BULLETIN DE LA r f SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE. Les opinions émises dans les publications de la Société sont exclusivement propres à leurs auteurs ; la Société n'entend nullement en assumer la responsabilité (art. 22 du Règlement intérieur}. BULLETIN DE LA r f SOCIETE LINNEENNE DE NOUMANDIE. 2« SERIE. — 7e VOLUME. A^IVIVEE tSTS-'TS. t?"> CAEN, CHEZ F. LE BLANC-HARDEL, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RcE Fboiob , 2 et i. PARIS, DEYROLLE, LIBRAIRE-NATURALISTE, Rdb de \.k Monnaie , 23. 1873. COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Pour l'année I872-7S. Président. . . MM. Vieillard , directeur du Jardin des Plantes. Le D"" Fayel, professeur à l'École de Médecine. MORIÈRE , professeur à la Faculté des Sciences. GOESLE, professeur au Lycée. L'abbé Marc. A. Fauvel, avocat. Berjot, fabricant de produits chi- miques. Vice-président. Secrétaire. . . Vice-secrétaire. Archiviste. . . Bibliothécaire. Trésorier. . . La Commission d'impression est formée du Président, du Secrétaire, du Trésorier et de six membres de la Société; elle se trouve ainsi composée pour l'année 1872-73 : MM. Vieillard , Président. MORltRË . Secrétaire. Berjot , Trésorier. Pierre, Leboucher. A. Fauvel. D' Fayel. BiN-DUPART. l)*^ BOUUlENiNE. A k SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1872. Présldenee de M. LEBOUCHER. La séance est ouverte à huit heures ; le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Communication est donnée à la Société de la correspon- dance, qui comprend les pièces ci-après : r Une lettre de M. le Ministre de l'instruction publique, en date du 19 juillet 1872, par laquelle il informe la Société qu'il lui a attribué une allocation de 300 fr. 2° Une lettre par laquelle M. le Préfet du Calvados in- forme M. le Président de la Société Linnéenne que le Conseil général, sur sa proposition, a inscrit au budget départe- mental de 1873 un crédit de /iOO fr. en faveur de la Com- pagnie qu'il dirige. Des lettres de remerdraent ont été adressées à M. le Ministre de l'instruction publique et à M. le Préfet du Cal- vados. 3° Une lettre par laquelle M. de Caumont charge le se- crétaire de remercier ses collègues de l'intérêt qu'ils lui ont témoigné à Chambois, le jour de l'excursion linnéenne, en portant un toast au rétablissement de sa santé. U° M. Duhamel annonce avoir rencontré le Saponaria vaccaria dans un champ de blé, le Camelina saliva le long du chemin de Chambois à Ste-Eugénie, le Malva alcœa et le M. fastigiata près des carrières de Fell ; une nouvelle station de YOnonis colunmœ, et enfin, chose tout à fait nouvelle pour ce pays privilégié par ses espèces spéciales , i VOnonis minutissimaf ce qni porte h trois le nombre des espèces d'Ononis à fleurs jaunes que l'on peut récolter aux environs de Chambois. 5" M. le docteur Crouzet, de la Neuve-Lyre, a récolté, le 18 juillet dernier, le Stratiotes aloïdes en quantité consi- dérable dans le marais d'Heurtauville (Seine-Inférieure). Des échantillons, que M. le docteur Crouzet a adressés à M. Mo- dère, ne laissent aucun doute sur l'authenticité de cette plante, qui a peut-être été naturalisée à Heurteauville. 6° M. Quevilly, de Beaumesnil (Eure), fait connaître quelques stations nouvelles de plantes rares, parmi lesquelles il faut surtout signaler le Pyrola rotundifolia et le Dentaria bulbifera. On procède au renouvellement du bureau ; par suite du dépouillement des votes qui ont eu lieu successivement , le bureau se trouve ainsi composé pour l'année académique 1872-1873: Président : M, VIEILLARD, directeur du jardin des Plantes. Vice-Président : M. le D"^ Fayel , professeur à l'école de Médecine. Secrétaire : "SI. MORIÈRE, professeur à la Faculté des Sciences. Vicc-Secréiaire : M. GOESLE, professeur au Lycée. Biblioihécaire : M. Albert Fauvel, avocat. Archiviste: M. l'abbé MARC. Trésorier: M. Berjot, fabricant de produits chi- miques. Pour la même durée, la commission d'impression sera composée, en outre du président, du secrétaire et du tré- sorier, qui en font partie de droit, de M\L Pieuiîe, Fauvel, l'abbé Marc , VY Fayel , \y Bourienne et LEUOUcnER. Membres résidants. ( Membres corresp. — 3 — La Société est appelée ensuite h voter sur les présentations qui ont été faites lors de la séance ordinaire du 1" juillet, à Caen , ou au moment de la séance publique , à Chambois, le \k juillet. Sont nommés : l MM. Leblanc , ingénieur en chef des \ ponts et chaussées. Perrier (Henri), propriétaire, à Caen. / MM. DE Parsay, botaniste, à Verneuil (Eure). D' Crouzet , botaniste , à La Neuve-Lyre. QuEViLLY, botaniste, à Beauraes- nil. Canivet, maire de Chambois. DuTERTE, pharmacien, à Alen- çon. LouTREUiL , président de la So- ciété d'Horticulture, à Lisieux. Dupont, pharmacien, à 3Iézidon. Lenormand, chef d'institution, à Trun. M. Goesle fait une communication à la Société , relative- ment à deux oiseaux tués dans le Calvados. Le premier de ces oiseaux est le merle doré {Turdus aureus), qui n'avait pas encore été signalé dans le pays , et qui ne se trouvait pas dans la collection ornilhologique de la Faculté des sciences. Il a été donné à cet établissement par M. Osmont, inspecteur des douanes. M. Goesle compare le merle doré avec le Draine [Turdus viscivorus), pour mieux faire ressortir les caractères qui distinguent les deux espèces. Le second oiseau signalé par M. Goesle est un aigle criard [AquUa ncrvia, var. clanga), lue à IlermanviUe , le 30 oc- tobre 1872. Cet aigle criard est un mâle dans sa deuxième année, qui a été également donné par M. Osmont au Musée de Caen. , . M. Fauvel signale à son tour une gorge-bleue suédoise (Cyanecula suecica L), bcc-fin voisin des rouge-gorge, qui a été pris le 2a septembre dernier , derrière l'hôpital. M. le docteur Fayel avait acheté cet oiseau qu'il n'a pu conserver que quelques jours. Au nom de M. Berlot , le secrétaire lit un compte-rendu de l'excursion faite par la Société Linnéenne à Chambois, le la juillet dernier. Avant de quitter le fauteuil de la présidence , M. Lebou- cher remercie ses collègues de l'honneur qu'ils lui ont fait en l'appelant à diriger leurs travaux , et il les remercie encore de lui avoir donné comme successeur un homme dont tous les membres de la Société ont été à môme d'apprécier la valeur scientifique. A 10 heures, la séance est levée. SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1872. Présidence de Bl. VIE;ir.f..tRD. A 7 heures 1/2, la séance est ouverte. En prenant place au fauteuil de la présidence , M. Vieillard remercie ses collègues des suffrages dont ils ont bien voulu l'honorer, et il les prie de vouloir bien lui continuer leur bienveillance pour l'aider à accomplir la tâche qu'ils lui ont confiée. Appelé à succéder à un homme si haut placé par sa science et par son caractère , il s'efforcera surtout d'apporter le même dévouement que son prédécesseur aux intérêts de la Compagnie. Le président accorde la parole au secrétaire, qui lit le procès-verbal de la séance précédente. — Ce procès-verbal est adopté. Le secrétaire rappelle que, depuis la dernière séance , la Société a fait une perte nouvelle et des plus prématurées , dans la personne du docteur Léon Liégard , professeur à l'école de Médecine. Le docteur Fayel a été l'éloquent inter- prète des sentiments de ses confrères dans les paroles qu'il a prononcées sur la tombe de son condiciple et ami. La Société décide que le procès-verbal contiendra l'expression de ses regrets, et qu'une notice biographique sur le docteur Léon Liégard , que M. le docteur Fayel veut bien se charger de rédiger, sera imprimée dans son Bulletin. Communication est donnée de la correspondance : MM. Leblanc, ingénieur en chef des ponts et chaussées, à Caen ; docteur Crouzet , de la Neuve-Lyre ; de Parsay, de — 6 — Vcrneuil ; Duterte , d'Alençon ; Loutreuil, de Lisieux ; Henri Perrier, de Caen , réceiimicnt nommés membres de la Société , adressent à la Compagnie des lettres de remer- cîment. M. le docteur "NVeber annonce une note sur le Cereus iriangularis , qu'il a eu l'occasion d'étudier au Mexique et dans les serres du jardin des Plantes de Caen. Il promet d'autres travaux sur diverses espèces de cactées faisant partie de la collection importante de cet établissement. M. Menpiot , instituteur communal à Eu, annonce au secrétaire la découverte de quelques plantes nouvelles aux environs de cette ville. Il signale surtout : l'' VFIymiis européens , dont l'existence n'avait pas encore été signalée en Normandie , et qu'il a rencontré à l'entrée de la forêt d'Eu , au mois de septembre dernier; 2° le Berteroa incana, trouvé dans un champ de trèfle, aux environs de Blangy, et qui ne doit pas être une plante spontanée dans cette localité. Cette espèce est du midi et de l'est de la France; sa graine aura probablement été apportée avec la graine du trèfle dans lequel on a trouvé la crucifère; 3° le Trifolium squarrosum, qui a été recueilli à Eu, dans une prairie, en 1869. — M. Menpiot signale encore le Gcranium palustre comme se rencontrant dans plusieurs bois des environs de la ville d'Eu. M. Goesie fait à la Société les communications suivantes, qui intéressent à la fois les ornithologistes et les entomolo- gistes : a Dans le courant du mois de novembre , un aigle criard <• {Acjuila nccvia, var. clanga) a été tué à Ilcrmanville. Cet •' individu est un jeune , probablement dans sa 2" année , ce •' que les taches fauves du dessus des ailes peut faire supposer. '< Il doit être plus jeune que celui qui a été tué dans le mois " précédent (et qui pourrait bien être dans sa 3" année, les <' taches fauves ne disparaissant tout à fait que vers l'âge de >■' 5 ans) ; ses taches fauves sont plus grandes et les plumes ' des tarses, moins fournies, laissent à nu un petit espace " près de la naissance des doigts. Cependant, on ne peut « indiquer l'âge d'une manière positive, à cause des diffé- <' reuces qui existent souvent dans les individus du même âge. 1' L'inondation qui recouvre la prairie de Caen depuis (' plusieurs semaines, a surpris, à son début, les insectes « réfugiés dans la terre , sous les mousses , les herbes, etc. , (■ et les a forcés de sortir de leurs retraites. Ces insectes, emportés par l'eau, qui montait toujours, se sont accro- " chés aux débris de toute sorte qui surnageaient partout. « D'après le conseil de M. Fauvel, à la science duquel j'ai « eu bien souvent recours , j'ai ramassé une certaine quantité ' de ces débris , afin de rechercher s'il ne s'y trouverait pas « quelques espèces rares de coléoptères. Ces insectes y four- <: millent par milliers. Le nombre d'espèces est très- grand : (' ce sont surtout des Carabiques, des Brachélytres , des « Lamellicornes, des Chrysomélines , des Curculionites et •' des Elatérides. J'ai engagé mes élèves à chercher égale- (' ment. Un certain nombre ont pu enrichir leurs collections " naissantes ; plusieurs autres , qui n'avaient pas songé (' jusque-là à s'occuper d'insectes, encouragés par la facilité " avec laquelle ils pouvaient s'en procurer, ont commencé .' aussi aies recueillir, et il est probable qu'ils continue- a ront. » Le secrétaire ht, pour le docteur Godey, une note sur une variété remarquable de Daiicus carota, que le savant botaniste de Balleroy propose d'appeler D. carota, var. pur- purascens. M. Morière fait passer sous les yeux de ses collègues deux échantillons de Gieseckite qui lui ont été adressés par M. le comte de Limur. Jusqu'à présent, on ne connaissait ce mi- — 8 — néral que sur deux points du globe : à Diana (Etats-Unis) et à KangerdluarsLik (Groenland). Les échantillons trouvés h Fougères par M. de Limur sont les premiers qui aient été signalés en France. La Gieseckite, qui n'est, comme la Pinite, qu'une alléralion de la Cordiériie, pourrait bien se rencon- trer dans la Pcgmatife de la Bellière, près Vire, qui a fourni de beaux cristaux de Pinite. M. Morière se propose d'étu- dier, sous ce point de vue, la carrière de la Bellière, lors de son prochain voyage à Vire. La parole est donnée à M. Fauvel pour la continuation de la lecture de son mémoire sur les Staphylinides de sa Faune gallo-rhénane (1). FAUNE GALLO-RHÉNANE OU DESCRIPTION DES INSECTES QUI HABITENT LA FRANCE, LA BELGIQUE, LA HOLLANDE, LES INES ET LE VALAIS, AVEC TABLEAUX SYNOPTIQUES ET PLANCHES GRAVÉES. { Suite (1). ) 2. fililbrmis Latr., Gcn. Crust. Ins. , 1 , 293. — Er. , Oeu. , 638. — — Kraalz. , Nat. 721 et syn. — Jacq. Duv., Slapli., pi. 18, lig. 88. ' — Thoms^, Shantl. Col.. II, 209. — serpentinus* Mots., Ikdl. Mosc. , 1858, (1) V. DuU. Sor. fAiin. de Normandie, 2* sério, 1867, t. II, p. 175| 1868, t. III, p. 26; 1870 t. V, p. 27; 1872, t. VI, p. 8. — 9 — II, 635. — var. humeralis Gredl., Kœf. Tirol, I, 110. — var. abbrevîatiis* Baudi, fieii. Eut. Zeit., 1869, 393.— *sericatus Mois., Bull. Mosc, 1860, II, 561 ; IIoclili., Bull. Mosc, 1862, III, 79 [vcresim). Filiforme, un peu élranglé au milieu, déprimé, noir, mat ; bouche, antennes, pattes et marges des segments abdominaux d'un teslacé rougeâlre ; sommet de l'abdomen plus brillant ; pubescence jau- nâtre, très-dense, très-courte à ravanl-corps, plus longue à l'abdo- men ; ponctuation fine, très-serrée, ruguleuse, aciculée sur la tête et le corselet , en séries sinueuses à l'abdomen ; tète grande , sub- quadrangulaire, allongée, rétrécie, mais parallèle en avant des yeux ; corselet allongé, ovale-oblong, rétréci régulièrement et assez Ibrte- ment vers la base ; angles antérieurs arrondis, non saillants, pos- térieurs à peine plus marqués ; élytres plus longues que le corselet, planes , concolores ou plus ou moins testacées au sommet et aux épaules ; r? 7* segment de l'abdomen incisé au sommet. — L., Zi 1/2- 5 mill. Élytres parfois rougeâtres avec le disque enfumé, ou entièrement testacées , ainsi que le corselet ; la tête et la base de l'abdomen passant aussi au testacé roussâtre. Sous les pierres, les débris végétaux des champs et jardins, dans les fagots, sous les feuilles mortes, sur les plantes basses ; plaines et vallées des montagnes ; mars à octobre (c). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe , en Chypre et Tauride. Olis. La couleur de cet insecte est inconstante, surtout celle des élytres ; en Normandie, la forme la plus commune n'a qu'un fia liseré apical rou- geàtre. La largeur de la tête et du corselet est aussi variable , et , chez certaines 9» eUe devient très-grande, mais le corselet oblong, arrondi aux angles antérieurs , est caractéristique. D'après ces dififérences , il est probable que le sericatus Mots., de Transcaucasie, n'est qu'une variété du filiformis. En tous cas, il faut rapporter à ce dernier les uniformis ou anguinus de nos catalogues locaux , mentionnés à l'espèce précédente. 3. pulehellas* Béer, Fn. Helv., I, 230. - diversus* Aube, Aiin. Eut. Fr., 1850,318. - *fasciatus Mots., Bull. Mosc, 1860, II, 560.- Hochh., Bull. Mosc, 1862, III, 77 (veresùn.). Taille et forme du bimaculatus ; couleurs des filiformis à large fascie apicale ; ponctuation analogue à celle du cribrellus , mais un peu plus fine; forme bien plus petite, plus allongée, plus déprimée ; tête et corselet plus longs, d'un tiers plus étroits; corselet à — 10 — angles antérieurs plus arrondis , moins brusquement rétrécis vers le sommet, plus rétrécis vers la base; élylres variables de couleur comme celui-ci; abdomen plus finement et densémeut ponctué à la base. — L., 3 l/'J mil!. Entièrement teslacé (immature). Sous les détritus , dans le terreau des couches à melons (rn). Metz [Bcllevoye] ; Nancy {Mathieu) ; Bâle [Heer] ; Paris (Aube); Ste-Gemmes-sur-Loire (Gallois); Landes (Perris); Carcassonne {Gavoy) ; Perpignan (v. Kiesenivelter). Aussi en Grande-Bretagne. Obs, 1. Les divcrsus, cités par M. Fairmaire (Fn. Fr,, I, 569) de Tour- nus, Morgon {liey), sont des gracilis. Obs. 2. Le fasciaius Mots. Hocbh., du Caucase, me paraît, d'après la description, convenir plutôt à cette espèce qu'au cribreltus; toutefois, je n'ai pas osé l'y réunir avant d'étudier le type. Quant au fasciatus dont parle M. de Solsky {IJor. Ënt. Ross., 1871, VIII, 182), il semble très- différent de celui-ci et sans doute une variété du filiformis ; on voit que cet auteur ne connaît ni le véritable liumeralis Rolt., qui est un anguinus , ni le diversicoUis* Fauv. {Bull. Soc. Linn. Nonn., sér. 2, 1869, V, 39. — "Baudi, Berl. Eut. Zeit., 1869, 399. — Mars., U Abeille, 1871, VIII, 337. — plutynotus* Saulcy, Ami. Eni. Fr., 186i, 653), d'Espagne, Portugal, Corse, Sardaigne, Algérie et Syrie, qui ne diffère pas du iristis* Et. {Gen., 6h!i). à. bîmaculatus* Er,, Gen., 661. — Kraatz, Nat., 723. — higutia- /H.s*Baudi, Berl. Enl. Zeil., 1857, 106 [except. var. c). — immacvlatus* Mots., Bull, Mosc, 1860, II, 561. — Hocbb., Bull. Mosc., 1862, III, 78 (1). Taille et forme du pM/c/tc//M5 ; allongé, parallèle, subconvexe, roux-teslacé ; pubescence rare, longue ; très-distinct par sa ponctua- tion forte, serrée, aciculée-réticulée sur la tète et le corselet, éparse, (I) L'cspfccc suivante pourrait habiter notre rdRlon méditerranéenne : A', melanurus' Kiist., Kwf. Enr., 20, 7(>. — Kraatz, Berl. Ent. Zeit., 4858, 67. — biguttatua var. e liaiuli, llerl. Eut. Zeit., 1857, I0«. — ajnralis' Mots., liidl. Mosc, 48GO, II, 000. — llochli., Huit. .Mo.ic, ISC.a. III, 78. — œmulus' Kott, Berl. Enl. Zeit., 4870, :j3.— Mars., L'Aheillc, 187), VIII, :?/iO. Inclès et taille des bimaculalus linmaturos; trts-distinct ; plus large, plus court, plus ddprlnx!; pubcsccnte et iionctuution «urtout dos élytres et de ralxlomcn moitié plus Bcrrde et plus flnc ; tOte d'un tlcr.s plus large, bien plus courte, .subquadi-anRu- lulre; corselet bien plus petit, jdus court, sulii)eiitagonal ; angles antérieurs marqués ; élytre» un peu plu» courtes (juo chez bigullatus ; ubdomon plus large. — L., 3 1/i- 3 4/2 mlU. Comme bimarulnlu.'! ; souvent au pied dos oliviers; Juin, septembre. Espagne, l'ortugal, Italie, Sicile, Corse, Oréce, Uurburic, Chypre, 'J'aurldo, — H — Ircs-forle aux élyires, for(e, peu serrée à l'abdomen ; lêle oblongue, brime ; corselet ovale-oblong. allongé, rougeâlre; angles postérieurs arrondis; élylres d'un tiers plus longues que lui, Irôs-paralièles, teslacées, avec une tache noire médiane plus ou moins nette ; abdo- men noir avec les segments largement marginés de leslacé, ou brun au milieu ; (^ 7" segment incisé en dessous au sommet. — L., 3 1/2 mill. Tache des élylres souvent nulle , avec la tête et l'abdomen roux , et le 6" segment de celui-ci noir, sauf le sommet. Sous les pierres, les pailles sèches, les débris végétaux au bord des étangs ; juillet , octobre (r). Sos (Baudiier] ; Landes (Perris) ; Carcassonne (Gavorj) ; Lan- guedoc, Montpellier, Béziers (Marquet); Pyrénées-Orientales! Provence, Hyères ! St-Raphaël {Ratjmoncl) ; Nice {v. Bruck). Aussi dans toute l'Europe méditerranéenne , Madère , la Barba- rie , Chypre , Caramanie , Géorgie , Caucase et Russie méridionale. Obs. i. Le bimaculatus du Catalogue Godron (p. 59) est le pulcliellus, Obs. 2. Je rapporte à cet insecte deux exemplaires de Sarepta qui ont la couleur de nos exemplaires typiques les plus foncés, avec la tête et le corselet noirs et les élytres noirâtres, sauf une tache rougeàtre remontant sur la suture et les côtés, à peine plus claire à la base. 5. înternicdius* Er., Kccf. Mark, I, 524; Gen., 6iO. — Kraatz, ISat., 722 et syu. — immaculatus Steph., lU. Brit., V, 275 {veresim,). Forme de gracilis; plus grand , bien plus large , convexe; noir, assez brillant; bouche, antennes, un fin liseré au sommet des élylres et pattes teslacées ; tête plus large ; corselet plus trapézoïdal ; élylres bien plus courtes, plus convexes, plus fortement ponctuées, ainsi que l'abdomen, qui est plus large, plus robuste ; c? 7» segment échancré en triangle aigu au sommet ; 6" avec une impression lon- gitudinale obsolète. — L., 3 3/Zi mill. Sous les pierres, les mousses, les débris végétaux, les feuilles mortes , dans les fagots , parfois dans les fourmilières de F. rufa; bois et prairies ; février à octobre (c). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe et en Algérie , Caramanie , Géorgie. 'O' Obs, M. de Ilarold [Cal. Col., 624), sur la foi de M. Crotcb {Cat., IC ; Har., EnU llefi., 1870, VI, 100), considère cette espèce comme synonyme AHminaculaïus Steph., mais la description de l'auteur anglais est trop insuf- usante pour permettre d'adopter celte opinion avec certitude. — 12 — 6. prracilis Payk., Mon. Stapli., 38. — Woll., Trans. Ent. Soc. London, 1871, 309 et sij/i. — angustatus Payk, /. c, 36. — Er., Gen., 6/iO et syn. — Kraatz, Nut., 723 et sijn. — iiqilectus* M.-erk., Ccrm. Zeit., V, 239. — Kiaatz, Nat., 722 et S)jn.— Rye, Ent. Annual , 1871, 35. Assez allongé, subconvexe ; élytres et abdomen bien plus larges que ravanl-corps ; noir, peu brillant; lêle et corselet mais; bouche, anlenues, pâlies, marges des segments el une tache apicale aux élylres large, renionlanl jusqu'au milieu, teslacés ; pubescenccfine, assez dense ; ponctuation fine, serrée, aciculée à l'avant-corps, plus forle, dense aux élylres el ù l'abdomen ; lêle large, en ovale court; corselet pelil, ovale-obloug, court ; angles antérieurs peu marqués ; élylres presque moilié plus larges que lui; o' 1' segment échancré en triangle aigu au sommet. — L., 3-3 1/3 mill. Parfois leslacé, avec l'abdomen brun ou le 6« segment seul rem- bruni. Comme le précédent el sous les meules de blé^, les écorces, jusqu'aux neiges; toute l'année (tc). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe , Madère , la Barbarie , l'Asie- ]\lineure , le Caucase , la Perse et l'Asie centrale. Obs. La partie noire des élytres, chez les innnalures, devient brune à la base el aux épaules, el la tacbe testacée remonle alors au-dcU'i du milieu; ces mêmes élylres sont aussi variables de longueur, tanlôl à peine plus longues que le corsclcl (neglectus), lanlôl d'un quart ou d'un licrs plus longues ; mais l'ensemble des caractères ne permet pas de séparer spécifi- quenienl ces diverses formes, qui offrent tous les degrés intermédiaires, et qu'il est bien rare de ne pas observer chez des espèces, comme celle-ci, à large dispersion géographique. STILICUS Latr., Rt^gn. Anim., IV, 436. — Jacq. Duv., Gcii. Staph., 47, pi. 18, fig. 87 (1). fluf|ifii« Curtis. Corps robuste, épais, ruguleux, ailé. Télé grande, suborbiculaire, Irés-étranglée. Yeux petits. Labre Irés-grand , bi ou quadridenlé. Mandibules Irés-aiguës, tri ou quadridenlées. Mâchoires à lobes (I) On pourrait trouver le ^onrc suivant dans notre zone raédlterrandenno : NAZKUIS*. (PI. III, M.) Coroctbrcs cdnéraux des Sunius. Corps subconvexc, non rugueux, brillant, aptcro, TCto asacr. r^rando, trbs-ddgagéo du corselet. Veux ordinaires. — n — grands, pileux. Palpes maxillaires peu allongés, 3* article un peu plus long que le 2% U" polit, subulé. ,Menlon Iransverse. Languette bilobée, a lobes très-courts, arrondis ; intervalle sétuleux. Paraglosses saillantes. Palpes labiaux à 2" article épaissi, subovalaire, 3' petit, aciculé. Antennes un peu épaissies. Pattes assez grêles, pubescenles. Labre (fi)?. 14 o) saillant, arrondi, quaclrldenté, les denx dents médiaoes lonfrnes. Mandibules (fig. <4 b) trcs-fines, très-allongées, pourvues l'une et l'autre de 3 dents internes, l'apicsle la plus longue. Bouche comme chez \eH Sunius. Ecusson grand, triangulaire. Pattes robustes. Tarses postérieures à l"^' article à peine de la longueur des deux sulvanta réunis, 4« faiblement bilobé. — Nazeris^ nom propre. Ce genre méditerranéen vient se placer entre les Sunius et les Cephisus. Plui voisin des premiers, il s'en distingue par son corps non rugueux, son labre quadri- denté, et la forme des tarses; il diffère des Stilicus, à première vue, par ses tarses bilobés. Les Stilicopsis du Nouveau-Monde, également voisins des Sunius, ont le labre différent, très-saillant, entier. Les mœurs sont celles des Sunius. 1. pulcher' Aube, .4nn. Soc. Eut. Fr., IS.'IO, 317. — Heyd., Reis. Sûdl. Span., pi. II, fig. 3, 8.— cribellalus' Fairm., Ann. 'Voc. Ent. l'r., 1860, 172. — 'Ammonita Saulcy, Ann. Soc. Ent. Fr., 1804, C.34 (veresim.). (PI. III, fig. U.) Testacé rougeâtre, très-brillant; élytres plus obscures; segments 2-5 de l'abdomen d'un noir de poix; leur marge postérieure, les pattes, les palpes et les .intennes testacés ; pubescence grise , très-fine, rare ; ponctuation très-grosse, écart.'-e sur la tête et le corselet, rtont les intervalles sont très-lisses; a peine plus serrée aux élvtres, plus fine, plus dense a Vabdomen, oii elle forme sur chacun des segments 3 a a petites séries transverses, irrégulières ; éparse, assez rare aux 6« et 7« ; tête ovale, plus ponctuée en avant; corselet pins étroit que la tête, ovale oblong, très-rétréci en avant ; une petite carène longitudinale, peu saillante, limitée vers la base par deux faibles impressions parallèles ; élytres un peu plus courtes que le corselet, notablement élargies vers le sommet ; abdomen dilaté, plus large dans son milieu que les élytres; cf V" segment triangulairement échancré au som- met. — L., 4 mill. Sons les pierres; février et mai. Portugal, Espagne, Algérie et? Palestine. Obs. 1. Cet insecte, décrit comme un Sunius par Anbé, a été rapporté ensuite par M, Fairmaire au genre Mecognathus de M. Wollaston, et M. de Heyden le figure comme tel dans son Voyage en Espagne (l. c). Mais le type de ce genre Mecogna- thus, que M, Wollaston m'a envoyé, n'est rien qu'un Sunius a élytres courtes, et, du reste, les description et figure des Insecta Maderensia n'indiquent pas autre chose. 11 est singulier que les auteurs allemands n'en aient pas fait la remarque en figurant l'insecte, après les doutes exprimés par M. de Saulcy {l. c.) et M. Wollaston lui-même {Cat. Can. Col., 1864, 590); et surtout il est déplorable qu'ils en aient donné un dessin aussi mauvais, oîi ne se voient ni le dernier article des palpes, ni la ponctuation de l'abdomen, ni les lobes des tarses, etc. Obs. 2. D'après la description, VAmmonita Saulcy pourrait bien n'être qu'une variété du pulcher. Quant a l'espèce du Chili, qui a été rapportée aux Mecognathus (sculplilis Fairm. et Germ.), elle rentre dans les Sunius. Nous plaçons ici un autre genre remarquable : CEPHISUS*. (PI. IV, flg. 1.) Corps aptère, trapu, subconvexe, peu brillant. Tête grande, snb- carrée, dégagée du corselet. Yeux très-petits, à peine saillants. Labre (fig. \ o) couvrant en partie les mandibules, subarrondi, avec une échancrure médiane re- dressée en pointe obtuse de chaque côté , slnuée en dehors. Alandibules (fig. i b) — 44 — Tarses simples, à U premiers articles graduellement plus courts, 5' bien plus court que les quatre autres réunis. Ces insectes vivent comme les Sunius et sont assez . également répandus par tout le globe; mais leurs espèces sont moitié moins nombreuses. A. Corselet concolore, noir. a. Tête oblougue, aUonRée; dlytres concolores subtilis. b. Tête orbiculaire ou transverse. f Tête fortement transvorso, plus large que les élytres. X Taille grande ; pattes brunâtres riifipes. XX Taille trfcs-petite; pattes testacées Erichsonis. ff Tête orbiculaire ou transverse, pas plus large que les élytres. X Pattes testacées similis. XX Pattes testacées, genoux postérieurs bruns. * Ponctuation des élytres forte, serrée. ....... geniculalus. " Ponctuation des élytres trfes-flne, éparse orbiculatus. B. Corselet rouge. a. Tête noire fragilis. b. Tête rouge festivus. semblables, courtes, trfes-robustes, bidentées au milieu, la dent supérieure la plus courte. Palpe9maxillaires(fig. le) courts, l"' article très-petit, 2« assez étroit, subrho- paliforme, 3" un peu plus long, bien plus large, subsécuriforme, 4^ très-petit, k peine visible. Antennes courtes, épaisses, analogues à celles des Stilicus, mais h massue plus large et h articles transversaux dès le 4°. Corselet hexagonal. Ecusson petit, sub- arrondi. Elytres très-courtes. Abdomen robuste, à G^ segment très-allongé, 'i<' h, peine saillant. Pattes très-courtes, robustes ; cuisses larges, renflées ; jambes assez larges, plus longues que les tarses ; ceux-ci assez robustes, de 5 articles, le 4» très-court, muni d'un lobe membraneux, les antérieurs dilatés, très-courts, les postérieurs (fig. Id) h .3 premiers articles graduellement plus courts, le 6= à peine plus court que le 1'"^. — Ccphisus, nom propre. Cette nouvelle coupe, avec un faciès voisin de certains Lithocharis et Stilicus, difTcre des Sunius par ses antennes courtes, moniliformcs, ses yeux très -petits, ses mandibules courtes, bidentées, les tarses antérieurs dilates, des Stilicus et des Li- tliocharis, notamment par la forme de ces mêmes tarses et le lobe du 4« article ; elle paraît voisine du genre indien Acanlhoglossa, mais le labre est différent et les tarses antérieurs ne sont pas simples. La seule espèce connue pi-ovient de Syrie, oîi elle a été prise sous des pierres, avec des fourmis. 4. Oricntis'. (PI. IV, tig. 1.) Faciès analogue h celui de Lithocharis brunnca ; trois fois plus petit; rougeâtre; mandibules et abdomen sauf le sommet, ferrugineux; palpes cl pattes testacées ; pubcscence très-Hne, longue, plus serrée k l'abdomen, pileuse à l'avant-corps ; ])onctuation Une, serrée sur la tête et le corselet, un peu plus forte, dense aux élytres, très-fine et très-dense îi l'abdomen ; antennes n'atteignant pas le milieu du corselet ; 2° article U peine moitié plus court que le I'"'; les suivants transversaux, graduellement i)lu.s large» et en massue, le dernier grand, en ovalu court, tronqué; corselet petit, transversal, !l angles très-marciués , surtout les antérieurs; élytrci d'un tiers plus courtes, un peu jilus étroites que lui, très- élarglcs de la base au sommet, suliimprusslonnées au-dessous do l'écusson ; abdomen de la largeur du corselet ; C" segment moitié plus long quo le !'>*. — L., 2 1/2 mil!. Ueyroutli, St-Jean-(l'Açro,^othléem (Peyron, de Saulcy). — 15 — Groupe 1 . 1. subtilis* En, Geti., C31. — Kraatz, Nat., 698 et syn. Noir, allongé, parallèle, subconvexe, peu brillant; bouche, an- tennes et pattes d'un teslacé rougeâtre ; sommet extrême des cuisses brun; 0*= segment marginé de roussàlrc obscur; ponctuation fine, très-serrée, slriolée-rugueuse sur la tôte et le corselet, qui sont mats, très-fine, peu serrée aux élylres, extrêmement fine et dense à l'ab- domen ; pubescence très-fine et serrée , blanchâtre ; tête ovale- allongée ; labre Zi-denté; corselet octogone, allongé, très-rétréci en avant; côtés subparallèles; une carène médiane, lisse, courte; élylres plus longues, d'un tiers plus larges que lui; cT 7° segment échancré en triangle au sommet. — L., 6 1/2 mill. Sous les pierres , les mousses , les feuilles mortes , dans les fagots ; parfois avec les fourmis ; janvier à avril , septembre , oc- tobre (ar). Toute la région Gallo-Rliénane , sauf la zone méditerranéenne . Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Autriche, Italie, Russie. 2. rufipes* Germ., Fn. Ins. Eur., 48. — Er., Gen., 631. — Kraatz, JVaf., 698 et syn. — Thoms., Skand. Col., II, 202. — immunis Steph., m. Brit., V, 278. (PI. IV, fig. 2.) Bien plus court, plus large que subtilis; remar- quable par sa tête très-grande, orbiculaire, sublransverse, plus large que les élytres ; bouche, antennes et pattes d'un brun rougeâtre ; base des cuisses plus foncée ; pubescence moins fine ; ponctuation plus forte, moins serrée à l'avant-corps, assez forte, peu serrée aux élytres qui sont plus brillantes, d'un brun bronzé obscur ; labre Zt-denté ; corselet moitié plus c(jurl et plus large ; côtés plus rétrécis vers la base; élytres plus courtes; anus plus clair; o" 7* segment incisé au milieu du sommet. — h., 5 1/2-6 mill. Sous les détritus végétaux, les feuilles sèches, au pied des arbres, dans les fagots, les détritus des inondations ; plaines et montagnes jusqu'à 1,000 m. d'altitude; toute l'année (r). Presque toute la région Gallo-Rhénane : Rotterdam ; La Haye ; Belgique ; Provinces Rhénanes ; Lille ; Pas-de-Calais ; Troyes ; Hesse ; Alsace ; Lorraine ; Dijon; Paris; Fontainebleau; Rouen; Bàle ; Genève ; Limoges ; Lyon , Morgon ; Gironde ; Sos ; Tarbes ; Pyrénées-Orientales; Languedoc. — 16 ~ Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Autriche, Italie, Russie, Géorgie, Caucase. 3. Erîohsonîfs* FauT., Not. jKnf., 1867, V, lli. — orbkulatus* Et., Cen.y 634 et syn. — Kraatz, Nat., 700 et syn. {iiec Payk.). Voisin du nifipes; presque trois fois plus petit ; bouche, antennes et pattes testacées ; élylres à ponctuation phis rare, celle de l'avanl- corps bien phis fine, plus dense ; tète plus courte, encore plus grande, d'un tiers plus large que les élytres; yeux moitié plus grands; labre bidenté; corselet bien plus étroit, à carène entière, large; élytres carrées, très-petites; angle apical externe testacé-obscur ; abdomen dilaté et bien plus large que celles-ci à son milieu; cf 7<' segment légèrement incisé en triangle. — L., 3 1/2 mill. Sous les pierres, les mousses, les débris végétaux, au bord des étangs , surtout dans les bois humides ; parfois avec F. rufa et L. fulUjinosus ; avril, mai, juin, septembre, octobre (r). Belgique (Tcnnsiedfj ; Verviers (G/mpui.s) ; Lille , Verlinghem [Lethierry] ; Provinces Rhénanes {Bach) ; Hesse (Scriba) ; Ha- guenau, Strasbourg (Wenc/cer); 'Nancy (Mathieu) ; Remiremont {Puton) ; Bar-sur-Seine (Le Grand) ; Paris, Meudon (Fairmairé); Rouvray, Dijon {Rouget) ; Limoges {Bleuse); Aigle {Heer) ; Mon- tagnes lyonnaises , Néris , Tournus , Grande-Ghartreuse {Rey) ; Gironde, Grignols {Cabarrus); Landes (Perm) ; Tarbes {Pan- dellé) ; Pyrénées-Orientales {v. Bruck). Aussi en Scandinavie, Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Autriche , Italie , Russie. Obs, Les orbiculalus et ruflpes du Catalogue d'Ille-ct-Vilaine {Môm. Soc. Se. Ilie-el-Vil., i865, l, 55) représentent Vorbiculatjis de Paykull et non celui (l'EricLson ; Vorbiculatus du Catalogue Mocquerys (p. 199) appartient à la même espèce. 4. similis* Er., Gen., 632 e< syn. — Kraatz, Pfat., 699 et syn. — Tlioms., Shand. Col., II, 203. — orbkulatus Stcph., lll. lirit., V, 278. Distinct du sublUis par sa taille d'un tiers plus petite, sa tête orbiculaire h labre bidenté, plus large , bien plus courte , ainsi que le corselet, dont la carène médiane est entière, nettement sillonnée, les élytres presque carrées , moins brillantes, à ponctuation forte, serrée, avec l'angle apical testacé ainsi que les pattes en entier; (J 7" segment légèrement impressionné au milieu, profondi-ment écliancré au sommet; G' avec une large impression médiane ea — n — demi-cercle, lermiuée de chaque côté par une dente obtuse rou- geàlre; 5' à peine impressionné au milieu sur le bord. — L. 5 1/2 mil]. ' Sous les pierres , les mousses , les feuilles mortes , dans les fagots, les détritus des inondations, les débris des celliers • toute l'année (ar). ' Toute la région Gallo-Rhénane, sauf la zone méditerranéenne Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Suisse Autriche, Italie , Russie, Géorgie. ' Obs. Le rufipes du Catalogue de Romans (Ann. Soc. Linn. Maine-et- Loire, 1864, VII, 2lx) se rapporte au smii/is; le geniculatus, du même, au subtilis. 5. geniculatus* Er., Gen., 632. - Kraatz , Nat., 699 et smi. - puiictipennis Steph., ///. Bril., V, 278 (veresim.). Extrêmement voisin du similis , quoique Irès-distinct par sa tête un peu plus ovale, les élytres un peu plus longues, à tache apicale très-obscure, et le sommet des cuisses intermédiaires et surtout postérieures brun ; ^ incision du 7^ segment moins profonde- im- pression du 6-= plus large, plus profonde, abrupte, terminée de cliaque côte par une forte épine ciliée ; 5-^ avec une petite fossette médiane près du bord. — L., 5 1/2 mill. Sous les mousses, les feuilles, les pierres des coteaux arides- avril, juillet (tr). La Haye {Snellen v, Voll.); Bruxelles {Mors) ; Diest {Tennstedt); Crefe d {v. Bmc/.) ; Elberfeld (Bach) ; Uesse (Scriba) ; Haguenau Strasbourg (T7mc/cer); Paris {Fairmaire); Seine-Inférieure, forêl YeHe {Mocquerys); Le M^ns {Anjubault) ; Granville ! Anjou [Gallois) ; Lyon {Rey) ; Tarbes ( Pandellé ]. Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Autriche, Russie. .«nl^p'i'^^TpP'!"",'^"''""''''^"""" ^^^P^' Paraît bien convenir ù cette espèce et non à 1 orbtculatus, comme l'indique M. de Harold (CaU Col., 618). 6. orbiculatus Payk., Mon. Staplu, 35 [nec Er. Kr.). - affum* Er.. -tsdL~^'T' ' T ''T' - ''''''''- •^'''-^- ^^'^ "' 203. - /uscipes Er., /. c. _ ruricorms* Lucas, Expl. Alg. Ent., 119, pi. 13, Faciès des petits similis ; plus petit, plus court ; distinct des deux précédents par sa tète courte, transverse, plus carrée en-arrière, 2 — 18 — son corselet plus court, plus large, nettement anguleux sur les cotes avant le milieu, à carène très-large , entière, à peine sillonnée ; élylres plus larges, plus courtes, carrées, brillantes, bronzées à ponctuation très-fine, écartée, et tache apicale testacee, tres-nette; bouche et antennes roussâtres ; pattes testacées, genoux et jambes largement bruns, plus ou moins foncés ; c? T segment assez légère- ment incisé; 6« légèrement échancré au sommet. — L., Zi-û i/i mm. Comme les précédents; parfois avec Lasius fuliginosus ou au vol, le soir; toute l'année (tc). Toute la résion Gallo-Rhénane. , . o, Aussi dans le reste de l'Europe, Madère, la Barbarie, Chypre et la Caramanie. Obs Le llavipes Mois. (Bull. Mosc, 1860,11, 5G3), que M. HochliuUi ^BuiLMosl, 1862, 111,75) rapporte à la P^-^^-^^ ^^P.^-' ^^^u" .euJs constituer une forme distincte, propre au Caucase ; au moins, les deux seuls exemples 9 que j'ai vus présentent assez de dilTérences, surtout dans !a forme'pl^us alLgée! plus parallèle du corselet . pour être mamtenus prov.- soirement à part. Groupe 3 . 7. Iragîlîs Grav., Mon., liO. - Curl. BriuEnt.,lS, pi. 168. - .. V R-iar.t,„n — Muls. Rey, Ann. Soc. Lmn. Lyon, 18o3, 1, ï;-; pl-^ïi; Z t Ti. - ^^, l^., «97 et .,.. - scuUUaius^ MOIS., Bull. Mosc, 1858, II, 640. Forme assez voisine du sublilis; très-distinct dans le genre par son coTselel rouge-bricjue , assez brillant, pyrilorme, allongé, à angl eff és et ponctuation assez forte, serrée, non striolee ?é?usson rougeâtre, les élytrcs à ponctuation Irès-serree, fine, ru- ISe à tache apicale testacéc; antennes, palpes et pattes d tin b un noirâtre, les antérieures passant au brun rougeàlre; o' 7= seg- riz ér nncré en triangle obtus ; 6« très-excavé en cercle au milieu, iCava n irts- i se, terminée par une forte dent rougeâtre ciliée ; 5! ayant au milieu du bord un petit tubercule roux, limité par un arc de longs cils. — L., C inill. Dans les fagots, sous les pierres, les feuilles mortes les débris végétaux surles graminées ; le soir , au vol ; pariois dans les dé- tritus des inondations ; toute l'année (n). Toute la réiçion G:illo-llhénane. . , ■ . Tf„i „ Aussi en Grande-lirctagne, Germanie, Suisse, Autriche, Italie, Sardai^jne, Russie. — 19 — 8. festîvus* Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 1853, I, 68, pi. II, fig. 8 rt o\ — Faiiin., Fn. Fi\, I, 566. — Jacq. Duv., Staph., pi. 18, lig. 87. (Pi. IV, fig. o.) Très-distinct de fragilis par la tète et le corselet d'un roux testacé, celle-là plus courte, moins densément ponctuée, celui-ci plus court, h points trois fois moins serrés, avec la carène médiane plus saillante, la ponctuation des élytres rare, fine, celle de l'abdomen moins dense; pattes noirâtres; tarses bruns; cf 6« segment à excavation bien moins profonde, plus étroite, 5« non tu- bercule, avec une impression triangulaire à bords relevés et ciliés. — L., 5 1/2 mill. Sous les débris végétaux, au bord des eaux ; dans les détritus des inondations ; février, mars (tr). Hyères, vallée de Sauvebonne, au bord du Gapau {Rey] ; Tou- louse {Lareynie) ; Languedoc [Marquet) ; Tarbes {Pandellé). Aussi en Corse et Algérie. 'D^ Obs. Le feslii'us cité d'Iile-el-Vilaine par MM. de La Godelioaiset André (itfe'Hi. Soc. Se. lUe-et-Vil., 1865, I, 55) se rapporte au fragilis. DOMRNE*. (Pi. IV, fig. Zi.) Corps allongé, subconvexe. Tète grosse, ovale- oblongue. Yeux petits, non saillants. Labre (fig. U a) étroit, court, bilobé, à lobes arrondis. Mandibules (fig. h b) semblables, courtes, très-robustes, avec U dents internes, l'externe très-forte. Mâchoires c'i lobes courts , l'externe au sommet et l'interne intérieurement villeux. Palpes maxillaires (fig. h c] assez allongés, 1" article très- court, 2'^ et o" subégaux, ce dernier plus large, tronqué carrément, h" très-petit, subulé. xMenton transverse. Languette (fig. k d\ cornée, sinuée-échancrée au milieu. Palpes labiaux (fig. Ixd) de 3 articles, les 2 premiers larges, le 3" égal en longueur au 2". Antennes droites, filiformes, assez épaisses. Corselet oviforme. Ecusson petit. Elytres tronquées. Abdomen à styles anaux très-courts. Pattes assez grêles, les antérieures fortes, à cuisses dilatées, dentées en dedans, et à jambes échancrées-sinuées ; tarses simples, de 5 articles, les anté- rieurs à k premiers articles dilatés en palette, les postérieurs (fig. h, c) allongés, grêles, à 1" et 2"= articles égaux, les deux suivants graduellement plus courts, le 5* subégal aux 3' et k" réunis. — Domene, nom propre. Erichson et les auteurs modernes n'ont pas reconnu les affinités — so- dés insectes de ce genre, et les réunissent aux Lathroblum, dont ils diffèrent beaucoup par leur forme, leurs mandibules quadriden- tées, la structure de la languette et celle des tarses postérieurs. Ils ont le faciès des SliUcus et ScopiTius^ mais s'en distinguent, à première vue , par le labre ni denté , ni épineux. On n'en connaît que quelques espèces, vivant sous les pierres et les mousses, parfois, dit-on, dans le voisinage des fourmis. Ils habitent les contrées centrales et méridionales de l'Europe et le nord de l'Afrique , surtout dans les zones montagneuses. A. Taille grande; corps noir, mat. 0. Élytres petites, pins courtes que le corselet, plus étroites que la tête scabricollis. b. Élytres grandes, bien plus longues que le corselet, plus larges que la tête stilicina. B. Taille petite; corps testacé, brillant scopœella. 1. scabricollis* Er., Gen., 603. — Kraatz, Nai., 688 et syn. (1). Faciès du StiUctis subtilis ; plus grand ; aptère ; noir de plomb , mat, subconvexe; élytres un peu bronzées, peu brillantes; raandi- (<) On pourrait trouver dans nos Alpes méridionales la : i'. stilicina' Er., Gen., 932. — d* galilœa' Saulcy, Ann. Soc. Ent. Fr., 18G4, G47. — Mars., L'Abeille, 1871, VIII, 317. — Ç arabica' Saulcy, l. c, 648. — pitnctatis- sima' Scriba, Derl. Ent. Zeit., i870, HT. — Mars., l.c, 316, Faciès du scabricollis ; trfes-distinct ; plus allonge, subdéprimé, moins mat; ailé; pubescence plus fine il l'abdomen; ponctuation générale moitié plus fine, surtout aux élytres, qui sont larges, déprimées, d'un tiers plus longues que le corselet, celle de la tête et du corselet égale, non aciculOe ; tête bien plus petite, plus orbiculairc , plus étroite que les élytres; corselet d'un tiers plus étroit, bien plus long ; angles plus arrondis; une trfes-line ligne longitudinale ; impressions des segments abdominaux droites; cf 7» segment h incision plus large, largement impressionnée au milieu, avec une faible élévation munie de poils noirs de chaque côté vers la base; 6« lé- gèrement échancré, faiblement impressionné au milieu. — L., 6-6 1;2 mill. Kly très passant au brun-rougcâtre (immature). Au bord des eaux, dans les endroits humides, sous les leuillcs mortes; l'été. Italie, Sicile, Sardaigno, Grfcce, Chypre, Syrie, Palestine, Crfcte, Kussie. Obs. M. v.Bruck m'en a communiqué un exemplaire, venant do M. Fnirmaire, et portant pour mention: Alpes françaises; mais, îi défaut d'autre exemple de cet habitat, peut-être inexact, je considère l'espèce comme non indigène; jusqu'ici ou ne paraît pas l'avoir trouvée au nord do l'Italie centrale et je ne crois pas qu'elle se rencontre en Piémont, quoique la Faune française l'indique de ce pays. Une autre espèce des sierras du nord du Portugal est la . <". scopœella'. Faciès voisin de» Scopa-us; taille do Lilliocharis ripicola; testacée; abdomen plus obscur ; très-distincte de stilicina par sa taille, son corps brillant, moins ii l'abdomen, sa jionctuation bien plus fine, trois fois moins serrée sur la tête, le corselet et l'ab- domen, forte, rare, subscabreuse aux élytres, qui sont moitié plus courtes que le corselet , transverses; tête en ovale court ; corselet plus large, h ligne médiane llsso USHCZ large ; abdomen dilaté, noirâtre sur le bord des segments. — L., 3 2p ntUl. Sierra do Gorez ; julUot.— Une seule 9 (4^ ^* Brûlerie). — 21 — bules et écusson brunâtres; palpes, antennes et pattes rousses; pu- bescence peu serrée aux élytres, dense à Tabdomen ; ponctuation très-serrée, assez forte, ruguleuse à la tête, plus fine, aciculée au corselet, trois fois plus forte et moins dense, rugueuse aux élytres, extrêmement serrée et fine à l'abdomen; tète grosse, suborbiculaire ; corselet ovale-oblong ; angles très-arrondis; élytres un peu plus courtes, d'un tiers plus étroites que la tête ; abdomen plus large, impressionné en arc à la base des segments; o" 7"= segment large- ment, obsolètement canaliculé, échancré en triangle aigu au sommet; 6' à peine échancré. — L., 6 1/2 mill. Sous les mousses humides, les pierres, les écorces, surtout dans les bois de sapins ; parfois avec les fourmis ; régions montagneuses jusqu'à 2,500 m. d'altitude ; printemps (tr). Hesse (Scriba); Alsace, Vendenheim (Wencker) ; Jura, Chau- mont, près Neuchâtel ; Genève {Heer) ; mont Tendre (Dumur) ; Bugey, Grande-Ghartreuse (Rey). Aussi en Germanie, Suisse, Autriche, Tyrol. SCOPiEUS Erichs., Geti. Staph., 60à. — Jacq. Duv., Gen. Staph., 46, pi. 18, fig. 86. Polyodonttt» Sol. — Scoponœu» Mots. Corps allongé, ailé. Tête grande, portée sur un très-petit cou. Yeux petits , non saillants. Labre quadridenté, transverse. Mandi- bules très-aiguës, tridentées. Mâchoires à lobes courts, pileux. Palpes maxillaires peu allongés, 3^ article subégal au 2% renflé, Zi* très-petit, subulé. Menton transverse. Languette cornée au milieu, en trident. Paraglosses à peine saillantes. Palpes labiaux à 2^ article renflé, double du 1", 3* petit, subulé. Antennes filiformes. Pattes courtes^, pubescenles ; cuisses antérieures et jambes dilatées. Tarses simples, à articles l-/i graduellement un peu plus courts, 5"= double du 1". Les Scopaus sont de petits insectes d'une étude difficile chez les 9, mais remarquables par les caractères sexuels des c^, qui offrent souvent les différences les plus profondes chez des espèces très-voisines. Ils sont aussi nombreux que les Sunius, et leur répartition géographique est analogue. On les trouve surtout dans les lieux humides, sous les pierres, les détritus, etc. — 22 — A. Tête ovale, oibiculaire ou suborticulaire, plus on moins arrondie à la base. a. Tête ovale, très-arrondie à la base bicolor. b. Tête suborticulaire ou oblongue, légèrement tronquée à la base, avec les angles basilaires arrondis. Y Tête plus longue que large. X Corps plus ou moins rougcâtre. Ponctuation bien visible, au moins aux élytres. • Taille très-grande gracilis. " Taille moyenne nericatiD. " Ponctuation effacée, même aux élytres sciluius. XX Corps noirâtre ; bouche, antennes et pattes testacées. . lomjicollis. ■ff Tête plus large que longue lœvigattts. c. Tête plus ou moins carrée ou subtriangulaire, tronquée carré- ment à la base, dont les angles sont droits ou presque droits. f Elytres à ponctuation très-tinc, très-serrée, peu visible. X Corselet U peine plus étroit que la tète, qui est subparallèle, didymu.''. X X Corselet bien plus étroit que la tête, qui est subtriangu- laire minimus. +f Elytres à ponctuation plus ou moins forte, très-nette. X Corps à pubescence soyeuse très-fine ; tête et corselet à ponctuation effacée micropterus XX Corps à pubescence ordinaire; tête et corselet à ponc- tuation bien visible. ' iOlytres à ponctuation assez forte; abdomen assez brillant. • Tête bien plus large que le corselet; corps rougeâtre. rubidus. •' Tête à peine plus large que le corselet; corps d'un brun de poix co'jnatus. ** Élytres à ponctuation fine; abdomen presque mat. . . sulcicollis. Groupe 1 fSCOP^EUS GEN.J. 1. gracilis Sperk , Bull. Mosc, 1835, 153. — Ericlisoiiis* Kol., Melet. Elit., III, 23, pi. XII, fifï. 1. — Kraatz, Nai., 702 ei syn. — Baudi, Berl. Enl.Zeit., 1857, 103; «869, 391.— lœvigalus* Heer, Fn. IIcli.'., I, 237 {nec G)ll.). — apicalia* Muls. Rey, Ann, Soc. Linn. Lyon, 1854, 165, pi. J, fig. 6-8.— Fairm., Fn. Fr., I, 559 (1). Le plus grand du genre, plus étroit, plus allongé, bien plus déprimé que Icùvigatus, dont il a les couleurs ; antennes plus fines, (4) Kn t£te du genre se place le : V. bicolor' Dandi, Stud. Ent., 135 ; Bcrl. Eut. Zeit., 1857, 102.— Kraatz, A'n/., 70i. (PI. IV, tig. ij.) Taille, forme, iionctuation et pubescence des grands didjimus; très-distinct; pluc étroit, plus convexe ; noir ou noir de poix; bouche, antennes, une tache sur le quart aiùcal des élytres, remontant sur la suture, sommet des (i*^ et 7" segments et pattes d'un testacu-rdugeâtro ; tête étroite, ovale, très-arrondie en arrière; corselet plus étroit, plus oblong, bien plus atténué en avant ijuc chez didymus; angles antérieurs effacés; élytres presque moitié plus larges, d'un quart plus longue» que le corselet ; cf C« et T" segments avec une large Impression longi- tudinale presque lisse au sommet, qui est profondément écbancré en dcmi-ccrcle au ««, et largement Incisé on triangle au 7°. — L., 'i mill. Dans les détritus des inondatiouK. Piémont , Toscane. ~ 23 — plus longues; pubescence plus serrée, soyeuse; ponctuation plus fine, plus serrée, surtout aux élylres, qui sont bien plus longues, d'un tiers plus longues, presque moitié plus larges que le corselet, planes; tète bien plus longue, moins orbiculaire, à côtés très-paral- lèles ; corselet d'un tiers plus étroit et plus long que chez Iccvigatus, en ovale long; fossettes basilaires moins marquées; abdomen très- mal, plus parallèle, plus foncé ; cf 7" segment avec une impression longitudinale, très-nettement bisinué au sommet. — L., 3 ijà-'ô 1/2 mill. Brun de poix, avec la tête et le corselet plus clairs , et le sommet des élytres largement testacé ; parfois rougeâtre, avec la tête et la base des élytres rembrunies (immature). Sur le sable au bord des rivières ; dans les détritus des inonda- tions ; février, mars, mai (tr). Abr(Fi«ss); Meiz {Bellevoye); le Rhin, à Strasbourg (Wenc/cer); Bâle {Heer); St-Florentin, bords de l'Armançon [de La Brûlerie]; Lyon, Morgon {Rey) ; Allier (Besbrochers des Loges) ; Carcassonne (Gavoy) ; Albi {R. de Mathan) ; Tarbes {Pandellé). Aussi en Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Tyrol , Italie , Sicile, Corse, Espagne, Chypre, Caucase, Russie, Asie centrale. Obs. D'après des types d'Heer, son Latlirobium Iccvigatum se rapporte à cette espèce, et son Riigitus exiguiis au lœvigatus de GyHenball. La syno- nymie de Sperk est donnée d'après M. Kraatz {Berl. Ent. Zeit., 1862, 299), 2. scitulus* Baudi , Berl. Ent. Zeit., 1857, 103. — *debilis Hochli., Bull. Mosc, 1851, III, 50 {forte). Presque moitié plus petit que gracUis; taille du sericans; d'un tiers plus petit que lœvigatus, moitié plus étroit, allongé, parallèle, convexe, remarquable par sa ponctuation effacée et son corps presque mat, à pubescence soyeuse, assez longue, surtout au corselet; cou- leurs du lœvigatus, mais avec le corselet roux et les élytres large- ment testacées sur le tiers ou la moitié apicale ; tête étroite, paral- lèle, bien plus longue que large; corselet étroit, oblong; côtés un peu rétrécis vers la base, à angles antérieurs peu marqués; fossettes et ligne médiane obsolètes ; élytres d'un quart plus longues et d'un tiers plus larges que celui-ci ; anus testacé ; c? 7« et 6" segments très-largement impressionnés, le 7* à la base surtout, qui est sub- bifovéolée ; 6"= très-largement échancré à son sommet ; 7° avec une incision profonde, très-étroite, divisant le segment en deux lobes subarrondis. — L., 3 mill. Parfois rougeàtres, avec la tète, la base des élytres et l'abdomen, sauf l'anus, rembrunis (immature). — 24 — Sur le sable au bord des rivières ; parfois dans le terreau; avril, août, novembre (tr). Albertville , bords de l'Arly ! Tarbes (Pandellé). Aussi en Corse, Italie, Sicile, Algérie, Gliypre et Perse septen- trionale. Obs. D'après la description, le debilis Hochh, paraît bien voisin du scitulus, si tant est qu'il en diflère réellement. 3. serieans* Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 185Zi, 108^ pi. I, fip;. 9-H. — Kraatz, Nat., 706. — Baudi , BcrL Eut. Zeit., 1857, 103. — Fairm., Fti. Fr., I, 559. — trossulus* Woll., Cat. Canav., 18G/i, 585. Taille, forme et couleurs du scitulus; très-disliDCt ; moins mal, à pubescence moins visible, bien moins longue au corselet et aux élytres; celui-ci et la tête assez brillants; ponctuation moins effacée, surtout aux élytres ; corselet plus large, moins parallèle ; élylres plus larges que chez scitulus; abdomen plus dilaté, plus foncé au sommet; ^ 6* segment à peine sinué au sommet; 7« très-largement échancré en triangle profond. — L., 3 mi 11. Sur le sable au bord des rivières ; dans les détritus des inon- dations (tr). Lyon , bords du Rhône {Rey) ; Béziers {Marquet). Aussi en Espagne, Italie, Sicile, Algérie et Canaries. Obs. 1. La couleur est variable, comme chez le précédent; cependant le corselet est toujours plus rougeâtre. Obs. 2. Le sericans du Catalogue Wencker (p. o2) se rapporte au sul- cicollis. U. lœvigatus Gyll., 1ns. Suce, IV, A83. — Er., 6'eH., 605. — Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 185i, 160, pi. I, lig. 1-5. — Kraatz, Nul., IQZclsyn. {cxcepi. Heor). — Baudi, BcrI. Enl. Zeil., 1869, 391. — cjj- guus* Hecr, Fn. Helv., 1 , 233. Iiemarquable par son corps large, robuste, subconvexe, sa tête grosse, très-courte, son corselet court, large, subglobulcux ; d'un brun noir, assez brillant, h pubescence fine, non soyeuse; bouche, antennes, sommet des élylres plus ou moins largement, G' el 7"^ seg- ments à l'exlrémité el pattes testacés; ponctuation très-fine, très- dense, nette à l'avanl-corps, obsolète à l'abdomen ; antennes robustes; lôte subcarrée, Iransverse ; corselet souvent brun, très-rélréci en avant, moins en arrière, convexe, presque aussi large que la tôle ; — 25 — deux fossettes basilaires Irès-netles ; une ligne médiane lisse, très- étroite ; écusson grand, brun; élytres d'un tiers plus larges et plus longues que le corselet ; abdomen dilaté au milieu ; ^ segments 3-7 impressionnés à la base, les 3" et h' en t'osselle ; 6" très-largement écbancré au sommet; 7' avec une incision médiane en carré, très- large, très-profonde, relevée de chaque côté en une dent tres- saillante. — L., 3 1/2 mill. Sous les pierres , les mousses, les détritus, sur la vase au bord des eaux courantes et stagnantes, dans les détritus des inondations ; parfois dans les bois humides; toute l'année (ac). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe , l'Algérie , Chypre , la Géorgie, le Caucase et la Perse septentrionale. Obs. Les exemplaires que j'ai vus de Corse sont noir de poix , avec le 3* article des palpes et les autennes et pattes en grande partie ferrugineux. 5. long^ieollis*. Faciès des grands didymus, mais avec la têle conformée comme sericans ; noirâtre, assez brillant, surtout au corselet; bouche, an- tennes et pattes flaves ; 3'= article des palpes obscur ; très-distinct de didymus par la ponctuation plus forte, moins serrée, la forme de la tête, celle du corselet , qui est en olive , petit , étroit, bien plus allongé et surtout bien plus atténué en avant sur les côtés, dont les angles antérieurs sont nuls; fossettes plus marquées; élytres presque moitié plus larges, un peu plus longues que celui-ci ; abdo- men assez dilaté; cf inconnu. — L., 3 mill. Limoges ! Carcassonne {Jacquelin du Val). Obs. Je ne possède que deux Ç de celte espèce, l'une que j'ai prise aux environs de Limoges, l'autre qui m'a été donnée par feu Jacquelin du Val, comme trouvée par lui à Carcassonne. Groupe S (POLYODONTUS SOL. — SCOPONAiUS MOTS.). 6. didynaus* Er., Gen,, 606. — Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 185i, 17Zi, pi. II, fig. 1-3. — Kraatz, Nat., 704 et syn. — mi7iimus var. Baudi, Beii. Ent. Zeit., 1869, 391. Forme du gracilis; très-distinct de lœvîgatus; bien plus étroit, plus parallèle, plus déprimé; noir de poix, peu brillant ; bouche , — 26 — antennes et pattes d'un ferrugineux obscur; 3« article des palpes, cuisses et sommet du 6« segment bruns; tarses roussàtres; pubes- cence plus serrée, plus fine; ponctuation bien plus fine, surtout aux élylres; tête coupée carrément en arrière, bien plus étroite et plus longue ; côtés subparallèles, un peu rétrécis de la base jusqu'aux yeux ; corselet étroit, allongé, à côtés parallèles, obliquement coupés au 1" tiers antérieur, dont les angles sont marqués ; fossettes obso- lètes; élytres d'un tiers plus larges et plus longues que celui-ci; abdomen subparallèle; ^ 6-= segment à impression large, légère, largement et obsolètement échancré au sommet; 7° largement échanclié en triangle profond, obtus, marqué de deux impressions obliques, très-nettes, en fossette. — L., 2 2/3-3 mill. Corselet brun ; bouche, antennes et pattes d'un testacé rougeâtre (immature). Dans les détritus des marécages; avril à juillet, décembre (r). Hautes-Alpes! Le Ijwc {Robert) \ Marseille (Wachanru); Lyon, Morgon, Provence [Rcd] ; Carcassonne (Gavoy); Frontignan [Mayel); Gers, Gimont {de Larcenne) ; Tarbes (Pandellé). Aussi en Suisse , Autriche , Italie , Espagne , Portugal , Corse , Sardaigne , Algérie et Russie méridionale. Obs, Le (lidymus de mon Énumération des Insectes de Savoie {Bull. Soc, Linn. Norm., 1865, IX, 302) et celui du Catalogue Wenckcr (p. 32) ne sont rien que des lœvigatus ; celui du <^a/a/o(/ue de Norguet est un sutcicoUis. G est évidemment ù cette espèce que se rapportent encore les grands minimus ù pattes noirâtres que M. Baudi signale en Italie (/. c). Quant au didyinus cité de Metz (Bellevoije), dans le Catalogue Godron (p. 59), il paraît qu'il se réfère au sulvicotlis. 7. minimus Er., Kœf. Mark, I, 511 ; Gen., 607. — Kraatz, Nat. 709 cl S7jn. — Muls. Rc)', Ann. Soc. Linn. Lyon, 1854, 187, pi. II, (ig. 11-16. — Baudi, IJerl. Enl. Zeit., 1857, 105; 1869, 392. Extrêmement voisin du didymus; bien plus petit, plus grêle, plus déprimé, filiforme; ponctuation plus marquée aux élytres, qui sont planes, plus courtes; tête plus rélrécie en avant des yeux surtout , sublriangulaire ; corselet plus atténué en avant, plus étroit que la lêle, d'un tiers plus étroit que les élylres, qui sont plus brillantes; abdomen subpnrallôle ; ^ G« segment semblable; 7" avec une large fossette longitudinale, lisse au sommet, qui est largement échancré en triangle. — L., 2 1/2 mill. iJ'un testacé rojgcûlre avec l'abdomen , sauf le sommet noirâtre, les antennes, les palpes et les pattes lestaccs , parfois les élytres plus ou moins rembrunies. — 27 — Comme le précédent (tr\ Bruxelles (Mors); Provinces Rhénanes (Bach); Ahr (Fuss); Hesse iScriba); Alsace (VFe>!c/i-er) ; Bâle {Ilcer); col de Balme {Ch. Bi'isout de Barneville]; Lyon, Provence, Hyères {Hcy); St-Raphaël (Raymond) ; Montpellier ! Aussi en Germanie , Suisse , Autriche, Italie, Espagne, Chypre, Caucase , Russie. Oùs. i. Je rapporte cet insecte au minimus des auteurs, quoique je n'aie vu aucun exemplaire à coloration foncée comme celle qu'indique Erichson, coloration qui rendrait le type semblable aux individus foncés du didyrnus. Mes doutes se sont augmentés de ce que ce naturaliste, ainsi que MM. Kraatz, Mulsant et Rey , ne donne qu'en partie les caractères sexuels du o", que M. Baudi, le premier, signale dans ses Coléoptères de Chypre (l. c). Est-ce que les exemplaires de couleur claire que je décris appartiennent à une forme distincte du vrai minimus, et que l'espèce connue sous ce nom serait fondée sur de très-petits didyrnus, comme on en prend en Corse et en Algérie? II serait possible, en ell'ct, que les auteurs cités n'eussent pas vu les deux fos- settes du cT, souvent cachées sous le 6« segment, quand le 7' est rétracté. Obs, 2. Le mi«zmMs cité de Dieuze, dans la Faune Française (I, 562), et celui du Catalogne Godron (p. 59) se rapportent au tœvigalus. 8. rubidus* Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 185Zi, 171, pi. I, fig. 12-14. — Kraatz, NaU, 706. — Baudi, Berl. Ent. Zeit., 1857, 104. — Fairm., Fn. Fr., I, 560. — Jacq. Duv., Stapk., pi. 18, flg. 86. — subcy- tinU ricus* Scrihii, Berl. Ent. Zcil., iSQS, 156 (1). Taille et faciès du lœvigatus; couleurs du sericans ; rougeâlre, peu brillant; partie antérieure de la tête et base des élylres enfu- mées ; abdomen noir de poix ; sommet des 6* et 7« segments ferrugi- neux; bouche, antennes et pattes teslacées; très-distinct du dernier par sa tête .très-carrée en arrière, bien plus large , plus courte et (<) On rencontrera peut-être chez nous l'espèce italienne ci-après : 8'. micropterus' . Entièrement d'un testacé-rougeâtre, avec le devant de la tête et l'abdomen enfu- més ; pubcscence du scitulus ; bien plus grêle que ruhidus ; tête bien plus étroite; corselet remarquable par sa forme large, peu convexe, brièvement atténuée en avant, h côtés coupés presque droit, légèrement rétrécis vers la base, qui est tronciuée; fossettes et ligne médiane nulles ; élytres très-petites, h peine plus larges, pas plus longues que celui-ci, à ponctuation très-fine, très-serrée, bien visible ; cT 6" seg- ment à peine impressionné, finement échancré au sommet ; "c écliancré en triangle aigu, large au sommet, ayant sur le disque deux sillons obliques, lisses, réunis au sommet du triangle, rintoryalle de ceux-ci étant relevé en pli triangulairemcnt aigu. — 11., 3 mill. Toscane. Obs. M. Baudi m'a communiqué un cf et une Ç de cet insecte soua un nom que j'ai dû clianger, parce qu'il existe déjli dans le genre. — 28 — plus rétrécie en avant, le corps plus large, plus robuste, plus grand, la pubescence bien moins fine, moins serrée, plus longue ; corselet plus large en avant , où les angles sont plus marqués ; côtés plus rétrécis vers la base ; élylres plus courtes, à peine plus longues que le corselet, à ponctuation moitié plus forte et moins serrée que chez sericans, celle de l'abdomen bien visible; c? 6" et 7« segments pi- leux ; 6^ subimpressionné, avec le sommet à peine ponctué ; 7« avec une incision triangulaire profonde au sommet , et deux fossettes écartées, parallèles, très-profondes de chaque côté du disque. — L., 3 1/3 mill. Sur le sable au bord des rivières ; dans les détritus des inon- dations (r). i\iY?L [Ch. Brisout de Barneville) ; Aube! Allier! Lyon, bords du Rhône (JRey) ; Provence , Aix ! Carcassonne (Gavoy) ; Alilhau, Albi {R. cleMathan) ; Tonneins {A. Grouvelle) ; Tarbes [Pandellé]. Aussi en Germanie, Italie, Espagne, Russie. Obs. Les caractères cT de celte espèce, comme ceux de plusieurs autres, n'ont été décrits qu'en partie par les auteurs. 9. cognatus*^ Muls. lîey, Atin. Soc. Linn. Lyon, 1854, 180, pi. II, fig. 6-8. — Kraalz, Nat., 707. — Baudi, Boi. Eut. Zeit., 1857, 104.— Fairm., Fn. Fi\, I, 561. (PI. IV, fig. 6.) Voisin de didymus, mais très-distinct; très- robuste, plus petit, plus large, plus court; brun de poix; abdomen noirâtre; bouche, antennes et pattes flaves; assez brillant; ponc- tuation moitié plus forte et moins serrée , surtout aux élytres , où elle est très-nette, assez forte; pubescence plus rare, plus longue; tète bien plus large, plus courte, plus rétrécie en avant, plus carrée en arrière ; corselet bien plus court et plus large, plus brusquement rétréci en avant; côtés subarrondis vers la base; élylres subcarrées, à peine plus larges, pas plus longues que celui-ci ; abdomen large, robuste ; cj G'= segment subéchancré au sommet; 1" largement échancré en triangle obtus avec deux fortes impres- sions arquées en dedans , entourant l'échancrure dont les bords sont très-fortement relevés. — L., 2 2/3-3 mill. Sous les pierres, les débris végétaux, sur la vase; champs, jardins, prairies ; mars à août (ac). Toute la région Gallo-Rhénane, sauf la zone méditerranéenne. Aussi en Germanie, Suisse, Autriche, Tyrol, Italie. 10. 8ulc-ieoIliN Slcph., ///, llrii., V, 277. — miuulus* Er., Gcii., 60G. — Kraalz, Nat., 708 et syn. — Muls. Rcy, Ann. Soc, Linn, Lyon , 1854, — 29 — 4 8i, pi. II, flg. 9, 12. — Baudi, Berl. Eut. Zeil., 1857, i05. — pu!;iltus* Kiesw., Stett. Eut. Zeit., 1843, 309. — Krualz, Nat., 708 {nec Hoclili) aùbrevuitus* Muls. Rey, Ann, Soc. Liiin. Lyon, 185i, 177, pi. II, liR. 4-5. — (lebilis Muls. Rey, /. c. — intenncdius* AIuls. Rey, l. c, pi. II, fig. 10, H, 13. - *anxius Muls. Rey, /. c, 1861, VIII, 133. — *lhjci Woll., Enl. Moiitl, Mag., 1872, 34. — Rye, Ent.Anmial, 1873, 24 {veresim,). Voisin du cognatus; plus foncé, plus étroit, plus allongé, bien moins brillant; pubescence bien plus fine, plus serrée; ponctuation bien plus fine, plus serrée, surtout aux élytres; tête plus étroite, plus longue; corselet plus étroit, plus parallèle, plus long ; élytres un peu plus larges que lui ; abdomen plus étroit , plus parallèle ; ^ 1" segment assez profondément , largement échancré en triangle aigu ; 6»^ très-légèrement bisinué au sommet. — L., 3-3 1/3 mill. Tête, corselet, élytres et anus parfois rougeàtres (immature). Gomme le précédent ; parfois sous les mousses ou dans les fourmilières de F. rufa; février à août (c). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe et en Géorgfe. Obs. 1. M. Kraalz (/. c.) prétend, contrairement à Erichson, que le 6« segment n'est pas bisinué ; il est vrai que les deux sinus sont sujets à s'effacer un peu, mais ils existent et se voient très-bien chez les exemplaires carac- téristiques. Obs. 2. Cet insecte est très-variable pour la taille, la couleur , la largeur de la tête et du corselet et la longueur des élytres, qui sont parfois d'un tiers plus grandes que le corselet , parfois un peu plus courtes ; mais les caractères sexuels le distinguent sans peine des espèces voisines, et d'ailleurs ces variations, qu'on a crues spécifiques, se reproduisent dans presque tous les types du genre. Vintermedius Muls. Rey appartient à la forme longi- penne, le pusillus à la forme brévipenne. Les 5. anxius et Ryei paraissent, d'après la description, se rapporter à quelqu'une de ces variations. Les caractères sexuels donnés par MM. Mul- sanl et Rey conviennent très-bien à notre insecte. Quant à M. Wollaston, il est fâcheux qu'il ait omis d'indiquer ceux de son Ryei , dont il possède sans doute des d* parmi les neuf exemplaires de sa collection. LITHOCHARIS Lacord., Fn, Eni. Paris, I, 431. — Jacq. Duv., Gen. Stapli., 46, pi. 17, fig. 85. Jlecfon Stepb. — Achenontot'phus Mots. Corps assez large, subdéprimé. Tète subcarrée ou subtriangulaire, à cou très-grêle. Yeux assez gros, peu saillants. Labre transverse, — 30 — bidenticulé. Mandibules très-aiguês, tri ou qiiadridenlées. Mâchoires à lobes courts, pileux. Palpes maxillaires peu allongés, 3* article subégal au 2% renflé, h' très-petit, subulé. Menton transverse. Languette bilobée, à lobes écartés; intervalle séluleux. Paraglosses à peine saillantes. Palpes labiaux à 2* article double du 1", renflé, 3° grêle, acuminé. Antennes filiformes. Pattes pubescentes. Tarses antérieurs subdilatés, les postérieurs à articles i-lx graduellement plus courts, 5« subégal au 1". D'après M. Perris, la larve inédite d'une espèce (fuscula Maxm.) vivrait sous l'écorce des pins morts, dans les Landes. Ces insectes ont les mœurs des LaUirobium , dont quelques-uns rappellent le faciès. Ou en compte une centaine d'espèces , ré- pandues surtout en Europe, en Asie et en Amérique. A. Corselet non chagriné, à points peu profonds, confondus, souvent extrêmement fins et serrés, parfois invisibles ; celui-ci plus ou nioinsmat; taille grande ou moyenne. a. Ponctuation du corselet plus ou moins visible. f Taille trfes-grande ; tête allongée, un peu brillante. . . . castanea. •j-f Taille moyenne ; tête assez courte. X Tête très-mate, en tib rement ponctuée. * Corselet il ponctuation assez forte, bien visible . . . • fuscula. ** Corselet à ponctuation très-fine, obsolète. • Corselet rougeâtre, plus clair que les élytres, k carinule médiane visible. ripicola. •' Corselet brun, de la couleur des élytres, sans cavlnule; celles-ci avec une large tache apicale noire apicalis. XX l'ête un peu brillante. ' Corselet carré, subtransverse, brun, a carinule distincte, picea. ■** Corselet rétréci vers la base, rougeâtre; tête et corselet sans carinule diluta. b. Corps entièrement mat, à ponctuation invisible. ■j- Corselet d'un roux testacé; tête ordinaire ochracea. ■j-J- Corps noir ; corselet et élytres parfois bruns ; tête très-petite, obsolcla. B. Corselet mat, chagriné entre ;a ponctuation qui est peu profonde, confuse; taille très-petite; antennes très-courtes dehilicornis. C. Corselet plus ou moins brillant, non chagriné, U points assez pro- fonds, non confus. o. Corselet plus ou moins brun, rougeâtre ou testacé. ■J- Corselet brun, rougeâîrc sur les bords. X TGte et corselet h ponctuation forte, serrée ; carinule vi- sible; abdomen noir, sauf l'anus pocofera. XX 'G'c et corselet il i)onctuution très-flne; carinule elTacée ; abdomen brun ou roussàtro rufivenlris. ■j-f Corselet ontii'rement rougeâtre ou testacé. X Tête très-grande, très-large, fortement, très-donsément ponctuée sur lo disque brunnca. XX 'C'e ordinaire, chagrinée entre la ponctuation; disque Iniponctué • propiruiua. XXX Tûto ordinal rcjtrfcs-lissc entre la ponctnatlon; disque imponctué. — 51 — * Elytres parallèles, notablement plus longues que le cor- selet rtificollis. *' Elytres un peu élargies en arrière, pas plus longues que le corselet. • Tôte noire; taille moyenne ; dlytres non scabreuses. . melanocephala. •• TCte brunâtre ou testacée; taille trîs-petite; elytres scabreuses. — Tête, corselet et elytres testacés; 7« segment caréné on dessous chez le cT aveyronensù. r= Tête et elytres rembrunis; 7« serment non caréné, seminigra. b. Corps d'un noir profond; elytres parfois d'un noir de poix. •{■ Tète ponctuée sans espaces lisses nigrilula. -[-f- Front et vertcx avec un espace large, lisse grœca. Groupe 1 'LITHOCUAIUS GEIS. — MEDON STEPH. — ACUENOMOR. PHUS MOTS.) . ]. oastanoa Grav., Micr., 60. — Er., Gen., 611 cl syn. — Kraatz, Nni., 71.1 et syn. — Tlioms., Shancl. Col., II, 205. — nuddii Stepli., lU. Brit., V, 27.3, pi. 27, fig. 2. — *breviconiis Latr., liist. Crust., IX, .342. — Er,. Gcti., 60i (veresim.). Trois fois plus grand que les suivants ; parallèle, peu brillant, subconvexe ; brun de poix sur la tête, le disque du corselet, l'écus- son et l'abdomen ; rebord et sommet de celui-ci, elytres, côtés du corselet, antennes et bouche rougeâlres ; pattes testacées-rougeàtres- pubescence fine, serrée aux elytres et surtout à l'abdomen ; avant- corps pileux; ponctuation assez fine, serrée sur celui-ci, fine, très- serrée aux elytres, très-fine, très-dense à l'abdomen ; tête rectan- gulaire, brillante, allongée, parallèle ; un espace lisse longitudinal, subcaréné, atteignant le milieu ; corselet un peu plus étroit, subtra- pézoïdal, assez rétréci vers la base; carène longitudinale obsolète; elytres d'un quart plus longues ; c? 7^ segment incisé en triangle aigu; 6« largement échancré au sommet, subsinué de chaque côté. — L., 6 mill. Sous les pierres des champs calcaires ; parfois sous les écorces avec les fourmis; janvier (tr). Belgique, bords de FOurthe et de la Vesdre (Chapuis); Louvain {Tennstedt) ; Diisseldorf (Fiiss); Hesse, Oberlais, Seligenstadt (Scriba); Alsace (Ott); Strasbourg, bords du Rhin (Wencker); Paris {Fairmairé) ; Calvados, Louvigny ! Rouvray {Emy) ; Vevey (de Gautard) ; Limoges ! Lyon {Rey) ; Sos {Bauduer) ; Tarbes {Pandellë)\ Narbonne {Marquet). Aussi en Scandinavie , Grande-Bretagne , Germanie , Suisse , Autriche, Russie. — 32 — Obs. 1. Il me paraît à peine douteux, d'après la description, que le La- throbium brevicorne Latr. {/. c.) se rapporte à cette espèce. Obs. 2. La castanea du Catalogue Mocquerys (p. 198) est la fuscula Mann., et la fuscula du même est la brunnea. 2. fuscula Mann., Brach., 40. — En, Gen., 611. — Kraaiz, Nal,^ 713 et syn. — Harold, Cat. Col., 621 et syn. — testacea* Lac, Fn. Eut. Par., I, 432. — rufa* Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 1853, 66, pi. II, fig. 7 a, cf. — auranitica* Saulcy, Ann. Soc. Ent. Fr., 1864, 649. — var. infuscata* Bdudi, Berl. Enl. Zcit., 1869, 392. Forme du précédent ; taille tout autre ; presque mat ; tête d'un brun de poix , mate ; corselet , écusson et élytres rougeàlres ; abdomen d'un roux obscur; avant-corps moins pileux; pubescence moins serrée à l'abdomen ; ponctuation analogue, sauf sur la tête, où elle est moitié plus fine et trois fois plus serrée que chez castanea, subrugueuse, sans intervalle lisse ; celle-ci subcarrée , bien plus courte et plus petite; carène du corselet plus nette : élytres un peu plus fortement ponctuées ; ^f 7" segment à échancrure en arc, large, profonde, celle du 6' très-largo, carrée, prolongée de chaque côté en une forte dent noire au sommet, pectinée en dedans. — L.,h-h S/'j mill. Sous les mousses , les pierres , les feuilles mortes , les débris végétaux , les vieux bois , les écorces , parfois sous les bolets ; avril à octobre (r). Presque toute la région Gallo-Rhénane : Belgique , Verviers , Bruxelles ; Provinces Rhénanes ; Alsace ; Remiremont ; Verdun ; Metz ; Nancy ; Pontarlier ; Genève ; Jorat ; Cossonay ; Ghamonix ; Paris ; Rouen, forêt de Romare ; Rennes ; St-Gemmes-sur-Loire ; Aube ; Dijon ; Plombières ; Rouvray ; Lyonnais ; Landes ; Gers, Gimont. Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Suisse, Autriche, Italie, Russie, Chypre, Syrie, Caramanie, Caucase et Madère. Obs. 1. Certains exemplaires très-foncés sont colorés comme castanea, avec le disque des élytres rembruni ; d'autres , plus ou moins immatures, n'ont que la tète rembrunie ou sont entièrement rougeûtres. Obs. 2. La L. castanea, citée de Ciiyprc par M. Haudi {Hcrl. Ent. Zcit., 1869, 392), se rapporte ù cette espèce, de même que la testacea de Lacor- daire, la ferruginea du Catalogue Godron (p. 59), la diluta du Catalogue Wencker (p. 32), et les brunnea, rufiventris et ferruginea du Catalogue Tcnnsledl (p. 68). 3. pîoea* Kraaiz, Ann. Soc. Ent. Fr., 1858, Hull., 191. — P.yc , Ent. Montl. Mag., 1872, IX, 150 ; Enl. Annual, 1873, 24. — 33 — Très-voisine de fuscula; un peu plus petite; antennes bien plus courtes; tête, corselet et abdomen bruns; élytres rougeàlres ; tète et corselet assez brillants, à ponctuation plus fine, serrée, non ru- gueuse ; lignes longitudinales lisses très-nettes, subcarénées ; cor- selet carré, large, à angles très-arrondis; clytres plus courtes; abdomen à ponctuation et pubescence bien plus fine; c? 7" segment écliancré en triangle, 6"^ tronqué au sommet. — L., 3 1/2-4 mil). Entièrement rougeàtre (immature). Sous les mousses , au pied des ai^bres , dans les fagots ; bois humides ; parfois avec Lasius niger; avril, septembre (tr). Nord , "Verlinghem [Lethierry] ; Lille [Cussac) ; Elberfeld (u, Hagens] ; Gotzenbruck, près Bitche (de Saulcy) ; Paris, Maisons, St-Germain {Ch. Brisout de Barneville) ; Aube (Garnier) ; Ses {Bauduer). Aussi en Grande-Bretagne , Espagne et Sicile. à. dîluta» Er.. Kœf. Mark, I, 514; Gen., 612. — Fairm., Fn. Fr., I, C5i. — Kraatz, Nat., 712 el syn. Très-distincte des deux précédentes ; d'un roux testacé; abdomen brun, sauf le sommet ; élytres enfumées au sommet ; taille d'un tiers plus grande que fuscula, plus large ; ponctuation trois fois plus fine, moins serrée, non rugueuse à i'avant-corps, qui est assez brillant; très-dense, obsolète à l'abdomen, qui est mat; tète et corselet plus larges, à lignes longitudinales effacées; cf inconnu. — L., 5 mil). Dans les plaies de chêne, sous les mousses des arbres; mai (tr). Clèves {Fiiss); Paris, Maisons, St-Germain (Ch. Brisout de Barneville) ; Ste-Gerame-sur-Loire {Gallois) ; Limoges ! Landes (Perris); Sos {Bauduer); Tarbes [Pandellé]. Aussi en Grande-Bretagne , Germanie , Autriche , Espagne , Corse et Caramanie. Obs. Les diluta des Catalogues Rouget (p. 412) et Mocquerys (p. 19S) se rapportent à la ripicola. 5. pipicola** Kraatz, Stett. Eni.ZeiU, 1854, 127; Nat., 715. — Fairm., Fn. Fr., I, 5G3. — Tiioms., Shand. Col., II, 206. — Rye, Eut. Animal, 1863, 84. - Woll., Trans. Ent. Soc. London, 1871, 307 et syn. — fuscula Muls. Rey, Ann. Soc. Linn. Lyon, 1853, 68, pi. 2, fig. 7 b, d*. Faciès, couleurs et taille des plus \>è[il&s fuscula ; plus grêle, plus mate ; tête noire ; abdomen et élytres plus foncés ; corselet rougeàtre; ponclualion tout autre, moitié plus fine et plus serrée, 3 — Si- non rugueuse, égale à l'avanl-corps, très-dense;, obsolète h l'abdo- men ; pubescence plus serrée, plus soyeuse ; tète plus petite, plus étroite, plus rétrécie en avant; corselet -subcarré, plus étroit, à angles arrondis ; ligne longitudinale carinulée, Irès-étroite ; cf 7= seg- ment profondément écbancré en arc, 6'^ très-largement échancré en triangle très-obtus, l'échancrure pectinée de uoir de chaque côté au sommet. — L., 3 1/2 raill. Sur le gravier des rivières, la vase des étangs; sous- les pierres, les détritus humides; parfois dans les grottes ; mars à octobre (ar). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe et à Madère. 6. apîealis* Kraatz, F^at., 715. — fuscula Woll., Ins. Mad., 1854, 589 ; Trans. Ent. Soc. London, 1871, 307 et syn. —sericella* Fairni., Ann. Soc. Elit. Fr., 1860, 159. — mavonila* Snulcy, Ann. Soc. Eut. Pr., 1864, 650. — Mars,, L'Abeille, 1871, VIII, 330. Faciès de rîpicola, bien distincte ; d'un roux de poix, avec la tête et une tache indécise au sommet des élytres noires; corselet pas plus clair que celles-ci ; ponctuation et pubescence presque moitié plus fines et plus denses, se rapprochant de celles d'oc/irafca; antennes plus courtes; tète très-mate, bien plus petite, plus courte, plus rétrécie en avant, sans ligue longitudinale ; corselet plus large, carré, à angles Irès-arrondis ; élytres plus larges, plus longues ; (J V segment à échancrure arrondie, profonde ; 6*= divisé en deux lobes par une échancrure médiane peu profonde, très-large, bordée de poils noirs. — L,, 3 1/3 mill. Sur le gravier des rivières , sous les débris végétaux^ surtout les pailles pourries ; dans les détritus des inondations ; janvier, juin, juillet, décembre (r). Cassel (Riehl) ; Calvados, Laize ! Bretteville-sur-Laize ! Morlaix {llervc) ; Ste-Gemme-sur-Loire {Gallois) ; Troyes {Garnier] ; St- Maixent, La Garde {Bérard] ; Tulle ! Cévennes 1 Lyon, Morgon, Provence [Rcy] ; Var! Landes {Pcrris] ; Tarbes (PandcUù). Aussi en Grande-Bretagne, Germanie, Italie, Corse, Espagne, Algérie, Madère. 7. ochracea Grav., Micr., 59. — Er. Gcn., 623 cl syn. — Kraalz, Nat., 716 cl syn. — Harold, Cat. Col., 622 et syn. [except. tcstacea Lac). (Pi. IV, fig. 7.) Très-distincte dans le genre par son corps très- mat, ses yeux très-gros, sa couleur plus ou moins rougcûlrc-leslacée. — 35 — avec la lèlc noire, les élytres et rabdomen plus ou moins enfumés, sa pubescence soyeuse , Irès-fine , et sa ponctuation imperceptible, extrêmement serrée; tète petite, courte, subcarrée, rétrécie en avant ; corselet carré, plus large que celle-ci, à angles assez arrondis ; une ligne longitudinale subcarénéc, non lisse ; élytres amples, d'un quart plus larges et plus longues que lui, subdéprimées; i. — ïhoms., Skand. Col., II, 199. — Jansoni* Crclch, Proc. Ent. Soc. Lond., 1866, hlii. — Mars., L'Abeille, VI, 119. — Rye, Ent. Annual, 1867, 49. Plus petit, bien plus étroit, plus déprimé que fovulwn; roux de poix ou testacé-rougeûtre ; abdomen plus foncé, plus mat, plus soyeux; bouche, antennes, pattes et anus d'un testacé-rougeàlre ; ponctuation générale plus fine; pubesccnce courte ; antennes plus courtes ; tète presque triangulaire ; corselet plus étroit, de la largeur des élytres, ii angles bien plus arrondis; celles-ci plus courtes que lui ; c? 7'^ seg- ment en dessous dans sa moitié postérieure , avec un sillon étroit très-net, lisse au fond, à peine échancré au sommet, cilié de noir sur les bords, qui sont relevés, un peu prolongés en arrière, et sinués en dehors; 6" impressionné, sinué au bord, qui olfrc deux pclilcs toulfcs de cils noirs, — L., 5- 5 1/2 mill. — 63 — Sous les pierres , les débris végétaux , au bord des étangs , les mousses dans les bois ; dans les détritus des inondations ; toute l'année (r). Breda {Ileylaerts] ; Belgique , Hollogne , Verviers [Cha-puis) ; Nord, bois de Phalempin (Lethierry) ; Calais (Ptio^e) ; Provinces Rhénanes [Bach) ; Hesse (Scriba) ; Francfort (v. Heyden) ; Stras- bourg (Wencker) ; Metz {Bellevoyc) ; Yonne , St-Florentin (de La Brûlerie) ; Paris {Aube) ; Rouen {Mocquerys) ; Caen ! Dijon (Rou- get) ; Chamonix ! Limoges , au bord de l'Auzette (Samy) ; Lyon, Morgon (Rey) ; bords de la Garonne, Tonneins (A. Grouvellc). Aussi dans l'Europe septentrionale et intermédiaire jusqu'en Italie. Obs. Les exemplaires foncés en couleur sont de beaucoup les plus rares. 20, spadiceum* Er., Gen., 592. — Kraatz, HiaV., 684 et syn, (1). (PI. IV, fig. 1^.) Taille et forme de punctatum ; très-distinct; brun-rougeâtre sale; tête brun de poix; palpes, pattes et anusrou- geâlres; déprimé comme paliîdum, peu brillant; élylres presque mates; ponctuation bien i)lus forte et plus serrée à l'avanl-corps que chez piinctalum, celle des élytres peu profonde ; antennes plus longues; tôle sublriangulaire, plus large que le corselet; yeux (I) Ici se placerait un groupe aveugle, signalé seulement en Carniole et en Italie , et qu'on trouvera peut-être dans notre Midi ou nos cavernes des Pyrénées ; Groupe 4'. {Glyptomerus Miill. — Typhlobium Er.) 20'. cavicola' MiiU., Stett. Eut. Zeil., H 856, 308. — Kraatz, Nat., 6C9. — Girard, Traité d'Ent., I, 303, pi. ^2, fig. 5, — stagophilum' Kraatz, Verh. Zool. Bot. Ver. Wien, VI, 625. (PI. IV, fig.l5.) Forme de spadiceu7n ; trois fois plus grand; testacé-rougeâtre, brillant ; tête et corselet a ponctuation forte , peu serrée , celle des élytres moins profonde, subrugueuse en travers, celle do l'abdomen fine, assez serrée ; tête sub- triangulaire ; front et disque presque imponctués; deux impressions discoïdales; yeux réduits à un trbs-petit ocelle oblique; corselet cylindrique, oblong, trbs-long, bien plus étroit que la tête ; angles très-arrondis; ligne lisse large ; élytres planes, d'un quart plus courtes que lui, d'égale largeur à leur sommet, où elles sont élar- gies ; d'inconnu. — L., 13-14 mill. Dans les ravins, au pied des arbres ; sous les pierres, dans les grottes. Carniole. Une race de cet insecte, trouvée en Italie, est le ; p. apenninum* Baudi, Berl. Ent. Zeit., 1869, 390. — etruscum'"Piccio\i, Bull. Soc. Ent. ItaL, 1870, II, 307. Moitié plus petit que cavicola ; côtés de la tête h ponctuation un peu plus fine, celle de l'abdomen plus éparse ; çj 7« segment en dessous légèrement incisé au som- met, pectine de chaque côté de la base de deux touffes de petits cijs noirs juxta- posés, semblant prendre naissance au bord d'une fossette elliptique ; G' avec une impression triangulaire manie intérieurement d'épines courtes et rigides, les pré- y — 70 — petits; celui-ci sublrapézoïdal , très-long; angles antérieurs très- arrondis ; élytres subparallèles, égales au corselet ; cr 7' segment subsillonné en dessous, très-profondément et largement écbaucré en triangle au sommet; segments Zi-6 impressionnés de plus en plus, le 6' pectine sur tout le bord au milieu de petits cils noirs, serrés. — L., 8 mil!. Sous les pierres, sur le sable au bord des eaux courantes ; dans les débris des inondations ; avril, mai (tr). Alsace, bords de la hanxch. [Wencker) ; Dïion (Rouget) ; Lyon (jRey) ; Gap (de Germiny). Aussi en Suisse, Bavière, Autriche, Piémont. 06s, Le spadiceum du Catalogue Teunsledt (p. 66) se rapporte au gemi- num. Groupe 5 • 21. bieolor* Er., Gen., 503. — Kraatz, Nat., 686 et syn. — Fairm., F)i. Fr., I, 55i. — Jacq. Duv., Slaph., pi. 17, fig. 84 (nec Heer). (PL IV, fig. 16.) Forme d'angusticoUc ; très-distinct; plus petit, brun-roussâtre ; base des élytres largement brune; abdomen noir de poix, sauf le sommet ; ponctuation moitié plus fine et moins pro- fonde; antennes encore plus longues; tête bien plus rétrécie en avant, subtriangulaire, à peine biimpressionnée ; corselet moins large, à ligne lisse plus étroite; élytres à ponctuation plus en lignes; cT 7" segment très-légèrement écliancré en triangle au sommet , ayant au milieu une impression nette, profonde, assez large, arron- die à sa base dont la pubescence est noire; G" très-largement écliancré, à impression elTacée. — L., 6 3//i-7 niill. Sous les pierres, au bord des rivières (tr). Yonne, Sl-Florenlin (de La Brûlerie) ; Lyon (Rcy) ; Carcassonne ! Hautes-Pyrénées {Pandellô). Aussi en Bavière, Autriche et Piémont. cddcnts IdKfcrcmcnt Impressionnes au milieu ; Ç 7* segment eu dessous plu» long, plus attdnud vers le sommet que cher i:avicola. — L., 9 mill. Dans diverses grottes du l'iciuiont (S. hucla) et des Apennins, sous les pierres; parfois dans les détritus des inondations (bords de l'Arno). (Jljs. N'ayant vu que des Ç du cavicola et de Vapenninttm , j'ai donné , d'aprbs M. riccloU , les caractères çS du dernier; ceux du cavicola n'ont pas encore i5tH, II, 007, — 81 — a. Tarses antiîrieurs simples. t Antennes fines, assez allong(;es Leptacinus. ■Ji" Antennes très-courtes, h articles larges, déprimés. . , Metoponcus. b. Tarses ante'rieurs dilatés ; Lei'TOLINUS.. B. Dernier article des palpes maxillaires conique, h peine plus étroit que le 3'^ h, la tase i • . Xantholinos. OTHius Sleph,, ///. Brîi., V, 253. — Jacq. Duv., Gen, Staphyl., 30, pi, dl, fig. 5i (1). Cafius Lac. Corps allongé, subconvexe. Tôle grande, ovalaire ; cou gros, court. Yeux petits, non saillants. Labre étroit, bilobé. Mandibules courtes, obtusément dentées. Mâchoires à lobes pileux, l'externe petit, étroit. Palpes maxillaires à 2' et 3*= articles égaux, renflés, W plus petit, subacuminé. Menton très-court, subéchancré. Lan- guette arrondie, entière. Paraglosses très-saillantes. Palpes labiaux à 1" et 2'^ article subégaux, dilatés, 3* d'un tiers plus long que le 2% subacuminé. Antennes un peu épaissies , subcoudées , à 1" ar- ticle ai-qué, long. Elylres à strie suturale eiïacée. Mésosternum non caréné. Hanches intermédiaires contiguès. Jambes épineuses. Tarses antérieurs dilatés, spongieux, postérieurs à !"■ article plus long que le 2*. La larve de VOthiiis fiUvipennis a un faciès voisin de l'insecte parfait, avec une tête de forme analogue, mais plus large; elle diffèi'e peu de celle du Xantholimis piinctulatus décrite plus loin , quoique distincte au premier abord par les côtés de la tête arrondis, et non anguleux ni denticulés postérieurement ; bord antérieur denticulé de même ; partie antérieure finement chagrinée ; sillons frontaux très-courts, en arc antérieurement; un très-fin sillon trapézoïdal en avant, et, au milieu, un autre sillon longitudinal aussi fin ; dessous plus excavé, très-chagriné et plissé dans l'excavation, pi. 1, fig. fc), enfin révisé par M. Kraatz (Wien. Ent. Monat., 4860, IV, 25). Il se distingue des Olhius notamment par la forme de ses antennes, sa languette écUan- crée et le 4' article des palpes maxillaires très-petit, subulé, trois lois plus court que le 3'lytres un peu plus courtes que le corselet, ponctuées le long de la suture avec une série de points discoïdale ; abdomen à ponctuation fine, rare. — L., 9 mill. Sous les pierres, les feuilles mories , les détritus , les fumiers, dans le terreau ; plaines et vallées des montagnes ; mars à août Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe, en Algérie, Caramanie et Syrie. Oro-ape 3 {GYROHYPNUS STEPH.J. II. punctulatus Payii., Mon. Staph., SO. — Er., Gen., 328 et syn. — Kraalz, Nal., 6'àâ et syn. — Thoms., SKand. Col., II, 189; IX, 176. — tiarold, Cat. Col., 603 e( ^yn. — oclir aceus* Gyl\., Ins. Suec., II, 352. — Kraalz, /. c, 636 et syn. — Tlioms., l. c, II, 189; IX, 176. — Harold, Cfit. Col., 603 et syn. — atratus* Hoer, Fn. llelv., 1, 2i6. — Kraatz, /. c, (i36 et syn. — Tlioms., /. c, II , 190 ; IX, 177. — picipes* Tlioms., /. c, II, 190; IX, 177. — Rye, Eni. Annual , 1869, 31. — Tlwmsonis Schw., Berl. Enl. Zej7.,1872, 15/1, —*mclanarius Fauv., U Abeille, 1871, VIII, 30i. — mono Relit., Bcii. Ent. Zeit., 1872, 167. — Haroldi Reilt., Ent. Heft., 1873, XI, 146 {veresim.). (PI. V, fig. U.) Subconvexe, noir, très-brillant; antennes, sauf la base et jambes ferrugineuses; palpes et le reste des pattes roussàtre obscur; pubescence pileuse, rare, longue; tête subqua- drangulaire, subcarrée en arrière ; côtés à peine rétrécis en avant; angles postérieurs avec une très-petite dent; ponctuation très-forte, assez dense , subfovéolée-rugueuse ; disque et milieu de front seu- lement pointillés ; corselet plus large que la tête, court, arrondi- atténué en avant, tronqué à la base, sinué latéralement; double série dorsale de 6 cà 8 points; latérale de 7 à 8, substriée; élytres un peu plus larges , pas plus longues que le corselet, à ponctuation forte , peu serrée , le long de la suture , formant sous l'épaule deux séries subparallèles ; celle de l'abdomen assez forte , peu serrée , nulle au milieu des segments. — L., 5 1/2-7 mill. Tête noir de poix, corselet noir ou brun de poix avec les élytres brunes ; souvent aussi les antennes, les bords des segments abdo- minaux , l'anus et les pattes roussâtres. Sous les pieiTes , les mousses , les écorces , les fagots-, les dé- — 100 — bris végétaux, les fumiers, les bouses ; endroits secs et humides aussi dans les nids de F. rufa et L. fuli(jinosus ; plaines et mon- tagnes jusqu'à 1,700 m. d'altitude ; toute l'année (tc). Toute la région Gallo-Rhénane. Aussi dans le reste de l'Europe , l'Afrique et l'Asie méditerra- néennes, la Géorgie, le Caucase, la Perse, la Sibérie centrale, Madère et l'Amérique du Nord. Obs. 1. Cet insecte est Irès-variable et impossible à caractériser dès qu'on cherche à le subdiviser en plusieurs types spécifiques. La variété ocliraceus serait peut-être la plus distincte par son corps chagriné ; mais ou trouve des exemplaires qui forment exactement le passage entre cet état et la forme lisse. Les autres caractères vantés par les auteurs ne sont pas spécifiques, et ici encore, après l'étude minutieuse d'exemplaires de pays très-divers, je suis convaincu qu'il faut se ranger à l'avis d'Erichsoa, qui connaissait très- bien les sous-espèces de MM. Kraatz et Thomson, et cependant déclare de la manière la plus formelle qu'elles ne sont que des variétés d'un seul et mênxe type. Obs, 2. Le morio Reitt. , des environs d'Oran , que j'avais changé en melanarius (/. c), et que M. Reitter propose de nommer Haroldi, ne sem- ble pas différer, d'après la description, des exemplaires typiques du -punc- tulalus, espèce algérienne à laquelle l'auteur omet de le comparer. aroupe «i {VULDA DVV.). 5. graeilîpes* Jacq. Duv., Ann. Eut. Fr., 1852, 698; Slupli., pi. 12, fig. 56. — Fairm., Fn. Ent. Fr., I , 499 (IJ. Faciès du linearis , mais très-différent ; ailé , roux de poix , ])rillant, à reflet bronzé, plus vif au corselet; tête et abdomen (<) Une forme remarquable du même groupe est le : 5". lenuipes' lîaudi, Derl. Ent. Zcit., 1809, 388.— Mars., L'Abeille, (871, VIII, 30ri. {VU V, fifi. •''•) Voisin du (jracilipes ; plus petit, bien plus dtroit; apttve ; testacé- rougeâtre brillant, avec la tête en avant et (cT) le sommet de l'abdomen enfumes ; tête un peu plus courte, moins ponctuée en arrière ; yeux rudimentaires ; corselet plus larRC, seulement un peu plus étroit que la tête, environ de la largeur des élytres , plus brièvement atténué on avant , oîi les angles sont bien plus marques ; élytres un peu plus courtes que le corselet, planes, a ponctuation assez forte, peu serrée ; cS T segment en dessous avec une excavation profonde, relevée sur les bords, échancrée au sommet ; dessus déprimé en triangle , cillé. — L., 8 mlll. Sous les pierres, prfcs de» grottes, et daus les endroits obscurs (n). Apennins de Toscane. Obs. SI distinct qu'il soit du grarilipes, on dirait que cet Insecte n'en est qu'an état hypogé. La question mérite d'être étudiée sur place, comme tant d'autres inté- ressant la faune des grottes , et qui ne sont pas encore sorties de leur obscurité. — 101 — noirs de poix; palpes, cou, élylres, anus et patles d'un rougeâtre lestacé; pubescence assez courte, assez dense; tête grande, sub- quadranguiaire, parallèle; angles postérieurs subarrondis ; ponctua- tion fine avec les intervalles et le front finement, densément striolés; un intervalle médian assez lisse, à peine pointillé; corselet d'un tiers plus étroit que la tête, moitié plus étroit que les élytres , de la lon- gueur de celle-là, Irès-atténué en avant, très-arrondi aux angles an- térieurs, à peine rétréci vers la base ; série dorsale de 10 points fins ; côtés densément ponctués sur leur moitié antérieure, à peine sur le reste; élytres très-amples, d'un quart plus longues que le corselet, à ponctuation fine, dense, celle de l'abdomen très-fine, très- serrée. — L., 8-9 1/2 mill. Sous les écorces d'oliviers (tr). Marseille (coll. Reiché) ; Nice (Linder). Aussi en Toscane. Groupe 5 piANTHOLINUS GEN.). 6. glabratus Grav., Micr., 178. — Er., Gen., 319 et syn. {except. var. 6). — Kraatz, Nat., 633 et sy7i. — Harold, Cat. Col., 602 et syn.— Tlioms., Skand. Col., IX, 177. — fulgidus Oliv., Eîit., III, 42, 18, pi. à, Ijg. 34, a-d (1). Très-distinct par sa taille et sa couleur. Noir, Irès-brilIant ; (i) On n'a pas encore rencontré chez nous le : 6'. relucens' Grav., Mon., iO\. — Kraatz, Nat., 634 et syn.; Berl. Ent. Zeit., 1858, 63. — Harold., Cat. Col., 603 et syn. — glabratus var. b. Oliv., Ent., III, A':., pi. IV, fig. 34. — cadaverinus Lac, Fn. Ent. Paris, I, Ali. — ' flavocinctus Hochh., Bull. Mosc, 1849, I, i02 {veresim.). Voisin de glabratus; presque moitié plus petit, plus étroit; palpes, antennes, pattes et souvent anus d'un testacé-rougeâtre ; élytres d'uu testacé-pâle ; tête plus courte, plus convexe, plus arrondie en arrière, à gros peints moins nombreux, mai.s densément et nettement pointillée dans leurs intervalles ; corselet plus étroit, moins rétréci vers la base, plus arrondi en avant, à points des séries moins gros ; angles antérieurs ponctués ; élytres plus courtes, a ponctuation plus forte, plus rare, confuse, n'offrant que deux séries subhumérales. — L., 8-9 mill. Germanie, Autriche, Tyrol, Grèce, Crète, Chypre, Asie mineure, Rhodes, Syrie. 06s. <. Lacordaire (/. c), a la suite de Gravenhorst, décrit cet insecte comme des environs de Paris, et le Catalogue Grenier (p. 22) l'inscrit parmi nos espèces fran- çaises ; de son côté, M. Snellen v. Voll. {Laatst. Lijst. Nederl. Ins., 1870, p. 42) l'indique comme pris h Rotterdam ; mais ces indications sont inexactes et se rap- portent à des immatures du glabratus; le relucens n"a jamais été pris dans nos limites fauniques. Obs. 2. Le /îaiocmctus Hochh., d'Iméritie, semble, d'après la description, se rapporter exactement à cette espèce. , — 102 — élytres d'un rouge vif; paltes et antennes brunâtres; tarses el palpes rougeâlres; tête subtriangulaire , marquée de gros points Irès-épars sur les côtés ; corselet sublrapézoïdal , de la largeur de la tête à la base ; séries dorsales de 6 à 8 gros points , latérales de Zi ou 5 ; élytres de la longueur du corselet , plus larges au sommet , à ponctuation assez forte , écartée , en lignes çà et là , celle de Tabdomen très-nette, peu serrée, nulle au milieu. — L., 10-13 miil. Paltes intermédiaires et postérieures parfois rougeâtres ( im- mature ). Sous les pierres , les fumiers , les bouses , les débris végétaux , surtout dans les prés maritimes ; plaines et vallées inférieures des montagnes ; février à septembre (ac). Toute la région Gallo-Rhénane, Aussi dans le reste de l'Europe et en Barbarie. 7. g:labcr Nordm,, Si/mb., lli. — Er., Gen., 325 et stju. — Kraalz. NaU, GhOet syn. — Thoms., Skand. Col., II, 192; IX, 179. - Harold, Cal. Col., 602 et syn. (PI. V, Gg. G.) Forme el couleur du rcliiccns ; taille du //- nearis ; très-distinct du premier par sa taille, sa forme convexe, ses pattes d'un brun rougeàtre , à tarses teslacés , sa tèle briève- ment oviforme , fortement, à peine ponctuée , à sillons antennaires presque nuls, les oculaires remplacés par un gros point; antennes plus renflées; corselet bien plus court, à peine rétréci en arrière, très-arrondi en avant; séries dorsales de 9 points environ, laté- rales de 6 ou 7; élytres à ponctuation relativement plus forte, plus rare , celle de l'abdomen mieux marquée. — L., 6 1/2-7 mill. Sous les écorces de conifères , dans le terreau des vieux arbres, très-souvent avec F. rufa et L. fuluiinosus ; toute l'année (n). Brabant (Parys) ; Mons (Demottim) ; Louxain (Tainstedt) ; Verviers ( Chajnds ) ; Lille , Lainbersart ( Lethierry ) ; Crefeld {Mink) ; Bonn (Ranlz) : Ahr (Fiiss) ; Hesse , Seligenstadt, Oberlais (Scrihà) ; Strasbourg (Wrncker) : Dieuze (Lcpricur) ; Nancy, Li- vcrdun {Malhicu) ; lloueii (Mut^Kci-ys) ; Cacn ! Falaise {de lirc- bisson); Dijon, forût de Citheaux {Roitycl); Genève (//eer) ; Albertville! Limoges! Lyon, Morgon {liey) \ Sos ( Bauc/wer ) ; Hautes-Pyrénées (l'uudclU'). Aussi en Scandinavie, Grandc-Brctaguo , Germanie, Suisse, Autriche , Russie et Algérie. — 103 — 8. myops* (1). Couleurs du leniiipes; taille des grands tricolor ; très-dislincl du premier par sa taille, son corselet enfumé, sa tête plus courte, bien plus large, subquadrangulaire , subparallèle, à ponctuation moins dense, plus forte, striolée seulement sur le 1" tiers an- térieur; antennes plus renflées ; yeux oblongs ; corselet tout autre , conformé comme chez iricolor, mais plus obliquement coupé en avant, à points des séries dorsales plus écartés; ponctuation des côtés confuse , non en lignes ; élylres et abdomen comme chez Icnuipes, mais celles-ci un peu bronzées, à ponctuation moitié plus forte. — L., 11 mill. Sous les pierres profondément enfoncées, dans les forêts; ré- gions montagneuses (tr). Alpes Maritimes, près la frontière française (Baudi). Obs. j. J'ai conservé à cet insecte le nom sous lequel M. Baudi me l'a communiqué avec tant d'autres richesses; il démontre une fois de plus, si besoin est, le mal fondé des coupes établies sur les modifications de l'organe visuel. En effet, le tenuipes Baudi, qui est une Vutda, a des yeux aussi rudimentaires que le myops, tandis que le barburus, décrit ci-dessous, dont les yeux sont très-atrophiés, ressemble à tel point au tricolor, qu'on le pren- drait pour un immature de celte espèce. Obs. '2. M. Ragusa m'informe que M. Dieck a trouvé, en décembre , prés de Palerme (Sicile), un grand -YawtAohnus subanopbthalme qui n'est peut-être autre que celui-ci. 9. elegans* Oliv., Eut., III, i2, 19, pi. 5, fig. 50. — Er., Gen., 323 HCC syn. — Fairm., Fn, Fr., 1 , 501. Taille et couleur des tricolor à corselet rouge, mais distinct ; tête bien plus courte , plus déprimée , subquadrangulaire, bien moins (1) Une espèce voisine, qu'on trouvera peut-être dans notre zone méditerra- néenne , est le : 8'. barburus'. Forme et taille des petits tricolor; testacé-rougeâtre ; devant de la tête et abdo- men plus ou moins enfumés; distinct de myops par sa taille plus petite, sa forme bien plus étroite, surtout à la tête, qui est bien plus longue, d'un tiers plus étroite.s plus rétrécie en avant, plus densément ponctuée, non striolée, mais très-finement chagrinée, sauf au milieu du disque; yeux d'un tiers plus gros, arrondis, à facettes plus nombreuses ; corselet moins atténué en avant, îi angles antérieurs plus marqués ; points dorsaux et latéraux plus fins, plus nombreux; élytres plus longues, plus densément ponctuées , abdomen plus liuement. — L., 9 mill. Alger. 06*. Les trois exemplaires que je possède m'ont été envoyés sansr nom par feu Poupillier. — 104 — rélrécie en avant, fjlus cariée en arrière, à ponclualion très-rare, moitié plus fine , trois fois moins serrée , sans espace lisse médian déterminé ; antennes plus fines ; corselet plus étroit , plus long , à angles antérieurs bien plus marqués , presque droits ; séries dor- sales de 8 points moitié plus fins , latérales moitié moins ponctuées, bien plus finement; élytres plus petites, moins densément ponc- tuées ainsi que Tabdomen, d'un quart plus courtes que le corselet. — L., 10 mill. France méridionale (Erichson). Aussi en Espagne. Obs. Le seul exemplaire que j'ai vu de celle espèce provient d'Espagne , et c'est sur la foi d'Erichsou que je la comprends dans notre faune. J'ajoute que ce naturaliste lui donne à tort comme synonyme le mcridionalis Lac, qui n'est qu'une variété du tricolor. 10. eribriiicuniti*. Forme et couleurs du distans ; plus grand, à reflet bronzé ; très- distinct par sa tête entièrement noir de poix , à ponctuation plus serrée sur les côtés, le corselet bien plus arrondi aux angles antérieurs, à séries dorsales de 13 à 15 poinis , moitié plus den- sément et très-confusément ponctué sur les côtés ; élytres bien plus longues, à ponctuation moitié plus fine et trois fois plus serrée. — L., 8-10 mill. Aube (fiarnier). Aussi en Italie et Caucase. Obs, 1, Les exemplaires de France et d'Italie ont un reflet bronzé très- net , qui tend à s'effacer chez ceux du Caucase. Obs. 2. Cet insecte est le frocerusùc M. Hochhutli [Bull, ilfosc, 1849, 1, 108) et je l'ai reçu sous ce nom de M. Baudi ; mais il me semble im- possible de le rapporter au proccrus d'Krichson [Ccn., .'iSl), lequel, d'après la description, est plus p;rand que le glahratus cl doit avoir une ponc- lualion tout autre, notamment sur la tète, puisque M. Kraatz le classe, ■d\cc glabratus cl punctutatus , dans une section particulière {Kopf grvh punhiirt). Quant au ;;;o(c/ms de la Fnunc Frnii{e)')ni>ni) ; Le Vornot {Je Saulcy). Obs. Viilpiinim lloor a ol6 rappoilé i'i lort {I.WU-ille, 18G8 , V. 49i) ;^ tlos psemJotypos do »ii"i(.iniim F,r., {jno j'ai roomuiiis tlopuis idonliinsos an tutcipcuiii-. \, iioriiîiliiliiiu K.r. Montmôdy {Granditi) ; ^lotz {de SiXiilcii)\ Nancy {Matliieu) ; toutos les Vosges ! Mont Dore {SédUlot). Ohs. V. Lo ooi-solot ost raiTinont bnm do poix avoc les côlt^s roiijïefttros. Ol'S. "2. C'osl lo hoiijiiunii,- iiuliiiué: Naiioy, dans lo lui. Godiou ^p. ()i). A. |>nlli»'«*rniu Kiosw. 1 laut OS- Alpes , Boscodon , Moneslior do Brian^-on , Bayard {de Germiny], A. lon«-i|>riin(* Kr. Alsace, St-rierre-Bois {Fe(tiii) ; Doiibs , Montboliard ! llantos- Alpes, Boïcodou ^de (u'/'ijiih;/). — Aussi on Sardai^ne et Bussie. Otis. Nous l'avons indiqué à loil , dans la Faune . oouuue indigC'ue dos lIaulcs-Pyn>nt.Vs ( PtuiticUf) ; il ne s'y ti"ouve pas. A. reolan^'iiliiiii l-\iu\. Nord, l'orèt de St-^Iichol (/.c//jiVr>v/) ; Alsace , St-Pierre-Bois {Fettiij) ; Metz {de Sniilcij) ; Lautaiet ! llautes-Alpes, Boscodon i^de C^el')tii^n|^, A. AlarNliaiul l'auv. St-Dié. Metz {de Sauleij). \. ^o■•bi Gyil. St-Dié, Metz {de Saule>i). lladro;inailiUM loii»i|»al|ti!« Mnis. Itoy. — llooldi., lUill. Mosc, 1S71 , III-IV. J72. Espagne seplontrionalo et Bussie méridionale. l*yrnoply|t//(. 'excepi. Eoisd. Lac), — Thoms,, Shand. Col., IJI, 202. — P.cdL, Fn, Auslr.f éd. 3, 27A («ec baicalicum Mois, liothli.y. Breda {Heylaertn) ; Colmar, bords de l'Ill (Lep-rieur) ; Moselle, Norroy-le-Sec Vie Saulcy) ; Nancy {Roubalet) ; St-Oermain (C/i. Brisout de Barneville) ; Aubo 'Garnier) ; Bâle (Jfeer) ; Haute- Saône, Gray {Grandin) ; Gironde, Grignols [C'xharrua,. Aussi en Scandinavie. Oéî. 1. Chez les exemplaires matures, les crtides 4, 3, /i et 5 des an- tennes sont d'un Lrun-rougeàtre obscur et les élytres d'un noir profond; la léte est nettement impressionnée de chaque dAd en sillon ; les angles pos- térieurs du corselet sont presque droits et le disque est. toujours nelti:meDl biimpresiioniié; les côtés sont largement , r>eu profondément fovéol<}s ; la ponctuation de la tête et du corselet est assez profonde , non réunie par des slrioles ; les intervalles des éijtres sont trés-finerrient chagrinés. Obi. 2. D'après un nouveau renseignement, \': baicalicum iloia. serait distinct du ttrialum. 2'. O. SDlealom Steph., ///. Bril., V, 336. — 5tnatM»t Boisd. Lac, Fn. Ent. Paris, I, 675. — Steph., /. c, 3li'j. Forme voisine du pyrjmaum ; plus petit ; très-distinct de Vama- bii.c par sa couleur et ses stries élylrales irréguiiéres à la base, à intervalles non chagrin''^s , et des strialum immatures par son corps non ovale-oljlong , subparaliële, son corselet non biimpressionné, a angles postérieurs arrondis; corps d'un brun noir; corselet d'un noir ou d'un bruu de poix ; articles 1,3,4 et 5 des antennes et pattes d'un testacé-rougeâtre ; élytres, côtés de l'abdomen, 6- seg- ment sauf la base et anus d'un brun-rougeâtre clair; disque des élytres moins foncé ; ponctuation moitié plus fine et plus sériée à la tète et au corselet que chez strialum, les points réunis par des stries très-fines ; tète à impressions nulles ; corselet moins court , plus convexe, a côtés bien plus arrondis; tous les angles très-obtus ; 8 — 114 — une simple trace de sillon obsolète au milieu du disque ; élytres plus parallèles, plus convexes, non chagrinées, à slriolalion nette, assez écartée, dans les intervalles des stries, qui se continuent jusqu'à l'extrémité ; c? 7* segment largement échancré , offrant dans son milieu une forte épine, assez longue. — L., 2 1/3 mill. Dans les bouses ; septembre (r). Lille ( Lcthicrry ] ; Calvados , dunes de Mei'ville ! Laval ( de Saulcy] ; Haute-Saône, Gray {Grandin). Aussi en Grande-Bretagne et en Corse. Obs. 1. Cet insecte est répandu sans doute dans une grande partie de l'Europe et confondu avec le striatuin. C'est sous ce dernier nom que nous le recevons des entomologistes anglais, et il est hors de doute que c'est à lui que s'appliquent les sutculuyn et striatum de Stephens , ainsi que le striatum de Lacordaire. Obs. 2. Retranchez : Calvados , dunes de Merville ! des localités du striatum citées dans la Faune ; celte mention s'applique au sidculum. n. rufulum Er. — marinum* Ragusa, Bull. Soc. Ent. liai,, 1871, m, 19G. Cévennes ! — Aussi en Sicile. n. distineticorne Baudi. En février. — Hyères [de Saulcy) ; Cette {de Germiny). Obs. Cet insecte est nouveau pour notre faune. n. py^meeum Fabr. Sos {Bauduer), n. sallcis Gyll. Belgique , Louctte-St-Pierre , près Mézières (de Borre) ; Troyes {Socard) ; Gien {Pyot) ; Mont Dore (Sédillot). n. ruCpes Fourc. Caucase. n. melanoeepbalum Fabr. Nancy {Uouhulet). D. lopteruni Stepb. Russie, Algérie. n. graoîlîcorne Fairm. — hiemale Fuss. Fauv., Fn. Gall.-Uhén., III, G7. — Mars., i: Abeille . 1871, VIII, 390 {vcresim.). Metz [de Saulcy] ; Dijon [Rouyet]. Obs. Après un nouvel examen de cette espèce, d'après deux exemplaires trouvés à Metz et à Dijon , je ne fais pas de doute que V hiemale Fuss n'en — i\5 — soit synonyme; du moins, la description de l'auteur allemand convient exactement à notre insecte. H. vile Er. — brevîcorne* Er. Fauv., Fn. Gall.-Rhén., III, C5 et syn. Charente-Inférieure , La Garde (Bérarcl) ; Gironde , Grignols (Cabarriis). — Aussi en Sicile. Obs. L'examen d'une nouvelle série d'exemplaires , en nous offrant des passages certains, ne permet pas de maintenir les distinctions établies avec doute dans notre Faune entre les H. vile et brevicorne d'Erichson ; évidem- ment il n'y a là qu'une seule et même espèce , variable de taille et de ponc- tuation comme toutes les formes très-largement répandues, H. seabriusculum Kr. Obs. La Faune l'indique à tort des Hautes-Pyrénées, H. lineare Zett. Russie. n. «estaceum Er. Marly [Scdillot) ; Yonne, Seignelay [de La Brûlerie) ; Limoges {Bleuse). — Aussi en Sicile et Russie, H. lapponieum Zett, Russie. n. mininaum Er. Hollande {de Haan). — Aussi en Volhynie. n, exiguum Gyll. Rennes {Hervé). U. latieoUe Kr. — Fauv., Fn. Gall.-Rhén., III, 72. — davicorne* Mots., Bull. Mosc, 4860, II, 5i6. — Hochli., /. c, 1862, III, 104.— lagopinum* SMh., Nol. Faun. FI. Fenn., 1871, A26.— ? '^/iUora/e Thoms., Skand, Col., X, 325 («ce Kraatz). Europe boréale, Sibérie, Germanie, Suisse. Obs. 1. M. Ch. Brisout de Barneville m'a communiqué un exemplaire de cette espèce qu'il a pris à la Wingernalp (Oberland bernois), sur nos frontières fauniques. Obs. 2. Le laticoUe du Catalogue Wencker (p. 36) est un cœsum. — Quant au littorale de M. Thomson {/. c), il semble, d'après la description, identique au vrai laiicoUe, et, dans tous les cas, tout autre que le littorale de M. Kraatz. H. oxyaeantha; Grav. Russie, Algérie. H. funèbre Fauv. Cauterets {C]i, Brisout de Barneville). — 116 — n. ferrugineum Kr. Obs. L'espèce inscrite sous ce nom au Catalogue Wencker (p. 36) est un ccEsum immature. H. nigFÎceps Kicsw. Espagne septentrionale. H. e.xcavatum Steph. Obs. M. Rye {Ent. Animal, 1873, 15) observe que 17/. excavatum ôelu collection Stephens est un oxyacanlhœ, et que, par suite, le nom de [ossu- latmn doit prévaloir. Je ne puis me ranger à cette opinion. Il est possible que le type de Stepiiens soit perdu et remplacé par un insecte étranger, mais la description reste et ne s'applique à aucune autre espèce que le fossutatum d'Erichson. H. Allardi Fairm. et Ch. Bris. — Salzmanni* Saulcy. Gien (Pyot) ; Morgon (Rey) ; CoUioure (de Saulcy) ; Sos {Dau- ducr^. — Aussi en Espagne, Sardaigne, Syrie. Obs. J'ai vu le type du Salzmanni, qui se rapporte bien à celte espèce. II. septentrionis Tlioms. Laponie. H. riparium Thoms (1). Gravelines {de Noujuel) ; Cette (Mayet); Béziers, Port-Vendres {de Saulcy). Obs. Le riparium cité dans ma Faune : La Rochelle {de Saulcy) se rap- porte au suivant. D. lœviiiseuluiu Gyll. Boulognc-sur-Mer (Lcfèvre) ; cap de la Hève , près le Havre {de Saulcij) ; Laie de Morlaix {Hervé) ; La llochcllc {Bcllcvoyc). Obs, Nouveau pour la faune gallo-rhénane. (<) On pourrait trouver sur nos côtes du Nord ou de l'Ouest le : //. rwjuUpcnnc' Rye, Ent. Annual, 1804, 58. Taille, forme et ponctuation du riparium; trbs-distinct par ses clytres non ponc- tuées, istrlolécs-rugueuses; moins brillant; rougeâtro avec le t'iunt et le disque du corselet, des élytres et de l'ubdonien d'un brun de poix; antennes rougeâtrcs, bien plus courtes, il articles i-G bien plus petits nue les suivants; corselet iilus étroit, nettement subanguleux au milieu des cûtds, h. fossettes bien plus profondes, les discoïdules plus rapprochdes. — L., 3 ■);4 mlll. .Sous les ddbrls, au bord do la mer, dans les dunes; novembre. Crandc-UretaKHC. Obs. Le tableau synoptique devra donc Ctre modifié comme suit : — TÇte et corselet h ])onctuatlon assez forte, nette. ° Klytrcs il ponctuation ordinaire ripai'ium. ^ Klytrcs strlolées-ruffueuscs nKjulipenm, — H7 — n. rivulare Payk. Obs. Le rivulare, cit(5 du Caucase par Hochhuth {DuU. Mosc, 18/i9, I, 20/i), ne se rapporte pas à cette espèce, mais à une forme voisine du riparium. Goryphinm angusticolle Stcph. Alsace, St-Pierre-Bois [Fettig) ; St-Florentin {de La Brûlerie) ; Troyes ! Morlaix {Hervé). — Aussi en Autriche. Boreapbilus velox Heer. — guadarramus Sharp., Esp. Nuev. Col., 1873, 8. Grenoble ! Nice {Linder) ; Pyrénées-Orientales , La Massane {de Saulcy) ; Gironde, Grignols {Cabarrus). Obs. M. Oberthur, cité par M. Sliarp, m'a communiqué l'exemplaire de cet insecte qu'il a pris eu Espagne ; il m'est impossible de le distinguer de nos vebx pyrénéens. Uicralymma marinum Stroem. Calvados, Roches de Villerville I Genre PHILO RI NUM. A. Antennes testacées seulement à la base; angles postérieurs du corselet arrondis sordidum. B. Antennes entibrement testacées ; angles postérieurs du corselet obtus. .... ; palUdicorne. Philorinum sordidum Steph, — liumite Er, — Rye , Ent, Annual , 1870, 89. Espagne. Obs. M. Rye fait la remarque (Ent, Atinual, 1873, 15) que l'insecte de la collection Stephens étiqueté sordidum est un Homalîum iopterum ; mais, ici comme pour VH. excavatum , le type a dû être changé; car la description de ce sordidum se rapporte très-clairement aux exemplaires immatures du Pli, humile Er. iirpedium quadrum Er. Troyes {Le Brun). A. braehypterum Grav. — Gyllenlmli* Sahlb., 1ns. Fenn,^ I, 286 {ncc Zett.). Tyrol. A. Gyllenhali* Zett. {nec Sahlb.).— brachypterum var. Thoms. — brunnescens* Sahlb., Nol. Faun. FI, Fenn., 1871, i23. Obs. Ces deux synonymies sont rectifiées sur les types de Sahlberg. Acidofa erenata Fabr. Hollande , Groningue {de Gavere) ; Metz , bois de Borny {de Sauley) ; Pyrénées, Gavarnie ! — H8 — A. cruentata Mann. — ferruginca Lac. — Hochh., BuU. Mosc, 1871, III-IV, 169. — Rye, Eut. Montt. Mag., 1873, VI, 190. Nancy [Roubalet], — Aussi en Russie. A. quadrata* Zelt. Thoms. — Fauv., Fn. Gallo-Rlién., III, 89. Laponie. Obs. D'après un type, cette espèce est très-distincte de cruentaia par sa pubescence longue , assez dense , sa tôle non impressionnée , ses antennes plus fines, le corselet bien plus long et plus étroit, subsillonné, les élytres plus courtes, à ponctuation moitié plus grosse, rare, non en séries, celle de l'abdomen plus forte. Le tableau synoptique du genre devra donc Ctre modifié comme suit : A. Tête plane ; corselet sans impression ou subsillonné. a. Élytres longues, striées-ponctuées crenata. b. Élytres courtes, à ponctuation grosse, dparse, non en séries. . . quadrata.' B. Tête inégale, tuméfiée entre les yeux; corselet biimpressionné. . . cruentata. Amphichronm hîrtelluin Heer. Valais, val d'Entreraont [Milhlenbeek]. Lathrîmseuiu melanoeephalum 111. Dieuze {Moye) ; Liverdun (Roubalet). L- unieolop Marsh. Pas-de-Calais [Champenois). — Aussi en Suisse et Volhynie. L. atrocephalum Gyll. Espagne. Dcliphrum erenatum Grav. — Thoms., Op. Eut., 1871, IV, 377. Charente-Inférieure, La Garde [Bérard]', Montpellier [de Saulcy], — Aussi en Scandinavie. Olophrum pîeeum Gyll. Driebergeii [Six] ; Noordwijk {Kinker) ; Couloramiers {de Baulny) ; Falaise {de Brèbisson) ; Nancy [Roubalet]. — Aussi en Sardaigne et Russie. Obs. VO. piceum cilù du Caucase par Hoclihutli (/]«//. Mosc, 18/i9, I, 203), ne se rapporte pas à cette espèce, mais constitue une forme nouvelle. O. assimile Payk. Mont Dore (Sédillol). O. consimiie Gyll. — Sahlb., Not. Faun. Ul. Fenn,, 1871, 424, var. 0. O. alpinum Heer. Tyrol. — 119 — Orochares angnstata Er» Nancy (Mathieu). Lesteva pubescens Mann. Belgique, Hastière (Weyers); Marly (C/i. Brisout de Barneville] ; Hautes-Pyrénées (Pandellé). L. fontinalis Kiesw. Tarbes {Pandellé). L. Pandelleî Fauv. Bagnères-de-Bigorre, Cauterets (Gh. Brisout de Barneville)» L. monticola Kiesw. Mont Dore {Sédillot). — Aussi en Tyrol. L. punetata Er. — villosa* Waltl , Isis, 1838, 268. Marly {Gh. Brisout de Barneville], Geodromicus ^ nigrita Milll. Montmédy [Grandin], Anthophagus eemulus Rosh. Mont Vise {Baudi), A. testaeeus Grar. Alpes Grées et Pennines {Baudi), — Aussi en Sicile. A. prsenstns Milll. Nord, bois d'Angre [de Norguet], — Aussi en Sardaigne. A. alpestris Heer. Obs. L. Dufour a indiqué à tort cette espèce comme prise à Argeiès ( Hautes-Pjrénées) ; il s'agit du muticus, d'après le type vérifié par M. Pan- dellé. A. seutellarSs Er. Valais, col de la Forclaz (Mûhlenbeck) ; Hautes- Alpes [Bérard], A. caraboides Linn. Belgique, Lessines {Le Comté). A. spectabllis Heer. Valais, Engelberg {Stierlin), — Aussi en Tyrol. A. bîcornis Block. Aube , Gyé-sur-Seine (Polle-Deviermes) ; St-Bernard ! Valais , Biella {Stierli)i) ; Lautaret ! Hautes-Alpes ! — Aussi en Sardaigne. Obs, Varmiger cité des Pyrénées par L. Dufour est le pyrenœus. — 120 — 10'. A, œneicoUSs*. c? Taille du muticus^ dont il diffère par sa têle non mulique ; coloration de Valpestris, mais du groupe du bicomis ; très-distinct du bicomis par sa taille d'un tiers plus petite, sa tête, son corselet et son abdomen noirs , à reflet un peu bronzé sur le corselet , qui est marginé de roussâtre ; tête plus petite ; mandibules plus lar- gement dilatées ; épines frontales très-petites , robustes , trois fois plus courtes , inclinées en dedans ; impression du vertex triangu- laire, non subcarrée ; front moins déprimé ; corselet et élylres à ponctuation plus forte, plus dense ; Ç distincte de celle de bicomis par sa taille, sa couleur, sa tête plus petite, impressionnée en triangle et la ponctuation du corselet et des élytres plus forte et plus serrée. — L., ^2/3-5 mill. Gap {Bérarcl). Obs. i. M. le capitaine Bérard, à qui la science doit déjà d'importantes captures, m'a communiqué plusieurs exemplaires de cette espèce iutércs- sante et a bien voulu m'en offrir les deux sexes. Obs, 2. Modifiez ainsi le tableau synoptique du genre : X Tête , corselet et abdomen noirs ; un étroit liserd rouRcâtre au corselet , qui est bronzé; taille grande. ■ Abdomen mat , à pubescence serrée , pruineuse; tCfc incrmc. . . alpestris. " Abdomen brillant , a pubescence trfcs-raro , peu visible ; cT tête bi- épineuse œneicollis. Jk. mutieus Kiesw. Argelès (L. Dufour). \. pyrœneus Ch. Bris. Luchon ! — Aussi en Espagne septentrionale. A. sndcticus Kiesw. Alpes du Piémont , depuis le St-Bernard jusqu'aux Alpes Ma- ritimes. A. alpînus Payk. Obs. Ilochhutii {Bull. Mosc, 1849, I, 201) indique l'espèce comme se trouvant au Caucase ; mais je ne l'ai pas vue dans la collection de Cliaudoir, et cette délcrmiuatiou peut être douteuse. A. i'allax Kiesw. Lautaret 1 A. liomalinii!* Zett. Val d'Aoste (Miihlenheck), Acro^çnalhiiM iiiaiitlibulariH Gyll. Anjou, Ste-Gemme, Fouillé {Gallois). — 121 — Planeustfomus Kabri Kr. Montpellier {Lethiernj, coll. Javet). P. palpalis Er. Nancy (Roubalet). CopFopIiiliis striatulus Fabr. Hollande, Goulommiers, Troyes, Falaise, Rennes, Angers, Tulle ! Syntoinium îcneutn Mûll. Rozenburg, près Amsterdam {Kinker) ; Baden ! Dieppe, Villers- snr-Mcr {Bedel) ; Plombières {de SaulcxJ). Thinobîus llnearis Kr. Haut-Rhin, bords de la Fecht {Leprieur) ; Strasbourg ! Gien [Pyot). T. delîeatiiliis Kraatz.— *minor Muls. Rey, Opusc. EnU, 1869, JilV, 116. — Fauv., Fn. Gall.-Rlién,, III, 136 [forte). Gien (Pyot). Obs. On ne voit pas bien , d'après la description, en quoi le minov de MM. Mulsant et Rey différerait du delicatulus. T. nidens Fauv. Gien (Pyot). T« longipennis Heer. Gien {Pyot). T, atomusFauv. Gien {Pyot). Obs. Les exemplaires de cette localité sont d'un tiers plus grands que ceux de St-Rapiiaël. 8. T. minutîssimus*. Taille du Ptilium filiforme ; forme et couleur voisines de Th. atomus; trois fois plus petit, plus parallèle, plus allongé, plus mat, plus déprimé; entièrement soyeux; remarquable par la forme de ses antennes bien plus courtes , bien plus grêles à la base , plus renflées vers le sommet , à 6 premiers articles teslacés, les suivants bruns ; articles 1 et 2 robustes, plus clairs ; 3" et 5« petits , trans- versaux ; h^ et 6* extrêmement petits, étroits et transverses ; 7"= et 8"^ transverses, subégaux ; 9' et 10"= plus longs, un peu plus larges; dernier grand, ovale-allongé ; corselet plus étroit, un peu plus long que chez atomus ; côtés moins arrondis ; élytres plus étroites, d'un bruD de poix. — L., 1/2 raill. -_ 122 Dans les détritus des inondations, au bord des fleuves (tr). — La Loire à Gien {Pyot). Obs. Modifiez comme suit le tableau synoptique du genre : f Corps en entier d'un noir profond ; ëlytres trfes-courtes. . . . hrcvifennis. •}-{■ Corps plus ou moins brunâtre aux élytres, qui sont très-longues. X Peux premiers articles des antennes et élytres d'un testacé- rougeâtre obscur ; taille trbs-petitc atomus, X X Antennes testacées, sauf la massue ; élytres d'un brun noir ; taille microscopique minulissimus, Aneyrophorns angnstatus Er. Espagne. \» aureus Fauv. L'Héris près Bagnères-de-Bigorre (C7(. Brisout de Barneville). — Aussi en Espagne et Algérie. A. honialinus Er. — venusiulus* Rosh,, Tliier, AndaU, 84. Nord, bois d'Angre, au bord de l'Honeau {Lcthierry) ; Carcas- sonne (Gavoy). — Aussi en Suisse, Sardaigne, Sicile. Obs. D'après un type, \c vcnustulus Rosii. se rapporte aux exemplaires dont le disque des élylros olTre une tache testacéc sublriangulaire, exem- plaires fréquents dans la France méridionale ( Hyéres, Carcassonnc), la Corse, la Sardaigne et l'Algérie. A. flexuosus Muls. Rey. Lot-et-Garonne, Tonneins {A. Grotivellc). Trogoplilœus dilatatus Er. Sardaigne, Caucase. T. plagîatus Kiesw. Aube {Pollc-Deviermcs) ; Tonneins [A. GrouvcUc], T. arcuatus Stcplu Morlaix (Hervé). T. bilineatas Slcpli. Caucase. T. rivularla Mots. — liriclisonis Sharp. ( nom. poster.). Caucase. T. andiraciniis MuFs. Rey. Fronlignan {de Gcrminy). T. meninoniuH Er. — tarsalia Ilochli., Bull. Mosc, 1840, I, 196 ( veresim. ). Nord, Trclon (Lelhicrry) ; Paris {Lcfèvre)\ Gironde, Grignols — i23 — {Cabm'rus] • Sos {Bauduer) ; Hérault , Mircval {Maynt). — Aussi en Espagne et Java, Obs. Tous les caractères assignés par Hochhulli à son tarsalis , du Cau- case, conviennent parfaitement au mcmnoniiis , qui habite du reste la Russie méridionale (Sarcpta). T. impressus Lac. Dunkerque ! Metz (de Saulcy) ; Rennes {Oberthur), — Aussi en Syrie. T. eopticinus Grav. Caucase. T. clongatulus Er. — brevîpennis Hocbli., Bull. Mosc, 18^9 , I , 199 (veresim.), Caucase. T. niddns Baudi. Gien (Pyot) ; Hérault, Mireval {Mayct). — Aussi en Russie. T. punctatellus Er. Russie. T. despectus Baudi. Hollande , Breda (Heijlaerts) ; Valais , Lavey ; Béziers ; Port- Vendres {de Saulcy). — Aussi en Syrie. T. exiguus Er. — aberrans* Rosh., TItier. Andal., 85. — atomus* Saulcy, /. c, Gien {Pyot). — Aussi en Sardaigne, Sicile, Russie. T. halophilas Kiesw. Aude, La Nouvelle [Lethierry], T. tenellus Er. Sardaigne, Russie méridionale, Haploderas cœsus Er. Caucase. Oxytelas Eppelfsheimi Bethe. Obs. Cet insecte paraît être identique à VO. rugifrons Hochh. [Bull, Mosc, 1849, I, 189 ; 1871, III-IV, IQk), de la Russie méridionale. O. inseeatus Grar. Flandre orientale, Grammont {Chapuis) ; Maubeuge [Lejorieiir] ; Moselle, Norroy-le-Sec (de Saulcy). Obs. Les insecatus du Calai, Godron (p. 61 ) et de ma Faune-, indiqués de Nancy , sont des rugosus. — iU — O. Pcrrîsî Fauv. — flavipes Hardy, Bold et Murray, Catal. {nec Stephens ). Hollande, Noordwijk {Kinker). O. seulplupatus Grav. — futvipes Hardy et Bold , Catal. O. nitidulus Grav. — flavipes Steph,, ///. Brit., V, 318 (veresim.). O. inlpieatus Er. — scaber* Rosh., Thier. Aiutal., 82. Haute-Saône, Gray {Grandin), O- puiuitus Er. Sardaigne, Algérie. O. speeulifpons Kr. (nec Rye). Montpellier {May et). — Aussi en Sardaigne et Sicile. O. clypeonitens Pand. — speculifrons* ^ye , Eut, Annual , 1865, 60. — Crotch et Sharp, Cat. {nec Kr.). Paris [Lcfèvre] ; Reims ! Gers , Gimont {de Larcenne) ; Eaux- Bonnes [de Sanlcij], ■ — Aussi en Syrie. O. FairnDiairel Pand. Dunes de Calais {de Norguet) ; Valais, col de la Forclaz {Milhlen- beck) ; Le Vernet {de Saulcy). O. haniatns Fairm. Aube, Ghcnnegy [Polie- Deviennes] ; Metz {de Saulcy). — Aussi en Russie. Platystetkus Itcvîs Kiesw. ïyrol. P. cornutus Grav. Sibérie orientale. P. spinosus Er. Flandre orientale , Grammont [de Borré] ; Ilautes-Alpcs ! Gi- ronde, Griynols {Cabarrus) . — Aussi à Madère. P. capito Hcer. Marly (C'/t. BrisoiU de Darncville). P. nodifronN Sahib. Finlande, Russie, P. nitens Snhlb. Caucase, Madère. — 123 — Genre BLEDIUS. Nous avons pu étudier les métamorphoses d'une espèce du genre, VatricapiUus : La 2 po"d au fond de cliaque galerie, en juillet et août, deux petits œufs blancs, oblongs, mats. La larve paraît différer par les points suivants de celle du fracti- cornis décrite par M. Scliiœdte (/. c). Corps testacé; épistome tronqué en avant, muni en dessus, au milieu , d'un tubercule dentiforme à peine visible ; front largement impressionné en cercle, relevé au milieu en une forte bosse prolongée latéralement en accolade; Z" article des antennes d'un tiers plus long que le 2% h" plus court que celui-ci, étroit, tronqué; article supplémentaire petit, très-court, robuste; sommet externe des mandibules et mâchoires d'un brun foncé ; palpes maxillaires assez allongés, à 3*= article à peine plus long que le 2% W moitié plus plus court que le 3'; languette courte , subtrapézoïdale, terminée en pointe obtuse; palpes labiaux de 2 articles très-courts, très-petits, dépassant k peine la languette, 2^ d'un tiers plus court, bien plus étroit que le 1"; segment prothoracique sinué latéralement avec trois larges impressions transverses, sinueuses, la postérieure la plus profonde; jambes légèrement et graduellement rétrécies vers le sommet, où elles sont munies de quelques épines fouisseuses, iné- gales ; ongle tarsal court, robuste, à peine recourbé; styles anaux très-courts, biarticulés, 1" article assez robuste, 2'^ rudimentaire, conique, peu visible, terminé par plusieurs soies. — L., 3 1/2 mill. Cette larve habite dans les mêmes galeries que l'insecte parfait, surtout le long des falaises argileuses du diluvium, sur nos rivages de la Manche; on la trouve parvenue à toute sa taille de juillet à septembre ; mais l'éclosion des larves a lieu sans doute à des époques diverses ; car on en voit ensemble de tailles très-différentes. Elles se transforment en nymphe dans leurs galeries sans préparatifs préalables. Celle nymphe est conformée comme celle du tricornis qu'a dé- crite M. Schiœdte ; toutefois les quatre styles moteurs insérés de chaque côté des pleures abdominales sont très-longs , étroitement annelés de noirâtre, comme biarticulés ; les deux styles anaux sont grêles , assez courts , non sétigères. Bledias taurus Germ. - Ruddi* Stepli., ///. Brit,, V, 308, pi. 27, fiff. 3. ? Calais (de Norguct) ; Hérault , île de Maguelone {Caharrus) ; Balaruc, Vendres {Mayet). — Aussi en Espagne. B. bo8 Fauv. Italie, Sardaigne. — 126 — B. nnioornis Germ. — cvenulatiis* Stierl., Mittlu Eut. Schw. Ces., 1867,11, 222. Bords de la mer Caspienne. B. bîcornis Germ. {nec lîuddi Stepb.). Cette [Mayet], — Aussi en Espagne et Sardaigne. B. trlcopnls Herbst. Hollande [Sncllen v. V.) ; Calvados, Trouville, Vasouy ! — Aussi en Sardaigne. B. GFaelIsi Fauv. Toutes les côtes de Provence et de Languedoc! — Aussi en Sardaigne. B. spectabîlls Kr. Breda (Heylaerts); Le Crotoy (A. Grouvelle]; St-Valery {Ch. Brisout de Barnevillc) ; Angers (Gallois) ; Arcachon {Cabarrus) ; Hérault, Vendres, Capestan (Mayet). — Aussi en Hongrie et Sardaigne. Obs. Le tricornis de Maine-et-Loire, indiqué par M. Millet {En. Invert,, I, 137) se rapporte à la présente espèce. B. fossop Hcer. Belgique (Mors., coll. H. Brisout de BarnevilU)\ Gien (Pyot). — Aussi en Espagne. B. arenarîus Pajk. Somme, St-Quentin ! — Aussi en Russie. B. tristis Aube. Gironde (Coll. Jacq, du Val). B. «alpa G}ll. Obs, M. Fairinaire m'informe que le lalpa, indiqué par lui dans sa Fmme comme pris en Belgique, devait provenir des environs de Mons {Demovlin) ; mais comme cet insecte n'existe pas dans sa collection , le doute subsiste jusqu'à plus ample informé. B. sabterrancuB Kr, Ponclualion de la tôle ne laissant qu'un très-petit espace médian imponctué , triangulaire , relevé , la pointe du triangle di- rigée vers le verlex ; ç^) corselet moins étranglé à la base, dont les angles sont simplement sinués, suboblus. Metz, au bord de la Moselle (de Sanlcy, licUevoyc); Na)icy (Roubutct) ; Annonay {Frudion). — Aussi en Russie. — 127 — Obs. i. La tète (le la 9 n'est pas moins ponctuée de chaque côté, comme je l'ai indiqué à tort. Obs, 2. C'est le pallipes du Catalogue Godion (p. Gl). B. pallipes Grav. — fuscipes Rye. — raslelliis Schiœdte. Tête non déprimée en triangle , n'ayant que quelques points épars de chaque côté du disque ; $ corselet plus court, plus large, non étranglé à la base, dont les angles sont plus ou moins obtus. Baden ! Colmar , bords de l'Ill ( Leprieur ) ; St-Germain , au bord de la Seine [Ch. Brisout de Barneville) ; Elheuf [Levoiturier]. Obs. i. noté par erreur dans ma Faune comme étranger aux environs de Paris ; il s'y prend avec le subterraneus. Obs. 2. M. Rye (L'Abeille, iVoui'., 1872, 153) revient sur la question des Bledius subterraneus , pallipes et fuscipes , et soutient que la réunion des deux derniers, que j'ai établie dans la Faune (III, 201), n'est pas justifiée : <■ Le fuscipes, dit-il, comparé au pallipes, est un peu plus petit, (' plus convexe et plus luisant, avec les jambes et les antennes plus obscures, « les articulations subapicales de celles-ci formant une massue beaucoup « plus large et abrupte ; les côtés de son pronotum ne sont pas parallèles , B mais peu à peu contractés ( point du tout étranglés ) vers la base , avec ic les angles postérieurs très-obtus , à peine sensibles ; la surface du pro- M notum est moins finement coriace , à ponctuation un peu plus forte et « espacée. Les élytres sont beaucoup plus courtes et moins densément « ponctuées, et la surface dorsale de l'abdomen est presque glabre, sans u les crins longs , si évidents dans le pallipes. a Connaissant la perspicacité habituelle de mon savant collègue et ami , j'ai tenu à examiner en détail ses observations, et , pour cela, je lui ai commu- niqué d'abord une série de mes types pour vérification ; ensuite j'ai prié mes correspondants de m'envoyer tout ce qu'ils possédaient de ces espèces dans leurs collections. J'ai réuni ainsi une quarantaine d'exemplaires du subterraneus et plus de soixante pallipes. J'ai cherché alors le caractère vraiment distinctif de ces deux formes, et je le résume dans le synopsis qui suit , destiné à prendre la place de celui de la Faune (p. 189) : " Tète densément ponctuée, biimpressionnée en triangle; intervalle étroit, relevé, imponctué subterraneus, °'^ Tête à peine ponctuée sur les côtés , n'offrant pas au milieu de petit espace relevé en triangle pallipes. Celte division obtenue , j'ai étudié les variations de l'une et de l'autre espèce, afin de voir si je ne trouverais pas, chez le subterraneus, les formes du pallipes que M. Rye appelle fuscipes. Eh bien! ces formes, elles s'y rencontrent irfcntif/ue5. Ainsi, tantôt les jambes et les antennes sotit obscures, tantôt elles sont teslacées ; les côtés du corselet sont plus ou moins étranglés vers la base, suivant le sexe (M. Rye ne parle pas de ces différences sexuelles), et chez la 9 ses angles postérieurs ne sont que sinués et subobtus; enfin, quelques exemplaires offrent des élytres un peu plus courtes. A présent, que voyons-uous dans le pallipes ? La taille est un peji vari abl — 128 — (cela est de règle) ; les pattes et les antennes deviennent parfois obscures ; la massue de celles-ci est normalement plus large que chez siibterraneus, mais pas plus large ici dans la forme à pattes remlirunies que dans l'autre ; les côtés du corselet sont tantôt étranglés vers la base, avec les angles redressés, Irès-droils, comme chez sublervaiicus ^ ( c'est pour nous \epatlipes (J), tantôt non étranglés avec les angles obtus {pallipes 9 — fuscipes Rye); le corselet est à peine plus ou moins coriace, et sa ponctuation ne me parait pas varier d'une manière saisissable et surtout spécifique ; j'en dis autant des soies abdominales. J'ajoute enfin que les habitats sont identiques; M, Lelhierry m'a envoyé de Lille de longues séries de pallipes pris dans la même localité, sur des argiles de briqueteries, parmi lesquels M. Rye lui- même, à qui j'en ai adressé, reconnaît des exemplaires de son fuscipes. De tout cela, je conclus, sans le moindre scrupule, ou que les caractères tirés par M. Rye de la forme du corselet ( les seuls qui subsistent) sont des caractères purement sexuels , parce que je les retrouve identiques chez d'autres espèces du groupe dont l'unité spécifique n'est pas contestée : den- ticollis, opacus, liitoralis, Baudii, pusillus. obsolctus, longutns (voir la description précise que j'en donne dans la Faune), ou bien que ces carac- tères sont vraiment spécifiques, comme le soutient mon contradicteur, et alors qu'il faut non-seulement admettre le fuscipes, mais encore créer autant de nouvelles espèces avec mon denlicollis 9 et les autres, qui présentent dans leur corselet de semblables modifications. J'aime à espérer que la première opinion trouvera plus de crédit auprès des entomologistes. B. atrieaplllus Gerni. Belgique, Ixellcs , Bruxelles, St-Jossc-len-Noode , Woluwe-St- Lambert [de Uorrc) ; Calvados, Villcrville ! IMorlaix (Hervé) ; Mont- pellier {Fairmaire) ; Tech {de Saulcy). — Aussi en Sardaigno. B. opacus Block. Sardaigne. B. pusillus Er. Carcassonne (Gavoy). Obs. Indiqué à tort dans ma Faune (p. 207) comme des Hautes-Pyrénées; il s*agit du suivant. B. obsoleius Fauv. Eaux-Bonnes ( t/c Saulcy); Héas, Cautercls (Cli. Brisoul de Barncville). B. longulug Er. Groningue (de Gavcre). B. cribricollis Ilcer. Nord, bois d'Angrc, au bord de l'Honeau {Lelhierry) ; Mont- médy {Grandin). — Aussi en Russie. — 129 — B. fraetleornlfl Payk. Syrie. Cylindrogfaster eorsicus FauT. Sardaigne septentrionale, Bonnari (Raymond). Oxyporus llannerheimi Gyll. Russie méridionale. O. maxillosus Fabr. Russie. Evaesthetus bipunetafus Ljung. Russie. Obs. Le scaberda CataU de Brébisson (Mém, Soc, Linn, Norm,, 1835, V, 138) se rapporte au ruficapitlus. E. ruficapilliis Lac. Bréda {Hcijlaerts). Sfenus blpunctatus Er. Géorgie. S. aterrimus Er. Russie. S. fossulatus Er. Russie. S. incaniis Er. Ahr {Fuss) ; Pyrénées- Orientales ! S. stlgmula Er. Glèves [Fuss], — Aussi en Russie, S. serutatOF Er. Russie. S. providas Er. — Fuss, Berl. Ent. Zeit., 1859, 93. Madère. S. lustratOF Er. Ahr (Fwss); Seine-et-Oise, Montgeron {Lefèvré). S. sylvester Er. Russie. S. proditor Er. Russie. — i30 — S. Ion»IJ. Leblanc et Deslongchamps , lorsqu'ils auront examiné attentivement les débris de fossiles de chaque couche. M. Morière rappelle que, il y a plus de dix ans, il a signalé à la Société la présence des sables du corallien sur le chemin de fer de Pont-l'Évêque à Ronfleur, avant d'arriver au tunnel de Quetteville ; ces sables semblent être un dépôt de rivage et indiquer la limite du corallien, qui probablement n'existe plus à Ronfleur. Les membres de la Société sont invités à se réunir jeudi 6 mars , à trois heures, au Pavillon , pour aller de là visiter la bibliothèque qui vient d'être installée dans la grande salle faisant suite à la bibliothèque publique. Plusieurs membres, parmi lesquels se trouvaient WM. Leblanc, Berjoi, Fayel père et fils, Morière, se sont rendus à celte invitation. Ils ont été mis à même de reconnaître que la bibliothèque de la Société Linnéenne, si bien organisée par M. Fauvel, renferme des publications scientifiques d'une grande valeur. M. le Bibliothécaire a droit à la reconnaissance et aux félicitations de ses collègues. Le scrutin est ouvert sur une présentation qui a été faite dans la dernière séance. Par suite de son dépouillement, M. La Rouvière , sous-intendant militaire à Caen , est pro- clamé membre résidant. MM. le docteur Fayel et Morière proposent comme membre résidant iM. le docteur Chanccrel, professeur à l'École de Médecine. 