BULLETIN ItE LA r F SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE. co3iposrrioN du bureau de la société E'ouF l'année 1S8:S-188A Président MM. Vieillard. Vice-Président. . . . Boutroux. Secrétaire Morière. Vice-Secrétaire . . . Fayel. Bibliothécaire Mo^'coq. Archiviste Bigot. Trésorier Beaujour (Sophronyme). La Commission d'impression , formée du Prési- dent, du Secrétaire , du Trésorier et de six membres de la Société, se trouve ainsi composée pour l'année 1883- 1884 : MM. Vieillard, Président. Morière , Secrétaire. Beaujour , Trésorier. BOREUX. D' Fayel. Lecornu. Fauvel. Mongoq. d' bourienne. SÉANCE DU 5 NOVEIVIBRE 1883. Présidence de MM. BOREUX et VIEILLARD. A 7 heures 3/4 la séance est ouverte. Le procès- verbal de la séance de juillet est lu et adopté. Connaissance est donnée de la correspondance et des ouvrages reçus depuis la dernière séance. L'ordre du jour appelle le renouvellement du bu- reau, qui, par suite du dépouillement de divers scrutins, se trouve ainsi constitué pour l'année 1883- 1884: Président: M. Vieillard, Directeur du Jardin des Plantes ; Vice-Préddent: M. Boutroux, Professeur à la Fa- culté des Sciences; Secrétaire: M. Morière, Doyen de la Faculté des Sciences ; Vice-Secrétaire: M. le Docteur Fayel, professeur à l'École de Médecine. Archiviste: M. de Renémesnil, Chef de bureau à la Mairie ; Bibliothécaire: M. l'abbé MoNCOQ,curé de St-Ouen; Trésorier: M. Beaujour (Sophronyme), notaire ho- noraire ; Comiyiission d'ijnpression: MM. Vieillard, Morière, Beaujour, membres de droit ; Boreux, D' Fayel, Le- cornu, Fauvel, Moncoq et D"" Bourienne, membres élus. — .s — Le scrutin est ouvert sur trois présentations qui ont été faites dans la séance précédente. ?iIM. Lan- glais, professeur départemental d'agriculture, àAlen- çon; Piquot, propriétaire à Vimoutiers, et Zurcher, ingénieur des ponts et chaussées ù Toulon, sont proclamés membres correspondants. Sont proposés pour faire partie de la Société: MM. Dangeard, préparateur à la Faculté des Scien- ces, présenté par MM. Vieillard et Morière; de La Chapelle, naturaliste à Cherbourg, présenté par MM. Corbière et Bigot; Dutot, avocat à Cherbourg, présenté par MM. Corbière et Bigot ; d'Annoville, président de la Société de Tir, à Caen, présenté par MM. Vieillard et Morière; Guyerdet, conservateur des collections géologiques à l'École des mines, pré- senté par MM. Lecornu et Morière. Il sera statué sur ces présentations dans la séance de décembre. Lecture est donnée dïine lettre de M. Corbière, professeur au collège de Cherbourg, qui rend compte à la Société des excursions qu'il a faites pendant les vacances. Notre correspondant a pu recueillir à peu près toutes les plantes spéciales au nord de la pres- qu'île et trouver un certain nombre de stations nou- velles des plantes les plus rares. 11 a enfin rencontré quelques espèces nouvelles pour le département de la Manche. On peut citer parmi ces dernières: Lepidium draba, abondant entre Catteville et Bar- fleur; Melilotus parvifïora assez abondant dans un grand terrain vague, en avant du port militaire, où elle semble être parfaitement autorbthonei — î) — ^ Gnaphalium widulatum naturalisé et répandu aux environs du port mililaire. MM. Bigot et Corbière ont constaté, sur la ligne du chemin de fer entre Sottevast et Couville, la pré- sence du grès de May, indiscutable au point de vue stratigraphique; ces grès reposent sur les schistes à Calymene-Tristani, et sont eux-mêmes recouverts par les schistes à Trinucleus. Une communication spéciale sur cette découverte sera faite par M. Bigoc à la séance de décembre. Au nom de M. Letellier père, le Secrétaire lit une notice biographique sur le docteur Prévost, membre correspondant de la Société, décédé à Alençon, le 25 septembre 1883 : NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR LE DOCTEUR PREVOST Par M. LETELLIER Professeur au Lycc'e d'Alençon , membre honoraire de la Soiidté Linnéenno La Société Linnéenne vient de perdre un de ses plus savants botanistes et conchyliologistes , M. le D" Prévost, d'Alençon. Aussi tient-elle à honneur de consacrer ici quel- ques lignes à la mémoire de cet homme de bien , dont l'existence trop courte^ hélas ! a été si digne- ment remplie par le culte de l'histoire naturelle et le soulagement de rhumanité souffrante< — 10 — Honoré-Albert Prévost naquit à Argentan le 18 mars 1822. — Son père, Jacques Prévost, qu'il perdit à 1 âge de dix ans , était directeur des télégraphes et allié h la famille Chappe , célèbre , sinon par l'invention, au moins par l'exécution des télégraphes aériens. Sa vénérable mère, encore vivante , appar- tient à l'une des familles les plus honorables d'Ar- gentan, la famille de Cantepie. Albert Prévost fit de brillantes humanités au Collège royal de Gaen et entra dans l'enregistrement. C'était l'époque oii, de toutes parts, on travaillait avec ardeur à la statistique des richesses botaniques de notre Normandie. Je pourrais ajouter, si ce n'était pas sortir de mon sujet . qu'on travaillait de même à celle de nos richesses archéologiques, historiques et artistiques avec M. de Caumont et ses nombreux collaborateurs de l'Association normande ; de nos richesses zoologiques et paléontologiques avec l'il- lustre Deslongchamps, notre Cuvier normand. M. de Brébisson venait de publier la première édition de sa Flore de No?^ma7idie , qui avait donné un nouvel élan aux botanistes, et il préparait la deuxième , avec le concours de savants tels que Durand- Duquesnay , Chesnon , Lenormand , de Gerville , le D' Sauvage , le D"" Lebel , pour ne citer que quelques-uns de ceux qui ne sont plus, et tant d'autres , encore vivants , dont les travaux seront l'éternel honneur de notre pays. Prévost s'engagea bien vite dans cette laborieuse phalange. Négligeant peut-être un peu ses dossiers, il parcourait les environs d' Argentan , et y récoltait un herbier local si complet qu'il a fallu toute la — 11 — sagacité du D"" Perrier , toute la persévérance de M. Duhamel pour y ajouter quelques espèces. Prévost s'aperçut bientôt que l'étude des tarifs ne lui convenait guère ; il quitta donc les bureaux pour la médecine. Il avait alors 24 ans, l'âge où nous Jouissons de la plénitude de nos facultés ; aussi , quatre ans plus tard , arrivait-il à l'internat , et en 1852 conquérait-il brillamment le diplôme de docteur en médecine. Ce fut alors qu'il vint se fixer à Alençon, oii, comme le dit si bien le D'' Libert, l'un de ses amis les plus intimes, il fut médecin dans toute l'étendue, dans toute la rigueur du mot. « Un jugement sûr et prompt, dit M. Libert, ce sms « médical qui ne se rencontre pas toujours, même « chez les hommes les plus instruits, une bienveillance " affectueuse qui lui gagnait la confiance de tous « ceux qui l'appelaient; un dévouement sans bornes « dans l'accomplissement de ses pénibles devoirs a lui firent promptement une grande et juste renom- « mée, qui lui assura la première place parmi nous » [Journal d' Alençon du 29 septembre 1883). Aussi fut-il bientôt médecin de l'Hôtel-Dieu, puis successivement membre du Conseil d'hygiène, de la Commission administrative du Lycée et de toutes les commissions oii il y avait des services à rendre. Il fut décoré en 1871 pour les services rendus aux victimes de l'invasion allemande , et il siégea avec honneur au Conseil municipal jusqu'en 1877. Mais , à Alençon comme à Argentan, le D"" Prévost ne cessa jamais de consacrer ses courts loisirs à l'histoire naturelle. — 12 — La botanique avait occupé sa jeunesse. Après avoir herborisé en Normandie, il avait profité de ses mois de vacances pour explorer les Alpes , la Provence , les Pyrénées. — Il voulut voir à fond la flore de sa nouvelle résidence. Cette région, tout le monde le sait, est sur les limites communes des terrains de cristallisation , du terrain silurien et du jurassique. Elle offre donc une rare variété dans la composition et les reliefs du sol ; aussi peut-elle fournir au botaniste les trois quarts peut-être des quinze à seize cents plantes phané- rogames de la Normandie. Nous revîmes ensemble toutes nos bonnes stations qui m'étaient familières : SL-Lèonard-des-Bois , sur les grès et les schistes siluriens; St-Génery, sur les syénites et les gneiss ; les hauts marais du mont Souprat ; Chaumiton , cette belle colline calcaire , si chère aux géologues et si riche en Orchidées. — Je n'avais , bien entendu, avec un tel compagnon qu'à voir et écouter. Mais les courses lui devinrent pénibles et il voulut faire autre chose. Je le décidai pour la conchyliologie, et je conserve la satisfaction d'avoir ainsi procuré à cet excellent ami vingt années de vives et salutaires jouissances. La conchyliologie, solaliuni mentis et ocuîî, comme dit le vieil auteur allemand, est peut-être la partie la plus facile et la plus attrayante de l'histoire naturelle pratique , pour celui qui , comme le D"" Prévost , a de la fortune et un peu de loisir. On peut toujours se procurer les objets d'étude en y mettant le prix; on les étudie sans fatigue dès qu'on a une bibliothèque spéciale de quelques milliers de francs ; rien de plus gracieux de formes , de plus brillant de couleurs à montrer aux visiteurs; rien de plus facile à conserver, puisqu'il suffit de les défendre de la poussière et du soleil. Aussi le D' Prévost se vit-il, en peu d'années , à la tète d'une collection que pourraient envier bien des musées de grande ville. Avec quel bonheur il rangeait ses coquilles dans des meubles élégants! Avec quel orgueil il montrait aux connaisseurs ses Volutes, ses Cyprées, ses Cônes, ses Mitres, ses genres préférés ; puis les séries inter- minables des Hélices, des Buliraes, des Unio, ces dernières, récoltées dans les fleuves d'Amérique par Le«^ lui-même ou ses élèves! (1). Cependant, le D"" Prévost n'était pas seulement un collectionneur dans le sens ordinaire du mot; c'était un savant. — Il étudiait les coquilles sans les animaux, c'est vrai. Mais qui ne sait que les coquilles sont tout ce qui peut se conserver des mollusques, et que, dès l'aurore de l'animalité, les mollusques ont été ré- pandus sur toute la surface du globe? Qui ne sait qu'aucune autre division des règnes organiques ne peut offrir en aussi grande abondance des éléments de discussion au sujet des grands problèmes qui occupent et divisent aujourd'hui les savants? Il étudiait donc les coquilles au point de vue élevé de [1) Deux ou trois espèces nouvelles ont été dédiées au docteur Prévost par Sowerljy, dans les Procecd'mrjti, et par M. Crosse, dans le Journal de ConcInjUologie : Ostrea l'revostiana, Voluta Prevostiana. / — 14 — l'origine des êtres, de leur dispersion, de leurs modi- fications dans le temps et dans l'espace, et cette étude, vivifiée par un véritable esprit scientifique et spiri- tualiste, le conduisait à de hautes considérations dont ses amis conserveront la mémoire. Malheureusement , il n'a rien écrit, et la mort a emporté du même coup son travail de vingt ans, ses observations profondes et les projets qu'il avait con- çus pour nous en faire profiter. Le docteur Prévost était atfiigé, depuis longtemps, d'une maladie chronique, qui l'avait déjà cloué deux ou trois fois sur le lit de douleur ; il s'en était relevé. La mort de son frère, le général du génie Prévost, lui porta un coup terrible ; la maladie reprit le des- sus et l'emporta en quelques jours, le 2.5 septembre 1883, malgré les soins si éclairés et si dévoués du D'^ Notta, son ami d'enfance, et de ses confrères d'Alençon. Nous perdons tous, en sa personne, un médecin éminent, un ami sûr et dévoué, une grande et sage intelligence. Nous conserverons dans nos cœurs le souvenir affectueux et reconnaissant de l'homme ; mais il est profondément regrettable que l'œuvre du savant périsse avec lui. A 9 heures, la séance est levée. SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1883. Présidejjce de m. vieillard. En prenant possession du fauteuil de la présidence, M. Vieillard remercie ses collègues de Fhonneur qu'ils lui font en l'appelant de nouveau à leur tète et il les assure de tout son dévouement aux intérêts de la Compagnie. Le procès-verbal de la séance de novembre est lu et adopté. Communication est donnée de la correspondance. Parmi les pièces qu'elle renferme se trouvent des lettres de MM. Zurcher et Piquot , qui adressent leurs remerciements à la Société Linnéenne pour les avoir admis au nombre des membres correspondants. — • M. Duterte , membre correspondant , a fait accom- pagner un catalogue des plantes qu'il a rencontrées aux environs d'Alençon, d'une lettre par laquelle il sollicite l'insertion de son travail, dans le prochain Bulletin. La demande de M. Duterte est renvoyée à la Commission d'impression. Le Comité géologique de St-Pétersbourg , récem- ment fondé , adresse à la Société Linnéenne tous les numéros des Bulletins qu'il a publiés jusqu'à ce jour, en priant notre Compagnie de vouloir bien lui — le, — accorder rechange des publicaLions qui paraissent sous sa direction. La Commission d'impression aura prochainement à se prononcer sur cette demande. — Plusieurs cartes postales de Sociétés correspondantes qui réclament les publications de la Société Lin- néenne qui manquent dans leur bibliothèque sont remises à notre Bibliothécaire. — M. La Rouviôre , sous-intendant militaire ù, Rouen , envoie sa démis- sion de membre correspondant. Les livres oiîerts à la Société, depuis la dernière séance, sont déposés sur le bureau. M. Edm. Hébert, membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne et membre honoraire de notre Société , fait hommage du volume qu'il vient de publier sous le titre de Notio7is r/éiiérales de Qéoloriie et résumant les premières leçons du cours qu'il fait ù la Sorbonne depuis iS57. M. le Président donne lecture d'une lettre par laquelle M. de Renémesnil, nommé archiviste dans la dernière séance , donne sa démission. 11 est décidé qa'on procédera dans la séance de janvier à la nomi- nation d'un nouvel archiviste. M. le Trésorier transmet une lettre de M. Lepage, de Gisors , qui réclame le volume du Bulletin pour 1881-1882 et donne sa démission de membre corres- pondant. M. Beaujour a reçu de MM. Husnot de Cahan, et Gasnier de Vimoutiers, membres correspondants, en même temps que leur cotisation pour l'année 1881-82, des réclamations de numéros de Bulletin qui seront transmises à M. le Bibliothécaire. Le scrutin est ouvert sur plusieurs présentations qui ont été laites à la séance précédente; par suite de son dépouillement, sont nommés : Membres résidants: MM. Dangeard, préparateur de botanique à la Faculté des Sciences ; d'Aunuville, président de la Société de Tir. Me))ibres correspondants : Delachapelle. naluralisle à Cherbourg; Dutot, avocat à Cherbourg; Guyerdet, conservateur de la collection géologique de l'École des mines. M. Raoul Fortin, de Rouen, est proposé comme membre correspondant par MM. Bucaille et Bigot. Il sera statué sur cette présentation dans la séance de janvier. M. Delage, directeur de la station maritime de Luc, expose les expériences et les observations qui l'ont conduit à découvrir la véritable nature de Sacciiluia Carcini : NOTE SUR LA SACCULINE COMMUNICATION FAITE A LA SOCIÉTÉ I.1NNÉENNI:; DE NORMANDIE Séance de déceuibre i8S3 Par le U' Yve.s DKJLiAGE; Chargé du cours de zooloirie à la Faculté des Sciences de Cueu MeSSIEI'RS , L'animal dont je vais essayer de vous exposer l'histoire ne se présente pas sous des dehors bien séduisants. 11 n'a pour lui ni une forme élégante, ni de brillantes couleurs; c'est une masse presque in- — 18 — forme, grosse à peu près comme le pouce, d'un jaune sale et fixée comme une tumeur sous la queue du crabe vulgaire (Carcimis mxnas). Les pêcheurs, qui le rencontrent souvent en cherchant à la grève , l'appellent Vœuf du crahe. Les zoologistes savent bien que ce n'est pas un œuf, mais un parasite et le désignent sous le nom de Sacculina Carcini. La Sacculine se présente sous l'aspect d'un sac ovoïde attaché au tégument du crabe par un pédi- cule. Au pôle opposé au pédicule se trouve un orifice. Si on ouvre cet être bizarre , on aperçoit une masse qui remplit toute la cavité du sac et qui n'est autre que l'ovaire. Cet organe déverse ses produits par deux orifices symétriquement placés. — Plus bas encore se voient deux autres orifices qui corres- pondent aux canaux déférents d'un double testicule. Voilà tout ce qu'on a su pendant longtemps sur cet animal, et l'on voit qu'il n'y a pas là les éléments suffisants même pour dire dans quel cadre zoolo- gique il faut le faire entrer. — Il n'y a pas de tube digestif, en somme point de repère pour orienter l'animal. Aussi les opinions les plus diverses ont- elles été émises sur ses affinités. On en a fait d'abord un trématode , puis une sangsue, et c'est à un zoologiste italien, Gavolini, que revient l'honneur d'avoir montré que la Saccu- line était un crustacé. Il l'a prouvé en démontrant que la larve de cet animal avait une forme nau- plienne, c'est-à-dire en tout semblable à la larve JSaupUus , depuis longtemps connue, des crustacés inférieurs et en particulier des cirrhipèdes. Mais pour faire entrer la Sacculine dans ce dernier — 19 — ordre, il fallait montrer que cet animal était un cirrhipède dégradé par le parasitisme. Les cirrhipèdes , représentés par les balanes et les anatifes, sont des crustacés sédentaires fixés par leur base ou par un pédoncule particulier aux corps sub- mergés. Ces animaux , munis d'un système de valves , possèdent de longs membres articulés. Eh bien ! on considérait la Sacculinc comme un anatifequiaperdu ses membres. Que l'on suppose un anatife dont le corps est tombé, dont le pédoncule qui contient les organes génitaux est resté seul avec quelques modifications de forme, et l'on aura la Sacculine ainsi comprise. Le pédoncule de l'animal est en efl'et un dévelop- pement exagéré de la tête et le fait est prouvé par la présence à sa base de deux petits tubercules qui représentent les antennes. En 1864, Fritz Millier, un zoologiste allemand, aussi fin observateur que profond philosophe, découvrit que la Sacculine n'est pas simplement collée sous l'ab- domen du crabe, mais qu'elle perfore le tégument et envoie dans l'intérieur de son hôte un réseau de tubes. Ce naturaliste a dû créer pour cet animal le groupe des Jlhizocép/iales, à cause de ces sortes de racines émanant de la tète. En somme, c'était un Anatife fixé sur un crabe au lieu de lôtre sur une épave. La for- mule de la Sacculine pouvait donc s'énoncer ainsi : un anatife dont les membres sont tombés. L'histoire de cet animal semblait complète, et l'hypothèse par laquelle on pouvait expliquer son organisation était des plus solides. — ■20 — L'anatife possède une larve, le NatipUns, qui, par une mue, change de forme et devient une C//pns. Celte Cl/pris a cela de particulier qu'elle possède des antennes munies de ventouses. — Elle ébauche une vie errante, puis se fixe à quelque épave; là clic subit diverses transformations et passe à l'état d'ana- tife. De môme la Sacculine a une larve nauplienno qui se transforme en Cyprh. Ces C/jin-is se lixent sous un crabe, et comme le crabe n'est pas un support inerte dont elle nepuisse tirer parti, elle trouve com- mode de percer sa peau et d'y enfoncer des racines qui sont de véritables suçoirs. Dès lors les pattes, le tube digestif, devenus inutiles, s'atrophient et dispa- raissent. Un zoologiste français, M. Giard, a dit avoir vu la fixation de la Sacculine s'accomplir, et il a précisé môme l'époque et les conditions dans lesquelles elle avait lieu (époque de l'accouplement). C'était une erreur. J'ai dû, pour contrôler ces faits, commencer l'étude de mon animal par l'état adulte. Je signalerai succinctement comme résultats princi- paux de mes recherches anatomiques la découverte d'un système nerveux formé d'un ganglion unique envoyant des ramilicati(tns dans le manteau et dans l'ovaire et situé au pôle opposé au point de départ des racines. Il y a donc déjà comme fait acquis, un ren- versement de l'orientation de l'animal, puisque les racines ne partent pas, comme on l'avait dit, de la tête et le nom de Hhizocéphales doit par cela môme être abandonné. La larve Cypris de la Sacculine a 2/10 de milli- mètre de longueur, et si c'est elle qui se fixe — '^i — sous le crabe, on doit roiiconlrer des Sacculines de toiiles les dimensions inicrmédiaires entre cette grandeur et celle deTaduite. Or on ne trouve point dQ Sacculines plus petites que 3 millimètres et elles sont en tout analogues à la Sacculine adulte. C'est que la Sacculine ne vient pas du dehors, elle existe dans les tissus de son hôte avant d'apparaître à l'extérieur. La Sacculine interne est déjà très-différente de sa larve ; d'oii vient-elle donc? Évidemment la Ci/pris doit faire elle-même ce tra- vail de l'inoculation, car ce n'est pas la Sacculine externe, incapable de se déplacer, qui pourrait percer la peau du crabe. Mais quel procédé emploie la Cypris puisqu'elle n'a pas d'armes suflisantes pour perforer le tégu- ment? C'est dans ces recherches que j'ai dû lutter pen- dant trois années contre les difTicultés de l'élevage des embryons, et voici les faits que je suis arrivé à reconnaître après, avoir varié à l'infini les procédés d'expérimentation. La Cyprh est un être possédant six membres mu- nis de soies et situés à la partie inféro-antérieure, une paire d'antennes munie de deux appendices, l'un foliacé, l'autre en forme de lame de sabre, mais de con- sistance molle et incapable de produire une blessure. Lorsqu'on élève les Ci/prh en relation avec de jeunes crabes, les seuls pouvant être inoculés, on observe la fixation de la Ci/pris toujours à la base d'un poil ; ce phénomène ne se passe que la nuit. La larve s'accroche en cet endroit par son appen- — 22 — dice en forme de lame de sabre, et comme le poil est articulé avec la carapace au moyen d'une mem- brane, c'est ce punctum ?}iwoiis reshtcmtiie que la Sacculine utilise pour sa lixation. Alors les organ.es locomoteurs tombent, l'œil disparaît, le système nerveux, les muscles, se tondent en une masse uni- quement celiulaire qui se trouve suspendue à la base du poil. Certaines cellules de la masse sécrètent un appa- reil en forme de dard, qui grandit et arrive au con- tact de la membrane d'articulation du poil. Ce dard, qui est creux et taillé à son extrémité en bec de tlûte, perfore la membrane et le contenu de la masse cellu- laire passe alors à travers le dard jusque dans Tinté- rieur du crabe ; la Cyprin devenue inutile, tombe, et la Sacculine interne est inoculée. On ne connaissait pas jusqu'à ce jour dans la na- ture un procédé pareil d'inoculation. Cet élrange processus embryogénique est particulier à ce groupe d'êtres autrefois appelés lîh/zocépliales el (\on[ j'ai dû changer la dénomination puisque les racines partent au contraire du pôle aboral. J'appellerai donc ce groupe d'êtres, dont la Sac- culine est un des représentants, l'ordre des Kcntro- çionides, c'est-à-dire: animaux possédant des larves munies d'un dard. Il résulte de ce travail certaines considérations générales. D'après une théorie bien connue, il existe un ou plusieurs types d'organisation dans la nature , et un animal quelconque est obligé de cadrer dans les grands traits de sa constitution avec le type fonda- — 23 — mental .inquel il appartient. Les conformités d'or- ganisation peuvent être voilées, mais elles existent toujours, il sutlit de savoir les trouver. Une loi invincible domine tous les êtres et leur imprime à tous le cachet indélébile du type d'orga- nisation qui est le leur. Or, que l'on examine de près ce que la Sacculine. qui est un crustacé, a fait de son caractère d'arthro- pode, et l'on verra qu'elle l'a singulièrement mal- traité. Ce qui caractérise essentiellement larthro- pode, c'est la constitution de son système nerveux, ses rapports avec le tube digestif et la nature de ses membres. Pour qu'un animal soit un arthropode, il faut et il suffît qu'il ait un système nerveux en forme de chaîne ganglionnaire, terminée par un collier entou- rant l'œsophage, et des membres articulés. Nombre d'arthropodes à l'état adulte n'ont point de membres et possèdent un système nerveux où il serait difficile de retrouver le type primitif, mais leur cachet ty- pique n'est poin t altéré pour cela, car toutes les diffé- rences proviennent de modifications graduelles. Le degré n'est rien, le modus arjendi est tout. En pré- sence des déformations les plus profondes, on peut toujours dire : telle partie qui n'existe plus était originairement à sa place, et nous l'avons vue se réduire peu à peu pour disparaître tout à fait, et, le plus souvent, il reste quelque trace de son existence. Dans la Sacculine, en est-il de même? Non ! Les membres sont absents. Gela n'est rien. Le tube digestif fait défaut. On a d'autres exemples de ce fait. Le système nerveux ne forme pas une chaîne. La ■2\ chose est plus grave, mais ne siiiîil pas pour l'aire condamner la théorie. On pourrait passer sur toutes ces imperfections si le type adulte, qui n'est pas celui d'un arthropode, dérivait du type larvaire, qui est bien celui d'un articulé, par une série de modilica- lions graduelles. Or, il n'en est rien. Les tissus de l'adulte ne proviennent pas directe- ment de ceux delà larve. Les organes de la Sacculine ne proviennent pas do ceux de la Cijpris. La Sacculine a des muscles qui ne proviennent pas de ceux de la Ci/pris. — La Sacculine a un tissu con- jonctif qui ne provient pas de celui de sa larve. La Sacculine a un système nerveux qui ne provient pas du système nerveux de la Cypris. La Sacculine a des organes génitaux dont les cellules originaires ne se distinguent pas de celles des autres tissus. Dans la série des transformations qu'elle subit, la Sacculine se trouve^, à un certain moment, constituée par des cellules toutes identiques oii il n'y a plus trace de l'organisation de la larve et qui formeront les tissus et les organes nouveaux, sans se préoccu- per de leurs relations antérieures, comme si elles provenaient de la segmentation d'un œuf. Et le pro- duit ultime de toutes ces métamorphoses est un ani-. mal qui n'est pas plus conforme au type crustacé qu'à n'importe quel autre du règne animal. On le voit donc, la théorie de l'unité de plan se trouve ici en défaut. Toutes ces difficultés, au con- ti'aire, se résolvent d'elles-mêmes, si Ton substitue à cette conception métaphysique de la nature la notion si féconde de la descendance et de l'adaptation aux milieux. '^5 — M. lîigot donne lecture d'une étude géologique de la tranchée du chemin de fer entre Sottevast et Martinvast , et il signale la découverte faite par M. Corbière et par lui du grès de May et des schistes à Trf/uicleus (I). ÉTUDE GÉOLOGIQUE DE LA TRANCHÉE DU CHEMIN DE FER ENTRR SOTTEVAST ET MARTINVAST (MANCHE) DÉCOUVERTE D'UNE NOUVELLE STATION DE GRÈS DE MAY ET DES SCHISTES A TRINUCLEUS Par MM. L. CORBIÈRE et A. BIGOT Meiulires correspondants de la Société AYANT-PROPOS. L'étude des terrains paléozoïques offre , dans le Nord du département de la Manche, des difficultés particulières, par suite des bouleversements qui en ont alTecté les assises lors de la venue au jour des massifs granitiques et des autres roches ignées. Mais cette région a le grand avantage de présenter, réunies sur une étendue relativement faible, un certain nombre de couches qu'il est dès lors plus aisé de d] Le travail de MM. Bigot et Corbière a d'abord été lu par M Corbière dai)s une séance de la Société des sciences naturelle.s de Cherbourg". — 26 — suivre flans leurs rapports réciproques. Cependant, et malgré tout l'intérêt qui en résulterait au point de vue comparatif, tandis que le sud du département est l'objet de travaux importants, la partie nord semble délaissée des géologues. Si, en efTet, nous en exceptons la carte de M. Vieillard (1), fort inexacte, du moins en ce qui concerne le nord de la pres- qu'île, la géologie de cette région n'a, depuis Dali- mier (2) et IJonnissent (3), donné lieu à aucun tra- vail. Peut-être a-t-on pensé qu'après les études de ces deux auteurs le dernier mot avait été dit sur la géologie du pays. Si telle est la cause de ce manque de recherches ultérieures , hâtons-nous d'affirmer que rien n'est moins exact, et qu'il suffit pour s'en convaincre de quelques excursions dans le nord de la presqu'île. On ne tarde pas alors à voir qu'il reste à compléter les sagaces observations de Dalimier, à coordonner les matériaux considérables, mais confus de Bonnissent, et à rectifier les erreurs de l'un et de l'autre. C'est cette tâche laborieuse que nous osons entreprendre. Au cours d'excursions déjà nombreu- ses, nous nous sommes peu à peu familiarisés avec la structure et l'allure générale des terrains et nous n'avons pas tardé à reconnaître que certains étages, dont l'existence ne saurait être contestée, avaient (1) Carte géologique du département de la Manche, par E. Vieillard, ingénieur au corps des mines, complétée par MM. Po- tier et de Lapparent, 1880. {2) Slratigraphie des- terrains primaires du Cotcntin, par P. Dalimier, 1861. (3) EsKcti gcolor/iqite f^ur le di'parlrment de la Mandie, par Bonnissent, 1870. — 27 — passé complètement inaperçus aux yeux des obser- vateurs qui nous ont précédés, ou avaient été mécon- nus par eux. Nous avons bientôt senti également la nécessité de faire à travers le pays une coupe qui réunît les divers niveaux qui y sont représentés. D'heureuses circonstances nous sont venues en aide et nous ont permis d'établir cette coupe ; elle fait le sujet de la présente note. Désormais exactement renseignés sur les caractères généraux des diverses assises primaires, nous ferons porter nos futurs travaux sur leur extension horizon- tale, leur constitution minéralogique et leur faune; nous étudierons ensuite les roches éruptives qui les ont bouleversées, Tâge de leur épanchement et les modifications que leur apparition a produites dans le relief du sol et dans la texture des roches envi- ronnantes. Nous avons déjà recueilli sur ces divers points, des matériaux importants, mais nous ne comptons les mettre en œuvre que plus tard, après les avoir corroborés et complétés dans des excursions fréquemment renouvelées, seul moyen, à notre avis, d'arriver à des résultats certains. Pour le moment nous nous bornerons, dans le tra- vail suivant, à établir la succession des couches de la tranchée du chemin de fer, entre Sottevast et Martinvast (Manche), et à mettre en relief quelques observations qui en découlent naturellement. Les travaux d'élargissement entrepris sur la ligne du chemin de fer pour l'établissement d'une double voie entre Cherbourg et Sottevast ayant rafraîchi les tranchées d'un côté de cette voie, nous avons pensé qu'elles pourraient nous oilVir la coupe que nous — 28 — cherchions. Nos espérances ont été réahsées et même dépassées, car nous avons constaté dans ces tranchées l'existence de deux niveaux, dont l'un n'avait pas encore été signalé aussi loin dans le nord du dépar- tement de la Manche, et dont l'autre n'est connu qu'en quelques localités du massif normano-hreton. REVUE jnSTORIuUE. Lors de la première construction de la ligne ferrée, les tranchées avaient été étudiées déjà par Bonnis- sent et par Dalimier. Bonnissent (1) avait observé, entre Couville et Sot- tevast ûes pscwwiftes et des gt^ês micacés, sur l'âge desquels nous différons entièrement d'avis avec lui. Bonnissent a été induit en erreur par la composition minéralogique de ces roches. Frappé d'une ressem- blance, assez éloignée d'ailleurs, avec les psammites qu'il avait vus ?,uTmQni^niV anogènite dans les envi- rons de Ghitfrevast, commune de Tamerville (2), il ne s'est pas inquiété de la position stratigraphique de ceux de la tranchée de la Brière, et, concluant par analogie, il les a rangés dans son terrain cambrien [Silurien inférieur, Dalimier). Une élude quelque peu attentive des échantillons de sa propre collection eût cependant permis à Bon- nissent de reconnaître des différences entre les roches de Tamerville et celles qui nous occupent. L'état de trituration des psammites de la Brière est (i) Tloiin., lac, cit., p. 448. (2) lîonn., lac, cit., p. MCr. - 29 — beaucoup plus avancé que celui des grès de Tamer- ville ; la rudesse au toucher n"est pas la môme, le mode de répartition du mica est diiïérent, et enfin, sur dix-sept échantillons de ces grès provenant de Sottcvast qui font partie de la collection Bonnissent, trois d'entre eux oiîrent, en creux ou en relief, à leur surface, des traces problématiques qu'on ne peut rapporter qu'à des organismes. Ajoutons cependant que Bonnissent avait conservé quelques doutes sur Fùge de ces roches. Son cata- logue manuscrit, déposé au musée de Cherbourg, porte pour ces grès la mention suivante: « Grès « schistoïdes variés superposés aux raétaxites ; ils « sont plus ou moins compactes et très-micacés. Ils •1 sont à revoir surplace et appartiennent peut-être « au Dévonien. » Nous montrerons que ces psam- mites sont immédiatement supérieurs aux schistes à Calymene Tristani. — Quant à leur assimilation possible au dévonien, rien ne peut l'expliquer, si ce n'est, une fois encore, leur ressemblance minéralo- giquc avec certaines roches de cet âge provenant des Perques, du Plessis, de St-Jores, etc. Après avoir donné le nom des diverses roches de la tranchée (1), Bonnissent établit leur succession de la manière suivante : 1° Anagénites, schistes et grès micacés anagéniti- ques schisteux de nuances très-variées ; 2° Grès siluriens maculés de rouge , comme au Pioulc, et alternant avec de petits lits d'argile blan- châtre schisteuse ; fil Bonn., loc. cit., p. 195. - 30 — 3° Grès à ScoUtlim ; •i" Schistes grisâtres; 5° Schistes de la faune troisième , reposant à Bric- quebec et au village de Sottevast, sur le grès, sans aucune roche intermédiaire. Ces relations stratigraphiques sont complètement erronées , et nous rétablirons aux conclusions la superposition exacte. Plus loin (1) ï Essai fjéoloçjiqup contient des renseignements très-précis sur les carac- tères minéralogiques et la faune des schistes à Ca- hjmene Tristani ; mais l'auteur a négligé d'indiquer leurs rapports avec les roches voisines. Dalimier (2) a parfaitement observé la succession des couches entre Gouville et Martinvast; toutefois il ne s'est pas rendu comple des causes qui font plon- ger les schistes à C Tristani dans deux directions diirérentes, ni de l'âge à assigner aux psammiles qui leur sont supérieurs. Ce dernier point ne doit pas nous étonner, la formation du grès de i1/«y, à laquelle ces psammites doivent être rapportés, ayant été com- plètement méconnue dans la Manche par Dalimier (3). Pourtant, la présence de ce grès avait déjà été si- gnalée par Bonnissent (4), au Vrétot et dans les environs de St-Sauveur-le- Vicomte. M. de Lappa- rent (5) l'a également reconnu aux environs de Mor- tain, et le présent travail démontrera son existence à Sottevast et à Gouville. De plus, nous espérons être (Ij lionu., lue. cit., \i. 207 et sq. Ci) Dal., ouvrage cité, p. ."i^^. (3) Dalimier, ouv. cit., panb-hn. (4) Bonn., Essai géol., p. 1S)9 et 20(J. (5) Bail, de la Soc. géol. de France, 3" série, t. V, p. 569. — 31 — prochainement en mesure de prouver sa présence sur d'autres points du nord de notre presqu'île. ETUDE DE LA COLTE. La tranchée étant plus facile à étudier si l'on se dirige deSottevast vers Cherbourg que si on la prend en sens inverse, c'est en avançant du sud vers le nord que nous la décrirons. La partie de la voie ferrée comprise entre Sotte- vast et Martinvast, abstraction faite des sinuosités secondaires, décrit un arc de cercle dont la corde aurait un peu plus de 9 kil. et dont le développe- ment atteindrait entre les deux stations extrêmes 12 kil. En partant de la gare de Sottevast, la ligne est d'abord construite sur un remblai ; mais en arrivant au piquet 353-5, on voit se dresser à droite de la voie un escarpement degt^ès armoricain, e i couches plongeant 0.10" N. par 40-45°^ et au pied duquel coule la Douve. Cette masse quartzeuse fait partie d'une colline courant du S.-O. vers le N.-E. se ter- minant d'une part à Brix,par une pente assez rapide, et se dirigeant de l'autre vers St-Martin-le-Hébert. Elle repose en stratification sensiblement concor- dante iurles phfjllades cambriens, ainsi qu'il est aisé de le 'translater près d'un ancien four à chaux, à quel- ques mètyes vers l'O. du château de Sottevast, et elle suppon». près du petit moulin de Brix les schis- tes à Calymene Tristani. {Voir la coupe.) Au piquet 353-8, la voie traverse la tranchée de — 32 — Roquier, ouverte dans la partie supérieure du grt'S armoricain, qui présente ici les mêmes caractères que dans l'Orne, à DomPront, i>agnoles, Montabard, etc.; c'est un grès à grain lin, hlanchfitre, rugueux au toucher, peu solide, et qui se résout facilement en sable. Il contient, là aussi, des Tifjillites; en très- grande quantité et dans un parfait état de conserva- tion. Nous y avons également recueilli des empreintes flabelliformes que nous croyons pouvoir rapporter au genre Vexillum de Rouault. Les bancs de ces grès sont séparés, en un point seulement vers le milieu de la tranchée, par de pe- tits lits de schistes pailletés, verdàtres^ à surface irrégulière, qui présentent des traces bilobées d'en- viron 3 millim. de largeur. Nous ne désespérons pas de rencontrer dans cette station les Cniziana de Ba- gnoles que l'un de nous, d'ailleurs, vient de décou- vrir dans le grès armoricain de La Hague, à Vaste- vUIp. C'est la première fois, à notre connaissance, que ces végétaux sont signalés dans le département de la Manche. A l'extrémité N. de la tranchée du Roquier, des grès de couleur rougeâtre, micacés, et parfois schis- teux, reposent sur le grès armoricain. Du piquet 354-3 au piquet 354-8, des psammites de couleurs très-variées, alternant avec des grès, pré- sentent la même allure que le grès armoricain, et semblent au premier abord la continuation des psammites de la tranchée précédente. Mais si l'on descend dans la vallée de la Douve qui sépare les deux tranchées, on ne tarde pas à recon- naître dans le chemin de la Guillaume-Laiseric au moulin Salnt-Jouvin, l'existence des schistes à Cu- b/mene Tristani. les mieux caractérisés. Nous n'avons pu relever le plongcmenl des couches, mais la direc- tion de la ligne de faîte coïncide avec celle du grès armoricain. L'âge des grès et psammites de la tranchée 354-3 est donc fixé : ils sont supérieurs aux schistes à Ca- bjmene. Tristani, et doivent être regardés comme l'équivalent des f/rès de May. Il nous a été impossi- ble jusqu'à présent d'y découvrir les Homalonotus et Comihiires caractéristiques de la formation à laquelle nous les rapportons ; mais leur position stratigra- phique nous semble suflisante pour légitimer cette identification. Ajoutons que nous avons trouvé dans ces grès des Cténodontes tout à fait semblables à celles de May, et un petit nombre de fossiles que nous n'avons pas encore déterminés spécifiquement et qui appartiennent aux genres halmanites (Tête et pygi- dium)^ Orthoceras, Arca. Nous avons aussi observé dans les psammites intercalés des formes bilobées, peut-être des Cruziana. En outre, il y a la plus grande ressemblance dans la nature minéralogique des roches des deux loca- lités. Les grès de Sottevast sont d'abord à grain fin, pailletés, généralement peu solides, de couleur rouge ou blanchâtre ; mais avant le pont qui précède la tranchée de la Brière, ils acquièrent une plus grande dureté par suite de la présence de nombreuses veines de quartz, de jaspe sanguin et de calcédoine. Fré- quemment le quartz a éprouvé autour des fragments de grès une cristallisation dilfuse qui donne à la roche une apparence pseudo-poudingique très- — 3i - curieuse. Les psammites qui alternent avec les grès et qui constituent même la roche prédominante, oiîrent les teintes les plus diverses : il sont blanchâtres, rosés, violacés, jaunâtres, bruns ou noirs. C'est à leur présence qu'il faut attribuer le creuse- ment d'une étroite vallée dans laquelle la Douve s'est frayé un passage, et qui sépare le massif en deux parties. C'est également à ces psammites que sont dues les dislocations produites lors du soulève- ment des assises et qui troublent la régularité des strates. Abstraction faite de ces accidents secondaires, le plongement des couches est exactement celui du grès armoricain de la tranchée du Roquier : relevé près de la maisonnette n° 117, il se fait vers 0, 10° N. par 40-45°. Au piquet 354-8 à la limite des trois communes de Sottevast^ Brix et Rauville-la-Bigot, la vallée sinueuse de la Douve interrompt de nouveau la tranchée, mais 100 mètres plus loin, celle-ci reprend dans la partie supérieure du grès de May. Déjà des lits de schistes commencent à alterner avec les psammites; ils ne tardent pas à constituer seuls les parois de la tranchée. Ces schistes sont de couleur jaune sale, verdâtres ou blanchâtres par places, très-peu solides et h. peine fissiles. Quelques couches sont bleu foncé; d'autres remplies de petits nodules argileux, quel- ques-unes enfin fortement ferrugineuses. Nous avons remarqué en outre dans ces assises, comme d'ailleurs dans certaines parties du grès de May, des sortes de bombes, d'un volume variable, présentant à la sur- face une croûte peu épaisse de fer hydroxydé, et for- — 35 - mées à l'intérieur de sable blanchâtre ou teinté par l'oxyde de fer. Ces schistes nous rappelant, par leur aspect, ceux qui, à Bricquebec, contiennent, dans des nodules, des fossiles du silurien supérieur, nous avions cru d'abord qu'ils en étaient la continuation. Mais une surprise plus complète nous était réservée, car nous n'avons pas tardé à y reconnaître la présence du genre Trimicleus , qui caractérise l'assise supérieure des schistes ardoisiers de l'étage moyen dans le nord-ouest de la France. Si nous n'avons pu trouver jusqu'à présent que de rares fossiles dans le grès de May de la tranchée de la Brière, il n'en est pas de môme pour les schistes à Trinucleus. Leur richesse, au point de vue paléontologique, est des plus grandes ; les gastéropodes, en particulier, y sont tellement abondants que la roche en est parfois comme pétrie. Lorsque l'identification de ces fossiles aura été faite, la faune des schistes ardoisiers supérieurs, encore si peu connue , s'enrichira sans doute d'un certain nombre d'espèces. Quelque nombreux que soient déjà les échantillons recueillis, nous n'entrepren- drons point dès aujourd'hui cette étude, préférant la différer encore quelque temps, afin d'être en mesure de la faire plus complète. Nous nous bornerons à signaler la présence dans ces couches, outre le Tri- nucleus ornatus , Sternb. des genres Dalmanites , Phacops, Orthoceras, Cyrtoceras , Pleurotomaria , Nucula , Ctenoclonta et autres bivalves, Coiiularia , Orthis, de Cystidées et de Polypiers, parmi lesquels des Graptolitlies du genre Diplograpsus, M. Goy (Diprion, Barr. ). - 3(j - Après avoir franchi le ruisseau de Caudière, tribu- taire de la Douve, près d'un moulin désigné sur la carte de l'état-major sous le nom de Moulin-Capd, et appelé par les habitants Moulin-Cabourg , la voie coupe dans la tranchée suivante le qrès armoricain qui se présente en ce point sous un aspect minéralo- gique différent de celui qu'il a généralement: il est à grain lin, un peu jaunâtre, micacé, avec écailles de talc. Les Schistes à Cah/mene Trfstanile recouvrent à l'extrémité de la tranchée du côté ouest de la voie. La faible distance ( 200'") qui sépare les schistes à Trimicleus du grès armoricain et le plongement des assises devaient nous faire prévoir en ce point l'exis- tence d'une faille. C'est en effet ce qui a lieu, car, si on quitte la voie pour étudier le sous-sol dans la vallée qui sépare les deux tranchées, on reconnaît du côté ouest, oii l'investigation est la plus facile, la présence exclusive, sur la rive gauche du ruisseau, du grès armoricain formant une chaîne courant vers le sud-ouest, tandis que le coteau méridional de la vallée est formé par le prolongement des schistes à Triniicleiis. Les schistes à Calymene qui surmontent le grès armoricain forment le sous-sol de la vallée du ruis- seau de Mauvassons, et se reconnaissent remaniés dans les berges de ce cours d'eau. Du kilomètre 356 au piquet 356-7, on rencontre une longue tranchée, coupée en deux par une dé- pression insignifiante. Cette tranchée est pratiquée dans des schistes gréseux très-micacés , alternant avec des grès ferrugineux noirs ou jaunâtres, très- disloqués, dont le plongement est N.-O. par GO^ Malgré des recherches assidues, nous n'avons pu trou- ver dans ces couches, en fait de fossiles, que de rares débris d'encrines. Mais si les documents paléonto- logiques nous font défaut pour déterminer l'âge do ces schistes, la stratigraphie nous vient ici en aide en nous les montrant comme la continuation des schistes à Calymeiie Tn'stani de la tranchée précé- dente, assertion que confirme leur raccordement avec des roches du môme âge. En effet, ces couches se rattachent à travers la lande de St-Marthi-le-G)'éard aux schistes du moulin de la Bissonnière, continuation des grès noirs alternant avec des schistes du hameau les Niepces à Breuville, grès dans lesquels Bonnis- sent (1) cite Calymene Aragoi très-abondante, et quelques Orthis. Le catalogue manuscrit de M. de Gerville cite également, au n° E. 11, des trilobites dans un psammite pourri de Breuville, et nous avons trouve dans sa collection, sous ce numéro, une tête et un thorax de Calymene Tristan!. Malheureuse- ment la carrière oii ont été recueillis ces fossiles est comblée depuis près d'un demi-siècle. Vers le milieu de la tranchée qui nous occupe, les couches sont très-bouleversées. C'est le résultat de la venue au jour d'un filon de roche éruptive, incliné N. par 30" et d'une épaisseur de 1"',20. Cette roche, complètement décomposée , est jaunâtre , un peu micacée et à grain fin ; autant qu'on en peut juger, ce doit être une fraidoniie. Jusqu'à la maisonnette du garde n"' 110, sur une longueur de 1,200 mètres, on ne rencontre qu'une (l) Bonnissent, Essai géoL, p. 191. — 38 - tranchée peu profonde, ouverte dans des grès rema- niés, qui appartiennent sans doute au grès armo- ricain. Au début de la tranchée, on remarque des fragments de schistes qui doivent représenter la base de l'étage à Calymene Trisiani. Leur direction et leur plongement sont malheureusement indétermi- nables. Mais , ù. la maisonnette n" 119 commence une tranchée qui se continue jusqu'à la gare de Couville. Les parois sont formées par des argiles contenant de nombreux blocs de grès armoricain y qu'un poin- tement, en approchant de la station, montre plon- geant S. -E. par 45°. A 50 mètres plus loin, vers le nord, on reconnaît la présence du grè^ feldspathique en décomposition pour lequel les lignes de galets indi- quent un plongement vers le nord par 40°. Il y a donc entre ces deux points un axe de bombement, figuré en pointillé sur la coupe, mais dont la consta- tation sur place est actuellement impossible par suite de la végétation qui revêt les parois de la tranchée. De la station de Couville au joow^ de la Neuvillerie, le sous-sol est formé de ce même grès feldspathique, lequel est exploité au sud de l'église de Couville, où il plonge 0. 10° N. par 35", et contient de nombreux galets roulés. La tranchée de la Neuvillerie, qui s'étend du piquet 359-8 au piquet 360-4, est des plus intéressantes, car elle donne sur une longueur d'environ 600 mètres, la superposition du gros feldspathique, du grès armo- ricain, des schistes à C. Tristani et du grès de May. Le grès feldspathique, que Ton rencontre au début de la tranchée, existe d'abord seul; il est à grain — 39 - moyen, peu solide, de couleur blanchâtre, et à l'état de métaxite comme celui que nous venons de voir. Mais 50 mètres plus loin , des lits d'un autre grès bien différent alternent avec lui, et forment une couche relativement peu épaisse (10 mètres au plus), qui représente le fjrès armoricain, très-atténué par conséquent en cet endroit. Ce grès est ici à l'état de quartzite très-dur, d'un blanc un peu violacé, pas- sant insensiblement au métaxite dans sa partie in- férieure. Nous n'y avons trouvé aucun fossile. Une nouvelle alternance signale la base des schistes à Calymene Tristani. Ces schistes se continuent jus- qu'au piquet 360-1 , oii ils sont recouverts par les psammites roses et jaunâtres du grès de May, que l'on suit jusqu'à l'extrémité de la tranchée. Les cou- ches des divers niveaux sont toutes en stratification concordante, et plongent N. 25° E. par 50-60°. Après avoir traversé une vallée assez large, dans laquelle coule un affluent de la Divette, on reconnaît de nouveau dans la tranchée du Ponl-aux-Étienne la présence des psammites du grès de May, puis des schistes à Calyme7ie Trista?ii, mais plongeant en sens inverse des couches de la tranchée précédente. — L'épaisseur des psammites est ici d'une centaine de mètres; quant aux schistes, ils se continuent du piquet 360-9 au piquet 361-4, oii ils font place au (/rès armoricain, jusqu'à l'extrémité de la tranchée. Le plongement des couches de ces trois niveaux se fait S.-E. par 50°. Les schistes à Calymene du Pont-aux-Étienne se présentent sous un faciès minéralogique bien diffé- rent de celui que nous rencontrons partout ailleurs — 40 — dans le nord du département de la Manche. Ce n'est point la roche bleu noirâtre, plu? ou moins micacée et plus ou moins fissile que l'on rencontre habituel- lement à ce niveau. — Le schiste des couches infé- rieures est grossier, fragmentaire, assez ferrugineux; celui des autres couches n'est nullement ardoisier; il est en décomposition, de couleur ordinairement jaune sale ou teinté en brun par l'oxyde de fer, qui semble Irès-abondant dans ce système. Ces schistes contiennent des nodules gréseux et argileux, souvent fossilifères. Les fossiles de ces schistes sont très-nombreux et très-bien conservés ; les trilobites entiers ou presque entiers n'y sont pas rares, et la richesse en individus dépasse de beaucoup tout ce que nous avons vu dans les autres localités de la Manche que nous avons explorées. Par la môme raison que nous avons don- née plus haut, nous nous abstiendrons d'énumérer les espèces recueillies, nous bornant seulement à signaler la présence du genre Didijmograpsus déjà cité au môme niveau à Sion (1). Ajoutons enfin que la répartition des fossiles ne paraît pas la même sur tous les points; très-rares dans la tranchée de la Neuvillerie, ils sont au contraire des plus abondants au Pont-aux-Étienne, surtout au sud du Pont. Le (jrès annorkain commence au-dessous des schistes à C. Trhtani, au piquet 301-4, mais c'est surtout au nord de la vallée de la Louerie qu'il est bien apparent. Toutefois il est encore remanié, au (1) Tromelin et Lebesconte. A>iHOc. [>'., i" sors , Nantes, Ii^75, p. 041). — il - milieu d'argiles ferrugineuses, en sorte qu'il est dif- ficile de mesurer rigoureusement sa direction. Il est lui-même très-ferrugineux en ce point, de couleur brun rougeâtre, et ses fragments offrent presque toujours à leur surface une mince couche de san- guine. Au-delà de la dépression de la Héronnière , on rencontre d'abord des roches élastiques, puis une couche de limonite, et enfin les pliyUades cambriens qui se continuent jusqu'au tunnel do Cherbourg sur une longueur d'au moins 6 kilom. De môme qu'au chàieau de Sottevast, les strates supérieures de ces phyllades sont ferrugineuses , bariolées, et offrent quelquefois à leur surface des traces d'organisme sous forme de tiges entrecroisées et couchées parallèlement aux plans de stratification. G'esJ, encore sur ces phyllades que repose le grès armo- ricain du tunnel (1). Les roches élastiques de la tranchée de la Héron- nière forment la plus ancienne des assises stratifiées qu'il nous ait été donné d'étudier dans cette coupe. Elles sont ordinairement barytinifôres avec lits de quartz laiteux contenant de la pyrite et de la galène. La description donnée par Gordier pour les anagé- (1) Dans une note adressée à la Société Linnéenne de Nor- mandie au mois de janvier dernier, j'avais, trompé par une fausse apparence de stratification, considéré ces schistes ferru- gineux avec organismes comme inférieurs aux grès à Orthis Budleiyhensis de la base des schistes à C. Tristani. L'étude de la tranchée du ciiemin de fer au sud-ouest de ce point m'a mon- tré que ces schistes formaient la partie supérieure des phyllades, qu'ils supportaient le grés armoricain et venaient buter par faille contre les grés à 0. Budleighensis. — A. Bigot. — 42 — nites (1) peut très-bien s'appliquer à ces roches. La plupart (lu temps, poudingiques à ciment de quartz calcédonieux, elles sont aussi à grain moyen, peu solides, de couleur gris verdâtre; sur certains points elles deviennent presque exclusivement quartzeuses et sont alors d'un blanc rosé. A leurpartie supérieure surtout, les anagénites contiennent beaucoup de barytine quelquefois pulvérulente ou en cristaux crêtes. Leur plongement se fait E. 25° N.par 45°. Nous venons de voir le grès armoricain et les schistes du Pont-aux-Etienne plonger, à 300" de là, en sens inverse : la vallée de la Héronnière est donc le résul- tat d'une faille qui a relevé les anagénites au niveau du grès armoricain. La limonite qui semble intercalée entre ces ana- génites et les phyllades ne forme par un dépôt régu- lier, antérieur à ceux-ci et postérieur aux premières. Les couches, en elfet^ à peu près horizontales, sont en discordance complète avec les deux assises précé- dentes. Nous avons remarqué, en outre, à la base de la limonite, un gros bloc de grès et quelques autres plus petits, tous arrondis, de couleur rougeâtre, très- durs, sans doute de grès armoricain, comme il s'en trouve un grand nombre au milieu des argiles allu- viales qui occupent le sommet des tranchées. Nous ajouterons enfm que si la limonite avait recouvert les anagénites antérieurement au dépôt des phyl- lades, il n'est pas douteux que ceux-ci, — la mer cambrienne devant nécessairement, dans cette hypo- thèse, venir battre les couches de limonite, — au- (1) Cdi'dier, Desc. des roches. — 43 — raient contenu dans leur pâte une plus grande quantité de fer, comme cela se produit par les schis- tes à Cahjmene Tristani au contact de minerai de fer. — De ces raisons, nous nous croyons autorisés à conclure que la limonite occupe à Sideville (tranchée de la Héronnière), une sorte de poche produite dans les phyllades au voisinage des anagénites ; qu'elle est postérieure de beaucoup sans doute au dépôt des assises voisines ; qu'elle est peut-être contemporaine des argiles avec blocs de grès remaniés dont nous venons de parler, mais enfin qu'il est impossible, jusqu'à présent, d'en fixer l'âge d'une façon certaine. Quant à la barytine, qui forme en ce point une vé- ritable roche, de couleur rosée ou blanchâtre, elle existe tout à la fois à la partie supérieure des anagé- nites et surtout à la base des phyllades, où nous la rencontrons en gros blocs isolés ou en couches peu épaisses, sans aucune concordance entre elles ni avec les phyllades, au milieu desquelles elle se trouve (1). Ces phyllades, d'abord d'un blanc jaunâtre, peu schisteux, deviennent bientôt vert sale, plus fissiles, et c'est dans ces conditions qu'ils se continuent jusqu'aux abords du tunnel de Cherbourg. CONCLUSIONS. Si nous rétablissons dans leur ordre stratigra- (1) Ce minéral avait déjà été signalé en ce même endi'oit par M. J. Lesdos, qui parle de blocs d'une trentaine de kilog. (Mém. de la Soc. des Se. de Cherboxircj, t. VI, p. 372); quelques-uns de ceux que l'on rencontre actuellement doivent avoir aussi le même poids. ^ — kk phique les assises de celte tranchée, nous aurons, de bas en haut, la succession suivante : 1° Anarjénites , ordinairement barytinifères, avec lits de quartz (La Héronnière) ; 2° Phyllades, ferrugineux à leur partie supérieure ojj ils oilrent des traces d'organismes (depuis La Héronnière jusqu'à Cherbourg) ; 3" Grès feldspathique (Couville): 4° Grès armoricain (Le Roquier, Les Mauvassons, Couville, La Neuvillerie, La Héronnière) ; 5" Schistes à Calymene Tristani (La Langevinerie, Les Mauvassons, Le Pont-aux-Éticnne) ; 6" Grès de May (:= Anagénites et grès anagénitiques schisteux, Bonnissent). — La Brière, Couville; 7*^ Schistes à rrm?/c/e?« (=Schistes grisâtres supé- rieurs au grès armoricain, Bonn.)- — Moulin-Capel (ou Cabourg). L En comparant cette série à celle qui a été établie pour la Normandie par M. G. de Tromelin (1) , et que M. Ch. Renault a reconnue dans la vallée de l'Orne, on y remarquera d'abord l'absence du minerai de fer intercalé entre le grès armoricain et le schiste à Calymene. Ce n'est pas là un fait particulier à la tranchée du chemin de fer: sur les quelques points oîi il nous a été donné d'observer le contact des deux niveaux, nous avons vu le grès immédiatement recouvert par les schistes ; mais nous devons recon- naître que la partie supérieure de l'un et la base des autres étaient plus ou moins ferrugineuses. Nous (I) G. (le Ti'oinelin, Bull. soc. gcol. de Norm., t. VI, 1879, p.l4n. -15 serions donc porté à ne voir dans la présence de celte couche de minerai de fer qu'un fait analogue à celui de la présence de bancs calcaires au niveau des schistes pourprés. II. Une considération générale s'applique à Ten- semble des niveaux ; elle a trait à leur concordance de stratification. Non-seulement cette concordance est établie par le plongement et la direction des couches, mais encore il y a alternance et quelquefois môme passage minéralogique entre elles , de sorte qu'il est impossible de dire absolument oii commence l'une et oi^i finit l'autre. Le passage des phyllades au grès feldspathique n'est pas visible dans la tranchée du chemin de fer ; mais nous l'avons observé sur deux points de la commune de Tourlaville, à la ferme de La Bàtre , située au nord-ouest de l'église , et le long de la route du Mesnil-au-Yal, au sud-ouest du château. La liaison est des plus intimes entre le grès armo- ricain et le grès feldspathique ; moins apparente , quoique réelle aussi, entre le grès armoricain et les schistes à Calymcne, elle s'accentue davantage entre ces schistes et le çp^ès de May, entre celui-ci et les schistes à Trinucleus. Cette concordance de stratification acquiert une assez grande importance quand on la considère entre les phyllades inférieurs et le grès feldspathique. C'est, en effet, entre ces deux niveaux que les auteurs de la Carte géoloriique de France, se fondant sur la discordance de stratification des Buttes de Clécy, ont établi la ligne de démarcation entre le Cambrien - 46 — et le Silurien. La valeur de cette coupure a été di- versement appréciée depuis. Sans vouloir rien pré- juger de la solution d'une question qui ne sera probablement tranchée que le jour oii on découvrira des fossiles dans les couches en litige, nous nous contenterons de signaler dans notre région la con- cordance de ces phyllades avec les assises siluriennes bien caractérisées. III. L'étude de ces phyllades cambriens donne lieu à une nouvelle observation. Gomment peut-on les rattacher aux roches désignées par les anciens au- teurs sous le nom de stcaschistes , et que Bonnissent à décrites comme des talc/tes phylladi formes ? Da- limier (1) a fait de ces talcites l'équivalent des phyllades de St-Lo. Cette conclusion nous semble parfaitement exacte , et nous pensons que Ton doit les considérer comme des phyllades alfectés d'un métamorphisme particulier, dont l'action , comme l'a très-bien fait remarquer M. Daubrée (2) , a été en diminuant à partir du port militaire. IV. Le poudingue pourpré qui constitue la base de la série silurienne de M. de Tromelin . et les schistes pourprés qui lui sont superposés ne se mon- trent point dans la tranchée du chemin de fer. Jus- qu'à présent, nous n'avons pu constater dans notre région la présence du poudingue pourpré ; quant (1) Dalimier , ouvrage cité , p. 34. (2) Daulirce , Congrès scientifique de France, session de Cher- bourg, 18GU, p. 171. — 47 — aux schistes de même couleur, ils existent dans La Hague, mais ils n'ont pas été rencontrés accompa- gnés de bancs calcaires (1). Ces deux formations se trouvent sans doute au-dessous du métaxite de Cou- ville, mais elles n'apparaissent pas à la surface du sol. V. Étant donnés le passage du grès feldspathique au grès armoricain et l'alternance qui existe entre eux^ on pourrait être fondé, eu égard aussi à l'ab- sence de fossiles dans le premier de ces niveaux, à ne voir dans celui-ci qu'une dépendance du second et à les réunir dans une seule assise. Cependant, bien que ce passage et cette alternance, signalés aussi à May-sur-Orne, semblent des faits assez fréquents dans la partie nord du département de la Manche, la superposition immédiate du grès armoricain aux phyllades près du château de Sottevast et du tunnel de Cherbourg, sans aucune roche intermédiaire , in- dique une discordance géographique dont il faut tenir compte , et elle doit faire considérer le grès feldspathique comme un niveau spécial. (1) J'ai trouvé à Nacqueville, sur le rivage de la mer, devant la batterie, au milieu de débris de phyllades, des galets d'un marbre rougeàtre semblable à celui de Laize. Après une heure de recherches faites sur ce plateau de rochers, je n'ai pu trouver le marbre en place ; cependant, j'ai tout lieu de croire que son gisement n'est pas éloigné, car les phyllades de l'église de Quer- queville, à 3 kilomètres à l'est, contiennent, dit Bonnissent, des écailles de calcaire rosâtre. Peut-être ce calcaire se trouve-t-il assez loin en mer pour ne jamais découvrir. — A. Bigot. — 48 — \L L'intercalatiori d'une couche de limonile entre les phyllades et les anagénites de La Héronnière, et surtout le mode de dépôt de cette couche, doivent être pris en sérieuse considération par ceux qui s'oc- cupent de la géologie des terrains primaires. Il ne sera plus possible, en clîet, de préjuger a priori de ïiige des minerais de fer trouvés dans une région silurienne, et il faudra attendre, pour fixer leur place dans la série, qu'on les ail vus dans leurs rapports avec les roches voisines. Vil. On peut constater dans les tranchées qui font le sujet de la précédente étude, l'existence de deux failles: l'une (faille du moulin Capel) a relevé le grès armoricain au niveau des schistes à Trinucleus ; la seconde (faille de La Héronnière) a ramené les anagénites à la surface du sol et au niveau du grès armoricain. YIII. Le résultat le plus important de notre travail est d'avoir prouvé l'existence aux environs de Cher- bourg du grès de May, dont la présence était mécon- nue, et celle des schistes à Trimicleus qui n'y étaient môme pas soupçonnés. Cette étude démontre aussi la superposition du grès de May aux schistes à CaJymene Tristcmi, reconnue pour la première fois par M. Mo- rière (1), à La Brèche-au-Diable, près de Falaise, et depuis à May même par M. Ch. Renault (2). De plus, (I) .1. Morière, Note sur une station de silurien à La Brèche- au-Diable (Calv.). Bull. Soc. Linn. de Nonn. Cl) Ch. Renault, Les terrains paléozoïques du Calvados. Bull. Soc. Linn. de Norm., 1882. dull. Sm-Xmn.JeMorm. 31 scrUl.VW.pl J L.Corbière ftA.Bi&oT. ôr^s armaricaj'n - N ■<- -^^^s^ S ^■cic3 Mtu /c Fn^dciiile Si-iisfesà Û2li/'' COUPE GEOLOGIQUE . de la tranchée du chemin de fer entre Soitevaai et Mariinvasl (Manche). ures armartoiui Taille. Ores de ^ytatf Scti.à Càlyinéncs Irres armoi'ictan.-. -Axe de Ll Mie K558 Ki";: K3S6 K355 2 K354 s i K353 La j\/àa'illerif . Cou ville i^^arel J.Raru>a,r dt t — 49 — elle prouve que les schisLes fi Triimcleus sont supé- rieurs au grès de May, et donne un nouvel exemple de la superposition des deux assises, déjà signalée en Bretagne par M. Lebesconte (1). Dans une note publiée Tannée dernière, M. Louis Bureau (2), s'appuyant sur la succession immédiate à Andouillé (Mayenne) des schistes à Calymene et des schistes à Trinudeus et sur l'existence en ce point d'une faune en quelque sorte mixte, a émis l'opinion qu'il ne fallait voir qu'un accident dans la sédimentation sableuse interrompant la sédimen- tation vaseuse et dans l'intercalation du grès de May entre deux assises de schistes. M. Bureau n'ayant pas encore publié un travail qu'il a annoncé, et dans lequel il promet de traiter cette question avec plus de développements, son hypothèse ne peut guère être discutée. Nous ferons cependant observer que si le grès de May n'est qu'un accident, il doit être consi- déré comme un accident très-général, car si l'on ne connaît qu'une seule localité oii les deux niveaux des schistes ardoisiers soient en contact, il en est au con- traire un grand nombre où les schistes à Calymene sont recouverts par le grès de May, supportant lui- même quelquefois les schistes à Trinudeus. M. Duterte , pharmacien honoraire à Alençon , adresse un catalogue des plantes phanérorjames et cryptogames semi-vasculaires croissant spontané- ment aux environs d' Alençon. — Sur le rapport de la (1) Bullet. Soc. Géol. de France, 3' série, t. X, p. 55, 1882. (2) Associât, franc , 11° session^ La Rochelle, 1882, p. 333. 4 ~ 50 - Commission d'impression , la Société donne son approbation au travail de M. Diiterte et décide qu'il sera imprimé dans le Bulletin pour l'année 1883-1884. CATALOGUE DES PLANTES PHAiNÉROGAMES ET CRYPTOGAMES SEMI-YASCULAIRES Croissant spontanément à Alençoii ou dans un rayon de 20 kilomètres Par m:. I^UTERTE Pharaiacieu honoraire à Alençoa, membre de la Société iJanéenne de Normandie Mon but , en publiant ce catalogue , est de venir en aide aux botanistes qui voudraient explorer les environs d'Alençon. Pour cela, j'ai eu soin d'in- diquer , après le nom de chaque plante rare ou peu commune , les stations dans lesquelles on la trouve le plus habituellement; les localités , aussi précises qu'il m'a été possible , oij je l'ai rencontrée ; enfin , le mois de la floraison. J'espère qu'à l'aide de ces indications le botaniste pourra facilement mettre la main sur la plante qu'il désire récolter , ce qu'il ne pourrait pas faire avec un ouvrage d'une plus grande étendue, comme la Flore de ISlormandie, oîi les indications sont forcément beaucoup moins exactes. M. H. Baudouin , qui a longtemps exploré les environs d'Alençon , a bien voulu me communiquer - 51 — ses notes dans lesquelles j'ai puisé de nombreuses indications. MM. Gillet, Letellier et Prévost m'ont aussi in- diqué plusieurs stations de plantes rares. Je n'indique, dans ce catalogue, que les plantes que j'ai récoltées moi-même. C'est pourquoi on n'y trouvera pas certaines plantes rares indiquées dans la Flore de Normmidie et que je n'ai pas encore rencontrées. Quelques-unes ont d'ailleurs été in- diquées , par suite d'une erreur de détermination : tel est le cas du Festuca myuro& L. ,, du Salix purpurea L. , etc. En revanche , on y trouvera un grand nombre de plantes rares qui ne sont pas indiquées dans la Flore de ISormandie; je les ai toutes découvertes depuis la dernière édition de cet ouvrage. EXPLICATION DES SIGNES. ce. : très-commun. — C. : commun. — A.C. : assez commun. — P.C. : peu commun. — R. : rare. — R.R. : très-rare. t.c. : terrains calcaires. — t. s. : terrains siliceux. — t.a. : ter- rains argileux. — t.g. : terrains granitiques. Le mois de la floraison est indiqué par l'initiale de ce mois ou l'initiale et la dernière lettre quand deux mois commencent par la même lettre. Les localités ne sont indiquées que quand la plante est peu commune , rare ou très-rare. RENONCULACÉES Juss. Cletnatis L. i. CL vitalha L. — G. G. — Haies , principalement des terrains calcaires. Jn. Thalictrum L. 2. T. flaviini L. — P.C. — Prés humides, bords des rivières.— St-Germain-du-Corbéis, Courteilles, Gondé, etc. Jt. 3. T. minus L. — 11. — Coteaux incuUes, champs secs, t.c— Londeau, St-Paterne, Ghampfleur, Assé-le-Boisne. Jl. Anémone L. 4. A. jmhatilla L. — R. — t.c. : Ghaumiton, Bourg- le-Roi. — Goteaux et bois peu couverts. Al. 5. A. nemorosa L. — G. — Bois. Al. Adonis L. G. A. antiumialls L. — P.G. — Moissons des terrains calcaires. — Champlleur, Le Ghevain, Béthon , etc. Jt. 7. A. œstivalis L. — R. — Ghamps pierreux, t.c. — Ghampfleur^ Gherizay. Jii.-Jt. Myosurus L. 8. M. îninhnus L. — P.G. — Moissons, t. a. — La Boissière, près Alençon, et La Fuie. Mai. Ranunculus L. 9. R. aquatiUs L.— GG. —Fossés, mares, ruisseaux. Mai-Jn. 10. R. ololeucos var. terresù-is Ll. — R. — Lisière des étangs , mares. — Étang du Mortier , près Alençon (D" Prévost). 11. R. tricliophyllus Ghaix. — P.G. — Mares et fossés. — Hesloup, St-Paterne, Ghampfleur, etc. Jn.-Jt. — 53 — 12. B. flyitans Lam. — P.C. —Eaux courantes, ri- vières. — Sl-Génery, St-Léonard-des-Bois. .IL 13. R. divaricatus Schr. — P.C. — Mares et fossés. — La Fuie, près Alençon, St-Cénery, St-Léonard- des-Bois , etc. Jt. 14. R. Lenormandi Schullz. — P.C. — Ruisseaux et fossés des lieux ombragés. — St-Denis-sur- Sarthon^ St-Cénery, Les Gâtées, etc. Jn. 1.5. R. hederaceits L. —- A.C.— Lieux inondés, fossés, bords des chemins. Mai-Jn. 16. R. UnfjKa L. — R.R. — Marais , étangs et fossés. — Étang de Bois-Roger, près Vingt-Hanaps. Jt. 17. R. flammula L. — G. —Lieux marécageux. Jn.-Jt. 18. R. sceleratus L. — P.C. — Fossés, mares. — La Fuie , près Alencon , étang neuf à Assé-le- Boisne. Jn.-Jt. 19. R. cJhTrophyllos L.—R. — Coteaux secs, pelouses sablonneuses. — La Moinerie , près Alençon , La Noë-de-Gesne, Bérus. Jn. 20. R. auricomiis L.—A.C — Haies et bois couverts. Mai-Jn. 21. R. bulùosiis L. — C. — Prés. Al. -Mai. 22. R. repens L. — C.C. — Bois et prés humides, lieux cultivés. Mai-Jn. 2.3. 7?. sylvaticus Th. — R.R. — Bois. — Bois de Chaumont, près Alençon. Jn. 2i. R, (/cris L. — C.C. — Bois et prés. Mai-Jn. R. acris var. multifidiis DC. — C.C. — Prés et bois. Mai-Jn. 25. R. pliilonotis L. — P.C. — Prés et moissons humides , bord des mares. — Le Chevain , St- Cénery , etc. Jn.-Jt. — 54 — 26. i?. pormflorus. L. — A.C. — Moissons , bords des chemins. Jn.-Jt. 27. R. arvensis L. — G. — Moissons. Mai-Jn. Ficaria Dill. 28 F. rajmnciiloïdes Mœnc. — G.C. — Haies, fossés et jardins. Al. -Mai. Caltha L. 29. C. palustris L. — G. —Bords des eaux. Al. -Mai. Helleborus L. .30. H. fœtidus L. — P.C. — Lieux pierreux, haies et bords des chemins, t.c.~ Fresnay-sur-SarthC;, Ghaumiton, Gesne-le-Gandelin. Fr.-Ms. ,31 . H. viridis L. — R. R. — Bois et haies. — Le Grand- Herûré, près Alençon, Ghérizay. Ms.-Al. Nigella L. 32. N. arvensis L. — P. G. — Moissons, t. s. — St- Paterne , Champfleur , La Fuie , près Alençon , etc. Jt.-At. Aquilegia L. 33. A. vulgaris L. — P. G. — Bois montueux. — Hes- loup, Moulin-le-Garbonnel, Radon, etc. Jn.-Jt. Delphinium L. 34. D. consolida L. — A. G. — Moissons, Le. Jn.-Jt. BERBÉRIDÉES Vent. Berberis L. 35. B. vuUjaris L. — P. G. —Bois et haies. — Les — 55 — Aulnaies et Belleviie , près Alençon , Ghau- miton, etc. Mai-Jn. NYMPHÉACÉES D.G. NymphBea L. 36. N. alba L. — G. — Étangs et fossés. Jn.-Jt. Nuphar Sm. 37. N. luteaSm. — G. — Rivières, étangs et fossés. Jn. -Jt. PAPAVÉRACÉES Jiiss. Papaver L. 38. P. Rhxas L. — G. — Moissons. Jn.-Jt. 39. P. dubium L. — P.C. — Moissons et murailles. — Alençon, St-Génery, Garrouges, etc. Jn.-Jt. 40. P. arcjemoup L. — A. G. — Moissons et revers des fossés. Jt. Chelidonium L. 41. C. mnjus L. — G. G. — Murailles, décombres. Mai à Se. FUMARIÉES Juss. Corydalis D.C. 42. C. solida Sm. —P.C. — Bois montueux et haies. — Bois de l'Ile , près Alençon , parc de la Pré- fecture. Al. 43. C. damculata D.G. — P.C. — Coteaux, parmi les roches siliceuses. — Vervaines, près Alençon. Mai. — 56 - 44. C. lutea D.G. — P.C. — Naturalisé sur los vieux murs d'Alençon. Jt. Fumaria L. 45. F. officinalis L. — G. — Moissons. Jn.-Jt. 40. F. Vaillantii Lois.— R. — Moissons , t.c. — Plaine de St-Palerne, près Alençon. Jn.-Jt. 47. F. micrantha Lag. — R. — Lieux cultivés. — Les Châtelets, près Alençon. Jn.-Jt. 48. F. média Lois. — P.C. — Moissons. — La Fuie , près Alençon , Alençon , au grand St-Blaise , Les Rabelais, etc. Jn.-Jt. 49. F. Borœi Jord. —A. G. — Haies et lieux cultivés. Jn.-Jt. 50. F. JJastardi Boi. — A. G. — Haies. Jn.-Jt. CRUCIFÈRES Juss. Raphanus L. 51. R salivus L. — G. — Cultivé. Mai-Jn. 52. 7?. rophanistrwn L. — C.G. — Moissons. Jn.-Jt. Sinapis L. 53. S. nifjra L. — R. — Bords des rivières. — Bords de la Sarthe, à St-Germain et à Condé. Jn.-Jt. 5'i. S. arveiuis. L. — C.G. — Moissons. Jii.-Jt. Variété liispida Guép. C.C. Jn.-Jt, 55. S. alha L. — G. — Moissons. Jn.-Jt. Erassica L. .50. /?. r«;;i/je5/m D.G. — Cultivé dans les environs d'Alenrin. Mai-Jn. — o/ — 57. Ji. râpa L. — C. — Cultivé. Mai-Jn. 58. B. napiis L. — G. — Cultivé. Mai-Jn. 59. B. cheiranthus Vill. — P.C. — Collines pierreuses. — Étang du Mortier , St-Léonard-des-Bois , St-Cénery. Jt.-At. Cheiranthus L. 60. C. Cheùi L. — C. — Vieilles murailles. Mai-Jn. Alliaria Adans. 61. A. officinalis, Andr. — C. — Haies et bords des fossés. Al. -Mai. Erysimum L. 62. E. orientale Rob. Br. — R.R. — Champs secs. — Enclos de TAsile de TOrne. Mai. Barbarea Bmwn. 63. B. vulgarls Brown. — G.C. ~ Lieux humides. Al.-Mai. 64. B. stricta Pries.— P.C. — Lieux frais — St-Denis- sur-Sarthon , St-Cénery , bois de Malèfre , etc. Al.-Mai. 65. B. prœcox Brown. — R.— Lieux frais. — Bords de la Sarthe , à Alençon et à Fresnay-sur-Sarthe. Al.-Mai. 60. B. intermedia Bor. — P.C. -- Lieux frais. — St- Denis-sur-Sarthon, Hesloup. Al.-Mai. Turritis L. 67. T. fjlahra L. — P.C. — Champs et bois sablon- neux. — La Lacelle, St-Cénerv. Jn. — 58 Arabis L. 68. A. sarjittata D.C. — R. — Coteaux secs, bords des chemins. — Bourg-le-Roi. Al. -Mai. 69. A. thalîana L. — G. — Champs sablonneux , murs, toits. Al.-At. Cardamine L. 70. C. amara L. — R. — Bords des rivières et des ruisseaux. — Étang de Radon, à l'entrée de la forêt; étang de Yaubeson. Mai. 71. C. pratenm L. — C.G. — Prés humides, fossés. Al. -Mai. 72. C. sylvatica Linck. — R. — Lieux pierreux et humides. — St-Cénery, St-Léonard-des-Bois. Mai. 73. C. hirsuta L. —R.— Lieux frais, rochers, coteaux, murailles. — Fresnay-sur-Sarthe, St-Léonard- des-Bois. Mai. Sisymbrium L. 74. 'S. officinale Scop. — C. — Lieux incultes , le long des murs et des chemins. Jt. Nasturtium Rob, Br. 75. iV. officinale Rob. Br. — C.G. — Ruisseaux, fon- taines et fossés. Jn. à S. 75. N. amphibium Rob. Br. — G. -- Bords des rivières et des étangs. Jn.-Jt. 77. A^ sylvestre Rob. Br. — P.C. — Bords des rivières et des fossés. — St-Léonard-des-Bois, St-Gille, près Alençon. Jn.-A. — 59 — 78. N. palustre D.G. — R. — Lieux humides. — Le Ghevain, près Alençon. Jt.-A. Draba L. 79. D. miiralis L. — R. — Murailles et lieux sablon- neux.—Fresnay-sur-Sarthe, Assé-le-Boisne. Al. Erophila D.G. 80. E. vulgaris D.G - G. G. — Goteaux et murailles. MS.-A1. Senebiera D.G. 8L S. coronopus D.G. — G. G. — Lieux secs, bords des chemins, décombres. Jn.-Jt. Lepidium L. 82. L. ruderale L. — R.R. — Bords des chemins et décombres. — Fresnay-sur-Sarthe , près du moulin de la Goursure. Spontané? Jt. 83. L. campestre Hoh. Br. — G.— Champs, t.-c. Jn.-Jt. 84. L. Smithii Hook. — P. G. — Ghamps et pelouses , t. s. — La Noë-de-Gesne, La Boissière, St-Denis- sur-Sarthon , etc. Mai-Jn. Thlaspi L. 85. T. arvense L. — G. — Lieux cultivés. Mai. 86. T. pei'foïiatum L. — R. — Champs, bords des chemins, t.c. — Arçonnay, Rouessé-Fontaine. Ms.-Al. Teesdalia Rob. Br. 87. T. iberis D.G. — A. G. — Goteaux et bords des chemins , t. g. Al. — 00 — Iberis L. 88. /. amara L. — P.-C. - Champs secs, t.c. — Sl- Palerne^ Champfleur, Rouessé-Fontaine , etc. Jn.-Jt. Capsella D.C. 89. C. biu'sa pastoiis D.Ça. — C.C. — Lieux cultivés, décombres , bords des chemins , de Ms. à D. C. hiirsa j^astoris \ar. rubclla Reiit. — A. G. — Lieux cultivés, décombres, bords des chemins, de Ms. à D. CISTLNÉES Juss. Helianthemum Tourn. 90. H. vulgare Gaertn. — A. G.— Coteaux secs, bords des chemins, t.c. Mai-Jn. 91. H. fjuttatwn Mill. —P.-C. — Coteaux, bois secs et découverts. — Les Rabelais, Livais. Jn. VIOLARIÉES Jiiss. Viola L. 92. y. palmtris L. — R.— Marais spongieux. — Étang de St-Denis-sur-Sarthon. Al. 93. V. hirta L. — A.C. —Lieux secs et pierreux, prin- cipalement t.c. Al. 94. V. odorata L. — CG. — Bois et haies. Ms.-Al. 95. V. sylvatka Fries. — G. — Bois et haies. Ms.-Al. 96. V. Rimniana Reich.— G. — Bois et haies. Ms.-Al. 97. V. canina L.— R — Lieux secs, landes et bruyères. — Bruyères entre St-Cénery et La Ferrière, La Lacelle. Al. -Mai. - Gl - 98. V. inedua?iensis Bor.— 11. — Lieux cultivés, bords des chemins. — La Lacelle. Jn.-JL 99. V. agrestis Jord. — G. — Lieux cultivés, champs. Mai-Jn. 100. V. arvensis Murr. —G. —Champs secs et sa- blonneux. Mai-Jn. 101. V. ruralis Jord. — G. — Ghamps arides. Mai-Jn. RÉSÉDACÉES D.C. Reseda L. 102. R. luteola L. — G. — Murs, bords des chemins. Jn.-Jt. 103. R. lutea L. — A.G. - Ghamps sablonneux, t.c. Jn.-Jt. DROSÉRACÉES D.C. Drosera L. 104. D. rutuncUfolia L. —P.C. — Prés et marais tour- beux.— St-Léonard-des-Bois , Guissai , Tan- ville , La Lacelle , etc. At.-S. 105. D. intermedia Hayn. — R. — Marais tourbeux.— Ste-Anne, près Ghampfrômont , St-Léonard- des-Bois. AL -S. POLYGALÉES Juss. Polygala L. 106. P. vulgaris L. — G.G. — Prés, bois et haies. Mai-Jn. 107. P. calcarea Schultz. — A.G. — Coteaux et bois découverts, t.c. Mai-Jn. — 62 - 108. P. depressa Wend. — A.G. — Rois découverts, coteaux secs et landes humides. Mai-Jn. CARYOPHYLLÉES Juss. Dianthiis L. 109. D. prolifer L. — R. — Coteaux secs. — Fresnay- sur-Sarthe, Sées. Jn.-Jt. D. prolifer var. dimhiutus L. — Coteaux secs. — Fresnay-sur-Sarthe. Jn.-Jt. 110. D. armeria L. — C- Coteaux et bois secs. Jt. Gypsophila L. 111. G. muralis L. — P.C. — Champs arides et landes sablonneuses. — Courteilles, Les Rabelais, St-Nicolas , Perseigne, etc. Jt. Saponarîa L. 112. S. officmalis L. — P.C. — Champs et bords des rivières. — Condé-sur-Sarthe , Les Aulnaies. Spontané? At. Cucubalus L. 113. C. baccifer L. — R. R. -- Haies et buissons. — Bourg-le-Roi, Rouessé-Fontaine, Valframbert, La Fresnaye. Jt. Silène L. 11 i. 6'. inflata Sm. — C. — Moissons , haies, princi- palement des terrains calcaires. Jt. 115. S. cjallka L. — A.C. — Moissons. Jt. *S'. fjaUica var. qidnquevidnera L. — R. — Mois- . sons. — Le Grand-St-Blaise, près Alençon. Jt. 63 - ilG. S. niitans L. —P.C. — Coteaux arides, rochers principalement des terrains schisteux. — St- Cénery, St-Léonard-des-Bois. Mai. Agrostemma L. 117. A. (litJiago L. ~ G. G. — Moissons. Jt. Lychius L. 118. L. cliiirna Sibt. — P.G. — Bois et haies. — St- Génery, St-Léonard-des-Bois. Mai-Jn. 119. L. vespertina Sibt. — G. G. — Moissons , haies et fossés. Mai-Jn. 120. L. fîos-cuculi L. — G.G.-Prés humides et bords des eaux. Mai-Jn. Sagina L. 121. S. procumbens L. — GG. — Lieux sablonneux et humides. Jn.-Jt. 122. S. apetala L. — P.G. — Moissons, lieux sablon- neux. — Hesloup , Mieuxcé , St-Léonard-des- Bois, etc. Jn.-Jt. Spergula L. 123. Sp. arvensh L. — G. —Lieux cultivés. Jn.-Jt. 124. Sp. pentandra L, ~ Pi. — Lieux arides, pierreux, rochers. — Beauséjour, près Alençon. Al. Stellaria L. 125. St. média Sm. — G. G. — Ghamps , haies , lieux frais. Mai-Jn. St, média ^Qx. Boi-c'eajia 3 ord. — 'P.G. — Alençon, sur les murs de la rue Julien. Mai-Jn. — 64 - 126. St. holostea L. G. C— Haies et buissons. Mai-Jn. 127. St. rjmminea L. — C. — Uois et buissons. Jn-Jt. 128. St. uWjinosa Muit. — A.G. — Lieux humides, bords des ruisseaux et des mares. Mai-Jn. Malachium Fries. 129. M. aquaticum Fries. — C. — Lieux fangeux ou humides et couverts, bords des eaux. Jn.-JL Cerastium L. loO. C. arveiise L. — P.C. — Champs secs , bords des chemins.— Hesloup, près des Rabelais; route de Sées , près Alençon. Jn. 131. C. (jlaucwn Gr. — P.C. — Coteaux et hmdes arides. —Alençon, St-Génery, St-Germain- du-Gorbéis, etc. Al. 132. C. vulgatum L. — G. — Lieux incultes. Jn.-Jt. 133. C. viscosumh. — G. G. — Lieux secs et sablon- neux, bords des chemins. Mai-Jn. C. viscositm var. murale Desp. — C. — Murailles. Mai-Jn. C. viscosum var. (jlome.ratum Th. — G. — Murs et bords des chemins. Mai-Jn. 134. C. semi-decandrum L. —R. —Lieux secs, champs montueux. — La Boissière, près Alençon. Mai. 135. C. bracliypetalum Desp. — P.C. — Coteaux et champs, principalement terrains calcaires. — Ozé, près Alençon , l'Ile, St-Génery, etc. Mai. 130. 6'. (jlatinosum Fries.— P.C.— Champs, coteaux , bords des chemins.- Ozé, St-Paterne, Champ- fleur , etc. Mai. - 05 Lepigonuiîi l'iicri. 137. L. nibnim Fries. — A.G.- Coteaux secs, champs sablonneux , t. s. Jn.-.Tt. Alsine Walil. 138. .1. tcnuifolia Cranlz. — G. — Murs el champs sablonneux. Mai-Jn. A. tenidfolia var. Ban'elieriB.C. - P.C. —Murs. — Alençon , Arçonnay. IVlai-Jn. Arenaria L. 139. A. montana L. — R.R. — Lieux sablonneux. — Roule de Ilesloup , près l'étang des Rabe- lais. Jn. 140. A. trinervia L. — G. — Lieux frais et ombragés. Jn.-Jt. 141. A. serptjWfoUa L. — G. — Lieux secs, pierreux, murs. Jn.-Jt ÉLATINÉES Cambess. Elatine L. 142. E. hexandra D.G. — R. — Bords des étangs.— Étang de St-Denis-sur-Sarthon , Les Rabelais, Radon. At-S. LINÉIÏS D.G. Linum L. 143. L. usitatisdmum L. — Gultivé. Mai. 144. L. aurjustifoUmn Huds. — R.R. — Goteaux secs. - Fresnay-sur-Sarthe. Jn.-Jt, 5 — 66 — 115. L. cathartlcum L — d. G. — Pelouses et coteaux secs. Jn.-Jt. Radiola Gm. 146. R. Imoïdes Gm. — P. G. — Landes et lieux sa- blonneux , t. s. ~~ Hesloup , Les Rabelais , Écouves. Jn.-Jt. MALVAGÉES Juss. Malva L. 147. M. sylvestris L. -— GG. — Gharaps, chemins, dé- combres. Jt. 148. M. rotundifoUa L. — G. —Bords des chemins. Jt.-At. 149. M. moschata L, — A. G, — Bois , haies et bords des chemins, Jt.-At. M, mosdiata var. laciniata Desr. — A. G. — Bois et haies. Jt.-At. M. moschata var. intermedia Godr. — A. G. — Bois et haies. Jt.-At. 150. M. alcœa L. — P. G. — Bois et haies. — Les Aulnaies, près Alençon, Le Mesle-sur-Sarthe. Jt.-At. M. alcœa var. intermedia Dur. Duq. — P. G. — Bois et haies. — Les Aulnaies , près Alençon. Jt.-At. Al'haea L. 151. A. officinalis L. ~ P. G. — Bords des rivières. — Route de Sées, près Alençon, Le Ménil-Brout. Jt.-At. - 67 — 152. A. hirsuta L. — P.C. — Coteaux , bords des champs.— Bois-Margot, La Feuillère, St-Ouen- de-Mimbré, etc. Jt. TILIAGÉES Juss. Tilia L. 153 . Tilia grandi folia Ehr.— C. —Parcs , avenues. Jn. 154. T. argentea Desf. — A.G. —Parcs, avenues. Jt. 155. T. parvifolia Ehr.— P.C.— Forêts et taillis. — Les Gâtées, près Alençon. Jn. HYPÉRICINÉES Juss. Hypericum L 156. 11. perforatum L. — C.G. — Bois, haies et lieux incultes. Jn.-Jt. 157. H. qtiadrangulum L. — P. G. — Bois et haies. — Alençon, Gesvres, Guissai, Iladon, Le Buis- son, etc. Jt.-At. 158. H. tetrapterum Friès. —P. G. —Bois humides, bords des eaux. — Forêt d'Écouves, Damigny, Alençon, etc. Jt. 159. H. humifiisum L. — G. — Lieux sablonneux, champs en triche. Jn.-Jt. IGO. H. pulchnim L. — G. — Bois et bruyères. Jn.-Jt. IGl . H. niontanwn L. — R. — Bois et coteaux. — Assé-le-Boisne, prés du Moulin-du-Pré. At. 1G2. H. UnearifoUum. Whal. — P. G. — Goteaux , parmi les rochers. — Pont-Percé, St-Léonard- des-Bois. Jn.-Jt. 10;J. H. hirsutum L. —G. — Bois et haies. Jn.-Jt. 08 Elodes Siia(;li 1(3 i. E. paliistris Spach. — P.C. — Marais Loiirbcux. — SL-Denis-sur-SarLhon,Sl-Léonard-des-Bois, Les Rabelais, etc. Jt. AndrosBemuni Tourner. 105. A. officlnalr. Ail. — R.R. —Bois. — Paco, près Alençon. Jt. ACÉRINÉES Juss. Acer L. 160. A. campestre L. — G. —Bois et haies. At. 107. A. pseudo-platanus L. — G. — Bois et avenues. Mai. HIPPOCASÏÂNÉES D.C. Œsculus L. 108. Œ. hippocastanwn L. —• Cultivé. Mai. AMPÉLIDÉES Rich. Vitis L. 169. F. vinifera L. — G. — Cultivée. Jn. GÉIL\NIACÉES D.C. Géranium L. 170. G. Robertianum L. — G. G. — Murs et fossés. Jn. à S. 171. G. Lebelii Bor. — R. —Lieux frais et pierreux. — St'Léonard-des Bois. Jn. à S. ~ œ — 172. G. minutifJonmi Jord. — P.C. — Rochers, lieux pierreux. — Alençoii, SL-Barthélemy , St-Cé- nery, etc. Jn. à S. 0})s. — Ces deux dernières espèces ne sont, pour moi, que des variétés du Robertianum. 173. G. rotwidifolium L. — G.C. — Bords des che- mins, décombres. Jn.-Jt. 174. G. lucidum L. — A. G. —Lieux arides, parmi les rochers. Jn.-Jt. 175. G. dissectum L. — G.C. — Ghamps et lieux secs. Mai-Jn. 170. G. columbinum L. — G. — Ghamps, haies et bords des chemins. Jn.-Jt. 177. G. Pi/renaicinn L. — P.G. — Alençon, parc de Lonrai, Arçonnay, etc. Jt.-At. 178. G. molle L.— G.G. — Lieux arides et incultes. Jn.-Jt. 179. G. pusillum L. — A. G. — Lieux sablonneux. Jn.-Jt. Erodium L'IIérit. 180. E. cicutarium. rHérit. — G.C. —Lieux secs et sablonneux, pelouses, bords des chemins. Mai à S. E. cicutarium var. prascox Cav. — G. — Lieux secs et sablonneux. Al. E. cicutarium var. chœropJiyllum D.C. — A.C. — Bords des chemins. Mai à S. E,. cicutarium var. trivialp Jord. — A. G. — Murs et bords des chemins. Mai à S. 181. E. moschatum L. — U.R. — Damigny , près Alençon. Jn.-Jt. — 70 — OXALIDÉES D.C. Oxalis L. 182. O. acptosrlla L. — A. G. — Lieux frais et om- bragés. Al. -Mai. 183. 0. stricta L. — P.C. — Champs cultivés et sa- hlonneux. — Beauséjour, bois Margot, Saint- Denis, etc. Jn.-Jt. MONOTROPÉES Nutt. Monotropa L. 184. M. JiTjpopithys L. — P.C. —Bois et- forêts.— Lonrai , Glatigny , forêt de Perseignes , etc. Jn.-Jt. CELASTRINÉES Rob. Br. Evonymus L. 185. E. europseus L. — C. — Bois et haies. Mai-Jn. RHAMNÉES Rob. Br. Rhamnus L. 186. R. catharticus L. — P.C. — Haies. — St-Gille, Chauvigny, St-Germain, Lonrai, etc. Jn. 187. R. frangnla L. — C. — Haies et bois. Mai-Jn. PAPILIONACÉES L. Ulex L. 188. U. Eî/ro;icï'î/5 L.