tempe ehe bos fpa ฑ์ ወቅነ MATIN ۶م‎ otele CE EA 42 DIM ha he 2 ፦ وس وسر وو رہ‎ VU e pá dern de Tae M ጉያ ኑኑ! me AUS COMENT ብ eh 4,4 ver pinta ball etd i 1.93 OR M ate oie there vt 800 ๐ 08 ื 0 are a puer ኮነ ን ae 40944 PME یں เพ ชา ศ์ ٹر )ںا‎ 4 ' 144616 ด จ Fee เท พ ย LA " Potions (oet o prd «Mas dria ڈو‎ pe ba a 5 he hede’, manto "REDE s ni. Ari Mer e Ll LLL یلیٹ یسا‎ DTI Als Y “ያ TN rds COUR Hat WT e. Mon hp san del DM je Hurt EY “#4, el rt ep bad ol e mon isse y AP ard “teho be pit atot t 00 Tid. 0-2 Medo daba derat ede betel et 4-6 abel 44. 7ئ caribe!‏ سیر نا مل ap keds pei Bert 41 tnt Re Me rti 1 ER I cut ae وط جم‎ fS A Peas ng: Wy ہیں‎ a 0 p ተ ተ HERREN PPT visi be ศศ ล eene vA CHALET 7 n رر رڈ رہہ‎ el ot ran en din (40 M vA Gia ۲ شش‎ ral etate EEE Pal oh مر‎ یٹ‎ de pede dro aee od edt "iri 1 پیا کبیا‎ erue เล + DE . በ ን 0 9۴ 1 2 اسب เฉ ร ۶ 0 EL pore pur d ነ. เซ ร LI ^ CU e ርው 7 tet 4. vn SA kan‏ وا ot‏ ا ho‏ เล ۷ Arten) 7 کو رر رت کی اہ น ነተ) A rt ፈተን ለምነ er cid 2 CAT LI siet win riw deve mn ๒ eA eL atio ba PO و0‎ savin of dt کیج‎ p dette qe 4 ۱۷418 W^ او‎ 3 Papo PY ا‎ nv H ትም ተዋ degen 4 ee ordei eh rte“ จ ะ วอ สู้ ยุ จ ค ค ก 6@ ๑ ต por ห ล NEUTRE rmt fep enn ก ฑ์ เร ร ร ร ร ก ระ โซ ร ร iju 7 t ام 1 EN the! Medo ۹ دم می‎ an Ma ves] op iuri yn QU'A a 044 0 เท 5 14442 Loar ADI e giu 1 የታ) GE ons plius 4 Ar ቀቀ no ne? m 1 re yv MA » ^v ^" et orici e 07 0 we 6044 ๑ 8 ๑ 99 ๑6 ๑ 59044 m سس شس‎ ۲ wir ELLI RIEF 48፡8 99 os หนา ๆ 2 0ئ‎ pe .4 4 4 RE ا VES n 7 ent hi 4 N e eni . HR Eun m E 7 wur ก getto ovn dri bete re mnm re ፉ y 4:1፡1/9፡ (ሐ ds ; FA Tet eb) oh D ቀቁ 4 ا‎ mni 0 "M " ተ. ጀገር 4 ek: LAL 1 e NA M^ ۹ ምሥ qt bod 7 dee. MILENA 94 مڑے نوز مو addet‏ PT A ห ง iu A Aaaa tel dor podria کو مو‎ ihe. hr sd i ^ urn ส เท ร ย ۱ نیز ڈیپ رہب‎ ۹ MEM nimmt بدا ولا ولا‎ us DN “ቆነ. OTI ተ ከፈ 4 n ተጎ ተ A et bre end v "bens aria PRET Ab e ti no H “1 بت شرب‎ o 4 Tete ét mite 1 M ۶ ای لم‎ ا p Let at 1 * m au 0 1 bo een M de 1414181404 quí ete do | dinis rity ote 0 เพ ค! MD bre ati ehe ሠ eget DA LAURE > 40 $ ere ۹ A ا‎ ۶41 ร ย จ ล [^ ጻባ “ዳቃ 0 PM Ü We) ET Hr DON mi 4 54 ฉี 944 0,0: م4434 موہ کی کے o>‏ AMEL TN‏ یں iei‏ ا rede‏ จ ง ค ล ว จ ว สุ ด 1 อ 1 ๑ ๆ ^‏ tel pet edet‏ LIA RIA A, pt اھ م‎ ee e vete a Pe e ini AAS ھ‎ ner I prse i 4+ ጫቆ + Meets Sy e PIA pa pe rhe, Primes INSEE A bitty error Had ere I เว ล อง เจ ง ร อะ 893 p arma der pret nom 4 to ا‎ ARE ገም ይግ น ล ล e A A E rx SN y^ S + etr FO Pim" | 11111 TIN L'INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE DE MONACO N^ 301-313 พ SG MONACO AU MUSEE OCEANOGRAPHIQUE NOLS TABLE DES MATIERES PAR ORDRE ALPHABETIQUE Bouvier (M. E.-L.). — No 300. — Observations nouvelles sur le genre Eryoneicus. DELAGE (Y.) et GoLDSMITH (M.). — No 306. — Le tannin et le sucre dans la Parthénogénèse des Oursins, (Réponse à Dorothy Jordan Lloyd). FauveL (Pierre). — No 305. — Polychètes pélagiques nouvelles des Cam- pagnes de la Princesse-Alice, (Note préliminaire). GOLDSMITH et DELAGE. — No 306. — Voir DELAGE et GOLDSMITH. Gravier (Ch.). — No 304. — Note préliminaire sur les Madreporaires recueillis au cours des croisieres de la Princesse-Alice et de l'Hirondelle II, de 1893 à 1913 inclusivement. Hérouarb (Edgard). — No 301. — L'hémiplexie et la phylogérie des Echinodermes. | Herrin (R.). — No 302. — Un Mollusque énigmatique commensal des Synaptes. KOEHLER (R.). — No 311. — Description d'une nouvelle espece d'Astrophiura, l'Astrophiura Cavellæ. NusbaAUM-HiraROwicz (Dr Joseph). — No 307. — Sur quelques points inté- ressants dans la structure des reins chez Gastrostomus Bairdi (Gill et Ryder), Argyropelecus hemigymnus (Cocco) et Chauliodus Sloanei (Bloch), (Résultats des Campagne scientifiques de S. A. S. Albert Ier Prince de Monaco), (Note préliminaire). NusBaum-HiLarowicz (Dr Joseph). — No 308, — Bathymyxum piscium nov. gen. nov. sp., nouveau protozoaire parasite dans l'intestin de Melamphaes mizolepis (Günther) et de Stomias boa (Risso), (Note preliminaire). NusbBAUM-HirAROwICZ (Dr Joseph). — No 313. — Quelques remarques sur les organes génitaux femelles de Gastrostomus Bairdii (Gill et Ryder), (Note préliminaire). LIA Ox NusBAUM-HiLAROwWICZ et Zucco CucAGNA. — No 312. — Voir Zucco CUCAGNA. Topsent (E.). — No 303. — Une Rossella des Açores (Rossella nodastrella ፻1, Sp»). | Topsent (E.). — Ne 310, — Les Dromies sur les côtes françaises de la Manche. Zucco CUCAGNA (Andraea) et NusBAUM-HiLAROWICZ (Dr Joseph). — No 312. — La régénération (restitution) chez Hermaea dendritica (A. et 11.) Nudibranches), (Note préliminaire). TABLE DES MATIERES Le numéro de chaque article se trouvant au bas du recto de chaque feuillet il est tres facile de trouver rapidement l'article cherché. Nos 3or. — L'hémiplexie et la phylogénie des Echinodermes, par Edgard HEROUARD. 302. — Un Mollusque énigmatique commensal des Synaptes, par R. Herrin, Licencié-és-sciences. 303. — Une Rossella des Acores (Rossella nodastrella n. sp.), par E. Topsent, professeur à la Faculté des Sciences de Dijon. 304. — Note préliminaire sur les Madréporaires recueillis ล น cours des croisières de la Princesse-Alice et de l’Hirondelle II, de 1893 a 1913 inclusivement, par Ch. GRAVIER. 305. — Polychétes pélagiques nouvelles des Campagnes de la Prin- cesse-Alice, (Note préliminaire), par Pierre FAuver, professeur à l'Université Catholique d'Angers. 300, — Le tannin et le sucre dans la Parthenogenese des Oursins, (Réponse à Dorothy Jordan Lloyd), par Y. DELAGE et M. GOLDSMITH. 307, — Sur quelques points intéressants dans la structure des reins chez Gastrostomus Bairdi (Gil et Ryder), Argyropelecus hemigymnus (Cocco) et Chauliodus Sloanei (Bloch), (Résultats des Campagnes scientifiques de S. A. S. Albert Ier Prince de Monaco, (Note préliminaire), par le Dr Joseph Nuseaum- Hırarowıcz, professeur à l'Université de Lemberg (Lwów). 308, — Bathymyxum piscium nov. g. nov. sp., nouveau protozoaire parasite dans l'intestin de Melamphaes mizolepis (Günther) et de Stomias boa (Risso), Note préliminaire, parle Dr Joseph NUSBAUM-HILAROWICZ, professeur à l'Université de Lemberg (Lwów). 309. => Observations nouvelles sur le genre Eryoneicus, par M. E.-L. Bouvier, de l’Institut, Professeur] au Muséum d'Histoire Naturelle. - 310, — Les Dromies sur les cótes frangaises de la Manche, par E. Topsent, professeur à la Faculté des Sciences de Dijon. 311, — Description d'une nouvelle espéce d'Astrophiura, l'Astrophiura Cavellæ, par R. KoEnLer, professeur de Zoologie à l'Uni- versité de Lyon. 312. — La régénération (restitution) chez Hermea dendritica (A. et 11.) (Nudibranches), (Note préliminaire), par Comtesse Andraea Zucco Cucacna (Antibes) et Prof. Dr Joseph NusBaum- HiLarowicz (Lemberg). 313. — Quelques remarques sur les organes genitaux femelles de Gastrostomus Bairdii (Gill et Ryder), (Note preliminaire), par le Dr Joseph NusBAUM-HILAROWICZ, professeur a l'Université de Lemberg (Lwów). ዓብ ES f ay ፈ BUÉLETDEN DE L'INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I”, Prince de Monaco) No 301. — 30 Janvier 1915. L'hémiplexie et la phylogénie des Échinodermes Par Edgard HEROUARD. L'embranchement des Echinodermes, par la symetrie qui- naire qu'il présente, est un des mieux caractérisés du règne animal et sa morphologie ne semblait le rattacher à aucun autre embranchement. Dans la théorie de la Pentasomea j'ai établi les rapports que les Echinodermes présentent avec les Procordés et montré la subordination de la symétrie quinaire, qui les caractérise, 8 la symétrie binaire primitive, qui est une propriété fondamentale de la substance vivante animale. Dans la classe des Holothuries, certaines formes abyssales présentant une symetrie binaire tres accentuée, il semblerait donc que ces formes abyssales doivent étre considérées comme des formes primordiales, desquelles seraient issues les formes chez lesquelles la symetrie quinaire predomine ; c'est ainsi qu’Östergreen en rétablissant l'ordre des Elasipodes de Theel, auquel il adjoint les Synallactinées, considere cet ordre comme ayant donné naissance aux autres Holothuries. Si le groupe des Elasipodes établi par Theel parait légitime, cette conception phylogénique, par contre, ne semble pas justifiée. Elle ne parait Pétre, que parce qu'Ostergreen n'a pris en considération que la classe des Holothuries sans tenir ہے 2 ہے compte des renseignements que nous donne l'ensemble de l'embranchement des Echinodermes. Il y a lieu, en effet, de distinguer dans cet embranchement deux ordres de symétrie binaire : une symétrie binaire pri- mitive et une symétrie binaire secondairement acquise et, c'est à cette derniere que se rapporte en réalité la symétrie binaire apparente des Holothuries. Cette symétrie binaire secondaire est le résultat d'un conflit entre la symétrie binaire primitive et la symétrie quinaire qui apparait au cours du développement larvaire. 1] y a un fait qui domine le développement de tous les Echinodermes et qui peut étre considéré comme ayant imprimé à cet embrachement son caractere fondamental, c'est l'hémi- plexie, qui apparait brusquement chez la larve et qui détruit du méme coup toute l'harmonie bilatérale primitive qui s'était déjà manifestée. Pour comprendre tout l'intérét que présente cette hémiplexie et attribuer à 18 symétrie bilatérale de l'adulte sa juste valeur, 1l est nécessaire de suivre et de comparer le développement larvaire dans les differentes classes des Eleu- therozoa. Les phénomènes du dévelop- pement qui précédent lappa- rition de l'hémiplexie, c'est-à- dire de l'atrophie hémilatérale de la larve, sont concordants Ric vik pour tous les Eleuterozoa. A la gastrula fait suite la for- mation de vésicules entérocceliennes suivant deux géné- ratrices symétriques de l'archentéron ; que les vésicules soient simples au moment ou elles s'isolent dans le blastoccele, ou qu'elles naissent sur ces génératrices individuellement, ces differences n’alterent pas l'unité du phénomène, car elles aboutissent dans l'un et l'autre cas à un seul et méme résultat, en formant finalement dans la cavité du blastoccele quatre re vésicules symétriques deux à deux (Fig. A). Les deux supé- rieures (H, ከ) peuvent être considérées comme représentant des rudiments d'appareil aquifère et les deux inférieures, comme les rudiments des splanchnocceles (S, s). A ce moment, la larve et tous les organes quelle contient peut encore présenter une symétrie bilatérale parfaite, rien n'étant encore venu altérer objectivement cette manifestation constante du développement de la substance vivante animale et, rien ne permet de prévoir le fait inattendu qui va surgir et imprimer à l'embranchement son caractère capital. La larve est parfaitement régulière et les vésicules entérocceliennes contenues dans le blastoccele ont deux à deux une origine identique qui inciterait à supposer, que le devenir de chacune d'elles sera le même que celui de sa symétrique, et que la bilatéralité dès maintenant établie continuera à être respectée dans la suite du développement. C'est alors que survient cette hémiplexie, dont nous cons- tatons l'apparition sans malheureusement pouvoir en expliquer les causes, et ce phénoméne remarquable, qui a toute la valeur d'un phénomène tératologique, détruit complètement l'équilibre bilatéral suivant lequel la substance s'était répartie jusque là. Si, pour préciser la description, on considére comme ventrale la face de la larve qui porte la bouche (1) on sait que c'est toujours le cóté droit qui est atteint par cette hémiplexie. C'est à ce moment, par suite de la rupture d'équilibre déter- minée par l'apparition de ce phénomène, que la substance capable de poursuivre son évolution se répartit, s'oriente dans une direction nouvelle, suivant une orientation tout à fait étrangère à l'axe bilatéral primitif. Le développement des Astéries et des Echinides nous montre quelle est la direction (1) Cette hypothése est purement gratuite et on peut tout aussi bien considérer cette face buccale comme dorsale. J'ai montré dans la théorie de la Pentasomæa que cette orientation est préférable pour permettre d'établir les homologies qui existent entre les Echinodermes et les Pro- cordés. Si je conserve ici l'orientation avec bouche ventrale comme nous l'avons fait dans la Zoologie concrète, c'est simplement pour respecter un vieil usage auquel la plupart des zoologistes sont adaptés, et afin de ne pas obliger le lecteur à retourner de 1809 toutes les connaissances qu'il a acquise antérieurement. (301) ero ee normale du nouvel axe qui preside A cette répartition : elle est sensiblement perpendiculaire a Paxe bilatéral primitif. Ce nouvel axe de symétrie (Fig. A.-Q) autour duquel vont se répartir les rudiments des organes contenus dans le blastoccele, va jouer, des maintenant, le röle d’axe quinaire et tous ces organes vont venir se placer sous sa direction. L'hémipléxie a amené, des son apparition la déchéance de Paxe binaire (B) et c'est l'axe quinaire qui va, des cet instant, exercer son influence prédominante sur le contenu du blastoccele. Il y a lieu, en effet, de distinguer entre l'ectoderme et les rudiments des organes contenus dans le blastoccele : l'ectoderme forme une enveloppe continue, dans laquelle les vésicules endo- dermiques ne sont point fixées d'une facon immuable. Si elles ne flottent pas dans le liquide blastoccelien peu s'en faut, car les cellules mésenchymateuses qui ont formé des fibres con- jonctives embryonnaires sont surtout dirigées tangentiellement aux parois des organes, formant une couche qui épaissit ces parois, tandis que les fibres qui relient les vésicules à l'ecto- derme et qui traversent la cavité blastoccelienne sont rares. C'est cette cavité qui subsistera jusque chez l'adulte, pour former les lacunes hcemales qu'on appelle improprement schizocceliennes. Ces vésicules sont donc dans des conditions particulierement favorables pour obéir aux sollicitations de l'axe quinaire, aussi viennent elles se disposer en file suivant cet axe, comme le montre le développement des Astéries et des Echinides. L'ectoderme au contraire, dont la substance est déjà puissamment organisée bilatéralement, ne pourrait obéir aux sollicitations de l'axe qui- naire qu'en subissant des déformations incompatibles avec sa structure déjà acquise, il faut pour qu'il y parvienne, qu'il subisse une véritable régénération, c'est-à-dire une destruction préalable de l'édification bilatérale à laquelle il avait été primi- tivement soumis. | Chez les Astéries et les Echinides, cette régénération se poursuit jusqu'à son achevement complet et la prédominance de l'axe quinaire sur l'axe binaire primitif est définitivement établie. Il n'en est pas de méme pour les Ophiures et les Holo- thuries; dans ces classes la régénération ne se poursuivant pas, a 5 کک‎ laxe bilatéral primitif conserve son influence directrice, il continue à exercer ses facultés d'orientation de la substance. L'axe quinaire lui-méme (Fig. B.-Q.) subit cette influence et, au lieu de rester perpendiculaire à l'axe binaire il s'incline sur lui 2 et finit par se confondre presque avec lui. Au point de vue phylogenique ces faits ont été interpretes de deux facons diametralement op- posees : les uns considerant les formes chez lesquelles l'axe binaire et l'axe quinaire se rapprochent (Holothuries et Ophiures), comme étant apparues les premiéres et comme ayant donné naissance aux formes à axe quinaire trans- Bres B: versal, les autres, au contraire, estimant que les formes dont l'axe quinaire est transversal et reste transversal (Astéries et Échinides( sont les plus anciennes et que les autres en dérivent. C’est cette dernière hypothese qui me parait devoir prévaloir et il y a pour cela des raisons mécaniques et des raisons anatomiques. Raisons mécaniques. — Quand, dans un corps présentant une symétrie bilatérale parfaite, une des moitiés se met à croître pendant que l'autre reste stationnaire, siun autre plan de symétrie bilatérale existe pour l'ensemble de la substance, il passera par les centres de figure de ces deux moitiés inégales et sera donc sensi- blement perpendiculaire au plan bilatéral primitif. Or la symétrie bilatérale étant une propriété fondamentale de la substance animale en voie d'accroissement, cette substance ne peut continuer à exister qu'autant que cette propriété est satisfaite. L'hémipléxie détruisant la symétrie bilatérale primitivement établie,la substance restante tend à se réorganiser bilatéralement, et, l'axe transversal passant par les centres de figure des deux moitiés primitives sera le lieu commun à tous les plans de symétrie qui pourront satisfaire à ce rétablissement. C'est cet axe qui représente l'axe de symétrie quinaire, car il ne faut pas (301) LE oublier que la symétrie radiaire n'est, en réalité, que la réunion d’un certain nombre de plans de symétrie bilatérale passant par un axe commun. Dans le trouble apporté par lapparition de l'hémipléxie dans l'équilibre bilatéral primitivement existant, la substance cherche à rétablir son équilibre obligatoire et laxe radiaire n'est autre chose que l'axe commun aux différents plans de symétrie bilatérale possibles. Les deux centres par lesquels passe cet axe, étant de part et d'autre du plan de symétrie de la larve, il ne pourra jamais être contenu dans ce plan et en fait c'est bien ce qui a lieu, car en réalité, l'axe quinaire méme chez les Ophiures et les Holothuries ne coincide pas exactement avec le plan binaire primitif, il fait toujours avec lui un angle. Cet angle est parfois assez petit pour donner l'illusion d'une coincidence qu'on a pu prendre pour réelle, mais Ludwig a montré que chez Cucumaria laxe radiaire est incliné, là aussi, sur la gauche du plan binaire primitif. Il apparait donc que l'axe quinaire a été primitivement trans- versal et que, s'il se rapproche du plan binaire, ce n'est là que le résultat d'un conflit entre l'axe quinaire luttant pour ranger la substance sous sa loi et l'axe binaire primitif qui cherche à la maintenir sous la sienne. L'Astérie et l'Echinide doivent donc étre considérés comme plus primitifs que l'Ophiure et l'Holothurie à ce point de vue. Raisons analomiques. — Les quatre classes d'Eleuthérozoa peuvent se répartir en deux groupes distincts : 1° les Aste- rocoples comprenant les Astéries et les Ophiures et 2? les Cyclocoples comprenant les Echinides et les Holothuries. Il y a, en effet, une profonde différence d'organisation entre ces deux groupes. Les Astérocoptes outre leur forme étoilée présentent une face aborale équivalente comme étendue à la face orale, le tube digestif est vésiculeux, sans anus ou avec un anus rudi- mentaire, le complexe des organes radiaux repose sur un squelette ambulacral profond. Les Cyclocoptes outre leur forme circulaire, présentent au contraire, une face aborale nulle ou tres rudimentaire, la face orale formant à elle seule toute la surface du corps ou peu s'en faut ; le tube digestif cylindrique atteint une longueur relativement considérable, l'anus est bien déve- 9 کے‎ loppé et fonctionnel, et le complexe des organes radiaux ne presente pas de squelette ambulacral profond. 11 n’est douteux pour personne que les Ophiures ont une organisation plus complexe que les Asteries et que ces dernieres ont dü précéder les Ophiures au cours de l'évolution. Or si nous considérons Vontogénese de ces deux formes, nous cons- tatons, que précisément chez l'Astérie l'axe quinaire est orienté transversalement, tandis que chez lOphiure il est ramené sensiblement dans le plan binaire de la larve: l'axe quinaire transversal apparait donc bien ici comme primitif. Chez les Cyclocoptes nous constatons une différence analogue : l'axe quinaire est transversal chez l'Echinide, tandis qu'il se rapproche du binaire larvaire chez l'Holothurie. Il reste donc à se demander, si, au point de vue de l'organisation, les Holothuries sont des formes plus évoluées que les Echinides : 19 réponse ne me parait pas douteuse. Les Holothuries sont les plus differencies de tous les Eleu- therozoa, par la transformation des cinq à dix premiéres paires de tubes pédieux en tentacules, par la présence des organes arborescents et des tubes de Cuvier, par l'absence des plaques basales et centro-dorsale du squelette apical, par la réduction de leur squelette qui peut faire complétement défaut (Pela- gothuria et quelques synallactinées). Le rapport des Holothuries avec les Echinides parait certain : on invoquerait en vain la présence d'unelanterne chez les Echinides pour contredire cette conception, car pour qui sait lire dans la morphologie comparée, quoique le dévelop- pement des holothuries soit encore imparfaitement connu, il yaune homologie incontestable entre l'organisation péripha- ryngienne des Dendrochirotes et la lanterne des oursins. On sait aujourd'hui par les travaux de Mac Bride, que la cavité et les pieces de la lanterne des Échinides proviennent des cinq diverticules interradiaux de la splanchnoccele gauche. Ces cinq diverticules aprés avoir émis les sinus radiaires et s'en étre séparés, s'isolent à leur tour en coupant leur pédicule de communication avec la splanchnoccele. Ces cinq vésicules closes péripharyngiennes et interradiales s'accroissent et se (301) کت وو وک rejoignent, en formant un cercle péripharyngien intercalé entre le pharynx et les canaux aquiferes radiaux. Les pyramides de la lanterne sont formées au dépens de ces cing vésicules interradiales, par leurs parois, tandis que les faulx de la lanterne prennent naissance au-dessous d'elles dans les radius et dis- talement aux canaux aquiferes radiaux. Leurs positions relatives sont identiquement les mémes que les dents radiales et les dents interradiales de l'anneau calcaire des Holothuries, et le sinus péripharyngien de ces dernières correspond entie- rement aux cinq vésicules de la lanterne. La seule différence consiste en ce que les pédicules d'attache de ces cinq vésicules avec la splanchnocæle gauche, au lieu de se couper comme chez les Échinides, ont subsisté et forment les cinq fenétres qui font communiquer le sinus péripharyngien avec la cavité générale. Ces cinq fenétres sont situées au-dessus de l'anneau aquifere et trés apparentes chez les Dendrochirotes, donnant libre acces de la cavité. générale dans le sinus et chez les Aspidochirotes, si elles sont moins apparentes, elles n'en existent pas moins avec des rapports identiques. Les homologies des Dendrochirotes avec les Échinides sont encore marqués par l'uniformité que présentent les cinq ambulacres : on y trouve des especes, telles que Cucumaria planci, chez lesquelles les ambulacres dorsaux sont tellement semblables aux ventraux que, quand le disque tentaculaire est invaginé, il est presqu'impossible de distinguer les secteurs du trivium, des secteurs dorsaux. Ces constatations, outre = qu'elles montrent les rapports étroits qui existent entre les Échinides et les Holothuries, nous montrent aussi, que les Dendrochirotes sont de toutes les Holothuries les formes qui sont les plus voisines des Echinides, et par suite les plus primitives. Les Holothuries peuvent donc étre considérées comme des formes plus évoluées que les Echinides et leur axe quinaire est précisément ramené au voisinage de l'axe binaire primitif, tandis que chez les Échinides il reste transversal. L'embranchement des Echinodermes peut-étre considéré comme un embranchement d'origine tératologique, en ce sens, que le phenomene de l'hémiplexie, qui survient au cours de =) = l’ontogenese, cause au développement harmonique de la forme l'obligation de changer l'équilibre bilatéral primitif de la substance. Le phénoméne tératologique qui le caractérise frappant l'équilibre bisymétrique, prend dans ce groupe une importance capitale. C'est à ce point de vue un embranchement plus tératologique qu'aucun autre, car on peut dire, que la série des étres que nous considérons comme représentant l'évo- lution normale, n'est dans sa totalité qu'une branche de ไล tératologie représentant la série des monstres nés viables et capables de se reproduire. De ces faits il résulte, que la symétrie bilatérale plus ou moins accusée qui se rencontre chez certaines Holothuries ne doit pas étre confondue avec la symétrie bilatérale primitive, c'est une symétrie nouvellement acquise par des voies détournées et sa perfection loin d'appartenir aux formes les plus voisines de la souche, dénote chez ceux qui la présentent, le degré d'évolution le plus élevé qui se rencontre chez les Éleuterozoa. Les Élasipodes ne doivent donc pas étre considérés, comme le font Ostergreen et R. Perrier, comme ayant donné naissance à des formes bilatérales moins parfaites, mais comme repré- sentant le terme le plus élevé dans la phylogénie du groupe. Au cours de cette description nous avons parlé des axes et des plans de symétrie comme s'ils avalent une existence propre, mais ce n'est là qu'une forme du langage destinée à rendre plus claire la description. Il est bien entendu, que les axes et plans de symétrie ne présentent pas une indivi- dualité propre et que le plan de symétrie bilatérale, par exemple, n'est que la résultante de la division cellulaire de la substance vivante considérée. Mais le rétablissement de la symétrie bila- térale aux dépens de matériaux qui par leur origine unilatérale, au cours du développement, ne tenaient pas cette faculté d'orien- tation du mode de division de l'eeuf, montre que cette propriété réside dans la substance elle-même et que l'eeuf qui se divise en deux moitiés dont toutes les particules sont symétriques, n'est pas responsable de cette symétrie en tant qu'ceuf, mais uniquement parce qu'il est formé de substance vivante animale. (301) Pour expliquer l'utilité dans le développement de l'œuf de Péchinide, de la queue du spermatozoide abandonnée par le pronucléus mäle dans le cytoplasma femelle, et ayant constaté que cette queue encore reconnaissable au moment de la premiere division de segmentation reste la propriété d'un seul des deux premiers blastomeres, Meves (1912) attribue à ce fait l'existence de lhémiplexie. C'est la une hypothése gratuite, car le spermatozoide de l'Echinide n'est pas le seul qui abandonne son appendice caudal dans le cytoplasma de l'œuf, des faits semblables ont été constatés chez plusieurs mammiferes, par von der Stricht (1002) chez la chauve-souris, par Rubaschkin (1905) chez le porc, par Lams (1906) chez le cobaye, par Sobotta et Bukland chez le rat, sans que l'hémi- plexie soit présente dans le développement de