11 sera statué sur celte présentation dans la séance d'avril. A 9 heures 1/2, la séance est levée. — U7 — SÉANCE DU 0 AYRIL 1873. Présidence de il. VIEILLARD. A 7 heures 1/2, la séance est ouverte. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. Pierre communique , en son nom et au nom de M. Puchot, un exposé sommaire des résultats qu'ils ont ob- tenus dans la distillation simultanée des liquides superposés. Ces résultats peuvent se résumer ainsi : 1° Abaissement considérable de la température de la dis- tillation ; 2° Constance de cette température ; 3° Constance du rapport des quantités de liquide condensé pendant la distillation, quel que soit le rapport des deux liquides employés. Le secrétaire donne lecture de la note suivante , que le docteur Godey lui avait adressée peu de temps avant sa mort : DAUGUS CAROTA L. Var. purpurascens Godey in lût. Plante offrant une teinte pourprée dans toutes ses parties ; ombelles moins développées que dans le type; pétales plus petits, moins infléchis, ciliés sur leurs bords et sur la nervure mé- diane, colorés d'une teinte carminée, ainsi que les divisions pétaloïdes qui remplacent ici les étamines. Mêlé au type commun. Cette forme du Daucus n'est autre qu'une anomalie qui , — \hS — bien qu'assez commune , ne se trouve indiquée , à ma con- naissance , dans aucune flore. Les modifications qu'elle présente consistent dans la colo- ration plus ou moins purpurine de presque toutes ses parties: face inférieure des feuilles, tige, pédoncules, rayons ombel- luiaires , fruits et organes floraux. Dans l'anomalie la plus complète, il n'y a plus d'étamines; elles sont alors transformées comme les pétales eux-mêmes en folioles calycinales ou plutôt involucellaires , car elles ont tous les caractères de ces dernières , moins les dimensions. En efl"et, comme les folioles de l'involucelle de chaque ora- bellule , elles sont entières , scarieuses et ciliées sur les bords, rudes et munies de poils scabres en dessous sur la nervure médiane. Le verticille pétaloïde a conservé quelque peu de la forme des pétales normaux ; ses folioles sont entières, à pointes in- fléchie, ce qui les fait paraître échancrées quand on les regarde de face ; mais la dimension des pétales de la circonférence de l'ombelle difi"ère h peine de celles des pétales intérieurs de chaque ombellule. Le verticille correspondant aux élamines ofl're aussi 5 fo- lioles ayant la même insertion que les élamines du type et, comme elles, alternes avec les folioles du verticille pétaloïde ; mais elles diffèrent de ces dernières en ce qu'elles sont plus étroites, scarieuses à l'extrémité et redressées comme les élamines du type au moment de l'anlhèse. Malgré l'absence d'organes mâles dans la plupart des indi- vidus de cette forme, elle est cependant fertile, car le fruit acquiert un complet développement , et , bien que je n'en aie pas encore fait de semis , je ne doute pas qu'il ne puisse reproduire la plante. La fécondation a donc lieu dans ce cas comme dans les plantes dioiques, ce qui m'avait fait donner à celte forme — U9 — l'épithèle de dioica, dans une communicalion à noire bien rcgrelté collègue, Alpli. de Brébisson ; mais en réfléchissant que celte dénomination ne saurait èlre complètement juste qu'autant qu'il existerait une forme à étamines sans pistils, ce qui n'est pas probable, je l'ai définitivement baptisée pur- ptirasccns. D'ailleurs, je viens de rencontrer des individus offrant bien la même coloration, le même arrêt de développement et la même transformation des pétales, mais ayant des étamines à filets et à anthères blancs ou pourprés plus ou moins com- plets. Puis, souvent dans la même ombelle, se trouvent des ombellules sans étamines, celles-ci représentées par leurs seuls filets devenus pétaloïdes, d'autres ombellules avec des étamines incomplètes , et d'autres enfin avec les étamines à peu près normales. J'ai même observé ces diverses modifica- tions dans les fleurs d'une même ombellule. Quoi qu'il en soit, la hauteur de la tige, la dimension des feuilles et la maturité des fruits ne paraissent pas s'en ressentir. Les involucres et les feuilles inférieures sont, de toutes les parties de la plante celles qui conservent le mieux leur teinte verte, ce qui s'explique aisément par leur position, qui les abrite contre la lumière directe. N'ont-elles pas, eu efl^et, à leur disposition une collection de parasols ( ombelles et om- bellules). Pourquoi la teinte pourpre doraine-t-elle dans la plupart des organes floraux transformés ? J'ai sous les yeux en ce monient un individu de Diciamnus, dont tous les verticiles floraux, moins les carpelles, sont transformées en bradées d'un pourpre éclatant, et un autre de Teucrium scorodonia, dont j'ai communiqué l'observa- tion à la Société Linnéenne, il y a quelques années, dans lequel se fait remarquer la couleur carminée des pistils modifiés. 10 — 150 — Ne pouvant résoudre cette question, je la soumets aux botanistes physiologistes. Je ne puis passer sous silence, puisque l'occasion s'en présente ici d'elle-même, les expressions dont se servent les botanistes français et étrangers en décrivant la forme des pétales extérieurs d'un grand nombre d'ombeliifères. Je prendrai mon exemple dans le genre Daucus lui-même : Est-il exact d'écrire : apétales échancrés, infléchis; pé- tales bifides ; — petala emarginata, cumlacinula in/lexa; — petala obcordata, acumine inflexo; — petala bifida, etc., etc. ? » Il me semble qu'en lisant pétales échancrés, infléchis, on doit comprendre que les lobules de chaque côté de l'é- chancrure sont infléchis ; il n'en est rien, cependant, c'est le sommet lui-même du pétale brusquement atténué, ou l'extrémité de la nervule médiane elle-même qui reste re- broussée en dedans, tandis que le pétale proprement dit, ou ses lobules, restent élalés (patcntia). — L'expression « pe- tala emarginata cwn lacinula inflexa » ne me paraît pas plus exacte, car, si les pétales sont échancrés, ils n'auront alors qu'un lobe latéral, si l'échancrurc est latérale elle- même, et deux si elle est médiane ; tandis que c'est, au contraire, un lobe médian dont le mot emarginata enlève l'idée qui est dit inflexa, — et cette autre expression a petala obcordata, acumine inflexo » , pour exprimer la même forme. Mais comment admettre un acumen dans la partie obtuse d'une surface obcordée ou en cœur renversé ? Quant à l'expression bifide , elle n'est pas admissible , ce serait trifide qu'en réalité il faudrait dire ici. Mais l'habitude a déjà consacré trop de ces légères erreurs pour essayer de les réformer, tant une exacte description est chose difficile ! Les membres de la Société Linnéennc sont prévenus qu'ils — 151 — auront l\ se prononcer, dans la séance de mai, sur le lieu de l'excursion annuelle en 1873. Le scrutin ayant été ouvert sur une présentation faite dans la dernière séance, il résulte de son dépouillement que M. le docteur Chancerel, professeurà l'École de Médecine, est admis comme membre résidant. M. Larue (Auguste), botaniste à Falaise, est proposé comme correspondant par MM. Vieillard et Morière. A 9 heures, la séance est levée. . - 152 SÉANCE DU 5 MAI 1873. Présidenee de Ml. VIEILLARD. A 7 heures 1/2 , la séance est ouverte. Le secrétaire rappelle à la Société que depuis la dernière séance elle a fait deux pertes nouvelles : le docteur Poslel , enlevé dans la force de l'âge, et M. de Caumont, l'un des fondateurs de la Société Linnéenne et son premier secrétaire. Dans quelques paroles prononcées sur la tombe de ces deux collègues, M. Morière a cherché à se rendre l'interprète des sentiments de ses confrères, qui décident que leurs regrets seront de nouveau exprimés au procès-verbal. Au nom de ses collègues, le secrétaire félicite M. Fauvcl de la récompense qu'il vient d'obtenir à la Sorbonne, à la suite du Congrès des sociétés savantes : récompense si bien méritée par ses nombreux et remarquables travaux d'ento- mologie, qui l'ont placé parmi les savants qui ont fait faire le plus de progrès à cette branche des sciences naturelles, M. Fauvel fait observer que l'honneur qui lui a été acccordé doit être reporté en grande partie à la Société Linnéenne; en accueillant avec bienveillance les Mémoires cntomologiques qu'il a rédigés , elle leur a donné une notoriété qu'ils ont empruntée à ses publications. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Au nom de M. de Bonvouloir , membre correspondant, M. Fauvel offre à la Société |)lusieurs volumes du Bulletin de la Société des Naturalistes de Moscou qui manquaient dans sa bibliothèfpic !M. Fauvel est prié de transmettre h M. de Bonvouloir les remcrcîmenls de la Société Linnéenne. — 153 — M. La Rouvièrc offre à la Société ses senliinents de grati- tude pour l'avoir admis récemment au nombre de ses membres résidants. M. Neyreneuf dépose sur le bureau un cas de prolificalion florale qui lui a été offert par les semis cultivés dans son jardin. On sait que les bourgeons à fleurs sont considérés comme des assemblages de verticilles tellement rapprochés que leurs entre-nœuds ne sont plus distincts. Dans certaines monstruosités, l'axe floral s'accroît avec excès et dépasse la limite de son développement habituel ; — alors la fleur, au lieu d'être terminale, se trouve traversée par un axe plus ou moins long ; quelquefois des bourgeons naissent au sommet de ce même axe et produisent des ra- meaux portant des feuilles et des fleurs , surtout parmi les fleurs doubles qui reçoivent une abondance de nourriture. — Les fleurs floripares , comme les appelle Moquin-Tandon , ont été observées depuis longtemps; — déjà Linné écrivait de son temps : « ProUfer autem, proie florifero, frequens est. » Les cas de tératologie végétale que Ton a l'occasion de rencontrer ne doivent pas moins être recueillis avec soin , car ils dévoilent souvent les mystères de l'organogénie. Les échantillons présentés par M. Ney reneuf prendront place dans la collection tératologique du Jardin des Plantes. Au nom de M. Gillel , membre correspondant de la Société à Alençon , le secrétaire lit la note suivante : A Messieurs Les Membres de La Société Linnéenne de Normandie. Messieurs, En juillet 1869, à la séance publique tenue par la Société Linnéenne à Alençon, nous vous avons entretenus d'une aga- ricinée du genre Lactarius que , en raison de ses caractères extérieurs , nous avons cru devoir séparer du Lactarius — 15i — deliciosus; aujourd'hui, nous vous demandons la permission de vous signaler encore cinq autres espèces de champignons appartenant à la même famille , mais devant être classés dans des genres différents. Quatre sont des Leucosporées et nous semblent devoir être rapportées aux genres Amanita, Clito- rybe, CoUybiaelPaxillus {sous-^enre Lepista) , la cinquième fait partie de la division des Ochrosporêes et doit être classée, en raison de la position excentrique de son pédicule dans le genre Crepidoius. Amanita Godeyi. Nob. PI. I. Amanite de Godey. Chapeau charnu , d'abord ovale , puis campanule, et enfin plus ou moins étalé , membraneux vers les bords , qui sont légèrement sillonnés ; sa surface est de couleur saumon ou de basane plus ou moins claire; son diamètre est de 3 à /; centimètres. Feuillets nombreux, libres, pâles, rétrécis en arrière , veineux à la base. Pied fistuleux , un peu atténué au sommet et pâle ; on le trouve quelquefois Couvert de pelu- chures plus ou moins larges et plus ou moins saillantes , for- mant, vers le tiers supérieur , comme un collier multipartite qui donne à cette amanite un air de confraternité avec Vamaniie recutùa dont elle diffère , de même que toutes ses congénères, par ses spores ovales-allongées , mesurant 0""", 0015 + 0""",0018. Il est aussi à remarquer que ses basides sont grands et ventrus. Habitat : sur la terre , dans les chemins creux , au prin- temps et en été. Très-rare. Cette espèce est due à un mycologiste bien connu de la Société Linnéenne, dont, pendant bien des années, il fut un des membres les plus dignes et les plus estimés. C'est , en effet, à M. le docteur Godey que revient tout l'honneur de la découverte de celte plante, dont il a laissé uu très-joli dessin — 155 — que je n'ai fait que reproduire ici : j'ai cru seulement pou- voir remplacer le nom de Agarims (Amanita) devins, sous lequel le docteur l'avait désignée, par celui de notre collègue, qui , mieux que le premier , nous rappellera le savant bota- niste que nous regrettons tous. Clitocybe insignis. Nob. PI. II. CLitocybe remarquable. Chapeau charnu , d'abord conique, puis convexe, et enfin plan , les bords plus ou moins ondulés et réfléchis , le centre relevé en un fort mamelon obtus , irrégulier , autour duquel existe une dépression remarquable ; sa surface lisse , glabre , est recouverte d'un épidémie qui s'enlève facilement ; sa couleur est d'un beau roux , excepté sur le disque , qui est d'un ferrugineux plus ou moins foncé ; son diamètre est de environ 8 h 10 centimètres. Feuillets très-rapprochés, minces, atténués aux deux extrémités et un peu décurrents (les plus petits sont nombreux et arrondis à la base) ; ils sont tous d'un beau blanc. Pied plein, solide, long de 5 à 6 centi- mètres, épais de 10 à 15""", glabre, concolore au chapeau, mais beaucoup plus clair; il est cylindrique, égal et arrondi à l'extrémité inférieure. Chair blanche, ferme, assez élastique, fibreuse au pied, qui paraît avoir des dispositions à se tordre. Odeur légèrement spermatique. Saveur désagréable. Spores ovales avec une goutte oléagineuse au centre. Habitat : à terre , sous les sapins. Automne. COLLYBIA FOETIDISSIMA. Nob. Pi. III. CoUybie très-fétide. Chapeau mince , presque membraneux, convexe, ombi- jiqué au centre , les bords rabattus , ondulés , flexueux ; sa surface est glabre , blanc-jaunâtre, et son diamètre atteint — 156 — 3 à ù centimètres. Feuillets blancs ou blanchâtres, peu nombreux, minces, largement et irrégulièrement ondulés sur la tranche , aigus à l'extrémité marginale, arrondis et plus larges à la base , adhérents par un très-petit crochet. Pied creux, épaissi au sommet et insensiblement renforcé intérieurement, lisse, glabre, blanc ou blanchâtre, sa lon- gueur dépasse toujours le diamètre du chapeau. Chair blanche, élastique. Odeur fétide, insupportable. Habitat : sur la terre , dans les bois, parmi les mousses et les graminées. Automne. Très-rare. (Quelques échantillons de cette espèce très-curieuse furent trouvés par nous en 1868 , dans la forêt d'Ecouves; c'est en vain que nous l'avons cher- chée depuis.) En n'apportant pas à l'examen de cette agaricinée toute l'altenlion qu'elle mérite , on peut croire d'abord qu'elle se rapproche du CoUybia dryophila dont elle ne paraîtrait être qu'une monstruosité (ce fut l'opinion de M. le docteur Fries, auquel nous l'avons envoyée), mais si l'on veut bien ne pas s'en rapporter seulement à ses caractères extérieurs et cher- cher à pénétrer plus avant dans son organisation , on ne tarde pas ù s'apercevoir qu'elle s'éloigne sensiblement de ce cham- [)igiion , 1" par ses spores arrondies, et 2° par son odeur repoussante à tous les âges, et ne pouvant être comparée pour la fétidité qu'à celle du Phallus impudicus ( Le CoUtjbia dryophila est inodore, cl ses organes de reproduction se font remarquer par leur forme sensiblement oblongue). CRliPIDOTUS SQUARHOSIPES. Nob. IM. IV. Crépidote à pied squarreux. Chapeau charnu , convexe, plan , les bords très-Iégèremcnl relevés ; sa surface est très-visqueuse , d'une teinte rous- lâtre-pûlc vers le milieu et sur les bords, mais se nuançant — 157 — entre ces deux points d'une belle couleur lilas ou bleue-vio- lacée; son diamètre est d'environ 8 à 10 centimètres. Feuillets rapprocbés , d'un roussâtre sale , teinté de violacé , arrondis postérieurement et insensiblement atténués de la base au sommet, qui est aigu ; les petits feuillets ou les feuillets in- complets sont nombreux et coupés perpendiculairement à leur base. Pied long de 4 à 5 centimètres , épais d'environ 15""", cylindrique, courbé intérieurement et un peu élargi à sa base ; il est entièrement roux cl couvert d'écaillés conco- lores, longues, libres et fortement squarreuses. Chair blanche, assez molle , légèrement lavée de roussâtre à la partie inté- rieure du pédicule. Odeur nulle. Saveur insignifiante. Spores oblongues, fuscescentes. Habitat : sur les racines couvertes de mousse d'un vieux chêne. Octobre. Très-rare. Nous n'avons trouvé qu'une seule fois ce champignon dans la forêt de Perseigne. Paxillus (Lepista) Alexandri. Nob. Pi. V. PaxiUus (V Alexandre . Chapeau charnu, d'abord convexe, puis bientôt plan et même un peu concave au centre ; les bords primitivement roulés en dessous sont toujours plus ou moins rabattus (ils s'étalent cependant dans la vieillesse et sont alors presque droits), ordinairement réguliers, quelquefois cependant légèrement ondulés; sa surface est lisse, douce au toucher et happant les doigts par les temps humides; elle est luisante et comme vernissée par la sécheresse; sa teinte est uniformément grise , légèrement lavée de roussâtre ; son diamètre égale k à 6 centimètres, quelquefois plus. Feuillets nombreux, décur- rents , aigus aux deux extrémités , larges de 5 à 6"""', d'un blanc-roussâtre , les petits sont arrondis à la base et même — 158 — un peu échancrés; entre deux feuillets complets, on compte ordinairement sept feuillets incomplets , les marginaux étant très-petits; tous ces feuillets se détachent facilement de l'hy- ménopbore en se desséchant. Pied court (4,5 centimètres), gros (1 à 2 centimètres d'épaisseur), un peu épaissi à la base, qui est arrondie , il est légèrement tomenteux , et l'extrémité inférieure se couvre d'un duvet blanc au moyen duquel elle s'attache aux aiguilles tombées des arbres verts. Chair spon- gieuse , blanchâtre , absorbant l'eau facilement et prenant alors une teinte légèrement roussàtre. Saveur à peu près nulle ou insignifiante. Odeur légère de bois. Spores blanches, très-petites, ovales-arrondies. Habitat: sous les pins et les sapins. Été, automne; assez rare. Ce Paxillus a été trouvé par M. Paul Alexandre, botaniste zélé et intelligent, qui a bien voulu me le communiquer. RECHERCHES SUR DIVERS MODES DE GRODPEMEH DES PÉBITHÈCES ET DES PICIIDES DANS QUELQUES PYRÉNOMYGÈTES DU GENRE SPHJERIA Par II. L.-A. CKIÉ, Préparateur de botanique 2i la racuUc des Sciences de Cacn. Dans les sphérics lichénoides de l'ancien groupe des Depazea, les Pycnides, de même que les Périthèces dans quelques sphéries thécasporées , Jie sont pas toujours éparscs — 159 — sur ces taches aux teintes multiples qui nous rappellent le Thallus des Licliens, Le plus souvent , ces appareils sont éparpillés sur l'aire des taches , et c'est en vain que l'on chercherait une disposition régulière des Pycnides chez les Pliyllosticta IXosœ (1) Desm. , Ph. Cijtisi (2) Desm, , Ph. rhamnicola (3) Desm., Ph. Sambuci {k) Desm., Ph. vul- garis (5) Desm,, Ph. Violée Desm., Ph, cruenta (6) Kickx. , de même que dans la plupart des sphérics foliicoles que nous avons récemment observées sur les feuilles de cer- tains végétaux exotiques. Lorsque l'appareil reproducteur est unique, sa position est nettement déterminée, comme on peut le voir, chez le Septoria Scabiosœcola , pycnide d'un Siigmaiea inconnu et parasite sur les feuilles de nos Sca^ biosa (7). Au centre de ces taches blanchâtres et limitées par une zone empourprée apparaît un point noirâtre, le plus souvent central , qui n'est autre que la Pycnide ou appareil repro- ducteur de la sphérie. Si le nombre des Pycnides s'élève à deux ou à trois , le point central n'existe plus , ou mieux (1) Phyllostkta Rosœ Desm., pi. cryp. , II< série, fasc. ili, n* 687. — Seploria 110X11, B. nwwv West. (2) PIn/llosticta Cyiisi Desm., not. XIV, in Ann. se. nat. , t. VIII, 18i7, p. 3h. — Depazea liclieiioides, Cyiisi Kx., fior. de Louv., p. 12ii. — Ascoclnjia Cyiisi, Lib. Crypt. Ard. Cent., II, n» 156. (3) Phytloslicta rhamnicola Desm., not. XIV, in Ann. se. nat., t. VIII. — Depazea rhamnicola Lasch. Desm., T. Crypt., f. 33, n" 1635. (i) Phyllosiicia Sambuci Desm., not. XIV, in Ann. se, nat., t. VIII, d8/i7, p. 31. (5) Pliyllosticta vulgaris Desm., not. XVII, in Ann. se. nat., t. XII, 18/i9. (6) Phyllosiicia cruenta Kx. — Depazea cruenta Fries. , Syst. — L. Crié, Recherches sur la structure de la tache, etc., p. 14. (7) Surtout commun sur les feuilles du Scabiosa succisa LiuQ. f — 160 — chacun des appareils tend à s'écarter du centre pour se rapprocher de l'aréole rougeâtre dont les dimensions sont toujours considérables, comparativement au cercle blanchâtre qui représente le parenchyme desséché du support (1). Quelques Dépazées possèdent un nombre assez considé- rable de sphérules qui , sans être disposées régulièrement , sont groupées et comme entassées au centre de la tache. Cette disposition assez rare des appareils existe chez le Sep- toria Cerastii lloberge (2) , parasite sur les feuilles de nos Ccrasiium de l'Ouest (3). Les Pycnides de certaines sphéries foUicoIes présentent une disposition concentrique bien remarquable. Ces appa- reils, dont le nombre est limité , sont groupés sur des cir- conférences qui ont évidemment un centre commun. Ex. : Septoria Mercu7-ialis, Septoria leguminum. Mais le groupement, sans contredit, le plus intéressant des Périthèces est celui que nous avons observé dans deux ou trois sphéries lichénoides , et surtout chez le Sphœria airovirens, espèce bien commune à l'automne sur les feuilles de notre Viscum album. Les Périthèces de cette sphérie sont disposés , du moins dans nos échantillons de l'Ouest , sur cinq lignes , suivant la disposition quinconciale. Une ligne plus externe recouvre deux autres lignes latérales qui ont, comme clic , la même longueur. Au-dessous de celles-ci apparaissent deux lignes antérieures qui les cnveloppcni par leurs bords; la plus interne recouvre le bord extrême d'une des lignes latérales et l'un des bords de la ligne la plus externe (1) V. L. Cri6, Recherches sur ta structure de la tache, i>. 23. (2) Septoria Ceraslii Rob. , ap. Dcsm. , vol. XVII , iii Aun se, nat., l. XI, 18i9, p. 21 ; West. Herb. Cryp. f. 19, n» 9Zi6. (3j Commun dans le Maine, sur les feuilles du Cerastium brachy- ■pcialum Desp. — 161 - d'une part , tandis que l'autre bord recouvre une partie de l'autre ligne latérale (1). La disposition quinconciale des appareils reproducteurs de celte spliérie est presque constante dans nos échantillons de l'ouest et dans ceux du centre de la France. Cette particu- larité doit être signalée ; et si nous tenons compte en pha- nérogamie de l'agencement des pétales et des sépales, n'est-il pas logique de reconnaître dans le groupement quinconcial des Périthèces un caractère de quelque valeur. Au total, nous pouvons dire que les Pycnidcs des Septoria et c\cs Phyllosticta, soumis à notre examen, n'affectent le plus souvent aucune disposition spéciale ; elles sont diffuses, tantôt réunies plusieurs ensemble , tantôt lâchement épar- pillées; que, chez le plus petit nombre, le groupement ou la disposition régulière des appareils peut se rattacher à trois types bien distincts, ainsi qu'on peut s'en convaincre en jetant un coup d'œil sur le tableau suivant : Les appareils reproducteurs des sphéries soumises à notre examen peuvent être : Exemples t Septoria Steltariœ Rob., ap. Desm. Septoria Stacliydis Rob., ap. Desm. Septoria Polygonorum Desm. , vol. IX, Septoria Gei Rob., ap. Desm. Septoria Pyri West. Septoria Msculi West. .. rt ». ■'\ {\)Dispo&ilion quinconciale des Périthèces dans le Sph^eria atrovirens. 1° Épars sur la tache. b \ a = Ligne postérieure. W' = Lignes latérales ce' = Lignes antérieures. — 162 — i° Épars SVn LA TACHE. 2" GnoorÉs SUIVANT CERTAINS 'Groupement MODES. / Septorîa Salicis West. Septoria Grossulariœ Kickx. Septoria Cornicola Desm. Septoria Tiliœ West. Septoria Tussiinginis West. Septoria Convolvuli Desui, Septoria Aigopodii Desm. Septoria Chelidonii Desm. Septoria Spinaciœ West. Pfiyllosticta Bcrberidis West. ( Septoria Cerastii Rob. ( Septoria Morindœ Nob. ! Septoria Mercurialis Desm. Septoria leguminum Desm. Phyllostîcta dcstrucliva Desm, quincoucial. | Sphœi'iaat7'ovirensC.etSc]iyf, M. William Nylandcr dépose la noie suivante : LICHENES INSULARUM ANDAMAN EXPONIT "W. NYL/VNDKR. In fcrc mcdio Sinu Bengalcnsi maris Indici insula? parvae Andaman silae (lalit. circiter 12" bor. ) hucusquc respecta lichenologico omnino proetervisae fuerant, usquedum aiino 1867 praestanlissimus colieclor S. Kurz, et (juidcm vitae sumino periculo , ibi colicclioneiu eliatn Liclicnum fccit no- labiicin , ciijus bis pagiiiis ralioneiii redderc licct , nam eam cxaminandani niihi communicavit cl. von Krempeiliuber. Incuniplela (pialis sine dubio est imagincm niliiloniinus satis — 163 — referl vegetationis in illis insulis obviœ peculiaris, quœ res conliiiet plurimas anle ignotas simulque affiuitales ostendit cum lypis etiam usque in Nova Caledonia occurrentibus. Alque aniraus quidem in hoc capite illico consideratione percutilur, species Andamanicas longe potius congruere cura Neo-Caledonicis quam cum Ceylonicis haud procul habitan- libus et ita fere vicinis ; tamen lias 1res vegetaliones (Anda- manicam , Nco-Caledonicam et Ceylonicara ) inter se cerlis momentis concordare videmus, ex. gr. quoad numerum magnum (servata proportione) Thelolrematum et Verruca- riarum. Si tota collectio Kurziana ex insulis Andanian respicitur, computantur in ea : Collemei 2 Parracliei 2 Physciei 1 Pyxinei 1 Lecanorei 2 Pertusariei 1 Thelotremei 10 Lecideei U Graphidei 21 VeiTucariei 19 Toli 63 Omnesliae63 species sunt corticolae, exccplis duabus folii- colis et tribus saxicolis. Meritissimus Dominus Kurz simul pro certo affirmavit , se in Andamanis nullam conspexisse Cladoniam nec ullam speciem fruliculosam neque ullam terrcsirera , et quoque Lichenes parmelioideos ibi solum raros sparsosque obvenire. Quoad Verrucarias, quœ super cortices fere prédominant , notelur , plurimas earum orriinis — 16/i — esse inferioris , aihallinas et ad Fungos accedenlcs, Ouum ita eliam ceteri Lichenes hic obvii praecipue ordinis inferioris observaiilur, non mirum est, multas occurrere novitias, et sunt quidem novœ species Andamanicae in sequentibus expo- siiœ numéro 62. COLLEMACEI. LEPTOGIUM Ach. L. TREMELLOIDES Acli. — Super saxa rivuli. L. MARGINELLUM ( Sw. ) Acb. — Corlicola. PARMELIEI. PARMELIA (Acb.) Nyl. P. ECORONATA Nyl. Vlx nisi var, P. rclkinœ apolheciis epiibecio ecoronulalo. Sporae subglobosœ , longit. 0,006-7 niillim., crassit. 0,006-5 millim. Thallus K—. —Corlicola. Similis in Pulo-Penang (Cuningbam). Eliam alia Parmelia corlicola in coUeclione Kurziana visa, sed non salis evoluta ut delcrminarelur. l'insciEi. PIIYSCIA (DC.) Nyl. Pn. PICTA (Sw. ). — Corlicola. PYXINEI. PYXINE Fr, P. MeISSNErina Nyl. (i). Sat similis Pyxinœ Meiisncri {\, Ilnr pnliiict Pyx'}i\e MchSiieri Nyl. Syn. !.. N. CaL, p. 20. ~ 165 — Tuck., scd opiime thallo K ±: diiïcrcns. Thallus mcdulla citriiio-flavesccnle. Apolhccia omnino Iccidena ( nec saepius sublocanorina ut in P. Meissneri }. — Corlicola. Occuirit quoque in Pulo-Penang ( Collingliam ) et in Bcngalia (Kurz). Obs. — Est haec P. Meissncrina affinis Pyxincc sorediatcc ( Ach. ), cui reaclio eadem et quœ adest in Antillis, in Nova- Calcdonia et in Ceylon. De reactionibus Pyxinaru'n videatur ceteroquin Nyl. Husn. AntilL, p. 10. LEGANOREI. COCCOCARPIA Pers. G. MOLYBDvEA. Pers. et var. incisa (Pers.). IHa isidio- phora. — Corticola. LECANOllA (Ach.) Nyl. L. KURZU (Kphb. in hb. sub Pyrcnodesmia ). Thallus albidus sublœvigatus rimulosus tennis ; apothecia nigra leci- deina superficiaha ( lalit. circiler 0,5 millini. ) , marginc turgidulo , intus albida ; nporae 8"* incolores placodinai , longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,006-8 miUim. (tubulo axeos loculos apicales jungente), paraphyscs médiocres, epilhcciuni fusccsccns, periiheciura extus tenuitcr nigricans, hypolhcciuui iucolor. lodo gelalina hynîenialis intense cœru- lescens (prœserlim thecos tinctae). — Super saxa (vulcanica) obveniens. 005.— Affinis est Leconorœ diphijodi Nyl. in Flora 1872, p. 353 , sed mox diversa thallo albido , apoiheciis omnino Iccideinis, etc. Apothecia vero juniora extus thallodeo- obducta, unde hic Lichen haud parum faciem habet Lecidcœ coarctatœ. Spermogoiiia ut in L. diphyode , sed sperniatiis minoribus oblongis (longit. vix 0,002 milhin,, crassit. haud 11 — 166 — 0,001 millim. ) , in arlhrostcrignatibiis brevi-articulalis. Tliallus fi — , / — . PERTUSARIEI. PERTUSARIA DC. P. VELATA (Turn.). — Corlicola. THELOTREMEI. TIIELOTREMA Ach. Tn. LEUGOTYLICM Nvl. Thallus albidus nitidiusculus ru- gulosus , tenuis vel tcnuissimus , imletcrmiiialus ; apolhecia incoloria , in lubcrculis ihallodeis albis opacis ( primuni sub- globosis, dcin) rolundato-difformibus (latit. 0,9-1,4 millim.) supra inopqualibus inclusa , cxius visibilia epiihecio corneo- nigricanie intruse (unico subcirculari aut punctis diûbrmibus demum pluribus discretis ) ; sporae 8°® incolores oblongai û-6-loculares , longit. 0,014-18 millim., crassil. 0,006-7 millim. (iodo non obscuratœ). — Corlicola. Obs. — Species lubcrculis apotbecia fcrentibus albo-sub- farinaceis sialim dignola. Maxime accedenlia videnlur Th. anamorphoides Nyl. el Th. latitabrum Tuck. , sed Th. Leu- cotylitnn jam dislinguitur apollieciis el sporis. In apolhecio juuiorc tuberculum siromalicum supra medio umbilicalum, epiihecio circa hune umbilicum hiasrenle et circa id margo stroinalicus cingens ; vctusliora apolhecia punctis epilhccia- hbus Iribus vel pluribus indicata. Tu. TEULBRANS Nyl. Thallus albido-lutescens tenuis laevigalus ; apolhecia incoloria innata parva , sat confcrta , osliolis impressis firmis minutis (ialil. 0,1-0,2 millim.), margiuc proprio leimi sœpius dislincto ; sporœ 8°® incolores — 167 — ohlongne 6-8-IocuIares , longit. 0,OU-2l raillini., crassii. ciicitcr 0,0045 millim. (iodo non tinctne). — Corticola. Obs. — Th. terebratum Ach. affine dilTert raox ostiolis fere minoribus minusque impressis, sporis majoribus (iodo com'u- lesceniibus). Th. allosporoides Nyl. Subsimile Thelotrcmati allo- sporo Nyl., sed hypothccio nigro in columellam centralcm abeunte. Thallus paliido-glaucosccns. Apolhecia inlrusa. Sporœ 4-8"* incolores fusiformes 18-22-locularcs , longit. 0,115-0,150 miilim., crassit. 0,010-15 millim, (iodocœrii- lescentes). — Corticola. Obs. — Videlur sola subspecies Thelotrematù aUospori^\\. Syn. L. N. Caled., p. 33, in quo quidcra etiam columella? adest rudimentum granuliformis uigrœ (1). Th. ALLOSPORizuM Nyl. Subsimile Thclotrematis allo- sporo, sed perilhecio incolore. Sporae non rite evolutae vist-e (et iodo non cœrulcscenles), forma fere ut in Th. ailosporo. — Corticola. Th. Andamanicum Nyl. Simile fere Thelotremati Bahiano Ach., sed prominentia tliallina supra apotheciis magis dc- pressa et ostiolo tenuiore , sporis minoribus. Hae fuscœ obtuse ellipsoideae vel subglobosœ , ollipsoideœ, Iransversim 4-locuIares (seriebus 2 singulis bi-locularibus) , vel 6-locu- lares ( seriebus 2 singulis bi-locularibus adjcclo loculo in utroque apice sporae), longit. 0,014-18 millim,, crassit. 0,011-14 millim. (juniores saltem iodo cœrulesccntes ). Perilhecium supra (lateribus) nigricans. — Corticola. O65. — Spermatia tenuiter bacillaria, longit. 0,006-8 millim. , crassit. 0,0005 millim. parum superantia. (1) In Thetotrcmatc porinoidc Mnt. (Th. albidiforme Lcight.) coni- parnndo apolhecia intus suut omiiino incoloria. — 168 — Tn. SUBCALVESCENS Nvl. Subsimile Tliclotremati cal- vesccnti, sed ihallo subluriclo-glauccscente et sporis nonnihil niajoribus (incoloribus, seriebus iransvcrsis 6-S bi-Iocularibus, iodo vix linctis, loiigit. 0,016-21 millim., crassit. 0,007 millim. ). — Corlicola. Obs. — Quoad sporas comparandiim cum Th. columcUaio Nyl., sed coluniclla hynienii nulla. Tn. ALBIDO-PALLENS Nyl. Thallus albidus icnuis opacus subriigulosus indetciminalus ; apoihccia incoloria innala , exlus promincnliis thallinis nonnihil convcxulis (lat. circiter 0,5 millim., basi scilicel vaga)oblecla ; sporœ 8"-* incolores oblongo-ellipsoidcic submurali-divisœ (stratis circiter 8 locu- lorum , 2 vcl 3 in quovis slralo sallem mcdio) , Inngil. 0,027-32 millim., crassit. 0,010-11 millim. (iodo coeru- lesccnli-obscuratœ) .—Corlicola. Obs. — Specics c slirpc Tlielotrcmatis conformis Fée , maxime forsan accedens ad Th. puncndatum, a quo jam diiïerl lliallo opaco magisquc albicante. Tu. RECLUSUM Kphb. in litt. Thallus glaucescenti-Inte- scens rugosus vel verrucoso-rugosus (crassit. 0,2-0,8 millim,); tpolhccia incoloria , in verrncis thallinis inclusa , osliolis puMClifornuhus imprcssis niinuiissimis vcl occullis; sporae 1-2"'», incolores au t lulco-fusccsccntes, cblongoe , murali- divisœ, longit. 0,036-0,120 millim., crassit. 0,018-23 millim. (iodo non tinclœ). — Corlicola. Obs. — Est specics bcno dislincta, facie vcrrucosa, osliolis firmis et diamètre vix 0,03-0,0/4 millim. supcranlibus. T. RUGATLLUM Nyl. Tliallus albidus subnilidiusculus , conferle rugulosus vcl subgranulato-inoequalis , nigricanli- iimiialus; apolhccia incoloria, in [troluboranliis ilialli parum — 169 — Sï'pe discretis (lalit. 0,6 millim.), inclusa , osliolo aperto (latit. fore 0,3 millim.) , marginc propiio non scinper discisso ; lliccae monosporan , sporae subincolores fusiformi- cblongfc miirali-divisœ , longit. 0,075-85 millim. , crassit. 0,018-21 millim. (iodo non tinctnp). — Corticola. Obs. — Species proxime acccdens ad Th. conveniens Nyl. (leclum in Nova Granata, Tcqucndama , allit. 2500 melr. , a merilissimo Al. Lindig) , quod colore lutescenti-pallido , osliolis firmioribus, sporis majoribus (longit. 0,125-0,195 millim., crassit. 0,030-38 millim.) elc. distat. Th. colobicum Nyl. Thallus macula albida nilidiuscula indicalus ; apolhecia innala albosuITusa rolundato-angulosa (lalit. 0,5-0,8 millim.), inlus incoloria , margine ihallodc crumpente (dcmum credo) firmo cincla; thccœ monosporae, sporœ incolores oblongas , minute murali-divisae , longit. 0,080-0,100 millim., crassit., 0,015-25 millim. (iodo non linclae). — Corticola. Obs, — Proximum videtur Th. leucophthalmum Nyl. Syn. L. N. Caled. p. 39 , sed hoc sporis 8"'% osliolis rotun- datis, etc. Apothecia in Thelotremaie colobico saepe (prae- sertira juniora) osliolis marginibus thallodeis subtriangula- ribus circumdalis. LECIDEEI. LECIDEA (Ach.) Nyl. L. FUSCOlîUBESCENS Nvl. L. Port-Natal p. 8. Thallus cinereus opacus tenuissimus subleprosus ; apolhecia fusca ( humido slaiu pallido-fuscescenlia vcl sublurida , margine nigro) ; sporae simplices , longit. 0,010-U millim., crassit. 0,005-6 millim. Iodo gelalina hymenialis cœrulescens, dein violacée lincla, — Corticola. — 470 - L. FUSCORUBIDA Nyl. Thallus fuscocinereus vel lurido- fusccscens, subleprosus, sat tenuis , detcrminatus ; apoihecia fusca vel fuscorubida , niarginata (latit. 0,5-0,7 millim.), demum convexiuscula immarginala , intus strato supero pallido et infero fusconigricanle ; spores S^^ ellipsoidere sim- plices, longit. 0,010-13 millim., crassit. 0,005-6 millim., epilhecium incolor, paraphyses gracilentae , hypolhecium electrino-fuscescens parle supera obscuriore. lodo gelalina hyracnialis cœriilescens, dein violacée tincta.— Corticola. Obs. — Affinis Lecidect fuscorubescenti, quae parum differt praesertim thallo alio et spermaiiis longioribus. Thallus opacus. Apoihecia L. fuscorubidœ in humido stalu epilhecio fuscorubido et margiiie nigro. Spcrmalia arcuala. L. CERViNOFOSCA Nyl. Thallus cervinus vel pallido-fu- scescens , tenuis , inaequalis , rimosus, passim subgranuloso- ieprosus, ambilu hypothallus fusconiger tenuis visibilis ; apoihecia obscure fusco-rufescentia , immarginala, convcxa (lalit. circiler 1 millim., vel minora), intus sub hymenio fusca ; sporas 8"® incolores , breviler fusiformes , simpliccs vel obsolète (spurie) 1-septalœ. longit, 0,008-0,012 millim., crassit. 0,0025-0,0035 millim., epilhecium incolor, para- physes non bene discretae, hypolhecium (in lamina teuui ) luteo-fuscescens. lodo gelalina hymenialis cœrulescens, dein lutesccus. — Corticola. Obs. — Comparanda cum L. grisco-fuscesccnte Nyl. Syn. L. N. Calcd. p. Uk, in qua ihalius Icprosus, apoihecia pla- uiora majoraque, sporae longiores (1-septalœ). L. CONCORDANS Nyl. Thallus macula pallido-fusccscente vel lurido-ciiicrasconle, obscure limilata indicatus ; apoihecia nigra (epilhecio sirpius flavo\iri'li-su(Tuso), plana, niarginata (lalit. 1 millim. vel minora), margine flexuoso , intus nigra ; — 171 - sporae 8"» fusiformes 5-7-septatoe, longit. 0,026-34 millim,, ciassit. 0,005-6 millim., llialamium sublulescens, paraphyses graciles , hypothecium fuscum. lodo gelatina hymenialis vinose rubens. — Corticola. Obs. — Facile sola subspecies Lecidcœ coniochlorcB^ilnX.ti diiïerens praeserliin sporis solum 5-7-septalis (nec 9-13-sep- talis), seplisque (transversim) latioribus. GRArHlDEI. OPEGRAPIIA (Ach.) Nyl. Opegrapha longula Nyl. Thallus macula fusca opaca indicalus; apolhccia tenuiaclongata (latit. 0,1 millim., crassil. 1-5 millim. ) , simplicia , subrecta , epilhecio angustato ; sporae 8"® fusiformes 3-septatae, longit. 0,021-23 millim., crassit. 0,0030-0,0035 millim. lodo gclalina hymenialis \inose fulvcscens, — Corlicola. Obs. — Species tliallo parum evoluto infuscato ( gonidiis parcis) et apollieciorum forma facile dignota in stirpe 0. vulgatœ. Sperraogonia non visa. O. PROSODEA Ach., sporis circiter 15-septatis, longit. 0,065 millim., crassit. 0,008 millim. — Corticola. PLATYGUAPHA Nyl. PL. PHYLLOSEM/v Nyl. Thall'js virescens tenuissimus sub- opacus , raaculam orbicularem fingens macula hypothallina fusca plerumque cinctam ; apolhecia nigra plana (latit. 0,2 millim. vel minora ) , margine ihallode vix superante cincta ; spora» 8"® incolores fusiformes 2-3-septatae, longit. 0,0il-12 millim., crassit. 0,0025 millim., epilhecium (saltcm dilute) nigrescens, paraphyses non distinctae , hypothecium incolor. lodo gelatina hjmeniaiis vinose fulvescens. — Foliicola. — 172 — Obs. — Tliallus lœvis; gonidiacylindraceo-oblonga siibmeui- branose invicem juncla , ut stratuni forment lenuissiimiin ob thallum valde applanalum atquc tainquam solet in ihallis aiialogis. ^Jaxime affinis est PL i-oiula { i\lnt. siib Sirigula) , sed ea ihallum habet alium (albidum et punclis crebris con- vexiusculis concoloribus inspersum) , sporas niulto loiigiores (longit. 0,035 millim. ). Pi. strùjidina Nyl. ( ante minus bcne « striguloides » ) e Madagascar (ex bb. Leveillé) eliani simib'or dilTert sporis majoribus (longit. 0,016-23 millim., crassit. circiter 0,00û5 millim.). PL pliytloscuia orbiculos fingit latit. 2-5 millim., quibus interdum zona fusca cingcus decst. Hx très facile proprii generis. PL. FLAVISEDELLA Nyl. Thallus vircscenli-sulpbureus sublcprosus tenuis determinalus ; apolhccia subconcoloria tballodco-suITusa prominula lecideiformia marginata ( prœ- serlim margine crassulo nigricanlia, opaca ), dcmum sub- anguloso-rolundala (latit. 0,6-0,9 millim.), inlus prseler hymenium albidum nigra ; sporae 8""' fusiformcs 3-septalae, longit. 0,018-22 millim., crassit circiter 0,0035 millim., bypoibecium fusconigrum. lodo gclalina bymenialis vinose fulvcscens. — Corticola. CIIIODECTON Ach. Ch. KURZii Kphb. in hb. Thallus albidus opacus , sat minute granulosus aut sublcprosus , satis Icnuis, indetcr- niinatus; aj)olliccia extus concoloria vel dealbata ( ihallodoo- obducla), prominula, rolundala , dcmum obsolète obtuse marginala ( lalit. 0,9-1,5 millim.) , inlus slralo bypoiiicciali crasso deniiL'.rato ; sporae 8"'^ fusiformcs 7-11-scplatnp, longir. 0,0'i6-50 millim., crassit. 0,003-Zi millim. lodo gclalina hvmenialis lulcscens, ibecœ violacco-fulvesccntes. ~ Corticola. Obs. — PUmjgrapha videaiur poiius quam Chiodccton haec spccies sanc nolabilis. Tliallus /vet Ca C/— .Gonidia subglo- bosa. Apolliccia obducla tubcrculiforinia, dcmum supra plana et ibi centro umbilico munita vix promiiiulo marginequc (non prominulo) radialim slriato vel subpiicato, plicis soepius modo obsolcle imprcssis ; iiitcrduni in lubcrculis (slroma- libus) apolhecia (supra) nigra lobato-cffigurata chiodectodea conspiciuntur. Spcrmagonia conccptaculo immerso nigro ; spcrmalia bacillaria recta , iongit. 0,005-6 millim., crassit. haud 0,001 millim. adiingentia. Ch. intermissum Nyl. Est quasi Ch. depressum Nyl, Lich. exot. p. 2/i6 , lliallo inter stromata cvanescenie et saepe ita quasi insulalim intcrrupto. Apolhecia extus nigra punciiforraia (lalit. 0,05 millim.) subserialia, intus incoloria. Sporap fusiformes 7-11-seplatae , Iongit. 0,030-ZJ5 millim., crassit. 0,006-7 millim.— Corlicola. Obs,— Variât hypothallo nigricante hinc inde visibili (1). ARTHONIA Ach. A, CATENATULA Nyl. Tliallus albus subnpacus tenuissimus nigro-limitatus; apolhecia pallido-tcslacea vel fuscescenlia, elongata (Iongit. \-k millim.) , gracilenta (latit. vix 0,1 (1) Definiatur hic obîter Chiodecton coxfusom Nyl. , cui tliallus albidus subopaciis riigulosus tenuissimus; apolhecia, in slromaiibus coiifcrlis promiiuilis dillormibiis (lalit. 1,1-1,5 millim,), innala, cœsio- livicia (trila nigricanlin), suffusa, iiilricalo-congesla ; sporx fusiformes 3-septala,-, Iongit. 0,050-60 millim., crassit. 0,005-G millim., liypo- thecium nigrum. Corlicola in insula Maurilii. Thallus Ca C/— .Spccies est perlinens ad slirpcm Cli. fariiwcei Fée et deprcssi Fée. Apolhecia fere sicut in Ch. subfibroso Njl. in colL Lindig. N. Granat. n* 106, sed sporx loDgiores. millim.), subinterrupte iiueoliforuîia , hinc inde ramosa et subgcniculaiim flexa ; sporœ 8"^ incolores ovifornies 5-sep- lalae, longit. C, 052-55 millim. , crassit, 0,020-23 millim. , hypothecium iiicolor. lodo gelaiina liymcnialis cœriilescens , dein vinosc rubeus (thecae et sporiE fere similitcr linctae). — Corlicola. Obs. — Afïinis Arthoniœ subrubeUœ'^^\. , a qua differt prœcipuc apolheciis longioribus et tenuioribus. A. BcssALis Nyl. Thallus macula albida nigro-limitata indicatus ; apolhccia nigra vcl fusco-nigra, plana , oblonga vel rotundato-difformia, innata (latit. 0,5-0,9 millim.), inlus obscura ; sporae 8°'^ fuscescentes oblongo-oviformcs, longit. 0,036-ii/'i millim., crassit. 0.015-16 millim., parle supcra loculum unicum majorcm simplicem oITerente (1/3 sporae occupanle), parte cetera (2/3 sporae) inferiore murali-divisa. lodo gelaiina bymenialis vinose rubens. — Corlicola. Obs. — Aflînis Artlionitv fusconigrœ Nyl, L. exot. p. 245, scd jam sporis majoribus ab ea diiïerens ( nam in A. fiisco- «/^ra Taïicusi sporae suni longit. 0,025-28 milliQi., crassit. 0,011-13 millim.) (1). GRAPHIS (Ach.) Nyl. Gn. STRIATULA (Ach.) Nyl. — Corticola. (1) Definiatur hoc loco AninONiA «lcf.bosula Nyl. , cui thnllus albiis tcnnissimiis la-vis; apolhccia pallido-riiscpscontia minuta (lalit. riicilcr 0,1 nùliim.) ulreiostilo-conjçpsla , iigmina suLsulTusa (Inlil. 0,3-0,5 millim.), clonKalo-diffonniu GiiRcntia ; spora: 8"* ovifoimos 3-5-scplala;, longit. 0,018-21 millim., ciassil. 0,007-8 millim. lodo gelaiina hjmenialis diliilc nonnihil cœiulcsccns , dein dilulc viiiosc fiilvescens. Corlicola in insti'a Ma»iiitii. Afllnis vidrliir Arlhonj/r. fompcnsalvhr Nyl. in Wriplil Ginph. Ciibaî insulsc, cui speciei voio spora; majores (longil. 0,02.3-30 miilim., riassil. 0,000-0,011 millim.). — ITT) — Gr. SUBDISSERPENS îsyl. est quasi Gr. disscrpens Nyl. (coll. Lind. A'. Gran. n° 93), quoad faciera externam; sed rêvera affinis Grapliidi intricalcc Fée {G}\ assimili Nyl.) , sporis vero majoribus 12-lZi-loculariI)us (longit. 0,0/i5-G0 milliin., crassil. 0,008-9 inillim.). — Corticola. Obs. — Gr. disserpens ti\ng\l Grapliidemsoplusticam^y]., a qua differt praesertim apolheciis longe dendriiico-radian- tibus. Sporae Gr. disserpeniis raurali-divisae longit. circiler 0,0^5 millim., crassit. circiter 0,015 millira. Gr. diversa Nyl. Sporae 6-8-Ioculares , longit. 0,027-33 millim. , crassit. 0,008-9 millim. — Corticola (1). Gr. subtorqdens Nyl. Thallus albido-glaucescens tenuîs- siinus subnilidiusculus ; apothecia incoloria , extus tliallino- concoloria linearia , parum prominula , aggregata , flexuosa et ramosa (lalit. circiter 0,3 millim.) , epithecium concolor rimiforme ; ihecœ cylindraceae , sporae 8°=^ subglobosae bilo- culares ( vel loculo uno alterove adhuc semel diviso), longit. 0,006-8 millim., crassit. 0,OOi-6 millim. (iodo non tinctae), parapliyses inspersae. — Corticola. Obs. — Comparanda cum Graphide globulifica neo-caledo- nica , sed sporis potius conveniens cum Gr. sphœrosporella brasiliensi. Eliam Gr. dimorplwdes ceylonica comparar (1) IndicetuT hic etiam Graphis ^quabilis Nyl., cui thallus albidus lacvigatus, sat lenuis (crassit. circiter 0,25 millim.) ; apothecia nigra innata gracilenta (lalit. 0,07 millim.) , iindiilata, flexuosa, parce ra- mosa, concaviuscula ; spora 8"^= fuscae oblcngiE i-loculaics, longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,005-6 millim, (iodo nou tiiiclx), par;;- physes médiocres apice fuscescenti-clavatae. Corticola id insula Mau- rilii. Affinis Graphidi leiogrammœ îiyï., quae apothecia habetJatiora ( lalit. 0,10 millim. ) fusca et apicibus obtusiusculis , sporas paullo crassioros. — ne - possit. Spermogonia in Gr. subiorquente en m apothcciis associata frcquculia , spermaliis brevilcr cyliiulricis rectis. Gr. PERSTRIA.TULA Nji. Subsimilis Graphidi siriaudœ majori ( apolheciis lalit, 0,3-0,6 millim. ) , sporis 2-Zin>s incoloribus cllipsoidcis murali-divisis ( îongit. 0,025-36 millim., crassit. 0,012-18 millim., iodo cœrulescenlibus ). — Coriicola. Obs. — AfCims Graphidi substn'aïutct; Nyl. novo-granatensi, quae vero apoihecia habel minus slrialula, sporas S"''* (minus crassas ) , elc. Gr. contexta Pers. Spécimen visum hue verisimiliter perlinens , at non omnino bonum. — Coriicola. Gr. INCONDITA Nyl. ThalUis glauco-lutesccns vcl sub- viresccnli-giaucesccns , illiniens ( crassil. 0,3-0,5 millim.), subopacus , sat fragilis; apolhocia incoloria (exlus lliallodco- obducia ghiuco-Iulcscenlia aut carneo-lutcsccnlia ) lincaria (extus lalit, 0,6-0,7 millin). , longil. 2-3 millim., convexa , rima epilbccii sulcala), flexiiosa et passim varie congesla ; sporae S""" incolores ellipsoidcae murali divisœ, Iongit. 0,025- 35 millim., crassil. 0,011-15 millim. (iodo non linclœ , solum hypolhecium incolor iodo nonnihil cœrulesccns ). — Coriicola. Obs. — Ad slirpem Grapliidis Babingtoni }ilnt. [>evlinet, sporis jani intcr vicinas facile distincla. Gr. LEUCOCARPOOts Nyl. Similis fere externe Graphidi Icucocarpœ Nyl., sed ihccis monosporis. Sponn Icnuitcr murali-divisae , oblon^a? , longil. 0,120-0,160 millim., crassit. 0,038-50 millim. (iodo obscuralaî , thalamio non liocto). — Coriicola. — 177 — Gr. CIRCUMUADIANS Nyl. Syn. L. N. Caled. p. 80. Vi- delur ca, at sporae non rite evoluloe visoe in specimine viso. — Coilicola. Gr. PARTlCEPS Nyl. Didercns a Graphidc obiccla Nyl. (primaria , data in coll. Ilook. Tlioms. n° 226i) pcrilhecio supra lalcribus nigricante et ihallo li — .— Corticola. Obs. — Gr. particeps eliam Iccla in Lifu a Tliiebaut et Dcplauche. Gr. subortegta. Nyl. Facie accedens ad Graphidem ob- «ecfam Nyl. , sed ihallo K non iinclo,sporis 2-4°'^ elc. Sporœ incolores oblongae murali-divisœ, longit 0,070-0,105 miilim., crassit. 0,021-27 miilim. Epilhccium fuscesccnli-obscura- tum. lodo ihalamium et sporae sallem dilute cœrulcsccntia. — Gorlicoia (missa a cl. von Kreupclhuber nomine a Gra- phis Pellelieri Fée » , quaa autcm omnino alia est spccies slirpisque Graphidis rigida Fée). Obs. — Graphis subobiccia affinis est Graphidi CoUtmbiana Nyl. L. N. Grmi. p. 83 (non obiccta indica) et conveniens thallo K — supraquc apothecia K -\- (reaclione auranliaco- ferruginascenle), sed dilTercns uiox ihccis non mouosporis. MELASPILEA Nyl. M. METABOLA Nyl. Sijii. L. N. Calcd. p. 69. Sporœ 8"* incolores murali-divisae , longit. 0,06/i-9 2 miilim., crassit. 0,011 miilim., in ihecis pyriformibus (iodo vinosc ruben- libus).— Corticola. VERrxUCARIEI. VEnRUCARIA. V. INTCRNIGRANS Nyl. Syn. N. Caled. p. 8û. Sporae 9- — 178 — seplatae, longit. 0,070-0,100 millim., crassit. circiter 0,015 millira. — Corlicola. Obs. — Subspecies videtur V. nastoidcce (Ach.). Etiam in Nova Caledonia sporas vidi longit. 0,060-92 millim., crassit. 0,014-18 millim. (itaque saepius majores quam indican- tur L c). V. INTERSTES Nyl. S. L. IS. Caled. p. ^h. Sporas fusi- formes 7-septatae, longit. 0,030-Zi8 millim., crassit. 0,005-6 millim. — Corlicola. V. SUBINTERSTES Nyl. Similis V. interstûi , sed saxicola sporis minoribus. Hae fusiformes 7-septatae, longit. 0,024-30 millim., crassit circiter 0,0045 millira.— Saxicola. V. PRyESTANS Nyl. AngoL p. 15. Sporas 7-seplataB . longit. circiter 0.030-36 millim. , crassit. circiter 0.004 millim.— Epiphylla. Obs. — Sat similis Vermcarite cpiphylLv (Fée) Nyl. Pyrenoc. p. 38, sporis vero 7-septatis facile distincta. V. ANDAMANICA Nyl, Tliallus vix ullus ; apolhccia, pcri- tlîccio intègre nigro, plano-convexiuscula , pcrmaxima (latit. circiter 4 millim.), apice ostiolari nonnihil coniceprominulo; sporae 2-4°"= (forsan etiam 8"-^) fuscœ oblongœ, irrcgularitcr intus murali-divisaî , longit. 0,080-0,160 millim., crassit. 0,030-40 millim. , parapbyses tcnuissimae. lodo gelalina hynicnialis vinose rubcscens.— Corticola. Obs. — Forsan varietas V. 6'or6o/imt' Nyl. , tamon haud pa- rum differt apotlicciis etiam majoribus plano-conoideis et sporis saepius 2-4"'*. V. DUPLlCASCENS Nvl. Sat similis l'errucaria: epapiUaiœ — 179 — vel Verrucariœ duplicanti Nyl. , sccl sporœ incolores (longit. 0, 100-0, IZiO millim. , crassit. 0,036-^6 millim.) et ihecae iodo non tinctae. Sporae semper bince visae in thecis. — Cor- licola, super corlicem Albizziœ elatcc. V. NITIBA Schrad. incerla , non rite evoluta visa. — Cor- ticola. V. subnitidellAl Nyl. Thallus raacula pallida nigro-limi- tata indicatus; apothecia, perithecio dimidiato-nigro (latit. 0,3-0,5 millim.) , depresso-convexula ; sporae 8°* dilute ni- grescentes, eilipsoideœ, ^i-loculares, longit. 0,010-15 millim., crassit. 0,005-6 millim. — Corticola. 0^5. — In stirpe Verrucariœ nitidœ facile distinguenda perithecio dimidiato-nigro et sporis parvis. Apothecia saepe bina connata. V. INTERP0NEN5 Nyl. Thallus macula albida obsoleta in- dicatus ; apothecia , perithecio intègre nigro , mediocria , depresse conico-prorainula (basi lalit. fere 1 millim.); sporae 8"® incolores oblongae submurali-divisGe (vel seriebus 8-10 Iransversim 1-2-loculares), longit. 0,023-30 millim. , crassit, 0,007-0,010 millim. (iodo non tinctae, nec cetcrae partes hymenii). — Corticola. Obs. — Sit hœc species vere Pyrenastri subgeneris , nec accedens ad Verrucariam iacteam (Ach.) vel Verrucariam proponentem Nyl. Syu. L, N. Caled. p. 91 , ut primo examine appareret. V. MASTOPHORA Nyl. Syn. L. N. Caled. p. 88. Verrucae apolheciorum latit. fere 1 millim. Sporœ fuscae Zi-loculares , longit. 0,032-40 millim., crassit. 0,OU-18 millim, — Cor- ticola. — 180 — V. MASTOPHOr.lZA Njl. Similis V. mastophorcc , at minor (vcrrucisapolhccia obduccutibus, lalit. circilor 0,5 millim.), sporis longe minoribus (longit. 0,012-15 millim. , crassit, 0,007-8 millim.).— CoMicola, V. DENUDATA Njl. Pijrenoc. p. /j9. Sporœ longit. 0, OU- ÏS millim., crassit. 0,009 millim. — Corlicola. V. ASPISTEA ^Ach.) Nyl. Sijn. L. N. Caled. p. 88.— Gorticola. V. CONOTHELENA Nyl. Thallus macnla (lavida detcrminata indicalus ; apolhecia conoidco-hemisphocrica vcl apice sub- conideo, pcrilhccio dimidialo-nigro (lalit, 0,3-0,6 millim.) ; sporœ 8»® fuscœ oviformes 1-seplalae . longit. 0,016-20 millim. , crassit. 0,007-9 millim. , paraphyscs gracilcntœ simpliccs. — Corlicola. Var. errcins Nyl. quoque obvia, thalli macula nulla. Obs. — AfTinis Vcrrucariœ ihelenœ, scd apollicciis ostiolo subconico et sporis nonnihil niinoribus ( soploquc fcre in- ferius silo, undc loculo supcriorc liaïul parum majore). V. CINEFAGIEKS Nyl. Thallus cincrcus, macula subvcr- nicca cincrea nigro-limiiala indicalus ; apoUiccia , pcriibccio intègre nigro (lalit. fcre 0,25 millim.), lliallodco-obducla , convexa, apice sa-pius deuudalo ; sporœ 8"'^ incolores , brc- vilcr fusiformes , 1-scplalae , longit. 0,01^-16 millim., crassit. 0,00/i5-0,0050 milliu)., parapbyses gracilentœ sim- pliccs. Icdo gelalina liymenialis non lincia. — Corlicola. Obs. — Sjjecies propc Vcrrucariam iimiianicm Nyl. iii Flora 1866, p. 295 , llusn. AnuLL p. 26 , nolis vero allalis mox distinguenda. V. ÏEH.M1NATA Nyl. Thallus macula pallcsccnle indicalus, — 181 — nigro-lcrminatiis ; apotliccia pcrilhecio dimidiato-nigro, sub- conice obtuse prominulo, ambitu de planalo (latit. 0,5-0,6 millim. ) ; sporae 8"=^ incolores fusiformes 1-septatœ , Io»git. 0,021-33 millim. , crassit. 0,005-8 millim. , paraphyses graciles subintricatae. — Corlicola. Obs. — E stirpe Vcrrucaricc vagœ et Verrucariœ inter- spersœ notis autem dalis facillime dislincta. V. iNTi'RSPERSA ISyl. Thallus macula pallescenle obscure limilata indicatus ; apothccia , perilhecio intègre nigro (infra tenuiore), mediocria ( lalil. circiler 0,3 millim.); sporîE (in thecis cylindricis) 8°'= incolores fusiformes 1-septatae , longit. 0,022-30 millim., crassit. circiter 0,00^5 millim., paraphyses graciles sat copiosae. — Corticola. Obs. — In slirpc Verrucan'ce vagœ Nyl. jam forma sporaruni dislincta. Faciès Verrucariœ epidermidis vel tlicLenœ Ach. varielalis cujusdam vel aspisteœ (Ach.). Apothccia saepe oblonga. V, SUBNEXA Nyl. Thallus macula pallida indicatus ; apo- thccia , perilhecio intègre nigro (latit. circiter 0,5 millim.), convexa , extus subnuda vel plus minusve leviter obtccia ; sporae 8°® incolores ellipsoideae 1-septatœ, longit. 0,023-32 millim., crassit. 0,010-11 millim. (in thecis cyhndraceis) , paraphyses graciles. — Corticola. 0^5. — Affinis videlur Verrucariœ limitanti , sed noiis dalis dislinguenda et praesertim sporis crassioribus. V. PLANOKBELLA Nyl. Quasi V. planorbis Ach. minor , apotheciis nudis et sporis parvis (longit. circiter 0,011 millim., crassit. 0,005-6 millim.). — Corlicola. Obs. — Aflinis quoque videtur Verrucariœ subatomaritz Nyl. Nco-Zelandicae , haec autem apothecia liabet basi non 12 — 182 — depress:i nec macula nigricaïUo ciiicia , ut in V. planorbcUa observaiur. Perilhecia diuiidiaio-uigra , lalit. vix 0,2 millim. INDEX NOMIXUM NOVITIARUM. apquabilis. . 167 kurzii ( Chiodeclon ) . . 16i albiilû-pallens . 160 kurzii (Lecanora) . . 157 allosporizum . 159 leucocarpodes . . . 168 allosporoides . 159 leucotyliura, . . 158 andamanica . 170 longiila . . . 163 andamauicuni . 159 raaslophoriza . 172 bessalis . . . 166 Meissnerina. . 156 calenalula . 165 parliceps. . . 169 cervino-fusca 162 perslrialula. . . 168 cincfaciens . . 172 pliyllosema . . 163 colobicum . 161 planorbolla . . 173 concordans. 162 reclusum. . . . 160 confiisiim. . 165 nigaluliim . . 160 conollielena. 172 subcalvescens . 160 duplicascens. 170 subdisscrpens . 167 ecoronala . . 15G subintersles. . . 170 flaviscdella . . 16i subnexa . . . . 173 fuscoriibiila. 102 subiiilidella. . 171 incondila . 16S suboblocla . . . 169 inlermissiim. 11". 5 sublorqiitMis. . 167 inlcinigrans. . 000 tcrcbrans . . . 153 inlerponens. 171 lerminala . . 170 inlerspersa . 173 ulcerosula . . 166 Après avoir choisi Coridc-sur-Noircau comme lieu de la rc'union annuelle do la Société Linuéennc en 1S73 , on s'cn- trelieni de l'époque de celle réunion et on la fixe au samedi 28 el au dimanche 29 juin. Le premier jour sera consacré à une excursion entre (Mécy cl le Pont-d'Ouilly. Le dimanche — is.-î — malin, une promenade anra lieu aux environs de Condé, et à deux heures se tiendra la séance publique, à la suite de laquelle sera inaugurée la rue René-Lenormand. L'assemblée est appelée h voter sur une présentation qui lui avait été faite dans la dernière séance. — Par suite du dé- pouillement du scrutin, M. Larue (Auguste) , botaniste h Falaise , est proclamé membre correspondant. A 9 heures 1/2, la séance est levée. 184 - SÉANCE DU 9 JUIN 1873. Présidence de M. VIEILLARD. A sept heures et demie la séance est ouverte. Le procès- verbal de la séance précédente est lu et adopté. Lecture est donnée d'une lettre par laquelle M. Leboucher, professeur honoraire à la Faculté des sciences , fait observer qu'il lui est impossible d'assister actuellement, avec assiduité, aux séances de la Société Linnéenne, par suite de la résolu- lion qu'il a prise d'habiter la campagne une grande partie de l'année , depuis qu'il est admis à la retraite. Il prie la So- ciété de vouloir bien lui accorder le titre de membre hono- raire. — Tout en regrettant d'être privés de la présence d'un collègue avec lequel ils aimaient tant à se rencontrer, les membres de la Société Linnéenne confèrent à l'iinanimilé , à iM. Leboucher, le litre de membre honoraire, et ils conscr- veiil l'espoir de se retrouver plus d'une fois avec lui. Parmi les lettres de la correspondance , le secrétaire fait connaître celle par laquelle M. le Ministre de l'instruction publi(jue lui annonce l'envoi d'un exemplaire de l'ouvrage intitulé : Géographie botanique du Brésil , que S. M. l'Em- pereur du Brésil a mis à la disj)osition de la bibliothèque de la Société Linnéenne de Normandie. — La (Compagnie charge son président et son secrétaire d'adresser à S. M. l'Empereur rex[)ression de ses sentiments de profonde gratitude. — 185 — Au nom de M. Malinvaud , le secrétaire donne communi- cation de la note suivante : NOTE SDR LA VÉGÉTATION DES ENVIRONS DE MILHAU ( AVEYRON ) Par M. Ebnest MALINVAUD. Touchant d'un côté aux régions froides et montagneuses de l'iuvergne et des Cévennes dont il reçoit les contreforts au nord et à l'est , tandis que ses collines méridionales , en- tourées de vallées chaudes et profondes , se continuent avec celles du Languedoc , le département de l'Aveyron présente sur son sol accidenté et d'une constitution géologique variée un singulier mélange de plantes alpines et méridionales qu'on observe souvent sur une même colline , selon qu'on dirige ses pas du côté du nord ou à l'exposition du midi. — J'ai eu précédemment l'occasion, à propos d'une courte étude sur la végétation de l'arrondissement de Sainte-Affrique (1), de signaler cette remarquable diversité qui est peut-être encore plus marquée aux environs de Wilhau , où l'on peut récolter (1) Note sur une excursion botanique dans Jcs départements du Lot el de l'Avejron. (V, Bi,lUtin de la Société Linnéenne de Normandie, 2« série, tome VII ). — 186 — les espèces suivantes qui croissent presque à côté les unes des autres : 1° Sur les montagnes qui entourent la ville principale- ment, le mont Larzac, le Puy ou Pech d'Andan, le Fuy de France , etc. Anémone pulsatitla L. Ranunculus gramineus L. Erysimum orientale L. Alyssum macrocarpum De Myagrwn perfoliatum. L. Aisine rostrata Fers. Arenaria aggr égala Lois. Linum salsoloides Lara. L. narboneuse L. Malva fasiigiata Cav. Rhus coiinus L. Genisia germanica L. Gyiisus argenteus L. AnlhyUis DiUenii Schuit. //. moniana L. Trifolium scabrum L. Dorycnium suf[rmicosum Vill. Asiragalus monspcssulanus L Vicia oiiobrycliioides C. Polentilla cauicsccns L. Sedum anopeialum De. Galium corrudœfolium Vill. G. myrianihum Jord. G. Timcroyi Jord. G. rubidum Jord. G. Prostii Jord. Cejitrantiuis Lecokii Jord. Valeriana tuberosa L, Astei^ Alpinus L. Inuia moniana L. Chrysanthemum maximum Lam. Heiichrysum siachas De. Carduus nigrcscens Vill. Crépis albida Vill. Ilieracium amplexicaute L. Onosma cchioidcs L. Salvia ankiopis L. Dapluie alpina L. Euphorbia serrata L. Opiirys scoiopax Cav. /Icera5 anthropophora Er. JSarcissus juncijhlius Req. /4ye7Ja sesquiicriia L. Kœteria seiacea Fers. 2" A (irt'issols, sur les rochers et aux environs de la cascade, Arabis auricutata Lam. Draba muralis L. Huichinsia petrœa Brown. Prunus inalialeb L. 187 — Erinus /^Ipinus L. Epliedra ViUarsii Grcn.God. Poa rigida Kuiilh. Asplenium Breynii Retz. 3° Sur les rochers et dans les bois à Plalong. Nigella damascena L. Arabis muralis Bcrt. A. turriia L. Cametina saliva Crantz. Arctotasphylos urva - ursi Spreng. Androsace viaxima L. U° Dans les champs argileux et sablonneux, et aux bords de la Dourbie et du Tarn. Anémone ranunculoides L. Ceratoceplialus falcatîisï'ers. Erucaslrum obtusangulum Rehb. Bunias erucago L. NesUa panicidata Desy. Saponaria ocymoides L. Silène conica L. Ononis natrix De. Tetragonotobus siliquosus Roth. Heracleum Lecoqii Godr et Gren (espèce qui remplace H. spliondyiimn L. ). Fiiago canescens Jord. Pierotlieca nemausensis Cass. Asierolinum stellatum Link. et Hoffra. Veronica didyma Ten. Srjmpliytum luherosum L. Clandestina reciiflora Lam. Mcnilia sylvestrisL. Armeria planiaginea "Willd. Daphne LaureoLa L. Chenopodium botrys L. Euplwrbia gerardiana Jacq. E. characias L. Scirpus compressus Pers. Carex Mairii Coss. et G. C. gynobasis Vill. Agropyrum Pouzolzii Gr. God. A. glaucum R. et S. Psilurus nardoides Trin. 5" Çà et là, dans des stations variées, sur les cojteaui incultes, les débris calcaires, etc. Anémone Hepatica L. (avec la var. à fl. blanches). 21\alicirum minus L. Fumaria agraria Lag. Cocldcaria saxatilis Lara. Lepidium gramini folium L. Diplotaxis viuralis L. Helianthemwn camim Dun. H. puLvcrulenium Pers. Poiycjala comosa Sclik. Arenaria hybrida Yill. /4. mucronata D. Linum silicium L. Erodium ciconium W'illd. Çyiisus sessiiifolius L. Coronilia cmertis L. Laihyrus tubcrosus L. L, Cicera L. Get/m montaiium L. Sedtim scxangulare L. Herniaria incana Lamk. Turgcnia laiifolia Iloiïra. Rubia peregrina var. iMter- mcdia Gren. Godr. Phagnalon sordidum De. /72u/a salicina C. Chrysanihcmum gram'viifo- lium L. FUago spuihulata PrcsI. — 188 — Carlina corymbosa L. Cnipina vulgaris Cass. Ccniaurca maculosa Lara. Kcniiopliytlum lanatum De. Cirsium bulboso-acanle Nœg. Caiananche cœrulca L. Leoniodon hispidum L. Crépis pidckra L. Convolvulus caniabrica L. Cynoglossum pictum Ait. Scrofularia canina L. Aniirrhinum asarina L. Linaria siipina Desf. Lavandula spica De. Thymus vulgaris L. Calamintha ncpeia Clairv. Saivia liorminoides Pourr. Teucrium poiium L. PLaniago scrpeniina Lamk. Rumex tliyrsoides Desf. Thesium divaricanim Jaeq. Euphorbia [lavicoma De. AUium flavum L. Scslcria civrulea Ard. Fcsiiica tenuifoiia Sibth. Bromtis squarrosus L. /Egilops triiicoidcs Rcq. /£. Offlm L. Ces éiium ôraiioiis , qui n'offrent pour ainsi dire qu'un fragment driaclié de cette flore , aussi riche que variée , en font cependant ressortir le principal caractère qui est do rcs- — 189 — sembler à une sorte de mosaïque florale , formée par la jonc- lion des diverses régions botaniques qui l'environnent. La flore du sud-ouesl est largement représentée dans ces étranges associations où l'on voit aussi de nombreuses plantes d'Auvergne, telles c\ii' Anémone ranuncuLoides , TrifoLium spadiceum, Hicraciwn ample xicauLe , etc., se croiser avec des espèces particulières à la région des Cévenncs : Aiyssum îiiacrocarpum, Cochlearia saxatilis , Aster Alpinus, Chry- sanihemum graminifoliwn , Crépis albida, Antirrhinum asanna, Erùius Alpinus, Salvia aihiopis , Daplme Alpina, Eupliorbia flavicoma et Cliaracias, ^it"CMa sesquitertia , Asplenium Brcynii , etc., tandis qu'un grand nombre de plantes, originaires de la région des oliviers et formant comme une avant-garde se dirigeant vers le nord , viennent créer par leur présence un nouveau et singulier contraste, en imprimant çà et là à la végétation le cachet de la flore méditerranéenne. Nous remarquons dans ce groupe méridional: Erucastrum obtusanglum , Linum Narbonense et salsoloidcs , Rhus co- tinus , Cytisiis sessiiifoiius et argenteus , Herniaria incana, Phagnalon sordidum , Carlina curymbosa , Pterotheca ne- mausensis , Asterolimim slellatum , Rumex thxjrsoides , Eupliorbia serratn , PsiUirus nardoides , etc. On s'entretient ensuite de l'excursion annuelle de la So- ciété Linnéenne en 1873. 