— ce. —Bois et landes. Mai-Jn. 189. U. nmius'èm.— C. - Landes et bruyères. Jt-At. 71 — Genista L 190. G. anglica L. ~A.G. — Bois et bruyères hu- mides. Mai-Jn. 191. G. tinctoria L. — C. — Bois et pâturages. Jt.-At. 192. G. sagittal/s L. ■— i\C. — Lieux montueux. — La Carlière, Mesnil-Gault, La Feuillère, lia- don, etc. Jt. 193. G. pilosaL. — H.R.— Bruyères et coteaux secs. — Chaumiton, St-Léonard-des-Bois. Jt. Sarothamnus Wimm. 194. S. scoparius Wimm. — G. G. — Bois, coteaux et champs stériles. Jn.-Jt. Cytisus L. 195. C. lahurnum L. — xNaturalisé dans plusieurs endroits des environs d'Alençon. Jn. Ononis L. 196. 0. repens L. —G. — Bois et pâturages. Jn.-Jt. 197. O. spmosa Wild. — G.G. — Pâturages, bords des chemins. Jn.-Jt. Medicago L. 198. M. sativa L.— G.G. — Prairies. Jt. 199. M. média Pers. — R. — Lieux secs et sablon- neux. — LaFosse-aux-Renards, près Alençon,, Haut-Éclair, Fresnay, etc. Jt. 200. M. falcata L. — P. G. — Prés, moissons. — La Fosse-aux-Renards, près Alençon, bois des Dragées. Jt. 7-.* 201. M. hipuliiia L. — C.C. — Prés secs et champs en friche. Jii.-Jt. 202. M. orbiculafis AIL— R.U, — Fresnay-siir-Sarthe, an moulin de la Coursure. Spontanée? Jt. 203. M. opiculata AVild. — A.C. —Moissons et pe- louses. Jt. 204. M. maculata Wild. — C.C. — Pelouses et bords des chemins. Jt. Melilotus Toiirnef. 205. M. offidnalis Willd. - P.C. - Bois Margot, St- Paterne, Arçonnay, La Diguetterie, etc. Jt. 206. M, ai'vpnsis Wallr. — C. — Champs sablonneux. Terrain calcaire. Jt. 207. M. parviflora Desf. — R.ll. — Guéramé, plaine de Damigray. Jt. -At. Obs. — Cette plante, introduite avec des graines du Midi, semble vouloir se naturaliser à Alencon. Trifolium L. 208. T. reppm L. — C.C. —Prés et bords des che- mins. Jn.-Jt. 209. T. (jlomeraLum L. — II. — Coteaux herbeux, parmi les rochers. — Chauvigny , St-Cénery , St-Léonard-des-Bois, etc. Jn. 210. T. mcarnatwn L. — Cultivé. Jn. 211. T. arvense h. — C.C. — Lieux secs et cultivés. Jt.-At. 212. 7'. .s7/7V////yM L.— A.C. — Coioaux secs et bords des chemins. Jn.-Jt. 21:L t. scnhni»! L. — P.C. — Lionx arides et salilon- — 73 — neux. — Beauséjoiir , Boiirg-le-Roi , Chau- miton, etc. Jn.-Jt. 214. T. ochroleucum L. — P.C.— Prôs secs, princi- palement terrains calcaires. — Beaiivais, St- Paterne, Champtleur, etc. Jn.-Jt. 215. T. prateme L. — C.C. — Prés, bois, bord des chemins. Jn.-Jt. 216. T. médium L. —P.C. — Bois et prés montueux. Terrains argileux.— Les Rabelais, Champtleur, Moulin-le-Carbonnel, etc. Jt. 217. T. subten-aneum L. — A. C. — Pelouses et co- teaux, parmi les rochers. Al.-Mai. 218. T. frafjifenim L. — C. — Pelouses rases, sols argileux des terrains calcaires. —Jn.-Jt. 219. T. filiforme L.—C— Coteaux herbeux, pelouses rases. Jn.-Jt. 220. 2\ w2m//5 Sm.— C.C — Prés, pelouses, bords des chemins. Jn.-Jl. 221. T. procumbem L. Koch. — C.C. — Pelouses, champs et moissons. Jn.-Jt. T. procumbens vdiT. majus. T. campestre Schreh. — A. C— Pelouses, champs et moissons. Jn.-Jt. 222. T. pate)is Schveb.—C. — Prairieshumides. Jn.-Jt. Lotus L. 223. L. corniciilatus L. — C.C. — Prés, pelouses, bords des chemins. Jn.-Jt. 22'i. L. leniiifolius Reich. — P.C. — Cerise, les Ra- belais, Hesloup, etc. Terrain argileux. Jt. 225. L. anf]ustissimus L. — R.R. — Coteaux secs et lieux sablonneux.— St-Cénery. Jt. — 74 — 226. L. 2f%mos?/.sSclireb.—C.--Boishumides, haies, fossés aquatiques. JL.-At. Tetragonolobus Scop. 227. T. siliquosus Roth, — R.R, — Prés humides. — La Feuillèrc, près Alençon. Jt. Anthyllis L. 228. .4. viilnerana\>. — A. G. —Coteaux et prés secs. Terrains calcaires. Jn.-Jt. Astragalus L. 220. A. glycypJiyllos L. — A.C. ~ Bois et haies. Ter- rains calcaires. Jt,-At. Coronilla L. 230. C. emerusL. — Naturalisé à St-Cénery. Jt.-At. Ornithopus L. 231. O. perpiisiUus L.—C — Champs sablonneux, pe- louses arides. Jt. Hippocrepis L. 232. H. comosaL. — A.C— Pelouses et coteaux. Ter- rains calcaires. Jn. Onobrychis Tournef. 233. 0. sativaLsim. ~ Cultivé dans les terrains cal- caires. Jt. Galega T. 234. G. officinalia L. — Naturalisé à La Fuie, près Alençon. Jt. — 75 — Faba T. 235. F. t'? 248. L. tuberosus L. — P.C. — Moissons. - Damigny, Valframhert, Sl-Paterne, etc. Jt. 249. L. salivus L. — Moissons. Terrains calcaires. Jt. 250. L. c/ar« L. -U. — Moissons.— Damigny, Cliamp- lleur. Jt. 251. L. ////'.s?i L.— G. — Étangs, rivières. Jt. LYTHRARIÉES Juss. Lythrum L. 312. L. saUcariaL. — G.C. — Bords des eaux. Jt.-At. 313. L. JnjssopifoUum L. — P.C. —Lieux humides, fossés. — Les Aulnaies, Les Rabelais, Hesloup, Lignières, etc. Jt.-At. Peplis L. 314. P. jjortida L.— G. —Bords des eaux, mares et fossés à demi desséchés. Jt.-At. PORTULACÉES Juss. Portulaca L. 315. P. oleracea L. — G, — Lieux cultivés. Jt. Montia L. 310. M. ??î/y«or Gm. — G. — Ghamps humides et sa- blonneux, lieux qui ont été inondés. Al. 317 . M. rivularis Gm. — A.C. — Sources et ruisseaux d'eau vive. Jt.-At. 6 — 82 — PARONYCHIÉES SI. Hil. Corrigiola L. 318. C. littoralis L. — R.R. — Champs sablonneux, bords des chemins, sables maritimes.— Étang du Mortier. Jt. Herniaria L. 319. E. glabra L.— P.C.— Lieux sablonneux.— Étang du Mortier, étang d'Assé. Jt. 320. E. /izV-sz^to L.— P.C.— Lieux sablonneux. —Pont- Percé, Les Aulnaies, etc. Jt. Scleranthus L. 321. S. annuua L.— C.C- Lieux cultivés des terrains sablonneux. JL CRASSULACÉKS D.C. Sempervivum L. 322. aS". tectorumh. — C —Toits et murailles. Jt.-At. Sedum L. .323. S. telephium L. — A.C. — Bois, haies, murailles et lieux rocailleux. At. 324. S. cepœa L. — P.C.— Murs et bords des chemins pierreux. — St-Cénery, St-Léonard, Fresnay- sur-SarthC;, etc. JL 325. S. album L. —C.C — Rochers, murs et toits. Jt. 326. S. dasyphi/lboïi h. — R. — Vieux murs. — Murs du parc de Lonrai. Spontané ? Jt. — 83 — 327. S. acre L.--G.C.— Murs et rochers, terrains gra- nitiques. Jt. 328. S. reflexum L. — Ç^^.Ç^. — Rochers, murs. Jt. 329. S. riipestre L. — R. —Murs et coteaux pierreux. — Essay. Jt. 330. S. elegans Lej. — P.C. — Murailles, lieux secs et arides.— St-Germain, La Moinerie, Radon, etc. Jt. Grassula L. 331. C. rubeus L. — A. G. — Terres arides, champs pierreux , bords des chemins. Jt. Tillœa Mich. 332. T. muscosa L.— P.C. — Coteaux pierreux, princi- palement terrains siliceux. — Beauséjour, File, Saint-Léonard-des- Bois, etc. Jt. Umbilicus D.C. 333. U. penchiUnus DC. — A.C. — Rochers et vieux murS;, t. s. Jt. GROSSULARIÉES D.G. Ribes L. 334. R. rubrum L.— A. C. — Haies, bords des rivières. Al. 335. R. uva-crispah. — A.C. — Haies et bords des ruisseaux. Al. 336. R. nignim L. — Cultivé. Al. — 84 — SAXIFRAGÉES Vent. Saxifraga L. 337. S. rjranidata L. — C— Coteaux et prés secs. Mai. 338. aS". tridactyUtes L. — C. C — Murs, toits et champs sablonneux. Mai-Jn. Chrysosplenium L. 339. Ch. oppositifoUum L,— A.G. — Lieux ombragés et humides. Al. OMBELLIFÈRES Juss. Angelica L. 340. A. s7/lvestris L.~ ce. — Lieux humides. Jt.-At. Heracleum L. 341. H. sphondylium L. — G.C. — Prés et bois frais. Jt. Tordylium L. 342. T. maximum L.— P.C. — Coteaux arides, haies et buissons. — Fresnay-sur-Sarthe, St-Cénery. Jt. Pastinaca L. 343. P. .s///yfs/r/,s Mill. — A. C— Lieux incultes, prés et bords des chemins, Jt. Selinum Hoffm. 314. S. carvifolia L. — R.R. — Prés et bois humides. Bois près de l'étang des Rabelais. At. — 85 — Turgenia Iloflm. 345. T. lalifoUa Holfm. — A. G. — Moissons des ter- rains calcaires. Jt. Torilis Adans. 34G. T. antliriscus Gni. — G.C. — Haies et buissons. Jn.-Jt. 347. T. Ae/re^/c« Gm. — ce. —Moissons. Jn.-Jt. 348. T. nodosa Gaertn.— G. — Coteaux secs et bords des chemins. Jt. Caucalis L. 349. C. r///;?i L.—CC— Parasite sur les pommiers, les peupliers, les épines, le nerprun, les noyers, etc. Al. Obs. Je l'ai observe à La Lacelle, près Alençon, sur le coudrier. CUCURBITACÉES Jiiss. Bryonia L. 384. IL dio'ica Jacq. — G. — Haies et buissons. Jt. — 90 — CAPRIFOLIAGÉES Juss. Lonicera L. 385. L. periclymenum. L.~C.C.— Bois et haies. Jt. Viburnum L. 386. V. lantana L.— C— Bois et haies, t. c. Mai. 387. V. opulus L. — A.C. — Bois et haies. Jn. Sambucus L. 388. S. nifjra L. — C.C. — Haies. Jn. 380. S. ebulus L. —C.C. — Champs, bords des che- mins, fossés. Jt. Adoxa L. 390. A. moschatellina L.— A.C. — Lieux frais et om- bragés. Al. RUBIACÉES Juss. Asperula L. 391. A. oclorata L. — P.C. — Bois couverts. ~ Forêts d'Écouves et de Perseigiie , Glatigny , Lon- ray, etc. Mai 392. A. Cynanchicah. — A.C. —Bords des chemins et coteaux secs, t. c. Jn.-Jt. Sherardia L. 393. S. arvensis L, — C.C. —Champs, lieux cultivés. Mai à S. — 91 — Galium L. 394. G. cniciatum Scop. — C.G. —Haies et lieux in- cultes. Mai. 395. G. vermn L. — A.C.- Coteaux, prés et bois, t. c. Jn.-Jt. 396. G. tiUginosum L, — RH. — Prés et marais tour- beux.—Dans un pré près Tétang des Rabelais. At. 397. G. palustre L.—C— Fossés et marais. Jt. G. palustre var. débile Desv. — P.C. — Marais et fossés. — Bois Margot, étang du Mortier. Jt. G. palustre var. elo)igatum Presil. — R. — Fossés et marais. — Bois de Chaumont, près Alençon. Jt. 398. G. erectum Huds.— G. — Prés, bois, haies. Jt. 399. G. elatumVumW. — A.C. — Haies, buissons, bords des chemins. Jt. 400. G. sylvestre ?o\\. — k.C. — Landes, bords des bois et coteaux. Jt. 401. G. srta:rt^//e L. — P.C. — Coteaux, parmi les ro- chers. — Les Châtelets, près Alençon, Saint- Cénery, butte Sainte-Anne, etc. Jt. 402. G. rm;?t?/'o/'Gacrtn. — C.-Prés, haies et bords des chemins. Jt 4(30. L. ??imor DC. — G. — Bords des chemins, lieux pierreux. JL 401. L. pubens Babingt. — A.C. —Lieux incultes. Jt.-AU ^ Onopordum Vaili. 462. 0. acanthium L. — C. — Bords des chemins, fossés, t. c. Jt. Silybum Vaill. -iOo. i^'. )narianuttï Gaortii. — P.C. — Coteaux socs, bords des chemins. — Aleiinjn, Fresnay-sur- Sarthe. Jt. Carduus (lacrtii. i64. C. mitam L. — C.C. ~ Lieux cultivés, Ibssés, bords des chemins. Jt.-At. 465. C. crispi/s L. — C. — Bords des chemins, lieux incultes. Jt. 40t5. C. tcnuiflorus Sm.— C.C. — Bords des chemins. Jt. Girsiuiïi Touruef 407. C. palualic Scop. — C. — Marais, bois et prés humides. Jt. 4U8. C. lanceolaUini Scop. — C.C. ~ Bords des che- mins, lieux incultes. A t. 4(30. C. arvenae Lam. — C.C. — Champs, fossés. Jt. C. (irvense yB.Y. arfjenteum A'est. — P.C. — Alen- çon. Jt. 470. C. mo/J//o/7^;/^Scop.— P.C. — Bords deschemins, t. c. —- Saint-Paterne, Valframbert, Champ- fleur, etc. A t. 471 . C. (mrjlicum Lam. — C. ~ Prés humides. Jt. 472. C, acaulc AIL— C.C. ~ Bords des chemins, pe- louses. Jt.-At. Serratula L. 473. S. tifictoria L.~\,G. — Bruyères et bois décou- verts. A t. -S. ~ 98 — S. tiiictoria var. interjrifolia Koch. — P.C. — Mômes stations. - Bois Margot. S. S. tinctoria var. iminatifida Kit. — P. C. —Mômes stations. — Bois Margot. S. Gentaurea L. 474. C, /«cea L.— x\, G.— Pâturages, prairies. Jt.-At. 475. C. /jr«/(?m7'.s Thuill.— ce. — Prairies. Jt.-At. 476. C. decipiens Thuill. —P.C. — Prés secs, bords des bois.— Alençon, Bourg-le-Roi, Rouessé-Fon- taine. At. 477. C. niijra L. — C — Prés et bois. Jt.-Al. 478. C. cycmiis L. — C. —Moissons, t. c. Jt. 479. C. scabiosa L. — C. — Moissons et bois décou- verts, t. c. Jt. 480. C. calcitrapa L. — C. — Lieux stériles, bords des chemins. At.-S. Kentrophyllum Neck. 481. K. lanatum DC. — P.C. — Lieux arides, bords des champs et des chemins, (. c. - Champfleur, Arçonnay. Jt. Carlina L. 482. c. viUgaris L. — CG. — Lieux arides, bords des chemins. At.-S. Sonchus L. 483. S. 0 le?' aceus L. ~G.G. — Lieux cultivés, jardins. Jt.-At. 484. 5". asper Willd. — A. G.— Lieux cultivés, Jt.-At. — 99 — 485. S. arve?isù L. — C. —Champs et lieux humides. Jt.-At. Lactuca L. 486. L. sativa L. — Cultivée. Jt. 487. L, scariola L. —P.G. — Lieux arides, murailles. Le Ghevain. At. 488. L. inrosa L. — P.C. —- Lieux arides, murailles, — Chaumiton, La Moinerie, sente des Re- quêtes. At. 489. L. salifjna L. — P.C. — Champs arides, coteaux secs, t. c. — Londeau, Le Chevain, Jt.-At. 490. L. perennis L. — C. — Moissons, t. c. Jt. 491. L, 7iiuralis Fres. — G. — Moissons, vieilles murailles, lieux ombragés. Jt.-At. Chondrilla L. 492. Ch. juncea L. — R. — Rords des Champs. — La Sablière , près Alençon, Rourg-le-Roi, Rouessé- Fontaine. At. Barkhausia Mœnch. 493. B. fœtida DC. — C. — Lieux secs, bords des chemins, murailles, t. c. Jt. 494. B. taraxacifolia DG. — G. G. — Moissons, ;prai- ries. Jn. 495. B. setosa DG. — P.C. — Champs arides. — Alençon, Valframbert, Bourg-le-Roi, Saint- Paterne, etc. Jt. Crépis L. 496. C. biennis L. — P.C. — Prés. — Les Rabelais, Vervaines, Ghauvigny, etc. Jn. - 100 — /i97. C. tectorum L. — A.G. — Toils. JL -498. C. virens L. — G. — Prés secs, bords des che- mins. Jt.-At. TaraxacuiTi Hall. 499. T. dcns-leonis Desf. — G. G. — Lieux cultivés, prés. Avril à Jt. Helminthia Juss. 500. //. ccliioïdes Gaertn. — P.C. — Fossés, bords des chemins, t. c. el ■&. — Malèfre, Fresnay- sur-Sarthe, SL-Ouëu-de-Mimbi-c. Jt. Ficris L. 501. P. liieracioïdes L. — G. — GoLeaux et champs pierreux. Jt.-At. Hieracium L. 502. H. iimbf'Uatinn. L. — G. — Buis, bruyères, co- teaux arides. S. 503. H. boréale Fries. — P. G. — Bois et coteaux. — Alençon, St-Nicolas-des-Bois. S. 504. //. sabaudum L. — P. G. — Bois, coteaux, ro- chers. — St-Léonard-des-Bois. At.-S. 505. H. murorum L. — G. — Murs, lieux incultes, rochers. Jt. 50G. H. auricida L. — G. — Prés, pelouses et bords des fossés. Jn. 507. 11. pilosella L. — G. G. — Lieux secs, bords des chemins, murailles. Jn. — 101 — Hypochseris L. 508. //. radicnta L. — G. — Prés et bords des che- mins. Jn.-.Tt. 500. /y. (jlahra L. — P.C. — Pelouses, coteaux secs. — St-Cénery, St-Léonard-des-Bois. Jn. Tragopogon L. 510. T. pratensis L. — C. — Prés et pelouses, t. c. — Jt. T. pratensis yàv. tortlUs Mey. — G, — Prés. J t. 511. 7\ ovientalis L. — PC. — Prés. — Le Ctievain, Rouessé-Fontaine, St-Paterne. Jt. 512. T. major Jacq. — P. G. — Prés et bords des chemins. — Le Ghevain. Jt. 513. T. porrifoUus L. — P. G. — Gultivé. — Sub- spontané au Ghevain. Jt. Scorsonera L. 514. S. humilis L. — C. — Prés et landes humides, Jn. Leontodon L. 515. L. aritumnalis L. — C.G. — Bords des chemins et pelouses. At.-S. 510. L. lilspidm L. — C. — Prés. At.-S. ' Thrincia Roth. 517. T. Jtirta Roth. — G. — Prés secs, pelouses, bords des chemins. At.-S. — 102 — Cichorium L. 518. C. intybus L. — G. — Bords des champs et des chemins, t.c. Jt. Lapsana L. 519. L. commimis L. — G. G. — Lieux cultivés. Jt. Arnoseris Gaertn. 520. A. minima Gaertn. — P. G. ~ Champs secs et sablonneux. — St-Génery. Jt. LOBÉLIÂGÉES Juss. Lobelia L. 521. L. î(re?is L. — P. G. — Landes et bruyères hu- mides.—Les Aulnaies.Les Rabelais. St-Denis- sur-Sarthon , etc. Jt.-Ât. GAMPANULAGÉES Juss. Jasione L. 522. J. moiitana L. — G. — Goteaux arides et ro- cailleux. Jn. à S. Phyteuma L. 523. P. spicatum L. — Bois et prés ombragés. Jt. Campanula L. 524. C. trachelium L. — G. — Bois. At. C. trachelium var. urticœfolia Schm. — R. — Bois. — Glatigny. At. — 103 — 523. C. cjlomerata L. — R. — Coteaux secs et pe- louses arides, princip. t.c. — Gliaumiton, Bourg-le-Roi , Rouessé-Fontaine, etc. JL 526. C. rotiindifoUa L. — P.C. —- Coteaux , lieux pierreux , bords des chemins. — Yervaiiies , Guissai , St-Denis-sur-Sarthon. At. 527. C. rapimculus L. — G. — Haies et bois. Jn. "Wahlenbergia Schiad. 528. W. hederacea Reicli. — P. C. — Marais et prés humides. — Les Rabelais, St-Denis-sur- Sarthon, Perseignes, etc. Jt.-At. Specularia Heist. 529. S. Spéculum DG. — G. G. — Moissons, t.c. Jt. 530. S. Injbrida DG. — P.C. — Moissons, t.c. — La Boissière, près Alençon. Jn. , ÉRICAGÉES D.C. Erica L. 531. E. cinerea L. — G. G. — Bois et landes. Jt. 532. E. tetralix L. — G.C. — Bois humides et landes marécageuses. Jt. 533. E. scopan'a L. — R. — Lieux marécageux, forêt de Perseignes, Jn. Calluna Salisb. 534. C. vulgans Salisb. — C. G. — Bois et landes. Jt. Pyrola L. 535. P. minor L. — P.C. — Bois couverts. — Vingt- Hanaps, forêt d'Écouves et de Perseignes, Neuilly-le-Bisson. Jn. — lOî Vaccinum L. 53<). ]'. ijif/rtil/tfs L. — (].(]. — Bois ombragés. Jii. Oxycoccus Tourner. Thn. 0. palustrh Pers. — 11. — Marais tourbeux. — La Ferrière-Béchet. Jn. JASMIN ÉES Juss. Ligustrum L. 538. L. viihiarc L. — CC. — Haies. Jn. Jasniinum L. .')30. ./. officinale L. — Cultivé. At. Lilac Touriipf. 510. L. vulf/a/'is Lam. — Subspoutané à St-Cénery. Mai. Fraxinus L. .541. F. f'.TCPhior L. — G. G. — Bois et haies. Mai. ILICINÉES A. Brongn. Ilex L. 542. /. aquifoUum L. — G. G. — Bois et haies. Mai. APOGYNÉES Juss. Vincetoxicum iluiich. 5i:î. V. officinale Mœnch. — H. — Bois et coteaux piei'reux. — St-Génery, Fresnay-sur-Sarlhe. Jt. — 105 — Vinca [,. 541. V. minor L. — G. G. — Bois et haies. Jn. 545. 1'. major L. — G. G. — Bois el liaies. Jn. GENTIANÉES Vent. Menyanthes T.. 540. M. trifoUata L. — P. G. — Lieux marécageux. — La Fuie, près Alençon, Ozé, St-Deiiis-sur- Sarthon, etc. Mai. Villarsia ('.ni. 547. V. nymphoïdes Vent. — R. — Étangs et rivières. — St-Génery, St-Léonard-des-Bois. Jt. Chlora L. 5 18. C. porfolia'a L. — A. G. — Goteaux secs, pe- louses, t.c. — Jn.-Jt. Gentiana L. 549. G. pneumonante L. — P.C. — Marais tourl)eu\. — Étangs des Rabelais et du Mortier. At. .550. G. amareUa L. — R. — Goteaux et bois décou- verts, t.c. — Goteaux entre Bourg-le-Roi el Rouessé-Fontaine. S. 551 . G. cniciata L. — R, — Pâturages secs et mon- tueux. — Vingt-Hanaps , Ghaumiton. At. Erythraea Rich. 5.52. K. cfutaurium Rich. — G. G. — l'rés, pelouses el bois découverts. Jt. — 106 — 553. E. pulchella Fries. — A.C. — Coteaux et champs raontueux, lieux où l'eau a séjourné l'hiver. Jt.-Al. • Cicindia Adans. 554. C. fiUformis Del. ~ P.C. — Landes humides , bords des étangs. — Les Rabelais, Le Mortier, Ste-Anne, etc. — Jt.-At. 555. C. pusiUa var. Candolb'i Bast. — R.R. ~ Lieux sablonneux humides. — Les Rabelais , La Garlière. At. CONVOLVULACÉES Juss. Convolvulus L. 556. C. sepium L. — C.G. ~ Haies et buissons. .Tt. 557. C. arvensis L. — C.C. — Champs , bords des chemins , lieux cultivés. Jt. Guscuta !.. 558. C. epithymum Marr. — C. -• Parasite sur les genêts, les bruyères, les millepertuis, etc. Jt. 559. C. trifolii Bab. - P.C. — Parasite sur le trèfle. Alençon. Jt. BORRAGINÉES Juss. Borrago L. 500. B. officinalh L. — C.C. — Lieux cultivés, dé- combres. Jt. — 107 — Cynoglossum L. 561. C. officinale L. — G. — Lieux incultes. Jt. Anchusa L. 562. A. sempermrens, L. — R. — Haies et bords des champs. — Le Val , près Ghaumiton , St- Léonard-des-Bois. Jn. Lycopsis L. 563. L. arvensis L. — G. — Champs et lieux cultivés. t.c. — Jt.-At. Echinospermum Swartz. 564. E. lappiila Schm. — R. — Lieux pierreux et in- cultes. — Enclos de l'asile de l'Orne. Spon- tané? Jt. Myosotis L. 565. M. palustris With. — G. G. — Fossés, bords des rivières. Mai à S. 566. M. lingidata Schm. - G. - Prés humides, bords des ruisseaux. Jt. à At. 567. M. strigidosa Reich. — A. G. — Fossés, lieux fangeux. Jt.-At. 568. M. repens Don. — G. — Marais, prés tourbeux. Jt.-At. 509. M. intermedia Link. — G. G. — Lieux cultivés, jardins. Jn.-Jt. 570. M. hispida Schlechtend. — G.G. — Ghamps, lieux secs, bords des chemins. Mai-Jn. 571. M. versicolor Roth. — P.G. — Ghamps arides, — 108 — pelouses montueuses. — Si-Germain, Goiidé, Valframbert, Hesloup.ctc. Jn. Symphytum L. 572. S. officinale L. — G. G. — Prés et fossés. Mai. Pulmonaria L. 573. P. a?if/ustif()lia L. — P. G. — Rois montueiix. — St-Génery, Mieuxcé. Al. Echium L. 574. E. vulf/arp L. — G. G. — Lieux secs et pierreux, murailles. Jt.-Al. Lithospermum L. 575. L. officinale L. — A. G. — Haies et bords des bois, t. c. Mai. 576. L. arvense L. — G. G. — Moissons. Al. SOLANÉES Juss. Lycium L. .577. L. ntlij/irc Dun. — P.C. — Haies et jardins. — Le Grand-St-Blaise. près Aleurou , Valfram- bert, clc. Jt. .578. L. ovatnm Poir. — P. G — Haies. — A'illeneuve, près Alençon. Jt. Solanum L. .579. S. dulcanmra L. — G. G. — Haies. ,Tn.-.Tt. 580. S. nirjnmi L. — G. — Lieux iiiiMillcs. S. 581. S. luhi'vo^am L. — Cullivé. Jii. 100 Atropa ('■aeitii. 582. A. lielladona L. — R. — Bois iiioiilueux , an- ciennes carrières. — Forêt de Pcrseigncs, Lonrai. Jt. Datura L. 583. D. stramonium L. — P.C. — Lieux cultivés, décombres, bords des chemins. — Alençon, St-Paterne, Le Ghevain. Jt. Hyosciamus !.. 584. //. ni(/rrL. — P.C. — Lieux incultes, bords des chemins. — Ghaumiton, Saint-Gilles , près Alençon. Jn. VERBASCÉES Koch. Verbascum L. 585. V. tliapsus L. — G. — Lieux arides, bords des chemins. Jt. 580. V. pulveridentum Vill. — P. G. — Lieux arides et pierreux. — Alençon, St-Paterne, St-Léo- nard-des-Bois, etc. Jt. 587. r. bjclmitis L. — G. — Lieux secs, t.c. Jt. 588. V. nifjrum L. — G. — Lieux stériles, pied des murs, bords des chemins, Jt. 581). V. hlattaria L. — A. G. — Bords des chemins et des rivières, bois et haies. Jt. SCROPHULâRIÉES Rob. Br. Digitalis L. 590. D. purpurea L. — G. G. — t. s. Jn. — 110 — Gratiola L. 59i. G. officinalU L. — P.C. — bords des rivières. — Ozé, près Alençon , St-Génery, St-Léonard- des-bois, Le Ghevain, etc. Jt. Scrophularia L. 592. 5. aquaUca L. — G. G. — Bords des eaux. Jt. 593. S. nodosa L. — G. — Lieu.x humides et om- bragés. Jt. Linaria Tournef. 594. L. cymbalttria Mill. — G. G. ~ Vieilles mu- railles. Mai-Jn. 595. L. elatine Desf. — G. — Ghamps sablonneux, moissons. Jt. 596. L. spuria Mill. — G. G. —Lieux cultivés, champs sablonneux. Jt. 597. L. vulgaris Mœnch. — G. G. — Ghamps sablon- neux, bords des chemins, murailles. Jt.-At. 598. L. supina Desf. — R. — Terrains sablonneux, moissons, murailles. — Rouessé- Fontaine. At.-S. 599. L. striata DG. — G. G.— Lieux secs et pierreux. At.-S. L. striata var. palUda. — R. — La Lacelle. 600. L. ochroleuca Brôb. — R. — Haies. — St-Léo- nard-des-Bois. Jn. 001. L. minor Desf. — G. — Moissons, murailles, bords des chemins, t. c. Jt. — 111 — Antirrhinum Tournef. 602. A. majus L. — G. — Vieux murs et jardins. Jt.-At. 603. A. orontium L. — G. — Moissons. Jt.-At. Liniosella L. 604. Z/. aquatica L. — R. — Bords des étangs, des marais et des fossés. — Les Rabelais. Jt. Eufragia Griseb. 605. E. viscosa Benth. — P. G. — Prés et champs humides.— Les Rabelais, Ménil-Erreux. Jt.-At. Rhinanthus L. 606. R. (jlabra Lam. — G. G. — Prairies. Jn. 607. R. hirsuta Lam. — P.C. ~ Prés humides. — La Ghevalerie, près Alençon. Jn. Pedicularis L. 608. P. paliistris L. - G. — Marais tourbeux, prés humides. Jn. 609. P. sylvatica L. — G. G. — Bois et prés humides. Mai. Melampyrum L. 610. M. arvense L. — G. — Moissons, t. c. Jn.-Jt. 611. M. pratense L. — G. — Prés et bois. Jt.-At. Odontites Hall. 612. 0. rubra Pers. — G. G. — Lieux stériles. Jt. — 112 — Euphrasia L. Olo. 11. of/ic//ialis L. — C. G. — Prairies, pâturages, pelouses, bords des bois. Jt. 61 i. E. îiemorusa Pers. — G. — Pelouses, bois dé- couverts. Jl. Veronica G. 615. V. beccahuru/a L. — C.G. — Bords des eaux. Jt. 616. V. ancKjallh L. — G. — Bords des eaux, rivières, fossés. Jt. 617. r. scutellata L. — A. G. — Marais, fossés, prés humides. Jl. V. scuteltata var. velutina Guep. — P. G. — Mêmes stations que le type. — Étang de St-Denis et d'Assé. Jt. 618. V. teucrium L. — P. G. — Pelouses, coteaux secs, t.c. ~ St-Paterne, Ghaumiton. Jn. 619. V. chamœdn's L. — G. G. — Pied des haies, bords des chemins. Mai. 620. V. montana L. — P.C. — Bois ombragés. — Glatigny, Ibrèts de Perseignes et d'Écouves. Jn. 621 . V. offlcinalis L. — G. — Bois, champs en friche, collines sèches. Jn. 622. F. serpj/WfoUa L. — G. G. — Lieux frais, champs en friche. Mai à S. 623. V. acinifoUa L. — 11. — Lieux cultivés, jachères. — La Boissière, Vervaines, La Fuie, Radoii, etc. Al. 624. V. agrestis L. — G. — Lieux cultivés, moissons, jardins. Jn.-Jt. 625. V. dldyma Tén. — C.G. —Lieux cultivés. Jn.-Jt. — il;:! - 020. V. arvensis L. ■— C.C. — Champs, prés secs, bords des chemins. Jn.-Jt. 027. F. hederœfolia L. — C.C. — Lieux cultivés. Al.- Mai. r)28. V. pcrsica Poir. — C. - Terres cultivées , pied des murs. Al. à AL ORUBANGHÉES Juss. Orobanche L. 020. (). rapmn Thuill. — C.C. — Parasite sur les racines du genêt à balais. Jn. 030. 0. cnienta Bert. — C.C. — Pelouses et coteaux herbeux, sur les racines des papilionacées. Jn. (). cruenta var. cUrina C. et G. -- Mêmes sta- tions que le type. Jn. G3i. 0. mi)ior Sutt. — C.C. — Sur les racines du TrifoUum jwatenss et sur les racines de plu- sieurs composées. Jn. 0. minor var. citrina Lloyd. — R. — Parasite sur le TrifoUum pratensp. — Route de Paris, près Alençon. Jn. 032. O. cœnilea Vill.— P.C.— Parasite sur YAdnllea mille foUum. — La Moinerie, St-Cénery, St- Léonard. Jn. LABIÉKS Jiiss. Lycopus L. 033. L. europseus L. — C.C. — Bords des eaux. Jt.-At-. Salvia L. 634. S. pratensis L. — C.C. — Prés, t.c. Jt. 8 114 Mentha L. 635. AI. rolundifolia L. — G. G. — Lieux frais. S. 686. M. viridis L. ~ R. — Lieux frais et pierreux. — Ozé, près Alençon. 637. M. piperita Huds. — R.R. — Bords des eaux. — Le Pont-Percé, près Alençon. — Spontané? S. 638. M. aquatica L. ~ G. G. — Bords des eaux, prés humides. S. 639. M. arvensis L. — G. G. — Champs humides. At.-S. 640. M. sativa L. — A. G. — Bords des eaux, lieux humides et pierreux. ~ At.-S, 641 . M. pulegium L. — G. — Bords des eaux , lieux ûii Teau a séjourné Thiver. S. Origanum L. 042. (). vulf/are L. — G. G. — Lieux incultes, arides cL pierreux. Jt. Thymus L. 643. T. serpylliun L. — G. G. — Pelouses , prés secs , lieux incultes , bords des chemins. Jn.-At. T. serpyllum var. lanuginosus Linck. — Mêmes stations. Calamintha Mœnch. 044. C. cUuopodium Bent.— G. G. — Bois découverts et bords des chemins. Jt. 645. C. officinalis Mœnch. — R. — Goteaux arides, lieux secs et pierreux ; La Noë de Gesne^ près Alençon, Fresnay-s.-S. At. — 115 — 646. C. menthxfolia Hosl. — P.C. — Coteaux secs, bords des chemins. — St-Cénery, St-Paul-le- Gautier, Fresnay-s.-S., etc. At. 647. C. nepeta Linck. — R. — Lieux secs et pierreux, t.c. — Collines calcaires de Neutchâtel-en- Saosnois. Jt.-At. 648. C. acinos Clairv. — G. — Lieux secs et incultes, champs pierreux, t.c. Jt. Melissa Mœnch. 649. M. offlcinaUs L. — A. C. — Haies et bords des chemins, près des maisons. Jii.-Jt. Nepeta L. 650. N. cataria L. — G. — Lieux pierreux et arides. Jn. Glechoma L. 651. G. hederacealj. — C.C. — Haies et bords des chemins. Al. -Mai. Scutellaria L. 652. iS". (jalericulata L. — P. G. — Lieux aquatiques. — La Fuie , près Alençon , Londeau , Cour- teilles , Cerise, etc. Jt. 653. 6". mhior L. — P.C. — Lieux marécageux. — Les Aulnaies, Les Piabelais , bois de Chaumont, Le Perron , etc. Jt. Brunella Touinef. 654. B. vulgaris L. — G. G. — Prés et pelouses. Jt.-At. 655. H. alba Pall. — A. G. —Pelouses sèches, t.c. Jt. liG Melittis L. 650. M. mel?'sso])/i)/lh(m L, — A.C. ~ Haies omJjra- gées , taillis. Jii. Marrubium L. 657. M. vulr/arc L. — G. — Bords des chemins, dé- combres , t.c. Jn. à S. Betonica L. 658. B. officinalis L. — G. G. — Bois et landes. Jt. Stachys L. 659. S. alpina L. — P.C. — Bois couverts - La Noë de Gesne, Radon. La Feuillèrc, Chérizay, etc. Jt. ■ 660. S. Germanica L. — P. G. — Coteaux , bords des chemins et des champs, t.c — La Chevalerie, près Alençon, Fresnay. Jt. 661. S. sylvatica L. — C.C.— Bois et lieux ombragés. Jt.-At. 662. S. palmtfis L. — C— Bords des eaux et champs humides. Jt.-At. 663. S. anima L. — A.C. — Champs pierreux, t. c. Jt.-At. ^'ok. S. arvensis L. — G. G. - Lieux cultivés. At.-S. Galeopsis L. 665. G. diibia Leers. — C. ~ Moissons des terrains schisteux et quartzeux. Jt. 666. G. ladanum L. — G. G. —Moissons. Jt.-At. — 117 — G. ladanum var. canescens Schult. — R. — Champs sablonneux. — Tanville. At. 667. G. tctraliit L. — C.G. — Moissons, lieux décou- verts. Jt.-At. Leonurus L. 668. L. canUaca L. — P.C. — Haies, décombres, bords des chemins. — Alençon , L'Ile , St- Nicolas-des-Bois , etc. Jn. Lamium L. 669. L. Galeobdolon Crantz. — C. — Bois et prés ombragés. Jn. 670. L. album L. — C.C. — Haies et lieux incultes. Al. -Mai. 671. L. purpureum L. — C.C. — Lieux cultivés. Al.- Mai. 672. L. incisum Willd. — P.C. — Lieux cultivés. — Alençon, St-Germain-du-Corbéis, etc. Jn. 673. L. amplexicaule L. — G. —Lieux cultivés. Al.-O. Ballota L. 671. B. fœtida Lam. — C.C. — Bords des chemins, haies , pied des murs. Jt.-At. Teucrium L. 67.5. T. scorodonia L. — C.C. — Bords des haies et des bois, coteaux pierreux. Jn. 670. T. scordiiim L. -^ P.C. — Lieux marécageux, bords des fossés. — St-Paterne, Champfleur, At. - 118 ' 677. T. chamsedrh L. — P.C. — Coteaux stériles et bois découverts , t.c. — C.haumiton, Fresnay- sur-Sarlhe. Jn.-Jt. 678. T. montaninn L. — P.C. — Coteaux calcaires. — Chaumiton , Fresnay-sur-Sarthe. Jt.-At. 679. T. botrys L. — C— Champs pierreux, t.c. At.-S. Ajuga L. 680. A. reptans L. — C.C. — Prés et bois frais. Jn. 681. A. fjenevensis L.— P.C. — Champs sablonneux, t.c. — Chaumiton , Champfleur, Bourg-le- Roi , etc. Jn. A. fjenevensis var. lonf/ibracteataC et G. — R. — Neufchcitel-en-Saosnois. Jn. 682. A. diamœpitys Schrcb. — A.C. — Lieux cultivés et sablonneux, t.c. Jn.-Jt. VERBÉNACÉES Juss. Verbena L. 683. V. offtcinalis L. — C.C. — Lieux incultes, bords des chemins. Jt. LKNTIBULARIÉES Ricli. Utricularia L. 684. U. vulgaris L. — A.C. — Eaux stagnantes, étangs, fossés, t.c. Jn.-Jt. î Pinguicula L. 685. P. Imitanka L, — R. — Lieux marécageux. — — 119 - Cuissai , St-Denis-sur-Sarthon, Tanville, La Lacelle, etc. Jii. -Jî. PUIMULACÉES Vont. Hottonia L. 68G. H. palustris L. — P.C. — Fossés, t.c. -■ La Fuie, près Alençon , Le Chevain , La Carlière , etc. Mai-Jn. Lysimachia L. 687. L vulgarh L. — C. — Bords des eaux. Jn.-Jt. G88. L. nummularia L. — C.C. — Bords des fossés. Jn.-Jt. 680. L. nemorum L.— P.C. - Bois humides.— Forêts de Perseignes et d'Écouves, St-Nicolas-des- Bois, etc. Jn. Anagallis L. 690. A. pliœnicea Lam. — C.C. — Moissons. Jn.-Jt. 691. .4. cxrulea Sclir. — P.C. — Moissons, t.c. — Champfleur, Glatigny, Rouessé-Fontaine, etc. Jn.-Jt. 692. /l. teiipUa L. — P.C. — Marais et prés tourbeux. Les Rabelais, St-Léonard-des-Bois, Ste-Anne, etc. Jt. Centunculus L. 693. C. minbmis L. — P.C. — Lieux humides et sa- blonneux. — Hesloup , Les Rabelais, Les Aulnaies, etc. Jn. - 120 — Primula L. 694. P. offœinaUs Jacq. — C.C — Prés, coteaux, bois, t.c. Al. 695. P. elatior Jacq. — A.C. — Prés ombragés , hu- mides, coteaux. Al. 696. P. grandi flora Lam. — C.C. - Bois et haies. Al. 697. P. variahilh Goup. — A.C. — Bois et haies. Al. Samolus L. 698. S. valerandi L. — P.C. — Lieux humides, bords des fossés dans les marais. — Les Rabelais , St-Paterne. Jt. PLUMBAGINÉES Jass. Armeria Willd. 099. A. plantaginea Willd. — R.R, — Lieux arides et sablonneux. — Collines de Rouessé-Fontaine. At. PLANTAGLNÉES Juss. Plantago L. 700. P. major L. ~ C.C. — Pâturages, bords des chemins. Jt. 701. P. média L. — C.C. — Pelouses sèches, bords des chemins, t.c. Jt. 702. P. Umceolata L. — C.C. — Prés. Jt. P. lanceolata var. capitellala Kocb. — R. — Pacé, près Alençon. Jt. — 121 - P. lanceolata var. eriophora Hoiï. et Linck. — La Noë de Gesne, près Alençou. Jl. 703. P. coronopus L. — G. — Pelouses sèches et sa- blonneuses. Jn. Littorella L. 70 i. L. lacusù'is L. — P. G. — Bords des étangs. — Étangs des Rabelais et de Beauvais. Jt. AMARANTACÉES Juss. Amaranthus L. 705. A. sylcestris Desf. — P. G. — Lieux cultivés , dé- combres. — Alençon, rue de l'Asile et rue de la Sénatorerie. At. 706. A. ascendens Lois. — R. — Lieux cultivés, pied des murs. — Alençon , rue de la Barre. 707. A. rétro fïexus L. — R. — Lieux cultivés , dé- combres. — Alençon, près des casernes. At. CHÉNOPODÉES Vent Chenopodium L. 708. Ch. bomis-Henricus L. — P.C. — Bords des chemins, vergers. — Alençon, Le Ghevain , St-iNicolas-des-Bois, etc. Jt. 709. C. murale L. — G. — Décombres, bords des chemins. At. 710. C. rjlaucwn L. — A. G. — Lieux incultes, dé- combres. At. 711. C. alhimi L. — G. G. — Lieux cultivés. At. 712. C. poh/spermiun L. — G.— Lieux cultivés. Jt.-At. \oo 713. C. viilvmia L. — C. — Lieux incultes, pied des murs. At.-S. Blitum Tonrnef. 71 i. B. polymorphiim Mey. — R. — Lieux humides et sablonneux , bords des rivières. ~ Étang d'Assé. At. Atriplex L. 715. A. hastataL. — G. — Terrains incultes et sa- blonneux. At, 716. A. patula L. — G. — Décombres , bords des chemins. A t. POLYGOXÉES Jiiss. Polygonum L. 717. P. bistorta L. ~ P.C. — Prés humides. - Bois- Roger, Le Perron. Jn. 718. P. amphibium L. — G. —Étangs, rivières. Jt. 719. P. lapathifoUum Ait. — G. — Lieux humides, bords vaseux des étangs , lieux inondes l'hiver. At.-S. 720. P. nodosum Pers. — C. — Bords des fossés et des étangs desséchés. At.-S. 721 . P. persicaria L. — G. G. — Lieux humides, fossés, bords des rivières. S. 722. P. mite Schranck. — R. — Lieux humides, fossés et marais. — La Fuie , près Alençon , St- Génery. S. 723. P. hydropiper L. — G. G. — Bords des rivières et des fossés. S. — 123 — 724. P. jnhms Ait. — P.C.— Bords des rivières et des étangs.— Étang de St-Denis-s.-Sarthon. S. 725. P. aviculare L. — G. G. — Ghamps et bords des chemins. Ai -S. 72r>. P. dwnetorum L.— P.C. — Haies et buissons. — Alençon, St-Génery, Le Val. Jt. 727. P. convolmdus L. — G. G. — Moissons , lieux cultivés, haies. Jt. 728. P. fafjopyrum L. — Gultivé. S. 729. P. tataricum L. — Gultivé. S. Rumex L. 730. R. marithmis L. — R. — Lieux marécageux. — La Fuie . près Alençon , étang d'Assé. At. 731. R. palustris Sm. — R. — Bords des étangs et des rivières. — Étang d'Assé. At. 732. R. pulclier L. - G. — Bords des chemins, pied des murs, Jt.-At. 733. R. obtusifolius L. — G. — Lieux incultes, bords des chemins. Jt.-At. 734. R. pratensis Mert. et Koch. — G. — Prairies. Jt. R. In/clrolapathum Huds. — G. — Bords des ri- vières et des étangs. Jt.-At. 30. R. crispus L. — G.C. — Bois et chemins. Jt.-At. R. conrjlomeratus Murr. - G. — Bois et chemins. Jt.-At, /?. nemorosus Schrad. — P. G. — Bois, prés et bords des chemins. —Alençon, Beauvais, Le Ghevain, etc. Jt. R. nemorosus var. sangidneus L. — P. G. — Dé- combres , lieux incultes. — Acher , Gérisé , Le Ghevain. Jn.-Jt. /.>.j. / 4 i — 124 — 7.39. R. acetosa L. — G. G. — Prés. Jn.-Jt. 740. /(. acetosella L. — G. G. — Gharaps sablonneux , coteaux pierreux. Mai-Jn. THYMÉLÉES Jiiss. Daphne L. 741 . D. laureola L. — G. — Bois et haies. Fr. Stellera L. 742. S. passerina L. — R. — Moissons, t.c. — Bcthon, Ghérizay, Chaumiton. Jt. SANTALACÉES Juss. Thesium L. 74.3. T. liumifusum DC. — C.C— Pelouses et coteaux secs, t. c. Jn.-Jt. ARISTOLOCHIÉES Juss. Aristolochia L. 744. A. (lematitis L. — R.R.— Lieux pierreux arides, haies. — Fresnay-sur-Sarthe , route de St- Aubin. At. Asarum L. 745. A. nio'opœum L. -~ R.Il. — Bois. — Sommet de la butte Chaumont (3 mai 1883j. — 125 — uirncÉES Jus?. Urtica L. 740. L . (Uo'ica L. — C.C. — Lieux iiiculles, décom- bres. Jt. 7i7. l'. urens L. — C.C. — Lieux cultivés, pied des murs , décombres. Mai-0. Parietaria L. 748. V. officinalis Poil. — C.C. — Vieilles murailles. Jn.-O. Humulus L. 740. H. lupulus L. — ce. — Haies et bords des eaux. S. Cannabis L. 750. C. sativa L. — Généralement cultivé. Jn.-S. SANGUISORBÉES Jiiss. Âlchemilla L. 751. A. arvensis Scop. — C.C. — Moissons. Jt, Sanguisorba L. 752. S. officinaUs L. — P.C. — Prés bumides. — Alençon, St-Paterne, St-Cénery, Mieuxcé,etc. Jt. Poterium L. 753. P. muricatum Spash. — A.G. —Prés, pâturages, prairies artificielles, Jn.-Jt. — 120 — 754. P. dictyocarpwn Spach. — A.C. — Pelouses sèches et pierreuses, t. c. Jn.-Jt. HIPPURIDÉES Link. Hippuris L. 755. II. vulfjaris L. — R. — Etangs et fossés inondés. —Fossés entre La Hutte et Fresnay-s.-Sarthe. Jt.-At. CÉHATOPHYLLÉES Gray. Geratophyllum L. 756. C. demersKm L. — P.C. — Les rivières et les fossés. — La Fuie, Yervaines, lladon , Assé- le-Boisne, etc. Jt. CALLITHICHlNÉb:S Lév. Callitriche L. 757. C. stagnalis Scop. — C.C. — Mares et fossés. Jn.-Jt. 758. C. oôtusangula Le GsAl.- ce. — Mares et fossés. Jn.-Jt. 759. C. verna Kiitz. — A.C. — Mares et fossés. Mai-Jn. 760. C. pedunculata DG. — P.C. — Étangs, mares et fossés. — La Fresnaye. Jt.-At. 761. C. hamidata Kiitz. — A.C. — Mares et fossés, Jt.-At. 762. C. truncata Guss. - R. — Mares, fossés et ruis- seaux. — La Ferrière-Béchet, Jt. — 127 — EUPHORBIACÉES Juss. Euphorbia L. 7C3. E. platyphyllos L. — A. G. — Champs, lieux arides, bords des chemins, t. a. et c. Jn.-Jl. 7G4. E. dulcis L. — P.C. — Bois. — La îs'oë de Gesne, Les Ghâtelets, bois Margot, St-Denis-s.-Sar- thon , etc. Jn. 765. E. aîHi/gdaloïdes L. — C. G. — Bords des bois et des chemins. Mai-Jn. 760. E. lathf/ris L. - P. G. — Lieux cultivés, décom- bres. — Vingt- Hanaps. Jn.-Jt. 767 . E. helioscopiaL. — G. G. —Lieux incultes. Jn.-Jt. 768. E. pepliisL. — G.C. — Lieux cultivés. Jt. 769. E. cyparissias L. — G. G. — Lieux arides, t. c. Jn.-Jt. 770. E. exigna L. — G. G. — Moissons. Jn.-JL Mercurialis L. 171. M. peren7iis L. — C. —Bois et haies. Al. -Mai. 172. M. anniia L. — C.G. — Lieux cultivés. Jt.-At. Buxus L. 773. B. sempervirens L. — G. — Bois et haies. Mai. JUGLANDÉES DC. Juglans L. 774. J. refjia L. — Gultivé partout. xMai. - 128 — AMEiXTAGÉES Juss. Ulmus Tourner. 775. U. campestris L. — C. — Haies, bords des che- mins. Ms.-Al. Fagus Tournef. 776. F. sylvatica L. — C. — Bois. Al. Castanea Tournef. 777. C. vulgaris Lam. — Cultivé. Jn. Quercus Tourne!'. 778. Q. pediinculata Ehrh. — C.C. — Bois. Al. -Mai. 779. Q. sessiliflora Sm. — G. — Bois et forêts. Al.-Mai. Garpinus Mich. 780. C. betulus L. — C— Bois. Al.-Mai. Corylus Tournef. 781. C. avellana L. ~ C.C. - Bois et haies. F. -Al. Salix L. 782. S. alha L. — C.C— Bords des eaux. Al.-Mai. 783. S. fragilis L. — P.C. — Bords des rivières, bois humides. — Les Rabelais. Al.-Mai. 784. S. tn'andra L. —P.C. — Bords des eaux. — La Chevalerie, près Alençon, Arçonnay. Al.-Mai. 785. S. viminalis L. — G —Bords des rivières. Ms.-Al. 786. S. caprœa L. ~- C.C. — Bois et haies, bords des eaux. Ms.-Al. — 129 - 787. S. cinerea L. — C.C. — Bords des rivières et des fossés. Ms.-Al. 788. S. aurita L. — P.C.— Prés marécageux. — St- Léonard-des-Bois, étang du Mortier. Ms.-Al. 780. S. repens L. -— A.C. — xMarais tourbeux. A!.-Mai. S. rppeîis var. orgentea Rock. — A.C. — Mômes stations. Al.-xMai. Populus Tounief. 700. P. alba L. — C. _ Lieux frais. Ms.-Al. 701. P. tremula L. — A.C. — Bois humides. Ms.-AI. 792. P. nigra L. — C. — Avenues. Ms.-Al. 703. P. fastigiata Poir. — C.C— Avenues, bords des eaux. Ms.-Al. 79 i. P. virginiana Desf. — G. — Bords des eaux. Ms.-Al. Betula Tournef. 705. B. alba L. -■ A.C. - Bois. Al. -Mai. AInus Tourne!'. 79(3. A. glatinosa Gaorln, — C.C. — Bords des ri- vières. Ms. Piatanus L. 797. P. orientalis L. - G. — Avenues, promenades. AJ.-Mai. 798. P. Gccidfmtalis L. — C— Promenades. Al. -Mai. COMFKRES JiisP. Juniperus J.. 799. J. communis L. — C. — Collines incultes. Al. 9 — 130 — ALISiMACÉES Juss. Sagittaria L. 800. S. safjittœfolia L. — C. — Rivières et fossés. JL Alisma L. 801 . A. plantaçjo L. — C.C. - Mares, fossés, étangs. Jt. A.plantario var. lanceolahim With. — C. — Mêmes stations. Jt. 802. A. raniinciiloïdes L. — P.C. — Lieux maréca- geux. — Les Rabelais , Le Mortier, St-Denis- s.-Sarthon. Jt. A. 7'anunculoïdes var. repens Cav. — R. — Les Rabelais. Jt. 803. A. natcms L. — P.C. — Mares, étangs, fossés.— Les Rabelais, St-Denis-s.-Sarthon. Jt. Damasonium Juss. 804. D. stcllatum Ray. — R. — Fossés, étangs. — Route de La Fresnaye (M. Gillet). Jn. BUTOMÉES Hich. Butomus L. 805. B. umbellatus L. — A.C. — Rivières et fossés, Jt. Colcliicum L. 806. C. autumnale Xi. — C. — Prés humides, princi- cipalement t. c. — At. S. - 131 — LILIACÉb:S JusP. Tulipa Tour nef. 807. T. sylvestris L. — R.ll. — Coteaux et prés rnon- tueux. — La Garlière, parc de la préfecture. Al. Scilla Sm. 808. S. g,utumnalis !.. — R.R. — Collines sèches, parmi les rochers. — St-Léonard-des-Bois. Ai. Endymion Du mort. 809. E. nutans Dum. — C.C. — Bois et coteaux pier- reux. Mai. Muscari Tournef. 810. M. comosum Mill. — P.C. — Champs cultivés, moissons. — St-Paterne, Yalframhert, Beau- vais, etc. Jn.-Jt. Ornithogalum L. 811. 0. sulfurewn Rœm. et Sch.— P.C. — Bois dé- couverts, haies et buissons, t. c. — St-Paterne, Chanipfleur, Le Chevain, etc. Jn. 812. O. iimbellatum L. — A.C.— Prés et lieux culti- vés. Al. -Mai. Allium L. 81o. A. lU'sinwii L. — A.C. — Prés et bois humidcs> bord des eaux. Al. 814. .4. oleraceum L. - P.C. —Champs cultivés, t. c. — 132 — Alençon, St-Paterne, Arçonnay, Le Chevaiii, etc. Jn.-JL 815 A. spliœrocephalum L. — R.R. — Collines sèches et pierreuses. — Fresnay-sur-Sarthe , à la Coursure. Jt. 816. A. vineale L. ~ C. — Champs cultivés. Jn.-Jt. Narthecium Mœhr. 817. N. ossifragum Huds. — P.C. — Lieux maréca- geux.— Cuissai, St-Denis-sur-Sarthon , Ste- Anne, La Lacelle, etc. Jt. ASPARAGÉKS Juss. Asparagus L. 818. A. officinalis L. — P.C. — Lieux sablonneux, haies. — Champfleur, St-Germain-du-Corbéis. Jt. Paris L. 819. P. quadrifoUa L. — P.C.— Bois.- Bois de iMalè- fre, forêts de Perseigncs et d'Écouves, Glati- gny, etc. Mai. Polygonatum Desf. 820. l\ multiflormn Desf.— P.C. — Bois et haies.— Les Aulnaies, bois de Malèfro, Chaumiton, etc. Mai-Jn. Convallaria L. 821. 6\ maialis L. — A.C. — Bois. Mai. |oo .).) Ruscus Tournef. 822. R. uculeatus L. — C. — Bois et haies. Ms.-Al. r-IOSCORÉÉS Kob. Br. Tamus !.. 823. T. conmnmis L. — G. G. — Haies. Al. -Mai. IIUDÉES Jus?. Ir:s L. 824. I. pseudo-acoritsL. — G. G, —Lieux marécageux, fossés. Jn.-Jt. 825. /. fœtidissima L. —A. G. —Lieux incultes et pierreux, haies et buissons princip. t. c. Mai- Jn. NARCISSE ES Juss. Narcissus ].. 820. iV. psPudo-narcîssKS L. — C. — Bois et prés. Ms.-Al. 827. iV. poeticns L. — P. C. — Prés. — St-Gerraain-du- Gorbéis, St-Nicolas-des-Bois, St-Paterne, etc. Al. -M ai. Galanthus L. 828. G. nivalis L. — H. — Prés humides. — St-Hel- lier, Vingt-Hanaps, Houssemaine. F.-Ms. — 134 — ORCHIDÉKS Jiiss. Orchis L. 829. O. laiifoliaL.— P.C. — Prés humides, marais. Beauvais , Hesloup , Saint-Léonard-des-Bois. Mai-Jn. 830. O. incarnata L.~ P.C. — Prés tourbeux. — La Fuie, La Cochetière, St-Paterne, Charapfleur. Mai-Jn. 831. O. maculata L. — C.C. — Prés et bois. Jn.-Jt. 832. 0. conopsea L. — C. — Prés et coteaux. Jn.-Jt. 833. 0. viridis Crantz. - C. - Prés un peu humides. Jn.-Jt. 834. O. alhida Scop.— R.R. — Bois découverts. — Le Perron (M. Gillet). Jn. 835. O. mascida L. — C.C. — Prés et bois découverts. Mai-Jn. 836. 0. laxiflora Lam. — P.C. — Prés humides. — Beauvais, Le Chevain, Hesloup, etc. Mai-Jn. 837. O. mono L. — C.C. — Prés et coteaux. Mai-Jn. 838. O. purpurea Huds. — P.C. — Bois et prés, t. c. — ChaumitoU;, Hesloup. Jn. 839. O. dmio-purpurea Wedd. — R.R. — Bois et prés, t. c — Ghaumiton. Jn. 840. O. simia Lam. — \\. — Bois et prés, t. c, —Ghau- miton. Mai-Jn. 841 . O. uuulata L — P.C. — Prés et bois découverts, t. c. — Chaumiton,Champfleur;,Condé, etc. Jn. 842. O. coriopJiora L. — P.C. — Prés argileux. ~ St- Paterne, Chaumiton, Beau vais, St-Léonard,Jn. 8i3. O. montana Schmidt.— G.— Prés et bois. Jn.-Jt. - 135 — 844. O. bifolia L. — P.C. — Bois et prés couverts, marais. ~ St-James. Les Aulnaies, Malèlre, Hesloup. Jn.-Jt. Aceras P.oli. Br. 845. A, /iW'cm« Lindl. — A. C. — Collines, bords des chemins, bois découverts, t. c. Jt. 846. A. pyramidalh Rich.— R. - Prés et bois décou- verts, t. c. — Le Val, près Chaumiton. Jn. Ophrys L. part. 847. 0. muscifera Hads. — P.C. — Coteaux et pe- louses, t. c. — Chaumiton, Sl-Paterne, Champ- fleur. Jn. 848. O. aranifera Sm. — A.C.— Collines, pelouses et prés secs, t. c. Mai-Jn. 840. 0. apifrra Sm. — P.C. — Coteaux et pelouses, t. c. — Malèfre, Chaumiton, Champfleur. Jn. Gephalanthera Rich. 850. C ■ grandiflora'QdLh. — \\. —'Qoi^ couverts, t. c. — Chaumiton. Jn. Epipactis Sw. 851. E. pcdustris Crantz. — R. — Marais. — Belle- fonds, près Sées. JL 852. E. latifoUa Ail. - P.C. — Bois. — Pacé, Glali- gny, St-Denis, le Buisson, etc. Jt.-At. 853. E, violacea Dur., Duq. - Bois, t. a. — Bois Mar- got, le buisson dans la forêt de Perseignes. At. Obs. Cette plante , que j'ai étudiée avec soin au Buisson, où elle est commune, n'est pour moi qu'une variété du huifolia. On ne trouve, en effet, que très- rarement la plante croissant en touffes et ayant les feuilles de la base étroites et longues , toutes les bi'actées plus lon:,Mies ([ue les fleurs et la teinte vio- lacée très-prononcée. Le plus souvent on la rencontre avec des caractères qui appartiennent au violaceu et d'autres au lalifolia : j'ai trouvé, par exemple, assez souvent la plante croissant en pieds isolés avec tous les autres caractères du violacea, et je l'ai trouvée croissant en touffes avec tous les autres caractères du Lalifolia. En dehors de ces cas, j'ai observé tous les passages entre le lalifolia bien caractérisé et le vio- lacea également bien caractérisé. Cette espèce m'amène à dire que je suis désolé de voir la plupart des botanistes actuels s'acharner à créer des espèces qui ne reposent que sur des carac- tères si peu apparents et si peu constants, qu'ils suffiraient à peine pour faire de bonnes variétés. Il arrive alors ce qui m'est arrivé à moi-même, l'année dernière : c'est qu'une même plante, envoyée à trois botanistes différents, vous revient avec trois noms différents. Cela n'a rien d'étonnant d'ailleurs, quand on pense qu'un est arrivé à faire pbisieuis milliers de Bosa en France, et (pie, d'ici peu, ou aura au moins autant de Rubus (si ce n'est déjà fait). Il me semble, au contraire, que les transformistes, aussi bien que ceux qui sont partisans d'une création spéciale pour chaque espèce, ont tout intérêt à s'entendre pour supprimer certaines espèces litigieuses, au lieu d'en créer de nouvelles sur lesquelles les botanistes les plus forts ne savent quelle étiquette coller. Ces nombreuses espèces ne peuvent servir qu'à dégoûter les jeunes gens qui désirent S'^ livrer à l'étude si altiayaute de la botanique. Listera lînli. l'.r. 8r>'i. LhU'i-a ocata Itub. lir. — C. — U )is. haies et prés couverts. Jn. 1^7 Neottia llicli. S~)D. N. nidus-avis llich. ~ P.C. — Dois, t. c. — Los Aiilnaics, Lonrai, L'Ile, Ncuilly-le-Bissûii, etc. .Mai-Jii. Spiranthes Ricli. 850. S. œsticalis Rich. — R.R. — Marais tourbeux. — La LaceRe (Prévost et Le(eluer). Jt.-At. 857. S. autumnalis Rich. — P.C. — Coi eaux et pe- louses sèches. —Les Châtelets, Lonrai, Beau- vais, Les Rabelais. At.-S. liYnPiOCH.^UIDÉES D.C. Hydrocliaris L. 858. 1]. morsus-ranœ L. — A.C. — Rivières, fossés, étangs. Jt. JONCAGINFJ':S Rich. Triglochin L. 850. T. palustre L. — RJl.— Marais. — Louzier. entre Assé-le-Boisne et Fresnay-sur-Sarthe. A t. POTAMÉES Jiips. Potaniogeton L. 800. P. natans L. — C.C — Eaux stagnantes. Jt. 8(;l. P. poIf/rionifoUus Pourr. — PC. — Lieux maré- cageux. — Écouves, Pacé, La Ferrière-Bochard, Los Rabelais. Jt. - 138 — 862. P. fjfamineus L. — R.R. — Eaux stagnantes. — Les Rabelais. Jt. P. rjramineKs var. (/ramiiieus Gr. et G. — Les Rabelais, Jt. P. f/rainineus var. heterophyllus Gr. et G. — Les Rabelais. Jt. 863. P, liiceiis L. — G. — l'^tangs et rivières. Jt. 864. P. rufescens Schrad. — R. — Fossés. — La Fuie. près d'Alençon, Jt. 805. P. perfoliatîLs L. — A. G. — Rivières. Jt. 866. P. crispus L. — G. G. — Mares et fossés. Jt. 867. P. densus L. — G. — Mares, rivières, fossés. Jt. P. densus var. lancifolius Koch. — C, — Fossés, rivières. Jt. 868. P. pusillus L. — G. - Mares et fossés. Jt. 869. P. pectinatns L. — R. — Étangs , rivières. — Moulin de St-Germain, Assé-le-Boisne. Jt. Zannichellia L. 870. L. palttsin's L. — P. G. — Étangs, rivières, fossés. -- St-Paterne, Arçonnay. Jt, LEMNACÉES Diib. Lemna L. 871. L. tmulca L. — C. — Fossés. Mai à S. 872. L polijrhiza L. — P. G. — Fossés. — La Fuie, près Alençon. Mai à S. 873. L, rjibba L. — R. — Mares et fossés. — Étang de La Fresnaye. Jn. à S. 874. L. minor L. - G. G. —Fossés. Mai à S. 139 AROIDÉES Juss. Arum L. 875. A. vulgarfi Lam. — C. — Haies. Al. Mai. A. vulgare var. maculatum L. — G. — Haies. Al. -Mai. TYPHAGÉES Juss. Typha L. 87G. T. latifolia L. — A.C, — Marais, étangs. Jn.-Jt. 877. T. angustifolia L. — A. G. — Mares, étangs, fossés. Jn.-Jt. Sparganium L. 878. S. ramosum G. Bauh. — C. — Fossés, étangs. Jt. 879. S. simplex Roth. — G. — Marais, fossés, étangs. Jt. JONCÉES Mirb. Juncus Micheli. 880. /. conglomeratus L. — G. — Lieux humides, marécageux, fossés, bords des rivières. Jn.-At. 881. /. effusiis L. — G. — - Lieux humides. Jn.-At, 882. ./. (liffnsus Hoppe. — R. — Lieux humides. — La Garlière. Jn.-At. 883. J. glaiicus Ehr. — G.C. —Bords des fossés. Jn.- At. — 140 — 884. /. sqiinrrosiis L. — P.C. — Landes humides. — La Ferrière-Bochard, Tanville, La Lacelle, etc. Jt.-At. 885. ./. sjjlvaticus Reichard. — G.C. — Bois et prés humides. Jt.-At. 886. J. lampocarpus Ehr. — C. - Lieux humides. •Tt.-At. 887. ./. 0 ôt us f./h?n(s Ehv. — A.C. — Marais, fossés, t. c. Jn.-.Tt. 888. ./. iilir/inosus Meyer. — C.H. — Lieux maréca- geux. Jn.-At. /. iiliginosiis \'a.v. proli'fer. — C. Jn.-At. ./. uUf/inosus var. fhdtajis Lam. Jn.-At. ./. ul/f/inosus var. supfnus Mœnch. — G. - Jn.- At. 889. ./. bulbosus L. — P.C. — Lieux humides, fossés. — La Fuie, Condé, Le Chevain, etc. Jt.-At. 890. J. bufonim L. — C.C. — Bois humides, fossés, ])ords des mares. Jn.-At. 891. ./. tenageya L. — A.C. — Lieux inondés, landes humides. Jt. 892. ./. pi/gjiiœm L. — R.R. — Bords des étangs. — l'^tangs des Rahelais et du Mortier. Jt.-.\l. Luzula D.C. 803 L. maxima D.C. — P.C. — Bois monlueux. — Forêt d'Écouves, St-Léonard-des-Bois. Jn. 80'i. /.. pilosa Wilhl. — G. — Bois. AL 895. L. Forsteri'ù. — ^.^. —Bois. Al. -Mai. 890. L. campestris DC. — G. G. ~ Pelouses et hois découverts. Al. — 14 i — 807. L. muUiflora Lcj. — C. —Lieux licrboux, allées (les bois. Al. -Mai. Z. muUiflora var. conjnsta Lej. — C. — Al.-Mai. CYPÉHACÉES Juss. Cyperus Tournef. 898. C. lonrjus L. — A.C. — Prés humides, bords des rivières. Jt.-AL 899. C. fuscus L. — P.C. — Marais. — St-Léonard- des-Bois, Les Rabelais, Assé-le-Boisne. At. Rhynchospora Valil. 900. R. alba Yah. — P.C. — Marais. — Tanville, Les Rabelais,Ste-Anne,LaLacelle,SL-Denis,etc.At, Scirpus L. 901. Se. sylvatlcus L. — C. — Prés humides, bords des ruisseaux. Jn.-Jt. 902. Se. maritimus L. — R. — Fossés, bords des ri- Yières. — Les Rabelais. Jt. Se. maritimus var. co?npactus Krock. —Les Ra- belais. Jt. 903. Se. lacustris L. — C. — Rivières, étangs. Jt. 904. Se. setaceusL. — G. — Lieux inondés, allées des bois humides. Jt. 905. Sc.paiteifiorus Lightf. — R. — Marais tourbeux. Les Rabelais. Jt. 906. Se. eœspitosiis L. — R. — Marais tourbeux. — Sées, Louzier entre Fresnay et Assé. Jn.-Jt. 907. Se. fiuilanK L. — C. — Mares, fossés. Jt.-At. — 142 - Eleocharis Rob. Br. 908, E. palustris Br. ~ C. Marais, prés humides, fossés. Jt. 901). E. multicaulis Diet. — A. G. — Marais. JL. 910. E. ovata Br. — R.R. — Bords des étangs. — Les Rabelais et Le Mortier. Jt.-At. Obs. Celte plante , comme beaucoup d'autres, sai- sonne: on est souvent plusieurs années de suite sans la trouver aux étangs des Piabelais et du Mortier, puis on va la trouver une année en très-gi'ande abondance. 911. E. acicularis Rœni. et Sch. — P.C. — Bords des étangs, marais. — Étangs des Rabelais, du Mortier et de Radon. At. Eriophorum L. 912. E. latifoliiim Hoppe. ~ A. G. — Marais, prés hu- mides. Mai-Jn. 913. E. angustifolhim Reich. — P.C. — Marais, prés tourbeux.— La Ferrière-Bochard, Les Rabelais, Tan ville, etc. Jn. Carex L. 914. C. riparia Curtis. — C. — Bords des rivières, fossés, étangs. Jn. 915. C. pcdudosa Good. — C. — prés humides, fossés, marais. Jn. 910. (J.vesicaria L. — C. — Lieux humides, bords des fossés et des étangs. Jn, 917. C. anipuUacea Good. — P.C. — Marais, bords des étangs, — Saint-Génery, Saint-Paterne, La Laceile, etc. Jn. — 143 ~ 918. C. hirta L, — G. — Lieux humides , prés , bords des clierains. Jn.-Jt. 010. C. glanca Scop. — G. G. — Bois et prés. Mai-Ju. 020. C. maxima Scop. — P.C. — Bords des eaux, fossés. — Glatigny , Perseignes , Neuilly-le- Bisson. Ji). 021. C. pspudo-cyperus L. — P. G. — Lieux humides, bords des fossés et des étangs. — La Fuie, St- Denis, Ménil-Gault. Jn.-Jt. 022. C. pallescens L. — G.— Prés et bois humides. Jn. 023. C. sijlvatica Huds. — C. — Bois humides. Jn. 024 . C. strifjosa Good. — R. — Bois humides. — Forêt de Perseignes, en plusieurs endroits. Jn. 025. C. panicea L. - G. G. — Prés humides. Mai-Jn. 026. C. depauppvata Good. — R.R. — Bois humides. — La Noë de Gesne (M. Henri Beaudoin). Jn. 027. C. distans L. — A. G. — Prés humides. Jn. 028. C. binervis Sm. — P. G. — Landes et bruyères sèches. — Les Rabelais, Radon. Jn. 020. C. lœvigata Sm. — P. G. — Bois humides. — Les Rabelais, Tan ville, bois deGhaumont, etc. Jn. 030. C. //o/'W5c/»/cA/a/««Hoppe.— P.C.— Marais, prés humides. — Les Rabelais , Le Ghevain , Gla- tigny, etc. Jn. Obs. Le Carex fulva Good. a, je crois, été indiqué à Alençon, par suite d'une erreur de détermination. Je n'ai jamais trouvé que le Carex Hornschuchiana, qui est relativement commun et qu'on confond sou- vent avec le fulva. M. Reverchon a bien voulu m'envoyer des échan- tillons authentiques de Carex fulva Good. , venant du Fresne, près Mayenne, où celte plante est com- mune. — IM — La description que fout les difTorents floristes de ces deux Carex, me paraissant mauvaise et incom- plète, je donne ci-dessous , d'après les ècliantillons que je possède, les caractères saillants de ces deux plantes. Carex fiilva Good. — Racine fibreuse, émettant d'épais gazons de chaumes et de faisceaux de feuilles; feuilles assez larg-es , d'un vert gai , égalant à peine la moitié de la tige ; épi mâle, linéaire-lancéolé, aigu ; épis femelles 2 ou 3, ovales-oblongs, écartés de 4 à 5 cent, environ; capsules terminées par un long bec bifide, scabre. Carex Hornsc}iucliia)ia lloppe. — Racine rampante, stoîonifère, peu gazonnante; feuilles étroites, d'un vert triste, atteignant environ les deux tiers de la tige ; épi mâle en massue, subobtus, rétréci à la base; épis femelles ovales-oblongs, généralement plus courts que ceux du fulva; capsules terminées par un long bec grêle, bidentè, lisse ou à peu près. 03i. C. flava L. — C.G. — Lieux humides, prés, fossés. Jn. 932. C. œde?i Retz. — C. — Bords des étangs, marais sablonneux. Jn. y33. C. tomentosa L. — ,li. — Bois et lieux sablon- neux, humides. -- St-Paternc, Ghamptleur, Le Ghevain, etc. Jn. 934. C. pihilifera L. — G. — Bois secs et découverts. Mai-Jn. 935. C. prœcox Jacq. — C.G. — Bruyères, bois, pe- louses. Mai. 03G. C. acuta L. — P.C. — Marais, fossés, prés hu- mides. — St-Léonard, St-Denis, St-Germain, etc. Jn. I — 145 — 937. C. stricta Gootl. — P.C. — Étangs, fossés, lieux inondés. — Ghampfleur , Le Chevain , etc. Jn. 938. C. cœspitosa Good. — A.C. — Marais, étangs et prés humides. Jn. 939. C. paniculata L. — A.C. — Marais , bords des étangs. Jn. 940. C. muricata L. — G. — Bois humides, fossés aux bords des chemins. Jn. 941. C. divulsa Good. —A.C, — Bois frais, haies. Jn. 942. C. vidpina L. — G. — Bois humides, fossés. Jn.-Jt. 943. C. distidia Huds. — A. G. — Marais, bords des étangs. Jn. 944. C remota L. — G. G. — Lieux humides, bords des fossés. Jn.-Jt. 945. C. stellulata Good. — G. — Lieux marécageux. Jn. 94G. C. elongata L. — R.R. — Prés et bois humides. — Forêt du Mesnil-Brout, oii cette plante est commune (14 mai 1882). 947. C. leporina L. — C.C. —Prés humides, bords des chemins. Jn. 948. C. pnUcaris L. — A.C. — Prés et bois maréca- geux. Jn.-Jt. GRAMINÉES Juss. Cynodon Rich. 949. C. dactylon Pers. — R. — Lieux sablonneux. — Route de Bretagne (M. H. Beaudouin). 10 — 146 — Digitaria Hail. 950. D. sangidnalis Koel. — R. — La Moinerie , près Alençon. At. 951. D. filiformis Koel. — P.C. —Coteaux arides , lieux sablonneux. — Les Châtelets , route de Bretagne, étang d'Assé. At. Setaria Pal. B. 952. s . verticillata Pal. Bauv. — P.C. — Lieux cul- tivés. — Parc de Lourai , abattoir d'Alençon. At.-S. 953. S. viridis Pal. Bauv. — A.G.— Lieux cultivés. At. 954. S. glauca P. Bauv. — P.C. — Champs sablon- neux.—Les Châtelets, Beauvais, Bourg-le- Roi, etc. At.-S. S. gimica var. prostrata. — R.— Champs sablon- neux. — La Feuillère, près Alençon. At. Panicum L. part. 955. P. crus. -gain L. — R. — Bords des eaux et champs humides. — Étang du Mortier. At.-S. Phalaris L. 956. P. anindinacea L. — C.C. — Bords des eaux. Jt. Anthcxanthum L. 957. A. odoratum L. — C.C. — Prés et coteaux. Jn. 958. A. villosum Dumort. — P.C. — Bois humides découverts. — Bois de Ghaumont. Jn. — 147 — Alopecurus L. 959. A . pratensis L.— G.C. — Prés. Jn. 9G0. A. agrestis L. ~ G.C. — Prés et champs. Jn. 961. A. geniculatus L. — G. — Prés, fossés, bords des étangs. Jt.-At. 962. A fulviis Sm. — R. — Bords des étangs.— Étangs des Rabelais et du Mortier. Jt.-At. Phleum L. 963. P. pratense L. - G.— Prés et bords des champs. Jn.-Jt. P. pratense var. ?iodosum Willd. — mêmes sta- tions. Jn.-Jt. Leersia Schreb. 964. L. onjzoïdes Sw, — R.R. — Prés humides, bords des rivières et des étangs, — La Fuie, étang de St-Denis. At. Obs. Cette plante tend à disparaître de ces deux localités. Agrostis L. 965. A. canina L. — G. — Landes, prairies humides. Jt. 966. A. alba L. — G. — Landes et prairies. Jt. A. alba var. stolonifera Host. — G. — Jt. A. alba var. gigantea Rgth. — G. — Prés hu- mides, bords des chemins. Jt, 967. A. vulgaris With, — G, — Champs et landes. Jt. — 148 — Apera Adans. 968. A. spica-venti Pal. Bauv. — G. — Moissons. Jt. Calamagrostis Roth. 969. C. epigeios Roth. — G. — Bois et lieux maréca- geux. Jt.-at. Gastridium Pal. Bauv. 970. G. lendirjerum Gaud. — R. — Champs incultes. — St-Léonard-des-Bois, Assé-le-Boisne. At.-S. Milium L. 971. M. effusum L. — A. G. — Bois et forêts. Jn. Phragmites Trin. 972. P. communis Trin. — G.G. — Bords des eaux, fossés, marais. At.-S. Avena L. 973. A. sativa L. — Gultivée. Jt.» 974. A, orientalis L. — Gultivée. Jt. 975. A. fatua L. — G.G. — Moissons. Jt. 976. A. pratenm L. — P. G. — Prés secs et élevés princip. , t. c. — Butte de Grenues, près Alençon, Jt. 977. A. pubescens L. — P. G. — Prés et bois décou- verts, t. c. — St-Paterne, Le Ghevain, etc. Jt. 978. A. flavescens L. — G.— Prés secs, bords des chemins. Jt. — 149 — Arrhenatherum Pal. Bauv. 979. A. elatius Gaud. — C.C. — Prés et moissons. Jt. A. elatius var. precatorium. — C.C. — Prés et moissons. Jt. Holcus L. 980. H. lanatm L. — G. G. — Prés. Jt. 981. U. mollis L. — P.C. — Bois et moissons. — La Noë de Gesne, Les Rabelais, Arçonnay, etc. Jt. Aira L. 982. A. cœspitosa L. — G. — Bois et prés humides. Jt. 983. A. uligînosa Weihe. — R. — Marais , bords des étangs. — Étangs des Rabelais et du Mortier. Jt.-At. 984. A. flexuosa L. — G. — Bois, coteaux secs, parmi les rochers. Jt. 985. A. caryophyllea L. — A.C. — Landes et coteaux secs. Jn. 986. A. multiculmis Dumort. — P.C. — Champs secs et sablonneux. — St-Germain, Hesloup , Les Rabelais , etc. Jn.-Jt. 987. A. piwcoxL. — A.C. — Lieux secs et mon- tueux. Al. Triodia Rob. Br. 988. T. decumbens Pal. Bauv. — A. G. — Prés secs, bruyères. Jn.-Jt, — 150 — Melica L. 989. M. nebrodemis Pari. — R. — Lieux stériles, — Fresnay-sur-Sarthe, sur les rochers calcaires , où elle est commune. Jt. 990. M. uniflora L. - C. — Bois. Jn.-Jt. Briza L. 991. B. mediah. — C. - Prés, pelouses sèches. Jn.-Jt. Glyceria Rob. Br. 992. G. aquatica Wahl. — C. — Fossés, bords des rivières, marais. Jt. 993. G. fluitans Rob. Br. — G.G. — Fossés, rivières, eaux tranquilles. Jt. 994. G. airoïdes Reich. — P.C. — Mares, fossés, bords des eaux. — Hertré, Gondé-s.-Sarthe. Jn. Poa L. 995. P. pratensis L. — G. — Prés, bords des chemins. Jn.-Jt. 990. P. triviaUs L. — C.C. — Prés. Mai. 997. P. nemoralis L. — C. — Bois et lieux secs. Jn.-Jt. 998. P. fertilis Host. — P.C. — Lieux humides — St- Léonard-des-Bois. Jt. 999. P. annua L. —C. G. — Lieux incultes et cultivés. Mai à S. iOOO. P. bidbosa L. — G. — Murs et pelouses sablon- neuses. Mai-Jn. — 151 — P. btilbosa var. vivipara. — C. — Mêmes sta- tions. — Mai-Jn. 1001. P. compressa L. — C. — Murailles, bords des champs aride?. Jn.-Jt. Dactylis L. 1002. D. glomerata L. - C.C. — Prés, Mai-Jn. Festuca L. 1003. F. prateiisis Hiids. — C.C. — Prés. Jn. 1004. F. anindinacea Schreb. ~ R. — Prés maréca- geux et coteaux arides. — St-Paterne , Le Chevain , Champfleur, etc. Jt. 1005. F. ovina L. — C. — Pelouses, coteaux secs^ bords des chemins. Jn.-Jt. F. ovina var. tenuifolia Sibth. — A.C. — Bois ombragés. Jn.-Jt. 1006. F, dwiuscula L. — C. — Pelouses et collines sèches. Jn.-Jt. 1007. F. rubra L. — A.C. — Prés et coteaux incultes. Jn. 1008. F. heterophylla Lara. — P.C. — Prés et bords des bois. — Beauvais, Yervaines. Jn. 1009. F. rifjida Kunlh. — C. — Lieux secs, bords des champs, t.c. Jt. 1010. F. poa Kunlh. — P.C. — Coteaux arides, parmi les rochers. — St-Cénery, St-Léonard-des- Bois. Jn. 1011 . F. tenuiflora Schrad. — A.C. — Champs secs et murailles, t.c. Jn. 1012. F. myuros L. ciliata DG. — R.Ri — Coteaux — 152 — secs et pierreux. — Fresnay-sur-Sarthe (Jt. 1881). Obs. Cette plante a été indiquée à Alençon,àDreux, etc., par suite d'une erreur de détermination. . Je pense qu'elle n"a pas encore été trouvée en Normandie. 1013. F.pseudo-myuros S.Willem. ~ C.C. — Pâtu- rages secs, coteaux arides, Jt. 1014. F. sciuroïdes Rolh. — C. — Pâturages secs, coteaux arides. JL. Molinia Mœnch. 1015. M. cxrulea Mœnch. — G. — Bois, bruyères. Jt.-At. M. cœriilea var. compacta ^oh. — R. — Pani- cule très-serrée , courte (3 à 4 centim.) , 11. d'un pourpre violacé. — Les Rabelais. Broraus L. 1010. B. secalinus L. — C. — Champs, moissons. Jt. B. secalinus var. grossus DG. — A. G. — Mois- sons. Jt. 1017. B. mollis L. — G. G. — Ghamps et prés. Jt. 1018. B. erectus Huds. — A.G. — Prés secs. Jn.-JL 1019. B. racemosus L. — A.G. — Prés. Jt. 1020. B. arvensis L. — A.G. — Ghamps. Jt. 1021. B. asperh. — C. — Bords des bois, haies, fossés. Jt. 1022. B. giQanteus L. — G. — Bois et haies. Jt. 1023. B. slerilis L. — G. G. — Lieux stériles, champs, murailles. Jn.-Jt. — 153 — Brachypodium Pal. Bauv. 1024. B. pmnatwn Pal. Bauv. — C.G. — Prés, haies, bois, bords des chemins. Jt. B. pinnatum var. coniiculatum. — Mêmes sta- tions. Jt. 1025. B. sylvaticiim Rœm. et Sch. — C.C. — Bois et haies. Jt. Agropyrum Pal. Bauv. 1026. A. cmiùumi Rcem. et Sch. — C.G. — Haies et buissons. Jn.-Jt. 1027. A. repens Pal. Bauv. — C.G. — Ghamps, haies, jardins , bords des chemins. Jt. Lolium L. 1028. L. perenne L. — C.G. — Prés et bords des chemins. Mai-Jn. L. perenne var. cristatum. — G. — Bords des chemins. Mai-Jn. . L. perenne var. tenue L. — C. — Lieux arides. Mai-Jn. 1029. L. Halicum A. Braun. — P.C. — Lieux herbeux, prés frais. — Alençon, Damigny, Si-Germain. Jt.-At. 10.30. L. temiilentwn L. — A. G. — Moissons. Jt. 1031. L. miiltifïorum Lam. — G. — Moissons. Jt. Gaudinia Pal. Bauv. 4 1032. G. fragilis Pal. Bauv. — Prés et bords des che- mins. — Alençon, La Feuillère, Cuissai, etc. Ohs. Cette plante tend à se répandre dp plus en — 154 -- plus, et, d'ici peu d'années, elle sera commune un peu partout. Secale L 1033. S. céréale L. — Cultivé. Jn.-Jt. Hordeum L. 1034. H. vidgare L. — C. — Caltivé. Jt. 1035. H. secalinum L. — C.C. — Prés. Jt. 1036. 11. murinum L. — C.C. — Bords des chemins, pied des murs. Jt. Cynosurus L. 1037. C. crhtatu^ L. — C. — prés et bois découverts. Jn. Nardus L. 1038. iV. Urkta L. — P.C. — Prés et pelouses arides, lieux marécageux. — Cuissai, L'Ile, Beau- vais , etc. Jt. FOUGÈRES Jnss. Ceterach C. Bauh. 1039. C. officinariim C. Bauh. — P.C. — Vieilles mu- railles. — Alençon , Guissai , St-Céiiery, etc. Jn.-Jt. Pteris L. 1040. P. aquiUna'L. — C.C. — Lieux arides, bois découverts. At.-S. - 155 — Blechnum Smith. 1041 . B. spicans Roth. — G. — Bois montueux, lieux ombragés, humides. Jt. Scolopendrium Smith. 1042. S. vidgare Sym. — G. — Vieilles murailles, puits. Jt. -At. Asplenium L. 1043. A . acUantlmm-nùirum L, — G. G. — Haies , lieux pierreux ombragés. Jt. 1044. A. kmceolatum Huds. — R.R. — Rochers om- bragés. — Guissai, St-Léonard-des-Bois. Jt. 1045. A. ruta-muraria L. — G. G.— Vieilles murailles, puits. .\t. -S. 1046. A. trichomanes L. — G. G. — Murs humides, puits, fentes des rochers. At.-S. Cystopteris Bernh. 1047. C. fragUis Bernh. — R.R,— Rochers humides, vieux murs. — Damigny (8 sept. 1883). Athyrium Roth. 1048. A. fiiix-/œmi?ia Rolh. — C.C. — Lieux humides et ombragés. Jt. Aspidium Swartz. 1049. A, filix-mas S^v. — C.C. —Lieux ombragés, fossés, haies, chemins creux. M. 1050. A. montanum Asch. Polystichum oreopteris — 156 — DG. — R. — Bois montueux humides. -- Tanville. Jt.-At. 1051. A. spimilosum Sw. — P.C. — Bois humides, coteaux ombragés. — St-Léonard-des-Bois, Vervaines, etc. At. A. spimilosum var. dilatation Sw. — R. — Bois humides ombragés. — St-Léonard,les Gâtées, Vervaines, etc. At. 1852. ^1. aculeatumUo'éW.^-'^.C — Lieux ombragés. — St-Cénery, Ménil-Gault. Jt.-At. A, aculeatum var. angulare Kit. — Lieux om- bragés.— St-Cénery. Jt.-At. Polypodium L. 1053. P. vulgare L. — C. — Vieux murs, rochers, tronc des arbres. Toute Tannée. Osmunda L. 1054. 0. regalis L. — P.C. — Bois humides, marais. St-Denis, St-Cénery, La Lacelle, etc. Jt.-At. O. regalis var. internipta Mild. — St-Denis, St- Cénery. Jt.-At. Botrychium Sw. 10.55. B. lunaria Sw. — R. — Landes montueuses, bois découverts. — La Cette, Vilaines-la-Ga- relle. Jt. Ophioglossum L. 1056. O. Tulgatwn L. — P.C. — Prairies humides, l)ois peu couverts. — Malèfre, bois Margot At. — 157 — MARSILÉAGÉES Rob. Br. Pilularia Vaill. 1057. l\ (jlobuUfera L. — R.R. — Lieux marécageux, étang des Rabelais. At.-S. ÉQUISÉTACÉES Rich. Equisetum L. 1058. E. arvpMse L. — G. — Champs pierreux et hu- mides, bords des rivières. Al. 1059. E. limosum L. — G. G. — Mares, étangs, fossés. Jn.-Jt. 1060. E. palustre L. — G. — Champs humides, prés marécageux. Jn-Jt. LYCOPODIACÉES Ricb. Lycopodium L. 1001 . L. clavatum L. — R. — Bois et bruyères humi- des. — St-Léonard-des-Bois, Écouves. Jt. GHARAGÉES Ricb. Chara L. 1002. C.hispida L. — A. C — Mares, étangs, fossés, t.c. Jt. 1063. C. fœtida A. Braun. — C, — Mares, fossés, étangs. Jn.-Jt. lOôi. C. frarjilis Desv. — P.C. — Mares , fossés , — 158 - étangs. — La Fuie^ St-Paterne, les Rabelais, Jn.-Jt. C. fragills var. delicatula Ag. — R. — Les Rabelais. Jt. Nitella Agardh. 10(35 iV. traiisliicens Ag. — R. — Étangs, mares, fos- sés des bois, Les Aiilnaies. Jt. 1066. N. syncarpa Kutz. — P.C. ~ Mares, fossés. — Les Rabelais. Jt. 1067. N. opaca Ag. — P.C. — Fossés, mares. — Les Rabelais. Jt. 1868. A^ capUata Ag. — P.C. — Mares, fossés. —Les Rabelais. Jn.-Jt. 1869. A^. teiiuissima Kutz. —R. — Marais tourbeux. — Les Rabelais. Jt. 1070. N. intricata A. Braun. — R.R. — Mare», étangs, fossés. — Le Chevain, bois Margot. Mai. M. Morière met sous les yeux de ses collègues un échantillon complet (ï Homalonotus trouvé dans les carrières de Feuguerolles et dont il a fait l'acquisi- tion pour la collection géologique de la Faculté des Sciences. C'est la première fois qu'un Eomalonotus entier a été rencontré dans nos grès, et cette décou- verte permettra probablement de compléter ou de rectifier ce qui a été dit sur les Eomalonotus du grès de May. Un autre échantillon de Trilobites, mais oifrant seulement le pyrjUUwn, a été apporté par M. Des- longchamps et communiqué à M. Morière avant la séance. — Ce pygicUum appartient non plus à un — 159 — Homalonotus, mais au genre Âsaphiis, et il paraît complètement différent de ceux qui ont été figurés jusqu'à présent. Le Secrétaire se propose, dans un travail qu'il aura l'honneur de soumeltre à ses collègues, dans une séance ultérieure, de décrire ces deux Trilobites, qui sont une acquisition précieuse pour la faune du grès de May. A 9 heures 1/2 la séance est levée. SEANCE DU 5 JANVIER 1884. Présidence de M. de BRÉCOURT. A 7 heures 3/4, la séance est ouverte. En l'absence de MM. Vieillard, président, et Boutroux , vice-pré- sident , retenus chez eux par une indisposition , M. de Brécourt est prié d'occuper le fauteuil. Le procès-verbal de la séance de décembre est lu et adopté. Le Secrétaire donne connaissance de deux lettres qu'il a reçues, l'une de M. Guyerdot, qui remercie la Compagnie de l'avoir admis au nombre de ses membres correspondants , l'autre de M. Saint-James, médecin à Bretteville-l'OrgueilIeuse, qui donne sa démission. Le scrutin est ouvert sur une présentation faite au mois de décembre ; par suite de son dépouille- ment. M. Fortin (Raoul) , de Rouen, est proclamé membre correspondant. M. de Renémesnil , nommé archiviste de la Société dans la séance de novembre , ayant donné sa dé- mission , la Compagnie est appelée à élire un nouvel archiviste. La majorité des suffrages désigne pour cette fonction, M. Bigot, étudiant à la Faculté des Sciences. M. E. Deslongchamps présente les notes suivantes sur les modifications à apportera la classification des Tercbratulidœ. — 161 — VIII— NOTES SUR LES »IIO!>IFICATI4>:\'$ii 4 APPORTER A LA CLASSIFICATION DES TEREBRATVLiD/Mi. Depuis 1877, tout le temps dont je pouvais disposer pour l'étude, m'ayant été enlevé, par les exigences d'une chaire oii les éléments paléontologiques n'en- traient que pour une très-faible part, j'avais été forcé, bien malgré moi, d'interrompre mes divers travaux, tant sur les brachiopodes, que sur la paléontologie normande. Ces causes n'existant plus aujourd'hui, je reprends tout d'abord, et pour ne plus les quitter, mes deux publications sur les brachio- podes. c'est-à-dire la paléontologie française et les études sur des brachiopodes nouveaux ou peu connus. Je ne me dissimule pas les nouvelles difficultés qui vont surgir. La science a marché. De nombreux tra- vaux ont profondément modifié l'état de nos connais- sances, et ce qui était, pour ainsi dire, article de foi d'alors, ne doit plus être accepté aujourd'hui, que sous réserves. Nous devons signaler en première ligne , la forme de l'appareil brachial, considérée comme spéciale pour chaque groupe. Tel était, en effet, le point de départ d'après lequel la grande majorité des paléontologistes avait cherché îi classifier les Terebratulidse ; en formant des coupes, genres, sous-genres, ou sections, comme on voudra les appeler, dans le grand genre Terehratula (1). (1) M. Douvillé, dans un travail publié en 1879, et intitulé Note sur quelques genres de Brachiopodes (rc're6ra/«/idœ et Waldei- miadœ), nous semble donner une trop grande importance aux 11 - 1G2 - J'entends ainsi le groupe des Térébratules, tel qu'il avait été compris par de Buch ; mais en en retran- (liflîcultés qui, d'après lui, se présenteraient, pour adopter de simples sections, au lieu de véritables genres. M. Douvillé crée une multitude de véritables genres , avec les moindres modifications, pouvant convenir à certains groupes d'espèces. M. Douvillé a horreur du sous-genre et croit à l'infaillibilité absolue de la nomenclature binaire; je ne lui en veux pas du tout, pour cela; mais je trouve plus commode,dansrapplication, de conser- ver un grand genre terebratula, sinon absolument linnéen, au moins de forme linnéenne, pour y établir ensuite des subdivisions ndispensables à l'étude. M. Douvillé semble perdre de vue, que les genres, les sous-genres, les sections, etc., ne sont pas autre chose que des groupes fictifs, de véritables fictions, disons le mot, qui servent simplement à devenir des procédés analytiques, dans une synthèse trop vaste, et que notre esprit a peine à con- cevoir. Lorsque nous établissons des séries plus ou moins nombreuses d'espèces, ces séries ne sont point des choses réelles, matérielles, tangibles au doigt, mais simplement des moyens de repère, pour venir en aide à l'imperfection de notre esprit scientifique. Quand on ne croit ])as à l'infaillibité de fes- pèce et à la limitation des formes des espèces, pourrait-on croire à l'infaillibilité du genre, du sous-genre et des sections? M. Dou- villé fait de véritables genres avec toutes ces divisions. Vrais genres ou faux genres, ceci importe peu. Faire comprendre à notre esprit des groupes naturels, c'est le principal. Si M. Douvillé s'en était tenu là, nous serions facilement d'accord ; mais malheureusement sa méthode l'a conduit beaucoup trop loin à notre avis, c'est-à-dire à une distinction radicale, que nous ne pouvons admettre à aucun titre. C'est ainsi qu'il se trouve forcé, par l'extension même donnée à ses genres , d'ériger en véritables familles , ce qui , pour nous , est à peine genre. Convertir les genres Waldheimia et Tere- bratula en familles des Waldeimiadœ et des Terebralulidce, est pour nous, complètement inadmissible. La meilleure preuve que nous puissions en donner, c'est que les différences sont si peu accusées, entre les deux grands groupes proposés, que nous — 163 — chant, toutefois, lesrhynchonelles et les autres formes à crochet entier et non tronqué, qui se rattachent à la famille des Rhynchonellidœ. 35° NOTIONS PRÉLIMINAIRES SUR l'eMBRYON ET LE JEUNE AGE DES TÉRÉBRATULES. Pendant longues années, les brachiopodes avaient été considérés parlagrande majorité des naturalistes, comme formant un groupe spécial, à la suite des lamellibranches, dans le grand embranchement des mollusques. Gratiolet , le premier, émit quelques doutes sur leurs véritables affinités et les considérait comme se rapprochant des articulés. Certains auteurs les ont comparés aux tuniciers. Quelques autres ont cru y voir une tendance vers les rayonnes. Pour MM. Morse et Kowale\vsky,ils se rapprochent des vers. Enfin d'autres naturalistes pensent que les brachio- podesconstituent un groupe àpart ettout à fait spécial. M. Davidson lui-même, dont l'opinion fait autorité en ce qui regarde les brachiopodes, reste indécis sur la position naturelle que ces êtres doivent occuper, dans la série biologique, et déclare, dans son remar- quable mémoire intitulé : Qu'est-ce qu' un bi^achiopode? « Il me semble encore prématuré d'émettre une opi- « nion exacte sur les affinités des brachiopodes, « malgré le grand nombre d'observations impor- nous trouvons forcé de prendre à la fois des termes, dans les deux familles de M. Douvillé, pour former les simples sections adoptées dans la suite de ce travail. (Voir le mémoire de M. Douvillé dans le Bulletin de la Société géologique de France, 3« série, t. Vil, p. 251, séance du 3 février 1879.) — 104 - " tantes dont la science est redevable à MM. Morse, " Kowalewsky, Dali, etc., etc., je suis entièrement de ■■ l'opinion que les brachiopodes doivent être locali- « ses, dans un groupe spécial, voisin des mollusques 0 ou des annélides ; ils possèdent des caractères suf- (' usants, à eux propres, pour constituer une classe .( bien définie. » 11 nous importe peu , pour la classification des divers groupes de terehratulidœ , de savoir exactement quelles sont les affinités générales des brachiopodes. Nous ne pouvons cependant nous dispenser de don- ner quelques détails sur la forme embryonnaire des térébratules ; avec d'autant plus de raison, que nous ferons entrer en ligne de compte, dans notre essai de classification, des éléments produits par les di- verses parties de l'embryon. Nous devons à M. Lacaze Duthiers (1) , mais surtout à M. Morse, qui a vu lui -môme frayer la terebratulina septentrionalis, la connaissance des diverses phases embryonnaires (2) des térébratules. La fig. 1 de notre pi. I représente grossi, un groupe d'œufs pris, sur la bande génitale, située dans l'intérieur des grands sinus palléaux. Aussitôt après leur expulsion, les œufs ont l'apparence, fig. 2, d'un corps arrondi, Ï4arni de cils. Pendant quelque temps ils nagent librement et ne contractent point d'adhérence aux (1) Histoire de la thécidie, Annales des Sciences naturelles, 4e série, zool., vol. XV, 1861. (2) On the early stages of terebratulina septentrionalis lAnn. ami. mag. of nat. Imtory, 1873, p. 1). — On the Systematical position of the braciopoda. Proc. Boston soc. 1873, vol. XV p. 315. - 165 — corps sous-marins; mais ce petit corps s'étrangle bientôt, tout en continuant à rester libre et se divise en 2 segments, offrant à peu près la même taille, fig. 3, 4, 5. A ces 2 premiers segments, d'après les observations de M. Morse, incombent 2 fonctions difîérentes : le 1", c'est le segment buccal, représente ce qui deviendra la bouche et les bras, le second, c'est-à-dire le segment palléal, formera plus tard le manteau et la coquille; mais bientôt, on en voit poindre un 3% lig. G, dont la trace est visible par transparence, et qui apparaît, tout d'abord, comme une sorte de petite languette, encore libre. C'est ce que M. Morse appelle le segment caudal. Ce segment caudal s'attache ensuite aux corps sous-marins et le petit animal, dès lors fixé, ne nage plus, rattaché qu'il est par le 3' segment, qui devient ainsi le rudi- ment du pédoncule d'attache et mérite dès lors le nom de segment pédonculaire. Les deux segments, buccal et palléal, continuent alors leur développement, tandis que le 3\ ou seg- ment pédonculaire, reste à peu près stationnaire. La bouche apparaît au centre du segment buccal. Quant au segment palléal , il se replie tout d'abord en 2 petits lobes, qui, embrassant le segment buccal, grandissent de plus en plus et, par leur développe- ment, forment le 1" indice des 2 valves supérieure et inférieure de la coquille. La térébratule, quoique embryonnaire encore, est dès maintenant bien indi- quée et 4 groupes de soies, 2 de chaque côté, gar- nissent les bords de ce qui va devenir le manteau effectif. Dans nos fig. 8, 9 et 10, nous voyons le dé- veloppement successif, par le pliage du segment — 166 — palléal. La fig. 11 nous montre, de profil, le segment buccal, occupant le milieu du système droit et gauche du segment palléal , transformé en deux lobes par le pliage, avec les éléments sétifères qui raccompagnent. La fig 12 nous montre le même ensemble vu de profil. Une étude des plus complètes sur l'embryologie des térébratules a été faite, en 1874, par M. Kowa- lewsky. Nous devons à MM. Oehlert et Deniker (1) une analyse de ce mémoire, qui avait été publié en russe en 1874 dans le bulletin de Moscou et qui était resté à peu près lettre morte, pour la plupart des sa- vants français, bien qu'un article de M. Agassiz, inséré dans SilUmcm's american, journal of. se. et arts 1874, en eût fait connaître les points les plus importants. Nous reproduisons ici les parties de la traduction de MM. Oehlert et Deniker, qu'il est utile de connaître pour le point de vue de classification, oij nous nous sommes placé. Dans son travail, d'une importance capitale, M. Ko- walewsky décrit et figure les phases embryonnaires des terebratula (liot/u/ris) vitrea, terebratulina caput serpentis, thecidea médlterranea et particulièrement de Yargiope (cistella) neapolitana, dont il a poursuivi le développement, depuis les premières modifica- tions de l'œuf, jusqu'au moment oii la larve parvient à l'état adulte. M. Kowalewsky reconnaît deux périodes ou phases ; la 1''^ comprend les changements qui se produisent (1) Voir Archives de Zoologie expérimentale, de M. Lacaze- Duthiers, 2« série, t. I, p. 57. - 167 - tandis que la larve nage librement; la seconde, lors- que cette larve s'est fixée, par le développement du segment pédonculaire. Les figures 20, 21 et 22 -de notre pi. 1 se rappor- tent à des changements survenus pendant la 1'" pé- riode. Dans la figure 20, nous voyons le stade, oii l'embryon vient de se partager en 3 segments , auxquels M Kowalewsky donne les noms de segments céphalique a, tlioracique b et caudal d. Nous consta- tons la naissance, sur le segment thoracique de 4 fais- ceaux de soies S, dont 2 médians et 2 latéraux. On voit se produire alors 2 replis, qui sont les premiers ru- diments du manteau. Ceux-ci se développent ensuite et recouvrent, en partie, le segment caudal. Les soies, qui se trouvent situées sur ce repli, '^s'agran- dissent et dépassent le segment caudal fig 21. En même temps , il apparaît deux taches pigmen- taires y sur le côté dorsal du segment céphalique. L'auteur étudie ensuite le stade, où la larve, sortie de la poche incubatrice, nage dès lors librement Le manteau recouvre déjà tout le segment caudal, tandis que le segment céphalique, revêtu de cils vi- tratils, a pris la forme d'une ombrelle, au sommet de laquelle on distingue une partie plus ou moins séparée du reste (tête) et qui porte 4 yeux, (taches pigmentaires jaunes ou brunes , avec corps réfrin- gents). Le tube digestif i est compris, par sa partie postérieure, dans le segment thoracique et en partie, dans le segment céphalique. Les bords du manteau portent toujours, du côté ventral, les 4 faisceaux de soieS;, qui existaient déjà, mais qui se sont beaucoup - 168 — accrues en longueur. A cet état, la larve nage libre- ment, à Taide de ses cils vibratiles et de légers mou- vements de tête. A l'approche du danger, elle se contracte vigoureusement et hérisse ses soies dans toutes les directions. La larve, après avoir nagé quelque temps, se fixe, et c"est alors que commence la seconde période. La fixation de la larve a lieu, à laide d'une sub- stance gluante, exsudée parle segment caudal. Aus- sitôt fixée, la larve commence à retrousser son man- teau, fig. 2.3, et à le relever au-dessus de sa tête, de sorte qu'au bout de peu de temps , il dépasse et en- veloppe tout le segment céphalique (fig. 25). Par suite de ce reploiement, la partie externe de chaque lobe du manteau devient interne, d'oii il résulte que les soies, qui étaient à l'extérieur, se trouvent repor- tées en dedans, et alors, devenant inutiles, elles tombent au bout de 2 ou 3 jours. La figure 23 nous montre le moment oii le lobe se retourne. Dans la figure 24, ce mouvement est déjà opéré et les 4 pa- quets de soies ont pris une direction inverse de celle qu'elles occupaient, lorsque la larve nageaitlibrement. La figure 25 représente la larve, au moment oii le pédoncule vient de se fixer. Nous y voyons en S les soies, y les yeux, en m les muscles allant à la base des soies, m.d muscles diducteurs et m.p muscle ventral du pédoncule, e l'estomac. Les soies une fois tombées, le segment thoracique s'amoindrit et il se produit, dans le segment cépha- lique, un enfoncement qui est vraisemblablement l'œsophage. On voit enfin apparaître les branchies, qui naissent, sous la forme de 4 mamelons, dirigés — 160 - en dedans et situés sur un épaississement du lobe dorsal, près de son bord. Les branchies se développent ensuite et grandissant rapidement, forment les bras. Les yeux ont disparu et la coquille apparaît, en commençant par son bord libre ; la partie qui avoisinera la charnière et le pédoncule étant la dernière produite. A partir de cet instant, la coquille est complète et les chan- gements qu'elle subira par la suite, ne consiste- ront plus que dans les phases du développement de l'appareil apophysaire, qui sert de soutien aux bras et du deltidium, qui complétera le foramen, pour servir de cadre au pédoncule, dans l'état adulte. Lorsque les Jeunes brachiopodes ont accompli les diverses phases larvaires que nous venons d'énumé- rer , on voit donc se produire les coquilles , qui sont d'abord presque planes, plus ou moins trian- gulaires , ou un peu oblongues-arrondies. Tous les brachiopodes , sans exception , à quelque famille qu'ils appartiennent, ont, à ce moment, une appa- rence identique et il est impossible de discerner non- seulement alors, mais encore assez longtemps après, ce qui deviendra une térébralule, une rhynchonelle, ou un spirifer (1). (1) C'est bien certainement un embryon de cette sorte qui a été considéré par M. Moore, comme un Spirifer et qui a été figuré dans la monographie de M. Davidson (Supplément aux espèces jurassiques et triasiques), pi. 13 et 15, sous le nom de Spiriferina ? oolilicn. Il en est de même du Spiriferina ? minima représenté fig. 17 a-b de la même planche. Quant an Spiriferina? Moorei du lias supérieur d'Ilminster, pi. XIII, fig. 20 a-b, c'est évidemment un embryon de Rhynchonelle. Je possède de nom- - 170 — Je n'avais pu alors faire porter mes études, que sur des brachiopodes fossiles; j'avais cependant démon- tré, dès 1862 (1), que, dans leur premier âge, toutes les espèces se ressemblaient et offraient invariable- ment 2 petites coquilles généralement lisses, dont Tune, un peu plus grande que l'autre, était légère- ment triangulaire , à la partie supérieure, percée d'un large trou béant. J'ai eu l'occasion plusieurs fois, de rappeler ce fait, dans le cours de la paléonto- logie française, et de figurer ces coquilles embryon- naires ; moins encore, pour compléter l'histoire des espèces, que pour prémunir les paléontologistes inexpérimentés, qui ne manqueraient pas de voir des espèces nouvelles et même des genres nouveaux, dans ces petites coquilles, plus ou moins triangu- laires (2). Plusieurs paléontologistes ont bien voulu se rendre à ces raisons, et je citerai entre autres M. Dumortier, qui m'envoya, dans le temps et comme preuve à l'appui de mes conclusions, un excellent exemplaire d'embryon de térébratule, provenant de l'oolithe inférieure du ciret et qu'il a été facile de rapporter à la terehratula carinata (3). breux échantillons en tout semblables, provenant de diverses localités Les Rhynchonella furcillata, tetraedra, spathica, etc., ont, dans le jeune âge, une forme absolument identique. Devront également disparaître, les diverses espèces du genre zellania de M. Moore, qui ne sont aussi que des brachiopodes à l'état embryonnaire. (1) Paléontologie française (brachiopodes jurassiques), p. 19. (2> Même travail, p. 21 , où j'essaie par avance de prémunir les paléontologistes contre cette trompeuse apparence. (3) Paléontologie française (brachiopodes jurassiques), p. 230, pi. 62, fig, 1 et 2 a-b. - 171 — Il paraîtrait toutefois que je suis loin d'avoir per- suadé tous les paléontologistes. En effet, malgré la figure très-exacte que j'avais donnée de l'état em- bryonnaire de la terebratula nmnismalis, j'ai vu se dresser un nouveau genre, créé par M. l'abbé Friren, sous le nom (ïortlioidea (1), et plus récemment encore, ce petit tendron de brachiopode a été réédité, comme genre spécial, par MM. Haas et G. Pétri (2), dont nous devons d'ailleurs excuser l'inexpérience , en voyant comment ils ont traité les malheureux brachiopodes de l'Alsace-Lorraine. Nous consacrons, un peu plus loin, à ce sujet, dans un autre chapitre de nos études critiques, un article spécial, où nous reprenons l'étude de l'embryon de la tef\ numis77ialis et auquel nous renvoyons pour plus de détails. Depuis cette époque^ M. Herman Frile a publié un mémoire d'une grande importance sur les change- ments subis par l'appareil brachial, dans les genres ivaldlieimia et terebratella. Il figure l'état embryon- naire, fig. 13 a et 13 b. et le jeune de Id^waldlieimia cranimn, successivement à la taille de 1 mill. (fig. 14 a-b), de 1 1/2 mill. (fig. 15) et de 2 mill. (fig. 16) et celui de la waldhl. septigera, d'abord à 1 mill. (fig. il), puis à 2 1/2 mill. (fig. 18). Les observations faites par M. Herman Frile, con- firment en tous points, sur ces espèces vivantes, ce que nous avions observé dans les térébratules fos- (1) Friren (Mélanges paléontologiques), extrait du Bulletin de la Société d'histoire naturellede Metz, 14" cahier, p. 1, tab. 1 , fîg.l a-b. (2) Abhandlungen zur geologischen Spezial Karte von Elsass- Lotharingen; p. 303, pi. XVII, fig. 12-14-17. — 172 — siles. Nous retrouvons en effet la disposition du foramen largement ouvert et sans traces de delti- diura. Nous constatons également par les progrès de l'âge, fig. 16 et 18, le rétrécissement, par en bas, du foramen n'affectant plus la disposition largement et symétriquement ouverte de l'état primitif, quoique le deltidium ne soit pas encore formé. Le segment palléal quittant dès lors l'état embryonnaire propre- ment dit, s'est renforcé de 2 très-minces coquilles de nature calcaire. L'une qui devient, dès maintenant, la grande valve donne passage, par son foramen, au segment pédonculaire et à son développement ulté- rieur, qui produit le pédoncule. L'autre coquille devient la petite valve, qui revêt une forme opercu- laire et ne s'entame plus, dans ce genre du moins, comme l'a fait la grande valve, pour laisser passer le pédoncule. En définitive, le pédoncule n'échancre donc que la grande valve. Cette disposition se retrouve vraisemblablement, sinon dans tous, au moins dans presque tous les groupes de la famille des terebratulidse, j'en excepte toutefois le §enve Mo?risia ou platidia (fig. 19), dans lequel le passage du segment pédonculaire, ou du pédoncule, 'entame à la fois la grande et la petite valve. Le développement ultérieur de la coquille fait naître, ensuite, 2 petites pièces calcaires, qui mar- chent à la rencontre l'une de l'autre, viennent, pour ainsi dire, servir de point d'appui au segment pédon- culaire. en complétant en dessous^, le cadre du fora- men. Ce sont les 2 pièces deltidiales, qui, dans cer- tains genres, restent incomplètes jusqu'à l'extrême - 173 — vieillesse, pi. II, flg. l;ou dans d'autres, fig. 2, se soudent sur la ligne médiane, en modifiant ainsi du tout au tout, l'aspect primitif. Le genre Kraussina nous montre un exemple remarquable du premier de ces modes. Le second nous est offert , dans toute son amplitude, fîg. 2, par le genre terebratella et arrive à un état excessif de développement, dans le trigono- semiis et surtout en tereôrirostra, flg. 3. 