BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2® Série. — Tome VIII RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM N“ 1, — Janvier 1936. MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER ~ PAHIS-V' " "• : RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im- pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les trais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie- ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs. U ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont piiés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les Auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART. Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leui-s frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 100 ex. 4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr. 8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr. 16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr. Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro et brochés avec agrafes. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DE l’abonnement ANNUEL : France et Étranger t 50 fr. (Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum) Compte chèques postaux : 124-03. Paris. BULLETIN MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2® Série. — Tome VIII RÉUNION MENSUELLE DES, NATURALISTES DU MUSÉUM ANNÉE 1936 MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER P A RIS-V BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1936. — NM. 292« RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 23 JANVIER 1936 PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE DIRECTEUR DU MUSÉUM ACTES ADMINISTRATIFS M. le Professeur M. Boule a été admis à faire valoir ses droits à la retraite à dater du janvier 1936. M. Martzloff, Membre du Comité Mixte du Parc Zoologique du Bois de Vincennes, a été promu Commandeur de la Légion d’honneur. M. G. -H. Rivière, Sous-Directeur de Laboratoire a été promu Cheva- lier de la Légion d’honneur. ; M. Bertrand, Sous-Directeur du Parc Zoologique de Bourges (EUi- blissement municipal, sous le contrôle du Muséum), a été promu Chevalier de la Légion d’honneur. M. E. Chevreaux, Commis d’Administration, est nommé Surveillant Général à dater du 1®’’ janvier 1936. M. H. Klein est nommé Agent-comptable à dater du 1®^ janvier 1936. Ml*® Y. Ruyssen est nommée Commis à la Bibliothèque centrale à dater du 1®’’ janvier 1936. M. P. Mourlhon est nommé Gardien de galerie à dater du 20 novem- bre 1935. MM. Collin et Cazenave sont nommés Gardiens de galerie à dater du 16 décembre 1935. M. Lancelle, Garçon du Laboratoire d’Anatomie Comparée est nommé Surveillant militaire à dater du 1®'' janvier 1936. M. Sezac est nommé Garçon au Laboratoire d’Anatomie Comparée à dater du 1®’’ janvier 1936. LISTE DES SERVICES ET DU PERSONNE!. DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE i ARRETÉE AU 23 JANVIER 1936. Direction. (Hôtel de Magny, 57, rue Cuvier, Paris-V^ : Gob. 21-51 ) Directeur du Muséum : Lemoine (Paul), Professeur O. ^ Assesseur : Gravier (Charles), Professeur, Membre de l’Institut O. ^ Secrétaire de l’Assemblée des Professeurs : Germain (Louis), Professeur Agronomie coloniale. (57, rue Cuvier, Paris-V^ : Gob. 69-57) Professeur : Chevalier (Auguste) O. Assistant : Trochain (Jean). Aide technique : Vuillet (Noël). Boursier : Guéroult (Georges) [Bourse de voyage, 1^® année]. Anatomie comparée. (55, rue de Buffon, Paris-V^ : Gla. 28-95) Professeur : Anthony (Baoul) Sous-Directeur : Neuville (Henri) Assistant : Sémichon (Louis) [détaché à l’Entomologie] tj» A. — : Creyx (Bobert). — ; Clavelin (Paul) y A. Aide technique : Devove (Marius). Garçon ; Sezac (Léon). Laboratoire des Hautes-Etudes : Chef de Travaux: Friant (M^^® Made- leine). 1. Explication des signes : G. O. ^ Grand-officier de la Légion d’iionncur ; G. ^ Gommandeur de la Légion d’honneur ; O. ^ Officier de la Légion d’honneur ; ^ Chevalier de la Légion d’honneur ; Q I.P. Officier de l’Instruction publique ; Q A, Officier d’Académie ; C. $ Commandeur du Mérite agricole ; O. § Officier du Mérite agricole ; § Chevalier du Mérite agricole. M. Agent du Muséum; S. Agent stabilisé; Strg. Fonctionnaire stagiaire. — 7 — Anthropologie. Professeur : Rivet (Paul) O. Directeur du Musée d’ Ethnographie. 1. — Laboratoire. (61, rue de Buffon, Paris~V^ : Gob, 51-69) Professeur honoraire : Verneau (René) C. Sous-Directeur : Lester (Paul). ^ A. Assistant : Champion (Pierre). : Rarret (M^^® Paule). Garçon ; Bouvier (Edouard). Laboratoire des Hautes-Etudes : Directeur-adjoint ; Griaule (Marcel) II. — Musée d’ Ethnographie, (Palais du Trocadéro, Paris-XVl^) Sous-Directeur : Rivière (Georges-Henri) Assistant : Rivière (M'i® Thérèse). Attaché : Soustelle (Jacques). — : Leiris (Michel). — : Marcel-Dubois (M^^® Claudie). — : Grünewald de Mortillet (Roland). Aide technique : Bouteiller (M^^® Marcelle). — : Fédorowsky (Adrien). — M. : Davant (Mil® Germaine). — M. : Oddon (Mil® Yvonne). — M. : Lew^itzky (Anatole). Préparateur-naturaliste M. : Allègre (M'i® Denise). Agent auxiliaire M. : Schaeffner (André). — — M. : Petitjean (Michel). — — M. : Bordelet (MH® Jacqueline). — — M. : Cousin (Aimé). Gardien-chef : Legrand (Clotaire). Gardien : Ancelin (Raoul) [t]. — : Billion (Paul). — : Fleurance (Henri). — : Le Perff (Louis). : Valleron (François). Commis M. : Joubier (MH® Marie-Louise). Boursier : Paulme (MH® Denise) [Bourse de voyage, 2® année]. — : Leroi-Gourhan (André) [Bourse de voyage, 2® année]. Bibliothèque. (36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris-V^ : Gob. 71-24) Bibliothécaire en chef : Bultingaire (Léon) Sous-Bibliothécaire : Dollfus (MH® Geneviève). — — honoraire : De Nussac (Louis) Commis : Madier (MH® Marie-Gabrielle). — : Ruyssen (MH® Yvonne). Garçon : Renault (Jules). — 8 — Chimie organique. (63, rue de Buffon, Paris-V^ : Gob. 13-48) Professeur : Fosse (Richard), Membre de l’Institut ' Sous-Directeur : Hasenfratz (Victor) — honoraire : Bourgeois (L.). Assistant : Frèrejacque (Marcel) || A. Attaché : Brunel (Arthur). — : De Graeve (Paul). — - : Leroux (Lucien). Boursier : Thomas (Paul) [Bourse de stage, l’'® année]. Garçon M. : Guyomarch (Hervé). Section de Physique végétale. (45 bis, rue de Buffon, Paris-V'^ : Gob. 20-44) Sous-Directeur : Babaté (Jacques) [Détaché de la Physiologie géné- rale]. Assistant ; Sosa-Bourdouil (M"'® Cécile). Garçon : Poulmaire (Prosper). Cryptogamie. (14, rue de Buffon, Paris-V^ : Gla. 35-21) Professeur : Allorge (Pierre) Professeur honoraire : Mangin (Louis) G.O. f;, C. §. Sous-Directeur : Heim (Roger). Assistant : Hamel (Gontran) Q I.P. — : Lami (Robert) ^ A. — : Lefebvre (Marcel). Attaché ; Lemoine (M"^® Marie) Q A. — - : Duché (Jacques). — : Gaume (Raymond). Garçon : Malacamp (Léon). — M. : Helmus (M™® Sophie). Culture. Professeur : Guillaumin (André) I. — ■ Laboratoire. (61, rue de Buffon, Paris-V'^ : Gob. 52-71) Professeur honoraire : Bois (Désiré) O. C. ii. Sous-Directeur : Franquet (Robert) §. Assistant ; Eichhorn (André). Garçon ; Caudal (Jean). IL — Jardins et Serres. Jardinier-chef ; Poupion (Jules) O. ®. Chef des Serres : Manguin (Emile). Chef de Carré : Rouyer (Marc) — : Guinet (Camille) g. — : Weill (Jean) [Détaché au Parc Zoologique de Vin- cennes]. 