11 résulte des renseignements, transmis par notre collègue M. Husnot, que la journée du samedi 28 juin pourra êirc utilement employée à explorer les environs de Clécy, et celle du dimanche, partagée entre une excursion dans la vallée de la Vère, qui aurait lieu le matin, — la séance publique, qui se tiendrait à deux heures dans la salle du tribunal de commerce de Condé-sur-Noi- reau, — et l'inauguration de la rue René-Lenormand< qui serait fixée à quatre heures. — ÎOO — Le secrétaire est chargé par ses collègues de rédiger une circulaire dans ce sens et de l'adresser à tous les membres de la Société. Sont proposés comme membres résidants : M. le D"" Delouey, professeur suppléant à l'École de méde- cine, par MJI. le D"^ Fayel et Modère; M. Payen, naturaliste, à Caen, par MM. Jouenne et Bin-Dupart. Comme membres correspondants : M. Courlin (Jules-Raymond), capitaine des douanes, à Bône (Algérie), par MM. Berjot et Morière; M. Tirard, naturaliste , à Condé-sur-Noireau , par MM. Morière et Husnot; M. Bougon (Georges), interne des hôpitaux de Paris, 21 , rue de Trévise , par MM. Fayel et Morière. Il sera statué sur ces présentations dans la séance de juillet. A neuf heures, la séance est levée. EXCURSION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE Le» S 8 et 39 Juin 1S73 A GLÉGY ET A GONDÉ-SUR-NOIREAU Messieurs et chers Collègues, Lorsque, en mai 1873, vous eûtes à vous prononcer sur votre excursion annuelle , vous décidâtes , d'une voix una- nime qu'elle aurait lieu dans le Calvados. L'ouverture du chemin de fer de Caen à Condé vous permettait de donner satisfaction à deux intérêts qui ont toujours été d'un grand poids dans les résolutions de la Société : faire une promenade offrant aux naturalistes des sujets d'études variés et rendre hommage aux hommes qui ont cultivé et honoré la science. Cette fois, il s'agissait de l'une des gloires scientifiques les plus pures de notre province. Depuis plusieurs mois , le Conseil municipal de Condé- sur-Noireau , adoptant la proposition que lui avait trans- mise votre secrétaire en votre nom et au nom de l'Académie avait décidé que l'une des rues de celte cité s'appellerait désormais René-Lenormand. Une lettre de 3L le Maire en communiquant à votre Secrétaire la résolution du Conseil municipal lui donnait en même temps l'assurance que la ville de Condé serait heureuse de recevoir la visite de la Société Linnéenne et de profiter de cette circonstance pour faire l'inauguration de la nouvelle rue. 11 fut convenu que l'excursion aurait lieu les 28 et 29 juin — 192 - et que ces deux jours seraient employés de la manière suivante : JOURNÉE DU SAMEDI 28 JUIN. Départ de Caen à 10 h. 16; arrivée à Clécy à 11 h. 58. Les botanistes exploreront les bruyères si réputées de celte localité; les géologues visiteront les exploitations de mar- bres et étudieront la chaîne des rochers siluriens qui font des bords de l'Orne , entre Clécy et Pont-d'Ouilly , un des points les plus pittoresques de la Normandie, A 6 h., dîner à l'hôtel de la gare de Berjou , qui n'est distante de celle de Clécy que de 3 kilomètres. Départ de Berjou-Pont-d'Ouilly à 7 h. 29 ; arrivée à Condé (hôtel du Lion-d'Or) à 7 h. 5U. JOURNÉE DU DIMANCHE 29. A 7 h. du matin (après l'arrivée du 1" train venant do Caen), départ de Coudé puur explorer la vallée de la Vèrc et les rochers de Pont-Erembourg. Déjeûner à 10 h., dans cette dernière localité , et retour à Condé. A 2 h. , séance publique à l'Hôtel-de-Ville. A ù h. , inauguration de la rue René-Lcnormand. A 5 h., dîner. A 7 h. 37, départ de Condé et arrivée à Caen à 9 h. du soir. Plusieurs membres résidants se firent inscrire , comme ayant l'intention de participer à celte excursion. Le secré- taire fut chargé de transmettre aux correspondants une in- vitation avec le programme des deux journées et il lui fut renvoyé un assez grand nombre d'adhésions qui , malheu- reusement, ne purent |)as être toutes suivies d'effet. La samedi 28 prenaient place dans le train qui partait de Caen h 10 h. 10: MM. Vieillanl , président de la Société; — 193 - Berjot, trésorier ; Fauvel , bibliothûcairc ; ^lorière , secré- taire, Bcrlot, G. Villers ei de Bonnecliose fils, de Bayeux ; Duhamel, de Camembert; Gasnier, de Vimoutiers ; René de Brcbisson , de Falaise ; D' Chancerel , professeur à l'École de Médecine ; Soplironyme Beaujour , notaire ho- noraire à Caen. Les bords de l'Orne que nous allons parcourir sont de- puis longtemps cités par quelques personnes comme étant la partie la plus pittoresque de la Normandie, et, grâce au nouveau chemin de fer , cette opinion sera partagée par tous les touristes qui visiteront cette délicieuse vallée. Les sinuosités du fleuve, ses bords escarpés ou plats, ses ro- chers nus auxquels succède une végétation vigoureuse ; la variation de ses terrains ; les divers aspects du paysage qui varie pour ainsi dire à chaque pas font des bords de l'Orne , une promenade des plus agréables pour les habitants de Caen, — une des parties de la Normandie qui excitent le plus l'admiration des étrangers. A peine avons-nous quitté la gare de Caen , que nous tra- versons une tranchée taillée dans le calcaire de Caen (Fuller's carth) et bientôt, en approchant du village d'Allemagne, nous apercevons les ouvertures des principales carrières qui, non- seulement fournissent l'excellente pierre de construction que tout le monde connaît, mais qui récèlent dans le gros banc des pièces paléontologiques d'une importance majeure parmi lesquelles nous nous bornerons à citer le Telcosaunis Ca- domensis que Cuvier avait considéré comme un véritable crocodile et le Teleosawus Calvadosii que nous y avons recueilli il y a quelques années. Bientôt les botanistes reconnaissent sur la rive gauche de l'Orne, une localité qu'ils ont souvent visitée , par suite de son peu d'éloignement de la ville de Caen. Le bois de Maltot renferme plusieurs espèces d'Orchidées et d'autres plantes — 19/i — intéressantes , telles que : Saxifi-aga granulata , Pyrola ro- tundifolia, Veronica ojjicinalis, Cardamine impatiens, etc. Un peu plus loin se voit toujours sur la rive gauche et à peu de distance de la gare de St-4ndré-FeugucrolIes , un champ où la houille fut recherchée sans succès à une époque où l'on se figurait que la couleur noire était un indice suffisant de la présence du charhon de terre. Le terrain que l'on trouve à la surface étant composé de calcaires et de schistes noirs appartenant au silurien su- périeur et , par conséquent , se trouvant situés au-dessous du terrain carbonifère , il était impossible de rencontrer du charbon , mais les travaux de sondage exécutés permirent de recueillir de magnifiques échantillons à'Orthocères , de Graptolitcs , de Cardiola , elc. A 1 kilomètre de la première gare apparaissent les couches inclinées du grès de May qui rend tant de services pour le pavage de nos villes et l'entretien des routes. Des exploitations existent non-seulement sur la rive droite (May) mais elles se prolongent sur la rive gauche (FeugneroUcs). — Ces grès qui sont considérés , quant à présent , comme synchro- niques de l'étage du Silurien connu sous le nom de grès de Caradoc renferment , surtout à May , des fossiles qui se rencontrent aujourd'hui dans toutes les collections : Conu- laires , Ortlwcèrcs , Trilobites ( diverses genres et diverses espèces), Dellerophon, Modiolopsis, etc., et, dans certaines couches, une quantité considérable d'0rf/n5 rerfwx. Avant d'arriver à la chaîne dans laquelle sont creusées les grandes carrières de May , on rencontre une autre chaîne oITrant des excavations que plusieurs membres de cette société ont souvent explorées. Lb, les récifs dn grès, au lieu d'être à nu ou seulement cachés par le diluvium ont été recou- verts par le Lias ou l'Oolithe inférieure dont les mers ont dû s'élever à la hauteur de ces récifs, f.es anfiactuosités du — 195 — grès contiennent parfois une telle abondance de fossiles , surtout de gastéropodes, qu'elles ont été comparées à des musées paléonlologiques. Plus loin , les grès disparaissent pour faire place à des schistes azoïques et à des marbres dans lesquels il a été im- possible de rencontrer jusqu'à présent la moindre trace de fossiles. Ces schistes et ces marbres sont rapportés au Silurien inférieur. Nos marbres qui étaient si estimés des Romains et qui ont dû être employés dans plusieurs constructions du pays offrent des nuances très-variées et une grande dureté. Cette dernière qualité est un défaut aux yeux des mar- briers qui apprécient bien plus les marbres tendres qu'ils peuvent scier et polir facilement. Les Romains exploitaient surtout les marbres de Vieux ; ceux de Laize-la- Ville qui appartiennent à la même formation ont seuls donné lieu de nos jours à une extraction qui m'a permis d'y signaler en 18^8 un gisement de Barytine offrant un assez grand nombre de variétés. Entre la gare deSt-André et celle de Mutrécy-Clinchamps, à droite comme h gauche de la rivière , et à quelques kilomètres dans les terres on aperçoit des poinlements de Diorite, roche éruptive qui se remarque aussi dans plusieurs communes de l'arrondissement de Falaise et qui a dû jouer le rôle principal dans le relèvement des terrains siluriens de ces localités. A la station de Mutrécy succède la station de Grimbosq où devront s'arrêter les naturalistes qui se proposeront de visiter la forêt de Cinglais. Déjà plusieurs plantes rares, telles que Maynmhemwn bifulhan, Pijrola minor , Iso- pyritm ihaliciroïdes , Euphorhia dulcis , Laihrea squam- viaria , etc. , ont été signalées dans cette forêt que l'on pourra bien plus facilement explorer aujourd'hui et qui doit receler encore plus d'un trésor pour les botanistes. La d4ssé- — 196 — • njinalion des galets qui couvrent le sol de la forêt paraît devoir être attribuée à un remaniement des couches de l'oolithe inférieure h l'époque diluvienne. A partir de Grimbosq nous admirons de magnifiques di- gitales recouvrant par places des talus de schiste et de grauwacke qui nous accompagnent jusqu'à Harcourt. — Quelques kilomètres avant d'arriver à ce chef-lieu de canton et à peu de distance de l'endroit connu sous le nom de Queue de Renard, à gauche de l'Orne , se trouve l'Jrdoi- sière de Curcy où l'on a trouvé autrefois de l'argent natif, contenant 1/10 de cuivre et par conséquent constituant l'alliage monétaire. Depuis longtemps les carrières de Curcy où cette découverte d'un métal précieux n'a été qu'un ac- cident et où, par suite du peu de profondeur de la couche exploitée , on ne retirait qu'une ardoise de très-médiocre qualité , sont complètement abandonnées. — Le nom de Curcy s'applique bien plutôt , dans le souvenir des géolo- gues, à des carrières de Lias supérieur de la même commune qui contiennent de curieux débris de poissons , de reptiles et de céphalopodes mous ayant conservé leur poche h encre. A droite de la rivière et à quelques kilomètres se trouvent les carrières des Mouliers et de Croisillcs; les premières montrent le contact de la Molière et de l'oolithe ferrugineuse, les secondes permettent de voir la superposition du Lias moyen et supérieur sur le silurien inférieur. Les carrières des Mouliers étaient autrefois fréquemment visitées par les Géologues qui en revenaient avec d'abondantes récolles; c'était là, dans les couches de la IMalièrc, qu'ils trouvaient le Rlnjnco- ncLla rÙKjcns, curieux brachiopode que l'on a beaucoup de peine à rencontrer aujourd'hui. Des Terebratula perovalis, (l'un volume énorme, provenaient aussi de cette localité qui est aujourd'hui à peu près perdue, les carrières qui sont en- core ouvertes n'offrant que de l'Oolithc blanche sans fossiles. — 197 — Après la gare de Grimbosq nous rencontrons celle d'Har- court qui est située sur la commune de Croisilles. Harcourt est une jolie bourgade entourée d'éminenccs et de vallons do forme variée et située dans l'une des parties les plus délicieuses do notre Suisse normande. La tannerie est l'industrie principale de la localité. En traversant le parc du château , sur la voie ferrée, on aperçoit des pommiers là où probablement le duc d'Har- court avait essayé d'acclimater le mûrier. Toujours dos schistes plus ou moins compactes , des grauwackcs très-dures ou schisteuses, quelques grès pour- prés attirent l'altention du Géologue, en expliquant l'as- pect tourmenté du pays que nous parcourons. — A peu de distance de la gare de St-Rémy s'aperçoivent les mame- lons connus sous le nom de Bunes d'Enfer et qui présentent des excavations assez importâmes que nous avons visitées en 1838. Ces excavations ont été occasionnées sans doute par l'exlraction du minerai de fer qui servait , en majeure partie , à alimenter les forges de Danvou. Depuis le com- mencement du siècle, l'extraction du minerai de fer avait été abandonnée , mais il paraît qu'une Société à la tête de laquelle est placé 31. de Croisilles se propose de Tcxploitcr de nouveau. Après avoir coupé bien des fois la rivière d'Orne à partir de Caen et remarqué plusieurs courbes d'un petit rayon, parfois très-rapprochées l'une de l'autre, et offrant des courbures en sens inverse qu'il serait peut-être dan- gereux^ de parcourir à toute vitesse , nous gagnons défini- tivement la rive gauche en passant sur un magnifique viaduc qui fait communiquer la commune du Vey avec celle de Clécy. Nous sommes revenus plus tard admirer les heureuses proportions de cette œuvre remarquable-au- laot par l'élégance que par la solidité. Le viaduc , construit 13 — 198 — en marbre du pays, comprend 9 arches de chacune 12 mètres d'ouverture; sa longueur est de 155 mètres hO et sa hauteur au-dessus du sol de la prairie de 23 mètres 50. Encore quelques minutes et nous atteignons la station de Clécy où nous attendaient nos collègues WSl. Ilusnot, de Cahan , et le D' Porquet, de Vire, accompagnés de plusieurs personnes de Condé qui cultivent ou aiment les sciences naturelles et parmi h squels nous avons remarqué : MM. Ba- ranger , médecin-vétérinaire ; Paul Desjardins , avocat ; Chelot, mécanicien ; Louis Lchugeur , Lavollée et Pélier , négociants ; Boisset et Pouilain , instituteurs; Porquet fils, de Vire , étudiant. Nous nous empressons de descendre de wagon et d'échanger avec nos nouveaux compagnons d'excursion de cordiales poignées de main. Si la gare de Clécy, un peu éloignée du bourg, ne répond pas complètement aux intérêts de celte localité importante , elle ne pouvait pas être mieux placée pour le touriste et le géologue. Que de magnifiques tableaux la nature met sous les yeux du voyageur dans cette partie si pittoresque du Bocage ! combien de sujets variés et des plus intéressants l'artiste ne pourrait-il pas y trouver ! Et ces rochers du Vey ne sonl-ils pas des pages écrites sur les premiers âges de l'histoire du globe et dont le géologue cherche à com- prendre le sens! A quels étages du terrain silurien se rap- poricni-ellesî Certaines couches ne renferment-elles point les premiers êtres connus de la création et ne peuvent-elles pas nous donner la clef de l'apparition de la vie à la surface de notre planète ? Combien de soulèvements successifs ont eu lieu dans cette contrée? Quel rôle y ont rempli les courants diluviens et quelle a été leur énergie, etc. On sent que pour répondre l\ ces questions , il ne suffit pas d'une élude de quelques heures , et qu'il faudrait , à plusieurs reprises différentes , parcourir les bords de l'Orne avec toute l'at- — 199 — tenlion possible , surtout enlre le pont de la Landelle et le Poiit-d'Ouilly , observer dans un grand nombre de localilés la superposition et la slraiificalion dos roches et recueillir de nombreux échantillons. C'est coque se propose de faire et ce qu'a déjà commencé votre secrétaire qui a eu l'occasion d'étudier plusieurs stations (iu terrain silurien dans le Calvados ; plus tard , il aura l'honneur de vous souinettre le résultat de ses observations. Le jour de l'excursion de la Société Linnéenne à Clécy, la température était tellement sénégalicnne qu'aucun de nous ne se sentait disposé à un travail d'exploration pénible. Aussi fallut-il renoncer à l'as- cension des roches du Vey, et nous borner à un coup-d'œil général qui nous permit toutefois de constater que la con- figuration si accidentée du sol dans le Bocage normand est le résultat de deux soulèvements dont le premier a relevé les schistes cambriens avant les dépôts des grès siluriens et le second , en soulevant les deux systèmes , a formé la chaîne des hautes collines qui avoisinent Clécy et donné à la contrée son relief actuel. Déjà, aux environs d'Harcourt, nous avions remarqué dans beaucoup d'endroits des coupes cambriennes particulièrement belles et , sur plusieurs points , se voyait la [superposition des grès siluriens sur la tranche des schistes ; mais nulle part celte superposition n'est plus tranchée que dans les rochers du Vey. Après avoir étudié en commun les marbres azoïques de Clécy , remarqué qu'ils alternent plusieurs fois avec des schistes argileux , jaunes et rouges , comme à la butte de Laize, visité les fours à chaux de M. de Canteloup , et ra- massé des échantillons de calcaire spathique rhomboïdal nacré dans la carrière d'où l'on a extrait la majeure partie des maté- riaux employés à la construction du viaduc , les membres de la Société Linnéenne se partagèrent en deux groupes. -Les Botanistes s'attachèrent plus particulièrement à recueillir les — 200 — plantes intéressantes qui croissent dans la bruyère de Clécy ou celles qu'ils rencontrèrent dans le trajet de Clécy h Berjou. — L'autre groupe porta plus spécialement son attention sur les schistes compactes , luisants , satinés , souvent d'aspect talqueux , qui forment le remblai mettant en communication le viaduc et la gare de Clécy. Grâce à une autorisation qui avait été gracieusement accordée par IM. Piérard, directeur du chemin de fer de l'ouest, les géologues purent parcourir à pied la ligne ferrée , examiner minutieusement les schistes qui proviennent du percement du tunnel ; mais malgré tous leurs efforts, ils ne purent y découvrir aucune trace de fossiles. Après avoir obtenu de la complaisance de M. le Chef de Gare de Clécy un guide et des lanternes, nous nous en- gageâmes sous le tunnel des Gouttes, dont l'entrée (léte nord) est située sur le territoire de Clécy et la sortie (tête sud) sur celui de St-Marc-d'Ouilly. Ce tunnel, qui est d'une lon- gueur de 1791 mètres et qui offre une ouverture de 8" de de largeur sur 6 mètres 60 de hauteur en plein ceintre a présenté d'assez grandes difficultés de construction par suite de la dureté des schistes dans lesquels il est creusé, dureté qui se fait remarquer surtout vers le milieu du tunnel. Notre conducteur nous fit remarquer trois puits d'aérage ; le puits n" 1 à /i50 mètres de la tète nord et qui est profond de 65 mètres; le puits n" 2, distant de 625 mètres du premier et profond de 113 mètres, et le puits n° 3 , d'une profondeur de 97 mètres situé ù 600 mètres du second. Des infiltrations considérables se sont produites et ont donné lieu à un ruisseau assez important qui occupe presque toute la longueur du tunnel , mais qui est abondant surtout du côté du sud. Après avoir ramassé des échantillons des diverses variétés de schistes qui constituent les parois du tunnel, les Géologues se dirigèrent vers l'hôtel de la gare de Berjou où ils rejoi- gnirent leurs compagnons d'excursion. — 201 — Grâce aux ordres donnés quelques jours auparavant par notre excellent collègue !\I. Husnot et qui avaient été ponc- luellemenl exécutes , il nous fut possible , à notre arrivée à l'iiôlel de M"'' Anfray , de prendre place autour d'une table abondamment servie , et de donner à nos estomacs une satisfaction qu'ils réclamaient impérieusement. A 7 heures , quelques-uns de nos collègues prenaient le train qui les ramenait à Caen , tout en regrettant que des affaires impérieuses ne leur permissent pas de participer à l'excursion et à la fêle du dimanche ; presque tous , nous nous dirigeâmes vers Condé-sur-Noireau en nous communi- quant les impressions que nous avions éprouvées dans la promenade que nous venions de faire. Après nous être installés très-convenablement à l'iiôtel du Lion d'Or , où M. Husnot , continuant son rôle de provi- dence pour ses collègues , avait eu soin de faire préparer nos logements , nous ne tardions pas à prendre un repos dont nous avions tous le plus grand besoin. Le dimanche 29 juin, les membres de la Société Linéenne, dont le nombre était augmenté de MM. Douétil , de Vire , Foucher et Louis Paulmier^de Caen, Bazin, de Condé, se dirigèrent vers la vallée de la Vère , sous la conduite de M. Husnot, qui connaît si bien le pays. Là encore de nou- velles surprises étaient réservées aux excursionnistes. Quels beaux coups-d'œi!, quels ravissants paysages, quels délicieux tableaux , quelle vallée pittoresque ! Combien d'observations intéressantes le géologue n'a-t-il pas h faire dans cette contrée où les schistes et les grauwackes touchent aux roches grani- tiques dont plusieurs blocs se rencontrent dans le cours d'eau , amenés qu'ils ont été dans la situation qu'ils occupent aujourd'hui par des courants diluviens ou par des torrents qui parfois ont une telle impétuosité , qu'ils peuvent donner •— 202 — une idée des gaves des Pyrénées. Une promenade dans la vallée de la Vère et au Pont-Erenibourg , localité qui se trouve à la réunion de plusieurs vallées et où l'on rencontre une crête de schistes siluriens , est aussi intéressante qu'une excursion en Suisse. La patrie de Guiilaurae-Tell n'a pas toujours à offrir au touriste des paysages aussi gracieux et des sites aussi variés que ceux que l'on rencontre dans la vallée de l'Orne et dans colle de la Vère. Et comme l'industrie , sans gâter le paysage, a su tirer parti de la force motrice que lui offre la rivière ou plutôt le torrent qui roule plutôt qu'il ne coule au fond de la vallée, plusieurs filatures sont établies dans la vallée de la Vère , et la Société a été admise à visiter le tissage mécanique des Vaux de Vère, dont le propriétaire, M. Bazin, a fait aux Linnéens l'accueil le plus gracieux. On peut se rendre compte , dans cet important établissement , des progrès les plus récents apportés dans le tissage des étoffes. Mais il fallut s'arracher à la contemplation des merveilles de la vallée de la Vère, et songer à revenir à Coudé pour la séance publique. Toutefois, avant de rentrer en ville, les excursionnistes firent, au Pont-Erembourg, chez la mère Choix, un déjeûner qui leur prouva qu'aux environs de Condé on pouvait trouver de très-bons restaurants. Le train qui part de Caen à 10 heures IT) minutes permit à plusieurs de nos collègues, qui n'avaient pu prendre part aux excursions, d'arriver à temps pour la séance publique. MiM. Isidore Pierre, doyen de la Faculté des Sciences, les docteurs Fayel , Viger, >Viart et Dolouey; Dclisc , procu- reur-général près la Cour d'appel; liin-Diipart, Ik'rouard et l'éron , pharmaciens ; Pierre ( Paul) , étudiant, faisaient partie de ce troisième convoi. Après s'être rassemblés à l'hôtel du Lion-d'Or, les membres do la Société Liunécnne , auxquels étaient venus se joindre — 203 — MM. Lepelletier, maire de Condé, le docteur Ferdinand Vaullégeard, etc., se rendirent à la salle du tribunal de commerce, que M. Guillouct, président de ce tribunal, avait gracieusement mise à la disposition de la Société Linnéenne pour y tenir sa séance publique. Bientôt on vit arriver les diverses autorités de la ville de Coudé , des personnes qui désiraient honorer la mémoire de René Lenormand , d'autres qui voulaient donner un témoi- gnage de sympathie aux hommes qui s'adonnent à l'étude des sciences naturelles; plusieurs dames aux fraîches toi- lettes étaient venues prouver qu'elles ne sont jamais déplacées dans une réunion où il doit être question de fleurs, SÉANCE PUBLIQUE. Présidence de SI. LEPELLETIEIR. A 2 heures 1/2 , la séance est ouverte. M. Lepelletier invile à prendre place à ses côtés MM. Vieil- lard, président de la Société Linnéenne ; Isidore Pierre, doyen de la Faculté des Sciences ; Guillouet , président du Tribunal de commerce ; Morière , secrétaire de la Société. Los membres de la famille Lenormand sont également priés de prendre place au bureau. Par quelques paroles parfaitement senties, M. le Président souhaite la bienvenue aux membres de la Société Linnéenne et les remercie d'avoir choisi la ville de Condé pour centre de leur réunion en 1873. — Il exprime, au nom du Conseil municipal et au sien, combien la cité tout entière est heu- reuse d'avoir pu , répondant au sentiment de la Société Linnéenne et de l'Académie , faire coïncider avec cette réunion , l'hommage qu'elle va rendre bientôt à la^ mé- moire de l'un de ses plus illustres enfants. — 20/i — Le secrétaire se lève et s'exprime ainsi : « Monsieur le Maire , Messieurs, r Depuis cinquante ans, la Société Linnéenne de Nor- « mandie poursuit le but que se sont proposé ses fonda- « leurs : étudier et contribuer à faire connaître les pro- r ductions naturelles de notre province. (( Ce but a-t-il été atteint ? 11 restera sans doute toujours « de nouvelles découvertes h faire dans le vaste champ a qu'elle s'est proposé d'explorer. Toutefois , il est juste de « constater que déjà elle peut revendiquer son contingent 0 dans les progrès qui ont élé réalisés par les sciences natu- a relies en France depuis le commencement de ce siècle. « 11 suffit, en effet , de parcourir les volumes de mémoires « et les bulletins qu'elle a publiés depuis 1823 pour en (( acquérir la preuve. Et, pour ne citer que quelques noms u parmi les collègues qui nous ont quittés et qui ont été « l'honneur de la Société Linnéenne, — n'est-ce pas MM. de « Caumont , de Magncville , Hérault, Deslongchamps , Le « Neuf de Neuville, de Bazoches , Dubourg-d'Isigny, etc., « qui nous ont mis à même d'apprécier le sol normand , •. les divers terrains qui le composent et les modifications « qu'ils ont subies, — les êtres vivants, animaux et végétaux « qui l'ont habité à diverses époques? « La botanique ne peut-elle pas aussi revendiquer avec a orgueil les noms des Lamouroux , des Chauvin , des c Lesauvage , des Ilardouin, des Aug. Leprévost , des « Pcrrier , des René Le normand et de l'illustre auteur de la « Flore de la Normandie , de IJrébisson ? rt Les zoologistes n'onl-ils pas également leur phalange « glorieuse dans MM. Blot, de Brébisson père, Eudes- tt Deslongchamps , qui cultivait avec uu égal succès toutes — 205 — a les branches de l'Hisloire naturelle, docteur Perrier à la « fois géologue, botaniste cl entomologiste, Fauvel (Octave), « qui nous a été enlevé par une mort prématurée ? a A diverses reprises la Société Linnéenne n'a-t-cUc pas M entendu proclamer les noms de quelques-uns des siens <( dans les grandes assises de la Sorbonne et tout derniè- (I rement encore un de nos collègues qui a le privilège d'être « jeune d'aiiticcs quoique âgé sous le rapport de la science, « M. Albert Fauvel , n'était-il pas nommé officier d'Acadé- 0 mie en même temps qu'il recevait du ministère de l'Ins- a truction publique une subvention pour l'aidera continuer « ses remarquables travaux d'entomologie ? Quelque temps « auparavant , notre savant collègue , M. Husnot , qui a « mis tant de complaisance à guider la Société dans les « excursions qu'elle vient de faire , ne recevait-il pas de i" l'Académie des sciences une partie du prix Desmazière « pour son précieux travail sur les Fougères des Antilles ? «■ Les observations , les recherches , les collections faites a pendant de longues années par nos collègues MM. Vieil- a lard et Deplanches dans la Nouvelle-Calédonie , n'ont-elles ï pas été hautement appréciées et n'ont-elles pas mérité à « leurs auteurs les plus honorables distinctions? « Depuis quelques années , notre Société a cependant (( été rudement éprouvée ; il lui a fallu enregistrer des « pertes cruelles : Eudes-Deslonchamps, René Lenormand , — 209 — M. le Président , ayant invilé M. Pierre à prendre la parole , l'honorable doyen de la Faculté des Sciences entretient l'Assemblée du rôle des feuilles dans La végéta- tion (1). M. Vieillard, président de la Société, présente quelques réflexions sur la botanique et les applications de celte science (2). M. le docteur Faycl a entretenu l'auditoire de la certitude en histologie , sujet qu'il avait déjà traité l'an dernier h la séance publique de Chambois , mais avec beaucoup moins de développements. Il énumère les services que la photo- graphie, grâce aux modifications qu'il a fait subir à ses procédés, peut rendre aux études histologiques et soumet à l'assemblée un grand nombre d'épreuves remarquablement exécutées au moyen desquelles il démontre qu'il est arrivé à faire un cliché direct de tout objet visible au microscope. La parole a été donnée ensuite à M. Albert Fauvel qui avait choisi pour sujet de sa communication : De l'utilité respective des oiseaux et des insectes en agricidture et en horticulture. — Cette communication était une véritable con- férence sur le rôle respectif de ces animaux dans l'harmonie de la nature. Le travail de M. Fauvel exigeant des développements et des recherches considérables l'impression en aura lieu ulté- rieurement. Dès à présent les résultats obtenus par l'auteur lui permettent d'affirmer que le rôle nuisible attribué à un grand nombre d"insectes et le rôle utile admis pour beau- coup d'oiseaux ont été fort exagérés et souvent dénaturés dans les traités scientifiques. M. Fauvel rappelle à ce sujet (1) La communication de M. Pierre sera imprimée dans le Bulletin 1873-7/1. (2) Cette communication trouvera également place dans le Bulletin 1873-7i. — 210 — les dernières recherches d'un de nos pins savants entomolo- gistes , M. Terris , recherches qui démontrent pC'remp- loirementque les insectes vraiment nuisibles sont, en réa- lité , peu nombreux , au moins dans nos régions françaises. Chargé de rendre compte des excursions botaniques du samedi 29 et dudimancheSO, M. Husnot s'est exprimé ainsi : HERBORISATION DU 28 JUIN. JDe la gare an, TDoiarg de Clécy, et de Clécy à la gare de Bsrjou. en passant par le Rendez- vo\as des Cliasseurs. En sortant de la gare de Clécy , nous nous dirigeons vers le viaduc , par le vieux chemin où nous récoltons : Scolo- pendrium officinale Scop. , Aspidium aculeatum Dooll., Mnium undulatum lied, (fructifié ), Rcboulia licmùphccrica Rad. La saison est trop avancée pour récolter r.4rM/n ita- licum Mill. qui se trouve dans plusieurs haies des environs. Le Dicranum rufescens ïurn. , qui était abondant il y a peu d'années , sur les talus du chemin, près du viaduc, tend à disparaître. Les bords de l'Orne nous offrent le Graiioia officinalis L. et le Lcskea polycarpa Ehr. C'est sur les rochers siliceux situés entre le viaduc et le bourg de Cléry que nous faisons les plus intéressantes récoltes de la journée, ce sont: llypcriciim lincarifoiiwn L. , llicracium PcUcicrianum iMér., Uinbilicus pendidimis DC , fcstiica poa Kunlli. , Asplctiiwn lanccolnium Iliuls. , A. seplcnir'wiiaie lliiffm. , Cauipijlopiis pohjtn'choîdcs de Net. , Grimmia Schidlzii Wils. » Rhacomiinuin licier osiic hum V>v'\ù., Didijinodon liiridus U., Taryiouia A/icliclii Cov(].. UtnbilicariapusluLitu Iloffm., (hjropliora mnriua ïch. Arrivés à Clécy, les botanistes funt une halte d'une demi- bcure, et se dirigent ensuite vers le Rendez-vous des Chas- — 211 — seurs ou suivant la crête de la montagne. Pendant ce trajet, nous trouvons le Ceterach ofjicinarum C. D. sur le mur d'un jardin, le Gaudinia fragilis P. B. au bord du chemin, le GastrUium lendigerwn Gaud. dans les champs cultivés , le Corydalis ciavicidata D. C. dans une haie, le Sphagnum sqmrrosum Pcrs, dans un terrain marécageux. Nous cherchons en vain , dans les bruyères, le Gnaphalium dioi- cum L. elle Botrycliium lunaria Sw. qui y ont été indiqués. Après le Rendez-vous des chasseurs, nous descendons directement vers la gare deBerjou, en récoltant le Walhen- bergia hcderacea Reich. et le Carex Iccvigata Sm. dans les prairies humides, le Hypmim pumilum Wils. au bord du chemin. Le Dicranum Schreberi Hed. est assez abondant sur des tas de boue , au bord d'un vieux chemin , dans le village deCambercourt (1), au-dessus de la gare de Berjou , et le Cryphœa lieteromallaUoh. existe sur quelques hêtres. HERBORISATION DU 29 JUIN Vallée d.e la "Vère , Berjou, Font-Erembovirg. Partis de Condé à 7 heures du matin , nous traversons rapidement la commune de Sl-Pierre-du-Rcgard, et nous ne commençons à herboriser que dans la vallée de la Vère, un peu au-dessus de la Martinique. Nos premières récolles se composent de Zygodon Mougcotii Br. , Rliacomitrium acicu- lare Brid. , Grimmia tricliophylla Grc\. , Piychomitrium polyphyllum Br. Eur. ; cette dernière espèce est assez abon- dante sur les granits, au-dessus du moulin de la Martinique. (1) Je viens de trouver 'mars ISTAI , sur les pierres d'un vieux mur dans rinléricur de ce village, deux espèces nouvelles pour la flore normande : llypnum cœspitosum Wils et Hyp. crassinervium Tajl. La première y fruclifie assez bien , la seconde est stérile. -- 212 — N'oublions pas de signaler sur la rive droite , en face du moulin de Corbière , quelques prés cachés au milieu des bois où croissent, au printemps , d'innombrables formes de Primula présentant toutes les transitions entre les P. officmalis Jacq. , jP. Eiatior Jacq. et P. grandiflora Lmk. Au dessous de ce moulin, on trouve de larges gazons ôHAmhoccros Idvis L. d^nhovà de la route, le Conjdaiis cLavicidala D. G. dans les jeunes taillis , le Géranium iuci- diim L. dans les éboulis de rochers , le Milimn cffusum L. dans un bois humide, le Lecrzia onjzoidcs Sw. et VOEnanthc crocaia L. au bord de la rivière. Arrivés au moulin Collet, nous quittons la vallée de la Vère pour remonter une petite vallée latérale qui conduit , par une route très-piltorcsquc , h Ste-IIonorinc-la-Char- donne et à Bcrjou. Nous récollons dans les bois, sur les rochers , dans les bruyères et au bord du ruisseau , les espèces suivantes : Luzuia maxima D. C. , Aspcrida odo- rata L. , Allium ursùiuin L. , Carcx maxima scop. , Ihjpe- ricum Linearifolium L. , Serratula Lincioria L. , Widhen- bcrgia hederacca r\Cich ; Bryum 7o.?c?/m Schreb. , Iflnium punctatttm L. , etc. Nous passons , sans nous arrêter , près de la localité du Mcconopsis cambrica Vig., découvert en 1837 , par M. IMorière ; cette rare espèce semble avoir complètement disparu. Le but principal de notre excursion vers Ecrjou était la récolle du Sibthorpia curopaa lu et de t'Asplcnium septen- trionale lIofTni., que MM, Vieillard et Duhamel désiraient emporter pour leurs jardins. C'est au bord de la roule de Bcrjou , au-dessus de sa bifurcation avec la roule de Stc- Ilonorine , que ces deux espèces se trouvent: la première sur le talus de droite et la seconde sur les rochers de gauche. Nous récollons encore un peu plus haut : Ramniculus — 213 — Lenormandi Schl. , R. hederaceus L. , Cicendia fiUformis Del. , Cyperus flavcscensL. , Nardus stricia L. , Trichas- tomiim crispuliirn2tnà. , Pogonaium urni'gerum Rohl. L'heure fixée pour le déjeuner nous force à redescendre sans visiter les environs du bourg de Bcrjou où nous aurions trouvé : Clienopodium bonus Hcnricus L. dans l'ancien cimetière ; Lcpidhim Smiiliii Hook. , Potentûia procum- bcns Sibt. , Campanule patula L. dans les haies et au bord des chemins ; Barbarea ùitermediaBor. , Barisia viscosa L. , Avenu strigosa Schreb. dans les champs cultivés. Les environs de Pont-Erembourg sont très-riches , surtout en cryptogames, Nous prenons , près de la filature de M. Houdayer , Lotus augustissimus L. , Grimmia leuco- plicca Grcv. , Andréa Roiliii ^Y. et M. Le Rammculus parviflorus L. croît dans les rues du village, V Androsœmum officinale Ail. dans un bois humide , le Potygonum bisiorta L. et le Carex lœvigata Sm. dans les prairies humides. Après le déjeuner, nous retournons directement à Condé en visitant les rochers, quelques champs cultivés et les bords de la route qui nous fournissent : Polygala depressa W'end. , Spergula Morisoni Bor. , Hypericum linearifolium L. , H. humifusum L. , Epilobium lanceolaium Scb. et M. , Oxalis stricta L. , Umbilicus pcndulinus D. G. , Montia rivuiaris Cm., Galium saxatile L., Hieracium Pelleté- rianwn Mér. , Hypocharis glabra L. , Arnose7is minima Gaerl! , Lamium incisum "Wild. , Cardaminc hirsuta L. , Trifoliwii subierraneum L. , Mibora minima Dev. , Festuca poa Kunth , Briza niinor L., Setaria glauca P. B. , Digi- taria fiiiformis Kœl. , Campylopus polytrichoides de Not. , Grimmia leucophœa Grèv. , G. Schultzii Wils. , G. Mon- tana Sch. ( abondant ) , Orthotrichum Sturmxi H. et H. , Bryum alpinum L. , Bryum atropurpureum "W. et M. , Bar- bula canesccns Bruch , Barbula cuneifolia Brid. , Tri- — 216 — chostomum convolutum Brid. ( très-abondant sur plusieurs murs des environs de l'octroi ) , Umbitxcaria pustulata Hoffin., Gyrophora murina iich., G. hirsuta Ach., etc. Le temps n'a pas permis de faire diverses communications qui avaient été portées au programme et qui trouveront leur place dans le prochain bulletin. La séance a été levée à U heures et l'Assemblée , précédée des autorités de la ville de Condé et des membres de la famille Lenormand , s'est dirigée vers l'ancienne rue d'Ar- gentan. Les deux sociétés musicales que possède la ville et une foule compacte complétaient le cortège. La ville avait pris un air de fête ; l'ancienne rue d'Argentan , qui s'appellera désormais rue René-Lenormand, était pavoisée d'oriflammes aux armes de la ville, et une estrade avait été dressée devant le collège. Lorsque les autorités et les invités eurent pris place sur cette estrade, iM. Lepelletier, maire de Condé, prononça le discours suivant : € Messieurs, chers Concitoyens, « De même que la famille compte avec orgueil le nombre de ses ancêtres illustres et perpétue leur souvenir en conservant religieusement leurs images , de môme la cité , cette grande famille, peut être fière du nombre de ses enfants qui se sont distingués par leurs talents et leurs vertus, et elle doit honorer leur mémoire en conservant leurs noms pour les donner en exemple à ceux qui les suivent. « II y a bicnlôi trente ans , un monument était élevé sur une de nos places , par une souscription nationale , à la mémoire d'un grand homme auquel Condé donna le jour, l'amiral Uumont-d'Urville. C'est aujourd'hui le souvenir d'un savant distingué , d'un citoyen vertueux . enfant aussi de notre cité, que nous voulons faire revivre et perpétuer parmi nous, en inscrivant son nom sur une de nos rues. — 2Î5 — « Il a droit à nos hommages, car sa vie presque tout entière , passée dans l'élude d'une science qu'il cultiva avec succès, même avec gloire, fut un modèle d'incessant labeur et de vertu civique. (f Et pour vous faire connaître, chers Concitoyens, cette existence si bien remplie (car si elle n'est pas connue de vous tous, c'est qu'elle fut modeste, et c'est un mérite de plus ) , je ne saurais mieux faire que de prendre dans le récit qu'en a tracé la plume savante de l'honorable secrétaire de la Société Linnéenne quelques passages, les principaux traits. « René-Lenormand naquit à Condé , le 2 avril 1796 ; à peu près à la même époque que Dumont-d'Urville. Ils eurent le même parrain. « Son père , que la Révolution trouva exerçant les fonc- tions d'avocat au bailliage de Condé, avait adopté les opinions de la Gironde ; il prit une part active à l'insurrection contre la Montagne. — Elu membre de l'Assemblée législative après la Terreur, il dut aller habiter Paris, et alors il confia son fils René aux soins de parents qui habitaient Condé et qui l'avaient élevé lui-même. (c C'est donc à Condé que René passa ses premières an- nées , allant avec Dumont-d'Urville et les autres enfants à l'école de M. Lemasson , qui lui apprit à lire , à écrire et quelques éléments de grammaire. u II quitta l'école de Condé pour aller au collège de Vire, où il se fit bientôt distinguer par ses progrès rapides et sa prodigieuse mémoire , et lors d'un examen , les inspecteurs généraux lui proposèrent une bourse au lycée de Caen. « Il était bien jeune encore, il avait à peine 15 ans, quand les leçons du professeur Lamouroux , qu'il suivit à Caen , ave'i^on ami Dubourg-d'Isigny, développèrent cette passion de la botanique qui devait dominer toute sa vie. « Après quelques années passées à Paris , pendant les- — 216 — quelles il consacra aux sciences naturelles le temps qu'il put dérol)cr à l'étude du droit et aux exercices arides de la procédure , il rentra au sein de sa famille en 1820 , avec le litre d'avocat , de docteur en droit. « Il exerça pendant quinze années la profession d'avocat au barreau de Vire, où il conquit bientôt, par ses talents et sa droiture, la confiance publique. C'est à cette époque, revenant toujours à ses éludes favorites, qu'il publia, en collaboration de son ami Dubourg-d'Isigny, devenu président du tribunal, et épris comme lui de la botanique, le premier catalogue des plantes du Bocage Normand. « Mais c'est surtout à dater de 1835, époque à laquelle il quitte le barreau et se relire à Lénaudières, que la science de sa prédilection devient l'unique objet de sa vie , de tout son labeur. — Aidé de sa jeune femme, qui avait bien vite partagé ses goûts, et qui était devenue pour lui un collabo- rateur infatigable, ils compilent , ils entassent ces énormes cargaisons de plantes marines qu'ils vont chercher chaque année sur les côtes de la Manche. Ils les préparent avec une perfection remarquable pour être distribuées ensuite sur tous les points du globe, car René Lenormand est en relation alors avec tous les savants. — Il reçoit en échange les plus rares productions du monde entier qui viennent enrichir les collections de Lénaudières , et fournir les matériaux de ce magnifique herbier de plus de six cents volumes , qui se trouve aujourd'hui au Musée botanique de la ville de Gacn. Gigantesque travail , honneur de sa vie. — Bien qu'il se fût retranché dans la retraite pour consacrer tout son temps et toutes ses facultés à l'étude des plantes, René Lenormand ne put toutefois se soustraire complètement à,la vie publique. « En 1868, il dut céder aux sollicitations, aux acclama- tions plutôt f de toute la population Viroise et accepter les — 217 — fonctions de comniitisaire du gouvernement. — Sa présence à la tête de rarrondisscmcnt , dans les graves circonstances où l'on se trouvait , fut pour tout le monde une garantie, et ses actes justifièrent les espérances de ses administrés. Aussi le virent-ils avec un profond regret résilier ses fonctions le lendemain du jour où échoua la candidature du général Cavaignac. — Il avait obéi à sa conscience. a II retourne alors à ses chères plantes, à l'élude, à la préparation , à l'échange desquelles il se consacre depuis lors tout entier jusqu'à son dernier jour. « Et pour terminer ce récit, bien incomplet toutefois, d'une si digne existence, laissez-moi vous rapporter encore ce dernier passage de la notice dans laquelle j'ai puisé; « Caractère d'une probité antique , possédant les qualités les plus élevées du cœur et de l'esprit, modèle à suivre aussi bien dans les opinions que dans la conduite de la vie, unissant la fermeté à l'aménité la plus parfaite : tels sont les litres qui ont mérité à Lenormand la reconnaissance de tous ceux qui l'ont connu. « Vous le vovez , chers Concilovcns , Piené Lenormand fut non-seulement un savant illustre , mais encore un homme de bien, un citoyen vertueux, et l'hommage que nous lui rendons aujourd'hui nous honore nous-mêmes. « Puisse ce faible hommage de ses concitoyens être pour la digne compagne qui partagea sa vie et ses travaux un allégement à sa douleur. « Qu'il soit pour sa famille , qui a l'honneur de compter encore aujourd'hui parmi ses membres un éminent magistrat que son mérite et son savoir ont appelé à la tête du parquet de la Cour, un témoignage du respect et de la considération dont elle a toujours joui parmi nous. » Et à vous, Messieurs les membres de la Société Linnéenne, dont la présence ici témoigne de loute votre vénération pour - 218 — cet illustre enfant de notre cité, dont nous consacrons au- jourd'hui la mémoire, qu'il me soit permis de rendre la large part qui vous revient dans cette solennité. « Vous nous avez rappelés au culte du souvenir , car c'est à votre initiative, c'est à votre demande; — je dois vous en reporter ici l'honneur , — qu'est dû l'accomplissement de ce pieux devoir que nous remplissons aujourd'hui. « Grâce vous en soit rendue , Messieurs ! « A côté de la rue d'Urvillc , nous aurons la rue René- Lenormand, et nous verrons désormais unis pour ainsi dire dans un même souvenir, deux hommes illustres qui furent dans leur enfance liés par une étroite amitié, qui consacrèrent leur existence à l'étude d'une même science , qu'ils culti- vèrent avec une égale ardeur et une pareille gloire , deux noms enûn qui seront à jamais l'honneur de notre cité. » Au nom de la famille Lenormand , M. Delise , procureur général près la Cour d'appel de Caen , répondit à M. le Maire de Condé , et s'exprima ainsi : « M. LE Maire, « Messieurs de la Société Linnêenne , « Messieurs , '■ Permettez-moi de vous remercier, au nom de la famille de René Lenormand, de l'hommage rendu à la mémoire du savant et de l'hoiiiine de bien qui nous fut si cher. « La ville de Condé a été le berceau de notre famille : c'est là que René passa les années de son enfance; il en avait conservé un tendre souvenir, et bien que les hasards de sa vie l'eussent éloigné , son cœur vous était resté fidèle. « Vous rappeliez, M. le Maire, il y a quelques instants , le jour où votre ville inaugura la statue du savant naturaliste. — 219 — du grand navigateur, de Dumont-d'Urville, que les dangers glorieux avaient épargné et qui trouva dans son pays une mort si déplorable. (' Bien que déjà René Lenormand ne pût se résoudre qu'avec peine à quitter, raèuie pour un jour, ses chères études et son ermitage , il s'était rendu à votre appel ; — ce fut sa dernière visite à sa ville natale. '( Au moment où , au milieu des acclamations , les voiles tombèrent , qui recouvraient la statue , une vive émotion le saisit. Cette consécration de l'homme qu'il avait aimé , aux lieux même où s'était écoulée leur enfance; le sentiment fier d'appartenir à une ville qui , malgré ses préoccupations et ses succès industriels , savait honorer si dignement la science , fit battre son cœur. 0 Qu'il était loin alors de prévoir ce que lui-même vous devrait un jour ! Sa modestie le préservait de semblables pensées ; mais croyez-le , Messieurs , rien n'eût pu le toucher aussi profondément que l'hommage que vous avez bien voulu lui rendre , et auquel se trouvent associés , dans un même sentiment , d'anciens et chers concitoyens , — des amis , compagnons de ses études , et les représentants les plus autorisés de la science dans notre pays. « Sa famille , dont je suis heureux d'être l'interprète , vous remercie et vous est reconnaissante. Il y a peu de temps encore , nous pouvions craindre d'être devenus des étrangers dans cette ville ; il me semble, en ce moment, que nous venons d'y reconquérir notre ancien droit de cité , et nous en serons fiers , Messieurs , en voyant comment vous savez conserver les souvenirs. » Ces discours furent accueillis par les applaudissements répétés de la population. Les musiques de Condé exécutèrent ensuite d'une manière remarquable plusieurs morceaux de leur répertoire ; puis , on se dirigea vers l'hôtel du Lion- ~ 220 — d'Or , où un banquet réunissait les membres de la Société Linnéennc, h municipalilc de (londé , les parents de René Lcnorniand et quelques personnes qui avaient pris part aux excursions. Au dessert plusieurs toasts furent portés: M. Vieillard, président de la Société , s'exprima ainsi : Messieurs , « Il est de tradition que le premier toast soit porté à la u mémoire de Linné , l'illustre patron de notre Société. • Vous m'approuverez d'y joindre la mémoire de ceux de (( nos collègues que nous avons eu le malheur de perdre et * surtout du savant botaniste dont le nom vient d'être donné « à l'une des rues de votre cité par une administration qui a veut honorer tous les services rendus. Donc, Messieurs, « buvons à la mémoire de Linné et h celle de René Lc- « normand. » RI. Lepelletier proposa de boire à la santé des membres de la Société Linnéenne cl à leur prochain retour à Condé. « Permettez-moi , Messieurs , dit à son tour M. Morière, a de me reporter, par la pensée, de 35 ans en arriére et c de me rappeler que c'est ici , en 1838, que je débutai a dans la carrière de renseignement. C'est grâce ù l'accueil « sympathique que je reçus alors dans plusieurs familles a honorables dont quelques membres , hélas , ont disparu a lorsque j'aurais dû les précéder dans la tombe ; c'est « grâce surtout aux encouragements si paternels de mon a excellent ami le D' Ferdinand Vaullégcard que je dois « d'avoir persévéré dans celle voie et de m'ètre adonné plus « spécialement l\ l'étude des sciences naturelles. C'est donc V avec bonheur que je saisis l'occasion qui m'est offerte u aujourd'hui d'exprimer publiquement ma rccounaissance 221 — a aiit liabitanls de Coudé qui se sont montres si bicnvcil- K lanls à mon égard. — Je veux aussi, inlcrprctant les sen- a limcnts de mes collègues, adrcser les plus vifs rcmer- « cîuicnts à M. le 3Iaiic et à son Conseil pour l'accueil « cordial et alTcclueux, qu'ils ont témoigné aux membres « de la Société Liunéenne. » « J'ai l'honneur, Messieurs, de vous proposer le toast « suivant : A M. le Maire et au Conseil municipal de la ville de Condé ! Enfin M. Leboilteux, adjoint au maire, porta un toast à M. Morière, son ancien professeur. A 7 h. 1/4 on se dirigeait vers la gare du chemin de fer , et, après avoir échangé d'affectueuses poignées de main avec les Iiabitants de Condé qui nous avaient fait l'honneur de nous accompagner, nous prenions le train de Caen. — La conversation roula bienlôt sur les avantages que l'on peut retirer de pareilles réunions, non-seulement au point de vue de la science, mais encore en permettant de pratiquer la bonne et véritable fraternité. — Nous repassions, dans notre mémoire, les jouissances si pures que nos excursions nous avaient procurées en même temps, que nDus portions nos regards sur les sites enchanteurs de la contrée si pittoresque que nous parcourions de nouveau. — A 10 h. 1/2, nous rentrions à Caen , éprouvant la satisfaction que procure un devoir accompli et le cœur pénétré de reconnaissance pour l'Administration municipale de Condé, qui avait consenti à exaucer nos vœux en donnant le nom de l'illustre botaniste René Lcnormand à l'une des rues de sa ville natale. — Honneur à la Ville qui malgré ses préoccu- pations industrielles sait si bien honorer la science ! Le Secrétaire, J. MOaiÈBE. — 222 — EXCURSION DU LUNDI 30 JUIN. il n'est point de belle fête sans lendemain : aussi qnelqucs membres de la Société Linnéenne restèrent-ils à Condé le dimanche soir afin de profiter de l'invitation que leur avait faite notre infatigable collègue M. Husnot de leur faire \isiter les localités si intéressantes , sous le rapport bota- nique particulièrement , du Châtellier et de Briouze. Laissons M. Husnot rendre compte de cette excursion : LE CHATELLIER ET BRIOUZE. Le lundi 30 juin , les membres de la Société Linnéenne au nombre de cinq: MM. Vieillard, Beaujour, Gasnier , Desjardiiis et Husnot , prenaient h Condé-sur-Noireau le train de 5 heures 30 du matin pour aller explorer les rochers du Châtellier. La voiture qui part de Fiers pour Domfront à 7 heures , devait nous conduire au Châtellier de manière â ce que notre 3* journée d'excursion ne fût qu'une promenade de ù à 5 kilomètres. Tout nous paraissait parfaitement organisé ; mais, comme il arrive souvent au naturaliste voyageur, des cir- constances imprévues vinrent modifier notre projet : c'était jour de foire à Domfront , et il nous fut impossible de trouver une seule place dans la diligence ni la moindre voiture à louer. Nous ne pouvions rester h Fiers , où nous n'avions ? faire que des récoltes peu importantes : Orthotrichum — 223 — phyUantum B. E. , Diphjscium folïosum Mohr. , Neckera pumila Hed., etc. (1). Partis à pied à 7 heures du matin, nous fîmes assez prorap- icment les 8 kilomètres de grande route , fort ennuyeuse pour le botaniste , qui séparent Fiers du Châtellier , et à 8 heures 1/2 nous arrivions à la petite église située au sommet des rochers. Après avoir récolté, dans les flaques d'eau du bord de la route , les Ranwiculus Lenormandi Sch. et R. hederaceus L. , notre première visite fut pour V HymenophyLlum tun- bridgense Sm. , cette rare et charmante fougère qui y fut découverte par M. iWorière il y a 10 ou 12 ans. C'est à tort qu'on avait annoncé qu'elle avait disparu de celle localité ; M. Vieillard put en prendre de beaux échantillons pour le Jardin des plantes de Gaen. Dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie (2* série, vol. 1, p. 270) , on avait annoncé également sa disparition de 3Iortain ; elle s'y trouve encore à plusieurs endroits. Celte espèce , munie d'un long rhizome rampant au milieu des mousses sur les grès humides, me paraît bien difficile à détruire, à moins de dessécher ces rochers arides qui ne peuvent être utilisés par aucune culture. Elle est abondante sur les rochers de Plougastel près Brest ; les naturalistes qui en désireraient de nombreux exemplaires n'ont qu'à s'adresser aux botanistes de celle ville: MM. Ledantec, Thiébaut , Tanguy. Voici la liste des cryptogames intéressants que nous avons trouvés sur les rochers du Châtellier: Lycopodium selayo L. (découvert par M. Morière), Archi- dium phascoides Brid. , Campylopus dcnsus B. E. , C. (1) Je ne parle pas de l'isocfes /afusfns L., indiqué dans l'étang de Larchamp par Roussel ( Flcre du Calvados, p. 115 ). peut-être par suite d'une erreur de détermination ; je n'ai pu l'y retrouver. — 22i — turfaceus B. E. , Dicramim Brunioni Sm. , D. scoiiianum Tiirn. , Rliacomitrium licterosticliwn Var. gracilcscens Sch. , Bnjum alpinum L. , Hypiium îtndulatum , H. lo- rcîim L. , Andraa nipesiris B. E. , Scapania ncmorosa Nées, Jungermannia aitenuata Liiul. , Lepidozia repiaiis Nccs. , Bnjopogon bicotor Ehr. , Splueroplioron coral- Loides Ach. , Endocarpon miniatum Ach. Du Châtellicr nous nous dirigeons directement sur Mes- sei, en traversant un bois humide où croissent : Epilobium spxcaium Lara. , PicrygophijLlum luccns Brid. , Aulacom- nium palustre Schw. qui y fructifie abondamment. C'est à Messei que s'est terminée l'excursion annuelle de la Société Linnéenne, et, après un bon déjeuner à l'hôtel Dumesnil, nous reprenions le train à 2 heures 25. L'ouverture de la ligne de Fiers à DomfroiU qui doit avoir lieu en 1874 , rendra beaucoup plus facile la visite de ces pillorcsquos rochers ; les naturalistes auront le choix entre la halte du Châtellicr située un peu au-delà et la nouvelle gare de Wcsseiqui n'en est qu'à 2 kilomètres 1/2. Le botaniste pourra explorer dans la même journée le marais de Briouze , dont je crois utile d'indiquer ici les raretés. Ce marais , le plus vaste du département de l'Orne , est divise par un large fossé , en deux parties inégales appar- tenant aux communes de Briouze et de Bellou. Briouze ayant vendu il y a trois ou quatre ans ses biens communaux pour subvenir aux frais de construction d'une église, la partie la plus importante et la plus intéressante est aujourd'hui en voie de dessèchement et, dans quel- ques années, il sera peut-être bien difficile d'y trouver la plupart des bonnes espèces suivantes qui n'y étaient pas rares : \ioLapalusiris L., Dr osera inlcrmcdia\\.xyi\. , Silène — 225 - glauca Sm. , Po'.entiUa procumbens Sbit, , Epilobi'um obscurum Schr., Isnardia paltistris L., Hclosciadium iniin- dalum Koch. , Gcntiana pnaanonanthe L. , Aiismana- tans L. , Alisma ranunculoidcs L. , Nai-tliecium ossifra- gitm Ilud. , Rhynchospora alba Vahl. , Rh. fusca R. et S. , Gbjceria dccLxnaia Bréb. , Pdularia globulifera L. et sa Var. , natans Mer. , Dicranum cerviculaium Hed. , Cam- pijiopus turfaceusB. E. , Polytrichum gracile Uauz. , Poi. commune Var. perigoniale Mich. T. Hlskot. — 226 — SÉANCE DU 7 JUILLET 1873. Présidence de %I. VIEILL4RO. A 7 heures 1/2 , la séance est ouverte. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Il est donné connaissance de la correspondance qui com- prend plusieurs lettres de libraires de Paris priant la Société de faire retirer les volumes qu'ils ont reçu pour elle. Renvoi à M. le Bibliothécaire. La Société est invitée à voter sur les présentati(ms qui ont été faites, soit à la séance ordinaire de juin , soit à la séance extraordinaire de Gondé-sur-Noireau. Par suite du dépouil- lement du scrutin , sont nommés : MM. le D"" Delouet , professeur à l'École de Médecine. Payen, naturaliste, à Caen. Uelise , procureur général , à Caen. Sophronyme Beaujour , propriétaire , à Caen. MM. Courtin (Raymond), capitaine des douanes, à Bône (Algérie). Bougon (Georges), interne des hôpitaux de l'aris, 21 , rue de Trévise. Lepellcticr, maire de Gondé-s. -Noireau. Tirard, naturaliste, à Gondé. DuSanssay, propriétaire, id. Vaullégcard, docteur-médecin, id. Desjardins ( Paul ), avocat, id. Membres résidants : Membres correspon- danls : — 227 — M. l'abbé Marc lit une note sur une dent d'éléphant ( incisive d'Elephas primigenius trouvée dans les bancs de sable de la Manche). —On doit déjà ii M. Marc une inté- ressante communication relative à 3 molaires du même animal qui ont été pèchées sur les huîlrières de la même localité. — Le nouveau travail de M. l'abbé Marc est envoyé à la commission d'impression. M. Fauvel appelle l'attention de la Société sur le mode de reproduction de l'anguille. Il s'exprime ainsi : « Vous savez , Messieurs , que le mode exact de repro- duction des anguilles constituait encore jusqu'à ces derniers temps un mystère dans la science. En effet, si communs que soient ces poissons , on n'avait jamais trouvé ni œufs , ni laitance dans leur corps. Je n'en finirais pas si je voulais rappeler tout ce qui a été écrit de mémoires, émis d'opinions à propos de la génération des anguilles. Aristole pensait qu'elles s'engendraient spontanément du limon des eaux et le vulgaire a, en bien des endroits, la même idée sur leur compte. Rondelet dit qu'elles s'accouplent à la manière des serpents et qu'elles sont ovovivipares ; — Linné , qu'elles sont vivipares pendant la canicule; — Muller, qu'elles sont ovipares seulement. Divers auteurs modernes affirment qu'elles s'accouplent , en février, par pelottes d'une douzaine d'individus , mais que ces pelottes , logées dans des endroits retirés , ne sont pas atteintes par les pêcheurs. Quelques- uns ont soutenu que les anguilles étaient des larves, d'autres que le mâle était la forme connue sous le nom de Pin- perneau et la femelle l'anguille ordinaire des marchands. « Plusieurs fois , Messieurs , des discussions intéressantes se sont produites ici , même sur ce sujet controversé , et vos bulletins témoignent de l'intérêt qu'il vous inspire. Je crois donc devoir mettre sous vos yeux un article extrait des 15 — 228 — Mémoires de la Société des sciences de Lille, lome X, 1873, qui semble résumer le dernier état de la question et nous faire prévoir une solution prochaine et décisive. « Ces récentes découvertes ont été provoquées par la mise au concours par la Société de Lille de la question de reproduction des anguilles : un prix devait être décerné au meilleur mémoire présenté. (' En 1870, deux savants italiens, les professeurs Criveili et Maggi de Pavie rédi2;èrent un mémoire ou réponse à la question proposée et se préparaient à l'envoyer à Lille quand la guerre éclata. Empêchés de le faire parvenir à destination, ils le communiquèrent à l'Institut Lombard. n Dans ce mémoire , les auteurs établissent que chaque individu possède h la fois l'organe mâle et l'organe femelle, et que les anguilles sont hermaphrodites et ovipares. « Vers la même époque, en 1871, un autre savant italien, M. Ercolassi de Bologne, faisait des recherches sur le même sujet , et , sans avoir connaissance du premier mémoire , arrivait à la même conclusion : V Hermaphroditium. « Il est vrai que ce résultat a été contesté par le pro- fesseur Tigri de Sienne , mais d'autres anatomistcs italiens d'un grand mérite ont réfuté les objections du contradicteur, cl, dans l'état actuel de la science, on peut dire que la question a fait un grand pas. L'hermaphroditisme , déjh in- diqué sans preuves , admis sans conteste chez le Serran , est devenu une probabilité très-forte qui va être l'objet d'inves- tigations de plus en plus attentives , d'où soi lira sans douie la solution du mystère. ■ M. Morière met sous les yeux de ses collègues un cas re- marquable de fasciation qu'il a rencontré dernièrement au l'ont-d'Ouilly sur un pied d'Ecliium vulgare qui s'était déve- loppé sur une muraille. — 229 — M. le D' Fayel entretieut la Société d'un cas tératologiqiie qu'il a eu l'occasion d'observer à l' Hôtel-Dieu. NOTE SUR UN CAS DE GRYPTORCHIDIE RECUEILLI SUR UN MALADE A L'HÙTEL-DIEU ( Service de la clinique médicale \ Par le D' FAYEL, professeur adjoint de clinique. Le nommé X...., sourd-muet de naissance, est entré dans mes salles pour une péritonite tuberculeuse accompagnée d'ascite considérable. Il y meurt peu de temps après. Ce sourd-muet présentait une déformation remarquable des deux oreilles avec oblitération presque complète surtout à gauche du conduit auditif externe. Le stylet introduit dans un petit hiatus ne s'enfonçait pas à plus de 5 à 6 milli- mètres. Cette note sortant déjà du cadre des études de la Société , je saute les autres détails de l'autopsie pour arriver au fait principal que je voulais signaler : l'absence totale des bourses et l'impossibilité de constater sur le trajet ordi- naire du cordon la présence des testicules. L'ectopie était double et complète. L'ouverture de l'abdomen et la dissection attentive des parties nous a fourni les renseignements sui- vants : A droite, le testicule baignait dans le pus et y flottait libre- ment, de telle sorte que la situation normale ne pouvait être l>récisée ; toutefois, il est certain que l'orifice interne du canal inguinal, n'était pas visible. A gauche, même absence du canal inguinal mais le testicule séparé, comme par unecloisan, de la collection purulente, était immobilisé à 2 centimètres — 230 — du canal. C'était une variété de l'ectopie iliaque et il est pro- bable qu'il en était de même à droite. En tous cas , les deux canaux déférents existaient ainsi que les glandes sémi- nales dont les conduits furent poursuivis jusqu'au canal de l'urètre bien conformé , de même que la verge. Interrogé , le malade nous avait dit qu'il avait eu des rapports sexuels et même une blennorrhagie. L'examen attentif des testicules nous prouva que si le droit était un peu ramolli , peut-être par son séjour dans le pus , le gauche était normal. Tous les deux étaient du reste de volume ordinaire. L'examen microscopique , et c'était l'important, ne nous montra aucun spermatozoaire. Pour plus de certitude , j'en- voyai la pièce à Paris , et la conclusion du micrographe auquel je m'adressai fut la même. C'est une simple confir- mation des faits recueillis par MM. Godard , FoUin , Gou- baux , Bouley et autres. Mais comme l'ectopie double est une anomalie d'une excessive rareté , puisque Marchai, sur 10,800 individus , n'en a rencontré qu'un cas , et que, en compulsant les annales de la science , Godard n'a pu en réunir qu'une vingtaine d'exemples, parfaitement authen- tiques chez l'homme , j'ai cru devoir, en attendant la relation plus détaillée que je me propose de publier , faire part à la Société Linnéenne du cas intéressant qui venait de se présenter à mon observation. A 9 heures 1/2 , la séance est levée. J. MORll^RI^. — 231 — LE TERRAIN ROUILLER DE BASSE-NORMANDIE SES RESSOURCES. SON AVENIR Par M. E.