BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. DS ANNÉE 1816. RS A TIR LT 4 BTE Le. 2 D PSE. OR CR CNE DU, ess CARRE 2 PARIS, IMPRIMERIE DE PLASSAN. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE, AU AC . JANVIER 1816, D'APRES, L'ORDREUNDE REÉICEP'TION: -NOMS. Membres émérites. MM. BERTHOLET ....:.: LAMARCRE RE MONGERMIMENARe ES HAUTE re DUCHESNE. 27770. IPAPLAGES SEEN CORREA DE SERRA. TONNELLIER: 2... GiLLET - LAUMONT. DELEUZEN CAE CoQuEBERT - MonT- BRU ET. CÉAPTALE: 7 eee Membres résidans. SILVESTRE. ete BRONGNIART . ..... MVAUQUELIN, 2... EDALL ER Eee PRONM EE re: ET L'ACROPERNT cles BOSS C ETES ae GEorrroY-ST.-Hr- DATREs ee PR ANErE 2 Cuvier ( Georg.).. DOMÉRIL ES. 0 ARR EVE ne Sie ee LASTEYRIE . ... 1 FPREMERY se 000 000 MAGÉPEDE ss cu tersie die PTS re: Dore DECANDOLLE . ..:., HOMROMNONT Dates de Réception. 1703. 1793- 1709. 1794: 1797 1802. 1900. 1704 17953. 1801. 14 sept. 21 sept. 20 sept. août janv. déc. janv. juil. mars juin O1 ei et Du ei © D b D Cm m I D 1709, 1798. 14 mars 21 Juill. 16 déc. Id. 9 nov. 14 sept. 28 sept. 3 déc. 1788. 1780. 1703» 1703. 1703. 1794. janv. Id. mars 1705. 20 août 1796. 24 sept. ) 2 Mars 20 août 1709. 1 Juin 1709. 1/4 IéVr. 1000. 5 oct. 1800. | NOMS. MM. EIOT SPP BROGHANT ......: Cuvier (Fréd.) .. FHENARDA CLS NITRIB ETS RENE POISSONS Ar Lee GAY=EUSSAC EL ÉFAGHETTE Lee AMPÉRE Ne ee DEARCET ET GIRARD..... Du Psrir-Taouars. DARES EMEA MTS ORNC OI ARAGOS: Ne er. 5 NS TENSERREE ‘ MAUGIERE 2-00 ROARDE ASC NN. CHÉVREUL: 0 PGüIssANT DESMAREST . ..... GUERSENT- +": AIDER A0 Crete BLAINVILLE ...... BINETL AMEN ISSUE DUrONC RES BONNARD ......: ; NEAGENDIE:. 1... ÉUCAS AC 20 LÉSUED RAR ete MONTÈGRE ....... CAvoarnls.. 2 févr. 2 juill. 17 déc. 12 févr. I1 Mars 19 déc. Id. 14 Mai Id. Id. Id. Id. Id. 16 mai 9 févr. Q mars Id. 29 févr. 14 Mars 21 Mars 28 mars 10 avril 5 févr. 12 Mars 9 avril. 3: déc. Dates de Réception. 1801. 1801. 1802. 1803. 1803. 1803. 1004. 1807. . 1807. d 1807. 1808. 1810. 1811. 1811. 1812. 1012. 1012. 1812. 1813. 10 14e 1914. 101 4e 1014. LISTE DES CORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. NOMS MM. Gsorrroy ( ViLLENEUVE). DANnDRADA....... as AE Coimbre. CAAGSSIPR 2. ee due DONNARD Riel ae diste lets à ee Arnay-le-Duc. Vax-Mons. .... Dr Bruxelles. VAL ME dr ce Pavie, CHANTRAN. . ..... -.--... Besançon. RAMIOURG- Re eee eee Cérilly. INICODAS: er Met Caen. URUNE Se actes cts ao ei .. Genéve. MADRENCUR = aie ste eee Tee ete USTERIEZ 5 ces. Zurich: Kock- 22. ecnesertssce- bruxelles: MEUDÉRRENS 21e clefs sos cee Nice. SCHMEISSER . .... RS DE Hamboure. RETMARUS Me Dre me : Id, HEGra 20 MIE Strasbourg, HR OSS EE USE PR RASE Genève. GirLOT:-- 7 Mronracs ss VANlo 0 EDENATS eee ee ..... Nismes, Fiscuer. : ..... MEME Moscow: Boucuer........ ....... Abbeville, NOrD es aire. At . Béfort. Boissez DE Moxnvirze.... FABRONL Le see ble ... Florence. Broussoxer (Victor.).... Montpellier. Lair (P.-Aimé)........ Gaen. DE SAUSSURE- -:.:.-...-.. Genève. NAsSALI-EANDÉ. 50e" WTurin: BOUNIV AR Sartre se Id. Porrr (Pierre) .+-:-.---Naples: BLumexsacu............ Gottingue. HERMSTAEDT ...... pee Berlin. Coquerert (Ant.) ...... Amiens. Camper ( Adrien)........ Franeker. RAMOND. Re NN de VD ANS AMAR FE LEE CAPE Madrid. Parissor pe BEauvois.... SCHREBERS eme .- Vienne. SCHNWART ZM en ne cie clairs ee Stockholm. NAUGHERES a des Siereicie lee .. Genève. MVounes si EU RME TR Londres. HNDAV EU. Se Id, Henicant-Taury........, er RÉSIDENCES. Er RÉSIDENCES. NOMS MM. Brisson :....:.. 2teere COSTAZ EE eee Aloe SA DORDIERS ee eee Freuniau DE BELLEVUE.. BAILLY. 2220 RATE S'AVARESL'e ere dos nn ee PIYONE . = ee s PANZER MAR Reise Dole DESGHANDS eee UE DAteuisson ss "0 NVARDEN Le Gzærixer fils ...... La GIRARD. Aer = eee enr CHTIDNT- = cou EL RS PAMOUROUX. 2. - +. Freminvize (Christoph, TZ B'ÉTARD = me nues vote : Poy-FEré DE CiRE..... MarcEz DE SERRES..... DEsvivxs ee. ete AE BiZOCHE TASSE ER Es lee MUISS 0 Lente ANErSE Se Omauus D'Hazzox...... LEONHARD ...... Harano DESSAIGNES Sen DESANCTIS Se ee eee ces AuGuste SainT-HiLaire. ATÉUAUD eee 2e Leon Durour DE GRAWENRORST....... REINWARDT..... PARC Châlons - sur - Marne. Le Mans. La Rochelle, Naples, Madrid. Coimbre, Munich. Madrid. Falaise. Nuremberpy. Rennes. Toulouse. New-Yorck, Tubingen. Alfort. Waittemberg. Caen. Brest. Angers. Dax. Montpellier, Poiliers, Seez. Nice. Orléans. Id. Emptinnes, près Liège. Hanau. Vendôme, Londres, Orléans. Limoges, Saint-Sever. Bresl atL. Amsterdam. Charrau, près Château-Re- naud. D NOMS rr RÉSIDENCES. NOMS Er RÉSIDENCES. oies EP NN EN CON RE eRs à MM. MM. D'Auperarp DE FErussac. Noces se. Re CE Hanovre. CHARPENTIER. - css Bex. Anams (Williams)...... Londres. DENCERG SE ----2-0E Laval. DEFRANCE CARE LIRE Sceaux. D'Homeres-Firmas. ..... Alais. Gascise er! TAGOBSON SE: - eee Copenhague. Picot pe La Peyrouse.. Toulouse. Monroe. Freyberg. KROENT-E EUR ECREESE Berlin. NICE EEE RE Anvers. Voxrnmé;: 42 3. LOT Etampes. COMMISSION DE RÉDACTION DU BULLETIN, POUR 1816. MM. Zoologie, Anatomie et Physiologie DNIDILLIC PA. ble cet 0. (BTAINNILEN (ES PDE)) ee B.V. Botanique, Physiologie végétale , Agriculture; . Écoromierrurale® MiRBEL #4 ....... 1... B. M. Minéralogie, Géologie........... BRoxGNIART (Alexandre). A. B Chimie et Arts chimiques........ CHEVREUL...... Lo HQE C. Physique et Astronomie.......... BLOm PER ER Enr Er B. MORE UIUES SE ENT CC HOME OISSONT EC ETES tire e Médecine et Sciences qui en dé- TAB 0 seen oo nietiorerso dE MAGENDIE- el nel F. M. Nota. Tes Articles ou Extraits non signés sont faits par les Auteurs des Mémoires, BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARTIS. a CSS LS Sur les substances minérales , dites en masse, qui servent de base aux roches volcaniques , par M. L. CORDIER. Bsaucour de roches d'apparence homogène, el principalement les roches volcaniques, sont le résultat de la réunion de plusieurs espèces minéralosiques, dont les parties sont trop fines pour être visibles. L'observation des caractères extérieurs et des propriétés physi- ques et l'analyse chimique , qui sont les moyens mis en usage jusqu'à présent pour déterminer la nature de ces roches, peuvent bien faire connaître les propriétés et la composition résultant de la réunion de ces espèces, mais ces moyens n'apprennent rien de positif, ni sur la nature, ni sur la proportion des espèces minéralogiques qui composent ces roches. M. Cordier a pris une autre route pour arriver à la con- naissance de leur véritable composition. Il a cherché à isoler mécani- quement les espèces minéraloziques qui, par leur agerégalion, forment ces roches, pour en connaitre le nombre, la nature et les propor- lions. Les principaux moyens mis en usage par l'auteur, consistent : 1. A réduire en poudre, plutôt par pression que par trituration, les roches solides, de manière à avoir des parties dont la ténuité varie entre et — de millimetre ; 2,9 A séparer , par un lavage convenable, les parties de ces poudre qui diffèrent par leur densité ; 5.© A examiner les parties isolées au microscope pour en distin- guer la forme et pour reconnaître aspect de leur cassure ; 4° A les essayer par l’action des acides, par celle de l'aiguille aimantée, par celle du chalumeau évaluée suivant la méthode de Saussure , et enfin par tous les moyens propres à aider dans la dé- termination de leur nature ; 5° A faire subir à des minéraux cristallisés purs, et par conséquent bien déterminés et choisis parmi ceux qu'on trouve le plus commu- nément dans les terrains volcaniques, tels que le pyroxène, le. fel- spath, le peridot, le fer titané, etc. la même trituration, afin de com- Livraison de janvier. S, 1016. IxsTiTur ROYAL DE FRANCE. Novembre 1815. (6) parer, sous tous les rapports, les parties de leur poudre avec celles des poudres qui résultent de la trituration des masses dont la composi- tion est à déterminer. Cet examen comparatif lui a permis d'établir quelques caractères généraux pour reconpaitre assez facilement plusieurs espèces dans cet état de ténuité. Ces caractères vont ressortir par l’applicalion que l’auteur en fait à la détermination des différentes roches ‘volcaniques. M. Cordier examine , par cette nouvelle méthode, toutes les roches qui font partie des terrains volcaniques, et surlout de ceux auxquels beaucoup de géologues refusent encore l’origine ignée. 11 commence par les /aves lithoïdes et les prend dans les terrains vol- caniques les plus différents, c’est-à-dire, dans les volcans brülants , dans les volcans éteints et dans les terrains volcaniques , dont l'ori- gine est plus ou moins contestée. Dans chacun de ces terrains il a toujours égard à l’âge relatif de la roche qu'il étudie. Il résulte de cette première considération 1.° que tous ces terrains ren- ferment des roches de même sorte, et qu'ils ne différent souvent que par la roche dominante; 2.° que chaque sorte de roche , quel que soit le terrain volcanique d'où elle provient , est composée de la même ma- nière ou à de très-légères différences pres; 5.0 que toutes ces roches sont composées de grains différents très-distincts à structure cristalline et di- versement entrelacés ; en sorte qu’on peut considérer ces laves lithoïdes comme des granites à parties microscopiques. IL existe quelquefois entre les grains des vacuoles ; qui ne paraissent cependant pas occuper plus du soixantième du volume de la roche, Ces vacuoles sont plus communs dans quelques laves modernes que dans les laves anciennes. On distingue, au premier aspect, dans les laves lithoïdes, cinq sortes de grains. — Les grains blancs ou légèrement jaunâtres, plus ou moins transparents. — Des grains »er!-bouteille, plus où moins foncés , quelquelois translucides. — Des grains noirs parfaitement opaques. — Des grains d’un brun-clair , faiblement translucides, — Des grains très-fins d'un brun-rougeatre; ces grains peuvent se subdiviser encore en plusieurs sortes par l'observation de leurs propriétés phy- siques et chimiques. Nous allous examiner successivement la nature et les propriétés de ces grains et les caractères qu'ils impriment aux laves dans lesquelles ils sont en quautité dommante. Les grains blancs appartiennent à trois espèces distinctes de miné- raux; les uns, et ce sont les plus communs, se fondent en émail blanc et appartiennent au felspath ; les autres sout très-difliciles à fondre , ils se colorent en noir par le feu ; ils peuvent être rapportés au peridot; les troisièmes sont absolument infusibles , mais ils con servent leur couleur au feu, ce sont des grains d’amphigène. (00 Les grains felspathiques , suivant leur prédominance , communiquent aux laves lithoides des caractères différents, Celles qui n’en renferment que de 0,45 à 0,55 fondent en émail noir. Les bords minces des éclats de ces laves sont vert-bouteille foncé. Tels sont les basaltes noirs, où d’un noir grisâtre. Celles qui en contiennent de 0,55 à 0,70 fondent en un verre de couleur vert-bouteille. Ce sont les basaltes noirâtres , verdâtres et gris-cendré. x Les laves lithoïdes qui en renferment 0,90 fondent en verre blanc, telles sont les Zaves petrosiliceuses, les phonolites (klingstein), les domites. Les grains jaunâtres où verdätres, où d'un vert noirâtre, appar- tienuent ou au pyroxène où à l’amphibole. L'auteur convient qu'il est quelquefois difhcile de les distinguer , et donne, pour les reconnaitre , les caractères suivants : Les grains pyroxèniques sont arrondis et irréguliers , ils offrent une cassure vitreuse, raboteuse ,; néanmoins ils sont assez éclatants , leur couleur est le vert-bouteille, le vert-jaunâtre et le vert-noirätre. ls sont moins fusibles que le felspath, et donnent un verre de cou- leur vert-jaunâtre ou vert-bouteille, et ils deviennent très-fusibles par le contact du felspath. Les grains amphiboliques sont alongés et tendent à la forme pris- malique , ils ofrent des indices de lames et n’ont d'éclat vif que dans le sens des lames ; ils sont bruns ou verts-noirâtres: Ils fondent avant le felspath, et donnent un émail brun ou vert-noirälre. Le maximum de proportion des grains pyroxéuiques est de 0,45 dans les iaves lithoides, et ces laves fondent en noir, on ne les trouve que pour 0,01 dans celles qui fondent en verre blanc Les grains noirs opagues appartiennent, soit au fer tifané, qui ne renferme que 0,05 de titane, soit au titane ménakanire qui renterme parties égales de titane et de fer, soit au Jer oligiste. Les grains de fer titane ont un éclat métallique vif, une cassure conchoide parfaite, ils sont attirables à l'aimant. Le maximum de proportion dans les laves Hthoïdes qui fondent en noir est 0,15. Les grains de titane menrakanite sont en proportion beaucoup plus faible ; ils sont d’un noir persistant, tres-difficiles à fondre , et ne sont pas enlevés par le barreau aimanté. Enfin les grains de fer oligiste se reconnaissent à la poussière rouge qu'ils donnent par la triluration ; 1ls sont très-rares dans les laves. L'examen que M. Cordier a fait d’un grand nombre de laves lithoïdes lui a appris qu'il n’y avait, dans ces roches , que deux des substances 1816, (8) précédentes qui y dominassent; savoir, le fe/spath et le pyroxène. Foutes les autres y sont toujours en proportion très - subordonnée ; ainsi l’amphibole qui avait été admis sans examen dans la plupart des roches volcaniques s'y trouve au contraire très-rarement, et sa pré- sence s’y manifeste par les circonstances suivantes : On ne le voit guere que dans les laves à pâte felspathique , et il y est indiqué par des cristaux amphiboliques disséminés très-apparents. Ces considérations amènent l’auteur à déterminer la nature des ba- salles, et à rectifier l'erreur commise à cet égard par presque tous les paturalistes. Si les basaltes étaient, comme on l’a cru , une roche d'apparence homogène, composée d'un mélange mvisible, de felspath et d’amphibole, les grains de leur pâte présenteraient les caractères attribués à ceux de Pamphibole , et on y verrait quelquefois des cristaux d’amphibole dis- séminés. Mais on observe au contraire que ces grains offrent tous les caractères attribués à ceux du pyroxène , et quand il y a des cristaux apparents dans le balsate ce sont toujours des pyroxènes. A ces obser- vations se joignent les résultats des analyses chimiques qui donnent à peu près la somme des principes terreux et métalliques qu’on doit attendre de la composition des espèces minérales qui entrent dans le basalle , et de la proportion de ces espèces entre elles. Enfin le passage qu'on remarque sur le mont Meisner en Hesse, entre le basalte de cette montagne et la roche, composée de crystaux très-distincts de felspath et de pyroxène, qui le recouvre dans plusieurs points, con- firme le résultat de M. Cordier, en faisant voir, pour ainsi dire, et d'une manière tres-distincte, les parties constituantes du basalte. D'après les observations précédentes, M. Cordier croit pouvoir di- viser en deux sortes les roches volcaniques à pâte lithoïde, Il réunit, sous le nom de 1EUCosrixE , les laves lithoïdes qui fondant en verre blanc, quelquefois piqueté de noir ou de vert, appartiennent au /et- spath compacte. Elles renferment une petite quantité de fer titané, de pyroxène, d’amphibole, de mica d’amphigène (1); et sous celui de BASALTE, les laves lithoïdes qui donnent un émail noir ou un verre de couleur verte foncée. Elles appartiennent au pyroxène compacte , et contiennent des petites quantités de felspath, de fer titané et quel- quefois de peridot , d'amphigène et de fer oligiste (2). M. Cordier cherche ensuite à faire voir que les considérations mi- (1) Ce sont les luves pétrosiliceuses de Dolomieu , le fe/spath compacte sonore de M. Hauy, le domite et la lave à base de hornstein de Karsten, le kingstein de M, Werner. (2) Ce sont les laves ferrugineuses de Dolomieu, les loves basaliiques uniformes de M. Hauy, le basalie trappéen et la Laye proprement dite de M. Werner, (9) péralogiques précédentes peuvent être très-utilement employées pour distinguer les pétrosilex , les trapps et les cornéennes qui appartiennent aux terrains primitifs, ou de transition , des roches gel leur ressemblent et qui font parties de terrains considérés comme d'origine volcanique par beaucoup-de minéralogistes. ; 1.0 Les roches des terrains primitifs et de transition se lient presque toujours par leur mode de stratification, et par les cristaux disséminés qu'elles renferment, avec les roches accompagnantes ; tandis que les roches volcaniques lithoides n’ont ordinairement aucun rapport de stralification et de composition avec les terrains accompagnant. 2.9 Dans les roches voicaniques on trouve des cristaux disséminés de péridot, de pyroxène, d'amphigène, de fer titané, et on n’y voit janais ni diallage , mi tale, ni chlorite, ni fer oxidulé, ni fer sulfuré, ni quarz ; l'inverse s'observe au coniraire dans les roches non vol- caniques. 3.° Le troisième caractère distinctif, celui qui a été l’objet principal des recherches de M. Cordier, se tire du tissu intimeet de la compo- siion mécanique. Les roches d’origine volcanique, qui par leur apparence lithoïde peuvent se confondre avec les roches primitives où de transition ou d'origine aqueuse, examinées au microscope, présentent un tissu grossier composé de petits cristaux ou grains entrelacés, mêlés de vacuoles, et offrent tous les caractères d’une masse résultant de la cristallisation confuse de minéraux de diverses espèces, Les pétrosilex, les trapps et les cornéennes n’offrent rien de sem- blable , ils montrent au microscope un tissu uniforme sans vacuoles, dont la poussière est composée de grains si fins qu’on ne distingue au- cure diversité dans ces élémens, et qu’on ne peut isoler aucun d’entre eux pour les examiner séparément. Cependant en voit assez ordinai- rement dans les trapps et dans les cornéennes des grains plus noirs qui, recueillis quoiqu’avec peine tant ilssont petitset rares, ontété reconnus par M. Cordier pour appartenir soit au fer oxidulé, soit au fer sulfuré, minéraux métalliques qui se présentent souvent disséminés en grains ou cristaux très-apparens dans ces roches. M. Cordier a cherché en vain le fer titané dans ces mêmes roches. Il résulte de ce qui vient d’être rapporté , r.e que les laves lithoïde dont l'orisine est contestée, sont extrêmement semblables par leur stucture et leur Composition mécanique aux laves lithoides modernes. 2.9 Que ces roches different par ces mêmes caractères des roches primitives et secondaires auxquelles on a voulu les assimiler par la nature et par l’origine. M. Cordier a examiné d’après les mêmes principes les scories et les verres volcaniques. Livraison de janvier, 2 2 PEU (10) Parmi les scories, les unes fondent en verre blanchâtre, les autres en verre noirâtre ou yerdâtre. M. Cordier distingue trois sortes de scories, les scories grumeleuses, qui ne different pas sensiblement des laves lithoides auxquelles elles sont ordinairement adhérentes ; elles présentent les mêmes subdivi- sions qu’elles. Les scories pesantes. Ta pâte de celles-ci présente un aspect inter- médiaire entre la structure lithoïde et l'aspect vitreux, c’est-à-dire, qu'on y voit au microscope une substance vitreuse continue dans la- quelle sont disséminés des grains blancs, noirs ou verts, semblables à ceux des laves lithoides. Dans les scories rouges, la majeure partie des grains noirs appartient au fer oligiste. Les scories légères font voir un tissu uniforme analogue à celui des verres volcaniques, leurs éclats minces sont toujours translucides, avec des couleurs différentes suivant la nature de la scorie dont ils provien- nent. La pâte vitreuse de ces scories fait voir néanmoins quelques grains de fer titané, de felspath, de pyroxène, d’amphigène et de péridot. Les pâtes vitreuses où verres volcaniques se divisent également en deux genres, suivant qu’elles donnent au chalumeau un verre blanc ou un verre d’un noir verdâtre. Chacun de ces genres présente des verres volcaniques parfaits, c’est-à-dire, qui ne font voir au microscope que quelques grains rares de fer titané. Les imparfaits qui ont en général un aspect demi-vitreux, présentent une pâte vitreuse dans laquelle sont disséminés des rudimenis de cristaux microscopiques analogues à ceux des laves lithoïdes. Ce sont des grains felspathiques dans les ob- sidiennes qui fondent en verre blanc, et des grains de pyroxène dans celles qui fondent en verre noir. On voit dans certains cas la transi- tion de cette obsidienne au basalte le plus dense. On retrouve dans les cendres volcaniques les mêmes élémens que dans tous les produits volcaniques que nous venons de parcourir, c'est- à-dire, le pyroxène, le péridot, le felspath, le fer titané , ete., et très- rarement l’'amphibole. Ces mêmes élémens se retrouvent encore dans les tufs volcaniques, qu'on peut considérer comme des cendres consolidées par diverses infiltrations où par le tassement. Enfin dans les rakes on retrouve encore les mêmes minéraux microscopiques disséminés dans une pâte due à la décomposition des roches volcaniques so- lides et reagrégées par des infiltrations calcaires , mais beaucoup plus communément siliceuses. C’est toujours le pyroxène qui se montre en plus grande abondance dans les vakes qui fondent en émail noir, et jamais l’amphibole. M. Cordier tire des observations nombreuses renfermées dans son Mémoire, et dont nous n'avons présenté qu'une partie , plusieurs con- séquences importantes pour la géologie, et entre autres les suivantes : Car) 1.0 Les roches volcaniques qui paraissent le plus homogènes, sont composées en grande partie de cristaux microscopiqnes appartenant à un petit nombre d'espèces connues, notamment au pyroxène, au felspath, au péridot et au fer litané, É L ê 2. Celles qui ont l'aspect lithoïde et celles qui ont l'aspect vitreux, celles qui n’ont encore éprouvé aucune altération, comme celles qui sont déjà entièrement désagrégées et très-altérées, offrent toujours la même composition mécanique. 5e Ces roches sont les mêmes dans les produits volcaniques de tous les âges et de tous les pays. 4.0 Les analogies qu'on a cru apercevoir entre quelques-unes de ces roches, et les roches primordiales ou secondaires à base de pétrosilex, de trapps ou de cornéenne, ne sont pas fondées. 5e Les terrains volcaniques considérés sous le point de vue le plus général, offrent une constitution toute particulière qu'on ne retrouve dans aucun terrain, A. B. RAA BRAS ARS ASS Addition à l'article sur la distribution de la chaleur dans les corps solides, inséré dans le Numéro du mois de Juin dernier; par M. Poissox. OX a déterminé, dans cet article, la propagation de la chaleur sui- vant la longueur d’une barre cylindrique indéfinie, échauflée dans une pete partie de son étendue; la même analyse s'applique au cas où l'on considère cette propagation suivant les trois dimensions d’an corps solide qu'on suppose aussi indéfiniment prolongé en tous sens. En effet, soient x, y, z les trois coordonnées reciangulaires d’un point de ce corps, et x la température de ce point, au bout d’un temps quelconque z. L'équation qui détermine la valeur de x, sera du à d? u du CÈ ) FIRE: dx dy FRET a? étant un coeflicient positif et constant, dépendant de la nature du corps. Elle a pour intégrale complète 1 ? »— 0? “ff fe J(x+2aavi,y +2a6vVi, z:+2a7 V1) da dé dy, en faisant, pour abréger, «2 + 62 + 32—d2, et les intégrales relatives à a, 6, y étant prises depuis — = jusqu'a + +: # désigne, à l’ordi- naire, le rapport de la circonférence au diamètre, Si l’on fait ; — 0, on au—f(x, y, z), de sorte que cette fonction arbitraire repré- sente l'état initial des températures du corps. En supposant donc qu'il 1816. MaTnÉMATIQUES, (Ca) n'a été primitivement échauffé que dans une pelite étendue autour de l'origine des coordonnées, et que partout ailleurs la température initiale était égale à zéro, la fonction f sera nulle pour toutes les valeurs des variables relatives à des points qui tombent hors des limites du foyer primitif ; par conséquent si nous faisons, dans ce cas, TAG — Tr, J+L2aCVir- VERT 20 YVTE Er la valeur de z deviendra 1 AE DES ’ ’ ’ , ’ , age [ff Jr, 2) ax à ar et il suffira de prendre les intégrales relatives aux nouvelles variables x’, J',2, dans les limites dont nous parlons. On aura en même temps, 2 Lora2re —2ÿyl— 2 22 + x + ya + Aat 4 où l’on a fait, pour abréger, 22 +32 + 22 — GORE POULE Maintenant si le point que l’on considere est très-éloigné du foyer pri- mitif, de manière que les variables x’, y', z' soient supposées très-pelites par rapport à la distance r, celte valeur de d? se réduira à peu près à | de rb , r > , d2 — Ta donc, en appelant A l'intégrale {7 f(x", 3°, z') dx' dy' dx’, qui représente la quantité totale de chaleur introduite dans le corps, la valeur précédente de z deviendra ELA CE terre c’est-à-dire qu'elle ne dépendra que de A, et aucunement de la ma- nitre dont celte quantité de chaleur a été primitivement distribuée. Observons néanmoins que si l'on conservait, par exemple, les pre- À - ï ; Li : , mières puissances de x’, y’, z!, l'exponentielle e serait le produit de deux facteurs, savoir : ja Le zx + yy" +22! Its Le E = (7e AT e 2 at 2 or, quoique les variables x’, y", z' soient très-petites , il est évident que si £ est aussi très-petit, le second facteur peut avoir une valeur qui diffère autant qu'on voudra de lunité : alors il n’est plus permis d'en faire abstraction, et en le conservant , la valeur de z se trouvera dé- pendre de la forme de la fonction /, ou de la loi de la distribution primitive de la chaleur. Mais en observant que le rapport de 7 à cha- cune des variables x’, y’, z' est supposé très-grand , on conçoit que 2 le second facteur de € ‘ ne peut diflérer sensiblement de l'unité, Ca5) qu'autant que le premier sera lout-à-fait insensible; et comme celui-ci sortira toujours hors de Pintégrale triple, il s'ensuit que la valeur de & sera de même à très-peu près uulle. Ainsi, les premiers degrès d élévation de température que recoit un point très-éloigné du foyer primitif, dé- pendent, à parler rigoureusement, de la distribution primitive de la chaleur; mais aussitôt que la température de ce point commence à être appréciable, elle ne dépend plus que de la quantité totale de la cha- leur du foyer, et elle est déterminée, sans. crainte d'erreur, par la formule précédente. On déterminera l'instant du 77aximum de cette température, au ; b du : 7? ! Fe moyen de l'équation 7 — qui donne 4= =; etpoui le maximum, La 3AV6 ACC qui montre que la plus grande bauteur à laquelle == 4rie: la température s'élève en un point donné, est indépendante du coefti- cient a, qui détermine la vitesse de la propagation. EP: ARR ARR ARS AS AS ALES Mémoire sur la libration de la lune ; par MM. BOUVARD et NICE OLUET: D. Cassini est le premier qui a fait connaïtre les véritables lois de la libration de la lune. Elles consistent en ce que : r.° le mouvye- ment de rotation de ce satellite est égal à son moyen mouvement de révolution autour de la terre ; 2.° ce mouvement de rotation a lieu autour d’un axe qui fait un pelit angle avec la perpendiculaire à l'écliptique, angle que D. Cassini avait porté à 2° +, et qui n’est réel- lement pas tout-à-fait de 1° +; 5.° enfin si l’on conçoit par le centre de la lune trois plans, dont lun soit l'orbite de la lune, Pautre son équa- teur, et le troisième parallèle à l’éclipfique, les intersections mu- tuelles de ces trois plans, abstraclion faite des inégalités périodiques qui affectent les nœuds de la lune, ne forment qu'une seule et même droite. Dans un de ses plus beaux ouvrages, Lagrange a démontré par l'analyse, ces lois de la libration ; et M. Laplace a prouvé que linéoa- lité séculaire du moyen mouvement de la lune, dont il avait assigné la cause, se retrouve également dans son mouvement de rotation, de manière qu'il n'est pas à craindre que la coïncidence de ces deux mou- vemens cesse d’avoir lieu par la suite. De leur côté les astronomes ont cherché à retrouver directement par l'observation, les résultats de D. Cassini; c’est ce qu'a fait Mayer en 1740, et ce que viennent de répéter de nouveau MM. Bouvard et Nicollet. Sans entrer dans le détail des moyens d'observation et des méthodes de calcul dont ils 110 10: ASTRONOMIE, Institut. Décembre 1815, Zoo1oc1te. Société philomat, Novembre 1815. (14) ont fait usage, nous en ferons seulement connaître les résultats, en les comparant à ceux de Mayer, dont ils sont une confirmation frap- pante. Ces résultats sont déduits de 62 équations de condition calculées séparément par MM. Bouvard et Nicollet, et résultantes d'autant d'ob- servalions de la tache Manilius , faites par M. Bouvard. En appelant d l'are de l'éclipique compris entre les nœuds de l'équateur et de l'orbite lunaire, et vu du centre du Satellite, 4 linclinaison de l'équateur lu- paire sur l'écliptique, à la longitude de la tache Manilius comptée sur l'équateur lunäire, et 6 sa latitude rapportée au même équateur , on a, suivant MM. Bouvard et Nicollet, DSP Ie BE o (Al == 1° 27° 40", et Mayer avait trouvé, par vingt-sept observations de la même tache, == 2508/00, LEZ 19 29', = 140931 — ONE Suivant la théorie, l'angle d' devrait être égal à zéro ; mais si l’on fait attention à la petitesse de l’inclinaison 4, qui rend la détermination de cet angle extrêmement difficile, et si l'on observe qu'un degré à la surface de la lune, vu de son centre, ne répond qu’à 15”, vues de la terre, on concevra que ces valeurs de deux ou trois degrès, en plus ou en moins, sont dans les limites des erreurs que comporte ce genre d'observations, DE CS Note sur les pédoncules des yeux dans quelques crustacés ; par le Dr. W. E. LeacH. Les pédoncules des yeux dans les Portunes et genres voisins sont . composés de deux parties. Dans le genre podophthalme (podophthalmus) de Lamarck, cette conformation est plus apparente encore, parce que la premiere arti- culation est très-allongée, à l'effet de porter l’œil dans son orbite, lequel est situé sur l'angle antérieur du têL. PA A AS AS A AA (ER R) Recherches sux l Acide prussique ; par M: Gay-Lussac. C’est à Macquer que remontent les premières observations exactes sur la nature du bleu de Prusse. 11 vit que l’eau de potasse le réduisait à de l’oxyde de fer, en même temps qu’elle perdait sa causticité, et qu'elle acquérait la propriété de reproduire du bleu lorsqu'on la mêlait à une dissolution de fer; il conclut de ses recherches que le bleu de Prusse résultait de l'union de Poxyde de fer avec une matière inflam- mable composée de charbon et d’alcali volatil, Guyton et Bergman considérèrent ensuite le principe du bleu de Prusse qui s’unissait aux alcalis, comme un acide auquel Guyton donna le nom de prussique. Schéele, en 1782, obtint cet acide uni seulement à l’eau : il le soumit à un grand nombre d'expériences, et conclut enfin qu'il était formé d’ammoniaque et de charbon. M. Berthollet considéra la potasse qui a bouilli sur un excès de bleu de Prusse, comme un sel double formé d'alcali, d'oxyde de fer et d'acide prussique. Il étudia l'action du chlore sur ce dernier, et fut conduit à le regarder comme un composé de carbone, d'hydrogène et d'azote. M. Berthollet pensa que, dans la calcination du charbon animal avec la potasse, il se produisait une combinaison d’alcali, de carbone et d'azote, qui décomposait l’eau dès qu’elle en avait le contact, et donnait naissance à de Fammoniaque, de l'acide carbonique et de l'acide prussique. Curaudau appela l'acide prussique ordinaire prussire, et le regarda comme formant l'acide prussique des prussiates, lorsqu'il s’unissait à l'oxygène. Curaudau prétendit que, dans la calcination d’une matière animale avec la potasse, il se produisait de l'azote carboné de potasse, lequel, en se dissolvant dans l'eau, donnait naissance à de l'acide carbonique et à du prussire, M. Porrett a publié dans ces derniers temps deux Mémoires sur l'acide prussique ; il considère les prussiates doubles comme étant formés d’un acide dont les élémens sont le carbone, l'azote, lhydro- gène et un oxyde métallique, par la raison que le prussiate double de potasse et de fer, soumus à la pile voltaïque , donne de la potasse au pole névatif, et de loxyde de fer et de l'acide prussique au pole positif. M. Gay-Lussac cite les travaux de M. Proust comme ayant beau- coup éclairé l'histoire de acide prussique. Les nouvelles recherches dont nous allons présenter un extrait sont divisées en quatre parties; dans la première, l’auteur fait connaître la nature de l'acide prussique; dans la seconde, il décrit un nouveau gaz; dans la troisième, il examine l'acide prussique oxigéné; et enfin, dans la quatrième, il traite de quelques prussiates. RS og ee | ps 1016. CnRiMiEr, JInsutut. 18 septembre 1815, (16) ARTICLE Ier. De l’Acide prussique. M. Gay-Lussac le prépare de la manière suivante. IL met du prus- siate de mercure en excès avec de l'acide hydrochlorique concentré dans uve corpue tubulée. Au bec de la cornue, il adapte un tube de six décimètres, dont un liers est rempli de fragmens de marbre blanc, et les deux autres tiers de chlorure de calcium. Cette extrémité du tube communique avec un petit flacon vide, qui est plongé dans un mélange frigorifique. — Par la chaleur, l'acide prussique se dégage ; l'acide hydrochlorique qui pourrait y êlre mêlé est absorbé par le marbre, ei l’humidité l’est par le chlorure : presque toujours il'est nécessaire de chauffer légèrement le tube, afin de faire arriver l'acide prussique jusques dans le petit flacon. s L’acide prussique est un liquide incolore, très-odorant, d’une saveur fraîche, puis brûlante ; sa densité à 7° est de 0,7058, il bout à 26°,5 et se congèle environ à 15°—0. Lorsqu'on en met une goutte au bout d’un tube de verre, la portion qui ne s’évapore pas est tellement refroidie par celle qui se dissipe, qu’elle se congèle. Il rougit le papier de tournesol, La densité de l'air étant t, celle de la vapeur prussique a été trouvée, par l'expérience, de 0,9476; et par le calcul, de 0,637r. La détonation par l'électricité d’un mélange de 200 mesures de gaz oxygène et de 100 de vapeur prussique, donne le résultat suivant : condensation—75 acide carb. — 100 résidu gazeux { azote ——— 5o oxyoène —— 75 (tr), il disparaît 25 d'oxygène qui brûlent 5o d'hydrogène. En admettant qu'un volume de gaz acide carbonique est formé de 1 volume de va- peur de carbone et de r volume de gaz oxygène, il en résulte que l'acide prussique contient 1 volume de carbone, : volume de gaz azote et = volume d'hydrogène condensés en un seul. La condensation ob- servée, dans l'analyse, au lieu d’être 75 devrait être 125, puisqu'il y à 100 d’oxysène employés à former l'acide carbonique, et 25 à brüler l'hydrogène; mais comme il y a 5o de gaz azote qui deviennent libres, la condensation n'est que 75. Cette analyse est confirmée par les deux faits suivans : première- ment, lorsqu'on fait passer la vapeur prussique sur du fil de fer chauffé au rouge dans un tube de porcelaine, on obtient 1.9 un mélange gaz zeux formé de volumes égaux de gaz azote et de gaz hydrogène, 2.° du carbone, dont une portion est combinée au fer; le fer donnant après (1) L'expérience ne donne pas rigoureusement ce résultat, parce que dans la détonation 1l se produit un peu d’acide nitrique. Carr) l'expérience aufant de gaz hydrogène qu'il en donnait auparavant, il s'ensuit que l'acide prussique ne contient pas d'oxygène : 2e fait, l’acide prussique que l’on fait passer sur de l’oxyde brun de cuivre, exposé à une température presque rouge, donne de l’eau, deux volumes de gaz carbonique, et un volume de gaz azote. L’acide prussique est donc formé en poids : Carbone.... 44,39 } Ce qui diffère beaucoup de l'analyse de azote....... 51,71 ? M. Porrett, qui l'a trouvé formé de hydrogène. . 3,90 carbone........ 24,8 azote ECRIRE TIO NT hydrogène...... 354,5 L'acide prussique, abandonné à lui-même, se décompose plus ou moins rapidement en prussiate d'ammoniaque et en azoture de carbone. Le phosphore et l'iode sublimés dans la vapeur prussique ne lui font éprouver aucune altération. Le soufre l’absorbe et forme un composé solide. Le potassium a sur cette vapeur uue action remarquable. Supposons qu'on prenne une quantité de potassium qui dégagerait avec l’eau 50 mesures de gaz hydrogène, et qu’on la chaufle dans ro0 mesures de vapeur prussique mêlées avec 100 mesures de gaz azote, le métal deviendra gris et se changera en une matière jaune fondue, laquelle, étant mise dans l’eau, donnera du prussiate de potasse ; le résidu ga- zeux sera formé de 100 mesures de gaz azote et de 5o de gaz hydrogène. 11 est évident que cet hydrogène provient de l'acide prussique, qu’en conséquence, 1.9 la portion de cet acide qui se combine au potassium est de l’acide prussique déshydrogéné ; 2.° l’acide prussique se comporte avec le potassium comme les acides hydrochlorique et hydriodique qui sont réduits, par le métal, à la moitié de leur volume de gaz hydro- gene, et à leur radical qui s’unit au métal; 3.° l'acide prussique déshy- drogéné peut donc être comparé à l’iode, au chlore, et doit être regardé comme le radical prussique ; 4. l'acide prussique étant formé de r vo- lume de carbon, de ? de gaz azote et de + de gaz hydrogène, le radical est formé de r volume de carbone et de + de gaz azote. M. Gay-Lussac appelle le radical prussique cyanogène, et l'acide or- dinaire, acide hydrocyanique. I appelle cyanures les combinaisons du cyanogène avec les métaux , ou les oxydes, et hydrocyanates les com- binaisons de l’acide hydrocyanique avec les bases salifiables. Le cyanogène, comme le soufre, ne neutralise pas le potassium ; c’est pour cette raison que le cyanure de ce métal rend l’eau alcaline en s'y dissolvant. Une chaleur élevée décompose en partie l'acide hydrocyanique ; il en résulte du charbon, de l'azote, de l'hydrogène et du cyanogène. Le cuivre et l’arsénic n'ont pas d'action sur cet acide. Livraison de février. 3 1016. (48) Action des oxydes sur l'acide hydrocyanique. La barite chauflée au rouge devient incandescente par le contact de la vapeur hydrocyanique ; il en résulte du gaz hydrogène pur, et la ba- rite s’unit au cyanogène sans perdre d'oxygène. Le cyanure de barite se dissout dans l’eau sans la décomposer. L'hydrate de potasse forme, avec l'acide hydrocyanique, du cyanure de poiasse. La quantité de gaz hydrogène dégagée est plus grande que celle contenue dans l'acide, par la raison que l’eau de l’hydrate est dé- composée par du cyanogène. Le carbonate de soude sec est décomposé par l'acide hydrocyanique, il se forme du cyanure de soude. A une température rouge, l'oxyde de cuivre convertit l'acide hydro- cyanique en eau el en gaz acide carbonique et azote; mais à la tempé- rature ordinaire , il le convertit en cyanogène et en eau. Le peroxyde de manganèse absorbe complètement la vapeur hydro- cyanique, il en résulte de l'eau, mais il ne se produit point de cyanogène. Le peroxyde de mercure l’absorbe à froid, il se forme de l'eau et du cyanure de mercure. On peut employer le peroxyde de mercure pour séparer la vapeur bydrocyanique de la plupart des gaz auxquels elle pourrait être mélangée. Article IT. Du Cyanogène. Préparation. Le prussiate de mercure ordinaire, que l'on prépare en faisant bouillir le péroxyde de mercure sur le bleu de Prusse délayé dans l’eau, est un composé de cyanogène et de mercure ; par consé- quént il doit être appelé cyanure de mercure. Lorqu'on distille ce composé, qui a été préalablement desséché, dans une petite cornue à une température insuffisante pour fondre le verre, une partie du cyanure se réduit en cyanogène et en mercure, une autre partie se volatilise sans décomposition : si la chaleur était trop élevée vers la fin de la distillation, le cyanogène contiendrait du gaz azote : il reste toujours un charbon azoté lrès-léger. On recueille le cyanogène sur la cuve à mercure. Propriétés du cyanogène. Le cyanogène est un fluide élastique per- manent. 11 a une odeur vive et pénétrante qui lui est particulière. Sa densité est de 1,8064. 11 supporte une température très-élevée sans se décomposer, L'eau, à la température de 20° en dissout 4,5 fois son volume, l'alcool 23 fois son volume. L’éther sulfurique et l'huile de térébenthine en dissolvent au moins autant que l’eau. Le cyanogène est acide, car il rougit la teinture du tournesol, et à une chaleur obscure, il décompose les carbonates. (19) 11 forme avec le gaz hydrosulfurique un composé jaune qui cristallise en aiguilles très-fines entrelacées qui sont solubles dans l’eau. IL précipite du soufre, de l’hydrosulfate de barite sulfuré. - Le phosphore, le soufre, le gaz hydrogène, l'iode n'ont aucune action sur le cyanogène. Lorsqu'on fait passer du cyanogène dans un tube de porcelaine, chauffé au rouge-blanc, qui contient du fer et du platine, le cyano- gène se décompose en partie en gaz azote, et en charbon qui se dépose seulement à la surface du fer. - Le potassium n’a, à la température ordinaire, qu’une faible action sur le cyanogène; mais à chaud, il y a incandescence et formation de cyanure de potassium. Il est remarquable que le potassium employé absorbe un volume de gaz égal au volume d'hydrogène qu'il aurait dégagé s'il avait été mêlé avec l'eau. Le cyanure de potassium est Jaunâtre, il se dissout dans l’eau sans effervescence, et passe à l’état d'hydrocyanate de potasse. :» volume de cyanogène électrisé dans un eudiomètre avec 2,5 vo- lümes de gaz oxygène, détone en produisant une flamme bleuâtre. Le résidu est formé de 2 volumes de gaz acide carbonique, 1 volume de’ gaz azote, et = volume de gaz oxygene. D'où il suit qu'un volume de cyanogène est formé de 2 volumes de carbone et de r volume de gaz azote. Il faut remarquer qu'un volume de cyanogène, en se combinant à 1 volume de gaz hydrogène, produit 2 volumes de gaz hydrocyanique. Le cyanogène se comporte donc comme le chlore et l’iode, Ce ré- sultat est encore démontré par l'action du potassium sur le cyanogène et sur l'acide hydrocyanique; en effet, une quantité de potassium qui dégase 1 volume de gaz hydrogène avec l’eau, absorbe r volume de cyanogène pur, et dégage de 2 volumes de gaz hydrocyanique r vo= lume de az hydrogène. Preuve de l'analyse du cyanogène. Si l'on met dans un tube de verre, fermé par un bout, r.° du cyanure de mercure sec, 2.0 du peroxyde de cuivre , 5.° du cuivre en grosse limaille; qu’ensuite on fasse passer la vapeur du cyanure de mercure sur les deux dernières matières portées au rouse, on obtient 55,6 de gaz azote, et 66,4 de gaz acide carbonique. Dans cette ex- périence il ne se manifeste aucune trace d'eau, nouvelle preuve de l'absence de l'hydrouène dans le cyanure de mercure. Action du cyanogène sur les alcalis. Lorsqu'on met une solution de potasse peu concentrée en contact avec du gaz cyanogène, celui-ci est absorbé; si lalcali est en excès, la liqueur se colore légèrement, dans le cas contraire, la liqueur devient brune, Cette solution est un véritable cyanure de potasse; elle 1816. (20 ) ne contient ni acide carbonique, ni ammoniaque, comme cela aurait lieu si l'eau avait été décomposée. Mais si l’on y ajoute un acide, cette décomposition s'opère, il y a effervescence occasionnée par du gaz acide carbonique, et formation d’acide hydrocyanique et d'ammoniaque. La soude, la barite, la strontiane forment des cyanures analogues au précédent. Ces combinaisons sont de véritables sels, L'on voit done que le cyanogène se comporte à la manière des acides , avec les bases salifiables, et comme un corps simple avec l'hydrogène. Les cyanures différent des chlorures alcalins, en ce qu'ils ne sont pas décomposés par l’eau, tandis que les chlorures alcalins sont ré- duits par le contact de ce ER en chlorates et en hydrochlorates. Mais lorsqu'on verse un acide dans une solution de cyanure; on obtient, ainsi que nous l'avons dit, 1.° de l'acide carbonique qui correspond à l'acide chlorique, 2.° de l'ammoniaque et de l'acide hydrocyanique qui correspondent à l'acide hydrochlorique. M. Gay-Lussac a trouvé que quand on faisait absorber un volume de cyanogène à une solution alcaline, et quenaaits on y ajoutait un acide, on oblenait un volume de gaz acide carbonique, un volume de vapeur hydrocyanique, un volume de gaz ammoniac. Un volume de cyanogène se combine à 1,5 volume de gaz am- moniac. Cette combinaison colore l’eau en orangé brun foncé, et ne donne pas de bleu avec les sels de fer. Action du cyanogène sur quelques oxydes métalliques, proprement dits. Le cyanogène absorbé par de l’eau dans laquelle on a délayé de l'hydrate de deutoxyde de fer ne produit pas de bleu de Prusse ; on en obtient au contraire si l’eau est alcalisée. M. Gay-Lussac pense que l’oxyde de fer ne s’unit pas au cyanogène. Les peroxydes de manganèse el de mercure, le deutoxyde de plomb sec absorbent peu à peu le cyanogène. L’absorption est plus rapide quand les oxydes sont humides. Le peroxyde de mercure absorbe le cyanogène et forme un com- posé d'un blanc grisâtre. Action de l'électricité sur l'acide hydrocyanique. Lorsqu'on électrise l'acide hydrocyanique liquide, il se dégage du gaz hydrogène au pôle nésauf, et Lee rassemble au pôle positif du cyanogène qui reste en dissolution dans l'acide non décomposé. Le cyanogène est donc électronégatif relativement à l'hydrogène. Theorie de la calcination des matières organiques azolées avec la potasse. Lorsqu'on calcine des matières organiques azotées avec de Ja po tasse, il se produit du cyanure de potasse et non du cyenure d” (21) potassium ; et les preuves de cela sont, 1.0 qu'a une lempérature élevée l'acide hydrocyanique est décomposé par la potasse en gaz hydrogène et en cyanogène qui reste uni à l'alcali, 2.0 que /a lessive du. sang (1) se comporte comme le cyanure de potasse; car, lorsqu'on y verse un acide , il se forme de l'acide carbonique, de l’'ammoniaque et de l'acide hydrocyanique : or, s'il se produisait du cyanure de po- tassium dans la calcination des matitres azotées avec la potasse, /a lessive du sang ne contiendrait que de l'hydrocyanate de potasse, lequel ne se réduit point en ammoniaque et en acide carbonique par l’action des acides. M. Gay-Lussac a observé que la lessive du sang, faite à froid, ne contient pas d'ammoniaque, tandis qu'il s'en produit, ainsi que de l’acide carbonique, lorsqu'on jette de l’eau sur le résidu de la Re on des matières azotées avec de la potasse, qui est encore chaud. C. SR SR ARS SAS RS Sur la loi de Newton, relative à la communication de la chaleur; par M. B10T. Appelé par l'ordre des lectures à présenter aujourd’hui quelques résultats à la Société, j'ai cru ne pouvoir l’intéresser davantage qu'en lui en offrant qui rappelleront à son souvenir un de ses membres les plus utiles et l’un de nos meilleurs amis, qu'un dévouement généreux a trop tôt enlevé aux sciences. Les considérations dont je vais avoir l'honneur de vous entretenir, ont toutes pour base le beau travail publié par Delaroche dans le Jourual de Physique sur les propriétés du calorique raisonnant. On sait que Newton, considérant la température des corps comme l’eflet sensible de toute la chaleur qu'ils renferment, en tira cette con- séquence, que deux corps de température inégale, qui se touchent ou qui agissent l’uu sur l'autre à distance d’une maniere quelconque, doivent, dans chaque instant infiniment petit, se communiquer mu- tuellement des quantités de chaleur proportionnelles à la différence actuelle de leurs températures. L'expression de cette proportionnalité le conduisit à une formule logarithmique , qui se trouve en effet conforme à la plupart des expériences que les physiciens ont faites sur le réchauflement et le refroidissement des corps dans l'air ou dans d’autres milieux indéfinis. Mais, pour toutes ces expériences, la diffé- rence de température des corps observés ne dépassait point l'étendue D AA PAU + ÉCRIRE RE EN RE UE G) C'est le nom qu’on donne à la lessive des matières azotées qui ont été calcintes avec la potasse, 1816. Société Philomat. 28 décembre 1845, (22) de l'échelle thermométrique ordinaire. Delaroche entreprit de les con- tinuer au-delà de ces limites ; il trouva alors que la loi établie par Newton n'avait plus lieu, et que la communication des influences calorifiques, s'opérait suivant une proportion plus rapide que la simple proportionnalité. Le but de la note que Je vais lire est. de tirer des ex- périences mêmes de Delaroche une nouvelle confirmation de ce résultat. Les procédés par lesquels 1 ‘y était ‘parvenu reposent tous sur le principe. suivant : concevons qu'une source constante de chaleur agisse àasdistance sur un corps # suspendu dans l'air: ce corps s’échauffera peu à peu par l'absorption du calorique qu'il reçoit de la source; mais en mêmetemps, devenant plus chaud’ que l'air qui l'enviroune, il ten- dra à s'y refroidir comme tout autre corps, de facon que son état absolu, à chaque instant, dépendra de ces deux effets balancés. D'après cela on voit que la tempéräture du corps s'élevera tant qu'il recevra plus qu'il ne donne, mais elle deviendra stationnaire quand ces échanges seront égaux. Or, en supposant-ee-maximum assez peu élevé pour qu'on, puisse encore y appliquer la loi logarithmique, qui suflit dans l'étendue de l'échelle thermométrique, la quantité € de calorique per due par le corps # en. un: instant infiniment petit; sera proportion- nelle à l'excès z de sa température sur celle de l'air environnant, et si la même loi logarithmique peut aussi être appliquée à la source mal- ré l'élevation de sa température, ce que nous voulons éprouver, la quantité C devra être aussi proportionnelle à l'excès T' de cette tem-: pérature sur celle ducorps Z.Donc quel que soit le degré de chaleur de la source, pourvu que son mode d'action sur B, et le mode d'action de # sur l'air soient toujours les mêmes, les différences z et T' devront avoir entre elles un rapport constant. Nous avons employé la supposition d'une source constante parce que le raisonnement en devenait plus simple, mais cette constance m'est nullement nécessaire ; car imaginez que l'influence calorifique émane ainsi d’un corps échauffé suspendu dans l'air libre : la tempéra- ture de ce corps baïssera graduellement pendant qu'il échauftera de loin le thermomètre B, mais éetle marche inverse amènera de même une époque où le thermomètre # cessera de monter pour re- descendre ensuite, et à cetté époque les quantités de chaleur qui lui arriveront de la source seront encore exactement égales à celle qu'il émet dans l'air environnant. Supposez done qu'a cet instant fixe on observe la température de Fair, celle du thermomètre 2, et celle du corps chaud qui agit sur lui : les différences de ces températures don- neront z et 7, exactement comme si l’on se füt servi d'une source constante. Seulement faudra faire-rapidement Fobservation à l'épo- que fixe du maximun, car cet étattne durera qu'un instant; au lieu qu'il subsistera toujours si l’on employait une source constante de chaleur. C'était en efet ainsi que Delaroche opérait. (35) D'abord, dans toutes les températures inférieures à 2000, il employait comme source de chaleur un petit creuset de fer, rempli de mercure -échauffé à des degrés divers, et dont la température était toujours in- diquée par un thermomètre qui y plongeait constamment. 11 plaçait ordinairement ce creuset à l’un des foyers de l'appareil à miroir con- jugués, et il en recevait l'émanation calorifique sur un thermomètre à boule noircie placée à l'autre foyer. Mais voulant s'assurer que la ré- flexion ne faisait que rendre les résultats plus sensibles sans changer leur nature , il répéta aussi l'expérience en faisant iifluencer directe- tement le thermomètre par le corps chaud; sans l'intermédiaire des miroirs. Ces diverses manières d'opérer lui indiquérent également une communication de calorique plus rapide que la loi de proportionna- lité supposée par Newton. Delaroche avait rendu ce fait sensible aux yeux par la construction raphique des résultats qu'ilavait observés. A travers les irrégularités inévitables qu'ils présentent, la fendance à l'accroissément ne peut se méconnaitre. Mais pour rendre la chose plus sensible, Jai cherché si lon ne pourrait pas lier les nombres observés par quelque loi simple qui indiquât nettement leur dépendance mutuelle ; et, considérant qu'ils devaient différer très-peu de la simple proportionnalité quand la différence T des tempéralures du thermomètre et du Corps est peu considérable, J'ai trouvé qu'on y salisfaisait très-bien par deux termes, un proportionnel à la première ‘puissance de T'et l'autre à son cube. De cette manière } si l’on nomme z l'excès de 1à tempéra- ture du thermomètre sur celle de Vair envirounant à l'époque. du maximum, on a dans loutes les ‘expérienees de Delaroche , 2 a T'+bTS a et b étant des coefliciens constants pour le même système de corps et qui dépendent de leur mode d'action mutuel. : J'ai d'abord déterminé les coeffic'ens a et 2 de manière à représenter deux des observations d’une même série qui avait été faite avec les miroirs, et J'ai trouvé que toutes les autres observations de cette série étaient également reproduites par la formule, avec des erreurs irré- gulièrement positives et négatives , mais dont la plus forte n'excédait pas 0°4. J'ai ensuite transporté les coefhiens à une autre série en observant que, le'mode de transmission seul ayant été différent, les résultats devaient différer dans une proportion Constante, de sorte qu'une seule observation de la nouvelle série devait suflire pour Y plier la formule, Aussi après cétte détermination toute la série s’eit trouvée représentée complètement ; et il en a été encore de même de la série qui avait été faite sans miroirs, lorsqu'on à eu déterminé son facteur. Dans lous les cas les calculs ont à peine différé de ceux de l'observation. 1816, (24) De là je conclus la réalité de la proposilion énoncée par Delaroche, savoir que lorsqu'un corps chaud 4 agit sur un autre corps B à dis- tance et à travers l'air, la quantité de calorique rayonnant que celui-ci recoit à chaque instant infiniment petit, n'est pas simplement pro- portionnelle à l’excès de la température de 4 sur la sienne, inmais croit suivant une loi plus rapide, qui, dans les expériences citées, est exprimée par les deux premières puissances impaires de la température. Secondement, puisque l'action du même corps chaud, transmise par des miroirs, ou par rayonnement direct, a produit des résultats exactement proportionnels, je conclus que, dans les limites de tempé- rature embrassées par ces expériences, les métaux polis n’ont pas, comme le verre, la propriété de réfléchir de préférence certains rayons de chaleur , et que la quantité qu'ils en réfléchissent entre ces limites est exactement proportionnelle au nombre de ceux qui tombent sur leur surface. Delaroche a fait encore d’autres expériences qui vont à de plus hautes températures, en employant pour source de chaleur un petit lingot de cuivre à peu près sphérique dont il déterminait la tem- pérature par immersion au moment où le thermomètre focal deve- nait stationnaire. J'ai calculé une de ces séries qui a été faite avec l'appareil à deux miroirs, et elle s’est pliée à la, même loi que les précédentes, sauf la valeur différente des coefhiciens a et » qui en effet doit varier avec les diverses substances. J'ai encore calculé par la même loi une autre série pareille, faite sur le rayonnement direct, et deux expériences dans lesquelles l’action calorifique, au lieu d’être dirigée sur un thermomère noirci, l'a été sur deux petits blocs de glace. A travers les petiles irrégularités que ces séries présentent , et qui viennent sans doute en grande partie de la difficulté d’évaluer les températures, on retrouve toujours la même accélération. Seulement les diverses séries faites avec le lingot n’ont pas présenté avec tant d’exactitude le rapport constant des coefficiens a et b, qui s’est si bien soutenu pour les trois séries faites avec le creuset de fer rempli de mercure; soit qu’en eflet Delaroche ait opéré dans les différens cas avec des lingots de grosseur inégale, ou que l’état du lingot qu’il em- ployait eût été modihié dans les opérations précédentes par l’oxidation. Celte incertitude nous ôte la possibilité de décider si le pouvoir ré- flecteur des miroirs reste constant à ces hautes températures comme il l'est jusqu'à 200°, Mais ce que j'ai dit plus haut suffit pour montrer comment on pourra décider ce point important au moyen d'expériences pareilles, faites comparativement avec el sans réflecteur, en employant toujours le même corps chaud, dont la température sera exactement déterminée. B. DT AA A (25) Expériences sur les anneaux colorés qui se forment par la réflexion des rayons lumineux à la seconde surface des pla- ques épaisses ; par M. POUILLET. Le phénomène des anneaux colorés est un des plus importans de l'optique, à cause du grand nombre d'autres phénomènes qui s'y rapportent. Newton en a assigné les lois par rapport à l'otdie des couleurs, aux diamètres des divers anneaux et aux épaisseurs qui la produisent ; et c’est sur ces lois qu’il a fondé la théorie connue des accès de facile transmission et de facile réflexion qu'il regarde comme inhérens aux rayons lumineux. On doit à M. Biot d'avoir présenté cetle théorie dans tout son jour, d'en avoir étendu les appli- cations, et de l'avoir réduite en formules analytiques dans lesquelles il a fait entrer l'action et l'épaisseur du milieu ainsi que l'inclinaison des rayons sur la première et sur la seconde surface; ce qui permet de comparer, sous ces différens points de vue, les résultats de la théorie et ceux de l'expérience. Cette comparaison était l'objet primitif du travail de M. Pouillet; mais on verra, par l'analyse succincte que nous allons en donner, qu'il a été conduit, en suivant l'analogie, à considérer d’autres phénomènes qui n'avaient point encore été aperçus, ou du moins qui avaient été mal observés, et dont on avait tiré de fausses conséquences. M. Pouillet a d'abord répété les expériences de Newton sur les anneaux colorés formés par la réflexion à la seconde surface d'un miroir épalement concave convexe ; et suivant sa propre expression, il en a reconnu l’admirable exactitude. Il a fait ensuite des expériences analogues en employant des miroirs de diverses formes et de différentes épaisseurs. Les diamètres des anneaux qu'il a mesurés se sont trouvés, dans ces cas, parfaitement d'accord avec ceux qu'il a calculés d’après la théorie. Son Mémoire renferme plusieurs tableaux où sont rapportées les grandeurs calculées et observées, entre lesquelles on ne remarque que des différences très-petites qu’on peut attribuer sans serupule aux erreurs inévitables des observations. Voici comment celte formation des anneaux, par des plaques épaisses, est liée à la théorie des accès, dont toutes les données sont déduites d'observations d’une autre espèce. Pour fixer les idées, ne prenons qu'un rayon de lumière simple, de lumière rouge, par exemple. Supposons qu’il tombe perpendicuülai- rement sur la première surface d’un miroir de verre, et pour aug- menter la réflexion à la seconde surface, imaginons qu’elle est en- duite d’un élamage métallique qui empêche la lumière de la traverser ; supposons de plus que le rayon incident est aussi perpendiculaire à Livraison de février. 1816, Puysique. Institut. Décembre 1815. ( 26) celte seconde surface ; une partie de la Jumière est renvoyée sur elle- même par la réflexion à la première surface ; une autre partie éprouve de même eflet à la seconde : mais ici, une portion considérable de lu- mière est réfléchie sous toutes les directions, et forme dans l'intérieur du miroir des cônes lumineux qui ont tous leur sommet au point d'incidence sur la seconde surface, et pour axe commun, la normale en ce point. Or, chaque rayon incliné parcourt, en revenant de la seconde surface à la première, un trajet plus long qu’en allant de la première à la seconde ; il éprouve, dans ces deux cas, des accès al- terpatifs dont les durées sont différentes ; si ces durées rroissaient dans le même rapport que les longueurs des trajets, un rayon éprouverait le même nombre d'accès en allant et en revenant; tous Îles rayons se trouveraient donc à leur retour, à la seconde surface, dans le même état qu'à leur première incidence, c'est-2-dire, dans un état de facile transmission; par conséquent, ils les traverseraient tous à la-fois, et il n'y auroit pas d’anneaux formés. Mais il n'en est point ainsi : la compensalion , entre les longueurs des accès et celles des trajets, a lieu pour les rayons qui s'écartent peu de la normale; les autres, à mesure qu'ils s'en éluignent, perdent successivement, un, deux, trois... accès, de sorte qu'ils arrivent à la seconde surface dans des états alternativement contraires ; ils sout donc alternativement renvoyés dans l’intérieur du verre ou émis au dehors, ce qui forme la suite d'anneaux concentriques qui viennent se peindre sur un écran placé à une distance quelconque en avant du miroir. Ce que nous disons d’un rayon de lumière rouge, convient également à lous les rayons simples que forme la lumière blanche ; ces rayons forment des anneaux qui suivent, pour l'ordre des couleurs et pour les grandeurs des diamè- tres, les lois assignées par Newton, et qui co-existent ensemble sans s'influencer mutuellement. Il faut aussi entendre qu'un trait de lumière n'est pas, comme nous l'avons supposé, une ligne mathématique qui ne rencontre la surlace du miroir qu’en un seul point : c’est un fais- ceau qui tombe sur une portion sensible de celte surface, de tous les points de laquelle il part des systêmes d’anneaux réfléchis qui ont des centres diiférens ; mais connaissant l’épaiseur du verre et les cour- bures de ces surfaces, on peut calculer la distance où l’écran qui re- çoit les anneaux doit être placé, pour que les anneaux du même ordre se superposent à très-peu près, et piraissent circulaires et concentri- ques. C’est toujours après avoir placé l'écran de cette manière, et fait en sorte que la lumière réfléchie régulièrement ne vienne pas se con- fondre avec les anneaux, que M. Pouillet les a observés et qu'il en a mesuré les dimensions. Daus ces phénomènes, les modifi‘ations que la lumière éprouve, n'ont lieu qu'a la première et à la seconde surface du verre; (27) M. Pouillet en a donc conclu que, si l’on supnrimait la matière comprise entre les deux surfaces, et qu'on la remplacât par de l'air ; de l'eau, ou quelques autres substances, il devrait encore se produire des phénomènes analogues ; conjectures qu'il a vérifiées en mettant devaut un miroir métallique une lanie mince de mica qui remplacait la première surface du verre, et sur laquelle il a fait tomber la lu- mière. Il a vu se former en effet, dans cette circonstance, des anneaux semblables à ceux qu'avaient présentés les autres expériences ; il en a mesuré les diamètres, et observé leurs variations produites en rap- prochant ou en éloignant la lame du miroir; 1l a, en même temps, calculé ces diamètres d’après les formules de M. Biot, et en ayant évard à la nature du milieu que la lumière traverse : les nombres calculés et observés qu'il a rapportés dans son Mémoire , nous ont pré- senté le même accord que nous avons remarqué dans les expériences précédentes. Le duc de Chaulnes avait déja observé la formation de ces anneaux, mais la description qu’il en a donnée était inexacte, et, faute d’avoir mesuré leurs diamètres, il les a présenté comme une ex- ception à la théorie de Newton, tandis qu'ils en sont au contraire une importante confirmation. Enfin, M. Pouillet a reconnu qu'il n’est pas nécessaire que le rayon lumineux traverse la matière même de la lame qu'on place devant le miroir métallique. Si l'on y pratique un trou au travers duquel on fait passer la lumière, la portion qui est réfléchie irrégulièrement par le miroir, et qui vient repasser une seconde fois par le trou, produit encore des anneaux colorés comme dans les cas précédens# ce qui montre que l’action inconnue qui émane des bords de louverure faite à la lame, s'exerce à distance sensible sur la lumière. La forme de cette ouverture peut être telle qu'on voudra, on peut même la remplacer par le simple bord d’une lame opaque : il se forme toujours des an- neaux dont les diamètres suivent la loi ordinaire des racines carrées des nombres impairs, et qui varient en grandeur absolue, avec les distances de la lame au muroir réflecteur. Seulement il faut observer que, quand les anneaux sont produits par l’action du bord d’une lame opaque, ils sont encore parfaitement circulaires, mais leur intensité est tres-faible dans une portion de leur circonférence ; circonstance qui tient à ce qu'une partie des anneaux réfléchis par le miroir est interceptée par la lame. On pourrait peut-être penser que ces anneaux, d’une intensité inégale, se confondent avec les bandes lumineuses de la diffraction; mais l’auteur ne se prononce pas dans ce Mémoire sur l'identité ou sur la différence de ces deux phénomènes, et c'est une question qu'il se propose de décider par de nouvelles expériences. p: ARABES SAIS SAS SAS Et seen enoie nes ten 1816. Zoozocir. Societé philomat, 39 novembre 1815. (28) Mémoire sur l'ordre des Mollusques Ptérodibranches ; par M. H. De BLAINviLLe. (Extrait.) Daxs son premier Mémoire sur les animaux mollusques, M. de Blainville a traité de leur classification , exposé les principes géné- raux de celle qu'il propose, et le point de leur organisation sur lequel son système est établi. On a vu que c’est sur la disposition générale des organes de la respiration, et par suite sur le corps protecteur qui les recouvre plus où moins complètement. Reprenant maintenant et successivement chacune des subdivisions qu’il a proposées, M. de Blain- ville traite dans ce Mémoire de l’ordre qu'il a désigné sous le nom de Ptérodibranches, et qui correspond à peu pres à celui des Propodes de MM. Cuvier et de Lamark. S'appuyant sur une connaissance plus complète et plus exacte du Clio, le type de cet ordre, qui a la tête courunnée de longs tentacules presque disposés comme dans les Brachiara de Poli, les Cephalo- podes de M. Cuvier, quoique de structure et d’usages fort différens ; sur ce qu'il s’en faut de beaucoup que les mollusques qu’on a dé- signés sous ce dernier nom se servent de leurs tentavutes en place de pieds, c’est-à-dire, pour la locomotion, comme on pourrait le con lure de son étymologie; et enfin, sur ee que prenant, en première consi- dération, les organes de la respiralion pour l'établissement de ses or- dres, il a dû leur imposer des dénominations qui rappelassent leur disposition; M. de Blainville a cru devoir proposer le nom de Prero- dibranches pour cet ordre. Après avoir exposé ses caractères, qui sont ceux qu'il a donnés dans son premier Mémoire, il traite successivement des didérens genres qu'on y à introduits, H commence par faire connaitre le genre Crio plus complètement qu'on avait peut-être fait jusqu'ici; 1l montre dans une description détaillée que la tête de cet animal, grosse, distincte, portée par une sorte de rétrécissement ou de col, est pourvue de deux grands veux presque supérieurs, couronnée de six grands tentacules coniques , alongés, rétractiles, en faisceau de trois de chaque côté, outre deux autres plus petits et extérieurs, et disposés autour de la bouche, tout- à-fait terminale, presque comme dans les C phalopodes proprement dits; il fait voir que les différences principales pour le corps, een- sistent en ceque le manteau est entièreinent adhérent à la masse des vis- cères, ce qui a pour ainsi dire forcé les branvhies de sortir hors du sac, et d'arriver sur les parties latérales du cou; il voit dans les deux appen- dices verticaux réun's à un troisième poslérieur qui sont au-dessous de cette partie, l'analogue de l’'entonnoir du Ca/mar qui serait fendu, et peut- être mieux celui de l’orgaue qu'on nomine pied dans les gus/ropodes ; (29) pour aller au devant de l'objection qu’on pourrait lui faire , que l'animal qu'il regarde comme le véritable Clio peut être différent de celui décrit par les derniers observateurs, il démontre dans une Histoire critique de tout ce qu'on a dit de cet animal, qu'il était peut - être mieux connu de quelques auteurs anciens, et sur-tout de Palläs, que des plus récens, et qu'il ne peut y avoir aucun doute sur l'identité de l'espèce qu'il a observée avec le Clio boréalis, et par conséquent sur les caracteres qu'il assigne à ce genre. Cela posé, M. de Blainville mesure pour ainsi dire à ce type chaque genre qu'on a cru devoir confondre avec lui sous le nom général de Piéropodes. Le genre qui s’en rapproche le plus, est celui dont nous devons la découverte à MM. Péron et Lesueur, et l’établissement à M. Cuvier, sous le nom de Preumoderne. M. de Blainville, guidé par l’analoyie seule, pensait que dans cet animal les branchies doivent être sur les appendices locomoteurs comme dans les Clios, et non à la partie postérieure du corps, comme MM. Cuvier et Péron l’ont admis; pour le prouver, il se sert d’abord de l’analosie, en faisant voir que sous tous les autres rapports, il y a tant de ressemblance avec le C/io, qu'il doit en être de même pour les organes de la respiration. Il se sert ensuite de la différence qui existerait dans la structure de l’organe que MM. Cuvier et Péron regardent comme les branchies, le premier disant que ce sont des arbuscules tripirnés, et le second, que ce sont des lames bran- chiales. Enfin, il croit pouvoir appuyer son opinion sur l’observation directe, M. Cuvier ayant bien voulu lui permettre d'examiner un mo- ment l'individu qui a servi à ses observations, et M. de Flainville ayant vu sur les ailes du pneumoderne une disposition tout-à-fait sem- blable à ce qu’on trouve sur celle de Clio; d'où il conclut que, si l'on admet que, dans ce genre, ce sont les branchies, on doit en dire autant du Pneumoderne, el que, dans celte supposition , les appendices postérieurs de ce dernier animal Cevront être regardés comme des or- ganes de locomotion, M. de Blaisville termine ce qu'il avait à dire sur ce genre, en faisant observer que M. Péron a fait représenter l'animal à Penvers, c’est-à-dire, sens dessus dessous, et que c’est de cette fausse position donnée à l'animal qu’il a tiré le nom de Pneumo- derme capuchoné. Quoique le genre Cleodora, établi par M. Péron, ne soit connu que par uue très-courle descriplion et une figure incomplète de row, daus son Hist. nat. de la Jamaïque, il paraît cependant très-probable qu'il appartient réellement à cet ordre, quoique la partie postérieure du corps soit contenue dans une sorte d'étui gélatineux que M. de Blain- ville compare à l'épée du Calmar qui serait plus extérieure et plus engainante. Cela lui semble à peu près prouvé pour le genre Cymbulie, dout on doit la découverte et l'établissement à MA. Péron et Lesueur. 1816. (30) et que M. de Blainville a eu l'occasion d'observer, quoique incomplè- tement, dans la collection de ce dernier. Il pense que ces Messieurs ont aussi représenté cet animal sens dessus dessous, Quantau genre Æyale, NM. de Blainville se servant encore de la méthode d'analogie rationnelle , avait été porté + croire, d'après les descriptions qui existent de cet animal, qu'il pourrait bien ne pas même appartenir à la classe des Mollusques céphalées, et que plus probablement il devait être rapproché des Zirgules et autres genres de son ordre de Palliobranches. Mais l'examen détaillé qu'il a pu faire d'un de ces animaux, l'a conduit à d'autres idées qu'il se propose d'exposer dans un Mémoire particulier. M. de Blainville rapporte encore à cet ordre le genre Phylliroé, de MM. Péron et Lesueur, genre extrêmement remarquable dont il donne une description détaillée, et dans laquelle il montre que les organes que ces célèbres voyageurs ont repardés comme les tentacules, sont ana- logues à ce qu'on regarde comme les branchies dans le C/io , ete. Quant aux autres genres que M. Péron a cru devoir piacer dans cet ordre, M. de Blainville en fait également une analyse critique, et fait voir, 1. Que le genre Callianire n’est très-probablement, comme M. de Lamark l'a fait observer le premier , qu’un genre fort éloigné des. mol- lusques , et rapproché des Beroës ; 2.° Que les genres Firole et Carinaire dont nous devons aussi une connaissance plus exacte à MM. Péron et Lesuenr, doivent former, comme M. de Lamark l'a aussi établi le premier, une famille ou un ordre distinet très-rapproché de certains gastropodes de M. Cusier, dont ils ne différent bien sensiblement que parce que l’appendice locomo- teur est comprimé verticalement en une sorte de nageoire, au lieu d’être applati horisontalement; il existe même au bord inférieur de cet organe , une espèce de petite ventouse propre à fixer l'animal , ete. A ce sujet, M. de Blainville fait voir que M. Péron a encore caractérisé et figuré ces animaux renversés, c'est-à-dire le ventre en haut, ce qu'il rouve par l'observation directe de Forskaoll, par l’analosie tirée de (A position des yeux, des tentacules, et sur-tout de la coquille qui, dans la manière de voir de M. Péron , serait inférieure et contournée d’ar- rière en avant, au contraire de ce qui a lieu dans tous les mollusques couchylifères ; enfin en opposant à l'objection faite , qu’on a vu ces animaux nageant comme ils sont figurés, l'observation du /ymnée et du planorbe qui nagent la coquille en bas, sans que cependant on ait élevé de doute sur sa position dorsale. Eofin pour le genre Glaucus, sur lequel il y avait encore tant d'in- certitude, quoique Péron l'ait définitivement placé dans ses Ptéropodes, en supposant qu'il n’a pas de pied, M. de Blainville avance dans ce Mémoire (ce qu'il a fait voir en détail dans celui qu'il a lu depuis à la a (31) société sur l’ordre des Polybranches), que cet animal appartient à ce derüier ortlre, que c’estun véritable gastropode, comme M. Cuvier l'avait pour ainsi dire deviné, mais dont lui-même et tous les naturalistes avaient encore pris le dos pour le ventre, parce qu'il a aussi lhabi- l k ‘ JE be ; RE tude de nager renversé à la surface des eaux. L’extrait de ce troisième Mémoire de M. de Blainville, sur les animaux mollusques , sera inséré ; É ) ) dans le Builetin du mois de mars. B. V. RAR AA AS RAS AS Sur une nouvelle distribution des classes des Crustacés, des Myriapodes et des Arachnides; par le docteur Wizzrams ELFORD LEACH. Les 19 avril, 13 mai et 1er. juin 1814, le docteur Leach présenta à la Société Linnéenne de Londres, une nouvelle dispostion systématique de la grande classe d'animaux que Linné a désignés sous le nom gé- péral d'insectes, avec la distribution et les caractères des genres qui composent trois des groupes secondaires qu'on y établit aujourd’hui. Parmi ces genres, il en est un assez grand nombre entierement nou- veaux et beaucoup plusencore nouvellement distingués. Il subdivise tous les insectes en quatre classes, en prenant pour point de départ les organes de la respiration. A. Des Brauchies. DISONS Nero less 0c ia are ete UPS Cr Trcex. £. Des Trachées. Classe 11. Plus de 8 pieds; la tête distincte; 2 antennes, /es Myria- odes. Classe TIT. 6 où 8 pieds; la tête distincte; le thorax réuni; point HANMEDNES Mec eee cl LA IES 2 27ChmITeS Classe 1V. 6 pieds ; la tête distincte ; 2 antennes. . . . Les Insectes. La classe des Crustarés est ensuite divisée en deux sous-classes : la première, celle des Æntomostracés, que le docteur Leach regarde avec Juste raison comme n'étant pas suffisamment connus; la seconde, celle des Mulacostracés, dont il a fait une étude spéciale. Les yeux pédoneulss ou sessiles lui servent à établir dans cette der- niere sous-classe deux /egions : la première sousle nom de Podophtalmes; la seconde sous celui d'£driophthalmes. Enfin dans la première légion il adopte l'ancienne division des Brachyures et de Macroures. L'ordre des Brachyures offre ensuite deux premieres coupes, d'après la considération nouvelle du nombre des articulations de l’abdomen ou de la queue du mâle, qui n’est dans la première que de 5, celui de la femelle étant de 7, comme dans les deux sexes de la seconde, et qui ont l’une et l'autre les deux pieds antérieurs didactyles. ER RAT ne RER me 1816. Zoozocir. (32) Viennent ensuite deux divisions, dont la première a le têt rhom- boïdal ; les deux pieds antérieurs très-longs et Les doiyts un peu déliéchis, forment le caractère principal d'un nouveau genre qu'il nomme Lombus, établi avec une espece de Muja de M. Bosc, le M. Longimamus , et qui constitue à lui seul la première division. La seconde, qui eo diffère parce que le têt est tronqué postérieure- ment, et dont les pieds antérieurs du mâle sont alongés; ceux de la femelle étant médiocres, contient un plus grand nombre de genres sé- parés en trois subdivisions. Dans la première, qui a les antennes alongées et ciliées de chaque côlé ; le têt ovale alongé , le secoud des articles du pédipalpe le plus long, sont les caracteres du genre Corsize de Latreille. Le têt subcirculaire : l'orbite entier ; les ongles aigus flexueux, le second des articles du filet intérieur du second pédipalpe extérieur le plus court distinguent le genre Thu, formé par le docteur Leach avec le Cancer residuus de Herbst. Le têt de même forme, deux fissures à l'orbite ; les ongles droits; le second des articles de la branche interne du second pidipalpe externe le plus long, sont les caractères du nouveau genre Ætelecyclus; Cancer hippa de Montagu. Lin. trans, vol. x£. tab. 1. Daos la seconde subdivision, qui a les antennes médiocres, simples et les ongles des pieds postérieurs comprimés, natatoires; où l'orbite est entier et les ongles comprimés, comme dans le genre Portumnus de Leach; où l'orbite n’a seulement qu'une fissure, et les ongles pos- térieurs seulement sont sub-comprimés et aigus, comme dans le genre Carcinus, également nouvellement formé avec le Cancer monas des auteurs; quand l'orbite a deux fissures supérieures, les ongles posté- térieurs tres - comprimés, les deux pieds antérieurs inégaux, c'est le genre Portunus de Lamark ; enfin, si avec tous ces mêmes caractères les 2 pieds antérieurs sont inésaux, c’est le nouveau genre Lupa, formé aux dépens des Portunes de Fabricius et de quleques espèces nouvelles. la troisième subdivision ne coplient encore que le genre Maruta de Fabricius, qui a les antennes médiocres, PL et tous les 8 pieds postérieurs nataloires. ; l : Enfin, la quatrième subdivision a les antennes simples, courtes, les 8 pieds postérieurs semblables et simples; elle comprend trois genres ; si les 2 pieds antérieurs sont simples, inégaux, et que les antennes extérieures soient insérées entre l'angle des yeux et du front, c’est le genre Cancer, proprement dit, quia pour type le €. Pagus, les pieds étant de même forme; si les antennes sont insérées dans l'angle in- terne de l'orbite, c’est le, genre Xarrho, genre nouveau établi avec le Cancer floridus de Montagu ; enfin si les pieds antérieurs sont en crête et évaux, c’est le genre Calappe de Lamark. ( 33 La troisième coupe primaire de l’ordre des Brachyures a l'abdo- men de sept articles dans les deux sexes, etles deux pieds antérieurs didactyles. Sa première division , la troisième de l’ordre entier, a les . 8 pieds postérieurs simples semblables , et dans la première subdivision le têtest arqué antérieurement, les côtés convergent en formantun angle en avant et les pieds antérieurs sont inégaux. Si le palpe est porté à la partie interne du sommet de la branche externe du double pédipalpe externe : les ongles et les tibias non armés ; c’est le génre Pilumnus formé par le docteur Leach avec le C. hir- tellus de Pennant. Si au contraire le palpe est attaché au-dessous au lieu de l’être à l'extrémité du même organe, les ongles et les tibias étant épineux ; c’est le genre Gecarcinus, espèce d'Ocypode de Latreille. Dans la seconde subdivision le têt est quarré ou subquarré ; les yeux insérés sur le front. Le thorax est-il subquarré, et le pédoncule oculifère court, en même temps que la branche interne du double pédipalpe externe n’à qu'une articulation; c’est le genre Pénnotheres. Le pédoncule des yeux se prolonge-t-il au-delà des yeux, les deux pieds antérieurs étant inésaux ; c’est l'Ocypode. Le thorax étant de même forme, le pédoncule des eux ne les dépassant pas, si les pieds sont inégaux; c’est le genre Uca (Leach}), espèce d'Ocypode de Latreille, le C. Vocans major d'Herbst. Enfin, le genre Goneplax, établi également avec une espèce d’Ocypode (O. angulata), ne diffère du précédent que parce que les pieds antérieurs sont égaux. La troisième subdivision est formée du seul genre Grapsus; ses ca- ractères sont d’avoir le tèt subquarré et les yeux insérés dans ses angles antérieurs. La quatrième division a au moins les deux pieds postérieurs dorsaux. Sa première subdivision joint à ce caractère le pédoncule des yeux à deux articulations; elle n’est formée que du genre Æomola, en- tièrement nouveau, ainsi que l’espèce qui le constitue. La seconde subdivision a quatre pieds postérieurs dorsaux et le pédoncule des yeux d’une seule articulation. Si les quatre pieds pos- térieurs sont monodactyles, c'est le genre Dorippe; s'ils sont didac- tyles, c’est le Dromia. La cinquième division a le têt pointu en avant. Les 8 pieds pos- térieurs simples et semblables. Elle ne comprend que deux subdivi- sions : Ja premiere, qui a les doigts courbes ( déflexi ), comme le genre Eurynome, espèce de Cancer de Pennant; la seconde, dont les doigts ne sont pas courbes (non déflexi). Le premier article des antennes non dilaté et les deux premiers presque égaux, la première paire de pieds antérieurs à peine plus grosse que les autres, forment les carac- tères distinctifs du genre Afaja. La paire de pieds antérieurs sensi- Livraison de mars. 5 1816. (34) blement plus grosse, les ongles dentelés intérieurement, le têt villeux, distinguent le nouveau genre Pisa, établi par le docteur Izeach pour quelques espèces de Maja de Latreille, et dans lequel il comprend son genre Ælastus précédemment établi. Enfin, le premier article des antennes externes dilaté: le thorax subtuberculé avec des appendites latéraux en forme de fer de lance derrière les yeux, caractérise le genre Hyas, formé encore de quelques espèces de Maja et d’Inachus de Fabricius. La troisième coupe primaire de l'ordre des Brachyures a pour ca- ractères d’avoir six articles à l'abdomen dans les deux sexes, et les cinq pieds antérieurs didactyles ; sa première division, sixième de tout l'ordre, a les seconde, troisième, quatrième et cinquième paires de pattes semblables et grêles. Les espèces qui ont les yeux rétractiles forment le genre /r7achus ; celles qui ont les yeux non rétractiles euvent avoir le rostre ou la partie antérieure du têt bifide, comme dans É genre Macropodia où Macropus de Latreille, ou le rostre enter, comme le genre Lepropodia, dont le type est le C. Sagittarius d’Herbst. Enfin la septième division a la cinquième paire de pieds très-petite et comme inutile, elle ne comprend que le genre Lirhodes âe Latreille. La quatrième coupe primaire n’a ste que cinq articles à l'abdomen ; du moms dans la femelle : car il paraît que le mâle n’est pas connu; elle ne contient qu’un seul genre, dont le têt est pointu antérieure- ment : c’est le genre Pactolus. Enfin la cinquième et dernière coupe a encore un article de moins à l'abdomen, c’est-à-dire quatre dans chaque sexe, et les deux pieds antérieurs didactyles. Le genre Leucosia a le thorax rond et rhom- boïdal ; le docteur Leach fait observer que ce genre a besoin d'être étudié; et le genre 1xa, qui est le-dernier de cet ordre, n'en diffère essentiellement que parce que le thorax est très-large transversalement et presque cylindrique. 11 est établi avec le C. cylimdricus de Linné. ORDRE Il. Les Macroures. Cet ordre contient les familles des Paguriens, des Palinuriens, des Astacins et des Squillaires de Tatreille. Synopsis des genres. A. La queue pourvue de chaque côté d’appendices simples ; Division L Dix pieds, dont la paire antérieure plus grande, est didactyle. L'abdomen menbraneux, la queue à trois articulations distinguent le genre Pagurus. AEUE L'abdomen crustacé, la queue triarticulée, G. Birgus, genre nou- veau établi par le docteur Leach avec le Pagurus Latro .de Fabr. B. La queue ayant de chaque côté des appendices foliacés, formant une nageoire flabelliforme. (35) a. Les antennes intérieures avec de très-longs pédoncules. Division II. Les antennes extérieures squammiformes ; les dix pieds semblables et simples. Le tarse des pieds postérieurs prolongé inférieurement en une sorte de doigt et les yeux non marginaux, insérés près des antennes exté- rieures. G. Scy/larus. Fab. Les tarses des pieds postérieurs simples; les yeux insérés dans les angles antérieurs du thorax G. Thenus, genre nouveau, formé d’une espèce de l’Inde et du Scyllarus orientalis de Latreille. Division II. Les antennes extériqures sétacées, très-longues, les ieds comme dans la division précédente, Elle ne comprend que le genre Palinurus. Dald. Division IF. Les antennes de même forme ; dix pieds, la paire antérieure didactyle ; la cinquième fausse : le premier article de la branche interne du double pédipalpe externe élargi intérieurement, le têt subquarré. G. Porcellana. Le têt ovale, le premier article de la branche interne du double pédipalpe externe simple, G. Galathæa. b. Antennes intérieures portées sur des pédoncules médiocres. Divison V. La lamelle extérieure de la queue simple ; les antennes insérées dans la même ligne horizontale, les internes composés de deux soies, les extérieures simples; dix pieds. Les pieds antérieures didactyles et le pouce raccourci, G. Gebia. (Leach) Cancer astacus stellatus, Montagu. Trans. Lin. Soc. IX. Les quatre pieds antérieurs didactyles, la troisième paire monodac- tyle, G. Callianassa, genre nouveau , formé avec le Cancer subterraneus e Montagu. Les quatre pieds antérieurs didactyles, la troisième paire simple. Genre Axius, établi par le docteur Leach sur une nouvelle espèce de crustacé de la mer Britannique. Division V1. La lamelle extérieure de la queue bipartite : les an- tennes insérées sur la même ligne horizontale, les intérieures de deux soies, le premier article du pédoncule des extérieures ayant une écaille en forme d'épine; dix pieds. La paire antérieure plus grande, didactyle,. Les yeux subglobuleux n'étant pas plus gros que leur pédon- cule. G. Astacus. Les yeux réniformes, beaucoupet subitement plusgros que les pédon- cules. G. Nephrops, établi par Leach, avec le C. Norwegicus de Linné. Division VII. Les antennes extérieures ayant une grande écaille élargie à la base; le dernier article de l'abdomen prolongé antérieu- rement et postérieurement; dix pieds. Subdivision I. Les antennes extérieures insérées au-dessous des inté- rieures composées de deux branches; la lamelle extérieure de la queue divisée en deux, 1816, / (36 ) Le dernier article des quatre pieds antérieurs fendu; la troisième paire de pieds plus grande, inégale, adactyle. G. Æ#yu. Nouveau genre pour une nouvelle espèce. Subdivision II. Les antennes insérées presque dans une même ligne horizontale; les intérieures de deux branches. La lamelle extérieure de la queue entière. Les deux pieds antérieurs plus grands et monodactyles. G. Crangon. Subdivision III. Les antennes extérieures insérées sous les intérieures composées de deux branches. La lamelle extérieure de la queue entière. * La branche supérieure des antennes externes excavée inférieure- ment. Les ongles subépineux. La paire antérieure des pieds adactyle ; la dernière inégale didac- tyle. G. Pandalus. Genrenouveau établi pour une espèce inédite des mers Britanniques. Les quatre pieds antérieurs didactyles. Le dernier article des palpes pédiformes beaucoup plus court que le pénultième. G. Æippolyte. Genre également nouveau formé avec des espèces inédites. Les quatre pieds antérieurs didactyles ; le dernier article des palpes pédilormes trois fois plus long que le pénultième. G. Æ/phœus. ** La branche supérieure des antennes internes non excavée; les ongles lisses; les six pieds antérieurs didactyles. G. Penœus. $Subdivision IF. Les antennes extérieures insérées au-dessous des intérieures, composées de trois branches; la lamelle extérieure de la queue entière ; les quatre pieds antérieurs didactyles ; la première paire la plus petite : Genre Palæmon. Les quatre pieds antérieurs didactyles; la première paire la plus grande : G. Æzhanas, senre nouveau, formé d’une nouvelle espèce inédite. Diision V1I1. Les antennes extérieures insérées sous les intérieures, et pourvues d’une grande écaille à leur base: seize pieds. Les pieds bifides, le dernier article de la branche interne de la paire antérieure comprimé et d’un seul article, G. Mysis. C. La queue terminée par deux soies. Division IX. Douze pieds; les deux antennes bifides à l'extrémité. Le thorax pourvu antérieurement d’une pointe mobile; la première paire des pieds plus longue, et simple: les autres égales, plus éloignées, ayant leur dernier article bifide. G. Nebalia. Genre nouveau établi pour une espèce de crustacés dont quelques auteurs ont fait un Cancer, d'autres un Mysis, et même un Monoculus. | Quant au genre Squilla, le docteur Leach paraît ne pas-trop savoir, où le placer. Lécion I. Edriophthalmes. Le docteur Leach commence l'exposition des genres qu'il range dans: cette division, par l'observation générale que M. Latreille considère les: (37) animaux qui composent la première et la seconde section comme une famille des Macroures; mais qu'avec les nouveaux genres que le docteur Leach fait connaître , il est indubitable qu'il serait d’une autre opinion. Section I. Le corps comprimé latéralement ; quatorze pieds : an- tennes? une de chaque côté insérées sur le front; la queue pourvue de styles. G. Phronyma. Section IL. Le corps comprimé latéralement; quatorze pieds pourvus de hanches lamelliformes ; quatre antennes insérées par paires; la queue avec des styles. Division I. Quatre antennes articulées, le dernier article formé d’un grand nombre de segmens : les supérieures très-courtes. Les antennes antérieures plus courtes que les articles basilaires des inférieures. G. Talitrus. Les antennes supérieures pas plus longues que les deux articles basilaires des inférieures. G. Orchesia, Genre nouveau établi avec une espèce du genre précédent. Division IL. Quaire antennes de quatre articles ; le dernier article formé de plusieurs articulations, les supérieures assez courtes, Les quatre pieds antérieurs monodactyles; une serre petite, comprimée. G, 4tylus (Leach.) Gam. Carinatus. (Fabr.) Division III. Autennes de quatre articulations ; le dernier article formé de plusieurs; les supérieures plus longues ; les quatre pieds anté- rieurs presque égaux , monodactyles, la serre comprimée. G. Dexa- mine. (Leach.) Gam. Spinosus. (Montag.) La paire de pieds antérieurs didactyle ; le pouce articulé, la seconde paire monodactyle, G. Leu- cothoë,. C’est encore un genre nouveau établi surune espèce de Cancer, C. articulatus de Montagu. Division IF. Les antennes quadri-articulées , le dernier article formé de plusieurs articulations ; les supérieures plus longues. Subdivision I. Les quatre pieds antérieurs monodactyles ; la seconde paire avec une pince fort large et comprimée ; le doigt de la seconde aire de pieds fléchi en dedans. G. Melita. Canc. palmatus. Montag. M. palmatus. (Leach ). Le doigt de la seconde paire de pieds fléchi vers le côté antérieur. G. Mæera. (Leach). EC. Gammarus grossimanus. Montag. IRrNlaine Soc. x 97- it 48-70: L Subdivision IL. Les deux paires de pieds antérieurs monodactyles et semblables. Les antennes supérieures pourvues d'une petite soie à la base du quatrième article. G. Gammarus. Les antennes supérieures sim- ples, les mains ovales. G. Ampithoë. (Leach.) C. rubricatus. Montag. Lin. Soc. Trans. 1x. 99: Division F. Antennes de quatre articles, les inférieures plus lon- ques , en forme de pieds ; les quatre pieds antérieurs monodactyles. Subdivision I. La seconde pare de pieds ayant une pince fort grande, 1816. (38) : les yeux proéminens, G. Podocerus. (Leach). Pod. variegatus. Leach. Edin. Encycel. vir. 453. Les yeux non proéminens. G. Jassa. (Leach. ) Jas. Pulchella. Leach. Edin. Encycl. vir. 53. Subdivision IE. La seconde paire de pieds ayant une pince petite. G. Corophium. ( Latr.) Section LIT. Le corps déprimé; quatre antennes; quatorze pieds, A. La queue non armée. Division I. Toutes les articulations du corps pédigères. Subdivision I. Le corps linéaire. Tous les pieds très-forts, onguiculés, les troisième et quatrième paires appendiculées. G. Proto. (Leach.) Les troisième et quatrième paires fausses. G. Caprella. Subdivision IL. Le corps large. G. Larunda. (Leach.) Picnos. Ceti. (Fabr.) Division IL. Tous les segmens du corps ne portant pas de pieds ; les troisième et quatrième articles des antennes extérieures égaux ; le corps ovale. G. Zdotea. Le troisième article des antennes extérieures plus long que le quatrième. G. Szenosoma. (Leach.) Onisc. linearis. (Penn.) B. La queue pourvue d’une ou deux lamelles de chaque côté. Division IT. Les antennes insérées presque dans une même ligne horizontale ; les antennes intérieures un peu plus longues; les deux pieds antérieurs submonodactyles. G. Anthura. Division IF. Les antennes par paires , placées l’une sur l'autre. Subdivision I. La queue pourvue d’une seule lamelle de chaque côté, ayant un appendice courbe, comprimé. G. Campecopæa, Vappendice de la queue droit et subcomprimé. G. Næsa. Subdivision IT. Deux lamelles de chaque côté de la queue, * Les antennes supérieures ayant un pédoncule très-ample ; les on- gles bifides; la queue échancrée ; les appendices comprimés non foliacés. G. Cymodice : la queue échancrée ; les appendices comprimés , fo- liacés. G. Dynamene. La queue entière ; les appendices comprimés , foliacés. G. Sphæroma. * Les antennes supérieures ayant un pédoncule très-ample ; les ongles simples : Yeux granulés , grands, latéraux. G. Eurydice : Yeux granulés ; la tête de la largeur du premier segment du corps. G. Zym- noria : Yeux obscurs ; la tête plus étroite que le premier segment du corps. G. Cymothoa. C. La queue terminée par deux soies, Division V...... G. Apseudes, D. La queue stylifère. Division V1. Les antennes antérieures distinctes, Subdivision I. Les styles de la queue saillans ; les er antérieurs monodactyles. Ongles bifides. G. Janira : ongles simples, G. Asellus. Subdivision IT. Les styles de la queue non saillans ; les pieds antc- rieurs simples. G. Jœra. (591) Division VII. Antennes internes non distinctes. Subdivision Æ Les deux styles de la queue de deux branches; le der- nier article des antennes multiarticulées. G. ZLigia. Subdivision II. Quatre styles à la queue ; les latéraux biarticulés. * Le corps ne pouvant se contracter en boule; huit articles aux an- tennes extérieures qui sont nues à la base ; la queue brusquement plus étroite que le corps. G. Philoscia. Les antennes extérieures insérées sous le bord antérieur de la tête. G. Oniscus. b. Sept articles aux antennes extérieures; qui sont insérées sous la tête. G. Porcellio. ** Le corps pouvant se contracter en boule; les antennes extérieures de sept articles, et insérées sous le bord de la tête. G. 4rmadillo. Casse II. Les Myriapodes. Ordre I. Chilognathes (Latr.) Les machoires nulles, les palpes non distincts ; les lèvres non armées. Fam. I. Les Glomerides. ( Latr. ) Le corps pouvant se rouler en boule ; les antennes insérées sur le bord supérieur de la tête; les veux distincts ; seize paires de pattes. G. Glomerts. 1 F. II. Les Julides. Le corps ne pouvant se rouler en boule ; les antennes et les yeux comme dans la famille précédente ; le corps serpentiforme , cylindrique, le second article des antennes plus long ue le troisième. G. Julus. . M. Leach, en faisant l'observation préliminaire , que le nombre des pattes très-variable dans la même espèce de ce genre, ne peut être un caractère spécifique suffisant; décrit sept espèces, dont cinq nouvelles, d’après la couleur, la grandeur et la forme du dernier anneau. Le corps linéaire , déprimé , chaque segment comprimé latéralement, rebordé , et le second article de l'antenne plus court que le troisième, G. Craspedosoma. (Leach). F. III. Les Polydesmides. Les yeux non visibles. G. Polydesmus. (Latr.). Jul. complanatus. ( Lin.) et G. Pollyxenus. (Latr. ). Ord. II. Les Syrgnathes (Latr.) Les deux mâchoires distinctes , réunies à la base, deux palpes maxillaires filiformes ; deux palpes la- biaux terminés par un ongle. F. 1. Les Cermatides. Chaque segment du corps tetrapode. G. Cer- imatis (Ilig. ) Scutigera. (Latr.) F. II. Les Scolopendrides. Chaque segment dipode, la paire de peds postérieure manifestement plus grande que les autres. Section I. Vingt-un pieds de chaque côté, G. Scolopendræ que le docteur Leach subdivise en trois sections d’après la forme des segmens du corps, et le G. Cryprops, qui ne paraît guère différer des véritables Scolopendres que par l'absence des yeux. 1816. C4) F. III. Les Geophilides. Chaque segment du corps n'ayant que deux pieds, les deux postérieurs n'étant pas manifestement plus grands que les autres. Cette famille nouvelle ne comprend que le genre Geophilus établi sur des espèces nouvellement observées, et quelques autres anciennement connues, comme le S. electrica. (Gm. } Czasse III. Les Arachnides. M. Leach retire de cette classe, telle que M. Latreille l'admet, non seulement les Tesraceres et les Myriapodes, comme on vient de le voir, mais aussi ses Parasites et ses Thysanoures, qu'il regarde comme de véritables insectes, et y ajoute au contraire le genre Nycteribia. Sub-class. I. Cepholostomates. L’os frontal réuni à la tête ; 8 ou 6 pieds, * Les hanches , les cuisses, les tibias et les tarses de formes diffé- rentes. - O. I. Les Podosomates. Le corps de quatre articles et comme formé par la jonction des hanches; la bouche tubuleuse ; quatre yeux portés sur autant de tubercules, huit pieds. | Fam. I. Les Pycnogonides. Les mandibules nulles. G. Pycrogonum et Phoxichilus. (Latr. ). she FE. II. Les Nymphonides. Deux mandibules biarticulées didactyles. GC. Ammothea.( Leach ) zool. Miscell. 1.54. t. 15. ne différant guère du genre Nymphon. (Fabr.) que parce que les palpes ont neuf articles au lieu de six, et par quelques autres caractères assez minutieux. O. II. Les Polymerosomates. Huit pieds ; deux, quatre, six ou huit yeux ; le corps formé d’une série de segmens ; Pabdomen non pédon- dulé; la bouche armée de mandibules didactyles et de mâchoires : huit pieds. : Fam. 1. Les Sironides. Les palpes simples : les mandibules di- dactyles. G. Siro. (Latr.) Fam. IL. Les Scorpionides. Les mandibules didactyles : les pieds semblables : palpes en forme de bras. Sous-Fam. I La queue nulle : 2 ou 4 yeux. G. Obisium (Illig.) Chelifer (Latr.) et Chclifer (Geofl.) Sous-Fam. 11 Ta queue articulée, alongée, terminée par un ongle recourbé ; 6 où 8 yeux. G. Buthus (Latr.) et Scorpio (id.) Jam. I. Les Tarentulides : les mandibules monodactyles : les 2 pieds antérieurs très-orêles, les G postérieurs semblables : 8 yeux : les palpes en forme de bras. Sous-Fum. I. La queue filiforme. G. Teliphronus (Latr.) Sous-lam. IL. La queue nulle. G. Tarentula (Fabr.) Ord. III. Les Dimérosomates. Le corps formé de 2 segmens : l’ab- domen pédonculé : la bouche armée de mandibules et de machoires : 6 ou 8 yeux : 8 pieds. (41) Fam. I. Les Solpugides. 4 yeux : l'anus simple. G. So/puga. (Fab.) Galeodes. (Latr. ) Fam. 11. Les Phalangides. 2 yeux. L’anus simple. G. Phalangium. Fam. lil, Les Aranéides.(Latr.) 6 ou 8 yeux : anusayant des papilles- Pour plus de détails, le D' Leach renvoie aux ouvrages de M. Latreille. ** Les hanches, les cuisses, les tibias et les tarses n'étant pas distincts par une forme spéciale. Ord. IV. Les Monomerosomates. Le,corps formé d’unsegment uni- que : la bouche souvent rostriforme , quelquefois pourvue de mâchoires et de mandibules : 8 ou G pieds. Fam. I. Les Trombidides. La bouche avec des mâchoires : les palpes portés à l'extrémité d’un appendice mobile. $ous-fam. L. 2 yeux portés sur un pedoncule : le corps comme par- tagé en deux par une ligne transverse : la partie antérieure portant la bouche, les yeux et les 4 pieds antérieurs, G. Trombidium (Fabr.) et G. Ocypete (Leach.) espèce de Tromb. n'ayant que 6 pieds. Sous-fam. Il. Les yeux sessiles. Le corps n'offrant pas de subdivi- sion. G. Erythrœus. (Lat.) Fam. 11. Les Gammasides. La bouche munie de mâchoires : les palpes simples, avancés. G. Gammasus. (Lat.) Fam. 111. Les Acarides. La bouche munie de mandibules. Les palpes simples, très-courts non avancés. G. Oribita (Latr.), et Æcarus. (Lin.) Fam. IV. Les Ixodides. La bouche avec un rostre : les yeux cachés et obscurs. $Sous-/am. 1. Les palpes et lef rostre saillants. G. Æ4rgas. (Latr.) et /xodes. (Latr.) Sous-fam. II. Les palpes et le rostre cachés. G. Uropoda. (Latr.) Fam. VW. Les Cheyletides. La bouche ayant un rostre : les yeux dis- tüincts. Celle tribu, qui contient les G. Cheyletus, Smaris, Bdella et Sar- coptes de Latreille, a, suivant le D' Leach, besoin d’être encore étudiée. sect. II. Les pieds nataloires. Lam. 1. Les Eylaides. La bouche ayant des mandibules. G. Eylaïs. ( Latr. ) Fam. 11, Les Hydrachnides. La bouche sans mandibules. G. Æy- drachna. (Mull.) et Limnochares. (Latr.) Sub-class. 11. Notostomates. Cette classe ne contient que le G. Nyezeribia de Latreille, mais que le D° Leach soupconne devoir former deux genres distincts. ERRAT'A. — Page 51, ligne 26, Archmides, lisez Arachnides. Pag. 52, lig. 5, Lombus, lisez Lambrus; lig. 5, Longimamus, lisez Longimanus: lig. 7, ;, lisez ,;lig.12, Corsie, lisez Corystes; li. 18, Pidipalpe, lisez Pédipalpe; lg. 22, où, lisez ou; lig. 24, où, lisez ou; lig. 26, monas, lisez mœnas; lig. 29, Lamark, lisez Fabricius; lig. 59, Pagus, lisez Pagurus. B. V. msn Livraison de mars. 6 1016. Puysique. Institut. Décembre 1815. (42) Mémoire sur l'écoulement des fluides par des orifices en minces parois, et par des ajutages appliqués à ces orifives ; par M. HACHETTE. On se contentera de donner ici les conclusions qui terminent ce Mémoire, sans entrer dans le détail des expériences sur lesquelles elles sont fondées. 1°. Les quantités d’eau qui s’écoulent par des orifices en minces parois planes, de même surface, varient en temps égaux et à hauteur égale de niveau, avec la forme de l’orifice : c’est seulement pour des formes particulières d'orifice, que ces quantités d’eau écoulées en temps égaux et pour un niveau constant, ne varient pas. Ce dernier cas est le seul dont les auteurs hydrauliques aient parlé. 2°. A hauteur égale de niveau au-dessus du centre d’un orifice circu- laire en minces parois, l'aire de la section contractée de la veine fluide qui sort par cel orifice, augmente lorsque le diamètre de l'orifice diminue. 5°. La ligne décrite par la molécule d'eau placée au centre d'un orifice en minces parois, ou la ligne centrale de la veine qui s'écoule par cet orifice , ne diffère pas sensiblement de la parabole, sur une longueur plus ou moins grande du jet, qui dépend des dimensions de l'orifice et de la hauteur du niveau du liquide dans le vase. ( On a marqué de rouge sur les dessius joints au Mémoire , les courbes dé- crites par les centres des orifices circulaires, elliptiques, triangulaires, carrés, pour faire voir l'identité de ces courbes ). 4°. La principalé cause des phénomènes observés jusqu’à présent sur les écoulemens par les ajutages cylindriques et coniques, est la force de cohésion qui fait adhérer le fluide aux parois de ces ajutages, et la veine fluide à ces mêmes parois mouillées. Ces phénomènes ont lieu dans le vide comme dans un milieu dense ou raréfié. 5e, Quelle que soit l'adhésion d'une veine fluide en mouvement contre les parois mouillées d’un ajutage, cette adhésion cesse pour une pression correspondante à , une vitesse déterminée du liquide ; son action commence pour toutes les pressions moindres que celle-là, pourvu qu'on ait d'abord élabli le contact de la veine fluide et des arois de l'ajutage. ! 6°. Quelle que soit l'attraction des molécules liquides en mouve- ment, on peut-déterminer par expérience la vitesse qu'on doit donner à l'une des parlies de la veine fluide, pour qu'il y ait séparation et division des molécules liquides dans l’autre partie de la même veine. ( Cette expérience se fait au moyen d'un syphon. Foyez la Correspondance sur l’École polytechnique, tom. I, pag. 31, année 1804). \ 7°. L'aire de la section contractée de la veine qui sort par un orifice circulaire en minces parois, diminue dans le cas où la surface de (4) lorifice en contact avec le liquide contenu dans le vase , est convexe ; elle augmente lorsque cette surface de convexe devient concave ; elle augmente encore pour l'orifice concave. Cette proposition explique comment on a trouvé pour l'aire de la section contractée de la “veine qui sort par un orifice circulaire en minces parois, les nombres compris entre r et o, 5r , l’aire de l’orifice étant l'unité. 8. Les dessins joints au Mémoire contienvent la description exacte des surfaces des veines fluides qui s’écoulent sous un niveau constant et en minces parois planes, par les orifices des formes suivantes : le cercle, l'éllipse, le triangle équilatéral et le carré. Les contours et les lignes principales de ces surfaces sont projetés sur trois plans rectangulaires. SR RSS AS ASS Recherches sur l Acide prussique, par MT. Gay-Lussac. ARTICLE [. De l’Acide chlorocyanijue. M. Gay-Lussac donne le nom d'acide chlorocyanique à l'acide prus- y P ‘ sique oxygéné de M. Berthollet, par la raison qu'il est composé de chlore et de cyanogène. Dans l’état actuel de la science, le meilleur procédé qu'on puisse employer pour le préparer est le suivant : Préparation. On fait passer un courant de chlore dans une solution d'acide hydrocyanique jusqu’à ce qu’elle décolore le sulfate d'indiso, puis on absorbe l'excès de chlore en l’agitant avec du mercure, Après ce traitement, la liqueur ne contient plus que de l'acide hydrochlorique et de l'acide hydrocyanique. Si on la distille à une douce chaleur, une portion de ce dernier décompose l’eau, et se réduit en hydrochlo- rate d'ammoniaque, qui reste dans la cornue, et en gaz carbonique, qui se dégage avec la portion d'acide chlorocyanique non décomposé. On recueille ce gaz sur le mercure. Lacide chlorocyanique r’existe à l'état gazeux, à la pression et à la température ordinaires, qu'autant qu'il est melangé avec un gaz per- manent; c’est ce que démontre l'expérience que nous allons rapporter. M. Gay-Lussac ayant mis du mercure dans un flacon jusqu'aux trois quarts de sa capacité, et ayant rempli l’autre quart de la solution des acides hydrochlorique et chlorocyanique, a renversé le vase dans un bain de mercure, et a exposé l'appareil au vide; une partie du liquide s’est réduite en gaz, et a expulsé non seulement le mercure du flacon, mais encore le liquide qui ne s'était pas gazéifié; en rétablissant la pression atmosphérique, tout le gaz produit s’est liquéfié. Conséquem- ment si l’on veut étudier les propriétés de l'acide chlorocyanique, on est obligé de le mélanger avec un gaz. M. Gay-Lussac a fait ses recherches sur le mélange de cet acide avec le gaz carbonique, dont nous avous indiqué plus haut la préparation. SRE LA PDO EDR A 1016. Cuimie, (44) Propriétés. L'acide chlorocyanique à l'état gazeux est incolore, son odeur est très-vive ; ilirrite fortement la membrane pituitaire ; il rougit le tournesol ; il n’est pas inflammable, et ne détone pas quand on l’a mé- langé avec le double de son volume de gaz oxygène ou de gaz hydrogène. Sa densité , déterminée par le calcul, est de 2,111 Sa solution aqueuse ne précipite pas le nitrate d'argent ni l’eau de barite. Les alcalis l’absorbent en totalité, mais il en faut un excès pour en faire disparaitre l’odeur. Si l’on ajoute un acide au liquide alcalin, il se produit alors du gaz acide carbonique qui se dégage, et de l'ammo- niaque qui reste dans la liqueur. Quoique les alcalis absorbent l'acide chlorocyanique sans le réduire en acide carbonique et en ammoniaque , il paraît cependant qu'ils exercent sur les élémens de ces composés une aclion qui s'oppose à ce qu'on obtienne un précipité vert lorsqu'on mêle le chlorocyanate de potasse avec les dissolutions de fer au mi- nimum. Pour obtenir ce précipité il faut commencer par mêler l'acide chlorocyanique avec la dissolution de fer, ajouter ensuite un peu de potasse, puis un peu d'acide, À Nature de l'acide chlorocyanique. L'acide chlorocyanique contient certainement du chlore ; à la vérité il ne précipite pas le nitrate d'ar- gent, mais si on le mêle à la potasse, puis à l'acide nitrique, il se dé- pose sur-le-champ du chlorure de ce métal. D'un autre côté M. Ber- thollet a démontré que l'azote et le carbone entraient dans sa com- position ; il reste à rechercher si l'acide chlorocyanique ne contient pas d’autres corps, ensuite dans quelle proportion ses élémens se trouvent unis, puisqu'elle est la condensation qu'ils ont éprouvée par la com- binaison. L’acide chlorocyanique n'est brûlé par l'oxygène qu'autant qu'on ajoute au mélange un peu d'hydrogène; la flamme produite est d’un blanc bleuâtre ; elle est accompagnée d’une vapeur blanchâtre, épaisse, qui a une odeur nitreuse; et le mercure contenu dans l’eudiomètre est attaqué. M. Gay -Lussac tire les conclusions suivantes de plusieurs expériences. 1.9 Un volume de gaz chlorocyanique produit, en brülant, un volume de gaz acide carbonique égal au sien ( abstraction faite de celui auquel il était mélangé). 2.0 L'oxygène employé se retrouve, à deux ou trois centièmes près, dans l’eau et l'acide carbonique produits, ce qui prouve que l'acide chlorocyanique ne contient ni hydrogène ni oxygène. 3.0 Que le volume d'azote qu’on obtient est égal à Ia moitié de l'acide chlorocyanique analysé; il suit de là et de la première conclusion, qu'un volume d'acide chlorocyanique contient un demi-volume de gaz azote et un volume de carbone, ce qui est la proportion où ces corps se trouvent dans le cyanogène, (45) Détermination de la proportion du chlore, V'acide chlorocyanique uni à la potasse, puis mêlé à un acide, se réduit en entier, au moyen d'une décomposition d’eau, en ammoniaque, en acide carbonique et en acide hydrochlorique. Puisqu'un volume d'acide chlorocyanique produit un volume d'acide carbonique, l'eau décomposée doit représenter deux volumes d'hydrogène ; or un volume d'acide chlorocyanique contenant un demi-volume d'azote, ce demi-volume doit absorber un volume et demi d'hydrogène pour former de l’'ammoniaque; conséquemment le demi-volume d'hydrogène restant doit saturer un demi-volume de chlore pour former un volume d'acide hydrochlorique ; d'où il suit que l'acide chlorocyanique volume de carbone, volume d’azote, volume de chlore ; 1 moyen de l’eau, par l’action successive d'un alcali est formé de en le lequel se réduit, a et d’un acide, en pe 1 volume de gaz hydrochlorique, 1 volume de gaz carbonique, 1 volume de gaz ammoniaque. Expérience directe pour déterminer la condensation des élémens de l'acide chlorocyanique. Lorsqu'on traite à chaud dans une petite cloche de verre du gaz chlorocyanique par l’antimoine, il se produit du chlo- rure de ce mélal; la condensation est égale à la moitié du volume de l’acide chlorocyanique, et l’on trouve dans le résidu, avec l'acide carbonique qui existait dans le mélange gazeux avant l’expérience, une quantité de cyanogène égale, à la moitié du volume de l'acide chloro- cyanique; d'où il résulte qu'un volume de gaz chlorocyanique = volume de chlore, = volume de cyanogène ; 1 volume de carbone, : d'azote, de chlore. est formé de { ou bien de {2 5 D'après ces résultats, la densité de l'acide chloroc yanique doit être Ja demi-somme des densités du cyanogène et du chlore, c'est-à-dire 2 DITS IL est bien remarquable de voir le chlore suivre la même loi que l'hydrogène dans sa combinaison avec le cyanogène. En effet un volume d'hydrogène, en s’uvissant à un volume de cyanogène, produit deux volumes d'acide hydrocyanique, comme un volume de chlore et un volume de cyanogène en produisent deux d'acide chlorocyanique, C. RAA AS AA AA A 1816. Puysiozocrtr. Institut. 26 décembre 1815. ( 46 ) Extrait d'un rapport fait par M. HALLÉ sur un Mémoire de M. Magendie, relatif à la déglutition de l'air. L: Mémoire de M. Magendie sur la déglutition de l’air est une suite naturelle de ceux qu'il a lus précédemment sur le mécanisme du vo- missement. Ce physiologiste avait remarqué dans sés expériences sur le vomissement , que cette opération était précédée d'efforts pendant lesquels l'estomac se gonflait immédiatement après un mouvement de déglutition exécuté par l'animal , et que ce phénomène précédait le vomissement. Ces eflorts lui parurent être les mêmes que ceux qui accompagnent les nausées que l’on éprouve communément avant de vomir, et il présuma dès-lors qu'il se faïsaif dans cé moment une dé- glutition d'air qui était évidemment la cause de ladilatation de l'estomac, observée constamment dans ces circonstances. : Ces considérations semblaient présenter le phénomène comme une des conditions à l'aide desquelles s’opere le vomissement ; et outre cela il se ralliait encore à un assez grand nombre d'autres observations non moins intéressantes, qui accompagnent diverses opérations de l'économie animale. Plusieurs physiologistes avaient essayé avec succès d'exécuter eux- mêmes la déglutition de l'air, et s’en étaient servi pour se provoquer à vomir; c'est ce qu'avait fait, peut-être le premier , M. Gosse de Genève. Plusieurs autres, et M. Magendie Iui-même, avaient fait des tentatives semblables, et la plupart avaient remarqué que cette déelu- tilion amenait des nausées et tourmentait l'estomac jusqu’à ce qu'il se fût débarrassé par le vomissement, Depuis, un jeune conscrit, dans le dessein de se soustraire à la ré- quisition qui l'appelait aux armées ,.avait donné Texemple de cette fa- cullé portée au point, non seulement de distendre l'estomac , mais d'étendre jusqu'aux intestins cette distension, de manière à simuler une tympanite, avec un état d'angoisse qui présentait l'aspect d’une ma- ladie très-grave. 11 se débarrassait ensuite de l'air qu'il avait ainsi accumulé par les éructations , et en parlie par les voies inférieures. Son secret ne tarda pas à être deviné; , mais il fallut toute l'attention et l'intelligence de jeunes gens ayides d'instruction , pour parvenir à dévoiler cet artifice singulier. Plusieurs maladies présentent des phénomènes analogues. Nous avons vu des allernatives de déglutition semblables et d’éructations dans des affections hystériques. La tuméfaction de la région épigastrique par des vents et des éructations, pareilles aux éructations hystériques sont très-communes dans les maladies hypocondriaques ;, et nous avons en (47) ce moment, sous les yeux, un exemple de gonuflement d'estomac suivi d'un torrent d'éructalions se réitérant avec une impétuosité re-: marquable dans une dame âgée, affectée d'engorgement qui troublent les digestions et qui gênent le passage des alimens dans le duodenum. Les sympathies couuues de la gorge avec l'estomat, de l'un et de l'autre avec l’uterus etavec le centre nerveux épigastrique où cœliaque, paraissent être en effet une source de flatulences très-Communes dans un grand nombre de maladies, soit des voies alimentaires , soit ner- veuses el spasmodiques. Mais ces exemples et ces analogies ne pouvaient encore êlre regardés que comme des mdices de ce que M. Magendie se proposait de cons- tater, et n'en était point une démonstration immédiate. Les expériences faites sur les animaux par M. Magendie, lui ont montré ce qu'il cherchait avec toute l'évidence qu'il pouvait désirer. Nous avons répété ensuite avec lui les épreuves dont il:a annoncé les résultats dans son Mémoire; nous allons décrire avec exactitude tout ce qui s'est passé Sous nos yeux. | Les vomissemens se provoquent aisément chez les animaux, soit en excitant la surface extérieure de l'estomac mis à nud, soit en in- Jectant dans les veines un liquide chargé d'un vomitif tel que le zar- trile de potasse el d'antimoine. Ces deux procédés ont l'avantage de ne point agir immédiatement sur les organes de la déglutition et de les laisser obéir exclusivement aux mouvemens naturels qui entrai- nent ces parties , lorsque l'estomac vient à êlre provoqué au vomisse- ment par des causes qui seraient propres à le déterminer, si les organes qui l’exécutent étaient dans toute leur intégrité. La veine jugulaire d'un jeune chien a été mise à découvert du côté droit, et on l’a étreinte au milieu du col avec une livature. Outre cela, on a incisé les tégumens du ventre, et on à mis à découvert les intestins qu'on a écartés pour dégager l'estomac dans lequel étaient quelques os que l'animal avait mâchés et avalés avant l'expérience, En touchant et pressant l'estomac à sa surface péritonéale et vers sa grande courbure, on a remarqué qu'il se gonflait et se remplissait d'air. On a vu en même temps que l'animal faisait des mouvemens de dé- glutition précédés d’un mouvement de tête en avant , semblables à ceux qu'on fait dans les efforts qui accompagnent les nausées. En cxamioant ces efforts, nous avons remarqué qu'ils s’exécutaient de Fa manière suivante, Le larynx ou le nœud de la gorge se portait en avant, en s’éloiguant de la colonne vertébrale , puis était entrainé en avant ct en haul vers la mâchoire ; puis enfin était retiré en arrière pour re- prendre sa place primitive. En même temps l’animal portait le col en avaut comme pour aider ses mouvemens. 1l s’efforcait aussi d'ouvrir 1816, (48) la gueule que l'on avait muselée ayec un lien. Pendant ces mouvemens sensibles à la vue, l'estomac se dilatait et se remplissait d'air que lon faisait ensuite sortir par la bouche en comprimant l'estomac ainsi dis- tendu ; on trouva alors auprès de l'animal une partie des alimens qu'il avait avalés avant l'expérience. y L’exéculion de ces mouvemens à bien évidemment pour effet de dilater le pharynx et la partie supérieure de l’æœsophage, et d'augmenter par là le volume de l'air que cette capacité peut contenir, de la retenir ensuite, et de l'empêcher de s'échapper en avant, en portant la base de la langue sur le palais, fermant en inême temps les fosses nasales par le voile du palais relevé en arrière et le larynx par l'application de lépiglotte, et par l'air retenu alors dans les voies aériennes, for- mant ainsi, sans autre issue que l'œsophage, une cavité dans laquelle l'air se trouve enfermé ; cette cavité se contractant et exécutant en même temps un mouvement en arrière, pousse l'air qu’elle contient dans’ le: tube ‘æsophagien de la mème manière qu’elle y porte toutes lesosubstances qui’obéissent au mouvement de la déglutition. On a ensuite injecté dans la jugulaire , au-dessous de la ligature, et à l’aide d’une petile seringue, une dissolution de 12 grains environ de tartrite de polasse et d'antimoine ; il ne s’est pas écoulé plus de deux minutes avant que les mouvemens produits et les nausées se soient ma- nifestés. Alors l'estomac s’est gonflé sensiblement et s’est rempli d'air que l’on faisait ressortir en le pressant. IL est donc naturel de conclure de ces expériences que les mouve- mens qui accompagnent les nausées et qui précèdent l’action expul- sive des vomissemens, sont des mouvemens de déglutition , par les- quels une quantité assez considérable d'air est portée dans l'estomac ; que cette introduction devient une condition favorable à l'exécution du vomissement qu'elle y dispose par elle-même, et à ce qu'il paraït indépendamment même des causes irritantes qui peuvent le provoquer d’ailleurs , ainsi que l'expérience de M. Gosse et de plusieurs autres le démontre assez évidemment ; que cette déglutition de l'air est un phénomène qui se reproduit encore dans plusieurs autres circonstances, même sans être suivi de vomissement ; que c’est probablement lui qu’on observe dans les maladies spasmodiques , surtout hystériques et hypo- condriaques où la gorge est si souvent tourmentée de spasmes sympha- tiques suivis de borborygmes, d’éructalions, de gonflemens singuliers du col et de la région épigastrique ; que par conséquent le phénomène analysé et développé par les expériences de M. Magendie intéresse , sous plusieurs rapports, l'étude de l'économie animale et celle des maladies. ARR ARS SAS RSA ( 49 ) Note sur le développement des forces polarisantes par la pression. ( Extrait de quelques lettres de MM. Brewster et Sccbeck à M. Piot.) Lorsque l’on connut en France les phénomènes de polarisation, produits par les masses de verre chauffées et refroidies rapidement, l’auteur de cet article n’hésita pas à émettre l'opinion que cette fa- culté tenait au nouvel état d'équilibre forcé, établi entre les molécules du verre par la trempe qu’on lui faisait subir; état qui, établissant une dépendance plus où moins régulière entre toutes les particules d’une même masse, empêchait leurs actions individuelles de se com- peuser aussi bien qu’elles le faisaient auparavant, dans un état d’arran- gemens confus. ( Poy. le Bulletin d'août 1815.) Il résultait de là, que tout système solide devait pouvoir produire des effets semblables, s'il était ainsi modifié. C'est ce que les nouvelles découvertes de MM. Brewster et Secheck ont mis dans une entière évidence, Vers la fin de décembre dernier, Je reçus une lettre de M. Brewster, datée du 28 novembre, dans laquelle ce savant m'apprenait qu'il avait développé des forces polarisantes dans des gelées animales, par la pression seule ; elles paraissaient sous l'influence de la pression, et disparaissaient avec elle. 11 suffit d'énoncer ce résultat, pour faire sentir combien il est remarquable. M. Secbeck, en février 1816, vient d'être conduit à un résultat analogue pour diverses substances solides, particulièrement pour le verre. Voici l'extrait de la lettre où ce savant a bien voulu m'annoncer ses observations. « Je m'empresse de vous communiquer quelques observations qui promettent encore quelques explications plus précises sur les forma- tions et les variations des figures entoptiques. (1) J'avais une plaque de gomme arabique , qui donnait une figure parfaitement régulière. J'ai remarqué que cette figure variait au moyen d’une pression extérieure , et, de plus, en me servant d’une autre plaque de gomme encore molle, Ayoigue bien élastique, j'ai vu qu'une pression, exercée sur un seul angle, faisait paraitre lucide la plaque entière, qui aupara- vant paraissait obscure. Cette expérience me parait confirmer l'opinion exprimée dans mes précédentes lettres, que la formation des figures entoptiques, dans les corps, à simple ou à double réfraction, dépend (1) M. Secbeck appelle ainsi les figures colorées régulières que présentent les plaques de verre chauflées et subitement refroidies, quand on les fait traverser par un- rayon polarisé, et qu’on reçoit les rayons transmis sur une place disposée de manière a ne pas les réfléchir. Livraison de mars. 7 1816. Societé Philomat, (50) de l’inégale tension des particules. Je plaçai ensuite dans un étau un cube de verre de 5 pouces + environ de grosseur, qui produisait des figures entoptiques , et je trouvai que, lorsque la pression s’exer- çait sur les côtés opposés de ce cube, les figures entoptiques ac- quéraient plus d'intensité, c’est-à-dire qu'il se produisait de nouvelles couleurs dans les yeux des angles. Le cube, en son état ordinaire, placé entre les glaces croisées , faisait paraître sur la seconde une croix noire et quatre yeux jaunes aux angles ; lorsqu'il était pressé, une cou- leur rouge paraissait au milieu des yeux jaunes, et la pression devenant lus forte, ce rouge devenait violet (1). Si la pression est exercée sur ee angles du cube, la position des faces de ce cube par rapport aux glaces restant la même, la croix noire se déforme, et se courbe en arcs vers les angles pressés ; le centre devient lucide, et les yeux des angles dis- paraissent. Si la pression cesse , les yeux jaunes se représentent de nouveau, et la figure reprend son état primitif. — Des cubes de verre refroidis lentement de manière à ne produire aucune trace de figures entoptiques, en font voir lorsqu'ils sont ainsi pressés. — Un paralléli- pipéde, dont la base avait 6 pouces + et la hauteur 1 pouce +, montra, ainsi pressé, quatre grands yeux lucides dans les angles. — A près que la pression fut cessée, il revint à son élat primitif uniformément trouble ; cependant il y revenait plus lentement que le cube brut dont j'ai parlé plus haut. Cette expérience, mais encore plus les suivantes, me paraissent confirmer les lois rappelées ci-dessus. j'avais quelques laques d'environ 6 pouces = de grosseur et de 3 + d'épaisseur qui avaient été chauffées et promptement refroidies ; elles produisaient des figures bien formées , semblables à celle que j'ai représentée fig. 1 dans mon pren ier Mémoire. Quelques jours après, il s'éclata soudainement d’une de ces plaques un angle dont la cassure était en forme d’are. Cette cir- constance fit encore changer la figure entoptique ; elle passa à des teintes moins vives ; les yeux des angles, auparavant composés de quatre an- neaux de diverses couleurs, n’offraient plus, dans les trois angles restans, qu'une simple couleur jaune, avec une faible teinte rougeâtre à leur centre (2). Je taillai avec le diamant encore un des angles , il se dé- tacha également en forme d'arc, et les derniers angles restans parurent alors pâles et transparens (3). Je conclus de ces expériences que l'iné- (x) J'observe que c’est là exactement la série des teintes des anneaux colorés, en allant du premier au second ordre : jaune, orangé, rouge sombre du premier ordre ; violet du second, etc. { (2) C’est encore la succession des couleurs de la fin du premier ordre d’anneaux. (5) J'ai amené ainsi une plaque carrée qui donnait une image rectangulaire , à donner celle d’une plaque ronde; et cela en cassant ses angles l'un après l’autre et les faisant ensuite arrondir, (51) gale tension des particules est principalement ce qui produit les figures entoptiques ; de sorte que l'intensité plus ou moins considérable des images dans les corps transparens dépend du degré plus ou moins faible ou élevé de la tension. Les corps où la tension est ésale dans toutes les directions ne montrent point de figures entoptiques lors- qu'ils sont à leur état naturel. Pour exemple je citerai le muriate de soude, le spath fluor et tous les corps cristallisés qui ont une forme primitive, régulière, et qui ne présentent point à l'intérieur de feuil- lures ni stries. Les cristaux de double réfraction, qui produisent des figures entoptiques régulières, comme le spath calcaire, par exemple, me paraissent devoir être naturellement dans un état de tension iné- gale, dont la direction est liée avec la position de leur axe. Cette opinion me paraît fortement appuyée par la dépendance plus intime des particules dans les plans qui sont parallèles à l'axe du spath cal- caire, et par les forces quatre fois moindres, et la dépendance plus faible des particules qui composent les plans perpendiculaires. » L'exposé de ces nouvelles et intéressantes observations de M. Scebeck me fournit l’occasion de réparer envers ce savant une omission in- volontaire. Lorsque je rendis compte, dans le Bulletin, des expé- riences de M. Brewster sur les lames bataviques, j'ajoutai qu’en les faisant recuire, j'étais parvenu à leur ôter entiérement leurs propriétés polarisantes. Je ne connaissais pas alors les Mémoires de M. Secbeck. J'ai vu depuis qu’il n'avait dès long-tems prévenu pour la découverte de ce fait curieux. B. Au moment où cet article va paraître, je reçois une lettre de M. Blagden, de laquelle il paraît résulter que M. Brewster vient d’être conduit, par ses expériences, à des idées analogues sur la structure des cristaux. De Troisième Mémoire sur les animaux Mollusques ; sur l'Ordre des Polybranches; par M. H. DE BLAINVILLE. (Extrait.) Dans ce troisième Mémoire sur les animaux Mollusques, M. de Blainville traite de l’ordre qu'il a nommé Po/ybranches, et qui dans la méthode de MM. Cuvier et Lamarck, forme une famille de l’ordre des Gastropodes, sous le nom de Nudibranches. IL donne pour raison d’avoir changé ce nom, que dans plusieurs autres ordres, el entre autres dans le suivant, ou les Cyclobranches, les branchies sont aussi à découvert, ou nues. Il y range à peu près les mêmes genres que les zoologistes cités plus haut; mais il en retire les Doris, dont les organes de la respiration sont disposés autrement. Le caractère principal de cet ordre est d'avoir les organes de la res- 1816. Zoozocir. Société philomat, 29 avril 1815. (52) se de ; = PEN 5 - piration symétriques , nombreux, et disposés d’une manière paire de chaque côté du corps. Les caractères secondaires sont : 1°. Des tentacules en nombre un peu variable ; leur disposition et leur nombre sont employés par M. de Blainville pour partager l'ordre en deux familles. 