9 Jardinier permanent : Rossignol (Ernest) i. — : PoNTANEL (Charles). — : Moreau (Eugène). — ; Dalaudière (Désiré). — : Lamblin (Charles). — : Benoit-Durand (Georges) i. — : Fargeas (Albert). — : WiLLMANN (Robert). — : Guillou (Jacques). — : Lebesson (Adrien). — : Chaudun (Victor). — : Ruelle (André). : CouRTiN (Adolphe). — : JuGLET (Lucien). — : Robe (Désiré). : Kratz (Louis). — : Moreau (Joseph). — : Théveneau (Jean). — : Rose (Henri). — : Urruty (Armand). — : Morellon (André). — ; Fauque (Jules). — : Cattreux (Lucien). Jardinier auxiliaire permanent : Delanoë (Paul). — : Paillard (Emile). — : Orgereau (Olivier). - — : Raulin (Charles). - — : Desvernes (Victor). — : Belin (Benoît). III. — Jardin de Jussieu. (à Cheureloup [Versailles]) Sous-Directeur du Jardin d’expériences ; Mazuir (Louis) O. 5. Entomologie. Professeur : Jeannel (René) O. Directeur du Vivarium. 1. — Laboratoire. (45 bis, rue de Buffon, Paris-V^ : Gob. 89-05) Professeur honoraire : Bouvier (Eugène-Louis), Membre de l’Ins- titut C. Sous-Directeur : Lesne (Pierre) — : Berland (Lucien) Assistant : Le Cerf (Ferdinand) || LP. — : Séguy (Eugène) || A. — : Chopard (Lucien) ^ [fï. de Sous-Directeur au Vivarium]. — : Sémichon (Louis) || A. [Détaché de l’Anatomie Comparée]. • — ■ S. : Colas (Guy) [détaché du Vivarium]. — 10 — Attaché : Fleutiaux (Edmond). — - ; Lhoste (Jean). — : Théry (André). Aide-technique : Brin (M^^® Marcelle). Préparateur-naturaliste M. : Boca (M^^® Germaine). — M. : Goubert (Jean). ■ — M. : Boursin (Charles). M. : Huguet (M^i® Suzanne). — M. : Darcy (M*^® Denise). Boursier : Bourgogne (Jean) [Bourse de doctorat, 2® année]. — : Dure Y (M^^® Jeanne-Marie) [Bourse de doctorat, l*"® année]. Garçon : Le Texier (Ange). II. — Vivarium. (57, rue Cuvier, Paris-V^ ; Gob. 78-79) ff. de Sous-Direcleur : Chopard (Lucien) [Détaché du Laboratoire\. Assistant S. : Colas (Guy) [Détaché au Laboratoire). Aide-technique : Saurais (Louis). Gardien de galerie : Berger (François). III. — Section d’ Entomologie Appliquée. (45 bis, rue de Buffon, Paris-V^ : Gob. 89-05) Vayssière (Paul) [bénévole] Préparateur-naturaliste M. : Mertz (Jean). IV. — Harmas de Fabre. (à Sérignan [Vaucluse]) Gardien-Conservateur : Fabre (Paul-Henri) Q A. Ethologie des animaux sauvages. Professeur : Urbain (Achille) O. C.S, Directeur du Parc Zoologique. 1. — Laboratoire. (49, avenue de Saini-Maurice, Paris-XlP : Did. 84-96) Attaché : Séguy (Jean). — : PiETTE (Mil® Geneviève). — : Caiien (Baymond). — : Kowarski (Mil® Tatiana). II. — Parc Zoologique du Bois de Vincennes. (49, avenue de Saint- AI aurice, Paris-XIP : Did. 84-95) Assistant S. : Bullier (Paul). — M. : Nouvel (Jacques). Aide-technique principal M. : Barbot (Francis). Chef de carré : Weill (Jean) [détaché du service de Culture]. Aide-technique M. : Jeannel (Maurice). — S. : Laurent (Robert). — S. : Camus (Jules). — M. : Mamy (Robert). — 11 — Commis S. : Pra (Maurice). M. : Louchez (Raymond). — M. : Ro GÉ (Jacques), Dactylographe M. : Delom (M™® Justine). Adjudant des gardes S. : Cabus (Louis). Garde militaire S. : Houghe (Arthur). — S. : Lévy (Henri). — S. : Perrin (Eugène). — S. : Roussat (Albert). — M. : Roux (Georges). — M. : Dekeyser (Florimont). Sous-Brigadier des soigneurs S. : Hillion (Théophile). Soigneurs.: Audouard (Louis). — S. : Dartigeas (Pierre). — S. : Grateloube (Martial). — M. : Trubka (Joseph). Ouvrier spécialisé S. : Védie (Camille). Jardinier perminent M. : Mathieu (Léon). Géologie. (61, rue de Buffon, Paris-V^ : Gob. 36-02) Professeur : Lemoine (Paul) O. Professeur honoraire : Costantin (Julien), Membre de l’Institut, O. (Chaire d’Organographie, actuellement sup- primée]. Sous-Directeur : Abrard (René) A. — honoraire : Ramond (Georges) || I. P. Assistant : Nassans (Jean) — : Soyer (Robert) [Fondation du département de la Seine]. Aide-technique : Vigneron (Maurice). Garçon : Perrier (Jean). Laboratoire des Hautes-Etudes. — Préparateur : Lacoste (Jean) [En congé, détaché près du Gouvernement Chériffien]. Préparateur : Laffitte (Robert). Sectio-n de paléobotanique. Sous-Directeur : Loubière (Auguste) Assistant honoraire : Souny (Jean) || I.P. Garçon ; Gravat (Louis). Malacologie. (55, rue de Buffon, Paris-V^ : Gob. 38-95) Professeur : Germain (Louis) Sous-Directeur : Petit (Georges) ^ [Détaché au Laboratoire des Pêches et productions coloniales d’Origine animale]. — 12 Sous-Directeur : X Sous-Directeur honoraire ; Lamy (Edouard) Assistant : Boudarel (Noël). — - : Ranson (Gilbert). Garçon : Coulaudon (Félix). Minéralogie. Professeur : Lacroix (Alfred), Membre de l’Institut, G. O. I. — - Laboratoire. (61, rue de Buffoii, Paris-V^ : Gob. 36-27) Sous-Directeur : Orcel (Jean) Sous-Directeur honoraire : Gaubert (Paul) Assistant (faisant fonction d’) ; Drops y (Ulysse). Attaché : Agafonoff (Valérien). — : Jeremine Elisabeth). • — ■ : Caillère (M^I® Simonne). Aide-technique : Brison (Robert). Garçon : Rio (François). IL — Centre de ftréparation. Assistant M. : Pavlovitcii (Stoyan). Préparateur-naturaliste M. : Herbert (Jean). Paléontologie. (2, rue de Buffon, Paris-V^ : Gob. 36-48) Professeur : Boule (Marcellin) C. Sous-Directeur : Cottreau (Jean) Q I.P. Assistant : Cintract (M*'® Raymonde) y A. — : Pansaht (Georges). Garçon : Garraud (Théophile). Pêches et productions coloniales d’origine animale. Professeur : Gruvel (Abel) C. C. S, Directeur du Laboratoire Maritime. L — Laboratoire. (57, rue Cuvier, Paris-V^ : Gob. 40-10 et 40-11) Sous-Directeur ; Petit (Georges) ^ [détaché du laboratoire de Mala- cologie]. Assistant : Monod (Théodore). Attaché : Budker (Paul). II. — Laboratoire Maritime, Aquarium et Musée de la Mer. (à Dinard : 383-90) Patron du « Saint-Maudez » M : Rebillard. Marin M : Lebrun. - 13 — Garçon M. : Daniel (Armand) [détachr du « Pourquoi-Pas ? »]. Concierge M. : Daniel (M*”® Joséphine). III. — Laboratoire des Hautes-Études. (57, rue Carier, Paris-V^ : Gob. 40-11) Chef de Travaux : Fischeu (Edouard). [Détaché au Laboratoire Mari- time], Préparateur : Dollfus (Robert-Philipjie) — : Chabanaud (Paul) || A. Phanérogamie. (14, rue de Bufjon, Paris-V^ : Gla. 30-35) Professeur : Humbert (Henri) Sous-Directeur : Pellegrin (François) y I. P. — : Benoist (Paul) — honoraire : Gagnepain (François) - — — : Danguy (Paul) Assistant ; Conrard (Louis). • — ; Léandri (Jacques). — : Lebard (Paul) - — : JovET (Paul). — : Tardieu-Blot (M™® Marie-Laure). Attaché : Camus (M^® Aimée) Aide-technique : Metman (René). Garçon : Bérard (Lucien). — : Mingaud (Paul). Gardien de Galerie M. ; Hébert (Eugène). Boursier : Do.