-F, VIEILLARD, ingénieur en clief des Mine*. Émue de la situation critique faite à l'industrie par le renchérissement des charbons anglais , qui vien- nent presque seuls alimenter les différents ports du littoral et les centres de consommation de Basse- Normandie , la Chambre de commerce de Caen s'est demandé, dès le mois de septembre 1872, si, pour conjurer cette situation , il ne serait pas utile de rechercher de nouveaux gisements houillers dans le département du Calvados, et de tirer un meilleur parti de ceux connus jusqu'à ce jour (1), La question a été étudiée dans le sein de la Chambre de commerce ; l'un de ses membres a fait une enquête (1) Ainsi que l'établit M. le comte de Ruelz dans son récent ouvrage »ur la Question des houilles, les charbons anglais, qui s'introduisent par vingt et un de nos ports, sont maîtres des marchés du Havre, de Honfleur, Trouvilie, Caen, Cherbourg et des lieux de consommation de l'intérieur alimentés par ces ports. Aucune concurrence n'est pos- sible sur ces marchés pour les charbons de nos grands bassins fiançais, même pour ceux apportés par cabotage des déparlements du Nord et (lu Pas-de-Calais. Des charbons extraits du sol même de la Basse-Normandie pourraient seuls aCronter la concurrence redoutable des charbons anglais, surtout si les piix élevés de ces derniers temps se maintiennent. ]Le tableau ci-après montre les fluctuations de prix des gros charbons — 232 — sur les ressources du bassin houiller de Littry , le seul qui soit actuellement en exploitation en Basse- Normandie , et sur l'opportunité de la recherche de nouveaux gisements. A la suite de cette communi- cation, la Chambre de commerce de Caen a demandé, dans sa séance du 7 janvier 1873 , que cette grave question fût soumise à l'examen des ingénieurs des mines et qu'il fût fait ensuite appel à la sollicitude du Conseil général du Calvados, soit pour encourager, soit même pour entreprendre de nouvelles recherches sur la formation houillère , incomplètement étudiée jusqu'à ce jour et connue en deux points seulement , à Littry (Calvados) et au Plessis (Manche). de Caidiff pour usines, sur le marché de Caen , du 1"^' mars 1871 jusqu'à ce jour. ANNÉES. ANNÉES. MOIS. 1871 1872 1873 I87i MOIS. 1871 1872 1873 Janvier. . » o!i A/i hl Juillel.. . ::;) 38 44 Février. . n 34 liS li5 Août. . . 28.50 à!i 45 Mars. . . 30 35 50 43 Septembre 29 48 40 Avril. . . 29 35 /i9 11 Oclobre. . 30 49 47 Mai.. . . 29 o5 àG 1) Novembre. 31 44 48 Juin . . . 28.50 3G àh a Décembre. ;î3 43 49 Les prix des autres charbons qui.se vendent sur ce marché se sont accrus duiis la même proportion, c'esl-ù-dirc enlro 50 et 66 <>/., depuis dis-huit mois. — 233 — Examinant, avec toute l'attention qu'elle comporte, la demande de la Chambre de commerce de Caen , nous avons constaté , dans un rapport en date du 25 mars 1873 , qu'il n'est pas tiré , en effet , tout le parti utile des richesses houillères que doit renfermer le sol des départements du Calvados et de la Manche, que les bassins de Littry et du Plessis , qui font très- vraisemblablement partie d'une seule et même for- mation , sont encore insuffisamment connus , qu'il y aurait un grand intérêt à les mieux exjjlorer , à en étudier les prolongements et surtout à établir, par des sondages, leur jonction souterraine ; mais, que de semblables recherches , l'initiative privée devait seule les entreprendre , sans compter actuellement sur des encouragements matériels de la part de l'État ou du département du Calvados , dont les budgets ont été lourdement grevés par les événements des dernières années. À défaut de subventions pour des recherches inté- ressant d'aussi près le développement de la prospérité nationale, les explorateurs peuvent compter au moins sur les encouragements moraux de l'administration et dans cette voie, quelque chose serait à faire, ex- posions-nous dans le même rapport , pour guider les explorateurs et leur éviter les mécomptes ou les er- reurs de leurs devanciers: ce serait de grouper, de coordonner tous les renseignements que peut pos- séder ou recueillir le Service des Mines sur la forma- tion houillère de la Basse-Normandie et de donner à ce travail une publicité suffisante pour faire appel à l'esprit d'initiative et montrer là où cette initiative pourrait utilement porter ses investigations et^ ses capitaux. — 23/i ~ Adoptant ces vues , le Conseil général du Calvados a décidé, dans sa séance du 26 août dernier, l'im- pression de la notice descriptive qui va suivre. Telles sont les circonstances qui ont donné lieu à ce travail , publié non-seulement sous les auspices du Conseil général du Calvados , mais encore avec le concours de la Chambre de commerce de Caen dans le sein de laquelle était née la question de la recherche de nouveaux gisements houillers. Les matériaux de cette publication , dont nous avons restreint le cadre en nous bornant aux faits strictement nécessaires pour établir l'allure et l'im- portance de la formation houillère de Basse-Nor- mandie , sont extraits , tant des archives de la mine de Littry qu'a mises à notre disposition le directeur de cette exploitation, M. Tarnier, avec une entière obligeance dont nous devons lui témoigner ici tous nos remercîments , que des archives et des docu- ments recueillis par le Service des Mines depuis 1816 jusqu'à ce jour. Nos prédécesseurs au poste d'ingénieur des Mines . à Caen , se trouvent être ainsi les collaborateurs de ce travail , et il ne serait pas équitable , dans cet Avant-Propos, d'en passer les noms sous silence (1). (1) Les ingéniours des mines, à Bayeux, puis à Caen, ont été : Feu M. l'ingénieur Graiidin de 1816 ù 1819 Feu M. Hérault, ingénieur en chef, directeur. . . de 1819 à 1845 M. Ilarlé, actuellement inspecteur général des mines, de 18i5 ù 1853 M. l'ingénieur Duclianoy de 1853 à 1859 M. l'ingénieur Massieu de 1859 à 18CJ M. l'ingéuicur Duhois de 1861 ù 186i M. l'ingénieur Vieillard de 1864 à 1874 — 235 — car chacun d'eux a apporté à cette notice sa part de matériaux et d'aperçus. Grande a été, en particulier, hâtons-nous de le re- connaître , celle de feu M. l'ingénieur en chef Hérault qui , pendant ses vingt-six années de longs et hono- rables services , a su jeter une vive lumière sur toutes les questions rentrant dans son cercle d'études et ses attributions, soit que, dans d'intéressantes pu- blications, il esquissât un des premiers la constitution géologique du département du Calvados, soit qu'il s'occupât de la mine de Littry, qui paraît avoir été un de ses sujets de recherche privilégiés , et auprès de laquelle il avait conquis, en dehors de sa situation officielle, celle d'un Conseil éclairé et justement apprécié. Pour la partie historique et technique relative à l'exploitation de la mine de Littry, pendant le siècle dernier, nous avons puisé de nombreux documents dans un intéressant Mémoire présenté au Conseil des mines par M. le vicomte Héricart de Thury, ingénieur des mines, et accueilli avec de grands éloges dans la réunion tenue par ce Conseil , le 27 mai 1800. Cette notice est divisée en quatre chapitres qui concernent les points distincts que nous nous sommes proposé d'étudier successivement dans ce travail. Le premier chapitre est consacré à une description géologique tracée à grands traits de cette région du Bessin et du Cotentin, figurée sur la première des cartes jointes à la notice, qui s'étend entre Bayeux, Valognes et St-Lo, et comprend dans son entier cette sorte de baie profonde à laquelle les géologues ont donné le nom de golfe du Cotentin. — 236 - Le deuxième chapitre contient une étude histo- rique , géologique et technique de la mine du Plessis. Une étude semblable , portant sur la mine de Littry, fait l'objet du troisième chapitre. Enfin , le quatrième est consacré aux conclusions qui découlent des faits établis dans les trois chapitres précédents, au sujet du prolongement du terrain houiller au-delà des points sur lesquels sa présence est manifeste et de la jonction souterraine des bassins de Littry et du Plessis. C'est dans ce dernier chapitre que se trouvent indiquées les régions sur lesquelles de nouvelles re- cherches pourraient être entreprises avec de sérieuses chances de réussite. Une étude économique montre , en outre , les débouchés que trouveraient les produits d'exploitations futures, les voies de communication que ces produits i)ourraient suivre pour se rendre sur les principaux marchés, l'importance qu'a prise depuis quarante ans la consommation houillère, et en particulier celle des charbons anglais , dans les deux départements du Calvados et de la Manche. Nous reléguons enfin en annexes un certain nombre de coupes de puits et de sondages qu'il importe de faire connaître et qui n'auraient pu être introduites dans le corps des chapitres I , II et III , sans que ce fût aux dépens de la clarté et de la concision des descriptions que renferment ces chapitres. CHAPITRE I. DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DU GOLFE DU COTENTIN. La région dont nous nous proposons de faire con- naître, dans ce chapitre, la constitution géologique s'étend au nord jusqu'à Valognes, au sud jusqu'à St-Lo , se termine à l'est aux portes de Bayeux et se trouve limitée au nord-est par la mer de la Manche ; elle comprend une partie des petits pays désignés autrefois sous les noms de Bessin et de Cotentin (1) et est entièrement figurée sur la première des cartes jointes à cette notice. C'est la seule partie de la Basse-Normandie dans laquelle le terrain houiller ait été jusqu'à ce jour signalé et exploré ; elle comprend dans leur entier les concessions de Littry et du Plessis ; aussi , est-ce celle à laquelle nous bornerons notre étude géologique et descriptive , tout en ne disconvenant pas que , par la suite, il sera peut-être possible de retrouver sur (1) Le Bessin était un petit pays (iiii s'étendait entre Bayeux, Isigny et St-Lo, et était limité au sud par le Bocage normand. I.e Cotentin comprenait toute la région nord du département de la Manche jusqu'à Avranches au sud et St-Lo à l'est ; sa capitale était Coutances. Les dénominations de Bessin et de Cotentin sont encore usitées au- jourd'hui ; mais elles s'appliquent plus particulièrement à des régions agricoles distinctes, celle s'élcndaiit entre Bayeux et la Vire pour le Bessin et celle comprise entre Valognes et la môme rivière pour'le Cotentin. — 238 - d'autres points de la Basse-Normandie le prolonge- ment de la formation houillère limitée jusqu'à présent au golfe du Cotentin. L'expression de golfe du Cotentin , qui figure dans le titre de ce chapitre et qui revient ici, a tout d'abord besoin d'être expliquée et justifiée ; elle va l'être dans un instant, dès qu'aura été esquissée en quelques lignes la constitution géologique de la région qui nous occupe tout particulièrement. Les terrains éruptifs et de transition , qui consti- tuent en Bretagne un puissant massif, se prolongent au nord jusque dans les départements de la Manche et du Calvados. Dans la Manche , ces terrains occu- pent plus des neuf dixièmes de la surface du dépar- tement ; ils couvrent encore un tiers du Calvados et forment la région du Bocage qui s'étend entre Balle- roy, Vire et Falaise et se prolonge presque jusqu'au chef-lieu du département. Si l'on trace sur une carte la limite de ces terrains , tous antérieurs à la forma- tion houillère et aux terrains secondaires et ter- tiaires ( ce qui a été fait sur la carte jointe à ce tra- vail à l'aide des nombreux documents que nous avons recueillis pour la confection d'une carte géologique du département de la Manche, en cours d'exécution), on est frappé de voir cette limite constituer une sorte de baie échancrée , de golfe profond s'étendant entre Valognes , Périers et Bayeux. C'est à cette baie suc- cessivement visitée par la mer, comme nous aurons occasion de le faire voir, pendant les dilTérentes pé- riodes qui se sont suivies après le dépôt des terrains de transition que les géologues ont donné le nom de golfe de Cotentin, dénomination purement géolo- gique , mais qui pourrait encore être prise dans son — 239 — acception ordinaire si, par des travaux d'art faits dans le courant du siècle dernier, près des embou- chures de la Taute et de la Douve, on n'avait pas empêché les eaux de la Manche de venir à chaque haute mer submerger les marais qui entourent Carentan. Les terrains éruptifs et de transition qui enceignent le golfe du Cotentin sont des plus variés. Tandis qu'entre Périers , Montreuil , St-Sauveur-Lendelin et Montsurvent , s'étend un massif déchiqueté , de forme très-irrégulière , constitué par des syénites , sorte de granités dans lesquels l'amphibole se substitue au mica , on ne trouve ensuite , entre Marigny, St-Lo et Balleroy, que les assises les plus inférieures des ter- rains de transition , des schistes , phyllades et grau- wackes présentant des strates fortement redressées , généralement orientées est 10° à 15° nord et donnant au sol un relief accidenté , le relief caractérisé par nombre de petits coteaux et de vallées irrégulières que l'on voit dans le Bocage. Ces schistes , auxquels les gens du pays donnent le nom particulier de pierre locaine, se prolongent jusqu'à Littry et c'est sur eux que repose le terrain houiller en cet endroit ; ils sont parfois fissiles et ardoisiers et ont pu être exploités comme ardoises en différents points, notamment à Caumont-l'Éventé (Calvados). Parfois aussi, ils pré- sentent des intercalations de calcaire marbre que l'on a mis à profit pour la fabrication de la chaux sur les bords de la Vire , à Cavigny et à la Meauffe. Aucun reste organique n'a jamais été trouvé jusqu'ici dans ces schistes et grauwackes formant le terrain carabrien des savants auteurs de la carte géologique de France. — 2ZiO — A l'ouest de Périers , sur le revers occidental du massif syénitique , on retrouve les mêmes schistes inférieurs ; mais , en allant ensuite au nord , vers la Haye-du-Puits, St-Sauveur et Valognes, on quitte les schistes camhriens pour rencontrer des couches plus récentes de grès et de schistes , surtout de grès, ap- partenant à la partie moyenne du terrain silurien et dessinant à la surface de la presqu'île de la Manche des lignes de relief plus étendues , plus régulières et plus élevées que celles que l'on trouve dans la région des schistes inférieurs. Des grès fort durs passant aux quartzites consti- tuent la haute chaîne de Montcastre qui , appa- raissant près de La Ilaye-du-Puits , vient mourir à l'angle N. 0. de la concession du Plessis ; on re- trouve de semblables grès à St-Sauveur-le-Vicomte et dans ses environs ; ils forment notamment , au nord de Valognes , entre Brix et Montaigu-la-Bri- sette , de hautes rides de terrain orientées N. E. et quelques pitons isolés ; ils constituent enfin la cliaîne distincte qui , de St-Cyr , passe près de Montebourg et vient s'éteindre à Quinéville sous les dunes du rivage. Ces grès sont peu fossilifères, mais on trouve, dans des schistes bruns qui leur sont associés , la faune caractérisée par ses trilobites des ardoises d'Angers , de la partie moyenne du terrain silurien. La partie supérieure de ce môme terrain, repré- sentée seulement par des schistes noirs cliarbonneux à graptolites et à cardioles , renfermant des boules et des nodules de calcaire généralement riches en or- thocères, a laissé également de ses traces dans le Cotentin. ~ On en voit ù Lestre, sur le flanc nord de la chaîne de grès de Montebourg , h Bricquebec , à — 2^1 — St-Sauveur-le- Vicomte et ce même niveau a été retrouvé aux portes de Caen , à FeugueroUes. Le terrain dévonien est venu ensuite déposer ses schistes , ses grès et ses calcaires dans les basses val- lées s'étendant entre les hautes chahies siluriennes ; il apparaît sur les bords du golle du Cotentin, au nord et à l'ouest de Valognes , entre Tamerville , Négreville et Néhou, et a donné à cette dernière localité, fréquemment visitée parles géologues, une réputation justifiée ; au sud de St-Sauveur, on le re- trouve encore , entre Varanguebecq , La Ilaye-du- Puits , Prétot et Ste-Suzanne, et, dans ces deux der- nières localités très-voisines de la mine du Plessis , il renferme des lambeaux de calcaire dont il est tiré parti et pour la cuisson descxuels les charbons de cette concession trouveraient un emploi tout naturel et des plus avantageux. Avec les assises dévoniennes prennent fin les ter- rains de transition ; nous croyons cependant utile de signaler encore ici l'apparition du calcaire carboni- fère dans une région du département de la Manche , non figurée sur la carte , située fort loin du golfe du Cotentin , au sud de Coutances , entre Hyenville , Montmartin-sur-Mer et Regnevill'e. Le calcaire carbonifère , avec sa faune caractéris- tique , apparaît là , formant un lambeau de peu d'é- tendue, et n'est surmonté par aucune des couches de la formation houillère proprement dite. L'éloigne- ment de ce lambeau de la partie des départements de la Manche et du Calvados où le terrain houiller a été mis en évidence montre que, dans la région du Cotentin, comme sur bien d'autres points, il y a indé- pendance complète entre le terrain carbonifère et la — 242 — formation houillère et que, dans l'intervalle entre le dépôt de l'un et de l'autre , il a dû se produire un déplacement des mers dans le sein ou sur le rivage desquelles prenaient naissance ces dépôts successifs. En vue d'éviter toute confusion, nous avons fait figurer, sur la carte jointe à cette notice, tous les terrains antérieurs à la formation houillère par une teinte unique , la couleur brune , quelque variés que soient d'ailleurs l'âge et l'origine de ces terrains. Notre but a été d'affecter cette teinte unique à une région où ce serait un non-sens géologique d'aller rechercher la houille , puisque cette région ne ren- ferme que des formations antérieures au terrain liouiller. De nombreux explorateurs sont venus cependant épuiser en pure perte , dans cette zone des terrains de transition , leurs efforts et leurs capitaux , entre- prenant des travaux parfois importants sur de simples indices de schistes charbonneux faisant partie des schistes cambriens ou plus généralement du niveau des schistes à ampélites que nous avons signalés plus haut. Duhamel rapporte que, en 1778, un puits de 150 pieds fut foncé , à St-Sauveur-le-Vicomte , sur cet étage ampélitique, dans la vallée de la Douve et ne rencontra que les galets du fond de la vallée ; tout récemment encore , en 1867 , des recherches éphé- mères de houille furent entreprises sur ces mêmes schistes de St-Sauveur. D'autres recherches ont été faites, en 1791, à Bricquebec , sur les propriétés de la famille de Mont- morency, à Lestre et à Mobecq, sur ce môme niveau de schistes charbonneux ; il a été également exploré — 243 — en vain, à la fin du siècle dernier et depuis, à Feuguerolles et à Evrecy, près de Caen (1). A Montreuil , Bérigny , Sémilly , Saussaye et Our- ville, on a fait aussi des recherches infructueuses de houille, non sur les schistes à ampélites, mais sur les schistes inférieurs du terrain cambrien. Nous avons tenu à donner cette énumération encore incomplète des points des départements de la Manche et du Calvados sur lesquels on a recherché bien inu- tilement la houille pour montrer qu'avec les connais- sances géologiques que l'on possède aujourd'hui, l'insuccès de ces tentatives s'explique tout naturelle- ment. Espérons que ces exemples ne seront pas perdus et que, dans l'avenir, les explorateurs sauront profiter des données de la science pour laisser de côté cette (1) Par arrêt du Conseil en date du U avril 1786, le sieur Charles Pierre, entrepreneur des étapes à Caen, avait été autorisé à exploiter pendant vingt ans une soi-disant mine de charbon existant dans les paroisses de May et de Feuguerolles. Une société se forma et l'on entreprit des recherches à Feuguerolles, sur des schistes noirâtres orientés N. O.-S. E., plongeant de 30° au N. E. et associés à des cal- caires également noirâtres avec orthocères et graptolites. Deux puils , dont l'un de 65 mètres de profondeur , furent foncés à 350 mètres de la rivière d'Orne et à ûO mètres l'un de l'autre; 130 mètres de galeries furent ouverts au fond de ces puils , tant à l'est qu'à l'ouest, et, dans ces travaux, fut engloutie, de 1786 à 1790, une somme de 150,000 livres. En 1836, une société Lebreton- Vallée et C voulut reprendre ces recherclies ; elle se borna à épuiser les eaux des vieux travaux et pré- senta une demande en concession qui ne fut pas accueillie. Dans la même région, on fit également des recherches de houille, en 1822, à Evrecy, sur des argiles bitumineuses associées aux calcaires de transi- tion qui se montrent dans cette commune. 16 — 244 — région des terrains de transition où , malgré quelques indices charbonneux principalement fournis par la zone des schistes ampélitiques , toute recherche de houille ne saurait amener que des mécomptes. C'est dans l'intérieur même du golfe du Cotentin , dans le sein de ses profondeurs yariables en raison de la nature des sédiments de transition qui le con- stituent , que les explorateurs , avec cette ténacité qui parfois les caractérise et vient doubler leurs chances de réussite , pourront utilement porter leurs efforts ; car , dans l'intérieur de ce golfe, sont venues successivement se déposer, comme nous Talions voir, une grande partie des formations géologiques posté- rieures aux terrains de transition. Dans rénumération rapide de ces formations , le terrain houiller a la première et semblerait devoir prendre la principale place ; il n'en sera rien ce- pendant. Cette formation est presque partout recou- verte par des couches plus récentes et elle n'apparaît au jour , au Plessis , à Littry et à Moon , sur des étendues extrêmement restreintes , que par le fait d'éruptions porphyriques qui en ont violemment re- dressé les assises et ont permis de reconnaître , il y a déjà plus d'un siècle, l'existence du terrain houiller dans la Basse-Normandie. Nous ne pourrions entreprendre dans ce chapitre , sans entrer dans de fort longs développements , la description du terrain houiller ; elle trouvera natu- rellement sa place dans les chapitres II et III , consacrés à chacune des mines du Plessis et de Littry ainsi que dans le chapitre IV dans lequel nous traiterons de la continuité du terrain houiller dans l'intérieur du golfe de Cotentin. - 245 — Au-dessus des couches de schistes , de grès et de combustibles de ce terrain , est venue se déposer une formation tellement puissante de grès rouges et blanchâtres, de schistes argileux, généralement rouges , de poudingaes , de calcaires gris , roses et blancs, un peu fétides et souvent magnésiens, qu'un sondage ouvert sur cette formation , à Engleville , près de Bricqueville, dans la région nord de la con- cession de Littry (voir la coupe de ce sondage, an- nexe n° 1*7), a atteint une profondeur de 263 mètres sans sortir de ce terrain. Jusqu'à ce jour, on a fait de cet ensemble une formation unique , désignée par M. de Caumont sous le nom de Red marie dans les cartes géologiques des départements du Calvados et de la Manche, qu'il a publiées de 1825 à 1828, et portant la teinte du trias sans subdivision aucune sur la grande carte géologique de France. Nous représentons également cette formation, per- mienne à la base , triasique dans la partie supérieure et en y annexant les petits lambeaux mis à nu de terrain houiller, par la teinte unique ( le blanc, absence de couleur ) dans la carte du golfe du Cotentin ; mais nous devons nous appesantir ici , en raison de leur connexion intime avec le terrain houiller , sur les subdivisions qu'il paraît plausible d'établir dans cet ensemble de couches, malgré d'assez grandes diffi- cultés résultant de l'absence de discordances mani- festes de stratification et des passages graduels que présentent ces couches lune avec l'autre et même avec les assises supérieures de la formation houillère. MM. Hérault et de Caumont ont déjà fait connaître, — 246 — dans les mémoires qu'ils ont publiés en 1824 et 1825 sur les terrains du Calvados , comment pourrait être subdivisé le puissant étage du red-marle en en rappor- tant la partie inférieure au grès rouge [rothe todte liegende des Allemands ) , Depuis cette époque , de nombreuses ouvertures de puits et de sondages sur la concession de Littry ont permis de mieux étudier en profondeur cette importante formation dans laquelle peuvent être établies, en partant du haut , les cinq divisions suivantes : 1° Des assises importantes d'argiles et de sables jaunes et rouges plus ou moins argileux , de galets parfois agglomérés de façon à former des grès et des poudingues, de grès blanchâtres et de marnes rouges ; 2^" Un conglomérat calcaire et parfois magné- sien ; 3° Des alternances de grès argileux rouges et de marnes de môme couleur ; 4° Des calcaires magnésiens, compacts et fétides, alternant avec, des schistes gris et rouges et quelques bancs gréseux; 5° Des grès rouges amaranthe micacés , associés à des schistes argileux de même couleur et à des pou- dingues formés de galets siluriens, répandus dans une gangue de grès rouge. Les sables , graviers et argiles de la partie supé- rieure forment des masses parfois puissantes , sans stratification , n'-pandues avec plus ou moins d'épais- seur sur toutes les autres couches du red-marlo et ayant même débordé de façon à recouvrir en certains points les terrains de transition. Ils ont tous les caractères d'un d('pôl, de transport violent, ce qui — 247 — leur a fait donner avec beaucoup de justesse par M. Harlé le nom d'alluvions triasiques (1). Ces alluvions ont pris surtout de l'importance au pied des récits que présentaient les rivages à la fin de la période triasique. C'est ainsi que, sur le flanc sud de la chaîne de grès de Montebourg, se trouvent de puissants dépôts , qu'a mis à profit la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, en y ouvrant plu- sieurs ballastières ; c'est ainsi également qu'au pied du coteau de Montmirail , constitué par le porphyre ( voir la pi. IV ) , se sont formées des accumulations puissantes de sables et de graviers qui ont entravé bien des recherches dans la concession de Littry, en raison de la nature ébouleuse et surtout aquifère de ces couches. Au-dessous de ces alluvions se voient des marnes rouges, associées à des grès blanchâtres, à grains plus ou moins fins , et qui , à Éroudeville , près de Montebourg, renferment des empreintes de végétaux et se présentent en strates horizontales. Le second niveau du red-marle est constitué par un conglomérat calcaire, qui ne devient franchement magnésien que par le fait de l'addition de rognons dolomitiques que l'on voit parfois dans la pâte. Ce conglomérat renferme très-généralement des galets roulés de grès silurien et de calcaire marbre, soudés par un ciment calcaire , traversé lui-même de veines de spath ; il prend accidentellement la structure po- reuse et crevassée et contient alors des noyaux argileux , rougeâtres et verdâtres ; exceptionnelle- (1) Aperçu de la constitution géologique du département du Cal- vados, par M. Harlé, ingénieur en chef des mines, 1853. — 248 — ment enfin , il devient tout à fait compact et homogène. Ce conglomérat forme des bancs qui atteignent, à Montmartin-en-Graignes , jusqu'à 12 mètres de puissance ; ses assises n'ont pas une grande régu- larité ; elles diminuent fréquemment d'épaisseur ; les bancs se divisent ou se rejoignent et viennent même à disparaître entièrement. Le conglomérat calcaire se voit à Carentan , à Montmartin, à St-Pellerin, entre Isigny et Neuilly sur les bords de la Vire , à Lison , Castilly , Mestry , ainsi qu'entre Bricqueville et Trévières ; il apparaît aussi dans la partie centrale du golfe du Cotentin et cache les assises inférieures du red-marle dont nous avons encore à parler. Les puits de Fumichon et les sondages de Mestry et d'Engleville , ouverts sur la concession de Littry , ont rencontré dans leur partie supérieure des poudingues à ciment calcaire et quelques bancs rares de calcaire compact qui appartiennent au niveau du conglomérat magnésien. Au-dessous de ce conglomérat se trouvent les couches de grès rouges , passant aux poudingues , et de schistes argileux de même couleur, souvent tachetés de vert, du 3« niveau. Cette assise a une quarantaine de mètres de puissance dans les puits et sondages dont il vient d'être question. Les calcaires magnésiens compactes, fétides, blancs ou gris et parfois roses , alternant avec des schistes et des grès bruns, rouges ou verdàtrcs , qui forment la 4° subdivision du red-marle, constituent un des niveaux les mieux déhnis et les plus nets que l'on rencontre dans cette formation. Ces calcaires ayant tantôt la texture d'un marbre , — 249 — tantôt celle d'un calcaire plus ou moins marneux, affleurent principalement dans la vallée de Lesque , à St-Martin-de-Blagny , à La Folie et Tournières ; on les retrouve également à Lison , à Cartigny et à Airel ; mais ils sont cachés par les couches supé- rieures du red- marie dans presque toute la région du golfe du Cotentin appartenant au département de la Manche. On les a rencontrés dans le puits Fumichon n" 1 , par les couches 10 à 29 (voir la coupe-annexe n° 16), sur 41 mètres de hauteur ; dans le puits Fumichon n" 2, ils ont (voir la coupe-annexe n° 18) 43 mètres d'épaisseur entre les couches 31 et 53 ; dans le sondage d'Engleville (voir la coupe-annexe n° 17) les mêmes calcaires ont été rencontrés par les couches 68 à 87 sur 32 mètres de puissance ; enfin , entre la gare et l'église de Lison , on rencontre les mêmes alternances de calcaires et de schistes sur une trentaine de mètres de hauteur. L'horizon de ces calcaires a toujours été signalé comme dépourvu de fossiles ; le fait est que ceux-ci s'y présentent avec une extrême rareté ; cependant, lors du creusement de la fosse Fumichon n° 2 , on a trouvé , en 1857, dans des schistes noirs associés aux calcaires de la couche 32, des poissons hétérocerques, à écailles pyritisées , presque carrées sur le corps , losangiformes sur la queue, paraissant appartenir aux genres pajœniscus ou amblypterus. La présence de ces débris de la faune permienne est un fait impor- tant , car elle permet de distraire du red-marle pro- prement dit ces calcaires avec schistes à poissons et les grès et poudingues que nous allons voir ensuite, pour rapporter ces assises à la formation permienne, — 250 — et assez vraisemblablement, les calcaires au Zeclistein ou au calcaire magnésifère des Anglais et les couches inférieures au grès rouge. Ces calcaires à poissons fournissent un horizon assez net pour permettre de calculer la pente de leurs couches. Ils se présentent , à Engleville , à 71 mètres de plus de profondeur que dans le i)uits Fumichon n° 2 ; si on défalque une vingtaine de mètres pour la difTérence de niveau de ces deux points , on trouve , sur un intervalle de près de 2,000 mètres , une pente de 0"*, 025 par mètre ; on arrive au même résultat en faisant le calcul d'après les affleu- rements constatés au sud de St-Martin de Blagny. Les couches houillères présentant, dans le bassin de Fumichon, une pente assez régulière de Oi^jlO par mètre vers le nord, il en résulte une discordance de stratification évidente , bien que faible , entre les cal- caires avec schistes à poissons et les assises du terrain houiller. Notre cinquième niveau, qui représenterait le grès rouge , est formé d'assises puissantes de grès géné- ralement rouges, micacés, alternant avec des schistes de même couleur , renfermant quelques bancs de calcaires et passant à des poudingues par l'addition de nombreux galets de grès silurien. Le sondage d'Engleville a traversé ces couches sur 97 mètres ; il est vrai que ce forage n'a pas atteint le terrain houiller tandis que, dans les deux puits de Fumichon, les couches du grès rouge n'ont présenté qu'une épais- seur variant entre 83 et 85 mètres. Si , par de nou- veaux forages, on parvenait dans l'avenir à établir la puissance maximum des grès rouges dans le Cotentin , il serait possible de savoir à point nommé, — 251 — en prenant pour repère le niveau si régulier des cal- caires à poissons , à quelle profondeur on pourrait rencontrer, dans un puits ou un sondage, les pre- mières assises du terrain liouiller. La question n'est pas encore résolue ; mais on comprendra l'importance que nous avons attachée , au prix de développements un peu longs , à montrer quelles divisions peuvent être établies dans un en- semble de couches rapportées jusqu'ici au red-marle ou au trias. Les calcaires avec schistes à poissons et les grès rouges inférieurs mis de côté pour être rangés dans le terrain permien , peut-on trouver dans les couches supérieures les équivalents du grès des Vosges et de chacun des trois niveaux triasiques. Nous ne sau- rions le dire et nous pensons qu'on doit conserver à l'ensemble de ces couches la dénomination de trias en envisageant, avec M. Dufrénoy (1,) que le conglo- mérat magnésien du Cotentin représenterait , soit le muschelkalk , soit la dolomie des marnes irisées, et que les couches inférieures et supérieures à ce con- glomérat formeraient les deux autres termes de la série triasique. Postérieurement au dépôt du grès rouge et du trias, le golfe du Cotentin a été visité par la mer pendant les périodes infra-liasique et liasique. Les calcaires de l'infra-lias forment un lambeau isolé qui s'étend entre Yvetot , Valognes et Huberville ; ils constituent en outre , à la base du lias , une lisière plus ou moins continue passant par Ozeville , le Ham , Orglandes , Picauville , Gretteville et Beaupte ; enfin , on les re- (1) Explication de la carte géologique de France, volume II, p. 126, — 252 - trouve sur une étendue très-restreinte , entre Osman- ville et Isigny. Le lias a déposé ses sédiments sur tout le plateau qui s'étend entre Montebourg , Ste-Mère-Église et St-Côme ; il se retrouve à Brévends et se prolonge dans le Calvados en formant jusqu'à Bayeux et au- delà une bande de 7 à 8 kilomètres de largeur, recou- verte , près de la mer , par les couches de l'oolithe inférieure , qu'on ne retrouve pas dans la Manche , tandis qu'elles prennent dans le Calvados un si grand développement. Le golfe du Cotentin resta entièrement émergé pendant la fin de la période jurassique ; mais ensuite, à l'origine de la période crétacée, paraît s'être pro- duite, dans la baie des Veys, une large faille dont M. Eugène Eudes-Deslongchamps a démontré l'exis- tence dans une intéressante étude sur les étages jurassiques inférieurs de la Normandie. Cette faille qui a déterminé, dans les couches voisines de nombreuses brisures , eut cet autre effet de rouvrir le golfe du Cotentin aux mers crétacées et tertiaires , qui y ont laissé de fort nombreuses et de fort intéressantes traces de leur séjour dans la région basse, s'étendant entre les vallées de la Douve et du Merderet, Postérieurement aux dépôts tertiaires , le diluvium a recouvert de ses sables, de ses argiles et de ses graviers presque toutes les formations antérieures , en prenant surtout du développement sur le plateau qui s'étend entre Périers et Carentan. Enfin , dans les temps les plus récents , se sont formés , et se forment encore de nos jours , dans les marais des vallées de la Taute, de la Douve et le — 253 — marais de Gorges, de puissants ddpôts tourbeux dont on pourrait, en même temps que de la formation liouillère de Basse-Normandie, tirer un meilleur parti qu'on ne Fa fait jusqu'ici. L'existence de ces marais devra apporter quelques difficultés et quelques entraves aux opérations que l'on tentera dans l'avenir pour rechercher et ex- ploiter la houille. On les évitera quand la chose sera possible; cependant, il n'y a guère moyen de songer à exploiter par la suite la mine du Plessis sans ouvrir un puits sur le sol même du marais de Gorges. L'art des mines est , au reste , assez avancé aujourd'hui pour que de semblables difficultés n'arrêtent pas une entreprise qui aurait d'ailleurs la certitude de ren- contrer sous le sol des marais des couches de charbon de quelque importance. En terminant cette description, mentionnons en- core que tous les terrains postérieurs au trias , y compris le diluvium et la tourbe , ont été indiqués par une teinte unique (le bleu clair) sur la carte du golfe du Gotentin. Cette carte divise donc la région qui nous occupe en trois zones bien distinctes : 1° Celle des terrains de transition , sur lesquels il n'y a pas lieu d'aller rechercher la houille ; 2° Celle sur laquelle toute recherche de houille n'aura à traverser , avec plus ou moins de chances de réussite d'ailleurs, que les assises triasiques et permiennes pour rencontrer le terrain hoailler ; - 3° Enfin , la zone sur laquelle , avant même d'at- — 254 — teindre le trias et sans avoir , au reste , l'assurance de le rencontrer toujours , il faudra traverser des assises plus oa moins puissantes de terrains juras- sique , crétacé , tertiaire , ou les alluvions anciennes et modernes. CHAPITRE II. MINE DU PLESSIS. HISTORIQUE. C'est en 1%*1, d'après les indications renfermées dans le tome II du Journal des Mines sur la décou- verte du gisement du Plessis , que furent entrepris , par Mathieu de Flandre, les premiers travaux d'ex- ploration de cette mine. Ces travaux eurent peu d'importance et de durée et, après avoir opéré la reconnaissance de quelques affleurements de houille , leur auteur abandonna , paraît-il , le Plessis pour porter ses recherches à Littry. Plus tard, en 1778, un sieur Tubœuf , ayant obtenu la permission d'exploiter la mine du Plessis , forma une compagnie et se fit donner, le 30 août 1781 , la concession de toutes les mines de ce qu'on nommait alors le diocèse de Coutances. Des travaux d'ex- ploitation furent entrepris au Plessis ; une veine de terre noire bitumineuse et quelques minces filets de houille furent suivis à l'aide de plusieurs tranchées et d'un puits profond de 73 pieds ; on s'attacha mal à propos , dit Duhamel dans le Journal des Mines , à poursuivre ces petites veines, qui donnaient à peine le combustible nécessaire pour la réparation des oti- tils, au lieu d'atteindre, à l'aide de puits et de — - *2ô6 — galeries , un niveau plus profond et des veines plus puissantes et, faute de n'avoir pas employé alors les moyens convenailes de tirer parti de cette mine , on fut forcé de l'abandonner, très-peu de temps après, en 1782, Mais une compagnie , qui avait déjà fait près de Caen ( à Feuguerolles , selon toute apparence ) des recherches infructueuses de houille , vint porter ses travaux au Plessis en 1*93 et obtint , pai' arrêté du Comité du Salut Public du 28 germinal an II (11 avril 1"94) , une concession d"une dui'ée de quarante-cinq ans et portant sui* un périmètre de six lieues carrées. Cette compagnie, représentée par les sieui^s Bréban, Quétil de La Poterie et Busnel, entreprit des travaux considérables ; six puits ( fosse Michel de Lanne , fosse intermédiaii'e , fosse de recherches , fosse St- Thomas , fosse Ste-Anne et fosse Ste-Barbe ) furent successivement ouverts et , de 1194 à 1811 , il fut extrait de la mine du Plessis 185,000 hectolitres de houiUe, vendus au prix de 1 fr. 85 c. environ poui' la forge et la chaufournerie. Les travaux gagnant en profondeur , les difficultés que présentait l'épuisement des eaux , qu'on ne faisait encore qu'à bras d'hommes , devinrent bientôt insurmontables. Il eût fallu , dès cette époque , chercher à opérer cet épuisement à l'aide de moteurs à vapeur , et , faute de s'y être décidés , les conces- sionnaires se virent obligés d'abandonner, en 1811 , les travaux d'exploitation de cette mine et de re- noncer, le 26 novembre 1819. à la concession qui leur avait été accordée en l'9-i. Cette renonciation ayant été acceptée par une or- donnance royale du 10 juillet 1823 , la concession de — 25- - la mine da Plessis fut à nouveau accordée, par une autre ordonnance du 13 mars 18*28, au lieutenant- général comte de Montmarie, mais avec un périmètre plus restreint qu'en 1-94 et ne présentant qu'une étendue superficielle de 4761 hectares ^voir la feuille I des cartes jointes à ce travail sur laquelle est figuré le périmètre actuel de la concession du Plessis), Les travaux d'exploitation de cette mine , un mo- ment remis en activité en 1829 et en 1830 ( puits de l'Espérance, sondages divers), non par le nouveau concessionnaire mais par des personnes auxquelles M. de Montmarie s'était hâté de céder la propriété de la mine du Plessis furent suspendus ensuite jus- qu'en 1836 par le fait d'un procès intervenu entre le vendeur et les acheteurs de la mine et de la faillite de ces derniers. Remise entre les mains du conces- sionnaire de 1828, la mine du Plessis devint en 1835 la propriété de la société en commandite Fantet et C'« qui , de 1836 à 1843, y fit opérer des travaux con- sidérables ( puits de la rue de Beaucoudray , fonçage du puits St-Louis et du puits Fantet, approfondisse- ment du puits Ste-Barbe , sondages divers, canal du Plessis à Beaupte , constructions multiples ) et donna à l'extraction toute l'activité compatible avec les dé- bouchés encore restreints que rencontraient alors les produits de la mine du Plessis. 300,000 quintaux métriques environ de charbon furent extraits pen- dant cette période et vendus de 1 fr. 60 à 1 fr. 80 les 100 kilogrammes. Les ressources que procurèrent ces ventes furent absorbées , ainsi que le capital so- cial , par les dépenses exagérées et tout au moins intempestives que fit sur la mine le gérant de -la société Fantet , de telle sorte qu'en 1843 , cette — 258 — société , à bout de ressources , dut opérer sa liqui- dation qui fit passer la propriété de la mine du Plessis entre les mains du comte de Castellane dans le courant de 1845. Ce changement de mains donna momentanément un regain d'activité aux travaux de la mine ; les puits de Béthune , de Recherches et Castellane furent suc- cessivement foncés , attaquant une région inexplorée jusqu'alors de la concession , quand survinrent les événements de 1848 , à la suite desquels les travaux de la mine furent à nouveau suspendus. Ils ne furent repris qu'en 1851 , époque à laquelle fut décidée l'exécution dans le marais du Plessis d'un grand sondage dont nous rendrons compte dans les pages qui vont suivre. Ce sondage , terminé en 1854 sans avoir donné des résultats d'une netteté suffisante, les travaux de la concession du Plessis furent encore suspendus pour n'être repris qu'en 1858 , sous la direction de M. Bro- chot , sous laquelle fut explorée , pendant deux ans , une nouvelle région de la mine , par les puits Denis , de la Sonde , Félix et quelques sondages. Cette reprise des travaux toucha à sa fin en 1859 et, depuis lors , la concession du Plessis n'a plus été l'objet d'aucuns travaux sérieux et suivis. La mort du comte de Castellane , survenue en 1861 , fit , il est vrai , passer entre les mains de mineurs la pro- priété de cette concession et •suspendre, en consé- quence , la remise en exi)loitation de la mine ; les héritiers de M. de Castellane cherchèrent alors à se défaire de cette propriété, et ils l'auraient assurément déjà vendue, s'ils n'avaient pas demandé de la con- cession du Plessis un prix d'achat assez élevé et — 259 — [ilutôt sur los dépenses ({ui, ;\ tort ou ù raison, a-vaiont pu ôtre faites ant('Tieurement sur cette concession que sur les avantages immédiats que pouvait procurer son exploitation. Ce rapide historique montre combien , depuis la fln du siècle dernier , de laquelle date le comnicnce- nient d'exploitation sérieuse de la mine du i'iessis, la propriété de cette concession a changé fréquem- inent de mains ; il en devait ôtre et il en a été dt; même de la direction et de la conduite des travaux, et c'est lu qu'il faut cliercher , beaucoup plus ([ue dans la pauvreté du gisement ou les dillicultés matérielles de rexj)loitation , la véritable cause des insuccès continus dont la mine du Plessis a été le lliéàtre. Tel nouveau ])ropriétaire de cette min(;, (pii plus est , tel nouveau directeur a tenu , drs les premiers mois (le son achat ou de sa gestion , à (l(;man- (l(ir à ce gisement des pi'oduits immédiats , aux l'isques de compromettre l'avenir, et c'est ainsi ([ue, presque i)artout où se montraient des allleure- iiKMits de houille , les entéturcîs de couches ont été fouillées près de la surface, de façon à rendre par la suite fort onéreuse, sinon impossible, l'exploitation en i)rofondeur, en raison diîs dillicultés de réi)ui- sement. Enfin, comme nous Talions montrer en faisant con- naître la constitution géologique du gisement du l'iessis, aucun des propriétaires de cetto mine n'a entrepris de travaux d'exploitation là où il conve- nait cependant de les exécuter, du côté du marais de Gorges et loin des aflleurements et de la région tour- mentée par les épanchemenls [lorphyriques. Une n — 260 — tentative seulement a été faite dans cette voie par M. de Castellane au moyen du sondage de 1852 ; mais il n'en a pas été tiré tout le parti possible , en sorte que de nouveaux sondages seront vraisemblablement encore à faire avant d'entreprendre dans le marais le foncement d'un puits profond et l'exploitation de la région qui constitue l'avenir réel de la concession du Plessis. DESCRIPTIOIV GÉOLOGIQUE. Dans le premier chapitre de cette notice , nous avons tracé à grands traits la constitution géologique du golfe du Cotentin , sur les confins duquel apparaît, à 14 kilomètres ouest de la ville de Carentan, le petit bassin liouiller du Plessis. Il est adossé aux terrains de transition qui occupent du quart au tiers de la superficie de la concession et se terminent , sur une étendue de plus de 20 kilomètres , entre les Moitiers- en-Beauptois et St-Patrice-de-Glaids , par une ligne sinueuse assez régulièrement dirigée du nord au sud. C'est dans une sorte d'anse hémi-circulaire de cette ceinture de terrains de transition qu'allleurent les couches de grès et de schistes houillers , dans la partie centrale de la commune du Plessis , près du hameau de lieaucoudray en particulier et sur une étendue restreinte mesurant à peine 1,700 à 1,800 mètres du nord au sud et un kilomètre au plus dans la direction de Test à l'ouest. Sur la feuille n° 2 des plans joints à ce travail, consacrée à la partie explo7'ée de la concession du Plessis , nous avons figuré î\ grande échelle les limites nord, ouest et sud de cette — 261 — sorte de baie dans laquelle apparaît le terrain houiller. Au nordainsi qu'au nord-ouest de cette enceinte , on rencontre les scliistes et les calcaires dévoniens fossi- lil'ôres qui, de Prétot, Ste-Suzanne et St-Jores, se prolongent jusque dans la lande du Plessis , où ils ont été exploités sur les fermes de la Royauté et de la Clôture , ainsi qu'aux hameaux de Beau-Soleil et des Bois. A l'ouest et au sud du bassin du Plessis, ce sont , au contraire , des couches appartenant à la partie inférieure des terrains de transition du dépar- tement de la Manche qui se montrent, représentées par des schistes, des grauwackes et des poudingues, occu- pant une partie des communes de Gorges , Laulne et de Lastelle. On les voit , aux hameaux des Rénaux et de la Villette , ainsi que près de la ferme de ce nom , en strates presque verticales orientées nord 10 à 20° est à sud 10 à 20° ouest , c'est-à-dire , comme nous aurons l'occasion de le reconnaître plus loin, en com- plète discordance de stratification avec les couches de la formation houillère du Plessis. Enfin . pour en terminer avec l'indication des terrains de transition que l'on trouve dans l'étendue de cette concession , je signalerai les grès siluriens moyens qui constituent la haute chaîne de Lithaire à Montcastre , laquelle vient mourir près de l'angle nord-ouest du périmètre de la concession , sur les confins de la lande du Plessis. Le terrain houiller apparaît donc dans l'anse dont nous venons de tracer ainsi les contours. Il affleure sur une étendue d'une centaine d'hectares environ et disparaît ensuite à l'est, suivant une ligne ondulée qui s'écarte assez peu du chemin vicinal n° 3 de - 262 — Périers à Valop;nes , soit sous les assises de la for- mation triasique ou bien sous l'c^pais manteau de sables diluviens , que l'on voit près de la chapelle Ste-Anne , au Manoir et à la Couterie , ainsi que sous les alluvions récentes des parties les plus basses et marécageuses du pays. C'est sur cette étendue superficielle , tellement restreinte qu'elle n'excède i)as la quarantième partie de la surface de la concession . ([u'ont porté presque tous les travaux faits au Plessis depuis quatre-vingts ans. Sans ordre ni méthode , le sol a été fouillé en tous sens , presque à toutes les profondeurs . par des travaux plus ou moins éphémères , dont la trace a été à peine conservée dans les bureaux de la mine et dont l'Administration n'a jamais pu obtenir de plans l'éguliers , en sorte que, pour faire la description de ces travaux, il ne reste actuellement dans les archives administratives que des notes éparses , incomplètes , ([u'il a fallu coordonner et même interpréter pour dresser les feuilles 2 et 3 des plans et des coupes l'elatifs à la concession du Plessis, Composé d'une série de couches alternatives de grès houillers à plus ou moins gros éléments , ren- fermant des empreintes d'Equisétacées et de fougères plus rares, de conglomérats et de poudingues blancs, gris et rouges, d'argilithes et de schistes de couleurs également variées et renfermant parfois des rognons dv, carbonate de fer, enfin de schistes houillers plus ou moins charbonneux, auxquels sont associées de véri- tables couches de houille, le terrain houiller du Plessis ne constitue pas un gisement d'une allure régulière , mais il présente , au moins dans la région des aflleu- rements , la seule exjjlon-c jusqu'ici . la trace mani- — 263 — feste de bouleversements dont on n'a pas à clierclier la cause bien loin, le porphyre apparaissant çà et là en plus d'un point de la commune du Plessis. Quelque incomplets que soient les documents laissés par les exploitants de la mine, ils peuvent cependant suffire, ainsi que nous Talions voir et qu'on peut s'en convaincre par l'examen des plans et coupes joints à ce travail (1), pour établir avec une certaine netteté comment , à la suite des épancliements por- phyriques , les couches du terrain houiller du Plessis ont été brisées et rejetées et comment les affleure- ments de ce terrain , qui ne faisaient primitivement qu'un môme tout, se sont trouvés morcelés et divisés en trois lambeaux distincts séparés par deux massifs de porphyre. Cette roche ériij)tive constitue d'abord un premier massif, orienté à peu près nord 15° à 20" ouest, lonjz de 950 à 1,000 mètres, d'une largeur irrégulière, rencontré au nord par le puisard du puits Denis, passant par le puits St-Louis (voir le plan, pi. II, et les coupes (1) et (2), pi. III) et disparaissant au sud près des ruines de l'ancien château et sur les bords du ruisseau des Rénaux , mais pour se retrouver encore dans diverses directions , à plus ou moins de profondeur. C'est ainsi que le sondage (n" 10) de la ferme du Moulin a rencontré ce massif de porphyre à 50"" de profondeur, que celui du Marais (n" 11) l'a (1) Dans la légende de la planche II sont indiquées les coupes connues de chacun des puits et sondages entrepris sur la concession du Plessis ; pour éviter des répétitions inutiles , nous nous sommes abstenu de reproduire dans la notice descriptive de celle mine ces coupes, que le lecteur trouvera résumées dans la légende en question. — 264 — trouvé à 122"' (voir les coupes (2) et (4)), et qu'enfin le puits Ste-Barbe a ses vingt derniers mètres et son puisard creusés dans le porphyre. Une seconde bande de roche éruptive , également orientée nord 15'^ ouest, ne mesurant guère que 800 mètres de longueur sur 80 à 100 mètres de largeur, se montre à l'ouest du premier massil", sinon jusqu'à la surface du sol , tout au moins à très-peu de profondeur. Une descenderie, partant du puits Michel-de-Lanne, est venue buter contre ce massif porphyrique; d'autre part , le puits Félix l'a rencontré ; enfin , cette langue de porphyre explique le relèvement des couches du terrain houiller constaté par les trois puits Ste-Anne (n° 6) , de la rue de Beaucoudray (n» 8) , de l'Espé- rance (n" 7) , et la vieille fosse de recherches (n° 3) , qui sont pour ainsi dire ouverts sur la limite est de ce deuxième massif éruptif dont la jonction soutor- l'aine avec le premier ne saurait être douteuse. Cette deuxième bande de porphyre vient afileurer en pentes abruptes , sur les rives du ruisseau des Rénaux , à rJOO mètres à l'ouest de la route de Périers à Valognes et se retrouve encore plus loin , au sud . dans l;i direction de la ferme de la Villette. Le pori)hyro du Plessis est généralement de couleur sombre , oscillant entre le violet et le vert foncé ; sa structure est grenue et homogène , sa pâte fine et ne renfermant de nodules de quartz libre qu'on quantité assez variable et généralement peu abondante ; le feldspath en cristaux s'y présente lui-même fort rarement , et on ne voit guère au milieu de la pâte qiu' iiucbjues paillettes ternes de mica et (|uel(iues mouches de pyrites. Aussi . cette roclic . ollVanI — 265 — d'ailleurs beaucoup d'analogie avec les porphyres dont nous signalerons plus loin la présence à Littrjs peut-elle être envisagée comme présentant des pas- sages graduels du pétrosilex compacte au véritable porphyre quartzifère et au porphyre trachytifjue. Le porphyre du second massif constitue , sur le bord du ruisseau des Rénaux , des masses qui , bien que fendillées en divers sens , offrent une grande dureté sous le marteau. A leur surface , les blocs de porphyre prennent une teinte ocreuse due à un com- mencement d'altération qui ne dépasse pas un à deux centimètres de profondeur dans les roches du second massif. Mais , sous les ruines du vieux château , à l'extrémité sud du premier , le porphyre se trouve presque entièrement décomposé et kaolinisé ; il affecte alors , en certains points , la texture cellulaire et spongieuse due au départ d'une partie de ses éléments constitutifs. L'apparition de la roche éruptive dont nous venons de faire connaître la constitution minéralogique a morcelé , avons nous dit , le terrain houiller du Plessis en trois lambeaux isolés ; ces lambeaux sont devenus l'an après l'autre le siège d'exploitations distinctes que nous allons successivement passer en revue. Le lambeau central a été exploité le premier et de la façon la plus durable. Cinq puits ( fosse intermé- diaire, vieille fosse de recherches, fosses St-Thomas, Ste-Barbe et Ste-Anne ) ont été ouverts , de 1193 à 1808 , sur cette région de la mine et ont montré l'existence de deux couches de houille exploitables , la première épaisse de 1'" à 1'", 20, la plus profonde ayant de l"», 20 à 1"\ 50 de puissance et séparée jde la précédente par un massif stérile de 1h à 23 mètres — 266 — d'épaisseur. Ces deux couches ont été rencontrées par les puits Ste-Barbe , intermédiaire et de re- cherches ; elles l'ont été probablement aussi par le puits St-Thomas ; toutefois , nous n'avons trouvé le fait positivement signalé nulle part. Enfin , à 51 mètres de profondeur, le puits Ste-Barbe a atteint une autre couche de charbon de moins de 0"\ 50 d'épaisseur qui, poursuivie en galerie sur une soixan- taine de mètres , a été reconnue n'être formée que de rognons inexploitables. Cette petite veine n'a d'ail- leurs pas été trouvée dans aucun des autres puits. Ouvert sur les affleurements de la couche supé- rieure , le puits Ste-Anne n'a atteint que la couche la plus profonde et le voisinage du porphyre explique comment, au grand étonnement des exploitants de 1808, cette couche disparut presque aussitôt en amont pendage , ce qui motiva l'abandon de ce puits peu de temps après son ouverture. Quand , après la suspension des travaux datant de 1811, la mine du Plessis fut remise en activité en 1829, puis en 1836, c'est encore sur le lambeau cen- tral que se porta l'exploitation sous la direction Fantet , tout d'abord au sud par le foncement du puits de l'Espérance , puis dans le voisinage du hameau de Beaucoudray par l'ouverture des puits St-Louis et de la rue de Beaucoudray , ainsi que par la reprise du puits Ste-Barbe. Le puits St-Louis offrit une particularité fort digne d'intérôt. Ouvert près d'un allleurement, il ne tarda pas à rencontrer une couche de houille presque ver- ticale, occupant un des côtés de la colonne du puits, tandis que sur r.iutre vint à se montrer h' porphyre, que l'on a seul traversé après pendant les deux ûp.r- — -261 — niers tiers de la hauteur de cette fosse , en sorte qu'il fallut percer au fond une galerie de plus de 80 mètres de longueur dans la roche de soulèvement pour re- joindre les couches du terrain houiller. Quant au petit puits de la rue de Beaucoudray, il atteignit la couche supérieure et ne fut même pas approfondi de façon à rencontrer la deuxième couche, l'abondance des eaux venant de la surface rendant l'exploitation impossible. C'est en 1845 que prit fin , après épuisement de la matière minérale, l'exploitation du lambeau de terrain houiller dont il vient d'être question ; l'examen des coupes longitudinales n°* 1 et 5 et transversales n°^ 2 et 3 permet de se rendre compte, aussi complètement que possible, de la disposition des couches de ce lambeau qui affectent la forme d'une longue et étroite cuvette , dont le grand axe serait orienté suivant la direction nord 15 à 20° ouest des deux bandes porphyriques. Ces couches présentent une pente variable , qui atteint jusqu'à 25° sur les limites est et ouest de la cuvette , et qui , sur certains points , a même offert de grandes irrégularités. Ainsi, parles travaux du puits Ste-Barbe , on a constaté que la couche supé- rieure , loin d'avoir la régularité de celle du fond du puits, présentait des parties alternativement de niveau et à pente raide , enfin , une disposition en une sorte d'escalier qui paraît témoigner qu'elle a subi des effets de flexion et de rejet dont la couche inférieure n'a pas ressenti les atteintes. C'est à l'épanchement du porphyre entre les strates du terrain houiller que la cause doit en être attribuée ; telle est au moins l'opinion mise en avant par feu M. l'ingénieur en chef — 268 — Hérault , qui signale le grès du toit de la couche in- férieure comme endurci et métamorphisé en nombre de points par le porphyre et la rencontre de cette roche , à un état de décomposition avancée , dans le foncement du puits Ste-Barbe, avant d'arriver à la houille. En décrivant , dans le chapitre suivant , la mine de Littry , nous aurons également à signaler des faits dlntercalation semblables du porphyre , entre les couches du terrain houiller, bien qu'ils soient assez rares et que . à Littry , l'action métamorphique de la roche éruptive se soit portée plutôt sur les couches du mur que sur celles du toit, contrairement à ce que M. Hérault dit avoir été reconnu au Plessis. L'exploitation du deuxième lambeau fut entreprise en 1845 , lors de l'abandon du premier ; quatre puits principaux (puits Bâtard, n° 14; de recherches, n" 15; Castellane, n" 16 ; et Denis, n'' 20) et les deux petites fouilles , dites puits Léonie , n" 17 , pratiquées sur des affleurements , furent ouverts de 1845 à 1858 dans cette région de la mine. Le puits Denis atteignit seul deux veines de houille (1) ; les puits Bâtard et de recherches ne traversèrent qu'une couche ; mais la disposition et l'inclinaison de la veine rencontrée par chacun de ces puits montrent, comme le rend manifeste la coupe n° 4, qu'il s'agit bien là, non d'une môme couche, mais de deux veines distinctes qu'au- rait pu atteindre successivement le ])uits de re- cherches , s'il eût été suffisamment approfondi. (1) On a même écril qu'il rencoiilra trois couciies , mais collr assertion nous parait fort disculablo ; en tout cas, on n'explora pai- re puits qu'une seule des couclirs ultciules. — 269 — Quant au puits de Castellane , il tomba sur un brouillage, trouvé au lieu et place de la couche su- périeure du puits de recherches. On eut le tort de ne pas tenter de traverser ce brouillage , soit pour se diriger en amont-pendage vers le puits de re- cherches , soit pour aller rejoindre, à l'ouest, les descenderies et dépilages partant des deux petits puits Léonie , à l'aide desquels étaient attaqués les affleurements qui se montrent dans le bois du Cou- dray et le jardin de la maison de direction. L'exploitation de ce deuxième lambeau, figuré dans les coupes 1 , 2 et 4 , fut de peu de durée et peu profitable. Bien que les deux couches reconnues eussent presque autant d'épaisseur que dans le lam- beau central , elles étaient atteintes par les puits Denis , Bâtard et de recherches à trop peu de pro- fondeur, pour que le voisinage de la surface ne se fît pas sentir , tant par l'altération ressentie par le com- bustible que par l'abondance des eaux à épuiser. Le troisième lambeau a encore moins d'étendue et d'importance que les deux précédents ; c'est celui sur lequel , en 1793 , paraît avoir été ouverte la fosse Michel de Lanne du fond de laquelle , à l'aide d'une descenderie, on alla jusqu'à 26 mètres de profondeur et on tira de la houille pendant deux ans ; cette région fut abandonnée ensuite pour n'être explorée à nou- veau qu'en 1858 et 1859. On commença par un sondage entrepris sous la direction Brochot au lieu dit de la Cassée , tout près du puits n" 21. Ce forage donna la coupe ci-après : ~ 210 — Grès micacés brans et bigarrés. . . . 6"", s » Filet de houille 0 05 Mêmes grès, plus foncés et plus durs. 2 90 Filet de houille 0 05 Grès à grains fins et moyens, micacés ] Conglomérats , grès noirâtres avec > 13 50 empreintes ) Schistes charbonneux 0 50 Houille un peu mélangée de schistes. . 1 » » Grès houillers , gris et noirs , avec vei- nules de houille 7 50 Houille avec intercalation de bancs gré- seux 1 20 Grès houiller. . . * 1 30 Houille avec intercalation de lits gré- seux 3 "70 Grès houiller 1 89 Profondeur totale. . . . 39"», 59 Les résultats favorables de ce sondage qui , am- plifiés d'ailleurs par divers organes de publicité , firent un certain bruit, déterminèrent à foncer le puits Félix (n°22), à trente mètres à peine du trou de sonde. Malgré cette proximité, on ne rencontra pas dans ce puits la suite des assises du sondage de la Cassée. Ofl'rant avec la fosse St-Louis une grande analogie de position , le puits Félix tomba sur la zone de contact des couches houillères et de la seconde bande éruptive ; il traversa d'abord , sur 23 mètres environ, un p<^le-mèledo grès et de schistes honillors, empâtés dans des porphyres à pâte rouge et verte ; il atteignit ensuite des œuchcs i)lu.s régulières de terrain boiiiller. - 211 - rencontra le charbon à 21 mètres de profondeur, et , de 21 mètres à 38 mètres , des alternances de houille et de schistes en strates presque verticales. Le char- bon était à demi-cristallin , brûlait à la façon des houilles très-grasses et témoignait, par ces qualités différentes de celles du charbon du Plessis , des effets du métamorphisme dus au voisinage du porphyre, qui fut enfin rencontré au fond du puits Félix, à 40"\50. Les dislocations produites dans ces couches de houille par la roche éruptive déterminèrent une abon- dance extrême des eaux et , devant les difficultés de leur épuisement, le puits Félix dut être abandonné et remplacé par un nouveau puits (puits de la Sonde, n° 21 ) . qui , ouvert sur l'emplacement même du sondage de la Cassée , devait rencontrer des assises l)lus régulièrement stratifiées. Ce puits traversa , en effet , des couches moins bouleversées que le puits Félix ; mais le voisinage des anciens travaux des fosses Silbier et Michel-de- Lanne , amena de telles quantités d'eau que l'exploi- tation ne fut pas plus possible par le puits de la Sonde qu'elle ne l'avait été par le puits Félix. La direction Brochot laissa encore une autre trace de son passage au Plessis ; le sondage du Vifïlard {n° 23) fut entrepris ; il rencontra deux couches minces de houille , l'une à 21 mètres , l'autre à 33 mètres, et fut poursuivi jusqu'à 50 mètres, au milieu d'assises de grès houillers pétris d'empreintes. Ce forage montre qu'à plusieurs centaines de mètres, au nord -ouest des puits Ste-Anne, intermédiaire, St-Louis et Ste-Barbe , on retrouve encore le prolon- gement des deux couches du lambeau central , sépa- — 272 - réos seulement par une suite de bancs stériles moins épais que dans la région principale de ce lambeau. Au reste , le rapprochement des deux couches sur les confins du bassin du Plessis est un fait général ; il s'est vérifié par les puits Félix et de la Sonde , ainsi qu'au nord du ruisseau du Vifflard , et leur plus grand écartement, constaté dans la région centrale de Beaucoudray , peut fort vraisemblablement s'ex- pliquer par l'intercalation du porjjhyre entre les strates du terrain houiller. En 1859, avons-nous dit en Taisant l'historique de la mine du Plessis . toute exploitation cessa sur cette mine. Cependant, ([uelques fouilles ont encore été faites pendant Tannée 186G , et bien que leurs résul- tats aient été négatifs , au point de vue de la reprise de l'exploitation , elles ont fourni quelques indications que nous croyons devoir consigner ici. A 200 mètres du sondage Brochot de 1858 , au point désigné sous h; n" 24 et situé dans la lande du Plessis, un affleurement de couche a été momen- tanément exploité. Ce doit être , comme le montre la coupe n° 5 , l'entéture de la couche sui)érieure des puits Ste-Barbe et intermédiaire. Dans une région opposée de la mine , au point marqué sous le n" 24 bis , situé à 180 métrés au sud du ruisseau des Rénaux , un autre afileurement que l'on voit au reste dans la tranchée du chemin vicinal de Périers à Valognes a été mis k nu et exploré en descenderic sur une dizaine de mètres; il présente une direction est-ouest , un plongement faible au nord et ]>eut fort vraisemblablement être pris i)Our le prolongement de la couche inl'érieure du lambeau central. - 2*73 — Enfin , au hameau de la Lague , une petite fouille ( n" 24 ter), a rencontré , près de la surface , des cou- ches de grès houillers orientées est-nord-est, plon- geant au sud-sud-est , ce qui prouve que le terrain liouiller, généralement recouvert par les sables dilu- viens ou les assises du trias , à l'est du chemin de Périers à Valognes , a pu cependant se trouver mis à nu par des érosions ultérieures en différents points , notamment à la Lague. Nous venons de voir ce qu'est le terrain houiller du Plessis dans la région des affleurements et d'établir que , bien qu'il soit bouleversé et morcelé par le fait des éruptions porpliyriques, on y constate la présence manifeste de deux couches de houille exploitables qui , bien développées dans la région centrale , se re- trouvent également avec netteté dans les deux autres lambeaux rejetés par le porphyre au nord et à l'ouest de cette région centrale. Que devient , en dehors de celte zone d'affleure- ments , qui , à peu près totalement épuisée , n'a de valeur aujourd'hui que par les renseignements qu'elle peut fournir, le terrain houiller du Plessis ? Qu'a-t-il été fait en s'éloignant de la ceinture des terrains de transition et en se reportant à l'est , où les couches houillères doivent plonger sous des formations plus modernes pour rechercher le prolongement du ter- rain houiller ? C'est ce qu'il nous reste maintenant à examiner. Nous avons déjà signalé le puits Fantet (n° 12) , qui, ouvert en 1839 près du bois du Plessis, a d'abord rencontré des couches de grès bigarrés , puis des grès houillers ( faisant suite à ceux de la Lague, dont il vient d'être question) , et enfin le porphyre. Le sondage du Marais (n° 11) , qui date de 1837 , a traversé , à 48"" et à 55'" , deux petites veines de houille de O^/SO, qui semblent provenir d'une sorte de dédoublement de la couche exploitée par les puits de recherches et Castellane ; poursuivi au-delà , ce forage a atteint le porphyre à 122'" sans avoir ren- contré (tout au moins le fait n'a pas été constaté) la couche du puits Bâtard , qu'on devait cependant traverser. Ce sondage est antérieur, il est vrai , à l'époque à laquelle l'exploitation se porta sur la rive droite du Vifflard et signala de ce côté . comme à Beaucoudray . deux couches de houille ; toujours est-il qu'il n'apporte aucune lumière sur la manière dont se comporte le terrain houiller au nord et à l'est du grand massif porphyrique , dans la direction du marais de Gorges. En 1840 fut entrepris , au hameau de la Forge . un sondage (n" 13), qui aurait pu fournir d'utiles indi- cations ; malheureusement, après avoir atteint 50"' et traversé des grès bigarrés sur la plus grande partie de sa hauteur, cette opération fut suspendue , la sonde devenant nécessaire i)our l'exécution . à St-Jean-de-Daye , d'un forage entrepris aux frais de l'État et dont il sera question au chapitre IV de ce travail. Nous avons également cité déjà le sondage de la ferme du Moulin , qui a rencontré le porphyre à 50"", après avoir traversé des grès bigarrés et quelques coucbes du terrain houiller et qui, pas plus que les précédents, ne fournit aucune donnée précise sur le prolongement de la formation houillère du Plessis du côté du marais. Le sondage (système Kiud) entrepris sur les bords de celui-ci, est la seule opération qui donne quelques renseignements à cet égard , et encore il laisse bien à désirer quant à la netteté de ses indications. Ce sondage , qui était d'une importance capitale pour la mine du Plessis , paraît n'avoir pas été conduit avec toute la diligence et la prévoyance désirables. Ainsi , trente-sept mois (juillet 1851 à août 1854) ont été employés pour atteindre la profondeur de 387™ ; d'autre part , à la suite d'éboulements répétés contre lesquels on devait se prémunir , il a fallu à trois re- prises procéder à des tubages partiels du trou de sonde , après avoir opéré au préalable son élargisse- ment, et finalement le sondage a été abandonné à cette profondeur de 387"^ , malgré l'intérêt qu'il pou- vait y avoir à le continuer encore , par suite de la chute , dans le trou de sonde , de tiges qui n'en ont pu être retirées qu'au prix des plus grands efforts et après avoir déterminé des éboulements considérables de toute la partie inférieure du sondage. Voici telle qu'elle ressort, tant des archives du Service des Mines que d'un tableau auquel la direction de la mine du Plessis paraît avoir donné une certaine publicité , la coupe des terrains traversés par le forage en question : 1. Terre végétale 1™,»* 2. Sables gris et jaunes plus ou moins fins , entremêlés de petits lits de glaise et de gravier 30 72 3. Marnes rouges , mélangées à la partie inférieure avec un peu de gravier et de sable rouge lie de vin 51 42 Commencement du terrain houiller à. . 