2°. La bouche, d’abord tout à fait antérieure comme dans les deux ordres précédens, finit par être entièrement inférieure, comme dans la très-grande partie des mollusques. 3°. La forme du corps en général, d'abord un peu variable, est ensuite toujours à peu pres celle des véritables gastropodes ou limaces, c’est-à- dire plus où moins allongée, arrondie et plus large en avant, appointie en arrière, bombée en dessus, plane en dessous, et offrant un disque musculaire plus où moivs large, servant à la locomotion. Les organes de la respiration offrent trois formes différentes, ou bien ce sont des espèces de doigts comme dans le genre glaucus et tergipes, ou des espèces de lanières molles, flexibles, ou enfin des arbuscules, Les organes de la génération mâles et femelles sont constamment portés par le même individu, et leur terminaison se fait toujours à droite comme dans la très-grande partie des mollusques céphalés , à moins qu'ils ne soient ce qu'on nomme gauche pour les coquilles; mais dans une partie des genres de cet Ordre, les orifices de cet appareil et Panus sont si rapprochés qu'ils sont percés dans le même tubercule, tandis que dans l’autre, les deux orifices sont fort distants. Quant au reste de l’organisation, on n'a encore aucune anatomie détaillée des genres de la première section, (M. de Blainville se propose de donner celle du glaucus ). Quant à ceux de la seconde, M. Curier nous en a fait connaitre la structure , et ils ont tant de rapports, qu'on pourrait sans presque aucun inconvénient les réunir en un seul genre. M. de Blainville subdivise donc cet ordre en deux familles. 1re, Fam. Les Tetracères. La tête ayant 4 tentacules , et quelquefois 2 autres labiaux. Les organes de la génération et l'anus terminés, dans le même tu- bercule, à droite. Les organes de la respiration, en forme de tentacule ou de lanières. 2e, Fam. Les Dicères. La tête ayant deux tentacules supérieurs rétractiles dans une sorte d'élui qui est à leur base. Un voile ou lèvre plus ou moins étendu au-dessus de la bouche. Les orifices des organes de la génération et de l’anus, distants. Les organes de la respiration en forme d'arbuscules, Dans cette dernière famille, M. de Blainville ne fait connaître ni genre ni espèce nouvelle; il n’en est pas de même dans la première. (53) M. de Blainville commence par faire mieux connaitre le véritable Glaucus, sur lequel les notions sont encore «1 incomplètes, que les uns, Peron, par exemple, en font un Pteropode, en lui refusant un pied, et que les autres, avec plus de raison, le regardent comme un Gastropoile, mais sans pouvoir dire pourquoi, et que tous admettent que cet animal a l’anus et la terminaison des organes de la vénération à gauche; ce qui, comme on l'a fait observer plus haut , n'existe dans aucun mol- lusque gastropode nud où même conchylifere, à moins qu'il ne soit gauche ; c’est aussi ce qui fait que tous les auteurs, sans en excepter un, ont représenté cet animal renversé, et ont pris le ventre pour le dos , parce que cet animal rampe ainsi à la surface des eanx comme beaucoup d’autres mollusques. VW. de Blainville décrit cet animal avec: détail d'après un individu que M. Le Sueur a bien voulu confier à son observation ; il montre qu'il a un véritable pied, mais assez petit, dont il se sert pour ramper à la surface de l’eau, comme Breymius l'avait depuis long-temps observé; il fait voir aussi que la términaison de l'anus et des organes de la vénération est à droite. Partant de celle connaissance plus complète du Glaucus, M. de Blain- ville introduit enfin dans lesystème l'animal fort singulier que Forskaoll avait décrit sous le nom de Doris ergipes, et que M. Cuvier avait fort bien senti devoir former un genre particulier, mais sans pouvoir le caractériser. M. de Blainville voit dans ce petit mollusque un animal voisin du Glaucus ayant un pied comme lui, naseant aussitrenversé, mais qui au lieu d’avoir des appendices latéraux subdivisés en espèce de doigts, les a simples et tout à fait sur le dos ; d’où il conclut qu'it* est peut-être douteux que cet animal s'en serve au lieu de pied, comme le dit Forskaoll. Enfin M. de Blainville fait connaître dans cette famille un genre | tout à fait nouveau auquel il donne le nom de Zaniogerus, et qu'il regarde comme intermédiaire au véritable Gluucus et au genre Æolida de M. Cuvier, il a eu elfet le corps presque semblable au premier, un pied également presque rudimentaire , qualre très-pelits tentacules supérieurs; mais au lieu d'avoir de chaque côté du corps des appen- dices coniques subdivisés, 11 a des branchies véritables en forme de lanières flexibles, à peu près comme dans l’Æolide, mais sur un seul rang. ERP: ARS RS ARS SARA AS Des combinaisons de. l'acide hydrocyanique avec les bases; ” par M. GaAy-Lussac. 1. Des Hydrocyanates simples. LorsQU'ox fait passer de la vapeur d’acide hydrotyanique sur la ba- rile ou la potasse à la température d’un rouge obscure , il ÿ a désage- Livraison d'avril. 8 fnenecnrenenncamene ns — | 1816. Cuaimrie. (54) ment de gaz hydrogène et formation d’un cyanure d'alcali. Si laleali v'est pas réduit à chaud , à plus forte raison il ne le sera point à froid; par conséquent si en mêlant de l'acide hydrocyanique à une solution de barite ou de potasse, il n’y a pas un dégagement d'hydrogène, on sera forcé d'admettre l'existence des hydrocyanales. Or c’est le résultat auquel l'expérience conduit, l'existence des hydrocyanates est done démontrée. Les hydrocyanates sont toujours alcalins, quel que soit l'excès d'acide qu'on y ait ajouté. — Les acides les plus faibles en opèrent la décom- position. A l'état see, la chaleur en dégage l'hydrogène de l'acide et le réduit en cyanure d'oxyde; mais s'ils ont le contact de l'air ou de l’eau, ils finissent par se décomposer entièrement et se changer en carbonates. Hydrocyanate d'ammoniaque. Il cristallise en cubes ou en petits prismes entrelacés, ou bien encore en feuilles de fougère. A 22°, la tension de sa vapeur est de 45 centimètres de mercure, de sorte qu'à 56° elle ferait équilibre à la pression de l'atmosphère : il se charbonne avec facilité. H. Des cyanures. Les cyanures secs, dont l’existence est bien constatée ont pour carac- tère générique de donner du cyanogène à la distillation. Cyanure de mercure. (prussiate de mercure.) L'existence de ce com- osé n’estpoint douteuse, puisqu'il se forme de l'eau quand la vapeur iydrocyanique réagit sur le péroxyde de mercure, = M. Gay-Lussäe le regarde comme étant formé. de Mercure ich. ){t70 91 Cyanogène. . . 20,09. ce qui s'accorde avec l'expérience de M. Porrett, si Pon transporte au eyanogène (qu'il considère comme de l'acide prussique ) le poids de l'oxygène, qu'il attribue au mercure. Cyanure d'argent. ( prussiate d'argent ) À une douce chaleur il dé- gage du cyanogene ; il se fond en un liquide d’un rouge brun qui se fige par le refroidissement , et qui est un véritable sous-cyanure. Cyanure d'or. Le précipité produit par le mélange de l’hydrocyanate de potasse avec la dissolution d’or est très- probablement un, Cyanure. Cyanure. de platine. M. Gay-Lussac ayant fondu à une chaleur rouge de l'hydrocyanate de potasse-et_de. fer dans un creuset de platine, a obtenu une masse brune qui a laissé déposer , lorsqu'on l’a eu mêlée avéc l’eau , une poudre grise, insoluble dans l’eau régale, susceplible de s'embrâser comme un pyrophore à 300° ; c'est celte poudre que M. Gay-Lussac considère comme un cyanure de platine. Du bleu de Prusse. Cette malière est-elle un cyanure où un hydro- cyanate ? Telle est la question où les recherches précédentes con-, (55) duisent. Le bleu de Prusse fortement desséché, donnant à la distillation de l'acide carbonique, de l'acide hydrocyanique , de lammoniaque , Ja question , au premier coup d'œil, semblérait résolue en faveur de la seconde opinion ; mais si on se rappelle que le cyanure de mercure donne, quandil est humide, les mêmes produits que le bleu de Prusse, on peut considérer ce dernier comme un hyÿdraie de cyanure ; nous äjouterons que plusieurs considérations viennent à l’appui de cette manière de voir. 1°. Le bleu de Prusse, au moment de sa formation, ést très-volumineux ; en se desséchant , il se comporte comme l’alu- mine qui retient l’eau avec une grande force ; 2°. si le bleu de Prusse élait un hydrocyanate, comment concevfait-on qu'il résisterait aux acides les plus puissans , tandis que les hydrocyanatés de potasse et de barite sont décomposés par les acides les plus faibles ? Cette résistance que le bleu de Prusse oppose à l'action des acides, ne semble-t-elle pas en rapprocher la composition de celle du carbure de fer? 3°, L'expli- cation de la décomposition du bleu de Prusse par le peroxyde de mer- cure est plus satisfaisante, en admettant l’existence du cyanure plutôt que celle de l'hydrocyanate : en effet , le fer, beaucoup plus combusti- ble que le mercure en attire l'oxigène, tandis qu'il lui cède son cyanogène, M. Gay-Lussac est disposé à croire que le prussiate de fer-blanc est un composé de sous-cyanure de fer et d'acide hydrocyanique analogue à l’hydrosulfate de sulfure de potassium : dans ce cas, en enlevant l'hydrogène à l'acide, on aurait le cyanure bleu , lequel contiendrait une quantité de cyanogène double de celle de son cyanure; en second lieu’, on considérerait le précipité vert obtenu par l'acide chlorocyanique comme un composé de sous-cyanure de fer et d'acide chlorocyanique. NI. Des Hydrocyanates triples, ( prussiates triples ferrugineux ). Le fait le plusremarquable que présentent ces composés est sans doute leur neutralité et leur stabilité dans des circonstances où les hydrocyanates simples sont décomposés avec la plus grande facilité. — M. Porrett a cherché à l’expliquer en admettant l'existence d'un corps formé d’a- cide hydrocyanique et d'oxyde de fer qui aurait des caractères acides assez forts pour neutraliser parfaitement les bases. — 11 à appuyé son opinion sur cé qu'en soumettant le prussiate de potasse et de fer à l'action de la pile, l'acide et l’oxyde de fer se sont rassemblés au pôle positif, l’alcali au pôle négatif. M. Gay-Lussac pense que l’on peut concevoir le même fait en regardant les prussiates alcalins ferrugi- neux comme des composés d’hydrocyanates neutres et de sous-cyanure de fer, il pense que l'afinité réciproque de ces deux composés expli- que suffisamment la stabilité de la combinaison. En effet ne voit-on pas le sulfate de magnésie qui est en partie décomposé par l’ammo- niaque résister à toute aclion de cet alcali, lorsqu'il ést à l'état de Paysique. Institut, 25 mars 1616. (56) sulfate ammon'aco? Celte manière de voir est encore confirmée par plusieurs observations de M. Gay-Lussac sur l’hydrocyanate de potasse uni au cyanure d'argent. — Si l'on prend de l'hydrocyanate de potasse alcalin, semblable à celui qu’on obtient en dissolvant le cyanure de potassium daps l'eau, et qu'on y mette du cyanure d'argent, ce corps sera dissous, et l'al-alinité de l'hydrocyanate ne sera point neutralisée ; si ensuite l'on ajoute de l’acide hydrocyanique à la dissolution, de nou- veau cyanure sera dissous, et l'on obtiendra un composé parfaitement neutre etsusceptible de cristalliser en lames hexagonales. Ce résultat n'est- il pas analogue à la combinaison de Facide carbonique avec l’ammo- piaque? Tant que ces deux corps sont sees on ne peut les combiner que dans le rapport d’un volume d'acide à deux volumes d'ammoniaque, et ce composé est alealin. — Si on le dissout dans l’eau, et qu’ensuite on le mette en contact avec l'acide carbonique , il en absorbera un volume égal à celui qu'il contient, et fera un composé neutre. quoique l'eau n'ait aucune propriété neutralisante. C. SEE EEE EE ES Expérience sur la diffraction ; par M. ARAGoO. LorsQu'ox interpose une lame étroite ef opaque davs un faisceau de rayons composés ou simples, on sait qu'il se forme de part et d'autre des bords de la lame deux systèmes de franges diffractées extérieures qui vont en se dilataut derrière elle, et s’'écartant toujours de ombre qu’elle projette. Mais dans l’ombre même il se produit aussi des franges dont l'existence, découverte par Grimaldi , a élé étudiée par Maraldi, Du- tour, le docteur Young, et récemment par M. Fresnel, ingénieur des onts et chaussées. Parmi les expériences du docteur Young se trouve li suivante, qui présente un fait bien remarquable. Ayant placé une lame étroite dans le faisceau des rayons, et compté le nombre des franges intérieures dont son ombre est striée à une certaine distance, si l'on en approche un écran opaque, indéfini, jusqu’à le mettre en contact avec la lame, toutes les franges intérieures disparaissent aussitôt. Elles disparaissent encore si, au lieu d'approcher l'écran à l'endroit où la lame se trouve, on le place en avant ou en arrière, en le plongeant dans le faisceau des rayons incidens ou des rayons diffractés. En répélant cette ex- périence , M. Arago a trouvé que la disparition s'opérait également lors- quau lieu d’un écran opaque on emploie un écran diaphane sufhisamment épais. Selon lui les lames diaphanes très-minces, par exemple, de verre soufllé à la lampe, n’agissent point sensiblement sur les franges ; un peu plus épaisses elles les: transportent d'une cerlame quantité en diminuant leur nombre ; plus épaisses encore elles les font disparaitre enlièrement ; et, ce qui est bien remarquable, on peut les faire repa- (57) raitre en plaçant de l’autre côlé un écran pareil, de même épaisseur. Si les deux écrans, toujours de même nature , ont des épaisseurs inévales , l'effet est égal à celui que produisait la différence de leur épusseur. 11 sera curieux de savoir si la différente nature des substances aura de l'influence sur les résultats. Nous avons répété, M. Pouillet et moi, cette expérience d’une ma- nière qui en rend les effets encore plus sensibles , ayant produit les franges intérieuresavec une lamelongue de deux décimètres, suffisamment mince et inclinée dans les rayons incidens, nous avons fait disparaitre et reparaitre les franges par ppoSEs des écrans diaphanes ou opaques appliqués dans des points quelconques de sa longueur, par conséquent loin des bords, dont l’action ou linterposition déterminait la formation des franges intérieures dans la lumière transmise. B. aa ARR AA RAS Sur la montasne de sel gemme de Cardonne en Espagne ; par d M. L. CoRDIER. LA surface du plateau sur lequel est bâtie la petite ville de Cardonne est élevé, d'après les observations barométriques faites par M. Cor- dier, de 411 mètres au-dessus de la Méditerranée , et de 155 mètres au-dessus des moyennes eaux de la Cardonero. La montagne de sel paraît comme isolée et indépendante au milieu de la vaste étendue du terrain caleaire ou du grès secondaire de San-Miquel del Fay ou du Montserrat. Ses formes tranchantes et ses couleurs rouges et blanches la font facilement distinguer du terrain secondaire qui l'entoure en forme de fer à cheval ouvert à l’orient dans la vallée de Cardonero. Ce cirque, qui a environ trois kilomètres de longueur sur un de large, présente presque par-tout des escarpemens. La montagne de sel, qui occupe les deux tiers de Paire du cirque, surpasse à peine 100 mètres de hauteur ; sa forme générale est celle d’une masse irrégulière alon- gée en dos-d'âne, bordée d’escarpemens et hérissée de pentes et de crêtes saillantes. Cette masse , presque dépourvue de vévétation, est composée , 1°. de soude muriatée en masses à structure lamellaire ou laminaire, tantôt limpide, tantôt colorée en rouge ou en brunâtre, tantôt mêlée de petits cristaux de gypse ou souillée d'argile grise où bleuâtre ; 2°. de gypse ordinaire mêlé de gypse anhydre. La soude muriatée limpide, qui est la plus pure, forme les cinq dixièmes de la montagne. Ces différentes variétés de soude muriatée et de gypse mêlé de gypse anhydre, sont disposées en couches verticales et parallèles courant de l'E. N. E. à l'O.S O., c’est-à-dire dans le sens de la plus grande longueur du cirque. Quelques renflemens de couches, quelques flexuosités altèrent le parallélisme en petit, mais point en MixÉRALOGIE. Société Philomat. 9 mars 1816. Boranique, Societé Philomat, 23 mars 1810. (58) grand. Les bancs de gypse ne se mêlent pas avec le sel ; l'argile est beaucoup plus abondante sur le versant septentrional que sur le ver- sant opposé. Pour déterminer les rapports de formation qui peuvent exister entre cette masse saline et les terrains de calcaires secondaires qui lenvi- ronvent, il a fallu observer le mode d'inclinaison et la nature des couches de ces derniers; c’est ce qu'a fait M. Cordier. Il a vu que de toutes parts les bancs des terrains secondaires se relevaient vers les masses salines comme pour s'appuyer sur elles, et les auraient envelop- pées et recouvertes s'ils eussent été prolongés. Dans le vallon circu- laire qui sépare les deux terrains, on voit sur quelques points le terrain salin s'enfoucer sous le terrain secondaire. Ce dernier terrain est composé des roches suivantes — 1°, De celles que l’auteur nomme grès micacés, grès à gros fragmens de quarz et de roches graniliques, et grès rouge à grains fins; 2°. de schistes argilleux rouges, verts ou gris, parsemés de paillettes de mica ; 5°. de caleaire compacte, gris-foncé, mêlé de parties de schiste vertet de particules de mica. L'auteur n’a pu y découvrir aucun vestige de corps marins ; 4°. de calcaire argilleux gris-verdâtre , micacé, sans coquilles, mais renfermant des débris de végétaux charbonnés. Ces roches alternent indifféremment entre elles ; mais néanmoins les grès paraissent dominer dans la partie inférieure du système : celte disposition ne se remarque pas seulement pres de Cardonne, mais dans une grande partie de la Catalogne. $ M. Cordier conclut de ces observations , 1°. que le terrain des en- virons de Cardonne appartient à la plus ancienne formation des ter- rains secondaires ; 2°. que le terrain gypseux et salin offrant une stratification tout-à-fait différente de celle de ce terrain, est, par ce fait, d’une formation différente, et, par sa posilion , d'une époque plus ancienne que lui; 3.° qu’il ne peut appartenir ponre transition, A A Extrait d'un Mémoire de M. HENRI CASSINI, concernant l'in- fluence que l'avortement des ctamines parait avoir sur les périanthes. LA nombreuse famille des synanthérées a des fleurs hermaphrodites, des fleurs mâles, des fleurs femelles et des fleurs neutres. Les corolles des fleurs femelles et neutres sont de véritables protées, auxquels il est impossible d’assigner un caractère général; tandis que les corolles des fleurs hermaphrodites et mâles, construites loutes sur un même plan, offrent constamment trois caractères généraux très-remarquables. rt (59) M. H. Cassini en a conclu que, dans cette famille, les corolles des fleurs dépourvues d'étamines sont habituellement monstrueuses, et il attribue leur déformation à l'avortement du sexe mâle. Cette influence de lavortement des élamines sur les périanthes se manileste de la même manière dans plusieurs autres plantes. Le-chan- vre, le houblon , l'ortie, l’arroche en offrent des exemples frappans. Chez les cucurbitacées, les périanthes des fleurs elles soul seu- lement un peu moins grands que ceux des fleurs mâles. L'auteur soupconne que le nectaire éprouve souvent, comme les périanthes , quelque influence de l'avortement des étamines. Dans les labiées, une seule étamine est complètement avortée, deux sont imparfaitement développées ; les deux autres , qui accompagnent le lobe moyen de la lèvre inférieure, sont parfaites. M. H. Cassini éta- blit que ce lobe moyen, avec ce qui en dépend, est la seule partie de la corolle des labiées qui ait conservé sans aucune altération tous ses caractères primitifs, ce qui doit la faire préférer pour caractériser les genres. La lèvre supérieure , au contraire, est absolument déformée par l'effet de l'avortement total de l’'étamine correspondante. 11 applique le même système à la famille des personées, et il s'at- tache à le prouver directement par la description d'une fleur de Zinaria spuria péloriée , soigneusement comparée aux fleurs ordinaires de la même plante. 11 conclut que la pélorie, loin d’être une monstruosité, comme le croient les bolanistes, est au contraire un retour accidentel au type primilf, dont la fleur irrégulière est une altération habituelle ; de sorte qu'une fleur péloriée est pour lui une fleur régularisée. Quand un arbre croit assez près d’un mur, celles de ses branches qui regardent la muraille sont moins nombreuses, plus courtes, plus faibles, moins élalées, plus redressées. Un pédoncule est une sorte de tige, dont les ramifications sont les organes floraux. Le pédoncule, comme la tige, se ramifie également en tous sens, à moins qu'il n'y ait obstacle d'un côté, ou que l’autre côté ne soit plus favorisé. Selon M. Cassini la situation latérale des fleurs des labiées et des personées, est cause de la gêne qu'éprouve, dans le premier âge de la préflorai- son , la partie qu'il considère comme monslrueuse, laquelle regarde le support, et se trouvait pressée contre lui. Il explique ainsi la réou- larité de la fleur terminale du Zeucrium campanulatum, qui est pé- loriée. Chez les ombellifères et les zhéris, la monstruosité , au lieu d’être par défaut sur le côté intérieur, est par excès sur le côté extérieur. Suivant cette théorie, l'irrégularité des fleurs d’orchidées résulterait de l'avortement habituel de deux des trois étamines. L'auteur trouve une autre application de cette théorie dans la famille des polygonées, en comparant les fleurs de l'oseille et du sarrazin. es 1016. Paysique. Institut. ( Go ) Le nombre ternaire est propre au type de cette famille: et il est: manifeste dans la fleurde loseille, qui offre un ovaire triangulaire, trois styles, six étamines, une corolle et un calice, chacun à trois divisions. Mais, dans le sarrazin , avec un ovaire triangulaire et trois styles, il y a huit étamines et un périanthe à cinq divisions. M. H. Cassini rétablit aisément la symétrie de cette fleur, son analogie avec celle de l’oseille , et le nombre ternaire, En effet, les huit étamines sont sur deux rangs, l'un de trois élamines hypogvnes correspondant aux trois faces de l'ovaire, l'autre de cinq élamines périgynes opposées aux cinq divisions du périanthe. Une série de tubercules nectanferes occupe l'intervalle des deux rangs d'étamines, Le périanthe, qui n’est à proprement parler ni double, ni simple, mais qui offre le passage d'un périanthe double à un périanthe simple par une demi-confusion des deux enveloppes , a trois divisions plus grandes, dirigées en dedans, qui représentent tres-bien la corolle de l’oseille, et deux plus petites, dirigées en dehors , alternes avec les grandes, munies d’une forte nervure extérieure, évidemment analogues au calice de la même plante, Si donc on admet l'avortement simullanée d'une étamine et de la division calicinale correspondante, on fera disparaitre toutes les anomalies. L’avortement des étamines est-il la cause ou l’effet de celui des pé- rianthes? L'auteur laisse laquestion indécise, en remarquant seulement que la corolle lui a paru ne se former, dans la jeune fleur, qu'après les étamines, toutes les fois qu'il ÿ avait une autre enveloppe. RAS AS ASS Recherches sur la diffraction de la lumière ; par MM. PouiiLeT et B1oT. Daxs les séances des 18 et 25 mars 1816, M. Biot a lu un travail qui lui est commun avec M. Pouillet sur la détermiualion expérimentale de la diffraction qu'éprouve la lumière simple ou composée , lorsqu'elle passe entre deux biseaux parallèles. Les auteurs rapportent des mesures de franges prises à diverses distances des biseaux, sur un verre dépoli; et en les construisant, ils en déduisent le mode de séparation des rayons et la direction définitive que la diffraction leur imprime. D'après ces mesures, les bandes les moins déviées ont leur origine dans les points de l'intervaile les plus voisins de chaque biseau, et les plus déviées ont leur origine le plus près de laxe central ; les unes et les autres sont déviées vers le biseau dont elles sont originairement les plus distantes. Pour chaque écartement donné des biseaux , l'incidence resiant toujours perpeudiculaire à leur intervalle, les déviations des particules lumineuses de nature diverse sont proportionnelles aux lon- gueurs des acces dans Je milieu où se meut la lumière, et lorsque (61) e milieu change, toutes les autres circonstances restant les mêmes, a grandeur absolue des déviations , et par conséquent des intervalles les franges, varie aussi proportionnellement aux accès. La nature du orps qui limite le milieu, ne change rien à cetie loi. Des biseaux de rown glass forment léurs franges dans l'huile de thérébentine, comme e feraient des biseaux de métal, et l’eau à 30° de Réaumur forme es franges dans l’eau à 9°. D'après cela, dès qu'on connait la déviation l'une seule frange, formée par une espèce donnée de lumiere simple lans un milieu donné et pour un écarlement donné des biseaux, on peut déterminer et prévoir en nombres, les déviations de toutes les franges possibles, composées ou simples, formées dans un milieu quelconque, par cette même distance donnée des biseaux. MM. Biot et Pouillet avaient entrepris ce travail vers la fin de l'été de 1815. Le 9 octobre de cette même année ils annoncèrent à l’Institut _qu'ils étaient parvenus à des lois d’après lesquelles le phénomène de la lifraction se trouvait avoir la Laison la plus intime avec celui des anneaux colorés, et pouvait s’en déduire numériquement. Ils avaient ajouté que ces lois indiquaient également l'espèce de modification extré- mement singulière par laquelle la lumière était diffractée. Ces indications e rapportaient uniquement à la diffraction entre deux biseaux, la eule que les auteurs ayent jusqu’à présent considérée dans ce travail. Dans la séance du 15 mars 1816, MM. Biot et Pouillet ont annoncé que la réflexion sur les surfaces diaphanes ou opaques les mieux polies, l’une étendue quelconque, diffractait les faisceaux lumineux comme aurait fait la transmission entre des biseaux espacés et écartés comme e sont les bords de la plaque réfléchissante; conséquemment, plus la plaqueest large, plus il faut l’incliner aux rayons incidens, mais avec cette précaution, on produit des franges avec des plaques de toute grandeur. ae sas ass as ne Sur les gypses de transition des Alpes; par M. BROCHANT DE VILLIERS. L'AUTEUR rapporte à la formation de transition les gypses : — De V’Allée-Blanche, — de la vallée de Cogne, — du val Canaria au pied du St.-Gothard, — de Brigg dans le Valais, — de St.-Léonard près de Sion, — de Sarran près de Martigny, — de Bex. Ces gypses sont attribués à la même formation , tant par leur position que par leurs caractères minéralogiques ; la ressemblance de ces carac- tères est remarquable, en voici les principaux traits. LÉ Ils ont une texture plutôt compacte que cristalline , ils enveloppent quelquefois des cristaux de gypse ; ils sont généralement d’un blanc de neige ; ils renferment souvent, 1°. de la chaux carbonatée, compacte, Livraison d'avril. 9 1016. MixérALocGie. Institut. 11 mars 1816, (Ga) qui, malgré sa disposition fréquente en noyaux, paraît avoir une origine à peu près contemporaine à celle du gypse. ( Ex. Gypses de Pesey, de Brigg en Savoie, de St.-Téonard, de Bex.) — 2°. Du mica, ou plutôt du tale. (Æx. Gypses dé Erigs, du val Canaria.) — De la stéalite , soit en petites masses aplaties, soit en petites plaques non continues , d’un vert-poireau. (Ex. Gypses de Cogne, de Sarran près de Martigny.) — 4°. De la chaux anhydrosulfatée. — Cette substance appartient aussi aux gypsés secondaires. (À Pesey, à Alle- vard, à Bex.)— 5°. De la soude muriatée. ( Roc d’Arbonne en Ta- rentaise , Bex.)— 6°. Du soufre en nids rares, et peu considérables. ( Bex, Pesey, Gebrulaz. ) Leur position géologique est le point important à considérer et la circonstance qui détermine réellement l’époque de formation à laquelle ils appartiennent. ls sont généralement à la surface du sol et dans un état d’éboule- ment qui rend leurs rapports de position difficiles à observer. Ils sont placés sur les flancs des montagnes où même sur les crêtes des pre- miers escarpemens , et n’atteignent presque jamais plus de 240 mètres d'élévation. ( A Si.-Bon, à Champagny , à la Croix-de-Fessons ) on les trôuve aussi dans le fond des vallées hautes. ( Vallée de Pesey, Gebrulaz dans la haute vailée des Allues.) La masse de gypse de Pesey est de formation postérieure au terrain métallifère ; car M. Brochant s’est assuré que les couches de ce terrain allaient tomber obliquement sur la masse de gypse, et sem- blaient avoir élé toutes tranchées sur un même plan par cette masse. Or, comme la roche métallifère de Pesey est un steaschiste qui alterne avec le calcaire de transition ; le gypse de Peésey est nécessairement postérieur à celte formation. Le gypse de l’Allée-Blanche est en masses pyramidales blanches sur la pente droite de la vallée : il'repose sur les tranches des couches d'un terrain à anthracite, sans y pénétrer en aucune manière. — Le eypse de St.-Léonard , d’après les observations de M. Brochant et d'après celles de M. Eardi, est associé au schiste argileux de transition.— Le gypse de Bex est peut-être plus nouveau que le calcaire de transition qui constitue le fond de ce terrain ; car on doute encore de son alter- pance avec le schiste argileux de transilion qu’on observe au-dessous de lui dans ces mines. — Près de Brigg, sur la rive gauche du Rhône, Je gypse en couches dont la direction et l’inclinaison sont détermina- bles, est recouvert par un calcaire saccaroiïde gris-blanchâtre , schis- toide ét mêlé de mica, qui est surmonté d'un calcaire plus coloré , d'un schiste noirâtre, tacheté, effervescent; et enfin d’un autre schiste également cffervescent , mais très-noir et renfermant du mica en pail- lettes, — Le gypse de Cogne a été indiqué comme primilif. IL est en (65) couches à peu près horizontales, placées sur une arête élevée d’un rocher calcaire. IL est recouvert par un calcaire un peu saccaroïde gris-bleuâtre, schistoide , mêlé de tale. La nature de ce calcaire , semblable au cal- caire de transition de la Tarantaise, fait fortement présumer à M. Bro- chant , que le gypse qui lui est associé appartient à la même époque de formation. — Le gypse du val Canaria près du St.-Gothard, forme dans le fond de ce vallon élevé une masse coupée par le torrent. Cette masse ne présente dans sa structure, bien facile à observer, aucune stratification régulière. M. Brochant n’a pu remarquer aucune associa- tion entre ce gypse et le micaschiste (g/immerschiefer) qui constitue le terrain fondamental, quoiqu'il ait visité cette roche sur ses tranches. Le gypse remplit le fond du vallon; mais par-tout cette masse allongée se termine supérieurement au même niveau ; et si on a cru le voir plus haut dans le’ micaschiste, c’est qu’on aura peut-être pris pour lui une dolomie blanche, micacée, qui se trouve dans cette position. — L'auteur, après avoir émi des doutes très-fondés sur l'origine pri- mitive attribuée au gypse de Lachs dansle Haut- Valais, fait remarquer que les Alpes étant la seule chaine de montagnes dans laquelle on ait cité du gypse primitif, s'il est prouvé, comme il croit l'avoir fait, qu'il n'y en a aucun d'authentique, il deviendra très-probable qu'il ne s’en trouvera pas non plus ailleurs. A. B. CORRESPONDANCE. M. Vax-Moxs écrit à la Société que M. Doberreiner a réussi à réduire VACIDE BORACIQUE par le moyen du carbone. 11 mêla 220 grains de bo- rax calciné avec 18 grains de noir de suif calciné , et exposa ce mélange pendant deux heures à une chaleur d’incandescence blanche, dans un canon de fusil. Il forma une matière fondue noire, laquelle, après son lavage par l’eau, devint couleur d'olive foncée, et qui posséda tous les caractères et toutes les propriétés que Davy attribue au bore. Le même chimiste a découvert un NOUVEAU PYROPHORE qu'il applele étincelant, qui reste long temps à s’éteindre ; et dont on peut commodé- ment se servir comme de briquet phosphorique ou feu portatif. On l’ob- tient en calcinant, pendant une heure, à un feu sous-blanc , le mélange d’une partie d’alun calciné, de deux parties de sous-carbonate de potasse et d’une demi-partie de noir -de fumée. Ce pyrophore parait être com- poséde potassion et de sulfure de carbonion : M. Van-Mons à rencontré ce sulfure dans la mine de mercure hépatique d’iddrie. Les physiciens et les manufacturiers sont encore partagés sur la question de savoir s'il est avantageux de faire travailler les MAcHiNEs (64) A VAPEUR à des pressions plus élevées que celle de Fatmosphère. Cette importante question va bientôt être décidée d’une manière non douteuse, car on construit en ce moment en Cornowaille, des machines qui doivent travailler sous une pression de sept atmosphères, et les essais déjà tentés ps annoncer qu'il y aura une grande économie de com- bustible. M. Faure Bicuer, dans une lettre adressée à M. Bosc, annonce que les œufs du lézard gris de La Cepède, augmentent quatre à cinq fois de volume depuis leur sortie de l'animal, ou ponte, jusqu'au moment de l’éclosion, et que la coquille, d’abord fort mince, devient beaucoup plus épaisse et comme spongieuse. 11 a également fait l’ob- servation que les œufs de poule acquièrent, par lincubation, un poids quadruple et même quintuple de celui qu'ils avaient avant. L'expé- rience sur laquelle il s'appuye, consiste à choisir deux œufs de même grosseur, lun tout frais, et l'autre couvé et près d’éclore, à les percer d'un petit trou pour introduire une longue aiguille, au moyen de laquelle on détruit le plus possible leur organisation, enfin à les faire sécher à l'air libre, ce qui dure deux ans, ou, pour abréger, dans une étuve, et à les peser. Correspondance sur l’Ecole Royale Polytechnique , rédigée par M. Hachette ; troisième Volume, n° 5, chez madame veuve Courcier. CE nouveau cahier complette le troisième volume. I! contient plus de 400 pages, et renferme un grand nombre d'articles parmi lesquels on remarque une Histoire de l'algèbre des Indiens, traduite de l'anglais par M. Terquem; un Mémoire de M. Puissant, sur la détermination de la distance appareute des astres; un Mémoire sur l'attraction des sphéroïdes, par M. Rodrigues ; la détermination de la force de torsion dans les lignes élastiques, et deux autres notes par M. Poisson; un Rapport, du même, sur un Mémoire de M. Hachette, relatif à l’écou- lement des fluides par les petits orifices ; un autre Rapport de M. Le- gendre sur la démonstration du théorême de Fermat, donnée par M. Cauchy. etc. etc. Traité de Physique expérimentale et mathématique; par M. Biot, de l'Institut et de la Société Royale de Londres, quatre volumes #7-8°, avec figures. A Paris, chez Déterville, libraire rue Hautefeuille. PAS AAA AA AAA AA QD) Sur l'application des gazes où tissus métalliques aux lampes , pour prévenir les explosions dans les mines de houille ; par M. Humeary-Davy. { Extrait par M, Baillet.) M. Davy, après avoir rappelé la cause des détonations terribles qui ont lieu dans les mines de houille , et la découverte qu'il a faite que l5s cribles de gaze métallique ont la propriété de ne pas transmettre l'explosion du gaz inflammable des mines , donne des détails sur la:cons- truction des lampes de sureré, sur leurs effets et sur leur emploi. Les ouvertures carrées de la gaze métallique ne doivent pas avoir plus d'un 20° de pouce de côté, et le fil de la gaze (en fer ou en cuivre) doit avoir un 46€ ou un Goe de pouce d'épaisseur. Les modèles délampe que M. Davy a envoyés dans différentes mines, avaient 748 ouvertures dans un pouce carré. Les bords de la gaze métallique qui forme la cage ou la lanterne, doivent être soisneusement doublés et repliés l’un sur l’autre, de ma- nière à ne laisser aucune ouverture. Le cylindre en gaze métallique ne doit pas avoir plus de 2 pouces de diamètre , pour que le haut de ce cylindre ne s’échauffe pas trop. On peut pour plus de précaution couvrir la partie supérieure du cy- lindre, d’une deuxième enveloppe de gaze métallique dont le fond soit élevé d'un demi ou de trois quarts de pouce au-dessus du fond supé- rieur de la première enveloppe. Ce cylindre doit être fixé sur un anneau qui s'adapte à la lampe par une vis de 4 à 5 pas. Toutes les jointures de la lampe seront soudées à la soudure forte, il ne doit y avoir aucune ouverture plus grande que celle des interstices de la gaze. Le fil de fer qui sert à élever ou à abaisser la mêche, doit passer dans un tube de sureté. M. Davy décrit ensuite les effets de la lampe de sureté dans différens mélanges du gaz inflammable des mines, avec l’air atmosphérique. Quand la lampe est dans une atmosphère où se mêle continuellement du gaz inflammable , le premier effet est l'agrandissement de la flamme. Si le gaz excède la 122 partie du volume de l'air, le cylindre se remplit d’une flamme bleue très-faible, à travers laquelle on distingue la flamme de la mèche. Si ie gaz forme le6e ou le 5e du volume de l'air, la flamme de la mëche se confond avec celle du gaz qui remplit alors le cylindre d’une clarté assez forte. Si le gaz forme le tiers du volume de l'air , la lampe s'éteint ; mais dans ce cas cet air ne serait plus propre à la respiration. Livraison de mai. 10 1816. Journal of the royal insutution, ( 66 ) Dans le cas où le gaz est mêlé avec l'air dans les plus petites pro- portions qui peuvent produire la détonation, la lampe de sureté peut, en consumant rapidement le gaz inflammable, réduire la quantité de ce gaz au-dessous de celle qui est nécessaire pour l'explosion ; et il ne pourra arriver que rarement que la lampe soit exposée à un mélange détonant contenant les plus grandes proportions du gaz inflammable ; mais même dans ce cas l'instrument est absolument sûr, et le tissu métallique acquerrait la chaleur rouge qu’il ne pourrait transmettre l’ex- plosion. : ; M. Davy rapporte qu’il a soumis ces lampes à des épreuves beaucoup plus fortes que celles qu’elles pourront subir dans les houllières, en fai- sant passer à travers ces lampes les mélanges les plus détonans d’air atmosphérique et de gaz inflammable de Ja distillation de la houille, lequel est beaucoup plus inflammable que celui des mines. 11 les a même enveloppées d'une atmosphère détonante, contenant trois fois plus d’oxigène que l'air commun, et quoique dans ces expériences les fils du tissu métallique aient été chauflés au rouge, jamais l'explosion n’a eu lieu, Cetie dernière et plus forte épreuve a été faite sur des gazes métalliques qui comprenaient 900 orifices sur un pouce carré. M. Davy ajoute que si les mineurs ont besoin de travailler long-tems dans une atmosphère détonante , il sera bon qu'ils raffraichissent de tems en tems , avec de l'eau, le haut de la lanterne, ou qu'ils placent au-dessus un petit réservoir d'eau, dont l’évaporetion empêchera que le tissu métallique ne s’échauffe trop ; Que quand le gaz inflammable prend feu dans l'intérieur de la lan- terne, on peut l’éteindre facilement en la couvrant d’un étui en métal ou même en laine ou en toile ; Qu'il faut huiler les cylindres en tissus de fil de fer, quand on cesse de s’en servir pour quelque tems, et qu'il faut éprouver leursureté avant de les employer, en les plongeant dans une jarre contenant un mélange détonant de gaz inflammable ; Qu'en obligeant les mineurs à faire toujours usage de ces lampes dans toutes les parties des mines où il se dégage du gaz inflammable, on par- viendra à rendre les explosions impossibles ; Que des personnes commises ad hoc devront chaque jour inspecter les lampes et les remplir d'huile, et que pour prévenir les accidens qui auraient lieu, si on enlevait le cylindre de gaze métallique, il faudra atta- cher ces cylindres aux lampes par un petit cadenas. M. Davy déclare enfin que ces lampes ont été éprouvées avec le plus grand succès, à la complette satisfaction et au grand étonnement des mineurs dans les mines les plus dangereuses des environs de Newcastle et de ÆFhitehasen, qui sont les plus dangereuses de la Grande-Bre- tagne. De ne eee) (67) Résultats d'expériences faites avec la lanterne de sureté de M. Davy ; par M. BaiLeeT. ({ Extrait.) Ces expériences ont été faites dans le laboratoire de l'Ecole royale des mines, par MM. Laporte , Lefroy et Baillet, avec une lanterne en tissu de fil de laiton (1), construite à Paris, par Dumoutier , sur le mo- dèle en tissu de fil de fer rapporté de Londres par M. de Candolle. Chacune d'elles a été répétée plusieurs fois, et les plus importantes l'ont été jusqu'a 9 et 10 fois. On y a procédé de la manière suivante : La lanterne allumée a été placée sur un support, et on a fait descendre verticalement sur cette lanterne un récipient renversé rempli du gaz ou du mélange de gaz qu'on voulait éprouver. On a éprouvé ainsi successivement : 1°, Le gaz hydrogène pur, retiré de la dissolution du zinc par l'acide sulfurique affaibli; 20. Le gaz hydrogène carboné, retiré de la distillation de la houille ; 5°. Le gaz hydrogène mêlé d'air atmosphérique en proportions diverses; 4°. Le gaz hydrogène carboné , mêlé aussi d'air atmosphérique en différentes proportions ; 5o, Enfin le gaz hydrogène carboné, mêlé de gaz hydrogène et d’air atmosphérique. Les résultats principaux ont été ceux qui suivent : a. Le gaz hydrogène pur s'est enflammé dans la lanterne à tissu mé- tallique et a communiqué l’inflammation à travers ce tissu , au gaz en- vironnant. b. Le gaz hydrogène carboné a éteint presque aussitôt la flamme de la lanterne : cette extinction a été accompagnée plusieurs fois d’une légère détonation , mais l’inflammation n’a jamais été transmise au- dehors. NAT c. Le gaz hydrogène, mêlé dans la proportion d’une partie en vo- lume, sur deux parties d'air atmosphérique, s’est comporté à-peu-près comme le gaz hydrogène carboné, c’est-à-dire qu'il a éteint prompte- ment la flamme, et que l'inflammation n’a point été communiquée au- dehors. d. Le même gaz mélangé par parties égales avec Fair atmosphérique s’est enflammé en détonant dans la lanterne , ét a transmis l’inflamma- tion à travers le tissu métallique au gaz environnant. (1) Ce tissu contenait plus de 237 ouvertures par centimètre carré, ou plus de 1200 par pouce carré anglais. | 1016. Socitté Philomat. 20 ayril 1816. terre ( 68 ) e. Le gaz hydrogène carboné , mêlé dans la proportion d’une partie sur 7 à o d'air atmosphérique , a augmenté le volume de la flamme or- dinaire de cette lanterne, et l'a éteinte au bout de quelques instans ; mais la flamme, lors même qu’elle s’est allongée jusqu'au sommet de la lanterne, n’a pu en traverser le tissu. f. Le gaz hydrogène carboné, mêlé dans la proportion de 2 parties avec 5, 4 et 8 parties de gaz hydrogène pur et 15 à 18 parties d'air atmosphorique, s'est comporté comme le mélange de gaz hydrogène carboné avec l'air atmosphérique, c’est-à-dire qu'il a agrandi et allongé la flamme de la lanterne, mais qu'il n'a point communiqué l'incendie au-dehors. g. Enfin le mélange de 9 parties d'air atmosphérique , sur une partie de gaz hydrogène carboné et 8 parties de gaz hydrogène pur, s’est com- porté comme le mélange par parties égales de gaz hydrogène pur et d'air atmosphérique , et son inflammation dans l'intérieur de la lanterne s’est communiquée instantanément à travers le tissu métallique au gaz environnant. Dans les expériences qui précèdent , le récipient renversé et rempli de gaz descendait verticalement sur la lanterne allumée. Dans d’autres expériences faites postérieurement , on a disposé l'appareil de manière que ( la lanterne allumée étant placée dans un cylindre de verre, et tra- versant un diaphragme adapté vers le milieu de la longueur de ce cy- lindre } l'espace où se trouvait la moitié inférieure de la lanterne, re- cevait un courant continuel du gaz qu'on voulait éprouver, et sa moitié supérieure ayait une libre communication avec l'atmosphère. On a éprouvé dans eet appareil des mélanges détonans d'air atmos- phérique, mêlé avec le gaz hydrogène pur et avec le gaz hydrogène carboné.! ;| 2%, Lorsque le gaz hydrogène pur formait le tiers du mélange avec l'air atmosphérique; da flamme de da lanterne s'est un peu agrandie, a continué de brûler pendant quelque tems et s’est éteinte, 29°, Lorsque-ce même gaz formait lamoitié du mélange avec l'air atmos- phérique, il'estarrivé plusieurs fois que la flamme, apresavoir brûlé quel- que-tems ; s’est éteinte. Plusieurs fois aussi la détonation a eu lieu dans Ja Janterne et le cylindre. de verre. è 30, Lorsque le gaz hydrogène carboné est mêlé dans les proportions qui produisent.les plus. fortes détonations, c’est-à-dire avec 6, 7, 8 et 9 parues d'air atmosphérique, la flamme, de la lanterne s'agrandit, brûle pendant quelque items , ét finit par s'étendre. é Ces résuliats, comme on le voit, confirment les premières expériences, et ils sont aussi d'accord avec les observations de M. Davy. Ce savant professeur. de l'Institution’ royale n'a parlé { dans son mémoire inséré dans le n° 2 des Annales de chymie et de physique et dans celui dont (69) l'extrait a été donné ci-dessus) que du gaz hydrogène carboné et du gaz inflammable des mines. On peut donc conclure de tous ces faits que si la lanterne inventée par M. Davy, n'empêche pas toujours la détonation du gaz hydrogène, Hea la propriété très-importante pour l'exploitation des mines de houille, ou de s’éteindre sans produire d’explosion, ou d'arrêter l’explosion et de ne la point transmettre au-dehors quand elle est placée dans un mélange détonant d'air atmosphérique et de gaz hydrogène carboné. RAA AR A A SARA AA Sur la succession des roc es primordiales dans la vallée du Tereck au Caucase ; par MM. DE ENGELHART et F. PARROT. Ces roches sont généralement stratifiées , presque horisontales vers le pied de la montagne, elles vont en se redressant à mesure que l'on s'approche de l'axe. En s'élevant des plus inférieures aux supérieures ; on observe la superposition suivante : | 1. Du schiste argileux sur la pente droite du Tereckthals , entre Kobi et Abana. j : { : { 2. Du calcaire compacte gris noir , schisteux près de Kobi et vers Abana. 5. Une alternance plusieurs fois répétée de porphyre et de schiste argileux, depuis Kobi jusqu’au-dessous de Stepanzminda. 4. Une semblable alternance de diabase compacte et porphyritique de schiste argileux et de trappite noir et compacte. 5. Duschiste argileux, puis de la syénite granitoide en grande masse, puis du schiste argileux. 6. Du gneiss renfermant, comme roche subordonnée , des couches, des veines et même des nids d’amphibole hornblende. 7. De la syénite granitoïde et de la diabase porphyritique jusqu’au- dessous de Dariel. 8. Du schiste argileux et de la diabase en roches continues jusqu’à Lars, et ensuite en roches isolées et interrompues jusqu'à Kaitukina. 9. Du calcaire compacte, gris, brun , noir, souvent fétide ; il com- mence au-dessous de Kaitukina et s'étend jusqu’au pied de la montagne, Toutes ces roches sont en stratification concordante ( gleich formige lagerung ), mais dans les élargissemens des vallées ( Thabhveitung ) on voit d’autres roches déposées sur celles-ci en stratification contra- stante (abw-ichende). Ge sont: dans le bassin de Stepanzminda, des argi- lopleynes ( Thonporphyr), des cailloux roulés, des poudingues de por- phyre, et des grès, — Entre Lars et Kaïtukina, des cailloux roulés 1816. Reise in die Krym elc. Berlin, 1815, (70) et de grands blocs provenant des montagnes près de Dariel. Enfin près de Balta, le même conglomerat se présente avec des fragmens de dia- base porphyritique et de calcaire compacte. Le schiste argileux forme la masse principale de la montagne le long du Tereck , depuis la ligne de séparation des eaux jusqu’au calcaire à son pied septentrional. 11 renferme toutes les autres roches , il paraît appartenir aux espèces minéralogiques qu’on a désignées sous les noms de schiste luisant et d’ampelite alumineuse. Les roches porphyroïdes mentionnées ci-dessus, appartiennent au por- phyre proprement dit rouge brun, bleu-lavande, au melaphyre (por- phyre noir); elles renferment cette modification de /e/spath qu'on dé- signe sous le nom de zifreux. Ce melaphyre a par sa séparation en prisme, et par sa couleur noire des rapports avec le basalte. Les auteurs comparent ensuite le gisement de ces roches à ce que M. de Raumer a observé dans les montagnes métalliferes ( Erzgebirge) de la Saxe ,dansles deux chaînons de montagnes on trouve dessous toutes les roches : d’abord le calcaire, puis le porphyre, tous deux alternant avec le schiste , plus haut vers les dernières assises du schiste, du schiste vert, de la diabase , de l’hornblende schistoïde, de la diabase schistoïde, du trappite, puis des GxEIss et de la syénite granitoïde. Les seules diffé- rences qu’on y observe se trouvent dans la manière d’être du porphyre, eten ce que dans l’Erzgebirge la syénite granitoïde est beaucoup plus épaisse que dans le Caucase, enfin qu’elle s’y lie aux divers dépôts de psammites schistoides (grauwuke) qui manquent dans cette partie du Caucase. A. B. SARA SARA SAS AS RASE Note sur les mines d'or de Afrique Occidentale. Das la relation du second voyage de Mungo Park, publiée à Londres l’année dernière, il est fait mention des exploitations d’or de lavage, que ce voyageur visita en 1805, en allant des bords de la Gambie à ceux u Niger. Les nègres extraient ce métal en creusant dans des terreins bas des puits d'environ 1 2 pieds de profondeur, le long des parois desquels ils ménagent des entailles qui leur servent comme d’échelles pour y descendre. Ces puits traversent d'abord un banc épais d’environ 10 pieds, d’un gravier plus ou moins grossier, où Park a vu beaucoup de cailloux gros comme le poing et même un assez grand nombre de blocs arrondis, gros comme la tête: Plus bas est un autre banc de deux pieds d'épaisseur, formé de cailloux ferrugmeux , de la grosseur d’un œuf de pigeon , mêlé soit de terre, soit de sable , tantôt jaune, tantôt eouleur de rouille. C’est dans ce sable couleur de rouille que se trouve l'or. Le tout repose sur une argile blanche et compacte. Les deux seuls endroits où Park paraît avoir (71) vu ces exploitations, sont les environs de deux villages nègres nommés Shrondo et Dindiko , situés l’un et l’autre au pied d’une chaine de hau- teurs qu’il appelle les montagnes de Konkodoo. 11 dit qu'elles sont de granit grossier rougeâtre, composé de felspath rouge, de quarz blanc et de schorl noir ( probablement une syénite ), et que ce granit a cela de particulier, qu’on y trouve des rognons de la grosseur d’un boulet de canon, qui sont aussi de granit, mais d’une structure plus compacte et d’une couleur plus pâle. Il est bon de remarquer que les lieux indiqués par le voyageur anglais sont situés l’un et l’autre sur des affluens de la grande rivière Sénégal , et à-peu-près sous le même méridien que les mines d’or indiquées par d’autres voyageurs, dans les environs de Bambouk, de sorte qu'il sem- blerait que le terrein aurifère appartient à la base d’une même chaine de basses montagnes granitiques , se dirigeant du nord au sud. Dans le reste de son journal, où Mungo Park décrit sa route à l'est en se dirigeant vers le Niger , il ne fait plus mention d'aucune autre lo- calité où il se trouve de l'or. À Shrondo et à Dindiko ce sont les femmes qui séparent l'or du sable auquel il est naturellement mêlé en le lavant dans des calebasses. A. B. RAA SARA SAS RS AS Observation sur les feuilles du Cardamine pratensis; par M. HENRI CassiNr. Dans un Dictionnaire élémentaire , qu'il a enrichi d’excellens articles, un botaniste du mérite le plus éminent aflirme que c’est par erreur qu'on a prétendu que certaines feuilles étaient susceptibles de radica- tion. M. Henri Cassini ayant vu prendre racine aux feuiiles du Curda- mine pratensis, est obligé de contredire l’assertion de cet auteur, ce qui Jui fournit l'occasion de remarquer qu’en botanique aucune proposition générale ne doit être admise sans restriction. Les feuilles de cette plante, radicales et caulinaires, sont impari- pennées. A la base de la page supérieure de chacune des folioles, M. Henri Cassini a remarqué un petit tubercule charnu, hémisphérique, ressemblant à une glande. Ces tubercules sont ordinairement plus appa- rens sur les feuilles radicales et les caulinaires inférieures, que sur les caulinaires supérieures ; ils le sont aussi davantage sur les folioles supé- rieures que sur les inférieures de la même feuille. L'auteur a vu ces tubercules se convertir en bourgeons, quand les circonstances étaient favorables à leur développement. Cette conversion ne s'opère le plus souvent que sur la foliole terminale des feuilles radicales. Le tubercule qui est à la base de cette foliole se métamorphosait presque toujours, dans les individus dont il parle, en un vrai bourgeon, qui poussait par 1816. BoraniQue. Société philomat, 27 août 1816. Zoozoci1e. Société Philomat, (72) en haut des feuilles et une tige, et par en bas des racines. Il a même observé, sur la page supérieure d’une foliole de feuille radicale, un tu- bercule situé non à la base, mais au milieu du disque, lequel tubercule s'était converti en un long filet tout semblable à une racine. Souvent les folioles des feuilles radicales se détachaient de leur pétiole commun ; puis chacune d’elles prenait racine en terre par son tubercule. Voilà, selon M. Henri Cassini, le premier exemple incontestable et bien constaté de radication naturelle des feuilles et de feuilles bulbil- lifères; car ilne regarde pas les feuilles des fougères comme de véritables feuilles. Son observation établit aussi de nouveaux rapports entre les deux genres Cardamine et Dentaria, ce dernier ayant une espèce bul- -billifère. Enfin il soupçonne que la confusion qui règne chez la plupart des auteurs entre les deux espèces pratensis et amara, vient de ce qu'ils auront pris pour les stolons attribués'au Cardamine amara le pétivole commun des feuilles radicales, enraciné à son extrémité, après que les folioles latérales se sont détachées. RAR RSA SSSR ST SSS Sur le Dain noir, par M. FréD. Cuvier. (Extrait.) Depuis assez long-temps on connoît en Europe , sous le nom de Daim noir, un animal que Buffon et la plupart des auteurs qui l'ont suivi, regardèrent comme une simple variété du daim commun. M. Fréd. Cu- vier qui a eu l’occasion d'observer cette race vivante depuis plusieurs années dans la méuagerie du Muséum d'histoire naturelle au Jardin du Roi, pense que, quoique par la forme du bois elle ne diffère pas du daim commun, elle doit cependant former une espèce bien distincte; 1, par sa forme plus svelte, plus élancée; 2°. par la couleur de son pelage; en hiver d’un brun tête de maure dans la partie supérieure du corps, d'un brun plus pâle aux parties inférieures avec une tache plus noire de chaque côté des fesses, il devient seulement d’une teinte moins foncée en élé, au lieu d’être tacheté presque comme l’axis, ainsi que cela a lieu chez le daim commun ; 5°. enfin parce que, au contraire en- core de ce qui se voit dans ce dernier, les petits naissent noirs et sans livrée. Il propose de nommer cette espèce L. Mauricus. Sans avoir au- cune notion précise sur sa patrie, en Jugeant par l’époque du rut et de la mue qui est la même que pour le daim commun, il se trouve conduit à conclure qu’il est natif des contrées septentrionales, et qu’on le retrou- vera peut-être un jour dans les vastes solitudes du nord de l'Asie et de l'Amérique. H. DE Bv. AAA RAS AAA AAA (735) Observation de Médecine ; par M. ReuILLIER, D. M. P. M. Ruzrier, médecin de Paris, a communiqué à la Société de la Faculté de Médecine, une observation d'hémiplégie du côté droit du corps, qui fut suivie de l'oubli presqu'entier du langase articulé, pen- dant un laps de temps considérable. L'individu qui fit le sujet de cette observation, parut d’ailleurs atteint, apres dix mois, d'une diathèse cancéreuse, dans laquelle l'œil droit et l’un des testicules étaient spécia- lement affectés. Un traitement anti-vénérien qui fut adminisiré à ce malade par son médecin ordinaire, comme par inspiration, parvint à le guérir non-seulement de tous ses maux physiques, mais encore le réla- blit promptement dans la plénitude de ses facultés morales et intellec- tuelles. 11 résulte des détails donnés par M. R., touchant cette singulière ob- servalion, que le malade qui en fait l’objet, fut presqu’entièrement réduit au langage d'action; qu'il avait perdu la mémoire de la plupart des noms, à l'exception d’un très-petit nombre d'adjectifs, qu’il em- ployait sans cesse avec peine et comme au hasard, sans qu'on püt com- prendre quel sens il pouvait y attacher. Ce malade n'offrit point de manie véritable, sa conduite fut continuellement raisonnable, mais la privation du langage enchaîna tellement toutes ses facultés, qu'il parut réduit à un élat très-voisin de l’idiotisme. Ce fait, assez analogue à ceux offerts par le naturaliste Broussonet et par Grandjean-de-Fouchy, en diffère essentiellement par la cause vé- nérienne qu'on lui peut attribuer et par la guérison dont il a été suivi. RAA AS AS ASS Sur plusieurs espèces d'animaux mammifères, de l'ordre des ruminans ; par M. H. DE BLAINVILLE. M. DE BLaiNviLLe, dans ce Mémoire, s’est proposé de faire connaitre un assez gand nombre d'animaux ruminans qu'il a observés en Anpgle- terre , et comme pour déterminer s'ils doivent être regardés comme des espèces nouvelles, il était important d’entrer dans des détails assez mi- nutieux ; il commence par établir une disposition systématique de cette grande famille , d’une manière un peu plus rigoureuse qu’on ne l’a peut- être fait jusqu'ici. Les aminaux ongulés à système de doigts pair ruminans, peuvent être subdivisésen deux grandessections d'après l'existence ou l’absencede dents canines à la mâchoire supérieure, la seule qui puisse en être pourvue; dans les premiers il y a trés-souvent des dents canines dans les individus mâles au moins, tandis que dans la seconde il n’y en a jamais; carac- tère qui se trouve concorder avec la permanence des armes du front ; Livraison de mai. 11 AR SONORE AD ENRERS 1816. Société de l'École de Médecine de Paris Zoozocrs, Société Philomat, (74) en effet dans la première le front n’est jamais armé , ou il ne l’est que momentanément , tandis que dans la seconde il l’est constamment, La première famille de Ja première section est celle des Chameaux, qui est subdivisée en deux genres, ceux de l'ancien continent et ceux du nouveau ou les Zamas. La seconde est celle des Cer/s, dont le premier genre est le Moschus qui, à ce qu'il paraît, n’a jamais la tête armée et qui en outre a deux longues canines à la mâchoire supérieure. Les cerfs proprement dits qui forment le second genre , sont subdivisés d’après la longueur du pedori- cule qui porte les bois, en deux sous-genres : le premier, le genre Cervus, a lespédoncules peu ou pointapparens, tandis que dans lesecond , auquel M. de Bv. propose de donner le nom de Cervulus, le pédoncule est plus long que le bois lui-même, en sorte que ces espèces ont en tout tems la tête armée d’espèces de cornes analogues à celles de la Giraffe, Outre cela la mâchoire supérieure est pourvue de dents canines, souvent aussi longues et de même forme que dans le genre Moschus (à). La seconde section des animaux ruminans comprend les espèces qui ont toujours la tête armée, elle est également formée de deux familles. La première, évidemment rapprochée de la précédente, est celle qui a sur la tête des pédoncules assez longs, ne portant pas de bois, mais garnis d'un très-grand nombre de poils dont on conçoit que la réunion pourra former ce qu'on appelle corne dans les bœufs ; elle ne comprend que le genre Giraffe. La seconde contient au contraire un {rès-grand nombre d’espèces qui se nuancent d'une manière pour ainsi dire insensible, depuis l'élégante Antülope, la plus rapprochée paf la forme générale du corps de la famille des cerfs, jusqu'au Bufle le plus pesant et le plus lourd de ces animaux, On m'y établissait jusqu'à présent que quatre genres qu'il est même fort difficile de caractériser nettement. M. de Blainville pro- pose de subdiviser ce grand genre, qu'il nomme Cerophorus, en douze petits groupes ou sous-genres qu'il caractérise d’après la combinaison de l'existence ou de l'absence ; 1° des larmiers; 2° des brosses aux poignets ; 3° des pores inguinaux; 4° des cornes dans les deux sexes et de leur forme générale ; 5° d’après la forme de la queue; 6° le nombre des mamelles ; »° l'ensemble ou la disposition des couleurs et la nature du pou ; 8° l'existence d'un mufle et la disposition des narines. g. 1. ÆAntilope. CAR. des cornes à double ou triple courbure, sub- Spirales, annelées, sanis arrêtes, dans le sexe mâle seulement ; des lar- miers, des brosses ; des pores inguinaux , des mamelles, point de mufle. (r) Le sous-genre Cerf pourra être subdivisé d’après l'existence ou l'absence d’un nulle, Dans la première division seront le C. Ace et Rangifera, qui n’ont pas de partie nue à l'extrémité du museau; et dans la seconde, toutes les autres espèces, à commencer par le C. Dama. (351) Esp. 1° A. Cervicapra, 2° A. Saïga, 5° A. Gutturosa. g. II. Gazella. cAR. Cornes à double courbure, constamment anne- lées, sans arrêtes, dans les deux sexes; des larmiers, des brosses, des pores inguinaux, deux mamelles, la queue courte , la couleur plus ou moins foncée du dos, séparée de celle du ventre constamment blanche, par une bande presque noire, point de mufle. Esp. 1° A. Dorcas , 2° A. Kevella, 5° A. Corinna, 4° A. Subguttu- rosa , 5° A. Euchore, 6° A. Pygarga, 7° A. Koba, A. Kob, 9° Naso- masulata. g.II. Cervicapra. cAR. Cornes à simple courbure antérieure, posté- rieure ou presque; nulle,peu où point annelées, sans arrêtes, dans le sexe mâle seulement; des larmiers, point de brosses, des pores inguinaux , 4 mamelles, la queue courte, point de mufle, Esp. 1° A. Redunca, 2° A. Dama, 5° A. Grisea, 4° A. Stenbock, 5° A. Elcotragus, 6° A. Oreotragus, 7° A. Grimmia, 8° A. Pygmæa, 9° A. Saltiana, 10° À, Quadricornis, 11° A. Acuticornis. ge. IV .Ælcelaphus, cAR. Cornes à double courbure, annelées, sans ar- rête , dans les deux sexes; des larmiers, point de brosses, des pores ingui- naux, queue médiocre terminée par un floccon de longs poils , 2 ma- melles, un demi-mufle. Esp. 1° A. Bubalis, 2° A. Camaa. g. V. Tragelaphus. CAR. Cornes comprimées, spirales, à arrête, dans le mâle seulement ; larmiers nuls, brosses nulles, des pores ingui- naux, queue médiocre terminée par un flocon de longs poils, 4 ma- melles, un demi mufle. Esp. 1° A. Sylvatica, 2 A. Strepsiceros; 3° A. Scripla. g. VI. Boselaphus. car. Cornes simples, non rugeuses, quelque fois nulles dans la femelle ; larmiers nuls, brosses nulles, des pores inguinaux, la queue longue , terminée par un floccon de longs poils, 4 mamelles , un mufle. Esp. 1° A. Picta, 20 A. Gnu, 5° A. Orcas. g. VIT. Oryx. car. Cornestrès-grandes, pointues, droites ou à simple courbure postérieure, annelées, sans arrêtes ; larmiers nuls, brosses nulles, pores inguinaux? queue longue, terminée par un flocon de longs poils, mamelles ? un demi-mufle. Esp. 1° A. Oryx, 2° A. Leucoryx, 3° À Gazella, 4° A. Leucophæa, 5° Equina. (1) g. VII. Rupicapra. CAR. Cornes simples, lisses, à simple courbure postérieure ,; dans les deux sexes ; larmiers nuls, brosses nulles, des ce inguinaux , queue courte, 2 mamelles, les poils longs , point de mufle. (1) Cette espèce différe-elle de l'A. Zeucophœu? (76) Esp. 1° A. Rupicapra, 2° A. Pudu , 3° A. Americana. g. IX. Capra. car. Cornes anguleuses , ridées grossièrement en travers dans les deux sexes, point de larmiers , point de brosses ni de pores in- guinaux , la queue courte , ordinairement recourbée en dessus, 2 ma- melles, les poils longs, une barbe , point de mufle. Esp. 1° C. Œgagrus , 2° C. Ibex, 3° C. Caucasica, 4° C. Imberbis. &. X.Ovis ou Ammon.cAR. Cornes anguleuses rugueuses, plus ou moins ridées, le plus souvent contournées, dans les deux sexes, point de lar- miers, ni de brosses, ni des pores inguinaux, la queue médiocre , tom- bante, 2 mamelles, 2 sortes de poils, la Bourre ordinairement plus abon- dante que les Soyes , point de mufle. Esp. 1° A. M. Corsicus et Ovis, 2° A. Brachiatus, 3° A. Cervinus, 4 Lanosus, 5° A. Strepsicheros. 1 g. XI. Ovibos. car. Cornes simples lisses , à double courbure , dansles deux sexes, larmiers nuls, brosses nulles , pores inguinaux? queue courte, 2 mamelles, poils longs, laineux, point de mule. Esp. B. Moschatus. g. XII. Bos. car. Corps pesant, jambes courtes, cornes simples, coni- ques, lisses, à courbure variable, dans les deux sexes; larmiers nuls, brosses nulles, pores inguinaux nuls, la queue longue et terminée par un flocon de longs poils, 4 mamelles, un fanon, un mufle. Cela fait, M. de Bv. commence par donner la description et la figure d'une très-belle tête osseuse, ayant appartenu, selon ce qu’on lui a dit, à une grande espèce de Porte-musc de l'Inde, décrite et figurée dans l'Oriental Miscellany, sous le nom de M. Indicus ; elle est remarquable par sa grandeur, ayant près de 7 pouces de long, et surtout par le très-grand développement des canines. Dans la première section du g. cerf, M. de Bv. fait connaître sous le pom de €. Niger une nouvelle espèce de l’Inde, d’après un très-beau dessin colorié fait sur les lieux, par Haludar, peintre Indien. Cet animal, qui paraît atteindre au moins à la taille de notre Cerf ordinaire dont il offre la forme générale, est par tout le corps d’un brun foncé presque noir, surtout autour des yeux et de la bouche, s'éclaircissant un peu sous le ventre, la face interne de l’origine des membres étant la seule partie blanche; ses bois, qui appartiennent évidemment à un animal adulte, sont remarquables par leur peu de développement et surtout par leur simplicité, puisqu'ils n’ont qu'un seul andouiller co- nique, un peu courbé en arritre , prenant son origine à la partie anté- rieure de la base de la perche, qui est au contraire assez concave en avant, M. de Bv. a cru Robot aussi faire mention de deux individus fe- melles d’une espèce de Cerf très-petite , qu’il a vus empaillés dans la col- lection de M. Bullock, sans aucune désignation ; ils sont de la taille d'un chien médiocre , assez peu élevés sur pattes , les oreilles grandes, (D d’un jaune blanchâtre intérieurement , la queue extrêmement courte, à peine visible ; la couleur générale d’an gris assez analogue à celle du cerf du Canada, et plus foncée en dessus; l'extrémité de la mâchoire inférieure blanche. Dans la seconde section de ce même genre, il donne les caractères de deux espèces dont il n’a vu , il est vrai, que le crâne plus ou moins complet. ! La première, qu'il propose de désigner sous le nom de ©. Moschatus, a des bois très-courts, simples, coniques , un peu courbés en dehors et en arrière, très-tuberculeux, sans meules à leur base, portés sur de très-longs pédicules comprimés ; s’excavant en dedans et dont la racine se prolonge de chaque côté du chanfrein , de manière à former une sorte de gouttière dans toute la longueur de celui-ci. La mâchoire est en outre armée de deux longues canines tout à fait semblables à celles du M. Moschiferus. M. de Bv. a vu de cette espèce une tête osseuse bien éomplette , provenant de Sumatra, mais sans aucune autre espèce de renseignement. La seconde qu'il nomme C. Subcornutus ne lui est également con» nue que par un crâne, mais sans os incisifs et sans mâchoire inférieure, Les bois de cette espèce sont sensiblement plus grands et plus forts que dans la précédente , ils ont une meule bien formée, un petit andowiller simple , conique, un peu recourbé à la partie antérieure de la base du merain, qui est terminé supérieurement par une pointe conique et forte- ment recourbée en arrière et en dedans; le pédoncule qui les porte est beaucoup plus fort, plus épais, mais un peu moins long et plus sur- baissé que dans l'espèce précédente; sa racine forme de chaque côté du chanfrein une arrête encore plus saillante, mais moins prolongée. 11 n’y a aucune trace de dents canines, et en outre, la comparaison minu- tieuse des différentes parties de ce crâne ne permet aucune espèce de rapprochement avec le précédent. M. de Bv. cherche ensuite si ces deux espèces étaient connues : il lui semble évident que la seconde a au moins beaucoup de rapports avec le chevreuil des Indes de Buffon, observé et décrit vivant par Allamand, et qu’il paraît que Gmelin a désigné sous le nom de Muntjac, sans ce- pendant citer cet auteur, mais qu'elle ne lui est pas parfaitement identique. En effet le chevreuil des Indes a ses bois, à ce qu'il paraît, entièrement comformés comme le C. Szbcornutus; maïs celui-ci n’a aucune trace de dents canines, ‘dont celui-là est pourvu ; ainsi, à moins qu’on ne considère la tête décrite par M. de Bv., comme ayant appartenu à un individu femelle du cerf Muntjac, (r) et qui alors aurait (1) Le GC Montjac de Pennant a en outre le bois trifurqué. 1816. (78) des bois, on doit la regarder au moins momentanément comme une espèce distincte; quant a la premitre, c'est-à-dire au C. Moschatus, M.de Bv. n'a trouvé aucun auteur qui en fasse mention. Une autre espèce de cerf dont il n'a vu que les bois séparés du crâne, sans aucune désigralion ; dans la belle collection du Collége royal de chirurgie de Londres, est appelée par lui C. Jamatus. Au premier aspect on serait tonlé de croire que ce pourrait être les cornes de l'A. Rupicapra; de 4 à 5 pouces de haut, triangulaires à leur base, parsemés intérieurement. de tubercules saillans , et pourvus d'un très- petit andouiller comprimé ; déjeté en dehors, ils se terminent supé- rieurement par une pointé recourbée en crochet en arrière et un peu en dehors; du reste ils sont labourés par des stries longitudinales , traces des vaissaux sanguins, comme cela a lieu dans tous les cerls. Dans le grand genre Cerophorus, second sous-genre Gaxelle, M. de Bv. décrit et figure en partie une jolie espèce qu'il a observée dans le Pantherion de M. Bullck. où elle est désignée sous le nom de A. Eleue, qui ne lui appartient certainement pas; sa taille est à peu près celle d'une grande chèvre, les jambes sont fortes, grosses, assez courtes , avec des brosses aux poignets ; les cornes assez longues se courbent d'abord en avant et en dehors, puis dans le reste et la plus grande partie de leur étendue en dedans et en avant; les anneaux sont assez bien marqués. Toute la partie supérieure du corps a paru être brune, le dessous blanc, la tête et surtout la racine des cornes d’un rouge if, une grande bande blanche transversale au milieu du chan- frein , les yeux sont dans la couleur rouge , les jambes de devant sont blanches depuis le coude , et celles de derrière en totalité, si ce n'est la cuisse ; la queue est courte, pointue , toute brune ,à poils courts; le poil a paru devoir être assez rude. D'après cette description, M. de Bv. fait voir que cette Ænrilope est beaucoup plus rapprochée de l'A. Pygarga que de toute autre, il lui semble cependant qu'elle ea diffère assez sensiblement par la taille et par la disposition des couleurs, pour en être au moins provisoirement distinguée , d'autant plus qu'il a observé dans la eallection du Collége royal des chirurgiens, la peau d'une tête avec ses cornes, qui doit avoir appartenu à la même espece. La tache blanche. un: peu plus grande à la même place, était également au milieu d'une couleur rousse assez foncée, la courbure des.cornes élant absolument la: même. M. de Bv. propose, de désigner cetle espèce sous le nom de A. Nasomaculata. Dans le-sous-senre, Cerricapra; M. de Bv. décrit successivement ; 1°. A, Quadricornis, qu'il caractérise ainsi, A. à. 4 cornes, les 2 an- térieures lisses, assez grosses , subtrigones, un peu courbées en arrière, les postérieures plus grêles, plus élevées, coniques , presque droites, à simple courbure antérieure. M de: Bv. ne connait de cette espèce fort (79 ) singulière qu'un crâne presque entier, dont il donne la figure. Ce crâne qui a tous les caractères anatomiques du genre, dans le nombre et la disposition des dents molaires, l'absence des cinines, offre de plus remarquable un large espace non rempli dans les parois de la face, mais surtout 4 cornes à cheville osseuse bien distinctes, fort régulières et sy- métriques, ayant en un mot tout les caractères d’une disposition normale, et portées comme à l'ordinaire par l'os frontal, la première en avant de l'orbite, et la seconde à sa partie postérieure. Cette espèce dont il paraît qu'aucun auteur n'a parlé, est native de l'Inde , où elle porte le nom de Hoorma- Dabad. 2°, A. Acuticornis, où A. à cornes simples coniques, très-pointues, lisses, verticales, à courbure à peine sensible et antérieure. M.de Bv. n’a épalement vu de cette espèce qu'une partie de crâne sans aucun indice de nom ni de pays ; ce crâne offre de singulier une élévation considérable du sinciput et en ontre un large espace rugueux, tubercu- leu x à la partie postérieure de la racine des deux cornes. M. de Bv.cherche ensuite si l’on pourrait rapporter cette forme particulière à quelque espèce déjà connue, après l'avoir successivement comparée avec loutes celles qui appartiennent au même sous-genre, il pense qu’elle en doit être distinguée au moins provisoirement. 3°. A. Saltiana , ou V'A. à cornes coniques , extrêmement petites , pointues, annelées dans la moitié de leur longueur, à simple courbure postérieure et à peine sensible, les sabots fort alongés. M. de Bv. a vu de cette jolie espèce une peau de Ja tête presque en- tière, avec les extrémités antérieures et postérieures. Les cornes sont noires, de près de 2 pouces de long, avec 6 à 7 stries ou anneaux trans- verses ; les oreilles sont au contraire très-orandes, il n'y a aucune trace de larmiers ; toute la tête est couverte de poils fins, courts, serrés, en- tièrement fauves en dessus et blancs sous la ganache. Quant aux pieds les antérieurs ont 15 pouces de long depuis le coude et les postérieurs 10 depuis le calcaneum , ils sont entièrement fauves et sont terminés par des sabots fort longs, les ergots étant au contraire extrêmement courts. Cette jolie espèce setrouveen Abyssinie, où elle est appelée Hadoka, suivant M. Salt qui l’a donné à la collection en 18rr, il restait à déter- miner si elle devait être distinguée de celles déjà inscrites ; M. de Bv. la compare successivement avec les deux espèces évidemment les plus voisines, c’est-à-dire l'A. Grimia et Pygmœæa, et il conclut que {rès-pro- bablement elle en est distincte. Dans le sous-venre Tragelaphus, il donne ensuite la description de la femelle de PA. Scripta ou du Guib qui diffère essentiellement du mâle par l'absence des cornes et la queue plus longue, et surtout par la taille beaucoup moindre. M. de Bv. a cru aussi devoir faire mention de 2 espèces de cornes 1810, (80) parfaitement lisses, qui peuvent avoir appartenu à des espèces du sous2 genre Boselaphus ou même peut être du &. Bos. Les premières qui sont encore attachées à une partie de la peau du front, très-rapprochées à la base, se déjettent ensuite en dehors en se courbant un peu en dedans; la partie de la peau qui reste a un large espace de couleur foncée au front avec une tache blanche, triangulaire, en croissant, symétrique, partant de la racine de chaque corne; il paraît que le reste du museau était blanc. Les secondes qui ne sont accompagnées que de la petite portion de peau qui les réunit, sont également lisses, noires, fort rapprochées à la base et déjettées en dehors ; mais elles forment à leur racine le com- mencement d’une courbure en ce sens pour se recourber ensuite en dedans dans le reste de leur étendue , et ce qu’elles offrent surtout de remarquable est d’être oi ou applaties vers leur pointe, au lieu d'être coniques comme cela est ordinairement. L Dans le sous-genre Oryx, M. de Bv. croit pouvoir confirmer la dis- tinction de l’A. Leucoryx, d’après la description et la figure qu’ila trouvées de cet animal dans l’Oriental Miscellany. En effet son port est sensi- siblement différent de celui de l’'Oryx de l'Afrique Méridionale, il res- semble à un petit âne dont les jambes seraient très-fines, les sabots n’ont pas cette singulière forme observée dans l'Oryx d'Afrique, la queue est peut-être encore plus longue, le col est surtout beaucoup plus court, plus épais, le museau plus large, les cornes sont rbeeasblement cour- bées d’avantenarrière ; enfin la couleur paraît ê{re constamment blanche, à l'exception d’une tache brune sur le museau et sur les joues, ce qui se trouve assez en rapport avec la courte description d'Oppien. M. de Bv. propose de placer dans le sous-senre Rupicupra une espèce d’'Antilope d'Amérique, qu'il nomme R. Æmericana, dont il a vu un bel individu dans la collection de la Société linnéene ; c’est un animal de la grosseur d'une chèvre médiocre, dont le corps alongé , peu élevé sur paltes, estentièrement couvert de longs poils pendans, non frisés, comme Soveux et tout à fait blancs ; la tête est assez alongée sans mufle ou partie nue, le front n’est pas busqué, les oreilles sont médiocres, les cornes courtes, assez grosses, noires , un peu annelées transversalement sont rondes, presque droites, dirigées en arrière et terminées par une poinie mousse ; les jambes sont courtes, grosses et supportées par des sabots courts et épais; la quete n’a pu être apperçue peut-être à cause de la longueur des poils. M. de Bv. cherche ensuite si cet animal n'au- rait pas quelques rapports avec le Puddu de Molini, qu'on place à tort parmi les moutons, puisque ses cornes sont rondes, lisses et seulement divergentes, et il lui semble possible que l'individu de la Société linnéene ne soit autre chose qu’un animal domestique appartenant à celte espèce ou le type sauvage couvert d’un poil d'hyver. ë C8r) Dans le sous-genre Capra, M. de Bv. fait connaitre dans ce Mémoire deux belles variétés de l'Inde, d’après des descriptions et de bonnes figures faites sur les lieux ; la premiere, qui est désignée sous le nom de C. Ægagrus Cossus, est entièrement blanche ; couverte par tout le corps de poils fort longs, tombans, non frisés, soyeux; les oreilles sont horizontales; les cornes, courbées en arrière et en dehors à la pointe, sont serrées contre la partie postérieure de la tête, le front est assez busqué ; il n’y a pas de barbe proprement dite sous le menton, et les pote de la face, fort longs, se portent à droite et à gauche partant de la igne médiocre du chanfrein; la queue est courte et relroussée comme dans les autres chèvres. La seconde variété, désignée dans le manuscrit sous le nom de C. 1m- berbis Barbara, a beaucoup de rapports pour la forme générale avec le bouquetin du Caucase; son dorps est épais, alongé, le col court très- large , les jambes assez élevées et cependant fortes ; la tête a beaucoup de ressemblance avec celle du bélier ; le chanfrein estarqué, le front bombé, les oreilles horizontales, médiocres ; les cornes très-comprimées, ridées transversalement, se touchant presqu’à la base, s’écartent ensuite en dehors et en arrière, en se tordant un peu; elles sont plus petites et moins comprimées dans la femelle; la queue est recourbée en dessus ; le poil est en général court et serré, il est plus long et forme une sorte de crinière noire sur le col et la plus grande partie du dos; il n’y a point de barbe sous le menton, mais une sorte de fanon ou de peau pendante sous la ganache ; la couleur générale est bariolée de noir, de roussâtre et de blanc dispersés d’une manière assez irrégulière , ce qui pourrait faire présumer que l'individu qui a servi à celte observation, était à l'état de domesticité. M. de Bv. termine ce Mémoire par la description d’un individu mâle du Bœuf musque, conservé dans la collection de M. Bullock, de la taille à peu près d’une génisse de deux ans; il a en général plus de res- semblance avec un ge mouton qu'avec un bœuf, le corps est alongé ainsi que la tête, le front très-élevé est orné d’une sorte de crinière de longs poils divergens d'un centre commun et couvrant la racine des cornes. Celles-ci, toutes noires, lisses , élargies et se touchant à leur base, se courbent d'abord en avant et un peu en bas, en s'appliquant sur les côtés de la tête, puis se recourbent brusquement en haut et en arrière; les oreilles sont courtes, très-reculées et toutes couvertes de poils doux et épais ; les yeux très-petits , très-distans entre eux, fort éloignés du bout du museau, sont compris dansle premier arc formé par les cornes ; le nez ou chanfrein est très-alongé, busqué comme dans un bélier ; les narines latérales et petites sont plus rapprochées entre elles que dans le bœuf, mais moins que dans le bélier ; il n’y a aucune trace de mufle, c'est-à-dire de partie nue à l'extrémité du museau , en sorte que par 13 NATREMATIQUES. Société philomat. (82) cette disposition cet animal se rapproche encore plus des moutons que des bœufs; la bouche est aussi fort petite et les lèvres peu épaisses, la supérieure n'offrant pas le sillon qu'on voit à celle du bélier; les mem- bres sont forts et courts ; les ongles ou sabots, plus grands aux pieds de devant qu'a ceux de derrière, sont d'un brun foncé et convergent l’un vers l’autre; la queue fort courte est entièrement cachée par les poils de la croupe ; le col, le tronc et l’origine des membres sont couverts de poils de deux sortes , une bourre ou laine fort épaisse et longue, et des soies très-fines qui la traversent. Sur les extrémités, depuis la moitié de l’avant-bras en avant et le commencement de la jambe en arrière, les poils , proprement dits, sont courts et très-serrés contre la peau ; dans tout le reste du corps ils sont fort longs, comme laineux et surtout sous le col, où ils descendent jusqu'aux poignets; ils sont également assez longs sous la ganache; quant à la face, ils sont d'autant plus courts, qu'ils s’approchent davantage de l'extrémité du museau qui en est en- tièrement couvert. La couleur générale est d’un brun roussâtre , en quelques endroits presque noir , excepté le tour des narines, la lèvre supérieure et l’ex- trémité de l'inférieure, qui sont blancs. ARR AAA IIS SS Sur le calcul des variations , relativement aux intégrales mul- tiples ; par M: Poisson. LorsQu'ex prenant la variation d'une intégrale double, on considère Faccroissement de chacune des deux variables indépendantes, comme une fonction de ces deux variables , il se présente une difheulté -qui n’a pas encore été éelaircie (1). Pour éviter celte difficulté, N° La- grange s’est borné , dans la nouvelle édition de la Mécanique analvy- tique (2) , à supposer que l'accroissement de chaque variable ne dé- end que de cette variable ; mais cette hypothèse nuit à la généralité du résultat, et la formule que l’on obtient ne saurait convenir, par exemple, au-cas d'une surface courbe terminée par un contour curvi- ligne et variable. 1L était donc utile de donner un moyen propre à déterminer la variation d’une intégrale relative à plusieurs variables , sans s’astreindre à aucune restriction sur la nature de leurs accroisse- mens; ce moyen, que je vais indiquer ‘dans cette note , consiste à changer les variables de la question, en d’autres variables quelconques ui soient en même nombre qu’elles, et qu’on fait disparaitre quand la variation de l'intégrale est obtenue : il s'applique, comme on le oo (1) Joyez la seconde édition du Caleul intégral de M: Lacroix, tome II, pag. 780: (2) Ton. IT, pag. 98. C5) verra ‘sans peine, à tel nombre qu'on voudra de variables indépen- dantes ; mais pour simplifier, nous considérerons seulement les inté- grales doubles. Soit lintévrale // V dx dy, dans laquelle V est une fonction don- née dex, Y; z, et des différences partielles de z, relatives à x el à y. Pour abréger, nous indiquerons les différences relatives à x par des traits supérieurs , et celles qui se rapportent à y , par des traits infé- rieurs ; de sorte qu'on ait dz , dz az . d? 2 ; Re rNUi= Louess 2 fe — NEC dx dy { CE dx dy { Nous aurons d’abord , en prenant les variations de la manière la plus générale, s [] Ha r s eo av av Mir y + Ddy+ niet dr + Te + si d'z' + etc.; Zz ce qui montre que la question se- réduit à trouver la varialion d’une diffé- repce de z, d’un ordre quelconque, et ensuite celle du produit dx dy. Pour y parvenir, remplacons pour un moment x et y par deux nouvelles variables 4 et»; nous aurons “0 DONNE dz «dy LNdie > dy Meet e ea ed au ol ru TU Can dz dz dx dz d "az d ARE nee 200 D CU AL dt Ds) d’où l’on tire dz dy -dz dy dz dx dx dx node dut deu da du” dy dy du IN ar iidy dx "dy? Fa dy dx dy dx? du dy dy du du dv dy du Or en prenant les variations de ces quantités, et considérant les accroissemens de x, Y, z, coinme des fonctions de z et » , on aura, par rapport à 2, FINE [ GE dy dx =) (£ ar à dz ddy dy ddz du du dy du dy _dz ==) de (Æ dy dz D (FE Er dx ddy dy dx 25 du NN EEE dw dy du du dy dy du dy du du dy du dy dx 22) | k (5 dy dæ dy\2. 7 dy du : “LUE Pen re r LE 1816. ( 84 ) etsi maintenant on suppose w—2x,»—y, ce qui est le moyen le plus simple de revenir aux anciennes variables, on à GES da AUOT | QUE Ar D US CO a MON GET ONE a ne ce qui réduit la valeur de d'g à phares dùz , dèx dèy TRE Ÿ dx 4 dæ° On trouvera de même dèz , dèx dà d' LA — I z; LE 1 dy dy dy On parviendrait au même résultat, sans faire u—x et», en trans- formant les différences partielles de d'x, d'y, d'z, qui entrent dans l'expression de d'z' ; en effet on a ddz ddz dx ddz dy dèz dàz dx dd z dy. du dx FEROT dy du? dv — dæz° dv dy” dy? dèy ddy dx dy dy dd y dy dx déy dy da = dt du 1 dy de ae ar ap ON AG an ddx us ddx dx dèz dy dd x ddæx dx dèx dy BU nude dette dit 422 0, dut de DO AE SE et si l’on substitue ces valeurs dans celle de d'z', on verra qu’elle se réduit identiquement à la forme que nous avons trouvée. Quand les variations de z' et z, sont trouvées , il est facile d’en conclure celles des différences partielles des ordres supérieurs. En effet ces valeurs donnent d’abord > LL pér d'a — 2" dx — 27 d'y — d(dz — z'èx— 2,dy), dx — ? — d'z! Az z', d'x ga’ z, d'y Le. d(d'z Z dx Z; dy) dy dans ces équations, z étant une fonction quelconque de x et y, on y peut mettre successivement 2’, z,, z", z',, ete., à la place de z : mettant, par exemple, z, à la place de z, dans la première équation, il vient d(dz, — z' dx — 2, dy) \ >"! 20 LA i 1 Ds PE Lu De ENNEMI en _ s et à cause de la seconde équation, celle-ci est la même chose que Pr 1! , Le dr, — 2", dx-—= 12, dy = —— —— d’où l’on tirera la valeur de dz'. Cet exemple suflit pour montrer comment on déterminera les variations de toules les différences par- (85) tielles de z, en partant de celle de z'et z,; et généralement , il est aisé de voir que 72 et n étant des indices quelconques, on aura m + ANS : d LOS dx — 2, AR) (2) sh Pre | (2) Substituant les variations de ces différences partielles dans la valeur de d'V, et faisant, pour abréger, 3—3 dx —3 dy =dw, on pourra l'écrire ainsi : dV= (D). ax + (5) y 1er A REUR tus A dz' dx PA EE de (m) d onne RE SA (2) + 2 c d : Dre Ê les notations (7) et (5) exprimant les différences partielles de V, prises en faisant varier tout ce qui est fonction soit de x soit de y. Il ne reste plus qu'à trouver la variation du produit dx dy. Or, pour les règles de la transformation des intégrales doubles, on sait que quand on chanse les variables x et y en d’autres z et », on doit prendre on aura donc dy dè dz d3 1y dd Bai d'(dx dy) = du dv» (7 RE CNT es) dy du du dy du dy dy du :] et en faisant, comme plus haut, 4—x, »—y, on en conclut dd x dd d'(dx dÿ) = dx dy (GE be ; résultat que l’on obtiendrait également en transformant les différences partielles de + et de y; car on aurait de cette manière Rs dy dx dy dx ddx ddy (LES _yddæ dèy dx = du (En = as ) Ce +) = dr (TE ap: Maintenant si l’on met dans d'{/ V dx dy, pour d'V et d'(dx dy), leurs valeurs, on aura 1816. MinéRALOCGIE. Institut, (86 y nf trente èpbe Age NS a pdt | vaa-f( a tac V4 (Das) de dy av aN dd» dN 4dv dY dd)» + CE HOT À PS re er ee da ete. ) da ny La première ligne de cette formule se réduit à des intégrales simples, savoir : AEE dy + AE dx; et quant à la seconde ligne, on y fera disparaître, par le procédé ordinaire de l'intégration par parties, les différentielles qui affectent d'œ sous le double signé intégral P: RAA SARA ER AA SAS Sur les différences minéralogiques et géologiques des roches 2rant- toïdes du Nont-Blanc, etc., et des vrais granils des Alpes ; par M.-BROCHANT. M. Brochant fait voir que la plupart des hautes cîmes. de la chaîne centrale des Alpes, depuis le-Mont-Blanc jusqu'au St.-Gothard, ne sont pas composées de granit dans l’acception minéralogique de ce noin ; mais d’une série de roches granitoides, dont il donne ainsi les caractères : La roche dominante, dans ce terrain, est ce que l'auteur appelle un schiste talqueux (steaschiste (1), qui renferme presque {ou- jours des cristaux de felspath ; taulôt ces cristaux , assez volumineux, sont irrégulièrement disséminés, c'est un seaschiste felspathique, Br. : tantôt ils sont petits, nombreux et également disséminés , c’est le greiss porphyroïde de Cevin en Tarentaise (2). Quand le quarz s'y montre , il y est rare et disséminé irrégulièrement ; lens , lors- qu'il y existe, y est intimement mélangé. La roche granitorde du Mont-Blanc a, comme lés steaschistes felspathiques, le talc et le felspath pour parties constituantes; mais le felspath en gros cristaux ‘en est la partie dominante ; le tale y est d’un vert foncé : il'$'y présente quelquefois du quarz, mais rare et irrégulièrement dissémimé;, enfin la roche a une certaine tendance à une structure schisteuse ; outre ces roches, M. Brochant y indique des oo (x) Brongniart, Essai d'une class. des roches mélangées, 7. d. m., vol. 54, p. 5. (2) 1bid. (87) serpentines et des cipolins. L'auteur fait remarquer que ces roches, toutes talqueuses, ne sé trouvent pas dans les terrains de granit proprement dit; mais qu’elles appartiennent spécialement aux terrains talqueux ; il se croit en droit d'en conclure que la roche qui constitue la masse du Mont- Blanc n’est point un granit, mi dans acception minéralogique de ce nom, ni dans son acception géologique , et que les parties granitoides de cette montagne, et probablement aussi du Mont-Cenis et du Sant- Bernard jusqu'au Mont-Rose, doivent être rapportées aux terrains talqueux des Alpes, par conséquent à une formation qui n'est pas des plus anciennes parmi les terrains primitifs. IL y a néanmoins dans les Alpes de véritables terrains granitiques , et l'existence de ces ter- rains sert à faire ressortir les différences remarquables qu'on peut observer entre eux et les terrains talqueux avec lesquels on les con- fondait. Nous en présenterons ici le tableau. Les terrains de granit proprement dit sont situés principalement sur la bordure méridionale de la chaine des Alpes, et se montrent depuis Yvrée et même Turin, jusqu'au lac Majeur, notamment entre Biella et Crevacore près de la Sesia , et à Baveno; ils constituent des mon- tagnes basses, à cimes arrondies , renfermant entr'elles des vallons contournés. Ces granits ne sont jamais schistoides, le mica qu'ils renferment est tout-à-fait distinct du tale; le quarz y est abondant et uniformément disséminé : ils deviennent quelquelois friables , se, dé- composent comme ceux du Limosin, et renferment comme,eux du kaolin. Les minerais métalliques y sont rares, et quand äls s’y ren- contrent c’est en véritables filons ; telles sont les pyrites cuivreuses des environs de Baveno. Les terrains talqueux composés des roches nommées protogine , gneiss talqueux el steaschiste felspatique (1 ) forment les cimes les plus élevées. des parties centrales de la chaîne des Alpes ; ils y sont beaucoup plus abondans que les granits ; on n’y connaît pas, de Kaolin; les minérais métalliques qu'ils renferment y sont disposés en couches ou en amas et point en filons. Telles sont les mines de plomb argentifères de Pesay, Macot, la Thuile, Cormayeur ; les mines de cuivre d'Olomont, de St.-Marcel, de Servoz; les mines de fer oxidulées, ete. Il résulte de ces faits, que la masse des hautes cimes.de cette partie-des: Alpes est d'une formation plus moderne que la base de cette chaîne du côté de l'Italie. Disposition analogue à celle qui a été observée par MM. Ramond et de Charpentier dans les Pyrénées. AR: d à an ? G : ns mn J re : C2 (:) Brong., Essai d’une class. miner. des roches mélangtes, j. dim, vo?. 34, p.5. RS RAR RAS RS 1816, MarnemaTiQues, Société Philomat, 11 mai 1816. (88) Sur les plans osculateurs et les rayons de courbure des liones planes ou à double courbure, qui résultent de l'intersection de deux surfaces; par M. HACHETTE. DE toutes les propositions d'analyse appliquées à la géométrie, les lus importantes sont relatives aux courbures des lignes et des sur- faces. En les démontrant par des considérations dégagées de tout calcul, on augmente le domaine de la géométrie , et les théories les plus abstraites deviennent applicables aux arts les plus usités. Le Mémoire de M. Hachette conduit à une règle générale pour construire graphi- quement avec le seul secours de la géométrie descriptive, les plans osculateurs , et les rayons de courbure des lignes à double ou simple courbure , qui résultent de l'intersection de deux surfaces. Cette règle se déduit des propositions suivantes : 1°. Une surface réglée (1) ( c’est ainsi que l’auteur nomme la sur- face engendrée par une droite mobile , quelle que soit d’ailleurs la loi du mouvement ) , étant coupée par un plan, qui passe par une droite de la surface, les points d’intersection de ce plan et de toutes les autres droites de la même surface, forment une courbe : le point de rencontre de cette courbe et de la droite de la surface contenue dans le même plan , est un point de contact de ce plan et de la sur- face réglée; en sorte que le même plan est à la fois tangent et sécant. 2°. La normale en un point de la courbe qui résulte de l’inter- section d'une surface et d’un plan , est la projection orthogonale de la normale à la surface au même point, sur le plan de la courbe. 3°, Une surface élant coupée par un plan, la surface réglée, lieu des normales menées par tous les points de la courbe plane, et la surface cylindrique qui à pour section droite (2) la développée de la courbe, sont circonscrites l’une à l’autre. (1) Quelques surfaces de cette famille, qu'on emploie dans les arts graphiques, se nomment surfaces gauches , où plans gauches. Le mot réglée signifie qu'on peut appliquer lParète d'une rèyle, sur toutes les droites dont la surlace se compose. ne Hachette a démontré précédemment, 1° que la surface lieu des normales menées par tous les points d'une droite prise à volonté sur une surface réglée, était l'une des cinq surfaces du second degré qu’il a nommée paraboloide hyperbolique ; 2.° que dans le nombre infini de surfaces du second degré, dites Ayperboloïdes à une. nappe, qui peuvent toucher une surface réglée suivant une droite de cette surface, et avoir avec elle un contact du premier ordre, il y a un de ces hyper- boloïdes, dont le contact suivant la même droite, est du second ordre, (2) On nomme section droite d'un cylindre, la section perpendiculaire à ses arêtes. (89) 4°. Une ligne à double courbure étant l'intersection de deux sur- faces, on peut la considérer comme, appartenante aux deux surfaces réglées , lieux des normales aux surfaces proposées, qu'on mènerait par tous les points de la courbe à double courbure ; si par un point quelconque de cette courbe, on mène un plan qui lui soit perpendi- culaire en ce point, où plutôt perpendiculaire à sa tangente, ce plan touchera les deux surfaces réglées en deux points, remarquables par cefle propriété, que leurs projections sur un plan quelconque passant par la tangente à la courbe à double courbure, sont les centres de courbure des deux sections faites par ce plan sur les surfaces proposées, Menant par le point de la courbe à double courbure que l’on considère un plan perpendiculaire à la droite qui joint les deux points de contact des surfaces réglées et du plan normal à cette courbe, ce plan perpen- diculaire sera le plan osculateur de la courbe, et il coupera la droite, à laquelle il est perpendiculaire, en un point, qui sera le centre du cercle osculateur. 11 suit évidemment de la troisième proposition, que les cercles oscu- lateurs de toutes les sections d’une surface, dont les plans passent par une même langente, appartiennent à une sphère, proposition démon- trée par Meusnier ; et ce qui n’est pas moins évident , toutes les sec- tions dont les plans font avec une normale à la surface le même angle, ont un même rayon de courbure. Ayant construit graphiquement les rayons de courbure de trois sections quelconques, passant par une même normale d'une surface, M. Hachette fait observer qu’on en déduirait facilement les rayons de courbure et les plans osculateurs des lisnes de courbure, dont Monge a le premier donné les équations. En effet on calculerait ces rayons de courbure, maximum et minimum , au moyen de la formule d'Euler : = — sins A + L cos? A. É R r R et r étant les rayons de courbure de la surface, et p le rayon de courbure d’une section normale, dont le plan fait, avec le plan oscu- lateur de la ligne de courbure, l'angle A. ( Voyez la Correspondance sur l'Ecole polytechnique, tome III, page 134 ). L'application de ces propositions est de la plus haute importance dans les arts graphiques ; elle donne la mesure de la quantité de cour- bure des lignes et des surfaces, dont on n’a déterminé jusqu'à présent que la direction, par les tangentes et les plans tangens. : 101068 7 PE Te Cuimre. Institut, (90°) Examen de la matière huileuse des Chimistes hollandais ; par MM. RoBiQuer et Coin. ( Extrait.) Lorsque les chimistes hollandais firent ladécouverte de l'hydrogène percarboné, la propriété qui leur parut la plus saillante dans ce gaz, fut celle de donner un liquide huileux lorsqu'ils le mélangeaient avec volume égal de gaz muriatique oxigéné ; aussi s'en servirent-ils pour le carac- tériser , et ils lui donnèrent le nom de gaz oléfiant. Ce phénomène frappa l'attention de tous les chimistes, parce qu'ils virent une entière confirmation des principes établis par la doctrine pneumatique, et que l'explication én était toute naturelle; on ne vit là qu’une simple com- binaison de l'hydrogène carboné avec l’oxigène de l'acide muriatique. oxigéné, d’où il résultait une espèce d'huile particulière ; mais en admettant que l’acide muriatique oxigéné soit un corps simple, cette même explication ne peut plus se soutenir. 11 était donc nécessaire d’avoir recours à de nouvelles expériences pour déterminer la nature du produit liquide qui se forme instantanément par le contact du chlore et de l’hydrog:ne percarboné; c’est précisément le but que se sont proposés MM. Colin et Robiquet. Ces deux chimistes ont commencé par s'assurer d'un moyen d’obtenir cette mätière huileuse en grande quantité, pour cela ils ont distillé des résidus d’éther , et ont disposé leur appareil de manière à faire ren- contrer le gaz oléfiant, à mesure aus se dévave, avec un courant de chlore, et ils ont pris d’ailleurs-toutes les précautions convenables pour dépouiller chacun de ces deux gaz des corps qui leur étaient étrangers. Hs ont remarqué que pendant que cette combinaison s’effectuait , il n’y avait aucun résidu tant que les deux gaz.se dégagaient de part et d'autre en même quantité ; ils ont vu aussi que le produit était incolore, d’une saveur douce et d'une odeur agréable, si le gaz oléfiant avait été main- tenu en excès pendant tout le temps de l'opération ; mais que si au contraire le chlore avait constamment dominé, alors ce même produit avait une couleur jaune citrine , répandait des fumées abondantes et suffocantes, d'uneodeur mixte de chlore ét d'acide hydrochlorique ; que de plus ce liquide avait une saveur très-acide, et rougissait forte- ment le tournesol. Dans tous les cas ils ont ramené leurs différens produits à être identiques par de simples lavages à l’eau distillée qui enlevait et la matière colorante et l'acide lorsqu'il en existait. Ces mêmes chimistes ont également observé que non seulement la proportion respective de chacun des gaz n'influait que sur la quantité du produit qu'on pouvait obtenir, mais encore que cette matière hui- leuse se formait, quel que füt l’état hygrométrique du chlore et de l'hydrogène percarboné ; ainsi quelle que soil la proportion de ces deux gaz et leur degré d'humidité, il y a toujours production de matière (ot) huileuse en plus ou moins grande quantité; mais s'il y a eu un excès de chlore, les parois du vase où s'est opéré la combinaison se tapissent au bout de quelque temps d'une grande quantité de ramifications eris- tallines , d’une saveur et d’une odeur camphrées. Les auteurs ne font qu'indiquer ce phénomène , et promettent d'y revenir dans un second travail. Pour priver cette matière huilense de toute humidité , MM. Colin et Robiquet la rectifient sur du chlorure de calcium fondu , et à la chaleur du bain-marie. Parvenue à son plus grand ‘état dé pureté, ils lui ont reconnu les propriétés suivantes : Elle jouit d’une grande fluidité , est incolore et très-limpide, son odeur est suaveet tr.s-analogue à celle de l'éther hydrochlorique, elle en a aussi la saveur’ particulière, sa pesanteur spécifique déterminée à 7° cent ‘est de r,2201 , en prenant celle de l’eau pour unité; sa force élastique prise à 9° 3 centigrades est de 62,65 centimètres ; son point d'ébullition calculé d'après la tension indiquée, a été fixé a 66°-74; exposée à l'action de la chaleur elle se RE avec la plus grande facilité ; mais elle ne tarde point à prendre une couleur ambrée, se colore de plus en plus, et laisse enfin un résidu carboneux très-peu considérable. Cette substance est done beaucoup moins volatile et beaucoup plus pesante-que l’éther hydrochlorique; mais comme lui elle répand, en brûlant, des vapeurs blanches et acides qui précipitent abondamment le nitrate d'argent. Aïnsi il n'y a point de doute que le chlore ne soit une de ses parties conslituantes. Après avoir assioné les caractères les plussaillans de cette substance , MM. Colin et Robiquet procèdent à son analyse et indiquent les corps les plus capables de l'opéret : ainsi ils font-voir que le chlore, les alcalis caustiques, les oxides très-réductiles peuvent ÿ concourir d’une ma- nicre plus ou moins efficace; mais que ni les uns ni les autres ne sont exempts d'inconvéniens. Le calorique est l'agent qui leur a paru le plus convenable pour désunir les élémens de ce produit, ils ont opéré cette décomposition en faisant passer la vapeur de cet acide au travers d’un tube de porcelaine rempli de fragmens de même substance, et élevé la température au rouge blanc. 11 se dépose une très-grande quantité de charbon dans l'intérieur du tube, et il se dégage pendant tout Le cours de l’opération un gaz qui, recuéilh sur la cuve a mercure, a été trouvé composé de 62, 45 de gaz hydrochlorique , et de 38,43 de gaz inflammable sur 100 parties en volume. Ce gaz inflammable, dépouillé de tout l'acide hydrochlorique , au moyen de l’eau, a pour caractère de brûler avec une flamme bleue, de donner de l'eau et de l'acide carbonique pour produit de la combustion, de ne point éprou- ver d’altération par le contact de la vapeur du potassium, de décom- 1816. (92) poser le proto-chlorure de mercure chauffé au rouge, et de donner pour produit du charbon, de l'acide hydro-chloriqne et du mercure. La grande analogie qui existe entre la matière huileuse dont il est ici question et l’éther bydrochlorique,a conduit naturellement MM. Colin et Robiquet à faire quelques expériences comparatives entre ces deux corps, et ils ont reconnu que le gaz qui provient de la décomposition de l’éther hydrochlorique par la chaleur, ne coatient que le tiers de son volume d'acide hydrochlorique , tandis que le gaz qu’on obtient en même circonstance de la substance huileuse , ea admet environ les deux tiers. Rien ne porte à croire que l’oxigène fasse partie de la matière hui- leuse, et on en admet une assez forte proportion dans la composition de l’éther hydrochlorique , ce qui semblerait devoir mettre plus de différence qu'il n’en existe réellement entre ces deux substances. D’après le travail dont nous rendons compte, l'existence de l’oxigène dans cet éther devient au moins très-problématique. En effet l’action de la cha- leur en dissocie les élémens de manière à donner d’une part du char- bon pur qui se dépose dans le tube, et de l’autre un fluide élastique qui ne contient aucune trace d'acide ‘carbonique, mais seulement de l'acide hydrochlorique et un gaz inflammable. Or s'étant assuré qu'il ne se formait aucune portion d’eau pendant que cette décomposition s'effectue, n'est-il pas bien certain que si l'éther hydrochlorique con- tient de l’oxigène , il ne peut se retrouver que dans le gaz inflammable dont nous venons de farre mention ; de plus il ne pourrait y être qu'à l’état de gaz oxide de carbone, et dans un rapport assez considérable, puisqu’une petite portion de ce gaz résidu représente une assez grande quantité d’éther. Cependant ce gaz soumis aux mêmes épreuves que celui qui provient de la matière huileuse se comporte absolument de de la même manière ; ainsi, quelle que soit la température ;.le potassium ne lui fait éprouver aucune altération. et passé sur du protochlorure de mercure chauffé au rouge, on obtient pour produit du gaz hydro- chlorique , du mercure et du charbon sans aucune trace d’eau ni d'acide carbonique. M. Thenard à fait l'analyse de l’éther hydrochlorique en faisant dé- toner de la vapeur éthérée avec de l’oxigène dans un tube eudio- métrique ; mais les quantités d’eau et d'acide carbonique qui se for- ment pendant cette détonation étant plus considérables que ne le comporte la portion d'oxigène consommée pour cette combustion, alors M. Thenard a dû en induire qu’une partie de l’eau et de l'acide car- bonique obtenus avait été formée par de l'oxigène appartenant à l'éther lui-même. MM. Colin et Robiquet ont également fait l'analyse eu- diométrique , non pas de l’éther lui-même , mais du gaz résidu, le seul produit qui puisse contenir de l’oxigène , et en suivant la même mé- (95) thode, ils ont été conduits à y admettre une certaine quantité d'oxigène. Ce qu'il y a de plus remarquable , et ce qui porterait réellement à croire que cette méthode a quelque source d'erreur qu'on ne prévoit pas, c’est que le gaz résidu provenant de la matière huileuse, non seulement contiendrait aussi de l’oxigène, mais en bien plus grande quantité que celui fourni par l’éther. Or un tel résultat n'est guère adinissible , à moins qu’on ne suppose que le chlore où l'hydrogène percarboné contiennent eux-mêmes de l’oxigène, puisque ce sont les seuls élémens qui concourent à la formation de la matière huileuse ; il existe encore un autre areument en faveur de la non-existence de l'oxigène dans l’éther hydrochlorique, c’est que la pesanteur specifique de l'acide hydrochlorique ajoutée à celle du gaz oléfiant donne préci- sément celle de la vapeur de l’éther hydrochlorique. Au reste, les auteurs du Mémoire ne se prononcent pas d'une ma- nière définitive , et ils se proposent de continuer leur travail pour acquérir plus de certitude à cet égard ; et la seule conclusion qu'ils tirent dans les circonstances actuelles, c’est que huile du gaz oléfiant est un véritable éther hydrochlorique, ne différant de celui que M. The- nard a fait connaître que par le rapport , et non par la nature de ses élémens , par une pesanteur plus grande et par une moindre volatilité. Ainsi l’acide hydrochlorique, lui ou ses élémens, est susceptible d'en- trer comme principe constituant dans deux éthers différens, et par conséquent il est encore analogue en ce point à l'acide hydriodique. EEE 07 Quatrième Mémoire sur les Mollusques, de l'ordre des Cyclo- branches; par M. H. de BLAINVILLE. (Extrait.) LE groupe d'animaux mollusques que M. de Blainville désigne sous le nom de Cyclobranches, a été proposé pour la première fois dans son Mémoire sur une nouvelle classification des mollusques : il a été con- duit à l’'établir par la considération de la disposition des organes de la respiration qui est le point de départ de son système. M. Cuvier mettait un des genres qui le composent (le G. Doris) dans sa famille des Nu- dibranches de l’ordre des Gastropodes, et l’autre (le G. Onchidie ) dans celle des Gastropodes pulmonés, c’est-à-dire, qui respirent l'air en na- ture comme les Limaces, et par conséquent à une assez grande dis- tance l’un de l’autre. M. de Lamarck, et la plupart des naturalistes de nos jours, ont presque entièrement suivi M. Cuvier. Les caractères distinctifs de ce quatrième ordre de la classe des mollusques céphalés, suivant M. de Bv. sont d’avoir les organes de la respiration symétriques, cachés ou découverts, disposés en cercle autour d’un centre, et placés à la partie postérieure du corps. ALL PER AEVENE ED VEETS CEEETINEE 1ROMAOS Zoornc1s. Societé Philomat, Avril 1816, (94) On ne connaît pas encore de genre qui soit pourvu d'une coquille; mais M. de Bv. ne laisse presque aucun doute qu’elle ne fût symétrique. Les caractères secondaires sont les suivans : Le corps presque toujours assez épais, ovalaire, plus ou moins bombé et tuberculeux en dessus, est toujours plane en dessous, et pourvu d’un large disque musculaire propre à ramper, dépassé de loutes parts par le bords du manteau. La tête, peu ou point distincte, offre deux ou quatre tentacules, outre les appendices labiaux , qui sont quelquefois assez développés. Les yeux, qui très-probablement existent, n’ont pas encore été observés. La bouche, tout-à-fait inférieure, est percée ne un bourrelet assez renflé, souvent prolongé latéralement en une sorte d’appendice assez développé dans l’état vivant, pour que Buchaman l'ait resardé comme un bras analogue à ceux qui portent les branchies dans les Scyllées. Les organes de la respiration situés à la partie postérieure du dos sont extérieurs ou contenus dans une cavité plus ou moios profonde , suivant très-probablement que les espèces peuvent vivre plus ou moins longtemps hors'de l'eau; et alors les branchies sont plus on moius sail- lantes, et en forme d’arbuscules. 4 L'anus est toujours postérieur et dans la ligne médiane. Les organes de la génération des deux sexes sont toujours portés par le zuême individu (1), mais il y a quelque différence pour le mode de leur terminaison. Il parait qu'il y a aussi des différences pour le séjour. Les genres que M. de Bv. croil appartenir à cet ordre ne sont encore qu'au nombre de trois. Le premier est le G. Doris, dont M. Cuvier a pubhié une monographie complète dans les annales du Muséum. M. de Bv. n'a à y ajouter que la description de deux espèces qu'il croit nouvelles. La première est celle à laqueile il propose de donner le nom de Forster, célèbre voya- geur allemand, auquel l'histoire naturelle doit beaucoup. 11 en a trouyé un excellent dessin colorié dans les manuscrits de la bibliothèque de sir Jos. Bauks. Le corps de cette espèce est ovalaire, un peu alongé, très-déprimé et fort mince sur les bords du manteau, qui dépassent considérablement le pied. La peau est parfaitement lisse, si ce n’est sur le dos, où elle a paru un peu rugueuse. La couleur générale est roussâtre, parsemée de taches irrégulières noires et brunes sur le corps proprement dit, et jaunes sur le reste , ainsi que sous le pied, qui est extrêmement petit. Les branchies sont disposées en deux faisceaux qui divergent à droite et à gauche d’un point commun placé à la partie postérieure du véritable dos. (rx) D'après ce que dit Buchaman de son O. 7yphæ, il paraît que cela n’est pas ainsi dans cette espèce, dans laquelle les sexes sont séparés. Ca, (95 ) Forster dit avoir vu cette espèce dans la mer Atlantique le 4 sep- tembre 1772: elle parait à M. de Bv. appartenir à la division des Doris comprimées de M. Cuvier, et être assez voisine du D. Scabra. La seconde espèce de Doris que M. de Bv. croit nouvelle lui a été en- voyée par M. le docteur Leach; elle parait être fort commune en Ecosse. Au contraire de la précédente, le corps er dessus est très-bombé dans les deux sens, à peu près aussi large en avant qu'en arrière, couvert d’une très-grande quantité de tubercules en massue, c'est-à-dire, renflés et obtus à leur extrémité ; plus longs en avant et sur Les côtés, el surtout vers les branchies, ils sont très-courts dans le milieu même du dos. Le pied fort large déborde beaucoup sa racine où son attache, sur- tout en avant, où ses bords sont fort minces. Les deux tentacules supérieurs sont coniques, comprimés, comme articulés, ou mieux sub-branchiaux, et pouvant être retirés dans une cavité creusée à leur base. La masse buccale est très-épaisse. Les branchies sont composées de seize lames parfaitement séparées et disposées autour de l'anus qui est bien distinct. La couleur générale est probablement blanchâtre. Cette espèce, à laquelle M. de Bv. propose de donner le nom de D. Elfortiania, lui parait assez rapprochée du D. Muricata de Muller; mais 1l est diflicile d'en être certain, tant la description que donne cet auteur de cette espèce est incomplète, au point qu'il se pourrait qu’elle ne fut pas même de ce genre. | Le second genre, que M. de Bv. regarde comme appartenant à cet ordre, est encore un des nombreux bienfaits qu'il reconnait devoir à l'amitié du docteur Leach; il [ui parait pouvoir être regardé comme intermédiaire aux Doris et aux Onchidies, parmi lesquels il avait cru d'abord devoir le placer. Son corps a tout-à-fait la forme de l'Onchidie de Péron, c’est-à-dire! qu'ovale alongé, à peine un peu plus large en arrière qu’en avant, il est en dessus très-bombé dans les deux sens, et tout-à-fait plane et fort large en dessous. Le manteau ou les parties latérales de la peau dé- bordent beaucoup non-seulement le pied, mais même le corps propre- ment dit, et forment tout autour de larges festons, plus alongés en arrière qu'en avant, où ils cachent cependant entièrement la tête et Les tentacules inférieurs. Le pied est assez grand, ovalaire, coupé presque carrément en avant, uu peu échancré au milieu et tout-à-fait collé contre la partie postérieure du bourrelet labial ; en arrière il est un peu appointi; toute sa face in- férieure est garnie, comme dans l'Onchidie, d'espèces de tubercules nom- breux, serrés et comme vésiculeux. Le rebord inférieur du manteau est au contraire lisse, sans aucune trace de lames branchiales; on voit en (96 ) arrière, Justement dans la ligne médiane du rebord du manteau, une petite ouverture qui est la terminaison du canal intestinal; un peu à droile, en est une autre encore plus petite qui est l’orifice des organes secréteurs de la génération. De cette ouverture part un sillon comme dans l’'Onchidie, qui règne dans toute la longueur du côté droit du pied, passe au-delà de la masse labiale et se termine à une petite ouverture percée à la base du tentacule droit. C’est orifice de l'organe excitateur mâle. Il y a quatre tentacules comme dans les Doris, deux supérieurs très- distans entr’eux et paraissant pouvoir être entièrement cachés dans une cavité qui est à leur base, deux inférieurs situés sous le rebord antérieur du manteau ; ils sont coniques et probablement contractiles, comme dans l'Onchidie. La bouche tout à fait mférieure, formée par une ouverture transver- sale, ridée, est percée dans wie masse labiale plus large que le pied, et se terminant à droite et à gauche par une espèce d'appendice obtus. Les organes de la respiration dont il reste à parler sont à peu près inter- médiaires pour la forme ou la disposition à ceux des G. Doris et Onchidie, c’est à dire qu'ils sont placés à la partie supérieure et postérieure du dos, composés de petites arbuscules, subdivisés comme dans le premier; mais qu'ils sont beaucoup plus courts et entièrement contenus, comme dans l'Onchidie et certaines espèces de Doris, dans une cavité dont l’oritice fort large et arrondie est située au milieu d’une sorte de bosse sur le dos. Tout le corps est d’un brun sale et couvert sur le dos de tubercules assez gros, blanchâtres, arrondis, de grosseurs différentes et irrégulières, M. de Bv. n’a pu étudier l'organisation de cet animal dont on ignore la patrie, mais il est aisé de voir que l’analogie suflit seule ici pour dé- terminer sa place daus la série. Le senre dont il est le plus rapproché , est évidemment l’Onchidie avec lequel il a les plus grands rapports, puisque la forme générale du corps, la disposition anomale des organes de la génération, la ter- minaison de l'anus sont les mêmes; mais il en diffère par l'existence de deux tentacules tout à fait supérieurs, rétracliles dans une cavité creusée à leur base, comme dans les Doris ; il en diffère aussi par la position -de l'organe respiratoire , qui est composé d'arbuscules beaucoup plus saillantes, contenues entièrement dans une cavité située, il est vrai, éga- lement à la partie postérieure du corps, mais communiquant avec l’exté- rieur par un orifice placé comme dans les Doris et non sous le rebord inférieur du pied. 11 est donc évident que ce n’est ni un Doris ni un Onchidie, mais un animal intermédiaire à ces deux genres, ce qui prouve que ces animaux doivent être réunis dans le même ordre. Le nom d’'On- chidorus, que M. de Bv. propose de donner à ce nouveau genre, indique parfaitement ses rapports. C'97 ) Ses caractères sont : Le corps elliptique, bombé en dessus; les bords du manteau débordant de toutes parts, la tête et le pied large et épais. Quatre tentacules, dont deux supérieurs retractiles dans une cavité située à leur base, et deux inférieurs , outre les deux appendices labiaux. Les organes de la respiration en forme d’arbuscules contenus dans une cavité située à la partie postérieure du dos, et communiquant avec l’ex- térieur par un orifice percé dans cette même parlie. L'aous à la partie inférieure et médiane du rebord postérieur du manteau. L’organe excitateur mâle très-distant de l'orifice des organes de la génération, et communiquant avec lui par un sillon extérieur qui règne dans toute la longueur du côté droit du pied. ‘M. de Bv. ne connaît encore dans ce G. que l'espèce qui a servi à son établissement , et qu'il a pu observer dans Ja collection du Muséum britannique; 1l la désigne sons le nom de O. Leachiü. Le 5e genre de cet ordre est celui auquel un observateur anglais, le docteur Buchaman, a donné le nom d'Onchidie ; on en connait Jusqu'ici deux espèces, l’une qui parait jusqu'à un éertain point terrestre et l’autre marine, mais qu'on suppose venir respirer l'air en nature à la surface des eaux. En admettant que cette différence dans l'habitude soit vraie: il n’est pas moins certain que ce genre doit être placé dans cet ordre, non seulement à cause de la disposition des organes de la respiration qui est réellement tout à fait semblable à ce qu'on vient de voir dans le G. Onchidorus, avec cette différence que les arbuscules branchiaux sont encore plus courts; mais encore par tout l'ensemble de l’organi- sation, et sur-tout par la singulière disposition des organes de la gé- néralion. Outre les deux espèces dont il vient d’être parlé plus haut, M. de Bv. en a observé en Angleterre une troisième, qu’à cause de sa forme il a pommée Oniscoïdes. Elle est très-petite, puisque le plus grand de plu- sieurs individus qu'il a vus avait à peine un demi-pouce de long. Le corps est large ovale, bombé au milieu et un peu tuberculeux : les bords du manteau, dépassant de toutes parts le pied et la masse buccale, sont tout à fait hisses en dessus comme en dessous. L'ouverture de l’organe mâle est placé sur la partie latérale de la masse buccale, au contraire de ce qui a lieu dans l'espèce de Péron où elle se fait en dedans et. un peu en avant du tentacule droit, « La couleur générale est d’un brun grisâtre, tout le dessus du rebord du manteau étant assez régulièrement occupé par des triangles alterna- tivement blancs et bruns. On ignore sa patrie. A A Livraison de juillet. 14 (98) Sur les combinaisons de l'azote avec l'oxygène ; par M. Gayx- LussAc. $ 1er. Cnimir. M. Gay-Eussac, dans un premier fravail sur les combinaisons de l'azote avec l'oxygène, avait été conduit à croire, d'après les expé- Académie des scien- riences de M. Davy, et d'après les siennes propres, que ces corps ces. 15mai1816, s'unissaient dans les quatre proportions suivantes : volumes. azole.... 100 oxygène. 5o azole.... 100 oxygène. 100 azole.... 100 , paz nitreux... 300. Gaz oxyde d'azote... 4 condensés d'un tiers. Gaz nitreux........, 4 sans condensation apparente, Vapeur nitreuse..... . oxygène. 166 — Oxygène.. 100. : ce azote.... 100 oaz nilreux... 200. Acide nitrique........ È : ou ? 3 oxygène. 200 — oxyaène.. 100. M. Dalton pensa qu'outre ces combinaisons l'azote était susceptible de s'unir à l'oxygène en une cinquième proportion. laquelle constituait un acide plus oxygéré que le nitrique. Il regarda les trois autres acides d'azote comme étant composés. volumes. gaz nitreux... 360. — OXvgène.. 100. gaz nitreux.., 180. — oxygène... 100. gaz nitreux, PALOO, — OXYSgÈNE.. 100. | M. Davy ayant repris ses premières recherches , n'admit que deux acides à base d'azote; savoir : le nitreux et le nitrique. 11 pensa qu'ils étaient formés , L'acide mireux de... . L'acide nitrique de... 4 L’acide oxynitrique def volumes. ue : azofe.... 100 az nitreux. 200? coudensés de L'acide nitreux. 5 5 ; Sa Oxygène. 200 — oxygène, 100 moitié. è Te azote. .. 100 az nitreux. 133. L'acidé nitrique. A o 5 À oxygène. 250 — OXYgÈNne. 100. Les différences qui existent entre ces résultats, obtenus à des époques peu éloignées, et par des hommes du premier mérite, faisait désirer que l’on reprit ce travail, afin de fixer l'opinion d’une manière définitive sur un des sujets les plus importans de la chimie actuelle. C’est pour arriver à ce but que M. Gay-Lussac s’est livré aux recherches que nous allons faire connaitre. (199 ) SLT. ART. 1%. — Ju gaz nitreux. Composition. Ce gaz résulte, ainsi que M. Gay-Eussac l'avait dit antérieurement, de la combinaison de volumes égaux de gaz azote et de gaz oxygène sans qu'il y ait de condensation apparenté; car, si l'on chauffe du sulfure de barite dans. 100 parties de gaz nitreux, renfer- mées dans une petite cloche, on obtient un résidu de 50, 2 à 40, 5 de gaz azote; et d’une autre part, si l’on ajoute ensemble les densités de + volume de gaz oxyvène et de = volume de gaz azote, on a exac- tement la densité de 1 volume gaz nitreux. Action du calorique. Le gaz nitreux est réduit en acide nitreux et en gaz azote, lorsqu'on le fait passer sur du fil de platine, contenu dans un tube de porcelaine où de verre dévitrifié rouge de feu; Île platine, en favorisant l’action de la chaleur, n'exerce aucune action chimique sensible sur les principes du gaz. Action de l’eau de potasse. oo volumes de gaz nifreux mis en contact sur le mercure avec une forte solution de potasse, se rédut- sent à 25 de gaz oxyde d'azote. Les 37, 5 d'oxygène et 25 d'azote, qui sont absorbés par l’alcali, constituent un nouvel acide que M. Gay-Lussec appelle pernitreux, et qui différe de la vapeur nilreuse où acide ni- itreux ordinaire, en ce qu'il est moins oxygéné. : Action de l’ammoniaque. L'ammoniaque liquide convertit le gaz ni- treux en gaz oxyde d'azote. IL paraît que le gaz ammontac produit le même effet. Action du gaz oxygène et du gaz nitreux. Toutes les fois que l'on mélange ces gaz sur l’eau, l'absorption varie selon le diamètre du tube, ia rapidité du mélange, suivant que l’un des gr est introduit dans le {ube avant ou après l’autre. Pour 100 d’oxygene, l'absorption du gaz nitreux varie entre 154 et 565. IL est évident, d'après cela, qu'on ne peut déterminer la formation d'aucune combinaison définie en opérant de cette manière. Mais si les gaz sont en contact avec une forte solu- tion de potasse, ou s'ils se rencontrent à l'élat sec, dans des vaisseaux de verre, ils s'unissent en deux proportions constantes, qui constituent les acides pernitreu* et nitreux. ART. 2. — De l'acide pernitreux. De la décomposilion du gaz nitreux par l'eau de pofasse, et de l'ab- sorption du mélange de gaz nitreux et de az oxygène par le même li- quide , M. Gay-Lussac a conclu que l'acide pernitreux qui 8e produit alors, .est formé de 409 gaz nitreux : 100 azole, ; 100 — oxygène 150 Oxypine. : Cet acide ne peut être séparé de la potasse sans qu'il ne $e réduise en 1816. ( 100 )- D gaz nitreux, qui se dégage, et en acide nitreux, qui reste dans Ja li- queur. Cependant M. Gay-Lussac l'a obtenu à l'état d’hydrate, en soumettant à la distillation, dans une cornue de verre, le nitrate de plomb octaèdre, desséché jusqu'au moment où ce sel commence à se dé- composer. Hydrate d'acide pernitreux. 