36"= MODIFICATIONS DE L APPAREIL BRACHIAL SE PRODUISANT, AVEC l'âge, chez LES TEREBRATULlDiE. Toutefois, les modifications que nous venons de voir se produire dans les segments palléal et pédon- culaire, sont de moindre importance, que celles de l'appareil apophysaire;, qui n'est probablement qu'une dépendance du segment buccal. C'est là surtout le point capital des observations de M. Herman Frile. Jusqu'alors on avait pu croire que l'appareil brachial revêtait, une fois pour toutes, sa forme typique, pen- dant toute la vie du brachiopode, ou ne subissait que des modifications sans importance. On avait même élevé les différences de formes de cet appareil, au rang de véritables caractères génériques. Les térébralules proprement dites, d'après ce système, étaient carac- térisées par un simple appareil très- court ; les térébratulines, par un appareil court, mais en forme d'anneau. Les espèces à appareil simple, mais dépas- sant le milieu de la longueur de la coquille, deve- naient des ■waldheimia. Une attache supplémentaire au septum médian, formait le critérium, oii l'on - 174 — reconnaissait une térébratelle. Une double attache à ce même septum, indiquait une megerle, etc., etc. On en était venu à ne plus tenir presque aucun compte des caractères extérieurs. Les observations de M. H. Frile nous démontrent, au contraire, que non-seulement cet appareil est variable , mais encore que les divers états d'une même espèce subissent, avec l'âge, des différences énormes, à telpoint, que telle espèce qui possédait tout d'abord un appareil très-simple, ressemblant à celui des morrisia, prenait ensuite et successivement une apparence de magas, puis de megerle, puis de téî'é-brateUe, pour aboutir enfin à celui d'une térébra- tule. M. Herman Frile caractérise ces divers passages par les mots d'état magadi forme, ynégerliforrne , térébrateUi forme, térébratuliforme. Cet auteur a suivi ces transformations, d'une manière complète, sur le terebratula cranium, considéré comme une waldhei- mia. Il les a poursuivies également, quoique d'une manière moins complète, sur la waldheimia septi- gera. Enfin il les a étendues, en partie, sur la tere- bratella Spitzbergensis, Comme le mémoire de M. H. Frile n'est pas aussi connu qu'il devrait l'être, nous donnerons ici une analyse de ce remarquable travail, et nous reprodui- rons la plupart des nombreuses figures, sans les- quelles il serait très-difficile de suivre les transfor- mations si étranges qu'elles représentent. Ces figures sont toutes à un même grossissement de 10 diamètres. Trop fort peut-être pour les échan- tillons de 10 et 15 millimètres de longueur^, il est à peine suffisant, pour donner une idée exacte des — 175 — détails dans les exemplaires tout à fait jeunes, qui ne mesurent guère que 2 millimètres. On a d'ailleurs l'avantage, en prenant ce grossissement uniforme, d'apprécier d'une manière très-facile, la grandeur relative du petit animal, dans chacune de ses trans- formations. Voyons d'abord les changements éprouvés par la terehratula cranium. Cette espèce, assez abondante dans les régions arctiques, a été décrite par M. Da- vidson, comme appartenant au sous-genre ivoMhei- mia. Elle possède en effet un appareil assez sem- blable à celui des autres espèces de ce groupe ; mais la forme particulière de son foramen et surtout l'ab- sence d'un septum médian, à l'âge adulte, ont déter- miné M. King et plusieurs autres auteurs, à la regarder, comme formant un genre, ou sous-genre particulier macandrevia. Nous adopterons cette manière de voir. D'après les observations de M. H. Frile, la macan- drevia cranium passe par un grand nombre de trans- formations, qui modifient excessivement son appa- reil . depuis la taille de 2 millimètres jusqu'à celle de 10 millimètres environ, oii sa dernière forme d'ap- pareil adulte est dès lors acquise. Elle traverse ainsi plusieurs phases ou états, dont le l"^"" est comparable à ce qui se voit dans le genre platidia ou morrisia. C'est ce que nous nommerons son état 'platidi forme. A 4 millimètres, la disposition rappelle assez ce qui se voit dans le genre magas. C'est le 2" état, ou état magadiforme. Le 3* état, mégerliforme, se produit vers la taille de 5 à 6 millimètres. Il passe presque aussitôt, vers 7 ou 8 millimètres, à son 4° éidii téréôra- - 176 — telli forme. Enfin, ce n'est qu'à partir du 5^ état, ou téréhratuliforme^ que l'appareil ne subira plus de modifications importantes. !"■ ÉTAT PLATIDIFORME. PI. II, fig. 2i et 25. — Taille: i à 2 millimètres. La disposition qui se présente dans ce 1^" état est peut-être la plus curieuse de toutes. Cette coquille qui, à l'âge adulte, ne montre aucune trace de septum médian, en offre alors un, très-singulièrement placé, ou plutôt c'est une sorte de pilier, planté au milieu de la petite valve, comme s'il était destiné à servir de poteau, indiquant la ligne de démarcation entre la partie viscérale et la partie palléale de la coquille (1). .1) La chambre viscérale ou périviscérale, comme l'appellent certains zoologistes, forme une sorte de sac, qui s'appuie sur le fond des valves et qui renferme le tube digestif, le foie", et autour de laquelle s'épanouissent les divers muscles. Elle dé- pend, d'après M. Morse, du l^' segment ou segment buccal. Cette chambre viscéi-ale est protégée par un repli du manteau qui, se réfléchissant du fond de la valve, passe à l'autre valve, en formant ainsi une sorte d'enceinte demi-circulaire. Les bras, faisant en même temps office de branchies, appartiennent-ils, en réalité, à ce segment buccal? ou bien sont-ils une dépen- dance du segment palléal? M. Morse admet la première de ces origines ; mais M. Kowalensky admet, au contraire, que les bras ou branchies sont une dépendance du manteau, et, par consé- quent, du segment palléal. La bouche s'ouvrant au milieu de ces bras qui ne sont, en définitive, que des palpes labiales exagé- rées, formerait, dans ce cas, l'extrême limite du segment buccal et l'appareil brachial qui, en définitive, a pour principale mis- — lu Ce pilier médian s'élève assez haut, du milieu de la valve et se termine par une sorte de godet, ou d'en- tonnoir, dont les bords, arrondis du côté de la partie viscérale, se terminent en une pointe aiguë, vers la région palléale ; l'ensemble figure ainsi une sorte de cuiller à pot, munie de son manche. 2 branches cur- rentes, naissant de chaque côté d'un plateau cardinal, très-large, évasé et quadrilatère, offrent tout d'abord les 2 pointes , ou apophyses convergentes , puis se portent, en formant une légère courbe, vers le pilier médian, de chaque côté duquel elles s'insèrent, en constituant 2 pointes latérales ; ce qui donne au tout une forme tricuspide, en y ajoutant la pointe médiane , dépendant de l'entonnoir. C'est, en défini- tive , une disposition analogue à celle du genre platidia: seulement, dans cette dernière, le pilier médian accuse simplement une légère anse concave, au lieu de cette espèce d'entonnoir tricuspide, qui n'est d'ailleurs que le point de départ du développe- ment ultérieur des branches récurrentes. Si on se bornait à un examen superficiel, on pourrait peut-être confondre cet état platidiforme de la jeune térébra- sion de soutenir et de protéger les bras, serait, comme les valves elles-mêmes, une dépendance du segment palléal. Les bras et l'appareil peuvent, d'ailleurs, être un emprunt fait à ce segment palléal, pour servir de protection à l'extrémité buccale du tube digestif, et, comme ce tube digestif émane du segment buccal, les modifications que subissent les bras et l'appareil, bien que dépendant, peut-être, du segment palléal, peuvent être considérées, en définitive, com.me commandées par le système viscéral. Par ces diverses raisons, nous considérerons les diverses modifications subies par les bras, comme dépendant du segment buccal. 12 — 178 — tule, avec une véritable platidia ou morrisia\ mais on trouvera toujours un moyen facile de distinction, dans la forme du foramen , qui entame largement les 2 valves dans \d, platidia, pi. I, flg. 19; tandis qu'il n'existe qu'aux dépens delagrande, dans la jeune maccm drevia, pi. 11^ fig. k. 2« ÉTAT MAGADIFORME. PI. II , flg. 6-7. — Taille : 3 à 4 millimètres. Dans ce 2^ état, le pilier médian se renforce et l'espèce d'entonnoir étroit, qui s'était révélé vers la fin de l'état platidiforme, s'agrandit d'abord, en s'élar- gissant vers sa partie libre. Celle-ci devient très- évasée , avec une tendance à se diviser en 2 seg- ments, l'un droit et l'autre gauche, fig. 6, a-b, qui se séparent de plus en plus, en formant 2 longues pointes divergentes , comparables à 2 sortes de crochets. La paroi postérieure de l'entonnoir se perce également d'un trou, d'abord arrondi, puis de plus en plus ovalaire en largeur, et la portion ainsi séparée s'ar- rondit en dessus , en formant une sorte de pont. Ce pont représente, dès maintenant, la barre transver- sale des apophyses récurrentes, dont la disposition accusée déjà, fig. 6, devient plus manifeste, fig. 7, où la scission de l'entonnoir est beaucoup plus marquée. Elle s'étend alors jusqu'au niveau du pilier médian, en 2 larges lamelles triangulaires, dont la forme concave est bien accentuée. Quant aux lames cur- rentes, elles n'ont pas changé d'aspect, sauf qu'elles se sont développées en longueur et tendent à s'évaser, vers leur attache au pilier médian. En même temps, — 179 — leur bord externe se frange de quelques petites épines latérales. Cet état réalise une disposition assez sem- blable à celle de la charpente des genres magas et Bouchardia, oîi la portion de l'appareil, qui repré- sente les apophyses récurrentes, forme 2 croissants, largement évasés, de chaque côté de la ligne médiane, [Bouchardia) et où ceux-ci sont reliés au plateau cardinal, {?nagas et magasella), par de courtes bran- ches currentes. L'appareil de notre jeune térébratule, dans son état magadiforme, diii'ère de celui du ma- gas, en ce que dans ce dernier, les lamelles récur- rentes ne se relèvent plus en dessus, pour former le pont d'attache réunissant ces deux branches, ce qui se trouve d'ailleurs réalisé en magasella. 3e ÉTAT MÉGERLIFORME. PI. II , fig. 8. - Taille : 5 à 6 millimètres. Le pilier médian, qui établissait, dans les 2 états primitifs, une solide attache au fond de la coquille, s'amoindrit de plus en plus, vers sa base, au point qu'il n"y tient plus, que par une pointe efTilée (fig. 8 b.) En même temps, chacune des lames concaves, repré- sentant les branches récurrentes, dans l'état précé- dent, se sont percées de 2 trous ovalaires (fig. 8 a, ). Ces trous ovalaires s'agrandissant de plus en plus, il en résulte un système de lamelles très-com- pliquées. Ce système est formé de 3 parties: une lamelle externe e, une lamelle interne i et une lamelle en forme de pont p. La lamelle externe e, largement évasée et courbée, se réunit brusquement ~ 180 — à la lamelle interne i^ en déterminant une pointe libre, plus ou moins divergente , sur laquelle se groupent parfois de petites pointes accessoires. La lamelle interne se porte ensuite, en ligne oblique, vers le pilier médian, sur lequel elle s'insère, après s'être préalablement réunie à sa congénère , sous un angle très-aigu. Enfin , du point d'union des 2 la- melles internes , partent 2 très-courtes branches, qui se rattachant aux 2 extrémités du pont, détermi- nent, par cette réunion, un espace vide, triangulaire. Dans ce triangle, la pointe est en rapportavec la portion soudée des branches internes et la base forme le pont. Pendant le temps très-court, où le pilier médian est encore adhérent au fond de la valve, l'appareil, d'une très-grande complication, offre une triple at- tache, analogue à celui des Mégerles : attache des branches currentes au pilier médian ; attache des branches récurrentes au môme pilier médian, par l'intermédiaire de la lamelle interne; enfin, attache par les 2 lames accessoires, entre le prolongement du pilier et la lamelle en forme de pont. Une disposition très-semblable se voit dans la Kinrjena^ figurée par M. Davidson. Est-ce alors un état adulte et définitif, ou bien n'est-ce qu'un état transitoire? En un mot, la Kingena est-elle un véritable genre, ou bien n'est-ce qu'un état particulier et non adulte du genre Tere- bratiUa? C'est ce quïl serait prématuré de décider dans l'état actuel de nos connaissances. Quoi qu'il en soit, cet état transitoire de la macandrevia cranimn est très-analogue à celui de la Megerlia truncata, dans sa période adulte. — 181 — ¥ ÉTAT TKRÉBRATELLIFORME. PI. II, fig. 9— et pi. III, lig. I. - Taille de 6 à 8 millimètres. A cet instant de développement (flg. 9), le pilier médian rompt son adhérence avec le fond de la coquille. La partie supérieure de ce pilier, ou septum transitoire, se fond alors avec les éléments de la la- melle interne, elle-même transitoire, de la partie récurrente, en même temps que les attaches de cette dernière, avec le pont, se séparent également; mais la trace du pilier primitif médian se voit encore et consiste en une petite protubérance, qui apparaît pendant quelque temps , sur le fond de la valve (pi. III, flg. 1). La forme n'est déjà plus absolu- ment celle d'une térébratelle, puisque le septum médian a disparu ; mais la lamelle interne, reliée aux branches currentes, par une large expansion, en reproduit tous les autres caractères. Cet état ne dure d'ailleurs qu'un instant. La protubérance disparaît bien vite. La trace de la lamelle accessoire interne s'efface aussi. L'attache même des branches currentes entre elles, par une large apophyse, s'amin- cit déplus en plus, vers la ligne médiane. Elle se rompt enfin sur le milieu et ne montre plus, pen- dant quelque temps encore , d'autre indice de sa jonction primitive, que la présence de 2 pointes, convergeant l'une vers l'autre (pi. III, fig. 2). L'espace qui sépare ces 2 pointes, grandit de plus en plus; en même temps que les branches currentes s'éloi- gnent l'une de l'autre et dessinent déjà 2 grands arcs réguliers, La fig. 3 montre l'instant oia l'appareil — 182 — ayant déjà revêtu son aspect ter éhratuli forme défi- nitif, oiïre cependant encore une très-légère trace de pointe, dernier reste de la barre transversale d'union, qui disparaît enfin elle-même, d'une manière complète et définitive, à la taille de 8 millimètres, où l'état absolument adulte se produit. ÉTATS TRANSITOIRES DE LA TEREBRATULA SEPTIGERA ET DE LA TE RE BRA TELL A SPITZBERGENSIS. PL III, fig. 4-6 et IV. M. H. Frile passe ensuite à l'étude du développe- ment dansla Terebratula ou Waldheimia (1) septîfjera. Bien que l'auteur n'ait pas eu à sa disposition les échantillons indispensables, pour suivre toutes les transformations de cette espèce, il a pu cependant reconnaître 5 de ses états transitoires. Si on en excepte le caractère du septum médian complet, qui existe tout d'abord et persiste, pendant toute la vie de l'animal, les changements d'état sont absolument identiques à ceux de la macandrevia. Il était très-intéressant de savoir si les transformations (1) Nous donnons plus loin les raisons qui nous forcent à changer ce nom de Waldheimia en celui de Zeilleria. Le nom de Waldheimia, qui était déjà consacré par un long usage et s'ap- pliquait à un nombre considérable d'espèces, avait malheureuse- ment déjà été donné, par M. BruUé, à un genre d'insecte hymé- noptére. Il ne peut donc plus , par droit d'antériorité , être conservé pour un brachiopode. Nous adoptons en son lieu et place, celui de Zeilleria, déjà indiqué par M. Douvillé; mais en lui donnant, ainsi que l'a déjà fait M. Zittel, une plus grande exten- sion que celle qui lui avait été primitivement attribuée par M. Douvillé. — 183 — se faisaient d'une manière diiïérente ou non, en passant d'un sous-genre à un autre. Le 1" état observé par M. Frile (flg. 4, a-b), nous montre à la taille de 5 millimètres , l'appareil de passage, entre les états platidiforme et magadi- formc. La disposition est identique, à l'état corres- pondant de \^ macandrevia cranium.'èdMild, présence d'un septum médian qui, comme nous l'avons déjà dit, est un caractère générique persistant, et n'a, par conséquent, plus rien à voir, avec les caractères de transformation. Il est certain, qu'à une taille infé- rieure à celle de 5 millimètres, un état platidiforme absolu avait dû se produire. A 6 millimètres, l'état magadiforme (flg. 5, a-b) est complet et correspond encore, trait pour trait, à celui de la m. cranium. Nous retrouvons, à 8 millimètres (fig. 6) , une dis- position transitoire, entre les états mégerliforme et térébrateiliforme . Un autre exemplaire, d'une taille de 9 millimètres, a offert à M. Frile (pi. IV, fig. 1, a-b), l'instant oii l'état térébrateiliforme commence à se modifier et 011 la lamelle interne va se séparer du septum mé- dian. Une sorte de nodosité marque le point oii la segmentation va se produire. Cette petite nodosité est très-curieuse à constater, car elle montre que, jusque dans les plus minimes détails, la transforma- tion suit des phases identiques, dans les 2 sous- genres, et en effet, à l'instant oii la même séparation s'effectuait dans la m. cranium, nous avons vu égale- ment se produire une petite nodosité. La seule dif- férence est que, dans l'un des cas, elle s'applique sur - _ 184 — le fond même de la petite valve, tandis que, dans l'autre, elle repose sur le septum médian. La fîg. 2 nous montre cette séparation, complète- ment effectuée. Enfin, à 15 millimètres, un dernier exemplaire, (flg. 3);, nous fait assister à la fin de l'état térébratelliforme , dont il ne reste plus, pour obtenir une véritable ivaldheitma, que défaire dispa- raître les 2 pointes, qui marquent seules, la trace de la dernière transformation. L'état térébratidiforme complet , a d'ailleurs été observé dans un grand nombre d'échanlillons, parvenus à l'état adulte. Enfin M. H. Frile a cherché à étendre ses observa- tions sur les coquilles qui ne se transforment plus en térébratules à l'état adulte; mais qui, jusque dans l'âge le plus avancé, revêtent la forme téréhratelle. Il a choisi pour sujet de ses études la terebratella spitz- berrjensis. Malheureusement il n'a pu arriver, sur cette espèce, à des résultats aussi complets que sur les deux autres. Les états tout à fait jeunes sont encore inconnus ; mais il a pu reconnaître le passage de l'état mégerli forme, à l'état térébratelliforme et se convaincre, par conséquent, que, dans les trois sous-genres Macandrevia , Waldheimia ou ZeiUeria et enfin terebratella , des transformations de même ordre se produisaient, depuis l'état embryonnaire jus- qu'à l'adulte, et qu'il est à peu près certain que les 3 sous-genres offrent des états sinon identiques , au moins analogues , dans les transformations qu'ils subissent. Avant de terminer ce résumé de l'état de la ques- tion, nous devons mentionner les observations de même ordre, faites par xM. Douvillé, sur les divers états — 185 — ' de passage de la Terebratula ou Waldheimia lenticu- laris, pi. V, lig. 5... 7. D'après cet auteur, l'échan- tillon le plus jeune , fig. 7 , « présente une analogie K frappante avec l'appareil interne ÙMMagas. On ne « peut guère signaler qu'une seule différence : c'est « que les 2 pointes des branches montantes , au lieu « d'être séparées , sont réunies par une lamelle en « forme de pont. Quant au 2'' état , fig. 5 et 6 , il (( présente de telles analogies avec un échantillon, « figuré par M. Davidson sous le nom de TerebrateUa « Evansi, qu'on peut se demander si cette dernière « forme est bien une forme adulte. » Nous pensons, qu'on pourrait comparer cet état de la Ter. lenti- cularis à l'appareil de VàMagasella Cumingii; or, dans cette dernière , la forme de l'appareil est bien celui d'une coquille adulte , comme nous aurons l'occa- sion de le démontrer dans la suite de ce travail, lorsque nous discuterons les caractères définitifs des Magasella. Les observations de M. Morse montrent que des changements de pareil ordre n'ont plus lieu dans d'autres groupes d'espèces, par exemple dans la 7e- rebratulina caput serpentis (1). Il était intéressant de *reconnaître si une loi quelconque pouvait s'appliquer à des différences génériques essentielles et si on de- vait considérer un certain groupe de Térébratulidées comme restant toute la vie dans un même état sta- tionnaire, et un autre groupe, également de Téré- bratulidées , dans lequel se seraient passées de véri- (1) Morse, On ihe carUj stages of TerebratuUna caput ser- pentLs, p. 39. — 186 — tables métamorphoses analogues aux états transi- toires reconnus par M. H. Frile. J'ai mis en réquisition tout ce que j'ai pu ren- contrer de jeunes Térébratules de divers groupes. Je dois de bien vifs remerciements à M. le professeur Marion, de Marseille, qui a bien voulu m'envoyer tout ce qu'il avait pu recueillir de petites Térébra- tules embryonnaires. Grâce à son généreux concours , j'ai pu obtenir des matériaux d'un intérêt capital pour ces études, c'est-à-dire de très-jeunes exem- plaires de Terebratiila vitrea, de Terebratulina caput serpentin, et de Megerlia tnincata. J'ai fait également entrer en ligne de compte , une série de jeunes exemplaires de la Terebratiila sanguinea , recueillis à Otahitipar M.E. Deplanches, auquel notre musée de Gaena été redevable de tant de splendides matériaux. Je m'occuperai d'abord de la Terebratiila san- guinea , qui appartient au même groupe des Téré- bratules à métamorphoses, dont M. H. Frile nous a fait connaître les états. ÉTATS TRANSITOIRES DE LA TEREBRATVLA SANGUINE A. PI. V , fig. 1 - 4. Les plus grands échantillons de cette jolie espèce ne mesurent guère que 10 millimètres. La forme extérieure est arrondie , lisse , avec un léger lobe longitudinal, saillant sur la grande valve. Sa couleur est blanchâtre , avec de nombreuses zébrures irré- gulières , d'un rouge vif. Sa forme rappelle assez certaines espèces de véritables Térébratelles de la — 187 — Nouvelle-Zélande , telles que les Terebratella cruenta et rubicuda ; mais avec absence complète des plis caractérisant ces deux dernières espèces. L'appareil brachial est plus compliqué que celui des véritables Térébratelles, et très-semblable à celui qu'on observe dans l'état mégerliforme de la Waldlieimia septigera, pi. IV, fîg. i, a-b, mais avec un degré de complica- tion de plus. Non-seulement nous y retrouvons , comme dans l'état mégerliforme de la t. craniimi, la lamelle externes, la lamelle interne i et les 2 lamelles accessoires, qui déterminent avec le pont, l'espace triangulaire caractéristique de l'état mégerliforme ; mais encore nous constatons, que la très-large lamelle représentant la partie médiane, en forme de pont, est reliée aux branches currentes par un petit pro- cessus quadrangulaire a , qui se rencontre aussi dans l'appareil adulte du genre Laqiieus. Nous avons trouvé cette disposition, dans les exemplaires les plus avancés en âge, que nous ayions pu observer chez la T. sangumea ; à la taille de 10 millimètres. Tou- tefois, la minceur de la coquille, la forme peu rentîée du crochet , la disposition peu prononcée des pièces deltidiales, sont autant de caractères qui semblent s'accorder pour indiquer une coquille non encore parvenue à l'état adulte. Certains auteurs ont fait , avec cet état de Tespèce, le genre Fremila : d'autres lui ont attribué le nom dls?ne?iia (1). Nous pensons {ï) M. Zittel, dans soa Traité de paléontologie (édition fran- çaise, 1883), admet le genre Frenula attribué à Dali, pour la Terebralula sanguinea, et considéi'e Ismenia de Gray, comme un simple synonyme. Le môme auteur rapporte au genre Megerlia les Ter. pectuncidus, loricata, etc., du coral rag que M. King — 188 — que notre coquille n'a pas encore pris son caractère adulte définitif. Les ditrérentes lamelles de l'appareil doivent sans doute s'allonger et se renforcer. Le large développement de la lamelle en forme de pont, doit beaucoup diminuer de largeur et d'étendue, en même temps que la lamelle triangulaire, caracté- ristique de l'état mégerliforme, doit aussi s'atrophier. Bien que nous ne puissions rien affirmer de certain à cet égard, il nous semble très-probable, qu'à l'état tout à fait adulte , cette coquille doit revêtir les ca- ractères , soit des Térébratelles proprement dites , soit des Laqiieus. La transformation en ce dernier sous-genre, ou section, est celle qui nous paraît le plus probable. Quoi qu'il en soit, nous avons ouvert successive- ment tous les échantillons qui étaient à notre dis- position, et nous avons pu constater tout d'abord, que l'appareil s'allongeait de plus en plus, à mesure que l'état devenait plus adulte. On peut comparer, sous ce rapport, les échantillons représentés fîg. 3 et avait précisément en vue, lorsqu'il créa le genre Ismenia. Dans la suite de ce travail, nous n'admettons pas ce rapprochement des espèces jurassiques au genre Megerlia, et nous ne consi- dérons comme véritables Mégerles que la Terebratula truncata, actuellement vivante, et les autres formes voisines. D'un autre côté, M. Dali donne, comme type de son genre Fronda (index of the names, of brachiopoda), non pas la Ter. sanguinca, mais la M. Je/freytii, date 1871; — et le même M. Dali admet Ismenia (également 1871) avec la Ter. sancjuinea comme type. Quant à M. King, il indique, en 1850, p. 81 de sa Monographie des fossiles Permiens d'Angleterre, I-^imenia, avec Tereb. pecluncnlus pour type. Le nom ^l Ismenia, s'il est conservé, doit donc être attribué aux Mégerles coralliennes, et non à la Ter. sanguinea. — 189 — fig. 4. Dans la fig. 4^, à la taille de 10 millimètres, la coquille déjà assez avancée, est légèrement transverse et le lobe dorsal bien marqué. L'appareil atteint alors à peu près les deux tiers de la longueur totale. Dans l'échantillon fig. 3, à la taille de 8 millimètres, la coquille est presque cordiforme ; l'appareil n'atteint guère que la moitié de la longueur totale. La lamelle en forme de pont n"a pas encore pris le large déve- loppement, qu'elle possédera par la suite. Le reste des parties récurrentes offre également de grandes diffé- rences. La lamelle externe e est fortement arquée, la lamelle interne i, au contraire, presque droite, se porte obliquement vers le septum, d'une manière absolument identique, à ce que nous voyons dans l'état mégerliforme de la M. cranium (pi. II, fig. 9). La seule dilîérence appréciable, que nous ayons à constater, est la présence de la petite lamelle supplé- mentaire a, qui relie déjà la branche currente b.c, au pont des branches récurrentes. La présence, cons- tatée dès ce moment, de cette petite lamelle acces- soire, est la raison principale, qui nous fait supposer que l'état définitif de la coquille, doit être celui d'un laquens, plutôt que d'une terebratella. Nous constatons ensuite , à la taille de 5 mil- limètres, pi. V, fig. 2, chez notre Terehratula san- gidnea , un état magadiforme reproduisant , trait pour trait, le même stade représenté pi. II, fig. 4 à 6 de la M. cranium et pi. III , fig. 1, pour la Tereb. spitzOergensis. Enfin, le passage de l'état platidiforme, à l'état magadiforme, nous est donné sur un échantillon de 4 millimètres, pi. Y, fig i, dans des conditions iden- — 190 — tiqueS;, avec ceux des autres térébratules précédem- ment étudiées. Les observations qui nous restent à faire sur les états transitoires de la Terebratida vitrea, de la Tey^e- bratulina caput serpentis et de la Meg.trunctata sont la contre-partie de ce que nous venons de voir. Plus de ces métamorphoses ; plus de ces états platidifor- mes, magadiformes, mégerliformes, etc. Toujours un type, le môme pendant tous les âges, ou du moins avec des modifications si légères, qu'elles altèrent à peine les conditions primitives. C'est ce que les tra- vaux de M. Morse devaient d'ailleurs nous faire pres- sentir. ÉTATS DIVERS DE LA TEREBRATULA (LIOTHYRIS) VITREA. PI. V, fig. 8... 12. La Terebratida vitrea , que nous désignerons dès lors sous le nom de Liothyris vitrea , fait partie d'un groupe d'espèces, assez nombreuses; dont les unes existent encore aujourd'hui et dont d'autres se sont produites à l'état fossile, dans les terrains crétacés et jusque dans la partie la plus inférieure des terrains jurassiques. J'avais cru pouvoir nommer ce groupe Epithyris , en le restreignant aux espèces voisines de la Ter. carnea et de la Ter. vitrea. Toutefois , le nom ù! Epithyris , créé par Phillips en 1841 , avait, dans la pensée de son auteur , une signification beaucoup plus large, puisqu'elle s'appliquait, comme l'a fort bien dit M. Douvillé , non pas à un groupe, mais à l'ensemble des Térébratules , par opposition au nom d'hypothyris, donné aux ilhynchonelles,par — 191 — le même auteur. M. King , ayant repris ensuite ce même nom (ïEpitJiyris , pour les espèces du groupe comprenant la Ter. elonqata et quelques autres es- pèces permiennes , carbonifères ou dévoniennes, il est évident qu'en l'appliquant tel que je l'avais in- diqué;, il était détourné de la double signification qu'il avait déjà reçue. Il était donc préférable^, comme l'a fait M. Douvillé , de créer un nom nouveau , Lio- thyris, qui ne prêtait plus à aucune équivoque. Grâce à M. Marion , j'ai pu observer le Liothyris vitrea, à la taille de 2 millimètres, c'est-à-dire dès les premiers moments, où l'état larvaire se termine et oii la coquille vient d'apparaître. Sa forme géné- rale (pi. V, iig. 8) est absolument semblable à celle de toutes les jeunes Térébratulidées. La petite valve est arrondie , légèrement convexe. La grande valve oifre un trou , en forme de triangle , dont le sommet, disposé vers ce qui deviendra le crochet, n'offre encore aucune trace de l'échancrure arrondie, qui se produira plus tard. Sur les côtés de ce fora- men, on n'aperçoit alors aucune trace de deltidium. Le segment pédonculaire n'est donc point accom- pagné de ces 2 pièces supplémentaires, qui ne se montreront que plus tard, lorsque le pédoncule sera complètement organisé. En ouvrant cette petite co- quille , on est tout d'abord frappé de l'état de blan- cheur mate des parois internes, et on reconnaît, à la simple loupe, des parties granuleuses, affectant une certaine régularité. Le même état de blancheur mate, se reconnaît sur les débris de bras, qui sont restés adhérents et voilent, en quelque sorte, l'ap- pareil brachial. Si on considère ces débris de bras — 192 — avec un grossissement de 20 à 30 diamètres , on aperçoit immédiatement des spicules calcaires, dont les pointes acérées forment une bordure des plus élégantes , qui empiète sur la membrane interbra- chiale. Nous constatons donc la présence de spicules calcaires, dans le manteau et dans les bras du Lio- thyris vitrea, dès les premiers moments oii la coquille s'est formée. Ces spicules sont, dès ce moment, très- compliquées et ressemblent tout à fait à ceux que nous avons observé dans Tùge adulte ( v. p. 23 et pi. II , lig. 6-9 de notre mémoire sur l'organi- sation du manteau chez les Brachiopodes arti- culés). La figure] 10 de notre pi. V montre , sous un grossissement de 70 diamètres, un petit fragment de ces débris de bras , pris sur un Liothyris vitrea de 2 millimètres de longueur. Les cirrhes et le canal des bras sont enveloppés par une gaîne de spicules, formant une sorte de squelette, ou enveloppe cal- caire , et les éléments spiculaires s'y étalent sur la membrane interbrachiale, en une sorte de bordure ou feston. J'ai soumis ensuite cette petite coquille à l'action de l'eau, additionnée de potasse caustique, et j'ai pu ainsi isoler l'appareil brachial , sans opérer aucune fracture. Cet appareil n'est formé, à ce moment, que de 2 petits appendices calcaires, qui représentent la naissance des crura et n'ofTrent aucune trace, ni de lamelles currentes, ni de lamelle transversale, en forme de pont. Dans ce 1" état, l'appareil brachial ressemble tout à fait à celui d'une rhynchonelle , et si on se bornait à un examen superficiel , on serait d'autant plus porté à prendre cet embryon de lio- — 193 — ihf/fis vitrea, pour une toute petite rhynchonelle, que la forme, alors triangulaire du foramen et que le crochet entier et pointu, prêtent à plus d'illusion. 11 semblerait qu'on a sous les yeux, un tout petit exemplaire de l'espèce actuellement vivante, rliyn- choncUa lucida. Notre examen a ensuite porté sur divers exem- plaires de 6 et 7 millimètres de longueur. La coquille, quoique très-jeune encore, a tout à fait changé d'aspect, et sa forme est sensiblement la même que dans l'état adulte. Ses contours sont toutefois un peu plus arrondis et n'offrent pas la légère troncature frontale, qu'on observe chez les vieux individus. Le crochet est d'ailleurs, comme dans l'adulte, tronqué par un petit foramen complètement arrondi , et les 2 pièces deltidiales non-seulement existent, mais se sont déjà soudées, sur la ligne médiane. A l'intérieur, les spicules calcaires sont bien développés et n'of- frent aucune différence avec ceux de l'état adulte. Ouant à l'appareil brachial (pi. V, lig. 11), il occupe le quart environ de la coquille totale. 11 est complet dans toutes ses parties et offre une grande ressemblance avec celui des coquilles arrivées à maturité. Les 2 pointes des crura c, sont bien formées et les branches currentes forment 2 lamelles conver- gentes, arquées, assez larges, réunies entre elles, par une petite lame à courbure convexe. Il n'y a donc point, à proprement parler, de branches récurrentes. C'est l'appareil d'une térébratulidée, dans sa forme la plus simple et la plus réduite. Nous avons ensuite étudié des exemplaires de 10 millimètres de longueur (même planche, fig. 12 j. 13 — 194 — La forme générale est sensiblement la même^ et Fespace occupé par Tappareil est encore environ le quart de la longueur totale. Les seules dillë- rences , d'ailleurs très-légères , qu'on puisse con- stater, se bornent en ce que l'appareil est un peu plus dilaté en avant, que la lame d'union, en forme de pont , réunissant entre elles les branches cur- rentes , s'est élargie , et , en se reployant d'une manière plus accentuée sur les côtés, force les bran- ches currentes à se diriger, d'une façon légèrement oblique vers l'extérieur , au lieu de former deux branches convergentes. A partir de ce moment, l'ap- pareil brachial n'oifre plus aucune espèce de diffé- rence, même si on l'observe dans les échantillons de la plus grande taille, à laquelle l'espèce puisse arriver. 11 se dégage en définitive de cette étude du Uo^ thyris vitrea trois faits d'une haute importance. 1° L'appareil brachial suit, dans son développe- ment, une marche régulière. Il est d'abord aussi simple que possible et réduit à 2 languettes, qui se réunissent ensuite, de façon à former un appareil très-petit, en forme d'anse. 2" Cet appareil, une fois formé , ne subit point de métamorphoses et ne passe point par les états si compliqués, qu'on observe chez les térébratules pro- prement dites, les térébratelles, etc. 3" Dès que les bras se sont développés et qu'un appareil brachial a commencé à se produire, le man- teau et les bras otfront, dans leur intérieur, un système très-compliqué de spicules calcaires, destinés spécialement à protéger les voies circulatoires; tandis — 195 — que dans les térébratules proprement dites, dans les térébratelles et les diverses sections , on n'observe aucune trace de pareils spicules. ÉTATS DIVERS DE LA TERABRATULINA CAPUT SERPENTIS. PI. VI, Les térébratulines forment un groupe remarqua,ble, dans la famille des ierebratulidse. Ce sont des co- quilles très-élégantes, qui ont toutes une ornemen- tation typique, formée de plis rayonnants, fins et déliés, quelquefois dichotomes. 3 petites oreillettes, disposées de chaque côté du crochet, sur leur petite valve, et très - développées , dans le jeune âge, leur donnent alors un aspect semblable à celui de tout petits pectens ou mieux encore des limea. Ces petits appendices s'atténuent d'ailleurs beaucoup, avec l'âge, et les adultes n'en offrent plus que des traces, qui disparaissent même presque complète- ment, dans certaines espèces. Les térébratulines, fort répandues dans les mers actuelles, sont également nombreuses, pendant les périodes tertiaire et crétacée, et quelques espèces s'étaient déjà produit.es dans les terrains jurassiques, h^Terebralulma caput serpentis est peut-être la plus connue de toutes les espèces vivantes. Elle se rencontre abondamment, dans la mer Méditerranée et dans les régions arctiques européennes. On la trouve encore, quoique moins répandue, dans la région atlantique. Elle est remplacée, dans les mers — 190 — boréales américaines, par une espèce, ou variété, la Tcrebratulina\septentrw7ialis. Nous avons pu nous procurer une très-nombreuse série d'échantillons de cette espèce, depuis la taille de 2 millimètres^, où elle quitte l'état embryonnaire, et produit sa coquille, jusqu'à l'âge le plus adulte. Nous pouvons donc nous rendre un compte exact des divers états par lesquels elle passe, pour arriver à sa forme définitive. Prenons notre T. caput serpentis , lorsque la co- quille vient d'apparaître, à 2 millim. de longueur, pi. YI, flg. 1... 3. Cette petite coquille a une apparence singulière. Amincie et effilée par son sommet, elle est, au contraire, élargie vers sa région frontale. La grande valve est percée du foramen triangulaire, que nous avons constamment retrouvé chez toutes les coquilles embryonnaires de Brachio- podes articulés ; mais la petite valve est munie de 2 oreillettes, disposées de chaque côté du crochet et d'autant plus grandes et plus accusées, que la co- quille est plus jeune. La surface des valves est ornée d'une dizaine de grosses côtes rayonnantes et noduleuses; ces nodosités étant plus accentuées, sur les côtes médianes, qui sont aussi les plus fortes. En ouvrant les valves avec précaution, on est frappé tout d'abord de la couleur blanc-mat, que nous avions déjà signalée chez le Liothyris vilrea. Nous consta- tons , au microscope, que cette couleur blanche est due à une multitude de granulations calcaires , qui tapissent le manteau. Ces granulations sont surtout abondantes, en dehors de la ligne courbe, qui limite la région viscérale v. On les voit irradier vers la ligne — 197 — frontale , où elles se disposent, suivant les lignes dessinées par les sinus veineux. A un plus fort grossissement , on reconnaît que ces granulations ont toutes une forme irrégulièrement étoilée, bien manifeste. Ce sont les premiers indices des spicules si élégants, que nous trouvons dans l'adulte, et dont la ûg. 9 nous reproduit un exemple. La présence de spicules calcaires, sur le trajet des sinus veineux, se constate donc dès l'état le plus jeune. Ces spicules se retrouvent également, dans les fragments de bras, que nous avons pu observer et qui étaient restés adhérents dans l'intérieur des valves. Nous avions déjà constatépareil fait, chez le L/o^%7'2s vitrea. Au-dessus de la cavité viscérale v , nous apercevons les pre- mières traces de l'appareil brachial , qui débute identiquement comme dans le L. vitrea. Ce sont 2 simples languettes c, qui représentent les 2 branches d'attache. Celles-ci montrent déjà un indice des pointes des Criira cr., et de plus, un tout petit ap- pendice, légèrement contourné et comme tordu c, qui est le premier rudiment des branches currentes. Notre fig. 2 de la planche YI nous montre l'en- semble de l'intérieur de cette petite valve, sous un grossissement de 10 diamètres, et la fig. 3 représente la région cardinale et les premiers indices de l'ap- pareil brachial^ amplifiés à 20 diamètres. A la taille de 3 à 4 millim., pi. YI, fig. 4,5, la forme générale extérieure s'est à peine modifiée. Le foramen s'est cependant élargi, parle haut et entame le crochet, par une troncature arrondie ; une aréa bien prononcée s'est produite , mais on n'observe encore aucune trace du deltidium, sur les côtés du — 198 — foramen. La petite valve est toujours munie de ses 2 oreillettes latérales , et la surface est ornée de grosses côtes rayonnantes, dont les nodosités tendent de plus en plus à disparaître (voir fîg. 4). A Tinté- rieur , l'appareil offre déjà toutes ses parties. Les Cintra a\ forment 2 larges pointes , qui marchent directement à la rencontre l'une de l'autre. Les branches currentes c divergent d'abord légèrement, puis, par un arc assez recourbé, se réunissent sur la ligne médiane, où elles déterminent une partie an- guleuse, bien manifestement échancrée en avant. Les spicules calcaires se sont élargis et occupent des séries, en longues traînées, irradiant dans l'intérieur des valves. Ces spicules ont envahi les bras et la partie du manteau , qui passe en avant de l'appareil brachial , pour aller retrouver la valve opposée et constituer par suite, les parois de la cavité viscérale. On peut consulter , pour plus de détails , la partie qui traite de la Terebrahdina caput serpentis , dans notre mémoire intitulé : Recherches sur l'organisa- tion du manteau, chez les Brachiopodes ai^ticuléSy p. 20 et suivantes, et les planches I et II du môme travail. Vers 5 à 6 millim., fig. 6 et 7, la forme de la co- quille a changé. L'aréa bien marquée encore est percée d'un foramen allongé, en forme de trou de serrure. Arrondi par le haut, il se resserre par le bas, 011 on voit apparaître les 2 petites pièces deltidiales, qui grandissent ensuite de plus en plus et étrangle- ront d'autant, la base de l'ouverture. La surface des valves est garnie des mêmes grosses côtes ; mais colles-ci augmentent beaucoup en nombre, par voie — 199 — dichotomique ; de telle façon , que sur la région frontale, le nombre des plis devient double de ce qu'il était dans le principe. Les oreillettes sont rela- tivement moins étendues et surtout moins planes, que dans les stades précédents. A mesure que la coquille grandit, le nombre de ces dichotomies va toujours en augmentant, jusqu'à l'état adulte, oiî par suite de ces intercallations successives, les plis sont devenus excessivement nombreux, grêles et déliés et offrent un aspect lout diiïérent de celui du jeune âge. La région cardinale et le crochet s'amincissent aussi, de plus en plus, et finalement montrent, dans l'adulte, une disposition effilée et comprimée. Les 2 oreillettes étant en même temps, restées stationnaires, vont de plus en plus, en s'efFaçanl et finissent par être très-petites, dans certains échantillons. Elles devien- nent même absolument nulles , si on les observe dans d'autres espèces de Terebratidina, où elles sont beaucoup moins marquées, d'ailleurs, à tous les âges que dans la Terebratulina caput serpentis. Le fora- men se modifie également; il devient, dans l'adulte, assez petit et absolument arrondi; les 2 pièces delti- diales s'étant complétées en-dessous, de façon à se rejoindre ; mais ce fait n'existe, que dans l'âge le plus avancé et ses dimensions, en hauteur, toujours très- petites dans ce genre, sont loin d'arriver au dévelop- pement qu'on observe dans le Liothyris vitrea. Quelques modifications se sont également pro- duites à l'intérieur. Les branches currentes se sont dilatées et forment un arc bien plus largement ou- vert, l'échancrure frontale s'est étendue, elle se dilate de plus en plus et finit dans l'adulte (fig. 8), par — 200 — former une large expansion quadrilatère, qui repré- sente les branches récurrentes dans les Térébratules, les Waldhelmia, les Térébrotelles, etc. Quant aux pointes des crura, elles s'avancent de plus en plus l'une vers Tautre. Lorsque la coquille atteint 5 à 6 millimètres de longueur ( fig. 7. ) , ces pointes ont tellement progressé , qu'elles arrivent à se toucher. L'em- piétement ne fait qu'augmenter , par la suite. Aussi, à l'état tout à fait adulte (ûg. 8), voyons-nous ces deux pointes complètement soudées et déter- miner par leur réunion, un véritable pont. La forme de l'appareil adulte des térébratulines se présente donc, avec un caractère tout à fait spécial et unique, dans le groupe des térébratulidées, constituant cet agencement tout particulier, auquel on a donné le nom d'appareil en anneau. ÉTATS DIVERS DE LA MEGERLEA TRUNCATA. PI. YII, fig. i...r>. La Megerlea tnincata est, avec la Terebratulina ca- put serpe?itis. l'espèce la plus abondamment répan- due dans la Méditerranée. A. l'état adulte . la coquille est légèrement déprimée, de forme transverse, pres- que carrée ; la surface des 2 valves est garnie de côtes rayonnantes, à peu près régulières et peu pronon- cées ; la grande valve est munie d'une large aréa, percée d'un grand foramen arrondi, dont la partie inférieure est en rapport avec le crochet de la petite valve; le deltidium, toujours rudimentaire, n'est formé que de 2 petites pièces, visibles de chaque côté — 201 — de la base du foramen et n'arrivant pas à se souder, sur la ligne médiane, môme dans l'extrême vieillesse. Les modifications que subit cette coquille, depuis l'état embryonnaire jusqu'à l'âge adulte , bien que du môme ordre, que celle des Liotliyris vitrea et de la Terebratulina caput serpentis , ont un caractère spécial et constituent encore un type assez particulier, au moins, en ce qui concerne l'appareil brachial. L'aspect de la coquille revôt, dès le principe, une forme, qui ne se modifie que très-peu avec l'âge. Elle est seulement plus aplatie et à peu près circulaire dans les plus jeunes individus ; des plis obscurément noduleux, marquent alors la surface des 2 valves. Le foramen est à peu près triangulaire, mais avec une forme surbaissée. En grandissant, la coquille devient de plus en plus Iransverse et subquadrilatère , avec une légère tendance à s'échancrer, vers la région frontale. Le foramen s'agrandit par le haut, mais ne se garnit jamais, même dans l'âge le plus adulte, que de 2 pièces deltidiales très-rudimentaires. Des changements assez curieux et bien plus accen- tués, se passent dans l'appareil brachial. Nous le figurons d'abord;, àla taille de 2 millimètres. La figure 1, sous un grossissement de 10 diamètres; mais comme les détails en sont trop fins, pour être aisé- ment représentés , nous le donnons, fig. 2, avec un grossissement double, c'est-à-dire de 20 diamètres. Le plateau cardinal P L C, très-largement développé, offre à ses 2 pointes internes, 2 petits mamelons, qui indiquent la place, d'oii naîtront les apophyses cur- rentes ; mais il n'y en a pas alors d'autre trace. Vers le milieu de la coquille , naît du fond de la petite — 202 — valve ^ un appareil très-différent, de ceux que nous avons observés jusqu'ici et dont le développement se produit tout d'abord, autour de la bouche. 2 petits piliers p et yj', s'élèvent du fond de la valve. Ils s'épa- nouissent en avant , en formant 2 lamelles minces et comme boursoufllées , en forme de 2 demi-lunes l, l', garnies en dedans, de petites pointes irrégulières et qui se joignent par leurs 2 extrémités, en laissant libre, un petit espace triangulaire t. Ce petit espace, auquel nous donnerons le nom d'écusson , est com- plété en dessous, par les 2 rebords des expansions semi-lunaires, que nous venons de mentionner, et constituent dès-lors les lamelles récurrentes. Celles-ci se réunissent entre elles, par une lamelle en forme de pont p , qui complète le cadre de Técusson. La partie qui se développe tout d'abord, est donc la région des apophyses récurrentes et il n'existe alors aucune trace des apophyses currentes. C'est précisément le contraire de ce quia lieu, dans tous les brachipodes, que nous avons reconnus jusqu'ici. A la taille de i millimètres (flg.3), ces 2 expansions semi-lunaires se sont allongées, en s'amincissant et ont perdu les petites pointes accessoires du 1" état. Les apophyses en Y, qui relient les lamelles récur- rentes, au fond de la valve, sont plus accentuées et réunies nu fond de la valve , en produisant un organe assez analogue au pilier des platidia; mais leur développement s'arrête là et il ne se pro- duit pas de véritable septum médian, réunissant le pilier au plateau cardinal , comme on le voit dans les zeillerîa ou ddins, les ter éù?'ate lies. L'appareil du genre megerlea se comporte donc , sous ce rapport, comme — 203 — celui des lérébratules proprement dites ; mais là s'arrêtent les analogies , car les observations de M. H. Frile nous ont démontré que, dans ces dernières, il y avait toute une série de transformations : platidi- f ormes , magadiformes et terebratellif ormes , sans aucune analogie, avec Ce qui se passe dans notre megerlea. Nous avons vu d'ailleurs, que les lamelles récur- rentes de notre jeune megerlea s'étaient beaucoup accentuées dans ce 2* stade, à la taille de 3 à 4 mil- limètres. Sur Textrême bord latéral de ces lamelles, naît de chaque côté, une sorte de pointe triangulaire d ^ qui indique le 1®'' développement des lamelles currentes ; mais nous trouvons, en outre, un autre indice de ces mêmes lamelles^ vers la région cardinale; car les 2 pointes des crura sont déjà esquissées et forment 2 apophyses cr, assez semblables à celles que nous avons trouvées > dès le 1" âge de la Terebratulina capiit serpentis. Il est aisé devoir, que ce qui doit, en définitive, produire les lamelles cur- rentes^ commence son évolution, par2 pointes en sens inverse : l'une cr, part du plateau cardinal; tandis que l'autre émane des apophyses récurrentes. Ces 2 petites pointes marchant ensuite à la rencontre l'une de Tautre, finissent par se souder, et, de leur réunion, résulte la lamelle currente dé- finitive c, que nous trouvons dans l'appareil adulte, fig. 4. Cet appareil brachial des megerlea se produit, en somme, sans véritables transformations, comme dans les deux genres Uothyris q,\. terebratulina ; mais il en diilère essentiellement^ en ce que la partie qui de- — 204 — "viendra la lamelle récurrente de la. 7negerlea, a son point de départ, dans une sorte de pilier médian, qui émane du fond de la valve; tandis que, dans les 2 autres genres, les apophyses récurrentes sont abso- lument libres de pareille adhérence et n'en con- tractent qu'avec les lamelles currentes. Il y a tout lieu de penser, d'ailleurs , que dès le plus jeune stade du liothyris et de la terehratulina^ (pi. V, fig. 9, et pi. VI, fig. 2), la partie de l'ap- pareil , qui doit devenir les apophyses récurrentes est déjà en voie déformation, au milieu des parties charnues, qui entourent leslèvres de l'orifice buccal; mais que ces parties calcifiées, étant alors sans lien . avec les apophyses currentes , ont disparu , entraînées avec les bras , lorsque ceux-ci ont été enlevés. Ce fait ne pourra être prouvé que par des dissections, faites sur de très-jeunes exemplaires de \^ terehratulina ; mais il nous semble être très-pro- bable , et alors le développement dans les trois séries , liothyris , terebratulina et megerlea, suivrait des phases absolument identiques. Quant aux spicules calcaires , qui sont si développés dans l'état adulte de la merjerlea, ils existent dès le l^"" âge. aussi bien dans le manteau, que dans les bras, et ont, dès ces premiers moments, la forme typique (pi. VII, fig. 5), que nous avions reconnue dans notre travail sur le manteau des brachiopodes. ISous devons ajouter que ces observations s'ap- pliquent uniquement à l'espèce . actuellement vivante . megedea tntncata, et qu'on aurait le plus grand tort de vouloir les étendre à toutes les espèces, soit vivantes, soit fossiles, qui ont — 205 — été comprises sous le nom de mégerles. Les Te- rebratula scuir/uinea , californica , les soi-disant mégerles jurassiques, plus ou moins voisines des Terehralula loricata ei pectîmciihis, ûoiveni être con- sidérées, non-seulement comme étrangères au genre mcgerlea proprement dit, mais encore comme très- éloignées de ce dernier, et rentrent dans le groupe des térébratulidôes à métamorphoses et dont le man- teau est dépourvu de spicules calcaires. OBSERVATIONS SUR LE GENRE KRAUSSINA. PI. VU, fig. 7... 11. M. Davidson a créé^ en 1852, le genre lù^aiissia pour Xanomya riibra de Pallas ; mais ce nom ayant déjà été employé par M. Dana, pour un crustacé , fut changé en 1859 , par M. Davidson , en celui de Krmissina. M. Davidson reconnaît les Kraiissina ru- bra , corjnata , piswn , Deshayesi , Lamarkiana. M. Velain a décrit depuis, une petite espèce, prove- nant de l'île St-Paul , et à laquelle il a donné le nom de Kraussina Davidsoni. Le type du genre [Kraussina rubra) est une assez grande espèce, globuleuse, de couleur rouge clair, à foramen largement béant et arrondi. De légères traces de petites pièces deltidiales complètent , en dessous et sur les côtés, le cadre de ce foramen. J'ai pu me convaincre que , dans cette espèce, le manteau était garni de spicules d'une forme très- spéciale et beaucoup plus petits, que dans les autres brachiopodes, munis de ces éléments calcaires. Grâce à la ténuité même de ces spicules et à leur forme — 206 — allongée, j'ai pu précisément, par leur inspection, dans le genre Kraussina, reconnaître la fonction qu'ils remplissaient dans l'organisation de ces êtres, à savoir la protection des organes circulatoires. Un l""" système de spicules étant destiné à protéger les sinus veineux du manteau, un second pour les orga- nes artériels. La flg. 7 de notre pi, VII représente un fragment de manteau, pris sur le trajet d"un des sinus veineux et montrant, dans leurs rapports, les 2 systèmes de spicules. Les Kraussina appartiennent donc, par leur manteau garni de spicules, au môme groupe que la Megerlea truncata. Je n'ai pu observer que des exemplaires adultes de la Kraussina rubra. Je ne puis donc rien affirmer de certain, sur la façon dont se produit l'appareil apo- pliysaire ; mais la disposition de cet appareil, dans la Kr. Davidsoni (ïd\iOYii, et, en second lieu, dans la /t. Lamarkiana , établit des points de transition si complets , entre les deux genres Megerlea et Kraus- sina, qu'il ne me reste aucune espèce de doute, sur la position de ces 2 genres, dans la série zoologique. Ils appartiennent certainement à un seul et même groupe. En comparant les appareils d'adulte des À', rubra, et M. truncata^ on pourrait tout d'abord croire, que ces 2 systèmes sont très-diiîérents et même disparates ; mais la plupart de ces ditférences s'effacent, en étu- diant comparativement, la série des 3 espèces. L'ana- logie saute aux yeux, quand on considère les détails de l'appareil dans la A'. Lamarkiana adulte (pi. VII, lig. il) et celui de l'état transitoire de la M, truncata (même planche, lig. 3). Nous retrouvons, en effet, — 207 — dans la K. Lamarkiana, des représentants de tontes les parties de l'appareil de notre megerlo ; les apo- physes récurrentes e , qui viennent se relever jus- qu'au niveau, oii était la bouche. Ces 2 apophyses récurrentes envoient même, Tune vers l'autre, une lamelle/), qui à la vérité ne rejoint pas celle du côté opposé , au moins dans l'échantillon soumis à mes investigations ; mais la solution de continuité est si faible en ce point, que je ne doute pas de leur sou- dure, chez certains échantillons, et probablement dans l'état très-adulte. La disposition des apophyses d, qui forment 2 espèces d'oreilles, de chaque côté des branches récurrentes, est tellement identique à la forme naissante des apophyses currentes, dans le jeune Jf. truncata i,lig.3), qu'on ne peut méconnaître ses analogies. Une seule différence , essentielle pour nous, doit être signalée, c'est que dans la K. La- markiana, la lamelle forme une courbe très-pro- noncée en dedans; en un mot, qu'elle est concen- trique, dans la Kr. Lamarkiana, im\ù.\^ qu'elle est excentrique, dans la M. truncata, La raison de cette différence s'explique d'ailleurs, d'une manière mani- feste , quand on compare la région cardinale dans les 2 coquilles. Dans la M. truncata (fig. 3), du plateau cardinal partent 2 apophyses, Ce sont les attaches cardinales des branches currentes , munies de leurs crura , et les apophyses s'allongent, pour se souder et compléter les lamelles currentes , comme il arrive dans l'âge adulte (fig. 4) ; tandis que dans la A\ La- markiana (fig, 11), il n'y a plus de trace de véritables lamelles currentes, vers la charnière. Je me trompe, il y en a encore, mais ce n'est plus qu'un témoin. — 208 — qu'une dernière trace de l'organe ; et la preuve, c'est que cette trace est indiquée, non plus par une lamelle se dirigeant vers l'appareil, mais par une sorte de crochet, retroussé en dedans. Celui-ci ne jouera plus aucune espèce de rôle, dans la formation de l'appareil , mais il marque, d'unemanière remarquable, l'atrophie d'un organe, qui ne remplissait plus le but final auquel il était destiné. Il n'en montre pas moins, combien grande est la parenté, qui existe entre les 2 coquilles. Il subsiste toutefois une der- nière et essentielle ditférence, entre la Kraussina et la Megerlea. Dans cette dernière, nous ne voyons pas de véritable septum médian , partageant en deux la cavité viscérale. Il y a bien un pilier médian, dont les racines s'élèvent, tant en dessus qu'en dessous de l'appareil ; mais elles s'arrêtent, bien avant d'avoir atteint la région cardinale, tandis que dans la Kraus- sina, un très-fort septum médian s, relie complète- ment le plateau cardinal, à l'appareil brachial. Il y a donc, entre les 2 genres Megerlia et Kraussina, une diiïérence absolument semblable, à celle qui existe, entre le genre Terebratula et la Waldheimia ou Zeillerla , dans les formes à métamorphoses. Si maintenant nous étudions l'intérieur de la A'. Davidsoîii (fig. 9), nous retrouvons les mêmes élé- ments , mais très-diminués d'intensité. Le septum médian offre une position identique. Les 2 branches en croix, qui, de son extrémité, se portent en diver- geant de chaque côté, sont évidemment les ana- logues des lamelles récurrentes; celles-ci ne tendent plus à se réunir sur la ligne médiane, pour former le pont ; mais ce que nous avions vu se produire dans — 200 ~ Tatrophie des lamelles cuiTciUes de la K. Lamar- kiana, se retrouve ici d'une manière identique, 2 petits crochets latéraux p* représentent ce que serait devenu le pont, si l'atrophie n'était venue, en arrêter le développement. Le même crochet c, que nous avions rencontré chez la K. Lcmuirkiana , se repro- duit aussi dans la AV. Davidsoni; mais plus atrophié encore. Si ensuite nous revenons à la A', rubra, nous trou- vons une disposition d'appareil semblable, dans ses traits essentiels, à celle de la A'. Davidsoni; mais toute trace d'apophyse currente d, ainsi que du pont p', ont disparu, et celte partie se profile, en une lamelle bifide simple , coupée carrément à ses extrémités. Il était enfin intéressant de reconnaître, si les spi- cules, dans ces 3 formes transitoires, ollraient éga- lement des passages entre ces lames épaisses , fig. 5, que nous constatons dans la megerlca et les spicules si déliés, fig. 7, de la A', rubra. Nous représentons, fig. 8, les éléments spiculaires de la K. cofjnata; en 10 ceux de la A^ Davidsoni. On voit que ces éléments sont déjà plus, épais et plus compliqués, dans cette dernière. Quant à ceux de la K. Lamarkiana, ils ressemblent plus peut-être, à ceux de la merjerlia truncata, qu'à ceux des autres espèces de Kraussina. La progression est donc, en raison directe des ana- logies de forme des appareils. On peut dire, en définitive , que les Kraussina ne sont , en quelque sorte, que des mégerles, dans lesquelles le dévelop- pement des apophyses currentes s'est arrêté. Nous n'en trouvons pas moins, dans les diverses 14 — 210 — espèces de Kraussùia, 2 séries que l'on peut compa- rativement distinguer, à la fuis par la forme extérieure et par des différences dans l'appareil brachial. Nous pensons donc qu'on peut, sans inconvénient, élever ces deux séries à l'état de sous-genres. Dans le i°% Kraiis- sina, resteront les grosses espèces , à forme plus ou moins globuleuse, K. rubray corjnata, imum. L'appa- reil est formé de 2 simples lamelles en croix , sans aucun appendice, ni traces de lamelles currentes. Le second comprendra les petites espèces, dont la forme extérieure plus ou moins quadrilatère, offre de petits plis, assez semblables à ceux desmégerles et une dé- pression bien prononcée, sur le milieu de la petite valve. L'appareil apophysaire, outre les deux lamelles en croix dépendant des lamelles récurrentes, présente des restes des branches currentes, plus ou moins mar- qués , suivant les espèces. A cause des affinités re- marquables, qui relient ce groupe aux mégerles,nous lui donnerons le nom de MegerUncL Ainsi déûnis , les 2 sous-genres peuvent encore se distinguer, par des caractères tirés de la forme des spicules. Les Kraiissina proprement dites, offrant des spi- cules très-minces , déliés et allongés , les Meger- lina nous montrant des spicules plus ou moins épais et se rapprochant de la forme de ceux des inegerlea- Ces observations nous paraissent avoir un intérêt capital , en montrant quelle étroite affinité réunit, entre eux, les divers éléments de notre série de téré- bratulidées du groupe des spicules , c'est-à-dire les genres Liothyris, Terebratulinciy Megerlea eiKraus- sina. Je n'ai pu suivre les transformations des — 211 — Morrisia onplatidia, h cause de Fabsence absolue des éléments de jeune âge, dans les 3 espèces con- nues. Mais il ne reste dans mon esprit, aucune espèce de doute, que ce genre n'appartienne à ce même groupe, aussi bien par la présence de ses spicules, que par la nature des modifications, que son appareil brachial peut subir avec l'âge. Nous sommes con- vaincu qu'il n'existe, dans les platidia, aucune de ces transformations d'appareil , qui sont le caractère des groupes des térébratulidées non spicules. 36° CLASSIFICATION DES TÉRÉBRATULIDÉES. — REVUE SOM- MAIRE DES CLASSIFICATIONS DÉJÀ PROPOSÉES. Les auteurs ont cherché, à diverses reprises, à établir des divisions rationnelles, dans la série immense d'espèces vivantes et fossiles , que l'on a réunies en famille naturelle , sous le nom de Terebratulidse. Il faut d'abord bien nous entendre, sur ce qu'on doit appeler Terebratulidœ , car cette famille a été conçue de manières bien différentes, par les divers zoologistes ou paléontologistes, qui ont cherché à en établir les limites. Les classifications tentées avant d'Orbigny, ne re- posent que sur des caractères tirés de la forme extérieure, et bien que M. de Buch (1) ait indiqué un certain nombre de sections, sous les noms de plicatcB, plicoscSy dichotomai , loricatas, cinctae, Iseves, (1) De Buch, JJber terebrateln , Berlin, 1834.— Id., traduction française. Mémoires de la Société Géologique de France, 1" série, vol. 111,1834. — 212 — etc. Ces groupes comprennent, à la fois, des espèces très-disparates entre elles et confondent, dans des séries hétérogènes, des genres appartenant à des familles diverses. Les rhynchonelles, par exemple, se mêlent aux térébratules, sans que la distinction fondamentale, qui sépare ces 2 grands groupes de brachiopodes, eût été pressentie. D'Orbigny (1) le premier, en 1849, reconnut, ou plutôt esquissa les distinctions réelles, qui séparent ces êtres. Il établit les familles des terebratulicUe , des macjasidœ, ^<à%rliynchonellidae, des spiriferidœ, etc.; mais les genres quïl propose n'ont pour point de départ que des caractères souvent insignifiants, tirés de la forme extérieure , et lorsqu'il se sert d'un élé- ment plus important , tiré de la forme du foramen , de l'aréa et de la présence, ou de l'absence d'un deltidium , ce caractère est appliqué d'une façon défectueuse. Il se méprend , d'ailleurs , d'une ma- nière absolue, sur les affinités de certains groupes qu'il suppose manquer de bras , sur les argiopes, par exemple , nommées par lui 7negathtjris , et qu'il réunit , sous le nom de brachiopodes cirrhidés , aux rudistes , qui n'ont aucune espèce de rapport avec les brachiopodes. Cependant, la classification de d'Orbigny, tout imparfaite qu'elle puisse être, a le mérite incontes- table de mettre en évidence^ ainsi que l'a fort bien reconnu M. Douvillé, « des groupes vraiment natu- (1) Alcide d'Orbigny [Annales des Sciences naturelles), t. VIII, p. 141 , 1848. — Cours élémentaire de géologie et de paléontologie straligraphique, U" vol., p. 88. — 213 — « rels, dont la réalité a été confirmée par des décou- « vertes ultérieures. Il sufllt de citer les genres « terebraUdina , terebrateUa , terebrirostra. )> M. King(l), en 1850, proposa la f* classification rationnelle. Il reconnut l'importance des apophyses internes, et faisant entrer en ligne de compte, d'autres caractères , tirés soit de la forme générale , soit de celle du crochet et du foramen, il conclut, en établis- sant 2 familles. Ses terebratulidœ comprennent les genres suivants : epitliyris , terebrateUa , terebratula, pygope, Eudesia, inerjerlia, loaldheimia. Les maga- sidœ sont formés des deux genres Magaa et Bou- chardia. M. Davidson (2) établit, en 1853, une classification, qui. sous certains rapports, se rapproche de celle de M. King. Cet arrangement systématique, uniquement basé sur l'appareil apophysaire , comprend comme genres : terebratula, divisé en sous-genres terebratu- lina et waldheimia, puis terebrateUa avec les sous- genres tricjonoseinu8, terebrirostra, megerUa, kingena, ensuite magas, avec Bouchardia, comme sous-genre. Les kraussia, morrisia et argiope terminent la série des groupes de la famille des terebratididœ. M. Da- vidson en sépare, comme sous-famille, les thecideidœ comprenant le seul genre thecidea que l'auteur (1) King., Annah and mag. of nat. hist., 1846, t. XVIII, p. 26 . . 41. — Id., A monorj. of yermian fossils {palœontofjraphical So- ciety), 1849. (2) Davidson, A monorjraph of british fossil brachiopoda. Iw troduction (pal. Soc), 1854. - Id., traduction française par Mil. Eudes Deslongchamps, Mém. Soc. Linn. de Normandie, tome X. — Id., traduction allemande par M. E. Sûess, 1836, — 214 — change ensuite, en thecidium. Cette classification , basée sur des caractères d'une grande importance, fut adoptée entièrement par tous les auteurs et n'a plus été modifiée, depuis, que par l'addition de genres, plus ou moins judicieusement créés. Toutefois les observations si curieuses de M. H, Frile , dont nous avons donné an aperçu, dans les chapitres précédents, sont venues démontrer, que les apophyses intérieures éprouvent, chez certains grou- pes de térébratulidées, des modifications profondes et que, par conséquent, avant de se servir comme caractère, de la forme de l'appareil brachial, on de- vait tenir un compte exact de ces changements. Si donc on voulait donner à la forme de l'appareil, une valeur véritablement générique, il fallait bien recon- naître, d'une part, ce qui appartenait à des individus parvenus à l'état adulte, et, de l'autre, ce qui n'était plus, que simples stades, ou différences dues à l'âge. Partant de ce principe, M. Douvillé, dans un travail très-important, sur quelques genres de brachiopo- des (1), a cherché, en 1879, à classer à nouveau les terebrattdidée, groupées autour des deux genres tere- hratula et ivaldheimia. L'auteur reconnaît, qu'on ne doit pas se contenter des différences de forme de l'appareil, pour distinguer les genres, et il cite les observations personnelles qu'il a faites, sur certains états de la waldheimia lenticularis, qu'il compare soit à l'appareil du magas, soit à celui de la terebratella (1) Douvillé, Sur quelques genres de brachiopodes. Terebratu- lidae et waldheimiidLB. — Bulletin de la Soc. géol. de France, 3« série, tome VII, p. 251. — 215 — JÇt)«?îs/, et il se demande , si cette dernière est bien une forme adulte. M. Douvillé considère ensuite les caractères, qu'on peut tirer de la forme extérieure, et prend pour exemple les groupes des biplicatœ et ce qu'il nomme antipUcatœ, puis ceux des niideatœ, des coarctatœ, etc. Il indique ensuite, comme base de classification, la présence ou Fabsence de cloisons rostrales, c'est-à-dire de ces lames qui, partant de chaque côté du crochet de la grande valve, viennent aboutir aux dents de la charnière et qui sont si dé- veloppées dans la plupart des groupes de la famille des spiriferidœ. Enfin, la présence ou l'absence d'un septum médian forme, pour M. Douvillé, un dernier caractère, très-important à employer. M. Douvillé, laissant de côté ce qui a trait aux genres terebratella, magas , Boiichardia, megerlea, platiditty etc., considère ensuite les 2 simples séries des térébratules proprement dites et des waldheimia, pour appliquer la nouvelle méthode qu'il propose, et comme il ne veut pas entendre parler, ni de sous- genres , ni de sections , il prend un parti radical , celui de transformer en véritables familles, les deux genres terebratida et waldheimia, qui deviennent alors les terehratulidœ et les ivaldheimiidœ. Nous différons complètement d'opinion, à ce sujet, avec M. Douvillé, et nous ne pouvons adopter, à aucun titre, cette profonde séparation. M. Douvillé va d'ailleurs complètement à rencontre des principes qu'il a émis. En effet , il regarde la différence de forme de l'appareil, comme insufïïsante, pour carac- tériser de simples groupes. Il demande la combinai- son de plusieurs caractères, pour former un genre, il — 210 — réclame enfin, pour ce dernier, une classification naturelle, au plus haut titre, et quand il s'agit de former des groupes bien autrement importants, des familles, il se contente du caractère le plus artificiel qui soit au monde, c'est-à-dire du plus ou moins de longueur, d'un appareil brachial ! Car il n'y a ici au- cune équivoque possible, M. Douvillé assigne à sa famille des terebratuUdx, le simple caractère appareil COURT, et à celui des waldheimiidx^ appareil long. Continuons maintenant l'appréciation des divisions. Voici des terebratulidœ de M. Douvillé. qui possèdent un septum médian ; ce sont les espèces de son genre cœnothyrh. Or, on a considéré de tout temps, la pré- sence d'un septum, comme étant le principal carac- tère des ivahlheimia. Il est vrai que pour faire la contre-partie, voilà le genre macandrevia qui n'a pas de septum, et qui, cependant, pour M. Douvillé, appartient aux waldheimiidœ, parce qu'il a un appa- reil long; mais alors que devient le genre dictiothyris de M. Douvillé? L'auteur ne connaît probablement son appareil, que d'après les dessins publiés dans les divers ouvrages, et je le confesse bien humblement, dans le mien tout le premier (1). Or ce dessin est absolument erroné. Nous donnons, fig. 1 de notre pi. VIII, l'appareil complet du dictiothyrh Trigeri, d'après une magnifique préparation obtenue par M. Munier Ghalmas. Pour trouver là un appareil court, il faudrait une terrible bonne volonté (2). (1) Voir Eugène Deslongchamps, Paléontologie française (Bra- cliiopodes jurassiques) , pi. VI, fig. 8. C-l) Voir plus loin, p. 139, Tarticle que nous consacrons à la discussion des caractères du macandrevia et ^es dicliolhyris. — 217 — Nous en concluons, que Thomogénéité est nulle, dans chacun des groupes, ou si l'on veut dans cha- cune des deux familles de M. Douvillé. Ce ne sont pas d'ailleurs les seuls inconvénients, que nous ayons à signaler. Admettons un instant, que ces deux groupes soient vraiment naturels. Voici encore une autre considération, qui aurait bien sa valeur. Autrefois , nous considérions notre famille tere- bratulidœ comme suffisante pour les besoins des classificateurs. Si terehratula et ivalclheimia sont deux familles, en combien de morceaux M. Douvillé arrivera-t-il à dépecer notre malheureux groupe des terebratuUdœ ? Nous aurons sans doute aussi;, la famille des terebraiellidœ, puis celle des magasidœ, des megerlidœ, des Kraiissinidœ, des platiidœ, etc. J'en passe et des meilleures ; car nous aurions aussi probablement les Bouchardiidœ, puis les terebriros- ti'idœ, peut-être môme les trifjonosemidœ. Voyez un peu, comme cela serait facile à l'esprit, de saisir une pareille série de mécaniques en idœ. Mais ce n'est pas tout, et au train dont y vont certains paléontolo- gistes, surtout à l'étranger, on en arriverait à faire des sous-familles, en inœ, avec les jeunes états, con- sidérés comme divisions indispensables , et nous aurions probablement les orthoidinœ, etc., et une débâcle complète de petites divisions lilliputiennes, jusqu'à la dernière molécule intégrante de la dernière infortunée térébratule. M. Douvillé, j"en suis sûr, serait là , tout le premier, pour crier haro, et qu'il me pardonne ces quelques mots échappés à ma plume, car je le considère comme un naturaliste — 218 — érainentet qui en a donné de véritables preuves clans le travail que j'analyse, d'une manière un peu vive peut-être, et, je ne le confonds certes pas, avec ces naturalistes , qui nous accablent d'un déluge de genres plus ou moins ridicules. Dans la famille des terehratulidas , ou à appareil court, M. Douvillé admet les genres terebratulina , possédant un appareil complet en forme d'anneau ; les espèces étant dépourvues , soit de septum , soit de cloisons rostrales. Tous les autres groupes pos- sèdent un appareil incomplet, en forme d'anse. Ils se distinguent, les uns par l'absence de septum : ce sont les terehratula , liothyris , dictyotliyris, glosso- thyris et pygope ; un autre, dielasma , par l'absence de ces mêmes cloisons rostrales. Enfin , le genre cœnothyris possède un septum , mais est dépourvu de cloisons rostrales. La famille deii waldheùniïdœ , ou à appareil long, comprend pour M. Douvillé : 1° le genre macandrevia , qui est dépourvu de septum médian , mais possède des cloisons rostrales. Tous les autres ont un septum médian , les neothyris et loaldheimia , étant dépourvues de cloisons rostrales, et au contraire les j)lesiothyris , zeilleria, Eudesia et aulacotltyris, munis de ces mêmes cloisons. M. Zittel, dans son Traité de paléontologie (1), n'ac- cepte pas les 2 familles de M. Douvillé, et il n'en considère qu'une seule . les terebratulidœ , dont il sépare toutefois les agiopes , qu'il réunit, avec les thecidées, dans une famille particulière, thecideidœ. (1) Traité de Paléontologie, par Karl Zittel (édition française, par M. Barrois, 1883). -' 219 — M. Zittel adopte une partie des genres de M. Douvillé, il en rejette d'autres et en introduit lui-même quel- ques nouveaux. Il accepte également un certain nombre de genres , créés par les auteurs américains, surtout pour la série paléozoïque. M. Zittel divise ses terebratulidœ en 3 groupes. Le premier, constitué par les formes a court appareil ANNULAIRE^ uo Comprend que le seul genre terebra- tulina. L'auteur considère agulhasia , de M. King , comme simple synonyme. Le second groupe de M. Zittel est formé des espèces a appareil court. Il comprend les genres terehratula , correspondant aux biplicatœ de Quenstedt, ainsi que le genre dielasma de King, caractérisé par le grand développement des cloisons rostrales. Ce groupe comprend les plus anciennes térébratules des dépôts dévoniens , carbo- nifères et permiens. Il prend pour type, ainsi que l'avait déjà fait M. Douvillé . la terehratula elongata (Schlotheim) de l'étage permien. M. Zittel sépare de terehratula, comme sous-genres, a. pygope (Linck), qui renferme les pygopes (A. diphya) et les glosso- thyris (ter. nucleata (Schloth) de M. Douvillé. b. dic- tyothyris de M. Douvillé (1er. coarctata (Park) ; c. cœnothyris (Douvillé) (t. vulgaris (Schloth). Le .3^ groupe de terehratulidœ est formé des espèces à bandelette brachiale longue , atteignant au moins la MOITIÉ de la longueur DE LA COQUILLE. Ce groupe com- prend le genre waldheimia (King) avec les sous- genres suivants: a. vmldheimia proprement dite, espèces munies d'un grand foramen et sans cloisons rostrales ; type ter. flavescens , et quelques autres espèces à plis frontaux, du lias et du crétacé infé- - 220 — rieur, b. Eudesia (King), espèces pourvues d'un large foramen et de plis rayonnants , étendus du crochet jusqu'au front; type {trr. cardium (Lamk); c. macan- drevia (King); type [ter. cranium (Mtill.). A ce sous- genre doivent être réunis les neotliyris etplesiothjyn's de M. Dou ville ; d. zeilleria (Bayle). comprenant les terebratulœ cinctœ de M. Quenstedt. M. Zittel cite les ter. corm^^a (Sow.), numismalis (Lamk), larjenalis (Schloth),etc. e. «î//«co^%m (Dou ville), les impressœ de Quenstedt. L'auteur cite comme types ter. resu- pmata [Sovi .) , /)«/« (de Buch), emarginata (Sow.) , hippopiis (Romer), etc.f. antipt}i china, ^. Zittel crée ce nouveau sous-genre, pour les espèces voisines de la ter. bivallata (Desl). Les autres genres adoptés par M. Zittel dans ce groupe très-nombreux, sont les suivants: cryptonella (Hall), centronella (Billings), Ipptocœlia (Hall.), formés d'espèces des terrains an- ciens (silurien et dévonien d'Amérique), hinniphorîa (Suess.), type hinniphoria rjlobularis du Jurassique supérieur de Moravie, Reussellaria (Hall.), formé d'espèces dévonicnnes d'Amérique et d'Europe , me- ga?ithe?is {^uess.) , constitué par des espèces dévo- niennes et siluriennes d'Amérique et d'Europe. M. Zittel considère ensuite le genre terehratella (d'Or- bigny), formé d'espèces nombreuses, répandues de- puis le lias jusqu'à l'époque actuelle. Ce grand genre se subdivise en un grand nombre de sous-genres , tous caractérisés par une double attache de l'appareil brachial. Ce sont : a. /yr«(Gumberl.), type lyrameadi (Cumb.) ; b. trigonosemiis (Konig.) , formé unique- ment d'espèces crétacées, type /r/flidii\ i\np je propose comme complément de ce travail. — 230 — sur lescœuothj/ris, ancienne Teredrattila viilgaiis, du mushelkalk, sont moins importantes. J'ai déjà indi- qué les raisons qui me porteraient, contrairement à l'opinion de M. Douvillé, à rapporter ce sous-genre aux waldheimia et non aux térébratules. M. Douvillé n'a connu qu'une partie de son appareil brachial , réduit au plateau cardinal et aux branches currentes, munies des pointes des crura. M. Zittel partage l'opinion de M. Douvillé et réunit les cœnothyris aux térébratules proprement dites ; mais il ajoute un élément important à la connaissance de ses carac- tères génériques , en représentant l'appareil complet, flg. 552 et p. 74 de son Traité de Paléontologie. Le dessin donné par M. Zittel est une restauration effectuée en partie, d'après des exemplaires gra- vés de Recoaro et en partie d'après Koschinsky (1). Je n'ai pu consulter les travaux des deux auteurs, cités par M. Zittel, par conséquent, je ne puis que hasarder une opinion, qui se serait peut-être mo- difiée, si j'avais eu en main les pièces originales. Toutefois, la forme de cette plaque médiane libre, en forme d'écusson , est si différente de ce que montre d'habitude la réunion des branches ré- currentes des térébratulidées, que je crains ici quel- que méprise. Peut-être aura-t-on ajouté, dans cette restauration, des éléments de coquille adulte, à ceux de transformations du jeune âge, dont M. Frile nous a montré les singuliers stades. Dans tous les cas, je ne comprends point les analogies qu'une pareille dis- (1) Koschinsky, Zeislchrift der deutschen r/eologischen gesell- schafl, 1878, p. 375, tab. XVI. — 231 — position pourrait présenter avec les autres térébra- tulidées, et si, vérification faite, l'appareil devait être conforme, en réalité, au dessin de M. Zittel, on de- vrait certainement en faire un genre tout à fait spécial et qui ne pourrait se rapprocher ni des térébraLules proprement dites, ni des waldheimies. Disculina. Sowerby a décrit, en 1829 (1), sous le nom de Terebratula hemispliœrica , une petite espèce delà grande oolithe d'Angleterre, remarquable par la forme régulièrement bombée de sa grande valve. Un foramen arrondi, assez large, ouvert au milieu d'une aréa plane et de petite étendue ; eniin une grande quantité de fines lignes rayonnantes et spinuleuses formant un ensemble de caractères très-différent des torébratules proprement dites, mais assez semblable à l'ornementation de plusieurs térébratelles. Aussi d'Orbigny, trompé par cette apparence, l'a-t-il rap- portée au genre terebratella (2). A l'exemple de d'Or- bigny, MM. Davidson, Morris, Oppel , l'ont aussi considérée comme une térébratelle. J'avais les plus grands doutes sur l'exactitude de ce rapprochement et j'ai toujours pensé, que malgré sa forme spéciale et malgré l'absence des petites oreillettes latérales à la petite valve , le Ter. liemispliœrica se reliait plutôt au groupe des terebratuUna qui , dans le jeune âge, possèdent également de petites épines sur leurs côtes. Cette conviction était formée, dans mon esprit, dès 1862, époque à laquelle je décrivis (1) Sowerby, Minerai co)icholom.—Platidia (Zittel), 1883. Traité de paléontologie. Relations géologiques. 3 espèces actuellement vi- vantes dans la Méditerranée. tî« GROUPE. Le 2' groupe renferme les différentes formes, dans lesquelles l'apareil brachial subit, depuis l'état em- bryonnaire jusqu'à l'adulte, des transformations nom- brenses, désignées sous les noms de stades platidi- f ormes , tnag adif ormes , mégerli formes , etc. Le manteau n'offre plus ces spicules calcaires, si remar- quables, que nous avons vu se produire constamment dans le 1" groupe. Aussi la couleur de l'animal des- séché est-elle jaunâtre ou brunâtre, tandis que, dans le premier, la nuance des bras desséchés et des parties périphériques du manteau est d'un blanc — 2-^0 - mat, très-caractéristique. Le second groupe, formé d'un bien plus grand nombre de genres et de sous- genres, ne montre pas cet arrêt de développement dans le deltidium, que nous avons vu se produire dans les derniers genres du 1*^'' groupe. Aussi le crochet de la grande valve donne-t-il ici des carac- tères importants et nombreux, par la présence ou l'absence d'une aréa, par le développement, parfois considérable, des pièces deltidiales et par la grande diversité de formes dans le foramen. Ces différences essentielles ne s'arrêtent même pas à la reconnais- sance des genres et peuvent arriver jusqu'à servir pour la distinction des espèces. Les principaux genres de ce 2° groupe sont les Terebratula^ Waldlieirnia , Zeillena, Terebratella elMafjas, qui peuvent se subdi- viser en nombreux sous-genres et ensuite en sections. GENRES ET SOUS-GEKRES DU DEUXIÈME GROUPE. 