83"', 14 18 ~ 276 — Report. . . . S>,U 4. Marnes grises et schistes gris avec fragments charbonneux , 19 86 5. Marnes rouges avec bancs de grès de même couleur 11 50 6. Schistes gris , alternant avec des lits d'argile de même couleur et contenant des matières charbonneuses 12 24 7. Grès et marnes rouges , à taches blan- châtres 8 16 8. Grès houillers feldspathiques fins , gris-clair, tachetés de blanc , tantôt durs , tantôt friables et altérés 24 90 9. Schistes houillers avec rognons de grès et empreintes de végétaux renfermant une veine de houille maigre à 184'", 50. . 25 20 10. Grès houillers gris clair, poudingues à galets quartzeux et à pâte de grès houiller avec quelques lits de glaise rouge. 24 60 11. Schistes houillers contenant une veine de charbon de 209-",60 â 211"M2. . 1 52 12. Grès houillers et schistes noirs. . . 6 00 13. Conglomérats blancs et rouges , for- més de galets de grès rouges cimentés dans une pâte argileuse de même couleur 25 79 14. Schistes avec veines charbonneuses de 242'", 91 ù 244'",9G 2 05 15. Grès houillers gris et blancs, conglo- mérats blancs et roses 32 28 16. Schistes et grès houillers .... 14 13 17. Grès rougeàtres 9 16 A reporler. . . . 300'", 53 — 277 — Report. . . . 300'", 53 18. Grès houillers gris clair 16 90 19. Grès houillers. — Schistes charbon- neux 16 88 20. Grès houillers gris clair 11 31 21. Schistes houillers bitumineux, avec quelques lits minces de grès houillers et schistes charbonneux avec petites veines de houille maréchale 13 87 22. Schistes et grès ho ailiers , puis des grès rappelant les grès de transition (?) . 27 , 51 Total 387^", 00 Que ressort-il de positif, de sérieux de la coupe de ce sondage ? Un seul fait dont on devait , au reste , s'attendre à recevoir la confirmation : à savoir le prolongement sous le marais de Gorges de la formation houillère du Plessis , atteignant , il est vrai, une puissance totale de 300 mètres, soit plus du triple de l'épaisseur sur laquelle elle avait été antérieurement reconnue dans la région des affleu- rements. Mais cette formation renferme-t-elle , du côté du marais, des couches de charbon suffisamment abon- dantes pour que l'exploitation en puisse paraître avantageuse ? C'est ce que le sondage ne dit pas d'une façon tant soit peu précise. On a bien rencontré à 184™,50, 209^^,60 et à 242"\91, des schistes houillers avec veines charbonneuses qui peuvent , avec une certaine vraisemblance, être envisagés comme repré- sentant les deux couches principales connues au Plessis ; mais le charbon lui-même n'a présenté, — 278 — paraît-il, dans chaciiie traversée de schistes, qu'une puissance réduite de 0"',20 à 0">,40 environ. Le son- dage a pu tomber , par un hasard malheureux , sur un brouillage de couches ; c'est une hypothèse un peu gratuite, mais qui n'est pas entièrement inad- missible. Enfin , ce forage , après une traversée , sur plus de 100 mètres , de schistes et de grès houillers , avec intercalation de conglomérats et de grès rougeàtres, a rencontré de 345"S62 à 359"\49 , soit sur 13'",87 de hauteur , des schistes bitumineux extrêmement inflammables , ayant fourni une grande quantité d"liuile surnageant à la surface du trou de sonde et des matières de curage , et auxquels étaient , en outre , associées des petites veines de houille ma- réchale. Que valent, soit au point de vue de l'extraction du charbon , soit en ne cherchant à tirer parti que de l'huile minérale, ces schistes bitumineux? C'est ce que la coupe du sondage ne nous apprend pas encore. Les prises d'échantillons , pendant le cours de cette recherche, paraissent ne s'être pas faites d'une façon régulière et en quelque sorte permanente, et c'est à l'insuffisance de cette opération qu'il faut attribuer le défaut de netteté des indications fournies sur la traversée des couches 9, 11 , 14 et 21. Le sondage de 1851 à 1854 n'a pas été entièrement fait en pure perte ; mais il laisse assez à désirer pour qu'on ne puisse pas , par la suite , songer à ouvrir un puits d'exploitation dans le marais, avant de faire précéder cette coûteuse opération de l'exécution d'un nouveau sondage. Il nous reste encore , avant de terminer ce qui — 279 — concerne la mine du Plessis , à dire quelques mots de la qualité de la houille qui en a été extraite. Cette qualité a été extrêmement variable , suivant les points qui ont été explorés , suivant la profondeur à laquelle les couches de combustible ont été at- teintes ; la qualité paraît avoir été la meilleure dans la région centrale , celle dont les travaux d'exploita- tion ont été les plus profonds et surtout dans la couche inférieure qui s'est toujours montrée la plus puissante ; toutefois , près de la surface , on a extrait par les petits puits Léonie un charbon à chaux de très-bonne qualité , sans nerfs de schistes ni de grès. Généralement et surtout dans la région voisine des affleurements , les couches de houille du Plessis ont présenté des intercalations de nombreux filets schis- teux en altérant beaucoup la pureté ; en outre , la pyrite de fer s'y est montrée avec une certaine abon- dance , ce qui rendait ces charbons , surtout quand ils étaient mouillés, sujets à s'échauffer et à brûler spontanément. Cependant , on a extrait du Plessis d'assez bons charbons pour la cuisson de la chaux ; on a même pu les utiliser pour le chauffage des chau- dières à vapeur et les usages de la teinturerie ; enfin, sur certains points de la mine, notamment au haut de la veine inférieure , on a rencontré de la houille maréchale d'assez bonne qualité. Le charbon du Plessis doit, comme celui de Littry, être classé parmi les houilles grasses à longue flamme ; il est collant et bon pour la maréchalerie , quand il est suffisamment pur; mais, par l'addition d'une pro- portion très-variable de matières stériles, il passe par tous les degrés de la houille grasse à la houille schisteuse et aux schistes plus ou moins bitumineux. •_ 280 — Deux analyses ont été faites, l'une en 1858, au lycée de Goutances , l'autre au laboratoire du service des mines à Caen , en ISôTf , sur des échantillons choisis de charbon du Plessis. Elles n'ont , par cela même , que peu de valeur , quoitiu'elles aient fourni des résultats à peu près identiques : Analyse de 1858. Analyse de 1807. Carbone fixe. . . . 60,5 63,)/ Matières volatiles. . 35,6 33,4 Cendres 3,9 3,6 100,1) 100,1) Rendement en coke 64 , 4 % 66 , 6 % Cette composition se rapproche beaucoup de celle des charbons menus lavés de Littry , qui trouvent aujourd'hui d'importants débouchés dans la fabri- cation du gaz d'éclairage. Nous n'ajouterons rien aux développements qui précèdent sur le mode d'exploitation qui a été em- ployé au Plessis , ni sur les conditions économiques de l'extraction du charbon de cette mine. L'exploitation a été peu régulière, peu suivie, faite sans méthode et parfois même en dépit des règles de l'art; aussi, a-t-elle été généralement onéreuse, d'autant que la mine s'est trouvée presque toujours grevée de frais généraux bien élevés par rapport à sa production, et qu'il a été dépensé des sommes assez considérables en travaux de recherches peu judicieusement entrepris. Le prix de vente a été assez régulièrement de 1 fr. 60 l'hectolitre . iiesant 100 kilogrammes en — 281 — moyenne pendant la période de 1838 à 1846 , durant laquelle l'extraction a eu le plus d'activité. Dans le même temps , avec un prix de vente de 1 fr. 44 à 1 fr. 45 seulement, la mine de Littry trouvait à réa- liser chaque année de beaux bénéfices. La remise en exploitation de la concession du Plessis est très-désirable ; on parviendra peut-être à y asseoir une entreprise sérieuse et profitable ; mais , auparavant, il conviendra , par de nouveaux sondages, de s'assurer des ressources réelles qu'offre cette concession du côté du marais de Gorges et loin de la région des affleurements et des épanchements porphyriques. CHAPITUE III. MINE DE LITTRY. HISTORIQUE. La découverte de la mine de Littry a précédé , de quelques années seulement, celle du gisement du Plessis ; elle fut faite , en 1741 , par un particulier qui , en creusant un puits sur une couche de minerai de fer, rencontra le charbon à peu de profondeur. Sur le rapport qu'il en fit à M. le marquis de Balle- roy, propriétaire de grosses forges qui existaient alors dans le bourg de ce nom , ce dernier entreprit des recherches qui lui firent bientôt atteindre le re- lèvement d'une couche importante de houille dont l'exploitation , plus que séculaire . s'est prolongée jusque dans le courant de 1864. M. de Balleroy demanda la concession de cette mine ; elle lui fut accordée pour un temps indéfini , par arrêt du Conseil du 15 avril 1744 , confirmé par lettres-patentes du 14 novembre suivant , et pour un périmètre s'étendant sur 15 lieues de longueur et 8 de largeur, entre les vallées de l'Orne et de la Vire , la mer de la Manche et les villes et bourgs de St-Lo , Caumont , Villers-Bocage et Goupillières. — 284 — Quatre puits lurent ouverts dès cette époque , de 1143 à 1745 (fosses Le Sauvage , iiM, Pierre Raould , de La Couture Raould et la fosse à pompe); mais les travaux d'exploitation étant assez mal dirigés et les préjugés repoussant alors l'usage de la houille , M. de Balleroy fit de très-mauvaises affaires. Cet insuccès le décida à céder, le 6 juin 1747, moyennant la somme de cent cinquante mille livres et sous la ré- serve d'un tiers dans les profits de l'exploitation, son privilège aux concessionnaires actuels qui se consti- tuèrent en société par un acte du 12 du même mois . dont les clauses ont été conservées intactes jusqu'cà ce jour et régissent encore la Compagnie de Littry. L'exploitation fut lente sous les premiers directeurs et aussi ruineuse pour les nouveaux concessionnaires qu'elle l'avait été pour M. de Balleroy; ce ne fut qu'en 1758, sous le directeur Bisson , ingénieur des ponts et chaussées , et par ses soins que l'entreprise changea de face. Sans rapporter d'abord de grands bénéfices , elle cessa du moins d'être onéreuse , et l'on i)ut même déjà, sous cette direction , acquitter des emprunts considérables. Le 5« puits fut ouvert en 1749, et l'année suivante on plaça sur ce puits uhe machine à feu destinée à l'épuisement des eaux. Cette machine , l'une des premières dont on ait fait usage sur une mine fran- çaise , venait d'Angleterre et était munie d'une chau- dière sphérique en cuivre qui , alimentée par les eaux sulfatées de la mine, éprouva de fré(juentes avaries et fit même explosion en 1755 , entraînant la mort du chauffeur et du tiseur. Les nombreuses réparations que nécessita l'emploi de (^ette machine , les dépenses considérables d'entretien ({ui s eusui- ^m - virent (1,250 livres par mois, sans compter le char- bon ) contraignirent la Compagnie , malgré l'avis du directeur Bisson , à renoncer à en l'aire usage en 1 756 , et , deux ans après , furent vendus à l'encan les débris de ce moteur , construit alors que la ma- chine à vapeur n'était encore que dans l'enlance , avant que Watt n'y eût apporté les perfectionnements et les transformations qui ont illustré son nom. De nombreux puits furent ouverts après celui de la machine à feu sur la concession de Littry (1) , et , de 1759 et 1763, datent les fosses Frandemiche et Ste-Barbe , sur lesquelles l'extraction s'est prolongée sans discontinuer jusqu'en 1864. Après la direction Bisson , la mine de Littry re- tomba entre des mains moins capables et ne prit pas l'essor auquel on devait s'attendre ; mais , dès 1784 , époque à laquelle M. Noël devint directeur, les choses changèrent encore de face , et la fortune vint favoriser cette entreprise à tel point qu'en l'an III , l'extraction atteignait le chiffre de 540,000 boisseaux (demi-hecto- litres, pesant en moyenne 50 kilog.). En vertu des dispositions de la loi du 28 juillet 1791, le directeur Noël soumit , en 1800 , des propositions au Conseil des Mines , pour la rectification du péri- (d) Dans une légende annexée aux planches IV et V, consacrées à la mine de Litlry, nous indiquons les coupes connues de chacun des puits et sondages entrepris sur cette concession. C'est à cette légende , dont l'intercalation dans le corps de la notice eût été fort difficile, que le lecteur voudra bien se reporter pour se rendre compte des résultats acquis par les divers travaux en profondeur opérés sur la concession de Littry. Il trouvera, au reste, des renseignements complémentaires à cet égard dans les coupes détaillées figurant aux annexes de cette notice. — 286 — mètre de la concession de Litti\y, lequel fut réduit à 115 kilomètres carrés , 86 hectares , par décret du 24 nivôse an XIII. Sagement conduite par un comité de direction, siégeant à Paris, se réunissant chaque quinzaine et se faisant tenir au courant , comme le témoignent les nombreux volumes de la correspondance, des moindres incidents de l'exploitation , la mine de Littry continua à prospérer pendant les cinquante premières années de ce siècle et l'extraction atteignit , en 1840 , son maximum , s'élevant à 532,000 quintaux métriques. Pendant cette période , fut constitué et entretenu un fonds de réserve fort considérable , qui a servi depuis à solder des dépenses d'exploration et de recherches nécessitées par l'épuisement de la région sur laquelle les travaux s'étaient concentrés depuis si longtemps. C'est en 1844 que commença à s'opérer le déplace- ment de l'exploitation qui abandonna peu à peu les environs de Littry pour se reporter, à sept kilo- mètres de là , au village de Fumichon , presque sur les confins du périmètre de la concession de l'an XIII. La découverte de la houille dans cette région en- traîna un remaniement du périmètre do la mine ; certaines parties stériles dans le sud furent abandon- nées et une extension de périmètre dans la région du nord fut accordée par décret du 15 janvier 1853. Sur la feuille I des cartes est figuré le périmètre actuel de la mine de Littry, tel qu'il résulte des sti- pulations de ce décret qui lui a assigné une étendue de 100 kilomètres carrés et 6 hectares. Depuis 1856, la concession de Littry a traversé une phase moins prospère, résultant de la concur- rence des charbons anglais , du dévoloi)pement des — 287 ~ voies ferrées amenant ces charbons sur les lieux de consommation et du déplacement de l'exploitation reportée à Fumichon ; mais , dans ces dernières an- nées déjà, la Compagnie paraît sortir de cette pé- riode critique , et cela , par l'introduction du lavage des menus qui a permis aux charbons de Littry, pres- que entièrement employés jusqu'alors à la cuisson de la chaux, de convenir à certains emplois industriels plus rémunérateurs , tels que la fabrication du gaz d'éclairage et celle des agglomérés. Ce rapide historique, rapproché de celui de la mine du Plessis , renferme plus d'un enseignement. Si la concession de Littry a été longtemps floris- sante et a su traverser depuis et supporter des phases peu prospères , elle le doit moins à la richesse par- ticulière de son gisement qu'à cet esprit de suite qui a tant fait défaut au Plessis, qu'à cette continuité d'efiforts d'une société , soucieuse autant et plus de l'avenir que du présent, et gérant avec sagesse et prévoyance une affaire dans laquelle n'ont pas cessé d'être intéressées , sinon les mêmes personnes , tout au moins les 'mêmes familles. La gestion technique elle-même s'est longtemps implantée dans la famille du directeur de 1*784, et de là sont nées , entre la société de Littry et ses représentants sur la mine , une communauté de vues et une sûreté de rapports qui ont puissamment con- tribué à la prospérité de l'entreprise. DESCRIPTIOII GÉOLOGIQUE. Presque partout recouvert par les formations plus récentes du grès rouge ou du grès bigarré et par — 288 — les alluvions triasiques, le terrain liouiller n'apparaît, à Littry et dans les environs de ce bourg , qu'en un fort petit nombre de points , sur une étendue extrê- mement restreinte et là où ses couches, d'ordinaire assez profondes et presque horizontales, ont été mises à nu par des érosions ultérieures ou relevées par des accidents locaux, généralement dus à l'apparition du porphyre. Sur la planche IV, qui renferme le plan à l'échelle de :;^^ de la partie explorée de la concession de Littry, laquelle ne comprend guère que la moitié de l'étendue de cette concession , sont indiqués , par un signe spécial , les rares affleurements de couches de houille connus à Littry ; ceux des grès et schistes qui accompagnent la houille sont plus fréquents , mais leur indication sur le même plan eût été sans utilité et sans intérêt. Le terrain houiller est adossé, dans toute l'étendue de la concession de Littry ( v. les pi. I et IV ) , aux terrains de transition inférieurs , dessinant de l'est à l'ouest une ligne sinueuse , d'après laquelle a été tracée, pour éviter de concéder des terrains stériles, la limite sud du périmètre de la concession , dans l'instruction qui a précédé la fixation définitive de ce périmètre par le décret de 1853. Les schistes et grauwackes des couches cam- briennes sont généralement orientés vers l'est 10 à 15° nord , fortement redressés et traversés de nom- breux filons de quartz laiteux blanc et gris ; ils con- stituent une région présentant des reliefs assez sen- sibles et répétés et atteignant des altitudes variant entre 120 et 130 mètres, tandis que, dans l'étendue de la concession de Littry et plus au nord , les co- — 289 — teaux des assises triasiques et les plateaux liasiques ne dépassent que bien rarement la cote de 60 mètres et se maintiennent d'ordinaire entre 35 et 55 mètres d'altitude. Les mêmes couches cambriennes se retrouvent , en profondeur, dans la partie du golfe du Cotentin dans laquelle s'est déposée la formation houillère de Littry ; la fosse des Landes (n° 7) les a traversées sur 94 mè- tres de hauteur; la fosse Floquet (n° 41) a son pui- sard creusé dans ces couches ; enfin , un puits foncé de 1813 à 1816 (voir la coupe annexe n° 15), en contre-bas de la fosse St-Georges , a rencontré dans le fond une grauwacke quartzeuse et talcifère , en strates presque verticales orientées est-ouest , et qui fait partie des mêmes assises. Un plus grand nombre de puits les aurait égale- ment atteintes, s'il y avait eu intérêt à multiplier les recherches en contre-bas des couches de houille ex- ploitables ; mais ces puits auraient pu rencontrer le fond du golfe à de beaucoup plus grandes profon- deurs, si l'on envisage que, dans le bassin de Fumi- chon , on a reconnu , à l'aide du sondage entrepris au-dessous de la couche exploitée ( voir la coupe-an- nexe n° 19), la présence du terrain houiller jusqu'à 285 mètres de profondeur et que le sondage fait à Engleville (coupe-annexe n° 17) n'avait même pas dépassé à 263 mètres les assises puissantes du grès rouge. A part l'altitude qui n'est pas comparable , les schistes de transition , formant le sol sur lequel s'est déposé le terrain houiller de Littry, devaient pré- senter des reliefs et des vallées rappelant les acci- dents de terrain de la région du Bocage , et c'est aux — 290 — inégalités de ce sol qu'il laut attribuer ces rappro- cliements du mur et du toit de la couche qui divi- sèrent celle-ci par bassins très-irréguliers , tant par leur forme que par leur grandeur. Ce morcellement en bassins, dans Tintervalle desquels le terrain liouil- 1er de Littry se montre stérile , paraît être un des traits particuliers de cette formation , tout au moins dans la partie voisine de la lisière des terrains de transition , la seule bien explorée jusqu'ici. La région de Fumiclion est encore trop peu con- nue, dans une zone de quelque étendue, pour que l'on ait pu y constater le même caractère ; mais il est pos- sible que , dans cette région , le terrain houiller pre- nant plus de puissance , les accidents du fond n'aient pas amené un morcellement semblable. Ce qui ten- drait à le faire croire, c'est la régularité remar- quable de Tunique couche exploitée à Fumichon , sur un développement de galeries maintenant comparable à l'étendue des anciens bassins de Littry. C'est en étudiant chacun de ces bassins, l'un après l'autre , que nous allons aborder la description géo- logique et technique de la formation houillère de Littry; mais, au préalable, 11 convient de signaler l'apparition , au milieu de cette formation, d'une roche d'origine éruptive qui a bien pu contribuer, dans une certaine mesure , au morcellement de la couche en bassins, et qui a surtout déterminé des accidents locaux fort intéressants. Le pétrosilex passant en porphyre , que Ton ren- contre en nombre de points de la concession de Lit- try, est décrit en ces termes par M. Hérault, dans le Mémoire qu'il a publié sur les terrains du Calvados. « C'est une roche ordinairement très-compacte , — 291 — très-dure et cependant assez fragile. Elle est fré- quemment traversée dans tous les sens par des filets de feldspath blanc et quelquefois par des veinules de spath calcaire ; sa couleur est en général le vert obscur ou le gris bleuâtre , mais elle offre des par- ties grises , jaunâtres , rougeâtres ou brunes , qui contiennent des petits cristaux de feldspath ainsi que des grains de quartz vitreux . et alors elle passe au porjjhyre qv.ao'tzifère. Les nombreuses fissures dont elle est remplie la divisent en blocs peu épais et souvent même en plaques très-minces qu'on pren- drait au premier aspect pour des couches fort régu- lières, » Ce porphyre , tantôt pétrosiliceux , tantôt quartzi- fère , et qui , avec sa variabilité d'aspect et de struc- ture, pourrait être qualifié parfois de porphyre tra- chytique , ne renferme à Littry, comme au Plessis , que peu de minéraux disséminés ; en outre du quartz et du feldspath libres , on y trouve parfois du péridot et du fer oxydulé , et la roche agit alors sur l'aiguille aimantée. Une roche de cette nature , magnétique et fusible au chalumeau , qualifiée de trapp par M, Hé- ricart de Thury, aurait été rencontrée en l'an VII, dans un burck foncé jusqu'à 37 mètres en contre-bas de la couche, entre les fosses Girard et Frandemiche ( voir la fig. 5 , pi. V, indiquant l'emplacement de ce burck). Le porphyre forme à Montmirail , sur la com- mune du Breuil, une sorte de promontoire allongé de 700 à 800 mètres de longueur, orienté nord-est-sud- ouest, sur le flanc duquel les couches du terrain houiller ont été relevées dune façon tr^s-accusée.-A diverses profondeurs, dans les environs de ce massif, 19 — 292 - on en a retrouvé les prolongements , ainsi que nous aurons à le constater plus loin ; le porphyre se voit aussi entre St-Martin de Blagny et Baynes , consti- tuant un second massif, près du moulin de la Querze et du hameau de Notre-Dame de Blagny ; on le re- trouve également, en dehors du périmètre de la concession , au sud de Littry, dans la forêt de Cérisy, et il y a été longtemps exploité pour l'entretien de la route de Bayeux à St-Lo. Nous aurons l'occasion de signaler bientôt nombre de puits et de sondages qui ont rencontré le por- phyre ; celui-ci, dans sa variété pétrosiliceuse rap- pelant les roches de Montmirail , a été atteint en l)articulier à 106'",80 de profondeur par le puits du Carnet, n° 34 (v. la coupe-annexe n° 4 ) et a présenté des passages graduels fort nets du pétrosilex au porphyre quartzifère. En outre , avant de le ren- contrer, le puits traversa, sur 6'",80 de hauteur, une roche feldspathique altérée dont il importe de signaler également l'existence , parce que cette roche est très-répandue dans le bassin de Littry, qu'elle accom- pagne généralement le porphyre et qu'elle se trouve parfois isolée et intercalée entre les strates du ter- rain houiller. Cette roche feldspathique altérée se voit à Mont- mirail , à Notre-Dame de Blagny , et il n'est pas douteux sur ces points , comme au puits du Carnet , qu'elle est le produit de la décomposition du por- phyre. On a retrouvé la môme roche dans la tra- versée des galeries menées à différents niveaux , entre les puits Bénard et St-Georges ( v. la fig. 3 , pi. V) , en recoupement du massif porphyrique qui a déterminé un si remarquable relèvement de la couche — 293 — de houille de l'ancien bassin. Enfin, dans le sondage fait en contre-bas de la fosse Touvais (coupe-annexe n'' 6 ) et le puits foncé au-dessous de la fosse St- Georges (coupe-annexe n° 15), on a traversé sur 22, sur 30 et jusqu'à 50 mètres de hauteur, des masses feldspathiques compactes intercalées entre les cou- ches du terrain houiller. Elles n'ont pu s'introduire au milieu de ce terrain que par un effort latéral , qui n'a cependant pas amené de perturbation sensible dans l'allure de la couche du bassin Noël et de l'ancien bassin ou par des épanchements contempo- rains de la formation houillère. Nous avons déjà signalé de semblables faits d'in- tercalation au Plessis ; mais, sur la mine de Littry , ils ont été bien plus fréquents et surtout étudiés de plus près par feu M. Hérault (1) , qui s'est particu- lièrement attaché à les décrire et qui signale le porphyre décomposé comme rencontré au fond des (1) Nous n'avons pu conslaler par nous-même aucun fait de ceUe nature sur le bassin de Fumichon, seul exploité depuis dix ans dans la concession de Liltiy ; mais, dans ses nombreux rapports ou mé- moires sur les mines du Plessis et de Littry , M. Hérault insiste trop sur la présence d'épancliements porpliyriqucs interstratifiés au milieu du terrain houiller de Basse-Normandie , pour que nous ayons pu nous abstenir d'en faire mention dans cette notice. En Angleterre, on voit, entre la chaîne des Cheviots et la Tees , sur 60 kilomètres de longueur et 10 ù 15 de largeur, une vaste nappe de roche éruptive, puissante de 30 à ZiO mètres, intercalée dans les couches delà formation carbonifère. C'est une roche noire, dure, formée surtout de labrador et de pyroxène , parfois altérée, blanciie et kaolineuse au contact des fdons métalliques. Les géologue^ anglais ont qualifiée de trapp ; le même nom a été donné à plusieurs reprises, notamment par M. Héricart de Tliury, au porphyre pétrosiliceuii de LiUrv. puits Noël ( n" 32 ) , St-Cliarles ( n° 33 ) , Dumartroy ( n° 31 dis) , et comme formant ainsi une sorte de nappe à très-peu de distance au-dessous de la couche exploitée dans le bassin Noël. En étudiant, par la suite , le petit bassin Lance ou de la Rogerie, nous signalerons des faits du même genre constatés par les puits et sondages pratiqués tout autour de cet ilôt de terrain houiller. Après avoir fait connaître , dans leur constitution minéralogique et dans leurs rapports généraux avec le terrain houiller de Littry, le porphyre, ses diverses variétés et la roche décomposée qui s'y rattache , passons à l'étude des divers bassins dont nous avons tout d'abord signalé l'existence, ANCIEN BASSIN. C'est sur l'ancien bassin que s'est opérée la décou- verte de la mine de Littry , que s'est concentrée l'exploitation la plus durable et la plus prospère ; c'est par lui que nous commencerons. Dix-sept puits , dont le dernier remonte à 1801 , ont été ouverts sur ce bassin de forme elliptique , mesurant à peine 1,000 mètres de l'est à l'ouest et 800 mètres dans la direction du nord. La coupe com- plète d'aucune de ces fosses n'a été conservée , bien que le mémoire de M. lléricart de Thury renferme , à l'égard de plusieurs d'entre elles , quelques indi- cations qui trouvei'ont leur place dans cette notice. La seule donnée précise que l'on ait, c'est la pro- fondeur de chaque puits et, partant, le niveau auquel se trouve la couche principale de ce bassin et au-delà — 295 — de laquelle , à cette époque , on n'avait pas encore songé à entreprendre aucune exploration. Quant à la puissance du terrain houiller dans cette région de la mine , à la succession des bancs de grès houillers, de schistes argileux et de poudingues à galets siluriens , à pâte de grès houiller , qui consti- tuent ce terrain , on n'a aucune indication de quelque valeur sur leur compte , si ce n'est ce seul fait qu'un peu au-dessus de la couche principale de houille , on rencontrait toujours un , deux ou trois bancs de poudingues, ayant ensemble plusieurs mètres d'épais- seur , en contre-bas desquels les exploitants du siècle dernier avaient la conviction de devoir toujours ren- contrer le charbon. En ce qui concerne la couche principale de houille atteinte par l'ancien bassin , la seule sur laquelle l'exploitation ait été durable et sérieuse , une coupo très-précise en a été conservée ; nous l'indiquons de suite, bien qu'il soit douteux que cette grande couche ait présenté constamment , dans toutes les parties de l'ancien bassin , les mêmes alternances d'escailles schisteuses et de parties charbonneuses. Coupe de la eouclie principale de l'ancien bassin. 1° Toit: grès et quelquefois schiste argileux. 0"', 00 2° Houille mélangée de filets de schistes (2° toit charbonneux) 0 .32 3° Argile schisteuse dite grosse escaille. . 0 40 4° Houille maigre avec filets schisteux {V^ toit charbonneux) 0 48 A reporter. . . . l'",20 - 296 — Report. . . . r".20 5° Argile schisteuse dite petite escaille. . 0 Iti 6" Houille de bonne qualité ( sillon de la veine) 0 66 1° Argile schisteuse mélangée d'un peu de houille dite Ilaverie 0 08 8" Houille grasse ( sillon dti tmir ). ... 0 66 Puissance totale 2"\'76 Puissance réduite . dél'alcation faite des parties stériles 2"', 12 Les premiers exploitants ne prirent d'abord que le cœur ou le sillon de la veine qui fournissait le meil- leur charbon , le plus pur et le plus convenable pour la forge ; plus tard , revenant sur leurs pas , ils enle- vèrent la haverie que l'on trouva à vendre comme charbon à chaux et le sillon du mur qui donnait du gros charbon un peu nerveux , de qualité moyenne , bon pour la grille et les usines. Ce n'est qu'en der- nier lieu qu'on songea à exploiter le premier, puis le second toit charbonneux qui donnèrent une houille généralement schisteuse, acceptable cependant pour la chaufournerie. De la sorte , il est certaines parties de l'ancien bassin sur lesquelles on est revenu, à près de cent ans d'intervalle, notamment dans les der- niers temps de l'exploitation où , au lieu de travaux réguliers, on procéda à un grapillago de tout ce qui avait nom ou apparence de charbon et avait été laissé ]»ar les «- anciens. » Ces retours successifs dans les vieux travaux , ce grapillago qui se perpétua nombre d'années , au dé- triment de la réputation (juo s'étaient acquise les — -iOI — charbons de Littry, expliquent la durée plus que séculaire de l'ancien bas sin. Il a dû en être extrait environ 1,200,000 tonnes de charbon , d'après l'étendue du bassin et la puissance de la couche ; cette évaluation toute approximative se trouve au reste confirmée par le tonnage qu'ont atteint les ventes , dans les quatre-vingts dernières années , dé- falcation faite de l'appoint des bassins Noël et de Fumichon. On a rencontré et exploité également sur l'ancien bassin, de 1816 à 1821 et depuis, trois autres petites veines d'une houille généralement sèche. La première a été atteinte par le puits Ste-Barbe, à 21 mètres au- dessus de la couche principale ; elle n'a pas été trou- vée dans le puits St-Georges , mais celui-ci a recoupé une deuxième veine , à 8 mètres seulement au-dessus de la grande couche ; enfin , dans le puits fait de 1813 à 1816 en contre-bas de la fosse St-Georges (coupe-annexe n° 15), on a rencontré, à 64 mètres au-dessous de la couche principale et après avoir traversé , sur 50 mètres, la masse feldspathique alté- rée dont nous avons déjà signalé la présence , une troisième petite veine qui a été elle-même exploitée. Ces trois couches n'avaient que de 0'",40 à O'^jSO de puissance et elles vinrent à disparaître après s'être amincies graduellement. La couche principale de l'ancien bassin de Littry a présenté une direction assez régulière de l'est à l'ouest et un pendage vers le nord d'environ 0^,10 par mètre , puisque entre les fosses Bailleul ou Leboucher et le puits Ste-Barbe , sur un intervalle de 600 mètres environ, la couche s'est abaissée de 58 mètres. C'est ce dernier puits qui a atteint la - 298 — couche principale à la plus grande profondeur, à 120"", 75; aussi a-t-il été conservé le dernier de façon à assurer l'épuisement des eaux de l'ancien bassin. Sur toute la lisière nord de celui-ci , la grande couche, diminuant successivement de puissance en même temps que les assises du toit et du mur pré- sentaient un redressement sensible . est venue finale- ment à disparaître, sans qu'à la suite de ces barrages ou remontages ( noms donnés par les ouvriers à ces accidents de la veine) on ait pu retrouver celle-ci, malgré de nombreuses recherches en galeries dont la principale, la voie Fougère , atteignit un déve- loppement de plus de 130 mètres. Sur la lisière sud de l'ancien bassin , la couche prend fin par un accident d'une autre nature et dont nous avons déjà parlé, par un relèvement fort remar- quable que lui a fait subir le porphjTe , en la rame- nant, par une pente de 45°, d'une profondeur de 60 mètres environ jusqu'à 13 mètres seulement de la surface. Dans ce relèvement , le porphjTe a brisé la couche, en sorte qu'il est resté, entre la roche érup- tive et les schistes de transition de la ceinture du golfe , un lambeau vertical de houille , se prolongeant jusqu'à 0"\35 du sol , ayant 60 mètres dans sa plus grande hauteur, près de 15 mètres d'épaisseur dans sa partie la plus renflée et auquel on a donné à Littry le nom de a Poche de Bénard ou de veine Pfèaïu. » Les figures 3 et 4 de la planche V représentent ce remarquable accident de la couche qui , depuis longtemps , a acquis une certaine notoriété. Sur la fiirure 3, sur laquelle l'emploi de deux échelles difié- icntes, l'une pour les longueurs, l'autre pour les — 299 — hauteurs, a déterminé un redressement trop accentué de la couche, on voit celle-ci disparaître, après s'être amincie sur le sommet du piton porphyrique et n'of- frir aucune continuité avec la veine Préaux. La figure 4 donne le profil longitudinal de cette veine qui , sur la fin du siècle dernier , a été attaquée et suivie par la tosse Préaux , depuis la surface jusqu'à 78 pieds de profondeur. La partie la plus inférieure de la même veine a été exploitée par le puits Bénard , ouvert dans les schistes cambriens et duquel partaient des galeries à travers bancs allant recouper la veine Préaux à diffé- rents niveaux , traversant la masse porphyrique , rejoignant sur le flanc nord de ce massif la couche relevée et se reliant alors au réseau des galeries du puits St-Georges, C'est , comme nous l'avons déjà dit, ce relèvement de la veine qui a donné lieu, en 1741, à la découverte de la mine de Littry et qui a été atteint, dans les pre- miers temps, par les deux fosses Le Sauvage (n°^ 13 et 9 ) , par la fosse de la Couture-Raould ( n° 14 ) et par la fosse Thézard (n° 5) , sur lesquelles l'exploi- tation s'est prolongée aussi longtemps et aussi pro- fondément que le permettaient les moyens d'épuise- ment bien imparfaits dont on disposait à cette époque. Par la fosse des Bouzeries ( n° 16 ) , ouverte dès 1776 , abandonnée , puis reprise en l'an III , on ren- contra , à 20 pieds de profondeur , un brouillage charbonneux de 4 pieds renfermant une petite couche de houille. Les affleurements de cette couche et des schistes charbonneux qui l'accompagnent se voyaient un peu à l'est de ce puits , du côté de Montmirall , ce qui semblerait accuser la liaison du massif de — 300 — porphyre de Montmirail et de celui de la veine Prt%ux. Sur la lisière sud-ouest de rancien bassin, la couche a présenté un autre accident intt^ressant. Au lieu de disparaître par un rapprochement graduel du toit et du mur, la veine, après avoir été atteinte à près de 65 mètres de profondeur par les fosses Bailleul et Leboucher (n^* 3 dis et -i) , prit tin brusquement, en amont pendage , par l'etfet d'une faille , ainsi que l'indique la ligure 5 de la planche V. La fosse Girard tomba sur cet accident de la couche , réduite contre la faille à quelques pouces d'épaisseur , et ne la re- trouva , avec sa puissance normale , que par des travaux conduits au nord-est et i\ Test. Les anciens exploitants paraissent ne pas s'être préoccupés de rechercher ce qu'était devenue la couche principale de Littry , au-delà de cet accident ; c'est une question encore pendante, et pour la solution de laquelle la Compagnie de Littry s'est demandée , depuis plusieurs années, s'il n'y aurait pas lieu d'en- treprendre un ou deux sondages au sud de la fosse (rirard , avec l'espoir de rencontrer la couche rejetée en hauteur, à une soixantaine de mètres seulement de profondeur. Nous passerons sous silence les petits accidents de toute nature, crains, étranglements, failles, rejets, que présenta la couche dans l'ancien bassin et sur le compte dcsiiuels on n'a , au reste , que des données peu précises. C'est ù j)eine si on a conservé le sou- venir d'autres accichuits , d'accidents d'exi)loitation qui eurent une certaine gravité. Le 23 nivôse an IIL une inondation générale des travaux se produisit et faillit engloutir sept hommes et deux enfants qu'on — :5()i — no snuva qii'npr('>s cpiit-dix licuros dV'puisomont et au prix des plus p^rands ofTorts ; ;\ plusieurs reprises, notamment en 1751 , 1160, 1175 , et en (lor(''al an VII, des incendies rc^pétdes, d'une durée de 8, 15 et mc^me 20 jours, prirent naissance dans la mine, par le fait de la combustion si)ontan(^e des pyrites des toits charbonneux qu'on n'exploitait pas alors et qu'on laissait s't^bouler dans les vieux travaux. BASSIN NOËL. Dès 1818 , redoutant lY'puisement prochain de l'ancien bassin, qui devait cependant encore duroi* l)lus de quarante ans . la Compagnie de Littry com- mença à entreprendre l'exploitation, par ii- puits Saint-Charles, de ce que, à cette époque, on appela la « nouvelle exploitalloii », (\.o cette partie de la mine actuellement épuisée et à laquelle convient mieux la dénomination de Bassin Noël, qui lui fut ensuite^ donnée du nom du directeur de cette époque et du |)rincipal puits de cette région. Le bassin Noël , limité de tous cotés j)ar des étranglements de la couche , présente une Tonne in- finiment moins régulière et plus déchiquetée que l'ancien bassin. Par les quatre puits ouverts sur cette région de la mine (puits Dumartroy, n" 31 Us , puits Noël , n" 32, puits St-Charles, n<'33, puits Touvais, n" 35), on n'a atteint qu'une seule couche , moins puissante et moins avantageuse que celle d(^ la n'trion que naiis venons de décrire. — 302 — Cette couche offrait la coupe suivante : 1° To^Y, schiste et quelquefois grès houiller. O'^.OO 2° Houille maigre mélangée de filets de schistes 1 00 3° Argile schisteuse noirâtre 0 03 4° Houille maréchale 0 30 Total. . . . ln',33 50 Mur. Grès et quelquefois schiste argileux. Mais il suffit de se reporter aux coupes connues de trois des puits ouverts dans ce bassin ( annexes n"* 2, 3 et 5) , pour voir combien la veine était variable d'importance et de nature. Ainsi , tandis que sur le puits Noël , situé dans la partie centrale , on avait 1™, 30 de houille dont un tiers de houille maréchale , on ne trouvait dans la ré- gion du puits Dumartroy,défalcation faite des nerfs de schistes , que O"", 60 de charbon , d'excellente qualité, il est vrai , et , dans le puits Touvais , que deux cou- ches de charbon à chaux d'une puissance totale de 0™, 95 , séparées par un banc de grès houiller de plus d'un mètre. Sur la fosse St-Charles , tombée sur un relèvement de la veine et ouverte comme les deux derniers puits que nous venons de mentionner sur les limites du bassin Noël, la couche n'avait que 0'", 60 de puissance, et, dans une galerie menée entre cette fosse et le puits Noël, on a vu la veine se réduire successivement à 0"',25, 0'",20 et même 0'", 15 seulement d'épaisseur ( voir la fig. 3 , pi. V ). On n'a pas trouvé d'autre couche de charbon dans cette région de la mine de Littry ; cependant, les — 3Ô3 — deux puits Noël et Dumartroy ont traverse , l'un à 15™, 93 , l'autre à 15"% 79 au-dessus de la couche , des brouillages charbonneux de quelque épaisseur qui peuvent , avec une certaine vraisemblance , repré- senter la petite veine supérieure du puits Ste-Barbe (1). En contre-bas de la couche , un sondage fait au fond du puits Touvais (coupe-annexe n** 6) n'a pas trouvé le prolongement de la veine inférieure du puits St- Georges , bien que ce sondage ait atteint 139 mètres de profondeur et soit resté tout le temps dans le terrain houiller , traversé à plusieurs reprises par des épanchements de roche porphyrique altérée. Ce sondage montre tout au moins , ainsi qu'on l'avait re- connu au reste dans l'approfondissement de la fosse St-Georgos , la puissance qu'acquiert le terrain houiller au-dessous de la couche principale de charbon et la multiplicité et l'importance des bancs de poudingues, dans la partie la plus inférieure de la formation houillère. La coupe du puits Noël donne une autre indication intéressante : c'est que les bancs de calcaire magnésien reposent presque sur le terrain houiller et n'en sont séparés que par une épaisseur de 13 mètres de grès rouge, lequel se développe au contraire en s'avançant au nord-ouest vers le puits Touvais , où il dépasse déjà 40 mètres de puissance. (d) Le puits Touvais n'a pas rencontré ces mômes brouillages cliar- bonneux ; mais on ne doit pas s'en étonner parce que , dans cette région du bassin Noël, la partie supérieure de la formation houillère présente une dépression à la faveur de laquelle le grès rouge a pris un grand développement, ù tel point que les derniers bancs permiens ne sont séparés de la couche que par 13"°, AO de terrain houiller [ \oir la fig. 2, pi. V). — 304 — La couche du bassin Noël présente une pente géné- rale assez régulière vers le nord ; mais , entre les puits St-Charles , Noël et Touvais , elle est moins ac- cusée que dans l'ancien bassin. Du côté du puits Du- martroy, dans le voisinage duquel le terrain houiller est ibrt bouleversé, le relèvement de la veine est plus sensible et il doit être très-vraisemblablement attri- bué, ainsi que les accidents de la couche, à l'influence du porphyre de Montmirail, dont la roche leldspa- thique congénère a été trouvée au fond de ce puits , à 25 mètres au-dessous du charbon. Il y aurait donc un relèvement général de la couche vers le coteau de Montmirail , comme l'indique la fig. 2 de la pi. V, et les brouillages charbonneux trouvés dans la fosse du Mont de Goville (n° 21 ) formeraient le prolongement de cette couche. Le bassin Noël a fourni un charbon généralement dur, de bonne qualité pour la cuisson de la chaux et de la houille maréchale en moindre quantité que dans l'ancien bassin ; l'intercalation de bancs de grès plus ou moins puissants et répétés au milieu de la veine en rendit rox{doitation diflicile, par suite de l'abon- dance des déblais , et assez onéreuse en ce que l'emploi de la poudre dut être à peu près permanent. Sur les limites du bassin, la couche, par suite d'étran- glements successifs , avait de moins en moins de puissance et son exploitation dut être abandonnée, alors qu'elle ne présentait ])lus que 0"\30 à 0"',40 d'épaisseur ; i)ar de nombreuses recherches faites en galeries, sur divers côtés de la lisière du bassin Noël , on vit la couciie s'amincir peu à peu et n'avoir plus , à cent et quelques mètres des dernières tailles , que 0'", 15 et môme 0"", 05 de puissance — 305 — (galerie menée en 1840 du puits Touvais vers le sondage n° 31). Cette région de la mine n'a pas eu une existence Lien prolongée ; son exploitation n'a duré que trente- neuf ans, de 1818 ;\ 1857, et il en a été extrait environ de 450,000 à 500,000 tonnes de charbon. Aucun travail n'a été fait, entre les puits St-Charles, Ste-Barbe et St-Georges, pour établir la jonction, fort probable cependant, de l'ancien bassin et du bassin Noël. Il ne s'agissait au reste que d'une zone de 300 à 350 mètres de largeur et dans laquelle la couche , si elle eût été rencontrée, n'eût vraisembablement présenté qu'une puissance très-restreinte comme entre les puits St-Charles et Noël. RÉGION EST DE LA CONCESSION DE LITTRY. Avant de passer aux autres bassins, situés à l'ouest de Littry , restons encore dans la même région de la raine pour parcourir et mentionner les nombreux travaux d'exploration qui y ont été entrepris, soit pour découvrir de nouveaux bassins , soit pour re- chercher les prolongements de ceux connus et ex- ploités. Dans le bourg du Molay, la fosse Morandet (n° 36), ouverte en 1*779 , ne rencontra , à 110 mètres de profondeur , qu'un brouillage charbonneux de 0™,50 d'épaisseur ; plus tard , un sondage entrepris dans le pré du moulin du Molay (n° 27), tout près de cette fosse , traversa 12 mètres d'alluvions triasiques , 20 mètres d'assises du calcaire magnésien et 48 mètres de grès rouge ; un banc de grès houiller fut à peine atteint qu'on rencontra immédiatement au-dessous la - 306 - roche porpliyroïde altérée sur plus de 16 mètres. Ce sondage montre , comme la coupe du puits Touvais , le développement que prennent déjà les assises du grès rouge dans cette région de la concession. Au nord et au nord-est du bassin Noël , le puits du Carnet ( coupe-annexe n*" 4) traversa les couches triasiques et permiennes , ne rencontra le terrain houiller stérile qu'avec une puissance réduite de 31 mètres et atteignit au fond le pétrosilex passant au porphyre. Le sondage de Flierbage du Breuil , n° 31 ( coupe-annexe n*^ 1 ) , après avoir traversé le trias sur plus de 57 mètres, resta jusqu'à 140 mètres de profondeur dans le terrain houiller, représenté pendant 45 mètres par des alternances répétées de poudingues et de grès que nous avons vu, dans le sondage fait en contre-bas du puits Touvais et dans le puits St-Georges , caractériser la partie inférieure de la formation houillère. Ces assises de poudingues et de grès se relèvent de 102 mètres entre le puits Touvais et le sondage en question ; ce qui semble accuser un redressement général du terrain houiller vers le nord , dans la direction de Saon. Cette indication est confirmée par les résultats du sondage d'Origny ( n" 41 ) , qui , immédiatement après les assises du calcaire magné- sien, recouvert seulement par les alluvions triasiques, a atteint le porphyre plus ou moins altéré , sans ren- contrer au préalable aucune couche de la formation houillère. Se relevant ainsi j)eu à peu au nord-est du bassin Noël , le terrain houiller parait donc complètement disparaître sur les confins 'de la concession, entre Saon et liluy. — 30*7 — En nous rapprochant de la limite méridionale du périmètre de la mine de Littry, nous trouvons d'abord le sondage de la Conterie , n° 46 ( coupe-annexe n" 11), qui a rencontré le terrain houiller stérile sur 31 mètres à peine pour atteindre ensuite le porphyre ; puis les nombreux puits et sondages entrepris dans un très-petit rayon , autour du coteau de Montmirail. Entre ce coteau , Tancien bassin et le bassin Noël , les fosses de la Pierre-Bise et du Mont-de-Goville (n^^lS, 19 et 21), peu profondes d'ailleurs, n'ont rencontré que des brouillages charbonneux accusant un relèvement de la couche de ces deux bassins sur le flanc nord-ouest du coteau. Quant à la grande fosse Goville (no 20), foncée jusqa'à 228 mètres , elle traversa, sans doute , les mêmes brouillages voisins delà surface, sans qu'on crût devoir s'y arrêter; à 160 mètres , elle en rencontra un autre , qui fut re- connu par une galerie de 60 mètres environ , et qui peut fort vraisemblablement occuper la place de la couche inférieure de la fosse St-Georges ; puis , après ce brouillage , on tomba sur les poudingues houillers, que l'on traversa sans discontinuer jusqu'au fond du puits. On a cherché à expliquer cette puissance con- sidérable des poudingues en admettant que le puits aurait recoupé en biais leurs bancs redressés par le porphyre ; cette hypothèse est plausible , mais il n'en reste pas moins acquis que le grand puits de Goville atteignit la partie inférieure du terrain houiller, caractérisée par l'abondance de ses poudingues et trouvée stérile jusqu'ici. Au nord de Montmirail, les sondages n°^ 29 et 49 ont rencontré, à peu de profondeur, le prolongement du porphyre de ce coteau et les autres recherches 20 — 308 — n°^ 21, 28 et 30 n'ont rien appris , l'abondance des eaux ayant contraint de les abandonner à peu de profondeur. Dans cette région , ainsi qu'à l'ouest de Montmirail , les alluyions triasiques , puissantes sur- tout autour des récifs qu'elles rencontraient, prennent une importance extraordinaire ( le sondage Degouzée les a traversées sur plus de 30 mètres) et forment une nappe aquifère rendant les reclierclies fort difficiles. Entre le coteau de Montmirail et les terrains de transition , s'est trouvé isolé , après l'apparition du porphyre , un petit îlot distinct de terrain houiller qu'on aurait pu appeler le lassin Pelcoq ou de la Coiiture-Qosset. Relevée sur le flanc est et sud-est du coteau , une couche de houille d'une puissance va- riable a été rencontrée à 6"*, 60 seulement de profon- deur par la 3° fosse de la Couture-Gosset (n°25), à 28 mètres par la première fosse du même nom (n° 23), à 35 mètres de profondeur par la fosse des Mouettes (1) (n°26) et atteinte à 12 mètres seulement par la fosse Pelcoq (n" 22). Le puits n° 24 , peu pro- fond d'ailleurs , n'a pas dépassé les assises triasiques, à cause de l'abondance des eaux. Ce lambeau de terrain houiller renferme , à la fosse Pelcoq, une couche orientée N.-S., plongeant de O'^jlS par mètre vers l'est et présentant une (1) Sur celle fosse, on a cherchù, par une galerie à travers bancs, ouverle à 47 mètres de profondeur, à recouper la couche rencontrée par le puits 12 mètres plus haut ; on l'a atteinte , mais en prolongeant cette galerie horizontale , on a vu le terrain houiller disparaître et les assises triasiques de schistes cl de grès rouges lui succéder à 33 nièlres du puils; il y a donc eu, pendant la période Iriasique, érosion du terrain houiller dans la partie centrale du petit bassin de Pelcoq, comme l'indique la coupe n" 2 de la planche V. ~ 309 — puissance de 0'",50 , avec intercalation dans la veine d'un petit banc de grès scliisteux de 0"i,10 d'épais- seur. Cette fosse a été ouverte en 1803 , abandonnée depuis ; mais , en 1862 , on est rentré dans les vieux travaux , en vue de rechercher s'il était possible d'entreprendre sur cette couche une exploitation avantageuse. On y a renoncé après avoir constaté que la veine n'avait qu'une puissance insuffisante et était de médiocre qualité. Au hameau de la Rochelle a été trouvé récemment, en fonçant un puits dans une ferme , un affleurement de houille ; il appartient très-vraisemblablement à la veine de ce petit lambeau de terrain houiller que nous avons figuré dans la coupe n° 2 de la pi. V. Enfin , sur la limite est de la concession et dans le lit du ruisseau du Gril, un autre affleurement de houille a été également constaté; cet affleurement peut faire suite à ceux de la Rochelle et de la fosse Pelcoq, comme nous l'indiquons par des traits ponc- tués sur la planche IV. Quittons maintenant cette région de la concession pour nous reporter à l'ouest de Littry, où nous ren- controns tout d'abord le bassin de Floquët. BASSIN DE FLOQUET. C'est par le foncement de la fosse Floquet , entre- pris en 1818 , que fut découvert ce petit bassin. Le puits qui lui a donné son nom rencontra , à 26 mètres à peine de la surface , le terrain houiller très-carac- térisé et atteignit , à une profondeur de 121 mètres , une grauwacke quartzeuse appartenant aux terrains de transition , après n'avoir traversé à 119 mètres — 810 — qu'un mince filet charbonneux de 0'",08 d'épaisseur. L'insuccès de cette découverte découragea les exploi- tants de cette époque ; on ouvrit cependant sur cette petite veine une galerie de 50 mètres environ à l'ex- trémité de laquelle la couche avait déjà acquis 0'",40 de puissance. Ce résultat ne parut pas suffisant et la fosse Floquet fut abandonnée dès 1822, pour être reprise ensuite de 1839 à 1845. Les travaux de cette fosse prirent alors un certain développement; on s'éloigna jusqu'à 340 mètres du puits , exploitant la même couche qui se présenta avec 0'",60 et même 0n»,70 d'épaisseur, et donna un charbon excellent , bien qu'un peu dur, sans nerfs de grès ni de schistes au milieu de la veine. Celle-ci présentait vers l'ouest un plongement assez fort de O"',!