\n Khac Thinh [Bourse de doctorat, 2® année]. Physiologie générale. (7, rue Carier, Paris-V^ ; Gob. 13-10) Professeur : Tissot (Jules) O. -îS-L Professeur honoraire : Lapicque (Louis), Membre de l’Institut C. Sous-Directeur : Rabaté (Paul) [détaché au laboratoire de Chimie]. Assistant : Dindault (M™® Yvonne) [faisant fonct. d’assistant]. Physique appliquée (57, rue Carier, Paris-V^ ; Gob. 43-30) Professeur ; Becquerel (Jean) O. Sous-Directeur : Legrand (Yves). — honoraire : Matout (Louis) Garçon : Carral (Jules). Navire océanographique « Pourquoi-Pas ?» Commandant : Charcot (D^ Jean) Membre de l’Institut C. Directeur du Laboratoire de l’Ecole des Hautes-Études. Maître d’équipage : Cholet (Ernestl. Mécanicien : Burthe. — 14 — Services administratifs. f57, rue Cuvier, Paris-V^ : Gob. 21-51) I Secrétaire du Muséum : Moine (André) O. Surveillant général : Chevreaux (Eugène) P A. Commis : Bourgeois (Léon) ^ A. — : Arnault (Roger). — M. : Cherbonnier (Gustave). — : Fortier (Marcel). — : Holot (Louis). — : X Gardien de bureau : Trémier (Paul) — M. : L EVARDON (Joseph). Agent comptable : Klein (Henri) II Maître de Dessin ; Mérite (Edouard). — • ; Hissard (Henri). III Services d'architecture. J ardin des Plantes : Architecte en Chef, Berger (René). (Gob. 89-43) — — : Ouvrier spécialiste, Bulton (Fernand) [payé par les Beaux-Arts]. Musée du Trocadéro : Architecte en Chef, Carlu (Jacques) Parc Zoologique de Vincennes : Architecte en Chef, Letrosne (Char- les) O. Laboratoire maritime de Dinard : Architecte, Hémar (Yves) IV Musée Pompon : Conservateur, Demeurisse (René) [sans traitement]. V Réserves naturelles de Madagascar : Garde forestier indigène, X [par fonds de concours du Muséum au Gouvernement général de Mada- gascar]. Service général. (57, rue Cuvier, Paris-V'^ : Gob. 21-51) Adjudant des gardes : Beauchamp (Frédéric). Surveillant militaire : Borrel (Léon). — : Cavalié (François). — : Darvey (Julien). — : Decaens (Georges). — ; Dufayet (André). — 15 — Surveillant militaire ; Jourdain (Maurice). — : Leborgne (Yves). ■ — : Baudry (Georges) [en congé de longue durée]. — : Lanceli.e (Pierre). — M. ; Massoule (Charles). Brigadier des gardiens de galerie : Meurgey' (Henri). Sous-Brigadier des gardiens d’Anatomie : Coqutl (Charles). Sous-Brigadier des gardiens de Zoologie : Mahaudeau (Germain). Sous-Brigadier des gardiens de Minéralogie : Bouvray (Louis). Gardien de galerie ; Aubert (Jules) [Zoologie], — : Aublet (Maurice) [Anatomie comparée], : Bouchonnet (Octave) [Zoologie], — : Cazenave (René) [Anatomie comparée], - — ; Champeaux Louis) [Zoologie], — • Charpentier (René) [Minéralogie], — : Collin (Jean-Baptiste) [Anatomie comparée], — ; Harat (Gaston) [Service d’entretien], — M. : Julien (Georges) [Expositions temporaires], — : Labrousse (Firmin) [Zoologie], — : Leduc (Louis) [Zoologie], — M. : Massias (Marcel) [Minéralogie], — Stag. : Michard (Eugène) [Anatomie comparée], — : Mode (Louis) [Zoologie], : Mourlhon (Paulin) [Minéralogie], — : Pothier [en congé de longue durée]. Concierge de la Direction : Beauciiamp (Henri). Concierge de la Maison de Bufîon ; Beauchamp (Louis). Manœuvre : Burlot (Emile). Zoologie : Mammifères et Oiseaux Professeur : Bourdelle (Edouard) O. Directeur de la Grande Ménagerie. 1. — Laboratoire. (55, rue de Buffon, Paris-V^ : Gob. 89-56) Sous-Directeur : Berlioz (Jacques) Sous-Directeur honoraire : Ménégaux (Auguste) ^ Assistant : Boudarel (Albert) || I.P. : Rode (Paul). — honoraire : Guignard (Georges) Q I.P. Aide-teehnique : Chélat (Oscar) A. — : Lomont (Fernand). Aide-taxidermiste : Ferteux (François). Garçon : Gudefin (Alphonse). Boursier : Kobozieff (Nicolas) [Bourse de stage, l’’® année]. # IL — ■ Grande Ménagerie, (57, rue Cwier, Paris-V^ ; Gob, 89-01) Sous-Directeur : Dechambre (Edmond) g. Aide-technique : Reveneau (Pierre) O. — 16 — Commis M. ; Sabart (Raymond). Brigadier des gardiens : Balançard (Albert). Gardien : Delier (Jules). — : Gandriaut (Paul). — ; Moisan (Louis). — : Poli (Sébastien). : PoTIGNON (Paul). — : Touseau (Henri). — S. : Fanthou (Robert). Jardinier M. : Le Floch (Yves). Zoologie : Reptiles et Poissons. (5?', rue Cuvier, Paris-V^ : Gob. 36-67) Professeur : Roule (Louis) C. 1. — Laboratoire. Sous-Directeur : Pellegrin (Jacques) Assistant : Angel (Fernand) Il I.P. Attaché r Phisalix (M™® Marie) Aide-technique ; Prêtre (Albert). Garçon : Gérard (Georges). Boursier : Spillmann (Jacques) [Bourse de doctorat, 2® année]. — : Beck (Pierre) [Bourse de doctorat, l’’® année]. II. — Ménagerie des Reptiles et Aquarium. Gardien : Macary (Pierre). — : Cueille (Jean). Zoologie : Vers et Crustacés. (61, rue de Bufjon, Paris-V^ : Gob. 28-64) Professeur : Gravier (Charles), Membre de l’Institut O. Sous-Directeur : Fage (Louis) Assistant : André (Marc). Préparateur naturaliste M. : X... Garçon : Coquil (François). LISTE DES CORRESPONDANTS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE NOMMÉS EN 1935 Arné. présenté par MM. les Professeurs P. Lemoine et E. Bour- DELLE. M. Arné, délégué de l’OfFice scientifique des Pêches, secrétaire géné- ral et conservateur du Musée de la Mer, à Biarritz, est un naturaliste très instruit qui se consacre tout entier, depuis de nombreuses années, à l’Etude des choses de la terre et de la mer basques. Appelé à organiser le Musée de la Mer, à Biarritz, placé sous le contrôle du Muséum National d’Histoire Naturelle, il a fait preuve, tant en ce qui concerne les collec- tions proprement dites que l’Aquarium, du plus grand dévouement et des meilleures aptitudes muséologiques. Ce n’est d’ailleurs que