1» Genkk TEREBRÀÏULiV (Llhwyd), 1696. Type Ter. maxillata (Sow.) (1). Coquille prescpœ toujours plus loiigue que large, assez rarement frangée à son pourtour, parfois en- (1) Il est assez difficile de savoir bien exactement quel est le premier auteur qui ait donné le nom de terehratiila, dans son sens strict et scientifique. Llhwyd en 1G9G {Ulh. Brit. con.) mentionne une coquille, à laquelle il donne un de ces noms com- posés, comme on les formait à cette époque, et qui sont plutôt une sorte de description succincte, qu'une véritable appellation: Terehratiila minor subrubra, pi. II, fig. 890. M. Davidson pense que la coquille considérée par Llhwyd est la Terehratiila maxil- lata de Sowerby. Fabio Colonna avait déjà figuré en 1616 plu- — 247 — tièrement lisse et arrondie, affectant le plus souvent la forme biplissée, c'est-à-dire de 2 bourrelets sail- lants à la petite valve, et correspondant à 2 sinus, sur la rjrande. A l'intérieur, plateau cardinal interrompu, en son milieu, par une échancrure triangulaire. Apo- physe calcanienne arrondie, peu développée. Septum médian md. Appareil atteignant environ un tiers de la longueur totale, en forme d'anse, les branches currentes en général un peu cliver g e7ite s ; les 2 pointes de crura bien développées, légèrement convergentes, avec l'extrême pointe dirigée obliquement vers le bas; branches récurrentes remontant assez haut, for- sieurs térébratuies, entre autres, ii. Terebratida diphya, sous le nom de Concha anomxja. Le très-rare petit traité de Fabio Colonna, intitulé Fabii Columnœ hjncei de purpura , donne la représentation très-exacte, pour cette époque , d'un certain nombre de coquilles de la Méditerranée^ mais ne peut être con- sidéré comme ayant suffisamment caractérisé le brachiopode auquel Klein a appliqué le nom de tcrebratida, puisque plusieurs espèces ont été représentées par Fabio Colonna. Klein reproduit une des figures de cet auteur, qui est une térébratule biplissée ; mais laquelle ? Là est la grande difficulté, car le dessin repré- senté, malgré la bonne exécution relative de cette figure, pour- rait tout aussi bien se rapporter aune espèce tertiaire, à la Ter. ampidla (Jivocchi) par exemple, qu'à la Terebratula perovalis, ou à la Terebratida subsella de Leymerie. Dans fous les cas, que le véritable type soit maxdlata, amptdla, perovalis ou sub- sella; comme toutes ces espèces appartiennent au même groupe des btplicatœ, nous pouvons considérer que le nom terebratula peut être conservé , pour le genre qui comprend la séi'ie si nombreuse des biplissées. Si, au contraire, on eût dû regarder la diphya comme le type, il aurait fallu choisir un autre nom, car, dans ce cas, le nom de terebratula se fût rapporté au Lio- thyris ou pygope, c'est-à-dire au 1" genre de notre 1" groupe. — 248 - mant en général une anse fortement recourbée, à convexité tournée en haut. Synonymie. Partie des térébratules des auteurs, — partie des térébratules à court appareil apophysaire (Davidson ), —térébratules proprement dites (Eug. Deslongchamps ) , paléontologie française. — Tere- bratula (Douvillé), 1880. — rere6r«^?: ftavescens, mais encore les Eudesia, réservant le nom de Waldheimia aux espèces à foramen petit et à crochet caréné sur les côtés; mais M. Douvillé a fait remarquer, que le type pris par King, pour son genre Waldheimia, étant précisément la Ter. australis, on ne pouvait plus transporter ce nom aux espèces d'un autre groupe , qu'il nomme alors ZeiUeria. M. Zittel, dans son Traité de Paléon- tolor/ie, admet k la fois, comme sous-genres, les Wal- dlieimia , les Eudesia et les ZeiUeria. C'est ce qui nous paraît le plus rationnel de faire. Voici en défini- tive la formule que nous adopterons : Waldheimia comprendra toutes les formes de térébratules à long appareil apophysaire et à crochet non caréné, percé d'un grand foramen circulaire. Gomme caractère de forme extérieure, la présence de plis longitudinaux viendra s'y ajouter et nous pourrons ensuite ad- mettre comme sous-genres : 1" Eudesia, formé des espèces voisines de la Ter. cardium de Lamark et de l'espèce récente Ter. Grayi (Dav.) ; 2" Ismenia, en reprenant l'attribution que King lui a donnée tout d'abord, pour les formes voisines des Ter. loricata et pectuncidus. A ces sous-genres nous devons encore ajouter les Lyra ouTereôrirostrade d'Orbigny, qui ont été rapprochées des térébratelles par les auteurs , mais qui , selon nous , doivent être plutôt jointes aux Waldheimia. En eifet , si on a pu trouver parfois (i) Eug. Deslongchamps, Paléontologie française. Brachiopodes du terrain jurassique, p. 51. — 260 — des Lyra avec un appareil térébratelliforme, cela tenait simplement à ce qu'on avait rencontré un stade de jeune âge. J'ai pu, en eiïet, m'assurer que, dans les Lyra ou Terehriro^tra bien adultes , l'appareil était absolument semblable à celui d'une Waldheimia. J'ai pu l'aire cette observation, principalement sur de grands exemplaires, très-adultes, de la T. Bargesaiia, que M. l'abbé Barges a bien voulu mettre à ma disposition. Nous donnons maintenant la caractéristique de ces divers genres et sous-genres. WALDHEIMIA. Coquille bombée, ovale, lisse ou à peu p)'ès lisse dans la réfjion des crochets, marquée ensuite de gros plis arrondis en nombre variable, qui s'accentuent de plus en plus, de façon à former une région frangée fronto -latérale, très-marquée, surtout sur la partie médiane , qui est en même temps un peu lobée. Cro- chet court et massif, percé d'un foramen circulaire, de grande taille, offrant en dessous une large expan- sion des deltidiums. A lintérieur, apophyse calca- nienne saillante , globuleuse et légèrement trilobée. Plateau cardinal largement développé, soutenu en son ynilieu , par un septum médian bien prononcé, dont la partie libre s'appuyant, sur le fond de la valve, atteint environ la moitié de la longueur totale ; branches currentes longues et arquées, atteignant les 4 cinquiètnes de la longueur de la coquille , offrant 2 fortes pointes de crura, largement convergentes, puis s' étendant en 2 fortes lamelles arquées, qui se — 261 — redressent ensuite, par une larf/e courbure, à leur extrémité, pour former les branches récurrentes; celles-ci remontant jusqu'au milieu environ de la coquille par 2 lames arcpuées^qui s'unissent enfin, sous la forme d'un pont , bien développée , niais sans parties récurrentes, aux points d'union, avec le reste des lamelles. SyiXonymie. Partie des térébratules des auteurs. — Partie des térébratules à long appareil apophysaire do M. Davidson. — Waldheimia pars (King), 1849. — Partie du sous-genre Waldheimia (Dav.), intro- duction.— Eudesia pars (Eugène Deslongchamps), Paléontologie française. — Eudesia pars (Dali.), 1877. — Waldheimia (Douvillé), 1880. — Waldheimia (Zittel.), Traité de paléontologie. Relations géologiques. — Le groupe Waldheimia , considéré comme s'appliquant uniquement aux for- mes du groupe de la Ter. flavescens, ne paraît guère devoir renfermer que la seule espèce actuellement vivante Ter. flavescens des mers d'Australie. 7" Sous-genre EUDESIA. (Kixg), 1849. Type Ter. cardium ( Lamark ). Coquille plus ou moins transverse dans le jeune àqe, ovale allongée dans C adulte, marquée de plis nombreux . plus ou 7noins aigus, parfois im peu noduleux, étendus depuis le crochet juscju' au front. Crochet de la grande valve largement tronqué par im foramen circulaire, à l'intérieur; ce crochet offrant des cloisons rostrales épaisses, mais peu étendues. — 262 — qid disparaissent parfois dans un épaississemeni du test rost?'al. Appareil brachial semblable à celui des Waldheimia ; mais à lamelles Tnoins fortes^ la barre transversale d'union des branches récurrentes évidée par suite de la prése?2ce de deux légers pro- cessus récurrents ^ à leur point d'attache. Septum mé dian court et parfois rudinientaire. Synonymie. -~ Partie des térébratules plissées des auteurs. — Partie des térébratules à long appareil de M. Davidson. —£'?/f/^5/« pars (King), 1849. — Wal- dheimia pars (Davidson). — Eudesia pars ( Eug. Deslongchamps ), Paléontologie française. — Eudesia (Douvillé), \sm.~ Eudesia (Zittel), Traité de pa- léontologie. Relations géologiques. En réunissant à la Ter. cardium (Lam.), typ. de King, les formes voisines des Ter. flabellum et Bessina, du système oolithique inférieur et de la Ter. Grayi, actuellement vivante, on trouve que le sous-genre Eudesia, très-allié d'ail- leurs au genre W^^fM^emim proprement dit, offre ses premiers représentants dans le système oolithique inférieur et qu'il se continue, jusqu'à Tépoque ac- tuelle, en formant un groupe d'espèces peu nom- breuses. On peut subdiviser ce sous-genre, en 2 sections : a. Eudesia proprement dite, caractérisé par la dis- position anguleuse de ses plis, par la forme relative- ment comprimée du crochet et par sa ligne cardinale étroite, même dans le jeune âge. Cette section com- prend uniquement la Ter. cardium de Lamark et est particulière à la grande oolithe. b. Flabellothyris ( Eug. Desl. ) caractérisé par la — 263 — forme arrondie et souvent noduleuse de ses plis, par la forme d'abord transverse, et d'autant plus accen- tuée que la coquille est plus jeune. Cette section comprend un certain nombre d'espèces, dont les plus anciennes Ter. Besshia (Eug. Desl.)j, se rencontrent dans l'oolitlie inférieure. La plus connue est la Ter. pabellum (Defrance) de la grande oolithe. On retrouve encore des formes analogues dans les terrains créta- cés. Gomme type actuellement vivant, nous devons citer la Ter. G/'«?/2 (Davidson). Cette section offre une transition bien marquée des Eudesia au groupe sui- vant, Ismenia. 8» Sous-genre ISMENIA (King), 1849. Type Ter. pectuncrdus (Schlotheim). Coquille plus ou moiris transverse, siirtoiit dans le jeune âge, quelquefois 'pourvue d'ailes latérales, comme un spirifer ou une argiope. Surface ornée de grosses côtes longitudinales, en général peu nom- breuses, aiguës, ou arrondies; mais toujours très- saillantes, coupées par de fortes rides transversales, ce qui produit une ornementation largement treillis- sée et toujours élégante. Crochet large et épais, tron- qué par un forajyien triangulaire, dans le jeune âge, plus ou moins arrondi dans l'adulte, parfois au milieu d'une aréa plane, comme dans les spirifers ; deltidium toujours peu prononcé, restant souvent incomplet jusfiue dans l'âge adulte. Crochet de la grande valve offrant toujours, à son intérieur, des cloisons rostrales bien m,arquées. A Vintérieur de la — 264 — petite valve, le plateau cardinal peu développé, s' ap- puyant sur un septum médian, plus ou moins pro- noncé, qui atteint la moitié de la longueur totale. Appareil brachial ne prenant sa forme définitive que dans l'âge tout à fait adulte, à branches currentes, fortes et arquées, à branches récurrentes, massives, qui ne deviennent libres que fort tard, l'état méger- Ufornne persistant beaucoup plus longtemps que dans les autres groupes. Synonymie. Partie des térébratules des auteurs. — Terebratulœ loricatœ (de Buch, Quenstedt), etc. — Terebratella pars [(i^Ovhi^iv^). — Megerlea pars, de la plupart des dMio^uvè. — Ismenia (King), 1840 (1). (1) Dans sa classification des brachiopodes , Monograph of Permian fossils, 4849, M. King a désigné, sous le nom d'ismenia, un certain nombre de petites espèces coralliennes et oxfor- diennes, en prenant pour type la Ter. pectunculus de Schlotheim. Il a ensuite étendu le même nom à la Ter. pectnncitloides, du même auteur, qui est une véritable Terebratella. M. Dali, consi- dérant ces attributions de King comme erronées, a rattaché tout d'abord le nom d'ismenia, comme l'avait fait M. Gray à la Ter. sanguinea, qui appartient à la subdivision laqueus, des térébra- telles; mais il a ensuite créé le nom de Frenula, pour la même Ter. sanguinea. M. Zittel a considéré les diverses formes juras- siques , tantôt comme des térébratelles : A. Perrieri lEug. Desl.) du lias, tantôt comme de véritables megerlea : Ter. pectunculus (Schlothi, Ter. Evaldi (SLiess), loricata (Schloth), etc. Pour ce qui est de la Ter. pectunculus de Schlotheim, delà Ter. hœnmghausi (Defrance), qui n'est autre que la T. Fleuriausa de d'Orbigny, j'ai pu reconnaître, qu'à l'état le plus adulte, ces espèces pos- sédaient un appareil conforme à celui des Waldheimia, figuré d'ailleurs très-nettement par Quenstedt, tab. 45, lig. 1, brachio poden. Quant aux Ter. loricata et recta, bien que l'appareil, dont M. Zittel a fait connaître la structure, soit rattaché, par une - 265 — — Non hmenia (Dali), 1871. — Merjerlea pars (Zittel), Traité de paléontologie. — Non hmenia (Zittel) , Traité de paléontologie. Relations CxÉolggiques. Le sous-genre hmenia pa- raît être jusqu'ici propre aux terrains jurassiques. Les plus anciens représentants T. Suerri et Perrieri (Eug. Desl. ) appartiennent à la zone de Amm. Mar- garitatus du lias. On le retrouve ensuite dansToolithe douljle lamelle , au septum médian , comme dans les vérital^les mégerles, la fornle des branches récurrentes et surtout de leur pont d'attache , s'éloigne tellement de celui de la véritable Me- rjerlea Iruncata, qu'on ne pourrait l'admettre comme celui d'une mégerle. On pouvait aisément s'y tromper, lorsque la série des curieuses transformations platidiformcs , magadiforraes et mé- gerliformes des térébratules, mise en lumière par M. Herm. Frile, n'étaient pas connues; mais aujourd'hui, qu'il n'en est plus ainsi, on ne peut plus regarder l'appareil delà Ter. loricata, figuré par M. Zittel, comme autre chose que le stade rnégerli- formo d'une lérébratule. Ce fait est, d'ailleurs, aujourd'hui, hors de doute, pour la Ter. Perrieri du bas, alliée de très-près à la Ter. loricata et dont j'ai pu trouver l'appareil adulte, offrant les plus grands caractères de ressemblance avec celui des Eudesia et des Waldheimia. Je décris d'ailleurs plus loin, dans ces études critiques, l'appareil de la Ter. Perrieri d'après un exemplaire, où cet appareil était naturellement préparé, dans une coquille com- plètement vide de gangue et dont l'intégrité était par conséquent complète. Je renvoie à cet article, pour plus de détails. Les fi- gures publiées par M. Quenstedt, pi. 44, fig. 80 à 82, le démon- trent d'ailleurs pour la T. loricata. La fig. 81 montre évidemment le passage entre les stades téj'ébratelli formes et térébratuli- formes,la lamelle d'attache des branches currentes étant réduite à 2 pointes, laissant un vide au milieu, absolument comme nous l'avons observé, dans le stade correspondant de la Ter. aeptigera. Les fig. 80 et 81 montrent d'ailleurs l'état térébratuliforme com- plètement formé. — 266 - inférieure, le fullers'earth et surtout dans le corallien, oii nous citerons comme types principaux Ter. pec- timculus et Loricata de Schlotheim. On peut y admettre 3 sections : a. N'a pas reçu de nom particulier. Formée d'espèces très-allongées dans le sens transversal, munies de grosses côtes arrondies ou aiguës. Se rencontre uni- quement dans le lias. Types : Ism.Siiessi. (Eug. DesL); Ism. Perrieri (Desl. ). b. N'a pas reçu de nom spécial. Formée d'espèces plus ou moins globuleuses prolongées, en ailes, dans le jeune âge et munies de grosses et fortes côtes aiguës ou lamelleuses , renferme des espèces jurassiques, dont les plus abondantes proviennent du coral rag. Types : hm. Munieri (E. Desl.), du fullers' earth ; Ism. loricata; hm. Hœninghausi (Defr.), du coral rag. c. N'a pas reçu de nom spécial. Formée de petites espèces aplaties, garnies de côtes plus ou moins nombreuses, parfois prolongées en longues lames, coupées par des lignes transverses. Se rencontre principalement dans l'oxfordien et le coral rag. Type : hm. pectunculus (Schloth) sp. 9o Sous-genre LYRA (Cumberland), 181G. Type Lyra meadi (Cumb. ). Coquille allongée, comprimée à la région cardinale, où la grande valve se prolonge en une sorte de long rostre, droit ou incliné, parfois même légèrement tordu, s' atténuant de plus en plus jusquà so?î extré- mité, qui est tronquée, par un foramen circulaire. Ce rostre offrant, en dessous, une aréa plane, plus ou — 267 — moins prononcée, avec un large et fort deltkUiim, qiii occupe presque toute la surface de cette aréa. Les 2 valves marquées d'un grand nombre de plis assez fms, devenant souvent très-nombreux, par dichoto- mie, en se rapprochaiit de la région frontale, A V in- térieur du rostre, de fortes cloisons rostrales, qui divisent cet espace en trois longues chambres, à peu près égales. A la petite valve, apophyse calcanienne très-développée : un septum médian atteignant en- viron le tiers de la longueur de la petite valve. — Appareil brachial semblable, dans l'état adulte, à celui des Waldheimia ; mais dont les stades mégerli- f ormes et surtout ter ébratelli formes subsistent long- temps. Synonymie. Partie des lérébratules des auteurs. ~ Lyra (Gumberland) , 1810. — Trigonosemus pars (Kônig. ), 1825.— Waldhei7nia p3.rs (Gray). — Tere- brirostra ( d'Orbigny ) , 1847. — Lyra ( Zittel ) , Traité de paléontologie. Relations géologiques. Ce sous-genre, si remar- quable par le long rostre qui remplace le crochet de la grande valve, appartient en entier à la série cré- tacée. Le type le mieux connu est la Lyra meadi (Gumberland), de la craie glauconienne des environs du Havre, plus connue sous le nom de Térébratule lyre, ou de Terebrirostra Lyra (d'Orb.). Dans la craie de la Provence, se rencontre une grande et belle espèce, la Lyjm Bargesana (d'Orb.) (1). (1) Nous citons ici la hYR\ Barrjesana (d'Orb.). moins pour signaler cette remarquable espèce, que pour citer les observa- tions que nous avons faites sur son appareil brachial. Jusqu'ici, — 268 ~ 10" Genre ANTIPTYCHINA (Zittel), 4883. Type Ter. bivallata (Eug. Desl.). Coquille lisse. Grande valve renflée, munie d'un large Iode dorsal, excavé lui-même par un sinus lo7i- fjitudinal médian, plus on moinsprofond. Petite valve renflée vers la région cardinale, avec un gros pli médian, correspondant au sinus de la gravide valve. Crochet court et épais., 7ion caréné sur les côtés, tron- ciuépar un for amen circulaire assez large; deltidium large , mais court, bien juarc/ué à tous les âges. L'in- térieur du crochet sans cloisons rostrales. A Vinté- rieur de la petite valve , un septum médian très- prononcé, s' étendant presque dans toute la longueur de la coquille. Appareil brachial, en forme danse, dépassant la moitié de la longueur totale, formé de on n'avait que des données confuses, au sujet de l'appareil de la Lyra, que certains auteurs ont signalé, comme analogue à celui des térébratelles et d'autres à celui des VJaldheimïa. M. Davidson, dans son introduction, a exprimé le regret que cet appareil ne fût pas connu. Pour répondre au désir exprimé par notre sa- vant et excellent maître, j'ai fait un grand nombre de prépara- tions sur de grands exemplaires, que M. l'abbé Barges a bien voulu me donner, pour cet objet. Malgré la gangue excessive- ment dure, qui remplissait l'intérieur, j'ai pu obtenir toutes les parties de l'appareil , sur des échantillons adultes. Tous m'ont constamment donné un appareil de Waldheimia. Ce sous-genre remarquable ne doit donc pas être rapproché des térébratelles, comme la plupart des auteurs l'ont fait jusqu'ici, à cause, sans doute, del'aréa si développée qu'il présente. En résumé, les Lyra sont des Waldheimia rostres, comme les Trigonosemus sont des térébratelles rostrées. i — 269 — 2 branches, curr entes fortes et arquées , mimies de 2 grosses pointes crurales convergentes et s'iinissant, par une large courbure aux lamelles récurrentes , minces à leur point d'attache ; mais cini s'élargissent beaucoup, en formant 2 arcs fortement courbés, remontant très-haut, vers les poiiites des crura et reliées enfin entre elles par une forte lamelle d'at- tache, en forme de pont, avec processus latéraux bien délimités ; les parties latérales de cet appareil souvent marquées de pointes divergentes, plus ou moins pro- 7io?icées. Synonymie. Partie des térébratules des auteurs. — Waldheimia pars (Davidson). — Terebratella pars (1) (1) L'appareil brachial de ce genre, quoique construit, à l'état adulte, sur le type des Waldliehina^ oiïve, dans la ferme très- arquée de ses lamelles , une disposition rappelant celle des térébratelles. C'est pour cette raison, que j'avais rangé la Ter. bivallata dans ce dernier genre, bien que j'eusse reconnu qu'elle manquait de la lamelle supplémentaire d'attache, au septum médian, qui est le caractère essentiel du genre Terebratella. M. Herman Frile, eu montrant que l'état térébratelliforme sub- siste longtemps, très-prononcé, dans la Ter.septigera, prouve par cela même que je n'étais guère éloigné de la vérité, en considé- rant l'appareil de la Ter. bivallata, comme allié de très-près à la forme térébratelle. En opérant ce rapprochement, j'avais encore été guidé par la forme extérieure de la coquille, qui offre une cer- taine analogie avec la disposition générale des plis et sinus des valves, qu'on observe sur plusieurs térébratelles vivantes, entre autres sur les Ter. cruenta (Dillwyn), rubicunda (Soli, et même dorsata (Lamk). L'état absolument lisse de notre Antiptychina contraste , il est vrai , avec celui de la plupart des térébratelles ; mais ce dernier caractère différentiel perd beaucoup de sa valeur, puisque nous pouvons citer des térébratelles, la Ter. Bouchardi (Dav.) , par exemple, dont la surface des valves est — 270 — (Eug. Desl.), Paléontologie française. ^ Antipty china (Zittel), 1883, Traité de paléontologie. Relations géologiques. Les espèces de ce groupe, remarquables par leur foramen, semblable à celui des Eudesia et par leur l'orme biplissée, rappelant les Antiplicatœ de M. Douvillé, font leur première appa- rition dans le système oolithique inférieur, oii nous pouvons citer comme type la Ter. bivallata (Eug. Desl.). Gomme espèces des terrains tertiaires, rappe- lons la Ter. septigera (Loven) , encore aujourd'hui vivante dans les mers du nord. Les Ter. Floridana (Pourtalès), Raphaelis (Dali.), etc., montrent que ce type remarquable de brachiopode est largement re- présenté à l'époque actuelle. Nous rapportons avec doute, comme section du genre Antipty china, la Ter. vernenili (Eug. Desl.), dont M. Douvillé a fait le type du genre Plesiothfjris ; mais dont les caractères ne sont pas suffisamment connus, pour asseoir une opinion définitive. ? a. Plesiothyris (Douvillé). Coquille de forme bi- plissée, crochet caréné sur les côtés, percé d'un foramen oblong, de moyenne taille et muni en dedans complètement lisse. En somme, on peut dire que le genre Antiptychina peut servir de point de rapprochement, entre la série des Waldhehnia et des sous-genres qui s'y rattachent, Eudesia, hinenia, Lijra et les véritables térébratelles. Ce der- nier genre n'est donc pas aussi tranché qu'on pourrait le croire au preiTiier aljord et montre, une l'ois de plus, que les types na- turels ne sont que bien rarement isolés et se rattachent souvent à d'autres types, par des liens qu'on n'aurait pns soupçonnés au premier abord. - 271 — de cloisons rostrales. Un septum médian très-dcve- loppé , coïncidant , d'après les observations de M. Douviilé, avec un long appareil apophysaire; mais dont les détails sont inconnus. Type : A. Verneuili (Eug. Desl.), du lias de l'Espagne. il» Genre ZEILLEPJA (Bavle, Douvillé), 188U. Type Ter. cornula (Sow.). Coquille ovale allonfjée , quelquefois transverse , en général lisse, à valves tantôt uniformément convexes , tantôt marquées d'un si?ius longitudinal à la petite valve , correspondant à tin lobe sur la grande; à région frontale ciuelquefois hilohée, ou quadrilobée, rarement marfjuée d'une frange de plis ; parfois un lobe à la petite valve , correspon- dant à une région creusée longitudinalement sur la, grande. Crochet caréné sur les côtés, souvent acuminé , percé à son extrémité d'un foramen de taille rnédiocre , ou excessivement petit ; deltidium toujours complet , et bien marqué. A l'intérieur, le crochet de la petite valve muni de cloisons rostrales. Appareil brachial très-long, atteignant présente le bord frontal de la coquille , en forme d'anse simple; branches currentes légèrement arcpiées, se portant presque directement, vers le bord frontal , souvent garnies d' appendices épineux latéraux ; branches récurrentes se relevant brusciuement , suivant un angle très-aigu, remontant très-haut, prescpxe jus- ciu'à toucher les pointes des crura, qui sont toujours plus ou moins longues et convergent obliquement vers la région buccale ; lamelle d'union des branches 272 ciirrentes presque toujours hrusquement coudée, avec processus d'attache légèrement récurrents. Un septum médian toujours très-prononcé , mais toujours libre d'attache, à l'état adulte , avec les diverses parties de l'appareil. Synonymie. Partie des térébratiiles des auteurs. — Partie des térébratules à long appareil de M. David- son. — Waldheimia ^n.v?> (King), 1849. — Waldheimia pars (Davidson) , introduction. — Waldheimia (Eug. Deslongchamps ) , Paléontologie française.— Ze///mrt (Bayle, Douvillé), 1880. — Aulacothyris (ïio\ïs\\\h), Zeilleria et Aulacothyris (Zittel) 1883. Traité de pa- léontologie. Relations géologiques. Les Zeilleria comprennent la plus grande partie des Waldheimia des auteurs. Si on en retranche les Mega?iteris, qui appartiennent aux séries paléozoïques , les Zeilleria ne paraissent guère s'être produites avant la période jurassique. Elles deviennent, dès le liaS;, très-nombreuses et offrent un grand nombre de formes bien caractéri- sées. Elles diminuent beaucoup en nombre, pendant la période crétacée et dans les terrains tertiaires ;, oîi elles sont représentées par les espèces du groupe JSeothyris. On peut admettre parmi les Zeilleria, des sections qui permettent de reconnaître des séries , au milieu du grand nombre d'espèces qui composent le genre ; mais qui ne devront, sous aucune espèce de prétexte, être considérées comme ayant une valeur générique. a. N'a pas reçu de nom spécial. Section caractérisée par son crochet très-caréné, foramen petit, coquille peu renflée, avec la région frontale bilobée ou qua- 213 - (Irilobée se rencontre principalement dans le lias, exemples. Ter. qnadvifula ( Lamk ) , Tei\ conmta ( Sow. ). b. N'a pas reçu de nom spécial. Crochet peu ca- réné; foramen relativement grand; coquilles plus ou moins aplaties, parfois un peu transverses. Toute la série jurassique. Gomme type du lias^ citons la Ter. subnumismalis {\)d.\.), la Ter. Lycetti (Dav. ) du lias supérieur, la Ter. pentaedra (Miinster) du corallien, c. N'a pas reçu de nom spécial. Crochet acuminé, très-caréné; foramen petit; forme allongée ou aplatie, un ressaut très-marqué au pourtour, parfois bilobée. Toute la série jurassique : Ter. sartliacensis (Dorb.), du lias ; Ter. emarginata (Sow.), de l'oolithe infé- rieure ; Ter. biappendicidata (E. Desl.) du callovien ; Ter. humeralis (Schloth) du Kimmeridgeclay. d. Fimbriotliyris (Eug. DesL). Crochet acuminé, caréné; foramen médiocre ; forme allongée, aplatie, tronquée à la région frontale, qui est en même temps frangée de plis. Spéciale au lias. Type Ter. rjueran- geri (Eug. Desl.). e. Ornithella (Eug. Desl.). Crochet recourbé, peu caréné. Foramen petit, ou très-petit. Forme allongée, bombée; sans ressaut au pourtour; front rond, carré ou légèrement bilobé. Se rencontre, non seulement dans toute la série jurassique, mais aussi dans les terrains crétacés. Types du lias : Ter. indenlata (Sow.), du fullers' earlli^ Ter. ornitliocephala (Sow), du cailo- vien, Ter. ombonella [hdjnk), de l'oxfordien et du corallien, Ter. bucciilenta (Sow,); des terrains crétacés, Ter^ celtica (Morris ). f. N'a pas reçu de nom spécial. Crochet rela- 18 — 274 — tivement épais^ court, foramen assez grand. Forme globuleuse, courte, ramassée. Se rencontre unique- ment dans les terrains crétacés. Ex. Ter tamarindus (Sow.). g. N'a pas reçu de nom spécial. Crochet très- recourbé, aminci , médiocrement caréné ; foramen assez petit. Forme allongée, coupée brusquement vers le front, fortement bombée, à la grande valve, largement creusée à la petite. Ces espèces paraissent cantonnées dans le système oolithique moyen. Exem- ples : Ter. pala (de Buch), Ter. Bernardma (d'Orb. ). h. N'a pas reçu de nom spécial. Crochet aminci , très-caréné ; foramen assez petit, forme allongée, peu bombée, ou même déprimée, offrant deux pointes espacées à la région frontale. Du système oolithique inférieur et moyen. Exemples : Ter. obovata (Sow. ), du cornbrach ; Ter. dujona (Sow.), de la grande oolithe ; Ter. vidnalis (Schloth) , de l'oxfordien. i. Microthyris (Eug. Desl. ). Crochet très-recourbé en forme de croc, finement appointi, sans carènes latérales, percé d'un foramen d'une excessive ténuité. Forme allongée, renflée aux crochets, déprimée et brusquement tronquée au front. C'est l'un des grou- pes le mieux caractérisé ; il ne se compose que d'une seule espèce, la Ter. lagenalis (Schloth), qui est propre au cornbrash. j. Aulacothyris (Douvillé). Crochet aminci, très- caréné et même évidé sur les côtés. Foramen petit. Coquille plus ou moins allongée ; la grande valve renflée, la petite marquée d'un profond sinus. Se rencontre principalement dans le lias et dans le sys- 275 - tème oolithique inférieur. Citons comme exemple du 1", la Ter. resupinata (Soav. ) et du second, la Ter. carinata. (Lamk). k. Epicijrta (Eug. Dcsl. )• Crochet assez court, très-caréné ; foramen très-petit. Coquille plus ou moins allongée ; grande valve marquée d'un sinus très-prononcé, petite valve très-rentîée ; en un mot, d'une disposition absolument inverse de celle du groupe précédent. Se rencontre uniquement dans le lias. Exemple : Ter. Eurjenii (de Buch). 1. Cincta (Quensted). Crochet petit, acuminé et pointu, très-fortement caréné; foramen excessive- ment petit. Coquille large, parfois transverse, forte- ment déprimée, quoique convexe aux 2 valves ; région frontale brusquement tronquée. Ce groupe ne se rencontre que dans le lias. Exemple: Ter. Cor (Lamk), du lias inférieur ; Ter, numismalis (Lamk), du lias moyen. ■V-l" Sous-GEXRE NEOTHYRIS (Douyillé), 1880. Type Ter. lenticularis (Deshayes). Coquille ovale (dlongée, en général cVunc assez grande taille, offrant dans Vétat adulte, une légère tendance à former un lobe dorsal, ce qui donne à la cotn7nissure des valves une légère inflexion vers le front; crochet assez épais, légèrement caréné, sur les côtés, percé jjar un forameti aiv'ondi, tantôt très-petit, tantôt assez large et qui parait s'agrandir par frotte- ment, dans 'l'âge très-adulte ; deltidium bien déve- loppé. A l'intérieur du crochet, les cloisons rostrales — 276 - disparaissent, dans im assez fort épaississement du test, qui se produit, d'ailleurs, dans toide la région cardinale des 2 valves; impressions musculaires et jialléales profondément accentuées. A la petite valve, une apophyse calcanienne très-développée, en forme de bouton , excavée pour l'insertion des muscles ré- tracteurs, Septum médian bien développé ; appareil brachial semblable à celui des Waldheimia, offrant une large courbure des branches currentes et récur- rentes. SYNONYaiiE. Partie des térébralules des auteurs. -- Partie des térébratules à long appareil de M. Davidson. — Waldlieimia pars des auteurs. — Neoth?jris (Dou- villé), 1880. — Maca?idrevia ])Rrs (Zittel), Traité de paléontologie. Relations géologiques. Le sous - genre Neothyris semble ne s'être produit qu'à l'époque actuelle, oii il est représenté par des espèces de grande taille , qui vivent dans l'océan indien et particulièrement dans les régions australes des 2 mondes. Nous pou- vons citer la Ter. picta {Qh^mmiz), la Ter. dilatata (Lamark), la Ter. lenticularis (Deshayes), etc. -13" Sous-Genre MEGANTERIS (Suess) , 1856. Type Ter. archiaci (de Verneuil). Coquille de grayide taille, ovale-allongée , plus ou moins déprimée , à valves uniformément convexes, se rétrécissant subitement, vers la région cardinale. Crochet acuminé, se terminant en une sorte de pointe, percée à son extrémité d'un foramen très-petit. A l'intérieur, la rétjion cardinale renforcée, par un empâtement épais, aux dépens duquel est formé un plateau cardinal massif, en forme de grosse saillie, portant 2 mamelons, sur les parties latérales. Au- dessous\se voient 4 grosses empreintes arrondies , pour les muscles adducteurs. Appareil brachial semblable Cl celui des Waldheimia, formé de 2 branches cur- rentes fortement arquées, qui atteignent presque le bord frontal et s'unissent brusc/uement aux branches récurrentes, en déterminant un angle très-aigu ; ces branches récurrentes remontant très-haut, reliées entre elles, par une lamelle en forme de pont, comme dans les Waldheimia; les pointes des crura rempla- cées par 2 longues lamelles, qui descendent directe- ment vers le front et occupent plus du tiers de la longueur totale, dépassant par leur extrémité libre, la lamelle d'union des branches récurrentes ; septum médian disparaissant, noyé dans ïempàtement cal- caire de la partie supérieure; mais dont la trace apparaît bien manifeste, entre les 2 empreintes des muscles adducteurs. Synonymie. Partie des térébratules des auteurs. — Waldheimia pars des auteurs. — Meganteris (Suess)^ 1856. — Megantheris (Zittel). Traité de paléontologie. Relations GÉOLOGIQUES. Les Meganteris, qu'on pour- rait peut-être élever à l'état de véritable genre , inaugurent la série des térébratules à long appareil, dans la série paléozoïque. Les premières se ren- contrent dans le silurien supérieur. Elles sont à leur maximum de développement dans les couches dévo- nie«nes. Type Ter. archiaci (de Verneuil). — 278 — i¥ ? Genre KINGENA (Davidson), 1852. Type Ter. Lima (De France). Coquille circulaire, ou ovale , par fois siibquadrila- tère, à valves également bombées. Crochet de la grande valve court, très-recourbé et surbaissé, offrant en dessous ime sorte de fausse aréa, mal délimitée ; foramen circulaire, assez large, complété en dessous, par un deltidium peu développé. Surface des valves garnie de tubercules arrondis, très-nombreux , régu- lièrement disposés et très- forts dans le jeune âge, s'effacent plus ou moins, dans l'âge adulte. A l'inté- rieur, le crochet de la grande valve muni de fortes et épaisses cloisons rostrales. A l'intérieur de la petite valve, plateau cardinal large et presc^ue quadrilatère, du milieu duquel part wi septum médian court , mais bien prononcé. Appareil brachial long, formé de lamelles currentes arquées, sur l'extrémité des- quelles s'insère7it de fortes branches récurrentes , qui se relient au septum médian , par un double système de lamelles, très-analogue à celui de l'état mégerli- forme des térébratules, qui ne sont pas encore par- venues à l'état adulte (1). (1) Les gros tubercules arrondis, semblables à autant de pus- tules, qui garnissent la surface des 2 valves, donnent à l'aspect extérieur des Kingena , un caractère si différent de celui de toutes les autres Térébratulidées, qu'on est porté tout d'abord à les regarder, comme formant un groupe très-spécial et même disparate, dans la famille. M. Davidson ayant pu étudier l'appa- reil brachial , sur un échantillon de la Ter. lima (de France), trouva là une disposition de charpente, plus compliquée encore que celle de la Meyerlea tnincata, il créa en conséquence le - 279 — Synonymie. Partie des térébratules des auteurs. — Kingena (Davidson), 1852. — Merjerlea pars (Da- vidson), iS^Q.—Iùngm {Schl6nhs.ch), 1807. —Ki?ige?ia pars (Zittel), Traité de paléontologie. Relations géologiques. La première apparition de ce genre se produit dans les couches à Ammonites Margaritatus du lias, oii il est représenté parla Ter. Deslong champsi (Dav. ). On le retrouve ensuite, à partir de la craie glauconienne , représenté par la King. lima (De France). Enfin nous avons signalé genre Kingena, qu'il réunit plus tard aux Mégerles, après avoir observé que la Ter. piUchella de Sowerby offrait une disposi- tion d'appareil, à peu près semblable. C'est donc, avec l'addition de la Ter. lima et de la Ter.pulchella, que M. Davidson présente le genre Megerlea dans l'édition française de son introduction, p. 62. Ce genre ainsi reconstitué n'est, à notre avis, nullement naturel et il n'y a, entre ses termes, aucun point de ressem- blance, sinon la triple attache de l'appareil brachial. M. Davidson a lui-même été tellement frappé de cette discordance, qu'il a rétabli depuis, son genre Kingena, pour les espèces crétacées, à gros tubercules. Aujourd'hui, que les observations de M. H. Frile sont venues nous faire connaître les états magadiformes, mégerliformes et térébratelliformes des térébratules, onnepeut plus soutenir, à notre avis, une relation quelconque, entre les 3 groupes, admis un moment, par M. Davidson, à se partager la place dans la case Megerlea. Nous sommes convaincu que l'ap- pareil, tel qu'il a été décrit, dans les Ter. pulchella et sangidnea (voir p. 102), n'est qu'un stade de jeune âge et n'a nullement le caractère de coquilles adultes. Il en est vraisemblablement de même de celui de la Kingena de M. Davidson , et nous sommes presque certain, que la forme crétacée doit revêtir, en fm de compte, l'appareil, soit d'une Waldheiinia , soit d'une Terebra- tella. Quant aux formes jurassiques, qui ont été rapportées au genre Kingena, soit par nous-même, soit par M. Zittel, il faut encore séparer ce qui a rapport à la Ter. Deslongchampsi du — 280 — une apparition Lien inattendue de ce genre^ dans le calcaire grossier, ou éocène parisien, par la King. RaincoKrti ( Eug. Desl. ). Nous devons signaler maintenant quatre genres paléozoïques , décrits par les naturalistes américains et sur lesquels nous n'avons pas de données assez certaines, pour nous prononcer d'une manière dé- finitive. iS'ous nous bornerons à transcrire ici les courtes caractéristiques données par M. Zittel, dans son Traité de paléontologie. lias, de ce qui s'applique aux Ter- pentaedra (Munster), Friese- nensis (Schroter), du corallien. Notre opinion^ en ce qui se rapporte à la 1" de ces espèces, c'est-à-dire à la Ter. Deslong- champsi , est que l'appareil figuré par nous , pi. VII , fig. 10 de la Paléontologie française, n'e&t pas celui d'une coquille adulte ; mais représente le stade magadiforme de cette espèce. Ce fait nous paraît d'autant plus probable , que les échantillons de la Ter. Deslongchampsi , rencontrés jusqu'ici , n'ont pas leur del- tidium complet; ce qui est, à un haut degré, un caractère de jeune âge, dans le groupe auquel appartient cette espèce. Nous pensons, en définitive, que la Ter. Deslongchampsi est une véritable Kingena ; mais non encore parvenue à sa dernière forme. Quant aux espèces coralliennes de M. Zittel, nous ne voyons rien qui puisse autoriser leur inscription, dans le genre Kingena. Ce sont pour nous des Zeilleria, voisines des Ter. subniDiiisinalis et eniarginata , non encore parvenues à l'état adulte. Nous pensons , en définitive, que les Kingena ûoïweni certainement former un genre à part, bien démontré par l'orne- mentation si singulière de leur test ; mais dont la situation ne pourra être bien appréciée, que lorsqu'on aura des documents plus certains sur l'appareil brachial de ce groupe et sur les stades par oîx il doit nécessairement passer, avant de parvenir à l'état adulte. C'est pour cette cause, que nous plaçons un point d'interrogation, non sur sa légitimité comme genre, mais sur la place précise qu'il doit occuper. — 281 - iô" ? CRYPTONELLA (Hall), 1863. Type Crijpt. rectirostra (Hall). Coquille ovale , bombée des 2 côtés , munie cVun ffrand foramen ; appareil brachial lomj, les crura réunies, par un pont transversal, dans le voisinajje du bord cardinal. Synonymie. Crf/ptojiella {Zille.]) , Traité de paléon- tologie. Rel.vtioa's géologiques. Dôvonien. 16" ? CENTRONELLA (Billing) , 1859. Type Rhynchonella glansfagea (Hall}. Coquille lisse , semblable à une V/aldhei)nia ; ap- pareil brachial formé de 2 branches, en forme de ruban, qui se réunissent dans le voisinage du front, par leur plus large surface, en une courte plaque médiane libre. SiNOiNY'MiE. Cryptonella pars (Hall). — Centronella (Zittel), Traité de paléontologie. RelatioiNS GÉOLOGIQUES. Dévonien d'Amérique et d'Angleterre. 17» ? LEPTOCŒLIA (Hall), 1857. Type Leptocœlia flabellites (Hall). Coquille ridée ; appareil semblable au Centronella. Relations géologiques. Silurien et dévonien d'Amé- rique. — 282 — 18" V RENSSELŒRIA (Hall), 1857. Type R. Suessana (Hall). Coquille ovale allongée , sans plis, ni sinus fron- taux ; crochet aigu, saillant, plus ou tnoins recourbé, percé d'un trou rond. Ctrande valve offrant 2 de?its cardinales divergentes , soutenues par des plaques dentaires. Aux plaques cardinales de la petite valve commencent les 2 bandelettes de V appareil brachial, cjui, à une faible distance du bord frontal, se recour- bent en forme de genoux et envoient une branche pointue, allongée, dans une direction divergente, vers la grande vaine ; les branches descendantes de la bandelette convergent et se réunissent en une plaque mince, droite, souve?it un pru creusée, libre et allo7igée. Relations géologiques. L'espèce type R. ovoïdes (Hall) provient du dévonien de New- York. On en connaît d'autres formes du silurien et du dévonien de l'Amérique septentrionale. On groupe , parmi les espèces européennes, la Ter. strigiceps ( Rômer), du dévonien rhénan. lO" Genre TEREBRA.TELL (d'Orbigny) , 1849. Type Ter. dorsata (Gmelin). Coquille à valves généraleine7it renflées ; parfois la petite valve plus ou moins aplatie ; crochet de la grande valve parfois court et épais et alors tro7ujué bruscjuement, à son extrémité, par un large foramen rond ou ovalaire , dans le sens de la largeur , sans — 283 - offrir de carènes latérales bien prononcées ; souvent aussi ce même crochet s'avance en une sorte de pointe, entière dans le jeune âr/e, légèrement tron- quée par le foramen dans l'adulte, avec une large aréa, bien limitée par 2 fortes carènes latérales ; le foramen complété alors par 2 grandes pièces delti- diales plaiies, qui grandissent de plus en plus , aux dépens de sa partie inférieure. Ornementation formée presc/ue toujours de plis nombreux, plus ou moins marqués, irradiant du crochet vers le front et devenant plus nombreux par voie dichotomiciue ; parfois cependant les 2 valves entièrement lisses. A l'iîitérieur, un septum médian très-pro?io7îcé; appareil brachial, dans l'adulte , atteignant presque le bord frontal ; mais avec les branches currentes et récur- rentes très-arciuées , les currentes reliées au septum médian, par 2 branches latérales, supplémentaires (1). Synonymie. Partie des térébratules des auteurs. — Terebratella (d'Orbigny), 1847, Paléontologie fran- çaise. — Terebratella (Davidson), introduction. — Terebratella (Zittel), Traité de paléontologie. Relations géologiques. Les térébratelles comraen- (1) En réalité, les térébratelles ne sont que des Waldheimia, dans lesquelles le stade térébratelliforme, au lieu de se trans- former en état térébratuliforme , persiste jusqu'à la fin de la vie de ranimai. Ainsi, loin d'être supérieures aux térébratules , comme on pourrait le penser d'abord, les térébratelles, par la complication même de leur appareil, indiquent en définitive, vm véritable degré d'infériorité organique , une sorte d'arrêt de développement, ou si on aime mieux d'arrêt, de simplification; tandis que la forme térébratule parait être l'état le plus élevé, auquel juiisse arriver le brachiopode térébratulidé. — 284 — cent à se produire dans le lias , où elles sont repré- sentées par une toute petite espèce, Ter. Uasiana (Eug.Desl.)- Onen retrouve quelques autres exemples dans les terrains jurassiques supérieurs, particuliè- rement dans le coral rag. Elles deviennent fort nombreuses dans les terrains crétacés, oii le type Ter. Menardî (Laraark) est dominant. Par contre, les térébratelles sont fort rares dans les terrains tertiaires; si même elles y existent. Elles sont bien représentées , à l'époque actuelle , par 2 formes spéciales ; la f^, qui a pour type la Ter. dorsata (Gmelin), est largement distribuée dans TOcéan pacifique ; la seconde, dont le type est la Ter. Spitz- bergensis (Davidson), se rencontre dans les mers boréales. On peut admettre , dans le genre Terebratella, les sections suivantes : a. N'a pas reçu de nom spécial. Crochet court et massif, absence de véritable aréa à la grande valve; un lobe dorsal plus ou moins marqué, avec un sinus correspondant, sur la petite valve; ornementation formée de plis plus ou moins etîacés , parfois même presque lisse. Les espèces de cette section , nom- breuses à l'époque actuelle, sont spéciales à l'Océan indien. Exemples, Terebratella dorsata (Gmelin) sp., criienta (Dillwyn), rubiciinda (Solander), etc. b. N'a pas reçu de nom spécial. Crochet court , foramen petit; valves lisses, uniformément convexes. Le type de cette section est la Terebratella Spitz-ber- gensis ( Davidson ) . qui se rencontre dans les mers boréales. c. N'a pas reçu de nom spécial. Crochet court, - 285 — foramen large ; valves uniformément convexes, mar- quées d'un petit nombre de gros plis aigus. Craie supérieure. Type TereltrateAla 5'«y/ (Morton). d. iN'a pas reçu de nom spécial. Crochet élevé ; aréa très-marquée, percée d'un trou arrondi; orne- mentation de plis nombreux , bien marqués ; un grand lobe dorsal , avec sillon longitudinal médian , correspondant à un fort pli médian, à la petite valve. Les espèces de cette section se rencontrent, en petit nombre et de petite taille, dans les terrains juras- siques. Exemples, Terebratella liasiana (Eug. Desl.). — Terebratella Gtimôe li (Ziilel). Elles sont surtout nombreuses, grandes et bien caractérisées, dans les divers étages des terrains crétacés. Exemples, Tere- bratella Menardi (Lamark ) , pectita (Sow. ) , jj^/i- siensis (d'Orbigny ), etc. 20° Sous-genre TRIGONOSEMUS (Kœnig), 1825. Type Trirj, elcgans (De France). Coquille à valves très - inégales. Ornementation formée d'un grand nombre de plis rayonnants très- fms. Grande valve à crochet long et élancé . recourbé presque en croc à son extrémité, qui est percée d'un petit foramen oblong, s' oblitérant presciue complète- ment par les progrès de l'âge; muni en dessous d'ime grande et large aréa, plane , limitée sur les côtés par 2 carènes fortement accentuées ; deltidium long et plane, ne formant point saillie sur la surface de l'aréa. Petite valve plane ou peu convexe , répétant l'ornementation de la grande. A Vintérieur, le crochet - 286 — muni de fortes cloisons rostrales, à demi cachées par un fort empâtement du test. Intérieur de la petite valve offrant une profonde impression des imiscles adducteurs, creusée dmis un empâtement du test, qui s'accentue surtout sur la région cardinale; un ap- pendice épais et long, creusé en godet, pour l'insertion des muscles rétracteurs, constitue l'apophyse calca- nienne. Appareil brachial construit sur le même type que celui des térébratelles , mais plus court et à branches plus étroites. Synonymie. Partie des lérébratules des auteurs. ~ Deltyridea pars (Mac Coy). — Trigo7iosemus pars (Kônig), 1825. — Fissirostra (d'Orbigny), 1847. — Fissurirostra (d'Orbigny), iSA8.~ Delthyridea (King), 1850. — Triqonose?nus (Davidson), 1856, introduction. — Fissuristra (Pœtel), 1875. — Trigoiiosemus (Zittel), Traité de paléontologie. Relations géologiques. Se rencontre uniquement dans les séries supérieures des terrains crétacés. Exemples, Trig. elegcms (De France), sp. — Ter. pectiniformis (Schlotheim) , sp., etc. 21° Sous-genre LAQUEUS (Dall. ), 1870. Type Terr.b. californica (Kock). Coquille plus ou moins allongée , à crochet court et assez épais, percé d'un foramen assez grand, sans aréa bien prononcée ; munie d'un deltidium triangulaire, assez grand. Surface lisse , ou ornée de stries plus ou moins marquées. A l'intérieur, appareil brachial semblable à celui des térébratelles ; mais offrcmt, en plus , une attache supplémentaire réunis- — 287 — sant entre, elles, les brandies currentes et récurrentes. Le reste, comme dans le genre Terebratella. Synonymie. Partie des térébratelles des auteurs. — Terebratella pars (Davidson). — Laqueus (Dali. ), 1870. — Ismenia pars (Dali.), 1870. — Non Ismenia (King), 1850. — Laqueus et frenula (Zittel), Traité de paléontologie- Relations géologiques. De même que les térébra- telles proprement dites et dont elles sont à peine distinctes, les espèces du sous-genre laqueus se ren- contrent dans diverses parties de l'Océan indien.— C'est probablement à un jeune laqueus qu'on doit rapporter la Ter. sangulnea (Sow. ) (1). On n'en connaît point de représentants fossiles. Exemples , Ter. californka (Kock), Ter. rubella (Sow.), etc. 22" Sous-genre MAGASELLA (Dall.), 1870. Type Terebratella Cumingii (Dav.). Coquille ovale allongée, à valves convexes ; grande valve offrant un crochet aminci, presque prolongé en rostre; forameii petit et oblong , entamant seule- ment la partie supérieure et antérieure du crochet ; deltidium long, plane ou même un peu concave , s'étendant en dessous sur toute la longueur du crochet., fcdsant corps avec le test de la coc/uille. A l'intérieur, un fort empâtement du test , régnant sur toute la région cardincde de la petite valve, du milieu de lacpuelle part un septum médian, très-fort, très- long et si saillant qu'il vient toucher, par S07i extré- (1) Voir Eugène Deslongchamps , Études critiques sur des bra' chiopodes nouveaux ou peu connus, p. 102. — 288 ~ niité, le fond de la grande valve. Appareil brachial relativement court, formé de lamelles très-minces et très- arquées; les lamelles currentes reliées, au septum médian, par la barre transverse des térébratelles ; les récurrentes formées d'une simple lamelle, également très-mince, continuant l'arc des lamelles curreyites et se reployant en une courbe très-forte, qui se réunit à la lamelle currente du côté opposé; înais sans consti- tuer de pont d'attache proprement dit. Synonymie. Terebratella pars (Davidson). -Laqueus pars (Dali.), 1870. — Magasella (1) pars (Davidson), (1) M. Davidson, dans sa note sur les brachiopodes dragués pendant l'expédition du Challenger, énumère 12 espèces de Magasella. Ne connaissant pas un certain nombre de ces formes, je ne puis me prononcer à leur sujet ; mais pour ce qui regarde la Ter. Evansi (Dav.), comprise parmi elles, je ne puis la consi- dérer comme appartenant au sous-genre Magaaella, tel que je l'ai compris. Je crois plutôt que c'est une coquille non encore complètement adulte , appartenant au genre Terebratella, et qui n'a de commun avec Magasella, que la grande extension de son septum médian. M. Davidson n'indique la Ter. Cuiningii, qu'avec un? comme appartenant au sous-genre Magasella. Si on prenait pour type de ce genre la Ter. Evansi , il faudrait changer le nom de Magasella ; mais comme M Dali entend par ce terme Maga- sella, non pas une seule; mais une collectivité d'espèces, et parmi elles la Ter. Cami)Hjii , je pense qu'il vaut mieux adopter ce nom , tout en changeant le type , que de créer encore un nom nouveau, quand il y eu a déjà tant de trop, parmi les brachio- podes. En prenant le type Cumingu , les Magasella sont très- différentes des térébratelles proprement dites, tant par leur appareil, que par la forme extérieure, qui est bien plus celle d'une BoHchardia, que d'une Terebratella. Reste à savoir si le genre Magasella ne devra être formé, que de la seule 7'. Cumingii, ou si l'on doit y rapporter d'autres espèces. — 289 — 1878. — Magasella pars (Zittel), Traité de paléon- tologie. Relations géologiques. Ce sous-genre n'est encore connu, que par des espèces vivant aujourd'hui dans l'Océan indien. 23° Genre BOUCIIARDIA (Davidson), 1849. Type Ter. rosea ( Mawe ) : tulipa ( Blainville ). Coquille ovale allongée, lisse, à valves épaisses et régiilière)ne7ît convexes. Crochet proéminent, formant une sorte de court rostre, à rextrémité duquel est percé un petit foramen circulaire; deltidium très- grand, légèrement concave, mais faisant complète- ment corps avec la coquille, dont il forme la partie inférieure du rostre. A l'intérieur, les cloisons ros- trales remplacées , par un empâtement général dit test, c[id ne laisse, pour le passage du pédoncule, cjii'un très-petit tube cylindrique ; cet empâtement envahit d'un bout à l'autre l'intérieur de la coquille, ne laissant libre que la place absolument néces- saire aux bras et à la chambre viscérale. A l'intérieur de la petite valve, les rebords des fossettes cardinales formant 2 apophyses divergentes, se logeant dans une cavité correspondante à la grande valve; du sommet de la petite valve, naît l'apophyse calca- niemie, qui prend la forme de 2 fortes crêtes diver- gentes, allongées. Au-dessous de l'empâtement cardi- nal, naît un septum médian épais, sur lequel s'insère l'appareil brachial, formé de 2 simples lames , en forme de croissants , donnant à l'ensemble la forme 19 — 290 — d'une ancre. Aucune trace de branches curr entes, dans cet appareil. Synonymie. Partie des térébratules des auteurs. — Pachyrhynchus (King) non (Spix). — Bouchardia (Davidson) 1849. — Bouchardia (Zittel), Traité de paléontologie. Relations géologiques. Une seule espèce connue, vivant sur les côtes du Brésil. Bouchardia tulipa (Blainville). = Ter. rosea (Mawe). 24» Genre MAQAS (Sowerby) 1816. Type Magas pumilus (Sowerby). Coquille petite, discoïde , à grande valve très- bombée , à petite valve plane, ou subconcave au mi- lieu. Crochet fort, court, et recourbé , légèrement tronqué par une ouverture triangulaire; deltidium rudimentaire ; surface lisse. A l'intérieur de la grande valve, une légère crête obtuse , qui la divise longitu- dinalement , jusqu'aux deux tiers postérieurs. A l'intérieur de la petite , un très - grand septum médian, venant toucher, par son extrémité, le fond de la grande valve; ce septum supportant à son extrémité 2 larges lamelles triangulaires, cjui se redressent à leur extrémité libre de façon à donner à l'ensemble la forme d'une ancre; du plateau car- dinalf partent enfin 2 brariches currentes arquées, offrant les 2 pointes des crura très-développées et se rejoignant, par leur autre extrémité, avec les larges croissants du septum médian. Synonymie. Partie des térébratules des anciens au- — 291 — teiirs. — Magas (Sowerby) 1816. — Mannia (Uewal- que) 1874. ~ Magas (Zittel), Traité de paléontologie. Relations géologiques. Genre exclusivement crétacé. F^xempla, Magas pianiliis (Sow.) delà craie deMeudon. 250 Sous-genre RHYNCHORA (Dalman) 1828. Type Anamites coslatus (Wablemberg). Coquille légèrement transverse, à grande valve élevée, à petite valve presque plane ; lisse ou légère- ment striée. Grande valve offrant une large aréa triangulaire, déterminant une longue ligne cardinale transverse ; la plus grande partie de cette aréa percée par un énorme for amen triangulaire , offrant à peine quelques traces de deltidium. A l'intérieur, un épais- sissement cardinal large et épais, du milieu duquel naît un septum médian, qui atteint presque le bord frontal et qui s'allonge assez, à cette extrémité, pour toucher la grande valve. Appareil brachial conformé comme celui des Magas, mais formé d'éléments plus petits. Synonymie. Terebratula pars des auteurs. — Ano- mites costatus (Wahlemberg) 1821. — Rhyncliora (Dalman) 1828. Relations géologiques. Le sous-genre Rhynchora , très-voisin d'ailleurs du Magas, appartient comme lui à la partie supérieure des terrains crétacés. Nous pouvons citer comme exemples les Rhyncliora cos- tata (Dalman), Rh. spathulata (Wahlemb.) et Rh. Davidsoni (Bosquet). C8 13 as s- 3 O a c o s o fe^ H^ ai a o c H > (A <1 3 o s rt 3 m C O p^ p-1 H H O ÛC d ctï es o r.) es O) C Tl eu S »5 H y. 1 1 II yj y: en en I 1 ,vi . . ? J^ja o o -T M go — ç » '-' a) — ^ r ti = --; aS Si- "35. 2 2 = 8: I"lt||^|p3|; 1s. c -Cl c ■ï > -- ' - - o < 7 1 z t — LU Q. O ce a eu ^ a o ^ a 3 5 -3 o -3 Cl, 3 M > a o Q Bi ^ u Wl o c; ^ H O D H « CQ W W H > «■g" a o w s:? m TAlU w ^H li> -<^ u «J f^ usa. — 294 — Les 2 groupes de térébratulidées, comme on le voit par ce tableau, sont loin d'avoir la même importance numérique. Le premier comprend 5 genres, sur les caractères desquels, nous avons des données cer- taines. La plupart des espèces, qui les composent, sont relativement récentes et aucune n'est apparue avant la période liasique. Les Megerlea, Kraussina et platidia sont spéciales à la faune actuelle, ou aux terrains tertiaires les plus récents. Le 2« groupe renferme 13 genres, dont 6 pourraient être modifiés par des études ultérieures, soit pour leur valeur propre, soit pour la place qu'ils doivent occuper. Ce sont les 2 genres Cœnothj/ris (Dou\.) et Kingena ,Dav.), dont la position est encore incertaine. Les 4 autres Cryptonella (Hall.), Centronella (Bill.), leptocœlia (Hall.) et Reusselœiia [Ud\\.) ne nous sont guère connus que par les travaux de M. Hall, et nous ne pourrons nous prononcer définitivement sur leur valeur, que lorsque des études plus complètes nous permettront de mieux préciser leurs caractères. Quelques-uns des genres de ce 2^ groupe nous montrent des représentants pendant la période paléo- zoïque ; mais la plupart sont de la période jurassique. Un petit nombre se rencontre dans les terrains cré- tacés, d'autres font partie delà faune actuelle. Les genres Terebratula et Zeilleria, d'ailleurs les plus nombreux, soit par leurs sections, soit par leurs espèces, sont ceux dont la distribution géologique paraît être la plus étendue^, puisqu'ils offrent des re- présentants, depuis les terrains les plus anciens, ou palézoïques jusqu'à l'époque actuelle. Les genres Waldheimia et Terebratella, qui commencent à se — 295 — produire pendant la période jurassique, se conti- nuent jusqu'à l'époque actuelle ; mais presque toutes les Wald/ieimia sont invassiques, tandis qu'au con- traire la plupart des térébratelles appartiennent à l'époque crétacée, ou à la période actuelle. Les autres genres, beaucoup moins importants, parle nombre de leurs sections et par les espèces qui les représentent, sont distribués: Cœnothyris, dans le trias; les An- tiptt/china, depuis la période jurassique jusqu'à l'époque actuelle ; les Kingena et Magas sont crétacés ; les Cryptonella, CenlroneUa, Leptocœlia et Reiissel- leria, paléozoïques. Enfin le g<àx\x^ Bouchardia appar- tient à l'époque actuelle. Un dernier fait important à citer est le petit nombre des genres qui ont vécu pendant la période tertiaire. Si maintenant nous faisons le relevé de l'ensemble des divisions et subdivisions, adoptées dans notre classification, en tenant compte des 2 groupes de nos Terebratulidœ, nous obtenons les chiffres suivants : 18 genres, qui admettent une subdivision en 13 sous- genres, renfermant l'immense série d'espèces, qui ont été classées en 60 sections. Ces dernières n'ont d'autre valeur que de pouvoir servir à un rangement analytique des térébratules; mais ne doivent point être considérées comme ayant une importance orga- nique absolue. Les bases principales employées ont été, d'une part , la forme extérieure ; de l'autre, celle du crochet et du foramen. Nous avons donné surtout la préférence à ce dernier, parce qu'il représente en- core un caractère d'organe et qu'il est toujours facile de l'apprécier, même dans les espèces fossiles. Nous devons enfin citer, ici, un certain nombre de — 296 — noms, adoptés par les auteurs, mais qui n'avaient point à iîgurer dans notre classification, parce qu'ils ne s'appliquent qu'à des différences d'âge et princi- palement à de très-jeunes exemplaires. Nous les prenons par ordre alphabétique. Atretia (.Teffrys), type Atretia gnomon (Jeiî.), con- sidéré par quelques auteurs comme formant un genre de la famille des térébratulidées, n'est proba- blement que le très-jeune âge de la Rliynchondla psittacea ( Chemnits). Gwynia (King), type Gioynia capsula (King), très- jeune âge de quelque brachiopode, probablement de la Macandrevia craniuni. ? Hinniphoria (Siiess), type B. glohularis (Sûess), du corralien de la Moravie. Nous n'avons pu nous rendre un compte bien exact, de ce que peut être ce Hinniphoria , dont l'intérieur est représenté par M. Siiess, plutôt d'après des idées théoriques, que d'après les coupes exécutées par l'auteur. La forme extérieure de la coquille semble plutôt indiquer un état monstrueux de quelque térébratule, qu'une véritable espèce normale. Orthoidea (Firlen) n'est que le jeune âge de la Ter. nwnismalis, que MM. Haas et Pétri s'obstinent, dans leur travail sur les brachiopodes de l'Alsace- Lorraine, à considérer comme un genre spécial, en proclamant que j'ai fait une grosse erreur à ce sujet. Waltonia (Davidson), type W. Yalencienned (Dav.), jeune âge de quelque Waldheimia ou Terebratella. M. Reeve la considère comme étant un état non adulte de la Terehratella Eransii {ïia.\.). Zellania (Moore), type Zellania Davidso?ii{UooTe). - 297 — Les Zollania de M. Moorc ne sont que de petits brachiopodes, àpeine sortis de l'état embryonnaire et dans lesquels les valves n'ont pas encore débordé la chambre viscérale , de sorte que le rebord interne des coquilles forme, avec le septum médian, un en- semble qui simule l'appareil de certaines argiopcs ou cistella. M. Zittel les a considérées comme for- mant un genre voisin des argiopes ; mais la forme de leur foramen et la disposition subangulaire de leur crochet montrent bien que ce sont des coquilles excessivement jeunes et qui n'avaient pas encore produit leur appareil brachial, leurs bras étant encore à l'état tout à fait rudimentaire. C'est égale- ment à des embryons, un peu plus avancés en âge, qu'il faut rapporter les apiriferina oo litica {Moovq) et Spiriferina minima (Moore) de l'oolilhe inférieure d'Angleterre. Quant au Spiriferina Moorei (Dav.) du lias supérieur d'Ilminster, c'est évidemment un em- bryon de rhynchonclla. Les Terebratella Buckmanni et furcata ne sont très-probablement aussi que des stades de jeune âge , de quelque Waldlieimia ou Zeilleria. I\. — TV€>TE SUR U;\E A\<»IAME OBSERVÉE SUR l)î\' ÉCHAIVTILLOIV DE LiOTnSliBS IMTitE/i. PI. Vin, flg. 7, 10. Les lobes du manteau forment, dans toutes les Térébratules , 2 parties absolument symétriques : l'une droite, l'autre gauche, qui tapissent exactement le fond de chacune des 2 valves et se relèvent en- — 298 — suite , vers la région de la bouche , pour former les parois de la cavité viscérale. L'une des membranes du manteau se réfléchit même, sur les bras et jusque sur les éléments des cirrhes, de façon à ce qu'il y en résulte à l'intérieur, une vaste chambre, absolument vide et dans laquelle les bras peuvent facilement exécuter leurs mouvements. Les premiers naturalistes , qui rencontrèrent les Ter. diphya et diphyoides , furent très-étonnés de voir une Térébratule , dans laquelle un trou circu- laire passait de part en part , au milieu môme des 2 valves ; comme si cette coquille avait été clouée, pendant sa vie , sur le fond de quelque roche sous- marine. Pendant longtemps , l'explication de ce sin- gulier trou n'avait pu être donnée ; mais on finit pourtant par trouver d'autres exemplaires , dans lesquels la région frontale formait 2 gros lobes, par suite d'une large échancrure médiane. La décou- verte d'exemplaires semblables se multipliant , on put réunir des séries complètes, qui démontrèrent, d'une manière certaine , le mode de formation de ce trou. En effet, dans tel échantillon, la coquille était à peine échancrée , par son bord frontal ; puis l'échancrure était un peu plus grande . puis plus grande encore , et enfin arrivait jusqu'à séparer la coquille en 2 moitiés, ne laissant réunies ensemble, que les parties les plus voisines du crochet et de la charnière. Nous avions ainsi la série d'ouverture du trou. En continuant à recueillir des échantillons , on en trouvait d'autres , oii les 2 extrémités internes des lobes tendaient de nouveau à se rapprocher et une seconde série prouva, d'une manière tout aussi — 299 — complète, que les 2 lobes frontaux se rapprochaient d'abord et se ressoudaient ensuite sur la ligne mé- diane. On observait, tout d'abord, un trou énorme , qui allait en se resserrant, toujours et toujours, par suite du rapprochement de plus en plus marqué des lobes ; jusqu'à ce qu'enfin il ne restait plus d'autre trace de cette scission, que le trou médian, qui restait ensuite stationnaire. II est facile de comprendre, que dans toutes ces progressions des lobes latéraux , les 2 bras n'étaient gênés en quoi que ce soit. Leurs 2 parties libres pouvaient se mouvoir, tout aussi facilement, dans 2 chambres, l'une de droite, l'autre de gauche, que dans une seule et unique cavité. Du moment que la scission des deux lobes ne venait pas à dépasser le niveau de la bouche , tout pouvait fonctionner, sans aucune espèce de gêne ; mais c'était h la con- dition que la scission s'arrêtât là oii atteignait la barre transversale de l'appareil brachial ; aussi le trou des Ter. diph7/aTna.Tque-i-[l, à l'extérieur, le point oii finit l'appareil brachial. Une autre bizarrerie de cette Te?\ diphyn. Dans certains cas , les choses ne se passaient pas ainsi; mais la coquille poursuivait son accroissement d'une manière régulière, comme dans les autres térébra- tules, sans diviser ses 2 lobes. Les exemplaires ainsi conformés sont rares ; mais il y en a cependant un certain nombre, et quelques auteurs avaient même formé de ces exemplaires non divisés une espèce particulière, sous le nom de Ter. triangulus ou Ter. triquetra. Il arrive parfois que dans d'autres espèces, un ac- — 300 — cident peut produire, ce qui se fait normalement dans la Ter. diphya ; mais dans ce cas, le développement ultérieur, en rapprochant les 2 lobes, les ressoude, non-seulement par leurs bords ; mais encore le trou lui-même se referme et il ne reste plus qu'un petit enfoncement, situé d'une manière symétrique sur chacune des valves, au point qui avait été lésé. Parfois aussi, une ligne enfoncée suit jusqu'au bord frontal la trace de cette blessure, en formant un sillon plus ou moins accentué. Cet accident se produit assez fréquemment et a donné lieu à l'es- pèce nominale Ter. bivulnerata. Nous avons donné un dessin, pi. V, flg. 14, delà Paléontologie française, d'une Terebratula ?iumismalis , offrant aussi 2 cica- trices, symétriquement disposées, l'une en face de l'autre, sur la grande comme sur la petite valve. Nous avons eu Toccasion d'étudier un exemple curieux d'un accident absolument semblable , qui s'était produit, sur un exemplaire ù.\i Liothyris vitrea. Bien que les pygopes, ou Ter. diphya, appartiennent au même genre Liothyris, la scission en 2 lobes ne se produit point, sur les Liothyris proprement dits. C'est donc ici une anomalie et non un état normal. Nous voyons bien par l'exemple de l'espèce nominale. Ter. bivulnerata, ce qui se produisait au dehors ; mais nous ne connaissions rien de l'intérieur, empâté par une gangue très-dure, et nous ne savions pas comment se comportaient en dedans les 2 côtés des valves, lors du ressoudement des parties médianes- Notre échantillon de Liothyris vitrea vient démon- trer que cette espèce de cicatrisation se produit d'une très-singulière manière. La blessure avait eu — 301 -- lieu Irès-haut et immédiatement au-dessous du point 011 se termine l'appareil brachial. Un sillon longitu- dinal profond et absolument droit part de ce point , comme on peut le Yoir ûg. 9, sur la grande valve, et iig. 10, sur la petite. Ce sillon se prolonge ensuite jusqu'à la ligne frontale, et divise chacune des 2 coquilles en 2 lobes absolument égaux. Dans l'inté- rieur, il s'est produit un fait très-curieux. Les bords de la cicatrice ne se sont pas contentés de fermer les valves , elles ont émis chacune une lamelle , dont les éléments se sont accolés l'un à l'autre, de façon à former un septum frontal sur chacune des 2 valves, et comme rien ne contrariait leur dévelop- pement, ces septums sont tellement complets qu'ils se touchent et s'appuient, l'un sur l'autre, par leur extrémité libre; mais, comme la présence d'une cloison complète, dansle voisinage de l'appareil bra- chial, eût gêné la libre expansion des cirrhes gar- nissant les lèvres inférieures de l'ouverture digestive, les 2 septums , au lieu d'avoir poussé leur dévelop- pement jusqu'au bout , ont formé, vers ce point, une espèce de callosité,, qui limite les 2 lames. Lorsque la coquille est fermée, l'ensemble des 2 septums fron- taux ainsi disposés donne lieu à une cloison unique, en forme de croissant, dont les 2 pointes partent de la blessure primitive, et dont le reste grandit d'une manière régulière , en atteignant sa plus large sur- face, au point même de rencontre, où le septum dorsal vient butter contre son congénère ventral. La fig. 7 nous montre l'intérieur de la grande valve munie de son septum dorsal ; la fig. 8 nous offre l'intérieur delà petite valve, avec son septum ventral. — 302 — Enfin, dans la section longitudinale, flg. 11 , nous pouvons facilement apprécier le profil des 2 sep- tums et leurs rapports mutuels , soit entre eux , soit avec les 2 valves. On comprend Lien, comment une pareille cloison ne pouvait en rien gêner, ni le développement, ni les mouvements des bras. Cette curieuse distribution de septums frontaux, accidentelle ici, devient nor- male dans certaines argiopes ou cistella, et nous en avons produit un exemple remarquable dans VArgiope bilocularis (Eug. Desl. ), oii 2 septums frontaux ont une disposition identique à celle de notre exemplaire de Liotliytis vîtrea. Ce fait montre aussi qu'avant de considérer certains septums comme offrant un caractère générique , il faut bien recon- naître, si ces cloisons sont inhérentes à l'organisation même , ou si elles ne sont que le produit d'une ano- malie tout accidentelle. Dans les S tring acéphales, un septum dorsal analogue se produit normalement; mais il n'a pas de correspondant sur la petite valve et sert alors à recevoir l'extrémité bifide de l'apophyse calcanienne de la petite valve, qui a pris, dans ce genre, un développement énorme. Elle glisse, en rainure le long de ce septum dorsal , en l'enser- rant entre les 2 branches de son extrémité. Explication des figures. Fig. 7. Exemplaire mons- trueux de Liothyris vitrea , montrant l'intérieur de la grande valve et ses rapports avec le septum frontal de cette valve. — Fig. 8, Intérieur de la petite valve indiquant les rapports du septum frontal avec le fond de la coquille et avec l'appareil brachial. — Fig. 9 et 10. Extérieur des 2 valves montrant la place — 303 — de la cicatrice et le sillon perpendiculaire, qui part de cette cicatrice, pour rejoindre le bord frontal. — Fig. 11. Coupe, pour montrer les rapports des 2 septums dorsal et ventral avec les valves et avec l'appareil brachial. — Ces figures sont représentées du double de la grandeur naturelle ; d'après un exemplaire de ma collection. X. SUR L'APPAREIL BRACHIAL DE DIVERSES TÉ- BÉBRATVLES DU LIAS ET DU S^l'STÈUE OOLI- THIQUE irVFÉRIELR. 38. SUR L'APPAREIL BRACHIAL DE UISMENIA PERRIEIU. PL IX, fig. 1,3. J'ai décrit pour la première fois , en 1853 , dans l'Annuaire de l'Institut des provinces , 2 espèces de Térébratulidées du lias moyen , très-remarquables par leur forme et leur ornementation. Ne considé- rant alors que leur aspect général , qui les faisait ressembler à de tout petits spirifers et certain ce- pendant qu'elles n'appartenaient pas à la famille des Spiriferidx, mais bien à celle des TerehratuUdaR, je les décrivis sous le nom ^Argiopes. Ce genre était, en effet , celui dont l'aspect général leur convenait le mieux ; mais je ne me dissimulais pas que la dis- position alternante et non opposée des plis sur les valves , ne rappelait plus les caractères assignés aux véritables Argiopes. La forme seule de l'appa- reil brachial pouvait donner des résultats positifs , et je ne connaissais alors aucune des particularités de leur charpente interne. — 304 - J'établis donc provisoirement mes 2 espèces sous les noms (TAi^giope Suessii et Argiope Perrieri. En 1856. je les ai réunies au genre Megerlea, mais avec doute et guidé simplement par les apparences extérieures qu'elles offraient avec les espèces ju- rassiques, et principalement avec certaines formes coralliennes qu'on rapportait alors aux Mégerles. C'est également sous la même désignation que je les ai décrites et figurées dans la Paléontologie fran- çaise (décembre 1863). Ces 2 espèces n"ont été jusqu'ici recueillies en France que dans la Normandie, et bien qu'elles aient été retrouvées , depuis peu , en Angleterre , leurs caractères internes étaient restés inconnus. L'acqui- sition que j'ai faite , en ces derniers temps , de la collection Carabeuf , me permet de faire connaître, dans tous leurs détails, l'âge adulte et la charpente brachiale également adulte de VIsm. Perrieri. L'échantillon que je figure pi. I, fig. 1 et 2, me- sure en longueur 10 millimètres et 18 de largeur, c'est-à-dire à peu près le double de ceux que nous avions recueillis. La forme générale, à l'état adulte, n'est guère différente de celle que nous avions déjà observée (voir p. 174 de la Monographie des brachio- podes jurassiques de la Paléontologie française). Elle est seulement un peu plus renflée et le nombre des plis est plus considérable. La dichotomisation de ces plis se produisant, à l'état adulte, il s'ensuit que plus la coquille est âgée, plus le nombre des plis aug- mente. Nous avions déjà indiqué cette tendance à la dichotomie, sur une valve inférieure d'une coquille un peu plus âgée que les autres (pi. XXXV, fig. 10 — 305 — (le la Paléontologie française). Nous voyons, en effet, sur le large sinus médian de cette valve, les indices de 2 plis supplémentaires, dont celui de gauche est un peu plus accentué. L'indication d'un pli médian , dans des conditions semblables, se voit également sur le sinus de la petite valve, dans l'échantillon re- présenté pi. XXXV, fig. 4 (même Monographie); mais ce ne sont guère, jusqu'ici, que des tendances. Dans l'échantillon adulte que nous décrivons à nou- veau, le large sinus de la petite valve est devenu moins apparent , par suite de sa division en 3 plis longitudinaux. La partie surélevée de la grande valve, opposée au sinus , montre également 4 gros plis saillants, qui correspondent aux sillons de la petite valve. L'aréa et le foramen n'ont d'ailleurs éprouvé que de très-légères modifications ; le fora- men est un peu plus large et un peu plus ar- rondi; le développement du deltidium est aussi un peu plus grand, sans que toutefois les 2 pièces delti- diales se soient complètement rejointes, sur la ligne médiane, comme nous l'avons vu se produire dans l'âge adulte de la Terebratella Uasiana. Nous pensons même qu'à l'état le plus adulte, ce deltidium ne se complétait jamais, pas plus d'ailleurs chez Ylsmenia Perrieri, que sur les autres espèces du môme groupe. La forme irrégulière qu'il présente dans notre échan- tillon de la fig. 2, oii les 2 pièces sont inégales, dans leur développement, nous fait penser que nous avons ici le dernier terme de la production deltidiale de cette espèce. La charpente brachiale de VIsmenîa Perrieri se rapproche surtout de celle des WaldheAmia. 11 nous 20 — 306 — démontre que l'âge de notre coquille était à peu près celui de l'adulte, ot que, dans tous les cas, il avait, dans son développement, dépassé l'état, ou stade mégerliforme. Toutefois, le plateau car- dinal PL G, ressemble beaucoup à celui de la Megerlea truncatcL II est largement quadrilatère, terminé en haut par une petite apophyse calcanienne R. De ce plateau, sort un petit septum S' M', qui se perd presque aussitôt^, en formant une lame aiguë, n'atteignant même pas au quart de la longueur de la coquille. De l'extrémité du plateau cardinal naissent ensuite les branches currentes a, h, formant d'abord 2 pointes convergentes arquées et aiguës , qui viennent presque à se toucher, par leurs extrémités. Ge« branches currentes offrent ensuite 2 arcs laté- raux très-arqués, qui s'élargissent de plus en plus et forment, avant de se relier aux branches récurrentes a', b\ une large lamelle aplatie, dont l'extrémité s'avance en une sorte de crochet, terminant cette partie, par une contre-courbe, à direction inverse. Quant à la partie récurrente de la charpente bra- chiale , elle consiste en 2 lamelles élargies qui , avant de se réunir, sur la ligne médiane, dessinent une courbe très-arquée. Cette sorte de pont concave s'accentue encore par 2 apophyses récurrentes assez élargies, qui naissent au point où les courbures changent de direction et se terminent en une ligne carrée-obtuse. Cet appareil est, comme on le voit, très-analogue, dans son ensemble, à celui des Waldheimia, par exemple de la W. Grayi (Dav.) ; mais la forme arquée des lamelles, avec une contre-courbe à leur — 307 — pointe, rappelle évidemment la charpente des Is- menia loricata, pectiinculus et autres espèces du corsQlien , dont les intérieurs ont été mis en évi- dence par les beaux mémoires de MM. Quenstedt et Zittel. La connaissance de Fappareil de Vhm.Perrieri, qui doit être très-semblable à celui de notre ancienne Megerlea Siiessi, nous montre, de la manière la plus manifeste, que ces deux espèces sont très-voisines des formes coralliennes. C'est ce que nous avons d'ailleurs déjà indiqué , p. 182 de nos études cri- tiques , lorsque nous avons fait connaître les carac- tères et les sections du sous-genre hmenia. Explication des figures. PL IX , fig. 1. hmenia Perrieri ( Eug. Desl. ). Échantillon adulte , de gran- deur naturelle, provenant du lias moyen de May (Calvados), vu par sa grande valve. — Fig. 2 , a, b, c. Le même, grossi, vu par la petite valve, 2a; par la grande valve, '2b , Qi par devant, c; pour montrer la forme de l'aréa et du foramen. — Fig. 3. Inté- rieur grossi de la petite valve, montrant l'appareil brachial complet. 39. SUR l'appareil brachial de quelques térébratules DU LIAS ET DU SYSTÈME OOLITHIQUE INFÉRIEUR. M. Munier-Chalmas, ayant pu mettre à nu, dans leur intégrité, l'appareil brachial d'un certain nombre de térébratules , a bien voulu nous communiquer ces précieuses préparations , obtenues au moyen d'un acide affaibli. Ce ne sont plus des à peu près, comme le burin nous les avait donnés jusqu'ici; — 308 — mais des pièces remarquables , dans lesquelles les moindres détails de la structure sont évidents , et dont les résultats sont aussi certains et précis, que s'ils étaient dus à des coquilles vivantes. Nous étu- dierons dans cet article, l'appareil des Terebratula jjunctata, Eiidesi et fjlobata. APPAREIL BRACHIAL DE LA TEREBRATULA PUNCTATA (Sow.). PI \ fi"- 1 2 11. .V , 11^. 1, ^. Nous avions déjà représenté, dans notre Monogra- phie des brachiopodes jurassiques de la Paléontologie française, pi. XLYI, flg. 1, l'appareil de cette espèce ; mais notre dessin , exécuté d'après une préparation obtenue par le burin , au milieu d'une gangue fort dure, laissait beaucoup à désirer. Toutes les parties supérieures de l'appareil sont représentées d'une manière exacte , c'est-à-dire l'apophyse calcanienne A C , le plateau cardinal PLC, la naissance de l'ap- pareil et les pointes convergentes des crura ; mais il n'en est plus de même du reste, comprenant la partie inférieure des branches currentes a, b, les branches récurrentes a\ b\ et la barre transverse d'union. Les branches currentes sont beaucoup plus allongées et atteignent presque la moitié de la longueur totale de la petite valve. Il en résulte que cet appareil se rap- proche un peu, dans son ensemble, de la forme des 7nacandrevia et des dictyotliyris , et semble établir le passage de ces groupes , aux terebralules propre- ment dites ; mais il est bien différent de celui des zeillerkis puisque le septum médian , qui est le ca- ractère le plus distinctif de ce dernier genre , fait ici — 309 — complètement défaut. La portion coudée /', qui unit les branches currentes aux récurrentes, offre une disposition triangulaire très -élargie, comme nous Tobservons dans les dictyothyrh. Enfin, la barre trans- versale d'union des branches récurrentes, au lieu d'être plane ou légèrement courbée, montre 2 petites crénelures latérales^, ce qui donne à l'ensemble de cette barre, un aspect trilobé tout particulier. Il est donc évident, que la Terebratula jmnctata s'éloigne^ par la forme de son appareil , des terebratules pro- prement dites , à la section desquelles nous l'avions jusqu'ici rapportée et qu'elle mériterait peut-être de former un véritable sous-genre , voisin des macan- drevia et des dictyothyris, plutôt qu'une simple sec- tion, comme nous l'avons fait dans notre classifica- tion , p. 165, de ces études critiques. Nous avons déjà recueilli un grand nombre d'observations, qui nous permettront de donner plus de précision aux groupes reconnus déjà par nous, dans les terebratules à appareil demi-allongé. Nous nous proposons de publier un travail ;, sur ce sujet, dès que nos obser- vations auront acquis le caractère de généralité, qui leur manque encore aujourd'hui. APPAREIL BRACHIAL DE LA TER. EUDESI (Oppel). PI. X, fig. 6,7. L'appareil brachial de la Terr-bratula Eudes/', que nous reproduisons pi. X.fig. G, n'avait point été figuré jusqu'ici. Il n'offre rien de bien particulier et appartient à la série des appareils demi-allongés , comme celui des autres espèces de la série des — 310 — BipUcatœ. Relativement grêle et petite il atteint ce- pendant plus du tiers de la longueur de la petite valve. Les branches currentes o., b, légèrement ar- quées, sont unies aux branches récurrentes rt^ ô^ par une lamelle triangulaire, assez élargie et creusée en godet. La barre transversale d'union, grêle et étroite, est légèrement excavée, ce qui lui donne une apparence concave bien manifeste. Explication des figures. PL X , fig. 6 , Terehra- iula Eîidesi ( Oppel ). Intérieur de la petite valve , grossi du double environ , montrant l'appareil bra- chial bien complet , d'après un exemplaire provenant des marnes infrà-oolithiques de Saône-et-Loire , communiqué par M. Munier. — Fig. 7. Le même appareil grossi , vu de profil ; de la collection de la Sorbonne. APPAREIL BRACHIAL DE LA TER. GLOBATA (Sow.). PL X, fig. 3... 5. Bien que l'appareil brachial de cette espèce ait été plusieurs fois figuré , les dessins jusqu'ici publiés ont été exécutés , d'après des préparations plus ou moins incomplètes et ne peuvent être considérés que comme des diagrammes, dans lesquels, toutes les parties à peu près exactes en elles-mêmes , con- courent cependant à donner à l'ensemble un aspect défectueux. Les belles préparations de M. Munier nous ont fourni les détails les plus minutieux, dans une admirable intégrité. Nous avons reproduit , fig. 3, 4 et 5 de la planche X de nos Études cri- — 311 — tiques, 2 de ces préparations, grossies à 2 diamètres. Cet appareil atteint, par ses extrémités, à peu prés la moitié de la longueur de la petite valve. Les branches currentes a, b, se portent un peu oblique- ment, en suivant une ligne droite et se terminent en 2 pointes aiguës , légèrement divergentes. Elles sont reliées aux branches récurrentes «', 6', par une lamelle élargie et triangulaire , qui se redresse sui- vant un angle très-aigu et donne à cette partie, une forme des plus élégantes. L'ensemble est relié par une barre transversale étroite, légèrement et régu- lièrement excavée , sur la ligne médiane. En com- parant cet appareil avec celui des térébratules de de la section des Biplicatœ , dont nous connaissons la charpente, nous trouvons que, sauf sa plus grande longueur, il rappelle, dans ses détails, la forme gé- nérale des Terehraiula bipUcata et Phillipsii et s'éloigne de la Ter. perovalis , dont la charpente ess plus massive et dont les contours sont beaucoup plus arrondis. Ces espèces , d'ailleurs, offrent entre elles de légères différences, que les ligures font bien saisir , mais qu'il est fort difficile d'exprimer dant une description. Le trait caractéristique de l'appa- reil de la Ter. globata, se trouve donc d'un côté, dans la direction en ligne droite des branches currentes , de l'autre, dans la longueur, relativement grande, de ces branches. Elles n'atteignent pas toutefois ce qu'on observe dans les Bictyothyrh ni même dans la Ter. piinctata. On doit encore faire observer, que la longueur relative de la coquille et de celle de l'appareil ne pragressent pas en même temps ; ainsi lorsque la coquille est très-allongée, l'appareil semble — 312 - court ; tandis que lorsque la coquille est courte elle- même , l'appareil paraît avoir une longueur très- grande. La disproportion semble bien plus grande encore, lorsque la coquille est plus ou moins trans- verse. Dans ce cas , un appareil peut arriver à dé- passer les deux tiers, ou presque les trois quarts de la longueur totale; quoique, en réalité, il ne soit pas plus long, que dans les échantillons allongés de la même espèce , oii il n'atteint alors que la moitié, ou le tiers de la longueur. Explication des figures. PI. X, lig. 3. Terehra- tula fjlohata (Sow. ). Intérieur de la petite valve, grossi à 2 diamètres , montrant l'appareil brachial dans son intégrité. — Fig. 4. Le môme appareil vu de profil. — Fig. 5. Intérieur de la petite valve, montrant également l'appareil brachial très-complet. Ces figures sont faites, d'après 2 préparations exécu- tées par M. Munier-Chalmas, sur des échantillons provenant du fullers' earth des environs de Tournus (Saône-et-Loire). — De la collection de la Sorbonne. XI. 8LII E>ES BR;lCHiePODE$ AOll VEAUX OU PEU CO\XU8 DU LIAS ET DU «^ISTÈllE OOLITHIQUE I\FÉRIEUIt. 