© à 0'^,15 par mètre qui vint bientôt accroître les difficultés de son exploitation, rendue déjà onéreuse par l'usage permanent de la poudre ; d'autre part, l'aérage des travaux, vicié par l'emploi des mines , commençait à devenir insuffisant , et la situation commandait d'ouvrir à courte échéance un second puits sur ce bassin. Devant cette nécessité, la Compagnie de Littry, qui venait de porter en 1844 tous ses efforts sur la région de Fumichon , sur laquelle un puits était en fonrage, décida, un peu hâtivement, il faut le recon- naître , l'abandon de la fosse Floquet , dont il avait été à peine extrait 30,000 tonnes de charbon. Depuis cette ('poque , les concessionnaires se sont, à plusieurs reprises , demandés s'il ne serait ])as opportun de reprendre les travaux de cette fosse (1), (1) Les limites ossignOcs sur la planciie IV au bassin do Floquet — 311 — sur laquelle l'exploration du terrain houiller n'a pas été assez complète pour que l'on puisse à bon escient considérer comme entièrement improductive cette région de la mine de Littry. A 400 mètres au sud du puits de Floquet , avait été ouverte, de 1811 à 1815, la fosse des Landes (n° 7), dont les résultats , bien que négatifs , motivèrent peut-être l'exploration du bassin de Floquet. Cette fosse traversa le terrain houiller sur 63 mètres et atteignit , entre 44 et 47 mètres , des schistes char- bonneux fortement redressés et renfermant quelques minces filets de houille de 3 à 6 pouces d'épaisseur , que l'on suivit en galerie sur plus de 30 mètres. On trouva les couches schisteuses , moins redressées , plus régulières , mais presque stériles ; c'est ce qui fit abandonner la fosse des Landes, qu'on avait d'ail- leurs bien inutilement approfondie , de telle sorte qu'elle traversa, ainsi que nous l'avons déjà signalé, les schistes de transition sur 94 mètres de hauteur. Quant à la couche de schistes charbonneux avec filets de houille que rencontra cette fosse , elle re- présente fort vraisemblablement le prolongement vers le sud de la veine du bassin de Floquet, ainsi que le figure la coupe 6 de la planche V. Entre ce bassin et celui du bourg de la mine , il sont simplement destinées à faire connaître l'étendue de la partie exploitée de celte région de la mine ; elles n'ont pas en vue, comme pour l'ancien bassin et celui de Noël, d'indiquer la zone sur laquelle la couche prend fin. Nous faisons, dès à présent, une remarque semblable à l'égard du bassin Lance , qui a été à peine exploré, et de celui de Fumicbon , qui est en cours d'exploitation et dont les limites se reculent chaque jour. — 312 — existe une zone de 1,000 à 1,100 mètres de largeur, qui a été explorée à diverses reprises. Ce fut d'abord par la fosse Ste-Tliérèse (n° 38) , qui, ouverte en 1773 , rencontra des brouillages charbon- neux , avec veines de houille , à dififérents niveaux et notamment à 78 et à 97 mètres. Quelques galeries furent ouvertes, de 1773 à 1775, sur ces schistes charbonneux inférieurs , qui présentaient 4 pieds de puissance ; mais la compagnie de Littry, pressée d'argent à cette époque , fit abandonner ces recher- ches pour des travaux plus productifs. L'existence d'une veine charbonneuse plus ou moins riche à la fosse Ste-Thérèse n'en a pas moins son importance , en ce qu'elle tendrait à donner quelque corps à l'hj'po thèse d'une jonction possible du bassin Floquet et de l'ancien bassin , comme le représente la coupe n° 1 de la pi. V. Les résultats négatifs obtenus dans le fonçage du puits du Vieux-Presbytère (n° 30) (voir la coupe annexe n° 7 ) ne fournissent à cette hypothèse aucun appui ni aucun argument contraire. Immédiatement après les assises du calcaire magnésien , ce puits a traversé , sur 73 mètres , le terrain houiller qui s'y est montré stérile et n'a renfermé que quelques in- dices charbonneux. Mais à la fosse Floquet, la couche qui devait bientôt acquérir 0"\ 60 et môme 0'", 70 de puissance ne présentait , dans le puits lui-môme , que 0"',08 d'épaisseur. Il est possible que la fosse duVieux- Presbytère soit tombée sur un resserrement semblable, qui expliquerait la présence des nœuds charbonneux que l'on y a rencontrés. Le journal do la mine de Littry renferme, d'ail- leurs , sur le fonçage de cette fosse , une indication — 313 — qui n'est pas sans intérêt ; c'est qu'à un certain moment , l'eau fit irruption dans le puits , comme si l'on avait percé de vieux travaux , et le remplit en quelques heures ; en même temps , on constata sur la fosse Ste-Thérèse , qui était comblée , un affaissement du sol de près de six pieds. Ce double accident ne peut s'expliquer qu'en admettant que les travaux de la fosse Ste-Thérèse avaient pris, dans la direction du puits du Vieux-Presbytère, un déve- loppement considérable accusant un prolongement fort notable de la couche vers le nord. Au fond de ce dernier puits, c'est le porphyre qu'on a rencontré, empâtant des blocs de grès houiller et de schiste argileux. On l'a retrouvé également à une bien moindre profondeur dans le sondage du Pré Binet (n° 40) qui, ouvert dans la même région, n'a traversé qu'un banc de poudingue du terrain houiller. La formation houillère paraît donc se relever et disparaître ensuite au nord du bassin de Floquet , ainsi que l'atteste au reste la rencontre , qui aurait été faite anciennement à très-peu de profondeur, d'une petite veine de charbon fort inclinée dans un puits de ferme ouvert au lieu dit a la maison Jouas. » D'après ce relèvement du terrain houiller, c'est vers l'ouest, du côté de ce pendage local des couches, qu'il y aurait lieu de rechercher le développement du bassin Floquet , si l'on revenait un jour sur cette région de la mine. BASSIN LANCE OU DE LA ROGERIE. Il faut traverser, en quittant ce dernier bassin, — 314 — une zone de 2,000 mètres , à peine explorée , pour trouver celui de la Rogerie ou de la fosse Lance , sur lequel les sondages se sont multipliés dans un petit rayon. Ces sondages et le puits qui en occupe le centre ont encore atteint , comme tant d'autres effectués sur la concession de Littry, une région bouleversée par le porphyre. C'est le sondage entrepris , en 1840 , au Pré de la Rivière, près de Tournières {n° 43), qui a amené la découverte de ce bassin. Ce sondage ( coupe-annexe n° 8), rencontra, sur 84 mètres, le terrain houiller, renfermant à peine une petite veine de houille à 114 mètres de profondeur, et traversa le porphyre altéré sur ses douze derniers mètres. On se reporta alor« plus au nord , sur le pendage général des couches de la mine de Littry , et on ou- vrit, sur l'emplacement même qu'occupa ensuite le puits Lance ou de la Rogerie , un deuxième sondage dont les résultats favorables déterminèrent à entre- prendre le fonçage de ce puits (coupe-annexe n" 10), Il rencontra, à 35^,70 de profondeur, une couche de l'",40, surmontée de brouillages, et atteignit à 42'"^55 une seconde petite veine de 0'",50 , reposant sur des schistes assez charbonneux, pour qu'on ait pu un moment songer à les exploiter pour la cuisson de la chaux. Attaquée en galerie , la couche de l'",40 n'a pré- senté que ]'",10 de puissance à 14 mètres du puits; plus loin de la fosse , du côté de l'ouest vers lequel était son pendage , son épaisseur se réduisait à deux pieds; dans toutes les autres directions, sa puissance diminuait encore plus sensiblement. — 315 — On ne se découragea cependant pas et l'on entre- prit , tout autour du puits , cinq sondages pour étu- dier l'extension que pouvait prendre ce petit bassin et l'emplacement à choisir dans le cas où l'ouverture d'une seconde fosse serait nécessaire. Ces cinq sondages ( nous donnons la coupe de deux d'entre eux, annexes n°^ 13 et 14) rencontrèrent tous le porphyre qu'avait au reste atteint déjà celui de la Rogerie, à 23"\80 au-dessous de la couche, et l'on constata, sur chacun d'eux, des intercalations de roche porphyrique altérée au milieu du terrain liouiller. Ce terrain , réduit à fort peu d'épaisseur sur le sondage de la Jambe à pied (n° 54), s'y montra sté- rile; mais, dans ceux de la Siarderie (n°51), Guil- lemine (n° 52) et des Croix (n° 53), il renferma deux petites veines de charbon (1), qui, très- vraisembla- blement, ne sont autres que le prolongement des couches de la Rogerie. Le sondage de l'herbage de la Rogerie (n° 55) , ouvert au nord-est du puits , donna des résultats encore plus accusés. On y rencontra le porphyre à 38 mètres seulement de profondeur, immédiatement au- dessous du trias , et on y constata ainsi la disparition complète de la formation houillère du bassin Lance. Ce résultat se trouva d'ailleurs entièrement confirmé (1) Deux petites veines semblables ont été trouvées dans le sondage des Hauts-Vents, n" 50 (coupe-annexe n" d2) ; mais on ne peut guère parler de ce sondage, pas plus que de celui du Maupas (n" 42), en raison de leur éloignement considérable de toutes les autres régions explorées de la concession de Littry. L'affleurement probable de l'une des veines du sondage des Hauts-Vents se voit à 800 mètres environ au sud de ce forage, près du hameau du Grand-Marcy, ~ 316 — par la découverte , opérée à 120 mètres seulement de la fosse Lance et au nord-est de celle-ci, de l'affleu- rement de la couche rencontrée dans ce puits , à 40 mètres de profondeur. Les concessionnaires se décidèrent rapidement , on le comprend , à abandonner, en 1845, ce petit bassin d'une allure si peu régulière et qui lear avait déjà procuré tant de mécomptes , alors surtout que les résultats favorables du sondage de Fumiclion leur donnaient l'espoir d'une exploitation nouvelle et plus fructueuse. BASSIN DE FUMICriON. Ce sondage (n" 48), entrepris de 1842 à 1844, atteignit, en effet, une région bien autrement régu- lière du terrain liouiller , et traversa, à 195 mètres de profondeur, une couche d'un mètre de puissance suivie , quatre mètres plus bas , d'une seconde petite couche. Un puits ( première fosse Fumichon , n° 56 ) fut immédiatement foncé , à 30 mètres du sondage , et, dès 1847, commençait l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin , dont l'extension , chaque jour croissante, motiva, en 1857, l'ouverture d'un second puits, à 664 mètres du premier. Dans le chapitre I de cette notice , nous avons déjà signalé certains résultats d'un grand intérêt que fournissent les coupes des puits de Fumichon ; nous n'y reviendrons pas , et nous nous bornerons à faire remarquer combien il est di/ïlcile d'établir dans cha- cune de ces coupes, là où finissent les ])uissantes assises de la formation permienne et là où commence véritablement lo terrain houiller. Celui-ci paraît — 317 — n'avoir, au-dessus de la couche principale, qu'une puissance restreinte de 26 à 28 mètres ; mais , en contre-bas de cette veine , il prend beaucoup plus (l'importance , ainsi que nous le constaterons bientôt. La couche de Fumichon a une épaisseur variant entre 0™,80 et l^^slO; elle est généralement divisée par des petits nerfs schisteux ou maigrages , en deux ou trois sillons qui fournissent cliacun une houille de qualité différente. Le sillon central ou le sillon infé- rieur, quand il n^ en a que deux , donne, sur 0™,40 à 0'",50 d'épaisseur , une houille maréchale très-pure ; les deux autres sillons fournissent du charbon à chaux moins pur et un peu schisteux. Presque immédiatement au-dessous de la couche , on a rencontré cinq veinules de houille , ayant en- semble 0"\ 60 d'épaisseur, puis une veine de 0™,40 à 0'", 45 de charbon maigre, formant un horizon très- régulier à 4™, 10 ou 4'^,20 au-dessous de la couche principale. Cette veine inférieure a été reconnue sur cinq points ( sondage de Fumichon , puits Fumichon, n° 2 , burck de la galerie 15 , recherches des galeries 102 et 103). Elle n'est pas exploitée, bien qu'on ait tenté de le faire momentanément par ces deux galeries. A une plus grande profondeur, un burck et un son- dage (n° 59) (coupe-annexe n° 19), faits en contre-bas de la couche principale du bassin de Fumichon , ont atteint à 43"», 75 des schistes mélangés de houille sur une épaisseur de 2 mètres et traversé ensuite , sur près de 35 mètres , les assises inférieures du terrain houiller caractérisées à Fumichon, comme dans les anciennes exploitations de Littrj^ par la fréquence des bancs de poudingues. La formation houillère est — 318 — donc reconnue dans cette région de la mine sur près de 106 mètres d'épaisseur ; elle l'avait été par les puits de Touvais et de St-Georges , sur une plus grande puissance encore. Si l'on cherche à étahlir un rapprochement entre l'ancien bassin et celui de Fumichon , malgré les 5 kilomètres qui séparent leurs limites les plus voi- sines , on peut envisager la couche principale de Fumichon et les petites veines qui en dépendent et qui forment un ensemble de 2 mètres d'épaisseur de houille , comme l'équivalent de la grande couche de l'ancien bassin divisée par des bancs de schistes et degrés de plus en plus épais, et les schistes char- bonneux , trouvés à 43"", *75 en contre-bas de la veine de Fumichon , comme occupant la place de la petite couche inférieure du puits St-Georges. Sur une étendue de plus de 650 mètres et par les galeries 13 et 19, il a été reconnu que le terrain houiller de Fumichon présente, vers le nord 20° ouest, une pente fort régulière de 0"% 09 à 0"S 10 par mètre , au pied de laquelle se produit un fond de bateau, suivi d'un relèvement contraire, mais bien moins pro- noncé. Le pendage au nord , si général au reste sur la mine de Littry , est confirmé par les résultats du sondage d'Engleville (1) , qui . à 263 mètres de (1) Aprt'S la (lécoiivorlc du hiissin de Fumichon , dont les travaux dépassent actucUctnenl l'ancienne limite de la concession, la Com- pagnie de Lillry crut devoir demander une extension de son périmètre vers le Nord. C'est pour justifier celte demande , pour pouvoir se faire attribuer le droit d'inventeur sur la nouvelle région dont la concession était demandée, qu'elle entreprit, de iSItS ù 1850, le sondage d'Kn- gleville. L'extension di- périinMre sollicitée a été accordée, comme nous l'avons dit au commencement du chapitre III, par décret du 15 janvier 1853. — 319 ~ profondeur, n'avait pas encore atteint la formation liouillùre , tandis que celle-ci se montre à Fumichon à 173 et 181 mètres seulement au-dessous de la surface. Il paraît rationnel d'induire du pendage du terrain houiller de Fumichon vers le nord que, par contre , vers St-Martin-de-Blagny et Tournières, ce bassin doit se relever dans la direction du sud , et si l'on calcule sur la pente de 0'",10 par mètre connue et Lien constatée , on arrive à conclure que la couche de ce bassin doit venir affleurer au jour à 2,000 mètres environ du puits Fumichon , c'est-à-dire justement à la Rogerie , ainsi qu'en cet autre point , au sud de St-Martin-de-Blagny, sur lequel nous figurons (voir la planche IV) un affleurement connu de houille, apparaissant immédiatement au-dessous des calcaires magnésiens. Le terrain houiller aurait ainsi été re- levé au sud par les porphyres de la Rogerie et de Notre-Dame-de-Blagny, Nous figurons, sur la coupe 7 de la pi. V, cette jonction possible, bien qu'assurément éventuelle, des bassins de Fumichon et de la Rogerie , et nous devons faire remarquer à cet égard que , dans les deux bassins en question , on a trouvé la même petite veine au-dessous de la couche principale. Si cette jonction, à laquelle nous ne sommes pas seul à croire, se réalise, il sera possible d'ouvrir par la suite, à une proximité fort avantageuse du chemin de fer de Paris à Cherbourg, un puits dans l'intervalle de ces deux bassins. La couche de Fumichon présente une grande régularité, et les accidents y sont peu nombreux. Cependant, il en est un à signaler : la veine disparaît — 320 — vers l'est, suivant une ligne parallèle au méridien magnétique , passant par la fosse Fumiclion n° 1 et s'infléchissant au-delà vers l'ouest. Cet accident a été reconnu sur 400 mètres environ et la couche , sans doute rejetée par une faille très-oblique déterminant son amincissement graduel , n'a pas encore pu être retrouvée à l'est de cette fosse. La Compagnie de Littry étudie en ce moment quels travaux elle aurait le plus d'intérêt à entreprendre , puits ou sondages , pour rechercher dans cette région la couche de Fumichon, dont la disparition a réduit de moitié le champ d'exploitation de la fosse n° 1. Jusqu'à ce jour il a été extrait environ 500,000 tonnes de charbon de cette région de la mine de Littry , qui a encore un long avenir devant elle. BASSIN DE MOON. Cette description serait incomplète si nous ne fai- sions pas mention , brièvement au moins , du petit ilôt de terrain houiller de Moon et d'Airel (1) , situé à 9 kilomètres de St-Martin-de-Blagny, sur les confins ouest de la concession de Littry. Ce petit bassin , qui s'étend dans le département de la Manche , a été exploré de 1754 à 1*756 par la Compagnie de Littry. Après plusieurs sondages , trois puits furent successivement ouverts , à peu de dis- tance l'un de l'autre , sur les pièces dites de la Four- (l) Ce l;mil)c;iu de terrain linuiller n'est pas figuré sur la planche IV en raison de son peu d'iiiiportance et de son grand tloigncnicnl des autres parties explorées de la mine de Littry ; mais rcmplacenieul du puits principui de Moon est indiqué sur la planche I. — 321 — chérie , commune de Moon , et l'un d'eux , qui fut approfondi jusqu'à 320 pieds, rencontra des brouillages charbonneux avec veinules de houille à 75, 103, 122 et 184 pieds. Une galerie avec accrochage fut ouverte à 122 pieds , et il fut extrait , d'une veine paraissant orientée est-ouest et plongeant vers le nord , des schistes charbonneux brûlant bien et qu'employèrent les maréchaux du pays. On voit encore l'emplacement de ce puits , sur la rive gauche de l'Elle, à 300 mètres du moulin Hébert; 11 occupe la partie moyenne d'un coteau , sur le flanc duquel des carrières profondes ont été ouvertes, pour l'entretien des chemins , dans les sables et graviers des alluvions triasiques. Au fond de l'une de ces carrières , à 25 pieds , paraît-il , des schistes char- bonneux ont été trouvés ; on en aurait rencontré également dans un puits foncé sur le haut du coteau et sur le bord du chemin vicinal allant de Moon à Airel. Dans cette dernière commune enfin , dit Duhamel dans le Joimial des Mines, des affleurements de houille auraient aussi été reconnus. L'existence du terrain houiller à Moon et à Airel est donc incontestable , bien qu'on soit fort peu ren- seigné sur son allure et sur les ressources qu'il peut offrir ; d'après la description qu'en donne M. Héricart de Thury , on tomba à Moon sur une région particu- lièrement tourmentée et sur des couches fortement redressées , sur ce qu'on nommait alors « le droit de la veine. » On ne peut pas , d'ailleurs , s'en étonner en envisageant que Moon est tout près de la lisière des schistes de transition contre lesquels les couches du terrain houiller ont pu se trouver relevées. La Compagnie de Littry , dont les affaires n'étaient — 322 — pas florissantes, lors de ces recherches, les fit bientôt suspendre, malgré l'avis du directeur Auvray, qui écrivait à leur égard que jamais il n'avait entrepris de travaux lui donnant plus d'espoir. Il n'a été fait depuis aucune exploration sur le bassin de Moon , auquel on reviendra peut-être un Jour. Terminons maintenant cette description qui , locale d'abord , a dû porter sur chacune des régions succes- sivement explorées de la concession , par un résumé rapide des traits les plus saillants et les plus généraux de la formation houillère de Littry. Cette formation a pris naissance sur un sol acci- denté , dont les reliefs ont été suffisamment considé- rables , par rapport à la puissance du terrain houiller et au niveau de la couche principale do charbon , pour amener un morcellement de ce terrain en lam- beaux renfermant du combustible et en régions stériles. Ce morcellement en bassins eût été bien moindre si la grande veine de Littry se fût déposée à un niveau un peu plus élevé ; à 25 ou 30 mètres plus haut, la couche, dépassant alors les lignes de faîte des roches du sous-sol qui allleurent à peu de pro- fondeur sur la lisière sud du golfe du Gotentin, aurait eu beaucoup plus de continuité. 11 est vraisemblable qu'en s'éloignant de cette lisière , les terrains de transition (lovant se trouver ù de plus grandes pro- fondeurs, les accidents de la couche seront rendus moins fréquents , ainsi que cela s'est déjà vérifié sur le bassin de Fumichon. Le porphyre, qui se montre sur bien des points de la concession de Littry , est venu augmenter le — 323 — nombre des accidents de la couche , en déterminant des redressements brusques ou graduels des assises de la formation houillère et en isolant même certains lambeaux de cette formation, tels que la veine Préaux et le petit bassin de la fosse Pelcoq. Le terrain houiller de Littry peut être divisé , au moins dans la partie qui en est connue jusqu'ici, en deux étages bien distincts séparés par la couche principale. L'étage supérieur à cette couche présente des alter- nances de schistes , de grès houillers , de poudingues et quelques bancs assez rares de calcaires ; les pre- mières assises de ce niveau paraissent alterner avec les dernières du grès rouge, ce qui rend fort délicate, en l'absence de toute discordance bien manifeste de stratification, la séparation précise du terrain houiller et des couches permiennes. Cette partie supérieure de la formation houillère de Littry n'est pas très-puissante ; elle atteint 48 mètres au puits Noël , mais elle a fréquemment une moindre importance (1). Elle est généralement stérile ; cependant , dans l'ancien bassin , on y a exploité deux petites veines de charbon. L'étage inférieur du terrain houiller est carac- térisé, d'une part, par l'absence des calcaires ; en second lieu, par des intercalations répétées de roche ^ (1) On a bien rencontré 93 mètres de terrain houiller au-dessus de la veine de la fosse Floquet; mais, la coupe précise de ce puits n'a pas été conservée , et il est d'ailleurs possible qu'on ait atteint, dans le bassin de Floquet, la couche inférieure du puits St-Gcorges, comme paraîtraient le témoigner la puissance réduite de celle veine , sa proxi- mité des grauwackes de transition et l'absence des Clets schisteux'ou gréseux que l'on rencontre très-généralement dans la couche principale. 21 — 324 — porpliyriquc altérée , et enfin par la fréquence toute particulière des bancs de poudingiies. Ce niveau inférieur n'est bien connu que sur trois points de la concession de Littry , et il a présenté une puissance maximum de 139 mètres. A peu près au milieu de cet ensemble de couches de grès et de schistes houillers , se voit une petite veine ou masse char- bonneuse , ne méritant guère d'être exploitée ; c'est surtout au-dessous de cette veine que les bancs de poudingues sont particulièrement fréquents. Quant à la couche principale qui séparerait ces deux étages , elle a présenté dans l'ancien bassin plus de 2 mètres de charbon ; son épaisseur a sen- siblement diminué sur le bassin Noël ; mais , dans celui de Fumichon , on retrouve la même masse de 2 mètres d'épaisseur, en réunissant à la couche prin- cipale de ce dernier bassin les petites veines ren- contrées au-dessous , dans un intervalle de 4"", 50. Le terrain houiller n'est donc connu jusqu'à ce jour que sur une puissance totale de 189 mètres , tandis qu'au Plessis la formation houillère a été recoupée par le sondage Kind sur 300 mètres environ. Il est vrai que le sondage fait en contre-bas de la couche du bassin de Fumichon n'a pas été poussé assez profondément pour atteindre les schistes de transition, et que l'on ne connaît la puissance maxi- mum de la partie inférieure du terrain houiller que par les forages pratiqués au fond des puits Touvais et de St-Georges. Les recherches en profondeur sur le bassin de Fumichon sont encore incomplètes , et il est dési- rable qu'elles soient reprises un jour et poursuivies jusqu'aux couches paléozoïques, de façon à reconnaître — 325 — la puissance maximum du terrain liouiller dans cette région de la mine et voir si la partie inférieure de ce terrain ne renferme pas d'autres couches de combustible , notamment au niveau auquel , dans le sondage Kind , ont été atteints , sur une épaisseur considérable , les schistes bitumineux contenant en abondance de l'huile minérale. La mine de Littry ne renferme qu'un très-petit nombre de débris du règne végétal , principalement localisés dans la couche de schistes qui surmonte la veine principale. On y trouve ^ Des Ammlarlées , Peropterls-Serlii , — arljorescens (spécimens fructifies) , — Volymnorplia , BicoiÉeris Brogniartl , Sp//e}îop/i7/llum erosiim , Calamités Bubius , cniciaUis , Suckovii, arenaceus, et l'on rencontre quelquefois dans les schistes , la houille et le poudingue, des morceaux debois silicifiés qui, autant qu'on en peut juger par les traces de leur organisation, paraissent avoir appartenu à des plantes dicotylédones. On ne trouve dans la flore de Littry ni Sigillaria , ni Lepidodendron , plantes dont l'absence, ainsi que la rareté des Calamités, caractérisent le terrain houiller supérieur; c'est à ce terrain qu'appartient la for- mation de Littry, ainsi qu'on devait au reste le penser en voyant une connexion si intime et les discordances de stratification si peu saillantes entre les premières assises de cette formation et les dernières couches permiennes. — 326 — On n'a guère exploré jusqu'ici que du quart au tiers de la concession de Littry, et l'on ne connaît môme bien que la région est de cette concession , comprenant l'ancien bassin et le bassin Noël. Il y est constaté , rappelons-le dans ce résumé , que la formation houillère , assez puissante sur les deux bassins en question , se relève ensuite au nord- est et tend à disparaître du côté de Saon et de Blay. Tout autour du massif éruptif de Montmirail , on rencontre , à de plus ou moins grandes profondeurs , le porphyre ayant relevé les couches du terrain houiller et en ayant même isolé un lambeau distinct atteint par les fosses Pelcoq et des Mouettes. Ce lambeau se poursuit vers le ruisseau du Gril , et l'on en trouverait vraisemblablement le prolongement à l'est, en dehors des limites de la concession de Littry. A l'ouest de l'ancien bassin , celui de Floquet a été jusqu'ici insuffisamment exploré et pourra être repris un jour en se portant vers le couchant où plongent les couches , car au nord le terrain houiller se relève et disparaît. Entre le lambeau de terrain houiller de Floquet et les régions de la Rogerie et de Fumichon , aucune re- cherche sérieuse n'a été faite. Il n'en est pas de même à la Rogerie , où le por- phyre a tellement bouleversé le terrain houiller, qu'il y a peu d'espoir d'ouvrir sur ce point une exploitation fructueuse ; mais la couche de la Rogerie paraît être l'affleurement de celle de Fumichon , en sorte qu'il sera possible , avec de sérieuses chances de réussite, d'entreprendre un jour , entre les bassins Lance et de Fumichon , une exploitation qui rencontrera la couche de ce dernier bassin à une profondeur pouvant — 321 — varier entre 100 et 140 mètres , suivant le point où Ton se placera. Au nord de Fumichon , le terrain hoiiiller ne peut être atteint qu'à de plus grandes profondeurs , qui ne rendront cependant pas impossible de l'exploiter dans l'avenir. En se portant plus encore vers l'ouest de la con- cession , on trouve toute une vaste région s'étendant sur les communes de la Folie , St-]\Iarcouf , Mestry , Cartigny-l'Épinay , qui est jusqu'ici l'inconnu et dans laquelle des recherches pourront être entreprises avec l'espoir de ne pas rencontrer la formation houillère à de grandes profondeurs ; car on voit , sur divers points, entre la Folie et Lison , affleurer les bancs de calcaire magnésien , qui ne sont séparés de cette formation que par l'étage plus ou moins puissant du grès rouge. Rappelons à cet égard , que, aune distance de 1,000 à 1,200 mètres seulement de la lisière des terrains de transition , les calcaires magnésiens en question surmontent presque immédiatement le terrain houiller ( comme en font foi les coupes des puits Noël , du Vieux-Presbytère , ainsi que les sondages entrepris au Pré-Binet et à la Rogerie ) et n'en sont séparés que par des assises peu épaisses de grès rouge , qui prennent au contraire du développement en se re- portant vers le nord (1). (1) Il ne faut pas oublier que le grès rouge affecte , d'une façon très-accusée, la forme d'un dépôt en biseau. Il est fort puissant dans le nord de la concession deLittry, puisque le sondage d'Engieville Ta rencontré sur 97 mètres sans le traverser entièrement ; il diminue sur les fosses de Fumichon, où il n'a plus déjà que 83 à 85 mètres ; sa puissance se réduit plus sensiblement encore sur le puits de Touvais — 328 — Cette règle de superposition rend probable , si elle ne se dément pas , la rencontre , entre Lison et Moon et à une assez faible profondeur , du prolongement du terrain houiller reconnu de 1754 à 1756 dans cette dernière commune. Si ce terrain ne &y montre pas stérile , il serait possible d'ouvrir un jour , à peu de distance de la gare de Lison, une exploitation qui aurait pour elle l'avantage de son étroite proximité de la voie ferrée. En plus d'un point , nous le voyons , la concession de Littry peut être ultérieurement explorée sans trop d'aléas et avec des chances réelles de succès. EXPLOITATION TECHNIQUE. IVature des eliarbons de Littry. Nous n'avons que peu de choses à dire des mé- thodes d'exploitation suivies sur la mine de Littry et nous ne le ferons qu'en ce qui touche le bassin de Fumichon : une revue rétrospective des procédés employés à ce point de vue sur l'ancien bassin et le bassin Noël serait entièrement dépourvue d'intérêt aujourd'hui. On recourt à Fumichon, comme dans les houillères et le sondage du Molay , qui n'ont atteint cet étage que sur 40 à 48 mètres. Sur la fosse Noël , il n'est représenté que par des assises de 13 mètre» d'épaisseur, et il disparaît enfin ù peu près totalement à la fosse du Vieux-Presbytère, dans les sondages des Ilauls-Vents et des Croix, ainsi que sur l'anieurcment liouiiler qui apparaît au sud de Sl-Martin-de-Blagn) , immédiatement au-dessous du calcaire ma- gnésien. — 329 — du nord de la France et de Belgique qui renferment des couches minces et peu inclinées, à la méthode dite par grandes tailles , qui consiste , une fois le traçage fait du champ d'exploitation , à l'aide d'un réseau de voies ou galeries menées suivant la direc- tion et la pente de la couche , à ouvrir , des deux côtés de chaque galerie , une série de tailles aux- quelles on donne à Littry 12 mètres de largeur. L'abattage s'opère, au pic ou à la poudre, au fond de chaque taille , et les mineurs remblaient au fur et à mesure , en rejetant par derrière eux les parties schisteuses provenant, soit des nerfs de la couche, soit du toit, soit de l'exhaussement du plafond de galeries jumelles ménagées pour l'enlèvement du charbon et la circulation de l'air des deux côtés de la taille ; à l'avancement du chantier d'abattage , des étais ou chandelles maintiennent le toit et em- pêchent tout affaissement ; des cadres plus ou moins répétés assurent , en outre , la solidité des galeries latérales de chaque taille. Généralement , celles-ci sont conduites suivant l'amont-pendage de la veine , de façon à ce que l'en- lèvement du charbon du fond de la taille soit facilité par la pente de la couche. Au pied des galeries latérales de chaque chantier, des wagons ou bennes reçoivent le charbon qui en est extrait et, circulant sur tout un réseau de chemins de fer , sont amenés jusqu'aux puits par les chercheurs. On n'emploie pas de cages guidées sur les fosses de Fumichon , et les bennes sont simplement accro- chées à l'extrémité de câbles plats en chanvre ou en aloès et ramenées au jour à l'aide de puissances machines à vapeur que l'on emploie successivement — 330 - à l'extraction et à l'épuisement. Cette dernière opé- ration se fait au moyen de bennes à eau qui vien- nent se remplir dans le puisard de chacune des fosses et qui sont conduites au jour comme les bennes à charbon. Les deux puits de Fumichon sont entièrement cu- velés sur toute leur hauteur. Le cuvelage est de forme octogone et en cœur de chêne ; il arrête bien les eaux ; au reste , un cuvelage aussi soigné et aussi efficace est indispensable pour la traversée des couches aquifères ou ébouleuses et glissantes qu'on rencontre principalement dans les assises triasiques, mais aussi dans le grès rouge et le terrain houiller. Il n'est établi sur chaque fosse qu'un seul compar- timent latéral dans lequel sont installées les échelles pour la descente des ouvriers. L'aérage s'opère par les deux puits ; l'un sert à l'entrée de l'air frais que l'on fait circuler, par le jeu de portes multipliées , dans les quatre kilomètres de galeries entretenues que renferme le bassin de Fu- michon et jusqu'au front de chaque taille, à l'aide des deux galeries latérales qui la desservent et d'une porte intermédiaire placée sur la voie de roulage ; l'air vicié , plus chaud et plus léger , se rend ensuite dans l'autre fosse et s'élève naturellement jusqu'à la surface. En attaquant un nouveau massif, on mène toujours, comme pour les tailles, deux voies jumelles, l'une servant à l'entrée , l'autre au retour de l'air ; ce n'est que dans les travaux de reconnaissance qu'une seule galerie est ouverte, et alors l'aérage se fait par diffusion, tant que son développement n'est pas trop considérable , ou à l'aide de conduites en bois quand elle devient plus longue. Au reste, le — 331 — grisou , dont l'existence n'avait jamais été signalée dans les anciennes exploitations , a toujours été fort peu abondant dans les travaux du bassin de Fumi- chon et n'a déterminé que de rares accidents , géné- ralement dus à l'imprudence des travailleurs, soit qu'ils allassent inutilement dans des parties aban- données de la mine , soit qu'ils démontassent les lampes de sûreté dont l'usage leur est rendu obli- gatoire. Le prix de revient du charbon de Littry est assez élevé actuellement, ce qui tient à trois causes : pro- duction restreinte et partant frais généraux élevés ; élévation de 20 ^/o au moins des salaires des ouvriers à la suite de menaces de grèves ; introduction du lavage des menus qui, tout en améliorant la pro- duction comme qualité, en a réduit le tonnage de tout le poids des parties schisteuses enlevées par le lavage. Ce prix de revient oscille entre 1 fr. 50 et 1 fr. 55 le quintal métrique, et les frais généraux entrent dans ce chiffre pour 20 à 22 % environ (1). On ne peut pas établir de prix de revient distinct pour les diverses qualités de charbons que produit la mine de Littry , bien qu'ils se vendent à des prix assez diffé- rents. La houille actuellement extraite du bassin de Fumichon appartient au type des houilles grasses à longue flamme , suivant la classification établie dans (i) La produclion de !a mine de Littry venant seulement à doubler, il en résulterait un abaissement de 0 fr. 15 à 0 fr. IG par quintal mé- trique ou 1 fr. 50 à 1 fr. 60 par tonne , en raison de la diminution des frais généraux. — 332 — an récent mémoire (1) par M. Gruner. inspecteur général des mines. Elle renferme une proportion de matières schisteuses et donne en conséquence une quantité de cendres très-variable, suivant les parties de la couche dont elle provient. Ainsi , tandis que dans le sillon de la houille maré- chale, on peut arrivera un minimum de cendres de 3,2 % , dans le sillon supérieur du charbon à chaux , la proportion des parties stériles s'élève à 17 % , et dans l'escaille schisteuse ou maigrage , elle atteint jusqu'à 49,6 %. L'intercalation plus ou moins fréquente de nerfs de schistes dans la veine, leur enlèvement plus ou moins complet par le triage et par l'épluchage peuvent donc faire varier la proportion des matières stériles , des cendres des charbons de Littry dans d'assez larges limites. Deux analyses , faites sur le tout-venant de Fu- michon , no?i lavé , ont donné les résultats suivants : Matières volatiles . . . 30,6 . . . 28,3 Carbone fixe 51,» : . . 52,1 Cendres 18,4 . . . 19,6 Totaux. . . . 100,0 . . . 100,0 Soufre 3,6 millièmes. (1) Dans un mémoire sur le pouvoir calorKiquc et la classilicatidn des houilles, publié dans la 5" livraison des Annales des vtincs de 187o, !\I. rinspccluur général Gruiicr résume, comme il suit, les propriétés caraclérisliqucs des houilles crasses à longue flamme : Pour \ 00 de houille pure( Proportion de carbone fixe ou de coke 60 à 08 (les cendres défalquées).' Proportion de maliôrcs volatiles. . . iO ù .'52 Pouvoir calorifique réel de la houille puie. 8,500 à 8,800 calories. Pouvoir calorifique industriel, 7 kilojï. 00 ?i 8 kiloR. 30 d'eau à 0", \aporisée à 112° par kiloRramme de houille pure. — 333 — Quant au charbon de forge iwn lavé ni (épluché , il présente en moyenne la composition ci-après : Matières volatiles 32,2 Carbone fixe 56,8 Cendres 11,» Total 100,0 Soulre 2,9 millièmes. Gomme ces analyses le montrent , la teneur en cendres des charbons de Littry est considérable ; diminuant leur puissance calorifique et , par suite , leur valeur commerciale , elle avait cet autre incon- vénient de leur interdire , malgré des qualités toutes spéciales résidant dans les proportions de carbone fixe et de matières volatiles qu'ils renferment, cer- tains emplois industriels , tels que la fabrication du gaz d'éclairage et celle des agglomérés, pour lesquels l'industrie a besoin de combustibles relativement purs. En face de cette situation , la compagnie de Littry a introduit , il y a dix ans , le lavage des menus qui a pris depuis une grande extension. Les bons résultats de cette opération ressortent avec évidence des deux analyses ci-après , faites au Laboratoire du service des mines , à Caen , peu de temps après la mise en pratique du lavage. Toul venant lavé. Menus de forge (avés. Matières volatiles . . 32,1 ... 35,» Carbone fixe. ... 62,1 ... 59,7 Cendres 5,8 .. . 5,3 Totaux. . . . 100,0 . . . 100,0 — 334 — Ainsi , le lavage enlève au tout venant des deux tiers aux trois quarts de ses cendres et aux menus de forge un peu plus de la moitié. Le soufre, prove- nant des pyrites surtout adhérentes aux schistes , diminue en même temps dans une égale proportion. Cette opération a fait des menus de Littry des charbons excellents pour la forge et pour la produc- tion du gaz d'éclairage ; ils pourraient également être introduits dans la fabrication des briquettes, en y apportant cet avantage de nécessiter , en raison de leur qualité de charbons collants, une moindre pro- portion de brai que n'en réclament les menus an- thraciteux du pays de Galles, généralement employés dans les usines d'agglomérés du littoral de la Manche. En tout cas, leur association avec ces menus anthra- citeux ne pourrait être qu'avantageuse. A la suite d'une fourniture prolongée , faite par la concession de Littry à la Compagnie d'éclairage de la ville de Paris , les menus lavés de cette mine ont pris rang parmi les bons charbons à gaz , et leur emploi a acquis un tel développement que la mine de Littry ne peut aujourd'hui satisfaire à toutes les demandes qui l'assiègent et est obligée de réserver ses charbons aux usines situées dans un rayon restreint et dont la clientèle lui est en tout temps assurée ; cependant, les menus lavés de Fumichon alimentent actuellement les fabriques de Versailles et du Mans , avec lesquelles des marchés ont été passés depuis un certain temps. Ces menus donnent un gaz présentant un pouvoir éclairant qui dépasse de 6 à 7 "/o le titre exigé à Paris ; là est leur grande supériorité, car elle permet de les associer à des charbons moins convenables — 335 — à ce point de vue et de satisfaire à meilleur compte à l'obligation contractée par nombre d'usines de fournir un gaz d'un pouvoir éclairant déterminé. A côté de cette supériorité particulière, les charbons de Littry donnent un coke plus dense , moins bour- soufflé et un peu moins avantageux que le coke pro- venant des charbons à gaz anglais et belges pour les ventes s'opérant à la mesure , c'est-à-dire au volume ; il n'en serait pas de même pour des ventes au poids. Peut-être, les cokes lourds et durs de Littry pourront- ils, comme certains cokes belges, trouver un jour des débouchés spéciaux dans les emplois métallurgiques. L'hectolitre ras de menu lavé à gaz de Littry pèse 74 kilog. ; l'hectolitre comble pèse de 86 à 88 kilog., produit 1 hectol. 20 à 1 hectol. 30 de coke et 22 mètres cubes environ de gaz ; il se vend , à l'heure où nous écrivons, de 22 à 23 fr. rendu sur wagon à la gare du Molay-Littry, qui dessert le bassin de Fumichon. Quant au charbon tout venant de ce bassin, séparé du menu par le criblage , il présente toujours une ])roportion de schistes assez considérable, qu'on peut cependant réduire sensiblement par un triage soigné dans la mine et sur le carreau des puits. Cette proportion de matières stériles n'est pas nuisible pour la consommation chaufournière , à laquelle les tout venants et criblures de Fumichon sont depuis longtemps employés, et qui s'est beaucoup développée dans le Bessin et le Cotentin. Elle di- minue , toutefois , le pouvoir calorifique des charbons de Littry et en déprécie , conséquemment , la valeur dans une certaine mesure. Ces charbons ont été récemment expérimentés pour le chauffage des chaudières à vapeur dans l'une des — 336 — plus importantes usines de Caen , dans la fabrique d'huile de M. Cil. Paulmier, président de la Chambre de commerce de cette ville ; il a été constaté par cet essai industriel : 1° Que la houille de Littry brûle bien, mais qu'elle est fumeuse et ne pourrait être employée dans l'in- térieur des villes qu'à la condition d'adapter aux foyers des chaudières des appareils fumivores ; 2° Que la présence des schistes oblige à nettoyer la grille de deux en deux heures, et que ces charbons réclament des soins plus assidus du chauffeur ; 3° Qu'employée isolément , la catégorie des char- bons de Littry, dite criblure ou gailleterie , est moins avantageuse pour la production de la vapeur que le gaiUeii7i de Cardiff ; mais qu'un mélange, par parties égales , de ces deux charbons peut-être brûlé sans fumivore, ne comporte pas des nettoyages de la grille plus fréquents que de coutume et est d'un emploi , à peu de chose près , aussi avantageux que celui du charbon anglais. Ces essais ont été faits en mai 1873, alors que la gailleterie de Fumichon coûtait , en gare du Molay- Littry, 25 fr. la tonne rendue sur wagon et 27 fr. 50 à Caen, et que le gailletin de Cardiff revenait à 36 fr. à l'usine. Dans deux opérations comparatives , on employa , pour marcher pendant le même temps et produire une égale quantité de vapeur : 1° 1,500 kilog. du mélange de charbon de Littry et de Cardiff, coûtant 31 fr. 75 la tonne , soit. 47 fr. 63 2° 1,300 kilog. de gailletin de Cardiff à 36 fr 46 80 Différence Ofr.83 — 337 — Avec les résultats de cet essai industriel et les fluctuations de prix , tant des charbons anglais que de ceux de la mine de Littry , on peut , à quelque moment que ce soit , établir s'il y aurait ou non avantage à associer les houilles du Calvados, pour le chauffage des chaudières à vapeur, aux gailletins anthraciteux du pays de Galles. Tout dépend de l'écart de prix que présenteront entre eux ces deux com- bustibles , et un calcul algébrique des plus simples , basé sur les résultats que nous venons de faire connaître , montre que , dès que cet écart atteindra ou dépassera 26,7 % du prix des gailletins anglais , il y aura profit à recourir au mélange en question. Depuis le commencement de la crise déterminée par le renchérissement des charbons , les demandes ont afflué de toutes parts sur la mine de Littry. Malheureusement , cette entreprise , à la prospérité de laquelle la concurrence des houilles anglaises avait porté, depuis l'ouverture du bassin de Fumichon, une telle atteinte qu'elle avait dû restreindre de plus en plus ses moyens de production , renoncer aux travaux coûteux d'exploration qu'elle avait tant multipliés dans le passé , et réduire son personnel d'ouvriers, ne se trouva pas en état de répondre aux demandes de la nouvelle clientèle qui lui arrivait et de profiter même , dans une large mesure , de la hausse qui se produisait. C'est que , du jour au lendemain, l'on n'ouvre pas de nouveaux puits , on ne prépare pas de nouveaux champs d'exploitation, et surtout on ne forme pas des ouvriers au travail spécial des mines ; il n'y a pas là d'improvisation possible : c'est une œuvre de longue haleine à laquelle la Compagnie de Littry — 338 — doit aujourd'hui appliquer ses vues et consacrer ses efforts. Elle peut le faire avec confiance dans l'avenir ; car la crise houillère finie (si elle prend fin), on est assuré de ne plus revoir les houilles anglaises aux prix de 1860 à 1870 , à ces cours qui , pesant sur ceux des charbons de Basse-Normandie, mettaient la mine de Littry dans la nécessité de vendre ses produits à des prix non rémunérateurs. Il restera de la crise ac- tuelle, personne n'en disconvient, une hausse perma- nente, notable et susceptible de laisser aux charbons de cette concession une marge de bénéfices raison- nables. Par l'amélioration de ses produits, grâce au lavage des menus , la mine de Littry était déjà parvenue à étendre le cercle de ses débouchés, à relever le cours de ses charbons, à regagner d'un côté ce que la désertion de la clientèle chaul'ournière lui faisait perdre de l'aatre , enfin à améliorer sensiblement sa situation. Une hausse durable aidant, cette entreprise peut revoir les jours prospères des cinquante pre- mières années de ce siècle ; elle les reverra assurément si les propriétaires de cette mine , reprenant leurs travaux d'exi)loration sur les milliers d'hectares de la concession qui n'ont pas encore été fouillés , s'attachent surtout, comme le leur conseille leur in- térêt bien entendu, à découvrir et à exploiter de nouvelles richesses houillères dans une étroite proximité du chemin de fer de Paris à Cherbourg. C'est là un point dont la situation même de la mine de Littry atteste l'importance capitale. Malgré la concurrence des houilles anglaises, malgré la qualité inférieure des charbons que , dans les derniers — 339 — temps , on tirait de l'ancien bassin, bien qu'on n'eût pas encore songé à les améliorer par le lavage , cette entreprise réalisait des bénéfices , était même floris- sante, alors que l'exploitation avait son siège à Littrj^ au centre de la clientèle cliaufournière et à proximité de la gare du Molay-Littry. L'exploitation se portant ensuite à Fumiclion , à près de six kilomètres de cette gare (il y en a même huit par la route) , les charbons de la mine ont subi du môme coup, en raison du transport par voie de terre des fosses de Fumichon à la gare du Molay-Littry, une aggravation de prix de revient, une charge de 3 fr. environ par tonne , laquelle a été la cause originaire et presque la cause unique de la situation critique de la mine de Littry. Elle s'est vue contrainte de dévorer dans ces transports onéreux le plus clair de ses bé- néfices, cette somme de 3 fr. par tonne que bien des mines n'obtiennent pas comme écart entre le prix de vente et le prix de revient, et elle en était à peine arrivée , à la veille de la hausse, à joindre les deux bouts comme on dit vulgairement. La nécessité s'impose donc , l'exemple du passé le démontre péremptoirement, de rechercher principa- lement la houille sur la concession de Littry , dans une zone voisine de la voie ferrée qui la traverse , et d'établir , entre cette voie et les nouveaux puits qui pourront être ouverts , des procédés de transport par plans inclinés, tramways ou chemins de fer plus économiques que le roulage actuel qui n'est plus de notre époque et stérilise une entreprise alors que des transports à bon marché en assureraient la prospérité. 22 CHAPITRE IV. DE LA CONTINUITE DU TERRAIN ROUILLER ENTRE LES MINES DU PLESSIS ET DE LITTRY. Y a-t-il continuité de la formation houillère entre les concessions du Plessis et de Littry ? Telle est l'importante question que nous nous proposons d'exa- miner dans ce dernier chapitre et qui se présente comme la conclusion de notre étude. Bien que la jonction souterraine des deux bassins liouillers de Basse-Normandie n'ait pas encore été matériellement démontrée ( ce travail serait sans objet si une semblable démonstration avait été faite), elle nous paraît offrir les plus grandes probabilités , et, il y a plus de trente ans, la môme conviction était partagée par feu M. l'ingénieur en chef Hérault, alors qu'il déterminait l'Administration à entre- prendre , à Mestry et à St-Jean-de-Daye , deux sondages sur lesquels nous aurons bientôt à revenir. Les motifs qui doivent faire envisager cette jonction comme fort probable sont tirés de trois ordres de considérations différents : — Constitution particulière de la dépression des terrains de transition dans la- quelle s'est déposée la formation houillère. — Étude spéciale de cette formation sur les deux bassins du Plessis et de Littrv. — Connexion intime du terrain — 342 — houiller avec les assises permiennes et triasiciues que l'on retrouve dans, toute l'étendue du golfe du Cotentin. Sur la lisière sud de la dépression dans laquelle a pris naissance la formation liouillère , on ne ren- contre, depuis Mobecq aux portes de la Haye-du- Puits jusqu'à Périers, St-Lo et Littry, que les couches les plus inférieures des terrains de transition, ces schistes et grauwackes qui constituent partout an sol accidenté dont les points les plus élevés et les plus bas se maintiennent avec une grande régularité sar tout le pourtour du golfe entre les cotes de 50 et de 120 mètres ; nulle part , dans la région qui nous occupe , on ne voit ces assises cambriennes se rel€(ver brusquement à de plus hautes altitudes. N'y a-t-il pas lieu de penser que, dans le fond du golfe du Cotentin, entre les mines du Plessis et de Littry, les mêmes couches offrent la môme allure, et que les grauwakes , que l'on a à peine atteintes à 380 mètres de profondeur dans le sondage Kind , sur la concession du Plessis, que l'on n'a pas rencon- trées dans le bassin de Fumichon , exploré jusqu'à 280 mètres a a-dessous de la surface, se maintiennent dans la partie centrale du golfe à des profondeurs pouvant varier entre 350 et 450 mètres, mais en se relevant peu à peu vers la lisière de la dépression , ainsi qu'on l'a constaté par les puits de Floquet , des Landes et de St-Georges. Or , pour • qu'il n'y eût pas jonction entre les 'formations houillères du Plessis et de Littry , il faudrait , au contraire , que , dans l'intervalle entre ces deux concessions , le fond du golfe du Cotentin présentât un bombement des plus accentués et d'une — 343 — importance comparable à l'épaisseur connue du ter- rain liouiller ( 189 mètres sur la mine de Littry et 300 mètres sur celle du Plessis), Un semblable relè- vement isolerait , en effet , les deux bassins du Cal- vados et de la Manche : mais, comment supposer qu'il ait eu lieu sans laisser de traces dans l'intérieur ni sur la ceinture du golfe ; comment admettre même qu'il ait pu se produire , quand on voit partout les couches cambriennes , bien que tourmentées , ne pas présenter des différences de niveau de plus de 60 à 70 mètres. L'hypothèse d'un bombement local entre les con- cessions de Littry et du Plessis , d'un accident géo- logique dont on n'aurait pas d'autre exemple dans la région des terrains de transition inférieurs de la Basse- Normandie , est donc inadmissible ; la dépression que présentait le golfe du Cotentin , de Littry au Plessis, était continue, régulière et partant, la for- mation houillère a dû venir niveler avec ses puis- santes assises déposées horizontalement tout le fond accidenté du golfe , entre Littry et le Plessis. Postérieurement à ce dépôt régulier, des accidents locaux, tels que ceux que nous avons signalés comme ayant été déterminés par l'apparition du porphjTe , ont bien pu morceler cette formation , d'abord con- tinue . en lambeaux distincts , amener des érosions partielles du terrain liouiller qui a fourni de nom- breux matériaux aux dépôts plus récents ; mais il n'en demeure pas moins infiniment probable que la formation houillère s'est d'abord déposée sans dis- continuité entre les deux points extrêmes sur lesquels elle a été reconnue. Ces probabilités s'affirment encore si Ion vient à - 344 — étudier la distribution .aéograpliique du terrain liouiller sur le bassin de Littry et à établir des rap- prochements entre ce bassin et celui du Plessis. Sur la concession de Littry, la formation houillère a été reconnue, d'une façon presque continue, depuis le ruisseau du Gril , à la limite est de la concession , jusqu'à la Rogerie et à Fumichon , soit sur un in- tervalle de 7 kilomètres nu moins. Les explorations présentent ensuite une lacune considérable ; mais on retrouve encore le terrain houiller , à 18 kilomètres des affleurements de l'est, à Moon et à Airel. Bien que situées sur la concession de Littry , ces deux localités sont presque à égale distance du Plessis et des affleurements du ruisseau du Gril ; car 23 kilomètres seulement séparent Airel de l'empla- cement du sondage Kind ; aussi , la découverte du terrain liouiller à Moon , bien qu'il n'en ait pas été tiré un parti utile jusqu'ici, n'en a pas moins un intérêt capital , en ce qu'elle établit une sorte de jalon intermédiaire dans les couches houillères si- gnalées et exploitées sur des ])oints séparés par un intervalle de près de 40 kilomètres. On peut même reconnaître encore , entre les deux bassins de Basse-Normandie, des rapprochements plus intimes, amenant à conclure qu'ils doivent faire partie d'une formation unique. La seule coupe que l'on ait du terrain houiller du Plessis est celle du sondage Kind ; il est intéressant de la comparer avec les données infiniment plus précises que l'on possède sur lo bassin de Littry. Le sondage Kind a rencontré à trois reprises , à 184'",50, 209"', 60 et à 242"^,91, des schistes charbon- neux renfermant dos voinns do lionillo pins on moins — 345 — (épaisses . et la troisième traversée de schistes avec charbon a été précédée et suivie de la rencontre de masses puissantes de conglomérats ou de poudingues à galets siluriens. N'y a-t-il pas là une grande analogie avec ce que nous trouvons à Littry et ne peut-on pas envisager : 1° La veine supérieure du sondage Kind, qui est le prolongement de la première couche du bassin du Plessis , comme représentant la petite veine at- teinte par le puits Ste-Barbe, à 2^ mètres au-dessus de la masse principale de houille ; 2° La veine intermédiaire du même forage consti- tuant la grande couche inférieure du Plessis comme l'équivalent de la couche principale de l'ancienne exploitation de Littr.y ; 3° La veine inférieure du sondage Kind , qui ne correspond à aucune couche du bassin du Plessis comme représentant la veine reconnue par le puits de St-Georges et sur le bassin de Fumichon , à 64 et à 43 mètres au-dessous de la couche exploitée dans la concession de Littry. Sur les deux mines , cette même veine inférieure serait caractérisée par son association à de puissantes assises de conglo- mérats ou de poudingues que nous avons tant de fois signalés. Un semblable rapprochement entre les couches des concessions de Littry et du Plessis , qu'on ne peut présenter qu'avec une certaine réserve , en envisageant qu'il s'agit de points distants de près de 40 kilomètres , et que , sur un intervalle aussi grand , les couches houillères ont pu ne pas se déposer avec une régularité absolue , amènerait à conclure qu'à 100 mètres environ en contre-bas de la veine infé- — 346 — rieure du bassin de Fumichon, et conséqiiemment à 350 mètres au-dessous de la surface , il y aurait de certaines chances de rencontrer le niveau des schistes bitumineux , atteints presque à la même profondeur par le sondage Kind. Outre ces points de rapprochement , on a constaté les mêmes intercalations de roche porphyrique dé- composée dans les deux bassins du Calvados et de la Manche , et il a été extrait de tous deux une houille grasse à longue flamme ayant , à très-peu de chose près , la même composition chimique , généralement pyriteuse et trop fréquemment associée à des schistes en proportion élevée. Enfin , dans le bassin de Fumichon , les couches offrent leur pendage au nord-nord-ouest , tandis qu'au Plessis , la pente la plus générale est à l'est , en sorte que , sur ces deux mines , les couches pa- raissent plonger vers un môme point qui serait situé entre Isigny et Carentan. Un sondage, entrepris dans l'intervalle de ces deux localités , atteindrait vraisemblablement le terrain houiller dans la région où il présente sa profondeur maximum. La connexion intime du terrain houiller avec les assises permiennes et triasiques vient encore à l'appui de la thèse de la jonction souterraine des deux bas- sins de Littry et du Plessis. Le sondage Kind montre, ainsi que nombn» de coupes de puits et de forages entrepris sur la concession de Littry, ces interca- lations fré(iuentes de grès rouges dans les premières assises de la formation houillère , qui rendent si difllcile la séparation précise de cette formation et des couches permiennes. A ces dernières succèdent, sans discordance de — 34-7 - stratification , les différents étages du trias que l'on retrouve sur toute la ceinture du golfe du Cotentin, depuis Valognes jusqu'à Périers au sud et à Littry à l'est , en sorte qu'on peut admettre que , dans tous les points où le golfe offrait d'assez grandes profon- deurs , les couches permiennes doivent se retrouver régulièrement sous les grès, les argiles et les marnes du trias, et que le terrain liouiller lui-même doit être rencontré ensuite , alternant avec les dernières assises du grès rouge. La continuité de la formation houillère . entre les mines du Plessis et de Littry , paraît donc s'affirmer aux divers points de vue qui viennent d'être envi- sagés comme une hypothèse des plus probables . comme un fait démontré géologiquement , sinon ma- tériellement. Partageant cette conviction, M. l'ingénieur en chef Hérault détermina, en 1840, l'Administration à faire entreprendre , à ses frais , deux sondages qui n'ont malheureusement pas pu être poussés assez profon- dément pour résoudre la question de la jonction des deux bassins houillers du Calvados et de la Manche. L'un de ces sondages fut entrepris à Mestry , au lieu dit « la ferme Émery » (V. la pi. I ) , en un point qui , à cette époque , était en dehors de la concession de Littry, dont l'extension de périmètre vers le nord ne date que de 1853. Ce sondage fut donné à l'entreprise à la mine de Littry, qui pos- sédait un équipage de sonde et se trouvait fort intéressée à son exécution. Celle-ci fut bien menée ; toutefois , à la suite d'éboulements et de ruptures de tiges qu'on ne put sortir du trou de sonde , on fut forcé d'abandonner ce forage à 173'", 98 de profon- — 348 - deur , et après y avoir dépense une somme de 8,263 fr. La coupe de ce sondage figure à l'annexe n° 9 ; elle diffère très-peu de celle des 170 premiers mètres du forage d'Engleville ( annexe n° 17 ). Ces deux recherches ont atteint d'abord le conglomérat calcaire du trias , puis les grès rouges , les poudingues et les schistes, avec quelques bancs calcaires, de l'étage du grès bigarré ; enfin les calcaires magnésiens associés à des schistes et grès rouges du terrain permien. Cette dernière série de couches s'est présentée dans le sondage de Mestry sur 28"\85 d'épaisseur, entre les profondeurs de 145'^, 13 et 173'^98 ; dans celui d'Engleville , on avait rencontré la même série sur 32"", 05 , entre les profondeurs de 136"% 11 et de 168'",16. L'analogie des coupes de ces deux forages n'a rien qui puisse surprendre ; car ils sont à 2 kilomètres à peine l'un de l'autre et alignés suivant une direc- tion est-ouest, qui difî^ère très-peu de celle des couches triasiques , permiennes et du terrain houiller. Ces deux sondages devaient donc rencontrer le niveau des calcaires avec schistes à poissons à la môme pro- fondeur, à très-peu de chose près , ce que constatent, au reste , les chiffres que nous venons d'indiquer. Maintenant que l'on connaît le résultat du sondage fait h Englevilie de 1848 à IS.jO, on doit moins re- gretter l'insuccès du forage de Mestry. Sans les accidents qui se sont produits . on fui entré dans la masse puissante des couches du grès rouge et on ne les aurait pas pu dépasser ; car les instructions de l'Administration assignaient 200 mètres comme maxi- mum de la profondeur à donner au ("orage. — 340 — Le second sondage , entrepris à la môme époque aux. frais de l'État, fut ouvert à St-Jean-de-Daye et son exécution fut confiée à la Compagnie du Plessis, qui possédait l'équipage de sonde nécessaire. Ce fo- rage , placé au pied du mont Oger, atteignit seulement 154™,40 de profondeur ; il fut suspendu en 1842, des difficultés s'étant élevées , au sujet du tubage, entre l'entrepreneur et l'Administration , et finalement , on l'abandonna, en 1843, à la suite de la liquidation de la société Fantet qui en avait l'entreprise , après y avoir dépensé une somme de 4,500 fr. L'entrepreneur n'a pas fourni la coupe précise du sondage ; on sait seulement qu'il rencontra très- uniformément, depuis la surface jusqu'à 153 mètres de profondeur , des alternances répétées de schistes argileux rouges ou bleuâtres , de marnes et de grès bigarrés plus ou moins durs ; les poudingues , pour lesquels une surélévation de prix avait été stipulée à Mestry comme à St-Jean-de-Daye , ne furent pas atteints dans ce dernier forage , ce qui explique la faible dépense qu'il a nécessitée. Entre 153 et 154 mètres seulement de profondeur, on traversa un banc de calcaire très-dur , annonçant fort vraisemblable- ment les premières assises permiennes qui , à Engle- ville et à Mestry , se montrent un peu avant, à 136 et à 145 mètres au-dessous de la surface. Les mêmes calcaires magnésiens affleurant , ainsi que nous l'avons déjà indiqué, au pont de la Hoderie, entre la gare et l'église de Lison , les coupes des sondages de Mestry et de St-Jean-de-Daye établis- sent que ces bancs calcaires plongent tant au Nord- Est qu'à l'Ouest. La ligne déplus grande pente de ces couches est donc dans Tintervalle entre ces deux — 350 — directions , soit vers le N.-N.-O. suivant lequel a également lieu le pendage des assises du terrain liouiller sur le bassin de Fumichon. L'emplacement du sondage de St-Jean-de-Daye était des mieux choisis ; cependant, la recherche qui y a été faite n'aurait vraisemblablement pas pu aboutir parce qu'il avait été donné au trou de sonde . eu égard aux profondeurs qu'il s'agissait d'atteindre, un diamètre beaucoup trop faible (O'^jOl) pour opérer par la suite le tubage de façon à empêcher les ébou- lements déterminés par la friction des tiges contre les parois du trou de sonde. A côté des travaux entrepris par l'Administration pour établir la jonction des bassins de Littry et du Plessis , nous devons citer un sondage exécuté en 1860 à Méautis par la société « la Normandie » qui se proposait d'étendre le cercle de ses opérations sur les communes de Carentan , Anvers , St-Eny , St- Georges-de-Bohon et Périers. Ce sondage n'atteignit que 112 mètres de profondeur et il traversa sur toute sa hauteur les schistes, marnes et grès du trias. La rencontre d'un banc assez dur de poudingue à cette profondeur est l'obstacle , cependant peu sérieux , qui mit fin à cette entreprise. La démonstration matérielle de la continuité du terrain houillcr entre les concessions de Littry et du Plessis est donc encore à faire , car les trois forages que nous venons de i-elater ont, par leur défaut d'a))- profondissement , laissé la question à peu près en- tière. Elle ne pourra so trouver résolue ([uh l'aide d'un sondage susceptiblo d'atteindro des profondeurs de — 351 — 350 à 450 mètres environ (1) ; il laudra donner à ce forage un assez fort diamètre de façon à le tuber en- tièrement ou à pouvoir y introduire des colonnes perdues de tubes pour la traversée des schistes argi- leux et des marnes qui, en se gonflant , obstrue- raient le trou de sonde. Un forage de cette importance bien placé , bien outillé et bien conduit , a les plus grandes chances de rencontrer les assises de la formation houillère entre les concessions de Littry et du Plessis. Mais , que vaudra le terrain houiller dans cette région qui échappe encore à nos investigations ? Les couches de combustible y seront-elles riches et abon- dantes ou minces et d'une exploitation peu avanta- geuse ? Quelle sera la qualité du charbon qu'on en pourra extraire ? Ce sont autant de questions aux- quelles il est de toute impossibilité de répondre et à l'égard desquelles on ne peut se livrer actuellement qu'à de simples conjectures, * Il est possible que , dans la région centrale du golfe du Cotentin, le terrain houiller prenne plus de puissance et de régularité et renferme, aux quatre niveaux qu'a fait connaître le sondage Kind , des couches plus épaisses , d'un combustible plus pur et (d) A titre de renseignement sur le prix auquel pourrait se faire une semblable opération , eu égard à la nature des terrains traversés , nous croyons utile de faire connaître la dépense qu'a entraînée l'un des plus importants sondages entrepris sur la concession de Littry. Le son- dage de Fumiclion, profond de 238 mètres , non tube et d'un dia- mètre de O"",!?, a coûté 16,000 francs à la Compagnie de Littry. Il a élé fait de 18i2 à 1844; depuis celte époque , la main-d'œuvre s'est élevée de 30 "/<, environ, en sorte qu'aujourd'hui un semblable forage ne coûterait guère moins de 21,000 francs. — 352 — de meilleare qualité que dans la zone des affleure- ments de Littry et du Plessis ; il est également pos- sible que le morcellement en bassins exploitables et en parties stériles, que nous avons signalé comme un des traits de la formation de Littry , se retrouve , à un moindre degré peut-être , en raison de l'éloigne- ment des terrains de transition , dans cette région encore inconnue de la formation houillère. La loi de continuité , que nous nous sommes atta- ché à établir dans cette formation, ne s'applique pas absolument à chacun des niveaux de combustible qui ont été signalés au Plessis et à Littry , et il se peut que , tandis que tel sondage heureux rencontrera des couches abondantes et épaisses, tel autre vienne à tomber sur une région stérile ou sur de simples brouillages de couches qui ne devront pas toujours décourager les explorateurs. On ne le peut mieux prouver qu'en rappelant une remarqiie qui fut faite à l'occasion de la découverte du bassin de Fumichon, Si Ton avait reporté, à cent mètres à Test de l'emplacement choisi, le sondage à l'aide duquel fut opérée la reconnaissance de ce bassin, on serait tombé sur la faille que nous avons précédemment signalée et on en aurait probablement induit, bien à tort cependant , que le terrain houiller était stérile dans cette région de la mine de Littry. Les explorations à faire entre les concessions de Littry et du Plessis offriront donc, nous ne devons pas le dissimuler , de certains aléas au point de vue de la richesse du terrain houiller dans cette région. On se prémunira contre ces chances bonnes ou mau- vaises en multipliant , autant que possible , les son- dages , et d'ailleurs , ce côté aléatoire des recherches — 353 — ne saurait y faire renoncer , quand on envisage que , dans un département voisin, on songe en ce moment à entreprendre des sondages de 700 à 1,000 mètres , sur cette seule donnée que c'est à ces profondeurs qu'il y aurait chance de rencontrer le terrain liouiller, s'il se prolonge du Boulonais et des départements du Nord et du Pas-de-Calais , jusque dans celui de la Seine-Inférieure. Des recherches dans le Cotentin n'ont ni à atteindre de semblables profondeurs, ni à courir de tels risques, puisque la rencontre du terrain houiller est entourée, nous croyons l'avoir démontré , des plus grandes probabilités ; elles doivent donc prendre le pas sur d'autres entreprises du même genre, plus grandioses peut-être, mais assurément plus hasardeuses. Dans les pages qui précèdent , nous avons particu- lièrement cherché à établir qu'il doit y avoir conti- nuité de la formation houillère entre les concessions de Littry et du Plessis ; mais, ce n'est pas seulement à l'intervalle qui sépare ces deux mines que doit se borner l'extension du terrain houiller et il est fort possible qu'on le retrouve en nombre d'autres points du golfe du Cotentin , notamment au nord des conces- sions du Plessis et de Littry ainsi qu'à l'est de cette dernière , à la suite des affleurements du ruisseau du Gril. Cependant , dans la région septentrionale du golfe, l'existence du terrain houiller est plus problématique qu'au sud de Carentan , par cette raison qu'entre St-Sauveur-le- Vicomte , Valognes et Quineville , la dépression dans laquelle auraient pu se déposer les couches houillères est beaucoup moins profonde qu'entre Littry et le Plessis. On voit émerger, de dis- — 354 - tance en distance , depuis Magneville jusqu'à la mer, au milieu des couches triasiques qui ne doivent cons- tituer qu'un manteau assez mince au-dessus des as- sises des terrains de transition , des pitons isolés de grès siluriens et même une chaîne importante des mêmes grès entre Montebourg et Quinéville. Ces témoins attestent qu'il ne faut pas aller à une grande profondeur pour retrouver le fond du golfe au-dessous de la nappe triasique ou des couches plus récentes comme l'a prouvé au reste une petite recherche faite, il y a plusieurs années , à Huberville , près de Valognes , dans l'une des carrières ouvertes sur les bancs de l'infrà-lias. On rencontra immédiatement au-dessous des calcaires de ce niveau , la suite de l'étage ampélitique de Lestre , sans même traverser le trias auquel les couches infraliasiques sont sim- plement adossées , ni le terrain houiller qui paraît ainsi manquer sur le revers nord de la chaîne de grès de Montebourg. Ces remarques sar le peu de profondeur du golfe du Cotentin ne s'appliqueraient pas seulement , pen- sons-nous , à la zone la plus septentrionale dans laquelle on voit surgir des pointements de grès siluriens. Sur toute la région s'étendant au nord de Carentan , il est fort possible que le fond du golfe soit constitué par le prolongement de ces rides sail- lantes , continues et assez élevées de grès siluriens qui se montrent dans la partie nord de la presqu'île du Cotentin. Il n'y a pas h\ une simple hypothèse ; car les mêmes grès , que l'on voit en lambeaux isolés autour de Valognes, viennent d'être retrouvés, sous 2 à '3 mètres d'alluvions triasiques, jusqu'à Colombières, presque sur les confins de la concession do JJttry. — 355 — Nous avons indiqué, sur la planche I, ce petit poin- tement de grès silurien que signalait M. Hérault dès 1825 ; il se trouve sur l'alignement Est-Ouest de la haute chaîne de Lithaire etMontcastre que l'on retrou- vera vraisemblablement à d'inégales profondeurs , entre la Ilaye-du-Puits , Carentan et Colombières. Cette physionomie spéciale de la partie nord du golfe du Cotentin , dans laquelle les rides de grès silurien relevant le fond du golfe ont pu faire obs- tacle au dépôt des couches du terrain ^houiller , doit écarter , pour le moment du moins , les explorateurs circonspects et les amener à concentrer leurs vues et leurs efforts sur la région qui s'étend au sud de Carentan , entre le Plessis , Periers et Littry. Quels sont les points de cette région qu'il serait le plus convenable de choisir pour y entreprendre des sondages ? C'est une question à laquelle on ne saurait répondre d'une façon tant soit peu précise, en se basant sur des données géologiques encore bien incomplètes. On sait seulement que les couches du Plessis et de Fumichon paraissent plonger vers Ca- rentan et Isigny, en sorte qu'entre ces deux localités, les sondages seraient vraisemblablement plus pro- fonds que si on se plaçait plus au sud , par exemple entre Moon , St-Jean-de-Daye et le Plessis. S'il devait s'agir d'un sondage exécuté par l'État , au point de vue , non d'intérêts privés demandant la satisfaction la plus immédiate , mais dans l'intérêt général , nous conseillerions de l'entreprendre à mi- distance entre Moon et le Plessis , à St- André de Bohon par exemple , presque au bord du marais , de manière à gagner une trentaine de mètres de hauteur dans la recherche. •23 — 3Ô6 — En ce point, le sondage atteindrait la formation houillère dans sa partie centrale, peut-être déjcà pro- fonde et puissante ; il permettrait de la mieux explorer et démontrerait la jonction des bassins du Plessis et de Littry avec une plus grande netteté que ne le feraient des forages pratiqués tout près de l'une ou de l'autre des deux concessions. Il aurait enfin cet important résultat, si la recherche était favorable, de donner immédiatement lieu à l'ouverture de plu- sieurs nouvelles exploitations entre les deux mines du Plessis et de Littry. Une entreprise particulière ne se propose pas un but aussi général et demande à un sondage, non pas seulement des résultats géologiques , mais la solution pratique la plus immédiate et la moins coûteuse. A un semblable point de vue , ce serait aux confins ouest de la concession de Littry qu'il nous paraîtrait avantageux de se placer. L'emplacement du sondage de St-Jean-de-Daye était très-convenablement choisi ; on y pourrait revenir en s'établissant aussi près que possible de la vallée dans laquelle coule le canal de Taute et Vire ; ce sondage , d'après ce que l'on sait de celui fait en 1840 et d'après les coupes de ceux de Mestry et d'Engleville , n'atteindrait vraisemblablement pas le terrain houiller avant 280 mètres de profondeur. Sur la rive droite de la Vire , entre Neuilly et Lison , la rencontre de cette formation paraît devoir être encore plus facile et ne pas comporter un forage aussi important. La faille qu'au commencement de notre étude nous avons indiquée comme s'étant pro- duite dans la baie des Veys, à l'origine de la période crétacée, a relevé fort sensiblement les assises de la - 357 — rive droite , à tel point qu'on voit apparaître le cal- caire infra-Iiasique à Osmanville et se relever à une assez grande altitude, à Neuilly, les conglomérats triasiques qui se montrent à Montmartin-en-Graignes, aux Vers et dans le lit du canal de Carentan à la mer! Ce relèvement de couches affecte également les assises du terrain houiller, en sorte qu'on doit s'at- tendre à les rencontrer à une moindre profondeur sur la rive droite que sur la rive gauche de la Vire. Si l'on envisage que les calcaires avec schistes à poissons affleurent au pont de la Hoderie et que ce niveau de calcaires n'est séparé du terrain houiller que par 83 à 85 mètres de grès rouge dans le bassin de Fumichon , on est porté à en induire qu'il y a de grandes probabilités de rencontrer le terrain houiller à 150 ou 160 mètres, par un sondage entrepris dans la vallée de la Vire, à mi-distance entre Airel et Neuilly. On peut également rechercher le prolongement du terrain houiller au nord de la concession de Littry • mais, dans cette direction , il laut s'attendre à entre- prendre des sondages très-profonds , puisque celui d'Engleville n'était pas encore sorti du grès rouge à 263 mètres. En outre, il est possible de rencontrer en divers points, entre Isigny, Vouilly et Colombières, le prolongement du pointement de grès silurien de cette dernière commune qui constituerait une petite chaîne interceptant le terrain houiller. Celui-ci peut encore être recherché à l'est de la con- cession de Littry , à la suite des affleurements du ruisseau du Gril. Des sondages devront être alors entrepris dans les bancs du lias ; mais il n'en résul- tera pas un grand accroissement de profondeur , — 358 -- attendu que ces assises liasiques n'atteignent à Bayeux , où elles ont cependant leur maximum de puissance , qu'une épaisseur de 55 mètres , d'après la coupe d'un sondage artésien fait en 1860 sur la place du château. Les points ne manquent donc pas sur lesquels la recherche des prolongements des bassins de Littry et du Plessis puisse s'opérer sans de grandes difficultés et avec de sérieuses cliances de réussite. Les débouchés ne manqueront pas non plus aux exploitations qui , par la suite , viendront à se créer. Les départements du Calvados et de la Manche , pour ne parler que de ceux sur le sol desquels ces exploitations pourraient se trouver , ont vu dans ces trente dernières années leur consommation houillère s'accroître considérablement comme le montre le tableau ci-après : ANNÉSS. CALVADOS. MANCHE. TOTAUX. 