11 est d’un jaune orange très-foncé ; il bout à 26°; il se réduit dans l'air en fumées rouges épaisses. Quand on en verse quelques gouttes dans l’eau, il s'en dns beaucoup de gaz nitreux, et l’eau se colore successivement en bleu, en vert ou en Jaune, selon son rapport avec l'acide. Lorsque l’eau contient assez d'acide nitreux pour être d’un jaune orange foncé, elle peut dissoudre l'acide pernitreux sans le décomposer. Combinaison de l'acide pernitreux avec l'acide sulfurique. Lorsqu'on mêle l'hydrate d'acide pernitreux avec l'acide sulfurique concentré, on obtient, à une température peu élevée, des prismes quadrilatères alongés, qui sont une combinaison de ces deux acides. La même com- binaison est produite 1° lorsqu'on fait passer un courant d'acide nitreux dans l’acide sulfurique concentré, il y a alors dévagement d'oxygène; 2° quand les gaz oxygène, sulfureux et nitreux humides viennent à se rencontrer. Le composé qui se forme dans celte dernière circonstance, avait été envisagé par MM. Clément et Desormes, qui l’ont décrit les premiers comme un composé d’acide sulfurique et de gaz nitreux. L’acide pernitreux, en se combinant avec les bases, forme les sels qui onl-porté jusqu'ici le nom de ritrites. $S III. De l'acide nitreux. De ce que l'acide pernitreux ne peut exister isolé , et de ce qu’en mêlant le gaz oxygène sec avec le gaz nitreux évalement desséché dans des proportions tres-différentes, la contraction de volume est constante, M. Gay-Lussac en a conclu que le mélange de ces gaz secs donne naissance à un composé défini, qui est l'acide nitreux ordinaire. Suivant gaz azote... . 100 { gaz nitreux.. 200, — oxygène. 200 — Oxygène. 100. Dans ce dernier cas, la contraction est de 200 ou égale au volume du gaz nifreux. 11 faut bien que cet acide se décompose avec une grande facilité, puisque l’eau de potasse et l'acide sulfurique concentrés le réduisent en gaz oxyoène et en acide pernitreux par l’afhnité qu'ils ont pour ce dernier. Lorsqu'on fait passer un courant d'acide nitreux dans l’eau, les pre- mières portions s'y combinent sans éprouver de décomposition; mais ce chimiste il est formé def Écaor.) les portions suivantes perdent de plus en plus d'oxygène, et se rédui- seut en acide pernitreux, qui reste dans la liqueur mêlé avec l'acide nitreux. 11 paraît que l'acide nitrique concentré, dans lequel on a fait passer une suflisante quantité de gaz nitreux, est une dissolution aqueuse de ces deux acides. STI: De l'acide nitrique. M. Gay-Lussae le regarde, avec M. Davy, comme étant formé d j 100 d’azote û 4 133 gaz nitreux rapport qui diffère beau- 250 d'oxygène 100 — oxygène, © az nIlTreux . . . coup de celui de More que lui assigne M. Dalton, qui 100 — oxygène : 130 gaz nitreux : : s'approche beaucoup de celui de ë ,—., qui constitue l'a- 100 — oxygène cide oxynitrique du même chimiste. Mais il est évident que si le rap- port de 180 de gaz nitreux à 100 d'oxygène constituait l'acide mitrique, l'acide qui en résulterait ne devrait pas décolorer le sulfate rouge de manganèse, puisque l'acide pur n’a aucune action sur ce sel; cepen- dant M. Gay-Lussac a vu que la décoloration était produite, lorsqu'on le mêlait avec de l’eau qui avait absorbé 180 de gaz nitreux et roo d'oxygène. JL en a conclu 1° que dans ce rapport ces gaz ne pouvaient constituer l’acide nitrique, et 2° que l'acide oxynitrique n'était que de l'acide nitrique ordinaire. RÉSUMÉ. L’azote s’unit à l'oxygène en cinq proportions ; qui sont en volume : azote, oxygène. Oxpdedazste Me in Too MAN Do Gaz nitreux...... DAME Tree CIRIOD ES. eRRIse MIIOOZ Aciderpermitrenxi ee es Too. RO Acideltiirenxe er eT M Per RIATOO. 1200. Ad rique PU ECEMSE: MILO0 1.250 M. Gay-Lussac' suppose que les trois derniers composés peuvent expliquer les diverses absorptions que l’on observe entre le gaz ni- treux et le gaz oxygène. M. Gay-Lussac compare l'acide nitrique à l’acide sulfurique, l'acide nitreux à l'acide sulfureux, et l'acide pernitreux à Pacide des sulfites sulfurés, car les deux premiers sont saturés d'oxygène ; et dun autre côté, l'acide pernitreux contient deux fois plus de gaz nitreux que l'acide nitreux ; et l'acide de sulfites sulfurés deux fois plus de soufre que l'acide sulfureux. C, RAS RAS RAS ANT 1616, Parsique, ( 102) Nouvelles épreuves sur la vitesse inegale avec laquelle l'électricité circule dans divers appareils électromoteurs ; par M. Bior. Toures les personnes qui se sont occupé de galvanisme, savent: que certaines piles ne produisent aucun eflet chimique ou physiolo- gique sensible, quoiau’elles donnent beaucoup d'électricité au con- densateur, même par un simple contact. Telle est, par exemple, la pile que l’on forme avec des couples de cuivre et de zinc; séparés les uns des aulres par une simple couche de colle de farine : disposition que M. Hachette a le prémier fait connaitre. On observe un effet ana- logue dans, l’affaiblissement rapide des piles’ les plus) actives, et cela est surtout sensible dans les piles à larges plaques, comme MM. Gay- Lussac et Thenard l'ont remarqué dans leurs recherches; ces piles qui opèrent d'abord des décomposilions énergiques , perdent bientôt leur pouvoir chimique , quoiqu'elles chargent encore le condensateur au même degré et presque instantanément. En rapportant ces phénomènes dans mon traité de physique, j'ai cherché à prouver qu'ils dépendaient de l’inévalité des vitesses initiales avec lesquelles les piles diverses, ou les mêmes piles à diverses épo- ues, se rechsrsent lorsqu'elles ont été déchargées. Pour montrer l’in- lucnée de cette vitesse par un exemple extrême, j'ai construit des piles où les couples de cuivre et de zinc n'étaient séparés les uns des aulres que par des disques de nitrate de potasse fondus au feu ; ces piles ne produisent ni action chimique, ni commotion dans les organes ; elles ne donnent même que très-peu d'électricité au conden- sateur par un simple contact; mais en prolongeant le contact, elles lui en communiquent davantage: et enfin, au bout de quelques mi- nutes, la tension est la même que lon obliendrait avec toute autre pile du même nombre d'étages montés avec les liquides les plus con- ducteurs et les plus énergiques dans leur action. En comparant le progrès de ces charges successives ; et calculant la vitesse qui en résulte pour le rétablissement initial , on trouve qu'il est d’abord insensible; cat si on représente fes quantités d'électricité transmises au conden- sateur par les ordonnées d’une ligne courbe, dont les temps soient les abcisses, on trouve que cette courbe commence par être tangente à l'axe quand le temps est nul; concevez maintenant que celte cir- constance, qui tient à la difficulté de la transmission, n'ait pas lieu dans un appareil monté avec de bons conducteurs liquides ; alors les quantités initiales d'électricité données par ces deux appareils dans un temps infiniment petit, seront dans le rapport d'un infiniment petit du second ordre à un du premier, Or, ce sont précisément ces quan- tités initiales qui agissent dans les commuotions et les phénomènes hot iss sit tn ( 103 ) chimiques où les deux poles de la pile sont sans cesse déchargés par les conducteurs qui communiquent de lun à l’autre. Il est donc tout simple que le courant électrique qui en résulte, produise dans un cas des effets et n’en produise pas dans les autres; quoiqu'il y ait égalité dans les tensions que les deux piles pourraient atteindre, si on les laissait se recharger librement pendant un temps fini. Cette considération des vitesses initiales, outre les nombreux phéno- mènes qu'elle explique, a encore l'avantage de nous faire envisager le mode d’action de la pile sous son véritable jour, et de nous indi- quer ce qu'on peut attendre pour son perfectionnement par divers procédés. On voit, par exemple, qu'il n'y a rien à espérer de ceux où la permanence de l'action électrique s'obtient par l’affaiblissement de la conduetibilité, comme dans les piles de Zamboni et autres sem- blables. Ces piles, par le principe même qui les rend durables, demeu- rent inbabiles à produire des effets chimiques et des commotions. Ayant eu l’occasion récemment d'exposer ces idées dans mon cours public de physique, j'ai été conduit à une expérience nouvelle, qui me parait en donner une évidente confirmation, parce qu'elle en est une conséquence immédiate. C'est que le même corps peut être assez bon conducteur pour décharger totalement une pile d'une certaine nature, ct ne l'être pas assez pour produire le même effet sur une autre, dont la vitesse initiale de rétablissement est plus rapide. Par exemple, avant isolé une pile à la colle sur un gâteau de résine, faites communi- quer ses deux poles au moyen d'un morceau de savon alcalin, dans le milieu duquel vous plongerez les deux fils conducteurs, le savon conduira assez bien pour décharger les poles de la pile à mesure qu'ils se rechargeront par la décomposition des électricités naturelles des disques. En conséquence, si vous appliquez le condensateur à l'uñ ou l'autre pole, il ne se chargera en aucune manière, soit que vous établissiez où non la communication du savon ou des disques avec le sol par ies conducteurs les plus parfaits. Mais si vous inter- posez le même morceau de savon entre les deux poles d'une pile du même nombre d'élages, montée avec une dissolution de muriate de soude où tout autre liquide bon conducteur, il ne suflira plus pour la décharger complétement et aussi vite qu'elle se rechargera. Aussi, en appliquant le condensateur à l’un ou l'autre pole, et faisant communiquer le pole opposé avec le sol, le plateau collecteur se chargera d'électricité quoique non pas sans doute au même degré où il se chargerait si le morceau de savon n'était pas déjà interposé entre les deux poles. De plus, comme l’a découvert M: Erman, si au lieu de faire communiquer directement l’un des poles au sol, vous touchez seulement ainsi le savon, ce sera toujours le pole résineux qui sera déchargé, et le condensateur prendra l'électricité vitrée; ce qui tient | 1816. M£pecixe. : ( 104 ) « sans doute, comme l'a dit cet observateur, à la facilité inégale que l'une et l’autre électricité éprouvent à se transmettre sur le savou, quand leur tension est réduite à ce degré de faiblesse. Répétez les mêmes épreuves avec la flamme d'alcool, en commen- çant par l’interposer entre les poles de la pile conductrice, vous ob- serverez les mêmes effets qu'avec le savon, avec cette seule différence, remarquée par M. Erman, que cette fois le pole vitré sera déchargé, et non pas le pole résineux. Maintenant appliquez la même flamme à la pile à la colle, elle réussira aussi bien qu'a l’autre pile, et ce sera de même le pole vitré qui se déchargera. La flamme d'alcool ne conduit done pas assez bien pour décharger complétement la pile à la colle, à mesure qu'elle se recharge ; donc cette flamme conduit moins bien que le savon. Recommencez les mêmes épreuves avec la pile à la colle, en faisant communiquer les deux poles avec de l’éther sulfurique, où vous ferez plonger les fils conducteurs. Ce liquide déchargera la pile, comme faisait le savon; mais si vous l’appliquez à une pile plus conductrice, il ne suflit pas pour la décharger entièrement; car pendant qu'il établit la communication, si l’on touche un des poles de la pile pour le faire communiquer au sol, et qu'on touche l’autre pole avec le bouton du condensateur, celui-ci se charge de l'électricité de ce pole là. Et ce qui est fort remarquable, si vous ne communiquez au sol, ni par un pole ni par l’autre, mais en touchant l’éther, le pole qui reste chargé, est toujours celui auquel le condensateur est appliqué, ce qui offre un troisième cas qui complète les expériences de M. Erman. Enfin, si sans établir aucune communication entre les poles d’une des piles précédemment citées, vous touchez un seul de ces poles avec le savon, ou la flamme d'alcool, ou l’éther, en appliquant le conden- sateur à l'autre pole, le condensateur se charge quelle que soit la pile, et se charge par un contact sensiblement instantané. C'est que la transmission de l'électricité sur la surface du savon, ou de l'éther, ou de la flamme d'alcool, quoique moins parfaite que par les élémens des piles les plus conductrices , ‘est cependant assez rapide pour pouvoir en un instant sensiblement indivisible, amener le pole libre au summum de la tension qui lui convient. B. A SA A A Nouvelles expériences et observations sur les rapports qui exis- tent entre le systéme nerveux et le systéme sanguin ; par M. Wizson Pair. ( Extrait des Transactions philosophi- L % e ques , année 1815.) L'aureur pense qu'on peut déduire des ex Fi et des obser- vations rapportées dans son Mémoire les conc usions suivantes : (rvoh) 1°. Les lois qui règlent les effets produits sur les muscles, soif volon- taires , soil Arolostar es par uu stimulant appliqué au système nerveux ; sont différentes. 2°, Tout excitant mécanique et chimique, appliqué sur quelque portion considérable du système nerveux, augmente l’action du cœur. 3°. Un excitant mécanique où chimique, appliqué sur le syslème nerveux, n’excite point l’action des muscles volontaires, à moins qu'il ne soit appliqué près de l’origine des nerfs et de la moëlle épinière. 4°. Les excitans mécaniques appliqués sur le système nerveux sont plus propres à exciler l’action des muscles du mouvement volontaire, et les excitans chimiques, celles des muscles du mouvement involontaire. 5°. Dans le cas où tous les excitans, appliqués sur le système nerveux, n'ont pu exciter les muscles du mouvement volontaire, ils excilent cependant l’action du cœur. 6°. Les excitans mécaniques et chimiques appliqués sur le sys- tème nerveux ; excitent une action irrégulière dans les muscles du mouvement volontaire. 7°. Ni les uns ni les autres n'’excilent d'action irrégulière dans le cœur , et l'action de celui-ci n’est point rendue telle par les sédauifs , à moins qu'on ne regarde comme sédatif, un coup qui détruit l’inté- grité du cerveau. 8. L'excitation des muscles du mouvement volontaire se mani- feste surtout au moment où le stimulant est appliqué sur le système nerveux, tandis que l'excitation du cœur continue aussi long-temps que le stimulant est appliqué. 9°. Les muscles du mouvement volontaire sont excités par des stimu- lans appliqués sur de très-petites parties du système nerveux. 10°, Le cœur au contraire ne peut être excité par un stimulant ap- pliqué seulement sur une très-petite portion isolée du système nerveux. 11°. Le cœur obéit à un stimulant beaucoup moins puissant que les muscles du mouvement volontaire. 12°. Les faits exprimés dans les trois dernières conclusions, 9, 10, 11, fournissent une explication facile des faits rapportés dans les conclusions précédentes. 15°. Le pouvoir des vaisseaux sanguins, comme celui du cœur, est indépendant du système nerveux. 14°. Les vaisseaux sanguins peuvent se prêter aux mouvemens du sang , après que le cœur a été enlevé. 15°. Les vaisseaux sanguins sont directement influencés par le système nerseux de la même manière que le cœur. 16°. Par un phénomène analogue à ce que nous observons dans le cœur, aucun stimulant ou sédaüf, appliqué sur le système nerveux , n'excite d'action irrégulière dans les vaisseaux sanguins. Livraison de juillet. 15 PuysiQu À cad éme Sciences, E. des ( 106 ) _ 7°. Le pouvoir des vaisseaux sanguins, comme celui du cœur, peut être détruit par l'intermédiaire du système nerveux sur lequel on agit. 18°. L'ofice des ganglions est de combiner l'influence x diverses parties du système nerveux, dont ils reçoivent des nerfs, et d'envoyer d’autres nerfs doués de l'influence combinée de ces parties. 19°. La volonté n’a pas d'influence sur les muscles involontaires , arce que dans leur action ordinaire ils obéissent à des stimulans, sur Ésée nous n'avons pas d'influence, et que dans tous les temps nous ne voyons pas leurs mouvemens, nous n’en avons pas la conscience, et que par conséquent nous ne pouvons pas les diriger. 20°, Nous avons raison de penser que la division de l’encéphale en cerveau et en cervelet a rapport aux fonctions sensoriales, puis- u’elle ne parait pas se rapporter aux fonctions nerveuses, les muscles u mouvement volontaire et ceux du mouvement involontaire étant également influencés par les deux parties de l'organe encéphalique. 21°. L'effet sédatif n’est pas la conséquence d'une excitaion pré- cédente ; mais est dû à une classe d’agens particuliers. ss Dee Sur le jeu des anches ; par M. Bior. L’axcne est un appareil vibratoire, employé dans plusieurs instru- mens de musique, pour exciter des sons, qui se propagent ensuite dans un tuyau droit ou courbe, et de là dans l'air environvant. JE est essentiellement composé d’une ou de deux lames élastiques qui vibrent rapidement, en battant l’une contre l'autre ou contre un obs- tacle solide, et qui, à chaque battement, permettent ou empêchent le passage de l'air dans une rigole, dont l'orifice se trouve à leur point d'attache, J'ai fait voir dans mon Traité de physique que ces alternatives de répression et de passage de l'air, jointes aux baltemens des lames contre elles-mêmes ou contre la rigole , sont réellement le principe du son qui se propage de là dans le tuyau où l’anche parle, et de ce tuyau dans Vair ; j'ai fait voir que cette conception, déduite des lois de la méca- nique, pe non seulement la formation du son dans les anches, mais encore les variations de ton que ce son éprouve, quand on varie Ja longueur des lames, ainsi que le timbre aigre et désagréable qu'on y reconnait, et qui est produit par le battement même de la lame contre la matière solide, dont la rigole est faite. Cette considéralion m'a conduit naturellement à une expérience qui en offrait une confir- mation immédiate. En effet, si les interruptions et les transmissions de Yair à travers la rigole sont réellement le principe du son qui se pro- duit par lanche; on doit les considérer comme ne formant, pour ainsi dire, qu'une suite d’explosions qui se succèdent périodiquement à C xo7 ) l'origine de la rigole, et qui de là se propagent daus l'ai du tuyau ét daus l'atmosphère extérieure. Or, s'ilen est ainsi, le ton du sou, ré- sultant de ces explosions, ne doit dépendre absolument que de leur périodicité et non pas de la nature du milieu où elles se produisent; c'est-à-dire, en d’autres termes, que le ton d'une anche doit rester constant, quel que soit le gaz avec lequel on la fait parler. J'ai vé- rifié ce résultat par l'expérience, et Je l'ai trouvé {rès-exact : pour cela, j'ai placé le porte-vent d’une anche au-dessus d’un récipient rempli successivement d’air atmosphérique où de tout autre gaz, et placé sur une cuve pnènumatochimique. Le tuyau de l'anche était enveloppé d'une vessie mouillée et pressée pour en exclure l'air, afin que le oaz qui faisait parler l’anche, pât, après avoir traversé la rigole, s'étendre librement dans la vessie, comme il aurait fait dans l'air atmosphéri- ques cela posé, et la communication élant établie entre le porte-vent e l’anche.et le récipient sur lequel elle est attachée, j'ai enfoncé peu à peu celui-ci dans l’eau de la cuve, en fenant toujours le niveau abaissé d’une quantité constante, pour que le courant de gaz se trans- mit avec une même pression ; et j'ai observé que le ton de l'anche était sensiblement le même , quel que fût le gaz qui la faisait parler. J'ai principalement essayé l'air atmosphérique et le gaz hydro- gène : en cela, l'effet des anches diff’re essentiellement de celui des tuyaux de flûte qui changent de ton dans les différens gaz, comine la théorie l’indique, et comme le confirment les expériences de Chladni, que j'ai eu l’occasion de répéter récemment. B. RAR RS ASE S Note sur le cambium et le liber; par M. MIRBEL. J'ar long-temps soutenu que les feuillets du liber se transformaient en bois. Parmi les anciens physiologistes plusieurs étaient de cet avis, d’autres le combattaient. Parmi les physiologistes modernes, on à vu régner la même dissidence dans les opinions. Entre ceux qui ont le plus fortement combattu l'hypothèse que j'avais adoptée, je citerai MM. Dupetit-Thouars, Knight, Treviranus et Keiser. Ils’avaient raison ; j'étais dans l'erreur; je déclare que mes dernières observations m'ont fait voir que le liber est constamment repoussé à la circonférence, et que, dans aucun cas, il ne se réunit au corps ligneux ét n’augmente sa masse. J’élais trop fortement préoccupé de l'opinion contraire pour y renoncer sur de légères preuves; je suis donc maintenant très-convaincu que jurnais le liber ne devient bois. Il se forme entre le liber et le bois une couche qui est la conti- puation du bois et du liber. Cette couche régéneratrice a recu le nom de cambium. Le cambium n’est donc point une liqueur qui vienne 1016. Boraxique. Socièté Philomat, ( 108 ) d’un endroit ou d’un antre ; c’est un tissu très-jeune qui continue le tissu plus ancien. Il est nourri et développé par une sève très-élaborée. Le cambium se développe à deux époques de l’année entre le bois et l'écorce : au printemps et en autômne. Son organisation parait iden- tique dans tous ses points; cependant la partie qui touche à l’aubier se change insensiblement en bois, et celle qui touche au liber se change insensiblement en liber. Cette transformation est perceptible à l'œil de l'observateur. Une question qui embarrasse les physiologistes, c’est de savoir com- ment le cambium, substance de consistance mucilagineuse , a assez de force pour repousser l'écorce ; et comment, en la repoussant, il ne la désorganise pas totalement. Le fait est que le cambium ne repousse oint l'écorce : à l'époque où il se produit , l'écorce elle-même tend à s'élargir ; ses réseaux corticaux et son tissu cellulaire croissent ; il en résulte qu’elle devient plus ample dans tous ses points vivans ; il se développe à la fois du tissu cellulaire régulier et du tissu cellulaire allongé. La partie la plus extérieure de l'écorce, la seule qui soit dé- sorganisée par le contact de l'air et de la lumière , et qui par consé- quent ne puisse plus prendre d’accroissement , se fend , se déchire et se détruit. Elle seule est soumise à l’action d’une force mécanique ; le reste se comporte d’après les lois de l'organisation. En s’élargissant , l'écorce permet au cambium de se développer; il forme alors entre l'écorce et le bois la couche régénératrice qui fournit en même temps un nouveau feuillet de liber et un nouveau feuillet de bois. La couche régénératrice établit la liaison entre l’ancien liber et l’ancien bois ; et si, lors de la formation. du cambium, l'écorce paraît tout-a#ait détachée du corps ligneux, ce n’est pas, je pense, qu'il en soit réellement ainsi; mais c’est que les nouveaux linéamens sont si faibles, que le moindre effort sufhit pour les rompre. L'accroissement du tissu du liber et du réseau qui remplit ses mailles est un phénomène de toute évidence. Dans le tilleul , les mailles du réseau s’élargissent, mais ne se multiplient point, et le tissu cellulaire renfermé dans les mailles devient plus abondant. Dans le pommier les mailles du réseau se multiplient et se remplissent d'un nouveau üissu cellulaire. Les écorces des differens genres d'arbres, quoiqu'ayant essentiellement la même structure , offrent néanmoins des modifica- tions assez remarquables pour qu'elles méritent lattention des phy- siologistes. (1) B. M. (x) J'ai fait sur ce sujet des recherches très-approfondies ; j'ai disséqué et dessiné le Tilia europæa, le Castanea vesca, le Betula alba, le Corylus avellana, le Carpinus betulus, le Populus tremula, VUlmus campestris, le Fagus sylvatica, le Quercus robur, le Prunus cerasus, le Malus communis, et j'ai noté plusieurs dilé- rences très-curieuses, AS A ASS AS ASS (109 ) Sur une propriété des équations générales du mouvement ; par M. Poisson. CerrTe propriété est comprise dans la formule que Lagrange donne à la page 329 de la Mécanique analytique ( seconde édition), et dont il a fait la base de sa théorie de la variation des constantes arbitraires. Les quantités qui entrent dans cette formule sont les variables rela- tives à chaque système de mobiles, réduites au moindre nombre pos- sible, et indépendantes entre elles : cette réduction peut être quel- quefois très-difficile à effectuer; mais heureusement elle n’est pas indis- pensable , et nous allons prouver qu’une équation semblable à celle de Lagrange a également lieu, en conservant des variables quelconques, telles que, par exemple, les coordonnées rectangulaires des points du système. Soit donc #7, la masse d’un de ces points; æ, y, z, ses trois coordonnées ; V , l'intégrale de la somme de toutes les forces motrices du système, multipliées chacune par l'élément de sa direction; L=—o, M — o, etc., les équations de condition du système que lon consi- dère : les trois équations du mouvement du point #2 seront d x av dl aM Li re re Mr ON ie CC dy aV aL dM ire Men er PP PU MsE d'z (A4 aL aM entre = PM En LE 7 A et il y en aura trois semblables pour chacun des autres mobiles. Les co-efliciens À, w, elc., sont des inconnues qui resteront les mêmes dans les équations des autres points, c’est-à-dire , que les différences partielles de L seront par-tout multipliées par le même co-efficient À celles de M par km, etc. A Si l'on intègre toutes ces équations , on pourra exprimer les co- ordonnées des mobiles en fonctions du temps z et d’un certain nombre de constantes arbitraires; leurs valeurs substituées dans ces mêmes ee EE DNS niet MATE équations , et dans L=o, M—o, etc., auront la propriété de les rendre identiques; on peut donc différentier chaque équation en y considérant les variables comme des fonctions implicites des constantes arbitraires de I intégration. Ainsi, en désignant, comme M. Lagrange, par d'une différentielle relative à une portion quelconque de ces constantes, et par A une seconde différentielle de la même nature, on aurä 1816. MATHÉMATIQUES. - Société philomat. juin 1816. ( r10 ) de), A0 Mo; DE oh etc. &x aV CAM aL gs d'or EE SX HA JE ele, dx dv aL aL mA TE + ga = gaahtAAZ + etc. Les deux dernières équations conduiront à celle-ci : dx dx CA av dL dl, dL dL — ANT Sxr+A(Az dE I xrA TS) + etc.; on aura deux autres équations de même forme par rapport à y et à z; en les réunissant toutes trois, et en étendant ensuite la somme à tous les points du système, somme que j'indique ici par Z, il vient dx dx dy Znf ARS SN Je ASE A y JE & y d' 2 az OS se OMAN av av CAL av CA! d dL dl FENG aL aL D re card) Lea EAN] dz +3[4a(5 24 Mi Ay+%az —AA(TSz+TS UE or, il est facile de prouver que tous les termes se détruisent dans le second membre de cette équaüon. En effet, la quantité À et ses différentielles peuvent être mises en dehors du signe Z; les termes multipliés par d'A deviennent donc d'A > (az AY + A:) = d'A. AL — 0. 1l en est de même de la partie multipliée par A À; quant à celle qui renferme À, elle devient (rit) Pour prouver que cette somme est nulle, soit 7 une co -ordonnée , à aL d L aL de l’un des mobiles; d 2— renfermera le terme re d'u; etAT, & L d' L du dx du dx (d'u Ax—d'x Au), et comme elle est symétrique par rapport à & L RE (d'x Au — d'u A x, égal et contraire au précédent; c’est-à-dire, qu’elle se décomposera en termes deux à deux égaux et de signes contraires, et qu’elle se réduira à zéro. Le même raisonnement s'applique à la partie de notre équation qui le terme A u; donc cette somme contiendra le terme toutes les variables, elle contiendra aussi le terme ë À GE ce) 1 à , renferme la fonction V ; par conséquent si l'on fait a = tt, Fe iÿ, 2}, cette équati éduira 7, — <> cette équation se réduira à dx! dx! dy" Zm(Azxd = —drA +Ayd d dx! 12! — Sy A +A:d TE Sd: AT )—0; car on a data Az ax) Axd—— = — Ax' d'x', dx! d(àzx! Az') s 1 A Er Later opte OUR Cl AVE AE d'où il suit dx! dx! d(Axdx'— dx Az!) er ER A re et de même pour les termes en y et en z. Multipliant donc par dr, et intégrant, on aura Z m (Ax dx — dx Ax + Ay d'y — d'y Ay' + Az d'z" — d'z Az) — const. Cette équation renferme le résultat auquel nous voulions parvenir, et qui peut remplacer, avec avantage , la formule citée au commen- cement de cet article. P, RAA AAA AA AS RAA | 1816. Puiros. Macaz. Mai 1816. (4) Nouvelle expérience sur les effets du galvanisme. OX lit dans les Annales de Thompson, une expérience curieuse faite récemment par M. Poreite sur les effets du galvanisme. Ce savant ayant coupé un vase de verre en deux parties par une section verti- cale, a rejoint ces deux parties après avoir inséré entre elles un mor- ceau de vessie mouillée, et il a luté le tout très-exactement ; il a ensuite versé de l’eau daus une des cellules ainsi formées, et l'ayant laissé remplie pendant plusieurs heures, il a reconnu que l’eau ne filtrait pas sensiblement à travers la vessie. Alors il a versé aussi un peu d’eau dans l'autre cellule ; il y a plongé un fil métallique com- muniquant au pole résineux d'une colonne électrique de 80 couples ayant cinq quarts de pouce carré de surface. Un second fil commu- niquant au pole vitré de la même pile a été plongé dans l’autre cel- lule. Alors l’eau transportée par la force electrique du pole vitré au pole résineux, a traversé promplement la cloison de vessie, et s’est élevée en une demi-heure dans la cellule résineuse, non-seulement à l'égalité du niveau , mais au-dessus même du niveau de la cellule qui communiquait au pole vitré. RAA SAS SAS RAA Propriété curieuse des fractions ordinaires. Sr on arrange par ordre de grandeur toutes les fractions possibles , dont le plus grand dénominateur, quand on les a réduits à leur plus simple expression, n'excède pas un nombre donné, et qu'ensuite on ajoute le uumérateur et le dénominateur d’une de ces fractions , res- ectivement au numérateur et au dénominateur de la fraction qui (e précède ou la suit de deux places, on aura la fraction qui la pré- cède ou la suit immédiatement, quoique non réduite peut-être à sa plus simple expression. gt Exemple : Soit 7, le plus grand dénominateur donné. Voici toutes les fractions possibles arrangées par ordre de grandeur : M'A GS M TS Qi A NU RSR San LE ALMA NTI (2 N0S 177 7 Se 200 AD "7 | 20 DS TL CON, T PMP ,nous aurons T°——*, fraction immédiatement plus petite 1+2 1 1 or 7; 21687. 5 1 prenons + Pts EU que +; ensuite RE 2 — +, fraction immédiatement plus grande que +. À Hs 1, Sion prend +, on aura See MECS 2 £ pour la fraction immé- diatement plus petile ou immédiatement plus grande que ?. Je ne sais, dit l’auteur anglais, si on l’a déja remarqué. A : C6 ) Prodrome d'une nouvelle distribution systématique du règne animal, par M. H. DE BLAINVILLE. Quoique je sois fort éloigné, de regarder comme entièrement ter- minée, et encore beaucoup moins comme parfaite, cette nouvelle dis- tribution de toute la partie des corps organisés qu’on désigne commu- nément sous le nom de règne animal, distribution commencée depuis fort long-temps et à laquelle je travaille encore tous les jours, je ne crois pas moims utile, sinon pour les autres, au moins pour moi, à cause de certaines circonstances particulières qu'il serait trop long et inutile d’énumérer, de la publier en tableaux, c'est-à-dire sous la forme la plus concise possible, .me réservant. de la développer successive- ment dans autant de dissertations particulières. Avant tout, je dois déclarer que mon dessein n'a nullement été d'innover ; mais ayant envisagé la zoologie d’une manière générale, et pour un but particulier , l’enseignement de l’école normale ; et m'étant, pour ainsi dire, établi, à priori, une manière propre de la considérer, j'ai suivi le plan que je m'élais proposé , sans m'occuper si d'autres zoologistes avaient pu arriver à la même idée et au même résultat que moi. Je dois cependant faire l'observation préliminaire que la plupart des choses nouvelles, bonnes ou mauvaises, que je pro- pose, ont élé exposées, sans aucune restriction , dans les différens cours publics que j'ai faits depuis l’année 1810 à Paris. Au reste, dans le développement et le perfectionnement de cette méthode, Je me propose dans une histoire critique et impartiale de chaque partie de la zoologie systématique , d'exposer franchement tout ce que d'autres ont établi avant moi, comme je l'ai déjà fait dans deux Mémoires lus à la Société Philomatique, l’un sur les animaux mol- lusques, et l'autre sur les animaux articulés. Je crois aussi devoir faire précéder cette classification générale de l'exposition sommaire des principes qui m'ont guidé dans ce travail, et de la marche que j'ai cru devoir adopter. J'ai commencé par étudier les corps organisés, et surtout les ani- maux dans toutes les parties de leur organisation, sous le rapport spécial de la physiologie générale. Cela m'a servi à ramener à un certain nombre de types principaux toutes les anomalies que jepou- vais rencontrer , et par conséquent à me rendre compte d’une foule de modifications qu’un appareil a pu éprouver dans la longue série des animaux. C’est sans contredit , de toute l'anatomie comparée, la partie la plus difficile, mais aussi la plus féconde en résultats curieux, et peut-être même celle à laquelle le nom d'anaromie comparée doit être réservée. Livraison de juiller. 16 € 4) Je me suis ensuite occupé de grouper les animaux d’après cette seale considération , c’est-à-dire d’après l’ensemble de leur orsanisa- tion, en les considérant comme formant des Types pouvant offrir certaines anomalies pour un but déterminé, sans m'occuper en aucune manière de la facilité de l'instruction, ou de les disposer dans un ordre systématique. Mais ces groupes naturels une fois formés, j'ai dû chercher à établir cette disposition systématique, et pour cela j'ai, pour ainsi dire, essayé successivement chacun des organes ou appareils, et lorsqu'il a été possible de convertir le groupement en systême, j'ai choisi celui qui, en même temps qu'il rompait le moins de rapports naturels, était aussi le plus aisément traduit à l'extérieur, quand par basard il ne s’y trouvait pas. J'aurais bien desiré de plus établir une véritable nomenclature rationnelle que je crois réellement possible en zoologie plus que dans toute autre partie des sciences naturelles : mais la crainte bien fondée qu'elle ne fût pas adoptée, m'a fait, sinon abandonner, au moins ajourner ce projet à une époque plus reculée. , $ C’est ainsi, comme on pourra le voir, que je suis arrivé à mettre en première ligne la disposition des différentes parties ou la forme générale des animaux, ce qui se trouve concorder avec celle du système nerveux quand il existe, Puis l'organe qui soutient cette forme ou la peau et ses annexes, Après cela les appendices qui s’y ajoutent, et s'y développent, Enfin, les différentes modifications et combinaisons de ces modifi- cations des appendices, c’est-à-dire des organes des sensations, de la locomotion, dans ses différentes espèces, de la masticalion, et jus- qu'à un certain point de la respiration. En sorte que toutes les principales subdivisions que je propose, et les seules que je regarde comme tout-à-fait bonnes. dans mon système, sûnt entièrement établies sur les organes de la vie animale ; aussi n’est-1l plus question dans oe prodrome, de circulation , de cœur à un ou deux ventricules, de sang chaud ou froid, rouge ou blanc, de respiration aérienne ou aquatique , double ou simple, caractères qui, outre qu'ils ne sont pas percepubles par eux-mêmes sans anatomie ; sont. à peine traductibles, et sont beaucoup moins importaus, c'est-à-dire offrent des caractères 20ologiques d'une beaucoup moins grande valeur qu'on pe le pense communément. Comme il eut été beaucoup trop long pour le but que j'ai en ce moment de donner les caracteres des subdivisions que je propose ; et envore plus des raisons que j'ai eues de: les établir, je me suis borné à ajouter au bas de chaque tableau, et en notes, ce que Jar cru de plus essentiel, en me laissant, pour ainsi dire, guider par la place. (1) TABLEAU ANALYTIQUE \ Des Subiivisions primaires (Sous Règne}, secondaires , (Type) tertiaires (Sous Type), guartenaires (Classe) de 1out le règne animal. Le" Sous-type Mivipates. 10 : ou Type I. MASsTozoAIRES, Vertébrés ou OsTÉOZOAIRES. IT.= Sous-type. Ovipares pourvus. ou AMASTOZOAIRES. AL Sous-règne Parrss ta , ou E:" Sous-type. ARTIOMORPHÉS “on articulés ; Mollusques MazacozoaiRes. _ Type IT. IL: Sous-type. Invertébrés. . ../ Sub-articules.... où ou AosrÉozoalrEs, |Sus-Enromozoatres . < = IIIe Sous-type. ps Articulés à Append. ct S ÆEnTOMOZOAIRES. e : < Le" Sous-type, I. Sub-articulés...... Sous-règne Rayonnes...,.,.5e, ....». ou IL: Sous-type. ‘ACTINOMORPHES, LE AU BE SURE es 1IT.e -Sous-règne Sans forme régulière ou “HÉTÉROMORPHES... .... à tête. Ànombr... L1 Classe. 1. Pirireres, les Mammiferes. de plumes,... IL. Penniréres., les Oiseaux. d'écailles. .u JE. SQuammirires , d'une peau les Repules, nué..... IV. Nupieiuirènes, de les Amphybiens. branchies... V, Brancruréres, les Poissons. dis- uncte. VI. CÉPRALOPHORESs. nulle. VIS, AcérmALoruones. VIII. PocyPLaxtPaorrs. IX. Crraurropes. RE X. Héxaronrs. 8..:.... XÉ Ocroropss. 10.... -+ XII Décarones. var..... XIH. Héréroronrs. These. XIV, T:rRADÉcAroDrS. XV. Myrrapones. non art.. XVE. Sérironrs. nulles... XVII. Apoprs. XVII. Annurumes. XIX, Ecninonenmames. XX. ARAGHNODERMAIRES. XXI Acrinraimes. XXE. PoLyPlaIRES. XXIIT. Zoopayranes. ie SPONGIAIRES. XXV. AcasrRaImEs. Nota. Voyez pour le développement de chacune de ces vingt-cinq classes les tableaux suivaus, Cu | | TABLEAU offrant une disposition systématique de tous les Corps naturels considérés sous les rapports de leur forme et dé leur structare, Sous-Type. 4 I. t Int, ou Osréozonres. Articulesiou Exromozoutres. | L Typ. I. IT. Ext. ou ANOSTÉOZOAIRESS | Pairs. ....:.4sub-Articulés où MALACENTOMOZOAIRES. | SousRégn.I.| ou TEEN ACÉPHALOPHORES, | Recon Vrais ......4 AnTIoMoRphes non-Articulés ou Maracozoaires, 2 ANIMAUX. « Typ. He - CÉPRALOPHORES:. ©] Sous-Rég. IL. URayonnés ou Acrixomorpuss. Emp. I. Jr Douteux ou H£érÉromonPuEs. | 8 Organ..{ . Sous-Régn. I. | ; Z ul be Régn. nr Douteux. À .II. PVécéraux. : É Toscane Sous-Régn. IE. ù Ê L. Vrais. | E L Obsers. IHest aisé de voir que ce tablean, auquel je suis arrivé par des considérations. particulières: dispose les animaux à peu près dans l'ordre établi-par Linnéz C'est-à-dire que les insectes y sont avant les mollusques , etc. Saus-prétendre ici décider le rang que doivent occuper les premiers , je puis an- noncer. qu'il ÿ a beaucoup plus ‘de rapports qu'on ne pense communément entre eux et les animaux vertébrés, comme je me propose de le montrer das un travail quefje prépare sur unewouvelle manière d'envisager, le syslêhe nerveux etsés enveloppes. J’essaygerai de montrer que la tête dans les A. vertébrés: estcomposée , 10. d’une suite d’artichlations ou de vertèbres soudées | chacune développée} proportionnelle- ment au système nerveax particulier qu'elle renferme, comme dags le reste de la coloune vertébrale ; 20. d'autant d'appendices paires qu'il y a de ces fausses verièbres , et pouvant avoir des usages différens ; lPanrd’eux æstrde: servir à la masticalion ou -à la préhension buccale comme dans les insectes. Quant} à l'observation que dans les animaux vertébrés sn ineste les: mâchoires se meuvent de bas en baut, elle est 1out-à-fait-erronée, puisqu'il y a plusieurs mollusques où elles n’agissent pas autrement, et que d’äilléurs dans les insectes méme , ce qu’on nomme /œ lèvre inférieure, n’a pas d'autres mou- vemens. En outre, il est des animaux vertébrés chéz lesquels les os maxillaires supérieurs ont uns mouversent de latéralité-considérable:, comme dans plusieurs serpens et poissons. J'ai compris, dafs cé fablean. tous les corps dits naturels, aliä de montrer que les deux règnes de empire, organiques tout pour ainsi dire un terme commun dans due de leurs parles que j'ai nommée à cause: de cela douerise :-£e sont certainement, celles: qui ont le {plus besoin d'être étudiées, Uné autre petite différente avec le tableau précédent. consiste à considérer les A. Hétéromorphes comwe différant ! davanfage -des_Æctinomorphes où Radiaires, jque cenx-ci des animaux pairs où Ærlio- morphes,; .et.en ,éffe jé suis .fort porté à croire, d'après des raisons anatomiques et physiologiques, qu’ils u’out aucune, espèce de systéme, nerveux, tandis qu'il est fort probable qu'il exisle constamment dans tous les animaux vrais. ayant une forme déterminée et symétrique. L'un des-plus grands défauts de cette’ disposition systématique des animaux est sans doute la place’ qu'on est pour ainsi dire obligé de donner: aux mollusques du genre Sèche , etc. qui sont des! animaux fort; remañquäbles par leurs qualités auimales ; cependañt on devra faire la réflexiôn que lan disposition presque radiaire et les usages de leurs tentacules péuvent offric quelques rapprochemens. avec les 2h cs, eic. - | A Le délait/despace ne m’ayaut pas permis dy joindre au tableau des A. mammifères les notes: explicatives, dont il aurait besoin , je me borue à dire’ ici que Jeur disposition est tout-à-füit par groupes. où ; familles naturelles , en considérant l’ensemble de l’organisation ; surtout lersystème nerveux cncéphalique ; et lesfos qui l'enveloppent principalement à sa base, et en regardant commet des anomalies les .modiBcations que quelques animaux de certains groupes ont éprouvées dans les} orgañes de là Jocormotion et des sensations. Je crois cependant devoir donner l'indication d’un nouveau genre d’animaux Didelphes que j'ai provisuirement nommé Phascolarctos, en attendant que M: Gtof- froys auquel j'ai remis ma deseripuon et les figures qui l’accompagnent , ait bien voulurevoir mon travail , et le vendre. digne» par sa coÿpération , d’entrer daus son grand ouvrage sur les animaux Marsupraux, Intermédiaire aux genres Phalanger, Kanguroo et Phascolome , ses caracières principaux sonl : 6 Incis. sup. les deux intermédiaires{ beaucoup plûs Moügues ; ‘debx inférieures comme dans les Kanguroos 3; quatre intermédiaires petites, Jen baut, deux eu bas; quatre molaires à quatre tubercules de chaque côté des deux mâchoires; cinq doigts en avant séparés en deux paquets opposables, liutégieur de 25 cinq enartière, Je pouce trésgrôs, opposible, säns ongle ; les deux shivans plus pelits et réunis jusqu'à l'ongle ; la queuc extrémement courie, De la grosseur d’un chien médiocre, cet animal a le poil long , touffu , grossier , bruw-chocolat ; il a le port et la démarche d’un petit ours; il grimpe aux arbres avec beaucoup de facilité : on le nomme Colak où Koala dans le voisinage de Ja rivière Vapaum dans la Nouvelle-Hollande. ( 405) 14 a | CL. I. LES MAMMIFÈRES, Pilifères ou Mastozoaires. ancien, Piruecr, 1816. SINGES les Singes. Maslozoologie ou Mastologie. du continent. , Mastologistes. Normaux. nouveau, Pirnecir, Ier, degré À 9 les Sapajous. d'organisation ou O rd re: Maxi. s QuaDrumANES ? les Mais. Pithécoïdes.? les Loris , l'Aye-Aye. Ayogxux. Pour le vol. Garéorirmiques. p'. grimper. Tarpicrapes. PLANTIGRADES , Omnivores. II:. degré Noavaiux. .,....... Dicrrierapes a ou Ordre. Carnivores. les Carnassiers ? ExsEcrivorEs. 4 pour ste re CBEïROPrÈRES, NOMAUXx./ pour fouir.. Les Taupes. Sous-Classel'*, Tire. depré pour nager. Les Puoques. MonQDELPREs.. où Ordre. ; lÉDoen est ie 2 e4 2 2 MEDENTÉS ANoMAUx. pour nager. CÉracés ? à VAS , s Ve. SA org. CRIMPEURS. F ou Urore: ; Fouisseurs. El GIE re IC oUREURS, ÉDÉRICRADERS MarcuEurs, > Ve. degré d’org: = ou Ordre. = les .GRAVIGRADES! eee... ÉLÉPHANS. 5 PACHYDERMES. impairs. ... Ë Nec Gares x É VIe. degré. doigts non Ruminaxs mn les Oxcuzocran. pairs. .....{ ou Brures. Ruminans. Axomaux. pour nager, Les LamanTins:. CARNASSIERS, Sous-Classe IT. Nonmaux. ++...) Roxceuns. ÉDIDEREMES selle M lensr etes eretsie erelatalle k pour fouir. fL’Ecninxé. Axomaux. {hour nager. | L'ORNTnORINQUEL. JT se pourrait que les Cliacés dussent former un degré d'organisation séparé On devra peut-être fairo des Echidnés , eto. une sous-classe distincte, A 118 ) CL. II. LES OISEAUX, Pennifères ; Ornithozouires, ogie. , Ornithotagie Préberseurs , Ord Ornithologistes.. c'est-à-dire, 2 en de o à avant, 2 en arrière pouvant être opposés ét former la pince. Je PREHENSORES (1) 3 où Ravisseurs , Perroquets. nen marcheurs c'est-à-dire forts, au nombre de 4, 3 en avant 1 en ariière, armés d'ongles longs, courbes , flexibles, pointus, formant la ou Anomaux, ! les doigts. .” ecrre-. + elfes ITR APTAMDRES ie. see 0 TI. Diurwes. (2) _ ; IT. Nocrurxes. Médiocr. 3 à Pieds... Grimpeurs Q, de Prioe. ou d sposés en géné- “ral pour grimper, mais d'une manière ie Versatile. TT, HéréroDAcTyLEs je. TI. 'Scansones Dot: ODECEREES ou eXt.] Postérieur. 11, Zyconacryzrs. k :Grimpeurs. (3) 8 Rénnie TI. Sixvacryzes. Loi 1e £ ARE libre. ........ JV. Sauratores (4)....,.... de Axomaux. "= 5 enavant ren ou IL. Normaux. = ar. le dgr. ext. Passereaux. Éd très-long. V, Garatores ou les Pigeons. £ demi-palmé Coure. I, Loxcicaupes, "É les ailes... 5 & £ courtes... VI GRADATORES, à queue. ds es : Longue. , % Gallinacés. IT. Brévicauprs. — = presq. inut. { VII. Cunsorrs = = : . fort lon uñe partie ou © sé le lajam e nue. les ailes les Autruches, I Gazrinocrutes, toès-long. VIIT. GrazLatores (5) .,,,... < à ou . LV. PLonceurs. Echassiers. très-courts ;, les doigts réræ@is par une membrane IX. Nararores ou I. Coureurs. Palmipédes. IT. à N'anies Tuput. IL. a Narines cACRÉES, AIV. Pronceuns. La base de cette classification est iéellement la forme du os furculaire) «et de‘l'iskion antérieur { clavicule\; comme je l'ai fait voir dans un Mémoire, lu à l'Institut Te 6 écembre 812. Mais comme cet appareil-est tout-à-fait intérieur, et ne peut être traduit à l'extérieur par quelque organe qui en HéPERES » j'ai été obligé d'avoir recours à la proportion des membres et à la disposition des doigts, comme la RIRE cs ornithologistes. 11) La forme du sternum, etc. æt les habitudes de ces animaux, (2) Cegre cepraton des oiseaux de proie, en 2 settions, est en rapport avec des différences notables dans la forme du sternüm. Cette considération confirme la place du Secrétaire. 131 Cet ordre, quoiau'un peu plus naturel qu'on ne l'avait établi, parce qu'il renferme presque tous les oiseaux à doigts anomaux, a pour caractère commun deuxéchancrures , plus où moins profondes, au bord postérieur du sternum , ete, (le coucou excepté } , mais sans qu'il y ait d'autres rapprochemens À faire; ainsi je n'ai pas observé qu'une disposition par- ticulière des doigts se trouvât en f-pport avec une du sternum. En outre, le Rollier qui a les doigts parfaitement normaux ; 4 Cependant deux échancrutes, ce qui le rapproche des Trogom avec lesquels les Rolles ont évidemment beau- coup de rapports. Le nom de Grimpeurs est évidemment mauvais. (4) En se laissant ent'èrement -guider par la, considération du sternum, on serait obligé de mettre ici le Coucou, qui n'a qu'une échancrure , et “d'en retirer les Roiliers qui en ont deux. Dans la première section, sont placés les Engoulevents, Mart nets, Corbeaux, Caloo, Huppe, etc., et dans la deuxième , tous les véritables Passercaux “a Linné, La plus grande ‘anomalie est que l'Hirondelle a°le +«ternum de la deuxième section, et que le Martinet en difière beaucoup. (5° L'établissement des quatre sections de cet ordre, ainsi que du suivant, est fait d'après une forme particulière ds sternum, etc, sternum et de ses annexes, c'est-à-dire de ‘la clavicule » confirme la séparation de cet ordre, ce que demandait tout le reste de l'organisation M C9) a CL. let IV. REPTILES. Hétéro ou Erpétozoaires. Squammifères et Nudipelliféres. 1816. Erpétozoologie. Erpétologie. Erpétologistes, | O. I. Curvontexs, ou Tortues. (2) O. IT. Euxpo-Saurens , ou Crocodiles. (3) Jr°. Sous-Classe, Ornithoïdes, (1) Ecailleux, > Geckoipes. ou Je, Classe, I:',sous-O. | Acamoines. SQUAMMIFERES. Sauriens.. /Icuanoipes. ; (5) Tupinxamnis. Térraronss, ) Ord, II. Lacerroinss. 4 . . . Dopes. Bispentexs. APoprs, (4) TI<. sous-O.y Dipones.... ....,...-++ Bimanes. Es AMPRISBENES. Le OpPuxpyens. Terres, À GRIMPEURS, E| ] Innocens. . Couteuvres. = ARE Aquatiq. PéLamipes. a > ERA Aquatiq. Hxproruvprs. Serpens. “ Terrest. [IVirÈREs. \Lércmrères, Sous-O. I. Dorsirares. O.I. Barraciens, ou Grenouilles. { Sous-O. IT. 11e. Sous-Classe. s AQUIPARES. letyoides, O. IL: Pseuno saumiexs, ou Salamandres, Nuds, ouIVe. Classe, |O.IIL. Amemisiexs , ou les Protées et les Sirènes. (6) NuDIP£LLIFERES. O.IVe. Pseunopnyniexs, ou Cæcilies. (7) Le travail dont ce tableau est extrait, est commencé et À peu près fini depuis long-temps ; il a été exposé en entier dans mon cours (le 1812 à la Faculté des Sciences. Ses buses. sont agutomiques ct sur= = Ù jout tirées de la-coussdération du crâne. : (1) Les noms d'Ornithoides et d'Icthyoïdes employés. duns le cas où les:reptiles seraient considérés comme une seule classe indiquent que, les premiers sont formés d'après, le plan des oiseanx , et les secouds d'après celui des poissons, * L (2) Dans cet ordre je fais un genre distinct de: la, Tortue cuir , sous:le nom de PDermochelys: Ses principaux caractères SODL Lirés, 10. de la nature de la peau, 29, du squelette dont les côtes ne sont pas soudées entr’elles n1 réunies au sternum ou plastron presque entièrement membraneux , par des pièces marginales. (3) J'ai cru devoir étabhe. cetordre qui; d’après lPensemble de son organisation, est intermédiaire aux Cheloniens et spécialement aux Trionyx qui pourraiënt bien avoir de véritables dents; et aux Sauriens. (4) D'après l'anatomie détaillée de la plupart des genres de cet ordre, je suis convaincu qu’il est impossible de séparer nettement les Sauriens des Ophydiens, puisqu’en effet il y a de véritables serz pens, qui out des pattes, comme le Bimane, et de vrais lézards qui ven out pus, come les Orvels ; aussi je n’en (ais plus qu'un.seul ordre que je désigue pir un nom qui indique la singulière disposjuion de l'organe excitateur, inâle don les deux parties paires ne sont pas réunies, (5) Dans ce sous-ordre j'ai distingué are nouveaux genres, el entre autres celui da Monitor inter- médiaire aux Lupinumbis et aux Dragones , et dont voici les caractèrs principaux : Monitor (Sauve-garde ). Tête assez étroite, tétraëdre, couverte de plaques ; Narines rondes et termi- sales ; Tympan large eu superficiel; Langue exteusible, profondément bilurquée ; Dents inégales, uom- breuses , appliquées, les postérieures quelquefois très-grossés, mousses; des incisives disunctes; point de :palatines; Corps alongé , étroit, couvert eu-dessus de petites écailles presque verticillées, et de petites. plaques en-dessous; des pores fémoraux ; la queue lort longue, conique , couverte de plaques parallélogramiques, vertitillées. Esp.; to. Meriani; 20. Brasiliensis; 30, Maculatus; 4, Vaurieguqus ; So. Peronns È (6) Cet ordre devra sans doute. être supprimé et réuni au précédent,; car il,est probable que les ani- auaux qu'il renferine ne conservent pas toujours leurs branchies, , (7) J'ai depuis long-temps établi dans un Mémoire particulier la, nécessité de considérer la Cæcilie comme appartenant à celte classe ; en effet, outee la nudité de la peau, lartienlation de la tête par un double coudyle:, celle des vertebres presque comme dans les poissons ; l'absence de véritables côtes ,ce qui fait présumer un mode de respiration analogue à celui qui a lieu dans tous les Nudipellifères; la forme et la position terminale de Panus qui indique qu'il ne peut y avoir un organe exeitateur male comme dunsles vérirables serpens, etc. le eœur n’est composé que. d’un seul ventricule et d’une seule oreilleute ; et il ya une vessie prolondément bifide comme dans les Batraciens. CL. V. POISSONS. Ze/hyozoaires ou Branchifères. Zcthyologie. Sous-Clas. I. DE ANS SRE ; AGE Dermopontes (1) . .. . . . .. JO. IT. . . : SÉLAQUES. (2 HR ou ei O. IL. . . . Esrurcrons. Cartilagineux. O.IV. . . . Porxononrss. Tribu I. j [(Crusronrnues. (3) POISSONS. ou Sous-O. I. - Branchiostèges. Appominaux. (5) ; = II. Sous-Clas. TE O.L.({) ! Sus-Toraciques. (6) Gnaruôponres TÉTRAPODES. UT. ou’ Osseux. TuoraciqQues. Tribu I. | O.Ir. IV. SQuammonEerMEs, { Drpopes. Jucuraines, ou Poissons proprement dits. O. III. APopes, Je me suis spécialement et depuis fort Jong-temps occupé de cette classe d'animaux vertébrés : D commencé, Coïume pour toutes des aulres , par chercher Pexplication de plusieurs anomalies qu'elle présente ; ainsi je crois avoir fait voir dans un Mémoire Ju à la Société Philomatique, que l'opercule d'est autre chose qu’un démembrement et un nouvel emploi d’une partie dela mâchoire inférieure. (x) Le caractère que j'emploie pour séparer les poissons en deux grandes sous-classes , et qui consiste dans le mode d'implantation des dents, n’a été, si je ne me trompe , indiqué par aucun zoologiste. (2) Cet ordre fort distinct avait déjà été indiqué sôus ce nom par Âristoteét par tous les anciens naturalistes. M. Prevost el moi en ayons fait depuis long-temps le sujet d’une monographie avec figures , pour laquelle ir en présenter ici l'analyse. nous avons visité les priucipales collections d'Europe. Nous croyons ‘devo SELACA ( Ærist.) Car. Pisc. cum dentibus cutaneis » ©t P. PV. anum ambientibus, Sous O. 1. Car. Aperturis branchialibus pluribus. I. Gen. aut Fam. Car. Aper! Branch. inf ; Corpore cum P. P. dépresso, lato; Capite plis RAIA. minüsve inter prolongationem ant. P. P. incluso 5 Oculis sæpiùs superis. ; Caudé = plis minüsve distinctä; P. A: semper nullé. 10. DasyBarus Car. Corpore depresso expansione P. P. latissimo > thombeo ; Capite plis minüsve aut rostrato inter prolongationem ant P. P. incldso aut non Bibero ; Oculis sup. ; Dent. R. Communes. parvis, labialibus ; P. V. bilobatis ; lobo ant. breviore crassiore, 10, radio polli- formi ; P.S.2—3 ad partem post. caudæ distinctæ > Sub depressæ, marginatæ , extrerbilale impennis, mucronalis, Communis; Albus ? Granulosus ? Marocanus ? Ox rhinchus, Rostratus ; Rostellatus? Marginatus ; Rubus : Asperus. Cv AE obitusis. Fullonicus ; Asterias ; Punctatus ; Rhomboïdalis ? Radulus ; Eglänüerus ? Asperrimus ; Clavatus ; Miraletus, 2°. TRYGONOBATUS Car. Corp. cum P.P. ut in præced, sed _sæpiüs orbiculari ; Capite subrostrato non aut libero; Dentibus Jabialibus minuus; P. P. postice obtusis P. V. arvas, rotundus, R. Pastinacæ. iutegras partm tegentibus ; P. $, nulla rerd unica in caudà verè istinctà, gracili , aculeo serrato armatà, aliquando subtus alatà, extremitate impenni, nou alata. Vulgaris ; Oxydontus 3'Altavelus ; Microurus aut Travsyersus; Campaniformis; Russellianus, Sindrachus ; Orbicularis. Spec. Caud.{alata. Sephen ; Longicaudatus ; Tuberculatus , Dorsatus , Pmbricatus ; Lymmus ; Asperus ; Commersonii ; Maculatus : Plumieri ; ) inata : Pinvatus, 3, AETOBATUS Car. Corp.cum P,P.aquilæ formi ; Capite crasso non rostralo, appendice simplici antic aut ipstructo ; Oculis lateralibüs ; Dentibus latis , lævibus, polygonis, coalitis, palatinis ; R. Aquilæ, P. P. aculs, margine añtico CONVExO , pOslico CONCAvO ; P. V.urin præcedente; P.S. unica ad radicem caud, sæpèlongissimæ , flagelliformis , aculeo serrato armatæ ;, extremilate impennis. d | } À va Spec. Vulgaris ; Obtusus : Flagellum; Lobatus ; Sinensis ; Nichofi 5 Filicaudatus; Ha- matus ; Ocellatus , Nariuari ; Forsteri. . 4°. DICEROBATUS Car. Corp. cum P.P. ut in præcedente ; Capite lato, depresso, non rosiralo , appen- aut dicibus 2 cornuformibus antüicè instructo ; Oculis lateralibus; Dentibus lævibus, R. Cornutæ, polygonis, minutissimis, Jabialibus; cæter. ut in præcedente, Spec. Dent. ut ‘ute ÉE PT NET PE En. OS CR I SU EC I rare) Spec.Mobular, Fabronianus, Giornauus; Massena? Banksianus, Fimbriatus ; Brevi- caudutus 5. LrroBaTus Car. Corp. cum P. P. orbieulari: Capile non libero , subrostrato, PV. sat mmagnis, aut intcegris, a P. P. mediocmbus separaits P.S, pullà ; Caudäsuberassä , bresi, acuiee R. Læves. serralo armalâ, P. C. ambiente ternrinati. Spec. Cruciatus; Sloant; Britannieus 60. Nancomatus Car. Corp. cum P. P. orbiculari, anticè subemarginato, ad latera sæpiüs crasso ; au Capite non hbero, non rostrato; P. S. 4 aut 1 in caud. crassà, bievi, P. C. R. Torpedines. obliquâ, ambiente, terminatä. ! ; Spec Unicoior ; Maculatus; Unimaculatus; Variegatus; Galvani; Guttatus ; Bicolor; 5 Timlei; Sinensis; Gronovianus, Diptervgrus. £ } Et 7°. RBINOBATUS Car. Corp. cum caudâ oblongo , anticè depresso , posticè conico 3 Capite in rostrum aut Bberum , plus miuusve acutum, prolonge tw 3; Dertibus nununs, obtusis; P. P. R. Squali. sublatis à P, V. integris sub-magnis separalis; P. 5. 2, in taudä à corpore vix distinctà, P. C. obliquà ambiente ternnpats integra. Columuæ aut Vulgaris; Électricus ; Granulatus ; Russellianus; Spec. P. C. Coromandelicus; Fascatus 2? bilurcata. Djiddeusis ; Larvis; Lævissimus ; Anchylostomus. ÿo, PRISTOBATUS Car. Corpore cum caudà ut m sucuudäà Div. præced. ; Capitis rosiro verë prolongato aut et utrinque dentalo. R. Serratæ. Spec. Autiquorum; Dubius; Cuspidatus; Emarginatus ; Microdon ; Pectinatus : 1]. Gevuus. Semisagittatus ; Granulosus , Ciribatus. SQUATINA. Car. Ap. branch. sub lateralibus ; Corpore depresso ; Capite loto, libero ; Ore terminali; Dent. acutis; P.P. meédiocribus ad radiecem ant. emarginatis; P, F. — — lalis veré dislantibus; P. 8. 2 in caudà non disinctâ, P. C. ambiente oblig. lerminald. ILI. Geuus aut Faim. Spec. Anvelus. SQUALUS. Car. Apert. branch. lateralibus ; Corpore cum caud4 non distinct, conter , —————————— P. A. sœpius instructo. Capite libero ; Oculis lateralibus. 20, SCYLIORHINUS. Car. Dent. acutis trifuucatis; Juspiraculis; P.S. 2 in caudà vere lougà, infernè iarginatà, extremilate pinvatâ: Colore vario. Jougà ete: Caniculus ; Delarochianus ; Tsabellus ; Maculatus; Myops ; Breviculus ; Civrhatus, Punctatus, Ponctulatus ; À fricaaus ; Fasciatuss Spec.Caud.}. Waddi ? fonc siuma , etc. Ocellatus; Russellianus, Unicolor, Variegatus ; Tu- berculatus , Dentatus, Lambarda ; ndicus ; Tigrious; Barbatus. 2%, ECHINORHINUS. Car. Dentibus pectuinatis ; Insp.; P. S. 2 in Caudà ; P. A. nullà : C. falciformis ? Spre. Spinosus. 3°.MONOPIERHINUS.Car, Leut, variis : Iusp. nullis. P. $. uoicà in caudà aut in dorso ; P. A.; Caudà bifureatà , lobo sup. mul'um longiore. Spec. Colombinus ; Griseus; Cincreus ; Ciliaris ? 4. GALEORBINUS. Car, Deut, var.; Lnsp. parvis ; P.5. 2, 12. ju dorso , 2da. parva ; Caudalata, bifurcata , lobo sup. brevi : cute suhlævi. Spec. Mustelus ; Galeus; Hionulus; Roudeleti; Ferox? Platyrhinchus. Se. ACANTHORHINUS. Car, Dent. var ; Insp, magnis; P. S.2 12. in dorso, 243, inagna ; P. A. nulla; C. lata, bifurcata, lobo sup. brevi. Cute asperrinia. Spec. Acanthias 3; Ferdinaodinus ; Assieriis Spinax: Norvregianus ; Americans ant Nicensis ; Microcephalus; Ceutrina ; Squatnmosus ; G ranulosus; Cepedianus ; Blochianvs, 6°. HETERODONTUS, Car. Dent heteroclitis; Inspenullis; P.S. 2 ut in præcedenti ; P. À. magna ; P.C-ferè un præced. Spec. Philippi. 7°. CARCHARHINUS. Car. Den‘ibus magnis , triangularil sæpits serratis: Jnsp. mulliss P. S- 2, 72. dorsali 3 P. A. parva : lossulà semilunari ad radicem sup. et il. P. C. bilébutæ, à lobo sup. multum lougiore et pinnâ speciali terminato. Sp'e. Commersoui 3 Lama; Lividus; l'stus; Heterodon; Verus; Broussimetii ; Fo qu ME sus Cærulsus ; Megalops ; Heterobranchialis; € ornubicus ÿMonensis? Vülpes. ar, Dennbus etcæt. ut in præ ced ; Capite lato, trausverso, cuiu curpore wallelorumr, Spec. Zygæna; Diburo ; Caroliniensis? Pictus. Car. Corpore immenso; Dentibus minutis, conicis , non serrals ; cæt.ut im Cavch. ARLON de nr EI ; Rennes Shavianus ; Honrianns ? È ee Fe nee EN A LOC Fe L : Hathodontes est établie sur un caractère tout-à fait extérieur oil sr LÉO mL ie il faut convenir que la peau de ons les Crustodermes , _ quoique RE as vlumeut croûteuse ,; et que les écailles dans la seconde tribu sont queiquefois très-petites. ! Pne D, AMEN d : GONE ARR Peel ici aq après l'existence et le nombre des membres nouvelle jusqu'à J , CS actrice el importante pour la valeur des termes. Je dois cependant averur qu il y a des poissons qui sont apodes où dipod ë è 4 | à » [oi es par une espèce d’avor 1 LR AS AICIE qu'il est question ici. dj . AU EG re Se Pt 9°. CETORHINUS, 5) J'ai cru devoir cc r J' ji ï à-di ui D A Hi HR J'ordre des tétrapodes par ceux qui sont abdomimaux , st-à-dire wageoires SYCE 3 à 0 4 pal geoires pelviennes sons Je venire et suspendues dans les chairs, parce qu'il est évident ANENCE ee CEUX qui sont les plos normaux. 1) Ce sous ort fort pe “x jen Ÿ d i ] Lu @ Lee 1e , HyCEEU DO x, contient des espèces de poisons qui semblent abdominaux dans sueur erme où di a défini eo fie à = , : A uns la définiuion de Linué 3 Adais qui ue le sont récilement pas ant omIQUuements Livraison d'aouit. 17 Girent) CL. VI et VI. MOLLUSQUES ou Mulacozoaires. Ord, Malacologie. I. Cryrrontmranenes. Malacologisies. IL Préronmrancues. (1) IT. Poiyrrancues. (2) Symétriques.( IV. Cycronrancnes, V. IxFéROBRANCRES. Classe L VI. Nuerrosrancurs. CÉPHALOPRORES...… VIL. Cervicosraneues. Org. de la respiraL. 241108 Poe VTT. Cuismonrrancnrs. = quille, nèn Symétrig) IX. Puimorrancues. (4) MozLusques. .... X. SYPHONORANCHES. = XI. MonoPLEUROBRANCRES. Classe IE. I. Pazrionnancues. Simples. Aggrégés. ACÉPHALOPHORES.. , use « .a FH. Lamrcunrancnes. Fixés. { LL, Sarryncourixcues. (5) Simples. Libres { A Agzrégés. Classe I. Porxecaxtnonrs ou les OscAprtoxs. CL, VIII et IX. MAaLARENTOMOZOAIRES ou Molluscarticulés ou Sub-Entomozoaires, Classe IT. Cirnnivones ou les Axamires. Obrer». Les Vases de cette nouvelle distribution des animaux mollusques ont été étabies dans un ADS te : à ; x Pi ae : Mémoire lu à Ja Société Philoimatique il y a près de deux ans, et il eu a été publié ua extrait dans le Bulletin des Sciences pour le mois de décembre 18r4. (1) Guidé par l’opinion recue, j'vais admis comme certain dans mon Mémoire sur cet ordre ({ Bullc:io des Sciences, mois de fevrier 18r0), que les organes de la respiration sônt placés sur les nagebires de ces animaux, et j’eu avais tiré la dénomination qui les distingue. Depuis je me suis assuré, pur l'anatomie détaillée du Clio et de PHyale, qu'il wen est pas ainsi, et que ces nageoires ne sont que des orgaucs de locomotion ; en sorte qu'il faudra changer ce nom, et probablement la place que j'assigre ici à cet ordre. (2j Payez. pour les animaux que je range dans cet ordre ct Je suivaut, l’extrait de deux Mémoires inséré daus les Nos de mars, avril, juin, juillet 1816, du Bulleun. (4) Cet ordre, établi sur la structure et l'usage de l'organe de la respiration, pourrait bjeu ne pas être paturel. (5) L'éablssement de cet ordre, la séparation des familles et des genres qni le composent ont été Je sujet d'une lecon spéciale à la Faculté des Sciences, eu 1815, inincdiatement après le Ménoire de MM. Lesveur et Desmarest sur l'organisation des Pyrosomes et des Borrylles, ct pat conséquent après leur découverte des Mollusques aggrégés, Gr250) * RE tssinirretrs CL. X—XVIL INSECTES rr VERS. 4. Articulés, Tntomozoaïres. On. ci { LérinorTÈres. 101 6. Entomozno!lo oi Entomologie. Ur ë APE DRE A0 9 CoLEéoPTERES. Sous-Cl. re. s 4 HrHomolsisles Classe re, (1) Térraprères. , . + . : tes 8 6 pieds Sous-Cl. IL. HR Héxarones Diprènes. EVSORTÈRESS ou Insectes. |Sous-Cl. LIT. Hvxuénorrknes. APTÈRES. 1e 8 pieds Ocroropss ou Arachnides. PTE Sous-Cl. T. Frs petil 10 pieds Acéres. (2) BrAcaYuRES, Î que les D£capopes Sous-Cl. 11. [TRorACIQUES. LR ou Crustacés. \Térracines. Macrouress. ATHORACIQUES. Iv:. Sous-Cl.I. . . . . . Brancuiorones. Articulés Pieds var. à Ho Hérénoropes. (3) LSous-Cl. IL. . . . . . Squircames, en nombr, Ve. CREVETTINES. Hors 14 pieds Sous-Clas. I. Les TÉrracÈnes) AsSELLES. pÉAAE TÉTR\DÉCAPODES. Croportes. # Sous.Clas. II. Les Erizoaimes. (4) Egal aux VIe. \ anneaux \ du corps. Mynrapopes. VII. non articulés + + + OÉTIPODES où Annelides, a ge 7 Ke, VIN. | Sous-Cl. I. Les Saxc-sues. Sans-Append:ces latéraux, Aropes. (5) “5:00 np xnvouut v ‘YOLNT Sous-Cl. IT. Les Exrozoures (6) Dans cette nouvelle distribution des animaux articulés, qui fait le sujet d’un Mémoire commnniqué x M. Lareille, ler juin,1815 , etluà la Société philomatique le 24 du même mois, on voit que le principe «a dé de uetirer les caracteres que des organes de la locomotion, où mieux , de la combinaison des différentes espèces d'appeudices dont peut être accompagné chaque anneau du corps: \ (1) Dés lPannée 1214, dans mon cours à la Faculté des Sciences, J'ai annoncé comime résultat de recherches commentées , que dans cette classe, la bouche était réellement formée des mêmes parties, mais daus des degrés de développement différens suivaut l'usage qu'elles devaient avoir, 12) Sous ce now j'ai cru devoir placer ici Je Crabe des Moluques, que je regarde commé intermédiaire aux Décapotes et aux Octopodes. ; À (3) Cette classe est sans doute mauvaise, puisqu'elle n'a pu être caractérisée d'une manière nette, aussi ne la regardai-je que comme provisoire : peut-être devra-t-elle contenir une partie des animaux que Muller a-nommés Ænromostracés ; je crois déjà que l'Apus doit étre placé près des Branchiopodes. (4) Cette sous-classe, dont J'ai fait le sujet d'un travail particulier, contiendra, outre les Lernées et plusieurs genres rouveaux que Je Dr Leach et moi avons cru devoir établir, les Calÿges, Cyames, Clevrolles, etc., de manière à passer ioseosiblement aux étracères. (5) Dans cette dernitre classe, quoique le corps offre encore une disposition paire et aiticulée duns les pores latéraux symétriques qu’on trouve dans la Sang-sue ct dans plusieurs Vers Tutéstinaux, il faut cependant convenir que Pabsence de toute espèce d'appendice et Ja disposition des organes de la bouche, iudiquent une sorte de passage vers les Actinomorphes : aussi forment-ils un 1ype intermédiaire. (6) Sous le nom d'Æntozoarres, qui est évidemment mauvais puisqu'il est ré d’une circonstance non iuhérenie à lubjel, et’ qu'en outre on doit y placer des espices externes, on voutond très-probæblement des auiniuux dont la structure est fort difléceute : comparez eu cliet uu Ascaride lombricoïde ace une Ligule. Cri) CL. XVHI—X XII. RADIAIRES Er INFUSOIRES , ou Actinozouires ct Hétérozoaires. SANGSUES. Y douteux., (2){ Enrozoames. ANNULAIRES. Ord. I. Classe HE. Cyuxproïnes, Ecuinopermaires. ..,,.,...:Ù Spnéroinrs. II. Sous-Règne, (1) 1 STELLERIDES. ACTINOMORPHES. ... ARACNODERMAIRES . nn . % . ou Actinologie. les Méduses. Actinologistes. NI. ACTINIAIRES, ÉTÉ Ro NE : Simples. TV. Mrrrérorrs. PoLyPIAIRES. . .... ManréPores. £ | Anis Rérépores 28 ‘*\ ou Eschares. Ceriépores ou Cellaires. \E Zoornyraress. TuruLAIREs. ou - CL. XXIV et XXV, Pouyres vraiment composés. (3)/ Penxaruzatres. 1. Sous-Rione. (4) Classe I. CoRALLAIRES. Ù SPOXGIAIRES. Héréromorrars ou FN El Classe Il, AGastrarnes où Infusoires. (5) Corazzinaines, (6) Hétérozaologie. Hétérozoologistes. ” (x) L'organisation de cette subdivision du règne animal ne m'est pas encore suffisamment connue pour que je puisse douuer vien de bien certain sur les buses de ‘eur classification ; je pense cependant que les Actinomorphes 4rais pourcont être assez bien conservés comme M. i amark les à établis , cu faisant deux classes disiinc'es des Méduses ct des Polÿpes, que Je uomme composés \ (2) Ou voit reparañtre ici les deux clussts des Sans-sues et des Entoznaïres , parce que Je les regarde conne formant le passage des Æntornozaires dout ils sont cependant plus rapprochés, aux ÆActinomorphes, dunt les Æuinulaires sont au contraire plus voisins. Sous cette dernivre dénomi- patiou jt comprends les Sipunculus et geures voisins. : (3) Par auinaux composts, J'entends des aniaux particuliers vivans sur une partie commune égale- ment vivante, avec laquelle: chacun est en communication organique. | (4) Jai cru devoir établir ce dernier .suus-régne pour des cory s organisés évidemment animaux, mais qui n'ont point d'estomac proprement dit. J’y place les Spongiarres , parce que Je suis bien per- suadé que ces Corps orgenisés n’ont aucun rapport avec les Æ/cyons, et que les ouvertures dont ils sont percés peuvent étre considérces comme des espèces d'estomuc commencant, etc. 11 se pourrait que Jes aviinaux qui forment certines espices de HMawrpores, couime le M. Laeruca, cie. appartinssent à ce groupe; cu effet ils ne semblent pus devoir étre rayonnés. J à (5) Sous le nom à Znfusorres il est indubiiable que Wuller a confondu des animaux de différens de= grés. d'organisation ; aussi nous Dé comprenons ici que ceux qui v’ayaut pas une forme paire où radhure , ne jouissent d’autres fonciions que de Pabsorption et de lexhalation extérieures. pe é (6) J'ai placé les Corallines pour aisi dire lors de rang , parce que quelque soin que j'aie mis à les Gbserver vivautes, je n'ai pu y découvrir aucun signe d’animahié, 11 parait en efler que A. Brown des réclame pour le règne des corps organisés végétaux. A A A A AS f Rise Comparaison du sucre et de la gomme arabique dans leur action sur la lumière polarisée ; par M. BIoT. EN annonçant dans un de nos derniers Numéros l'observation que javais faite des actions polarisantes exercées par certains liquides , javais montré l'identité de ce genre d'action avec celui qu'exercent les plaques de cristal de roche perpendiculaires à l’axe de cristallisa- tion quand on les expose perpendiculairement à un rayon polarisé ; et, ce qui était une conséquence nécessaire de cette identité , J'avais reconnu entre les actions de différens liquides la même opposition que l’on trouve entre différentes aiguilles de cristal de roche; les unes imprimant à la lumière, de droite à gauche autour de leur axe les mêmes modifications que les autres lui impriment de gauche à droite, quoique rien dans la constitution apparente de ces aiguilles, ou dans leur composition , telle qu’elle est donnée par l'analyse chi- mique, ne puisse servir à les disunguer. Je viens de trouver une opposition analogue entre l'action de deux substances auxquelles la chimie assigne aussi une composition exactement ou presque exactement pareille; je veux parler de la gomme arabique et du sucre. Les dissolutions de sucre de lait, de sucre de canne , et de sucre de betterave exercent sur la lumière polarisée une action sensible et de même nature. Cette action est d’une égale intensité dans le sucre de canve et dans celui de betterave , ce qui achève de confirmer l’iden- tité de ces deux substances : elle est un peu moindre dans le sucre de lait, dont la composition est aussi sensiblement différente. Ces trois substances agissent sur la lumière comme la faisant tourner de gauche à droite (1). Maintenant si l'on opère de même sur une dissolution de gomme arabique , on trouve que ses particules n’excreent aucune action rotatore sensible sur les rayons polarisés; et si on mêle une pareille dissolution avec une dissolution de sucre, l’intensité d'action de cette dernivre n’en est ni aflaiblie ni augmentée, ce qui est une épreuve plus délicate encore que l'observation directe, Si l'on excite la fermentation dans ces deux substances, la disso- lution de sucre prend la fermentation acéteuse , et perd sa vertu polarisante ; la dissolution de gomme prend la fermentation putride, et devient trop peu transparente pour pouvoir être étudiée. Je laisse aux chimistes à décider si les molécules d'hydrogène, ———_————————————————————.—.——_—————— (1) M. Seebeck, qui a été conduit de son côté, mais plus tard que moi, à l'ob- ! Re ; à servalion de l’action polarisante des fluides , sans connaître mes recherches antérieures avait observé que le sucre était un des liquides qui agissent sur Les rayons polarisés ar 16. Puysique. Société philomat. ( 126 ) d'oxigène et de carbone qui composent la gomme arabique, quoique formées presque des mêmes proportions que celles du sucre, ne peuvent pas avoir leurs élémens autrement arrangés. C'est aussi a eux d'examiner sil peut exister quelque différence chimique entre les molécules de deux aiguilles de cristal de roche, également pures et diaphanes , on s’il faut concevoir la matière siliceuse de ces aiguiiles comme composée, el ofirant ainsi deux combinaisons diflérentes des mêmes élémens, Je terminerai cette note, en rappelant que les forces qui produisent les phénomènes précédens, sont, dans leur nature, totalement distinctes de celles qui produisent la polarisation regulière dans les cristaux doués de la double réfraction : ces derni-res forces émanent de l'axe du cristal, el croissent avec l'angle que cet axe forme avec le rayon réfracté, suivant des lois que j'ai expliquées dans les Mémoires de l'Institut et dans mon Traité de physique. Les forces rolaloires au contraire se mor tren{, dans leur action, particuli rement propres aux particules mêmes des corps qui les exercent ; elles leur sont individuelles, et ne dépendent nullement de leur état d’agrégation. Aussi dans les cristaux où elles existent, leur effet n’est jamais plus marqué que dans les circonstances où les forces émanées de l'axe sont nulles; car lorsque celles-ci com- mencent à se développer par l'inclinaison que l’on donne au rayon réfracté sur l'axe, elles evlèvent aux:autres un certain nombre des particules lumineuses, et finissent par les entrainer toutes. C'est cette udividualité des forces rolatoires qui leur permet de se montrer dans des liquides où l'état d'agrégition est confus, et peut sans cesse être troublé par l'agitation, au heu que les forces qui émanent d’un axe ne peuvent pas sv manilester; el c'est pourquoi la double réfraction ne s'y produit point. Il faut toujours se rappeler ces caractères pour se former. une idée nette des phénomènes, selon les diverses cireons- tances où l’on observe, el savoir à quelle espèce de forces il faut les rapporter. Par exemple, en étudiant les phénomènes de polarisa- tion que produit accidentellement le: verre quand il a été chauffé et rapidement refroidi, on reconnait aisément qu'ils sont dus à des forces polarisantes émanées d'un axe; ar on y reconnait des sections principales, et les teintes varient par: Pobliquité, conformément aux ie générales qui s’observent dans les cristaux réguliers : seulement dans ceux-ci la régularité de l'arrangement fait qu'il n'y a qu'un seul axe dans toute l’élendue de chaque morceau, au lieu que dans le verre chauffé et refroidi, la direction des résultantes, el par conséquent des axes, varie ordivairement d’uu point de la plaque à l’autre, et varie même dans cerlaines circonstances avec une symétrie qui permet d'en suivre tous les déplacemens, On peut donc être assuré par là que les forces dont ces phénomènes dépendent, sont exactement de même ( 327) nature que celles qui émanent des axes des cristaux réguliers, ‘et aussi, en les opposant à ces dernières ou les faisant agir ensemble, on obtient tous ls mêmes résultats que l’on produit par la combinaison de divers cristaux. Maintenant si l’on veut aller re loin et savoir à uelle classe de cristaux, attractifs ou répulsifs, ces forces sont analogues, il faudra d’abord déterminer la direction de l'axe dont elles émanenll, ce qui se fera par l'observation des changemens opérés dans les teintes par l'obliquité ; après quoi il ne restera plus qu'a croiser les plaques avec une plaque cristallisée dont la nature de l'action sera connue, et selon que les effets des forces s’ajouteront ou se combaltront, dans le sys- tême total, on pourra conclure avec certitude leur identité ou leur dif- férence. Mais l'épreuve du croisement ne suffirait pas seule pour dé- terminer la nature de l'action, si la direction de l'axe n'était pas préa- Jablement connue, parce que j'ai depuis long-temps montré que pour opposer l'action d'un cristal à lui-même, 1l suffit de croiser son axe à angle droit. Cette remarque doit modifier, où du moins suspendre un grand nombre de conclusions tirées par M. Brewster, dans les Transactions philosophiques, sur la nature des forces polarisantes déve- loppées dans le verre, Le spath-fluor, le muriate de soude, les glées animales, par la chaleur, la pression où la dilatation mécaLique, et sur leur identité avec celles des cristaux attractifs ou des cristaux ré- pulsifs. Car lorsque l’un de ces agens produit un état d'agrésation dont linflaence sur les teintes paraît l'opposé d'un aulre, cela peut tout aussi bien venir d'un changement rectangulaire de direction de l'axe , la nature de la force polarisante restant la même, que d'un changement de nature de la for:e polarisante, l'axe restant toujours dirigé dans le: même sens q u'aupa ravant. Der AS teen Observations sur le Tarchonanthus camphoratus ; per M. HENRI Cassini. Cer arbrisseau est dioïque, selon M. Henri Cassini, qui n'a jamais vu l'individu femelle; mais il remarque que dans la famille des synan- thérées, l'observation des fleurs femelles donne fort peu de lumières sur les aflinités naturelles. 11 a analysé avec soin des fleurs sèches de l'individu mâle , et voici les résultats de cette analyse. La calathide est flosculeuse, uniforme, multiflore. Le périclinanthe est campaniforme, d’une seule picce , découpé supérieurement en cinq lobes , tomenteux en dehors, glabre en dedans. Le clinanthe est hérissé d'une multitude de soites filiformes , dressées , flexueuses, pres- que aussi longues que les fleurons. Chaque fleuron est composé d'ine corolle , de cinq étamines , d'un style, d'un nectaire et d'un rudiment d'ovaire avorté. Boranique. Socitté Philomat.- 19 juillet 1816,- (r28°) La corolle monopétale , tubuleuse, quinquéfide, rougeâtre, est un eu arquée. Son tube et son limbe ne sont point distincts l'un de Hntres paree qu'elle s’élargit de bas en haut par degrés insensibles. Les cinq divisions sont alongées, arquées en dehors, linéaires infé- rieurement , demi-lancéolées supérienrement , munies de quelques glandes derrière le sommet. Cette corolle glabre en dedans, hérissée en dehors de poils laineux, frisés, emmêlés, a les nervures z7arginales, ce qui est bien important à remarquer. Les étamines ont les filets greflés à la partie basilaire seulement de la corolle, et.au-devant des nervures, ce qui prouve qu'elles alter- nent avec ses divisions. Le filet est large, laminé, linéaire , glabre ; l'article anthérifère, bien distinct, est très-court , un peu épaissi. Les cinq anthères, entre-oreflées par les bords latéraux , ont chacune un connectif larse , deux loges étroites ; un appendice apicilaire large, court, semi-ovale, aigu, absolument libre ; deux appendices basilaires longs, linéaires , non pollinifères, entièrement détachés l'un de l’autre, mais sreflés avec les appendices basilaires des anthères voisines. Pendant la floraison, le tube des anthères est élevé au-dessus de la corolle. Le style est long, filiforme, simple, cylindrique, de couleur rouge, obtus et quelquelois échancré où légèrement bilobé au sommet; sa partie supérieure , évidemment composée de deux branches entre- sreflées, est absolument dépourvue de stigmate, mais hérissée de papilles collectrices courtes, cylindriques; elle est presque toujours arquée ou flexueuse, et elle surmonte le tube des authères. Un énorme nectaire épigyne , cylindracé , tubulé supérieurement , à bords sinués, occupe le fond de la corolle, et reçoit la base du style qui y est enchassée. L'ovaire est réduit à un simple rudiment presque nul ou avorté, informe, continu à la corolle à laquelle il sert de base. M. Henri Cassini conclut de tous ces caractères que le Tarchonanthus appartient rès-certainement à la famille des synanthérées , et il le range dans la tribu naturelle des vernoniées , l'une de celles qu'il a formées dans cette famille. 2 Il signale ensuite les erreurs surprenantes des botanistes à l'égard de cette plante. Bergius veut que l'ovaire soit supérieur à la corolle. Linné donne à l'ovaire une aigrette plumeuse, Gærtner décrit les fleurs comme hermaphrodites, à ovaire fertile ; mais l'espèce qu'il a observée n’est peul être .pas la même que celle de M. Cassini, qui est dioique. M. Decandolle a eu sous les yeux la même espèce que M. Henri Cassini ; cependant il croit que les étamines sont opposées aux lobes de la corolle, et, avec Bergius et Linné, que l'ovaire est libre ou su- périeur, parce qu'il prend le nectaire poûr l'ovaire ; il'en conclut que le Tarchonanthus n'appartient point à la famille des syuanthérees, mais (129 ) plutôt à celle des thymélées, et M. Desfonfaines partage son opinion. Enfin M. Richard, quoiqu'il ait très-judicieusement rapproché le Tar- chonanthus du Vernonia, n’est pas lui-même à l'abri de tout reproche, puisqu'il le ravge dans sa tribu artificielle des liatridées , à laquelle 1l assigne pour caractère la nudité du clinanthe. ENRC* SAR RSS SA RARS SAS LS Note sur les vaz intestinaux de l'homme sain ; par F. MAGENDIE. M. Jurine, de Genève, est le seul, à ma connaissance, qui ait analysé les gaz intestinaux de l’homme dans l'état de santé ; dans un Mémoire, couronné en 1789 par la Société de Médecine de Paris, il a donné les résultats d'expériences faites sur le cadavre d’un fou, trouvé mort de froid le matin dans sa loge, et ouvert aussitôt. II a reconnu dans le canal intestinal le gaz oxigene, le gaz acide carbo- nique, le gaz azote et le gaz hydrogène sulluré. 11 a établi aussi que la proportion d'acide carbonique était plus considérable dans l'es- tomac que dans l'intestin grêle, et plus grande dans celui-ci que dans le gros iotestin, tandis que celle de l'azote était en sens inverse. Mais, à l'époque où M. Jurine a fait ses expériences, les moyens eudiométriques étaient encore très-imparfaits ; en outre, elles n'ont élé faites que sur un seul cadavre, de sorte que maintenant où l’eudio- mélrie a acquis une perfection très-grande et où l'on est devenu beau- coup plus sévère dans les recherches chimiques et physiologiques , ces expériences laissent beaucoup à désirer. Ayant eu à ma disposition, dans le courant de l'année dernière, les corps de quatre suppliciés peu de temps après leur mort, j'ai pensé u'il serait utile de reprendre un travail qui, attendu l’époque où il a élé fait, n'a pu être qu'ébauché; M. Chevreul a bien voulu s'associer à moi, pour faire les analyses dont je vais avoir l'honneur de rendre compte à l’Académie. A Paris, les condamnés font ordinairement, une heure ou deux avant leur supplice, un léser repas ; la digestion est done en pleine activité au moment de leur mort. En recueillant les différens gaz du canal intestinal, j'ai employé les moyens convenables pour empêcher le mélange de ceux de l'es- {omac avec ceux de l'intestin grêle, et de ces derniers avec ceux du gros intestin. Les uns et les autres ont été recueillis sous le mer- cure : précaution que n'avait pas été à même de prendre M. Jurine; ce qui à dû nécessairement influer sur ses résultats, puisque plusieurs gaz infestinaux sont solubles dans l'eau. Dans nos premières expériences, nous nous sommes attachés, M. Chevreul et moi, à déterminer la nature des gaz contenus dans les trois portions du canal intestinal; nous avons trouvé dans l’esto- mac, du gaz oxisène, du gaz acide carbonique, de lhydrogèue pur Livraison d'août. 15 Institut. Juillet 1816. ( r30 ) et du gaz azote. Dans lintestin grêle, nous avons trouvé les mêmes gaz moins l'oxigène. Le gros intestin contenait de l'acide carbonique, du gaz azote, de l'hydrogène carboné et de l'hydrogène sulfuré. Après avoir ainsi déterminé la nature des dilférens gaz intestinaux, nous avons voulu en connaitre les proportions respectives. Dans une deuxième série d'expériences , faites sur le cadavre d’un jeune homme de 24 ans, qui, deux heures avant son supplice, avait mangé du pain de prison, du fromase de Gruyère et bu de l’eau rougie, nous avons trouvé les résultats suivans : Estomac. Int. grêle, Gros int. GKipenel A ARE TR RCA ENS APTE 0 0,00 0,00 Acidetcarboniques UE SEL AE 14,00 24,59 45,50 Hydrogène pur... ..... Site te Ra 3:55 55,53 00,00 Aole ns sr RP N MANN Le LR ri Ets st 7AD4S 20,08 51,03 Hydrogène carboné el Uiace d'hydrogène sulfuré. 0,00 0,00 5,47 100,00 100,00 100,00 Dans une tro'sième suite d'expériences, faites sur un sujet de 25 ans, qui avail mangé des mêmes alimens, et au même instant, nous ayons tro1vé : Int. grêle, Gros int. se Oxpene ESA LT Re 0,00 0,00 Acide carbonique. ....... 2 0/Â0,00 70,00 Hydrogèue pur. .…....:... OI u,00 H; drogëne carboné! ........,.. 0,00 11,60 AZOLE Dal SL TES N, CT ERTR PE. 8,85 18,40 100,00 100,00 L'estomac ve contenait qu'une bulle de gaz; il a été impossible de l'analyser. Le sujet de la quatrième série d'expériences était un jeune homme de 28 ans, qui. quatre heures avant d’être exécuté, avait maboé du pain, du bœuf bouilli, des lentilles et du vin rouge. J1 nous a donné : Int. orèle, Cœcum, Rectum. Oxsigéne PP DEeLeCeEE «0100 0,00 0,00 Acide carbonique....,...... 25,00 12,50 42,86 Hydrogène MT ECobpEU AU 8,40 7,50 0,00 Hydricoène carboné.......... 0,00 1,50 11,18 Afole: 2h SR CERRS ME E0 G7,8a 45,96 700,00 FE 00,00 100,00 Quelques traces d'hydrogène sulfuré s'étaient manifestées sur le mercure, avant l'expérience. Ces résuliats, sur lesquels on peut compter, car rien n’a été né- gligé pour en assurer l'exactitude, s'accordent assez bien, comme on voit, avec ceux qu'avait obtenus, il y a lüng-temps, M. Jurine relati- vement à la nature des gaz; mais ils iufirment ce qu'avait dit ce savant médecin touchant la proportion de l'asile carbonique, qui, je US 1) selon lui, allait décroissant depuis l'estomac jusqu'au rectum. On vient de voir qu'au contraire ce gaz est en général plus abondant dans le gros inteslin que dans l'estomac et dans l'intestin grêle. (1) F. M. RAR LAS RSS AAA AS ES ASS Mémoire sur les combinaisons du phosphore avec l'oxygène ; par M. DuLonG. Ce Mémoire a pour objet principal de prouver qu'il existe au moins quatre acides distincts, formés par la combinaison du phosphore avec l'oxygène. L’acide, au minimum d'oxygène, que l'auteur propose de nommer acide Aypo-phosphoreux, est produit par la réaction de l'eau sur les phosphures alcalins. Lorsque ceux-ci sont convenable- ment préparés, il résulte de la décomposition qu'ils font éprouver à l'eau du gaz hydrogène phosphoré à proportions variables, et deux acides qui neulralisent exactement la base du phosphure. L'un de ces acides est l'acide phosphorique; l’autre est l'acide hypo-phospho- reux. En employant le phosphure de barite, il est facile d'obtenir ce dernier acide à l'état de pureté, car l’hypo-phosphite de ‘barite étant très-soluble , on peut le séparer facilement du phosphile qui s'est formé en même temps, et par le moyen de l'acide sulfurique, ajoüté en quantité convenable, on en précipite entièrement la base. L'acide hypo-phosphoreux peut être concentré par l’évaporations il ne se dégage que de l'eau pure, et l'on obtient un liquide visqueux, for- tement acide et incristallisable, qui se décompose par une chaleur plus élevée. Cet acide agit, en général, comme un désoxidant très-énergique. Les hypo-phosphites sont remarquables par leur extrême solubilité, Il n'y en a aucun d'insoluble. Ceux de barite et de stronliane n6 cristallisent même que très-difficilement. Ceux de potasse, de ‘soude, d'ammoniaque sont solubles en toute proportion dans l'alcool très- rectifié. Celui de potasse est beaucoup plus déliquescent que le mu- riale de chaux. Ils absorbent lentement l'oxygène de l'air, et de- viennent acides. L'acide hypo-phosphoreux est composé de Phosphore..... 72,75 — ‘00. Oxygène... .... 27,25 —137,44 100. M. Dulong observe que ces résultats sont calculés dans l'hypothèse que l'acide hypo-phosphoreux est une combinaison binaire; mais que l'on peut élever des doutes sur cette manière d'envisager sa nalure, et qu'il serait possible que ce füt un composé triple d'oxygène, d'hy- drogène et de phosphore, formant une nouvelle espècé d'hydracide. (1) Nous avons cru apercevoir des traces d'hydrogène percarbonné dans quelques analyses de gaz retirés du rectum. 1816. Crimie,. Académie royalé des Sciences. (132) L’acide qui est immédiatement au-dessus. de celui-ci, résulte de la décomposition du chlorure de phosphore au minimum, par l’eau. C'est à M. Davy qu'on en doit la découverte, II parait convenable de lui conserver le nom d'acide phosphoreux, qui a été donné jus- qu'à présent au produit de la combustion lente du phosphore, dont la nature ne comporte point une pareille dénomination. D'après l'a- palyse de M. Dulong, qui diffère peu de cellede M. Davy, cet acide serait formé de Phosphore. .... 57,18 — 100. Oxygène....... 42,82 — 74,88. aoû d'où il résulte que l'oxygène de l'acide hypo-phosphoreux est à celui de l'acide phosphoreux :: 1 : 2. M: Dulong expose ensuile les propriétés générales des phosphites , genre de sel qui n'avait point encore été décrit. L'auteur examine ensuite l'acide produit par la combustion lente du phosphore dans l'air. Les nouvelles propriétés de cet acide quil fait connaître, le con- duisent à une discussion sur sa nature. Il conclut qu'on doit le con- sidérer comme une combinaison d'acide phosphorique et d'acide phos- phoreux. C'est à cause de l'analogie qu'il présente avec les sels dans son mode de composition, qu'il propose de donner à celte substance le nom d'acide phosphatique. IL lit encore remarquer à ce sujet, qu'il existe plusieurs-aulres composés, regardés généralement comme des combinaisons primaires, qui doivent être considérés, ainsi que l'expérience le prouve, comme formés de deux composés plus simples. Tel est, par exemple, l’oxyde de fer au médium, qui est réellement une combinaison de deux molécules d'oxyde rouge et d’une molécule d'oxyde au minimum, M. Dulong rapporte ensuite une longue suite d'expériences, qui ont pour objet de déterminer les causes d'erreur qui ont pu amener de si grands écarts dans la fixation des proportions de Facide phos- phorique. Après avoir examiné en détail la valeur de chacun des moyens qui ont été employés, il donne la préférence à lPanalyse du chloçure au maximum, qui correspond à l'acide phosphorique. D’après ces expériences, le chlorure au maximum est formé de Phosphore..... 15,4 — 100. Chlore......... 846 — 549,1. 100 d'où acide phosphorique, Phosphore... 44,48 — 100. Oxygène..... 55,52 — 124,8. 100. En. comparant l'analyse de l'acide phosphoreux avec celle de l'acide phosphorique, on voit que les quantités d'oxygne de ces deux acides sont daps,le rapport de 3: 5 au lieu de celui r : 2 que M. Davy avait indiqué. (153 M. Dulong s’est aussi occupé de l'analyse des phosphatées, pour parvenir aux lois de composition de ces sels, ainsi que des phos- phites et des hypo-phosphites. La comparaison des proportions de ces différens sels devant être d’un grand intérêt pour la théorie. Ce travail n'étant pas encore terminé, il se borne à annoncer, 1°, que les phosphites neutres se changent en phosphates sans cesser d'être neutres comme M. Gay-Lussac l'avait déja observé. 2°, Que les hypo-phosphites neutres deviennent des phosphates acides. 5°. Que les phosphures métalliques correspondent aux protoxydes solubles dans les acides, et qu'en faisant passer le phosphore à l'état d'acide phosphorique, et le métal à l’état du protoxyde, il en résulte un phosphale neutre, dans lequel l'oxygène de l'acide est à l'oxygène de la base :: 5 : 2; et que par conséquent, si le métal passe à un degré supérieur d'oxydation, il se forme un sous-phosphate, [dans lequel le rapport des quantités d'oxygène devient celui de 5 :3 ou dep: gp: 4°. Que les phosphites et les phosphates ont avec les nitrites et les nitrates une très-srande analogie quant aux proportions; que la même analogie se fait déja remarquer dans les proportions des acides à base de phosphore et d'azote. 5°, Que les forces qui produisent les combinaisons, paraissent dé- river d’une autre source que les causes qui déterminent leurs pro- portions. lo : \ 6°. Enfin, que lorsqu'un même corps peut former plusieurs acides avec l'oxygène, la même base produit, avec ces acides, des sels d'autant plus solubles, qu'il y a moins d'oxygène dans l'acide. CSSS Démonstration d'un théoréme curieux sur les nombres ; par M. A. L. Caucury. ON a pu voir dans le dernier Numéro de ce Bulletin l'énoncé d’une propriété remarquable des fractions ordinaires observée par M. J. Farey. Cette propriété n’est qu'un simple corollaire d’un théorême curieux que je vais commencer par établir. T'héoréme. — Si, après avoir rangé dans leur ordre de grandeur les fractions irréductibles dont le dénominateur n'excède pas un nombre entier donné, on prend à volonté dans la suite ainsi formée deux fractions consécutives, leurs dénominateurs seront premiers entre eux, et elles auront pour différence une nouvelle fraction dont le numé- rateur sera l'unité. Démonstration. — Soit _. la plus petite des deux fractions que l'on 1816. MATHÉMATIQUES, Académie Royale des sciences, Juillet 1816, 7/ (134) considère , et z le nombre entier donné. Soient de plus a’ et D’ les plus grandes valeurs entières que l'on puisse attribuer aux variables x et y dans l'équation indéterminée (1) bx — ay = 1 = h : : a"? A : en supposant toutefois b < x. La fraction — étant irréductible par hypothèse, et la valeur de 8’ vérifiant l'équation ba! — ab — 1, b et L' seront nécessairement premiers entre eux, et l’on aura de plus a! LPVET I s' FRS u La fraction = jouira donc, relativement à la fraction D des propriétés 0 énoncées par le théorême, et pour établir ce même théorême il suflira de prouver que, parmi toutes les fractions irréductibles dont le , : , x . : ES: a dénominaleur n'excède pas 7, celle qui surpasse immédiatement Co LU + a . + . est précisément . On y parvient de Ia manière suivante. Les diverses valeurs de > qui résolvent l'équation (1) forment la progression arithmétique .... b—2b, b—b, b, D'+b, b'+2b.... et puisque b' est la plus grande de ces valeurs qui soit comprise dans 7, on a nécessairement n . UE D) BAS 4.20% es nie os . 22% ER AR ÉS ELA ais DRE à Ana site) le ei lemie l'alier s ° 29 AU PAM M SO. SM St ee Et à à + 29 + PE E ee À ROUE ob ane le tot Me tio opens 4 hotte ss... APE 2 QUE MES EU Me TE + A9 3- . . | 1816. ( 150 ) sage graduel de l'une à l'autre. En même temps le faisceau qui con- serve sa polarisation primitive offre à chaque instant la teinte de l'anneau transmis correspondant , et, pour peu que la lumière incidente sôit unie, chacune des deux séries offre un éelat si vif, que l'œil ne peut sans fatigue les fixer long-temps. D'après l'épaisseur particulière des lames de mica que j'ai employées, leur système seul ne ferait descendre les teintus que Jusqu'au verre du quatrième ordre de la table de Newton. Mais en ajoutant dans le trajet du rayon une petite lame de chaux sulfatée qui donne la teinte intermédiaire entre le verd et le rouge qui le précède, on continue la série dans tous les termes de la table donnée, et par conséquent l'on obtient tous les degrés de coloration. Pour que l'action normale des lames de mica s'ajoute aussi à celle de la lame de chaux sulfatée, il faut que l'axe de cette dernière soit tourné perpendiculairement au plan d’in‘idence dans lequel les lames de mica s'inclinent; car l'aclion des axes du mica est, comme je l'ai dit, répulsive ; au contraire celle de la chaux sulfatée est attractive, de sorte que la somme dés actions s'obtient par le croisement des sec- {ions principales. Au’contraire le parallélisme de ces sections donne la différence des‘actions, et pour l'obtenir il ne faut que présenter la lame de chaux sulfatée dans une direction perpendiculaire à celle que nous avons supposée d'abord. Alors l'inclinaison progressive de la lame de mica diminuant l'effet de ‘la lame de chaux sulfatée, ‘fait remonter continuellement les teintes dans l'ordre des anneaux , et reproduit ainsi dans un ordre inverse les mêmes teintes que’ le système seul du miva aurait données. Dans l’appareil , ces deux direttions de la lame de chaux sulfatée sont indiquées sur le-diaparagme qui la porte, au moyen des signes + et — se ar Ainsi, outre son usage pour. produire successivement toutes les teintes des anneaux, cet appareil peut encore servir pour vérifier tous les phénomènes que j'ai annoncés comme résultants de la com- binaison ou de l'opposition des forces polarisantes exercées par les diverses lames cristallisées que l'on fait traverser successivement à un même rayon; et en général il peut servir à faire un grand nombre des expériences les plus curieuses que la polarisation présente: Cette étude aura l'avantage de familiariser en peu de temps les observateurs avec la connaissance des diverses teintes qui composent la table de Newton, lesquelles ; en vertu de teur composition même et de l’ordre suivant lequel elles se succèdent, offrent dés’ caractères qui en ren- dent la distinction extrêmement facile, de sorte qu’à l'aspect seul, on peut dire tel jaune ou tel verd est de tel ou tel ordre, sans aucun risque d’errer; mais soit qu'on parvienne ou non à acquérir cette faculté de reconnaitre les teintes, il sera toujours possible de les dé- (519 finir rigoureusement à l'aide du colorigrade , en énonçant la teinte de Newion à laquelle elles se rapportent , et caractérisant la nuance de cetle teinte par celle de l'anneau transmis, qui se trouve simultané- ment donnée. Enfin, si l’on aspirait à une précision encore plus rigoureuse , il n’y aurait qu'à énoncer l'incidence précise où parait la teinte dont il s’agit, en ayant soin d'indiquer aussi celles où se mon- trent le plus nettement quelques teintes distinctes de la table de Newton; car au moyen de ces données on pourrait calculer exacte- ment l'incidence qui reproduirait la même teinte précise dans tout autre appareil, ce qui rend ce mode d'observation comparable en. toute rigueur. Enfin , à l’aide d'une modification extrêmement simple, le colorisrade peut se transformer en un cyanomèlre très-sensible et pareillement comparable dans ses indications. Pour cela on tourne le bouton qui porte le système des lames de mica jusqu'a ce qu'elies cessent de s'interposer dans le rayon polarisé , ensuite on interpose à leur place une plaque de cristal de roche taillée perpendiculairement à Paxe et épaisse d'environ trois millimètres. Cette plaque présentée sous l'in- cidence perpendiculaire n'exerce pas d'actions polarisantes émantes de son axe, mais il s'y développe alors d’autres forces indépendantes de la cristallisation, et qui sont les mêmes que j'ai retrouvées depuis dans certains fluides. Au devré d'épaisseur que j'ai fixé, l'effet de ces forces produit dans le rayon transmis un changement de polarisation qui donne un rayon extraordinaire blanc, lorsque le rayon renvoyé a traversé le prisme cristallisé-au moyen duquel on l'analyse. In tour- nant ce prisme de droite à gauche ou de gauche à droite, selon la nature de la force dans la plaque dont on fait usage, l'image blanche perd graduellement ses rayons les moins réfrangibles, et passe ainsi du bleu bleuätre à diverses nuances de bleu d’indigo et preque jus- qu’au violet. Une division circulaire adaptée autour du tuyau du colorigrade, sert à mesurer le nombre de degrés qu'il fit parcourir pour arriver à ce dernier terme , et tous les degrés intermédiaires servent à fixer autant de nuances de bleu plus où moins sombre, lesquelles se reproduiraient précisément dans un autre appareil au même degré de rotation, si l'arc lotal parcouru jusqu'au violet était le même, ou à des nombres de degrés proportionnels, si l'arc fotal était différent. Pour donner une idée de la sensibilité dont ce mode d'indication est susceptible , il me sufhira de dire qu'avec la plaque adaptée en ce moment au colorigrade qui est sous les yeux de l'Aca- démie, l'amptitude totale d'arc occupée par les diverses nuances de bleu s'étend depuis o jusqu'à 75°. E Les deux instramens que je viens de décrire auront donc pour la détermination des couleurs les mêmes ayautages qu'offre le thermo- MaTuEmMATIQUES. (82) : mètre pour la détermination des températures, c’est-à-dire que , par leur moyen, les couleurs vues et désignées par un observateur pour- ront être exactement reproduites pour tous les autres, d'après le seul énoncé des indications, sans qu'il y ait d'autre erreur possible dans ce transport, que celles que le premier observateur aurait lui-même commises dans la comparaison des teintes données par le colorigrade avec gelles des objets qu'il aura voulu caractériser ; mais c’est là “malheureusement la limite inévitable de l'exactitude dans les évalua- tions qui sont de nature à n'être obtenues que par le témoignage des seps. Je m'étais d’abord proposé de joindre ici quelques exemples de détermination de teintes généralement connues; mais autant ces dé- termipations sont faciles quand on a la table de Newton sous les veux, et qu'on s’est familiarisé avec elle, autant il serait long et pénible de vouloir les expliquer sans ce secours ; c’est pourquoi je me bor- nerai à renvoyer aux renseignemens que j'ai donnésésur ce sujet dans mon ‘Traité de physique. B. A AS SAS Supplément à la Théorie analytique des probabilités ; par M. LapLace. — Chez madame veuve Courcier. Ce Supplément renferme deux parties. Dans la première, l'auteur donne de nouveaux développemens sur la méthode connue sous le nom de Méthode des moindres carrés ; il expose différens moyens d'en faciliter l'usage, et il éclaircit quelques difficultés que pouvait Jaisser l'analyse des numéros 19, 20 et 21 du second livre de son Ouvrage; il prend ensuite pour exemple les observations de Saturne et Jupiter, calculées par M. Bouvard, et qui ont donné la masse de_ Jupiter égale à = de celle du soleil. En déterminant la probabilité de ce résultat, par les méthodes de M. Laplace, on trouve qu'il y a un million à parier contre un, qu'il ne s’écarte pas d'un centième de la vraie masse de cette planète. M. Bouvard a aussi trouvé la masse de Saturne égale à ==, et la probabilité qu’elle n’est pas plus grande ou plus petite d'un-centième, est exprimée par la fraction 55: La seconde partie de ce Supplément est relative à la probabilité des jugemens, question sur laquelle on a généralement des idées peu exactes, et qui intéresse cependant toutes les classes de la Société. Les personnes peu instruites en mathématiques, peuvent consulter sur ce sujet l’Æssai philosophique sur les probabilités, dont M. Laplace a donné récemment une troisième édition, AR A AS A (115355) ; . ». RS PS Sur un nouveau gisement de calcaire d'eau douce près de Montpellier ; par M. MARCEL DE SERRE. M. Marcez DE SERRE a observé ce nouveau gisement sur les rives du Vidourle, depuis Sommière jusqu'au de-là du village de Salinelle : il constitue la colline de Montredon, élevée d'environ cent-cinquante mètres au-dessus du niveau de la rivière. Cette col- line est composée de deux sortes de roches calcaires ; la plus infé- rieure est un calcaire siliceux , compacte, dans lequel on pe distingue aucune stratification, et qui ne renferme que des paludines et des lyÿmnées; la roche calcaire supérieure est beaucoup plus tendre, po- reuse, traversée d'une multitude de tubulures sinueuses qui indiquent le passage de dégagement d'un gaz. Ce calcaire supérieur est divisé en plusieurs assises un peu inclinées, et renferme des planorbes ct des helices qu’on ne voit pas dans l’inférieur, et ne présente que très- rarement les paludines et les Ilymnées du calcaire imférieur. Les co- quilles et les tubulures sont remplies ou enduites d'oxide de fer, et ce calcaire répand souvent par le choc une odeur fétide, Nous ferons remarquer que ces rapports de position du calcaire siliceux et des terrains d’eau douce presque marneux, sont les mêmes dans le département du Gard que dans le département de la Seine, où nous les avons observés pour la première fois. C'est dans le même lieu que se trouve la magnésite de Salinelle, mise dans le commerce sous le nem de pierre à décrasser de £a- linelle. Comme le terrain composé de couches alternatives de calcaire et d'argile marneux qui renferment la magnésite, suit immédiatement, sans aucun iudice de séparatiou , et en stratification parfaitement concordante , le terrain évidemment d'eau douce, M. Marcel de Serre regarde celte roche comme appartenant à cette formation. M. Marcel de Serre donne l'énumération des coquilles qui se trouvent dans les deux roches calcaires dont nous venons de pré- senler les caractères minéralogiques. Ces coquilles sont, pour le calcaire inférieur , le /ymneus elongatus, Br.; le lÿmneus œqualis, M. DE ce le lymneus pygmeus, M. De $S.; le paludina affinis, qui maleré la ressemblance avec le cyclostoma simile de Drar., en diffère évi- demment. Pour le calcaire supérieur, le panorbis rotundatus, Er.; le planorbis prominens, M. de S.; le planorbis compressus, M. de S.; l'ancylus deperditus, Desm., et quelques autres espèces d’helices ou de planorbes iadéterminables. La différence des corps organisés enfouis et devenus fossiles dans ces deux calcaires si immédialement superposés, si intimement liés, Livraison d'octobre. : 21 2 part 1016. GÉOLOGIE, Académie Royale des Sciences, (154) doit nécessairement frire admettre, avec M. Marcel de Serre, qu'ils opt néanmoins été déposés à des époques différentes ; et .pendant lesquelles les animaux qui habifaïent les eaux de ce même lieu étaient très-différens. C’est seulement dans le second qu’on trauve des coquilles terrestres, et seulement dans Fe premier qu'on voit des dépouilles des mollusques qui peuveut vivre momentanément dans les eaux saumâtres. M. Marcel de Serre a reconnu une aufre formalion d’eau douce pos- térieure à la précédente , et qu’il regarde commwe la plus nouvelle de toutes ces formations ; elle est immédiatement appliquée sur des terrains d'âges très-différens , et plutôt vers le sommel des collines ou sur les plateaux que dans le fond des vallées; elfe ne s'offre que sur des espaces peu étendus. 11 l'a observé, 1°. aux envirous de Montpel- lier dans la vallée du Lez; 2°. dans la vallée de: l'Férault à Ganges ct à St.-Guillen-le-Désert ; elle est immédialement superposée au calcaire ancien ; 3°. dans la vallée de Condoulous prés d’Aveze : ici elle repose sur un schiste argileux ; 4°. dans la vallée d’Azzes près de Lanous : cette même formation est placée sur le caleaire à am- monites ; 5°. dans la vallée du Gardon, entre St.-Jean de Gardo- neuque et Auduze : c'est dans celle-ci que l’auteur a remarqué lAé/ix algira ; 6°. près de Mende, au lieu nommé /a Wabre; 7°. près de Lodève, dans les vallées de l'Ergue et de Bris; 8°, enfin dans la vallée du Rhône près de Lyon, sur le chemin qui conduit à la Carelte. Ce terrain , près de Montpellier, est immédiatement situé au-dessous de la-terre végétale , et composé d’un calcaire jaunâtre mêlé de cal- aire rougeâtre. 11 renferme en coquilles fossiles des helix avec leur test à peiue altéré , et qui ne paraissent pas différer des helix varia- bilis, neglecta, stricta, du cyclostoma elegans. Au-dessus de Castelnau ce terrain devient plus épais et s’éleve de 100 à 150 mètres au-dessus de la rivière; il est composé d'un calcaire disposé quelquefois en feuillets minces; il est tendre et poreux, el présente aussi quelquefois des banes de calcaire solide, quoique léger, qui ont de vingt à trente mètres d'épaisseur. Ce terrain renfermê une grande quantité d’'em- preintes de végétaux , tant de tiges que de troncs d'arbres dans toutes sortes de directions, et mêlés néanmoins de coquilles extrê- mement fragiles. La disposition du terrain semble indiquer, par le désordre qui rene dans ses couches, une grande agitation dans le liquide qui la déposé. bis Près de l’église de Castelnau ce terrain présente dans sa composition la disposition suivante : 1°. Terre végétale; 2°. argile calcarilère jaunâtre avec quelques débris de coquilles fluviatiles et terrestres ; 5°. un calcaire sédimen- taire de quatre à cinq mètres d'épaisseur , renfermant des débris de (155 ) végélaux et quelques débris de coquilles ; 4°. un argile calcarifere, renferinant beaucoup de coquilles et peu de végétaux ; 5°. un cal- caire sédimentaire, solide, compacte, ayant quelquefois trente môtres de puissance ; renfermant beaucoup de débris de végétaux, notamment des fruits; 6°, un calcaire concrétioné, qu'on peut désigner sous le mom d'albätre, de deux à trois mètres d'épaisseur; 7°. un calcaire sédimentaire, compacte comme celui de la cinquième couche, sou- vent très-puissant tt renfermant beaucoup de débris végétaux, Cette dernière couche repose immédiatement sur le calcaire marin. M. Marcel de Serre donne l'énumération des espèces de coquilles qu'il a trouvées dans ce terrain , et fait remarquer qu’elles peuvent presque foutes se rapporter à des espèces actuellement vivantes en j'rance. Il fait observer en outre que l’helix nemoralis, qui fait partie de ces fossiles, se trouve en effet dans le nord de la France, mais ne vit plus maintenant aux environs de Montpellier. Parmi les vévétaux, beaucoup de feuilles peuvent se rapporter à celles de vignes, de nerium, de chènes verts, d'oliviers, etc. ; les fruits à ceux du pin, et aussi à la capsule d'un convolyulus, un peu différent de tous ceux que l’on connait. M. Marcel de Serre pense que ces terrains d’eau douce se distin- guént des autres, en ce que leur époque de formation, beaucoup plus nouvelle que celle des terrains d’eau douce décrits jusqu'à présent, est caractérisée par la présence d'un grand nombre de corps organisés fossiles, parfaitement semblables à ceux qui vivent actuellement à peu près sur le même sol. " JAUNE: SARA AA SARA LAS SAS Se Expériences sur le Gaz hydrogène phosphoré ; par M. Tnomas THOMSON. Moxsreur Thomson a obtenu le gaz hydrogène phosphoré à l'état de pureté de la manière suivante. I a pris une pelité corne tu- bülée, d’une capacité de 12 pouces tubiques, il la remplie jusqu’à la tubulure, avec un mélange d’une partie d'acide Hydochlorique et 5 parties d'eau bouillie, puis il y aintroduit © once de phosphure dé chaux en morceaux. 11 a bouché la éornue, il l'a légèrement ineli: née, afin de pouvoir la remplir entièrement d'eau bouillie; ensuite il en a introduit de bec dans un bain d'eau bouillie, et a légèrement chauflé le mélange qu’elle contenait ; il a recueilli le gaz hydrogène phosphoré qui s'est dégagé dâns des flacons. Une ? once de bon phosphure donne 70 pouces eubiques de gaz. L'hydrogène phosphoré est incolore, ila une odeur d'oignon et une saveur extrêmement amère. Sa densité est dé 0,9022. 1816. Cuire, (156) L'eau bouillie ne l'altère point; mais celle qui n'a pas élé dé- pouillée d'air lui enliwe bientôt la propriété de s’enflammer sponta- nément. Cent volumes d’eau bouillie en ont dissous environ 2,14 de - ce gaz. Celte dissolution est jaune, très-amère, et l'odeur qu'elle exhale est celle du gaz; elle est sans action sur les couleurs bleues végétales. Elle précipite la dissolution d’or en pourpre foncé, la dis- solution de platine en jaune, le pernitrate de mercure en brun foncé, le nitrate d'argent en noir, le sulfate de cuivre en brun foncé, le nitrate de plomb en une poudre légère, blanche; elle n'agit point sur le persulfate de fer, le sulfate de zinc et l’hydrochlorate de zinc. Le gaz hydrogène phosphoré électrisé laisse déposer son phosphore, et est réduit en gaz hydrogène pur, sans changer de volume, Lorsqu'on mêle dans un large vaisseau des proportions quelconques de gaz hydrogène phosphoré avec de l'oxygène, il y à inflamma- tion, parce que le mélange se fait facilement, et que le phosphore se combinant avec rapidité à l'oxygène , dégage assez de chaleur pour dé- terminer la combustion de l'hydrogène. Lorsqu'au contraire on intro- duit dans un tube étroit une mesure de gaz hydrogène phosphoré et ; mesure d'oxygene , il n’ÿ a pas d'inflammaetion ; le phosphore se convertit peu à peu en acide phosphoreux, qui apparaît sous la forme d'une fumée blanche, et il reste un volume de gaz hydrogène pur; dans celte circonstance, le mélange se faisant lentement, le phos- phore ne dégage pas assez de chaleur pour que l'hydrogène puisse brûler. En opérant dans un large vaisseau, on trouve que l’on peut brüler complètement une mesure de gaz hydrogène phosphoré avec une mesure où une mesure el + d'oxygène, Dans les deux cas, il se forme de l'eau; mais dans le premier, il se produit de l’acide phosphoreux, et dans le second, de l'acide phosphorique. M. Thomson pense qu’un volume d'hydrogène phosphoré est formé d'un volume d'hydrogène et d’un volume de phosphore; par conséquent, l'acide phosphoreux doit être formé d’un volume de phosphore et ? volume d'oxygène, et l'acide phosphorique d’un ‘volume de phosphore et d'un volue d'oxygène. Cette opinion admise, la densité de l’hydrosène phosphoré ‘étant 0,9022, et celle de lhydrogène pur étant 0,0694, il s'en suit que l’hydrogène est formé en poids de - Le tar MTNNL ODA EE AN To .«Phôsphore::.4 .:18528.".%1.4. 11200 9022 D'après ce résultat et la connaissance de la densité de l'oxygène, ainsi que celle de la proportion qui est nécessaire pour convertir le phosphore contenu dans l'hydrogène phosphoré ; en acides phosphoreuxet nt mé (157) phosphorique, on trouve que ces acides doivent être formés en poids de Phosphore...... 100 44100 Oxygène... :... ANNGOG Gr 183,h5 Ta composition de l'hydrogène phosphoré étant déterminée, il est facile de comprendre les expériences suivantes. Lorsqu'on électrise un volume d'hydrogène phosphoré et 3 de gaz nitreux, qui n'ont aucune action dans les circonstances ordinaires, il y a explosion, formation d’eau et d'acide phosphorique , et un résidu d'un volume et demi d'azote. In n'employant que 2 volumes de gaz nitreux, on ne décompose que + volume d'hydrogène phosphoré. En mélant 20 mesures d'hydrogène phosphoré avec 52 mesures de gaz nitreux et 4 de gaz oxygène, il y a une inflammalion et un résidu de 26 de gaz azote; les 26 d'oxygène contenus dans le gaz nitreux et les 4 d'oxygène pur ont brülé les 20 d'hydrogène et les 20 de phosphore qui constituaient l'hydrogène phosphoré. L’étincelle électrique enflamme un mélange de r volume d'hydro- gène phosphoré, et de 3 d'oxyde d'azote. L’oxygène contenu dans les 5 volumes d'oxyde d'azote brûle complètement le gaz inflammable, et 1! reste 5 volumes d'azote. Si l'on fait passer sur l’eau un volume d'hydrogène phosphoré dans 3 volumes de chlore, il y a inflammation, et il se produit 2 volu- mes d'acide hydrochlorique, qui sont absorbés par l’eau, et une ma- tière brane que M. Thomson appelle bichloride de phosphore (parce qu'il l'a regardée comme étant formée de 2 volumes de chlore et de 1 de phosphore), qui est egalement absorbée. Le soufre chauffé dans le gr hydrogène phosphoré le décompose, il se produit un sulfure de phosphore et un volume d’acide hydrosul- furique, égal à celui de l'hydrogène phosphoré. L'iode sec le décompose; il s'unit au phosphore et laisse l'hydro- gène à l’état libre. M. Thomson promet de faire connaître un gaz hydrogène phosphoré qui contient deux fois plus d'hydrogène que celui dont nous venons de parler. (ee RAA RAA ARS ANS SAS Note sur un individu qui peut avaler sa langue; par F. MAGENDIE. Gaziex et d’autres anciens rapportent que des esclaves, pour se soustraire aux rigueurs de leur condition, avalaient leur langue, et se donnaient ainsi la mort. Ce récit est considéré comme fabuleux par les physiologistes modernes ; ils disent que la langue est tellement fixée dans la bouche, particulièrement par son frein ou filet, qu'il est impossible qu’elle puisse se renverser et se porter dans le pharynx, de manière à dller fermer l’ouverture du larynx. MéDEcInE. (158 ) En ellet, ce renversement qui s'exerce fréquemment chez certains reptiles, parait absolument impraticable chez l’homme bien conformé ; la membrane muqueuse qui, de la face interne de la mâchoire infé- rieure passe à la laugue s’y oppose évidemment. Mais ce qui ne péut arriver dans une bonne conformation, peut fort bien n'être plus im- possible quand celie-ci a éprouvé quelques changemens. Tel est le cas d'un militaire étranger, que j'ai examiné il y a peu de temps: Etant encore enfant, il vit un Juif qui renversait sa langue et l'enfoncait dans le pharynx avec la plus grande facilité, il en fut émerveillé, etdès-lors 1l travailla à faire lui-même celte manœuvre. Ses premières tentatives furent vaines; le filet de la langue retenait toujours cet organe dans la bouche; enfin, un jour, il fit un effort si violent, que le frein de la langue se déchira, ce qui fut aussitôt accompagné d'une hémorrhagie considérable, Bien loin de s’en effrayer , notre enfant fut au contraire enchanté, car il s'aperçut qu'il pouvait exécuter en grande partie ce qu’il avait vu faire au Juif. Il se perfectionna promp- tement dans cet exercice, et il a toujours conservé depuis la singulière faculté d'avaler sa langue, c’est-à-dire que rien n’est plus aisé pour lui que d'en porter Ja pointe dans le pharynx, derrière le voile du palais, vers les narines postérieures, ou bien de l’enfoncer profondément jusque dans le commencement de l'æsophage, et de la laisser aussi long-temps qu'il veut dans ces diverses positions ; mais dans aucune, il n'éprouve de gêne dans la respiration, même quand la pointe de la langue est enfoncée dans l’æsophage. Il parait qu'alors l'air qui entre dans le larynx passe entre les parois du pharyox et les cotés de la langue, pour s'engager ensuite au-devant de la face supérieure, ct pénétrer enfin dans la glotte; en sortant du larynx l'air doit suivre la même route, mais en sens inverse, F, M. RAA RS RAS RAS ARS Se Essai géognostique sur l'Erzgcbirge, où Montagnes métalliféres de la Saxe; par M. DE BONNARD, ingénieur des Mines, CETTE description oéognostique des terrains lés plus remarquables des montagnes métallifères de la Saxe ayant été imprimée en entier, dans les N°, 226, 227 et 228 du Journal des Mines, nous devons nous contenter d'annoncer ce {ravail utile à tous les géognostes, par les faits nombreux et importans qui y sont décrits et discutés. On y remar- quera sur-fout des détails intéressans sur l'existence d'un granit d'une formation postérieure à celle des schistes, et probablement aussi à celle des corps organisés, qui a été abservé, tant par l'auteur que par M. de Raumer, dans la vallée de la Muglitz près de Dohna. A. B, : ARR RS A AA AD @x59 Observations sur quelques combinaisons de l'azote avec l'oxigène ; par M. DuLoncG. Lonsqu’on soumet à la distillation du nitrate neutre de plomb, préalablement desséché , lon obtient un liquide très-volatil d'un jaune orangé , qui répand dans Pair d'abondantes vapeurs rouges. M. Gay- Eussac , dans ses recherches sur les combinaisons de l'azote avec Foxigène, avait été conduit à regarder cette substance comme l'hydrate de l'acide des nitrites. M. Dulong a soumis ce liquide à une analyse rigoureuse , d'où il résulte qu'il ne contient pas d'eau, et qu'il est formé des mêmes proportions d'oxigène et d'azote que la vapeur ni- treuse. Ce n’est en eflet que la vapeur rouge à l'état liquide. Le éomposé d'azote: et d'oxigène , connu sous le nom de gaz acide mitreux, dont M. Gay-Lussac à donné les véritables proportions , n'est point un gaz permanent. À la pression de 0",76 , il peut rester à l'état liquide jusqu’à la température de 28° cent. Sa pesanteur spéci- fique est de ‘1,451 à la température de 19°. Sa couleur varie considé- rablement par de légers changemens de température. Lorsqu'il approche du terme de lébulhtion , il est presque rouge; à 15° il est d’un jaune orangé ; à o° il est d’un jaune fauve ; à — 10° il est presque incolore, ét à — 200 il est tout-à-fait sars couleur. On peut oblenir directement lucide nifreux anhydre en faisant passer, dans un tube refroidi artificiellement, un mélange de gaz nitreux et de az oxigène secs, à peu près dans la proportion de deux à un. Si le gaz nitreux se trouve en excès, on obtient encore ur liquide, mais il est alors d’un vert tres-foncé , et beaucoup plus volaul que le précédent. L'analyse prouve que ce dernier liquide contient plus d'azote que l'acide nitreux, mais qu’il en contient moins que l'acide des nitrites que M. Gay-Lussac a nommé pernitreux. Quand on le soumet à la distillation , il reste toujours une plus ou moins grande quantité d’a- cide nitreux anhydre, M. Dulong se propose de rechercher si c’est une simple dissolution de gaz nitreux dans l’acide nitreux sec, où si c’est un mélange de ce dernier acide avec lacide des nitrites. _Si l’on a méconnu jusqu'à présent les propriétés physiques de l'acide: nitreux, c’est parce que la vapeur qu'il forme jouit d'une très-forte tension à la température ordinaire, et que, dans le plus grand nombre des circonstances où elle est produite, elle se trouve mélangée avec des gaz permanens qui s'opposent à sa condensation. On peut facilement prévoir, d’après cela, que la condensation de l'acide nitreux anhydre sera d'autant plus difficile, ou qu’il faudra 1616, Académie Royale des Sciences. 9 septembre 1816, BoraniQue. ( 160 ) employer pour la produire un abaissement de température d'autant plus considérabie, que la proportion du gaz étranger sera plus grande. Ceci explique les différences que l’on observe dans les produits de la distillation des nitrates. Lorsque la base du sel n'a qu'une faible afinité pour l'acide, et qu’elle le jaisse dégager à une température peu élevée , l'acide nitrique se décompose seulement en oxigène et en acide nitreux ; et quand même on supposerait que ces deux corps se dégagent en même temps, la vapeur de l'acide nitreux faisant au moins les deux tiers du mélange gazeux, elle pourrait se condenser en partie, même à la température de 15° : c'est ce qui arrive avec les nitrates de plomb , de cuivre, ete. Lorsqu'au contraire la base retient fortement l'acide, et nécessite l'emploi d’une très-baute tem- pérature pour la décomposition du sel, la majeure partie de l'acide nitrique étant alors réduile en oxigène et en azote , il faudrait un froid considérable pour liquéfier, même en partie , l'acide nitreux. Aussi en soumettant les gaz qui se dégagent pendant la décomposi- tion du nitrate de baryte à un froid de 20° au-dessous de o°, l’on n'obtient pas une seule goutte de liquide, parce que , comme l'on sait, la plus grande parüe de l'acide nitrique se trouve alors (rans- formée en un mélange d’oxigene et d'azote. L'auteur fait ensuite connaitre l’action de l'acide nitreux sec sur l'eau , l’acide nitrique de divers degrés de concentration , et sur les bases salifiables dissoutes dans l'eau. Les produits de sa décompo- silion ne sont pas toujours les mêmes, et dépendent de la vature des combinaisons qui peuvent s'eflectuer. Avec les oxides secs il ne se dégage rien : il se forme en même temps un nitrate et un nitrite, PSS AS RS Extrait d'un Mémoire de M. HENRI CASSINI, sur une nouvelle famille de plantes (les BooPibées), {u à l'Académie des Sciences , le 26 août 1816. Moxsreur Henri Cassini établit une nouvelle famille de plantes, à laquelle il donne le nom de Boopidées ( Zoopideæ ), et qu'il place entre la famille des Synanthérées et celle des Dipsacées. IL rapporte à cette nouvelle famille le genre calycera de Cavanilles, et les genres boopis et acicarpha de M. de Jussieu. Ces trois geures étaient classés par les botanistes dans la famille des Synanthérées, Les caractères les plus remarquables des Boopidées sont, 1°. que chaque lobe de leur corolle est muni de trois nervures simples, con- fluentes au sommet, l’une médiaire, les deux autres submarginales; 29, que les filets des étamines sont greités non-seulement au tube de la corolle, mais encore à la base du lumbe, et que les cinq anthères, ( 161 ) dépourvues d'appendices apicilaires, sont entregreffées par les bords en leur partie inférieure seulement, libres et écartées l’une de l'autre en leur partie supérieure ; 3°. que le style est indivis, glabre , ter- miné au sommet par un slismalte très-simple, peu apparent; 4°. que la cavité du fruit est remphe par une graine suspendue au sommet de cette cavité par un tres-petit funicule qui s’'insère à côté de la pointe de la graine, et que cette graine renferme, sous une tunique membraneuse, un albumen charnu, épais, dont l'axe est occupé par un embryon cylindracé et droit. M. Heori Cassini fait remarquer 1°. que les Boopidées diffèrent principalement des Synanthérées par la forme des anthères qui sont privées d’appendices apicilaires, par la conformation du style et du stigmate, et par la graine qui est suspendue au sommet de la cavité de l’ovaire, et qui contient un albumen charnu trés-épais ; 2°. que les Boopidées différent des Dipsacées, entre autres caractères, par les nervures submarginales de la corolle, et par la connexion des an- thères ; 5°. que les Boopidées participent des Synanthérées et des Dipsacées par la nervation mixte de la corolle, qui offre tout à la fois des nervures médiaires et des nervures submarginales, ainsi que par la disposition des anthères, qui sont entregreflées en leur partie inférieure, libres et même écartées l’une de l'autre en leur partie supérieure. L'auteur conclut que ce petit groupe formera une transition très- naturelle et très-satisfaisante de la famille des Synanthérées à celle des Dipsacées, et qu’en confirmant leurs rapports, il rendra cette série tout-à-fait indissoluble, RAR ARS ARS AAA RAA ASS Observations qui prouvent l'indépendance absolue des forces polarisantes qui jont osciller la lumière , et de celles qui la Jont tourner ; par M. BIioT. EN étudiant les eflets des divers genres de forces attractives et répulsives que la nature nous présente , on trouve que leurs actions sont absolument indépendantes entre elles, et qu’elles n’exercent les unes sur les autres aucune influence. C’est ainsi, par exemple, que les corps rendus électriques ou magnéliques pèsent autant que ceux de même pature qui n’ont pas recu ces modifications ; et dans les corps qui peuvent recevoir à la fois l'électricité et le magnétisme , les actions de ces deux genres de forces se manifestent sans se nuire, de même que si elles étaient imprimées à des corps séparés. J'ai voulu savoir si cette indifférence existait aussi dans la polarisation , entre les forces attractives où répulsives, qui sont liées à la double Livraison d'octobre. 22 1816. MATHÉMATIQUES. Académie Royale des sciences. 