4Î). ISMENIA MURCniSONJE nov. spec. PL IX, fig. 5, 7. Testa 2^(1 rvula , valde tingonata, fere latiori quam longiori , ad frontem et in lateribus suhlohaia , per latam etprofundam dej)ressionem , in majorivalva, 2ier oppositum, in yninori autem lobum, valde resec- — 313 — tum nolata ; paucis lineis, levlter exporrectis et cjuasi squammulisjransversim instructa. Valvis œque con- vexis. Valvarum commissura leviter onqulata. Apicc crasso, proininente et exporrecto ; foraminc tnafjno , abrupte resecto. Intiis , in minori valva mediano septo, valida in- structo» Brachiorum fulero , ignolo. DiAGNOsE. Coquille petite, trigone, à peu près aussi large que longue, divisée en 3 lobes bien prononcés, par un large sinus, reployé carrément sur la grande yalve, correspondant à un fort bourrelet médian sur la petite ; régions latérales légèrement prolongées en 2 sortes de lobes, marquant la région cardinale. Sur- face ornée d'un petit nombre de lignes concentriques, formant comme autant de ressauts, parallèles aux lignes d'accroissement. Les 2 valves également con- vexes, légèrement acuminées, sur la région médiane. Commissure des valves offrant une assez forte in- llexion frontale et 2 inflexions latérales bien accusées. Petite valve assez renflée , montrant un gros pli médian, obtus, un peu acuminé et formant, vers le front, un angle très-prononcé. Grande valve répé- tant, en sens inverse, les 3 régions de la petite. Crochet fort, large et épais, assez fortement porté en avant et surplombant la surface de la petite valve, percé d'un large foramen , complété en dessous , ou plutôt sur les côtés, par 2 pièces deltidiales ne se joignant pas en dessous, ce qui donne à ce foramen, une forme arrondie en dessus, anguleuse en dessous. Caractères lntériedrs. Région cardinale triangu- laire . interrompue , au milieu . par un plateau cardinal, anguleux au sommet, élargi en dessous. — 314 — Un fort septum médian , sortant en dessous du plateau cardinal, va en augmentant de plus en plus, jusqu'aux 2 tiers environ de la longueur de la co- quille , 011 il s'arrête brusquement , en formant une grosse lame perpendiculaire. Appareil brachial inconnu. Couleur. Brun rougeâtre. Dimensions. Longueur, 8 millimètres ; largeur, 8 1/2 ; épaisseur, 4 millimètres. Obs. Cette curieuse espèce n'est encore connue que par un très-petit nombre d'échantillons, faisant partie de la collection Carabeuf. Elle diffère, de toutes les autres Isménies, par sa forme trigone et la grande épaisseur de son crochet. Les échantillons jusqu'ici recueillis accusent une coquille qui, sans doute, n'est pas arrivée à son entier développement, comme on peut s'en assurer en considérant la forme des 2 pièces deltidiales, à peine indiquées. Il est probable, toute- fois, qu'à l'état adulte, la forme trigone allait en s'ac- centuant de plus en plus et que le grand bourrelet médian de la petite valve s'accusait également et devenait même un peu carré. L'indice d'un caractère semblable se voit déjà sur l'échantillon figuré, qui est un peu plus adulte que les autres. Il est également probable que les lignes d'accroissement se creusaient de plus en plus, et que dans la coquille, arrivée à son dernier développement, elles étaient aussi squam- meuses que celles de VIsmenia Mimieri, décrite en traitant des espèces du fullers'earth. Nous ne connaissons presque rien de sa structure interne. Toutefois, la forme du septum médian de la petite valve, qui nous est offerte^ par un échantillon. — 315 — malheureusement en très-mauvais état de conser- vation, suffît pour démontrer qu'elle n'appartient pas h la section des Ismenia du lias, dont nous avons reproduit, p. 305, les caractères; mais bien à celle des formes coralliennes, dont le type est VIsm. loH- c(%ta. L'analogie de forme extérieure nous fait égale- ment penser que Ylsm. Munieri appartient aussi à la même section. Ce fait devient important, au point de vue géologique , car les 2 formes liasiques forment une section, dont les représentants ne passent pas dans le système oolithique inférieur et au contraire le groupe des Isménies coralliennes ferait sa première apparition, dès les couches les plus inférieures du système oolithique inférieur, c'est-à-dire dans la zone de \ Ammonites Murchisonœ. Ce serait encore une nouvelle preuve de la séparation profonde, que nous constatons à chaque pas, entre la faune du lias moyen et celle de la série oolithique. Nous avons vu plus haut les raisons qui nous ont porté à admettre le sous-genre Ismenia, de M. King, pour les formes oolithiques , que l'on rapportait naguère encore, aux mégerles. Le genre Mer/erlia a été établi pour la Terebratida truncata , espèce ac- tuellement vivante, et nous pensons avoir démontré d'une manière nette et précise (1), qu'on ne peut confondre les espèces jurassiques, avec ce genre si spécial et par ses spicules, et par la nature des trans- formations de son jeune âge. Ces caractères n'ont, en eifet, aucun rapport avec ceux des Waldheimia, dont dépendent en réalité les Isménies. (l) V. p. 158 et p. 180 de nos notes critiques. — 316 — On m'objectera peut-être, que cette multiplicité de sous-genres devient véritablement effrayante. Quelle accusation pour moi , qui n'en ai commis que 2 tout petits, et qu'on mette donc en comparaison ce que je fais, avec les véritables avalanches, qui nous sont lancées par l'étranger. Je ne dis pas qu'il faille accepter tout sans contrôle, loin de là ; mais nous ne pouvons échapper à l'obligation d'agrandir un peu les anciens cadres. Tous les paléontologistes sont d'ailleurs au- jourd'hui d'accord pour comprendre que les anciens groupes, paraissant bien suffisants naguère encore, ne le sont plus, depuis que les progrès accomplis ont multiplié d'une manière prodigieuse le nombre des espèces éteintes. L'un des plus éminents paléon- tologistes du siècle, M. de Koninck, est entré réso- lument dans cette voie , dans l'admirable monogra- phie, dont il a publié dernièrement les 5 premiers fascicules, comprenant les céphalopodes et les gasté- ropodes carbonifères de la Belgique. On ne dira donc plus que les jeunes veulent seuls multiplier les coupes , par amour de la nouveauté. Nos plus illustres maîtres sont en tête du mouvement. C'est à. nous de les suivre, sans crainte. Avec eux, nous serons toujours dans la bonne voie. Relations géologiques. VIs?7ie?iia Murchisonse pro- vient de la couche à Ammonites Murchisonge des marnes infrà-oolithiques. Elle n'a été recueillie, jusqu'ici, qu'à Feuguerolles et à May (Calvados), oii elle est très-rare. Explication des figures. PL IX . fig. 4 , Ismenia Murchiso7ise (Eug. DesL), échantillon de grandeur naturelle , provenant des marnes infrà-oolithiques — 317 — de Feiiguerolles-sur-Orne (Calvados). — Fig. 5. Le môme échantillon grossi , vu par sa petite valve. — Fig. 6 «, h, c, le même , vu sous divers aspects , avec un grossissement un peu moindre. — Fig. 7, Intérieur de la petite valve grossi. De ma collection. 41. SPIRIFERINA COLLENOTI (EuG. Desl.), iiov. spcc. PI. XIII, fig. 1... 3. Testa transvera ; mediano lobo, in minori valva, opposito autem, in majori valva, sinunotata. U bique, et in lateribus et in sinu, nec non, in opposito lobo, pliais rotnndis niimej^osis, sed leviter deletis, ornata. Adunco, in majorivalve, valde exporrecto, etcurvato. Area magna ; foramine, ut in aliis spiriferinis, del- toideo notata. Intus ignota. DiAGNOsE. Coquille transverse, munie, comme dans les autres espèces du genre, d'un large sinus médian, à la grande valve, avec un bourrelet correspondant à la petite. Ornementation formée d'un nombre variable de plis arrondis, souvent comme effacés, disposés en série rayonnante, des sommets des valves jusqu'au bord frontal. Ces plis, au nombre de 18ou20, existant aussi bien sur les 2 côtés que sur le lobe et sinus médian, plus marqués cependant vers les régions latérales. Structure poncturée, peu prononcée; les pointes visibles seulement à la loupe, disposées d'une manière régulière. Crochet de la grande valve long, arqué et crochu. Aréa grande et bien prononcée, munie comme dans les autres espèces du genre, d'un — 318 — large foraraen deltoïde ; pièces deltidiales inconnues. Caractères intérieurs. Inconnus. Dimensions. Longueur, 25 millimètres; largeur, 37 millimètres ; épaisseur, 25 millimètres. Obs. Le Spiriferina Collenoti se rapproche , par l'ensemble de ses caractères de la série des rostrali et en particulier, du Spiriferma pinguis (Ziéten). Il diffère des rostrali, par son sinus et lobe médians, garnis de plis, comme dans les Spiriferina Tessoîii, Deslo7igchampsii et Davidsoni ; mais là s'arrêtent les analogies , car, dans ces trois dernières espèces, les plis sont toujours très-accusés et fortement angu- leux ; tandis qu'au contraire, ils sont arrondis et comme efîîicés dans le Spiriferina Collenoti. En somme, on peut dire que cette espèce est un Spiri- ferina pinguis, dans lequel les plis sont disposés, sur une plus grande surface^, que sur les autres. Il n'y a donc pas, en réalité, passage d'une section à l'autre, comme on pourrait le croire au premier abord ; car l'espèce , bien caractérisée d'ailleurs par ses plis supplémentaires, appartient à la section des rostrali. Cette espèce remarquable a été trouvée d'abord en petit nombre^ par MM. Bréon et Collenot, dans les environs de Sémur. M. Bochard a depuis trouvé une localité, oii Ton pouvait alors recueillir plusieurs cen- taines d'échantillons. Tous étaient bien semblables, ne variant que par le nombre un peu plus grand, ou un peu plus petit des plis. J'accompagnais MM. Bo- chard et Bréon, dans l'excursion^, où fut trouvée cette accumulation extraordinaire d'une espèce habituel- lement rare. Je peux donc me rendre compte des caractères bien tranchés de cette espèce. Malgré nos — 319 — recherches les plus multipliées , nous ne pûmes re- cueillir un seul échantillon, dont le sinus et le bour- relet médian fussent dénués de plis. Ce caractère paraît donc bien constant. Je suis bien heureux de pouvoir dédier cette belle espèce, à l'aimable et savant doyen des géologues sinémuriens , qui a tant fait pour les progrès de la science, dans ce charmant petit pays de Sémur, et qui a doté sa ville natale, d'un admirable musée et de travaux, que lui envient les plus riches et les plus savantes villes de France. Relations géologiques. Le Sp. Collenoti est spécial à la partie supérieure de l'infrà-lias, ou lumachelle de Sémur ( Gôte-d'Or ) , caractérisée par V Ammonites Joîistho7ii. La lumachelle est ici en superposition directe, avec le grès infrà \i3iSique k Avicida contorta. 42. NOTE SUR L'ÉTAT JEUNE DE LA TEREBRATULA (ZEILLERIA) NUMISMALIS ET DU BICTIOTIIYRIS COARCTATA. PL XI,XII,XIII, fig. 4...9. J'ai figuré, dans la Paléontologie française, pi. XIII , fig. i et 2, d'une manière aussi nette que possible, le jeune âge de la Ter. numismalis , d'après une série nombreuse de formes , offrant tous les passages de l'état jeune à l'état adulte et je ne pensais pas qu'il pût y avoir, par la suite, ombre d'ambiguité. Il n'en a pas été ainsi et M. l'abbé Friren a imprimé une note , tout entière , pour réfuter mon opinion. Je ne m'étais pas d'abord occupé de la note de M. Friren, laissant ce paléontologiste extraordinaire aux singuliers travaux, dont il enrichit la science de — 230 — temps à autre (1) , pensant que sa note passerait inaperçue. Je m'étais trompé, et MM. Haas et Pelri_, dans leur travail sur les brachiopodes, accompagnant la carte géologique spéciale d'Alsace-Lorraine , ont cru devoir admettre que j'avais fait une grosse erreur {Fdlschlich als jiigend form von Waldehnia numis- m«//5 Deslongchamps ). J'ai fait fausse route, disent MM. Haas et Pétri. Le mot est vite trouvé ; mais Messieurs, vous voudrez bien me permettre de vous dire que la chose n'est pas prouvée , par cela seul que j'ai le malheur d'être d'une opinion contraire à la vôtre. Voyez un peu comme je suis difficile à convaincre, je crois, moi, et cela fermement, que j'avais eu raison. Je rétablis ici les conclusions que j'ai données (1) Sans compter le travail de réfutation, où il voudrait établir que ce que j'ai pris pour la jeune Ter.numisniaUs, est un genre très-curieux, appartenant à la famille des S trophomenidées, nous pouvons signaler d'autres travaux non moins fantaisistes de M. l'abbé Friren. Citons, par exemple, celui où ayant pris un certain nombre de petits morceaux de belemnites clavatus, ou peut-être de plusieurs espèces (l'histoire n'en dit rien), il rejoint le tout, en établissant ensuite, entre les divers morceaux , des solutions de continuité , rétablies par des lignes. Cela forme, après restauration , ce que l'on peut appeler vme excentricité, ou, si l'on aime mieux, une récréation paléontologique. Certes^ les belemnites n'ont guère eu de chance. Après avoir été prises pour de l'urine de lynx, après avoir été considérées comme des effets de la colère céleste, comme des pierres de foudre; après avoir été retrouvées, à l'état vivant, par Raspail, qui voulait en former des bataillons armés de toutes pièces , sur le dos des malheureuses amphitrites , il ne leur manquait plus pour der- nière misère, que d'être estropiées et mises en petits morceaux par M. l'abbé Friren. — 321 — page 85 de la Paléontologie française, auxquelles je n'ai rien à ajouter ni à retrancher. « MM. Brcon et Collenot de Sémur nous ont « fourni une série très-précieuse de jeunes exem- « plaires , depuis la taille de 3 millimètres. Nous « regrettons beaucoup que le défaut d'espace nous « ait empêché de figurer la série tout entière de « ces passages à la forme adulte ; nous nous sommes « contentés de représenter l'un des échantillons de « grandeur naturelle, pi. I, fîg. 1 a, b, et grossi « à G diamètres dans les fig. 2 a, b. Comme on le « voit , le faciès de la coquille jeune est tout ditîé- « rent de celui de l'adulte. La petite valve est en- ce tièrement plane, la grande est bombée ; le crochet « recourbé et très-aigu n'est nullement entamé par (c le foramen ; au-dessous, il y a une véritable aréa « triangulaire , percée d'un grand trou deltoïde , la trace de la disposition première, absolument plane du 1" stade. La portion b indique une région légèrement concave , correspondant au 2^^ stade ; mais cette forme un peu concave de la valve pourrait dépendre d'une fracture , ou tout au moins de l'état de grande mollesse de la jeune coquille, qui n'aura pu supporter, sans se déformer légèrement, les suites de la pression , pendant la fossilisation. Des traces légères de déformation accidentelle sembleraient, en effet, indiquer une Iracture partielle. Cette espèce de disposition semi-concave pourrait cependant être naturelle ; dans tous les cas, elle n'indique rien, ni pour, ni contre la thèse soutenue par MM. Haas et Pétri , et M. Quenstedt a figuré jusque dans l'âge le plus avancé, certains échantillons de la Ter. numis- malis, où pareil fait s'est reproduit (voir Quenstedt, — 323 — Brachiopodcn , tab. 45, fig. 106, 107 et 108). Nous avons d'ailleurs pu en recueillir nous-même de nombreux exemples, dans les marnes du lias moyen de Vieux-Pont (Calvados). La fig. 8 de notre pi. XIII nous montre les progrès duforamen ayant déjà beau- coup entamé l'extrémité du crochet et 2 deltidiums, bien prononcés, existent en dessous. Enfin , dans la fig. 0, la coquille est arrivée à son état normal, avec un foramen entièrement rond , fermé , en dessous, par 2 pièces deltidiales complètes ; mais une fente transversale, bien manifeste, existe encore, entre la base de ce deltidium et le crochet de la petite valve , fente qui ne se bouchera, d'ailleurs, jamais tout à fait ; car elle permet le va et vient du crochet de la petite valve, lorsque le bâillement de la coquille vient à se produire. Je pense qu'après ces explications, il n'y aura plus à revenir, sur les états embryonnaires de la Ter. îiumismalis. Tout naturaliste de bonne foi sera con- vaincu. Si toutefois, quelque esprit chagrin veut ar- gumentailler à ce sujet, nous lui laisserons le champ libre de discourir à son aise, et nous ne chercherons pas à le suivre sur le terrain d'une vaine discussion, sans portée scientifique. Les transformations subies par la Terebratula ou Dictyothyris co«/'cto^6f (Parkinson), pour être moins connues et n'avoir pas donné lieu à discussion, n'en sont pas moins aussi curieuses, que celles de la Tei\ nnmismaUs, et la forme extérieure du premier âge ou stade, n'a pas davantage de rapport, avec ce que deviendra plus tard la coquille. Nous avons pu re- — 324 — cueillir une série des plus complètes de toutes ses transformations ;, depuis la taille de 1 millimètre, jusqu'à l'âge le plus adulte, en lavant à grande eau les gros spongiaires de la grande oolithe de St-Aubin, de Langrune. Les Cupuloqiongia magna de d'Or- bigny sont connus, par les ouvriers ;, sous le nom de tripards, en l'honneur, s'il vous plaît, des tripes à la mode de Caen, avec lesquels nos spongiaires n'ont pourtant qu'un rapport des plus éloignés. Les énor- mes accumulations qu'ils avaient superposées au fond de la mer, lorsqu'ils vivaient en place, servaient d'abri à une masse innombrable de petites produc- tions marines, bryozoaires, spongiaires, échinodermes et brachiopodes. Tout cela grouillait, entre les feuillets des spongiaires et a été envahi, sur place, par les progrès de la vase, qui, de temps à autre, en- sevelissait tout le système. En lavant à grande eau, on peut donc se procurer quantité d'embryons des brachiopodes de la grande oolithe, tels que Ter. difjona, obovata, flabellum, hemisphœrica, etc., etc., ainsi que des milliers d'exemplaires de la Thecidea triangularh et de belles Crania ponsorti. A 1 millimètre de longueur, la DlctioUiyn's coarc- tata se montre, comme une petite coquille cordi- forme , avec un large foramen triangulaire , sans aucune espèce de trace de deltidium. Sa surface est à peu près lisse, sauf quelques indices, mal indiqués, de rides, ou plutôt d'ondulations rayonnantes. Un très-léger sinus longitudinal médian est indiqué sur la petite valve et correspond à un autre sinus, sur la grande. Nous n'avons jamais pu ouvrir aucun de ces très- — 325 — petits embryons, pour voir ce qu'est alors Tappareil brachial ; mais tout porte à croire, par analogie, que ce premier état coïnci Jait avec un stade plalidiforme de l'appareil. Prenons maintenant notre jeune coquille, à 4 mil- ' limètres de longueur. Nous pourrions suivre les progrès de l'accroissement, millimètre par millimètre; mais nous croyons la chose fort inutile. Arrivons donc à 4 millimètres, à un stade où l'état est déjà bien changé. Nous le représentons, fig. 3, de grandeur naturelle, fig. 4, a, h. grossi. La forme générale est très-modifiée ; cependant la coquille est toujours cordiforme. Le foramen est toujours large et trian- gulaire, sans aucune trace de deltidium ; mais bien que la région des crochets, représentant l'état du premier stade, soit absolument lisse, un sillon lon- gitudinal médian très-marqué se creuse , de plus en plus , à mesure qu'on s'avance vers la région frontale. En môme temps, tout le pourtour des deux valves se garnit d'une ornementation des plus élégantes, formée de stries longitudinales de plus en plus nombreuses, coupées par d'autres stries, en lignes onduleuses, dont les points d'intersection marquent autant de petites nodosités. Les deux valves sont donc divisées, en deux parties absolument différentes. Celle des crochets, lisse, correspondant au premier stade ; celle du front, très-élégamment treillissée, et oii les stries augmentant progressive- ment, par voie dichotomique, à mesure qu'on se rapproche du bord frontal. A la taille de 6 à 7 millimètres (fig. 5) de grandeur naturelle, fig. 6 grossie, les choses ont encore changé; — 326 — mais l'état définitif commence à apparaître. Le trou deltoïde s'est de plus en plus agrandi , vers le haut. Il se resserre par le bas, par suite de la présence de 2 petites pièces deltidiales, modifiant la forme trian- gulaire primitive. C'est alors celle d'une sorte de trou de serrure; comme il arrive d'ailleurs dans toutes les autres térébratules, à quelque sous-genre ou section qu'elles appartiennent. Sur les valves on voit encore la trace lisse du 1°' état, puis en dessous, un sillon, ou plutôt une petite fosse ovalaire, correspondant au sillon du 2' stade ; mais vers la région frontale, ce sillon se change, sur la petite valve, en un bourrelet, qui grandit peu à peu, et finit , dans l'adulte, par de- venir un gros pli, à contours bien délimités. A l'autre valve, le sillon se continue ; de sorte qu'en définitive, notre Dict. coarctata nous montre, comme caractère d'adulte, un gros sillon à la grande valve, avec un bourrelet correspondant à la petite. La disposition de ces sinus et bourrelets est d'ailleurs variable dans les espèces, et devient un caractère spécifique très-important. Le sillon est remplacé par un fort bourrelet, dans les Dict. coarctata, decussata, Tri- geri, etc., etc., ou par une région aplanie, dans les Dict. hyhrida et Micliaelis. Enfin , les 3 sillons sont persistants, durant toute la vie, dans la Dict. Morierei. A partir de l'instant oii le bourrelet médian s'est produit, l'ornementation en treillis devient de plus en plus accentuée et, dans certaines espèces, prend un caractère presque épineux. La coquille est d'ail- leurs toujours plus longue que large, tant que le foramen ne s'est pas complété ; mais lorsque les del- I — 327 — tidiums, étant venus à se joindre, grandissent ensuite de plus en plus , en fermant tout à fait le foramen , comme dans un anneau bien complet, on voit la coquille se modifier encore et devenir transverse. Les plis et sinus s'accentuent beaucoup et donnent lieu aux deux formes successives, représentées dans la pL XII, oi^i le dernier état d'accroissement (fig. 1 a, d) nous montre une coquille de forme nettement transverse, oii le caractère des antiplicatœ est porté à un haut degré. XII. NOTE SUR PLL1SIEUR8 ESPÈCliS DE CRAIVIE*^ DC SYSTÈME OOLITniQUE IIVFÉRIECR. PL XIV. Les crânies peu répandues , dans les terrains ju- rassiques , ne sont connues, dans le système ooli- thique inférieur, que par un petit nombre d'espèces. A la Crania Ponsorti^ que nous avons recueillie dans la grande oolithe de St-Aubin, de Langrune, et qui formait jusqu'ici l'unique et maigre contingent des espèces françaises, nous venons ajouter 5 jolies es- pèces, que nous a fournies la collection Garabeuf. De ces 5 espèces, 4 appartiennent aux couches à Ammonites Mur chisonœ;\di 5" provient de Toolithe ferrugineuse de Bayeux. 43. CRANIA GONIALIS (EvG. Desl.) nov. sp. PL XIV, fig. 1...2. Testa siibquacb'ata, patelliformi ; apice siibcentrali, prominulo ; in cardinali reijione , leviter nigulosa et — 328 — siibalata; antice sex plicù, valde promhientihus, ex apice ad frontem expotrectis, 07mata. Intus margi- nalilms signis valde angulosis, internis aiiteni pariim notatis. Adhérente valva ignota. DiAGNOSE. Coquille subqiiadrilatère , patelliforme , à sommet assez élevé , subcentral , en pointe un peu obtuse. Région cardinale formée d'une sorte défausse aréa, plane, légèrement rugueuse, étalée en pointes anguleuses à ses extrémités. Surface couverte de plis plus ou moins irréguliers , généralement au nombre de G , fortement accentués , irradiant du sommet , en forme de patte d'oie ; pourtour rendu fortement anguleux par l'expansion des plis. A l'in- térieur , impressions musculaires cardinales bien marquées, dirigées d'une façon anguleuse vers les pointes latérales ; impressions subcentralcs peu marquées. Valve adhérente inconnue. Dimensions. Longueur, 10 mill. ; largeur, à la ré- gion cardinale, 17 mill. ; hauteur, 4 mill. Obs. Cette espèce , connue par un petit nombre d'échantillons , est facile à reconnaître à ses 6 gros plis, formant la patte d'oie et à sa région cardinale évasée. Parfois les plis sont plus ou moins irrégu- liers et onduleux. Quelques-uns d'entre eux se bifur- quent parfois et deviennent alors moins distincts. Tel est l'exemplaire représenté fig. 2 a, b. Relations géologiques. La Crania gonialis provient des couches à Ajnmonites Murchisonœ de Feugue- rolles-sur-Orne , où l'espèce est fort rare. 5 échan- tillons connus. Explication des figures. PI. XIV, fig. 1 a, h, échantillon à plis irrôguliers, de grandeur naturelle ; — 329 — fig. 2 a, b, le même grossi ; fig. 3, type bien caractérisé, de grandeur naturelle. De la collection Carabeuf. 44. CRANTA MAYALIS (Euo. Desl.), nov. spec. PI. XIV,lîg. 4... f). Testa siiôquadrata, patellf'formi ; apice subcentrali aciito; in cardinali rerjione patula; sed no7i in alis extensa ; iibique plicis îiumerosis , leviter squammu- losis, nec rer/ulaiiter disposais, radiatim ex apice usque in laieribiis exporrectis, ornata. Intiismargina- libus siqnis, in ovali modo, parmn notatis et parum extensis ; inte?'?iis autein parvis et parum notatis. Adhœrente valva ignota. DiAGNosE. Coquille quadrilatère, patelliforme , à sommet assez élevé , aigu et subcentral. Région cardinale élargie ; mais formant, aux extrémités , 2 portions arrondies, non prolongées en ailes. Orne- menlalion formée d'une multitude de petits plis irréguliers, légèrement squammuleux, partant tous du sommet et irradiant, par dichotomies très-irrégu- lières , de plus en plus nombreuses, en se rappro- chant des parties marginales. A l'intérieur, impres- sions musculaires cardinales bien marquées, ovalaires et peu étendues ; impressions subcentrales, semi-lu- naires, bien marquées. Yalve adhérente inconnue. Dimensions. Longueur, 10 mill. ; largeur, 12 mill. ; hauteur, 4 mill. Obs. Cette jolie petite espèce est facile à recon- naître, par sa forme subquadrilatère, à contours arrondis, par son sommet aigu et par les plis très- nombreux et un peu squammuleux, qui ornent sa — 330 — surface. Le nombre des plis est d'ailleurs très- variable ; mais ils sont toujours très-nettement exprimés , même lorsque par dichotomie , ils de- viennent très-nombreux, en se rapprochant des par- ties latérales. Relations géologiques. Se rencontre, avec la pré- cédente, dans les couches à Ammonites MurcJdsonœ de Feuguerolles et de May (Calvados), oii l'espèce est rare. (3 échantillons connus. 45. CRANIA SIMPLEX (EUG. Desl.), nov. spec. PI. XIV , fig. 6... 8. Testa sîibqiiadrata, patelliformi ; apice subcentrali prominente, acuto, in cardinali regione aliqiioties nifjis, in piicis incertis exporrectis, notata. Intits tnar- fjinalihus signis, in ovali modo, valde iiotatis ; sed non ad latera angulose expo/rectis ; internis autem, valide extensis et notatis, instnicta. Adhœrente valva ignota. DiAGNOsE. Coquille subquadrangulaire,patelliforme, à sommet subcentral, aigu et proéminent. Région cardinale élargie parfois, en de très-courtes ailes , plus souvent terminée en portions irrégulièrement arrondies. Surface irrégulièrement rugueuse, ou lé- gèrement squammuleuse , ces squammules formant parfois des plis très-irréguliers, plus ou moins accen- tués, dont le plus petit nombre s'étend, depuis le sommet jusqu'aux parties latérales , mais en suivant une ligne onduleuse très-irrégulière. A l'intérieur , impressions musculaires cardinales ovalaires , larges et très-fortes. Impressions subcentrales semilunaires larges et bien marquées. Valve adhérente inconnue. — 331 — Dimensions. Longueur, 8 mill.; largeur, 10 inill. ; hauteur , 5 mill. Obs. Cette espèce, très-variable dans sa forme et la nature des rugosités, qui marquent sa surface, devient parfois plus ou moins anguleuse , par la disposition de ses rides , qui se transforment en nodosités plus ou moins allongées; quelques-unes môme atîectant la forme de plis très-irréguliers. Ces exemplaires ressemblent alors un peu, à ceux de la Crania gonialis ; mais elle se distingue de cette dernière , par son sommet beaucoup plus élevé et plus pointu , et surtout par la forme et la force des impressions musculaires, tant cardinales que sub- centrales. Relations géologiques. Se rencontre également dans la couche à Ammonites Murchisonae de May et de Feuguerolles-sur-Orne , oii l'espèce est rare, 9 échantillons connus. Explication des figures. PI. XIV, fig. 6, a, b. Exemplaire à surface rugueuse et à plis irréguliers, de grandeur naturelle- — Fig. 1 , a, b. Le même , grossi. — Fig. 8, a. Petit exemplaire de forme bien régulière, provenant de May. — Fg. 8, />. Le même, grossi. De la collection Carabeuf. 46. CRANIA PE LTA RION {EuG. Desl.), nov. spec. PI. XIV, fig. 9, 10. Testa subquadrata, patelliformi; apice siibcentrali prominente, sedparum acnto ; in cardinali reqione anrjulosa, sed non iii alis eœporrecta ; ubique squam- mnlosis striis mimerosis , maxime incertis et i?i — 332 — irregulari modo dispositis, radiatim notata. Intus mair/inaUlms signis, ajigulosis, sed parum patulis, internis aiitem vix notatis. Adliœrente valva icjnota. DiAGNosE. Coquille subquadrangulaire, patelliforme à sommet subcentral , un peu obtus. Ornée de plis ou squammules, disposées en séries rayonnantes très- irrégulières, du sommet jusqu'au bord. Ces plis tra- versés parfois par des stries et des rugosités trans- verses, plus irrôguliéres encore. A l'intérieur, impres- sions musculaires cardinales petites , peu marquées, irrégulières et disposées d'une manière anguleuse, vers les pointes latérales; impressions subcentrales peu marquées. Valve adhérente inconnue. Dimensions. Longueur, 10 mill, ; largeur, 10 mill. ; hauteur, 0 mill. Obs. Par ses squammules très-irrégulières , sa forme carrée et anguleuse , et surtout par la petite étendue relative de ses impressions musculaires , cette espèce se distingue assez facilement des 3 autres, que nous venons de décrire. Elle olîre de grands rapports de ressemblance, avec notre CraniaPoyisorti de la grande oolithe de St- Aubin, de Langrune ; mais elle en ditfère par le peu de développement de ses impressions musculaires. Relations géologiques. Se rencontre, avec les pré- cédentes, dans les couches à Ammonites Mnrchi- sonse de Feuguerolles-sur-Orne (Calvados) , oiî l'es- pèce est un peu plus abondante que ses congénères. J'en avais recueilli moi-même 2 échantillons. 10 autres existent dans la collection Carabeuf. Explication des figures. PL XIV, fig. 9 a, h. Crania peltarion ( Eug. Desl. ) de grandeur naturelle. — — 333 — Fig. 10 a, b. Un autre exemplaire un peu plus trans- verse, grossi. — Fig. il. Échantillon irrégulier de grandeur naturelle. De la collection Carabeuf. 47. CRANIA CmSTA GALLI (Eug. Desl.), nov. spcc. PL XIV, fig. 12, 13. Testa subquadrata, irregulari, patelUformi , vaille depressa; apice submarg inali, prominulo et aciUo; in cardinali regione, irregulari et attenuata ; ubiqiie plicis mwieroris, rotundis et radiatim , in regulari fere modo, sed ad latera crebrescentibus ornata. Intus marginalibus signis rotundis, valde notatis ; internis autem validis et in semilunari modo, late patulis. Adiiœrente valva plana et ubique affixa. Intus ignota. DiMENSioîss. Longueur , 5 mill. ; largeur , 6 mill. ; hauteur, 2 mill. Obs. Cette jolie petite espèce se distingue Lien nettement, de toutes celles que nous venons de dé- crire, par sa forme déprimée, par la disposition de son sommet, presque marginal et par la nature de ses plis, presque régulièrement disposés. Elle rap- pellerait, par la disposition régulière de ces plis, plutôt certaines espèces de la craie supérieure, que les formes jurassiques, qui sont en général fort irré- gulières dans leur forme générale. Le bourrelet marginal est très-épais , et les impressions muscu- laires et palléales sont également bien plus régu- lières et mieux marquées que dans ses congénères jurassiques. Relations géologiques. De la couche ferrugineuse à Ammonites liumphresianus de Bayeux, où l'espèce — 334 — est rare. Nous possédons un exemplaire complet, avec sa valve adhérente ; mais comme la surface d'adhérence occupe l'étendue totale, il nous a été impossible d'étudier la disposition interne de cette valve. 3 échantillons connus de la collection Garabeuf. Explication des figures. PL XIV , fig. i2 a , b. Crania crista (jalli (Eug. Desl. ) , de grandeur natu- relle, provenant de Foolithe inférieure de Sully, près Bayeux. — Fig. 13 «_, Z». Le même échantillon grossi. Appelée à choisir le département dans lequel elle devra tenir, en 1884 , sa réunion annuelle , la Société décide que , par suite de Tordre de rotation adopté , elle doit aller dans le département de la Manche. — La nouvelle ligne du chemin de fer de Cou lances à Sottevast et les tranchées d'une autre ligne en con- struction , fourniront aux géologues d'intéressants sujets d'observation. La Société remet d'ailleurs à se prononcer plus tard sur l'époque de la réunion. M. Deslongchamps appelle l'attention de ses col- lègues sur plusieurs Brachiopodes nouveaux ou peu connus , dont la collection Garabœuf lui a fourni les types les plus remarquables. Ces types lui ont permis de faire une étude complète de l'appareil apophysaire et de donner une caractéristique complète de chaque espèce. M. Deslongchamps fait passer sous les yeux de ses collègues les remarquables dessins qu'il a exécutés et qui doivent accompagner son travail , destiné à prendre place dans le Bulletin. A 9 heures 1/2 la séance est levée. EXPLICATION DES PLANCHES. Planche I. P. 16i. Fig. d. Groupe d'œufs de la Terebratulina capul serpentis, Hès-grossi. Fig. 2. CEuf isolé, après sou expulsion de la glande génitale. P. 165. Fig. 3, à, 5. OEufs divisés en 2 segments, le segm. buccal et le segment palléal, Fig. fi. 1" apparition du o^ segment caudal, ou pédonculaire. Fig. 7. L'œuf fixé, par son segment pédonculaire. P. 106. Fig. 8, 9, 10. Développement successif, par le pliage du seg- ment palléal. Fig. ii, 12. Le segment palléal transformé en 2 lobes, par le pliage, avec les éléments sétifères qui l'accom- pagnent. P. 170. Fig. 13 n, b. 1^^ développement de la coquille dans la Macan- drevia cranium, 1/2 millimètre. Fig. 14 a, b. Coquille un peu plus avancée de la Macandrevia cvunium, à la taille de 1 millimètre. Fig. 15, 16. Id., à la taille de 2 et de 3 millimètres. Fig. 17, 18. Très-jeunes exemplaires de Wnldheimia (antipty- china) sepligera. Fig. 19. Jeune coquille de Platidia anomioides (Scacchi). P. 166. Fig. 20. Embryons A^Argiope neapolitana pendant la 1" période, l'embryon vient de se panager en 3 seg- ments , a segment céphaiique, b segment thora- cique, c segment caudal, « faisceaux de soies à leur naissance. Fig. 21. Les faisceaux de soie s ont dépassé le segment caudal, 2/1" apparition des points oculaires. P. 167. Fig. 22. Larve sortie de la poche incubalrice et nageant libre- ment. Segment céphaiique ayant pris la forme d'une ombrelle, yy taches pigmenlaires, avec corps réfringents ou yeux, i tube digestif, m manteau, s les faisceaux de soies très-accrus en longueur. P. 168. Fig. 23. Le segment caudal, ou pédonculaire commence à paraître, le manteau commence à se retourner, Fig. 24. Le segment caudal commence ù se fixer, le manteau est déjà retourné. Fig. 25. Le segment caudal entièrement fixé, les soies sont à leur maximum d'expansion, avant de tomber, s les soies, y les yeux, m muscles allant à la base des soies , m d muscles didncteurs, vi p muscle ventral du pédoncule, e estomac. — 336 Planche II. P. 172. Fig. 1. Forme du foramcn dans le genre Kraussiua. Fig. 2. Id. dans le genre TereiratelUi. Fig. 3. Id. dans le sous-genre Tcrebriroslra ou lyra. P. 176. Fig. 4 rt, b. État platidiforme de la Macamlrevia cranhtm , à la taille de 1 millimètre, figures représentant l'inté- rieur de la petite valve; grossissement 20 diamètres. Fig, 5 a, b. Le même état platidiforme déjà modifié, de la Macandrevia cranium, à la taille de 2 millimètres, 5 a, de face, 5 b, de profil; grossissement 20 dia- mètres. P. 178. Fig. 6 a, b, 2« état , ou magadiforme de la Macandrevia cranium, à la taille de 3 millimètres, 6 a, de face, 6 b, de profil; grossissement 10 diamètres. Fig. 7 a, b. État magadiforme de la même espèce, à la taille de à millimètres. La scission de la partie médiane, qui formera les branches récurrentes est déjà bien avancée; grossissement ù 10 diamètres. P. 179. Fig. 8 a, b. État mégerliforme de la même espèce, à la taille de 5 millimètres. Le pilier médian commence à se segmenter et ne tient plus au reste de l'appareil, que par une fine pointe; grossissement à 10 diamè- tres, a, de fuce, b, de profil. P. 181. Fig. 9. Passage de l'état mégerliforme de la Macandrevia cranium, ù l'état térébratelliforme. Le pilier médian s'est déjà augmenté, et sa trace apparaît encore, en une sorte de petit bouton, au fond de la valve; intérieur de la petite valve vu de face, grossissement à dO diamètres. \ — 337 — Planche III. P. 17i). Fig. 1. État téiébratelliforme de la Macaiulrevia cranium, d'après M. Herman Frilc, la scission avec le pilier médian est complcicincnt 0|)érùe. On voil la trace de ce pilier, en un bouton subsistant au fond de la valve. Taille à 6 millimètres; grossissement à 10 diamètres. P. 180. Fig. 2. Fin de l'élat, tércbralelliforme de la Mucomlrcvin craiihan et passage ù l'état lérébratuliformc, à la taille de 6 millimètres et avec un grossissement de 10 diamètres. La lamelle térébratelliforme d'aliaclie des branches currentes s'est déjà divisée, par résorption, sur la ligne médiane; mais les 2 pointes se louchent presque encore. P. 181. Fig. 3. État térébratelliforme delà JVaca/irfrei'/a cranium, à la taille de 8 millinièlres et avec uji grossissement de 10 diamètres. On voit encore un léger indice de la réunion antérieure des lamelles currentes, en 2 pointes, qui sont à peine indiquées. P. 182. Fig. Il a. Passage de l'état platidiforme à l'étal magadiforme dans la Watdheimia septigera, d'après M. Herman Frile; à la laille de 5 millimètres, sous un grossisse- menl de 10 diamètres. Intérieur de la pelile valve offrant l'appareil vu de face. Fig. h b. Le même vu pur devant, pour bien montrer les rela- tions des diverses parties de l'appareil, avec le septum médian, auquel il est alors complètement fixé. P. 183. Fig. 5 a. État magadiforme de la Waldlieimîa septigera, d'après M. Herman Frile, à la taille de 6 millimè- tres, sous un grossissement de 10 diamètres ; l'ap- pareil vu de face. Fig. 5 b. Le môme appareil vu par devant. Fig. 5 c. Le même appareil vu de prolil. Fig. 6. Passage de l'état mégerliforme à l'état lérébratelii- forme, chez le WaldUeimia septigera, à la taille de 8 millim. et avec un grossissement de 10 diamètres. L'attache de l'appareil, au septum médian, commence ù s'aiïaiblir, par l'ellilement de cette partie. 338 — Planche IV. y P. 182. Flg. { a. Commencement de la modification de l'état térébra- telliforme chez la Waldheimia sepligera , d'aprôs M. Herman Frile, à la tuilie de 9 millimèlres , sous un grossissement de 10 diamètres. La lamelle interne va se séparer du septum médian ; une sorte de nodosité marque le point, où la segmentation va se produire; appareil vu de face. Fi;;. 1 ù. Le même appareil vu par devant, pour bien faire saisir la réunion de l'appareil, au septum médian et la petite nodosité, par l'intermédiaire de laquelle celte segmenlalion s'effectue. P. 183. Fig. 2. Commencement du passage à l'étal térébralleliforme chez la Waldlicimia sepiigem, d'après M. Herman Frile, La séparation avec le septum médian est déjà cfTecltiée; mais la lamelle térébralelliforme d'attaché entre les 2 branches currentes existe encore entière; appareil vu par devant. P. 18/1. Fig. 3. État térébralelliforme chez la Maldheimia sepligera, à la taille de 15 millimètres. Montrant les diverses parties constituantes de l'appareil de lérébratule; mais les branches currenles offrent encore 2 pointes, traces de la dernière transformation eflectuée, par la disparition de la lamelle supplémentaire, ou léré- bralelliforme. — 839 Planche V. P. 3 86. Fig. 1. Passage de l'état plalidiforme à l'état magadiforme , chez la Terehratclla sanyu'mea , h la taille de à milliin.; avec un grossissement de 10 diainèlrcs. Fig. 2. État magadiforme de la Terebratella sanguinea, ù la taille de 5 millimètres; grossissement 10 diamètres. Fig. 3. Commencement de l'étal mégerliforme de la Terebra- tella sanguinea, à la taille de 8 miilimèlrcs. Fig. !s. État mégerliforme de la Terebralella sanguinea, à la taille de 10 millimètres, b, c branches cnrrenles, p pont d'attache des lamelles récurrentes, e poilioii périphérique des lamelles récurrentes, i partie in- terne des branches récurrentes, reliées au scpUim médian, a lamelle supplémentaire, ou laquéiforme d'union, reliant cuire elles les branches currentes et les tranches récurrentes. P. 185. Fig. 5, 6, Appareil de jeune ûge de la Waldlieimin lenli- cularis, offrant le stade térébratelliforme de cette espèce , d'apiès une figure extraite du Mémoire de M. Douvillé. Fig. 7. Appareil de jeune ùge de la WaUllieimia lenti- cularis , offrant le stade magadiforme de celte espèce, d'après une figure extraite du Mémoire de M. Douvillé. P. 191. Fig. 8. Terebratula (Liothyris) vitrea, jeune exemplaire, à la taille de 2 millimètres ; pour montrer la forme primitive du forameu ; grossissement 10 diamètres. Fig, i). Intérieur de la petite valve du même échantillon , pour montrer les 1*^'* indices de l'appareil brachial. Fig. 10. Portion de bras pris sur le même individu, grossi à ^0 diamètres; pour montrer la forme et la dispo- sition des spicules calcaires. Fig. 11. Appareil brachial de Liothyris vitrea, pris sur un exemplaire de 6 millimètres ; grossissement 10 diamètres. Fig. 12, Appareil brachial de Liothyris vitrea, pris sur un exemplaire de 10 millimètres. — 340 — Planche VI. P. 195. Fig. i. Terebralutina caj)ut serpentis. Échanlillon de 2 milli- mètres de longueur, montrant la forme primitive du foramen et des oreillettes de la petite valve; grossi à 10 diamètres. P. 196. lig. 2. » » Intérieur de la petite vnlve, pris sur le même exemplaire et avec le même grossissement, pour montrer la forme générale des premiers rudiments de l'appa- reil brachial. Fig. 3. » » Le même appareil grossi à 20 diamètres. P. 107. Fig. i. 1 » Échantillon de h millimètres , grossi à 10 diamètres, pour montrer la forme du foramen et des oreillettes. Fig. 5. » » Intérieur de la petite valve du même échantillon, i)our montrer la forme de l'appareil, dont les pointes des crura ne se sont pas encore réunies sur la ligne médiane; même grossissement. P. 198. Fig. G. " " Échantillon de 6 millimètres de longueur. La forme du foramen et la disposition générale des plis sont déjà très-niodiliés. Fig. 7. " » Appareil brachial du même exem- plaire. Les pointes des crura sont près de se souder, sur la ligne médiane ; même grossis- sement. P. 199. Fig. 8. » » Appareil brachial de l'adulte; où les 2 pointes se sont soudées, de façon à constituer l'appareil en anneau. P. 197. Fig. 9. » n Spicule calcaire isolé, d'un sujet adulte. — 341 — Planche VII. P. 200. rig. 1. Megerlea irwicata (L.). Intérieur de la petite valve chez un jeune exemplaire de 2 millimètres de longueur, sous un grossissement de 10 dia- mètres. Fig. 2. » i> Le même grossi à 20 diamètres. P L C , plateau cardinal <• , l"" indices des branches cur- rentes, formant 2 petits mame- lons isolés, pelp' petits piliers «'élevant du fond de la valve, s'épanouissant en avant, en 2 lamelles semilunaires, garnies de pointes , t l'écusson , p lamelle d'union en forme de pont. P. 202. Fig. ."., » r. Intérieur de la petite valve, chez un jeune exemplaire de 4 millimètres; sous le même gros- sissement de 10 diamètres. Les lameltescurrenles commen- cent à se développer , s pilier médian, sur lequel s'appuient les diverses parties de l'appa- reil, d amorce des branches currentes, au système apophy- saire central. Fig. à. ' » Appareil brachial complet de l'adulte. P. 20A. Fig. 5. * » Spicule calcaire du manteau isolé. Fig. C. Plaiiida DaviJsoni {Ties].). Système de plusieurs spicules, plus ou moins soudés ensemble. — 842 — Fig. 7, Kraussitia rubra (L.). Système (les spicules artériels, coupant le système des spicules veineux. Fig. 8. » cognaia. Groupe de spicules. P. 208. Fig. 9. Megerlina Davùlsoni (Velain). Intérieur de la petite valve, chez un individu adulte, grossi à 8 diamètres, c crochet représentant l'attache cardinale des lamelles currentes, s septum médian, e lamelle en y, repré- sentant les branches récur- rentes , p' rudiment de la lamelleen forme de pont, reliant les 2 lamelles récurrentes, c amorce des branches currentes, au système apopliysaire central, d amorce des branches récur- rentes, au système apophysaire central. Fig. iO. >• » Groupe de spicules palléanx. Fig. 11. '• Lamnrhiaua, Intérieur de la petite valve d'un individu adulte, grossi à 8 diamètres. Les mêmes lettres représentant les parties corres- pondantes de l'appareil, dans la M. Davidsoni. — 343 — Planche Vltl. P. 225. Fig. 1. Macnndrevia cranmm (Mull, ,. sp.). Intérieur de la petite valve, chez un individu adulte, grossi à 2 diamètres. PLC plateau cardinal , A empreintes des muscles ad- ducteurs , C lamelles cur- rcntes de l'appareil, R la- melles récurrentes du même appareil. P. 220. Fig. 2. Dictiolhyris Trigcri (Eiig. Desl., sp.). Intérieur de la petite valve, chez un individu adulte, d'après une prépara- lion de M. Munier-Chalmas grossi à 2 diamètres. R apo- physe calcanicnne , PLC plateau cardinal , c, r pointe des crura, c portion d'atta- che des lamelles currentes et récurrentes , R lamelles ré- curreutes. Fig. 3. » i> Le même appareil vu de profil, même grossissement. P, 281. Fig» A, 5, DiscuHna hemisphcerica {Sow., sp.). Coquille adulte vue de face, fig. à, et de profil fig. 5, grossi du double. Fig. 6. )> r, Intérieur de la petite valve , même grossissement. PLC plateau cardinal, c attache des branches currentes. P. 297. Fig. 7 ... 11. Liolhyris vitrea. Exemplaire monstrueux, mon- trant la formation d'un sep- tuni frontal, sur les 2 valves, par suite d'un accident, ana- logue à la formation du trou dans la Ter. diphya. — 344 - Planche IX. P. 30". F\'^. 1. Tsmenia Pcrj/en (Eug. Des!.). Échanlillon adulte pro- venant du lias moyen de May (Calvados), de la collection Cara- beuf. Fig. 2 a. I. » Le même échantillon grossi , vu par la petite valve. Fig. 2 b. r> " Id., vu par la grande valve. Fi^'. 2 f. i> » Id., par devant, montrant les rapports de Parea, avec la ]ietite valve. Fig. 3. » 11 Échantillon grossi, montrant l'inté- rieur de la petite valve et l'appareil brachial. R apophyse calcanienne, P L C plateau cardinal, S' M' sep- tuni médian , a, b branches cur- rentes de l'appareil, a' L' branches récurrentes du même appareil. P. 312. Fiff. h. 7sjnr'/i/« il/i/jY/(/.so?i(r (Eug. Desl.). Échanlillon de gran- deur naturelle, provenant des cou- ches à Ammonites Murdiisonce, de Feuguerolles (Calvados) , collec- tion Carabeuf. Fig. 5. » )) Le même échantillon grossi , vu par la petite valve. F'ig. 6 II, II, c. B i> Le même, vu sous divers aspects. 345 — Planehe X. P. 308. Fig. i, Terebratula punctata (Sow.). Intérieur de la petite valve, avec son appareil bra- chial complet. D'après une préparation de M. Munier- Chalmas. — Collection de la Sorbonne. Fip;. 2 n, b « » Détails de cet appareil, vus de face et de profil. A G apo- physe calcanienne , PL G plateau cardinal , f partie d'union, liant ensemble Textré- mité des branches currentes et récurrentes, a, b branches currentes, a', b' branches récurrentes. P. 310. Fie;. 3. n globat a (Sov/.). Intérieur de la petite valve, avec son appareil bra- chial, grossi du double, d'après une préparation de M. Municr- Ghalmas. — Collection de la Sorbonne, a, b branches cur- rentes, a', b' branches récur- rentes, rip:. 't. « i> I.e même appareil vu de profil. hij;-. 5. « '• Autre exemplaire montrant le même appareil , également grossi du double et d'après une outie préparation de M. Munier-Chalmas.— Collec- tion de la Sorbonne. P. n09. Fi?. G. » Eudesi (Oppel). Intérieur de la petite valve, avec son appareil bra- chial complet, grossi du double, d'après une préparation de M. Munier-Chainias, faite sur un échantillon des marnes infrà oolithiques du départe- ment de Saône-et-Loire.— Col- lection de la Sorbonne. Fig. 7. i> n Le même exemplaire, vu de profil. ,_- 346 — Planehe XI. P. 323. Fig. i. Dictiothyris coarctata [Park., sp. ). Très-jeune âge. Grandeur naturelle. Fip^, 2 o, b. » I) Le même échantillon, grossi. Fig. 3. n » Jeune âge , commençant à prendre l'ornementation treil- lissée. Grandeur naturelle. Fig. i n, h. r. n Le même échantillon, grossi. Fig. 5. n li Jeune âge, commençant à for- mer le bourrelet médian de la petite valve. De grandeur naturelle. Fig. 6. n )) Le même échantillon, grossi. Fig. 7 a, b. « n Jeune, ayant déjà son bourrelet médiiin bien caractérisé, mais dont le deltidiuni n'est pas encore complètement formé. De grandeur naturelle. Fig. 8 fl, b, » » Échantillon adulte, de grandeur naturelle. Fig. 9. n » Portion Irès-grossie du test , montrant comment se forme l'ornementation treillissée. f^ûta. — Tous CC8 échantillons provenant de la grande oo- lithe de St-Aubin, de Lan- grune. De ma collection. 347 — Planche XII. P. 323. Fig;. 1 a, l>, c,fl. D'icliothyris coarctata ( Park. , sp. ). jrrand échantillon très-adiille, of- frant une disposition trans- verse très- apparente, de grandeur naturelle. Pro- venant de la grande oolillie de Ranville (Calvados). Fig. 4 a. Vu par la petite valve. Fig. i b. Vu par la grande valve. F"ig. 1 c. Vu de profil. Fig. 1 d. Vu par la région frontale. Fig. 2 rt. » I) Grandécliantillon bien adulte, vu par sa petite valve, grossi à 2 diamètres, pour montrer rornementalion treillissée du test. Prove- nant de la grande oolithe de Ranville (Calvados). Fig. 2 b. » i> Le même échantillon, vu par la grande valve , même grossissement. De ma collection. — 348 — Planche XIII. P. 311. F\g.'i.fi,b,c. Spiriferina CoUenoti [Eag. Desl. )• Exemplaire complet, de grandeur na- turelle, provenant de l'infrà- lias supérieur (luniachelle). Des environs de Sémur (Côte-d'Or). Fig. 2. » » Variété un peu difforme, vue par sa grande valve. Même localité. Fig. 3. » » Petite valve isolée, entière. Même localité. P. 319. Fig. à, Tercbralula (Zeilleria) >i«m!SJntt/!« (Lam.). Age em- bryonnaire à la taille de 1 millimètre, provenant du lias mojen de la Côte-d'Or. Fig. h a. Il Le même, grossi. Fig. 5. 1) 2'' état, montrant le commen- cement de la troncature du crochet, taille 3 millimètres, grossi. Fig. fi. » Crochet d'un jeune échan- tillon de 2 millimètres de longueur, montrant la per- foration deltoïde , et 'le sommet du crochet encore entier, très-grossi. Fig. 7. • Crochet commençant à se tronquer. Fig. 8. » Crochet tronqué, l'ouverture deltoïde déjà modifiée, par la naissance des 2 pièces dellidiales. Fig. 9. •' Crochet complet, avec son del- lidinm entièrement formé. 34U — Planche XIV. P. o27. lig. 1 a, b, Ciaitia yoniatis (Eug. Desl. )• Valve libre, vue par dessus et de profil. Pro- venant des couches à Ammo~ nites Murckisonœ, de Feugue- rolles (Calvados). Fig. 2 a. '1 0 Le même échantillon grossi , vu par dessus. Fig. 2 b, ■' ') Le même, vu par sa partie interne. Fig. 3. 11 11 Échantillon typique , vu par dessus. Même localité. P. ."529. Fig. à a, b. n maijalis (Eug. Desl.). Valve libre, vue par dessus et de profd, prove- nant de la même zone et de la même localité. De grandeur naturelle. Fig. 5 rt. n " Le même échantillon^ grossi, vu par dessus. Fig, 5 b. » 1' Le même , vu par sa partie interne. P. 330. Fig. Q a, b. » simplex (Eug. Desl.). Valve libre, vue par dessus et de profil. Pro- venant de la même zone et de la même localité. De gran- deur naturelle. 11 11 Le même échantillon , grossi , vu par dessus. 11 " Le même , vu par sa partie interne. • 11 Jeune exemplaire, de grandeur naturelle, provenant de May, dans la même zone. Fig. 8 b. » » Le même échantillon, grossi. Fig. 7 n. Fig. 7 b. Fig. 8 a. Fig. 10 a Fig. 10 0 Fig. M. ~ 350 — P. 331. Fig. 9 a, 6. » pellarion {Eug. Desl. ). Vaive libre, de grandeur naUirelle, provenant de la même zone, de Feugue- roUes, vu par dessus et de profil. » 0 Le même échantillon, grossi, vu par dessus. n « Le même , vu par sa partie interne. N • u Variété un peu difforme , de granileur naturelle, vu par dessus. Même gisement. P. 333. lig. 12 rt, i. I. iTÏsia gulli. Valve libre, de grandeur na- turelle , vue par dessus et de profil, provenant de la zone ù Ammonites humpltrcsiaitus de Sully, près Bajeux, de gran- deur naturelle. Fig. 13 ('. n » Le même échantillon, grossi, vu par dessus. Fig. l'i b. « I) Le même , vu par la partie interne. Noio. — Tous ces échantillons provenant de la collection Carabeuf. PL II > >-^. '4^ •^ .. '-^.'< 4' 5 6 •^s?^ . >-••• U 16 20 21 J S M y y 25 ^- 19 09h .# i.A. ■ S 22 ..y •J ,^i'fi ■i*"3k M M \..;-Sf . E . m.p. Eucj-.DeslongcKaTnps lilh. Imp .S ecc^u et fr. Pan s . p^ . ']. .^ '^^^'*., / 2 t'\ il 1 :^ \ .'('1** ?•■ V \ ,Q' EuCT.DesloTinch.aTnps litTi ^5 .qch.aTnpî Tmp . B eccni e L tr. Pari s . PL ■%„ • Eua.DeslouijcTrLaTnps lith. l-.Tip.xJeGcj^u'ît îr. Paris , PL, [V ,«.«• ) ^'^fe ^«:i: " "^'tWWiWW^tV- Eiic-.DesIo-nqcn-aTiïps liiK. Ixnp.Eecquet tr. Paris. PL . V. \ ) V \^. EucT-DesloTiachamps litK. PL. VI 5 CT . V.. 8 cr .c Eua .D.?î:lonncKciTnp:s lilh. Imr . P.-x-queL iv. Faris . ^ c ^ //! ■r\ ' ' PI.C I r PL. VII. 1 .t cr C PLC 1 H à... cr \ V "'^^1^ ^^^ '/ 10 /■ ^ y :>(Ai^ S p' e Euq. Beslonqc'haTrLps lith. Imp.Becquet fir. Paris. ,;^:. „-.=^,^^ '" vin. R . PLC \ ». \ i ■' r ...r S?: k TLC 11 \;i . // 10 Xv. iLuq. Deslona 'Champs Ulb. IJCi Imp.Becmiel ti-, Paris. PL, IX 2." ^ V jf v-i»* *r ■■^■■r3^:i s.~* .v.^# EiacT.DesloncicKaTOt^s litL Itcb. Bec quel fr. Paris. PL. X 2?^ .AC PL'C ^' ^'iB-i ..a'V AC Eug.T)eslo-n.acTiaTOps lith Imp Beccruet {r. Paris 2!* 1 Ô 4^ U: 4" 3 S 8^ •...:J5'" E-uj.DesloTiCTcliaTnps litK. Imp .B ecaue t fr. Pans . PL. XII. Eua.LesloTiachamps lilL. Imp.Eecauet fr, Paris . PL. XIII. « A »! if j >. il ■ : ^v^^w- ^^ 7 5 •V»: ■/■ 4 ^ X Enq.I)eslonCTch.amT3s litn. w O i. a ;;■ I iTnp.Beccruet fr Taris. i Pi. . XIV. 2" li> 4^ ^-^ 5î3i!*v~"cr^'"'i**'*-~.- 5 10. ^■H*4*, 13. ^ 11 ''V^.. 12! ya 12. lo: 13' Eu^ .Deslon(Tc"kaTO.p s litL , IiTip .Jj ecaue L ir . Pari s . SÉANCE DU 4 FÉVRIER I88A. PllÉSIDEiNCE DE M. BOUTROUX , VlCE-rRÉSlDE.M. A 7 heures 3/4 la séance est ouverlc. Le procès- verbal de la séance précédente est lu et adopté. Communication est donnée de la correspondance et des ouvrages reçus. M. Poussier, pharmacien à Rouen, place Eau-de- Robec, 4, est proposé par MM. Bucaille et Bigot pour faire partie de la Société Linnéenne. M. Deslongchamps fait passer sous les yeux de ses collègues une collection de modèles en plâtre venant d'Allemagne ;, et au moyen desquels on peut suivre l'accroissement des Céphalopodes , depuis leur pre- mier développement jusqu'à leur état adulte. Notre confrère fait remarquer que les travaux des natu- ralistes allemands entraîneront nécessairement une nouvelle classification des Ammonites. Au nom de M. de La Chapelle , membre cor- respondant de la Société , le Secrétaire lit le compte-rendu d'une excursion faite aux falaises de Flamanville (Manche). M. Bigot soumet à l'examen de ses confrères des échantillons d'Illœnus, de Calyniene, de Trinudeus et de Gastéropodes , qui sont des preuves à l'appui du travail dont il a donné connaissance à la Société dans la séance de janvier. Au nom de M. Guyerdet , il est donné lecture de la note suivante : GRANULITE DU MONT-GERISI (ORNE) Par M. A. GUYERDET Conservateur des collections géologiques de l'Ecole des Mines, membre correspondant de la Société. Le Mont-Gerisi , qui est situé au nord-ouest de Fiers, près du village de Gerisi-Belle-Étoile, présente une structure assez intéressante. Il est formé de deux petits sommets , l'un à la cote 2Gi et l'autre à la cote 200 ; puis il est séparé d'un autre massif moins élevé , oii se trouve Launé, à la cote 20G, par un ravin profond et presque à pic, dans lequel coule la rivière le Noireau. Il semble que c'est une fente naturelle dirigée sensiblement est-ouest. Toutes ces parties sont en granulite éruptive, et cependant elles ont toujours été indiquées en granité. Elles ont été ainsi confondues avec le granité du Mont-Grespin , qui est à une assez faible distance plus au sud, près de Landisacq. J'avais remarqué déjà , dans une excursion géo- logique que je faisais au mois de septembre de l'année dernière^ dans la région de Fiers, que cette - 853 — roche granitique du Mont-Cerisi était tout à fait sem- blable à celle que j'avais vue au mois de juin de la même année . en visitant . avec les élèves de l'École des Mines, le Mont-St-Michel, dans la Manche. Or, on sait que la roche du Mont-St-Michel est une gra- nulite bien définie, analogue à celle des environs d'Alençon, parfaitement connue et étudiée. Depuis, j'ai examiné plusieurs échantillons delà granulite que j'avais recueillis dans des carrières ouvertes au sommet même du Mont-Cerisi, et au pied du château-fort qui y a été construit. D'après un premier examen, j'ai pu reconnaître qu'à Ja simple vue, ils étaient tous composés d'or- those, oligoclase, quartz et mica blanc, en proportions variables , mais pouvant représenter une granulite bien définie par son aspect grenu très-prononcé. J'étais même parvenu à en distinguer ainsi deux types : l'un , presque compacte , représentant une granulite d'aspect euritique assez résistante , bien homogène, très-riche en quartz grenu avec pyrite; l'autre était formé d'une granulite très -grenue, peu homogène, peu résistante et dont le feldspath était en partie kaolinisé. Mais pour arriver à plus de précision dans la déter- mination de ces roches, j'en ai fait tailler des plaques minces que j'ai examinées au microscope polarisant et avec un grossissement d'environ 80 diamètres. La granulite compacte ou euritique, en plaque mince, se présente au microscope polarisant sous l'aspect d'une brillante mosaïque colorée. Elle est principalement formée d'un magna cris- tallin et grenu, dans lequel on distingue nettement 23 — 354 — le quartz qui est très-abondant. Il se montre surtout avec une teinte grisâtre, sous les niçois croisés, est souvent fendillé et tout pénétré de bulles. Ce quartz semble récent parce qu'il enveloppe tous les autres minéraux, excepté cependant quelques cristaux assez rares de quartz plus ancien. Le feldspath orthose, qui est plus ou moins cris- tallisé, est souvent corrodé et se distingue du micro- cline très-pénétré de microlithes. Ce dernier se présente généralement avec une teinte gris clair qui s'éteint facilement sous les niçois croisés — en faisant apparaître les nombreux micro- lithes et filonnets qui le pénètrent. L'oligoclase, qui est très-bien cristallisé et en cris- taux plus allongés que ceux de l'orthose, a aussi une teinte grise plus foncée , mais qui varie d'intensité suivant des bandes qui indiquent nettement les stries si caractéristiques de ce feldspath. Le mica blanc, qui est très-abondant, se montre aux niçois croisés en belles lamelles brillamment colorées. Il est quelquefois palmé, c'est-à-dire en faisceaux réunis de diverses couleurs. Le mica noir, moins abondant, est en lamelles cris- tallines, brunes, quelquefois opaques et un peu corrodées. Cette graiiulite est toute pénétrée de pyrite cris- talline qui apparaît en noir. La granulite grenue du second type , en plaque mince , se présente au microscope polarisant sous l'aspect d'une mosaïque colorée encore plus bril- lante que la précédente. Le magma est très-cristallin et le quartz grenu - 355 — semble aussi plus récent que les autres éléments. Il renferme toujours de très-nombreuses bulles. On y rencontre encore quelques cristaux de quartz ancien. L'orthose est souvent cristallisé et quelquefois en cristaux mâclés qui se distinguent du microcline, renfermant beaucoup de microlithes et filonnets. L'oligoclase est bien cristallisé et les stries s'y pré- sentent encore très-nettement indiquées par des bandes grises d'intensités diverses. Le mica blanc est en lamelles brillantes très-diffé- remment colorées , sous les niçois croisés , et très- abondant. Le mica noir semble être aussi assez répandu ; il se présente en lamelles et cristaux bruns souvent corrodés et pénétrés par des lamelles de mica blanc. La pyrite est assez nettement cristallisée, mais paraît moins abondante que dans la granulile plus compacte. On rencontre souvent des parties ocreuses ré- pandues dans la masse, mais surtout au voisinage des feldspaths. Ce massif granulitique renferme quelques parties à l'état d'arènes qui sont exploitées comme sables grossiers , généralement employés dans la fabrication des mortiers. C'est môme dans ces arènes granulitiques que l'on voit le mieux des petits filons de quartz hyalin com- pacte, blanc grisâtre, qui traversent la granulite. J'ai pu reconnaître très-nettement un de ces petits filons dans une petite carrière d'arènes , située au nord du sommet du Mont-Gcrisi, sur le versant qui — 356 - ' plonge sur le ravin où coule le Noireau. Sa direction était N. 12° E. à S. 12" 0., avec pendage au nord. La granulite du Mont-Gerisi a fait éruption au milieu du schiste pîiyllade carabrien (niveau de St-Lo) qu'elle a traversé , disloqué et aussi fortement re- dressé. A son contact , le schiste phyllade est devenu mâclifère sur une assez forte épaisseur et très-micacé. Elle est venue un peu après les éruptions grani- tiques, mais elle semble avoireu pour suite, dans cette action puissante, des éruptions de diabase qui ont aussi traversé le schiste phyllade cambrien sans trop le modifier et dont il existe encore quelques petits témoins dans cette région , notamment près du moulin de Frênes et dans les bois du château , près de Vassy. La direction générale de la granulite du Mont- Gerisi est E. 20" N. Le schiste mâclifère qui l'entoure de toutes parts , fortement relevé, souvent presque vertical, est di- rigé N. 10" E. , avec pendage vers le N. La petite coupe suivante, qui est établie du nord au sud, et s'étend depuis St-?ierre-d'Entreraont jusqu'à Landisacq, montre la disposition de la gra- nulite au milieu du schiste phyllade cambrien et sa relation avej le granité du Mont-Grespin. Les deux dessins qui accompagnent cette coupe représentent une partie des plaques minces taillées dans la granulite du Mont-Gerisi. A 9 heures 1/2 la séance est levée. CtRanulite du mont cerisi II ^^imry(' ,'-.' ::<^^ ^'-^v, yîT^f "^W'v. 2. Orthose . 2. Microcline . 3 . OLiqoclase . 4-. Quart X. . 5. .Ifica . "«%>^^ Coupe Gèolngiq^ue deSaiiit-Pierre - d'Eiitremoiil à Laiidisacq (Orne). L. 80.000 H --' ^ Ifl 300 ÎOO 100 20 _ M (^ .tf i)«/ Crespbl çj ^>: Schiste. GranuiUe . Schiste. Granité . J. Ramon , Catn . . Ed . Bonoalltt suce' SÉANCE DU 3 iVlARS 1884. Présidence de M. VIEILLARD. A 7 heures 3/4 la séance est ouverte. Le procès- verbal de la séance précédente est lu et adopté. Communication est donnée de la correspondance. — Au nombre des pièces qu'elle comprend se trouve une lettre par laquelle M. le Ministre de Tlnstruc- tion publique annonce que la 22* réunion des So- ciétés savantes aura lieu à la Sorbonne, au mois d'avril prochain. — La Société délègue, pour la re- présenter à ce Congrès, MM. Deslongchamps, Delage^ Morière , Leroux et Ls Sénéchal. Les livres reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. Le scrutin est ouvert sur une présentation faite dans la séance de février ; par suite de son dépouille- ment, M. Poussier, pharmacien à Rouen, est nommé membre correspondant. Sont proposés pour faire partie de la Société : Gomme membre résidant, M. Ghervet, professeur de sciences physiques au Lycée de Caen , présenté par MM. Jouanne et Morière ; Gomme membre correspondant, M. Gourbine , — 358 — ancien sous-préfet à Falaise , présenté par MM. Vieil- lard et Morière. M. Piquot, membre correspondant à Vimoutiers , fait connaître quelques plantes assez rares qu'il a eu l'occasion de récolter l'an dernier dans les envi- rons de Vimoutiers et de Gacé. M. Corbière , professeur au collège de Cherbourg , fait connaître le résultat de ses herborisations : AUX ENVIRONS DE CHERBOURG Par M. CORBIÈRE rrofosscur, membre ilu l.i Sociéti':. L'arrondissement de Cherbourg est assurément l'un de ceux de notre ancienne province qui ont été le mieux étudiés au point de vue botanique. De nombreux savants , de grand mérite pour la plupart, MM. de Gerville , de La Chapelle , Lebel , Le Jolis , Bertrand-Lachônée et Besnou , après l'avoir exploré dans tous les sens et, pour ainsi dire, pas à pas, ont tour à tour fait connaître les richesses de sa flore. Leurs catalogues constituent un guide précieux pour qui veut, à leur suite, explorer cette partie si inté- ressante du département de la Manche. Nouveau venu dans le pays, je me suis tout d'abord empressé de recueillir les plantes spéciales à la — 359 — région ; et les botanistes comprendront ma joie lorsqu'il m'a été donné de voir végéter en place des raretés telles que Erythrœa diffusa , Bo- miilea colwnnss , Cochlearia danica , Trifolium suffocatum , Linaria arenaria , Laqunis ovatiis , Asplenhim marinum, et tant d'autres que je voyais vivantes pour la première fois. 11 eût été téméraire à moi d'espérer faire des trou- vailles dans une contrée si minutieusement explorée- Toutefois , dans le domaine des sciences naturelles , si soigneusement qu'ait été faite la moisson , il est bien rare qu'il ne reste au moins quelques épis à glaner. Dès mes premières herborisations, en effet, j'ai rencontré quelques nouvelles stations de plantes rares , dont le nombre est allé peu à peu en aug- mentant ; ma bonne étoile m'a ensuite fait mettre la main sur plusieurs espèces qui avaient échappé aux investigations de mes devanciers ; et , chemin faisant, j'ai fait quelques observations que je ne crois pas sans intérêt, et que je prie la Société de vouloir bien accueillir avec indulgence. Je lui donnerai en- suite la liste des plantes vasculaires rares ou nou- velles pour les environs de Cherbourg, dont j'ai constaté la présence dans mes excursions de l'année 1883 et des premiers mois de 1884. Enfin, je termi- nerai cette communication, peut-être un peu hâtive, par rénumération des mousses et hépatiques nou- velles pour les environs , que j'ai découvertes, pour la plupart, l'hiver dernier. On peut s'en rapporter à mes déterminations : toutes les espèces qui m'ont présenté quelques doutes ont été soumises au con- trôle de M. Husnot, notre savant bryologue, que je - 360 — prie de vouloir bien recevoir ici l'hommage de toute ma reconnaissance. Pour les mousses , j'ai trouvé de précieuses indi- cations dans les catalogues de MM. de La Chapelle et Le Jolis ; quant aux hépatiques, aucun travail spécial n'ayant été publié à ce sujet, je citerai seulement les espèces qui me semblent rares ou peu communes, négligeant celles que l'on rencontre à peu près par- tout en Normandie. L POLYPOGON MONSPELIENSIS Desf. var. PANICEUS Bréb. Après la description du Polypogon monspeUensis Desf., la « Flore de Normandie » mentionne la var. paniceus Bréb. avec les synonymies : Polypogon maritimus Willd. ? Aloppciinis paniceus L., et les caractères suivants : chaumes de 1-2 décim, ; épis courts, ovoïdes. — Cherbourg. Le Polypogon monspelieiisis n'ayant été signalé dans les environs immédiats de Cherbourg qu'auprès de la mare de Tourlaville^ c'est dans cette localité naturellement que je me suis mis à rechercher la var. paniceus Bréb. Je n'ai pas tardé à la rencontrer ; mais bientôt je me suis aperçu que si quelques individus offraient les caractères de la description ci-dessus, ces caractères n'avaient aucune espèce de fixité. Tout à côté, d'autres échantillons avaient un épi un peu plus ovoïde, plus ou moins compacte, souvent interrompu à la base , et passaient insensi- — 361 — blement au type par toute une série de gradations. La taille de la plante et la compacité de l'épi sont des conséquences évidentes de la station. Exigu lorsque le sol est presque desséché, le Polypogon a, dans ces conditions , presque toujours un épi court, ovoïde et à peu près entier. Végétant dans un sol très-humide , il acquiert une taille de plusieurs dé- cimètres , et l'épi devient beaucoup moins serré , surtout à la base, où les paquets d'épillets sont sou- vent môme assez distants. Je crois donc pouvoir affirmer que la var. paniceus Bréb. du Polypogon jnonspeliensis n'est qu'une forme naine du type , et quïl n'y a pas lieu d'en faire une variété , sans quoi , pour être logique , on devrait ériger en variétés à peu près toutes les formes exiguës des espèces qui croissent dans nos sables marilimes. Quant au Polypogon maritùmis Willd. , c'est une espèce bien différente de notre P. monspeliensis type et de sa forme amoindrie [paniceus, Bréb.). Le P. maritimus, dont je crois inutile de rappeler les ca- ractères spécifiques, croît sur les bords de la Médi- terranée , d"où je l'ai reçu, et aussi sur ceux de l'Atlantique; il s'avance jusqu'en Bretagne, mais je ne pense pas qu'on ait jamais constaté d'une façon certaine sa présence dans nos départements. LEPTURUS INCURVATUS et L. FILIFORMIS Trinius. La F/o?'e de Normandie décrit ces deux espèces en termes à peu près identiques, en sorte que mon embarras — comme celui, je pense, de la plupart de mes collègues — a toujours été fort grand lorsqu'il — 362 — s'est agi de rapporter, d'après cet ouvrage, à l'une ou à l'autre espèce les formes plus ou moins incurvées que l'on rencontre sur les rivages du Calvados et de la Manche. A mesure que j'ai vu de nouvelles stations de cette plante, mon embarras, ainsi que mes doutes sur la valeur spécifique de deux formes aussi voisines, n^ont fait que s'accentuer. Après avoir examiné at- tentivement une foule d'échantillons recueillis en un grand nombre de points différents de notre littoral, j'en arrive à la conclusion de M. Le Jolis (1), à savoir : que nous ne possédons en Normandie qu'ime seule espèce de Lepturus, présentant deux formes : 1° à tiges dressées et épis grêles et droits [L. filiformis Bréb.), dans les endroits herbeux; 2° à tiges cou- chées, étalées en rosette, à épis plus courts, plus épais et incurvés ( L. incurvatus Bréb. ), dans les endroits secs et les sables maritimes. Dans les deux formes, les glumes égalent sensiblement Vépillet, tandis que dans le véritable L. incurvatus Trin., que je possède, venant du midi, les deux glumes sont sensiblement jo/«5 longues que l'épillet ; d'autre part, les tiges sont complètement couchées, plus courtes en général, à épis gros relativement et très-forte- ment recourbés en demi-cercle. La physionomie de cette plante est bien différente de celle de notre forme incurvée. Quant au nom à donner au Lepturus qui croît en Normandie, il est évident, d'après ce qui précède, que celui qui lui convient est L. fili- al) Plantes vasculaircs des environs de Cherbourg, par M. Aug. Le Jolis (Extrait des Mém. de la Soc. des se. naturelles de Cherbourg, t. VII, 1859). — 363 — formis Trin. M. Lloyd(7*7ore de l'Ouest) nous semble donc dans l'erreur quand il le dénomme L. incitr- t)«^z<5 Trin., appellation qui doit être réservée pour l'espèce méridionale à laquelle il s'applique si bien. IL LISTE DES PLANTES VASCULAIRES INTÉRESSANTES QUE j'ai recueillies EN 1883 ET DANS LES PREMIERS MOIS DE 1884. Espèces nouvelles pour la région. Elodea canadensis Mich. — Dans les pièces d'eau et les ruisseaux du parc de Martinvast qu'elle a com- plètement envahis. Cette plante, qui n'avait pas encore été signalée dans le département de la Manche , a maintenant une telle extension en Normandie qu'on peut la con- sidérer, je crois, comme appartenant à notre flore. Lepidium draba L. — Trouvé en abondance, le 24 juin dernier, dans des champs cultivés à Gatte- ville, vers la limite de Barfleur. Cette espèce, rare en Normandie, et nouvelle aussi pour la Manche , a sans doute été introduite parles cultures. En tout cas, elle a tellement bien pris possession du sol que , dans l'île voisine de Ta- tihou , le gardien du fort m'a affirmé qu'il avait en vain essayé plusieurs fois de la détruire. Veronica perdca Poir. — Plante introduite, AG. , dans les lieux cultivés. Mentha sylvestris L. — Abondamment répandue - 364 — dans un petit champ sur le bord de la mer, un peu au-delà du Becquet, commune de Digosville. Melilotiis parviflora Desf. — Trouvé en août 1883 , à Cherbourg, sur un terrain vague, en avant du port militaire. Si cette plante n'est pas spontanée en cet endroit, je ne sais comment on peut en expliquer l'introduction. Carex nitida Host. (C ohesa iVll.) — Cette espèce , nouvelle pour la flore de Normandie , est abondam- ment répandue sur un coteau maritime , près des dunes de Biville. Cette station marque sa limite sep- tentrionale en France, Déjà fort rare en Bretagne, elle n'avait pas été signalée au-delà de Quiberon (Lloyd, Flore de rOiiest, S"^' éd., p. 343). Ranimcidus lingiia L. et Carex stricta Good. — Bord E. de la mare de Vauville. Carex flava L. — Bruyères marécageuses des Eco- cheux, commune du Mesnil-au-Val ; Vauville. Avena piibescens L. —Coteaux maritimes de Biville. Rhynchospora fusca Rœra. et Sch, — Vauville, vallon tourbeux de Claire-Fontaine. Stations nouvelles de plantes rares. Gaudinia fragilis Pal. Bauv. — Tonneville, à l'en- trée des carrières , près le moulin Pontus. — Cher- bourg, aux environs du Château-d'Eau. Avena flavescens L. — Cherbourg, bord du chemin de Martinvast, littoral de Querqueville. — Abondant au voisinage des carrières calcaires de Surtainville. Phalaris minor Retz. — Champs du littoral de Tourlaville et sur les talus du chemin de fer des ! — 365 - Flamands. Cette graminée a disparu de Gatteville, où elle avait d'abord été rencontrée. Lagunis ovatus L. — A complètement disparu des miellés de Tourlaville, maintenant livrées à la cul- ture. Existe toujours dans les dunes de Vauville et de Bi ville. Lysimachia nummularia L. — Tourlaville , prés humides. Géranium rotundifolimn L. — Champs du littoral de Tourlaville et de Querqueville. Orobanche cœrulea Will. — AC. en un grand nombre de localités , et toujours sur Adiillea mille- folium. Verôascum blaUarioides L. ~ Hainneville, champs du littoral. Cherbourg, terrain vague en avant du port militaire , oii il croît abondamment en compagnie de nombreuses touffes de Gnaphalhim undulatum L. et de Senebiera pinnatifida DG. TrifoUum resupinatum L. — Abondant aussi sur ce même terrain vague , ainsi que sur le littoral d'Équeurdreville , où M, Bertrand-Lachênée l'avait d'abord rencontré. Lithospermum arvense L. et L. officinale L. — Vauville. Le premier, que j'ai trouvé dans les moissons, est peut-être introduit ; quant à l'autre , qui croît sur le coteau inculte des Guérendes, à la limite de Biville ;, avec une foule de plantes que l'on ne ren- contre habituellement que dans les terrains calcaires ( Hippocrepis comosa , Cirsium acaule , Arabis sa- gittata, Chlora perfoliata, etc.) , il me paraît tout aussi spontané que ces dernières plantes. — 366 — Origayium vulgare L. -— Biville et Vauville. Trifolium suffocatum L. — Falaises d'Auderville. Lastrœa œmula Brak. — Cette jolie fougère, dé- couverte et décrite par notre collègue M. Joseph- Lafosse {Bull. Soc. Linn. f/eiVorm., 1882, p. 214), existe non-seulement dans les environs du Roule , mais encore à plusieurs lieues de là et dans diverses directions : sous les arbres de l'avenue du château de Beaumont-Hague , dans le bois du Mont-du-Roc (Nouainville), dans la forêt de Bricquebec et sur les coteaux boisés du Mesnil-au-Val, oii elle est particu- lièrement abondante. Depuis plusieurs années, on a signalé dans divers pays l'introduction , à la faveur des chemins de fer, d'un assez grand nombre de plantes étrangères. Les unes n'ont fait que passer ; les autres , plus vivaces , ou rencontrant de meilleures conditions pour leur développement , ont formé de véritables colonies , de plus en plus envahissantes , qui , ayant fini par conquérir droit de cité, ont contribué à enrichir les flores locales. Il est donc intéressant pour la science de noter l'apparition de ces plantes voyageuses et de les suivre dans les diverses phases de leur enva- hissement. C'est pourquoi , tout en parcourant avec mon ami et collaborateur M. Bigot, la ligne ferrée de Cherbourg à Sottevast , dans un but d'abord pu- rement géologique, j'ai fini par noter exactement les espèces végétales nouvelles ou rares que je ren- contrais croissant sur les talus ou les remblais de la voie. - 307 — J'en donnerai dès aujourd'hui la liste, me pro- mettant de suivre celte étude, autant que la chose me sera possible. 1° Plantes non signalées encore dans la contrée et trouvées sur la ligne du chemin de fer : Trifolium médium L. — Entre Martinvast et Cou- ville. Gampanula rotundifolia L. — Assez répandue de Martinvast à Gouville, et un peu au-delà. Poa compressa L. — Deux stations un peu au-delà de la gare de Gouville. Linaria supina Desf. — Très-répandue de Cher- bourg à Couville , pas au-delà. Erigei'on canadensis L. — Quelques pieds seule- ment vers la gare de Couville. Dipsacus fuUonum Willd. — Deux échantillons seu- lement, entre Martinvast et Couville. Bromus arvensis L. — Aux environs de la gare de Cherbourg et sur plusieurs points en avant de Mar- tinvast. Specularia spéculum A. DC. — Entre Cherbourg et Martinvast. Miiscari comosuin Mill. — Près de la gare de Mar- tinvast. 2° Plantes rares dans les autres parties de l'arron- dissement : Poterium dictyocarpwn Spach. — Sur beaucoup de points. Symphytum officinale L. — Sur beaucoup de points. - 368 — Picris hieracioides L. — Près de la gare de Mar- tinvast. Lotus hispkhis Desf. — Entre Martinvast et Cou- ville. Echium vulgare L. - Près de la gare de Cher- bourg. Lobelia urens L. — Sur les talus humides de la voie, entre Martinvast et Gouville. Gaudinia fragiUs Pal. Bauv. et Géranium coliim- hinum L. — Entre Cherbourg et Martinvast. Hieradmn pratense Tausch ? (ex Bréb.) — Très- abondant sur les talus de la voie en approchant de la gare de Martinvast. De là, il s'est répandu dans les champs environnants, la cour de la gare et sur les murs du cimetière. Celte plante, que M. Bertrand- Lachênée a le premier signalée dans cette localité, prend chaque année une extension plus considérable. Trifoliwn pateiis Schreb. {T. Parisiense DG.) , Di- plotaxis muralis DC. et Orobanche cœrulea Vill. ) — Aux environs de la gare de Martinvast, m. LISTE DES MOUSSES NOUVELLES POUR LES ENVIRONS DE CHERBOURG. Dicranum palustre Lap. — AG. Dans les fonds tourbeux : Beaumont-Hague, Herqueville, Vauville, Mesnil-au-Val , etc. Stérile. Campylopus frarjUis Br. eur. ~ Bruyères sèches, haies et rochers siliceux. AC. Stérile. - 3G9 — Campi/lopus brevipilus Br. eur. — Bruyères tour- beuses : Vauville, vallon de Claire-Forilaine. Stérile. Didymodon luridus Horn. — Sur les raurs : Cher- bourg. Leptotriclium flexicaide Hampe. - Dunes de Bi- ville. Stérile. Trichostomwn flavo-virens Bruch. — Entre les pierres des murs et dans les fissures des rochers : Cherbourg, Tourlaville , Auderville, Jobourg, etc. Barbida squarrosa de Not. — Sur les rochers gazonnés et dans les falaises de Gréville, dunes de Biville, etc. Orthotricum pumilum Svv. — Sur les troncs : Cher- bourg, Omonville, etc. Orthotricum saxatile Wood. — Octeville, sur les pierres d'un mur, au bord de la Divette. Physcomitriuin ericetorum, Br. eur. — AG. Surtout dans la Hague : bruyères sèches ou humides. Leptobrijum pirifonne Sch]). — G. Bains les serres de Cherbourg, où il fructifie très-bien. Brymn murale Wils. — C. Sur les murs, à Cher- bourg et dans les environs. Bartramia marchica Brid. — Falaises de Gréville, 011 il fructifie bien; Querqueville et Nouainville^ talus humides des chemins. Climacium dendroides Web. et M. — Teurthéville- Hague, prés marécageux. Heterodadium heteropterwn Br. eur. — Martinvast, dans les rochers du parc. Hypnum glareosum Bruch. — Sur des pierres, Gré- ville. Hypnum albicans Neck. - CC, dans les sables ma- 24 V «l .?■• QTi 70 - ritimes, où il fructifie bien dans quelques stations ; çà et là entre les pierres des murs. Hypnum rividare Br. — Sur les pierres au bord des petits ruisseaux: Urville, Nouainville, etc. Hypnum plumosum Sw. — Sur les pierres dans les ruisseaux: La Glacerie. Hypnum cœspitosum Wils. — AG. A Cherbourg et aux environs, sur les pierres des murs et des rochers, fructifie bien çà et là. Hypnum flagellare Dicks. — (Mousse nouvelle pour la Normandie). Sur les bords d'un ruisseau, à la Glacerie. Stérile. Hypnum crassinervium Tayl. — Sur les pierres des murs et sur les rochers ombragés : Cherbourg, Tour- laville, Octeville, etc. Stérile. Hypnum tenellum Dicks. — Cherbourg, sur les tal- cites ; Auderville, sur les pierres calcaires d'un tom- beau, dans le cimetière. Hypnum elefjans Hook. {Plagiothecium Schimperi Jur.). — Sur la terre, dans les bois ombragés, et dans les fissures des rochers : LaFauconnière, LeTronquet, etc. Hypnum chrysopliyllum Brid. — Bien fructifié à Gouville, sur des talus humides. Hypnum stellatum, var. protensum'èch^. —Landes humides, à Vau ville. Hypnum scorpioides L. —Vau ville, vallon maréca- geux de Claire-Fontaine^ où il fructifie. Hypnum arcuatum Lindb. — Sables de Vauville. Stérile. Hypnum stramineum Dicks. — Marais desEcocheux (Mesnil-au-Val), Vauville (Vallon de Claire-Fontaine). Stérile. 371 - IV. HÉPATIQUES LES PLUS INTERESSANTES OBSERVEES AUX ENVIRONS DE CHERBOURG. Alicularia scalaris Corda. — AG. Sur la terre et dans les falaises. Plagiocliila spinulosa Dura. ~ G. Dans les rochers, avec les deux var, tridentkulata Hook. et minuta Mack. Scapania compacta Dura. — C. S. widulata Duna. — AG. S. nemorosa Dura. — G. Dans les rochers. Junrjermannia crenidata. — AG. /. alicularia de Not. — Beaumont-Hague , coteau de Herquemoulin, sur la terre. Espèce nouvelle pour le nord de la France. J. ventricosa Dicks. — AG. Bruyères et rochers. Souvent accompagné de la var. gemmipara Husn. J. attenuata Lindenb. — G. Dans les rochers. J. Floerkei Mart. — AG. Dans les rochers. J. divaricata Sm. — AG. Ainsi que la var. byssacea. Sur la terre, dans les bruyères, les bois , etc. J. cojinivens Dicks. — Abondante dans les lieux tourbeux, au milieu des sphaignes, qu'elle enlace. /. Turneri Hook. — Espèce fort rare en France, rencontrée sur la terre , au bord d'un sentier : bois de La Prévalerie (Ocleville). J. setacea Web. — AG. Dans les lieux marécageux. Souvent associée à /. connivens. — 372 - Sphagnœcetis conwiunis Nées. — Lieux maréca- geux , parmi les spliaignes ou au milieu des touiïes de Leiicobryuni glaucum. Lophocolea Hookeriana Nées. — Octeville , paroi humide d'une fontaine. Urville, sur un mur humide, au bord d'un ruisseau. L. heterophylla Dum, — AC. Sur la terre dans les haies, parfois au milieu des rochers. Chiloscyphus polyanthus Corda. — G. Ainsi que la var. rivularis Lind. Saccogyna viticulo^a Dum. — AG. Particulière- ment dans les falaises de Gré ville. Calypogeîa Irichomanh Gorda. — GC. Ainsi que la var. propagulifera Husn. On rencontre aussi : var. Sgrengelii Nées. Au milieu des sphaignes et autres mousses des lieux marécageux. Var. fissa Husn. [Calypogeia fissa Raddi). Sur la terre ombragée. Lepidozia reptcms Dum. — Sur la terre , particu- lièrement dans les rochers. AG. L. tumidula Tayl. — Même habitat que le précé- dent : La Glacerie, Le Mesnil-au-Yal, etc. Mastigohryum trilohatum A^ees. — Dans les rochers : Le Tronquet, La Glacerie, Le Mesnil-au-Val, etc. Lejeunia inconspicua de Not. — Sur les troncs d'arbres et les rochers. AG. Lejeunia minutissima Dum.— Paraît aussi commun que le précédent. Lejeunia hamatifolia Dum. — Gette petite hépa- tique rarissime est assez abondante sur des troncs d'arbres (parfois aussi sur les rochers, et dans ce dernier cas souvent accompagnée de L. minutissima) aux Ecocheux, commune du Mesnil-au-Val. — 373 - Lejeunia serj)yllifolia Libert. — G. Aneiira palmata Dum. — Vu une seule fois, dans les falaises de Gréville. Aneura pinnatifida Dura. — PC. Sur les pierres dans les petits ruisseaux, ou dans les marécages ; Nouainville, Vauville, Biville, Mesnil-au-Val, etc. Aneura multifida. — G. Lunularia viilgaris Mich. — G. Marchantia polymorpha var. minor Bischoff. — Cherbourg , sur les pavés d'une cour! humide très- ombragée. Fegatella conica Gorda. — G. Lieux ombragés ou humides. Reboullia hemisphaerica Raddi. — G. Sur les murs. Anthoceros inmctatus L. et ^. lœvh L, — C. Sur la terre dans les lieux humides. Tarçjionia hypophylla L. — AG. Entre les pierres des murs. Sphœroccnpus terrestris Sm. — Semble AG. Je l'ai trouvé à Réthoville et à Vrasville, et M. Le Jolis à Urville. Est presque toujours accompagné de Riccia cjlauca L. Le Secrétaire entretient ses collègues d'une expo- sition du plus haut intérêt que M. Alphonse Milne- Edwards , membre honoraire de notre Société , a organisée au Muséum d'Histoire naturelle et qui contient les collections recueillies pendant les cam- pagnes du Travailleur et du Talisman. M. Morière a eu l'occasion de visiter récemment cette exposition, et afin de donner une idée des faits nouveaux que les dragages des grandes profondeurs de la mer 374 — viennent de mettre en évidence, il lit le rapport fait par le directeur de l'expédition à la Société de Géo- graphie. Toutes les personnes , en grand nombre^ qui par- courent la salle de la rue de BuîTon, où sont réunis les produits les plus intéressants parmi les nom- breux représentants de la faune sous-marine des grandes profondeurs de la Méditerranée et de l'Océan, sont frappées des résultats si imprévus et si consi- dérables, au point de vue zoologique, des expédi- tions françaises poursuivies pendant 4 années suc- cessives au prix de mille fatigues et couronnées du succès le plus incontestable, grâce à l'esprit émi- nemment organisateur du savant placé à si juste titre à la tête de la Commission scientifique, — grâce au zèle et au dévouement de tous, naturalistes et ma- rins, dont la collaboration a été si fructueuse, pour la science et pour la gloire du pays. Aussi avons-nous appris avec le plus vif plaisir que la Société de Géographie de Paris a décidé de décerner sa grande médaille d'or, haute récompense accordée seulement aux illustres voyageurs, à M. le professeur Alphonse Milne-Edwards. A 9 heures 1/4 la séance est levée. SÉANCE DU 7 AVRIL 188^. Présidence de M. VIEILLARD. A 7 heures 1/2 la séance est ouverte. Le procès- verbal de la séance de mars est lu et adopté. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau et communiqués aux membres de la Société. Le scrutin est ouvert sur deux présentations ; par suite de son dépouillement, M. Ghervet, professeur de sciences physiques au Lycée de Gaen, est nommé membre résidant, et M. Gourbine, ancien sous-préfet de Falaise, membre correspondant. Le secrétaire rappelle à ses collègues qu'il serait temps de se préoccuper de l'excursion annuelle et de la séance publique de 1884. 11 est décidé que la séance publique aura lieu à Cherbourg à une époque qui sera fixée dans la séance jde mai. —M. Corbière, qui s'est livré plus spécialement à l'étude de la flore des environs de Cherbourg, sera, pour les botanistes, un guide précieux , et les géologues pourront ex- plorer plusieurs tranchées de chemin de fer dans lesquelles MM. Bigot et Corbière ont reconnu des étages et des fossiles du silurien qui n'avaient pas encore été signalés dans la presqu'île de la Manche; - 376 — dans un autre chemin de fer, le dévonien a été mis à nu, avec une abondance des fossiles caractéristiques. f M. Delage donne communication de la note sui- vante: UNE PÊCHE IVIIRACULEUSE DE O H CE T O P T E JR K S Par M. DELAGE. Au mois de janvier 1S84, au cours d'une des excursions zoologiques faites par M. Delage, accom- pagné de ses élèves de la Faculté des sciences de Caen, on découvrit une énorme quantité de tubes de Chœtoptères, qui. avaient été arrachés des grands fonds et s'étaient trouvés rejetés après un fort coup de vent sur la grève, entre Luc et Lion. Ce fait n'avait rien d'extraordinaire ; souvent déjà des tubes de Chœtoptères avaient été trouvés, à toutes les époques de l'année, mais toujours l'animal était absent, et ce fut avec une véritable surprise qu'on s'aperçut que toutes ces enveloppes étaient habitées et contenaient un animal en parfait état de conservation. Une grande quantité d'exemplaires furent recueillis — 377 — et M. Delage put en envoyer plus de soixante au labo- ratoire de M. de Lacaze-DuLhiers, à la Sorbonne, et en distribua à ses élèves une trentaine pour les leur faire disséquer. Le Chœtoptère est un annélide , raais d'un aspect si singulier qu'on a longtemps hésité avant de lui assigner la place qu'il occupe maintenant dans la classification. On se représente généralement un ver ou une annélide comme une série linéaire d'anneaux tous plus ou moins semblables les uns aux autres , por- tant des rames latérales servant à la locomotion, et ayant chacun des branchies, leur ganglion nerveux et leur organe segmentaire. La partie antérieure, plus ou moins différenciée en forme de tête, porte les organes sensoriels (yeux, antennes), l'appareil buccal et quelquefois une portion exsertile de l'œsophage à laquelle on a donné le nom de trompe. Ici, rien de pareil. —Le corps présente trois ré- gions absolument distinctes. La partie céphalique est élargie en forme d'entonnoir. Le côté dorsal porte deux antennes, et la bouche placée au fond de l'en- tonnoir est inerme. A la base externe des antennes se montre l'œil sous l'aspect d'un petit point pigmentaire. De chaque côté de la région céphalique, qui a la forme d'un carré long, sont neuf pieds armés de soies. Cette région céphalique est composée de dix anneaux portant chacun une rame dorsale et les dixièmes rames dorsales s'étendent en expan- sions membraneuses auxquelles le genre doit son nom. — 378 — La deuxième région se compose de cinq anneaux. Les rames dorsales du premier de ces anneaux sont réunies en une masse creusée en forme de cupule, sorte de ventouse par laquelle l'animal se fixe à son tube; celles des trois anneaux suivants forment une membrane mince, recouvrant une masse noire ou verdâtre, qui n'est autre que l'intestin hépathique. Ces anneaux se meuvent continuellement d'une façon rhytmique et des membranes en forme de selles représentent les rames ventrales de cette région. La partie postérieure ou caudale se compose d'une cinquantaine d'anneaux courts. Les rames dorsales sont très-longues et munies de soies, les rames ven- trales sont formées de deux mamelons accolés. Les appareils circulatoire et respiratoire sont encore mal connus, les organes reno-segmentaires ont été décrits par M. Cosmovici dans un travail paru dans les Archives de zoologie expérimentale de M. de Lacaze-Duthiers; mais ce sont surtout les homologies réelles des divers appendices qui seraient intéres- santes à préciser en se basant sur leurs relations avec le système nerveux. « LeChœtoptère, ditM. deQuatrefages,habiteàune assez grande profondeur dans la mer, et doit être assez commun aux environs de St-Waast, car j'ai bien des fois trouvé sur la plage les tubes rejetés par la vague. Mais ces tubes sont toujours vides, et ce n'est que dans les débris rapportés par la drague que j'ai pu me procurer le Chœtoptère lui-même. Les tubes ont parfois plus de 40 centimètres de long sur plus de 4 centimètres de diamètre à leur base. Ils sont composés de plusieurs couches toutes sembla- — 379 — Mes à du parchemin grossier et jaunâtre. Us sont généralement tortueux. Leur base est établie sur quelque objet solide et leur orifice toujours entouré et comme masqué par de petites plantes marines, mais je n'en ai jamais trouvé dont l'extérieur fût revêtu de sable. « Retiré de son tube, le Chœtoptère reste immobile au fond du vase, agitant seulement ses antennes et faisant onduler les grandes poches des trois anneaux postérieurs de sa région moyenne. On dirait que le liquide qui y est renfermé s'écoule alternativement de l'une dans l'autre et que, de là même, dépend le mouvement qui ne s'accompagne que de contractions insensibles. En même temps, il sécrète très-abon- damment un mucus épais, résistant, qui s'attache aux doigts et aux instruments, et rend doublement difficile la dissection de l'animal. » Ces quelques lignes prouvent à la fois l'excessive rareté du Chœtoptère, et les ditficultés de son étude, difficultés qu'il ne sera possible de vaincre qu'avec une ample provision de matériaux d'étude, et des re- cherches entreprises dans ce sens ajouteraient certai- nement des faits nouveaux à son histoire. Puisque la grève de Luc-sur-Mer peut fournir à certaines époques de l'année de grandes quantités de Chœtop- tères parfaitement vivants, il était important de signaler aux travailleurs une ressource aussi pré- cieuse et que l'on trouverait sans doute difficilement ailleurs. M. Vieillard recherche, dans une très-intéressante communication, l'origine d'un objet qui lui a été — 380 — remis par notre collègue, M. Lecornu, et qui avait été envoyé à M. l'ingénieur des mines comme étant une idole chinoise. M. Vieillard fait voir que cette pièce réniforme provient d'une excroissance anor- male de bambou qui se rencontre assez fréquemment dans cette graminée et dont il existe des exemplaires à la galerie botanique. M. Macé (Adrien), botaniste, rue de la Duché, à Cherbourg, est proposé comme membre correspon- dant par MM. Corbière et Bigot. A 9 heures 1/2 la séance est levée. SÉANCE DU 5 IVIAI 1884. Présidence de M. BERJOT. A 7 heures 1/2 la séance est ouverte. En l'absence du président et du vice-président, M. Berjot, ancien président de la Société, occupe le fauteuil. Le procès-verbal de la séance d'avril est lu et adopté. Communication est donnée de la correspondance. M. Gourbine , nommé récemment membre corres- pondant de la Société , adresse à ses collègues l'expression de ses sentiments de gratitude ; M. Jo- seph-Lafosse annonce qu'il aura bientôt terminé un travail sur les fougères de Normandie, dont il se propose de donner communication à la société dans une des prochaines séances. Lecture est donnée d'une lettre du commandant Jouan, qui indique les 5, 6 et 7 juillet comme étant l'époque la plus convenable pour l'excursion que la Société doit faire dans la presqu'île de la Manche en 1884. Il règle l'emploi des journées du samedi 5 et du dimanche 6 et fera à la séance publique une com- munication ayant pour titre : La Nouvelle-Zélande — 382 — et le peujilement de la Polynésie. Le secrétaire est chargé de rédiger une circulaire qui sera adressée à tous les membres de la Société et de demander à M. le Maire de Cherbourg l'autorisation de tenir la séance publique du dimanche 0 dans un des salons de THôtel-de- Ville. Se font inscrire comme ayant Tintention de pren- dre part à l'excursion de Cherbourg, MM. Tesnière, Jouanne^ Tabbé Moncoq, Bigot, Dangeard, Lecornu, de Formigny de La Londe, Berjot, D'' Fayel, Beaujour et Morière. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau et passés en revue. M. Delage fait un exposé de l'origine du Labora- toire maritime de Luc et des diverses améliorations qui ont été apportées à cet établissement. 11 signale plus particulièrement l'installation récente d'un ré- servoir de 27,000 litres et d'une pompe ayant pour moteur un moulin à vent et qui est destinée à remplir d'eau de mer ce réservoir. L'eau de mer est ensuite distribuée dans des bacs à parois de verre, placés dans une des salles du laboratoire et contenant les animaux marins que l'on soumet à l'étude. M. Morière fait la communication suivante : — 383 - NOTE suu UN HOMAWNOTUS DU GRÈS DE MAY Par M. J, MORIERE Secrétaire de la Société. Nos carrières de grès de May sont aujourd'hui parfaitement connues des géologues de tous les pays, mais l'incertitude qui régnait relativement à la place que ce grès occupe dans la grande formation silu- rienne , n'a complètement disparu que par suite d'observations faites dans ces dernières années. Dans une note insérée dans le Bulletin de la Société Linnéenne (1), j'annonçais qu'à la Brèche- au-Diable on voyait les schistes à Calymene Tristani reposant sur le grès armoricain et recouverts eux- mêmes par le grès de May. — Plus tard, notre col- lègue, M. Renault, découvrait à May même la pré- sence des schistes à Calymene Tristani, qui n'y avaient pas encore été signalés, et qui occupaient la même position qu'à la Brèche-au-Diable (2).— Enfin, tout récemment, deux autres collègues, MM. Cor- el) Bulletin de la Société Linnéenne de Xormandie, 3^ série, 3« vol., 1878-1879, p. 143. (2) Ibid., 3= série, 7<= vol., 1882-1883, p. 16. - 384 — bière et Bigot, reconnaissaient le grès de May sur plusieurs points du département de la Manche, et faisaient voir qu'il est surmonté par les schistes à Trinudeus (1). Le grès de May est donc limité inférieurement par les schistes à Calymene Tristani, et supérieurement par les schistes à Trinudeus qui , reconnus dans la Manche^ n'ont pas encore été trouvés dans le Cal- vados. Quant aux fossiles que renferme le grès de May, il y a plus de soixante ans que MM. Hérault et Eudes-Deslongchamps les signalaient à l'attention des membres de la Société Lirinéenne. Dans le tome ÎI des Mémoires de la Société (2) a été imprimé un travail remarquable dans lequel ce dernier naturaliste s'est plus spécialement occupé du groupe de crustacés connus sous le nom de tri- Lohites. Tout en reconnaissant que les empreintes de trilo- bites ne sont pas rares dans le grès de May, M. Des- longchamps fait observer que si l'on a pu recueillir un grand nombre de fragments oifrant toutes les parties de ces crustacés, ces parties sont séparées, souvent pêle-mêle, et qu'«?/cîm morceau de grès n'a encore présenté Vanimal entier. Le savant paléonto- logiste croit toutefois pouvoir distinguer dans ces débris trois espèces inédites, mais il ne se dissimule pas que les rapprochements qu'il a faits n'ont pas (1) Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie , 3<= série, Vllî vol., 'l8S3-18Si, p. 25. (2) Mémoires de la Société Linnéenne du Calvados, t. II, 1825, p. 291. - 885 — toute la cerlitude possible, et qu'il pourrait bien avoir donné à une espèce ce qui appartenait à l'autre, et il ajoute : en attendant qu'un hasard heureux, en nous oirrant les animaux entiers, lève nos doutes à cet égard, je décrirai isolément les parties que j'at- tribue à chaque espèce. M. Deslongchamps recherche ensuite les rapports qu'elles peuvent avoir avec les genres et les espèces formés par M. Brongniart ; il les établit restituées comme espèces particulières avec leurs caractères zoologiques, et il les appelle Asaphus Brongniarti , A. brevicandatus et A. in- certus. Depuis l'époque oii parut le mémoire de M. Des- longchamps, plusieurs membres de la Société se sont occupés du gi'ès de May, soit sous le rapport strati- graphique, soit sous le rapport de sa faune. Le travail le plus complet et le plus important a été publié en 1876, par M. Gaston de Tromelin (1) qui a reconnu, dans notre grès, soixante-deux espèces dont dix-huit avaient été indiquées avant lui : quarante-quatre espèces sont donc dues à ses recherches ou à ses déterminations. Les espèces de trilobites signalées par M. de Tro- melin sont au nombre de sept : 1° Dalmanites incerta qui avait été décrit par Deslongchamps, sous le nom ^'Asaphus incertus et dont Salter a fait son Phacops incertm; 2° deux Illœnus : /. docens et /. viducassia- 7ms; 3° quatre espèces d'Homalonotus. A propos de ce dernier genre, M. de Tromelin (1) Bullelin de la Société Linnéenne de Normandie, 3« série, l"vol.,1876-77, p. 5. 25 — 386 — s'exprime ainsi : « Aucun spécimen entier de ces « trilobites n'a été découvert jusqu'à présent et il « règne une grande incertitude au sujet des tètes qui « doivent être réunies aiixpT/gidiimis, comme appar- « tenant à la même espèce (sauf en ce qui concerne « H. hrevicaudatus Desl. pour lequel on est fixé). La « présence des pygidmms et des têtes sur les mêmes 'c fragments de roches, leur plus ou moins grande « abondance dans telle ou telle localité nous ont « conduit souvent à des résultats contradictoires. a Ainsi, tant que l'on n'aura pas rencontré de spéci- « mens entiers, les têtes que l'on aura réunies aux « pygidiums et réciproquement, pourront, en réalité, « être considérées comme appartenant à d'autres « espèces. » Le desideratum exprimé par MM. Deslongchamps et de Tromelin vient de recevoir satisfaction : un Bomalonotus complet a été trouvé, en 1883, à Feu- gueroUes-sur-Orne, dans une carrière de grès de May, exploitée par M. Devic. Ayant remarqué cette pièce qui figurait dans l'exposition scolaire organisée à Gaen à l'occasion du concours régional, j'en ai fait l'acquisition pour la collection paléontologique de la Faculté des sciences. I^Eomalonotus de Feuguerolles est-il VHomcdo- notus Brongniarti [Asaplms Brongniarti Deslong., — ou plutôt l'/y. Deslong chmnpsi de M. de Tromelin, — ou enfin VH. Brongniarti et \H. Deslong champsi ne doivent-ils former qu'une seule et même espèce? Telles sont les questions que je vais essayer de résoudre en étudiant séparément la tête, le thorax et X^pygidimn de notre Bomalonotus. — 387 — Tête. — En comparant la lète du trilobite de Feu- giierolles avec celle que M. Deslongchamps a fait figurer dans le second volume des Mémoires de la Société Linnéenne sous le nom d'Asaphtis Bron- (jniarti et surtout avec la pièce originale dont nous devons la communication à notre collègue, M. Eu- gène Deslongchamps, on reconnaît qu'il est impos- sible de les identifier. En effet, la tête (ï Homalonotus Brongniarti a une forme toute spéciale, et nous ne saurions mieux faire que de rappeler la description qui en a été faite par M. Deslongchamps lui-même. Bouclier (Tête). — « Le plus grand échantillon que « je possède a un pouce de longueur et vingt-deux (' lignes de largeur, mesurés de l'extrémité d'un des a prolongements latéraux à l'autre et seize lignes « au niveau des protubérances oculiformes. Sa forme « est un peu plus que demi-circulaire ; le front ou « lobe moyen {glabelle) est assez bombé, il est lisse ; « on aperçoit très-obscurément sur ses parties laté- (1 raies deux ou trois dépressions superficielles ; la (T plus profonde est en arrière ; elle est aussi la plus « étendue et elle vient presque se réunir avec sa « congénère du côté opposé ; elle est située à environ « une ligne du bord postérieur. Le front [glabelle) « est séparé des joues et du chaperon [limbe frontal) (1 par une gouttière demi-circulaire évasée et assez « profonde qui se continue en diminuant de largeur « sur les prolongements latéraux jusqu'à leur pointe. « — Le chaperon [limbe frontal) est relevé en avant; « il est uni avec les deux joues, ou plutôt ces trois t moyenne une suite de gouttières et de saillies ;( d'autant moins prononcées qu'on les considère « plus près du bord libre ; les gouttières ne sont « plus, dans ces points, que des facettes de recou- « vrement. » Cette description peut parfaitement convenir à Y H. de Feuguerolles. Quant aux plèvres isolées décrites par Deslong- champs et représentées dans les fig. 4 «, 4 Z» , 4 c, pi. XX (1) ; elles ne paraissent pas être les mêmes que les plèvres faisant partie du thorax qu'il a flguré et considéré comme appartenant à VH. Broiupiiarti. Si ce thorax et celui de \R. de Feuguerolles sont les mêmes, comme nous sommes porté à le croire, on ne peut pas le regarder comme étant celui de 1'^^. Brongniarti \ il faut nécessairement le rapporter à une espèce dilTérente. Pygidium. — 11 nous reste maintenant à considé- rer \q jyijfjidium et à déterminer s'il peut se rapporter à l'une des espèces que M. de Tromelin a décrites en se basant exclusivement sur l'examen de cette partie du trilobite. (1) Mémoires de la Société Linnéenne, t. II, -1825. I — 897 — IjQ pygîdiimi est composé d'un certain nombre de segments semblables à ceux du thorax, mais soudés ensemble de manière à modifier leur forme et à constituer une seule pièce ou bouclier postérieur. La fusion des segments dans le /)//^iV//«m est par- fois accompagnée de la disparition , tantôt de l'axe, tantôt des appendices latéraux, ou du moins de leur réduction à l'état rudimentaire. M. de Tromelin (1) pense qu'il n'y a aucune raison de ne pas adopter l'opinion de Salter, qui admet comme étant le pi/gidium de H. Brongniarti ceux qu'il a figurés sous le même nom (2) ; cependant comme il n'y avait pas de certitude absolue à cet égard, il a proposé de le désigner sous le nom de H. serratus pour éviter toute possibilité de confu- sion. Il fait remarquer que c'est à la même forme qu'appartient l'un des pygidiums que Deslongchamps a figurés pi. XX, fig. 6 b (3). Voici les caractères qu'il donne de Homalonotus serratus : c< Contour intérieur dessinant une courbe très- ce prononcée beaucoup plus convexe que dans R. « Vicargi et H. Deslong champsi; articulations des « lobes latéraux très-sensiblement dirigées vers l'ar- « rière et au nombre de sept de chaque côté, sans « compter la demi-plèvre articulaire ; chacune d'elles (1) Bulletin de la Société. Linnéenne de Normandie, 3" série, l"vol., 1876-1877, p. 14. (2) Q. J. G. S., vol. XX, pi. 15, fig. 1 d. British Tril.,^\. 10, fig. 17 et pi. 13, fig. 9. (3) Mémoires de la Société Linnéenne, t. II, 1825. — 398 -- « est divisée par un sillon Irès-peu marqué mais « s'étendant sur presque toute leur étendue ; entre « chacun des articles des lobes latéraux, les lignes « de séparation sont faiblement indiquées, et on ne '( les aperçoit pas sur certains spécimens recouverts « d'un enduit ferrugineux. L'axe du pyrjidium occupe « moins du tiers de la largeur totale ; il est en relief « par rapport aux lobes latéraux, et par suite de cette « disposition^, le pygidiiim est comme caréné ; son (c extrémité est émoussée et arrêtée avant d'atteindre « le contour extérieur. — Nous comptons dix an- ce neaux sur l'axe ; les deux derniers sont rudimen- « taires. — La forme du contour extérieur du pygi- « dium se rapproche beaucoup d'un quart de circon- « férence. — Le bord de H. serratus présente un « caractère particulier ; il est replié brusquement et « presque verticalement par rapport au reste de la « surface ; chacune des articulations latérales arri- « vent à ce bord, et les sillons qui les séparent pro- « duisent à l'intersection ce que Salter a justement « comparé à de petits coups de scie, à des serratures, « caractère que présente aussi Calymene incerta « Barr. (1). Cette disposition caractéristique est très- ce frappante sur les spécimens dont le bord est bien « dégagé de la gangue. » Le pygidium de Feuguerolles ne présente pas de seiratures ; son contour intérieur dessine une courbe bien moins convexe ; le contour extérieur est loin de (igurer un quart de circonférence; (1) Système silurien du centre de la Bohème, vol. I, pi. 19, fig. 36. — 399 — les proportions entre la largeur de l'axe et celle des lobes latéraux sont complètement différentes, etc. ; il ne peut donc être rapporté à Y Homalonotus serratus. Voyons maintenant si les caractères donnés pour E. Deslong cliampsi lui conviendraient mieux : M. de Tromelin a pris pour type de V Homalonotus, qu'il a désigné sous le nom d'V7. Deslong diampsi, le pygidium figuré par Deslongchamps dans la pi. XX, fig. 7 A;, B, C, auquel il rattache celui qui est repré- senté fig. 6 A (1). H. Deslong champsi se fait remarquer par les ca- ractères suivants : Le contour intérieur du pygidium est arrondi mais moins arqué que dans R. serralus. L'axe est en relief, surtout à son extrémité, par rapport au reste de la surface ; postérieurement, il n'atteint pas le bord ÛM pygidium. On y compte dix à onze articulations, les deux ou trois dernières rudimentaires. Sur cha- cun des lobes latéraux il y a 8 côtes divisées à leur extrémité par un sillon rudimentaire, séparées par des rainures intercostales bien marquées ; elles n'at- teignent pas tout à fait le bord. Celui-ci est replié, mais d'une manière différente que dans H. serratus ; extérieurement il rentre un peu au-dessous du reste du pygidium, plus que dans l'espèce comparée, quoique se recourbant d'une manière moins brusque, puis ce caractère s'accentue en gagnant l'extrémité postérieure où il est placé tout à fait en dessous. — Cette description peut parfaitement convenir au (■1) Mémoires de la Société Linnéenne, t. II, 1825. — 400 - pygkUum de V Homaloiiotus de Feuguerolles. Nous allons essayer de la compléter. La longueur du pygidmm mesurée suivant l'axe est presque toujours moindre que sa largeur ; dans le pygidmm de Feuguerolles, la longueur égale 40 millimètres et la largeur 62 millimètres ; il présente une forme subtriangulaire, un peu parabolique ; la largeur de l'axe à sa jonction avec le thorax égale 40 millimètres ; le nombre de ses anneaux est de neuf à dix ; les trois derniers sont peu visibles. — Au reste, le nombre des anneaux de Taxe du pygidmm ne peut pas être considéré comme bien constant dans une même espèce ; des différences d'âge, des défauts de netteté ou de conservation peuvent amener des variations dans les individus. Quant au relief de Taxe du pygidium, l'axe con- serve dans cette partie du corps la hauteur relative qu'il possède dans le thorax ; à son extrémité, la pointe de l'axe fait saillie sur le reste du pygidhmi et paraît sortir des deux lobes latéraux qui forment une surface continue pour s'arrêter à 4 millimètres du bord. Les lobes latéraux du pygidium représentent les plèvres des segments composant cette partie du corps, mais par l'effet de la soudure qu'elles subis- sent elles sont toujours beaucoup moins nombreuses et plus modifiées que les anneaux de Taxe. Sur chacun des lobes latéraux du pygidium de Feugue- rolles , on n'aperçoit bien distinctement que six à sept côtes séparées par des rainures qui ne sont plus visibles à un tiers du bord latéral. En résumé, Vnomnloiudus de Feuguerolles a une ^]SuIleL.SocLmii.deN^''^J^Sene T. 8. PI. I. "^^*«â:ss;::. .7 m -■ "i ToTmant lith. i^p .Bec (met fr Paris Homaloiiotus Deslon^diampsi , 1 r om . ;sî'.'i^*^r:.i?î-t. f^ %. FM M^ ta 'j R e- ;^ oo ■aj 1) pi c d o "^ï,ê - ^'' V o > I O C/2 pu O o w nïn de fer. etc. Bull. Soc. Linn. Norm., 3« série, VI1I« vol., p. 2.5. (2) Bull. Soc Linn. Norm., 'â" série, VI' vol., p. 30. — 438 — La Neuvillerie, comme nous l'avons figuré, soit que les schistes à Calymènes se soient déposés directe- ment sur le grès feldspathique, ce qui serait le seul exemple que nous connaissions de cette superposi- tion, soit plutôt qu'une faille, remplie plus tard par le filon de quartz, ait relevé les schistes au niveau du grès. D'autre part, immédiatement sur ce filon de quartz et au-dessous des schistes, nous avons con- staté un filon de fraidonite qui nous avait échappé, et d'autres plus petits dans les schistes eux-mêmes. Nous avons'décrit comme inférieures aux phyllades des couches traversées par des filons de quartz et de Barytine, formées d'une roche qu'avec Bonissent nous avons rapportée à Yanagénite. L'infériorité de ces roches aux phyllades a paru douteuse à quelques géologues qui ont pensé que c'était le grès feldspa- thique , séparé des phyllades par une faille et plongeant en sens inverse de ceux-ci sous le grès armoricain de la tranchée voisine. Mais, grâce à la présence de petits lits schisteux intercalés dans le grès, nous avons pu, depuis, nous convaincre qu'ils plongeaient bien comme nous l'avions indiqué. Nous croyons donc pouvoir conserver cette partie de notre coupe telle que nous l'avons donnée. Nous mainte- nons aussi nos conclusions relatives à la limonite voisine, à savoir qu'elle est de beaucoup postérieure aux dépôts phylladiens, soit qu'elle provienne ou non du remaniement d'une couche préexistante, — ce qu'il est impossible d'affirmer; — actuellement elle est en stratification complètement discordante avec les couches voisines. — 439 — DEUXIÈME JOURNÉE. - LUNDI 7 JUILLET. LE >"ÉHOU A S^- SAUVEUR-LE- VICOMTE ET A BRICOUEBEC. Le lundi matin, dès cinq heures, les géologues de la Société se réunissaient à la gare, pour aller conti- nuer, dans les environs de St-Sauveur-le-Yicomte et de Bricquebec, l'étude des terrains paléozoïques de la région. L'accès de la région dévonienne est de beaucoup facilitée maintenant par le percement de la ligne stratégique de Cherbourg à Coutances, mais, dans la partie que nous avons explorée, la stratigraphie n'a à tirer que peu de renseignements de l'étude des tranchées qui ont entamé le sous-sol. Il est, en efCet, difficile de voir terrain plus disloqué ; à chaque pas, des liions de fraidonite viennent couper les couches que des failles multipliées font encore plonger en divers sens et de la manière la plus inattendue. Heureusement, nous avions pour nous guider dans ce dédale l'étude si minutieuse de Dalimier, qui, le premier, a bien compris la constitution du dévonien de Normandie. A Néhou, 011 nous débarquons, quatre kilomètres nous séparent de St-Sauveur-le-Vicomte, mais cette distance, sur la ligne du chemin de fer, est bientôt franchie, car les tranchées n'ont que peu d'intérêt. Nous constatons cependant, à quelques cents mètres de la halte de Néhou, la présence de sables quartzeux et ferrugineux, jaune rouille, à grain fin, sans fossiles, - 440 — inférieurs aux galets roulés du diluvium gris. C'est le limon inférieur, sableux et stérile de MM. Vieil- lard et Dollfus, qui y voient une dune du rivage tertiaire (1). En approchant deSt-Sauvcur, les dislocations nom- breuses subies par les grès et schistes dévoniens nous annoncent la présence d'un important massif éruptif : c'est une fraidonite qui s'étend sur plus de 2 kilom. de largeur ; elle est aux abords de la gare et à l'entrée du bourg, complètement décomposée ; mais, dans la tranchée de La Grilîonnerie, elle forme des boules d'une dureté excessive. Dans la tranchée de La Grilfonnerie , le silurien supérieur, plongeant vers le nord, a été soulevé par un porphyre grossier rougeâtre. Malheureusement, nous ne trouvons pas ici ces calcaires noirs, com- pactes^ mis à nu pendant quelque temps aux Mou- lineaux, et qui ont fourni de magnifiques échantil- lons de Cardioles, Orthocères, répandus dans un grand nombre de collections. Le silurien supérieur est constitué ici par des schistes ampéliteux friables, avec Graptolithes el Orthocères ; les quelques boules qu'on y trouve sont très-diflîciles à briser et il est presque impossible de dégager les Orthocères qu'elles contiennent. Nous touchons ici à un des points de la limite sud de la bande dévonienne septentrionale. Toute cette région emprunte un caractère particulier à la pré- sence de hautes crêtes formées par le grès de May et qui contrastent avec le faible relief du dévonien. (1) Bullelin Soc. Lina. Nonn., 'i'sér., t. IX, p. 169. — 441 — C'est sur le revers N. -0. de l'une de ces crêtes, le Mont de Besneville, que d'importantes carrières ont fourni un grand nombre d'échantillons de la faune du grès de May. Le temps nous a manqué pour visiter cette intéressante localité ; nous croyons bon cependant de faire connaître les échantillons que nous avons recueillis à Besneville dans une excursion, au mois d'avril dernier : Homalonotus contumax, Trom. ; H. Brongniarti, Desl. ; E. serratus. Sait. ; H. Vicanji, Sait. ; H. fugitious, Trom. Lebès.; Conu- laria pyrcnnidata, Desl. ; Ctenodonta Ribeiroï, Jh. ; Modiolopsis prima, d'Orb. ; M?? DoUfussi, Trom. ; Orthonota Normaniana, d'Orb. ; Orthis Budleighen- si's, Dav. ; Paleaster? Sp. Après avoir étudié la tranchée du chemin de fer, à Saint-Sauveur-le- Vicomte, nous nous transportons à la lande du Part, à Néhou. Les carrières de cette lande sont depuis longtemps célèbres par l'immense quantité de fossiles qu'elles ont fournies. Aujour- d'hui, les échantillons y sont devenus rares, les carrières n'étant plus exploitées d'une façon aussi suivie. Cependant, les déblais nous ont fourni quel- ques bonnes espèces et surtout de gros polypiers ; mais c'est surtout dans la tranchée du chemin de fer, au nord du passage à niveau de la lande du Part, que nous avons fait une ample moisson des espèces les plus communes dans le calcaire dévonieu de la Manche. La roche est un calcaire argileux, avec fossiles d'une conservation parfaite, qui se dégagent d'eux-mêmes par désagrégation de la roche. C'est à cette circonstance et à l'abondance des fossiles que nous avons dû de recueillir en quelques instants : — 442 — Eomalonotus, Gervillei, de Vern. ; Dalmanites sublaciniata, de Vern. ; Murchisoîiia intermedia, d'Arch. ; Turbo, sp? Avicula et Pterinea, pi. sp. ; Conocardium clathratum, d'Orb. ; Terebratula, Sp ? Meganteris Archiaci , de Vern.; M. Deshayesi , Cailliaud ; Athyris undata, Defr. ; Spirigerina reticu- laris, Linné; Hemithyris siib- Wilsoni , d'Orb. ; Retzia, sp? Ortltis striatula. Schloth. ; Orthis, sp? Lpptœna Murchisoni, de Vern.; L. laticosta, Conrad; Leptœna Phillipsi, Barr. ; Strophomena depressa , Dav.; Chonetes Boulangeri ? Rou. ; Crania sur Orthis striatula; Encrinites, Resp. ; Favosites poly- ?72orpha , Gold. ; Cyathopliylhnn , sp? Aiilopora cucuUina, Micb. ; Retppora, Tentaculites. On sait que Dalimier a divisé la formation dévo- nienne inférieure de la Manche en 3 niveaux qui sont de bas en haut. 1° Grès verts à Spirifers. 2° Calcaire à Athyris undata. 3" Grauwacke à Orthis Monnieri. Mais il ne faut pas considérer ces divisions comme absolues, et nous pensons, avec M. Dollfus, que le calcaire « constitue d'immenses lentilles à faune spé- ciale, d'étendue locale, et doit perdre, malgré la bonne conservation de ses fossiles, la prépondérance sur la grauwacke comme valeur d'assimilation géolo- gique (1). )) Il faut noter, du reste, que Dalimier ne considérait pas lui-même le calcaire comme un élé- ment constant, puisqu'il avait parfaitement remar- qué sa disposition, en lentilles intercalées au milieu ri) Bull. Soc. Linn. Norm., 3^ série, t. I, p. 7. — 443 - d'un dépôt schisteux, et le rapport entre l'épaisseur du calcaire et la profondeur de la mer où ils se sont formés (1). Nous en avons eu la preuve dans la tranchée du chemin de fer au nord de la Douve. Les calcaires manquent presque complètement , tandis que les schistes noirs sont très -développés. Dans les grès ferrugineux situés au-dessous, nous avons trouvé Pleurodijctium proldematicum (var. A. Dal.) ; c'est le niveau des grès verts inférieurs qui se retrouvent plus au sud, oii ils contiennent Spirifer lœvicosta, Orthis strialula, Eemitliyrh sub-Wilsoiii , etc. Vers le nord, c'est dans les monticules formés par les couches assez bouleversées de ce niveau que sont ouvertes les tranchées jusqu'au pont d'.\izy. Ici se termine notre excursion, et nous reprenons, à Bricquebec, le train de Cherbourg. (1) Strat.,Y'- 90. JOURNÉE DU DIUHANCHE 6 JUILLET. COMPTE-RENDU Par MM. CORBIERE et BIGOT. Le programme de cette journée était fort chargé; cependant il a été rempli de tout point, grâce à l'ex- trême obligeance de M. le commandant Jouan, qui avait bien voulu accepter la tâche difficile d'être notre guide, et à qui, au nom de la Société, nous adressons ici nos plus vifs remerciements. Nous commençons, dès sept heures du matin, par la visite aux magnifiques serres de M. Liais. Le sa- vant maire de Cherbourg, avec une exquise cour- toisie, nous en lait lui-mômeles honneurs. Il a su ras- sembler, dans un espace de 900 mètres carrés environ, les principales merveilles du monde végétal, et nous a permis de contempler, sous le climat de Cher- bourg, la luxuriante végétation des tropiques. L'il- lusion est complète, et cette visite est un véritable enchantement. Voici d'abord la « serre aux Bananiers », à double vitrage et haute de 12 mètres. Ces splendides végé- taux poussent là avec une vigueur étonnante, et dé- ploient tout le luxe de leur magnitique feuillage. — 445 — Plusloin,noiis admirons de superbes cocotiers (Coccos gommosa et G. nucifera), la canne à sucre [Saccha- rum offkinarum) et quantité de plantes grimpantes ou épiphytes qui s'escaladent, s'enchevêtrent, mêlent les diverses nuances de leur feuillage ou les riches couleurs de leurs fleurs , et réalisent un fouillis merveilleux d'oii l'art paraît exclu. Toutes ces plan- tes semblent avoir elles-mêmes l'illusion du pays natal. Grâce aux soins intelligents qui leur sont pro- digués ; grâce au double et même au triple vitrage qui leur conserve la chaleur nécessaire et ne laisse parvenirjusqu'à elles qu'une lumière très-alfaiblie, elles retrouvent, dans ces conditions toutes spéciales, les grands ombrages des forêts vierges américaines. De là cet air de santé, cette physionomie robuste qu'on n'est pas accoutumé de voir aux végétaux exo- tiques cultivés dans nos pays. Les serres suivantes — dix en tout — présentent tour à tour à nos yeux ravis les richesses qu'elles renferment. Ici s'étalent gracieusement les splendides frondes des fougères arborescentes: Ahophila et Cyathea auxespèces nombreuses ; Balautium antarc- ticum, d'une vigueur exceptionnelle ; puis des Cibo- tium, des Pteris, des Bleclinum, des Todea et une foule d'autres espèces plus modestes, mais toutes fort remarquables; un peu plus loin, un massif charmant de caféiers qui ont déjà produit tleurs et fruits ; puis les arbres les plus remarquables des colonies : divers Ficus, l'arbre à pain {Artocarpus incisa h.), la va- nille, le cacaoyer, le manioc, le poivrier [Piper ni- gnim L.), le sapotillier (-Sfir/jo/rt achras), l'avocatier [Persea gratissima Gaertn.), le papayer [Papaya — 446 — vulfjaris DC), le carambolier [Averrhoa caram- bola L.). le bois de fer {Cocoloba piibescens L.), d'élégants palmiers, des cycadées de deux mètres de tronc, etc., etc. Çà et là s'entremêlent agréablement de magnifiques Orchidées, des Broméliacées en grand nombre, des Aroïdées de toute beauté : Colo- casia esculenta et C. antiquorum, Caladium aux teintes éclatantes ; des Pontederia sans racines, qui llottent sur l'eau grâce à leurs curieux pétioles ren- flés en urnes. Mais les plantes qui attirent plus spécialement l'attention sont de superbes Nepenthes, au nombre de dix-huit espèces, parmi lesquelles le iV. bicalcarata qui porte deux sortes d'éperons à la partie supérieure de l'urne, et le Rajah, le colosse du genre, dont l'urne de couleur pourpre a trente centimètres de longueur et peut contenir près d'un litre d'eau. Un jour entier suffirait à peine pour admirer en détail les merveilleuses richesses végétales amassées avec tant de goût et de science dans ces admirables serres; et nous ne disposons pas même de deux heures ! Aussi faut-il se hâter et s'arracher forcé- ment au charme puissant qui retient en ce lieu enchanteur. Après avoir exprimé à M. Liais tout le plaisir que nous venions d'éprouver et lui avoir témoi- gné toute notre reconnaissance pour son gracieux accueil, nous nous dirigeons vers l'arsenal. M. le vice-amiral Allemand, préfet maritime, avait bien voulu autoriser la Société Linnéenne à visiter l'arsenal fermé ce jour-là. iNous sommes sûrs d'être les interprètes de la Société en le remerciant de toute la courtoisie qu'il a montrée à notre égard. _ 447 ~ Bien que l'arsenal, un jour de repos, ne présente pas l'aspect accoutumé et la vie que lui donnent en temps ordinaire les travaux qu'on y exécute , la Société, par les explications de M. le commandant Jouan, a pu se rendre un compte exact de ce qu'est un grand arsenal maritime. A droite, en entrant, un long bâtiment à plusieurs étages renferme les appro- visionnements de la flotte, les boucheries, moulins, ateliers de fabrication de pain ; un bassin le longe d'une extrémité à l'autre, permettant aux navires de l'État, mouillés en rade, de venir y chercher les vivres dont ils ont besoin. Cette vaste manutention bâtie sur pilotis a été, il y a quelques années, l'objet de travaux très importants. Un petit crustacé,le Clielura terebrajis, avait presque complètementrongé les pilotis qui soutiennent la construction. Il a fallu reprendre le bâtiment en sous-œuvre, remplacer par des piliers en maçonnerie les pilotis détruits. Ce travail, hé- rissé de difficultés, fait le plus grand honneur aux ingénieurs des travaux hydrauliques qui ont su le mener à bonne fin. Nous passons rapidement devant les ateliers et nous arrivons aux cales de construction^ bâtiments gigantesques, qui, à l'époque de leur édification, sem- blaient devoir toujours suffire à abriter les navires en chantier. Mais l'art naval a depuis lors fait de grands progrès, et elles sont devenues, malgré leurs grandes proportions, trop courtes pour de grands transports tels que le My-Tho, V Annamite, etc. qui atteignent 120" de longueur. Nous longeons les bassins, creusés dans leroc, oii, même à la basse-mer, des navires tirant 8'ï d'eau — 448 - sont toujours à flot, et nous arrivons à la direction d'artillerie pour y visiter la salle d'armes. C'est le dépôt des armes servant aux troupes de la marine. Outre les râteliers, on y a arrangé, en palmiers, lustres , ornements divers, des armes ou parties d'armes disposées avec un goût parfait. Cette visite achevée, nous nous rendons à la direc- tion des travaux hydrauliques, oià se trouvent réunis tous les plans et projets de plans concernant le port de Cherbourg. On peut, dans une visite à ce musée, se rendre un compte exact de ce qu'était Cherbourg avant l'arsenal et des modifications successives qui l'ont amené à son état actuel. Un remorqueur de la marine, que M. l'amiral Alle- mand avait eu la gracieuseté de mettre à notre dis- position, devait, après une promenade en rade, nous ramener en ville. Nous nous approchons de la digue, véritable chef-d'œuvre de construction hydraulique que pour décrire il faudrait plus de détails que nous n'en pouvons donner, et nous jetons un coup d'oeil sur le panorama oifert par la côte. En face de nous, au sud, Cherbourg, avec les hauteurs quil'enceignent, à droite les côtes de la Hague, les hauteurs de Quer- queville, les falaises de Landemer, la pointe d'Os- monville ; à gauche, la pointe du cap Levy, avec le phare qui la termine, les hauteurs de Bretteville et de Tourlaville. Pendant que nous admirons le paysage, le navire qui nous porte se rapproche de la ville et, à onze heures, nous débarquons pour aller déjeuner. Après le déjeuner et en attendant l'heure fixée pour la séance publique, nous visitons le musée — 449 ~ d'histoire naturelle. 11 est vraiment regrettable que, faute d'espace. Cherbourg n'ait pu encore utiliser, pour rétablissement d'un musée, les mille ressources qu'offrent ses environs et sa situation de port de mer. Grâce aux officiers de marine, aux navires de commerce, cette ville pourrait se procurer une foule d'objets qui. en peu de temps, formeraient des collec- tions très-précieuses. Avant toutes choses s'impose la création d'une collection zoologique locale permet- tant de se rendre compte de la richesse et de la variété de la faune des côtes; mais pour linstallation de ces collections, il faut un emplacement. Le musée d'histoire naturelle se compose aujourd'hui de deux petites salles absolument combles. La collection zoo- logique est insigniiiante et ne renferme qu'une pièce fort importante : un squelette complet de jeune gorille femelle non monté. La collection ethnographique comprend un certain nombre de pièces intéressantes. Quant à la collection géologique, c'est la plus importante de toutes. Elle se compose des cabinets de ?4M. Bonnissent et de Ger- ville, qui viennent d'être fondus et en partie reclas- sés ; la collection est surtout locale ; le tertiaire de la Manche y est très-bien représenté par un grand nombre d'échantillons provenant de la collectioti de M, de Gerville. Nous espérons que la municipalité de Cherbourg, une fois débarrassée des grands travaux d'utilité publique, qu'elle poursuit en ce moment, reconnaîtra la nécessité de la création d'un musée d'histoire naturelle qui ne fasse point trop repoussoir auprès de sa magnifique galerie de tableaux. 20 450 SÉANCI^: FUBLKHJE. A 2 heures, les membres de la Société Litiéenne et les membres de la Société des Sciences naturelles de Cherbourg se réunissaient en séance publique, dans la grande salle de l'Hôlel-de- Ville. Environ deux cents personnes de la localité assistaient à la séance- M. Emmanuel Liais, maire de Cherbourg ; M. Mo- rière, secrétaire de la Société Linnéenne; M. Le Jolis, président de la Société des Sciences naturelles, et M. le commandant Jouan, vice-président ; M.Lennier, président de la Société géologique de Normandie, prennent place au bureau. M. Morière prononce l'allocution suivante: ALLOCUTION DE M. MORIÈRE. Monsieur LE Maire , Mesdames^ Messieurs, Cette séance publique devait être présidée par un des savants botanistes dont le département de la Manche a le droit de s'enorgueillir, —par M. Eugène Vieillard , de Périers , qui a si largement contribué à l'aire connaître la flore de la Nouvelle-Calédonie. — Par suite de devoirs impérieux, le Président de la Société Linnéenne est éloigné de nous et il m'a prié d'être, auprès de ses collègues, auprès de l'Assemblée - 451 - tout entière , l'interprète de ses plus vifs regrets, M. Vieillard eût été heureux et lier de présider une séance dans laquelle se trouvent fraternellement réunies la Société Linnéenne de Normandie , la So- ciété des Sciences naturelles de Cherbourg , et la Société Géologique de Normandie , qui poursuivent toutes les trois un but commun : explorer les diverses parties du sol de notre chère province , en faire apprécier les productions naturelles, établir entre des hommes qui s'adonnent aux mêmes études ces relations affectueuses qui font le charme de la vie et qui constituent la bonne et vraie fraternité. Un botaniste devait présider cette réunion; nous devons chercher à le remplacer par un botaniste, et, dans cette ville, où le culte des sciences a toujours été en honneur, et qui compte d'illustres représen- tants dans les diverses branches de l'histoire natu- relle, nous aurions l'embarras du choix si un membre honoraire de notre Société, un président honoraire de la Société des Sciences naturelles n'avait été appelé par ses concitoyens à la tête de la cité. En agissant ainsi, les électeurs de Cherbourg ont rendu hommage au patriotisme et à la science ; qu'il nous soit permis à notre tour de saluer, dans M. Emma- nuel Liais , lancien directeur de l'observatoire de Rio-de- Janeiro, qui a prouvé par ses nombreuses publications qu'aucune branche de la science ne lui était étrangère, et de lui dire que nous conserverons précieusement le souvenir du témoignage de sym- pathie qu'il va nous donner en consentant à prendre place au fauteuil de la présidence. Il y a dix ans , Messieurs , guidés par plusieurs — 452 -^ membres de la Société des Sciences naturelles, nous visitâmes , à Jobourg , un des coins les plus pitto- resques et les plus sauvages de la Hague ; dans la promenade de Cherbourg à Gatteville et à Barfleur, vous nous mîtes à môme d'admirer une des parties les plus riantes et les plus riches de la presqu'île de la Manche, —et, dans ces deux excursions, tou- ristes, géologues et botanistes trouvèrent leur profil. — Hier, dans d'autres parties de votre département, MM. Le Jolis, commandant Jouan. Corbière et Bigot, avaient bien voulu organiser des excursions qui ne le cèdent en rien à celles de 1874. — Sur les pré- cieuses indications du savant Président de la Société des Sciences naturelles, M. Corbière a fait récolter aux botanistes une abondante moisson de plantes rares, et même quelques espèces nouvelles dont il a enrichi la tlore locale depuis qu'il est professeur au collège de Cherbourg. Grâce à M. Bigot, les géo- logues ont pu constater dans les tranchées du chemin de fer, entre Martinvast et Sottevast. la présence du grès de May, reposant sur les schistes à Calymene Tristani et recouverts eux-mêmes par les schistes à Trinucleus. Cette découverte , due à la perspicacité et aux persévérantes recherches de MM. Bigot et Corbière, vient nous prouver que les études géolo- giques continuent d'avoir, dans le département de la Manche . aussi bien que les études botaniques , de dignes représentants. C'est pour le Secrétaire de la Société Linnéenne un devoir bien doux à remplir que de remercier MM. Le Jolis, Jouan, Corbière et Bigot de la com- plaisance extrême qu'ils ont mise à organiser nos - 458 — excursions de cette année , à guider nos pas sur une terre si riche en sujets d'étude. Merci à tous les membres de la Société des Sciences naturelles , qui nous ont si cordialement accueillis. Merci à vous, Messieurs du corps de la Marine, qui . non contents de vous associer à nos travaux, avez mis la plus exquise courtoisie à nous permettre la visite si pleine dïntérêt que nous avons tous été heureux de pouvoir faire ce matin dans la vaste enceinte de votre port. Merci à vous , M. Emmanuel Liais , qui nous avez si gracieusement reçus et nous avez mis à même d'admirer à Cherbourg la végétation des Tropiques!... Que la municipalité de cette ville, que toutes les personnes qui ont participé à la cordiale réception qui nous est faite , veuillent bien agréer les plus profonds sentiments de gratitude de la Société Linnéenne de Normandie l... Encore un mot. Messieurs, et je céderai la parole aux orateurs dont vous avez hâte d'entendre les communications. La Société Linnéenne ne propose pas de sujets de prix comme beaucoup de Sociétés ont l'habitude de le faire ; mais de temps à autre, lors de ses séances publiques, elle décerne des médailles à l'effigie de Linné. Jamais médailles n'auront été mieux méritées que celles que nous allons offrir à MM. Le Jolis, com- mandant Jouan et Corbière. A M. Lejolis, qui a tant fait pour la Flore du département de la Manche et dont les recherches et — 454 — les observations sur les Algues marines sont connues de tout le monde savant ! A M. le commandant Jouan, à ce vaillant marin qui a recueilli dans les nombreuses parties du globe qu'il a parcourues, des observations qui font depuis longues années la partie la plus attrayante de nos séances publiques ! A M. Corbière, dont les leçons claires et intéressantes sur les sciences naturelles produisent les heureux résultats que vous avez été à môme d'apprécier hier et contribueront à entretenir ce foyer scientifique^ qui est l'honneur de votre cité. M. Emmanuel Liais est invité à prendre la prési- dence. M. Emmanuel Liais remercie la Société de l'hon- neur qu'elle lui fait en l'appelant h la présider dans cette circonstance, et fait une communication sur les Ca?'actères généraux de la véfjétation des forêts vierges de l'Amérique du Sud. Il dépeint l'aspect des forêts vierges , explique leur origine , étudie les principales espèces d'arbres qui les com- posent et les lianes qui s'y enlacent, et termine par quelques considérations sur les changements qu'apportera dans la nature du climat la dispa- rition prochaine de ces forêts devant la culture. Les autres communications inscrites au programme ont été faites dans l'ordre suivant : CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA TERRE-DE-FEU SON CLIMAT, SES HABITANTS Par M. LEPHAY Lieutenant de vaisseau, Menibi-e de la ^îis:^io^ scie tifique du Cap Horn. Messieurs, A notre époque d'expansion civilisatrice ; au mo- ment où, de toutes parts, sur tous les points du globe, les races sauvages se fondent ou se transforment sous la pression énergique des nations civilisées, à ce moment donc, c'est déjà une heureuse fortune scien- tifique que d'être à même d'étudier de près des tribus restées vraiment primitives par leurs besoins, par leurs mœurs, par leur état social. A ce titre seul. Messieurs, les documents rapportés de la ïerre-de-Feu par la mission du cap Horn se- raient dignes de la plus grande attention de la part des savants qui se livrent à l'étude des origines^hu- maines; mais, il y a plus : ces documents n'ont pas seulement une haute importance en ce qu'ils s'appli- quent à une race placée aux derniers rangs de l'échelle humaine, ils méritent encore une considé- ration particulière par la fa^^on consciencieuse dont. — 456 - j'ose le dire ici, ils ont été recueillis, pendant une année entière, par des ofTiciers que n'animait aucun parti pris scientifique. Cette mission du cap Horn, dont je dois vous par- ler ici pour vous fixer sur la manière dont ont été recueillis les faits dont j'ai l'honneur de vous entre- tenir, se composait de deux groupes bien distincts d'observateurs pour lesquels les recherches, comme le but à atteindre, étaient différents. A terre, à la baie Orange, située à quelques milles du cap Horn, une première mission (1) d'officiers de marine s'y livrait à des observations régulières de météorologie et de magnétisme terrestre faisant par- tie d'un programme international d'études sur la Physique du (ilobe. Ce programme, auquel avaient adhéré les principales nations maritimes, comportait des observations simultanées faites , de septembre 1882 à septembre 1883, en une quinzaine de stations réparties à une petite distance et autour des pôles. La seconde mission (2), comprenant les olficiers de la « Romanche n qui avait transporté et établi la station de la baie Orange, devait explorer, pendant le séjour de la mission à terre, l'archipel magellan- (1) Cette mission se composait de MM. Courcelle-Senouil , Payen, Lephay, Le Cannelller, lieutenants de vaisseau, le doc- teur Hyades, médecin de 1" classe de la marine. (2) Cette mission se composait de: MM. Martial, capitaine de frégate, commandant la Romanche et chef de toute l'expédition du cap Horn; Doze, de La Jarte, de Carfort, lieutenants de vais- seau; de La Monneraye, enseigne de vaisseau; Feart, officier d'administration, et docteur Hann, médecin de 2" classe de la marine. — 457 — nique au point de vue de l'hydrographie et de l'histoire naturelle. A chacune des deux missions était attaché un médecin de la marine ; c'élaienL MM. Hyades, pour la baie Orange, clHann, pour la « Romanche » ; chacun de ces officiers travaillant parallèlement aux mômes recherches d'histoire naturelle et d"ethi>ographie. De telle sorte que, pendant que M. le docteur Hyades se livrait sur place, à la baie Orange, à une véritable enquête scientifique sur la contrée ou sur les indi- gènes qui, au caprice de leur vie nomade, venaient se grouper autour de nos cabanes, M. Hann explorait de son côté l'archipel à bord de la Romanche en met- tant à profit les moindres relâches du bâtiment pour recueillir avec une ardeur et une activité qui ne se sont jamais démenties les plus précieux documents sur ces peuplades Fuégiennes dont il était parvenu, avec l'aide d'un indigène vivant à bord, à connaître la langue que, du reste, M. Hyades lui-même avait fini par posséder parfaitement de son côté. C'est avec l'aide de ce travail à deux, constituant, au grand bénéfice de la vérité scientifique, une véri- table enquête contradictoire; c'est avec les renseigne- ments divers recueillis par tous les officiers eux- mêmes, qu'il m'est possible aujourd'hui, Messieurs, de vous donner un aperçu de la Terre-de-Feu et des malheureuses peuplades qui l'habitent. Le champ d'exploration de la mission du cap Horn s'est étendu sur tout l'archipel au sud du détroit de Magellan ; cet archipel, que forment trois grandes îles et une infinité d'autres plus petites, re- présente, dans son ensemble, un dédale très-compli- — 458 — que de canaux, de baies et d'indentations profoudes que dominent en général de hautes montagnes sou- vent couronnées de neiges éternelles. Entre la grande île de la Terre-de-Feu proprement dite, qui borde au sud le détroit de Magellan, et les deux autres îles maîtresses de Tarchipel, les îles de Navarin et de Hoste, s'étend de l'est à l'ouest, en ligne presque droite et sur une longueur d'environ 120 kilomètres, l'immense fosse marine à laquelle Darwin et Fitz-Roy, qui la visitèrent pour la première fois il y a une cinquantaine d'années, ont donné le nom de leur bâtiment, le « Beagle. x Vous avez tous lu, sans doute. Messieurs, la des- cription enthousiaste que Darwin, dans son Voyage d'un naturaliste », fait de ce canal du < Beagle «, qui forme comme une avenue gigantesque de hautes montagnes parallèles entre lesquelles le regard se perd à l'horizon de la mer. Eh bien ! Messieurs, Dar- win avait raison d'être enthousiasmé, car, à cinquante années d'intervalle, nous avons tous subi celte même impression , au spectacle grandiose de ces montagnes aux glaciers et aux forêts superbes! A ce canal du Beagle, qu'il faut considérer à juste titre comme l'artère principale de la vie Fuégienne, vient se rattacher, plus ou moins directement, le réseau des canaux et des baies nombreuses du reste de l'archipel. A son extrémité occidentale, il se divise en deux bras perpendiculaires qui;, en s'éloignant respective- ment vers le nord-ouest et vers le sud-ouest, per- mettent au besoin à un navire à vapeur de toute dimension soitde gagner, à l'abri delà mer du large, — 459 — les canaux latéraux de Palagonie, soit de se rappro- cher de la latitude du cap Horn. Par le détroit de Murray, qui lui est perpendicu- laire et qui sépare les îles de « Navarin « et « Hoste », le canal du c. Beagle » communique encore au sud avec les golfes profonds de « Tekenika » et de -< Pon- sonby «, ainsi qu'avec la grande baie de Nassau, au-delà de laquelle se dresse le cap Horn et s'étend Tocéan glacial; enfin des isthmes très-étroits et peu élevés, au-dessus desquels les indigènes trans- portent aisément leurs légères embarcations en écorce, séparent ce canal de golfes profonds et semés d'îles, comme le New-Year-Sound, par exemple. Sur toute la côte occidentale de l'archipel, une chaîne presque continue d'îles, d'ilôts et de rochers (1) constitue, dit M. le commandant Martial, ce qu'en Norwège on nomme le Skt/err/aani, la défense contre la mer. A quelque distance à l'est de cette barrière natu- relle sur laquelle viennent se briser les vagues du Pacifique , s'entassent, en chaînons irréguliers, de hautes montagnes à formation granitique et schis- teuse que l'on doit regarder comme le prolongement naturel des cordillières des Andes au-delà du dé- troit de Magellan. En s'abaissant graduellement, ces montagnes se continuent jusqu'au faux cap Horn et jusqu'au cap Horn lui-même, qui se trouve ainsi être le dernier sommet de l'immense chaîne des deux Amériques. (1) Rapport de M. le commandant Martial à l'Académie des Sciences. -- 460 — La partie orientale de la grande île de la Terre-de- Feu, où le terrain est relativement bas, n'est, au con- traire, que la suite de la Pampa de Patagonie qu'elle rappelle encore par sa formation tertiaire qui se con- tinue , par Tîle Navarin, jusqu'aux îles Grévy et Wollaston, voisines des îles Horn et Herraite appar- tenant aux formations granitiques et schisteuses des Andes. A ces régions géologique? marquées, correspondent aussi des climats différents : ainsi toute la contrée qui s'étend à l'est de la chaîne des montagnes dont le Darwin et le Sarmiento sont les points culminants , c'est-à-dire toute la partie nord-orientale de la grande Terre - de - Feu et les rives du canal du « Beagle «, du détroit de Murray à son entrée orientale, toute cette région donc, jouit d'un climat plus extrême; l'atmosphère y est moins humide que dans la région montagneuse et occidentale . que caractérise, au plus haut point, un climat maritime et neutre sans saisons bien marquée.s. Cette dernière région, qui comprend à la fois : l'île Hoste. la baie de Nassau, l'archipel voisin du cap Horn, les îles et les rivages occidentaux de toute la Terre-de-Feu, otîre l'exemple d'une température presque constante, ou du moins variant dans des limites très-étroites, d'un bout de l'année à l'autre. Ce climat, plutôt désagréable que pénible, puisque la température s'y abaisse rarement, quoi qu'on ait dit, au-dessous de 10° c. , est analogue à celui des mers d'Ecosse et de Norwège pendant les mois de novembre et d'octobre. A l'inverse des Pampas les jours ensoleillés y sont — 401 — rares, et bien souvent, pendant les calmes qui suivent ou qui précèdent les tempêtes, un ciel gris et terne, avec un soleil pâle et indécis, donne à toute cette contrée un des aspects les plus mornes et les plus tristes qu'il soit possible de voir. L'eau, sous toutes ses formes, pluie, grêle ou grésil, neige et cristaux de glace, ne cesse guère de tomber, hiver comme été, et surtout pendant les grains continuels qui accompagnent ces nombreuses tempêtes auxquelles le cap Horn doit sa sinistre renommée ; chaque mois, par exemple, pendant notre année de séjour à la baie Orange, nous comptons une moyenne de vingt-cinq jours pluvieux, dont sept ou huit au moins de grêle ou de neige, et, pendant toute cette période d'observation, la chute totale de l'eau cor- respond à une hauteur de i™50 environ. Les vents de la partie ouest de l'horizon dominent toute l'année ; néanmoins en avril, mai et juin que l'on peut regarder comme les plus beaux mois de l'année, des brises du N.-E. au N. N.-O., sèches et chaudes, régnent assez fréquemment. Gomme aspect, la contrée au sud du canal du Beagle ou mieux celle qui s'étend du Tekenika au faux cap Horn, offre bien, suivant l'expression de Darwin, l'aspect d'un pays de montagnes à demi submergé (1). Entre les collines s'étendent d'étroits bras de mer ou bien des vallées semées de lacs et de mares avec une végétation uniforme et rabougrie. Sur les sommets oii la roche est à nu, elle est profon- dément altérée par les agents climatériques dont (1) Rapport de M. Hyades à l'Académie des Sciences. — 462 — l'action a rasé les pics des montagnes et contribué à la formation de ces mers de pierres si communes dans le pays. La végétation s'arrête à 400" d'altitude pour le hêtre antarctique et, dans la région particulière qui nous occupe, il croît h l'état nain. Plus bas, vers 300"^ d'altitude, apparaît le hêtre aux feuilles persistantes, (Fagus-betuloïdes) formant des buissons isolés et n'atteignant son complet développement que sur le littoral ou à une faible altitude ; il constitue alors, avec le Drymis et le Berberis, une zone de forêts, dont le sol toujours humide, pauvre en terre végé- tale, est couvert de mousses, de fougères et d'une assez grande variété de plantes des plus petites espèces (1). Sur les rives du canal du Beagle et dans les vallons qui y aboutissent, l'aspect général de la végétation n'est plus le même que plus au sud (2) : le Fagiis betuloïdes est remplacé dans les forêts par le Fagus antartica, le Drymis et le Berbeins ilicifotia devien- nent plus rares, tandis que le Berberis buccifolia et empetrifolia prédominent. Dans cette région également, en raison de l'abri que présentent les montagnes contre les vents d'Ouest, à cause aussi de cette constance annuelle de la température dont la moyenne se maintient entre 5 et 6 degrés, on rencontre une végétation des plus vigoureuses et certainement très-remarquable pour une latitude aussi élevée; c'est là qu'on trouve avec (i) Rapport de M- Ilyades à l'Académie des Sciences (2) Rapport de M. le D"' Hann à l'Académie des Sciences. I — 463 — étoiHiemeuL des perroquets et de véritables oiseaux mouches, là encore on observe d'énormes buissons de fuchsias qui croissent souvent sur les rives des immenses fleuves de glace qui descendent des plus hauts sommets jusqu'à la mer même. Ces glaciers, sujet d'admiration pour l'explorateur de ces contrées , et dont Darwin a si bien dépeint les merveilleuses beautés, ne sont actuellement que les faibles résidus de l'immense mer de glace qui, à une époque géologique récente, recouvrait les rivages occidentaux de l'archipel Fuégien, 11 suflit, pour s'en rendre compte, de parcourir une seule fois les canaux de Gokburn ou la baie Désolée où partout des sommets arrondis, des roches rabottées et striées , des moraines immenses , qui barrent des vallées, témoignent de la puissance des anciens glaciers aujourd'hui disparus. A ce propos même, je me permettrai de faire ob- server que, si l'on rapproche cette décroissance des glaciers de ce fait que, il y a deux cents ans environ, les navigateurs rencontraient encore des ice bergs aux environs du cap Horn, alors que maintenant on n'en voit jamais, il y aurait lieu de penser que, soit par suite d'un changement de direction de certains courants maritimes, soit par l'effet de cette lente évolution du régime climatologique de notre planète et dont aurait été victime le Groenland, à l'autre extrémité du diamètre terrestre, il y aurait donc lieu de penser que le climat de la Terre-de-Feu se serait notablement adouci pendant la période historique. En tout cas, il est certain que les côtes méridionales de la Terre-de-Feu etlaTerre-des-États sont baignées 404 par un courant mariiime relativement chaud et ayant une direction constatée du Sud-Ouest vers le Nord- Est. La faune terrestre de la Terre-de-Feu, bien moins riche que celle de la mer. est représentée par de nombreux oiseaux parmi lesquels les passereaux do- minent (1) ; à certaines époques, on trouve des bé- casses, des bécassines et une perdrix particulière vivant dans les montagnes, à 300 mètres environ d'altitude. Les mammifères ne sont représentés que par une espèce de renard, deux rongeurs et par une loutre qui habite les bords de la mer. Dans l'île Navarin et dans la partie nord orientale de la grande Terre-de- Feu, on rencontre encore le guanaque, identique à celui des pampas de Patagonie (2). Il faut aussi men- tionner le chien domestique, qui fait partie de la famille Fuégienne et qui, sous une apparence exté- rieure disgraciée, possède des qualités de race, comme la rapidité à la course , l'adresse pour la chasse de la loutre, du renard et des oiseaux. Les reptiles et les batraciens n'existent pas dans l'archipel ; en revanche, les vers lombriciens, les coléoptères, les lépidoptères sont assez nombreux, mais peu variés et de couleurs en général peu bril- lantes. La flore marine est riche en alignes de toute espèce ; la plus commune est le macrocystis pyrifera. Ces alsues fournissent un abri à de nombreux êtres 'o' (1) Rapport de M. Hyades. 2) Ibid. — -465 — vivants : Zoophites, Annélides, Mollusques, Crustacés, Poissons. Au nombre de huit ou dix espèces, ces pois- sons n'existent pas toute l'année: ils apparaissent en décembre pour disparaître en mars. Les coquilles abondent sur la plupart des plages ; les espèces dominantes sont les moules, les osca- brions et les patelles. Eniin et pour terminer cet aperçu de la faune marine, citons les baleines qu'on rencontre en avril en assez grand nombre dans le golfe de New-year- Sound, les phoques de diverses espèces, otaries ou lions de mer, les manchots. De plus, de nombreux palmipèdes, oies, canards à ailes courtes, cormorans; des huîtriers, des goélands, des mouettes, des hirondelles de mer, fréquentent les rivages pendant toute l'année. Telle est. Messieurs, dans son ensemble , cette contrée oii vivent de misérables peuplades, à peine au niveau social des indigènes de l'Australie ou de certaines tribus de l'Afrique. Trois races séparées nettement par le langage, par la manière de vivre, par l'aspect extérieur, se par- tagent l'archipel que je viens de vous esquisser, à grands traits. Ce sont: l^' Les Alikoolips ou Alakaloufs, qui sont dissé- minés sur toute la côte occidentale, depuis le golfe de la Nouvelle-Année, au sud de l'île Hoste, jusque dans les canaux latéraux de Patagonie. 2° Les Yahganes, les Tekenikas de Fitz-Roy, répartis sur les rives du canal du Beagle. dans les golfes du Tekenika et du Ponsonby, sur les rivages des îles Hoste et Navarin et dans les îles nombreuses 30 — 400 — du golfe de la Nouvelle-Année, où ils prennent le nom (ïAtdoualims. A cette famille appartiennent les indigènes des îles Wollaston et Hermite qui, au nombre d'une cin- quantaine, forment un groupe de hardis chasseurs et de pêcheurs habiles. 3° Les 0?ias , les Th'okrrh' des Patagons ou Yagana-Kuni de Fitz-Roy (1). Cette peuplade habite, à partir de l'extrémité est du canal du « Beagle », la partie nord-est de la grande Terre-de-Feu ; c'est-à- dire, toute la région qui prolonge au sud du détroit de Magellan, comme climat et comme formation géologique, les pampas de Patagonie et dans laquelle vit précisément le guanaque de ces dernières plaines. Malgré son vif désir de nouer des relations avec cette dernière peuplade, M. Hann n'a pu voir d'Onas de près ; plus farouches que les YahganeS;, au mi- lieu desquelles vivent les missionnaires anglais du « Beagle, » ils se sont toujours enfuis devant les otiiciers de la Romanche. Cependant, les renseignements recueillis sur eux à Punta-Arenas ou auprès de M. Bridges , chef de la mission évangélique anglaise du « Beagle », s'accor- dent à les représenter comme ayant une très-haute stature, probablement supérieure à celle des Pata- gons avec lesquels ils auraient beaucoup de ressem- blance et d'aflinité , à en juger par des mots de leur langage communiqués à M. Hann et comparés par lui à Punta-Arenas, avec des mots ayant même (i) Rapport de M. le D' Hann à l'Académie des Sciences. ~- 4G7 - significalioii , dans la langue des Patagons de la Pampa ; souvent les mots ûlaient identiques dans les deux langues ; mais toujours les racines en étaient les mêmes. Grands chasseurs du guanaque dont ils paraissent faire exclusivement leur nourriture et dont ils em- ploient les peaux pour leurs grossiers vêtements, ces indigènes n'ont pas de pirogues à l'inverse des deux autres peuplades de la Terre-de-Feu dont l'alimen- tation est presque entièrement tirée de la mer. Ils ne connaissent point le cheval , dont leurs frères pré- sumés des Pampas font, on le sait, un si grand usage. Ce dernier trait de leur existence nous a été avancé par un commerçant de Punta-Arenas qui, à ce propos, nous conta que, étant allé explorer la région habitée par ces Onas, il s'était vu tout à coup en présence d'une centaine de ces indigènes, dont les intentions à son égard ne paraissaient rien moins qu'amicales. Seul et sans armes, en face de cette ma- nifestation hostile, il avait cru prudent de battre rapidement en retraite jusqu'à l'endroit peu éloigné 011 il avait caché son cheval ; mais à peine était-il en selle qu'il vit, avec une satisfaction mêlée d'étonne- ment, les sauvages s'enfuir dans toutes les direc- tions, en manifestant, comme les mexicains de Cortèz, une terreur très-apparente. Les Alikoolips et les Yahganes, qui diffèrent abso- lument des Oiias par la manière de vivre , sont exclusivement pêcheurs, et bien qu'offrant des carac- tères tranchés, ils peuvent être classés, les uns et les autres, parmi les races indiennes du bassin de l'Ama- zone ou des plateaux du Pérou. En général^ leur — 46B — face est large, le nez est fort, les lèvres épaisses , les cheveux plats, rudes et noirs, la barbe est rare et les poils en sont soigneusement arrachés , dès qu'ils paraissent; la peau, sous l'épaisse couche de crasse et de fumée qui la recouvre , est cuivrée ; enfin, les extrémités, pieds et mains, sont particu- lièrement bien faites et petites, tant qu'elles n'ont point été déformées ; les attaches en sont fines. Chose bizarre et qui est contraire à l'opinion géné- ralement répandue sur ces malheureux Fuégiens, nous avons rencontré, parmi les jeunes gens des deux sexes, des physionomies agréables et animées ; mais, avec l'âge et la misère, avec la faim en perma- nence qui les ronge, ces avantages disparaissent bien vite, et, à un âge indéterminé, 18 ou 20 ans peut-être, les traits se tirent, l'œil devient atone, et les jambes se déforment, par l'habitude qu'ils ont de rester accroupis pendant de longues heures dans leurs canots en écorce. — Néanmoins, malgré cette faiblesse apparente de leurs jambes, il y a lieu de noter que ces sauvages, en s'aidant d'un bâton, marchent extrêmement vite, et leur démarche est très-assurée au milieu des rochers du littoral, dont ils ne s'écartent que très-rarement. Après ces traits généraux qui paraissent communs aux Alikoolips et aux Yahganes, il y a lieu de noter les différences essentielles qui en font deux races différentes. Tout d'abord, les langues n'ont aucun lien entre elles ; ensuite les caractères physiques et moraux , si je puis employer ici ce mot, sont loin d'être les mêmes : les premiers, avec lesquels Fitz-Roy eut à — 469 — lutter, sont plus farouches et paraissent plus à craindre que les seconds, dont le caractère, au moins en apparence et devant la force, paraît humble et craintif; enfin, l'Alikoolip est plus grand et plus fort que le Yahgane, en général, faible et de petite taille. Les Yahganes au milieu desquels nous étions éta- blis et qui, par suite, ont été étudiés de plus près et avec plus de soin, se distinguent, comme les Alikooli- lips du reste, par une absence complète d'état social et de sentiments religieux. La tribu, qui en somme n'est que l'extension delà famille, n'existe même pas chez eux; il n'y a pas de chefs, pas de hiérarchie, pas d'esclaves, et la famille se réduit tout au plus au père, à la mère et aux enfants, quand ils sont jeunes, car ceux-ci acquièrent une complète indépendance dès qu'ils sont suffisamment grands et forts. Néanmoins et malgré cet état rudimentaire de la famille, il faut noter qu'on respecte suffisamment les vieillards et que les degrés de parenté sont désignés par des mots spéciaux; mais le nom de chaque indi- vidu est simplement celui de l'endroit oii il est né. Les Fuégiens sont absolument nomades; ils vont et viennent sans cesse dans leurs canots d'une plage à l'autre, par groupes de dix à quinze personnes, hommes, femmes et enfants que réunit, pour un mo- ment, un caprice, un intérêt ou un besoin communs. Le mariage, j'allais dire l'accouplement, est quel- quefois basé sur une affection réciproque : mais des exemples, dont nous avons été témoins, me portent à croire que la violence préside le plus souvent à ces unions qui, du reste, ne paraissent réellement défini- tives qu'avec le premier enfant ; ce qui pourtant - 470 - n'empêche point certains époux volages , hommes ou femmes , de quitter conjoint et enfants pour suivre un nouveau mari ou pour prendre une nou- velle femme. La polygamie existe , mais les exemples de maris ayant plus d'une femme sont limités ; en ce cas , l'une des femmes a une situation supérieure aux autres ; elle doit cette situation à son ancienneté dans la famille. Dans la hutte, elle couche près de la porte et prend pour cela le titre de femme-porte ; elle préside à la distribution des produits de la pêche et a tous les soins du ménage. La femme est assujettie (i) au mari qui ne fait rien ; elle a la charge des travaux ; elle récolte à marée basse les coquillages, moules ou patelles, qui sont la base de Talimentation ; elle va à la pêche, elle s'occupe des enfants, elle confectionne des pa- niers en joncs, elle pagaie dans les pirogues et, il n'y a point longtemps encore, c'était la femme qui, par tous les temps, plongeait dans la mer pour aller y pêcher des oursins; elle est dispensée de cette rude corvée depuis que les missionnaires du Beagle ont appris aux indigènes, pour cette pêche, l'usage d'une longue perche fendue en quatre à l'extrémité infé- rieure. Chose curieuse et qui prouve bien l'état de fai- néantise dans lequel vivent les hommes, les femmes savent toutes nager admirablement tandis que leurs maris ignorent à peu près totalement cet exercice, cependant des plus utiles pour eux. (i) Rapport de M. Ilyades. — -171 - A propos de rassujettissement actuel des femmes Fiiégiennes, le docteur Hann a recueilli une assez curieuse légende que je me permettrai de vous conter ici : Il paraît qu'il y a très-longtemps, à l'inverse de ce qui existe actuellement , c'était aux hommes qu'étaient dévolus tous les travaux , et que les femmes avaient l'autorité , c'est-à-dire jouissaient d'un repos perpétuel. Un beau jour, les hommes, lassés d'un semblable assujelissement, osèrent récla- mer à leurs compagnes autoritaires un adoucisse- ment à leur malheureux sort. Les femmes, trouvant sans doute que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, refusèrent catégoriquement d'écouter ces propositions révolutionnaires. C'est alors que les hommes prirent un grand parti : ils enlevèrent les pirogues et, désertant en masse, ils allèrent s'établir dans une île voisine. Naturellement, devant cette grève d'un nouveau genre, les femmes jurèrent de ne pas céder et de maintenir haut et ferme ce qu'elles considéraient Gomme leurs droits^, de par la force de l'habitude. Mais il en advint de ces belles résolutions comme de beaucoup d'autres; elles avaient compté sans l'af- fection qu'elles portaient à leurs maris. Bientôt, l'ennui les prit et, revenant sur leurs premières déci- sions, elles envoyèrent des propositions de paix et de pardon aux récalcitrants. Ceux-ci, sans doute moins affectionnés que leurs douces moitiés, déclarèrent tout net qu'ils deman- daient le renversement absolu de l'ordre des choses établi jusqu'alors ; c'est-à-dire : aux femmes tous les — 472 — travaux, aux hommos le repos et la tranquillité. Il fallut, malgré toutes les résistances, en arriver à cette solution, et c'est ainsi que les hommes obtinrent tous les droits dans la famille, sans en avoir aucune des charges. En commémoration de cette révolution , les Yahganes. dit M. Hann, célèbrent tous les ans une fête à laquelle les femmes n'assistent pas ; cette fête est appelée Kina. En cette circonstance, ils se mas- quent, ils crient et dansent tant que leurs forces le leur permettent. La propriété est individuelle ; mais je ne pense pas que le sentiment en soit bien profond chez ces peu- ples; car un objet quelconque donné à l'un, passe dans de nombreuses mains en quelques jours. Cepen- dant, ils veillent avec un certain soin sur les objets peu nombreux qui leur sont de première nécessité : le canot en écorce, les harpons en os à une entaille ou à plusieurs dents sont de ce nombre. J'ai déjà dit, Messieurs, que le sentiment religieux n'existe pas parmi ces sauvages; nous n'avons, du moins, jamais pu constater de manifestation d'un culte quelconque, ni jamais vu faire par eux aucune allusion à une croyance , même superstitieuse. Ils n'ont point de souvenirs historiques. Cependant, et la chose vaut la peine qu'on la cite, ils gardent la notion d'un déluge, dont ils réduisent tout naturel- lement les proportions aux dimensions restreintes du cadre dans lequel se meut leur existence. D'après eux, la Terre-de-Feu aurait été couverte par les eaux de la mer, et un homme et une femme, dont ils des- cendent tous, auraient seuls réussi à s'échapper — 473 — dans une grande pirogue. C'est à la suite de ce dé- luge que les lacs, qu'on trouve à Loupataïa, sur la rive du Beagle, seraient restés salés, disent-ils. Une autre légende a trait au combat d'un indigène et d'un phoque gigantesque qui semait la terreur dans la contrée. Cet indigène ayant réussi à tuer le monstre, son nom est depuis lors usité pour exprimer tout ce qui est noble, beau et courageux. A ce propos, Messieurs, n'est-il point curieux de retrouver si loin de nous ces croyances du déluge et de cet éternel combat de l'hercule contre l'hydre dont chaque peuple se plaît à orner l'histoire de ses origines ! L'alimentation, exclusivement animale, se com- pose de moules, d'oursins et de coquillages et, quand c'est la saison, de poissons que les femmes pèchent à l'aide d'une ligne sans hameçon que termine un appât. Une baleine échouée sur le rivage, un phoque, une loutre sont l'occasion de véritables festins pour ces malheureux dont la faim, on peut le dire, n'est jamais assouvie. On ignore ou on ne paraît point goûter les bois- sons excitantes; le vin ou l'eau-de-vie ont toujours été repoussés par eux. D'après M. Hyades, les saveurs préférées sont les saveurs douces ; le sel marin est inconnu comme condiment. Le vêtement consiste simplement en une peau de phoque, de loutre ou de guanaque qui se porte sur les épaules ou sur la poitrine, selon le côté d'oii souffle le vent. Les femmes portent en outre un petit lambeau triangulaire de peau de guanaque suspendu entre 474 les cuisses par un cordon faisant le tour des han- ches. La parure se borne à de grossiers barbouil- lages de la face, soit avec de l'argile» blanche ou rouge, soit avec de la suie ; les femmes portent en- core des bracelets en cuir aux bras et aux jambes, ainsi que des colliers grossiers d'os d'oiseaux ou de poissons. Les habitations, qui ne sont jamais que des abris temporaires, consistent en huttes en feuillages ou en troncs d'arbres réunis par le sommet et recouverts d'herbes sèches et de mottes de terre. Au milieu de la hutte est un grand feu autour duquel sont ac- croupis pêle-mêle, sur la terre presque nue, hommes, femmes, enfants et chiens. Le mobilier se compose généralement d'une ha- chette qu'on doit à la bienfaisance des missionnaires, de quelques paniers en jonc, de seaux en écorce et de menus objets provenant des rares navires qui visi- tent ces parages ; une boîte de conserve vide, un couteau sont des objets de luxe et de prix pour ces malheureux. Les armes consistent en harpons en os, en frondes et en arcs et flèches à pointe de silex ou de verre. Ces sauvages n'ont pas d'instruments de musique; nous n'avons jamais entendu que quelques airs tristes et peu variés dont les paroles n'avaient aucun sens déterminé. Il n'y a pas d'art graphique ou plastique ; aucune agriculture , aucune trace de sentiment de pré- voyance ; on vit à peu près au jour le jour. Du reste , la numération ne s'étend que jusqu'à — 475 — trois; aa-delà de ce nombre, on dit: plusieurs, beaucoup. Le domaine moral de ces malheureux êtres se réduit à quelques sentiments afîectifs très-bornés. L'amitié, la compassion, paraissent exister, mais seulement à l'état rudiraentaire. Malgré ce que rapportent Darwin et Fitz-Roy, qui disent que les Yahganes sont cannibales et étoutTent leurs vieilles femmes dans les moments de disette , il n'y a pas de tradition d'anthropophagie parmi eux. Chose assez remarquable, et qui détruit l'argu- ment qui consiste à faire de la pudeur un résultat de l'éducation, ce sentiment existe chez la femme fuégienne , il porte même un nom spécial dans la langue. La coquetterie ne perd pas non plus ses droits à la Terre-de-Feu , car, dans plusieurs occa- sions , nos matelots ont été l'objet de savants ma- nèges de coquetterie de la part de jeunes filles et de jeunes femmes : la mine , la pose, les petits rires discrets , un regard coulé habilement , étaient vrai- ment dignes de la plus habile coquette civilisée. Le caractère de ces sauvages , quand leur faim est apaisée, est gai, rieur, mobile, moqueur même. Nous en avons eu la preuve par les farces innocentes que ceux qui nous entouraient depuis de longs mois se sont permis à l'égard de quelques-uns d'entre nous. Je n'en citerai qu'un exemple. Le docteur Hyades avait le plus vif désir de rapporter à la Société d'an- thropologie le cadavre de l'un des indigènes qui nous entouraient et ceux-ci connaissant parfaitement ce désir du docteur, lui racontèrent un jour, avec un grand sérieux, que l'un d'entre eux, que nous — 4/0 — avions vu souvent à la porte de nos cabanes et dont nous connaissions le nom , venait de mourir subi- tement dans une baie voisine après avoir mangé beaucoup de viande de phoque. Malgré un temps allreux et l'heure avancée de la journée, notre doc- teur, plein d'un beau zèle scientifique, courut à l'endroit désigné afin d'y entamer les négociations nécessaires avec les parents du mort. Ceux qui avaient conté l'histoire au docteur tinrent même absolument à l'accompagner. Eh bien! Messieurs, le premier sauvage que vit M. Hyades était préci- sément celui qu'il venait chercher avec tant d'em- pressement; ce dernier, sans manifester le moindre étonnement, comme ses compagnons, du reste, s'informa gravement de l'objet de la visite du doc- teur. La mystification était évidente, et le mieux pour notre camarade était d'en prendre son parti de bon cœur. C'est ce qu'il fit en passant une mauvaise nuit au milieu des sauvages, après un souper des plus rudimentaires. Malgré ces quelques côtés agréables de son carac- tère, n'allez pourtant pas croire, Messieurs, que les Yahganes soient toujours d'un commerce sûr. Ils ont, comme tous leurs frères sauvages, les défauts de l'homme primitif, qui, à vrai dire, ne sont autres que ceux de l'enfant livré à lui-même. Ils sont men- teurs, égoïstes et défiants; bien que de mœurs plutôt douces, ils n'hésiteraient pas, quand ils se croient l'impunité assurée, à s'approprier de gré ou de force ce qui tente leur convoitise ; mais je ne les crois pas susceptibles de faire de longs projets bien à l'avance ou de nourrir de profonds desseins pour s'emparer — 477 - de ce qu'ils désirent, car l'idée ne se fixe point longtemps dans ces cervelles incultes. — Dans tous les cas, on peut être assuré qu'ils deviendraient, au bout de peu de temps, agressifs et dangereux pour l'étranger isolé etsans armes, surtout si celui-ci pos- sède sur lui des objets qui tentent leurs convoitises. La preuve en est du massacre, à Woollya, il y a une vingtaine d'années, où, des missionnaires anglais envoyés des Malouines qui périrent sous les coups de deux ou trois cents sauvages. Il est cependant juste d'ajouter que , depuis cette catastrophe , une seconde mission évangélique an- glaise , d'une trentaine de personnes , a réussi à s'établir à Oushouaya, sur la rive septentrionale du Beagle, et cela sans être inquiétée. A certaines époques de l'année, à Noël par exem- ple, les Yahganes rallient même la mission en assez grand nombre pour y recevoir des aliments ou de vieux habits. Jamais, dit M. Bridges, qui est le chef de la mission, Je n'ai eu la moindre crainte pour les miens et pour moi-même. A combien s'élève le nombre des indigènes qui peuplent la Terre-de-Feu? Il est bien difficile de le dire, au moins pour les Onas et pour les Alikoolips. Quant aux Yahganes, je pense, avec plusieurs de mes camarades et d'après le dénombrement fait à bord de la Romanche de tous les indigènes qu'on a pu voir de près ou de loin, je pense que leur nombre ne dépasse guère un millier de personnes, hommes, femmes et enfants. Que ce soit par suite de la disparition graduelle des phoques ou des baleines, ou pour toute autre — 478 - cause, il paraît à peu près certain que cette peuplade est en voie de décroissance. Je n'en veux point d'autre preuve que le nombre relativement faible des enfants par rapport aux adultes, et enfin l'existence constatée par les oiïlciers de la Romanche, de ces importantes agglomérations de huttes anciennes et délaissées, qu'on rencontre en diiférents points du canal du « Beagle ». Cette population s'éteint donc graduellement et l'époque n'est peut-être pas éloignée où, malgré les etforts méritoires que font les missionnaires anglais pour adoucir leur sort, cette malheureuse race Fué- gienne sera classée avec les Guanches des Canaries et tant d'autres tribus, parmi les peuples disparus. M. Quenault a chargé M. Jouan d'exprimer à ses collègues de la Société ses regrets de ce que l'état de sa santé ne lui a pas permis de prendre part à l'ex- cursion à Cherbourg. Il aurait voulu les entretenir d'une question dont il s'occupe sans relâche depuis de longues années, celle des envalmsements de la mer et des mouvements du sol, question des plus intéressantes pour les riverains du département de la Manche dont le littoral a subi, comme chacun sait, des changements très notables, depuis les temps historiques. Tout récemment cette question a été traitée, avec de grands développements, dans un ouvrage publié en italien (1), par M. Issel, professeur (1) Le Osctllazioni lente del suolo o bradisismi , par Arluro Issel, Gènes, 1883. — 479 - à rUniversilé de Gênes, dans lequel l'auteur expose non-seulement les observations faites sur les côtes de ritalie, sa patrie, mais tout ce qu'il a pu réunir sur ce sujet dans le monde entier. La traduction en français de cet ouvrage, faite par M. Quenault, et accompagnée , avec l'autorisation de l'auteur , de notes propres au traducteur, est prête pour l'impres- sion. M. Quenault se proposait de rendre compte de ce livre très-remarquable. Malgré le grand nombre de faits qu'il renferme, toutes les personnes qui ont lu l'ouvrage de M. Issel, et c'est l'avis de l'auteur lui-même^ ce n'est encore qu'un avant-projet, un questionnaire pour des études qui sont encore dans l'enfance. M. Quenault voudrait voir les Sociétés savantes de France, au moins celles qui sont voisines du littoral, engager le Gouvernement à faire faire, par ses nom- breux agents, des observations systématiques à ce sujet, observations dont l'utilité est éminemment pratique. Sur les cartes françaises, les cotes d'altitude sont celles du nivellement général de la France , rapporté au niveau moyen de la Méditerranée sur des observations faites à Marseille , il y a déjà long- temps. Il serait éminemment utile de savoir quelle est la hauteur de la terre relativement à l'eau, sur les différents points de notre littoral Méditerranéen et sur notre littoral de l'Océan et de la Manche, quand la mer est pleine dans les deux régions, pour savoir quel niveau on doit prendre pour se mettre à l'abri de ses atteintes. 480 — LA NOUVELLE-ZÉLANDE ET LE PEUPLEMENT DE LA POLYNESIE Par M. Henry JOUAN. Dans une de nos précédentes réunions (1), je vous parlais de la Polynésie, de ses productions, de ses habitants; mais, alors, je n'avais guère en vue que les terres polynésiennes situées entre les tropiques, la quasi-uniformité reconnue dans leur climat, dans la constitution de leur sol, permettant^ à très-peu de chose près, de leur appliquer à toutes les mêmes observations générales, et je laissais de côté, bien qu'il soit, à cause de sa population, rattaché par les géographes à la Polynésie, l'archipel Néo-Zélandais comme méritant une description particulière par suite de sa situation extra-tropicale, de son étendue beaucoup plus considérable que celle des autres groupes, de ses conditions climatériques, de la con- stitution de son sol et de ses productions. Je vous demanderai aujourd'hui de me suivre, pendant quel- ques instants, dans cette contrée, non pas tant parce qu'elle ofTre le tableau d'une colonie prospère, la Grande-Bretagne du sud, comme l'appellent les An- glais (2), arrivée, en quarante-cinq ans à peine, à un grand développement, que par la raison — ce qui est (1) Séance publique à Lisieux, le 24 juin 1877. (2) En 1840, la France avait tenté un essai de colonisation à Akaroa (presqu'île de Banks), mais il fut presque aussitôt aban- donné que conçu. - 481 — beaucoup plus dan? les attributions de la Société Linnéenne — qu'elle a tout récemment suggéré une hypothèse nouvelle et hardie pour expliquer le phé- nomène qui frappa les premiers voyageurs dans le Pacifique : la présence d'une même race d'hommes, montrant, presque sans variantes, les mêmes carac- tères physiques et moraux, répandue sur des îles séparées quelquefois les unes des autres par de vastes étendues de mer, et dont l'ensemble s'étend sur un espace de 1,580 lieues marines dans la direc- tion N.-E.-S.-O., et de 1,730 lieues de l'E.-S.-E. à ro.-N.-o. (1). L'archipel néo-zélandais, compris entre 34° et 48° de latitude sud et entre 165» et 170° de longitude est, situé, par conséquent, assez près de nos anti- podes, à 300 lieues, plus ou moins, de la Nouvelle- Calédonie, de l'Australie et de la Tasmanie, à 1,500 lieues de l'Amérique méridionale , se compose de trois îles principales placées bout à bout, formant par leur ensemble un arc de cercle dont la convexité regarde l'est : Ika-a-Maui , Taivai-Poënamu et Ra- kiiira, désignées généralement par les colons sous les noms de Ile du Nord, lie du Milieu et Ile Stewart ; cette dernière est beaucoup moins étendue que les deux autres. Quelques ilôts sont épars sur les côtes qui se développent sur 4,830 kilomètres environ. De (1) En 1874, le capitaine anglais Moresby a trouvé, à l'extré- mité S. E. de la Nouvelle-Guinée, une population dont l'origine polynésienne est évidente, ce qui reculerait les bornes de la Polynésie de 400 lieues vers l'ouest. ^\ -^ -482 ~ l'extrémité nord à rextrémité sud de Tarchipel, on compte près de 1,500 kilomètres. La structure de ces terres est beaucoup plus com- pliquée que celles des îles de la Polynésie tropicale créées par les forces plutoniques ou par le travail des madrépores ; on y trouve, plus ou moins complète- ment, les formations des continents. Toutefois, les actions volcaniques ont joué un grand rôle, princi- palement à l'île du Nord ; dans cette île, des eaux thermales, un grand nombre de fumarolles, des geysers, semblentindiquerqueles forces plutoniennes n'ontpas dit leur dernier mot, et que les grands cônes volcaniques, lo, Mont Egjnont et le Ruapeliue , qui élèvent leurs sommets éteints à 2,480 et à 2,760 mètres, pourraient bien un jour se réveiller. Le Tongariro est une menace constante avec son pana- che de fumée , quelquefois éclairé par des flammes. Les tremblements de terre ne sont pas rares. L'île du Milieu est parcourue dans toute sa lon- gueur par une grande chaîne de montagnes, élevant par endroits, à 4,000 mètres de hauteur, ses sommets couverts de neige. Cette Gordillière se prolonge dans l'île du Nord, mais elle y est moins accentuée. L'île Stewart n'est qu'un chaos de montagnes. La partie sud-ouest de l'île du Milieu est également très-tour- mentée, et présente un caractère indescriptible de sauvage grandeur. Les contreforts des montagnes s'avancent jusqu'à la mer, enserrant entre leurs murailles à pic , d'une hauteur prodigieuse , des baies oii l'eau est très-profonde, étroites, sinueuses, pénétrant très-avant dans les terres, rappelant en un mot les fjords delà Norwège. Sauf à la côte occiden- — 483 — taie de l'île du Milieu, qui est en ligne droite, les riX'ages sont dentelés de manière à former, en beau- coup d'endroits, des ports magnifiques. Les vapeurs de rOcéan condensées sur les sommets, la fonte des neiges, alimentent de nombreux cours d'eau, sou- vent très-volumineux pour le peu d'étendue de leur parcours. Les richesses minérales de la Nouvelle-Zélande sont importantes. Elle a fourni, depuis vingt-cinq ans, de l'or pour une valeur considérable. Outre l'or, on trouve de l'argent, du mercure, du plomb, du cuivre, du fer;, de la houille, du pétrole, plus ou moins exploités. Des relations de position, et des analogies de con- stitution entre la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle- Zélande, ont porté quelques auteurs à considérer les deux archipels comme les restes d'une même terre, d'une même chaîne de montagnes, dont les parties intermédiaires, sauf le petit groupe de Norfolk, ont été submergées par affaissement. En tout cas, si ces deux terres ont été réunies autrefois, leur séparation — à moins de preuves du contraire, qui font encore défaut— doit remonter à un temps bien éloigné, s'il est vrai qu'à la Nouvelle-Calédonie on ait décou- vert les débris fossiles d'un grand Pachyderme , tandis qu'à la Nouvelle-Zélande on n'a pas encore trouvé un seul débris de mammifères terrestres. Les échantillons les plus remarquables de la paléonto- logie néo-zélandaise sont les ossements de grands oiseaux Brévipennes répartis en divers genres ; Di- nornîs, Valapteryx. Meïornis, Harpafjornis, auxquels les indigènes donnent indistinctement le nom de — 484 — Moa, dont quelques-uns étaient gigantesques, éle- vant leur tête à 3 m. 50 c. au-dessus du sol. L'époque de l'extinction de ces oiseaux a donné lieu à de grandes controverses ; pour les uns, ils auraient dis- paru dès les temps préhistoriques ; pour d'autres, leur disparition ne remonterait qu'à l'arrivée à la Nouvelle-Zélande de ses habitants actuels, vers le XV* siècle de notre ère. Les deux opinions peuvent se concilier, quelques espèces ayant — à juger par les faits connus — déjà disparu avant que l'homme atteignît la Nouvelle-Zélande, ou étant en voie na- turelle d'extinction lorsqu'il y apparut ; d'autres paraissent, au contraire, avoir été encore nombreux jusqu'à un temps relativement peu éloigné du nôtre ; mais, dans ces îles, oii les ressources alimentaires, en dehors de celles que fournissait la mer, n'étaient pas très-communes, ces oiseaux sans ailes, dans l'im- possibilité d'émigrer, devaient être bientôt anéantis. Cependant, s'il faut croire quelques faits rapportés il y a une vingtaine d'années, il pourrait se faire que quelques rares Moa vécussent encore dans les soli- tudes à peu près impénétrables de l'île du Milieu. Par suite du relief très- varié de l'archipel , de son étendue en latitude, le climat dilfère suivant les localités; il est, en général^ tempéré et humide. Les hivers sont assez rigoureux dans le sud, doux et pluvieux dans le nord. Dans cette partie , les étés sont longs et souvent secs ; ils seraient chauds si la brise ne les tempérait. Mais , en toute saison, on est exposé à des bourrasques , et c'est avec raison que D'Urville a pu dire que si les anciens avaient connu la Nouvelle-Zélande , ils en auraient fait le séjour - -185 — favori d'Éole. Deux ans de suite , à Noël , c'est-à-dire en plein été de l'hémisphère sud , j'ai trouvé à Auckland (côte nord-est) — sauf qu'il ne faisait pas froid •— le temps aussi venteux que dans la Manche à la même date. Malgré cela — ou peut-être à cause de cela — le climat est très-salubre , vivifiant : oa retrouve , chez les jeunes anglaises nées à la Nou- velle-Zélande^ les belles carnations de leurs sœurs d'Angleterre. A cette latitude, on doit s'attendre à trouver à la végétation un autre caractère que dans la zone inter- tropicale. Quelques formes de cette zone se montrent encore, principalement dans le nord de l'archipel : plusieurs Pandanus, un Palmier {Areca nikau), Cor- dyline Aiistralis, Guilandina Bonduc, le Mûrier à papier, le Taro [arum esculentum) , la Patate douce, des Mangliers, mais la masse des plantes phanéro- games rappelle, au premier coup d'œil, la végétation des régions tempérées. Cependant la Flore néo- zélandaise « a cela de commun avec celles des terres « équatoriales que les plantes annuelles y sont rares « et peu nombreuses ; les espèces vivaces sont plus « fréquentes ; enfm les végétaux ligneux, et même « arborescents, occupent le rôlele plus important (1).)) Sur 632 plantes, le Rév. Taylor a reconnu que 89 se retrouvaient dans le sud de l'Amérique ; 77 étaient communes à l'Australie, à l'Amérique méridionale et en partie à l'Europe ; 60 étaient européennes ; les 406 restant étaient propres à la Nouvelle-Zélande (2). (1) Duniont-D'Urville, Voyarje de ^Astrolabe, t. II. (2) Te Ika a Matii, or Neiv-Zealand and ils inhabitants, 1855. — 480 - D'après J. Dalton Hooker, le rapport des crypto- games aux phanérogames serait comme 1,6 est à 1, mais il est à présumer que de nouvelles recherches, surtout dans le sud, augmenteraient encore la pro- portion des premiers ; le nombre total des espèces atteindrait probablement 4,000, dont 1,000 phanéro- games seulement. Sauf quelques rares exceptions, le feuillage des arbres et des arbrisseaux reste vert pendant toute l'année. Les Fougères, dont quelques- unes sont arborescentes, couvrent de vastes surfaces de terrain, et comptent de nombreuses espèces ; la racine de l'une d'elles, Pteris esculenta, qui, pour beaucoup de botanistes, ne fait qu'un avec la Pleins aquilina de notre pays, était, pour ainsi dire, le pain quotidien des indigènes avant que les Européens les eussent dotés de la pomme de terre, immense bien- fait apporté à une contrée à peu près dénuée de racines et de fruits comestibles. Déjà en 1827, D'Urville annonçait les changements que subirait la Flore du pays à la suite de la coloni- sation; trente-cinq ans plus tard, je constatais de visu la justesse de ce pronostic. Les émigrants, en culti- vant nos céréales et nos légumes sur un sol fertile, ont introduit , sans s'en douter , de nombreuses plantes dont les semences, mêlées avec des graines plus utiles et participant aux soins donnés à celle-ci, ont parfaitement réussi. Aujourd'hui, au voisinage des établissements anglais, le caractère de la végéta- tion indigène a presque, sinon totalement, disparu ; la campagne a un aspect tout européen. « Dans la plaine de Ghristchurch, écrivait, il y a 'quelques années, M. Filhol, on a beau chercher, on ne trouve — 487 — plus une plante polynésienne ; Ton peut se croire en pleine Beauce ». Dans certaines parties de la Baie des Iles et des environs d'Auckland, oii le pays est déboisé , oii l'on ne voit guère que des fougères, j'aurais volontiers reconnu des sites maritimes, des paysages tristes du Finistère et du Morbihan. Pour reconnaître le cachet particulier de la Flore néo-zélandaise, il faut aller dans les endroits oii les settlers ne se sont pas encore fixés. C'est là, dans les vallées abritées et sur les versants des collines, qu'on trouve les richesses forestières, déjà signalées par Gook, mais qui n'existent pour ainsi dire plus au bord de la mer, tant on a coupé de bois pour les besoins de la colonisation et pour l'exportation. Des arbres résineux, appartenant aux genres Dammara, Podocarpus , Phyllodadus, Dacrydium, dont quel- ques-uns ne le cèdent pour la taille qu'aux Séquoia de Californie , fournissent pour la plupart des bois excellents. On trouve les pièces courbes, nécessaires aux constructions navales, dans le « Pohutukawa » (Metrosideros tomentosa), dans le «Rata)' [M. robiista), à vrai dire une énorme liane qui finit par étoulTer l'arbre qu'elle enlace, et par devenir elle-même un arbre de grande dimension. Le « Puridi » [Vitex littoralis), incorruptible dans l'eau de mer, sert pour les travaux sous-marins. La simple énumération des végétaux les plus remarquables me mènerait beau- coup trop loin ; cependant, je ne puis passer sous silence le Pliormium tenax dont on tire une filasse résistante, ayant le brillant et le moelleux de la soie, avec laquelle les indigènes fabriquaient des nattes et — 488 — des manteaux qui excitèrent l'admiration des pre- miers explorateurs (1). Ce qui frappe sur ces terres, qui s'étendent d'une manière continue sur une longueur de près de 300 lieues en latitude, c'est la pauvreté de certaines branches du règne animal; c'est la même pénurie, pour ce qui regarde les animaux terrestres , que dans la plupart des petites îles du Grand-Océan. La Faune marine est plus riche ; les côtes sont très- poissonneuses et, pendant le premier tiers du siècle, la pêche de la Baleine et des Phoques a donné lieu à d'importantes exploitations ; mais, par cela même, ces animaux sont devenus de plus en plus rares ; les derniers surtout, auxquels on a fait une guerre facile et imprévoyante, sont à peu près anéantis, de sorte que l'industrie qu'ils avaient fait naître est abandonnée, au moins provisoirement. Les Porcs, rencontrés à l'état de domesticité dans presque toute l'Océanie, par les navigateurs du der- nier siècle, n'existaient pas à la Nouvelle-Zélande ; en fait de mammifères, on n'y trouva qu'un petit (1) Plusieurs espèces de Phormium existent à la Nouvelle- Zélande ; elles ont été coni'ondues avec le Pli. tenax, mais elles ne donnent qu'un chanvi-e inférieur. Cette confusion regrettable avait jeté du discrédit sur un textile qui, s'il n'a pas répondu à tout ce qu'on attendait de lui, n'est pas moins très-recomman- dable. Le nom spécifique tenax ne doit se donner qu'à l'espèce à fleurs rouges et non à l'espèce à fleurs jaunes, très-difîérentes du reste, l'une de l'autre, par le feuillage. La dernière est la seule dont la culture ait été essayée en grand en Europe; la fllasse qu'on en retire est loin de valoir celle de l'espèce à fleurs rouges. — -489 — Rat que les indigènes chassaient comme gibier, et qui a été détruit par les gros rats introduits parles navires; et un Chien, détruit également, ou du moins dont on ne voit plus d'échantillons purs, et qui était sans doute le même que celui des archipels de la Polynésie tropicale. Plus tard, on découvrit deux Chauves-souris de genres différents. Si je ne m'en rapportais qu'à mes impressions à la Baie des Iles (dans le nord de l'archipel), je dirais que la Nouvelle-Zélande manque, à peu près, d'oi- seaux terrestres ; trente ans auparavant , Darwin avait fait la même remarque. Les environs d'Auck- land m'ont paru plus animés ; les gracieux Tui (Philédon à cravate;, voltigeaient autour des touffes de Phormiura ; divers Passereaux, Gobe-mouches, Sylvains,Sittelles,etc.,gazouilIaientdanslesbuissons; cependant, le nombre des oiseaux était;, en somme, assez restreint. A en croire les premiers navigateurs, il n'en aurait pas été toujours ainsi ; les oiseaux étaient communs sur tous les points où ils abor- daient. D'après des explorations assez récentes, ce serait encore le cas dans les endroits oii la coloni- sation n'a pas pénétré ; mais les espèces^ même en comprenant les oiseaux de mer, sont peu nom- breuses. Certaines rappellent des espèces de l'Océanie tro- picale, et même, pour quelques-unes, l'identité est complète, malgré une assez grande différence dans le climat ; mais la Nouvelle-Zélande a des oiseaux qui lui sont propres et, parmi ceu.x-ci, surtout dans les oiseaux de mer et de rivage, quelques-uns annon- cent déjà qu'on se rapproche du pôle. — 490 — Au nombre des oiseaux qui donnent à l'avifaune néo-zélandaise un cachet particulier, je citerai : Le ". Tui » [Prosthemadera N. Zelandiœ) — Glau- copis cinerea — plusieurs Perroquets, entre autres la a Perruche ingamlje » (Psittacus australis) ; Psit- tacus nestor; Strigops habroptilus, singulier perro- quet nocturne dont la tête rappelle celle d'un hibou ; ces deux dernières espèces, en voie d'extinction, sont introuvables aujourd'hui au voisinage des établisse- ments ; — CarpopJiaga N. Zelandiœ, magnifique Golombidé — Coturnix N. Zelandiœ, en voie d'ex- tinction — Notornis Mantelli (1) — Ocydromus aus- tralis — Les « Aptéryx » [Kitoï des naturels), dont il y aurait, dil-on, quatre espèces, en tout cas repré- sentées aujourd'hui par un petit nombre d'individus, oiseaux étranges, successeurs très-réduits des grands Brévipennes dont on ne retrouve plus que les débris, semblent être aussi voués à un anéantissement pro- chain (2). (1) Pendant longtemps, on n'a connu ce grand Rallidé qu'à l'état fossile, mais il est certain qu'il est encore représenté par quelques individus à l'ile du Milieu. (2) Quelques-uns des oiseaux de la Nouvelle-Zélande se retrouvent sur les petites îles voisines, Norfolk, Chatam, Auckland, soit qu'ils y aient été portés par les coupfs de vent si communs dans ces parages, soit que ces îlots et d'autres en- core, Bounty, Campbell, Antipode, Macquarie, aient été unis à la Nouvelle-Zélande autrefois. Ces terres antipodiques étant encore très-peu connues , il serait prématuré d'affirmer la réalité de cette hypothèse. Les observations de M. Filhol, pen- dant son long séjour à Campbell, en 1874 (Expédition pour l'ob- servation du passage de Vénus), la font rejeter pour ce qui est de cette île. Sa constitution géologique diffère de celle de la — 491 — La Faune erpétologique est très-pauvre; à l'excep- tion d'un Scinque {Ti liqua Zekmdica), long deO™ 50, très-redouté des naturels, quoique tout-à-iait inof- fensif, on ne catalogue que quelques petits Scinques, quelques Geckos et une Grenouille, et encore ces Reptiles sont-ils devenus très-rares sur les points colonisés. Certaines espèces de Poissons rappellent les mers tropicales, tandis que d'autres formes sont des zones tempérées. De même pour les Mollusques et les Crustacés ; on est frappé de la ressemblance de plu- sieurs de ces derniers avec des crabes de nos mers. Le genre Maia , qu'on n'avait pas signalé hors de l'Europe, est représenté, en petit, par une espèce néo-zélandaise L'Entomologie n'est pas riche ; parmi les Lépi- doptères, peu nombreux, on retrouve la Vanessa cardui, d'Europe. En résumé , l'examen de la Faune néo-zélandaise montre qu'elle diiîère de celles de l'Australie et de la Tasmanie beaucoup plus que ne le feraient sup- poser la situation de la Nouvelle-Zélande en latitude, et sa distance à ces terres. Par le manque presque complet (le Mammifères , le nombre restreint des Nouvelle-Zélande ; elle n'a aucun reptile alors que celle-ci a des Lacertiens, aucun oiseau terrestre. On n'y a trouvé aucun débris de Moa, aucun débris des oiseaux qui caractérisent l'avi- faune néo-zélandaise actuelle : Aptéryx , Slrigops, Notomis, Ocydromus, mais seulement des restes de Phocidés. Campbell semble donc être, tant au point de vue zoologique qu'au point de vue géologique, une terre relativement récente et indépen- dante. - 492 — Oiseaux terrestres et des Insectes, la prédominance de quelques-uns de ces derniers, la pénurie des Reptiles, elle se rapproche davantage des archipels océaniens plus voisins de TÉquateur, tout en ayant des espèces propres qui lui donnent un cachet par- ticulier. Il y a lieu de croire qu'à une époque peu éloignée de la période actuelle, les trois îles de la Nouvelle-Zélande communiquaient entre elles , et que des terres, aujourd'hui disparues sous les eaux, la reliaient plus ou moins directement avec quelques îles de la Polynésie tropicale, tandis qu'aucune com- munication de ce genre ne semble avoir existé entre elle, l'Australie, l'Amérique et l'Ancien Continent, depuis l'époque à laquelle les Mammifères ont com- mencé à se montrer dans ces contrées. Les quatre espèces de Mammifères, trouvées à la Nouvelle-Zélande, à l'arrivée des Européens, n'infir- ment pas cette dernière conclusion ; tout porte à croire qu'elles étaient, originairement, étrangères à l'archipel. Les traditions très-explicites des indi- gènes disent que des chiens et des rats « bons à manger, » y ont été apportés par leurs ancêtres. La présence de deux chauves-souris peut être expliquée par des faits de dissémination accidentelle résultant de quelque tempête ; des faits analogues ont été souvent constatés sur divers points du globe ; mais, quand même on n'admettrait pas l'entraînement de ces deux Chéiroptères — ce à quoi on pourrait se refuser, l'un d'eux n'ayant encore, jusqu'à présent, été trouvé qu'à la Nouvelle-Zélande — quand même on mettrait en doute la véracité des traditions indi- gènes, l'étude des faits naturels ne permet guère de — 493 — croire que ces Chauves-souris, ce Chien et ce Rat soient nés dans le pays. On n'y a pas encore découvert le moindre mammilère fossile : or, nulle part, on ne voit une classe entière d'animaux manquer totale- ment à la Faune fossile et n'être représentée dans la Faune vivante que par un nombre insignifiant d'es- pèces appartenant à des ordres différents, comme ce serait le cas ici ; toujours, au contraire, on constate des rapports plus ou moins étroits entre le passé et le présent des créations animales : les choses se seraient donc accomplies à la Nouvelle-Zélande au- trement qu'ailleurs ? C'est d'autant plus difficile à croire que la comparaison de sa Faune fossile avec sa Faune vivante — en ne tenant pas compte des quatre Mammifères en question — fait rentrer tout-à-fait l'archipel dans la règle générale. A moins que de nouvelles découvertes ne viennent démontrer le contraire, on peut affirmer que ces terres — sur l'étendue qu'elles montrent aujourd'hui au-dessus des eaux de l'Océan — n'ont jamais produit de Mam- mifères. L'évolution des Vertébrés terrestres s'y est arrêtée aux Oiseaux Brévipennes, dont le type s'est développé dans les différentes espèces de Moa main- tenant éteintes, et dans les Aptéryx vivant aujour- d'hui. 11 y a accord complet entre la Faune fossile et la Faune vivante, et on ne fait que confirmer cette concordance quand on admet la venue des Chauves- souris par suite d'entraînement , et la véracité des traditions pour ce qui concerne le Chien et le Rat. La colonisation a introduit nos animaux domes- tiques , chevaux , bœufs , moutons , qui ont admira- blement prospéré, de môme que les hôtes de nos — 494 — basses-cours , certaines espèces de poissons d'eau douce, les abeilles, etc. J'ai été, il y a vingt ans, té- moin des premiers essais d'acclimatation du gilùer de plume et de poil demandé à l'Europe, à l'Asie, à la Californie, essais qui ont également réussi, trop bien même quelquefois : ainsi , les lapins sont presque un fléau pour les cultures. Les porcs, intro- duits par Cook en 1769^ vivant dans certaines loca- lités à l'état sauvage et multipliant à l'excès, sont devenus un danger, à ce point qu'on engage des chasseurs pour les détruire. Lorsque Cook aborda à la Nouvelle-Zélande, le Tahitien Tupaia, qui l'accompagnait, put converser avec les habitants dont le parler n'offrait pas de dif- férences fondamentales avec le sien. L'aspect de ces sauvages, leur langage, leurs usages, leurs croyances, portaient à croire qu'ils étaient de la même race que les hommes rencontrés sur une grande partie des îles océaniennes ; les explorations subséquentes chan- gèrent cette présomption en certitude. Les Maori, — nom que se donnent les Néo-Zélandais , qui veut dire '. indigène, » et qu'on retrouve, avec la même signification, dans les îles du Pacifique habitées par des individus au teint brun, chez lesquels une forte proportion de sang blanc est souvent reconnaissable, -- sont les frères des Kanaka des îles Sandwich, des Kenana des îles Marquises, des Taataào, Tahiti, des Ta-ngata des îles Tonga, appellations, procédant d'un radical commun, qui ont prévalu dans ces archi- pels au lieu de Maori, pour exprimer la même idée. Le nom de Polynésiens a été donné à l'ensemble de ces populations qui , bien qu'ayant vécu depuis des — 495 — siècles séparées les unes des autres , ne présentent pas entre elles des différences beaucoup plus sen- sibles , au fond , que celles qu'on remarque chez des populations placées dans des conditions beaucoup plus favorables pour conserver leur unité en tout, dans des régions continentales. Les tatouages étaient, jusqu'à ces derniers temps, en grand honneur chez les Néo-Zélandais comme chez la plupart des autres Polynésiens ; mais , chez eux , le caractère particulier de ces stigmates , ob- tenus non-seulement au moyen de piqûres n'enta- mant que la superficie de la peau , mais encore consislant en sillons contournés en lignes courbes autour du menton et de la bouche, sur les ailes du nez, sur le front, les fait reconnaître au premier coup d'oeil. Ces tatouages par incision semblent rappeler le souvenir d'un contact ancien avec des hommes d'origine mélanésienne , et tout-à-l'heure on verra que ces rapports ont eu lieu en effet. La condition des femmes, assez heureuses dans d'autres archipels, oîi quelquefois elles occupaient le rang de cheffesses, de prêtresses, était misérable. L'organisation poli- tique rappelait beaucoup les anciens clans d'Ecosse. Les nombreuses tribus, qui se partageaient inégale- ment le territoire, étaient presque constamment en guerre, aussi l'esprit belliqueux existait-il au plus haut degré. L'anthropophagie était pratiquée sur la plus grande échelle ; on ne faisait pour ainsi dire la guerre que pour avoir l'occasion de copieux repas de chair humaine. Malgré cela, les Maori ne valaient, moralement, ni plus ni moins que leurs parents des îles tropicales , chez lesquels on trouvait le même — 49G — mélange de défauts et de qualités ; cependant le milieu dans lequel ils vivaient, le climat plus rude, avaient pu endurcir leurs mœurs : on ne retrouvait pas chez eux la gaité, l'amabilité des Tahitiens, par exemple. Ils ont été peints sous les plus sombres couleurs par les navigateurs du dernier siècle , et des trente-cinq premières années du siècle présent. Il est de fait que peu de navires passaient à la Nouvelle-Zélande sans avoir quelques individus de leurs équipages tués et dévorés ; mais, en regardant au fond des choses, on est bien obligé de reconnaître — comme du reste on l'a souvent reconnu ailleurs — que tous les torts ne venaient pas toujours des sauvages. En outre, ceux-ci, au lieu d'y gagner, n'avaient fait que perdre au contact des Blancs , des équipages de baleiniers, souvent recrutés dans l'écume des ports de mer, et des évadés des péniten- ciers australiens qui se fixaient parmi eux. Ce n'était pas sans raison qu'on les dépeignait comme des sau- vages vindicatifs, hypocrites, envieux, dépourvus de la dignité qui, chez les chefs, avait frappé les pre- miers explorateurs, n'ayant plus, pour ainsi dire, le souvenir de leurs vertus guerrières, prostituant leurs femmes et leurs filles , voleurs , mendiants impor- tuns, ivrognes, d'une saleté révoltante ; mais quand la colonisation eut amené à la Nouvelle-Zélande des hommes honnêtes qui prirent en main la cause des indigènes, ce qu'il y avait de bon chez ceux-ci re- parut peu à peu, et maintenant on trouve des Maori très-civilisés, A l'exception de quelques petites tribus éloignées des centres coloniaux , principale- ment à l'Ile du Milieu, peuplée sur une faible partie — 497 — de sa surface, ils sont aujourd'hui chrétiens (protes- tants ou catholiques), souvent très-fervents ; ils n'ont aucune répugnance à fréquenter les écoles établies parmi eux. Lors de la malheureuse insurrection de 1860, dans laquelle — les colons impartiaux en con- viennent — ils n'avaient pas les premiers torts, ils ont prouvé que le vieil esprit guerrier ne faisait que sommeiller au fond de leurs cœurs. Aujourd'hui que la paix règne complètement dans le pays, ils sont admis à se prononcer sur ses affaires, non-seulement comme électeurs, mais encore comme éligibles à un certain nombre de sièges dans le Parlement colo- nial, où ils étonnent par leur bon sens, leur esprit pratique , en même temps que par leur langage imagé. Ayant exposé précédemment (1) les différentes hy- pothèses proposées pour expliquer la présence des Polynésiens sur leurs îles, je me contenterai de rap- peler brièvement celle qui est généralement adoptée. La science moderne, en discutant les innombrables documents de toute espèce fournis par des marins, des naturalistes, des missionnaires, des commer- çants, travaillant sur des points très-éloignés les uns des autres, sans entente entre eux, poursuivant les buts les plus divers , est arrivée à reconnaître d'abord que les archipels polynésiens avaient été peuplés à une époque relativement peu ancienne , par une suite de migrations de l'ouest vers l'est , puis à préciser le premier point de départ des émi- (1) Séance publique à Lisieux, le 24 juin 1877. 32 — 498 — grants, les stations devenues des métropoles secon- daires, la succession des migrations, à fixer leurs dates respectives et même leurs dates absolues , d'une manière qu'on peut regarder comme sufiisante. Les traditions de tous les Polynésiens rapportent que leurs ancêtres sont originairement sortis d'une contrée située au couchant ( du S.-O. au N.-O. ) de leurs îles , appelée Eawahild , Haioaii , Kawaii , Savaii, etc., dans les différents dialectes. Dans quel- ques archipels, on recule encore vers l'ouest la patrie des aïeux qui aurait été Burotu, Piilotu, M'bulotu, mots dans lesquels on retrouverait le nom de Boiiro, une des îles du grand archipel qui prolonge l'Asie au sud-est. Sur une partie de ces îles vivait, à côté de la race Malaise — métisse elle-même — une race métisse fortement infiltrée de sang blanc,- entrepre- nante, familiarisée avec les expéditions maritimes, dont on retrouve les traces aux îles Philippines, à FormosC;, au Japon et, dans une autre direction, jusqu'à Madagascar oii les Hovas sont ses représen- tants actuels. A. une époque encore indéterminée , mais qui ne doit pas être bien antérieure ou bien postérieure à l'ère chrétienne , des émigrants de cette race — qu'on appelle Makmiens pour les dis- tinguer des Malais, tout en rappelant leur parenté avec eux — partis de Bouro et se dirigeant vers le soleil levant, gagnèrent, les uns le S.-E. de la Nouvelle-Guinée oii le capitaine Moresby a retrouvé leurs descendants en 1874, les autres, les archipels occidentaux, Samoa, Tonga et Fidji. Dans ce dernier archipel, ils se heurtèrent à une population de noirs mélanésiens- L'île Savaii, l'une des Samoa, devint — 499 — une seconde métropole, dont le nom, disais-je pré- cédemment, s'est conservé partout sous d'autres formes. De là, des migrations, provoquées par des causes rapportées, plus ou moins clairement, dans les légendes, se répandirent sur d'autres archipels du Pacifique centra], les îles Marquises, les îles de la Société, les Sandwich, etc., qui, à leur tour, envoyèrent des colonies de différents côtés. Plus tard, des émigrants partis de Rarotonga, dans l'ar- chipel Manaïa, situé à 180 lieues dans le S.-O. de Tahiti, furent conduits, sans doute par quelque accident de mer, à la Nouvelle-Zélande : pendant quelque temps un intercourse s'établit entre les deux pays. Dans les différents archipels, on s'est transmis d'âge en âge des chansons de gestes, rappelant les événements écoulés, et des espèces de litanies donnant les noms des chefs depuis les temps les plus éloignés dont on ait gardé le souvenir. C'est en com- parant ces documents qu'on a pu établir la succes- sion des migrations, et à fixer, au moins d'une manière approximative, leurs dates absolues. En supposant que chacun des chefs, dont les légendes ont conservé les noms, ait régné pendant un temps égal à la durée moyenne du règne des rois de France, depuis Glovis jusqu'à Louis XVI par exemple (1), on trouve , pour ne parler que des principaux archipels, que les colons Malaisiens ont dû arriver aux îles Marquises vers le commencement de notre (1) En basant le calcul sur la durée moyenne des règnes des rois d'Angleterre, on arrive sensiblement au même résultat. — 500 ~ V^ siècle, aux îles Sandwich vers le YIIP, et à la Nou- Yelle-Zélande au plus tôt dans les premières années du XV* (i). La plupart des terres colonisées étaient désertes; toutefois, les premiers arrivants à la Nou- velle-Zélande y trouvèrent des habitants, peu nom- breux il est vrai, des Mélanésiens, des noirs Papouas qui y avaient, sans doute aussi, été jetés par quelque accident de mer; c'est ce qui expliquerait les traces de métissages reconnues dans la population par les premiers navigateurs, remarques dont la trouvaille postérieure d'ustensiles et d'armes non en usage parmi les Maori, l'examen de crânes et de têtes momifiées à la fumée suivant la coutume du pays, et ayant conservé la chevelure, ont confirmé la jus- tesse. Des observations analogues et récentes ont aussi fait reconnaître que, probablement, des causes pareilles avaient amené des négroïdes de la Méla- nésie dans les îles du Pacifique nord-occidental ( Micronésie ) , aux îles Sandwich , dans les îles Paumotu (2) , ce qui met en lumière quelques passages des traditions de ces archipels qui avaient paru obscurs : dans ce cas encore, les faits observés et les récits légendaires s'entre-contrôlent. (1) Pour Tahiti et les îles de la Société en général, on ne peut pas être aussi affirmatif, la dynastie des Pomaré, dont les noms ont été recueillis et contrôlés avec soin par l'autorité française pour régler des questions de droit, n'étant pas la première qui ait occupé le pouvoir suprême. (2) Le lobe de l'oreille, allongé et percé d'un grand trou, des naturels de l'île de Pâques, l'usage de la poterie (?), semblent bien indiquer un contact ancien avec les Mélanésiens. En outre, M. Pinart a rapporté de cette île un crâne papoua très- caractérisé. - oOi - Telle est, dans ses grandes lignes, la théorie géné- ralement admise pour expliquer le peuplement de la Polynésie. Horatio Haie, qui accompagnait le capi- taine Wilkes (1), en avait solidement posé les bases, et il appartenait à M. de Quatrefages de la formuler d'une manière complète (2), grâce à des documents acquis depuis les recherches de Haie, principalement les récits néo-zélandais recueillis par un des gou- verneurs de la Nouvelle-Zélande, Sir Georges Grey (3), récits des plus explicites qui donnent les noms des chefs des émigrants, les noms des pirogues sur lesquelles ils s'embarquent, les détails de la con- struction de celles-ci, l'énumération des animaux et des végétaux emportés pour le voyage et les besoins de la future colonie, etc. Qu'on n'objecte* pas l'énor- raité des distances parcourues par les émigrants : de pareils voyages étaient très-possibles avec les grandes pirogues doubles, pouvant porterplusde 150hommes, qu'on voyait encore, il n'y a pas bien longtemps, en Océanie. La colonisation de la Nouvelle-Zélande paraît bien avoir été la dernière effectuée par de grandes mi- (1) United States Exploring Expédition, 1838-1841. (,2) Les Polynésiens et leurs migrations , 1864. — L'Espèce humaine, 1877. — Hommes fossiles et hommes sauvages, 1884. — Le premier de ces ouvrages a surtout pour objectif de sou- tenir le rnonogénisme contre les doctrines autochthonistes , en montrant, par l'exemple des Polynésiens, que l'homme a été et est encore capable d'effectuer de très-grandes migrations, même dans les circonstances les moins favorables. i3) Sir Georges Grey a publié, en maori et en anglais, ces do- cuments contrôlés avec le plus grand soin; aujourd'liui, ils font foi devant les tribunaux. -^ 502 - grations ; toujours est-il que les navigateurs^ qui ont visité les premiers la Polynésie, ont trouvé presque toutes les îles peuplées comme elles le sont aujour- d'hui ; elles n'ont pas reçu de nouveaux émigrants, sinon, de temps en temps, des individus égarés à la suite de tempêtes. Ces entraînements se voient encore assez fréquemment et ont pu avoir eu lieu de tout temps; des îles qui étaient désertes lors de l'apparition des Européens en Océanie ont été peu- plées depuis ; mais la grande expansion de la race qui habite actuellement la Polynésie s'est effectuée comme il vient d'être dit, à une époque relativement peu éloignée et dans un intervalle de temps relative- ment court (1). (1) Étant donnée la grande antiquité de l'homme — que tout porte à iidmettre — essayer de tracer la marche des migrations humaines, se croisant et se recroisant dans l'espace et le temps, serait une entreprise impossible; aussi, dans l'état actuel de nos connaissances, serait-il prématuré d'affirmer que la Poly- nésie a été, ou n'a pas été habitée par d'autres races que celle qui l'occupe aujourd'hui. Nous avons vu qu'on a reconnu des traces de Mélanésiens à des distances considérables des terres du Pacifique ouest qui paraissent être le foyer de ces négroïdes : peu nombreux , ils n'étaient probablement venus là que de proche en proche, à la suite d'accidents de mer. Mais les îles de rOcéanie — une partie au moins — n'ont-elles pas été au- trefois le séjour de sociétés plus nombreuses, dans un état déjà avancé? Les gigantesques statues, les plates-formes, les maisons souterraines de l'île de Pâques, les idoles trouvées à Tubuaï et sur d'autres îles, les fortifications de Râpa, les grands monuments mégalithiques de Tonga, etc.. sont, pour quelques auteurs, une forte présomption en faveur de l'affirmative. Les Polynésiens actuels ne font plus rien de pareil, et déjà, lors- qu'ils ont été questionnés par les premiers navigateurs , ils ne — 50--Î — Cette théorie, résultant d'une discussion serrée, vient d'être attaquée tout récemment par M. le D' A. Lesson, ancien médecin en chef de la marine, dans un grand ouvrage rempli de faits très-méthodi- quement et très-savamment présentés (1). Certes, si quelqu'un est compétent pour traiter un pareil sujet, c'est l'auteur : compagnon de D'Urville, il parcourt presque toute l'Océanie, de 1826 à 1829, sur Y Astro- labe ; en 1840, sur le Pylade, il visite les points qu'il n'avait pas vus dans ce voyage ; de 1843 à 1850, il réside aux Marquises et à Tahiti. Médecin, naturaliste, possédant à fond les principaux dialectes polynésiens, savaient rien sur l'origine et la destination de ces monuments, ou, tout au plus, fournissaient-ils des renseignements comme ceux que j'obtins à Nukuhiva [îles Marquises), au sujet d'un véritable Menhir qu'on voit sur la plage de Taio-Haë : il avait été apporté là par des fourmis de l'île voisine, Ua-Pou! — D'un autre coté, doit-on conclure de cette ignorance à la très- grande antiquité de ces monuments ? Les babitants de nos campagnes, et beaucoup de ceux des villes, en savent-ils bien plus long, non-seulement sur nos mégalitbes, mais encore sur des constructions bien moins anciennes ? Dans tous les cas, il est prudent de ne pas toujours s'en rapporter à ses premières impressions : ainsi , deux grandes idoles de pierre , toutes moussues, que j'avais trouvées dans un site des plus sauvages à 0-Hivaoa (îles Marquises) , m'avaient paru, sur leur aspect, devoir remonter à une haute antiquité, tandis qu'en réalité elles ne dataient que de quelques années. L'idole rapportée tout récemment de Tubuaï, qu'on voit à Paris, à l'Exposition permanente des colonies, ne m'a pas paru — au moins à pre- mière vue — très-ancienne , bien que les habitants de l'île n'aient pu donner aucun renseignement à son endroit. (1) /.es Polynésiens, leur orifjine, leurs migrations, leur lan- gage; 4 vol. grand in-8», parus successivement en 1880, 81, 82 et 84. — 504 — il est en outre marin : je ne veux pas dire par là qu'il a passé une grande partie de sa vie sur mer, mais qu'il sait la manœuvre que doivent forcément faire des pirogues ou des navires à voiles, la route qu'ils sont contraints de suivre, dans telles ou telles cir- constances de vent, de courant de temps, etc.; ces connaissances, il est inutile de le démontrer, sont indispensables pour discuter des voyages de mer. D'après M. A. Lesson, les caractères physiques et moraux, les usages, les croyances des Malais les sé- parent complètement des Polynésiens. Si on trouve, dans le Grand Archipel d'Asie, des populations se rapprochant de ces derniers et ayant dans leur voca- bulaire des mots de leur langage, cela doit s'expli- quer par des incursions polynésiennes en Malaisie et non autrement : au lieu de descendre des Malai- siens , les Polynésiens seraient, au contraire, leurs ancêtres, directs ou indirects, nés spontanément sur une des îles oîi on les a trouvés, qui est vraisembla- blement le reste d'une terre autrefois plus étendue ; ils se sont répandus de proche en proche , sur les autres archipels par une suite de migrations, et aussi, dans une certaine mesure, par entraînements. Si les partisans de l'origine malaisienne n'avaient pas interprété sous l'influence d'idées préconçues — sau- vegarder la tradition biblique et le monogénisme — les légendes sur lesquelles ils s'appuient, ils seraient arrivés à conclure tout autrement. L'île Bouro n'a été regardée comme le premier point de départ des émigrants que grâce à une ressemblance avec Bou- rotou, Poiilotuu, M'bourotoii, mots qui désignent aux îles Tonga, Samoa et Fidji, une sorte de Paradis où - 505 — vont les âraes des morts , et dont la situation est assez vaguement déterminée. Il ne faut pas voir davantage dans Savait (une des îles Samoa) la deuxième métropole des Polynésiens ; ce nom n'est qu'une réminiscence du véritable « Bawahiki, » le pays que les traditions de tous les Polynésiens in- diquent comme le berceau de leurs ancêtres. L'examen minutieux des différents archipels, en • commençant par le plus éloigné du point de départ supposé, les îles Sandwich, et en remontant de la circonférence au centre, le régime des vents, l'his- toire naturelle, la linguistique, les traditions, tout, en un mot, concorde pour amener M. A. Lesson à placer le Hawahiki dans l'île du Milieu de l'archipel néo-zélandais. Par les caractères spéciaux de sa Flore et de sa Faune, la Nouvelle-Zélande (et le con- tinent auquel elle tenait, très-probablement, avant d'être réduite à ses dimensions actuelles) , était un centre de création qui a donné naissance, aussi bien qu'à des animaux et à des végétaux, à une espèce distincte d'hommes, les Maori, dont les descendants ont occupé de proche en proche les îles tropicales : loin d'avoir été peuplée la dernière, la Nouvelle- Zélande aurait colonisé, directement ou indirecte- ment , les autres archipels. On s'est complètement trompé sur Rarotonga : ce n'est pas l'île de ce nom, située à 500 lieues dans le N.-E. de la Nouvelle- Zélande , que visent les légendes maori , mais une autre Rarotonga, Vile du Centre des cartes , située à l'ouvert occidental du détroit de Foveaux qui sé- pare l'île du Milieu de l'île Stewart. Avec cette inter- prétation , bien des points obscurs des légendes — 506 - s'éclaircissent ; des épisodes de la navigation des émigrants, des détails topographiques inapplicables à une petite île telle que Rarotonga, d'autres parti- cularités encore s'expliquent aisément. U intercourse entre le point de départ et les nouvelles colonies de l'île du Nord , la seule que visent les légendes — et non tout l'archipel — quand elles parlent du point d'arrivée, se comprend aussi facilement par la proxi- mité avec l'île du Milieu. Sur les contours de cette dernière , on retrouve les localités citées dans les récits; dans ses forêts, dans la mer qui baigne ses rivages , on reconnaît les arbres, les plantes, les ani- maux dont il est question dans ces chants , et qui manquent aux îles tropicales ; pas de doute possible pour M. A. Lesson : Hawahiki était dans l'île du Mi- lieu ; les Maori sont les ancêtres des Polynésiens ; la langue maori est la mère de tous les dialectes de la Polynésie (1). Les traditions recueillies par sir Georges Grey ne se rapporteraient, selon M. Lesson. qu'à des épisodes particuliers de l'histoire de la Nouvelle-Zélande qui se seraient accomplis à peu près à la même époque ; nous ignorons ce qui s'était passé dans ce pays avant les faits consignés dans ces récits, mais, à coup sûr, les voyages qui y sont racontés n'étaient pas les (1) A vrai dire, M. Lesson n'est pas le premier qui ait regardé la Nouvelle-Zélande comme le berceau des Polynésiens : cette opinion avait été émise par Crozet , Banlvs , Bory- Saint - Vincent , etc. ; mais elle n'était guère présentée que comme une présomption, une opinion à priori, sans preuves à l'appui, faute de posséder encore une somme de connaissances suffi- santes. - 507 — premiers exécutés d'une île à l'autre dans l'ar- chipel. Quand les émigrants des légendes abordèrent à l'île du Nord, ils y trouvèrent des habitants , des hommes de leur race, et non des Papouas ; contrai- rement aux récits des premiers explorateurs, corro- borés depuis par les observations des anthropolo- gistes, M. A. Lesson prétend que l'élément noir est récent à la Nouvelle-Zélande, fourni par des matelots nègres provenant des navires baleiniers. Au bout d'un temps plus ou moins long , à la suite de guerres malheureuses, de trop plein de po- pulation, etc., des habitants de l'île du Nord furent obligés de s'expatrier. Se laissant aller au cours des vents régnants, — ordinairement des vents de l'Ouest au Sud-Ouest,— ils atteignirent les îles tropicales, en premier lieu les îles Tonga qui, à leur tour, peuplèrent les autres terres polynésiennes directe- ment ou indirectement, les diverses migrations sui- vant sensiblement la marche exposée par MM. Haie et de Quatrefages ; peut-être quelques îles^ entre autres les Manaïa, auront reçu directement leurs habitants de la Nouvelle-Zélande. Quant aux époques des migrations, si on cherche, comme on l'a fait, à les déduire des traditions et des généalogies , on trouve dans ces documents des divergences telles qu'il est impossible d'arriver à rien d'exact au moyen de pareilles données; elles font même défaut dans les archipels Samoa et Tonga, regardés pour- tant comme ayant peuplé tous les autres. En tout cas, en s'en rapportant à ces généalogies, mais en ne les interprétant pas avec des idées préconçues, on arrive à des dates plus éloignées de nous : ainsi, les — 508 — Sandwich auraient été peuplées 360 ans avant J.-C, au lieu de l'avoir été 700 ans après ; les Marquises, 800 ans avant l'ère chrétienne et non 400 ans après ; les éraigranls partis de « Hawahiki, » dont les lé- gendes maori racontent l'histoire, au lieu d'arriver à l'île du Nord aussi tard que notre XV" siècle, y abordent 2,160 ans avant notre ère. Quant à l'époque 011 l'Homme apparut, pour la première fois, à l'île du Milieu, il est encore impossible de le dire. On voit que cette théorie, opposée parle D"" A. Les- son à celle de M. de Quatrefages, si elle se rapproche de celle-ci sur certains points, se confondant alors pour ainsi dire avec elle, en diffère du tout au tout par le point fondamental : la patrie d'origine des Pohjnésiens. Il ne m'appartient pas de me prononcer catégoriquement entre les deux antagonistes ; cepen- dant, si un long séjour en Océanie et quelques études spéciales peuvent m'autorisera émettre timidement une opinion, il me semble que si, dans l'hypothèse de M. Lesson — séduisante, il faut en convenir — beaucoup d'arguments portent, au moins à première vue, des coups sensibles à la théorie généralement admise, il y en a d'autres qui peuvent être sans trop de peine retournés contre lui. Et même n'est-il pas possible de combattre ceux qui paraissent très- sérieux, tel, par exemple, que l'argument tiré des noms d'arbres, de plantes, d'animaux de la Nou- velle-Zélande, cités dans les traditions, et qu'on ne rencontre pas dans les îles tropicales (1)? Est- on (1) M. A. Lesson se demande comment il se fait, si la Nouvelle- Zélande a été colonisée par des Polynésiens tropicaux, que, - 509 - bien certain que ces récits n'ont pas été colligés, mis en ordre dans la forme sous laquelle ils nous sont parvenus, lorsque déjà un temps assez long s'était accompli depuis l'accomplissement des faits? Y aurait-il grandement lieu de s'étonner quand les rapsodes, qui transmettaient ces chants de généra- tion en génération, auraient, pour fixer les idées et être compris, appliqué aux arbres, aux animaux, aux localités dont il est question, des noms connus de tout le monde? Procède-t-on autrement dans nos légendes, dans nos « contes de bonnes femmes « ? Quand on épluche les traditions polynésiennes, on rencontre, il faut le reconnaître, bien des incohé- rences, bien des contradictions, mais sont-elles, en réalité, beaucoup plus choquantes que celles aux- quelles on se heurte dans beaucoup de documents historiques anciens, même sans remonter plus haut que notre Moyen-Age, et dont le fond de vérité est cependant incontestable ? Mais, laissant de côté les traditions et leur plus ou moins grande valeur historique, ce qui paraît bien dilTicile à réfuter, ce sont les arguments opposés par M. de Quatrefages (1), arguments basés sur les faits ceux-ci n'y aient pas apporté les poules et les cochons, dont les récits maori ne font nullement mention; l'objection n'est certes pas sans valeur, mais pourtant ce n'est qu'une preuve négative. De plus, lorsque Cook découvrit l'ile Manaïa (1777), les naturels, avec lesquels il communiqua lui dirent qu'ils n'avaient pas de cochons, mais qu'ils avaient entendu parler de ces animaux; il est juste de dire qu'ils n'avaient non plus de chiens. R.aro- tonga, située à 45 lieues de Manaïa, n'était peut-être pas plus riche. (1) Hommes fossiles et hom»ies sauvages, 1884. — 510 — zoologiques et paléontologiques observés à la Nou- velle-Zélande , et même sur les doctrines transfor- mistes invoquées par M. A. Lesson à l'appui de sa conception, et qui, précisément, la repoussent impérieusement. L'évolution des Vertébrés s'est ar- rêtée , dans l'archipel , aux oiseaux Brévipennes ; il est peu aisé de comprendre l'homme procé- dant directement de ces derniers, et quand même le Chien et le Rat, et même les deux Chéirop- tères, dont il a été question, seraient nés à la Nouvelle-Zélande, y aura-t-il beaucoup de zoologistes pour admettre que l'Homme se soit immédiatement greifé sur une création mammologique ainsi repré- sentée? Les doctrines de l'autochthonieont beau être commodes et complaisantes , il est difficile d'y recourir en pareil cas : la Nouvelle-Zélande était peut-être le dernier point à choisir, par un natura- liste, pour y faire naître spontanément des hommes. Quoi qu'il en soit, qu'il ait tort ou qu'il ait raison, le travail considérable de M. Lesson — suivant les deux sens de l'épithète — plein de faits, de discus- sions sur l'Océanie tout entière, est un magnifique monument pour la bibliographie océanienne, « un des points de départ nécessaire, m'écrivait le savant anthropologiste cité tout à l'heure, pour toute étude sur la Polynésie, » Mais d'oii qu'ils viennent, les Maori subissent, comme tous les habitants de l'Océanie, les atteintes du mal que les Européens paraissent bien y avoir importé, la phlhisie. Cook estimait le nombre des néo-zélandais à 400.000 ; admettons que ce chiff"re fût très-exagéré, et contentons-nous de celui de — 511 - 109,000, arrêté en 1849 à la suite d'un recensement. En 1858, il n'en restait plus que 56,000, en chiiïres ronds ; 45,470 en 1874. et ce chiiîre serait descendu à 40.000, dont 3,000 seulement pour l'île du Milieu et l'île Stewart. A une effrayante mortalité vient se joindre, comme cause de dépopulation, l'abaisse- ment de la natalité. Cette noble race — elle mérite d'être qualifiée ainsi, quoique aient dit des individus intéressés à faire croire le contraire —paraît destinée à s'éteindre avant peu ; les malheureux sentent, du reste, qu'ils sont condamnés, que leur lin est proche. « Vos plantes, disent-ils avec résignation, étouffent les nôtres ; le rat et le chien pakeha (étrangers) ont tué le rat et le chien maori ; de même le peuple maori disparaîtra devant le peuple /j «Aie A «.'' » NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LE SILURIEN DE LA HAGUE Par A. BIGOT Arohiviste de la Société Linnéeune de Normandie. Protogines de la côte Nord. — Coupes d'Omonville à Herqueville et de Herqueville à Vauville; grès armoricain de la pointe nord -ouest de la Hague; grès de la base des schistes à Calymènes, à Cherbourg, Breuville et Flottemanville. — Coupe — 512 - d'ÉcuUeville à Flotteman ville; grès armoricain fossilifère. — Coupe de Nacqueville au Pont- des- Sablons ; porphyres rouges, grés de May, silurien supérieur. - Leptynolithes de Siouville ; âge du granit de Fermanville. — Conclusions. Les nouvelles observations sur le Silurien de la Hague, qui sont l'objet de cette note, viennent com- pléter les communications précédemment faites sur le même sujet. La méthode d'exposition qui sera suivie ici est la même que celle que j'emploie pour mes recherches. Dans une région aussi bouleversée que la Hague le seul moyen d'établir d'une façon certaine les rapports stratigraphiques des roches qui affleurent, est de sillonner le pays de nombreuses coupes, faites dans divers sens, et aussi rapprochées que possible. De ces coupes, les unes n'ont qu'un intérêt secon- daire et ne servent qu'à éclairer et appuyer un petit nombre d'autres, beaucoup plus importantes et dont je m'occuperai seulement ici : Protofjines de la côte JSorcL — La côte nord de la Hague est presque exclusivement constituée par des protogines très-variés, qui y forment une bande d'une largeur moyenne de 3 kil. Toute coupe par- tant de la côte nord devra donc traverser ces roches sur une plus ou moins grande largeur; c'est précisé- ment le cas des coupes 1, 3, 4. Gomme on le voit, ce sont sur le versant sud les Grès feldspathiques qui avoisinent ces roches. Le contact, le plus souvent masqué par les terrains récents, est cependant visible en deux points, sur la route de Sainte-Groix-Hague à Nacqueville, près de la Eeuzellerie, et à Querque- — 513 — ville, au village d'Arafréville ; dans cette dernière localité, la coupe est la suivante : Coupe prise à Amfréville, chemin de la rue dOzouville. — Plongement S. environ 30°. 1 Protogine en décomposition. 2 Poudingue polygéniqueschisteux — 8 m. 3 Grès feldspatliique, schisteux par places — 6 m. 4 Grès feldspatliique à grain lin (grauwacke) gris noirâtre, assez dur — O-ra. 10. 5 Poudingue feldspatliique à grain moyen altéré, à éléments atteignant rarement la grosseur de la tête. — Traversé par un lilon de quartz de 0" 10 d'épais- seur moyenne aligné E. 10° N,-0. 10° S. —Les élé- ments du poudingue sont absolument les mêmes que ceux des poudingues de Gouville et Grosville. A Taltération près, ils ont aussi les plus grands rapports avec les éléments du jjseudo-talcite noduleux de Hainneville et du Béquet. C'est la base du grès feldspatliique. Coupe 1 ŒOmonviUe au Hourjuet ( Eerqueville) 0. 45° N.-E. 45° S. Transportons-nous au centre même de La Ilague, à Beaumont. A 1 kilom. S.-O, du bourg, nous trou- vons sur les Monts de petites excavations creusées dans des grès légèrement remaniés, plus ou moins sableux, présentant dans leur pâte des grains de kaolin. Le plongement des couches est impossible à relever, mais la découverte d'un fragment de Linrjula Lesueuri, des débris de Vexillum et l'allure des schistes à Calymènes, au S.-E., indiquent le Grès armoricain. Ce plateau fortement ondulé sert de limite vers le 33 — 514 — S.-E. à une profonde et étroite vallée, se terminant à la mer, au moulin de Herquemoulin. Les flancs de cette vallée , dans sa moitié inférieure , laissent apercevoir des grès micacés bleuâtres ou grisâtres , séparés par des lits de schistes psamraitiques de même couleur, ferrugineux par endroits. Ces grès et schistes, très-bouleversés, plongent généralement vers N. iO" 0. par 70-80°. J'y ai trouvé des traces qui me semblent devoir être rapportées à des pistes d'annélides, les entrecroisements que pré- sentent ces traces, leurs sinuosités, ne permettant pas de les regarder, je pense, comme desimpies acci- dents de plissement. L'extrémité du coteau s'élevant à 120'" au-dessus du niveau de la mer, est formée d'un quartzite très- dur, pénétré de nombreuses veines et liions de quartz, et plongeant N. 20° E. par 85-90". En remontant la vallée vers le château de Beau- mont, nous marchons sur les grès bleuâtres en couches presque verticales. Des grès feldspathiques et des schistes pourprés, séparés de ces grès silicieux par une faille, leur succèdent et plongent S. 30" 0. par 55". Enfin, au fond de la vallée, au continent de deux ruisseaux venant, l'un de la maison Mark et l'autre du château de Beaumont^ un porphyre rouge vient déranger la succession des assises. Au-delà de ce porphyre, nous suivons jusqu'à la route de Beaumont une large bande de schistes à Galymènes, superposés au grès armoricain. Celui-ci se superpose aux grès feldspathiques de la lande de Jobourg en stratification concordante sur les phyllades. Enfin, une faille ramène à la surface du sol les grès I — 515 - fcldspathiques adossés aux protogines d'Omonville- la-Rogue. Il est aisé de rétablir dans celte coupe la superpo- sition des assises reconnues en Normandie et en Bretagne. Seuls, les rapports stratigrapliiques des grès et schistes siliceux de la vallée de Herqucmoulin restent inconnus. La fixation de l'âge de ces grès est cependant très- importante, car nous les retrouvons dans toute la la pointe N.-O. de laHague. Pour la solution de cette question que laisse indécise le faciès particulier de ce niveau, il nous faut étudier les roches de la falaise et du rivage. Coupe 2. Du Houguet [Herqueville) à Vauville, N.40" E.~S.40<^ 0. L'anse du Moulinet est creusée dans un diorite grisâtre, traversé par des filons de fraidonite à grain fin, noire. Ce diorite a soulevé une arkose quelque- fois poudingique, qui se retrouve également aux Gostils de Herqueville et appartient au niveau du grès feldspathique (1). Sur cette arkose reposent des grès gris bleuâtres alternant avec des schistes en couches presque verticales, mais dont le plongement s'indique cependant vers le Sud. A ces grès, jusqu'à Vauville , sont superposés des schistes gréseux bleuâtres, caractérisés par la C«/y/?zene Trhtani, et (1) Toute la falaise comprise entre le Houguet et Vauville est formée d'une paroi de diluvium qui contient toutes les roches delà vallée de Herquemoulin, plus du diorite. C'est aux dépens de ce diluvium que s'est creusée la portion N. de la baie de Vauville. Nous décrirons cette formation épaisse de plus de 30 mètres en étudiant les dépôts quaternaires de cette région. — 516 ~ continuation de la bande schisteuse signalée par Dalimier dans sa coupe théorique de La Hague (1). Les grès supérieurs à Tarkose et inférieurs à ces schistes ont les mêmes caractères que les grès de la vallée de Herquemoulin, auxquels il est très-facile de les raccorder. Mais devons-nous les considérer en totalité comme représentant le grès armoricain avec un faciès spécial, analogue à celui qui a été signalé à May-sur-Orne? J'ai signalé, en efCet (2), à la base des schistes à Calymènes de Cherbourg, un massif de grès pétris d'Orthis oii j'ai reconnu depuis la présence du tri- lobite caractéristique des schistes ardoisiers infé- rieurs. Nous avons retrouvé, M. Corbière et moi, les mêmes grès à Breuville et à Couville (3) et plus récemment au Pont-de-Caudé, à Flottemanville. En ce dernier point, les grès sont très-ferrugineux, com- pacts, couleur dérouille, et remplis par endroits de fer sulfuré en cristaux isolés ou en petits lits, d'un in- térêt insignifiant aupoint de vue de l'exploitation. Or, retrouvons-nous ce niveau dans La Hague ? C'est pro- bable ; mais vu l'absence de fossiles à la partie supé- (1) Dalimier, Strat. terr. prim. Col., pi. II, fig. 9. (2) Bull. Soc. Llnn. Norm., I""- série, t. VIII, p. 31. Je consi- dérais alors comme appartenant au Silurien moyen les couches situées au-dessus du Grès armoricain , jusqu'aux schistes à Trinucleus inclusivement. L'étude de la stratigrapliie qui montre les couches passant les unes aux autres depuis les schistes pourprés jusqu'aux schistes à Trinucleus et celle des fossiles du grès armoricain prouvent qu'il faut faire commencer le Silurien moyen au-dessus des phyllades. (3) Bull. Soc. Linn. Norm., 3» série, t. IX, p. 25. — 517 ■- rieiiredes grès considérés, vu surtout la grande épais- seur de leur masse, je les rapporterai, jusqu'à décou - yertede preuves paléontologiques, au grès armoricain. Au lieu de continuer d'avancer vers le Sud, j'arrête à Vauville l'excursion dans cette direction et je continue par l'étude de la coupe 3. Coupe 5. du Valfcrrand [Ecullcville) au hameau des Terriers {Flottetnanville) N. 30°O.—E. 50° E. — Au point de vue stratigraphique, cette coupe ne présente à signaler que la faille qui fait buter à 1 kilom. de Sainte-Groix-Hague les phyllades plon- geant N.-E. par 45° contre les grès feldspathiques plongeant au S.-E. Mais elle passe en un point oii j'ai reconnu la présence du grès armoricain fossilifère. C'est en effet sur cette ligne que se trouve la car- rière du Camp-Vigny, oii j'ai recueilli un grand nombre de fossiles du grès armoricain. Ce sont, outre la Lingula Lesueuri, des Conulaires (2 esp.) (1), un Bellerophon, des fragments d'un Gastéropode turriculé, mais surtout de nombvÇiUX Acéphales, dont les coquilles sont enchevêtrées les unes dans les autres et qui appartiennent aux genres Modiolopsis, Ctenodonta, Orthonota, Arca. La stratigraphie montre, comme la présence de Linrjula Lesueuri, que nous avons bien ici le grès armoricain. Ce grès forme en eiïet un axe anticlinal des deux côtés duquel nous trouvons les schistes à Calymènes, et au Sud en particulier la longue (P, La présence de ce genre dans le Grès armoricain a été reconnue récemment et pour la première fois par M. Morière, à Bagnoles. — Bull. Soc. Linn. Nonn.,3^ série, t. VI, p. 293. — 518 — bande qui, partant du village des Andrées \'ient se terminer au Grand-Hameau de Vasteville. Coupe 4. DeNacquemlle au Pont-des-Sablons{Vas- tevîlle). J'ai réservé pour la fin cette coupe qui nous montre la succession d'assises la plus complète que nous puissions observer dans la Hague. A celles qui ont déjà été signalées dans les coupes précédentes viennent, en elTet, se joindre le grès de May et le silurien supérieur. Mis en éveil par la découverte faite, par M. Cor- bière et moi, du grès de May, dans la tranchée du chemin de fer de Sottevast à Martinvast et par cer- taines phrases de Dalimier, j'avais pensé que tous les grès de la Hague pouvaient bien ne pas appar- tenir au grès armoricain. Si l'on se reporte aux conclusions du 4"* chapitre de la Stratigraphie des terrains primaires du Gotentin, on voit que l'auteur y signale, au-dessus des schistes à Calymènes de Siouville et peut-être du Roule, des grès blancs sans fossiles et qu'il y pressent aussi dans les ampélites du Pont-des-Sablons et de Siou- ville l'existence d'une faune plus récente que les schistes ù Calymènes. En consultant la coupe de Benoistville au Pont-Helland, donnée dans le même ouvrage, on voit parfaitement au-dessus des schistes à faune d'Angers un massif de grès qui ne peuvent être que les grès de May. C'est en suivant d'abord la vallée du Pont-des- Sablons et en m'éclairant de la succession que j'y ai reconnue que j'ai pu me convaincre de l'existence du grès de May et du silurien supérieur dans cette région. Sans reprendre l'analyse détaillée de la coupe — 519 — qui reproduit exactement sur d'autres points la coupe 1 , nous examinerons seulement la portion située au sud du Gostil-Frappier. Nous trouvons d'abord un immense filon de por- phyre rouge qui soulève le sol en perçant le gros armoricain. Ce porphyre est le même que celui que nous avons vu soulever les schistes à Galymènes du bois deBeaumont; nous trouvons au Roule, àFlotte- manville (village de Gaudé) , un porphyre analogue dans la même position. Le grès armoricain qui sur- monte le porphyre du Gostil-Frappier m'a offert dans une carrière abandonnée des lits couverts de ces empreintes problématiques auxquelles Rouault a donné le nom de Vermiculites ; j'y ai trouvé égale- ment Vexillum Desglandi, Rou. et un mauvais échan- tillon de bilobite, le premier qu'on ait signalé dans le département de la Manche. Un second massif de grès, séparé du premier par les schistes à Galymènes, s'en distingue minéralogi- quement par la présence dans sa pâte de taches noires, micacées, quelquefois arrondies, le plus sou- vent irrégulières. Nous retrouvons les mêmes taches dans le grès de May des environs de Saint-Sauveur- le- Vicomte, et elles proviennent vraisemblablement de la trituration des schistes sous-jacents. Malgré l'absence de fossiles, la nature minéralogique et surtout la stratigraphie me font rapporter ces grès au Grès de May, d'autant plus que nous les voyons recouverts par des Arapélites à Graptolithes coloriuSi Barr., contenant des boules analogues à celles de Saint-Sauveur-le- Vicomte, Elles renferment comme dans cette localité de nombreux Orthocères, des — 520 — Cardium, des Polypiers,, et une petite Avicule qui se retrouve aussi à Feuguerolles. A Héauville, nous trouvons dans le grès de May Ortlds BucUeig hensis et Modiolopsis prima qui carac- térisent bien ce niveau, accompagnés d'articulations de trilobites. Ici encore ces grès sont superposés aux schistes à Calymènes, ainsi que l'a figuré Dalimier et qu'on peut s'en assurer près du hameau Garpentier, le long du chemin du Riglon à la mer. Leptynolites de Siouville, âge dugraiiit de Vlaman- v27/e. — L'étude des schistes à Calymènes de Siouville m'amène à une nouvelle observation. Si l'on suit la côte depuis le Pont-Langlois jusqu'à Diélette, on re- marque que les schistes à Calymènes, d'abord bien schisteux deviennent de plus en plus denses et mas- sifs, et ne se laissent plus séparer en feuillets paral- lèles. Bonnissent avait donné à ces roches le nom de Leptynolites (1) et les avait rapportées à l'étage des gneiss encherchantàprouverquecen'étaientpoint des schistes modifiés. Pour mon compte, je crois, malgré les arguments de Bonnissent, que ces prétendus Cep- tynolites de Siouville, comme ceux de Sciotot, au Sud du massif de Flamanville ne sont que des schistes ayant subi au contact du granit un métamorphisme dont on peut suivre les progrès pas à pas. L'âge du Granit porpliyroïde de Flamanville est donc durèrent de celui du granit de Vire et de Mortain, M. de Lapparent ayant prouvé d'une façon péremptoire que ce dernier avait « fait appari- tion entre le Cambrien, c'est-à-dire l'étage des (1) Bonn., Ess. géoL, p. 107. — 521 — Urthonschiefer, (étage B. de Barrande) et le Silurien inférieur, c'est-à-dire les schistes pourprés, équivalent probable de la faune primordiale ou étage G. de Bohême (1). » Dans une récente étude sur l'île de Jersey (2), M. de Lapparent a signalé la grande ressemblance du granit de cette île avec celui de Flamanville et j'ai pu moi-même constater leur grande analogie sur des échantillons de Montmado et de Sainte-Brelade qui m'ont été obligeamment communiqués par notre collègue, M. de Lachapelle. Or, ce granit, d'après M. de Lapparent, ferait partie d'un massif éruptif, qui devrait se ranger dans la série permienne. D'autre part, nous savons que le granit porphy- roïde de Bretagne, bien développé à la pointe d'Ar- morique, a métamorphisé les Schistes à Galymènes. Je crois donc pouvoir affirmer que le granit por- plujroïde de Flamanville est posté?ieur aux schistes à Cabjmènes, qu'il a relevés etmétamorphisés ; mais, quant à son âge maximum, nous ne pouvons, quant à présent, le préciser. Conclusions. Des faits que nous avons signalés dans cette note, il résulte que : 1" Les ampélites du Pont-des-Sablons appartien- nent au Silurien supérieur, ainsi que l'avait prévu Dalimier et que Bonnissent l'avait affirmé en se basant sur les caractères minéralogiques (3) ; 2° Les grès blancs sans fossiles, supérieurs à Siou- ville aux schistes à Galymènes, sont le Grès de May ; (1) De Lapparent, Bull. Soc. Géol., 3» sér., t. Y, p. 575. (2) Id., Bull. Soc. Géol.,3'' série, t. XII, p. 28G. (3) Bonn., Ess. géol, p. 219. — 522 — 3° Le Grès armoricain de la Hague contient une faune de Mollusques déjà signalée en Bretagne (i) et en Normandie (2). EXPLICATION DES COUPES. Coupe 3. Lu Valferrand (EcuUeville), au hameau des Terriers (Flottemanville) , S. 30" E. — N. 30" 0. 2. Protogines granitoïdes. 4. Grès feldspathique exploité à la rue de Gréville, plongeant vers le Nord. 3. Phyllades verdàlres., peu fissiles, x:)assant à la Graiiioache , plongeant N. E. par 55" , butant x>ar faille (F) , contre 4'. 4'. Grès feldspathique (métaxile type), p)(issayit au grès armoricain. 6. Schistes à Caly mènes, (axe synclinal). 5. Grès armoricain fossilifère (axe anticlinal). 6". Schistes à Calymènes. Coupe i. D'Omonville au Houguet (Herqueville) ,0.45"N. E. 45" S. 2. Protogines granitoïdes. 4. Grès feldspathique exploit à Omonville, en bancs presque verticaux adossés à la protogine et butant X^ar faille (F), contre les phyllades. 3. Phyllades semblables à ceux de la coupe précé- dente. 4'. Grès feldspathique de la Lande de Jobourg. 5. Grès armoricain. (1) De Trom. et Lebesc, Ass. Franc., 4° session, p. GOl. (2) J. Morière, Bull. Soc. Linn. Norm., 3" série, t. VI, p. 293. — 523 ~ 6. Schistes à Calymënes du bois de Beauniont, repo- sant au N. sur le grès annoricain et au S. sur le porphyre. (a) Porphyre rouge relevant au N. les schistes à Calymënes et au S. le grès feldspathique, 4". 4" Grès feldspathiques et schistes, les uns et les au- tres de couleur poicrprée, plongeant N. 30° O, par 53", séparés de 5' par la faille F'. 5' Grès siliceux bleuâtres, alternant avec des schistes de racme couleur, presque verticaux, contournés, plongeant N. iO" O.par 70-80". Coupe 2. Du Houguet (Herqueville) ,à Vauville. N. 40''E. S. 40" 0. 1. Biorite à grain nioyen^ grisâtre, avec filons de fraidonite 7iolre à grain fin. 4. Grès feldspathlque représenté par une arhose quelquefois poitdingique qui se retrouve aux Cos- iils de Herqueville. 5. Grès armoricain représenté par des roches sem- blables à celles de 5' de la coupe B. 6. Schistes siliceux bleuâtres alternant avec des grès grisâtres ou rosaires, micacés, continuation des schistes à Calymènes de la rue de Vauville. Presque verticaux comme 4 et 5 et plongeant avec eux vers S. 10" 0. 7. Biluvixmi. Coupe 4. Bu fort de Nacquevllle à la dune du Pont- des-Sablons (Vastevllle) . — Coupe brisée de 15 kil. 3. Phyllades du rivage de Nacquevllle, plongeant N. 40"; les sables et terres du marais empêchent de voir les rapports de ces phyllades avec 2. 2. Protoglnes granltoides , passant au gneiss tal- queux près du village d'Eudal-de-Haut. — 524 - 4. Grès feldspathique (voir 4, coupe A). 3. Phyllades appartenant à la même bande que (A. 3) et hulant par la même faille contre 4\ 4\ Grès feldspathique. 5. Grès armoricain. 6. Schistes à Calymènes. 5'. Grès armoricain. (a) Porphyre rouge. 5", Grès armoricain cïY ermicnVites, pion géant S. 10''O. par 45". 6'. Schistes à Calymènes. 7. Grès de May. 8. Ampélites à graptolithes. Elles contiennent, à 500^ au sud, des houles gréseuses avec Orthocères, Cardiola, etc. SUR QUELQUES EXPERIENCES QUE l'on peut faire AVEC LE GAZ D'ÉCLAIRAGE Par M. NEYRENEUF, Professeur à la Faculté des Sciences, Je ne veux pas vous entretenir ici des procédés de fabrication du gaz d'éclairage, portés par la science et l'industrie à un rare degré de perfection. Je ne veux pas non plus examiner avec vous les conditions Foldout Hère ♦ ♦ ♦ 1 — 525 — de bonne distribution qui sont du ressort de l'ingé- nieur. Je désire encore moins vous mettre en défiance contre l'usage d'un produit devenu indispensable, en insistant sur les procédés de contrôle employés dans beaucoup de villes^ par des municipalités soucieuses de la santé des citoyens et du bon éclairage de la voie publique. Je vais seulement appeler quelques instants votre attention sur des phénomènes qui relèvent de la physique seule et qui trouvent leur explication dans les lois de l'équilibre des fluides. Supposons que dans une distribution ordinaire de gaz pour une maison, un magasin ou une usine, alors que plusieurs becs sont allumés, on vienne à fermer le robinet du compteur : après une diminution générale graduelle, l'extinction ne se produira pas pour toutes les flammes. Celle qui est située au niveau le plus élevé continuera à brtàlcr d'une manière bien nette et bien visible, pendant une durée de cinq, dix, vingt minutes et plus, suivant la gran- deur du volume que représentent les tuyaux de distribution. Que se passe-t-il quand le compteur vient d'être fermé? Les tuyaux restent alors remplis, sans excès de pression, d'un gaz que sa faible densité, 0,6 en- viron, fait utiliser, comme on sait, pour donner leur force ascensionnelle aux aérostats. Les choses sont donc, pour prendre un exemple plus palpable, dans le môme état que si notre système de tuyaux rempli d'huile était complètement immergé dans l'eau. Le fluide le plus dense, rentrant par les ouvertures inférieures oii la dilîérence de pression a une plus grande valeur, doit refouler vers l'ouverture la plus — 526 - élevée le fluide le plus léger. La durée de l'écoule- ment devra évidemment dépendre de la quantité de ce dernier fluide. De là ressort un moyen commode et pratique de s'assurer du bon état d'une installation et de vérifier au moment opportun que tous les robinets ont bien été fermés. Je conseillerais d'établir près du comp- teur et au niveau le plus élevé, un bec témoin qu'on laisserait à dessein ouvert après la fermeture des autres. — Si ce bec continue à brûler, quand on aura tourné le robinet principal de distribution, on peut être certain qu'il y a quelque part un bec que l'on a négligé d'éteindre; si tout est bien en état et que le phénomène se produise néanmoins^ on doit conclure à l'existence d'une fuite. On peut aller plus loin dans les indications et déterminer à quelle hauteur se trouve la communi- cation avec l'extérieur qu'il est urgent d'interrompre. Il suint pour cela, au moyen d'un tube en caoutchouc, de rendre mobile le bec témoin, et de l'abaisser avec précaution jusqu'à ce qu'il s'éteigne à son tour Le plan horizontal passant par l'orifice du bec témoin définit rigoureusement alors le niveau oii se trouve quelque chose à modifier. Des efl'ets plus sensibles et plus délicats peuvent être obtenus en se mettant à l'abri d'une cause qui masque, quand le gaz s'écoule dans les circonstances ordinaires, l'action due au poids variable de l'atmo- sphère à des niveaux différents. Adaptons en une région quelconque du circuit une dérivation formée par deux tubes en caoutchouc bien égaux, reliés à deux becs de débits bien identiques. Nous n'aurons — 527 — plus, dans ces conditions, à, nous préoccuper de la dillereiice de pression qui existe pour deux becs quelconques, en raison môme des lois de l'écoule- ment du gaz, dans les tuyaux de conduite. Nous constaterons alors que les flammes ne sont rigoureusement égales, que si les orifices sont sur un même plan horizontal. La ditférence est, du reste, d'autant plus sensible que le débit est plus faible. Il y a là le principe d'un niveau à gaz, qui ne le cède en rien , comme exactitude , aux appareils les plus délicats. Donnons 5. nos deux flammes une certaine diiïé- rence de niveau : nous verrons la flamme la plus élevée s'accroître aux dépens de la flamme infé- rieure. Cette dernière diminue rapidement à mesure qu'augmente la différence du niveau, puis finit par s'éteindre. A. ce moment, le gaz ne sort plus que par l'orifice supérieur, l'autre étant absolument comme s'il n'existait pas. Si les appareils d'essai du gaz n'étaient pas déjà si nombreux, et si leur emploi n'était pas à peu près abandonné, je me risquerais à indiquer ce cas bien net d'extinction de la flamme inférieure comme sus- ceptible de fournir une évaluation pratique de la densité, en relation directe avec le pouvoir éclairant du gaz. Remarquons, en effet, que ce niveau oiila flamme inférieure s'éteint est absolument fixe et, par consé- quent, facile à déterminer. Si, laissant immobile la flamme supérieure, on continue à abaisser l'orifice inférieur après l'extinction de la flamme qu'il ali- mentait, l'air rentre dans le tuyau, de telle sorte que — 528 — la surface de séparation avec le gaz d'éclairage reste invariable. Poursuivons l'examen de ce qui arrive quand la différence de niveaux augmente encore, mais en élevant maintenant la flamme supérieure. La surface de séparation s'élèvera sensiblement de la môme quantité, et il arrivera un moment oii elle correspondra au niveau môme de la dérivation. Rien ne sera encore changé dans l'allure de la flamme tou- jours de môme grandeur et aussi éclairante, ali- mentée par du gaz bien pur. Mais, à partir delà, l'air atmosphérique va se mêler au gaz et la flamme di- minuer de grandeur et d'éclat pour augmenter de pouvoir calorifique. La proportion d"air entraîné, augmentant de plus en plus, à mesure que s'élève l'orifice supérieur, le mélange devient bientôt assez riche en oxygène pour que la combustion se propage à l'intérieur avec détonation. Tous ces résultats peuvent ôtre obtenus plus aisément en laissant constante la différence des ni- veaux que l'on peut prendre de quelques centimètres seulement, à la condition de faire varier, pour réa- liser les différents cas, la vitesse d'écoulement du gaz. On a observé, depuis longtemps, à Lisbonne, des phénomènes identiques avec ceux que nous venons d'examiner. La ville, desservie par une seule usine, comprend une partie basse au niveau de la mer et une partie dont l'altitude atteint 100 mètres. Aussi avait-on remarqué , que les becs sur les régions élevées^ avaient des flammes plus grandes et mieux nourries. — Certains jours même, il était impossible d'allumer les réverbères dans la partie basse, sans I - 529 - doute parce que la pression donnée à l'usine n'élait pas suffisante. Un physicien de Lisbonne, M. Bene- vides, qui a signalé ces particularités en 1873, dans un mémoire inséré dans les Annales de chimie et de physique^ a bien rattaché l'explication qu'il en donne à l'etîet de la différence de pression atmosphérique, mais on ne trouve dans son travail qu'une étude peu approfondie^, à côté de quelques erreurs. Je termine, Messieurs : Je vous ai entretenu d'un sujet un peu en dehors de vos études habituelles. Mon excuse sera dans le désir de répondre, dans la mesure de mes forces, à votre bonne hospitalité. SUR LA PRESENCE DU TERRAIN CRÉTACÉ INFÉRIEUR DANS LES FALAISES DE LA HÈVE Par M. G. LIONNET, Vice-PiésiJent de ta Société Géologique de Normandie. Dans le Résumé sur la Géologie normande, que nous avons publié en 1879 (dans le Bulletin de la Société Géologique de Normandie) , nous avons insisté sur la présence du terrain crétacé inférieur 34 - 530 ~ dans les falaises de la Hève, niée ou fortement mise en doute par plusieurs auteurs. M. Aie. d'Orbigny, entre autres, dans son Cours élé- mentaire de géologie et de paléontologie, t. II, fasc. 2, p. 581, s'exprime ainsi: « Tout FO. du bassin anglo- ce parisien, depuis le Havre jusqu'à Honfleur, jusqu'à « Ghâtelleraut, manque des trois étages Néocomien « Aptien et Albien, puisque partout l'étage crétacé « inférieur est l'étage Génomanien. » Les études faites depuis par M. de Lapparent, les recherches de M. G. Lennier montrent que cette opinion doit être réformée et que ces trois étages existent bien dans le pays de Gaux ; seulement, tous les termes de la série — en majeure partie obser- vables dans le pays de Bray — ne sont pas représentés à la Hève. Quoique chaque étage y soit peu développé et bien que la rareté et aussi la mauvaise conservation des fossiles en aient rendu la constatation diificile, les recherches des géologues voisins de la localité permettent aujourd'hui d'en affirmer l'existence : nous ajouterons que cette existence était probable à priori, car peu de terrains ont une allure aussi régulière que les terrains crétacés dans la région N.