1844 57,272 tonnes 25,909 tonnes 83,181 tonnes 1849 71,464 — 26,100 — 97,564 — 18.54 73,610 — 36,785 ~ 110,395 — 18.59 74,878 — 54,850 — 129,728 — 1864 116,109 - 63,638 — 1-79,747 _ 1869 149,993 .81,337 — 231,330 — Cette consommation atteignit 231,000 tonnes en- — 359 — viron en 1869 ; elle ne s'est pas sérieusement déve- loppée depuis, en raison des événements politiques de ISTO et 1871 et de la stagnation des affaires. La très-majeure partie des charbons consommés dans le Calvados et la Manche vient d'Angleterre ; les bassins du nord de la France et la mine de Littry ne fournissent qu'un faible appoint à cette consom- mation. Dans le département de la Manche , où l'industrie manufacturière est peu développée, la chaufour- nerie, la maréchalerie et le chauffage domestique absorbent la plus grande partie des combustibles qui sont introduits par les nombreux ports du Cotentin. Dans le Calvados , la consommation des usines a pris beaucoup d'extension; cependant, l'industrie chau- fournière du Bessin entre pour une fraction notable dans le chiffre total de la consommation. Dans un rayon restreint , et sans compter le dépar- tement de l'Orne qui absorbe plus de 60,000 tonnes , ni la Seine-Inférieure , où des charbons du Calvados et de la Manche pourraient arriver par cabotage et qui consomme annuellement 800,000 tonnes , les débou- chés ne manquent donc pas aux exploitations qui viendront à se créer , soit qu'elles alimentent spécia- lement la chaufournerie comme se sont bornées à le faire longtemps les mines du Plessis et de Littry , soit qu'elles produisent des charbons à gaz et à briquettes qui pourront être envoyés au loin , soit qu'enfin leurs houilles puissent convenir à la consommation indus- trielle qui , importante déjà dans le Calvados , prend d'énormes proportions dans la Seine-Inférieure. Les voies de communication rapides et écono- miques ne feront pas non plus défaut aux produits — 360 — d'exploitations venant à se créer entre les concessions de Littry et du Plessis. Tout autour de Carentan , s'étendent de vastes marais traversés par la Vire , la Taute , la Douve et le Merderet , rivières qui ont été canalisées sur un grand développement et sur lesquelles la batel- lerie a une certaine activité , notamment pour le transport de la chaux ; en outre , le réseau de l'Ouest possède les lignes de Paris à Cherbourg , de Lison à St-Lô et va bientôt entreprendre le chemin de fer stratégique de Cherbourg à Brest , qui passera à l'Est de la concession du Plessis , vers Lessay et Coutances. Enfin, le département de la Manche est sur le point de faire exécuter tout un réseau de chemins de fer d'intérêt local , comprenant en particulier deux lignes allant de Carentan à Carteret et à Périers, dont l'établissement sera extrêmement avantageux aux exploitations houillères qui pourront s'ouvrir entre les concessions de Littry et du Plessis. Tel est l'avenir qui s'offre aux explorateurs qui viendront dans le Cotentin et le Bessin rechercher de nouveaux gisements de combustible. Assurance presque complète de rencontrer la formation houillère à des profondeurs très-abordables ; chances aléa- toires à courir en ce qui concerne le degré de richesse de cette formation ; cercle important de débouchés et multiplicité des voies de communi- cation par canaux , par chemins de fer et môme par mer, à portée des entreprises qui pourront s'é- tablir. Cette perspective n'a rien que de très-encou- rageanl , car elle assure à l'esprit d'investigation un — 361 — champ d'étude suffisamment large et sérieux et qui mérite , surtout avec la hausse des charbons , de fixer l'attention des explorateurs. Depuis le commencement de la crise houillère , nos voisins de l'autre côté de la Manche se sont remis à fouiller leur sol , à reprendre d'anciennes exploi- tations abandonnées , à rechercher de nouveaux gise- ments houillers. Cet exemple , nous venant d'un pays qui suffit et bien au-delà aux besoins de sa consommation inté- rieure , s'impose plus particulièrement aux exploi- tants français , si l'on envisage que notre industrie est tributaire de l'étranger et à la merci des moindres crises qui peuvent s'y prodaire , en raison de l'écart énorme de près de huit millions de tonnes existant actuellement entre la production de nos mines de combustibles et les exigences chaque jour croissantes de la consommation. ANNEXES. ANNEXE N° 1. Coupe du sondage de l'herbage du Breuil (n* 51). Terre végétale, sables, argile, graviers 25"", 88* Schistes rouges et grès bigarrés 21 80 Grès houillers noirâtres et blanchâtres; lames de schistes houiliers 27 62 Poudingue 0 92 Grès houillers gris et jaunâtres 5 97 Schistes gris bleuâtres 5 73 Grès rouges tachetés 2 60 Grès et schistes houillers 4 08 Poudingue quartzeux , . 1 10 Grès houiller et petits lits de schistes houillers 2 49 Poudingue quartzeux 2 »» Schistes et grès houillers 8 40 Poudingue quartzeux à 78 Grès houiller 1 85 Poudingue 0 70 Grès et schistes houillers 5 43 Poudingues 5 25 Grès houiller gris et conglomérats 10 95 Poudingues 2 40 Profondeur totale. . . . ISO"", 95" — 364 — ANNEXE N° 2. Coupe du puits Dumartroy (n' 31 dis). Terre végélale !■,»»• Sables, graviers et argile 23 85 Grès rouge 0 80 Scliisles argileux rouges et maculés de vert 8 65 Calcaire gris 2 m Grès gris et rouges 2 20 Schistes argileux gris et rouges 8 AO Grès gris 3 80 Alternance de schistes et de grès rouges et gris 17 20 Alternance de schistes et de grès houillers; nœuds char- bonneux h 20 Poudingue quartzeux 1 î*.') Grès et schistes houillers 3 C5 Poudingue quartzeux * /|0 Schistes et grès houillers .} 20 Poudinguet quartzeux avec lits de grès houiller A 69 à I Charbon à chaux 0",0i» \ ■fe l Schiste houiller 0 30 1 « < Charbon à chaux 0 10 ' î 60 ^ [ Schiste houiller 0 66 ° ^ Houille maréchale 0 50 Grès houillers gris et blancs avec quelques lits de schistes. 2(3 21 Roche éruptive décomposée 2 95 ) Profondeur totale. . . . 116",65'' — 3G5 — ANNEXE N" 3. Coupe du puits Noël (n' $2). Terre végétale 1"',10* Glaise, sables et graviers 13 iO Grès rouges et lits argileux 10 50 Calcaire gris 3 »» Schistes argileux et grès avec intercalation de & bancs de calcaire gris 15 >n Grès rouges et schistes argileux 13 »n Schistes argileux et rognons de grc^'s houiller 150 Grès houiller 3 •» Schistes argileux et rognons de grès houiller 13 55 Alternance de schistes et de grès houillers avec clous charbonneux 13 50 Poudingue quartzeux 0 bO Schistes et grès houillers 4 35 Poudingue 1 50 Grès houillers avec petits lits de schistes 10 05 ! Charbon schisteux. . . . l'",i)»«'i Nerf de schiste 0 03 [ 1 33 Houille maréchale . • . 0 30 ) Grès houiller , 1 45 Charbon sec et maigre 0 20 Profondeur totale. . . . lOT^.ÎS' — 366 - ANNEXE N° 4. Coupe du puits du Carnet (n' 34). Terre végétale 0-,90« Sables, graviers et argile 12 UQ Grès rouges et schistes argileux rouges et gris 19 80 Calcaire gris 2 80 Grès rouges et bigarrés ; schistes argileux avec intercalation de gros bancs de calcaire 10 60 Schistes rouges, bruns et blanc-verdûtres 22 50 Grès houillers avec filets de schistes et nœuds charbonneux. 29 20 Poudingue quartzeux 1 80 Roche feldspathique altérée 6 80 Pétrosilex rappelant les roches de Monlmirail 2 »» Profondeur totale 108», 80» ANNEXE N° 5. Coupe du puiis Touvais (n* 33). Terre végétale l-,20» Sables, graviers et argile 9 80 Calcaire gris 1 *' Sable argileux rouge avec petits bancs de grès rouge . . 31 10 Calcaire gris 0 AO Schistes et grès bigarrés /i 50 Calcaire gris 2 20* A reporler 50 20 ' — 367 — Report 50 20» Schistes argileux et grès bigarrés 3 50 Calcaire gris 1 20 Grijs gris laclielés de rouge avec lils de scliisics argileux gris et rouges 10 50 Schistes argileux rougeûtrcs avec petits bancs de grès rouge 11 30 Grès rouge avec galets et schistes 1 95 Schistes argileux rougcûlrcs avec blocs de grès rouge . . 16 55 Grès houillers avec galets 7 30 Poudingue quartzcux 1 50 Grès houillers gris li 60 Charbon ù chaux 0 35 Grès houiller i 05 Charbon à chaux 0 60 Schistes houillers 2 20 Grès houiller 1 10 Hoche feldspathique altérée 0 30 Profondeur totale 114'», 20' ANNEXE N'' 0. Coupe du sondage /'ail eu contre-bas du puits Touvais (W 33), Roche grisâtre et jaunâtre ? 22", 30' Schiste noirâtre 1 25 Grès gris et bruns 3 65 Grès gris avec parcelles charbonneuses et lilets schisteux. 3 iQ Schistes bruns 3 n» Schiste avec parties charbonneuses 0 25 A reporter 33 55* — 36 — Report 33 55" Terrain de soulèvement; roclie jaune et grise altérée. . . ao 75 Grès et schistes houillers 1 73 Terrain de soulèvement 3 20 Poudingues quarlzeux à 27 Grès houillers 3 ùO Poudingues quartzeux 1 85 Roche brunâtre tachetée 3 60 Schistes bruns 0 60 Poudingues quartzeux 2 39 ( Sondage abandonné ici en 1845 et repris en 1852, ) Poudingues quartzeux 1 71 Schistes bruns 1 85 Poudingues quartzeux 2 30 Schiste et grès houillers 0 75 Poudingue quartzeux 1 25 Schiste et grès houillers 0 55 Poudingues quartzeux 3 70 Schistes avec nœuds siliceux 1 20 Poudingues quartzeux 24 55 Grès schisteux 0 70 Poudingues quartzeux 15 42 Profondeur totale 139», 32« ANNEXE N° 7. Coupe du puits du Vieux- Presbytère (n° 39). Terre régétale, sables, graviers et argile 13", 50" Schistes argileux rouges et maculés de blanc 14 95 Calcaire gris 0 40 Schistes argileux gris 2 »» A reporter 30 85 — 369 — Report 30 85» Calcaire gris 3 85 Schistes argileux gris et rouges 4 65 Calcaires gris avec petits lits de schiste brun 3 10 Schistes argileux bruns et verdâtres 4 95 Calcaire gris 0 50 Alternance de schistes bruns ou rouges et de calcaires gris (six bancs de calcaire) 15 50 Grès houiliers gris et blancs avec nœuds charbonneux. . 5 10 Schistes argileux bruns et noirs avec blocs de grès houiller. 5 55 Grès houiller gris 1 gO Poudingue quartzeux 0 40 Alternance de grès houiliers et de schistes bruns. ... 2 80 Schistes argileux rouges et maculés avec blocs de grès rouges 16 65 Grès rouges 15 10 Grès houiller gris 1 10 Schistes argileux rouges avec blocs de grès rouge ... 5 10 Grès houiliers avec nœuds charbonneux 3 10 Poudingue à pâte argileuse 3 ,a Grès houiliers avec débris charbonneux, associés à quelques lits de schistes bruns 10 50 Schistes argileux avec nœuds de grès houiller 2 90 Conglomérat de grès houiller , schiste argileux et de pétrosilex porphjroïde 7 qq Profondeur totale 144", 10' ANNEXE N° 8. Coupe du sondage du Pré de la Rivière (n' 45). Terre végétale , argile et graviers 6°", 65*^ Schistes argileux, rouges et bruns avec nœuds de calcaire. 17 35 A reparler 24 »))< — 370 -. Report 24 »»• Alternance de grès et de schistes rouges et bruns 24 90 Grès houillers et schistes bruns avec nœuds charbonneux . 8 15 Calcaire brun 0 52 Schistes charbonneux avec nœuds calcaires 20 63 Grès houillers passant aux poudingues alternant avec des lits de schistes bruns 19 18 Alternance de schistes et de grès houillers à grains lins. . 35 37 (Veinule de houille à 114°'. ) Poudingue quartzeui 0 50 Terrain de soulèvement. — Roche feldsphalhique altérée . 12 28 Profondeur totale. . . . 145°", 53» ANNEXE N° 9. Coupe du sondage de Mestry (n" 44), Sables, glaise et graviers lO^jSO" Calcaires argileux rougeùtres 5 »» Schistes rouges 2 90 Calcaires argileux avec nodules quartzeux 8 40 Schistes rouges 4 50 Alternance de grès et de schistes rouges 14 50 Calcaire gris 0 60 Alternance de grès rouges passant aux poudingues et de schistes rouges 40 55 Calcaire gris 0 40 Schistes et grès rouges avec nœuds calcaires 42 50 Calcaire gris 0 70 Schistes argileux avec lits de grès rouge 10 45 Poudingues quartzeux et schistes argileux 2 05 A reparler 142 75* — 371 — Report 1^2"',75« Grès rouge avec lits de schistes i 08 Poudingue quarlzeux avec schislcs argileux 1 30 Calcaire gris 0 77 Alternance de grès et de schistes rouges 1 i5 Calcaire gris 1 01 Schiste rouge 0 85 Grès rouge 1 71 Schistes rouges avec petits lits de grès M 03 Calcaire gris 0 75 Grès et schistes rouges. 7 «n Calcaire gris 0 51 Schiste rouge 0 75 Calcaire gris -. 1 Oi Schiste rouge 0 95 Calcaire gris 1 03 Profondeur totale. . . . 173"', 98 ANNEXE N° 10. Coupe du pidts de la Rogerîe (n' 43). Terre végétale , sables, graviers , argile S", 10' Schistes argileux rouges 9 50 Grès rouge 0 GO Grès gris et schistes verdûtres 5 o") Grès gris. — Schiste rouge et amandes calcaires 0 30 Grès et schistes houillers alternant ensemble 5 30 Schistes houillers bruns 3 60 Calcaire brun 1 "" Schiste brun et lames charbonneuses 0 20 A reporter 27'",60<' 24 — 372 — Report. .... 27", 60c Charbon à chaux 0 20 Schiste houiller Grès et schistes houillers avec nœuds cliarbouneux. . . . / Brouillage charbonneux Couches Schiste houiller de charbon. \ Brouillage charbonneux Calcaire bru:i Épaisseur totale : I Brouillage charbouTieux 2°',70=. f Schiste houiller Charbon gros gras et charbon à chaux Schiste houiller / 1 iO 6 50 0 12 0 20 G 18 0 20 0 20 0 iO 1 40 0 08 0 20 /i 82 Calcaire brun ^ avec nœuds charbonneux . Grès et schistes houillers . . ( (A i2°',55c. —Petite veine de 0'",50c d'épaisseur". Schistes charbonneux 1 AOc Profondeur totale. . . . 44 "",90" Un sondage fait au même lieu et ayant eu 77'°,40'= de profondeur a rencontré le terrain de soulèvement à 25'°, 80' en contre-bas de la grande couche et a traversé ce terrain de soulèvement sur 13", 10 de hauteur. ANNEXE N« 11, Coîtpe de sondage de la Conterie {n" 46). Terre végétale l^.OO" Sables, argile et graviers 2'i 40 Schistes argileux rouges et maculés de gris 22 85 Grès rouges avec lits de schiste argileux 7 35 A reporter SS^.COc ~ 3*73 — Report SS^.eOc Schistes rouges et maculés 1 35 Grès houillers gris et blanchùtres; poudingue à la base. . 4 0 05 Schistes et p;rès houillers à 20 Schistes très-charbonneux 0 75 Alternance de schistes et de grès houillers 2 80 Grès houillers gris et blanchâtres; nœud? charbonneux . . 6 95 Poudingues blancs et rougeàtrcs 0 iO Grès houiller gris 0 60 Terrain de soulèvement ; pétrosilex porphjroïde plus ou moins décomposé 1- 75 Profondeur totale. . . . 101"",A5° ANNEXE N" 12. Coupe du sondage des Hauts- Vents (W SO), Terre végétale, argile et graviers S^jOD' Schistes argileux avec nœuds calcaires 13 70 Grès blanchâtre 2 05 Schistes argileux, rouges, bleuâtres et bruns 12 AO Grès rouges avec nœuds calcaires 2 65 Schistes et grès rouges 2 60 Schistes et grès houillers gris 9 50 Grès et schistes rouges 1 10 Schistes et grès houillers gris 9 90 Calcaire brun 0 50 Charbon à chaux 0 10 Schiste brun, grès houiller et lits calcaires 2 90 Schistes houillers avec nœuds charbonneux 8 15 Alternance de grès et de schistes houillers 3 i5 A reparler 72"", ))»C — 374 — Report 72m, ««c Schistes noirs à 70 Cliarbon à chaux 0 06 Schistes argileux bruns et gris 8 74 Grès houillers, poudingues à la base et filets schisteux . . 10 90 Grès houiliers bruns à grains fins 6 60 Schistes houillers avec parties charbonneuses à la base. . 3 98 Schistes bruns argileux 1 i2 Grès houillers avec filets schisteux 7 20 Poudingue quartzeux t 1 35 Grès et schistes charbonneux 0 30 Grès et schistes houillers H 95 Poudingue quartzeux. . 3 05 Terrains de soulèvement 10 85 Profondeur totale. . . . l/t3'",10'= ANNEXE N° 13. Coupe du sondage (inUlemine (n" 52). Terre végétale d-'.SO" Sables, argile et graviers 4 40 Schistes argileux, rouges et blanchâtres 2 80 Grès gris 1 35 Calcaire gris 1 80 Calcaire roiigcûtre et nœuds de grès rouge 2 05 Schistes argileux louges, avec grès rouge passant au pou- dingue 2 80 Alternance de schistes et de grès rouges M 10 Grès houiller gris, avec nœuds calcaires 3 45 Grès houiller poudingiquc 0 60 A reporter 3111,85 r>" — 375 - lieport 3J,m85c Grès houillers gris et bruns, avec filets schisteux. ... Zi 15 Schistes bruns , avec nœuds charbonneux 3 /jO Calcaires bruns et gris, avec filets schisteux 1 iO Schistes et grès houillers 2 65 Charbon 0 05 Alternance répétée de grès houillers et de schistes argileux, avec nœuds siliceux 17 50 Schistes argileux, avec filets charbonneux 1 20 Schistes houillers, avec petits bancs de grès 6 55 Grès houillers, avec filets schisteux 2 95 Schistes argileux grisâtres 2 iO Calcaire gris 0 A5 Schistes et grès houillers passant au poudingue 5 05 Poudingue quartzeux i 80 Grès rouge 2 30 Terrain de soulèvement; roche rougeâtre décomposée. . . 21 00 Grès et schistes houillers; lames de charbon 4 85 Terrain de soulèvement ; roche rougeâtre et jaunâtre dé- composée 25ra,90o Profondeur totale. . . . 135", 45° ANNEXE N° 14. Coîipe du sondage des Croix (n' o3 ). Terre végétale et argile rougeâtre 2™, 05* Schistes argileux gris et rougeâtres, avec nœuds siliceux . . 6 GO Grès rouge. . 0 2^5 A reporter 8^,90" — 376 - Report 8", 90c Schistes argileux rougeàtres, avec petits bancs de grès. . . 15 35 Calcaire gris , avec filets schisteus i àQ Alternance de grès rougeûtres et de bancs calcaires. ... 4 25 ( 3 bancs calcaires. ) Grès rouge 0 GO Grès et schistes gris blanchâtres 1 ^0 Grès rouge, avec filets schisteux 0 80 Schistes et grès houillers 5 10 Calcaire brun 0 40 Schiste brun charbonneux. 0 iO Grès et schistes houillers, avec nœuds siliceux 7/15 Schistes avec nœuds charbonneux 0 LO Charbon schisteux 0 30 Schistes et grès houillers, avec nœuds siliceux et filets charbonneux > 8 30 Charbon 0 10 Schistes houillers 1 00 Poudingue quarizeux 1 65 Grès houillers; poudingues à la base, avec filets schisteux. 15 20 Schistes argileux grisâtres 1 35 Grès houillers grisâtres 3 30 Schistes gris ou bruns et grès houiller 1 65 Grès rouges, poudingues et filets schisteux i 50 Terrain de soulèvement ; roche altérée 2G 90 Schistes et grès houillers ; lames charbonneuses 5 05 Terrain de soulèvement; roche porphyroïde décomposée. . S) 35 Profondeur totale. . . . 125"', 10° — 377 - ANNEXE N'' 15. Coupe (1) d'îm puits fait en contre-bas de la Fosse- Saint-Georges de 18 13 à 1816. 1 Couche de houille exploitée 0"',00'' 2 Schiste argileux 0 24 3 Argile endurcie fragmentaire 0 80 4 Roche feldspathique altérée blanchâtre en masse ... 31 24 5 — verdàtre et rougeâtre IG 00 6 — verdàtre et blanchâtre 3 25 7 Argile endurcie grisâtre compacte 7 44 8 Même argile fragmentaire 3 89 9 Schistes argileux noirâtres avec veinules de houille. . . 1 30 1 0 Houille traversée d'un grand nombre de filets de schistes à 64", 16c 0/10 11 Argile endurcie noirâtre fragmentaire 2 59 12 Alternance de schistes argileux et de grès houillers. . 1 30 13 Schistes argileux en couches plissées 0 97 14 Schistes argileux gris noirâtres 0 97 15 Grès houiller noirâtre 1 SO 16 Grès rougeâtre avec veinules de houille 1 30 4 7 Schistes argileux 3 57 18 Même schiste décomposé 0 05 19 Argile endurcie micacée compacte 0 24 20 Grès houiller bien caractérisé 1 00 21 Poudingue 13 96 22 Grès houiller gris-noirâtre schisteux 1 95 23 Poudingue à pûte de grès houiller blanchâtre 19 14 Profondeur totale. . . . 11 2 "",90° 24 Au fond du puits, i5 couches d'une grauwacke quartzeiisc blan- châtre, presque verticales, orientées E.-O. et absolument étran- gères au terrain houiller. (1) Coupe extraite d'un tableau des terrains du Calvados publié par feu M. Hérault, ingénieur en chef des mines, en 1832. — 378 — ANNEXE N° 16. Coupe du puits Fumichon n" 1 {n" S6). 1 Terre végétale C'.SO" 2 Schistes rouges à tachej verdûtres 5 » B 3 Calcaire brun jaunûtre 0 30 li Schistes argileux rouges 1 iO 5 Grès rouges 1 1)1) 6 Grès rouges avec lits de schistes argileux rouges. . . 32 30 7 Grès blanchâtre 1 20 8 Schistes argileux noirâtres 1 10 9 Schistes argileux gris verdâtres 5 20 10 Calcaire gris-brun 3 50 11 Grès blanchâtre 1 90 42 Schistes argileux bleuâtres avec amandes calcaires. . . 6 20 13 Calcaire gris-brun /i un 14 Schistes argileux gris verdûtres 2 50 15 Calcaire gris blanchâtre 0 90 16 Schistes argileux gris verdûtres 2 50 17 Calcaire gris blanthûtre 5 80 13 Schistes argileux gris-bruns 2 70 19 Calcaire gris-brun 0 50 20 Schistes argileux verdûtres et rougeûtrcs 1 30 21 Calcaire gris-brun 0 30 22 Schistes argileux verdûtres et rougeûtrcs 1 50 23 Calcaire gris-brun 0 30 24 Schistes argileux verdûtres et rougeûtrcs 1 40 25 Calcaire gris blanchûtre 3 90 26 Schiste argileux gris-brun 0 30 27 Calcaire gris blanchûtre 0 80 A reporter SB", 60c -- 379 — Report SS^.GOc 28 Schiste argileux rougeâlie avec taches et amandes cal- caires 0 60 29 Calcaire gris blanchâtre 0 70 30 Schistes argileux rougeâtres et verdàtres avec amandes calcaires 31 50 31 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge 1 20 32 Schistes rouges avec taches verdûlres 6 20 33 Mêmes schistes avec lits de grès rouge et nœuds de poudingue 1 »» 3i Poudingue quartzeux à gangue de grès rougeûtre. . . 1 ûO 35 Grès gris rougeâtre , 1 40 36 Poudingue quartzeux à gangue de grès rougeâtre, . 0 70 37 Schistes argileux rouges avec taches verdàtres. ... 1 90 38 Grès gris rougeâtre , 0 90 39 Schistes argileux rouges avec taches verdàtres. ... 1 90 hO Calcaire de couleur blanchâtre 1 20 il Grès rouges avec lits de schistes verdàtres i 50 42 Calcaire gris-brun 0 50 /i3 Grès rouge à taches verdàtres. 3 10 Ai Calcaire gris-brun 1 »» Zi5 Alternance de schistes rouges et verdàtres 2 20 46 Grès rouge avec taches verdàtres 1 40 47 Schistes rouges et verdàtres avec amandes calcaires. . 2 »i) 48 Grès à gros grains de couleur blanchâtre 0 80 49 Schistes rouges et verdàtres avec amandes calcaires . . 1 »» 50 Alternance de grès et de schistes rouges 1 40 51 Grès à gros grains blanchâtre 2 20 52 Schistes rouges et verdàtres avec amandes calcaires. , 1 50 53 Grès à gros grains blanchâtre 3»» 54 Schistes rouges et verdàtres 3 50 55 Grès gris rougeâtre avec nœuds de poudingue .... 1 50 56 Schistes argileux rouges à taches verdàtres 3 30 57 Grès houiller gris blanchâtre 0 80 5S Grès houillers gris avec lits de schistes argileux. . . 5 10 59 Grès houillers gris avec galets 5 80^ 60 Grès rouges avec taches verdàtres et nœuds calcaires. 4 60 A reporter ISS"», 40= — 380 — Report ISS"", 40c 61 Alternance de grès houillers et de schistes bruns avec amandes calcaires et fllets charbonneux 12 70 62 Charbon de bonne qualité à 201 "",10 de profondeur. . 0 80 63 Schiste argileux noir avec lames charbonneuses. ... 0 CO 64 Charbon à chaux 0 10 65 Schiste argileux brun avec lames charbonneuses ... 065 66 Charbon à chaux 0 10 67 Schiste argileux brun 0 35 68 Charbon à chaux 0 15 69 Schistes argileux bruns 1 05 70 Charbon ù chaux 0 05 71 Schistes argileux bruns 1 20 72 Charbon à chaux 0 20 73 Grès houillcr blanchâtre 1 20 74 Charbon à chaux maigre 0 25 75 Grès houillers gris , bruns et blanchâtres 3 25 76 Grès houillers bruns avec amandes calcaires 4 70 Profondeur totale .... 215"',75« ANNEXE N° n. Coupe du sondage d'Engleville (n' S7). 1 Terre végétale 0'",50° 2 Argile 1 »» 3 Sable jaunâtre avec gravier 0 50 4 Glaise sableuse jaunâtre 4 20 5 Grès friable brun avec taches jaunâtres et rougeâtres . 5 40 6 Sable jaunâtre et gravier 2 40 7 Schistes argileux rouges avec taches verdâtres .... 2 05 A reporter IG^SOSc — 381 — Report 16"', 05c 8 Alternance de grès et de schistes rouges 1 20 9 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge .... 0 80 10 Alternance de grès et de schistes rouges 1 20 11 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge .... 2 30 12 Schistes argileux rouges avec taches vcrdûtres et petits bancs de grès rouge 8 10 13 Grès rouge 1 50 14 Alternance de grès et de schistes rouges 1 70 13 Schistes argileux rouges avec taches vcrdûtres .... 1 15 16 Alternance de grès et de schistes rouges 1 70 17 Grès rouge passant au poudingue 0 30 18 Alternance de grès et de schistes rouges 3 85 19 Grès rougeùtre 0 25 2C Alternance de schistes et de grès rouges avec galets. . 1 75 21 Alternance de schistes et de grès rouges avec amandes calcaires 11 25 22 Alternance de grès rouges et de schistes argileux ta- chetés 1 80 23 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge .... 0 20 24 Alternance de grès et de schistes rouges avec amandes calcaires ^ 4 75 25 Schiste argileux gris-brun 0 15 26 Calcaire gris-blanchûtre 0 15 27 Grès rouge 0 60 28 Grès rouges avec blocs de roches éruptives 5 30 29 Grès rougeâlre 1 55 30 Alternance de grès et de schistes rouges 5 30 31 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge 1 30 32 Alternance de schistes et de grès rouges 0 90 33 Grès rouge 1 20 84 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge .... 0 50 35 Alternance de grès et de schistes rouges 0 40 36 Grès rouge avec parties blanchâtres 2 40 37 Calcaire grisâtre 0 30 38 Alternance de schistes et de grès rouges avec galets. . 1 05- A reporter SO^.SSc — 382 — Report 80", 95c 39 Grès rouge passant au poudingue 0 65 40 Alternance (le schistes et de grès rouges 2 70 61 Grès rouge 1 80 li2 Alternance de schistes et de grès rouges avec amandes calcaires 2 »« 43 Calcaires blancs, rougeâtres et bleuâtres i 30 àli Alternance de schistes et de grès rouges 2 40 45 Grès rouge 0 50 46 Calcaire grisâtre 1 05 47 Grès et schistes rouges avec amandes calcaires . ... 1 15 48 Grès rouges , 4 11 49 Poudingue à gangue de grès rouge 0 70 50 Grès rouges 5 10 51 Grès rouge et schiste argileux avec amandes cal- caires 0 feO 52 Grès rouge 0 70 53 Alternance de schistes et de grès rouges 1 60 54 Calcaire gris-blanchàtre. 0 40 55 Alternance de grès et de schistes rouges 7 35 56 Calcaire gris-blanchâtre 0 15 57 Alternance de grès et de schistes rouges 4 »» 58 Calcaire gris-rougeâtre 0 30 59 Grès rouges 4 25 60 Poudingue quartzeux 0 65 61 Grès rouge 1 15 62 Schiste argileux gris-brun 0 15 63 Calcaire gris-violacé 0 25 64 Alternance de schistes argileux et de grès gris .... 0 75 65 Alternance de schistes et de grès rouges, avec amandes calcaires 5 60 66 Grès rouge 2 20 67 Alternance de schistes et de grès rouges 1 40 68 Schistes argileux rouges, avec nœuds calcaires. ... 1 15 69 Calcaire grisâtre 0 20 70 Schiste argileux bleuâtre 0 20 A reporter 137'»,6Cc — 383 — Report 137ni,66c 71 Alternance de schistes et de grès rouges, avec amandes calcaires 11 30 72 Calcaire grisûtre 0 25 73 Schistes argileux rouges et bleus, avec amandes calcaires. 5 89 7& Calcaire gris 0 60 75 Schistes argileux rouges et verdùtres, avec amandes calcaires 1 50 76 Calcaire gris 0 90 77 Alternance de schistes et de grès rouges, avec amandes calcaires 2 90 78 Calcaire gris-brun 0 76 79 Schistes argileux rougeâtres et bleuâtres , avec amandes calcaires 0 75 80 Calcaire grisâtre 0 65 81 Schiste argileux rougeàtre 0 15 82 Calcaire grisâtre 0 85 83 Schistes argileux rouges et bleuâtres 0 55 8U Calcaire grisâtre 0 30 85 Schiste argileux blanchâtre , avec amandes calcaires. . 0 à5 80 Schiste argileux rouge, avec amandes calcaires. ... 0 50 87 Calcaire rougeàtre , avec ûlets schisteux 2 20 88 Alternance de schistes et de grès rouges 9 09 89 Grès rouges, avec galets 3 75 90 Alternance de schistes et de grès rouges, avec amandes calcaires et galets 1 10 91 Schiste argileux rouge avec galets 1 n» 92 Alternance de schistes argileux rougeâtres et bleuâtres . 5 10 93 Alternance de schistes et de grès rouges 3 15 9à Calcaire grisâtre avec lits schisteux et gréseux .... 0 65 95 Alternance de schistes et de grès rouges avec amandes calcaires 7 iO 96 Grès rouges et gris 0 90 97 Alternance de schistes et de grès rouges 8 15 98 Grès rougeàtre tacheté de jaune 0 90 99 Alternance de schistes et de grès rouges 7 85 A reporter 217"i,20c — 384 — Report. .... 217°, 20c 100 Grùs rouge renfermant des lûmes de grès gris-blan- chûtre 1 30 101 Poudingue à gangue de grès rouge 2 30 102 Alternance de schistes el de grès rouges 3 n» 103 Poudingue quarlzeux à gangue de grès rouge . ... 2 30 104 Allernance de scliistes et de grès rouges 5 85] 105 Poudingue quarlzeux à gangue de grès rouge . ... 2 iiO 106 Alternance de grès et de schistes rouges 8 85 107 Poudingue quartzeux 5 gangue de grès rouge . ... 2 60 108 Alternance de schistes et de grès rouges 7 18 109 Grès rouges renfermant des galets 3 32 110 Alternance de schistes et de giès rouges 3 10 111 Poudingue quartzeux à gangue de grès rouge .... 1 10 112 Allernance de schistes et de grès rouges 3 15 Profondeur totale. . . . 263°', 65" ANNEXE N» 18. Coupe du puits Fumichon (n" 2). 1 Terre végétale. . . . , O^.SO" 2 Glaise 1 00 3 Schistes rouges maculés de vert 5 80 à Calcaire gris-brun 1 00 5 Grès gris-rougcaire avec nœuds jaunâtres 3 90 6 Calcaire gris-brun 0 iO 7 Schistes argileux rouges à lâches verdûtrcs 130 8 Grès rougeûtrcs cl grisûlres 1 20 9 Schistes argileux rouges i taches vcrdûlres 2 35 10 Calcaire gris-blauchûlrc 1 80 A reporter 1 9'", 25 — 385 — Report 19"", 25c dl Schistes argileux rouges à lâches verdûtrcs 2 93 42 Grès gris et rougeûtres 1 35 13 Schistes argileux rouges à taches verdûtres 1 85 li Poudingue rougeûlre avec ciment calcaire 0 CO 15 Grès rouge à grains fins 0 /lO 16 Schistes argileux rouges à taches verdàtrcs 1 20 17 Poudingue quarlzeux rougcûtre et blanchùlre. ... 0 GO 18 Grès rouges avec lits schisteux de même couleur. . . Zi 55 J9 Grès rouges à gros grains passant au poudingue. . . 0 iO 20 Schistes argileux rouges avec taches verdûtres. ... 2 60 21 Grès rougeûtres et verdûtres avec petits galets. ... 110 22 Schistes argileux rouges à taches verdàtres 2 00 23 Grès rougeûtres et grisâtres 0 iO 2/i Schistes argileux rouges et lits schisteux bruns. ... 6 15 25 Grès schisteux rougeâtres et verdûtres 1 00 26 Schistes argileux rouges à taches verdûtres i liO 27 Grès rougeâtres et grisâtres 0 55 28 Schistes argileux rouges à taches verdûtres 6 00 29 Calcaire de couleur verdûtre 0 60 30 Grès schisteux blanc et brun 0 90 31 Calcaire gris-brun i 70 32 Calcaire noir et schistes renfermant des empreintes de poissons des genres Palcvonisus et Amblypterus. . . 0 40 33 Calcaire blanchâtre 150 34 Schistes argileux bruns avec amandes calcaires ... 3 85 35 Grès gris clair à grains fins 1 00 36 Schistes bruns 2 00 37 Calcaire blanchâtre 2 (i5 38 Schistes argileux bruns 0 15 39 Calcaire blanchâtre . • 0 70 iO Schistes argileux blancs et verdûtres 0 45 41 Grès à gros grains gris et verdûtre 1 00 42 Schistes argileux verdàtres avec amandes calcaires . . 1 40 43 Calcaire blanc et grisâtre 0 80 44 Schistes argileux rouges ù taches verdûtres .... 2 70 A reporter 79°',10c — 386 — Report 79m, 10c àô Cnlcaire grisâtre et blanchûtre 4 90 liG Schistes argileux bruns 2 iO àl Calcaire grisûlre et blanchûtre 0 50 48 Schistes argileux rouges et verdûtres avec amandes calcaires 3 70 liO Calcaire brun et grisâtre 0 50 50 Schiste argileux rouge à taches bleuâtres 0 60 51 Calcaire blanchâtre et grisâtre li àO 52 Schiste argileux rouge et verdàtre avec amandes calcaires. 0 GO 53 Calcaire rougeâtre et verdâtrc. 1 00 54 Schistes argileux rouges et verdâtres avec amandes calcaires H liO 55 Calcaire gris blanchâtre 040 56 Schistes argileux rouges et verdâtres avec amandes calcaires 3 80 57 Calcaire rougeâtre et blanchâtre 1 00 58 Schistes argileux rouges avec lits gréseux et amandes calcaires 2 80 59 Grès rouge â grains fins 1 90 60 Schistes argileux rouges avec amandes calcaires. . . 3 40 61 Grès à gros grains gris rougeâtre avec galets. ... 1 20 62 Schistes argileux rouges à taches verdâtres 10 20 63 Grès schisteux grisâtre, rougeâtre et verdàtre. ... 2 20 64 Schiste rouge 1 05 65 Calcaire blanchûtre 4 )>» 66 Schiste argileux rougeâtre et verdàtre 0 20 67 Calcaire blanchâtre et grisâtre 1 20 68 Schistes argileux rouges 1 55 69 Grès à gros grains rougeâtre et blanchâtre 3 10 70 Schistes argileux rougeâtres et verdâtres avec amandes calcaires 3 30 71 Calcaire gris-brun 0 80 72 Schistes argileux rouges à taches verdûlres .... 4 40 73 Grès rougeâtre et blanchâtre 0 60 74 Schistes argileux rouges û taches verdûlres .... 0 70 A reporter 15f>"i,90« — 387 — Report dSG'-'jOO'' 75 Poudingue quartzeux à gangue de grès rougeûire. . A lo 76 Schistes argileux rouges et verdùtrcs 3 Gt 77 Grès rougeûtres et gris avec petits lits de schistes '■«"S'^s 10 ^5 78 Poudingue quartzeux blanchâtre à ciment de grès blanc , '>90 79 Grès houiller grisâtre avec galets 0 i5 80 Grès houillers gris blanchâtres alternant avec des schistes bruns 5 15 81 Poudingue quartzeux à gangue de grès blanchâtre. . 2 >. » 82 Alternance de grès houillers clairs et de schistes bruns. 3 75 83 Poudingue quartzeux à ciment de grès blanchâtre. . à 20 84 Grès gris blanchâtre 1 90 85 Poudingue quartzeux blanchâtre 2 10 86 Schistes argileux bruns 1 50 87 Calcaire gris jaunâtre 0 20 88 Schistes bruns avec lamelles charbonneuses à la base. 2 20 89 Charbon ( 1" sillon. Gros gras: charbon à chaux. 0 40 à 207'", 40' de j 2-= id. Charbon de forge. ... 0 50 profondeur. ( 3« id. Charbon h chaux. ... 0 20 90 Schistes houillers noirs 180 91 Charbon à chaux , . . 0 08 92 Schiste houiller (Escaille) 0 08 93 Charbon ù chaux 0 05 94 Schiste noir , 0 50 95 Charbon à chaux 015 96 Schiste houiller (Escaille) 0 05 97 Charbon schisteux 0 20 98 Schistes houillers 0 90 99 Charbon ù chaux 015 100 Schiste houiller (■ Escaille) 0 06 101 Charbon à chaux de bonne qualité à 212"", 52% . . 0 35 102 Grès houiller gris blanchâtre 1 83 103 Schistes noirs avec lames charbonneuses et bancs de grès " , . . . 4 90 Profondeur totale 219"", 60* 25 — 388 — ANNEXE N° 19. Coupes du Burck et du Sondage , faits en contre-bas de la couche exploitée dans le lassln de Fumichon. 1» Bdrck (profomieur lO"",]©"^). Couche de houille exploitée O™,!»* 1 Schiste et grès schisteux 1 GO 2 Veinule charbonneuse 0 05 3 Schiste brun 0 10 4 Charbon 0 10 5 Schiste 0 10 6 Charbon 0 15 7 Schiste 0 30 8 Charbon Irès-maign; 0 20 9 Schiste noir assez compacte 110 10 Charbon maigre 0 20 11 Schiste grisâtre 0 30 12 Charbon maigre, feuilleté et pyriteux 0 40 13 Grès houillers blanchâtres, ù grains fins et ù grains plus gros à la base 5 50 2" Sondage (Profondeur 68"", 57 ). 14 Grès houiller grisûtre , à lits schisteux 1 CO 15 Grès schisteux gris clair et foncé 2 20 16 Alternance de grès houillers et de schistes grisâtres . . 5 70 17 Grès fin micacé, gris blanchûlre 0 90 18 Poudingue quarizcux 1 00 19 Alternance de grès houillers et de schistes bruns. . . 2 25 20 Grès schisteux brun 2 65 21 Conglomérats à noyaux quarizeux 1 20 22 Schistes et grès schisteux bruns noirâtres 15 00 ; A reparler 43-,50' — 389 — Report âS^.ôOs 23 Schistes argileux, avec lamelles charbonneuses. ... 0 25 2A Schistes mélangés de houille , à iS^.TS 2 00 25 Schistes gris-bruns, sans traces de houille 0 75 26 Alternance de schistes et de grès, avec rognons quartzeux. 6 35 27 Poudingue 4 57 28 Alternance de schistes, grès et poudingues .... 4 30 29 Grès et schistes de teinte rougeûtre 0 95 39 Poudingue et grès schisteux gris blanchâtre 113 31 Grès schisteux rougeûtre avec rognons quartzeux. . . 1 33 32 Poudingue 0 41 33 Grès gris rougeàtres 5 76 34 Grès et schistes gris verdâtres avec galets 4 14 35 Grès grisâtre 0 55 36 Poudingue 0 22 37 Grès et poudingue dur 1 34 38 Alternance de grès rougeàtres et de schistes verdâtres . 0 77 Profondeur totale. . . . 78'", 67"= t '. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA SOCIETE. MEMBRES HONORAIRES. , HaU de la nomination. MM. Fbe, ancien professeur à la Faculté des Sciences , ^ , ... 1823 Fondateur, de Strasbourg Le Boucher, professeur honoraire à la Faculté des Sciences de Caen ^^^^ MEMBRES RÉSIDANTS. MM. AiZE, professeur libre. ^^^^ AovRAT (docteur), professeur à l'École de mé- decine *"^ Basserie (le colonel), commandant le dépôt de remonte Beau JOOB (Sophronyme), notaire honoraire. . 1872 Berjot, membre du Conseil municipal, trésorier de la Société ^^^'^ BiN-DupART, membre du Tribunal de commerce. 18C1 BONNECHOSE (de), propriétaire, à Monceaux, prés Bayeux «826 Bourgeois , licencié ès-lettres ^869 Bourienne (docteur), professeur à l'École de médecine ^^54 Brécourt (de), ancien officier de marine. . . 1873 Chancerel (docteur), professeur à l'École de médecine ''^'^ Chardonnier , professeur suppléant à l'École de médecine '^''> Crié ( Louis ) , préparateur d'histoire naturelle à la Faculté des Sciences ^^^^ Delise, avocat, ancien procureur général . . . 1873 — 391 — Date de la nomination! MM. Delouet ( docteur ), professeur à l'École de mé- decine 1873 DuiiAND, ancien pharmacien des hôpitaux. . . 185^ Fauvel (Albert), avocat, bibliothécaire de la Société 1859 Fayel père, pharmacien 185i Fayel { docteur ) , professeur à l'École de mé- decine 1859 Fera Y DE MoNTiTiER, ancien juge de paix. . . 1869 FÉnoN , pharmacien 1859 FoRMiGNY DE La Londe (de), ornithologiste. . . 1864 Glendowyn Scott (colonel) , propriétaire. . . 1868 Goesle, professeur au Lycée 1867 Goulard, botaniste 1866 Hébert-Duperron (l'abbé), inspecteur d'Aca- démie 1869 Hérouard, pharmacien de la maison centrale de détention de Beaulicu 1873 JouANSE, professeur au Lycée 1860 Leblanc , ingénieur en chef des ponts-et- chaussées 1873 Le Blanc-Hardel, éditeur 1869 Lecovec , contrôleur des postes 1873 Léger (docteur^, professeur ù l'École de mé- decine 1873 Le Petit, professeur à l'École de médecine. . 1873 Levéziel (docteur), professeur à l'École de mé- decine 1873 Marc (Vahbé) , arcliivîste de ta Société, . . , 1861 MoNCOQ (l'abbé), chef d'institution 1864 MoRiÈRE , professeur de géologie et de botanique à la Faculté des Sciences , secrétaire de la Société 1844 Np.yreneuf, professeur de physique au Lycée. . 1870 OsMONT , vériGcateur des Douanes 1873 Payen, naturaliste 1873 — 392 — Date de la nomination. MM. Perrier (Henri), propriétaire 1872 Pierre (I. )i doyen de la Faculté des Sciences, correspondant de l'Institut 1848 PccHOT, préparateur de chimie à la Faculté des Sciences 4 868 Rivière (Henri de La) , naturaliste 1872 RouLLAND (docteur), maire de Caen et directeur de l'École de médecine 1869 RoDviÈRE (de La), sous-intendant militaire. . . 1873 RuBiN, agréé au Tribunal de commerce. . . . 1873 Talloir , vétérinaire en 2" au dépôt de remonte de Caen 1870 Vieillard , ingénieur des mines 1865 Vieillard , directeur du Jardin des plantes. . . 1861 ViGER ( docteur ), médecin de la maison centrale de détention de Beaulieu 1861 Vl^iART (docteur), professeur à l'École de mé- decine , 1871 MEMBRES CORRESPONDANTS. MM. Alexandre (Paul), botaniste, rue de i'Écusson, 31, à Alençon (Orne) 1871 Aymard, président de la Société académique, au Puy (Haute-Loire) 1870 Bavay, pharmacien de marine, à la Guadeloupe, et ciiez M"" Imhoir, Grande-Rue, 35, à Brest. 1871 Bealmont ( Élie de), ancien sénateur, membre de l'Institut, etc., à Paris 1826 Bedel (Louis), entomologiste, rue Garanciérc, 5, à Paris 1871 Bernard, naturaliste, à Enghien, près Paris. . 1870 Bebtot, inspecteur des pharmacies, à Baycux (Calvados) 1851 Besnou, chirurgien ou chef de la Marine, en re- traite, à A vraitches (Mon clic) 1861 — 393 — Date de ta nomination. MM. BicNOï , docteur-médecin , à La Ferlé-Macé (Orne) 1867 BoissiÈRE, directeur de verrerie, à Alençon . . 1869 BoNNECHOSE (E. dc), botanistc , à Baycux ( Cal- vados) 1859 BoNTOULOiR (de) , entomologiste, rue de l'Uni- versité, 15, à Paris 1864 Bougon, interne des hôpitaux de Paris, 21 , rue de Trévise 1872 Bodrdon, receveur de la Poste, à Alençon. . . 1869 Boutillier, géologue, à Roncherolles, par Dar- nétal, près Rouen 1866 BnÉBissON ( René de ), concb yliologiste , au châ- teau de Carel 1869 Bréon , géologue, à Semur (Côte-d'Or). . . . 1854 Bbongniart ( A.-E. ) , professeur au Muséum d'histoire naturelle, à Paris 1826 Bdcaille , géologue , rue St-Vivien , 132 , à Rouen 1866 BoREAc, botaniste, quai de Béthune, 24, à Paris. 1858 Canivet, maire de Chambois (Orne\ .... 1872 Castro, docteur-médecin , à Para ( Brésil ) . . 1867 Château, chimiste, à Aubervilliers, près Paris. 18 Cuevalier-Balme , membre de la Société acadé- mique du Puy 1870 CoLBEAu , secrétaire de la Société malacologique de Belgique, chaussée de Wavre, 178, à Ixelles- Bruxelles 1866 CoLLENOi , géologue , à Semur (Côte-d'Or ). . 1862 Constantin , docteur-médecin , géologue , à Poitiers (Vienne) 1865 CoQUEREL, principal du collège de Courdemanche (SarUie) 1870 CoTTEAu , magistrat , membre du Comité de la paléontologie française , à Auxerre ( Yonne ) . 1863 GoGRTBiLLE, pharmacien, à Lisieux. .... 1869 394 — Date de la nomination. MM. CouRTiN (Raymond), capitaine des Douanes, à Bône (Algérie) ■1873 Croquet (l'abbé), aumônier de rétablissement thermal de Bagnoles (Orne) 1867 Crol'zet (docteur) , naturaliste, à La Neuve- Lyre (Eure) 1872 Deplanche, chirurgien auxiliaire de la Marine, en retraite, à Argentan 1801 Des Moulins (Charles) , géologue, à Bordeaux. 1829 Desnoyers (Jules), bibliothécaire en chef du Muséum, à l'aris 1825 Dewalque, professeur de paléontologie à l'Uni- versité de Liège ( Belgique ) 1857 Dotzauer , conchyliologiste, à Hambourg. . . 1870 DouÉTiL, officier de l'Instruction publique, ù Vire. 1 8CG Doutté , maître adjoint à l'École normale , à Évreux 1875 DuFOUR, président de la Société des Sciences de Nantes (Loire-Inférieure) 1863 DuQDESNE, préparateur à l'École de médecine de Rouen 1873 Duhamel, botaniste, à Camembert (Orne). . 185G Dumortier, négociant, membre de la Société géologique de France, à Lyon (Rhône). . . 1866 Dupont, pharmacien, ù Mézidon (Calvados). . 1872 DuRET , ancien prosecteur à l'École de médecine de Caen, interne ù l'hôpital de La Riboisièrc, ù Paris 1870 Do Saussay , propriétaire, aux Iles, prés Condé- sur-Noircau 1873 DuTBUTE, pharmacien, à Alcnçon 1872 DuvRAU , ingénieur civil , ù Rouen 1805 Ebray , ingénieur du chemin de fer de Lyon , membre du Comité de la paléontologie fran- çaise, ù Tarare (Rhône) 1863 Etienne, pharmacien, à Gournayen-Bray. . . 1867 — 39.^ — Date de la nomination. MM. Fédériqce, bibliothécaire de la ville de Vire. . 1866 Féret, sous-pid'fet à Nyons ( Drôme). . . , . 4865 FLEunioT, président du Tribunal de commerce, à Lisicux 1873 Flolest, paléontologiste, procureur de la Ré- publique, à Chàlons-sur- Marne 1866 FoccHARD , docteur-médecin, à La Cambe (Cal- vados) 1867 FoucHER, 15, rue des Charbonniers, avenue Daumesnil , à Paris 1871 Fkome.n'tel ( de ) , docteur-médecin , membre du Comité de la paléontologie française, à Gray (Haute-Saône) ijî66 Gahéry , professeur au collège de Lisieux . . . 186/i Gandoger, propriétaire, naturaliste, à Arnas (Rliône) 1872 Gasnier , ancien pharmacien , à Vimoutiers (Orne) 1869 GiLLET , botaniste , à Alençon 1867 GossELiN, pharmacien, à Caudebec-lès-Elbeuf. 1868 Grenier , docteur-médecin , président de la So- ciété entomologique de France, rue de Vau- girard, 64, à Paris. 1867 Hacquart ( Paul ) , à St-Meslin-du-Eosc ( Eurei . 1871 Hébert , professeur de géologie à la Faculté des Sciences de Paris , membre du Comité de la paléontologie française 1860 IIoMMAis, docteur-médecin, à Séez (Orne). . . 1868 HusNOT. botaniste, à Cahan, par Athis (Orne). 1S64 Jardin (Édelestan), commissaire de la Marine, à Bordeaux j86i Jarry, naturaliste, à Trouviile 1873 JouBE (Marie), professeur d'hydrographie, à St- Nazaire 1871 JODRDT, capitaine en 2« au dépôt central de l'artillerie, place St-Thomas-d'Aquin, à Paris, 1870 ^ 396 — Date de la noMÏnaiion, MM. LABor.DETTE (docteur de), à Lisieux 1869 Lacaillb, botaniste, à Bolbec (Seine-Inférieure). 1869 Lalleman , adjoint au maire de Vire 1866 Lallemant , pharmacien , membre de la Société entomologique de France , à Al?;er 1868 Laroque, cliimisle, à Balleroy 1860 Lartcrièbe (de), membre du Conseil général, à Vire 1868 Labue (Auguste), négociant, botaniste, à Falaise. 1873 Le Baron , pharmacien , à Bayeux 1867 Le BouTEiLLF.H, eutomologiste , rue des Char- rettes, à Rouen 1865 Le Demat, médecin, à Bagnoles (Orne'. . . . 1867 Le Marcuand , médecin principal de 1»" classe à riiôpital d'Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orient). 1866 Len^iier , conservateur du musée du Havre (Seine-Inférieure) 1863 Lenormand, chef d'institution , à Trun (Orne). 1872 Lepage, inspecteur des pharmacies, à Gisors (Eure) 1850 Lepage, négociant, ingénieur des arts et manu- factures, à Vire 1866 Lepelletier, maire de Condé-sur-Noireau. . . 1873 Letellier, négociant, membre du Tribunal de commerce , à Lisieux 1873 LiMun (de), conseiller général du Morbihan . . 1866 Loriol (de), géologue, à Frontenex, près Genève (Suisse) 1869 LouTREUiL, président de la Société d'Horticulture cl de Botanique de Lisieux 1872 Malinvald , botaniste , rue Clément , 6 , hôtel de l'Aima, à Paris 186A Manoury , principal du collège d'Avranchcs (Manche) 1369 Marcuand , pharmacien , à Fécamp ( Seine-Infé- rieure). . . . r 1860 — 397 — Datt de la nomination. MM. Marchand (docteur Léon), à Paris 18G8 Mabie (Eugène), commissaire de la Marine, à la Guyane , et chez M. Touraiue , 56 , rue de la Verrerie, à Paris ^870 Mabsecl (l'abbé de), entomologiste, aux Ternes, à Paris 1865 Martin (Honoré), zoologiste, aux Martigues (Bouches-du-Rhône) 186^ Mathieu, pharmacien, à Pont-l'Évêque. . . . 1869 Melion, pharmacien, à Vimoutiers (Orne). . . 1859 Milne-Edwards (Alphonse), professeur à l'École de pharmacie de Paris 1864 MocQnERTS, entomologiste, à Évreux 1857 Modtier , externe à l'hôpital La Riboisière, ave- nue Malakoff, 133 , à Paris 1870 Mlnier-Chalmas , préparateur de géologie à la Faculté des Sciences de Paris 1863 Nanzoutt (général de), à Bagnères-de-Bigorre . 1862 Omaliis-d'Halloy (d'), président du Sénat belge, à Halloy, près Bruxelles (Belgique) 1827 Parsay (de), botaniste, à Verneuil (Eure), . . 1872 Pelvet (le docteur), naturaliste, à Vire. . . 1869 PÉPi.v, docteur-médecin , ù St-Pierre-sur-Dives. 1862 Picard, professeur au collège de Bouxviller (Bas-Rhin) 1865 Pierrat , ornithologiste , à Gerbamont , près Vagney (Vosges) 1865 Pibtte (E.), magistrat, membre du Comité de la paléontologie française, à Craonnc (Aisne). 1864 Porquet , docteur-médecin , à Vire 1866 QcÉRUEL, pharmacien, place de l'Hôtel-de- Ville, i Vire 1866 QoEviLLY, naturaliste, à Beaumesnil (Eure). . 1872 Rabauld (le docteur), à Bagnoles (Orne) . . . 1868 Raincourt (de) , archiviste de la Société géolo- gique de France, à Paris 1864 — 398 Date de la nomxnaiton. MM. Raulin, professeur de plijsique, rue Gay-Lussac, A?, à Paris 186A Reiche (Louis), ancien président de la Société enlomologique de France, rue du Vingt-neuf- Juillet, 10, à Paris 1869 RE^ou, avocat et botaniste, rue du Bouflay, 3 , à Nantes ( Loire-Inférieure ) 1823 Fondateur. Reynès , docteur es sciences et en médecine , à Marseille (Bouches-du-Rhône) 1864 Richard , directeur de l'établissement thermal de Bagnoles (Orne) 1867 RoBEBT (Félix), conservateur du Musée d'histoire naturelle, au Puy 1870 Roche (l'abbé), curé à Blavory (Haute-Loire). 1870 RouBALET, géologue, 12, rue St-Georges, à Nancy. 1 865 Saporta (de), botaniste et paléontologiste, à Aix ( Bouches-du-Rliônc ) 1866 Saclcy (de), entomologiste, à Metz (Lorraine). 1865 ScHLUMBEiiGER, ingônlcur de la Marine, à Nancy (Meurthe) 1863 SicoTiÈRE (de La), avocat, ù Alençon 1861 Tabard (l'abbé), curé de Dragey (Manche). . . 1850 Taton , membre de plusieurs Sociétés savantes , à Charleville (Ardennes), et à Paris, rue Monge, àl 1873 TniELENS, docteur-médecin, botaniste et géo- logue, à Tireleniont (Belgique) 1865 TiMBiL fds, pharmacien, à Toulouse 1870 TinABD, naturaliste, à Condé-sur-Noireau. . . 1873 TnoMELiN ( Gaston de ) , géologue , à Rosulien , près Quimper (Finistère ) 1872 ViBRAYE (de), membre de l'Institut, au chûleau de Clicvcrny, près Blois 1855 Vieillard, visiteur des Douanes, à Monaco. , 1871 ViiLERS ( Georges de ) , secrétaire de la Société d'Agriculture de Bayeux (Calvados) 1845 — 399 — Date de la nominatirm , MM. ViNAY, géologue, maire du Puy (Haute-Loire). 1870 Vos (de), botaniste, à Namur (Belgique). . . . 1866 Wabd ( Ogier), docteur-médecin , à Easlbourne ( Angleterre ) 1866 Webeb ( docteur ) , chirurgien major aux In- valides 1872 YvER (L.), ornithologiste, au château du Quesnot, par Canisy ( Manche) 1863 ZiTTEL , professeur de géologie à l'École poly- technique de Carlsruhe (grand-duché de Bade ) 1865 Nota. — Prière à MM. les Correspondants de rectifier , s'il y a lieu, la date de leur nomination el leur adresse. TABLE DES COMMUNICATIONS PAR NOUS D'AUTEURS. MM. Crié. Recherches sur divers modes de groupemeut des périlhèces et des pycnides dans quelques Pyreno- mycètes du genre Sphœria, p. 158. Crouzet (docteur). Annonce avoir recueilli le Stratioles aloîdes au marais d'Heurteauville (Seine-Inférieure), p. 2. Delise. Discours prononcé lors de l'inauguration de la rue René-Leuormand, p. 218. Duhamel. Découverte de VOnonis minutissima aux environs de Chambois (Orne), p. 1. Fauvel. Capture de la Gorge-bleue suédoise dans le Calvados, p. à. — Faune Gallo-Rhénane. Coléoptères staphy- linides ( suite ) , p. 8. — Offre son Annuaire entomologique , p. 133. — Présente une collection d'insectes appartenant à la faune des Cavernes , p. 139. — Sur le mode de reproduction, de l'anguille, p. 227. Fayel (docteur). Note sur un cas de Chrytorcindie , recueilli sur un malade à l'Hôtcl-Dieu de Caen, p. 229. GiLLET. Note sur cinq espèces d'Agaracinées, p. 25/i. Godet (docteur). Note sur une nouvelle variété de Daucus carota, p. 1A7. GoESLE. Communication relative au Merle doré et à VAîgle criard, p. li. — Cas tératologique offert par un Chardonneret, p. lZi3, HisxoT. Compte-rendu de l'herborisation du 28 juin, p. 210 ; — Compte-rendu de l'herborisation du 29 juin , p. 211 ; — Compte-rendu de l'herborisation du 30 juin, p. 222. Jaubert (comte). Lettre à l'occasion de la séance publique, p. 208. Ledlaj^c. Résultats du sondage pratiqué à Honneur, p. \.kk. Lepeltieu. Discours prononcé lors de l'inauguration de la rue René-Lcnormand, p. 21/i. — 401 — Marc (l'abbé). Mbnpiot. AIORlàRE. LiMUR (de). Découverte de la Giescckiie en Bretagne, p. 7. Mallxvaud (Ernest). Note sur la végétation des environs de Milhau, p. 185. Communication relative à une incisive d'Elephas primigenius, p. 227. Annonce avoir trouvé aux environs de la ville d'Eu : VEhjmus europœus, le Berteroa incana , le Tri- fûlium squarrosum et le Géranium palustre, p. 6. Analyse d'un mémoire de M. Hébert sur les ondu- lations de la craie dans le bassin de Paris, p. 139. —Diamètre de quelques arbres qui se trouvent en Normandie, p. lA2.-Procès-verbal de l'excursion et de la séance publique de la Société Linnéenne en 1873, p. 191.— Allocution prononcée à l'ouver- ture de la Séance publique, p. 208.— Présentation d'un cas de fasciation dans VEchium vulgare , p. 228. Cas de proliflcation florale , p. 153. — Communi- cation relaUve à la théorie nouvelle de la conden- sation électrique. Expériences faites à l'appui de cette théorie, p. 136. Lichenes insularum Andaman, p. 162. Localités nouvelles pour le Pyrola rotundifolia et le Dentaria bulbifera, p. PiEKRE et PucnoT. Résultats obtenus dans la distillation simultanée des liquides superposés, p. l/i7. Vieillard (Eugène). Allocution en prenant place au fauteuil de la présidence, p. 2. Vieillard, ingénieur des mines. Le terrain houiller de Basse-Nor- mandie ; ses ressources , son avenir. Description géologique du Cotentin, p. 237. - Mine du Plessis, p. 255.— Mine de Littry, p. 283.— Conti- nuité du terrain houiller entre les mines du Plessis et de Littry, p. 3/ii. - Coupe des sondages des divers puits , p. 363. Netreneuf. NïLANDEB. QUEVILLY. TABLE DES MATIERES. Pages. Composition du Bureau pendant l'année 1872-73 v SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1872. Lettre de M. le Ministre de rinstruclion publique annonçant une allocation de 300 fr 1 Lettre de M. le Préfet du Calvados, informant la Société que le Conseil général lui accorde une subvention de 400 fr. . . id. M. Duhamel signale quelques nouvelles localités de plantes rares et la découverte de VOnonis miiiuiisshna aux environs de Cbambois id. M. le docteur Crouzel, de la Neuve-Lyre, annonce avoir recueilli le Straiioies aloïdes au marais d'Ileurteauville (Scinc-Infé- rieure) 2 M. Quevilly de Beaumesnil fait connaître deux localités nouvelles pour le Pyrola rolundifolia et le Denlaria hutbifera. . . id. MM. Leblanc, ingénieur en clief des ponls-et-cbaussées, et Perrier (Henri) sont nommés membres résidants 3 MM. de Parsay, de Verneuil ; docteur Crouzel , de la Neuve- Lyre ; Quevilly, de Beaumesnil ; Canivet , de Cliambois ; Dulerte, d'Alençon; Loutreuil, de Lisieux ; Dupont, de Mézidon ; Le Normand , de Trun ; sont nommés membres correspondants "/• Communication de M. Goesie relativement au Merle doré et à V Aigle criard, qui ont été tués dans le Calvados 4 M. Fauvel annonce la capture d'une Gorge bleue suédoise der- rière l'hôpilal '<'• SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1872. Allocution de M. Vieillard en prenant place au fauteuil de la présidence 5 Le secrétaire annonce la mort du docteur Liégard id. I — i03 — M. le docteur Webcr promet une note sur le Cereus tviangutaris. 0 M. Menpiot, institulciir communal ù Ku, annonce avoir découvert aux environs delà ville d'Eu Vlilymus curopœus, le Berteroa incana, le Trifolium squarrosum et le Géranium palustre. id. Communication de M, Goesle, relative h VAirjlc criard et aux in- sectes apportés par les inondations 7 Echantillons de GicsecMia présentés par le secrétaire au nom de M. le comte de Limur j^ Faune gallo-rliénaue. Coléoptères slapliylînides (suite), par M. Fauvel g SÉANCE DU 6 JANVIER 187^. Lettre de M. le Ministre de l'Iiistruclion publique faisant savoir que les réunions des délégués des Sociétés savantes à la Sor- bonne auront lieu en 1873, les 16, 4 7 et 18 avril 133 M. Albert Fauvel offre son Annuaire entomolorjique pour 1873. id. Le même membre entretient la Comi)agiiic de la nouvelle instal- lation et de l'imporlanoe de la bibliothèque de la Société. . 135 Nomiiinlion de M. le lieutenant-colonel Basserie, comme membre résidant ^ ^ • - SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1873. M. Neyreneuf entrelient la Société de sa théorie nouvelle de la condensation électrique et des expériences auxquelles il s'est livré ^gg M. Fauvel met sous les yeux de ses collègues une collection d'in- sectes appartenant à la faune des cavernes 139 i\I. Morière commence l'analyse d'un mémoire de M. Hébert sur les ondulations de la craie dans le bassin de Paris. . . id. M. Ilérouard, pharmacien à la maison centrale de détention de Bcaulicu est nommé membre résidant liO M. Edouard Taton, propriétaire ù Charleville (Ardcnnes), est nommé membre correspondant id. 2 fi — 404 — SÉANCE DU 3 MARS 1873. Annonce de la mort du docteur Godey 161 Le secrétaire indique la dimension de quelques arbres qui se trouvent en Normandie Iâ2 M. Goesle entretient la Comiiagnie d'un cas téralologique qui lui a été offert par un chardonneret . 143 M. Leblanc communique à la Société les résultats du sondage qui a été pratiqué ù Ilonfleur, sur le tcrre-plain de la jetée de l'Est, en 1872-1873 , sous la direction de M. l'ingénieur Arnoult Ii4 M. La Rouviére , sous-intendant militaire à Caen , est nommé membre résidant 146 SÉANCE DU 6 AVRIL 1873. MM. Pierre et Pucliot communiquent les résultats qu'ils ont obtenus dans la distillation simullanée des liquides super- posés 147 Noie de M. le docteur Godey sur une variété de Daucus carota, id. M. le docteur Chancerel est nommé membre résidant 151 SÉANCE DU 5 MAI 1873. Le secrétaire fait part à la Société des deux perles nouvelles qu'elle a éprouvées depuis la dernière séance, dans la per- sonne de MM. le docteur Postel et de Caumont 152 Félicilalions adressées à iVI. Fauvcl, par ses collègues, relative- ment ù la récompense qu'il a obtenue à la Sorbonne.. . . id. Ouvrages offerts par M. de Bonvouloir iV/^ Cas de prollfication flonile offert p;)r M. Neyreneuf 153 Communication de M. Gillet sur cinq espèces d'Agaracinées. . 154 Amanila Godey i Gillot id. Clitocyhe insignis Gillet 155 CoUybia fntidisiima Gillet "/• — /iOo — Crcpidolus squarrosrpes Gillct , . 156 Pùxitlin Alcxandri Cillet 157 Recliciclics sur divers modes de groupement des périllièces et des pycuides dans quelques Pyrénoniycèles du genre ^/j/jfrrja, pnr M. Crié 158 Liclicnes insularum Andaman cxpoiiit, W. Nylandcr 1G2 Nominalion de M. Laruc (Auguste), de Falaise, comme membre corrcspundant 183 SÉANCE DU 9 JUIN 1873. TVI. Leboucher est nommé membre honoraire 184 Envoi ù la Société , par S. M. l'Empereur du Brésil, de la Géo- graphie botanique du Brésil id. Note sur la végétation des environs de Milhau (Aveyron), par M. Ernest Malinvaud 185 Fixation de l'emploi des journées du 28 et du 29 juin qui seront consacrées à l'excursion annuelle de la Société en 1873. . 189 EXCURSION DES 28 ET 29 JUIN 1873. A Clénj et à Coiulc-sur-Nûircau. Procès-verbal de l'excursion 191 Séance publique 203 Allocution de M. Morière 204 Lettre de M. le comte Jaubert 208 Compte-rendu de l'herborisation du 28 juin , par M. Ilusnot. . 210 Compte-rendu de l'herborisation du 29 juin, par le Même. . . . 211 Inauguration de la rue René-Lenormand 214 Discours de M. Lepelletier, maire de Condé id. Discours de M. le procureur-général Deiise 218 Compte-rendu de l'herborisation du lundi 30 juin, par M. Husnot. 222 SÉANCE DU 7 JUILLET 1873. La Société nomme membre résidants MM. le docteur Delouey, - Payen, Delisc et Sophronyme Beaujour 226 — 406 — MM. Courtin, iiougoii, Lcpdlclicr, Tirard, Du Saussay, Vaullé- geard, Dcsjardins, sont proclamés membres correspondants. 226 Communication de M. l'abbé Marc, relative î» une dent d'Elcphas primigenhis 227 Communication de M. Fauvel , relativement au mode de repro- duction de l'anguille vL Cas de fasciation sur VEchium ru ;(/(>»•«, présenté par M. Morièrc. 228 Note sur un cas de Cryptorcindie recueilli svir un malade ù l'Hôtel-Dieu, par le docteur Fayel 229 Le TEIIRAIN HODILLRn DE BaSSE-NoRMANDIF. ; SES RESSOURCES , SON AVENIR ; par M. Vieillard, in?:éiiieur des mines. . . . 231 Avant-propos id. Chapitre I. Description géologique du golle du Cotentin. . • . 2.;7 Chapitre II. Mine du Plessis 255 Historique id. Description géologique 200 Chapitre III. Mine de Liltrj -, 283 Historique '(/. Description géologique 287 Ancien bassin 29/i Bassin Noël ."îOl Région Est de la concession de Littry 305 j Bassin de Floquet. . 309 Bassin Lance ou de la Rogerie 313 Bassin de Furaichon 510 Bassin de Moon 320 Exploitation technique. — Nature des charbons de Littry. . . 323 Chapitre IV. De la continuité du terrain houiller entre les mines du Plessis et de Littry SU Annexes. — Coupes des sondages des divers puits. ...... 3G3 Caeii, Tvi'. I- l.e Ulaiic-IIartlcl. A^aricinées j^tA. SA- rAffmis ,4/fDçon AMANITA GODETI Agaric mees ■ '"fiS^^»..^^ /r?/J. CA rAffiBjj.A''f/::oa- CLITOGYBE INSIGNIS /* U . n Agaricjnées JS: r? €>• ^> ' r--ii h'ti.Ch. Tftvajs. Htnçea.77^. COLLYBÎA FŒTIDISSIMA 0' nl^ Agaricinées 5.^!r'r<--~.-:^-r'rîf^"~'". ''.;,^'- ^'/^'fM M M .y' C ^ 0 lill . Ch. Thimsj .AUaçQK. 171. CREPIDOTUS SQUARROSIPES. Ag an ci nées " ViAsii- ••SWi.i'^K*-'''- HrJ'VfS¥r?^^' '■ l^v^ PAXILLUS ALEXANDRr pr lie ir FtitiUf I. PLM DE LA PARTIE EXPLDRiE DE LA COIJCESSION DU PLESSIS COUPES DU TERRAIN HDUILLER DU PLESSIS [Manche ] frudu ni. Fin. f . Couj>r AB -p3i5snJ: par eu près /es fiu/f de l Espâ'arice., S'' Barie el Bfn FiQ.2.- Coupe C.D.-pisssntpirc'ïipres /es PiUés SClàier, S" ^-innc et Jntvme'^iatre. . -' ■ !- i. =- a; "1^ s. "^"fiii, ^ Fia 3. _ Coupe S F.- ({trùiec de l'Ouest a /'Esf^ etpsss^nt par ie puits S" £arhe Légende : Echelle <^es coites 7,2,5,4^5 J^^ t« ■a ce Ed S» tZ> <=>-^-J5(NMOiom r^lft<:TCïOC»i es ■^ cOO'-OOa>*riOOOO!= = cO O 0=r->00300u-j.r^e00t00000air)o s ** ^ s " 2 M ^ o ? s s . s . ^ ~ o irir^r^oocooo^3àO--tr- KO(NOi-^-3cot^îo■^co■HClOl~c^^co-H(ocôlftoo^<^(:o=oa)or'C^ OCDÇOïOO-H(MCl^(0^iMO«rt(MCS-CI(î>l(,^ir5=OC^^l.OCO!Mr^-ritO^OO OOGSOi'OO cîOoeOCOOOOOOOOOOO BlTitOO r> OOMO-^-d^ ^Oi.OClO-at^-^H-^^OOO^O ^r^CTitO ^ c» -^ -o r-* rC <^ ç-i 00* œ' 10 CO -^ - CO 00 cô eo ot 0.^'wCiOi-^CO(Nu'5-3r' — .3 c 0 0 r j-O tel— 0 0 0 Li. yî J- c Z 1 t z "5 C i Et, "S C H Fosse Morandet Ssedu pré du Moulin du Molay. Fosse Ste-Thérèse Fosse du Vieux-Presbytère. . . Sondage du Pré-Binet Fosse Floquet Sondage du Maupa=. Sondage du Pré-la-Rivièrc. . . Sondage de Meslry Fosse Lance ou de la Rogerie. Sondage de la Conlerie. . . . Sondage d'Origny Sondage de Fumichon Sondage de la Sarsonnerie. . . Sondage des Hauts-Vents. . . . Sondage de la Siarderie . . . . Sondage Guillemine Sondage des Croix Sondage de la Jambe-à-Pied. . SS" de l'herbage de la Rogerie. Fosse Fumichon n° 1 Sondage d'Engleville Fosse Fumichon n" 2 Sondage en contre-bas du bassin de Fumichon Fosse Ste-Barbe Fosse Frandemiche. , . . Fosse Girard Fosse Bailleul Fosse Le Boucher .... Fosse Thézard Fosse veuve Préaux . . . c -a ce i s. Fosse Le Sauvage n" 2. . Fosse des Coslils Fosse de la Machine à Feu Fosse Pierre Raould . . . Fosse Le Sauvage n" 1. . Fosse la Couture Raould. Fosse à Pompe Fosse des Bouzeries . . . Fosse St-Georges Fosse la Pierre Bise n° 1. Fosse id. n° 2. Grande fosse '"• V'e. . . Fusse ùu Mouc uc uoville Fosse Pelcoti Fosse la Couture Gosset n» Fosse id. n" Fosse id. n" Fosse des Mouettes. . . . Fosse la Couture Gosset n» u H •o! Q S S 3 O 1 ! oocoi>-r-. c»Qor^ or^r^ r-co ooco r^r^t- r^oocooooooocoaooooor^Qor^coûooocoœOT^^^ — S-HSSSSÏÏ -rt S inuiiiiij.iiiuii^j,iiiiiiiiiinniiinniiuiss^ ooooooo-.OiOO-^-3--^-^'«t^oocooo-Hot^r^coococOîOM(Meoo)^c^ojr^cor-.coco;3;co;^;^-^^^^ t^i~'r^t^r^r--[--cocot^t^r--i^t-.i>t^r^r'.r^oooocoxir^r-.r-.oor-'COcococooDCOCOcooor^cDr--^ 1.^, ■aaaao.a soaannN S o^weo-airsot^ooaï0^c^eo-^inor->oooo--iSc.ïeo^inot^oooïO*-çi!2-^'^*5î^2SSSooîraloo^ ^*.rt^-«*rt^^Uïï..rtM«C^ff^NWC^C'lM(rieOCQ-iOcOcOEOCO«eOP5-a<î-£J-=ï-^-^-^*^-^*^"'^""'^" eo PLAN DE LA PARTIE EXPLOREE DE I^ CONCESSION DE LITTRY (Calvados: Feuille J\- Légende ; L -r.---M l'ariu:> exfUninv du Terrain lluaiUfr ~~ ^ * (//'"("'ni-n/j- Je louches lie UituiUe \ 1 l'eritiins ileTnvuiUon Lwnte.r de la Concession lililliiiiilllllllllllli .JUrAjfdelhrphijre „,*........ MavnnaLm.iesilekConLesjton Direction des Coupes de iaPi V. COUPES ET PROFILS DU TERRAIN HDUILLER DE LITTRY FeiiiUt V. fui.l:/ Coupe AB-Piini/lilv à lu Linùlc tics hrrains de Tmnsitum ^Ô' i^itT ^^M. Fui .f'J Coupe Cli—dn Bassin ^4oèl à ^îtoidmirail ":i f.oupi V fia. ■yl'.S Coupe Ef^reliant du Sud au . t^nl l uiun/i Bxssin .7 le /^nssi/i . loél . 4: —S-- viS?- 7'^: Fia .Vs — (iiuf>c (rll—du fuits Fraiulemiche' au ^llolau ■ /'■<^\ ■» ''.'/•'/'-'""/''' ^ ^^ — passunt par les Basiins Lunée cl île FuiiiùImh ~r^ K Fuj-J" l^Frufd loTufitudinal tk la B'cbe ihi Puits Bcnanl Fi^ A:''(î—Coiipe IK.dn Biissin FUHjnet T'ilu Trias fl firm THouilL-r Couches ou . 4mtLs lit' Houille T de Transition fauches Eruf>Uiis l 'ïrjihur. %é^M///r/A ^ Echdks: Ti^.Vl i /.t'iioiit-un f— I ficiuU-ury . ^ 1 Lonqiuurs .. - . ^ , J 10. 000 I Haiileuiy ,.■- f — [ 4 000 tLoni/iiam i — i Nifiitatrs — ^ iia»tS- Bîensw^ 'j» » ^ Afin de permettre à ses membres correspondants, qui ont adh6r<'' nouveaux Statuts, de compléter leur collection, Ir " leur donnera, à prix réduits, les volumes suivants dj .» |)..^iei<. 1 '* SÉRIE. MÉMOIRES. Tome 1 5 fr. au Heu de Tome VI 8 — 1' Tome VIII 15 — Tome IX 12 — Tome X 15 — '^ Tome XI . 15 — 20 Tome XII 12 — i: Tome XIII , 15 — 20 BULLETIN. Tome I '. . . 2 fr. au lieu de 3 fi Tome II 3 — k Tome III 3 — U Tome IV 3 — 4 Tome V 4 — 5 Tome VI 3 — A Tome VII 5 — 6 Tome VIII. • 6 — 7 Tome X 6 — 7 MM. les Correspondants qui prendront toute la collection dt !'• série du BuUeiin ne paieront qu'un prix uniforme de A fr. pc chacun de ces volumes, moins le IX*, qui est épuisé. La collection ' 9 volumes ci-dessus leur sera donc fournie pour la somme de 36 fr Pour obtenir ces volumes à prix réduits, les correspondants dev». en adresser la demande à M. Albert Fauvel, avocat , bibliothécain la Société, rue d'Auge, 10, à Caen. Pour les prix des autres publications de la Société, voiries Même et liuUetins précédents. 9' SKRIE. Chaque volume des Mémoires . du liullefin. 20 fr. 10 J3! 4 ïf' BULLETIN DE LA f ^ SOCIETE LINNEENNE DE NOEMANDIE, 2« SERIE. — 7* VOLUME. AJVIVÉE 16T9-73. ir^;. ro CAEN, CHEZ r. LE BLANC-HARDEL , IMPRIMEUR-LIBRAIRE, Rue FnoiDE, 3 et à. PARIS, DEYROLLE, LIBRAIRE-NATURALISTE, RUK DE LA MONN^E, 23. 1873. # 1 < Afin de permettre à ses membres corr nouveaux Statuts , de compléter leur i teur donnera, i. prii réduits, les volume MÉMOi: Tome I Tome VI Tome VJI Tome IX Tome X. . . . Tome XI Tome XII Tome XIII BULLE Tome I Tome II Tome III Tome IV Tome V Tome VI Tome VII Tome VIII. • Tome X Pour obtenir ces volumes à prix ré«J en adresser la demande à M. Albert i la Société, rue d'Auge, 10, à Caen. Pour les prix des autres publications et Bulletin» précédents. Chaque volume des Mémoires ( sauf — du Bullttin . . 1