7 octobre 1816, ( 162) réfraction , et les forces aussi opposées entre elles , mais différentes des premières , qui existent seulement dans les particules de certains cristaux et de certains fluides , et agissent sur les molécules lumi- neuses comme en leur imprimant un mouvement contiuu de rota- tion. Pour décider cette question j'ai polarisé un rayon de lumitre , en le faisant réfléchir par une glace sous l’incidence convenable ; je l'ai transmis à travers un prisme cristallisé, disposé de manière que sa section principale füt parallèle au plan de polarisation primitif du rayon ; lequel par conséquent dans son passage à travers le prisme, subissait tout entier la réfraction ordinaire, sans que les axes de pola- risalion de ses parlicules éprouvassent aucune déviation, J'ai placé derrière le premier prisme un prisme de verre pour redresser le rayon réfracté, et, enfin pour l'analyser après sa transmission, je lai eucore transmis dans un dernier prisme rhomboïdal de spath d'Islande acromatisé. Les choses étant disposées ainsi, J'ai placé dans Île trajet du rayon, entre les deux prismes, une plaque de cristal de roche, taillée perpendiculairement à l'axe de cristallisation, dont les forces rotatoires exercaient sur les molécules lumineuses une action dirigée de la droite à la gauche de l’observateur; après quoi j'ai observé les diverses teintes que présentaient cette plaque 4 travers le prisme rhomboïdal, quand on tournait celui-ci autour du rayon de droite à gauche et de gauche à droîte. Or, quelle que fût la nature du premier prisme cristallisé à travers lequel le rayon avait passé, qu'il eüt la double réfraction attractive où la double réfraction répulsive, la nature, l'ordre et la succession des teintes données par la plaque interposée furent toujours identiquement les mêmes. Ainsi les molécules lumi- neuses préaiablement affectées par l’une ou l'autre force, étaient éga- lement modifiables par la force rotatoire, et par conséquent l’indé- pendance jusqu'ici observée entre toutes les autres espèces d'influences attractives ou répulsives, existe encore pour celles-ci. B. SARA AA RAS SAS SAS AS Des tangentes réciproques d'une surface ; par M. HACHETTE. Les tangentes réciproques menées par un point d’une Surface dans le plan tangent en ce point, jouissent de cette propriété, me l’une étant la génératrice d'un cylindre circonscrit à la surface , l'autre est la tañgente à la courbe de contact de la surface et du cylindre. Les équations différentielles d’une surlace étant : dz—pdx + qdy, dp=rdx +sdy, dq = sdx +tdry, on la suppose rapportée à trois axes rectangulaires , dont deux sont les lansentes des sections principales, ou des lignes de cour- bure de la surface. J'ai fait voir dans un extrait d'un Mémoire de M. Dupin (Cor- 1816. respondance de l'École polytechnique, tome 11, pag. 140), qu'en nommant &, a les tangentes des angles que les deux tangentes réciproques font avec l'une des tangentes aux lignes de courbure, on avait, entre ces quantités, la relation suivante : ag + —0; + (CE) et parce que les rayons de courbure principaux R et ÆR' ont pour expressions — et —, l'équation (1) devient : ad + + — 0. ( Soit l'angle des tangentes réciproques : Tang. 4 = “ml MT + au! ? et, à cause de l'équation (71), Tang, 4 = à + — a © ) ni in DES ur £ Pour que l'angle 4 soit un ménümum, il faut qu'on ait : d (ang. 4) — 0; d'où l’on tire D — VER (3) R Les sections normales correspondantes aux fangentes a , a’ ont 1e, crie: rHat? r+al1 R+R' 2 pour rayons de courbure ; par l'équation (3), ces rayons sont égaux, et chacun est éval à , c'est-à-dire à la demi-somme des rayons de courbure principaux de la surface. sV°RR - L’angle 4 a pour tangente TU et, comme on voit, tout ce qui est relatif au minimum de l'angle des tangentes réciproques, s'exprime simplement au moyen de R et R'; ce qui peut être utile dans quelques orcasions. Exposé de quelques expériences et de vues nouvelles sur la flamme ; par M. H. Davy. “ LOoRsQU'UNE lampe de sûreté à gaze métallique brûle dans un mé- Journal de l'Insti- S AFS $ 3 x , lange très-explosif d'air atmosphérique et de gaz hydrogène carboné, . tution Royale, (164) la lumière est faible et d’une couleur pâle ; tandis que si l'on en- flamme un courant du même gaz dans l'atmosphère à sa sortie des tuyaux de conduite, la lumière est extrêmement brillante , comme on peut l'observer tous les jours dans l'éclairage par le gaz. L'oppo- sition de ces deux résultats ‘excita l'attention de M. Davy, et il en- treprit une suite d'expériences pour en découvrir la cause. Il s’assura d'abord que la faiblesse de la lumière de la lampe ne tenait pas, comme on aurait pu le croire, à un manque d'oxygène occasionné par la formation d’une certaine quantité d'oxyde de carbone qui aurait prévenu la formation de l’acide carbonique. La quantité de cet acide développée dans la combustion, répondait exactement à toute la quan- tité d'oxygène absorbée, et en ajoutant à dessein au mélange une quantité d'oxygène plus que suffisante pour brûler tout le gaz, le caractère de faiblesse de la lumière ne changeait pas. Cela É con- duisit à penser que la plus grande vivacité de la lumière dans la combustion d’un courant de gaz carburé libre , tenait à la décom- position d'une portion de ce gaz dans l'intérieur de la flamme où l'air a peu d'accès, d'où résullait en cet endroit-là une précipitation de charbon solide, lequel , d’abord par son ignition et bientôt par sa combustion, portait l'intensité de la lumière à un haut degré ; les diverses expériences qu'il tenta pour éprouver cette idée la confir- mèrent parfaitement. : Ayant fait sortir un courant continu de gaz par un petit tube , il plaça tout près de l’orifice une toile métallique ayant 900 ouvertures par pouce carré, et après que le gaz eût traversé cette toile 1l l'en- flamma. La lumière atteignit sa vivacité ordinaire. Alors la toile fut placée à quelque distance de l'orifice, afin de laisser au gaz la liberté de se mêler davantage avec l'air avant qu’on l’enflammât; et quand la distance fut devenue assez grande, la lumière prit précisément le même degré de langueur et de faiblesse qu’on lui voit dans la lampe de sûreté. Néanmoins dans cette faible lumière, l'intensité de la cha- leur était plus énergique que dans l’autre flamme plus vive ; car les fils de platine qu'on y plongeait rougissaient à l'instant. D'après cette observation et beaucoup d’autres, M. Davy établit en principe général qu'on peut augmenter la vivacité de l'éclat d’une flamme par la pro- duction et l'ignition d’une matière solide ; il cite des exemples nom- breux dans lesquels un pareil accroissement paraît avoir lieu par une semblable cause, même quand les corps solides ainsi mêlés dans la flamme sont incombustibles. Ce phénomène, envisagé théoriquement, ne demande qu'une simple transformation d’une portion de la chaleur obscure de la flamme en chaleur lumineuse, et quoique très-remar- quable en lui-même, il n'a rien que de conforme aux analogies. . AR AS AA AA SA (165) Note sur le métal appelé Tantale. LE Tantale a été récemment réduit à l’état métallique, et ses pro- priétés ont élé étudiées par M. Berzelius. Ce chimiste pratiqua dans un charbon une cavité dont le diamètre était égal à celui d’une plume à écrire; il la remplit d’oxide de Tantale, et il Py comprima fortement. 11 placa ce charbon dans un creuset de hesse, puis il l’exposa à une violente chaleur; l’oxide fut réduit, mais il ne fut pas fondu, ses mo- lécules adhéraient fortement ensemble, et formaient une masse que l’eau ne pouvait pénétrer; les grains en étaient assez durs pour rayer le verre. Le docteur Wollaston trouva que la densité de cette masse était de 5,61, mais il est PR que la densité du Tantale parfaitement fondu serait plus considérable. Le Tantale est d’un gris sombre; si on le raye avec un couteau ou si on le frotte contre une pierre à aiguiser, il prend le brillant métallique et resemble alors au fer. Il peut être réduit, par la trituration, en une poudre qui n'a pas le moindre éclat métallique, et sur laquelle les acides hydrochlorique , nitrique, l'eau régale n’ont aucune action; en cela elle se rapproche de la poudre de chrome, de titane, d’iridium et de rhodium. Le Tantale, chauffé au rouge, s’embrâse ; il s'éteint dès qu’on l'éloigne du feu. 100 de métal absorbe de 5,5 à 4,5 d'oxigène, mais l’oxide qui est d’un blanc grisâtre paraît contenir du métal non oxidé. La poussière de Tantale mêlée au nitre, détone quand on la pro- jette dans un creuset rouge de feu; la masse a la blancheur de la neige, c’est un composé d’alcali et de Tantale oxidé. L'acide hydrochlorique précipite l'oxide de Tantale de sa combi- naison avec la potasse. Le précipité est un hydrate blanc, composé de 100 d’oxide et de 12,5 d’eau. D'après la moyenne de 4 expériences faites sur la réduction de l'oxide de Tantale par le charbon, 100 de métal seraient combinés dans cet oxide à 5,485 d’oxigène. En admettant que l’hydrate contient une quantité d’eau dont l’oxigène est double de celui contenu dans l'oxidé, on aurait pour la composition de l’oxide 100 de métal et 5,5 d’oxigène. M. Berzelius regarde loxide de Tantale comme étant doué des pro- priétés acides. Le Tantale peut être allié avec plusieurs métaux, notammeut le tungstene et le fer. AA AS PE Lure. ee 2 pensée drennier een ere —{ 18 1 6. Crimie. Journal de l'Insti- tution Royale. Paysique, Acad. des Sciences. Août 1816, (156) Sur la décomposition des terres , et la revivification des métaux qui leur servent de base ; par M. D. CLARKE , professeur de minéralogie à l'Université de Cambridge. Drpuis la brillante découverte de M. Davy sur la composition des alcalis , celle des terres était indiquée par des analogies puissantes , et les heureuses recherches de MM. Gay-Lussac et Thénard avaient montré ce que l’on pouvait espérer pour ce genre d'analyse des apens chimiques ordinaires, lorsqu'on saurait convenablement concentrer ou diriger leur énergie. M. D. Clarke vient d'offrir un nouvel exemple pareil, en revivifiant la barvte, la strontiane et la silice par la seule application d’une chaleur trés-intense, résultante de la combustion d’un courant continu de gaz hydrogène et oxygène mélés ensemble dans la proportion qui fait l’eau. Le mélange est d'abord introduit dans une caisse fermée, où on le comprime par l'action d’un piston. 11 sort par un petit tube adapté au parois de la caisse et à l’orifice duquel on l'enflamme..I a continuité du courant produit la continuité de l’ignition. Il paraît que la chaleur ainsi obtenue surpasse tout ce que l'on con- naissait auparavant; non seulement le platine s’y fond en un instant, mais il y brule avec vivacité ainsi que tous les autres métaux. Les substances regardées jusqu'ici comme les plus infusibles s’y fondent, le cristal de roche s'y fond aussi. Ce cristal ainsi que la baryte et la strontiane, finissent par se revivifier en autant de substances métalliques, brillantes, persistantes, que l’on peut marteler, limer et soumettre enfin à toutes les autres épreuves auxquelles on reconnait les métaux. Le mode d'opération pour obtenir ces résultats, consiste à prendre de très-pelits fragmens de la substance que l'on veut éprouver, à l’entourer d'une spire de fil de platine qui sert à la maintenir, et à la présenter ainsi à l’action de la flamme pendant le peu d’instans nécessaire à sa fusion. B. ARR RS SAIS SALE MASSE Second Mémoire de M. HACHETTE, sur l'écoulement des fluides par des orifices en minces parois et des ajutages cylindriques ou coniques. Querques-uwes, des nouvelles expériences de M. Hachette confir- ment les conclusions établies dans son premier Mémoire; (1) d’autres offrent des résultats nouveaux. Le but principal de ces diverses ex- ériences est de déterminer l'influence qu'exercent sur les phénomè nes d'écoulement, par un orifice donné, la grandeur de l'orifice, sa forme, (1) Page 42 du Bulletin de cette année, (15%) celle de la surface sur laquelle il êst placé, l'addition d’un ajutage cylindrique ou conique, la hauteur du liquide et sa nature, enfin, le milieu environnant. Grandeur de l'orifice. Toutes circonstances étant d’ailleurs égales, Ja contraction (1) de la veine qui sort par un orifice en minces parois, décroit ayec les dimensions de l'orifice. Cette proposition, que M. Ha- chette avait établie dans son premier Mémoire, se trouve confirmée dans celui-ci par de nouvelles expériences. Toutefois ces expériences le conduisent à augmenter la contraction qu'il avait d’abord indiquée pour l’orifice annulaire d’un millimètre de diamètre, et à la porter de 0,22 à 0,31. Pour les diamètres au-dessus de 10 millimètres la con- traction devient presque constante, et reste comprise enire Îles li- miles 0,57 ... 0,40. « Lorsqu'on emploie des orifices d’un très-petit diamètre , 11 faut prendre garde que la paroi, quoique unie, ne conserve une épais- seur comparable au diamètre de l'orifice. C'est une précaution à la- quelle il sera nécessaire d’avoir égard, si l’on veut déterminer exac- tement la loi suivant laquelle la contraction diminue avec le dia- mètre de Porifice ; et c’est peut-être à la différence des épaisseurs des parois qu'est due en partie la différence entre les contractions, observées par M. Hachette, pour deux orifices égaux, d'un millimètre de diamètre. Forme de l'orifice. La forme de lorifice en minces parois n’influe pas d'une manière sensible sur la dépense, à moins que le contour des orifices ne présente des angles rentrans; mais cette même forme a une influence marquée sur la surface extérieure de la veine fluide. Comme la contrartion augmente avec les diamètres des orifices, il était naturel de penser que pour une veine fluide qui s'échappe entre les deux côtés d'un angle saillant, la contraction doit augmenter à (r) Nous,appelons sec/ion contractée la plus petite des sections faites dans la veine, parallélement au plan de l'orifice, et contraction, la différence entre Paire de l’orilice et l'aire de la section contractée, dans le cas où l’on prend l'aire de l'orifice pour unité. Comme la vitesse commune À tous les points de la section con- tractée est à très-peu près la vitesse due à la hauteur du fluide au-dessus de lorifice, il en résulte que la dépense effective ne diffère pas sensiblement de celle que fournirait le théorème de Toricelli, pour un orifice égal en surface à la section contractée. Par suite, si lon compare la dépense théorique, calculée pour J’orilice donné, à la dépense effective, la différence entre les deux dépenses , rapportée à la dépense théorique, prise pour unité, sera la mesure de la contraction de la veine. C'est d'ailleurs en quelque sorte la contraction de la dépense. C'est pourquoi nous désignerons désormais sous le nom de contraction Vexcès de la dépense théorique observée, rapportée à la première de ces deux dépenses, dans le cas même où la vitesse à la section contractée ne serait plus celle que détermine le théorème de Toricelli. ï TON UT CEE © ———— 1016. CÆ) mesure que l'on s'éloigne du sommet de l'angle, en sorte qu’une sec- tion faite à une petite distance du plan de l'orifice et parallèlement à ce plan, soit terminée non plus par deux lignes droites, mais par deux arcs de courbes convexes l’un vers l’autre. C’est effectivement ce qui a lieu. 11 en résulle que dans le cas où le contour de l'orifice est un polygone régulier, chaque côté du polygone devient la base, non pas d’un plan, mais d’une surface qui, vue de l'extérieur, est concave depuis l’orifice jusqu'à la section contractée. La concavité de la surface, après avoir atteint son maximum entre ces deux sections, diminue à mesure que l'on s'approche de la section contractée, et se change même au-delà, en vertu de la vitesse acquise, en une con- vexité très-marquée, de maniere à faire voir une arête saillante ià où se trouvait un creux. Ce creux et l’arête qui lui succède, prennent naissance sur le milieu des côtés que l’on considère, et sont situés dans un plan perpendiculaire sur ce même côté. Lorsque le contour de l’orifice présente un angle rentrant, une arête creuse d’abord et saillante ensuite, passe par le sommet de ces angles. Forme de la surface sur laquelle l’orifice est placé. Suivant que cette surface tourne sa concavité ou sa convexité vers l’intérieur du vase qui renferme le liquide, elle favorise ou gêne la sortie de ce même liquide, et par suite la dépense croit ou diminue. L'effet dont il est ici question, doit être attribué, comme les phénomènes capil- laires, à ladhésion des parois du vase pour le liquide, et du liquide pour lui-même ; et t'est encore la même cause qui produit le hénomène des ajutages, ainsi qu’on va l'expliquer. Addition d'un ajutage cylindrique ou conique. Lorsqu’a la suite d’un orifice on place un ajutage cylindrique ou conique, il peut ar- river ou que la veine fluide adhère aux parois de l’ajntage et rem- plisse exactement sa cavité, ou qu’elle se détache de ces mêmes parois. Dans le dernier cas, l'écoulement a lieu, comme si l’ajutage n'existait pas. Mais dans l’autre hypothèse, l’action exercée sur les molécules intérieures de la veine fluide par celles qui sont en contact avec les parois de l’ajutage, produit le double eftet de dilater la veine et de diminuer Ja vitesse. Lorsque la longueur de l’ajutage n’est pas assez considérable pour que le second de ces deux eflets devienne sensible, la dilatation de la veine produit une augmentation notable dans la dépense. Mais quand la longueur de l’ajutase devient fort grande relativement au diamètre, il en résulte dans la dépense une diminution qui finit par détruire en partie, et quelquefois même par surpasser l'augmentation produite par la dilatation de la veme. Ce serait un problème curieux que de rechercher quelle longueur il faut donner à un ajutage cylindrique d’un diamètre déterminé, pour ob- tenir le maximum de dépense. C169 ) Si l'on ajoute un ajutage à un orifice donné, de manière qu'une partie de l’ajutage pénètre par l’orifice dans l’intérieur du vase; si, de plus, la paroi de l'ajutage est très-mince, ou du moins se termine en biseau vers l'extrémité par laquelle le liquide s’y introduit, l'effet sera le même que dans le cas où l’orifice est situé sur une surface convexe vers l'intérieur du vase, c’est-à-dire que la dépense sera di- minuée. Hauteur du liquide au-dessus de l’orifice. La contraction augmente avec cette hauteur, ou, ce qui revient au même, avec la pression qui en résulte. Il était naturel d'en conclure que dans le cas où l’on se sert d’un ajutage, le fluide pour des pressions toujours croissantes doit tendre de plus en plus à se détacher des parois de l'ajutage, et peut finir par s’en séparer; c’est ce qui arrive en effet. La pression nécessaire pour opérer la séparation diminue, comme on devait s'y attendre, avec la longueur de l’ajutage. Elle est plus grande pour un ajutage cylindrique que pour un ajutage conique, et décroit en même temps que l'angle au sommet du cône que l'on considère. . Lorsque la hauteur du liquide au-dessus d’un orifice devient tres- petite, la veine fluide finit par obtenir une forme particulière, très- différente de celle qu’elle atectait auparavant, ef qui paraît indépen- dante de la forme de l'orifice. M. Hachette désigne les veines de cette espèce sous le nom de veines secondaires. Si l’on fait décroître indéfiniment la hauteur du liquide, après avoir obtenu des veines secondaires, on-trouvera enfin une limite au-dessous de laquelle l'écoulement cessera d'être continu. M. Hachette a par- ticulièrement recherché les lois de ce dernier phénomène , dans le cas où l’on emploie pour ajutages des tubes cylindriques capillaires. Les expériences faites sur de semblables tubes de diverses longueurs et du même diamètre, paraissent prouver que la limite en question est proportionnelle à la Lonadeus des tubes. Lorsque Île vase qui renferme le liquide a des dimensions peu con- sidérables relativement à celles de l’orifice, la forme de la veine se irouve sensiblement altérée, et devient très-irrégulière ; mais on peut toujours faire disparaître cette irrégularité, en augmentant indéfini- ment la hauteur du liquide. Nature du liquide. Elle influe d’une manière sensible sur les phé- nomènes d'écoulement. La viscosité du liquide diminue la dépense dans un temps donné. Pour un orifice d'un millimètre de diamètre, les temps de l'écoulement de l’huile et de l’eau ont été dans le rapport de ‘trois à un. Milieu environnant. Dans les expériences sur l'écoulement d'un li- quide par un orifice ou un ajutage donné, l'air peut influer de deux manières; savoir, 1.° en modifiant la pression exercée sur l’orifice par Livraison de novembre. 39 | 1816. £ÉCxXDÉMIE DES SC1ENCES. 28 octobre 1816. (170) le liquide que l’on considère ; 2.° en opposant une certaine résistance à la sortie du liquide et à son mouvement. Lorsque le premier de ces deux eflets devient sensible, il est nécessaire que la pression verticale, exercée de haut en bas sur la surface supérieure du fluide, et la pression exercée en sens contraire sur la surface extérieure de l’ori- fice ou de lajutage soient très-différentes l’une de l’autre, C'est ce que Jon obtient en laissant la partie supérieure du vase qui renferme le Hquide exposée à Pair libre, et placant Porifice ou l’ajutage par où le liquide s'écoule, sous le récipient d’une machine pneumatique, dans Jequel:on raréfie l'air à volonté. A laide de cet artfice,; en diminuant progressivement la force élastique de l'air sous le récipient, on obtient les mêmes effets que produit à Pair libre l'augmentation graduelle de la hauteur du liquide, On a même l'avantage de pouvoir déterminer une pression très-considérable à peu de frais. Quant à la résistance que peut opposer à la sortie ou au mouvement du fluide le milieu environnant, il parait qu’elle n’a aucune influence sur la forme de la veine qui sort par un orifice déterminé, et qu’elle influe au contraire sur les phénomènes d’écoulemens, par de très-petits ajutages, en obligeant le liquide à remplir ces ajutages, soit en partie, soit en totalité. Mais, quelle est l'étendue de cette dernière influence, et comment varie-t-elle avec le diamètre des ajutages? C’est une question qui n’est pas encore suffisamment éclaircie. N. B. Cet article est extrait littéralement durapport que M. Cauchy à fait à l'Institue sur le Mémoire de M. Hachette. ARR ARR AAA SES ARS Sur la lonsueur du pendule à secondes; par M. La PLAGE, La variation de la pesanteur est le phénomène le plus propre à nous éelairer sur la constitution de la terre. Les causes dont elle dépend ne sont pas limitées aux parties voisines de la «surface terrestre; elles s'étendent aux couches les plus profondes, en sorte qu’une irrégularité un peu considérable dans une couche située à mille lieues de protondeur, deviendrait sensible sur la longueur du pendule à secondes. On concoit que plus cette irrégularité serait profonde, plus son effet s'életdrait au loin sur la terre. On pourrait ainsi juger de sa profondeur, par l'étendue de l’irrégularité correspondante dans la longueur du pendule. I est donc bien important de donner aux observations de cette longueur , une préei- sion telle que l’on soit assuré que les anomalies observées ne sont point dues aux erreurs dont elles sont susceptibles. Déjà l’on a fait sur cet objet, un grand nombre d'expériences dans les deux hémisphères ; et quoiqu’elles laissent beaucoup à désirer, cependant leur marche régu- hère et conforme à la théorie de la pesanteur, indique évidemment ; dans (171) les couches terrestres, une symétrie qu’elles n’ont pu acquérir que dans un état primitif de fluidité, état que la chaleur seule à pu donner à la terre entière. Les difficultés que présente la mesure du pendule, dispa- raissent en grande partie, lorsque l’on transporte le même pendule sur différens points de la surface terrestre. A la vérité, on n'obtient ainsi que les rapports des longueurs du pen:lule à secondes dans ces lieux divers; mais il suffit, pour en conclure les longueurs absolues, de mesurer avec soin sa longueur dans un de ces lieux. Parmi toutes les mesures abso- lues, celle que nous devons à Borda me paraît la plus exacte, soit par le procédé dont il a fait usage, et par les précautions qu'il a prises, soit par la longueur du pendule qu'il a fait osciller, soit par le grand nombre de ses expériences, soit enfin par la précision qui caractérisait cet excel- lent observateur. Le peu de différence qu’offrent les résultats de vingt expériences, ne laisse aucun doute sur l'exactitude des moyens; en leur appliquant mes formules de probabilité, Je trouve qu'une erreur d'un centième de millimètre, serait d’une extrême imvraisemblance, si l'on était bien sûr qu'il n’y a point eu de cause constante d'erreur. En examinant avec attention, l’ingénieux appareil de Borda, on aper- çoit une de ces causes, dont l’eflet, quoique très-pelit, n’est point à négliger dans une recherche aussi délicate : le pendule est soutenu par un couteau, dont le tranchant s'appuie sur un plan horizontal : c’est autour de ce tranchant que l'appareil oscille. On suppose dans le cal- cul, ce tranchant infiniment mince; mais en le considérant avec une loupe, il présente la forme d’un demi-cylindre, dont le rayon surpasse un centième de millimètre. Un premier aperçu porte à croire qu'il faut ajouter ce rayon à la longueur du pendule ; mais en y réfléchissant, on reconnaît facilement que cette addition serait fautive. En effet, l’os- cillation se fait à chaque imstant , autour du point de contact du cylindre avec le plan, et ce point varie sans cesse: il n’y a donc que le calcul des forces que le ls éprouve par l’action de la pesanteur, ct par le frottement du couteau sur le plan, qui puisse faire connaître la correc- tion due au rayon du cylindre. En faisant ce calcul, dans la supposition que le couteau ne glisse point sur le plan, je parviens à ce résultat sin- gulier, savoir qu’au lieu d'ajouter le rayon du cylindre à la longueur du pendule, il faut l’en retrancher. Cette correction est d'autant moins sen- sible sur la longueur äu pendule à secondes, que le pendule mis en oscillation est ie long : dans les expériences de Borda, elle se réduit au quart du ravon du cylindre : elle surpasse ce rayon, dans celles que MM. Biot, Mathieu et Bouvard ont faites à l'Observatoire avec un ap- pareil plus court; (1) par conséquent ces observateurs ont dû trouver (1) Get appareil était celui de Borda, que M. Biot avait réduit à la simple longueur du pendule décimal, afin qu’on püt le porter commodément sur les divers points de l'arc terrestre compris entre Formentera et Dunkerque, Mais cette réduction exigeait 1616, BELTRÉMATIQUES. (172) et ont trouvé en effet, une longueur de pendule à secondes, plus grande que celle de Borda, d'environ deux centièmes de millimètre. 11 est bien remarquable qu’en appliquant la correction précédente aux résultats de ces deux observations, leur différence soit réduite au-dessous d’un demi centième de millimètre; ce qui prouve à la fois l'exactitude des expériences, et la précision de l'appareil imaginé par Borda, précision qu'il sera bien diflicile de surpasser. Si le tranchant du couteau glissait sur le plan qui le soutient, la cor- rection dépendrait de la loi de résistance du frottement et ik deviendrait presque impossible de la déterminer. 11 est donc utile de laisser subsis- ter sur ce plan, de légères aspérités, qui: ne permettent pas au couteau de glisser. Il convient de plus, de n’imprimer au pendule'que des oseil- lations assez petites , pour que le point du tranchant, en contact avec le plan, ne puisse pas surmonter le frottement qu'il éprouve. Note relative à l'article précédent. Vorcr comment on peut parvenir au résultat trouvé par M. Laplace : Soient 1 le tems, g la gravité, dm un élément quelconque de la masse du pendule, x et y les coordonnées de cet élément : ces coordon- nées ont pour origine un point de l'axe du cylindre qui forme l’arête du couteau; elles sont comptées dans un plan perpendiculaire à cet axe; fa première est horizontale, et la seconde verticale et dirigée dams le sens de la pesanteur. Soient encore a le rayon du cylindre, et # la dis- tance variable de sa ligne de contact avec le plan fixe, à un point choist arbitrairement sur ce plan, de manière que les coordonnées de l'élément dr rapportées à ce point fixe comme origine, deviennent x +uety — a. Pour l'équilibre des quantités du mouvement perdues à chaque instant par tous les élémens matériels du pendule, il faudra que la somme des moments de ces forces pris par rapport # la ligne de contact du couteau, soit égale à zéro; ce qui donne l'équation , d: d'u d aies (CE +7)-2%)am+ fssam =, dans laquelle les intégrales doivent s'étendre à la masse entière; et, des précautions plus grandes encore pour assurer l'exactitude des mesures ; c’est pourquoi, au lieu d’une régle de platine mince et flexible comme celle dont Borda s'était servi pour mesurer les longueurs, on- a employé: une règle de fer dont les dimensions, jointes au peu de longneur, rassurent contre ces inconvéniens, Au. lieu d'une lan- guette libre où l’on peut redouter quelque jeu, on a employé une languette à frot- tement rude; au vernier on a substitué un mode de divisson en parties égales, dont les erreurs se corrigeant d’elles-mêmes, rendent les observations indépendantes de Fhabileté de l'artiste; enfin on a employé le comparateur pour la mesure des petites fractions de-ces divisions. On peut croire que c’est en partie à ces soins qu'est due h grande précision obtenue par-lout avec un si peul appareil. (175) réciproquement, cette équation suflira pour cet équilibre, si lon suppose, avec M. Laplace, que le couteau n’a pas la liberté de glisser sur le plan fixe. Désignons maintenant par M, la masse entière du pendule ; par £ la distance de son centre de gravité à l'axe du cylindre qui forme l'arête du couteau; par 4, l'angle variable compris entre la perpendi- culaire abaissée de ce centre sur cet axe, et le plan vertical mené par ce même axe; enfin par M42 le moment d'inertie du ‘pendule rapporté à un axe mené par son centre de gravité, parallèlement à l'axe du couteau, et par conséquent, par M4? + MZ le moment d'inertie rapporté à l'axe du couteau; on aura, comme dans la théorie ordinaire du pendule composé, } d' & a #- fo —rgajam=MCR+E Te, fsram=s sin. ti A on aura aussi S IE dm = MISES, di? et l'équation précédente deviendra, en y supprimant le facteur M, d'8 d sm. 8 du (kz + Dar l DU ETNES + (cos. 8— a) TE fo) _ dm—M(lcos. 8— a) eu + glsin. 8— 0, Or, dans l'hypothèse de M. Laplace, où le couteau ne fait que rouler sur le plan fixe, il est aisé de voir que la variable # est égale à une cons- tante arbitraire, diminuée de l’are a 8; d’où il résulte du — — a d28; ar conséquent, si l’on considère le cas des petites oscillations, et que fée néglige le carré de a et les puissances de 8, supérieures à la première, notre équation se réduira, en divisant tous les termes par g/, à 2 RES 2 HHh—ral du gt du L'équation du mouvement d’un pendule simple qui a pour longueur #, est +0 — 0. . pour que ce mouvement coïncide avec celui du pendule composé, il faut donc au’on ait ROLE 241 D —— = RS RSS ———_—_—@ 1816. Axx. of Pirosor. Septembre 1816. (174) Désignons par À, la distance du centre de gravité de ce pendule à la ligne de contact du couteau avec le plan fixe, nous aurons / — À — a; négligeant toujours le carré de a, et observant que, dans les expériences du pendule, la quantité 42 est très-petite, la valeur de À deviendra, à très-peu près, & he ESS + À — a ; d'où il résulte que , pour tenir compte de l'épaisseur du couteau, il faut d'abord calculer la valeur de h, en faisant abstraction de cette épaisseur, et en retrancher ensuite la grandeur du rayon a. à AAA SAS RAS RAA RAR Analyse chimique de plusieurs Minéraux. TI. Le 1antalite. Berzelius a fait une nouvelle analyse du tantalite de Finlande, lequel avait été précédemment examiné par Ekeberg. La pesanteur spécifi- que d’un échantillon était de 7,256; celle d’un autre, déterminée par Ékeberg était de 7,956. IL trouva les principes constituans du premier échantillon comme il suit : Oxyde de tantale :: 7." 83,3 Okxxde de fer LEEFCE ER 7,2 Oxyde de manganèse... .... 7,4 Oxyde d'étain............. 0,6 08,4 11 le regarde comme un composé de tantalate de fer et de tantalate de manganèse. IL. Furotantalite (jadis Yttria ). Ekcberg donna le premier une notice de ce minéral, trouvé à Yt- terbi en Suède. Berzelius en a décrit trois variétés, qu'il distingue l’une de l’autre par les noms suivans. Première variété. Nttrotantalite noir ou noire. Couleur noire, Cas- sure feuilletée dans une direction, Brillant métallique naissant. Fragmens indéterminés. Très-friable ; poudre grise , "opaque. Assez de dureté pour rayer le verre. Pesanteur spécifique 5,395. Décrépite faiblement au chalumeau, devient brun sombre, mais ne fond pas. 11 est composé de Oxyde de tantale.......... 57,00 Acide tungstique........... 8,25 N'ALAS EEE On ROBES 0 D'OR 20,25 CHER MEN MORE RM LE 6,25 Oxvde de fer MERE 3,50 Oxyde d'urane. 7/10 0,50 Ca75 ) Deuxième variété. Yttrotantalite jaune. Couleur brune jaunâtre avec des taches vertes ; souvent avec des raies et des lignes de vert. Cas- sure longitudinale feuilletée ;: cassure en travers, conchoïdale; éclat de la principale cassure, résineux; celui de la cassure en travers, vi- treux. Opaque. Poudre blanche. Raye le verre très-facilement. Pe- santeur spécifique, suivant Ekeberg, 5,882. Ne fond pas au chalumeau ; mais décrépite faiblement, et devient d'une couleur Jaune de paille. L'analyse de cette variété, a donné par le carbonate de potasse, par le carbonate de soude, Oxyde de lantale....…... GRETA EAST 10000 LES Da ù VTAAN OM EURE M o0 70 ere». orale: 012400 Chaux misent loto ant D CODE AU LE PE. Oxyde durmertenuts oi 6 Granit hic .on 4:23 Oxyderde fer. ..rL 24... WLISS.Mapalapans 444821 272 Acidetungstiqueavecétain. 1,044 sans élain..., 1,25 99,225 94:89 Troisième variété. Yttrotantalite sombre. Couleur noire, avec quel- que trace de brun. Cassure conchoïdale. Eclat entre celui du verre et celui de la résine. Transparent dans les minces fragmens, et pres-- que sans couleur. Donne une potdre blanche; la même dureté que celle de la variété précédente. Pesanteur spécifique non déterminée. Ne fond pas au chalumeau; mais décrépite faiblement, et devient jaune légèrement. E’analyse de cette variété a donné pour ses prin- cipes constiluans : Oxyde de tantale.......,. 51,815 DMftriareee RSA Re ET Chaue RAT ANS SR NES C0 Oxydeldurane er eeieete DATE Acidetungstiqueavec étain. 2,592 OAI Ier. AA NE 0,5 ; 97848 IFI. Gadolinite. Berzelius a soumis dernièrement ce minéral à une analyse très- exacte. Il à trouvé: dans la gadolinite de, Finba, dais celle de Broddo, SIMCÉ. . Suneaira ss OR CR TO PEL ANNE 24,16 Mibria ss en Nes 4 007 Lu MR Nasri 45:93 Oxyde de cérium. 2.141 16.69 LR EN col Oxyde de fer:s 1. Are RLO 10 : .: tent à OUEN 11,54 Mabère volatile... ........ OIDON eee ane CU 0,60 98,35 98,95 1816, (176) IV. Tungstène. On ne connait aujourd’hui que deux espèces de minéraux qui con- ennent ce métal; savoir, le vwolfram et le tungstate de chaux. Berzelius a soumis récemment ces deux minéraux à l'analyse; il trouva pour les principes constituans du wolfram : Acide tunpgstique......... 78,775 Oxydede Er sm 18,520 Oxyde de manganèse. .... 6,220 Sikeest 20: ohne 1,250 104,565 À 11 considère le wolfram comme un ‘composé de trois atômes de fungstate de fer et d’un atôme de tungstate de manganèse. Le tungstate de chaux, suivant le même chimiste, est composé de Acide tungstique......:.. 80,417 Chaux er ae 10200 + 19,400 SHOT On trouvera dans la Minéralogie de Jameson, IIIe. vol., p. 355, la description de ce minerai, dont voici l'analyse par Berzelius. Silicest- aa ee — FONAE 48,00 Oxyde de manganèse....... 54,42 Char CNET idee NO T2 Magnésie he teriesre 0,22 “Lrace delfer:2r ei. er SMS £ 105,76 Berzelius le regarde comme composé de Bisilicate de manganèse. ..: 03,288 Bisilicate de chaux. .:.... 6,712 100,000 VI. Diverses variétés de Topaze. Ces minéraux sont caractérisés par l'acide fluorique qu'ils contien- nent. Ils ont été analysés par différentes personnes; mais les résultats de ces analyses ne correspondent pas tout-à-fait exactement. Bexzelius a soumis dernièrement ces minéraux à un examen très- rigide. Voici les résultats qu'il a obtenus : Alumine. Silice. Acide fluorique, Total. Topaze du Brésil... 58,38 .... 34,01. ..... Tino ete 100,13 Topaze de Saxe. :..-57,45 .... 34,24 TT NAN 99:44 Topaze pyrophysalite 57,74 .... 34,36 ..... Fa7 7 Volets ter. WI00:017 Topaze picnite, Æmproprement Béril-schorliforme:) 51,00 …. 38,43 …... ‘8,84 0 98,27 C7 9 VII. Grenat de Fahlun Tous les amateurs de minéralogie connaissent le grenat de Fablun, si remarquable par la grosseur de ses erystaux, qui, à la vérité, sont presque opaques, et n’ont que peu de beauté. Ce grenat a été ana- lysé récemment par Hysinger, qui l'a trouvé composé de SUCER re d'Hfo bre ou ble de 59,66 ATGIMINE Las 0 0 TO OO Oxyde nnoirde fer". .1 3908 Oxyde de manganèse..... 1,80 c 100,80 Hysinger regarde ce grenat comme composé de silicate d’alumine et de silicate de fer. RAA AAA RAS RAS SA Sur la succession des couches qui constituent le fond de la vallée du Rhone, dans les environs de Genéve ; par M. F. SORET DUVAL. EX allant des couches les plus profondes connues jusqu'a la sur- face du sol, on trouve la succession suivante, 1°. du calcaire en assises redressées et appuyées contre la face occidentale du Salève; 2°. des couches de ces roches, nommées grès micacé où mollasse; cette roche se présente sur une grande étendue , et constitue les côteaux de Cologny, de Pregny, de Chalex, ete., et forme le fond du lac; 3°. une série de couches de marnes que l’auteur a étudiées dans plusieurs points, et sur-tout au nant d’Avanchet, sur la rive droite du Rhône; les assises de celte marne, au nombre de plus de cinquante, renferment quelques bancs d’un grès marneux, plus micacé que la mollasse ; Les assises inférieures ont une teinte rougeûtre, et les supérieures une teinte grise ; 4°. vers le Liers supérieur de cette formation marneuse, on rencontre une couche de marne gypsifère compacte, qu'on exploite à Saint-Julien, et qui renferme des veines de gypse strié, qui se croisent dans tous les sens. Dans cette même partie du terrain de marne, l'auteur a remarqué une couche de combustible, qu'il nomme houille terreuse (1), et qui contient des débris de coquilles LR en 1 2 (1) De Saussure, Tom. 1, 6. 51-65, avait remarqué cette disposition telle à peu près que l’auteur l’a décrit ici; mais il regardait ce terrain, et même la prétendue houille , comme d’origine marneuse; ce qu'il y a de particulier dans le travail de M. Soret-Duval, c’est la découverte des coquilles fluviaules qui rattachent au contr ces dépôts aux terrains d’eau douce: terrains qu'on reconnait maintenant, et toujours avec des caractères à peu près les mêmes dans une multitude de lieux très-cloignés les uns des autres, A. B aire Livraison de novembre. 24 1816. GÉoLoctr. Societé des Natura listes de Genève: Juillet 1816. Communiquée par M. le Dr Berger, Correspons datt Académie Royale des Sciences: Octobre 1816. ( 178) univalves d’eau douce, c’est-à-dire de lymnées et de planorbes. 11 y a dans la marne, au-dessus de cette couche de combustible , une autre couche de même nature, mais beaucoup plus mince; 5°. le tout est recouvert d'un dépôt de cailloux roulés plus ou moins eimentés par de la marne, qui est d'autant plus épais qu'il se trouve dans un lieu plus bas. On lui a reconnu une épaisseur de 26 mètres au-dessous du lit actuel de l'Arve. 11 AB: ARS AA SAS AA A Sur la réunion de la lepidolithe avec l'espèce du mica, prouvée par la comparaison des forces polarisantes ; par M. B10T. ‘M. CorpteR est le premier qui ait soupconné que la lepidolithe appartenait à l'espèce du mica ; mais quelques différences dans les résultats des analyses et le défaut de cristaux assez nets pour établir la valeur de la différence qu’on remarquait dans les carac- tères tirés de la cristallisation, avaient fait hésiter MM. Haüy et de Bournon à prononcer un jugement définitif sur la réunion de ces deux pierres dans la même espèce, Les différences qu'on croyait avoir reconnues dans la composition, ont disparues dans de nouvelles analyses, et M. Haüy né doute plus maintenant que la lepidolithe ne soit une variété du mica. Les caractères suivans, observés par M. Biot, et tirés des propriétés intimes et essentielles des minéraux, ne peuvent plus laisser aucune incérlitude sur l'identité d'espèce de ces deux pierres; 1°. le mica est jusqu'ici la seule substance cristallisée qui offre deux axes, desquels 1l émane des forces polarisantes; la lepidolithe a aussi deux axes ; 20, l’un des axes du mica est situé dans le plan de ses lames, l’autre leur est perpendiculaire : de même dans la lepidolithe; 5°. Les deux axes du mica sont repulsifs, ceux de la lepidolithe aussi; 4°. dans le mica axe normal est le plus énergique, et son intensité est à celle de de l'autre axe , comme 677 à 100 : ce rapport esi exactement le même dars la lepidolithe. On voit donc que les forces polarisantes de ces deux substances sont absolument pareilles. AA ARS SAS ASS Sur la sodalite du Vésuve ; par M. le comte DuNIN BORKOWSKI. Monsirur de Borkowski a trouvé sur la pente du Vésuve, dars le lieu nommé Zosso Grande, un minéral erystallisé, qui lui a paru diflérer des nombreuses espèces minérales qu'on trouve datis ce même lieu, Il a reconnu dans cette pierre les caractères et la nature de la sodalite. Cette sodalite est en grains arrondis ou en cryslaux; sa forme (( 1791) extérieure est un prisme à six pans, terminé par un pointement à trois faces alternant avec trois arêtes du prisme. L’ineidence de ces faces les unes sur les autres et sur les pans du prisme, est de 120 degrés : un de ces prismes a près de 5 centimètres de longueur, — La cassure en travers est conchoïde ; on distingue des lames qui semblent être parallèles aux pans du prisme, mais le clivage est dificile à déterminer. Cette pierre est presque limpide. Elle se laisse rayer par l'acier. Sa pesanteur spécifique égale 2. Des fragmens de ce minéral mis dans l'acide nityique, et retirés ensuite, se couvrent d’une écorce blanchâtre ; sa poudre forme gelée dans les acides. Elle est fusible au chalumeau, mais difficilement. Enfin, cette substance, analysée par M. de Borkowski, a présenté dans sa composition les principes suivans: Silice 45, — alumine 24, — soude et très-peu de potasse 27, — fer 0,1, — trace de chaux et perte 3,9. Cette analyse ne différant pas plus de celles que MM. Thomson et Berzelius ont donnée de la sodalite , que celles-ci different l'une de l’autre ; tous les autres caractères convenant également à cette espèce; même celui de faire gelée dans les acides que M. Efaüy a reconnu dans la sodalite du Groenland ; M. de Borkowski en a conclu que le nouveau minéral du Vésuve devait être regardé comme une variété de sodalite. Elle présente dans son gisement quelques faits remar- quables, 1°. au lieu d’appartenir, comme la sodalite du Groenland, à- un terrain de granite ou de syénite, elle se trouve ici dans un terrain évidemment volcanique, et elle y est associée avec tous les minéraux , le pyroxène, l'amplibole, l'idocrase, etc., qu’on connaït dans le même lieu ; 2°. elle est ascompagnée d'un minéral en crys- taux tabulaires, que M. Werner appelle Æésspath; 50. on remarque dans les interslices, et même à la surface des crystaux, une matière vitreuse, très-poreuse, verle, qui a tous les caractères de la ponce.. , Cette circonstance, qui est la plus remarquable, semble établir, sur sun lait non encore observé, l’origine ignée de cette sodalite et des espèces minérales qui l’äecompagnent ; et par conséquent prouver, suivant M. le comte de Borkowski, que la formation neptunienne et la formation volcanique peuvent donner naissance à des minéraux parfaitement semblables par leurs caractères extérieurs. K ANUR: RAR ARS ARS LENS ARS Sur la déperdition de calorique qu'occasionne le rayonnement des corps vers le Ciel. Ox connait la suite d'observations insénieuses par lesquelles M. Ch. W eells est parvenu à recouraître que les corps exposés à l'aspect d'un ciel serein, se refroidissent au-dessous de latempérature de l’airambiant, 1816. ( 180 } à cause de la déperdition de calorique que leur fait éprouver leur rayonnement vers le vide de l'espace qui ne renvoie rien en échange. Ce beau phénomène peut être rendu sensible par une expérience que M. Wollaston avait depuis long-temps imaginée et exécutée, mais pour un autre but, et sans en avoir tiré alors la conséquence qu'il ÿ a vue depuis, après avoir connu les résultats de M. W cells. Si, dans un temps calme et serein, on tourne vers le ciel un mi- roir métallique concave, portant à son foyer un thermomètre, après quelques instans d'exposition, ce thermomètre se trouvera abaissé au- dessous de la température de l'air environnant. Cet abaissement donne à-la-fois la preuve et l'exemple des résultats découverts par M. Weells. Le thermomètre seul, isolé dans l'air, sans l'intervention du miroir, aurait rayonné à-la-fois vers le ciel, qui ne lui aurait rien rendu, et vers la terre, qui lui aurait renvoyé en échange au moins une partie: du calorique qu’elle en aurait recu; mais lors- qu’on place entre la terre et le thermomètre un miroir métallique con- ave, ce miroir, par sa nalure métallique, rayonne peu et réfléchit abondamment le calorique ; et,epar sa forme concave , il met le thermomètre en rapport d'échange avec une grande portion du ciel. Si donc cet échange est inésal, on conçoit que la disposition précé- dente doit être-éminemment favorable pour s'en assurer. Il est néces- saire, pour que le phénomène se produise, que le eiel soit serein, , parce que, conformément aux expériences de Delaroche, les nuages , comme le verre et probablement les autres corps imparfaitement dia- phanes, doivent arrêter le calorique obscur, et le renvoyer en grande partie par réflexion ou par rayonnement. Nous devons la connaissance de cette belle expérience à M. Wol- Jaston lui-même, ainsi que les restrictions indiquées relativement aux conséquences qu'il en avait déduites. Personne n’ignore que, dans ce eélèbre physicien, la candeur et l'esprit de justice ne Le cèdent point à Finvention.. B. e * ne PE Notice sur la structure du vallon du Locle (1). L'écévarios moyenne du vallon du Locle et de la Chaux-de-fonds, dans te canton de Neufchâtel, est de 2956 ‘pieds de France (960 mètres au-dessus de la mer, d’après tes mesures trigonométriques de M. J. F. Osterwald. à Le fonds du vallon vers le Locle, est de quelques centaines de pieds plus bas qu'ailleurs ; ce qui parait dù à l’eftet de quelque chute lo- PES LOPOE TC REN TEPORE MO EE RE ER TR EE CR (x) Cette notice, communiquée par M. Berger de Genève, est tirée d’un ma- muscrit de M. de Buch, que possède la ville de Neufchätel. ( 181 } cale des couches dans cet endroit. Le bassin auquel Feuforrcement ci-dessus a donné lieu, et qui est rempli par une formation de roches des plus singulières, peut être circouscrit de la manière suivante : Concevons une ligne qui passerait à plus de deux cents pieds de hauteur sur la côte rapide au nord du Locle, qu’on conduirait à mi-hauteur du eret du Locle, vers les Éplatures, puis par la combe d’Enfer et la combe Girard, jasqu'un peu au-dessous du pertuis nommé /a Chaudrette ; qui traverserait le mont du Locle et Le plan sur ce mont, pour s'étendre au-dessus des Jeannerets , entrer dans le vallon des Calames, longer le pied des rochers du moulin et du cul des roches, et remonter enfin la côte du Locle vers le chemin des Brenets. — Une telle ligne renfer- merait tellement dans son ensemble la totalité de la formation dont il s'agit, qu'on n'en trouverait plus aucun vestige hors de ces limites, Les couches qui constituent cette formation locale se succèdent dans l'ordre ci-après, en passant des plus anciennes à celles qui le sont moins, ou des plus profondes à celles qui sont plus superficielles. (a) Üne brèche calcaire compacte, sans oolithes ni coquilles, com- posée de pièces anguleuses assez grandes, et d’autres si pelites, qu’elles ne surpassent pas la grosseur d’un grain de sable. (b) Un calcaire marneux d’un blanc grisâtre, friable, à cassure ter- reuse, et salissant les doiots, rempli de petits roseaux et de coquillages fluviatiles, dont les coquilles sont encore dans leur état naturel, Les couches de ce calcaire très-léger et rempli de petits trous , sont moins séparées les unes des autres, et moins fendillées que ne le sont celles du Jura. Elles retiennent les eaux pluviales, lesquelles s'échappent du pied des collines que forme le calcaire marneux. Les collines s'élèvent quelquefois à plus de 300 pieds. (ce) Schiste siliceux d’un gris de fumée foncé, dont la cassure est parfaitement conchoïde et à grands éclats ; on y observe quantité de petits trous anguleux, dont les bords ont souvent lx couleur bleue de la Calcédoine, et dont l’intérieur est couvert de cristaux de quartz trèg- petits. Le schiste siliceux, subordonné au calcaire marneux, ne se ren- contre guère que dans le bas des collines de la formation dont il fait lui même partie. (d) Marne, ou calcaire très-marneux, d'un gris Ge cerdre foncé, et souventun peu bitumineux. Il est remarquable par la quantité de petites coquilles fluviatiles qu’il renferme, lesquelles, maloré l'éclat naturel qu’elles ont conservé, sont devenues assez siliceuses pour n’être rayées qu'avec difficulté : mais ce qui le caractérise surtout, c’est le nombre d'individus du planorbis corneus qu'il renferme, tous parfaitement bien conservés. D'après les recherches du savant W vttenbach de Berne, il ne paraît pas qu’on ait jamais rencontré en Suisse le planorbe corné vivant'; mais on le trouve dans les plaines du Bas-Rhin. Ci ——— 1816. | { 182) (e) Opale d’an noir brunâtre, à cassure conchoïde un peu luisante et à petits éclats; elle forme des bandes dans le schiste siliceux et le calcaire marneux. Sa couleur paraît provenir des matières charbon- neuses qui le recouvrent. (f) Schiste marneux et bitumineux, d’un noir brunâtre, tout couvert et rempli d'empreintes de roseaux, dont les tiges sont souvent changées en charbon. (g) Charbon noir brunâtre, schisteux, très-peu luisant, dont la cas- sure est imparfaitement conchoïde. IL enveloppe de petites hélices à L'état naturel. Le charbon, qui forme une couche d'environ deux pieds d'épaisseur, parait n'être qu'une tourbe comprimée ou le résultat dé la décomposition des plantes aquatiques, lesquelles ont perdu tout leur tissu organique. On suit aisément les traces de la formation intéressante que nous venons d'indiquer, par celles des coquillages nombreux que la décom- position du calcaire marneux où ils sont inclus, laisse à la surface des prés et des champs. I n'y a rien dans cette formation qui n’intlique qu'elle a été origi- nairement déposée dans un lieu très-resserré, dans une espèce de lac ; rien qui n'indique que les causes qui l'ont produite, ont été renfermées dans l'étendue que nous lui avons assignée, (1) EEE (1) Nous avons conservé le texte de cette notice tel qu'il nous à été transmis par M. Berger, correspondant de la Société. Nous supposons qu’elle est elle-même ex- traite fidélement-du manuscrit de M. de Buch, et nous n'avons pas cru devoir altérer, par un nouvel extrait, lesexpressions d’un géologue si disüngué. Nous hasarderons seulement quelques observations , pour faire disparaître des différences que les ter- nes employés pourraient établir entre ce terrain d'eau douce et ceux que nous avons observés, si toutelois ces différences ne tiennent qu'aux expressions, comme nous le soupçonnons, (6) Les trous et la friabilité du calcaire marneux distinguent cette roche du cal- caire du Jura, et la rapprochent du calcaire d’eau douce, (c) 1 nous semble que la roche siliceuse , mentionnée ici, doit êlre soigneuse- ment distinguée du schiste siliceux (kiesel schiefer) , qui appartient aux terrains de transition. La description qu’on en donne nous représente très-bien un silex noir schistoïde, renfermant des gyrogonites, tel que celui que nous avons trouvé dans le terrain d’eau douce d'Auvergne. (d) M. de Buch s'est-il bien assuré que ce soit le véritable planorbis,corneus.? Tous les planorbes pétriliés que nous avons vus dans ces terræins d’eau douce, dilféraient des planorbes vivans; mar ces différences sont très-legères. (e) L'opale Yon noir brunâtre des minéralogistes allemands est pour nous un silex resinite noir. Ce silex resinite noir esl aussi une des pierres qu'on trouve dans les calcaires d'eau douce. (f) Malgré la ressemblance de nom, il ne ne faut pas confondre ce schiste mar- neux - bitumineux avec celui de la Thuringe qui renferme du minerai de cuivres et qui est d’une formation beaucoup plus ancienne, A7 1B. PRE (285 } L a Sur une femme de la race hottentote. 1816. M. DE BLAINVILLE, dans ce Mémoire, qu'il n’a entrepris de ré- Société Phitomat. diger que d’après le desir qu'a bien voulu lui en moulrer Ja Société , 18 mars 1815, s’est proposé deux choses principales : 1°, une comparaison detallée de cette femme avec la dernière race de l'espèce humaine, ou la race nègre, €t la première des singes, ou l'orang-outang; 2°. l'explication la plus complète possible de l’anomalie des organes de la génération. 11 commence par donner de cette femme une histoire aussi détaiilée qu'il lui a été possible de le faire, d'après les matériaux qu'il a obtenus d'elle-même. : Saarah Battman, plus connue sous le nom de Saat-Jée en Angleterre, ou de Vénus hottentote en Erance, ést née de parens boshimans, dans la partie de la colonie européenne voisine d'Algo Bay, maintenant Zwarts Korps Bay, dans le district de Graaf Reynet, à environ 5,000 mille du Cap. Enlevée à l’âge de 6 ans, elle est depuis ce temps entre les mains des Hollandais et des Anglais, dont elle parle parfaitement la langue; mariée avec un Négre, dont elle a eu un enfant, qu’elle dit ressembler eutièremenñt à son père; elle est venue en Europe avec un médecin anglais, dans l’intention de gagner de l'argent, en se monirant au public, et de s’en retourner ensuite dans son pays. À l'époque où cette notice a été faite, Saarah dit n'avoir que 25 ans, et en effet ses traits n’indiquent pas davantage; clle est d’une taille fort petite, puisqu'elle atteint à peine 4 pieds 5 pouces. Le tronc parait sur-lout extrêmement court, à cause du gonflement extraordi- naire des fesses et des parties environnantes ; cependant le point milieu de la longueur du corps est toujours au pubis, et l’on peut même dire qu'en général les proportions des parties sont assez semblables à celles qu'on admet dans la race circassienne ; les bras seulement un peu plus courts. La tête est remarquable par sa forme générale. et par les détails de la plupart de ses parties. Considérée dans son ensemble, il est évident qu'elle n’a pas tout-à-lait l'aspect d'une tête de nègre, et qu'il y a plus de rapprochement à faire avec celle de lorang - outang : observation qui déjà n'avait pas échappée à Zarro». Généralement assez petite, elle semble être composée de deux parties, la cavité cérébrale ou le crâne, et la face ou le museau qui ne se joignent pas dans le profil de manière à former une ligne droite, dont l'inclinaison détermine l'angle facial de Camper, mais se réunissent l'an à l’autre à la racine du vez, presqu’à augle droit, comme cela se voit d’une manière plus marquée dans'le profil de lorang-outang:; en sorte que le frout est droit, presque vertical, et que le reste du profil est concave, comme dans cette espèce de singe. Le plus grand diamètre de cette tête est ‘ ( 184) du menton au sinciput, ce qui dépend de la grande saillie des bosses pariétales et du prolongement en avant de l'appareil masticateur. Vue de profil, on doit aussi faire observer la position très-reculée du con- duit auditif externe, et par conséquent la disproportion très-grande entre l'aire de la face et celle du crâne. Vue de face, ce qui frappe le plus est l'élargissement considérable de la base de la face ou des pommettes, augmenté encore par le. grand retrécissement du crâne vers les tempes; on doit aussi remarquer les formes triangulaires de cette même face. Le crâne, ou mieux la boite cérébrale, est assez petit, mais non pas très-disproportionné ; fort comprimé sur les côtés ou vers les fosses temporales, qui doivent être très-profondes, il se prolonge en une sorte de pointe, non pas au sinciput proprement dit, mais vers les bos- ses pariétales, qui semblent être moins basses, parce que les bosses frontales sont fort petites. Le front est très-petit de droite à gauche, ou fort étroit, assez élevé, droit ou vertical, très-peu saillant, il est vrai, mais ne fuyant pas en arrière ; il en est à peu près de même de l’occipul, qui est peu convexe et peu saillant au-delà de la racine du cou. L’'oreille qui est une des séparations du crâne avec la face, est très- remarquable par sa petitesse, et sur-lout par sa position très-relevée et très-reculée, caractères fort éloignés de ce qui se voit dans la race hümaine caucasique, et, au contraire assez rapprochés de ce qui a lieu dansl’orang-outang. En effet, son bord supérieur dépasse beau- coup la ligne des yeux, et son extrémité inférieure se trouve corres- pondre presqu'à la moitié de la longueur du nez, tandis que les peintres ont établi en principe et d'après l'observation, que l'oreille doit être comprise entre la ligne des yeux et celle du nez. Il a déja été parlé plus haut de sa position très-reculée; en effet, le conduit auditif externe est au-delà du tiers postérieur du profil, au lieu d’être presqu’au milieu, comme dans la race caucasique, d’où il résulte une grande diminution dans la cavité encéphalique, et une grande augmentation de la face proprement dite, et sur-tout de la partie destinée à la mastica- tion, et la plus évidemment animale. Considérée en elle-même, cette oreille offre aussi quelque chose de singulier : en général, elle se raccourcit par l'extrémité inférieure, et tend au contraire à s'élever par la supérieure : ainsi le lobule est très-court, arrondi, et cependant libre et bien distinct : l’hélix ou le repli supérieur, peut-être déjà moins large que dansla race circassienne, est distinct et séparé. dans une beaucoup moins grande étendue ; il forme cependant toujours un bourrelet jusque vers l’anti-tragus. L'anthélix est moins marqué; la fosse naviculaire plus pelite, moins profonde. Ta conque , proprement dite, est assez grande ; le tragus bien formé, mais ne correspond déjà plus à l’anti-tragus qui tend à s’enfoncer, et l’échan- crure qui sépare ces deux appendices est plus large. tt enmnnees à Cr850) Les yeux qui forment une autre limite de la cavité cérébrale , ne sont pas moins remarquables que les oreilles, par leur petitesse et leur direction obliqne de dedans en dehors, et de bas en haut, ce qui in- dique la tendance de l'orbite et de toute l’arcade zygomatique dans le même sens; c’est une sorte de ressemblance avec la race latare. Ils sont fort distans entre eux; l'arcade surcillière est très-peu sail- lante par le peu de proéminence du front, ce qui fait paraître la pau- pière supérieure encore plus grosse qu’elle n’est; en eflet, elle semble tuméfiée, ainsi que l’inférieure, de manière que le globe de l'œil, déjà assez petit par lui-même, est toujours fortement ombragé. L'ouverture des paupières est peu considérable : l'angle interne, à peine plus grand que l'externe, n'offre que l'indice de l’échancrure, ce qui donne à l'œil, en général, l'aspect des yeux, vulgairement dits en coulisse. Du reste, linis est brune, et le blanc de la sclérotique ne parait pas si étendu, ni si vif que dans la race nègre. La face, proprement dite, c'est-à-dire l'espace qui se trouve bornée supérieurement par les arcades zygomatiques, est très-grande ; elle forme une espèce de pyramide trièdre, dont la base supérieure serait adhérante à la boîte cérébrale , le sommet au menton, dentune des faces serait appliquée au-devant du cou, et dont les deux autres, formées par les joues, seraient séparées par la ligne du profil: Chacune de ces faces est très-large , applatie, et non renflée, comme dans la race- circassienne; son côté supérieur s’élargit beaucoup par l'écartement et le relèvement de toute l’arcade zygomalique, dont la saillie la plus grande se rapproche beaucoup du canal auditif externe ; le côté ins férieur est entièrement formé par la mâchoire inférieure, dont l'angle peu marqué, au lieu de se jeter en-dehors , s’efface presqu’entière- ment; le côté interne se perd dans la ligne du profil. Le nez, qui se trouve former la plus grande partie de cette ligne, est remarquable par sa petilesse, et sur-tout par son peu de saillie, au point que dans un profil rigoureux, la orande proéminence des pommettes le cache presqu’entièrement. Très-large à sa racine, ce qui détermine le grand écartement des yeux, il conserve cette même lar- geur Jusqu'au bas. Sa terminaison est cependant un peu plus renflée, et 1l est coupé inférieurement, obliquement de haut en bas et d'avant en arrière, en sorte que les orifices des narines arrondis, sont un peu tournés en haut; la cloison qui les sépare est assez épaisse et fort peu élevée; les ailes du nez sont peu distinctes; sa face dorsale, ou sa ligne de profil est cependant assez gracicuse, et sa pointe, quoique ires-obtuse, au lieu de se recourber en haut, est plulôt abaissée en sens inverse. Mais c’est sur-tout dans la forme et le grand développement des mâ- choires que l’on trouve beaucoup de rapports entre cette Hottentote F Livraison de décembre. 25 1816. (186) et l'orang-outang. En effet, quoique les lèvres soient plutôt moins épaisses que dans la race nègre, cependant il y à une plus grande pro- jection en avant des mâchoires, et par conséquent une sorte de mu- seau ; toute la mâchoire supérieure est effectivement très-saillante ; mais cela est sur-tout remarquable pour l'iuférieure, qui offre en outre quel- que chose de caractéristique. Dans la race circassienne, et sur-tout dans les plus belles têtes, la branche montante est presque égale à la branche horizontale, et leur réunion forme un angle droit, qui se dé- jette même uv peu en-dehors, ce qui donne une figure presque carrée à la partie inférieure de la face, Au contraire, dans ceite Hottentote, la branche horizontale où dentaire parait de moitié plus longue qué l'articulaire ou montante , et l'angle qu’elles font est très-ouvert où obtus , et se porte plutôt en-dedans qu'en-dehors, en sorte que cela donne à la face la forme triangulaire, dont nous avons parlé plus haut. Outre cela, la symphyse du menton est assez peu élevée, et au licu de se recourber en avant, pour faire ce qu’on nomme un menton, elle fuit sensiblement en arrière; tous ces caractères se retrouvent, mais d’une manière, il est vrai, beaucoup plus marquée dans l'orang- ouiang. Les dents sont belles, très-blanches, serrées et très-grandes , sur- tout les incisives supérieures, qui me Pont paru proportionnelle- ment encore plus que dans la race nègre; les canines ne sont nullement saillantes. La disposition oblique des incisives des deux mâchoires leur donne l'aspect de pinces. Les lèvres, comme il a été dit plus haut, sont assez grosses et saillantes, quoique sensiblement moins que dans la race négre; elles sont mal formées, c'est-à-dire que la supérieure n’a pas cette petite pointe médiane, correspondant dans l'inférieure à une échancrure, qui n'existe pas non plus; les coins sont abaiïssés; le demi-canal de la lèvre supérieure est à peine marqué; toutes les deux sont d'un rose pâle. Le cou est assez mince sans être long ; ilest attaché fort en arrière à la tête, comme il a été dit en parlant de celle-ci, en sorte que par là on peut juger de la position très-reculée du grand trou occipital ; il est excavé en arrière, et le larynx est fort peu proéminent en avant. Le tronc parait court; le dos fort convexe dans sa partie supérieure ou scapulaire, est au contraire très-rentré ou concave dans la région lombaire; le thorax assez étroit devient de plus en plus saïllant en avant, à mesure qu'il se rapproche davañtage de l'abdomen, qui lui- même est très-bombé dans ce sens, comme pour contrebalancef dans la station le renflement des parties postérieures du bassin. Il résulte de là que la jonction du tronc aux metbres abdominaux semble 6e faire obliquement. (187) Les mamelles, évidemment déformées par l'allaitement, sont {rès- rosses, extrêmement pendantes, assez rapprochées de la ligne médiane, 1iémisphèriques vers leur partie mférieure, elles descendent jusqu'a la ligne du pli du bras, 2 ou 5 pouces au-dessus du nombril. Le mame- Jon est très-épais, coupé carrément, mais assez peu saillant; sa couleur est d’un brun assez foncé; l’aréole, de même couleur, est au contraire extraordinairement large, puisqu'elle a près de quatre pouces de dia- mètre. Elle n'a pas paru plus élevée que le reste. Le nombril, dans sa position ordinaire, forme une sorte d’entonnoir assez large. Quant aux organes de la génération, quoiqu'il sentit combien il eût été important de les observer avec soin, M. de B. n’a pu le faire suffisament; voici ce qu'il a vu. L'éminence pubienne est très-peu saillante, et se porte fortement en-dessous et en-bas à cause de la grande saillie, de l'abdomen, et de la manière dont le tronc se joint aux membres abdominaux; elle est cou verte d’une très-petite quantité de poils disposés en très-petits flocons : ils sont un peu plus nombreux sur les parties latérales ou sur le bord des grandes lèvres. Dans la position ordinaire, c’est-à-dire dans la station verticale , on n’apercevail certainementaucune trace d’une espèce de pédicule qui serait formé par les grandes lèvres, comme cela se voit dans les figures de MM. Perron et le Sueur, encore moins la saillie des nymphes; mais dans certaines posilions,.comme par exemple quand Saarah se baissait, ou même quand elle marchait, en regardant par derrière, on voyait pendre entre les cuisses un appendice eharnu d’un pouce au moins de longueur, que M. de Blainville suppose, avec assez de probabi- lité, n'être autre chose que les nymphes ; mais ce qu'il ne peutassurer. Les membres supérieurs sont assez grêles, en général courts, mais du reste bien faits; les épaules assez serrées à leur racine, se renflent vers letiers supérieur de l’humerus par une masse cellulo-graisseuse, qui est fort sensible quand on voit l'individu en face; l'avant -bras est court et bien formé, la main est évidemment fort petite, et sur-tout les doigts, qui, du reste, n’ont paru offrir rien de remarquable. Dans leur plus grande extension, ces membres sont assez éloignés d'atteindre la moitié de la longueur de la cuisse. Le bassin en général est fort étroit; mais il le paraît encore beau- coup davantage par la grande intumescence des parties inférieures et postérieures du tronc ; c'est en eflet ce qui, au premier abord, frappe le plus en voyant cette Hottentote. Ses fesses sont réellement énormes ; elles ont au moins 20 pouces de hauteur, 6 à 7 de saillie, depuis la ligne dorsale, leur larseur étant au moins égale. Leur forme n’est pas moins 1810. ( 188 ) singulière; au lieu de naiïtre insensiblement à prendre de la fin des Jlombes, elles se portent de suite horizontalement, s'excavent un peu à leur racine, se relevant ensuite à leur sommet, de manière à former une sorte de selle plate. Leur ligne de déclivité vers la cuisse est peu con- vexe, et elles se terminent, en appuyant sur la parlie postérieure de celle-ci, et en formant un large el très-profond sillon oblique. Lisses dans leur partie supérieure, elles sont comme tuberculeuses , ou mieux comme irrégulièrement mamelonnées dans leur partie inférieure. Par le toucher, on s'assure aisément que la plus grande partie de ces masses est cellulo-graisseuse, elles tremblent et frémissent quand cette femme marche, et quand elle s'assied, elles s'applatissent et se rejettent forte- ment en-dehors Du reste les membres inférieurs sont comme les supérieurs, assez bien formés. La cuisse parait courte: elle est grosse et fort arrondie, assez ar- quée antérieurement. L’articulation femoro-tibiale est assez excavée, quand Saarab se tient debout. La jambe assez longue est forte et bien faite; les mollets placés très-baut se fondent doucement dans le bas de la jambe, qui est assez gros; le tibia est sensiblement convexe en avant, et sa plus grande convexité est beaucoup au-dessous de la partie la plus saillante du mollet: dispositions qui existent, quoique peut-être moins prononcées, dans la race nègre. La pied est sur-tout remarquable par sa brièveté, son applatissement à sa racine et à sa face: inférieure; le calcaneum est du reste assez saillant en arrière; les doigts n’ont rien offert de bien digne de re- marque, peut-être cependant sont-ils un peu plus longs, proportion- nellement avec le pied, proprement dit; le pouce, assez séparé des autres doigts, a paru dans les proportions ordinaires. Le système pileux est fort peu développé : ainsi dans les aisselles, il n’y a aucune trace de poils ; il a été dit plus haut qu'il y en a très- peu sur le pubis; les sourcils sont à peine indiqués à leur racine; les cils sont très - courts; quant aux cheveux, ils sont également peu nombreux ; ils forment de petites masses ou flocons, bien séparés les uus des autres; ils sont fort courts, frisés, et d’un brun assez foncé. La peau est en général d’un brun clair sur la plus grande partie du corps, avec un cerlain mélange de couleur de chair sur les membres, peut-être due à l'action du froid ou à la station verticale proiongée. La partie postérieure du cou, du dos, des flancs, et en général toutes les parties qui peuvent frotter les unes contre les autres ou portent ordinairement quelque ligature, sont d'un brun foncé. Le tempérament de Saarah a paru à M. de B. devair être lympha- ( 189 ) tique; grêle et assez débile dans les parties supérieures, elle est au contraire forte et grosse dans les inférieures. Elle est sujette aux écoulemens périodiques, sanguins , comme les autres femmes; mais ils paraissent être fort peu abondans. La personne qui la montrait à Paris, a rapporté que Saarah avait un appétit vénérien fort prononvé, et qu'un jour elle s'était jetée avec force sur un homme qu'elle désirait; mais M. de Bv. doute un peu de cette anecdote. Il termine son Mémoire par quelques obser- vations sur le moral de celte femme; mais en averlissant d'avance que quoique indubitablement il ait été considérablement modifié pat ses rapports prolongés avec les Européens, il est cependant possible qu'il lui soit resté quelque chose d'original. Saarah semble bonne, douce et timide , très-facile à diriger quand on lui plait, revêche et entêtée dans le cas contraire. Elle paraît con= naître la pudeur, ou du moins on a eu beaucoup de mal à la déter- miner à se laisser voir nue, et à peine a-t-elle voulu ôter un moment le mouchoir avec lequel elle cachait les organes de la génération. A plus forte raison, il a été impossible d'obtenir d'elle la facilité de les examiner d’une manière suffisante. M. de B. dit avoir observé qu’elle a très-peu de fixité dans l'esprit; quand on la croit fort tranquille, fortement occupée d’une chose, brusquement il lui naît un désir qu’elle cherche aussitôt à satisfaire. Sans être colere, elle se butte aisément contre quelqu'un; ainsi, elle avait pris M. de Blainville en une sorte de haine, probablement parce qu'il s’en approchait, la tourmentait davantage pour prendre les matériaux de sa description ; au point que, quoique aimant beaucoup l'argent, elle a refusé celui qu'il lui offrait, dans le but de la rendre plus docile. Au reste, sa voix est fort douce; elle prononce très-bien le hollan- dais et l'anglais; mais elle ne dit et n'entend que quelques mots de français. IL parait qu’elle aime beaucoup à dormir; la nourriture qu’elle pré- fère est la viande, et spécialement la volaille et le lapin; elle aime encore plus l’'eau-de-vie, dont elle boit plus d’une pinte par jour. Elle ne fume pas le tabac, mais elle le mâche. Quant à ce qu’elle a évidemment appris des Européens, pour exercer son mélier, comme de danser avec assez de force et de: légèreté, en s’accompagnant avec adresse du tambour de basque, de jouer de la guimbarde, en faisant certains gestes qu'on suppose une prière, ou de nombreuses et hideuses grimaces, M. de Bv. le passe presque sous silence , {out cela ne pouvant guère intéresser les natu- ralistes. Il termine ce Mémoire par chercher, si ce que eette femme offre d’extraordinaire dans son organisation, dépend d'une disposition na 18 16. MaATuÉMATIQUES. Institut, Novembre 1816, (190 ) turelle à la race hottentote, où provient d’un état pathologique, et il lui est aisé de faire voir, d’après les meilleurs voyägeurs, et sur-tout d'après Barrow, que la forme de la tête, des mâchoires est constante daus cette race, et que le gonflement extraordinaire des fesses, le pro- longement des nymphes lui sout également naturels, mais n’acquiérent leur plus grand développement qu'avec l'âge, et sur-tont par la ges- tation. A AAA A Sur la transmission du son à travers Les corps solides ; par M. LAPLACE. L'auTEuRr considère les vibrations longitudinales des fibres élas- tiques , d’où résulte la transmission du son à travers les corps solides; et 11 détermine la vitesse de cette propagation dans les diverses subs- tances dont les dilatations ou les contractions sont connues pour des, forces données. Soit donc une fibre élastique homogène et d'une épaisseur constante dans toute son étendue; en la frottant, ou tout autrement, supposons qu'on y excite de très-pelites vibrations longi- tudinales; désignons par x, avant le mouvement, la distance d’un élément quelconque de cette fibre à un point fixe, pris sur sa longueur, et par x + %, ce que devient cette distance au bout du temps quel- conque ; soient g la gravité, p et Z le poids et la lonsueur d'une portion z ë » dx L déterminée de la fibre : 2 sera la masse de l'élément ue nous o L ? [2 LE pdæ du - A : considérons, et + =, sa force motrice, laquelle doit être égale à gl di? = le la différence des tensions qu'il éprouve à ses deux extrémités. En re- présentant par T la tension de la fibre, regardée comme une fonction 3 peur AILES aT inconnue de x et 7, cetté différence sera exprimée par 5 dx; on aura donc p d'u aT gl di dx La Jongueur de l'élément, qui était dx avant le mouvement, est 1 3 4 devenue dx + = dx, au bout du tems 7; or, la tension T doit T être une certaine fonction du rapport de ces deux longueurs, c’est- à dire, que l'on doit avoir res (+) (agr Développant cette fonction, et négligeant les puissances de dx supé- rieures à la première, il vient du a et b étant deux constantes qui doivent être données par l'expé- rience. L’équalion précédente deviendra donc du glb d'u. dise bp iNaat d'où l'on tire, en intégrant, u=o(s+:Ve) +42 ve), formule qui se trouve aussi dans la nouvelle édition de la Mécanique analytique, tome I*, page 415. (1) Si la longueur de la fibre est indéfinie, le coefficient du tems sous les fonctions arbitraires, sera, comme on sait, la vilessé du son sui- vant celte fibre; de sorte qu'en désignant cette vitesse par », on aura A A P Si, au contraire, la fibre est d’une Jlongueur déterminée, la formule fera connaitre la durée de 6es vibrations; supposant donc que 7 soit cette longueur entière, et que la fibre soit ou fixée, ou libre à-la-fois par les deux extrémités; représentant par 4 la durée de chaque vibra- tion, on en conclura, comme dans la théorie ordinaire des flûtes : Di Den gtb” le tems 8 serait double, si une seule des extrémités était libre, et l’autre fixée. Soit 7 le nombre des vibrations qui ont lieu dans l'unité de tems; on aura palin) ee 21 p Ée et par conséquent Die Tr; ce qui servira à déterminer la vitesse » par l'observation de 77, nombre qui se détermine lui-même d'après le on longitudinal rendu par la fibre de longueur 7. On peut aussi calculer » au moyen de la valeur de b, conclue (1) En expliquant, il y a huit mois, cet éndroit de l'ouvrage de Lagrance, at Cours de mécanique de la Faculté des Sciences , on a déterminé le coefficient , comme ci-après, par l'extension ou la contraction de la fibre, due à une force donnée. 1816. PuxrsiQUuE. C192) de l'extension ou de la contraction dont la fibre est susceptible. En effet, Z élant sa longueur dans l’état naturel et lorsqu'elle n’éprouve aucune tension ; ædlésignant le petit allongement qu’elle subit, lorsqu'elle éprouve une tension uniforme produite par une force donnée #; on du x aura, dans l’état naturel, T — o et = du Pher— — 0, et dans le second état, ; et pour que l'expression ci-dessus satisfasse à ces LR FA L2 Fa conditions, il faudra que la constante a soit nulle,et qu'on ait b — k D) V£# - p « M. Laplace applique ces formules à diverses substances élastiques ; nous ferons connailre, dans un autre article, les résultats curieux auxquels il parvient, P RAS RS C2 d'où l’on conclut Remarques sur les Sons que rend un même tuyau d'Orsgue rempli successivement de différens gaz ; par M. BioT. LA théorie des petites vibrations des fluides élastiques indique, qu'à température égale, la vitesse du son dans différens gaz doit être ré- ciproque aux racines carrées de leurs densités sous d’égales pressions ; et le même rapport doit subsister entre les tons de diverses colonnes gazeuses de longueurs égales, lorsqu'elles exécutent des vibrations so- nores de même ordre. Ce résultat, selon la remarque de M. Laplace, doit être modifié par la considération de la chaleur que les gaz déga- gent quand on les condense, et qu'ils absorbent quand on les dilate ; car, ces changemens, quoique frès-petits dans les vibrations $0o- nores, doivent toutefois donner aux variations de l’élasticité du gaz plus d’étendüe que n’en produiraient les variations de densité seules ; ce qui doit y accélérer la vitesse du son. Or, le dégagement et l’ab- sorption de Chaleur n'étant vraisemblablement pas les mêmes dans tous les gaz; on doit s'attendre que ces phénomènes influeront inéoalement sur les vitesses, et par suite sur le ton de chacun d'eux; mais, comme l'effet en est peu considérable dans l'air atmosphérique, n'étant à peu près que d'un sixième, il est également présumable qu'il doit être de même ordre dans les autres gaz. Cependant les physiciens qui ont essayé cette comparaison, en faisant parler un même tuyau d'orgue avec différens gaz, ont trouvé dans les résultats un écart considérable, Par exemple, entre les sous du gaz hydrogène et.de l'air atmosphé- rique, ils n’ont guère trouvé qu'une différence d'une octave, tandis (195 ) que, selon la théorie, la densité du gaz hydrogène élant + de celle de l'air atmosphérique, le rapport des sons devrait être celui de V/13 ou de 5,6 à 1 ; c’est-à-dire celui de s, à #7, M. Chladni, qui a bien remarqué ce fait dans son acoustique, s'est borné à signaler tout ce qu'il a de singulier, et je ne sache pas qu'aucun physicien en ait donné l'explication. Je me propose de montrer ici qu'il tert à ce que des colonnes gazeuses de diverse nature, vibrant dans un même tuyau, y forment des subdivisions inégales dans le même ordre de vibrations; de sorte que les sons qui en résultent, et que lon com- parait comme provenant de colonnes égales, résultent réellement d’iné- gales longueurs ; mais cette explication exige quelques préliminaires sur la manière dont les vibrations sont exécutées ou propagées dans des tuyaux d'orgue, tels que ceux dont on s’est servi pour ces observations. Tous les physiciens savent que, lorsqu'une colonne gazeuse entre en vibration sonore dans un tuyau cylindrique, sous une pression don- née, le nombre des vibrations qu’elle exécute par seconde peut se calculer théoriquement d’après la densité du gaz et la longueur des ondes sonores qui se forment dans le mode de vibration que l’on con- sidère; mais on peut encore parvenir au même but en écoutant le son rendu par le tuyau, et cherchant son unisson sur un monocorde tendu par un poids constant et connu ; car, connaissant ce poids, celui de la corde sonore, et la longueur de cette corde, quand elle vibre à l'unisson du tuyau, Le nombre des vibrations qu’elle exécute par seconde, peut se déterminer par les formules de la mécanique. Or, en opérant ainsi, on trouve que le son rendu par le tuyau est toujours un peu plus grave que la théorie ne le donnerait, d’après sa longueur et la vitesse de propagation des ondes aériennes qui s’y forment; ou, ce qui revient au même, pour obtenir d’un tuyau d'orgue, soit fermé, soil ouvert, un son déterminé, correspondant à un certain nombre de vibrations par seconde, il faut employer une longueur un peu moindre que la théorie ne le suppose : par exemple, si l’on veut un tuyau ou- vert, dont le son fondamental exécute 512 vibrations par seconde, ce qui répond à des ondes aériennes libres de 2 pieds de longueur, il faut donner à ce tuyau un peu moins de deux pieds de long. Cette différence tient, comme D. Bernoulli l'a fait voir, au mode d'ébranlement que l’on est obligé d'employer dans les tuyaux d'orgue, pour y mellre la colonne aérienne en vibration. Ce mode consiste à souffler par une fente fort étroite, presque paralièlement à leur lon- gueur , une lame mince d'air qui vienne se briser sur les bords tran- chans d’une ouverture pratiquée dans les parois du tuyau même, el que l’on appelle sa bouche. De là, il résulte que les premières couches de la colonne, qui seules recoivent l’ébranlement initial, ne sont im- médiatement agitées que dans les parties de leur masse, qui sont siluées Livraison de décembre. 26 1816. (194) près de l'embouchure, sur le chemin de la lame d’air, et le mouve- ment d'ondulation qui en résulte ne devient plein et régulier que lorsqu'il s’est propagé à une certaine distance ; au lieu que la théorie suppose les premieres couches pleinement ébranlées comme les dernières el avec Ja même régularité, IT suit de là, par exemple, que, dans le cas où la colonne aérienne se divise en plusieurs parties, qui vibrent séparément, en faisant entendre le même son ; la premiere division, voisiue de l'embouchure, qui seule participe à l'excitation irrégulière, ne peut pas avoir la même longueur que les autres qui sont ébranlées pleinement, quoiqu'elle exécute ses vibrations en temps égal; et, d'après le sens de la diflérence indiquée tout à l'heure, cette première partie doit être un peu plus courte que les suivantes, pour être consonnante avec elles, ce qui rend ces dernières plus longues qu’on ne le suppose par le calcul, d'apres légalité présumée des divisions. La chose étant réduite à ce terme, 1l est bien facile de la constater par une expérience directe; on prendra un tuyau à embouchure partielle, ouvert par les deux bouts; on chservera exactement le son fondamental qu’il donne, auquel cas la colonne aérienne qu’il renferme se divise en deux parties consonnantes entre elles et séparées par un nœud de vibration immobile ; puis, on enfoncera dans Le tuyau un piston bien juste, qui le transformeræ en bourdon, et l’on poussera ce piston jusqu'à ce que le son obtenu soit exactement le même que celui que donnait auparavant le tuyau ou- vert. Quand cela aura lieu, il est évident que le piston sera arrivé à l'endroit juste où le nœud de vibration s'était établi précédemment. Par conséquent, la quantité dont il est enfoncé et que l’on peut me- surer, fera connaitre la longueur de la portion de la colonne qui vibrait à plein orifice; et le reste du tuyau, depuis le piston jusqu'à l’'embou- chure, sera la longueur de Pautre portion consonnante à la première, mais ébranlée par un orifice partiel, Or, en faisant l'expérience, on trouve que cette seconde partie est toujours plus courte que l’autre, comme nous l’avons tout à l'heure annoncé. La différence est sur-tout considérable dans les petits tuyaux, par exemple, pour un tuyau de 25 lignes de longueur, ayant une ouverture de bouche égale en surlace à + d’une de ses sections transversales, les lon- gueurs des deux portions, consonnantes entre elles, sont l’une de 7 lignes el l'autre de 18, ce qui abaisse le ton: fondamental d’un pareil tuyau, dans le rapport de 18 à 12, ou de so/, à uf,; mais l'abaissement devient moindre à mesure que la longueur du tuyau augmente ;, et elle devient presqu'insensible quand il a plus de 4 pieds de longueur. Ces curieux résultats’ sont dus à Daniel Ber- noulli, qui les a constatés par l'ingénieuse expérience que nous venons de décrire, J'ai répété la même épreuve sur des gaz différens de lair atmosphérique, et j'ai trouvé que, pour le même tuyau, , RS (195) l'influence de l'embouchure y était différente, aussi bien que le rap- port des divisions consonnantes. Pour cela, j'ai pris une eloche de verre dont le sommet était percé ct muni d’un robinet bien travaillé, ayant un canal fort large. Je me suis procuré aussi un de ces petits tuyaux à piston mobile d’un pied de longueur, que les oroanistes appellenttuyau de ton, parce qu'ils servent à fixer et à comparer Île , ton auquel les différentes orgues sont accordées (1). J'ai introduit à frottement le bec de ce tuyau dans le canal du robinet, et le laissant ouvert, J'ai placé le piston et la tige dans la cloche; puis, j'ai enve- loppé l'orifice de celle-ci avec une grande vessie humectée et flexible qui, en se gonflant, offrait un espace au moins égal à la cloche elle- même, et en‘s’'affaissant permettait de manœuvrer le piston, en le pren- pant par sa tige. Cette vessie étant bien arrêtée sur les bords de la cloche, j'ai adapté au robinet une autre vessie pleine d'air atmosphé- rique, qui, élant pressée, a chassé cet air dans le robinet, de là dans le portevent, et enfin dans le tuyau qu’elle à fait parler. J'ai fixé le son en cherchant son unisson sur un orgue; cela fait, j'ai ôté la vessie adaptée au robinet; j'ai vissé celui-ci sur une machine pneumalique , et J'ai extrait fout ou du moins une grande partie de Flair que la cloche et l’autre vessie renfermaient, Apres quoi, ayant enlevé l'appareil, j'ai adapté au robinet une nouvelle vessie remplie avec le gaz que je voulais éprouver, et ouvrant la communication avec l'intérieur de la cloche et de l’autre vessie, le gaz s’est répandu dans toutes deux, en même temps que la première s'est aflaissée; mais, ayant fermé le ro- binet, et substitué une autre vessie pleine du même gaz, la quantité totale qui s’est répandue dans l'appareil, a sufli pour l'expérience. Alors, en pressant la vessie placée du côté du portevent, pour faire passer le gaz dans le tuyau, celui-ci a parlé, et l’on a fixé son ton (1) Ce sont des tuyaux de bois taillés sur le calibre des bourdons, et ayant leur portevent aminci en bec, afin qu’on puisse les souffler avec la bouche. Chaque tuyau a son piston bien juste, fixé au bout d’une tige divisée, qui indique ainsi de quelle quantité il est enfoncé. Pour graduer un pareil tuyau , on le fait d’abord parler en tenant son bout ouvert, et l’on fixe sur un orgue le son fondamental qu’on en tire. Je suppose que ce soit un w/ que j'appelerai w’,; alors, en fermant le tuyau avec la paume de la*main , il devient un bourdon, et donne pour son fondamental l’octave grave du son précédent, c’est-à-dire »7,. Cette observation faite, on en- fonce le piston graduellement, et la colonne aérienne devenant plus courte, donne des sons successivement plus aigus, parmi lesquels on trouve re, mi, fa, .... et tous les demi - tons intermédiaires. bn marque sur la tige du piston des divisions correspondantes à ces sons, et quand on veut étudier de ton d'un orgue, on cher- che sur le tuyau de ton l'unisson du tuyau d'un pied ouvert, que l’on marque éga- lement. On peut avec ce seul instrument répéter non seulement lexpérience de Daniel, Bernoulli sur les embouchures, mais encore la plupart de celles que J'ai rapportées, dans mon Traité de physique, sur les subdivisions des colonnes d'air dans les tuyaux. 1816. Journal de l'Insti- tulion Royale, C 196 ) fondamental en le comparant avec le même orgue que ci-dessus. On pouvait donc déja, par ce résuliat, comparer les sons rendus, dans le même tuyau, par l'air atmosphérique et le gaz employé dans l’expé- rience; mais ensuite On pouvait aussi déterminer l'influence de l’em- bouchure, en enfonçant le piston dans le tuyau jusqu’à obtenir ainsi un son de bourdon consonnant avec le premier. Or, en opérant de cette manière, j'ai toujours trouvé une inégalité entre les longueurs des colonnes consonnantes, la plus courte étant toujours située vers l’em- bouchure; mais la différence ‘étant sur-tout extrêmement considérable dans le gaz hydrogène, le plus léger de tous ; et, quoique diverses circonstances, particulièrement l’acuité du son résuliante du peu de longueur du tuyau, m'aientempêché de déterminer ie rapport précis des deux divisions, il était du moïns évident que leur inégalité était beau- coup plus grande que dans l'air atmosphérique. Ainsi, lorsqu'on fait parler un tuyau avec du gaz hydrogène, le son fondamental réellement ‘obtenu doit, par cette raison, être beaucoup plus grave que ne l'in- dique le calcul d’après la densité du gaz et son ressort; deux élémens qui, ainsi que nous l'avons vu, déterminent dans chaque cas la vitesse du son, et par conséquent celle de la propagation des ondes aériennes. B. ARS AAA SAS RS SAS Fusion des substances réputées infusibles, et découverte des métaux de la Baryte, de la Strontiane ct du Bore, par le D'. CLarkE, Professeur de minéralogie, dans l’université de Cambridge. > Le D'. Clarke ayant réuniet condensé, dans un petit réservoir et au moyen d'un appareil particulier, un mélange de gaz hydrogène et de gaz oxygène dans les proportions où ces gaz sont dans l’eau, a dirigé ce mélange, au moyen d'un tube très-délié, sur différens corps, ct l’a enflammé. La chaleur dégagée de ce mélange détonnant, s'éleva au-dessus de tous les degrés de chaleur produits jusqu'a pré- sent, et M. Clarke obtint par ce moyen les résultats suivants : 10, Le Platine, soumis à l’action de la flamme du jet de gaz dé- tonnant, fondit à l’insitant même. Des goutes de ce métal roulerent à terre; le Platine s'enflamma ensuite et brüla, comme fait un fil: de fer dans le gaz oxygène. 2°, La fusion du Palladium fut encore plus rapide que celle du Platine ; il fondit comme le plomb, ensuite il brüla avec de vives élincelles. ; 5°, La fusion des terres vint ensuite. La chaux puré, la magnésie, la baryie, la strontiane. la silice, l'alumine, furent fondues et vilrifiées, avec quelques circonstances particulières. (197 4. Le diamant brüla en 3 minutes. 5% L'or fut volatilisé à l'instant. 6°. Métal de la Laryte. Le D'. Clarke avait d’abord soumis la Baryte ure à l’action de la flamme de son appareil, et il Pavoit réduite à l'état métallique; mais par le conseil du D". Thomson, il a substitué, dans cette expérience, le nitrate de baryte à la Baryte elle-même. Il mit de ce nitrate dans une cavité creusée dans un charbon; le sel fondit et entra vivement en ébullition; alors on distingua, au mi- lieu du liquide bouillant des globuies métalliques qui se formoient et disparaissoient coup sur coup. La surface intérieure du charbon arut couverte d’une infinité de globules d’un métal pur, du plus vif éclat et de la blancheur la plus éblouissante : on les aurait pris pour des globules de mercure, où pour du platine le plus pur. Ces globules étaient excessivement petits; cependant on parvint à en détacher deux et à les mettre dans du napthe, pour être envoyés au D. Thomson. On n’a pas besoin de limer ces globules pour mettre à nu leur brillant métailique, parce qu'on a le métal dans son état le plus pur. 7°. Métal de la Srrontiane. Voici le procédé qui féussit le mieux. 1. Mèlez la Strontiane avec de l'huile à brüler. 2. Mettez cette pâte dans une cavité creusée dans un charbon. 3. Exposez-la à la flamme de l'appareil, jusqu’a ce qu’elle se réduise en une masse solide. 4. Ex- posez celle masse soiide, sur le charbon, à la même flamme, jus- qu'a ce qu’elle commence à fondre. Servez-vous de platine ou de pincettes de fer pour la soutenir. 5. Remettez-la sur le charbon et facilitez la fusion avec infiniment peu de borax; la masse sera vitri- fiée en partie. 6. Retirez-la du charbon avec des pincettes, et exposez- la de nouveau à la flamme, elle donnera enfin par la fusion un métat noir et luisant comme du jais : la lime mettra à nu un brillant mé- tallique égal à celui de. l'argent poli. | 9°.. Métal du Bore. Ce. fut le D'. Thomson qui suggéra au D'. Clarke, l’idée de décomposer l'acide Borique. Ce dernier prit du borax calciné; il le réduisit en poudre, y mêla un peu de char- bon et d'eau, et broya le mélange dans un mortier de porcelaine ; on chaufla ensuite le mortier, on fit évaporer l’eau jusqu'à siccité et le mélange se prit en une masse solide; on soumit cette masse à la chaleur la plus intense, en laissant sortir le jet détonnant en pleine hberté. Des vapeurs blanches annoncèrent la volatilisation des molé- cules métalliques. On arrêta le feu : on trouva sur le charbon une iufinité de crystaux agrégés qui brilloient aux rayons du soleil. Tout porte à croire que c'étoit la base métallique de l'acide borique, Ceile expérience laisse quelque chose à désirer. RAR AR RONA AS ASS SA 1816, (198 ) ÆApercu des genres nouveaux formés par M. Henri CAssiNt, dans la Jamille des Synanthérées (1). PREMIER FASCICULE. 1. Cartesia. Ce genre, de la tribu des vernoniées, a pour type une plante de lHerbier de M. de Jussieu, que je nomme Curtesia cen- tauroïdes. Calathide de fleurs hermaphrodites liguliformes. Péricline de squames imbriquées , surmontées d’un grand appendice foliacé, bordé de cils spinescents. Clinanthe fimbrillé, Cypsèle courte, tétra- gone, munie d’un bourrelet apicilaire calleux , dont les quatre angles se prolongent sur les qualre arètes de la cypsèle. 2. Carphephorus. Ce genre, de la tribu des eupatoriées, a pour type une plante de l'Herbier de M. de Jussieu, que je nomme car- phephorus pseudoliatris. Wne diffère guère du /iafris que par le clinanthe muni de grandes squamelles comme les calea, et par l’aigrette non plumeuse. : 3. Sclerolepis. Ce genre, de Ha tribu des eupatoriées, a pour type le sparganophorus verticillatus, Mich. Son principal caractère réside dans l'aigrette formée de cinq squamellules paléiformes, arrondies concaves, épaisses, cornées. 4. Adenostyles. Ce genre, qui sert de type à la tribu des adénos- tvlées, comprend les cacalia alpina, albifrons, leucophylla, Willd. 11 diffère des autres genres de cette tribu par l’hermapbhrodisme de toutes les fleurs de la calathide, et par l'aigrette composée de squamellules filformes. 5. Homogyne. Ce genre, de la tribu des adénostylées, a pour type le zussilago alpina, 1. 1 se distingue des autres genres de la même tribu par ses fleurs femelles dont la corolle est tronquée. Les zussilago discolor et sylvestris, Jacq. appartiennent à ce genre. 6. Ligularia. Ce genre, de la tribu des adénostylées, a pour type le cineraria Sibirica, TL; et il diffère des trois autres genres connus jusqu'a présent dans cette tribu, en ce que la calathide est radiée. 7. Paleolaria. Ce genre appartient à la tribu des adénostylées. Ca- lathide de douze fleurons hermaphrodites. Péricline cylindrique, de squames linéaires, unisériées. Clinanthe petit, nud. Cypsèle cylin- dracée. Aigretie de huit à dix squamellules paléiformes, lancéolées, aigues, membraneuses, munies d'une grosse côte médiaire. 8. Aguthœa. Ce genre, de la tribu des astérées, a pour type le 1 (1) Ces genres qui ne sont ici qu'indiqués, seront amplement développés dans la S$- nanthérologie que l’auteur se propose de publier incessamment, (199 ) cineraria amelloides , L. Voisin de l'aster et de l’amellus, il diffère du premier par le péricline dont les squames sont unisériées, et du second, par le clinanthe dépourvu de squamelles. J'ai observé, dans les herbiers de MM. de Jussieu et Desfontaines , une nouvelle espèce à feuilles alternes, que je uomme agathæa microphyllu. * 9. Lepidophyllum. Ce genre ; de la tribu des astérées, à pour type le conyza cupressiformis, Lam., et il est voisin du preronia. Ses carac- tères les plus remarquables consistent en ce que la calathide porte deux demi-fleurons, et que l’aigrelte est composée de squamellules nombreuses , multisériées, laminées, membraneuses, frangéés, 10. Bellidiastrum. Ce genre, de la tribu des astérées, a pour type le doronicum bellidiastrum, LU. Voisin du bellis et du bellium , il en diffère par l’aigrette composée de squamellules nombreuses, longues, filiformes , barbellulées. 11. Lagenifera. Ce genre, de la tribu des astérées, comprend le calendulu magellanica, Wild. et le bellis stipitata, Labill. Son prin- cipal caractère réside dans la cypsèle lagéniforme , comprimée, pro- longée au sommet en un co! qui ne porte point d'aigrette. Les fleurons sont mâles. 12. Brachyscome. Ce genre, de la tribu des astérées, a pour type le bellis aculeata, Labill. Les cypsèles comprimées, et munies d’un rebord membraneux denticulé, portent une aigrette de squamellules filiformes, aigues , très-courtes, nullement barbellulées. 15. Elytropappus. Ce genre, de la tribu des inulées , a pour type le gnaphalium hispidum, Wild. I diffère du‘graphalium par l'aigrette qui est double, l'intérieure longue et plumeuse, l’extérieure courte, formant une gaine membraneuse, campaniforme, imitant un calice, .dont le bord est sinué. 14. Cladanthus. Ce genre, de la tribu des anthémidées, a pour type l'anthemis arabica, 1. Péricline unisérié. Demi-fleurons neutres. Clinanthe conique, garni de squamelles et de fimbrilles. Base de la corolle prolongée en capuchon emboitant l'ovaire; chacun de ses lobes surmonté d'une corne, 15. Gymnocline. Ce genre, de la tribu des anthémidées, comprend le chrysanthemum macrophyllum, Waldst. et l'achillea pubescens , L. Voisin du chrysanthemum et de l’'achillea, 11 diffère du premier par ses demi-fleurons, semblables à ceux de l'achillea, et de celui-ci par la nudité du clinanthe,. 10. Clomenocoma. Ce genre, de la tribu des hélianthées, section des tagélhinées ; a pour type l'aszer aurantius, L., et pour principal caractère une longue aigrette de dix à douze squamellules laminées, divisées chacune en trois branches, chaque branche se sous-divisant eu deux rameaux filiformes, barbellulés, Calathide de fleurons herma- 1816, Annals of philosoph., noy. 1816. ( 200 ) phrodites et demi-fleurons femelles. Péricline de squames imbriquées, portant chacune une grosse glande allongée. Clinanthe fimbrillé. 17. Piilostemon. Ce genre, de la tribu des carduacées, a pour type le serratula chamæpeuce, X. I diffère du cérsium par le péricline non épineux, des serratula et stœhelina par l’aigrette plumeuse, du suussurea qui est de la tribu des carlinées. Les filets des étamines élégament plumeux, forment son caractère le plus remarquable. 18. Volutaria. Ce genre, de la tribu des centauriées, a pour type le centaurea lippii, L. 11 diffère des autres genres de cette tribu par la corolle hérissée de longs poils, et dont les lobes sont roulés en dedans en volute, et par l’aigrette composée de squamellules paléiformes, cour- tes , spathulées. 19. Cyanopsis. Ce genre, de la tribu des centauriées, est voisin du volutaria, et a pour type le centaurea pubigera, Pers. La cypsèle, munie de dix à douze côtes régulières, porte une aigrette aussi longue qu’elle, composée de six rangs de squamellulesimbriquées, paléiformes, spathulées, denticulées. 20. Prerotheca. Ce genre, de la tribu des lactucées, a pour type l'andryala nemausensis, Vill. Analogue au crepis par le péricline double, et à l'azdryala par le clinanthe fimbrillé, il diffère de tous deux par les cypsèles marginales non aigretlées, courtes, arquées, munies sur la face intérieure de trois à cinq ailes membraneuses. SARA SAR ASS SIREN | Expérience sur la flamme, par M. Oswozp. 1°. Prenez un morceau de gaz métallique, d’une finesse convenable qui ait, par exemple, 64 ouvertures par pouce carré, où davantage: : servez-vous-en pour couper la flamme d'une bougie par le milieu ; la partie supérieure de la flamme disparaitra totalement, mais la partie inférieure n'aura rien perdu de sa forme, de sa grandeur, ni de son intensité. Regardez ce tronc de flamme de haut en bas, au tra- vers du tissu métallique, vous y découvrirez un anneau lumineux très-mince, environnant un disque obscur, dont la mèche occupe l'axe. On est donc forcé de conclure que le segment inférieur de la flamme d'une bougie, se réduit à une couche infiniment mince de flamme véritable, et que celte surface lumineuse a la forme d'une coupe arrondie autour de la mèche, à laquelle elle se réunit par en bas : l'intérieur de la coupe -est remph de cire en vapeur. 2°. Le courant de cire en vapeur continue à traverser la toile mé- tallique; allumez-le et vous verrez renaître la partie supérieure de la flamme; les deux segments de la flamme seront séparés l'un de l'autre par un intervalle sensible. La surface lumineuse du segment Cort) supérieur, vue par dessus, présenicera la forme d’une coupe renver- sée, dont l’intérieur est rempli de cire en vapeur. À 5°. Coupez la flamme d'une bougie avec un morceau de toile mé- tallique plié en deux. Allumez le courant de vapeur en même items entre les deux moitiés du tissu el au-dessus, vous aurez alors une flamme coupée, non plus en deux, mais en trois. Le segment du milieu aura la forme d’un tube court, à travers le- quel s'élève le résidu de vapeur. Ce tube cependant n’embrasse pas toujours le contour de la colonne de vapeur ascendante; quelquefois il se fend et s’entr'ouvre dans le sens de sa longueur, alors on voit que son intérieur n’est pas plus lumineux que l'air avec lequel 1l est en contact. j ARS AS ASS ES Mémoire de Géométrie aux trois dimensions , par M. HACHETTE. L'AurTeur s’est proposé de réunir dans ce Mémoire les propriétés de l'étendue qui peuvent être démontrées par la synthèse, et d'exposer une nouvelle théorie, pour construire géométriquement 1° la tangente à une courbe en un point donné; 2° le rayon de courbure au même point; 5° le plan osculateur, si la courbe est à double courbure. Méthode synthétique des tangentes. LA courbe proposée peut être un fil plié arbitrairement , et quelque soit son contour, on détermine ses tangentes par la méthode suivante : On place cette courbe sur une surface régle, c’est-à-dire engendrée par une droite mobile, et non développable; la courbe et deux droites prises arbitrairement sont les directrices de la droite mobile. La droite de la surface réglée, menée par le point donné sur la courbe, coupe les deux droites directrices en deux points ; et les deux plans tangens à la surface en ces points sont déterminés. ( Foyez le supplément à la géométrie descriptie de M. Monge, par M. Hachette, art. 56, 57, 58.) Un troisième plan, mené par la même droite, touche la surface réglée en un point. Ayant construit ce point par la méthode exposée dans le supplément cité, on a, suivant une droite d'une surface Bulée , trois plans tangens et trois points de contact sur cette droite; donc lhyper- boloïde a une nappe qui touche la surface réglée suivant cette droite, est déterminé (art. 58 du supplément ). Le plan tangent à cet hyper- boloïde, mené par le point donné sur la courbe, contient évidemment la tangente en ce point. Si la courbe est plane, l'intersection de son plan et du plan tangent à l’hyperboloïde, sera la tangente demandée ; si la courbe est à double courbure, on la placera sur deux surfaces réglées, dont chacune aura pour directrices de la droite mobile, la courbe donnée et deux droites prises arbitrairement. Livraison de décembre. 27 / = SRE 1016. MarTmÉMATIQUES. Société Philomat, Novembre 1816, ( 202 ) Coroïlaire. Une courbe quelconque peut être considérée comme l'intersection de deux surfaces réglées, et les deux systèmes de nor- males à ces surfaces menées par les points de la courbe, sont déterminées. On vient de construire la tangente en un point donné sur son périmètre; pour déterminer son ceréle osculateur au même point, il est nécessaire d'ajouter à ce corollaire les trois propositions sui- vantes, dont la première a déjà été insérée dans ce Bulletin, page 88, Juin 1816. Première Proposition. La normale en un point d’une courbe qui résulte de l'intersection d’une surface et d’un plan, est la projection orthogonale de Ja normale à la surface au même point sur le plan de la courbe. Deuxième Proposition. Lorsqu'on projète les droites d’une surface réglée sur un plan, les projections orthogonales de ces droites sont tangentes à une même courbe, et les droites touchent le cylindre qui a cette courbe pour section droite. Les plans tangens à la surface cylindrique sont aussi tangens à la surface réglée aux points de contact des. droites de cette surface réglée et da cylindre; car chacun de ces plans passe par une droite de la surlace révlée, et par la tangente à. la courbe qui est le lieu des points de contact des droites de la surface réglée et du cylindre. . Troisième Proposition. Le plan de la section normale d'une sur- face, qui passe par uue normale N à cette surlace, coupe toutes les autres normales N', N'', N'".. en des points qui forment une courbe; l'intersection de cette courbe et de la normale N déterminent le centre et le rayon de courbure de la section uormale proposée. ; De ces trois propositions, on déduit une démonstration synthétique du théorême de Meusnier, et la construction géométrique du cercle osculateur d’une courbe donnée. Méthode synthétique pour déterminer les cercles osculateurs d'une courbe. UxE courbe étant l'intersection de deux surfaces S, S, auxquelles on sait merfér des normales, chaque point de celte courbe est le sommet d'un angle trièdre, formé par la tangeate à la courbe, et par les normales aux surfaces S, S’. Que l’on concoive, dans les plans menés par cette tangente et les deux normales, les sections de ces plans et des surfaces S, $', et par ces. sections, les deux sy stèmes de nor- males aux mêmes surfaces S, S'.Ceséections normales ont, pour le point donné sur la courbe , des centres et des rayons de courbure qui se cons- truisent géométriquement (5.% proposition ); le cercle, Ostulateur de la courbe, au même point, est lintersection de deux sphères, qua ont pour centres et pour rayons, les centres el les rayons de cour- pure des sections normales ( Théoréme de Meusnier )- D TABLE DES MATIÈRES. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Mémoire sur Pordre des mollusqiés ptérodibranches; Sur plusieurs espèces nouvelles d'animaux mam- par M. H. de Blainville. Page 28 mileres, de l'ordre des rumipaus; par M. H, de Sur une nouvelle distribution des classes des crustacés, Blainville. 73 des myriapodes el des arachnides ; par M. le doc- Quatrième Mémoire sur les mollusques, de l'ordre teur Williams Elford Leach. 31 des eyclobranches; par M. H. de Blainville. 93 Troisieme Mémoire sur les auimaux mollusques; sur Prodrome d'une nouvelle distribution systématique da l'ordre des polybranches ; par M. H: de Blainville. régne animal; par M H. de Blaiuville 109 5r Sur une feunue de lu race hottentoie; par M, H. de Sur le Daim noir ; par M: Fréd. Cuvier. 72 Blainville. 103 BOTANIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Extrait d’un Mémoire de M. Henri Cassini, coucer- Observations sur le farchonanthus camphoratus ; par nant l'influence que l’awortemeut des étamines pa- M. Henri Cassini. 127 raît avoir sur les périaniies. 58 Sur une nouvelle famille de plantes (les boopidées ); Observations sur les feuilles du cardanrine pratensis; at M. Henri Cassini, 160 > mn » par M. Henri Cassini 71 Apercu des genres nouveaux, formés par M. Heury Note sur le cambium et le Liber; par M. Mirbel. 10 Cassini, duus la fanulle des synanthérées 1,5 5} ° 2 MINÉRALOGIE ET GEOLOGIE. Sur les substances minérales, dites en masse, qui ser- métallif res de la Saxe; par M. Bonnard, ingé- vent dé base aux roches volcauiques; par M. L. nieur des mines. 155 Cordier. 5 Analyse chimique de plusieurs minéraux. 174 Sur la montagne de sel gemme de Curdonne en Es- Sur la succession des couches qmi cobstituent le fond pigue; par M. L. Cordier. 57 de Ja valiée du Khône, daus les environs de Ge- Sur les gypses de transition des Alpes; par M. Bro- pive; par M.F. Sorel L'uval, 177 chant de Villiers. 61 Sur la réunion de lalepidolithe avec l'espèee du micas Sur la succession des roches primordiales dans la vallée prouvées par la comparaison des lorces polarisantes > di fercck au Caucase; par MM. de Engelbart et pur M. Biot. 158 F. Perrot. 6ÿ Sur la sodahte du Vésuve; par M. le comte Duuim 170 Note sur les mines d'or de lAfrique-Occidentale. 70 Borkowski. Sur Les différences minéralogiques et géologiques des None sur la structure du vallou du Locle. 180 roches rantioides du Mout-Blane, etc., et des Fusion des substances répuites inlusibles £ d'couverte vrais granits des Alpes; par M. Brochant, 87 des métaux de la baryie, de la strontiane ct du Sur uu aouve emeut de calcaire d'eau douce pres bore ; par le docteur Clarke, professeur de minéra- de Montpellier ; par M. Marcel de Serre: 153 logie , duns Pumversité dek ambre. 196 3 par M. Osweold. 200 Essu gévgnostique sur l'Erzgebirge ou montagnes Experience sut Ja flarnime; k CHIMIE. Mémoire sur la gomme d’ohivier ; par MT. Pelletier Recherches sur l’acide prussique ; par M. Gay-Lussac. le: 15 135 Recherches sur l'acide pruséiques par M. Gay-Lussac. Nouveau moyen de purifer le platine. 13ÿ A rüele troisième ; de l'acide chlurocyanique: 45 Exp ricnces sur le gaz hydrogene phospboré; par M. Des combinaisons de l'acide hvdrocÿanique avec les J'homas Fhomson. . ah 155 bases ; jar M. Gay-i.ussac. 53 Sur la décomposition des terres et la revivificanion des Exunies de la mabère huilense des chimistes ho]lan- niélaux qui leur servent de base; pur M: Clarke, dus; par MM Robiquet et Colin. 92 pro efseur de muinët idogie À lPuniversité de Cum Sur les counbinaisons de. l'azote avec l'oxygène; par bridec. ñ 156 M. Gav-l ussac- ya. Observations sur quelques combinaisons. de l'azote Mémauire sur les combinaisons du phosphore avec avec l’oxygne, par M. Duloug, 159 145 as Note sur le métal appelé tantale. Foxysènes; par M. Dulong. # (ago) : PHYSIQUE ET Addition à l'arücle sur la distribution de la chaleur daos les corps solides, inséré dans le ouméro du mois de juin 1815, p. 85; par M. Poisson. 11 Mémoire sûr la Hbrauon de la lune; par MM Bou- vard et Nicollet. 13 Sur la loi de Newton. relative à la communication de Ja chaleur ; par M. Bior. 21 Expériences sur les anneaux colorés qui se forment par la réflexion des rayons loniieux à la seconde surface des plaques épaisses ; par M. Pouiller. 25 Mémoire sur l'écoulement des Auides par dès orifices éb mintes parois, et par des ajutages appliqués à ces orifices; par M. Hachette. 42 Note sur le développement des forcesmolarisantes par Ja pression. { Extrait de quelques lettres de MM. Brewster et Secheck à M: Biot ;. 49 Expérience sur Ja diffräction ; pur M- Arago. 56 Recherches sur là diffraction de la lumière; par MM. Pouillet a Biot. 60 Sur l'application des gazes ou iissus métalliques aux lampes, pour prévenir les explosions dans les mines de houille ; par M. Humphry-Davy. 65 Résultats d'expériences faites avec la lanterne de sû- relé de M. Davy; par M. Baillet. 67 + Nouvelles épreuves sur la vitesse iuégale avec laquelle ASTRONOMTE. l'électricité circule duns divers appareils électromo- teurs ; par M. Biot. 102 Sur le jeu des anches ; par M. Biot. 106 Nonxelle expérience su É effets du galvanisme. 112 Comparaison du sucre et de la gomme arabique dans leur action sur Ja lumière polarisée; par M. Bior. 125 Nouveaux phénomènes d'attraction et de repulsion , observés par M. Dessaignes. 138 Construction d’an colorigrade; par M. Biot. 144 Second Mémoire M. Hachette sur l'écoulement des Auides par des orifices en minces paroïs et des ajutages cylindriques où coniques. 156 Observations qui prouvent l'indépendance absolue des lorces polarisantes qui, font osciller a lumière, et de celles qui la font tourner ; par M. Bot. 161 Exposé de quelques expériences et de vues nouvelles sur la flamme; par M. H. Davy. 103 Sur la longueur du pendule à secondes; par M. La- place. 179 Sur la déperdition de calorique qu’occasionne le rayon- nement des corps vers le ciel. 179 Remarques sur les sons que rend un même tuyau d'orgue rempli successivement de différens gaz; pc M. Biot. S 192 MATHÉMATIQUES. Sur le calcul des variations relativement aux intégrales roulüples, par M. Poisson. 82 Sur les plans osculateurs et-les rayons de courbure des lignes pluves ou à donble courbure, qui ré- sultent de Fintersection de deux surfaces; par M. Hachette. 88 Sur uve propriété des équations générales du mou- vement; par M. Poisson. 10) Propriété curieuse des fractions ordinaires. 112 Démoustration d'un théorème curieux sur les nom- bres ; par M. À. L. Cauchy 133 ANATOMIE ET Extrait d'un rapport fait par M. Hallé , sur un Mémoire de M. Mangeudie, relatif à la dégluti- tion de l'air. 46 Mémoire sur la variation des constantes arbitraires , dans les questions de mécanique; par M. Poisson. 740 Supplémert à la théorie analytique des probabilités ; par M. Laplace. 152 Des tangentes réciproques d'une surface; par M. Ha- ” chette. 162 Sur la transmission du son à travers les corps soli- des; pur M. Laplace. 3 199 Mémoire de géométrie aux trois dnuevsions ; par M. H aclicrte. ZOI PHYSIOLOGIE. ; Mémoire sur les propriétés nutritises des substinces qui ue contiennent pas d'azote; par M. F. Ma- gendie. 137 MÉDECINE ET SCIENCES QUI EN DÉPENDENT. Observations de médecine; par M. Rallier. 73 Nouvelles expériences et observations sur les rapports qui existent enire le systéme nerveux et le systéme sanguin; par M. Wilson Philip. 104 Note sur les gaz intestinaux de Phomme sain; par M. F. Magendie. - 12) Etat de la vaccine en Angleterre. 140 Fin de la table des matières. ERRATA. Page 21, ligne 26, calorique raïsonnant, /ésez rayonnant. La feuille x6 finit par la page 112, et la feuille 17 cowunence par 121 ; il n’ÿ a cependant point de lacune , c’est une faute typographique. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. ANNÉE 1817. 27 RS PARIS, IMPRIMERIE DE PLASSAN. LISTE DES'MEMBRES!': | DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE, | | AU 1°. MANYIER [18170 : | D'APRES L'ORDRE DE RÉCEPTION. NO DES, Dates de Réception. NO. MS, Dates de Réception. ae Lu Membres émérites. MM. ie MM. CBROCHANT ....... 2 Juill. 18or. BERTHOLET ....... | 14 Sept: #703. 4 ee k LE _ IV Val .: EE 2e LAMARER) 2 R.-1 |N2Sep 70 cu nn ce 17 se AE MoneréL 0e .… | 28 sept. 1795. HÉNAR DEEE. MIT lEVIERTO0S ÉTADMC ESRI Tee 10 août 1794 Me ANT & PA es | DucnEsnE. ....... | 12 janv. 1797. Ci Hi FL MEN APCAGES MANN 17 déc. 1802. 7AY-Lussac:....: Fe Fee SF CORREA DE SERRA. | 11 Janv. 1806. DÉS SAT ET NE ral 44 TonNnELLIER. ...... | 51 Juill. r704. D'A HRÉIS MONS SE OLU Du RS Giccet-Laumonr. | 28 mars 1795. ee ne) ARE ne ZAR DELEUZz ML. LE... . [-22 juin 48or.- fev AIS RAS Ta AU | CR NES Pa Et eh 14 mai 1808. | BRET-LES sms ei4 RATS F 700: ASS RE E F; Ta CHapTAL.......... Jfar juill 27984 RAD pres te a z 2 N'YSMENS Re tee d. Membres résidans. ver TUE Te SIDVESMRE.- 0] 10 .d6C: 1788. | ROARD:. +. Id. BRONGNIART ...... Id. CHEVREUL . ..... 14. | VAUQUEDIN ES... 9 nov. 1789. || PuIssANT ....4.. | 16 mai 1870. HALLE Libre r4 Sept. 1793. | DESMAREST *..... 9 févr. 1811. | PRONY.. 4.450246 0l 28 sept. 17034. MGUERSENTS 00 Q Mars 1811. | LACRONS Te RER 18/déC-1708 0 IMBAILIE re HAT 14. BOSCH AIRE 1? A 12 janv. 17042, BLAINVIELE . - 20 févr. 1872. _ GEOFFROY-ST.-Hi- PARER. eee Me 14 MATS 1012. L'ATRIE PRES Le: AE Id. D'ULONC ANR 21 Mars 1812. Cuvier ( Georg.) ..-| 25 mars 1705. | BonnarD........ 28 mars 1812. DUMÉRIEL er MCE 20 août 1790. MAGENDIE.. ...... 10 avril 1813. DARREV. . CRE Ce PSP GO NIET CAS IRL SC 5 févr. 1814. PASTEMRIES CEE" 21mars 17074 ESUEUR: HE E. 12 MAIS 1814. MRÉMERS.L ET 20 août 1797: | MoxTÈGRE. . .... 9 avril, 1814. L'AGFPEDE.-- 200): juin 17q8.1Caugay fils... .... 51 déc. 1814. BUTLER. CRC 14 févr: 1000. | 'CLÉMENT ....-... | 13 janr. 1816. DEGANDOLLE. . .... SyOCt. 7000. LÉMAN.. 5 TÉMO1OS BIO. ere ote AErbe | Co fGhr. Li Sdt. CASSINI (Henry À 17 id, [ LISTE DES CORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. NÔOMS rr RÉSIDENCES. NOMS ET MI. GEOFFROY ( ViLLENEUYE ). Danprapas 0. CHAUSSEE AE REVAIT Bontinne EPP NS RRRRE VAN Mons- ti AE NaR Rae VAE EEE 22e Lee Eee CHANTANT RE Eee RAMBOUR CE UN Nréoras 2142 JAUNES EE Re ere de ne D'ÉTREURE SEM ne CIE UsTeRiE : . . !. ROC NS RS MI En AU MEvrEReEs M Een t SCRAMEISSER . . . .. ECS LI RETMARUS ee HEGTA NS Red ne de te pe Gosse. . 5 see e.« ms 'ele;,e'e e'= 1e Giior...:.. IREDENAT SELS AE Re Se RISOHERN SL MANU BODCHER SL LIVARTANUPX NOTES UE ERA Boissez pe Monvizze. ... FAR ON AMEL 21 tue Broussoxer ( Victor. Lam (P.-Aimé)...... 2 DE SAUSSURE. - 2 el Vagsanr-Eaypis. LL: Boniva ss MIEL Pari Piesre)n ss cel BLumenraen. :..:.. 11. FHERMSTAEDE : : ..- : : Coquesert (Ant.) ...... Camper ( Adrieñ)...... MOND..,, VAS RES LUE RETIRE Pauissor DE BeAuyois.._. SCHRRIPERS à LR en SE Scawarrz . 2h Vavcnen.s PRE en TE Vôures int OT H. Davy. ARE LE Hericant-Teury... ni! Coimbre. Arnay-le-Duc, Bruxelles. Pavie, Besancon. Cérilly. Caen. Gentve. Zurich. Bruxelles. Nice. Hambourg. 14. Strasbourg, Genève, Vanloo. Nismes,. Moscow. Abbeville, Béfort. Florence. Montpellier. Ca en, Genève. Turin, Id, Naples. Gottingue, Berlin. Amiens. Franeker. Madrid, Vienné,. Stockholm. Genève, Londres. Ld. M BRissSon Ati nen Cosruz LAN ERS sum GORDIER MANQUE rare SCHRPIBER ME AMER à à DaDuN: eee eur Freuntau DE BELLEVUE.. BARON ARE LENS UPS SavaREsI PAVONTS ae du te ee BROTERO 2. 4e SOEMMERING . . l. 1... Pasro De LLAyE BREDISSON NEC RANZER LRU a Ur ane DESGTANDS Mer tn DADRULSSON ee. 22 IVARDENS RS. 2 GÆRTNER IS 0.2.1 GIRARD . CHLADRES 1.2. 43. SMS Lamouroux......2...1: Freminvizze (Christoph.) Bararn Poy-FEré DE Cire.:... Marcez DE SERRES. .... DESVAUL 0 MCE RER E BAZOcHE Re RUE RUE Russo... Bicor ne MorocuExs.... TRISTAN: A RL Re DEsanens ,. 1. AuGusre Saint-HiLairRe. ALLUADR:. sit sac 0 Ga LEON DUrOUR..: 2 20e De, GRAWENHORST.. . .. REINWARDT. ..:. DürROGREE. Li. L.02 + mr mu me y RÉSIDENCES. . Chälons - sur - Marre. Le Mans. La Rochelle, Naples. Madrid. Coimbre, Munich. Madrid. Falaise. Nuremberg. Rennes, Toulouse, New-Yorck, Tubingen. Alfort, Wittemberg, * ae, Brest. Angers. Dax. Montpellier, Poitiers, Se ez. Nice. Orléans. 14% Emptinnes, prés Licse. Hana l, Vendôme. Londres, Orléans. Limobes. F Saunt-Sever, Breslau. Amsterdanr. Charrau , prés €Chäteru- Re naud. NOMS :r RÉSIDENCES. NOMS #er RÉSIDENCES. MM. MM. D'Auperarp DE Fenussac. GasC. RAA ne es ARE CHARPENTIER. -.-- 22.0 Bex. Picor pe La PEyrouse.. Toulouse, Le 1CLERG IEEE Laval. Korea Berlin. D'Homwseres-Virmas, ..... Alais. NrnrERME rs MERE ES Etampes. JAGOBSON: 2eme cu ee Copenhague. Waiciams Ezrorn Leacm. Londres. MoxTEIRO -.-..... Freyberg. FREYCINET AE ASS LEE MRLES GT Angers. | Aucuste Bozzi Granxvizze Londres. VoGen nr Ne n tata ae Munich. BERGER....... MANS AE Genêve. Apams (Williams)...... Londres. Moreau DR JONNÉS...... Martinique. DERRANGE See LL Sceaux. COMMISSION DE RÉDACTION DU BULLETIN, POUR 1817. MM. Zoologie, Anatomie et Physiologie ANDRE NN ESS etre ae 2.0 BLAINVILLE (H--DE)): 7 B°1Ve Botanique, Physiologie végétale , Agriculture, Économie rürale.. MIRBEL................ B. M. Minéralogie, Géologie........... BRONGNIART (Alexandre). A. B. Chimie et Arts chimiques...... NUCHEMREUD Re co Lretal C. Physique et Astronomie.......... Bion rerrtee brcrerth B. IMarhémanques eee ere liel "CHAOISSONE EC rE re Bbrevec P. Médecine et Sciences qui en dé- DENTELLE REC Don ba dt Macennie..".......... F. M. Secrétaire de la Commission. ....,.Biziy....B-. Nora. Les Articles ou Extraits non signés sont faits par les Auteurs des Mémoires. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DAENOPIANRNMS: Rs dd Sur les racines imaginaires des équations ; par A. L. Caucuy. Je me suis proposé d'établir, par une démonstration directe et simple, la proposition qui sert de base à la théorie des racines imaginaires, et qu on peut énoncer comme il suit : Théorême Ier, &j l'équation n— 2 {:) Apr: ed es PÉREREE ET z Ha =0 I 2 D—1 un n'a pas de racine réelle, on pourra toujours y satisfaire en prenant pour x une expression de la forme, (2) x =r(cos. pEy —:isin. ?; ou, en d'autres termes, on pourra trouver pour * et @ un systéme de valeurs réelles qui vérifient en méme temps les deux équations # n i 4 Tr Cos.7@+a r COs.(7—1)p+....+a T COS. +a —=9 I L' CG) s ; nt . À Tr Sinr7p+ar sin. (71—1)p+....+a r Sin. @® —0: L D—I La démonstration de ce théorême est fondée sur les deux lemmes suivants : Lemme Ier, Soit f (y) — o une équation dont y — b représente une racine réelle, mais qui ait une seule racine égale à b, on pourra toujours attribuer à 6 une valeur assez petite, pour que, V étant égal ou inférieur à 6, l’une des deux fonctions {(b + v), {(b—v) soit cons- tamment positive, et l’autre constamment négative. En effet, puisque f(b)—, si l’on développe f (bÆ») suivant les puissances ascendantes de », on aura une équation de la forme (4) J@ Er) = EBr+C DD 124 =HBr GE Sr+ ## B n'étant pas nul, attendu qu’on suppose une seule racine égale à 3. Or, » venant à décroîitre, le signe du second membre de l'équation (4) finira par dépendre uniquement du signe de son premier terme + B»; et par Livraison de janvier. 2 Maruémariques. Académie Royale des Sciences. 13 décembre 1816. GS à suite les signes des deux fonctions" f (b + »), f(b—») finiront par être respectivement égaux à ceux des quantités + Br, —B ». Donc, etc. Lemme Jle. &2f(x,y)=o désigne une foncrion rationnelle et entière d’x et d'y, et que pour une certaine valeur de x l'équation Ÿ (x, y) — 0 résolue par rapport à Y'fournisse plusieurs racines réelles inégales; x venant à crotfre où à décroitre par degrés insensibles, les racines réelles de l'équation varieront elles-ménres par degrés insensibles, sans qu'aucune d'elles puisse disparaître, à moins que préalablement l'équa- tion n'acquierre des racines égales. En effet supposons due pour x— a, l'équation (x, y), — 0 admelle plusieurs raéinés réelles inégales dont: l'une soit y = 4. On pourra (lemme premier ) assigner à 6 une valeur assez petite, pour que, » étant égal ou inférieur à 6 sans. être nul, l’une des deux quantités. f(a, b+» f (a, b—» ) soit constamment positive et l'autre constamment négative. . De plus, » ayant une semblable valeur, on pourra toujours attribuer à æ une autre valeur assez petite, pour que, étant égal ou inférieurà «, les trois quantités J{a—=u;b#r), fa; b+v), (a +u,b =») soient, de même signe, et qu'ilen soit encore de même des trois suivantes J{a—u,b—r), f(a,;b—»), f(a +u,b—7r). Cela posé, il est clair 1°. que f(a—u,b+»)et f(a—u, b—v) seront de signes contraires; 2°, que f (a+, b+»)etf (a+, b—7%) seront égalemtnt de signes contraires ; d’où il suit que, z étant ésal ou inférieur à «, chacune des équations + Ffa—u;y)}=0o, fa+u,;)—o, résolue par rapport à 7, fournira une racine réelle comprise entre ;les limites y —b—», ÿ=b+», Ainsi, ayant une valeur très-pelite, pourvu gu’eblle soit’inférieure à 6, on peut assioner à & une valeur telle que, æ. venant à croître depuis a jusqu'a a+«, ou à décroitre depuis a.jasqu'à a—& l'équation 7 (#,7)—o, résolue par rapport à y, conserve. loujours une racine réelle comprise entre les limités b—»,.b +7», c'est-à-dire, une racine qui ne diffère pas sensiblement de 2; ce qui suffit pour élablir le lernme ‘énoncé. Comme on n'altère pas la forme de l'équation f(x, y )—0; en y chan- 1 su FE C geantxen —, on doit en conclure que le lémme 72 subsiste dans le cas même où la valeur de x représentéé par & devient infinié; et l'om : (a 3 LEA € \ , peut assurer que, si pour — —0,ou x =, l'équation f( x, y)=0 réso= T lue parrapport à y fournit plusieurs racines réelles et inégales, lamême (7) | équation pour de {rès-pelites valeurs de & inférieures à une certaine Ji- mite &, ou, ce qui revient au même, pour de très-grandes valeurs de x su- périeures à la imite =, admettra autant de racines réelles fort peu dif- férentes des premières. Lorsque l'équation / (x,3)—o est du degré 7 par rapport à y, elle ne sauroit admettre » racines réelles différentes de valeurs , que dans le cas où elle n’a pas de racines égales. Si donc, pour + —v, elle a en eflet # racinesréelles différentes ; et qu’en faisant varier + par degrés insensibles, on finisse par faire disparaitre une ou plusieurs de ces racines; puisque dans l’intervalle ces racines elles-mêmes varieront, par degrés insen- sibles, sans qu'aucune puisse disparaïlre avant que l'équation n'acquierre des racines égales, 1l est clair que dans le même intervalle une certaine valeur de x aura déterminé une réduction dans Je nombre des racines réelles, en amenant l'égalité de deux ou de plusieurs d'entr'elles. Venons maintenant à la démonstration du théorème premier. Démonstration. Sidans les équations (5) on fait cos.@ —s, elle pren- dront la formé (5) fa (re s) 10, L TL ==) 4 ns) to) Aa (735); fa: (rs), désignant deux fonctions rationnelles et entières de retdes, l’une du decré y, l’autre du degré 7 — 1; et il suffira évidemment de prouver que, dans le cas où l'équation (1) n'a pas de racines réelles, on peut satisfaire aux deux suivantes (6) fiber s)—0, Jai (rs) =0, par un même systême de valeurs réelles de r et de@, ou, ce qui revient au même de ret de s, s — cos. étant compris entre les limites Æ 1. Or, la supposition 7 — © réduit les équations (5) à celles-ci : (7) : cos. 7@ —0, Sin 277 Pl \o: Ces dernières fournissent respectivement pour cos. @ —s, la première 7 racives réeiles inégales, savoir, C2 37 2n—5)7r 27—1)x (8) s—cos.—, “cos 2, : :s2Ecos.l L ; Sa netn)e ; 2n 2/1 211 211 et la seconde 7 3 racines réelles pareïllement inégales, savoir, (ri) ... S— COS. ; (9) cos. 5l .s pit $ — COS. — COS 9 n ? 11 LL indépendamment des deux valeurs comprises dans la formule ( 10) Sn Le d Ç8,) d'où il suit que, pour le cas der —% , on salisfait à l’équation f, (r,s) = 0 au moyen des valeurs de s données par les formules (8), et à l'équation L (1—s2)"/n1(7,s)—=0: ou, ce qui revient au même, aux deux sui- 1 vantes (1—s2) —0,/n—1(r,s)— 0, par les valeurs(9)et(r0);savoir, : à l'équation (1 — #2) — 0 par les valeurs (ro)seulement, et à l'équation Jai (r, s)=0 par les valeurs (9). On doit en conclure ( lemme 2) que, pour de très-grandes valeurs de r supérieures à une certaine limite R, les équations (6) resolues par rapport à s doivent respectivement fournir, la première 7 ravines réelles très-peu différentes des valeurs (8), et la seconde 3 — x racines réelles très-peu différentes des valeurs (9). Supposons maintenant que dans les équations (6) r vienne à décroître par degrés insensibles depuis r=R jusqu’à r—0. Il arrivera de deux choses l'une. Ou, dans cet intervalle, les 27 — 1 valeurs réelles de s qui servent de racines aux équations (6), et qui varient avec r par degrés insensibles, . subsisteront toujours sans se confondre, et sans que l’ordrede leursgran- deurs réspectives soit jamais altéré; ou quelques unes de ces valeurs, d’abord différentes, deviendront égales entre elles. Ilest inutile de consi- dérer séparément le cas où quelques racines réelles -finiraient par dis- paraitre soit dans l’une soit dans l'autre des équations (6); parce qu’en faisant l'application du ‘lemme 2 à ees mêmes équations, on reconnait sans peine que le cas parlicalier dont il s’agit rentre dans la seconde des deux hypothèses qu'on vient de faire. De plus il est facile de voir que la première hypothèse est inadmissible. En effet, 4 ne pouvant être nul, puisque l’équation (1) est supposée n'avoir pas de racines réelles, on ne saurait évidemment, pour de très-petites valeurs de r, satisfaire à la pre- mière des équations (6), ou, ce qui revient au même, à la première des équations (3), par des valeurs de s—cos. + comprises entre les limites = 1. D'ailleurs, tant que la première des équations (6) conserve 7 racines réelles inégales, comme ces racines varient avec 7 par degrés insensibles, aucune d'elles ne peut dépasser les limites Ær, sans avoir préalable- ment atteint ces mêmes limites; et d'autre part, si, pour une certaine valeur de 7, on pouvait satisfaire à Féquation /n (r, s)—0 en supposant s—cos.