grâce à ses collections personnelles d’Oiseaux et d’Algues, en particulier, que beaucoup de vitrines du Musée de la Mer ont pu être garnies et c’est grâce à son activité de pêcheur que l’Aquarium est continuellement entretenu en espèces intéressantes. M. Arne a permis au Muséum Natio- nal d’Histoire Naturelle de bénéficier du rare spécimen de Ziphius cave- rostris qui fut recueilli, il y a deux ans, sur la côte basque et qui a fourni d’importants matériaux au laboratoire d’Anatomie Comparée. Bouly de Lesdain (D^), présenté par M. le Professeur P. Allorge. M. Bouly de Lesdain, docteur en médecine, docteur ès-sciences, est actuellement le naturaliste français le plus qualifié en matière de lichénologic. Sa compétence ‘est unanimement reconnue sur les groupes lichéniques les plus divers et c’est à lui que les hésitants ont recours dans les cas de déterminations délicates. Auteur de nombreuses notes et mémoires, dont les premiers datent de plus de trente ans, sur la systéma- tique des lichens de France (surtout du Languedoc, de la région parisienne et des Flandres), de Belgique, de Suisse, d’Algérie, du Maroc, de l’Amé- rique centrale et septentrionale, des îles australes, etc... Il a publié notam- ment d’importants travaux sur les lichens du Mexique et du Nouveau- Mexique. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 2 - 18 Depuis de nombreuses années, et particulièrement depuis cinq ans, M. Bouly de Lesdain veut bien assurer la détermination des fréquents envois de lichens expédiés au Laboratoire de Cryptogamie qui ne possède pas actuellement dél spécialiste de ce groupe ; ces échantillons, déter- minés et réexpédiés par ses soins, prennent place ensuite dans les collec- tions cryptogamiques du Muséum. M. Bouly de Lesdain possède d’autre part un herbier de lichens considérable, enrichi d’espèces exotiques de provenances diverses et composé de précieux matériaux déterminés par lui et par les meilleurs spécialistes. M, Bouly de Lesdain, lors des fêtes du Tricentenaire du Muséum, a émis le désir de faire don à notre Etablissement National de cette magnifique collection. CouDREAu, présenté par M. le Professeur H. Humbert. M. CouDREAU a été mis, en 1934, à la tête du service des Réserves naturelles, après avoir été chargé pendant deux ans de la circonscription forestière du Fort-Dauphin. Parfaitement éclairé sur les problèmes mul- tiples et complexes que soulève la protection de la nature à Madagascar, il a de suite procédé à la reconnaissance de plusieurs réserves particu- lièrement menacées sur leurs lisières par les feux ou les défrichements et mis en œnvre un programme de travaux de défense parfaitement conçu. En même temps, en vue d’assurer de manière effective le contrôle scientifique de cet établissement sur les Réserves, il a établi une liaison étroite avec le Muséum. Enfin, il a élaboré un programme dé recherches en collaboration étroite avec le Muséum, dont plusieurs services sont directement intéressés à l’étude des spécimens recueillis dans les Réserves. Drapkin (D^), présenté par M. le Professeur P. Rivet. Le Drapkin, médecin chilien, a accompagné la mission Franco- Belge à l’Ile de Pâques, et collaboré à la récolte de documents intéressant toutes les sciences naturelles, qui ont été répartis dans les services du Muséum. A en outre rapporté de précieux documents sur les groupes sanguins et la tache mongolique chez les Pascuans, qui ont été publiés dans le Journal de la Société des Américanistes. Ferrand (Victor), présenté par M. le Professeur R. Anthony. M. le Prof. Victor Ferrand, Directeur du Musée National de Loxembourg Directeur du service phytologique du Grand Duché, repré- sentant officiel des Sciences naturelles au Grand Dnché de Luxembourg, est un collaborateur régulier, assidu et particulièrement actif an Labo- ratoire d’Anatomie comparée. Il nous a réservé l’étude anatomique des matériaux que possède le Musée qu’il dirige. C’est ainsi qu’actuelle- ment il poursuit, en collaboration avec M^® M. Friant et moi-même, l’étude anatomique des restes de vertébrés quaternaires qu’on découvre au cours des fouilles ofFieielles pratiquées dans les grottes d’Œtranges et la vallée de la Moselle. Le premier fascicule de l’ouvrage consacré à cette étude est actuelle- ment sous presse. Il nous a offert pour nos collections de très importantes séries d’ossements de Mammifères, surtout de petites formes telles que les Rongeurs qui, comme on le sait, sont particulièrement intéressants - 19 — non seulement en eux-mêmes mais en raison de ce que l’on ne possède à cet égard que relativement peu de documents. M. V. Ferrand est un savant de premier ordre dont la réputation est solidement établie. En dehors du milieu, il peut rendre service à beaucoup de nos laboratoires et nous avons grand intérêt à une colla- boration qui peut devenir exclusive avec le Grand Duché de Luxembourg. François, présenté par M. le Professeur H. Humbert, M. François est le fondateur du Jardin Botanique de Tsimbazaza, à Tananarive, dont il assume la direction, conjointement aux obligations multiples de sa charge au service de l’Agnculture. C’est grâce à son initia- tive et à ses efforts persévérants que ce Jardin a pu être organisé dans un site admirablement choisi quant à la variété des stations, permettant d’y installer des plantes à exigences très diverses et souvent opposées, et qu’il a pu être enrichi rapidement d’espèces indigènes dont la plupart n’avaient jamais été mises en culture. La collection des xérophytes malgaches (Aloe, Kelanchoe, Didiéréacées, etc...) en particulier, est unique au monde. Diverses espèces cultivées dans les serres du Muséum ont pour origine le Jardin Botanique de Tsimbazaza et bien d’autres sont destinées à y entrer par cette voie. D’autre part, M. François a joué un rôle très actif lors de l’établisse- ment des Réserves Naturelles de Madagascar et c’est en grande partie à son activité administrative et à ses avis éclairés que nombre de difE- cultés ont été surmontées aux débuts de l’instauration de ces Réserves placées sous le contrôle scientifique du Muséum. Jeannin, présenté par MM. les Professeurs E. Bourdelle et Ach. Urbain. a) Rapport de M. le Prof. Bourdelle. Le Jeannin, depuis huit ans qu’il exerce au Cameroun, a prêté un sérieux concours aux missionnaires du Muséum. Il s’est, d’autre part, activement intéressé à la protection de la Faune et aux réserves. Orienté vers l’étude des Mammifères du Cameroun, il a