ces animaux. Il semble donc bien qu'il faille chercher à la présence de cet appendice dans un des blastomeres de l'Échinide, une autre utilité, si toutefois il en présente une. La toute puissante théorie cellulaire fait trop souvent perdre de vue, que ce qui représente l'individu n'est pas seulement la partie de l'organisme formée de cellules, mais que les espaces interorganiques contiennent des substances qui font partie intégrante de Pétre aussi bien que les parties cellulaires. La division cellulaire et les curieux phénoménes qui l'accompagnent, ont porté à croire que la substance propre spécifique de Pétre, si elle existe, est localisé uniquement dans les cellules; une telle déduction dépasse les données de l'obser- vation. Ce qu'on est en droit de conclure de l'ontogénese, c'est que la substance vivante ne peut exister qu'autant quelle est séparée du milieu ambiant par une membrane celullaire et les substances interorganiques sont placées dans de telles conditions, au méme titre que la substance intracellulaire elle-méme. La continuité de l'ectoderme qui est une réalité d'une généralité absolue, fait que cette condition d'isolement existe pour les substances interorganiques aussi bien que pour la substance intracellulaire elle-même. On n'a pu encore éclaicir ce qui dans un étre représente la substance propre et l'isoler de la substance accessoire, mais il parait probable que cette substance propre existe, car on ne s'expliquerait pas, qu'une forme aussi کت اد precise et aussi complexe que celle d’un organisme vivant, puisse se constituer et se répéter 8 travers les äges si elle représentait autre chose que l'état d'équilibre d'une substance spécifique définie. La symétrie bilatérale n'est que la mani- festation d'une propriété commune 8 la classe de substances a laquelle appartiennent les substances vivantes animales, elle doit dépendre de l'architecture moléculaire de cette classe de substances. Conséquence de la loi des invaginations blastocéliennes. Quelques remarques sur la facon dont s'installe sur l'ecto- derme la symétrie quinaire peuvent trouver place ici, parce qu'elles montreront avec plus de précision l'écart qui existe entre celle-ci et la symétrie binaire primitive. La mobilité des vésicules entérocceliennes dans le blastoccele, leur déplacement variable dans les diverses classes d'Échinodermes éclaire le déterminisme du systéme nerveux. Les faits constatés montrent la subordination des organes de l'ectoderme aux éléments enté- rocceliens et c'est cette constance qui m'a permis de formuler la loi des invaginations blastocceliennes (1). Tous les Échinodermes sans exception, donnent une larve à organisation bilatérale parfaite pourvue d'une couronne ciliaire péribuccale et il y a une uniformité remarquable dans le départ de leur développement. Mais si nous considérons la place qu'occupera sur l'ectoderme l'étoile nervienne ectoneurale formée par l'anneau central et les cinq rubans radiaires qui en partent, nous constatons que cette étoile occupe sur la surface de la larve les positions les plus variées relativement au plan de symétrie bilatérale larvaire. Son centre est situé, soit au voisinage de la bouche (Holothuries et Ophiures), soit sur le flanc gauche de la larve (Asteries et Echinides), soit méme vers le pole opposé à l'emplacement de la bouche (Pelma- tozoaires). I] n'y a donc pas, sur cette surface ectodermique, de lieu prédestiné pour le systeme nerveux, l'endroit oü sa présence va se manifester dans la suite ne dépendra que de la position de l’hydrocæle et des digitations qui en partent pour former (1) Hérouard (E.), Theorie de la Pentasomea, Bull. Soc. Zool. de France, 1904. (301) les canaux aquiferes radiaux. La determination de l'emplacement du systeme nerveux, sa sculpture sur l'ectoderme, pourrait-on dire, sera modelée dans tous ses détails par toutes les invagi- nations blastocceliennes successives que formera l’hydrocæle et avec une précision qui ne laisse aucun doute sur l'action déterminante qu'elles exercent. Il y a là une attraction du plan de Pectoderme par les diverticules de Vhydroccele qui est indéniable, car ce n'est pas le résultat d'un contact direct des deux épithéliums, qui pourrait faire penser à une traction méca- nique, mais une action à distance qui se fait à travers le liquide d'origine blastoccelienne interposé entre l'ectoderme et l'hydro- ccele et qui pendant toute la vie restera interposé entre leurs deux épithéliums. Les diverticules de l'hydrocele à mesure qu'ils se forment, sculptent sur l'ectoderme l'histoire de la cause actuelle qui détermine l'emplacement du systeme nerveux. L'hydrocele s'accroit dans ce milieu de culture qu'est pour elle le liquide blastoccelien, avec le potentiel de développement qui était contenu dans le rudiment qui lui a donné naissance, mais pour expliquer l'attraction à distance qu'elle exerce sur l'ectoderme, on ne peut invoquer, que les courants osmotiques qui doivent exister à travers le liquide blastoccelien entre ces deux osmometres emboités que représentent I’hydroccele et l'ectoderme. Ce qui donne du crédit à cette conception, c'est que l'invagination inverse de l'ectoderme se produit au point ou il est le plus rapproché de l'invagination hydroccelienne dont elle est la contre-partie, et on s'explique assez bien, que si des échanges s'accomplissent entre l'hydrocele et le milieu externe, ils doivent avoir une activité d'autant plus grande que la distance qui les sépare est plus petite. Entre tous les courants de convection osmotique qui existent entre les deux osmometres, l'axe de l'ensemble de ces courants marquera l'endroit oü se produira l'invagination antagoniste du diverticule hydroccelien et il n'est pas douteux que, si expérimentalement on pouvait déplacer Phydroccele dans la cavité blastoccelienne, on déterminerait dans la formation du systeme nerveux un changement de place correspondant à ce déplacement. Mais, si nos moyens expérimentaux sont impuissants à réaliser cette - 1 = experience, en raison de ไล petitesse des parties sur lesquelles il faudrait agir, l'expérience est réalisée normalement par la position variable que prend l'hydrocele dans chaque classe, relativement au plan bilatéral primitif de la larve. De l'ensemble de ces faits, on est en droit de conclure, que les Echinodermes chez lesquels l'axe quinaire reste le plus sensiblement distinct de l'axe binaire primitif, sont les formes les plus anciennes et que parmi les Holothuries, les Elasipodes ne sont pas les formes primitives du groupe, mais des formes trés évoluées : ce sont les Dendrochirotes, qui avec leurs caractères Échinidiens doivent être considérées comme les formes les plus voisine de la souche. (301) ን ን ۰ A 3. Á BULLETIN DE INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) No 302. — 28 Février 1915. Un Mollusque énigmatique commensal des Synaptes. Par R. HERPIN Licencié-és-sciences L'hiver dernier (13 mars 1914), faisant une marée à Cherbourg entre la plage des bains et le fort des Flamands, je fus frappé de l'abondance extraordinaire des Synaples. Avant eu précédemment l'occasion de recueillir, sur les Synaptes de l'ile Tatihou, prés S' Vaast la Hougue, quelques exemplaires de l'Entoralra. Perrieri découvert et décrit par Malard (1), je fus naturellement conduit à rechercher si ce curieux Lamellibranche ne parasiterait pas les Synaples de ' Cherbourg (2). (1) Sur un Lamellibranche nouveau parasite des Synaptes par M. A. E. Malard, Bull. Museum 1903, n° 7. p. : # 09 x ፦ (2) Toutes les Synaptes de la plage de Cherbourg présentent les caracteres d'anatomie externe et interne de la Synapte d’Arcachon étudice par Cuénot. Ce sont done des Synapta Galliennei Herapath. Toutefois elles semblent se comporter différemment : toutes celles que j'ai observées étaient en effet enfoncées dans le sable la téte en bas. Synapla Galliennei a déjà été signalée à Guernesey. Par contre d'après Cuénot, l'espèce de St Vaast serait Synapta inhaerens Müller. Cuénot Contribution à la faune du bassin d'Arcachon. Echinodermes. Bulletin de la station biologique d'Arcachon, 14* année, (1911-1912), p. 62-74. — 2 — Je ne l'y rencontrai pas, ni ce jour ni depuis ; mais en revanche jeus la bonne fortune de trouver, adhérant assez fortement à une Syzaple, un autre mollusque présentant des caracteres larvaires. Malgré de nombreuses recherches, il m'a été impossible d'en retrouver un second exemplaire. Aussi, dans la présente note, qui présentera un caractére essentiellement provisoire, me bornerai-je à une simple description ; me réservant, si je puis retrouver de nouveaux individus, de faire une étude plus complete de ce curieux mollusque (1). Cet animal a une longueur d'environ cinq millimétres, non compris un appendice filiforme dépassant le corps d'environ deux centimetres. Ses parties molles, parfaitement symétriques (Fig. 5), étaient contenues dans une coquille univalve. Lorsque j'entrepris l'étude de cet animal, il avait perdu toute adhérence avec sa coquille et s'était déplacé à son intérieur ainsi qu'on peut le voir sur les Fig. 3 et 4. La coquille univalve a la forme d'un ellipsoide allongé, fendu suivant un méridien (Fig. 1). Coquille, L’un des poles présente une sorte d’om- bilic dont le fond est constitué par une matiere noiratre que l'on est tenté de com- parer à celle qui constitue le ligament des Lamellibranches. Fic. 1.— Coquille Les bords de la fente, trés rapprochés montrant par trans- 1 TT A A: pres de cet ombilic, s'écartent graduellement parence l'organe en À i 5 forme de clou dont presque jusqu'au pole opposé. Deux autres la pointe seule est fentes trés courtes (Fig. 1 et 4) partent de risible directement. - x à emen ce second pôle dont elles s'écartent trés peu. ir. 9. = LH M: EA Leur inégalité et leur position dissymétrique o J montrent qu'elles sont purement accidentelles. La coquille est mince, élastique et translucide ; elle ne fait (1) M. Fauvel et M. Anthony ont bien voulu m'aider de leurs conseils autorisés et m'ont encouragé à publier une étude même incomplète de ce parasite. Qu'ils reçoivent ici l'expression de toute ma gratitude. E ረመ pas effervescence avec les acides ; elle n'est donc pas calcaire tout au moins 8 sa surface. Elle présente vingt cótes assez tranchantes ct régulicrement espacées, se rendant d'un pole à l'autre ; l'intervalle séparant “deux côtes consécutives est régulièrement concave. Examinée au microscope, elle montre, entre les côtes, deux systèmes de stries se coupant à angle droit : les unes, assez écartées, parallèles aux les autres beaucoup plus rapprochées ) . / * ہیلا TET‏ 1 cotes (Fig.- A lintérieur et attenant à l'ombilic se D ve : Fic. 2.— Portion trouve un organe rappelant la forme d'un de cogrille limitée clou court à téte plate. . pardeux côtes, vue A . . f par 5ቧ face interne. La tête, assez épaisse et constituée par une matière noire, semble former précisément le fond de l'ombilic. La pointe est jaunàtre ; mais sa couleur varie graduellement : presque noire pres de la tete du clou, elle Gre TOO: est beaucoup plus claire a ร อ ท extrémité. Parties molles. — N'ayant pu discerner ni bouche ni anus ni branchies, il est bien diflicile d'orienter l'animal. Je conviendrai d'appeler face dorsale, celle qui est convexe et face ventrale, celle où s'insère l'appendice filiforme; partie antérieure celle que j'ai figurée en haut et qui, dans la coquille, était située vers l'ombilic (Fig. 5 et 6). Ces dénominations, les dernières surtout, sont donc absolument provisoires et conventionnelles, car je n'ai aucune raison de supposer que le póle ombilical soit antérieur plutöt que postérieur. Le corps a une forme rappelant un peu celle d'un manteau de Lamellibranche trés épais; mais ce serait un manteau tout d'une piece, sans sutures, donc largement ouvert en haut, en bas et en avant. Postérieurement, il se prolonge au milieu par une petite lame assez mince et à peu pres semi-circulaire. Antérieurement, les bords latéraux sont un peu réfléchis vers la face ventrale. Au milieu de la face ventrale s'insere un long appendice filiforme. De cette insertion part un sillon tres marqué se (302) — 4 — dirigeant vers l'extrémité postérieure et séparant deux parties convexes. La face dorsale est convexe : elle est recouverte FiG. 4. LG aor Fic. 6. 110, 3. — Mollusque encore contenu dans sa coquille. La coquille est vue par sa face ventrale; Panimal est vu de cóté. Gr. 8. . Fic. 4. — Mollusque encore contenu dans sa coquille. La coquille est vue par sa face dorsale; l'animal est vu de trois quarts. Gr. 8. Fic. 5. — Mollusque sorti de sa coquille. Face ventrale. Gr. 9. Fic. 6. — Mollusque sorti de sa coquille. Face dorsale. Gr. 9. dans sa moitié postérieure de très nombreux filaments ténus constituant une villosité fort abondante (Fig. 6). L’appendice Er M filiforme s'éleve d'abord perpendiculairement a la face ventrale, puis il se courbe 8 angle droit. Il est parcouru dans toute sa longueur par une grosse ligne opaque. Vers son extrémité distale il présente des parties plus opaques et de diametre un peu plus considérable Ce filament, bien que tres long, ne semble pas complet; son extrémité parait tronquée. Je n'ai pu découvrir sur l'animal la moindre trace d'union avec sa coquille. Cette union devait évidemment se faire par le moyen de l'organe en forme de clou, encore attenant à la coquille. Je ne puis malheureusement pas préciser le mode d'union du parasite avec son hóte. Ce mollusque présente des analogies évidentes avec une larve Glochidium : le faux manteau, l'absence de bouche, d'anus, de branchies, la présence d'un filament probablement adhésif l'en rapprochent. Toutefois il en differe notablement par sa coquille. 11 est donc probable que l'on est en présence d'une forme larvaire; cependant il ne serait pas impossible que ce mollusque soit un adulte chez lequel la persistance de caracteres larvaires s'expliquerait par le parasitisme. - DRIFT )302( BULLETIN DE L’INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I”, Prince de Monaco) No 303. — 1er Mars 1915. Une Rossella des Acores (Rossella nodastrella n. sp.) Par E. TOPSENT Professeur à la Faculté des Sciences de Dijon. Les Rossellide sont rares dans l'Océan Atlantique. F. E. Schulze, en 1899 (1), n'en comptait que quatre, plus exactement trois, car l'une d'elles, Caulocalyx tenera F. E. Sch., confor- mément aux remarques d’Ijima (2), appartient en réalité à la famille des Zeucopsacidæ. Des autres, deux, Lanuginella pupa O. Schm. et Mellonympha velata Wyv. Th., sont bien des Rossellidæ mais de la sous-famille des Lanuginellina, et seule, par conséquent, Kossella anlarclica Carter représente les Rossellinæ. Encore faut-il remarquer que les spécimens de cette Éponge qui permettaient de la citer ont été recueillis par le CHALLENGER très bas dans l'Atlantique, auprès de Buenos- Ayres, c'est-à-dire dans une région oü cet océan commence à se confondre avec l'Antarctique. A cette pauvreté de l'Atlantique en Rossellines, 1l est (1) Scaurze (F. E.), Amerikanische Hexactinelliden nach dem Materiale der Albatross- Expedition, lena, 1809, p. 116. (2) Isıma (I), The genera and species of Rossellide, (Annotationes Zoologice Japonenses, Vol. 1, Pars 11. Tokyo, 1898). = 2 ae interessant d'opposer ce qu'a révélé l'étude successive des collections de la BELGICA, de la DISCOVERY, du GAUSS et du POURQUOI-PAS ?. C'est de l'Antarctique que proviennent toutes les espéces connues du genre Rossella ainsi que celles de genres très voisins tels que Aulorossella Kirkpatrick, et la liste en est déjà passablement longue. Aussi, la découverte d'une Rossella vraie aux Acores lors d'une campagne récente de S. A. S. le Prince de Monaco mérite-t-elle d'appeler l'attention. 1] n'en a été obtenu qu'un seul spécimen, prés de San Miguel (Station 3140, 18 aoüt 1911), par 1378" de profondeur. C'est un individu de petite taille (Fig. 1) que j'ai trouvé, au Laboratoire du Musée Océanographique de Monaco, fixé sur un cornet d'une magnifique Hertwigia falcifera macérée, dans une situation, par conséquent, assez inat- tendue pour une Rossella. La dessiccation a probablement con- Fic. 1. — Rossella nodas- tribué à le blanchir; peut-être Pa-t- trella. — Le spécimen- M 5 à i tvpe. Gr. nat. elle legerement déformé. 11 est sacci- forme, comme ses congénères, et porte à leur exemple, sur de légers conules, des bouquets de diactines saillantes; cà et là, méme, quelques pentactines hypodermiques dépassent sa surface, mais il manque de touffe fixatrice et, attaché directement par sa base au réseau dictyonal de l’Hertwigia, il adhère, en outre, en deux points, par ses cótés, au cornet qui l'enveloppe. Haut de 33"" environ, il a tout au plus 18™ de largeur dans son tiers supérieur. Son orifice cloacal, de 6"" de diamètre, béant, sans frange marginale, dessert une cavité large et profonde. Les parois du corps sont, de la sorte, assez minces. L'Éponge, en pleine vie, sans doute, quand elle fut recueillie, a toute sa spiculation bien en place. ae ረውን 1. Megascleres. — Les spicules dermiques sont des stau- raclines régulières (Fig. 2, e), c'est-à-dire à actines droites croisées à angle droit et toutes étendues dans un seul plan. Entierement couvertes d'épines faibles mais assez serrées, elles ont les extrémités obtuses, parfois méme légèrement capitées. Elles ne présentent, pour la plupart, pas le moindre vestige des actines proximale et distale atrophiées. Quelquefois cependant un tubercule occupe la place de l'actine proximale, et méme il existe un certain nombre de pentactines véritables. Inversement, les stauractines sont parfois frappées d'atrophie d'une de leurs actines ou de deux actines opposées ; les diactines produites dans ce dernier cas ne portent que deux tubercules en leur milleu. La longueur moyenne des actines est de 0"" 16; IG. 2. — e, stauractine, X 155 ; c, hexactine, X 155; A, pentactine hypodermique, >< 45. leur épaisseur, de o"" 008 environ à la base, se réduit doucement à o"" 004 au voisinage de leur extrémité. Les spicules du revétement cloacal sont uniquement des hexaclines (Fig. 2, c), à actines égales ou à actines proximale et distale un peu plus longues que les tangentielles ; droites et tout ornées d'épines un peu plus fortes que celles des stauractines, ces actines se terminent en un mucron grossier ; leur longueur est fréquemment de o"" 2 et leur épaisseur de o"" ort à la base. (303) -- 4 — Le parenchyme est soutenu par des diactines à centrum peu ou point marqué, lisses sauf en leurs extrémités, qui se montrent finement épineuses ; ces extrémités sont obtuses, épaisses de o"" 005 à o"" 006. L'épaisseur des diactines en leur centre est de 0"? 012 à 002513 leur 99 de 3mm 5 a jm. Les penlaclines hypodermiques (Fig. 2, h) n'ont d'épines que vers l'extrémité de leurs actines ; les actines tangentielles sont légèrement recourbées vers l’intérieur ; elles mesurent environ o""27 de longueur sur o™ 027 d'épaisseur à la base et o?" 000 à la pointe, qui est obtuse; l’actine proximale, droite et également obtuse, dépasse 2"” de longueur. En raison du mode d'attache du spécimen, il n'y a pas d'ancres distinctes. Les diactines pleurales sont droites, lisses, fusiformes, faites d'étuis emboités de spiculine, avec axe sans centrum ; elles ne dépassent guère 12"" de longueur et o™ 1 d'épaisseur. Les dimensions des principalia, hypodermalia et pleuralia sont, somme toute, assez faibles, mais le spécimen est peut-étre un individu Jeune. II. Microscleres. — 11 existe en fait de microscleres des oxyhexasters et, comme il est de regle chez les Rossella vraies, des discohexasters de trois sortes : calycocomes, disco- hexasters proprement dites et microdiscohexasters. Les oxyhexasters sont presque exclusivement des holoxyhexasters (Fig. 3, 0) EG . . dont les rayons primaires, longs seulement de o™™ 004, O: = épais de Om 002 portent Ver ] des ravons secondaires diver- lic. 3. — 0, holoxyhexaster, >< 540. 1 gents, gréles et raides, lisses ou finement rugueux, le plus souvent par trois, quelquefois par deux. Le diamètre de ces spicules est de o™™1 à o*" 12; il est un peu plus grand sur les rares hémioxyhexasters. Les calrcocomes (Fig. 4, c) sont remarquables en ce qu'à Ay መች leur entrecroisement, leurs actines forment un centrum, ህከ nœud polyédrique, de o™™ 006 de diamètre environ. Chaque actine a un manubrium trés court mais épais de o™™ 004, un capitulum lisse presque deux fois aussi long que large ۷ Fic. 4. — c, calycocome ; d, discohexaster. >< 270. sur om 997), enfin des rayons terminaux peu divergents, le plus souvent au nombre de sept, gréles, finement rugueux “et terminés par un bouton discoide sans épines distinctes. Le diamètre des calycocomes, assez uniforme, est de o"" 175 a omm a, ۶ Les discohexasters (Fig. 4, d) ont aussi un centrum, volu- NEN E = = s Fic. 5. — m, microdiscohexaster normale; a, microdiscohexaster exceptionnelle. >< 540. minenz méme, puisqu'il mesure dé o"" oz à omm o25 de diamétre; il résulte évidemment de la concrescence en une seule masse des six rayons primaires élargis, car il en émane en tous sens directement de vingt à vingt-quatre rayons droits, corres- (303) ur መ pondant aux rayons secondaires habituels et qui devraient se detacher par quatre, généralement, de chaque rayon primaire. Couverts de fines épines récurvées et terminés par un disque large de o™ 013, à six (rarement cinq) dents robustes, ces rayons secondaires sont droits et forts ; ils mesurent 0” 004 à la base et s'amincissent peu dans la direction de leur disque terminal. Les discohexasters, ainsi exceptionnelles de taille et de forme, ont un diamètre, assez uniforme, de o™™17. Elles attirent vite l'attention. Les microdiscohexasters (Fig. 5, m) sont petites, au contraire, mais inégales, leur diamètre variant entre o"" 027 et o" 037; leurs rayons primaires à peine moins forts que ceux de beaucoup d'holoxyhexasters, contrastent avec leurs rayons secondaires qui, au nombre de douze à quinze, sont très fins, égaux entre eux, avec un petit bouton terminal. J'ai trouvé, en outre, quelques microscleres plus grands (Fig. 5, a), pouvant atteindre o""o7 de diamètre et qui me paraissent de méme type que les microdiscohexasters. Leurs rayons secondaires, fins et pourvus d'un petit bouton terminal, dessinent, au nombre d'une dizaine, une urne allongée sur un élargissement cupuliforme du rayon primaire correspondant et non sur un capitulum, ce qui évite toute confusion avec les calycocomes. Rossella nodastrella est caractérisée par l'épaississement qui s'établit au centre de ses calycocomes et surtout par la con- crescence constante des rayons primaires de ses discohexasters en une masse volumineuse. Ce sont ces particularités que son nom spécifique est destiné à rappeler. ๒ ท ก ก ร oe LoINSTITUT OCEANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I”, Prince de Monaco) No 304. — 25 Mars 1915. Note preliminaire sur les Madreporaires recueillis au cours des croisieres de la Princesse-Alice et de lY Hirondelle II, de 1893 ሷ 1913 inclusivement. Par Ch. GRAVIER. INTRODUCTION. La présente note préliminaire est relative ä la trés riche collection de Madréporaires recueillie par S. A. S. le Prince de Monaco au cours de ses nombreuses croisiéres dans l'Atlantique septentrional, de 1893 à 1913 inclusivement. A une espéce pres, cette collection est formée uniquement de Coraux des grandes profondeurs qui proviennent de 86 stations; 60 de ces dernieres correspondent à des profondeurs comprises entre 1000 métres et 4380 métres. Dans la liste suivante, les espèces nouvelles sont imprimées en caractéres gras. I. MADREPORARIA IMPERFORATA 1. Famile des TURBINOLIDAE, Milne Edwards et Haime Caryophyllia cyathus (Ellis and Solander). -— clavus Scacchi. arcuata Milne Edwards et Haime.‏ سے -— cylindracea Milne Edwards et Haime. — profunda Moseley. Coenocyalhus apertus Döderlein. Stenocyathus vermiformis (Pourtales). Paracyathus pulchellus (Philippi). ፦፦ de Filippi (Duchassaing et Michelotti). Deltocyathus italicus Milne Edwards et Haime. = lens Alcock. — andamanicus Alcock. Peponocyathns variabilis n. sp. Slephanotrochus diadema (Moseley) var. typica. ፦ -፦ var. nobilis. ፦ -- var. plalypus. سے‎ nitens Alcock. Sabinotrochus aperlus Duncan. Sabinotrochus opulens n. sp. Bathytrochus n. g. hexagonus n. sp. "aughanella margaritata (Jourdan). Vaughanella concinna n. sp. Flabellum alabastrum Moseley. سے‎ pavoninum Lesson var. distinctum Milne Edwards et Haime. — deludens Marenzeller. Desmophyllum cristagalli Milne Edwards et Haime. -— vitreum Alcock. — eburneum Moseley. Desmophyllum serpuliforme n. sp. Schizocyathus fissilis Pourtales. 2. Famille des OcULINIDE, Milne Edwards et Haime Lophohelia prolifera (Pallas). Amphihelia oculata (L.). 3. Famille des ASTREIDE, Milne Edwards et Haime Parasmilia fecunda (Pourtales). Solenosmilia variabilis Duncan. 4. Famille des Acarıcınz, Verrill Siderastrea siderea (Ellis and Solander). Balhyactis symmetrica Moseley. Il. MADREPORARIA PERFORATA 5. Famille des Eursammip% Milne-Edwards et Haime Balanophyllia formosa n. sp. Thecopsammia imperfecta n. sp. Anisopsammia rostrata Pourtalès. Dendrophyllia cornigera (Lamarck). Ces 39 espéces, dont 7 sont nouvelles, se rapportent a 24 genres qui se rangent dans 5-familles distinctes. L'un des genres est entierement nouveau ; pour deux espéces qui se rattachent d'une facon douteuse à des genres insuffisamment décrits, il a fallu créer deux noms génériques nouveaux. Tous ces Madréporaires proviennent de l'Atlantique nord et plus particuliérement des parages des Acores. Gräce à la longue série de dragages de la PRINCESSE-ALICE dans cette région, il a été recueilli de nombreux spécimens de certaines (304j u especes, ce qui est fort important pour des animaux aussi poly- morphes que les Polypes coralliaires. Ainsi, la.Collection du Musée Océanographique de Monaco posséde 74 exemplaires de Stephanotrochus, 180 de Flabellum, 203 de Caryophyllia clarus Scacchi, etc. récoltés en de nombreuses stations, à des profondeurs et dans des conditions de milieu variées. Moseley a rapporté les 6 spécimens de Slephanolrochus du CHALLENGER à 4 espèces différentes. En plusieurs stations de la PRINCESSE- ALICE, 2 ou 3 de ces espèces ont été trouvées ensemble. J'ai pu constater de nombreuses variations autour de chacun des spécimens considérés par Moseley comme les types d'autant d'espèces. 11 n'y a à conserver qu'une seule espèce, Stephanotrochus diadema qui, à divers égards, représente un terme moyen entre les formes extrémes, et dont le Stepha- nolrochus discoides, comme le pressentait Moseley lui-méme, n'est qu'une forme jeune; les deux autres espèces, Slepha- nolrochus nobilis et Stephanolrochus plalypus, ne sont à considerer que comme des variétés. D’autre part, l’etude de certains exemplaires du Caryophyllia clavus Scacchi a fait connaitre de nouveaux facies de cette espéce si étrangement polymorphe. Si Pon examinait isolément chacune des series d’exemplaires se rapportant aux divers types que presente le Caryophyllia clavus, 11 est ከ0፲5 de doute qu'on n'hésiterait pas a les rattacher a des especes distinctes. En étudiant les exemplaires assez nombreux de Schizo- cyathus fissilis rapportés par la PRINCESSE-ALICE, il a été possible d'élucider le mécanisme demeuré tres obscur de la dislocation périodique de ce singulier Madréporaire; il s'agit ici, comme on le verra plus loin, d'un phénomène de multi- plication par scissiparité longitudinale, sans exemple connu jusqu'ici, aussi bien chez les animaux que chez les végétaux. Divers spécimens de grande taille appartenant aux genres Stephanotrochus et Dellocyathus de la collection de Monaco présentent de curieux phénoménes de réparation consécutifs à des mutilations parfois trés graves. Les observations d'ordre morphologique ou d'ordre biolo- gique que j'ai pu faire sur les exemplaires d'espéces déjà mg ደቺ connues seront exposées dans le mémoire qui paraitra pro- chainement dans la grande publication relative aux cam- pagnes scientifiques de S. A. S. le Prince de Monaco. Il ne sera question ici, à quelque exceptions pres, que des especes nouvelles. A. Diagnoses d'espèces nouvelles Peponocyathus variabilis n. g. n. sp. Campagne de 1002 : Stn. 2214, profondeur 914-650 métres. 20 exemplaires. Parmi ces 20 exemplaires, il n'y en avait que 5 en bon état Fic. 1. — Peponocyathus variabilis n. sp. — Vue de profil d'un exemplaire en forme de gourde. de conservation. La forme générale est assez variable; l'un des mieux conservés de tous ces exemplaires a la forme d'une gourde (Fig. 1) dont la hauteur est de 3™™, 90; le diamètre de l'ouverture du calice a 2"", 00 de longueur. Fosse calicinale peu profonde. (304) መ መ Oe Trois cycles de septes bien distincts (Fig. 2). Dents du bord du calice décroissant très légèrement du premier au troisième cycle. Epaisseur des septes diminuant graduellement de la muraille au centre du calice. Septes du premier cycle s'avancant un peu plus vers le centre que ceux du second. Deux cercles de lobes septaux (palis) correspondant respectivement aux septes du premier et du second cycle. Faces latérales des septes armées de gros tubercules arrondis. Bord libre des septes fortement ondulé, ce qui fait paraitre les septes plus épais qu'ils ne le V ኳ M ኒ ቤ EME Fic. 2. — Ouverture du calice de l'exemplaire représenté de profil, figure 1. — I. septes du premier cycle ; II, septes du second cycle; 111, septes du troisieme cycle. sont en réalité. Cótes s'étendant sur toute la muraille et jusqu'au centre de la base qui est convexe; la surface est couverte de gros tubercules contigus. Columelle constituée par trois lames calcaires tordues irrégulièrement, de plus en plus large et de plus en plus compacte vers la base. Dans la région basilaire, les septes du troisiéme cycle se soudent à ceux du second qu'ils encadrent; ceux des deux premiers cycles se soudent à la masse centrale. La forme que peut prendre cette espece est variable, en Li EI gourde, en tronc de cóne allongé, en oignon ou en melon. Il semble bien que le Madréporaire décrit ici appartient au méme geure que celui qui a été désigné par Pourtalés sous le nom de Leplocyathus stimpsoni, mais qui ne peut-être rangé dans le genre Leplocyathus, tel qu'il été defini par ses créateurs, Milne Edwards et Haime. Sabinotrochus opulens n. sp. Campagne de 1903 : Stn. 1583, profondeur 1480". 1 seul exemplaire, sans les parties vivantes ; en état passable de conservation. En forme de disque plat, de 19"" de diametre. 64 septes; 16 du cinquiéme cycle, par conséquent. Septes du premier cycle un peu plus développés que ceux du second et s'avancant un peu plus que ces derniers vers le centre, avec le maximum de largeur dans la zone périphérique ; leurs extrémités proximales, empätdes dans une masse aréolée constituant la région columellaire; leurs extrémités distales, en saillie sur le pourtour du calice; leurs faces latérales garnies de saillies coniques de faibles dimensions, sauf au voisinage de l'aire columellaire, ou ces saillies prennent des dimensions plus grandes et des facies plus variés. Septes du troisieme cycle moins développés, reliés, au voisinage de l'aire columellaire, aux septes voisins du premier et du second cycle par d'épais trabécules et se soudant à la masse commune. Septes du quatrieme cycle encore plus réduits : simples lames péri- phériques s'étendant généralement sur la moitié à peine de l'espace compris entre le bord du calice et celui de l'aire colu- mellaire. Septes du cinquieme cycle encore plus petits, à bord libre profondément découpé, à tel point queces septes paraissent étre formés de plusieurs ébauches discontinues. Sur la muraille, cicatrice de la base d'attache, assez large et de contour irré- gulier. Cótes des deux premiers cycles beaucoup plus fortement indiquées que les autres ; à la périphérie, la créte que dessine chacune d'elles est armée de 3 ou 4 grosses dents ; la partie proximale est jalonnée par plusieurs grosses épines. Pas (304) BRETT, de differences sensibles dans le developpement que prennent les cötes correspondant aux autres cycles. Toutes ces cótes sont couvertes de grosses granulations contigués qui dessinent comme une mosaique a leur surface. Le Madréporaire en question se distingue des autres especes du méme genre, surtout par le nombre plus grand des septes. Bathytrochus hexagonus, n. g. n. sp. Campagne de 1010 : Stn. 2964, profondeur 4380”, 110, 3. — Diagramme des septes du Bathytrochus hexagonus n. sp. Les chiffres romains I, II, III. IV, correspondent respectivement aux septes des premier, sccond, troisieme et quatrieme cycles. Un seul exemplaire en bon état, avec les parties vivantes. Forme hexagonale, à angles arrondis ; diametre : 4 millimetres; hauteur : 1 millimetre 10. 4 cycles complets de septes répartis - 0 en 0 systemes (Fig. 3). Les 6 septes du premier cycle fusionnés au centre. Ni columelle, ni lobes septaux (palis). A chaque septe, correspond une dent assez saillante sur le bord calicinal. Chaque septe du second cycle se soude à l'un des septes voisins du premier cycle, un. peu en decà de la masse commune centrale. L'un des septes du premier cycle est soudé aux deux septes voisins du second cycle ; celui qui lui est diamétralement opposé reste indépendant ; chacun des quatre autres est fusionné avec un septe du second cycle et le tout est symétrique par rapport à un plan passant par le septe indépendant et par celui qui est situé dans son prolongement. Septes du troisiéme cycle régu- lierement soudés au septe du second cycle qu'ils encadrent, extérieurement au point oü celui-ci se fusionne avec celui du premier cycle. Septes des trois premiers cycles presque également développés en largeur; la pointe seule, sur le bord calicinal, est un peu plus saillante pour les septes du premier cycle que pour ceux des deux autres, entre lesquels il n'y a pas de différence sensible à ce point de vue. Bord libre des septes tres accidenté, hérissé de hautes lames qui sont presque toutes comprimées dans un plan perpendiculaire à celui des septes et qui ne sont que le prolongement de crétes profondément dentées, qui s'étendent sur les faces latérales des septes ; sur chaque septe du premier cycle, il y a 8 de ces lames. La paroi des septes doit son apparente épaisseur uniquement aux crétes du bord libre. Septes du quatriéme cycle réduits à de simples crétes reléguées à la périphérie du calice. Un certain nombre d'entre eux sont indépendants ; mais beaucoup d'entre eux s'unissent par des trabécules aux septes voisins du troisieme cycle, non à ceux du premier ou du second cycle. Pas trace d'épitheque, ni de cicatrice de fixation au centre de la base qui est legerement bombée. Sur la muraille, on distingue simplement des cercles concentriques qui correspondent à des zones d'accroissement et des crétes rayonnantes peu saillantes, sensi- blement égales et correspondant aux cótes des trois premiers cycles. Ce genre nouveau, que je propose d'appeler Bathytrochus, rappelle à certains égards, les genres Sabinotrochus (Duncan), (304) Anthemiphyllia Pourtales et aussi, quoiqu’a moindre degré, Stephanotrochus Moseley. L'un des traits les plus carac- téristiques de ce Madréporaire est le suivant: les septes du premier cycle, au lieu de rester indépendants de tous les autres, se soudent, sauf l'un d'eux, à ceux du second cycle. Genre Vaughanella n. g. (? Duncania Pourtales) Jourdan (1895) a décrit sous le nom de Caryophyllia mar- garilata un Madréporaire (de la Station 161 de l'UTRONDELLE) qui ne peut étre laissé dans le genre Caryophyllia, comme l'avait pressenti cet auteur. Ce Madréporaire parait devoir être rangé — au moins provisoirement — dans le genre Duncania Pourtales. Mais T. Wayland Vaughan a fait remarquer que, antérieurement à la création du genre Duncania par Pourtalés, le méme nom avait été appliqué par de Koninck à un fossile du Carbonifère. Ce nom ne peut donc être maintenu et je propose de lui substituer celui de Vaughanella, en honneur de T. Wayland Vaughan, auteur de mémoires importants sur les Madréporaires, tant vivants que fossiles. Dans ses « Turbinolid Corals of South Africa », J. Stanley Gardiner dit qu'il est presque certain que le genre Duncania est identique au genre Haplophyllia Pourtales. Si cette identité est réelle, il faut reconnaitre que les Madréporaires recueillis à la station 161 paraissent être bien différents de l'Haplophyllia paradoxa, d'apres les figures données par Pourtales. Il serait fort desirable de comparer attentivement les specimens-types des genre Duncania et Haplophyllia. Vaughanella concinna, n. sp. Campagne de 1802 : Stn. 553, profondeur 1385". 1 exem- plaire en médiocre état de conservation. Campagne de 1897 : Stn. 806, profondeur 1422”. 1 exem- plaire en mauvais état. Campagne de 1002 : Stn. 1334, profondeur 1900". 3 exem- plaires, dont 1 en bon état. — Stn. 1349, profondeur 1250". 1 exemplaire en bon état. Campagne de 1905 : Stn. 2048, profondeur 1968". 2 exem- plaires, l'un en mauvais état, l'autre en bon état. L'un des exemplaires les plus typiques est celui de la station 1349, dont les dimensions sont les suivantes : hauteur, 20 milli- ፦ nettes; axes de l’ouverture du calice : 16ኞ”,5 ét 127,5 5 axes = de la base d’attache : 3™™, 5 et 5™™, 5. Calice presque cylindrique dans sa moitié supérieure, se rétrécissant graduellement vers le bas, ot il est asymétrique. Epitheque de faible épaisseur recouvrant la moitié inférieure du calice. Muraille mince et translucide, couverte de granulations réguliéres. Cotes du premier et du second cycle un peu plus marquées que les autres, en forme de crétes fines. 56 septes répartis en 12 chambres ; 8 chambres n’ont que 3 septes intercalaires, savoir: I septe du troisieme cycle et 2 du quatrieme ; les 4 autres ont 2 septes intercalaires : 1 du troisieme, 2 du quatrieme et 2 du cinquieme cycle, soit 4 cycles complets et 8 septes du cinquieme. Fosse calicinale tres profonde. Chaque septe des deux premiers cycles porte 8 sa base une sorte de dent arrondie ; l'ensemble de ces 12 saillies constitue une premiere couronne de lobes septaux autour de la columelle. Chaque septe du troisieme cycle présente, dans sa partie inférieure, une proéminence peu considérable, mais soulignée par une profonde échancrure du septe au-dessous de la saillie; les 12 septes du troisieme cycle forment ainsi une seconde couronne de lobes septaux extérieure a la précédente; ils s’avancent un peu moins loin vers le centre du fond du calice que ceux des deux premiers cycles, qui se soudent directement 8 ไล columelle. Septes du quatrieme cycle encore plus réduits que ceux du troisieme; a quelque distance du bord calicinal, leur largeur diminue assez fortement; ils se prolongent en une créte qui va presque jusqu'au fond du calice. Dans les chambres à 5 septes intercalaires, l'un de ceux du quatrieme cycle, de chaque cóté duquel se forme un septe du cinquieme cycle, prend un développement compa- rable à celui du troisieme cycle, et se soude à lui dans la partie (304) — 12 — profonde du calice. Sur chaque septe du quatriéme cycle, un lobe septal situé un peu au-dessus de celui du troisiéme le plus voisin. Columelle formée de petites tigelles irréguliéres soudées à leur base et à celle des septes des deux premiers cycles. De la station 2048, l'un des exemplaires, en tres bon état, avec une tres large base de fixation, possede 69 septes et, par conséquent, 21 du cinquieme cycle. Il s'agit ici d'une forme voisine, mais fixée de celle que Jourdan a décrite sous le nom de Caryophyllia margarilala et pour laquelle j'ai créé le genre Vaughanella. Elle s'en distingue par sa fosse calicinale peu profonde, par le dévelop- pement moindre de la masse columellaire, au-dessus de laquelle se montrent les lobes septaux dépendant des septes des deux premiers cycles. Je propose de l'appeler Vaugha- nella concinna en faisant les mémes réserves, quant au nom générique, que pour le Turbinolide décrit par Jourdan. Desmophyllum serpuliforme, n. sp. Campagne de 1002 : Stn. 1344, profondeur 1095". 7 exem- plaires. Campagne de 1905 : Stn. 2048, profondeur 1968”. ۱ exemplaire. Les spécimens qui ont conservé leur partie basilaire ont tous le méme support : un faisceau de longs spicules d'Eponge. Peut-étre, à cause de l'instabilité du support,le calicea t-il subi de fortes inflexions par rapport à sa direction primitive. Parmi les exemplaires de la station 1344, un seul est intact, l'un des plus petits (Fig. 4); 11 mesure, en le supposant développé en ligne droite, 11 millimètres de longueur. Le pédicelle, immédiatement au-dessus du support, a 1"",6 de diamètre ; l'ouverture du calice a 3"ሞ, 3 de diamètre. Pas d'épithéque distincte sur la muraille qui est mince et tres fragile. Cötes tres faiblement indiquées, auxquelles correspond un trés léger festonnement sur le bord calicinal. 32 septes; le quatrième cycle est incomplet (Fig. 5). 6systemes bien distincts; 4 d'entre eux comptent 5 septes — n5 e intermédiaires, savoir: 1 du second cycle, 2 du troisieme et 2 du quatrième; les deux autres n'ont que 3 septes inter- médiaires et sont dépourvus de tout septe du quatrieme cycle. Seuls les septes du premier cycle ont un assez grand dévelop- pement à l'ouverture du calice; les autres ne forment que des saillies peu considérables sur la muraille ; ceux du troisieme D] cycle, dans les systèmes à 3 septes intermédiaires et ceux du Fic. 4. — Desmophyllum serpuliforme n. sp. — Vue de profil d'un exemplaire bien intact. quatrieme, dans les systémes à 5 septes intermédiaires, ne sont indiqués que par un faible épaississement du bord; ils s'élar- gissent en profondeur ; aucun ne fait saillie sur le bord calicinal qui est un peu évasé. Ces septes sont flexueux et participent aux torsions et aux inflexions de la muraille. Au voisinage de l'orifice, ces septes ne présentent que des granulations éparses mais, plus bas, toute leur surface est hérissée de saillies (304) EE E nombreuses, de tailles et de configurations diverses, surtout au voisinage du bord libre. Il s’établit ainsi, au centre, une série de poutrelles unissant les septes entre eux, du premier et du second cycle et peut-étre méme un certain nombre de ceux du troisieme; 1l se constitue un ensemble spongieux, a mailles assez läches, sans aucune régularité, qui forme une pseudo-columelle analogue ล celle qui se forme chez certains Flabellum. Dans la région basilaire de la plupart des exem- plaires, il existe, entre les septes, des soudures dont les divers 1 éléments sont situés à divers : N niveaux et qui englobent tous les ፤ septes, ou en laissent quelques- uns de libres, formant ainsi des سم Y planchers complets ou non. Le Madréporaire en question 1 1 se range dans les Turbinolide depourvus de lobes septaux 1 (881195). et de columelle ٤ il rattache surtout au genre Des- mophyllum et aussi, dans une Fic. 5. — Ouverture du calice de certaine mesure, au genre Fla- l'exemplaire représenté de profil db. bellum. | Par le petit nombre de ses septes, par son facies, par la nature spéciale de son support (sil est toujours le méme), le Madréporaire décrit ci-dessus a un place tout-à-fait à part dans le genre Desmophyllum, dont il constitue une espéce nouvelle que je propose d'appeler Desmophyllum serpuliforme, à cause de sa ressemblance avec les tubes de certains Serpuliens. Peut-étre méme, faudra-t-il séparer plus tard cette forme du genre Desmophyllum. Balanophyllia formosa, n. sp. Campagne de 1902 : Stn. 1349, profondeur 1256". 1 exem- plaire. Campagne de 1911 : Stn. 3144, profondeur 010”. 3 exem- plaires. - เ L’un de ces 3 exemplaires, en tres bon état de conservation, avait encore ses parties vivantes, d'une coloration foncée, toutes ratatinées, parce que ces pieces ont été conservées A sec. Ses dimensions sont: hauteur, 30 millimetres; axes de l'ou- แล ก อ ค ห ห ไร ค 11. Bret 139, 5° diametre de la base, 89, 5. Muraille épaisse ; pas d'épitheque distincte. Cötes presque également peu saillantes. Fosse calicinale étroite, de 6 milli- metres de profondeur. Septes du premier cycle à bord libre entier, trés prédominants ; plus larges et un peu plus saillants que les autres sur le bord libre du calice, se soudant directement à la columelle et complétement indépendants des autres. Septes du second cycle également trés reconnaissables à leur déve- loppement intermediaire entre celui du septes du premier cycle et celui des septes des autres cycles, à bord libre entier également. Ceux du quatrieme cycle se soudent aux septes du troisieme cycle de chaque cóté desquels ils sont places ; le groupe de 3 cycles ainsi constitué va se souder à la columelle, au méme niveau que le septe voisin du second cycle, auquel 19650. relié par des trabécules. Bord. libre des septes du troisieme et du quatrieme cycle, avec de grosses dents trés irrégulieres. Le développement des septes des deux derniers cycles va en décroissant du septe du quatrieme cycle voisin du septe du premier cycle au septe du quatriéme cycle du méme demi-systeme et voisin du septe du second cycle. Massif columellaire divisé en trois parties : une partie médiane correspondant aux deux systemes latéraux situés de part et d'autre du plan du petit axe et deux parties extrémes appar- tenant chacune au groupe des deux systemes situés de part et d'autre du grand axe. Cette espèce que je propose d'appeler Balanophyllia formosa parait se rapprocher de la Balanophyllia rediviva Moseley du CHALLENGER. Elle en differe surtout par le moindre développement des septes du quatrieme cycle voisins de ceux du premier cycle et aussi par les caractères des côtes. (304) le کے‎ Thecopsammia imperfecta, n. sp. Campagne de 1895 : Stn. 616, profondeur 1022", 1 exem- plaire. — Stn. 618, profondeur 1143". 2 exemplaires. Des deux exemplaires de cette derniére station, l'un était fort ébréché, l'autre, en excellent état, avait encore ses parties vivantes, d'un brun rouge foncé. De forme droite, détaché de son support, ses dimensions sont : hauteur, 27 millimétres ; axes, de l'ouverture" QU calice/: GEE o "er ۶۰ le sommet de la columelle est 8 6 millimetres du plan de l'orifice du calice. Muraille épaisse et poreuse ; se rende un peu au- dessous du bord calicinal et acquiert 13"",5 dans sa plus grande largeur. Diametre du polypier au niveau ot il a été détaché du support : 6 millimétres. 40 septes divisés en 6 systémes distincts, bien reconnaissables gràce au dévelop- pement des septes du premier cycle; ils comprennent respec- tivement 5, 5,.7, 7, 5,5. septes intermediaires, ECS 18961 0007. à 5 septes intermédiaires comprennent: 1 septe du second cycle, 2 du troisieme et 2 du quatrieme. Les septes du second cycle sont presque aussi développés que ceux du premier; des deux septes du troisième cycle, l'un d'eux reste rudimentaire ; l'autre est bien plus grand, tout en restant moindre que celui du second cycle; les 2 septes du quatriéme cycle sont rudi- mentaires, comme l'un de ceux du troisieme. Dans les systemes a: 7 septes intermédiajres, il y a: IT Septe du second cycle. 2 du troisieme et 4 du quatrieme, rudimentaires. Septes minces, presque plans, avec pointes assez fortes, surtout au voisinage de la columelle. Celle-ci, fort développée, constituée par des lames gauches rattachées les unes aux autres par des points de soudure. Les septes des deux premiers cycles s'attachent á la partie supérieure de la columelle; ceux du troisieme qui sont bien développés s’y attachent également, mais bien plus bas que les précédents. L'exemplaire de la station 618 est arqué ; l'ouverture circu- laire du calice mesure ፤1””,2 de diamètre. L’épitheque recouvre ไล muraille jusqu’au voisinage du bord du calice. 36 septes répartis en 6 systèmes, Il manque donc exactement la moitié des septes du quatrieme cycle. Cette espece qui parait étre bien distincte de toutes celles du méme genre qui ont été décrites jusqu'ici, est surtout caractérisée par le petit nombre de ses septes, le quatrieme cycle restant incomplet, malgré la grande taille des spécimens. D'oü le nom de Thecopsammia imperfecta que j'ai proposé de donner à l'espèce. B. — Multiplication par scissiparité longitudinale chez le Schizocyalhus fissilis Pourtales. Tous les exemplaires de cette espéce se présentent avec un facies trés spécial. Le calice est toujours inséré plus ou moins obliquement sur une base étroite rectiligne on un peu incurvée, Fic. 6. — Un exemplaire du type le plus commun le calice est fixé sur un support à section transversale triangulaire. de longueur variable (Fig. 6). Cette base a une section transversale triangulaire qui décroit graduellement et legerement du calice à l'extrémité opposée; l'une des faces est convexe, les deux autres sont planes. Le fond du calice est situé du cóté de la face convexe; son ouverture, du méme côté que l'aréte suivant laquelle se coupent les deux faces planes. Les sections trans- versales (fig. 7) et les sections longitudinales normales à celles-ci, faites dans le support, montrent que ce dernier est formé d'une lame médiane soudée largement et tres irrégulièrement à deux (304) d lames latérales, au moins aussi épaisses qu'elles-mémes et faisant entre elles un angle voisin de 60°. Le calice est pourvu de 3 cycles de septes (Fig. 8). Ceux du premier cycle sont trés prédominants; ceux du second sont fort réduits comparativement ; ceux du troisième s'avancent un peu plus que ces derniers vers le centre du calice. Il n'y a pas de columelle. Les septes du second cycle conservent une médiocre largeur dans toute l'étendue du polypier, tandis que ceux du troisieme s'élargissent en profondeur et viennent se III I II 17 Fic. 7. — Section transversale du Fic. 8. — Ouverture du calice du support. — I, septe du 1er cycle ; Schizocyathus fissilis Pourtales. 111, septes du 3e cycle. 1, septes du premier cycle; 11, septes du second cycle ; III, septes du troisieme cycle. souder deux par deux au voisinage immediat du centre du fond du calice, englobant le septe du premier cycle, de chaque cóté duquel ils sont places. Il se constitue ainsi 6 groupes independants formés chacun de trois septes: un médian, du premier cycle et deux latéraux du troisieme cycle et séparés les uns des autres par ceux du second cycle. Une coupe trans- versale faite au-dessous du niveau du fond du calice met en évidence six secteurs égaux, dont l'angle au centre est un peu inferieur A 60° et isoles les uns des autres par des lames étroites, d'épaisseur faible, non uniforme (Fig. 0). Dans chacun des six secteurs, on distingue deux séries de vides, á contour irrégulier, qui délimitent une lame mediane et deux lames latérales. La comparaison des sections transversales du support et du calice permet de reconnaitre aisément que le premier correspond précisément a l'un des six groupes qui constituent Apte sop Fic. 9. — Coupe transversale faite au-dessous du fond du calice. — I, septes du premier cycle; II, septes du second cycle; III, septes du troisieme cycle. le second ; les lames étroites et minces n'étant autres que les septes du second cycle. Ce singulier Madréporaire, chez lequel le calice est toujours soudé à une fraction d'un calice plus ancien a été décrit. en premier lieu par Pourtales qui admit la formation, à l'intérieur du calice, de bourgeons déterminant sa rupture par éclatement, au cours de leur développement. G. Lindstróm n'accepta pas (304) o - l'hypothèse de Pourtales; il pensait qu'après la dislocation des 6 groupes compacts de septes, le polype reste attaché a un ou plusieurs des groupes séparés et commence a construire IE AN laa E Fic. 10. — Exemplaire parvenu au terme de son dévelop- pement,envoiededislocation, suivant les bandes couvertes de hachures. un nouveau calice autour de lui- méme ; qu'il s'agissait ici plutöt de la continuation du méme indi- vidu grandissant sur les fragments isolés, que du bourgeonnement d'un nouvel individu sur le parent au calice brisé. Le 2001081516 suédois ne rejetait cependant pas d'une maniere absolue la possi- bilité d'un bourgeonnement intra- calicinal. Dans les matériaux de la col- lection:.de S.A. S: 16. Prince de Monaco, j'ai eu la bonne fortune de trouver un exemplaire plus grand que les autres et particu- lierement intéressant. Il est fixé sur un support triangulaire, analogue à ceux qui ont été décrits précé- demment(Fig. 10). 1] mesure 10,8 de longueur et 2", 1 de diamètre à l'ouverture du calice. Il a gardé ses parties vivantes, formant une couche délicate sur la paroi des septes et au fond du calice. L'en- semble est divisé en 6 groupes égaux séparés sur presque toute leur longueur ; ils ne sont réunis à leur partie supérieure que par les tissus vivants non encore déchirés; les traits de séparation corres- pondent nettement aux bandes étroites, à paroi fort mince, séparant les blocs constitués par les septes du premier et du troisième cycle, et sur lesquelles s'insérent adi low سر‎ d می سی‎ dl - ว 0 ceux du second cycle. Ges bandes sont des lignes de moindre resistance, de largeur tres réduite, tandis que les 6 troncs de pyramide qui les séparent sont tres compacts et pour ainsi dire juxtaposes ; un tres faible effort suflit pour les dissocier. Le calice n’offre aucune trace de bourgeonnement; par conséquent, la dislocation ne résulte aucunement de l'action d'une pression qui s'exercerait dans la cavité, ni d'une action étrangére quelconque. Le phenomene parait étre spontané, d'ordre physiologique. Tout se passe comme si, lorsque le Madré- poraire est parvenu à une certaine taille, la muraille, trop faible, était impuissante à maintenir associés les 6 troncs de pyramide juxtaposés reposant sur une base trop exisué. En tout cas, les. 6 segments, avec leurs parties vivantes respectives se sé- parentet tombent; surchacun d'eux, s'édifie un nouveau calice qui tourne son orifice vers le haut, faisant avec la base un angle dont la gran- C d ۵ ß Pi Fıc. 11. — Groupe résultant de deux 0,8۵ en rapport کی‎ zz dislocations successives. — A, clinaison de celle-ci. Il se calice en voie de developpement, fait, non une simple répa- sur lindividu B qui n'a subi x à qu'une dislocation partielle et ration par bourgeonnement, apes MN x : x qui a lui-même grandi sur l'in- mais une véritable régéné- 1 dividu C. ration. Les parties vivantes du secteur séparé reforment completement un nouveau calice. Le squelette calcaire qu'elles recouvrent sert simplement de base 8 un nouvel édifice tout ล fait distinct du premier. Il s’agit ici d'une multiplication par scissiparité longitudinale, avec régénération consécutive. Unetelle forme de division longi- tudinale d'un étre qui se partage spontanément en 6 fragments (304) égaux, dont chacun répare normalement ไล mutilation résultant de la division, est sans exemple, non seulement chez les Madré- poraires, mais méme dans tout le monde vivant. 11 n'y a rien de comparable entre le phenomene en question et ce qui a lieu chez le T'urbinolia impressa Queenstedt, du Jurassique, le Flabellum malricida Kent, le Gardineria hawaiiensis Vaughan ni méme probablement chez l'Aulocyathus jurenescens Marenzeller, dont l’évolution est inconnue. La scissiparité longitudinale est d'ailleurs fort rare chez les animaux. Il n'y a guére de com- parable — et encore de loin — que la division longitudinale en deux individus, fréquente chez les Actinies de la famille des Sagartiide, qu'il ne faut pas confondre avec la division inégale longitudinale, avec formation de bourgeons, comme chez la Gonactinia prolifera. De ce que l'on ne connait jusqu'ici le Schizocyathus fissilis Pourtalés, que sous la forme mentionnée plus haut, qu'en outre, il n'est pas rare de voir des groupes résultant de deux dislocations successives (Fig. 11) et enfin qu'on n'a jamais trouvé de calice isolé, อ ก peut penser que c'est là le mode normal de multiplication de l'espèce. La reproduction sexuée, si elle existe, n'intervient peut-étre que fort rarement. Il est curieux de constater un tel mode de multiplication chez des animaux oü les tissus vivants se réduisent à une trés mince couche à la surface du calice, qui est soutenu par une charpente calcaire relativement fort développée. เศ BE L'INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I*, Prince de Monaco) No 305. — 20 Avril 1015. Polychétes pélagiques nouvelles des Campagnes de la Princesse-Alice. (Note preliminaire) Par Pierre FAUVEL. Professeur à l'Université Catholique d'Angers. Hamu lle des APHRODITIE NS, Savigny. ? Genre Macellicephala, Mc’ Intosh. MACELLICEPHALA INCERTA, N. Spec. Stn. 2185, 0-3000 metres. Acores. Aux Aphroditiens déjà signalés (1), il faut ajouter une espèce dont l’etat malheureusement incomplet ne permet pas de pré- ciser le genre avec certitude. Les parapodes, allongés, sont biramés, mais la rame dorsale est réduite a un long acicule saillant, engainé, surmonté d'une seule soie courte, un peu recourbée. La rame ventrale, conique, effilée, se termine par (1) P. FauveL, Aphroditiens pélagiques de Hirondelle, de la Princesse- Alice et de Hirondelle II. Bull. Inst. Océanogr., No 287. ہے 2 - | un long acicule engainé, très saillant (Fig. 1, a, b). Elle porte 4 un faisceau de longues soles transparentes, aplaties, ornées, sur | un de leurs bords,de deux séries de denticules alternants(Fig. ፤, ዐ] | | Fig. 1. — Macellicephala incerta, n. sp. — a, Parapode 8 élytrophore X 40; b, Parapode à cirre X 40; c, Soie ventrale X 330; d, Autre soie ventrale X 330. et quelques soies plus fines épineuses (Fig. 1, d). Le cirre ventral filiforme est plus court que la rame ventrale. Ces parapodes rappellent ceux de la Macellicephala macrophthalma Fauvel, mais les soies sont différentes. [| n’existe pas de grosses papilles néphridiennes. Le prosto- mium, en mauvais état, ne semble pas avoir porté d’antennes latérales. ya Famille ds PHYLLODOCIENS, Grube TRIBU DES LOPADORHYNCHINES, Claparéde Genre Lopadorhynchus, Grube LoPADORHYNCHUS UNCINATUS, N. Sp. Stn. 1856, o-3250 metres, Açores. — Stn. 1985, 0-1500 mè- tres, parages de Monaco. — Stn. 2011, 0-1500 métres, ۰ — Stn. 2311, 0-2460 mètres, parages de Monaco. — Stn. 2810, o-2180 metres, au large de Monaco. — Stn. 2902, 0-1800 métres, Banc Gorringe.— Stn. 2939, o- 1000 mètres, au large de Monaco. € Fig. 2. — Lopadorhynchus uncinatus n. sp. — a, Face dorsale X 6 ; b, Face ventrale X 6. — c, Crochet du ier setigere X 40. Diagnose. — Deux yeux. — Deuxieme paire d'antennes moitié plus courte que la premiere. — Deux paires de cirres tentaculaires sub-égaux et une troisiéme paire rudimentaire. — Parapodes des deux premiers sétigeres trés développés, cylindriques, portant à l'extrémité une collerette sinueuse et de grosses soies aciculaires foncées, recourbées en croc. Un petit cirre dorsal, pas de cirre ventral. — Troisième sétigère semblable aux suivants, mais portant, mélangées aux soies (305) == በጅ composées, 1 a 3 soles simples. — Tous les autres setigeres 8 soies composées, sans soles simples. — Cirres ventraux terminés en courte pointe mucronée et renfermant une glande pédieuse à orifice plissé. Taille : 9 à 20 millimetres ; 25 à 32 sétigéres. Coloration : Corps jaune pàle avec une large bande longi- tudinale orangée, extrémité des parapodes violacée, veux noirs. Fig.3. — Lopadorhynchus uncinatus n. sp. — a, 35 sétigere X 40; b, 105 setigere X 40. Cette grande et belle espece attire immédiatement l'attention par le développement exagéré de ses deux premiers sétigéres, séparés du reste du corps par une profonde échancrure latérale et munis de gros parapodes cylindriques, recourbés, armés de griffes puissantes qui lui donnent un [995 air de Copépode parasite. | | HE Les deux premières paires de cirres tentaculaires sont sensi- blement égales et deux ou trois fois plus longues que les antennes supérieures. La troisième paire est réduite à un petit article conique inséré à la base de la deuxième paire (Fig. 2, a,b). Les yeux saillants, 8 centre opaque blanchätre entouré d'une zone circulaire de pigment foncé, sont parfois complete- ment décolorés sur les individus ayant séjourné dans le formol. Les deux premiers setigeres portent un court cirre dorsal et, à leur extrémité, deux crétes membraneuses transparentes, sinueuses, entourant les soies comme une collerette. Ils sont armés de 6 à 7 grosses soles courbées en S et terminées par un croc acéré fortement coloré en brun foncé (Fig.2, c). Aucune autre espéce ne possede des parapodes antérieurs aussi profon- dément modifiés. La collerette supérieure entourant ces sojes est sans doute l'homologue de la lamelle arrondie des autres sétigéres, tandis que la créte inférieure correspond au cirre ventral atrophié et soudé au mamelon pédieux. Le 3* setigere ne differe des suivants que par sa taille plus réduite et la présence de quelques soies simples (Fig. 5, a). Tous les autres sétigeres different peu de ceux des autres especes. Le cirre ventral se termine en courte pointe mucronée et il renferme une glande pédieuse à orifice plissé, analogue a celle du L. appendiculatus (Fig. 3, b). Atlantique (Acores, Banc Gorringe), Méditerranée (Baléares, Parages de Monaco). Famille des NÉRÉIDIENS, Quatrefages Genre Nereis, Cuvier Sous-genre CERATONEREIS, Kinberg (Char. emend.) CERATONEREIS ViTTATA, Langerhans. Stn. 842, surface, mouillage de Portinha (Acores). Langerhans, quia découvert cette espèce à Madère, n'en a vu que la forme atoke. Les spécimens de Portinha sontà la phase (305: — 6 = Heteronereis et tous mäles. Les cirres dorsaux des 7 premiers sétigères sont modifiés, suivant la règle générale, ainsi que les 5 premiers ventraux (Fig. 4, b). Les lamelles et les soies nata- toires apparaissent au 15° setigere (Fig. 4, c). Le pygidium est frangé de papilles. Cette espece, voisine de la Ceratonereis Ehlersiana, s'en dis- | tingue : par sa coloration, ses arêtes ventrales hétérogomphes, et par ses serpes homogomphes dorsales a partir du 21° sétigère. ራ Fig. 4. — Ceratonereis vittata Lgh. — a, Parapode épitoke X 33 ; b, 7e setigere X 40. ል Ce dernier caractere ne peut étre vérifié sur les exemplaires mäles ล la phase épitoke, les soies normales étant remplacées par les soies natatoires ä partir du 15° setigere. Atlantique (Madére, Acores). Genre Perinereis, Kinberg. Sous-genre ARETE, Kinberg. ARETE TENUISETIS, N. Sp. Stn. 331, surface, port de Syracuse. Diagnose. — Prostomium court, triangulaire. — Antennes de la longueur des palpophores; palpes allonges, subcylindri- ques. — 4 cirres tentaculaires, les antérieurs courts. — 4 yeux, D MAE la paire antérieure plus grande, à cristallin plus large. — Mä- choires à 6 dents fines. — Paragnathes petits, päles, translucides, dont 2 coupants et les autres coniques. Groupes: I == 1 [2 ; II = amas triangulaires ; 111 — amas transversal; V = 0 ; VI — de chaque cóté, un petit paragnathe coupant ; VII-VIII => plusieurs rangées irrégulières de petits et de moyens, coniques. — Parapodes antérieurs : Cirre dorsal filiforme, plus Court que les languettes, 2 languettes supérieures coniques, allongées, subégales avec, entre elles, un mamelon conique plus court, dirigé en avant; rame ventrale plus courte que la rame dorsale, à mamelon sétigere à deux lévres coniques inégales, et languette inférieure de la longueur de la plus grande, cirre ventral plus court que la languette. — Aux parapodes posté- rieurs, les deux rames sont plus écartées, presque de méme longueur, la languette dorsale est plus bossue à sa base, le ma- melon conique est rudimentaire, les cirres dorsaux et ventraux ont sensiblement la longueur des languettes correspondantes.— Acicules clairs, transparents. — Soies toutes homogomphes, en arétes longues ou courtes, ou en serpes allongées aux pieds antérieurs. Forme épitoke cf 7 premiers cirres dorsaux et 5 premiers ventraux renflés, cylindriques, à petit appendice conique. — Région antérieure à 24 sétigeres. — Région moyenne à lamelles foliacées et soies natatoires. — Région postérieure, non modifiée, à parapodes atokes. Taille: environ 3o millimètres. 11 n'a été recueilli de cette intéressante espéce qu'un seul individu, au stade Heteronereis cf, nageant à la surface. Comme on le voit par la diagnose ci-dessus, le corps est nettement divisé en trois régions bien tranchées : 1% une anté- rieure, mesurant environ 5 millimétres et comptant 24 segments setigeres; 2? une région moyenne de 20 millimetres, compre- nant environ So segments à soles natatoires et à lamelles folia- cées ; 3° une région postérieure plus étroite, à segments très serrés, dont les parapodes ne présentent aucune trace de modi- (305) Lng, .‹ . fication épitoke. Cette dernière région, malheureusement tron- quée, mesure encore 0 millimetres avec pres d'une centaine de segments. La disposition des yeux et du prostomium rappelle beaucoup la Nereis longisetis de Mc’ Intosh. La trompe étant invaginée, les paragnathes n'ont pu étre étudiés que par dissection. Il sont remarquablement petits et páles ce qui en rend l'examen difficile. Les paragnathes desgroupes VI sont petits mais nettement coupants ; l'absence de denticules au groupe V écarte cette Fig. 5. — Perinereis (Arete) tenuisetis. — a, 6* setigere X 40; b, Setigere antérieur X 60 ; c, Parapode épitoke X 40 ; d, Parapode postérieur X 60 ; e, Serpe antérieure X 450; f, Longue serpe postérieure X 450. espece des autres Perinereis et la classe dans le sous-genre Arete Kinberg. Les parapodes, par leurs languettes coniques, effilées, rap- pellent ceux de l’Eunereis longissima, mais ils ont des soies tout à fait différentes (Fig. 5, a, 5, d, e, f). Les acicules sont jaune clair, transparents, ce qui est rare chez les Néréidiens. La Neanthes caudata, qui présente aussi ce caractère, est une espèce bien distincte. Les soles dorsales sont toutes de longues arétes homo- es ከበ. ee ልመ بق‎ aig = gomphes. Les soies de la rame ventrale ne semblent pas réparties en deux faisceaux distincts. Les supérieures sont des arétes homogomphes et les inférieures de longues serpes homogomphes (Fig. 5, /). Le passage des arétes aux serpes se fait graduelle- ment, de sorte que ces dernières, qui n'existent d'ailleurs que dansles parapodes antérieurs, semblent n'étre que des arétes à article un peu plus court, plus élargi et plus fortement pectiné AO Si Pon tient à conserver la division des soies en trois fais- ceaux il faut alors admettre que chacun des deux faisceaux ventraux ne comporte qu'une seule espèce de soies, ce qui n'est pas moins exceptionnel. Kamerdorsale..... se RER ท Arétes homogomphes R | ነ Faisceau supérieur | Arêtes homogomphes ame ventrale t ጋም ታይ y ! Faisceau inférieur Serpes homogomphes A partir du 25* sétigere, les parapodes subissent la modifica- tion épitoke et sont construits sur le plan général commun à la plupart des Heleronereis cf. Ils ne présentent guére que les particularités suivantes : la lamelle supérieure, à la base du cirre dorsal, est trés grande et recourbée en forme de créte, comme chez la Perinereis cultrifera, le cirre dorsal n'est pas crénelé, la lamelle supérieure du cirre ventral n'est pas bifide (Ec). Les segments de la région postérieure, moins larges que ceux qui les précédent, sont serrés les uns sur les autres. Ils se distinguent de ceux de la région antérieure par leurs rames plus écartées, les cirres dorsaux plus longs, insérés sur la base de la languette supérieure qui est davantage renflée en bosse, avec des glandes bien marquées (Fig. 5, d). Il n'y a plus de mamelon conique entre les deux languettes, le cirre ventral est plus allongé et les serpes homogomphes de la rame ventrale sont remplacées par des soies en aréte dont l'article terminal est seulement un peu plus court que celui des soies du faisceau supérieur (Fig. 5, f). Toutes ces soies ont une hampe longue et fine avec une seule rangée de stries. J'en ai rarement rencontré d'aussi gréles sur d'autres Nereis, à taille égale. Méditerranée (Syracuse). (305) Famille des SPIONIDIENS, Sars Genre Aonides, Claparède. AONIDES Sp. Stades post-larvaires. Stn. 1200, surface. Eau verte, Iles du Cap Vert. — Stn. 1271, o-5000 mètres. Entre les Canaries et les Açores. — Stn. 2022 o-4000 metres. Entre Gibraltar et Madere. Je crois pouvoir rapporter au genre Aonides plusieurs larves et stades post-larvaires dont je donnerai la description détaillée dans le mémoire in-extenso. Les deux plus grands de ces jeunes Spionidiens (C) ont 5 à 4 millimetres environ, et 22 a 30 setigeres. Le prostomium, arrondi en avant, est muni d’une carene longitudinale terminée en tentacule ዐርር!- pital. Le 1° sétigere est armé de grandes soles épineuses. Les branchies, bien isolées des lamelles dorsales auricu- - lées, commencent au 2° séti- gere et existent sur 20 ou 25 segments (Fig. 6, b). Les 50165 dorsales sont grandes, raides, épineuses, comme celles du re? sétigere- (ከ15 Ty elles sont accompagnées de fines Fig. 6. — Aonides B. — a, Téte,de soies capillaires. A la rame face X 40. — Aonides C. — b, À ventrale, on trouve des soles Parapode X 60. épineuses plus petites que les dorsales (Fig. 7, g), des soies capillaires et des soies ponctuées (Fig. 7, f). Aux derniers séti- geres, je n'ai pu distinguer de 501ር5 à crochet. Cette espece est peut-étre une forme jeune de l’Aonides cir- rata dont elle a le prostomium arrondi. J'ai montré que chez cette dernière espèce, qui existe dans la Méditerranée et l'Atlan- tique, les branchies commencent bien au 2* sétigere (Fauvel, "OIA, p. 220). Cinq exemplaires de la Stn. 1200 me semblent étre égale- ment de jeunes Aonides (D) appartenant à une espèce différente (Fig. 6, a). Leurs grandes soies dorsales sont armées d'épines plus robustes et moins nom- breuses que chez l’espece pré- cédente (Fig. 7, d). Les bran- chies sont moins développées et moins nombreuses, elles cessent vers le 20* sétigére et vers ce segment disparaissent les grandes soies épineuses et se montrent les premiers cro- chets bidentés. Son prosto- mium conique, ses branchies peu nombreuses et ses cro- chets apparaissant vers le 28* sétigere rapprochent singu- lierement cette forme jeune de l'Aonides oxycephala. Les grandes soies épineuses sont vraisemblablement des soies transitoires, comme celles de la larve du Pecilochetus. Enfin, 4 petites larves de Spionidien (A) de la Stn. 1200, noirätres, opaques, en- roulées en boule et munies ๕ Fig. 7. — Aonides 4.-- a, Grande soie épineuse X 150 ; b, Crochet pos- térieur X 33o. — Aonides B. — c, Soie ventrale épineuse X 140 ; d, Soie dorsale épineuse X 140. — Aonides C. — e, Grande soie dor- sale X 140 ; f, Soie ponctuée X 330 ; g, Soie ventrale épineuse X 140. de grandes et fines soies raides deux fois plus longues que la largeur du corps (Fig. 7, a), ne sont peut-étre qu'un stade plus jeune des précédents. (305) * จ x RAED OE 077 E BULLETIN DE E INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I, Prince de Monaco) No 300. — 15 Mai 1915. Le tannin et le sucre dans la Parthenogenese des Oursins. Reponse a Dorothy Jordan Lloyd. Par Y. DELAGE et M. GOLDSMITH. Dorothy Jordan Lloyd, dans un mémoire intitulé « A criti- cal analysis of Delage’s Method of Producing Artificial Parthe- nogenesis in the Eggs of Sea-Urchins » et publié dans l’Arch. f. Entwicklungsmechanik (vol. xxxvi, p. 402-408) a entrepris de montrer que, dans le procédé que Delage a imaginé pour l’obtention de larves d'oursins au moyen du tannin et d’ammo- niaque, dans un véhicule formé d'eau de mer sucrée, le tannin ne joue aucun róle et que les agents responsables du résultat sont seulement la solution sucrée hypertonique et l'ammonia- que ; en sorte que le procédé se ramenerait à l'un de ceux imaginés par J. Loeb et n'aurait, en fait, rien de nouveau. L'au- teur explique qu'il a entrepris ses recherches à l'instigation du professeur J. Loeb. C'est dire qu'il l'a fait avecle désir d'arriver à une conclusion déterminée, ce qui est une mauvaise condition pour obtenir un résultat méritant toute confiance. Examinons successivement les trois questions soulevées : tannin, solution sucrée et portée des expériences de l'auteur. 1° Tannin. — La question de la constitution chimique du tannin était en 1908, comme Delage l'a fait remarquer. alors, fort obscure. N'étant pas chimiste, il s'est rapporté à ce que lui ont dit quelques chimistes de son entourage et considéré le — ጋ ہے‎ tannin, suivant la theorie de Schiff, comme un éther-sel forme par la soudure de deux molécules d'acide gallique. Les uns étaient d’avis qu'il n’a aucune fonction acide, les deux molécu- les d'acide gallique étant soudées par leur CO OH; d'autres qu'il a une fonction acide, les deux molécules étant soudées par le CO OH de l'une et l'un des OH de la seconde ነ d'autres, enfin, pensaient que les 5 oxydriles correspondant aux fonc- tions phénoliques du tannin pouvaient retenir de l'ammoniaque, ainsi que cela a lieu pour l'acide picrique. Pour les premiers, le tannin est neutre, pour les seconds il est monovalent et pour les derniers, hexavalent. C'est cette derniére opinion que Delage a acceptée. D. J. Lloyd préfére la seconde. Pour trancher cette question, nous nous sommes adressés à un éminent chimiste, M.le docteur Bourquelot, bien connu pour ses intéressants travaux sur des questions analogues. D'apres lui, la conception qui mérite le plus de confiance est celle, d’après laquelle le tannin serait constitué par la soudure d'un certain nombre de molécules d'acide digallique avec une molécule de glucose. On constate, en effet, qu'en la traitant par l'acide sulfurique étendu bouillant, on obtient une sorte de mélasse dans laquelle on peut décéler 8 à و‎ °/, de glucose. D'aprés les recherches récentes de E. Fischer et de ses éléves, le tannin serait un pentadigallylglucose, formé par la soudure d'une molécule de glucose avec 5 molécules d'acide digallique, les 5 fonctions acides des 5 molécules digalliques étant éthérifiées par les 5 fonctions alcooliques de la molécule du glucose. La formule développée du tannin serait donc : H'-C-0 4 ር"* H? O8 H-C-O — C^ HY 0 H-C-O — C^ H° O* H-C-0 — ር” He 0 HO (225 Helios C OH et ไล formule brute (OI OP >= 19090 ር የር La formule acceptée par D. J. Lloyd est non moins éloignée de la vérité que celle que Delage avait adoptée dans son mémoire. Le tannin n'est ni hexavalent, comme il l'avait admis, ni mono- valent, comme l'admet D. J. Lloyd : il est théoriquement tout à fait neutre. Mais, dans une question encore obscure comme celle- là, il est plus prudent de s'en rapporter a l'expérience qu'aux con- sidérations théoriques. Nous avons donc prié M. Bourquelot de vouloir bien doser l'alcalinité du mélange employé. Il a bien voulu le faire et nous communiquer les résultats suivants, en comptant, à notre demande, l'alcalinité en gouttes de la solution décinormale d'ammoniaque titrée à l'acide oxalique. Il a constaté : 1? que le sucre raffiné accuse une certaine alcalinité, équivalente, pour la quantité présente dans 5o°me de véhicule, à 1 1/2 goutte de la solution ámmoniacale ci- dessus; 2? que l'eau de mer montre aussi une certaine alcali- nité propre, se mesurant, pour la quantité présente dans 50*"c du mélange, par 4 1/2 gouttes de la solution ammoniacale ; enfin, 3° que le tannin présente, au contraire, une certaine 6۰ Le tannin théorique pur, n'a, en effet, jamais été isolé et ce que l'on désigne sous le nom de tannin à l'éther de nos pharma- copées représente en fait le mélange du tannin théorique à un certain nombre des principes immédiats inconnus qu'il faut sans doute rendre responsables de la légére acidité que l'on constate. Celle-ci est telle que, pour la quantité présente dans 5o*"* du véhicule, elle est saturée par 1,2 goutte de la solu- tion ammoniacale. En sorte que, finalement, l'acidité du tannin est, à peu de chose prés, neutralisée par l'alcalinité du sucre et, avant toute addition d'ammoniaque, le mélange présente déjà une légére alcalinité apportée par l'eau de mer. Les 3o gouttes de solution ammoniacale ajoutées au véhicule se retrouvent donc entièrement dans la liqueur sous la forme d'al- cali libre. Finalement, l'alcalinité du mélange se mesure non pas par 2 gouttes de la solution ammoniacale, comme Delage le pensait, ni par 25 gouttes, comme l'admet D. J. Lloyd, mais par 50 gouttes, non comprise l'alcalinité due à l'eau de mer. Mais tout cela n'a absolument aucune importance dans la (306) — 4 E question. Si la théorie que Delage a mise en avant exigeait que la solution füt neutre, ce serait lui faire une objection valable que de montrer qu'elle est alcaline ; mais cela n'a aucune impor- tance qu'elle le soit un peu plus ou un peu moins, surtout étant donné que le taux optimum de l'alcalinité est déterminé non d'aprés des idées théoriques et préconcues, mais unique- ment par l'expérience, en faisant des essals successifs avec des doses d'ammoniaque progressivement croissantes et en notant la dose qui fournit le plus grand nombre de larves. La dose d'alcali libre est si peu un facteur constant que, avec HCl, pour lequel la quantité d'ammoniaque nécessaire pour la neutralisa- tion n'est pas contestable, la dose optima est de 17 gouttes, nombre intermédiaire aux 2 gouttes et aux 25 gouttes supposées actives d'une part par Delage, d'autre part par D. J. Lloyd. En faisant naitre cette occasion de montrer que le tannin n'a aucune fonction acide, D. J. Lloyd fournit un nouvel argu- ment à l'appui de la these de Delage et à l'encontre de la sienne, car le procédé de Loeb à l'acide butyrique et celui de Delage au tannin different l'un de l'autre par un trait essentiel : c'est que le premier comporte un traitement acide qui ne se rencontre plus, méme à un trés faible degré,dans le second. Il y a donc désormais entre les deux une différence capitale, et il devient plus difficile de dire, avec D. J. Lloyd, que celui de Delage se laisse ramener à celui de Loeb. Cela confirme en outre l'idée de Delage que ce qui agit dans le tannin, c'est son pouvoir coagulant, puisqu'il ne saurait plus étre question de ses fonc- tions acides. 2° Véhicule sucré. — Delage a introduit le sucre dans ses expériences comme un agent supposé indifférent par lui-méme et n'ayant pour róle que de maintenir la pression osmotique totale du véhicule à un taux suffisant, tout en permettant d'employer les agents électrolytiques à des doses aussi faibles qu'on peut le vouloir. Le sucre n'étant pas un électrolyte, Delage a pensé que la loi dela proportionalité entre la concentration moléculaire et la pression osmotique pouvait être appliquée sans plus ample in- formé. Tela été aussi l'avis de Loeb. Dans la discussion qui s'est élevée entre lui et Delage au sujet du mode d'action du sucre dans DEN les expériences de ce dernier', il admet, en effet, sans contesta- tion que la solution de Delage est isotonique à l'eau de mer. Si, d’après lui, elle est néanmoins déshydratante pour l'ceuf, c'est qu'au phénomène d’osmose se superpose un phénomène essen- tiellement différent de dialyse, par suite duquel la molécule de sucre, plus grosse que les molécules salines, traverse moins vite la membrane ovulaire que ces dernières, en sorte qu'il sort plus de sel de l'eeuf qu'il n'y entre de sucre ; par suite, la pression osmotique baisse dans l'eeuf et la solution sucrée exerce par rapport à lui une action déshydratante secondaire, quoiqu'elle soit primitivement isotonique avec lui. Cela est possible, mais ce n'est jusqu'à présent qu'une vue de l'esprit. C'est cette isotonie elle-méme, ainsi admise par Loeb aussi bien que par Delage, que conteste D.J. Lloyd, d'aprés des mesu- res effectuées en dehors de toute préoccupation biologique par les physiciens Berkeley et Hartley ^. Ces auteurs ont montré ce que l'on savait déjà, sans l'avoir mesuré avec précision dans ce cas particulier, que, pour les concentrations élevées, la pression osmotique se traduit par une courbe notablement différente de la ligne droite donnée parle principe théorique. Il s'agit de savoir si l'écart en question a une réelle importance dans le cas présent. Or, cette importance nous parait fort exagérée par l'au- teur i Et d'abord, quelle est la pression osmotique de l'eau de mer? L'auteur la déclare égale à 21 atmospheres à Woods Hole, soit 1 a) LOEB (J.).— Ueber den Unterschied zwischen isosmotischen und iso- tonischen Lösungen bei künstlichen Parthenogenese. (Biochem. Zeitsch., xr, 145-160). b) LoEs (J.). — Qu'est-ce qu'une solution de saccharose isotonique pour les œufs de Strongylocentrotus ? (C. R. Ac. Sc., CXLVI, 241-249). c) Loes (J.). — A new proof of the permeability of cells for. salts and ions. A preliminary communication (Univ. of Calif. publ., Phys., 11[, No rr, 81-86. a) DELAGE (Y.). — La parthénogénèse à Roscoff et à Berkeley (C. R. Ac, DC: CEVI, 202-265). b) DELaGE (Y.). — Solutions isotoniques et solutions isosmotiques (Ibid., 319-321). " BERKELEY and HarTLEY. — On the osmotic pressure of some concen- trated aqueous solutions. (Philos. trans., Vol. 206, pp. 481-507). 1306) = ape 0,931; à 23 atmospheres à Plymouth, soit 1,075 ; en ce qui con- cerne Roscoff, elle dit: « It seems a fair assumption then that the osmotic pressure of sea-water in Roscoff... is not greater than 25 atmospheres » (= 1,114). Delage a expliqué dans son mémoire comment il avait fixé à 1,135 — 25/8 cette press sion osmotique, a la fois par la cryoscopie et par la conduc- tivité électrique. Nous serions curieux de savoir quelle est cette «fair assumption » qui a fait admettre par E.J. Lloyd un chiffre si différent de ceux de Woods Hole et de Plymouth et si voisin de celui de Delage. Si elle a des données spéciales, nous serions heureux de les connaitre. Si elle s’est guidée seulement sur ses résultats, 1l eút été plus juste de le dire simplement. Nous avons tracé la courbe des pressions osmotiques des solutions sucrées d’après le travail de Berkeley et Hartley. Pour la concentration de 0,388, qui est celle de la solution sucrée ini- tiale de Delage, la pression donnée par la courbe estde 36 atmos- 36 2227 par rapport a celle que Delage aadmise, et non á peu pres double comme le dit D. J. Loyd. Mais il y a lieu de tenir compte en outre de ce fait que le véhicule employé par Delage n'est pas la solution sucrée pure, mais cette solution additionnée de 30 °/, d'eau de mer. La part du sucre dans la pression totale de .ce véhicule est donc celle qui correspond ล une concentration de 0,388 X 0,7, soit 271,6. Pour cette concentration, la courbe des pressions observées est sensiblement moins écartée de la courbe théorique. Ces pressions sont ici de 18 atmospheres pour celle-ci et de 22 atm. pour celle-la. La pression observée est donc pheres (= 1,61).et non de 40 ; elle est 6 dE == AT seulement de par rapport à la pression théorique. Et la pres- sion totale n'est de méme supérieure que de 4 atm. á celle ad- mise par Delage. Faisons donc le calcul de la pression totale de son véhicule. Il contient par litre 0,3 d'eau de mer ል la concen- tration de 25,37 atm. ; la part de l’eau de mer dans la concen- tration totale est donc de 25,37 >< 0,3 == 7,611, et la pression due au sucre est, comme nous venons de le voir, de 22 atm. ; la pression totale est donc de 22 + 7,611 = 29,611 atm., soit - 7 سم un peu moins de 30 atmospheres,au lieu de 25,37, ce qui n'est‏ que moins d'un cinquiéme en plus et non le double.‏ Cette hypertonie du véhicule sucré, quoique beaucoup plus faible que ne l'indique D. J. Lloyd, pourrait étre considérée cependant comme suffisante en se placant au point de vue de Loeb et de son école, car le liquide hypertonique employé par eux est formé de 8°" de NaCl à 2 1/2 n dans 50°™ d'eau de mer, à une pression totale de E‏ 68 09ن atm. >< ETE + VO RR ELS 25,809‏ 257 ce qui, par rapport à la pression attribuée par eux à l’eau de‏ mer de Woods Hole (21 atm.) représente un hypertonie d'un‏ peu moins de 1/4, qui, tout en étant plus forte que celle du‏ véhicule de Delage (moins de 1/5), est cependant de méme ordre‏ de grandeur.‏ Mais il s’agit de savoir si cette hypertonie est le vrai facteur actif dans la circonstance. Pour nous en rendre compte, inter- rogeons d'autres expériences que Delage a publiées dans le méme travail (« Les vrais facteurs de la parthénogénese expérimen- tale », Arch. de Zool. exp., xxxvii, N? 11). On y lit à la p. 468 que, en employant non l'eau de mer, mais NaCl, le rapport optimum de la solution saline et de la solution sucrée est non pas 3o ?/, de la premiere et 70 ?/, de la deuxième, mais au cons traire, 70 ?/, de la premiere et 30 °/, de la deuxième. Calculons l'hypertonie dans ce dernier cas. Ici, le véhicule sucré contient, par litre, 388 >< 0,3 = 116,4 ; or, pour cette concentration, les pressions en atmosphéres données par la formule théorique d'une part, et parla courbe des expériences de Berkeley et Hartley d'autre part, sont de ከ atm. pour la premiere et deg 1/2 pour la deuxieme, soit une difference ‘bien faible de 1 atm. 1/2, parce que, à ces basses concentrations, la courbe des auteurs se rap- proche sensiblement de la droite théorique. La pression totale dans le véhicule est, dés lors, de 1 atm. 1/2 supérieure à la pression de l'eau de mer de Roscoff: 257™-, 37. L'hypertonie 23,3% ا ا‎ 25437 méme ordre de grandeur que ci-dessus. Et bien plus encore n'est donc plus que de Ce que n'est จ ไพ ร สุข (306) = Bs est-il permis de se demander maintenant 5 11 est légitime d’at- tribuer ล cette hypertonie un résultat qui ne s’obtient normale- ment qu'avec une hypertonie environ 5 fois plus forte. Il faut remarquer en outre que ce véhicule ne contenant que ๐ ,3 de la solution sucrée était un mélange optimum, permettant d’obtenir de riches éclosions. Mais il est signalé dans le méme tableau que, déja avec 10 °/, de la solution sucrée, un bon nombre de larves nageantes était obtenu ; or, dans ce cas, la concentration du sucre étant de 38,8 ?/,,, la différence entre la droite théorique et la courbe expérimentale, trés voisines à ce niveau n'est plus que de 2/3 d'atmosphere, et l'hypertonie n'est 25,37 ተ 0,66 | 25,8 —————,aulieude ——— 252597 21 fois plus faible que celle utilisée par Loeb. Mais il y a plus. Il est un argument non quantitatif, comme les derniers, mais qualitatif et péremptoire celui-là, que Delage a déjà opposé à Loeb lui-méme, auquel celui-ci n'a jamais répondu et auquel D. J. Lloyd ne fait non plus aucune allusion dans son mémoire. Aux pages 463 à 466 de son mémoire de 1908, Delage a présenté les résultats de longues séries d'expériences dans lesquelles, non une fois par hasard, mais d'une facon régulière, il obtenait de belles éclosions de larves nageantes avec des solu- tions salines, toutes isotoniques à l'eau de mer, sans addition de sucre et constituées par NaCl, soit pur, soit mélangé à d'autres sels dans les conditions les plus variées. Or, il est à remarquer qu'ici non seulement l'isotonie du véhicule ne peut étre mise en doute, mais il n'est méme plus possible d'invoquer ce paraphé- nomene de dialyse auquel Loeb a cherché à attribuer les résul- tats obtenus à l'aide du sucre, car icile véhicule est composé des sels mémes qui se rencontrent dans l'eau de mer. Enfin, Delage a rapporté p. 462 des expériences d'oü il résulte que ces véhicules isotoniques purement salins, eten particulier NaCl pur, permettent d'obtenir des larves lorsque, par addition d'eau distillée, on les raméne à l'hypotonie. Avec 5 °/, d'eau distillée, il a obtenu d'énormes éclosions de larves, avec 10°, encore de belles éclosions, et encore quelques larves avec 15 %, d'eau distillée. Il est donc formellement démontré qu'avec le plus que de ‚soit environ IO "m gis procédé au tannin et à l'ammoniaque, non seulement l'hyper- tonie n'est pas nécessaire, mais elle n'est pas avantageuse, et le procédé est encore efficace avec une notable hypotonie. De tout ce qui précede il convient de conclure que le véhicule sucré de Delage était peut-étre legerement hypertonique : c'est ce que nous concedons à D. J. Lloyd ; mais ce n'est pas à cette hypertonie qu'il est redevable de son efficacité. 3° Critique de la méthode. — La question expérimentale étant ainsi tranchée, passons maintenant à la discussion de l'argumentation de notre contradicteur, envisagée du point de vue de la logique et de la saine méthode scientifique. Pour prouver que la solution sucrée agit par son hypertonie, notre contradicteur fait remarquer que la concentration et la durée d'action de cette solution interviennent simultanément, l'augmentation de l'une pouvant, dans une certaine mesure, compenser la réduction de l'autre : c'est-à-dire qu'une solution plus faible agissant plus longtemps produit des résultats com- parables à une solution plus forte appliquée pendant une moins longue durée. Il en est ainsi pour les solutions hypertoniques de Loeb, d'oú l'auteur conclut que, lorsque les deux facteurs, temps et concentration, collaborent dans les mémes conditions, c'est l'hypertonie qui est en jeu. Voilà une déduction singulie- rement hardie. Lorsqu'on soumet un animal à l'action de l'oxyde de carbone, par exemple, comme d'une multitude d'au- tres agents, la concentration du poison et sa durée d'action peuvent aussi se suppléer. Dirait-on qu'il agit par hypertonie ? Mais ce qui estle plus graveet véritablement stupéfiant chez un naturaliste ayant travaillé sous la direction d'un maitre aussi expérimenté que J. Loeb, c'est cette faute lourde de logique scientifique, qui consiste à contester les résultats obtenus par un auteur sur un animal donné, dans des conditions données, en lui opposant les résultats contradictoires obtenus sur un autre animal, dans des conditions différentes. D. J. Lloyd a constaté que le procédé de Delage tuait ses ceufs d'Arbacia, ce qui suffit à prouver que les œufs d'Arbacia se comportent autrement que ceux du Sirongylocentrolus lorsqu'ils sont traités suivant la méthode au tannin et à l'ammoniaque em- (306) ployés successivement. Par ces mémes réactifs employés simul- tanément, elle a obtenu quelques larves, mais elle n'a laissé agir ces réactifs que 20 minutes, au lieu d'une heure, comme Delage l'a indiqué. Il se peut qu'il y ait eu application insuf- fisante. ll y a bien des cas où Pon a affaire à des phénomènes à tel point uniformes qu'une généralisation est légitime ; mais s'il en est un où cela ne soit pas permis, c'est à coup str celui de la parthénogénèse expérimentale. Tous les auteurs ont constaté que la chose est à tel point particulière qu'il y a des différences non seulement d'une espece à l'autre, mais d'un pays à l'autre pour la méme espece, d'un jour à l'autre pour un méme pays, d'un individu à l'autre le méme jour. Aussi, faut-il apporter une extraordinaire prudence dans la généralisation des résultats obtenus méme à la suite d'expériences concordantes et réitérées. Il semble que Delage ait voulu répondre par anticipation à des objections aussi peu scientifiques que celles présentées aujour- d'hui par D. J. Lloyd, lorsqu'il écrivait en 1908 comme conclu- sion de son mémoire : « Le tannin que j'ai employé et l'ammo- niaque exercent sur les ceufs vierges de Paracentrolus lividus, à Roscoff et dansles mois d'aoüt et septembre (toutes ces réserves sont nécessaires car je ne sais s'il en serait de méme avec un autre tannin, ni pour d'autres especes, ni pour cette méme espece à Roscoff en une autre saison) une action trés énergique et plus constante qu'aucun autre des réactifs que j'ai employés jusqu'ici. » (p. 484-485). Si D. J. Lloyd, était bien pénétrée de la nécessité de cette prudence, elle se serait évité de prononcer des conclusions si peu scientifiques et qu'elle ne pourra que regretter. L'Arbacia est beaucoup moins rebelle à la parthenogenese expérimentale que le S/rongylocentrotus. Par suite, l'argumen- tation de D. J. Lloyd est de nulle valeur. L'état de guerre ou nous sommes nous suggère une comparaison qui fera bien com- prendre la chose. Pour prouver l'utilité de la chemise d'acier dont sont revétues les balles modernes, nous prenons pour cible une cuirasse d'acier trempé et montrons que la balle de plomb s'écrase contre elle, tandis que la balle à chemise d'acier la traverse. 1), J. Lloyd refait l'expérience en prenant pour cible une armure de fer du Moyen-Age ; elle montre que la balle de plomb la perfore aussi bien que l’autre et conclut: la chemise d’acier n'est d’aucune utilité. Pour que son objection soit valable, 1). ፲. Lloyd doit venir refaire ses expériences à Roscoff, ou elle pourra travailler dans les conditions qui sont offertes à tous les savants. Mais nous pouvons l'assurer d'avance que ses résultats seront entierement négatifs, pour la bonne raison que Delage a maintes fois constaté que les résultats sont nuls si l'on supprime l'un des deux agents nécessaire, tannin ou ammoniaque, ou méme si l'on intervertit l'ordre de leur application. (306) E + Her یں‎ EX =>... መሚ A ነ ง ነ í BULLETIN DE E’INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I”, Prince de Monaco) | No 307. — 20 Mai 1915. Sur quelques points intéressants dans la structure des reins chez Gastrostomus Bairdi (Gill et Ryder), Argyropelecus hemigymnus (Cocco) et Chauliodus Sloanei (Bloch). (Résultats des Campagnes scientifiques de 5. A. S. Albert I* Prince de Monaco). (Note preliminaire) Par le Dr Joseph NUSBAUM-HILAROWICZ Professeur à l'Université de Lemberg (Lwów) LES REINS DU GASTROSTOMUS 13 ง 1 ล ท 1 (Gill et Ryder) Les reins du Gastrostomus Baird: représentent un organe impair non seulement par l’aspect-exterieur, mais aussi par la structure interne. 1 Cet organe se compose de trois parties, qui ne sont pas délimitées l'une de l'autre distinctement : 1? partie antérieure, étroite, amincie en avant; 2? partie moyenne la plus large; 3° partie postérieure, étroite, amincie en arrière. La masse principale du tissu rénal est le tissu pseudolym- phoidal, qui forme des trabécules, parcourant le corps rénal dans diverses directions. Entre ces trabécules se trouvent les lacunes sanguines. سر 0 - Nous trouvons dans le tissu des trabécules cing sortes de cellules : ı° des cellules allongées ou un peu ramifiées, en petit nombre; 2° des cellules &osinophiles, qui forment la partie principale des éléments cellulaires composant ce [1558 ; 3° des cellules cyanophiles, qui représentent peut étre les éléments « chromaflines »; 4° des cellules munies d'un noyau colossal et pauvres en protoplasme; 5° des érythroblastes. J'ai trouvé dans le tissu des trabécules, autour des vaisseaux sanguins et à l'intérieur de ces derniers, divers passages entre les érythroblastes et les érythrocytes et nous pouvons,conclure que le tissu pseudolymphoidal joue ¿ci un rôle important dans la production des érythrocytes. Dans la partie antérieure de la vessie urinaire, qui représente un vaste canal, s’ouvrent deux principaux conduits rénaux. Ces derniers sont situés latéralement pres de la face ventrale du rein et forment un grand nombre de courbures et d’anses. Chaque conduit finit en avant plus ou moins dans les 2/3 de la partie anterieure du rein. Dans chaque principal conduit rénal, droit et gauche, s'ouvrent plusieurs canalicules rénaux primaires, qui ne sont pas situés métamériquement, mais irréguliérement; le méta- mérisme a ici completement disparu. Ces canalicules sont formés d'un épithélium plus bas que celui du conduit principal. Les canalicules forment un grand nombre de courbures et se ramifient dichotomiquement. Les canalicules, en se ramifiant, changent de structure et de diamétres. Au commencement plus larges, oü ils sont tapisses par l'épithélium cubique ou aplati, ils deviennent apres plus étroits et leurs parties finales sont tapissées par un epithelium haut, cylindrique, dont les régions cellulaires basales ont une structure fibrillaire distincte, tandis que les parties cellulaires apicales, oü se trouvent les noyaux, montrent une structure alvéolaire. Les parties terminales des canalicules, avec l'épithélium haut, cylindrique, deviennent de plus en plus étroites et leur cavité disparaît complètement, le canalicule se termine en cul-de-sac. Il est trés curieux que Jamais je n'ai 1 ห 0 น บ 6 dans le rein เร ร อา ร ญะ du Gastrostomus de glomerules de Malpighi, tandis que j’en ai trouvé chez d'autres poissons de grande profondeur et de plus, les autres auteurs en ont décrit chez plusieurs poissons téléostéens (Haller). Les glomérules de Malpighi manquent ici complétement et je pense que cela est en relation avec le fort développement du tissu pseudolymphoidal. Les canalicules rénaux, et notamment leurs branches tapissées par un épithélium aplati, sont plongés trés souvent dans les lacunes sanguines; ils passent par ces lacunes et sont ainsi de tous cótés lavés par le sang de la lacune, c'est ce qui facilite la pénétration des produits excrétoires du sang dans le canalicule. Je décrirai dans le travail définitif les intéressantes formations épithéliales (au nombre de 3-4), qui sont probablement les restes des néphrostomes embryonnaires. Les vaisseaux veineux du rein sont les suivants : 1? la veine impaire ventrale, qui répond probablement à une des veines cardinales; 2" ไล veine caudale, qui se ramifie en avant en deux branches: droite et gauche; les dernieres ramifications de ces branches communiquent avec les ramifications de la veine impaire ventrale à l'aide d'une grande quantité de lacunes sanguines. LES REINS D'ARGYROPELECUS HEMIGYMNUS (Cocco). Les reins d'Argyropelecus hemigymnus sont pairs et impairs seulement dans leurs parties posterieures. Dans chaque rein nous distinguons: 1° une région anté- rieure, paire, en forme de grands lobes, allongés obliquement et ventro-dorsalement ; 2° une région médiane allongée, paire, sur les coupes transversales, comme la région antérieure, triangulaire; 3° une région postérieure, impaire, allongée, sur les coupes transversales de méme triangulaire. La région antérieure, qu'on peut appeler lobe céphalique, se compose dans sa partie interne d'un [issu tres intéressant et caractéristique. Nous trouvons ici des cellules d'une mature (307) — 4 — épilhéliale, assez grandes (le plus grand diamètre est 30-45 y), hexagonales ou pentagonales. Entre les cellules voisines il y a partout des fentes trés étroites, dans lesquelles on voit des capillaires sanguins, trés fins, tapissés d’endothelium. Les capillaires forment ainsi un réseau polygonal. Les cellules épithéliales mémes contiennent un protoplasme granuleux. Les granulations, visibles méme sous de faibles grossissements, se colorent en rouge par l'éosine et en jaune orange par l'orange ; au centre est situé le noyau rond, dont la chromatine se trouve principalement à la périphérie. Dans la partie externe du lobe céphalique on voit les canalicules rénaux et les cellules situces làchement, sans granulations. Dans la région médiane du rein on distingue aussi une partie médiane (interne) et une latérale (externe), la partie médiane a méme structure épithéliale (avec des capillaires formant un réseau polygonal) que la partie interne du lobe céphalique. Dans la partie latérale (externe) se trouvent les canalicules rénaux, les glomérules de Malpighi (au nombre de 2-3) et le tissu pseudolymphoidal. Au commencement de la vessie urinaire (cylindrique) s'ouvrent deux conduits rénaux principaux. Dans chaque conduit principal s'ouvrent les canalicules rénaux primaires, en nombre restreint, dont le métamérisme est presque effacé. Chaque canalicule donne beaucoup d'anses et enfin se divise dichotomiquement en deux canalicules secondaires, qui forment aussi beaucoup d'anses et se divisent à leur tour en deux canalicules du troisieme ordre, qui sont étroits et se prolongent en capsules de Bowman. Dans l'épithélium des canalicules secondaires le protoplasme cellulaire renferme les rangs de granules, qui causent sa striation. Ces granules sont allongés dans l'épithélium des canalicules les plus étroits (du 3™ ordre), où ils ont l'aspect des « milochondres » (Benda). Les cellules épithéliales dans les canalicules les plus étroits sont munies a leur surface libre de brosses tres longues, ayant Paspect de cils. Dans la région postérieure du rein il n'y a pas de glomérules እመር ር. de Malpighi. Dans les prolongations des conduits principaux s’ouvrent ici plusieurs canalicules primaires, qui forment des anses, mais ne se ramifient pas. LES REINS DU CHAULIODUS SLOANE! (Bloch) Chez Chauliodus les reims sont organises tout 8 fait autrement que chez les deux formes précédentes. 115 sont ici tres longs. ۱ On y peut distinguer : 1° une région antérieure, la plus courte, paire ; 29 une région médiane, la plus longue, paire ; 3° une région postérieure, d'un aspect impair. Seulement dans la région anlérieure ily a des glomérules de Malpighi, qui sont tres grands (240 س‎ en diamétre, tandis que chez Argyropelecus ils ont 70 y. en diamètre), et les canalicules rénaux, qui sont tres bien développés. Dans la région médiane el poslérieure il n'y a pas de glomé- rules el de canalicules vrais. Dans la région médiane et postérieure du rein le conduit principal émet de tous cótés, c'est-a-dire dorsalement, ventra- lement et latéralement, un grand nombre de canalicules tres étroits, qui se divisent souvent en deux, plus rarement en trois branches trés courtes, finissant en cul-de-sac, Ces canalicules ne répondent pas aux canalicules rénaux vrais et montrent la méme structure que le conduit principal. Dans la région antérieure du rein nous trouvons deux cana- licules primaires (vrais), dont chacun se divise ordinairement en deux canalicules secondaires, qui forment beaucoup d’anses et finissent ล leurs extrémités par les capsules de Bowman, qui enveloppent les capillaires des gigantesques glomérules de Malpighi, dont le nombre est de 3 ou 4 dans chaque rein. Ces grands glomérules sont tres abondamment lobés. Dans toutes les régions du rein on trouve entre les cana- licules et les capillaires sanguins un [1558 pseudolymphoidal, läche, dans lequel il y a deux sortes de cellules : 1° cellules éosinophiles ; 2° cellules polygonales ou arrondies, avec un grand noyau. Toutes ces cellules sont situées assez librement entre les vaisseaux sanguins et les canalicules rénaux. (307) Ep BULLETIN DE L'INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I”, Prince de Monaco) No 308. — 15 Juillet 1915. Bathymyxum piscium nov. g. nov. sp., nou- veau protozoaire parasite dans lintestin de Melamphaes mizolepis (Günther) et de Stomias boa (Risso). ( Note préliminaire) Par le Dr Joseph NUSBAUM-HILAROWICZ Professeur à l'Université de Lemberg (Lwów) Dans l'intérieur des cellules et entre les cellules épithéliales de l'intestin moyen et du rectum j'ai trouvé chez Melamphaes mizolepis et Stomias boa, provenant des expéditions scien- tiques de S. A. S. le Prince de Monaco, un nouveau pro- tozoaire parasite : Balhymyxum piscium nov. gen. nov. spec. J'ai trouvé dans cet épithélium un grand nombre de cellules amcebiformes, qui représentent sans doute une jeune phase de développement de notre organisme. La grandeur de ces individus amabiformes est diverse, leur diamètre est de 2,5 y jusqu'à 4,5 y. Le protoplasme est homogène et se colore par lhématoxyline-éosine beaucoup plus en rougeätre que le protoplasme des cellules épithéliales. Le noyau est rond et se colore intensivement ; partout il est placé dans une vacuole centrale. Le protoplasme émet souvent plusieurs trés courts pseudopodes aigus. — oc Très souvent j'ai rencontré des phases de multiplication de ces organismes amcebiformes. Le plus souvent l'organisme se divise en deux parties : le noyau s'allonge, devient biscuiti- forme et se déchire au centre; en méme temps le protoplasme se divise aussi. Cette multiplication est si rapide que trés souvent, après la division du noyau, mais encore avant la division du proto- plasme, les noyaux commencent de nouveau à se diviser. Fic. 1. — Cycle évolutif du Bathymyxum piscium nov. g. n. spec. 1-6. Lesindividus amcebiformes et leur multiplication. 7-11. Spo- rulation ; n-noyau, s-spore, t-test du kyste. Je pense que notre parasite amoebiforme peut se diviser aussi directement en plusieurs parties, parce que j'ai vu souvent que le noyau forme un nombre plus grand de lobes, une sorte de boutons, amincis à la base et élargis au sommet, oü la chromatine est accumulée plus abondamment, ce qui démontre la multiplication énergique du parasite. J'ai vu aussi des indi- vidus contenant un assez grand nombre de petits noyaux ronds, intensivement colorés, le protoplasme différencié autour de ces PER ONT noyaux et la fragmentation de ces éléments en un grand nombre de cellules tres petites. Mais le plus souvent, comme je Pai déja dit plus haut, les individus amcebiformes se multiplient par une division en deux cellules. Tres souvent on voit que deux cellules, encore réunies ensemble, sont situées dans le proto- plasme de deux cellules épithéliales voisines de la paroi intes- tinale. Nous avons trouvé des points ou l'épithélium intestinal était rempli par ces parasites amabiformes et où on pouvait observer diverses phases d'involution de cet épithélium. Un second moyen de propagation de notre parasite est la sporulation. Nous n'avons pas observé de phénomenes de la reproduction sexuelle, mais nous pouvons admettre que proba- blement les dernières générations des individus amabiformes sont les gamétocytes (isogamétes ?) et qu'ils se réunissent par paires pour former des sporoblastes ; mais c'est seulement une hypothese. La sporulation montre un type tres caractéristique et original, mais a cause des dimensions tres petites des spores nous n’avons pas pu observer des details dans la modification des noyaux pendant l'évolution des spores. Sporulation. — L'individu amcebiforme croit et après avoir obtenu une certaine grandeur, s'entoure d'une membrane résistante et forme ainsi un kyste. Les kystes sont ovoides, leur diametre transversal est 5-7,5 pv, le diamètre longitudinal 14-16 y. Le noyau se trouve à un des deux póles de chaque kyste. Les kystes sont situés dans l'épithélium et leur long diamètre est partout perpen- diculaire à la surface interne de l'épithélium ; or les noyaux sont situés au póle distal ou externe (basal) du kyste. Ce ท 6 ไอ est ordinairement un peu plus large que le póle proximal (interne). Le noyau a la forme d'un fer à cheval, convexe vers la membrane du kyste et concave vers le protoplasme, qui se colore en rougeätre par l'hématoxyline-éosine. Le noyau renferme un fin réseau de chromatine. Quand la formation des spores commence, le noyau subit des modifications trés intéressantes. Il émet vers le protoplasme (308) 2 ብ መ de 8 jusqu'a 16 prolongements tres délicats, presque filiformes. Souvent deux ou trois prolongements forment ล la base une tige commune. Autour de chaque prolongement, comme autour d'un axe, se différencie une partie de protoplasme, épaissie ล la base et amincie au sommet, il se forme ainsi une sorte de petites massues protoplasmiques, renfermant les prolongements du noyau. Ces derniers s’isolent bientôt du noyau maternel. Dans chaque kyste se forment 8 ou 16 cellules allongées semblables, qui se transforment en 8 ou 16 spores. Je n'ai pas pu constater comment se forment ces dernières, à cause de leur trés petites dimensions. Les spores ont la forme de petits citrons, dont un des póles que nous appelons supérieur, est plus aigu que l'autre inférieur. Au póle supérieur la membrane externe est épaissie et apres la coloration par le liquide d'Ehrlich-Biondi-Heidenhain (Biondi- Heidenhain'sche Dreifärbe-Lösung) prend une couleur intense de cerise. Le póle supérieur se prolonge en un fil rigide, assez long, délicat, tandis que le póle inférieur se prolonge en un fil beaucoup plus court. Ces deux fils sont réunis par un fil qui forme un axe de la spore, comme on le voit bien sur les coupes transversales par les spores. Le noyau semble étre situé au centre de la spore, mais il se colore tres faiblement et c'est pourquoi il est tres difficile de constater sa forme et sa position. La longueur de la spore (sans le fil polaire) est environ de 2,5», la longueur du fil antérieur 5-5, 2 y, le diamètre transversal de la spore, où elle est le plus large, a 1-2 y. Il est trés intéressant que le noyau maternel ne s'use pas completement pour la formation des noyaux des spores, mais il reste toujours un noyau dans le kyste adulte, renfermant des spores complètement développées. Ce noyau est situé à la base du kyste, il est aplati et a la forme d'un fer à cheval, comme dans le kyste avant la formation des spores. Le kyste qui renferme les spores développées, s'ouvre au sommet et par l'orifice ainsi formé les spores pénetrent dans la cavité intestinale. Je pense que dans le méme kyste les spores ደመ‏ ای peuvent se former plusieurs fois. J'ai trouvé comme je l'ai déjà dit, 8 ou 16 spores dans le kyste ; si le nombre est de 16, les spores sont presque deux fois plus minces que dans le cas oü on en trouve 8 ; la longueur reste dans les deux cas la méme. Il est difficile de dire quelle est la position de notre organisme parasite dans le systeme. Je pense que ce parasite appartient aux Cnidosporidiens et, à cause des dimensions extrémement petites des spores, aux Microsporidiens. Mais chez notre organisme la membrane de la spore ne se compose pas de deux tests, comme chez les Cnidosporidiens typiques et la spore ne renferme pas de capsules polaires qui sont de méme caracté- ristiques pour les Cnidosporidiens. Mais nous connaissons encore d'autres Cnidosporidiens, chez lesquels manquent les deux tests et les capsules polaires. Doflein (Lehrbuch der Proto- zoenkunde. 1911, p. 870) dit sur ce sujet : « für eine Anzahl von Microsporidien ist die Zusammensetzung der Hülle aus zwei Schalen... nachgewiesen , doch ist für manche Arten die Bildung der Sporenhülle aus einem Stück wahrscheinlich. Bei vielen Mikrosporidien ist keine Polkapsel nachweisbar, bei manchen nicht einmal ein Polfaden ». | Nous voyons ainsi que l'absence de deux tests et de capsules polaires n'empéche pas de mettre notre parasite parmi les Microsporidiens. Le fil long antérieur répond au fil polaire (Polfaden) des Microsporidiens typiques. Pérez et Doflein (1911) divisent les Microsporidiens en 3 légions : 1) Polysporogenea (Doflein) ; 2) Oligosporogenea (Doflein) et 3) Monosporogenea (Pérez). Notre parasite doit étre mis parmi les Oligosporogenea. Sur la Fig. 1, demi-schématique, nous avons représenté le cycle évolutif du Bathymyxum piscium. (308) MEA LA # £ MER? Ae | uu! 45 " PL ፡ ነጂ ስ iz เก คอ ซี d و‎ Pe l 9^ BULLETIN DE L’INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I”, Prince de Monaco) No 309. — 30 Juillet 1915. Observations nouvelles sur le genre Eryoneicus. Par M. E.-L. BOUVIER, de l'Institut Professeur au Museum d’Histoire Naturelle I. — Sur la significalion zoologique des Eryoneicus. Dans son etude sur les Decapodes macroures de l’expedition du CHALLENGER (1888, p. 125), Spence Bate observe que les Palinuriens du genre Æryoneicus présentent les habitudes pélagiques des larves de Crustacés, qu'il fut tout d'abord enclin à les considérer comme tels, mais que « certaines particularités», dont il ne donne pas le détail, l'ont conduit à considérer ces organismes comme des types autonomes en dépit de leur forme en ballonnet, de leur corps hyalin et de leurs épines qui leur donnent une certaine ressemblance avec des larves. La premiere idée de Spence Bate parait d'autant moins suspecte qu'il a été impossible jusqu'ici de capturer une femelle ovigere d’Eryo- neicus, et que les représentants communs de ces animaux sont presque tous des immatures où les caractères sexuels secondaires sont nuls ou à peine distincts. Comme bien d'autres, sans doute, j'ai voulu voir dans les Æryoneicus des Polycheles en cours de développement, mais au premier examen un peu attentif il ne m'a pas été diflicile de reconnaitre à ces animaux - 2 — tous les caracteres de formes autonomes arrivées A leur stade ultime. C'est d’ailleurs Popinion courante de tous les zoologistes : M. Selbie (7974, 27) vient trés justement de rappeler qu'on observe assez fréquemment des traces de differenciation sexuelle chez: les Eryoneicus, et que dans un mále décrit et figuré par M. Faxon (7895, 115, pl. xxx, fig. 1 j, 1 k), les pléopodes des deux paires antérieures sont tout ล fait semblables ล ceux des máles parfaitement adultes des autres Eryonidés. Il faut croire que ces arguments ne présentent pas une valeur suflisante puisque M. Oscar Sund, dans une note publiée par le journal anglais Nature (Eryonicus-Polycheles, 3 juin 1915) vient de soulever 8 nouveau la discussion en considérant les Eryoneicus comme des larves de Polycheles. Cette note fut suggérée a l'auteur par les recherches effectuées en ıgıo dans Atlantique septentrional a bord du MICHAEL SARS, recherches fructueuses qui amenérent la capture de 24 Eryoneicus. Il convient d’examiner les raisons données par M. Oscar Sund en faveur de sa these. La première, et celle qui parait la plus importante, c'est une similitude tres grande dans le nombre et la disposition des épines médianes de la carapace chez certaines espèces des deux genres que Pon peut a ce point de vue grouper par couples: ainsi Eryoneicus Faxoni Bouvier et Polycheles sculptus Smith ; E. Agassizi Bouvier [== E. cecus Faxon) et P. sculptus paci- ficus Faxon; E. spinoculatus Bouvier (E. hibernicus Selbie) et P. nanus Smith; E. spinulosus Faxon et P. Tanneri Faxon (t). Dans chacun de ces couples la similitude, au point de vue qui nous occupe, est entiere, abstraction faite toutefois des épines cylindriques en pilier qui se terminent par un bout obtus et plus ou moins dilaté. Dans le premier couple, par exemple, la disposition des épines est la suivante : Eryoneicus Faxoni 2 (rostre), 1, 2, 1, 1,(pilier), + 2, 2, 1, (pilier), 2. Polycheles sculptus 2 (rostre), 1, 2, 1, 1 ተ 2, 2, I 2. (1) M. Sund ajoute à cette liste le couple Eryoneicus Kempi Selbie et Polycheles typhlops Heller, mais ici la similitude n'existe pas, car le rostre de la premiere forme est formé par deux épines, et celui de la seconde par une seule. C'est par erreur que M. Sund attribue à PE. Kempi un rostre simple identique à celui du P. typhlops. ne t e um « Est-il possible, demande M. Sund, d'attribuer ces simi- litudes à des coincidences accidentelles et ne sont-elles pas plutôt la preuve que les espèces d’Eryoneicus sont en fait des larves de Polycheles? ». L'auteur aurait pu aller beaucoup plus loin dans ces comparaisons et montrer que dans chacun de ces couples, la similitude s'étend également aux épines des carènes latérales. Ainsi, dans les deux formes du couple précédent, la disposition des épines de ces carenes est presque identique. Eryoneicus Faxoni 6 + (2003) + d'aprés le type de l'espéce). 7 | Polycheles sculptus 6 + 3 + 7 (d’après Smith). Il faut convenir que ces ressemblances extraordinaires sont troublantes et l'on comprend que M. Sund ait cru devoir les signaler. Je persiste à croire toutefois qu'elles sont fortuites et qu'elles ne permettent pas de regarder les Eryoneicus comme des larves de Polycheles. Notons tout d'abord qu'avec leurs appendices au complet, leurs pattes sans exopodites et tout-à-fait identiques à celles des autres Eryonides adultes, les Eryoneicus ont largement dépassé la forme mysidienne normale des Macroures marcheurs. Ce ne sont pas des larves, à coup sür, mais on pourrait voir en eux des Eryonides arrivés au stade post-larvaire qui établit le passage entre les larves mysidiennes et la forme définitive. C'est là, je pense, le sentiment de M. Sund quand il attribue aux Eryoneicus la signification de « larves ». Or, d'après les recherches de G. O. Sarssurle développement post-larvaire des Nephrops et des Gebia (1884, 166 et pl. 1, fig. 6 et pl. v, fig. 2), et d'aprés les miennes propres sur le stade natant ou post-larvaire des Palinuridés (puerulus des Langoustes) et des Scyllarides (nisto des Scyllares et pseudibacus des Scyllaridés), on sait aujourd'hui que les Macroures marcheurs à ce stade sont toujours dépourvus de pléopodes sur le premier segnient abdo- minal et toujours présentent plus ou moins des traces d'exo- podites à la base de leurs pattes. On observe tout le contraire chez les Eryoneicus : pas trace de restes exopodiaux mais, par contre, toujours une paire de pléopodes sur le premier segment abdominal;et ce sontlà deux caracteres des Macroures marcheurs a leur état définitif. D’autre part, il est facile de constater que les maxillipedes des Eryoneicus sont des maxillipedes achevés et en plénitude fonctionnelle, largement pourvus de 50165, de (309) -4- dents et d'épines; tandis que ces appendices sont incompletement fonctionnels, pauvres en épines, en dents et en soies, d'ailleurs plus ou moins différents de ceux de l'adulte chez les Macroures marcheurs aux stades post-larvaires ; que l'on compare àce point de vueles appendices buccaux du puerulus atlanticus avec ceux du Panulirus regius dont il représente le stade natant! Les appendices buccaux des Æryoneicus ne diffèrent en rien de ceux des Polycheles ; ils ont absolument la méme structure, la méme complexité et fonctionnent certainement de la méme maniere. Ainsi.les Eryoneicus présentent tous les caracteres essentiels des Eryonides arrivés à leur forme définitive et on ne saurait les regarder comme des Polycheles attardés au stade natant qui correspond au puerulus des Langoustes, au pseudibacus des Scyllarides, au nisto des Scyllarus. [15 ont atteint leur état définitif, mais sont presque toujours capturés immatures. Pourtant, la présence d'une paire de pléopodes sur le premier segment abdominal indique une tendance vers la maturité sexuelle, et cette tendance est plus ou moins accentuée chez les divers individus. Ces pléopodes, chez certains d'entre eux, commencent à présenter déjà la forme particuliere aux mäles. Dans le grand exemplaire d’E. Agassizi auquel j'ai fait allusion plus haut, les pléopodes des deux paires antérieures ont méme acquis tous les caracteres des pléopodes copulateurs et c'est à juste titre que M. Faxon considere cet individu comme un male; il les ont tout autant que les màles adultes de Polycheles, encore que l'auteur américain, par oubli sans doute, ne mentionne pas les orifices sexuels. Je sais bien que M. Sund n'attribue aucun intérét à la présence de ces caracteres sexuels secondaires, mais cela n'enleve rien à leur haute importance, et l'on ne supprime pas une difliculte en la négligeant. Les autres arguments invoqués par M. Sund à l'appui de sa thése sont dépourvus de toute valeur sérieuse. « Si les Eryoneicus, dit-il, étaient des animaux adultes, il serait plutôt remarquable que pas une seule femelle ovigere n'ait été trouvée parmi les cinquante-neuf spécimens pris jusqu'à ce jour ». Cela est moins surprenant, toutefois, que ne le pense M. Sund, car 11 n'est pas douteux que dans ces formes comme dans toutes les autres les immatures sont plus nombreux que les adultes ; - au et d’autre part tous ceux qui ont étudié les Eryonides abyssaux savent combien sont rares les femelles ovigeres de ces decapodes. Notons en outre qu'ávec les engins employés on capture surtout les grands exemplaires des especes de fond, et les individus grands et petits des especes bathypélagiques. እሸ. Sund ajoute que les Polycheles ne sont pas rares dans les profondeurs et qu'étant donné ce fait qu’on n’a pas encore découvert leur larve, celle-ci doit étre représentée par les Eryoneicus. A cette conclusion plutót excessive on pourrait opposer, d'apres M. Boas, que la forme larvaire des Eryonides est représentée par les amphions, c'est-à-dire par des larves mysidiennes comparables aux phyllosomes des Palinurides et des Scyllarides. Mais, comme je Pai dit plus haut, M. Sund désigne certainement sous le nom de larves les Crustacés au stade natant. Or je sais mieux que personne combien sont rares et difficiles a capturer les puerulus des Langoustes, les nistos des Scyllares ; on les compte par un petit nombre d'unités dans les collections et il m'a fallu toute une campagne de péche à Plymouth pour capturer un exemplaire du puerulus, jusqu'alors inconnu, de notre Langouste. Pourtant les Langoustes sont des Crustacés marcheurs trés répandus et ils habitent de faibles profondeurs. Fautil donc étre surpris de ne pas connaitre encore le stade natant des Polycheles.qui sont des Crustacés plutót rares et localisés dans les abysses oü on peut diflici- lement les atteindre ! 1] est une raison que n'a pas invoquée M. Sund et qui pourtant, semble étre, plus que les autres, favorable à sa these. On sait que les pléopodes 2 à 5 des Willemeesia et des Polycheles présentent un appendice interne sur leur endopodite, et que cet appendice est toujours dépourvu de crochets réti- naculaires, sauf sur les pléopodes du 2* segment abdominal des mäles อ น l'appendice dédoublé porte des rétinacles au sommet de sa branche interne. Or l'appendice interne est également développé sur les pléopodes 2 à 5 des Eryoneicus, mais partout il est armé de crochets rétinaculaires, ce qui est là une disposition caractéristique des Palinuridés et des Scyllaridés au stade natant. Faut-il conclure de ce fait que les Eryoneicus sont des Polycheles à l’état postlarvaire ? En aucune facon, car on sait qu'ils présentent par ailleurs tous les caractères des formes définitives. Pourquoi donc ces crochets (309) ม Go rétinaculaires ? simplement parce que les Eryoneicus, au lieu de s'adapter à la marche comme les Polycheles et les Willemeesia, ont conservé les habitudes pélagiques et bathypélagiques que présentent sans aucun doute tous les Eryonides au cours de leur développement: restant nageurs toute leur vie, ils conservent jusqu'à la fin de leur existence les retinacles caractéristiques du stade natant. Ce dernier stade est encore inconnu chez les Eryonidés, mais la structure particuliere des Eryoneicus permet de croire qu'il ne diffère pas de celui des Palinuridés et des Scyllaridés, tout au moins quant à la présence de crochets rétinaculaires sur les pléopodes. C'est un nouvel argument en faveur de la classification de M. Borradaile, qui réunit dans son vaste groupe des Palinura, les Eryonides, les Palinuridés et les Scyllaridés. II. — Eryoneicus Richardi sp. nov. Campagne de 1912 : Stn. 3312 (1° septembre), Filet Bourée en vitesse. o-3500™. Au large du Cap Finisterre d'Espagne. Un immature dont la carapace mesure 15"" de longueur et autant de largeur. La carapace est à peu prés aussi large que longue, trés arrondie et infléchie en avant, si bien que son rostre et ses antennes ne sont pas visibles du cóté dorsal et se trouvent à un niveau légerement inférieur à l'insertion des premiers pléopodes. La carapace est également très infléchie sur les côtés jusqu'au niveau de la carene latérale, elle est au contraire peu convexe du côté dorsal en arrière du pilier gastrique ; ses flancs, au- dessous de la carene latérale, forment une surface à peine convexe qui se dirige obliquement vers la base des pattes. Toutes les carénes dorsales sont bien marquées ; le sillon pré- cervical est assez net, mais les sillons cardiaques et branchio- cardiaque ne sont pas apparents. Le rostre est très réduit, simple comme dans lE. Puritani Lo Bianco; toutes les parties du corps sont ornées de longues soies flexibles. Il y a des épines sur la carapace entre les carenes et les sillons, mais en nombre beaucoup moins grand que dans PE. Puritani; à ce point de vue, notre espece ressemble plutöt à l'E. spinulosus Faxon. ig - ረ-- L’armature des sillons et des carenes est tout 8 fait caracté- ristique : 1? carene médiane dorsale 1 (rostre), 1, 1, 1, 1, 1, 2, I (pilier), + 2, 2, ፤ (pilier), 1. 1, la derniére épine est simple, tandis qu'elle est double dans les E. Puritani et spinulosus ; 2? carène latérale : 1 (épine antennaire grande), 5 + 4 + 15; les quatre dernieres épines sont petites, mais celle qui les précéde est fort grande ; 3° carene branchiale supérieure 10 épines dont la derniere est grande; 4? carene branchiale longitudinale ornée simplement de nombreuses petites saillies aigués (au contraire de ce que l'on observe dans E. Puritani où il y a de longues épines en arriére) et se terminant en avant, comme de coutume, à l'épine infra-antennaire ; 5? carene branchiale infe- rieure ornée de quelques petites saillies aigués, non de fortes épines comme dans E. Puritani. Il ya de chaque côté 2 ou 3 petites épines dorsales prés du bord postérieur, et de chaque cóté aussi deux épines sur le sillon cervical, une grande à la bifurcation de ce sillon, et 3 ou 4 sur chacune des deux branches de ce dernier. Les épines qui font saillie sur le bord frontal ne présentent rien de particulier. Les pédoncules oculaires sont trés réduits et à peine visibles au fond de l'échancrure orbitaire, qui est tres large; ils présentent une forte épine médiane et m'ont paru ankylosés, sans aucune tache cornéenne. Le premier article des pédoncules antennulaires ne porte aucune des épines qu'on observe dans UE. Puritani; son écaille interne est large, obtuse, bien plus courte que l'article suivant. Ce dernier est à peine plus long que le troisieme, mais plus large. Le fouet supéro-externe est égal au tiers du fouet interne; l'un et l'autre sont munis de longues soies; le premier compte 11 articles, le second 25; au bout distal de chaque article basilaire on voit l'ébauche peu distincte d'autres articles. Le pédoncule des antennes dépasse à peine celui des antennules; par sa structure il ne diffère pas notablement du pédoncule de PE. Puritani, mais ses articles ne forment pas de pointes et son phymacérite est plus court. Les appendices buccaux ressemblent à ceux de PE. Puritani, abstraction faite de quelques différences dont les plus im- portantes sont la brièveté et l'égale longueur des deux lacinies des machoires ; je ne saurais dire si l'on trouve à la base des maxillipedes moyens et postérieurs les rudiments d'exopodite et d'endopodite que j'ai observés dans l'E. Puritani. (309) ቸዋ ረም Les pattes sont également presque identiques dans les deux espèces ; notre exemplaire se distingue pourtant : 1° par la forme du carpe des pattes antérieures qui est fort étroit dans sa moitié basilaire et qui se dilate ensuite dans sa moitié terminale; 2? par les nombreuses petites saillies aigués qui s'élévent sur la portion palmaire de ces appendices dont l'épine distale est fort réduite tandis qu'on trouve au bout du carpe deux épines assez développées; 3° par les épines moins nombreuses mais plus fortes des pattes de la paire suivante ; 4" enfin par la structure des pattes postérieures qui sont subchéliformes. Sauf quelques différences dans les spinules épimérales, l'abdomen ressemble tout à fait à celui de l'E. Puritani ; pourtant le 3* segment abdominal présente une paire d'épines submédianes qui fait défaut dans cette derniére espéce, laquelle offre en revanche une petite épine en avant dela grande du telson et quelques spinules externes sur l'endopodite des uro- podes. Le bout du telson est brisé dans notre exemplaire. Je dédie cette espece à mon excellent ami, M. le D' Richard, l'infatigable compagnon de S. A. S. le Prince dans ses Cam- pagnes. Elle se rapproche de PE. Puritani par son rostre simple, de PE. spinulosus par ses épines extra-carénales relativement peu nombreuses ; au surplus, elle se distingue de toutes deux par l'armature de ses carènes, par la forme de ses lacinies maxil- laires et par quantité d'autres traits importants qui lui donnent une physionomie toute particuliere. BULLETIN DE L INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I’, Prince de Monaco) No 310. - 25 Octobre 1915. 1.65 Dromies sur les ርዕ[ር5 francaises de la Manche. Par E. TOPSENT Professeur a la Faculté des Sciences de Dijon Nos laboratoires maritimes de la Manche ont le tort de demeurer 8 peu pres sans relations entre eux. Quelles qu'en aient été jusqu'ici les raisons, cet état de choses contribue peu aux progres de l'Océanographie. Il faudrait lui substituer une collaboration active de ces établissements ; leur nombre méme, réputé excessif, en garantirait les résultats. Sans ce déplorable isolement, leurs moyens d'investigation auraient dú déja, rien qu'au point de vue faunique, nous faire connaitre la Manche beaucoup mieux que nous ne la connaissons. Chacun d’eux a travaillé pour son compte, dans son domaine, enregistrant les trouvailles de son personnel et de ses visiteurs et notant des remarques éparses, sans intérét pour ce qui se constatait en d'autres régions de nos cótes, sans désir d'obser- vations ni d'échanges, et, ce qui est plus grave, sans méme le 509ር1 de contróler des déterminations. Combien de ces labo- ratoires possedent le bel ouvrage de Lennier sur l'Estuaire de la Seine ? Dans lesquels peut-on prendre connaissance des essais de Bouchard-Chantereaux, de Le Sénéchal, etc. ? Pourquoi ces confusions concernant des étres parmi les plus communs ? Rien n'a été préparé pour une étude d’ensemble et rares sont les zoologistes qui se sont imposé des séjours quelque peu — 2 — prolongés dans divers laboratoires afin de comparer les differentes parties de la Manche. Rares aussi ceux qui ont essayé de synthétiser, au profit de tous, la connaissance person- nellement acquise d'un groupe zoologique plus ou moins étendu. De ces derniers est M. C. Schlegel, pour la publication, en 1912 (1), dun catalogue systématique et d'un tableau dicho- tomique des Crustacés décapodes brachyures de la région de Roscoff. Mais M. Schlegel s'est trouvé précisément un peu victime de l'état d'esprit qui règne dans la plupart de nos laboratoires. Ainsi, aprés étude des Brachyures d'une région restreinte, il s'est laissé aller, par insuflisance de documentation, à considérer comme tout-a-fait accidentelle la présence de Dromia vulgaris dans la Manche. Cette espèce, qu'il déclare purement méridionale, n'est pas citée dans des mémoires de plusieurs savants parmi nos meilleurs. Lui-méme n'en a vu qu'un seul spécimen, dans la collection du laboratoire de Roscoff. Pourtant, il reconnait que quatre auteurs anglais en ont fait mention et que Kohler l'a signalée comme abondante près de Jersey. I] n'en conclut pas moins à son extrême rareté dans toute la Manche en général. Or, Dromia vulgaris se rencontre sur toute l'étendue de nos cótes de la Manche, et, par places, assez communément. Elle fait réellement partie intégrante de la faune de cette mer. En ce qui concerne les parages de Jersey, la note de Koehler (2) méritait d'étre prise en considération, d'autant plus qu'elle fournit une indication sur la maniére de se procurer les Dromies et, par suite, sur leur habitat. La fréquence relative de Dromia vulgaris de l'autre cóté de la presqu'ile du Cotentin peut étre facilement établie. A peu prés certain d'avoir vu ce Crustacé au laboratoire de Tatihou, lors d'un voyage oü, directeur temporaire du laboratoire de Luc, j'étais allé projeter avec le regretté Malard (1) SCHLEGEL (C. ^ Recherches faunistiques sur les Crustacés décapodes brachyoures de la région de Roscoff (Mém. Soc. Zool. de France, vol. xxiv, p- 133- 179). (2) Keuter (R.), Contribution a l'étude de la faune littorale des iles Anglo- Normandes (Ann. Sc. Nat., 6¢ sér., vol. xx, art. 4, 1885). የደፈረ መ ๑ ๆ des relations suivies entre les deux établissements, ] 91 prié M. le Dr Anthony de vérifier mes souvenirs. Avec un aimable empressement, il m’a fait adresser, par M. J. Delphy, cette réponse : « La collection du laboratoire de Tatihou renferme un exemplaire de Dromia vulgaris, avec l'étiquette.suivante : Dromia vulgaris (M. Edw.) N. O. St Marcouf. Pas rare. A. E. Malard, Mai 1908.» A cette note, M. Delphy a bien voulu ajouter : « Je me rappelle bien avoir entendu dire à mon trés regretté prédécesseur, M. Malard, que cet animal n'est pas rare dans la région de S! Vaast ». Mes observations personnelles ont porté longuement sur une région, plus à l'est, dont le laboratoire de Luc-sur-Mer facilite l'exploration. Entre Bernieres et Arromanches, au large des Rochers du Calvados, la drague recueille souvent des Dromies. J'en avais vu beaucoup au cours de mes études, et, plus tard, maitre de conférences à Caen, je pris plaisir à montrer aux éléves qui se succédaient à la Faculté, la petite expérience suivante. Au moment de leur capture, les Dromies ont généralement la carapace couverte d'une Éponge, le plus souvent d'une Spongelia fragilis irregularis, espece extré- mement commune dans nos eaux. Cela les rend difficiles à voir, et, dans les bacs, oú elles conservent, au moins pendant le jour, une immobilité prolongée, il arrive qu'elles passent inapercues. Les Oxyrhynques se dissimulent aussi -sous un revétement d'Éponges, mais, tandis que ces Inachus, Macro- podia, Pisa, laissent des Éponges se développer naturellement sur leur carapace ou font adhérer à leur dos ou à leurs pattes des bourgeons visqueux qui continueront à pousser, les Dromia se bornent à maintenir sur le dos de leur carapace, au moyen de leurs petites pattes postérieures, des Éponges qu'elles ont préalablement détachées de leur support. Une traction peu énergique suffit à les en dépouiller. Dépose-t-on une de ces Dromies dénudées dans un bac sans Éponges mais oü se dressent sur des galets des colonies d'A/cyonium digitatum, on la retrouve le lendemain matin chargée d'un Alcyon qu'elle a taillé, dans la nuit, prés de sa base, pour s'en constituer une protection nouvelle, et qu'elle a convenablement orienté. (310) a Les individus recueillis peuvent atteindre un beau déve- loppement. Pour la collection du laboratoire, j’en ai fait monter en préparation un dont la carapace mesure 8" 5 de diamètre transversal et 6°" 5 de diamètre antéro-postérieur. M. R. Le Sénéchal avait déja consigné, en 1885, l’existence de Dromia vulgaris dans les parages de Luc (1). En l'y déclarant rare, il était, je le répéte, resté au-dessous de la réalité. Cela dépend sans doute de ce que ce Crustacé se tient toujours éloigné de la gréve, et généralement sur des fonds particulie- rement propres à le soustraire à la drague. Cependant, aprés exploration de fonds plus vaseux de l'Estuaire de la Seine, G. Lennier a pu écrire : « Nous en avons souvent dragué au large de Villers et prés de la cóte Saint- Christophe » (2). Enfin, la Dromie se rencontre à l'extrémité orientale de la Manche, sur la cóte du Boulonnais, comme le constatait, dés 1832, Bouchard-Chantereaux (3). Mais elle semble y étre plus rare que dans la Manche normande. C'est, en effet, d'aprés Bou- chard-Chantereaux que Giard l'a signalée (4), préférant pour elle, au nom couramment admis de Dromia vulgaris, celui, proposé par Desmarest, de D. Rumphii. De son cóté, M. Caullery veut bien me faire savoir qu'il n'en a Jamais vu à Wimereux ; les évenements ne lui permettent pas actuellement de me dire si la collection de son laboratoire en contient. Mon enquéte est forcément incompléte, mais, telle quelle, n'apporte-t-elle pas mieux que des documents sur l'existence et la distribution d'un Crustacé dans nos eaux? N'établit-elle pas, à titre d'exemple, ce que je voulais surtout démontrer, la nécessité pour nos laboratoires marins de se bien connaitre et de coordonner leur action ? (1) Le SENECHAL (R.), Catalogue des animaux recueillis au Laboratoire maritime de Luc pendant les années 1884 et 1885 (Bull. Soc. Linn. de Normandie, ser. 3, vol. rx, p. 110). (2) LENNIER (G.), L'Estuaire de la Seine, vol. 11, p. 163. Le Havre, 1885. (3) BoucHARD-CHANTEREAUX, Catalogue des Crustacés observés jusqu'à ce jour à l'état vivant dans le Boulonnais (Mém. et not. de la Soc. d'Agricult., p. 115-136, Boulogne, 1832). (4) Giaro (A.), Coup d'ail sur la faune du Boulonnais (Boulogne-sur- Mer et la région boulonnaise, vol. 1, 1890). BULLETIN DE L'INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I”, Prince de Monaco) No 311. — 30 Novembre 1915. Description dune nouvelle espece d’Astrophiura, YAstrophiura Cavelle. Par R. KOEHLER Professeur de Zoologie a l'Université de Lyon Respectueusement, je dédie cette espéce à la mémoire de Miss Edith Cavell, avec la certitude que les savants de tous les pays civilisés apprécieront ce témoignage de sympathie rendu à la noble femme victime d'un acte làche et révoltant. Le genre Astrophiura a été établi en 1870 par P. Sladen d’après un échantillon unique, dont l'origine précise n'était pas connue, mais qui lui avait été adressé de Madagascar avec d'autres Échinodermes littoraux. Cette forme avait paru fort intéressante ; Sladen la considérait comme trés ancienne et constituant un intermédiaire entre les Astéries et les Ophiures. Nous verrons plus loin que cette manière de voir ne parait pas vraisemblable. Le type du genre Astrophiura avait recu de Sladen le nom d'A. permira. Une deuxiéme espece du genre Astrophiura a été décrite en 1913 par Matsumoto, sous le nom d'A. Kawamurai, d'après un exemplaire, également unique, capturé par 500" environ de profondeur sur le banc de Misaki (Mer de Sagami, Japon). L'espece à laquelle je donne le nom d’A. Cavelle, pour rappeller l'acte de barbarie commis par les Allemands, a précisément été trouvée par eux lors de l'Expédition de la VALDIVIA, et elle fait partie d'un lot considérable d’ Échino- I6) es dermes dont l'étude m'a été offerte avant l'année 1914. Elle provient de la région du Cap de Bonne-Espérance et a été draguée à une profondeur de 318 mètres par 34° 33’ Lat. S. et 18° 21’ Long. E. Cinq individus ont été recueillis. L'A. Cavelle constitue la troisieme espece du genre Astro- phiura, qui se trouve ainsi représenté par une espece distincte dans chacun des trois Océans Indien, Pacifique et Atlantique. Remarquons, en effet, que la localité dans laquelle la VALDIVIA a recueilli 14. Cavelle se trouve encore dans les eaux de l'Atlantique, la limite entre les Océans Indien et Atlantique se trouvant non pas au Cap de Bonne-Espérance, mais au Cap des Aiguilles situé plus à l'Est et un peu plus au Sud. J’ajouterai que l'Astrophiura que je décris a été signalée par Chun dans son livre Aus den Tiefen des Weltmeeres (p. 488), avec un dessin de la face dorsale de l'un des échantillons. Mais, ceux-ci n'ayant pas encore été étudiés par un spécialiste, Chun ne pouvait les rapporter au genre Astrophiura et il les présentait comme appartenant à un genre nouveau d'Ophiures, intermédiaire, croyait-il, entre les Astéries et les Ophiures. J'ai dit plus haut que les exemplaires d' A. Cavelle recueillis par la VALDIVIA étaient ล น nombre de cinq. Ils ont tous à peu prés les mémes dimensions, mais ils different les uns des autres par quelques particularités de second ordre. Je les désignerai dans la description qui suit par les chiffres respectifs 1, 2, 3, 4 et 5. Je reproduis ici les photographies des faces dorsales des échantillons 1, 3 et 4, et celles des faces ventrales des échantillons 2, 3 et 5. La face dorsale de l'exem- plaire 2 est représentée dans l'ouvrage de Chun cité plus haut. Je ne décrirai pour le moment que les caractéres extérieurs de l'A. Cavelle, réservant pour plus tard l'étude interne des exemplaires, s'il y a lieu. La réserve que je fais à ce sujet tient à ce que les échantillons me sont arrivés complètement secs par suite de la rupture du flacon qui les contenait. Nous devons considérer que le corps d'une Astrophiura comprend une portion principale pentagonale constituée par une région centrale correspondant à un disque d'Ophiure, et une région périphérique représentant les parties proximales des bras, dont les plaques latérales, apres s'étre considérablement ረ ር élargies, s'ajoutent au disque pour former un pentagone de grandes dimensions relatives, tandis que la partie distale de ces bras reste libre, mais tres rudimentaire, et forme des appendices tout á fait insignifiants. Chez lA. Cavelle, la partie pentagonale a exactement la forme d'un pentagone régulier avec des cótés droits dans les exemplaires 2 et 4 (fig. 3); les cótés sont plus ou moins convexes dans les exemplaires 1 et 3 (fig. 5), etdans l’exemplaire 5, le pen- tagone est un peu allongé dans le sens III — 5. Le plus grand diamètre de cette partie varie entre 12 et 13", La face dorsale est Fic. 1. — Astrophiura Cavelle. — Exemplaire no r. Face dorsale (1). convexe et la face ventrale concave. C'est dans l'échantillon 2 que la différence entre les deux faces est la moins. marquée, tandis que chez le n? 5, la face ventrale est fortement excavée et la face dorsale trés convexe par suite d'un repliement des bords vers le cóté ventral. Dans la région centrale, le corps a une épaisseur d'un millimetre et demi environ et il va en s'amincissant progressivement jusqu'aux bords qui sont minces et tranchants. La partie libre des bras est fort mal conservée et souvent (1) Toutes les photographies sont reproduites à un grossissement de 4,5 environ. (311) — 4 — méme, elle manque complétement; ailleurs, on trouve un ou deux articles, parfois trois; l'un des bras de l'exemplaire n? 5 a conservé cinq articles (fig. 6). La partie centrale du pentagone, qui correspond à un disque d'Ophiure, est recouverte, sur la face dorsale, par de grandes plaques au nombre de trente et une, parmi lesquelles on reconnait une grande centro-dorsale pentagonale, avec les cótés légerement excavés, entourée d'un cercle trés régulier de radiales un peu plus petites et de forme, en général, quadrangulaire. A la suite de ce premier cercle de radiales, vient un autre cercle de radiales plus grandes, triangulaires, dont chacune s'enfonce comme un coin entre les deux boucliers radiaux de Fic. 2. — Astrophiura Cavelle. — Exemplaire no 3. Face dorsale. chaque paire. Les espaces interradiaux sont occupés chacun par deux grandes plaques successives, la premiére pentagonale et la suivante quadrangulaire : cette derniére arrive à peu prés au niveau du bord distal des boucliers radiaux. Il y a donc, en dehors de la centro-dorsale, deux cercles successifs de radiales et deux cercles d'interradiales, et toutes ces plaques sont trés réguliérement disposées. Les boucliers radiaux sont trés grands, en forme de triangle avec sommet proximal, divergents, contigus en dehors sur une faible partie de leur longueur seulement, et, ordinairement, un peu plus longs que = o larges. Ils ont à peu prés les mémes dimensions que la plaque radiale qui les sépare et qui est tournée en sens inverse, le sommet en dehors. Le groupe radial de trois plaques ainsi formé se distingue des autres plaques de la face dorsale du disque par des dimensions un peu plus élevées. Cette disposition trés réguliére des plaques de la face dorsale du disque se montre surtout sur les exemplaires ı, 2 et 3. Sur le n?4(fig. 3), la régularité des plaques centrales est troublée par une division accidentelle des plaques radiales du premier cercle, ce qui fait qu'en dehors de la centro-dorsale, qui est trés petite, on trouve uncercle de dix plaques alternativement radiales et inter- radiales, ces dernieres plus grandes. Il existe donc dans chaque interradius une succession de trois plaques et non pas de deux comme dans les exemplaires 1, 2 et 3. Dans le n? 5 (fig. 6), qui est quelque peu déformé dans son ensemble, il y a aussi un morcellement des plaques radiales du premier cercle, mais les fragments ainsi produits se disposent irrégulierement et les plaques interradiales de chaque série réguliere restent au nombre de deux. Je note également des différences relativement aux tubéro- sités que les plaques dorsales peuvent porter dans leur région centrale. Sur l'exemplaire 4 (fig. 3), toutes les plaques de la face dorsale du disque offrent chacune un gros tubercule central tres élargi, assez saillant, à surface rugueuse. Ces tubérosités sont assez développées, et comme elles se retrouvent sur les plaques brachiales dorsales, ainsi que sur la grande plaque triangulaire qui sépare les plaques brachiales latérales et dont il sera question tout à l'heure, la face dorsale de cet exemplaire prend un aspect particulier. Des tubérosités analogues, mais toujours beaucoup moins marquées, se retrouvent, en général, sur les autres indi- vidus : elles ne forment alors que de petites saillies peu impor- tantes et parfois méme elles manquent completement, surtout sur les deux grandes plaques interradiales qui en sont totalement dépourvues dans les exemplaires 2 et 5. La région pentagonale est complétée par la partie proximale des bras considérablement modifiée et remarquable surtout par l’elargissement des plaques latérales. En principe, huit articles brachiaux participent à cette modification, mais on peut en observer sept ou neuf. Les plaques latérales, ainsi que cela arrive dans les autres espèces du genre, s'élargissent très consi- (311) — dg derablement ር! prennent des lors ไล forme de lames ล bords paralleles, qui, sauf celles de la premiere paire, sont contigués aux plaques brachiales dorsales correspondantes. Ces derniéres plaques elles-mémes sont grandes, rectangulaires, plus larges que longues et largement contigués, sauf la premiere qui est triangulaire et s'enfonce comme un coin entre les parties distales des deux boucliers radiaux de chaque paire, et les deux dernières qui deviennent beaucoup plus petites que les précédentes, ont une forme triangulaire et restent séparées. La premiere plaque brachiale latérale vient toucher, à la périphérie du corps penta- gonal et sur la ligne interradiale médiane, l'extrémité distale de la plaque correspondante du bras voisin; le large espace trian- Fic. 3. — Astrophiura Cavelle. — Exemplaire no 4. Face dorsale. gulaire qu'elles limitent ainsi est occupé, comme dans les deux autres espèces d' Astrophiura, par une grande plaque interradiale un peu plus grande que les boucliers radiaux, à peu prés aussi longue que large ou un peu plus longue que large, et dont le sommet est tourné vers la périphérie. Sur l'exemplaire 4, cette grande plaque interradiale porte un gros tubercule central, et des tubercules analogues se montrent sur les plaques brachiales dorsales. De plus, les plaques brachiales latérales offrent, vers leur bord interne, c'est-à-dire, au voisinage de la plaque brachiale dorsale, un tubercule arrondi SEDI qui apparait vers la deuxieme plaque et devient plus proéminent a mesure qu’on s’approche de la périphérie. Les exemplaires 1, 3 et 5 offrent, sur la grande plaque interradiale triangulaire, une tubérosité moins accentuée que chez l'individu précédent ; de méme leurs plaques brachiales dorsales et latérales restent à peu pres lisses, sauf l'indication d'une légére saillie encore apparente sur les plaques brachiales dorsales. Les plaques brachiales latérales s'amincissent de plus en plusà mesure qu'elles se rapprochent de la périphérie oü le corps est tout à fait tranchant. On retrouve ici une bordure de papilles périphériques analogue à celle que l'on connait dans les autres Fic. 4. — Astrophiura Cavelle. — Exemplaire no 3. Face ventrale. espéces : ces papilles sont aplaties, rectangulaires, allongées, avec le bord libre arrondi ou légerement déchiqueté. La face ventrale du corps est couverte, dans les espaces interradiaux, de plaques polygonales assez régulieres, un peu plus grosses dans la région proximale et devenant plus petites vers la périphérie, mais elles n'atteignent pas le bord lui-méme. En effet, dans cette partie de la face ventrale, elles sont rem- placées par la portion distale des plaques brachiales latérales qui forment une bordure assez réguliere. Ces derniéres plaques sont généralement au nombre de sept de chaque cóté. (311) re La plaque qui occupe le sommet proximal de chaque aire interradiale ventrale se distingue des autres par une taille plus grande et un aspect un peu différent; ellé constitue ainsi un bouclier buccal tres distinct. Ces boucliers buccaux sont surtout bien différenciés dans les exemplaires 2, 3 et 5 (fig. 44 6) ou ils frappent davantage l'aeil par leur dimensions. Cette disposition est importante à noter, car il n'existe pas de boucliers buccaux différenciés chez les deux autres espéces d’Astrophiura connues. La valeur morphologique elle-méme des boucliers buccaux des Ophiures apparait nettement ici, et la comparaison des différents individus montre bien que chacun de ces boucliers n'est autre chose que la premiere plaque proximale des aires interradiales ventrales. La forme et la taille des boucliers buccaux varie non seulement d'un individu à l'autre, mais aussi sur le méme individu : d'une maniére générale, ils sont un peu plus longs que larges et de forme polygonale. Le bouclier qui porte l'orifice aquifere est toujours plus grand que les autres, avec le bord distal convexe, et l'orifice est un simple pore arrondi. Dans l'exemplaire n? 5(fig. 6), l'un des boucliers buccaux, qui est trés grand, est divisé en deux parties inégales par un sillon oblique. Dans l'exemplaire 2, deux boucliers présentent aussi une fragmentation analogue à l'aide d'un sillon transversal trés rapproché de l'angle proximal. On sait que des cas analogues se présentent parfois chez les Ophiures. Les boucliers buccaux se montrant ainsi bien différenciés, il ne peut rester aucun doute sur la signification qu'il y a lieu d'attribuer à ces plaques allongées, situées en dehors du premier pore tentaculaire, que Sladen avait considérées comme des plaques génitales et auxquelles Matsumoto a assigné leur nom correct : ce sont des plaques adorales. Ces plaques, tres allongées et étroites, plus larges en dehors qu'en dedans, s'insinuent, par leur extrémité proximale amincie, entre les boucliers buccaux et les plaques orales, mais elles ne dépassent guére le milieu de la longueur des boucliers et elles ne se réunissent pas sur la ligne médiane; dans un des échantillons, l'une des plaques adorales atteint cependant cette ligne. Ces plaques sont plus ou moins échancrées sur leur bord radial par les pores tentaculaires de la premiére paire, et, en arriere de ces pores, elles s'articulent avec la partie distale de la premiére plaque brachiale ventrale. 5 ge Les plaques orales sont extrémement développées, tres larges, 2 surface convexe, largement contigués sur la ligne mediane et une fois et demie plus longues que larges. Les papilles buccales sont au nombre de cing de chaque cóté et plus ou moins distinctes suivant les individus. Elles sont allongées, minces, coniques et pointues, surtout les papilles proximales qui sont plus fortes que les autres. Les dents, que recouvrent les papilles proximales, ne sont pas plus développées que ces derniéres. On sait qu'il n'existe ni plaques, ni bourses génitales dans le genre Astrophiura. Les glandes génitales que je puis aper- 4 e & P ó 1 , A * ‘ 4 ወ in t ነ ብና ... ہم‎ 4: ባባ ዓ Fic. 5. — Astrophiura Cavelle. — Exemplaire no 3. Face ventrale. cevoir par transparence en mouillant les exemplaires a l'aide d’alcool, forment. vers le sommet de chaque aire interradiale, deux petites masses brunes un peu plus longues que larges, et donnant l'impression de petites glandes en grappe, amincies dans leur partie proximale d'oü part vraisemblablement leur canal excréteur. Pas plus que Matsumoto, je n’ai pu reconnaitre les orifices de ces glandes sur mes échantillons. Les plaques brachiales ventrales sont, en général, au nombre de huit à l'intérieur de la région pentagonale (fig. 4 a 6). La premiere est trés grande, presque deux fois plus longue que large, (311) - ገነ avec un angle proximal arrondi; elle est rétrécie en son milieu par les pores tentaculaires de la première paire, et, en arrière, elle s'élargit beaucoup pour se terminer par un cóté distal plus ou moins excavé. La partie du bord latéral comprise entre le pore tentaculaire et le cóté distal s'articule avec l'extrémité de la plaque adorale. Les plaques suivantes sont rectangulaires, d'abord à peu pres aussi longues que larges, puis elles deviennent plus longues que larges, en méme temps que leur taille diminue rapidement. Leur bord proximal est un peu convexe et le bord distal un peu concave, sauf sur les deux dernières. La septième pe | bi = X, | Ki kJ 3 Fic. 6. — Astrophiura Cavelle. — Exemplaire no 5. Face ventrale. a, en effet, le bord distal convexe, et, sur la huitieme, ce bord est remplacé par deux petits cótés droits formant ensemble un angle obtus. Toutes ces plaques sont largement contigués. L'exem- plaire 3 posséde neuf plaques brachiales ventrales (fig. 5). Les pores tentaculaires sont énormes. Ils ne sont pas placés les uns à la suite des autres en ligne droite de chaque cóté des plaques ventrales, mais ils se disposent suivant une ligne courbe. En effet, les pores de la premiére paire, séparés par la région — II — rétrécie de la premiere plaque ventrale, sont plus rapprochés de la ligne médiane que ceux des deux paires suivantes qui s'en écartent de plus en plus; puis, au delà, les pores se rapprochent progressivement de cette ligne par suite du rétrécissement des plaques ventrales, en méme temps que leur diamètre diminue jusqu'aux pores de la huitiéme et derniére paire qui sont trés petits et trés rapprochés l'un de l'autre. Chaque pore porte au moins deux écailles et je puis souvent en reconnaitre trois sur les plus gros pores, mais ces écailles, extrêmement minces et transparentes, sont tres difficiles à distinguer parmi les débris desséchés et déformés des tubes ambulacraires. Les pores des deux dernières paires n'offrent, en général, qu'une seule écaille chacun. L'exemplaire n? 3 (fig. 5), qui posséde neuf plaques ventrales, présente aussi neuf paires de pores, et ceux de la derniére paire, trés réduits, se trouvent placés presque au bord du corps. La partie distale des bras, qui est libre, est, comme je l'ai dit plus haut, fort mal conservée et n'est représentée que par quelques articles basilaires. Ces bras ne dépassent pas une largeur d'un millimetre à leur base et ils sont recouverts presque exclusivement par les plaques latérales. Les plaques ventrales n'existent, en effet, que sur le premier article, c'est-à-dire sur l'article qui fait suite à la dernière paire de pores tentaculaires et qui se trouve encore compris dans le perimetre du pentagone, mais sur la partie libre des bras proprement dite, les plaques ventrales font défaut, ou, si elles existent encore sur un ou deux articles, elles sont absolument rudimentaires. Les plaques dorsales sont trés petites mais elles se montrent sur tous les articles conservés : elles sont triangulaires, avec un angle pro- ximal obtus et un peu plus larges que longues. Le premier article brachial porte encore un ou deux piquants aplatis et de méme forme que les papilles marginales auxquelles ils font suite, mais les articles suivants sont complétement dépourvus de piquants et je n'apercois pas la moindre trace de leur insertion. Il est difficile de se faire une idée de la longueur des bras, puisque les articles basilaires seuls existent. Je remarque toutefois dans l'exemplaire n? 5, dont l'un des bras a conservé les cinq premiers articles, que le cinquieme article est nota- blement plus étroit et plus court que le quatriéme et l'on a l'impression que ce bras ne devait pas étre bien long (fig. 6). (311) Les individus desseches sont d’un blanc grisätre. Voici quelques mesures prises sur l'un des exemplaires (n9 3) que l'on pourra comparer aux mesures correspondantes relevées par P. Sladen chez l'A. permira. Diamètre de la partie pentagonale......:......... ja mm Longueur du cóté du pentagone.............. ร ร ชั ง: Distance entre le centre et l'un des sommets ....... 6,3 Diamétre de la région centrale correspondant à un disque dg'Opm Ee อ ย น 5 aa Boucliers radiaux, longueur er largeur. ٣٣٣٣ 1,07 1,3 Plaque interradiale médiane séparant les plaques brachiales latérales, longueur et largeur......... 1,8 à 149 Deuxième plaque brachiale dorsale, longueur et lag eua e ud eie ሥም እ ይውንን ማሚ SUO ehe nea s 0,1 Deuxieme plaque brachiale laterale, longueur et largeur. A وی‎ eee e a ECT ME น 0,42«2,5 Bouclier buccal portant le pore aquifere, او 6ت‎ et a ا‎ Toast 0,0><9, ด Bouclier Baden voisin, longueur largeur ۹ ۹٣۲ 0,7><0,8 Plaque adorale, longueur et largeur ..... NET Ls eG 1. 50,2 Plaque orale, longueur el laraeur 2. nun... 17 5 - 6 Premiere plaque brachiale ventrale, longueur et large u a PE Aue nes SOSA Deuxieme plaque brachiale ventrale, longueur et lange EEO TORE AS 0,7><0,6 Huitieme plaque brachiale ventrale, longueur et LAT SOME tere FEN ER To 0,4X<0,3 Longueur des quatre premiers articles Hee d’un bras:de Lexempldire n?15 መር ረ". RS Lure Largeur de la partie libre des bras à leur base.... 0,9 RAPPORTS & DIFFERENCES. — L'A. Cavelle a été rencontrée par la VALDIVIA à une profondeur de 318"; elle appartient donc à la faune côtière, comme l'A. Kawamurai du Japon draguée à 500”. L'A. permira de Madagascar provient, au contraire, d’une station littorale. L'espèce nouvelle est surtout remarquable par la présence Lue des boucliers buccaux qui ne sont pas distincts chez les deux autres espèces. Elle s'écarte notamment de 14. Kawamurai qui possede des bras libres trés longs et tres fins, ce qui ne parait pas être le cas de l’A. Cavelle, et ces bras sont pourvus de piquants; en outre, les radiales du premier cercle sont très petites dans l'espéce japonaise. L'A. Cavelle se rapproche davantage de lA. permira, mais elle s'en écarte, non seulement par la présence de boucliers buccaux, mais encore par la disposition des premiéres plaques radiales formant un cercle trés régulier duquel partent, d'une maniére également trés réguliére, cinq séries interradiales comprenant deux plaques chacune; de plus, les boucliers radiaux sont notablement plus développés chez A. Cavelle, les papilles buccales sont plus allongées et plus pointues, il n'existe pas la moidre trace de piquants sur les articles brachiaux au delà du premier tandis que P. Sladen en indique trois chez LA. permira, etc. 11 ne me parait pas possible de faire état de l'ornementation du disque dans la comparaison des caracteres spécifiques d'une Astrophiura, car nous avons vu que cette ornementation présente des variations assez marquées chez des individus provenant d'une méme station. | P. Sladen en faisant connaître le genre Astrophiura suggérait que cette forme remarquable était intermédiaire entre les Astéries et les Ophiures. D'autres auteurs ont suivi Sladen dans la méme voie et il faut reconnaitre que les apparences extérieures peuvent justifier cette maniere de voir. Apres l'étude que je viens de faire d'une Astrophiura, je ne crois pas que l'on puisse considérer ce genre comme une forme inférieure ou archaique. Bien plus, j'estime au contraire qu'il appartient aux vraies Ophiures et méme qu'il représente une Ophiure trés évoluée, dont les caractéres spéciaux sont dus à des transformations survenues dans des structures déjà trés différenciées. Il existe des Ophiures présentant des particularités trés curieuses qui nous permettent de comprendre les moyens, ou tout au moins une partie des moyens à l'aide desquels s'est établi l'organisme si étrange des Astrophiura. (311) — 14 — J'ai fait connaître autrefois une forme trés curieuse d'Ophiures découverte par S. A. S. le Prince de Monaco et dont j'ai fait le genre Ophiophycis, en indiquant sa ressemblance extérieure avec l'Astrophiura (1) Dans ce genre, voisin des genres Ophiomastus, Ophiopyrgus, Ophioglypha, etc., les plaques brachiales latérales prennent un développement consi- dérable dans la région proximale des bras; elles arrivent a toucher leurs congénéres des bras voisins, mais sans contracter avec elles, ni entre elles, la moindre soudure. Mais que ces plaques viennent 2 se souder entre elles et 4 se réunir au disque, et nous aurons sous les yeux une véritable Astrophiura. Il est curieux de voir que les piquants portés par ces plaques latérales élargies, sont aplatis, rectangulaires, a bord paralleles, et rappellent ainsi les papilles marginales des Astrophiura. Le genre Ophiophycis n’est d’ailleurs pas la seule Ophiure chez laquelle on observe une modification analogue des plaques brachiales latérales et j’ai proposé récemment la création du genre Ophiomisidium (2) pour des Ophiures rappelant par d’autres caracteres les Ophiomusium, mais chez lesquelles les deux premiéres plaques brachiales latérales sont tres élargies, d’ou il résulte une réduction tres marquée des aires interradiales ventrales. Dans le type du genre, l'O. speciosum, les plaques génitales existent encore, mais, chez l'O. flabellum, ces plaques disparaissent complétement devant le développement de la premiére plaque brachiale latérale. Une modification analogue existe aussi dans le genre Ophiomidas Koehler. On concoit que l'atrophie des plaques et des bourses génitales ait pu étre la conséquence de ce développement exagéré des plaques bra- chiales latérales, et que les glandes génitales aient pris, par suite, une autre disposition. Aussi les voyons nous former, dans le genre Astrophiura, deux petites masses rapprochées de l'angle proximal dans chaque aire interradiale. Il est intéressant de noter qu'une autre Ophiure, l'Ophiopus arclicus, présente une disposition des glandes génitales tout à fait comparable à celle qui existe dans le genre Astrophiura, (1) Voir R. Koehler, Résultats des campagnes scientifiques du Prince de Monaco. Fascicule XXXIV. Echinodermes, p. 163, Pl. xxvi, fig. 3 et 4. 1909. | (2) R. Koehler, A Contribution to the study of the Ophiurans of the United States National Museum. U. S. Nat. Museum Bulletin 84. Washington, 1914. — 10 e et chaque glande s’ouvre ล น dehors par un petit orifice unique au voisinage du bras, vers le milieu de l’aire interradiale ventrale. Ici aussi, les bourses et les plaques génitales manquent, mais cette struc:ure n'est pas la conséquence de l’elargissement des bras qui restent normaux dans le genre Ophiopus : toutefois, nous ne savons pas ce qui a pu amener une telle particularité dans ce genre. Dans un travail tres remarquable paru tout récemment (1), Matsumoto propose de placer dans sa famille des Ophiomas- tinées le genre Astrophiura avec les genres Ophiomastus, Ophio- typa (2), Ophiomisidium, Ophiophycis, Ophioglypha, etc. Or, je suis d'avis qu'une forme aussi remarquable mérite ล elle seule de constituer une famille, celle des Astrophiuridées, déja proposée d'ailleurs par P. Sladen. Cet auteur n'en avait pas indiqué la position. Pour moi, la famille des Astrophiuridées doit prendre sa place dans les Ophiures, ล cóté des Ophiomas- tinées et des Ophiolépidinées de Matsumoto, mais elle ne saurait rentrer dans l’une ou l’autre de ces derniéres. Elle doit constituer une famille distincte qui pourrrait, a la rigueur, étre rangée dans les Chilophiurida de Matsumoto ; mais, peut-étre l'étude anatomique, déjà ébauchée par P. Sladen, montrera que le genre Astrophiura doit former le type non pas d'une famille, mais bien d'un ordre, venant alors s'ajouter aux quatre ordres établis par Matsumoto. Le genre Astrophiura ne peut donc pas être considéré comme intermédiaire entre les Ophiures et les Astéries. Il faut remarquer, à ce sujet, que les formes les plus anciennes et les moins différenciées d'Ophiures s'éloignent, elles aussi, consi- dérablement des Astéries. Beaucoup d'Ophiures paléozoiques, que l'on avait d'abord regardées comme intermédiaires entre ces dernieres et les Astéries, différent à la fois des unes et des autres ainsi que l'ont montré les recherches récentes, et l'on a méme dû créer pour elles un ordre spécial, celui des Aulu- roidea, dont les caracteres sont tres particuliers. (1) Matsumoto, A new Classification of the Ophiuroidea. Proced. Acad. Nat. Sc. Philadelphia, 1915. (2) Ce genre est remarquable par la disposition trés simple des plaques de la face dorsale du disque, mais ses affinités avec les genres de la méme famille indiquent une forme aussi trés évoluée; je crois maintenant que les caractéres de la face dorsale ont été acquis secondairement et que le genre Ophiotypa n'est pas une forme primitive. (311) P je ሎ 25 a ร BULLETIN DE L'INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I", Prince de Monaco) Ne 312. — 15 Decembre 1915. La régénération (restitution) chez Hermaea dendritica (A. et H.) (Nudibranches). (Note préliminaire ') par Comtesse Andraea ZUCCO CUCAGNA (Antibes) et Prof. Dr. Joseph NUSBAUM-HILAROWICZ (Lemberg). Hermaea dendritica, que nous avons recu en abondance dans le laboratoire du Musée Océanographique a Monaco, est un petit Nudibranche, qui, d’apres nos recherches, se regenere tres facilement et en meme temps d’une maniere extrémement simple; c'est pourquoi il est un objet d'étude bien intéressant. Les diverses expériences nous ont montré que toutes les papilles dorsales coupées, les morceaux de la téte coupés jusqu'aux yeux, la partie postérieure du corps coupée en arriére du coeur, la queue, toutes ces parties du corps se régénerent dans un temps relativement court. La néoformation de toutes ces parties du corps est en parlie une régénéralion proprement dite et en partie une « morphallaxis » (H. J. Morgan). Elle s'accomplit de 18 ' Le travail détaillé sur ce sujet avec les dessins, paraitra simul- tanément dans « Archiv für Entwicklungsmechanik der Organismen » réd. par W. Roux, vol. LXI. 1915. == 2 መመ maniere la plus simple possible, parce que chaque organe se developpe seulement par une simple croissance de l’organe ancien correspondant, sans aucune metaplasie des tissus et sans aucun phénomene d’involution. Nous pouvons dire que le mode de régénération chez Hermaea représente un type intéressant de la plus grande simplicité. Nous trouvons ici une grande difference, en comparaison avec les phénoménes de la régénération, par exemple, chez les Némertiens (Lineus), où J. Nusbaum et M. Oxner ont décrit des processus extremement compliqués et une metaplasie vraiment admirable (formation d’epithelium intestinal par les cellules migratrices d’origine mésodermique). Les papilles dorsales chez Hermaea sont tres longues, exterieurement délimitées par une couche d'épithélium de la peau et renferment des prolongations tubuliformes du foie et de la glande « albuminipare », qui appartient au systeme sexuel; entre ces formations tubuliformes se trouve une tres petite quantité de tissu conjonctif et aux bases étroites des papilles on voit des fibres musculaires circulaires et longi- tudinales. Quelques heures déjà aprés l’amputation de la papille la blessure est completement invisible, parce que ses bords épithéliaux se ferment tres vite. Mais bientót apparait une élévation épithéliale, d'abord en forme de poire et ensuite sacculiforme. Par l'amputation de la papille sont aussi coupées les prolongations tubuliformes du foie et de la glande « albuminipare »; et voilà qu'en méme temps que l'épithélium se ferme, les tubules du foie et de la glande « albuminipare » se ferment aussi en cul-de-sac et croissent vers l'ébauche de la papille. Le tissu conjonctif et les fibres musculaires basales prennent naissance des partes correspondantes anciennes. Apres l'amputation d'une partie postérieure du corps, plus ou moins grande, la restitution a lieu en partie par la régé- nération proprement dite, en partie par la « morphallaxis », parce qu'ici n'apparait pas d'abord un petit « cóne de régé- nération » (Regenerationskegel) mais la partie postérieure du corps se rétrécit, s'aiguise à l'extrémité et se transforme directement en une queue. On voit sur les coupes que de la partie plus antérieure du corps croissent vers cette queue : arc le tissu conjonctif, les muscles, les vaisseaux sanguins, les tubules hépatiques, les saccules de la glande « albuminipare » et les « acini » de la glande sexuelle, comme prolongations directes des parties correspondantes anciennes. Tous les organes tubuleux, coupés, se ferment d'abord et déjà comme tubules finissant en cul-de-sac croissent dans la partie du corps qui se régénere. Chez les exemplaires oü on a coupé une partie antérieure de la téte avec la bouche et les tentacules, cette partie se régénére complétement. Les tentacules apparaissent d'abord comme de petits boutons épithéliaux, dans lesquels penetre en méme temps le tissu conjonetif. Sur la grande surface dela blessure causée par cette amputation, apparait d'abord une accumulation diffuse de leucocytes (cellules migratrices), les corpuscules du sang et les éléments du tissu conjonctif ; tout cela se recouvre trés vite d'une couche d'épithélium de la peau. Cet épithélium se forme par le déplacement des cellules du bord de l'épithélium ancien. La bouche nouvelle se forme aussi trés simplement (aprés une opération mentionnée plus haut). Et notamment, la cavité buccale ne se ferme pas, mais le bord libre épithélial de la paroi de cette cavité se retire un peu vers l'arriére et l'orifice devient plus étroit; trés vite les bords libres de l'épithélium nouveau, qui apparait par le déplacement de l'épithélium ancien aux bords de la blessure, s'enfoncent vers l'intérieur de celle-ci et les bords de cette partie enfoncée se réunissent avec les bords de l'épithélium ancien de la cavité buccale. Par ces processus tres simples se forme la bouche nouvelle. Nous voyons ainsi que la régénération est chez Hermaea vraiment trés simple. Nous croyons que le mode de restitution est en général en connexion trés intime avec les relations histologiques, structurelles, de l'organisme correspondant, fait que J. Nusbaum a démontré dans plusieurs travaux sur la régénération des vers (Némertiens, Oligochétes, Polychetes) et vertébrés (Poissons). Chez Hermaea les relations structurelles sont trés simples. Nous trouvons ici dans la grande cavité du corps trés peu d'éléments du tissu conjonctif, les organes internes sont situés tres lachement et la plupart des organes représentent des tubules épithéliaux avec une extraordi- nairement petite quantité de tissu conjonctif et musculaire (312) P‏ ریت (foie, canal digestif, glande albuminipare, glandes du pied,‏ acini » de la glande sexuelle). Quelle difference avec les‏ « relations, par exemple, chez les Gastéropodes (Helix), oú‏ nous trouvons entre les organes de la téte et du pied un trés‏ abondant tissu parenchymateux avec un grand nombre‏ d’éléments musculaires et conjonctifs!‏ Pendant la régénération du pied chez Helix, comme Pa constaté M. S. Zawalkiewicz (1) a l'Institut zoologique de Lemberg (Lwöw), apparait un « tissu de blessure » tres fortement développé, dans lequel on observe des processus histologiques tres compliqués, ce que nous ne trouvons pas chez Hermaea, dont la structure est beaucoup plus simple. Nous remercions cordialement nos trés honorés collegues, M. le Directeur du Musée D" Jules Richard et l'Assistant Dr M. Oxner, qui ont eu la bonté de nous fournir des matériaux et de nous faciliter nos recherches au laboratoire du Musée. (1) Ce travail n'est pas encore publie. NEIN سد‎ BULLETIN DE L’INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE (Fondation ALBERT I”, Prince de Monaco) No 313. — 20 Decembre 1915. Quelques remarques sur les organes gé- nitaux femelles de Gastrostomus Bairdii (Gill et Ryder). (Note preliminaire) Par le Dr Joseph NUSBAUM-HILAROWICZ Professeur à l'Université de Lemberg (Lwów) Gill et Ryder, qui avaient ä leur disposition seulement des femelles de Gastrostomus, disent sur la structure de l’ovaire chez ce poisson... « no peritoneal tunic embraces the ovarian organ, and there is no oviduct, the ova escaping from the body by way of a conspicuous pore immediately behind the vent ». Les quatre exemplaires de Gastrostomus, provenant des expéditions scientifiques de S. A. S. le Prince de Monaco, disséqués par moi, etaient de méme des femelles. Je dois donc catégoriquement nier Paftirmation des auteurs cités que chez Gastroslomus manquent les oviductes. Au contraire, chez les exemplaires, dont les ceufs n'étaient pas encore complétement mürs, je trouvai des oviductes bien développés. Ces derniers commencent dés la partie la plus postérieure de chaque ovaire, ils sont étroits et courts et se réunissent en un conduit commun impair, qui s'ouvre au dehors entre l'anus et l'orifice externe de la vessie urinaire. Dans cette phase de développement les ovaires mémes sont des corps allongés et aplatis sous forme de rubans. La paroi de l'ovaire se compose d'une couche extrémement mince de tissu conjonctif fibrillaire avec des vaisseaux sanguins assez O لی‎ nombreux et d'une couche trés aplatie d'épithélium interne; en dehors du tissu conjonctif on voit ca et la, en général en nombre trés restreint, des noyaux aplatis, qui répondent à Pendothétium-externe réduit. La paroi de l'ovaire forme de nombreux plis paralléles, qui peuvent se ramifier en deux ou trois lamelles; dans ces plis se trouvent les ceufs, placés en rangées plus ou moins réguliéres. Dans la région postérieure de l'ovaire, qui est la plus épaisse, on ne voit pas ces rangées régulières, mais les œufs forment ici des accumulations arrondies. De plus chaque ceuf est encore enveloppé par une couche d'épithélium folliculaire. Les coupes montrent que dans la région la plus postérieure de l'ovaire la paroi s'épaissit à cause d'un plus fort dévelop- pement du tissu conjonctif. Les extrémités postérieures des ovaires et notamment leurs parois se prolongent en conduits étroits, tapissés par une couche d'épithélium cubique ou cylindrique et sont munies d'une assez épaisse couche externe de tissu conjonctif fibrillaire plus ou moins läche et riche en vaisseaux sanguins. Ces deux conduits nee des oviductes et se réunissent en arriére en un canal impair, commun, plus large, qui s'ouvre, comme on Pa déjà dit, au dehors sur une petite papille entre l’anus et l'orifice urinaire externe. Chez les individus plus 88ር5, par exemple chez un exem- plaire de Gastrostomus, dont la longueur était 51 centimetres (Station 3028, 1910, profondeur o-5100™) je trouvai que les ovaires étaient beaucoup plus grands et montraient beaucoup de lobes, amincis vers la base. Dans chaque lobe les ceufs forment encore des rangées plus ou moins régulières ou ils sont placés en groupes arrondis. Les deux oviductes trés courts se réunissent en un canal commun, qui s'ouvre au dehors par l'orifice assez grand, en arriére de l'anus. Mais il est curieux que la paroi de ce conduit commun, à cette phase-là, devient trés mince et son tissu conjonctif fibrillaire de plus en plus làche. C'est pourquoi il me semble qu'aux phases encore plus avancées, quand les ovaires s'agrandissent beaucoup et renferment des œufs complètement murs, les parois externes des ovaires deviennent encore plus minces et enfin se déchirent facilement ainsi que les parois du conduit commun ; les ceufs pénétrent dans la cavité du corps, d'oü ቁ ጀመ LEO 115 passent ล น dehors par un pore assez grand, qui répond à Porifice externe de ce conduit commun chez les individus plus jeunes. Nous voyons ainsi qu'aux phases plus jeunes les oviductes sont bien développés et que l’observation de Gill et Ryder « there ist no oviduct, the ova escaping from the body by way of a conspicous pore immediately behind the vent » est juste seulement autant qu'il s’agit d’exemplaires complétement mürs. Les faits cités par nous. ont une grande importance taxo- nomique. Notamment A. Günther (Catalogue of the Fishes in the Collection of the British Mus. London. vol. vin, 1870) range les « Saccopharyngina » parmi les « Muraenidae », mais ce n’est pas juste parce que nous trouvons dans la diagnose de cette dernière famille d’après Günther les caractères suivants: « Sides of the upper jaw formed by the tooth-bearing maxillaries, the fore part by the intermaxillary, which is more or less coalescent with the vomer and ethmoid... Organs of reproduction without efferent ducts ». Mais chez Gastrostomus manque l'intermaxillaire et les conduits efférents sexuels (au moins chez la femelle) sont, comme nous l'avons vu, trés bien développés chez les individus jeunes (entre le Gas/rostomus et le Saccopharynx existe une trés proche parenté). L'organisation du Gatrostomus (G. Bairdii) diffère d’après mes recherches (1) beaucoup de celle des Téléostéens typiques en plusieurs points trés importants, à savoir: 19 L'absence d'opercule, des os operculaires, ou méme des rudiments de ces formations (chez les Murénides il y a un opercule réduit, caché sous la peau). 2° L'absence des cótes et méme des rudiments de ces dernières. 3° L'absence complète des écailles et de toutes formations homologues. i 4° La présence d’un rein complètement impair, sans glo- mérules de Malpighi. "^ 59 La présence d'un squelette réduit à un haut degré, p. e. des arcs branchiaux extrémement réduits et l'absence (1) Voir J. NUsBAUM-HILAROWICZ, Beiträge 7. Kenntnis der Organi- sation des Tiefseefisches Gastrostomus Bairdii (Gill et Ryder), aus den wiss. Expedit. S. H. des Fürsten v. Monaco Alberts I, Bulletin de l'Acad. d. Sciences Cracovie, Classe d. Sc. mat. et nat. Série B. Février 1914. (313) Y E complete de plusieurs os importants du cráne (p. e. Plerygoida, Parasphenoideum, Intermaxillare etc.). 6° La présence d'une cavité buccale enormement grande et des os maxillaires, mandibulaires, hyomandibulaires et quadratum énormément longs. Gill et Ryder (1896) ont proposé de créer un « ordre » spécial pour le genre Gastrostomus et les formes voisines ; ils ont nommé cet « ordre » « Lyomeri ». C. T. Regan (1) (1912) a accepté cet « ordre » et a divisé ce dernier en deux familles : 19 Saccopharyngide avec lespéce Saccopharynx ampullaceus (Harwood, 1827) et 2° Eurypharyngide avec les genres : Eurypharynx (Vaill., 1882), Gastrostomus (Gill et Ryder, 1883) et. Macropharynx (Brauer, 1902). Mais Zugmayer (1011) a démontré que cette derniere forme n'est qu'une forme jeune du 8۰ Gill, Ryder et Regan n'ont pas raison, s'ils considérent les « Lyomeri » comme un « ordre » des Téléostéens, parce que ces derniers représentent eux-mêmes un « ordre » d’après la plupart des zoologistes.Il me semble donc,qu'on doit ranger ces poissons, comme un « ordre » spécial, parmi la seconde « sous-classe » des poissons (Pisces). C. Grobben (2) (1910) caractérise les « Tele- ostomi » comme « Fische mit gewóhnlich 4 Paar kammfórmigen, am Rande der Kiemenbogen stehenden Kiemen ; mit einer Kiemespalte und mit Opercularapparat ». Je propose de mon cóté de caractériser la sous-classe « T'eleostomi » comme des « poissons avec 4 plus rarement 5 branchies au bord des arcs branchiaux bien développés ou réduits, avec l'appareil oper- culaire ou sans ce dernier ». Cette « sous-classe » je propose ensuite de la diviser en 2 groupes : 1? Teleostomi operculati avec l'appareil operculaire, en général avec des cótes, avec des arcs branchiaux bien développés et avec un squelette complet; aux Operculati appartiennent les ordres: Dipnoi, Crossoplerygt, Ganoidea, Teleostei; et 2" T'eleoslomi anoperculali, sans l'appareil operculaire, sans cótes, avec des arcs branchiaux trés réduits et avec un squelette incomplet ; aux Anoperculali appartient un seul ordre : Saccopharyngina 5. Lyomert. (1) Recan (C. T.), Anatomy a. Classif. of Lyomeri. Annals and Mag. of Nat. Hist. Sér. 8, Vol. X. 1912. (2) CLaus-GroBBEN, Lehrbuch der Zoologie. 1910. .سی مر نے Les‏ > ታዋ መ IBRARY | | | ii | | | à n= = መ ያኹ.» ዴሪ መመር he. u arts rat (ol bed cé Rho เจ ส่ ง ot Pt iw dui "toe Ld Hi Meere Rare ET pets SEU SIE ተፍ ret TY n + let 4 soi e pe Anh hea Mell + ا‎ pt OY 0 + hy LEID Hote! a لال‎ " np ዝጎዩ uin Pe beot nd d I tenth m few "t ا‎ (ข่ จา ป รท วร hoho ง บ ต จ ง ม น ไม 07 6d Art 84 0 rbd À 4 s! stopped TE o "e "n ا‎ ኣዛን we 9. Nop Ny ያለ ہو‎ แว ฐา ล 00 tte رر رو‎ ጋ จ จ เจ ง ง kop Fast con LJ (gr ES เล ไซ ซ์ «ben ነ ایح‎ Cs . 4 4 K " m ae n tee แพ ง ก อ ง ห ห อด ค งา ห วา ด จ เจา ป, 0+8 14 Se CRM ANTOINE ۰ Aha tT ref ፈጨ en Meet td MI i rar reper Uh PUT RE RENT TE TOWER RISSE TIEREN وھ(‎ NITY REO o AGENT NETS WITH 6ا‎ mun m เศ ง พ Wied yh» แม เพ ว ว p Tun "PONE zd. ไร +۶ 4 h nn ር ger ا‎ ርእ ፊና ۹ ۹ per 4 ; "a cu : m ICT à 1 N erheben 161989019104 oed ام‎ Miet 1 yw Eg "eats un رت‎ n ETAT vd jocum 1 ቆን ฉั น น น น น T Haken Shen ልን ARR ہم‎ me viel Meier del Vi เศ เก ต ห ห ลั Mot Vibes ፻ 4. n: S Sei HIE Rel Re و‎ aos n f "0+9۰, ተኤ ม : HL v tyr 90 u un hun SAINS " din ا‎ E የ) Man e ^ eh E! alat i; wees ni M M کید لس سیا‎ 0 ง ก ใน ว ien eu de 0| oi [‏ ا pate ว iS de HUE አ. አሰን แห ่ น ด ม‏ ا "IERI SE pum ኮ 00 1 เน น» E 4 አ T f mene ret tei ኮነኑ M oxo ተሣ ง 141 = $ Me etii Ar ^ 8744 Wei rer bee td] 1 "ip ki ዞላ ቀ... 2 Wet n ty inr rie] เด ง จ ิ จ ง TAPA ERA ا‎ brg vt rr Vn เว กิ เห อ ม จ) Ie ۷۵ : reb qus sh ar ا‎ a ata ค จ เฟ ; เว GE ale የ ን ا ا‎ e its HU‏ ا ایا اپ ہیں نت ti a At 8‏ ا S እኤ ห ว‏ t tity 44 E Mie ual. Ann TO HIS M E Mibi d جار‎ ppal 01 ม + ee y Met: m 49۸4ھ‎ +۱۰۸۸ ۵4 ነ 4 ts یپ ول ا‎ m EM — .. ነ, rita ተኮ pasts m ล pp Wee اب‎ (พ ร ง พั ง ร ا‎ 08 Hobe PN ele elles መ ا‎ PY YE Pe 1. LALAY Da op Cott nb 4 ด ก ก เจ ย ย า ต rot TENTE Po ee e نہ‎ i vd ras ne "i DIR ENT DER UN Li ded nee A A IRRE ไว ศศ نا‎ 1. 7 f LI vn 7 ከ + 11 8 เร "en 4 m แม น แล ห ว ว 1 REM nr EI MERI RON pui "‏ فا و "eh of rio po dheal‏ ATTE SENS จ แห่ ง እ ก ร ไร Wobei |‏ 4 ا eh‏ ا hotel de O4 re ง‏ aged ehe ne ซา ว จ ค ษา ว น ค ห นั น น ม้ ผล อ ง ม Mitten rd dee Er rc dt meats Mer T E mater det unti LI rare tri) poe e det ۸ زوا‎ ተ የ ር (t d a peca و‎ hen MR d PSH ا‎ 1 s NE EE Hank LOS Me Men HO nb zn igen lia da Dee beh be V; t inb Ht tapó |‏ پت ป ก แร [ผล ไน ง‏ اض ولا phe d inasre jn‏ اعم EE nl 4 s E TEAM ERE: fen‏ bey เจ น ง! ape dun Ee ቀንን ተተ té የቆ teet isti ie lem 0 i‏ i ٦۰ 7 |‏ ENDEN A ይ ID Te Te ee HER Rn po رر‎ j #ት ከል ا و دک و‎ tnt ete er ห ۱ mid a "yo ry 3 Slt سار‎ Miia 4 โล น ไห ร ห ล ม ห : wire Mie pe mt | ا ہر بی‎ (ui ol ا مو‎ Be e አላ ee * น ม น Ariel len mo เย ย ค Wb ا‎ peri ints s = 7 2 ہہ‎ : ተ ከ (ጎታነ የ ቀ ቶኮ) ቦዳ. +0946 | ا‎ DUE ا تا ا‎ ten نی‎ ins | Han HE hes H Hh 2 AR wr pes ۸ Meaney Y e Arv | A rete Beni od TM IINE ا‎ ot nA ا‎ uhr EM ut ve Y Enn i 4 pn ned ፥ዞ እ አባት 01 4 d "en sini grad sé 0 24 ChE Roby ci ناف‎ เษ »ዛ แน 6 จ ง ค + 1 ก พ 37 me" HE q^ nist sue ANUS จ ง if o bit Moa el میں رر ل ا اھ‎ UI w "o diet à رو جا‎ em L NOTATION 6+ 1» Hi pi Lon 69 ti birds ‘ m nup เจ ร | | TU ver eed et ዕብ “4 AR UT رر‎ ሦ አላ a (pelos Je ካዘ de | Beith et ا‎ eut Burt +: ا ا ا ا‎ AN ۲ hom Wont ብዙ MUR au 0 MH re “ห ม Ca 5 men v" "น cl >= | เพ ต น น น น 7 2 (S y deii re od eher, nu iy vol nim ٢ یں‎ AIT eA e مھا‎ a | ا ےم ات t THA " EL Gh Dimmer Hann: เจ ย Aller 11 MA | ar tl ا‎ AIR A ا‎ Be ME EE NRO TIE SEIS poned Sat E بت‎ ae M yere ia ei nO ed 6 ง 81 อ 49 4لا بوؤ:زامڑھا+ر‎ si S f e vi d ቁ. 4 | HE Cit ጎዯና de “ዝጊ M เล PH QE 0 8 qois 7 5 ho ٦ ppt จ ล ร order HD ንስ ነቄ 00 mau เฉ อ ง อ จ พ ا کا‎ nir 4:01 6۷ھ 4۱۷ ما‎ Rh ا‎ lite 8 Pesa وع مھ‎ hee ۷ پا‎ A res EO Ag Ate E è " H 260 rl n dn) el Md e H if fees nm i. a QUU ^ bee + น 7 TP 4፤ 4 $ เต็ น ห یل‎ Suet viu uan (ศา ฑ์ li ต จ เห ต ย เว ร ท ง ห MA ร ร a pes Har Ve ۷ pi อ แฟ ค سو‎ ነቁ ole Vel eben el , y LA 94 dee +? แค ก ด ด ตา ก ร D کاب 4 mu diee bend e Mae er A HE A ac 2 7 اتا ید‎ me ا‎ تا 000ھ E‏ เน ก ม nes Vieni mb unm 1 + 04 " የ Dae Mi اہی‎ me "P 7 Et Hakan ۴ Het ames rove ا‎ ን bport tosta p ees เห fateri ope ide ps โค้ ห ด ท ห ว น ย ya Vel adel) ru M ri ein ste Pt ግ SEE s TARA iei var n wide pars یں‎ ined iei Dogs 1 lel“ pre เจ 1 เพ อ น ท ก ቃቆ» vitii ote. er پیر یز ری‎ ۰ e edite mv pf ape! es CARPE tele ses 41 ہے bes [im‏ 11 ae RM‏ Y bl UM เจ ศ์ จ ท ร จ ห น ene! rrr DATA ee sty PAR‏ ا Ubi mnt Renee jibri f Pe‏ E iod‏ re a ห ว ต SERIE መቋ) ง โร จ HA Hd re pm petet eee መርድ ONE ተኣ ار‎ da Ue Deb iC 1 novi AP Wd mE In Dd emm per TP ERA, Aires de, MÀ s2 0 و‎ py AT mt เม +۸ ANA HN 3 ተ ንቀ Hn UA 1 E RH ود 4ل‎ en Pr e ተን 2 S is ui E zm አ ር ا‎ ASA ERE in jam wr ا‎ Re ا‎ ፡ ms MEM it ied ا‎ aie จ “เฟ อ ง ง โอ سو‎ ven RET ا‎ 4 Pvt ise 2 เน น iii when $ ا‎ rR: re dor seit Dad 9 Ar ا‎ a Eye dig " x - nie ร ath a Dake RE ; " + 14 4 MM ነ m 2 M it 44 E ur Ka n 1 ዘ ا‎ ; lives es 94ا‎ Ml E TOSIN i Rte RG a ee RO Eee A ET ER SE ተመ ሰ. 1 by e D NU ARAM UNS PH In I ás HEHE je da en dose que penal HEE TT net Mieten ant ተ ት ር Hrn km tee en เจ ชม ง دیما اب ہم‎ me Marken ker "n * Kr PH) when ers rot ANNEE ا‎ ae 0 ا‎ GE pp ES 2 M MPMMN 02 ME የ ተ. ን ا‎ Tea. 3 + RE 00 RES Money re (iy bp! ๒ ล ู จ ล า จ ค วง ส์ ይፍ አክ 1 lutei l AMAN: hs} เร ร +4: 4)4 otc ۱٭‎ Ten Ab 7 fidt ንተን ነቅ 1. RE MEME cartes re) ما ا‎ ants e 4 ร ง 186 จ จ ไ ว tea levy eim Arts 1 dep dy انا ا‎ er qned REDITU مرو‎ บ ห ค ง ม ร น 2 rd el; ว จ ด 4 ว จ ส่ ก 9 ค 1 ใด้ ค 9449 ค ว A Ret ad sisaret nat na Henn neun et Oat: HITT Rire na pod carga ap Mas ቆቱ ቅው ና HP 4 ቅግዛ er ว ท ง ابی‎ 5 ትሌ qan HA Hen ا‎ DL IAEA dia! مر‎ AA, کا ند‎ ah EM EE ribi diet Geb Do og as ںہ‎ 1 T ዘቅ nth YO "M Hi เส จ ง น อ qe سرن‎ Er He 4 ቀ” 9 ء٤‎ » et are Reni t‏ وس Pa em TERN.‏ Mae‏ viduis " Her "et MOMENT H VR HA rebota MD CM ภพ ایی یہر ور‎ cs AA | $ t feb See ey Male 4, ^ HIM Fh apes bine ur Kleinen ก พ ร ๑ 9%7 ท ง 07 E ERA U P nr A HTT hr ارام‎ EE: yey 1 29+ N 1 3 پیر 1ں‎ eee: erint AP ehe on a EX Pre 0 ODOT COE ee | ቀቅ ነ اف‎ መጨ ኮዛ1ፀቀባቀ $ Meis Beats ንቀ PHARM eee teen ጋን. SOU OH Er unt ef (uem کو دوج و انا‎ tay የቁ! کیم لشوس لی یی سیت ور بدا‎ Aue ۶۹۸4 مہ‎ ተቀም T et! var ንን EN ER አ cae sb SESE PTE ONC aS EUN AA 4 a 3۹ شر‎ Weri เด ง 1 dy shies H ห น 0۸ pros! + CNY 1 iid m Wei > m vv M aan X A OI CE es het 12211] Wm mo "eng اون زا پا 9ئ‎ 1 EI qe BARRE HR TM eje e b40 ms لاف یی می ”1 با ابی ناش انت نر یی