®— +1, la même valeurde r vérifierait la première équation (3) réduite par celte supposition à n—-X —2 n n TE LIT SR NES RP = = T+a —0, I 2 D—1 el et l'équation (1) aurait une racine réelle égale, au signe près, à cette va- leur. Donc , puisque l’équation (1) n'a pas de racines réelles, on peut assurer que, pour de trés-petites valeurs de 7, la première des équations (6) résolue par rapport à s n'aura plus de racines réelles, non-seulement entre les limites s— 1, mais même hors de ges limites. La seconde des (9) deux hypothèses entre lesquelles nous devions choisir est donc la seule admissible; et nous devons conclure que, r venant à décroitre au- dessous de la limite R par degrés insensibles, les 27 — 1 valeurs réelle de s qui servent de racinesaux équations (6) varieront d'abord pendant un certain temps par degrés insensibles en conservant l'ordre de leurs gran- deurs respectives, mais qu'à la fin une certaine valeur de 7 amènera l'égalité de deux ou plusieurs racines réelles. Il est de plus évidert que la première égalité qui se présentera sera celle d'une où de plusieurs ra- cines qui se suivaient immédiatement dans l’ordre de grandeur observé pour r—R, c’est-à-dire, pour des valeurs de 7 tres-considérables, ou, ce qui revientau même, pour r—® ; et comme l'inspection seule des équa- tions (3) et (9) suflit pour faire voir que les diverses racines, rangées d’après cette loi, appartiennent alternativement à la première et à la seconde des équations (6), il est clair que la première égalité sera celle d'une ou de plusieurs racines de la première équation avec une ou plu- sieurs racines de la seconde. Enfin, comme avant cette première égalité aucune racine réelle de l'équation /s (r, s)=0 n'aura pu disparaitre, les racines qui deviendront alors égales entre elles, se trouveront néces- sairement, par les raisons que nous avons développées ci-dessus, comprises entre les limites + 1. Donc, r venant à décroître, les équations (Go) finiront par obtenir une racine réelle commune s comprise entre les limites Hi, c. q.f. d. RAA AA AS A Note sur un Cyanomètre construit par M. ARAGo. Ex décrivant dans un des derniers Numéros de ce Bulletin, page 144, la construction d’un colorigrade comparable, qui reproduit graduelle- ment toutes les teintes des anneaux de Newton, par l'action progressi- vement croissante d'une plaque de cristal sur un rayon de lumière polarisée, j'ai expliqué comment cet appareil, à l’aide d’une modifica- tion très-simple, pouvait se transformer en un cyanomètre dans lequel les diverses nuances de bleu étaient successivement données par les dégradations d'une même image qui, offrant d'abord le blanc du premier ordre de la table de Newton, remonte peu à peu dans ce même ordre au bleu léger et au bleu sombre, par lesquels ce blanc est immédiate- ment précédé. J'ai appris depuis cette époque, de M. Arago, qu’il avait construit, avant mo), un cyanomèlre où il employe aussi la lumière polarisée , quoique sur d’autres principes ; les nuances successives de bleu y sont produites par une même temte de bleu fixe qui se mêle graduellement, et en proportion connue avec des portions de blanc successivement croissantes, M. Arago avait remis un de ces appareils à M. Tennant lors 1617 BoTANIQUE. (ro) de son dernier voyage en France. 1l est à désirer; pôur la science, qué M. Arago publie les détails de la éonstruction de eet appareil , ainsi que l'application ingénieuse qu'il a faite du même procédé de mélanges de ieintes à la mesure des rapports d'intensité de la lumière; sur les diverses parties du disque du soleil. B. Le Apercu des genres nouveaux formés par M. HENR1 Cassint dans la famille des Synanthérées. SECOND FASCICULE (1). 21. Centrapalus. Ce genre, de la tribu des vernoniées, differe de l’Ascaricida (Conyza anthelmintica , L.) par la corolle, par l'aigrette dont les squamellules extérieures ne sont pomt paléiformes , et par le péricline aussi élevé que les fleurs, etformé de squames nombreuses, plurisériées, diffuses, lâches, foliacées, subulées, spinescentes au som- mét, munies d'une grosse côte médiaire qui s'évanouit supérieurement, parsemées de glandes, progressivement plus longues et plus larges de dehors en dedans. Ovaire très-velu. 22. Gymnanthemum. Ce genre, de la (tribu des vernoniées, diffère du précédent par le péricline imitant la cupule d’un gland de chêne : il est hémisphérique, beaucoup plus court que les fleurs dont il ne couvre que la partie basilairé ; formé dé squames très-régulièrement imbriquées, ovales, obtuses, coriaces, parsemées de glandes, 23. Oliganthes. Genre de la tribu des vernoniées. Calathide de trois fleurs hermaphrodites réguliéres: Périchine cylindracé, formé de squames imbriquées, apprimées, arrondies , coriaces, Clinanthe petit, nud: Ovaire court, obpyramidal, subtétragone; aigrette de squamellules bisériées, laminées, linéaires, barbellulées sur les deux bords, parsemées de glandes, caduques ; les extérieures courtes; les intérieures longues, arquées au somimnet. | 24 Piprocoma. Ce genre; de la tribu des vernoniées, diffère du pré- eédent par l'aigrette qui est double, l’extérieure formant une couronne coriace irrégulièrement découpée; l'intérieure composée de cinq squa- mellules très-caduques, laminées , linéaires , à peine denticulées sur les bords. La calathide est de onze fleurs. 25: Cæœlestina. Ce genre , de la tribu des eupatoriées , a pour type une plante cultivée au jardin du Roï, et qui ressemble extérieurement à l'eupatorium cœlestinum, Y.; mais elle diffère essentiellement des eupa- toires par le clinanthe coique, et sur-tout par l'aigrette formée d’une simple couronne subeartilagineuse ; continue , sinuée en son bord: (1) Voyez le premier fascicule dans la livraison de décembre 1816. Car) 26. Triachne. Ge genre, de la tribu des nassauviées, a pour {ype une plante de l’herbier de M. de Jussieu, que je nomme triachne py3- mæa. 11 difière du caloptilium de M. Lagasca par l'aigrette formée’de trois squamellules caduques, membraneuses - coriaces ; linéaires infé- rieurement , ovales supérieurement , enveloppant toute la corolle. 27. Henricia. Ce genre, de la tribu des, astérées, a pour type un ärbuste de Madagascar, que je nomme Wenricia agathœides. I diffère de l’Zgarhæa par la forme de la calathide qui est subglobuleuse ; par le péricline subhémisphérique composé de squames égales, bisériées, apprimées; les extérieures foliacées, ovales-aigues ; les intérieures mem- brancuses, scarieuses, arrondies au sommet; enfin par l'ovaire non- comprime. 28. Cylindrocline. Genre de, la tribu. des inulées. Calathide cylin- dracée, mulüflore, bisame, biforme. Péricline de squames imbriquées, apprimées, ovales, coriaces, ciliées. Clinanthe formé d'un axe cylin- drique, ligneux ; garni de squamelles imbriquées, analogues aux squames du périchne, et aussi longues que les fleurs. Fleurs femelles multisé- riées,, à limbe de la corolle très-court, unilatéral, trilobé. Six fleurs mâles centrales, à lobes de la corolle repliés en :dédans par les bords. Ovaire orêle. Aigrette de squamellules subunisériées, laminées, cornées, barbellées sur les deux bords, comme pectinées. 29. Leptophytus. Ce genre, de la tribu des inulées, à pour type le Gnaphaliumleyseroides, Desfielil diffère peu de?’ Æs/eropterus de Gært- ner. Le périclinecylindracé, étroit, allongé, cache entièrement les demi- fleurons. Le clinanthe est muni d’une rangée de courtes membranes qui forment des alvéoles dimidiées séparant les demi-fleurons des fleurons. 30. Szemmodontia. Celte plante, cultivée au jardin du Roi, est de la tribu des hélianthées, section des prototypes. Üalathide composée de fleurons hermaphrodiles et de demi-fleurons femelles, Péricline de squames subunisériées, égales, linéaires-lancéolées. .Clinanthe squa- mellé.Cypsèle allongée, hispidule (inarquée de taches violettes ) portant une aigretle en couronne dentée, à dents denticulées. 51. Florestina. Cesenre, de la tribu des hélianthées, a pour type la Stevia pedata, Wild. Il diffère du schkuhria, par l'absence du demi- fleuron, et par l’aisrette formée d'une douzaine de squamellules subor- biculaires. 3 32. Dimerostemmu. Ce genre, de la tribu des hélianthées, section des héléniées, parait voisin du trattenikia, et a pour type une planté'in- nommée de l'herbier de M. Desfontaines. Calathide flosculense, subglo- buleuse. Péricline de;squames, plurisériées; les extérieures ‘largés ; fo- liacées; les. intérieures étroites.) squamelliformes: Olinanthe varni de squamelles évales aux fleurs. Cypsèle allongée ; portant une aïivretle de deux squamellules paléiformes, très-srandes, coriaces, demi-lancéolées dentées, entregreflées à la base. 1017. (12) 55. Æymenatherum. Genre de la tribu des hélianthées, section des tagétinées, voisin du Clomenocoma. Calathide radiée. Périeline mono- phylle. Clinanthe nud. Aigrette de squamellules subunisériées, dont la partie inférieure est simple, large, laminée, membraneuse, et la supé- rieure divisée en deux ou trois filets mégaux , barbellulés. 54. Crypiopetalon. Genre de la tribu des hélianthées, section des tagélinées, voisin du X/einia. Calathide radiée; les fleurs radiantes peu nombreuses, cachées, comme les autres, par le péricline. Péricline de cinq squames unisériées. Clinanthe hérissé de fimbrilles extrêmement courtes, filiformes, tronquées. Aigrette de squamellules nombreuses, plurisériées, inégales, filiformes, fortement barbellulées, roides comme des erins , rousses, entregreffées à la base. 35. Hybridella. Ce genre, de la tribu des hélianthées , section des millériées , a pour type l'Anthemis globosa, Orteya. Son caractère le plus remarquable consiste en ce que l'ovaire des fleurs hermaphrodites sem- ble muni d'une aigrette formée d’une touffe circulaire de poils, lesquels appartiennent à la base de la corolle qui est continue à l'ovaire. 56. Heteromorpha. Ce genre, de la tribu des arctotidées, a pour type l’Arnica inuloides, Vahl. Péricline de squames dissemblables, les exté- rieures lancéolées, les intérieures larges, scarieuses , frangées. Clinanthe alvéolé. Fleurs marginales femelles, à rudimens d'étamines avortées; à corolle radiante pseudo-labiée ; la lèvre intérieure cirrhiforme, indi- vise. Cypsèle hérissée de très-longs poils bicuspidés. Aiïgrette longue, formée de squamellules nombreuses, bisériées, inégales, épaisses, cor- nées, filiformes-laminées, barbellées sur toute leur surface. 57. Melanchrysum. Ce genre, dela tribu des arctotidées, a pour type le Gorteria rigens, L. et differe beaucoup du gazania de Gærtner. Péri- cline d'une seule pièce, lobéau sommet, muni vers le haut de squames imbriquées, et creusé à la base d’une cavité où s’insère le pédoncule. Clinauthe conique, alvéolé. Cypsèle couverte de poils extrêmement longs surmontant l’aigrette, qui est composée de squamellules plurisériées , membraneuses, subulées, denticulées. 58. Semmacantha. Ce genre, de la tribu des carduacées ,a pour type la Serratula cynaroides, Dec. 11 diffère du serratula par le port, par là nature dessquames du péricline, par la cypsèle bordée au sommet d’une couronne d'épines, et portant un plateau entouré d’un anneau pappifere; par l’aigrette dont les squamellules intérieures sont très-larges inférieu- rement. “ 59. Dicoma. Genre de la tribu des carlinées. Calathide de fleurs her- maphrodites régulières. Péricline de squames imbriquées, lancéolées, surmontées d'une longue arête spinescente. Clinanthe alvéolé, à cloisons membraneuses. Cypsèle hérissée de longs poils fourchus. Aigrette dou- ble: l’extérieure de squamellules plurisériées, filiformes, barbellulées ; (13) l'intérieure de squamellules plurisériées, paléiformes, lancéolées, mem- braneuses, munies d’une forte nervure. Anthères longuement appendi- culées. Corolle à tube court, à limbe très-profondément divisé. 40. Trichocline. Ce genre, de la tribu des mutisiées, a pour type le Doronicum incanum, Lam. etlest voisin des gerberia et, Aphyllo- caulon.. Péricline de squames plurisériées , linéaires-aigues, les extérieures plus longues. Clinanthe hérissé de fimbrilles inégales, fili- formes, membraneuses, souvent entregreffées à la base. Fleurs margi- nales femelles, à rudimens, d'étamines avortées, à corolle radiante seudo-labiée; la lèvre intérieure cirrhiforme indivise. Fleurs du disque ML ds. à corolle labäée ; la lèvre extérieure tridentée, l’inté- rieure bifide. Anthères longuement appendiculées; filets laminés, pa- pillés. Cypsèle cylindracée , hérissée de papilles membraneuses, à bour- relet apicilaire dilaté horisontalement. Aigrette de squamellules très- nombreuses, mulusériées, filiformes, barbellulées supérieurement. sas RAA AR Sur une transposition générale des viscères. Ux* casde transposition généraledes viscères thoraciques etabdominaux a été observé dans les laboratoires de la Faculté de Médecine, sur le cadavre d'une femme d'environ cinquante ans, morte d’un affection pulmonaire, Sür ce sujet la pointe du cœur correspondait à l'intervalle de la Ge et ze, vraies côtes du côté droit, lé foie était logé dans l’'hypocondre gauche, Ja rate était dans l’hypocondre droit, l'estomac avait son ouverture pylorique dirigée à gauche, et sa grosse extrémité placée à droite, etc. En un mot, il existait une transposition générale des viscères de droite à gauche et RATSRESE M. Sabatier, dans un Mémoire lu à l’Académie des Sciences, avait fait remarquer que dans presque tous les iadividus la colonne vertébrale présente dans la portion dorsale une courbure latérale, dont la concavité est à gauche, et la convexité à droite; cet illustre anatomiste avait aussi fait la remarque que la plupart des bossus le sont à droite; il crut rez connaitre que ces deux effets dépendaient de la présence de la crosse de l'artère aorte à la partie supérieure et gauche de la colonne dorsale : il pensait que ce vaisseau, par ses batteinens continuels, détermine le déplacement des vertèbres. Quelques anatomistes, et particulièrement Bichat, avaient douté de la justesse de cette explication, ils pensaient que la courbure.de la colonne dont il est question, dépend plutôt de l'usage plus fréquent que nous faisons habituellement du bras droit , ils prétendaient même que chez les gauchers la courbure était en sens inverse. Une transposition gé- nérale des viscères était très-propre à terminer cette discussion ; car la crosse se trouvant à droite de la colonne vertébrale, il est évident que, Livraison de janvier. 3 Plilescph. Ma Déce» bre 1 £az. :6. (14) si la courbure dépend de sa présence, elle doit être en sens opposé de ce qu'elle est ordinairement. Or, c’est justement l'opposé; M. Bérlard, qui à eu plusieurs fois l'occasion de voir de semblables transpositions, soit sur des cadavres, soit sur des personues vivantes, a toujours remarqué que la courbure de la colonne restait la même, si l'individu se servait plus volontiers de son bras droit. ) Jas le cas présent on a pu constater de nouveau cette disposition, le bras droit était plus fort, plus musculeux que le gauche, par consé- quent il y a tout heu de croire que cette femme se servait plus souvent et plus adroitement de son bras droit q@f@ du gauche; chez elle, la co- lonne vertébrale était courbée comme sur les individus bien conformés: M. Béclard ayant comparé les cas de transposition générale avec la disposition que présentèrent les personnes contrefaites, bossues ou boiteuses, déduit de ses observations les conséquences suivantes. 1°, 11 y a des mal-conformalions primitives; 2°. la transposition la- térale est tout à fait compatible avec l'état de santé ; 30: il faut tenir compte de cette transposition dans le diagnoslie des maladies aiguës ; 4°. elle existe probablement dans la proportion de 1.à 6,000; 5°. la prédominance ordinaire d'action et de nutrition du bras droit ne dé- end pas de.ce qu'il reçoit son sang plus directement du cœur que F bras gauche ; 6°. Ja courbure latérale de la colonne vertébrale ne dépend pas de la présence ou de la pression de l3 crosse de l'aorte, comme l'avait eru M. Sabatier, mais de la prédominance d'action, et de nutrition du bras droit; 5°. la courbure fréquente à droite chez les bossus, et l'élévation accidentelle d'une épaule dépend de la même cause où de l'irrégularité de longueur des membres inférieurs. On pourrait ajouter à cesréflexions judicieuses, que non seulement il est inutile de forcer les enfans à se servir de leur main droite de pré- férence à la gauche, mais encore qu'il est dangereux de le faire, puisque cela peut contribuer à détruire la rectitude de la colonne verlébräle, et qu'il est très-important d'interdir l'usage de la main droite aux enlans dont l’épine commente à se dévier. FM: RAA A PRIS AIS SAS A Perfectionnement du Pain; par M. EpMoND Davy. LE carbonate de magnésie du commerce, mêlé avec la farine nou- velle, à raison de 20 à 40 grains par livre, la rend plus propre à être convertie en pain. La pâle faile avec l'addition de cette substance, lève bien dans le four, et le pain est léger, spongieux, de bon goût, et àl se conserve bien. Si la farine n'est pas trop avariée, il suflit de 20 à 53 grains de carbonate de magnésie par livre; mais ilen fant 40 grains quand elle est d’une trop thauvaise qualité. er (16) M. Edmond Davy fit faire cinq petits pains; chacuu d'eux contenait une livre de farine, 100 grains de sel commun, et une cuillerée de levure de bierre. On empioya de l'eau à 47° où 58° pour la mani- pukition de la pâte, et, pour en éxeiter la fermentation, on lexposa devant le feu pendant deux heurés, à une température de 21°. Le premier pain né contenait rien autre chose que ce qu'on vient de diré ; le carbonaté de magnésie entrait pour 15 grains dans le se- cond, 20 grains dans le troisième, 50 grains dans le quatrième, et 4 grains daus le cinquième. é On fit cuire ces pains dans le même four. Le premier s'était affaissé, applati. C'était comme une guette ; il était mou, gluant,etil se collai au couteau. Le second avait levé légèrement, et s’il valait mieux que le premier, ce n'était pas de beaucoup. Le troisième était très-supérieur au second: 1 était en grande partie léger et poreux ; mais il avait encore une légère tendance à rester mat. Le quatrième était meilleur que le troisième; enfin le cinquième était toul-à-fait léger, spongienx, mieux fait, et d'une plus belle couleur qu'aucun des autres. Ceux à qui M. Edmond Davy a montré des échantillous de pain fait avec ou sans carbonate, n’ont pas hésité à donner la préférence au dernier. Enfin, ajoute M. Davy, il nv a pas le moindre danger ‘à craindre de lusage du earbonate de magnésie, pris en aussi petite quantité, IL s’est nourri pendant deux mois, et sans inconvénient, de pain fait de. farine nouvelle et de carbonate de maguésie, daus la proportion ‘de 60, 80 et même 100 oraius par livre. ARS ARR AS ESA S Recherches chimiques sur les Corps gras, et particulièrement sur lenrs combinaisons avec les atkalis. — 6°. Memoire. Examen des Graisses d'homme , de mouton, de bœuf, de Jaguar ct d'oie ; par M. CHEVREUL. M. CaevreuL établit dans ce Mémoire la nomenclature suivante pour les corps gras qu'il a étudiés. Il nomme cholesterine (de om, bile, et Sepeos , solide) la substance cristallisée des calculs biliaires humains ; cétine (de xyroç, baleine), le blanc de baleine ou sperma céli; stéarine (de o%eap, suit), le corps gras qu'il avait retiré de la graisse de porc, ét qu'il avait désigné par là dénomination de subsrnce grasse ; élaïre (de eur, huile}, le corps gras qu’il avait retiré de la même graisse et qu'il avait décrit sous le nom de subitance huileuse ; acide marga- rique, la margarine ; acideoléique, la matière qu'ilavaitnommée graisse Jluide ; enfin, Margarates, oleates, les combinaisons de ces acides avec les bases salifiables. Cuimir Académie Royate des Sciences, 26 août 1816, Ê # + (26) $. I. De plusieurs propriétés que l’on peut reconnaître dans les Graisses qui font le sujet de ce Mémoire, sans les décomposer. Graisse humaine. Presque toujours colorée en jaune; inodore; sa fluidité peut varier ; 1l y en a qui commence à se figer à 25 d., d'autre, qui ne commence à se figer qu'à 15 d. Dans les deux cas, la congé- lation n'est jamais complète; ces différences de fluidité tiennent à des proportions diverses de stéarine et d'élaine; la partie concrète de la graisse, est une combinaison d’élamne avec excès de stéarine, et la partie fluide, une combinaison de stéarime avec excès d’élaine. Graisse de mouton. Blanche ,inodore, fusibilité de 39 d., à 41 d. Graisse de bœuf. Jaune pâle ; odeur très-légère , fusible à 39 d. Graisse de jaguar. Jaune orangé, qdeur particulière tres-désagréable, se fige en partie à 29 d., 5. Graisse d'oie. Très - légèrement colorée en jaune ; odeur agréable ; même fusibilité que la graisse de porc. Aucune de ces graisses n’est acide. 100 d'alcool bouillant, d'une densité de 0,821 , ont dissaut 2,48. De graisse humaine ; 2,26 De graisse de mouton ; 2,52 De graisse de bœuf ; 2,18 De graisse de jaguar. $. IL. Changement de nature que les Graisses éprouvent de la part de la Porasse. Toutes les graisses se sont parfaitement saponifiées sans le contact de l'air ; toutes se sont comportées comme la graisse de porc , c'est- à-dire, qu'il y a eu formation de graisse saponifiée et de principe doux; qu'il ne s’est pas prodait d'acide carbonique, et que les savons formés ne contenaient pas ou que des traces d'acide acétique. 100 de graisse d'homme se changent, par la ie saponifiéez; 95 saponification, en.................. À matière soluble,, 5 graisse saponifiée, 95,1 matière soluble, 4,9 100 de graisse de mouton, en............: $ j graisse saponifiée, 95 malière soluble,. 15 5 15 : graisse saponifiée , 94,7 ae g S£ ee 0:06." = ee See ;».e p» "x reo de'graisse de pore en ‘ j matière soluble,. 5,3 L'action de la potasse développe dans les graisses de mouton, de bœuf à LS: : te et même de jaguar, des principes odorans qui sont analogues, s'ils ne sont identiques à ceux que ces animaux exhalent dans certaines cit- constances. La propriété acide accompagne ces principes. $ IF. Examen des savons de Graisse et de Potasse. Fous ces savons ont été réduits par l’action de l’eau en surmar£arates de potasse et en oléttes de potasse: r00 détgraisse denbœufen.........:0". tn nes Gin) L Acides margariques. Les acides margariques retirés des divers savons avoient tous la même capacité de saturation ; car tous les surmar- garales donnèrent 100 d'acide margarique de 8, 6 à 8, 8 de potasse. Ils étaient tous d'un blanc brillant, insipides , presque inodores, insolubles dans l’eau, solubles dans l'alcool bouillant en toutes proportions. Leur combinaison saturée de potasse était soluble dans l’eau bouillante, et par le refroidissement, elle se réduisait en potasse et en surmargarate insoluble. Les différences qu'ils ont présentées étaient dans la disposition et la grandeur des aisuilles qui sont produites lorsqu'on laisse refroidir l'acide marsarique fondu à la surface de l’eau, et dans la fusibilité ; le plus fusible, celui d'oie, se fondait à 55 d., et le moins fusible, celui de mouton, à Go d. Acides oleiques. Is avaient tous les mêmes propriétés physiques et la même capacité de saturation. Baryte. 100 D'acide oléique de graisse humaine peutralisaient ....,.....2G.. 100 D'acide oléique de graisse DÉMOS ae notes sie ele tle A AT Le 100 D’acide oléique de graisse HENDEUR MR elles dia Diese 220000 e 100 D'acide oléique de graisse GhONEMEES à 5 Chabot autres 100 D'acide oléique de graisse CÉNDORE MR TEE s nee ee Mec T7 bee Strontiane, se er TO AL sels TO, 20% ..v.- 10,41. Jete 10207 : vas: 10:08! $. IV. Analyses des graisses par l’ulcool. Litharge. - 182,43 ..81,8t Ces analyses ont été faites, comme celle de la graisse de porc, par l’al- cool bouillant; avec cette différence, qu'au lieu d'alcool d'une densité de 0,816, on a employé de l'alcool d'une densité de 0,791, et que pour extraire la stéarine de la graisse humaine, on à traité par l'alcool la partie de cette graisse qui se congêle de ro à 5 decrés. Ces graisses ontété réduites en deux substances principales, la stéarine et l’élaine, £zéarines. Toutes étaient d’un très-beau blanc , inodores ou presque inodores, insipides et absolument sans action sur le tournesol. On peut les obtenir ne se fondant qu’à 49 d. 100 d'alcool bouiliant d’une densité de 0,7952 ont dissout 21,5 de stéarine d'homme. 16,07 de stéarine de mouton. 15, 48 de stéarine de bœuf. 18, 25 de stéarine de porc. 56,0 de stéarine d’oie. Toutes ont été converties par la saponification en principe en graisse saponifiée, doux eë nee 1017; LÀ Cr8) 100 de stéarine humaine ont donné 94,9 de graisse saponifice ; 100 de stéarine de mouton » 94, G 1600, de stéariné de bœuf 995 j 100 de stéarine de porc 94, 65 100 de stéarine d’ote 94; 40 On à retiré des savons de stéarise, de l'acide margarique et de l'acide oléique. " Les stéarines contenaient encore de l’élaine. Elaïnes. Elles n'étaient pointacides. Elles étaient fluides à o, quelques- unes étaient jaunes , d’autres incolores. Elles avaient presque toutes une densité de: 0, 915. L'alcool boutlant en a dissout plus que son poids. Elles se sont converties par la potasse en graisse saponifiée el en principe doux. L'élaïne humaine qui avait été obtenue sans le secoursde l'alcool, a donué 95 de graisse saponifiée. Conclusions générales. Les graisses considérées dans leur état naturel se distinguent les unes des autres par la couleur , l'odeur et la fluidité; la cause de leur couleur est évidemment due à un principe étranger à leur propre nature, puisqu'on peut les obtenir parfaitement incolores. Il en est de même de leur odeur ; car si on ne les en prive pas toujours entiérement , on leur en enlève uue portion, laquelle suffit pour démontrer que le principe de cette pro- priélé ne peut être confondu avec les corps gras fixes d'ou il a été séparé ; enfin la réduction des graisses en stéarine el en élaine rend tompte des divers degrés de fluidité que l’on observe entre elles. Mais-doit-on regar- der la stéarine et Félaine conme formant deux genres, lesquels com- prennent plusieurs espèces où bien comme deux espèces dont chacune peut être absolument représentée par une élaine où une stéaïine d'une des graisses quel-onques qui font l'objet de ce Mémoire ? Si Les stéarines sonl identiques, elles doivent se comporter absolument de la même manière lorsqu’on les étudiera dans les mêmes circonstances, sous tous les rapports possibles. Coaséquemment elles présenteront même forme, même solubilité dans l'alcool, même décomposition par la potasse, conséquemment les acides margarique, oléique, et lé prin- cipe doux quelles donneront seront identiques et en même proportion. €e qu'on vient de dire est applicable aux élaines. Les choses amenées à ce point, la question parait facile à résoudre, car il semble qu'il n’y ait plus qu’à voir si les stéarines et les élaines présen- tent cette identité de rapports? Or, nous avons observé des différences entre les stéarines amenées à un même degré de fusibilité. Celles d'homme, de mouton, de bœuf et d’oie se coagulent en une masse dont la surface est plane, celle de porc, en une masse dont la surface est inégale. Les stéarines de mouton, fe bœuf, de porc ont la même -solu- PR 2 pee \ ps (19) bilité dans l'alcool. La stéarine d'homme est un peu plus soluble, et celle d'oie l’est deux fois davantage. Les élaines d'homme, de mou- ton, de bœuf, de jaguar, de porc ont une densité d'environ 0,915, etcelle d'oie de 0,929; les élaines de mouton, de bœuf, de porc ont la même solubilité dans l'alcool, l’élaine d’oie est un peu plus soluble. D'un autre côté, les acides margariques d'homme, de pore, de jaguar et d’oie ne peuvent être distingués les uns des autres, ceux de mouton et de bœuf en différent par une fusibilité de 4 à 5 degrés et un peu par la forme, Quant aux léyères différences que présentent les divers acides oléiques, elles ne sont point assez précises pour que lon puisse en parler. Ces différences sont-elles sufisantes pour justifier des distinctions entre les stéarines et les élaïnes retirées des diverses graisses ? M. Chevreul ne le pense pas, par la raison que si une stéarine s'éloigne d’une autre par uve propriété qui la rapproche d’une troisième, elle s’éloigne de celle-ci par une propriété qui la rapproche de la seconde. Plusieurs caractères ne se réunissent done pas sur une même stéarine, Ou sur une même élaine, pour la séparer des autre# Mais s’'ensuit-il que les différences que l'on a observées doivent êire négligées, de manière à ce que l'on conclut aflirmativement l'identité parfaite de ces corps? Non certaine- meut, car la solution de cette question est intimement liée à cette autre: Les substances que nous appelons fibrine, albumine, fromage ,mueus ete. dans les divers animaux, conslituent-elles des espèces où des genres? L'existence de ces corps comme espèces s'accorde parfaitement avec Fopinion que M. Chevreul a émise, il y a longtemps, que les principes immédiats sont assujeliis à des pjoportions fixes d'élémens, mais qu'ils sont susceptibles de s'unir entre.eux en un nombre illimité de propor- tions, lorsqu'ils ne portent pas dans leurs combinaisons des proprietes susceptibles de se neutraliser mutuellement. Mais quelle que soit la cer- titude de cette manière de penser et la facilité avec laquelle elle ait déjà expliqué les différences que présentent des malières composées de prin- cipes immédiats identiques, M. Chevreal ne l'applique point ici pour résoudre la question proposée, parce qu'à la rigueur il est possible que les substances nommées ci-dessus soient des genres, sans que pour cela les espèces qu'ils renlerment aient une composition indéfinie , et qu’en second lieu, on conçoit très-bien la difliculié de distinquer les espèces lorsqu'on considère les nombreux rapports qu’elles peuvent avoir et combien sont bornées dans l’état actuel de la science, les propriétés qu'il nous est donné de leur reconnaître. Ces raisons ont envagé M. Chevreul à faire ressortir quelques différences observées dans les principes immédiats des graisses. Des recherches ultérieures leur don- neront plus d'importance eu établissant de nouvelles distinctions entre ces Corps, où apprendront si l’on doit tout-à-fait les négliger. SAS ARS SAS AR 4 161% MÉDECINE. Philosoph. Magaz. Décembre 1816. er À (20 ) Efficacité du Galvanisme dans l'asthme. , LE docteur Wilson a lu, le 21 novembre à la Société royale, un Mémoire sur l'efficacité du galvanisme pour les asthmatiques, 11 pense qu'il est inutile d'en faire usage dans les maladies qui dépendent du sensoritrn , tandis que c'est un remède important toutes les fois que Je mal vient d'un affaiblissement dans le systême nerveux. La parfaite ressemblance entre l’as{hme et la dyspnée causée par la section de Ja huitième paire des nerfs des poumons , lui fit croire que l'électricité voltaique serait d’un grand secours dans ce cas. Les essais quil fit justifièrent cette opinion : parmi une trentaine d'individus atteints d'asthme et soumis à ce traitement, plusieurs furent complète- ment guéris, et tous les autres éprouvèrent du soulagement. La méthode du docteur Wilson consiste à mettre en contact le fil négalif avec le creux de l’estomac, et le fil positif avec la nuque-du cou. Les malades ne pouvaient endurer au plus que 16 couples de cuivre et de zinc de 4 pouces; la plupart même n'en supportaient d’abord que 6 à 8. M. Wilson en augmentait ou en diminuait le nombre, selon les cir- constances. La durée du traitement est de 5 à 15 minutes; il n’y a point d'avantage à le prolonger au-delà de l'instant où la respiralion se fait plus aisément. M. Wilson trompait quelquefois ses malades, en faisant semblant de les salvaniser, tandis que, dans le fait, un des fils n’était point en com- munication avec la cuve; mais ce prétendu traitement était sans effet sur les malades; au contraire, toutes les fois qu'on appliquait réelle- ment l'électricité voltaique, les malades avaient moins de difficulté à respirer. Le liquide dont l’on avait rempli la cuve, était de l’eau avec un vingtième de son poids d'acide muriatique. RS RS Procédé pour améliorer le Blé avarié; par M. HATTcHETT. CE procédé, communiqué tout récemment à la Société Royale de Londres, el qui est le résultat de plusieurs années de recherches, consiste tout simplement à mettre le grain gâlé dans l’eau bouillante. La quantité d’eau doit être double de celle du blé. M. Hatichett s’est assuré que l’altération pénétrait rarement au de-là de Penveloppe du grain, et que, dans les cas les plus fâcheux , elle n'allait pas jusqu'a la substance amylacée. s roue - Lorsque le Blé est dans l’eau, tous les grains pourris viennent à la surface, de manière que le restantest parfaitement neltoyé. On fait ensuite sécher le grain dans une étuve, avec l'attention de le remuer de tems en tems. Si on n’en avait la preuve sous les yeux, on ne saurait croire à quel point le grain se trouve amélioré, AA SA (at°) Sur le Gisement de la Roche nommée Euphotide, d'après M. De Bucn. OX avait remarqué dans plusieurs lieux , assez distants les uns des autres, des masses considérables d'une roche constamment com- posée de jade ou de felspaih compacte et de diallage. M. Hauy l'a nommée Euphotide; mais on n'avait’ pas encore remarqué que cette roche est abondamment répandue dans les quatre parties du Monde, qu’elle constitue des terrains entiers, qu’elle s'élève À des hauteurs considérables, parce que ceux qui l'avaient vue dans ces circonstances, l'avaient prise pour une roche connue, en la confondant avec le granite, et sur-tout avec la diabase (grunstejin). M. de Buch qui a observé, dans ses nombreux voyages, que cetté roche formait souvent, presqu’a elle seule, des montagnes entières, en a décrit le gisement dans un Mémoire, inséré des 1810 dans le Ma- gasin des Naturalistes de Berlin. Il a désigné cette roche sous le nom de Gabbro, nom que lui donnent les marbriers florentins (1). L’euphotide ne se! présente pas uniquement, comme on pourrait le soupconner, en bancs subordonnés dans un autre terrain. Elle forme à elle seule des terrains entiers de plusieurs milles d'étendue: elle est quelquefois pure, mais plus souvent mêlée de serpcntine, à laquelle elle semble passer par des nuances insensibles (2); aussi a-t-elle à peu près le même g'sement que celte roche, et recouvre comme elle, et souvent avec elle, tantôtimmédiatément le micaschiste, tantôt seulement le schiste primitif (en Norwèse). Les minéraux qui s’y présentent éventuellement, sont le tale, Pépidote, les grenats (dans le Haut- Valais), la steatite, l’actinote, le fer sulfuré. Elle appartient donc aux terrains primordiaux, et sa place géognos- tique parait être entre le schiste argileux primitif et le schiste ardoise, qu'on regarde comme une roche de transition. (à Favagna et à Chiavart près de Sesk) Ces règles générales de gisement sont le résultat des observations suivantes, faites ou rapportées par M. de Buch. L’euphotide qu'on trouve en blocs épars sur le Jura et sur les bords du lac de Genève, est semblable à celle qui repose régulièrement sur le micaschiste, dans le Haut-Valais, et qui paraît constituer toute la (1) Ce nom avait déjà été employé par Desmarets , mais dans une acception bien différente, Il a nommé ainsi lamphibole en masse dans son Mémoire sur les basaltes. (J. de Ph. 1787, etc.) — Il a été aussi appliqué indistinctement par Tareioni à la serpentine et à la roche dont il est ici question. (2) M. de Buch soupconne même que la serpentine n’est peut-être qu'une eupho- tide à petits grains, et que la diallage est de la serpentine cristalisée et dégagée da jade et du felspath, Livraison de février. 4 GÉorocte. LI (22) crête qui descend du Mont-Rose et sépare la vallée de Saas de celle de Saint-Nicolas jusqu'auprès de Stalden; vers cette dernière wallée, elle est accompagnée de serpentine, — En Corse, d'où cêtte belle roche a été apportée dès 1604, elle forme dans les hautes montagnes de S. Piatio * di Restino entre Corte et la mer, un terrain entier, M. Haukios assure que c’est dans une euphotide grise, trouvée par lui près de Famagusta en Chypre, qu'étaient exploitées par les anciens les fameuses mines de cuivre de cette île. I! parait que cette roche est très-abondante en Toscane, et qu'elle y est associe avec la serpentine. Les rochers de Covigliano et de Pietra - Mala sont formés d’euphotide, : Dans les environs de Gènes, les hautes montagnes qui séparent le golfe de la Spezzia du Montferrat, paraissent être, d'après le. docteur Viviani, presqu'entièrement composées d’euphotide; c'est près de Sesti qu'on la voit recouverte par un schiste ardoise. En Silésie, le Zobtenberg, cité depuis long-temps comme formé de serpentine, est entièrement composé d’euphotide, et cette roche très- répandue en Silésie, y a été prise par presque tous les geognustes pour de la diabase. Es Autriche, sur la rive gauche du Danube, près de Goltweig, on exploite des carrières d’euphotide pour le pavage de la ville de Vienne. L'euphotide est abondante en Norwège, sur la côte occidentale, à 3 milles au Sud de Bergen. M. de Buch a reconnu celte roche cons- tituant pendant plusieurs lieues le rameau de montagne qui s'étend sur la rive droite de Saumanger/fiord. Elle repose ici sur le schiste argi- leux primitif; et, au Cap-Nord, dans l'ile de Mageroë, on voit dis- finctement le passage de ce schiste à l’euphotide par l'intermédiaire d’un granite à petit grain, dans lequel l’euphotide est peu à peu rem- placée par la diallage. Ici, l'euphotide n'est point accompagnée de serpentine. Mais, suivant M. de Buch, les parties de cette serpentine cristallisées, sous un plus grand volume , comme paraissent l'être presque toutes les roches de cette contrée, ont pu laisser voir l’euphotide. Cette roche se présente avec les mêmes circonstances dans le nou- veau continent. M. de Humboldt l'a observée pres de Guancavelica, au-dessus de la Havane, dans l'intérieur de l'ile de Cuba, accom- pagnaut en grandes masses la serpeuline. À ces faits rapportés par M. de Buch, M. de Bonnard, traducteur de son Mémoire, ajoute les indications suivantes d’euphotides con- fondues avec les diabases, 1° à Baste et à Harzeburger-Forst dans la vallée de Radau dans le Harz, elle y est associée à la serpentine; 20 à l'extrémité orientale du duché de Cornouailles en Angleterre ; elle à été indiquée par M. Berger. À, B. ASS a a ee ne (33) Sur un Fœtus monstrueux. UN Fœtus monstrueux, très-remarquable , a été présenté à la Faculté de Médecine, par M. le professeur Chaussier, et disséqué ensuite avec beaucoup de soin, par M. le docteur Breschet. Ce Fœtus, venu à terme ét bien développé, présentait les singularités suivantes : le placenta formait les parois antérieures et latérales de lab- domen ; le chorion paraissait continu avec l’épiderme de la peau envi- ronnante ; l’amnios paraissait l'être avec le derme. 11 n’y avait point de cordon ombilical ; la veine ombilicale se rendait directement au foie sans se joindre à aucun vaisseau, 11 n’y avait qu'une seule artère ombilicale. Les membres inférieurs étaient renversés, de façon que les talons cor- respondaient à l’occiput ; les pubis étaient écartés, laissaient voir une vessie retroversée , où l’on n’apercevait qu’un seul uretère. 1] existait un spina bifida, et une tumeur séreuse au niveau des vertèbres lombaires : quandelle fut ouverte, on reconnut qu'il ne se détachait de la moële épi- nière du côté droit , ni nerfs lombaires , ninerfs sacrés, par conséquent toute partie mférieure-et latérale droite du tronc ,et tout le membre inférieur du même côté, manquaient complètement de nerfs cérébraux; on n’a trouvé ni rein, niovaire droits; la capsule surrénale de ce côté existait , et même était très-développée; le membre inférieur privé de nerfs qui, recouvert de la peau, paraissait bien conformé, ne contenait rien qui ressemblât à des muscles ni à des tendons. Les os, les tégumens, les vaisseaux sanguins étaient tels qu'ils le sont ordinairement , tout le reste n'était que de la graisse globuleuse comme l’est celle du fœtus. J'ai examiné cette graisse avec la plus grande attention, M. Chevreul l'a analysée, et nôus n’y avons reconnu aucune trace de fibrine, ni aucune indication qu’elle püt provenir de la dégénérescence grasse de fibres musculaires, comme on l’observe souvent sur le cadavre, et quelquefois sur le vivant. F. M. RAA SARA SAS SAS SAS Nouvelles Expériences sur le développement des forces polarisantes par la compression, dans tous les sens des cristaux ; par M. B10T. Nous avons rendu compte dans ce Journal des curieuses expériences par lesquelles M. Seebeck, et après lui M. Brewster, «sont parvenus à développer des forces polarisantes dans des plaques de verre, en les chauffant jusqu'au rouge, et les faisant ensuite refroidir rapidement. L'espèce de trempe que cette opération donne au verre, imprime à ses diverses particules une disposition forcée, qui les rend dépendantes les unes des autres, et en fait un systême, au lieu qu'elles n'étaient auparavaut qu'un amas confus. M. Breyvster à trouvé depuis que l’on 1817 Aviromir. Paysieur. Académie Royale des Sciences. 13 janvier 1817, ( 24) pouvait produire les mêmes effets sur les gelées animales, par une compression ou une dilatation instantanées; et il a ainsi que M. Seebeck, étendu ce résultat même aux plaques solides de verre,.comme nous l'avons aussi rapporté dans un de nos numéros précédens ; mais jusques-là ces modifications n'avaient pas paru applicables aux corps cristallisés doués de la double réfraction; car ni la-pression, ni l'expansion, ni la propagation de la chaleur n’y développaient, au moins en apparence , de forces polarisantes nouvelles. Enfin, le n° 4 du Journal de FTostitution royale nous apprend que M. Brewster a imaginé d'essayer l'action des moyens mécaniques sur des plaques cristallisées. taillées perpendiculat- rement à l’axe de cristallisation, et qu'il a réussi à y produire des effets de polarisation comme dans le verre. Il en a obtenu même, quand lés plaques, en s’inclinant sur le rayon transmis, ont développé des forces polarisantes sensibles émanées de leur axe; carles couleurs qui en résul- taient, lorsqued’on analysait ce rayon par un prisme de spath d'Islande, ont été modifiées par la pression. Ces résultats, quoiqu'intéressans , n'ont rien que de simple et de conforme à la théorie. Lorsque la lumière est transmise à travers une plaque critallisée, parallélement à sonaxe de cris- tallisation ,ce n’est plus un cristal que lerayon traverse, c’est un corpsqui , dans ce sens, ne diffère pas d'une plaque de verre, qui n’exerce de même aucune force polarisante sur la lumitre, et quien conséquence ne peut ni altérer, ni dissimuler en aucune manière les impressions qu’on y produit par la pression; mais il n’en est pas ainsi lorsque la plaque cristallisée est taillée dans un autre sens, ou plutôt lorsque le rayon polarisé qui la traverse, fait un angle avec son axe. Alors la plaque développe des forces polarisantes propres, qui agissent sur le rayon, et qui, lors- qu’elles sont suflisamment énergiques, fout bientôt sortir les teintes des images des limites de la table de Newton, dans lesquelles seule- ment la cofôration est sensible. Alors, si les forces ani se- condaires que la pression ou l'expansion développent, sont frès-faibles, comme elles le sont en eflet dans toutes les expériences sur le verre, puisqu'elles donnent toujours des images colorées, leur influence sur les forces principales ne sera pas en général suffisante pour faire rentrer les effets de ces dernières dans les limites de la fable de Newton: par conséquent les images resteront blanches, et l'on n'aura aucun moyen d'apercevoir les moditications qu’elles ont subies. Que faut-il donc faire pour les rendre sensibles? 11 faut modifier la lumière qui tra- verse la plaque cristallisée, en lui faisant traverser d’abordune autre plaque, dont l'action polarisante soit de même nature, à peu près égale en énergie, et dont l'axe soit dirigé à angles droits sur le sien. Alors, selon ce que j'ai montré depuis longtemps, l'effet d'un pareil systême sur Ja lumière est le même que produirait une seule pla- que, dont l’action serait égale à la différence d'action des deux plaques (25) croisées. Celle différence peut être rendue ainsi aussi petite qu'on voudra, et par conséqent assez petile pour rentrer dans les limites de la table de Newton, ce qui rend le système propre à produire des cou- leurs. Alors, si l’on comprime fortement dans un Ctau une des deux pla- ques croisées , les forces secondaires que la polarisation développe devien- nent sensibles parles modifications qu’etles exercent sur les couleurs du système, et l’on peut ainsi reconnaitre qu'elles se développent également dans tous les sens des cristaux, quoique l'on ne puisse les observer im- médiatement que dans les plaques cristallisées perpendiculaires à l'axe, comme l'a fait M. Brewstler dans les expériences citées, J'ai réalisé ces «considérations en présence des membres de l’acadé- mie sur diverses plaques épaisses de cristal de roche taillées parallé- lement à l'axe, et le résultat les a-parfaitement confirmées. B. ARR RAR AAA RAS AA S Sur la Patelle allongée de Chemnitz ; par MT. H. DE BLAINVILLE. On connait depuis un assez petit nombre d'années, dans les collec- tions conchyliologiques, une coquille de la Nouvelle-Hollande, que sa forme générale avait fait placer parmi les patelles, sous le nom de Patella elongata, mais que dans ces derniers temps M. Denys de Montfort a Ctablie en un genre particulier, sous le nom de Scurus, qui jusqu'ici n'a été adoplé par aucun zoologiste. On pensait probablement que cette coquille n'offrait pas assez de différence avec les véritables pareilles pour en être séparée; et en effet, M. Denys de Montfort n'avait peut-être pas saisi les caractères essentiels de ce genre. J'espère qu'il n’en sera pas de même lorsqu'on connaîtra l'animal auquel elle appartient; on verra même que lon d'être du genre patelle, elle n’est pas de la famille bien naturelle des Inférobranches de M, Cuvier, ou Phyllidiens de M. de Lamark, et qu’elle doit, si l’on fait seulement attention à la forme des organes de la respiration, passer avec les Emargiaules, etc., dans le groupe des Pectinibranches, ou si c’est à la disposition générale et à Ja position de ces orgares@comme dans mon système elle devra former un genre tout près des Fissurelles et Emarginules. Le corps de l'animal considéré en général est tout à fait celui d’un véritable gastropode inférobranche ou phyllidien ; il'est alongé, ovalaire ou elliptique, arrondi aux deux extrémités, un peu plus large cepeu- dant en arrière, mais sur-tout fort épais en y comprenant le pied: la par- tie supérieure n'offre de remarquable qu’une coquille en bouclier plus ou moins alongée suivant espèce, €. a. d. recouvrant une partie plus ou moins considérable du dos. Cette coquille parfaitement symétrique est assez déprimée, allongée, à bords latéraux droits, concave en dessous dans les deux sens et un peu convexe en dessus ; un peu avant son quart 1817. ZooLcocrït, Société Philomat. Décembre 1826, ( 26 ) postérieur est un petit sommet incliné et saillant en arrière, Ses bords sont épais, similaires, presque droits, cependant un peu rentrés dans le milieu de leur longueur ; des deux extrémités presque semblablement arrondis, antérieure offre à son bordune fortlégère excavation moyenne, indice de la fissure qu’on trouve dans lés Emarginules. On voit à sa face supérieure les traces des couches concentriques dont elleest formée. Cette coquille est appliquée comme il a été dit plus haut sur une partie plus ou moins considérable du dos, mais spécialement sur les organes de la respiration et de la circulation ; elle est retenue dans sa place par les lèvres d'une espèce de sillon creusé dans l'épaisseur de la peau , et par un empiétement plus où moins considérable de celles-ci sur ses bords, qui par conséquent ne sont pas libres, au contraire de ce qui a lieu dans les Patelles, les Fissurelles et les Emarginules. Le pied presque aussi large et aussi long que le corps, et de même orme que lui à sa racine ,-est remarquable par sa grande épaisseur et la FE saillie de ses-bords, qui dans l’état de vie doivent être extré- mement larges ; 1l peut cependant être caché latéralement par les bords du manteau qui sont encore plus étendus, fort minces, onduleux, et descendent presque verticalement autour du corps, et sur-tout en ar- rière. En avant ils sont fendus en deux lobes par une scissure verticale profonde, qui permet, en les écartant, de voir la tête et les organes qui en dépendent. En le soulevant de côté, on voit au point d'insertion du pied, qui est beaucoup moins large que sa base, sur-tout en arrière, où 11 dépasse beaucoup son pédicule, on voit, dis-je, une sorte de cor- don composé d’une série continue en avant seulement de petits appen- dices triangulaires, d'autant plus petits et plus espacés qu'ils sont plus ostérieurs. En soulevaut les bords antérieurs du manteau, comme Je l'ai dit tout à lheure, on met à découvert la tête et la cavité bran- chiale. La première est bien distincte du reste du corps, par une sorte de cou ou de rétrécissement ; elle est pourvue de deux très-gros tenta- cules coniques, non retractiles, rugueux dans tous.les sens, à la base externe desquels se trouvent les yeux, un peu saillans et comme pé- donculés. La bouche proprement dite ést gond d'une espèce d'enton- noir incomplet, formé par une lèvre très-saillante, coupée obliquement et échancrée à son bord postérieur, et ressemblant un peu à une sorte de trompe. En soulevant encore davantage le lobe antérienr du man- teau et en déprimant fortement la tête en en bas, on voit une grande ouverture ou fente transversale placée entre le bord antérieur de la coquille et la partie supérieure du cou. Cette fente communique dans une grande cavité occupant une grande partie de la coquille, et tapissée commesà l'ordinaire par le manteau; c'est contre cette partie du man- teau que sont appliqués les organes de la respiration. Ils consistent en deux lames ou peignes Ge forme scalène, parfaitement semblables, an Le La ar a se 9 (27) adhérens par la base et libres par leur sommet antérieur et arrondi. Ces branchies sont composées, comme à l'ordinaire, de deux gros vaisseaux, Pun artériel et l’autre veineux; sur lesquels tombent à angles droits d’autres plus petits; elles sont réunies entre elles par une membrane transversale intermédiaire, et sont disposées de manière que l’eau peut les baigner en dessus comme en dessous. [a terminaison du canal intestinal se fait aussi dans cette cavilé tout au fond , dans la ligne médiane , et par un petit appendice flottant, Quant à celle des organes de la génération, je n'ai pu la voir. Quand on a enlevé la coquille, on trouve dessous une peau fortmince, presque transparente, et laissant apercevoir une partie des viscères en po- sition ; en fendant celte peau au point de Jonction du manteau et du pied, sur le côlé gauche, on remarque d'abord une disposition générale tout- à-fait semblable à celle des genres voisins. Ainsi après une première par- tie du canal digestif, ou masse buccale qui est fort grosse, et qui occupe tout ce que j'ai nommé la tête, vient un æsophage assez long, qui après être arrivé vers la masse hépalique, se dilate en une poche stomachale assez grande, membraneuse, logée dans une excavation du foie. Cet or- gane , qui est toujours fort considérable et mêlé avec le canal intestinal , m'a paru s'ouvrir dans l'estomac par plusieurs ouvertures distinctes. C’est vers la partie supérieure et postérieure du corps que se lrouve ainsi placé l'estomac, qui est quelquelois presque visible à travers la peau. Le canal intestinal proprement dit est assez long et de moyenne grosseur ; il fait plusieurs circonvolutions dans la masse hépatique ; ainsi , après s'être porté en avant et en dessus , il se recourbe en arrière, fait tout le tour du foie, dans lequel il est en partie compris, se dirige en dessus et en avant sous la cavité branchiale, et va directement se {terminer dans Ja ligne moyenne à la base de la racine des deux branchies , en faisant une saillie de deux à trois lignes. De chaque côté de l'œsophage est une glande salivaire assez grosse, un peu longue, qui s'ouvre comme de coutume dans la cavité buccale, Je n’ai pas vu de ruban lingual, mais seulement une espèce de tuber- cule au fond de la bouche. Quant aux organes de la circulation, le cœur est placé en arrière de la racine des branchies, dans la ligne médiane; il recoit les veines branchiales par un seul tronc : voilà tout ce que j'ai pu voir, sans le détériorer, dans le sujet unique qui a été confié à mon observalion; ainsi je n'ai rien vu des organes de la gé- nération ni même du systême nerveux. Il n’en est pas moins évident que ce mollusque doit former un genre distinct, qu'il est aisé de carac- tériser par la forme de la coquille et par celle de l'animal, Je propose de lui donner le nom de Parmophorus où de porte-bouclier, qui n’est que la translation en grec de celui de Scutus, imaginé par M. de Montfort, et qui pourrait même sans inconvénient être conservé, s'il faisait men- tion de l'animal. 1OP7 (28) : Ses caractères sont : Corps épais, ovale, alongé, pourvu d’un large pied occupant tout l'abdomen; tête distincte ; deux tentacales coniques, contractiles, por- tant les veux à leur Fase externe; Panus au milieu de la cavité bran- chiale. Les organes de la respiration symétriques, situés à la partie supé- rieure du cou, el formés par deux larges branchies pectiniformes. Couvert en plus ou moius grande partie par Une coquille parfaitement symétrique, simple, recouvrante, le sommet {rès-peu marqué; l'ouverture aussi grande que la coquille, un peu échancrée antérieurement, les bords latéraux droits et parallèles. Hi doit être évidemment placé dans mon ordre des Cervicobranckes, près des Emarainules et des Fissurelles. Je connais déjà au moins quatre espèces dans ce genre, dont l'une est fossile. S Des deux vivantes dont j'ai vu la coquille et l'animal dans le Muséum britannique, grâce à la rare amitié du Pr Leach pour moi, la première est aisée à distinguer de l'autre par la longueur des tentacules, celle des lobes du manteau, qui cachent presque tout l'animal, surtout anté- rieurement, et enfin par la coquille qui recouvre tout le corps d'une extrémité à l’autre. Je lui conserverai le nom de Parmaphorus elongatus, que lui a donné M. Denys de Montfort. C'est la plus connue dans nos collections; elle vient des mers de la Nouvelle-Hollande. é La seconde espèce à lagrielle on peut donner le nom de P. breviculus, et dont le corps en général est moins long, plus raccourci dans toutes ses parties, surtout en arrière, a ses tenfacules beaucoup plus gros ct plus courts, les bords du manteau moins larges surtout en avant, où ils cachent à peine la racine des tentacules ; enfin la briéveté propior- tionnelle de la coquille, qui couvre tout au plus la partie antérieure du corps, c'est-à-dire seulement la cavité branchiale, offre une autre différence bien notable. Quant à la forme de cette coquille, J'avoue qu'il serait fort difficile de la distinguer de la première espèce autrement que par la grandeur, et cependant il est bien évident qu’elle appartient à un animal spécifiquement différent. Il n'en est pas de même d’une troisième espèce également vivante, et dont j'ai vu deux individus dans la belle collection de M. Dufresne, au jardin du Roi : je lui donne le nom de P. granulutus; elle est encore plus petite que la précédente, mais elle en diffère essentiellement, en ce que la surface supérieure est entièrement parsemée de petits rains. Enfin l'espèce fossile à laquelle je proposerai de donner le nom de P. læris, et qu'on trouve à Grignon, est fort petite, lisse et très- mince, 18\VE RAID III SAIS SES PRISES ( 29 ) Note sur la Créme de tartre soluble ; par M. MEyrAcC Fils. LE peu de solubilité de la crême de tartre nuisant à l'usage que l'on fait de ce sel comme purgatif, on a profité des qu'exerce sur elle l'acide borique, pour faire disparaître cet inconvénient. Le procédé généralement suivi dans les pharmacies pour préparer la créme de tartre dite soluble , est celui de M. Lartigue, qui consiste à mêler 100 parties de crème de tartre avec 12,5 d'acide borique hy- draté ou cristallisé, à humecter ces substances et à les faire dessécher de manière à les reduire en une poudre homogène et très-fine. M. Meyrac propose aujourd'hui un nouveau procédé, qui a plu- sieurs avantages sur celui dont nous venons de parler. M. Meyrac preud 100 gra. de crême de tartre, il les met dans 400 gra. d’eau bouillante, et y ajoute 12 gra. 5 d'acide borique vitrifié ; il continue lébullition pendant dix minutes ; il filtre ensuite pour-séparer la plus grande partie du tartrate de chaux qui se trouve toujours dans la crême de lartre du commerce; il fait ensuite évaporer à siccité la liqueur filtrée. Le résidu est d’une blancheur parfaite; il se dissout dans 4 fois son poids d'eau ordinaire, et seulement dans 2 fois son poids d’eau bouillante. La crême de tartre de M. Meyrac diffère de celle de M. Lartigue, en ce qu’elle est presque privée de lartrate de chaux, et qu’elle contient plus d'acide borique. Quand on met 12 grammes d’acide borique avec 100 grammes de farlrate de potasse el 400 grammes d’eau bouillante, on dissout tout le surlartraté de potasse; mais un fait bien remarquable, observé par M. Meyrac, est qu'en faisant concentrer la liqueur, il arrive un moment où la presque totalité du surtartrate se précipite sans qu'il soit possible ensuite de le dissoudre dans une grande quantité d’eau froide. Cette précipitation n’a jamais lieu quand on emploie 12 gram- mes 5 d'acide borique. M. Meyrac pense que si la crême de tartre soluble est plus acide en apparence que la surtartrate de potasse, cela tient à sa plus grande solubilité et non à l’acide borique qu’elle contient. 11 est porté à croire que l'acide borique est uni à l’acide du surtartrate de potasse ; autre- ment, on expliquerait diflicilement pourquoi il se produit un précipité. de surtartrate de potasse, quand on verse de la crême de tartre soluble dans une solution de tartrate de potasse neutre, et pourquoi il ne s’en produit pas lorsqu'on verse dans ce même tartrate de la crême de tartre rendue soluble par le borate feutre de polasse; car M. Meyrac a observé que ce borate et celui de soude ont, comme l'acide borique, la propriété de rendre la crême de tartre soluble. RAA ARR RS AA RS ES al Livraison de février. 1817 Caimie. (30 ) Recherches téndantes à déterminer l'importance relative des ca- ractères tirés de la composition et de la cristallisation, dans la détermination des espèces minérales, par M. BEUDANT. MixéRaLoGie. M. BEUDANT a trouvé, par expérience : —— 1° Que dans un mélange de sulfate de fer et de sulfate de zinc, il suffit Acad. des Sciences, qu'il y ait 15 centièmes de sulfate de fer pour que toute la masse prenne 17 février 1817. en cristallisant la forme rhomboïdale de ce sel. 2° Que, dans un mélange de sulfate de cuivre et de sulfate de fer,il suflit seulement qu’il ÿ ait 9 à 10 centièmes de ce dernier sel , pour que les cristaux résultants affectent encore la forme rhomboïdale qui lui est propre. 5° Que dans un mélange de sulfate de zinc et de sulfate de cuivre, il suffit qu’on ajoute 2 ou 3 centièmes de sulfate de fer, pour que toute la masse prenne la forme de ce sel. M. Beudant conclut de là, que dans un corps composé il peul exister un composant qui n’y soit pas en proportion définie, qui ne s’y rencontre qu'en très-petite quantité , et qui cependant, loin de pouvoir être regardé comme accidentel , exerce une ete très grande sur les propriétés du composé , puisqu'il peut lui donner sa forme : : Réciproquement, qu'un composé susceptible d’une cristallisation dé- pendante de la composition essentielle définie, peut être mélangé d'une très-grande quantité de principes éirangers ; sans que la forme cristal- lisée en soit allérée. L'auteur du Mémoire est ensuite porté à conclure qu'il faut souvent mettre ces sortes de composés à deux places dans la méthode, à l'espèce dont la forme domine , et à l'espèce dont les principes sont les plus abon- dans. M. Beudant en vient aux minéraux dont les analyses sont très-va- riables , et dans lesquels on a droit de soupconner des mélanges. Il fait voir limmense différence qu'il ÿ a daus l’état actuel de la science, entre les minéraux mélangés et les sels mélangés , d’où il conclut sn pour la plupart des substances minérales , il faut renoncer au double mode de “elassification ; il fait voir qu'il ne reste réellement aux minéralogistes que la cristallisation pour se guider dans la détermination de l'espèce. M. Beudant a donné un exemple @e l'application de ses principes au cuivre gris. La forme de ce minéral est celle du cuivre pyriteux, et en combinant les élémens découverts par l'analyse, d'après la composition connue du cuivre pyriteux, du euvre sullaté, etc. , il trouve que le gris est composé tantôt de Cuivre pyriteux, Cuivre sulfaté, Ta + — Argent antimonié sulfaté, Antimoine sulfaté, tantôt qu'il s’y trouve d’autres principes en diverses proportions, où plutôt que cette substance est un mélange d'espèces. Cependant il ne se décide pas, parce que la cristallisation dérive d’une forme limite, le tetraedre régulier. AAA AR AA ARS AS Apercu des Genres nouveaux formés! par M. HENRI Cassini dans la famille des Synanthérées. TROISIÈME FASCICULE (1). 41. Ascaricida. Ce genre , ou sous-genre, de la tribu des vernoniées, a pour type le conyza anthelmintica, L.; 1 diffère du vernonia par la corolle à tube grêle, très-long, et par le péricline dont les squames extérieures sont longues, étroites, linéaires, foliacées, Tâches, et les intérieures apprimées, coriaces, très-courtes, elliptiques, surmontées d'un très-long appendice lâche, foliacé, subspathulé. 42. Centratherum. Genre de la tribu des vernoniées, section des prototypes. Calathide multiflore , équaliflore, régulariflore, androgyni- flore, entourée d’un involucre plus grand que le péricline, et formé de bractées unisériées, inégales. Péricline hémisphérique, de squames imbriquées, paucisériées, apprimées, ovales, coriaces, scarieuses sur les bords, et au sommet qui se prolonge en une longue arète spines- cente. Clinanthe nud. Cypsèle glabre. Aïgrette courte de squamellules très-caduques , filiformes-laminées, pointues, très-barbellulées. 45. Pluchea. Ce genre, de la tribu des vernoniées, a pour type la conyza marylandica, Mich. Calathide discoide : disque paucitlore, équaliflore, régulariflore , masculiflore; couronne multisériée, multi- Hore, angustiflore, fémimflore. Péricline égal aux fleurs, de squames imbriquées, foliacées, ovales, glanduleuses; les intérieures étroites, linéaires, membraneuses. Clinanthe nud. Ovaire cylindrique, grêle. Aigrelte de squamellules filiformes, barbellulées. Corolle des fleurs femelles grêle, à limbe étréci en tube tridenté au sommet. 44. Monarrhenus. Ce genre, de la tribu des vernoniées ?, diffère du Tessaria de Ruiz et Pavon, ou Gynheteria de Willdenow, par le cli- nanthe nud. Péricline eylindracé, de squames imbriquées; celles du rang intérieur très-longues, étroites , linéaires, scarieuses, frangées, ra- diantes. Une seule fleur mâle à corolle régulière, entourée de neuf (1) Voyez le premier Fascicule dans la livraison de décembre 1816, et le second Fascicule dans la livraison de janvier 1817. BoTAnNIQUE. (32) fleurs femelles à limbe de la corolle étréci en tube trilobé au sommet. Clinanthe très-petit, nud. Aisrette de squamellules filiformes, barbel- lulées. Anthères munies de longs appendices basilaires subulés. Cette plante a des rapports avec les inulées. 45. Celmisia. Ce genre, de la tribu des adénostylées, a la calathide radiée, comme le Zigularia; mais il en diffère principalement par le péricline égal aux fleurs du disque, et formé de squames foliacées , plurisériées, inégales; les extérieures plus petites, linéaires-aigues ; les intérieures plus grandes, ovales-aigues. à ; 49. Grammärthron. Ce genre, de la tribu des sénécionées, a pour type l’Arnica scorpioides, EL: Calathide radiée : disque régulariflore , androgvniflore; couronne liguliflore, féminiflore. Péricline plus long que les fleurs régulières, formé de squames à peu près égales, trisé- nées, lancéolées, foliacées. Clinanthe nud. Ovaire court, cylindracé, strié, velu. Aiorelle (des fleurs régulières et ligulées) composée de squamellules filiformes, peu barbellulées. Article anthérifère bordé de deux bourrelets longitudinaux, cartilagineux ; jauves, épais. 47. Eriotrix. Ce genre, de la tribu des sénécionées, est voisin de V'Xubertia, et a pour type une plante que Je nomme Eriotrix Junipe- rijolia. Calathide multiflore ; équaliflore, régulariflore, androgyniflore, subglobuleuse. Péricline subsémisphérique, de squames nombreuses, plurisériées, diffuses, apprimées, coriaces, subulées-spinescentes. Cli- panthe nud. Ovaire alongé, cylindracé, cannelé. Aisrette plus longue que la corolle; de squameiluies très-nombreuses, filiformes, peu bar- bellulées, flexueuses, contournées, emmêlées. 48. Callistemma. Ce genre, de la tribu des astérées, a pour type l'Aster chinensis, L. 11 diffère des Æ4szer par le port, par la forme de la calathide, par le périclise qui est double, c’est-à-dire de deux na- tures, et par laigrelle également double, l'extérieure étant formée de petites squamellules paléiformes, unisériées. j 49. Aurelia. Ce genre, de la tribu des astérées. a pour type l_A4ster glutinosus, Cav. Il est voisin dt Grindelia, dont il diffère en ce que les squamellules de l'aigrette cont plus nombreuses et barbellulées, et que les anthères n'ont point d'appeudices basilaires. 5o. Lucilia. Ce genre, de la tribu des inulées, a pour type le Serra- tula aculifolia, Poir. Calathide longue, cylindracée, discoide : le dis-. que composé de cinq fleurs hermaphrodites, régulières ; et la couronne de cinq fleurs femelles à limbe de la corolle étrééi en tube et divisé. Péricline cylindracé, égal aux fleurs, accompagné à sa base. de trois bractées ; formé de squames imbriquées, scarieuses, ovales; les inté- rieures longues, étroîïtes, linéaires-aigues. Ovaire cylindracé, hérissé de très-longs poils apprimés. Aigrette plus longue que la corolle, com- posée de squamelluies très-nombreuses, plurisériées ; inégales, filifor- à 361) mes, presque capillaires, à peine barbellulées, fourchues au sommet. Corolles très-longues, très-grêles. 51. Oligosporus. Ce genre, ou sous-genre, de la tribu des anthémidées, comprend toutes les espèces d’Arremisia, L., dont la calathide est com- posée de fleurs femelles et de fleurs #dles. Telle est , par exemple, l’4r- temisia campestris, L. 52, Ditrichum. Ce genre, de la tribu des hélianthées, section des prototypes, est voisin du £pi/anthus, dont il diffère principalement par le clinanthe. Calathide régulariflore, androgyniflore. Péricline ey- lindracé, plus long que les fleurs, irrégulier; de squames peu nom breuses, bisériées, difluses; les extérieures très- courtes, inégales , lâches; les intérieures très-longues, inégales, apprimées. Clinanthe plane, garni de squamelles plus longues que les fleurs, squamiformes, terminées par un appendice subulé, membraneux. Cypsèle glabre, com- primée bilatéralement, portant une aigrette de deux longues squamel- lules opposées, filiformes, épaisses, à peine barbellulées. 55. Chihonia. Ce genre, de la tribu des hélianthées, section des tagétinées, comprend les espèces de Pectis, dont laigrette est com- posée de squamellules ayant leur partie inférieure laminée-paléiforme , membraneuse, irrégulièrement dentée ou laciniée, et leur partie su- périeure filiforme, épaisse, barbellulée. Les vrais Pectis ont les squamellules subtriquetres , subulées , cornées, parfaitement lisses. 54. Cestrinus. Ce genre, de la tribu des carduacées, est voisin du Carthumus, et a pour type le Cyrara acaulis, Linn. Péricline de squames imbriquées, coriaces, alongées, étrécies de bas en haut, terminées par un appendice ovale, scarieux, lacinié. Le limbe de la corolle confondu extérieurement avec le tube, n’est divisé que jusqu’à là moitié de sa hauteur. Filets des étamines papillés. Appendices api= cilaires des anthères, arrondis. 55. Alfredia. Ce genre, de la tribu des carduacées, a pour type le Cnicus cernuus, L. [l diffère du S7/ybum de Gærtner par le péricline scarieux , par les étamines à filets glabres, non monadelphes, et à an- thères longuement appendiculées, par la corolle à tube court, par l'ai- grette de squamellules subunisériées. 56. Chryseis. Ce genre, de la tribu des centauriées, à pour type le Centaurea amberboi, Lam. IL difière du Cyanopsis par le péricline dont les squames ne sont point surmontées d’un appendice spisescent ; et par la cypsèle couverte de longs poils soyeux, apprimés; du Gonio- caulon par la présence de fleurs neutres extrêmement manilestes ; du Volutaria par la corolle des fleurs hermaphrodites, dont les lobes ne sont point roulés, et par la corolle des fleurs neutres à limbe obconi: que, multidenté, et non pas divisé jusqu'à sa base en trois ou quatre longues lanières liguliformes. 1817. (34) 57. Goniocaulon. Genre de la tribu des centauriées, voisin des Cya- nopsis, Volutaria, Chryseis. Péricline à peu près égal aux fleurs, formé d2 squames imbriquées, apprimées , ovales, aigues, glabres, slriées, coriaces, membraneuses sur les bords. Clinanthe très-petit, fim- brillé. Calathide de quatre à six fleurs égales, régulières, hermaphro- dites. Point de fleurs neutres. Ovaire glabre. Aïgrette à peu près comme dans le Cyanopsis. 58. Gerberia. Ce genre, de la tribu des mulisiées, est voisin du Tri- chocline, et n’a pas la moindre affinité avec les vraies 4rnica. Linné avait d’abord établi ce genre ; mais bientôt il l’a abandonné, le confon- dant avec l_A4rnica; et depuis, tous les botanistes ont fait, à sou exemple, la même confusion. Je rétablis donc le genre Gerberia, dans lequel je comprends les Ærnica gerbera, piloselloides, coronopifolia et crocea de Linné, ainsi que le genre Æphyllocaulon de Lagasca, qui ne peut en être distingué. 59. Hymenonema. Ce genre, de la tribu des lactucées, est voisin du Catananche, et il comprend le Catananche græca, L., et le Scorzonera aspera, Desf. Péricline cylindracé, de squames imbriquées , apprimées, ovales, aigues, coriaces, membraneuses sur les bords. Clinanthe nud. Ovaire cylindracé, velu. Aigrette très-longue, de dix squamellules subunisériées, égales, dont la partie inférieure est un peu élargie, la- minée, membraneuse, et la supérieure filiforme, épaisse, irrégulière- ment barbée en haut, barbellulée en bas. Les branches du style sont larges, laminées ,presque membraneuses, spathulées. ÿ Go. Cryptocarpha. Ce genre, de la famille des boopidées, voisine des synanthérées, a été établi par M. de Jussiew sous le nom d’A4ci. carpha ; mais je suis obligé de changer ses caractères, et même son nom, Calathide composée de fleurs nombreuses; régulières, dont la plupart formant le disque, peuvent êlre considérées comme mâles par avorte- ment de l'ovaire; les autres, formant la couronne, sont paucisérices, hermaphrodites. Péricline de cinq squames unisériées, inégales, fo: liacées, greffées par la base entre elles et avec les ovaires. Clinanthe filiforme , n’offrantaucune squamelle ou fimbrille visible, et formant, dès l’origine, une seule masse continue avec les ovaires et avec la base du péricline. Chaque ovaire fécond est greflé avec le clinanthe et avec les ovaires voisins, à l'exception de sa partie supérieure qui reste libre, et est munie de cinq énormes côtes, lesquelles se pro- longent au sommet en cinq grosses cornes inégales, coniques, ligneuses, chacune creusée d’une fossette à sa base interne. Les ovaires avortés sont de même entresreflés, et surmontés d’un petit calice membra- neux, submonophylle, irrégulièrement quinquéfide. RAA PR AT ARS SANS (35 ) Restauration de la Vue, dans le cas où la Cornée prend une Jorme conique; par Sir WiLLiaM ADAMSs, correspondant de la Société. Uxe des causes qui rendent la vue courte, est l'épaississement de la cornée transparente, maladie connue sous le nom de cornée conique. Une des premières, et l’on peut ajouter une des meiileures descripüons qui en aient été données , est celle du docteur Léveillé, médecin français, traducteur de l'ouvrage du docteur Scarpa, sur les maladies des yeux. La maladie commence par un accroissement de la cornée dans loutes ses parties , et particulièrement au centre, vis-à-vis la pupile, La cornée, au lieu d’être un segment sphérique , prend une forme conique. Vue de côté, elle s'épaissit graduellement de la circonférence au centre , où le sommet du cône est situé pour l'ordinaire. Des les premiers temps de sa pratique , le docteur Adams était d'opi- nion que la forme coniqne de la cornée venait de l'épaississement de cette tunique , et que si la vue du malade devenait courie, on devait l’at- tribuer à ce que le pouvoir relringent de cet organe élant augmenté, et se joignant à celui du cristallin , les rayons de lumière se réunissaient en un point, avant d'arriver à la réüne. En conséquence il pensa que, comme il élait impossible de toucher à la cornée sans la rendre impro- pre à la transmission de la lumière , on pouvait, en faisant disparaitre Le cristallin, restaurer la vue à un degré suffisant. M. Adams était attaché comme chirurgien-oculiste à l'hopital d'Exeter. En 1814, une femme de la campagne, âgée de 70 ans, qui avait la cornée conique , et de plus la cataracte , eut recours à lui. 11 réussit en même temps à lui enlever la cataracte , et à lui rendre la vue à un point qui surpassa de beaucoup son attente. Il observa qu'elle était capable de voir plus distinctement , sans verres convexes , que ne Voient ordinaire- ment les personnes qui ont subi l'opération de la cataracte , tandis qu'a- vec un verre convexe elle pouvait lire, sans difliculté , de petits carac- tères d'impression. Ainsi il fut démontré qu'en enlevant le cristallin , dans des yeux affectés par la cornée conique, on pouvait restaurer la vue presque parfaitement, tandis que, comine oa Île sait, dans le cas de la cornée conique, la vision est ordinairement aussi impariaite que si la ca- taracte faisait partie de l'indisposition du malade. Ce succès confirma le docteur dans son opinion. Il en eut un nouveau l’année suivante. Une jeune persouve avait éprouvé pendant six ans , une diminution sensible dans l'organe de la vue, et à la fin, en était venue, par suite de la cornée conique, à un tel état de cécité, qu'elle se trouva incapable de continuer son élat de domestique ;.et qu'elle fut obligée de recsurir aux charités de sa paroisse. Renvoyée bieuôt après à Londres , cile ne retira aucun soulagement des soins qu’on lui donua dans üa hôpital. Enfin pré- nee 18+7, MÉDECINE. Journal de lInstitu tion Royale , n°1Y, (56) sentée au docteur Adams, elle le conjura dans les termes les plus pres- sans, de tenter tous les moyens qui pouvaient lui faire espérer de recou- vrer la vue. IL examina ses yeux avec soin. Dans l’un et l'autre la cornée était devenue conique; il y avait une légère opacité au sommet de chaque cône , mais pas la moindre apparence dans le cristallin. Cette femme pouvait marcher sans guide, et voir à trois ou quatre pieds de distance, de manière à éviter de heurter les passans , mais elle avait entièrement perdu la faculté de lire'ou d’apercevoir les petits objets, quelque rap- prochés qu'ils fussent de ses yeux. , M. Adaws fit disparaitre le cristallin de l’un des yeux, en le faisant ab- sorber, procédé préférable à tout autre, que le cristallin soit ou ne soit pas opaque, toutes les fois que, comme dans le cas présent, on a la liberté de le diviser. Fa malade cependant retourna à la campagne avant d’être entièrement guérie de l'opération. Le docteur fut pres d’un an sans Ja revoir; alors il eut la satisfaction de la trouver capable de distinguer les. petits objets et de lire les plus petits caractères d'impression, sans se servir d'un verre, à la distance ordinaire de dix à douze pouces, et presque aussi bien qu'elle se souvient de lavoir jamais fait. Les verres de deux pouces et demi de foyer, dont on se sert ordinairement pour voir de près, à la suite de lopération de la cataracte, lui rendaient la vue presque aussi confuse qu'avant qu'on eût enlevé le cristallin. Avec des verres de neuf à dix pouces de foyer, elle distinguait un peu mieux les petits objets. Elle voyait mieux les objets éloignés, à l'œil vu qu'avec un verre quelconque, et pourtant, après l’opération de la ca- taracte, on se sert de verres de quatre pouces de foyer pour voir de loin. Elle avoit fini par ne plus se servir de verre dans aucun cas; elle avait repris son service accoutumé, et elle distinguait un objet à plus de trois quarts de miile. Un an après la premiere opération, qui avait eu lieu en février 1815, le docteur Adams fit l'opération sur l’autre œil. La malade s’en retourna sans attendre que son œil fût guéri, et même que le cristallin eût entièrement disparu. Cependant avant son départ elle pouvait lire de petiles impressions avec cet œil, aidé d'un verre convexe de deux pouces trois quarts de foyer, et âvec un verre de neuf pouces elle pouvait voir de loin. . Le D° Adams cherche ensuite à expliquer pourquoi cet œil exigeait des verres plus refringens que le premier. Il attribue cette différence au long exercice de celui-ci; il cite des exemples à l'appui de son opi- nion, et il finit ce Mémoire à peu près ainsi : J'ai pu échouer, en cherchant à convaincre mes lecteurs de l’exactitude de quelques-unes de mes opinions ; mais j'ai eu le bonheur de réussir à rendre la vue, dans un cas désespéré, par un procédé qui, je crois, n’a pas encore été emplové jusau’a présent. DIRE RSA LENS LAS NE (37) Sur le Wapiüi, espèce de cerf de l Amérique septentrionale; par M. H. DE BLAIN VILLE. Nous devons à Buffon l'établissement de cette belle loi zoologique , qu'aucun des animaux mammiferes de l'Amérique méridionale ne se trouve dans aucune partie de l’Ancien-Continent, ef vice versa, el malgré opposition que quelques naturalistes étrangers ont voulu y apporter en admettant des didelphes et des fourmilliers autre part que dans le Nou- veau-Monde, ces exemples eux-mêmes sont au contraire venus confirmer de plus en plus ce qu'ils devaient détruire. T1 n’en est peut-être pas tout-à-fait de même de l'observation également faite pour la premitre fois par ce célèbre naturaliste, qu’une grande partie des mammifères del A mé- rique septentrionale se retrouvent dans les parties nord de l’Ancien-Con- tinent, admettant qu'ils ont pu aisément passer de l’un à l’autre ; il nous semble même que de jour en jour on est confirmé dans une opinion con- fraire, où que le nombre de ces espèces supposées identiques diminue à mesure qu’on les connaît mieux; en effet, on sait déja que les deux espèces d'ours qui s’y trouvent, différent de celles du nord de l’Europe et d'Asie; il en est de même d’un assez grand nombre d’espèces de ru- minans à cornes, et même de ruminans à bois, puisqu'il est admis géné- ralement que le cerf de Virginie est une espèce distincte, tout-à-fait particulière au Nouveau-Continent. Quant aux autres espèces de ce genre encore si embrouillé, il parait que les zoologistes américains ne sont pas même d'accord. M. Jefferson, dans ses notes sur la Virginie, admet cinq espèces de cerfs dans l'Amérique septentrionale, 1°. Le moose noir et le moose gris, black-moose et grey-moose, le premier étant probablement le mâle ei Le second la femelle. 2°. Le Caribou ou Renne. 5°. L’Elan à cornes plates où Orignal. 4". L'’Elan à cornes rondes. 3°. Enfin le Cerf commun ou Cervus elaplius. M. Clinton , dans les notes ajoutées à son discours d'ouverture à l’aca- démie de New - York pour 1814 , a tâché d'éclaircir cette matière, et voici l'analyse de ce qu'il dit à ce sujet. C’est à tort que plusieurs auteurs européens ont admis que l'espèce de cerf connu chez les Américains sous le nom d’£/4, est réellement l’élan, comme semble l'indiquer ce nom. Le véritable élan, le Cervus alce de Linnæus, est l'animal qu'ils désignent sous le nom de moose, ou du moins il paraît qu’il lui ressemble sous beaucoup de rapports; quant à l'elk, il n’a certainement aucune ressemblance avec l'élan, en sorte que M. Clinton pense que des quatre espèces rapportées par M. Jefferson, la première, ou mieux le black- moose, el la troisième, c. à, d. l'élan, sont la même, et que le grey-moose et l'élan à cornes rondes, ne sont aussi qu'un même animal. Quant au’ Livraison de mars. 6 | 11017 Zo0LOG1ez. (38 ) caribou du Canada, il est généralement admis que c’est le renne ou le: cervus Tarandus de Linné. Ainsi voilà donc quatre espèces de cerfs de l'Amérique septentrionale, en ajoutant à ces trois le cerf de Virginie. 1°. Le moose ou cerf à larges bois palmés et à caroncules sous la. gorge, dans la région du nord. 2°. 1/elk des Américains , quelquefois l'élan à bois ronds, dont l'es- pèce s'étend du Canada au midi. 3°. Le caribou ou renne, C. Tarandus. (Linn. }: 4. Le cerf de- Virginie que les Américains nomment daim. Il s'agirait maintenant de déterminer si ces animaux forment des espè- ces distinctes , ou de simples variétés de celles que possède le nord de: FAncien-Continent. Nous avons déja dit plus haut que tous les zoolo- gistes sont d'accord pour regarder le cerf de Virginie comme distinct, quoique Buffon n'en fit qu'une variété du daim. Le moose paraît au contraire devoir êlre regardé comme une simple variété du cervus Alce de Linné, ou de l'élan. J1en est de même du caribou, que l’on assure n'être que le renne ou cervus Tarandus: Quant à l'élk ou élan à bois ronds, qui est très-probablement le même que le cerf commun de M. Jefferson, l’un et l'autre étant remarquables par leur grande taille, e’est bien évidemment le cerfdu Canada, cervus Canadensis de Gmelin. 11 noussemble qu’on doit aussi lui rapporter l’a- nimal que l’on montre en ce moment à Londres sous le nom de Wapiti, et sur lequel on trouve dans le Philosophical Magazine, pour le mois de novembre 1816 ,une note dont nous allons donner l'extrait. Le Wapiti à l’âge de doug ans atteint dix-huit palmes ou six pieds de haut: son port estélésant ; ses jambes fines ; la tête, semblable à celle du cerf de Virginie, est eflilée et belle ; elle estarmée de bois ronds qui tom- bent tous les ans, el qui augmentent chaque année, probablement en hau- teur, et quant au nombre des andouillers ,sur la forme, le nombre et la di- rection desquels l’auteur de cette note ne donne aucun autre détail. Il y a extérieurement à chaque jambe une touffe de poils jaunâtres, qui re- couvrent une glande d'où sort une sécrétion onctueuse dont l'animal se sert pour lustrer sa robe ; sous chaque œil est une ouverture oblique de près d’un pouce de long, c. a. d,, un larmier, Enfin il à des crochets: comme le cheval, mais très probablemet à la mâchoire supérieure seu- lement. La robe de ces animaux en hiver est d’une couleur particulière-ti- rant sur le brun ; le cou et les jambes sont d’un brun foncé. Le-croupion ofre une: teinte d’un blanc pâle jaunâtre qui s'étend en loussens à: six à scpt pouces de la queue, et qui estséparée de la couleur générale- du.reste di corps par une ligne demi-circulaire noire d’un à. deux pouces; £r à hs mit td (59) La femelle est plus petite que le mâle : son cou ressembie un peu à ‘celui du chameau ; elle n’a point de bois. Ces animaux sont très-doux, très-timides, quoiqu’extrêmement vigou- reux. Leur cri de frayeur est semblable au sifflement bruyant que font les enfans en soufllant fortement entre leurs doigts mis dans la bouche. Ils sont, à ce qu'il parait, disposés à l'état de domesticité. Ils vivent en société particulière. Chaque famille a son canton respecté par les autres. Le mâle ne s'attache qu’à une seule femelle, qui fait ordinairement deux petits, et leur attachement mutuel est si fort, que si un chasseur en a tué un ,il est sûr de prendre les antres à velonté. Cette espèce se trouve en grande abondance dans le haut Missouri, faisant partie de la Louisiane, dans des lieux riches en pâturages. Les sauvages s’élant aperçu de l’usage dont ces animaux pouvaient leur être, les ont réduits à l’état de domesticité. Ils Les ont dressés à tirer ‘des traineaux sur la neige. Il parait aussi qu'ils leur servent de nourri- ture, et que leur chair est si savoureuse, qu’elle est recherchée avecavidité par les chasseurs blancs et noirs, au point de menacer cette espèce d’une véritable destruction à l'état sauvage. Les personnes qui montrent actuellement en Angleterre plusieurs in- dividus de cette espèce, disent qu’ils ont été amenés par terre de leur pays, par un naturaliste allemand , et montrés pour de l'argent à Baltimore , à Philadelphie et même à New-York, et que plusieurs naturalistes améri- cains ,entr'autres le professeur Mitchell et ie docteur Barton , les ont regar- dés comme appartenant à une espèce particulière qu'ils n'avaient jamais vue. Quaiqu'il soit encore assez difficile d'assurer que cela soit, parce que nous n'avons aucun détail sur la forme des bois, cela semble assez pro- bable, 1°. en ce que ces animaux atteignent une beaucoup plus grande taille que le cerf ordinaire; un des individus montrés à Londres ayant déjà pres de quatre pieds et demi, quoique âgé seulement de six ans, et M. Pik disant en avoir vu dans lesquels la distance , entre les bois à leur sommet , était de quatre pieds; 2°. que la tache du croupion est encadrée par du noir; et enfin qu'ils ont les mœurs de nos chevreuils. On pourrait également le conclure de ce que M. Clinton, dans la note citée plus haut, après avoir dit que c’est une variété du cerf ordinaire, où bien une espèce distincte, se demande plus bas si l'Amérique possède le véritable cerf commun. Quant au chevreuil, Cervus capreeolus, que Buffon dit aussi exister dans l'Amérique septentrionale , et être extrêmement commun à la Louisiane, il est évident que c’est le cerf de Viroinie, et non pas le véritable chevreuil. Lewis et Clarke, dans leur voyage, parlent encore d'une espèce de cerf sous le nom de Mule-Deer, où de cerf-mulet; mais M. Clinton ne peut dire ce qu’ils entendent sous ce nom. B. V. SSL RA LS LA LE LAIT IA SIA NE TOUT: PaysroLo cr. Res Acad. des Sciences. 37 février 1817. Parstqur. Philosophical Magazine. L s Janvier 1017. (40) Mémoire sur l'action des Artères dans la circulation ; par F. MAGENDIE. M. Magendie a lu à l’Académie des Sciences un Mémoire dans lequel il s'est proposé de prouver, 1°. que les artères grosses ou petites ne présen- tentaucun indice d'irritabilité. 2°, Qu'elles se dilatent dans la systole du ventricule, d'autant plus qu'elles sont plus grosses et plus voisines du cœur. 3°. Qu'elles sont susceptibles de se resserrer avec assez de force pour expulser le sang qu’elles contiennent ,etle faire passer et même circuler dans les veines. 4°. Que dans les artères, le sang n’est point alternativement en mou- vement et en repos ; qu'il est mü d’une manière continu-saccadée dans les troncs et les rameaux, continu-uniforme dans les ramuscules et les dernières divisions. 5°. Que la contraction du cœur et l’élasticité des artères grosses et pe- tiles donnent une raison mécanique salisfaisante de ces divers phéno- mènes. 6°. Que la contraction du cœur et le renflement des artères influent sensiblement sur le mouvement du sang dans les capillaires et dans les veines. Ces résultats sont déduits d'expériences faites surles animaux , et d’ob- servations faites sur l’homme. s F. M. SARA RAA AAA LAS SAS AS Expériences sur le Goudron bouillant ; par M.R. DAYENPORT. M. Davexporr se trouvant dans l'arsenal de Chatam au moment où l’on faisait chauffer du goudron pour enduire des cordages, des ouvriers lui assurèrent que l’on pouvait impunément plonger la main nue dans ce liquide même bouillant; M. Davenport tenta pendant quelques instans cette épreuve, et n’éprouva en ellet aucun accident, ni même aucun sentiment de douleur. Cependant un thermomètre plongé dans le liquide indiquait une température de 102,2 centig: Cette propriété singulière viendrait-elle de ce que Le goudron aurait uue chaleur spécifique très-faible, ou seulement de ce que ce liquide, don les particules se meuvent difficilement les unes parmi les autres, serait par cela même mauvais conducteur de la chaleur ? Les ouvriers de l'arsenal assurèrent aussi à M. Davenport que le sentiment de la chaleur devenait beaucoup plus vif, si la main, au lieu d'être nue, était vêtue d’un gant, et que même ce sentiment allait (41) jusqu’à brüler; mais M. Davenport n’a pas jugé à propos de tenter cette épreuve. On à depuis long-temps observé un phénomène qui paraît avoir du rapport avec celui-ci. Si l’on enveloppe une balle de plomb avec du papier bien lisse, et qu’on expose ensuite le papier au-dessus de la flamme d’une bougie, il ne s'enflamme pas tant que le plomb reste solide, et l'influence pré- servative de ce métal ne cesse que lorsqu'il est fondu. Il paraît que, dans cette expérience, le papier est constamment refroidi par le con- tact du plomb, et se trouve ainsi continuellement ramené au-dessous de la température à laquelle il s’enflammerait. Cet eflet cesse d’avoir lieu quand le plomb est complètement fondu , et alors le papier n'étant plus préservé, s’enflamme. L'expérience réussit de même quand, au lieu de papier, on emploie une envelope de mousseline ou de toile ; mais il faut toujours que l’enveloppe soit exactement appliquée sur le métal, sans quoi la communication de la chaleur étant inter- rompue, la température de l'enveloppe s’éleverait jusqu'a l'inflam- mation. : RAA RS ARR AS AS Note sur quelques Substances minérales , découvertes en Galicic; par 1. le comte DUNIN-BORKOwWSKI. Cuivre natif. — IL se trouve en masse, en morceaux arrondis et sous forme capillaire et rameuse. IL accompagne tantôt le cuivre gris antimonifère, tantôt la chlorite schisteuse, et plus rarement le granite, dont il remplit les cavités. On le trouye en Bucovine à Fundo- Moldavi. “ Cuivre gris antimonifère. — Sa couleur est le noir de fer, présen- tant aussi des couleurs artificielles, comme celles de queue de paon. Sa cassure estco nchoïde à petites cavités. A l'extérieur il est très- brillant, moins à l’intérieur. Il est demi-dur et facile à casser. Sa pesanteur sp. est de 4,000. IL est accompagné de la pyrite cuivreuse, de la chlorite schisteuse, et forme des filons de six décimètres d’épais- seur à Fundo-Moldavi. Il est remarquable que ce minérai présente tellement l'aspect de la fusion, qu'on le prendrait pour une fonte, si on ne connaissait pas son gisement. Cuivre oxydé rouge capillaire. — Sa couleur est rouge écarlate. Il se trouve disséminé en cristaux capillaires sur le cuivre gris antimo- uifère. Plomb sulfaté. — Sa couleur est le blanc de neige. 11 est cristallisé en octaëdres. Sa cassure est compacte et conchoïde à petites cavités. Son éclat est celui du diamant. Exposé à la flamme d’une bougie, il 181%. Minérarocrr. Caimie. (42) se réduit sans le secours du chalumeau. On le trouve en Bukovine, à Kirlibaba, disséminé sur une mine de fer brun, comme le plomb sulfaté de l'ile d’Anglesey. Plomb carbonate. — Sa couleur est le blanc, il est cristallisé; sa cassure est conchoïde à petites cavités. H a à l'intérieur un éclat gras. Traité au chalumeau, il éclate et se réduit en globule de plomb mé- {allique. 11 fait une forte effervescence avec les acides. Le Succin. — Sa couleur est le jaune de paille et le jaune de cire. 1 se trouve en morceaux arrondis, souvent de la grosseur d’un œuf, disséminés dans une roche de grès gris très-ressemblant à celui de Fontainebleau , à Podharodiscze près de la capitale Lemberg. Ce grès pa- raît être d'une formation très-récente ; il re pose sur le calcaire coquilher. On pourrait rapporter cette roche au grès à paver (quadersandstein ) de M. Hausmauu, si on trouvait des charbons de terre aux environs; mais toutes les recherches faites pour trouver le charbon de terre ont été inutiles. . Ce gisement remarquable du succin semble prouver que la formation du succin n’est pas due exclusivement au règne végétal et aux terrains d’alluvion, comme on le croit assez génératement, A SARA A ARS Sur l'emploi de l' Acide benzoïque pour précipiter le Fer de ses dissolutions acides. M. Pescnirr, pharmacien à Genève, a trouvé que l'acide ben- zoïque et mieux encore les benzoates alcalins sont de très-bons et de très-utiles réactifs pour découvrir la présence et la quantité du éroxide de fer contenu dans une dissolution quelconque. Ces réactifs précipitent le fer sur-le-champ et complètement ; comme ils sont à meil- leur marché et plus faciles à trouver que les succinates qu’on emploie ordinairement en pareil cas, M. Peschier pense qu'ils méritent la préférence dans l'analyse chimique. Une autre propriété très-précieuse de l’acide benzoïque, c’est que ni cet acide, ni les benzoates ne précipitent les sels de manganèse. Berzelius, en 1806, avait déja proposé d'employer l'acide ben- zoïque pour séparer l'oxide de fer des autres bases salifiables auxquelles il pouvait être mêlé; en conséquence M, Hisinger fit, en 1810, une suite d'expériences sur le benzoate d’ammoniaque. 11 se convainquit que ce réactif pouvait remplacer le succinate d’ammoniaque dans les analyses. AAA RSA AAA AA emilie A (48 ) Discorso del Sÿs. prof. MANGiL1 , intorno al V'eleno della Vipera, letto al R. I. Tnstituto. — Discours du professeur MANGiLE sur le Wenin de la Vipérc. LEs anciens ont cru qu'introduit directement dans le canal alimen- taire, le poison de la vipère ne produisait aucun effet funcste ; ils se fondaient sur ce que l’on pouvait impunément sucer la plaie faile par un de ces animaux, en ayant soin de cracher à mesure que l’on sucait, et c'était-l1 même un de leurs remèdes. Redi adopta cette opinion. Plus tard, Fontana avança que si une petite dos de venin pouvait être prise sans danger, surtout par l'homme, à cause de sa grandeur comparée à celle de la vipère, une dose plus considérable pouvait déterminer les accidens les plus graves, et enfin la mort. 11 coupa la tête à huit vipères, en exprima lout le venin dans une cuiller à café, et Pintroduisit dans l’estomac d’un pigeon, qui n’avait pas mangé depuis huit heures. En moins d’une minute, l'animal parut affaibli; au bout de deux autres minutes, il commenca à vaciller, tomba sur le côté, et mourvt en six minules , au milieu de fortes convulsions. Cette expérience était contraire à celle de Redi, qui, ayant délayé dans un verre d’eau du poison extrait de quatre vipères, et en ayant donné une partie à un chevreau, et le reste à un canard, n’en vit ré- sulter aucune espèce d’accident. Enfin, Jacob Sozzi but tout aussi impunément le poison d’une vi- père délayé dans un demi-verre de vin; une autrefois, il but le venin de trois vipères, qu'il avait évalement dissous dans la même liqueur. Voulant éclaircir ce- point de controverse, l’auteur du Mémoire soumit d’abord quatre petits merles à.ses expériences. Fe premier avala le venin fluide de trois vipères ; le second celui de quatre; le troisième prit par la même voie le venin de cinq, et le quatrième, celui de six de ces animaux. D'abord, ils parurent plongés dans un état de stupi- dité et d'inertie, stupidi el inerli; mais, à peme une heure s’était-elle écoulée, qu'ils se montrèrent comme auparavant vivaces. et pleins d'appétit. Du venin de plus de vingt vipères fut recueilli dans un verre de- montre, et: donné à un petit merle qui n’en ressentit aucun mauvais effet. Ces expériences convainquirent tellement un des assistans, qu'il: avala tout le venin qui: put être extrait de quatre autres grosses vi- pères, et n’en fut nullement affecté. L'année suivante, l'expérience fat répétée sur un ‘corbeau, à jeurr depuis douze-heures, qui avala impunément le venin.de seize vipères 1817. MEÉDEcIRE- (44) Au mois d'octobre 1814, continue l’auteur du Mémoire, je forçai sept grosses vipères à verser dans une tasse tout leur venin. J'y trem- pai sur-le-champ quatre petits morceaux de mie de pain, et je les fis avaler à un pigeon. D'abord, il parut abattu ; mais bientôt il redevint tout aussi bien portant qu'auparavant. Quelques jours après, j'intro- duisis dans sa patte ainsi que dans celle d’un autre pigeon, un petit fragment de venin bien sec, recueilli et conservé depuis quatorze mois dans un petit vase de verre bien fermé; l’un et l’autre donnèrent bientôt des signes manifestes d'empoisonnement, et succombèrent au bout de deux heures environ. Un autre pigeon avala, avec les précautions convenables, tout le venin que peuvent offrir dix vipères très-grosses, sans offrir la moindre trace d'empoisonnement. Fontana avait avancé que le poison sec ne conserve tout au plus ses propriétés vénéneuses que jusqu'au neuvième mois. Le fait ci- dessus rapporté détruit cette assertion, fondée d’ailleurs sur des expé- riences dans lesquelles le poison, introduit dans la plaie, et n’y étant point retenu, a pu s’en écouler avec le sang. Pour parer à cet incon- vénient, J'eus soin d'appliquer un morceau de taffetas sur la plaie, aussitôt que le venin füt introduit. Du venin conservé avec soin pendant dix-huit mois, pendant vingt- deux mois et même pendant vingt-six mois, fut introduit dans la patte de plusieurs pigeons, et tous moururent empoisonnés au bout d’une demi-heure ou d’une heure. Ces expériences démontrent la fausseté de l'assertion de Fontana, et prouvent évidemment que le poison de la vipère, conservé avec de grandes précautions, peut garder plusieurs années ses propriétés fu- nestes. RAS AAA ASIA SIA AA IE LES S Sur des Insectes tenus dans le vide pendant plusieurs jours. M. Bior a observé cet hiver que des blaps et des tenebrions pouvaient être tenus pendant plusieurs jours dans un balion où l’on avait fait le vide jusqu’à une tension d’un ou deux millimètres, non seulement sans mourir, mais même sans paraître en ressentir aucun inconvénient bien marqué. Dans le premier moment où l’on fait le vide, ils pa- raissent en quelque sorte s’engourdir, et ils restent immobiles pen- dant quelques minutes; mais ensuite leur énergie revient, et ils recommencent à se mouvoir aussi vivement qu'avant que l'air fût ôté. L'expérience a été répétée à plusieurs reprises, et prolongée jusqu’à plus de huit jours. B: A RAS AAA AS A (45) Note sur la cause des changemens de couleurs que présente le caméléon minéral, (1) extraite d'un travail sur le manganèse; par M. CHEVREUL. 3. Depuis l’illustre Schéele, on a ajouté plusieurs faits imporlans à l’histoire du manganèse ; mais personne, à ma connaissance, n'a re- cherché d’une manière spéciale la cause des changemens de couleurs du caméléon minéral. Je vais essayer, dans cette Note, de déduire d'observations qui me sont propres, une explication qui, si elle est admise, sera susceptible de plusieurs explications nouvelles. II. Je commencerai par exposer les propriétés que Schéele a reconnu au caméléon minéral (a). La solution de caméléon dans l’eau renfermée dans un flacon , laisse déposer une poudre fine jaune, et la liqueur passe insensiblement au bleu. Schéele prétend que la poudre jaune est en #rande partie de l’oxide de fer, que la vraie couleur du caméléon est le bleu, et qu'il n’est vert que quand il contient du fer. (b) Le caméléon mêlé à l’eau se décompose, le mélange paraît violet, puis rouge, et quand les particules rouges se réunissent, la couleur rouge disparaît, et le dépôt du caméléon n’a plus que la couleur naturelle de l’oxide de manganèse. (c) Enfin le même effet a lieu quard on ajoute quelques gouttes d'acide à la solution, ou qu’on l'expose pendant quelques jours à l'air libre; dans ce dernier cas l’alcali se combine à l'acide carbonique de l’atmosphère. Passons aux faits que j'ai observés. HI. J'ai préparé le caméléon dont j'ai fait usage, en exposant dans un creuset de platine à l’action d’une chaleur rouge soutenue pendant vingt minutes, un mélange de 1 gramme d'oxide rouge, obtenu par la calcination du carbonate de manganèse pur, et de 8 grammes da potasse à l'alcool. La masse verte qui en est résullée, a été traitée douze heures après avoir été obtenue, parneuf à dix fois son poids d'eau. Quelle que soit la proportion d’eau employée, il y a toujours une quan- tité assez considérable d'oxide qui ne se dissout pas. Je ne pense point que la totalité de cet oxide ait été séparée par l’action de l’eau, je crois qu'il y en a une portion qui, après avoir été fondue dans l’alcali, s'en est séparée, lors de la solidification du caméléon, par le refroidisse- ment; cette dernière portion est souvent sous la forme de petites paillettes brillantes, semblables au sulfure de molybdène. . IV. Lorsque le caméléon dissous dans l’eau passe au bleu, ve n'est pas en mA ne de l’oxide de fer jaune, car le caméléon qui a été préparé avec de l’oxidé de manganèse pur donne un dépôt semblable ; en second (x) On appelle ainsi la combinaison de la potasse avec un oxide de manganèse plus oxidé que celui du carbonate. Livraison de mars. 7 1817. Caimie. (46) lieu , on ne peut attribuer à la séparation de cette matière jaune la cou- leur bleue de la iqueur qui la surnage; carcette liqueur parfaitement claire étant évaporée à siccité, laisse wn résidu qui prend, lorsqu'on l'expose à une chaleur rouge, une belle couleur verte et qui la communique à l’eaw dans laquelle on la délaie. Or, si la couleur du caméléon était naturelle- ment bleue, on devrait l'obtenir de cette couleur, en fondant avec la potasse l’oxide qui a été dépouillé de son prétendu oxide de fer ; donc l& cou'eur du cameléon n'est plus bleue, ou l'observation de Schéele ne le prouve pas. V. Lorsque le caméléon passe plus ou moins lentement du vert au rouge ;, on observe qu'il présente une série de couleurs qui sont dans l'ordre des anneaux colorés , savoir : le vert , le bleu, le violet, l'indigo, le pourpre, le rouge. Non seulement l'eau froide ajoutée au caméléon produit ces couleurs, mais encore l'acide carbonique libre, le carbonate de potasse et le sous-carbonate d’ammoniaque, et enfin L'eau chaude. On observe même que celle-ci les produit avec plus de rapidité que l'eau froide. Occupons-nous maintenant de l’action de l'acide carbonique , nous parlerons ensuite de celle de l'eau. VI. Suivant nous, la solution verte de caméléon est lacombinaison de la potasse caustique avec l’oxide de manganèse, et la solution qui est de- venue rouge par l'acide carbonique est une combinaison triple de potasse, d'oxide de manganèse et d'acide carbonique ; il faut aussi tenir compte: de l’eau qui lient ces combinaisons en dissolution, mais la proportion d’eau. ne semble pas avoir une jufluence bien sensible sur leur coloration, car si l’on sature de gaz carbonique une solution verte formée d'une partie de: caméléon et de dix parties d'eau, celle-ci passera au rouge, en laissant déposer, à la vérité, un peu d’oxide, et l’on observera de plus, qu’en met- tant dans cette liqueur rouge , de la potasse caustique sèche, on la fera repasser au vert, et qu'ensuite , en saturant l’alcali ajouté par du gaz car- bonique, on reproduira une liqueur rouge, et on séparera en même temps un peu: d'oxide. Enfin je ferai observer qu'en précipitant par de l'eau de baryte, une partie de l'acide carbonique d’une solution rouge de: caméléon , on change celle-ci en- caméléon vert. (1) VII Je dis maintenant que les caméléons qui sont devenus bleus; volets, indigo et pourpres par l'acide carbonique, sont des réunions de- caméléon vert et de caméléon rouge ; en: effel, si l’on ajoute à celui-ci des quantités de caméléon vert de plus en plus considérables, on ob- tiendra successivement des liqueurs pourpres, indigo , violettes et (x) I ne faudrait pas mettre assez de baryte pour saturer tout l'acide carbonique , car: on précipiterait avec lui une combinajson rose-lilas d’oxide de manganèse et de baryte. Cette combinaison, qui est une espèce de caméléon, peut être dépouillée par-l'acide- acétique du carbonate de baryte qui s'y trouve mêlé, I] existe sans doute dans-la nature des composés de ce genre. (41) bleues. On concoit d'après cela comment, en ajoutant par intervalle à ‘du caméléon vert des petites quantités d'acide carbonique ou de carbo- nate de potasse, on peut obtenir des liqueurs bleues, violettes, indigo et pourpres, et enfin comment on peut obtenir la série inverse , en ajoutant par intervalle à du caméléon rouge des petites quantités de potasse. VIH. Je viens de prouver par la synthèse la nature des cawéléons in- termédiaires entre le vert et le rouge; je vais maintenant la prouver pat l'analyse. Si l’on filtre du caméléon un certain nombre de fois sur un filtre (1) suffisamment grand, les caméléons se décomposeront en po- tasse qui restera dans l’eau, et en oxide de manganèse d’un jaune-brun, qui se fixera au ligneux du papier, en vertu d’une aflinité analogue à celle qui détermine la combinaison des étoiles avec les mordans em- ployés en teinture. Une décomposition semblable aura lieu si l’on in- troduit du papier dans la solution du caméléon, privée du contact de l'air; enfin, les mêmes eflets s'observeront avec le caméléon rouge. A présent que Paction chimique du papier sur la solution du caméléon est démontrée, on conçoit la possibilité de réduire par la filtration une liqueur contenant les deux caméléons à une simple solution de l’un d'eux, si toutefois il existe une différence dans la tendance qu'ont l'oxide de manganèse de la combinaison verte et celui de la combinai- son carbonatée pour s'unir au lisneux. Or, c’est ce que l'expérience confirme ; filtrez Les caméléons bleus, violets, indigo et pourpres, vous décomposerez le caméléon rouge, tandis que le caméléon vert passera au {ravers du filtre, IX. L’explication précédente est applicable aux changemens produits par le sous-carbonate d’ammoniaque et le carbonate de potasse; mais l'est-elle aux changemens produits par l’eau distillée? je ne le pense pas, quoique l’eau la plus pure que j'ai obtenue jusqu'ici, m'ait tou- jours présenté des quantités sensibles d'acide carbonique ou de sous- carbonate d'armoniaque ; mais je puis affirmer que les caméléons in- termédiaires produits par l’eau , sont toujours formés de caméléon vert et d’une liqueur rouge , car tous sont verts après avoir été filtrés, et la polasse qu'on y ajoute les convertit en caméléon vert. Au reste, ce qui prouve que l'acide carbonique n’est pour rien dans la couleur de la liqueur de ces caméléons, c’est que 1° l’eau qui a été réduite par l'ébullition au cinquième de son volume, et qui doit contenir moins d'acide carbonique que l’eau froide qui n'a pas bouilli, étant mêlée à chaud au caméléon vert, le rougit beaucoup plus rapidement que la dernière; 2° si l’on ajoute à l’eau bouillante un peu plus d'hydrate de baryte qu'il n’en faut pour précipiter tout l’acide carbonique contenu dans ce liquide, et qu'on la verse ensuite dans du caméléon vert, ce- ER A Cf M 2 da + pe SL nue, l'en am ienar te élue | (1) Qui doit avoir été lavé à l'acide hydrochlorique, pour éloigner toute influence de matières étrangères au lisneux de papier, 1817: (48) Jui-ci passera au rouge; or, dans ce cas, /a couleur rouge est pro- duite quoiqu'il y ait soustraction d'acide carbonique. N'est-il pas possible que celte couleur ronge soit le résultat de l’action de la po- tasse sur l’oxide, moins énergique que celle exercée par le même alcali sur l'oxide du caméléon vert? et n'est-il pas possible, lorsque l'acide carbonique est présent, que cet acide agisse en affablissant l’ac- tion de la potasse? Ce qui appuie cette manière de voir, c’est la couleur verte que conserveaf pendant un temps assez long les caméléons inter- médiaires qui ont été filtrés, puis préservés du contact de l'air; or ces liqueurs filtrées contiennent autant d'acide carbonique qu'elles en contenaient avant la filtration, puisque l’oxide qui se dépose sur les filtres n’est pas carbonaté,. X. L'oxide de caméléon vert est sans doute au même degré d’oxi- dation que l’oxide du caméléon rouge, et cet oxide content plus d'oxigène que celui des sels de manganèse, qui sont incolores ; car em faisant chauffer de l'acide hydrochlorique avee le caméléon vert ou rouge, ceux-ci se décolorent, et il se dégage du chlore. Schéele était de cette opinion; il avait vu qu’un grand nombre de matières suscep- übles d’absorber l'oxigène, produisaient le même elfet de décoloration que l'acide hydrochlorique. Mais le caméléon contient-il loxide de la nature, ou l’oxide qu'on obtient en exposant ce dernier à l’action du feu? Si l'on considère l'impossibilité où l’on a été jusqu'ici d'unir le premier aux acides sans lui faire subir une désoxidation préalable; si l'on considère que le caméléon sursaturé par les acides sulfurique, pitrique, etc., forme des sels rouges , comme le second des oxides dont nous parlons, et enfin si l'on considère que l'acide carbonique rougit le caméléon vert sans produire d'effervescence, il sera permis de croire que loxide du caméléon est moins oxidé que celui de la nature. J'ai fait plusieurs tentatives pour savoir si celte conclusion était exacte ; J'ai chauffé dans une cornue de grès 25 grammes d'oxide de manganèse natif avec 200 grammes de potasse à l'alcool; j'ai recueilli de l’eau, un peu de gaz azote, acide carbonique et inflammable; ce dernier, provenait d’une matière alcoolique restée dans l'alkali, la cornue à été promptement percée par la potasse. J’iu répété l'expérience avec de la potasse à la chaux, je n'ai pas obtenu de gaz inflammable ; la cornue a été percée comme dans l'expérience précédente. Le camé- léon de la première opération était vert, mais il n’a pas donné une dissolution permanente colorée, lorsqu'on l’a traité par l'eau. Le caméléon de la seconde opération mis avec l’eau, n'a pas dégagé de quantité notable d’oxigène, la liqueur verte qu'il a donné était perma- nente; chauffée sur le mercure sans le contact de l'air, elle s’est déco- lorée sans prendre aucune des couleurs de la série, mais.elle les à toutes présentées lorsqu'on y a ajouté de l'acide carbonique. Pour éviter ., Facton corrosive de la potasse sur la cornue, j'ai fait une nouvelle (49 ) expérience, dans laquelle j'ai chauflé 30 gr. d'oxide avec 270 de carbo- pate de potasse, qui avait été réduit en grande partie par la chaleur en sous-carbonate. Cette fois la cornue n’a point été attaquée, et j'ai ob- tenu jusqu'à la fin un mélange d'environ 2 volumes d'acide carbonique et d'oxygène. Le caméléon produit était d’un bleu verdâtre; mis dans l’eau , il a laissé déposer beaucoup d’oxide dont une partie était micacée, et une portion s’est dissoute et a coloré l’eau en vert, mais cette disso- lution perdait promptement sa couleur, et elle était d’ailleurs si peu chargée d'oxide en comparaison de la quantité qui avait été chauflée, que je ne régarde pas celte expérience comme étant absolument con- cluante, pour prouver que l'acide natif de manganèse perd de l’oxigène en s’unissant à la potasse, cependant elle rend cette opinion extrê- imement probable. XI. Si l’explication que nous venons de donner des couleurs du caméléon est exacte, n'est-il pas vraisemblable que des minéraux, des émaux peuvent être leints en bleu, en violet et en pourpre, par des combinaisons vertes et rouges d’oxide de manganèse? N'est-il pas vrai- semblable que les substances alcalines terreuses ou vitreuses qui se teignent en rouge par l’oxide de manganèse; exercent sur lui la même action que les acides? et ne peut-il pas arriver qu'une combinaison de ce genre formée avec une combinaison alcaline verte du même oxide, des mixtes qui aient des couleurs analoguesaux caméléous bleus, violets, indigo et pourpre? Enfin, ne semble-t1l pas y avoir quelque analogie, quant à l’action chimique, entre l’oxide de manganèye et certains prin= cipes colorans végétaux, qui deviennent verts par les alcalis et rouges par les acides. > Note sur le Caméléon minéral; par MM. EpovaRD et CHEVILLOT. M. Csevreur avant eu la complaisance de nous lire sa Note sur le caméléon minéral, nous l'avons prié de vouloir bien insérer dans le Bulletin de la Société la Note suivante, qui est extraite d’un travail que nous avons fait sur le manganèse, Nous avons obtenu uh caméléon rouge, cristallisé en aiguilles, d’une couleur violette et brillante, présentant quelquelois d’autres nuances. Ces aiguilles restent long-temps à l'air sans se décomposer, et nous en avons conservé ainsi depuis un an. Elles donnent à l’eau une belle teinte violette où pourpre. Quel- ques atômes suffisent pour colorer une grande quantité d'eau. Chauffées à une très-douce chaleur, dans un tube recourbé, elles se décomposent subitement en eau, en gaz oxygène, beaucoup d'oxyde noir de manganèse et un peu de caméléon vert, Ces cristaux ne se décomposent pas d'abord par l'action de l'acide sulfurique, et ne changent pas de couleur. Pur y£IQUE ( 50 ) La potasse pure, ajoutée à la dissolution de ces aïguilles dans l'eau, Ja change en vert; mais il faut une très-grande proportion de potasse pour produire cet effet. SARA SRI AIS SAS LAS RAA SANS Nouvelles Expériences sur les Combinaisons lentes des Gaz. Nous avons consigné dans ce Bulletin la découverte importante, faite par M. Davy, que la flamme produite par une détonnation d’hy- drogène carburé et d'oxygène, et en général toute flamme, est arrêtée par l'interposition d’une toile métallique, d'un tissu suffisamment serré. Ce phénomène s’expliquait naturellement par les expériences que M. Davy avait faites précédemment sur la haute température qu’exige l'inflammation des mélanges gazeux ; les fils métalliques, même à l’état rouge, élant encore plus froids que cette limite, le gaz qui passe entre leurs interstices, se refroidit par le contact de leur surface, au-dessous de la limite où l'inflammation peut avoir lieu ; et, si ces interstices sont assez petits pour que labaissement s'élende à toute la masse gazeuse qui les traverse, l'inflammation doit évidemment s'arrêter. Aussi la même explosion qui est arrêtée par une toile métallique d’un tissu suffisamment serré, passe-t-elle à travers une toile d’un tissu plus large. On conçoit que la nature métallique des fils est une condition essen- tiellement favorable au phénomène , parce qu’'étant bons conducteurs du calorique, ils peuvent plus aisément enlever celui du gaz qui les touche, et le disséminer dans l’espace par voie de rayonnement. Ces considérations ont conduit M. [Javy à une expérience nou- veille qui les confirme de la manière la plus frappante. IL a pris un mélange d'hydrogène et d'oxygène de la proportion la plus favorable à la combustion, et ayant fait rougir à la flamme d’une bougie un fil de platine assez fin, il l'a laissé un instant refroidir jusqu'à ce qu'il devint obscur, puis il l’a plongé dans le mélange gazeux. 11 n’y a pas eu de détonnation ; maïs la chaleur qui restait au fil, a été suffisante pour déterminer entre les élémens du mélange une combinaison lente qui a chauffé le fil à son tour, et l’a chauflé jusqu'a le faire de nouveau rougir, sans que pour cela il se soit opéré de détonnation. M. Davy indique une autre manière fort simple de produire le même phénomène : versez une petite quantité d’éther sulfurique au fond d'un verre à pied; et la vapeur de cet éther se mêlant peu à peu dans le verre à l'air atmosphérique, formera un mélange gazeux susceptible de brûler avec flamme, sur lequel vous pourrez opérer comme il a été dit tout- à-l'heure. En eflet, aussitôt après y avoir plongé le fil de platine dé- rougi, on le voit rougir de nouveau jusqu'au blanc, et il reste dans cet état tant qu'on le tient plongé dans la vapeur; mais, si on le retire tant soit peu, il devient obscur, et si on le replonge, il rougit de nou- veau, Il est bon de le boucler à son extrémité plongée, de manière à | l ! C5) en former un anneau horisontal que l’on tient à une petite distance au-dessus de l’éther liquide, dans l'endroit où cette vapeur est la plus dense, ce qui présente plus de surface qu’un simple fil rectiligne. Dans cette expérience, on voit une petite flamme bleuâtre qui en- vironue le fil de platine, et qui s'élève le long de sa surface. H paraïtrait donc que le gaz s’enflamme encore, mais seulement dans les parties qui touchent immédiatement le fil, sans que la chaleur qui en résulte soit suffisante pour propager linflammation dans tout le reste de la masse. M. Davy a tiré un parti ingénieux de cette circonstance, pour ajouter un nouvel avantage à sa lampe de sûreté. JL introduit par le haut de cette lampe, à travers la toile métallique, quelques fils de platine qui plongent dans l'intérieur de sa capacité. Alors, quand le gaz hydro- gène carburé afllue dans la lampe en assez grande abondance pour y rendre impossible la combustion vive que M. Davy considère comme: une succession continue d’explosions, la flamme de la mêche: s'éteint ; mais les fils de platine plongés dans le mélange gazeux deviennent rouges, et la lueur phosphorique qu'ils développent autour de leur sur- face, par l'effet de la combustion lente, devient comme une autre sorte de lampe, qui suflit pour éclairer le mineur. B. Sur le Steatornis, nouveau venre d'Oiseau nocturne ; par M, bE HuMBoLDT. Tous les oiseaux nocturnes, connus jusqu'a présent, sont ou des oiseaux de proie, ou des oiseaux mangeurs d'insectes. Celui dont M. de Humboldt vient de donner la description, est remarquable par plusieurs particularités, et surtout parce qu’il paraît appartenir à une des familles des oiseaux granivores ou au moins frugivores. Le Steatornis habite les cavernes de Caripe dans la partie montueuse de la province de Cumaua. Il porte dans le pays le nom de Guacharos. C'est un oiseau de la grandeur d’un coq; son. bec, à partir du front, égale en longueur à peu près la moitié de la tête; la mandibule supérieure se recourbe fortement en dessous en crochet assez aigu ; elle est armée à peu près vers son milieu de deux petites dents ; la narine est placée à moitié de la mandibule; la mandibule inférieure est droite et assez grêle. L'ouverture du bee est assez considérable, et s'étend jusqu'au-dessous de la partie postérieure de l'œil. De longs poils roides, dirigés en avant, garnissent la base de la maudibule supérieure, et d'autres poils plus courts se remarquent au-dessous et vers l'extrémité antérieure de: la mandibule inférieure; cette mandibule est large et même dilatée vers sa base, comme dans les engoulevens. Les pattes sont courtes, faibles, à quatre doipts, séparés jusqu'à leur base, et garnis d'ongles qui ne sont pas arqués, faibles même, et qui n'ofirent d'ailleurs aucune particularité. 4 8-1 7° Zooroair. Académie Royale des Sciences. 3 mars 1817. (C5) Le plumage de l'espèce que décrit M. de Humboldt, la seule qui soit encore connue dans ce genre, el que l’auteur nomme Szeatornis caripensis ( Guacharo de Caripe}), a le plumage d'une couleur som- bre, gris-brunâtre, mélangé de petites stries et de points noirs; on voit sur les plumes de la tête, sur les pennes de la queue et des ailes de grandes taches blanches, bordées de noir, en forme de cœur. Les plumes du dos n’ont point ces taches. L’œil est grand. L'envergure est de plus d'un mètre. La queue est ce qu’on appelle cunéiforme, c'est-à-dire, que les pennes du milieu sont plus grandes que les autres, Cet oiseau a, comme l’observe l’auteur, des rapports assez nom- breux avec les engoulevens et les corbeaux; avec les premiers, par la large ouverture de son bec, les poils de sa base, la proportion des pattes, des ailes, de la queue, et même par la couleur de son plu- mage; il s'en rapproche encore par les habitudes nocturnes, mais il en diffère par les autres caractères tirés des mêmes parties, et surtout par son genre de nourriture. I! se nourrit de fruits très-durs et de pé- ricarpes osseux ; c'est en ouvrant le jabot des jeunes guacharos, et en *emarquant le grand nombre de ces fruits qui, tombés à terre dans la caverne de Caripe, y germent de toutes parts, qu'on s’est assuré de ce genre de nourriture si singulier dans un oiseau nocturne. Enfin, il diffère aussi des engoulevens par sou cri extrêmement fort et aigu; mais il se rapproche par les mêmes particularités, ainsi que par la forme du bec et par celle des pattes de quelques espèces du genre corbeaux, oiseaux généralement polyphages, mais dont quelques-uns, tels que le Corvus caryocactes et le Corvus glandarius, se nourrissent presque exclusivement de fruits durs. Son habitation dans des cavernes obscures établit encore quelques rapports avec une espèce du même genre, le Corvus pyrrhocorax, qui loge dans les cavernes et puits naturels de presque toutes les montagnes calcaires et alpines de l'Europe. Les guacharos ne sortent que le soir de la caverne de Caripe, le seul lieu où on les connaisse dans les environs de Cumana. Ils y habitent en nombre prodigieux, et y font leurs nids vers le sommet de la voûte, dans le creux du rocher, à près de 20 mètres d’élévation. Les Indiens vont une fois par an, vers la fin de juin, chercher les petits du guacharo, qu'ils font tomber de la voûte à l’aide de longues perches. Is ont pour but de recueillir la graisse abondante qui charge le péritoine de ces oiseaux, el y forme comme une pelote entre les jambes; cette graisse fournit par l'action d'une légère chaleur une espèce de beurre ou d'huile (manteca où aceite), à demi-liquide, transparent et inodore, qui se conserve au-delà d'un an sans devenir rance. Elle est employée au cou- vent de Caripe, dans la cuisine des moines, et ne donne aux alimens aucun goût ni aucune odeur désagréable. A. B. AS A (55) Noïe sur un nouveau moyen de régler la durée des oscillations des Pendules ; par M. bE PRONY. J'A1 publié, dans le Volume de la Connaissance des Temps, de 1817, un procédé pour régler une horloge astronomique, en em ployant un poids curseur qui peut se mouvoir sur l'axe du pendule, et la théorie de ce procédé, que j'ai mis en pratique avec succès, est exposée dans mes Lecons de Mécanique donnees à l'Ecole royale polytechnique, art. 1198 ‘et suivans. Je fais, en ce moment, des expériences sur un autre moyen de remplir le même objet, que je crois absolument nouveau, et qui pa- raitra au moins aussi simple et aussi commode que le premier; ce second moyen est fondé sur la variation qu'éprouve le moment d'inertie d'un corps, lorsque ce corps, ou une partie de sa masse, change de pris par rapport à l'axe auquel on rapporte ce moment ; voici l'évaluation générale de cette variation, en ayant égard aux conditions du problème que j'ai eu à résoudre. Un corps pesant, ou pendule composé, est assujetti à tourner autour d'un axe horisontal et fixe; je prends, pour origine des x, le point où cet axe est rencontré par la perpendiculaire menée sur sa direction c du centre de gravité du corps, perpendiculaire sur laquelle se comptent les x; j'appelle x un des points matériels du corps, ou de la partie de ce corps qui changera de position par rapport à l'axe de rotation, p étant la dis- tance de g à l'axe des x, et © l'angle formé par le rayon vecteur p et par le plan qui renferme l’axe de suspension et l’axe des +, plan sur lequel se trouvent les origines de tous les arcs qui mesurent les angles ©. Je suppose qu'un nombre fini où infini des points matériels & chan- gent de position, en décrivant chacun un même angle A ® autour de l'axe des x, sans qu'aucun d'eux sorte du plan perpendiculaire à cetaxe, où il se trouvait dans sa position initiale; k changement qui en résuitera pour le moment d'inertie, pris par rapport à l'axe hori- sontal de rotation du corps entier, sera Eur [ sin (© + A œ®) — sin. »] Soient À la longueur du pendule simple synchrone au pendnle eom- posé, avant le dérangement d’une partie de sa masse, À À la variation de À due à ce dérangement, M la masse du pendulé composé et à la distance du centre de gravité de M à l'axe de suspension avant le dérangement; posant les équations de condition X(wp sin. © ) — 0; Efup sin. (&@ + A w)}—o, Z (mpcos.©)— 0, 3 { u pcos.(o + Aa)} = 0, qui sont satisfaites par mon appareil, et au moyen desquelles Livraison d'avril, 8 è L se 1817. MarTHEMAVIQUES | (54) le centre de gravité de M se trouve dans la même position avant et après le dérangement des points matériels #, on a répp[sinf(s+ae) — sine] } aM valeur qui peut se mettre sous la forme . 2 ù Sin, À & È £ Sin- ( A © 2 @ UN Lt a a A a M , ou, en renvoyant, hors du signe Z, la quantité A «, constante par rapport à ce signe, sin, À & { sin, Aer (up cos. 2e) + 005. AwT(up sin.2«) à Rd AE D a ONE Er VAE DU RER Eu di Si la masse entière est supposée décrire l'arc À &, autour de l'axe des +, on aura w—p dp dx dœ, et il faudra calculer des intégrales triples, définies, prises par rapport à P x et &w, dont les valeurs absolues dépendront de la forme et de l'étendue du corps. En ve considérant qu'un nombre finr de corpuscules g, le cas le plus simple sera celui de deux ponts matériels, égaux en masse, situés dans le plan qui renferme l’axe de suspension et l'axe des +, de part et d'autre el à égale distance du dernier axe , sur une parallèle à l’axe de suspension; je les supposerai de plus, pour l'objet que j'aien vue, placés du côlé opposé au centre de gravité, par rapport à l’axe de sus- pension. - Dans ce cas particulier, j'appelle 71 la masse qui reste à M, en en séparant les deux corps 4; et b et £ désignant respectivement les dis- lances de l'axe de suspension au centre de gravité de 72 et à celui du systéme des masses &, on aura par l’une ou l’autre des équations (1) et (2), en faisant attention que dans le cas dont il s’agit ici on a © — 0, AXE (EDR AN es nel Oh en once (3) far HAE A be CAN RCE TE EI bm— 2x PVau et si les valeurs de À @ s'étendent depuis o jusqu'a ? #, on aura, à cette dernière limite, s 2 BmA À 2 En 2 hp A Et, Gi far tt ses DORE bm—2#%p Soient 7 le nombre de vibrations que le pendule À fait en un jour moyen, À 7 la variation de 7 due à la variation À À, et supposons que An est tres-pelit par rapport à 7, on aura. 2AAU 65) AR = ———", 11 (55) et cette équation combinée avec la première des équations (3) donnera (6) An=—. dar aie) STAND MY Lr res 2e ES) à bm—2êtm L Re Telle est la théorie de mon nouveau procédé pour régler les horloges à pendule; j'en fais l'application en adaplant au pendule une tige mé- tallique d'un petit diamètre, placée au-dessus de l'axe de suspension , dans le prolongement de la perpendiculaire, menée du centre de gravité sur cet axe. Une autre verge, aussi très-mince, croise à angles droits la première, autour de laquelle elle peut tourner à frottement doux ; aux extrémités de cette seconde verge, el à ésales distances de la première, sont deux petits lobes de platine, qui, tournant avec la verge à laquelle ils sont fixés, retardent ou accélèrent les vibra- tions, suivant qu’on Îles éloigne ou qu'on les approche du plan passant par l'axe de suspension et par le centre de gravité du pendule; le re- tard qui équation (6) est proportionnel à sin2 (A ®) atteint son ma- ximuim lorsque la verge qui porte les deux globes est à angles droits sur le plan a je viens de parler. Les quantités », b, p et £ sont en général données d'avance par le poids et la forme du pendule, par des conditions qui tiennent à la construction de la pendule et de l’appareil ; ilest convenable de se donner aussi le maximum de A », ou du retard, qui doit être toujours moindre que 20", etle plus souvent moindre que 107. Quant à x et 7, la pendule étant préalablement et indépendamment des petites masses w, réglée à quelques secondes près, on peut, sans craindre une erreur qui tire à conséquence, donner à ces quantités À et 7 les valeurs qu’elles auront lorsque la pendule sera réglée définitivement. Sur ces données, on calculera À À par l'équation (5) (*), en y introduisant la valeur 77a- zimum de À 7, et on aura ensuile g par la deuxième équation (4), -dans laquelle on pourra ordinairement négliger le terme £ A À vu son extrême petitesse. p élant ainsi déterminé, on aura, par la deuxième équation, (6) les angles À w, correspondans aux retards À 7, pris de seconde en seconde de temps, dont on formera une table, et ces angles pourront être mar- qués sur un quart de cercle, le long duquel se mouvra une des masses uw; le calcul de cette table sera fort simple lorsqu'on se sera donné ou qu'on connaîtra par le fait le plus grand retard diurne, dû au mou- vement des masses g, car étant ce plus grand retard, on aura (7) Sin. Am (y. (*) On trouvera A À tout calculé pour différentes valeurs de A 7 dans la table que SA : à = Jai donnée, Connaissance des Lemps de 1817, page 234. ———— 1017. (56) Mon confrère à l’Académie royale des Sciences et au Bureau des FEongitudes, M. Preguet, a construit, sur les principes ci-dessus posés, une pendule à demi-secondes, dont les premiers essais sont on ne peut pas plus satisfaisans. Les globes de platine ont environ 4 millimètres de rayan. Dans la position initiale, “ie distances à l'axe du peudule et à l'axe de suspension sont respectivement de-54 et de 36 millimètres ; el un mouvement de + de circonférence, à partir de la position ini- fiale, produit un retard d'environ 10 secondes en 24 heures. Ainsi, en réglant préalablemant la pendule dans là position initiale, au moyen de la grosse lentille, de mawière qu'elle avance d'un nombre de se- con Ont toujours pour va- ne Au 45. co! leur A AT AT CE de plus ne 1... 