récolté un impor- tant matériel d’étude, parmi lequel 22 pièces de Mammifères intéres- santes sont déjà régulièrement inscrites à nos collections du laboratoire de Mammalogie. h) Rapport de M. le Prof. Urbain. M. Jeannin, docteur vétérinaire a Maroua, Cameroun, se dévoue sans compte, pour fournir au Muséum des renseignements et des collec- tions. Il m’a aidé très utilement au cours de ma mission. Zoologiste dis- tingué, connaissant admirablement la faune du Cameroun, toujours prêt à accueillir ceux qui se présentent à lui sous les auspices du Muséum. Lavachert (Henri), présenté par M. le Professeur P. Rivet, M. Henri Lavachery, docteur en Philosophie et lettres de l’Univer- sité de Bruxelles, a puissamment contribué, comme membre de la mission franco-belge, de l’Ile de Pâques, à enrichir en documents rares provenant de cette région, les collections du Muséum. — 20 Malbrant, présenté par MM. les Professeurs E. Bourdelle et Ach. Urbain. a) Rapport de M. le Prof. Bourdelle. Le Malbrant a apporté un concours des plus précieux aux diverses expéditions du Muséum dans la région du Tchad où il exerce ses fonctions depuis huit années consécutives. C’est lui, en particulier, qui assura la surveillance et l’entretien des animaux offerts au Muséum par M°^® la Générale Raulet après le départ de celle-ci, en attendant qu’ils soient ramenés à Paris par M. Berthollet. En relations constantes avec le laboratoire de Mammalogie et d’Orni- thologie, où il travaille à chacun de ses séjours en France, il a envoyé ou ramené à ce Laboratoire un important matériel d’étude parmi lequel 90 pièces (8 mammifères — 82 oiseauxl sont régulièrement inscrites sur nos registres de collections. b) Rapport de M. le Prof. Urbain. M. Malbrant, Docteur-vétérinaire, chef du service Zootechnique du Tchad, zoologiste réputé, a envoyé à diverses reprises au Muséum, des collections du plus haut intérêt scientifique. A favorisé à diverses reprises, de ses conseils, et d’une aide matérielle importante, les person nalités du Muséum qui sont venues au Tchad. M’a été personnellement d’un puissant secours au cours de ma récente mission, en m’aidant plus spécialement à collecter des animaux rares. Métraux (Alfred), présenté par M. le Professeur P. Rivet. M. Alfred Métreaux, docteur ès-lettres, professeur à Honolulu, membre de la mission franco-belge à l’Ile de Pâques, a rapporté de ce dernier voyage, pour le Muséum, des collections de Sciences naturelles de grande valeur ; il avait, lors de voyages antérieurs en Amérique du Sud, récolté de précieuses collections ethnographiques. S’est généreusement dessaisi avant son départ pour l’Océanie de sa belle bibliothèque personnelle en faveur du Musée d’Ethnographie du Trocadéro. LISTE DES ATTACHES \ AU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE NOMMÉS EN JANVIER 1936 Laboratoire de Chimie organique. Sur la proposition de M. le Professeur R. Fosse. Brunel (Arthur). — Travaille au Laboratoire de Chimie appli- quée du Muséum depuis 1928. Ingénieur chimiste de TUniversité de Lille, pourvu de six certificats d’Études supérieures, auteur de vingt notes ou mémoires, va soutenir incessamment une thèse de doctorat, (État). De Graeve (Paul). — Ingénieur chimiste de l’Université de Lille, auteur de vingt-cinq notes ou mémoires, lauréat de l’Institut ; travaille au Laboratoire de Chimie appliquée depuis sept ans. Leroux (Lucien). — Travaille au Laboratoire de Chimie appli- quée depuis deux ans, tous les matins, et au Laboratoire d’hygiène de la Ville de Paris tous les après-midi. S’occupe de la protection contre les gaz de combat ; a écrit un ouvrage et fait de nombreuses conférences de vulgarisation sur ce sujet. Titulaire d’une mention honorable du Prix Montyon des Arts insalubres de l’Académie des Sciences (1935). Laboratoire de Cryptogamie. Sur la proposition de M. le Professeur P. Allorge. Madame Paul Lemoine, docteur ès-sciences. — Spécialiste des Algues calcaires marines. A déterminé de très nombreux matériaux envoyés au Muséum et a constitué au Laboratoire de Cryptogamie une impor- tante collection de ces végétaux."' Duché (Jacques), docteur ès-sciences. ■ — Ingénieur au service d’Hygiène de la ville de Paris. A constitué au Laboratoire de Crypto- 1. Les Attachés sont des scientifiques qui travaillent au Muséum depuis au moins deux ans sans recevoir aucune rémunération et qui sont nommés par décision de l’Assemblée des Professeurs. Ils peuvent être considérés comme des Assistants bénévoles. - 22 garnie une mycothèque de plus de 300 espèces de champignons patho- gènes et du sol. Gaume (Raymond). — Contribue activement depuis plus de dix ans à la détermination des muscinées européennes et à l’enrichissement de l’Herbier Bryologique Laboratoire d’Entomologie. Sur la proposition de M. le Pro- fesseur R. Jeannel. Fleutiaux (Edmond). — Est depuis de longues années un des meilleurs spécialistes pour les deux familles de Coléoptères : Elatérides et Eucnémidides. Il a publié un très grand nombre de notes, mémoires et monographies, atteignant plusieurs centaines. Ses collections per- sonnelles sont considérables et sont destinées au Muséum. Une partie est même déjà entrée au Muséum (Cicindélides). M. Fleutiaux a sa table de travail au Laboratoire depuis près de dix ans. Il détermine et range nos collections et ne cesse de les enrichir par des dons. Il a égale- ment considérablement enrichi notre Bibliothèque du laboratoire en lui donnant les livres de sa propre bibliothèque, qui sont susceptibles d’in- téresser les travailleurs. Correspondant du Muséum il a droit à notre reconnaissance pour l’aide dévouée qu’il ne cesse de nous donner. Lhoste (Jean). — ■ A été pendant deux ans (1934 et 1935) bour- sier du Muséum. Il s’est spécialisé dans l’étude des Coléoptères Chryso- mélides et Scydménides et a déjà publié plusieurs travaux sur les Chry- somélides de l’Australie et sur des Scydménides africains. M. Lhoste est au laboratoire d’Entomologie depuis 1932. Il a sa table de travail, est présent au laboratoire chaque jour avec régularité et nous a donné une aide bénévole en s’occupant du rangement des groupes de sa spé- cialité. M. Jean Lhoste, qui a vingt-trois ans, fera sa carrière au Muséum et deviendra certainement un excellent naturaliste. En atten- dant de pouvoir lui attribuer une fonction rétribuée, il est juste de lui donner le titre d’Attaché qu’il mérite au plus haut point. Thery (André). — Est connu dans le monde entier comme spé- cialiste des Coléoptères Buprestides. Il a fait don au Muséum de ses collections et travaille en ce moment à ranger les Buprestides du Muséum en y incorporant en totalité sa collection personnelle qui est d’une extrême richesse. Jadis adjoint au Directeur de l’Institut Chérifien, à Rabat, il s’était fixé à Amiens depuis trois ans et venait passer chaque mois, huit jours au laboratoire d’Entomologie. Dorénavant, il habite Paris, où il s’ins- talle en ce moment. Toutes ses collections nous seront remises d’ici quinze jours et M. Thery sera en permanence, chaque jour, au laboratoire, où il nous apportera une aide bénévole précieuse. Correspondant du Muséum, ses publications sur divers groupes de Coléoptères forment près de deux cents notes ou mémoires. Laboratoire de Zoologie : Reptiles et Poissons. Sur la proposition de M. le Professeur L. Roule. Madame Marie Phisalix, docteur ès-sciences, docteur en médecine. — 23 — Travail assidu au Laboratoire depuis 25 ans. Auteur de nombreux mémoires estimés, notamment d’un traité des animaux venimeux, de- venu classique. Laboratoire d’Ethologie des Animaux sauvages. Sur la proposition de M. le Professeur Ach. Urbain. Kowarski( (Katiana). — Bactériologiste, auteur de nombreux travaux d’Ethologie, et tout particulièrement sur les vitamines et sur la biologie ; croissance des rats et des souris soumis à un régime phos- phoré. En outre, elle a participé à la plupart des travaux effectués au Labo- ratoire d’Ethologie des animaux sauvages depuis trois ans : en colla- boration avec M. le Prof. Urbain, dix notes ou mémoires sur le char- bon, le tétanos, la tuberculose, etc... ]V[lle Piette (Geneviève). — Travaille depuis plus de six ans au Laboratoire. A fait des travaux de bactériologie se rapportant surtout aux maladies des Oiseaux et des petits Mammifères ; s’occupe actuel- lement au Laboratoire, de la question de l’alimentation et des vitamines. A publié cette année-ci plusieurs notes très importantes, sur la richesse en vitamines des algues et sur les maladies infectieuses des oiseaux de cage et de volière. M. Seguy (Jean), Docteur en Médecine. — Travaille au Labora- toire à titre bénévole et d’une façon constante depuis plus de deux ans. A fait d’importants travaux sur la stérilité et sur les hormones sexuelles. Fait actuellement des recherches sur le cycle menstruel de V Hamadryas Papion et sur d’autres cynocéphales. M. Cahen (Raymond), Docteur en Pharmacie, Docteur ès-sciences. — Travaille depuis plus de deux ans au Laboratoire. Auteur de très nombreux travaux sur l’accoutumance expérimentale de la morphine, poursuit actuellement des recherches sur le dosage des constituants minéraux et des composés azotés dans le plasma, le sérum, le sang total des animaux du Parc Zoologique à prépondérance carnivore, herbivore et mixte ; fait également des recherches sur les hormones sexuelles mâles de ces animaux. Laboratoire de Minéralogie. Sur la proposition de AI. le Professeur A. Lacroix. Agafonoff (Valérien) Docteur es Sciences, Ancien professeur à l’Université de Tauride. — Travaille depuis de longues années dans mon laboratoire après avoir fait un stage au Laboratoire de Géographie physique de la Sorbonne. Il s’est spécialisé dans la Pédologie. A auprès de lui plusieurs collaborateurs et, en particulier, Maly- CHEFF qui, elle aussi, a publié d’intéressants mémoires sur la pédologie. Madame Jeremine (Elisabeth), Docteur es Sciences. — Elle a éga- lement commencé à travailler à la Sorbonne. Depuis 1925, elle donne son temps à mon laboratoire. Elle y fait fonction de chef de travaux ; elle classe la collection de pétrographie et nous rend d’inappréciables services. Depuis 1928, elle consacre un mois par an à l’Institut de - 24 Géologie appliquée de Nancy, pour y enseigner les méthodes pétro- graphiques aux ingénieurs-géologues. En 1931, elle est nommée colla- boratrice de la carte géologique de France. D’abord boursière de la Caisse Nationale des Sciences, elle y est actuellement chargée de recherches. CaillÈre (Simonne). — Travaille à mon laboratoire depuis 1929. Elle y achève une thèse de doctorat d’un grand intérêt. Elle rend en outre de multiples services au Laboratoire, en aidant les divers cher- cheurs qui y travaillent. Laboratoire des Pêches et productions coloniales d’ori- gine ANIMALE. Sur la proposition de M. le Professeur A. Gruvel. Budker (Paul). — Travaille assidûment au Laboratoire depuis janvier 1930. A accompli une mission scientifique et technique en A. O. F. en 1933-34 (Sénégal et Soudan). A rapporté d’importantes collections pour le Muséum. Ancien boursier de doctorat de 1932 à 1934. Médaille d’argent de la Société Nationale d’Acclimatation. Va prochainement soutenir devant la Faculté des Sciences de Paris, une thèse de doctorat d’Université sur la contribution à l’étude histologique de la peau des sélaciens. Musée d’Ethnographie du Trocadéro. Sur la proposition de M. le Professeur P. Rivet. SousTELLE (Jacques). — Entré N® 1 à l’École Normale supérieure (1929) ; licencié de philosophie, certificat d’ Études supérieures d’ Ethno- logie avec mention très bien (1930) ; diplômé d’Études supérieures de Philosophie (juin 1932). En mission à l’École Française de Mexico, 1932- 1933-1934-1935-1936. Auteur d’articles publiés dans le Journal des Américanistes, etc... Collaborateur bénévole du Musée d’Ethnographie depuis 1930. En préparation : Thèse de doctorat sur les « populations Ottomi ». Chargé du département d’Amérique depuis 1932, département où il dirige les travaux de deux collaborateurs rétribués et de plu- sieurs collaborateurs bénévoles. Leiris (Michel). — Élève titulaire de l’École pratique des Hautes- Études (section des sciences religieuses). Membre de la mission Dakar- Djibouti (sociologie religieuse). Auteur (en collaboration) des « Instruc- tions sommaires pour les collecteurs d’objets ethnographiques » et de divers articles publiés dans le Journal de la Société des Africanistes, Aethiopica, etc... En préparation, ouvrage sur la langue secrète des masques dogons et sur les arts d’Abyssinie. Collaborateur bénévole du Musée depuis 1929. Chargé du Département d’Afrique noire depuis 1932, où il dirige le travail de deux collaborateurs rétribués et de plusieurs collaborateurs bénévoles. M^l® Claudie Marcel-Dubois. — Ancienne élève de l’École du Louvre et de l’Institut d’Art et d’Archéologie. Lauréate du Conserva- toire. En préparation : thèse pour l’École du Louvre sur « les instruments de musique dans l’art de l’Inde ». Collaboratrice bénévole du départe- ment d’Ethnologie musicale depuis le début de 1934 (catalogue des instruments et des disques). A assuré pendant un an la préparation et l’exécution des concerts hebdomadaires. Grunewald de Mortillet (Roland). — Collaborateur bénévole du Musée d’Ethnographie depuis 1933. Chargé du département d’Océa- nie depuis 1934. Se dévoue avec beaucoup d’assiduité et de méthode à sa tâche, dans un département qui, sans sa collaboration et celle égale- ment bénévole de sa femme, ne pourrait encore fonctionner, faute de crédits. Laboratoire de Botanique ; Phanérogamie. Sur la proposi- tion de M. le Professeur H. Humbert. Camus (Aimée). — Correspondant du Muséum depuis 1933. Tra- vaille assidûment au Laboratoire de botanique où elle s’occupe parti- culièrement des graminées, orchidées, cupulifères de différentes parties du monde, ainsi que de la Flore de France. Non seulement elle a mis en œuvre une partie très importante des collections, de Phanérogamie qui lui ont fourni le principal matériel d’études pour des mémoires très importants et de nombreuses notes, mais encore elle se charge fréquem- ment de déterminations ou de réponses à des questions émanant de divers botanistes ou amateurs. M^'® A. Camus, qui a été deux fois lau- réate de l’Académie des Sciences, a publié de nombreuses notes. TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES DU MUSÉUM national d’hISTOIRE NATURELLE PENDANT l’année 1935 Anatomie comparée. R. Anthony, Professeur. — Essai de synthè:,e du Néopallium humain. Rev. Gén. Sciences, 15 déc. 1934. — Note sur un manuscrit aux armes de François Piiebus, comte de Foix, vicomte de Bearn, roi de Navarre (1467-1483). En collaboration avec J. Meurgey, Le Moyen âge, 1934. — L’avenir de l’Humanité. Nouv. Rev. de Hongrie, mars 1935. — Les recherches scientifiques désintéressées et leur organisation. Orvos- kepzes, mars 1935. — Les recherches de Science désintéressée, leur importance et leur organisa- tion. Rev. Gén. Sciences, 3 mars 1935. — Georges Papillaut (1868-1934). Bull, et Mém. Soc. d’Anthropol. de Paris, 1934. — Rapport sur le Prix Broca. Ibid. — Rapport du Secrétaire Général pour l’année 1934. Ibid. — Soudure précoce de la deuxième Incisive (prétendue dent de lait) et de la troisième Incisive (défense) chez l’Eléphant d’Asie. En collabora- tion avec A. Herpin. Vol. du Tricentenaire, Arch. Mus., 1935. — Etude du cerveau d’un savant biologiste et médecin. Arch. Suisses de Neurol, et Psychiat., vol. XXXVI, fasc. I, 1935. H. Neuville, Sous-Directeur du Laboratoire. — Remarques à propos du développement des dents du Cachalot. Ann. Sc. nat. ZooL, 1935, pp. 171-195, 5 fig. — De l’organe femelle de l’Hyène tachetée. Arch. du Mus., Vol. du Tricen- tenaire, 1935, pp. 225-229, fig. — Sur quelques caractères anatomiques du pied des Eléphants. Contribu- tion à l’étude de la formation des phanères unguéales. Arch. du Mus., 1935, pp. 111-184, 53 fig. — L’urètre glandaire des Girafes. Bull. Mus., 1935, avec 2 fig. P. Cla VELIN, Assistant. ■ — Poterie anthropomorphe africaine d’influence américainç. Bull, et Mém. Soc. d’Anthropol. de Paris, t. V, VHRsér., 1934. P. Cla VELIN et Coulouma. — La terminaison des nerfs pneumogastriques chez l’Homme et les Singes anthropomorphes. Bull, et Mém. Soc. d’ Anthropol. de Paris, t. V, VIH® sér., 1934. M. Friant, Chef des Travaux au Laboratoire de Zoologie comparative de l’Ecole des Hautes Etudes. — L’évolution du type primitif des — 27 — molaires mammaliennes chez les Erinacéidés. G. R. de VAssoc. Anato- mistes, Bruxelles, mars 1934. — Le type primitif des molaires supérieures chez les Rongeurs. G. R. Acad. Sc., novembre 1934. — Répartition géographique et classification (d’après les caractères den- taires) des Erinacéidés fossiles et actuels. Bull. Soc. Zool. France, séance du 18 décembre 1934. — La morphologie des dents jugales chez les Macroscélidés. Proceed. Zool. Soc. London, 1935. — Les molaires du Steneofiber et du Castor {Castor fiber L.). Arch. Mus., Vol. du Tricentenaire, 1935. — Etudes sur l’évolution dentaire des Primates. L’évolution du type primitif des molaires supérieures chez les Adapidés. Rev. Anthropol., 1935. — L’évolution morphologique de la dentition chez les Mammifères placen- taires. Bul. Soc. Natural. Luxembourgeois, 1935. — Sur les molaires vierges de VIschyromys. Ann. Mag. Nat. Hist., 1935. — Caractères différentiels des molaires vierges chez les Porcs-Epics du Nouveau et de l’Ancien Monde. Bull. Soc. Zool. France, séance du 26 mai 1935. ■ — Le type dentaire jugal du Petromys xanthipes A. M. Edw. G. R. Acad. Sc., 24 juin 1935. CouLOUMA, Agrégé d’Anatomie de la Faculté de Médecine de Lille. — La terminaison des nefs pneumogastriques chez quelques Vertébrés. G. R. Assoc. Anatomistes, avril 1935. CoRDiER et CouLOUMA. — La terminaison des nerfs pneumogastriques chez quelques Mammifères. G. R. Assoc. Anatomistes, avril 1935. Anthropologie. D'' P. Rivet, Professeur. — L’origine de l’Homme. Les Cahiers rationalistes, Paris, n“ 41, mai 1935, p. 136-146. — Paul Lester et G.-H. Rivière. — Le laboratoire d’anthropologie du Muséum. Arch. Mus. hist. nat., Paris, volume du Tricentenaire 6<= série, t. XI, 1935, p. 507-531. P. Lester, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur les crânes Tourkana et Kikuyu rapportés par la mission Arambourg-Jeannel. L’Anthropo- logie, Paris, t. XLV, 1935, p. 249-250. — Bibliographie africaniste. Journ. Soc. des Africanistes, Paris, t. V, 1935, p. 277-343. G. H. Luquet. — Mythologies océaniennes. Mythologie générale, Paris, Larousse, 1935, p. 405-425. — Mythologie préhistorique. Mythologie générale, Paris, Larousse, 1935, p. 1-6. Paul Royer. — Anomalies anatomiques chez un crâne de l’époque franque' Bull, et Mém. de la Soc. d’ anthropol. de Paris, Paris, 8® série, t. V’ 1934 (1935), p. 48-50. — Sur un crâne provenant de Canrobert en pays Haraetas (province de Constantine). L’Anthropologie, Paris, t. XLIV, 1934, p. 471. — 28 — — et A.-H. BasTiN. — Contribution aux études anthropologiques dans le département des Ardennes. Bull, et Mém. de la Soc. d’anthropol. de Paris, Paris, 8® série, t. V, 1934 (1935), p. 4-15. Louis Tauxier. — Les Kroumen de la forêt de la Côte d’ivoire d’après Hos tains et d’Ollone. Rev. du folklore franç. et du folkl. colonial, Paris, t. VI, n° 3, mai-juin 1935, p. 137-162. — Sur les Kissi, Nègres de la Guinée française et leurs statuettes en pierre. U Anthropologie, Paris, t. XLIV, 1934, p. 471-472. G. Waterlot. — Sur une nouvelle station préhistorique des environs de Bamako (Soudan français). L’Anthropologie, Paris, t. XLV, 1905, p. 247-249. Léon Pales. — Contribution à l’étude anthropologique du Noir en Afrique équatoriale française. L’Anthropologie, Paris, t. XLIV, 1934, p. 45-76. Harper Kelley et R.-L. Doize. — Collections africaines du département de préhistoire exotique du Musée d’ethnographie du Trocadéro. II. Nou- velles recherches préhistoriques au Congo. Journ. Soc. des Africanistes, Paris, t. IV, 1934, p. 303-312. Alice Bowler-Kelley. — Sur une pointe provenant de Healdtown (Pro- vince du Cap). Journ. Soc. des Africanistes, Paris, t. V, 1935, p. 113- 116. Bajra Kumar Chattopadhyay. — Les affinités somatiques des Brahmines Maithil et Kanaujia de Béhar. Paris, Maisonneuve, 1935, 87 p. Zoologie : Mammifères et Oiseaux E. Bourdelle, Professeur. — Considérations Zoologiques sur les Equidés asiatiques actuels. Arch. Mus. nat. Ilist. nat., 6® s., t. XII, p. 475, 1935. — Préface sur les Alammifères de France par le R. Didier et P. Rode. Arch. Hist. Nat. Soc. Acclimat., vol. X, 1935. — et Ed. Dechambre. — Le service central de recherches sur la migration des oiseaux de la Ménagerie du Jardin des Plantes au Muséum National d’Histoire naturelle {Le Chasseur français, août 1935, p. 510.) — Notes ostéologiques et ostéométriques sur les Anes d’Afrique. Bull. Mus. nat. Hist. Nat., 2® série, t. VII, n° 5, 1935, p. 304). J. Berlioz, Sous-Directeur du Laboratoire. — Notice sur les spécimens naturalisés d’Oiseaux éteints existant dans les Collections du Mu- séum. Arch. Muséum, 6® s., t. XII, 1935, p. 485. — Etude d’une collection d’Oiseaux du Congo Belge. Bull. Mus. nat. Hist. Nat., 1935, p. 159. — - Etude d’une collection d’Oiseaux de l’Oubangui-Chari. Ibid., 1935, p. 349. — Notes Ornithologiques au cours d’un voyage en Malaisie. L’Oiseau et la Rev. franç d’Ornit., 1935, p. 389. — Conférence au Muséum « Visions d’Extrême-Orient dans les Iles de la Sonde », publiée dans la revue The Llogd Mail, avec photographies. — 29 P. Rode, Assistant. — La recherche des groupes sanguins et le problème de l’espèce. Arch. Mus. nat. Hist. Nat., 6® s., t. XIII, p. 497, 1935. — et le D'" R. Didier. — Sur un chat sauvage de France. Bull. Mus. nat. Hist. Nat., 2® s., t. VII, n® 2, p. 90. — - Les Mammifères de France, 1 vol. gr. in-8, 392 p., 214 fig. et 27 pl., dont 1 en coul. Arch. Hist. nat. Soc. d’ Acclimat. France, n° 10, 1935. J. Delacour, Associé du Muséum. — Les Bengalis rouges (Etude du genre Amandavà). L’Oiseau et la Rev. franç. Orn., 1935, p. 377. Ch. Bennejeant. — Les Variations dentaires numériques et la réduction dentaire progressive chez les Primates. L’Odontologie, vol. LXXXIII, n® 6, p. 433 ; n® 7, p. 520 ; n° 8, p. 553 ; n® 9, p. 630. — Discussion sur les observations de M^® Friant. (De l’interprétation des prémolaires chez les Primates). Bull. Mus. nat. Hist. Nat., 2® s., t. VII, n® 6, p. 343. Dr Malbrant. — Classification des Buffles d’Afrique. Bull. Alus. nat. Hist. Nat., 2® s., t. VII, n® 6, p. 000. E. L. Bernath. — - Notes sur l’Avifaune des Iles Baléares et Pityuses, L’Oiseau et la Rev. franç d’Ornit., 1935, pp. 330 et 506). k MÉNAGERIE Dr E. Dechambre, Sous-Directeur de la Ménagerie. — Un après-midi aux Sept Iles : compte-rendu d’une excursion dans la réserve des Sept Iles. Bull. Fédération des Groupements français pour la protection des Oiseaux, n® 4, octobre 1935, p. 91. — Naissance d’un Cerf Sika : présentation et commentaire d’un film pris à la Ménagerie du Jardin des Plantes. Bull. Soc. Nat. Acclimat. France. — Observations sur les Makis de la Ménagerie du Jardin des Plantes. Bull. Mus. nat. Hist. Nat., 2® s., t. VII, n® 6, 1935, p. 315. Éthologie des animaux sauvages. Ach. Urbain, Professeur. — La Chaire d’Ethologie des animaux sauvages du Muséum National d’Histoire Naturelle. Rev. Path. Comparée et Ilyg. Gén., février 1935, p. 173. — Sur une infection streptococcique constatée sur des oiseaux exotiques de volière et des oiseaux indigènes. G. R. Soc. Biol., t. 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Soc. Zool. France, t. LX, n® 2, p. 102. — Un Lézard nouveau de la famille des Dibamidés. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, novembre 1935, p. 354, figs. 1-3. — Sur la faune herpétologique de l’Archipel du Cap Vert. XH® Congrès internation. Zool., Lisbonne, 1935. l’impression). Mme £)r M. Phisalix. — Moyse Charas et les Vipères au Jardin du Roy. Arch. Mus. Hist. nat. (vol. du Tricentenaire), 6® s., XH, p. 409. — Action comparée du venin d’Abeilles sur les Vertébrés et en particulier sur les espèces venimeuses. Ann. Sc. nat., X® s., Zool., t. XVIH, pp. 65-95 (vol du centenaire). — Action de quelques venins sur la fluorescence des solutions d’uranine. C. R. Ac. Sc., t. 200, p. 976 et Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® s., t. VH, p. 170 (en collab. avec MM. Boutarig et J. Bouchard). — L’immunité naturelle du Loriot commun vis-à-vis du venin d’Abeilles. Bull. Soc. Zool. France, 26 mars 1935. — Action destructive des ondes courtes sur les antigènes de quelques venins, la bile et la cholesterine. Bull. Mus., 2® s., t. VH, p. 226 et Bull. Ac. Méd., 9 avr., 3® s., t. 113, p. 467-473. — Vaccination multivalente contre la Pasteurellose des Chiens, le venin de Vipère et le venin d’Abeilles. Bull. Ac. méd., 9 juillet, 3® s., t. 113. — Action des ondes courtes sur les sérums antivenimeux, ainsi que sur leurs mélanges neutres avec les venins correspondants. C. R. Ac. Sc., 8 juillet, t. 201 , p. 1 63. — 32 — J. Spillmann, Boursier du Muséum. — Description d’une Carpe hydro- pique présentant deux kystes des ovaires. BulL Soc. centr. d’aquicul- ture, t. XLII, n'’® 1-3, janvier-mars, 1935. ■ — Les organismes inférieurs, causes déterminantes des maladies de la Carpe. Ibid., n^^ 10-12, octobre-décembre, 1935. Mangven L. Y. Chang. — Note relative au Batracien urodèle : Mesotriion deloustali Borret. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® s., t. VII, n® 2, p. 95-98. — Sur les Larves de quatre espèces de Salamandres de Chine. Ibid., 2® s'., t. VII, n® 3, p. 172-177. — • Note on a Collection of Snakes from Lu-gban, Kiangsi, by M. R. C. Chin. Contrib. Biol. Lab. Sc. Soc. China Nanking, Zool. Ser., XL — Note préliminaire sur la Classification des Salamandres d’Asie orientale. Bull. Soc. Zool. France, LX, p. 000. King T. