « En raison de la gravité de l’état économique créée par la guerre, et qui peut se prolonger longtemps après, les Sociétés scientifiques et agricoles doivent être appelées à rechercher les moyens d'accroître les ressources alimentaires et indus- trielles, notamment dans notre domaine colonial. « Ne convient-il point que notre Société d’Acclimatation, qui a une compétence spéciale dans ces questions d'outre-mer, y apporte son précieux concours ? » C'est d'autant plus utile et d'autant plus urgent qu'il y aurait lieu, dès maintenant, de résumer les différentes -expériences heureuses et malheureuses que l’on a tentées dans nos colo- nies, afin qu'après la guerre on perdit le moins de temps pos- : sible et qu'on püt s'engager promptement et sûrement dans la bonne voie, sans perdre son temps à essuyer de coûteux déboires. Intelligence, des Animaux. — A Propos de la présence actuelle à Paris de Canards sauvages sur la Seine, M. Magaud d'Aubusson rappelle qu'en 1898, alors qu'il se trouvait à Genève, il vit, sur le lac, dans le port, l'ävant-port et assez loin de la ville, des Canards sauvages et des Grèbes qui ne fuyaient aucunement à l'approche du bateau. Ces animaux, évidemment, se sentaient en süreté et c'est pourquoi ils EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 175 n'avaient pas lieu de chercher un refuge, comme lorsqu'ils se croient en danger. Les cas sont fréquents d’ailleurs, où 2 des animaux appelés à vivre en société avec l'Homme deviennent tout à fait familiers. On signale à ce propos les Pigeons ramiers, à Paris, et surtout ceux de la cour de la mosquée Sultan-Bayazid à Constantinople, les Moineaux des Tuileries, qui viennent picorer et prendre le pain à la main. M. l'abbé Foucher possède chez lui des Faisans qui font très bon ménage avec le Chat de la maison, et qui s’effarouchent à l'apparition d’un autre Chat, qu'ils n’ont pas l'habitude de voir quotidiennement. M. Debreuil possède à Melun des Fai- sans et autres Oiseaux que des Chiens de chasse connaissent parfaitement et savent respecter. Les exemples abondent sur ce sujet et il n’était pas inulile d’en grouper quelques-uns ici, pour les lecteurs du Pulletin. Ils prouvent tous que les Ani- maux qui sont habitués à l'Homme et qui ont su acquérir l'expérience qu'il ne leur fait point de mal, dépouillent, assez rapidement, leurs craintes. Dans un autre ordre d'idées, M. Debreuil pose un trou- blant problème, au sujet d'un Émeu. Il s'agit d’un mâle qui couvait pendant les derniers grands froids. Il était installé dans un hangar ouvert à tous les vents, à l’intérieur duquel la température descendit à — 18°. Cet animal, malgré le froid, n’abandonna pas ses œufs, et pendant deux mois, continua à couver sans se lever, et sans prendre aucune nourriture : cependant ne mourut point. Nous savons, dit notre collègue, que la température s'élève chez les Oiseaux qui couvent, mais cela n’explique pas suffisamment celte résistance incroyable à un froid aussi grand et aussi prolongé, d'autant que je crois me rappeler que des expériences faites, naguère, sur un Émeu qui couvait ont indiqué une température inférieure à 37°. chez cet Oiseau. Ne pourrait-on pas voir là une influence du moral sur le physique? Cet Émeu voulait, de toutes ses forces, faire éclore ses œufs et c'est cette volonté à accomplir son devoir, qui l’a aidé à supporter les jours d’épreuve. Pourquoi, toutes proportions gardées bien entendu, nous permettant de comparer les petites choses aux grandes, ne pas admettre que les mêmes mobiles produisent les mêmes effets chez les ani- maux et chez l'Homme? Pourquoi exclure, « priori, un animal d’un bénéfice que nous accordons d'emblée à l'Homme? Il ne 476 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION suffit pas d'affirmer une supériorité pour être le seul à la pos- séder. l M. l'abbé Foucher combat vivement cette hypothèse, accep- tée, d'autre part, par M. Rivière. Dans l’état actuel de la science il est impossible d’avoir une certitude à ce sujet, mais il peut paraître plausible, néanmoins, que cette résistance extraordinaire d’un Oiseau presque immo- bile et à jeun provient, non seulement, des conditions physio- logiques dues à l’incubation, mais encore de son ardent et unique désir de mener à bien sa couvée. M. Ch. Rivière d’ailleurs, a fait, autrefois, sur les Autruches et les Émeus des observations curieuses et qui tendent à infir- mer ée vieux dicton, que ce sont des animaux sans cervelle. 2 MAMMALOGIE. Û M. Touchard nous écrit, de l'Indre, qu'il a perdu huit Maras, avant les grands froids; il lui en reste encore une vingtaine. Il pense que ces animaux ne vivent pas vieux. Ceci est en con- tradiction avec lesobservations de M. P. A.-Pichot, qui possède actuellement, chez lui, un Mara âgé de douze ans. M. Touchard à eu un jeune Kangourou, d’un an, tué par le froid. Notre collègue, M. Louis Capitaine, signale qu'il a vu il y a peu de jours, à Paris, un Cheval qui mangeait du papier. L’ani- mal, attelé à une charrette, avait la tête à proximité d’un de ces grands sacs où les chiffonniers concentrent leurs récoltes, et semblait goûter volontiers cet aliment, pourtant peu nutritif, car il est plusieurs fois revenu à ce râtelier improvisé. Des faits analogues ont été rapportés du front, où il est fréquent de faire avaler aux Chevaux toutes sortes d'aliments, y compris de la viande, ce qui est plus curieux encore, étant donné que cet Équidé se nourrit exclusivement de substances végétales, en temps normal. L’Antiquité, d’ailleurs, nous montre déjà les Chevaux, ou plus exactement les Juments, susceptibles de manger la chair humaine, ainsi qu’en témoigne cette légende thébaine : « Un certain Diomède, roi de la Thrace — qu'il ne faut pas con- fondre avec le héros de la guerre de Troie — possédait des Juments féroces et indomptables, qu’il repaissait de chair EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 177 humaine. Tout étranger jeté sur la côte par la tempête leur était livré en pâture. Hercule, envoyé par Eurysthée, terrassa les gardiens, fit sortir les bêtes des écuries, leur jeta le corps de Diomède lui-même, qu'il tua dans une rencontre, et conduisit les cavales au roi de Mycènes, qui les remit en liberté sur La montagne, où elles furent dévorées, à leur tour, par les ani- maux sauvages de la forêt (1). » Une esquisse d'Eugène Dela- croix, qui figurait dans la collection H. Rouart, représentait Diomède dévoré par ses chevaux. Enfin, on à vu aussi des Chèvres et des Vaches manger des journaux. Il ÿ en a beaucoup qui sont assez friandes de tabac. Ce sont là des anomalies du goût chez les Mammifères, qui sont assez curieuses à grouper. ORNITHOLOGIE. M. Capitaine, et quelques autres de nos collègues, nous signalent, à la date du 10 février, l'apparition de Canards sau- vages sur la Seine, à Paris. Près du pont Royal, mais principalement entre le pont de Sol- férino et le pont de la Concorde, on pouvait compter une ving- taine de Canards, tant mâles que femelles. Ces Oiseaux se tenaient dans le courant, évitant très adroitement les glacons, entre lesquels ils se faufilaient. Les badauds et les pêcheurs, qui s'étageaientsur les rives du fleuve, ne semblaient nullement les effaroucher. Ces « Cols-verts » eurent, le dimanche 11, les honneurs de la journée ; et les Parisiens, qui paient la moindre volaille un minimum de 10 francs, vinrent, en grand nombre, les regarder avec un intérêt non dénué de toute concupiscence. On connaissait à Paris les Mouettes, qui volent fréquemment au-dessus de la Seine, surtout au barrage de la Monnaie, mais, ilne nous souvient pas qu’une bande de Canards sauvages, des « Cols-verts », ait été signalée dans ces parages. Il est vraisem- blable que ces Oiseaux, chassés des rivières et des étangs complètement gelés par les froids rigoureux et persistants, sont venus chercher, momentanément, un refuge dans! les eaux encore libres de la Seine. À ce propos, M. l'abbé G. Foucher signale qu'entre le pont (1) H. Aubert. Légendes mythologiques, p. 107. 178 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION Neuf et le pont des Arts, il a pu voir, les 7,8, 9 février dernier, des groupes de Canards sauvages d’une dizaine d'individus, en moyenne, qui étaient montés sur les glaçons que charriaït le courant. Les Oiseaux se laissaient entrainer jusqu'au pont des Arts et, lorsque les glaçons s’engageaient sous la voûte, ils les quittaient, pour revenir à tire-d’aile aux abords du pont Neuf, où l'opération se répétait. Il semble que ces Palmipèdes qui, comme on l’a vu plus haut, ne sont pas du tout farouches, aient une invincible répugnance à passer sous la voûte des ponts. Plusieurs membres présents rappellent qu’on a signalé d'autres espèces d’Oiseaux, devenus momentanément parisiens, par suite de l’abaissement de la température. À propos de Canards, M. L. Ternier nous écrit, du Calvados : « Ici, nous avons eu le massacre des innocents. La destruction des Canards avait été autorisée, et je vous assure que l’on en a usé. Cela m'a ôté le goût de la chasse et, bien que muni de per- missions spéciales, je suis resté chez moi. Il paraît que le massacre continue. Les Canards, mourant de faim et de froid, viennent se faire prendre jusque sur les routes; on les tue à coups de bâton. Des hordes armées parcourent les bancs d’allu- vions et tuent tout; on chasse devant soi, au clair de lune. Des gens ont tué deux cents Canards en trois jours ! Il y à vrai- ment des insatiables, d'autant plus qu’au point de vue sportif le tir n’existe pas et la chasse est nulle; le gibier ne se lève même plus. Notre collègue ajoute : la neige a détruit beaucoup de petits Oiseaux. M. Touchard nous envoie quelques renseignements sur ses élevages dans l'Indre, au 14 février : Mon vieux mäle Talégalle (Catheturus Lathami), dit-il, a été trouvé mort, un matin, au pied de son perchoir; il était lourd et gras et avait la gave pleine; c'est donc le froid qui l’a tué; je n'avais jamais eu l’idée de les rentrer, croyant qu'ils pouvaient résister. Les Céréopses n’ont pas pondu, heureusement :; ces Oiseaux faisant généralement deux pontes, ils se rattraperont, proba- blement. Un couple d'Émeus couve depuis avant les grands froids; un autre pond. Les jeunes de 1914 pondent n'importe où, doi") à EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 479 dans un grand pré; les œufs gèlent et se fendent; on les mange, car je ne liens pas à faire un élevage de ces Oiseaux cette année. Vers la fin de décembre, les parents n’ont plus voulu sup- porter leur jeune de l’année dernière, que je leur avais laissé; je l'ai donc séparé mais, loin de ses parents, il n’a jamais voulu manger et est devenu triste; je l’ai fait tuer et on l'a mangé ; la viande a exactement le goût de celle du Mouton, elle est excellente; il avait dix mois. Le même fait m'est arrivé, il y a deux ans : un jeune séparé trop tard est également mort de ‘faim ; c’est assez singulier qu'on ne puisse les séparer après quatre ou cinq mois. J'ai perdu plusieurs Tragopans Satyres avant les grands froids. Mes dix-huit jeunes Paons blancs résistent; les Lophophores et les Hokis ont bien supporté les grands froids, bien que per- chés en plein air, sans abri. Le Directeur de l'établissement horticole de Kew, près de Londres, avait placé sur le bassin du Musée deux couples du beau Canard ou Sarcelle à faucilles (£Æunelta falcata), espèce . asiatique, dont il n’était guère arrivé que quelques spécimens en Europe avant l’année 1913. Ces Palmipèdes se sont reproduits, l’année dernière, et la couvée a donné deux mâles et deux femelles qui s’ébattent,avec leurs parents, sur l’étang du parc sur lequel ils ont été cher- cher un habitat plus à leur goût que létroit bassin où ils avaient d'abord été confinés. Cette jolie Sarcelle, dont les plumes des ailes allongées en faucilles recouvrent le croupion, s’est également reproduite, l’an dernier, dans le Yorkshire, chez M. Saint-Quintin. Notre collègue, M. Delacour, en pos- sède plusieurs exemplaires et on en peut voir aussi, au Jardin Zoologique de Londres. Avant l'introduction de 1913, qui a permis à plusieurs amateurs d’enrichir leurs collections, ce Palmipède avait maintes fois été envoyé à l’état frigorifié, ainsi que la Sarcelle du lac Baïkal (dite de Formose, quoiqu'’elle n'en vienne pas), au marché de volailles de Leadenhall à Lon- dres où, grâce à ses installations frigorifiques, on voit souvent mettre en vente des gibiers inattendus, provenant des régions les plus diverses du globe. 1850 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION M. Loyer lit une note du D' Millet-Horsin, sur les Oiseaux rap- portés par lui du Sénégal au Muséum, en octobre 1916. Cette note paraîtra au Bulletin. L'auteur donne, sur les Oiseaux qu'il a capturés vivants, d’intéressants renseignements, surtout en ce qui concerne le Calao. AQUICULTURE (REPTILES). M. G. de Southofl nous écrit, de Florence, qu'il vient de ren- trer chez lui, aprèsune absence de trois ans et demi, consacrée à rétablir sa santé. Il nous dit sa joie de se retrouver en pays allié et de revoir ses collections. Il nous signale le dévouement et la capacité du gardien qui a soigné ses Lézards pendant son absence, ce qui est très difficileet demande dessoins méti- culeux. Il a réussi à garder en vie, pendant tout ce temps, des espèces rares et délicates. C'est un de ces paysans toscans, si intelligents et si fins, si braves en même temps. Actuellement, il fait son devoir de soldat, à quelque trois mille mètres d’alti- tude et écrit des lettres touchantes, s'intéressant aux Lézards. Il prie M. de Southoff de dire à ses amis français qu'il se bat pour eux comme pour son pays. Son nom est Oreste Ghelardi, il est soldat d'infanterie à la ...° division au front du Trentin. Notre collègue l’a à son service depuis près de quinze ans. Nousfélicitons M: de Southoff de son heureux retour et nous le prions de transmettre à son vaillant serviteur nos félicita- tions et nos souhaits patriotiques. Nous espérons que notre collègue pourra bientôt nous envoyer, comme il le faisait autrefois, d'intéressantes obser- vations sur ses élevages. ENTOMOLOGIE. Il y a quelques années, MM. Chivers et fils, grands cultiva- teurs d'arbres fruitiers et fabricants de confilures à Histon, près de Cambridge, Angleterre, avaient installé dans leurs ver- gers des ruches d’Abeilles pour aider à la fécondation des fleurs de leurs arbres par les Insectes. Cette installation de ruches prit un tel développement que l'établissement devint un des plus importants de l'Angleterre et comptait, il y a quatre ans, 556 ruches, produisant jusqu à 11 tonnes et demie (1) de miel {1) La tonne anglaise vaut : 1.016 kil. 047 gr. 54. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 181 annuellement. Malheureusement, la colonie fut envahie par une maladie qui sévissait sur les Abeilles de l’île de Wight et presque entièrement détruite. MM. Chivers et fils placèrent alors, dans leurs vergers, trois essaims d’Abeilles de Hollande, qui, n'étant pas contaminées, se multiplièrent si rapidement, qu'en trois ans, le stock d’Abeilles, réduit à une demi-douzaine de ruches, remonta à 156 ruches dont on a récolté, pendant Ja dernière saison, 183 livres (1) de miel par ruche, en moyenne. Deux ruches d’Abeilles hollandaises ont fourni 854 livres de miel à elles deux et ces Insectes ont, d’une façon générale, donné un rendement très supérieur à celui des Abeilles anglaises. M. Clément répond à cette note : 1° L'utilité des ruches pour la bonne production des ver- gers n'est plus à discuter, elle est, depuis longtemps, devenue classique. 2 J'ai vu des ruches isolées produisant une centaine de kilos de miel, on en a même signalé ayant donné jusqu’à 160 kilos ; mais ce sont des cas isolés. 3° Les 556 ruches, pour donner 11 tonnes de miel, ont pro- duit chacune 22 kilos, chiffre très normal. 4° La maladie, qui a sévi sur le rucher en question, était pro- bablement la loque, maladie contagieuse, causée par le Bacillus alvei. | 5° Je crois que l’Abeille de Hollande est la même que la nôtre et la production de 183 livres anglaises de miel, comme moyenne, constitue un résultat très remarquable. Celle de 854 livres pour deux ruches me paraît formidable; je ne connais rien qui en approche. Mais je crois que ces productions énormes doivent surtout être dues à des conditions de milieu, abondance de fleurs par exemple, plutôt qu'à une race spéciale. M. Carié dépose sur le bureau deux notes entomologiques, extraites des Annales de la Société Entomologique de France, l’une de M. F. Le Cerf, l'autre de M. Alluaud, relatives à la faune entomologique de Maurice et des archipels voisins. Ces notes seront classées dans la Bibliothèque de la Société. M. Carié fait ensuite une communication sur l’acclimatation (4) La livre anglaise vaut : 453 gr. 59264. 482 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION à l'ile Maurice. C’est la suite des études si documenfées de cet auteur, qui a habité Maurice plus de vingt ans, et que con- naissent nos collègues. Le sujet traité aujourd’hui se rapporte aux Insectes, surtout aux Coléoptères, puis aux Mollusques. Cette étude paraîtra au Bulletin. Les transports maritimes sont la principale cause de l'apport à Maurice des Animaux exotiques. Ceux d’entre eux qui s'adaptent au climat de l’île y pullulent d'une manière prodigieuse, car leurs ennemis habituels ne sont pas là pour les en empêcher. Presque toutes les Cochenilles de tous les pays sont représentées à Maurice. À signaler enfin l'invasion des Achatina, grands Gastéropodes terrestres voisins des Pulimus, qui atteignent jusqu'à 5 centimètres de long et qui causent aux végétaux un grave préjudice. Ces Achalina bouillies constituent une excellente nourriture pour les Porcs. M. Diguet, pour parer à l'invasion de ces Mollusques et les faire dispa- raitre, propose de faire appel aux Glandina, autres Mollusques gastéropodes répandus au Mexique, et que l’on pourrait accli- mater à Maurice. M. J. Poisson fait une communication où il cherche à établir si les Lombrics ou Vers de terre sont utiles ou nuisibles aux Végé- taux. Pour l’auteur, ces Annélides ne se nourrissent que d'humus et de fumier employé comme engrais. Il semble donc que ces animaux soient plus nuisibles, en appauvrissant le sol de cul- ture en matières nutritives, qu'utiles en l’aérant’par les nom- breux trous qu'ils forent. | L’auteur cite un mémoire ancien de Jean Thouin sur cette question et dans lequel on signale le rôle nuisible des Vers de terre, surtout pour la culture en pots. Pour M. Rivière, les Vers causent des dégâts dans les semis, d’où on ne peut pas les chasser. Toutefois, M Lasseaux rappelle que l’ancien jardinier-chef de l’École de Pharmacie, M. Lavanchie, avait coutume, pour détruire les Vers dans ses semis, de les arroser avec une eau dans laquelle il avait mélangé de la poudre de Marrons d'Inde. Les Vers sortaient immédia- tement et étaient faciles à capturer. La note de M. Poisson paraîtra au Bulletin. Enfin, M. Rivière ajoute qu’au Hamma, la culture en pots de certains Palmiers qui exigent une terre compacte (argile et fumier) s’est bien trouvée de la pré- sence des Vers, qui creusent des galeries aérant le sol et EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 183 favorisant le drainage. Il suffit alors de faire des arrosages fréquents. BOTANIQUE. À une demande sur le « Cirier de la Louisiane », M. Bois répond : Le Myrica cerifera, ou « Cirier de la Louisiane », est un arbris- seau de 4 m. 50 à 4 mèêtres de hauteur. D’après Mouillefert, une plante vigoureuse peut donner 3 kilos de fruits, de la gros- seur d'un grain de Poivre, couverts d’une substance grenue -cireuse. Jetée dans l’eau chaude, cette substance vient surnager et constitue une cire végétale. On peut en tirer 25 p. 100 du poids de fruits, paraît-il. La plante n’est pas rustique sous le climat de Paris, mais je l'ai vu aux « Barres », chez notre collègue, M. Maurice de Vil- morin, et elle peut être cultivée en Bretagne. Comme le 4/. Gale de nos pays le 4/. cerifera ne prospère qu’en sol siliceux, maré- cageux, tourbeux. Le M. pensylvanica, « Cirier de Pensylvanie », est plus ruslique et plus ornemental par son feuillage, mais ses fruits sont plus petits. Il à les mêmes exigences au point de vue du sol. Le M. cerifera se trouve chez nos principaux pépiniéristes. M. Bois dépose sur le bureau une plante que lui envoie, des Canaries, M. le D' Pérez. Cette plante, monopétale à fleurs jaunes, qui est à déterminer, est cultivée aux Canaries, comme espèce ornementale. COLONISATION. M: Bois revient sur une plante dont le D’ Pérez a envoyé des graines à la Société, sous le nom de Z'ecoma hReginæ Sabæ. Il convient de rendre à cette plante son véritable nom : Zecoma Brycei E. Br. M. Bois ajoute quelques considérations sur cette Bignoniacée ornemertale appelée à un certain avenir, étant donnée sa floraison hivernale. Cette noté paraîtra au Bulletin. M. Boïs signale la publication des travaux pouvant intéresser ceux de nos collègues qui s'occupent de questions coloniales. Tout d’abord le catalogue descriptif des collecteurs botaniques 181 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION du musée colonial de Marseille : échantillons de plantes et de produiis végétaux de Madagascar, des Comores et de la Réunion. Ce catalogue, publié par M. Henri Jumelle, dans les Annales du Musée colonial de Marseille, année 1916, 1°" fascicule, forme une brochure in-8° de 112 pages, dans lequel les échantillons sont classés selon leurs emplois : Plantes féculéidés et céréales, Graines alimentaires, Fruits alimentaires, Sucres et alcools, Caféiques, Condiments et aromates, Plantes médicinales et toxiques, Oléagineux, Textiles et pailles, Bois, Essences, ommes el résines, Caoulchoucs et qutias, Tanins el colorants, Plantes diverses. Les plantes sont désignées par leurs noms scientifiques et leurs noms vernaculaires, suivis de l'indication de la famille, des régions où elles croissent, des renseignements sur leur utilisation, avec renvois bibliographiques dans certains cas. Dans le même recueil : Annales du Musée colonial de Mar- seille, 1916, 3° fascicule, M. H. Jumelle passe en revue les tra- vaux publiés dans ces dernières années sur les ressources des colonies françaises et étrangères et des autres pays chauds. Tout ce qui a trait à la mise en valeur de ces pays, à l'étude et à l'utilisation de leurs produits naturels se trouve ainsi ana- lysé, constituant une source de renseignements précieux. Le Secrélaire adjoint: D' Louis CAPITAINE. SÉANCE GÉNÉRALE DU 5 MARS 1917 Présidence de M. D. Boiïs, vice-président de la Société. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. À propos de ce procès-verbal et de ce qui y est dit des Che- vaux carnivores, M.le professeur Trouessart rappelle qu’en temps de disette, les paysans de la Russie méridionale font manger à leurs Chevaux du Poisson fumé. Suivent quelques remarques relatives aux procès-verbaux en général. Tout d’abord M. le professeur Trouessart rappelle qu’on traduit sou- vent le mot anglais Deer par Daim. C’est une erreur, il faut tra- EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 185 duire Deer par Grand-Cerf. Dans l'Amérique du Nord, c’est en effet au grand Cerf Wapiti ou autre et non au Daim, qui ne s'y trouve pas, que le mot Deer fait allusion. MAMMALOGIE. Le Renard Fennec rapporté par le D' Loisel du Sud tunisien est, en effet, dit M. Rivière qui a suivi l'élevage de cette espèce, le Feneh des Arabes, Canis cerda ou Fenecus zerda, charmant petit animal très commun dans tout le Sahara du Nord tout au moins, où il est apprivoisé par les enfants de certaines tribus. C'est une gracieuse espèce aux yeux vifs, aux oreilles courtes, extrêmement agile, de facile apprivoisement quand il est pris jeune ou issu de parents en captivité. À l’état privé il peut prendre place parmi les animaux domestiques, Chiens et Chats, mais s’il abuse de sa liberté il est bientôt étranglé par les Chiens de chasse notamment. On ne s'est pas assez occupé de la domestication de cette espèce aont M. Rivière a attentivement suiviles mœurs. La parole est donnée à M. Crepin pour une communication sur « La Chèvre et la Tuberculose ». M. Crepin ayant affirmé, en s'appuyant sur une documenta- tion et des témoignages d'ordre scientifique, la résistance de la Chèvre à la tuberculose, et ayant mis en doute les indica- tions fournies par la réaction positive des Chèvres d’un trou- peau à la tuberculine, la propriétaire dudit troupeau voulut bien sacrifier deux animaux, prétendus suspects par M. le pro- fesseur Moussu, d'Alfort. Le premier ne révéla à notre col- lègue M. le D' Roussel, chimiste-expert, aucun bacille de Koch dans ses organes, malgré leur aspect tuberculeux, à l'œil nu. La bête était atteinte de strongylose larvaire. La seconde Chèvre fut abattue hier 4 mars 1917 à Alfort. M. le professeur Moussu nous soumet ses organes, qui, à n’en pas douter, pour lui, sont tuberculeux, mais il ne parle pas d'examen bactério- logique. 11 refuse d'admettre la contre-épreuve négative du D' Roussel comme concluante et inocule, à deux Cobayes qu'il a apportés, le virus prélevé sur les organes de la Chèvre, en déclarant qu’ils mourront de tuberculose au bout de quinze à vingt jours. Ün long débat a lieu entre les contradicteurs, BULL. SOC. NAT. ACCL, FR. 1917. — 13 186 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION M. Crepin prétendant que la tuberculine peut déceler, un état morbide, sans qu'on ail nécessairement affaire à la tuberculose. Il demande avec raison à voir des bacilles de Koch dans les lésions prétendues tuberculeuses, ce bacille étant réputé l'agent spécifique de la maladie, mais M. Moussu répond que pour les personnes exercées, l'examen à l'œil nu est largement/suffisant pour asseoir une conviction. La suite du débat est reportée à la Séance générale du 7 mai prochain. Le compte rendu in exlenso des controverses de ce jour et de la prochaine Séance paraîtra au Bulletin. Notre secrétaire se chargera de le mettre au point, avec approbation des auteurs. ORNITHOLOGIE. M. Magaud d’Aubusson signale que plusieurs espèces d'Oi- seaux ont souffert de la neige et du froid cet hiver. Dans le parc du château de Fleury, on a relevé 50 cadavres de Merles et rien que des Merles. M. le professeur Trouessart demande s'ils n'auraient pas été empoisonnés. M. Caucurte en a trouvé 3 morts chez lui, bien qu'il les nourrisse de viande de Cheval coupée en petits morceaux. Avant les froids, le 2 janvier 1917, les Merles avaient commencé à chanter chez M. Caucurte, en Seine-et-Marne. ENTOMOLOGIE. M. de Southoff demande où il pourrait se procurer des Arai- gnées fileuses de Madagascar vivantes et des renseignements sur leur élevage. La Société d'Acclimatation s’est longuement occupée. de cette question autrefois et notre Bulletin contient de nom- breuses notes et articles sur ce sujet, ainsi que les comptes rendus des expériences poursuivies par le R. P. Camboué. A l'Exposition universelle de 1900, il y avait de nombreuses pièces d’étoffe faite avec de la soie d’Araignée; on y voyait, également, une chambre à coucher dont toutes les tentures avaient été fabriquées avec la soie de l’Halabe. BOTANIQUE. Mue Ja marquise de Ganay adresse un lot d'oranges, venant EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 187 de Blidah. Ces oranges, de moyenne grosseur, dont la chair est sillonnée de stries sanguinolentes, ne contiennent pas en général de pépins. 'Dégustées, elles sont trouvées excellentes, parfumées, sucrées, juteuses, supérieures, disent certains de nos collègues, aux meilleures Oranges d'Espagne. Ces fruits proviennen] des cultures Béchut à Blidah. Les quelques Pari- siens qui les connaissent croient qu elles viennent d'Espagne. Pour ce fruit comme pour bien d’autres choses nous semblons ne trouver bon que ce qui vient de l'étranger. Il est temps de faire connaître sous leur véritable origine les produits qui viennent de chez nous. Pourquoi ne pas crier dans les rues La belle Blidah! au lieu de La belle Valence! ce serait souvent plus juste et cela aurait, de plus, l’avantage de rendre hom- mage aux efforts heureux de nos compatriotes. Au sujet de ces Oranges on demande à M. Ch. Rivière s’il peut donner le nom de cette race. Il répond en ces termes : Les Oranges à fruits rouges ou mieux à pulpe rouge se trou- vent assez abondantes dans certaines parties du bassin médi- terranéen et, notamment sous le nom de Rouges de Malte, on en fait une grande consommation en Tunisie. Ces Oranges appartiennent à plusieurs variétés, et il est bien difficile d'affirmer si elles ont pour origine une souche unique, mais elles ne présentent que des caractères essentiellement carpologiques, soit par la forme des fruits, l'épaisseur de leur peau, leur pulpe plus ou moins sanguine, etc. Les principaux types connus sont : Citrus vulgare Hierochunticum (Orange de Jérusalem rouge, qui paraît être le type); C. vulgare Lusitanicum rubrum (Orange du Portugal rouge), _ C. vulgare Melitense globosum (Orange de Malte rouge, à fruit rond) ; C. vulqare Melitense ovalum (Orange rouge de Malte, à fruit ovale). Enfin, dans ces dernières variétés de Malte on a dénommé maximum, qu'elle soit globosum ou ovatum, une grosse Orange sanguine. Mais toutes ces Oranges sont sanguines à des degrés diffé- rents et, par conséquent, à suavités diverses, parfois même elles ne sont teintées qu’en partie ou n’ont que des filets san- guins dans certains carpelles et souvent aussi leur pulpe n’est 188 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D CCE que simplement très légèrement foncée. Toutes ces différences peuvent se trouver sur un même arbre. Le seul moyen d'obtenir la fixation d’une belle race, dans ce cas comme dans d’autres, c'est la greffe de préférence sur le Bigaradier. Quant à l’origine des variétés sanguines comme de toutes autres d’ailleurs dans le groupe des Hespéridées, elle est com- plètement ignorée et l’on ne sait pas si elles sont le résultat de semis voulus. v : Au sujet du Pin des Canaries, discuté dans la séance du 4 décembre 1916, M. Ch. Rivière précise son opinion sur cet arbre dont la rusticité n’est pas générale dans le nord de l'Afrique, mais seulement dansle climat marin sans y dépasser les moyennes altitudes. Le boisement fait dans la montagne du Jardin d’Essai d'Alger avec cette Conifère démontre sa rusticité en terrain sec quoique les arbres âgés d'une soixantaine d'années ne soient pas de forte taille, mais ils sont bien formés et supérieurs en cela au Pin d'Halep. La plantation de Pins des Canaries est à conseiller dans le elimat précité et M. Rivière ajoute qu’il a fait facile- ment de nombreux semis de bonne venue dans les terres de moyenne qualité, sèche, et même en terrain frais. Une autre observation de notre collègue est relativeà l’article du Bulletin de mars sur les fruits du Cocos capitata auxquels le D' Proschowsky reconnaît une valeur fruitière. M. Ch. Rivière, mis en cause par rapport à ses doutes sur l'avenir réellement économique de l’arboriculture fruilière exotique sur la Côte d'Azur aussi bien que dans le Nord africain, précise bien qu’il base son opinion sur les résultats négatifs jusqu’à ce jour constatés par d’autres et par lui : il parle du présent et non du futur, mais il souhaite, comme l'espère le D’ Pros- chowsky que, dans l’avenir, soit par sélection, hybridation et tous autres artifices bien des acclimatations soient possibles, si le mot acclimatation pris dans ce sens n’est pas « une douce chimère » suivant l'opinion du savant naturaliste Dupetit- Thouars. \ | M. Bois présente des graines d'Anona Cherimolia, envoyées des îles Canaries par M. le D' Pérez. Elles sont à la disposition Re AO Tr A RU h re TE EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DÉS SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 189 de ceux d'entre nos collègues qui voudraient en essayer la culture. * Le Secrétaire adjoint, D' Louis CAPITAINE. SÉANCE GÉNÉRALE DU 19 MARS 1917 Présidence de M. D. Bois, vice-président de la Société. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. le Président annonce les décès de MM. : À. Hubert Brierre, membre titulaire depuis 1871 ; Alcide Poirrier, sénateur, membre tituiaire depuis 1943 ; Jean de Claybrooke, membre titulaire depuis 1890; Gustave Auberjonois, membre titulaire depuis 1871; Bédorez, directeur honoraire de l'Enseignement primaire, membre titulaire depuis 1913. | Il se fait l'interprète de notre Société pour adresser aux familles de nos collègues décédés EApÈcEson de ses condo- léances. La Société d'Acclimatation a déjà adressé ses félicitations à M. le professeur Lecomte, au sujet de sa nomination comme membre de l’Académie des Sciences. M. Bois rappelle, aujour- d’hui, en quelques mots la brillante carrière du nouveau membre de l’Institut. Son œuvre botanique considérable con- siste surtout en travaux sur la Vanille, le Café, le Caoutchouc, {es Plantes coloniales ; il a entrepris la publication de la Flore générale de l’Indochine, dont les nombreux volumes se suc- cèdent rapidement et régulièrement, et a exécuté plusieurs missions en Extrême-Orient, en Guyane et en Egypte. Enfin, il a réorganisé et modernisé les services de Botanique du Muséum. M. le Président souhaite la bienvenue à ME Lemaire, évêque du Sahara et du Soudan, qui assiste à la séance. M. Auguste Chevalier, chef de la Mission permanente d’Agri- culture coloniale, président de la Section de colonisation de la 190 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Société, vient de s'embarquer pour l'Indochine, appelé par M. le gouverneur Sarraut, afin de réorganiser et de développer le service économique du pays. . Aucun choix ne pouvait être plus judicieux et nous sommes certains que notre collègue, dont la grande compétence est unanimement reconnue, mènera à bien, pour la gloire et le profit de la France, la tâche importante et nécessaire ae vient de lui être confiée. Nous souhaitons à M. Chevalier un heureux voyage et un fécond séjour en Indochine. Notre collègue, M. Louis Capitaine, signale un cas de regel : après une forte baisse barométrique, commencée dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 mars dernier, et accentuée dans la nuit suivante, la région parisienne assistait, dans la journée du mer- credi 7, à une abondante chute de neige, qui se prolongeaivrai- nblobie ont fort avant dans la nuit. Le jeudi, le baromètre remontait plus vite qu'il n’était descendu, et un beau soleil ne tardait pas, dans le milieu de la matinée, à activer la fusion de la neige. La brise étant très fraiche et sans doute le degré hygrométrique de l'air assez voisin de zéro, c’est-à-dire le vent étant assez fort et sans doute très sec, tout le monde à pu constater que la neige, à mesure qu'elle fondait, se figeait en stalactites nombreuses, dont la longueur pouvait atteindre et dépasser 20 centimètres. Il y a là un curieux cas de regel, pro- duit par l’effel du vent sec sur la neige en fusion; la chaleur latente d’évaporation de l’eau, sans aucun doute, à produit l’abaissement de température capable de la solidifier de nou- veau. À l’action du vent se joignait l’ardeur du soleil, faisant monter le thermomètre, en certains endroits, à + 7°. On pou- vait donc assister à ce phénomène de voir la neige fondre, pour se congeler un instant après en gracieuses aiguilles de glace. C'est, je crois, assez rare à Paris, où la chute des neiges est accompagnée, presque toujours, d'un élal hygrométrique très voisin de l'unité. M. le prince P. d’Arenberg envoie une note détaillée, par laquelle il propose de développer, soit en France, soit dans nos colonies, la production de l'alcool qui peut remplacer le pétrole et ses dérivés comme carburant. De cette facon nous ne serons plus tributaires de l'étranger pour cette substance, et ce EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 191 sera autant d'argent français de moins qui quittera la métro- pole, Mais on objecte que le principal obstacle à la réalisation de ce projet viendra du fise, car on pourra craindre que cel alcool — même dénaturé — soit de nouveau rectifié et con- stitue un alcool de bouche d’un prix de revient extrêmement économique. Il faut donc avant tout chercher un dénaturant non séparable de l'alcool, pour que le fisc modifie ses tarifs et ses prétentions. Une autre objection vient de M. Ch. Rivière, qui rappelle le grand pas fait dans la préparation de l’alcool synthétique. Le développement de cette idée sera l’objet d'une communication prochaine, où l’auteur montrera que la culture des plantes à alcool ne saurait donner, peut-être, les résultats attendus, en raison de la facilité qu'on a aujourd’hui de pré- parer l'alcool de synthèse. M. Kestner confirme les dires de M. Ch. Rivière, et ajoute qu'un inconvénient assez sérieux de l'alcool, comme carburant, est qu'il ne produit que 6.000 ca- lories, là où le pétrole en produit le double. En réponse à cette note, l’ordre du jour appelle une communi- cation de M. À. Fauchère sur Vos Colonies et leur rôle économique après la guerre. L'expérience coloniale de l’auteur rend triste- ment éloquent tous les détails qu'il nous donne : nos colonies, nous dit-il, n’apportent à la métropole qu'une contribution insignifiante. Sur une importation annuelle de 5 milliards, nos colonies ne figurent que pour 200 millions à peine! Nous con- sommions, avant la guerre, respectivement 580 millions de coton et 400 millions de soie : nos colonies ne nous fournissaient que 600.000 francs du premier et 1.500.000 franes du second pro- duit, etc. L'auteur cite, hélas! une foule d'exemples analogues. L’indifférence et l'ignorance du public français, en matière _ coloniale, telle est l’une des causes principales de la situation pénible dans laquelle nous nous trouvons. M. Fauchère cite l'exemple de l'Angleterre et insiste sur le concours précieux que lui ont apporté ses colonies depuis la guerre, en particulier. Et dans un tableau homologue de celui qu'il nous trace des colonies françaises, l’auteur nous montre les prodigieux ren- dements que les Anglais ont su obtenir dans leurs colonies. Il déplore que les milliards de l'épargne française aient été gaspillés à l'étranger, où depuis la guerre ils peuvent servir contre nous, tandis que tout ce trésor enfoui dans nos colonies eût pu produire pour nous-même trois ou quatre fois 192 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION sa propre valeur. Suivent une série de considérations très judi- cieuses sur les vices de l'Administration, les remèdes à y apporter, aperçu très bref, malheureusement, étant données les limites du cadre. Cette conférence est suivie d’une série de pro- jections aussi abondantes que variées; M. Fauchère les com- mente pour notre plus grand agrément et rappelle qu'on ne saurait trop reconnaître les bienfaits des colons francais dans la région du N.-0. de Madagascar, et en particulier dans la vallée du Sambirano; là, transformant les Sakalaves, guerriers farouches que l’on croyait réfractaires à tous progrès, ils en firent des laboureurs et des ouvriers très habiles. Grâce à leur main-d'œuvre, grâce aussi à l’emploi d'instruments aratoires perfectionnés, on a pu cultiver plus de 2.000 hectares, la plupart en Manioc et faire d'une contrée pauvre l’une des plus riches régions de l’île. La communication de M. Fauchère reçoit le plus chaleureux accueil. Elle sera publiée in extenso au Bulletin. On ne saurait trop féliciter M. Fauchère d’avoir uni à la com- pétence colonialé qu'on lui connaît la franchise qu'il a déployée dans sa communication. [l faut que chaque citoyen français digne de ce nom puisse connaître, en lisant ces lignes pleines d’ardeur, tout ce qu’on n’a pas su faire de nos colonies, et tout, ce qu on y doit faire. Sont déposés sur le bureau : 1° Un tirage à part de M. Ém. Gadeceau, sur l'étude bota- nique de quelques Chenopodium. 2 Deux brochures relatives à la récolte des Plantes médici- nales, publiées par le Syndicat genéral de ia Droguerie française. 3° Des graines de Juniperus macrocarpa envoyées des Cana- ries par le D' Pérez, et qui sont à la disposition de ceux que cela pourrait intéresser. 4° Un numéro du journal « Le Chenil» du 8 mars 4947, où se trouve un article sur l'usage alimentaire, pendant le siège de Paris, des Chiens, des Chats et des Rats. Cet article, tiré de la communication de M. A. Geoffroy Saint-Hilaire, parue dans le Bulletin de la Société, en 1870, rappelle le dîner qui eut lieu le 17 novembre 1870, chez M. Anatole de Grandmont, et auquel assistaient nos collègues : MM. de Quatrefages et Richard du Cantal, vice-présidents de la Société, M. Desmarets, avocat, maire du IIT° arrondissement, le vétérinaire Decroix, MM. Graux, | LRO ESS EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 193 Degient, Giraudeau, de Grandmont, A. Geoffroy Saint-Hilaire, Directeur du Jardin d’Acclimatation. Le menu était le suivant : Consommé de Cheval au Millet Brochettes de Foie de Chien Maître d'Hôtel. Émincés de Rable de Chat Sauce Mayonnaise. Épaule et filets de Chien braisés Sauce Tomate. Givet de Chat aux Champignons. Côtelettes de Ghien aux petits Pois Salmis de Rats Sauce Robert. Gigots de Chien flanqués de Ratons Sauce poivrade. Bégonias au Jus Plum-Pudding au rhum et à la moelle de Cheval. M. P.A.-Pichot attire l’altention sur la gravure qui illustre la couverture de ce numéro du Chenil et qui représente les Tirailleurs-Éclaireurs du commandant Féry d'Esclands et où figurent nos collègues A. Geoffroy Saint-Hilaire, A. Milne- Edwards et P.-A. Pichot. 5° Une note de M. Jean Delacour sur la résistance au- froid des Oiseaux exotiques pendant l'hiver 1917, dans ses élevages de Villers-Bretonneux (Somme). Cette note paraîtra au Bulletin. MAMMALOGIE. M. de Sainville propose d'envoyer en Tunisie des Chèvres d'Angora. Dans notre Protectorat, dit-il, il y a, en effet, des colons d’une grande compétence dans les questions d'élevage et de pacage du Mouton et à qui on pourrait confier ces Chèvres. À propos des Rats mangés pendant le siège de Paris, M£' Lemaïtre dit qu’au Soudan les indigènes sont très friands de Rats. On les donne même en récompense aux enfants qui s’en régalent. M. Diguet dit qu’on vend sur les marchés du 4194 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION Mexique des Rats herbivores, Veotoma mexicana, qui se nour- rissent d'Agaves. [ls sont assez bons à manger. ME Lemaître ajoute que si les Rats sont un aliment très recherché des Sou- danais, ils sont, d'autre part, un fléau pour les Européens, en raison des déprédations qu’ils commettent. L'un des Rats les plus voleurs est nommé « {olo » par les indigènes. I est très familier des habitations où il détruit tout pour le plaisir de nuire. Mt" Lemaïître nous rappelle une curieuse aventure, qui lui est arrivée : il avait dans un placard diverses fioles et usten- siles de chimie, qu'il s'étonnait de voir successivement dispa- raitre. Les soupçons se portèrent sur un jeune secrétaire, dont les dénégations furent formelles. Une nuit, éveillé par un bruit inusité, Mf' Lemaiïtre apercut un « foto » qui déménageait un petit alambic Salleron, qui servait à l'analyse des dolos, boissons fermentées locales, pour connaître leur teneur en alcool. On trouva le terrier du voleur et on y découvrit tout un tas d'objets hétéroclites : fioles de pharmacie, haricots, four- chettes, cuillers, tasses. Cet animal a la taille d’un gros Sur- mulot, avec une longue queue fine. M. Trouessart dit que, très vraisemblablement, ce Rat est le Cricelomys gambianus Water- house. M. Ch. Rivière ajoute qu’il y a beaucoup de Rats rava- geurs sur les Hauts-Plateaux de l'Algérie, mais cette espèce, qui a la queue courte, ne saurait être confondue avec celle du Soudan. Les tribus qui habitent les Hauts-Plateaux mangent béaucoup de ces Rats. M. Diguet rappelle que le Campagnol constitue un mets délicat. ORNITHOLOGIE. M.Loyer présente un couple, — Coq et Poule, — du Maroc, vivants, qu’il a pu élever, en faisant couver, dans sa propriété, à Bièvre, des œufs importés du Maroc, de ces œufs qu’on vend actuellement à Paris dans les petites voitures, et qu'on disait, à tort, n'être pas frais. La réussite de leur couvée prouve élo- quemment leur état de fraicheur. Ce sont des Oiseaux assez petits. On les élève sans difficulté, comme ceux de France. Comme aspect, ils ressemblent un peu aux Bankivas. Il conviendrait, par solution et croisements judicieux, de donner plus de volume à ces Oiseaux. M: Lemaître dit qu’en Tunisie, en Algérie, au Maroc, au EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 495 Sahara, de même qu'au Soudan, il à vu ue les Poules sont de petite taille. Peut-être leur nourriture est-elle insuffisante. Les missions essaient d'améliorer la race. M“ Lemaître se trou- vant à Kayés, environ à deux mois de trajet de Bordeaux, a recu d'Europe des Cogs et Poules de race de Faverolles. Ces animaux se sont assez bien comportés, sauf au point de vue de la reproduction. Les croisements ont donné les résultats qui paraissent encourageants, puisque les produits avaient un poids - double de celui des parents indigènes, et présentaient une grande facilité à l’engraissement. Au Soudan, les Oies sont \ inconnues. On en à importé de Toulouse, qui vivent et se reproduisent bien. Voilà six ans que les expériences se conti- nuent. M. Magaud d'Aubusson demande si les Faverolles repro- duites au Soudan vivent bien et si la taille a diminué. MF Le- maître répond que les produits sont de taille plus réduite. M. Debreuil floue que, malheureusement, on s'est adressé, avec la Faverolle, à une race qui est mal fixée. BOTANIQUE. M. Paul Kestner a trouvé un procédé d'extraction dela cellu- lose permettant, ce qui était impossible jusqu'à présent, de récupérer à l’état non altéré, par simple évaporation du dissol- vant, les autres matières organiques contenues dans les végé- taux. Les nécessités de la Défense nationale obligent, pour le moment, à tenir ce procédé secret ; mais notre collègue, afin d'éviter une perte de temps, désire, dès maintenant, entre- prendre la classification de tous les bois et végétaux herbacés, au point de vue de leur valeur industrielle, en établissant pour chacun d’eux un rendement et un bilan. M. Kestner peut se procurer facilement des échantillons de toutes les plantes indigènes; mais pour les végétaux des colo- nies il fait un pressant appel à ceux de nos collègues qui pos- sèdent des plantes exotiques dans leurs jardins ou dans leurs serres. L'hiver a causé de nombreux dégâts; au lieu de jeter les plantes gelées, M. Kestner demande que des échantillons lui en soient envoyés. à M. Bois fera parvenir les échantillons des végétaux exoti- ques gelés, pendant ces derniers mois, dans les serres du Mu- séum. M. Lasseaux demandera que M. M. de Vilmorin fasse de 196 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION même à son Arboretum des Barres. On pourrait trouver d’au- tres végétaux au Jardin d’Acclimatation, dans les serres de la Ville de Paris et, hélas ! dans bien d’autres endroits publics ou privés atteints par la rigueur de la saison. Une note plus étendue sur cette question sera publiée dans le Bulletin; nous espérons que l'appel de M. Kestner sera entendu et que nos coilègues tiendront à apporter leur con- cours à des recherches si importantes, non seulement pour la, science, mais aussi pour l’industrie de notre pays. FU M. Bois dit, au sujet des graines d’Anona Cherimolia qu'il a déposées sur le bureau, dans la dernière séance, de la part du D' G. V. Pérez (de Tenerife), pour être distribuées à nos collé- gues, que ces graines ont été données à son excellent corres- pondant par M. Juan Bolinaga, jardinier en chef du Jardin d'Acclimatation d'Orotava (Tenerife). Elles ont été récoltées sur un arbre fameux, très fertile, et M. Pérez soupconne que c'est au fruit de cet arbre que feu son bon ami, le D' Paul Sagot, qui vécut à Orotava pendant un assez long temps, fait allusion dans son Manuel pratique des cultures tropicales, p. 188, én disant que ce Cherimoya des Canaries est « le meil- leur et le plus avantageux des fruits d'Anona, parce qu'il est d'une grosseur suffisante et d'un goût bon et aromatique ». D’après le D' Pérez, cette variété supérieure d’Anona Cheri-: molia se reproduit par graines sans perdre ses qualités; élle aurait acquis une grande réputation en Californie. Dans une autre lettre, ajoute M. Bois, le D' Pérez me signale un mode d'emballage employé par M. Bolinaga pour l’expédi- tion des boutures à de grandes distances et qui donne d’excel- lents résultats. 1] consiste à les mettre en stratification dans une substance qui porte aux Canaries le nom de Zahorra blanca (1) et qui est un sable ou tuf volcanique pulvérulent (pierres ponces plus ou moins incrustées de cärbonate de chaux), ayant une propriété hygrométrique mânifeste qui lui permet d'attirer et de retenir l'humidité. (1) Le Dr Pérez a indiqué l'emploi de cette Zahorra dans le Dry Farming à l’île de Lanzarote (Canaries). Voir à ce sujet le Journal de la Société nationale d'horticulture de France, 1913, p. 52. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 1497 Une boîte, dans laquelle le D' Pérez avait placé des boutures de T'amarix en stratification dans la Zahorra blanca; fut ouverte 2% jours après et les boutures trouvées en excellent état, quel- ques-unes ayant émis des racines et commençant à bour- geonner. Il y à là, dit-il, un emploi intéressant à faire connaître, de matières communes dans les régions volcaniques, qui ont à la fois les mérites d’être légères, hygroscopiques et absolument pures de tous germes nuisibles à la bonne conservation des plantes aussi bien que des graines que l’on veut faire voyager à grandes distances. M. G. Pérez les considère comme très préférables au charbon de bois pulvérisé et autres matières nn utilisées. M. de Sainville a planté des Pinus insignis, il y a dix-huit ans, dans sa propriété du Loiret; ces exemplaires avaient 50 centimètres de hauteur. Leur croissance a été d’abord très . rapide et avec deux végétations successives par an, au prin- temps et à la fin de l'été; les uns faisant 80 centimètres, quel- ques autres allant jusqu'à 1"50 par an. Mais plusieurs ont « brûlé » l'été, les pousses étant trop tendres et les pieds de plusieurs sont morts entièrement; il n’en est resté qu'une dizaine. Ces dix exemplaires arrivés à la taille de 2"50 ont ralenti, beaucoup leur végétation et n’ont plus fait qu'une pousse par an, ne dépassant pas 30 à 40 centimètres. Actuelie- ment tous, sauf un, sont morts successivement, grillés en été ou gelés en hiver. Le seul qui reste végète avec vigueur, mais sans cependant pousser plus vite qu’un Pinus austriaca, à pousse lente. Il semble bien acclimaté, il ne grille plus et n’a pas souffert, semble-t-il, des dures gelées de cet hiver de —15° et —18° sans arrêt, pendant au moins trois semaines. En résumé, dit notre collègue, je déconseille nettement le Pinus insignis dans ma région. M. de Sainville donne, en outre, les indications suivantes sur. l'effet du froid en 1917. Parmi ses Conifères, seuls, les Cèdres ont souffert; parmi les Cèdres, seul, le Cedrus atlantica cærulea semble violemment atteint ; 1l est très grillé surtout jusqu’à 3 mètres de hauteur et tous les Arbres de cette variété sont peut-être morts. Les autres C. atlantica viridis, Libani, Deodara type, Deodara pendula, 1498 BULLETIN DE LA SOCIËTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION lutea, glauca, el. ont été très légèrement atteints. Aucun autre Conifère ne semble avoir souffert. Les Sequoia gigantea, que l’on dit susceptibles, ont résisié en jeunes ou en vieux exemplaires, ainsi que le Pinus sabiniana et l’Abies nobilis, malgré leur réputation ancienne de fragilité. Les Rosiers ont beaucoup souffert. M. le prince P. d'Arenberg signale, dans un des derniers numéros du journal le field, un article sur la culture de la Banane (Musa Cavendishü) en Nouvelle-Galles du Sud, sur la limite du Queensland, terrain volcanique fertile. Les plants sont placés à 10 pieds anglais d'intervalle (3 mètres environ) . ou à 12 pieds. On récolte un régime par pied au bout de dix- huit mois, et l’année suivante quatre à cinq régimes par pied. Il n’y a pas de gelées et il tombe environ 20 cenlimètres d’eau par an. (Rivière Tweed.) DE On exporte-surtout le Cavendish, le Gros Michaël, Red Spa- nish et Jamaïque. Le Cavendish réussit le mieux, Gros Michaël . ne donne pas un rendement élevé. Les Bananes Doigts de Dame et Sugar bananas n’ont pas donné de bons résultats au point de vue de la vente. Le Secrétaire, - D' Louis CAPITAINE. BIBLIOGRAPHIE L'Agriculture au Maroc : Ensemble de quatre mémoires sur le Maroc et ses ressources, publié par la Direction de l’Agricul- ture, du Commerce et de la Colonisation du Maroc (Lyon, 1916). 1° M. Malet nous fait connaître le climat, le sol, les régions naturelles du Maroc ocdidental. Par ses conditions de tempéra- ture ce pays appartient au climat modéré, l'étude des pluies montré qu il recoit plus de 350 millimètres d’eau, mais il ya dans la végétation deux périodes d'arrêt, l’une en hiver, comme en Europe, l’autre en été, par absence de pluies. Le sol, assez fertile, réclame donc l'irrigation, pour donner tout son rende- ment. L'auteur examine les diverses zones entre lesquelles se BIBLIOGRAPHIE 199 divise le Maroc occidental : Gharb, région de Fez et Meknès, région de Rabat, Chaouia, etc., et passe en revue les différentes cultures qu'on y peut faire. 20 M. Monod étudie L'Élevage au Maroc. Le Maroc est par excellence un pays d'élevage, mais durant les longs mois de sécheresse, où le soleil a tout brülé, les conditions d'existence des troupeaux sont excessivement précaires. La question de l’eau est primordiale, aussi bien pour améliorer les récoltes du foin que pour faire boire les animaux. Le corps d'occupation est obligé de faire venir de la Métropole son fourrage qui lui coûte plus chez que le pain! Il faudrait engager l’indigène à récolter méthodiquement son foin. L'auteur passe en revue les divers animaux élevés au Maroc : Cheval, Mulet, Bovidés, Ovins, Porcs, eic., et termine par quelques mots sur le service de l'élevage, créé en 1913 et dont la tâche est lourde. 3° M. H. Geoffroy Saint-Hilaire nous parle des Produits de l'Agriculture et de l'Élevage au Maroc. Les cultures recouvrent environ 4,5 millions d'hectares au Maroc occidental. Ce sont ayant tout des Céréales : Orge, Blé tendre, de culture récente, puis Lin, Pois chiche, Fève, Maïs, Fenu grec, Alpiste, Coriandre, Cumin, Henné. Les vergers sont très développés autour de Mecknès, Marrakech, où l’on cultive Abricots, Câpres, Citrons, Oranges, etc. À Marrakech, on compte 130.000 Oliviers, mais l'huile est mal préparée. Les Amandes et la cire d’Abeilles don- nent lieu à une forte exportation. L'auteur vante ensuite les Chevaux barbes, originaires du Nord de l'Afrique et leurs qua- lités de résistance, notamment pendant la guerre actuelle. Les Moutons, au nombre de 3.250.000 têtes, tendent à diminuer : depuis l’organisation européenne du pays. Ils ont donné plu- sieurs variétés de Mérinos intéressantes. Les résultats, pour beaucoup de produits, pourront être intéressants dans l'avenir, à condition qu'on sache employer les bonnes méthodes. 4° M. de Greffuhle s'occupe du Maroc oriental. Après un apercu géographique sur le pays, l’auteur examine l’état des exploitations agricoles. Aux environs (S.-0.) d'Oudjda, le Blé tendre a donné 12 quintaux à l’hectare, l’Avoine 10, l'Orge 14, sur terrain préparé. La colonisation agricole a surtout pris de l'extension au voisinage de la mer, où deux centres se sont formés à Barkam et Martimprez. La Vigne semble y réussir, mais on doit toujours redouter les gelées et les coups de vent. L'eau fait presque toujours défaut : les puits artésiens englou- 200 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION tissent souvent les capitaux sans autre résultat. La pratique du dry farming a semblé donner des résultats rémunérateurs au nordd'Oudjda, mais la grande culture réussira forcément mieux que la petite exploitation en raison du matériel nécessaire et des méthodes auxquelles on doit recourir. OUVRAGES REGUS RÉCEMMENT ProrecTIoN. — Protection des animaux sauvages. (Permanent wild life P. fund), par Hornaday. (New-York, 1916.) RENSEIGNEMENTS. — Bulletin mensuel des Renseignements agricoles et des maladies des plantes, VIIT‘année, n° 2, février 1917.(Rome.) Trurre. — Note sur la Truffe, voir Boulanger (Em.). ZooLocicaz. — Zoological Society Bulletin, vol. XX, n° 1. (New-York, janvier 1917.) ZooLocie. — Bulletin de la Société d'Étude et de Vulgarisation de la Zoologie agricole. Numéros de février et octobre 1913; mai 4914; novembre, décembre (4 fascicules publiés à Bor- deaux). ORDRES DU JOUR DES SÉANCES GÉNÉRALES POUR LE MOIS DE MAI 1917. Lundi 7, à 2 h. 30. — MM. J. Crerin et J. Roussez. — M. le pro- fesseur Moussu : La Chèvre et la Tuberculose (Suite de la discussion du-5 mars). Lundi 21, à 2 h. 30. — M. C. Rivière : L’explorateur Mardoché au Maroc. — Le Mouton touareg. Sous-section d'ornithologie (Ligue pour la Protection des Oiseaux). M. P. A.-Prcuor : Les Oiseaux dits nuisibles : les Oiseaux de proie (Rapporteur, M. Macau p'AUBUSSON). Les réunions du 21 mai seront les dernières avant les vacances; les séances reprendront, suivant l'usage, au mois de novembre. Le Gérant : À. MARETHEUX. Paris. — L.MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casselte. F À 4 Graines st par M. PROS- CHOWSKY. . Acacia horrida. Bocconia frutescens. Cassia calliantha. — arborescens. Cinnamonum Camphora. Cocos Romanzoffiana. Cupressus lusitanica. Melia Azedarach. Paliurus spina-Christi. Persea indica. Pittosporum Colensoi. Sabal sp. ? Sedum arboreum. Solanum Warscewiczir. _ Wigandia imperialis.. Graines offertes par M. MOREL. Alnus incana laciriata. Araucaria imbricata. EN DISTRIBUTION Anémones de Caen. Cedrus Livani. Cyclamen neaypolitanum. Doronicum plantagineum. Jsatis Glauca. Lythrum atropurpieum. Pois de senteur en mélange. Rhubarbe Victoria. Graines offertes par le R. P. NATHANAEL, COSTES, de Santiago (Chili). Acacia Cavenia. Araucuria brasiliensis. Bellota Miersii. Boldoa fragrans. Cassia vernicosa. Crypiocarya Peumus (Peumo à fruits rouges). Edwardsia sp. ? Bscallonia illimila. Lithræa mollis. == venenosa. Phaseolus sp. Porliera hygrometrica. Prosopis siiquastrum. Graines offertes par le frère APPOLLINAIRE, de Santa Fé de Bogota (Colombie). Acacia neterophylla.. f Graines offertes par le D:' G. H, PEREZ,de Ténérife (Canaries). Tecoma Brycei. S'adresser au Secrétariat. OFFRES, DEMANDES, ANNONCES se Canards pilets,-et Siffleurs du Chili 1914 et 1915. Mne DULIGNIER, à St-Gérand-le-Puy (Allier). Poissons Fes Plantes aquatiques. M. LEFEBV 53, rue de Saint-Quentin, Nogent- sur-Marne (Seine). Poissons d'étangs, espèces nouvelles, ou peu ré- pandues, ou améliorées. » M. DODE, à Sorbier, par Jaligny (Allier). A À VENDRE OU à. LOUER, pour raison de santé, Pépinière de « SISAL », à l'île. e Lanzarote (Canaries). Propriété de plus de 100 hectares où l'on cultive avec succès l’Agave sisalana {les fibres examinées à Londres ont été jugées de première qualité): Environ un demi-million de jeunes Sisal prêts à transplanter. Conviendrait, en outre, à la culture des primeurs en y consa- crant 10 à 20 hectares et en appliquant le Dry: Farming («arenado ») qui se pratique unique- _ ment dans cette île, avec les plus brillants succès {voir Journal de la Société Nationale d'Horti- “culture de France, janvier 1913, où ce mode de culture (Dry Farming) est décrit). Pour tous renseignements, s'adresser à l’'Agent de la Société, 33, rue de Buffon, Paris. } Mâle Lama adulte, infécond, aux oreilles tron- uées, à céder pour tout petit prix. M: TOUCHARD, ch. des. Aulxjouannais, Chà- tillon-sur-Indre (Indre). DEMANDES Nanaous de Darwin à acheler ou échanger contre des Nandous blancs. M. HERMENTER, les Sables-Draveil (S.-et-O.). M. E. DE SAINVILLE, à l'Elevage de Courbes- Vaux, par St-Germain-des-Prés (Loiret); où il à de l’espace libre, demande en Cheptel : 1 mâle Euplocome Prélat, 1 mâle Fragopan de Temminck : 1 femelle Lophophore, 1 femelle Euplocome Mélanote ; 1 mâle Cygne noir, 1 mâle et 1 femelle Cygne nigricollis. Il achètérait, à prix de guerre. modéré, quelques-uns de ces Oiseaux. Il vendra, en automne 1917, des jeunes Cogqs .et Poules Gaulois Dorés, sélection Courbes-Vaux. I1 désirerait s'entendre, par correspondance, et d'avance, avec les acheteurs désireux de posséder cette race nationale française. Femelle faisan doré. Villa FRANÇOIS DESPORTES, à Chailly-en-Bière (S.-et-M.). Petit Cacatoès à huppe jaune (C. sulfurea) fe- melle de préférence, Cacatoës: de Leadbeater (C. Leadbeateri) et Grand: Cacatoès à huppe rouge (C. moluccensis), Perroquet à collerette (D. accipitrinus) acclimatés. M. E. DE SOUTHOFF, 13, vià 5. Spirito, à Flo- rence (Italie). \ Prière fournir renseignement ou, à prix modéréss des poulets des races suivantes : Phénix du Japon (et des nains des mêmes races); Suma- w ira; Sultana; Nègre-soie ; | Corbattants nains j très petits. D' CANNARSA, Termoli (Italia). SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir : 4° à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races | nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation de végétaux utiles ou d'ornement. x , Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dames peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis- sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées, Sociétés commerciales, etc.). La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. k Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affran- chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs. Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 1.000 francs ; son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de a liste des membres. La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo- riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois des séances spéciales de Sections : 4° Mammalogie; 2° Ornithologie et sa sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Entomologie; 5° Botanique, et 6° Colonisation. . Tous les membres peuvent assister à ces séances dont les ordres du jour men- suels leur sont régulièrement adressés sur leur demande. La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani- maux à ses membres. Le Bulletin bimensuel forme, chaque année, un volume d’environ 800 pages illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particulièrement des faits d'acclimatation survenus en France et à l'Etranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux etles plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction), etc., etc. * LE: La Société Nationale d’Acclimatation poursuit un but entièrement désin- téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce ; albérer à ses statuts, l'aider dans ses efforts, c’est contribuer au bien-être général et à La prospérité du pays. Le Gérant : À. Marsrarrx EEE TS SU Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. BULLETIN à. | DE LA jociété Nationale d'Acelimatation È : DE FRANCE 591-52 (Revue des Sciences naturelles appliquées) ‘64° ANNÉE N° 6. — JUIN 1917 SOMMAIRE LI DEN Diqiesé Car7 RENE Re RAT ee ANR RS 201 FN RME le Len er ER ee 202 de Glaybrooko eu 1. 2, OEMR A RE RD IN RTE AR RENAN 205 ‘0 CREPIN — Les produits téeumentaires de la Chèvre (SLOTE) RENE RER ent 206 ÊL. Berre. — Une ponte de Callichthys-Callichthys. à. 2 0 214 ÊE. BouLANGER. — Récolte des plantes médicinales en France . . . .. 218 À l À - Batraiis des procès-verbaux des bros générales de la Sociéte : “Séance ECLERLE CE D EN ANNE ee PS SR ne Le 223 ‘+ HU ER ER MERE EN CNRS tn Re Re ESS 233 Un numéro, 2 francs : — Pour les Membres de la Société, 4 fr. 50. LA à AU SIÈGE SOCIAL sr DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 33, rue de Buffon (près du Jardin des Plantes), PARIS ddant la durée de la guerre, le Bulletin ne paraîtra qu’une fois par mois. $ j LA EDITEURS ges qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les Auteurs AVIS AUX AUTEURS ET Lo Bulletin donne une analyse des ouvra ou Éditeurs adressent deux exempla ER — OT SR A Sr LR - S ES £ S: A == 2 = RE Secrétariat. ires au + _ PRE POINT PT TRE 1 En Rae RTS pe ee, ÿ SEC A he) BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1917 Président, M. Edmond PERRIER, membre de l'Institut et de l'Académie ae Médecine, (Directeur &u à Muséum d'Histoire naturelle, Paris. & d MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, Professeur à l'Ecole Vice-Présidents. coloniale, 15, rue Faidherbe, Saint-Mandé (Seine), ÿ 1 À MAURICE DE VILMORIN, 1, rue de la Planche, Paris. Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. MM. R. Le Fort, 89, boulevard Malesherbes, Paris (Etranger). H. Hua, Directeur adjoint à l'Ecole’ des Hautes Etudes, 254, boulevard Saint Secrétaires. Germain, Paris (Conseil). | L CREPIN, 18, rue Lhomond, Paris (Séances). Ca. DeBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris (/ntérieur). Trésorier, M. le D' SkBILLOTTE, 11, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris. Archivist -Bibliothécaire, M. CAUCURTE, Moulin de la Madeleine, à Samoiïs (Seine-et-Marne). * Membres du Conseil M. Le Myre DE Vicers, 28, rue de Surène, Paris. A. CHAPPELLIER, 6, place Saint-Michel, Paris. Wuirion, 401, rue Sadi-Carnot, Puteaux. AcHALME, directeur.du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux, Paris MaAGAUD D'AUBUSSON, 66, rue Mozart, Paris. pe D' P. MarcAz, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut National Agronomique, 89, rue dw Cherche-Midi, Paris. D‘ LePriNce, 62, rue de la Tour, Paris. 174 MAILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). : | Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. | Py. DE VizMoriN, Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise). ) LecomTe, professeur de botanique au Muséum d'Histoire naturelle, 14, rue des Ecoles, Paris. — Pendant l'année 41917, les Séances hebdomadaires des Sections sont remplacées par des Séances Générales bimensuelles ] Dates des Séances générales et du Conseil … POUR L'ANNÉE 1917 É : . | Janvier |. Février | Mars Avril Mai | Novembre | Décembre) Séances pu CONSEIL, 2° mercredi du mois ee ——— SRE Nan eee NP CRE D) RAA RTE CES CAS : | 5 4 Séances générales, le lundi à 2 h. 172.) 29 19 19 23 21 Sous-Secrion d'Ornithologie (Ligue pour la Protection des oiseaux) le lundi à 4h.1/2. RE ve des 4198 34 17 A7. 22 | 19 19 23 21 (1) Date reculée en raison des fêtes prochaines. Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevrol) sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. . Le Secrétaire général a l'honneur d'informer MM. les Membres de la Société et le nee qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège del ociété, 33, rue de Buffon, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. 2 EEE ETES — Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part {subissant des variation fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’êtl applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. À La Société ne prend sous Sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. “À La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur, des articles publiés dans le Bulletin est interdite. | & Les Membres de la Société qui désirent obtenir des cheptels sont priés d’adress leurs demandes au Secrétariat, 33, rue de Buffon; les cheptels seront consentis, apr examen de la Commission compétente, suivant le rang d'inscription ei au fur et mesure des disponibilités. : Ni a: à FONDATION ÉDOUARD COËZ Notre regretté collègue Edouard Coëz avait la passion des choses de la Nature. Il s'était plus particulièrement adonné à l'étude des plantes de montagne et avait créé à Bièvres (Seine- et-Oise) un jardin alpin que beaucoup d’entre nous ont visité et où il cultivait non seulement les plantes de nos montagnes, mais aussi celles qui vivent dans les régions élevées de l’ancien et du nouveau continent. Ses expériences d’'Acclimatation lui avaient permis de faire d’amples observations sur la culture, la biologie et la physiologie des plantes alpines; la mort est ‘venue l’atteindre en plein labeur, avant qu'il ait pu terminer la tâche à laquelle il s'était consacré. Sa mère, M®° Coëz, n'a pas voulu que l’œuvre de son fils périsse avec lui. Elle a donné à. la Société d’Acclimatation, par acte notarié du 11 mai 1917, le jardin alpin créé par son fils, joignant à ce don une rente de 2.500 francs, en stipulant que le jardin alpin de Bièvres porte- rait le nom de fondation Edouard Coëz et serait consacré à l’étude de la flore des montagnes. La donation a été acceptée avec reconnaissance par ie Conseil de notre Société et dès maintenant nos collègues pourront étudier, dans ce jardin des environs de Paris, la flore si délicate et si belle de nos monta- gnes. Nous prendrons soin de ces cultures et nous continue- rons ces expériences, heureux si l’un d’entre nous peut, à la suite des études faites au jardin de Bièvres, doter [a Science francaise d'observations nouvelles et d’acquisitions utiles. Désormais, l’œuvre de notre collègue sera perpétuée par nos soins. Puisse cet exemple être suivi par ceux qui veulent que l'œu- vre qui leur était chère ne périsse pas avec eux; notre Société est tout indiquée pour continuer des travaux que la mort seule nous oblige à abandonner. BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1917, — 14 LA VIE ET LES TRAVAUX DE CH.-LOUIS GATIN (1877-1916) Notre Bulletin annonçait, il y a quelques mois, la mort héroïque, dans les premiers jours de la défense de Verdun, de notre jeune collègue Ch.-Louis Gatin, secrétaire de la section de Colonisation. Nous avons le pieux devoir de retracer, pendant que se poursuit encore l'épopée au cours de laquelle il s’est sacrifié à la défense de la patrie, la carrière courte mais féconde et pleine de promesses de notre regretté ami. Charles-Louis Gatlin était né à Rambouillet, le 6 décem- bre 1877. Il est mort le 26 février 1916, sous les murs de Ver- dun, pendant un assaut, tué d’une balle en pleine poitrine. Après de bonnes études au lycée de Versailles, il entra à l'Institut national Agronomique et deux ans après il en sortit pour entrer à la ferme expérimentale annexée au Jardin d'essais de Tunis. En 1901, il était reçu licencié ès sciences naturelles. À la fin de la même année, il était nommé préparateur à l'École supérieure des sciences d'Alger. En 1903, il revenait à Paris, comme préparateur de botanique à la Sorbonne, et il ne devait plus quitter ce poste que pour aller prendre part à la grande guerre où il a trouvé une mort glorieuse. La vie scien- tifique de Gatin s'étend sur dix années à peine. - | L'année 1904 marque le début de ses nombreuses publica- tions scientiques ; il écrit d’abord plusieurs notes sur les Pal- miers, et en avril 1906 il est reçu docteur ès sciences. Sa thèse a pour tilre : Recherches anatomiques et chimiques sur la germi- nation des Palmiers; après avoir étudié avec beaucoup de détails la morphologie de l'embryon et la germination de deux espèces très différentes (Archontophænix Cunningha- mi H. Wendl. et Phænix canariensis Hort.), l’auteur décrit tous les genres et espèces qu'il a étudiés, en notant les diffé- rences les plus saillantes. Il termine la première partie de son travail par une comparaison de la germination des Palmiers avec celle des autres monocotylédones. Dans la deuxième partie, on trouve l'étude chimique des albumens et de leur mode de transformation, au cours de la germination. LA VIE ET LES TRAVAUX DE: CH.-LOUIS GATIN 203 En 1911, Ch.-L. Gatin est nommé Secrétaire lechnique de la Commission instituée par le Préfet de la Seine pour étudier les moyens de remédier aux effets du goudronnage des routes sur la végétalion. Il publie, à ce sujet, plusieurs notes dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences et un grand travail de mise au point dans les Annales des Sciences Naturelles. L'action nuisible du goudronnage est surtout manifeste sur les routes très fréquentées et très ensoleillées ; elle se traduit par la diminution de la taille et la vigueur moindre des organes. Anatomiquemen!, c'est une action à longue échéance, car le goudronnage entrave presque complètement la mise en réserve de l’amidon, et il ÿ a une tendance générale au développement des assises subéreuses. Plus tard, il s’occupa, en collaboration avec M. Perrot, de l'étude de certaines algues utiles et un beau mémoire sur ce sujet fut publié par ces auteurs dans les Annales de l'Institut océanograyphique. Enfin, en collaboration avec l’un de nous et avec M. Bret, directeur de la Station d'essais de Bingerville, il préparait un travail sur le Dattier et le Palmier à huile, travail que nous espérons publier prochainement. Notre laborieux collègue consacra également une parlie de son temps à des ouvrages de vulgarisation. Il a publié dans l'Encyclopédie de Doin : le Parfum chez la Plante (1908), en collaboration avec Eug. Charabot, Les Palmiers (1912); chez Lechevallier, Les arbres et arbrisseaux forestiers (1913) ; enfin. à la Maison rustique : Le séchage des fruits et des léqumes (1913), en collaboration avec M. Nénot. Écrits avec clarté, ces ouvrages sont le témoignage d’une érudition très variée. Du reste, Gatin lisait facilement la plupart des langues étrangères d'Europe et s’assimilait admirablement tous les genres de recherches. Son activité était prodigieuse. Quelques mois avant sa mort, au cours des rudes campagnes auxquelles il prit part, il écrivit un Manuel des travaux de campagne de l'of- ficier d'infanterie et il en corrigea les épreuves dans la tran- chée. Au début de l’année 19192, il était devenu le collaborateur intime de l’un de nous. Le 15 février 1912, nous eûmes la satisfaction de pouvoir l’attacher comme chef de travaux au Laboratoire d'Agronomie coloniale qui venait d’être créé. Son esprit méthodique s’y révéla et c’est grâce à son concours que nous avons pu organiser ce modeste institut de recherches 204 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION consacré à l’agriculture et aux forêts coloniales et que nous aurons à cœur de développer en tenant le plus grand compte de ses vues originales. En janvier 1913, il était devenu notre collaborateur sur un autre terrain. D'accord avec notre ami, M. Main, nous lui avions confié la rédaction du Journal d'Agriculture tropicale fondé par le regretté J. Vilbouchevitch. A cette revue aussi, il imprime l’empreinte de son érudition. Une brillante carrière scientifique, pleine de promesses, souriait donc à notre collègue. Certes, il n'avait pas rêvé une fin si prématurée. Il avait l'ambition de se consacrer pendant longtemps à la science, mais si on lui eût dit qu'il devait mourir jeune, il n’eût pas choisi d'autre mort que celle qu'il a trouvée sous Verdun! Au début de la guerre, il partit avec enthousiasme comme lieutenant de réserve au 134° régiment d'infanterie; il fut blessé grièvement une première fois ; redevenu apte à servir, 1] fut versé au 1” régiment mixte de zouaves et tirailleurs narocains et ce fut pour lui un sujet de grande fierté de com- nander une compagnie de ces admirables troupes d'assaut. On sait, hélas, ce qu'il advint! Gatin fut un brave et brillant « officier » dans toute l’expres- sion de noblesse de ce mot. Ce fut aussi un jeune savant et son nom survivra parmi cette phalange d'’intellectuels français qui furent enlevés à leurs laboratoires ou à leurs études au début de la guerre et qui sont morts pour la patrie. AUG. CHEVALIER et Louts CAPITAINE. « JEAN DE CLAYBROOKE (1860-1917) Jean d'Hanmer-Claybrooke, né à Lieusaint (Seine-et-Marne), le 3 août 1860, est mort à Paris, après une longue maladie, le 18 février 1917. Ses goûts l'avaient porté vers la Nature, qu’il aimait pas- sionnément et, bientôt, il se consacra exclusivement à l'étude des Sciences naturelles. Entré à la Société d’Acclimatation en 1891, il fut, presque immédiatement, nommé secrétaire de la section d'Ornithologie-Aviculture et, comme tel, ce fut lui qui organisa les premières expositions particulières d’Oiseaux de Basse-Cour. Il fut, successivement, secrélaire de la section d’'Entomologie et-de la section d'Aquiculture, puis archiviste- bibliothécaire. Dans toutes ces fonctions, il montra toujours le plus grand dévouement pour notre Société. M. À. Geoffroy Saint-Hilaire, qui l’avait choisi comme secré- taire de la direction du Jardin d’Acclimatation, le chargea de l’organisation du musée de Chasse et de Pêche de cet établis- sement. Parmi les pièges, filets et ustensiles réunis dans cette collection, on remarque notamment tous les accessoires de la fauconnerie, provenant de l’équipage de Champagne lors de sa dissolution en 1870 et qui formaient une des sections rétro- spectives de l° Exposition universelle de 1900. Le peintre Matifas a représenté dans ce musée, par une série de tableaux pittoresques, qui se déroulent sous la frise de la salle, les différentes chasses du monde. M. de Claybrooke avait également préparé l'installation d’un important complément de ce musée où l'on aurait placé sous les yeux du public les animaux naturalisés dont l’homme tire parti en France et dans les Colonies et leurs produits en nature. On y aurait vu, par exemple, le Mouton dans toutes ses accep- tions diverses depuis la laine manufacturée jusqu’à la viande de boucherie reproduite en cire. C'était une grosse tâche qui ne put malheureusement être qu'ébauchée, mais que M. de Claybrooke aurait su, certainement, mener à bien, grâce à ses connaissances et à son esprit prudent et appliqué. Nous espé- rons que ce projet sera repris dès que les circonstances le permettront. ET En Te NET hu 906 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION Collaborateur actif, pendant une longue période, de notre Bullelin, son intéressante Votice historique et descriptive sur les engins de Chasse el de Pêche, montre bien avec quel soin et quelle conscience il préparait ses travaux. Secrélaire général du Comilé ornithologique international permanent, M. de Claybrooke remplit les fonctions de commis- saire et de juré aux Concours agricoles généraux de Paris et aux Concours régionaux jusqu’en 1914. I était chevalier de la Légion d'honneur, officier du Mérite agricole, officier de l'Instruction publique. La maladie, qui l’a forcé à renoncer à la vie active, l'a empêché de donner toute sa mesure. Nous perdons en lui un collaborateur et un ami et nous prions M“ de Claybrooke, son fils actuellement au front, et ses autres enfants de nous permettre de nous associer à leur affliction et d’agréer nos sentiments de vive et profonde con- doléance. LES PRODUITS TÉGUMENTAIRES DE LA CHÈVRE Par J. CREPIN. Suite (1). II. — LE Cuir. Pour donner à notre étude sur les cuirs de Chèvre toute la portée pratique que nous nous proposons, nous avons cherché tout d’abord à fairé contrôler notre documentation par des personnes de compétence éprouvée. Au nombre de celles-ci, nous citérons\en première ligne, d’une part, l’autorité de M. Lehmann qui occupe une situation considérable dans l’in- dustrie spéciale envisagée; puis, d'autre part, l'expérience professionnelle de M. Lauwers, technicien émérite de la partie. Nous devons à ces Messieurs nos remerciements publics pour la grâce de leur accueil et l’'empressement qu'ils ont mis à nous renseigner, en accompagnant leurs explications de nom- breux échantillons de la matière étudiée, sur laquelle nous (4) Voy. Bulletin, avril 1917, p. 98 et suiv. LES PRODUITS TÉGUMENTAIRES DE LA CHÈVRE 207 allons pouvoir, dès lors, conduire notre raisonnement en toute sécurité. Dans l’industrie du cuir, la peau de Chèvre est considérée comme la matière première idéale. On peut affirmer, sans crainte d'erreur, que les trois quarts des chaussures de dame confectionnées dans le monde entier sont faites avec de la peau de Chèvre; aucune autre sorte de peau ne peut rivaliser avec celle-ci pour ses qualités, qui sont : solidité, souplesse, légèreté, toutes qualités qui les rendent particulièrement pré- cieuses pour la cordonnerie. La découverte du tannage au chrome, appliqué à la peau de Chèvre, depuis 1892, en a vulgarisé l'emploi dans l’industrie de la chaussure, à un point qui n’a jamais été atteint précé- demment. On considéré que ce procédé de tannage donne à la peau de Chèvre, déjà naturellement si solide et si souple, une beauté incomparable qui la rend indispensable pour la confec- tion des articles de luxe, aussi bien dans la chaussure d'homme que dans celle de dame et d'enfant. Aussi ces peaux valent-elles déjà à l’état brut, en ce moment, en moyenne jusqu à 112 francs la douzaine. Elles proviennent généralement de bêtes adultes el sont toutes destinées à faire le cuir communément connu sous la dénomination générique de « chevreau ». L'industrie du chevreau au chrome, pour chaussure, a pris, dans le monde entier, des proportions considérables. Il existe à Boston, New-York, Phitadelphie, des usines où l’on travaille par jour plusieurs milliers de peaux. Aussi le chiffre de cette production atteint, aux États-Unis, 600 millions de francs. La production des pays d'Europe était évaluée, avant la guerre, à plus de 200 millions, et celle du monde entier à plus d'un milliard de francs. En France, l’industrie du chevreau tanné au chrome donne un rendement de 40 millions rien que pour satisfaire aux besoins du pays; et nous exportons en plus pour 40 millions environ de marchandises en Russie, Angleterre, Italie, Espagne et Portugal. Ne serait-il pas désirable que la matière première, nécessaire pour réaliser ce rendement de 80 millions de francs de marchandises françaises à traduire en chaussure de luxe, fût puisée dans les réserves de l'élevage caprin de France et des colonies françaises? Nous reviendrons à celte question un peu plus loin. 908 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Les grands centres de production de la peau de Chèvre sont actuellement, dans l’ordre de leur importance : les Indes, la Chine septentrionale, l'Afrique du Nord, la Russie, le Mexique, la Bohême, les Balkans, l'Espagne, l'Allemagne, la Turquie, l'Italie et enfin la Hire au dernier rang. D'une facon générale, les peaux de provenance équatoriale sont à poil court et, par suite, plus recherchées dans le com- merce qui leur attribue, de ce fait, une plus-value de 25 à 30 p. 100. Est-ce parce que la fourrure est rase, que le cuir a plus de fond? En partie, peut-être, mais il faut surtout considérer que sous le ciel des tropiques, la nature se défend contre les rayons directs du soleil, en renforçant davantage le tégument, comme nous l'avons vu pour le troupeau de Chèvres glabres du Mexique. Dans ce cas, le tissu dermique se resserre simplement, et le cuir devient plus substantiel, tout en conservant toutes les autres qualités qui caractérisent l'excellence du cuir caprin. En tout cas, pour ce qui est de la finesse du grain, qui est la beauté de ce cuir, elle dépend surtout et est même en raison directe du moelleux et du briliant du pelage. C’est ainsi que l’on peut signaler comme les plus belles pour leur consistance et leur solidité, ainsi que pour la magnifique inesse de leur grain, les peaux caprines recueillies au Brésil, en Abyssinie, au Pendjab et en particulier à Amritsar, où toutes les peaux achetées sont à poil lisse et soyeux en même temps que parfaitement ras. Pour obtenir un beau produit en cuir, ilya d autres facteurs à considérer : ce sont d’abord la mise en bon état du caprin dont la peau sera dès lors meilleure; puis la préparation à faire subir à cetle peau pour en assurer la parfaite conserva: tion jusqu'a moment du tannage. Ces conditions sont réalisées en Bohême, en Säxe, en Russie d'Europe non pas parce qu’on y élève des races caprines ayant la qualité de cuir de celles sous l'équateur, mais parce qu'on y donne à la Chèvre des soins qui déterminent sous le derme des couches graisseuses donnant à la peau de la finesse, de l’élasticité et que ces soins se font sentir jusque dans la préparation et la présentation des produits de cet animal. Il n’est pas surprenant que les Indes tiennent le premier rang parmi nos fournisseurs de peaux. Nous savons que les Hindous donnent à la viande de Chèvre toute leur préférence LES PRODUITS TÉGUMENTAIRES DE LA CHÈVRE 209 el agissent en cela comme de nombreuses populations du nord de {a Chine, qui sont également parmi nos principaux fournis- seurs. Il en est de même également dans toute l'Afrique, puis en Turquie d'Asie, en Espagne et notamment au Mexique. Ces pays étant consommateurs de viande de Chèvre deviennent, dès lors, grands producteurs de peaux caprines. On estime la population des Indes anglaises à 290 millions d'habitants. On peut juger, d'après ce chiffre, à combien de millions de Chèvres s'élève le contingent de ces animaux à sacrifier annuellement pour l'alimentation d’une pareille masse humaine. Et n'allez pas croire que cette prédilection pour la viande de Chèvre ne soit qu'une originalité du goût et des mœurs des êtres qui peuplent ces contrées ; cette appréciation serait absolument erronée. Ce sont eux qui sont des normaux et qui jugent du goût et de la valeur de la viande caprine en toute indépendance et vérité. Ils ne tomberont pas dans notre travers de vouloir apprécier ce que vaut la Chèvre par rapport au Mouton, en dégustant, pour ce faire, la viande d’une vieille Bique ou d’un Bouc hors d'âge et puant; ils se sont rendu compte de tout temps que la Chèvre, dans ces conditions, vaut exactement en boucherie ce que représentent les vieilles bêtes d'espèce ovine, c'est-à-dire tout uniment du bien d'équarisseur. Nous tenions beaucoup à faire ces réflexions qui semblent, a priori, hors du sujet, parce que nous sommes profondément convaincus qu'il n y a pas à tenter l'élevage caprin en grand et par conséquent l’industrialisation des produits de la Chèvre, tant que cet animal n'aura pas été classé en France en bon rang parmi nos bêtes de boucherie. Pour en revenir au cuir de Chèvre, l’homme expert dans la pratique, posera comme principe, que la toute première qualité dans ce produit exige la coexistence, dans la mesure par- faite, de la force, la souplesse et la finesse du grain. Il établira, comme nous l'avons dit, que l’on ne trouve ces qualités au degré voulu que sous un pelage peu fourni, peu long, mais d'autant plus soyeux, doux et brillant. Or, cette caractéristique de la robe est précisément l'indice d'une race caprine affinée, capabie de donner un lait savou- reux et sans. goût décélant l'origine, enfin d’une bête sélec- tionnée dans l'espèce, de morphologie élégante et harmonieuse. Si les Chèvres à poil court de ces races de choix fournissent un cuir très recherché pour la cordonnerie de luxe, il ne faut 910 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION pas cependant considérer, avec moins d'estime, certaines Chèvres à poil long, races d'élite également, en ce sens qu'elles réunissent de tous points, sauf en ce qui concerne la longueur du poil de la robe, les qualités par lesquelles se distinguent les bêtes à poil ras, car ces Chèvres à toison opulente, mais soyeuses et brillantes, donneront un cuir tout aussi beau que les autres, quoique classé dans les cuirs maigres en raison de de sa moindre solidité. Il faut à ce sujet remarquer que la chaus- sure de luxe pour dame et enfant n’a pas besoin d’un cuir plus consistant pourvu qu'il soit de belle préparation et puisse servir en même temps aux multiples emplois de la maroquinerie artistique. Les Caprins lanigères nous fourniront à cet égard un produit qui fera merveille et mérite par conséquent toute notre attention. Il importe également que nous mettions en lumière l’impor- tance qu'il y à à procurer à notre industrie des peaux ayant subi une préparation qui les conserve le plus parfaitement possible, jusqu’au tannage. Ces procédés de conservation sont employés avec un soin tout particulier dans les Indes. Aussi, les peaux de cette contrée, déjà par nature de première qualité, gagnent encore en valeur par la préparation qu’elles subissent pour les mettre à l’abri de toutes les causes de dépréciation. Il nous importerait beaucoup, et cela doit être possible, de connaître la formule de la bouillie arseniquée que l'indigène emploie avec tant de succès. D'ailleurs au Soudan, comme au Maroc, la préparation et la conservation des peaux se font déjà avec un certain soin. Les peuplades d'Afrique, les Arabes comme les autres, savent, en effet, transformer les peaux de Chèvre en un superbe filali, qu'elles travaillent avec la plus grande habileté. Le filali est tanné avec l'écorce de Tacaou, une espèce de Tamarin. La confeclion d'articles, dits maroquins, qui se prêtent aux couleurs les plus variées, les plus vives et les plus chatoyantes, constitue une industrie importante au Soudan. Il semble que la métropole pourrait en faire une exploitation plus lucrative à son profit, car les œuvres de cette industrie ont de TELE admirateurs et amateurs dans le monde entier. (À suivre.) UNE PONTE DE CALLICHTAYS-CA LLICHIHYS Par L. LEFEBVRE. Le Callichthys-Callichthys est un Poisson habitant le Sud- Amérique; il sppartient au genre Siluridæ, et pourrait être désigné sous le nom de Poisson cuirasse, à cause de la forte résistance de ses écailles, disposées par deux en hauteur et sur chaque partie du corps, dont elles constituent une ossature externe extrêmement charpentée. La tête, très déprimée, forme un large front, sur les côtés duquel deux perles noires et sans iris indiquent les yeux; la bouche presque en pointe et très plate est terminée par de lèvres charnues donnant naissance à leurs commissures à quatre barbillons dirigés deux en haut et deux en bas, les supérieurs plus longs que les ihférieurs et également plus épais. Pour ces Poissons nocturnes, les barbillons servent de sens du toucher, aussi les agitent-ils sans cesse dans leur course en tout sens fouillant le sable, à la recherche de leur nourriture (fig. 4). D'un gris cendre foncé, le mâle revêt à la saison des amours une livrée plus colorée mais sans charme; teinte gris ardoise sur le dos et les côtés, rouge brique sur les bords très épais et piquants de ses nageoires pectorales, disposées horizontale- ment des deux côtés du corps et à sa base; la femelle, à la même époque, possède ces mêmes teintes, mais moins accen- tuées. - - Ils vivent parfaitement dans une eau non aérée artificielle- ment et à une température de 20 à 24°, c'est en résumé un Poisson de forme grossière taillé d’un bloc, inélégant dans ses mouvéments, peu gracieux par lui-même, vorace et brutal mais très rustique, et qui possède des mœurs bizarres au point de vue de la ponte et qui à ce titre méritent d’être décrites. Cinq à six jours avant cette époque, le mâle glisse à la sur- face de l’eau, en nageant ventre en l'air el très vivement, aspire et chasse violemment l’eau et l'air de façon à former une couche épaisse de petites bulles d’air agglutinées les unes aux autres, qui forment une mousse de 2 à 3 centimètres de hauteur sur toute la surface de l’eau dans l'aquarium (fig. 2). 212 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Est-ce pour aérer cette dernière, ou bien soustraire aux regards indiscrets l'espèce de procréation monstrueuse qui va suivre, que le mäle se livre à une telle gymnastique, à de tels ébats, tandis que la femelle très calme a l’air de $e recueillir, bien à plat sur le fond sableux de l'aquarium où son ventre proéminent repose, sans mouvement apparent. Il est probable que celte formation de bulles, cette agitation fébrile du mäle dégageant de ses organes une sorte de mucus NL mess : gr Fic. 4. gélatineux, donnera naissance à une multitude d’infusoires qui serviront de nourriture à la jeune éclosion. Ici, je prends date pour mémoire, ayant eu depuis confirma- tion, de visu, de ces mêmes faits dont je puis affirmer l’authen- ticité. Le 7 septembre 1915, à sept heures du matin, la mousse ou écume blanche garnissait uniformément la surface de l’eau sur une hauteur de 2 centimètres environ. A huit heures, l’opé- ration commence, la femelle vient rôder près du mâle, le cherche, le poursuit; ce dernier est agité de petits tremble- ments et nage en surface, en position naturelle et lentement; la femelle nage au-dessous et saisit avec la bouche l'organe reproducteur du mäle qui pour cet effet est sorti et flotte sous UNE PONTE DE € CALLICHTHYS-CALLICHTHYS » 213 la forme d’un tube blanc, flexible et mou, d'une longueur de 8 à 10 millimètres hors du corps. On voit à ce moment la femelle aspirer fortement cette membrane pendant une quin- zaine de secondes et se laisser ensuite tomber au fond de l'aquarium en prenant sur le sol la forme convexe, la tête et les nageoires pectorales ainsi que la caudale servant d'appui; cette position a sa raison d’être, car c'est à ce moment de recueillement, pour ainsi dire, qu'une vingtaine d'œufs et à Her \ ml cs) ï FIG 02 environ, gros comme des grains de millet viennent, s’amon- celer dans une sorte de poche extérieure formée par la réunion des deux nageoires ventrales accolées ensemble par leurs bords. Le mâle pendant ce temps continue sa course, forme des bulles d’air, voyage en tous sens mais ne s'occupe nulle- ment de sa compagne, laquelle sortant enfin de son état de torpeur et au bout d'une minute environ commence à nager lentement d’abord, puis plus vigoureusement se dirige vers les parois en verre de l’aquarium face avant et cherche avec sa bouche l'emplacement propice pour y déposer ses œufs; l'en- droit choisi se trouve toujours à la partie supérieure, près de la surface (partie plus chaude et plus aérée) et du côté du soleil; c’est à ce moment qu'elle rejette par la bouche la 214% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION substance fécondante du mâle et, nageant obliquement, colle sur la paroi de verre de l'aquarium sa vingtaine d'œufs, en appuyant fortement le ventre et écartant vivement ses na- geoires ventrales; ses œufs se trouvent ainsi fécondés, peu d'œufs tombent au fond, mais ceux-ci récoltés et mis en incu- bation donneront naissance à des jeunes. L'opération ci-dessus se répèle 20 ou 25 fois, ce qui fait que la ponte entière et garnissant le même côté de l’aquarium, peut être évaluée à 5 ou 600 œufs, pour un couple en parfaite santé et bien acclimaté et dure environ deux heures. Les œufs sont de couleur jaune brunâtre, translucides quand ils sont fécondés ; au bout de vingt-quatre heures les œufs non fécondés deviennent laiteux et doivent être éliminés. J'avais eu soin dès la première ponte de récolter les œufs qui, répandus dans l'aquarium, étaient venus se fixer sur une branche de Myriophyllum, ces œufs furent mis à part dans un aquarium d'incubation bien aéré artificiellement. Sans cette précaution, je n'aurais pu suivre l’éclosion de cette première ponte si intéressante, car dès le lendemain matin Je vis le mâle, sans cause apparente, dévorer les œufs déposés sur la paroi face de l’aquarium, la femelle ne l'y aidait pas et restait bien tranquille et indifférente sur le sable. Je voulus essayer de sauver ce qui restait à ce moment et, malgré les assauts du mâle furieux qui se jetait sur mes mains, j'isolai par une glace les œufs restant, malheureusement ces derniers privés d'air ne tardèrent pas à se couvrir de conferves et n'éclorent pas. Ceux que j'avais mis à part, une douzaine environ, éclorent dans la nuït du 12 au 13, c’est-à-dire 5 à 6 jours après la ponte, et je constatais au matin la présence des jeunes sur le fond de sable de l’aquarium d’incubation. Ces jeunes, filiformes, de couleur rouge brun et n'ayant pas plus de 4 millimètres de longueur avec une poche ou vessie fortement développée sous le ventre, croissent lentement et ont comme nourriture du premier âge (25 à 30 jours) des Infu- soires dont je constatai l'absorption par les mouvements brusques qu'ils font de temps à autre en se jetant sur cette proie invisible à nos yeux. A la suite de cette première période je leur donnai du sang de vers de vase et quelque temps après les vers de vase fine- ment hachés; leur croissance s'accrut plus rapidement et les UNE PONTE DE © CALLICHTHYS-CALLICHTHYS » 215 écailles qui forment une particularité de cette espèce furent visibles à deux mois. Ces jeunes, comme leurs parents, pren- nent leur air en surface et de temps en temps, par une détente brusque, viennent d’une nage rapide absorber la quantité d'air ambiant nécessaire à leur vie aquatique. Pour les pontes qui suivirent, espacées entre elles d'un repos préparatoire de deux mois à deux mois et demi, et avec une moyenne de ponte de cinq par an, j'usai d'un stratagème inspiré du premier employé et qui me réussit fort bien : Je disposai une glace contre la glace de face, paroi de l'aquarium et cela quelques jours avant la ponte qui m'était indiquée par les allures du mâle el par la formation des bulles d’air formant plafond de l'aquarium. Je réussis ainsi à récolter tous les œufs, en enlevant cette glace sitôt après la ponte, et malgré les furieuses attaques du mâle cherchant à protéger sa progénilure à venir. Je mis cette frayère artificielle dans un aquarium à part, bien aéré, et à la même température (24°) et j'obtins ainsi une bonne éclosion confirmant mes remarques précédentes; les jeunes s’élevèrent très facilement. La troisième ponte me ménageait une surprise, j'y insiste pour montrer là un cas d'instinct chez ces Poissons, et certes, ici, je pourrais citer bien des cas analogues chez les autres habitants de mes aquariums, car l'instinct, puisque l’on ne peut lui donner que ce nom, a l'air de se développer en même temps que l’acclimatation; petit à petit, ils laissent deviner, observer leurs mœurs, lorsque, ne craignant plus celui qui les soignent, ils deviennent familiers. Je préfère pourtant ne pas entamer ce sujet trop long, y revenir quand il me ser4 donné de décrire tels autres de mes élèves, et de mettre ainsi en lumière les observations, que je note au jour le jour sur chacun d'eux en particulier. Pour cette troisième ponte, je disposai donc ma glace comme je l'avais fait pour la seconde et fus très désagréablement surpris de constater que la ponte eut lieu non sur cette glace, mais bien sur la paroi de droite de l’aquarium. Je ne pus que constater encore une fois l’avidité du mâle à détruire ses œufs et ne pus, pour ma part, en sauver un seul. Mon unique ressource fut donc de juxtaposer une seconde glace bien avant la ponte, sur cette partie de l’aquarium nou- vellement choisie par la femelle, et, par la suite, j'obtins 916 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION encore la récolte entière, car la glace de derrière et celle du côté gauche n'ont pas l’air d'attirer la femelle pour le dépôt de ses œufs; sans doute, question d'exposition nord et est, trop sombre vu la position de l'aquarium dans la serre. Il est inutile de donner à ces Poissons une forte plantation aqualique ; fouillant le sol, ils détruisent les plantes et trou- blent l’eau. Du reste, l'air qu'ils prennent en surface suffit à leur existence ; ils ne sont pas exigeants comme nourriture, les Vers de terre, Vers de vase leur conviennent parfaitement, à la seule condition d’être vivants. Je possédais ce couple de Callichthys-Callichthys depuis déjà cinq ans et n'avais jamais eu de reproduction avant celte époque. Pendant la durée de l'Exposition des Oiseaux, Insectes et Poissons vivants qui eut lieu en juin 1914, au Jardin d’Accli- matalion, sous la présidence de M. le prince P. d’Arenberg, j'avais exposé ce couple et séparé en deux aquariums, côte à côte, le mâle de la femelle. Le mâle, pris d'ennui par suite de cette séparation, voulut rejoindre sa compagne et saula hors de l'aquarium pendant la nuit, au matin je le retrouvais par terre, les nageoires complètement rongées par le plâtre qui couvrait le sol à cet endroit, et dans un état ne laissant que peu d'espoir de le sauver; pourtant j'y réussis, et, quelque temps après, il ne lui restait aucune trace de cette aventure; les nageoires ont repoussé, il est superbe, bon mâle et plein de santé. : En terminant, je ferai une remarque au sujet de la destruc- tion des œufs par le mâle ; cette remarque s'étend à presque toutes les espèces un peu fortes que l’on tient dans un aquarium restreint. Les jeunes, après leur naissance, se nourrissent d'Infusoires et la durée de cette alimentation est de 20 à 25 jours (première période d'élevage); on peut donc penser que le mâle (quand c'est lui qui a la charge d'élever sa progé- niture, cas très fréquent parmi les Poissons d’eau chaude), constatant instinctivement que la quantité de jeunes résultant de la ponte (5 à 600 œufs) ne pourra dans cet aquarium de trop faible capacité (50 litres), trouver suffisamment de nour- riture, préfère alors détruire sa progéniture à l’état d'œufs plutôt que d'attendre la mort des jeunes qui menacerait alors de contaminer l’eau dans laquelle le couple est accoutumé à vivre. Je crois que telle est la raison instinctive de cette des- truction prématurée. ; UNE PONTE DE « CALLICHTHYS-CALLICHTHYS » 217 Pour les Macropodes, si l’on examine au microscope (grossis- sement de 170) et quelques jours avant la ponte, l’eau de leur aquarium, on constate la production d’une très grande quan- tité d'Infusoires de plusieurs espèces, qui serviront à la nour- _ riture des jeunes après la naissance, et ces [nfusoires n'existent pas, ou en très petite quantité, dans ce même aquarium hors de la période des amours. J'ai également constaté ce même fait chez un couple d'Acara bimaculata, dont les jeunes se sont élevés seuls (30 environ), dans leur aquarium, d’une contenance de 100 litres, après en avoir éliminé les parents. Je puis conclure que le couple prépare lui-mêmé le milieu nécessaire à la vie de sa progéniture, il faut donc lui en assurer la possibilité en lui donnant, à l’époque de la ponte, un habitat en rapport avec son espèce, sa force, et en plantant fortement le sol de Plantes aquatiques appropriées et en rap- port avecises mœurs. Tout ce qui vient d’être dit dans cette étude peut s'appliquer également au Callichthys fasciatus, Poisson du même genre, mais beaucoup plus petit, dont j'ai pu, il y a six ans déjà, constater: les mêmes mœurs bizarres; mais vu l'exiguiïté des sujets (les adultes ne dépassant pas quelques centimètres de longueur) et par crainte de me tromper dans une appréciation trop rapide, J'en causai à notre collègue, le D' Pellegrin, qui m'engagea alors à ne pas me presser dans mon jugement, à étudier longuement ce sujet avant de conclure : c'est à cette époque que je pus me procurer l'autre espèce (Caflichthys- Callhichthys) dont les pontes, quelques années après, confir- mèrent mes premières constatations et transformèrent en certitude les hypothèses faites antérieurement. BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 4917. — 15 RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE Par E. BOULANGER Suite (1). AOL. Juniperus communis L. (Genévrier commun). Conifères. Habitat. — Bois, coteaux, terrains calcaires; assez commun dans toute la France. Récolte. — Fruits : octobre, novembre. 102. Juniperus Sabina L. (Sabine). Conifères. Habitat. — Hautes-Alpes du Dauphiné; Pyrénées. técolte. — Fruits : octobre, novembre. 103. Lactuca sativa L. (Laitue). Composées. 104%. L. capitata, var. Laitue pommée Plantes alimentaires; culture maraîchère. 105. Lamium album L. (Ortie blanche). Labiées. Habitat. — Haies, bord des chemins; commun dans toute la France. ï Récolte. — Avril, mai. 106. Lappa major D. GC. (Bardane). Composées. Habitat. — Bord des routes, lieux incultes ; commun dans toute la France. Récolte. — Feuilles, tiges et fleurs : juin, août; Racines : automne. 107. Zavandula Spica L. (Aspic). Labiées. Habitat. — Grasse, Fréjus, Toulon, Aix, Avignon, Mont Ven- toux, Sisteron, Gap, Embrun, Nimes, Pyrénées, Villefranche, Canigou. Récolte. — Juillet, août. 108. Lavandula stoechas L. Labiées. Habitat. — Région méditerranéenne; Iles d’Hyères, Toulor, Marseille, Montpellier, Narbonne ; Pyrénées Orientales ; Corse, Bastia, Calvi, Ajaccio. Récolte. — Mai, juin. (1) Voy. Bulletin, mai 1917. RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 219 ‘109. Zedum palustre L. (Ledon des marais). Éricatées. Habitat. — Nord de l'Europe, de l’Asie et de l'Amérique : très rare en France et en Alsace. 110. Levisticum ofyicinale Koch (Livèche). Ombellifères. Habitat. — Alpes de Provence, du Dauphiné ; Pyrénées. Récolte. — Juillet, août. 111. Lycopodium clavalum L. (Lycopode à massue). Lycopodia- cées. Habitat. — La chaine des Vosges; sur le grès Vosgien; Côte- d'Or, Auvergne, Centre de la France, Alpes et Pyrénées, Suisse, Russie. Récolte. — Été. 112. Lythrum salicaria L. (Salicaire). Lythrariacées. Habitat. — Commun dans les saussaies, prés humides, au bord des ruisseaux. Récolte. — Juin, septembre. 113. Malva silvestris L. (Grande mauve). Malvacées. Habitat. — Commun; haies, décombres ; cultures. Récolte. — Juin, aoûl. 11%. Marruhium vulqure L. (Marrube). Labiées. Habitat. — Bord des routes dans toute la France. Récolte. — Juillet, septembre. 115. Matricaria Chamomilla L. (Camomille d'Allemagne). Com- posées. ‘ Habitat. — Moissons ; commun dans toute la France. Récolle. — Avril, juillet. 116. Watricaria Parthenium L. (Matricaire. Mandiane). Com- posées. Habitat. — Vieux murs et graviers des rivières ; dans une grande partie de la France. Récolte. — Juin, août. 117. Melilotus officinalis Sturm. (Melilot officinal). Légumi- neuses. Habitat. — Commun dans les moissons et au bord des chemins. Récolte. — Juillet, septembre. 118. Melissa officinalis L. (Mélisse officinale). Labiées. Habitat. -— Boiset buissons, en Corse, à Bastia, Bonifacio, Se 290 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION rencontre aussi çà et là en France, et même dans le Nord, dans les vignes, au bord des habitations. Récolte. — Juin, août. | 119. Mentha piperila L. (Menthe poivrée). Labiées. Habitat. — Plante originaire d'Angleterre; se trouve dans quelques parties des Pyrénées; se cultive en grand. Récolte. — Août, septembre. 120. Mentha Puleqium L. (Menthe Pouliot). Labiées. Habitat.— Commun dans les prés humides, au bord des fossés. Récolte. — Juillet, août. 121. Mentha viridis L. (Menthe romaine, M. verte). Labiées. Habitat. — Commune le long dés ruisseaux des Vosges, Pyrénées, Jura et dans la Creuse. Récolte. — Août, septembre. 122. Menyanthes strifoliala L. (Trèfle d'eau). Gentianées. Habitat. — Marais tourbeux de toute l'Europe. Récolte. — L'été. 193. Mercurialis annua L. (Mercuriale annuelle). Euphor- biacées. { Habitat. — Commun dans les lieux cultivés de toute la France. Récolte. — Mai, octobre. 124. Morus nigra L. (Mürier noir). Urticacées. Morées. Habitat. — Originaire d'Asie; cultivé cà et là dans toute la France. Récolte. — Fruits : juillet, août. 125. Narcissus Pseudo-Narcissus L. (Narcisse des prés). Ama- ryllidacées. Habitat. — Bois, taillis, pàlurages et prairies des montagnes, dans toute la France. Récolte. — Mars, avril. 126. — Nasturtium officinale R. Br. (Cresson de fontaine). Cru- cifères. Habitat. — Commun dans les ruisseaux; objet d’une grande. culture. Récolte. — Toute la belle saison. 127. Nepela Cataria L. (Herbe aux chats). Labiées. | Habitat. — Bord des chemins, décombres; cà et là dans pres- que toute la France. | Récolte. — Juin, août. FL RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 291 128. Nuphar luteum Sm. (Nénuphar jaune). Nymphéacées. Habitat. — Dans les rivières et les mares profondes. Récolte. — Août, septembre. 129. Nymphæa alba L. (Nénuphar blanc). Nymphéacées. Habitat. — Eaux stagnantes. Récolte. — Août, septembre. 130. Œnanthe Phellandrium Lam. (Ciguë aquatique). Ombel- lifères. Habitat. — Ruisseaux, marais; commun dans toute la France. Récolte. — Fleurs : juillet, août ; Fruits : septembre. 131. Ononis spinosa L. (Bugrane des champs). Légumi- neuses. Habitat. — Commun dans toute la France, dans les champs incultes. Récolte. — Juin, juillet. 132. Origanum Majorana L. (Origan-Marjolaine). Labiées. Habitat. — Région méditerranéenne, Corse; cultivée. Récolte. — Juillet, août. 133. Origanum vulgqare L. (Origan vulgaire). Labiées. Habitat. — Lieux incultes ; commun dans toute la France, surtout dans'le Midi. Récolte. — Juillet, août. 134. Pæonia officinalis Retz.(Pivoine officinale). Renonculacées. Habitat. — Montagnes de Provence (rare). Plante cultivée, ayant donné de nombreuses variétés horticoles. Récolte. — Racines : toute l’année. 135. — Papaver Rhæas L. (Coquelicot), Papavéracées. Habitat. — Moissons et champs cultivés. Récolle. — Juin, juillet. 136. Papaver somniferum, var. album L, (Pavot somnifère). Papavéracées, Habitat. — Cultivé en Orient et dans le Midi de la France. Récolte. — Juin, juillet. 137. Parietaria officinalis L. (Pariétaire). Urticacées. Habitat. — Vieux murs, rochers, décombres ; dans toute la France. Récolte. — Juin, octobre. 299 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION 138. Persica vulgaris Mill. (Pêcher). Rosacées. Habitat. — Originaire de la Perse ; cultivé en plein vent ou en espalier. . Récolte. -- Fleurit en mars; fructifie en septembre. 139. Physalis A lkekengi L. (Alkékenge). Solanacées. Habitat. — Vignes et champs calcaires, çà et 1à dans presque toute la France. | Récolte. — Mai, octobre. 140. Phytolacca decandra L. (Raisin d'Amérique, Phytolaque). Phytolaccacées. Habitat. — Plante originaire de l’Amérique septentrionale, naluralisée dans presque toute la France, particulièrement dans les Basses- Pyrénées et les régions méridionales. Récolte, — Août, octobre. 141. — Pinus pinaster Soland. (Pin marilime). Conifères. Habitat. — Landes et dunes, dans l’ouest et le littoral médi- lerranéen ; Corse. Récolte. — Floraison : avril, mai; Fruits : automne de la deuxième année. 442. Pinus silvestris L. (Pin sylvestre). Conifères. Habitat. — Bois des montagnes; Vosges, Alpes, Cévennes et Plateau Central, Corbières et Pyrénées. - Récolte. — Floraison : mai, juin; Fructification : automne de a deuxième année. 143. Pirola umbellata L. (Chimaphila umbellata Pursh) (Pirole en ombelle). Ericacées. Habilat. — Amérique du Nord. Croît aussi en Russie, Sibérie, Suède, Moravie, Suisse ; forêts de Haguenau et Dauphiné. Récolte. — Fleurs : juin, juillet. 144. — Plantago major L. (Grand Plantain). Plantaginacées. Habitat. — Chemins, lieux incultes; dans toute la France et Ja Corse. 5 Récolle. — Mai, novembre. (A suivre.) EXTRAITS - (DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ SÉANCE GÉNÉRALE DU 2 AVRIL 1917 Présidence de M. D. Boïs, Vice-Président, Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. GÉNÉRALITÉS. Nous avons reçu des nouvelles de notre collègue A. Cheva- lier, président de la Section de Colonisation, qui, ainsi que nous l’avions dit, s'était embarqué pour l’Indo-Chine; un télé- gramme de Suez nous fait savoir qu'il a heureusement effectué la traversée de la Méditerranée. À propos de la note présentée par notre collëgue M. L. Capi- taine au sujet d'un cas de regel, M. Ch. Rivière déplore qu’en France le service météorologique ne soit pas outillé pour pou- voir donner de renseignements corrélatifs à l'observation de ce phénomène. Il serait très intéressant de connaître les fluctua- tions barométriques, hygrométriques et anémométriques à l'instant où le phénomène de regel a été observé: On en pour- rait lirer d'’utiles conclusions. La motion de M. L. Capitaine, au sujet des séances géné- rales, à continuer après la guerre, sera examinée en séance du Conseil, où elle sera présentée par M. Loyer. Nous connai- trons la décision du Conseil dans la prochaine séance géné- rale. _ M. Ch. Rivière nous rappelle qu'on s'occupe beaucoup, en ce moment, de la question du sucre synthétique et des jus sucrés dits « sirops de Sorgho ». MAMMALOGIE. Le Bureau d'études biologiques des États-Unis vient de publier un nouveau fascicule pour recommander l'élevage des RS OR EI A PE ME Eee Sete ‘ 292% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION animaux à fourrure comme annexe à une exploitation agricole, cela en vue de suppléer à la diminution de plus en plus sen- sible de la faune sauvage. Dans ce nouveau travail, laquestion : est étudiée avec soin et d’une facon pratique; l'élevage du Skung, du Vison, du Renard, de la Marte, du Pékan ou Marte de Pennant, du Raton, de la Loutre y est envisagé et de bons conseils sont donnés aux personnes qui voudraient l’entre- prendre. Cetle brochure est illustrée de quelques photogra- vures représentant certains des animaux en question qui témoignent de leur apprivoisement. Nous y remarquons parti- culièrement des Visons nourris à la main et des Castors sortant du bassin de leur parc pour venir chercher la päture que leur présente leur gardien. : M. Magaud d’Aubusson rappelle que les Loirs sont très bons à manger. Les Romains s’en nourrissaient après les avoir fait mariner dans l'huile d'olive. M. Carié cite un cas analogue, celui des Chauves-Souris, que l’on consomme à l’île Maurice, après un séjour de vingt-quatre heures dans l'huile. La communication de M. Talon sur les Castors de la Camar- gue, dont M. Loyer devait nous donner lecture, est remise à une date ultérieure pour insuffisance de documentation. À ce propos, M. Magaud d’Aubusson constate avec plaisir qu'il existe encore des Castors, alors qu'on avait laissé prévoir, il y a quelques années, leur très prochaine et complète disparition: Il ya cinquante ans, dit M. Debreuil, que la Société s'occupe de cette question et de la protection du Castor. Il faudrait pro- tester contre la destruction systématique de ces animaux. On pourrait, par exemple, les parquer, mais il faudrait que l’un de nous indiquäât le ou les meilleurs endroits que l’on pourrait convertir en parcs. M. Magaud d'Aubusson signale que la prin- cipale raison pour laquelle on voit, dans les milieux officiels, le Castor sous un très mauvais jour, est que cesanimaux recher- chent volontiers les terrains où l’on a construit des ouvrages d'art, tels que les berges des canaux ou rivières canalisées. Il en résulte que ces Mammifères sont honnis du corps des ingé- nieurs hydrographes. À ce sujet, M. Debreuil répond que si les Castors construisent des terriers qui compromettent la solidité des berges, cela tient surtout à ce qu'on les pourchasse, tandis que, si on les laissait construire en paix leurs huttes. ils n’au LU EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 225 raient plus besoin de recourir aux terriers. [l faudrait, en somme,un pare national. M.le D' Loisel rappelle que dans cer- taines régions de l'Allemagne, les Castors ont été protégés. Ce qu'on a bien su faire sur les bords de l’Oder ne doit pas être plus difficile à exécuter chez nous... à moins qu'on ne se heurte à une mauvaise volonté systématique. M. Valois fait une restric- tion et recommande de ne pas constituer de réserves dans le voisinage des étangs, dont on élève le poisson pour le com- merce. Les Castors, en effet, peuvent causer un grand préju- dice par les galeries qu'ils creusent dans les rivages. ORNITHOLOGIE-A VICULTURE. Notre collègue, M. Popenœæ J.-W., de Washington, adresse une note illustrée, publiée par le minislère de l'Agriculture des États-Unis. Cette note, faite pour être largement distribuée dans les campagnes, recommande de mettre les œufs de Poule à couver très tôt dans l'année, de facon à obtenir les poussins avant le mois de mai. Les Poules de race Plymouth Rocks, Wyandottes, Rhode Island Reds, etc., pondent dès le septième mois : celles de Leghorn, Minorque, etc., dès le sixième mois. On peut, ainsi, obtenir des œufs en hiver, au moment où les vieilles Poules cessent de pondre. : Si on désire de plus amples renseignements, on peut s’adres- ser, soit à l’agent d'agriculture de la région, soit au collège d'agriculture de l'État. Il serait à souhaiter que l'exemple des États-Unis soit suivi en France où la science avicole est à peu près complètement ignorée et où les soins de la basse-cour sont, la plupart du temps, confiés à des personnes sans aucunes connaissances ni expérience. Le ministère de l’Agriculture des États-Unis ne se préoccupe pas seulement d'augmenter le rendement de la basse-cour, mais il cherche encore à protéger pratiquement les Oiseaux sauvages en leur assurant leur nourriture. C’est ainsi qu'il distribue, actuellement, une brochure (Bulletin, n° 465) pour encourager les propriétaires de cours d’eau, d'étangs ou de marais à multiplier les plantes de nature à attirer les Canards et les Oies, soit sédentaires, soit de passage et à pourvoir à leur subsistance. Ce travail de M. Mac Atee, aide-biologiste, entre 226 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION dans la description la plus minutieuse de ces plantes et donne la manière de les propager, soit par semis, soit autrement. Il indique celles que l’on ne trouve pas communément chez les grainiers, auxquels ilrecommande de s’en approvisionner pour répondre aux demandes de leur clientèle. Des illustrations permettent aux moins initiés de reconnaître les plantes en question, soit par leur feuillage, soit par leur fleurs. Il serait inutile pour nous d’entrer dans tous ces détails, dont l'appli- cation est spéciale aux États-Unis, mais nous ne saurions trop appeler l'attention de nos gouvernants et de notre administra- tion, de même que pour ce qui concerne la basse-cour, sur les études du Bureau américain, espérant qu'on voudra bien se décider, un jour, à suivre son exemple, avant qu’il ne soit trop tard pour protéger une faune qui devrait constituer une des richesses cynégétiques et économiques de notre pays. AQUICULTURE. — REPTILES. À propos de l’Orvet trouvé sur une ruche et dont il a été question dans une précédente séance, M. Rollinat dit qu'il est exact que ce Saurien ne mange, en général, que des Limaces et des Lombrics; notre collègue a retiré, aussi, de l’estomac de l'Orvet, souvent des Cloportes et quelquefois des Chenilles rases. M. Rollinat pense, également, que ce Reptile, qui n’a pas les mouvements très rapides, est inoffensif pour les Abeilles. Il. faut protéger les Orvets qui sont des animaux utiles. Ils ont de nombreux ennemis; les Rapaces et les Corbeaux, entre autres, les tuent. «J’ai eu, dit notre collègue, un Freux apprivoisé qui les mangeait: il m'en a tué un dans mon jardin; je tenais beau- coup à cet Orvet qui, né chez moi, élait très beau et albinos, entièrement d’un blanc rose.J’aurais mieux fait de le mettre en alcool comme j'en avais eu d’abord l'intention. Ce Corbeau, d’ailleurs, semblait avoir une prédilection pour les reptiles : il ramollissait, à grands coups de bec, mes petités Tortues nais- santes et les avalait avec délices. » M. le prince P. d’Arenberg nous informe que trois Black- Bass, mis en étang en 1910, pèsent, à la date du 18 mars 19147, 1 kil. 250 gr. pièce. Sur 500, remis en 1914, il n’en reste que 25, pesant actuelle- ment 300 grammes. Vu EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 227 On a trouvé de plus, 107 jeunes Poissons, nés en 1915, et trois, nés en 41916. Sur les 500, mis en 1914, la plupart se sont échappés à travers les grilles et on en retrouve sous le déversoir d'un autre étang à plus de 4 kilomètres de là. L'étang où les Black-Bass se sont reproduits n’est alimenté par aucune source et aucun cours d'eau, mais simplement par l’eau des pluies. ENTOMOLOGIE. M. le prince P. d Arenberg adresse la note suivante sur le Carausius morosus : L'hiver qui vient de se terminer a permis de faire quelques observations relatives à la résistance du C. morosus au froid. Les individus que je possède, sont issus de la troisième géné- ration d'insectes que j'avais conservés après l'Exposition d’In- sectes Vivants. Ils ont été nourris avec des feuilles de Lierre; les cages qui les conliennent sont placées au fond d’une pièce assez mal éclairée, el le soleil ne pénètre jamais jusqu’au meuble où elles se trouvent. En raison de mon absence, la pièce n'était pas chauffée, et j'ai pu constaler que, dans cer- taines occasions, la température n'alteignait que + 4° centi- grades. Par ce froid, les transformations se faisaient assez mal, l’Insecle ayant quelque peine à quitter son exsuvium, et il en est résulté quelques individus mal conformés; mais dans l’ensemble, ils ne paraissent pas avoir beaucoup souffert de la température très basse. Des éclosions se sont produites comme à l'ordinaire, et l'appétit n'a paru que péu affecté. Il y a donc lieu d'attirer sur ce point l’attention des personnes qui font l’élevage du Carausius pour la nourriture des Oiseaux. Dans certains endroits du Midi de la France, où les Oiseaux insecti- Yores sont trop rares, le Carausius pourrait se développer à l’état libre et être un danger pour les cultures de diverses plantes. , En ce qui concerrre la coloration des Carausius, j'en ai eu de couleurs tout à fait différentes, depuis le vert clair, le vert foncé, jusqu'au gris roussâtre, et au gris noirâtre. Les condi- tions de lumière et de nourriture étaient les mêmes pour tous. En mon absence, on leur donne des feuilles de Lierre qui ne sont remplacées que lorsqu'il ne reste guère que les nervures ou des parties desséchées. Il y a donc des alternatives d’abon- dance et de disette. Malgré cela, je n’ai eu aucun mâle. 298 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION M. l'abbé Foucher rappelle qu’au P. C.N., M. Rémy Perrier a obtenu un Carausius morosus entièrement noir. M. Mailles signale que ces Insectes sont polyphages : ils mangent de la farine, du 7radescantia fluminensis Vell. et Zebrina pendula Schnizl. (Tradescantia zebrina et Tr. viridis des horticulteurs.) BOTANIQUE. Notre collègue, M. le professeur Mattirolo (de Turin), nous écrit que depuis longtemps, en Italie, on encourage le com- merce des plantes médicinales et que lui-même, depuis 1882, s'occupe de la question. Actuellement, pour arriver à arracher celte importante branche de commerce des mains des Bar- bares, des comités ont été fondés un peu partout. Les princi- paux sont; Federazione « Pro Montibus », Comitato scientifico, Sezione Piante medicinali, Roma; Associazione italiana pro Piante medicinali, aromatiche et utiliti, Milano; Academia de Medicina, Totino; Societa botanica ilaliana, Firenze. En outre, la 2. Academia delle Scienze s'occupe de la rédaction d’un projet de loi pour assurer la protection des plantes médici- nales. Le professeur Mattirolo étant le rapporteur de ce projet de loi, nous tiendra au courant de ce qui se fera. Enfin, les principaux journaux poliliques ainsi que les journaux d’Agri- culture et de Sciences encouragent le mouvement. Notre col- lègue, de son côté, appuyé par l'École de Pharmacie, ainsi que par les agriculteurs, travaille avec ardeur comme propagan- diste. Le public s'intéresse à la question et on peut espérer que, grâce à tous ces actifs concours, un but heureux sera atteint. « Certainement, dit en terminant M. Mattirolo, les maga- sins austro-allémands ne rouvriront plus chez nous et la des- truction systématique de nos trésors dans les Alpes ne pourra plus avoir lieu. Je vous informerai de tout ce qui se passera chez nous; veuillez me tenir au courant de ce qui se fera en France. » En même temps que sa lettre, M. le professeur Mattirolo adresse, en hommage à la Société, les brochures suivantes : Flora alpina (D° Oreste Mattirolo, rapporteur, Congrès horti- cole italien, Turin, 1883; Per la scelta dei preparati sintetici usali come rimedio in relazione alle circostanze attuali (R. Acca- demia di Medicina di Torino, 1916); Sulla coltivazione e sul valore delle Artemisie usate nella fabbricazione dei Vermouths, EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 229 par ©. Mattirolo, (Extrait des Annales de l'Académie royale de Turin, 1915); et la Frutticultura in Piemunte. Discours du pré- sident O. Mattirolo (Extrait des Annales de l’Académie royale de Turin, décembre 1916). 1 Sous le titre : « The Navel Orange », le 7imes, du 17 mars 1917, publie un intéressant article sur l'Orange à « ombilic ». Elle est originaire de Bahia et a élé importée en 1869 en Californie où elle a très bien réussi. En Floride, les essais ont été moins bors. L'arbre donne son maximum de production vers l’âge de quarante ans, et peut fournir 500 fruits. Maturité de décembre à avril (à Bahia). Les Oranges de Bahia ont la peau plus fine et sont plus douces que celles de Californie. Tendance à produire des « sports ». Pas de pépins, parfois l’ombilic prend la forme d’une petite Orange. Le meilleur type de « Larauja selecta de umbigo » est incon- testablement supérieur à toutes les autres Oranges. Notre collègue M. Tourillon, de la Côte d'Ivoire, ajoute qu’à Los Angeles, dont c'est le commerce essentiel, il a pu manger des Vavel Orange abondantes et exquises. On greffe sur le Bigarradier. Notre collègue le R. P. Costes (de Santiago, du Chili) nous annonce un envoiprochain de graines et d’Insectes.1l demande des graines de Cèdres. | M. Debreuil présente trois échantillons de confitures de Tomates : de la marmelade de Tomates vertes, de la gelée de Tomates mûres, de la gelée de Tomates müres et de Pommes. Ces confitures sont obtenues en faisant cuire les fruits, simple- ment débarrassés de leurs pépins avec moitié de leur poids de sucre. Ce sont les confitures de Tomates vertes qui ont semblé les meilleures; il est impossible aux plus fins connaisseurs de reconnaître lé goût de Tomate, et plusieurs ont cru manger une confiture de fruits exotiques. La gelée de Tomates mûres a été trouvée un peu fade, celle mélangée à la Pomme a, semble-t-il, un léger goût de Coing. La marmelade de Tomates vertes a, en outre, l'avantage d'employer à l’arrière-saison des fruits qui, ne pouvant plus mürir, seraient perdus. «Les cuisi- nières, dit notre collègue, recommandent l'emploi de la gelée de Tomates rouges qui a la propriété de « glacer », très remar- 230 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION quablement, les tartes et les entremets aux fruits. Par ces temps d'économies, il nous a paru bon de faire connaître ces recelles qui semblent unir l’utile à l'agréable et nous engageons nos collègues, si du moins ils peuvent faire quelques réserves de sucre, à les appliquer dès celte année. » Comme conclusion à la note de M. de Sainville relative au Pinus insignis Dougl. dans le Loiret, il est certain que cette Conifère ne peut réussir que sous les climats doux et particu- lièrement dans celui de la Bretagne. M. Jamet ‘de Tuléar), à Madagascar, demande des rensei- gnements au sujet du Tagasaste et le moyen de le cultiver dans l’île. C’est M. Fauchère qui est le plus qualifié pour donner toutes indications uliles, puisqu'il signalait, dans une dernière séance, la présence de cette Légumineuse au centre de l'ile. M. Ch. Rivière revient de nouveau sur la question : les essais faits en Algérie n'ont pas donné de résultats économi- ques. De plus, on devra toujours préférer la Luzerne à cet arbuste ; un fourrage arbustif, en effet, ne semble pas devoir être pratique, et là où la Luzerne ne réussit pas faute d’eau, le Tagasaste, aux feuilles plus coriaces, ne saurait faire une bien meilleure figure. En tout cas, le Medicago arborea L. serait d'un emploi plus rémunérateur. M. Rivière présente et offre à la Société un fruit du « Saucis- sonnier ». [Il accompagne ce don d’une courte allocution qu’on peut résumer ainsi : Le Saucissonnier en Arbre n'est pas un plaisant mythe, dit M. Ch. Rivière, qui en présente un beau fruit long d’une soixantaine de centimètres, et il y en a de plus développés qui atteignent 90 centimètres et même un mètre. Cette énorme et pesante gousse, dure et presque ligneuse, tient son nom vulgaire de sa forme, de sa couleur et de ses. rides : c'est le fruit du Aigelia pinnata DC., magnifique Bigno- niacée arborescente dont on trouve de beaux spécimens au Caire et à Alexandrie, d’où M. Rivière en a rapporté quelques- uns. Malheureusement, les essais faits à Alger pour y implanter cet arbre intéressant ont toujours été contrariés par des intem- péries hivernales. Cette espèce de l’Abyssinie méridionale, et que l’on retrouve. aussi dans cerlaines parties de l'Inde, aurait, par ses fruits 4 TE EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 931 notamment, des usages divers. D'abord, des tribus se servi- raient de ces pesantes gousses en guise de massue contre leurs adversaires, mais, fait plus curieux quoique condamnable, l’inoculation du suc de ce fruit exciterait et gonflerait les organes génitaux des guerriers qui en profiteraient pour vio- lenter les femmes ennemies et leur faire subir, ainsi, de graves déchirures (Flore d'Abyssinie, Richard. Il y à une trentaine d'années, M. Rivière avait demandé à Sickenberger, professeur à l'École de Médecine du Caire, de rechercher le principe actif de ce suc, mais cet habile chimiste est mort avant d’avoir terminé son étude. M. J. Poisson demande pourquoi on ne cultive pas davantage le Blé en Algérie. M. Ch. Rivière répond que le fameux « gre- nier de Rome » n'a pas toujours donné de grain. Ce grenier, d’ailleurs, n’était pas simplement constitué par la Tunisie et l'Algérie, comme on est trop porté à le croire, mais aussi par l’ensemble du bassin méditerranéen. L'Espagne, la Sardaigne, le Maroc apportaient à la mélropole leur tribut. Que si les récoltes de Céréales et en particulier de Blé paraissent assez considérables, dans le Nord de l'Afrique, cela tient à l'étendue immense des terrains en culture. Mais le rendement est très faible, ne dépassant pas 5 à 6 p. 100. Encore pour l'indigène, dépourvu de bonnes méthodes agronomiques, se réduit-il à 2,80 p. 100 en moyenne. M. D. Bois dépose sur le bureau une note où il analyse le dernier volume des Plantæ Wailsonianæ. 11 en profite pour retracer, en quelques lignes, le splendide labeur de Wilson, qui, au cours des années 1907-1908 et 1910, pendant son voyage en Chine et pendant ses premiers voyages, n’a pas donné à la science moins de 4 genres, 521 espèces et 356 variétés nou- velles. Les travaux de Wilson ont enrichi également nos col- lections horticoles et dendrologiques. COLONISATION. M. Ch. Rivière fait une communication, qui est la suite, en quelque sorte, de celle de M. Fauchère. Cette communication, qui a pour titre : L'Acclimatation dans le nord et l'ouest de 232 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION l'Afrique el la crise actuelle, paraîtra in exlenso au Bulletin. Elle peut se résumer ainsi : Dans quelle mesure nos colonies du nord et de l'ouest afri- cains peuvent-elles augmenter leur production de matières alimentaires et industrielles? Telle est la question posée par M. Ch. Rivière. L'auteur crilique les données émises plus ou moins officiel- lement sur ce sujet. Sur les deux principaux produits signalés, Coton et Sucre, deux éléments de succès font défaut, parfois le climat, toujours l’eau. Dans le nord de l'Afrique, l’un et l’autre ont des insuffisances. L'avenir réservé au Cotonnier est douteux dans la vallée du Niger, signalée cependant comme un lieu d'élection pour cette plante, car M. l'ingénieur Barrois, spécialiste autorisé dans les questions d'irrigation, ne la croit possible qu'après des dépenses considérables d'aménagement des eaux. Les insuccès répétés du Cotonnier en Algérie, comme en Tunisie, ne sont pas à renouveler au Maroc. La Canne à sucre, dans le nord africain comme dans l'ouest et peut-être partout ailleurs, n'a aucun avenir, non seulement parce que l'eau manque, mais à cause des progrès de la chi- mie synthétique menaçant la culture des plantes à fécule et à sucre, puisque, déclare M. Haller, de l’Académie des Sciences, des installations industrielles peuvent déjà produire du vinaigre et de l'alcool à un bon marché tel que la culture de la Bette- rave ne serait plus possible. Les ressources en zootechnie coloniale sont trop escomptées. Dans le nord de l'Afrique, il y a piutôt une régression de l'effectif des troupeaux qui est assez bien précisée, tandis que, dans l’ouest africain, les chiffres ne paraissent pas acceptables, car si l’on totalise les effectifs donnés pour le Soudan et Mada- gascar on trouve que le nombre de Bœufs serait d’une ving- taine de millions. Sans rechercher si ce sont des Bovins ou des Taurins, si des Animaux quasi sauvages se prêlent à une réfrigération économique, on les considère déjà à tort comme des ressources assurées de viande. Quant à l'effectif, il est d'autant plus discutable que l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, malgré un élevage plus rationnel, ne comportent pas plus de 1.100.000 têtes. M. Ch. Rivière ajoute que l’on rechercherait vainement dans nos colonies en général ces productions créées si rapidement Te RÉ le EEE Fate ï Rte EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 239 à l'étranger, le café, le cacao, le thé, le quinquina, le caout- choue, la gutta, etc., même celles d'obtention plus facile comme le coton, l'huile des végétaux annuels, etc. Mais avant tout programme nouveau, puisque l’on pense maintenant à nos pays d'outre-mer, une étude préalable reste toujours à faire : c'est celle de leur climat, c’est-à-dire la pré- cision des phénomènes météoriques utiles ou nuisibles à la mise en valeur du sol. Le Secrétaire-adjoint, D’ Louis CAPITAINE. SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 AVRIL 1917 Présidence de M. D. Bois, vice-président de la Société. Le procès-verbal de la précédente séance générale est lu et adopté. À propos de ce procès-verbal, M. Clément regrette que nos collègues qui ont étudié les mœurs des Carausius n'aient pas tenu compte de ses propres expériences et des résultats inté- ressants qu'il avait signalés. Il rappelle que depuis longtemps déjà il s'occupe d'élever ces Orthoptères, et que l’an dernier, en particulier, il avait pu obtenir des individus de toutes cou- leurs, jaunes, rouges, verts ou noirs. Ces derniers étaient très abondants. M. Clément a toujours nourri ses Carausius avec du Lierre, qui lui était abondamment foùrni par le jardin du Luxembourg, mais cet hiver, tous les Lierres du jardin ayant gelé, les Orthoptères ont beaucoup souffert. Quoi qu'il en soit, c'est toujours dans le même insectarium et sans précautions spéciales, que M. Clément a pu obtenir des Carausius de toutes couleurs. M. C. Debreuil rend compte de la discussion qui a eu lieu en séance du Conseil, le 18 avril dernier, relativement à la motion présentée par M. L. Capitaine, à la dernière séance générale. Il a été convenu que les séances générales, qui ont été très appréciées, seront maintenues après la guerre; elles auront lieu une ou deux fois par mois à dates fixes, avec des Ordres du jour, publiés à l'avance. Les séances de Sections, organisées comme aujourd'hui, continueront à avoir lieu à dates fixes, BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1917. — 16 PSE RER PATRON Né 1 NPA : 93% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCINMATATION mais sans ordres du jour imprimés ; elles auront pour mission de préparer et de mettre au point, suivant la spécialité de cha- cune des Sections, les questions qui seront, ensuite, portées aux séances généralès. GÉNÉRALITÉS, CORRESPONDANCE. ? Notre collègue, M. Rolland-Gosselin, dans une lettre adressée à M. Bois, Le 6 avril 1917, donne quelques renseignements sur l'hiver, dans la région de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Mariti- mes). « Get hiver, dit-il, nous avons eu assez mauvais temps, mais pas froid. Il a fait beaucoup de vent. Il est heureux, vu le manque de charbon, qu'on n'ait pas eu trace de glace, dans les bassins. Il est tombé plus d’eau que d'habitude et, en somme, l'hiver a été très malsain. À Antibes et à Cannes, on se plaint des dégâts causés par la neige et la glace. » M. Ch. Rivière déplore que les observations dont nous fait . part M. Roland-Gosselin ne soient pas assises sur des chiffres vrécis. Lorsqu'on parle du froid ou du chaud, il est indispen- sable d'indiquer la température et de dire pendant combien de temps a duré le minimum ou le maximum. D'ailleurs, il est notoire qu’en France, même dans les services météorologiques officiels, il n'y a aucune corrélation entre les diverses observa- tions. Et pour renforcer sa critique, M. Rivière ajoute qu'en 1914, à Antibes, on prétendait qu'il n’avait pas fait froid, alors que les thermomètres enregistreurs ont accusé — 9° pendant un temps appréciable et à plusieurs reprises. M. À. Cordonnier, propriétaire des importants établisse- ments de Bailleul (Grapperies du Nord) où il cultive, hors saison, les fruits de luxe (raisins, pêches, cerises et prunes), remercie la Société de s'être intéressée à son personnel et désigne, plus spécialement pour une récompense éventuelle, M. Abel Houcke, son collaborateur le plus dévoué, dont l’atti- tude pleine de dignité et de fermeté a contribué à sauver l'établissement, pendant l'occupation allemande et à en assurer le fonctionnement malgré toutes les difficultés actuelles de la situation. Notre collègue fait passer des photographies de ses serres qui présentent une surface vitrée de 60.000 mètres, répartie sur une étendue de 13 hectares et demi. On y peut voir les s EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 245 dégâts causés par les bombes et Les éclats de shrapnell. C’est par milliers que les carreaux ont dû être remplacés. M. Cordonnier, qui a 5 fils faisant vaillamment leur devoir et 2 filles restées en pays occupé, termine en faisant un vibrant éloge des populations du Nord qui, en pays envahi ou immé- diatement derrière la ligne de feu, luttent avec une confiance admirable et une abnégation absolue, en attendant l'heure de la délivrance. , MAMMALOGIE. M. P.-A. Pichot fait don pour nos collections d'un Mara naturalisé (Dolichotis patagonica) provenant de son élevage de Sèvres. Ce Mara qui était presque albinos däns son jeune âge a conservé un pelage plus clair que le pelage ordinaire. Il présente, également, une note sur « La destruction du Rongeur aux Etats-Unis », qui sera publiée au Bulletin. M. Loyer lit une note de M. Talon sur les Castors du Rhône. Cette note, accompagnée de spécimens de troncs d'arbre cou- pés par ces Rongeurs, peut se résumer ainsi : les Castors ont été signalés sur le petit bras du Rhône, aux environs des Saintes-Maries-de-la-Mer, et sur le grand bras, à l’île des Pilo- tes et à l’ile aux Boues. Leur présence se révèle par des abattis d'arbres, dont les troncs coupés mesurent de 3 à 10 centimè- tres de diamètre. Ils servent aux Castors pour couvrir leur ter- rier. Mais on en voit qui ont jusqu’à 50 et 60 centimètres de diamètre. Les Castors ne transportent pas ces derniers, mais font leur nourriture des jeunes pousses et des écorces lisses dont ils sont très friands. Les Castors creusent le sol, le long des berges, et y pratiquent un terrier, composé d'une chambre assez spacieuse au-dessus du niveau des eaux, et prenant accès par une galerie en pente qui débouche au-dessous du niveau de la rivière. La chambre est aérée par un orifice supé- rieur, sorte de lucarne ne pouvant donner passage à l’Animal. Le terrier est recouvert de branchages, formant un amas con- sidérable, et dont la disposition varie avec l’état des lieux. Ces Animaux peuvent créer de grands dommages dans les berges des fleuves. Cela sert de prétexte aux chasseurs qui les tuent pour revendre leur peau. Un étranger, de séjour au bord du Rhône, en a tué de deux à trois par semaine, il est donc à craindre que ces animaux disparaissent complètement. Il fau- 936 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION drait que la Société d’Acclimatalion rédige un vœu tendant à protéger les Castors. Nous en avons admis le principe, ainsi que la création d’une réserve, dans la dernière séance générale, au procès-verbal de laquelle nous renvoyons le lecteur : Rappelons que dans son numéro de mai 1888, la Revue Bri- tannique a publié un article du baron Dunoyer de Noirmont sur le Castor d'Europe. Notre collègue, M. P. A.-Pichot, y ajoute un post-scriptum où il nous parle des Castors de la Camargue et où il déplore la chasse qu’on leur fait. Ce qu’il dit est très analogue aux notes envoyées par M. Talon, mais il est assez consolant de constater que depuis 1888, date de la publication du baron D. de Noirmont, les choses ne vont pas beaucoup plus mal pour les Castors, puisqu'on en trouve encore aux mêmes stations. M. Pichot nous communique aimablement une liste biblio- graphique importante sur la litlérature du Castor en Europe, depuis 1850 : 1° Le Castor (anon.) in fev. Britan., février 185 ; 2° The american beaver, and his works, par H. Morgan, Phi- ladelphie, 1868, in-8°, 330 p. ; _ 3° Acclimatation du Castor chez Lord Bute et le Duc de Port- land (anon.), in Rev. Britan., juillet 1880; 4° Chapitre sur le Peaver, in Extinct British animals, par -Harting, Londres, 1880 ; 5° Renseignements sur le Castor du Rhône, par À. Geoffroy Saint-Hilaire (avec fig. des chambres de Castors), in Bull. Soc. d'A cclimatation, 1888 ; 6° Le Castor d'Europe, par le baron D. de Noirmont et P. A.-Pichot, in Rev. Britan., mai 1888 ; 7° Note sur les Castors de l'ile de Buie (Ecosse), par A. Porte, in Pull. Soc. d'Acclimatation, 1889; 8 Casterologie or history and traditions of the Canadian beaver, par H.-T. Martin, Londres et Montréal, 1892, in-8°, 238 p.; 9° Le Castor du Rhône, par Galien-Maingaud, in Le Chenil, 2 mai 1907; 10° Galien-Maingaud, Conservateur du Muséum d'Hist. Natur. de Nimes, a publié plusieurs brochures sur la pro‘ec- tion du Castor du Rhône, de 1896 à 1908. Il a aussi publié un article sur la question dans le Bull. de la Soc.nat.d’Acclimat., en décembre 1908 ; EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 231 Al Le Castor en Europe, par P. A.-Pichot, in Le Chenil, 11 février 1909 ; 19° Claude Perrault, l'architecte de la colonnade du Louvre, qui avait débuté par des études médicales, est l’auteur de plu- sieurs mémoires anatomiques dont : Descriplion anatomique d'un Caméléon, d'un Castor, d'un Dromadaire, d'un Ours et d’une Gazelle, à Paris, chez Léonard, 1669. (Le Castor avait été envoyé du Canada à la Bibliothèque du Roi. Voir un article sur CI. Perrault, in Le Chenil, 18 fév. 1909, par P. A.-Pichot); 13° Conservation des Castors du Rhône (Arrêté du Préfet des Bouches-du-Rhône, approuvé par le Conseil général du dépar- tement), in Le Chenil,:3 juin 1909; 1% La protection du Castor au Canada in Le Chenil, 7 avril 1910 ; 15° Les Castors en France, par P. A.-Pichot, in Le Chenil,. 24 avril 1910 ; 16° Une colonie de Castors, par Stolzmann, in Bull. Soc. d'Acclimatation, 1911 ; 17° Le journal Le Forum, d'Arles, a reproduit l'article du Chenil du 21 avril 4910, dans son numéro du 30 avril 1910; enfin de nombreuses notes in Bull. Soc. d'Acclimatation, passim. M. Ch. Debreuil lit une lettre de M. de Southoff (Florence, 15 avril 1917), qui déplore que, même maintenant, personne, en France ou aux colonies, sauf M. Lefebvre, pour les Poissons, n'ait prisl'initiative du commerce des animaux exotiques, monopolisé par les Allemands jusque-là. « Je crains, ajoute-t-il, que M. Decoux n'ait raison, quand il dit, dans le Bulletin de 1916, que, chez nous, les animaux rares ne seront pas importés. » Pour l'importation des animaux vivants, il faudrait, dit M. Loyer, un syndicat de garantie et des fonds. Nul particulier ne voudrait entreprendre de faire venir des animaux exotiques, sans savoir d'avance s’il aurait une clientèle capable de les lui acheter. Il ne serait pas suffisamment convaincu qu'on lui dise qu'avant la guerre, tous les Français qui voulaient des animaux étaient forcés de les acheter à Hagenbeck ou autres, en Alle- magne. Cependant, il est de la plus grande nécessité de ne pas retomber, après la guerre, dans nos erreurs d’avant, et il faut cesser de donner notre clientèle aux Allemands. Malheureuse- ment, en France, il y a des règlements sévères, qui interdisent aux capitaines des bateaux des grandes lignes subventionnées, [) 238 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION ‘ de transporter des animaux vivants. Il en résulte que c’est une importation clandestine ou rare, qui nous permet de recevoir quelques pièces. Encore, lorsque ces animaux arrivent ici sans méthode, ayant le plus souvent souffert du voyage, ont-ils perdu une partie de leur valeur marchande. Les matelots qui sont, en général, les importateurs bénévoles, ne savent comment s’en défaire, et abandonnent à vil prix leur marchan- dise à un intermédiaire qui n’est aucunement satisfait de son achat, et qui n'a aucune confiance en sa valeur. Il faudrait qu'un grand commerçantait assez de confiance en l’avenir pour risquer dans une semblable affaire quelques gros capitaux, car il est bien évident qu'on aura d'autant plus de chances de réussir, que l'affaire sera montée sur un plus grand pied. On rappelle le cas de Casartelli, de Bordeaux, qui s’occupait autre- fois d'importer des animaux, mais il n'avait pas su se faire une clientèle en France, et envoyait à Hagenbeck presque toutes ses marchandises. C'est cet Allemand, qui, ensuite, revendait aux Francais. Il y a une anomalie contre laquelle on ne saurait \rop Jutter. M. P. A.-Pichot nous communique la note suivante La Société Zoologique de Londres, dont dépend le Jardin Zoologique de Régent’s Parc, comptait, au 1% janvier 1917, %.107 membres. À l'assemblée générale, 27 membres corres- pondants étrangers appartenant aux nations en guerre avec l'Angleterre ont été rayés. Parmi les savants appelés à les rem- placer, on compte notre collègue le professeur Lucien Cuénot, de l'Université de Nancy. Le Jardin de Régent’s Parc a recu dans le courant de l’année, 1.084.249 visiteurs, le second des ‘chiffres en importance qui aient été atteints jusqu'ici. La collec- tion comprend 2.532 Animaux vertébrés dont 600 proviennent de dons faits à la Société dans le courant de l’année par des zélateurs qui ne laissent échapper aucune occasion pour enri- chir la ménagerie. Parmi les naissances les plus intéressantes en 1916, il faut signaler quatre portées de Lionceaux qui n’ont malheureusement pas vécu par suite de faiblesse constitu- tionnelle, un Gnou à barbe blanche, un Zèbre de Mysore, une Antilope cervicapre, un Mouflon, un Renne, quatre Loups judiens et un Castor. 65 volatiles divers ont été élevés sur 80 éclosions. Les recettes de la Société ont atteint ie chiffre de 4.065.550 francs. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 239 ORNITHOLOGIE. Notre collègue, M. L. Capitaine, signale que le jeudi 12 avril 1917, il a vu des Hiroudelles rustiques au-dessus de l'étang de Brisemiche, non loin de la gare de Chaville- Vélisy. Le même jour, il en a revu quelques-unes au Champ de Mars, près de la Tour Eiffel. Depuis, il n’en a plus revu à Paris, mais le dimanche 22 avril 1917, il put en voir une dizaine qui évoluaient au-dessus de la Seine, au pont de Solfe- rino. Il est intéressant de constater que, cetite année, ces Oiseaux ne sont revenus que d'une façon très irrégulière. D'habitude, lorsqu'on signale la présence des Hirondelles en un point, il suffit d’un jour ou deux, pour qu'on voie partout ce gracieux Oiseau évoluer autour de nous. Cette année, sans doute à cause de l'hiver qui traine en longueur et des coups de vent froid qui prolongent, au delà des limites habituelles, une température plus basse que la normale, les Hirondelles rustiques ont envoyé, en quelque scrte, des éclaireurs, qui ont gagné certains points, très localisés, et à l'heure où ces lignes sont écrites, il est remarquable que le retour de ces migrateurs ne soit pas encore généralisé. M. Loyer dit que, le dimanche 22 avril 4917, il a vu aussi quelques Hirondelles du côté de Massy-Palaiseau. Il a aussi entendu chanter le Coucou. Les Hirondelles ont été, également, signalées le 13 avril, sur la Seine, à Chartrettes, en Seine-et-Marne. M. Loyer donne lecture d'une note de M. Decoux sur l'Astrild à joues notres (Neisna Dufresnei Vieillot). Ces Oiseaux, origi- naires de l'Afrique australe, ont des habitudes assez analogues à celles des Astrilds à joues oranges. L'auteur fait une des- cription morphologique du couple qu'il a possédé et donne des renseignements sur l’histoire de l’acclimatation de ces Oiseaux en Europe, et sur leurs mœurs dans leur pays d'ori- gine. Cette note sera publiée dans le Bulletin. AQUICULTURE ET REPTILES. En présentant les photographies de M. Rollinat sur les mœurs et la reproduction de la Cistude d'Europe, M. Debreuil avait dit, dans la séance du 15 janvier 1917, que c’est cette Tortue qu'il conviendrait de mettre dans les jardins et non pas la 240 BULLETIN DE LA SOCILIÉ NATIONALE D ACCLIMATATION Tortue mauritanique, qui est exclusivement végétarienne; : M. de Southoff fait remarquer que ce n’est pas généralement la Tortue mauritanique (T'estudo ibera. T. pusilla. T. mauritanica) que l’on vend pour mettre dans les jardins, mais bien la Tortue grecque (Z'estudo græca Linné), si commune en Italie, d’où on l’exporte par très grandes quantités. ENTOMOLOGIE. D'une lettre d'Alger, en date du 16 avril, M. Loyer extrait le passage suivant : « Pour comble de malheur, les Sauterelles sont dans le Sud, elles couvrent des étendues considérables. On prend des mesures pour les combattre, mais lorsqu'il y en a tant, il est bien difficile de les arrêter. Ce serait désastreux si elles arrivaient à lemps pour manger les récoltes dont on a tant besoin et sur lesquelles on compte pour le ravitaillement. Depuis deux mois, on ne fait, en Algérie, qu'une qualité de pain, avec de la farine réglementaire; il est moins blanc, mais il est bon. Les pâtisseries ne font plus de gâteaux frais, on ne trouve que des gâteaux secs. La viande est supprimée deu» jours par semaine. Tout a énormément augmenté : les Pommes de terre coûtent 90 centimes le kilogramme, et les légumes à l’avenant. Les maraichers expédient tout en France, ils doivent y trouver leur bénéfice. » BOTANIQUE. M. D. Bois dépose sur le bureau une note de M. le D' J. Perez, sur le Juniperus Cedrus Webb, extraite du Journal de la Société d'Horticulture de France. Dans cette note, le D' Perez nous apprend qu'il a pu obtenir deux pieds mâle et femelle récoltés en 1903, au-dessus d’Arafo (Ténérife). Conservés en pots jusqu’en 1906, ils ont été plantés ensuite. Depuis 19414, ils donnent d'excellentes graines très fertiles. Au contraire, les graines recues de Palma n'avaient qu'un pouvoir germinatif très restreint, tenant sans doute à ce qu’elles provenaient de la variété glauque. Cet arbre présente, d’après l’auteur, une grande importance économique, en raison des usages de son bois, et ce Genévrier pousse plus vite que les autres. Pour le D' Henry, de Dublin, le J. Cedrus Webb. serait assez poly- morphe; cet auteur le regarde comme une variété insulaire du J. Oxycedrus L. ou Cade, dont quelques sujets atteignent de grandes dimensions dans le Midi de la France. Suivent quelques EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 241 considérations sur les graines, leur poids,leurs dimensions. En terminant, le D' Perez dit qu’il a réussi à activer la germina- tion, toujours si lente de ces arbres, en immergeant les graines 5 à 10 secondes dans l’eau bouillante et en les plongeant immé- diatement dans l’eau froide pour refroidir brusquement. Cette méthode a sans doute pour effet d’amener le déplacement de l'huile essentielle dans les tissus. M. le Président annonce que notre Société vient de recevoir un lot important de graines du jardin alpin de notre regretté collègue Coëz. Ces graines ont été netloyées et ensachées par les soins du Muséum d'Histoire naturelle, et M. Bois se fait l’interprète de la Société pour remercier M. le professeur J. Costantin. M. L. Capitaine est chargé de dresser la liste des espèces, dans l’ordre alphabétique, afin que la Société d’Accli- matation puisse les mettre en distribution. Cette liste paraîtra au Bulletin. M. Bois lit une communication de M. Pieraerts, conservateur au Musée de Tervueren (Belgique), sur l’Arachide dans la région de Valence (Espagne). Ce travail, très minutieux et remarqua- blement clair, paraîlra au Bulletin. Nous n’en donnerons qu’un bref résumé : La province de Valence, en Espagne, possédait, en 1914, 1.500 hectares emblavés d’Arachides. On y cultive deux varié- tés, celle dite du Brésil ou Arachide à 2 graines, celle dite du Pérou ou Arachide à 3-4 graines. La première, surtout, demande un sol meuble, sablonneux, auquel il faut adjoindre des engrais chimiques. La seconde s’accommode mieux des sols un peu plus compacts. L’Arachide figure dans l’asso- lement régulier, succédant à la jachère de préférence. Pour l’ensemencement, on fait d’abord un labour profond, qui incorpore l’engrais au sol. Puis, au moment des semences, on fait un second labour de surface. On sème en sillons, et on recouvre de terre. Dès que la plante a acquis une vingtaine de centimètres de hauteur, il faut butter. Le succès de l'opération dépend à la fois d’un sarclage judicieux et d’une irrigation bien conduite. On sème en avril-mai, pour récolter fin octobre. Le rendement moyen est de 2.500 kilogrammes à l'hectare de graines non décortiquées. La production annuelle est un peu inférieure à 20.000 tonnes, sur lesquelles 2.500 environ sont 242 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION exportées, surtout dans le nord de l'Europe. La marchandise, sur wagon ou à quai, se vend, en moyenne, 52 à 58 francs ou 60 à 6% francs les 100 kilogrammes, suivant quon désire l'Arachide à 2 ou à 3-4 graines (1), et suivant la qualité. Ces prix s'entendent pour graines non décortiquées. L’Arachide décortiqué se vend environ 80 peseias le quintal métrique. Suit une liste des cours commerciaux de cette Légumineuse: Le mémoire se termine par des données numériques sur le poids des graines et de leurs différentes parties, qui offrent aux spé- cialistes des renseignements précieux. La parole est donnée ensuite à M. Ch. Rivière qui nous donne d’amples renseignements sur plusieurs sujets variés : 1° Les Bambous épineux; 2 Les Bambous grimpants, 5° Le Cocos nucifera du D' Proschowsky; 4° Le Papayer; 52 Les Pal- miers bambusiformes. Ces notes peuvent se résumer ainsi : Sur les Bambous épineux et sur ceux à formes grimpantes ou sarmenteuses, quoique ces espèces soient nombreuses, on possède peu de renseignements, cependant elles sont sou- vent typiques par leurs caractères les plus apparents. Dans le groupe des Bambous épineux, on ne connaît guère que le Bambusa spinosa, mais le B. Blumeana, d'une vingtaine de mètres de hauteur, a des épines ternées, longues et fortes. Dans certains cas, les épines entourent complètement le nœud : Arundinaria. | Dans le groupe des grimpants, véritables lianes, puisque cerlaines espèces mesurent 30 mètres de longueur et ont un diamètre de 3 à $ millimètres seulement, les formes sont nombreuses. Le Dinochloa scandens, le Chusquea simpliciflora, ete. ont des dimensions analogues. Mais, parmi ces plantes, se trouvent quelques types ayant une organographie particulière : des mérithalles ou entre- nœuds ont des longueurs de 2 mètres et parfois de 5 mètres, comme l'Arthrostylidium Schomburgküi. Or, comme cette élongation est rapide, on peut croire, par comparaison avec diverses mensurations faites sur d’autres espèces, qu’il pour- rait y avoir des croissances en vingt-quatre heures, faciles à percevoir à l'œil nu, croissances diurnes ou nocturnes. Notre (4) Cette dernière variété étant considérée comme marchandise de luxe est plus demandée, c’est là la seule rai à Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. \ Ÿ fer, £ ; l | HR RES DE FRANCE { Revue des Sciences naturelles appliquées) | ‘ } È AND BE. Î RURALE | | 64e ANNÉE RER PE ANRT SR N° 9. — SEPTEMBRE 1917 SOMMAIRE LE ; * À x None DAS SOGIEMR DIN CCEIMATATION 20. 1. 0. 0, 1. 0 UE Rene tte 345 | P. AMÉDÉE-PICHOT. — Gaur, Gayal et Banteng. Les Bœufs sauvages de l'Inde . 4 00 347 My DrrAcdour 1e Touraco géant. 21... .. REA) ER Da e TS AR SE De Dream meuset Nandous. 1... Ua ra Taie Nb) l'MAurice L: DE VILMORIN. — Les effets du froid sur les Végétaux en février-mars 1915... 362 | £ [ “ E' Bourancer. — Récolte des Plantes médicinales en France (suile) . . , : : 12 0. | 369 / Un numéro, 2 francs : —— Pour les Membres de la Société, 4 fr. 50. & f REA RASE AR | Au mois de Novembre prochain: EE SIÈGE SOCIAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 7 2 SERA TRANSFÉRÉ jl | 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VI°\ ñ 1 sndant la durée de la guerre, le Bulletin ne paraîtra qu’une fois par mois. AE doeiété Nationale d'Acelimatation BUREAU ET CONSEIL. D'ADMINISTRATION POUR ‘1917 Président, M. Edmond PERRIER, membre de l'Institut ot de 1 Muséum d'Histoire naturelle, Paris. 4 MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, Professeur à l'Ecole! Vice-Présidents. coloniale, 15, rue Faidherbe, Saint-Mandé (Seine). MAURICE DK VILMORIN, 1, rue de la Planche, Paris. h Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. k MM. R. Le Forr, 89, boulevard Malesherbes, Paris (Etranger). H. Hu, Directeur adjoint à l'Ecole des Hautes Etudes, 954, boulevard Saint: Secrétaires. 4 Germain, Paris (Conseil). } CREPIN, 18, rue Lhomond, Paris (Séances). CH. DEBREUIL, 95, rue de Châteaudun, Paris ({ntérieur). Trésorier, M. le Dr SEBILLOTTK, 11, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris. Archiviste-Bibliothécaire, M. CAuUcURTE, Moulin de la Madeleine, Académie de Médecine, Directeur @ à Samois (Seine-et-Marne). Membres du Conseil M. Le MYRE DE ViLers, 28, rue de Surène, Paris. À. CHAPPELLIER, 6, place Saint-Michel, Paris. WUIRION, 101, rue Sadi-Carnot, Puteaux, ACHALME, directeur du Laboratoire colon:a] du MAGAUD D'AUBUSSON, 66, rue Mozart, Paris. 4 4 D' P. MarCHAL, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 89, rue dus Cherche-Midi, Paris. D' LEPRINCE, 62, rue de la Tour, Paris. MAïLLESs, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). ; Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. LECOMTE, professeur de botanique au Muséum d'Histoire valurelle, 14, rue des Écoles, Paris. Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux, Paris.M ” me Pendant l'année 1917, les Séances hebdomadaires des Sections sont remplacées par des Séances Générales bimensuelles Dates des Séances générales et du Conseil POUR L'ANNÉE 1917 ! . | Janvier | Février Mars Avril Mai Novembre | Décembre SÉANCES DU CONSEIL, 2 mercredi du mois |" D Rénenres ele ae et 0 Lane tan ee 12 ra lee | RP EE ARE qu © F 2 Séances générales, le lundi à 2 h. 1/2. 5 de 19 23 fe e Sous-SECTION d'Ornilhologie (Lique pour la Protection des oiseaux) le lundi EE AE D NAN ARE ne 22 | 19 19 23 21 19 di (1) Date reculée en raison des fêtes prochaines. : a"... "(|| Les membres de ia Société qui désirent assister aux Séances générales recevront” sur leur demande lies ordres du jour mensuels des séances. ï SES RÉ TR SE TR RER Le Secrétaire général à l’honneur d'informer MM. les Membres de 1a Société et les” personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la. Société, 33, rue de Buffon, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. Ÿ D à à Re Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations . fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’être . applicable; il sera fait désormais un prix Spécial pour chaque tirage à part. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. : La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur, des articles publiés dans le Bulletin est interdite. Les Membres de la Société qui désirent obtenir des chepteis sont priés d'adresser leurs demandes au Secrétariat, 33, rue de Buffon; les cheptels seront consentis, après examen de la Commission compétente, suivant le rang d'inscription et au fur et à mesure des disponibilités. : Le ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION PENDANT LA GUERRE “CITATIONS À L'ORDRE DU JOUR. . Nous avions inséré, au début de 1916, les deux premières citations obtenues par les fils de M. Charles Janet, ingénieur des arts et manufactures à Allonne (Oise). Nous sommes heu- reux de publier les cinq nouvelles citations obtenues par les trois fils de notre collègue. Lieutenant Edmond Janet. Citation à l'Ordre du ILE Corps d'armée : « Officier de valeur et de grand sang-froid. À montré des qualités d'organisation de premier ordre, pendant l'installa- tion de la batterie dans un nouveau secteur. S'est dépensé per- sonnellement. À été grièvement blessé à la cuisse droite, par un éclat d'obus. (EL « Signé : NIVELLE. » Lieutenant André Janet, pilote aviateur. Citation à l'Ordre du Corps d'armée : « Brave et plein d’entrain, a volé plusieurs fois dans la même journée quels que soient le temps et l'altitude imposée. Du 20 juin au 3 juillet, Par Son énergie et sa ténacité, a permis à sa section, accidentellement très réduite, de maintenir une Permanence d'observations aériennes et d'assurer toutes ses missions. « Signé : MANGIN. » Lieutenant Edmond Janet. Citation à l'Ordre de La 2 brigade de cuirassiers et du secteur de N... : « À fait preuve d’une activité, d'un sang-froid et d’un cou- Tage remarquables en dirigeant parfaitement les opérations de ses batteries et en faisant des reconnaissances très complètes BULL. SOC: NAT. ACCL. Fk. 1917. — 93 346 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION sous un bombardement violent, particulièrement du 12 février au 2 mars 1917. » Lieutenant André Janet, chef d'escadrille. Citation à l'Ordre de la V® Armée : « Pilote et chef d’escadrille, remarquable à tous les points de vue. Par son exemple de tous les instants, a su communi- quer son énergie, son calme et son audace à tout le personnel sous ses ordres, faisant de son unité une escadrille de premier ordre qui a rendu les plus grands services à l'artillerie au cours des opérations du 31 août 1916 au 4 juin 1917. A livré de nombreux combats aériens, notamment le 15 mai 1917, où seul il a attaqué trois avions de chasse ennemis qu'il a réussi à mettre en fuite. » ù Brigadier-téléphoniste Maurice Janet. Citation à l'Ordre du XXIe Corps d'armée : « Brigadier-téléphoniste de la batterie, a toujours entraîné, par son exemple, son équipe. Dans la nuit du 16 au 17 s’est dépensé sans compter pour les réparations des lignes, aux endroits les plus dangereux. Les téléphonistes de son équipe ayant été tués, a reformé immédiatement une nouvelle équipe avec la plus grande ardeur et le plus bel exemple de dévoue- ment. » *k x Le lieutenant Vigreux, fils de notre collègue M. Ch. Vigreux, directeur général des Papeteries de la Haye-Descartes (Indre- et-Loire), a été l’objet de la citation suivante : N°... division, ordre n° 233. « Vigreux (Jean), engagé volontaire, sous-lieutenant à l’état- major du 2° groupe du 220° R. A. C. « Officier de liaison avec l'infanterie. Fait preuve, dans l’accomplissement de cette mission délicate, de beaucoup de courage et d'initiative. S’est particulièrement signalé en Cham- pagne, en juin et juillet 1917. » GAUR, GAYAL ET BANTENG LES BOŒUFS SAUVAGES DE L’INDE Par PIERRE AMÉDÉE-PICHOT. A la séance de juillet 1916 de l’Académie d'Agriculture de France, M. Raillet a communiqué à ses collègues une note de M. le D' À. Lahille, pharmacien-major à Saïgon, relative à la présence en Annam du Gaur, un Bovidé sauvage qui n’avait pas encore été signalé dans cette région. « Je viens, écrit le D' Lahille, de passer quelques jours sur le plateau de Lang-Bian. [1 y à dans ces parages un grand Bœuf sauvage appelé Conminh qui n'est autré que le Gaur. On aurait donc tort de s’imaginer que cet animal ne se trouve que dans l'Inde. En réalité, il est assez commun dans les montagnes élevées et boisées de l'Annam où il vit le plus souvent en trou- peaux. » S M. Lahille a appris qu'une Vache domestique appartenant à un indigène fut saïilie en forêt par un Conminh et donna le jour à un Taureau métis qui vécut jusqu’à l’âge de cinq à six ans dans le troupeau dont sa mère faisait partie et M. Lahille en conclut qu'il pourrait être intéressant d'essayer des croisements de cette race sauvage très remarquable par sa haute taille et la finesse de ses membres avec nos races domestiques. ie _ Les observations de l'honorable correspondant de l’Académie d'Agriculture concordent avec ce que nous savons du Gaur de l'Inde et avec ce qui a été consigné dans l'étude sur les Bovidés que notre collègue M. J. Huet, aide-naturaliste au Muséum d'Histoire naturelle, a publié, dans notre Revue des Sciences naturelles appliquées, en janvier 1891. Puisque la question du Gaur revient au jour, il n'est pas inutile de rappeler les travaux dont cet animal a été l’objet et de reprendre dans de plus récents ouvrages ce qu'en disent les chasseurs et les résidents qui ont pu l’observer dans son habitat. Le Gaur, dénommé à tort Pison par les Européens, fréquente particulièrement les épaisses forêts des montagnes de l'Asie centrale. Ces montagnes, partant de l'Himalaya, prolongent 348 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION - leurs ramifications, d’une part à travers l'Inde anglaise, de l’autre à travers l’'Indochine jusqu'aux îles de la Sonde. On pouvait donc s'attendre à rencontrer le Gaur dans l'Annam comme il se trouve au Ténassérim, à Malacca, à Sumatra et à Java qui sont pour ainsi dire les vertèbres d’une longue épine dorsale dont, en suivant la crête à une époque où celle-ci était continue, le Gaur a pu étendre sa dispersion dans cette partie du globe. Dans les fractions de cette chaîne, aujourd'hui isolées les unes des autres par l'Océan, le Gaur sauvage a subi quelques modifications que l’on peut rapporter à trois diffé- rents types : le Gaur, le Gayal et le Banteng. Ces animaux forment un groupe bien caractérisé par leur garrot élevé, l'implantation de leurs cornes, leur pelage fauve plus ou moins foncé allant jusqu’au noir chez les mâles, et la couleur blanche ou très claire de leurs jambes, depuis le dessus du genou et du jarret jusqu'aux sabots. Chez le taureau Gaur, le sommet du crâne, entre les cornes, affecte une élévation très prononcée comme un diadème qui donne à son profil une concavité très accentuée. Les cornes, placées haut sur la tête, ont un départ horizontal, mais se relèvent en forme de croissant, les pointes dirigées en dedans et en arrière. Chez le Gaval, les cornes s'écartent moins de la direction horizontale et l'arc qu’elles. forment se termine sans l’inflexion des pointes en arrière. Les sabots du Gaur et du Gayal sont remarquablement fins et peu en rapport avec la masse du corps qu'ils supportent mais tels qu'il convient à des animaux de montagne appelés à escalader des rochers et à circuler sur des pentes abruptes. C’est, en effet, sur les hauteurs boisées qu'ils se tiennent de préférence, cherchant leur sécurité dans les massifs les plus touffus et les plus impénétrables. C’est dans ces forts que les chasseurs sont obligés d'aller les relancer, n'ayant souvent d’autre voie de pénétration que les sentiers tracés par les Gaurs eux-mêmes ou par les Éléphants dont la corpulence pouvait seule enfoncer l’enchevêtrement des lianes et des ronces de ces forêts tro- picales. Sanderson, le directeur de l'Établissement gouvernemental de Mysore pour la capture des Éléphants, est d’avis que Gaur et Gayal sont la même bête, le Gayal ayant été simplement modifié par la domestication. Cest aussi l'opinion du capitaine Forsyth qui, dans son ouvrage sur les massifs montagneux de l'Inde centrale, dit que le Gayal a été domestiqué dans le GAUR, GAYAL ET BANTENG, LES BOŒUFS SAUVAGES DE L'INDE 249 Brahmapootra depuis des siècles et employé à la culture. Les Gayals apprivoisés que Sanderson à vus dans les mon- tagnes de Chittagong avaient le libre parcours de leurs forêts natales et ne retournaient au village que le soir attirés par la distribution de sel que leur faisaient leurs propriétaires. Ces Bovins ont, en effet, une prédilection marquée pour les sub- stances salines dont ils recherchent les efflorescences dans les parties marécageuses de leurs forêts et dans les clairières où se trouvent des terres dites odorantes dans lesquelles ils creusent des trous à force de les lécher. Quant au Gaur pro- prement dit, ces auteurs sont d'accord pour lui attribuer un caractère sauvage irréductible et affirment que, même pris jeune, il ne peut pas supporter la captivité et qu'il ne vit pas longtemps si on le retire du milieu qui lui est naturel. « L'ir- réductibilité du Gaur est telle, dit Forsyth, que plus que tout autre animal sauvage il fuit devant les empiétements de la culture et ne consent pas à vivre en marge de la civilisation. On ne le voit pas fréquenter les bandes de Bovidés domes- tiques dont il s'éloigne pour se retirer dans les régions les plus inabordables et il est probable que d'ici à peu de temps on ne le trouvera plus que là où l’on aura constitué des réserves pour la faune sauvage, comme cela a été fait pour le Bison d'Amérique, l'Aurochs de Russie et tant d’autres dont les anciens écrivains nous ont conservé le souvenir. » Le Gaur a donc rarement figuré dans les jardins zoologiques et il faut regarder comme un fait exceptionnel l'envoi que fit, en 1889, sir Cécil Smith à la Société Zoologique de Londres d'un Taureau provenant d’un troupeau qui venait d'être cap- turé tout entier par le sultan de Pahang dans la péninsule de la Malaisie. Cette capture ful accidentée par d’émouvants épi- sodes. Le sultan avait fait enclore de palissades une longue et étroite bande de terre sur les bords de la rivière de Pahang où l’on savait que les Gaurs de la montagne descendaient pen- dant la moisson. Les animaux arrivèrent avant que le travail ne fût achevé et il fallut que 1.500 ouvriers complétassent la clôture en une seule nuit, avant que les animaux ne s’aper- cussent du danger qu'ils couraient d’être coupés. Ces disposi- tions terminées, une armée de traqueurs poussa la bande composée de 24 bêtes dans un plus petit enclos qui avait été aménagé dans un coin du grand parc. Lorsqu'ils se virent ainsi capturées, la rage et la terreur des pauvres bêtes furent 350 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION indescriptibles. Perdant la tête, elles se mirent à tomber les unes sur les autres, dans un accès de folie furieuse, si bien qu’au soir la moilié du troupeau était massacrée à coups de corne. Les survivants, en état lamentable, furent amenés à s'engager à la file dans un étroit couloir où on put les séparer en glissant des madriers entre chaque animal, ce qui permit de les faire entrer l’un après l’autre dans les caisses destinées à les transporter à Pekan sur des radeaux. La suggestion du D' Lahille au sujet du croisement du Gaur avec nos races domestiques présente done, comme on le voit, quelques difficultés à cause de l’irréductibilité du caractère de ce Bœuf sauvage, mais il n’en serait pas de même avecle Gayal, qui accepte si facilement le joug de l'homme que beaucoup le considèrent comme un Gaur modifié par une très ancienne domestication et retourné à la vie sauvage. Il est de fait que le Gayal se laisse très facilement capturer. Les indigènes de Chit- tagong l'attirent au milieu de jieurs troupeaux de Gayals apprivoisés, au moyen de grosses pelotes de coton mélangé de terre odorante et de sel et petit à petit ramènent les uns et les autres à leur village où les animaux sauvages acceptent le régime d'une demi-captivité et reviennent fidèlement chez leur maître qui les laisse pâturer librement en forêt. C’est le Gayal - que l’on a vu dans les ménageries européennes et il s’y est fréquemment reproduit. Au Jardin zoologique de Londres, de 1883 à 1893, on compte la naissance de 5 mâles et de 6 fe- melles et M. Bartlett, le surintendant du jardin de la Société, a noté, ‘dans son livre : La vie chez les animaux de la ménagerie, comme l’a rappelé M. Raïllet, les résultats des différents croi- sements qu'il a obtenus du Gayal avec les Zébus de l'Inde et les Bisons d'Amérique. Ces expériences ont confirmé M. Bartlett dans son opinion que nos races domestiques ne proviennent pas d’une seule espèce exclusivement, mais du mélange de plusieurs. Ce qu'on a obtenu du Gayal ne serait pas moins facile à réaliser avec le Banteng de Birmanie puisque, dans l'ile de Bali, ce Bovin est si complètement domestiqué qu'on l'y élève pour approvisionner de viande de boucherie le marché de Singapore. Le type du Banteng est intermédiaire entre le Gaur et le Gayal. A l’état sauvage, il fréquente des régions analogues. Le Banteng diffère moins du Gaur que le Gayal; il fréquente les mêmes régions mais il a conservé une individualité distincte + GAUR, GAYAL ET BANTENG, LES BŒUFS SAUVAGES DE L'INDE 951 et les bandes des uns et des autres ne se mélangent pas. Comme nous venons de le dire, il est aussi susceptible de domesti- cation que le Gayal, et notre collègue, M. Blaauw, a bien voulu nous fournir les renseignements suivants sur les Bantengs qu'il a longtemps possédés dans sa ménagerie de Gooïlust, en Hollande. « Le Taureau de mon élevage, écrit M. Blaauw, était né au Jardin Zoologique de Calcutta. Son père était un Banteng sau- vage de Sumatra et sa mère était une Vache de l'ile de Bali, où l’on possède une race domestique de ces Bovins. Cette race domestique est de tous points semblable aux animaux sau- vages, si ce n’est que les cornes des Taureaux, au lieu de se recourber sur elles-mêmes en forme de croissant, se prolon- gent à peu près dans la ligne droite et mon Taureau tenait cette particularité de sa mère. Mon Taureau, quand il m'est arrivé, était à peine âgé d’un an et portait encore la livrée du jeune âge, c’est-à-dire qu'il était roux comme la Vache et il n'a pris qu à trois ans le pelage noir des Taureaux adultes. Une année plus tard, je recevais une femelle de la race domes- tique de Bali. « Lorsque ce couple fut adulte, il m’a donné de nombreux produits qui se sont levés sans difficulté, mais ces animaux sont frileux et, pendant l'hiver, je devais les tenir renfermés dans leur cabane et même les chauffer un peu pendant les fortes gelées. « À leur naissance les Veaux ont une livrée spéciale, c’est- à-dire que leurs jambes ne sont pas entièrement blanches à partir du genou inclusivement; sur cette région de leurs mem- bres la couleur des poils est donnée par un mélange de brun et de blanc à peu près comme chez l’Antilope Nilghau de l'Inde. L’écusson blanc autour de la queue est encore très indistinct. Les jambes deviennent blanches chez les animaux des deux sexes à l’âge de six mois et l'écusson caudal fait son apparition ; le Taureau est encore roux, mais d’une teinte plus foncée que la Vache. La bosse frontale, entre les cornes du mâle, se recouvre de matière cornée après le développement complet des cornes. « Mon Taureau était très doux pour les personnes de sa con- naissance et témoignait une très remarquable affection pour sa Vache et pour leurs jeunes Veaux. Si un étranger faisait mine de vouloir caresser sa femelle, il la poussait doucement 352 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION de côté et se placait entre elle et l’intrus dont il se méfiait. Cette manœuvre était très curieuse à observer. « Le Taureau est mort à l’âge de vingt ans et la Vache à dix-huit. J’ai obtenu de ces animaux un très grand nombre de jeunes, mais je n’ai jamais pu élever les jeunes des Vaches qui étaient nées chez moi. Invariablemen! ces produits de seconde génération n'étaient pas viables et naïissaient avec une faiblesse congénitale qui les empêchait de se tenir debout et la race a fini par s’éteindre chez moi. Le fait est d'autant plus surpre- nant que les Vaches de la première génération avaient toutes les apparences d’une santé robuste. Mon vieux Taureau avait une singulière manière de courir vers les visiteurs qui s’approchaient de son enclos. Il arrivait en soufflant bruyarnment comme s’il était en fureur et labou- rait le sol de ses cornes, mais, cette démonstration une fois faile, il se laissait caresser et c'était la douceur même. Ces Bantengs sont des animaux magnifiques; le pelage de la Vache, d'un roux éclatant, fait contraste avec la coloration noire et blanche du Taureau. Le Jardin Zoologique d'Anvers possédait une paire de mes élèves au moment de l’envahissement de la Belgique. J'avais aussi placé un Taureau à Londres et une Vache à Berlin et je regrette vivement d’avoir vu s’éteindre mon troupeau de ces Bovidés si décoratifs et qui m’'avaient toujours donné pleine satisfaction. » Ce document est d’autant plus intéressant que nous sommes un peu à court d'informations sur ces Bœufs sauvages de l'Inde. Par contre, tous les collectionneurs de trophées ont parlé assez longuement des Gaurs qu'ils ont poursuivis dans l'Inde et en Malaisie et qu'il leur a fallu parfois suivre à la piste pendant plusieurs jours avant de pouvoir les rejoindre. Une fois mis sur pied ces animaux couvrent beaucoup de ter- rain d'une allure rapide et se gardent attentivement de l’approche des chasseurs par lesquels ils se sentent traqués. On est facilement porté à voir, dans les animaux qui vivent encore de nos jours à l’état sauvage, les progéniteurs de nos animaux domestiques, mais il est difficile de les rattacher les uns aux autres. Les sélections de l'élevage en captivité, non moins que l'influence des climats différents sous lesquels les animaux ont été transportés, ont évidemment modifié les races primitives depuis des temps très reculés. La domestication GAUR, GAYAL ET BANTENG, LES BOEUFS SAUVAGES DE L'INDE 353 des races bovines est une des plus anciennes et semble avoir précédé les époques historiques de l'humanité, aussi est-elle une des plus obscures. Les migrations aryennes et sémitiques ont apporté le Bœuf tout domestiqué dans la plus grande partie du Vieux Monde où les espèces sauvages autochtones ont fini par s'éteindre, non sans avoir peut-être contribué par des croisements à former des races nouvelles, et si c'est à l'Extrême-Orient qu'il convient d'attribuer la domestication du Bœuf, comme celle de la plupart de nos animaux domestiques, ne pourrait-on pas voir dans le Gayal, espèce très voisine du Gaur, comme nous l'avons dit, mais vivant avec les troupeaux des indigènes en semi-domesticité, une des phases de cette domestication ? Nous n'avons pas cru devoir entrer ici dans une description scientifique plus détaillée des Bœufs sauvages de l'Inde. L’ou- vrage de Lydekker en relève de nombreuses variétés ou races qui, sous des dénominations locales, se distinguent par de légères différences de taille, de couleur et des caractères, somme toute, assez superficiels. Pour la chasse et les mœurs de ces Bovidés les ouvrages du capitaine Forsyth, de Sander- son et de Hubback peuvent satisfaire amplement la curiosité du lecteur (1). (4) The Highlands of Central India by Cap. Forsyth, Bengal Staff corps, Londres, Chapman et Hall, édit., 1872. ; — G. P. Sanderson : Thirteen years among the wild beasts of India, Londres, Allen et C°, 1878. — T. R. Hubbazk : Elephant et Seladang hunting in Malaya, Londres, Rowland Ward, 1905. ! _— R. Lydekker : The Game animals of India, Londres, Rowland Ward, 1907. — Thirly seven years of big game Shoobing by the Maharajah of Cooch Behar, Londres, Rowland Ward, 1908. LE TOURACO GÉANT (CORYTHÆOLA OÙ SCHIZORHIS CHISTATA) | Par J. DELACOUR. La guerre et la campagne sous-marine ont restreint l’impor- tation en France des animaux exotiques, mais elles ne l’ont pas complètement arrêtée. C'est ainsi que j'ai pu recevoir, au début de l'année, un très intéressant envoi du Gabon, dans lequel se trouvait un superbe Oiseau : le Touraco géant. La famille des Musophagidés est particulièrement attrayante. Les genres qui la composent n'ont pas seulement une forme élégante, unie à de brillantes couleurs, leur caractère et Jeurs mœurs en font, en outre, les plus agréables Oiseaux à tenir en captivité. Les divers Touracos sont toujours assez rares dans les col- lections, malgré leur tempérament robuste et leur penchant à reproduire en volière. Je crois même qu'on n'avait encore jamais vu en Europe de spécimen vivant du Touraco géant. Cet Oiseau, bien plus grand que ses congénères, mesure environ 70 centimètres de longueur ; c’est la taille d’un Faisan ou mieux d’une Pénélope huppée, dont il rappelle un peu la forme générale. Ses couleurs sont reproduites ci-contre et je n'insisterai pas sur leur beauté. Le Touraco géant est purement arboricole ; comme les autres membres de la famille, il court sur les branches, ce qui fit dire à beaucoup de visiteurs de mes Touracos de Buffon : «On dirait des Écureuils ! » On le nourrit de bananes, pommes et autres fruits frais, de figues et de raisins secs, et de viande crue coupée menue. Il refuse les Vers de farine, les Carausius et autres Insectes. Son allure est assez différente de celle des autres Touracos, son bec brillant et dégagé, sa huppe spéciale, lui valent une physionomie particulière, tandis que le grand développement des ailes et de la queue lui donne une autre silhouette. Si d’autres individus étaient importés, il serait intéressant de tenter leur reproduction, qui ne doit pas être plus difficile à obtenir que ceile du Touraco de Buffon. Societe Nationale d'Acclimatation. PTIT 1917 CORYTHÆOLA CRISTATA. [TOURACO GÉANT D'après un exemplaire vivant à Villers-Bretonneux. (Somme) 1/4 de la grandeur naturelle ga CC; ÉMEUS ET NANDOUS Par C. DEBREUIL. Bien que les mœurs de ces grands Oiseaux coureurs soient connues el qu'il en ait été très souvent question soit dans nos séances, soit dans le Bulletin (1), il n’est peut-être pas inutile, plusieurs collègues ayant rapporté de nouvelles observations, de grouper et de préciser les différences principales qui existent entre le Casoar-Emeu ou Dromée d'Australie (Dromæus Novæ-Hollandiæ) et le Nandou ou Autruche d'Amérique (Rhea americana) qui appartiennent tous deux à la famille, peu nom- breuse, des Struthionidés. Sans parler de la taille et des ailes, de la couleur du plu- mage et de la nature des plumes, qui donnent, à première vue, une physionomie très distincte à chacun de ces deux Oiseaux, bien d’autres différences sont encore à signaler. Les Emeus semblent beaucoup plus intelligents que les Nan- dous; ils paraissent aussi plus gais; M. C. Rivière a même prétendu qu'ils étaient facélieux ; quoiqu'il en soit, ils répètent et prolongent davantage leurs jeux; leurs danses comportent des figures plus nombreuses et plus variées. Ces longs Oiseaux, presque dépourvus d’ailes et comme vêtus d’une robe trop large, sont extrêmement amusants à observer; quand on les voit se poursuivre, s'arrêter brusquement en se dressant l’un contre l’autre de toute leur hauteur, fuir éperdument le cou horizontalement tendu, tomber comme écrasés sur le sol, bondir en ruant, la tête d’un côté les pattes de l’autre, prendre des poses, s’affronter en soufflant bruyamment les plumes hérissées, simuler des combats, etc., on croirait assister à un ballet de « clowns », numéro sensationnel habilement réglé par un maitre de danse. En général, les Emeus se laissent toucher et caresser plus volontiers que les Nandous, qui sont pourtant très familiers; (4) Voir, pour les mœurs et l'acclimatation de l’Emeu, Bulletin : 1851, p.511; 1860, p. 516; 1862, p. 397; 1863, p. 91; 1861, p. 2; 1868, p. 682; 1869, p. 128; 1870, p. 104; 1883, p. 203. — Pour le Nandou, voir Bulletin : 1856, p. 290; 1858, p. 388; 1860, p. 182; 1883, p. 1; 1884, p. 111 et 916; 1889, p. 371 et 195; 1900, p. 1, 25 et 169; 1903, p. 209 et 331; 1906, p, 361; 1914, p. 538. 356 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION ils sont moins brutaux et lorsqu'on leur présente une friandise à la main, ils en prennent délicatement les plus petits mor- ceaux, sans pincer cruellement les doigts suivant la fâcheuse habitude des Nandous. Les Emeus attaquent avec leurs pattes; les Nandous se servent plus volontiers de leur bec. Le cri du mâle Emeu ressemble au bruit produit par une forte éructation; la femelle émet, en le répétant rapidement, un son guttural, comparable à celui d’un Tambour de basque et, en l’entendant, on peut, avec de l'imagination, se croire près d’un village nègre où l’on danse la « bamboula »; cette diffé- rence de cri, entre le mâle et la femelle, est très utile pour reconnaître les sexes. La femelle Nandou semble muette, mais le mâle pousse une sorte de rugissement profond, très impres- sionnant. Les Emeus entrent volontiers sous bois et ne craignent pas les fourrés, ils aiment, à moins qu'il ne fasse chaud et très beau, choisir un abri pour la nuit, tandis que les Nandous pré- fèrent, en général, coucher à la belle étoile. Les Nandous ne vont à l’eau que lorsqu'ils y sont forcés ; les Emeus qui ne se « poudrent » pas prennent beaucoup de plaisir à se baigner. M. À. Touchard, grand éleveur d'Emeus, en eut, un jour, une preuve fort curieuse. Se promenant dans sa propriété, il aperçut de loin, sur un étang, deux sortes d’Oi- seaux qu'il prit pour deux Sarcelles ; bien vite, il courut cher- cher son fusil, mais quand, arrivé avec beaucoup de précau- tions à bonne portée, il voulut, en chasseur correct, faire prendre l’essor aux Oiseaux avant de tirer, une des deux pré- tendues Sarcelles, se dressant sur l’eau, fit apparaître, à sa grande surprise, le long cou d’un Casoar! Deux Emeus étaient allés se coucher au fond de l'étang et c'était leurs têtes, émer- geant seules au-dessus de l’eau, que notre collègue avait prises pour des Sarcelles. Tout ruisselants, les deux gros Oiseaux, les plumes collées au corps, revinrent sur le bord où, en se secouant comme des Chiens, ils arrosèrent copieusement le chasseur déconfit. Les Emeus ne s’accouplent pas indifféremment, il faut qu’il y ait sympathie entre eux et le mâle fait longuement la cour à la femelle qui l’a agréé. Lorsqu'il est en « belle humeur », le mâle, en se rengorgeant, pousse un cri sourd, puis grave et solennel, devant sa compagne, lentement au pas de parade, il ÉMEUS ET NANDOUS 3571 passe et repasse; il est ainsi vraiment majestueux, car son allure souple et rythmée n’a rien de comparable, hâtons-nous de le dire, avec la marche saccadée et grotesque, à la cadence de laquelle, dans une vision de mort, les Teutons, ivres d’or- gueil, avaient décrété de s’avancer pour conquérir le Monde; lOiseau, lui, dans son geste tout entier de foi et d'espérance, ne rêve qu au: « … grand baiser d'amour qui peuple la nature. » Le Nandou mâle n’est pas aussi sentimental; c’est un Pacha, dont quatre ou cinq femelles doivent subir, volontairement ou non, les exigences ; il aime, cependant, à se faire valoir-én se pavanant devant elles, le cou replié entre ses ailes étendues, mais il passe rapidement aux actes et, brutalement, toujours, s'impose. Les femelles Emeus, par contre, semblent avoir la haute: direction dans le ménage; les deux conjoints, qui se quittent peu, paraissent toujours se consulter lorsqu'il y a une décision importante à prendre : emplacement du nid, incubation, etc. ; les femelles Nandous ont l'air d’obéir au mâle comme à un despote; leur ponte, souvent éparse, une fois terminée, chassées, d’ailleurs, par le mari devenu un père de famille exemplaire, elles s’éloignent du nid, véritables marâtres, sans jamais participer à l'éducation des jeunes. Chez les Emeus, comme chez les Nandous, ce sont les mâles qui couvent, mais, pour les premiers, l'incubation dure soixante à soixante-cinq jours au lieu qu’elle n’est que de trente-quatre à quarante jours pour les seconds; en outre, tandis que le Nandou se lève de temps en temps, pour prendre sa nourriture, l'Emeu ne quitte pas le nid et passe les deux mois d'incubation dans une abstinence complète; après ce temps, les premiers excréments qu’il expulse ne possèdent, chose remarquable, d’après les expériences mêmes de M. le pro- fesseur Metchnikoff, aucune « flore intestinale ». On a vu des Emeus, lorsque pour une raison quelconque la première couvée était manquée, recommencer l’incubation d’une nou- velle ponte et rester, ainsi, en deux fois, quatre ou cinq mois sans boire ni manger, pendant le courani d’une année. Une fois qu'il à pris sa faction sur son précieux trésor, dit M. P. A.-Pichot, dans le Chenil, il n’en bouge plus; qu'il pleuve, qu'il vente ou qu’il neige, rien ne lui ferait abandonner 358 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION son poste et nous avons même vu un de ces couveurs modèle supporter le plus patiemment du monde l'introduction d’un thermomètre destiné à connaître sa température rectale. L'Emeu, avant de couver, est très gras et c'est évidemment cette accumulation de graisse sous la peau qui le nourrit pen- dant son long jeûne comme cela a lieu pour les Animaux hiber- nants, durant leur sommeil iéthargique. Les Nandous se sont adaptés à notre climat et pondent au printemps; les Emeus, au contraire, et de là provient la prin- cipale difficulté de leur élevage, ont conservé leurs habitudes et commencent leur ponte au début de notre hiver, qui corres- pond au printemps des antipodes. Leurs œufs, dont la coquille est granulée comme de la peau de chagrin, sont d’un beau vert malachite; ils ne pèsent pas plus de 450 à 600 grammes; les œufs de Nandous sont jaune-citron, quand ils viennent d'être pondus, malgré la taille plus petite de l’Oïseau, ils arrivent à peser jusqu'à 900 grammes. L'Émeu pond de 10 à 20 œufs; la ponte du Nandou est plus abondante; une femelle de Nandou a pondu, exceptionnel- . lement, chez moi, 56 œufs dans une saison. Les Émeus et les Nandous sont adultes dès la troisième année. Les observations suivantes montrent à quel point la femelle Emeu pousse l'instinct de la propagation et l'amour de ses enfants : Dans un article écrit en 1867, M. Touchard rapporte qu'une femelle continua à couver des œufs abandonnés par le mâle. J'ai possédé moi-même une femelle qui, désespérant de voir son mari prendre le nid, s’est décidée, contrairement à toute tradition, à se mettre elle-même sur les œufs et les a couvés pendant Line d’un mois. M. Touchard a observé que pendant que le mâle couve, Ja femelle vient le voir plusieurs fois par jour, mais qu’elle se ‘tient à distance, comme pour ne pas attirer l’attention sur lui; deux ou trois jours avant l’éclosion, elle ne le quitte plus et dès . que les petits commencent à naître elle s'accroupit auprès du mâle qui lui passe les poussins au fur et à mesure de leur naissance; pendant deux jours la femelle réchauffe ainsi les jeunes et les sèche, tandis que le mâle continue à tenir le nid; le troisième jour, de bon matin, parents et enfants partent pour leur première promenade. 2 Plumes d'Emeu. =] D [= a E Le) 25 rs) | © TT =| a Z @] T =) Re 3 A Plumes de Nandou. ) Grandeur naturelle.) 1 îi ( 360 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION La femelle montre une grande déception quand l’éclosion n’a pas lieu : . Chez moi, un couple très uni eut, pendant plusieurs années, des œufs clairs; quand, après plus de deux mois d'incubation, on se décidait à faire lever le mâle du nid, il était immé- diatement pris à parti par la femelle qui, le poursuivant à coup de bec et à coup de pattes, lui montrait tout son mécon- tentement. M. Touchard rapporte un fait analogue : ayant un jour enlevé aux parents leurs petits, pour les soustraire au mauvais temps et les élever à l'abri, le mâle fut aussitôt pourchassé par la femelle et frappé brutalement; la brouille dans le ménage dura plusieurs semaines et ne se termina que lorsque la femelle eut commencé une seconde ponte. Enfin nous devons à M. G. Hermenier l'observation suivante : Une femelle Emeu de quatre ans était accouplée à un jeune mâle qui n'avait encore jamais Couvé; le ménage était uni, il y avait eu des accouplements ; la ponte de onze œufs semblait terminée, mais le mâle, tout en s’occupant de son nid, qu'il avait recouvert de paille et de brindilles de bois, ne semblait pas disposé à couver; la femelle l’ayant compris se mit à le pourchasser dans tout le parquet, ne lui laissant pas un instant de répit, le ramenant constamment devant le nid; on entendait les coups de pattes résonner sur le malheureux, qui, chaque jour était frappé plus durement. Le but de la femelle était manifeste, elle revenait toujours à son idée fixe : obliger son mari à prendre le nid. Elle continuait son manège, nullement gênée par la présence de notre collègue et de plusieurs de ses amis qui, très intéressés, assistaient souvent à ces scènes sin- gulières, se demandant qui finirait par avoir raison. Au bout de quatre jours, ce fut le mâle qui céda; il vint tout penaud, et à bout de souffle, s’accroupir sur les œufs, dont deux, du reste, avaient été cassés pendant la bataille. Satisfaite, la femelle laissa son mari tranquille, mais resla près de lui à le surveiller; deux fois, il se leva pour aller manger, deux fois elle reprit sa poursuite et ramena sans douceur le père de famille récalcitrant. Quand notre collègue nous rapporta ces faits, le mäle était sur les œufs depuis plus de dix jours et semblait être résigné à son rôle; la femelle, tout en le surveillant, ne montait plus la garde que de loin. ÉMEUS EL NANDOUS 361 Il est bon de noter que ce n’est pas seulementchezles Emeus que l’un des conjoints contraint l’autre à prendre le nid; il est connu que chez les Colombidés et chez les Passereaux, entre autres, les mâles savent obliger les femelles à couver, mais chez ces Oiseaux qui, en général, se partagent les soins de l’in- cubation, c'est toujours le mâle qui rappelle la femelle à ses devoirs. La chair de l'Émeu est bonne. Elle ressemble, dit M. Tou- chard, à celle du Mouton, comme couleur et comme goût, et il est difficile de distinguer une côtelette d'Émeu d’une côtelette de Mouton. Ses œufs sont d’un goût plus fin que ceux du Nandou et ses plumes, naturelles ou teintes, servent à confectionner de jolies et originales parures. Elles offrent la particularité, fort rare, d’être doubles, chaque bulbe en contenant deux. Les Émeus semblent vivre plus vieux que les Nandous : on prétend qu'ils peuvent atteindre soixante ans et plus. M. Tou- * chard possède, depuis quarante ans, un couple d'Émeus, qui reproduit très régulièrement chaque année et qui lui a donné plus de 150 jeunes. Sauf lorsqu ils ont des petits, ces Oiseaux sont restés très doux, ils n’ont jamais été malades. Pour terminer, disons que les ornithologistes ‘distinguent trois espèces de Nandous : le Nandou d'Amérique et sa jolie variété blanche (Rhea americana), le Nandou de Darwin (Æhea Darwini) et le Nandou à long bec (Rhea macroryncha); il y aurait deux espèces d'Émeus : l'Émeu de la Nouvelle-Hollande (Dromæus Novæ-Hollandiæ) et l'Émeu tacheté ou moucheté (Dromæus irrdralus). Puissions-nous ne pas avoir, une fois de plus, « clamé dans le désert », ét espérons que ces quelques notes, faisant mieux apprécier l’'Emeu, encourageront les possesseurs de parcs et d’herbages à tenter l'élevage de cet intelligent Oiseau, plus ignoré encore que le Nandou et que le fondateur de la Société d’Acclimatation, Isidore-Geoffroy-Saint-Hilaire, recommandait déjà, il y a plus de soixante ans. BUÉL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1917. — onu ct Th, LAN OR à pl ae f: x 1 LES EFFETS DU FROID SUR LES VÉGÉTAUX EN FÉVRIER-MARS 1917 Par MAURICE L. DE VILMORIN. Les froids, en février-mars 1917, ont eu de commun avec ceux de l'hiver 1879-1880, le caractère d'une longue conti- nuité. Il s’en faut de beaucoup qu'ils leur aient été comparables en intensité, puisqu'en 1879-1880, ils ont atteint de 23° à 95e, dans la région parisienne, tandis que ceux de cet hiver n’ont été en moyenne que de 16° à 18°, mais cette prolongation de basse température a amené pareillement des effets très nocifs. Il semble évident qu'un froid passager de 18° à 20° produit moins de dégâts qu'un froid prolongé de 15° à 16°, la désor- ganisation des cellules se continuant profondément avec la prolongation du gel, Plusieurs fois dans les hivers considérés comme doux, le thermomètre est tombé, pendant une nuit, à — 16° ou — 18° et les dégâts ont été légers : le couvert des feuilles, chez les végétaux à feuillage persistant, l'écorce, chez les autres, ayant arrêté ou retardé la pénétration du froid. Dans les cas de gelée de courte durée, la reprise de la végé- tation se fait, au-dessous des parties atteintes et mortifées, avec vigueur, et elle se poursuit sans à-coup. Mais les plantes ayant subi, comme ce fut le cas cette année, un gel persistant se comportent d'une facon très différente. Quand, la gelée finie, le temps de la nouvelle végétation arrive, elles semblent par- fois assez faiblement atteintes. Chez les plantes à feuillage persistant, l’intérieur des touffes présente encore de la verdure, il semble qu’à une certaine distance des extrémités, le bois soit encore sain et doive fournir une nouvelle base à la végétation. Il n’en est rien ; les parties sèches gagnent de plus en plus; aucun bourgeon nouveau ne paraît et bien souvent des souches déjà fortes n’émettent plus aucun bourgeon. Peu à peu, toute la plante se dessèche, trompant les espoirs du début. En 1879-1880, les froids intenses se produisirent avec haute pression barométrique et sans vents. Le phénomène de l’accu- mulation de l’air froid dans les parties basses, de diminution LES EFFETS DU FROID SUR LES VÉGÉTAUX EN 1917 363 de l'intensité du froid surles coteaux ou montagnes se mani- festa d'une façon très nette. Sur les pentes du plateau de Châtillon, plusieurs Sequoia passèrent l'hiver sans dommage, alors qu'ils périssaient tous à Bourg-la-Reine ; dans la Loire et au Puy-de-Dôme, le thermomètre descendit à peine au-dessous de zéro au-dessus de l'altitude de 1.000 mètres. Je crois qu'il n’en fut pas généralement ainsi celte année où le Lyonnais et le Dauphiné subirent des froids bien plus grands que notre région parisienne. Ceci m’amène à préciser le sujet de ces notes : Résistance d'un certain nombre de végétaux indigènes et exotiques aux Barres, arrondissement de Montargis (Loiret). Des renseigne- menis plus étendus sur la rusticité des espèces peuvent être trouvés dans l'ouvrage de Ch. Baltet : £ffet du froid sur les végétaux, publié à la suite de l'hiver 1879-1880. IL existe aussi un opuscule de M. Duchartre sur ce sujet. En ce qui concerne les végétaux de collection, il faut pru- demment ne pas conclure du dépérissement d’une espèce qu’elle a péri uniquement par le froid. Si un repiquage récent, quelque cause d’affaiblissement intervient, telle plante qui, à première vue, parait saine peut être achevée par le froid, alors que sa congénère, plus forte et mieux établie, aura résisté. On peut partager les végétaux en question en deux classes : ceux à feuillage persistant, ceux à feuillage caduc, dont la dis- tinction est quelque peu arbitraire; les premiers ont, en général, plus souffert, demeurant toujours plus ou moins en végétation . VÉGÉTAUX A FEUILLAGE PERSISTANT. ConiFÈRES. — Dans la série des Taxinées, je n'ai pas constaté de pertes dans les genres Taxus, Torreya, Cephalotaxus, Cunninghamnia. Le Podocarpus alpina et neriifolia, le Telra- clinis articulata ont succombé, comme il fallait s’y attendre. Dans les Zsuga et Pseudo-Tsuga, point de perte, sauf celle d’un Pseudo-Tsuga sinensis, nouvellement replanté. Les Abies et les Picea ont parfaitement résisté, même de très petits sujets des nouvelles espèces de Chine récoltées par Wilson, tels qu'asperata, purpurea, retroflexa. Le genre Picea est d’ailleurs un genre de tout repos. 304 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION Les Æeteleeria, voisins des Abies, ont tous péri aux Barres, non seulement mes semis non encore déterminés, mais le A. Davidiana. Mes sujets, il est vrai, venaient d’être déplacés. Le’X: oo a résisté, à Verrières, dans un sol plus sableux, à la même température qui l’a tué aux Barres. Les Pins mexicains ont péri en grande partie : P. cem- broides, oocarpa, teocote, ayacahuile, des environs de Mexico ; pseudo-halepensis, leiophylla, Gerardiana. Par contre, ont bien résisté : le Pinus Veitchii, qui est considéré comme une variété de l’ayacahuite, V'Armandi, l’'yunnanensis, le Nelsoni, le mono- phylla, le muricata et ses variétés, le sabiniana. Résistance complète des Taxodiées : Cryptomeria, Libo- cedrus, Thuya et Biota, sauf quelques variétés du Piota orien- talis qui ont eu quelques rameaux gelés et enfin de l'ensemble des Chamæcyparis. Cependant, le charmant Chamaæcyparis formosana à perdu quelques éxtrémités de rameaux. Dans les Cupressus, dont ma collection est réduite, je n’ai perdu qu’une espèce mexicaine (species Coatepec) voisine du Benthamiana. Mes pieds de Cupressus arizonica ne se sont point aperçus du froid. Les Juniperus ont également tous résisté, sauf quelques légères atteintes, par exemple, au J. pachy- phlæa. On peut donc dire qu'à 17 ou 18, les Conifères qu'on a l'habitude de planter dans nos jardins ne courent pas de grands dangers. Parmi les végétaux à feuilles persistantes, tout le monde a été frappé du dépérissement progressif du Laurier d’Apollon. Même en Normandie, les sujets ont presque tous séché com- plètement ou ne conservent plus de parties saines que les fortes branches du bas de la tige. Aux Barres, il a fallu les rabattre au ras du sol : là, ils donnaient de faibles rejets. Les Lierres n’ont point souffert. Dans les collections, le Lierre de l'Inde à fruit rouge et feuilles blondes luisantes a souffert, mais non gravement. Parmi les plantes sauvages ou naturalisées de région, le Genêt commun a souffert gravement ou légèrement, suivant le terrain qui le porte. Je n’ai pas vu de genêtières détruites, ni par contre de sujet tout à fait intact. L’Ajonc marin, qui n’est LES EFFETS DU FROID SUR LES VÉGÉTAUX EN 1917 305 . pas spontané dans notre voisinage, est fortement atteint, sou- vent à mort. L’Ajonc nain, indigène, a bien mieux résisté. L’Arbousier commun, l’Arbutus photiniæfolia ont peu souf- fert. Les Daphniphyllum ont péri dans mon fruticetum, mais résisté dans mon jardin, en terre saine, au nord d’un mur. Des Chênes chinois, à feuille persistante, ont péri : le Q. Vibrayeana du Japon a résisté. Le Chêne-liège a souffert, l'espèce voisine Q. occidentalis a bien résisté. Les Chênes verts ont tous bien résisté ainsi quele Q. phillyræfolia. Le Rosier de lady Macartnay (Rosa bracteata) a beaucoup souffert. Certains sujets ont complètement séché; d’autres, dans des conditions qui paraissent semblables, ont résisté. L’Oreille de Lièvre, Pupleurum fruticossum, a gelé. L’Azara microphylla a eu le même sort, même aux places abritées. Je parlerai, en finissant, des Bamburées. Les Berberis, pour la plupart, se sont montrés résistants, y. compris le beau Berberis insignis etles variétés du Wallichiana que j'ai vu geler parfois. Les Peruettya et pas mal d’Ericacées et Vacciniées ont souf- fert ; point de mal chez moi parmi les Rhododendrons. ARBUSTES FEUILLUS. — BAMBUSÉES et GRAMINÉES. Les arbres et arbustes feuillus, dont la sève n’est pas en mou- vement en hiver d’une façon apparente, ont plus de chances de résister au froid. Je remarque pourtant, parmi les victimes : le Céesalpinia Gilliesii, entièrement mort, le Cæsalpinia japonica très grave- ment atteint. Une forte plante en espalier au sud, et dont le tronc atteignait 8 centimètres de diamètre, a gelé jusqu’au sol;: des rejets de base se sont montrés en juillet. Le Vitex agnus castus a gelé en compagnie de la Lavande L. vera; le Vitex nequndo a résisté. L’'Ampelopsis orientalis a péri par places, a résisté 'ailleurs. Le Burseria spinosa, les Duvaua spinescens et dependens ; les Schinus dependens et Sch. Bonplandianus ont succombé; le. Catalpa Duclouxt pareillement, les Coriara de l'Himalaya, celui du Japon etle Redoul du Midi ayant résisté. L’Aristotelia Maqui _a péri, l'Hymenanthera a seulement souffert. 366 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION Parmi les arbustes indemnes, je note avec joie l'Zucommia ulmoides dont je n'ai malheureusement que des pieds mâles ; les Davidia, tous les Æuptelea, le Cercidiphyllum, les Magno- liacées, à la réserve des Drymis et /llicium que je ne cultive- plus, le Decaisna Fargesii, les Berberis à feuilles caduques. La plupart des Millepertuis ont résisté, ainsi que les Acth- nidia, Hibiscus, Plagianthus. Il y a un peu de déchet dans les Zanthozylon et Fusains, mais relativement peu. Le malest plus grand parmi les'Ilex de Chine, j'ai perdu, entre autres, le joli Zlex intricata et l’'Ilex Pernyi. Les Rhamnées se sont bien comportées, sauf les genres Cænothus, Colletra et Discaria. Très bonne tenue des Ampe- lidées, sauf l'exception de l'Ampelopsis orientalis. Les Vitis can- toniensis et megalophylla sont indemnes. Les Cæsalpiniées m'ont apporté une belle surprise. Mon vieux pied d'Albizzia Nemu n’a pas souffert, il est couvert en ce moment de milliers de fleurs roses. Le Sophora victfolia a péri par places, résisté à côté. Les Ononis, Cytisus ont presque tous bien résisté, un assez grand nombre de Desmodium à, par contre, succombé ainsi que des Lespedeza de Chine. Les Pomacées se sontmontrées résistantes, sauf dans la série des Cotoneaster, où les nouveautés sont fort nombreuses. Le Cotoneaster Franchetin'a pas bougé. Le C. angustifolia à perdu presque toutes ses branches, il forme des rejets sur la. souche. Les Cratæqus, Spirea, Rosiers, se sont montrés résistants. Sile Æosa bracteata à péri, les banksiana ont résisté, pour cette fois. Dans les nombreuses introductions de Aubus de Chine, ün quart a succombé ou souffert sensiblement. Les Potentilla, Prunus et même Cercocarpus ont résisté, ainsi que tous les Æydrangea, à peu de chose près. Les Phila- delphus et Deutzia sont dans le même cas. À ma surprise, je retrouve en bon état l’Escallonia Langleyensis. Les Aibes sont saufs, même le speciosum et toutes les Hama- mellidées et Cornacées. Parmi les Viournum, le superbe V. rhytidophyllum est intact ainsi que l’utile ; le Davidii a peu ou pas souffert, mais bon nombre d’introductions nouvelles ont été gelées. Les Caprifoliacées, Lonicera, Diervilla, se sont bien com- ‘cal Es à Ps Le Ed en # A NES Gite SRE xd x = ” Le 7 NE Au. L £ LES EFFETS DU FROID SUR LES VÉGÉTAUX EN 1917 3067 portés ainsi que la plupart des Vacciniées dont certaines, cependant, ont été fatiguées. Bonne tenue des Ericacées, y compris tous les Rhododendrons à feuilles persistantes ou caduques. Dans les Oléacées, d'assez grandes pertes dans les nouveaux Troënes chinois; les Syringa ont bien tenu, ainsi que les Filaria. : L’£Ehretia macrophylla a perdu ses branches jusqu'au sol. Les Lycium n'ont pas souffert. Dans les Verbéuacées, les Callicarpa se sont montrées rus- tiques. Le Clerodenrdon Fargesii a péri, mais peut-être par une cause étrangère à la gelée. Dans les Laurinées, j'ai admiré la belle tenue des Lindera Benzoin et obtusiloba. Je n’ai pas constaté de mal dans les Daphne, Elæagnus,. Buxus, même le Buis des Baléares a passé cet hiver. Mon Pteroceltis Tatarinowi n’a point de nouvel accroc, les Celtis et Andrachne ont résisté. Les Bouleaux, Aunes, Saules, Peupliers se sont, comme tou- jours, bien comportés. Les curieux Salix magnifica, de Chine, et Populus lasiocarpa, avec leurs immenses feuilles, n’ont pas souffert. Les Chênes à feuilles caduques et les Châtaigniers ont fait preuve de rusticité. Parmi les Liliacées, Ruscus et Yucca ont aussi résisté à ce . rude hiver. J'arrive à la famille des Graminées, où la tribu des Bam- busées tient une si grande place. Cette série devrait être classée après les plantes à feuilles persistantes, mais l’ordre systéma- tique la place ici. Le Roseau commun a gravement souffert aux Barres. Il a, au milieu d'août, de faibles rejets. Sa jolie variété rubanée de blanc a gelé, c’est sa coutume. Dans les Arundinaria, les espèces basses : Nana, pygmæa, auricoma ont souffert, mais se refont assez rapidement. Arun- dinaria palmata, Veitchü, Ragamowskii sont intacts. À. 9apo- nica ou Metake, A. Simoni, ont seulement quelques feuilles brülées ou, le plus souvent, n’ont aucune atteinte. Dans les Arundinariées dites Cespiteuses, l'A. nitida à maintenu sa réputation de rusticité ; il est intact : les Spathiflora cai perdu à peu près toutes leurs tiges; le Falconeri de même; 368 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION l'Hindsii et sa variété graminea ont perdu toutes les parties aériennes, mais repartent franchement du sol. Le bel Arundinaria fastuosa est fortement touché; beaucoup de chaumes sont secs. Il repart vigoureusement et j'ai quelques nouveaux jets de 6 mètres de haut. Parmi les Phyllostachys, le genre le plus important de la tribu, j'ai eu quelques surprises. Le Phyllostachys pubescens est considéré comme le plus rustique du genre : il a pourtant suc- combé, mais, peut-être mon exemplaire était-il déjà atteint d'autre part. Mes meilleurs Phyllostachys sont aujourd’hui, avec le viridi- glaucescens, les variétés du puberula, c'est-à-dire le Migra, le Boryana, l'Henonis. Le flexuosa a quelques chaumes séchés à la pointe. L'Aurea, considéré comme de tout repos, a bien souf- fert aux Barres. Toutes les touffes ont une verdure jaunätre et à peu près ne présentant pas de nouveaux jets. Le OQuilioi, ou bambusoides et sa variété marliacea, sont ou morts ou-très atteints, ne donnant que de faibles rejets. Le violascens est un peu meilleur, donnant des rejets affaiblis, mais avec sa précocité habituelle. Tel est le résumé que je peux faire aujourd’hui de mes. plantes principales, mais mon recensement annuel est encore en cours et je n’ai pu entrer dans le détail pour quelquesgenres importants, ne donnant qu'une appréciation un peu générale sur ceux-Ci. | RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE Par E. BOULANGER. Suite (1). ! 216. Valeriana officinalis L. (Valériane officinale). Valéria- _nacées. Habitat. — Bois humides, bord des ruisseaux de presque toute la France ; nul dans la région méditerranéenne. | Récolte. — Mai-juillet : fleurs et graines; Automne : racines. 217. Veratrum album L. (Hellébore blanc). Liliacées. Habitat. — Prairies et pâturages des montagnes : Vosges, Jura, Alpes, Cévennes, Plateau central, Pyrénées. Récoite. — Juillet-août. 218. Verbascum Thapsus L. (Bouillon blanc). Scrophulariacées Habitat. — Lieux pot bois taillis; commun dans toute la France. Récolte. — Juillet-août. 219. Verbascum thapsiforme Schrank (Bouillon-blanc, Molène). Scrophulariacées. Habitat. — Lieux incultes; commun dans toute la France. Récolte. — Juillet-août. 220. Verbena officinalis L. (Verveine, Herbe sacrée). Verbé- nacées. Habitat. — Bord des chemins et décombres. Récolte. — Juin-octobre. 221. Veronica Beccabunga L. (Beccabunga). Scrophulariacées. Habitat. — Bord des eaux, fossés marécageux. Récolte. — Mai-septembre. 222. Veronica officinalis L. (Véronique officinale). Scrophula- riacées. Habitat. — Dans les bois, coteaux ombragés, bord des chemins. Récolte. — Juin, juillet. {1) Voy. Bull. mai, juin, juiliet et août 1917. 370 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION 293. Vinca major L. (Grande Pervenche). Apocynacées. Habitat. — Haies, buissons, bord des ruisseaux de toute la région méditerranéenne ; presque son le Centre de la France. Récolte. — Mai-juin. 22%. Vinca minor L. (Petite Pervenche). Apocynacées. Habitat. — Rois, haies ; commun. Récolte. — Mars-juin. 225. Vincetoxicum officinale Moench. (Asclepias Vincetoxicum L. Dompte venin). Apocynacées. Habitat. — Lieux pierreux et coteaux incultes; commun. Récolte. — Juin, septembre. 226. Viola odorala L. (Violette odorante). Violariées. Habitat. — Haies et coteaux, bord des bois. Récolte. — Mars, avril. 227. Viola tricolor L. (Pensée sauvage). Violariées. Habitat. — Champs sablonneux cultivés. Récolte. — Mai-octobre. 298. Viscum album L. (Gui). Loranthacées. Habitat. — Parasite du Pommier et autres arbres de toute la France. Récolte, — Floraison : mars-mai. Fruits : août-novembre. 229. Vitex Agnus-castus L. (Gattilier). Verbénacées. Habitat. — Lieux humides du littoral de la Méditerranée : Roussillon, Languedoc, Provence, Corse; cultivé comme ornement. Récolte. — Juin-août. 230. Vitis vinifera L. (Vigne). Ampélidacées. Habitat. — Cultivé en grand dans presque toute la France et en Corse, Europe méridionale, Afrique septentrionale. Récolte. — Septembre, octobre. 931. Zea Mays L. (Maïs). Graminées. Habitat. — Originaire de l'Amérique du Nord; cultivé par- tout pour son grain, et comme plante DRE. Récolte. — Juillet, octobre. 239: Zizyphus vulgaris Lamk. (Jujubier). Rhamnacées. Habitat. — Cultivé dans toute la région méditerranéenne, et subspontané çà et là. Récolte. — Juillet-septembre. RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 311 Les plantes qui figurent dans cette liste peuvent être répar- ties en un certain nombre de groupes, suivant leurs propriétés thérapeutiques. Il est bon de faire remarquer qu'un grand pombre d'entre elles, très en vogue dans l’ancienne pharma- copée, sont à peu près complètement tombées dans l'oubli aujourd'hui. Cela tient en grande partie à ce que les progrès de la chimie organique ont permis de remplacer les plantes par leurs principes extractifs. Cette méthode offre l'avantage de pouvoir opérer sur des produits d’une purelé absolue et qu'on peut facilement doser. 1° Æspèces analgésiques, antirhumalismales (internes ou externes) : Colchique, Cuscute, Gaulthéria, Houx, Lycopode, Phytolaque. 2 Espèces antiscorbutiques, dentifrices, etc. : Aïl, Cochléaria; Cresson. Iris, Raïfort, Vélar, Véronique (1). 3° Espèces antihémorrhoïidales : Ficaire, Joubarbes, Peuplier, 4 Espèces émétiques : Dompte-venin, Hellébore blanc ou Varaire, Euphorbes, Gui, Iris, Narcisses, Sceau de Salomon. 5° Espèces antiophtalmiques : Aspérule (2), Grande-Eclaire. 6° Æspèces antidiarrhéiques, astringentes, elc. : Bistorte, Caille-lait, Chêne, Coing, Cynoglosse, Fraisiers, Géraniums, Gui, Joubarbe, Mélilot, Myrtilles. Ortie blanche, Raisin d'Ours, Rosiers, Salicaire, Saules, Sorbiers, Sumacs, Tormentille. 7° Espèces stimulantes, excitantes, toniques, stomachiques, etc. : Ache, Acore vrai, Angélique, Arnica, Aunée, Aurone femelle ou Santoline, Aurone mâle, Berberis ou Epine-Vinette, Camo- milles, Cataire, Chardon-bénit, Coriandre, Dompte-venin, Ger- mandrées, Hysope, Imperatoire, Lavande, Livêche, Marrube (4; Veronica Beccabunga L. (2) Asperula Cynanchica L., ou Herbe à l’esquinancie. SA 0 372 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION aquatique, Mélisse, Menthes, Ményanthe ou Trèfle d'Eau, Mille- feuille, Myrtille, OEillets, Origan ou Marjolaine, Persicaire, Persil, Ciguë aquatique, Pissenlit, Polygala, Romarin, Sauges, Staphysaigre, Thyms, Vélar, Véroniques. 8 Espèces purgatives, vermifuges, elc. : Actée, Ansérine, Aurone mâle, Bryone, Concombre sauvage ou Ecballium, Daphne-Garou, Fougère mâle, Frêne, Genêts, Globulaire, Gratiole, Lierre grimpant, Liserons, Mercuriale, Muguet, Mürier noir, "Narcisse, Nerprun, Noyer, Pêcher, Poly- gala, Ricin, Santoline, Staphysaigre, Varaire ou Ellébore blanc. 9° Poisons du cœur : Adonis, Belladone, Gytises, Digitale, Jusquiame, Muguet. 10° Æmménagoques : Anémones, Aristoloches, Armoises, Cataire, Chardon-Rol- land, Ményanthe ou Trèfle d'Eau, Persil, Rue, Sénecons, Soucis, Tanaisie. 11° £'spèces béchiques : : Bourrache, Bouillon-blanc, Capillaire, Coquelicot, Lierre- terrestre, Mauve, Mélilot, OEillet, Pied-de-Chat, Polygala, Tussilage, Vélar, Violette (1). 12° Æspèces diurétiques : Ache, Alkékenge, Bouleau, Bourrache, Chardon-Rolland, Chaussetrape, Grande Ciguë, Petite Ciguë, Cuscutes, Daphné, Dompte-venin, Fenouil, Fraisier, Pariétaire, Persicaire, Petit- Houx, Polygala, Prêles, Raisin d'Ours, Scille, Sénecçons, Ulmaire, Verge d'Or. 13° Espèces vésicantes : Daphné, Moutarde. 44° Æspèces lactogènes : Galega (2), Réglisse. 15° £spèces fébrifuges : (1) La plupart de ces plantes entrent dans la composition des espèces , pectorales dites aussi quatre fleurs. Leur action est assez anodine, à moins qu’on n’emploie leur tisane comme excipient pour une potion plus active, à la codéine, par exemple. (2) L’extrait fluide de Galega était réputé autrefois, pour faire monter le lait des mères nouvellement accouchées. Il ne semble pas que ce pro- duit, très difficile à préparer et coûteux, mérite les louanges qu'on lui a décernées. RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 319 ! Bouleau, Chardon-bénit, Chardon-Marie, Gentiane, Marron d'Inde, Marrube blanc, Ményanthe ou Trèfle d'Eau, Petite Cen- taurée, Ciguë aquatique, Saules, Scrophulaires. 16° Espèces carminatives : Fenouil, Impératoire. 17° Æspèces antihémorragiques, hémostatiques, etc. : Amadou, Grande Pervenche, Orties, Polypode, Ulmaire. 18° ÆZspèces émollientes : Bouillon blanc, Buglosse, Consoude, Guimauve, Jujube, Laitue, Mauve, Ombilic, Pariétaire, Psyllium, Sureau, Tilleul, Tussilage, Violettes. 19 Æspèces narcotiques, antispasmodiques, etc. : ” Belladone, Datura, Houblon, Jusquiame, Ledum, Menthe, Millepertuis, Ciguë aquatique, Pivoine, Valériane. 20° Espèces sudorifiques, antisyphilitiques, etc. : Bardane, Bourrache, Buis, Chardon-Marie, Dompte-venin, Douce-amère, Genévrier. 91° Z'spèces sédatives, adoucissantes, etc. : Aconit, Anémones, Belladone, Bourgeon de Sapin, Caille- lait, Ccequelicot,; Grande Ciguë, Laitue, Mauve, Nénuphars, Peuplier, Réglisse, Ronce, Rossolis. 22% FÆspèces rafraichissantes, laxatives, dépuratives, etc. : Bourrache, Chicorée, Chiendent, Cresson, Douce-Amère, Eglantine, Fumelerre, Orme, Patience, Psyllium, Rhubarbe, Saponaire, Scabieuse, Scille, Scolopendre. 23° Espèces diverses : Parmi les espèces qui ne rentrent dans aucune des catégories précédentes, on peut citer : Le Gattilier, qui passait autrefois pour anaphrodisiaque. Le Maïs, dont les stigmates en infusion sont employés avec succès contre les affections aiguës du rein et de la vessie. Le Lycopode, qui constitue, par ses spores, une poudre desséchante. Dessiccation des plantes. — Chaque récolteur doit faire sécher, le plus rapidement possible, les plantes qu’il à récoltées, afin d'éviter qu’elles ne s’altèrent. 3/0 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Celle dessiccation peut être faite dans des greniers, la plante s’y trouvant à l'ombre, à l'abri de l'humidité et exposée . dans un courant d’air. b Les fleurs et les feuilles peu charnues pourront être séchées ainsi assez rapidement. Si la dessiccation doit durer plus d'une semaine, il sera bon de faire sécher la plante dans un courant d’air tiède. Une des- siccation trop lente risque, en effet, d’altérer les principes de la plante : celle-ci jaunit si elle se trouve dans une atmosphère trop humide. Séchoirs à air chaud. — Lorsqu'une plante vivante se des- sèche lentement, exposée aux intempéries de l'air, elle jaunit au fur et à mesure qu'elle est exposée au soleil et à la pluie : dès que la feuille est devenue jaune, elle ne contient plus guère de principes actifs. Afin d’avoir de belle herboristerie, il est donc indispensable de sécher rapidement la plante, à l'abri de la lumière et de l'humidité. Si la plante est peu charnue, elle pourra sécher assez rapidement dans un courant d’air sec; inais, pour une plante un peu charnue, telle qu’une feuille épaisse, une racine, un fruit, il est indispensable d'exposer celle-ci, plus ou moins divisée à l'avance, dans un courant d’air tiède ou chaud, au- dessous de 40°. j Les séchoirs à air chaud doivent être installés dans des pièces basses de plafond, où l’on installera les claies suppor- tant les plantes ;-les poêles seront chauffés au charbon ou au bois. De tels séchoirs existent déjà dans les principaux centres où l’on cultive les plantes médicinales, aux environs de Paris, dans la région lyonnaise, en Maine-et-Loire, en Auvergne. On en trouve encore dans beaucoup d'usines où les droguistes pré- parent les produits pharmaceutiques, et ces usines sont dis- persées dans presque toutes les régions de la France. On peut donc y transporter facilement les plantes sauvages, qui se trou- vent dans ces régions, afin d'éviter au récolteur ou au petit cultivateur l'installation de séchoirs, qui est coûteuse. Transport des plantes fraiches aux séchoirs. — Certaines parties de plantes doivent être mises très rapidement dans les séchoirs, alin d'éviter leur altération : ce sont les fleurs, les feuilles mondées. On les expédiera donc aux séchoirs par chemin de RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 315 fer, en grande vitesse. D'autres parties de la plante, telles que les fruits ou les racines, que l’on récolte d'ordinaire à l’au- tomne, après les grandes chaleurs, peuvent rester plusieurs jours en voyage; elles seront envoyées en petite vitesse, sou- vent en wagons à ciel ouvert, comme pour la Betterave à sucre. Mais les plantes fraîches contiennent de 5 à 8 et 10 fois leur poids d’eau, de sorte que leur transport se trouve grevé du prix de transport de l'eau qu’elles contiennent. Pour obtenir 1 kilogramme de racine sèche de Fougère mäle, par exemple, il faudra payer pour le transport de 8 ou 10 kilogrammes de ‘racine fraiche. Culture des plantes médicinales (1). — On ne doit cultiver les plantes médicinales que si elles n'existent pas en abon- dance à l’état sauvage, car la récolte de ces dernières revient à un prix bien moindre que si elles étaient cultivées. Il faut aussi se rendre compte si la nature du sol convient à la plante que l’on désire cultiver; il faut s’outiller pour pouvoir sécher rapi- dement sa récolte; enfin, il faut s'assurer à l'avance du débouché, et présenter la plante sous l'aspect qui est usité dans le commerce de l'herboristerie. De toutes ces conditions, la plus importante est celle qui a rapport à la dessiccation. En plus des frais de culture, viennent s'ajouter ceux du séchoir et, le plus souvent, ils ne seront pas à la portée du petit cultiva- teur. Il faut donc permettre à celui-ci d'expédier, le plus écono- miquement possible, sa récolte à ceux qui peuvent la sécher : la récolte des plantes médicinales en France, qu'il s'agisse de plantes sauvages ou de plantes cultivées, sera donc possible lorsque la plante fraîche pourra circuler, dans certaines condi- tions, par grande ou par petite vitesse, à des tarifs abordables, tels que ceux consentis, par exemple, pour le transport des betteraves. Certaines plantes exotiques ne peuvent pas être cultivées en France : Cévadille, Thapsia, Jalap, Scammonée, Serpentaire de Vir- ginie, Ricin, Aloès, Assa fœtida, Boldo, Coloquinte et, naturel- lement, toutes les plantes des pays chauds. (1) Voir Heuzé. 310 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Mais on pourra cultiver les plantes des pays tempérés : Argemone mexicana, Asclepias tuberosa, Capillaire du Canada, Chionanthus virginica, Grindelia robusta, Hama- melis virginica, Hydrastis canadensis, Leplandra virginica, Panax quinquefolium. Plantes qui ne se trouvent pas en abondance dans toutes les parties de la France, et qui doivent être cultivées dans le bas- sin de Paris ‘ Atropa, Belladona, Datura, Jusquiame, Ciguë, Menthe poi- vrée, Mélisse, Camomille, Laitue vireuse, Valériane, Basilic, Hysope, Fenouil, Anis, Angélique, Coriandre, Bourrache, Sapo- naire, Guimauve, Mauve, Ache des Marais, Rue, Thym, Sauge, Cochléaria, Raifort, Aunée, Patience, Lobélie, Serpolet, Aconit, Absinthe, Balsamite odorante, Bistorte, Buglosse, Ambroisie (Thé du Mexique), Chardon Bénit, Chardon-Marie, Galéga, Matricaire, Sarriette, Romarin, Violette, etc. (A suivre.) Le Gérant : À. MARETHEUX, a ————_—— Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. # N 1 H | ne à ‘e 14 É Ur EN DISTRIBUTION les offertes par M. PROS- Pois de senteur en mélange. Graines oflertes par le D' G. H. HOWSKY. Rhubarbe Victoria. PEREZ,de Ténérife (Canaries). ia horrida Tecoma Prycei. antha Graines oftertes par le R. P: ME mia frutescens. | | arborescens. HAL EAN RE namonum Camphora. Santiago (Chili). | Romanzoffiana. Acacia Cavenia: essus lusitanica. Araucaria brasiliensis. ia Azedarach. Bellota Miersi. rus spina-Christi. Boldoa fragrans. œ indica. : RP Cassia vernicosa. Sporum Colensoi. : Ç| Crypiocarya Peumus (Peumo à, al sp. ? ë fruits rouges). do arboreum. num Warscewiczi. jancia imperialis. Lo Dee raines offertes par M. MOREL. incana laciniata. laucaria imbricata. ones de Caen. s Libani. men neapolitanüm icum plantagineum . glauca. Im atropurpureumn. Phaseolus sp. OFFRES ons CR NAnRe Plantes aquatiques. FEBVRE, 53, rue de Saint-Quentin, Nogent- -Marne (Seine). ns d'étangs, espèces nouvelles, ou peu ré- dues, ou améliorées. ù DODE, à Sorbier, par Jaligny (Allier). | NDRE OU à LOUER, pour raison de santé, inière de, « SISAL », à l'ile de Lanzarote naries). Propriété de plus de 100 hectares où cultive avec succès l'Agave sisalana {les és examinées à Londres ont été jugées de mière qualité). Environ un demi-million de unies Sisal prêts à transplanter. Conviendrait, utre, à la culture des primeurs en y consa- t 10 à 20 hectares et en appliquant le Dry ing (« arenado ») qui se pratique unique- ent dans cette île, avec les plus brillants succès r Journal de la Société Nationale d'Horti- ure de France, janvier 1913, où ce mode de ure (Dry Farming) est décrit). ir fous renseignements, s'adresser à l'Agent de “Société, 33, rue de. Buffon, Paris. Edwardsia sp.? ÆEscallonia illimita. Lithræa mollis. — venenosa. Porliera hygrometrica. Prosopis siliquastrum. Graines offertes par le frère APPOLLINAIRE, de Santa Fé de Bogota (Colombie). Acacia heterophylla. COSTES, de IGraines offertes par M. le Dr PUGA - BORNE (Santiago - Chili). | Acacia cavenia. ï Aristolelia Macqui. Cryplocarya Miersii. Cryntocarya Peumus: Jubæu snectabilis. Lithræa caustica. Maytenus bodria. Myrtoseugenin apiculata. Persea Lingue. Peumus Boldus. Prosopis juliflona. Quillaja saponaria. Retamilla ephedra. Schinus latifolius. Trevoa trinervia. Tr'icuspidaria dependens. S’adresser au Secrélarial. OFFRES. DEMANDES, ANNONCES DEMANDES Petit Gacatoès à huppe jaune (C. sulfurea) fe- melle de préférence, Cacatoès de Leadbeater (C. Leadbeateri) et! Grand Cacatoës! à huppe rouge, (C. moluccensis), Perroquet à collerette (D. accipitrinus) acclimatés. M. E. DE SOUTHOFF, 13, vià S. Spirito, à Flo- rence (Italie). Prière fournir renseiocnement ou, à prix modérés, des poulets des races suivantes : Phénix du Japon (el des nains des mêmes races); Suma- tra; Sultana; Nèore-soie; Combattants nains très petits. D: CANNARSA, Termoli (Italia). Grues cendrées ou de Numidie. Mwe DULIGNIER, à Saint-Gérand-le-Puy (Al-: lier). ; Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir: 4° à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d’animau utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation de végétaux utiles où d'ornement. | ji) Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dauil peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musée Sociétés commerciales, etc.). { La Société se compose de membres Titulaires, MEMAIES à Vie, memb Donateurs, membres Bienfaiteurs. Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs 2 une e cotisation annuelle de 25 francs. Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s afrran chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 300 francs. Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 1 -000 francs son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. | La Société déeine chaque année, en Séance solennelle, des récompens Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo- riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. “ En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner amical annuel, exclusivement réservé à ses membr es, la Société tient chaque m des séances spéciales de Sections : 1° Mammalogie; 20 Ornithologie et sa sous-sectio Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Enlomologie; 3° Botanique, et 6° Colonisation. Tous les membres peuvent assister à ces séances dont les ordres du jour me KL suels leur sont régulièrement adressés sur leur demande. ] Û 1 mi La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Lovloaie et Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'a; maux à ses membres. Le Bulletin bimensuel forme, éhaque année, un volume d'environ 800. pag s illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, culture des plantes et particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France et à l'Etranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et {es plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. ! LS | On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l'histoire. naturel] installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, ‘iropnteon), etc. etc; * Cr La Société Nationale d’'Acclimatation poursuit un but entièrement désin= téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerc adhérer à ses statuts, l’aider dans ses efforts, c’est contribuer au bien-être général et à la prospérité du pays. #4 mm mm Le Gérant : À. MAR=THEUXx Paris Sn MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. ? < BULLETIN DE LA DE FRANCE | (Revuez des Sciences naturelles appliquées) 64e ANNÉE 14 Le, eut Der de N° 10. — OCTOBRE 1917 AR SOMMAIRE Actes de la Société. GIE AEG VER MEALO CRD à VAE PE D AA EP EE EEE AR ER A LE 377 etre AMeperRICHON.— Les) Springboks du Cap... CU ANAL, 318 boue AS tri adoues noires: eme nl NE Na NS RE AR There 379 MaGauD D'AUBUSSON. —! Une nouvelle station métropolitaine d'Etourneaux . . . . . . . . 382 CH. Rivière. — Gentiana Germanica Willd. à fleurs blanches , , . : . . . . . . . . . . 389 D. Bois. — Le Tecoma BPULEUNE BÉUBTO MW: NES NN SEE St SEA AE LE EE MESSE) 381 “H. BouLANGER. — Récolte des plantes médicinales en France (suile et fin) . . .2: : . . . 389 £ * Extraits des procès-verbaux des Séances générales de la Société : ance générale du 21 mai se DA EE enr sectes Ve NT PO D La A 20e A US PAPE 395 Nos lecteurs voudront bien trouver, encartées dans le Î AVIS IMPORTANT présent fascicule, huit pages (de 269 à 276), destinées à remplacer le texte, portant les mêmes folios, paru par erreur dans le n° de Juillet 1947. Un numéro, 2 francs : — Pour les Membres de la Société, À fr. 50. = A Do Au mois de Novembre prochain ne. TN LE SIÈGE SOCIAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION DE FRANCE 1% SERA TRANSFÉRÉ ho : 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VIT). AVIS AUX AUTEURS ET La EDITEU. yse des ouvrage DE une anal ne don 10 et Le Bull BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1917 Président, M. Edmond Perrier, membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Paris. 4 MM. D. Bors, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, Professeur à l'Ecole Vice-Présidents. coloniale, 15, rue Faidherhe, Saint-Mandé (Seine), MAURICE DE VILMORIN, 1, rue de la Planche, Paris. Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. « MM. R. Le ForT, 89, boulevard Malesherhes, Paris (£Ztranger), H. Hua, Directeur adjoint à l'Ecole des Hautes Etudes, 254, boulevard Saints Secrétaires.ÿ Germain, Paris (Conseil). CREPIN, 18, rue Lhomond, Paris (Séances). CE. DEBREUIL, 95, rue de Chäteaudun, Paris ({ntérieur), Trésorier, M. le D' SkBILLOTTE, 11, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris. Archiviste-Bibliothécaire, M. CaucurTE, Moulin de la Madeleine, à Samois (Seine-et-Marne). Membres du Conseil M. Le MyrE DE Vicers, 98, rue de Surène, Paris. A. CHAPPELLIER, 6, place Saint-Michel, Paris. WuirION, 101, rue ’Sadi- Carnot, Puteaux. ACHALME, directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue AO, Paris. MAGAUD D'AUBUSSON, 66, rue Mozart, Paris. D' P. MARCHAL, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 89, rue du Cherche-Midi, Paris. E, D' LEPRINCE, 62, rue de la Tour, Paris. MarzLes, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue ChRrdEs Paris. LecourTe, professeur de botanique au Muséum d'Histoire naturelle, 14, rue des | Écoles, Paris. Pendant l’année 1917, les Séances hebdomadaires des Sections _sont remplacées par des"Séances Générales bimensuelles Dates des Séances générales et du Conseil POUR L'ANNÉE 1917 = s . | dJanvier | Février. | Mars Avril Mai | Novembre | Décembre [4 SÉANCES DU CONSEIL, 2e mercredi du mois | —— || || | — à 4 heures Séances générales, le lundi à 2 h. 1/2. Sous-SECTION d'Ornithologie (Ligue pour la Protection des oiseaux) le lundi ANAL) PANNE (1) Date reculée en raison des fêtes prochaines. Lil F Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales de | sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. 1 Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de 1 Société, 33, rue de Buffon, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse’d’êtr applicable; il sera fait désormais!un prix spécial pour chaque tirage à part. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur, des articles publiés dans le Bulletin est interdite. ee Les doubs de la Société qui désirent obtenir des cheptels sont priés d’adresser leurs demandes au Secrétariat, 33, rue de Buffon; les cheptels seront consentis, après, examen de la Commission Ar ENS ee suivant le rang d'inscription et au fur et à mesure des disponibilités. Pr VAR ik > LS Lt A La TN TE oÉere Lt , ñ ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION PENDANT LA GUERRE MORT AU CHAMP D'HONNEUR. Nous avons le regret d'apprendre la mort au champ d’hon- - neur du lieutenant ROFERT DE BuUYER De MimMEurE, tombé le 20 août 1917, à l'attaque des tranchées allemandes du bois d’Avocourt. Ilcommandaitla5° compagnie du 405° d'infanterie. Il avait été cité trois fois. Voici le texte de la dernière citation à l’ordre de l’armée : ; — « Le 20 août 1917, a porté, d’un élan irrésistible, sa com- pagnie à l'attaque des positions ennemies. À été tué en arri- vant sur la position. — Jeune officier d'une bravoure reconnue de tous, qui avait su faire de sa compagnie une unité animée d'un esprit offensif merveilleux. » (Croix de guerre. Admissible à Saint-Cyr, en 1914.) Le lieutenant de Buyer DE MIMEURE était le fils de notre col- lègue, M2: la comtesse de Buyer de Mineure et le petit-neveu de M. Magaud d’Aubusson, membre du conseil de notre Société, président de la seclion d'Ornithologie, président de la - Ligue française pour la protection des Oiseaux. Nous adressons à nos collègues si cruellement frappés l'expression de nos bien vives condoléances. BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1917. — 25 LES SPRINGBOKS DU CAP Par PIERRE AMÉDÉE-PICHOT. | Les colons de l'Afrique du Sud commencent à comprendre qu'ils auraient intérêt à ne pas laisser exterminer tout le gibier indigène dont on avait fait jusqu'ici des massacres fort impré- voyants, et parmi les espèces que l’on protège un peu tardive- ment, la Gazelle Euchoré (Springbok des Boërs) est appelée à fournir un appoint respectable à l’économie rurale. Sur les marchés de Kimberley, de Johannesburg et de Bloëmfontein, le Springbok est d'une vente avantageuse; sa chair est d’une des meilleures venaisons qui puisse contribuer à l'alimentation humaine, et les fermiers du Cap, qui ont pu favoriser sa multi- plication sur leurs pâturages, la font entrer en ligne de compte dans les revenus de leurs élevages de bétail. C’est par milliers que cette belle Gazelle, qui pèse de 35 à 40 kilogrammes, cir- culait autrefois sur le veidt, où elle se tenait de préférence sur les terrains découverts à végétation courte; et son nom hollan- dais lui est venu des bonds prodigieux qu’elle fait au début de sa fuite rapide pour prendre de l'élan. Nous avons pu voir en Angleterre, dans le parc de sir Edmond Loder, des Springboks exécuter ces sauts fantastiques qui, sans parler de leur élégant pelage fauve clair et blanc, les recommandent à l'attention des amateurs. Malheureusement, ces Gazelles sont rarement importées vivantes. Sile transport de viandes frigorifiées est un jour, comme cela est probable, organisé entre l'Afrique et l'Europe, le Springbok sera très apprécié sur nos tables. Avant que leur nombre ne fût considérablement réduit, le passage des immenses troupeaux de Springboks à travers les pâturages était redouté des premiers colons à l’égal de la migration des Sauterelles. À cette époque, les longues séche- resses, quoique ces Antilopes puissent se passer facilement d’eau, ou l’envahissement de leurs paisibles retraites, pous- saient les Springboks à changer de cantonnements et on les voyait arriver du Namaqualand, de Victoria-Ouest, et même du désert de Kalahari pour pénétrer dans la partie déjà colonisée où la nourriture était plus abondante; mais là où ils avaient passé le sol était complètement dénudé, car les bandes défi- laient pendant des journées entières et il ne restait plus rien à LS L'ASTRILD A JOUES NOIRES 379 manger pour le bétail de la ferme. Ces déplacements, racontait M. Evans, de Riet-Fountein, à M. Bryden, qui a consigné le fait dans son livre Sur le Cap, étaient positivement alarmants; les animaux étaient tellement serrés les uns contre les autres que la colonne emportait tout devant elle el qu'il n’était pas prudent de se trouver sur son passage. À mesure que les pre- miers rangs avaient broûté à leur faim, ils se retiraient à l’ar- rière, ce qui permettait aux animaux qui les suivaient de manger à leur tour, autrement ils n'auraient rien trouvé à se mettre sous la dént et on comprend facilement que ces émi- grants, comme les Criquets d'Algérie et les Lemmings de : Norvège, fissent place nelte. Dans ces circonstances il est arrivé à M. Evans de tuer cinq Springboks d’un seul coup de fusil, et il est de notoriété, au Cap, que des Lions mêmes ont été entraînés par ces trombes vivantes dont ils ne pouvaient rompre les rangs. L’ASTRILD A JOUES NOIRES NEISNA DUFRESNEI VIEILLOT Par A. DECOUX. La disparition du dernier de mes Astrilds à joues noires me décide à résumer ici les observations que j'ai pu faire sur eux. Elles sont assurément fort incomplètes; mais quand pourrai-je les compléter? Rares sur les marchés d'Europe avant la guerre, ces Astrilds le seront bien davantage à l'avenir; car il faudra certaine- . ment beaucoup de temps aux importateurs anglais et français pour organiser d’une facon satisfaisante l'importation des Oiseaux de l'Afrique australe. Jusque-là, les Allemands ont seuls exploité régulièrement les richesses ornithologiques de cette contrée lointaine où vivent tant d’espèces rares et belles, recherchées avec juste raison par les amateurs européens. Le D' Reichenow délimite l'habitat de l’Astrild à joues noires à la région comprise entre le lac Nyassa et Mossamédès. De loin en loin, les paquebots allemands le rapportaient de là-bas en Europe, moins fréquemment cependant que le Beau- Marquet ou que l’Astrild à moustache noire (Æstrilda erythro- notos). En juin 1914, par l'entremise d’un amateur de ma con- Hé "= 380 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION naissance, je pus obtenir du Thiergarten de Berlin un couple de ces Astrilds en échange d’autres Oiseaux. Il m'en coùta entre autres un Guiraca à poitrine rose et quelques Bengalis rares (Sporæginthus flaviventris Wall.); un échange avec un établissement public est toujours onéreux; mais je ne m'en plaignis pas, car le couple d’Astrilds que je reçus était magni- fique. Ces Oiseaux, déjà faits à la captivité, eurent peu à souffrir du voyage, et peu de jours après leur arrivée je pus les laisser voler dans une volière à laquelle ils s’habituèrent rapi- dement. Le mâle et la femelle vivent toujours l’un près de l’autre, soit qu'ils cherchent à terre leur nourriture, soit qu'ils circu- . lent dans les buissons les plus épais en jetant leur cri d'appel clair. Ce sont des Oiseaux timides qui diffèrent peu par leurs mœurs des Astrilds à joues oranges. Ils passent presque tout le jour dans les branchages touffus et n’en sortent guère que pour se rendre à la mangeoire ou pour picorer sur le sol. En plein sol, dans la demi-liberté de la volière, leur plumage sobre est du meilleur effet. Le mâle a le sommet de la tête et la nuque d’un gris sombre; les joues, la région des oreilles et le haut de la gorge noirs; le dos, les épaules et les aïles olive foncé, légèrement teinté de jaune; le croupion et les couver- tures supérieures de la queue rouge orange vif; les côtés du cou et le jabot d’un gris perlé clair; les côtés du corps sont d’un gris plus foncé mêlé de brun; le milieu du ventre est orné d’une tache ocre jaune päle, et la même teinte colore les cou- vertures inférieures de la queue qui est noire. La mandibule supérieure du bec est noire, l’autre rouge. Les pieds sont noirs. La femelle est presque aussi belle que le mâle : ses joues sont grises, sa gorge blanche; le croupion, les couvertures supé- rieures de la queue sont plus pàles que chez le mâle; la face inférieure du corps est également de nuances moins vives. La. longueur totale de l’Oiseau est de 90 millimètres. Dans le couple que j’ai possédé la femelle était d’une taille un peu plus forte que le mâle. Est-ce une anomalie individuelle? Je Le crois. Mes Astrilds passèrent l’automne sans nicher. En octobre, je vis plusieurs fois le mâle tenant des brins de mousse au bec; mais il ne fit pas de nid... En février 1915, les Astrilds s'empa- rèrent d'une très grande boîte où avaient déjà niché d'autres Oiseaux : ils y portèrent, pour achever le nid, quelques brins de mousse et du foin menu, puis la femelle commenca sa ponte. FAR L'ASTRILD A JOUES NOIRES 381 Les Oiseaux étaient devenus plus agités et plus hardis et faisaient alors une plus grande consommation de Vers de farine. Malheureusement cette tentative de reproduction ne devait pas aboutir, car le mâle mourut brusquement d’un coup de sang et la femelle abandonna le nid. Les œufs pondus étaient très petits, très arrondis et d’un blanc mat; il y en avait trois. f La femelle a vécu dans ma volière jusqu'au mois de février 1917. J'ai vainement essayé de l’accoupler avec un mâle Astrild à joues oranges puis avec un Astrild gris; ces espèces ont pourtant entre elles de l’affinité. Après la mort du mâle elle s’est rapprochée d’une femelle de Diamant aurore avec laquelle elle vécut en bonne amitié, quoique le Diamant aurore soit beaucoup plus gros que l’Astrild à joues noires. Les deux Oiseaux dormaient l’un près de l’autre et se lissaient parfois mutuellement les plumes de la tête. Au printemps 1916, je pus accoupler la femelle Diamant aurore et ce couple d'Oiseaux nicha plusieurs fois; cependant l'amitié des deux femelles ne disparut pas complètement, ce qui est étrange. J’ai vu fré- quemment la femelle Aurore laissant là le mâle pour se rappro- cher de son amie, lui lisser les plumes ou picorer sur le sol en sa compagnie. Le D' Russ recuüt en 1869 les premiers Astrilds à joues noires importés en Europe. Il ne les conserva que peu de jours, car les Oiseaux portaient en eux le germe d’une maladie mortelle. Les renseignements qu'il donne, d’après Heuglin, sur la vie à l'état libre de cet Oiseau ainsi que sur son habitat. se rapportent en réalité à une autre espèce voisine et non à l’Astrild à joues noires. Stark (Birds of South Africa) nous donne quelques détails sur ses mœurs en liberté : « Ces Plocéidés, dit-il, con- struisent leur nid dans les hauts buissons et les jeunes arbres .à une hanteur de 3 à 4 mètres. Les nids, d’un aspect désor- donné et de forme ovale avec entrée latérale, sont construits de fines herbes sèches. Les fleurs terminales des herbes sont tissées ensemble et les queues raides se dressent dans toutes les directions. L'intérieur est tapissé d'épis d'herbes, de duvet et de plumes. Quatre à cinq œufs blancs forment la ponte. Les jeunes sont nourris avec de petites Sauterelles. » Si l'on parve- nait à faire nicher ces Astrilds en volière, l'indication donnée par Stark sur la nourriture des jeunes serait fort utile aux amateurs. UNE NOUVELLE STATION MÉTROPOLITAINE D'ÉTOURNEAUX Par MAGAUD D’AUBUSSON. .. L'Étourneau est peut-être l'Oiseau sur lequel la guerre a eu le plus d'influence. Délivré des poursuites dont il était l’objet par l'interdiction de la chasse, il a pullulé partout en France dans une proportion telle qu'elle à paru inquiétante aux agri- culteurs et surtout aux viticulteurs. Ajoutez que le canon a jeté le trouble dans ses habitudes et l’ordre de ses migra- tions (1). En ces jours d'hiver on en voit des bandes innombrables dans la campagne des environs de Paris et, le soir, quelques- unes entrent dans la ville pour y passer la nuit. Elles recher- chent surtout les jardins et les cours des maisons dont les murs sont tapissés de lierre, où elles trouvent un asile sûr et abrité, Nous avons relevé l'emplacement de plusieurs de ces dortoirs, et on peut citer parmi les plus importants celui de la rue de Bellechasse, celui du Jardin des Plantes, un troisième dans un jardin de la rue de Courcelles, en face de la rue de la Baume. | A vrai dire, l'Étourneau a toujours affectionné les bons gîtes que lui offre Paris. Qu'on se rappelle les tribus d'Étourneaux qui venaient jadis chercher un refuge dans les ruines de l’an- cienne Cour des comptes. Certains soirs ils recouvraient, au crépuscule, comme d'un manteau sombre, les murailles chan- celantes de l'édifice incendié, et animaient, de leurs querelles bruyantes et de leurs gazouillements, ces témoins pittoresques et lamentables à la fois de nos discordes civiles. , (1) En voici un exemple. Notre collègue M. A. Chappellier m'écrit du front des armées du Nord : « 11 y a deux jours (samedi 9 décembre), voyageant en auto au petit jour, nous avons croisé cinq ou six grandes bandes d'Étourneaux; l'une d'elles de plusieurs milliers d'Oiseaux s’éten- dait sur une grande longueur. Elles allaient toutes du Sud-Ouest au Nord- Est. Que signifie ce déplacement? » Il serait en effet inexplicable étant données la saison et la direction suivie par ces colonnes de voyageurs, si l’on ne tenait compte des modifications apportées par la guerre à la vie des Oiseaux migrateurs ou erratiques. e UNE NOUVELLE STATION MÉTROPOLITAINE D'ÉTOURNEAUX 383 L'Étourneau devenu citoyen de Paris passe la journée à pico- rer dans les champs, et quand l'heure s’avance, que la lumière décroit, regagne les hôtelleries des stations qu'il s’est choisies dans l’intérieur de l'immense cité. Je vous en ai nommé trois, mais notre collègue M. Debreuil en a découvert une quatrième, remarquable par le nombre de ses habitants dans un espace relativement restreint. Elle est au cœur même de Paris, près de la Bourse, dans la cour d’une, maison de la rue Ménars, au numéro 8. M. Debreuil m'y a mené. Je vais vous dire ce que nous avons vu, et ce que nous a raconté M. Lévy, propriétaire des grands magasins auxquels cette cour est attenante. Elle a environ 250 mètres de superficie renfermés entre les murs élevés des maisons voisines. Sur l’un de ces murs, le plus rapproché des magasins, s'étale largement un lierre touffu qui monte à une grande hauteur. Plus loin, dans une partie de la cour en retrait, croissent deux Ailantes. C'était le 19 décembre, le ciel était sombre et il tombait un peu de neige. Nous arrivâmes chez M. Lévy, que je tiens à remercier ici de son aimable accueil, à 3 h. 30. Il y avait déjà des Étourneaux sur les fils de fer des cheminées avoisinantes, serrés les uns contre les autres. Bientôt leur nombre augmenta par l’arrivée successive de petits groupes de 4 ou 5 individus, 71 où 8, et deux ou trois fois de troupes plus considérables, mais qui ne dépassaient guère une vingtaine d'Oiseaux. Pen- dant plus d’une heure les Étourneaux ne cessèrent d'arri- ver. Les fils de fer ne tardèrent pas à être surchargés. Les nouveaux arrivants se rendaient alors directement dans le Lierre. Ordinairement avant de s’y décider, ils s'abattent non seu- lement sur les fils de fer des cheminées, mais aussi sur les sortes de garde-fous qui entourent le toit des maisons et sur les branches dépouillées de feuilles des Aïlantes. Ils restent ainsi alignés quelque temps, puis subitement, en un seul vol, se précipitent et plongent dans le lierre où ils disparaissent. Au bout d'un moment ils en repartent quelquefois, tourbil- lonnent au-dessus de la cour, et vont se percher de nouveau, avant de s'installer définitivement pour la nuit. Nous remarquâmes que les troupes plus ou moins nom- breuses de ces Oiseaux venaient toutes de l'Est, il n'en est pas arrivé une seule d’üne autre direction. 384 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION On peut évaluer à plus de deux mile les Étourneaux qui viennent coucher dans cette cour de la ruée Ménars, et on s'étonne que tant d'Oiseaux puissent trouver place dans le Lierre, malgré ses dimensions, d'autant plus qu'ils la partagent avec une société de Moineaux. Il y en a parfois qui découchent, et l'effectif en est un peu diminué. Ces jours-là les absents se sont arrêtés sans doute dans quelque abri séduisant, mais ils ne manquent pas de ren- trer le lendemain ou le surlendemain, et les rangs sont denou- veau au complet. Vers sept heures du matin, toute la peuplade s'envole, s’égraine en petits groupes, et va déjeuner dans la campagne, pour revenir chaque après-midi à peu près à 3 heures et demie, quelquefois un peu plus tôt. On n'avait jamais vu d'Étourneaux dans cette cour avant la guerre. Ils sont arrivés pour la première fois en novembre 1914. Après avoir passé l’hiver dans le calme et la sécurité, ils repartent au printemps pour aller se reproduire. L’exode a lieu au mois de mars. Telle est l’intéressante physionomie de cette Vouvelle station métropolitaine d'Etourneaux, comme l’a appelée M. Debreuil. On peut croire qu’elle hospitalise des « réfugiés de la guerre », car il est assez vraisemblable que ces Oiseaux, apparus au troi- sième mois des hostilités, venaient des pays envahis, des champs de bataille du Nord et du Nord-Est où ils sont, en temps ordinaire, particulièrement nombreux. On cherche en vain la raison qui leur a fait adopter un lieu de refuge qui semble, au premier abord, si peu approprié au but qu’ils pouvaient se proposer. La cour de la rue Ménars est petite, entourée de maisons de tous les côtés, dans un quartier populeux, tout près du boulevard, à deux pas de la Bourse, dépendant de magasins qui s'ouvrent sur toute sa largeur, aux murs nus à l'exception de celui que revêt le Lierre, empreinte d’une morne tristesse. Les gais Sansonnets devaient certaine- ment trouver dans la banlieue parisienne, où ils vont chaque jour, des endroits agrestes, retirés et tranquilles, à proximité des champs qu'ils exploitent, sans être obligés de faire matin et soir un long trajet au-dessus de la ville. Peut-être ont-ils pensé qu'ils seraient mieux en sûreté au milieu d’une foule qu'ils jugeaient inoffensive qu’au contact de gens, demi-cam- pagnards, plus disposés à les inquiéter qu'à leur être indul- EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 269 MAMMALOGIE. M. P: A.-Pichot nous adresse les notes suivantes : « a) Les parcs à Daims en Angleterre ont fourni en 1916 un . appoint très respectable à l'alimentation en viande du pays. D’après les statistiques fournies par les propriétaires de ces pares au Comité qui avait été formé pour activer leur exploita- tion, ainsi que celle des montagnes d'Écosse où le Cerf existe encore à l’état sauvage en hordes nombreuses, la quantité de venaison fournie par l'Écosse a été de 4.661.000 livres (1) et par l'Angleterre de 525.000 livres, ce qui, en tenant compte de ce qui aété abattu dans les parcs et forêts non recensés, repré- sente le rendement de 20.000 animaux. On pense que cette année le résultat sera éncore meilleur. « b) L'introduction du Lapin en Australie avait été précédée par celle du Lièvre : M. Creed, membre du Conseil législatif de Sydney, rappelle dans le Field que le Lièvre s’était si rapide- ment multiplié dans la colonie, qu'il était devenu un fléau presque aussi redoutable que le devint le Lapin quelques années plus tard. On dut procéder à la destruction du Lièvre par de grandes battues ; et M. Creed cite une traque sur la pro- priété de MM. Massey où l’on abattit huit cents Lièvres en un seul jour. Il n'y avait pas encore de Lapins sur ce territoire, et lorsque le Lapin se répandit en Australie, le Lièvre finit par disparaître sans que l’on ait pu constater qu’il s'était réfugié sur des domaines voisins. Un phénomène bien curieux à signaler c’est que, tandis que les animaux de la faune austra- lienne n'ont, pour la plupart, qu’un seul petit à chaque portée, _ le climat australien a considérablement augmenté la prolificité du Lièvre et du Lapin, ce qui rend si difficile le maintien de ces Rongeurs dans de justes proportions. Tandis que chez nous les portées de Lièvres ne sont guère que de deux ou trois jeunes, en Australie, elles sont de trois à cinq en moyenne,eton a même compté des portées de sept, lorsque, après les battues, on a ouvert des Hases pleines pour faire le compte des unités détruites. De plus, lorsque la saison est favorable, les Hases mettent bas trois fois par an. « c) Miss Frances Pitt à donné, au Jardin Zoologique de (4) La livre anglaise représente 453 gr. 5. 970 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION Londres, un couple de Taupes qu'elle avait réussi à faire vivre en captivité. Ces animaux ont été placés séparément, à cause de leur combativité, dans des cages vitrées de l’Insectarium. Le fond de leur habitation est garni d’une couche de 6 centi- mètres environ de tourbe, ce qui leur permet de fouiller sans se cacher à*la vue du public, et on leur a donné un pelit tas de foin et de feuilles sèches sous lequel ils se retirent pour dormir. Jusqu’alors, le Jardin n’avait pas essayé de com- prendre les Taupes dans sa collection, vu la difficulté qu'il y avait à les conserver vivantes ; mais Miss Frances Pitt a trouvé la manière, qui consiste simplement à donner aux Taupes une quantité suffisante de Vers de terre et autres menues vic- tuailles, pour subvenir à leur ineroyable voracité. Le jardinier, chargé déjà de recueillir des Vers de terre pour les Aptéryx, subvient à ces besoins. Miss Frances Pitt avait été mise sur la voie de l’élevage des Taupes, par ses expériences précédentes avec les Musaraignes, qui meurent également très vite en captivité, si elles ne trouvent pas suffisamment à manger. Ces Musaraignes passent tout leur temps à dormir et à assouvir leur faim, et leur digestion est si rapide qu'elles souffrent con- tinuellement de la faim. Miss Pitt a été étonnée della rapidité avec laquelle un si petit Animal pouvait engloutir un gros Vers de terre. Le Ver était à peine avalé, que la Musaraigne en question se mit à poursuivre un gros Scarabée, auquel elle eut à livrer bataille et qui la mordit au nez; mais cela ne découragea pas la Musaraigne qui poursuivit la lutte: jusqu'au bout et qui commença à grignoter l’Insecte encore tout vivant. Après ce repas, la Musaraigne se retira sous une touffe de gazon placée dans sa cage; mais ce temps de repos fut de courte durée et l’Animal se remit en chasse, pre- nant, sans la moindre crainte, des Araignées que miss Pitt lui offrait du bout des doigts. Miss Pitt dit qu'en considération de sa petite taille, la Musaraigne est un des animaux les plus hardis et les plus batailleurs que l’on puisse imaginer. Elle en a vu combattre avec acharnement un Lombric ayant cinq fois sa longueur, évitant avec beaucoup d’agilité de se laisser souiller par les mucosités du Ver, l'attaquant tantôt à la tête, tantôt à la queue, et finissant par l’entraîner sous la mousse, ce qui semble être la tactique de la Musaraigne pour empécher le Ver, dans ses convulsions, de toucher le corps de son ennemi avec ses anneaux gluants. Par l'alimentation qu’elle leur donne, EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 271 Miss Pitt a pu conserver vivantes les différentes espèces de Musaraignes de la Grande-Bretagne, auxquelles elle ne reproche que l’odeur que répandent les glandes que ces animaux ont derrière les épaules, odeur qui est sans doute la cause qui empêche les Chats de les manger après les avoir tuées. M: P. A.-Pichot ajoute que, lui-même, a essayé plusieurs fois d'élever des Musaraignes pygmées, mais que, n’arrivant pas à leur donner, en temps voulu, suffisamment de nourriture, ces Animaux sont toujours morts rapidement. » À ce sujet, M. Mailles rappelle qu'il a tenté autrefois l'élevage de la Musaraigne. Ces bêtes ont constamment faim. Mais on peut les nourrir avec des bouts de viande de temps en temps. Il n'est pas prouvé quelles pourraient supporter longtemps ce régime. À M. Debreuil demande comment une Taupe arrive à trouver - 85 grammes de Vers de terre par jour, poids minimum indiqué par Miss Fr. Pitt. Mais on répond qu'un simple Lombric pèse souvent 20 à 30 grammes à lui seul, et qu'une Taupe, qui n’a rien d'autre à faire de tout son temps, et qui se meut dans le sol avec une prodigieuse vitesse, peut, grâce à son instinct particulier, en trouver des quantités bien plus -considérables. Notons enfin qu'il est prouvé par les expériences de Miss Fr. Pitt que la Taupe se nourrit exclusivement de Vers ou d'Insectes, et jamais de Végétaux. Les débris qu’on en a trouvés dans ses viscères, en certains cas, avaient sûrement été avalés par mégarde. M. Rollinat nous fait connaître que, dans les bois des envi- rons d'Argenton-sur-Creuse (Indre), les Sangliers sont nom- breux ; ils dévorent jusqu'aux Lièvres, Lapins ou Faisans pris aux collets ; l'empreinte de leurs pieds prouve que ce sont eux les voleurs. Quand le moment viendra, ils commettront d'énormes dégâts dans les récoltes. On en tue de temps à autre, mais c’est insuffisant; les meutes de Chiens courants ont presque toutes disparu. M. P. A.-Pichot présente un article sur « Les Chiens esqui- maux de l'Alaska ». Ce travail sera publié in extenso. Le même auteur nous adresse, sur l’£cureuil gris d'Amé- rique, la note suivante : L'Écureuil gris d'Amérique étant aujourd'hui acclimaté dans À La a | ME 272, BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION . divers parcs et boqueteaux de l'Angleterre, comme il à été dit dans le Bulletin de juillet 1915, certaines plaintes se sont éle- vées contre les dommages que ce joli petit Rongeur cause ou pourrait causer aux plantations. En conséquence, M. Oldfield Thomas, du British Museum, a écrit à M. Nelson, chef du bureau des Études biologiques des États-Unis et dont l'auto- rité est reconnue pour tout ce qui a trait aux Écureuils, pour lui demander ce que l’on pensait en Amérique de la nocivité de l'animal en question. M. Nelson a répondu que l'Écureuil gris fait l’ornement des parcs métropolitains où il a été intro- duit et qu’il se trouve en abondance dans les massifs forestiers, mais que l’on n’a encore eu à enregistrer aucune plainte contre lui, tandis qu'en 1916 le Bureau a recu une dizaine de lettres au sujet des dommages causés à l’agriculture par d’autres espèces de Sciuridés. Sans \doute, dit M. Nelson, l’Écureuil gris peutnuire aux Oiseaux dont il lui arrive parfois de manger les œufs. Mais dans les conditions habituelles, ces ravages sont peu importants et il est facile de réduire le nombre des Écureuils s’il devenait trop considérable, car ils donnent sans méfiance dans les pièges. Si, dans les parcs anglais, ils s’apprivoisaient comme dans les parcs américains, on pourrait même les prendre avec une simple épuiselte. M. Nelson cite un de ses amis, grand amateur de plantes, dans Je jardin duquel les Écureuils gris font, depuis nombre d'années, leur portée dans un nichoir artificiel sans qu'il en ait résulté aucun mal pour ses plantations. » ORNITHOLOGIE. M. Rollinat écrit d'Argenton-sur-Creuse : « Je ne me souviens pas avoir vu les Hirondelles arriver aussi tardivement. Trois Hirondelles de cheminée étaient ici Le, 10 avril; depuis il en est venu quelques petits groupes; le gros de la troupe n’est arrivé que le 23 avril. Quelques Martinets ont été vus le 21 avril, ils sont arrivés en nombre le lendemain 22. Le gros des Hiron- delles de cheminée est donc arrivé après le gros des Martinets, ce qui n’est pas ordinaire. Les fortes bandes de Corbeaux (Freux et Corneilles) sont parties très en retard. J’en ai encore vu une bande d’un millier le 30 mars. Les Corbeaux très nombreux pendant l'automne et l'hiver ont causé des dégâts importants dans les champs ensemencés en Blé ou en Avoine. » * EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 273 M. de Southoff pense qu'il serait fort intéressant de dresser une liste des noms « marchands » et scientifiques des animaux exotiques importés en Europe. On pourrait se borner aux Oiseaux pour commencer. La grande difficulté est que les marchands suivent une « mode » dans leurs appellations qui change comme celle de la rue de la Paix. Si un collègue voulait entreprendre cette tâche, M. de Southoff se met à sa disposition pour collaborer avec lui, surtout s’il voulait compléter la liste avec les noms marchands anglais, Aron. espagnols et même indous qu'il connaît. Ce travail serait très utile pour la connaissance et la vulga- risation des animaux dont il faciliterait l’échange et il faut espérer quil sera bientôt entrepris. M. J. Goffart écrit de Tanger : « J'ai lu, dans le Bulletin d'avril, ce que dit M. Ch. Rivière au sujet de l’autrucherie de Mecknès. Dernièrement je m’y trouvais ; le 2 mars, j'ai visité cet établissement extrêmement intéressant et j'ai moi-même, parfaitement vu un Oiseau lâcher une pierre en visant, incon- testablement, un simulacre d'œuf d’Autruche, placé bien en évidence pour attirer ce braconnier (il l’a du reste manqué). Nous nous sommes ensuite approchés du pseudo-nid; une vingtaine de pierres étaient tombées tout autour, dans un rayon . de 2 mètres au maximum. « Le but de cet œuf postiche . d'attirer les raps ce pour essayer de les tuer au fusil, ce à quoi, du reste, on n'a pas encore réussi, en raison du terrain découvert. Mais il s'agissait là d’un simple essai à la suite duquel on se propose de faire quelques aménagements. « Quant à l’autrucherie, elle est menée avec beaucoup de soins et de dévouement par M. Aubry. Une seule chose lui manque! Quelques crédits, même modestes, permettraient cer- tainement de faire beaucoup plus encore que ce qui existe déjà. « Dans la baraque où se trouve remisé tout ce qui compose le matériel de l’autrucherie, j'ai vu aussi quelques œufs cassés et conservés comme souvenir et comme témoins, certains n'ayant même comme cassure que le trou exactement de la pierre qui les a frappés; cette pierre s'étant parfois simplement enfoncée dans l’œuf sans le disloquer entièrement et l'Oiseau ayant été écarté par la venue des gardiens, avant d'être des- cendu. 974 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION « M. Aubry désirerait essayer d'élever aussi des Aigrettes, mais, jusqu'à maintenant, il n'a pu se procurer d'Oiseau. L’Ai- grette est, depuis quelques années, devenu rare au Maroc. » M. P. A.-Pichot nous adresse la note suivante sur l'Ælevage des Faisans en Chine : «M. George E. Anderson, consul des États-Unis à Hong-Kong, a adressé à son gouvernement à Washington un rapport sur le développement qu'a pris en Chine l'élevage des Faisans, depuis qu'une loi a interdit l'entrée aux États-Unis de toutes autres plumes que celles des Oiseaux domestiques. Il y a actuellement, dit M. Anderson, douze fermes d’une certaine importance qui se consacrent à l'élevage des Faisans et dont l’une produit environ 200.000 Oiseaux par an. L'élevage est surtout destiné à la multiplication du Fâisan doré et du Faisan argenté. L'une et l’autre espèces sont également demandées par le commerce. On élève les poussins-comme des volailles ordi- naires, mais l’incubation se fait par des moyens artificiels et les jeunes sont placés dans les éleveuses chauffées, sauf dans les plus petits établissements, où c’est encore de Poules cou- veuses dont on se sert. Les élèves se vendent à Yunnanfou de 2 francs à 2 fr. 50 la pièce, dont la moitié représente la valeur de la plume pour l'exportation ; l’Oiseau plumé trouve preneur pour l’alimentation. « Avant la guerre l’exportation des plumes en Europe se fai- sait par des maisons allemandes, maintenant ce sont des firmes françaises ou danoises-qui se sont emparées du marché. C’est sur Marseille que les exportations sont dirigées pour, de là, être réexportées en Amérique et surtout dans l'Amérique du Sud. Les peaux sont préparées au moyen d’un traitement à l’acide carbonique pour les désinfecter, puis soumises à l’alun et séchées dans des étuves. Les plumes n'ont guère d'emploi en Chine sauf pour les costumes de théâtre, mais la chair est très recherchée. » : Le Tropical Life, qui communique ce document à ses lecteurs, fait observer que l'élevage de Faisans et de Volailles. dans les colonies anglaises est tout indiqué pour fournir un travail rémunérateur aux éclopés de la guerre qui ne pourraient pas trouver un emploi conforme à leur situation d’infirmes. L'éle- vage conviendrait particulièrement aux planteurs de Cocotiers, l’amande de la noix fournissant une excellente alimentation us AR à AR TE EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 275 aux volatiles qui de plus se rendraient utiles en consommant les Insectes qui pullulent dans les plantations tropicales. Quand même les propriétaires de ces plantations ne voudraient pas faire eux-mêmes de l'élevage, ils auraient intérêt à attirer sur leurs domaines; au moyen de concessions gratuites, les colons qui seraient disposés à yélever des volatiles. BOTANIQUE. La séance générale d'aujourd'hui s’est ouverte, par la pré- sentation, au nom de MM. Ph. et M.-L. de Vilmorin, d’une quarantaine d’arbustes, en fleurs coupées, provenant de l’Arbo- retum de Verrières-le-Buisson. La présentation est faite par M. Mottet qui fait remarquer qu’elle a été limitée aux espèces rares ou intéressantes et principalement à celles nouvellement introduites de la Chine, dont un grand nombre existent dans les collections de Verrières. Le genre Rhododendron (y compris les Azalea) en particulier, — dont plus de 100 espèces sont culti. vées à Verrières, — était représenté par 17 rameaux différents, fleuris à ce moment. Voici les noms des espèces présentées : Azalea amæna Ldl. var. Ainodigeri (1); A. Maries Hemsl. et Wilson, de la province de Hupeh (Chine) ; Rhododendrum ambi- quum Hemsl. du Se-tchuen ; Rh. Augustinii Hemsl.; Ah. cam- pylocarpum Hook. f. (2); Ah. concinnum Hemsl.; Rh. Davidso- nianum Rehd. et Wilson, de Chine; Rh. intricatum Franch. (3); Rh. lutescens Franch. (4); Rh. Metternichii Sieb. et Zucc., var. angustifolium Beau, du Japon; Àh. microphyla Franch.; Ah. oleifolium Franch.; Rh. polylepis Franch.; Ah. racemosum Franch. (5); Ah. yantinum Bur. et Franch. et Rh. sp. (6); à ces belles espèces il faut ajouter : Rhodora canadensis L.; (1) Vraisénblablement hybride du type et originaire du Japon. (2) Remarquable par sa rusticité et ses fleurs jaunes. Originaire de l'Himalaya. N'a pas souffert de l'hiver. (3) Remarquable par ses fleurs bleuâtres très petites, ainsi que le feuil- lage. “ Fleurs jaune canari, très précoces, originaire de Se-tchuen (Chine). (5) Très distinct de ses congénères par ses fleurs roses fasciculées tout le long des rameaux et formant des grappes feuillées. (6) Introduit par M. Maurice L. de Vilmorin (n° 6.444) et fleurissant pour la première fois. M. Mottet prie M. D. Bois de vouloir rechercher si on se trouve en présence d’une espèce déjà connue ou d’une espèce nou- velle, C’est un Rhododendron à fleurs jaune rosé. 276 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION . Cassiope tletragona D. Don; Cornus Nuttallii Audubon (4); Prunus pendula Maxim.; Cydonia Cathayensis Hemsl. (2); Daphne Cneorum L.; Elæagnus lungipes À. Gray (3) (—Æ. edu- lis Siebold = £'. mulliflora Thbg.) ; Exochorda Giraldu Hesse ; Forsythia Europæa Degen et Bald. (4); Fothergilla alnifolia L. var. major (Bot. Mag.) = F. major Lodd.;- Gaultheria Veit- chiana Craib. sp. n. (de Chine); Zindera Benzoin Meissn.; Lau- - rus Sassafras L.; Magnolia Kobus DC.; M. salicifolia Maxim. ; Nutlallia cerasiformis Torr. et Gray. et © (5) ; Osmanthus Delavayi Baïll.; Parrotia Jacquemontiana Dene.; Stachyurus præcox Sieb.et Zuce.; Syringa Giraldü Hort. (6); S. pinnati/fida Hemsl. (7); Viburnum Carlesii Hemsl.; V. Davidi Franch. Enfin, pour terminer, mentionnons le Primula Juliæ Kusnesow, espèce nouvellement découverte et introduite de Transcaucasie, remar- quable par son port très nain, sa nature franchement traçante et l'abondance de ses grandes fleurs pourpre violet. Elle est entièrement rustique et peu délicate. M. D. Bois remercie M. Mottet de son intéressante présenta- tion et le prie de vouloif bien transmettre à MM. Ph. et M. de Vilmorin l'expression de la gratitude de la Société. M. Vallée, ancien professeur à Montlhéry, attire l'attention sur un phénomène de retour au type. Cela est assez fréquent chez les végétaux à feuilles panachées. Il s’agit ici du Xerria (1) Ce Cornouiller, originaire d'Amérique, possède, comme le C. flo- rida L., des inflorescences entourées de bractées pétaloïdes persistantes du plus gracieux effet. Ces bractées, avec le temps, changent de couleur, passant du crème au rouge. Ce phénomène est analogue à ce qui se passe chez le Benthamia Japonica Sieb. et Zuec. (2) Originaire de Chine. Succédané de notre Cognassier. € (3) C'est le Gouwmi des Japonais. Le fruit, de la grosseur d’un noyau d'Olive, est une petite drupe, qui sert à fabriquer d'excellentes confi- tures. (4) C'est la seule espèce européenne du genre. Les autres sont origi- naires de Chine. (5) Cette Rosacée est dioïque. Les plantes mâles fleurissent environ quinze jours avant les pieds femelle et cependant la fécondation s'effectue normalement. (6) C’est le plus précoce des Lilas. Sa couleur est violet pâle. (1) D'un aspect assez particulier, rappelle le S. Persica L: par ses feuilles imparipennées, mais ses fleurs sont blanches. GENTIANA GERMANICA A FLEURS BLANCHES 389 gents. La Providence, qui veille sur les animaux, leur donne souvent un instinct divinatoire. Et cette cour qui les a attirés et retenus, comment l’ont-ils découverte ? Sans doute au hasard des randonnées dans l'air. Un jour, la colonne émigrante, par fatigue ou curiosité, s’est abattue sur les toits environnants, le Lierre l’a tentée, elle s’en est emparée et s’y est plu. Au demeu- rant nous ne savons rien, et il nous est impossible d'apprécier toutes les conditions qui interviennent dans ces causes mysté- rieuses. GENTIANA GERMANICA À FLEURS BLANCHES Par CH. RIVIÈRE. 4 En 1913, j'ai signalé que dans un vaste peulement de cette Gentiane, espèce à fleurs diversement violacées suivant la sai- son, fort commune dans certaines parties du Jura, totalement absente dans d’autres, j'avais remarqué, dans une localité où j'herborise chaque année (lac de Chalain), un seul pied de cette espèce ayant des fleurs blanches et de taille normale. Ce n'était pas, ainsi qu'on a pu le voir par l'échantillon pré- senté en séance, et j'insiste sur ce point, la variété à fleurs jaunûtres, en quelque sorte chlorotiques, cependant assez rare : la nouvelle plante en question n’a aucun rapport avec elle, tant Son inflorescence, d’un blanc parfaitement pur, constitue un type remarquable. Cette variété se reproduirait-elle de graines ? En 1913, j'avais, comme point de repère, entouré d’une bordure de pierrailles, ce pied perdu en pleine campagne, au milieu d'un gazonnement naturel peu touffu, mais les événements de 1914 m'empêéchèrent de savoir si cette variété s'élait reproduite cette année-là : en 1915, il n’en restait aucune trace. Mais, cette même année 1913, dans un autre endroit assez éloigné du précédent, je rencontrai un petit ilot bien circonserit de la variété jaunâtre que je ne pus suivre en 1914; mais l'année suivante, en 1915, voulant connaître ce qu'il en était advenu, j'aperçus de loin, sur le coteau de cette localisation, toujours au milieu de la floraison violacée de l'espèce type, un assez grand nombre de points blancs, très brillants, assez sem- blables à une floraison de petits Parnassia palustris, parfois 386 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION assez communs, mais l'observation plus directe permit de reconnaître facilement une trentaine de pieds de la variété purement blanche du Gentiana germanica, de diverses tailles, mais ne dépassant pas 0 m. 25 à 0 m. 30, ce qui est un maximurn encore assezrare, même pour l'espèce type. Il convenait de suivre ces transformations. Aussi, à la fin de l'été 1916, je ne manquai pas de continuer l'étude de ce petit groupement de Gentianes blanches. Mais il avait, pour ainsi dire, complètement disparu, puisqu'il ne s’y trouvait plus qu'un minuscule représentant à tige unique portant trois ou quatre fleurs, puis l'espèce type elle-même était devenue fort rare, alors qu'elle était assez dense autrefois. En 1915, ainsi que notre Bulletin l'a déjà signalé, j'avais récolté un peu de graines de cette variété blanche, pour être distribuées à nos collègues spécialisés dans la culture des plantes alpestres, afin de savoir si une heureuse germination permettrait ainsi de déterminer si l’on se trouvait en présence d’une variété accidentelle, inapte à se reproduire, ou d’une race. Il est toujours intéressant de chercher à connaître Ja genèse des races, leur extension et leur durée dans les conditions naturelles, et de savoir comment elles peuvent être définiti- vement fixées et améliorées. Gentiana germanica, espèce type, vit dans les sols maigres, dans les calcaires délités à peine recouverts de terre, dans un gazonnement plus ou moins pauvre; sa racine pivotante, courte, filiforme et très peu ramifiée tient peu au 501; aussi, quand les mois d’août et de septembre sont secs et chauds, la plante est de moindre développement. Floraison automnale, de fin août, se prolongeant jusqu'aux premiers jours de novembre, supportant des gelées à glace et la neige. La diversité des tailles dans un même sol laisserait eroire à plusieurs semis successifs : en effet, les plantes du début de la saison de végétation ont des hauteurs maxima etsont chargées de fleurs réunies par groupes, sur de nombreuses ramifications. Par contre, à la fin de la saison, on trouve beaucoup de petites plantes de 3 à 5 centimètres seulement de hauteur, ne portant que quelques rares fleurs isolées, mais néanmoins fructifères. Parfois la plante dépasse 0 m. 30 de hauteur, ce qui est LE TECOMA BRYCEI N. E. BROWN 381 rare; alors, elle est bien ramifiée, couverte d'une floraison abondante, prolongée, où les tons violacés ou pourpres se dégradent du foncé au clair, se détachant sur un feuillage bronzé; l'effet est séduisant et surtout remarquable à une époque du déclin de la flore alpestre. Certainement, dans une culture où l’art accentuerait les qualités ornementales de l’espèce, elle en ferait une très remarquable petite touffe rus- tique et longtemps fleurie à la porte de l'hiver, qu'elle pourrait aisément franchir un instant, aux basses altitudes. Mais ül faudrait d'abord savoir si cet albinisme n’est pas un signe certain de dégénérescence de la plante, ce qu'apprendra le résultat de l'expérience en cours. Suivant les temps, cette Gentliane a des aspects différents dans sa floraison : en effet, les divisions de cette corolle mono- pétale sont douées de mouvements : elles s'abaissent ou se relèvent pour se refermer entièrement, suivant des variations atmosphériques diurnes ou nocturnes. Par des temps clairs, ces divisions corollaires, très étalées jusqu'au coucher du soleil, ne s'ouvrent pas pendantles mauvais temps, et la variété à fleurs blanches semble plus impressionnable que l'espèce type. LE ZECOMA BRYCEI N. E. BROWN (T. REGINÆ-SABÆ FRANCESCHI) Par D. BOIS. \ _ Le D’ Georges V. Pérez a adressé à la Société nationale d’Ac- climatation, pour être distribuées entre ses membres, des graines de cette Bignoniacée dont la réception a été annoncée dans la séance du 13 novembre 1916 (Voir le Bulletin, février 1917, p. 49). Il me semble utile de compléter les renseignements qui ont été donnés à celte occasion. La plante à été découverte dans le Mashonaland (Rhodesia), à 1.500 mètres d'altitude, par le Rev. Hon. J. Bryce, qui en envoya des graines au D' Franceschi, de Santa-Barbara (Cali- fornie). 388 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION On peut lire dans le Gardener's chronicle, 1906, vol. !, p. 344, une note accompagnée d'une figure noire, dans laquelle le D' Franceschi signale les mérites de cette superbeplante orne- mentale. Chez lui, la plante se développa avec une grande vigueur. La première floraison commenca en octobre 1904 et fut abondante pendant tout l'hiver, jusqu’à la fin de mai; l’année suivante elle se renouvela dans le même temps, ce qui la rend particu- lièrement recommandable aussi bien pour la culture en plein air dans les régions tempérées-chaudes que pour celle en serre. Sa croissance est si rapide qu’en un temps très court elle forme une masse épaisse d'un feuillage brillant, élégamment découpé. Les fleurs, en ‘panicules, sont très grandes et on peut en compter jusqu'à cent, qui s’épanouissent successivement, sur la même plante, chacune d'elles ayant les dimensions de celles du Tecoma grandiflora, leur forme et leur riche coloris rose cra- * moisi les rendant aussi remarquables que celles d'un Gloxinia. D’après le même auteur, elles sont, de plus, très délicatement odorantes, ce qui est l'exception dans les plantes de la famille des Bignoniacées. Le nom donné par le D’ Franceschi doit être abandonné, car l'espèce avait été déjà décrite par M. N. E. Brown, Bulletin de Kew, 1901, p. 130, sous celui de 7. Brycei. Ce Tecoma est appelé à prendre rang parmi les meilleures plantes grimpantes à floraison hivernale comme les Pignonia venusta, Bougainvillea. T1 se distingue nettement du Zecoma Ricasoliana Tanfani (T. Mackenni Watson) par son feuillage et. par ses fleurs dont la corolle est velue intérieurement. Cette dernière espèce ne fleurit d’ailleurs que pendant l'été. RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE Par E. BOULANGER (!). (Suite et fin.) CALENDRIER POUR LA RÉCOLTE DES PLANTES JANVIER. Heliébore noir (Rose de Noël), Gui. FÉVRIER. Hellébore noir (Rose de Noël), Gui. / Mars. Pulsatilie, Buis, Narcisse des prés, Pêcher, Peuplier noir, Romarin, Petit Houx, Tamier commun (Herbe aux femmes bat- tues), Tussilage (Pas d'âne), Grande pervenche, Petite per- venche, Violette odorante. AVRIL. Adonide de printemps, Pulsatille, Grande Eclaire, Faux Ebé- nier, Ficaire, Fraisier, Globulaire turbite, Ortie blanche (La- mier blanc), Camomille d'Allemagne, Narcisse des prés, Pin maritime, Psyllium (Herbe aux puces), Sceau de Salomon, Peu- plier noir, Prunus spinosa (fleurs), Pulmonaire officinale, Rosier à cent feuilles, Rose de Provins, Petit Houx, Saule blanc, Tamier commun (Herbe aux femmes battues), If, Orme champêtre (Orme rouge), Myrtille, Grande Pervenche, Petite Pervenche, Violette odorante, Bois gentil (Daphné), Prunellier (fleurs). Mai. Adonide de printemps,{ Pied-de-chat, Busserole (Raisin d'ours), Sabline rouge, Epine-vinette, Châtaignier, Grande .(4) V. Bulletin mai, juin, juillet, août, septembre 1911. 390 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION éclaire, Cochléaria, Muguet, Aubépine, Cognassier, Cyno- glosse, Faux-Ebénier, Concombre sauvage, Æquiselum arvense (Préle), Erodium à feuilles de Ciguë, Fraisier, Frêne à fleurs (Æraxinus Ornus), Fumeterre officinale, Herbe à Robert (Geranium Robertianum), Lierre terrestre, Globulaire turbith, Jusquiame noire, Millepertuis, Houx, Iris de Florence, Noyer, Sabine, Ortie blanche (Lamium album), Stœchas, Camomille d'Allemagne,Ményanthe, Mercuriale annuelle, Cresson officinal, Alkékenge, Pin maritime, Pin sylvestre, Grand Plantain, Psyl- lium (Herbe aux puces\, Polygala amer, Sceau de Salomon, Bistorte, Polypode commun, Prunellier (fleurs), Pulmonaire officinale, Rosier à cent feuilles, Rose de Provins, Romarin, Saule blanc, Genêt à balai, Scolopendre officinale, Sénecon vul- gaire, Sorbier des oiseleurs, Sabline rouge (Spergularia rubra), Grande Consoude, Pissenlit, Thuya thériacal, Orme cham- pêtre, Nombril de Vénus, Ortie brûlante (Petite Ortie), Myrtille, Beccabunga, Grande Pervenche, Petite Pervenche, Pensée sau- vage, Gui. JÜIN. Miliefeuille, Aconit Napel, Actée, Capillaire de Montpellier, Chiendent, Buglosse, Pied-de-chat, Camomille romaine, Persil, Uva-Ursi, (Raisin d'ours), Sabline rouge. (Spergularia rubra), Aristoloche Clématite, Armoise commune, Epine-vinette, Bour- rache, Moutarde noire, Châtaignier, Chardon bénit, Grande Eclaire (Chélidoine), Chicorée sauvage, Cinéraire maritime, Cochiearia, Grande Ciguë, Muguet, Liseron des champs, Lise- ron des haies, Cuscute, Cynoglosse, Staphysaigre (Herbe aux poux), Digitale pourprée, Concombre sauvage, Equisetum (Prêle), Erodium à feuilles de Ciguë, Velar (Herbe aux chantres), Epurge, Esule ronde (Æuphorbia Peplus), Fraisier, Frêne à fleurs (fraxinus Ornus), Fumeterre officinale, Fume- terre à petites fleurs (Fumaria parviflora), Gratteron, Caille- lait jaune, Galium des marais, Gaulthéria couchée (Gaultheria procumbens), Genêt des teinturiers, Herbe à Robert, Lierre. terrestre, Globulaire turbith, Réglisse glabre, Gratiole offici- nale, Jusquiame noire, Millepertuis, Houx, Imperatoire, Aunée, Noyer, Sabine, Bardane, Stæchas, Grande Mauve, Camomille d'Allemagne, Matricaire, Mélisse officinale, Ményante (Trèfle d’eau), Mercuriale’ annuelle, Cataire, Bugrane des champs (Arrête-bœuf), Coquelicot, Pavot somnifère, Parietaire, Alke- RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 391 kenge, Pin sylvestre, Pirole en ombelle, Grand Plantain, Psyllium (Herbe aux puces), Polygala amet, Sceau de Salomon, Bistorte, Polypode commun, Tormentille, Pulmonaire offici- nale, Romarin, Ronce, Rue des jardins, Sauge officinale, Yeble, Sureau noir, Genêt à balai, Scolopendre officinale, Scrophulaire aquatique, Scrophulaire noueuse, Orpin brülant, Senecon vul- gaire, Jacobée, Moutarde blanche, Douce-amère, Morelle noire, Verge d’or, Sorbier des oiseleurs, Ulmaire (Reine des prés), Grande Consoude, Petit Chêne, Germandrée aquatique, Thuya thériacal, Thym commun, Nombril de Vénus, Grande Ortie, Petite Ortie (Ortie brûlante), Hellébcre blanc, Verveine (Herbe sacrée), Beccabunga, Véronique officinale, Grande Pervenche, Petite Pervenche, Dompte-venin, Pensée sauvage, Gattileir. JUILLET. Millefeuille, Aconit Napel, Actée, Capillaire de Montpellier, Chiendent, Guimauve Buglosse, Pied-de-chat, Camomille romaine, Uva-ursi (Raisin d'ours), Sabline rouge (Spergularia rubra), Aristoloche Clématite, Arnica, Aurone mâle, Grande Absinthe, Petite Absinthe, Armoise commune, Belladone, Bourrache, Moutarde noire, Chardon étoilé, Chardon bénit, Grande Eclaire (Chélidoine), Ansérine vermifuge, Chicorée sauvage, Ciguë vireuse, Cimicifuga racemosa, Cinéraire mari- time, Cochlearia, Grande Ciguë, Muguet, Liseron des champs, Liseron des haies, Cuscute, Garou-Sain-Bois, Staphysaigre (Herbe aux poux), OEillet des fleuristes (0. rouge), Digitale pourprée, Rossolis (Drosera), Concombre sauvage, Prêle (Equi- setum), Erodium, à feuilles de Ciguë, Chardon Roland, Vélar (Herbe aux chantres), Petite Centaurée, Epurge, Esule ronde (ÆEuphorbia Peplus), Fenouil, Frêne, Frêne à fleurs (Fraxinus Ornus), Fumeterre officinale, Fumeterre à petites fleurs (Fluimaria parviflora), Galéga, Gratteron, Caille-lait jaune, Caille-lait blanc, Galium des Marais, Gaulthéria couchée (Gaul- theria procumbens), Genêt des teinturiers, Gentiane jaune, Herbe à Robert, Réglisse glabre, Gratiole officinale, Jusquiame noire, Millepertuis, Hysope officinale, Impératoire, Aunée, Bardane, Aspic, Livèche, Lycopode à massue, Salicaire, Grande Mauve, Marrube, Camomille d'Allemagne, Mélilot officinal, Mélisse officinale, Menthe Pouliot, Trèfle d'eau, Mercuriale annuelle, Mürier noir, Cresson officinal, Cataire, Cigué aqua- 392 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION tique, Bugrane des champs (Ononis spinosa), Origan Marjo- laine, Origan vulgaire, Coquelicot, Pavot somnifère, Pariétaire, Alkékenge, Pirole en ombelle, Grand Plantain, Polygala amer, Bistorte, Poivre d’eau, Persicaire, Polypode commun, Tor- mentille, Laurier-Cerise, Pulmonaire officinale, Ronce, Patience crépue, Patience sauvage, Patience vraie (Oseille-Epinard), Rue des jardins, Saule blanc, Sauge officinale, Yèble, Aurone femelle, Saponaire, Scolopendre officinale, Serophulaire aqua- tique, Scrophulaire noueuse, Orpin brülant, Joubarbe des toits, Senecon vulgaire, Chardon-Marie, Moutarde noire, Douce- Amère, Morelle noire, Verge d'or, Sabline rouge (Spergularia rubra), Ulmaire, Tanaisie, Petit Chêne, Germandrée aquatique, Thuya thériacal, Serpolet, Thym commun, Tilleul à petites feuilles (7lia sylvestris), Nombril de Vénus, Grande Ortie, Petite Ortie, Myrtille, Valériane officinale (graines), Hellébore blanc, Bouillon blanc, Bouillon blanc Molène (Verbascum thapsiforme), Verveine (Herbe sacrée), Beccabunga, Véronique officinale, Dompte-venin, Pensée sauvage, Gattilier, Maïs, Jujubier. AOUT. Millefeuille, Aconit Napel, Marronnier d'Inde, Chiendent, Camomille romaine, Sabline rouge (Spergulariarubra), Arnica, Aurone mâle, Grande Absinthe, Petite Absinthe, Armoise commune, Belladone, Moutarde noire, Chardon étoilé, Souci officinal, Grande Eclaire (Ghélidoine), Ansérine vermifuge, Chicorée sauvage, Ciguë vireuse, Cimicifuga racemosa, Cochlearia, Grande Ciguë, Liseron des haies, Coriandre, Cus- cute, Garou Sain-Bois, Stramoine, OEillet des fleuristes (0. rouge), Digitale pourprée, Rossolis (Prosera), Concombre sau- vage, Prêle (£quisetum), Erodium à feuilles de Ciguë, Chardon Roland, Vélar (Herbe aux Chantres), Petite Centaurée, Esule ronde (Æ£uphorbia Peplus), Fenouil, Frêne, Frêne à fleurs (Fraxinus Ornus), Fumeterre officinale, Fumeterre à petites fleurs (Fumaria parviflora), Galéga, Gratteron, Caïlle-lait jaune, Caille-lait blanc, Gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens), Gentiane jaune, Herbe à Robert, Houblon, Millepertuis, Hysope, Aunée, Noyer, Bardane, Aspic, Livêche, Lycopode à massue, Salicaire, Grande Mauve, Marrube, Matricaire, Mélilot, Mélisse officinale, Menthe poivrée, Menthe Pouliot, Menthe verte (Menthe Romaine), Menyanthe, Mercuriale annuelle, Müûrier RÉCOLTE DES PLANTES MÉDICINALES EN FRANCE 1 403 noir, Cresson de fontaine, Cataire, Nénuphar jaune, Nénuphar blanc, Ciguë aquatique, Origan Marjolaine, Origan vulgaire, Alkékenge, Raisin d'Amérique (Phytolaque), Grand Plantain, Polygala amer, Bistorte, Poivre d'Eau, Persicaire, Polypode commun, Tormentille, Laurier-Cerise, Prunellier, Chêne à glands doux, Chêne, Nerprun, Bourdaine, Rhubarbe indigène, Ronce, Patience crépue, Patience Oseille-Epinard, Aurone femelle, Saponaire, Scabiosa Succisa [Mors du Diable), Squille,. Scolopendre, Serophulaire noueuse, Joubarbe des toits, Senecon vulgaire, Jacobée, Chardon Marie, Moutarde noire, Douce- Awnère, Morelle noire, Verge d'Or, Sabline rouge (Spergularia rubra), Tanaisie, Pissenlit, Petit Chène, Germandrée aquatique, Thuya thériacal, Serpolet, Grande Ortie, Petite Ortie (Ortie brûlante), Myrtille, Valériane officinale (graines), Hellébore blanc, Bouillon blanc, Bouillon blanc (Molène) (Verbascum thapsiforme), Verveine (Herbe sacrée), Beccabunga, Ponbee venin, Gui, Gattilier, Vigne, Maïs, Jujubier. SEPTEMBRE. Acore odorant, Marronnier d'Inde, Chiendent, Absinthe maritime, Armoise commune, Belladone, Souci officinal, Ché- lidoine (Grande Éclaire), Chicorée sauvage, Cochléaria, Muguet (feuilles), Liseron des haies, Coriandre, Aubépine (fruits), Cognassier, Garou Sain-Bois, Stramoine, Digitale pourprée, Prêle (Queue-de-rat), Chardon Roland, Vélar (Herbe aux chantres\, Ésule ronde (Æuphorbia Peplus), Frêne, Fumeterre officinale, Gratteron, Caille-lait jaune, Lierre grimpant, Houblon, Noyer, Genévrier commun, Salicaire, Marrube, Mélilot officinal, Menthe poivrée, Menthe verte (Menthe romaine), Trèfle d'eau, Mercuriale annuelle, Nénuphar blanc, Nénuphar jaune, Ciguë aquatique, Pariétaire, Alkékenge, Phy tolacca (Phytolaque, Raisin d'Amérique), Grand Plantain, Poivre d'eau, Persicaire, Polypode commun, Tormentille, Pru- nellier, Chêne, Nerprun, Bourdaine, Rhubarbe indigène, Eglantier, Ronce, Patience vraie (Oseille-Épinard), Mors du diable (Scabiosa succisa), Squille (Urginea Scilla), Scolopendre, Douce-Amère, Morelle noire, Grande Consoude (Racines), Petit Chêne, Thuya thériacal, Serpolet, Grande Ortie, Petite Ortie (Ortie brûlante), Verveine (Herbe sacrée), Beccabunga, Does venin, Pensée sauvage, Vigne, Maïs, Jujubier. BULL, SOC. NAT. ACCL. FR: 1917. — 96 394 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION OCTOBRE. Aconit Napel (racines), Actée (souche), Chiendent, Guimauve (racines), Absinthe maritime, Bouleau (Ecorce), Bryone, Châtaignier, Chicorée sauvage, Cochlearia, Raïifort, Cognas- sier (fruits), Muguet (racines), Liseron des haies, Aubépine (fruits), Artichaut, Cynoglosse (racines), Prêle (Queue-de-rat) -(Equisetum), Ésule ronde (Æuphorbia Peplus), Frêne, Gentiane jaune, Lierre grimpant, Genévrier commun (fruits), Bardane (racines), Mercuriale annuelle, Pariétaire, Alkékenge (fruits), Phytolacca (Phytolaque, Raisin d'Amérique) (fruits), Grand Plantain, Poivre d’eau, Polypore du Mélèze (P. officinal), Polypode commun, Prunellier (fruits), Églantier (fruits), Thuya thériacal, Grande Ortie, Petite Ortie (0. brûlante), Valériane officinale (racines), Verveine (Herbe sacrée), Pensée sauvage, Vigne, Maïs, Gui. | NOVEMBRE. Aconit Napel (racines), Actée (souche), Chiendent, Guimauve (racines), Angélique (racines), Ache des marais (racines), Panax Ginseng, Aristoloche Clématite (racines), Belladone (racines), Fougère mâle (Rhizome), Bouleau (écorce), Buis, Bryone (racines), Chicorée sauvage (racines), Cochlearia, Rai- fort (racines), Gynoglosse (racines), Fenouil, Fraisier (racines), Gentiane jaune, Iris (Rhizome), Genévrier commun, Bardane, Prunellier (fruits), Églantier (fruits), Garance (racines), Ronce, Squille (Scilla maritima, Urginea Scilla) (bulbes). DÉCEMBRE. Raifort (racines), Cynoglosse (racines), Genévrier (fruits), Polypode commun (rhizome), Fougère mâle (rhizome), Bryone (racines), Ronce, Gui. EXTRAITS DES PROCÈS - YERBAUX DES SÉANCES GÉNÉRALES DE LA SOCIÉTÉ SÉANCE GÉNÉRALE DU 21 MAI 1917 Présidence de M. D. Bois, vice-président de la Société. Le procès-verbal de la précédente séance générale est lu et adopté. GÉNÉRALITÉS. 1° Sont déposés sur le bureau quelques périodiques d'échange, et un certain nombre de brochures offertes par M. Ch. Rivière, pour notre Bibliothèque. Ces ouvrages sont recus avec reconnaissance et seront classés ultérieurement. L'un des plus intéressants est le Cyperaceæ Chilenses de Desvaux. 2% Donation Coëz. — M"° Coëz nous adresse l’acte notarié en règle, par lequel elle donne à la Société d’Acclimatation le Jardin alpin créé par son regretté fils, à Bièvre. Elle accom- pagne ce don d’une rente annuelle de 2.500 francs sur l'État, pour entretenir ce jardin en bon état de prospérité. _ 3° Suivant le désir exprimé par notre Société, M. Ch. Rivière rappelle les services rendus par le rabbin Mardoché aux natu< ralistes curieux de connaître l’histoire naturelle du Maroc, si longtemps fermé aux Européens. Grâce à ce modeste collaborateur, Cosson put former cet intéressant herbier, actuellement au Muséum et qui donne une idée exacte de la flore marocaine aux affinités si particulières avec celles de l'Espagne, du Portugal, des Canaries, mais sur- tout avec celles de la France et de l’Angleterre, ce qui pour- rait surprendre. Alors que l’on creyait que l'Arganier, Argania Sidero- zylon R. et S. pouvait rivaliser avec l'Olivier, Mardoché en 396 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION procura des graines; aussi des rameaux vivants pour bouture du Z'amarix arliculata Vahl, si recherché pour le tannage ; de même, il rapporta à l’état frais des éléments de bouturage de l'Zuphorbia officinarum L., ce grand type des Euphorbiacées de la région. Sachant que les meilleures dattes ont le plus souvent les plus petits noyaux, il facilita ainsi la multiplica- tion de plusieurs formes de Dattiers, etc. Sur les Autruches, ce zélé explorateur a fourni de curieux renseignements que M. Ch. Rivière analyse. Enfin, Mardoché a facilité, grâce à son dévouement, le célèbre voyage de M. de Foucauld, assassiné récemment (1). 4° M. le D' Rabaud, maître de Conférences à la Sorbonne, nous envoie un tiré à part de la Revue générale des Sciences,où il vient de faire paraître un travail sur l’/Zmmobilisation réflexe des Arthropodes et des Vertébrés : Tout le monde connaît la propriété qu'ont certains animaux de faire le mort. L'auteur a cherché, par des expériences simples, la cause de ce phénomène (2). Elle n’est pas dans les sens, la volonté n’y est pour rien. Il y a là une origine nerveuse : sous l'influence d’une excitation extérieure appropriée, on obtient l'immobilisation de l'animal. Pour certains Insectes, une pres- sion sur le sternum ou la racine de l'aile est suffisante ; pour les Oiseaux, le décubitus dorsal réussit parfaitement. Un Pinson, un Moineau quelconque, placés sur le dos, restent dans cette position. Les pattes sont contractées, les ailes refusent lout service, et cependant la tête conserve une partie de ses mouve- ments. Dans l’état actuel de la Science, on en est réduit aux hypothèses, pour expliquer tous ces curieux résultats. L'auteur incline à penser que certains centres nerveux fonctionnent comme accumulateurs d'énergie, emmagasinant instantané- ment l'excitation périphérique, pour inhiber progressivement, ensuite et d’une facon durable, les fibres musculaires. Mais si l’inhibition est aisée à produire, l’auteur a pu mettre en évi- dence l'existence de certaines zones périphériques, dont l'exci- talion ramène le retour à la vie normale. Ici, deux hypothèses (1) CF. Larousse mensuel, 1911, article Foucauld (Le père de —), p. 172, où l’on trouve une intéressante biographie de cet explorateur, due à la plume de M. G. Regelsperger. (2) Il ne faut pas confondre ce phénomène avec l'immobilité voulue de certains Insectes, qui, à l'approche du danger, replient leurs membres, se laissent choir ou deviennent inertes. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉIÉ 297 se présentent : ou bien cette seconde expérience produit sur les museles antagonistes de ceux que ia première à immobilisés, une excitation qui vaine l'action première, ou bien — hypo- thèse que l’auteur passe sous silence — il ÿ a inhibition de la première inhibition. Ce dernier phénomène se rencontre pour- tant fréquemment. Dans l'étude des effets physiologiques des alcaloïdes ou des principes constituants des essences aroma- tiques, on se trouve, par exemple, souvent en face du cas sui- vant : un produit À est vaso-dilatateur; l'entrée en jeu d’un pro- duit B entraine une vaso-constriction, soit par inhibition des centres vaso-dilatateurs, excités par le produit À, soit par une excitation des centres vaso-constricteurs, supérieure à celle que À a produite sur les centres vaso-dilatateurs. L’essence de Menthe produit-elle la sensation de froid par excitation des fibres sensibles au froid ou par inhibition de celles que la cha- leur excite? Tous ceux qui ont fréquenté les laboratoires de physiologie animale ont gardé le souvenir des expériences que l’on y fait avec la strychnine, le curare et autres poi- sons. D'autre part, ce mémoire porte à établir une analogie entre les traitements imposés sux Insectes et certains mouvements de jiu-jitsu, cette lutte japonaise dont on a tant parlé il ya quelque dix ans. Dans ce genre de lutte, ce n’est pas la force musculaire qui donne la victoire, mais bien la manière de s’y prendre. On peut mettre un homme hors d’état de nuire en lui comprimant avec un doigt une certaine région du corps. Il se produit alors ou une immobilisation complète ou une inhibi- tion partielle qu'il n’était pas inutile de rapprocher du phéno- mène du D' Rabaud. Retenons que ces expériences sont pour nous tout à fait nouvelles, originales et — croyons-nous — sans précédent. La Société d’Acclimatation est heureuse d'adresser ses félicita- tions à l’auteur, avec l'espoir que sa curieuse brochure sera bientôt suivie d’autres travaux plus importants. \ M. Ch. Rivière nous communique les renseignements sui- vants .: CLIMATOLOGIE. Les rigueurs de l’hiver 1916-1917, notamment celles de jan- vier, ont été funestes à bien des végétaux, aussi nos collègues 398 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION feraient œuvre utile en signalant les effets de ces froids, ce qui rentre tout à fait dans le cadre de notre institution (1). a) Les Chamærops excelsa Thunb. qui, depuis de longues années résistaient, plus ou moins abrités, parfois sans couver- ture, ont été en partie gelés ou complètement détruils, et ceux du Muséum qui ont encore quelques faibies signes de vitalité paraissent fort compromis. Dans le meilleur des cas il faudra des années pour leur rendre un aspect normal. Aux environs de Paris, où des froids de — 20° ont été enre- gistrés, des Palmiers de ce genre, hauts de 3 et 4 mètres, ont complètement péri chez un parent de M. Ch. Rivière, malgré des abris bien conditionnés : c'est au refroidissement du sol en profondeur que ces désastres paraissent devoir être attri- bués. b) Il faudrait connaître comment se sont comportés les vieux Jubæa spectabilis H.B.K., ce magnifique groupe de la pro- priété Dahut, à Lattle, près de Montpellier. Ces gros et massifs Palmiers, quoique plantés depuis une cinquantaine d'années avaient déjà bien souffert de l'hiver 1913-1914, au point que leur aspect en était gravement alléré. c) Dansle Jura, même aux moyennes altitudes, 600 mètres, le thermomètre est descendu plusieurs fois aux environs de — 90° : les lacs ont été longtemps gelés. La végétation exté- rieure des Bambous a été détruite : Phyllostachys mitis À. et C. Riv., aurea A. et C. Riv., viridi-violascens À. et C. Riv., Arundinaria Simoni À. et C. Riv., etc., la souche du Musa Japo- nica Hort. complètement détruite, et beaucoup de Rosiers à haute tige, quoique empaillés, ou morts ou compromis. Mais l’Indica major (auct.?) a résisté, si toutes les greffes sur ce sujet ont été anéanties : il y a là un fait curieux à étudier, et sur lequel M. Ch. Rivière se propose de revenir. d) À Paris et aux environs, la tardivité de feuillaison et de floraison de certaines espèces a été bien manifeste, mais sous l'effet des fortes chaleurs de fin d'avril et de la première quin- zaine de mai, la floraison des Marronniers blancs est belle en ce moment, ainsi que celle du Marronnier rouge, toutes deux coïn- cidant, ce qui arrive rarement; dans les plantations où ces arbres sont en mélange, l'effet en est admirable. (1) Cf. M. L. de Vilmorin. Les effets du froid sur les Végétaux en jan- vier-février 1917, in Bull, Soc. ‘Acc., septembre 1917, p. 362. Ent 10e MEN CARRE NE A QU: EXTRAÏÎTS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 399 M. Morel nous signale également de nombreux végétaux, morts par le froid dans sa propriété d'Auteuil (Oise), tels que : Aristolochia sp., Baccharis halimifolia L., Berberis Gagne- paint GC. K. Schn., BP. stenophylla Hance, B. Wilsonæ Hemsl, Bupleurum sp., Daphniphyllum glaucescens B1., Indigofera Dosua Buch.-Ham., Magnolia grandiflora L., Perovshia atri- phcifolia Bth., P. multiflorum Thunb., Séatice eximia Schk. fl. albo, Veronica sp. de Guernesey, V. Traversi Hook. D’autres végétaux ont été malades du froid : Amphiraphis sp., Artemisia sp., Buxus argentea Hort., Buxus elegantissima Hort., var.. Cephalotaxus drupacea Sieb. et Zuec., C. Fortuni Hook., Clerodendron trichotomum Thunb., C. san- quinea |Hort., Cupressus Lambertiana Hort., f* macrocarpa, L. lucidum Mill., Robinia rosea Loisel, Ruscus Hypophyllum L., Sequoia sempervirens Endl., Staphylea Colchica Stev., Vero- nica Teucrium L., Vitex Agnus-castus L., Zanthoxylum planis- pinum Sieb. et Zucc. MAMMALOGIE. Le Mouton des Touaregs, dont M. Ch. Rivière présente une belle dépouille, est une espèce peu connue en élevage, même en . Algérie : elle paraît confinée au nord-ouest saharien où son absence de cornes la fait différencier de la race qui se trouve au sud-ouest de notre Sahara. Ce Mouton, Ovis longipes (?), a plutôt l’aspect et les formes d’un Caprin, mais monté sur de longues jambes ; queue longue, maigre et en fouet; pelage varié de couleur, ou d'un gris sale avec une large bande foncée sur le dos, ou parfois brun: oreilles très courtes ou à peine indiquées ; la toison, courte et drue, n’est ni poil ni laine. | Les essais faits par MM. Couput et Ch. Rivière qui avaient pu se procurer un petit troupeau de cette espèce n’ont malheu- reusement pu être continués, l'Administration y attachant peu d'intérêt; cependant l'étude a permis de reconnaître que ce Mouton aurait pu avoir dans une grande partie du Nord de l'Afrique un rôle égal à celui de la Chèvre. Race sobre, bonne marcheuse, douce, ne s’attaquant pas aux arbustes. La Brebis, aux longs pis, est plus laitière que celle de nos races et que la Chèvre. Les croisements avec d'autres Ovins et avec des Caprins n’ont donné aucun résultat, mais la repro- 400 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION duction de l'espèce entre elle est rapide : souvent une double portée, mais généralement la portée est reconnue tous les huit mois. L’aptitude à l’engraissement et surtout à la lactation a été bien affirmée quand cet animal du désert a été soumis à une alimentation rationnelle. Une étude complète sur ce sujet sera insérée au Bulletin. M. Ch. Rivière voudrait bien savoir l’origine des Moutons touaregs qui ont été abattus à Alfort et qu'avait procurés M. Dechambre. M. Crepin rappelle qu’on trouve cet Animal au Soudan. — Mais alors il a des cornes, répond M. Rivière, tandis que celui-ci n’en a pas. M. Crepin répond qu'il est infiniment préférable, comme cuir, à la Chèvre arabe. ORNITHOLOGIE. M. Debreuil fait connaître que son mâle Nandou blanc vient de tuer sa femelle. Un nid avait été préparé par le mâle, un œuf pondu; tout semblait devoir se passer normalement et on pouvait espérer avoir celte année une couvée de ces jolis Oiseaux, quand, un matin, on trouva la femelle morte et cou- verte d'ecchymoses. C’est la première fois que M. Debreuil constate pareil fait chez des Nandous. Les mâles étaient sou- vent brutaux, mais, jusqu'alors, ils n'avaient jamais tué leurs femelles. Il sera donc prudent dans l'avenir de laisser plusieurs . femelles aux mâles vigoureux. M. Kestner a remarqué, dans son jardin, à Auteuil, une femelle de Moineau possédant un bec semblant avoir près de 3 centimètres de longueur; ce bec aurait une vague ressem- blance avec celui d'un Guit-guit. M. Kestner va essayer de capturer ce Moineau de facon à pouvoir l’observer en cage. Il serait intéressant, en effet, de connaïîlre exactement comment est constituée cette monstruosité, comment l'Oiseau arrive à décortiquer les graines, la facon dont il mange, ete. AQUICULTURE (REPTILES). M. de Southoff écrit que, à Brozzi, près de Florence, un marchand-naturaliste, du nom de Augusto Tartagli, peut. fournir tous les Reptiles et Batraciens d'Italie et d’autres petits animaux, tels que Campagnols de Savi, Loirs, Héris- sons, etc., en gros et en détail, vivants ou en alcooi; animaux EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 401 en gestation pour études d'embryologie, etc. À. Tartagli faisait, avant la guerre, d'importantes affaires en Allemagne; les événements l'ont ruiné, et il cherche à se faire une clientéle en France, car malgré sa pauvreté il vient d'adopter un orphelin de la guerre et ne veut plus, jamais, avoir aucun rapport avec nos ennemis. M. de Southoff ajoute que ce brave homme possède une cer- taine instruction, connaît les nomssscientifiques, qu’il est au courant des variétés, sexe, etc. ENTOMOLOGIE. M. le prince P. d’Aremberg nous envoie une note sur l’Æ1y- poderma. D'après la Royal Agricultural Society of England, l’auteur rappelle qu'il y a deux espèces d'Hypodermes du Bœuf : Hypoderma lineatum et 4. Bovis Clark. Les œufs sont pondus sur les poils des jambes ou du ventre. Aussitôt éclos, le follicule pileux devient l'abri de la larve, qui bientôt après disparait, sans doute dans le torrent circulatoire, pour reparaître dans la paroi du gosier et achever ses mues dans le dos. Cette Mouche cause de grands ravages dans les troupeaux, d’abord par les galeries qu’elle creuse dans les tissus et qui rendent les peaux inutilisables, puis par l’affolement que peuvent produire les adultes dans les troupeaux. L'auteur critique le mode de destruction, préconisé en Angleterre, d'attaquer la larve, dans le dos. Il lui semble préférable de stériliser les pattes et ventres des Bovins, soit par immersions fréquentes en liquides désinfectants (tous les quatre jours, car c’est la durée de l’évo- lution de l'œuf, de la ponte à l’éclosion), soit par flambage. Rappelons iei que notre regrelté collègue, M. À. Lucet, avait longuement étudié cet Insecte. Quelques années avant sa mort, il avait été chargé de faire des tournées de conférences pour apprendre aux éleveurs le moyen de détruire ce Diptère, connu de nos paysans sous le nom de Varron. De grandes affiches illustrées avaient été répandues par ses soins dans les centres d'élevage. _ L'extension dans le Nord de l'Afrique de quelques Insectes devenus endémiques y est préoccupante, et M. Ch. Rivière signale les principaux. La poussée phylloxérique s’accroit, la Vigne européenne 402 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION dépérit rapidement, et la reconstitution du vignoble par le plant américain s'impose d'urgence, suivant les communiqués officiels. | Une Cochenille polyphage très redoutable, Chrysomphalus minor Berlese, dont notre collègue avait signalé la présence à notre Société, il y a quelques années, cause de graves dégâts sur des Orangers, aussi sur les Ficus à petites feuilles, résistant à tous traitements, d’ailleurs d'application difficile sur de grands arbres. M. Bois signale que le dernier Bulletin d’Informations du Ministère de l'Agriculture donne une recette pour détruire Chrysomphalus minor. Mais M. Rivière objecte que la destruc- tion des Insectes est toujours très difficile sur les gros et grands arbres. On doit abandonner les procédés de laboratoire pour chercher des procédés pratiques. C'est un problème ana- logue à celui de la Mouche de l’Olivier, dont la destruction est si difficile. La Mouche dite de l’Oranger, Ceratitis capitata Wied., main- tenant endémique, altère beaucoup de fruits : oranges, manda- rines, plaquemines, etc. On sait son extension dans le Midi de la France. La découverte au Jardin d’Essai d'Alger et l'étude de cet Insecte en 1871 sont décrites dans notre Bulletin. Sur les Oliviers, la Mouche dite Keiroun, Vacus Oleæ Fabr., a compromis l'hiver dernier la récolte, au point que pour en sauver une partie, la cueillette en vert s’impoôsa dans l’exploi- tation agricole du Sig (Oran). Il y a quatre ans la même cala- mité s'était produite. L'Insecte, celte fois utile, cause de la galle tannique si recherchée au Maroc pour la préparation des cuirs, aurait été déterminé : on sait que cette excroissance était attribuée à l’action d’une Pomene, d'une Cecydomia, maintenant ce serait un Zrophyes. Dans tous les cas, l'intérêt d'un peuplement de Tamarix n’est à rechercher que si avec la Plante on importe l'Insecle, ce qui n'avait pas toujours été observé jusqu'à ce jour. BOTANIQUE. Sur l’abondante fructification de certains Palmiers, M. Ch. Rivière cite les observations qu'il a faites au Jardin d'Essai d'Alger. Certaines espèces portent plusieurs milliers de fruits, notamment les suivantes : EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 408 Dans les Cocotiers à petits fruits, du groupe du Cocos plu- mosa Hook., il y a eu des sujets portant jusqu’à quatre régimes dont l’ ile représentait 35.000 graines. Dans les Livistonces, à fruits ordinairement Dee) type Livistona Sinensis Griff. où les régimes sont nombreux, de 60.000 à 70.000 graines ont été comptées : certains régimes pèsent jusqu’à 30 kilogrammes. Mais une des plus belles fructifications, aussi des plus rares, est celle du Caryota excelsa Hort., au remarquable développe- ment de feuillage et de régimes. Ces racèmes ont de 2 à 3 mètres de longueur, aux ramifications tortueuses et allongées, magni- fiques chapelets portant chacun de 6 à 8.000 grains, soit une trentaine de mille sur le seul pied qu'il a été permis d'étudier jusqu’à ce jour. C'est cette espèce que notre collègue le D' Pro- schowsky, auquel M. Ch. Rivière l’avait offerte, signale mainte- nant comme rustique dans ses collections à Nice. La plante était connue en horticulture, il y a une quinzaine d'années, sous le nom de Phœnix Rivieri (auct.?\; mais, d’après M. Ch. Rivière, toutes les dénominations sont douteuses jusqu’à ce jour. Une inflorescence d’une plante assez mal dénommée Pance- nectia où Pincenictitia, est offerte par M. Ch. Rivière : c’est, en réalité, un Dasylirion étiqueté à tort Pincenictitia tuberculata glauca, et qu'il faut rapporter plus exactement, suivant M. Bois, au Molina recurvata Hemsberg. Quoi qu'il en soit, M. Ch. Rivière dit que celte vieille plante a un caractère tout particulier, très apparent par la forme fortement tuberculeuse de la base de son tronc, lequel est relativement maigre. L'espèce ou la variété présentée se signale par ses feuilles pendantes, glauques, et par son inflorescence presque purpurine, mais la fructification en est brillante et argentée : les graines paraissent aptes à germer. Plante du littoral méditerranéen, de culture facile. M. Ch. Rivière nous adresse encore la communication sui- vante sur la Pomme de terre : Les rigueurs de l’hiver dernier n’ont pas été partout favo- rables à la conservation des Pommes de terre, et, sur ce sujet, M. Ch. Rivière rappelle ses expériences antérieures, qu'il à continuées en 1916-1917, et qu'il résume ainsi : En août, au moment de la maturité complète du tubercule d’une variété dile printanière, il en supprima les fanes desséchées, puis, de pee NET NS AIS 0% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION quelques coups de pelle, il tassa la terre sur les pieds. Vers la fin d'avril de cette année, les pieds ainsi traités furent fauillés et présentèrent des tubercules absolument sains et fermes, sans radicelles bien apparentes, ainsi qu'en témoignent des échantillons déposés sur le bureau. Par contre, dans les caves ou les remises, malgré les précautions d'usage, le froid causa quelques dégâts, ou alors les tubercules ainsi conservés, plus ou moins flétris, avaient des germes étiolés. Cette expé- rience a été faite dans le Jura, à 600 mètres d'altitude où le minimum de froid atteignit — 20% et se rapprocha souvent de ce terme extrême; une épaisse couche de neige persista long- temps. Les tubercules ne se trouvaient qu'aux environs de 025 de profondeur, mais la couche de neige eut certainement un effet préservatif; cependant, là comme ailleurs, on ne possède aucune donnée géothermique, et alors les conditions dans les- quelles séjournent les tubercules demeurent inconnues. Cepen- dant, le milieu de conservation en pleine terre est moins sujet aux variations de température qu'une cave ou un réduit quelconque, et, d'autre part, les causes de fermentation sont moindres dans le sol, puisque les tubercules ne sont pas entassés, bien au contraire, chaque souche y étant isolée. La question importante à préciser serait donc de connaître les amplitudes thermiques qui se sont produites pendant ce long : et rude hiver dans le sol à une profondeur de 0%. D'ailleurs, dans la région montagneuse du Jura, il est un mode de conser-. vation hivernale des légumes qui a une grande analogie avec le séjour de la Pomme deterre laissée dans le sol. En effet, au commencement de l'hiver, on dispose en plein champ, en tas de forme conique, pour une sorte d'ensilage, Choux, Carottes, Choux-raves, Betteraves, elc.; le tout recouvert de terre, avec un revêtement en brauchages de Genévrier; au printemps le déchet est souvent insignifiant. On se demande pourquoi la Pomme de terre ne se conserverait pas aussi faci- lement. Quoique intéressants, M. Ch. Rivière ne signale ces faits qu’à titre d’expérimentations et d'observations. Sur l'extension proposée de la culture de la Pomme de terre en Algérie, M. Loyer communique une note officieuse parue dans un grand quotidien où est annoncé que le gouvernement de cette colonie a déjà fait mettre en culture 94.000 hectares et que la récolte de ce tubercule pourrait être faite des rives de EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX LES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 405 la Méditerranée jusqu'aux Oasis sahariennes. Pour résumer ses observations précédemment émises sur cet intéressant sujet tout d'actualité, M. Rivière rappelle que la culture de la Pomme de terre est très restreinte en Algérie où elle n’est pas entiè- rement dans son milieu puisqu'elle exige le renouvellement de la semence importée annuellement de France, qu’elle est limitée au climat marin et est exclue des Hauts-Plateaux et des Oasis qui constituent les plus grands territoires de l’Algérie. Le manque de pluies d'été et d'arrosage, les rigueurs hivernales dans un cas et les insolations dans d uires rendent cette culture à tout jamais impossible dans ces vastes régions. Puis l’'Arabe n’a ni les ressources ni les aptitudes nécessaires pour produire aisément ce tubercule. L'Algérie est un pays d'importation de Pommes de terre et non d'exportation ; qu'elle suffise d’abord à sa consommation, c'est lout ce que l’on peut en attendre d'ici longtemps; aussi serait-il fâcheusement illusoire de croire au concours qu'elle peut fournir à la métropole par des envois du précieux tuber- cule. A propos de la Pomme de terre, M. Debreuil demande si sa conservatior ne dépend pas du terrain. M. Ch. Rivière répond que, dans le Jura, là où il laisse ses lubercules hiverner dans le sol, le terrain est argilo-marneux, donc assez DER tout en gardant une certaine humidité. M. Debreuil a fait monter en canne la tige de Palmier bam- busiforme que lui avait donné M. Ch. Rivière. Le marchand lui a dit, en la voyant, que c’est ce qu’il vend sous le nom de Zau- rier. Cette explication est fantaisiste et à rapprocher d’un fait analogue : vendre une tige de Calamus (rotin) pour du Caféier. Le rabotage ne peut pas faire disparaître les nœuds et changer la contexture du bois. C’est là un nouvel exemple de la fâcheuse habitude qu’a le commerce de donner des noms de fantaisie et, ce qui est pire encore, de remplacer un nom par un autre. M. Jules Poisson fait une communication sur des germina- tions hälives qu’il a obtenues en traitant les graines par l'eau chaude à 60° environ. Il y a quelques précautions à prendre que l'auteur indiquera dans une note, qui sera insérée au Bulletin. | A0 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION À propos des germinations hâtives, M. Kestner rappelle que la question de la Betterave est tout à fait à l'ordre du jour. Il émet l’idée suivante : on sait que les sucreries du Nord ne fonctionnent que d’octobre à décembre, tant qu’elles ont des Betteraves à traiter. D'autre part, en Italie (Lombardie, Véné- tie), en Espagne, les usines à sucre marchent dès le mois de juillet. Ne pourrait-on pas essayer de pousser la Betterave, en la semant dans notre Midi, en février-mars? On ferait venir les jeunes plants dans les environs de Paris ou le Nord, à une époque où ils seraient très avancés par rapport aux semis faits sur place, ce qui permettrait de faire marcher les usines plus tôt. À cet effet, M. Kestner à fait l'expérience suivante : il a semé de la Betterave sous châssis, à Boulogne-sur-Seine. Il compte arracher les jeunes plants, pour pratiquer le repiquage, en les laissant reposer une huitaine de jours en bottillons (temps approximativement équivalent au transport du Midi à Paris) et en repiquant ensuite à l’air libre. Ce projet est vivement critiqué par des spécialistes, comme M. Lasseaux, qui dit que, dans ce cas, la Betterave montera sûrement tout de suite à graine. En outre, s’il est intéressant, en apparence, de revenir au repiquage pour économiser la graine, cela sera largement compensé par la main-d'œuvre, qui est très chère. Enfin, quand on arrache pour repiquer, il faut agir promptement. Un délai de huit jours amènerait des fermentations qui compro- mettraient la récolte. M. Lasseaux signale que la maison Vilmorin pratique en ce moment des essais analogues sur les Radis. Il ne faut pas attendre plus de deux jours pour repiquer. M. Jules Poisson ajoute que si on laisse la plante dite bisan- nuelle trop longtemps sans la repiquer, elle fera toute sa phase dans la même période, au lieu de faire sa racine de réserve en première année. M. Rivière confirme l’objection de M. Poisson. De plus, quand on veut essayer de faire descendre la Betterave à sucre trop au sud, on a une végétation plus forte et une sac- charification moindre. Celle-ci, en effet, ne peut se produire en abondance que quand les froids arrivent. On n’a done aucun intérêt à rechercher les climats trop doux, même pour hâter la végétation. Enfin, M. Kestner rappelle qu'on pratique beau- coup le repiquage de la Betterave en Allemagne. M. Lasseaux termine en disant qu'on ne pourrait risquer l'opération, au succès de laquelle il ne croit pas, qu'en repiquant du plant très Jeune et presque aussitôt après l’arrachage. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 407 M. le D' Paul Leroy nous communique un échantillon de Narcissus Pseudo-Narcissus L., à fleur double, trouvé dans un bois à La Carneille (Orne). La duplicature s’est exercée aux dépens du périanthe, amenant la disparition de la couronne, ce qui distingue l'individu du A. major Hort. des jardiniers, dont la couronne est pleine. Il y là un fait à vérifier et la lettre qui accompagne l'envoi est trop sobre de documents précis. Il faudrait voir sur place l’état et la nature du terrain, s’en- quérir s’il n’y a pas d’horticulteur dans le voisinage, etc. M'e de Janssens nous adresse, de Noirmoutier, un rameau de Prunier où les fruits sont attaqués et déformés en pochettes calebassiformes par l’Exoascus Pruni Fuckel. Le Journal de Genève du 30 avril 1917 contient une protes- talion de M. H. Correvon, l'ami des Alpes et des Plantes, contre les destructions brutales et stupides que les Allemands ont pratiquées sur les arbres, en Belgique. En terminant la séance, M. le Président nous rappelle que celle-ci est la dernière avant les vacances et que nous allons nous séparer jusqu'au mois de novembre. Il est heureux de constater combien, depuis quelque temps, la Société a pris un essor nouveau, et combien nos séances ont présenté d'intérêt. À mesure que les sujets les plus variés étaient abordés par nos collègues, et que les Séances générales rendaient nos travaux plus profitables à tous, on voyait affluer à nos réunions un auditoire de plus en plus nombreux. M. le Président souhaite que cela continue et qu'après la guerre, nous soyons encore plus étroitement groupés. Il annonce enfin que le Conseil, en sa dernière séance, a décidé de transporter le siège de la Société dans des locaux plus vastes et plus au centre de Paris. Il donne lecture d'une circulaire qui va être adressée à tous les membres, et par laquelle la Société fait appel à la participation de tous, pour l'aider, chacun selon ses moyens, à soutenir l'effort qu'elle a si bien entrepris. La séance est levée aux applaudissements unanimes (1). Le Secrétaire añjoint, D: Louis CAPITAINE. (A) Le siège social de la Société sera transféré, dés le mois de novembre prochain, 498, boulevard Saint-Germain. 408 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Cours PUBLIC D ENTOMOLOGIE AGRICOLE, HORTICOLE, ARBORICOLE ET INDUSTRIELLE. Le cours public d’Entomologie appliquée, professé par M. Clément, président de notre section d'Entomologie, sous le patronage de la Société nationale d'Horticulture de France, commencera le mardi, 4 décembre. Il aura lieu au jardin du Luxembourg, dans le Pavillon de la Pépinière, à 9 h. 30 du matin, et sera continué les samedis et mardis suivants, à la même heure; il aura pour objet l'étude des Insectes utiles et nuisibles, et des moyens de détruire ces derniers. Des excursions pourront être organisées pendant la belle saison et le professeur se tiendra à la disposition de ses audi- teurs pendant toute l’année pour la détermination des échan- tillons qui lui seront envoyés. L'envoi peut en être fait par la poste, soit dans de petites boîtes en bois ou en carton, s'il s’agit d'insectes durs, soit dans de petits flacons contenant de l'alcool ou du formol en solution à 4 p. 100. Les Insectes vivants devront être accompagnés de feuilles provenant de la plante sur laquelle ils auront été trouvés. ORDRES DU JOUR DES SÉANCES GÉNÉRALES POUR LE MOIS DE NOVEMBRE 19171. Lundi, 5 novembre, à 2 h. 30. — M. le professeur LecouTe : Le Jardin alpin de Bièvres. M. C. Rivière : Bambous africains; distribution géographique et usages. M. le Dr F. Carxeun : Le froid et le besoin de nourriture ne sont pas les causes vraies des Migrations des Oiseaux. Lundi, 19 novembre, à 2 h. 30. — M. PrerRAERTS, conservateur du Musée du Congo belge, de Tervueren : Sur quelques Plantes utiles des pays chauds; composition chimique, applications éventuelles. M. GC. Rivière : La Caprification. Lundi, 19 novembre, à 4h. 30. — Sous- section d'Ornithologie (Ligue pour la protection ds Oiseaux). Rapport de M. DorBeaux, instituteur, sur la Protection donnée aux Oiseaux, par son école, en 1917. ï Le Gérant : À. MARETHEUX. D Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. AA FE Graines offertes par M. PROS- HOWSK Y. = Acacia horrida. Bocconia frutescens. Cassia calliantha. à — arborescens. innamonum Camphora. “Cocos Romanzoffiana. Cupressus lusitanica. Helia Aredarach. Paliurus Spina-Christi. “Persea indica. Pitiosporum Colensoi. “Sabal sp. ? Sedum arboreum. “Solanum Warscewicztr. Wigandia imperialis. G raines offertes par M.MOREL. “Alnus incana laciniata. Araucaria imbricata. “Anémones de Caen. Cedrus Libani. Cyclamen neapolitanum : “Doronicum plantagineum . Tsatis glauca. : Lythrum atropurpureum. OFFRES EN:DISTRIBUTION Pois de senteur en mélange, Rhubarbe Victoria. Graines offertes par le R. P. NATHANAEL COSTES, de Santiago (Chili). Acacia Cavenia. Araucaria brasiliensis. Bellota Miersii,. Boldoa fragrans. Cassia vernicosa. Cryptocarya Peumus (Peumo à fruits rouges). ÆEdwardsia sp.? Escallonia illimita. Lithræa mollis. — VenEnOSa. Phaseolus sp. Porliera hygrometrica. Prosopis siliquastrum. Graines offertes par le frère : APPOLLINAIRE, de Santa Fé de Bogota (Colombie). Acacia heterophylla. Poissons exotiques. Plantes aquatiques. M: LEFEBVRE, 53, rue de Saint-Quentin, Nogent- - sur-Marne (Seine). Graines offertes par le Dr G. H. PEREZ,deTénérife (Canaries). Tecoma Brycet. Graines offertes par M, le Dr PUGA - BORNE (Santiago - Chili). Acacia cavenia. Aristoteha Macqui. Cryptocarya Miersii. Cryptocarya Peumus., Jubæa spectabilis. Lithræa caustica. Maytenus boaria. Myrtoseugenia apiculata. Persea Lingie. Peumus Boldus. Prosopis juliflora. Quillaja saponaria. Retamilla ephedra. Schinus latifolivs. Trevoa trinervia. l Tricuspidaria dependens. gate S'adresser au Secrétariat, OFFRES, DEMANDES, ANNONCES DEMANDES Petit Cacatoès à huppe jaune (C. sulfurea) fe- melle de préférence, Cacatoès de Leadbeater (C. Leadbeateri) et Grand, Cacatoès à huppe Poissons d'étangs, espèces nouvelles, ou peuFré- ._ pandues, ou améliorées. “M. DODE, à Sorbier, par Jaligny (Allier). A\VENDRE OU 4 LOUER, pour raison de santé, … Pépinière de « SISAL », à l’île de Lanzarote ‘à Hananese Propriété de plus de 100 hectares où . l'on cultive avec succès l’Agave sisalana (les —_ fibres examinées à Londres ont été jugées de » première qualité). Environ un demi-million de jeunes Sisal prêts à transplanter. Conviendrait, …. en outre, à la culture des primeurs en y consa- … crant 10 à 20 hectares et en appliquant le Dry … Farming ( J. CHEVALIER. — Deyons-nous cultiver les Plantes médicinales? : 1 4. ‘ei, LE SIÈGE SOCIAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE EST TRANSFÉRÉ ! 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VIT. Fr Sagiété Nationale d'Acclinatation : reg TS ÉDITEURS AVIS AUX AUTEURS ET S qui se rapportent aux SF 48e analyse des ouvr Le Bulletin donne une BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1917 Président, M. Edmond Perrier, membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur Muséum d'Histoire naturelle, Paris. MM. D. Bois, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, Professeur à l'Ecole” A Vice- Présidents. coloniale, 15, rue Kaidherbe, Saint-Mandé (Seine). | MauRIce DE ViLMoRIN, 1, rue de la Planche, Paris. M Secrétaire général, M. Maurice Lover, 12, rue du Four, Paris. MM. R. Le Font, 89, boulevard Malesherbes, Paris (Etranger). H. Hua, Directeur adjoint à l'Ecole des Hautes Etudes, 254, boulevard Saint : Secrétaires. Germain, Paris (Conseil). Crepin, 18, rue Lhomond, Paris (Séances). Ce. DEeBREUIL, 95, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur). M. le D' SkBILLOTTE, 11, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris. Bibliothécaire, M. CaucurtTe, Moulin de la Madeleine, à Samoiïs (Seine-et-Marne). Membres du Conseil Trésorier, Archiviste- M. Le Myre DE Vicers, 98, rue de Surène, Paris. A. CHAPPELLIER, 6, place Saint-Michel, Paris. WurrIoN, 101, rue Sadi-Carnot, Puteaux. 'ACHALME, directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire nat MaGAuUD D'AUBUSSON, 66, rue Mozart, Paris. | D' P. Marcæaz, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut National Agronomique, 89, rue dt Cherche-Midi, Paris. s 1 D' LePrince, 62, rue de la Tour, Paris. Marzzes, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). : ; Dr E. TRourssART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris LecomrTe, professeur de botanique au Muséum d'Histoire naturelle, 14, rue des Ecoles, Paris. ( urelle, 1, rue Andrieux, Parisa Pendant l'année 1917, les Séances hebdomadaires des Sections sont remplacées par des Séances Générales bimensuelles | Dates des Séances générales et du Conseil À POUR L'ANNÉE 1917 4 Janvier | Février Mars Avril Mai Novembre Décenbr#]] SEANCES bu CONSEIL, 2e mercredi du mois" ler) ve TRE À SE Hetren dde LU D ie) ON Le A2 Ms ON | 15 5 do) 2 7 5 Séances générales, le lundi à 2 h. 172.) 99 19 19 | 23 51 19 Sous-Secrron d'Ornithologie (Ligue pour la Protection des oiseaux) le lundi à 2 DA DR de Ne AE Ne EN (1) Date reculée en raison des fêtes prochaines. ‘ é qui désirent assister aux Séances générales recevro 4 Les membres de la Sociét \ sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. SE LE MAT PE VE LA EE Le Secrétaire général à l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et le) personnes qui désireraient l'entretenir, qu'il se tient à leur disposition, au siège de A Société, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. A NE RON PR OT EIRE ES TE EE, Les auteurs sont informés que, les prix des tirages part subissant des variation fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’êtf applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. RE Î { Le Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. : La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur, des articles publiés dans le Bulletin est interdite. irent obtenir des cheptels sont priés d'adresse boulevard Saint-Germain ; les cheptels serol suivant le rang d’inscripti Les Membres de la Société qui dés leurs demandes au Secrétariat, 198,. consentis, après 6xamen de la Commission compétente, et au fur et à mesure des disponibilités. ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION . PENDANT LA GUERRE 5) AUX MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ, L'extension de notre Société rendant notre installation rue de Buffon insuffisante, le Conseil décida, dans sa séance du 2 avril 1917, de transférer le siège social dans un local plus vaste et plus en rapport avec nos besoins. Dans ce but, un appel fut adressé aux Membres de la Société et, en quelques jours, malgré les difficultés actuelles, des bons de donation d’une valeur de 50 francs chacun furent souscrits pour une somme de près de 11.000 francs, par de dévoués col- lègues, qui nous firent, en outre, espérer leur concours pendant plusieurs années (1). Grâce à cette généreuse collaboration qui nous marquait dans quelle mesure nous devions agir, nous avons pu, immé- diatement, commencer nos recherches et un vaste appartement, situé au premier étage du n° 198 du boulevard Saint-Germain, vient d’être loué. C’est dans ce nouveau Siège social que nous tiendrons la première séance de la Session. Nous désirons que cette installation, véritable cercle, où nos collègues, ceux de Paris comme ceux de la Province et des Nations alliées, viendront se réunir, soit aussi atlrayant que possible pour que tous puissent y échanger, avec plaisir, leurs idées, dans une atmosphère de sympathie et de confiance. Cela nous permettra, en outre, de mieux faire connaître toute , l'importance de notre programme ; car l'introduction et j’accli- matation des Plantes nouvelles et des Animaux exotiques, l'amélioration des moyens de culture et d'élevage, sont autre chose qu'un agréable passe-temps, tout au plus bon à récréer quelques savants ou à occuper quelques amateurs favorisés de la fortune ; nos études, nos expériences et notre propagande pré- 7 (4) On trouvera, plus loin, la liste de ces premiers donateurs. La sou- scription reste ouverte et nous recevrons, avec reconnaissance, tous les nouveaux dons. BULL. SOC. NAT, ACCL. FR. 1917. — 27 410 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION conisées déjà il y a plus de soixante ans par notre fondateur, l'illustre [Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, doivent compter parmi les moyens les plus puissants pour assurer la prospérité du mue et le bien-être général. La Société nationale d’Acclimatation, consciente de son rôle véritable, forte des nouvelles relations d'amitié nouées entre alliés de toutes les parties du monde, pendant l’effroyable tour- _mente, plus assurée de sa puissance, est décidée, plus que jamais, à grouper autour d'elle toutes les bonnes volontés des savants et des amateurs, pour mettre en œuvre, au profit de tous, leurs connaissances et leur dévouement. Nous sommes certains qu'approuvänt le but élevé et désin- téressé de nos efforts, non seulement vous nous donnerez, dans la mesure la plus large, votre indispensable concours, mais que tous, vous tiendrez, par une collaboration plus intime, par une propagande plus convaincue, à faire triompher nos idées pour intensifier les résultats de l’œuvre d’ humanité que nous pour- suivons en commun. AGRANDISSEMENT DU SIÈGE SOCIAL Liste des souscripteurs (4947) à Bons de 50 francs. MMARENeERGNIeMPrIMCe BA) RUN CET A'RON (A) MON DER BABAULT (G.) 5 BELVALETTE (A.) 2 Box . 5 Bois (D.}. 2 BouLLer (E.). il Bucaer (C.) . 2, CaTHezun (le D: K) 2 CAPITAINE (L.). 10 Mne Carié, 10 MM. Carié (P.). 10 CHAPPELLIER (A.). . k CHAPPELLIER (P.). . . l CHAUVEAU (le D: C.) . 2 SE ACTES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION PENDANT LA GUERRE 411 Mae MM. Les noms des généreux donateurs seront inscrits sur un Camase (de la) #2 Proyreuo (EE) "ont CLAIR (M.). . Depreuir (C.) . DepACOUR (J:) :: .".. DéBARD (A). 1". Dreuer (L.) . FErLay (A.). FonNTANE (A.-R.). . . Foucxer (l'abbé G.) . . Ganay (la marquise de) . GavorTy (C.). GUERNE (Baron J. de). . Hozcier (L.). . Hua (A.) . KESTNER (P.) : L'ÉFSNURNELE AIRE BRGARMER. . . . . . Lersevre (L.). . . . Levayrre (M5). Leprice (le Dr M.). . . Ron IM NE ES MAGAUD D'AUBUSSON. Murar (S. A. le prince). . LHLSCATTS RSA Re ÉTIENNE panne AE) Cr Sen, PORSDAU(B NT 2e 0 ReBoure (A.) . .: . Rocxé (le D') . . SARA: (le Dr): : . . . SOCIÉTÉ CENTRALE DES CHASSEURS . STE IENNQUES : D) RP Ses 2 ELLES (CO PERMENNOERRE Re Mamorni(M de)": on 2 Virton (L.). . © SO SN D — SE ee (= cite ile mes e = i=S ND © ND 1 æ NN ND 0 À À At © No = NN D © © D > ta tableau placé dans la salle des séances. La souscription reste ouverte. INTRODUCTION DU RENNE DE LAPONIE. A TERRE-NEUVE Par PIERRE AMÉDÉE-PICHOT. Pour introduire et acclimater un animal dans un pays qui ne le possédait pas, on n’a pas seulement à vaincre des difficultés climatériques et alimentaires, mais on a encore à lutter contre lés préjugés et le mauvais vouloir des gens réfractaires à toute innovation et qui craignent une concurrence nuisible à leurs intérêts. Ce qui se passe actuellement à Terre-Neuve, pour le Renne de Laponie, en est un exemple assez significatif (1). En 1907, le D' Grenfell, en vue de répandre le Renne domes- tique dans le Labrador où ce Cervidé pourrait rendre de très grands services, soit comme auxiliaire de trainage, soit comme bétail de boucherie, avait réuni les fonds nécessaires pour acheter un troupeau de trois cents Rennes qu'il débarqua l’année suivante sur la côte nord-est de Terre-Neuve. Ce trou- peau était sous la conduite de deux familles de bergers iapons qui se chargèrent du soin des animaux pendant. quelques années; mais les gages de ces serviteurs entrainaient une dépense trop lourde pour les fonds dont on pouvait disposer, et ces gens furent rapatriés et remplacés par des habitants de la localité. Cette substitution ne fut pas heureuse, d’abord parce que ies nouveaux bergers ne s'étaient pas mis suffisam- ment au courant de leur besogne par un apprentissage auprès des Lapons, puis parce que la plupart ne manifestèrent pas beaucoup de goût pour le métier, mais surtout parce que la population ne s’intéressa pas à la tentative, si tant est qu’elle ne se montra pas radicalement hostile à l’innovation. Pendant les premières années, les Rennes s'étaient rapi- dement multipliés ; le nombre des animaux avait doublé, mais il se mit à décroître, faute de soins, et par suite des ravages que les Chiens du pays commirent dans le troupeau. Le pasteur Stuck, dans son étude sur les Chiens de l'Alaska, a raconté que les Chiens de ces régions boréales ont hérité, de leurs ancêtres sauvages sans doute, un tel goût pour la chair du Renne, qu'il (1) Voir Bullelin, avril, p. 149. INTRODUCTION DU RENNE DE LAPONIE À TERRE-NEUVE 413 est très difficile de les empêcher de se jeter sur ces Cervidés, lorsque les traineaux attelés des uns et des autres se croisent sur les routes (1). Il a fallu même que les lois de Terre-Neuve interdissent de laisser vaguer les Chiens sans contrôle, pour parer à leurs instincts carnassiers. Mais le long des côtes, dans les petites localités habitées par des pêcheurs, les lois ne sont guère appliquées et si, à l’occasion, on réclamait l'intervention de la police, ilen résultait un sentiment de rancune qui se mani- festait par de fréquentes aliercations. De plus, il arrivait qu'au printemps et à l’automne, pendant le va-et-vient des pêcheurs, entre le sud de Terre-Neuve et le Labrador, les orages forcaient souvent les barques à relâcher dans les criques de la côte nord-est qui était précisément celle affectée au par- cours des Rennes. Or, dans un pays où tout le monde porte un fusil et où il est difficile de se procurer de la viande fraîche en dehors des grands centres d'habitation, ces navigateurs ne résistaient pas à la tentation d’abattre quelques-uns de ces ani- maux domestiques, qu'ils confondaient volontiers avec le Cari- bou ou Renne sauvage, qui habite le pays. De plus, les trafiquants de la côte, dont le D' Grenfell avait dénoncé les exactions, ne manquèrentpas de se venger surses protégés, en persuadant aux colons ignorants que les Rennes domestiques chassaient le Caribou qui est une des ressources du pays, éloi- gnaient le Renard dont la fourrure est un si important objet de commerce, et mangeaient toutes les baies dont la récolte, à la (4) « En approchant de Nome (Alaska), dit Hudson Stuck, nous ren- conträmes pour la première fois des Rennes et, subitement, mon attelage de Chiens devint ingouvernable. J'avais déjà eu le matin quelques diffi- - cultés à cause d’un Cheval. Un nouveau Chien que j'avais acheté à Kiki- taruk n'avait jamais vu un Cheval de sa vie et, en approchant du solipède, il fit des efforts frénétiques pour se dégager du harnais et pour sauter sur l'animal et, lorsque l’attelage tout entier apercut les Rennes, les Chiens partirent au galop, entraînant le lourd traîneau comme une plume. Heu- reusement, l'Esquimeau qui conduisait les Rennes vit la ruée des Chiens assez à temps pour éloigner rapidement son équipage de la route qu'il suivait, etil se mit devant ses bêtes, en brandissant un fouet pesant. Dieu saitce qui serait arrivé si les Chiens avaient pu atteindre les Rennes! Je fis, de mon côté, tous mes efforts pour arrêter mes Chiens affolés en appuyant sur le frein et en essayant de renverser le véhicule entraîné avant que les Carnivores n'eussent atteint la proie convoitée. Dans les faubourgs de Nome, nous eûmes une répétition du même incident, et ce "n'est qu'en faisant entrer rapidement les Rennes dans une remise, qu'une sanglante collision put être évitée. » Xl4 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION maturité, est une des petites industries de la région. On allait même jusqu'à accuser les Rennes d’être la cause de la diminu- tion des Phoques! La conséquence de cette campagne fut que les colons se mirent à fusiller subrepticement les Rennes pour les détruire et, lorsqu'on appliqua les sanctions de la loi à ce braconnage éhonté, l’animosité ne fit que croître. Aussi, lorsque surpris par les orages et les tempêtes pendant les six longs mois d'hiver, les bergers allaient chercher un refuge dans les campements et les habitations des colons au cours de leur transhumance avec leurs troupeaux, ils avaient à subir des affronts pénibles, quoi qu'il ne füt pas dans les asages de refuser l'hospitalité à ceux qui la demandaient. De cette façon, les meilleurs bergers se découragèrent et finirent, à la longue, par abandonner leurs fonctions. L’animosité populaire se manifesta ensuite par une pétition aux autorités pour demander l'expulsion des troupeaux de Rennes, sous prétexte que ces animaux ravageaient le pays et menaçaient la vie des habitants, quoique assurémentlespauvres bêtes fussent trop faibles pour avoir jamais songé à attaquer personne. Il faut dire que lorsque l’on eut connaissance de cette pétition, une contre-pétition fut rédigée par un bien plus grand nombre d'habitants qui reconnurent que le troupeau de Rennes avait amené beaucoup d’argent dans le pays et qu'ils avaient été trompés sur l'objet de la première pétition qu’on leur avait fait signer. Néanmoins, il restait encore un certain nombre d’opposants irréductibles et, en 1912, pendant une maladie du berger en chef, près de la moitié du troupeau s’étant échappé à travers une brèche de son enclos, on en tua 250. Il apparut plus tard qu’un des sous-ordres avait bien eu connaïs- sance de l'évasion des animaux, mais qu'il avait négligé d’en donner avis et d’aller à la recherche des fugitifs pour les ramener au bercail. Quant aux colons quiles avaient massacrés, ils alléguèrent qu’il n’y avait pas de loi pour les empêcher de tuer des animaux en liberté et qui n'étaient pas marqués à l'oreille ou aux flancs, comme cela aurait dû être, mais ils avouèrent naïvement que jamais on n'avait vu des Rennes aussi apprivoisés, se laissant approcher de si près et que de mémoire d'homme on n’en avait tant vu dans la localité. Un autre élément d’insuccès avaitété le gaspillage des Chiens lapons qui étaient venus avec le troupeau et qu’on avait laissé s’éteindre par suite de croisements irrationnels et d’un élevage INTRODUCTION DU RENNE DE LAPONIE A TERRE-NEUVE #15 négligé. Ces Chiens auraient facilité la reprise des animaux qui s'échappaient de temps à autre, et qui allaient 6e faire tuer dans le voisinage. Les absences prolongées du D' Grenfell ne lui avaient pas permis de suivre lui-inème son expérience, et il avait dû S'en remettre à des délégués insuffisants, car si les gens expérimentés qui avaient conduit au Canada les 50 Rennes demandés par le gouvernement du Dominion étaient restés avec le troupeau de Terre-Neuve, les résultats eussent été bien différents, et on aurait eu aujourd'hui plus de 1.500 bêtes. Cet échec est d'autant plus regrettable, qu’il est bien prouvé que le Renne peut prospérer à Terre-Neuve et fournir une abondante ressource en lait, viande, peaux et nerfs, dontil n’y a pas meilleur pour la couture, la cordonnerie, etc. Le lait et la viande seraient précieux pour les hôpitaux. Comme bête de trait, un Renne peut trainer autant que cinq Chiens, mais il faut moins compter sur lui pour le service des voyages. Si l'in- troduction avait été faite sur une des îles de la côte nord-est, on n'aurait pas éprouvé tant de malechances, et il est intéres- sant de consiater que, quoique la taille du Renne de Norvège soit très inférieure à celle du Caribou de Terre-Neuve, les der- niers produits du troupeau importé avaient beaucoup augmenté de volume. Du temps où les bergers lapons étaient à Terre-Neuve, ils tiraient de leurs animaux du lait et en faisaient des fromages, mais en moins grande quantité que si les Rennes avaient été déjà habitués au pays. Après le départ des Lapons, on continua la même exploitation du lait, au moyen de bouteilles avec fer- meture de caoutchouc, dans lesquelles le liquide stérilisé se conserva très bien pendant la première année ; mais la seconde, il tourna par suite de l’inhabileté des ouvriers. Cette année-là aussi, beaucoup de femelles pleines et de faons furent étranglés par des Chiens qui pénétrèrent dans l’enclos. Cependant, même en ces jours d’adversité, il était toujours possible d'avoir du lait pour les hôpitaux et de sacrifier quelques animaux pour la boucherie. Les bolanistes assurent que 90 p. 100 de la végéta- tion de l’île conviennent à merveille pour nourrir les Rennes. Il est fächeux que l'expérience ait été arrêtée à Terre-Neüve, mais le gouvernement de Québec a concédé au D’ Grenfell une île dans le golfe de Saint-Laurent où il va pouvoir installer ses animaux et, de plus, il recevra une subvention que Terre-Neuve n'était pas assez riche pour fournir. Il faut donc espérer, comme ’ %16 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION l'écrit au Field un résident de Saint-Jean, auquel nous avons emprunté les détails ci-dessus, que les essais du D' Grenfell vont repartir sur une nouvelle base et que son énergie et sa persévérance seront récompensées comme elles le méritent. LE « FUNINGO DES SEYCHELLES » OU « COLOMGALLE HÉRISSÉ » (ALECTROENAS PULCHERRIMA) ‘Par JEAN DELACOUR. Parmi les Colombidés, les Alectrænas sont certainement les plus curieux. Ils constituent un petit genre de Pigeons carpo- phages composé de cinq espèces cantonnées dans les îles de l'Océan Indien : l’une d’elles habite Madagascar (A. madagas- cariensis); une autre, les Comores (A. Sganzini); une troisième, l’île d’Aldabra (A. minor). | La quatrième espèce (A. nitidissima) vivait à Maurice, et s'est éteinte vers 1815. La cinquième, le Funingo (A. pulcherrima), est originaire des Seychelles. C’est un Oiseau de la taille d’une Tourterelle à collier, avec une queue moins longue. Ses pieds gris, à tarses courts très forts, permettent à ce Pigeon, purement arboricole, de grimper aux branches. Son bec est jaune pâle, à fort erochet terminal, avec la base membraneuse; le front et le tour du bec sont garnis de verrucosités vermillon vif. Le dessus de la tête est couvert de plumes effilées, rouge amarante, tandis que célles de même nature du cou et de la poitrine sont gris-perle ; l'Oiseau les ébouriffe souvent, quand il se repose, d’où le qua- lificatif de « hérissé ». En action, il les serre contre le corps et est alors beaucoup plus élégant. Tout le reste du plumage est bleu-indigo foncé avec des tons grisätres aux parties infé- rieures. | Les autres espèces diffèrent surtout par la taille ainsi que par la disposition et l'intensité des couleurs; l’espèce disparue, l'A. nitidissima de Maurice, était la plus ‘belle : tête et cou blancs, corps indigo, croupion et queue rouges, c'est à cette espèce qu'on appliquait le nom de « Pigeon hollandais » à cause de la similitude de nuances entre le drapeau de ce payset 4 fa EAN L'IN Funingo des Seychelles (Alectrænas pulcherrimus). Nid du Funingo. Jeune Funingo. Jeune Funingo. RE - LE © FUNINGO DES SEYCHELLES » 417 l’Oiseau. Il n’en existe plus que très peu de peaux, dont l’une figure au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Aujourd'hui, c'est l'A. pulcherrima des Seychelles qu'on désigne, surtout en Angleterre, comme « Pigeon hollandais ». S'il n'avait déjà trop dé noms, je serais tenté de l'appeler « Pigeon français », car il reproduit aussi, en plus foncé, nos couleurs nationales. Il vit dans les bois, où il se nourrit de divers fruits et baies. Il se meut aisément parmi les arbres et vole à la facon du Ramier. Le Funingo est protégé dans son pays d’origine; on l’y ren- contre encore en assez grand nombre et sa disparition ne semble pas trop à craindre actuellement; mais la culture du caoutchouc, qui supprime les forêts qu'il habite, menace de restreindre rapidement son aire de dispersion. Il paraît que l'A. pulcherrima était assez fréquemment importé autrefois. Depuis déjà longtemps, il n'apparaît plus que rarement en Europe. Le D' Graham Renshaw (1) signale un exemplaire qui à vécu un certain temps au Jardin "z0olo- gique de Londres, où il avait été rapporté avec quelques-uns de ses congénères, en 1906, par M. Meade-Waldo (2), qui a fourni d’intéressants renseignements sur sa vie à l’état sauvage. Au printemps 1914, je reçus quatre de ces Pigeons, trois mäles et une femelle. Ils étaient en assez bon état, quoique fatigués du voyage, pendant lequel ils avaient été mal nourris. À Villers-Bretonneux, ils furent d'abord installés tous ensemble dans une volière intérieure de la galerie chauffée; - Ils se tenaient serrés les uns contre les autres, se becquetant et lissant leurs plumes; ils ne se quittaient que pour voler à la mangeoire où ils avalaient gloutonnement des quantités énormes de nourriture. Bientôt les Oiseaux se remirent de leur fatigue et je pus en faire figurer deux à l'Exposition d'Insectes vivants, Poissons d’ornements et Oiseaux de volière, qui eut lieu en juin 191% au Jardin zoologique d’acclimatation. Ils se rétablirent même si bien qu'au début de juillet, on trouva un malin la volière bouleversée : l’un des mâles battait Li (1) Avicullural Magazine, décembre 1914. (2) 1bid., novembre 1915. 418 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION et poursuivait violemment ses compagnons; cela parut extra- ordinaire, ces Pigeons étant très unis jusque-là. On enleva deux mâles, et on les mit dans une volière voisine, mais le mâle restant poursuivait la femelle, tandis que les deux autres conti- nuaient à se battre. Je dus isoler chaque Oiseau. On essaya plus tard de mettre la femelle avec chacun des mâles, mais sans succès : elle aurait été rapidement tuée si on ne l'avait _soustraite à leur fureur. Chaque Pigeon était donc seul dans une volière intérieure quand la guerre arriva. Pendant un an, je ne les revis plus. A ma première permission, en juillet 4945, je ne retrouvai plus que trois Funingos ; et ils étaient malades, le plumage et le bec souillés. Je les fis placer immédiatement dans des volières en plein air, de 3 mètres sur 3 mètres, et eus la satis- faction de les voir se remettre au boul de quelques jours. Il n’y eut aucun changement de régime : c’est donc uniquement le grand air qui les rétablit. : Depuis lors, les trois Pigeons (2 mâles et 1 femelle) sont restés”"dans ces volières, en parfaite santé; de novembre à avril, ils sont enfermés dans le compartiment chauffé, dont la porte est ouverte pendant toute la belle saison. J'insiste sur ce fait qu'ils ont absolument besoin du plein air une partie de l’année pour se bien porter. Les Funingos sont peu remuants; ils ne bougent que pour manger et donner la chasse aux autres Oiseaux de la volière : leur caractère est réellement détestable; ils n’ont heureuse- ment pas d'armes pouvant les rendre dangereux pour leurs compagnons, à condilion que la volière soit assez vaste. Jamais cn ne les voit à terre; ils perchent constamment sur les branches des arbustes où leurs couleurs, parmi le vert des feuilles, sont d’un bel effet. La mue les affecte peu; leur plu- mage est toujours complet. Leur nourriture se compose de bananes, de pommes de terres cuites à l’eau, de chènevis écrasé et de riz cuit au lait et sucré; ils mangent beaucoup. Ils grognent plutôt qu'ils ne roucoulent. Pour l’acclimateur, le but à atteindre avec cette espèce serait de constituer des couples reproducteurs: on réussirait proba- blement en choisissant dans un lot plus considérable d'indi- vidus. Espérons qu'après la guerre, des Funingos aborderont en France et que l’on pourra développer les expériences sur ee Pigeon, qui constitue un si bel ornement des volières. LE € FUNINGO DES SEYCHELLES » 4149 ÉLEVAGE DU FUNINGO DES SEYCHELLES J'avais entretenu mes collègues de cette belle espèce de Colombes carpophages, et je souhaitais sa reproduction en volière; mais je ne comptais guère y réussir à cause du mau- vais caractère des Funingos et l’inaptitude complète à nicher, en captivité, quavaient montré jusqu'ici les divers Pigeons mangeurs de fruits. Aussi Suis-je fort heureux d'annoncer qu'un jeune Funingo _ est né et a été élevé cet été à Villers-Bretonneux. Le mâle et la femelle du couple reproducteur vivaient dans mes volières depuis le printemps 1914, séparés dans des com- partiments voisins et avaient toujours témoigné l’un pour l’autre d'une aversion profonde, comme je l'ai raconté précé- demment. Cette année, à la fin de mai, on remarqua que la femelle pre- nait des brins de foin dans son bec et s’agitait beaucoup. J’eus alors l’idée-d'ouvrir la porte de communication avec la volière du mâle : les deux oiseaux s'approchèrent immédiatement l’un de l’autre et l’accouplement eut lieu aussitôt. Deux jours après, un œuf était pondu sous un auvent, dans une corbeille où les Pigeons avaient apporté quelques brins d'herbe sèche. Cet œuf était très gros pour la taille de l'Oiseau et plus allongé que ceux des Colombes en général. Il était blanc et à coquille mince. Les parents le couvèrent assidüment, en se remplaçant sou- vent l'un l’autre sur le nid, mais au bout d’une dizaine de jours, cet œuf fut trouvé clair. Le 15 juin 1917, la Pigeonne pondit de nouveau dans une cor- beille posée sur un jeune If; mais cet arbuste était placé dans l'angle extérieur de la volière; le va-et-vient des visiteurs dérangea les Oiseaux qui abandonnèrent le nid au bout de quelques jours. J'essayai de conserver l'œuf jusqu’à une occa- sion d'incubation favorable, mais il se corrompit rapidement. Pour éviter un semblable accident, je plaçai les Funingos dans une volière plus vaste (6 mètres sur 4 mètres) plantée d'arbres touffus, dans lesquels je disposai des corbeilles. Dans les premiers jours d'août, un œuf était vondu dans un 420 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION nid très petit, et le plus haut placé dans un Charme. On ne regarda plus dans cette corbeille de peur de déranger les parents qui couvaient, mais vers le 25 août on s’aperçut qu'elle contenait un jeune âgé de quelques jours, pareïl à ceux de beaucoup de Colombes granivores. Faute d'observations suffisantes, je ne puis préciser la durée _de l’incubation ; je la crois de dix-huit jours environ. Ce jeune grandit très rapidement; le 12 septembre, il était complète-. ment emplumé, et sortait du nid, perchant, dès lors, dans la journée sur les branches d’un Charme, où il passait la nuit serré contre ses parents. Ceux-ci l'ont nourri avec leur régime ordinaire : pommes de terre écrasées, chènevis broyé, riz au lait et bananes; ces derniers fruits manquant à partir du 10 septembre, ils furent remplacés par des poires; le jeune Funingo ne parut pas en souffrir, comme je le craignais. Pendant l’incubation et la croissance du jeune, le temps fut constamment pluvieux et très frais; une plaque de fibrociment placée sur la volière, au-dessus du nid, l’empêcha d’être mouillé. Plusieurs auteurs affirment que le Funingo pond deux œufs à chaque couvée. Il est possible qu'il en soit ainsi aux Sey- chelles, mais il est à remarquer que chez moi cet Oiseau, à trois reprises, n'a pondu qu’un seul œuf. La livrée première du jeune est tout à fait différente de celle des adultes et ressemble à celle de beaucoup de jeunes Colombes granivores dont le petit Funingo a aussi à peu près la silhouette, à l'exception du bec plus court, des pieds plus grands et plus forts et de la forme générale plus ramassée. La tête est grise; à la place de la calotte rouge des adultes, une plaque gris foncé; les caroncüles sont remplacées par une région nue large de 3 millimètres s'étendant du bec à l'œil et un peu au delà en pointe; la peau en est gris rosé ainsi que le bec. OEil brun foncé. Chaque plume du dos est gris foncé bordé de gris clair; celles des ailes et de la queue, gris bleu presque noir avec une mince bande terminale gris clair tirant sur le jaune-paille. Dessous du corps gris. Les plumes du cou et du haut de là poitrine formant la collerette hérissée, à peine indiquée chez le jeune, sont gris uni. Région anale blan- châtre. Pieds gris bleu comme les parents. Je dirai plus tard à quel âge le jeune Funingo aura pris la livrée de l'adulte. | LA DESTRUCTION DES PETITS OISEAUX Par RAPHAEL LADMIRAULT (1). Dans de nombreux Bulletins de la Société Nationale d'Accli- matation, il a été question de la destruction et de la protection des petits Oiseaux. La Société s’est émue, à juste raison, de la guerre sans pitié faite en bien des points de notre territoire, _ à ces innocents et utiles animaux. Nulle société n’est aussi autorisée que la Société d’Acclima- tation pour s'occuper de celte protection, nulle n’est plus -autorisée qu'elle à élever la voix contre ce massacre, et il me semble que, lorsqu'elle prendra la direction d'une grande cam- pagne contre ces hécatombes, elle sera suivie d’abord par tous ceux qui aiment les Oiseaux, par des indifférents qui s’intéres- seront à cette œuvre excellente et peut-étre (il faut toujours espérer) par les Sociétés régionales d'Agriculture qui, jusqu’à présent paraissent, bien à tort, se désintéresser de la question, alors qu’elles disposent de moyens puissants pour prêcher une véritable croisade contre les chasseurs d’Oisillons. En parlant de l'indifférence des Sociétés d'Agriculture, je ne parle bien entendu que de celles de ma région, ne connaissant pas les autres. Ces sociétés publient généralement un bulletin mensuel, recu par tous les adhérents. Beaucoup de ces adhérents se livrent, à la bonne saison, avec un triste acharñement, à ce détestable sport qui consiste à détruire stupidement de bons gardiens de la Vigne. Dix ou quinze lignes, dans chaque Bul- letin, insistant d'une manière particulière sur la question, arriveraient peut-être à ouvrir les yeux de quelques-uns de ces... inconscients. Ayant beaucoup, depuis quelques années, parcouru les champs méridionaux et, y ayant vu, dans cet ordre d'idées, bien des choses révoltantes, je crois utile de vous en signaler quelques-unes, comme contribution à l'étude de cette intéres- (1) Bien que cet article ait été écrit avant la fondation de la « Ligue - française pour la protection des Oiseaux », les observations qu'il contient n'ont pas cessé d'être d'actualité ; c'est pourquoi il nous a paru utile de le publier. 492 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION sante question : La protection des Oiseaux utiles à l'Agricul- ture. Il existe chez le chasseur du Midi, même chez celui qui est agriculteur, ce qui est un comble, une véritable rage de détruire tout ce qui a plumes. La taille de l'animal ne fait rien à l'affaire, c'est un Oiseau, c'est bon à tuer, cela fera bro- chette. | 1 Je ne fais cependant aucune difficulté pour reconnaître qu'il existe dans le pays quelques chasseurs chassant le vrai gibier qui, quoique l’on dise, n’est pas en somme très raré dans les sarrigues ou dans les vignes, avant la chute des feuilles. Pour le trouver, il s’agit simplement de se donner de la peine, de ne pas craindre ses pas, les moustiques et la marche pénible dans la garrigue. On rentre quelquefois bredouille, mais rare- ment sans avoir fait voler trois ou quatre compagnies de Per- drix, quelquefois mieux si l’on opère sur un grand terrain. Le gibier ne fait donc pas défaut. Il est malin et très difficile à approcher, c'est vrai, mais ce n'est pas une excuse pour. fusiller ainsi des Traquets, Mésanges, Fauvettes et autres. Ces chasseurs sérieux dont je parle ne tirent donc pas ces Oiselets et ils consentent à courir toute la journée avec la douce espé- rance de placer deux ou trois coups de fusil ; mais cette espèce est rare, très rare même et le pourcentage des tireurs du tou! ce qui a plumes est terriblement élevé. Ce qui m'étonne, c’est que l’on rencontre encore des Oisillons. Il faut dire qu'ils sont généralement très sauvages et c'est compréhensible, après une pareille guerre. Pendant près d'une année, j'ai eu l'occasion d'aller journel- Jement aux quatre coins d’une importante commune voisine de Montpellier, la commune de Cournouterral. Il ne s’y cultive, bien entendu, comme dans tout l'Hérault, que de la Vigne. Une partie de la commune est en garrigues et en bois de Chênes verts, je ne m'en occupe pas pour le moment. Aussitôt les vendanges terminées, c'est-à-dire vers la pre- mière semaine de septembre, la chasse est libre. C’est évidem- ment un territoire qui n’a rien de commun avec les prairies bienheureuses où chasseront, dans la vie future, les Peaux- Rouges de Gustave Aimard, mais il y a quelques Perdrix et quelques, Lièvres. Vous croyez peut-être que le bon chasseur de Cournouterral (je parle encore en général) va se donner la peine de les chercher ? Point, il ira bien tranquillement dans les LA DESTRUCTION DES PETITS OISEAUX 123 vignes el tirera ce qui a plumes, tout ce qui ne sera pas d’un abord trop difficile, c’est-à-dire les Oisillons. L'automne viendra, les feuiiles tomberont; à ce moment, les cultures recommenceront, car, sauf une période de deux mois à peine, la Vigne bien tenue se cultive toute l’année ; notre vigneron partira donc dès le matin dans les champs, pour y surveiller ses ouvriers et, s’il est un tout petit peu chasseur, il n’aura garde d'oublier son fusil, pour tuer, si possible, tout ce qui peut constituer une brochette. Un matin, non loin de la route conduisant de Cournouterral ._ à une commune Voisine (Pignan), j'avais devant moi un chas- seur qui devait être un propriétaire du pays. [l venait de tirer sur un petit Oiseau quelconque qu'il ne tua pas, mais il alla à là remise. Je le vis se cacher, descendre dans un chemin en contre-bas d'une vigne, courir, puis remonter dans le champ, au-dessus d’un fossé d'écoulement encombré de ronces et muré des deux côtés. Il était accompagné d’un très beau Setter- Gordon. Cette manœuvre avait rapproché de moi chasseur et chien, et il me fut facile, m'étant moi-même avancé, de me rendre compte de la nature du gibier qu'il poursuivait avec tant d’ardeur. I] jeta trois ou quatre pierres dans le fossé, excita, son Setter à brousser et finit par faire partir un... Troglodytes paroulus ! Au bout de 4 ou 5 mètres, la bestiole hochant de sa courte queue se posa de nouveau dans les ronces, chercha à se faufiler, mais, un coup d’un splendide calibre 12, nouveau modèle, la foudroya tout net. Je ne cède pas au vain plaisir de conter une histoire cocasse sur un monsieur qui chasse le « Troglodyte » à l'arrêt du chien, je conte simplement ce que j'ai vu et j'affirme que dans le pays les chasseurs capables de tirer les Troglodytes sont _une légion. Je ne veux pas dire, non plus, que c’est une spé- cialité chez les habitants de Cournouterral (je suppose du reste que le chasseur dé Troglodytes était d’un pays voisin, car, depuis, je ne l’ai jamais revu à Cournouterral où je suis arrivé à connaître presque tout le monde) de détruire les petits Oiseaux; je parle de cette commune parce que c’est celle que je connais le mieux ; dans toutes les autres, il en est de même, cela est certain, je l’ai constaté bien des fois. Je connais deux ou trois habitants du village en question, propriétaires de vignes et chasseurs passionnés. Souvent ils orgauisént une véritable expédition. Ils partent le matin avant _ 42% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION le jour, en voiture et vont s'installer pour passer la journée à 7 ou 8 kilomètres de Cournouterral, au milieu des bois et des garrigues, en un lieu nommé le Mas Terrus. Ce pays est le pays de la désolation, pas une goutte d’eau, sauf audit Mas Terrus où se trouve un petit lac, une mare plutôt, qui ne sèche jamais. Ce lieu est donc le rendez-vous de tous les Passereaux qui, toute la journée, viennent boire de bien des kilomètres à la ronde. Nos chasseurs restent là, à l’affût. Le soir, retour, le sac plein de ces petits mangeurs d’Insectes. L'hiver passera, le printemps ramènera des Chenilles, des Insectes de toutes les sortes, tous nuisibles à la Vigne, l’on se plaindra, l’on se lamentera, mais, que de bonnes et succulentes brocheltes mangées! C’est a compensation ! | Il ne faudrait pourtant pas oublier qu’il y a des cultivateurs qui ne chassent pas la brochette el dont les Vignes pâtissent de la bêtise des autres. J'ai montré une fois” en fin de mars, sur le bord du marais de Mureval, à trois jeunes gens qui chassaient les Oisillons le long des Vignes, quoique la chasse du gibier de terre fût fermée, que toutes les petites victimes avaient l’æœsophage et toute la partie antérieure du tube digestif pleins de larves et d'Insectes parfaits ; l’Altise (A ltica ampelophaga L.) abondante à cette époque, tenait une grande place dans cette petite fau- nule rassemblée là dans le jabot des Traquets, Fauvettes des roseaux, Fauvettes mélanocéphales, Phragmites et beaucoup d’autres petits Passereaux qui constituaient la chasse de ces trois inutiles destrücteurs. Une femme qui non loin de là secouait chaque souche sur un grand entonnoir de fer-blanc, ne détruisait certainement pas un plus grand nombre d'Altises que trois ou quatre de ces utiles petits Oiseaux. Mes trois chas- seurs parurent très étonnés de ma petite démonstration, très intéressés même, puis ils continuèrent leur route et... à tirailler. | Dans l'Hérault, l'affiche de l'ouverture et de la clôture de la chasse est très bien faite. Elle est accompagnée de dispositions réglementaires concernant ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. La chasse et le colportage des Oiseaux inférieurs, comme taille, à la Grive sont choses prohibées, exception faite pour l’Ortolan (ils sont presque tous pris au filet sur le littoral dans des lieux clos au passage d'avril et à celui de septembre), pour LA DESTRUCTION DES PETITS:OISEAUX 425 I l’'Alouette qui est très rare, pour le Bec-figue, encore plus rare et pour le Traquet-motteux. , Pourquoi autoriser la chasse de ce dernier qui au printemps, lorsqu'il arrive du sud, très affamé, fait dans les Vignes une grande destruction de larves et d’Insectes ? Ces restrictions faites, je dis donc que l'affiche est claire, bien explicite, seulement c’est lettre morte. En 1898, il y avait en novembre et décembre, sur le marché de Cette, des chapelets de Pinsons, de Rouge-gorges, de Mésanges, Fauvettes et autres dont je ne puis vous donner la liste exacte, connaissant mal les Passereaux, surtout ceux du Midi. Je m'étais informé du lieu de provenance de tout ce petit gibier. Il en venait un peu d'Espagne, très peu, la plus grande partie venait des Pyrénées- Orientales, un peu de l’Aude et le reste des Cévennes. Un jour, avisant un garde qui passait devant l’étalage, je lui demande pourquoi il ne fait pas son métier, pourquoi il ne dresse pas procès-verbal ? Il me regarde d’un air ébahi; il a certainement vu, de suite, à mon manque d’accent queje n'étais pas du pays et a cru au premier abord que je voulais me moquer de lui et lui faire une farce. Il me répondait mal, ne sachant certaine- ment pas ce que je voulais dire. Je me mis donc en devoir de lui expliquer qu'il était défendu de vendre des petits Oiseaux, ce qui l'étonna beaucoup. Enfin, poussé à bout, il me répondit qu'il n'avait pas d'ordres ! L'ordonnance du préfet était Lollee en face du marché et à la porte de la mairie où se trouve le poste de ce garde. La bonne femme vendeuse, informée en patois, par l'agent de l’autorité, de ce que je demandais, se mit à m'injurier, heureusement toujours en patois, ce qui fait que je ne compris rien et ce füt grace à la complaisance du garde, que j’appris que ce que j'en- tendais n'était précisément pas des compliments. Ayant quitté Cette à ce moment, il me fut impossible de reprendre l'affaire, ce que jeregrette, car je crois qu'accompagné de deux témoins il m'aurait été facile de faire dresser le procès-verbal de- mandé. L'arrêté du préfet autorise à chasser jusqu au 10 avril, sur le bord des rivières. Chasser quoi ? il n’y à pas une Poule d’eau ni une Marouette. En revanche, il y a quelques petits Oiseaux et sous le prétexte de chasser le gibier d’eau, la chasse à la : brochette continue jusqu'au 10 avril. C’est absurde. BULL. SOC. NAT. ACCL. FR, 1917. — 28 426 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION Je crois donc que, pour lutter ici contre ce fléau, contre ces tirailleurs, il faudrait agir par tous les moyens possibles et sauver, sinon préserver en partie malgré eux, leurs récoltes aux propriétaires et empêcher semblabie dévastation. J'ai lu jadis dans un vieux livre, l'Aviceptologie francaise, si j'ai bon souvenir, que les Becs-fins étaient abondants dans les cam- pagnes du Languedoc. Ils le furent peut-être, et à cette époque la Vigne poussait seule et sans les soins coûteux qu’elleréclame aujourd'hui. Croyez-vous que les petits Oiseaux, si communs à . cette époque, n'étaient pas pour une bonne part dans la quié- tude des vignerons de ce temps qui n'avaient pas à s'occuper de la « Cochylis », de la « Pyrale », des chenilles de la Chelonia caja, de | « Altise », etc., etc. Tâchons donc de sauver les descendants de cette petile population qui ne demande encore qu’à rendre les mêmes services que ses ancêtres. Il faudrait constituer des unions, des comités, soit sous le patronage de la Société Nationale d’Acclimatation, soit sous celui des sociétés régionales, faire des conférences dans les villages, surtout avant l'ouverture de la chasse et avoir un‘petit matériel, afin de parler aux yeux de ces incrédules : quelques Oiseaux empaillés, des principales espèces ; des blocs de bois, représentant : l’un,.le volume des Insectes mangés en un jour par un Traquet, par exemple; lautre,le volume en une semaine ; un troisième, le volume d'un mois. Par ce moyen primitif et, visible, l’on arriverait peut-être à la persuasion et à des con- versions certaines, car, quand on se sert de l'intérêt, les chances de succès sont plus nombreuses. Les gens de bonne volonté se trouveront, pour porter la bonne parole. Si la guérison de ce mal n’est pas complète, il y aura sûrement amélioration. Tous ne renonceront pas à leur passion que de bonne foi ils croient innocente, mais beaucoup se corrigeront. Pour les incorri- gibles, nous n’aurons plus qu'à le déplorer et dire avec les latins : « sicul canis ad vomilum ». LES MOULES A NACRE LEUR EXPLOITATION ET LEUR PROPAGATION ARTIFICIELLE AUX ÉTATS-UNIS Par GC. RAVERET-WATTEL (1). Alors que les Mollusques Lamellibranches (2), de la famille des Nayades, ou Unionidés, vulgairement nommés « Moules d'eau douce», ne sont ‘représentés en Europe que par un nombre assezrestreint d'espèces, c’est:par centaines que celles- ci se comptent dans les eaux douces américaines. Comme nos Mullettesmargaritifères européennes, beaucoup de ces espèces produisent.des perles trèsrecherchées dans la joaillerie; aussi, depuis «environ soixante ans surtout, l'exploitation de ces Mollusques a-t-elle :pris, aux États-Unis, un développement considérable (3). L'industrie-a su, d’ailleurs, lirer de cesmêmes Unionidés un parti très sérieux-en en.utilisant les coquilles pour la fabrication des boutons de nacre (4). C'esten 1891 qu'une première manu- facture-s’occupant de cette fabrication fut (à l'instar de celles d'Europe, mais sur une échelle bien autrement considérable) créée à Muscatine (lowa), localité fort bien choisie du reste, (1) Cet article est l’un des deux derniers écrits par notre regretté vice- président, en 1916. Nous n'avions pu jusqu'à présent les faire paraitre dans le Bulletin. \2) C'est-à-dire ayant les organes respiratoires (branchies) étalés sous la forme de larges lamelles. (3) Le Bureau fédéral des Pêches des États. Unis a publié, sur cette question, une fort intéressante étude de M. Georges B. Kunz : The Fresh- Water pearl and pearl fisteries of the United-Slales. (Bull. of the U.S. Fish Commission, vol. XVII, p. 316). D’après ce travail, «il arrive parfois de rencontrer, dans certaines Mulettes, des perles tout à fait remarquables En 1857, une perle de toute beauté, et pesant 92 grains, fut péchée à Notch-Brook, près Paterson (New-Jersey). La maison Tiffany et Cie, s'en étant rendue acquéreur la vendif, peu après, à l'impératrice Eugénie, 2.500 dollars (12.900 francs). Il est à noter que cette perle a aujourd’hui quatre fois plus de valeur, d’après la hausse formidable subie, dans ces dernières années, par le prix des perles fines. » (4) Moy. Charles T. Simpson, The pearly fresh-water mussels of the Uniled-States; Cheir habits, ennemies, and diséases, with suggestions for bheir protection. (Bull. of (he U.'S. fish Commission, vol. XVIIT). 428 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION les cours d’eau de la région fournissant de très grandes quan- tités de coquilles d'Unionidés. Au bout de peu de temps, cette usine, devenue très prospère, employait plus de 200 ouvriers, sans compter le personnel occupé à la récolte des coquilles, etles bénéfices réalisés se montrèrent si beaux que d’autres établis- sements semblables se créèrentet que, à la fin de 1898, on n’en comptait pas moins de 49 sur divers points des États-Unis, prin- cipalement dans l'Iowa et l'Illinois. Toutes ces manufactures : Fire. 1. — Coquille de Quadrula ebena, dans laquelle ont été découpées onze roudelles de nacre pour la fabrication de boutons. occupent des centaines d'ouvriers et d’ouvrières. Le travail s’y fait surtout à l’aide de machines, actionnées par la vapeur, l’eau ou l'électricité. Avec de pelites scies annulaires, montées sur tour, el formant emporte-pièce, les hommes découpent dans les coquilles des rondelles d'un diamètre correspondant à la dimension des boutons qu'ü s’agit d'obtenir (Voy. fig. 1). Également à l’aide de tours, ces rondelles sont ensuite éga- lisées à l'épaisseur voulue, puis faconnées et polies avec soin (fig. 2) dans les ateliers de femmes, où le travail de la fabri- cation, proprement dite, est achevé par le percement du aombre de trous (2, 4 ou 5) que les boutons doivent avoir. Ce sont aussi des femmes, ou parfois des enfants, qui rangent et fixent ces LES MOULES A NACRE 199 boutons sur des cartes (fig. 2) où ils sont groupés par « grosses », c'est-à-dire par quantités de douze douzaines, pour être livrés à la vente. La production journalière d’une manufacture de quelque importance est de 700 à 1.000 grosses de boutons. Diverses parties du travail réclament certains soins: c'est ainsi, par exemple, qu'avant d'utiliser les coquilles, lorsqu'elles ont séjourné pendant quelque temps en magasin, il est néces- . Fi. 2. — A gauche, rondelles de nacre, à divers degrés de polissage pour la fabrication des boutons. — A droite, boutons dont la fabrication ést terminée et qui sont fixés sur carte pour être livrés à la vente. saire de les faire baigner dans des bassins ou de simples baquets d’eau, pendant quatre ou cinq jours, pour qu'elles ne soient pas trop fragiles ; sans cette précaution, beaucoup d’entre elles pourraient se briser au contact de la scie annulaire. Même très peu d'heures après qu'elles sont tirées de l’eau, les co- quilles perdent déjà de leur résistance, et il n’est possible de les attaquer avec les machines-outils, sans crainte de les casser, que tant qu'elles sont encore humides. Pendant le découpage des rondelles de nacre, un mince filet d'eau doit arroser con- stamment la coquille que l’ouvrier présente aux dents de la scie; autrement des poussières extrêmement irritantes pour les yeux et les organes respiratoires se répandraient en abondance dans 430 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION _les ateliers (1). À chaque établi, un compteur automatique enre- gistre le nombre de rondelles découpées par l’ouvrier, car celui-ci est payé d’après le travail fait; maïs les « grosses » de rondelles se composent de 14 douzaines au lieu de 12, afin de compenser le déchet qui se produit toujours pendant l’achève- ment des boutons : leur polissage, le percement des trous, etc. Les dimensions des coquilles employées varient beaucoup. Dans certaines de ces coquilles, il n’est possible de découper que 2 ou 3 rondelles, alors que, dans d’autres, on trouve aisé- ment à en tailler une douzaine, voire même davantages le tout dépend de l'âge et de l'espèce du Mollusque; car, ainsiqu'il est dit ci-dessus, une foule d'espèces différentes sont! utilisées (2). Les plus recherchées sont les suivantes : Quadrula ebena, dont la coquille, qui atteint au moins 10 centimètres de longueur, est très épaisse et donne une nacre à très beaux reflets; | Lampsilis anodontoides et L. rectus, à coquille épaisse et fournissant une très belle nacre; Lampsilis fallaciosus et £. ligamentinus donnant également une nacre de belle qualité, mais dont une partie de la coquille manque un peu d'épaisseur; Triligonia verrucosa, espèce peu répandue maïs très recher- chée, parce qüe la forme de la coquille se prête bien au décou- page des rondelles de nacre; Plagiola securis, à coquille de petite dimension, mais à nacre ayant de très beaux reflets. Symphynota complanata, à coquille très grande, mais dont une partie seulement est utilisable, le reste mauquant de blancheur. Rien que dans l'État d'Iowa, la pêche de ces Mollusques occupe plus d'un millier d'individus, qui exécutent leur tra- vail à l’aide de räteaux à très long manche, les uns doubles, en forme de pince, les autres pourvus d’une poche en filet, dans laquelle vont s’amasser les Moules (fig. 3). Gelles-ci sont achetées au poids par les manufactures de boutons, qui, sui- (1) Certaines industries utilisent pour le polissage! des métaux cette poussière excessivement fine et dure. (2) On ne compte pas moins de 490 espèces de Mollusques Lamelli- branches dans les cours d’eau du bassin du Mississipi; mais il en est dont l'industrie ne peut tirer parti : les unes parce que la coquille manque d'épaisseur, les autres parce que lanacre n’est pas assez'belle, etc. Se LS LES MOULES A NA GA: 481 vant la lie de la coquille, les nn de 40 à.60 centsiles 100 livres, c'est-à-dire 2 à 3 francs les 50 kilos. La pêche est généralement pratiquée dans des endroits-peu profonds, sous. trois ou quatre pieds d'eau, par exemple; du reste, on profite toujours; autant que possible, des:époques de basses eaux. qui rendent le travail plus facile. … Fi: 3. — Rateauxservant à la récolte des coquilles à nacre. (Les man- ches de ces engins me sont représentés que dans_une partie de leur lon- gueur.) Pendant près d’une dizaine d'années (de:1898 jusque vers . 1907), Le métier de pêcheur de Moules à-nacre, pour l’approvi- sionnement des fabriques de boutons, fut un métier très lucra- tif (1). On voyait des pécheurs arriver, en bonne saison, à. gagner aisément de 2 à 3 dollars (de 10 à 15 francs) par jour, (1) Voy: Georges Lefèvre et W.-C. Curtis, Studies on the reproduction and. artificial propagation of fresh-water mussels (Bull. of the Bureaw of Fisheries, vol. XXX, 1910), 132 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION d'après la quantité de coquilles qu'ils réussissaient à récolter. Beaucoup de ces pêcheurs vivaient constamment sur l'eau, habitant, avec leur famille, des bateaux plats d’une forme spéciale et pourvus d'une maisonnette, très commodément installée. C'était l’âge d’or de cette industrie. Les Moules abon- daient partout dans les rivières, où l’on rencontrait parfois des bancs d’une richesse prodigieuse. C’est ainsi que, en 1898, les - pêcheurs exploitaient dans le Mississipi, tout auprès de Mus- catine, un banc d'environ 3 kilomètres de long sur 500 à 600 mètres de large, dont le rendement fut évalué à 500 tonnes de coquilles. Près de New-Boston, un banc, long d'un kilo- mètre à peine, découvert en 1897, donna plus de 10.000 tonnes de coquilles, presque toutes d'espèces de choix. On estime que, pour donner un tel rendement, ce banc devait être peuplé d'au moins 100 millions de Moules. Actuellement, la situation est bien changée : par suite d’une exploitation abusive de la pêche, les fonds sont aujourd’hui ruinés sur beaucoup de points; en effet, au lieu de trier les coquilles sur place, au moment de la pêche, pour ne conserver que celles de dimen- sion raisonnable et rejeter en rivière celles encore trop jeunes, trop petites pour pouvoir fournir plus de deux ou trois bou- tons, les pêcheurs prenaient tout, compromettant de la facon la plus grave les récoltes qu'ils auraient pu faire ultérieure- ment. Non seulement il était fâcheux de détruire des sujets qui, maintenus un peu plus longtemps en rivière, auraient fourni cinq ou six fois plus de matière utilisable; maïs, consé- quence beaucoup plus grave, on tarissait la reproduction; aussi, dans une foule de régions, naguère encore très peuplées, ne trouve-t-on plus maintenant que quelques rares sujets, beaucoup trop clairsemés pour que la pêche en donne quelque profit (1). D’autres causes, d’ailleurs, sont venues contribuer, elles aussi, à ruiner les fonds; dans nombre de localités, se sont installées des usines, dont les eaux résiduaires souillent les rivières d’une facon désastreuse pour les Unionidés, car beaucoup de ces Mollusques sont au moins aussi sensibles que les Poissons à l’insalubrité de l’eau. La sciure, les cendres et (1, En 1898, sur le banc de New-Boston, mentionné ci-dessus, où l’abon- dance des Mollusques était prodigieuse, il arrivait à des pêcheurs de récolter chacun de 700 à 1.000 kilos de coquilles par jour. Actuellement, un homme, même très actif, ne réussirait qu avec beaucoup de peine à en recueillir la même quantité en toute une semaine. LES MOULES A NACRE 433 autres matières déversées par une foule d'établissements industriels, n'exércent pas une influence moins nuisible sur les Moules, qui comptent, en outre, d'assez nombreux ennemis, parmi lesquels figurent, en première ligne, les Rats musqués, encore aujourd hui très abondants sur beaucoup de points des États-Unis. Dans certaines régions, où l'élevage des Porces a pris un grand développement, ces animaux font, eux aussi, toutes les fois qu'ils en trouvent l’occasion, une guerre à outrance aux Unionidés. Ces diverses causes de destruction ont, peu à peu, tellement réduit l'abondance des Moules à nacre que l’approvisionne- ment en coquillages de beaucoup de fabriques de boutons se trouve aujourd’hui très sérieusement menacé. En vue de remédier à cet état de choses, différentes mesures ont été proposées, telles que : 1° la création de réserves de pêche, pour favoriser la reproduction; 2° l'obligation de rejeter à l’eau toute coquille n'ayant pas encore atteint telle ou telle dimension (1); 3° l'interdiction de la pêche pendant la période de reproduction des Mollusques (2), ainsi que durant l'hiver, dans les surfaces d’eau couvertes de glace (3). Mais, outre que l'efficacité de ces mesures paraît être douteuse, certaines d’entre elles rencontreraient bien des difficultés dans leur application. Les Unionidés, en effet, sont loin de se reproduire tous à la même époque; des différences très grandes existent (1) À l'époque où les branchies sont toutes remplies de larves en train de se développer, elles débordent presque toujours hors des valves pen- dant que le Mollusque tient sa coquille ouverte. S'il vient à être brusque- ment inquiété et qu'il referme très vivement sa coquille, les bords tran- chants de celle-ci peuvent blesser la partie saillante des branchies et causer la perte des larves qui s’y trouvent. (2) La capture de sujets trop jeunes tarit la reproduction et ne fournit à l'industrie que des coquilles dans lesquelles il est impossible de décou- per plus de 2 ou 3 boutons. De même, on ne trouve jamaïs de perles dans des Moules encore jeunes. (3) La pêche se fait assez fructueusement sous la glace; mais les Mulettes amenées à l'air pendant une gelée un peu forte souffrent beau- coup du froid; de sorte que les sujets de trop petite dimension pour être utilisés et qu'on remet à l’eau courent grand risque de périr quand même. On pêche, néanmoins, beaucoup en hiver. parce que, à cette époque de l’année, les coquilles sont plus résistantes que pendant les temps chauds; elles se brisent moins facilement sous l’effort des outils que lorsqu'elles ont été desséchées, en été, sur les bateaux, par l’ardeur du soleil. 43% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION même, sous ce rapport, d'espèce à espèce; de sorte qu'une interdiction de la pêche en temps de frai devrait s'étendre à de longs mois. La fixation de. réserves de pêche ferait attendre longtemps ses résultats, vu la lenteur de la croissance chez beaucoup de Mulettes, qui n'arrivent à avoir une coquille longue de 6 ou 7 centimètres que vers l’âge de douze ans. Des naturalistes se sont trouvés conduits, par suite, à ‘ essayer d'obtenir une multiplication abondante de ces Mol- lusques en tirant parti de leur curieux mode de développe- ment à l’état larvaire. On sait, en effet, que, comme les Huïîtres et les Moules marines, les Moules d’eau douce émettent des quantités considérables d'œufs (1), lesquels accomplissent leur évolution à l’intérieur même de la coquille maternelle; ils y arrivent à éclosion, et les larves qui en proviennent restent, elles-mêmes, quelque temps à l'intérieur de la coquille avant de se répandre au dehors. Elles ne s’échappent que quand elles ont sécrété une coquille provisoire, laquelle, chez certaines espèces, est munie, sur ses bords, de deux ongles crochus. Devenues libres, ces larves, dites glochidium, réussissent à se fixer sur le corps des Poissons qui vivent dans les mêmes eaux, et elles y poursuivent leur développement pendant un certain temps. Un long filament (byssus) dont elles sont pourvues leur permet de saisir, en quelque sorte, les objets au passage et de s’accrocher facilement aux nageoires, aux branchies ou aux écailles des Poissons qui se trouvent à leur portée. Dès qu'elle a ainsi trouvé un point d'attache à sa convenance, la petite larve, en fermant brusquement ses valves, dont elle se sert comme d'une sorte de pince, saisit solidement la nageoire, la branchie ou bien l'écaille où elle veut se fixer. L’irritation | locale causée par la présence de ce corps étranger amène un développement particulier, une prolifération des tissus de (1). Chez l'Anodonte (Anodonta cygnœa) de nos étangs, le nombre des œufs est évalué à 200.000. On en a trouvé un million sur un Glabris du lac Nicaragua; enfin, le D' Isaac Lea a calculé que l'Unio mulliplicatus» espèce très répandue aux États-Unis, n'en émet pas moins de 6 millions. Le degré de fécondité varie, du reste, avec l'âge du Mollusque, lequel, tant qu'il est jeune, produit beaucoup moins d'œufs que plus tard. Cer- taines espèces paraissent se reproduire dès l’âge de trois ans; d’autres seulement dans leur cinquième année et d’autres, enfin, plus:tard encore, pas avant que l’animal n'ait atteint sept ou huit ans. La durée de la vie est assez longue: elle semble dépasser vingt ans, au moins chez!cer- taines espèces. k LES MOULES A. NACRE 435 l'organe blessé, tissus qui, par cet accroissement anormal, enveloppent l'embryon du. Mollusque et lui forment une sorte de kyste, à [intérieur duquel il continue à se développer. Dans ce kyste, où ni l'eau ni l'air ne peuvent pénétrer, la larve passe une période dont la durée varie suivant les espèces, sans croître beaucoup, mais en développant ses organes et, quand elle se détache de l'hôte qui l’a ainsi hébergée pendant quelque temps; elle à pris une grande partie des caractères de l'adulte. Si les larves de certains Unionidés (Anodontes, etc.) ne se fixent que sur la peau, à la surface du corps des Poissons, ilen est d’autres qui ne se logent qu'à l'intérieur de la chambre branchiale. Dans nos eaux douces, on en trouve fréquemment sur les branchies des Perches, des Goujons, etc. Il y à, dans ce fait, un moyen.très remarquable de dissémi- nation de l'espèce. On conçoit, en effet, que, pendant qu’elle est ainsi enkystée sur un Poisson, la larve peut être transportée parfois très loin du lieu où elle a pris naissance, de l'endroit où elle a quitté la coquille de sa mère, et elle peut aller former, à une distance très grande, une nouvelle colonie, dont elle sera la souche. C'est précisément ce que l’on cherche à utiliser aux États-Unis pour le repeuplement des eaux.Il va de soi que, dans les conditions naturelles, dans la vaste étendue des eaux libres, et principalement là où les rivières sont peu poisson- neuses, des multitudes de larves d'Unionidés périssent faute de réussir à se fixer sur des Poissons. Du reste,on ne trouve guère, sur les Poissons pris en rivière, qu'un assez petit nombre de larves enkyslées. Mais, quand on recueille des Moules ayant leurs larves prêtes à s'échapper et qu'on en garnit de très petits bacs, ceux-ci ne tardent pas à être peuplés d'innombrables larves, qui, si lon introduit des Poissons au milieu d'elles. envahissent immédiatement les branchiesde ces derniers et s'y fixent'en grand nombre. Ce sont des Poissons ainsi chargés de larves’ d'Unionidés que l'on a songé à utiliser pour tenter le repeuplement des eaux d’où ces Lamellibranches ont plus ou moins complètement disparu. Différentes facons de procéder ont été essayées. Celle qui paraît le mieux réussir consiste dans l'emploi de tout petits aquariums de laboratoire dans lesquels l’eau d'alimentation est introduite, comme on le voit dans la figure 4, ci-après, par un tube (S) qui se ramifie dans le fond durécipient,et qui présente une multitude de petits trous, d'où s’échappent autant de cou- 136. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION rants ascendants, lesquels maintiennent constamment en sus- pension dans l'eau les larves fournies par les Unionidés dont on a. garni l'aquarium. Ces larves ont ainsi toute facilité pour envahir les Poissons qu'on introduit au milieu d'elles. Aussi cet envahissement est-il très rapide et arriverait même, si l'on n'y veillait pas, à être beaucoup trop abondant, comme on peut s’en rendre compte sur la figure 5 ci-contre, dessinée d’après une photographie et montrant la branchie droite d'un Rock-Bass (Ambloplites rupestris) toute couverte de larves enkystées de Lampsilis ligamentina. La figure 6 représente, F6. 4. — Aquarium employé pour faire envahir les Poissons par les larves d'Unionidés. sous un grossissement considérable, une des lames de cette branchie, avec les larves qui la garnissent. On conçoit sans peine que, en pareille quantité, ces lames gênent considéra- blement les fonctions respiratoires du Poisson, dont elles pour- raient amener l’asphyxie (1). On a donc soin de ne laisser les Poissons sur lesquels on opère qu'un temps très court dans l'aquarium. D’après les expériences faites à ce sujet, sur des Poissons très jeunes, ne mesurant que 15 centimètres de lon- gueur environ, trente ou quarante minutes suffisent pour que (1) Les Poissons tâchent d'éviter les larves des Mollusques qui cherchent à les envahir; mais, quand celles-ci se sont transformées et ont quitté l'hôte qui les hébergeait momentanément, les Poissons leur font, au con- traire, une chasse active. LES MOULES A NACRE 437 des Carpes aient leurs branchies envahies par une quantité de 200 à 500 larves : des Black-Bass (Micropterus salmoides) en Fic. 5, — Tête de Rock-Bass (Ambloplites rupestris) dont l’opercule droit à été enlevé pour laisser voir la branchie, toute couverte de larves d’Unionidés. avaient déjà de 500 à 1.000 au bout de quinze à vingt minutes: enfin, sur des Rock-Bass, exposés pendant plus d’une demi- Fic. 6. — Lame branchiale prise sur un Rock-Bass et montrant l'organe envahi par les larves. (Considérablement grossie.) heure, on en comptait de 2.000 à 2.500 (1), ce qui paraît très suffisant pour que des Poissons ainsi chargés de larvespuissent (1) Les Poissons trés vifs, très remuants, tels que le Black-Bass et le Rock-Bass, par exemple, sont très facilement envahis par les larves d’Unionidés, parce qu'ils agitent l'eau et maintiennent ces larves en sus- pension dans le liquide. Au contraire, les espèces qui, telles que les Carpes, ne nagent que lentement, se chargent peu de larves. 138 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION ensemencer copieusement en Mollusques les eaux dans!les- quelles ils seraient introduits. Suivant les espèces, et un peu aussi suivant la température de l’eau, le temps que.les larves mettent à se développer sur les Poissons varie dans une proportion considérable, c'est-à-dire de 15 ou 20 jours, par exemple, à 2 ou 3 mois. De quoi se nourrissent ces Mollusques lorsqu'ils sont encore _ tout jeunes, lorsque;: venant de perdre la forme larvaire, ils ont plus ou moins revêtu les caractères de l’adulte ? C'est ce que l’on n’est pas encore parvenu à déterminer, et ce qu'il importe- rait toutefois de connaître en vue de choisir, pour y déposer les Poissons chargés de larves prêtes à se transformer, les endroits présentant les ressources nécessaires pour l'alimentation des Mollusques. | Les recherches qui se poursuivent permettront sans doute d'être prochainement renseigné à ce sujet, et l’on pourra s'occuper alors d’une facon très sérieuse, et vraiment/pratique, de l'élevage artificiel des Moules à nacre. DEVONS-NOUS CULTIVER LES PLANTES MÉDICINALES ? Par le D'J. CHEVALIER. La pénurie actuelle des plantes médicinales a déterminé l'apparition d'un certain nombre de travaux français et étran- gers et a provoqué, dans les diverspays,unmouvement tendant à les rendre individuellement indépendants les uns des autres par l'extension de la cueillette et de la culture de ces végétaux. Les opinions émises et les moyens préconisés pour cela, semblent assez contradictoires; cela tient surtout à ce que chacun a envisagé le problème à son point de vue, et qu'il existe, pour beaucoup, des intérêts commerciaux à ménager. De plus, c'est une question neuve, relativement peu étudiée encore, qui à été traitée beaucoup plus commercialement que scientifiquement et qui demande pour être résolue dans son ensemble la collaboration, d’industriels, de commerçants, d'agriculteurs, et de scientifiques. On ne peut envisager en bloc la récolte et la culture des plantes médicinales, mais l'obtention de chaque drogue doit 1 DEVONS-NOUS CULTIVER LES PLANTES MÉDICINALES ? 439 faire l’objet d'une étude eue basée sur la biologie de la plante qui la fournit. D'autre part, le côté économique joue un rôle assez important, limitant très étroitement les condi- tions d'exploitation et il doit toujours être envisagé. Ea diversité des climats et des terrains de notre pays devrait nous permettre de produire nous-mêmes la totalité des plantes médicinales européennes et même quelques-unes de celles de l'Amérique du Nord. Notre flore indigène est, du reste, déjà très riche, mais peu ou mal utilisée. C'est surtout ce fait/qui a frappé un certain nombre de scientifiques, qui S’étonnent de l’inutilisation des simples qui croissent abondamment à l’état spontané et ne sont -point collectées. Ils ont connaissance de l'existence des espèces, mais combien se sont rendu compte de leur densité, des diffi- _ cultés de récolte et de séchage et du prix de leur vente en droguerie. Avec les prix actuellement pratiqués, un certain nombre de plantes totalement négligées peuvent être avantageusement collectées à l’état sauvage; mais il ne faut pas tabler sur la stabilisation de ces hauts prix, qui, déjà avec le mouvement créé, tendent à baisser cette année. Aussi faut-il se pénétrer de cette vérité que la plupart des plantes (je ne dis pas foutes) se- ront produites à meilleur marché de plantation que de eueil- lette; ce qui revient à dire que nous devons essayer de propa- ger, dans des conditions strictement déterminées, la culture des plantes médicinales. Avant la guerre, le cultivateur gagnait sa vie à faire de J’Absinthe, vendue 95 francs les 100 kilogs ; à l'heure actuelle, - il est encore plus avantageux de cultiver la Tanaïisie et de la . couper à la faux que d’aller la ramasser de-ci de-là, malgré son abondance relative dans certaines régions. Les'Autrichiens, qui possédaient cependant une flore médici- nale très riche, l'avaient bien compris et W. Mitlacher avait, à Korneuburg, fait des recherches sur la culture d’une cinquan- taine de plantes indigènes. Th. Meyer avait donné des indica- tions sur les possibilités de culture de plus de 150 plantes et, bien avant la guerre, la question de la culture des plantes médicinales apparaissait aux Austro-Allemands comme aussi intéressante et rémunéralrice que celle des céréales et des autres plantes industrielles. Le tout est de savoir où et com- ment on doit la pratiquer pour qu'elle soit rémunératrice. %40 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION La culture permet, en outre, d'obtenir une marchandise plus homogène, plus riche, car on peut sélectionner et améliorer la richesse des plantes en principes actifs; de plus bel aspect, parce que forcément les appareils de séchage, permettant d'opérer rapidement, deviennent le complément indispensable de la culture; or, une drogue ainsi obtenue se vendra toujours de préférence à celle de cueillette et elle sera toujours plus appréciée à l'exportation, qui doit constituer, dans la suite, le principal débouché de nos producteurs. Doit-on d'après cela cultiver toutes les plantes, nous ne le croyons pas. Il y en a qu'on doit toujours cultiver, d’autres que l’on peut cultiver, et enfin quelques-unes ne doivent jamais être cultivées. Malgré tous les progrès, il y aura toujours des plantes de cueillette ; certaines végétant trop lentement ne payeraient pas le terrain et les soins, d’autres demandent des condi- tions d’ombrage, d'humidité, de sol, d'altitude, qui sont incom- patibles avec une culture proprement dite; mais ce sont presque toutes des plantes de montagne ou de bois, et pour elles, il suffira d'organiser des centres de séchage, qui feront l'éducation des récoltants et amélioreront la qualité actuelle de la marchandise, car, si nous voulons prendre une place impor- tante sur le marché mondial, il faut s'attacher à faire de la belle herboristerie. Nous avons dit plus haut que la culture de chaque plante cons- tituait un problème à résoudre. C'est qu’en effet il faut que non seulement son rendement à l’hectare soit assez élevé pour que le cultivateur puisse en retirer un profit en rapport avec son travail, mais qu'en outre la drogue obtenue soit active pour être marchande. Il est donc de toute néeessité d'étudier les conditions de ter- rain (constitution chimique et physique) et de climat qui sont nécessaires pour obtenir une plante de culture présentant les qualités de la plante sauvage utilisée actuellement en dro- guerie et de les réaliser au plus juste. En conséquence, on ne peut faire partout la culture d’une plante pour la droquerie et, dans une région déterminée, on ne pourra cultiver avantageusement qu'un certain nombre d'espèces. Le climat, l'ensoleillement, la constitution physique du sol peuvent être facilement reconnus par simple observation des stations naturelles etl’appréciation de la végétation de la plante À DEVONS-NOUS CULTIVER LES PLANTES MÉDICINALES ? A1 sauvage, mais la constitution chimique du sol joue un rôle au moins aussi important pour l'obtention de sa qualité et il faut en déterminer soigneusement les divers éléments minéraux qui conditionnent sa végétation. La plante est un transformateur de matière minérale en matière vivanle; elle peut cependant vivre et croître dans des conditions défavorables de terrain, mais elle ne forme synthéti- quement ses glucosides et ses alcaloïdes, quelle que soit la signi- fication biologique que l’on attribue à ces corps, que lorsqu'elle vit dans des conditions normales. C’est ainsi qu'un plant de Digitale poussant en terrain calcaire peut présenter des feuilles de belle apparence mais ne fournissant pas ou presque pas de digitaline cristallisable; transporté en terrain granitique, il - fournira l’année suivante une proportion très convenable de ce glucoside et deviendra une plante médicinale marchande alors qu’elle ne l'était pas. Ce qui conditionne la vitalité, l’état _ de santé de la plante c'est, comme pour l'animal, sa minérali- sation. Seule, l'analyse méthodique des cendres du végétal permet- tra de se rendre exactement compte de ses besoins. Non seu- lement, les dominantes minérales sont intéressantes et indis- _ pensables, mais les éléments minéraux qui n'existent qu'en faibles proportions doivent être soigneusement notés, et l’'ana- lyse spectrographique rendra de grands services, car lorsque la plante manque d'un élément minéral dont elle a besoin et qu'elle fait une suppléance, elle n'est plus exactement au point de vue biologique ce qu'elle devrait être : sa croissance, sa qualité sont modifiées. Ces analyses sont malheureusement peu nombreuses, cepen- dant je crois qu'elles sont de toute nécessité pour réussir et pour permettre de placer les plantes médicinales dans le ter- rain qui leur convient réellement. L'étude des conditions de culture normale est donc entière- men! à faire pour la plupart des plantes médicinales et si nous voulons réellement produire notre herboristerie, il faut que l'État nous aide, en mettant ses savants et ses techniciens à contribution pour cette étude. L'initiative privée peut réussir dans quelques cas, mais pour éviter des échecs, que nous ne devons pas avoir à nous repro- cher, il faut empécher l'agriculteur de se lancer dans cette voie Sans expériences et sans conseils. _ BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1947. — 29 149 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Un Pureau des plantes industrielles pourrait être facilement constilué par le ministre de l’Agriculture, en utilisant des orga- nismes déjà existants et en les complétant par ‘un laboratoire el une commission centrale. Il suffirait, en effet, d’instituer une Commission mixte com- posée de fonctionnaires et de professeurs d'agriculture, de savants spécialisés et de commercants, pour poser les bases des ‘différents problèmes et indiquer le plan de leur réalisation pra- tique. | Un laboratoire de chimie et de biologie végétale serait néces- saire pour faire les analyses, les essais de semences et les ten- tatives d’acclimatation. Quelques écoles d’ Agriculture choisies en raison de leur climat et de la constitution géologique de la région environ- näante : Grignon, Rennes, Clermont-Ferrand, Nancy, Antibes seraient chargées d’après les données des laboratoires d'étu- dier la culture des espèces susceptibles d'être propagées dans leur région et ces essais seraient individuellement placés direc- tement sous la surveillance d'un membre de la Commission centrale, qui serait le rapporteur de l’étude biologique de la plante étudiée. Les conditions expérimentales déterminées et la valeur de la drogue obtenue scientifiquement constatée, les inspec- teurs départementaux seraient alors chargés d'enseigner les méthodes à quelques cultivateurs dont les terres auraient été reconnues convenables et qui se trouveraient dans une situa- tion favorable au point de vue de la main-d'œuvre. Dans ces conditions, des ilots de culture spécialisés seraient rapidement constitués et donneraient certainement des résul- tats matériels qui compenseraient largement les dépenses qui auraient été engagées pour les études préalables. Bientôt, au lieu d’être tributaires de l'étranger, nous pourrions, au con- traire, faire l’exportation des plantes médicinales. En résumé, il est indispensable pour l'extension en France dé la production des plantes médicinales d'enseigner aux culliva- teurs, après essais méthodiques et scientifiques, la culture des plantes qui sont susceptibles de croître sur leurs terres, et de leur faire préparer une herboristerie marchande de bonne qua- lité. Il sera indispensable de limiter les cultures, de spécialiser le À x CHRONIQUE GÉNÉRALE ET -FAITS DIVERS 413 producteur sur un ou deux articles seulement et de le guider pour éviter la surproduction. Les grandes fermes de plantes médicinales doivent être l’ex- ception et ne peuvent être conduites que par-des spécialistes. De plus, elles demandent de gros capitaux et la concentration d’une main-d'œuvre importante, car il est indispensable que les plantes médicinales soient sarclées très soigneusement. L'effort porté sur les cueillettes, surtout en pays de monta- gnes, ne doit pas être négligé, mais on doit s’altacher à faire l'éducation des récoltants et leur faciliter la préparation de la drogue par l'installation de centres de séchage où s’effectue- raient également les opérations accessoires : mondage, coupe, emballage et qui pourraient servir d'intermédiaires pour la vente. Paris, mai 1947. Consulter du méme auteur : _Considérations sur les causes qui peuvent influencer la teneur-en prin- cipes actifs des plantes médicinales. Bull. des Sc. Pharm., juillet 1909. La culture des plantes médicinales. Résultats de dix ans d'expériences à Houdan. Nouveaux Remèdes, 161-1711, 217-223. 1913. Roue et culture des plantes médicinales. Bull. des Sc. Pharm., jan- vier 1917. CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS / Les zones de vie végétale et animale du Wyoming. — Acclimatation du Chamoïs d'Europe et du Bouquetin de l'Himalaya en Nouvelle- Zelande. ( _ Le Bureau d'Études biologiques du ministère de l’Agricul- ture des États-Unis {vient de publier une importante enquête de M. Merrit Cary, sur les zones de vie végétale et animale du Wyoming. Cette étude sera d’une grande utilité pour les colons qui entreprendront de tirer parti des nombreuses res- sources que leur offre cet État, en leur évitant des écoles et des expériences coûteuses dans des climats inconnus. Les montagnes et les vallées du Wyoming présentent, en effet, des conditions de vie très différentes, selon leur élévation et leur latitude. M. Cary a délimité cinq zones, ayant chacune sa végé- tation et sa faune spéciales, l’une et l’autre commandées par le climat. Le rapport se termine par des notes sur les arbres et les plantes les plus importantes, et les nombreuses photo- XX. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION graphies, qui illustrent ce travail, permettent de se rendre compte du caractère que la végétation et la nature du sol impriment à chaque région (Life zone JDE on in Wyo- ming. Bulletin, m° 42). + #0 En 1907, le gouvernement de la Nouvelle - Zélande recut ‘d'Autriche huit Chamois, qui furent mis en liberté sur le mont Cook. Le chef des guides de la colonie, M. Andrew Graham, vient d'adresser au représentant de la Nouvelle-Zélande, à Londres, un rapport où il dit avoir rencontré une harde d’une vingtaine de ces animaux qui semblent avoir prospéré, car on voit leurs traces sur les montagnes, entre le lac de Tasman et la côte ouest, ainsi que sur le glacier de François-Joseph, Le Bouquetin de l'Himalaya (Hemitragus jemlaicus) a aussi été acclimaté dans les mêmes régions, grâce à un don de huit Bouquetins que le duc de Bedford envoya au gouvernement : de la Nouvelle-Zélande, en 1903, et un nombre égal en 1909: M. Graham a constaté leur multiplication, et l'été dernier, il en a compté dix-huit pendant une de ses tournées. ORDRES DU JOUR DES SÉANCES GÉNÉRALES POUR LE MOIS DE DÉCEMBRE 1917. Lundi 3, à 2h. 30. — M. P. A.-Prcnor : L’Associalion pour la Pro- tection ie la Faune sauvage aux tats-Unis. M. A. Faucnëre : Ure nouvelle variété de Palmier à huile à grand rendement. M. le Dr Roussez : Un nouveau procédé de conservation et de restauration du lait et des matières alimentaires. : Lundi 17, à 2 h. 30. — M. Le PRoresseur Roue : L'Élevage de la Carpe cuir et du Black-Bass en Sologne. M. Pierre CrepiN : Un Fennec en captivité (présentation de l'animal vivant). M. A. pes Gacows : Météorologie pratique. Lundi 17, à 4 h. 30. — Sous-secrion p'ORNIT4OLOGIE (Ligue pour la protection des Oiseaux). Tous les Membres de la Socièté sont priés d'assister aux Séances générales, qui ont lieu deux fois par mois, au Siège social, 198, boulevard Saint-Germain. Sur demande, les Ordres du Jour des Séances sont adressés mensuellement. Le Gérant : À. MARETHEUX. Paris — L. MariTHkUx, imprimeur, Ÿ, rue Cassette. SLT Dai ù raines d'Acacia offertes par » M. J. GOFFART, de Tanger. » Toutes les espèces sont origi- mairés d'Austrahe, à l'exception de l'A. Farnesiana Willd. ou Cassie, aux fleurs délicieusement parfumées, qui croît dans toutes es régions tropicales et qui est ‘cultivé en Provence, de À. corni- “era Willd. d'Amérique (Mexique “et Jamaïque) et de À. trinervis Derv. dont l'habitat est inconnu. Acacia acanthocarpa Willd. — _ Mimosa ac. Poir. : | 4. aneura F. Muell. ‘ ÿ “A. armata R. Br. : . Bayleyana F. Muell. . buxifolia À. Cunn. . cuiami/olia Sweet. » A. cornigera Wild. — À. spadi- . cigera Ch. et Scbl. — À. sphae- rocephala Gh. et Schl. » 4. cyanophylla Lindl. » A. Cyclops A. Cunn. “ A. dealbata Link. » À. Diet ichiana F. Muell. - A. Donkelarii (?)- “ A. falcata Willd. _ À. Farnesina Willd. BYA" pe Willd. A. homalonhylla A. Gunn: VA" fopee Willd. A. leptoclada À. Cunn. EN DISTRIBUTION . linifolia Wild, . longifolia Willd. . macradentai Bth. . myrlifolia Willd. . nertfolia À. Cuno. ({ype, var. à grandes feuilles, var. pen- dants). A, prominens À, Cunn. A: \pruinosa À. Cunn. A. pycnantha Bth. (forme pen- daute). ? A. suligna Wencl. A. spadi igera Ch. et Schl. (v. A. cornigera Willd.) : A. spectubiiis À Cunn. A, sphaerocephala Ch. et Sch. (v. A. comnigera Wälld.) A. stenophylla À. Cunn. A. stricta Willd. A. trinervis Desv. (habitat in- con ?) je A: wericillata Willd. (type et var.) Er Graines offertes par M. MOREL, Alnus incana laciniata. Araucuria imbricata. Anémones de Caen. Cedrus Libani. Cyclamen neapolitanum. Doronicum plantagineum. Isatis glauca. Lythrum atropurpureum. | par lo R. P. COSTES, do Graines offertes NATHANAEL Santiago (Chili). Acacia Cavenia. Araucaria brasiliensis. Bellota Miersii. Boldoa fragrans. Cassia vernicosa. Cryplocarya Peumus (Peumo à fruits rouges). Edwardsia sp.2 Escallonia illimilw. Lithræa mollis: _ venenosæ: Phaseolus sp. Porliera hygrometrice. Prosopis sihiquastrum. Graines offertes par le frère APPOLLINAIRE, de Santa Fé de Bogota (Colombie), Acacia ‘heterophylla. Graines offertes par le D' G. H° PEREZ, de Ténérife (Canaries). Tecoma Bryce. Graines offertes par M. HENRY. Coreopsis polycephala Drake des Iles Marquises (Plante trés rare). {S'adresser au Secrétariat. & . OFFRES / Poissons exotiques. Plantes aquatiques. … M, LEFEBVRE, 53, rue de Saint-Quentin, Nogent- sur-Marne (Seine). Eu 20 de Lex > 3 _ Poissons d'étangs, espèces nouvelles, ou peugré- _ _pandues, ou améliorées. ” M: DUDE, à Sorbier, par Jaligny (Allier). A vENDRE ou à LOUER, pour raison de santé, | Pépinière de « SISAL », à l'île de Lanzarote Cie Propriété de plus de 100 hectares où on cultive avec succès l'Agave sisalana (les fibres examinées à Londres ont été jugées de première qualité). Environ un demi-million de | jeunes Sisal prêts à transplanter. Conviendrait, * en outre, à la culture des primeurs en ÿ Consa- “ Grant 10 à 20 hectares et en appliquant le Dry k Farming (« arenado ») qui se pratique unique- ment dans cette île, avec les plus brillants succès voir Journal de la Société Nationale: d'Horti- culture de France, janvier 1913, où ce mode de culture (Dry Farming) esi décrit), … Pour tous renseignements, s'adresser à lPAgent de la Société, 198, boulevard Saint-Germain, Paris. … . Désirant augmenter collection d'Acacias, j'échan- . gerai-graines d'espèces rares et demande qu'on É me signale où je puis me des procurer. » M. GOFFART, villa Mahadi, à Tanger (Maroc). OFFRES. DEMANDES, ANNONCES ra DEMANDES Petit Cacatoës à huppe jaune (C. sulfurea) fe- melle de préférence, Cacatoës de Leadbeater (C. Leadbeateré) et Grand Cacatoès à huppe rouge (C. moluccensis), Perroquet à collerette (2. accipitrinus) acclimatés. M. E. DE SOUTHOFF, 13, viâ S. Spirito, à Flo- rence-(Italie). Prière fournir renseignement ou, à prix modérés, des poulets des races suivantes : Phénix du Japon (el des nains des mêmes races), Suma- tra: Sultana; Nègre-soie; Combattants nains très petits: pr CANNARSA, Termoli (Italia). Grues cendrées ou de Numidie. Mre DULIGNIER, à Saint-Gérand-le-Puy (AE. lier). ASE Le af YU TLANE SOCIETE NATIONALE D ACCLIMATATION 06 FRANCE ms, Le but de la Societé Nationale d’Acclimatation de France est de Coucouric :" 4° à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux" utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication. des races" nouvellement introduites ou domestiquées: 30 à l'introduction et à Ja Propagation ! de végétaux utiles où d'ornement. : 1? 0 Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Fitrangers et les Dames peuvent en laire partie, ainsi que les Personnes civiles, les AsSuciätions, les Ets blis- N sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées, À Sociétés commerciales, etc.). La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, mmbres Bienfaiteurs. Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 35 francs. à Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affran- chit de la cotisation annuelle Par un versement de 250 francs. 1 le membre Donateur est celui qui verse une somme d'au moins 500 francs. Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 1.000 francs ; son nom est inscrit. perpétuité, en tête de la liste des membres. La Société décer.e, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses, Ces récompenses sont attribuées aux Personnes qui, par leurs travaux, tant théo- riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. Eu outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois des Séances spéciales de Sections : 40 Mammalogie : 2° Ornithologie et sa Sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 40 Entomologie; 5° Botanique, et 6° Culinisation. Tous les membres peuvent assister à ces séances dont les ordres du jour men- suels leur sont régulièrement adressés sur leur demande. : La Société encourage d'une manière toute spéciale les études de Zooloxie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani- maux à ses membres. Le Bulletin bimensuel forme, chaque année, un volume d'environ 800 pages illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particulièrement des faits d'acclimatation survenus en France et à l'Etranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et les plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l'histoire naturelle : installation, éducation des animaux, culture des Plantes, usages, introduction) À » etc, etc. * F La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin- téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce; ! adhérer à ses statuts, l'aider dans ses efforts, c’est contribuer au bien-être général et à la prospérité du pays. Le Gérant : A. MARRTHRUX, Pa DIS NA MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. BULLETIN BE LA DE FRANCE ( Revue des Sciences naturelles appliquées) 64e ANNÉE N° 12. — DÉCEMBRE 1917 SOMMAIRE Pages. ÿ 1 G: RNB ren, CE) Éarnsèe affinis. Son utilisation pour la destruction des de Fe 2 AS DES ER RO SAR TR TE ER RE Ua en 7e A ee RS EE 445 Extraits de la correspondante : ; G. DE SOUTHOFF. — À propos des Surmulots domestiques . . . DT EMA Di IAE 466 Fiat des dons faits & lalSociété en 1917. . . . . Am ERS LE CRE 468 | Table des matières AS NRC EEE RE ere er ne reel tete et) ea et ati lt S Ne) a deiierte fe ae ER nl ( # Un numéro. 2 francs : — Pour les Membres de la Société, 1 fr. 50. LE SIÈGE SOCIAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION DE FRANCE EST TRANSFÉREÉ 498, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VIT:\. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1917 Président, M. Edmond PERRIER, membre de l'Insutut et de l'Académie de Médecine, Directeur FR Muséum d'Histoire naturelle, Paris.* MM.,D. Boïs, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, Professeur Ag ue Vice-Présidents. coloniale, 15, rue Faidherbe, Saint-Mandé (Seine). MAURICE DE VILMORIN, 1, rue de la Planche, Paris. Secrétaire général, M, Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. MM. R. Le ForrT, 89, boulevard Malesherbes, Paris (Ætranger). H. Hua, Directeur adjoint à l'Ecole des Hautes Etudes, 254, \boulevard {Saint- | Secrétaires. Germain, Paris (Conseil). CREPIN, 18, rue Lhomond, Paris (Séances). Ca. DEBREUIL, 95, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur). {4 Trésorier, M. le D' SkBILLOTTE, 11, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris. Archiviste-Bibliothécaire, ÉSADCDATES Moulin de la Madeleine, à Samois (Seine Maine): Membres du. Conseil M. Le MYRE DE Vicers, 28, rue de Surène, Paris. :A. CHAPPELLIER, 6, place Saint-Michel, Paris. Wuirion, 101, rue Sadi-Carnot, Puteaux. AcHALME, directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux, Paris. MAaGAuD D'AUBUSSON, 66, rue Mozart, Paris. D' P. MARCHAL, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 89, rue du Cherche-Midi, Paris. D' LEPRINCE, 69, rue de la Tour, Paris. MAILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). : Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. LECOMTE, professeur de botanique au Muséum d'Histoire naturelle, 14, rue des Écoles, Paris.l [Pendant l'année 1917, les Séances hebdomadaires des Sections sont remplacées par des Séances Générales bimensuelles Dates des Séances générales et du Conseil POUR L'ANNÉE 1917. © 2 . | Janvier | Février Mars Avril Mai | Novembre Décembre | SÉANCES DU CONSEIL, 2° mercredi du mois à 4 heures . . . . . Séances générales, le lundi à 2 h. 1/2. Sous-SECTION d'Ornilhologie (Ligue pour la Protection des oiseaux) le lundi à 4h.14/2. . . At 08 (1) Date reculée en raison des fêles prochaines. Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les Re qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations | fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d'être applicable: il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à ee La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.- La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur, : des articles publiés dans le Bulletin est interdite. OI GG GO Les Membres de la Société qui désirent obtenir des cheptels sont priés d'adresser leurs demandes au Secrétariat, 498, boulevard Saint- Germain ; les cheptels seront consentis, après examen de la Commission compétente, suivant le rave d'inscription et au fur et à mesure des disponibilités. LE GAMBUSIA AFFINIS BAIRD ET GIRARD SON UTILISATION POUR LA DESTRUCTION DES MOUSTIQUES Par GC RAVERET-WATTEL. Poissons minuscules, habitant la partie sud des États-Unis, le Mexique, l'Amérique centrale, etc., les Gambusias appartien- nent à la famille des Cyprinodontidés, lesquels ressemblent beaucoup aux Cyprins par l'aspect extérieur, mais s'en sépa- rent nettement par plusieurs caractères importants, notamment par la présence de dents aux mâchoires. Beaucoup d’entre eux présentent, en outre, une particularité physiologique curieuse, tout à fait exceptionnelle chez les Poissons; celle d'être ovovivipares, c’est-à-dire que, au lieu de pondre des œufs, les femelles mettent au monde leurs petits déjà éclos, et tel est précisément le cas en ce qui concerne les diverses espèces du genre Gambusia. Sans valeur aucune, au point de vue de la consommation, attendu que les plus gros que l’on connaisse n’atteignent pas toujours 5 centimètres de longueur (1), les Gambusias n’en . sont pas moins d’une utilité très grande, en ce qu'ils vivent presque uniquement de larves d’Insectes nuisibles. Dans toutes les eaux où les femelles de Moustiques déposent leurs œufs, les larves de ces abominables Diptères constituent la principale nourriture des Gambusias, qui en détruisent des quantités prodigieuses. D’après William P. Seale (2), les habitudes des Gambusias les rendent supérieurs à n'importe quels autres Poissons comme destructeurs de Moustiques. C’est, en effet, seulement à la surface de l'eau, soit précisément là où se tiennent tou- jours les larves de Moustiques, afin de pouvoir respirer, qu’on voit les Gambusias rechercher leur nourriture. De là, d’ailleurs, le nom de « top minnows » (Vérons de surface) sous lequel (1) Le nom de Gambusia vient du mot « Gambusina », employé à Cuba pourexprimer tout objet très petit ou de nulle valeur. « C'est ainsi, dit le naturaliste cubain A. Poey, que l'expression « pêcher aux Gambusinos » signifie « ne rien prendre à la pêche ». (2) W. P. Seale, Fishes in their relation to the mosquito problem (Bull. Bureau Fisheries, vol. XXVII, 1908, p. 831-838). 6 BULL. SOC. NAT, ACCL. FR. 1917. — 30 %AG BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION sont vulgairement désignés aux États-Unis, ces minuscules Poissons, auxquels leur taille exiguë permet de vivre et de prospérer dans des eaux que leur manque de profondeur ren- drait inhabitables pour d’autres espèces. On trouve souvent des Gambusias en grand nombre dans des mares où la couche d’eau recouvrant la vase n'atteint pas même, en certains moments, 3 centimètres d'épaisseur. C'est principalement l’espèce désignée sous le nom de Gam- busia affinis Baird et Girard, qui se plaît le mieux en pareil milieu. Dans les étangs où elle pullule, jamais on ne la voit fréquenter les endroits présentant quelque profondeur; c’est, au contraire, toujours près des bords, sur les points à peine couverts d’eau, mais bien garnis de plantes aquatiques, qu’elle se cantonne, parce qu'elle y trouve à la fois, nourriture et abri contre les Poissons de taille plus forte qui, d'ordinaire, lui font une chasse des plus actives. Bien que souvent d’une coloration un peu sombre, les Gam- busias sont de fort élégants petits Poissons. Le corps, de. forme modérément allongée, est assez épais chez les femelles adultes, lesquelles sont toujours de taille plus forte que les mâles (Voy. fig. ci-contre). La bouche, passablement fendue, est bien conformée pour saisir des proies de surface, attendu que la mâchoire inférieure est proéminente. Les nageoires sont d'assez petite dimension, sauf chez le mâle, où l’anale surtout est très allongée’et modifiée en un organe d’accouplement, comme d'ailleurs chez les autres espèces ovovivipares de la même famille. C’est un caractère qui, en dehors de la taille, permet de distinguer ‘très facilement les sexes. Du reste, les mâles se reconnaissent immédiatement aussi à la forme allongée et svelte de tout le corps. Principalement chez le Gambusia affinis, ils sont toujours en nombre extrêmement restreint, par rapport à celui des femelles. C’est ainsi, par exemple, que lors d'une pêche faite dans le Potomac, pour recueillir des matériaux d’étude, le D' Hugh M. Smith ne trouva qu'un seul mâle sur un lot de 69 individus. Leur lon- gueur, qui ne dépasse guère 25 millimètres, s’abaisse, chez certains individus à 12 ou 13 millimètres; tandis que les femelles mesurent généralement de 30 à 40 millimètres, et peuvent même atteindre exceptionnellement jusqu'à 50 ou 60 millimètres. Chez les deux sexes, la coloration générale est, le plus ordi- LE & GAMBUSIA AFFINIS » BAÏRD ET GIRARD 447 nairement, d'un vert olive clair, relevé par une étroite bande foncée, s étendant sur loute la longueur des flancs, et par une tache sombre occupant le sommet dela tête. De chaque côté du ventre, généralement semé de points noirâtres, se voit une tache foncée, produite par les organes internes, qui sont noirs, et que l’on aperçoit à travers la mince paroi abdominale. Il est à noter que, suivant les régions, suivant la nature des eaux, ete., la coloration et la taille varient beaucoup chez cette espèce. Les différences d'aspect sont parfois si considérables [ Couple de Gambusia affinis var. melanops, d'après Knauer. À gauche, la femel'e; à droite, le mâle, aisément reconnaissable à la longueur de sa nageoire anale (à peu près de grandeur naturelle). qu'elles ont pu faire croire à l'existence d'espèces distinctes; d'autant plus que le nombre des rayons de la nageoïre dorsale n'est pas toujours le même. Dans une forme très répandue, désignée sous le nom de patruelis, on compte habiluellement 8 rayons à la dorsale, et les nageoires sont plus ou moins mar- quées de tachettes; mais, chez certains individus provenant du Texas, le corps, ainsi que les nageoires ne présentent presque aucune tache, et la dorsale n’a que 6 ou 7 rayons; chez d’autres (les femelles principalement) de nombreuses macules noires donnent à toute la livrée un aspect sombre. D'après D. S. Jordan et B. W. Evermann, « ces différences sont proba- blement de peu de valeur. Si cependant on veut en tenir compte, la forme commune, répandue de la Delaware jusqu’au » 418 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION Texas, et dite palruelis, ne peut être considérée que comme une sous-espèce, avec maintien, d’ailleurs, de l’appcllation affinis, en raison de son antériorité. Quant aux noms de Holbrooki, melanops et atrilatus, ce sont simplement ne syno- nymes de nie >(L)r Leur taille minuscule et leur rusticité remarquables rendent les Gambusias particulièrement faciles à propager. En outre, les jeunes, qui naïssent dans un état de développement déjà avancé, sont beaucoup moins délicats que ceux des Poissons ovipares et, par Suite, moins exposés que ceux-ci à toutes sortes de dangers, à une foule de causes de destruction. Du reste, des expériences déjà faites dans l’État de New-Jersey ont montré, non seulement que la propagation des Gambusias était chose facile, mais encore qu’il y avait là une ressource à uti- liser pour la lutte contre le fléau des Moustiques, partout, du moins, où les eaux conservent une température suffisamment. élevée. L'introduction de ces intéressants petits Poissons amé- ricains semblerait donc pouvoir être de quelque utilité dans beaucoup de colonies françaises, où l’on à parfois tant à souffrir des attaques des Moustiques, et peut-être la question mériterait-elle d’être examinée, tant par notre Section d’Aqui- culture que par celle de Colonisation (2). Siles Gambusias ont ainsi une place toute marquée parmi les espèces uliles, ils présentent, en même temps, un intérêt spé- cial comme Poissons d'ornement, par leurs gracieuses allures, comme par leur mode tout particulier de reproduction, fort curieux à étudier en aquarium. Point n’est besoin, pour en élever, d'installations coûteuses, de bacs de grande dimension, copieusement alimentés en eau. Un très modeste aquarium d'appartement, garni de quelques plantes aquatiques, et dont on se borne à renouveler, chaque semaine, un dixième environ de l’eau qu'il contient, voilà ce qui suffit pour loger des Gam- busias et pouvoir étudier les mœurs de ces minuscules et charmantes bestioles. (4) David Star Jordan et Barton Warren Evermann. The Fishes of North and middle America, p. 683. — Washington, 1896. 2) Il est bien entendu, toutefois, 4x aucun essai d'acclimatation ne devrait être entrepris sans qu'on ne se soit préalablement bien assuré que, tout en rendant des services comme destructeurs d’Insectes nui- sibles, les Gambusias ne pourraient pas, d'un autre côté, porter prequs dice à quelque espèce utile. LE & GAMBUSIA AFFINIS » BAIRD ET GIRARD 449 Afin d'obtenir des reproductions, on doit, il est vrai, entre- tenir constamment l’eau à une température d'environ 18° cen- tigrades;, mais rien n’est aujourd’hui plus facile à réaliser, soit par l'emploi du chauffage au gaz, si utilisé partout pour les usages domestiques, soit à l’aide des petits appareils spéciaux, très simples, établis pour cet usage et consistant en des sortes de cylindres creux, nickelés, qui prennent place dans l’aqua- rium même, et au milieu desquels brûle une modeste lampe. On doit au professeur Albert Kuntz, de la Faculté de Méde- cine de Saint-Louis (Missouri), une intéressante étude (1) sur le mode de reproduction du (ambusia affinis. Nous empruntons à ce travail les renseignements ci-après: Chez cette espèce, l'ovaire est situé juste sous la vessie natatoire et au-dessus de la partie postérieure de l'intestin. Cet ovaire est double, et le côté gauche en est plus court que le droit, pour ne pas gêner l'estomac, qui occupe la partie gauche de la cavité abdominale. Quand il est distendu par la présence des œufs ou des em- bryons, l'ovaire, non,.seulement remplit la plus grande partie de cette cavité, mais il en distend considérablement les parois. Cependant, il ne contient jamais qu’une quantité d'œufs relativement assez faible, œufs qu’on y trouve à des degrés différents de développement : alors que les uns sont encore extrémement petits, presque microscopiques, d’autres, au contraire, déjà voisins de la maturité, atteignent 1%8 de dia- mètre. Bientôt ceux-ci achèvent de mürir, sont alors fécondés et ne tardent pas à éclore, à l’intérieur même de l'ovaire. Déjà, à ce moment, les embryons présentent presque tous les carac- tères principaux de l'espèce, bien qu'ils portent encore sous le ventre un reste volumineux du vitellus (2), dont la résorption, toutefois, va s'achever rapidement. Leur séjour dans l'ovaire ne se prolonge donc pas beaucoup. Au bout d’un temps assez court, en effet, cette première « portée » est expulsée du corps de la femelle par des contractions de la paroi abdominale, con- - (1) Albert Kuntz, Notes on the habits, morphology of the reproductive organs, and embryology of the viviparous fish Gambusia affinis. (Bull. Bureau Fisheries, vol. XXXIIL.) (2) A. Kuntz rapporte (Loc. cit., p. 189) que de semblables embryons, ayant été extraits de l'ovaire d’une femelle et placés dans un aquarium, nageaient parfaitement. La résorption du vitellus, qu'on yoyait s’eflec- tuer graduellement chez eux, fut complète au bout de dix jours, et ces pelits poissons paraissaient être très bien portants, 450 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION tractions qui chassent brusquement et en bloc, d’abord de l'ovaire dans le sinus urogénital, puis de celui-ci au dehors, la totalité des alevins déjà nés. Ces petits Poissons sortent invariablement la têle la première et sont tout prêts à nager. Ils mesurent de 9 à 10 millimètres de longueur et sont déjà très vigoureux. Leur coloration générale est d'un vert olive assez clair, plus foncé sur le dos que sous le ventre, et la bande longitudinale brunâtre des flancs commence déjà à se dessiner, de même que les taches qui ornent d'ordinaire les nageoires chez les femelles; mais la nageoire anale n’a pas encore pris le développement et la forme spéciale, si caracté- ristique, qu'elle présente chez les mäles. Un certain temps après que les alevins ont été expulsés du corps de la femelle, un nouveau lot d'œufs arrive, à son tour, à maturité, et fournit les éléments d’une seconde portée, qui peut, elle-même, être suivie d’une ou de plusieurs autres. De sorte que la période de reproduction, qui commence d'assez bonne heure au printemps, paraît s'étendre à une grande partie de l'été. D'ailleurs, ces petits Poissons se développant avec beaucoup de rapidité et devenant très vite aptes à se reproduire, plusieurs générations peuvent se succéder dans le courant de la belle saison. Les observations publiées ne sont pas très d'accord sur le nombre de jeunes constituant chaque portée. D’après À. Kuntz, les femelles de forte taille donnent plus d’alevins que les petites. Le nombre moyen des embryons trouvés par lui dans l'ovaire de femelles de 5 à 6 centimètres de longueur attei- gnait 33; l’une d'elles en contenait jusqu’à 75; tandis que chez les sujets de petite taille, il n’en observa jamais plus de 20, et le nombre s'abaissait à 2 ou 3 chez quelques individus. H. M. Smith (1) cite des chiffres notablement plus élevés : d’après lui, la moyenne serait de 100. Comme le fait remar- quer Kuntz, ces différences pourraient très bien provenir de ce que les observations ne se rapportent pas à la même époque de l’année; celles de Smith, en effet, avaient lieu au début de la saison, moment où la fécondité du Poisson peut êlre très grande ; tandis que celles de Kuntz, recueillies en juillet seule- ment, concernaient des femelles qui en étaient déjà à leur seconde ou troisième portée. (1) H. M. Smith, The prolificness of Gambusia. (Science, vol. XXXVI, 1912:) INSTRUCTIONS DESTINÉES AUX COLLECTIONNEURS DE TERMITES 454 En terminant la présent note, nous devons mentionner que notre collègue M. Lefebvre, amateur si distingué de Poissons exotiques, qui possède, bien entendu, le Gambusia affinis dans sa superbe collection, a été, croyons-nous, le premier à obtenir en “rance la reproduction de cette intéressante espèce. INSTRUCTIONS DESTINÉES AUX COLLECTIONNEURS , DE TERMITES Par FE. BUGNION. Le naturaliste qui se propose de capturer des Termites doit se pénétrer de deux principes. Le premier est qu'on ne doit, sous aucun prétexte, mélanger les uns avec les autres, les Termites provenant de différents nids. Le second est que les Termites rapportés à l’état sec sont, pour l'étude ultérieure, à peu près sans valeur. Il est donc nécessaire de préparer d'avance une provision de tubes de dimensions diverses, des- tinés à la conservation des Termites dans l’alcool ou le formol. | Voici, tout d’abord, la liste des instruments et autres acces- _soires qui, d'après mon expérience personnelle, se sont mon- trés les plus utiles : 1° Un solide écorçoir élargi en forme de spatule. 2° Une hachette. 3° Une petite scie. 4° Une bêche à trois dents bien trempée et très solide. N. B. — Les instruments aratoires se trouvent généralement dans les stations coloniales. 5° Une trentaine de boîtes en fer-blanc, munies d'un cou- vercle, longues de 15 à 20 centimètres, sur 6 à 8 de hauteur. N. B. — Les boîtes à cigarettes et à cigares, que l’on trouve chez les marchands de tabac, sont, à cause de leur forme rectangulaire, spécialement à conseiller. 6° Un ou deux sacs à courroies, destinés à être portés sur le dos; quelques sacs plus petits. _ 1° Deux ou trois brosses à bouteilles, de petites dimensions, garnies de soies pas trop dures. 8° Des pinces fines et des pinceaux. 152 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Pour ce qui est des tubes de verre, voici les dimensions et quantités que je conseille : 4150 à 200 tubes à fond plat, longueur, 10 centimètres; dia- mètre intérieur, 12 millimètres; épaisseur du verre, environ 1 millimètre. 50 à 75 tubes à fond plat, longueur, 11 centimètres; diamètre intérieur, 48 millimètres ; épaisseur du verre, environ 1 1/2 mil- limètre. Bouchons de liège de première qualité, soigneusement adaptés. Comme liquide conservateur : alcool rectifié à 95-90° ou en- core, pour certains cas spéciaux (conservation des reines, jeunes larves, etc.) : solution aqueuse de formol, à environ 8 p. 100. N. B. — Les tubes, longs de 10 à 11 centimètres, offrent le grand avantage de se tenir debout (serrés les uns contre les autres), dans les boïtes qui les renferment, et de perdre moins facilement leur alcool que les tubes courts, entassés pêle- mêle, dont on se sert en général. Les tubes renfermant les Termites seront, en vue du voyage, enveloppés chacun dans un morceau de papier mince et placés debout, dans des cais- settes hautes d'environ 16 centimètres,suffisamment spacieuses pour qu'on puisse ajouter, à l'intérieur, une couche d'ouate, de papier ou de paillon. Les localités les plus favorables sont (ce paragraphe se rap- porte à l’île de Ceylan, la seule contrée tropicale que jai eu l’occasion de visiter) : les terrains découverts, les plantations : plus ou moins abandonnées, les lisières des bois, les forêts pas trop denses, les bords des routes et des chemins; tandis que la grande jungle, les fourrés épais, sont au contraire beaucoup moins riches. | Le matériel de chasse comprendra, par exemple, pour une excursion de quelques heures, la bêche, la hachette, l’écorçoir, la scie, une quinzaine de boîtes de fer-blanc placées dans un. sac, chacune avec une étiquette, destinée aux inscriptions, chacune avec son couvercle assuré par quelques tours de ficelle; quelques tubes vides, d’autres remplis d'alcool seront serrés. dans l’une des boîtes. Le coolie, chargé de porter les instru- ments, prendra au surplus quelques sacs vides ou encore un panier de dimension suffisante, pour recueillir des nids entiers ou des jardins de Champignons. ‘ INSTRUGTIONS DESTINÉES AUX COLLECTIONNEURS DE TERMITES 4523 Quant à la manière de chasser, je déconseille absolument de saisir les Termites (ouvriers et soldats) avec les doigts ou encore avec la pince. En eïfet, pendant que l’on cherche à attraper un de ces Insectes, pendant qu’on l’introduit dans un flacon ou dans un tube, 1 autres ont d’ ordinaire déjà réussi à se cacher. Un procédé beaucoup plus commode est de tenir prête une boïte de fer-blanc pendant que l’on manie la hachette ou Pécorçoir. Une brosse à soies douces peut rendre, elle aussi, de bons services. : Supposons que l’on rencontre un tronc pourri, que l’abla- tion d'un lambeau d’écorce découvre une colonie de Ter- mites (4). Sans perdre un instant, tenant la boîte appliquée contre le tronc, on balaie les Termites au moyen de la brosse et les fait tomber à l’intérieur. Des débris de bois ayant été ajoutés en suffisance, le couvercle numéroté et ficelé, la boîte est replacée au fond du sac. S'il s'agit d'une colonie installée sous une pierre (Capri- termes) où dans la terre (Zutermes rubidus), il faudra tenir la boîte à ras du sol et, usant de l’écorcoir en guise de truelle, jeter les Termites à l’intérieur. Les soldats du g. Capritermes se reconnaissent à leurs longues mandibules tordues en spi- rale, rappelant des cornés de Bouc. Les soldats étant, chez la plupart des Termites, la forme la plus typique, ce sont les représentants de cette caste qui, autant que possible, devront être capturés en premier lieu. Les sujets particulièrement intéressants, rois, reines, imagos, parasites divers, que l’on rencontre au cours de l’excursion, seront séparés des autres et enfermés dans des tubes. Pour certaines espèces (Æutermes ceylonicus, E. Horni), qui construisent le long des troncs des tunnels formés de terre durcie, il suffira de tenir la boîte appliquée à la surface et, en grattant avec un couteau, de faire tornber les débris à l'inté- rieur. Les Termites (ouvriers et soldats), qui se trouvent dans le tunnel, sont capturés en même temps. Les nids manufacturés au moyen de carton de bois (Copto- termes ceylonicus, Arrhinotermes flavus, Eutermes monoceros et (1) A Ceylan, les espèces que l’on observe le plus souvent sous les écorces sont : Termes Horni, Redemanni, obscuriceps, ceylonicus, Copto- lermes ceylonicus; dans la région montagneuse : Eutermes Horni, Terini- logelon umbilicatus. 454 BULLEIIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION lacustris) se trouvent tantôt dans les arbres creux, tantôt à l'extérieur, suspendus dans les branches. Les nids suspendus, rares à Ceylan, plus communs à Madagascar et Bornéo, doivent si possible être rapportés entiers; ils seront, à cet effet, serrés avec précaution dans un panier ou dans un sac. Placées dans un lieu convenable, à proximité d'une provision de bois (à l'abri des Fourmis), les colonies de ce genre peuvent être conservées en captivité assez longtemps. … S'il s'agit de Termites installés dans un arbre creux, le nid ne pouvant être rapporté intact, on profitera de l’occasion pour tâcher de capturer le couple royal. Ce couple précieux, formé d’un roi de petite taille et d’une reine beaucoup plus grande (18 millimètres pour Æut. monoceros), se trouve le plus souvent dans une loge spéciale incomplètement fermée ou dans un chicot de bois, dissimulé au fond du nid. Les MWicrocerotermes, Termites de petite taille, au corps grêle et allongé, s’observent tantôt dans de petites loges (cre- vasses) taillées dans l'écorce des Cocotiers, tantôt dans des nids souterrains cachés sous les racines du même arbre. . Ces nids, de forme globuleuse, de consistance dure, formés de terre et de petits cailloux agglutinés, mesurant à peu près la grosseur du poing, peuvent être facilement rapportés dans un sac. Les termitières faites de terre durcie, demeures des Termites champignonnistes (atteignant à Ceylan une hauteur de 2 mètres), seront attaquées au moyen de la hachette ou de préférence avec la bêche à trois dents. C’est à l’aide de ce dernier outil, manié par un vigoureux coolie, qu'on parvient à atteindre la cellule royale et à recueillir ses habitants. Cette cellule, de forme surbaissée, large de 8 à 10 centimètres, se trouve d’or- dinaire au niveau du sol, à peu près au centre du dôme. Elle est, au moins pour certaines espèces (7'ermes Redemanni et obscuriceps), installée dans un bloc de terre compacte que les coolies exercés reconnaissent presque à coup sûr. L'étude de la loge ou cellule royale, offrant un intérêt spécial, il vaut mieux, si c'est possible, rapporter le bloc intact et ne l'ouvrir qu à la maison. Les sujets qu'on y trouve sont le plus souvent une grosse reine blanche, longue de 4 à 6 centimètres, un roi beau- coup plus petit (8 à 10 millimètres) et un certain nombre de soldats et d'ouvriers. Parfois la loge renferme deux reines à peu près de même taille, rarement trois reines, dans des cas nr. INSTRUCTIONS DESTINÉES AUX COLLECTIONNEURS DE TERMITES 455 très exceptionnels quatre reines (maximum observé), en com- pagnie d'un: ou de deux rois. Quant aux jardins de Champignons (meules ou corps spon- gieux) qui apparaissent en nombre dès les premiers coups de pioche, le mieux est de les entasser avec précaution dans un panier ou une caisse et de les rapporter intacts. C'est au milieu de ces jardins que, en s’aidant d’une loupe, on observera à loisir les larves de divers âges, peut-être des sujets en hypnose et, si l'on a bonne chance, d’intéressants Parasites, tels que Termitoxenia (Diptère), Termitodiscus, Zyras et Doryloxenus (Staphylinides). Le Termes Horni se distingue des espèces précédentes en ce que, quoique champignonnisie, il ne construit pas de dômes. Ses loges sont simplement cachées sous terre. Il faudra donc, pour le découvrir, explorer les terrains où s’éxécutent des travaux de fouille (tranchées, labour profond, etc.). Certains Termites, cultivateurs de Champignons, ont la curieuse habitude de vivre en parasites dans les dômes d’autres espèces. C'est le cas, par exemple, pour le Termes ceylonicus, que l’on trouve tantôt chez 7°. Redemanni,tantôtchez 7”. obscuri- ceps. Ses jardins, qui atteignent la grosseur d’une noix de coco, sont d'un type spécial, à circonvolutions serrées, rappelant l’aspect de certains Madrépores. Les dômes du 7. Redemanni abritent aussi parfois de petites colonies de Capritermes, comprenant souvent des indi- vidus ailés. Ces imagos, facilement reconnaissables, ne doivent pas être confondus avec ceux du Termes qui les abrite. Quant aux Calotermes, Termites qui creusent leurs galeries dans les branches mortes, voire même dans le bois vert (entre autres dans l'Anacarde et l’Arbre à thé), le mieux sera de scier en petits tronçons les branches qui les renferment et de les rapporter liées en un fagot ou placées dans un sac. » De retour à la maison, le chasseur aura soin de trier le ‘contenu des boîtes, en prenant bien garde de tenir à part, soi- sneusement isolés, les Termites de chaque nid. L'installation nécessaire comprend une table bien éclairée, quelques feuilles de papier blanc ou des plateaux, quelques verres remplis d'eau, une loupe, une pince douce, une spatule et un pinceau. Le contenu de la première boîte ayant été vidé sur le papier - ou le plateau, on saisit les Termites un à un avec la pince ou L X56 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION le pinceau, et on les immerge dans l’un des verres. Incapables de grimper aux parois, les Termites surnagent et se maïntien- nent en vie ordinairement pendant deux jours. On peut donc les étudier à loisir à l’état frais et, ce travail terminé, mettre tout le contenu du verre dans un tube rempli d’alcool ou de formol. Le tube, soigneusement bouché, doit être muni d’une étiquette placée de préférence à l’intérieur, portant le nom de la localité et, si possible, le nom du Termite ou ses principaux caractères. On procède de même, pour le contenu des autres boîtes. Le triage étant une opération assez longue, on peut espacer ce travail et le faire durer cinq à six jours. C’est, en effet, au bout de quelques jours seulement que les Termites enfermés dans une boîte, approvisionnés de débris de bois ou de meules nourricières, commencent à péricliter et à mourir. La conservation des reines demande des précautions parti- culières. Le procédé qui m'a le mieux réussi est le durcisse- ment dans l’eau chaude. On fait chauffer un peu d’eau (un quart de litre environ), dans une capsule de porcelaine ou tout autre récipient et on attend l’ébullition. À cemoment, la flamme ayant été éteinte, on jette l’'Insecte dans l’eau chaude et on laisse refroidir pendant une heure. La reine-Termite, durcie à la manière du blanc d'œuf, sera placée à part dans un tube suffi- samment large, rempli jusqu’au haut de formol (8 p. 100) ou d'alcool, en compagnie du roi et avec quelques ouvriers et soi- dats de même espèce. Les reines conservées par ledit procédé, aussi blanches et dodues que l'animal observé à l’état frais, sont particulièrement recherchées pour les musées. Les marchands d'Insectes les taxent couramment à 12 francs la pièce. On aura soin, au surplus, de conserver à sec un jardin de Champignons provenant du même nid avec son numéro indicateur. La seule précaution à prendre, avant d’emballer le corps spongieux, est de l’arroser de benzine ou de le faire chauffer dans un four, afin de tuer les larves qui sont d'ordinaire dissimulées à l’inté- rieur et qui, privées de nourriture, se mettraient bientôt à le ronger. Les loges royales, emballées, avec un numéro corres- pondant à celui de la reine, sont, elles aussi, intéressantes à conserver. Si, par bonne chance, plusieurs reines et rois ont été ren- contrés dans une même loge, il y à avantage, en vue de l'étude ultérieure, à les mettre ensemble dans un flacon. + INSTRUCTIONS DESTINÉES AUX COLLECTIONNEURS DE TERMITES 437 Les individus ailés (imagos des deux sexes) peuvent étre capturés au moment de l’essaimage, au moyen d’un filet à papillons. On peut aussi, quand les « Éphémères » envahissent la vérandah, attirés par la clarté de la lampe, placer à proxi- mité de celle-ci quelques baquets remplis d'eau. Les Termites s’y noient en grand nombre et peuvent, avant que leurs ailes soient tombées, être recueillis sans peine et conservés dans l'alcool. L'essaimage se produit d'ordinaire dans la saison des pluies (à Ceylan, d'octobre à fin décembre), surtout après un jour pluvieux, une demi-heure à une heure après le coucher du soleil. Si l’exode a lieu à proximité du bungalow, on peut parfois, en s’aidant d’une lampe, assister à l'essaimage. On voit alors les Termites (imagos) sortir à la file par de petites ouvertures disposées à ras du sol (gardées par des escouades de soldats et d'ouvriers) et déployant leurs ailes, chercher aussitôt à s'envoler. L'essaimage peut, exceptionnellement, se produire dans la matinée. Notons, enfin, que des nymphes pourvues de moignons ailés et des individus ailés se rencontrent à certaines époques (septembre-octobre ou même pendant l'hiver) à l'inté- rieur des termitières et se trouvent (s’il s’agit d'espèces cham- pignonnistes) posés çà et là sur les jardins. Les nids de Calo- termes, Coptotermes, Arrhinotermes, Microcerotermes, renfer- ment généralement pendant tout l'hiver (peut-être pendant l’année entière) des individus ailés mélangés en proportions diverses avec les ouvriers et les soldats. Le procédé exposé ci-dessus (récolte des Termites dans des boîtes closes, triage par immersion dans des verres d’eau séparés les uns des autres) offre dans la pratique de grands avantages. Il permet de réunir en peu de temps un abondant matériel, très utile entre autres pour les échanges. Il fournit (grâce au mode de triage) des sujets parfaitement lavés et net- toyés. Les tubes de la longueur indiquée, soigneusement bou- chés, emballés dans des caissettes, assurent la séparation par- faite des individus de chaque nid et supportent les cahots du voyage, sans qu'aucun malheur soit à redouter de ce côté. L'EUCALYPTUS BOIS DE CHAUFFAGE ? Par CH. RIVIÈRE. C'est au point de vue économique que la question se poserait, mais elle n’est pas résolue par l’affirmative. En ce temps de guerre oùle combustible destiné à l'industrie ou simplement aux besoins domestiques est devenu rare ou coûteux, on s’est demandé si dans les régions méridionales, même dans le Nord de l'Afrique et surtout en Algérie, il ne serait pas possible d'utiliser davantage certains bois de forte densité, comme des chênes dont des coupes dans les forêts domaniales seraient provisoirement plus fréquemment auto- risées. Le Nord de l'Afrique, l'Algérie prise comme exemple, a, contrairement à ce que l’on pense généralement, une période hivernale très marquée, fort rude même sur les Hauts-Plateaux qui constituent la grande majorité de son territoire : le bois de chauffage y est donc d’une nécessité absolue et, faut-il ajouter, même dans les centres du littoral, où l’on serait sur- pris du chiffre élevé des fournitures de combustible faites aux administrations. à Récemment, on a proposé, plus ou moins officiellement, pour les besoins domestiques et même pour’ les industries, l'emploi de l'£ucalyptus, jusqu'alors sans usage malgré le rôle économique si considérable que, bien à tort, certains auteurs assignaient à ce grand arborescent australien. L'idée n’est pas nouvelle, loin de là, et parmi les avantages si nombreux espérés par le boisement de l'Algérie avec l’£uca- hyptus, il y a de cela une cinquantaine d'années au moins, son exploitation comme bois de chauffage avait été signalée, mais les essais n’en furent pas heureux par la suite, et la question resta longtemps dans l'oubli. Cependant, vers 1900, surgit une nouvelle tentative qui, comme les précédentes, fut absolument désastreuse, écono- miquement parlant, puisque, en tenant compte de tous les frais, le prix de revient de ce bois de chauffage dépassa de beaucoup celui de la vente. î En outre de notre pratique personnelle, MM. Lecq et Couput, ainsi que Moi, nous avons suivi avec intérêt les essais faits à L'EUCALYPTUS BOIS DE CHAUFFAGE ? 459 Alger par la Compagnie des chemins de fer P.-L.-M., sur son réseau algérien, et nous en avons consigné les conclusions dans la Section coloniale et économique de la Société de géogra- phie d'Alger (1904, 3° trimestre), puis des observations complé- mentaires vinrent les confirmer. Ainsi, pour les machines à vapeur, la consommation moyenne du charbon par cheval-heure est de 2 kil. 840, tandis qu'avec le bois d'£ucalyptus (EF. globulus), elle est de 5 kil. 625 : le pouvoir calorifique de ce bois est donc de moitié de celui du charbon employé (60 p. 100 de houille menue et 40 p. 100 de briquettes). Mais ilfaut que le bois soit sec : alors encore chargé de principes essentiels, sa combustion est rapide et, dans certaines machines, les coups de feu sont à craindre, puis cette com- bustion rapide exige une alimentation constante du foyer. Si l’on se place à ur autre point de vue économique, ce bois, en raison de sa dureté, est d’abatage et surtout de débit diffi- cile et, par conséquent, de prix de revient très coûteux rendu à pied d'œuvre. En raison de sa dureté, il faut le débiter à l’état vert, car sec, les outils mordent difficilement : les clous mêmes ne pénètrent pas. L’essai fait par la Compagnie des chemins de fer algériens se trouvait pourtant dans des conditions exceptionnellement favorables, puisqu'elle opérait en bordure d’une voie ferrée et avec des moyens d’action qui manquent à de simples entre- preneurs, puis les difficultés et les dépenses d'exploitation sont forcément plus grandes quand les plantations, ce qui est le cas général, se trouvent éloignées de tous centres. _ Mais pour établir, sous un autre point de vue, le rôle avan- tageux d'une plantation d'£’ucalyptus comme bois à brûler, cherchons encore, en dehors de notre pratique personnelle, à préciser un compte de dépense et de recette, Après la Compagnie P.-L.-M., c'est le service forestier de l’Algérie lui-même qui nous fournit un exemple fort concluant. Ainsi, la plantation domaniale de Baïnen, près d'Alger, faite d'Zucalyptus, a produit, en vingt ans d'exploitation (non pas vingt ans d'âge), 1.108 quintaux de bois équivalant à 55 tonnes de charbon, soit, par are, 2 tonnes 7. Totalisé, ce produit est insuffisant, si l'on tient compte des frais de créa- tiou du peuplement, du loyer du sol, du gardiennage et des 60 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION frais d'entretien et d'exploitation, surtout en sol accidenté. Une autre observation. Dans sa propriété d’Ichou, vallée de l’oued Sahel, mon parent, M. Gustave Couput, ancien direc- teur de la Bergerie nationale de Moudjebeur, a fait, il y a plus d’une vingtaine d'années, un très beau peuplement d’Æuca- lyptus redqum (Eucalyptus rostrata) dont les sujets, il est vrai dans des conditions exceptionnellement favorables, ont atteint rapidement de très fortes dimensions, puisque beaucoup mesurent et parfois dépassent 0260 de diamètre. Une coupe d’éclaircie s’imposait pour éviter l’étiolement de ces grands arborescents et, quand on l’exécuta, le résultat fut loin d’être avantageux comme rendement argent : abatage difficile, débit et refente de l’arbre fort coûteux, puis impossible de trouver sur place la vente du bois pour le chauffage, pas plus que les madriers pour des usages industriels. Donc, comme bois à brüler, question qui nous occupe prin- cipalement ici, l’opération est onéreuse pour l'exploitant et l'acheteur, surtout pour ce dernier, à cause du faible pouvoir calorique de l'Zucalyptlus de moitié moindre que le charbon de terre. Cependant, si dans ces temps malheureux, où la ques- tion économique arrive en dernier ordre, cet arbre paraissait devenir incidemment une ressource même fugace et aléatoire, il ne faudrait pourtant pas oublier son rôle bien restreint en raison du peu d’étendue des plantations. Puispourquoirecourir à de telles coupes d'espèces importées, cas qui ne s'impose pas dans des pays où, comme dans certaines parties de notre Nord africain, se trouvent d’autres éléments ligneux bien supérieurs et n'offrant pas tant de difficultés pour leur emploi ? Actuellement, les Eucalyptus sont donc abattus, notamment ceux voisins des voies ferrées, pour servir notamment au chauffage des locomotives, mais, à vrai dire, ce sont des moyens imposés par des nécessilés absolues, nullement à envisager ni à discuter au point de vue économique ; aussi, l'avis quasi officiel encore une fois donné, après plus de cin- quante années d’insucecès, de recourir aux plantations d’Euca- lyptus ne saurait être accepté sans commentaires. Les beaux Eucalyptus que je signalais plus“ haut, dans la propriété de mon parent, M. Couput, viennent d’être en partie abaitus, débités sur place et rendus par charrois à la gare la plus voisine, et ce que l'on sait de cette opération, c'est que le L'EUCALYPTUS BOIS DE CHAUFFAGE ? 461 prix de revient de ce combustible est certainement très élevé. Mais l'intérêt véritable du vendeur, c'est-à-dire du planteur, réside dans Les probabilités de repousse des arbres coupés ras terre, si cette coupe a été bien faite. Or, si l’on sait depuis long- temps que l'ÆEucalyptus globulus émet rapidement de la souche des rejets qui, bien conduits, peuvent servir à constituer faci- lement un nouvel axe, cependant, on était moins fixé sur cette repousse chez l’ÆEucalyptus rostrata, avant l'expérience très concluante faite sur de nombreux arbres, il y a de cela une quinzaine d'années, par M. Couput. En même temps que cette intéressante démonstration, cet habile agronome reconnaissait que des plants de semis bien constitués croissaient naturelle- ment et abondamment, au pied et autour de ces porte-graines déjà géants. J'ai signalé, autrefois, cette subspontanéité à la Société d'acclimatation, et aussi la transplantation à racines nues de ces jeunes plants. Quant à la coupe au ras du sol d'Æucalyptus globulus, pouvant donner de nombreux rejets, opération maintenant conseillée, nous l’avions déjà largement . pratiquée, feu Sas et moi, dès 1874, dans nos plantations du lac Fetzara (Algérie). Là, le côté économique de cet abatage et de la repousse avait un but tout particulier qui en faisait la valeur, c’est que ces gros rondins servaient au boisage des galeries de la mine de fer d’Aïn Mokra, contiguë aux massifs d’Eucalyp- tus, d’abord plantés pour assainir cette région fiévreuse. Dans d’autres AAHOnS Je résultat financier eut été réellement mauvais. Puisque, simple projet, on a l'intention de reprendre notre vieille idée, plus que demi-séculaire comme mise en pratique, de planter d'Eucalyptus les bords du lac Fetzara, mais comme rendement en bois de chauffage, ce qui n’était pas notre but, on devrait ne pas oublier de rechercher le coût de premier établissement d’un tel boisement, son entretien et son exploi- tation et l’on conclurait qu’en temps normal le rendement rémunérateur est nul, plutôt déficitaire, si l'opération est envi- sagée pour le bois de chauffage, et même au po de vue industriel. L’Eucalyptus, quelle que soit l'espèce essayée dans le Nord de l'Afrique, n’est pas une essence de boiïsement dans le sens absolu considéré en sylviculture. En effet, le semis direct, sur place, est impossible : il faut un défrichement, un labour, une BULLE. SOC: NAT. ACCE. FR: 1917. — 31 %62 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION plantation de jeunes sujets élevés en pot, des soins de reprise, une défense par des binages contre la végétation adventice, souvent des arrosages pendant quelques mois, ete. Puis, l'Eucalyptus ne se plaît que dans le climat marin, dans le Nordjde l’Afrique, et, s’il remonte à quelques altitudes de ce mème climat, il y est sujet à des accidents météoriques, par le froid notamment. Or, dans la zone précitée, en réalité peu étendue en profondeur, les basses terres fertiles ont leur emploi pour une agriculture indispensable aux premiers besoins des habitants. Evidemment, le manque absolu de houille dans le Nord de l'Afrique est malheureusement reconnu, mais les forêts qui s'étendent sur d'assez vastes surfaces, étant bien aménagées, représentent des réserves en combustible suffisantes pour les besoins ordinaires dans les temps normaux où le pays recoit facilement de l'étranger le charbon de terre et les huiles miné- rales. Faut-il engager encore une fois l’État et les particuliers dans des tentatives de plantations prétendues heureuses, quand les exemples du passé restent si peu encourageants? \ A PROPOS DU PACOENIX IRECLINATA JACQ., Par A. ROBERTSON-PROSCHOWSKY. Dans une note bibliographique, au sujet de la publication : Palmiers de Madagascar, par H. Jumelle et Perrier de la Bathie (1), notre collègue, M. D. Bois, mentionne (comme - indiqué par les auteurs) le Phœnix reclinata Jacq. en qualité de Dattier de Madagascar, c’est-à-dire produisant des fruits comestibles. Le Phœnix reclinata à, en effet, des fruits comes- tibles et dont le goût rappelle un peu celui des dattes du com- merce (Ph. dactylifera L.) et ceci est le cas pour toutes les espèces et hybrides de Phœnix, cultivés ici sur la côte d'Azur, à l'exception de PA. canariensis Hort., dont les fruits, à aucun ‘stade de maturité, ne deviennent comestibles, mais restent toujours acerbes. Grand fut donc mon étonnement en trouvant (4) V. Bulletin. 1926, p. 347. x A PROPOS DU « PHOENIX RECLINATA » JACO. 463 dans mon jardin un exemplaire de Ph. canariensis, ne se dis- tinguant absolument en rien du type ordinaire (et du reste pro- venant de graines d'un exemplaire lype), mais qui produit de bonnes dattes. M. Paul Popenoe, l’auleur du plus important ouvrage sur le Dattier et sa culture (The Date-palm and its culture, Passadena, Californie, États-Unis), lors d’une visite à mon jardin, déguslait les dattes dudit exemplaire de Phænix canariensis, et que j'ai nommé Ph. canariensis, v. edulis. 11 les trouvait assez bonnes pour écrire (Pacific Garden, Passadena, juillet 1919) : « Si ce Palmier pouvait être multiplié en Californie du Sud, toute maison pourrait cultiver des dattes pour l'usage de la famille. » Toutefois, comme je l'ai déjà remarqué (Fruitiers exotiques sur la Côte d'Azur, Petite Revue Horticole, Antibes, 1912-13), la chair est peu abondante et il faudrait procéder par semis et sélection pour le développer. Du reste, ainsi que je l’ai écrit dans le même article, ce n'est pas parmi les autres espèces de Phœnix qu'il faudra cher- cher pour trouver des Dattiers rustiques sur la Côte d'Azur mais bien parmi les variétés du Dattier classique, Phœnix dactylhifera, dont il se trouve déjà un exemplaire célèbre, ici à Nice, dans le jardin Cessole, produisant des dattes d'excellente qualité à chair abondante et ayant encore le grand mérite de donner des récoltes également abondantes, que les fleurs soient pollinisées au non. Dans ce dernier cas, les graines étant avortées, la chair est proportionnellement plus abondante. Malheureusement, ce Palmier n’a pas été multiplié par rejetons dans son jeune âge, la qualité de ses fruits n'étant pas encore connue alors. Mais il y à toute raison de croire que, par exemple au Maroc, on trouvera, dans certaines régions, des variétés pouvant déjà s'adapter mieux au climat de la Côte d'Azur ou à choisir particulièrement pour la selection par le semis. Le Ph. reclinata est indiqué comme atteignant à Madagascar une hauteur de six mètres, hauteur à laquelle sont déjà arrivés les plus anciens exemplaires des jardins de la Côte d'Azur, mais il y à tout lieu de croire qu'ils dépasseront cette hau- teur, ces plantes étant encore de toute vigueur. Il aurait été intéressant de savoir si les Palmiers de six mètres de hauteur, trouvés à Madagascar, étaient à l'état complètement sauvage, ou s’il s'agissait de Palmiers « nettoyés » par l’homme, c'est-à- 464 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION dire privés dans leur jeune âge de leurs rejetons ou au moins de presque tous les rejetons. Le Phœnix reclinata, comme le Ph. dactylifera, est, en effet, une espèce extrêmement produc- trice de rejets dans son jeune âge, et je suis disposé à croire que la tige principale n'’arriverail jamais à se développer si tous les rejets subsislaient, car alors non seulement ces rejets se développent, souvent autant que la tige principale, mais pro- duisent encore continuellement de nouveaux rejets à leur tour, et forment un fourré dense, impénétrable. J'ai vu ceci arriver tant pour le Ph. reclinata que pour le Ph. dactylifera dans des jardins abandonnés, et où les rejetons se comptaient par centaines. Le fait que ces espèces ne se trouvent presque jamais sous cette forme naturelle dans les jardins est dû à ce que les jardiniers enlèvent presque toujours tous les rejetons ou en laissent seulement deux ou trois pour que la plante forme un groupe de troncs, gracieusement inclinés en différentes direc- tions, ce qui est esthétiquement très préférable au tronc unique. Si le Phœnir canariensis, par sa majestueuse beauté, est, avec raison, le Palmier préféré dans les jardins de la Côte d'Azur, d’autres Phœnix, à tronc moins volumineux, peuvent former, par leurs rejetons, un groupe fort gracieux de trones élancés; cependant, ils ne sont pas assez répandus dans les jardins d'ici, malgré leur parfaite rusticité. Le professeur O. Beccari, éminent palmographe, qui a bien voulu m'envoyer sa monographie du genre Phænix, n'admet qu'une seule espèce de Phœnix originaire du continent africain, le Ph. reclinata Jacq. En effet, quelquefois, le seul examen des graines lui a paru nécessiter le rapprochement à cette espèce des différents Phænix se trouvant dans les jardins. Pourtant ces Ph«nix,qui portent en partie des nome indiquant sans doute leur provenance originale (Ph. leonensis Lodd., Ph. natalensis Hort., Ph. pumila Lodd., Ph. senegalensis Hort., Ph. spinosa Thonn., Ph. zanzibarensis Hort. et autres) et venant de régions très éloignées les unes des autres et à climat différent, ne sont nullement semblables entre eux et il semble difficile de les rattacher au type de Ph. reclinata Jacq. L'espèce a été, comme le dit le professeur Beccari, décrite en 1809 par Jac- quin, d’après un spadice fruclifère provenant du Cap. Feu B. Chabaud, qui s’intéressait tant à l'introduction des Palmiers sur la Côte d'Azur, m'a écrit avoir recu des graines de Ph. reclinata provenant de plantes sauvages du Cap et envoyées L RE A PROPOS DU « PHOENIX RECLINATA » JACQ. A4G5 par feu Mac Owan, le botaniste du Gouvernement anglais. Il ne - peut donc sur ce point y avoir de doute que les plantes prove- nant de ces graines, distribuées par Chabaud, représentent le type de Ph. reclinata. Si l’on prouvait que les Palmiers ci- dessus nommés et cultivés sous d’autres noms provenaient de graines de plantes sauvages, introduites des différentes régions indiquées par leurs noms, il y aurait lieu, ce me semble, de procéder à un nouvel examen et à une nouvelle revision. Le professeur 0. Beccari a grandement raison de ne pas vou- loir se servir des Phœænix cultivés pour l'étude des espèces, vu l'extraordinaire facilité avec laquelle l’hybridation se fait dans ce genre avec production de graines fertiles. Mais, étant donnée la possibilité ou même la probabilité que les plus anciens exernplaires proviennent de graines de plantes sauvages, il convient d'examiner S'ils ne constituent pas des types distincts du Phœnix reclinata Jacq. Si quelque lecteur de ces lignes était en mesure de m'envoyer des graines de Phænix sauvages avec indication exacte de l'habitat, je serais heureux, en plantant ces graines, de pouvoir contribuer à élucider celte question : le Phænix reclinata Jacq. est-il l'unique espèce (avec peut-être quelques variétés) du continent africain, ou éventuellement existe-t-il plusieurs espèces africaines de Phœnix? On pourrait croire qu'il s’agit d’un hybride, par exemple, de Ph. canariensis avec Ph. dactylifera, mais le seul caractère, qui distingue l’exemplaîre en question d'un Ph. canariensis ordinaire, est le goût des fruits. Du reste, une douzaine d'autres exemplaires, provenant de la même plante-mère, n'offrent aucun caractère qui les distinguerait d’un Ph. cana- riensis ordinaire. Aussi la plante-mère est un Palmier formant, avec une cinquantaine d’autres, une splendide allée et tous ces Palmiers sont du type ordinaire de Ph. canariensis, mâles et femelles, et aucune autre espèce de Phœnix ne se trouve à proximité. Dans mon Ph. canariensis à fruits doux, il ne s’agit donc que d'un fait qui a joué un rôle important dans la sélec- tion des arbres fruitiers en général. EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE À PROPOS DES SURMULOTS DOMESTIQUES (1) Par G. DE SOUTHOFF. M. Lataste, dans son ouvrage : Recherches de Zooéthique sur les Mammufères de l'Ordre des Rongeurs (Extrait des Actes de la Soc. Linnéenne de Bordeaux, 1887), dit très justement qu'il existe trois races du Surmulot (Wus decumanus) domestique : la variété blanche ou albine, la variété noïrâtre et la variété pie, blanche et noire. Il suggère que cette dernière est le pro- duit d'un croisement entre la variété noirâtre et la variélé albine. À ce propos, ce même auteur avait posé dans Le Natu- raliste, du 1% juin 1883, trois questions pour connaître l’ori- gine de ces trois races et la date de leur apparition. Dans ses intéressantes contributions à l'étude des Muridés en capti- vité, M. Mailles (Bulletin de la Soc. Nat. d’Acclimatation de France, 1887) mentionnait également ces trois variétés du Sur- mulot. J'ajouterai qu'en Angleterre la race pie a presque tou- jours la tête et une bande le long du dos noires, tandis que le . reste du corps est blanc, alors que sur le Continent, les Sur- mulots de robe pie sont tachetés irrégulièrement. Un amateur anglais, M. H. C. Brooke, écrivait tout dernièrement dans la Country Life qu’il avait réussi, après des années de sélection, à obtenir des Rats ayant les marques noires de la tête dis- posées symétriquement comme chez les Lapins hollandais. En admettant que la variété blanche ait eu son origine par l’accouplement de deux Surmulots albinos, ce qui est fort pro- bable, il reste à savoir comment la variété pie a été obtenue. Quant à la variété noirâtre, elle n’est qu'une forme de la variété pie. Or, un oiselier de Florence, Joseph Mechini, m'a assuré avoir obtenu maintes fois la variété pie, en accouplant un Surmulot blanc femelle, avec un mâle sauvage. Il gardait ses Rats dans une case de moyenne grandeur où ils avaient pleine liberté. (1) « Domestiques », c'est-à-dire nés en captivité depuis des générations. | ? ORDRES DU JOUR 467 Les produits de la première génération ont une robe gris de fer, semblable à celle des sauvages, mais avec le ventre blanc; à la seconde génération les taches sont apparentes, grises tirant sur le noir, mais dès la troisième ou quatrième généra- tion, les Surmulots ont une robe pie, blanche avec des taches noires parfaitement délimitées. Les jeunes Rats étaient très doux. Malheureusement je n’ai pas pu les voir, car il les a tous vendus. ; Il m'a paru intéressant de noter ces faits, d’ailleurs facile- ment contrôlables en répétant l'expérience. Pour terminer, je dirai que les Rats domestiques sont bien des Mus decumanus — M. norvegicus et non pas, comme on l'a écrit quelquefois, des Rats noirs (Mus rattus — M. tectorum). ORDRES DU JOUR DES SÉANCES GÉNÉRALES POUR LE MOIS DE JANVIER 4918. Lundi 14, à 3 h. — M. A. FaucnÈre : Le Mouton à laine du Macina (Haut-Sénégal, Niger). M. À. Prépazru : Le Sorgho à sucre et ses sous-produits. Lundi 21, à 3 h. — M. C. Rivière : Méthode d'observations météoro- logiques. M. C. Desreuiz : Un Faisan couveur. Sous-secrioN D'ORNITHOLOGIE (Ligue pour la protection des Oiseaux), à 5 h, — A propos de l'utilité des Oiseaux. 468 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION 4 SUB VENTIONS Par décision, en date du 9 mars 1917 , le Ministère de l’Agri- culture a accordé à la Société une subvention de 1.380 francs. Le Ministère de l’Instruction publique a également sUAÈRE à la Société une subvention de 100 francs. ÉTAT DES DONS FAITS À LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1917. NOMS DES DONATEURS COEZEMEESvE UNE) RENE EN MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE : MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PU- BLIQUE RES SN LA MM. CAUGURNEAIRE) RE MANN Dssreurc (Mme J.-C.). DEBreuIL (Ch.). VILMORIN (Maurice de) . DEBREUIL (Ch). - - . DELA GOURA(CE) RAREMENT DOYER AMI) MES NI ANNEE AT ErEe APOLLINAIRE (Frère Marie) . . . B'ATID RADIO CUNAUE Bois (D) 0010 A EN EL CHEVALIER AUAS) "MEN OENMRESINEUr Coëz (Mme). . | Costes (R. P. Nathanael). DEBREUIL (Ch.). . Ganxay (Mue la marquise de). Gorrarr (J.). HENRY. eHUe lobe Mes PErEz (Dr G.-V.). Puca-Borne (Dr). NizmoriN (de) uv" WRIGRT-HARRISON OBJETS DONNÉS 1° Dons en espèces. (Fondation Edouard Coëz) Jardin alpin de Biè- vres, et 2.500 francs de rente annuelle. SUBvVENtION de MARIANNE RE Subvention de . Pour la Bibliothèque Pour le Bulletin. 20 Animaux vivanés. Nandous, Faisans, Colombes. Faisans, Colombes, Canards. Faisans, Poules. 1.380 fr. 100 fr. 200 fr. 150 fr. 200 fr. 200 fr. 30 Végétaux : Plantes ct graines. Graines de Santa-Fé de Bogota. Graines d’Erythrée. Graines diverses. Graines diverses. Graines diverses. Graines du Chili. Plantes. Fruits. Graines diverses. Graines des îles Marquises. Graines diverses. Graines diverses. Plantes et graines. Graines des Canaries. Graines du Chili. Graines diverses. Graines de Californie. DR AR Le » DR NE SL È = APE, a £ ê } OA NOMS DES DONATEURS A MM. Barros (Rafaël) . . . . . Bgizre (le Dr) BEaupoix (Rosaire). . BOUPANBER AMAR. SU CHOCO ER HOMBPPEN (HR) eee int MAGAUD D'AUBESSON . . . Rivière (Charles)... . RouLe (Professeur). . A URe RoBerTson-PRoscHowsSkY (D'). . TRILLES DE WARREN (Mme) . .. s AUREGGI0 (le colonel) Ne 2 SCENE SITE) SES DaPACOURAA) A SRE 7 à DELacour (J.) DEerEuIz (Ch.). LeFEpvre (L.) À NC OV ROSE ARENBERG (Prince P. p°) BEsse (Ch.) DESRECIP CHE) A) Sel DesREure (Che) ENCAMEL UT DEBREUIL (Ch.). Deracour (J.) Dezacour (Mme Th.) . . FÉNÉON (Me) KOUCHER (abbé G.). LErEBvRE (L.) Lover (Maurice). TELLE 4 =) NENNNESER RIT ROLLINAT (R.) Rivière (Ch) VERNIÈRE (Mme) TON NC MOEMRIONN EC MPE ÔBJETS DONNÉS 40 Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Brochures pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Biblicthèque. Livres pour la Bibliothèque. tivres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothècue. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Bibliothèque. Livres pour la Biblicthèque. Livres pour la Bibliothèque. À Livres pour la Bibliothèque (en souvenir de M. Magaud d’Aubusson). 50 Clichés typographiques. Cliché typographique. Photographies. 1.000 exemplaires, planches en couleurs hors texte du Touraco géant. 1.000 exemplaires, planches en couleurs hors texte du Paradisier de Wilson. * Clichés et photographies. Clichés. 6° Objets divers. Echantillons divers. Appareils d'éclairage. Animaux naturalisés. ‘Yube d'oxygène pour projections. Carafes à fleurs. Aquarelles. Mobilier de bureau. Rideaux. Oiseaux naturalisés. Dessins. Dessins et Aquarelles. Dessins. — Animaux naturalisés. Nombreux clichés pour projections. Echastillons botaniques. Echaatillons entomologiques. Le Conseil renouvelle ses remerciements aux Donateurs ; il adresse ses sentiments de gratitude à tous les collabo- rateurs du Bulletin qui contribuent si puissamment à la diffu- sion de l’œuvre de la Société. TABLE DES MATIÈRES TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS DONT LES ARTICLES SONT PUBLIÉS DANS CE VOLUME Anner (E.). Les exploitations cul- turales du Cameroun, 71. ARENBERG (Prince P. d’). L'alcool carburant et nos colonies, 255. AsTLEY (H.=D.). Mes Oiseaux à Brinsop Court (près d'Hereford, Angleterre), 10. Augusson (Magaud d’). La Mésange charbonnière et son utilité dans des jardins et les vergers, 61. Aususson (Magaud d’). Le Paradi- sier de Wilson. Schlegelia Wil- soni Gray, 108. J Aususson (Magaud d’). L'Efarvatte et son nid, 249. AuBusson (Magaud d’;. Les nids- refuges de la Poule d'eau ordi- naire (Gallinula chloropus), 303. AuBussox (Magaud d’). Une nouvelle station métropolitaine d’Etour- neaux, 382. Bois (D.). Le Tecoma Brycei N. E. Brown (TI. Reginæ. Sabæ Kran- ceschi), 381. BouLanGER (E.). Récolte des Plantes médicinales en France, 159, 218, 263, 335, 269, 389. BuGnion (E.). Instructions destinées aux collectionneurs de Termites, 251. CHAPPELLIER (A.). À propos de la durée du pouvoir fécondateur des spermatozoïdes chez les Oi- seaux, 21. CHEVALIER (Dr J.). Devons-nous cul- tiver les plantes médicinales ?, 438. CLÉMENT (A.-L). Note sur la cause des éclosions tardives d'Affacus (Phyllosamia) Cynthia Drury, 30. Crepin (G.), Les produits tégumen- taires de la Chèvre, 98, 206, 251, 298. DEBreuIL (C.). Les Poux et le che- mineau, 318. DeBreuIL (C.). Emeus et Nandous, 300! DEcoux (A.). Reproductions en vo- lière d'Oiseaux exotiques encore rares, 60. DEcoux (A.). L’Astrild à joues noires Neisna Dufresnei Vieillot, 3719. DEcacour (J.). Le Funingo des Sey- chelles ou Colomgalle hérissé {Alectrænas pulcherrima), 416. Decacour (J.). Les raquettes du Motmot, 64. Deracour (J.). Résistance au froid des Oiseaux exotiques pendant l'hiver de 1917, 309. Deracour (J.). Le Touraco géant (Corythæola ou Schizornis cris- tata), 354. | FAucHÈRE (A.). Etat actuel de la Colonisation française, les fac- teurs qui influencent et condi- tionnent son développement, 258, 325. FoucGerar (Louis). Note sur l’éle- vage des Animaux à fourrure, 292: JARDEL (Eugène). L'élevage des Ca- nards en Annam-Tonkin prati- qué par les Annamites, 19. JARDEL (Eugène). Une usine anna- mite pour la fabrication du sucre, au Tonkin, 36. LanmrrauLT (Raphaël). La destruc- tion des petits Oiseaux, 420. Larcuer (Dr O.). Contribution” à l’histoire des femelles d’Oiseaux chez qui se développent des attri- buts extérieurs du sexe mâle, 312. Lereevre (L.). Une ponte de Calli- chthus-Callichthys, 211. . INDEX ALPHABÉTIQUE DES ANIMAUX Neveux (Pol). Les animaux dans les tapisseries, 285. Pérez (Dr G.-V.). Le Pinus cana- riensis, 322. Prcnor (P. A-). Introduction du Renne de Laponie à Terre-Neuve, 4192. Picaor (P. A:-). Mammifères Etats-Unis, 6. Picnor (P. A.-). À propos des ra- quettes au Motmot, 62. Pronor (P. A.-). Expositions colo- niales à Londres. La Chèvre d'Angora, 13. Prcaor (P. A-.). Propagande pour la culture des plantes médicinales, 113. Prcxor (P. A.-). Gaur, Gayal et Ban- teng. — Les Bœufs sauvages de l'Inde, 347. Picaor (P.A.-). Les Springbocks du Cap, 378. : Raverer-WaTrez. Le Gambusia af- finis Baird et Girard, son utilisa- Les réserves de et d'Oiseaux des 471 tion pour la destruction des Moustiques, 445. Raverer- Warez (C.). Les Moules à nacre, leur exploitation et leur propagation artificielle aux Etats- Unis, 427, RIVIÈRE (Ch.). La Chévre d'Angora en Algérie, 15. Rivière (Ch.). L'Eucalyptus, bois de chauffage?, 458. RIVIÈRE (Ch.). Pommes de terre. Plants de maturité incomplète, 154. Rivière (Ch.). Gentiana germu- nica à fleurs blanches, 385. RoBertsoN-Proscaowsky (A.). Les fruits du Cocos capilata, 84. ROBERTSON-ProscHowskY (A.). A propos du Phœnix reclinata Jacq., 462. SouTHorr (de). À propos des Surmu- lots domestiques, 466. NizuoriN (Maurice L. de). Les effets du froid sur les Végétaux en février-mars 4917, 362. l INDEX ALPHABÉTIQUE DES ANIMAUX MENTIONNÉS DANS CE VOLUME Abeille, 56, 180, Acara bimacutata, 217. Achatina, 182. Agapornis nigrigenis, 60. Aïgrette, 274, 310. Albatros, 8. Alectrænas pulcherrima, 416. Alyte accoucheur, 144. Amaranthes, 62. Antilope cervicapre, 30. furcifère, 9. Araïignée fileuse, 186. Astrild à joues noires, 239, 319. Atlacus Arrindia, 31. Cynthia, 30. Autruche, 118, 273, 310. Baleïne, 115. Banteg, 341. Biche sika, 50. Bison, 9. Black-Bass, 226. Bouquetin de il Himalaya, 444. Bouvreuil, 53. à tête rouge, 16. Calamoherpe arundinacea, 249. Callichthys-Callichthys, 211, fasciatus, 211. Canard, 7, 19, 140. Milouin, 310. sauvage, 114, 171. Cane, 21. Carausius hilaris, 55. morosus, 5», 221, 233. Cardinal rouge, 311. Carouge noir, 311. Casarca de Paradis, 310. Castor, 224,235, 293: Ceratilis capitata, 402. Cerf cochon, 50. Chamois, 444. Chanteur de Cuba, 62. Chauve-souris, 222. 472 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCHIMATATION Chiematobia brumata, 121. Goéland bourguemestre, 7. Cheimatobie hiémale, 71. Grèbe, 174. Cheval, 176, 184. Grue, 310. Chèvre, 98, 185, 206, 251, 298. — couronnée, 13. — d'Angora, 73, To, 193. Guillemot de Californie, 7. Chevreuil, 440. Guillemot rhinocéros, 1. Chouca blanc albinos, 311. Guitguit bleu, 18. Chrysomphalus minor, 402. Héron, 9. Cincle plongeur, 126. Hirondelle, 50, 239, 272. Cistude d'Europe, 128, 239. — de mer, 9. Gochenille, 138. Hypoderma Bovis, 401. Colombe à cou violet, 18. — linealum, 401. > — lophote, 18. lbis, 310. Colombidés, 311: Lama, 124. Colomgalle hérissé, 416. Lapin, 269. Conure de Petz, 16. Lézard, 144, 180. Corbeau, 2172. Lièvre, 269. Cormoran de Farallon, 7. Loir, 224. Couleuvre à collier, 145, Machrorhine, 115. Cygne, 8; 130. Mara, 116, 235. — noir, 52. Martinet, 126, 272. — à col noir, 310. Martre, 10. Dacus Oleæ, 402. — du Canada, 294. Daim, 269 Merle, 186. : Dindon, 42. Mésange charbonnière, 61. Dendrocygne, 310. Moineau, 50, 400. Donacola flaviprymnu, 61. Motmot, 62, 64. Ecureuil gris, 271. Mouette, 126. Effarvatte, 2409. Mouflon, 50. Eléphant, 41. Moules à nacre, 421. Émeu, 44, 175, 178, 310, 355. Mouton, 399. Eperonnier de Germain, 310. Musaraigne, 210. Etourneau, 44, 125, 382. Nandou, 44,136, 355. Evèque du Brésil, 60. — blanc, 51, 3190, 400. Exoascus Pruni, 401. Niltava, 15. Faisan, 52, 214. Oïe, 51. — - Ho-Ki, 50, 127, 136. — du Canada, 52. — noble, 310. — Cravant, 7. — de Swinhoë, 315. — de Ross, 52. Fauvette des prairies, 7. Oiseau frégate, 8. Flammant rouge du Mexique, 15. Oiseaux (Petits), 421. Fou à face noire, 8. Orite longicaude, 68. Fouine, 295. Orvet, 87, 226. Foulque, 7. Outarde (Grande), 91. Fourmi, 93. Paon, 53. — fauve, 318. — blanc, 52, 136. — noire, 320. — spicifère, 310. — visiteuse, 321. Pape de Leclancher, 62. Funingo des Seychelles, 416. Papilio asterias, 57. Galéruque de l’Orme, 3242. Paradisier de Wilson, 107, 311. Gambusia affinis, 445. Paroaria nigrigenis, 62. Gaur, 347. Pélican, 7, Gayal, 341. Perroquet, 311. Gazelle Euchore, 378. Perruche, 311. Geai du Yucatan, 17. Pétrel de Kæding, 7. Gobe-mouches gris, 53. — à queue fourchue, 1. TABLE ALPHABÉTIQUE DES, VÉGÉTAUX Phryganes, 81. Pie, 92, 309. Pigeon ramier, 115. Pingouin, 115. Pinson, 50. Plagiotriptus hippicus, 51. Porc-Épic, 111. Pou delOlivier, 139. vêtement, 318. Poule, 21, 140, 225. \ — d'eau, 86, 130, 303. — gâtinaise, 137. — du Maroc, 194. Puffin huppé, 71. Pyrrhulozia sinuata, 61. Rat, 42, 193, 466. — musqué, 293. Renard argenté, 293. — bleu, 293. — Fennec, 185. + — saharien, 340. Renne, 149, 412. Rossignol du Japon, 125, 311. Sanglier, 211. Sarcelle du Chili, 52. — à collier, 310. — de Coromandel, 14. — à faucilles, 179, 341. — de Laysan, 8. INDEX ALPHABÉTIQUE DES VÉGÉTAUX Sarcidiorne caronculé, 310. — mélanote, 310. Sauterelle, 240. Skung, 294. Soui-Manga rouge, 16. Surmulots, 466. Talégalle, 178. Taupe, 270. Termite, 139, 451. 473 Tetrastichus xanthomelauenæ, 343. Thinocorus rumicivorus, 18. Tisserin du Sénégal, 311. Tortue grecque, 240. — mauritanique, 240. Touraco, 312. — géant, 354. Tragopan, 92. Troglodyte, 308. Trombidium tinctorium, 45. Troupiale de Bulleck, 16. Unionidés, 421. Vanneau pluvier, 130. Vautour blanc, 118. Ver à soie, 146, 175. Ver de terre, 182, 271. Vison, 10 224. — du Canada, 291. Wapiti, 9. / MENTIONNÉS DANS CE VOLUME Achillea Millefolium, 162. Aconitum Napellus, 162 Acorus Calamus, 162. Actæa spicata, 162. Adiantum Capillus-Veneris, 162. Adonis vernalis, 162. Æsculus Hippocastanum, 162. Agave Sisalana, 211. Agropyrum repens, 163. Ajonc marin, 364. — nain, 365. Albizzia Nemu, 366. b Alfa, 244. Althæn officinalis, 163. Ampelopsis orientalis, 365. Amphiraphis sp., 399. Anchusa officinalis, 163. Anemone Pulsatilla, 163. Angelica archangelica, 163. Anona Cherimolia, 196. Antennaria dioica, 163. Anthemis nobilis, 163. Apium graveolens, 163. — dulce, 163. — Petroselinum, 164. — rapaceum, 163. Arachide, 241. Araucaria, 58. Arbousier, 365. Arctostaphylos Uva-ursi, 164. Arenaria rubra, 164. Argania Sideroxzylon, 395. %7X BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION Aristolochia sp., 399, — Clematlilis, 164. Aristotelia Maqui, 365. Arnica monlana, 164. Arlemisia sp., 399. — Abrolanum, 164. — Absinthium, 164. — marilima, 164. — pontica, 165. , — vulgaris, 165. Arundinaria auricoma, 361. — fastuosa, 368. — japonica, 361. — nana, 361. — palmala, 367. — pygmæa, 361. — Ragamowski, 361. — Simont, 361, 398. - — Veilchii, 361. Aspidium Filix-mas, 165. Atropa Belladona, 165. Avocat, 241. Azara microphylla, 365. Baccharis halimifolia, 399. Bambou, 140, 242. Bambusa Mazeli, 121. Berberis- Gagnepaini, 399. — insignis, 365. — stenophylla, 399. — vulgaris, 165. — Wailsonæ, 399. Betterave sucrière, 247, 406. Betula alba, 165. Biota orientalis, 364. Blé, 124, 231. Borrago officinalis, 165. Bryonia dioica, 165. Bupleurum sp., 399. Burseria spinosa, 365. Buxus argentea, 399. — elegantissima, 399. — sempervirens, 165. Cacaoyer, 245. Cæsalpina Gilliesii, 365. — japonica, 365. Calendula officinalis, 166. Camphrier, 2417. Canne à sucre, 36, 232, 261. Carica papaya, 57. Caryola excelsa, 403. Cassia vernicosa, 135. Cassiope telragona, 216. Castanea vesca, 166. Catalpa Duclouxii, 365. Cedrus atlantica cærulea, 197. Centaurea benedicta, 166. Cenlaurea calcilrapa, 165. Cephalolaxus drupacea, 399. — Fortuni, 399. Chamaærops excelsa, 398. Chamæcyparis formosana, 364. Champignon parasite, 344. Chelidonium majus, 166. Chène chinois, 365. — liège, 365. Ent 0360, Chenopodium anthelminticum, 166. Cichorium Intybus, 166. Cicula virosa, 166. Cineraria maritima, 166. Cirier de la Louisiane, 183. — — Pensylvanie, 185. Citrus vulgare Hierochunticum, 187 — — Lusilanicum rubrum, 181. — — Melilense globosum, 181. — — ovalum, 181. Clerodendron Fargesii, 367. — sanguinea, 399. — trichotomum, 399. Cochlearia Armoracia, 161. — officinalis, 166. Cocos capitata, 84, 188. UCI CNT N2 LE — plumosa, 403. Colchicum autumnale, 167. Conium muculatum, 161. Convallaria majalis, 161: Convolvulus arvensis, 167. — sepium, 167. Coriandrum salivum, 161. Cornus Nuttallii, 276. Cotoneaster angustifolia, 366. — Francheti, 366. Cotonnier, 232, 246. Cratæqus oxyacantha, 167. Cupressus Lamberliana, 399. Cuscula europæa, 161. Cydonia cathayensis, 276. — vulgaris, 161. Cynoglossum officinale, 168. Cylisus Laburnum, 168. Daphne Cneorum, 216. — Gnidium, 168. — Mezereum, 168. Daphniphyllum, 365. — glaucescens, 399. Datura Stramonium, 168. Decaisna Fargesi, 366. Delphinium Staphysagria, 168. Dianthus Caryophyllus, 168. Digilalis purpurea, 168. Drosera rotundifolia, 168. | Duvana dependens, 365. — spinescens, 365. Ecballium elaterium, 169. Ehretia macrophylla, 361. Elzagnus longipes, 216. Equisetum arvense, 169. Erodium cicutarium, 169. Eryngium campestre, 169. Erysimum officinale, 169. Erythræa Centaurium, 169. Escallonia Langleyensis, 366. Eucalyptus, 458. Bucomia ulmoides, 121, 366. Euphorbia Lathyris, 169. — officinarum, 396. — Peplus, 169. Ezochorda Giraldii, 216. Feijoa Sellowiana, 58. Ficaria ranunculoides, 169. Fœniculum dulce, 110. Forsythia europæa, 276. Fothergilla alnifolia, 216. Fragaria vesca, 110. Fraxinus excelsior, 170. — Ornus, 170. 4 Fumaria officinalis, 170. — parvifiora, 110. Galega officinalis, 170. Galium Aparine, 110. — Mollugo, 170. — palustre, 170. — verum, 190. Gaultheria procumbens, 1T1. — Veitchiana, 276. Genèët, 364. Genista linctoria, 171. k Gentiana germanica, 88, 385. — lutlea, ATI. Geranium Robe: tianum, 171. Geranium rosat, 45. Glechora hederacea, 171. Globularia Alypum, 171. Glycyrrhiza glabra, 171. Gratiola officinalis, 171. Hedera Helix, 171. Helleborus niger, 171. Humulus Lupulus, 171. Hyoscyamus niger, 172. Hypericum perforatum, 172. Hyssopus officinalis, 172. Igname, 226. Ilez Aquifolium, 172. — intricata, 366. — Pernyi, 366. Imperatoria osthrutium, 112. Indica major, 398. TABLE ALPHABÉTIQUE DES, VÉGÉTAUX 475 Indigofera Dosua, 399. Inula Helenium, 172. 1ris florentina, 172. — lingilana, 93. Jubæa spectabilis, 398. Juglans regia, 172. Juniperus Cedrus, 240. — communis, 218. — Oxycedrus, 240. — pachyphlæa, 364. — sabina, 218. Kerria japonica var. foliis argen- teis, 211. Keteleeria Davidiana, 364. Kigelia primata, 230. Lacluca capitata, 218. — sativa, 218. Lamium album, 218. Lampsana vulgaris, 44. Lappa major, 218. Laurier, 339. — d’Apollon, 364. Laurus Sassafras, 216. Lavandula Spica, 218. — stoechas, 218. Ledum palustre, 219. Levisticum officinale, 219. Lierre, 364. Lindera Benzoin, 216, 361. — oblusiloba, 361. Lithræa mollis, 135. Livistonia Sinensis, 403. Lycopodium clavatum, 219. Lythrum salicaria, 219. Magnolia grandiflora, 399. — Kobus, 216. — salicifolia, 276. Maïs, 261. Malva silvestris, 219. Manioc, 261. Marron d'Inde, 140. Marronnier, 398. Marrubium vulgare, 219. Martynia, 129. Matricaria Chamomilla, 219. — Parthenium, 219. Medicayo arborea, 230. Melitotus officinalis, 219. Melissa officinalis, 219. Mentha piperita, 220. — Pulegium, 220. — viridis, 220. ® Menyanthes strifoliata, 220. Mercurialis annua, 220. Mil, 261. Morus nigra, 220. TG Mürier, 146. Musa Basjoo, 129. — Cavendishii, 198. — Japonica, 398. Narcissus major, 407. — Pseudo-Narcissus, 220, 407. Nasturlium officinale, 220. Nepeta Cataria, 220. Nolina recurvata, 403. Nuphar luleum, 221. Nultalia cerasiformis, 216 Nymphæa alba, 221. Œnanthe Phellandrium, 221. Ononis spinosa, 221. Opuntia monocantha, 245. Oranger, 229, 241. Oreille &e Lièvre, 365. Orge, 124. Origanum Majorana, 221. — vulqare, 291. Osmanthus Delavayi, 216.’ Pæonia officinalis, 221. Palmier, 78, 243. Papaver Rhæas, 221. — somniferum var. album, 221. Papayer, 243. Parietaria officinalis, 221. Parrotia Jacquemontiana, 216. Patate, 261. Perowskia atriplicifolia, 399. Perowskia mulliflirum, 399. Persica vulgaris, 222. Phœnix reclinata, 462. Phyllostachys maitis, 398. — pubescens, 368. Physalis Alkekengi, 222. Phytolacca decanudi«a, 222. Pin mexicain, 364. Pincenictitia tuberculata, 403. Pinus canariensis, 95, 188, 322. — insignis, 95, 197, 230. — longifolia, 324. — pinaster, 222, — silvestris, 222. — Veilchii, 364. Piroli umbellata, 22. Plantago major, 222. — Psyllium, 263. . Plantes médicinales, 113, 389. Podocarpus alpina, 363. — nerifolia, 363. Polygala amara. 26+. Polygonatum vulgare, 264. Polygonum Bistorla, 264. — Hydropiper, 264%. — Persicaria, 264. AM “ BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION Polypodium vulgare, 26%. Polyporus officinalis, 264. Porame de terre, 89, 433, 146, 139, 154, 248, 403. Populus lasiocarpa, 367. —, nigra, 264. Porliera hygrometrica, 135. Polentilla Tormentillu, 26%. Primula Juliæ, 276. Prosopis siliquaslrum, 135. Prunier, 407. Prunus Laurocerasus, 265. — pendula, 216. — spinosa, 265. Pseudo-Tsuqa sinensis, 363. Pleroceltis Talarinowi, 361. Pulinonaria officinalis; 265. Quercus Ballota, 265. — occidentalis, 365. — phillyræfolia, 365. — Robur., 265. — Vibrayeana, 365. Rhamnus carthartica, 265. — Frangula, 265. KRheum Rhaponticum, 265. Rhododendron, 215. Rhodora canudensis, 215.1 Rhus radicans, 265. — loxicodendron, 265. Riz, 260. Robinia rosea, 399. Rosa bracteuta, 365. — canina, 265. — centifolia, 266. — gallica, 266. Roseau, 361. Rosmarinus officinalis, 266. Rubia tinclorum, 266. Rubus fructicosus, 266. Ruinex crispus, 266. — oblusifolius, 266. — Patientia, 266. : Ruscus aculealus, 266. — Hypophyllum, 399. Ruta graveolens, 261. Salicornia herbacea, 95. | Salix alba, 261. — magnifica, 367. Salvia officinalis, 261. Sambucus Ebulus, 261. — nigra, 261. Santolina Chamæcyparissus, 261. Saponaria offieinalis, 261. Sarothamnus scoparius, 261.' Saule pleureur, 339. Scabiosa Succisu, 261. TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES Schinus Bonplandianus, 365. — dependens, 365. Scilla marilima, 335. Scolopendrium officinale, 335. Scrophularia aqualica, 335. — nodusa, 335. Sedum acre, 335. Sempervivum tectorum, 336. Senecio Jacobæa, 336. — vulgaris, 336. Sequoia gigantea, 198. — sempervirens, 399. Silybum Marianum, 336. Sinapis alba, 336. Solanum Dulcamara, 336. — grandiflorum, 131. — nigrum, 336. Solidago Virça-aurea, 336. Sophora vicüfolia, 386. Sorbus Aucuparia, 336. Spergularia rubra, 164. Spiræa Ulmaria, 336. Sprranthes auturnalis, 89. Stachyurus præcox, 216. Stuphylea Colchica, 399. Statice eximia, 399. Shipa tenacissima. 248. Symphitum officinale, 331. Syringa Giraldi, 2716. — pinnatifida, 216. Tagasaste, 132, 136, 230. Tamarix articulata, 243, 396. Tamus communis, 331. Tanacelum vulgare, 331. Taraxacurm Dens leons, 331. Ta-us baccata, 331. Tecoma Brycei. 183, 381. — Reginæ Sabæ, 58. Tetraclinis articulata, 363. Teucrium Chamædrys, 331. Teucrium Scordium, 331. Thuya occidentalis, 331. Thymus Serpyllum, 337. — vulgaris, 338. Tilia sylvestris, 338. Tomate, 229. Tussilago Farfara, 338. Ulmus campestris, 338. Umbulicus pendulinus, 338, Urtica dioica, 338. — urens, 338. Vaccinium Myrtillus, 338. Valeriana officinalis, 369. Veratrum album, 369. Verbascum thapsiforme, 369. — Thapsus, 369. Verbena officinalis, 369. Veronica, sp., 399. — Beccabunga, 369. — officinalis, 369. — Teucrium, 399. — Traversi, 399. Viburnum Carlestii, 216. — Davidi, 216. — rhytidophyllum, 366. Vinca major, 310. — minor, 310. Vincetoxicum officinale, 310. Viola odorata, 310. — tricolor, 310. Viscum album, 310. Vilex Agnus-castus, 36, 310, 399. — negundo, 365. Vaitis cantoniensis, 366. — megalophylla, 366. — vinifera, 310. Zanthozylum planispinum, 399. Zea Mays, 310. Zizyphus vulgaris, 310. 4717 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES PUBLIÉS DANS CE VOLUME Alcool (1); "carburant et nos colonies. . . . . . . : : . .. 0985 Saimaux/(Les)'dans les tapisseries: 2... 02 EN pu 285 Animaux à fourrures (Note sur l'élevage des) . . . . . . . . . . . 292 Astrild à joues noires (L'’). Neisna Dufresnei Vieillot. . . . . . . . 379 Atlacus (Phyllosamia) Cynthia Drury (Note sur la cause des éclo- HOT, rCNVES 0 0IARQNE #2 DAC RER A TE ARIANE EAN ER ANR GR ERP TES 30 BULL. SOC. NAT. ACCL. FR, 1917. — 32 478 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Bœufs sauvages de l'Inde (Les). Gaur, Gayal et Banteng Callichthys-Callichthys (Une ponte dé) . . . . . . . . . . Cameroun (Les exploitations culturales du) : "mm. Canards en Annam-Tonkin (L'élevage des) pratiqué par les Anna- mites LA NS ARS RATE AUX À ER TA ET LANTA NT R Chèvre (Les produits tégumentaires de ia), 98, 206, 251 Chévrerd'Angora/{La)/entAfseérie PA NENONEeRNPnNNRer Chèvre d'Angora (La). Expesitions coloniales à Londres. . . . . . Chronique g générale et faits divers. . . . . . . . . . .. ML UI3S0E CLAYBROOKE (Jean de) \1;v/HNLNNNRNNU DA Les LEA NEA AS enter Cocos capitata (Les fruits du) Cozz (Fondation Édouard) ES EU AR AL BIRT GE DT ON ANNEE Colonisation française (État actuel de la), les facteurs qui influen- cent et conditionnent son développement. . . . . . . . . 258, Effarvatte (L’) et son nid EmeusietiNandeus sit Hagen ADR EEE nette er Etourneaux (Une nouvelle station métropolitaine d') ee + COÛT RON ROME OMROMONEEMNDE TEE EST MO EURO Gambusia affinis (Le), son utilisation pour la destruction des Mous- LQUES DE NS ANAL Ar ARE Lt de A te NA A SE Garmin (La vie et les travaux de Ch.-Louis) Gentiana germanica à fleurs blanches) Luceri(A rien) ER ACL LA nn Jet AN ee NE Mammifères (Les réserves de) et d'Oiseaux des États-Unis Membres de la Société (Liste supplémentaire des). . . . . . .,. - Mésange charbonnière (La) et son utilité dans les jardins et les VOPSOPS ue AU sen tie UN AN QU te An SOS Motmot:(lesiraquetiesidu) MR MNENEN EEE Enr Motmot (A propos destraqueites qu) NE EME RENE Moules (Les) à nacre, leur exploitation et leur culture aux États- LV SD NS AE ROTH C Nandousi(Emeus ed) ei NM MEME ER AIN ANNE Oiseaux (Les réserves de Mammifères et d’) des États-Unis . . . . Oiseaux à Brinsop Court (Mes) près d'Hereford, Angleterre. . . . . Oiseaux (A propos de la durée du pouvoir fécondateur des sperma- tozoides Chez les) eee PARIS RSR ee Oiseaux (Contribution à l’histoire des femelles d’) chez qui se déve- loppent des attributs extérieurs du sexe mâle Oiseaux (Ba destruction des/pelits)F 000 RENE Oiseaux exotiques (Reproductions en volière d’) encore rares . Oiseaux exotiques (Résistance au froid des) pendant l'hiver 1947. Paradisier de Wilson (Le). oARe Wilsoni Gray Périodiques (Revue des) AN PT Nr ANR Phæœnix reclinata (À propos du) Pinus) canariensisi (le) rte ANS AN ARTE AE nr Plantes médicinales (Propagande pour la culture des). . . : . . . Plantes médicinales (Récolte des) en France. 159, 218, 263, 335, 369, Plantes médicinales (Devons-nous cultiver les) . . . . . . . . . . Pommes de terre. Plants de maturité incomplète . . . . . : … . . Poule d’eau (Les nids-refuges de la) ordinaire (Gallinula chloropus) . Poux:[Les) et lechemineau 792000. NV REPOSER Renne de Laponie (Introduction du) à Terre-Neuve . . . . . . . . Société (Organisation dela) pour, 1924: 1. 10 41PP RENAN Société d’Acclimatation (Actes de la) pendant la guerre. 65, 91, 153, 281, 345, 371, ete el let Motte PORN ENS Or TS ETS CREME CET INR AIO MM EU CLE e CCE D O0 IC TO UMONROMEO NI MOINE On OC Oo BIBLIOGRAPHIE - 479- Spermatozoïdes (A PropR de la durée du pouvoir fécondateur des) ahnez Îles Chaos Cu EE AS ER EE OR 21 Springboks du Cap (Les) AS LR MU LAN AN UC CE GENRE 318 Surmulots domestiques (A propos. des): . . . . 1.1.0. UN 466 Tecoma Brycei N. E. Brown (Le) (T. Reginæ-Sabæ Franceschi) . . . 318 Termites (Instructions destinées aux collectionneurs de). . . . . . 451 Tonkin (Une usine annamite pour la fabrication du sucre au) . . . 36 Touraco géant (Le), (Corythæola on Schizornis cristala). . . . . . 354 Végétaux (Les effets du froid sur les) en février-mars 1917 . . . 362 Vimormmtemlppe Lévéquede):s 6.470 Lit QUEUE 282 TABLE DES GRAVURES ET DES PLANCHES EN COULEUR Callichthys-Callichthys (Uneponte), 21272213: Effarvatte (Nid d’), 250. Emeu (Plumes d’), 359. Flammants roses d'Europe et Fiammants rouges du Mexique (Un coin de l'étang de Brinsop _ Court), 14. Funingo des Seychelles, 416. j Gambusia affinis (Couple de), 441. Jeune Funingo, 416. Lucer (Adrien), 33. Motmot (Rectrices médianes du), 63 Moules à nacre : Fig. 1. Coquille de Quadrula ebena, dans laquelle ont été découpées onze rondelles de nacre pour la fabrication des boutons, 428. Fig. 2. Rondelles de uacre à divers degrés de polissage et boutons dont la fabrication est terminée, 429. Fig: 3. Rateaux servant ä la récolte des coquilles à nacre, 431. Fig. 4. Aquarium employé pour faire envahir les Poissons par les larves d'Unionidés, 436. Fig. 5. Tête de Rock-PBass (Amblo- pliles rupestris) dont l’opercule droit a eté enlevé pour laisser voir la branchie, toute couverte de larves d'Unionidés, 431. Fig. 6. Lame branchiale prise sur un Rock Bass et montrant l’or- gane envahi par les larves, 4317. Nandou (Duv-t de) et d'Emeu, 359. Nandou (Plumes de), 359. Nid du Funingo, 416. Paradisier de Wilson (Schlegelia Wailsoni). PI. I. Touraco géant (Corythola cristata). PI. II. Vizuori (Philippe Lévêque de), 282. BIBLIOGRAPHIE Bois (D). — La Forêt et les bois du Gabon, fascicule 9 de la publi- cation : CHEVALIER efelleNle lee Melle elAlelilel ie tie etiite Les Végétaux utiles de l'Afrique française, par Aug. vhdlertrer lie; ea ee ee 1e; 'e Bois (D.). — Catalogo général del criadero de Arboles de Santa Ines CE) CITES ns CAPITAINE (L.). — L'agriculture au Maroc. . .. . . : . . . . . . . CapiTAINE (L.). — Revue des Périodiques . Prcaor e A.-). — L'élevage des. Animaux à Fourrures au ae 480 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES GÉNÉRALES 1946. Séance du 22 mai. . . 40 [ 1947. Séance du 5 février. . — Séance du 13 novembre 46 — Séance du 19 février. . — Séance du 20 novembre. 86 — Séance du 5 mars . . — Séance du 4 décembre. 90 — Séance du 19 mars . . — Séance du 18 décembre. 114 — Séance du 2 avril. . . — Séance du 23 avril 1917. Séance du 15 janvier . 124 — Séance du 7 mai. — Séance du 22 janvier . 136 — Séance du 21 mai. 142 173 184 189 223 233 268 395 Tous les Membres de la Société sont priés d’assister aux Séances générales, qui ont lieu deux fois par mois, au Siège social, 198, boulevard Saint-Germain. Sur demande, les Ordres du Jour des Séances sont adressés mensuellement. Le Gérant : À. MARETHEUX. Paris. — L. MARErHEUXx, imprimeur, 1, rue Cassette. ines d’Acacia offertes par M J. GOFFART, de Tanger. Toutes les espèces sont origi- s d'Australie, à l'exception VA. Farnesiana Willd. ou sie, aux fleurs délicieusement umées, qui croît dans toutes s régions tropicales et qui est ultivé en Provence, de À. corni- a Willd. d'Amérique (Mexique amaïque) et de À. frinervis dont l’habitat est inconnu. : Cacia acanthocarpa Willd. = bhpbh à grandes dants). dante). Mimosa ac. Poir. | … armata R. Br. Bayleyana F. Muell. buzifolia A. Cunn. , : culami[olia Sweet. L connu ? var.) - Cyclops A. Cunn. : dealbata Link. Diet ichiana F. Muell. . Donkelarii (?) » falcata Willd. » Farnesi. na Willd. glaucescens Willd. homalonhylla A. Cunn. Jiniperina Willd. eptoclada A. Gunn. OFFRES issons sue Plantes aquatiques. LEFEBVRE, 53, rue de Saint-Quentin, Nogent- sur-Marne (Seine). Sons d’étangs, espèces nouvelles, ou peu ré- pandues, ou améliorées. : 1 DODE, à Sorbier, par Jaligny (Allier). VENDRE Ou à LOUER, pour raison de santé, Pépinière de « SISAL », à l'ile de Lanzarote anaries). Propriété de plus de 100 hectares où on cultive avec succès l'Ayave sisalana {les res examinées à Londres ont été jugées de mière qualité), Environ un demi-million de nes) Sisal prêts à transplanter. Conviendrait, en outre, à la culture des primeurs en y consa- rant 10 à 20 hectares et en appliquant le Dry amming (« arenado ») qui se pratique unique- nt dans cette île, avec les plus brillants succès Oir Journal de la Société Nationale d'Horti- culture de France, janvier 1913, où ce mode de ulture (Dry! Farming) est décrit). 4 tous renseignements, s'adresser à l'Agent de Société, 198, boulevard Saint-Germain, Paris. # a — ésirant auzmenter collection d'Acacias, j'échan- Berai graines d'espèces rares et demande qu'on mme signale où je puis me les procurer. M° GOFFART, villa Mahadi, à Tanger (Maroc). d: j | )linifolia Wild. . longifolia Willd. macradenia Bth. . myrtifolia Willd. - nertfolia À. Cunn, ({ype, var. feuilles, var. pen- A. prominens À. Cunn. A. pruinosa À. Cunn, A. pycnantha Bth. (forme pen- A. saligna Wendl. A: spadicigera Ch. et Schl. (v. A. ccrnigera Willd.) A. spectabilis À Cunn. Da | A. sphaerocephala Ch. et Sch. | (v. À, cornigera Willd.) À. stenophylla A. Cunn. A, stricta Willd. A. trinervis Desv. (habitat in- A: verticitlata Willd. (type et Graines offertes par M. MOREL. Alnus incana laciniata. Araucaria imbricata. Anémones de Caen. Cedrus Libani. Doronicum plantagineum. Lythrum atropurpureum. EN DISTRIBUTION Graines offerles NATHANA EL, Santiago (Chili). Acacia Cavenia. | Arawcaria brasiliensis. Bellota Miersit, Boldoa fragrans. Cassia vermcosa. Cryplocaiya Péumus (Peumo à fruits rouges), Edwardsia sp.? Escallonia illinita. Lithræa mollis. Vvenerosa. Phaseolus sp. Porliera hygrometrica. Prosopis siliquastrum. par le R, P, COSTES, de Graines offertes par le frère APPOLLINAIRE, de Santa Fé de Bogota (Colombie). Acacia heterophyllu. Graines offertes par le D' G. H, PEREZ,de Ténérife (Canaries), Tecoma Brycei. Graines offertes par M. HENRY: Coreopsis polycephala Drake des Iles Marquises (Plante tres rare). S'adresser, au Secrétariat, OFFRES, DEMANDES, ANNONCES Chévreaux et Chevrettes nubio-alpins, grandes oreilles tombantes, physionomie particulière. Beaux animaux sélec.ionnés pour grosse pro- duction laitière. ; M. BOUCHACOURT, domaine des Thinons, par Sologny (Saône-et-Loire). : DEMANDES Petit Cacatoès à huppe jaune (C. sulfurea), fe- melle de préférence, Cacatoës de Leadbeater (C- Leadbeateri) et Grand Cacatoès, à huppe rouge (C. moluccensis), Perroquet à collerette (D. accipitrinus) acclimatés. ne à M: G. DE SOUTHOFF, 13, via S. Spirito, à Flo- rence (Italie). Prière fournir renseignement ou, à prix modérés, des poulets des races suivantes : Phénix du Japon (ei des naïns des mêmes races); |Suma- tra; Sultana; Nègre-soie; Combattants naïns très petits. | Dr GANNARSA, Termoli (Italia). Grues cendrées ou de Numidie. Mre DULIGNIER, a Saint-Gérand-le-Puy lier). (At UE : U ñ | | ù M À s “Enr u * nid 4 AE À } jé i RE mL) ONCE Ve ‘à PA ; | Ï à " Lars. Le NN, Mes ARE LS Ra ne 1 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE | Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir À 4° à l'introduction, àl l'acchatattôn ‘et la domestication des espèces d'animaux utiles ei d'ornement; 20%au perfectionnement et à la multiplication des ra nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagatio de végétaux utiles ou d'ornement. ét Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dames peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis- sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques où botaniques, Musée Sociétés commerciales, etc.). ; 4; RUE La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres Donateurs, membres Bienfaiteurs. Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 25 francs. ù S , Le membre à Vie est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et qui s’affran- chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. ii Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 300 francs. à Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins, 4.000 francs ; son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. | La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo- riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société, En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois des séances spéciales de Sections: 1° Mammalogie; 2° Ornithologie et sa sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Entomologie; 5° Botanique, et 6° Colonisation. Tous les membres peuvent assister à ces séances dont les ordres du jour men- suels leur sont régulièrement adressés sur leur demande. La Société encourage d'une manière toute spéciale les études de Zoologie et de Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'ani- maux à ses membres. E Le Bulletin bimensuel forme, chaque année, un volume d'environ 800 pages illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particulièrement des faits d'acclimatation survenus en France et à l'Etranger. I] donne des renseignements les plus variés sur les animaux et {es plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l'histeire naturelle : installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction), elc., etc, Do La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin- téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce ; adhérer à ses statuts, l'aider dans ses efïorts, c'est contribuer au bien-être général et à la prospérité du pays. PT —— © Le Gérant : A. MaRrTAROUX. mo Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. UM DT 3 5185 00296 626 LI 1 f er RATE y de TS Po ms once É D nt mn sr 28 - on D 3 ur ze à SR NOR fat SE Te Hate Sr bond De meme et 27.00