18. 26.|| 6... [50. 46 | Clant une raction quelconque < +, les 2.) 124... (26. 34 || 7.... |5G. 47 anclés M l D HEC EE A ES : = : es correspondans à — = = + & sont BA ns Ne G El NBA ARE a z 4-2. 159. 14 || 9.... [712 34 | compléments l’un de l’autre. Ainsi la 5... |45. ; table étant calculée de seconde en se- conde de temps, et Æ étant le nombre entier de secondes pour lequel À & — 90°, le nombre des. anoles à n . “ TRE . . calculer se réduit à = — 1 où ——, respectivement, suivant que 4 2: 2 est pair ou impair. Nofa. J'ai proposé, en 1790, à l’Académie des Sciences un moyen de déterminer la longueur du pendule, en faisant osciller un pendule com- posé sur deux ou trois axes aliachés à ce corps. ( F'oyez mes Lecons de Mécanique ci-dessus citées, art. 1107 et suivans. ) Il parait qu'on a fait où qu'on va faire ue:se de ce moyen en Angleterre. Les équations (1) et (2) de cette note peuvent être employées utilement dans le‘calcul des expériences, pour évaluer les erreurs 41e l’on com- mettrait si les axes de suspension n'étaient pas exactement dans le même plan. Ces erreurs seront d’attant moindres, que le pendule com- posé approchera davantage d’être uu solide de révolution, ARS LES à ELLES à 408 mn 400 1017. Crimie. AGRICULTURE. (-58-) Analyse du Scigleersoté du bois de Boulogne; par M. VNAUQUErIN. Propriciés physiques de l’Ergiot. Sa partie moyenne est cylindrique , ses extrémités sont eflilées et courbées en croissant; il porte un sillon sur la partie concave et la partie convexe, Jlest violacé à l'extérieur et blanc dans l’intérieur. Au mi- croscope, il paraît formé de petits grains brillans. Sa saveur ne devient sensible qu’a la longue ; elle est âcre et désagréable, Composition chimique de l'Ergor. ° M. Vauquelin a trouvé dans l’ergot les substances suivantes : 19, Une matière colorante, janne-fauve, soluble dans l'alcool , ayant une saveur semblable à celle de l'huile de poisson; 29, Une matiere huileuse , blanche, d’une saveur douce; elle est assez abondante dans l'ergot, pour avoir fait penser à M. Vauquelin que Corvette avait pu l'en séparer par la simple pression; 3°. Une maüère violette, soluble dans leau, ayant la couleur de l'orseille, mais différant de celle-ci par son insolubilité dans l'alcool. Cette matière s'applique sur la soie et surtout sur la laine qui ont été alunées ; 4. Un acide libre, que M. Vauquelin n'a pas déterminé d’une ma- niere précise, mais qu'il soupconve phosphorique, parce qu'il est fixe, et qu'il précipite les eaux de chaux, de baryte et l'aeétate de plomb ; 5°, Une malière azolée trés-abondante, tres-altérable, et qui donne à la distillation beaucoup d'huile épaisse et d'ammoniaque ; 6°. Un peu d'ammoniaque libre, qui se dégage de lergot à la tem- pérature de ico degrés. D'après l'analyse chimique et-les propriétés physiques de l'ergot, M. Vauquelin pense qu’il est plus naturel de considérer cette substance comme un grain de seigle altéré que comme un vésélal du genre sclerotium. En conséquence, ce chimiste est disposé à croire que dans la production de l'ergof, l'amidon s'est changé en une matiere mu- queuse, et que le gluten a donné naissance à de l'huile épaisse el à de l'ammoniaque. M. Vauquelin attribue l'action délétère que l’ergot exerce sur l’économie animale, à la matière âcre et à la substance azotée, qui a une grande tendance à se putréfier. ARR AA IS AS A Note sur une Variété hätive de Froment. Ox cultive, depuis plusieurs années, en Belgique, une variété de froment, originaire d'Egypte, et dont la végétation est si rapide qu’elle peut être récoltée trois mois après avoir été semée, On sent aisément de quelle ressource peut être celte nouvelle acquisition dans certaines C 59 ) circonstances calamiteuses, et combien il importe de propager cette culture. Déjà plusieurs de nos agronomes s'occupent de l'introduire en France. Ils assurent que le pain fait avec ce froment , est d’une qualité bien supérieure à celle du pain de seigle. °C: ARR RAS ES ARS Platine fulminant; par M. EomoxD Davy. Procédé pour l'obtenir. — Dissoudre des lames de platine dans l’eau révale ; faire évaporer la dissolution jusqu'à siccité; redissoudre le ré- sidu dans l’eau; précipiter Le plaline à l'état de sulfure, au moyen d'un courant de gaz hydrogène sulfuré, qu'on fait passer au travers du liquile; mettre ce sulfure en digestion dans l'acide Se jusqu’à ce qu'il soit converti en sullate de platine; verser un peu d’ammonia- que dans le sulfate liquide de platine ; séparer et laver le précipité qui se dépose, le mettre dans, un flacon avec une lessive de potasse, faire bouillir quelque temps, filtrer; ce qui reste sur le filtre est le platine fulminant : on te lave, puis on le fait sécher. Il est spécifiquement plus léger que l'or fulminant. Chauflé jusqu’à 200° environ centigr., il détonne avec violence : ne détonne pas par la trituration ou par la percussion. H n’est point conducteur de l'électricité, ce qui l'empêche de faire explosion par l’action de la batterie voltaique. 1l se dissout dans l'acide sulfurique, sans qu'il se dévage de gaz. I est peu attaqué par les acides nitrique et hydrochlorique Il est dé- composé par le chlore, et converti en hydrochlorate d'ammoniaque et en hydrochlorate de platine. Chauffé dans le gaz acide hydrochlorique, il se convertit en bydrochlorate d’'ammoniaque et en hydrochlorate de platine. Exposé à l'air, il absorbe un peu d'humidité, mais sans rien perdre d’ailleurs de ses propriétés. 100 grains de platine fulminant contiennent 75,75 grains de platine. Si on traite ce composé avec lacide mtrique, et qu'on chazfle avec soin, le résidu est un oxide gris de platine, que M. Edm. Davy re- garde comme nouveau. 100 grains de poudre fulminante donnent 82,5 grains de cet oxide gris; par conséquent ce dernier contient 100 de platine. 11,86 d’oxigène, M. Edmond Davy ayant fait détonner de petites quantités de ce composé dans des lubes de verre sur lé mercure, a obtenu de l’am- moniaque, de l'eau et du gaz azote. 1 conclut de ses expériences, que le platine fulminant contient : 82,50 d'oxide cris, 9,00 d'ammoniaque. 3,50 d'eau, F00,00 PRE RAA NRA A 1817, Cnimrr. Cuimir. {6o) ÆExtrait d'un Mémoire intitulé Recherches chimique et physio- logique sur l'Ipécacuanhe ; par M M. MAGENDIE et PELLETIER. Le Mémoire de MM. Magendie et Pelletier est divisé.en deux par- ties; la première comprend les analyses du Psychotria-Jpécacuanha; du Cälirocca et du Viola-Emetica ; la deuxième traite de laction qu’exerce la malière vomitive sur l’économie animale. Analyse du Psychotria-Ipécacuanha. L'expérience ayant appris que la propriété vomitive de l’ipécacuanha résidait dans la partie corticale de cette racine; c’est sur elle que les auteurs ont d’abord dirigé leurs recherches. Ils en ont traité une quan- tité déterminée par l'éther, et successivement par l’alcool , et l’eau à diférens degrés de température. L’éther a fourni une matière grasse, odorante, nauséabonde, «et qu'ils ont reconnu pour être l'union d’une substance huileuse fixe, avec un huile volatile, et susceptible de passer à la distillation; l'alcool, après plusieurs ébullitions, dont on a ensuite réuni les produits qu'on avait filtrés à chaud, a laissé dé- poser par le refroidissement une matière blanche -grisâtre, insoluble dans l'eau, dans l’éther, l'acide nitrique, etc., qui a été reconnue pour de la véritable cire. Séparée de cette dernière substance par l’intermède d’une pipette, on l'a fait évaporer à siccité; le produit obtenu était bru- nâtre, légèrement amer, inodore, et puissamment vomitif, comme on le verra dans la deuxième partie; dissous dans l'eau , il s’est séparé une quantité très- notable de cire ; la liqueur filtrée, évaporée à siccité, a présenté la même matière plus transparente ; Yaetion da proto-sulfate de fer et du proto-carbonate de barite out ensuite pe la présence de quelques traces d'acide gallique, dont on l'a totalement purgée. Celte substance amenée à cet élat de pureté, a été traitée par les principaux réactifs, et par le sous-acétate de plomb et l'acide galli- que, qui la précipitent très-abondamment. On a soigneusement exa- miné la nature de ces précipités, et on est toujours parvenu à les décomposer et à obtenir la matière vomitive, jouissant de toutes les propriétés qui la caractérisent; ces hénomènes ont paru suflisans pour prouver que cette substance était pure, homogène, et qu elle pouvait êlre regardée comme un principe immédiat des vépétaux , qui avait échappé jusqu'alors à 1 attention des chimistes. La racine d'hipécacuanha, après avoir subi l'action de l'éther et de l'alcool, a été traitée par l’eau froide. Après un Séjour de quelques beures, cette dernière devient mousseuse par l'agitation , d’un goût fade et inodore ; filtrée et évaporée à siccité, elle a donné une masse blanche- pie til Rs ne (Gr) Re etre grisätre, qu'on à reconnu pour de la gomme: On à ensuite fait air 1817. d'eau bouillante à différentes reprises, et par l'examen des liqueurs qu'on a fait rapprocher à consistance de colle, on a reconnu que c'était de l’amidon; ce qui restait après toutes ces opérations, n’élait plus que du ligneux. D’après cette série d'expériences, MM. Magendie et Pellétier ont conclu que la partie corticale de la racine du psychotria-ipécacuanha était composée de Matière grasse et huileuse......... 2. Matière huileuse très-odorante..... quelques traces. Matière vomitive.. ..... DER AQU ER PT Os CET AETE 123 LAN MOSS NE SMS A RC COMME Dee a HR ES SIREN ot DATA Q LES A RAR AC sam ee 42. DIGREUR SE darts ARR AR PAR LP 2} 12 O à Acide gallique.. ........ rt REtt te . quelques tracés. HOLIE ee ME een buste APTE ANR b 100. MM. Magendie et Pelletier ont voulu s'assurer par l'analyse si le ligneux ou méditullium qu'on conseillait jadis de rejeter commé inert, et qu'on a reconnu actif depuis quelques années, possédait réellement quelques propriétés. Ils ont suivi pour cela le même mode d'action que précédemment. Leurs résultats sént les suivans : | Matière vomitive......... € x 19. | Matière extractive non vo- hip es LL ARRCLUEN CAT MP LE Comme. AU, 5 ». AMOR LULU LL HR MAUR 0 ». Ligeuei LP en LL NL 24011466 11160: Matière grasse. ........... : quelques traces. Perte. HR UNI IEEE. HN UD NA VIN Bo 100 100, 11 cst facile de voir d’après ces produits jusqu'a quel point sont fondées les propriétés qu’on attribuait au ligneux, et combien sont exacts les pharmaciens qui séparent le méditullium de la partie cor- ticale pour les opérations pharmaceutiques. Après l'exposé de ces deux analyses, les auteurs s'arrêtent à des considérations assez étendues sur la matitre grasse odorante, et la alièré vomitive qu'ils comprennent chacune dans un chapitre par- ticuhier. Livraison d'avril, 9 por s C6: } De la matière grasse odorante. Ta malière grasse relirée- de’ l’ipécacuanha par léther sulfurique ,. est d’une ‘coùle: ir Jaune-brunâtre, lorsqu'elle est en masses; mais si on la dissout daps l'alcool ou At lPéther, elle communique à ces li- queurs uoe couleur jaune dorée: sa saveur est âcre et son odeür-tr°s- forte, analogue à ne de l'huile de raïfort. Quand on la distille, cette odeur. devient IHSU Pi ortable; affniblie par la division dans un véhi- cule approprié, elle est a; alogue à celle de lipécaeuanha; c’est dour x cette maliere qu'on. doit rapporter l'odeur de cette racine. Cette matière- grasse olorante daus cet état parait être Punion d’üne huile fixe con- crete avec une huile volatile; en effet, si on l'expose à une chaleur assez forte, toute l'odeur dé lipécacuanha s'échappe , et il ne reste- plus qu'une matière qui, au Heu de passer a la distillation, se décom- puse el forme de l'huile ÉtnpY reumatique; si on distille dun autre. côté. celle matière- grasse odorante avec de l’eau, celle-c# passe à la distillation en entrainant l’odeur qui réside dans une huile fugace très- léÿ re qui nage à la surface, et il réste dans la cornue la même ma-. tière grasse, non décomposée, mais dépouillée de toute odeur; ces faits rouvent done lexisien-e .de .deux huiles dans l'ipécac uanha, Ces auiles, comme on le verra plus bas, ne sont point vomilives; st elles excitenl que lquelois degnausées, cela ne doit être attribué qu au dé: gout qu elles font éprouver, lorsqu'on les prend: c De la matière vornitive. Nous avons déjà fait connaitre les principales propriétés de. la ma- tière vomitive, lorsqu'il a été question de son extraction de-la racine d'ipécacuanha, par le moyen de Falcook;: mais comme ce corps devra Fe considéré. dorénavant comme simple et identique à à la manière des principes immédiats dessvégélaux , nous ayons cru devoir nous étendre davantage sur-ses prop riétése et ne lion qu'il éprouve dela part des agens chimiques, aussi donnons-nous presque en entier.le chapitre qui Ja concerne ; là matière vomilive desséchée se présente sûus forme d’écaiiles transparentes.d’une. couleur. rouge- brunâtre ; son odeur es£ presque iosensible; sa saveur-est amère, un peu âcre, mais nullement pauséabonde; exposée à une chaleur qui ne surpasse pas 80 degrés, elle n'éprouve auvuue altération, elle: n'entre pas même en luioÿ ;1mats si la chaleur est augmentée, la matière se tuméfe, noireit, se décompose, doune.de-l’eau, de. l'acide carbonique, de l'huile, un peu d'acide acé-, tique ; il reste dans la cornue:un charbon rare et trés-léger. On na pu; dé ‘ouvriraucune:trace d'ammoniaque, ce qui prouve que l'azale n'est, point un de ses prince ipes cousttuans. La malière vomilive-est. déliquesente;: lean la. dissout en, toute- proportion; elle est soluble dans l'alcool et insoluble dans léther.. (63 ) TL'acide sulfurique étendu n'a sur elle aucune action; mais s'il est “concentré il la carbonne. L’acide nitrique la dissout très-facilement, {ant à froid qu'a chaud, ‘en fonéant sa couleur qui tire alors sur le rouge; si on continue l’ac- tion de la chaleur, il y a dégagement de gaz: nitreux et formation «acide oxalique sans aucune trace de matitre jaune amère. Les acides muriatique et phospherique dissolvent la matière vom: tive sans l’altérer. En saturant ces acides, on retire la matière intacte et jouissant de ses propriétés. L’acide acétique parait l’un de ses meilleurs dissolvans ; aussi, pour opérer la précipitation de la matière vomitive par les acétates de plomb, est-il important d'employer le sous-acétate pour obtenir un précipité plus abondant. Le précipité bien lavé ét traité ensuHe par l'hydrogene sulfaté donne du sulfate de plomb d'une part, et la matière vomi- tive de l’autre avec teutes ses propriétés. . Les teintures aqueuses et alcooliques de noix de galle forment un précipité très-abondant dans une solution de matière vomitive. Ces précipités étendus d’eau, traités par le carbonate de baryte, don- nent du gallate de baryte d’une part, et la matière vomitive de l’autre sans altération, ainsi qu'on le verra dans la seconde partie de ce Mé- moire; ces précipités ainsi obtenus par la noix de galle ne sont pas vomitifs. Les solutions alcalines étendues n'ont pas d'action sur la matière vomitive; mais lorsqu'elles sont concentrées elles la dénaturent. L'iode donne un précipité rouge avec la matière vomitive, mais il est si peu abondant qu'on n’a pas encore pu examiner sa nature. Le proto-nitrate de mercure, le per-chlorure de mereure’et le proto- muriate d’étain donnent -avec la matière vomilive des précipités très- peu abondans; les sels de fer n'ont aucune activité sur elle lorsqu'elle a été privée de tout acide gallique. Le deuto-tartrate de potassium et d'antimoine ne précipité point la matière; il était intéressant de vérifier.ce fait, car on réunit très-souvent dans la thérapeutique l’ipécacuanha à l’'émétique. La décoction de quinquina produit un précipité très-peu abondant et non à comparer avec celui fourmi par la noix de galle. Les sels vézétaux n'ont aucuue action sur la matière vomiive; il en est de même du sucre, de la gomme, de da gélatine, etc. En revenant sur la propriété de la matière vomitive de l'ipécacuanba, nous voyons, disent les auteurs, qu'on doit larregarder comme une substance sui genertis ; les tentatives nombreuses que nous avons faites sur elle pour la séparer en plusieurs principes, Faction qu'exercent sur elle l'acide gallique et la noix de Halles l'ensemble de ses propriétés, aous la font regarder comme une matière particulière, un principe 1814. CG} immédiat des végétaux, d'autant plus que nous l'avons retrouvée dans des plantes vomitives appartenant même à des familles différentes, dans le calicocca ipécacuanba, le viola emetica. Si leurs expériences sont trouvées exactes, les auteurs pensent qu’on pourra lui donner rang, dans la nomenclature, et la désigner par le nom d'Æmétine, qui in- dique sa propriété la plus remarquable et la plante dans laquelle on l'a d'abord trouvée, le Psychotria emetica. Analyse du Calicocca ipécacuanha (Fpécacuanba gris.) MM. Magendie et Pelletier-ont suivi pour cette racine le même mode- d'analyse que pour celle du psychotria; le rapport qui règne dans les proportions des principes constituans de ces deux racines, est très- satisfaisant, et on pourra désormais employer indistinctement l’une où l'autre. 100 parties de calicocca ipécacuanha sont composées de- Matière grasse odorante.. 2. ÉMméUNe SE ce UT Gomme. SEM dla la MEN AINITOM.. suce LRO LiSDEUX 6 ee enr ol GO Cire ist PR cr MESA ES Acide gallique......... . des (races. PEER TAN ESPN A Te 100. Analyse du Viola emetica: L'analyse de cette racine offre des résultats qui diffèrent beaucoup: des précédens ; la quantité d'émétine qui s’y rencontre, n’est pas assez: considérable, et pour l'obtenir, il faut, au lieu d'employer l'alcool directement, faire d'abord un extrait aqueux que l’on lave ensuite avec de l'alcool; ce dernier dissout toute l'émétine, qu'on retire facilement par l'évaporation et la dessication. F1 reste après ces lavages alcooli- ques une masse noirâtre, tenace, sans odeur ni goût, qu’on a reconnus pour être de la gomme, unie à un peu de gluten. 100 parties de racine de viola se composent Emétine., .... Gohime.s 2 -7100R 1 159% Gluten... SAINTE . quelques traces. Eigneux........ HPSAUE TA Perte Prier 008 100, RD D D (65) Sur le Sulfure de Carbone et sur la Flamme; par M. J. MurRAY. M. Murray a fait les expériences suivantes sur le sulfure de carbone. Le sulfure de carbone brûle dans le chlore, si on l'y enflamme, mais il ne s’y allume pas spontanément. Toutes les fois qu'il brûle en contact avec l'atmosphère, il produit une élévation de température, dont l’intensité surpasse celle de toute autre flamme qui n’est pas explosive. Un fil d'acier, d'un. trentième de pouce de diamètre, brûle dans la flamme du sulfure de carbone aussi vivement que dans l'oxigène, On y voit fondre à l'instant des fils très-déliés d’amianthe et de platine., 1 Un ressort de: montre y entre aussi en fusion, et cette fusion est accompagnée de suintillation. 3 Si on introduit un fil de platine bien rougi dans un verre qui con- tient du sulfure de carbone, le fil allume toujours le fluide. Nouvelles Expériences sur la faculié réfrigérante des différens À Gaz; par M. H. Davy. (Extrait des Transactions philosophiques de 1817.) MoxsreEur Davy, dans le cours de ses intéressantes recherches sur la flamme, a eu besoin de connaître avec précision les facultés calori- fiques des différens gaz. Pour cela, il a fait usage d’un même thermo- mètre qu'il a échaufté à la température de 160° Farenheit (71° décim. ). l la porté dans. des volumes égaux (21 pouces cubes) de différens gaz élevés tous à la température de 52° Farenheiït (11° cent.), et il a observé le temps qu'ils mettaient à se refroidir de 106° Far. (59° cent.) Ces temps ont varié de la manière suivante : Désignation des gaz. Tems du refroidissement. Air atmosphérique........... ATOME Hydroseness lite. mi se ONU T4S. Cazoléehant sise RENE 1 15. Gaz du charbon, ....... EU ER E GMA LAZO LE DAS AM RARE arrete hp 30, Oxygène....... Hatonnneb dec il A7. Oxyllémireux.t. rs... Re RTE 50. Gaz acide carbonique... ... heu l4De none ART TRIER ERP 5 6. D'après-ces expériences, dit M. Davy, il parait que le pouvoir des fuides élastiques pour enlever la chaleur aux surlaces des corps s0- lides, est inverse de la densité. EN AR D 110117 PaysrQue.. Journaux anglais. PaysiQuE.. BozaANIQUE. (66) apercu des Genres nouveaux, formés par M MENR1 Cassini, dans la famille des Synanthérées. QUATRTÈME FASCICULE (1). Gr. Lepidaploa. Le genre Vernonia se distingue principalement des autres genres de la tribu des vernoniées, par l'ægreite dont les squa- mellules extérieures sont courtes.et laminées. Je divise ce genre nom- breux en trois sous-renres caractérisés par le pénicline, et je les nomme Vernonia, Ascaricida, Lepidaploa. Les Fernonia proprement dites ont les squames du péricline surmontées d’un appendice subulé, spi- nescent au sommet: telles sont les #7. noreboracensis, prœara, oli- gophylla, angustifolia. LeS ÆAscaricida ont les squames du péricline surmontées d’un appendice large, foliacé, subspathulé ; telle est la 74 enthelmintica. Les Lepidaploa ont les squames du péricline non appen- diculées ; telles sont les #7 glauca, fasciculata, arborescens, divari- cata, scorpioides, albicaulis. Quant aux espèces dont l’aisrette n’a point les squamellules extérieures courtes et laminées, elles ne peuvent appartenir à aucun des trois sous-genres du genre Vernonia : mais ce sont des Gymnanthemum (2), Si les squames du péricline ne sont point appendiculées; des Centrapalus, si elles portent un appendice foliacé, subulé, spinescent au sommet; des Centratherum, si leur appendice est une longue arêle spiniforme. G2. Disrreptus. Ce genre, ou sous-senre, de la tribu des Vernonices, section des Prototypes, a pour type l'Elephantopus spicatus qui dif- fère essentiellement par Paigrette des vrais £lephantopus. Calathide quadriilore , équadiflore; palmatiflore, androgyniflore, cylindracée, Pé- ricline cylindracé, plus court que les fleurs, composé de huit squames Hancéolées, acuminées, coriaces-membraneuses, apprimées, quadrisé- riées ; chaque rang formé de deux squames opposées; les quatre paires croisées ; tes deux paires extérieures égales entre elles, et notablement lus courtes que les deux paires intérieures, qui sont aussi égales entre elles. Clinanthe très-petit, convexe, nud. Cypsèle alongée, subeylin- dracée, comprimée sur la face postérieure ou extérieure, munie de dix côtes hispides, parsemée de glandes entre les côtes; son aréole basilaire oblique-antérieure, pourvue d'un bourrelet basilaire dimidié- postérieur. Aigrette plus longue que la cypsèle, et plus courte que la corolle, composée de six squamellules unisériées, filiformes , cornées, presque lisses : les deux squamellales latérales, plus longues et plus épaisses, ont leur partie inférieure élargie, épaissie, triquétre, et leur Ce RE EU ER TEE CEE LEE TT OS D'ARTS EN ELLE US TUE DE VIDE EE ER RUE (1) Voyez les trois fascicules précédens dans les livraisons de décembre 1816 , janvier et février 1817. (2) Le genre Gymnanthemum , dont j'ai indiqué les caractères dans mon second fescicule, a pour type le Zacchatis senegalensis, Pers. Syn. 2, 424. (67) : “ : + parlie supérieure pliée en bas, puis repliée en haut ; les. deux squa- mellules antérieures ont leur partie intérieure élargie, laminée-paléi- forme, laciniée, et leur partie supérieure droite ; les deux squamellules postérieures sont demi-avortées, ou, le plus souvent complètement avortées , auquel cas l’aigrette est dimidiée. La corolle a le tube long, ei grêle; le limbe plus court que Le tube, lerie, campañiforme, divisé en einq. lobes longs, étroits, linéaires , par autant d incISIOPS , dont l’äntérieure descend presque jusqu’à la base du limbe, tandis que les quatre autres s'arrêtent à la moitié de sa hauteur : c’est ce que J'appelle une corole pulnée. Les calathides du Distreptus sont réunies en, Ca- pitules, lesquels sont disposés en épi; chaque capitule sessile dans l’aisselle d’uue grande bractée squamilorme à la base, est composé de quelques calatuides. immédiatement rapprochées et sessiles le long d’un axe (res-court, bispide ; et chaque calathide est accompagnée d'une petite brartée squamilorme. 63. Coleosanthus. Geure de la tribu des Eupatoriées. Calathide mul- tiflore,. équalitlore, régularitlore, androgyiflore. Péricline égal aux fleurs, formé de squames irrégulièrement imbriquées, lan-éolées-acu- minées, foliacées, membraneuses sur les bords, munies de plusieurs uervures simples, saillautes. Clinanthe plane, hérissé de courtes fim- briiles piliformes. Ovaure cylindracé, cannelé, bispide, muni d'un pied et d’un bourrelet apicilaire. Aigrette plus longue que la corolle, de squamellules nombreuses, subunisériées, presque égales, droites, fili- formes, régulièrement barbellulées. Corolle cylindracée, membraneuse, à peine euflée en sa parue moyenne, élrécie en sa partie supérieure, divisée au sommét. en cinq lobes courts, sublinéaires, calleux à l’extré- milé. Base du style entourée d’une zône épaisse de poils laineux. Les stigmates ét les étamines offrent tons les Caractères propres à la tribu des Euypatoriées. Nous avons observé le, Colcosanthus Carvunillesii H. Cass. dans l'herbier de M. de Jussieu, à qui 1l a été envoyé de Madrid par Cavanilles, sous ie nom de Conyza avec doute; il est ac- compagué, d'une note indiquant que l'échantillon n'est qu'un petit rameau axillaire d'un ,individu de six pieds de haut, à tige cylindri- que, glabre. Cé rameau est cylindrique, strié, garni. de petits: poils capités, etide longs poils subulés, articulés; .ses feuilles sont opposées, éliolées, ovales, deutées, en. scie. pabescentes:sur les deux faces; ( calathides portées sur des pédoncuies srêles, nuds, opposés, for- meut une panieule régulière à l'extrémité du ramcau., Les corolles sonk jaunes ,,@l Leesrrémarquables par leur forme insolité, imitant un élus H faut placer le Coosantlus aupres du Auhinit, dans la section des, Eupatorices-lintridées., 64. Cherina., Genre de, la tribu. des Mulisiées. Calathide radiée : disque. muluilore, équaliilore, Hibiauïlore,, androgynillore; couronne (68 ) änisériée, pauciflore, biligüuliflore ; féminiflore. Péricline oblong, pres- que égal aux fleurs radiantes, forrné de squanies iMbriquées, ovales, üninervées, mémbraneuses sûr les bords. Clinanthe plane, nud, fo- véolé. Oviiré alongé, atténué inférieurément, couvert de fortes pa- pilles charnues, et muni d’un boarrelét apicilaire. Aïgrétte longue, blanche, de squamellules nombreuses, inégales, filiformes-laminées, très-finement et régulièrement barbellulées. Corelles de là couronne à tube plus long que le limbe, qui est biligulé; la languette extérieure très-large, trilobée au sommet, presque glabre; l'intérieure colorée comme lextérieuré, mais plus courte, très-étroite, linéaire, indivise inférieurement, divisée supérieurement en deux lanières filiférmes, non rouléés. Corolles du disque presque régulières, à peine labiées ; les deux lèvres tres-Courles, divisées chacune très:profondément, l'ex- térieure en trois lobes, l’intérieure en deux lobes. Etamines à filets laminés et papillés; articles anthérifères grêlés; appendices apacilaires trés-lougs, linéaires, aigus, entregrelfés inféfieurément; appendices basilaires longs, fililormes, un peu barbus. Les fleurs femelles portent cinq rudimens d'étamines avortées, libres, et réduités aux appendices äpicilaires. La Cherina microphylla, H. Cass. ést une plante annuelle, dé six à huit pouces, toute glabré ; à tige dréssée, rameuse; grêle, cy- Hindrique; à petites feuilles alternes, sessiles, lancéolées, entières, luisantes ; à calathides solitaires à l'éxtiémité des rameaux ; leur disque ést jauné-foncé, et la couronne brun-rouge. J ‘ai observé celte plante dans l'hérbier de M. de Jussieu; ee vieut du Chih. La Cheérina est très: vôisiné de la Chæranfhera, dont elle diffère par le péricline non in- volucré, ni appendiculé, par les fleurs femelles à languette intérieure bifide, par les fléurs bérmaphrodités à corolle presque régulierement quinquélobée. 65. Ærmilia. Ce genre, ou sous-genre, dé la tribu dés Sénécionées, à pour type là Cacxlia sagittata, Wild; 11 diffèré dû Cacalia prin- cipalement par les branches du style, surmontées chacune d'une languette hispide, non stigmatiqué; pat l'ovaire pentagone, à cinq arêtes saillantes, hispides; par le péficline parlaitément sibple, non aceom- pagné dé petités squames à la base. 66. Chariets, Genre de la tribu des Asférées. Caälathide radiée : disque mulliflore , équaliflore, résulariflore , androgyniflore ; cou- foune unisériée, paucitlore, liguliflore, féminiflore. Péricline égal aux fleurs du disque, hémisphérique, formé de $quames unisériées, ésales, apprimées , subspatulées , loliacées , membraneuses Sur lës ‘bords. Clinanthe planiuseule , courtermeut fimbrillé. Ovaire des fleurs her- maphrodites comprimé bilatéralement, obovale, hispide, muni d'un bourtelet basilaire, et d'une aigrette aussi longue que la corolle, eom- posée de squamellulés unisériées , égales, libres, frliformes et burbées. 4 | | À | (69 ) Les lobes de leur corolle sont souvent inégaux, et les branches deleur style toujours inégales. Ovaire des fleurs femelles dépourvu d'aigrette; Jeur languette est très-longue, étrécie au sommet qui est à peine tridenté. J'ai trouvé la Charieis heterophylla, H. Cass., chez M. de Jussieu, dans un paquet de plantes sèches anciennement apportées du Cap de Bonne- Espérance par l’astronome Lacaille : c’est une plante annuelle de dix à * douze pouces, rameuse , hérissée de longs poils subulés et de petits poils capités, à feuilles sessiles, oblongues , de diverses formes et grandeurs, les inférieures opposées, les supérieures alternes; à calathides soli- taires au sommet de la tige et des rameaux, qui sont nuds et pédoncu- Tiformes supérieurement; leur disque est jaune, et leur couronne vio- lette. Ce genre est sur-tout remarquable par l’aigrette plumeuse, Frs le rapproche sans doute de l'Olearia; il a beaucoup d’aflinité avec les ÆAgatheæa et Heñricia. ) 67. Chiliotrichum. Ce genre, de la tribu des Astérées, a pour type lAmellus diflusus, NVilld. qui diffère beaucoup des Æmellus lychnitis etannuus, principalement par laigrette. Calathide radiée : disque multi- flore, équaliflore, régulariflore, androgyniflore; couronne unisériée, hguliflore, féminiflore. Péricline à peu près égel aux fleurs du disque, subcylindracé, formé de squames imbriquées, paucisériées, apprimées, subfoliacées, ovales. Clinanthe petit, convexe, garni de squamelles à peu près égales aux fleurs, linéaires, submembräneuses, uninervées, frangées et barbues au sommet. Ovaire grêle, cylindracé, strié, muni de quelques longs poils, et parsemé de glandes. Aigrettes du disque et de la couronne parfaitement semblables ; longues, chiffonnées, rougeâtres; composées de squamellules très-nombreuses, a £rèés-inégales, flexuenses , filiformes, très-faiblement barbellulées, nul- lement caduques. Fleurs du disque à corolle non glanduleuse , divisée en cinq lobes longs et linéaires; à étamines incluses; à style divisé en deux branches très-longues, exsertes. Les caractères du genre Ærmel- lus ont été fort mal décrits : si je pouvais me permettre d'exposer ici sa véritable structure, il deviendrait évident que mon Chiliorrichum ‘est un genre tout-à-fait distinct. 68. Chevreulia. Ce genre, de la tribu des Inulées, a pour type la Ckhaptalia sarmentosa, Pers. Syn. 2, 456 ( Xeranthemum ‘cespitosum, Aubert du Petit-'Thouars, flore de Tristan d’Acugna ). Calathide discoide, composée d’un petit disque pauciflore, équaliflore | ré- gulariflore , androgyniflore , et d'une large couronne multisériée, mulüflore , équaliflore, ténuiflore, féminiflore. Péricline égal aux fleurs, cylindracé, formé de squames imbriquées, largement linéaires, arron- dies au sommet, uninervées, glabres, luisantes, scarieuses sur les bords et sur-tout au sommet; les intérieures progressivement plus longues et plus étroites. Clinanthe plane, eud, ponctué. Ovaire grêle, muni d'u Livraison de mai. 10 1:81 a N Ce) bourrelet basilaire, et prolongé supérieurement, dès la fleuraison, em un très-long ceZ filiforme, portant un bourrelet apicilaire dilaté ho- risontalement, et une aigrette de squamellules filiformes, presque capillaires, à peine barbellulées. Les fleurs du disque sont au nombre de quatre ou cinq, et parfaitement régulières, nullementlabiées ; leurs anthères sont munies d’appendiées basilaires longs, subulés, plameux où barbus. Les fleurs de la couronne ont leur corolle plus courte que le style, à tube très-long, très-grêle; et à limbe avorté, irrégulièrement: denté, comme tronqué. La Chevreuli& srolonifera, H. Cass., est re-- marquable par ses feuilles opposées, connées, et par ses pédoncules axillaires, qui n’ont qu'une à deux lignes de longueur durant la.fleu- raison, et s’allongent de cinq pouces à la maturité. Ses caractères génériques diffèrent beaucoup de ceux du Zeria de M. Decandolle, qui d’ailleurs est de la tribu des Mutisiées. J'ai cru pouvoir donner à ce nouveau genre le nom du savant chimiste, auteur d’une excellente dissertation: sur la chimie végétale, insérée dans les Elémens de Bota- nique de M. Mirbei: - Go. Diomedea. Ce genre, de-la tribu des Hélianthées, section des Rudbeckiées, est: voisin de l'Æeliopsis, et comprend les faux Buph- talmum à feuilles opposées, tels que le frutescens, äarborescens , le lineare, etc. Calathide-radiée : disque multiflore, équaliflore, régula- riflore, androgyniflore ; couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Pé- ricline de squames paucisériées, inégales, subfoliacées, arrondies. Cli- panthe plane, squamellé. Cypsèle tétragone, glabre, surmontée d'une aigrette coroniforme, cartilagineuse, courte, continue, irrégulièrement découpée. ; : 70. Diglossus. Genre, ou sous-genre, de la tribu des Hélianthées,. section des Tagétinées, très-voisin du Tagetes. Calathide tantôt dis- coïde, tantôt semiradiée : disque mulüflore, équaliflore, régulariflore, androgyniflore; couronne dimidiée, bi-triflore, liguliflore, féminiflore. Péricline subcylindracé, presque égal aux fleurs du disque, formé de cinq à six squames unisériées , entregreflées, uninervées.; glanduülifères, arrondies au sommet qui porte un petit 4ppendice sétiforme. Clinanthe conique, nud, fovéolé. Ovaire grêle, strié, LE uve aigrette plus longue que la ecrolle, composée de squamellules peu nombreuses ,. unisériées, les unes paléiformes et plus courtes; les autres triquètres- filiformes, barbellulées, alternant avec les premières. Style à. deux branches longues et libres. La languette des fleurs femelles, toujours très - petite, et souvent difforme, est tantôt plus courte que le style et entièrement incluse dans le péricline, tantôt plus longue que le style et un peu exserte. J'ai observé dans l'herbier de M. de Jussieu," deux. espèces de ce genre, recueillies au Pérou par Joseph de Jus- seu : la calathide est discoïde dans l’une, et semiradiée dans l’autre.. D DD A C7) Suite du Mémoire de MM. MAGENDIE et PELLETIER sur l'Ipécacuanha. Partie plrysiologique et médicale. L'analyse chimique d'un médicament est en quelque sorte stérile pour la thérapeutique, si on n’y joint l'examen physiologique des di- vers principes immédiats dont l'existence a été reconnue, et l'étude de leur propriété médicinale. C'est sur ce nouveau point de vue que nous allons maintenant considérer l’ipécacuanha. IL fallait d'abord rechercher si parmi les divers principes immédiats de ce végétal, un ou plusieurs possédaient la propriété vomitiye comme Vipécacuanha lui-même, Cette vertu ne pouvant être attribuée ni à la gomme, ni à l’amidon, ni à la cire, niau ligneux, il restait à examiner la matière grasse odorante et l’émnétire. La matière grasse avissant sur l’odorat et sur le goût de {a même le] te] (e) manière et avec ‘plus d'énergie que l’ipécacuanha substance, on pour- rait présumer qu'elle aurait une action analogue sur l'estomac; mais l'expérience n’a point confirmé cette conjecture; d’assez fortes doses de cette matière ont été äonnées à des animaux, et 1l n’en est résulté aucun effet sensible. Les auteurs du Mémoire en ont avalé à diverses reprises plusieurs grains à la fois, ils n’ont ressenti qu'une impression désagréable, nauséabonde, sur l'odorat et sur le goût, et qui n’a été que momentanée. M. Caventou en a pris six grains en une scule fois, el n'en a pas éprouvé des effets plus marqués. Les résultats furent bien différens avec l'énétine; un demi-grain qui fut donné à un chat, excita chez cet animal des vomissemens consi- dérables et prolongés, après lesquels il tomba dans un assoupissement profond, d'où il ne sortit qu’au bout de quelques heures avec toutes les apparences de la santé. Cette expérience fut répétée sur plusieurs autres chats et sur plu- sieurs chiens avec des doses à peu près égales d’émetine, et les ré- sultats furent semblables, c’est-à-dire qu'il y eut toujours vomissement d'abord, assoupissement ensuite, puis retour à la santé après un temps plus où moins lonë, Ces premiers essais enhardirent les auteurs à éprouver sur eux- mêmes l'action de‘lémétine; l’un d'eux en avala à jeun deux grains; trois quarts d'heure après, il ressentit des nausées, et bientôt il eut plu- sieurs accès de vomissement, qui furent suivis d’une disposition pro- noncée au sommeil de courte durée; plusieurs élèves en pharmacie qui se prêtèrent à la même tentative, en éprouvèrent les mêmes effets. 107, MÉDECINE. Acad. des Sciences. (72) Ees auteurs pensèrent dës-lors qu’on pourrait sans inconvénient ad- miuistrer Fémétine comme vomitif dans le cas de maladie; et ce fut encore l’un d'eux qui en fit le premier l'essai; ayant été attaqué d’un. embarras gastrique, dans le courant du mois dernier, il avala à deux reprises deux grains d’éméline, en laissant une demi-heure d'intervalle entre chaque prise ; il eut au bout d’une demi-heure un vomissement. très-abondant, et fut guéri de son. indisposition, Depuis cette époque, l’'émétine. a été administrée comme vomitif à, plusieurs personnes malades; elles ont éprouvé tous les effets qu'on. retire ordinairement de lipécacuanha, sans qu’elles aient été fatiguées par l'odeur et la saveur désagréables de ce. médicament , puisque. l'émétine n’a point, d'odeur et que sa saveur est seulement un peu. amère. t MM. Magendie et Pelletier ne crurent pas avoir {erminé leurs re- cherches physiologiques et médicales sur l’'émétine pour avoir constaté sa propriété vomilive ; il était important de savoir si cette substance, donnée à une dose. un peu forte, aurait quelque inconvénient. A cet effet, douze grains d’éméline furent donnés à un chien de- petite taille et âgé d'environ deux ans; le vomissement commenca au bout d’une demi-heure, il se prolongea assez long-temps, et l'animal s'assoupit; mais au lieu de reprendre sa santé, comme ceux dont nous avons parlé plus haut, il mourut dans la nuit qui suivit l'expérience, c'est-à-dire, à peu près quinze heures après avoir avalé l’émétine. Son cadavre fut ouvert le lendemain avec toutes les précautions-nécessaires ,, et l'examen anatomique. ft voir que l'animal, avait succombé à une. violente inflammation du tissu, propre du-poumon et de Ja membrane muqueuse du canal intestinal depuis le cardia. jusqu'a l'anus (1). L'expérience répétée sur plusieurs amimaux, mais avec six grains. seulement. de matière vomilive, eut. une pareïlle issue; il en fut de même de plusieurs autres chiens dans lesquels l'émétine dissoute dans une petite quantité d'eau, fut injectée soit dans la veine jugulaire, soit- dans la plèvre, soit dans l'anus , soit. enfin introduite dans letissu des. muscles, partout les résultats furent semblables : vomissemens prolon- gés d'abord, assoupissement consécutif et mort dans les 34 ou 50 heures qui suivirent l'expérience. A l'ouverture du cadavre, inflammation de poumon et de la membrane muqueuse du canal intestinal. Ces résultats semblent importans sous plusieurs rapports :: d'abord il est très-utile de savoir que l’'émétine donnée à; une forte dose, peut avoir. des incouvéniens graves, et que par celte propriété elle se rap-- proche de plusieurs autres substances vomilives et particulièrement de (zx) Ges phénomènes sont semblables. à ceux de l’empoisonnement par l'émétique.. Æayez le, Mémoire sur l'émétique, par M. Magendie, ; (73) Fémétique. Peut-être aussi que ce fait pourra faire jeter quelque doute sur l'opinion générale où l’on est qué l’ipécacuanba produit tou- jours les mêmes effets, quelle que soit la quantité qui en est introduite dans l'estomac; en outre, l’action spéciale de l’'émétine sur le poumon et le canal intestinal ne montre-t-elle pas que ce n’ést pas sans raison qu’on fait prendre l'ipécacuanha à petites doses souvent répétées aux personnes alteintes de rhume à leur dernière période, de catarres ulmonaires chroniques, de diarrhées de longue durée ? et si l’on ob- tient des effets de l'ipécacuanha en substance, il était permis d’espérer qu'on obtiendrait des résultats encore plus marqués en employant Fémétine ; c'est ce que les auteurs ont pu constater sur plusieurs per- sonnes affectées de catarre pulmonaire chronique, entre lesquelles ils citent une dame âgée de soixante-quatre ans, tourmentée depuis près de trois ans. d’un catarre avec des. quintes très-fréquentes le matin et le soir; depuis: environ six semaines qu’elle fait usage de pastilles où Fémétine_ entre, à la dose d’un huitième de grain, elle est complè- tement débarrassée- de ses quintes, et sa toux a considérablement diminué. Par le même moyen, un homme âgé de 36 ans a élé guéri, comme par enchantement ;. d’un rhume opiniâtre qu'il avait depuis près de six mois, et qui avait résisté à tous les moyens employés en pareils cas, et même aux pastilles d’ipécacuanha ordinaires. Les auteurs ont aussi employé avec succès l’'émétine à la dose d'un demi-grain, donné tous les matins dans le traitement d’une coquelu- che, dont était atteint un enfant de dix ans. - Enfin, ils ont fait usage de l’émétine à petites doses sur un assez grand nombre de personnes d’âges et de sexes dilférens, affectées de rhumes simples, et ils en ontobtenu des effets au moins aussi satisfai- sans que ceux qu’oa obtient ordinairement en employant l’ipécacuarha. en substance. ? Les divers phénomènes que nous venons de rapporter ont été ob- tenus avec l’'émétine, provenant soit du psychotria-ipécacuanha, soit du calirocca, soit du viola-emetica, ce qui établirait d’une manière cerlaine que lémétine est la même dans les trois végétaux, quand même l'analyse chimique ne l'aurait pas démontré. Il résulte des faits et des expériences que nous venons de rapporter, que l’émétine à tous les avantages de lipécacuanha sans en avoir les inconvéuieps. En effet, l’ipécacuanha a une odeur forte et nauséabonde ; l’émétine n'a point d'odeur; la saveur-de l'ipécacuanha est âcre et désagréable, celle de l'émétine est seulement un peu amère. Pour produire dés effets vomitifs avec l'ipécacuanha, on est souvent obligé d'en porter la dose à 15 où 20 grains et quelquefois à 30 ou 1817. HiSTOIRE NATURELLE, Société Philomat. (74) 36, si c'est le violà ipécacuanha dont on fait usage; car il contient proporlionnellement aux deux autres espèces une quantité bien moin- dre d'émétine ; donné ainsi en grande quantité, son odeurtet sa saveur sont insupporlables; les particules s’attachent aux parois de la bouche, | du pharynx et de l'æsophage, et y restent long-temps fixées. Ces in- convénieps sont si grands pour certaines personnes duclies ont une ré- | pugnance invincible pour ce médicament; l’émétine’étant soluble dans l'eau et ayant une action très-énergique à la dose de 2 ou 3 grains, ne peut jamäis avoir aucun de ces inconvéniens. En outre, sa solubilité dans l’eau la rend très-propre à être plus promptement absorbée dans le canal intestinal, et à produire plus vite et plus sûrement ses eflets généraux sur l'économie animale, Ajoutons enfin à ces divers avantages celui de pouvoir être paralysé aussitôt qu’on le désire dans son action vomitive, par l'introduction dans l'estomac d’une petite quantité d'une légère décoction de noix de galle, comme les auteurs s'en sont plusieurs fois assurés sur les animaux et sur eux-mêmes. MM. Magendie et Pelletierwoncluent des faits et des expériences rapportés dans les deux parties de ce Mémoire : 1°. Qu'il existe dans les troïs espèces d'ipécacuanha les plus usitées et dont is ont fait l'analyse, une substance particulière qu'ils ont: nommée éméline, à laquelle ces racines doivent leurs propriétés mé- dicinales. : ; 2°, Que cette matière est vomitive, et qu’elle a une action spéciale sur le poumon et la membrane muqueuse du eanal intestinal et un effet: narcotique. k 5°. Que l'émétine peut remplacer l’'ipécacuanha dans toutes les cir- constances où on se sert de ce médicament, avec d'autant plus de succes, qu’à dose déterminée, elle a des propriétés constantes, ce qui n'existe pas dans l’ipécacuanha du commerce et que son absence d’odeur et son peu de saveur lui donnent encore un avantage marqué dans son emploi comme médicament. AA A AAA AS ARS A Sur le Paresseux à cing doigts (Bradypus ursinus de Shaw ); par M. H. de BLAINVILLE. Daxs ce Mémoire, M. de Blainville s'est proposé de confirmer les soupcons de la plupart des zoologistes français, qui pensaient que le grand animal mammifère de l'Inde, que le docteur Shaw a nommé Bradypus ursinus, n'est autre chose qu'une espèce d'ours véritable, qu'il propose de nommer ours à grandes levres, Ursus labiatus. Après quelques consi- dérations générales sur le grave inconvénient d'une méthode trop ri- goureusement systématique, et une histoire critique de cet animal, (75) dans laquelle il montre qu’il a déjà trois noms de genres, 1° celui de paresseux ou Bradipus, donné par Shaw et adopté par la plupart des zoologistes francais, 2° de Melursus, imaginé par Meyer, et 3° de Prochylus, proposé par Illiger, M. de Blainville donne les détails des moyens qu'il a eus de reconnaitre les causes de l'erreur de Shaw ; il a pu observer le crâne de l'individu décrit et figuré par ce zoologiste, et s'assurer que c’est toul-à-fait un crâne d'ours, auquel on avait ar- raché les dents incisives. IL s’est en outre procuré une bonne figure et une description détaillée ge cet animal, dont nous allons donner Fextrait. : La longueur totale, de l'extrémité du museau à la racine de la queue, est de quatre pieds onze pouces, probablement anglais; la circonfé- rence est de trois pieds quatre pouces, et la hauteur de deux pieds huit pouces. La queue n’a que qualre pouces de long. La têle est large, grande, conique, et se prolonge graduellement en un large grouin ou museau. Les oreilles, d'environ deux pouces de long, sont enticrement cachées par de longs bouquets de poils; les yeux sont petits, et placés environ vers le milieu de l’espace compris entre la racine de l'oreille et le bout du nez; l'iris est brun. Les lèvres sont remarquables par leur longueur et leur épaisseur. Les ouvertures des narines sont profondément marquées par une fente transverse et parallèle à la lèvre supérieure. Le nombre total des dents est de: quarante-deux : douze incisives, six en haut, six. en bas, quatre canines et vingt-six molaires. . Les incisives sont petites. Les canines sont très-fortes, longues et grosses comme celles d'un tigre: Le) . Les molaires sont au nombre de six de chaque côté de la mâchoire . supérieure; les trois premières sont assez pointues, à une seule pointe , ‘ et assez séparées entre elles ; la quatrième est contigue à la troisième ; elle a quatre pointes, dont trois petites et peu distinctes ; la cinquième a également quatre pointes sur deux rangs presque égaux ; enfin, la sixième, qui est la plus longue, a six pointes peu distinctes. A la mâchoire Imférieure, il y a sept molaires de chaque côté; les trois premières sont monoscupides et éloignées les unes des autres, des canines et de la quatrième qui a trois pointes; la cinquième, qui ést la ptus grande, est à cinq pointes; la sixième, qui est plus large, mais plus courte, en a six; enfin, la seplième est plus pelite que la sixième. Le dos est très-bombé et le corps déprimé ; la queue est courte, mais très-distincte: Les mêmbres sont terminés par cinq doigts parallèles, presque.égaux, dont les ongles. courbés et noirâtres sont remarquables par leur Lon-- gueur.. 1017. Caiuir. (76 ) Les poils, excepté sur la face, sont extrêmement longs, fort épais et commé crépus ; ils sont en général très-différens de ceux de l'ours commun ; ceux du dos divergent dans tous les sens d’un centre qui est placé au-dessus des épaules. La couleur générale est noire, passant dans quelques endroits au brun; le museau, en avant des veux, est d'un blanc sale. A langle inférieur de chaque œil est une tache blanche. Sur la poitrine il y a une autre tache de la même couleur, ayant la forme d’un \/, dont les deux branches remonteraient vers le cou# Cet ours se trouve dans toutes les parties de l'Inde, et spécialement dans les pays montagneux, Il paraît qu'il vit dans des cavernes, qu'il creusé facilement avec les ‘ongles dont ses pattes sont armées. On le rencontre surtout dans les endroits couverts de longues herbes, dans le voisinage des bots. Quelques personnes disent qu'il est essentiellement carnivore et qu’il se nourrit principalement de fourmis blanches, dont il détruit les monticules et qu'il chasse de leurs cellules au moyen de son museau. On en a trouvé en effet dont l'estomac était entièrement rempli de ces petits animaux, sans vestige d'aucun autre aliment, 1l paraît cepen- dant qu'il se nourrit aussi quelquefois des fruits d’une espèce de pal- mier (borassus flabelliformis ). Il paraît qu'il fait un grand usage de son nez, au moyen duquel il découvre non seulement les insectes, mais encore le riz et le miel, On le trouve ordinairement par paire, c’est-à-dire un mâle avec une femelle , et jamais peut-être avec plus de deux jeunes individus. Les petits montent sur le dos de la mère, et celle-ci, quand elle est pour- suivie, court ainsi au grand galop à des distances considérables ; elle ne les quitte que quand-elle a été tuée. 11 parait que dans certains endroits ces ours atlaquent les hommes, mais seulement quand ilsont été poursuivis. Dans un pays de Goulpara, les habitans sont plus effrayés à la vue d’un de ces ours que par celle d'un tigre. Cet animal, qui paraït ne pas craindre le tigre, est tellement grossier et si brutal, que les montreurs d'animaux ne se regardent en süreté, que lorsqu'ils lui ont arraché les dents. C'est dans le jeune âge qu'ils lui font cette opération. se De l'action de l'eau sur la neutralité des acétates, tartrates, oxalates, citrates et borates alkalins; par M. MEyrac fils. M. CusvreuL a observé qu'ayant uni de la potasse dissoute dans un peu d'eau, environ une fois et demi plus d'acide batirique qu'il Société Philomat. n’en fallait pour la neutraliser, il avait obtenu un liquide, dont l’action, EE (C7) “sur un papier de tournesol, se bornait à le faire passer au pourpre. H a conclu de là que la potasse ou butirate de polasse neütre attrait plus fortement la quantité d'acide en excès que cette quantité n'était attirée par l’alkali de tournesol, et ce qui l'a confirmé dans cette opi- nion, c’est que la solution du butirate avec son excès d'acide ne décom- posent pas à la température ordinaire des cristaux de carbopate de potasse qu’on jetait dedans ; mais, ce qui prouve maintenant l'influence de l’eau sur ce résultat, c’est qu’en ajoutant suffisamment de ce liquide au butirate, la liqueur acquérait la propriété de rougir fortement le tournesol, parce qu’alors l’action de la potasse ou du butirate neutre sur l'excès d'acide, affaiblie par l'action de l'eau, ñe s’exerçait plus avec une intensité sufhisante pour s'opposer à -ce que l'acide butirique s’'emparât de tout l’alkali du tournesol. 11 a observé de plus, que la liqueur étendue décomposait avec effervescence le carbonate de potasse cristallisé ; l'acide acétique, combiné aux bases alkalines, a donné à M. Meyrac les mêmes résultats. IL a pris une dissolution concentrée de potasse, il y a versé de l’a- F kt: . ’ : n s 7" ht À 14 4 cide acétique : un, papier rouge de tournesol ayant été plongé dans cette combinaison, a passé au bleu; en ajoutant de l'eau à cette disso- lution, le papier est redevenu rouge. Ce fait est analogue à l'observa- tion de M. Chevreul sur les butirates. e Les acides citrique et oxalique jouissent des mêmes propriétés. Les dissolutions de citrates et oxalates alkalins font passer au rouge le papier bleu de tournesol, et lorsque ces mêmes dissolutions sont con- centrées Le papier rouge devient bleu. 11 en est de même lorsque ces sels sont mêlés au muriatetet au nitrate de potasse. . M. Meyrac a versé, dans une dissolution concentrée de potasse, de l'acide borique ; il a obtenu un sel qui fesait passer au rouge le papier de tournesol. En étendant cette dissolution, la liqueur est devenue alkaline, et le papier, rougi primitivement, est devenu bleu ; cette dis- solution mise dans une eau légèrement acide, la sature. Si on traite une dissolulion concentrée d'acide tartarique par la po- tasse, on obtient un sel qui fait passer au bleu le papier de tournesol rougi. Si on ajoute dans cette dissolution une certaine quantité d'eau, la liqueur acquiert des propriétés acides, et rougit le tournesol. Ce qui a paru plus remarquable à M. Meyrac, c'esf-qu'en traitant ce tartrate de potasse par le quart de son poids d'acide borique, ces propriétés restent les mêmes ; 1l donne des signes alkalins quand il est concentré, et acides quand il est combiné avec une grande quantité d’eau. Si on traite le borate de potasse par le sixième de son poids d'acide tarlarique , on oblient un composé jouissant des propriétés des borates. Ce sel cristallise en rhomboïdes, l'eau par sa distillation avec lui ne Livraison de mat. 14 / Cnimre, L (78) peut lui enlever la plus petite quantité d'acide borique lorsqu'on ne met qu’un sixième d'acide tartarique. Le sulfate neutre de soude, évaporé dans une eau colorée par la teintüre de tournesol, ne lui à fait éprouver aucune altération, et a donné une poudre bleue, qui a passé au rouge par l'addition de quel- ques gouttes d'une dissolution neutre de nitrate de potasse. Ce sel, par sa concentration, a donné des caractères acides, qu'il a perdu par lPad- dition de Peau. RAS SAR SES SAS Extrait d'une Note relative aux Arragonites de Bastènes, de- Baudissero ct du pays de Gex ; par M. Laucier. MM. ses Répacreurs des Annales de Physique et de Chimie ont inséré, dans-le cahier de juin 1816, l'extrait d’un Mémoire de- MM. Bucholz et Meissner, contenant l'analyse de douze espèces d’ar- ragoniles. Les auteurs de ce Mémoire ont eu pour objet de gonstater la présence de la strontiane dans ces substances, et de déterminer en quelle propor- tion elle s'y trouve. Il résulje de leur travail que sept seulement de ces arragonites ren- ferment de la strontiane, et que les cinq autres en sont entièrement dépourvues. Parmi ces dernières, celle de Bastènes ne leur a paru contenir d'autre matière étranpère au carbonate de chaux que du sulfate de eette base. M. augier qui, le premier en France, a confirmé la découverte de M. Stromever, ayant eu récemment l’occasion de faire l'analyse de quelques arragonites, el notamment de celle de Bastènes sur un échan- tillon pris sur les lieux, et qui avait été adressé à M. le professeur Hauy, s’est assuré qu'elle: contient, indépendamment du sulfate de chaux, une petite quantité de strontiane qui, à la vérité, ne représente que la millième partie de la masse employée à son analyse, mais que lon peut obtenir à l’état de nitrate cristallisé en octaëdres réguliers, brillans, et ofirant tous les caractères du nitrate de strontiane. Il n'a pu découvrir la moindre trace de strontiane dans deux autres arravonites, qu'il a analysées en même lemps, et qui proviennent l’une de Baudissero près Turin, l'autre du pays de Gex. Elles appartiennent donc à la classe de celles que MM. Bucholz et Meissner ont jugé n’en pas contenir. M. Laugier, dans la Note qu'il a lue sur cet objet à la Société Phi-- lomatique, le 12 avril dernier, a fait observer que ces substances ne réunissent pas tous les caractères des arragoniles proprement dites. Gelle de Baudissero, quoique assez régulièrement cristallisée , est (79) presque complètement opaque; elle est friable au point qu'un léger eflort suflit pour en séparer les cristaux, et qu'on serait tenté de croire qu'elle a éprouvé un commencement d'altération. Celle du pays de Gex a la cassure vitreuse et la dureté des arrago- nites les mieux caractérisées ; mais elle est en masse, et n'offre aucune apparence de cristallisation. I a fait remarquer aussi qu'en général les arragonites les plus pures, les plus transparentes et les plus régulièrement cristallisées sont celles qui renferment la plus grande quantité de strontiane, tandis que les arragonites, qui sont impures et mélangées de sulfate de chaux, ne contiennent que peu ou point de cet oxyde métallique. RAR RAA AA BR AS Os fossiles de Rhinoceros. Le 27 février, sir Everard Home lut à la Société royale un Mé- moire sur des os fossiles de Rhinoceros, trouvés dans une caverne de pierre calcaire, pres de Plymouth, par M. Whitby.-Sir Joseph Banks avait prié M. W bitby, lorsqu'il partit pour surveiller la digue que l'on construit dans ce moment à Piÿmouth, d'inspecter toutes les cavernes qu’on rencontrerait dans les roches calcaires, où l’on ouvri- rait des carrières, et de lui envoyer tous les os fossiles qu'on pourrait trouver. Les os fossiles décrits dans ce Mémoire furent découverts dans une caverne, dans une roche calcaire, sur le côté méridional du Catwater. Cette roche est bien certainement de transition. On trouva la caverne, après avoir creusé 160 pieds dans le ‘roc solide : elle avait 45 pieds de long; elle était remplie d'argile, et n'avait aucune com- municalion avec la surface extérieure. Les os étaient parfaitement “conservés. C’élaient certainement des ossemens de Rhinoceros, mais qui paraissent avoir appartenu à trois animaux diflérens. On y a-re- connu des dents, des vertèbres ........ des os des jambes de‘ devant, et du métatarse des jambes de derrière. Sir Everard les compara avec les ossemens du squelette d’un Rhinoceros qui est en la possession de M. Brookes, et qui est regardé comme appartenant à la plus grande des espèces qu’on ait jamais vues en Angleterre. Les os fossiles étaient en général d'une grandeur plus considérable, quoique quelques-uns d'eux appartinssent à un plus petit animal. La plupart furent analysés par M. Brande; il trouva un échantillon composé comme il suit : Phosphate de chaux. .......... O0: CarbonaterdelChaux. 7.210 S Diatéretabimmale:.: LUI) EUR L'AIR EAU AE oo e,9 eet00.e1e + 1010 10. 108. HISTOIRE NATURELLE. Annals of philosoph, Avril 1817. Pryrsique, Philosoph. Magaz, Avril 1817. isroirE NATURELLE Philosoph. Magaz. (80) Les dents, comme d'ordinaire, contenaient une plus grande propor-. tion de phosphate de chaux que les autres ossemens. Ces os étaient d’une nelteté remarquable et parfaits; ils constituent les plus beaux échantillons d'os fossiles qu'ont ait jamais trouvés en Angleterre. RSR RSS TRS Nouvelle Expérience de LEsrie: CE savant vient d'ajouter un fait nouveau à sa belle découverte de- la congélation artificielle de l'eau. Lors de-ses premières expériences, il s'était assuré que certaines substances pierreuses, qui se décomposent par leur exposition à l’at- mosphère, possédaient, après avoir été pulvérisées et fortement dessé- chées, la propriété d'absorber l'humidité dans un degré à peine inférieur à celui de l'acide sulfurique lui-même; c’est ce qu’il- vient de. mettre hors de doute. t Après avoir pulvérisé des fragmens de trapp- porphyrique devenu friable par sa décomposition spontanée , il a fait dessécher cette poudre dans un four. Il s’en est servi, au lieu d'acide sulfurique, pour opérer la congélation de l’eau dans le vide. A cet effet, il en mit dans une soucoupe de 7 pouces de diamètre; puis il plaça un À pouce au-dessus un petit vase de terre, peu profond, de 3 pouces de diamètre, rempli d'eau. Il-couvrit le tout d’un récipient peu élevé. Ayant fait le vide jusqu’à ce que le mercure ue s’élevât plus sous le récipient qu'a -: de pouce, l’eau fut en très-peu de minutes convertie en glace. H parait que cette poudre peut absorber un centième de son poids d’eau sans perdre sensiblement de sa propriété. L'absorplion totale peut aller même jusqu'au dixième. On conclutde là que cette même substance- est capable de convertiren glace la huitième partie de son poids d’eau. Dans les pays chauds, la dessicalion du solide absorbant s’opérera au. soleil, On pourra donc se procurer de la glace sous les tropiques, et même sur mer, avec beaucoup plus dé facilité que si l'on employait l'acide sulfurique. RSS ARR RAS SANS ARS A de Serpent trouvé dans un. bloc de charbon de terre. Daxs le N°. de décembre 18:16 du Philosophical magasine, on a donné la relation de deux lézards trouvés. dans un lit de craie, à 60 pieds au-dessous de la surface de Ja terre. Le Philosophical magasine du mois de mars 1817 donne celle d’une autre découverte du même genre. Deux ouvriers, il y a peu d'années, travaillaient dans une mine de. charbon. de terre située à. Lipton, dans le comté de Stafford. En. C8r;) perçant un lit de houille, épais d'environ 4 pieds, et situé à 5o pieds de profondeur, ils découvrirent un reptile vivant : c'était une espèce de serpent ou de couleuvre. IL était roulé sur lui-même au fond d’une petite cavité, creusée dans un bloc de houille, qui pouvait peser 20 tonnes. Au moment qu'il fut découvert, le repule se remua d’une manière sensible, après quoi il sortit du trou en rampant; mais il ne vécut pas plus de 10 minutes en plein air; sa mort fut paturelle el sans que l'animal eût été blessé, tandis qu'on perçat et qu’on brisait le bloc déhouille, dont l'épaisseur et la solidité avaient dû le garantir auparavant de tout accès de l'air. Le trou assez peu considérable qui avait servi de retraite au reptile, fut entrouvert et partagé en deux par un coin de fer. Il y avait beaucoup d'humidité au fond, mas point d’eau liquide. Le reptile avait environ 9 pouces de long; il était d'une couleur cendrée, tirant sur le noir et marquetée. Tous ces détails sont certifiés et affirmés sous serment par les deux ouvriers, en présence d’un magistrat. ARR RSS SARA RAS AAA SA Doutes sur l'origine etda nature du Nostoc ; par AT. H. Cassini. SELON Réaumur, le nostoc se reproduit par de petits globules formés davs l'intérieur de sa substance, et qui en sortent pour prendre de l'accroissement et devenir de nouveaux individus. M. Girod-Chantrans regarde les nostocs comme des polypiers. M. Vaucher croit aussi qu'ilsap- partiennent au règne animal. M. H. Cassini propose, dans son Mémoire, un système tout différent, qu'il fonde sur les observalions suivantes. 11 a remarqué qu'un terrain où il trouvait beaucoup de nostocs, lui offrait aussi beaucoup de co/lema mêlés avec les nostocs. Ces collema.,. qu'il croit avoir été nommés nos/oc lichenoïdes par M. Vaucher, ou collema granosum par M. Decandolle, étaient verdâtres,, un peu épais, irrégulièrement plissés et lobés, dressés verticalement, peu élevés, engagés dans la terre, couverts d’une multitude de petits grains ou globules gélatineux de diverses grosseurs et à peine adhérens; les scutelles, qui se montraient rarement, étaient situées sur les bords, et de couleur brun-rouge. Les pelits grains ou globules, dont les collema étaient parsemés, et qui tenaient originairement par un point à l'individu qui les avait produits, s’en détachaient ensuite, et prenaient de J’accroissement : les uns s’attachant à la terre ,acquéraient peu à peu les formes, les dimensions, tous les caractères des vrais collema ; tandis que les autres, qui demeuraient parfaitement libres, s’étendaient irrégu- Lèrement, en offrant.les formes bizarres et indéterminables des nostocs. M. H. Cassini conclut de ce dernier fait que le nostoc commun west autre chose qu’une variété monetrueuse d’une espèce de collema, ou peut-être. de plusieurs espèces de ce genre. Mais, comme ce singulier 18.17. Boranrque. Société Philomat, 5 avril 1817. ÆNSTOIRENATURELLE ( 82) résul{at peut ronver beaucoup d’incrédules, il désire que ses -observa- tions, dout il n'est pas lui-même coniplètement satisfait, soient répélées et vérifiées. L Quelqu'un a prétendu avoir métamorphosé le nostoc en une autre trémelle et en différentes espèces de lichen, suivant la matière sur Ja- quelle il le transplantait Ni ce fait était vrai, il confirmerait la con- jecture de Ventenat, qui a dit : /es lichens gélatineux ne seraient-ils pas des individus de nostoc qui auraient changé de forme? et il en résullerait que les collemia seraient des variétés ue nostoc. M. H. Cassini, qui soutient la proposition inverse, prétend que l'opi- nion de Ventenat est contraire aux lois de l'analogie, et que les expé- riences qui semblent l'appuyer mérilent peu de confiance. 11 défend son propre système contre l'objection lirée des observations de Réaumur, en établissant ainsi sa proposition : le collema se repro- duit par des .corpuscules extérieurs, qui sont d’abord des exeroissances- de sa surface, et qui s’en détachent ensuite; le nostoc commun, qui n'est qu'une variété monstrueuse du co/lema, tire son origine de quel- ques-uns des corpuseules extérieurs de ce hichen; mais, en même temps , il a la faculté de se perpétuer par des corpuscules qui lui sont propres, et qui se forment dans l’intérieur de sa substance. M. Henri Cassini croit cette explication propre à concilier son système avec tous les faits observés et avec les lois de l’analogie. AAA RAR AA RAS Sur l'Ornithorinque. LE 18 mars 1817, on a lu à la Société Linnéenne une lettre de sir John Jameson à M. Macleay, contenant la relalion d’une particularité frappante , que présente l’'Ornithorinchus paradoxus de la Nouvelle Hollande. Sir John Jameson, qui est à présent dans la Nouvelle Hollande, blessa un de ces animaux d'un coup de fusil peu chargé. L'homme qui Paccompagnait, alla ramasser l'animal; ilen reçut dans le bras un coup de l’éperon dont sa jambe est armée. Le membre enfla en peu de temps. Tous les symptômes qu'oifrent les personnes mordues par des serpens venimeux se déclarèrent. Ils cédèrent cependaut à l'ap- plication extérieure de l'huile ct à l'usage intérieur de l'ammoniaque; inais l'homme éprouva long-temps une douleur aiguë, et fut plus d’un mois à recouvrer l'usage de son bras. En examinant l'éperon, on le trouva creux, et en le comprimant, on en exprima, dit-on, le venin. Observations sur l'organe appelé ergot dans l'Ornithorinque ; par M. H. DE BLAINVILLE. L'OBSERVATION qu’on vient de lire était trop singulière, pour qu'avant de l'insérer dans Le Bulletin de la Société, je ne cherchasse pas à étudier Porgenisalion de cet ergot, et à voir si elle confirmerait le fait rapporté. Sur ma demande, M. Geoffroy a bien voulu me donner tous les moyens d'arriver à mon but, en mettant à ma disposition les deux individus d'Ornithorinque qui existent dans la collection du Muséum , et j'ai trouvé une structure parfaitement en rapport avec ce qu'on devait attendre, L’organe qu'on nomme ergot dans l’Ornithorinque, à cause de la comparaison qu'on en a faite avec l'arme dont le tarse des oiscaux gallinacés mâles est pourvu, est placé cependant assez différemment; il est situé au côté externe et presque tout-à-fait postérieur du pied, à peu près au milieu de l’espace qui sépare l'extrémité inférieure des deux os de la jambe, en arrière du calcaneum, vers l'astragale, mais sans aucun rapport d'articulation avec les os, n'adhérant réellement qu'à la peau; aussi m'a-l-il semblé évilemment mobile, et se fléchis- sant en dedans et surtoul en arrière. C’est eu effet sa direction ordi- naire. Sa grosseur, sa longueur el même son état d'acuité offrent à ce qu'il parait assez de variations. Les auteurs sout même d'accoril pour admettre qu'il n'existe pas dans les individus femelles. Les uns j'ont regardé comme un véritable ergot, et d'autres en font un siyième doigt ou ohgle, maïs c’est réellement à tort, car c’est un appareil tout- à-fait particulier à ces animaux, et dont on ne trouve rien d'analogue dans aucun autre. A l'extérieur on ne voit réellement qu'une sorte de pointe cornée, conique, plus ou moins recourbée, adhérente d'une manière assez solide à la peau qui forme un bourrelet à sa base, et dans laquelle elle est assez profondément entrée, jusqu’à une sorte de rétrécissement fort sensible qui s’y remarque. Vers sa pointe, qui est quelquefois fort ebtuse et à la face convexe, est une ouverture ovalaire, assez grande, se prolongeant vers la base en uu simple sillon, et par laquelle peut sortir, à ce qu'il parait, la pointe de los dont rous allons parler. A la base de la face concave de l’enveloppe cornée est une sorte de carène ou de pli, qui est sur-lout visible à son ouverture au bord de la cavité; la substance qui la compose est comme évailleuse, d’un jaune orisâtre, presque lranslucide, et en effet fort mince dans loule son étendue et sur-fout vers la pointe. A l’intérieur de cet étui on trouve l'organe véritablement offensif qui n'en remplit peut-être pas loule la cavité, mais qui est entouré d'une substance blanchâtre, comme muqueuse: Quant à l'organe lui- même, il à à peu près la forme de son étui, mais il est plus subulé, beaucoup plus pointu; et formé d’une subsiance qui, dans l'état de des- sication où Je l'aivue, semble comme intermédiaire à l'os et à la corne, mais évidemment plus rapprochée du ‘premier; elle était assez dure, compacte, Jaunâtre, et sa demi-transparence permellait d'apercevoir un peu son canal intérieur; il ÿ à à sa base un bourrelet rugueux qui ( 84) : sert à son adhérence avec le derme, et son extrémité pointue es terminée par une petite fente où ouverture oblique très-fine, qui dans l'état de repos affleure l'ouverture de la gaine, Si l’on ouvre avec soin cette espèce de dent, on trouve qu’elle est creuse dans toute son étendue, mais que ses parois fortminces à la base, deviennent d'autant plus épaisses, qu'on s'approche davantage de la pointe. Cette cavité renferme un appareil très-probablement venimeux, composé d’une vésicute et d’un canal, la vésicule en forme d’ampoulé dont le fonds est contre les ligamens des os du pied. Dans l'état où Je J'ai vue, elle était jaune, fort dure el un peu ridée; cependant il ma élé aisé de reconnaitre sa cavité; son extrémité externe se termine inseusiblement par un caval étroit, deux fois plus long qu’elle, qui suit le canal dont los est creusé, et se termine à l'ouverture de sa pointe. Il na été impossible de m'assurer positivement si les organes que je viens de décrire conslituent seuls l'appareil venimeux, ce que je crois cependant fort probable, ou s’il y aurait en outre un organe se- créteur, dont le fluide serait déposé dans la vésicule pour être ensuite transmis au dehors par le canal et être inoculé par l'éperon osseux, à peu près comme cela a lieu dans les serpens venimeux. C'est une re- cherche qu’on ne pourra faire avec l'espoir de résultats certains, que sur un individu dans l’état frais, où au moins bien conservé dans l'esprit de vin. En attendant, il n’est pas douteux que les Ornithorinques, €t très-probablement les Echidnés, ont recu de la nature un organe dé- fensif venimeux, propre à suppléer à la faiblesse du reste de leur organisation et surtout de leur système dentaire; mais est-il dirigé contre leurs ennemis, contre les animaux qui doivent leur servir de proie, c’est ce qu'ilest jusqu'ici assez difficile de déterminer. 1] me semble cependant que la première opinion est plus probable. Ce qui parait certain , c’est qu'un appareil aussi compliqué ne peut êlre regardé comme un simple appareil de luxe où même comme un organe de combat entre les mâles pour la possession des femelles, comme cela a lieu dans les cogs, et enfin encore moins.comme servant seulement à re- tenir la femelle dans l'acte de la copulation. Et cependant tous les auteurs sont d'accord pour n’admettre ce qu'ils nomment ergez que dans les individus mâles. Je n'ai malheureusement pu, étudier cet organe dans l'Echidné. Explication de la planche. La figure principale représente une des pattes postérieures, l'animal-sur le dos, la tête en avant, l'appareil venimeux étant coupé par un plan parallèle à sa direction. a l’ai- suillon osseux; £ l'enveloppe cornée; d l'ouverture de sa base. La fig 4 montre l'ergot, a cornc enlevée, et les rapports de la vésicule e avec les ligamens du tarse. RAR Vo 44 (85) Mémoire sur la Théorie des Ondes ; par M, Poisson. J'ar lu à l'Institut, le 2 octobre 1815, un premier Mémoire sur ce sujet, dont j'ai donné l’extrait dans le BubHetin du même mois. Le 18 décembre suivant, j'ai lu un second Mémoire sur la même théorie, qui, renfermait les véritahles lois de la propagation des ondes à la sur- face du fluide; et depuis cette époque, J'ai tâché de perfectionner ce {ravail, sur-tout sous de rapport de la propagation du mouvement dans le sens de la profondeur verticale. Ces deux Mémoires, réunis en un seul, sont actuellement livrés à l'impression, et paraïtront dans le premier volume des nouveaux Mémoires de l'Académie des Sciences. L'exirait que je viens de citer, donne une idée suflisante de l'agalyse fort simple, dont j'ai fait usage dans cette question, et au moyen de laquelle on exprime, par des intégrales définies, l'équation de Ja sur- face et les vitesses des molécules, en un point et à um instant quelcon- ques, d’après celle équation et ces vitesses à l’origine. du mouvement, Quant aux transformations assez épineuses qu'il faut faire subir à ces intégrales, pour en déduire les lois desoscillations des molécules et celles de la propagation du mouvement, il serait impossible de les expliquer dans ce Bulletin : nous sommes forcés de renvoyer, pour cela, au Mémoire même, en nous bornant à faire connaitre succinctement les principaux résultats qu'il renferme. Ce Mémoire est divisé en sept paragraphes. Le premier contient les équations différentielles du problème, qui sont au nombre de trois : l'une a lieu pour tous les points de la masse fluide; l’autre n'a lieu que pour les points de sa surface, et la troisième pour ceux qui appar- tiennent au fond sur lequel il repose. Ces deux dernières équations sont regardées comme nécessaires à la continuité du fluide; elles ex- priment que ce sont les mêmes molécules qui demeurent constamment, soit à sa surface, soit sur le plan fixe et horizontal: qui le termipe dans le sens de la profondeur : pour les rendre linéaires ; on suppose très-petites les vitesses des molécules, et l'on néglige dans le calcul leurs quarrés et leurs produits. ÿ La question présente deux cas distincts, que J'ai considérés succes: sivement : dans le premier, on fait abstraction d'une dimension hori- zontale du fluide, où, autrement dit, on le suppose contepu dans un canal vertical d'une largeur constante, el l'on suppose en même temps que ses molécules n'ont aucun mouvement dans le sens de cette largeur; dans le second cas, on a égard aux trois dimensions du fluide, dont les molécules peuvent se mouvoir dans tous les sens. Les paragraphes 11, JT et IV de mon Mémoire se rapportent au premier cas, les trois der- nicrs sont relatifs au second, Livraison de juin. 12 ES 1047. 4 MATHÉMATIQUES. C 86 ) Dans le Ile paragraphe, on satisfait simultanément et de la manière la plus générale aux trois équations différenuelles du problême, par une expression en série d'exponentielles, de sinus et de cosinus ; au moyen d'un théorême nouveau sur la transformation des fonctions, on change cette série en une intégrale définie, sous laquelle se trou- vent des fonctions arbitraires, qui peuvent être discontinues, et quë peu- vent représenter, quel qu'il soit, l'état initial du fluide : cette analyse se trouve en entier dans le Bulletin d'octobre 1815, pages 162-et sui- vantes. On peut attribuer à la profondeur du fluide telle grandeur que- lon: voudra; mais, pour se rapprocher du cas qui se présente le plus souvent, j'ai supposé cette profondeur Irès-srande et comme inBnie par rapport à l'étendue des oscillations des molécules. Cela posé ; on. fait prendre à l'intégrale définie qu’on a obtenue, différentes formes, qui sont utiles dans la suite du Mémoire. On la réduit en série, sui- vant les puissances positives du temps, et ensuite, suivant les puis- sances négatives. Le premier développement montre comment le mou vement commence dans la masse fluide ; il en résulte que pour-un fluide incompzessible,. lébranlement produit en un endroit déterminé de la surface, se transmet instantanément dans la masse entière : ré- sultat contraire à ce qui arrive pour les fluides compressibles et élastiques , et tout-à-fat semblable à la propagation de la chaleur dans les corps solides (1): Ee développement, suivant les puissances négatives du temps, fait connaitre les vitesses finales des molécules, el suivant quelles lois le mouvement s'éleint dans les différentes par- ties de la masse fluide. Enfin, dans ce même paragraphe, on déler- mine les fonctions arbitraires, d’après un mode particulier d'ébranle- ment dufluide. Pour éviter quelques difhicultés relatives à la percussion, on suppose qu'il n’y en à eu aucune à l’origine: du mouvement, et que le fluide est parti du repos ; l'ébranlement est produit en plongeant dans le fluide un corps d’une figure connue : on laisse au fluide le: temps de revenir au repos, puis on retire subitement le-corps plongé, et l’on abandonne le fluide à l’action de la pesanteur. Ce mo:le d’ébran-. lement est le plus facile à concevoir; et c'est aussi celui qui facilite le- plus la comparaison de la théorie à l'expérience. Il faut en outre que le corps. plongé soit tr:s-peu enfoncé dans le fluide, afin qu'à l’ori- gine du mouvement, les mêmes molécules puissent demeurer-à la surface, comme le suppose notre analyse. De cette manière, la sur-- face du corps, dans l'étendue du segment immergé, s'écarte peu de son paraboloïde osculateur au point le plus bas: on a donc supposé à. celte surface la figure parabolique, et c’est dans cette hypothèse (x): Poyez: le Bulletia de juin 2815, page- 85. ( 87 ) que l'on a déterminé les fonctions arbitraires contenues sous les in- tégrales définies. Les valeurs de ces intégrales ne peuvent pas s'obtenit sous forme finie ; mais on en détermine des limites qui prouvent que les vitesses des molécules demeurent constamment {res-petites dans toute l'étendue de la masse fluide; ce qui est essentiel à l’exactitade de l'analyse dans laquelle on a néglisé les puissances de ces vitesses su- périeures à la première. Ce second paragraphe se rapporte, ainsi que pous l’avons dit, au cas d’un fluide contenu dans un Canal d'une lar- geur constante : le cinquième paragraphe renferme des transformations analogues et la solution des mêmes questions, pour l'autre cas, où l'on a égard aux trois dimensions du aide: Les troisième et sixième paragraphes contiennent les lois de la pro- pagation des ondes à la surlace du fluide, soit dans le sens de ia lon- gueur d'un canal d'une largeur constante, soit circulairement autour de lébranlement primitif. Pour déterminer ces lois avec exactitude, il a fallu distinguer deux époques dans le mouvement du fluide : lors- que le temps n'est pas encore très-considérable, et lorsqu'il a dé- passé une certaine limite qu’on assigne dans le Mémoire. A la pre: mière époque, les ondes se propagent d'un mouvement uniformément accéléré, avec des vitesses indépendantes de l'ébranlement primitif; à raison de la différence de vitesse des ondes successives, elles s'élar- gissent à mesure qu'elles s’avancent, et leurs largeurs croïssent pro- portionnellement au quarré du temps; teurs hauteurs diminuent en même temps, suivant la raison inverse de leur distance au point d'où elles partent, quand le fluide est contenu dans un canal, et suivant le quarré de celte distance, dans le cas des ondes circulaires. A cause de cette diminution rapide et de l'élargissement de ces ondes, elles doivent être peu sensibles en général, et ce ne sont pas celles qu'il importe le plus de considérer; mais, à la seconde époque, elles se changent en d’autres qui leur succèdent, el qui décroissent seulement suivant la racine quarrée des distances, dans le cas d'un canal, et suivant la première puissance dans l’autre cas; de sorte qu’à de grandes distances du lieu de lébranlement, ces nouvelles ondes doivent être beaucoup plus sensibles que les premières. De plus, il existe à la surface, des points dont les oscillations verticales sont nulles, de ma- nière qu'ils forment des espèces de nœuds qui partagent les dernières ondes en groupes, dont chacun peut être pris pour une seule onde dentelée dans toute son étendue : circoïslance qui contribue encore à rendre ces ondes plus apparentes et plus faciles à observer. Ces ondes dentelées se propagent uniformément, avec une vitesse propor- tionnelle à la racine quarrée de la largeur de l’ébranlement primitif ; elles sont en nombre infini; mais à partir de la première, qui est la plus sensible, elles forment une suite qui décroit assez rapidement. Les | 1817. (88 ) eocfficiens numériques par lesquels les vitesses de ces ondes différent entre elles, dépendent d’une équation transcendante, dont j'ai calculé, par approximalion, les plus petites racines, qui répondent aux ondes qui vout le plus vite. Voici ce que l’on trouve pour le mouvement de la première onde dentelée. Dans le cas d'un canal d'une largeur coustante, on à, 2= (03691) y 37; 1 étant de temps écoulé depuis l’origine du mouveent, +la distance- de la dent la plus saillante de ceite première onde au lieu de l’ébran- Fement primitif, 7 la demi-largeur de cet ébranlement, et g la gravité. En supposant, par exemple, la largeur de l'ébranlement égale à un décimétré, il en résulte que la première onde parcourt à très-peu près 26 centimètres par seconde sexagésimale.. Dans le cas des ohdes circulaires, si on les suppose produites par l'immersion d’un solide de révolution, dont l'axe est verticäl, et si l’on désigne par le rayon dé la section à fleur d'eau du corps plongé, lequel rayon sera aussi la demi-larseur de l'ébranlement primitif, on trouve RU ZT = (95627)2V/z20; 1 etg ayant la même signification que dans le cas précédent, et x exprimant. le-rayon de la première onde dentelée ,. rapporté à la dent la plus, saillante. On peut remarquer que dans ce second cas, la vi- tesse de la première onde est moindre d'environ un sixième, que celle qui se rapporte au premier. cas, J'ai aussi considéré le cas où le corps plongé n'est pas un solide de révolution; on trouvera dans le. Mé- moire ; développées, très en détail, les modifications que celle circons- tance apporte à la propagation des ondes, M. Biot a fait autrelois. des expériences sur la vitesse des ondes pro- duites comme nous le supposons ici, par l'immersion, de diflérens so- lides. de révolution. 11 a reconnu que cette vitesse est indépendante de Ja figure de ces corps et de la pelite quantité dont ils sont enfoncés dans le fluide, et qu'elle dépend seulement, du rayon de leur section à fleur d’eau ; ce, qui est déja conforme à notre théorie. De plus, les temps observés, de, la propagation dela,première onde, dans quatre expériences, , dont, il a conservé la note, qu’il a bien voulu me com-- mupiquer, s'accordent d’üne manière satisfaisante avec les temps cal- culés, d'après la formule précédente, On trouvera dans mon Mémoire la comparaison,de ces résultats de l'expérience et.du calcul, dont l’ac- cord fournit une confirmation importante de la, théorie. «Le quatrième. et le-septième paragraphes. du Mémoire sont:consacrés 4 l'examen. de la propagation du mouvement dans le sens de la pro- iondeur du fluide contenu où non dans un canal, en se bornant ; pour - supplfer, la question, à la partie située au-dessous de l’ébranlement: (89) js primitif. Les molécules comprises dans cette portion de la masse fluide, n'ont pas de vitesses horizontales ; aussitôt qu’on retire le corps, dont l'immersion produit l'ébranlement, elles s'élèvent verticalement jus- qu'a ce que chacune d'elles ait atteint un certain point, où elle est un moment stationnaire, el dout elle redescend ensuite : si le fluide est contenu dans un canal, les molécules ne remontent pas une se- conde fois, et leur mouvement finit en descendant; au contraire, s'ik est libre de toute part, chaque molécule atteint, en descendant, um second point où sa vitesse est nulle; puis, elle s'élève de nouveau, et c'est en montant-que son mouvement s'achève. Il résulte de là que; dans le premier cas, les vitesses des molécules ont deux maxima, Fun en montant et l’autre en descendant, et que dans le second, elles en ont trois, deux en montant et un en descendant; j'ai déterminé dans mon Mémoire les grandeurs de ces vitesses maxima : elles sont proportionnelles au volume du segment plongé du corps qui a produit le mouvement, et, à mesure que la profondeur augmente, eltes dé- croissent, suivant sa puissance À, ou suivant sa puissance £, selon que le fluide est contenu ou non dans un canal. Ce décroïissement n’est pas tellement rapide que le mouvement ne puisse encore être très- sensible à d'assez grandes profondeurs ; ce qui suffirait pour’ détruire l'hypothèse que Lagrange a faite dans la vue d’étendre au cas d'une profondeur quelconque, la solution du problême des ondes qu'il a donnée, pour le cas d’une profondeur infiniment petite (1). Cette transmission des vilesses verticales à de très-grandes profondeurs, parait avoir été remarquée pour la premmère fois, par l'ingénieur Bre- montier, dans un Ouvrage sur le mouvement des ondes, publié en 1809. L'auteur ne donne pas la loi de leur décroissement, et les rai- sonnemens qu'il présente pour établir son opinion, “sont loin d’être sa- lisfaisans; mais les faits qu'il cite, ne permettent pas de douter que cette transmnssion n'ait effectivement beu, comme il le suppose. Ainsi, sous ce rapport, comme sous celui de la propagation des ondes à la surface du fluide, les résultats de la théorie exposée dans mon Mé- moire, Sont confirmés par l'expérience; et, en effet, il n'y a, je crois, aucune objection à faire A rigueur et la généralité de l'analyse sur laquelle cette théorie est fondée. Dans un autre Mémoire, je me propose de considérer la réflexion des ondes produites par des parois latérales et fixes, et l'influence que peut avoir sur le mouvement du fluide, sa plus où moins grande pro- fondeur, c’est-1-dire, là réflexion verticale: du mouvement, produite par le fond même sur lequel le fluide repose. (a) Mécanique analytique ; tome 1F, pag: 335: PA RNA RS RAD NS M 1817 Psysiqur. Puysique. Âonals of philosoph. Mai 1817. ( go ): Baromètre thermométrique. Le G mars 1817, M. Hyde Wollaston lut, à la Société royale, un Mémoire dans lequel il décrit un thermomètre qu'il vient Miééonter pour délermiser la hauteur des montagnes, au lieu du baromètre. C’est un fait bien connu que la température à laquelle l'eau bout, diminue à mesure qu'augmeute la hauteur du lieu où se fait l'expérience. Cette diminution fut suggérée d'abord par Farheneit et ensuite par Caven- disb, comme un mnoyen d'évaluer la hauteur d’un lieu au-dessus de la mer. Le thermomètre de M. Wollaston est aussi sensible que le baromètre ordiuaire de montagne. Chaque degré de Farheneit y oc- cupe un pouce anglais de longueur, et par conséquent un degré cen- tigrade y occuperul environ 45 millimètres et demi. Le thermomètre avec la lampe et le vase pour faire bouillir l’eau, renfermé dans une caisse, pèse environ une livre et un quart. Il est beaucoup plus fr tatif et plus commode que le baromètre ordinaire de montagne. Il est assez sensible pour montrer la différence de la hauteur entre le pied et le dessus d'une table ordinaire. M. Wollaston a donné les résultats de deux essais faits avec cet ins- trument. Ils s'accordent à moins de deux pieds avec les mêmes hau- teurs mesurées par le général Roy, au moyen du baromètre. L'une de ces hauteurs était celle du dôme de Saint-Paul de Londres. Cette hauteur est de 319 pieds français, ou 105"62 suivant Lalande. RAR ASS SARA ARS LAS SE Nouvelles Observations sur la Tlurmme ; par M. PoRRETT. M. PorReTT commence par rappeler, avec de justes éloges, les belles expériences de M. Davy et celles de M. Oswald, sur la flamme. Foyez pages 165 et 200 du volume publié en 1816, par la Société Philoma- tique. 11 passe ensuite à ce qu'il a découvert sur le même sujet. En voici le précis : 1°, La portion lumineuse de la flamme d’une chandelle est environnée de tous côlés par une flamme presqu'’ifivisible. Cette flamme extérieure devient plus apparente, si on affaiblit, d'une manière quelconque, l'éclat de la flamme ordinaire; c’est ce qui arrive, quand faute d’être mouchée , une chandelle brûle avec moins de lumière ; la chose réussit mieux encore , si la flamme intérieure est en contact, sur une étendue assez considérable, avec une surlace métallique, qui en diminue sensible- ment la lumière; enfin, la lumière ambiante n’est jamais plus visible, que, quand la flamme intérieure est de ces flammes qui répandent peu de lumière; tel est le cas de la flamme de l'esprit de vin, c'est réelle- ment dans la flamme extérieure, qui est si peu lumineuse, que se fait Co1) Ex combustion et que se dégage le calorique. On a même des raisons de croire que l'oxygène de l'atmosphère ne pénètre guère au-delà de cette première enveloppe, et que c’est uniquement par leur contact avec elle, que les autres parties acquièrent de la chaleur. 2°, Prenez un tissu métailique, qui ait environ 000 ouverlures par pouce quarré. Taillez-en un morceau, de manière à lui donner la grandeur et la {orme de la flamme d’une chandelle, ou plutôt de la partie de cette flamme, qui s'élève au-dessus d’une mèche. Ajoutez à ce morceau ainsi découpé un fil en métal, comme pour lui servir de tige. Implantez-le au milieu de la mèche, afin de partager la flamme en deux sections verticales. À mesure que la chandelle brûle, on voit rougir et s’oxyder le bord du tissu, lequel se trouve dans cette flamme extérieure, dont la lumière est si faible. On voit ensuite une couche de eharbon se déposer à tous les endroits où la toile métallique coupe la surface qui est fortement lumineuse; cette couche trace une ligne noire, intérieurement concentrique à une ligne de couleur rouge, for- mée par le bord de la découpure, que la chaleur a fait rougir, comme on vient de le dire. Ces deux cordons ont la figure d’un pain de sucre. Les fils du tissu métallique, dans l’intérieur de la ligne noire, ne sont que légèrement noircis, et, de celte manière, ils marquent l’espace occupé, au-dedans de la flamme, par le gaz et la vapeur inflamma- ble qui émanent de la mèche. 50. Faites une section horizontale dans la flamme d’une chandelle, avec un morceau de toile métallique. Si la flamme brûle, dans un air tranquille, le charbon qui se dépose alors, forme un anneau et non pas une tache de couleur noire sur le tissu. 4. Prenez un tube de verre de deux pouces environ de longueur, ouvert aux deux bouts. 11 faut qu'il ait un diamètre intérieur moindre que celui de la flamme d’une chandelle, et un diamètre extérieur à peu près égal à celui de la mèche de lfmême chandelle. Après avoir eu soin de bien moucher la chandelle, on: tient ce tube dans une po- sition verticale au-dessus de la mèche; il forme ainsi une sorte de che- minée , à travers laquelle s'élèvent en partie les vapeurs et les gaz qui émanent de la mèche, et qu'on peut allumer à l'extrémité supérieure. Le tube ayant été quelques secondes dans cette siluation, si on l'ex:- mine, on en.trouvera la surface extérieure couverte d’une couche de charbon, tandis qu’on n’en trouvera presque pas de traces sur les parois intérieures du même tube. Ces expériences font voir que c’est la partie presqu'invisible de la amme qui produit le plus de chaleur, et que c’est [à seulement que Foxygène de-l’atmosphere a quelque action sur les fils du tissu mé- tallique. 5. C’est une erreur de croire, comme font quelques personnes, 1817. HiSTOIRE NATURELLE, Annals of Philosop. 5 mai 1817. (92 ) que la flamme est un corps opaque ; au contraire, eîle est très-dia- phane. Placez une lampe à esprit de vin, toute allumée, entre une chandelle aussi allumée et une feuille de papier blanc appliquée contre un mur. Mettez tout auprès de la flamme de la lampe un petit morceau de verre, mince et clair. Deux ombres se projetteront sur le papier, et celle qui appartient au verre, sera plus sombre que l'autre; c'est donc une preuve que la flanme intercepte moins de lu- mière, eu, en d'autres termes, qu’elle est plus transparente que le verre. 6°. On sait qu'une chandelle éclaire moins à mesure qu'on néglise de la moucher. M. Porrett attribue cela à l’opacité et au pouvoir con- ducteur de la mèche. ares sas Does Description d'un Fossile remarquable ; par THoMas THoMsoN , membre de la Société royale de Londres. C'esr en 1816, à Alfort, quelques milles à l’est de Guilfort, que ce fossile a été trouvé dans un pays plat et dans un lit d'argile, à huit pieds environ sous terre. L'argile, dans cet endroit, est recouverte d'un lit de gravier, lequel s'étend assez loin à l’est ét à l’ouest; sa lar- geur varie de 16 où 12 mètres à 200 mètres environ. Ce même lit est borné de tous côtés par l'argile, et il a pu être, selon toutes les appa- rences, celui d'une rivière. Le sol au-dessus du gravier est beaucoup plus fertile qu'au-dessus de argile. Le fossile est presque quarré, ayant 4 pouces de longueur et à peu près autant de largeur. Il est composé d’une argile très-dure, dont la surface supérieure estcouverte d'écailles, disposées dans un ordre régulier. Ces écailles sont des rectangles minces, qui ont environ 18 millimètres de longueur et 16 de largeur» Leur couleur est d’un noir, tirant sur le brun; elles sont luisantes comme de la soie; il y en a qui ont un brillant semi-métallique, comme certaines écailles de poisson, Si on les expose à la lumière d’un flambeau, la plupart produisent des reflets qui ne ressemblent pas mal à ceux de la nacre de perle. Trop dures pour être rayées par l'ongle, on les entame facilement avec un cou- tçau, et leur dureté, autant que j'ai pu m'en assurer, esl à peu près celle des as. Ces écailles sont fendillées en plusieurs endroits, suivant différentes directions, et les fentes sont remplies de la mêine matière argilleuse, dont la masse du fossile est formé. Ce cimeut argilleux était en quelque sorte des veines minces sur les écailles; celles-ci ont use légère transparence sur les bords, elles sont aussi très-fragiles. Leur pesanteur spécifique est de 2,54. Elles décrépitent lorsquion les chaufle, et si on les expose à la chaleur rouge, elles blanchissent vonume font les os en pareil cas. (95 ) ‘On soumit 2,90 grains de ces écailles à une chaleur rouge, pen- dant une demi-heure; ces 2,90 grains, après l'opération, furent réduits à 2,57. La partie écailleuse était devenue grise et non tout-à-fait blanche. La dissolution de ces 2,57 grains se fit avec effervescence dans l’acide nitrique. Le résidu qu'on ne pouvait peser, n’excédait pas + grains. On satura la dissolution avec l'ammoniaque, et on eut un précipité blanc; c'était du phosphate de chaux, qui pesait 2,5**%9 après avoir été soumis à une chaleur rouge. Mis en digestion dans une solution de potasse, ce phosphate prit une couleur d’un rouge jaunâtre, qui indiquait la présense d’un peu de phosphate de fer. On filtra la disso- lution de potasse, et on y mêla du sel ammoniac. On eut une très -légère couleur d’opale, qui indiquait la présence d’une faible quantité d’alumine. : Le bicarbonate de potasse ajouté à la dissolution d'acide nitrique, produisit un précipité qui était du carbonate de chaux, et qui pesait = de grains, après avoir été séché. Voici les élémens de la substance écailleuse soumise à l'expérience : Matière animale et humide... .…..:....... tee FOIS Phosphate de chaux, trace dephosphate de fer et alumine. 1,90 Carbonate de chaux... ; Periereenre patio neo doman piece ions 100 080 Due 0 P 4000 MOULE PR Ed nee sance ee O7 2,90 Ou en centièmes: Matière animale. ............ 11,38 Phosphate de chaux......... 65,52 Carbonate de chaux.......... 19,65 RELEN RE en LE ALAEM ER AS ÿ 100,00. Cette analyse suffit pour montrer que les écailles sont composées de matière animale. Elles ressemblent beaucoup aux substances 05- seuse par leur composition ; mais elles contiennent une plus grande proportion de carbonate de chaux. Quand on regarde ces écailles de côté, on découvre une foule de vaisseaux , qui semblent avoir été destinés à leur porter des sucs nour- riciers. Ces vaisseaux sont formés d’une substance qui a une parfaite ressemblance avec les écailles elles-mêmes. On trouve dans l'argile, dont le fossile est composé, un nombre considérable de corps qui ressemblent aussi aux écailles par leur apparence et par leur compo- sition ; mais ils sont en général plus petits, pointus, convexes d’un Livraison de juin. 13 18 17e Cuimie. Journal of Science and the Arts, n°5. PaysiQuE, Philosoph. Magaz. (94) côté, et ils ont une ressemblance très-éloignée avec les dents du Goulu de mer (Sbark ). Suivant M. Hatchett, les écailles de poisson ont les mêmes élémens que les écailles de notre fossile. 11 est donc probable que ces écailles recouvraient quelque poisson inconnu. Les ichtyologistes pourront PRRÈSUE le retrouver parmi les poissons connus, au moyen de l’ana- yse qu'on vient de donner. IL y a dans les Transactions philosophiques .de 1775, page 171, une figure d’un fossile semblable, avec une courte description de cet échan- üllon, par l'honor. Haines Barrington. Le docteur Woodward, dans son Catalogue des fossiles de l'Angleterre, décrit un échantillon de la même espèce, lequel est plus considérable encore. RAA AA AAA AA AAA AA Nouvel alliage de Platine ; par Joux Taomas Cooper. CET alliage, dit M. Cooper, confient sept parties de platine, seize de cuivre et une de zinc. On fait fondre d'abord le platine et le cuivre, avec la précaution ordinaire de couvrir les métaux de charbon et d'ajouter un flux de borax, Aussitôt que la fusion du mélange est par- faite, on le retire du feu, on y ajoute le zinc, et on remue le tout. L’alliage se trouve alors formé. Il a la couleur, la malléabilité et presque la ductilité de l’alliage d’or à 16 carats. Il ressemble tellement à ce métal précieux, qu’on peut avec le même succès le faire servir à des objets d'utilité et d’agrémens ; il ne s’oxyde point, lorsqu'on l'expose à l'air, dans les cas ordinaires, et ce n’est qu’à la température de l’ébullition quil est attaquable par l'acide nitrique. Il n’est éminemment ductile et malléable que quand il est abso- lument privé de fer. Demi grain de ce métal dans 4 onces d’alliage, le rend {rès-cassant, et par conséquent moins malléable et moins ductile. Avec l'alliage bien pur, on peut former des lames aussi minces qu'avec l'or lui-même, et M. Cooper assure qu'il en a fait des fils qui n'avaient qu’ de pouce anglais d'épaisseur (environ + de millimèt.) RS AA A AAA Gaz retiré de l'Huile. M. J. B. EmmerT DE Huz a publié quelques expériences qu'il a faites l'été dernier, dans la vue de déterminer sionne peut pas obtenir de l'huile un gaz semblable à celui qu'on obtient du charbon de terre. En distillant diverses huiles, préalablement mêlées avec du sable sec (95) pu de l'argile en poudre, il obtint un gaz qui paraissait être un mé- lange de gaz hydrogène carburé, et de gaz hydrogène percarburé (gaz oléfiant ). Ce gaz produit une flamme aussi et même plus brillante que celle du gaz, retiré du charbon de terre. Il différait très-peu en qua- lité, soit qu'on le retirât d'huiles de rebut, ou bien de la honne huile de baleine, d’huilé d'amande ou d'olive, ou du suif. Ce gaz ne donne point de fumée en brûlant, et il n’exhale ni odeur, ni vapeur désagréable. Quelle que soit l'huile dont on fasse usage, on a beaucoup plus de lumière, en la brûlant comme gaz, qu’en la brü- lant comme huile. Dans le dernier cas, la flamme est obscurcie par le dégagement d’une certaine quantité de suie ; dans le premier cas, la suie reste dans le vaisseau distillatoire, et la flamme présente une lumière claire et sans fumée. De Done Note sur la Thorine, nouvelle terre. Eu examinant la composition de la gadolinite de -Kororvet durant l'été de 1815, Berzelius obtint, dans une de ses analyses, une sub- stance particulière qui possédait des propriétés différentes de celles des autres terres ; il n’en parla point alors, parce qu'il en avait une trop petite quantité à sa disposition ; il l'a retrouvée en 1816, en analy- sant le Deutofluate de cérium et le fluate double de cérium et d’yttria, qu'on rencontre à Finbo, dans le voisinage de Fahlun. 11 la séparée de ses minéraux par des opérations que nous ne rapporterons pas ici. II la range parmi les terres, quoiqu'il regarde, avec tous les chimistes, comme autant d'oxides métalliques, les bases salifiables qu’on peut, pour plus de clarté, continuer à diviser en alcalis, en terres et en oxides métalliques proprement dits. Le savant Suédois propose de donner à la nouvelle terre le nom de T'hcrine, dérivé de celui de Thor, Dieu des anciens Scandinaves, pour rappeler la contrée où elle a été découverte. La Thorine n'entre point en fusion au chalumeau. Fondue avec le borax, elle donne un vert transparent, qui étant exposé à la flamme extérieure, devient opaque et laiteux. Fondue avec le phosphate de soude, elle donne une perle transparente, elle est infusible avec la soude; imbibée d’une solution de cobalt, elle prend une teinte de brun, tirant sur le gris. La Thorine différe des autres terres par les propriétés suivantes: De l'Ælumine, par son insolubilité dans l’hydrate de potasse ; de la Glucine, par la même propriété; de l'Fria, parce qu’elle a une saveur purement astringente et qui n’a rien de doux, et de plus par Cuimirs. Annals of philosoph. Juin 1817. Zoozocir: Société Philomat. (96) la propriété dont jouissent ses dissolutions, d’être précipitées par l’é- bullition, quand elles ne contiennent pas un trop grand excès d'acide. Elle différe de la Zircone par les propriétés que voici : 1° après avoir été chauffée jusqu’au rouge, elle est encore capable d’être dissoute dans les acides. 2° Le sulfate de potasse ne la:précipite point de ses so- lutions, tandis qu'il précipite la Zircone des solutions qui contiennent même un excès considérable d’acide. 3° Ia: Thorire est précipitée par l'oxalate d’ammoniaque; ce qui n’a point lieu pour la Zircone, 4° Le- sulfate de Thorine crystallise promptement, tandis que le sulfate de Zircone, en le supposant privé d’alcali, forme, lorsqu'il est séché, une masse gélatineuse et transparente, sans aucune trace de crystallisation. La Thorine a plus d’analogie avec la Zircone qu'avec tout autre corps; la saveur de leurs solutions neutres est simplement astringente. Les succinates, benzoates et tartrates alcalins occasionnent un. précipité dans leurs dissolutions ; le précipité par un tartrate alsalin est dissous par l’hydrate de potasse. Les deux terres sont insolubles dans l'hydrate de potasse, et solubles dans les carbonates alcalins; toutes les deux aussi se comportent de même au chalumeau. L'auteur de la découverte présume que la Thorine trouvée dans le minéral de Kororvet, était à l'état d’un siliciate, tandis que celle qu'il découvrit. à Kinbo était unie avec lacïde fluorique. BARS SARA PARA RAS AAA ASS Note sur une nouvelle espèce de Rhinocéros ;. par ME W. J. BURCHELL. Daxs mes voyages dans l'intérieur de l'Afrique Méridionale, j'ai rencontré cet animal pour la première fois vers le vingt-sixième degré de latitude, habitant des plaines immenses, qui sont arides pendant la plus grande partie de l’année; mais, fréquentant tous les jours les fontaines, non seulement pour boire, mais aussi pour se rouler dans la boue qui, adhérant à une peau entièrement dégarnie de poils, sert à le défendre du soleil brütant de ce elimat.. * Sa grosseur excède presque-le double de celle du Rkbinocéros.décrit sous le nom de Rh. bicornis. Ces deux animaux sont reconnus par les Nègres et par les Hottentots: pour deux, espèces très-distinctes, et portent chez eux des noms par- ticuliers ; et, comme nous en avons tué dix, j'ai eu assez d'occasions d'observer les caraotères qui les distinguent, et: qui consistent princi- palement dans.la: forme de la bouche ; ce que l'on peut certifier en faisant, la, comparaison. du Rh: bicornis et même de l'unicornis avec: la figure-ci-jointe,, que Yai soigneusement. fane d’après nature.. (97 ) J'ai nommé cette nouvelle espèce Rhinoceros simus. Les Nègres et mes Hottentots m'ont rapporté qu’elle ne mange que de l’herbe, tandis que l’autre se nourrit des branches des arbres et des buissons ; ce que la forme différente de la bouche semble prouver. La tête, séparée de la première vertèbre, était d'une pesanteur si énorme, que quatre hommes. ne purent la lever de terre, et qu'il en fallût buit pour la mettre dans le charriot. La chair des deux espèces est également bonne à manger, et elles se ressemblent par la corne double et par les défauts de ces plis re- marquables de la peau , qui distinguent au premier coup d'œil le Rhi- n0Ceros UniCOTNIS. Les mesures comparatives suivantes, prises sur des individus adul- tes, que nous avons tués dans ces pays, serviront de preuve de la dif- férence de la grandeur. De l'extrémité des lèvresŸ À ; à à F du Rh.bicornis 111 du Rh. , 134 Pouces angl. à l'insertion de la queuef PHASE Eongueur de la queue. ...... PR I OÙ TO RE: 22400 25 Circantérence ducorps ie PME ATOME FENTE 0 De l'extrémité des lèvres à l'oreille. .:. 27:.....:.... 43. sas RAA ASS À Nouveaux Fossiles. (Extrait d'une Lettre de M. R. ANst&, lue à la Société géologique , le 21 juin 1816.) CerTrTe leltre était accompagnée de dessins. On y décrit quelques fossiles. Ce sont les vertèbres, les côtes et l'os de l'épaule d’un grand animal , qui était probablement du genre /acerta. Ces fossiles avaient été trouvés dans un lit de pierre calcaire ( lias limestone) , près Kingsdon. On y fait aussi la description d’un poisson fossile, qui parait avoir été du genre C/upea, lequel fut trouvé dans un lit de la pierre désignée sous le nom de lias, à l'est de Quantsck Head, dans le caval de Bristol. RAR A AS A A AA Extrait d'un Mémoire sur une Machine hydraulique , dont la Jorce motrice est le ressort de l'air, comprimé par l'impulsion des vagues de la mer; par M. De MAIziÈRES. r. Fair fondamental. V'ile de Ténériffe offre le phénomène suivant : Chaque impulsion de la houle dans une grotte fait jaillir, par un trou du sol supérieur, un jet d'eau d’une grande élévation. 187, HisTotRE NATURELIE. Journaux anglais. Marmémariques, Acad. des Sciences, 1 muai-1817, (98 ) 3. Explication. L'auteur de ce Mémoire, instruit de ce fait, qui n'avait été observé que d’une manière fort incomplète, en donne une explication que voici : Il suppose que le sol de la grotte est incliné vers le fond, et que le trou est une espèce de cheminée, dont la naissance est dans la partie Ja plus basse de la grotte. L'eau que la vague, en se retirant, laisse dans l'antre, occupe la base du conduit, ferme cette communication de l'air intérieur de la grotte avec l'atmosphère, de sorte qu'au retour de la lame, l'air est comprimé dans l’antre, il réagit sur l’eau du conduit, l'y élève, et forme le jet observé. 3. Objet du Mémoire. Sur cette base, l'auteur conçoit la possibilité d'élever l’eau de la mer jusqu'aux bassins d’une saline, à 15" au-dessus de la marée basse, en employant la même force motrice, et compo- sant une machine aussi puissante qu'économique. 4. Seules données fournies à l’auteur. Les marées sont de 4 mètres ; les besoins de la saline sont de 15 mille mètres cubes par mois; le rivage est à pic; la mer est profonde; le plus souvent le rocher est ébranlé par le choc des vagues, et l'onde est ensuite élevée à une grande hauteur au-dessus du reste de la mer, et cela pendant toute la saison favorable aux salines, et durant plus de 16 heures par jour. 5. Données adoptées par l'auteur. 1°. Une cavité cylindrique, dont la capacité est 3," °45, et la longueur 2," 83. 20. La théorie élémen- taire des ondes. 50, La vitesse 5": en 1”, de l’eau d’une onde ordiuaire. Cette vitesse est triple de celle de l’eau de la Seine sous les ponts ; ce qui revient à une amplitude neuf fois plus grande que celle d'une onde de la Seine. 6. Calcul de la compression de l'air qu'opère dans le cylindre l'im- pulsion ordinaire de la houle par l'entremise d’un piston mobile, per- pendiculairement à l'axe cylindrique et sans grand frottement. Ce problème, semblable à l’un de ceux résolus par Bossut donne pour la course du piston x’ = 1," 220. 7. Mouvement de l'eau élancée dans un tuyau par l'impulsion de l'air comprimé , relation entre la vitesse et l'espace. Ce problème est de la même nature que celui déjà résolu du mouvement du boulet dans un canon horizontal, et la situation verticale de notre tuyau n'en augmente pas la difficulté. 8. Après avoir obtenu la relation entre la vitesse et l’espace y, l'au- teur trouve la limite y’ de l'espace y, y’ répondant à— 4’ —o. 9. Ici se présente une question neuve et intéressante : celle des di- mensions les plus favorables à donner à la masse d'eau élerée. : re- PM (99 ) cherche susceptible d'application aux bouches à feu et aux pompes. M. de M. détermine d’abord la hauteur z de la masse cylindrique, puis sa base æ 72, Il trouve = 5," 653; et #72 = 0," % o8go1. De sorte que le volume élevé æ7r2i— 0," ‘3255. Et calculant l'effet dynamique de cette eau élevée à 15”, il retrouve l'effet dynamique même de l’eau d'impulsion. 10, La relation générale entre 7 et‘ étant différentielle, radicale, logarithmique., et non intégrable, l’auteur propose une méthode d’ap- proximation propre à 1oute question physicomathématique, où, comme dans celle-ci, la force accélératrice est exprimée en fonction de l’es- pace y. : lui Cette méthode différe de celle usitée, en ce qu’au lieu de partager le mouvement varié en mouvemens partiels uniformés, on le parlage en mouvemens uniformément accélérés, ce qui, avec autant de facilité, offre plus d’exactitude. L'auteur s'assure que la durée de l'ascension de l'eau n'excède pas celle 5” d’une ondulation. 11. Quantité d’eau produite. En 6”, il y a un élancement de 0," 3255; ce qui, en 12 heures, donne 2527," *:6, et en un mois 69832," °8. De sorte que la machine fournit en moins de 6 jours les 13 mille mètres cubes nécessaires à alimenter la saline pendant le mois. 12. Effet dynamique absolu et utilité commerciale et agricole de la machine. 2527," °76 d’eau de mer élevés en un jour à 15 mètres, re- viennent à 35914* or d’eau deuce élevés à 1 mètre. Cette force équivaut à la force journalière de 323 hommes =, ou 100 à celle de 46 chevaux ==, ou à celle de 11,55 de nos moulins à vent. 1009 57 machines semblables empliraient en un mois un canal de 10" de largeur moyenne, de 2” de profondeur, et de 20 myriamètres ou 50 lieues de longueur. Et ensuite 8,5 de ces machines sufhraient à l'entretien journalier du canal, en ayant égard à l’évaporation et à l'infiliration. 13. Construction de la machine. 1°. Une caviié cylindrique creusée dans le roc, ou d’une maçonnerie inébranlabie. 2°, Un piston sans grands frottemens. 5°. Un reservoir d’eau salée ou douce au niveau de la basse mer, entretenu à une hauteur constante. 4°. Un tuyau montant. 5°. Un régulateur destiné, à ouvrir et à fermer à propos les divers robinets. 14. M. de Maizières conclut de son Mémoire, qu’une machine hy- draulique , dont la force motrice immédiate est le ressort de l'air com- primé par l'impulsion des vagues de la mer. est possible. 11 fait re- marquer en même temps qu'elle est d'une grande simplicité et peu 1817. BoraxiQue. Société Philomat. ( 100 ) dispendieuse ; qu’on pourrait la multiplier sur nos côtes, où fa mer a de la profondeur, et en tirer un parti avantageux , pour le com- merce, l'agriculture et l'établissement de plusieurs manufactures, RAS AS SAS AS A . Note sur le Phallus impudicus ; par M. H. Cassini. VouLaxT connaitre les premiers développemens et le mode d'ac- croissement du Phallus impudicus, L., M. H. Cassini fouilla le terrain dans un lieu qui produisait cette singulière espèce de champignon. 11 découvrit des filets blancs, de la forme et de la grosseur d’une fi- celle, qui rampaient horizontalement à une certaine profondeur au- dessous de la surface du sol; ces filets paraissaient formés d’un axe carlilagineux, revêtu d'use sorte d’écorce crustacée; et, ce qu’il im- porte sur-tout de remarquer, ils étaient anastomosés ou réticulés ; ils portaient <à et là plusieurs excroissances de la même substance que la leur, en forme de petits tubercules globuleux, qui étaient les rudi- mens des champignons futurs. En effet, ces tubercules grossissant peu à peu, soulevaient la terre qui les couvrait, et se produisaient au- dessus du sol, sous la forme que l’on connaît bien. M. H. Cassini pense que de vraies racines ne peuvent jamais être réticulées, et qu’ainsi les filets radiciformes du Phallus doivent être considérés comme un /hallus analogue à celui des Lichens, ou plutôt à celui des Erysiphe. Il croit aussi que tous les autres champignons ont éga- Jement un /hallus plus ou moins développé, souvent réticulé, et si- tué tantôt dans l’intérieur de la terre, tantôt à la surface du sol ou des autres corps sur lesquels croissent les champignons, Cette idée est conforme à celle de Duchesne, qui comparait le chapeau pédiculé des grands champignons aux scutelles des Lichens. HEC: ss sas ANNONCE. Dictionnaire raisonné de Botanique , contenant tous les termes techniques, tant anciens que modernes, considérés sous le rapport de la Botanique , de l'Agriculture, de la Médecine, des Arts, des Eaux et Forêts, etc. etc.; par Sébastien Gérardin (de Mirecourt) , ex-Professeur à l'Ecole centrale du département des Vosges, Membre de l’Académie de Dijon, attaché au Muséum d'histoire naturelle de Paris, et l’un des Coopérateurs du Dictionnaire des Sciences naturelles; publié, revu et augmenté de trois mille articles, par M. N. A. Desvaux, Professeur de Botanique , Membre de différentes Académies et Sociétés savantes, Rédacteur du Journal de Botanique, ec. etc.; orné d’un portrait, — À Paris, chez Dondey-Dupré, Imprimeur-Libraire- Æditeur , rune rent n.° 46, au Marais, et rue Neuve-Saint-Marc, p,° 10. (Prix 10 francs.) 5 PA RAR SAN AA AA _ delin. W: ny. Burhel ad nat.viv Caro re) Note sur la Morphine. M. SERTUERNER a donné ce nom à une substance qui, suivant lui, consiitue le caractère distinctif de lopium. D'après les propriétés que ce savant lui a reconnues, on semble autorisé à en faire une nouvelle espèce d'alcali combustible. La morphine a plusieurs points qui lui sont communs avec lammoniaque; mais elle en différe en ce qu’elle est solide; elle paraît être à l’ammoniaque, ce que l’iode est au chlore. Voici comment, selon M. Serluerner, 6n peut l'obtenir : versez un excès d'ammoniaque dans une infusion d'opium faite avec de l’eau acidulée, au moyen de l'acide acétique. La morphine se précipite immédiatement en abondance, Elle est un peu colorée par la matière extractive; mais M. Sertuerner dit que si ou l’agite avec un peu d'al- cool, la matière colorante se dissout, et la morphine reste dans un élat de grande pureté. Elle est incolore. Xlle ne se dissout qu'en très - petite quantité dans l’eau bouillante; mais elle est très-soluble dans l'alcool et dans l'éther. La solution a une saveur très-amère. On peut en retirer la morphine en cristaux, qui ont la forme d’une pyramide aiguë à quatre faces, ayant pour base un carré ou un rectangle. Quelquefois ces pyramiges sat appliquées base à base, et constituent un octaèdre. La dissolution de morphine donne une couleur brune au papier de curcuma, et rend sa couleur bleue au papier de tournesol rougi par le vinaigre. La morphine se combine facilement avec les différens acides, et elle forme un nouveau genre de sels, qui mérite une attention particulière. Le sous-carbonate de morpline se forme en mettant la morphine en contact avec l'acide carbonique, ou en la précipitant de ses disso- lutions par un sous-carbonate alcalin. H est plus soluble dans l'eau que la morphine, et il peut cristalliser. Le carbonate de morphine cristallise en prismes courts. L'acétate de morphine cristallise en prismes tendres; il est très- soluble dans l’eau. Le muriate de morphine est beaucoup moins soluble dans l’eau que les autres sels de morphine, et lorsque la dissolution est soumise à une évaporation trop long-temps prolongée, elle s'épaissit en se re- froidissant, et se prend en une masse brillante, soyeuse, blanche comme l'argent. Le sulfate de morphine cristallise sous la forme de rameaux et de branches d'arbres ; il est très-soluble. Le nitrate de morphine cristallise en prismes qui sont groupés et qui paraissent sortir Es centre commun. Livraison de juillet. 14 Cuinmire. Ceimie (r02 1) Le méconiate (1) de morphine n'a pas été examiné ; quant au sous-méconiate, il cristallise en prismes obliques. C’est la substance que Derosne a extraite de l'opium, et qu’il a considérée comme le principe narcotique. Il n’est que très-peu soluble dans l’eau. Le sartrare de morphine cristallise en prismes. 1l a une grande res- semblance avec les sels précédens. La morphine fond à une douce chaleur; et, dans cet état, elle res- semble très-fort au soufre fondu. fn se refroidissant, elle cristallise de nouveau. Elle brûle aisément. -Chauflée dans des vaisseaux clos, elle laisse une matière solide, résineuse et noire, ayant une odeur particulitre. Elle se combine avec le soufre, à l’aide de la chaleur ; mais la combinaison est bientôt détruite, et il se désage du gaz hydro- gène sulfuré. Elle agit avec une grande énergie sur l'économie animale. Un grain et demi, pris en trois fois, produisit des symptômes si violens sur trois jeunes gens de dix-sept-ans, que Serluerner craisuit que les cousé- quences n'en fussent fatales. NS A A Analyse de la Pomme de Terre; par ML. NAUQUEUN, M. VAuQuELIN a déterminé la quantité d’eau de végétation contenue dans la pomme de terre, en exposant à l'air cette substance coupée en morceaux minces. Sur 47 variélés qu'il a examinées, 11 ont perdu les + de leur poids d'eau, 10 eu ont perdu les ?, et 6 près de , Les variétés qui ont perdu le moins d'eau, sont celles qui ont donné le plus d'amidon par le lavage. On a obtenu en général des 11 premières variétés, depuis + de leur poids jusqu’à ? d’amidon; de 2 variétés seu: lement +: mais la quantité d’amidon contenue dans la pomme de terre est réellement plus considérable que celle que nous venons d'indiquer, par la raison que le parenchime en relient toujours depuis les ? jus- qu'aux + de son poids, ainsi que M. Vauquelin s’en est assuré, en faisant bouillir le parenchime dans une grande quantité d’eau. L'eau a dissous, outre l’amidon, une gomme qui a donné de l’acide saccho- lactique, quand on a traité par l'acide pitrique le résidu de l’'évapo- ration du lavage aqueux. Le parenchime dépouillé de toute matière soluble, est du ligneux pur. La pomme de terre, oùtre l’eau, Pamidon et le ligneux, contient environ de 2 à 3 centièmes de matières qui se dissolvent dans l’eau : savoir, de l'albumine, du citrate de. chaux, du citrate de potasse, (2) L'acide méeonique est un acide particulier que Sentuerner a découvert dans lopum. Le mot méconique vient de peur, pavot. {( r05 7 L du nitrate de potasse, de l’asparaginé ef une matière azotisée. Voici les procédés que M. Vauquelin prescrit de suivre pour isoler ces substances : 10, Broyer la pomme de terre, exprimer fortement le marc, le dé- layer ensuite ayec un peu d’eau, et le presser de nouveau. Réunir les liqueurs, les filtrer et les faire bouillir pendant quelque temps. 2°. Filtrer cette liqueur pour séparer l’albumine qui a été coagulée par la chaléur, la laver et la faire sécher pour en connaître le poids. 3°. Faire évaporer la liqueur en consistance d'extrait, redissoudre ce dernier dans une petite quantité d’eau, pour séparer le citrate de chaux, qu'il faut laver avec de l’eau froide Jusqu'à ce qu'il soit blanc. 4°. Étendre d'eau la liqueur, et la précipiter par l’acétate de plomb mis en excès : décanter la liqueur surnageante, et laver le précipité à plusieurs reprises avec de l'eau chaude, et mettre à part toutes ces li- queurs réunies. 5°, Délayer dans l’eau le précipité obtenu dans l'opération précé- dente; décomposer ce précipité par un courant de gaz hydrogène sulfuré jusqu'a ce qu'il y en ait un excès sensible. 6°. Filtrer la liqueur et la faire évaporer en consistance sirupeuse, pour obtenir l'acide citrique cristallisé. 7°. Précipiter de la même manière, par l'hydrogène sulfuré, la li- queur décantée de dessus le précipité obtenu dans l'opération 4°. Filtrer la liqueur et la faire évaporer à une très-douce chaleur, jusqu’à con- sistance sirupeuse, ou plutôt d'extrait mou, l’abandonner en cet état pendant quelques jours, dans un lieu frais, pour que l’asparagine cris- tallise : délayer ensuite cefte matière dans une très-petite quantité d’eau très-froide, laisser reposer et décanter la liqueur; laver avec de petites quantités d’eau froide, jusqu’à ce que l’asparagine soit blanche. 8°. Concentrer de nouveau la liqueur en consistance d'extrait, et la traiter à chaud par l'alcool à 50, pour en séparer l’acétate et le nitrate de potasse, et obtenir la matière azotisée la plus pure possible. Il est remarquable que l’on n'ait point retiré de sucre d'une matière que l'on fait fermenter pour en obtenir une liqueur alcoolique. RAA RAA ASS SARA ASS Analyse du Riz ; par M. VAUQUELIN. M. Vauqueuin regarde le riz comme une graine essentiellement amilacée, qui ne contient que des traces de glutineux et de phosphate de chaux. D'après cela, le riz ne doit pas être considéré dans l'usage ali- mentaire comme une substance analogue aux autres graines céréales, 4 ui contribuent sans doute à la nutrition des animaux, par leur glu- uneux et par leurs phosphates de chaux et de magnésie, 1017 Cuimir. HisToiRE NATURELLE. Société Philomat. 27 juillet 1812. ( 104 ) M. Vauquelin n’a pu trouver de sucre dans Île riz; cependant on assure que Cans plusieurs contrées, on fabrique avec cette graine une liqueur spiritueuse qu'on appelle rack. Si cette assertion est vraie, le riz serait dans le même cas que la pomme de terre, qui produit de l'alcool, quoique cependant l'analyse chimique n'en ait pas retiré de sucre; il faudrait conclure de lobser- vation de M. Vauqnelin, qu'il y a d'autres principes immédiats que le sucre, qui peuvent passer à la fermentation alcoolique, eu bien que le sucre peul être dans un état particulier de combinaison où il échappe aux moyens d'apalyse actuellement connus, pour lPobtenir isolé de tout corps étranger. < NM. Vauquelin a fait plusieurs observations intéressantes, en s’occu- pant de l'analyse du riz. Il a vu que l'amidon délayé dans l’eau, ne commençait à s’y dissoudre qu’à la température de G2°5 centigrades; que l’emidon, en se dissolvant dans l’eau, entrainait avec lui une quantité sensible de phosphate de chaux, et que c'était pour celte raison, que la solution précipitait l’eau de baryte et l’acétate de plomb; dans le eas au moins où la liqueur était sufisamment concentrée , M. Vauquelin a encore observé que la gelatine agissait sur le phos- phate de chaux, à la manière de l'amidon, ce qui peut expliquer la présence du phosphate de chaux dans plusieurs liquides animaux qui pe sont point acides. Ê SARA SARL RAS ASS ASE ARS ASS Mémoire sur l'opercule des Poissons ; par 21. H. dE BLAINVILLE. M. DE BLaAiNvize, dans ce Mémoire, aprèsavoir rendu à M. Geoffroy la justice de déclarer que c’est à lui que nous devons la découverte de cette mine siriche et si ferüile, la recherche des analogues dans les pièces nombreuses dont se compose la tête des animaux vertébrés; apres avoir fait voir comment, par une voie analytique ou d'exclusion, il a com- mencé le débrouillement de celles qui paraissent entrer dans la com- position de la tête osseuse des poissons, en montrant r° que celle espèce de ceinture osseuse, plus où moins compliquée, sur laquelle se:meut la pageoire brachiale, n’est autre chose que le membre thoracique; 2° et que cet appareil encore plus compliqué qui se trouve sous la tête de ces animaux, n’est, suivant lui, que l'analogue du sternum et des côtes sternales qui se sont renversés en avant, annonce la thése qu’il se propose de prouver; savoir, que l’opercule des poissons est formé par la moitié postérieure de la mâchoire inférieure du sous-type des animaux ovipares, ce qu'il croit pouvoir faire, 1° par voie d'exclusion; 2° directement, c’est-à-dire, par une comparaison directe des différen- tes pièces qui le forment ; 50 par l'analogie des muscles qui le meuvent ; 4 enfin, par ses usoses. II définit d'abord ce qu'on entend par oper- 5° (ob) cule dans les poissons osseux et branchiostèges chez lesquels il existe foujours, mais dans un plus où moins grand développement; c’est cette partie plus ou moins mobile, comme écailleuse, qui se trouve de chaque côté de la tête des véritables poissons, et qui, plus ou moins libre en arrière, frappe sur la ceinture osseuse antérieure , et sert au mécanisme de la respiration de ces animaux. M. de Blain- ville avance qu’elle n’est jamais composée de plus de trois pièces, rarement de deux seulement, dont il donne une description géné- rale et particulière, en prenant ses exemples dans plusieurs genres de chaque ordre. La première ou la principale, la plus constante se trouve à la partie supérieure et postérieure de l'opercule ; ordinairement triangulaire, elle s'articule par son angle supérieur, élargi et excavé avec une sorte de tête que lui présente, dans un endroit variable de sa longueur, un os descendant de la tête, sur laquelle il est mobile, et qui est l’os quarré; la deuxième pièce est placée en avant de la précédente; quelquefois plus grande qu’elle, elle varie considérable- ment pour la furme; cependant le plus ordinairement elle a celle d’un croissant, dont la concavité serait en avant; la corne supérieure, dans le plus grand nombre de cas, se trouve appliquée sur la première pièce, et l'inférieure touche presque toujours l'articulation de la mâ- choire inférieure; enfin, la troisième pièce de l'opercule, toujours la plus pelite et peut-être même sujelte à manquer, occupe son angle postérieur et inférieur, placée entre les deux précédentes. Quelques auteurs ont voulu aussi regarder comme dépendant de l'opercule un os considérable, presque immobile, qui se trouve border en avant la deuxième pièce; mais M. de Blainville pense que c’est à lort, et que cet os n’est que l'os zygomatique. Toutes ces pièces sont réunies entre elles au moyen d’une membrane fibreuse et cutanée, qui passe de lune à l'autre, et qui supplée à leur développement, de manière à ce qu'il ea résulte un tout qui a pu être mu par un seul faisceau muscu- lire, dont il sera parlé plus bas, et qui de toute la partie postérieure ct latérale de l'occiput, vient embrasser le bord supérieur de la pièce principale de lopercule. Les différentes pièces qui entrent dans la composition de l’opereule étant connues, leurs connexions, usages et rapports bien établis, M. de Blainville, avant d'aller plus loin, expose les opinions des au- teurs sur l’analogue de cet organe. Il montre qu'avant ces derniers temps, les anatomistes le regardaient comme assez peu importaut, pour penser qu'il était suffisamment connu par la description sou- vent fort incomplète des icthyologistes. M. Gouan avait cependant dit, que ces os font partie de la mâchoire supérieure, et il s'appuyait sur c que, dans quelques poissons, l'os du crâne descend jusqu'anx ouices el sert d'opercule; ce qui est à peu près l'opinion que M. Geoffroy . ( 106 ) émise d’une manière indirecte dans son Mémoire sur la tête des oi- seaux : puisque, partant de cet ingénieux principe qu’à mesure ques dans un animal vertébré, le système nerveux encéphalique devient plus petit, il y avait besoin d’un moins grand nombre de pièces du crâne pour le couvrir; il pensait que l'os pariétal sortait du crâne et venait former la partie principale de l’opercule. M. Cuvier, dans ses recherches générales sur le crâne des animaux vertébrés, parait ne pas avoir touché à cette belle question de l'analogue de l’opercule, puisqu'il a donné à chacune des pièces qui le composent des dé- nominations particulières, lirées de leur place dans le tout qu'elles forment. Après cet abrégé historique, M. de Blainville cherche d’abord à prouver par voie d'exclusion que cet appareil appartient à la mâ- choire inférieure. En effet, il ne peut provenir du crâne, puisqu'il ne s'articule pas réellement avec lui; mais bien avec l'os carré en dehors et en arrière duquel il se trouve, ce qui n’a jamais lieu pour la portion squammeuse du temporal et encore moins pour le pariétal, outre qu'il y a des muscles particuliers qui joignent cet opercule à los carré, ce qui certainement ne se trouve jamais pour aucune pièce réellement démembrée du véritable crâne, c’est-à-dire de l'enveloppe osseuse du système nerveux encéphalique ; enfin, parce qu'il montre aisément dans le crâne des poissons tous les os qui doivent s'y trouver. Personne n'a pu penser que ce fut un démembrement de l’apparcil masticateur supérieur. Cependant, M. de Blainville fait voir que cet appareil, qui n'est jamais dans les animaux qui l'ont le plus compli- qué, composé de plus de quatre os à chaque côté : savoir, les præ- maxillaires ou incisifs, les maxillaires proprement dits, les post- maxillaires ou palatins antérieurs, et les palatins postérieurs ou pterygoïdiens qui se retrouvent avec la plus grande facilité dans la tête des poissons. M. de Blainville ajoute : je n'ai pas besoin de montrer que ce n'est pas une dépendance de l'appareil des organes des sens; ainsi donc, ayant admis en principe que la tête des animaux vertébrés n’est jamais composée que de quatre séries ou groupes d'os, ceux qui ser- vent à couvrir le cerveau, ceux qui servent à l'appareil des sens, ceux qui appartiennent à la mâchoire supérieure, et enfin ceux de l'inférieure, ayant, à ce qu'il pense, prouvé que l'opercule ne peut être regardé comme appartenant aux trois premiers appareils, il en con- clut par voie d'exclusion, que c’est au quatrième ou à la mâchoire inférieure. Il arrive maintenant à tâcher de le prouver d’une manière directe; mais pour cela, il reprend les choses de plus haut, et con- sidère d'une manière générale la mâchoire inférieure dans les trois premières classes d'animaux vertébrés. Dans les animaux mammifères, la mâchoire inférieure n’est jamais composée que d’un seul os; à quel- que époque de la vie que ce soit, il n'y a jamais même d’épiphyses ee (107) qui indiqueraient que les apophyses articulaire, coronoïde et angu- laire aient été distmctes; elles semblent pousser du corps de la mâ- choire, comme d’un tronc commun. Outre ce caractère distinctif, cette mâchoire inférieure est articulée d'une manière directe avec les os du crâne ou appareil supérieur, sans pièce intermédiaire mobile, c’est- à-dire que los complexe du temporal ne détache pas d’apophyse mo- bile sur lui pour cette articulation. Enfin, dans Farticulalion, c’est la mâchoire supérieure qui porte la convexité ou le condyle, la concavité étant creusée dans le temporal. Dans la classe des oiseaux, et brusque- ment, il n’en est plus ainsi; la mâchoire inférieure se compose toujours, comme M. Geofiroy l’a fait voir le premier, de six pièces d’abord dis- ünctes, qu'il a nommées dentaire, operculaire, marginaire, coronaire, angulaire et articulaire; mais qui, au bout d’un certain temps, se réunissent en deux groupes de trois chaque, qui restent jusqu’à un certain point mobiles l’un sur l’autre, et semblent partager la mâchoire en deux parties, l’une antérieure et l’autre postérieure. IL se sépare en outre de l'appareil accessoire de l'organe de l’ouie une pièce particu- lière (os carré), articulé d’une part avec avec le reste du crâne, et de l’autre avec l'os articulaire de la mâchoire inférieure, et cela dans une disposition inverse de ce qui a lieu dans les mammiferes, c’est- &-dire que c’est celui-ci qui porte le condyle et celui-là la cavité. Cet 08 carté par sa face interne, recoit aussi une articulation mobile de l'os palatin postérieur ou apophyse pterygoïde et à la face externe est Farcarde zvgomatique. Tous les oiseaux offrent sous ce rapport une disposition absolument semblable; il n’en est pas de même de la classe hétérogène des reptiles. Saus entrer dans des détails trop nombreux et qui l’écarteraient de son but, M. de Blainville se borne à ce qui peut lui être utile. Ce que les reptiles offrent de constant, c’est que la mâchoire inférieure est composée des niêmes parties que celle des oiseaux et dans les mêmes rapports; mais il y a des différences remarquables dans la partie supérieure de lappareil; ainsi, dans les uns, l'os carré n’est qu'une apophyse immobile, descendant du temporal, comme dans les tortues et les crocodiles ; dans les véritables sauriens, ainsi que dans Jes serpens, il redevient mobile dans ses deux extrémités; mais dans ceux-ci, où la dilatation des mâchoires devait être excessive pour pou- voir avaler des corps beaucoup plus gros qu'eux, l'os squammeux, par une disposition singulière, entre aussi dans la série des pièces de la mâchoire inférieure. Quant aux reptiles nuds ou icthyoides, Pos carré est toujours immobile. M. de inedie a soin de faire observer ensuite que dans les reptiles, il y a, entre l'os carré et le maxillaire supérieur, une série de pièces, quelquefois au nombre de trois, qui servent à mettre en connexion les deux mâchoires; mais il y a encore des différences assez nombreuses dans celle espèce d'arcade 1817. ( 108 ) zYgomalique interne; ainsi, quelquefois son extrémité postérieure est libre et ne touche pas l'os carré, comme dans les cheloniens et les crocodiles; d’autres fois, il y a vers le milieu de la longueur et en- dehors une sorte d'artüiculation avec la: mâchoire inférieure, à l'endroit où celle-ci se subdivise en deux parties, comme dans l'iguane et même dans le crocodile; ce qu'il est important de noter. M. de Blain- ville passe ensuite en revue toutes les différentes pièces qui compo- sent la mâchoire supérieure, el donne successivement les caractères distinetifs de chacune d’elles: nous n'avons besoin de connaitre ici que les os palatins postérieurs ; ils peuvent avoir une forme très-variable : quelquefois ils composent dans les poissons toutes les parties latérales de la face, et ce qui est remarquable, ils servent d’articulation à l'os operculaire, de manière à ce que la moitié antérieure de la mâchoire inférieure se meut sur cet os, comme sur un os carré, à peu près comme cela à lieu dans les iynanes où cette sorte d’articulation est si mavuileste, que les parties en rapport sont encroutées de cartilage. Quant à l’arcade zygomatique, suivant M. de Blainville, c’est l'os qui se trouve toujours border antérieurement l’opercule véritable, et que M. Cuvier a nommée, à cause de sa position, præœ-opercule : pour faire voir que c’est le véritable zygomatique, il faut le considérer dans le crocodile, et savoir que c’est à lui principalement que s'attache le muscle élévateur de la mâchoire inférieure. L'analyse de l'appareil de la mâchoire supérieure étant faite, M. de Blainville passe à celle des pièces de l'inférieure davs les poissons, et il fait voir que ce qu'on re- garde comme telle dans ces animaux, ne contient jamais que trois os des six qu’elle devrait avoir; savoir, le dentaire, le marginaire ct l'operculaire. Nous avous déjà parlé de l’anomalie qu'offre le margi- naire en servant d'articulation avec l’appareil supérieur, et nous l'avons expliqué par ce qui se voit dans l'iguane. M. de Blainville a recours au même animal pour rendre compte d'une autre anomalie, qui con- siste en ce que c’est aussi cel os qui sert de terminaison au muscle élevateur de la mâchoire. En eliet, dans l'iguane, c’est le marginaire et non le coronoïde qui porte l’apophyse de ce nom. Ainsi donc, en admettant que la mâchoire inférieure des poissons doit être composée comme celle de tous les animaux vertébrés ovipares, ce qui est indu- bitable, de six pièces, trois seulement se trouvant reconnaissables , il faut encore admettre que les trois postérieures ont été déplacées, mo- difiées et employées à quelque autre usage. Or, il a été fait voir que l'opercule se trouve justement composée de trois pièces, qui ne peu- vent appartenir aux appareils supérieurs, d'où M. de Blainville se croit en droit de conclure que c’est de l'appareil inférieur qu'ils dépendent ; après une comparaison directe de la position, des rapports, et même de la forme de ces trois pièces, M. de Blainville conclut que la supé- ( 109 3) rieure la plus constante est l'articulaire, l'antérieure est le coronoïde, et enfin la troisième l’angulaire. Pour arriver à prouver sa thèse par le moyen des muscles qui ont beaucoup plus de constance qu’on ne croit, M. de Blainville commence par cette observation , que jamais une pièce démembrée du véritable crâne, n’y est jointe ensuite par le sys- ième musculaire; il fait voir ensuite avec un assez grand nombre de détails, que daus les animaux vertébrés, la mâchoire inférieure n'est mobile sur la supérieure, qu'au moyen de deux ordres de muscles des abais- seurs directs et des élevateurs; les élevateurs se divisent ensuite en élevateurs directs et en diducteurs ; leur principale insertion est à l'os zygomatique et à l'os palatin postérieur, et par extension, à l'os squam- meux ét même au pariétal, et leur terminaison à l'os coronaire ou au mar- ginaire. Quant anx abaisseurs directs, il n’y en a réellement jamais qu’un, nommé digastrique, parce que dausl’homme, il est composé de deux ven- tres. Ses caractères constans sont de s'attacher aux parties latérales et postérieures du crâne, et sur-tout à l’occipital latéral et de se terminer à la mâchoire inférieure ; or, le muscle de l’opercule des poissons offre {ous ces caractères, et par conséqueut confirme encore que l’opercule n'est qu'un démembrement de la mâchoire inférieure : la principale différence qu'il offre, c’est qu'au lieu de se terminer à l’angulaire, c'est à l’articulaire ; modification trop peu importante pour former une ob- Jection, et que les fibres qui le composent, prennent la direction en rapport avec les mouvemens de ce petit appareil. Enfin, M. de Blain- ville termine son Mémoire par faire voit que le principal usage de l'opercule étant de servir à la fonction de la respiration, c’est encore un rapport de plus avec la mâchoire inférieure qui, dans tous les rep- tiles icthyoïdes, devient, avec l’os hyoïde, l'organe principal de l'intro- duction de l'air dans la cavité pulmonaire, et par conséquent du mé- canisme de la respiration. Depuis la lecture de ce Mémoire, M. de Blainville, éclairé par une mauière jusqu’à un certain point nouvelle d'envisager le système ner- veux et les organes des sens, et par la comparaison que l'on peut faire des animaux vertébrés avec les animaux articulés, est arrivé à des con- sidérations beaucoup plus générales sur le squelette, que l’on ne re- garde ordinairement que comme partie passive de l'appareil de la loco- motion dans les animaux vertébrés. 11 le considère comme servant à la fois d'enveloppe au système nerveux central, de protecteur à la partie principale du système nerveux excentrique et 1 soutien à la fibre musculaire, au milieu de laquelle il est développé. Le caractère dis- tinctif des animaux vertébrés ou articulés internes étant d’avoir le système nerveux central de la locomotion au-dessus du canal intesti- Livraison de juillet. 15 Ltoméithinaassnss #1] } 1017. (10 ) “Hal, ce qui les distingue essentiellement des animaux articulés externes fui l'ont loujouts en dessous, et des mollusques vrais chez lésquels il est latéral ; la nécessité de lé mettre pour ainsi dire à l'abri des curps eaté- ricufs 4 fait présque loujours encroutet sa membrane exterue d’une thä= tièrs solide où osseuse , cé qui à produit une partie du squelelte, Mais comme 1l défait appartenir d'une autre part à la locomotion qui elle- méme à nécessilé la disposition du système merveux, cette enveloppe osseuse 4 dû 8e fracturer pour permettre les différens mouvehiens duut elle est le résultat, de même que la peau endurcie des animaux articulés semble s'être brisée; en outre il #’est développé dans l'in- téricut tnèe de la couche mosculaire exierne des pièces également solides, ét paf conséquent aussi fracturées; en sorle que le caractère d'un véritable squelette est de se trouver au milieu des fibres muscu laires; entivrement, quand il n'appartient qu'à la locomotion, et (ou= chant par l'une de ses faces le système nerveux dans le cas contraire; d'où il est aisé de Voir qu'il ne peut, en aucnñe manière, être eunparé avec ce que quelques auteurs persistent envore h appeler squelette dans Les animaux articulés qui n’est que l'enveloppe générale encroutée, mäis qui n'a sutune conpexion avec le systeme nerveux et à la partie iüterné dé laquelle s'attache la fibre cuntractite, D'aprés cela, le système osseux ou squelette des animaux vértébrés se divise hatureilement en deux parties, La prennète, la plus importante, la plus constante, comprend la série des pièces médianes, impaires, partaitétnent symétriques, élendues d’ane extrémité à l'autre du cotps de l'animal, depuis le vüiner en avant, jusqu'à la detuière pièce du coceÿx en arrière, et qu'on nomme vertebres dans les endroits où elles sont mobiles les unes sur les autres, et sactum ou crâne où il n'y à pas dé mebilité, Elles servent, pour la plupart, en se réunissant | à foriner au Système nerveux central de toute la vie animale une sorte d’étui, dont la parhe externe est au systéme musculaire ; en sorte qu'on peut envi- sager celié première partie cotinie appartenant autant, et peut-être plus uu système nerveux qu'à l'appareil fücomoteur, A cet effet chäcuñé des piéces qui la compose est foriiée elleanême de deux parties jusqu'à du certain point iidépéndantes, 1, D'un corps loujours inférieur et par où sort lé Sysiéinié nerveux exceiilique; 6. d'uû Abneau Supérieur un peti ions cotistaut, et qui peut êlre composé de deux, trois el même quatre pièces qui se développent proputtionnellement au système nerveux qu'elles doivent recouvrir, La séconde partie du squelette beaucouÿ Moins importante pour le système nerveux, él au contraire pour ja locomotion partielle où générale, est conslatiment paire, et symétrique , formée de den placècs en plis où moins grand nonbre de chaque côté 'et à différens endroits de là série dés pièces médianes du vertèbres, F, de Piahiville leur dinne le nom générique d'appendices, Ces appeu- rar) dices, toujours en rapport avec une vertèbre où pièce médiane, ou mieux peut-être avec le système nerveux central qui on dépend, ne font qu'accompaguer le système nerveux excentrique qui en part, sans jamais le recouvrir ni l'envelopper. Ils peuvent être divisés en simples ou en composés, ou peut-être d'après leurs usages, Les appendices simples sont les côtes, Les’ appendices composés sont les membres, les mâchoires, les appareils des organes des sens, le styloïde, les bran. ches de l’hyoïde, qui sont ordipairement formés d'un plus ou moins grand nombre de pièces placées bout à bout. Quelquelois ces appen- dices sont libres à leur extrémité, d'autres fois ils se réunissent dans la ligne médiane inférieure ou entr'elles, ou au moyen d'une pièce mé- diane, qu'on peut comparer, jusqu'à un certain point, au corps des ver- tèbres; d'où 1] résulte ce qu'on nomme sternum dans les mammifères, appareil branchial des poissons ; hyoïde, sternum des oiseaux, etc, * D'après cela, il est aisé de voir que M. de Blainville considère la tête des animaux vertébrés à peu près commé celle des articulés; c'est-à. dire, comme composée 1°, d’une série de vertèbres immobiles, dont les anneaux, développés propartionnellement au système nerveux qu'ils renferment, forment la voûte cérébrale, 29. d'appendices latéraux qui servent au perfectionnement des organes des sens; mais dont ils sont réellement indépendens; ou à: l'appareil de la mastication, où enfin à celui de la respiration, Le tronc est également composé d'une série do pièces centrales, dont souvent une pie des postérieures n'appartient lus qu'à la locomotion, et d'appendices, dont les uns simples servent ordinairement à la respiration , en se réunissant pour former un véritable sternum où un hyoïde sternal, ef dont les autres, plus qu moins com- pliquées, forment ce qu'on nomme les membres, M, de Blainville fait observer que ces appendices différent de tous les autres, en cp qu'ils peuvent être en rapport plus ou moins immédiat avec plusieurs vertèbres, et par conséquent avec plusietirs systèmes nerveux de la colonne épinière, les postérieurs avec les dernières vertèbres dites sa erées, et les antérieurs avec les dernières verièbres cervicales, aux- uelles ils appartiennent, puisqu'ils en reçoivent évidemment leur sys- tème nerveux, et quoiqu'ils semblent doubler les premiers appendices dorsaux, - C'est d'après ces principes généraux que M, de Blainville travaille depuis long-temps à une nomenclature raisonnée et complète des diffé. a qui entrent dans la composition du squelette des animaux ver. tébrés, M. de Blainville ne terminera pas cette longue nate sans faire observer ue ces, idées, plus nu moins nouvelles, onf été exposées depuis plu- sieurs années dans ses différens cours publies, et entr'autres dans ceux qu'ila faits en 1814 et 1815 au Jardin du Roi, pour M, Cuvier, et à la 1817. Cuire, Sociélé Philomat, 7 juin 1817, Cuimre, Soacié Philomat. 14 juin 1817. (112) Faculté des Sciences dans ces dernières années; en sorte qu'il ne doit pas craindre d'être accusé de plagiat, si par hasard, elles se trouvaient avoir quelques rapports avec celles publiées depuis ce temps dans des ouvrages français et même élrangers. 5 ARS SAR AS AAA AS A Note sur plusieurs points de l'histoire des corps gras, par M. CHEVREUL. M. Cusvreuz a réduit l'acide qu'il avait appelé cétique en acide margarique, et en un corps gras non acide; là ce sujet il introduit dans sa formule d'analyse des corps gras qui ont été traités par les alcalis, l'opération suivante : Décomposer la masse savonneuse par un acide qui dissolve la base; traiter Ja graisse par la baryte, filtrer, sécher la matière solide restée sur le filtre, puis y appliquer l'alcool bouillant, S'il y a un corps gras non acidifié, celui-ci est dissous par l’alcool, qui laisse le corps.gras acidifié en combinaison avec la baryte. Les acides margarique , oléique et butirique, en se combinant avec le massicot desséché, laissent dégager de l’eau, d'où M.Chevreul a conclu que les composés fixes qui restent après l’action de ces corps, pourraient bien être des margarures, des oléures, des butirures, en observant toutefois que l’on devait admettre dans la plupart de ces composés, si ce n’est dans tous, une certaine quantité d’eau où d'hydracide, par la raisou que M. Chevreul a retiré de l'hydrogène de tous les margarates, oléates et butirates qu'il a distillés, après les avoir préalab'ement desséchés. . M. Chevreul a obtenu de l'huile du delphinus, globiceps üun corps gras, acide, volatile, ayant des propriétés analogues à celles de l'acide butirique. AAA SARA AAA ARS ARS SAS Recherches sur l'action quexerce l'acide nitrique, sur la ma- tiére nacrée des calcuis biliaires humains [cholesterine) , et sur l'acide qui en résulte ; par MM. PELLETIER et CAVENTOU. Daxs ce Mémoire, MM. Pelletier et Caventou se sont proposés d'étudier les rapports que pouvait avoir avec les corps connus une matière jaune, insoluble dans l’eau, soluble dans l'alcool, dans l’éther et dans l'eau de potasse, que Klaproth a obtenue en traitant la cho- lesterine par l'acide nitrique, et qu'il a considérée comme étant de la nature des résires. MM. Pelletier et Caventou ont préparé cette matière par le procédé suivant. Ils ont chauffé graduellement, parties égales de cholesterine et d'acide nitrique concentré ; il y a-eu un abor- dant dégagement de az uitreux, et la choleslerine, convertie en ma- Q Ex3.) tière jaure, a été dissoute. Par le refroidissement, une partie de celte matière s’est déposée, et l'autre partie est restée en dissolution dans l'acide nitrique, d'où elle a été précipitée au moyen de l’eau. Ta matière jaune, après plusieurs lavages, a été bouillie dans de l'eau avec un peu de sous-carbonate de plomb. L'acide nitrique mêlé à la matière jaune, a été dissous. Quant à cette matière qui était restée’ à l'état solide, MM. Pelletier et Caventou l’ont traitée par l'alcool bouillant; une portion a été dissoute, et l’autre ne l'a point été, Ta première a été séparée de son dissolvant par l'évaporation ; la seconde, qui était unie à l'oxide de plomb, en à été séparée par l'acide sulfu- rique, puis lavée avec de l'eau jusqu'a ce que celle-ci ne précipitt lus le nitrate de baryte. MM. Pelletier et Caventou n'ayant pu retrouver daus la matière jaune, ainsi purifiée, ni acide nitrique, mi azote, et lui ayant reconnu d'ailleurs tous les caractères des acides, lui ont donné le nom d'acide cholesterique. sta : L’avide cholesterique jouit des propriétés suivantes; il est peu co- loré quand il est divisé; mais lorsque ses particules sont réunies en masses compactes, il est orangé. IL a une légère odeur de beurre et une saveur un peu astringente; il se fond à 58 degrés; sa fustbilité est donc tr's-différente de celle de la chelesterine, qui ne se liquéfie qu'à 135 degrés ; il est plus dense que l'alcool et plus léger que l'eau. L'acide cholesterique colore l’eau bouillante en jaune, et quoiqu'il ‘y en ait que très-peu de dissous, cependant la liqueur rougit le tour- esol, L'alcool, l'éther sulfurique, l’éther acétique, les huiles volatiles de bergamotte, de lavande, de romarin, de térébenthine le dissolvent avec facilité, La solution alcoolique, évaporée spontanément, laisse cristalliser lacide cholesterique sous la forme de petites aiguilles. Les huiles fixes ne le dissolvent pas; il ea est de même de l'acide acétique. L'acide nitrique concentré le dissout sans altération, L'acide sulfurique le carbonise à la longue. L'acide cholesterique distillé se comporte comme une substance composée d’oxigène, de carbone et d'hydrogène ; il se réduit en huile, en eau , en acide carbonique, en hydrogène carboné et en charbon. MM. Pelletier et'Caventou ont combiné l'acide cholesterique à la potasse, la soude, l’ammoniaque, la baryte, la strontiane, la chaux, la magnésie, l’alumine, le péroxide de fer, le péroxide de cuivre et le deutoxide de plomb. Ils ont vu, qu'a l'exception des cholesterates de potasse , desoude et d’ammoniaque, qui sont très-solubles dans l’eau, et même déliquescens, tous les autres ÿ sont ou insolubles ou extrê- 1817, MinérALOoGtr, Annals of philosoph, Juillet 1817. Ci) mement peu solubles; que les cholesterates sont décomposés pär tes acides minéraux , exceplé cependant par l'acide carbonique ; ‘enfin, qu'ils sont tous colorés. On prépare les cholesterates d'ammoniaque, de potasse, de: soude d'ammoniaque, de baryte ; de strontiane et de chaux avec les salutions aqueuses de ces alkalis et l'acide cholestorique, Les autres cholesterates s'obtiennent en précipitant par le cholesterate.de potasse, les solutions salines des bases que l’on veut unir à l'acide cholesterique, MM. Pelletier et Caventou ont analysé les cholesterates de baryte, de strontiane, de fer, de plomb et de cuivre. * Suivant eux, 100 d'acide neutralisent 56,25 de baryte, 56,98 de stron- tiane, 53,33 de péroxide de fer, s D'après l'analyse du chelesterate de baryte, 100 d'acide cholesteri- que neutraliseraient 77,46 d’oxide de plomb, et 29,5 d'oxide de cuivre; ar, l'analyse, au lieu de ces nombres, a donné pour le premier, et 500 pour le second, Cette différence et la facilité avec laquelle le cuivre est réduit à l’état métallique, ont fait penser aux auteurs du Mémoire, que l'acide cholesterique formait avec les oxides de plomb et de cuivre, de l’eau et des cholesterures. Cette opinion est conformes à plusieurs faits que M. Chevreul a communiqués à la Société phi lomatique, antérieurement à la lecture du Mémoire de MM. Pelletier et Caventou, (5) C. Effet des Roches de différentes espèces sur l'aiguille aïmantée, en Ecosse, par M, WEësTEr. Le fait curieux remarqué par le professeur Jameson, il y a quelques années, et récemment par le docteur Macculoch, que l'aiguille aiman tée était sensiblement affectée quand elle se trouvait en contact avec le granit de certains districts, détermina M, Webster à donner une atten- tion toute particulière à ce phénomène, pendant la dernière tournés qu'il a faite dans les montagnes de l'Ecosse, L'instrument qu'il employa était la boussole ordinaire des mineurs; on en faisait de temps en temps Ja comparaison avec une autre boussole de la même grandeur et de la même construction, placée à une distance assez considérable, Dans toute l'étendue de la grande masse d’ardoise micacée (mica-slate) entre Tarbet et Tummel-Bridge, l'aiguille devint souvent stationnaire lorsqu'on la mettait en contact avec les couches, D'autres fois elle diffé. rait de 3 à 8° et à 15° du point indiqué par l’autre instrument, et plus d’une fois elle paraissait très-agitée quand on l’approchait des lits de horn-blende et de felspath, Dans le Gneis de Garviemore, l'aiguille ne CPP P PERRET P EE VENTE APP RER EU PEET CV PSP EE PET FEU VE SP ERREUR TETE EEE TRE EE EU RES, (1) Payez les notes ci-dessus, : : L % C 115 ) manilesta que deux fois des mouvemens irréguliers ; tandis qu'à l'endroit nommé Bridge of Grey où les veines de granit sont bien connues, :l fut presque impossible d’en faire usage, et quand elle était en contact avec cette roche, ét quand elle en était éloignée à quelque distance, Au hiéu désighé sous la dénomination de Fall of Fyers, en essayant de détérminer là position du granit syexite, les mouvemens de l'aiguille devinrent si irréguliers et si variablés qu’on ve put ÿ avoir que peu ou point dé confiance, Le gränit de Portsoÿ he fil rien sur les mouvemens de l'aiguille, tandis que li serpentine y exerça une action tres-décidée et trés-énergique, toutes les fois que l'instrument fut placé à quelques pieds de celle pierre. an Le granit d'Aberdeen produisit tantôt quelque effet et tantôt rien, et cela dans différens endroits de la mêmé veine, La seule fois que l’ac- ton de l'aiguille fut troublée par des roches de formation trappéenne, fut à Stone-Haven , où on rencontre un lit étendu de trapp et des couches alteruatives de trapp et de roches d’une autre espèce, Ici l'aiguille fut souvent affectée, pour ne pas dire constamment, 11 faut peut-être attris buer en parue cet ellet à la présence dé l’hématite rouge et brune qu'on y rencontre en pelites veines insombrables. Au contraire, lai- guille resta parfaitement libre dans les expériences comparatives faites avec les trapp de Salisbury Crag et celui de Ærthu’rs Seat. La pierre verte de Salisbury Crag cependant affecte l'aiguille, même en petits frapmens; mais la loupe y découvre de nombreuses traces d’hydrate de fer et souvent de sulfure; et voilà sans doute la cause de ce phénomène, caf on n’a trouvé aucun aûlre imuofceau de pierre verte pure qui produisit Île mème effet, M. Webster s'attendait à trouver l'mstrument affecté par quelque espèce de grès, spécialement par le grès rouge antique; mais cette attente ne s’est point réalisée, Il croit convenable de remarquer ict qu'il avait trouvé le sulfute de fer en quantité considérable dans les veines granitiques de Garviemore, et qu'il n'avait point du tout rencontré d’hématite brune à Aberdeen. AAA AA D ES LAS AL Extrait d'un quatrième Mémoire de M. HENRI CassiNi, sur ls Hi sl Synanthérees (1), Les trois premiers Mémoires de M. Henri Cassini sur la fainille des Synanthérées, ont eu pour objet le style et le stigmate, les éta- (1) L’Extrait du premier Mémoire se trouve dans le Bulleun de décembre 1812, celui du second: Mémoire , dans la livraison d'août 1814, et celui du troistme Me- doit, dans La lfraison d'octobre 1815. : TM Borarique, ( 116 ) mines et la corolle; le quatrième Mémoire, lu à l'Académie des Sciences, le 11 novembre 1816, contient l'analyse de l'ovaire et de ses accessoires. L'auteur distingue aux deux extrémités de l'ovaire une aréole basi- laire et.une aréole apicilaire, souvent entourées d’un bourrelet basi- faire et d'un bourrelet apicilaire. Le corps compris entre les deux aréoles, ou entre les deux Bourrelets, se prolonge quelquefois supé- rieurement en un co/, el quelquefois inférieurement en un pied. Un court fuuicule, fixé par un bout sur le placentaire, s'insère par l'autre bout à côté et un peu au-dessus de la pointe basilaire de l'ovule; d'où l’auteur conclut que la graine est plutôt ascendante que dressée, Il admet dans cette graine un ZÆ/bumen membraneux enveloppant l'embryon, et recouvert par la tunique séminale. Les parties accessoires de l'ovaire des Synanthérées sont le Pédicel- lule, VAigrette, le Plateau et le Nectaire. Le pédicellule est filiforme, enchâssé dans une cavité du clinanthe, el son sommel s'insère au centre de l'aréole basilaire. Dans plusieurs tribus, il n’y a point de pédicellule. M. Henri Cassini considère l’aisrette comme un calice d’une nature particulière, propre à la famille des Synanthérées. C'est, selon lui, un calice réellement épigyne, et non point un calice adhérent. Il distingue les aigrettes simples, les aigrettes doubles. 11 voit même dans l'Echinops une aigrelte quadruple, implantée sur toute la surface de l'ovaire, et dont une partie est regardée par les botanistes comme un involucre. 11 distingue aussi l’aigrette proprement dite, évidemment composée de plusieurs pièces, et l’aigrette coroniforme, qui consiste en un sim- ple rebord, composé peut-être de plusieurs pièces semi-avortées, en- tregreflées, et entièrement confondues ensemble. Les écailles du péricline, les vraies paillettes du clinanthe et les pièces de l’aigrette sont, suivant M. Henri Cassini, des bractées ana- logues, quoique diversement modifiées ; c’est’ pourquoi il nomme: les premières squames, les secondes squamelles, et les troisièmes squa- mellules. Les appendices du clinanthe des chardons, des centaurées, etc., recoivent le nom de fimbrilles. Considérées quant à leur disposition, les squamellules de Paigrette sont wni-bi-tri-pluri-multisériées , régulièrement ou irrégulièrement imbriquées, contigues ou distancées, libres où entregrefftes inférieu- remenl. Considérées quant à leur forme, elles sont #/iformes, triquètres, lüminées où paléiformes. Considérées quant à leurs appendices, elles sont barbées où garnies E (ri de barbes, barbellées ou garhies de barbelles, barbellilées où garnies de barbellules. Le plateau est un disque charnu, interposé entre l'ovaire et les au- tres organes floraux ;. il a. pour écorce un anñeau côrné qui porte l'aisrette , et se détache spontanément. Le plateau n'existe que chez les Carduacées. Le nectaire, en forme de godet, articulé par sa base avec l'ovaire, et par son sommét avec le style, est ordinairement avorté où Semi- avorté dans les fleurs femelles. L'auteur afirme que le prétendu ovaire supérieur, admis par les botanistes dans le Tarchonanthus, v’est qu'un gros nectaire. Après avoir exposé les caractères particuliers de l'ovaire et de ses accessoires, dans Chacune dés tribus naturellés de la famille, M. Hénri Cassini passant à dés considérations générales, établit que le type primitif de l'ovaire des Synanthéréés est un ovaire triloculaire, triovulé ; et il prévoit que l’on découvrira un jour, dans la tribu des Arctotidéés, quelque plante ayant l'ovaire à trois logés et à trois ovules. 11 fonde cette opinion sur l'irrégularité de l'ovaire des Synan- thérées, sûr la distribution de ses vaisseaux ou nervures, sur la si- tuation latérale du point d'attache de l’ovule, sur la structure de l'ovaire de plusieurs Arctotidées, où l’on distingue trois loges, dont déux semi- avortées, et sur l’analogie de ces ovaires d’Arctotidées avec ceux des Valérianées. Suivant ce systême, l’irrégularité de l'ovaire des Synan- thérées résulterait de l'avortement de deux des trois loges, lequel avortement aurait eu lieu sur le côté de l'ovaire qui regarde le péricline. L'auteur fait ensuite remarquer qu’en général l'ovaire des Synan- thérées a pris toute sa croissauce dès la floraison. L'ovule n'occupe d'abord que sa partie basilaire, et il forme lui-même sa loge, 'en re- poussant, à mesure qu'il croît, le parenchyme qui l’environne. Il n’y a done point d’Endocarpe (Richard) dans le fruit des Synanthérées. Dans tous les cas, l’aigrette ne prend aucun accroissement après la fleuräison. Les poils de l'ovaire des Synanthérées sont ordinairement biapiculés où échancrés au sommet, et même quelquefois manifestement four- chus, parce qu'ils sont formés de la réunion de deux poils soudés en- semble; l’auteur les nomme poils entregrefiës. Il termine par récapituler les résultats principaux de ses quatre Mémoires, et il croit y trouver les vrais fondemens d’une classifica- tion très-natarelle dés genres de la famille des Synanthérées. IT avoue pourtant que cette classification est encore incomplète, parée qu'il n’a pu analyser tous les genres connus, et qu’elle sera toujours imparfaite, à cause de la multitude des exceptions qui démentent les caractères Livraison de juiller. 16 1701 107: ( 118 ) des tribus, et à cause de la complication des affinités qui attirent très- souvent un même genre vers plusieurs tribus différentes; c’est pour- quoi une classification purement artificielle lui paraît indispensable pour l'usage habituel. Sa classification naturelle repose sur trois principes : 1° la famille des Synanthérées ne peut être divisée naturellement qu’en une vingtaine de petits groupes, et il est impossible d'y former un petit nombre de grandes coupes natureiles; 2° les caractères des tribus doivent être fournis tout à la fois par Le style et le stigmate, par les étamines, par la corolle et par l'ovaire, les autres organes ne pouvant fournir que des caracttres génériques ; 3° les fleurs hermaphrodites sont les seules qui présentent sans altérations les caractères des tribus. La série proposée par M. Henri Cassini présente dix-neuf tribus disposées dans l'ordre suivant : 1° les Wernonices, 2° les Eupatoriées, 5° les Adénostylces, 4° les Tussilaginées, 5° les Mutisiées, 6° les Nassauvices, 7° les Senécionées, 8° les ÆAstérées, 9° les Inulées, 10° les Ænthérmidées, 11° les Ambrosiacées, 12° les Hélianthées, 15° les Calendulacées, 14° les Arctotidees, 15° les Echinopsées, 16° les Car- duacées, 17° les Centaurices, 18° les Carlinées, 19° les Lactucées. L'auteur a joint à son Mémoire un tableau où la série des dix-neuf tribus est courbée en cercle, de manière que les Vernoniées et les Lactucées sont rapprochées immédiatement. L'intérieur du cercle est traversé en tous sens, par des lignes aboutissant à des tribus plus ou moins éloignées l’une de l’autre dans l’ordre de la série circulaire, et indiquant ainsi les affinités complexes de ces tribus. La famille des Boopidées est rappelée sur un côté du tableau auprès des Vernoniées, et la famille des Campanulacées sur le côté opposé auprès des Lac- tucées. M. Henri Cassini pense que ce mode de configuration en série cir- culaire, avec des lignes de jonction traversant le cercle, est applicable à toutes les familles dites er groupes, et il recommande beaucoup cette méthode graphique. 11 annonce la publication prochaine d’une ynanthérologie, qui contiendra le résumé de ses quatre Mémoires sur le style et le stigmate, sur les étamines, sur la corolle et sur l'ovaire des Synanthérées, l’ana- lyse de la calathide, du clinanthe et du péricline, les caractères dis- ünctifs des dix-neuf tribus naturelles dont se compose la famille, la liste de tous les genres connus, classés dans les tribus auxquelles ils appartiennent, l'exposition de beaucoup de genres nouveaux, la recti- fication de beaucoup de genres anciens, enfin, la monographie de la famille des Boopidées établie par l’auteur. AA RAR A A (219 ) Expériences sur l'écoulement des Gaz à travers des tubes capil- laires ; par M, FARADAY. L'APPAREIL Consistait dans un réservoir en cuivre, qui contenait environ 100 pouces cubes anglais, ou 1,629. On y avait adapté une machine à condenser. On y condensa quatre atmosphères des gaz, qu’on se proposait d'essayer; après quoi on y ajouta un tube étroit de ther- momèlre, lequel avait 20 pouces anglais (508 millim. ) de longueur. On laissa échapper le gaz jusqu’à ce qu'il fût réduit à une atmosphère et un quart. On mesura le temps avec un pendule à secondes. De cette manière , Le gaz acide carbonique employa 156,5 à s'échapper. Lepar'oléfant tu. 0, itIEX 1555, Le gaz oxide de carbone........ 133. L'air commun, | 40) FE Mir a8r, Le gaz hydrogène carboné...... 100. Le gaz hydrogène. ........ apeel #97: Ces expériences tendent à montrer que la mobilité des gaz essayés diminue à proportion qu'augmente leur pesanteur spécifique. En voici d’autres qui viennent à leur appui. On garnit une roue de petits plans, disposés comme des rayons perpendiculaires au plan du mouvement. On employa une force constante pour la faire tourner dant des atmos- phères de gaz différens. Le temps que continuait le mouvement, après que la force cessait d'agir, diminuait à mesure qu'augmeñhtait la pesan- teur spécifique. Ainsi le mouvement durait 6 secondes dans l’acide carbonique. 8 l’air commun. 10 le gaz hydrogène carboné. 17 le gaz hydrogène. 11 y a donc tout lieu de croire que les mobilités relatives des gaz sont en raison inverse de leurs pesanteurs spécifiques. M. Faraday a fait d’autres expériences, d’après lesquelles il croit devoir conclure que quand on soumet les gaz à de faibles pressions , il n'y a pas de connexion apparente entre leurs densités et leur écou- lement par de petits tubes. Le gaz oléfiant passe alors aussi vite que le gaz hydrogène, et deux fois aussi rapidement que l’oxide de carbone ou que l'air commun. Et l'acide carbonique s'échappe bien plus promp- tement que des gaz beaucoup plus légers. On obtint des résultats sem- blables en diminuant le diametre du tube, et dans ce cas même, sous des pressions considérables, l'effet produit par la mobilité seule , est influencé par d'autres causes , et on trouve des temps différens. Ces 1017 Parsique. Journal of Science and the Arts, n° 6. Puysique. Annals of Philosop. juillet 1817. ( 120 ) anomalies dépendent probablement de quelque perte où de quelque compensation de fortes dans le tube. Voilà pour les géomètres une matière intéressante à discuter. AR RS SSSR AS Pesanteur spécifique et Température de la Mer entre les tropiques ; par M. JOHN Davy. Extrait du Mémoire de ce savant, lu le 15 et le 22 mai dernier, à la Svciété royale. LA pesanteur spécifique de la mer est la même presque partout. IL y a bien quelques légères différences. Une fois, celte pesanteur parut diminuée après une forte pluie. En général , un temps sujet aux raf- fales y cause quelque altération. La température de l'Océan varie aux différentes heures du jour, comme la température de l'air. En général, elle est la plus chaude vers trois heures après-midi, et la plus froide au lever du soleil. Les bas-fonds et les courans la modifient beaucoup. Il est bien connu à présent que la mer, au-dessus des bas-fonds, est plus froide que quand elle est profonde. C'est ce que le docteur Davy eut occasion de vérifier au Cap-de-Bonne-Espérance et à Ceylan. On fut deux jours à s'ap- procher du Cap, à raison de 2 mille au plus (3 kilom.) par heure. La température tomba de 60° à 58° Fahrepheit ( 15°,55 à 14°,14 cen- tigrades) avant d'être en vue de terre. Cette diminution indiquait qu'on en approchait. On observa la même chose à Ceylan. Les courans affectent aussi la température de la mer d’une manière sensible. Ceux qui viennent d’une région froide sont plus froids que la mer à travers laquélle ils passent ; tandis que ceux qui viennent d’une région chaude, sont plus chauds. Ua des plus grands courans est celui qui coule le Tong de la côte sud-est de l'Afrique, et qui a été décrit exactement par le major Rennel : il a environ 130 milles (209 ki- lomètres) de largeur, et il court très-rapidement vers la côte occi- dentale, où il a une température plus haute de 10° que celle de la mer adjacente, M. Davy emploie ce courant pour UE tri un phéno- mène dont on n'a pas encore réudu compte : savoir, les nuages qui s’assemblent sur le sommet de la montagne de la Table, lorsque le vent souffle du sud-est. On connait ces nuages sous lé nom de la nappe de la Table. Ils doivent leur formation à ce vent , qui condense la vapeur chaude, à mesure qu'il passe au-dessus du courant. M. Davy, durant son séjour au Cap, eut une occasion de voir les nuages s'avan- cer le long de la mer vers la montagne. Leur mouvement était très- rapide, SAAA SR AA AS ANS SAS SAS D, Crior) Sur une loi de réciprocité qui existe entre certaines fonctions ; par À. L. Caucuy. Nous avons établi, dans notre Mémoire sur la théorie des ondes, certaines formules’ que M. Poisson a également:obtenues de son côté, et desquelles il résulle que, si deux fonctions respectivement désignées par les caractéristiques f'et @ satisfont à l'équation = 0 (x) S(x)=(+) f ® (a) cos. Graal l'intégrale étant prise entre les limites y — 0, u = co , la même équa- tion subsistera encore, lorsqu'on y remplacera la fonrtion f par la fonction et la fonction 9 par la fonction f. De même, si l'on désigne par f et L deux fonctions qui vérifient l'équation GE) fa)= (SE sn Gade [IT celte équation subsistera encore après l’échange de la fonction f contre la fonction 4, et de la fonction 4 contre la fonction f. Ou voit donc ici se manifester une loi de réciprocité, 1° entre les fractions f et @ qui satisfont à l'équation (1); 2° entre les équations / et 4 qui satisfont à l'équation (2). Nous désignerons pour cette raison les fonctions f (x), e (x) sous le nom de fonctions réciproques de première espèce, ct les fonctions / (x), 4 (x) sous le nom de fonetions réciproques de seconde espèce. Ces deux espèces de fonctions peuvent être employées avec avantase pour la solution d'un grand nombre de problèmes, et jouissent de propriétés remarquables que nous nous proposons ici de faire connaitre. ; D'abord, en différentiant plusieurs fois de suite par rapport air l'équation (1), on reconnaitra facilement que, si J (x) ete (x) 7 sont deux fonctions réciproques de première espèce, f" (a) et — a*e (x) seront encore deux fonctions réciproques de première espèce, et qu'il en sera de même des fonctions HS Creer), JE (rYet — 2° e (x) elc. HaGetr eo (x), f(x) et — à 6e (x) etc, ÆEivraison d'août. 17 Au contraire, MATE MATIQUES. ( 122) seront des fonctions réciproques de seconde espèce. On arriverait à des conclusions analogues en différentiant plusieurs fois de suite par rapport à x les deux membres de l'équation (2). On reconnaitra avec la même facilité que, si Ja) ete (x) sont deux fonctions réciproques de première espèce, la fonction g (x) cos. (4 x) aura pour réciproque de première espèce LPC + x) + fx) ] toutes les fois que # sera plus grand que x, et SC + x) + f(x —2)] dans le cas contraire, tandis que la fonction @ (x) sin. 4 x aura pour réciproque de seconde espèce LCR x) JR + 2)] dans la première hypothèse, et Lx) SC +7)] dans la seconde. Les diverses propositions ci-dessus énoncées suppo- sent les quantités £et x positives ; mais il est facile de voir les modifi- cations qu’on devrait y apporter, si x et k devenaient négatives. (*) Les principaux usages, auxquels on peut employer les fonctions ré- ciproques, sont les suivants: | 1° Elles servent à la détermination des intégrales définies. Ainsi, par exemple, comme on a entre les limites u—=0,m =, IT T f° cos. (ua)du= VE sin, (4x) dU= on en conclut que — TT € a pour fonction réciproque de première espèce Net (2 7° +7" 2 “ : ; 3 (*) On peut remarquer encore, que si f (x) et x (x) sont deux fonctions réei- proques de premiére ou de seconde espèce, 4 f(æ) et # x (æ) seront réciproques de mème espèce, À étant une constante prise à volonté. (633)? et pour fonction réciproque de seconde espèce 2 )E æ EST) Ve 7 ee r° +? par suite les deux intégrales ar 0 d Je HO L=®8 CPLM == 00 ee sin. (u x) pe d' doivent être l’une et l’autre égales à AVES] 2 2 ce qui est effectivement exact. On déduit immédiatement de considéra- tions analogues la formule qui sert à convertir les différences finies de puissances positives en intégrales définies. 2° Les fonctions réciproques peuvent servir à transformer les inté- grales aux différences finies, et les sommes des séries, lorsque la loi de leurs termes est connue, en intégrales définies. En effet, à l’aide des fonctions réciproques, on peut remplacer une fonction quelconque f (x) de la variable + par la fonction cos. (4 æ) ou sin. (4 x) placée sous un signe d'intégration définie relatif à la variable; et comme on peut ob+ tenir facilement l'intégrale de cos. (4 x) ou sin. (u x) par rapport à x en différences finies, et que les deux espèces d'intégration sont indépendantes, ilest clair qu'il sera facile de transformer une intégrale aux différences en intégrale définie. Il est bon de remarquer, qu'au lieu de chercher la valeur de f (x) en intégrale définie, on peut calculer d'abord celle de — kzx e f(x) & étant une constante arbitraire, et multiplier l'intégrale trouvée par e*+. Cette obsesvation suffit pour lever plusieurs objections que l'on pourrait faire contre la méthode, dans le cas où la fonction f (x) devien- drait infinie pour des valeurs réelles de x. De même, si l'on désigne par 72 z f(n) le terme général d’une série, f(x) étant une fonction quelconque de l'indice 7, on ramenera, par le moyen des fonctions réciproques, la sommation de la série en question à celle d'un autre qui aurait pour terme général z” cos. (u n) et qui est évidemment sommable, 1817. (124) Dans le cas particulier où l'on suppose z=1,-0n peut appliquer à la formule trouvée la théorie des intégrales singulières, et l’on en dé- duit alors la proposition suivante. t Désignons par a et b deux nombres dont le produit soit égal à la cir- conférence du cercle quia pour rayon l'unité; soient de plus / et ç deux fonctions réciproques de première espèce, et formons les deux séries 1 f(o)+f (a) + (sa) + ete. à re (0) +e(b) +e(2b)+ etc. 1 Le produit de la première série par a* sera égal à celui de la se- conde par 2°. La première série sera donc sommable, toutes les fois que la seconde le sera, et réciproquement. Cette proposition nouvelle nous paraît digne d'être remarquée. Elle conduit immédiatement à la sommation des séries qu'Euler à traitées dans son introduction à l'analyse des infinimens petits, et a celle de plusieurs autres qui renferment les DA cs os st CE premières. Le cas particulier, où l'on prend f(x) = e ; offre üne série très-régulière et très-simple dont le terme général est de la forme 4 : n° a À 3 à ES PE a° c , et don la somme reste la même lorsqu'on y remplace a par—, & a 5°. Les fonctions réciproques peuvent encore servir à l'intégration des équations linéaires aux différences partielles à coefliciens constans, ainsi que je l'ai fait voir dans mon Mémoire sur la théorie des ondes. Telles sont les principales propriétés des fonctions réciproques. Peut- être, à raison des nombreuses applications qu'on en peut faire, jugera- t-on qu’elles peuvent mériter quelque intérêt. DST Extrait d'une lettre de M. GARDEN, sur une eau minérale assez remarquable. < Annals of Plilosoph, Ë CETTE eau a élé apportée en Avgleterre; elle vient d'une île Juillet 1817. appelée l'Ié-Blanche, près des côtes de la nouvelle Zélande. Elle sort d'un lae considérable et forme un pelit ruisseau qui coule , dans la mer. Sa température, lorsqu'on la puisa , était . beaucoup. au-dessus de celle de l'atmosphère. Elle est d’un vert pâle, tirant sur le jaune. Elle a une odeur qui ressemble à celle d'un mélange d'acide muriatique et d'acide sulfu- reux: Sa saveur est très-acide, et un peu stiplique comme une dis- solution de fer un peu faible, Sa pésanteur spécifique = 1,073. - M. Garden croit devoir conclure de l'action des réactifs sur cette même eau, et d’une analyse faite à la hâte, qu’elle est composée prin- cipalement d’acide muriatique, avec une légère trace de soufre, un peu d’alun, de muriate de fer, de sulfate de‘fer probablement, et de sulfate de chaux. | AAA AA RAA AS A (1350) Du Squelette des Poissons ramené dans toutes ses parties à la “charpente osseuse des autres animau® vertébrés; et premie- rement de FOpereule des: Poissons (1); par M. GEOFFROY- . SAINT-HILAIRE. | La “.. qe DaAxs une sorte de préface, l’auteur examine les relations où! Acad. des Sciences. permanentes ôu variables des deux principales masses de cette charpente: 1l les voit dérivant de deux systèmes distincts où primitifs, l’un formé par la réunion des os servant d'étui à la moëlle éprmière et à l'encé- phale, puis de quelques annexes, comme les côtés vertébrales et les os du bassin ; et l'autre par celle ‘des’ maxillaires inférieurs, des os hyoïdes, du sternum, des côtes sternales et des os des'quatre extrémi- tés ; toutes ces pièces se partageant ainsi en 6s dorsaux et en os ventraux. Ces os conservent entre eux dans chacun de ces systèmes un même mode d’articulation, les mêmes connexions et les mêmes fonctions, mais l’amalgame des deux systèmes différe selon les classes. ‘fn effet, l'appareil osseuX des couches véntralés ou inférieures est composé de pièces qui se 'Buivent sans intervalle dans les poissons, et qui parviennent à s'unir à celles de l'appareil dés couches dorsales où supérieures dès le premiér point dé départ; c’est-à-dire/ dès lorifice buccale. Il en résulte que les os de la poitrine, mariés aux 0$ hyoides ét aux moxillaires inférieurs existent sous le crâne dans les poissons ; que l'abdomen répond au-delà chez eux à la région cervicale des autres animaux, et qu'immédiatement après se voit tout le reste de la colonne épinière qui, par cet arrangement, se trouve disponible et qui ne manque point à être employée à former le seul organe pour le mouvement progressif dont puissent user les: poissons avec toute efficacité. Deux os pédiculaires soutiennent sous le crâne el y attachent les pièces de la poitrine. Ailleurs ou ‘ces pédicules cessent d’être dans (1) Je dois expliquer comment il arrive que je fasse paraître en ce moment un article sur l’opercule des poissons, pour qu’on ne m'attribue pas le tort d’avoir voulu blesser un confrère que j'honore. M. de Blainville fit, il y a cinq ans, sur cette ques- tion un Mémoire qui resta inèdit. Sa découverte ayant paru à: M. Cuvier infirmée par le témoivnage de quelques pièces, ‘entr’autres par celui de la mâchoire inférieure de l’£sox nsseus, je repris un travail que j'avais commencé il y a dix ans, et je donnai la détermination des os de l’opercule, comme on le voit dans l’extrait qui précède ; eu de plus, embrassant la question de plus haut, ayant pour objet routes les parties osseuses des poissons, j'avais, dans une introduction, communiqué quelques idées générales C’est celle communication qui engagea M. de Blainville à faire paraître son ancien travail sur les opercules des poissons, et à en donner, aussi des vues géné- rales sur l’organisation. Je n’en fus informé qu’au moment où on me remit l'épreuve de cet article pour être corrigé, parce que ce n’est qu’alors que je’ reçus la livraison de juillet, où sont consigués les Mémoires de mon collègue. (Grorrroy-Sanr-Hiraine.) 23 et 30 juin 1017, (126) ce principal emploi, où bien ils restent flottans vers l'une de leurs extrémités ; ou ces os se prolongent, tendent l’un vers l'autre et s’u- nissent. C'est ainsi que l'os styloïde, pièce du crâne, parvient dans les ruminans et les chevaux, à faire corps avec les os hyoïdes. La relation des deux couches osseuses est chez les oiseaux dans une position inverse. Les maäxillaires inférieurs et les hyoides sont seuls retenus pour former l'entrée ou pour être à portée de l'orifice buc- cale : tous les autres os de la couche inférieure en sont écartés, ou mieux, sont rejetés presqu’à l'extrémité de la colonne épinière. Ce qui dans ce cas devient le lien des os sternaux et des os verté- braux, sont de longues pièces en forme de stylet, étant, chez les pois- sons, flottantes à un de leurs bouts, et privées de se rencontrer par l'in- terposition du membre antérieur qui les sépare; dans les oiseaux, Où un pareil, obstacie n'existe pas, ces pièces deviennent les côles vertébrales et les côtes sternales. De ce qu’elles sont unies entre elles chez les oiseaux, et de ce qu’elles contribuent à placer si eu arrière le coftre pectoral, il résulte que le plus grand nombre des os de l'épine ont pris >osition en avant du tronc : ce sont les os qui composent le long pro- pan cervical qui porte la tête. Les mammifères et les reptiles sont dans un état intermédiaire : les couches inférieures existent attachées aux supérieures et contribuent à la formation du tronc, vers le milieu de la colonne épinière : un cer- tain nombre de vertèbres se voient au-delà et en deçà , les vertèbres cervicales et celles du coccyx. Dans les oiseaux, les pédicules du crâne qui portent les os de la poitrine restent toujours libres à une de leurs extrémités, quand cela p'arrive qu'à une partie des mammifères. Ces bases posées, M. Geoffroy passe à l'examen des parties du squelette des poissons qui n’ont, jusqu'à ce joùr, reçu que des noms icthyologiques. À Ë Un premier paragraphe a pour objet la détermination de l'aile tem- porale et des pièces de l’opercule. Ily a dix ans que M. Geoffroy donna un essai sur la composi« tion de la tête osseuse des animaux vertébrés: M. Cuvier proposa depuis de faire à ce travail quelques rectifications. Les nouvelles obser- valions de ce savant jetèrent un grand jour sur celte question; mais cependant l'aile temporale des poissons resta indéterminée. M. Geoffroy la ramène, aivsi qu'il suit, aux mêmes parties des autres vertébrés. Le point où s'articule la mâchoire inférieure se compose, dans les poissons , de la rencontre des trois os suivans : du jugal en devant; du tympanal ou de l'os analogue au cadre du LEE , en arrière; et d’an troisième au milieu, le temporal ou l'os analogue à la portion écailleuse Ca27.) du temporal dans l’homme. Le tympanal qui de la mâchoire inférieure s'élève en are jusques à la boîte cérébrale, est ce qui jusqu'ici a été désigné sous le nom de préopercule; ce nom vient de ce qu’il précède et recouvre en partie le tet operculaire. L’aile temporale des poissons est complétée vers le haut par la caisse qu’on voit là articulée avec le ro- cher et l'os mastoïde , pièces de la boite cérébrale. Un os perce cette aile entre le temporal , la caisse et le tympanal; il ne montre au dehors, non pas dans tous les cas, que sa tête articulaire ; et il s'étend au côté interne de l'aile temporale pour servir de support aux annexes sternales : celte pièce est los styloïide. Au-dessus du tympanal et par conséquent au-dessous de sa mem- brane, dite ailleurs membrane du tympan, mais appelée dans les pois- sons, membrane branchiostège, existe Le tet operculaire : il est formé, non de trois, comme on l'avait cru jnsqu'ici; mais de 4 os. M. Geoffroy trouve en eux les analogues des quatre osselets de l’in- térieur de l'oreille : la pièce la plus reculée sous l'aile temporale, est, suivant cette détermination, l’analogue du marteau : la grande pièce suspendue à la boite cérébrale , l'étrier : au-dessous serait l’enclume , et tout à fait vers le bord inférieur, le lenticulaire. On avait donné jusqu'ici à l’étrier le nom d’opercule, et à ces deux dernières qu’on n'avait pas distinguées l’une de l’autre, parce qu’elles sont promptement soudées, celui de sub-opercule. RAR A Nouveaux perfectionnemens dans le procédé du professeur LESLIE, pour produire de la Glace. LE professeur Leslie a trouvé que le gruau d'avoine, bien desséché, absorbait l'humidité avec plus d'énergie que le trap, même après qu'il est tombé en poussière. Avec environ 360 grammes de gruau, occu- pant une surface de 18 centimètres de diamètre, il a fait geler environ 120 grammes d'eau, qu'il a su conserver à l’état de glace pendant 20 heures. Au bout de ce temps le morceau de glace a été à moitié fondu. La température du lieu était presque à 10° centigr. Le gruau avait déjà absorbé la dix-huitième partie de son poids, et cependant il n'avait pas encore perdu plus du tiers de sa vertu siccative. Une autrefois, avec une masse de gruau de 30 centimètres de dia- mètre, el d'environ 3 centimètres d'épaisseur, il fit geler environ 600 grammes d'eau; cette eau, était contenue dans une coupe hémisphé- rique, faite d’une matière poreuse; et quoique le lieu füt plus chaud qu'auparavant , l'énergie de la force absorbante semblait être capable de maintenir l’état de la congélation pendant un temps considérable, RAS SAS SAS TS VA RAA RAS RESSE LE NEMEUO TETE EE pneus 1017 PaysiqQue. Annals of philosoph, Juillet 1817. Cuimies. " : .(:138 S. | I D OLA OE L 266 D. 1 } 144 Essai sur l'Analyse des substanocs animales par M. J. E; BÉRAR D. M. BérArp conne dans cet Essai l'analyse de l'urée , de la graisse de porc, du suif de mouton, de la cholesterine, de la cétine et de l'huile de. poisson. 1. a,déterminé la proportion (les élémens de ces matières, en les distillant avec du peroxide de cuivre. (*). Tableau des Analyses de RL. L'erard. \ TT _ — NOM AZOTE: | CARBONE | OXIGÈNE. | HYDROGÈNE, dans de la - 100 parlies 4 { SUBSTANCE. en poids. idem. idem. idem, Tiréest 2 ME SRE CANE SP 40 10,40 26,40 10,80 ANeidetunique "1172200 59,16 35,61 15,89 8,54 (**) Beurre... NS CIE CESR 66,34 14,02 19,64 ARONPE NE ere Ne 69 9,66 | 21,54 Swfde mouton:.::..:.... 62 14 24 EX SPERTiT: RS Cholesterine. .....#1:#44. 72,01 6,66 | 21,55 PR RER UN Pen tr ten Cétine eee seine 81 6 13 L£ |, F Huile de poisson. ....... 79,65 | G 14,55 M. Bérard a vu que l'acide urique cristallysé est dépourvu d'eau ; ue 100 de cet acide neutralisent une quantité de base dont l’oxigène est le tiers de celui conténu dans l'acide, car l'analyse des urates de baryte et de potasse lui a donné, Acide urique....61,64....100 : Baryté 204200 38/664t1362 23 Atideurique...:70,11....100 j POtASSSURLE . «20:80: .. 42,63 FEU D RREZE LINE Le 277 CE EROEE LT UATAT PEL RS CAL AR (*) Ce procédé d'analyse a &té preserit il y a plusieurs années par M. Gay-Lussac. (**) Ceue analyse confirme ce que M. Gay-Lussac ayait dit de la proportion de l'azote et du carbone dans l'acide urique, qui est‘la même que celle de ces corps dans le cyanogène, C129) M. Bérard tire plusieurs conséquences de ces analyses ; 10, L'acide urique pouvant être dissous par une petite quantité de potasse, cela fait concevoir la possibilité de pouvoir le dissoudre dans la vessie; x 2°, Puisque l’urée et l'acide urique sont les matières animales les plus azotisées, la secrétion de l'urine paraît avoir pour but de séparer du sang l'excès d'azote, comme la respiration, en sépare l'excès de carbone; 3°. Les graisses se distinguent des huiles végétales et animales par une moindre proportion de carbone, ainsi qu’on peut s'en convaincre en comparant les analyses de M: Bérard avec celles que MM. Gaÿ- Lussac et Thenard ont données de plusieurs de ces matières ; 4°. La gomposition de la cétine et de la cholesterine rapproche ces corps plutôt de la cire que de la graisse ; 5°, L'huile de poisson a la plus grande analosie avec l’huile d'olive. M. Bérard pense que la stéatine doit contenir moins de carbone et plus d’oxigène et d'hydrogène que l'élaine. M. Bérard rapporte à la fin de son travail une expérience extrê- mement remarquable dans laquelle ayant fait passer dans un tube de porcelaine rouge cerise, un mélange de 1 volume d'acide carbonique, 10 d'hydrogène percarboné, et 20 d'hydrogène (qui représente à peu près la même proportion d’élémens que la graisse), il a obtenu une substance sous la forme de petits cristaux blanes, nacrés , brillans, gras autoucher, plus légers que l’eau, fusibles sur l’eau chaude en graisse huileuse, solubles dans l'alkool, — M. Bérard ajoute que M. de Saussure lui a annoncé, dans le temps où il s’occupait de: son travail, que M. Dobereiner avait fait de la graisse en distillant de leau sur du charbon incandescent. RAA RAR RAS SA AA RAS Fusion de l Etain ligneux (wood tin (1) >) par le docteur Crarke. Exposé à l’action du chalumeau à gaz détonnant, ce minerai fond complétement et prend une couleur presque semblable à celle de la plombagine, avec un brillant métallique très-décidé. Un fragment qui avait subi celte fusion, avait à peu près la même dureté que la mine ordinaire d'étain (Gommon-tin-Stone). Il était cas- sant, et il se réduisait aisément en une poudre très-fine; il était inat- taquable par les acides nitrique, muriatique et nitro-muriatique, d’où l'on doit conclure qu'il continue de rester à l'état d’oxide. La circonstance que le bois d’étain, et probablement aussi la pier- re d'étain, acquiert un brillant métalliqne après la fusion, semble, dit le docteur Thomson, décider une question qui a été débattue en Angleterre avec beaucoup de chaleur. = (1) Étain oxidé concrétionné. (Hauy ) Livraison d'août. 18 1017. MinérALOGIE. Annals of philosoph. Juillet 1817. ( 130 ) Le docteur Hutton avait assuré, et ses partisans soutiennent encore que tout granit a été à l'état de fusion. D’après l'expérience de Clarke, on peut inférer avec beaucoup d'assurance que le granit dans lequel on rencontre des minerais d’étain, n'a jamais été dans cet état. SR A RAS AS AS AA Note sur un Annélide d'un genre nouveau; par H. DUTROCHET, correspondant de la Socièté Philomatique. Aoonoenr. L'axrmaz de la classe des Annélides {Lamarck.) qui fait le sujet de cette note, est si ressemblant à une sangsue, qu'on est porté Société philomat, paturellement, à la première vue, à lui donner ce nom. Pourvu à Mars 1817. chaque extrémité, comme les sangsues, d’un disque charnu qui sert à la progression , aplati horizontalement comme elles, il n’en dit- fére, à l'extérieur , que par l'absence des trois langues ou dents avec lesquelles les sangsues entament la peau des animaux, et par l’exis- tence, vers le tiers antérieur du corps, d’un renflement analogue à celui que possèdent les lombrics terrestres. Cet Annélide, long d’en- viron 8 centimètres, est d’une couleur vertlâtre, claire, et offre sur le dos deux lignes longitudinales brunes presqu'inapercevables, mais qui deviennent très-visibles par l'immersion dans l'alkool qui donne à tout le corps de l'animal une couleur blanchâtre sans altérer la couleur de ces deux lignes. Cet Annélide ne vit point dans l’eau, comme les sangsues, il habite les terreins humides où il poursuit4 les vers de terre dont il fait sa nourriture et qu'il avale par tron- cons. Il se plait surtout dans les canaux souterrains peu profonds | qui servent d'écoulement aux eaux pluviales et qui ne contiennent habituellement point d’eau, mais seulement de la vase. Lorsqu'on le met dans l’eau il y meurt au bout de trois ou quatre jours. La bouche est grande et munie de deux lèvres, l’une supérieure et l'autre inférieure, séparées par des commissures. L’anus, qui est large et très-apparent, est situé sur la ligne médiane dorsale, un peu au-dessus du disque postérieur. Le renflement de existe vers le tiers antérieur du corps, est d’une couleur plus claire que le reste; ce renflement est circulaire, ce en quoi il différe du rentlement ana- logue que possèdent les lombrics terrestres, lequel est demi-circu- lare; c'est au milieu de ce renflement, sous le ventre, qu'est situé l'organe mâle de laccouplement, et plus postérieurement l'organe femelle. Mais c’est surlout par son organisation intérieure que cet Annélide différe des sangsues. Le canal alimentaire offre 1°. Un œsophage long et lisse, n'ayant que des plis longitudinaux. 2°, Un estomac dont la membrane interne = mis rtlà (ES D) | est villeuse et de couleur grisâtre. 3°. L'intestin plus court et aussi gros que l'estomac ; sa membrane interne est d’une belle couleur jaune , et offre une mullitude de vitlosités; une valvule le sépare de l'estomac qui le précéde , et du rectum qui le suit. 4°. Le rectum, dont la membrane interne est rougeâtre, aboutit à l'anus, lequel est situé comme je l'ai dit plus haut. Tout ce canal alimentaire est droit ; à ses côtés sont situés les deux testicules qui consistent en deux ca- naux fort gros et très-allongés ; repliés plusieurs fois sur eux-mêmes, et remplis, au printemps, d’une bouillie blanche et épaisse. Ces ca- naux diminuent de diamètre pour former les canaux déférens qui viennent aboutir à deux cornes qu'offre intérieurement la verge. Au- près de ce dernier organe est situé le cœur, rempli, comme les vais- sceaux sanguins qui en partent, d’un sang très-rouge. Le renflement au milieu duquel le cœur est situé recoit une grande quantité de ces vaisseaux: cela porte M. Dutrochet à le considérer comme une or- gane respiratoire, comme un véritable poumon propre à respirer l'air élastique. On ne trouve chez cet Annélide aucune trace de ces pe- tites poches qu'on observe au nombre de dix-huit de chaque côté, chez la sangsue médicinale. (Hirudo médicinalis.) Cet animal parait donc devoir constituer un genre nouveau, inter- médiaire aux lombrics terrestres et aux sangsues, mais plus voisin de ces dernières que des premiers; M. Dutrochet le désigne sous le nom de Trocheta, et l'espèce dont il est ici question sous le nom de Trocheta subriridis. (Trochete verdätre.) ARR IRIS LISA ASS Sur la Prehnite, trouvée en Toscane, par le professeur Broccutr. CE professeur rapporte que dans le temps qu'il voyageait en Tos- cane , il y a quelques mois, le célèbre botaniste et naturaliste Tarsioni lui montra plusieurs fragmens d’une pierre composée de diallage et de jade compact, dans laquelle il crut apercevoir quelques petits cristaux de spath , d'une grande transparence et de beaucoup d'éclat. Cependant, par des observations subséquentes, il s'était convaincu de sa méprise ; car en examinant ces fragmens avec plus d'attention , il reconnut à la forme des cristaux que c'était de la prehnite et non pas du felspath, comme il se l'était persuadé. Voilà donc la première fois qu’on a trouvé cette substance minérale dans l'Italie proprement dite ; on la rencontre près de Montferrat. Elle est en général d’une couleur blanche, quel- quelois grise. On la rencontre 1°. amorphe, en veines, avec une cassure inégale, plus où moins lamellaire, brillante , souvent accompagnée de spath calcaire de la même couleur ; 2°. cristallisée dans les cavités du roc , sous la forme de tables quadrangulaires rhomboïdales, avec des Giornale di Physica, 1° bunestre 1517. PuysioLo tr. Académie Royale des sciences. Juillet 1817. x (832 ) angles tronqués; les faces des troncatures étant légèrement striées. Les cristaux sont transparens, brillans, groupés et petits; 5°. en concrétions lamellaires, distincte, formées par la réunion de plusieurs cristaux ta- bulaires imparfaitement rhomboïidaux. Soumis à Paction du chalumeau, ce minéral se gonfle, devient vésiculaire et ensuite fond aisément en Le] un verre poreux. ARS AS AS AAA AA AS Mémoire sur l'asphyxie , considérée dans la famille des Batra- ciens ; par M. EpWarDs, Docteur en medecine. CE Mémorre est le commencement d'un travail étendu que M. Edwards à fait sur l’asphyxie, considérée dans les animaux verté- brés. 11 s’est proposé de déterminer ce qu'il pouvait y avoir de com- mun dans ces phénomènes de l'asphyxie chez ces animaux, et ce qui les distinguait sous ce rapport. Il a commencé ces recherches par les animaux à sang-froid, parce que la dépendance moins intime qui existe entre leurs principales fonctions, met dans un plus grand jour tous les phénomènes de l’asphyxie, et permet de les apprécier avec exac- titude. Si lon commence au contraire cette étude par les animaux à sang chaud, les phénomènes se confondent ; mais l’on apprend à les distin- guer, si on les a préalablement observés chez les animaux à sang froid. Dans ce premier Mémoire sur la famille des Batraciens , M. Edwards a examiné d’abord l’effet de l'air et de l’eau , considérés comme milieu, dans lesquels lasphyxie peut avoir lieu et comme agissant indépen- damment de la circulation et de la respiration. Il a ensuite recherché l'influence du sang privé du contact de l'air sur le système nerveux. Il a exposé les phénomènes de l’asphyxie comparativement dans l’eau, dans l’air et dans les corps solides. 11 résulte d’un grand nombre d’expé- riences à cet égard sur les salamandres (arectées. S. Triton), les gre- nouilles ( R. esculenta et temporaria), et les crapauds communs ; 1°. Que l'air à une action vivifiante sur les systèmes nerveux de ces animaux ; indépendamment de son action par l’intermède de la respira- tion et de la circulation ; 2°, Que l’eau privée d'air a une action nuisible sur leur système nerveux ; 50k que le sang veineux est favorable à l’action du système nerveux, c’est-à-dire, que la vie qui s'exerce sous la seule influence du sys- tème nerveux , est considérablement prolongée par la circulation du sang VCineux ; 4°. Que lorsqu'on compare l’asphyxie par submersion dans l'eau nor aérée avec la strangulation dans l'air, on trouve que la vie de ces ani- maux, peut-être beaucoup plus prolongée dans l'air que dans l'eau ; Crs35) 5°, Qu'en ce cas, l'air agit sur leur peau comme sur leurs poumons, que l'organe cutané peut suppléer dans certaines circonstances à l'action des poumons, et suflire seul à l'entretien de la vie comme organe respiratoire; \ $ 6°. Que lorsqu'on cherche à asphyxier les Batraciens comparative- meot dans l’eau non aérée et dans des corps solides, tels que du plâtre gâché, dans lequel on les a exactement enfermés, et qui se solidifie ensuite , pour leur former une enveloppe épaisse, ils y vivent beau- coup plus long-temps ; ; res de 7°. Que cet eflet est dû à la petite quantité d’air qui pénétre dans cette substance ; 8°, Que cet effet n’a plus lieu, lorsqu'on soustrait l'air ; 9°. Que ces animaux, dont les uns sont exposés à l'air sans aucune lésion ou entraves , et les autres, renfermés dans des corps solides, comme du sable, peuvent mourir à l'air plutôt que dans le corps solide ; 10°. Que cet eflet est dû à la transpiration plus considérable dans l'air que dans les corps solides, et se trouve en rapport avec une loi de l'évaporation des liquides, qui est en raison des espaces dans lesquels Les vapeurs peuvent se répandre dans un temps donné ; , 19. Que la transpiralion est plus grande sous le récipient de la ma- chine pneumatique dans laquelle on continue à faire le vide, que dans l'air, d'après une loi analogue à celle qui vient d’être exposée ; 12°, Enfin, que la mort est plus prompte dans ce cas, que dans l'as- phyxie par submersion, parce qu’elle est due au moins à deux causes, le défaut d'air et l'évaporation abondante et rapide. F, M. SAS SARA SAIS AA RAS RAS Sur une nouvelle espèce de Cécidomye (C. Poæ); par M. Bosc. M. Bosc a eu l’occasion de découvrir, l’année dernière, cette nou- velle espèce d’insecte à l’état de larve, sur les tiges du paturin com- mun (Poa trivialis, Linn.) qui croissait sur les murs du jardin de M Palissot de Beauvois, au Plessis-Piquet. Elle se distingue des cinq espèces connues jusqu'ici par la coùleur rougeâtre de son abdomen, et par la couleur noire de l'extrémité des ailes du mâle. Le corps et les pattes sont cendrés ; la têteet Les antennes sont brunes. Sa longueur est de deux lignes. L’abdomen du mâle, d’ailleurs plus aplati, est terminé par un anneau obtus et celui de la femelle par une longue pointe. La femelle de la Cécidomye du paturin dépose sur le chaume nais- sant de cette plante, à peu de distance d’un nœud et en opposition aux feuilles ,un œuf qui détermine du côté opposé, dans l'étendue de la de- mi-circonférence, la formation de quinze à vingt rangs de filamens très- rapprochés, longs de deux à trois lignes, une moitié se recourbant d’un côté et l’autre moitié de l'autre, pour former un abri à la larve de l’in- 1817. Zoozocrter. Société Philomat, Juin 1817, Sociéié Philomat, Juillet 1817. (134 ) secte : il y a quelquefois frois où quatre de ces galles, dont les plus grosses ont trois lignes de diamètre, sur le même chaume; mais géné- ralement une ou deux seulement réussissent, parce que les inférieures atürant toute la sève de la tige, les supérieures languissent d’abord, puis avortent, Cette larve parvient à la longueur de deux lignes environ. C'est un ver à onze anneaux sans pattes apparentes, blanc, avec la tête brune. Elle se transforme en nymphe à la fin de l'été, et celle-ci eu insecte parfait au mois d'avril de l’année suivante. BRAS SARA Quelques réflexions sur les propriétés de la membrane Iris ; par M. LARREY. LE docteur Larrey pense que la paralysie ou l’asthénie de l'Tris n’est pas un signe certain d'une affection analogue de la rétine, du nerf optique ou de la portion correspondante de l’encéphale ; 1° Parce que l'Iris recoit ses nerfs du ganglion lenticulaire. 2° Dans des cas de cata- ractes avec intégrité de la rétine qui n’a pas cessé d’être apte à exercer ses fonctions , l’Iris est quelquefois paralysée (ce qu’il ne faut pas con- fondre avec son état d’adhérence aux parties voisines). 3° Dans le tétanos, l'Tris ne participe pas à l’état morbide des organes de la loco- motion. 4° Dans le cas d’hydropisie des ventricules du cerveau, les organes des sens et surtout celui de la vue diminuent d'activité, tandis que l'ris se contracte et se dilate comme à l'ordinaire; 5° Dans des cas de paralysie de l'Iris, la rétine remplit ses fonctions accoutumées, et la cécité n’a pas lieu; c’est ainsi qu'une percussion violente sur les bords de l'orbite détermine la paralysie de l’Iris, tandis qu’elle n’influe en rien sur la vision, bien que la cécité en soit aussi fort souvent la suite. 6° Dans les affections chroniques des organes de la vie inté- rieure , on observe souvent le resserrement graduel des pupilles, qui finissent même quelquefois par s’oblitérer. 7° Dans quelques cas d’a- maurose, l’Iris continue à se contracter sous l'influence de la lu- mière, mais faiblement. Le docteur Larrey a remarqué que linflammation de l'Iris ordinai- rement due à une maladie syphilitique, donne lieu à la décoloration de la membrane, à l’écaillement ou à la destruction d’une partie du diamètre de son ouverture pupillaire, et notamment du seument su- périeur ; la partie qui ne s’atrophie pas, conserve ses mouvemens, ce qui paraît tenir à la disposition des nerfs et des vaisseaux ciliaires de l'Iris, qui se dirigent principalement de la parlie supérieure à tout le reste de l'étendue de cette membrane. A l'äppui de chacune des assertions qu'il émet, le docteur Larrey rapporte des observalions qui, selon lui, en démontrent la justesse, ASS AA AI A A RE CrS00) Observation sur la Mygale aviculaire de l Amérique équatoriale, Aranea avicularia de Linné; par M. MOREAU DE JONNES, Correspondant de la Societé Philomatiqne. M. MorEAU DE JONNES a communiqué à l’Académie des sciences des observations qu'il a faites, aux Antilles, sur cette énorme arachnide; il en résulte : 1°. Que cette espèce, qui est la plus grande des 200 connues des paturalistes, atteint une longueur d’un pouce et demi, et couvre une surface de six à sept pouces, quand ses palles sont étendues ; 2°, Ou’elle n'est ni fileuse, ni tendeuse, mais qu’elle se terre dans les crevasses des tufs volcaniques, et qu’elle chasse sa proie, soit en l'attaquant de vive force, soit en l’assaillant par surprise; 5°. Qu'elle parvient ainsi à tuer des saurieus du genre anolts et des oiseaux-mouches, des cohbris et des sucriers; (à 4. Que les fortes tenailles dont elle est armée, paraissent injecter un venin dans la piqûre qu’elles produisent, et qui passe pour très- dangereuse ; 5°. Qu'elle sécréte par des glandes situées à l'extrémité de l’abdo- men, une liqueur abondante, lactescente et corrosive, que, d’après l'o- pinion vulgaire, elle lance contre ses adversaires pour les aveugler; 6°. Que sa force musculaire est assez grande pour qu'il soit difficile de lui faire lâcher prise, même quand la surface des corps est dure et polie ; ! A 7°. Qu'elle est hardie, intrépide, opiniâtre, et qu’ainsi que plusieurs autres insectes des Antilles, elle a ce singulier instinct de destruction, qui lui fait enfoncer ses tenailles entre la base de la tête et les pre- mières vertèbres des animaux qu’elle attaque; &°. Qu'elle pond des œufs, qui au nombre de 1800 à 2000 sont ren- fermés dans une coque de soie blanche, d'où proviennent des petits de même couleur, et sans aucun poil, pendant les premiers jours de leur existence; $ 9°. Enfin que c’est principalement à la guerre destructive que les fourmis rouges font à ces animaux, dès le moment qu’ils éclosent, que sont dues les bornes étroites dans lesquelles leur nombre est renfermé, malgré la fécondité prodigieuse de cette espèce, el la ténacité de sa vie, qui résiste à d’étranges épreuves. (2) Trochylue pegasus. T, auratus. T, cristatus. T, yiolaceus. L. Certhia fla- veola. L. AAA SA 110107e HISTOIRE NATURELLE, Annals of Philosop. Juillet 1817. (186 ) Détermination de la forme primitive du Bitartrate de potasse ; par M. W. H. WOLAsTON. IuAGiNEZ, dit M. Wolaston, un prisme dont la section soit un rectangle qui ait ses cÔLÉS presque comme 8 à rr. Supposez qu'il soit terminé à chaque extrémilé par des sommets diédres, placés trans- versalement , de manière que les faces d'un sommet se rencontrent dans une diagonale , et les faces de l’autre sommet dans une autre dia- gonale, sous un angle de 79° =. Vous aurez dans ce cas uue forme à laquelle toutes les modifications de ce sel pourront être rapportées, et d’après laquelle on pourra les calculer. Le prisme se divise très-facilement dans la direction de son plus grand côté, sans difficulté dans la direction de sa diagonale, avec quel- que “peine dans la direction de son petit côté, mais point du tout dans le sens des faces terminales. Concevez ce même prisme raccourci au point de réduire les faces à rien ; alors les sommets formerontun telraèdre scalène dont les faces seront 4 triangles, inelinés deux à deux sous des angles de 79° :, 770 et 55° 2. Que ce tétraèdre se meuve dans la- direction de sa plus courte dia- gonale , il décrira le premier prisme, et les divisions de ce prisme se feront suivant les plans engendrés par les arêtes du tétraèdre. Dee Essai historique sur le Probléme des trois Corps; par NM. A. GAUTIER, de Genéve. CET ouvrage est la réunion des deux thèses que l’Auteur a soutenues devant la Faculté des Sciences de Paris, pour obtenir le grade de doc- teur. Il est divisé en trois parties: dans la première, l’Auteur expose les théories de la lune de Clairaut , de d’Alembert et d’Euler; les recherches relatives à l'équation séculaire, et enfin la découverte de la cause de cette inégalité. Cette partie est terminée par des notes où sont rejetés tous les détails d'analyse nécessaires à l'intelligence de la matière. La seconde partie est relative aux perturbations des planètes ; elle comprend l'analyse des premières recherches d'Euler et des autres géomètres qui se sont occupés de ce problême, et celle des beaux Mémoires de Lagrange sur l'intégration des équations relatives aux nœuds et aux in- clinaisons : elle est terminée par la découverte de la cause des gran- des inégalités de Saturne et de Jupiter, due, comme celle de l'équa- tion séculaire de la lune , à l’Auteur de la mécanique céleste. Enfin, la troisième partie n’est pas simplement historique, comme les deux pre- mières ; elle renferme une théorie complète des perturbations du mou- vement elliptique, fondée sur la variation des constantes arbitraires, où se trouvent exposées les découvertes les plus récentes des géomètres dans cette partie. ARR RAA AAA (137) “percu des Genres nouveaux formés par M. Henri Cassini dans la famille des Synanthérées. CINQUIÈME FASCICULE (1). 71. Diplopappus. Genre de la tribu des astérées. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, androgyniflore ; couronne unisériée , liguliflore, féminiflore. Péricline à peu près égal aux fleurs du disque, subhémisphérique ; de squames imbriquées, linéaires. Clinanthe inap- pendiculé , plane, fovéolé. Cypsèle obovale, comprimée bilatéralement, hispide. Aiïgrette double : l’extérieure courte, blanchâtre, de squa- mellules laminées ; l’intérieure longue, rougeätre, de squamellules filiformes , barbellulées. Ce genre, voisin du callistemma, dont il diffère par le péricline, comprend plusieurs espèces rapportées par les botanisies aux genres aster et inula. 72. Heterotheca. Genre de la tribu des astérées. Caläthide radiée : disque multiflore , régulariflore, androgyniflore ; couronne uni- sériée, liguliflore, féminiflore. Péricline égal aux fleurs du disque; de squames imbriquées, appliquées, coriaces, largement linéaires, uninervées , à partie apicilaire appendiciforme, inappliquée, foliacée, aigue. Clinanthe inappendiculé , plane, alvéolé. Cypsèles du disque comprimées Re La hispides, munies d’un petit bourrelet basilaire, et d’une double aigrette : l'extéricure courte, grisâtre , de squamellules laminées ; l’intérieure longue, rougeâtre, de squamel- lules filiformes , barbellulées. Cypsèles de la couronne triquètres , gla- bres, munies d’un petit bourrelet apicilaire , inaigrettées. Ce genre a pour type une plante à fleurs jaunes, que je crois être l'érula subaxil- laris de Lamarck; il diffère du diplopappus par les cypsèles de la cou- ronne qui n'ont point d'aigrette. 75. Podocoma. Ce genre , ou sous-senre , de la tribu des astérées , ne diffère de l’erigeron que parce que la cypsèle est collifère, c’est-à- dire , atténuée supérieurement en un col, de sorte que l'aigrette est slipitée, selon la mauvaise expression usitée par les botanistes. J'y rap- porte l’erigeron hieracifolium (Poir. Encyclop.) et une autre espèce de lherbier de M. de Jussieu. 74. Trimorpha. Ce genre, ou sous-genre , de la tribu des astérées , ne diffère de l’erigeron, que parce que la calathide est discoïde-radiée, c'est-à-dire qu'il y a deux couronnes féminiflores, l’une extérieure liguliflore et radiante, l’autre intérieure tubuliflore et non radiante. . (1) Foyez les quatre Fascicules précédens, dans les Livraisons de décembre 1816, janvier, février, avril et mai 1817, Livraison de septembre. 19 1817. BoraniQue ( 138 } S J'y rapporte l'erigeron acre, L.,et plusieurs autres espèces d'erigeron. “75. Myriadenus. Genre de la tribu des inulées. Calathide incou- ronnée, équaliflore, multiflore, réoulariflore, androgyniflore. Péricline égal aux fleurs ; de squames imbriquées, appliquées , coriaces, large- ment linéaires, surmontées d’un appendice ivappliqué, foliacé , brac- téiforme. Clinanthe inappendiculé, plane, fovéolé. Ovaire allongé, cylindracé, hispide inférieurement , glandulifère supérieurement. Aï- grette double : l'extérieure courte, grisâtre, de squamellules laminées ; Fintérieure longue, rougeâtre, de squamellules filiformes , barbellu- lées. Anthères munies de longs appendices basilaires barbus. Ce genre , quia pour type l’erigeron glutinosum de Linné, ou znula saxatilis de Lamarck, diffère du pulicaria de Gaærtner, en ce que la calathide est incouronnée. 76. Petalolepis. Genre de la tribu des inulées, voisin du calea. Ca- lathide incouronnée, équalifiore , pauciflore , régulariflore , androgy- niflore. Péricline supérieur aux fleurs, radié, subcampanulé, de squames imbriquées : les extérieures appliquées, ovales, scarieuses , à base coriace; les intérieures radiantes , longues, largement linéaires, surmontées d’un appendice pétaloïde. Clinanthe inappendiculé , plane, petit. Ovaire court, muni d’un bourrelet basilaire, et d’une longue aigrette de squamellules égales , unisériées, entregreffées à la base, filiformes, barbellulées. Anthères munies de longs appendices basilaires. Ce genre comprend les eupatoriun rosmarinifolium et ferrugineum de Labillardière. 77. Hymenolepis. Genre de la tribu des anthémidées. Calathide in- couronnée, équaliflore, pauciflore, régulariflore, androgyniflore. Pé- riclhine inférieur aux fleurs, cylindracé ; de squames imbriquées , appliquées, coriaces, larges, arrondies. Clinanthe petit, squamellifère. Ovaire cylindracé, muni de cinq côtes, et d’une courte aigrette de squamellules laminées, membraneuses , larges, sublaciniées. Ce genre, auquel je rapporte les a/hanasia parviflora et crithmifolia , diffère essentiellement des vraies a/hanasia, dont les squamellules sont com- posées de plusieurs articles, ajustés l’un au bout de l’autre, et imitant de petits os. 78. Glossocardia. Genre de la tribu des hélianthées, section des coréopsidées. Calathide semiradiée : disque pauciflore, régulariflore , androwyniflore ; couronne dimidiée, uniflore, lieuliflore, féminiflore. Péricline à peu près égal aux fleurs du disque, subeylindracé , de cinq squames à peu près égales, bisériées , elliptiques, foliacées , membra- neuses sur les bords, accompagnées à leur base de deux ou trois brac- téoles. Clinanthe petit, plane, muni de squamelles linéaires lancéolées, membraneuses, caduques. Cypsèle allongée, étroite, comprimée anté- rieurement cl postérieurement, à quatre côtes hérissées de longs poils (139 ) fourchus. Aisrette de deux squamellules triquètres-filiformes, pointues, épaisses, cornées, lisses, formées par le prolongement des deux côtes latérales dela cypsèle. Corolle de la couronne à languette courte, large, obcordiforme, rayée. Corolles du disque quadrilobées. Glossocardia linearifolia, H. Cass. Plante herbacée, basse, diffuse, glabre. Tige rameuse ,‘cylindrique, striée. Feuilles alternes, linéaires, bipinnées, à pinnules linéaires-acuminées, à pétiole long, membraneux, dilaté à la base, semiamplexicaule. Calathides de fleurs jaunes, solitaires au sommet de petits rameaux nuds, pédonculiformes. 79. Gibbaria. Genre de la tribu des calendulacées, voisin de l’osreos- permum. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, masculi- flore; couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Péricline égal aux fleurs du disque , hémisphérique ; de squames paucisériées, irrégulière- ment imbriquées, sublancéolées , à partie inférieure appliquée, co- riace, à partie supérieure appendiciforme, inappliquée, spinescente. Clinanthe inappendiculé, plane. Ovairedes fleurs femelles court, épais, lisse, muni sur la face postérieure ou extérieure d’une grosse bosse qui s'élève au-dessus de l’aréole lapicilaire. Faux-ovaire des fleurs mâles comprimé bilatéralement, et muni d’une très-petite aigrette coroniforme, Giblaria bicolor, H.Cass. Tige rameuse, cylindrique, striée, pubes- cente. Feuilles alternes, irrégulièrement rapprochées, longues, étroites, demi-cylindriques, uninervées , aiguës au sommet, à base élarsie et semiamplexicaule, glabres , armées sur la face inférieure convexe de quelques spinelles éparses. Calathides terminales , solitaires; à disque écarlatte, à couronne blanche en dessus, écarlatte en dessous. Habite le Cap de Bonne-Espérance. 80. Damatris. Genre de la tribu des arctotidées. Calathide radiée : disque multiflore , régulariflore, masculiflore ; couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Périclihe supérieur aux fleurs du disque, sub- hémisphérique ; de squames imbriquées , appliquées , coriaces, ovales; les extérieures surmontées d'un long appendice inappliqué, foliacé , linéaire-subulé; les intérieures membraneuses sur les bords, et ter- minées par un large appendice inappliqué, scarieux, sub-orbiculaire. Clinanthe convexe , muni d’un seul rang circulaire de paléoles égales en nombre aux fleurs femelles, qu'elles séparent des fleurs mâles; ces paléoles ou fausses-squamelles, dont la concavité est tournée en dehors, sont semiamplexiflores, larges, trilobées au sommet, scarieuses. Ovaire des fleurs femelles subcylindracé, hérissé de longs poils roux, et sur- monté d’une aigrette plus longue que l'ovaire, de squamellules bisé- riées, inégales, paléiformes, larges, obovales, membraneuses-sca- rieuses. Faux-ovaire des fleurs mâles absolument nul. Chaque lobe des 1017. Mépne cie. (140) corolles régulières est terminé par une callosité triangulaire, noirâtre. Les appendices apicilaires des anthères sont semiorbiculaires. Damatris pudica, M. Cass. Plante annuelle, de cinq à six pouces. Tige proprement dite très-courte, divisée en quelques rameaux pé- donculiformes ou scapiformes ; feuilles alternes, longues de deux pouces, semiamplexicaules à la base, pétioliformes inférieurement, étroites, linéaires-lancéolées , sinuées , tomenteuses et blanches en dessous. Ca- lathides de fleurs jaunes, solitaires et terminales. Habite le Cap de Bonne-Espérance. DESESEC TETE ASS Recherches anatomiques sur les Hernies de l'abdomen; par Jules CLOQUET, docteur en médecine, et prosecteur de la Faculté de Médecine de Paris. L'AUTEUR nous apprend que ce Mémoire n’est que le commence- ment d’un grand ouvrage qu'il a entrepris sur l’anatomie des hernies , et qu'il doit publier incessamment ; il a fait ses recherches sur plus de cinq mille cadavres apportés dans les pavillons de la Faculté de Mé- decine, ou qu’il a visités dans les divers hôpitaux de la capitale, depuis environ trois ans; aussi a-t-il obtenu des résultats nombreux et fort inféressans,. Dans la première partie de sa dissertation, M. Jules Cloquet donne Ja description des parties à travers lesquelles se font les hernies ingui- nales. 11 fait connaitre successivement et dans leurs plus grands détails, 1.” L'aponévrose du muscle grand oblique, les piliers de l'anneau in- guinal ,et cette dernière ouverture elle-même. 2.° Un feuillet aponévro- tique superficiel qui couvre les muscles et les aponévroses du ventre, fournit une enveloppe au cordon testiculaire, et se prolonge sur la cuisse au-devant de l’aponévrose fascia lata. L'auteur appelle ce feuillet apo- névrolique fascia superficialis. 3.° Le muscle petit oblique. À son occa- sion, il décrit d'une nouvelle manière le muscle crémaster qui en dé- pend essentiellement ; d’après de nombreuses recherches faites avec soin sur des fœtus avant, pendant et après la descente du testicule, il prouve : que le muscle crémaster n’exisfe pas avant la descente du testicule ; qu'il est formé aux dépends des fibres inférieures du petit oblique, qui sont entrainées hors de l'anneau inguinal par le gvbernaculum et le testicule, auxquels elles adhèrent lors de la descente de ce dernier, à peu près de la même manière que des cordes extensibles fxées par des extrémités, prêteraient ou s’allongeraient si on les tirait par leur partie moyenne; que les fibres du crémaster ne se trouvent pas seulement en- debors du cordon testiculaire, comime l’ont avancé les anatomistes ; mais qu'elles descendent au-devant de ce cordon en formant des anses (141) ou arcades renrersées, dont la concavité est supérieure, et qui offrent de nombreuses variétés de grandeur, de forme et même de position ; que toutes ces fibres se réunissent sozjours vers l'anneau inguinal en deux faisceaux triangulaires, dont l’externe plus volumineux sort de l'angle correspondant de cette ouverture, tandis que l’interne plus petit, rentre dans l'angle interne pour s'insérer au pubis; que l’on peut regar- der le Jaisceau externe comme l'origine, et le faisceau externe comme la terminaison du muscle crémaster; que les anses renversées du cré- master existent toujours en avant, en dedans et en-dehors du cordon; qu’on peut aussi en trouver en-arrière de ce cordon vasculaire; ce qui prouve d’une manière incontestable ce qu’on n'avait pas encore déter- miné jusqu'ici, que le testicule et son cordon passent le plus souvent au- dessous du bord inférieur du petit oblique, et quelquefois seulement entre ses fibres charnues elles-mêmes, etc. ; que le muscle crémaster n'existe pas chez la femme dans l’état naturel; mais que dans quelques cas de hernies inguinales , le sac en descendant produit un effet ana- logue à celui du gubernaculum testis chez l'homme, et détermine la for- mation-d’un crémaster accidentel. À.° Les muscles transverse,droit abdo- minal , pyramidal. M. J: Cloquet indique relativement à chacun de ces muscles , plusieurs parlicularités très importantes à connaître pour bien entendre Psion des hernies. 5° Le fascia transversalis. La pre- mière description de cette aponévrose est due à M. Astley Cooper. L'auteur lui conserve le nom de fascia 1ranssersalis que lui a donné le célèbre chirurgien anglais; mais il indique ici plusieurs faits qui n’é- laient pas encore connus. Il examine la forme, la position de cette apo- névrose, la manière dont elle provient de l’arcade crurale, du tendon du muscle droit et d’une aponévrose propre aux muscles iliaque et psoas; il fait voir d’une manière évidente, que ce feuillet celluloso-aponévro- tique se réfléchit sur lui-même pour former la gaine propre des vais- seaux spermatiques ; il expose ensuite ses variétés, ses rapports et le rôle important qu'il remplit dans les heruies inguinales internes et externes. 6.° Les vaisseaux épigastriques. M. Cloquet les envisage spé- cialement sous le rapport chirurgical ; il examine le changement de position , de rappor's qu'ils éprouvent dans les diverses espèces de ber- niers inguinales, etc. 7.0 Le caral inguinal. Ce canal est déterminé par le trajet oblique que parcourent les vaisseaux du testicule chez l'honime ct le ligament rond «le linterne chez la femme, dans l'épaisseur même des parois abdominales; l’auteur avertit avec raison qu'il ne faut pes confondre ce canal avec sa profonde gouttière, étendue de l'épine iliaque antérieure et supérieure jusqu'au pubis, et quiest formée enavant par l’aponévrose du grand oblique, en arrière par le fascix transver- salis. 11 fait connaître ensuite la lonoueur, la forme, la direction, For- ganisalion du canal inguinal, les différences qu'il présente suivant les Cr42) sexes, les âges, et il donne aussi la mesure ‘exac{e de ses différentes parties. 8.° Le cordon testiculaire. L'auteur le considère ici relative- meut aux hernies inguinales, et présente plusieurs considérations nou- velles. 9.° Le péritoine. L'auteur termine la première section de son ouvrage par l'examen de cette membrane. il indique avec exactitude sa disposition dans la région inguivale, et fait plusieurs remarques fort importantes sur les deux fosses ou excavations qu’elle offre dans ce même endroit, et sur les replis qui soutiennent l'artère ombilicale et l'ouraque. 11 décrit avec som les variétés nombreuses que lur a pré- sentées le de/ritus de la tunique vaginale, ou les restes du canal mem- braneux qui, chez le fœtus et les Jeunes sujets, fait communiquer la tunique vaginale avec le péritoine ; il indique aussi à cette occasion l'existence d’un canal membraneux découvert par Nuck, et qui ac- compagne souvent le ligament de l'utérus. Il rend compte ensuite d'expériences fort curieuses qu’il a faites sur la locomotilité du péri- toine, sur sa résistance , son extensibilité, sa contractilité, et décrit un nouveau genre d'altération pathologique de cette membrane, qui consiste dans des déchirures partielles qu'on rencontre fort souvent et auxquelles 1l donne le nom d’éraillemens. Il passe ensuite à des con- sidérations sur les divers modes d’inflammations générales ou partielles du péritoine et des autres membranes séreuses, sur les adhérences couenneuses, celluleuses, membraneuses, sur les fausses membranes qu'il appelle membranes accidentelles, et sur plusieurs autres altérations organiques qui n'étaient encore que peu ou même point connues. Dans la seconde section de son Mémoire, M. Jules Cloquet donne la description des parties à travers lesquelles se Jort les hernies fëmo- rales. 11 indique et fait connaître, 1° la disposition exacte de la partie supérieure de la circonférence de l’os coxal ou des iles, et du bord in- férieur de l’aponévrose du musele grand oblique (arcade crurale). 2,° Le ligament de Gèmbernat, expansion particulière de larcade crurale, qui est falciforme, et se fixe spécialement à /4 créte du pubis. 11 démontre d’une manière claire et précise que c'est celte expansion fibreuse, dé- crite pour la première fois en 1795 par Gimbernat, chirurgien espa- gnol, qui, dans la plupart des cas, produit l'étranglement des hernies crurales; ce qui cependant est loin d'être constant. 5.° Le canal crural. M. Jules Cloquet montre qu’on a eu tort de considérer jusqu'ici comme un simpletrou, l'ouverture par laquelle se font les hernies crurales ; que c’est un véritable canal, oblique, situé au-dessous de l’arcade crurale, et à la partie supérieure de fa cuisse, dont l'existence est tout aussi réelle que celle du canal inguinal. 1l indique clairement sa direction, sa forme, ses dimensions, ses rapporis et son organisation. Ïl fait voir qu'il présente deux orifices très-distincts ; l'un supérieur qui regarde en arrière vers la cavité du ventre ; l'autre iuféricar qui est dirigé en ayant (145 ): et qui forme l'ouverture de l’aponévrose fascia lata, pour le passage de la grande veine saphène , à l'instant où celle-ci vient s'ouvrir dans la veine fémorale; il décrit une sorte de cloison celluloso-aponévrotique, qui forme l'orifice supérieur du canal crural, et à laquelle il donne le nom de septum crurale. 4° Il étudie après une aponévrose fort éten- due, qui coustitue dans la partie inférieure de l'abdomen, une sorte de sac, lequel soutient le péritoine de toute part, excepté au ni- veau des ouvertures qu'il présente pour le passage des vaisseaux et des nerfs, il l'appelle aponévrose pelvienne, parce qu’elle tapisse la ca- vité du bassin et s'attache à son détroit supérieur. Il termine cette ses conde section de son Mémoire par l'examen des vaisseaux qui ont quelques rapports avec le canal crural; à cette occasion, il expose le résultat des recherches qu'il a faites sur cinq cents artères obturatrices, pour connaître exactement le différent mode d’origine de cette ar- tère, et la proportion des cas dans lesquels elle provient des artères bypogastrique épigastrique ou iliaque externe, afin de déterminer les cir- constances où celte artère peut avoir des rapports avec le sac de lahernie crurale, ce qui est de la plus haute importance pour l'opération. 8 La troisième partie de ce Mémoire contient soante propositions , déduites pour la plupart de faits nouveaux que l’auteur a été à même d'observer sur trois cent quarante cas de hernies qu’il a disséquées, des- sinées et décrites avec beaucoup de soin. Ces propositions n'étant pour ainsi dire qu’un résumé de son travail, ne sont pas susceptibles d’être analysées; mais l'auteur doit bientôt les développer dans le Mémoire qu'il va publier. Il a joint quatre planches à son Mémoire , pour rendre plus claires encore les descriptions qui s’y rencontrent. AAA Application du Calcul des Probabilités, aux opérations géode- siques ; par M. LAPLACE, O x détermine la longueur d’un grand arc à la surface de la terre, par une chaine de triangles qui s’appuyent sur une base mesurée avec exactitude. Mais quelque précision que l’on apporte dans la me- sure des angles, leurs erreurs inévitables peuvent, en s’accumulant, écarter sensiblement de la vérité, la valeur de l'arc que l’on a con- clu d’un grand nombre de triangles. On ne connait donc qu'imparfai- tement cette valeur, si lon ne peut pas assigner la probabilité que son erreur est comprise dans des limites données. Le désir d'étendre l'application du calcul des probabilités à la philosophie naturelle, m'a fait rechercher les formules propres à cet objet. Cette application consiste à tirer des observations, les résultats les plus probables, et à déterminer la probabilité des erreurs dont ile Marnémariques, Académie Royale des sciences. 4 août 1017: (144) sont toujours susceptibles. Lorsque ces résultats étant connus à peu près, on veut les corriger par un grand nombre d'observations; le pro- blème se réduit à déterminer la probabilité des valeurssd'une ou de plusieurs fonctions linéaires des erreurs partielles des observations; la loi de probabilité de ces erreurs étant supposée connue. J'ai donné dans ma Théorie analytique des probabilités, une méthode et des for- mules générales pour cet objet ; et je les ai appliquées à quelques points intéressans du système du monde, dans la connaissance des tems de 1818, et dans un supplément à l'ouvrage que je viens de citer. Dans les questions d'astronomie, chaque observation fournit pour corriger les élémens , une équation de condition : lorsque ces équations sont très mullipliées, mes formules donnent à la fois les corrections les plus avantageuses, et la probabilité que les erreurs après ces corrections, seront contenues dans des limites assignées, quelque soit d'ailleurs la loi des probabilités des erreurs de chaque observation. il est d'autant plus nécessaire de se rendre indépendant de cette loi, que les lois les plus simples sont toujours infiniment peu probables, vuMle nombre infini de celles qui peuvent exister dans la nature. Mais la loi inconmue que suivent les observations dont on fait usage, sutroduit dans les formules, une indéterminée qui ne permettrait point de les réduire en nombres, si l’on ne parvenait pas à éliminer. C'est ce que j'ai fait au moyen de la somme des carrés des restes, lorsqu'on a substitué dans chaque équation de condition, les correc- tions les plus probables. Les questions géodésiques n’offrant point de semblables équations; il a fallu chercher un moyen d'éliminer des formules de probabilité, l’indéterminée dépendante de la loi de probabilité des erreurs de chaque opération partielle. La quan- lité dont la somme des angles de’ chaque triangle observé surpasse deux angles droits plus l'excès sphérique, m'a fourni ce moyen; et J'ai remplacé par la somme des carrés de ces quantités, la somme des carrés des restes des équations de condition. Par là, je puis dé- terminer numériquement la probabilité que l'erreur du résultat final d’une longue suite d'opérations géodésiques, n'excède pas une quan- titée donnée. F JL sera facile d'appliquer ces formules, à la partie de notre méridienne quis'élend depuis la base de Perpignan jusqu’à l’isle de Formentera ; ce qui est d'autant plus utile, qu'aucune base de vérification n’avant été mesurée vers la partie sud de cette méridienne, l'exactitude de cette partie repose en entier sur la précision avec laquelle les angles des triangles ont été mesurés. Une perpendiculaire à la méridienne de France, va bientôt être me- surée de Sirasbourg à Brest. Ces formules feront apprécier les er- reurs, non-seulement de l'arc total, mais encore de Ja différence en (145) longitude de ses points extrêmes, conclue de la chaîne des {rianoles qui les unissent, et des azimuts du premier et du dernier côté de cette chaine. Si l’on diminue autant qu'il est possible le nombre des triangles, et si l’on donne une grande précision à la mesure de leurs angles, deux avantages que procure l’emploi du cercle répétiteur et des réverbères ; ce moyen d’avoir la différence en longitude des points extrêmes de la perpendiculaire, sera l’un des meilleurs dont on puisse faire usage. Pour s'assurer de l'exactitude d’un grand arc qui s'appuie sur une base mesurée vers une de ses extrémités; on mesure une seconde base vers l’autre extrémité, et l’on conclut de l’une de ces deux bases, la longueur de l'autre. Si la longueur ainsi calculée s’écarte très- peu de l'observation , il y a tout lieu de croire que la chaine des triangles est exacte à fort peu près, ainsi que la valeur du grand arc qui en résulte. On corrige ensuite cette valeur, en modifiant les an- gles des triangles, de manière que les bases calculées s'accordent avec les bases mesurées; ce qui peut se faire d'une infinité de ma- nières. Celles que l’ona jusqu’à présent employées, sont fondées sur des considérations vagues et incertaines. Les méthodes que j'ai don- nées dans ma théorie analytique des probabilités, conduisent à des formules très-simples pour avoir directement la correction de l'are total, qui résulte des mesures de plusieurs bases. Ces mesures ont non-seulement l’avantage de corriger l'arc, mais encore d'augmenter ce que j'ai nommé le poids des erreurs, c’est-à-dire de rendre la pro- babilité des erreurs, plus rapidement décroissante; en sorte que les mêmes erreurs deviennent moins probables par la mulliplicité des ba- ses. J'expose ici les lois de probabilité des erreurs de l'arc total, que fait naître l'addition de nouvelles bases. Avant que l’on apportät dans les observations et dans les calculs, l'exactitude que l’on exige main- tenant; on considérait les côtés des triangles géodésiques, comme rectilignes, et l’on supposait la somme de leurs angles, égale à deux augles droits. Ensuite on corrigeait les angles observés, en retranchant de chacun d’eux, le tiers de la quantité dont la somme de trois an- oles observés, surpassait deux angles droits. M. Legendre a remarqué e premier, que les deux erreurs que l'on commet ainsi, se compen- sent mutuellement; c'est-à-dire qu’en retranchant de chaque angle d'un triangle, le tiers de l'excès sphérique, on peut négliser la cour- bure de ses côtés, et les resarder comme rectilignes. Mais l'excès des trois angles observé sur deux angles droits, se compose de Fexcès sphéeique et de la somme des erreurs de la mesure de chacun des angles. L'analyse des probabilités fait voir que l'on doit encore retran- cher de chaque angle, le tiers de cette somme, pour avoir la loi de probabilité des erreurs des résultats, le plus rapidement décroissante. Livraison de septembre. 20 1817. Cuimie, Anpals of Plilosoph, Juillet 1817. (148) Ainsi par la répartition égale de l'erreur de la somme observée des trois angles du triangle considéré comme recliligne, on corrige à la fois l'excès sphérique, et les erreurs des observations. Le poils des erreurs des angles ainsi corrigés, augmente; en sorle que les mêmes erreurs deviennent par cette correction, moins probables. 11 v a donc de l'avantage à observer les trois angles de chaque triangle, et à les corriger comme on vient de le dire. Le simple bon sens fait reconnaitre cet avantage; mais le calcul des probabilités peut seul l'apprécier, et faire voir que par cette correction il devient le plus grand possible. Pour appliquer avec succès, les formules de probabilité, aux ob- servations; il faut rapporter fidèlement toutes celles que l’on admet- trait, si elles étaient isolées, et n’en rejeter aucune, par la considé- ration qu'elle s'éloigne un peu des autres. Chaque angle doit être uni- guement déterminé par ses mesures, sans égard aux deux autres an- gles du triangle auquel il appartient: autrement, l’erreur de la somme des trois angles ne serait plus le simple résultat des observations , comme les formules de probabilité le supposent. Cette rèmarque me semble très-importante pour démêler la vérité au milieu des légères incertitudes que les observations présentent. j'ose espérer que ces recherches intéresseront les géomètres dans un moment où l’on s'occupe à mesurer les diverses contrées de l’Eu- rope, et où le roi vient d’ordonner l'exécution d’une nouvelle carte de la France, en y faisant concourir pour les détails, les opéralions du cadastre qui par là deviendra meilleur et plus utile encore. Ainsi la grandeur et la courbure de la surface de l’Europe seront connues dans tous les sens; et notre méridienne étendue au nord jusqu'aux îles Schetland, par sa jonction avec les opérations géodésiques faites en Angleterre, et se terminant au sud à Vie de Formentera, embrassera près du quart de la distance du pôle à l'équateur. A A Analyse de l'Eau de Mer; par John Murray. Le docteur Murray a fait cette analyse, par le moyen des préci- pitans. Il a trouvé pour élémens salins de l'eau de mer, contenue dans la mesure anglaise, appelée Pint, dont la capacité équivaut à 473 millilitres : } Graïns,troy. milligrammes. Chaux. 2,9 188 Magnésie. 14,8 958 Soude. 96,3 6255 Acide sulfurique. 14,4 952 Acide muriatique, 97,7 6556 ! ms, . (147) | ee — , ) Le docteur Murray pense que l'eau de mer, dans son état naturel, 1817, doit contenir les sels les plus solubles, qu’on peut former avec les élé- mens précédens. En conséquence il admet dans le cas actuel : Grains troy. milligrammes, Sel commun. 150,3 10314 Muriate de magnésie. 35,5 22098 Muriate de chaux. 5,7 569 Sulfate de soude. 25,6 1657 Ce savant rapporte, dans son Mémoire, les résultats des analyses de l’eau de mer, faites par Lavoisier, Bergman, et MM. Vogel et Bouillon- Lagrange. Le premier obtint d’une livre d'eau de mer, ancien poids de France, équivalant à 489,306 gramm. Grains franc, milligremmes. Sel commun. 126,00 6692 Muriate de magnésie. 14,7 752 Muriate de chaux. 23,00 1222 Sulfate de soude et sulfate de magnésie. 7,00 372 Sulfate et carbonate de chaux. 8,00 425 Bergman, par pént, mesure anglaise, a eu : sl We Grains troy. milligrammes. Sel commun. 241,00 12801 Muriale de magnésie. 65,50 3479 Sulfate de chaux. 8,00 425 MM. Vogel et Bouillon-Lagrange trouvèrent dans 1000 gramme d'eau de mer : Grammes, Sel commun 25,10 Muriate de magnésie. 3,50 Sulfate de magnésie. 5,78 Carbonate de chaux et de magnésie, 0,20 Sulfate de chaux. 0,15 Le docteur Murray, en suivant le procédé de Lavoisier, eut par pin d'eau de mer : Graius troy. millligrammes, Sel commun. 182,1 0672 Muriate de magnésie. 25,0. \F370 Sulfate de soude. 7,D 598 Sulfate de magnésie. 5,9 515 Sulfate de chaux. 7,1 377 11 fit aussi la même analyse , comme MM. Vogel et Bouillon-La- grange, par la méthode ordinaire, et il trouva par pént : Paysique. Annals of philosoph, Juillet 1817. ( 148 ) ; « TE" . Grains troy. . Milligtammes, Sel comnmn. 184,0 9773 Sulfate de soude. 212000 11/42 . Muriate de magnésie. 2,0 106 Sulfate de magnésie. 12,8 660 Sulfate de chaux. 7,3 388 Ces résultats prouvent que les substances salines qu’on obtient, dé- pendent en quelque sorte du mode d'analyse qu’on emploie. Le docteur Murray donne une explication ingénieuse de cette apparente contradic- tion. M. Berthollet, dit-il, a montré que la cohésion a une telle in- fluence sur l’action des sels les uns sur les autres, que quand on fait évaporer le liquide dans lequel plusieurs sels sont tenus en dissolution, on peut toujours prédire quels sels on obtiendra. Les sels formés seront toujours ceux qui sont les moins solubles dans l'eau; au contraire, ce sont les sels les plus solubles qui existent dans une dissolution, quand elle est à l'état le plus liquide. D’après ce principe, qui est très-plausible, l'eau de mer doit avoir pour élémens le sel commun, le muriate de chaux, le muriate de magnésie et le sulfate de soude. Quand on fait évaporer le liquide jusqu’à un certain point, le sulfate de chaux et le sulfate de magnésie, sont formés par la décomposition du sulfate de soude, qui est converti en sel commun. Sur le mouvement de la Marée dans les Riviéres. LE 19 mai dernier on a lu à la Société royale d'Edimbourg un Mémoire de M. Stevenson, ingénieur civil, sur le mouvement de la marée et des eaux de la Dée, dans le bassin ou le port d'Aberdeen. Suivant ceMémoire , !l parait que M. Stevenson a su puiser de l’eau salée au fond, tandis que l’eau était tout-à-fait douce à la surface, et qu'il s'est assuré d’une manière satisfaisante que la marée ou l’eau salée for- mait une couche distincte sous l’eau douce de la Dée. Ce contraste entre l'eau salée et l’eau douce, se montre d'une manière très-frappante à Aberdeen, où la pente de la Dée est telle que l'eau de la rivière coule avec une vitesse qui semble augmenter, à mesure que la marée monte dans le port et applanit le lit de Ja rivière. Ces observations montrent que l'eau salée s'insinue sous l’eau douce et que la rivière est soulevée en masse de bas en haut. Ainsi le flux et le reflux de la marée ont lieu d’une maniere régulière, tandis que la rivière coule tout ce temps avec une vitesse qui, pendant quelques momens, semble augmenter à proportion que la marée monte. En 1815 et 1816, M. Stevenson étendit ses expériences et ses obser-! (149 ) valions aux eaux de la Tamise. 11 trouva ces eaux parfaitement douces vis-à-vis le chantier de Londres ; à Blackwall, l’eau n’était que lésé- rement salée, même dans les marées du printemps. A Woolwich, la proportion d’eau salée est plus grande et va ainsi en augmentant jus- qu'à Gravesend; cependant les couches d'eau salée et d’eau douce, sont moins marquées dans la Tamise que dans aucune des rivières où M. Stevenson a eu occasion jusqu'ici de faire ses observations. M. Stevenson a fait de semblables expériences sur le Forth et le Tay, et même sur le lac Eil, où le canal Calédonien joint la mer occidentale. Ce lac étant comme l’égoût d’une grande étendue de.pays et l’ou- verture par laquelle la marée y pénètre, étant pelite en comparaison de sa surface, M. Stevenson eut l’idée que les eaux devaient avoir moins de particules salines à la surface, qu’au fond. En conséquence il y puisa de l’eau et en détermina la pesanteur spécifique. IL trouva que cette pesanteur était, À la surface et près le fort William, de 1008, 2 A la profondeur de 9 fathons (16 mètr. environ) 1025,5 A 30 fathons (55 mètres ), au milieu du lac 1029,2 Ainsi la pesanteur spécifique et par conséquent le nombre des parti- cules salines augmentait, à mesure que la profondeur devenait plus grande. RAA AN RAA RAA AA ARR LORS Nouvelles scientifiques. M. J. Murray donne le moyen suivant comme excellent pour dé- couvrir les sels mercuriels : Frottez, dit-il, un peu de sel corrosif ou de calomel sur une pièce d'argent, ou laissez-y tomber une goutte d’une dissolution de mercure; on y apercevra une tache de couléur de cui- vre, même quand la dissolution aura été très-étendue. Le même Savant rapporte une expérience d'électricité voltaïque que voici: Je faisais, dit-il, usage de trois cuves de porcelaine. Le liquide em- ployé était composé d'acide nitrique et d'acide muriatique très-étendus. J'avais oublié par inadvertance la belle expérience de lignition du filde platine ;, et déjà l’action de l’appareït était si faible que le métal en aurait été à peine effleuré. J’eus lidée tout à coup de proposer, par manière d'expérience, de retirer les plaques des cellules et d'essayer l'effet qu’on aurait, en les exposant quelques minutes à l'atmosphère; cet effet parut singulier et interressant ; car aussitôt que les plaques furent replacées, le fil de platine devint à l'instant mcandescent, sur une lonsveur de plus de six pouces. en hagirr-s Cuimir. Philosoph. Magaz. Août 1817. PnysiQUE: Philosoph. Magaz. Août 1817. PuystQUE. Cuir. Annals of Philosop. Septerbre 1817. Caine, ( 150 ) Cet ‘important résultat rappelle quelques expériences analogues de- M. Porret jeune, et 1l s'ensuit qu'au moyen d'ua mécanismespropre à élever et à abaisser les plaques, comme dans l'appareil de M. Pepys, nous pouvous à voiouté renouveler, sinon augmenter l'action sans nouvel acide. A A A » OX connait les expériences du D. Clarke avec le chalumeau à gaz détonnant, eu 1816. Le rédacteur du philos. magazine a inséré dans son. n°, du mois d'août dernier, une lettre de M. Robert Hare de Philadel- phie, à l'occasion de ces mêmes expériences. M. Hare a fait usage d’un chalumeau à gaz détonnant en 18o1 et 1802 pour fondre et volatiliser les, métaux et lés terres les plus réfractaires: il cite la fusion de la strontiane ainsi que la volatilisation complette et rapide du platine, dont fait men- tion le 6e vol. des Trans. philos. améric. M. Hare rapporte ensuite un mémoire, inséré parmi ceux de l'acadé- mie des arts et des sciences du Connectitut, 1er. vol. Ce mémoire est in- titulé: Expériences sur la fusion de divers corps refractaires, avec le chalumeau composé de M. Hare, par M. Silliman du collège de Yale. ARR RAR RAS AS Expérience de LAMPADIUS. IL met dans un tube de fer forgé un mélange de deux onces de li- maille de fer et d’une once’de charbon calciné. On adapte au tube une cornue de Hesse, contenant un mélange d'une once de sel commun fondu et deux onces de sulfate de fer calciné. Le tube communique avec une cuve pneumatique. JL chauffe d'abord le tube jusqu'à l'incau- descence: ensuite il élève la cornue jusqu’au rouge. Les produits sont de l'acide carbonique, de l’oxide de carbone et de l'hydrogène carburé. Ces gaz se dégagent avec tant de violence qu'ils semblent faire explosion. L'auteur voit dans cette expérience une décomposition de l'acide mu- rialique. RAA ARS SAS AAA AA ES Poudre noire qui reste après la dissolution de l’étain dans l'acide h ydrochlorique. M. HozmE a récemment analysé cette poudre qui est connue de- puis long-temps, et dans laquelle on supposait généralement l'existence de l’arsenic. Il observe que c'est un pur protoxide de cuivre. Le docteur Wollaston avait découvert la mêmé chose de son côlé, et avait communiqué sa découverte au docteur Thomson, plusieurs mois avant que celui-ci eût entendu parler des expériences de M. Holme. A 71 ts ( 51 2) Apercu des Genres nouveaux formés per M. HENRI Cassini dans la famille des Synanthérées. SIXIÈME FASCICULE (1). 81. Distephanus. Genre, ‘ou sous-genre, de Ja tribu des vernoniées) section des prototypes. Calathide: incouronnée , équalfore, mültiflore 3 régulariflore, androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs , hémisphé- rique; de squamies imbriquées, appliquées, coriaces, oblongues, sur- montées d’un petit appendice foliacé, inappliqué, demi-lancéolé. Cli: nanthe large, plane, hérissé de papilles charnues, coniques. Cypsèle cylindracée, cannelée, bispide, pourvue d'un bourrelet basilaire. At grette double : l’extérieure plus courte, de dix squamellules unisérices, inégales , droites, laminées, coriaces , larges , irrégulièrement denticu- lées ; l’intérieure double ou triple de l'extérieure, et alternant avec elle, composée de dix squamellules unisériées , égales, flexuouses, laminées, coriaces, linéaires, longuement barbellulées sur les deux bords seule- ment. Corolle à lobes longs, linéaires. Ce genre a pour type la Conyza populifolia, Lam. L j 82. Oligocarpha. Genre de la tribu des vernoniées, section des pro- totypes. Dioique. Calathide femelle pluriflore , équaliflore , ambiguiflore, féminiflore. Péricline inférieur aux fleurs, eylindracé ; de squames 1m- briquées, un peu lâches, subfoliacées, striées, obtusiuscules ; les exté- rieures subcordiformes, les intérieures ovales. Clinanthe petit, muni d’une , deux ou trois squamelles égales’ aux fleurs, foliacées, linéaires- lancéolées. Ovaire couvert de glandes et de poils, et muni d’un bourre- let basilaire, Aigrette roussâtre, de squamellules plurisériées , très-iné- gales, filiformes , épaisses, régulièrement barbellulées. Corolle imitant parfaitement une corolle masculine, régulière ; à lobes longs, linéaires; et contenant des rudimens d’étamines avortées. Calathide mâle. .... Ce génre a pour type la Conyza nertiifolia, Desfont. - 83. Pacourinopsis. Genre de la tribu des vernoniées , section des pro- totypes. Calatlude incouronnée, équaliflore , multiflore, régulariflore, androgyniflore. Péricline de squames imbriquées, appliquées, coriaces, oblongues , surmontées d’un grand appendice orbiculaire, scarieux, ter- miné par une pelite arête spiniforme. Clinanthe plane, inappeudiculé, Ovaire sub-cylindracé , strié ; aigrette courte, de squamellules nombreu- ses, inégales, filiformes, barbellulées. J’ai observé cette plante dans l'herbier de M. Desfontaines, .où elle porte le nom de pacourina; c'est indubitablement le même éehantil- lon qui a été examiné par M. Decandolle, et reconnu par Jui pour le (1) Voyez les cinq Fascicules précédens, dans les Livraisons de décembre 1816, janvier, février, avril, mai et septembre 1817. Borisiçur. (363) vrai pacourina d'Aublet. T1 est probable que M. Decandolle n'a point vérifié le caractère attribué par Aublet au clinanthe;:car je puis affirmer qu'il est parlaitement nu. A l'exception de ce point essentiel, la plante ne parait pas chfférer de celle d’Aublet. " 84 1sonema. Genre de la tribu des vernoniées, section des éthuliées. Calathide mcouronnée, équaliflore, multidlure, sub-résulariflore , an- drogyuiflore. Péricline à peu près égal aux fleurs, hémisphérique; de squames imbriquées, appliquées, fohacées, lancéolées, spinescentes au sommet. Ciinanthe plane, profondément alvéolé; les cloisons des al- véoles prolongées en fimbrilles courtes, membraneuses, subulées. Ovaire obpyramidal, pentagone, parsemé de glandes, muni d’un petit bourrelet basilaire, et d’un gros bourreiet apicilaire calleux ; aigrette longue, blan- che, caduque, de squamellules égales , unisériées, filiformes-laminées, barbe!lulées. Corolle à lobes longs, linéaires, et à incisions inégales. Zsonema ovata, NH Cass. Tige herbacée, rameuse, cylindrique, striée, pubescente ; feuilles alternes, pétiolées, ovales, irrégulièrement den- tées, pubesceutes en-dessous ; calathides disposées en panicule corym- biforme , terminale , et composées de fleurs jaunâtres. j’ai observé cette plante dans l’herbier de M. Desfontaines, où elle est nommée conyza chänensis, d’après l'herbier de M. de Lamarck, : 85. Lasiopus. Genre de la tribu des mutisiées. Calathide discoïderadiée: disque mulutlore, labialiflore, androgyniflore ; couronne intérieure non- radiante, biliguliflore, féminiflore ; couronne extérieure radiante, uni- sériée , biliguliflore, fémiiflore, Péricline supérieur aux fleurs du dis- ue, de squames paucisériées, irrégulièrement imbriquées, foliacées, lancéolées. Clinanthe inappendiculé, plaue, ponctué. Ovaire cylindracé, hispide ; aigrette de squamellules nombreuses, filiformes, épaisses, très- barbellulées. Anthères munies de longs appendices apicilaires comme tronqués au sommet, et de longs appendices basilaires subulés. Corolies du disque à lèvre extérieure tridentée, à lèvre intérieure bifide ; quel- ques-urnes sub-régulières, Fleurs de la couronne intérieure, les unes pourvues, les autres dépourvues de fausses-étamines ; et à corolle va- riable. Fleurs de la couronne extérieure dépourvues de fausses - éta- miues; à languelte extérieure très-longue, largement linéaire , aiguë et à peine tridentée au sommet; à languette intérieure beaucoup plus pe- tte, sub-linéaire, indivise inférieurement, divisée supérieurement en deux lanicres. Lasiopus ambiguus, H. Cass. Collet de la racine hérissé de poils Jlaieux. Feuilles radicales longues d’un pouce et demi, rourtement pé- tiolées, elliptiques, obtuses, légérement sinuées à rebours, glabres et vertes en-dessus, tomenteuses et blanches en-dessous. Pédoncule radi- cal seapiforme, de trois à quatre pouces, grêle, nu, laineux, terminé par uve grande calathide à disque jaune et à couronne orangée. (153 7 86. Tubilium. Genre de la tribu des inulées. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, androgyniflore; couronne unisériée, tubuli- flore, féminiflore. Péricline supérieur aux fleurs du disque ; de squames irrégulièrement imbriquées , linéaires-subulées, foliacées. Chinanthe inappendiculé, plane. Ovaire grêle, cylindrique, hispide, muni d'un petit bourrelet basilaire cartilagineux, Aigrette double : l'extérieure très-courte, coroniforme, coulinue, découpée; l’intérieure longue, de squamellules peu nombreuses, unisériées, distancées, inégales , filifor- mes, à peine barbellulées. Anthères munies de longs appendices basi- laires sétiformes. Fleurs radiantes pourvues de fausses-étamines ; à co- rolle allongée, tubuleuse, enflée en sa partie moyenne, tri-quadrilobée au sommet. Ce genre a pour type l’erigeron inuloides ( Poir. Enc. Suppl.), que j'ai observé dans l’herbier de M. Desfontaines ; il est voisin du pulicaria , dont il différe par la forme très-sineulière des fleurs de la couronne, qui sont tout à la fois tubuleuses et radiantes. 87. Egletes. Genre de la tribu des inulées, voisin des buphtalmum, ceruana , grangea. Calathide globuleuse, radiée: disque multiflore, ré- gulariflore, androgyniflore ; couronne unisériée, liguhflore, féminiflore. Péricline égal aux fleurs du disque, hémisphérique ; de squames pau- cisériées, imbriquées, lancéolées, foliacées, à base charnue très-épaisse, Clinanthe inappendiculé, hémisphérique. Cypsèle courte, sub-turbinée, irrégulière, anguleuse, comprimée, surmontée d'un bourrelet apici- laire coroniforme, lrès-épais, très-élevé, oblique, denticulé, sub-carti- lagineux. Corolles radiantes à languette longue, large, tridentée au sommet. Anthères dépourvues d'appendices basilaires. ÆEgleies domingensis, H. Cass. Plante herbacée, glabriuscule; tige rameuse, cylindrique ; feuilles alternes, sub-spatulées, étrécies à la base en forme de pétiole, dentées supérienrement; calathides de fleurs jaunes, solitaires à l'extrémité de longs pédoncules nus, opposés aux feuilles, Recueillie à Saint-Domingue par M. Poïteau, suivant une note de l’her- bier de M. Desfontaines. 88. Duchesnia. Genre de la tribu des inulées , ayant pour type l'as/er créspus de Forskahl. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, androgyniflore ; couronne unisériée, pauciilore, liguliflore, féminiflore. Péricline à peu près écal aux fleurs du disque ; de squames irrégulière- ment imbriquées, foliacées, linéaires-subulées. Clinanthe inappendi- culé, plane. Ovaire muni d’un bourrelet apicilaire saillant, sub-crénelé en son bord inférieur ; aigrette‘de squamellules unisériées, entregreffées à la base, filiformes, irrégulièrement &arbellées. Anthères munies de longs appendices basilaires sétiformes. 89. {phiona. Genre de la tribu des imulées. Calathide inconronnée , équaliflore, multiflore, régulariflore, androgyniflore. Péricline égal aux leurs, sub-cylindracé ; de squames irrégulièrement imbriquées, folia- Livraison d'octobre. 21 4 VinéraLocir. (154) ‘ cées, linéaires, aiguës, uninervées, parsemées de glandes, Clinanthe: inappendiculé, planiuscule, Ovaire cylindrique , hispide, muni d'un bourrelet basilaire ; aisrette de squamellules peu nombreuses, unisé- riées, inévales, filiformes , barbellulées. Anthères munies d'appendices basilaires séliformes. Corolle à lobes munis de glandes. Ce genre différe des ula et conyza par la calathide incouronnée, et de l'elichrysum par le péricline non-scarieux. ; ru | iphiona punctata, H.Cass, Plante herbacée ; tige simple, grêle, cy- lindrique, striée, pubérulente ; feuilles alternes, sessiles , oblongues, sagilées à la base, presque entières, glabriuscules, parsemées en-des- sous de points glanduleux ; calathides peu nombreuses, de fleurs jaunes, disposées en un petit corymbe terminal. J'ai observé cette plante dans uv herbier de M. de Jussieu, qui a été fait à Galam en Afrique. : Pour ne pas trop multiplier les genres, je rapporte à celui-ci, sous le nom d'éphiona dubia, la conyza pungens, Lam., quoiqu'elle différe par les caractères suivans : péricline inférieur aux fleurs, de squames oya- les, coriaces, membraneuses sur les bords; ovaire profondément can- pelé ; aigrelte de squamellules épaisses, très-barbellulées, nombreuses, plurisériées, les extérieures, progressivement plus petites, appendices basilaires des anthères, courts. La corolle est remarquable par sa forme. 90. Osmilopsis. Genre, ou sous-venre, de la tribu des anthémidées. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore , androgyniflore ; cou- roune unisériée, liguliflore, neutriflore. Péricline égal aux fleurs du disque, de squames sub-trisériées , peu inégales , foliacées , ovales , les extérieures plus grandes. Clinanthe convexe, garni de squamelles mem braneuses, égales aux fleurs. Cypsèle épaisse, sub-cylindracée, munie d’un bourrelet basilaire et d’un bourrelet apicilaire, inaigrettée, portant un grand nectaire sur son aréole apicilaire. Apres la fécondation, la base de la corolle s'amplifie, comme dans plusieurs autres anthémidées. Ce gevre, qui a pour type l'osmites asteriscoides , différe des vrais osmites par l'absence de l'agrette. AAA AAA RAS Exploration géologique et minéralogique des montagnes volca- niques du Vauclin, dans l'ile de la Martinique; par Alex. MOREAU DE JONNÉS, correspondant de la Societé Philomatique. Ce voyageur a donné lecture à l'Académie des Sciences, de la re- lation de ses excursions minécralogiques dans les montagnes de la Martinique, à la recherche des volcans éteints de celte ile. L’explo- ration des Pitons du Vaucliu, qui servent à la reconnaissance de l'attérage des navires venant d'Europe, lui a donné les résultats sut Vans : C'195\) 1°. La circonférence de l'aire des volcans du Vauclin est d'envi- ron 80,000 mètres; ce déployement considérable est dû aux s'n10- sités du rivage oriental, où les courans de laves ont formé de noum- breux saillans. 2°. Son diamètre du nord au sud, du bourg du François à celui de Sainte-Luce, est de 18,000 mètres, et celui de l’est à l’ouest est presque aussi considérable. 5°. La surface de cette aire phlégréenne présente environ 7,009 arpens de terre cultivés. Sa population est de 15,000 individus: la proportion des originaires d'Afrique comparés aux Européens et leurs descendans, est comme r2 sont à tr. 4. L’inspection-géologique et minéralogique de toutes les parties de cette aire donne lieu de croire que, dans la plus haute antiquité, elle sortit des flots par une suite d’éruptions, qui la formèrent de Paccumulation des tuffes siliceux, des laves porphyritiques , et des laves cornéennes,. 5°. 11 est certain qu’elle fut séparée long-temps des autres groupes de volcans, qui, par la réunion de leurs aires d'activité, forment aujourd'hui le massif minéralogique de l'ile. 6°. La vallée du François et celle de la rivière salée la séparaient au nord, par un large bras de mer de Ja sphère d'action du foyer des Roches-carrées, landis qu'au S. O. la vallée de la rivière Pilote, qui s'étend entre ses laves et celles du Marin, formait un canal étroit, ue resserraient des courans de laves basalliques d’une prodigieuse Biens 6 7°. Tout annonce que le morne Jacques contint le cratère primi- if d'où sortit, à l’époque de la plus grande activité de ce foyer, ces coulées de laves dont les dimensions élonnent l'imagination. 8°. IL est très-vraisemblable .que ce ne fut que beaucoup plus tard que cette bouche s'étant obstruée, celle du Vauclin s’ouvrit 1000 ou 1200 mètres au nord de la première, au milieu de plusieurs cou- rass plus anciens , et tellement rapprochés de celui du Baldara, que les rameaux qu'il avait projetés, vers l’est, se trouvent enfouis sous la base du cône qu'éleva le nouveau cratère. o°. L'observation donne lieu de penser que ce dernier volcan ne s'étant érigé qu'à une époque presque récente, si on la compare à l'an- tiquité du morne Jacques, il n’atteignit point la puissance de ce foyer. Cette conjecture est fondée sur le mode de ses éruptions, qui pa- raissent ne point avoir différé de celles auxquelles sont soumises dans leur période actuelle , les solfatares presqu'éteintes des An- tilles. En eflet ses courans de laves ne peuvent être considérés que comme des ébauches auprès de, ceux des foyers plus anciens, Peut- être même au lieu de les lui attribuer, faut-il croire qu'ils appar- | 1 01 7« Crimicz. (156) tiennent à l'aire antérieure, dans laquelle il ouvrit son cratère; ce doute est appuyé par l'examen des flancs dépouillés du Piton : son: massif est formé de substances erratiques, dont les fragmens ont été soumis à la fusion, mais dont le gisement semble l'effet de projec- tions partielles et successives. C’est ainsi que, dans la même ile, le volcan de la Montagne Pelée forma la base de son cône immense par uu amoncellement de porphyritiques et de cornéennes, avant de lancer des pierre-ponces el du rapillo. 10°. Le Piton du Vauelin, qui, dans le lointain se revêt d'une forme conique, et semble devoir offrir à son sommet les vesliges du cratère, n'est que l’un des segmens de Ja montagne qui le ren- fermait. Sa coupe est celle d’un prisme triangulaire, et sa crête est une arêle aiguë presque tranchante, large de moins d'un mètre, et u'ayant pas plus de 60 pas, dans le même plan. 11% Et enfin, le cratère est une immense vallée circulaire, formée par l'escarpement inaccessible de la montagne, et par le prolonge- ment de sa première région; l’arc que décrivent les restes de ses orles, a plus de 190°. Son pourtour se compose de blocs de basaltes enfouis dans un tuffe siliceux. On y pénètre par une brêche qu'ont ouverte au levant les explosions des gaz élastiques; les phénomènes de ces agens puissans sont allestés irréfragablement par une multi- tude de laves caverneuses et cellulaires, qui constituent les reliefs de débris élevés dans la vallée Fonrose , par l’écroulement de l'orle oriental du volcan. Ce Mémoire est accompagné d’une carte géologique, et d'une coupe orthographique des montagnes du Vauclin, dressées par l’auteur. AAA RAS ASS ARS SAS Résumé des principaux faits d'un mémoire de M. VAUQUELIN sur les sulfures: 1°. Les quantités de soufre qui se combinent aux oxides alcalins, sont proportionnelles aux quantités d’oxigène auxquelles leurs métaux peuvent s'unir, ce. qui établit une parité parfaite entre le soufre et les acides à cet égard. 2°, La quantité de soufre dans les sulfures, excepté celui de chaux par la voie sèche, est absolument la même que celle de l'acide sul- furique dans les sulfales correspondans: 3°. Le sulfure de chaux exerce sur le soufre une affinité moins grande que les autres sullures, puisqu'en se dissolvant dans l’eau, il forme constamment un hydro-sulfure simple; les autres donnent s toujours naissance à des hydro-sulfures sulfurés , ce qui dépend peut-être de la différence de fusibilité. (157) 45. Le sulfure de soude et sans doute celui de potasse paraissent décomposer l'alcool en absorbant l'oxigene et l'hydrogène, et meltant son carbone à nud. 5°. Les doses de soufre prescrites par les dispensaires de pharmacie pour préparer les sulfures de polasse et de soude sont beaucoup trop petites, puisqu'elles ne sont que la moitié de celles des sous-carbo- ates, tandis que ces doses doivent être à peu près égales pour obte- nir des sulfures saturés. G°. 11 parait résuller des expériences la preuve de l’influence de l'acide hydrochlorique dans la formation du sulfure d’ammoniaque, à l'aide de son hydrogène. Roi 7°, Certains sulfates métalliques sont décomposés ct convertis en sulfures par le soufre à laide de la chaleur. 80, Le charbon à une haute température, décompose la potasse du sulfate de cette base, et convertit celui-ci en sulfure de potassium. 9°. Eufin, il est probable , mais non encore démontré , que dans tous les sullures fais avec les oxides alcalins à une chaleur rouge, ces derniers perdent leur oxigène, et sont unis au soufre à l'état mé- tallique, comme cela a lieu dans tous les autres sulfures métalliques. AAA SAS AS A a | Description de sit nouvelles espèces de Firoles observées pur MM. PERON et LesuEUR dans la mer Méditerranée en 1809, et Ctablissement di nouveau genre Firoloïde; par M. LESUEUR. M. LesuEur commence son Mémoire en rappelant les caractères de la famille des ptéropodes et du genre firole tels qu'ils ont dé éta- blis dans son Mémoire sur ces animaux, Ann. du Mus., tom. 14 et 15, 11 donne ensuite une description détaillée extérieure et anatomique des firoles. (1) Le corps des firoles est alongé, cylintrique, ‘diaphane, d’une cou- leur pâle et d'une consistance gélatineuse. La queue qui en est sépa- rée par un sillom est comprimée, plus ou moins carénée, denticulée sur les côtés et terminée par une nageoire lobée et quelquefois par un appendice alongé, mouiliforme; cile est mue par trois paires de muscles, filiformes à leur extrémité ct unis dans un point commun. Au milieu du dos, suivant MM. Peron et Lesueur, est une autre na- () Nous devons faire observer que dans celte description, M. Lesveur persiste dans la manière de voir établie par M. Peron, dans son Mémoire sur les Ptéropodes, ©. a. d, qu'il décrit ces animaux sens-dessus-dessous, malgré Pobservation critique de M: de Blainville dans son Mémoire sur les mêmes animaux, inséré par extrait danÿ le Bulletin: de u?, Histoire NATURELLE. ( 158 ) geoire large, arrondie, mise en mouvement par vingt paires de ‘mus- cles, dont chacun se termine par une pointe bifurquée et s’unit en cet endroit avec celui du côté opposé, confluens à leur base et four- nis de deux racines qui pénètrent dans le corps entre le péritoine et la substance gélatineuse ‘extérieure. Vers l'extrémité antérieure du corps sont les yeux, qui sont formés par uw globule brillant, hyalin, supporté par un petit pédoneule qui nait d'une sorte de cupule noire placée à la jonction de la! trompe avec le corps. On trouve en avant et en arrière des yeux plusieurs petites pointes gélatineuses. La trompe égale à peu près au quart de la longueur du corps est un peu con- tractile, susceptible d’être dirigée dans tous les sens, elle est élargie à sou extrémité pour recevoir les mâchoires qui sont rétractiles, op- posées, et ont à leur base une lèvre longitudinale. Elles sont armées d'une série de pointes cornées rangées comme les dents d’un peigne, avec un autre rang de plus petites entr'elles. Immédiatement derrière ces mâchoires à l'intérieur sont deux processus palpiformes, composés de deux articulations dont la première est très-courte et oblique et la seconde alongée et recourbéc. Un canal cylindrique plus où moins dilaté, attaché au gosier et séparé des yeux par un diaphragme mem- braneux , traverse librement la grande cavité du corps, et embrasse à sa terminaison la masse des viscères ou nucleus qui est placé plus ou moins en arrière, 1L communique avec lui par le moyen de deux ou- vertures dont l’une est simple et l’autre double. Le nucleus est oblong, pyrilorme, de couleur de l'iris et resplendissant comme un diamant a quelques pieds de profondeur dans la mer. Outre. ces deux ouver- tures dans le nucleus, il à en à une troisième oblongue placée sur le côlé pour le passage de l'oviducte, et une quatrième au côté opposé qui est probablement l'anus. | Le cœur est placé immédiatement entre les branchies et l'artère aorte ; les branchies sont composées de douze ou seize appendices per- foliées. L’artère aorte sortie du cœur se termine près des mâchoires, où elle est entourée par quatre tubercules. Elle traverse l’espace qui sépare le double ganglion nerveux, et immédiatement en avant il en nait une branche qui par de nombreuses artérioles anastomosées en- trelles, distribue le sang à la nageoire. Une autre branche de cette artère principale en nait aussi quelquefois, pour se distribuer à un organe vermilorme latéral qui se trouve dans quelques espèces de e genre. 9 | STE 4 Les organes de la génération paraissent être sur des individus diffé- rens, ils se composent. 1°, Dans les individus mâles, d’un organe ver- milorme placé au côlé gauche du corps et composé de trois parties. La première semble être placée au-dessus des autres pour les proté- ger; la seconde est courte, cylindrique et étroite; la troisième alongée, (159 ) vermiculaire, est attachée à la base de la seconde: Les individus fe- melles ont un oviducte filiforme contenant de petits globules éloi- gnés et placésrau côté opposé de l'organe vermiforme. - Le système nerveux est formé d'un ganglion quadrilobé placé en- tre les yeux el l'œsophage, et d’où partent les différens filets nerveux. Les quatre principaux naissent de l'extrémité de chaque lobe. Deux se terminent dans les mâchoires et les deux autres se dirigent ten ar- rière vers la queue, mais 1ls sont interrompus à la base de la: nageoire! a nageoire dorsale: par un double ganglion oblong et lobé, Le cectre du premier gauglion fournit pour chaque œil deux nerfs dont l’un se termine à la base du pédoneule, et l'autre beaucoup plus pelit pénètre dans l’or- gane, Du reste il nait de chacun de ces ganglions un grand nombre de très-pelits filets qui vont dans toutes les parties du corps. Après cette descripuon.anatomique, M. L'esueur fait connaître six x " u LE * m4 4 a 4 à d espèces de hroles, qu il caractérise d'après l'absence ‘où la présence, 1°. de l'organe vernniorme,!2°, de la véntivuse :de la grande nageoire , 5.2 de l’appendice caudal ; mais. elles, semblent être réellemént assez peu distinctes. 1°. La Firole mutilée. Æ rmutica. Point dorgane vermiforme, ni de cupule, mi d'appendice caudal. k 2°, La Firole gibbeuse. Æ gibbosa. Le. corps un peu gibbeux. au- dessus du nucleus est pourvu d’un organe vermilorme, mais! sans cupule ni appendice caudal. 5°, La Firole de Forskaël. 7! forskalea. Cette espèce dont le corps est plus cylindrique avec un sillon tranversal opposé au nucleus, a-un. organe vermiforme, une Cupule, mais point d’appendice caudal. 4. La Firole de Cuvier. F. cusiera. Ann. du Mustom. 15 pl, 2 fig, 8, n'a point d'organe. vermiforme ni.de ventouse à la narcoire mais sa queue est terminée par un appendice, ® ” 5°. La Firole de Frédéric. Æ. frederica. Est très-rapprochée ‘de la précédente , mais elle,a une, ventouse à sa nageoire. | 6°. Enfin la KFirole de Péron. Æ peroniana. À tout à la fois un organe vermiforme, une yentouse. à sa nagcoire et un appendice cau- dal. Et n'offre pas de pointes gélatineuses. Dans uu autre Mémoire, qu'on peut regarder comme faisant suite au précédent, M. Lesueur établit un nouveau genre d'animaux mol- quil le nomme Firoloïde, Ztroloïda. En effet sa principale différence consiste en ce que le nucleus qui dans les premières est placé à la racine de la queue, est ici tout à fait à extrémité du corps, qui par conséquent n'a pas de queue proprement dite. Du reste c’est: absolu ment la même structure interne et externe, les mêmes mœurs et les, mêmes habitudes; il parait cependantique les branchies sont propor-: nue qu'il regarde avec juste raison comme si voisin des firoles: Paysique. ( 160 ) tionellement beaucoup plus petites et en général le nueleus plus court et plus sphérique. En outre M. Lesueur dit n'avoir jamais observé ce qu'il a nommé l'organe vermiforme dans les firoles, mais bien dans deux des trois espèces qu'il décrit un long appendice filiforme, eon- tenant de petits globules semblables à des œufs, ce qui lui fait pen- ser que cet organe esi un oviducte. M. Lesueur caractérise et figure trois espèces de firoloïdes, trouvées toutes dans les mers de la Martinique : 1°. La Firoloïde de Desmarest. F. desmarestia, dont le corps long, glabre, hvalin, est appointi à ses extrémités, sans points gélatineux. 2°. La Firoloide de Blainville. F. blain- villiana, qui a au contraire le corps court, d'un pouce et demi à sept lignes, glabre, plus mince et tronqué à son extrémité postérieure, et dont la nageoire est à égale distance des yeux et du nucleus. 5°. La Firoloïde aiguillonnée. F. aculata. Dont le cerps est presque d'égal diamètre , glabre , hyalin , ridé au-dessus des yeux. La nageoire plus éloignée de l'extrémité postérieure que de l'antérieure, et qui a un point gélalineux, l'un en avant et l’autre en arrière des yeux. LORS Aurore Boréale. . Le 19 septembre vers huit heures du soir on observa à Glasgow, dans la parte boréale du ciel deux arcs lumineux, éloignés l’un de l'autre d'environ 10°. L'espace entre eux était beaucoup moins lumi- neux, et contenait une plus petite portion de la substance dont les ares eux-mêmes étaient formés. Le plus bas des deux était d'environ 20° au-dessus de l’horison. Le tout approcha lentement du zénith, en restant toujours perpendiculaire au méridien magnétique. À huit heures 45 min. le plus élevé était au zénith; il n'avança pe plus loin vers le sud. Au même instant, il se forma une très-brillante aurore boréale , dont la figure et les couleurs variaient de Ja manière la plus agréable. La base en général semblait être un are dont la plus grande élévation était d'environ 20° au-dessus de l'horison; les jets de lumière s'élançaient presque jusqu'au Zenith. La partie du ciel au-dessous de l'aurore ayait l'apparence d'un nuage sombre, mais en examinant avec attention, on pouvait observer les plus petites étoiles au travers. Le phénomène commença dès ce moment à reculer vers le nord et à diminuer d'éclat par desré. A neuf heures 50 min. les deux arcs étaient presque dans la même situation que lorsqu'on les avait observés la première fois à huit heures. A neuf heures 35 min. le plus boréal avait atteint l’horison. A dix heures la hauteur de l'arc restant était d'environ 9°. Il était encore très-bien dessiné. 11 com- mença à descendre vers l'horison; mais ki lumière dont il éclairait le nord, était encore visible x deux heures da matin. 2 Ci6r}) EE —— . ) C'est le cinquième des phénomènes de ce genre qui se sont manifestés 1617. depuis trois ans. Quelques-uns des premiers furent plus remarquables, mais l'éclat de celui-ci fut beaucoup diminué par la lumière de la lune. ARR RAR ARS RAS Seconde Note sur les racines imaginaires des équations ; par A:L: Cavcary. Qu'is soit toujours possible de décomposer un polynôme en Marnémarrqurs, facteurs réels du: premier et du second degré; ou, en d’autres termes, que toute équation, dont le premier membre est une fonction ration- nelle et entière de la variable x, puisse toujours être vérifiée par des valeurs réelles ou imaginaires de cette variable: c’est une proposi- tion que l’on a déjà prouvée de plusieurs manières. MM. Lagrange, Laplace et Gauss ont employé diverses méthodes pour l'établir ; et j'en ai moi-même donné une démonstration fondée sur des considé- rations analogues à celles dont M. Gauss a fait usage, Quoi qu'il en soit, dans chacune des méthodes que je viens de ciler, on fait une attention spéciale au degré de l’équaiion donnée, et quelquefois même on remonte de cette dermière à d'autres équations, d'un degré supé- rieur, Ces considérations m'ayant paru étrangères à la question, j'ai pensé que le théorème dont il s’agit dépendait uniquement de la forme des deux fonetions réelles que ‘produit la substitution d’une valeur imaginaire de Ja variable dans uu -polynôme quelconque; et j'ai été assez heureux, en suivant celte idée, pour arriver à une démonstra- tion qui semble aussi directe et aussi simple qu’on puisse le désirer, Je vais iei l’exposer en peu de mols. Soit f (x) un polynôme quelconque en x. Si l’on y substitue pour x une valeur imaginaire # + » y/— 1, on aura (1) f(u+rV—-W=P+OQV—-:, P et Q étant deux fonctions réelles de z et». De plus, si l'on fait (2) P+Qy—1=R(COST+y—irsin.T), -R sera ce qu'on appelle le module de l'expression imaginaire P+QvV—:; et sa valeur sera donnée par l'équation (5) Re—IPUEOE Cela posé , le théorème à démontrer, c’est que l'on pourra toujours satisfaire par des valeurs réelles de z et de » aux deux équations 0 O0} ou, ce qui revient au même, à l'équation unique R=—=0: Livraison d'octobre. 21 | (162) ( Il importe donc de savoir quelles sont les diverses valeurs que peut recevoir la fonction R, et comment cette fonction varie avec z et 2. On y parviendra, comme il suit. Supposons que les quantités z et » obtiennent à la fois les accrois- sements Z et &, et soient AP, AQ, AR, les accroissemens correspon- dants de P, Q, R. Les équalious (5) et (:) deviendrônt respectivement () (R+AR)'=(P+AP)"+(Q+AQ) P+AP+(Q+AQ)V—-i=f(u+ry=: +A+KEV— 1) CO) L=Sf(u+ vV— ri) HRHAV— I) fu + DV) +CR4EKV—-I1Y Ju + vV— 1) +etc... Ja; Ja etc.... désignant de nouvelles fonctions. Pour déduire de l'équation (5) les valeurs de P + AP etde Q + AQ, il suffit de rame- per le second membre à la forme p + q y/— 1. C'est ce que l'on fera en substituant à f (u + » V/— 1) sa valeur R (cos T + y/— sin. T), ct posant en outre h+kV—i1=p(cos 8 + y/— 1 sin.86) f(u+rV—1)2=R,(cos.T, + y— 1sin.T,) JS (u+rV—1)2=R, (cos. T, +4 y — 1 sin.T,) HICIGEE j Après les réductions effectuées, l'équation (5) deviendra P+AP +(Q+AQ)y—1Z=R cos. T +R, p cos. (T, +4) (6) + R,p cos. (T, + 2 8) + etc, + [R sin. T +R, psin. (T, + 8) + R,p sin. (T, + 28)+..]w— x et l’on en conclura P +AP=Rcos.T +R,pcos.(T, +8) +R, cos. (T,+ 2 DEA () { Q+AQZ=Rsin.T +R,psin. (T,+8)+R,p sin. (T,i+ 20) 4. 8 APN cos. T + R,pcos.(T, +8)4+R,p"cos.(T, + 268) +... (9) + [Rsin T4 R,psin. (T, + D Ripsin.(T, + 20) ul Supposons maintenant que, pour certaines valeurs attribuées aux va- riables z et », l'équation R=o ne soit pas salisfaite. Si dans cette hypothèse R, n’est pas nul, le second membre de l'équation (5) ordonné suivant les puissances asceu- dantes de ? deviendra R°+2RR,pcos(T,—T + 8) + etc....; et par suite la quantité (R+AR)'—R>, (41682) ou, l'accroissement de R'° ordonné suivant les puissances ascendantes de ? aura pour premier terme L 2RR,pcos(T,—T +8). Si dans la même hypothèse R, était nul, sans que R, le fût, l'ac- croissement de R° aurait pour premier terme 2RR,p°cos(T,—T +20), etc.... Enfin ce premier terme deviendrait 2RR,pr"cos(T'—-T +78), si pour les valeurs données de x et » toutes les quantités R, R,.... s'évanouissaient jusqu'a R,_, inclusivement. D'ailleurs, si l’on attri- bue à ? des valeurs positives très-pelites, et à 9 des valeurs quelcon- ques, ou, ce qui revient au même , si l'on attribue aux quantités À ct # des valeurs numériques très-pelites ; l'accroissement de R°, savoir, (R+AR) —R*, sera de même signé que son premier terme repré- senté généralement par le produit (9) 2RR,pr cos. (T, —T +76): et, comme la valeur de 8 étant arbitraire, on peut en disposer de manière à rendre cos. (T,—-"T + #79), c’est-à-dire, le dernier facteur du produit (9), et par suite le produit lui-même, ou positif où négatif; il en résulle que, dans le cas où des valeurs particulières attribuées aux variables 4 et» ne verifient pas l'équation R = o, la valeur corres- pondante de R°? ne peut être ni un maximum, ni un minimum, Donc, si l’on peut s'assurer à priori que R* admet une valeur minimum, on devra en conclure que cette valeur est nulle, et qu'il est possible de satisfaire à l’équation R =». Or R° admettra évidemment un minimum correspondant à des valeurs finies de z et de », si, pour de très-grandes valeurs numéri- ques de ces mêmes variables, R ? finit par devenir supérieure à toute quantité donnée. D'ailleurs, si l'on fait u+rV—izr(cos. z + y— 1sin.z); à de très-grandes valeurs numériques de x et » correspondront de très-grandes valeurs de r, et réciproquement. Donc, pour que l’on puisse satishaire à l'équation R =o par des valeurs réelles et finies des va- riables z et», il est nécessaire et il suflit que la quantité R° déter- miuée par les équations 2— P° + Q° (0) LRO DE A a finisse par devenir constamment, pour de très-grandes valeurs der, supérieure à tout nombre donné. La conclusion précédente subsiste également, que la fonction f (x) soit entière ou non, Elle exige seulement que P et Q soient des Csimix (164) fonctions continues des var'ables set », et que les quantités R,, R,... ne deviennent jamais infinies pour des valeurs finies de ces mêmes variables. - Supposons en particulier que la fonction f(x) soit entière, et fai- sons en conséquence ROULE mn n n—1r L f(a)=ari—ax En OR PRE tn Les équations (10) donneront P+QvV—:1—=/{rcos.z+rsin zy—1:1] n— = dr" Cos. m2 + ar COS. (n—1)z+...+a_ rcos.5 +4. we . re . D—1 6 Æ (ar sin.nz + ar" sin.(n—1)z+... +a rsin. D) V— 1, n a, cos. (n—1)z An, €0S. Z at x PET [ cos.» es RE > à LA que Le RU EE ET ERF ee e 3 + n = 3e ar Te 5 cree : a; Sin. (r7—1)z CHÉAWQUEE O = NRA Fo RE EEE AS 2 | & CAN 7 == PA Tr 2 n 5 PA 7°: ? 2 2 2 2 27 2 G; COS. Z I An DE 1 — Ur 1 — — Hate — R=P+Qaur [ir + +(E) +), or| il est clair que, pour de très-grandes valeurs de 7, la valeur précé- dente de R° finira par surpasser toute quantité donnée. Donc, en vertu de ce qui a été dit plus haut, l'on pourra satisfaire par des va- leurs réelles de x et de v à l'équation RE): ou, ce qui revient au même, aux deux suivantes Po) QE. Au reste la méthode ci-dessus exposée n’est pas uniquement appli- cable au cas ou la fonction f (x) est entière; et, lors même que cette fonction cesse de Pêtre, les raisonnements dont nous avons fait usage peuvent servir à décider, s’il est possible de satisfaire à l'équation. AK) = par des valeurs réelles ou imaginaires de la variable x. RAR SAS SAIS AS ASS Expériences sur l'effet de plusieurs liquides injectés dans les voies aériennes ; par J. G. SCKLŒPFER. Tubingue, 18716. L'influx des gaz dans les poumons a été souvent et soigneusement observé ; il n'en est pas de même de l'introduction des fluides liquides dans les mêmes organes. C’est pour remplir cette lacune, que l’auteur a entrepris le travail qui fait le sujet de sa dissertation. 11 semble sur-tout y avoir été engagé par ce qu'il a entendu dire au docteur ( 165 ) Auteurieth., que dans la phthisie pulmonaire, l'injection des liquides dans la trachée pourrait étre avantageuse, et peut-être Funique moyen de parvenir à une guérison radicale. Dans l'espoir d'éclairer la physiologie et la thé-rapeulique l’auteur s’est livré à la série d’expé- riences dont nous allons rendre compte. Î. Injection des liquides agissant spécialement d'une manière méca- 7] !l é 1 nique sur les voies aériennes, avec quelques expériences sur la sensibilité de ces parties. Un stylet fut introduit profondément et promené dans toute l’éten- due de la trachée artère d’un chien par une ouverture pratiquée au- dessous du cartilage cricoide, l'animal ne donna aucun signe de dou- leur. Par la même ouverture on le fit pénétrer dans le larynx, et à peine eut il touché sa surface interne que des convulsions, de la toux, de violentes nausées se manifestèrent. En le laissant séjourner quel- que-tems dans cette partie, on vit les premiers symptômes perdre peu à peu de leur intensité. — Tentées sur d’autres animaux tels que des chats et des lapins, ces expériences offrirent le même résultat. Injection de l’eau. Une demi-once d'eau tiède fut injectée dans la trachée du premier animal par l'ouverture pratiquée. On remarqua sur le champ une forte expiration ; du reste à l'exception de lPaccélération des mouvemens inspiratoires et du pouls, on n’observa aucun changement. La voix u'élait point altérée ; l'appétit n’était point diminué ; l'envie de dormir était très-grande. Le lendemain, la respiration était revenue à son état naturel. Un peu de toux restait encore jointe à l’éjection d’un peu de mucus. Le quatrième jour cessation de la toux , la blessure alors commença à suppurer. L'animal était gai, il respirait en partie par sa blessure, il n’en était nullement incomimodé. Le quatorzième jour elle était guérie. On essaya sur un chien de faire passer de l’eau tiède de la gueule dans le larynx, et pour cela on y introduisit l'extrémité d’une seringue. Aussitôt manifestation de violentes convulsions , éjection par les efforts de la toux d’une grande partie de l’eau ainsi que de l’instru- ment contenu dans le larynx. Très-peu d’eau parvint donc au poumon et cependant durant plusieurs jours l'animal toussa beaucoup , fut triste et ne mangea rien. La même expérience étant répétée sur un lapin, on vit la langue et les lèvres devenir livides, les yeux proéminans, Panimal en dan- ger de sufioquer. Sur un autre animal la laryngotomie fut prafiquée, mais au momerit de la section du cartilage thyroïde , et de Pintroduction du syphon, convulsions violentes, éjection involontaire de l'urine et des matières stercorales , mort de l'animal. Les veines jugulaires, le cerveau et ( 166 ) les cavités droites du cœur étaient gonflées de: sang; une petite quan- tilé de mucus et d'eau remplissait les bronches. Injection de l'huile. Deux dragmes d'huile d'olive furent injectées dans la trachée d'un lapin. Respiration gênée et bruyante, yeux saillans, langue livide , lévères convulsions. Le lendemain apparition du râle, légère accéléra- tion des battemens du cœur. — Le troisième jour la respiration est moins accélérée et toujours bruyante; l'animal refuse toute nourri- ture, et reste toujours à le même place. Le quatrième jour 1l meurt suffoqué. La partie inférieure de la trachée et les bronches sont trou- vées remplies d'un mucus visqueux, les poumons sont distendus, eou- verts de taches rouges, et'plus pleins de sang qu'à l'ordinaire. En les comprimant on voit apparaitre à leur surface des gouttes d'huile. De la sérosité est épanchée entre les plèvres. Les cavités droites du cœur, l'artère pulmonaire et les veines caves sont gonflées de sang. Injection de deux dragmes de lait de vache tiède dans la trachée d'un lapin. Une partie du liquide fut rejetée. La respiration est moins gênée que dans l'expérience précédente ; le pouls n'est point altéré. Le cinquième jour respiration un peu stertoreuse, du reste l'animal se porte bien. On le tue, et l’on trouve dans le mucus que contenait la trachée quelques petites concrétions semblables à du fro- mage. Un sang noir remplissait les veines. Injection de deux dragmes de mercure dans la trachée d'un lapin. La respiration fut arrêtée pendant une demi-winute, puis elle devint laborieuse; les yeux étaient saillans, de légères convulsions se mani- festaient. Au bout d’un quart-d'heure ces symptômes disparurent ; mais pendant plusieurs jours la respiration demeura stertorense. Le cinquième jours l'appétit était revenu ; la respiration élait toujours dans le même état. Le huitième jour la difficulté de respirer s'était accrue; le dixième lanimal était expirant. A la partie droite de la trachée-artère, au-dessous des muscles anté- rieurs du cou se montra un abcès ne communiquant ni avec l'æso- phage ni avec la trachée, mais plus bas il avait pénétré dans le sac de la plèvre, de sorte que la partie droite du poumon était remplie d'un pus floconueux. La partie inférieure de la trachée et les bronches étaient remplies d'une pituite au milieu de laquelle nageaïent de petites masses jauvâtres. Les poumons, le droit sur-tout, de couleur pour- prée supérieurement étaient livides et mous dans leurs lobes ‘inférieurs. La dissection y fit reconnaître de petites excavations à parois rouges et parsemées de beaucoup de vaisseaux sanguins, et dans lesquelles étaient contenus des globules de mercure environnés d'une cérosité rougeâtre. Ces globules n'olfrirent aucun signe d’oxidation. Le poumon droit était adhérent à la plèvre par le moyen d’une couche celluleuse. \ (: 167 ) La vésicule du fiel contenait beaucoup de bile, et l’on observa dans l'urine plusieurs flocons puriformes que l’on voyait bientôt se rassem- bler au-dessus du sédiment formé par le carbonate de chaux que lon rencontre constamment dans l'urine des lapins, IT. De l'effet des acides sur des voies aériennes. Injection de l'acide acétique, à la dose d'une demi-once dans la trachée d’un chien. Par l'effet de la toux violente que ce liquide excila, une portion fut rejetée au-dehors. Au bout de quelques minu- tes l'animal était paisible. Au bout d'une demi-heure respiration forte et bruyante, mais sans accélération du pouls. Le second, le troi- sième et le quatrième jour l'animal n’éprouva d'autre mal qu’une gêne légère de la respiration. Le cinquième elle était très-régulière, le pouls était plus plein. Le sixième jour l'animal fut tué. Uue grande quantité de mucus sanguinolent, ne présentant aucune qualité acide, fut trouvée dans la trachée et dans les bronches. La trachée n'était point enflammée, Les poumons étaient en quelque sorte ridés et d’an rouge brillant sur-tout dans certains endroits. Le sang était d’une couleur pourpre el promplement coagulable. Injection de deux dragmes de chlorine dans la frachée d’un lapin. Presque aussitôt gêne de la respiration ; au bout de sept minutes trem- blement violent dans tout le corps, pouls dur et lent, agitation très- grande des extrémités antérieures produites par le froid. Au bout de vingt minvtes tout le corps, et le thorax sur-tout, devint très-chaud , les battemens du cœur sont tellement accélérés qu’on ne peut les compter. Au bout de trois quarts-d’heure retour du froid, au bout d’une heure retour de la chaleur. Deux jours après l'animal avait recouvré sa gaité, et se portait bien. On le tua. Ni la trachée, ni les poumons n'otfrirent aucun signe d'inflammation ; on n’y trouva aucun liquide. Les poumons d’un rouge très-intense étaient d’ailleurs très- sains, Le sang avait acquis une belle couleur pourprée; le foie n'était nullemeut changé. Injection de deux scrupules d'acide nitrique délayés dans deux dragmes d’eau dans la trachée d’un chat. Aussitôt violens mouvemens convulsifs; respiration gênée, sterloreuse et accélérée; aphonie ; une couleur noire couvre les bords de la plaie faite à la trachée. Au bout d’une heure toux véhémente et périodique, mappétence, enflure de tout le corps. Le lendemain la respiration toujours gênée s'effectue avec une sorte de sifflement; la toux continue. Le soir chaleur etfievre, aug- mentalion de la sécrétion de l'urine. Le troisième jour mêmes symptônes. Le quatrième jour l’animal est tué, La paie suppurait; la surface interne du larynx et de la partie postérieure de la trachée était d’un blanc verdâtre, recouverte d’une membrane lardacée fortement adhé- 168 ) rente en plusieurs endroits. L’extérieur des bronches tapissé d'une semblable membrane, contenait un mucus qui ne semblait pas acide. Des taches d'un rouge noirâtre recouvraient l’extérienr des poumons. Un peu d'eau était épanchée entre les plevres. Un sang noirâtre rem- plissait la poitrine. Dans l'abdomen la surface diaphragmatique du foie élait enflammée en certains endroits; on observait le même phénomène dans la partie supérieure de la rate et des reins. L’estomac était sain. III. De l'effet des alcalis portés dans les voies aériennes. Deux scrupules de salis artari dissous dans deux dragmes d'eau furent injectés dans la trachée d’un chat. Aussitôt l'animal tomba, sa face devint pâle, sa gueule se remplit d'écume, sa respiration était difli- cile et haute. Au bout de trois minutes il se relève , au bout d'une demi-heure il avait repris ses forces, le pouls était vif et plein. Deux jours après il n'éprouvait d'autre mal que quelque gêne dans la res- piralion. La sécrétion de l'urine fut très-abondante le second et le troisième jour. Le cinquième il fut tué. La muqueuse de la trachée parut livide et plus molle qu'à l'ordinaire. Dans la trachée et dans les bronches on trouva un mucus rougeâtre qui ne manifesta sous l’in- fluence des agens chimiques aucune qualité alcaline. Les poumons étaient distendus, et parsemés de taches rouges. De la sérosité était épauchée dans la plèvre ; du sang remplissait le ventricule droit. 5 Alculi Caustique. Un scrupule de pierre caustique dissoute dans une demi-once d’eau fut introduit dans la trachée d'un gros chien ; l'animal se couche et sa respiralion est accélérée. Pendant les quatre jours suivans, il sem- bla se bien porter. Il urinait abondamment, dormait et mangeait bien. Il vomit une fois; il fut tourmenté d’une toux qui semblait plus forte vers Le soir, et qui était accompagnée de l’éjection d’un mucus aqueux. Le cinquième jour l'expérience fut répétée; les mêmes symptômes apparurent. Mais l'animal perdit sa gaité. Urines très-abondantes, chute d'une partie des poils. Toux crès-lorte, redoublant vers le soir. Plu- sieurs onces d’une piluite non alcaline furent rendues. Cette abon- dante sécrétion dura jusqu’au onzième jour. Alors l'animal fut tué. Une grande,quantité d'un mucus visqueux adbérait aux parois du larynx et de la trachée; on en faisait également sortir de la membrane inierne des bronches et de leurs ramifications, en les comprimant, elle était ramollie et pouvait facilement se séparer des cartilages. Les. poumons eux-mêmes contenaient beaucoup de mucus répandu dans les vésicules aëriennes ; dans de certains endroits leurs vaisseaux san- grmins étaient dilatés, mais non enflammés. Un peu d'eau remplissait plèvre. La couleur du foie était plus brillante que de coutume. ins les intestins grêles il y avait beancoup de bile. Ils offraient des traces d'inflammation, produite peut-être par des vers qui s'y étaient ramassés, et qu'environnait un mueus sanguinolent. f la SD 11 (169) Effet des sels à base terreuse sur les voies aériennes. Injection dans la trachée d'un lapin de deux scrupules de sulfate d'alumine dissous dans deux dragmes d’eau. L'animal n’éprouve d’au- tre mal que quelque gêne dans la respiration et une accélération des battemens du cœur. Il est tué le cinquième jour. On trouve la tra- chée non enflammée , Les poumons d'une belle couleur pourpre, le cœur , les vaisseaux sanguins et les muscles durs et rouges ; le sang veineux, comme l'artériel, avait acquis une couleur vermeille, il se coagulait facilement. à Injection dans la trachée d'un lapin d'un scrupule de muriate de baryte dissous dans deux dragmes d’eau. L'animal tombe aussitôt , puis saute avec force, retire la tête en arrière ; convulsions des extré- mités antérieures ; respiration pénible et exigeant de grands efforts musculaires , au bout de douze minutes mort au milieu des convul- sions. Très-peu de tems après la mort toute irritabilité avait disparu. — En ouvrant l'animal, on n’observa qu’une distension des poumons, et l'accumulation d’une grande quantité de sang veineux dans les vais- seaux thoraciques. Effet des sels métalliques sur les voies aériennes. Injection d’un scrupule d'émétique délayé dans une demi-once d'eau dans la trachée d’un chien. Au bout de trois minutes vomissemens violens et prolongés. — Le lendemain salivation abondante, inappé- tence complète ; préhension d'une grande quantité d’eau qui est revo- mie avec de la pituite et de la bile. Le troisième jour efforts infruc- tueux pour vomir, respiration lente et haute. L'animal meurt haletant. Autopsie. — Membrane interne de la trachée parsemée de taches rougeâtres ; bronches remplies d’une écume rouge. Poumons enflam- més, le gauche marqué de taches d’un rouse brun. Le nerf vague, les plexus œsophagiens et pulmonaires dans le thorax, une partie des plexus solaires dans l'abdomen paraissent enflammés. Le diaphragme, le médiastin et le péricarde présentent des traces d'inflammation aux endroits où ils étaient en rapport avec les poumons. Gonflement et inflammation des glandes sous-maxillaires et parotides. Estomac vide et contracté, traces d'inflammalion à sa petite courbure et à l’orifice cardiaque. Membrane interne de l'intestin grèle également rouge ; ses parois sont couvertes de bile; la vésicule du fiel en est aussi remplie. Le foie est mou et d'un jaune noirâtre aux endroits où il touche le diaphragme. La rate est enflammée et d’un vert foncé à sa partie supérieure. Une grande quantité de sang noir et liquide est accumulée dans le ventricule droit. Injection dans la trachée d’un chien de six grains de nitrate d'ar- Livraison de nosembre. 23 1817. (ago) gent dissous dans deux dragmes d’eau. Aussitôt respiration pénible et courte, accélération des battemens du cœur, projection de la tête en arrière, Au bout d’une heure retour de la respiration à son état paturel, Le lendemain fièvre, inappétence, augmentation de la sécré- tion de l'urine. Le quatrième jour plus de fièvre, retour de lappétit, urine abondante ; toux violente sur-tout vers le soir, éjection d’une grande quantité de pituite; emphysème de la partie antérieure du corps. Le sixième jour l’animal est gai, la respiration est libre, la toux continue , l’emphysème a disparu, Le huitième jour plus de symptôme morbide; Le dixième jour il est tué. | Autopsie.— "Frachée non enflammée ; petite quantité de pituite rouge dans les bronches. Poumons parsemés de taches rouges. Hépatisation du lobe inférieur du poumon droit. Das son intérieur on trouve une concrétion jaupâtre et friable logée dans les cellules pulmonaires dont les parois sont enflammées, Celle concrétion était en partie soluble dans l’eau ;. l'acide muriatique ne la précipitait pas. On ne trouva dans les poumons aucun vestige de pus. Injection dans la trachée d’un chat, de dix grains de mercure doux dans deux dragmes d’eau, Respiration accélérée et difficile, mais elle n’est plus telle au bout de quelques heures, le lendemain, râle, inappétence, diarrhée; le quatrième Jour retour de lappétir; le cinquième jour l'animal est tué. La trachée et les poumons n'étaient pas notablement enflammés, mais une grande quantité d'écume rou- geûtre les remplissait. Le foie évait d'un vert noirâtre, mou, une bile noire était contenue dans la vésicule. Un sang noir gonflait les veines abdominales. Injection daus la trachée d’un lapin, de six grains de sublimé cor- rosif dissous dans deux dragmes d’eau. L'animal tombe aussitôt, res- pire avec peine, relire sa lêle en arrière, agile ses extrémités anté- rieures, et périt au bout de cinq minutes. Les veines thoraciques ct abdominales furent trouvées gonflées de sang; les poumons rouges et distendus, la trachée pleine d’un liquide mêlé à un mucus san- guinolent. : ” Injection d’un dragme de muriate d’antimoine dans la trachée d'un chien. IL saute d’abord avec force, puis il se couche paisiblement, une couleur noire teint la blessure de la trachée ainsi que les gouttes de sang qui en sortent. Au bout de deux heures respiration accélérée, pouls plein, dur et vite. Le second jour inappétence, chaleur et soif, Le soir respiration de plus eu plus gênée, poulsirrégulier, intermittent, très-vif et petit. Enfin l'animal meurt en faisant de longues inspira- tions, et avec rigidité des extrémités antérieures. Autopsie. Trachée enflammée, poumons idem, d'un rouge noirâtre, parsemés de taches noires, couverts de pus çà et là. Mucus rouge (171) a —— dans les bronches et dans leurs ramifications remplies en partie d’une membrane blanche et lardacée. Plevre enflammée et contenant un sérum jaune et floconneux. Le cœur, le diaphragme, le cardia, quel- ques endroits du foie et la rate sont également enflammés et d'un rouge très-brun, Grande quantité de sang accumulée dans les veines thoraciques. Douze gouttes d’acétate de plomb dissous dans deux dragmes d'eau sont injectées dans la trachée d’un chien. Respiration lente et, gênée, battement du cœur d'abord accéléré, puis raltentis, éjection invelon- taire de l’urine et des excrémens, letroisième jour, excrémens liquides, respiration lente et haute, peu d’appétit. Le sixème jour la gaité re- vient. On recommence l'expérience. Les mêmes symptômes se mani-. festent, Le neuvième jour paralysie des extrémités antérieures. Tué le lendemain. dy Autopsie. Trachée livide, écume rouge dans les bronches que rem- plissaient ca et là de petités incrustations d’acétate de plomb ; la même malière se retrouve sur la blessure de la trachée. Poumons mous ét d'un rouge livide. Cavités formées aux extrémités des bron- ches et remplies dé semblables incrustations. Cœur flasque ainsi que tous les muscles. Sang noir et à peine coagulable. Abdomen dis- tendu et livide. Foie offrant une teinte rouge noirâtre, se laissant fa- cilement déchirer en quelques endroits, tout-à-fait noir en quelques autres. Jatestins grêles remplis de gaz et livides. Gros intestins remplis d’excrémens liquides; estomac distendu et contenant uné matière non disérée et fétide. Trritabilité très-faible. VI. Effet de plusieurs substances tirées du règne organique et intro- duites dans les voies aëriennes. Huit gouttes d'acide prussique sont injectées avec quelques gouttes d’eau dans la frachée d’un lapin. L'animal tombe aussitôt el ne respire qu'a l’aide de grands efforts musculaires. En même temps paralysie dés extrémités antérieures, et au bout de trois minutes’, des extrémités pos- térieures, mort au bout de sept minutes. Autopsie. Trachée pleine d'un liquide mêlé à des bulles d’air; pou- mons distendus et contenant beaucoup de sang dans leurs veines. Un sang noir et liquide remplit également toutes les grandes veines tho- raciques et abdominales. La partie mférieure de la moëlle épinière élait rouge, et ses enveloppes gorgées de sang. Toute espèce d'irrita- bihté cessa très-promptement. | Les mêmes phénomènes, à peu près, se manifestèrent sur des chiens auxquels on fit avaler directement la même substance, Leur œsophage et leur estomac: furent lrouvés teints enrvert. Les lapins ne présen-» tèrent jamais celte altération. F1 148 1817. (172) Injection dans la trachée d’un chat de six grains d'opium dissous dans deux dragmes d’eau. Aussitôt respiration très-gênée, rigidité des extrémités antérieures, agitations des extrémités postérieures: et de la tête. Au bout d’une demi-heure salivation, respiration plus facile, l'animal se lève. Au bout de trois quarts d’heure il recouvre sa gaîlé, remue facilement ses extrémités, sa démarche est incertaine. Le len- demain il se porte bien, dort beaucoup, vers le soir il éprouve de légères convulsions dans les extrémités antérieures. Le troisième jour relour de l'appétit, état de santé parfait. Il est tué le cinquième jour. Autopsie. — Poumons distendus, d’un rouge pâle , parsemés de taches pourprées. Les veines de la poitrine et de la tête sont gou- flées pe un sang noir. Foie d’un noir foncé. Vésicule du fiel rem- plie d’une grande quantité de bile d’un vert noirâtre. Injection de deux dragmes d’une décoction aqueuse de noix vomi- que dans la trachée d’un lapin. Quelques inspirations gênées sont le seul symptôme qui se manifeste d’abord. Le second et le troi- sième jour inertie extrême, lenteur des mouvemens, inappétence , päleur des yeux , rigidité de la tête qui se renverse en arrière. Le quatrième jour l'animal tombe sans mouvement et périt vers le soir. Presque aussitôt après sa mort son corps élait roide et froid. Les poumons pâles et distendus contenaient beaucoup de pituite écumeuse. Le foie, d'un noir brillant, paraîssait comme brülé ; La tunique in- terne des intestins grèles semblait un peu enflammée. Sang noir ct liquide dans les veines thoraciques et abdominales. Injection de dix grains de gomme gutte dans la trachée d’un lapin. Le premier jour rien de remarquable, si ce n’est la gêne de la respiration et bédératon du pouls comme à l’ordinaire. Les jours suivans inap- pétence, évacuation d’excrémens liquides. Le cinquième jour l'animal se portait bien. Autopsie. Pituite accumulée dans les bronches ; pou- mons non enflammés. quelques taches livides se remarquaient sur la partie inférieure des gros intestins. Injection dans la trachée d’un gros chien d'une demi-dragme d’a- loës dissous dans une demi-once d'eau. Respiration lente et stertoreuse, pouls tantôt vif et petit, tantôt lent et plein. Peu d'appétit, sommeil fréquent, au bout de quelques jours la respiration n’est plus pénible. Constipation opiniâtre. Autopsie. Trachée non enflammée ; mucus rouge dans les bronches. On ne trouve aucune trace du liquide in- jecté. Poumons d’un rouge brun dans leurs lobes inférieurs. Foie noi- râtre: vésicule du fiel pleine d’une bile noire que l'on retrou ve aussi dans l’intestin grêle ; intestin rectum rempli de matières fécales dures ct noires et en partie enflammées. Des. - 5 me (173) Injection dans la trachée d'un chien d’un scrupule de camphre mêlé à une égale mesure de gomme arabique et à une demi-once d'eau. Toux, éternuement, pouls accéléré, inquiétude générale; moins in- ternes au bout de dix minutes, ces symptômes reviennent après une demi-heure. Le second jour respiration plus facile, pouls vif et plein, chaleur à la peau, grande inquiétude, les poils se dressent, l'appétit est très-prononcé. Le soir augmentation de la toux avec éjection de pituite qui n’avait aucune odeur de camphre. Ces symptômes conti- nuent à se montrer les jours suivans; le sixième jour, à l'exception d’une toux légère, on n’observe plus aucun phénomène morbide. Injection dans la trachée d’un chien d’une demi-once d’infusion d’é- corce de Garou. D’abord sauts violens, toux, éjection de l'urine et des excrémens. L'animal s'était couché. Au bout de quelques minutes respiration naturelle, pouls accéléré. Mêmes symptômes pendant plu- sieurs jours; le soir fièvre légère. La toux continuait avec éjection d’un peu de pituite. Autopsie. La plaie de la trachée était enflammée et suppurait. Membrane interne de la trachée et des bronches cou- vertes de petites taches rouges, poumons enflammés en quelques en- droits. Sérosité dans les plèvres. Adhérence partielle du poumon droit à la plèvre par une membrane celluleuse. Injection dans la trachée d’un lapin de deux dragmes de décoction de kina. Aussitôt respiration forte et bruyante. Au bout de deux minutes l’animal tombe sis mouvement ; bientôt il revient À lui- même. Pendant quelques heures accélération de la respiration et du pouls. Le lendemain chaleur et fièvre, mouvement vif, appétit fai- ble, respiration accélérée, mais sans gêne. Le cinquième jour retour de l'appétit et de la gaîté, santé parfaite, pouls dur et mouvemens pleins de vivacité. Autopsie — Trachée non enflammée. Bronches contenant un peu de mucus. Poumons très-rouges , et parsemés de quelques taches noires. Dans les ramificatious des bronches on trouve quelques fragmens d’une substance de la couleur du china, entourés de pituite, et correspondant aux taches extérieures que nous avons indiquées. — Cœur gros, compacte, et conservant son irritabilité long- temps après la mort; il en est de même du mouvement peristaltique des intestins. Le sang se coagule facilement et semble peu abondant en sérum, il est accumulé dans les veines thoraciques, ainsi que dans le ventricule droit. Le foie présente manifestement la couleur du kinkina et est granulé à sa surface. La vésicule du fiel renferme une grande quantité de bile d’un vert noirâtre. 1817. Cuimie. Annals of Plilosoph. Octobre 1817. PuxsiQUE. Journal of Science and che Arts, n° 7. ( r%4 ) Expériences du docteur HURE, de Glasgow, sur laguantité d'acide réel dans l'acide muriatique où hydrochlorique liquide. M. Hure a employé de l'acide muriatique dont la pésanteur spéci- fique à 15°, 56 ventigr. était de 1, 192 et qui contenait 28, 3 pour cent d'acide sec. Proportions en poids. Température. ‘ Pesanteur spéci. Acide sec. acide eau. du mélange. AT, HG. pour cent JAOU LORS 40 cet 12075107 pe ue T2 173 Ou Pr A0, UT SD MAO MR RS Line hr rhoic able 12 EU nn eee MU 22e Of TOME OO ec ciel Spas tao ne DO ter PLUIE OO RAD ere Ne SATA DE Ta... TO CO HO ÉMIS DRE Te Le Bis bia es Ur araiat ét area AM AOU-EUGO ES UNE MOSS à PR D TS MONO 2 eye - ne 11, 32 DOME TUE A NTE M AID de LR ODA eee ee RO 40 JD PROC EAEAN HUM MODES DEN OO rte MA OO D PE GO ae ete eus JON ae NT Mu DIU Esp AN Os Remarques sur ce tableau. M. HurE remarque principalement deux choses: 1°. on a un déga- gement de calorique, provenant du mélange de deux liquides non- salins, sans qu'il y ait. condensation de volume. Car les pesanteurs spécifiques trouvées par l'expérience s'accordent avec celles que donne le calcul, sans supposer de condensation. 2°, On a une vraie combi- naisou chimique sans aucun changement de densité. Il est curieux d'observer que la même chose a lieu pour le gaz acide hydrochlo- rique, formé de volumes égaux de chlore et d'hydrogène, qui se com- binent chimiquement , tandis que la densité de ce gaz est la moyenne de ses composants. M. Hure attribue cela au changement de capa- cité pour le calorique et il le prouve par des expériences directes. ESS ass Combustion du diamant. Sir H. Davy à fait voir que le diamant était capable d'entretenir sa propre combustion dans l'oxigène, sans continuer d'appliquer une chaleur étrangère. Par là il a su obvier à une des anomalies que pré- sente ce corps, quand on le compare au charbon. Ce phénomène quoique rarement observé, est facile à réaliser. Si le diamant placé dans une coupelle percée, est fixé de manière qu'on puisse diriger un courant d'hydrogène dessus, alors en enflam- mant le jet, il est aisé d'élever la température du diamant et dans cet (175) état de l'introduire dans un globe ou dans un flacon, rempli d’oxigène. On supprime l’hydrogéne, le diamant entre en combustion et il continue de brûler jusqu’à ce qu'il soit presque consumé. De cette manière on à sans peine sous les yeux, la perte du diamant en poids, la formation de l'acide carbonique et la combustion véritable. RAR AAA ARS SAIS RAS Structure optique de la glace. M. Brewster , en examiuant les propriétés optiques de la glace, a trouvé que de grandes masses de glace unie, de deux ou trois pouces d'épaisseur, formées sur la surface d’une eau stagnante, sont crystal- lisées aussi parfaitement que le crystal de roche, où que le spath cal- caire, tous les axes des cristaux élémentaires correspondant aux axes des prismes héxaédres, étant exactement parallèles l’un à l'autre et perpendiculaires à la surface horizontale, Ce résultat inattendu fut obtenu, en transmettant un faisceau de lumière polarisée à travers uu morceau de glace, suivant une direction perpendiculaire à sa sur- face. Le savant observateur vit une série de beaux anneaux colorés, concentriques , avec une croix rectangulaire d’une couleur sombre, passant par leur centre, ces anneaux étaient d’une nature opposée à ceux qu'il avait quelques années auparavant découverts dans le béril, dans le rubis, et dans d’autres minéraux. D'après plusieurs ex- périences, il trouve que la force polarisante de la glace était à celle du crystal de roche comme —— est à = 2117 POSE ES ES Sur une nouvelle espèce de quadrupède du nord de Amérique; Rupicapra Americana (BLAINVILLE). Ovis montana (ORD). M. DE BLAINvVILLE a donné dans l'extrait d’un long Mémoire lu à la Société philomalique sur les animaux ruminans, et inséré dans le Bulletin, pag. 75, année 1816, une courte description d’un animal du nord de l'Amérique qu'il avait vu dans la collection de la société linnéenne, mais assez incomplétement. M. Georges Ord dans le premier n°, du nouveau journal de la société d'histoire naturelle de Philadelphie ajoute à la description de M. de Blainville plusieurs choses qui lui avaient échappé. Quoique malheureusement sa description ne soit ésalement faite que sur une peau bourrée donnée par le capitaine Lewis au muséum de Philadelphie, nous croyons devoir en donner la traduc- tion complète afin de confirmer ce que M. de Blainville avait avancé qu'il existe une sorte d'antipole en Amérique ; car la forme des cor- nes ne permet pas d'en faire une espèce de mouton comme le veut M. Ord, qui lui donne cependant le nom d'ovis monzana. Puaysiqur. Journal of Science and the Arts, n°7. Histoire NATURELLE. (176) La peau qu'a vue M. Ord provenait, dit-il, indubitablement d'un jeune auimal. Sa longueur depuis la racine de la queue jusqu’au cou est de trois pieds, et sa largeur de vingt-six pouces. La queue est courte, mais il est probable qu’elle n’a pas été dépouillée jusqu'a l'extrémité. Tout le long du dos règne une bande de poils grossiers, d'environ trois pouces de long et hérissés à la manière de ceux de la chèvre com- mune. Cette bande se continue sur le cou et forme une espèce de cri- nière, mais le poil y est plus épais, plus grossier et plus long que ceux du dos. Tout le reste de la peau est entièrement couvert d’une bourre courte, (1) d’une extrême finesse, surpassant dans cette qualité tout ce que M. Ord a pu voir et même le mérinos. Une couche de poils peu nombreux recouvre cette bourre qui est au contraire très-épaisse. Les oreilles sont étroites et pointues à leur extrémité ; elles ont près de quatre pouces de long. Le tout est entièrement blanc. Les cornes, qui semblent placées sur le sommet de la tête, à peu près comme celles du bouc commun ou de l’antilope pygmée de la zoologie géné- rale de Shaw , ont trois pouces trois quarts de long dans leur partie antérieure ; elles sont entièrement noires, légèrement recourbées en ar- rière, coniques et pointues; leur base est un peu renflée; la moitié inférieure est scabre et le reste très-obscurement strié longitudinale- ment. Comme ces cornes proviennent évidemment d’un jeune ani- mal, M. Ord ajoute qu'il n’est pas certain qu’en prenant de l'accrois- sement avec l’âge, elles n’eussent pas ressemblé à celles de quelques variétés du genre moulon , ce qu'il voudrait confirmer en ajoutant qu’un homme de l'expédition de Clarke et Lewis leur avait dit avoir vu dans les montagnes noires cet animal, et que ses cornes étaient se- mi-lunaires, /unated,:comme celles du mouton domestique; cependant les sauvages assurent qu’elles sont droites et pointues, ce qui nous sem- ble ainsi qu'a M. Ord beaucoup plus probable, et ce qui éloigne cet animal du genre oris, dans lequel les cornes sont non seulement con- tournées mais annelées transversalement dans toute leur étendue et en outre presque triquètres. Lewis et Clarke parlent de cet animal en différens endroits de leur journal : nous vimes disent-ils, la peau d'un mouton de montagne qui était entièrement couverte de poils blancs par dessus une laine longue épaisse et grossière avec une sorte de crinière régnant le long du dos et du cou, et qui était composée de longues soies assez semblables à celles d’un bouc. A Brant-Island un sauvage leur en offrit à acheter deux autres dont l’une avait appartenu à un animal adulte qui pouvait être de la taille du cerf commun. Les Clahelcllahs, qui font de LA peau (1) C’est cette bourre ou laine que M. de Blainville m'avait pu voir sur l'indi- vidu de la Société linnéenne, parce qu'il était couvert d’une grande cage de verre, _ CD € de la tête avec les cornes un ornement de tête qu'ils estiment beau- 1017. coup , leur dirént que ces animaux sont fort abondans sur les hau- teurs ét sur les rochers des montagnes adjacentes, et que les peaux qu'ils leur offraient provenaient d'animaux tués au milieu d’une horde de vingt-six à peu de distance de leur village. Les Indiens ajoutent que ces animaux sont très-communs à l’est de la rivière de Clarke, qu'ils ne sont pas très-vifs et qu'ils sont aisément tués par les chas- seurs. 11 paraît qu'il y en a aussi beaucoup sur la rivière de Columbia. Lane 200 8 ARTS Composé curieux de platine. M. Davy (Edmond) professeur de chimie à l'institution de Cork Paysiqur. (en Irlande), en‘ poursuivant des recherches sur le platine, a formé — un composé particulier de ce métal qui a quelques propriétés remar- Philosoph. Magar, quables. Lorsqu'il est en contact avec la vapeur de l'alcool à la tem: Septembre xb7. pérature ordinaire de l'air, il ya dans le moment même une action chimique ; le platine est réduit à l’état métallique et la chaleur qui s'est dévagée , est suflisante pour embraser le métal et pour le main- tenir à l’état d'ignition. IL serait prématuré d'offrir dès à présent des conjectures sur les usages auxquels on peut appliquer ce composé, mais si on en juge d'après les propriétés particulières tant du métal que du composé, il y a tout lieu de croire qu’on pourra en faire d'importantes applica- tions. M. Edm. Davy l'a déja employé comme un moyen simple et aisé de se procurer du feu et de la lumière. Pour avoir du feu, il ne faut qu'humecter d'alcool quelque substance poreuse , soit animale , végétale ou minérale, comme une éponge, du coton, de l’asbeste, de la limaille de fer, du sable etc; on laisse ensuite tomber une parcelle du composé sur la substance humectée de la sorte, elle rougit à l’ins- tant et continue à rester rouge , aussi long-temps qu'il y a de la li- queur spiritueuse ; elle ge s'éteint pas, soit qu’on l’expose à l’atmos- phère, soit qu'on souffle dessus ; au contraire, des courans partiels d'air ne font que rendre plus brillant le métal embrasé. La chaleur produite de cette manière, peut être portée à un point considérable, en augmentant les matériaux qu'on emploie, En partant de ces faits, M. Edm. Davy a construit une espèce de boîte à amorce ou briquet , qui réussit on ne peut mieux pour se procurer de la lumière sur le champ. La boîte contient deux petites fioles et quelques allumettes soufrées, dont l'extrémité est garnie d’un peu de phosphore, Une des fioles contient le composé et lPautre un peu d'alcool. On peut employer des bouchons de verre ou de liège pour les files. Le bouchon de fiole qui contient de l'alcool, a une Livraison de novembre. 24 MixÉraocres, Académie Royale des Sciences. C178) pete ouverture au fond, où l'on a placé un morceau d’éponge; cette éponce est légèrement humectée d'alcool. A-t-on besoin de lumière ? il suffit d'ôter le bouchon où l’on a placé un morceau d’éponge et de meltre sur éponge humectée une parcelle du composé, grosse comme la tête d’une épingle, cet atôme rougit et met immédiatement le feu à une des allumettes. Cette manière d'embraser un métal et de le tenir à un état cons- tant d’ignition, est un fait nouveau dans l’histoire de la chimie, et présente fort heureusement une preuve des faits avancés tout récem- ment par Sir Humphry Davy, dans ses doctes et savantes recherches qui ont jelé tant de lumière sur la théorie de la flamme, ont conduit à des résultats si brillants et de tant d'importance, et probablement nous familiariseront avec une connaissance plus intime des opérations où la nature met le plus de raffinement et de soin. RSA A Extrait dun Mémoire de M. HENRI, Ingénieur des ponts et chaussées, sur une masse de fer oxidé, contenant de nom- breuses portions de fer à l'état natif, trouvée prés Florac, dans de lit d'un torrent. CETTE masse de fer d'environ cinq décimètres de longueur sur trois de largeur et un et demi à deux d'épaisseur, était du poids d'à peu près cent cinquante kilogrammes, son aspect est poreux et bouillonné. Sa forme ovoide et ses aspérités émoussées indiquent que cette masse a élé transporlée et roulée par les eaux du torrent; l’usé qu’elle a subi peut être attribué aux blocs quartzeux, schisto-quartzeux, grani- tiques et même calcaires, d’un calcaire compact, très-dur, que roule ce torrent dans la saison des grosses eaux. Dans tous les cas, le trans- port ne peut avoir été effectué sur une grande distance. Ce que cette masse présente de plus remarquable à l’extérieur, ce sont des empreintes striées régulièrement qui paraissent appartenir ou à des coquillages fossiles qui auraient été dénaturés ou à la partie osseuse des sabots de solipèdes, tels qu'ânes ou mulets. Ces empreintes, au nombre de deux sur l'échantillon (1) que j'ai, dit M. Henri, et qui ont quatre à cinq centimètres de profondeur, seraient sans doute facilement reconnues par un anatomisie exercé. Ce qui pourrait faire pencher pour l'opinion des empreintes de coquilles, c’est que le som- met el les flancs de la montagne sur le revers de laquelle est tracé le ravin, contiennent beaucoup de coquillages fossiles calcaires, tels que belemnites , ostréites, cornes d'ammon, etc; mais, ajoute l'auteur ces empreintes différent essentiellement de celles qu'auraient laissées des ostréiles et même des coquilles bivalves ordinaires. PE (1) Ge fragment pèse environ 25 kilogrammes, (179 ) On apercoit aussi dans les cavités extérieures de cette masse, des débris carbonisés de végétaux ; ce qui ne doit pas surprendre, à cause du bois voisin du torrent. Cette masse cassée présente à l'intérieur un aspect également bouil- lonné ; dans les parties où les eaux ont pénétré, le fer s'est oxidé davantage et est devenu limoneux ; dans les parties compactes, 1l est dense, à grain lisse, dur et très-serré. En divers points de la cassure, on trouve le fer natif à grains métalliques, brillans et comme cristal- lisés confusément. 11 existe aussi dans le bloc en petits rognons plus ou moins gros, les plus petits comme une noisette, les plus gros comme une noix et même comme une pomme. On en a extrait d’un des fragmens de la grosse masse, qui ont été facilement forgés , battus, et qui ont présenté à peu de chose près le fer d'usage ordinaire. On doit ajouter enfin que cette masse ne présente point l’aspect d'une scorie de fourneau ; qu'il n’y a aucune partie ni à son extérieur pi à son intérieur qui soit terreuse, ni vitrifiée ; qu’elle paraît trop con- sidérable et trop abondante en fer pour avoir été néglivée, si elle eut été un résidu d'exploitation ; qu’enfin aucune tradition n’apprend qu'il ait existé d'exploitation de mines de fer, en aucune partie de la mon- tagne où coule le torrent dans le lit duquel on l’a trouvée. La seule circonstance qui pourrait faire présumer le voisinage de quelques mines de fer dans ces coteaux, serait une source d'eau minérale carbonique et ferrugineuse, peut-être même un peu sulfureuse, qui coule au pied de la montagne sur le bord du Tarn. Mais il semble que ces mines renfermées dans la partie schisteuse de la montagne, et plus proba- blement à l’état de pyrite en décomposition qu'à celui d’oxide, ne doi- vent avoir rien de commun avec la masse en question, surtout à cause des empreintes des corps étrangers qu’elle porte à son extérieur. L'examen du lit des torrens fait reconnaitre ce qui existe dans tou- tes les montagnes du pays. Dans le haut, c'est-à-dire dans la région ou couche calcaire, 1l est calcaire; dans le bas, quand il n'est pas encombré d'alluvions, il est schisteux, gneisseux et quelquefois grani- tique. Les blocs qu'ils roulent , sont quelquefois volumineux , leur nature est en général la chaux carbonatée, le quartz provenant des veines du schiste , le schiste et le granit. Parmi ces blocs de schiste, il en est d’une contexture si serrée, d’une couleur si foncée et d'in poids si considérable, qu'on en prendrait volontiers auelaues-uns pour le passage du schiste à loxide de fer argilleux ou plutôt alumineux. La masse dont il s'agit, a été trouvée dans le lit du torrent par des ouvriers qui à son aspect et surtout à son poids, jugèrent qu’elle devait être l'indice de quelque mine de fer voisine. Après avoir vainement cherché, ils revinrent à ce bloc, essayerent de le briser et y parvin- rent. La vue des grains brillans de fer natif, les confirma dans leurs coujectures et ils en emportèrent de gros fragmens. A leur arrivée Paysique. Philosoph. Magaz. Septembre 1817. MATRÉMATIQUES. ( 180 ) à Florac, ils se mirent à en extraire les plus gros morceaux de fer natif qu'ils purent, les forgèrent, les baitirent au marteau, et eurent‘ du fer presque bon à employer. Le lendemain ou le surlendemain, aver- is par ces ouvriers et d’après la vue de leurs échantillons naturels et travaillés, nous nous sommes transportés sur les lieux, M. le sous- préfet, M. le receveur de l'arrondissement , M. Bayle, botaniste, plu- sieurs autres personnes et moi, dit M. Henri; nous y avons trouvé les débris de la masse qu'ils avaient cassée ; nous en avons pris cha- cun des échantillons et J'ai fait transporter chez moi à Florac, le bloc d'environ 25 kilogrammes qui a servi à rédiger cette description. M. Henri, d'apres cet exposé, est porté à croire que cette masse de fer serait le residu d’un météore atmosphérique : il faut voir dans son Mémoire le développement de son opinion. s + Lampe de sureté. Sir Humpnry Davy a fait par rapport à la combustion une décou- verte qui sera une grande amélioration pour sa lampe de sureté, Voici la description qu’il en dunne dans une lettre au révérend J. Hodgson d'Heworth. J'ai réussi, dit-il, à produire un éclairage parfaitement sûr et écono- mique, qui est brillant dans des atmosphères ou s'éteint la flamme de la lampe de sureté, et qui brûle dans tout mélange de gaz hydrogène carburé, si ce gaz est respirable. Cet appareil consiste dans un mince tissu de fil de platine, qu’on suspend au sommet intérieur de la lampe ordinaire de toile métallique. Quand la lampe ordinaire se trouve dans une atmosphère explo- sive, ce tissu devient tout rouge et continue à brüler le gaz avec lequel il est en contact, tant que l'air est respirable; si l'atmosphère redevient explosive, la flamme est rallumée. Je peux à présent, dit M. Davy, brüler à volonté, avec ou sans flamme toute espèce de vapeur inflammable, et la faire consumer par le tissu, soit à la chaleur rouge, soit à la chaleur blanche. Je fus conduit à ce résultat, ajoute le même savant, par la décou- verte des combustions lentes, sans flamme, et à la fin je trouvai un métal propre à rendre visibles ces combustions incapables de nuire. nas a Aa Sur la forme des intégrales des équations aux différences partielles ; par M. Poisson. Daxs un article de mon Mémoire sur les solutions particulières, (*) j'ai fait voir que le nombre des fonctions arbitraires, contenues dans (*) Journal de l'École polytechnique , 15° exhier , page 107, ( 181) l'intégrale complète d’une équation aux différences"partielles de l'ordre quelconque 7, pouvait être quelquefois moindre que #7; Jai aussi montré que si l’on développe cette intégrale suivant les puissances de l’une des variables, ce nombre sera différent selon la variable que l’on aura choisie; maintenant j'ajouterai, pour compléter ces-remarques , que l’on peut choisir la variable de manière que le développement de l'intégrale ne contienne plus aucune fonction arbitraire, et qu'il ne s'y trouve que des constantes arbitraires en nombre infini. L'exemple suivant sufhra pour le prouver. Prenons, comme dans le Mémoire cité, l'équation L] LE =; (1) dy dax? et supposons qu'on veuille développer son intégrale suivant les puis- sances de l'exponentielle é”, dont la base est celle des logarithmes népériens. Soit pour cela © Es l'équation (1) devient dr 1 d'z l mie = (2) Or, quelle que soit la.valeur de z en fonctioe de zet de x qui satisfait à cette équation, on peut toujours la concevoir développée suivant les puissances de z, et la représenter par la série ZX NC TXT pelle. dans lesquelles les coefficiens et les exposans sont indéterminés. Substi- tuons-la donc dans les deux membres de léquation (2); égalant ensuite de part et d’autre les termes semblables , on trouve que tous les exposans restent des constantes arbitraires, et que les coefficiens se déterminent en fonctions de x, indépendamment les uns des autres et par des équations de cette forme: dx Ta = X. En intégrant, on a X— Ace VE Bel ; A et B étant deux constantes arbitraires, les expressions de tous les autres coefficiens seraient semblables ; par conséquent on aura pour l'intégrale complète de l'équation (2), développée suivant les puis- sances de z, 2= ZA Le Vm LEB AE és les caractéristiques Z désignant dessommes qui s'étendent à toutes les valeurs possibles , réelles ou imaginaires de A, B ct 71; et l’on peut ( 182 ) remarquer que si l'on met m°à la place de m, les deux sommes se réduiront à une seule, savoir : M MnmE DA É Vert Cette expression ne renferme explicitement aucune fonction arbi- traire ; en y remettant e à la place de z, nous aurons de même Le mx = Didier MON inst GS pour l'intégrale complète de l'équation (1) sans fonction arbitraire, Ainsi cette intégrale développée suivant les puissances de y ne ren- ferme qu'une seule fonction arbitraire; suivant les puissances de x, . Q . T elle en contient deux ; et suivant les puissances de & ou dee”, elle n’eu renferme plus aucune. Au moyen des intégrales définies , on par- vient à sommer ces diverses séries, el l’on obtient toujours la même intégrale sous forme finie , contenant une seule fonction arbitraire. C’est ce que M. Laplace a fait voir relativement aux deux premiers dévelop- pemens. (*) Quant à la série (3), on a , d’après une formule connue , n° 1 — 0% 2% RER e vy da; V7 : 3 e ES « 1 E l'intégrale étant prise depuis a = — —jusqu'à a = + —, ct x dési- gnant le rapport de la circonférence au diamètre ; cette série deviendra donc Des EAN) ma UE or, si l’on fait ZAe “= @x, g x sera une fonction arbitraire de x, et l'on aura de même EME ER ETS 22 d'où l’on conclut à r— af ec +2avy)da; ce qui est effectivement, sous forme finie , l'intégrale complète de l'équation (4). { e #19 En général, les équations aux différences partielles, linéaires et à coefficiens constans, peuvent être satisfaites par des intégrales com- posées d'une infinité d'exponentielles ; jusqu'ici l'on n'a pas fixé, d'une manière satisfaisante , le degré de généralité de ces sortes d’expres- (*) Journal de l'École polytechnique, 15° cahier, page 218. { 183 ) sions ; mais en les considérant, ainsi que dans l'exemple précédent , comme des développemens ordonnés suivant les puissances d'une quan- tité qui a pour exposant, l’une des variables indépendantes, on ne peut plus douter qu’elles ne soient propres à représenier les intégrales com- plètes. On pourra donc employer sans crainte, les intégrales de cette forme dans toutes les questions dépendantes des équations dont nous ATP EEE PORTES ER pen 110 1 7. { parlons ; elles en exprimeront toujours les solutions analytiques les plus générales ; mais pour en tirer parti, dans la solution d'un pro- blême , on sera souvent obligé de leur faire subir des transformations qui renfermeront la véritable difficulté de la question. L'analyse dont j'ai fait usage dans mon Mémoire sur /a théorie des ondes, (*) offre un exemple et une application de ces considérations générales. P: AR RS SAS AAA TS Description d'une nouvelle espèce d'Agathæa, et de deux nou- velles espèces d’Andromachia, par M. HENRI CASSINI. Le nouveau genre de plantes , que j'ai établi en 1814, dans mon troisième Mémoire sur les synanthérées , sous le nom d’Agathæa , fait partie de la lamille des synanthérées , et de la tribu naturelle des astérées ; il a pour type la Cineraria amelloiïdes de Linné, que j'ai nommée Agathæa cœælestis, et il offre les caractères suivans: Calathide radiée : disque maltiflore , regulariflore, androgyniflore : couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Péricline égal aux fleurs du disque, cylindracé ; de squames unisériées , égales, appliquées, linéaires , subfoliacées. Clinanthe plane , inappendiculé. Ovaire com- primé bilatéralement, obovale ; aigrette de squamellules filiformes , barbellulées. Style et stigmate d’astérée. J'ai trouvé, dans les herbiers de MM. de Jussieu et Desfontaines, des échantillons d’une seconde espèce de ce genre: je présume qu’elle vient du Cap de Bonne-Espérance, et Je ne crois pas qu'elle ait été décrite. L’agathée à petites feuilles ( 4gathæa microphylla, MH. Cass.) a la tige ligneuse, haute d'un pied, très-rameuse, hérissée de poils roides, ainsi que les feuilles, qui sont très-rapprochées , alternes , petites , sessiles , ovales-oblongues. Chaque rameau se termine en un long pédoncule grèle , roide , qui porte à son sommet une calathide à peu-pres semblable à celle de l’agathée céleste. Les cypsèles sont glabres. Cette espèce diffère de l’autre par ses feuilles alternes , très-rapprochées , petites, et par ses cypsèles glabres. Le genre Ændromachia fait partie de la famille des synanthérées , et de la tribu naturelle des vernoniées : il a été établi par N. Bon- pland, dans sa descriplion des plantes équinoxiales, où il n’a fait con- (*) Bulleun des Sciences, année 1815, page 162, BoranxiQue. 184 ) maitre qu'une seule espèce de ce genre, sous le nom d’Andrômachia igniaria. J'en ai observé deux autres , l’une dans l’herbier de M. de Jussieu, l'autre dans l'herbier de M. Desfontaines. L’andromachie de Jussieu (_Ændromachia Jussievi, H. Cass.) a été recueillie au Pérou par Joseph de Jussieu, et porte, dans l'herbier de son illustre neveu, le nom de Conyza stipulara, que Vahl lui a mal à propos donné. Sa tige est très-rameuse ; ses feuilles sont opposées , pétiolées, ovales, grandes, dentées, tomenteuses en-dessous, accom- pagnées chacune de deux petites stipules ou oreillettes ; les calathides disposées en un grand corymbe étalé, terminal, m'ont offert les carac- fères suivans: Calathide radiée : disque pluriflore, subrégulariflore, androgyniflore ; couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Péricline inférieur aux fleurs du disque, oblons ; de squames imbriquées, ovales, subtomen- teuses , parsemées de quelques glandes. Clinanthe hérissé de fimbrilles inférieures aux fleurs, inégales, irrégulières, laminées, membraneuses, linéaires-subulées, entregreffées à la base. Ovaire cylindrique, strié, muni d’un bourrelet basilaire, et d’une longue aigrette de squamel- lules nombreuses, inégales, fortes, filiformes, barbellulées. Corolles du disque très- profondément et inégalement divisées en cinq lobes longs, linéaires. Corelles de la couronne à languette linéaire, extré- mement longue. L'andromachie de Poiteau (Andromachia poiteari, H. Cass.) a été rapportée de Saint-Domingue par M. Poiteau, suivant la note accom- pagnant l'échantillon que j'ai observé dans l’herbier de M. Desfon- tames. La tige est herbacée, haute, droite, presque simple, presque nue , tomenteuse ; blanchâtre ; les feuilles sont presque toutes radi- cales, pétiolées, grandes, ovales-oblongues, dentées , tomenteuses et blanches en-dessous ; la uige est ramiliée au sommet en une fausse ombelle corymbée , portant des calathides longuement pédonculées , qui m'ont offert les caractéres suivans: Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore , androgyniflore ; couronne multiflore, liguliflore, féminiflore. Péricline égal aux fleurs du disque, tomenteux, blanchâtre; de squames nombreuses, plurisé- riées, imbriquées, diffuses, subulées, foliacées, un peu lâches. Cli- nanthe hérissé de fimbrilles inférieures aux ovaires, membraneuses, subulées. Ovaire grêle, cylindracé, hispidule, multistrié, muni d’un bourrelet basilaire, et d’une longue aïgrette de squamellules un peu nombreuses , inégales , fiiformes , à peine barbellulées. Corolles du disque droites, à tube très-long, très-grêle, subfiliforme , à limbe élargi, cylindracé, profondément divisé en cinq lobes longs, étroits, linéaires, hérissés de poils au sommet, Corolles de la couronne à languette très- longue, très-étroite; linéaire, aiguë et indivise au sommet. DOS STSSSSSSTS ( 185 ) :De la charpente osseuse des organes de la respiration dans les poissons, ramenée aux mêmes parties des autres animaux vertébrés ; par M. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, 4 4 Ter est le sujet du second paragraphe de l'ouvrage annoncé plus haut, page 125. L'auteur a divisé ce paragraphe en trois chapitres. 1°, Des os extérieurs de la poitrine ou du sternum, eommuniqué à l’Aca- démie des Sciences le 18 @oùt dernier. 2°. Des os antérieurs de la poi- trine ou de l’hyoide, {4 à l’Académie. le 8 septembre suivant; et 3°. des os intérieurs de la poitrine, ou de la correspondance du laryux, de trachée-artère et des bronches ,-dans les animaux à respiration aérienne, avec les matériaux des arcs branchiaux dans les poissons , en deux Mémoires, lus le 3 et le 10 nosembre 1817. Nous allons donner l'extrait du premier de ces écrits concernant le Sternum. Ce travail est précédé des considérations suivantes. Duverney, à qui les anomalies des poissons avaient donné beaucoup à penser, avait été jusqu’à dire que les poissons avaient la poitrine aussi bien.que.les poumons dans la bouche. Cela n'est pas exact: les irré- gularités remarquées par ce grand anatomiste ne vont pas jusqu’à tout confondre; on peut ajouter, pas même jusqu'a apporter le plus petit dérangement daus les connexions des parties. La bouche et la poitrine ne sont pas mêlées ensemble : elles sont à distance, comme elles ont leurs cavités à part. Celles-ci communi- quent. l’une dans l’autre par plusieurs issues, sans que leur indépen- dance en souffre. . En effet la cavité buccale est circonscrite vers le baut par la partie de la base du crâne qui correspond à la région pala- tine, sur les flancs et en bas par la réunion des ares branchiaux, et vers le fond par l'ésophage et les deux paires d'os pharyngiens. Les arcs branchiaux dont la réunion forme le plancher de la cavité de la bouche, emploient leurs surfaces opposées à servir de plafond à cette autre cavité qui est dessous, sur les flancs et un peu en arrière de la première, la cavité pectorale. De cette disposition, il résulte que l’une et l'autre cavité n'ont de commun que leur contiguité et leurs actions successives, la supérieure versant dans l’inféricure , ete. -On n'a la indiqué que les pièces dont se compose le plafond de la cavité pectorale; on va montrer cetle cavité également circonserite par le ri Son plancher se forme d’un plastron ou de cette collec- tion d’os qui est connue dans tous les vertébrés sous le nom de Szernum. L'auteur reproduit ici les mêmes vues sur le sternum des poissons qu'il a présentées, en 1807, ann. M. H. N. tome 10, page 87. | trouve toujours cet appareil formé de cinq pièces, d’une libre au centre, et de deux paires d’annexes sur les côtés. Livraison de décembre. 25 FHISTOYRE NATURFEL. ( 186-) Mais il a réfléchi que d'asséz graves objections pouvaient étre diri- gées contre son premier lravail, Cette pièce impaïre du slernum arri- vée entre les branches de la mâchoire inférieure, appuyée sur les os hyoïdes, et manquant -à ses connexions claviculaires, à ses articulations avec les annexes, à sa cogfiguration conchoïde, à son patronat à l'égard du cœur, n’est dans le vrai qu'une faible image du sternum central des ciseaux, quille de la plus grande étendue, principal are-boutant d'une machine continuellement éprouvée par les plus violens efforts, plas- {ron prolongeant des ailes tutélaires sur laïlus grande partie des vis- cères abdominaux, vaste bassin enfin, où tout ce qui est soustrait à l'empire de la volonté et ce qui pourrait être entrainé par sa propre pesanteur, est recueilli et supporté sans effort. Les rapports des deux pièces centrales n'offraient done pas toute la justesse désirable : il fallut redemander à la nature quelques autres documens, et de nouvelles recherches donnèrent leu aux observations suivantes. Déji les grenouilles montraient à leur sternam un os impair en avant du bras : il devenait difficile de ne pas voir là une répétition exacte de los sternal impair des cyprins el de tous les poissons osseux: grandeur, proportions, formes, connexions, tout se réunissait en faveur de ce rapport. La connaissance d’un avant-sternum chez les grenouilles devenait une indication pouren chercher une semblable chez les oiseaux, et il a été en effet remarqué à la partie antérieure et médiane du sternum ornithologique, une pièce qui, suivant les espèces, fait plus ou moins saillie et se prolonge au-delà du point où s’articulent les clavicules cora- coïdes. Elle se soude de bonne heure à la grande pièce sternale, mais elle a été vue séparée dans un jeune rouge-gorge, et en la suivant dans les oiseaux où elle est plus prononcée, on demeure convaincu qu'elle correspond à l’avant-sternum des grenouilles et à la pièce impaire des poissons, Ainsi ce n'est pas le sternum tout entier des oiseaux qui dans les poissons aurait passé au-devant des clavicules pour aller au-delà cou- vrir de ses ailes les branchies, mais il intervient en ce lieu chez ceux-ci une vraie pièce icthyologique dans ce sens, que c’est seulement dans la classe des poissons que cette pièce arrive à son parfait et total déve- loppement. Pour avoir si complètement ce caractère particulier, elle ne perd, pas cependant celui d’une donnée générale de l'organisation, etne doit pas moins compter parmi les matériaux employés dans la formation de tous les vertébrés, puisqu'elle existe chez tous et s’y voit dans un état plus ou moins complet et plus ou moins rudimentaire. Nous regrellons de ne pouvoir donner dans cet extrait toutes les conséquences et explications qui résultent de la découverte de ce (1871) matériau. Toutefois il nous parait suflisant, pour donner une idée de l'étendue de ce travail, de présenter le résumé suivant. 1°. Le mot de sternum est un nom.collectif: il doit s'appliquer et s'applique à un ensemble de pièces qui forment la partie inférieure du thorax et qui entre nécessairement dans la composition de la poi- trine, soit pour en gouverner d'une manière plus ou moins active le mécanisme , soit pour défendre ce précieux organe du contact des choses extérieures. 2, Toute pièce de sternum a en particulier un caractère déterminé et des fonctions propres : faisant preuve d'individualité et dans cer- tains écarts quelquefois d'indépendance, chacune s'élève au rang des matériaux principes de l’organisation, et à ce titre a droit à un nom spécial. 3. Tout sternum porté pour le nombre des pièces au complet, est composé de neuf os, indépendamment des côtes sternales en nombre illimité. 4. Ces os s'articulent de deux manières; ou ils sont rangés bout à bout en une seule file, ou ils sont, hors une seule pièce impaire, ac- couplés deux à deux. Pour le cas d'une série en chapelet, des noms numériques suffisent, par exemple premier sternal, deuxième sterna], troisième, quatrième et ainsi de suite : mais dans le cas où ces pièces sont accouplées, et où sous cette forme elles passent à des emplois différens, on propose les noms suivans : épis/ernal, entosternal, hyos- ternal, hyposternal el xiphisternal, Le seul entosternal est toujours un 0$ impair. 5. Aux pièces de la première rangée, c'est-à-dire aux épisternaux, est toujours imposée l'obligation de porter la clavicule furculaire, (1) si celle-ci existe; et de même à la seconde pièce, l’entosternal, de rendre un semblable service à /a clavicule coracoïde, quand cette elavicule analogue à lapophyse coracoide de l'homme (M. Cuvier.) devient un des os principaux de l'épaule. (2 ) 6. Les pièces de la troisième et de la quatrième rangée, l'hyoster- nal et l’hyposternal, sont deux sœurs, cougant les mêmes chances, deux variables recevant volontiers la loi et la subissant ensemble, ex- cepté chez les tétrodons et les ostracions, où chacune a de propres et importantes fonctions. Ainsi parfois elles occupent la ligne médiane, chaque os de la même rangée s'appuyant sur son congenere : en d'au- tres occasions, elles s'ouvrent et admettent entr'elles l’entosternal, (1) Analogue à la clavicule humaine, selon M. Cuvier. (2) Certains reptiles ont distinctement et complétement les trois clavicules : la clavicule furculaire , la clavicule coracoïde ek la clavicule açromion ; tel est [se “lézard vert, ; RO TT ( 188 ) donf elles ne semblent plus former que les ailes; ou encore, dans d'au! tres combinaisons, elles deviennent les annexes de l'épisternal, toute“ fois sans s'appuyer sur cette pièce. 7. la cinquième rangée formée des xiphisternaux doit, à ses con- pexions et à ses relations avec les muscles de l'abdomen, de fermer invariablement par le bas la série des pièces dont l'appareil sternal' est composé. 1 8. Il n'y a-de sternums classiques qu'à l'égard des mamrñiftres, des oiseaux et des poissons osseux. Les modifications de cet appareil sont aussi bien que tout le reste de l'organe dela respiration, le résuliat de l'influence tant de l'organisation que des milieux où l'élément res- pirable est répandu, c’est-àdive:le résultat de ce que dans le premier cas l’animal est vivipare ou ovipare, et dans le second, de ce qu'il res- pire dans l'air ou dans l'eau. 9. Aïnsi le sternum ornitholôgique se composé de l’entosterhal, pièce parvenue chez les oiseaux au maximum de son développement, et de deux paires d’annéxes, les hyosternaux et les hyposternaux ; lesquels. sont portés par l’entosternal, et portent à leur tour um nombre quei- conque de côtes sternales. Quelques traces rudimentaires existent en ouire chez la plupart des oïscaux , et ÿ montrent plus ou moins effacés’ les vestiges des autres matériaux du sternum idéal des vertébrés ; savoir, en avant, les épisternaux commencant par deux tubérosités, et° soudés dès l'origine en une seule pièce; et en arrière, les deux xiphis- ternaux, quelquefois sépärés et le plus souvent soudés ensemble ef réunis alors sur la ligne médiane. : 10. Le sternum icthyolosique se compose des mêmes annexes que dans les oiseaux, les hyosternaux et'les hyposternaux, portant égale- ment des côtes slernales en nombre illimité, et d'un épisternal à double tête, d'autant plus développé et aggrandï, qu'il ne resté chez les pois- sons aucune trace de l’entosternal et des xiphisternaux. Ces annéxes, privées d’articulation avéc la pièce médiane, retrouvent un appur aussi bien que l’épisternal lui-même sur les os hyoïdes. 11. Le sternum des mämmifères se maintient assez bien dans une bomogénéité classique: c’est presque dans tous les mammifères digités, neuf pièces’ placées bout à bout et’ formant la chaîne, de la même maniere que font les os de la colonne ‘épinière. Cependant on ne trouve dans quelques espèces que 8, 7, 6, où même 5 os : les mam-' inifères à sabot ont uni moindre nombre d'os sternaux , et montrent plus constamment les deux derniers accouplés. É 12. Quant aux reptiles, point de conformation classique : nous y reviendrons plus tard. Nous nous’ bornons pour le présent à remarquer que c'est dans les tortues que le sternurñ arrive pour cette classe à on maximum de développemeñt : on peut aux neuf pièces dont ée F he ( 189 ) | sfernum ést composé (ann. M. Hist. nat. tom. 14. pl. 2. 3. et À.) faire Vapplication de la nomenclature employée ci-dessus, Z est l’épister- a o l’entosternal, 72 l’hyosternal, 7 l’hyposternal, et p le xipluster- mal. La clavicule coracoïde est la partie de l'épaule qui vient dans cet exemple chercher support sur l’entosternal. 15. En rapprochant ces pièces , en les concevant posées chacune sur sa congénère, on arrive à l’une des conformations sternales de l’homme: on trouve en série chez lui cinq rangs de pièces, aiusi qu'il suit, > épis- ternaux, un enlosternal, 2 hyosternaux, 2 hyposternaux et 2 xiphis- ternaux. Mais cet arrangement est l’état d'anomalie, lequel n'existe que dans les hommes qui ont par excès la poitrine courte et large : dans les autres à poitrine plus longue et: plus resserrée, il y a d’abord o os en une seule file comme dans les digités : ces neuf pièces se ré- duisent bientôt à trois par les progrès de l’ossification. (Nota.) Vôyez, pour le cas où vous désireriez suivre les corres- pondances des pièces sternales, en la planche 4 du tome 10 des Annales du Muséuüm d'Histoire naturelle; 1°. le sternum d’un poulet, fig. x, — a est l'entoslernal, 2. b. les hyosternaux, €. c. les hyposternaux. On a omis dans cette figure deux forts cartilagés en avant et en ar- rière de l’entosternal, lesquels sont les parties añalogues à l’épisternal et au xiphisternal; et 2°, fis. 4, le sternum d’une carpe. — a est l’épis- ternal, à. b. les hyosternaux, c. c. les hyposternaux (. h. i,i, sont des pièces de l’hyoïde:) Sur l'Emploi de l'Acide prussique dans le traitement de plusieurs maladies de poitrine, et particulierement dans la Phihisie pulmonaire ; par F. MAGENDIE. ( Extrait.) « Les expériences physiologiques, si nécessaires à la théorie de la mé- decine, ne sont pas moinsimportantes pour la pratique ou les applications de cetle science: par leur secours, un grand nombre de substanèes em- ployées depuis long-temps comme médicament d'après des idées hypo- thétiques sont appréciées à leur juste"valeur; les remèdes réellement actifs sont mieux connus quant à leur mode d'agir; il devient plus facile d’en faire varier les effels et de remédier à leurs inconvéniens. Mais le principal avantage de ces expériences c’est de tenir le médecin toujours sur la voie de découvrir de nouveaux médicamens, soit qu’il les prenne entre les substances anciennement connues, mais non encore usitées en médecine, soit qu'il les trouve parmi cette foule de corps simples où composés que la chimie nous révele chaque jour, et qui, soumis à ce nouveau genre d'examen, peuvent devenir à-la-fois utiles à la science et à l'humanité, »° M£EDpzcin Institut, ( 190.) - L'auteur fait ensuite l'hisloire des travaux qui ont eu pour objet l'acide prussique, il en rapporte les résultats, il ajoute: « On ne peut donc se refuser à considérer l'acide prussique comme un poison fort actit; et cepeadant toutes les expériences dont je viens de rapporter les principaux résullats ont été faites avec l’acide prussique préparé selon la méthode de Schéele, c’est-à-dire, qu'il était étendu ° d’une grande quantité d'eau, et par conséquent très-affaibli. » Il était facile de prévoir que cet acide pur, tel que M. Gay-Lussac l'a fait récemment connaitre, aurait uue action beaucoup plus énergique; en effet, son activité est vraiment effrayante, même pour les personnes babituées à observer les effets des poisons; on en pourra juger par le récit suivant : « L’extrémité d’un petit tube de verre trempée légèrement dans un flacon contenant quelques gouttes d'acide prussique pur fut transportée immédiatement dans la gueule d'un chien vigoureux ; à peine le tube avait-il touché la langue, que l'animal fit deux ou trois grandes inspira- lions précipitées et tomba roide mort. 11 nous fut impossible de trouver dans ses organes musculaires locomoteurs aucune trace d'irritabilité. » Dans uveautre expérience, quelques alomes d'acide ayant été ap- pliqués sur l'œil d’un chien, les effets furent presqu'aussi soudains que “ceux dont je viens de parler, et d'ailleurs semblables. » Une goutte d'acide étendue de 4 gouttes d'alcool ayant été injectée dans la veine jugulaire d’un troisième chien, l'animal à l'instant méme iomba mort, comme s'il eût été frappé d'un boulet ou de la foudre. » En un mot, l'acide prussique pur, préparé par le procédé de M. Gay- Tussac, est, sans aucun doute, de tous les poisons connus le plus acuf et le plus promptement mortel; sa puissante influence délétère nous permet de croire ce que les historiens rapportent du coupable talent de Locuste, et rend moins extraordinaires ces empoisonnemens subits si communs dans les annales de l'Italie. » Je dois dire, même dans l'intérêt de ceux qui désireraient faire des expériences avec cette substance, qu'il faut y procéder avec une cer- ‘taine réserve, et éviter autant que possible de respirer sa vapeur. Pour n'avoir pas pris cette précautiou dont nous ignorions l'importance, la plupart des personnes qui assistatent à mes expériences, et moi-même, nous avons éprouvé des douleurs de poitrine assez vives, avec un sen- ‘timent d’oppression qui dura plusieurs heures. Quelques-uns d’entrenous ‘ont été obligés de sortir du laboratoire pour aller respirer un air non chargé de vapeur prussique, _ D'après ce qui vient d’être dit, on pourrait craindre que l'acide prus- sique pur ne devint entre des mains criminelles un moyen de nuire im- punément: on peut se rassurer ; sa préparalion est assez diflicile pour “qu'il faille de lhabileté dans les manipulations chimiques pour se le £ es TÉERIEN! ÿ C 191 ) Externes ce procurer ; et quand on l’a obtenu, il est presque impossible de Ie con- +017 serrer; il se décompose spontanément à la température ordinaire do Pâtmosphère , et perd ainsi en très-peu de temps ses propriétés nuisibles, comme je m'en suis assuré par des expérieuces directes. En outre, quoi- qu'il produise la mort sans causer aucune altération apparente dans les ofganes, il est très-facile de reconnaitre l'empoisonnement par cette substance ; car le’ cadavre exhale pendant plusieurs jours une odeur d'amande amère extrêmement forte, Bien que la plupart de nos médicamens les plus ufiles soient des poi- sons et qu'ils aient plus d'une fois justifié ce caractère , il serait absurde de penser à employer l'acide prussique pur dans le traitement des mala- dies de l'homme. Il'n’en est pas ainsi de l'acide prussique étendu d’eau, où préparé selon le procédé de Schéele ; nous savons, par les expérien- ces de M. Coulon faites sur lui-même, qu'on peut en avaler jusqu'a Go gouttes à-la-fois sans en éprouver d'inconvéniens graves. D'ailleurs, l'usage assez fréquent que l'on fait en médecine de plusieurs eaux vé- gétales distillées , où l'acide prussique entre comme élément, prouve que cet acide peut être porié sans danger dans l’estomac lorsqu'il est convenablement afaibli. Rien ne s'oppose donc à ce qu’on puisse le mettre en usage comme médicament, Aussi plusieurs médecins uatio- naux et étrangers ont-ils tenté de l'employer ; mais le succès n’a pas répondu à leur attente, peut-être parce qu'ils ne s'étaient pas assez pé- nétrés de son mode d'action sur l'économie lanimale ; condition sans Jlaquelie il est difficile d'employer à propos un médicament nouveau. En étudiant les phénomènes de l’empoisonnement par l'acide prussi- que, J'ai souvent observé des animaux qui, n'’offrant plus de trace de sen- sibilité, ni de contractilité musculaire locomotrice, conservaient pendant plusieurs heures une respiration facile et une circulation en apparence itacte, bien que très-accélérée, et qui, pour aisi dire, étaient morts par leurs fonctions extérieures, el vivaient par leurs fonctions nutrilives. Cette propriété d’éteindre la sensibilité générale sans nuire d’une manière ostensible à‘la respiration ni à la cireulation, fonctions prin- cipales de la vie, me fit soupconner qu'on pourrait tirer parti de l'acide prussique dans certains cas de maladie où la sensibilité est augmentée d’une manière vicieuse. Je me décidai dès-lors à le mettre en usage dès que l’occasion s’en présenterait. I y a environ trois ans que je fus consulté pour une demoiselle de vingt-sept à vingt-buit ans, et qui depuis dix-huit mois était fatiguée par une pelite toux sèche, plus forte le matin et le soir; ses parens, inquiets et craignant pour Sa poitrine, avaient pris l'avis de plusieurs médecins de la capitale, qui conseillèrent sans aucun succès divers moyens usi- tés en pareil cas. Je fis prendre à cette demoiselle 6 souttes d'acide prus- sique de Schéele, préparé chez M. Pelletier, et étendues dans 3 onces d’une infusion végétale, Elle usait de ce mélange par cuillerée à bouche, DEA : ( 192 ) x de-deux heures en deux heures. Dès le lendemain la toux avait dimi- nué, el elle disparut entièrement le quatrième jour. Six mois après, la ‘ toux s'étant manifestée de nouveau, j'eus recours au même moyen avec un égal succès. * Depuis celte époque, j'ai eu nombre d'occasions différentes, mais le plus souvent sur de jeunes femmes, d'employer l'acide prussique pour des toux nerveuses et chroniques, et j'en ai toujours obtenu les meil- leurs effets sans avoir remarqué id’inconvéniens. 11 est vrai que, dans aucun cas, je n'ai dépassé la dose de 12 gouttes, prises par intervalles en yvinot-quatre beures, et étendues dans plusieurs onces de véhicule. Tout récemment je suis parvenu à calmer par ce moyen, et en quel- ques heures, une toux convulsive qu'éprouvait une dame âgée de qua- raute ans, d'une constitution nerveuse exquise, et qui depuis six jours avait des quintes continuelles, et pas un instant de sommeil. J’eus re- cours d'autant plus volontiers dans cette circonstance à l'acide prus- sique, que la personne dont je parle ne peut faire usage d'aucune pré- paration d'opium ni même de pavot indigène sans en être grièvement -incommodée. ; À près avoir ainsi consfaté l'efficacité de l’acide prussique pour le trai- tement de la toux spasmodique et convulsive, j'ai cru qu'il était indis- ensable de rechercher si le même moyen pourrait être de quelque uti- _lité pour combattre la toux et Les autres accidens qui accablent les mal- heureux phthisiques, et s’il ne pourrait pas influencer ou même suspen- dre le cours de Ja phthisie pulmonaire. Le résultat de mes essais a été favorable sous le premier rapport, c’est- a-dire , que sur 15 personnes attéintes de phthisie, auxquelles j'ai donné des soins depüis trois ans, j'ai constamment vu l'usage de l'acide Prussi= que donné à dose faible, mais répétée, diminuer l'intensité de la toux et sa fréquence, modérer et faciliter l’expectoration et enfin procurer du sommeil la nuit sans exciter de sueurs colliquatives. 11 faut être habitué à suivre la marche et les progrès de la phthisie et les souffrances sans nombre qui accablent les individus attemts de cette maladie, pour ap- précier les avantages d’un semblable résultat, ; Depuis le commencement du mois d'août dernier jusqu’à ce jour, j'ai pu étudier dé‘nouveau à l'hopital de la Charité sur un assez grand nom- bre de phthisiques les effets de l'acide prussique. M. Lerminier, médecin de cet hopital où les phthisiques abondent dans toutes les saisons, a bien voulu,sur mon'invkation, administrer à une vingtaine d’entre eux l'acide prussique à la dose de 4 à 12 gouttes convenablement étendues d’eau. La plupart ont éprouvé et plusieurs éprouvent en ce moment les ef fets favorables dont j'ai parlé tout à l'heure, leur toux s’est appaisée, leur expectoration est un peu plus facile, ils ont retrouvé le sommeil, ete, Cette amélioration a été en général d'autant plus marquée , que la ma- lzdie était moins avancée; ce qui n’est pas difhcile à concevoir, quand (193 ) -onse rappelle l'état de désorganisation où se trouvent les poumons dans — le 2e. et surtout le 5° degré de la phthisie. IL s'agirait maintenant de rechercher si au moyen de l'acide prussique et de son étonnante activité, on peut espérer de rallentir la marche de la phthisie ou même de la guérir, mais ces questions d'une si haute im- portance pour la société et la médecine à raison de la fréquence de la phthisie et de son issue fatale, ne sont pas de nature à être décidées par un petit nombre d'expériences, il faut au contraire les multiplier autant que possible, en ayant égard au nombre considérable de circonstances qui peuvent influer sur les résultats, et en se dépouillant s’il est possible l'esprit de toute prévention, De concert avec M. Lerminier, je poursuis les observations et les expériences à l'hopital de la Charité, où l’on peut compter habituelle- ment 30 individus atteints ou menacés de phthisie; J'espère que dans te courant de l’année prochaine nous aurons obtenu des résultats dignes d'être mis sous les yeux de l’Académie, L'auteur rapporte ensuite deux cas où il semble que l'acide prus- sique a fait entièrement cesser les symptômes de la phthisie. Les conclusions de ce Mémoire sont: 1°, Que l'acide prussique ou hydrocyanique pur est une subêtance éminemment délétère et tout à fait impropre à être employée comme médicament. 29. Que Facide prussique étendu d'eau peut servir avec avantage our faire cesser les toux nerveuses et chroniques. 59, Que le même acide peut être utile dans le traitement palliatif de la phthisie, en diminuant l'intensité et la fréquence de la toux, en mo- dérant l’expectoration et favorisant le sommeil. 4°. Qu'il y a peut-être quelques raisons d'espérer que cette substance pourra devenir avantageuse dans le traitement curatif de la phthisie pul- monaire, surtout lorsqu'elle est encore à son premier desré. + A A 3 Addition à l'article sur le Pendule à secondes, inséré dans le Bulletin de novembre 1816. Ex supoosant, dans le pendule d'expériences, l'arête du couteau de suspension formée par un petit cylindre du rayon a; désignant par 1, la distance du centre de gravité du pendule à l'axe de ce cylindre; par M sa masse, et par M Æ son moment d'inertie, relauf à l'axe mené P ; , par le centre de gravité parallèlement à l'axe de suspension, on a trouvé ( page 173 de ce Bulletin ), pour la longueur 2 du pendule simple synchrône au pendule composé, 2 hill 2. Livraison de décembre. 26 D 1 1817, MaTsÉmATiQUES. Cuimiz, (194) Ÿ Maintenant si l’on fait osciller le même pendule attour d’un second couteau, terminé par une arête cylindrique du rayon a’, exactement parallèle à l’arête du premier, la quantité Æ ne changera pas, et si l’on désigne par /', la distance du centre de gravité à l'axe du second couteau, et par k', ce que devient la longueur du pendule simple, nous aurons / ke HRETAIEE 7 24. Si les oscillations ont la même durée dans les deux cas, les quantités h et h' seront égales, et l’on aura k e F2 : 1+——2a=1 +-r — 24. Pour simplifier, supposons les deux rayons a et a’ égaux; cette équa- üon deviendra 14 ke Là Î) —l+ 5 CU—T)=0; d'où l’on tire =, DE ET 1. La première solution se rapporte au cas où les deux axes syrchrônes sont également éloignés du centre de gravité ; la seconde donne 1e = —) et par conséquent h=1I+T— 020. Or, si le centre de gravité est dans le plan de ces deux axes et situé entre eux, la somme / + l'exprimera leur distance mutuelle; par con- séquent / + F — 2a sera la plus courte distance entre les surfaces des arêtes qui terminent les deux couteaux de suspension. Ainsi, dans ce genre d'expériences, c'est cette dernière distance qu’on doit prendre pour la longueur h du pendule simple, et c’est par rapport aux surfaces des arêtes qu’a lieu le théorème de Huyghens sur la réciprocité des axes de suspension et d’oscillation; résultat jentièérement conforme à celui que M. Laplace a donné à la fin des additions à la connaissance des temps pour l'année 1820. 1,4 ESS Note sur le suc de carottes. MM. Fourcroy et VAUQUELIN, dans leur Mémoire sur le suc d’oi- gnon (allium cepa ), avaient annoncé entr'autres faits, que par suite-de l'altération de ce suc, il s’y était formé du vinaigre et de la manne. M. Laugier a rendu compte à la Société, le 29 novembre dernier, d’une observation semblable qu'il a faite sur le sue de carottes. (195 ) Ce suc nouvellement filtré a une couleur brune, une odeur forte qui lui est propre, et une saveur très-sucrée. Exposé à l'air pendant deux où trois jours , il perd sa couleur , une partie de sa saveur, et prend l'odeur du vinaigre en même temps qu'il se dépose une matière Jaune visqueuse, et une poudre blanche semblable à de l’amidon. Si on le distille dans cet état, on obtient du vinaigre, et le résidu éva- poré se desséche en une malière brune élastique, qui présente à sa sur- face inférieure et dans son intérieur, des cristaux blancs aiguillés, re- connaissables par leur odeur et leur saveur pour de la mannite. On sépare facilement celle-ci par de l'alcool chaud, d’où elle se dépose par refroidissement sous la forme de cristaux parfaitement semblables, lorsqu'ils ont été dissous {rois fois dans de l'alcool, à de la mannite retirée de la manne en larmes par le même procédé, Pour s'assurer que la mannite ne préexistait pas dans le suc de ca- rottes, et qu’elle est le produit de son altération, M. Laugier a évaporé du suc frais, et l'extrait qu'il en a obtenu, traité d’une manière conve- nable, ne lui a pas donné la moindre quantité de mannite. Ainsi le suc d’oignon n’est point le seul qui présente le phénomène observé pour la première fois par MM. Fourcroy et Vauquelin, celui de carottes et vraisemblablement d'autres encore se comportent de la même manière. On peut présumer que les matières sucrées des végétaux, et sur- tout celles qui ne sont point crystallisables, sont susceptibles de ce genre d’altération que vraisemblablement le sucre proprement dit et crystallisable comme ceux de la canne, de l'érable, de la betterave, n'éprouverait pas. Cependant il serait curieux de constater si ces derniers, dissous dans beaucoup d’eau et mêlés à des matières végélo- animales de la nature de celles qui accompagent les matières sucrées de l'oignon et de la carotte, et qui doivent être la cause de leur al- tération, ne pourraient pas aussi être convertis en mannite, MM. Fourcroy et Vauquelin avaient pensé que la manne pouvait bien n'être que le produit de l’altération du suc des frènes; la même conjecture peut être tirée de la présente observation. Mais cette supposition ne pourrait se changer en certitude qu'au- tant que l’on répèterait l'expérience sur le suc de frènes, recueilli sur les lieux, au moment même où l’on favorise son excrétion, et que l’on pourrait s'assurer si réellement il contient la manne toute formée. S'il en était du suc de frêves comme de ceux d'oignon et de ca- rottes, on serait fondé à en tirer la conséquence que la mannite ne doit plus être comptée parmi les principes immédiats des végétaux. RAA RS RS LES SI RSA . Ce 10-17: Borinrque. (196). Description de l'Enydra cæsulioides; par M: HENRI Cassinr. J'ai observé, dans les herbiers de MM. de Jussieu et Desfontaines, une plante de la famille des synanthérées, que j'ai cru pouvoir nommer. Ænydra cœæsulioides, et qui m'a offert les caractères suivans. Calathide discoide, globuleuse: disque multiflore, révulariflore, an- drogyuiflore ou masculiflore; couronne multiflore, multisériée, tubu- liilore, féminiflore, Péricline de deux, trois ou quatre squames unisé- riées où subunisériées, égales-ou inégales, grandes, suborbiculaires-acu- minées, foliacées, membraneuses, nerveuses, appliquées, embrassantes. Clivanthe conique où hémisphérique , muni de squamelles en nombre Égal à celui des fleurs ; épaisses, coriaces, subcornées, nerveuses, parse- imces de glandes, hérissées supérieurement de poils articulés, chacune d'elles enveloppant une fleur et se recouvrant elle-même par ses bords. Cypsèle obovale-allongée , obcomprimée, arquée en dedans, multi- striolée, glabre, noire, inaigrettée. J'ai trouvé quelquefois une aigrette d'une seule squamellule paléiforme , très-grande:, diforme , et qu’on doit considérer comme une monstruosité accidentelle. Les fleurs du dis- que semblent ordinairement hermaphrodites par l'ovaire qui est pres- que toujours bien conformé, et mâles par le stigmate qui est presque toujours imparlail ; leur corolle a le tube long, atténué supérieurement, parsemé de glandes inférieurement, complètement euveloppé, ainsi que l'ovaire, par une squamelle ; et le limbe campanulé , profondément : divisé en cinq lobes arqués en dehors. Les fleurs de la couronne ont la corolle tubuleuse, parsemée de glandes, à limbe semi-avorté, iné- galement et irréouliérement denté au sommet, de manière à former le plus souvent une courte languette tri-quadrilobée ; le tube de cette co- rolle est contplètement enveloppé , ain que l'ovaire, par une squa- melle ; le style est divisé supérieurement en deux branches courtes, arquées en dehors, arrondies au sommet, munies de deux bourrelets Sligmaliques. L’Enÿdra cœsulioides , H. Ca*s. a la tige berbacée, cylindrique, striée, parsemée de petites glandes, ainsi que les feuilles; dans l’herbier de AT, Desfontaines, elle est tortueuse, contournée, comme sarmenteuse; les feuilles sont opposées, longues, étroites, sublinéaires-lancéolées ,ai- gües, entières ; les calathidessont axillaires, solitaires, sessiles# Les feuilles, dans laisselle desquelles vaissent les calathides, sont bractéiformes, et: très-élargies à la base qui forme comme deux ‘oreillettes. Cette plante, qui est probablement la même que le Cœsulia radi- cans de Willdenow , appartient sans aucun doute à la tribu natu- réelle des Hélianthées, et à la section des Hélianthées-millériées ; et bien que je ne connaisse l’£nydra de Loureiro que par la description C 197 ) qu'il en a donnée dans sa flore de la Cochinchine, je suis convaincu que notre plante doit être atiribuée à ce genre. Dans le Dictionnaire des Sciences naturelles (Tome 6, suppl. p. 10.) j'avais déjà émis l'opinion que le Cæsulia radicans de Willdenow était vraisemblablement la même plante que mon ÆEnydra cæsulivides, et que par conséquent elle ne pouvait appartenir au genre Cæsulia, qui, d'après les descriptions qu'on en donne, doit différer considérable- ment du genre Enydra. Aujourd'hui je vois, dans un intéressant opuscule de M. Rübert Brown, sur les Synanthérées , publié récemment, que ce célébre bo- taniste exclut aussi du genre Cæsulia l'espèce que Willdenow y a in- troduite : mais il croit que la plante de Willdenow se confond avec. le Cryphiospermum de M. de Beauvois; et il réunit en un seul genre, sous le nom de Meyera, le Meyera de Schreber et de Swartz, le So- breya de la flore du Pérou, l’Enydra de Loureiro, l’Hingsta, genre inédit de Roxburz, enfin le Cryphiospermum de M. de Beauvois, qui, selon lui, ne différerait pas du Cæsulia radicans de Willdenow. En général, je me méfie beaucoup de ces réunions par lesquelles on risque de confondre des genres qui, bien que semblables en apparence, peuvent appartenir à diverses tribus naturelles. Mais ici sur lout je ne conçois pas comment M. Brown a eu la pensée d’assimiler le Cryphios- permum de M. de Beauvois au Cœsulia radicans. Si, comme je n’en doute nullement, le Cryphiospermum est bien décrit et bien fisuré dans la flore d'Oware et de Benin, et si, comme je n’en doute pas davantage, le Cæsulia radicans de Willdeaow est la même plante que mon Eny- dra cœsulioides, il faut dire que les deux plantes confondues par M. Brown apparlienpent a deux genres essentiellement différens, et même à deux tribus naturelles très-éloignées l’une de l’autre. En effet, l’£ny- dra cœsulioides est une Hélianthée-millériée, et le Cryphiospermum est une vernoniée, ce qui est prouvé à mes yeux par son style soigneu- sement figuré dans l'ouvrage de M. de Beauvois, RAR RAR AA AS Respirer la vapeur d'éther sulfurique. Lorsqu'on respire la vapeur d'éther mêlée à Fair commun, elle pro- duit des effets très-ressemblans à ceux qu’occasionne l'oxide nitreux. Voici un moyen aisé de constaler ce résultat, c’est d'introduire un tube dans la partie supérieure d’une bouteille qui contient”"de l'éther et de respirer par l'entremise de ce tube ; on sent d'abord quelque chose de stimulant à l’épiglotte; mais cela va bientôt en diminuant; une sensation de plénitude est ensuite répandue généralement dans la tête et accompagnée d’une succession d'effets semblables à ceux qui PAarsIQUE, ï PT Journal of Science and'the Anis, Histoire NATURELLE. Philosoph. Magaz. Novembre 1817, (198) sont produits par l’oxide nitreux. En enfonçant le tube dans le flacon, on respire une plus grande dôse d’éther à chaque inspiration, l'effet a lieu plus rapidement et les sensations ressemblent davantage à celles du oaz. En essayant l’action de la vapeur éthèrée sur des personnes qui sont particulièrement affectées par l'oxide nitreux , la ressemblance des eflets | surpassa tout ce qu'on pouvait attendre. Une personne qui éprouve toujours une dépression de forces, en respirant le gaz, eut une sen- sation dé la même espèce, en respirant la vapeur. Il est nécessaire d’user de précaution, en faisant ces sortes d'essais. En respirant imprudemment de l’éther, une personne fut plongée dans une léthargie qui dura presque sans interruption plus de trente heu- res ; il ÿ eut une grande prostration de force; pendant plusieurs jours le pouls fut si faible qu’on eut de vives craintes pour sa vie. RAA SARA ARS Découverte de nouveaux resies de Mastodonte, Manunouth des Américains. LE docteur Mitchill annonce la découverte des restes d'un Mam- mouth, faite à Goschen, ville du comté d'Orange, à soixante milles de New-York, dans une prairie dont le sol est une bonne espèce de tourbe. Ce lieu était couvert, trente ans auparavant, de pins blancs, dont on trouve encore des débris en abondance. Les ossemens ne sont pas à plus de six pieds de profondeur. On n'en a extrait qu’une portion de mâchoire inférieure avec une dent molaire, une partie de l’humérus, et le cubitus tout entier; mais il est probable qu'avec des précautions convenables, on serait parvenu à se procurer un squelette entier. Voici les dimensions des objets trouvés : Longueur de la dent, 8 pouces; largeur de la même, 3 + pouces; circonférence de la mâchoire inférieure ,en y comprenant la dent qu’elle contient, 26 pouces; longueur de la Le de en tenant compte de quelque partie usée, 35 pouces ; largeur de l'articulation de l'extrémité inférieure de l’humérus, 12 pouces; circonférence de l'articulation inférieure de l’humérus, 35 pouces; largeur du condyle extérieur du même, 7 pouces; largeur du condyle intérieur du même, 5 pouces; épaisseur depuis la partie antérieure jusqu'a la partie postérieure de cette articulation, 10 pouces; longueur de la cavité de l’olécrâne, 7 pouces; lärgeur de la même, 5 ? pouces; profondeur de la même, 2 + pouces ; longueur du cubitus, 32 pouces; circonférenve de son ar- ticulation supérieure, 32 + pouces. Ces mesures sont anglaises. Le pouce anglais = 11 + lignes = 25,4 millimètres, mesure francaise. DNS DIS AS AAA A AAA PE TABLE DES MATIÈRES. HISTOIRE NATURELLE, ZOOLOGIE,. Sur la patelle de Chemnitz, par M. H. de Blain- ville. Page 25 Sur le wapiti, espèce de cerf de l'Amérique Sep- tentrionale, par M. F. de Blainville 37 Sur le stealornis, nouveau genre d’oiseau nocturne, par M. de Humboldt. 5x Sur le paresseux à cinq doigts, par M. de Blain- ville. 74 Os fossiles de rhinocéros, 9 Serpent trouvé dans le charbon de terre. 80 Sur l’ornithorinque , par M. de Biainville, 82 Description d’un fossile remarquable. 92 Sur une nouvelle espèce de rhinocéros. 94 Nouveaux fossiles, par M. Anstie. 97 Mémoire sur l’opercule des poissons , par M. H. de P ; Blainville. 104 Du squelette des poissons, ramené dans toutes ses (l “ } ? parties à la charpente osseuse des autres animaux MINÉRALOGIE Sur le gisement de la roche nommée Euphotide, d’après M. de Buch 21 Déterminer d'importance relative des caractères tirés de la composition et de la cristallisation dans la déterminalion des espèces minérales, par M. Brudant. 30 Note sur quelques substancesminérales, découvertes en Gallicie, par M. le comte Dunin-Borkowski. 41 Effet des roches de différentes espèces sur l'aiguille vertebrés, et premiérement de l'opereule des poissons, par M. Geoffroy Saint Hilaire. 125 Anuelide d’un genre nouveau, par M. Dutrochet. 130 Nouvelle espèce de cecidomie, par M. Bose. 133 Observations sur la mygale aviculaire de l'Amé- rique équatoriale, jar M. Moreau de Jonnés. 135 Description de six nouvelles espèces de firoles ob- servées par MM. Péron et Lesueur, dans la mer Méditerranée en 1809, et établissement du non- veau genre firoloïde, par M Le Sueur, 12 Sur une nouvelle espéce de quadrupéde du nord de PAmérique, par M. H. de Blainville 37D De la charpente osseuse des organes de la respira- tion dans les poissons, ramenés aux mêmes par- ties des autres animaux vertébrés, par M. Geof- froy Saint-Hilaire. 185 Nouveau Mammouth. 198 ET GÉOLOGIE. aimantée, en Ecosse, par M. Webster, 114 Fusion de letain ligneux, par le docteur Clarke. 129 Note sur la prehnite trouvée en Toscane. 134 Exploration géologique et minéralogique des mon- tagnes du Vauclin , dans l’île de la Martinique, par M. Alexandre Moreau de Jonnès. 154 Extrait d’un mémoire de M. Henri, ingénieur des ponts et chaussées, sur une masse de fer trouvée près de Florac. 178 BOTANIQUE, AGRICULTURE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Apereu des genres nouveaux formés par M. Henri Cassini, dans la famille des synanthérées, qua- trième fascicule, page 66; cinquième fascicule, p- 137, et sixième fascicule , “A 157 Procéde pour améliorer le bled avarié, par M. Hat- chett. 20 Note sur une variété hative de froment … 58 Doutes sur l’origine du nostoc, par M Henri Cas- Note sur le phallusimpudicus, par M, H. Cassini. 10® Extrait du quatrième mémoire de M. H. Cassini, sur les synantherées. 115 Description d’une nouvelle espèce d’agathæa et de deux nouvelles espèces d’andromachia, par M. H. Cassini. 18r Description de l’enydra cœsulioides, par M. H. sini. 81 Cassini. 196 CHIMIE. Perfectionnement du pain, par M. Ed. Davy. 14 Analyse du seigle ergoté du bois de Boulogne, par Recherches chimiques sur les corps gras, et spécia- lement sur leurs combinaisons avec les ,alcalis. sixième mémoire. Examen des graisses d'homme, de mouton, de bœuf, de jaguar et d’oie, par M. Chevreul. 15 Sur la crême de tartre soluble, par M, Meyrac fils, 29 Sur l'emploi de l’acide beuzoïque pour papes le fer de ses dissolutions acides, par M, Pesc dier. 42 Sur les causes des changemens de couleur dans le caméléon minéral , par M. Chevreul. 5 Note sur le caméléon minéral, par MM. Edwarts et Chevillot. 49 M. Vanquelin. 56 Platine fulminart, par M. Ed. Davy. 5 Recherches chimiques sur lipécacuanha , par MM. Magendie et Pelletier. 6oet => De l’action de Peau sur la neutralité des acétates , tartrates et borates alcalins, par M. Meyrac fils, 76 Note relative aux arragonites de Bastenes, de Bau- dissero, et du pays de Gex, par M. Laugier. 78 Nouvel alliage de platine, par M. Cooper. 94 J'horine découverte par Berzélius. 95 Note sur la morphine. 104 Analyse de la pomme de terre, par M. Vauquelin. 202 -( 200 ) rare ï Analyse du riz, par M. Vauquelin, 163 Noté sur plusieurs poire de l'histoire des corps gras, par M. Chevreul. 112 . Recherches sur l’action de l'acide nitrique sur la matière macrée des ‘calculs biliaires humains ( cholesterine) etsur l'acide qui en résulte, par MM. Pelletier et Caventou. : 112 Note sur une cam minérale remarquable. 124 Essai Isur Pavalyse des substances animales, par M. J. PF. Berzre: 128 9 . PHYSIQUE ET Note sururcyanomètre construit par M. Arago. 9 Nouvelles expériences sur le développement des forces polarisantes par la compression, dans tous lessens des cristaux. par M, Biot. 25 Expériences sur le goudron beaillant, par M. Da- venport: : 40 Sur les, combivaisons lentes des gaz, par sir H. Davy. 50 Sur le sulfure de’carbone et sur la flamme, par J. Murray. 65 Sur les facultés refrigérantes des différens gaz, par sir H: Davy. 65 Nouvelles expériences sur la congélation artificielle, par M. Leslic. Fee Soet 127 MATHÉM Sur les racines imaginaires des équations, par M. A. L: Cauchy. Note sur un nouveaü moyen de régler la durée des oscillations des pendules, par M. de Prony. 53 Sur Ja théorie des ondes, par M. Poisson. 85 Extrait d’un mémoire sur ure machine hydraulique dont la force motrice est le ressort de l’air com- imé par l’impulsion des vagues de la mer, par 1 l P M: de Maizière, Sur une loi de véciproeité fonctions; par M. A. L. Lés #97 a existe cutre cerlaines auchy: 121 Forme primilive du bitartrate de potasse, par-.M: VW. Hyd, Wolaston. 36 1 Aualyse de l’eau de mer, par M. J, Murray. 146 Découvrir les sels mercuriels, par lemême 149 Sur l'acide hydrochilorique, par Lampadius. 15% Résumé des principaux faits d’un mémoire de M. Vauquelin surles sulfures. 126 Expériences sur l'acide h ydrochlorique. 154 Composé curieux de platine, par El. Davy. 177 Note sur le sue de carottes, par M. Eaugier 194 ASTRONOMIE. Biromètre-thermométrique, par M. Wolaston. 90 Sur la flamme, par M. Porrett. 92 Gaz extrait de l'huile. 91 Ecoulement des gaz par des tubes capillaires. 119 Peseuteur spécifique et température dela mer'entre les tropiques , par M. J. Davy. 120 Mouvement de la marée dans les rivières. 148 : Electricité voltaïque, par J, Murray. L; 9 Clalameau à gaz détonpant par M. R. Harc. ie Aürvore boréale. - : " 160 Combustion du diamant , par sir H, Davy. 174 Structure optique de la glace, par MM. Brewster. 175 Lampe de sureté desii H. Davy. 180 Respiration de l'éther sulfurique. 197 ATIQUES. = Essai historique sur le problème des trois corns par M. A. Gauthier de Genève. 136 Application du caleul des probabilités aux opéra-- tions géodésiques, par M. La Place. 145 Seconde note sur les racines imaginaires des équa tions, par M. A. L. Gauchy. 161 Sur la forme des intégrales dès équations aux dif - rences partielles, par M. Poisson. 180 Addilian à Particle sur.le pendule à secondes, in- séré dans le bullétin de novembre 1816, par M. Poisson. 193 MÉDECINE ET SCIENCES QUI EN DÉPENDENT. Sur une transposilion gencrale des viscères. 13 Efficacité du galvanisme das l'asthme, par le doc- teur Wilson 20 Restauration de la vue dans le cas où la cornée prend une figure conique, par sir Williams Adams. : 25 Sur Le venin de la vipère, par M. Mangili. 43 Rezherches chimiques et physiologiques sur l'ipé= cacuanha, par MM. Magendie et Pelletier. Go : : et71 Effet de quelques liquides injectés dans les ER aériennes, par M. J. G. Scklæpfer. 164 Emploi de l'acide prussique en inédecine, par ANATOMIE .ET PHYSIOLOGIE. ANIMALE. Sur un fœtus monstreux. 23 ‘Mémoires sur l’action des artères dans la circula- tion , par M. F. Magendie. k 40 Sur l’asphyxie considérée dans la famille des ba- tracyens, jar M. Edwards docteur en meéde- M. Magendie. 169 cine. 132 Réflexions sur les propriétés de la membrane iris, par M. Larrey. 134 + Recherches anatomiques sur les hernies de l’abdo- men, par M. Jules Cloquet. 140 a ERRAT A. Page 9 Ligne 4 en remontant ; supprimer la lettre sà la fin du nom de M. de Maizière. [Page 9 Page go, ligne 18; 5/!, Zisez 3/1. ligne 3 en remontant; — y! —0, lisez u/ —=0. Page 219, Lisez r19: Page 232, lisez 132. Page 156, Lisez 136. +