-O. des bassins de Paris. Ils viennent tous se terminer vers l'Ouest considérablement amincis, mais la constatation de l'existence du Gault et du Néoco- mien en Angleterre, peut-être même de l'Aptien, sous un faciès analogue à celui des falaises de la Hève, en indiquant l'extension de ces terrains beau- coup plus à l'ouest, rendait fort probable également la présence de ces terrains sur ce point intéressant de la Hève. Nous sommes heureux de présenter ici ~ 5^1 - un exemplaire de la coupe de la l'alaise de la Hève par LesLieur, réédité à la mémoire de l'auleur, une de nos gloires peu connues, le compagnon de Pérou, dans son voyage autour du monde elle fondateur du Musée du Havre, auquel il a légué de nombreuses collections (1), des manuscrits, des croquis et des planches d'histoire naturelle qui sont en même temps des œuvres d'art. Cette coupe montre que — à la Hève — les couches que nous rapportons à la série crétacée inférieure occupent une épaisseur de 30 à 35 m., soit environ le développement de l'étage Cénomanien lui-même. Sur place, les étages Néoco- mien, Âptien. Albien sont parfois d'une distinction difficile, car leur nature minéralogique présente une certaine analogie, et les éboulemenls fréquents dus à l'existence d'un niveau d'eau important, situé entre l'Albien et le Cénomanien , qui le surmonte , ne laissent voir que sur quelques points des coupes bien nettes : disons, toutefois que, sur cespoints, la di- vision des couches, dans une certaine mesure, est assez facile à établir. On peut en un mot hésiter sur cette question de savoir si les trois étages sont représentés dans les falaises de la Hève, il ne peut y avoir de doute sur la présence du Néocomien et de l'Albien : la présence de YO. aquila en place rend pour nous évidente l'existence de l'étage Aptien. Le terrain crétacé inférieur repose à la Hève direc- tement sur le T. Kimraéridgien, en stratification dis- (i) Bibliothèque particulière du Muséum du Havre. — Manus- crits, etc. de Lesueur, donnés par la famille ou recueillis et mis en ordre par M. G. Lcnnier. cordante. Le terrain Portlandien manque et la surface du Kirameridge-clay porte les traces d'érosions bien caractérisées. Nous allons maintenant étudier successivement les couches rapportées aux trois étages Néocomien, Aptien et Albien, en y comprenant la Gaize. NÉOCOMIEN. Dans « le Pays de Bray » M. A. de Lapparent a distingué trois niveaux de l'étage Néocomien : Le Néocomien inférieur , essentiellement constitué par des sables blancs et des argiles réfractaires ; Le Néocomien moyen, niveau des grès ferrugineux et argiles à poteries ; Le Néocomien supérieur, au niveau des glaises pa- nachées ou argile rose marbrée. Vers l'ouest, dans la région de l'embouchure de la Seine, les assises argileuses inférieures manquent complètement, à moins qu'on en veuille voir les traces dans les petites veines d'argile excessivement fine, grisâtre, qui se rencontrent en certaines parties des sables blancs ou ferrugineux de la Hève. C'est, en elîet, sous l'aspect de sables blancs grisâ- tres, plus ou moins micacés ou jaunâtres, ferrugi- neux, que se présente ici l'étage Néocomien. Pendant longtemps, l'attention des géologues ne paraît pas s'être arrêtée sur ces assises de l'ouest du pays de Gaux , offrant pourtant un développement d'une certaine importance. Dans une série d'études publiées en 1859-1860, dans le Bulletin de la Société — 533 ~ géologique de France (2' série, t. XVII], M. Gornuel établit une comparaison entre les grès verts d'Angle- terre et de France, mais paraît ignorer l'existence dans nos falaises de la Hève, de ce terrain qui s'y présente cependant sous un faciès assez semblable aux faciès anglais (sables de Hastings). M. d'Orbigny, dans son Cours élémentaire de Géologie (loc. cit.), en nie l'existence , et cette opinion est partagée par M. Hébert. Ces assises, il faut l'avouer, sont parfois difficiles à distinguer. Bien qu'elles soient sur certains points assez développées (25 à 30 mètres à la Hève) , les fos- siles y sont fort rares ou difficiles à déterminer. Elles ne sont pas , d'ailleurs , séparées des couches supérieures d'une façon très-nette, car ces couches supérieures, rapportées par nous à l'Aptien, sont elles- mêmes, comme le Néocomien, dans la partie supé- rieure, constituées par des sables grossiers, avec gros graviers. Il semble qu'on se trouve ici en face d'un dépôt littoral, et que les couches aptiennes se sont constituées en partie aux dépens des sables néoco- miens. Les sables aptiens, en etïet, sont également grossiers et remplis de graviers, surtout à la base, et il est parfois difficile de les distinguer des sables su- bordonnés (néocomien) , également graveleux au sommet, quoique la masse en soit constituée par des sables généralement assez fins, micacés, analogues aux sables de Hastings. Les fossiles y sont à l'état de moules, souvent in- formes, qui se trouvent localisés particulièrement à la partie supérieure. La partie inférieure est absolument azoïque et présente seulement des lignes charbon- neuses et ferrugineuses, dues sans cloute à des cou- ches de végétaux décomposés ~ sans doute des algues — et dont on devine quelquefois plutôt qu'on ne dislingue les mal conservées. Yers la partie su- périeure se trouve une quantité de formes, offrant l'apparence de rognons ou de rouleaux sableux phos- phatés, de géodes et do nombreux fragments de bois fossiles. L'absence de formes caractéristiques, d'une part, et la position de ces sables entre le terrain jurassique supérieur et l'étage du Gault. assez bien caractérisé, les avait fait ranger, ainsi que l'étage Aptien, main- tenant parfaitement reconnu et délimité , dans la série appelée en Angleterre Sables de Hastings. Les coupes des Sables ferrugineux de la Hève (Seine-Inférieure, lig. 2, pi. Ill), données par M. Passy, manquent d'exactitude; ce qu'il faut attribuer à la diliiculté d'observation, par suite des talus d'éboule- ment. Leur position avait été mieux comprise par Le- sueur dans la coupe dont nous venons de présenter un exemplaire, et où ils sont indiqués par la lettre G. M.Hébert a figuré la position de l'étage Néocomien à la Hôve , mais il comprend dans cette série la partie que nous distinguons comme aptienne {Bull. Soc. Géol. de France, 2° série, t. XXIX, 1871-72). M. Lennier , outre d'excellentes coupes, a décrit ces couches de sables ferrugineux, qui reposent dans les poches ou les ondulations formées par la dénu- dation du terrain jurassique supérieur qui est à la Hève le Kimraéridgien. Il pense que « le dépôt de ces « sables a été postérieur aux dénudations, puisqu'il — oSo — « a rempli toutes les cavités existant à la surface du « jurassique ; de même il a été postérieur aux oscil- « lations du sol qui ont produit les ondulations des « couches kimméridgiennes, puisqu'il s'étend au- « dessus d'elles en couches parfaitement horizon- « taies, it « L'épaisseur des sables ferrugineux, dit-il encore, est variable au cap de la Hève, par suite de l'inéga- lité des surfaces sur lesquelles ils reposent. De là, les diiférences que les auteurs ont données à l'épais- seur de cet étage. » On rappellera, en outre, à ce sujet, que ce ne sont pas partout les mêmes niveaux du Kimméridge qui se trouvent en contact avec les sables néocomiens. A la Hève, ils recouvrent les marnes à Ptérocères (partie moyenne du Kimmé- ridge) tandis que, plus au nord, ils sont en contact avec les argiles à Ammonites (partie supérieure), et qu'ils reposent très-probablement à Yillerville, de l'autre côté de la Hève, sur la côte du Calvados, sur les calcaires à Astarte (partie inférieure). Sur ce point., les éboulements ne permettent pas d'affirmer le fait, quoiqu'il soit très-vraisemblable. Nous reproduisons ci-dessous une série de coupes prises par M. Lennier. Coupe prise dans la carrière Dehors, à Ste-Adresse (de bas en haut). 1. Kimméridge. 2. Sables siliceux blancs ou jaunâtres avec gros blocs et rognons ferrugineux cloisonnés , géo- diques, avec fossiles (Ammonites, Mijtilus, Turri- telles, etc.), surtout au sommet. La partie infé- - 536 — rieure est surtout formée de sables plus blancs, micacés, sans fossiles, avec veinules d'argile gris- rosé 7"^ A la partie supérieure, au-dessous d'un banc gréseux disloqué , on trouve des nodules avec crustacés, 3. Lit de sable avec petits graviers . ... 0 40 4. Sable verdâtre veiné de teintes ferrugi- neuses 0 50 5. Marne argileuse grise, sableuse, passant à la base à un sable jaune veiné d'argile et de fer. 1 50 6. Poudingues ferrugineux [Ostrea aquila). 2à3"' La couche n" 3 est remaniée visiblement; les cou- ches 4, 5 et 6 doivent rentrer dans ce qui sera décrit sous le nom d'étage Aptien. Coupe prise à Bléville. On trouve au-dessus du Kimmeridge (sur ce point le niveau des marnes à pté?'ocères), terminé par de petites veines d'argile remaniée. 1. Sables blancs, jaunâtres, ferrugineux, surtout au sommet, passant quelquefois à un grès friable, avec veine de fer oxydé hydraté, d'argile bleue et de poussière noire provenant de végétaux dé- composés, environ 20"' 2. Lit de sable, d'argile et de rognons ferru- gineux 0 50 3. Poudingue ferrugineux à Ostrea aqtiila, Hinnites, Terebratula ? (Étage Aptien). 537 Coupe prise à Octeville, à 500 m. au N. de la Meulière. Au-dessus du Kimmeridge, et reposant en stratifi- cation discordante sur les Marnes à pterocès ou sur les Argiles à Ammonites, suivant le point observé, on trouve : Sables blancs ou jaunâtres analogues aux pré- cédents • . . . 18 "^ Banc disloqué de grès dur 0 50 Sables blancs alternant avec des lits de sables ferrugineux passant à un grès friable 7 » Grès glauconieux très-dur, en rognons aplatis entourés d'une couche mince d'oxyde de fer hydraté 0 20 Poudingues ferrugineux à O. Aquila (ET. Aptien) 2 50 On voit en résumé que le terrain Néocomien (sans doute la partie moyenne du pays de Bray) est constitué par une couche plus ou moins épaisse de sables blancs ou ferrugineux, micacés, sans fossiles autres que des traces végétales, dont M. de Saporta a décrit quelques types contenant des veinules d'ar- gile rosée analogue à celle du pays de Bray (Ste- Adresse — La Hève) ou des dépôts ferrugineux appliqués sur les lèvres des brisures qui se ren- contrent de la base au sommet des falaises de la Hève, dont le plan est orienté, d'une part N.-E. S.-O. et de l'autre N.-O. S.-E. — Ces premières assises, reposent en stratification discordante, et suivant le point observé, sur les marnes à pterocères ou sur les argiles à Ammonites de l'étage Kimméridgien, elles sont d'épaisseur variable, atteignant en certains — 538 — endroits jusqu'à 20 ou 25 m. d'épaisseur. Elles sont surmontées de sables grossiers avec graviers et lits de blocs ferrugineux géodiques, en banc disloqué : contenant la Tlietis Isevigata et au-dessous desquels on trouve disséminés des rognons ou boudins fer- rugineux dans lequel on reconnaît parfois des crustacés qu'un de nos collègues , M. Savalle , a rapportés au genre Glyphsea, des fragments de bois, Cedroxylon reticulatum, Sap., un fruit de Conifère (échantillon unique) Cednis Lennieri, Sap. et des kX^neè Tœnidium pinnatisectum,^^}., le plus sou- vent indéterminable. Les couches supérieures, formées de sables gros- siers avec Ostrea aquila doivent, selon nous, être rapportées à l'étage Aptien. Nous y reviendrons ci-après. Les sables Néocoraiens dont nous venons de parler sont visibles depuis la Hève jusqu'à Gauville, vers le Nord-Est. Dans les coteaux d'Ingouville , ils sont recouverts par les éboulis et on ne les retrouve vers l'Est qu'à Villequier oii, par l'elfet d'une faille recon- nue et décrite aujourd'hui , ils réapparaissent à environ 30 m. au-dessus du niveau de la Seine, avec les mêmes caractères qu'à la Hève. On les retrouve encore avec les mêmes éléments pétrographiques sur le chemin qui conduit de Hon- neur à Villerville, près des bains de Honfleur; on peut distinguer sur ce point, recouvrant le Kimme- ridge en discordance, 5 ou 6 mètres de sables siliceux blancs ou ferrugineux, avec veines noires de végé- taux décomposés, surmontés de : 3 m. de poudin- gues ferrugineux et sables grossiers. — 539 — Ils disparaissent ensuite vers l'Ouest, cachés sous les éboulis et on ne les retrouve plus dans les falaises au- dessus de Trou ville; mais vers l'Est, ils ont été observés dans les falaises de l'embouchure de la Rille, avec des caractères minéralogiques absolument analogues à ceux de la Hève. APTIEN. La division de l'étage Aptien d'avec les sables rapportés par nous à la série Néocomienne est, comme nous l'avons dit, assez difficile à établir d'une façon précise parce que la nature des éléments qui le con- stituent — des sables grossiers à graviers roulés — a dû faciliter le mélange et les remaniements des dépôts limités et c'est là ce qui a fait nier longtemps l'existence de cet étage à la Hève. La présence de VOstrea aquila, non pas roulée, mais en parfait état de conservation, avec ses stries écailleuses intactes, nous a paru trancher la question d'une manière in- discutable. Cet étage est d'ailleurs fort peu développé dans la région cauchoise et n'atteint guère que S"" à 3" 50 d'épaisseur. Aussi sa présence a-t-elle été longtemps niée (1). Pour nous, l'existence de l'étage Aptien ne fait pas de doute, depuis que nous avons trouvé dans les sables ferrugineux avec graviers qui surmontent les sables Néocomiens, plusieurs exemplaires (ïOstrea aquila en parfait état de conservation. (i) Alb. d'Orbigny, Cours élémentaire de cjéol. et de paléont. slratûiraphique. — 540 — L'étage Aptien, disions-nous^ en d879, dans notre Résumé sur la Géologie noi^mande, est visible depuis le cap de la Hève jusqu'à la descente de Gauville, oii il disparaît au niveau du galet , suivant en cela le plongement général des couches géologiques dans cette région. M. Savalle (1), qui a étudié particuliè- rement ces terrains, place la limite de séparation des sables néocomiens et des sables aptiens un peu au- dessus du banc fjéodique ferrugineux à Thetis lœvi- gata, signalé dans les coupes précédentes et qui se trouve au sommet des sables néocomiens micacés, toujours plus Ans et moins remplis de graviers que les sables que nous séparons sous le nom d'aptiens. En certains endroits (par exemple le Bt- cquet , au nord de la Hève), la ligne blanchâtre des sables néo- comiens tranche nettement sur les sables glauco- meux, noirâtres sur ce point, de l'aptien. La faune fossile des deux niveaux est bien distincte. La limite supérieure de l'aptien est également difTi- cile à vérifier d'une façon absolue, à cause de la similitude des éléments qui le composent et qui sont communs à la partie inférieure de l'Albien, c'est-à- dire des sables plus ou moins grossiers. C'est à ce niveau qu'on a trouvé à la Hève un fruit de conifère, Pinus mammilifer , décrit par M. de Saporta (2). Cependant il existe, à la limite de ces deux étages, (1) Bull. de. la Soc. Géol. de Normandie , années 1880, 81, 82. (1) Bull, delà Soc, Géol. de Normandie, tome ¥1,1879-1880, p. 654. — M. de Saporta fait observer que ce cône est absolu- ment remarquable en ce qu'il représente une espèce nouvelle intermédiaire entre les Pinus et les Abies, et ne ressemble à aucune espèce crétacée connue jusqu'ici. i — 541 — une petite zone formant un léger cordon blanchâtre ou grisâtre , au-dessus des grès et poudingues ferru- gineux, rouge foncé, placés à la partie supérieure des sables grossiers distingués sous le nom d'Aptiens, et dans lesquels se trouve VOstrea aquila. Cette zone est formée de graviers mélangés à des coquilles bri- sées, des fragments de bois fossiles, d'algues, Cylin- drites latifrons, Sap., et des nodules phosphatés avec glauconie sableuse : Cette glauconie n'existe pas dans les couches des sables Aptiens ou Néocomiens. L'existence de VOstrea agiiilan'a. pas paru suffisante à M. Hébert pour admettre l'existence de la série aptienne dans les falaises de la Hève, et quoique, dans sa coupe des falaises de la Hève à Fécamp, {Bull. Soc. Géol. Franc., 2° série, t. XIX), il ait dis- tingué le Néocomien par la nuance jaune et le chilîre 4, il range postérieurement (Bull. Soc. Géol. Franc., 3« série, t. III, p. 515) toute la série des sables ferrugineux dans l'étage Albien. « J'ai considéré , dit-il , comme appartenant au Néocomien supérieur les sables ferrugineux terminés par un poudingue, oii l'on rencontre de temps à autre de grosses valves d'O. Aquila\ aujourd'hui, j'incline plutôt à ranger ces sables dans le Gault. En e{fet_, j'ai détaché moi-même en 1865, entre Bléville et Octeville, de lits durcis qui se trouvaient à la base de ces sables, à 1,50 au-dessus des argiles de Kirameridge, deux fragments C^Amm, Milletianus, d'Orb., espèce considérée jusqu'ici comme caracté- ristique du Gault ; un exemplaire de grosse taille de la même espèce a été recueilli par M. Lennier dans le conglomérat à 0. Aquila. — 542 — « M. Lennier {Etudes Géologiques, p. 119), cile dans les sables ferrugineux : Ainm. Deluci, Nautilus Bouchardianus, Trig. Flttoni, etc. Ces citations sem- blent résoudre la question en faveur du Gault; mais il restait la difficulté de gisement assez constant de Y Ost-Aquila dans le poudingue qui est à la partie supérieure de ce système. Cette difficulté n'en est plus une depuis que M. Lennier m'a montré un bloc de granit empâté dans le conglomérat, et ce fait ne paraît pas exceptionnel. Les eaux qui ont apporté ces blocs ont certes bien pu charrier les quelques exem- plaires d'Ost. Aquila que l'on rencontre de temps à autre. » Nous croyons pouvoir affirmer que l'assertion ci- dessus provient d'une erreur d'observation. L'Ain. Deluci, ne se rencontre jamais dans les sables gros- siers ferrugineux avec poudingues, que nous rappor- tons à l'Aptien, mais bien dans les sables glauconieux plus ou moins grossiers qui surmontent ces poudingues et que nous pouvons facilement distin- guer par les caractères paléontologiques et rapporter à l'étage Albien. Nous en parlerons plus loin. Il n'est pas possible de nier que l'on ait pu {rouverï Ammo- nites Milletianus à la base des sables dont parle M. Hébert , mais ce qui est certain , — si ces sables étaient à 1 "" .50 au - dessus des argiles de Kimmeridge, — c'est qu'ils y avaient été apportés par un éboulement, car il faudrait supprimer entre ces sables et le Kimmeridge toute la série des sables fins, micacés, très-constants et d'une épaisseur mi- nimum de 15 mètres, ce qui n'existe nulle part. L'erreur provient évidemment d'une observation — 543 - que la connaissance des lieux permet de s'expliquer. En effet, il arrive souvent à la Hève que la falaise, au lieu de s'ébouler, glisse simplement en énormes tranches dans lesquelles chaque terrain compacte garde sa stratification relative : c'est ce qui arrive pour toute la partie moyenne et supérieure de la fa- laise composée des calcaires de la Gaize et du Génoma- nien. Au contraire, la partie inférieure Gault-Aptien- Néocomien, composée d'éléments sableux, se trouve tassée par la partie supérieure qui s'y enfonce comme un énorme bloc, repoussant les couches du Gault et de l'Aptien, d'une nature relativement plus com- pacte que les sables Néocomiens et gardant encore sur certains points, une apparence de stratification trompeuse, — en avant de ces derniers et les recou- vrant. On peut observer ce fait depuis longtemps à Cau- ville, ou une longue bande de sables ferrugineux apliens et de sables et marnes glauconieuses du Gault ont glissé jusque sur la plage, gardant leur stratification relative, et pouvant donner lieu - lors- qu'on n'est pas familier avec la localité — à des erreurs analogues à celle dont nous avons parlé. Pour notre part, nous avons trouvé plusieurs fois et nous avons vu trouver VOst. aquila dans le poudingue ferrugineux, entière et non pas roulée, mais ayant gardé toutes les stries esquilleuses de sa coquille, en un mot dans un état qui exclut toute idée de transport. Au contraire, les blocs erratiques dont parle M, Hébert, sans être roulés, portent au con- traire les traces d'une certaine action de transport : nous avons nous-même déposé au musée du Havre - 544 un bloc de grès schisteux micacé noir, qui provient de ces sables, et dont les angles étaient parfaitement arrondis. La zone Aptienne est visible depuis la Hève jus- qu'après Gauville (au S. de St-Jouin) , quoique les éboulis la recouvrent fréquemment. Gomme les sables ferrugineux Néocomiens, on ne la retrouve vers l'Est que dans le relèvement dû à la faille de Villequier, à environ 30 mètres au-dessus du niveau de la Seine , et avec les mêmes caractères géolo- giques. Les sables et poudingues à Ostr. aquila existent également dans les falaises de Honfleur ou M. de Chancourtois, maintenant directeur de l'École des Mines, a recueilli ce fossile dans les tranchées de la route de Honfleur à Griquebœuf et Trouville. Au- delà, vers l'Ouest, ils sont cachés par les éboulis ; mais à l'Est, ils ont été observés à l'embouchure de la Rille. ALBIEN. Pas plus que pour les étages précédents, M. Alcide d'Orbigny n'admet l'existence du Gault dans les falaises de la Hève. « Bien qu'il n'existe pas au Havre, « dit-il cependant, on trouve quelques restes orga- (( nisés de l'étage Albien, remaniés à l'état fossile (( dans les couches inférieures de l'étage Génoma- (( nien » [Cours éléme?ïtaire, t. II, fasc. n, p. 69). Depuis, de nombreuses observations ont établi la présence de cet étage dans le pays de Gaux, et si la plupart des fossiles qu'on y rencontre sont remaniés — 5i5 — et généralement à l'état de moules internes, ils ne durèrent pas, sous ce rapport, de ceux que Ton ren- contre dans les Ardennes ( environs de Varennes — les Salettes,etc.) ou sur les autres points de la France où ils ont été trouvés dans une roche dont les carac- tères minéralogiques sont très-constants (Gisements de la pente du Rhône, des environs de Nevers, etc., etc.)- Partout, la gangue est un sable argileux ver- dâtre de nuance plus ou moins foncée, toujours Irès- glauconieux, contenant des nodules phosphatés et des fossiles remaniés, à l'état de moules, et égale- ment phosphatés à un haut degré (60 à 70 7» de chaux phosphatée ). Les sables glauconieux du Gault avaient été par- faitement distingués par M. de Caumont, dont le nom ne peut être prononcé sans émotion dans une réunion de la Société Linnéenne, car son souvenir évoque en même temps celui d'une pléiade de noms illustres qui ont fait de la Normandie la terre clas- sique de la géologie. M, de Caumont avait distingué les sables terreux d'un vert très-foncé , placés h Honfleur entre l'argile de Honfleur, le Goral-rag et les glauconies inférieures de Tétage Génomanien. Il les avait encore reconnus sur " divers points de la « Basse-Normandie, à Canapville. aux Authieux, à (' St-Julien-le-Faucon, etc., le long des rives de la « Touques et de la Galonné,, et dans presque toutes « les vallées des arrondissements de Lisieux et de « Pont-l'Évêque. » A Pont-Audemer, on les a ren- contrés dans les sondages établis pour un puits, à « environ 25 mètres au-dessous du niveau auquel « ils se trouvent dans les falaises de Honfleur, elles 35 — 546 ~ « auraient sur ce point un développement de 30 à « 35 m. (1). » Les falaises de Femboucliure de la Seine nous montrent Tétage Albien formant une couche très- constante au-dessus des sables ferrugineux et au- dessous des couches glauconieuses du Cénomanien. Dans cette région, M. Lennier a rangé sous la même dénomination d'étage Albien les marnes plus ou moins sableuses du Gault, ainsi que la partie recon- nue par M. de Lapparent comme synchronique de la Gaize. Dans la. coupe de Lesueur, que nous avons présentée, la leltre D représente les lits de marne argileuse, bleue, noire, glauconieuse^ pyriteuse, avec un lit de silex calcédonieux qui, dans les falaises de la Hève, représentent le Gaidt et la Gaize (Et. Albien, d'Orb.). Le faciès minéralogique des couches Albiennes varie bien peu dans la vallée de Ste-Adresse, au Nord de Gauville, où elles disparaissent au niveau du galet : leur épaisseur est de 6 à 7 mètres. On peut y distinguer les trois niveaux suivants, de bas en haut: i° — 2à 3m. d'argiles(2) sableuses très-glauconieuses, vertes lorsqu'elles sont sèches, noirâtres lorsqu'elles sont mouillées, et qui renferment à la base des graviers et des nodules phosphatés (dont j'ai parlé dans une étude sur les phosphates de chaux fos- siles) (3) des moules de coquilles, des pyrites, du (') A Passy, Description géologique de l'Eure, p. 19t-i94. (2) Résumé sur la Géologie Normande, par G. Lennier et G. Lionnet, Bail. Soc. Gcol. Normandie, t. VI, 1879. (3) Phosphates de Chaux fossiles, par Brylinski et G. Lionnet, Bull. Soc. Gcol. Normandie, 1877. bois, quelques rares échautillons de fruits de coni- fères. C'est à ce niveau, en effet, que se rencontre le Cedriis retkulatus, décrit par M. de Saporta. 2°— 2 m. à 2 m. 50 d'argile sableuse, glauconieuse, noirâtre, pyriteuse avec lits irréguliers, peu épais, de marne jaunâtre plus ou moins dure. Nous y avons trouvé, sous Heuqueville, au Nord de Cauvillc, à 4 lieues N. du Havre, des morceaux d'une craie fossile très-friable, de nuance rougeâtre;, variant de la grosseur d'une noisette à celle du poing. 3"— Environ 2 mètres de lits de marnes micacées, grises, alternant avec des bancs de calcaire siliceux, très-compacte, gris (la Gaize). La limite inférieure de cet étage est marquée par une ligne de graviers mélangés à des débris de co- quilles et de bois fossiles et nodules phosphatés qui se trouvent au-dessus du conglomérat à Ostrea aquila considéré comme représentant l'Aptien. La partie supérieure est constituée par des cal- caires siliceux grisâtres, avec .4m. inflatus, Micraster acîitus, M. crassissimus, etc. On retrouve, au-dessus des couches du Gault, ce niveau très-(fonstant dans toutes les falaises de l'embouchure de la Seine, à la Hève, à Bléville^ à Gauville et à Orcher. On le voit encore, par échappées, de Honfleur à Trouville, mais on ne le retrouve plus vers l'O. On le retrouve cepen- dant à Yillequier, par suite du relèvement des cou- ches dû à la faille signalée sur ce point. On sait que ce niveau existe dans le pays de Bray oii il a été décrit par M. de Lapparent (Le pays de Bray). Dans les falaises du Calvados, l'étage Albien se — 548 - retrouve dans les mêmes conditions que sur la côte N. de l'embouchure de la Seine, de Honfleurà Trou- ville. Au-delà de Trouville, vers l'O., on n'en voit pas d'affleurement dans les falaises de Villers à Dives, non plus qu'au sommet de la butte de Canisy, qui est corallien. Les vallées de la partie S.-O. du pays de Gaux, voisines de l'embouchure de la Seine, ne permettent de voir aucun affleurement des glauconies Albiennes, mais leur présence est révélée par l'existence de nombreuses sources provenant du niveau d'eau re- tenu par les argiles sableuses de cet étage, et qui reflue sur certains points (Sources de Belle-Fontaine, près Rouelles, partie des sources de St-Laurent et des ruisseaux dont la réunion forme la Lézarde, les rivières de Rouelles, de Fontaine, de Gournay, etc. Par suite de la faille de Villequier,le Gault, avec ses deux divisions de la Gaize et des sables argileux glauconieux réapparaît sur ce point et, comme nous l'avons déjà dit, a été observé et décrit dans le « Pays de Bray », par M. A. de Lapparent. Rappelons ici que c'est à ce niveau des sables verts qui constitue l'étage du Gault dans les falaises de la Seine-Inférieure que l'on a trouvé un échan- tillon du Protopteris Duplessyana, du Pinus Parsyii, décrits par M. de Saporta, ainsi que quelques frag- ments de Gycadée (Glathropodium foratum) Saporta. Le Gylindrites latifrons (Sap.) a été trouvé dans la zone limite entre le Gault et l'Aptien. Ges échantil- lons, fort rares, ou môme uniques, sont devenus la propriété du musée du Havre. Les animaux fossiles reproduisent toutes les espèces reconnues — 549 — dans le Gault et la Gaize du Pays de Bray et des Ardennes. En résumé, s'il est parfois dillicile, par suite de l'analogie des caractères physiques et rninéralogi- ques, d'établir très-nettement une division précise : d'une part, entre les sables ferrugineux ISéocomiens et les sables avec graviers, également ferrugineux, de l'Aptien, et de l'autre, entre ces dernières couches et les sables verts glauconieux de la partie inférieure de l'Albien, dans les falaises de l'embouchure de la Seine, il ne peut y avoir de doute sur la présence du terrain crétacé inférieur dans cette région ; c'est ce que fait remarquer M. de Saporta dans ses conclu- sions au sujet des végétaux fossiles de la craie infé- rieure. [Bull, de la Soc. géol. de ISormandie, t. VI, 1879-80, p. 657 et suiv. ) La rareté des échantillons trouvés à la Hève, appartenant à la flore fossile, ne permettaient pas à l'illustre botaniste de prendre des conclusions plus absolues. Nous avons vu que la présence de certains fossiles caractéristiques enlève toute raison de doute sur la division qu'il convient d'établir au sujet des roches observées, dans la ré- gion qui nous occupe, entre le Kimméridgien et le Génomanien inférieur. Ce sont de bas en haut : 1° Le Gault, sous un faciès sensiblement sem- blable à celui des autres gisements de l'étage Albien, avec les fossiles identiques et caractéristiques {Am. mamillaris , A. Deluci, Trigonia aliformis, etc., etc.) et des nodules phosphatés semblables à ceux des Ardennes (1). « (1) M. Eug. Marchand, l'érainent cliimiste agricole, a fait Tana- — 550 — 2° L'Aptien , aflirmé par la présence de VOstrea aquila. 3° Le Néocomien , probablement correspondant à la partie moyenne du Néocomien du pays de Bray, dont les caractères raitiéralogiques sont absolument identiques à ceux que l'on retrouve en Angleterre et accompagnés des mêmes fossiles et empreintes d'al- gues {Tœnidium pinnatisectum, Sap.). Disons , en terminant , que dans son Traité de Géologie, récemment paru, M. de Lapparent a admis l'existence du terrain crétacé inférieur dans les falaises de l'embouchure de la Seine , avec cette classification. NOTE SUR LE LinHON DES PLATEAUX DANS LE PAYS DE CAUX Par M. PRUDHOMME. De nombreux établissements utilisent dans le pays de Gaux le limon des plateaux pour la fabri- cation des briques. Les fouilles exécutées pour l'exploitation m'ont permis de relever dans l'arron- lyse des nodules phosphatés des deux niveaux de laHève: on trouvera dans son ouvrage les plus utiles renseignements et les plus précis à ce sujet. 551 dissement du Havre, un certain nombre de coupes qui font l'objet de cette note. Le pays de Caux forme un plateau légèrement incliné vers l'Ouest, s'abaissant de Tallitude de 160"" qu'il atteint aux environs d'Yvetotà celles deOO à 100"" le long des falaises qui le limitent vers la mer. Il est sillonné par de profondes vallées , creusées dans le massif de craie qui en forme le sous-sol. — Le fond de ces vallées est occupé par des dépôts tourbeux ; les alluvions des rivières et leurs pentes sont recou- vertes par un limon sableux formé par ruissellement aux dépens du limon des plateaux ; c'est le limon des terrasses. Presque toutes les briqueteries exploitent le limon des plateaux ; un petit nombre , établies sur les pentes ou les terrasses, utilisent le limon qui les recouvre. Quoique la plupart de ces établissements n'entament que les couches supérieures, quelques- uns, les plus importants, ont creusé des excavations de 10, 15 et 18 m. et ont atteint la base du limon qui repose sur les sables tertiaires et l'argile à silex, ce dernier terrain recouvrant la craie. D'une épaisseur très-inégale, le limon des plateaux a comblé et nivelé les irrégularités que présente l'argile à silex ; et les nombreux pitons ou épis que forme celle-ci, noyés dans la masse du limon, la divisent en une série de cuvettes. Du Havre à Gauville et St-Jouin, le long des falai- ses qui limitent le pays vers la mer, le limon du pla- teau n'a qu'une épaisseur très-réduite. Il est, du reste, difficilement observable, et ce n'est guère qu'à la tête des Valleuses qu'on peut l'étudier. Il y est gêné- paiement grossier, d'une teinte rouge ocreuse, et renferme dans sa masse de nombreux silex éclatés. Dans l'intérieur du pays, il ne tarde pas à atteindre une grande épaisseur. On peut alors y distinguer trois couches assez nettement délimitées, comme l'indiquent les coupes suivantes: Coupe prise à la briqueterie Raverat , commune de Sanvic, hameau de la Mare-aux-Clercs (ait. 92 m.). Terre végétale 0. 50 Limon remanié, grossier, avec racines et débris végétaux 0. 75 Limon jaune foncé (argilette des ouvriers). 3. — Lit de cailloux bruns, anguleux, légèrement roulés. Limon jaune avec nombreuses veines noi- râtres, charbonneuses 2.50 Lit de cailloux, semblable au précédent. Limon compact rouge-brun (terre à brique). 3.50 Sable blanc fin avec veine d'argile plasti- que et plus i. — Argile à silex. Coupe prise à Gonneville (ait. 125 m.). Terre végétale 0. 50 Limon jaune (argilettej 3. ~ Lit de cailloux bruns anguleux assez gros, peu nombreux, mais formant ligne régulière. Limon jaune foncé, passant au gris, en exploita- tion. 553 Coupe prise à la briqueterie Dubosc, plateau de Frileuse, près le Havre (ait. 97 m.). Terre végétale 0.60 Limon jaune (argilette) 3. — Lit de cailloux. Limon jaune avec veine charbonneuse. . . 1.50 Lit de cailloux. Limon rouge 12.— Sable blanc fin au moins 1.— Les deux couches supérieures dont la couleur jaune contraste avec la teinte plus foncée de la couche inférieure ont reçu des ouvriers le nom ^'argilette et de terre à renard. Elles ne sont généralement em- ployées que mélangées avec la terre à briques. Les deux lits de cailloux qui séparent ces couches entre elles et de la terre à brique, sont formés de petits fragments anguleux, à angles émoussés et couleur brune. — Ces cailloux, généralement très- nombreux, se trouvent disséminés sur une épaisseur de 20 à 25 cent., et forment un lit constant, horizon- tal, mais se relevant légèrement au contact des épis d'argile à silex qui traversent le limon. Je les ai ren- contrés dans toutes les briqueteries que j'ai pu visiter aux environs du Havre, et les ai aussi recon- nus au Mesnil-Esnard, près Rouen, et à Dieppe. Les coupes ci-dessus indiquent , au dessus du limon, des sables fins avec argile plastique. — Ces sables se retrouvent dans presque toutes les brique- teries où l'exploitation atteint la base du limon. Ils sont toujours circonscrits par des épis d'argile à silex et occupent le fond des cuvettes que ceux-ci — 554 limitent. Ils contiennent, soit en lentilles, soit en veines irrégulières [ et dans ce cas, l'allure tourmen- tée de l'argile et des sables indique un remanie- ment), des argiles plastiques jaunes ou verdâtres, marbrées de rouge. J'en ai constaté l'existence à la Mare-aux-Glercs, à Frileuse, près le Havre, à Octe- ville, près du sommet de la falaise, et le long de la route départementale du Havre à Fécamp. Je crois pouvoir rattacher ces lambeaux aux dépôts d'argile plastique et de sables avec grès de Mélamare, de Bolbec et de Varengeville, qui appartiennent à la formation tertiaire inférieure. Cette formation a dû s'étendre autrefois sur tout le pays de Gaux et a laissé comme témoins de son existence ces débris plus ou moins protégés contre les remaniements par leur position dans les cavités de l'argile à silex. Sur les pentes des vallées et sur leurs terrasses, aux altitudes de 45 à 60 mètres, on voit, dans les quelques briqueteries qui y sont établies, un limon jaune clair, léger, peu ferrugineux, absolument sem- blable à l'argilette des plateaux. Le limon inférieur rouge ne paraît pas y exister. J'ai pu relever à Mon- tivilliers, dans une briqueterie établie sur la terrasse, au pied du plateau, ait. 40 m., les deux coupes sui- vantes, dans deux fouilles diiférentes : 1° Terre végétale 0.50 Limon jaune sableux 3. — Argile grossière avec gros silex 2.~ Limon jaune en exploitation 2.— 2" Terre végétale 0.50 Argile grossière avec gros silex i . — Limon jaune 1.50 — ooo — Argile grossière avec silex. , épaisseur inconnue. Dans une autre exploitation , à Graville-Ste- Honorine, aussi sur la terrasse, le terrain, attaqué perpendiculairement à la direction du coteau, permet de constater l'inclinaison des couches, et Ton voit successivement, tous appuyés sur le coteau et s'in- clinant vers la vallée, des lits d'argile grossière avec gros silex alternant avec des couches de limon. Cette succession et l'inclinaison des lits nous indi- quent la manière dont se sont formés les dépôts de pente de nos vallées. Le limon supérieur, entraîné par les eaux, s'est déposé d'abord au pied du talus, puis, son départ mettant à nu une tranche d'argile à silex, celie-ci s'est à son tour trouvée entraînée et forma sur le limon un premier dépôt à éléments grossiers. Le ruissellement reprenant son œuvre, entraînait à nouveau le limon jusqu'à ce qu'une nou- velle tranche d'argile à silex, mise à nu, s'éboulât à son tour. Cette double action se renouvela jusqu'à ce que les pentes ^ssez allongées eussent rendu moins active l'œuvre du ruissellement. Dans le pays de Caux, pas plus que dans les autres contrées oii il s'est déposé, le limon des plateaux ne renferme de fossiles, mais il recèle et a déjà laissé connaître des vestiges assez nombreux de l'industrie humaine. Des découvertes faites depuis quelques années ont permis de reconnaître l'existence à différents niveaux de nombreux silex taillés des types paléolithiques. Le type Chelléen le plus ancien , grossièrement taillé à grands éclats, a été trouvé à la base même du limon, à 8 à 10 mètres de profondeur; des silex amygdaloïdes du type de St-Acheul et d'autres du type d'Olendon ont aussi été recueillis à Graville- Ste-Honorine et à la Mare-aux-Clercs. Nous savons que des silex du même type ont été trouvés en assez grand nombre aux environs de Rouen. Nous ne pou- vons encore, faute d'observations précises, assigner à chacun de ces types un niveau particulier, mais tous ont été trouvés dans le limon rouge (terre à brique). D'autres silex , simplement éclatés d'un côté et retaillés de l'autre, proviennent également de cette couche. De la couche intermédiaire, ou plutôt du lit de cailloux supérieur, un de nos collègues a, dernière- ment, retiré un silex allongé, à taille grossière, re- taillé en biseau à une extrémité et que nous croyons pouvoir rapprocher de certains spécimens de l'époque Magdalénienne. A la surface même des plateaux, dans les labours, on recueille tous les jours de nombreux échantillons, grattoirS;, couteaux, pointes et flèches, etc., de l'in- dustrie néolithique. Quoique ces recherches ne fassent que commencer, nous pouvons, dès à pré- sent, prévoir que toutes les époques de l'âge paléoli- thique ont laissé dans le limon de nos plateaux des traces de leur industrie. Nous ne croyons pas cepen- dant que nos connaissances soient assez avancées pour permettre, dès à présent, de tracer des limites à chacune d'elles. M. Lennier prend la parole et présente l'analyse — 557 — du travail qu'il va faire paraître sur la Marche des alluvioîis à ï embouchure de la Seine. Dans ce travail, fruit de vingt années de recherches assidues, pendant lesquelles il a mis en œuvre toutes les sources de renseignements; M. Lennier étudie quelles ont été les modifications subies par la baie de Seine depuis l'époque historique. C'est une question d'une impor- tance capitale à l'heure actuelle. Le sort du port du Havre est gravement compromis par l'envahissement toujours croissant des alluvions qui, si on n'y pre- nait garde, auraient bientôt fermé son entrée. M. Lennier conserve la parole et émet le vœu sui- vant : La zoologie, depuis les dragages à de grandes pro- fondeurs, est entrée dans une phase toute nouvelle ; les récentes expéditions du Travailleur et du Ta- lisman ont révélé l'existence;, dans les grands fonds de l'Atlantique, de formes que l'on croyait disparues et dont on ne soupçonnait pas l'existence. Ces expé- ditions sont fort importantes , mais elles ne doivent pas faire négliger la zoologie des côtes de France. Beaucoup de points sont encore restés inexplorés, et de ce nombre est la fosse de la Hague qui, à peu de distance de la terre, au milieu d'une surface d'une trentaine de mètres de fond , tombe brusquement à 80 mètres. Cette fosse n'a jamais été fouillée, et il serait profondément regrettable pour nous, natura- listes normands , de voir un navire étranger venir, sous nos yeux . à deux pas de notre sol , retirer de cette fosse des richesses que nous n'y soupçonnions plus. En conséquence , i\I. Lennier émet le vœu que la Société Linnéenne fasse des démarches auprès de — 558 ~ MM. les Minisires de la Marine et de l'Instruction pu- blique pour être mise en mesure de faire efiectuer, sous la haute direction de M. le professeur Delage, des dragages dans la fosse de la Hague. A 4 heures, la séance est levée. La séance publique terminée, les membres de la Société Linnéenne ont commencé le pèlerinage obligé de tout voyageur qui visite Cherbourg, l'ascension du Roule. Après un moment d'arrêt pour visiter le théâtre, aussi remarquable par sa décoration intérieure que par sa façade, nous arrivons au Roule. De ce point, l'œil embrasse un vaste horizon. A nos pieds, voici la ville et le port de commerce; plus loin, l'arsenal avec ses ateliers, ses cales de cons- truction, ses formes de radoub, son enceinte fortifiée. Puis en face : la digue, les forts des Flamands et de l'île Pelée à l'est, ceux de Ghavaignac et de Querque- ville à l'ouest qui achèvent la défense de la rade. A droite de nous, l'œil s'étend sur le Val-de-Saire ; c'est d'abord la plaine de Tourlaville, le village de ce nom, dont le château nous est caché par un repli de terrain, puis les hauteurs de la lande Saint-Maur, que la culture envahit peu à peu, enfln Digosville, Maupertus et Fermanville, ce dernier terminant à l'est la baie de Cherbourg. A gauche, voici la Hague, que quelques-uns de nous ont parcourue la veille, la pittoresque vallée de Quincampoix, avec ses rochers abrupts, la Divette qui coule dans cette étroite cassure et la ligne du chemin de fer qui côtoie la rivière; plus loin, les hauteurs d'Octeville, et à — 550 — l'horizon les landes de Beaumont, qui forment le dernier plan. Enfin, derrière nous, l'œil voit la vallée de la Divette et les coteaux boisés qui la bordent. Mais l'heure s'avançant, nous jetons un dernier regard sur ce magnifique panorama et nous redes- cendons en ville. A 6 heures et demie, les membres de la Société se réunissaient à l'hôtel du Louvre pour le banquet traditionnel. Des toasts furent portés à la mémoire de Linné, à la prospérité de la Société Linnéenne, à M. Em- manuel Liais et à la municipalité cherbourgeoise. Le soir, à 9 heures 1/2, les membres de la Société se retrouvaient dans les serres de M. Emmanuel Liais. Voulant pousser jusqu'aux dernières limites sa courtoisie à notre égard, M. Liais nous avait invités à une soirée à laquelle il avait convié également les autorités civiles et militaires. Les serres, splendidement éclairées, offraient un coup d'oeil vraiment féerique , et pendant que les invités passaient de nouveau en revue les richesses végétales qu'elles renferment, VUnion clierbourgeoise jouait dans les jardins les meilleurs morceaux de son répertoire. Mais fatigués par les courses de ces deux journées, les membres de la Société prennent tour à tour congé de M. E. Liais^ et après lui avoir renouvelé une dernière fois leur reconnaissance, vont prendre un repos bien gagné. Le lendemain , pendant que leurs collègues rentraient à Gaen, les géologues faisaient une demi excursion, dont le compte-rendu a été donné plus haut. OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ UNNÉENNE KN 1884= Séance du 7 janvier 1884 1. Bnlletiji de la Société d'étude des sciences natu- relles de Nîmes, n° 10, octobre 1883. 2. Bulletin of the Muséum^ of comparative Zoo- logy at Harvard collège^ vol. XI, n"' 3 et 4. Cam- bridge, 1883. 8. Journal of the roycd Microscopical Society ( october-décember 1883). 4. Bulletin de la Société botanique de France^ t. XXX, 1883. — Revue bibliographique, G. 5. Annual Report of the Ciirator of the Muséum of comparative Zoology at Harvard Collège, for 1882-1883. 6. Bulletin de la Société géologique de France , 3« série, t. XII, 1883, n° 1. 7. Bulletiti de la Société acadétnique Franco- Hispano-Portugaise de Toulouse, t. IV, 1883, n° 2. 8. Nova acta regim Societatis Scientiarum Upsa- liensis Sériel tertiœ^ vol. XI, fasc. 2, 1883. -. 561 — 0. Aiinali del Museo civico di Sioria nalurale di Getiova, vol. XVIII et vol. XIX, 1882-83. 10. Observations météorolofjiques publiées par la Société des sciences de Finlande, vol. VIII, année 1880. 11. The Quaterly Journal of the geoloçjical Society of London, vol. XXXIX, n» 156. 12. List of the geolorjical Society of London , november 1883. 13. Bulletin de la Société impériale des Natura- listes de Moscou, année 1882, n° 4; année 1883, n° 1. 14. S)nithsonian Report for the year 1881. 15. Bulletin de la Société philomatique de Paris, 7« série, t VII, 1882-83. 16. Mémoires de l'Académie impériale des sciences de St-Pétersbourg, VII* série, t. XXI, n^' 5, 6, 7 et 8. 17. Société des sciences et arts de Vitry-le-François , XI, 1881. 18. Bulletin de la Société académiciue de Brest, 2« série, t. VIII, 1882-83. 19. Actes de la Société Li?mée?i?ie de Bordeaux, vol. XXXVI, 4« série, t. VI, 1882. 20. Journal de la Société cl Hoi^ticulture du dépar- tement de Seine -et-Oise, n° 6, 7, 8 et 9, 1888. 21. Annales de la Société d'Emulation du dépar- tement des Vosges , 1883. 22. Académie cVHippone , 1883. — n°= 6 et 7. 23. Bullfiti?i hebdomadaire de l Association scien- tifique de France, n°^ 184 à 189, t. Vill , 1883. 24. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neufchâtel, t. XIII , 1883. 36 3(32 25. BerUner Ëntomologische Zeùschnft , XXVII, 1883, Heft 2. 26. Elfter Jahresbericht des Westfàlîschen Pro- vinzkd-Vereins fur Wissenschaft und Kunst , pro 1882. — Munster, 1883. 27. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, année 1883, XXXVIP vo- lume , Auxerre. 28. Maître Jacques, journal d'agriculture. Niort, novembre 1883. 29. Bévue des Travaux scientifiques, t. III. Travaux publiés en 1882. n"7. Paris, Ministère de l'Instruction publique. 30. Memoirs of the geological Survey of India. PalœontoloQ!/ ïndica, sér. X, vol. Il, part, .5. — Cal- cutta. Séance du 4 février 1884. 1. Bulletin de lo Société d'Horticulture, d'Arbori- culture et de Viticulture du Douas, S" trimestre 1883. 2. Ministère de l'Instruction publique. Bévue des Travaux scientifiques , t. III , n^" 8 et 9. 3. Maître Jacques , décembre 1883. Niort. 4. Association scientifique de France, n"' 190 à 193. 5. Extrait des travaux de la Société centrale d'a- griculture du département de la Seine-Inférieure, 202*= cahier; 2^ et 3*^ trimestre 1883. 6. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe , années 1883 et 1884 , 3° fascicule. 7. Société d'encouragement pour l'Industrie na- — niKi — tionale — Programme des prix et médailles mis au concours , 1883. 8. Apuntesjicira la Flora de laprovincia de Sevilla. Criptogamas , por don Romualdo Gonzalez Fragoso. Madrid , 1883. 9. Abhandluufjen der Mathemathh Physlkalischen classe, de)' Koniglich Bayerischen Akademie der Wissenschaften. Miinclien, 1883 10. Ueher die Metlioden iu. der botanisclicn Syste- matik bnbesondere die anatomische Méthode. - Von Ludwig Radlkofer. — Miinchen , 1883. 11. Sitzunrjsbericlit der Mailiemotisch-Physikalis- chen cer K. b. Académie der Wissenschaften zu Mûnchen. 1883, Heft I-II. 12. Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Clermont-Fe?rand , n° 19. — Août, septembre et oc- tobre 1883. 13. Mémoires de la Société d'Emulation du Doitbs, 5' série, VIP volume, 1882. 14. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Rouen. 1883, 1" semestre. 15. Bulletin de la Société géologique de France , ^' série, t. XII, 1881, n° 2. 16. Publication de la Société pour favoriser le dé- veloppement de Roy an. — Bulletin n°' 1, 2, 3 et 4. 17. Annales de la Sociedad espanola de historia natural, t. XII, cuaderno 3. Madrid, 1883. 18. Amiales des Mines, 8° série, t. IV, 4^^ livraison de 1883. 19. Proceedings of the Ajnerican Academy of arts and sciences. New séries, vol.X; whole séries, vol. XVIII, from may 1882 to may 1883. Boston. — 564 — 20. Proceedings of the A cademy of natural Sciences of Philadelphia , part. I and. II. January-december 1882. 21. Bulletin de la Société académiciue Frmico-his- pano-Portugaise de Toulouse, t. IV, 1883, n° 2. 22. Bulletin de la Société impériale des natura- listes de Moscou. Année 1883, n° 2. 23. Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscrip- tions et Belles- lettres de Toulouse, 8^ série, t. V, 1" et 2° semestre 1883. 24. Records of the geological survey of India, vol. XYI, part. 4, 1883. 25. Bulletin de V Académie impériale des Sciences de St-Pétersbourg , t. XXVIII . n° 4, 1883. 26. Mé?noires de l'Académie impériale des sciences de St-Pétersbourg , VII* série, V Aberration des étoiles fixes, t. XXXI, n" 9, 1883. Séance du 3 mars 1884 1. Académie d'Hippone, n°" 8 et 9, novembre et décembre 1883. 2. Bulletin de la Société géologique de France, 3» série, t. XII, 1884, n° 3. 3. Bulleti?i de la Soeiété des Sciences historiques et naturelles de Semur, 18 et 19° années, 1881-82. 4. Bulletin de la fédération des Sociétés d'horti- culture de Belgique, Liège, 1883. 5. Annales de la Société entomologique de Bel- gique, t. XXVII, 1883, Bruxelles. 6. Revue des Sociétés savantes , 3* série , t. III , année 1880, Paris. — 565 — 7. Mémoires du Comité cjéulorjique de St-Péters- bourg, vol. I, n° 1. —Die Faima der Jurassischen Bildungen des Rjasaiischen Gouvernements, I, La- hiisen, 1883. 8. Annales des Mines, 8" série, t. III , 3« livraison de 1883. 9. Bulletin of the Muséum of comparative Zoo- tocjy at Harvard collège, vol. XI, n" 5, 6, 8, Cam- bridge, octobre à décembre 188.3, 10. Bulletin histoj'ique et scientificiue de l'Au- vergne, n" 20, novembre et décembre 1883. 11. Bulletin de la Société botanique de France, t. XXX, 2" série, t. V, 1883. — Revue bibliogra- phique. 12. Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles, 2* série, vol. XIX, n° 89. — Lausanne, décembre 1883. 13. Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 2" série, t. V, 3° cahier, 1883. 14. Observations pluviométriques et thermomé- triques faites dans le dép. de la Gironde , de juin 1882 à mai 1883 (Note de M. Rayet). 15. Bulletin de la Société d'étude des Sciences naturelles de Nîmes ^ 11* année, novembre 1883, n" 11. 16. Le Monde horticole, n° 24, 31 décembre 1883 et n° 1, 15 janvier 1884. 17. Bulletin de la Société des Scie?ices physiques^ naturelles et climatologiques de l'Algérie, 20" année, 1883. 18. Proceedings of the Academy of Natural — 56(3 — Sciences of Philadelplda , Part. II. — June-October, 1883. 19. Bulletin hebdomadaire de l'Associatio)i scien- tificfue de France, n°' 194 à 199. 20. Bulletin de l'Académie d'Hippone. — n" 18 — Bône, 188.3. 21. Bulletin de la Société internationale des Élec- triciens, t. I, janvier 1884. Séance du 7 avril. 1. Verhandclinrien der Koninklijke Akademie van Wetenschappen afd. Natuurkunde , Deel XXlil. — Amsterdam, 1883. 2. Verslarjen en Mededeelinfjen der Koninklijke Akademie von Wetenschappen afd. 'Natuurkunde, Tweede Becks, Deel XVIII. — Amsterdam, 1883. 3. Jd., id. — Afd. LetLerkunde. Tweede Becks, Deel XII. — Amsterdam, 1883. 4 Jaarboek. von de Koninklijke Akademie von Wetenschappen, 1882. 5. Bulletin de la Société zoo logique de France pour Vannée ■! 883. 6. Jahrbuch der K. K. geologischen Beichsanstalt, Jahrgang. 1884, n' 1, jânner, februar, mârz. 7. Verhandlungen der K. K. geologischen Beich- sanstalt, 1884, n° 1, 2 et 3. 8. Bévue des travaux scientifiques, t. 111, n°' 10 et 11, et t. IV, 11° 1.. 9. Antiales de Nîmes, 8" série, t. IV, 5" livraison de 1883. 10. Annales de la Société d'Horticulture et d'His- — 5G7 — toire naturelle de l'Hérault, 2" série, t. XV, n°' 5 et 6, 1883. 11. Bulletin de la Société botanique de France , t. XXX, 1883. — Compte-rendu des séances, 5. 12. Bulletin de la Société d'horticulture, d\irhori- culture et de viticulture du Doubs, ¥ trimestre, 1883. 13. Records of the geological Survey of India, vol. XVII, part. I, 1884. '14. Entomoloçji&k Tidskrift, 1883. Haft. 1, 2, 3 et 4, Stoctkolm. 15. Bulletin de la Société royale de Botanic/ue de Belgique, t. XXII. Bruxelles, 1883. 16. Moitre Jacques, février 1884. 17. Journal de la Société d'Horticulture du dépar- tement de Seine et-Oise, n° 10, 11 et 12; octobre, no- vembre et décembre 1883. 18. Annales de la Société d'Horticulture de Maine- et-Loire, 3^ et 4" trimestre 1883. 19. The Quaterly Journal of the g eological Society — London, February, 1884. 20. Bulletin of the Museumof comparative Zoology at H aroard collège , vol. XI, n° 9. — Cambridge, dé- cembre 1883. 21. Bulletin hebdomadaire de l' Association scien- tifique de France, n"' 198 à 203. 22. Bulletin de la Société d'études scientifiques d'Angers, 12'^ et 1.3^ année. 1882-1883. 23. Bulletin de la Société académique Franco- Hispano- Portugaise de Toulouse, t. IV, 1883, n°'' 3 et 4. 24. Aiinales de la Société d'agriculture, histoire naturelle, et arts utiles de Lyon , 5° série, t. V. 1882. — 568 — 25. Journal of the royal geological Society of Freland, vol. XVI, part. II. — (vol. VI, part. II. — new séries), 1881-82. 26. Bulletino délia Societa entomologica Haliana. Anno quindicesimo. Trimestri II et III. — Firenze, 1883. Séance du 5 mai 1. Bulletin hebdomadaire de l'Association scienti- fique de France , n"' 204 à 209. 2. Mémoire de l'Académie des Sciences, Belles- lettres et Arts de Clermont-Ferrand , t. XXI V°, 1882. 3. Proceedings oftlie Academy of natural Sciences of Philadelphia , part III , november and deceraber 1883. 4. Bulletin de la Société d'étude des Scieiices natu- relles de Nimes, 11* année, n° 12, 12" année, n°^ 1 et 2 , 1882 et 1884. .5. Bulletin de la Société géologique de France, 3^ série, t. IX, n° 7, et t. XII , n°^ 4 et 5. 6. Bulletin historique et scientifique de V Auvergne, n° 21, janvier et février 1884. 7. Bulletin de la Société académique Franco-His- pano-Portugaise de Toulouse, t. V, 1884, n° 1. 8. Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles- lettres et Arts de Lyon , classe des sciences, t. XXVI, 1883-1884. 9. The Transaction of the Entomological Society of London. for the year 1883. 10. Jahr buch der Kaisertich-Koniglichen Geolo- gischen Beichsantalt. Jahrgang, 1883. Wien, 1883. — 569 — 11. V erliondluimender Kaherlich Konig lichen Geo- logischen Reichsanstalt. Johrgang, 1883. Wien, 1883. 12. California state nùmnrj bureau. — Third an- nual report of the state Mmeralog/'st for tlie year, ending, June 1, 1883. Sacramento, 1883. 13. Die Gasteropoden der Meeres. — A blagerungen der Ersten und zweiten miocanen Mediterran. — Stufe in der osterreichisch. — Ungarischen Monarchie, von R. Hoernes und M. Aminger , 4 Lieferung. — Wien, 1884. 14. Bulletin de la Société botanique de France, t. XXX ; 2' série, t. V ; compte-rendu des séances , 6 , 1883; t. XXXI; 2" série, t. VI , compte-rendu des séances , 1 , 1884. 15. Annales de la Société académique de Nantes, IV« vol. de la 6*= série, 1883. 16. Mémoires de la Société nationale cVA griculture, Sciences et Arts d'Angers, t. XXIV. 1882; t. XXV, 1883. Séance du 9 Juin 1884. 1. Beretning om den hoiere Landbrugsskole i Aas 1878-79, i880-8i, ^ SS/ -^5. _ christiania. 2. Aarsberetning anguaende de offentlige Forans- toltninger til Landbrugets Fremme i Aaret 1880 et iS8L — Kristiania. 3. Forhandlinger ved Karsmodet i Foreninhen til Disciislion af Londbrugsanliggender 1 88.2. — Chris- tiania. 4. Tredie Beretning om Bigdo Kongsgaard, 111, /S5 9, —Christiania. — 570 — 5. Sitzunhsberichte der Jenaischeii Gesellschaft fur medicin und Naturwissenschaft fur ovas Jahr, 18 83. — Jensi. 6. Ministère de Tlnstruction publique. — Bévue des travaux scientifiques, t. IV, n° 2. 7. Recueil des trovavx de la Société df Agriculture, Sciences et Arts d'Agen, 2° série, t. VIII. 8. Bulletino délia Societa entomologica italiana, anno quindicesimo, trimeslre IV. — Firenze, 1884. 9. Maître Jacques. — Journal d'Agriculture, mars 1884. 10. Magyarorzoig faopaljai j^alœophytologiwi tekintet ben. — D' Félix Junostol. — Budapest, 1884. 11. Die Holzopale Ungarns inpalœophytologischer Hinsicht, von D' J. Félix. — Budapest , 1884. 12. Foldtani Kôzlôny havt Folyoirat. —Budapest, 1884. 13. A?males de la Société d'Agiiculture, industrie, sciences, arts et belles-lettres du département de la Loire, 2" série, t. III, année 1883. St-Étienne. 14. Vœxtlivet, I, Norge, medsœrligt hensyn tilplan- tegeographien, af. D-" F. G. Schiibeler. Christiania, 1879. 15. Om en my endopliytisk Alge, Algologiske Bidrag, af. N. Wille. Christiania. 16. Gênera muscorum Macroliymeniuni et Begh- matodon revisa specieque nova aucta exposait F. C. Kiver. — Christiania 1882. 17. Om. nogle nye arctiske havalger, af M. Foslié. Christiania 1881. 18. Theorien om Vexlende Kontinentale og insu- lœre Kiimater anvendtpaa JVorges Stigning af Blytt. Christiania 1881. — 571 — 19. Bidray til Kundskaben om Norfjes Ferskvand- salffer af N. Wille, I, Christiania 1880. 20 Sitz ungsberkJite der Mathem-Natitno. classe Jahrg 1882. LXXXVI Band. I, Aijtlieilung. Juin und Juli. Idem, id. Band. I, id. oct. bis déc. Idem, LXXXVII id. id. janner bis Marz. Idem, id. id. id. apvril et mai Séance du 10 novembre 1S84. 1. Smiihsonian Report, 1882. Washington. 2. Mémoires du Comité r/éologique de St-Péters- bourg, vol. I. n° 2. 3. Memoirs of the Geological Survey of India. Vol. XIX, part. 2, 3, 4. Vol. XX, part. 1, 2. Vol. XXII. 4. Records of the Geological Survey of India. Vol. XV, part. 4. Vol. XVI, part. 1, 2, .3. Vol. XVII, part. 2, 3. 5. Palœonîologia Indica, série X. — Indian ter- tiary and post tertiary Vertébrale. Vol. II, part. 4. — SiivaUk Camelopardalidœ. Id., id. , part. 6. — Siwalik and Narbada Carnivora. Id., vol. m, part. 1. — Additional Sitralik Perissodactyla and Proboscidia. Série XII, vol. IV, part. 1. — The fossil Flora of tfie soiith rewali Gondwana basin. - 572 — Série XIII. — Sait range Fossils. Vol. I. — Prochictiis limestone fossils. Id., fasc. 1. — Brachiopoda. Id. , fasc. 2. — Id. Sér. XIV. — Tertiary and upper Fauna of Western India, vol. I, part. 4. — The fossil Echinoïdea of Kachh and Kattywar. 6. Jahresbericht der IL U. Geologischen Anstalt fur, 1882. Budapest, 1883. 7. Mittheilungen ans dem Jahrbuche der Kôn Ungarischen Geologisclien A?istalt, VI band., 7, 8, 9 heft, 10 (schluss ) heft. Budapest, 1883 et 1884. 8. A Magyar Kir Fôldtani iniézet Evkônyve, VI, Kôtet 8, 9. 10, Fuzet. Budapest, 1883. 9. Fôldtani Kôzlôny havi Folyoirat, 7-12, Fiizet. Budapest, 1883. 10. xMinistère de rinstruction publique. - Revue des travaux scientifiques, t. III, n° 12 ; t. IV, n° 4, 5, 6, 7. Paris, 1884. 11. United states Geological survey. — J.-W. Po- well, director. Second annual Report, 1880-1881. — Washington 1882. 12. Note sur la Géologie de l'Ariège, par M. Hébert. -- Juin 1884. 13. Douze tables pour le calcul des réductions stel- laires, par E. Folie. Bruxelles 1883. 14. Bulletin de la Société de statistique, des sciences naturelles et des arts industriels de l'Isère, 3^ série, t. XII. — Grenoble 1883. 15. Bulletin de la Société d'étude des Sciences na- turelles de Nimes, 12° année, n"' 4, 5, 6, 7, 1884. — 573 — 16. Bulletin historique el scientifique de l'Au- vergne, n°' 22, 23, 24, 1884. 17. Bulletin hebdomadaire de l' Association scien- tifique de France, n°' 211-227. 18. Annales des Mines, 8" série, t. IV et V, 6* li- vraison de 1883, 1'% 2" et 3^ livraison de 1884. 19. Journal de la Société d'horticulture du dép. de Sei?ie-et-Oise,n^' 1, 2, 3, 4, 5. — 1884. 20. Schriften der physikalisch-ôkonomische?i Ge- sellschaft zu Konigsberg. Vierundzwanzigster Jahrgang, 1883. 21. Mémoires de la Société d'agriculture , des sciences et arts de Douai, 2^ série, t. XV, J 878-1880. 22. Jahrbi'uch der K. K. geologischen Beichsanstalt. Jahrgang 1883. — n" 4. — Jahrgang 1884. 3 helft. 23. Verhandlungen der K. K. geologischen reich- sanstalt. Jahrgang 1883. — n° 1. — 18. - Wien 1883. 24. Bulletin agricole de l'arrondissement de Douai. — Année 1882. 25. The quaterly journal ofthe Geological Society, vol. XL, n^^ 158. - Mai 1884, n° 159.— August. 1884. 26. Jahres-Berichte des naturwissenschafftlichen Vereins in Elberfeld, 1884. 27. Annales de la Société d'horticulture et d'his- toire naturelle de l'Hérault, 2° série, t. XVI, n° 1. 28. Proceedings of the Academy of natural Sciences of Philadelphie, part. I. — 1884, 29. Bulletin de la Société géologique de France , 3» série, t X, n° 7, 1882; t. XI, n° 8, 1883; t. XII, n»^ 6 et 7, 1884. 30. Bulletin de la Société des Sciences de Nancy, série 2, t. VI, fascicule 16, 1883. 574 31. Mémoires de la Société d'émulation d' Abbeville , 3« série, IIP vol., 1877-1883. Abbeville, 1884. 32. Berliner Entomologische ZeitscJirift , XXVIII, 1884. Heft, 1. 33 Bolelin de la Academia nacional de Ciencias en Cordoba [Republica argentina) , t. VI, entrega l^ Buenos-Aires, 1884. 34- Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Yonne. Année 1883, XXXVIIP volume , 2" se- mestre. Auxerre, 1884. —Année 1884 , XXXIX" vol. 35. Mémoires de laSociété d'émulation de Cambrai, t. XXXIX^ 36. Maître Jacques, journal d'agriculture. Avril , mai, juin, juillet, août, septembre, octobre 1884. 37. Bulletin de la Société d'Horticulture, d'Arbori- culture et de Viticulture du Doubs, 19" année, 1" et 2" trimestre de 1884. 38. Extrait des travaux de la Société cetitrale d'Agriculture du département de la Seine-Inférieure, 203° et 204" cahier; 4= trimestre de 1883 et l''"- tri- mestre de 1884. 39. Horse Societatis entomologicœ Rossicœ, t. XVII, 1882. 40. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou , année 1883, n° 3. 41. Société d'Histoire naturelle de Toulouse, 17^ année, avril, mai juin 1883 ; 18' année, 1884. 42. Bulletin de la Société d'Agriculture, Industrie, etc., de l'Ardèche. t. II, 2' semestre 1883. 43. A7inales de la Société géologique de Belgique, t. IX, 1881-1882. Otil 44. Nova acta regiœ Societalis Scientiarum Upsa- liensis Seriei tertiœ, vol. XI, t'asc. 11, 1883. 45. Acta Societ. scient. Fejinicœ. t. XII. 46. Bidrag till Kànnedom af. Finlands Natur och Folk. H. 37 et H. 38. 47. Ofversigt af Finska Vetenshaps-Societetens FôrhandUnga)\ XXIV, 1881-1882. 48. Le grand duché de Finlande, par K. E. F. Ignalius , directeur du bureau de Statistique. — Ilelsingfors, 1878. 49. Bulletin de la Société des Amis des sciences na- turelles de Rouen, lO'^ année 1883, 2^ semestre. 50. Bulletin ofthe muséum of comparative Zôology at Harvard colleg., vol. XI, n° 10. 51. Bulletin de la Société des Pharmaciens du Calvados, de l'Orne et de la Manche, année 1883- 1884. 52. Bulletin de la Société académique Franco- Hispano- Portugaise de Toulouse, t. V, 1884, n" 2. 53. Bulletino délia Societa Entomologica italiana, anno sedicesimo, trimestre I e II. — Firenze, 1884. 54. Tijdschrift Voor Entomologie nitgegenen door de Nederlansche Entomologische Vereeniging Zeven en Twintigske Deel. — Tweede Aflevering. 55. Société des sciences agricoles et horticoles du Havre, 2(3-= et 27-= bulletins (1882, 1^'' et 2' tri- mestre). 56. Bulletin de l'Académie d'Hippone, n" 20, fasc. 1, 1884. 57. Bulletin de la Société académique, belles-lettres, sciences et arts de Poitiers, n°' 266, 267, 268, 269, 270, 271, 1884. — 570 — 58. Annales de la Société d'émulation du départe- ment des Vosges, 1884. 59. A7males de la Société d'Horticulture de Mairie- et-Loire, 1884, 1" et 2" trimestre. 60. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de St-Pétersbourg, 7" série, t. XXXI, n°^ 11 à 16; t. XXXII, n^M, 2, 3. 61. Bulletin de l'Académie impériale des Scie?îces de St-Pétersbourg, t. XXIX. Avril 1883 et 1884. 62. Bulletin de la Société d' Agriculture, Sciences et Arts de laSartlœ, Années 1883 et 1884, 4" fasci- cule. 63. Mémoires de la Société académiqtie d' Agricul- ture, Arts et Belles- lettres du département de l'Aube, t. XX, 3' série, année 1883. 64. Précis analyticiue des travaux de l'Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Rouen, pendant l'année 1882-1883. 65. Bulletin de la Société Botanic/ue de France. 2' série, t. VI. Compte-rendu des séances 2, 3, 4, 5. Revue bibliographique A. E. 66. Bulletin de la Société vaudoise des Scie?îces naturelles, XX, n«90, 1884. 67. Proceedings ofthe Americaji Academy of Arts and Sciences , new séries XI, whole série XIX, part, 1, 1883; part. 2 , 1884. Boston. 68. Anîials of the Neiv-York Academy of Sciences late Lyceum of natural Bistory, vol. II, december 1882, n°^ 10 et 11 ; n° 13 ; vol. III, septeraber 1883, n°^ 1 et 2. 69. Transactions of the New-York Academy of Sciences, 1881-1882, vol. I; 1882-1883, vol. II, 1 à 8. 5( i 70. Mchnoù'es de la Société académique de St- Quentin, 4» série, t, V, 1884. 71 . Dreiundzwanzigster Bericlit der Oberhessischen Gesellscliaft ftir JSatur-nnd. Ileilkunde. Giessen in juin 1884. Séance du 1er décembre 1884. 1. Explorations et missions de Doudart deLagrée, capitaine de frégate. — Extraits de ses manuscrits, mis en ordre par M. de Yillemereuil, capitaine de vaisseau. — Paris, 1883. 2. Bijdrarjen tôt de Dierlmnde nitçief/evin door het Ge7iootschaj) natura art/s magistra te Amsterdam, 1 0" Affeverinr/, ondezoeldng stockten van de Willem Barents, v' Gedeelte. — Amsterdam 1884. 3. Nederlands Tijdschrift voor de Bierkunde nit- gegevin door het Koninklijk Zoologiscli Ge?iootschap natura artis inagistra te Amsterdam. Jaargang V, Aflevering I. — Amsterdam 1884. 3. Nederlandscli kruid hundig Archief, 2" sér. IV-I. 4. Catalogue der Ribliotheek van de Neder- landsche Botanische Vercenicing. — Nijmegen , H. Thieme, 1883. 5. Société libre d'agriculture du dép. de l'Eure. — Concours agricole à Broglie les 13 et 14 septembre 1884. — Bernay, 1884. (). Journal de la Société d'horliculture du dép. de Seine-et-Oise, 1884, n»' 6, 7, 8 et 9. 7. Ministère de Tlnstruclion publique. — Bévue des travaux scientifiques, t. IV, n" 8. — 1884. 8. Bulletin de la Société d'étude des Sciences na- turelles de Nîmes, 1884, n°^ 8 et 9. 37 -- 578 — {). Extrait des travaux de la Société centrale d'agriculture du dép. de la Seine-Inférieure. — 205^ cahier ; 2® et 3* trimestre 1884. 10. Annales des Mines, 8* série, t. YI, 4* livraison de 1884. 11. Annales de la Société d'Horticulture et d'His- toire naturelle de l'Hérault, t. XVI, iT" 3 et 4, juin- juillet-août 1884. — Montpellier, 1884. 12. Bulletin de la Société géologique de France, 3" série, t. XI, 1883, n° 7 et t. XII, 1884, n» 8. 13. Bulletin de la Société d'Emulation du départe- ment de C Allier, t. XVII, 2'' livraison.— Moulins, 1884. 14. Bulletin de la Société botanique de France, t. XXXI. — Revue bibliographique, B.-G. 15. Nederlandsch Kruidkundig Archief, 2^ sér., IV, 2.— Nijmegen,1884. IG, Le lac Majeur et les Ves Borroniée, leur climat caractérisé par leur végétation, "^dx M. Félix Sahut. — Montpellier, 1883. 17. Bulletin de la Société académique Franco- Hispano-Portugaise de Toulouse, t. IV, 1883, n" 2. — Toulouse, 1883. 18. Journal de l'Ecole polytechnique, 53° cahier. 19. Proceedings of the scientific Meetings of the Zoological Society of London for the years^ 1882 : part. IV ; 1883 : part. I, II, III, and IV ; 1884 : part. I and II. 20. List of the vertébrale animais now or lately living in the gardens of tlie Zoological Society of London, eight édition 1883. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA SOCIETE Au lei- Janvier 1885 MEMBRES HONORAIRES. Date de la nomination MM. S. M. l'Empereur du Brésil 1877 Capellini, professeur de géologie à rUniversité, ù Cologne (Italie) 1878 Davidson (Th. ) , président de la Société paléon- tograpliique de Londres, membre de la Société géologique de France, etc 1850 Desnoyers (Jules), membre de l'Institut, biblio- Uiécairc en chef du Muséum, à Paris . . . 1825 DouviLLÉ, professeur de paléontologie à l'École des mines, boulevard St-Germain, 207, à Paris. 1882 Hébert, membre de l'Institut, professeur de géologie à la Faculté des Sciences de Paris. „ 1860 Leboucher , professeur honoraire à la Faculté des Sciences de Caen 18/i8 Le Jolis , président de la Société des Sciences naturelles de Cherbourg 18G0 Lennier, président de la Société Géologique de Normandie, au Havre 1880 Letellier, professeur au Lycée, rue Desge- neltes, 5, à Alençon 18G9 Liais (Emmanuel) , ancien directeur de l'Obser- vatoire de Rio-de-Janeiro (Brésil), maire de Cherbourg 1874 MiERs , vice-président de la Société Linnéenne de Londres, 8i, Addisou Road, Kinsiugton. 1874 Milne-Edwards, membre de l'Institut, doyen de la Faculté des Sciences de Paris 18/i0 - 580 - Date de la nomwalion MM. McELLER (de), professeur de paléontologie à l'In- stitut des mines, à St-Pétersbourp; (Russie). 187S Saporta (le marquis Gaston de), correspondant de l'Institut, à Aix (Bouclies-du-Rhône) . . 1878 Sauvage (D'), aide-naturaliste au Muséum. . . 1883 MEMBRES RÉSIDANTS. A HE, professeur libre 186? Annoville (d'), président de la Société de Tir . 1883 Beaujour ( Soplironyme) , notaire honoraire, trésorier delà Société, rue Vilaine, 25. . . 1872 Beiuot, secrétaire de la Chambre de Commerce, président 1863 Bigot, étudiant de la Faculté des Sciences. . . 1881 BoREux, ingénieur en chef des ponts et chaussées 1875 Bourien.ne ( docteur), directeur de l'École de Médecine lS5d Boutard, ingénieur, inspecteur des Lignes télé- graphiques, fjce-présirfewt .... 1880 Brécourt (de), ancien officier de marine . . . 1873 Catois (D''), professeur suppléant à l'École de Médecine 188/i Charbonnier, professeur à l'École de Médecine. 1869 Chervet, professeur de Sciences physiques au Lycée 188/i Dangeard, préparateur à la Faculté des Sciences. 1883 Délace, professeur à la Faculté des Sciences, directeur du Laboratoire maritime de Luc. . 1882 Demelle, pharmacien de 1" classe, à Caen . . 1880 Eudes-Deslongchamps ( Eugène ), professeur de géologie à la Faculté des Sciences 1878 Fauvel (Albert) , avocat 1859 Fayel ( D""), professeur à l'École de Médecine. 1859 FoBMiGNï de La Londe (de), secrétaire de la So- ciété d'Agriculture 186i — 581 — Date de la nomination MM. GossELiN (docteur), rue de rEngannerie. . . 1878 JouANNE, professeur au Lycée 1869 Le Blanc-Habdel, imprimeur-éditeur .... 1869 Leboeuf, pliarmaciea de première classe. . . . 1879 Le Canu, pliarmacien de première classe. . . . 1875 Le CiiEVALLiEB, docleur-médecin,nieSt-lVIanvieu, 1877 Lecobnu, ingénieur des mines, maître de con- férences à la Faculté des Sciences de Caen, vice-secrétaire 1879 Lejamïel, docteur en droit. ........ 1875 Lebol'x ( Marc ) , préparateur à la Faculté des Sciences 1877 Le hoY de Langevinière (docteur), directeur honoraire de l'École de Médecine 1875 Le Sénéchal , docteur en droit, licencié es sciences naturelles , conservateur des collec- tions zoologiques 1883 Letellieb, docteur en médecine 1875 Lubineau , receveur municipal 1875 MoNcoo (l'abbé), curé de St-Ouen, bibliothécaire. 1864 MoRiÈBE, doyen de la Faculté des Sciences, secrétaire de la Société 1844 MouTiER (docteur), professeur à l'École de Médecine 1870 MuLLOis, pharmacien, rue St-Pierre 1882 NevRENEUF, professeur à la Faculté des Sciences. 1870 OsMO.NT, vérificateur des douanes 1873 PiHiER, professeur à l'École de Médecine. . . 1881 PucuoT, préparateur de chimie à la Faculté des Sciences 1868 Rabut, ingénieur des ponts et chaussées. . • . 1882 Renémesml (Pierre de), chef de bureau ù la Mairie 1878 Tappeb, président du Tribunal de commerce. 1875 Tesnière, membre de plusieurs Sociétés savantes. 1879 Vieillard, directeur du Jardin des Plantes. 1801 — 582 MEMBRES CORRESPONDANTS Date de la nominalion MM. Appert (Jules), membre de plusieurs Sociétés savantes, à Fiers (Orne) 1878 Barré (Edmond), docteur-médecin, boulevard Clichy, /i9, Paris 1877 Eassf.bie, colonel en retraite, 12, rue de Flore, au Mans 1873 Bavay, professeur à l'École de Médecine navale, Grande-Rue, i5, Brest 1871 Beaumont (Félix Élie de), ancien procureur de la République, rue des Saints-Pères, U, Paris 1877 Bergounioux, médecin-major ù l'hôpital militaire, Tierret (province d'Oran, Algérie) 1882 Bertot , inspecteur des pharmacies , président du Tribunal de commerce, rue des Chanoines, à Bayeux 1851 Besnaud, propriétaire à St-James (Manche) . . 1885 Blier (Paul), professeur au Lycée de Coutances. 1880 BoisPRÉAux (de), propriétaire, à Gisors. . . , 1879 RoNNECHOSE (de) , membre de plusieurs Sociétés savantes, à Monceaux, près Bayeux 1824 BoNVOuLoiR (de), entomologiste, rue de l'Uni- versité, 15, à Paris 1864 BouniËR (Emile), pharmacien, 20, rue de Grétry, à Montmorency 1876 Bougon (docteur), 45, rue Lafayelte, Paris. . 1872 BouTiLLiER, géologue, ù RoncheroUes , par Darnetal (Seine-Inférieure) 1866 BouTROux (Léon), chargé de Cours à la Faculté des Sciences de Besançon , 1881 BnÉBissoN (René de), concli^liologiste , au châ- teau des Forges, par Longni (Orne) 1869 Briquel, avocat, conservateur du Muséum, à Lunéville 1879 — 583 — Date de la nomination MM. Droncjciart (Charles) , membre de diverses Académies et Sociétés savantes, rue Guy-de- La-Brosse, 8, Paris 1879 Brunaud (Paul) fils, avoué, à Saintes (Cha- rente-Inférieure) 1874 BucAiLLB, géologue, rue St- Vivien, 132, à Rouen 186G BuBEAU. professeur au Muséum , quai de Bé- thune, 2/i, h Paris 1858 Bureau (Louis), directeur du Muséum d'histoire naturelle, rue Gresset , 15, ù Nantes. . , . 1882 Cardine, pharmacien , à Courseulles 1875 Chevrel, professeur au Collège d'Avranches , . 1884 Clément (l'abbé) , vicaire de Touques. .... 1878 Corbière, professeur au Collège de Cherbourg. 1878 CoTTEAU, membre du Comité de la paléon- tologie française, à Auxerre (Yonne). . . . 1863 CouRTiN (Raymond), capitaine des Douanes en retraite, à Alger-Mustapha , 1873 Courtois, instituteur, à St-Vaast (Manche), . 1881 Dedon , négociant, ancien maire d'Isigny. , . 1882 Delachapelle, naturaliste, 55, rue des Corderies, à Cherbourg 1883 Delavigne, herboriste , à Alençon 1884 Demagny, négociant, maire d'Isigny 1882 Desaunay (l'abbé), chanoine honoraire de Sées, supérieur du Petit-Séminaire de La Ferté-Macé. 1881 Desportes (Henry ), ancien conseiller de pré- fecture, 28, place St-Georges, à Paris. . . . 1878 Dewalqdb (Gustave), professeur de minéralogie, géologie et paléontologie, à l'Université de Liège (Belgique) 1857 DiAVRT (l'abbé), curé de St-Martin-d'Aspres , par N.-D. d'Aspres (Orne) 1879 DoiNEL, docteur de l'École professionnelle de la Haute-Marne, à Joinville 1874 — 584 — Date de In nomination MM. DoLLFUS (Gustave), membre de la Société géolo- gique lie France, rue de Chabrol, !x5 , h Paris 1873 DouTTÉ, maître-adjoint à l'École normale , à Chalons-sur-Marne 1B73 DucHESNE-FouRNET ( Paul ) , député , conseiller général du Calvados, à Lisieux 1875 DuHiMEL, botaniste, à Camembert (Orne). . 1856 Dupo.NT, pharmacien, ù Mézidon (Calvados). 1872 DuQLESKE, pharmacien, à Pont-Audemer (Eure). 1873 DuriEï, aide d'anatomie à la Faculté de Paris, ruedeCondé, 10 1870 DuTERTE, ancien pharmacien, à Alençon . . . 1872 buïOT, avocat, ù Cherbourg 1883 Farcy (de), membre de plusieurs Sociétés sa- vantes , rue Dorée , ù Château-Gontier (Mayenne) 1879 FicuET, ancien notaire , ù Méry-Corbon. . . . 1878 Fleuriot ( docteur ), conseiller général du Cal- vados, à Lisieux 1873 Fontaine, naturaliste, à La Chapelle-Gauthier par Broglie (Eure) 1881 FoBT, pharmacien de 1'* classe, rue St-Jacques, à Paris 1880 FouTiN (Raoul), 2à, rue du Pré, à Rouen . . . 1884 FnÉDET (l'abbé), professeur au Petit-Séminaire de La Ferté-Macé 1881 Fromentel (de), docteur-médecin, membre du Comité de la paléontologie française, à Gray (Haute-Saône) 1866 GAHÉin , receveur municipal, à Lisieux. . . . 1864 Gasniek , ancien pharmacien , à Vimoutiers (Orne) 1869 Genevois (docteur), licencié ès sciences, 14, rue des Beaux-Arts, à Paris 1879 Gentil (Anibroise),profosseurau Lycée du Man^. 1878 — 585 — Date de la nomination MM. Gruvais, secrétaire de l'Inspection académique, à Évreiix 1875 GiLLRT, botaniste, rue de l'Adoration, 23, à Alençcn 4 867 GoDEFROY, pbannacien, à Liltry 1875 GouLARD, docteur-médecin, à Tinchebray . . . 1880 GouRBiNE, ancien sous-préfet, rue de Lille, 71, Paris 1884 GuiBERT, pharmacien , à Trévières 1875 GuïERDET, conservateur des collections géologi- ques, h l'École des Mines, rue Gay-Lussac, 3C. 1833 IIacqueville (d'), propriétaire au chûteau de Launey, près Orbcc 1884 Hamel (l'abbé), curé des Moutiers-en- Cinglais 1880 Harcourt (duc d') ancien député, au chûteau de Thury-Harcourt 1882 Harel, homme de lettres , à Échaullbur. . . . 1881 HoMMEY, docteur-médecin, à Sées (Orne ) . . . 1868 HoMMEY (Joseph), étudiant en médecine, bastion 87, porte d'Italie, à Paris 1884 HuET, externe des Hôpitaux, 6, place del'Odéon, Paris • 1879 HuRPY, docteur-médecin, 18 , rue de la Barre, à Dieppe 1879 IIus.NOT, botaniste, à Caban, parAthis (Orne). . 18C4 Josepii-Lafosse , naturaliste , à St-Côme-du- Mont (Manche) 1873 JouAN, capitaine de vaisseau en retraite, 18, rue Boudor, ù Cherbourg 1874 JocviN, pharmacien, à Condé-sur-Noireau . . . 1875 Klein, principal du Collège de Condé-sur- Noireau 1882 Lacaille, naturaliste, membre de plusieurs So- ciétés savantes, ù Bolbcc (Seine-Inférieure). 18C9 Lakor, docteur-médecin, à Fiers (Orne). . . 1880 — 586 — Date de la nomination MM. Langlais , professeur départemental d'Agricul- ture, à Alençoii 188S LAnoncR, chimiste, à Balleroy. . 1860 Le Baron, pharmacien, à Bayeux 1867 Leblanc, conseiller d'État, inspecteur général des ponts et chaussées, 41 , rue des Vignes, à Passy-Paris 1873 Lebofigne (Ernest), propriétaire, rue Gaslon-de- Saint-Paul, 6, à Paris 1874 Leboucher, docteur en médecine, rue du Fau- bourg-Poissonnière, 12, à Paris 187a Leclerc, aide d'anatomie à la Faculté de Mé- decine de Paris 1883 Lecœur, pharmacien, ù Vimoutiers 1880 Lecointe, professeur à l'École normale d'Évreux. 1882 Lecovec , directeur des postes et des télé- graphes, à Quimper 1873 Le Dien (l'abbé ), à Sées (Orne) 1877 Lelièvrb, pharmacien, à La Cambe (Calvados). 1875 Lélut, docteur-médecin, à Orbcc 1877 Leharchand, médecin principal de l'armée, en re- traite.à Amélie-les-Bains(Pyrénées-Orienlales). 186G Letacq (Arthur), professeur au Collège de Mor- tagne (Orne) 1877 I.ETEixiER fils, professeur au Collège d'Alençon. 1881 Levavasselr, pharmacien, à Évrecy (Calvados), 1875 LoDiN, ingénieur au Corps des mines, à Paris . 1875 LoRiOL (de), géologue, àFrontenex, près Ge- nève (Suisse) 18G9 LouTREUL, président de la Société d'horticulture et de botanique du centre de la Normandie, à Bayeux 1872 LcGAN fils, pharmacien de 1" classe, ù Orbec. 1875 Macé (Adrien), rue de la Duché, à Cherbourg. 1884 Malinvaud ( Ernest ), vice-président de la Société botanique de France, rue Linné, 8, à Paris . 1864 — 587 — Date de la nomination MM. Manoury , ancien principal du Collège de I.isieux, à Villerville 1869 MANOt'RY, pharmacien, ù Bayeux 1875 Marais, docleur-njédecin, 21, rue des Bulles, à Honlleur 1877 Marchand (Léon), professeur ix l'École supérieure de pharmacie, docleur en médecine et ès- sciences naturelles , à Thiais , par Choisy (Seine) 1868 Marchand (E.) 1 adjoint au maire d'Alençon. . 1878 Marie (Almyre), pharmacien, à Isigny, , . . 1882 Marlé, propriétaire, 166 , rue Blomet , à Paris. 1881 Mathieu, ancien pharmacien, h La Rivière-St- Sauveur 1869 Mélion, ancien pliarmacien, ù Vimoutiers[Orne). 1859 MoNCOQ, docteur en médecine, ù Thorigny-snr- Vire (Manche) 187Zi MouTiER , notaire, ù Orbec 1877 Olivier (l'abbé), à Aulheuil,parTourouvre (Orne) 187/i Parsay (de), botaniste, à Verneuil (Eure) . . . 1872 Patrouiixard, pharmacien de Isolasse, ù Gisors 1877 ♦ Pf.lvet, docteur-médecin, à Vire 1883 Pebdriel, ancien notaire, à Vendœuvre. . . . 1877 PÉBOCHE (Jules), directeur des Contributions indirectes, à Lille (Nord) 1882 Perrier (Henri), propriétaire, à Champosoull (Orne) 1879 Pierrat , ornithologiste , à Gerbamont , près Vagney (Vosges) 1865 Pinçon, instituteur, à Échauffour (Orne) . . . 1881 PiQuoT (Alphonse) , propriétaire à Vimouliers (Orne) 1883 PoiNCARRÉ, maître de conférences à la Sorbonne, 66, rue Gay-Lussac, à Paris 1881 PoRQUET, docteur en médecine, place de l'Hôtel- de-Ville, à Vire 1866 — 588 — Date de la nomination MM. Poussier, pharmacien, place Eau-de-Robec, à, à Rouen 1884 QuÉRUEL, pharmacien honoraire, place Nationale, 12, à Vire 1866 QuESNAULT, ancien sous-préfet, membre de plu- sieurs Soc. savantes, à Montuiartin (Manche). 1879 Ravenel (Jules), propriétaire, à Falaise. . . . 1875 Renault, professeur de Sciences physiques et naturelles au collège de Fiers (Orne) .... 1881 Renémesnil (G. de), professeur au Collège Sta- nislas, rue Honoré- Chevalier, à Paris . . . . 1382 Renou, avocat, naluralisle, quai de la Fosse, 68, à Nantes 1823 Foudaleur Retout, professeur au Collège de Mortain (Manche; 1878 RicuEu, professeur au Collège de Mortagne (Orne) 1881 Roger, ancien chef d'Institution, 161, rue St-Jacques, Paris 1884 Saint-Amant (db), ingénieur en chef des ponts et chaussées , à Orléans 1874 Skrodski, membre de la Société géologique de France, à Domfront 1881 Société Géologique de Normandie, au Havre. . 1880 Ta VIGNY, propriétaire à Bayeux 1879 Thibé, ingénieur des mines, à Rio-Jaueiro . . 1877 ïissoT ( Amédée ) , secrétaire de la Société d'horticulture et de botanique du centre de la Normandie, à Lisieux 1877 Tranchand, professeur au Collège de Lisieux . 1878 Vasxieh , docteur-médecin , à Lassy 1882 Vaudorb, avocat, à La Folie, près Caen. . . 1882 Vieillard, visiteur des Douanes, à Monaco. . . 1871 Ville-d'aveay (de), propriétaire, à Honfleur. . 1879 ViLLERs (Georges de), secrétaire de Ja Société académique de Baycux < . . iSà5 ^ — 58U — Date de la nomination Wrbeb (docteur), direcleur du service de sanlé du 3' corps d'armée, à Boucn 18C3 ZuncHER , ingénieur des ponis et chaussées , à Toulon 1883 TABLE DES COMMUNICATIONS PAR IVOMS D'AUXEURS. MM. Bigot. Étude géologique de la tranchée du chemin de fer entre Sottevast et Marlinvast, p. 25. — Compte- rendu des excursions géologiques des 5 et 7 juillet, p. /jaC). — Compte-rendu de la journée du dimanche 6 juillet, p. lià!i. — Nouvelles observations sur le silurien de La Hague, p. 511. CouBiÈRE. Étude géologique de la tranchée du chemin de fer entre Sottevast et Martinvast , p. 25. — Herbori- sation aux environs de Cherbourg, p. 358. — Note sur le Polaniogelon Zizii , p. A03. — Compte-rendu de l'herborisation faite dans La Hugue, le 6 juillet, par la Société Linnéenne, p. i22. — Compte-rendu de la journée du dimanche 6 juillet, p. hàli. Delage. Note sur la Sacculiue, p. 17. — Une pêche miracu- leuse de Chœloptères, p. 37G. Deslongchamps, Note sur les modifications ù apporter à la classification des Terebralulidœ, p. 161. — Sur une anomalie observée sur un échantillon de Liotlnjris vilrea, p. 297. — Sur l'appareil brachial de diverses Téré- bratules du lias et du système oolithique inférieur, p. 303. — Sur des Brachiopodes nouveaux ou peu connus du lias et du système oolithique inférieur, p. 312. — Sur plusieurs espèces de Cranies du système oolithique inférieur, p. 327. DuTERXE. Catalogue des plantes phanérogames et cryptogames Tasculairesqui croissent ù Alençon et dans un rayon de 20 kilomètres, p. 50. GuïERDET. Granulite du Mout-Cerisi (Orne), p. 352. — 591 — JouAN. La Nouvelle-Zélande et le peuplement île la Polynésie, p, /»80. Lennier. Communication à la séance publique, p. 556. Lephay. Considérations générales sur la Terre-dc-Feu, p. 455. Letellier. Notice biographique sur le docteur Prévost, p. 9. Liais. Communication à la séance publique, p. Zi5û. LiONNET. Sur la présence du terrain crétacé inférieur dans les falaises de La Hève, p. 529. MoRiÈUE. Note sur un Homalonotus l'u grès de May, p. 383. — Cas tératologiqucs offerts par le Prbnula sinensis, p. liii. — Allocution à la séance publique, p. A50. Neyrenei'f. Sur quelques expériences que l'on peut faire avec le gaz d'éclairage, p. 52i. Phudhomme. Sur le limon des plateaux dans le pays de Caux, p. 550. QuESNAULT. Communication à la séance publique, p. /j79. TABLE DES MATIERES Pages Composition du bureau pour l'année 1883-1884 5 SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1883. Renouvellement du bureau • 7 Proposition de nouveaux membres 8 Notice biographique sur le docteur Prévost, par M. Letellier, . 9 SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1883. Nominations de MM. Dangeard et d'Annoville comme membres résidants; de MM. Delachapelle, Dutot, Gujerdct, comme membres correspondants 17 Proposition d'un nouveau membre 17 Note sur la Sacculine, par le docteur Yves Delage 17 Étude géologique de la tranchée du chemin de fer entre Sotlevast et Marlinvast, par MM. Corbière et Bigot 25 Catalogue des plantes phanérogames et cryptogames scmi-vascu- laires, croissant spontanément à Alcnçon et dans un rayon de 20 kilomètres, par M. Duterle . 50 SÉANCE DU 5 JANVIER 188i. Note sur les modifications à apporter à la classification des Tere- bralulidœ, par M. Eugène Deslongchamps 161 Note sur une anomalie observée sur un échantillon de Liothyris vitrea, par le même 297 Note sur l'appareil brachial de diverses térébralules du Lias et du système oolithique inférieur, par le même 303 — 593 - Note sur des Brachiopodes nouveaux ou peu connus du Lias et du système oolilliique inférieur, par le même 312 Note sur plusieurs espèces de Cranies du système oolithique infé- rieur, par le même 327 SÉANCE DU h FÉVRIER 188/i. Propobilion d'un nouveau membre 351 Granulite du Monl-Cerisi (Orne), p;ir M. Guyerdel 352 SÉANCE DU 3 MARS 188/i. M. Poussier, pharmacien, à Rouen, est proclamé membre corres- pondant de la Société '. 357 Proposition de nouveaux membres 357 Herborisations aux environs de Cherbourg, par M. Corbièie. . 358 Compte-rendu de l'exposition faite au muséum de Paris, des collections recueillies pendant les campagnes du Travailleur et du Talisman, par M. Morière 373 SÉANCE DU 7 AVRIL 1884. M. Chervet, professeur au Lycée de Cacn , et M. Gourbine, ancien sous-préfet, sont proclamés membres de la Société. . . 37g Une pèche miraculeuse de Choetoptères, par'M. Delage .... 373 jNotc sur un Homalonolus du grès de May, par M. Morière. . . 385 SÉANCE DU 2 JUIN 188i. Note sur le Potamogeton Zizii Mertens et Roche, par M . Cor- bière Zi03 Cas léralolugiques uHeils parle Pi iiuuta iHuensis, par M. Morière. Ail JUILLET 1884. Compte-rendu de rheiborisation faite par la Société Linnéenne de Normandie, dans La Hague, le 5 juillet, pnrM. Corbière. 422 — 594 — Compte-rendu des excursions géologiques des 5 et 7 juillet, par M. Bigot A36 Compte-rendu de la journée du dimanche 6 juillet, par MM. Cor- bière et Bigot û4i SÉANCK PUBLIQUE. Allocution de M. Morière /i50 Communication de M. Liais i54 Considérations générales sur la Terre-de-Feu, par M. Lepliay . 455 Communication de M. Quesnault 479 La Nouvelle-Zélande et le peuplement de la Polynésie, par IVf. Henry Jouan 480 Nouvelles observations sur le Silurien de La Hague, par M. Bigot. 511 Sur quelques expériences que l'on peut faire avec le gaz d'éclai- rage, par M. Neyreneuf 524 Sur la présence du terrain crétacé inférieur dans les fulaises de La Hève, par M. G. Lionnet 529 Note sur le limon des plateaux dans le pays de Caux, par M. Prudliomme 550 Communication de M. Lennier 556 Ouvrages reçus par la Société en 1884 560 Liste générale des membres de la Société au !«'' février 1885. . 579 Table des communications par noms d'auteurs 590 Table des matières 592 Caen, Typ. F. Le Blanc-Hardel ^§f' BULLETIN DE LA SOCIETE LINNÉENNE DE NOMANDiE. se SERIE. — se VOLUME. fe s'SfêÀ» i^IVIVEE ISSS-S'â. ar^'tSr^T \r^mi ima •t^ CAEN, CHEZ F. LE BLANC-HARDFX, IMPRIVIEUR-LIBRAHIE, ROE FbOIOE, 2 ET i. PARIS, F. SAVY, LIBRAIRE, 77, Boulevard St-Gekmain. 0^ 'cn Afin de permettre à ses membres correspondants, qui ont adhéré aux nouveaux Statuts , de compléter leur collection, la Société Linnéenne leur donnera, à prix réduits, les volumes suivants de la première série : MÉMOIRES. Tome 1 5 fr. au lieu de 8 fr. Tome VI. . 8 — 10 Tome VIII 15 — 20 Tome IX 12 — 15 Tome X 15 — 20 Tome XI . 15 — 20 Tome XII 12 — 15 Tome XIII. . 15 — 20 BULLETIN. f'^ SÉRIE. Tome I . . • 3 fr. au lieu de à fr. Tome II 3 — à Tome III ... 3 — à Tome IV 3 — U Tome V à — 5 Tome VI 3 — à Tome VII 5 — 6 Tome VIII 6 — .7 Tome X 6 — ■ 7 Pour obtenir ces volumes à prix réduits , les correspondants devront en adresser la demande à M. Tabbé Moncoq, bibliolliécaire de la Société. MEMOIRES. Tome XIV 20 fr. Tome XV 20 fr. Tome XVI iO fr. BULLETIN. fi' EX S' SÉRIB. Chaque volume 10 fr. ^ •«23 kX. ^ m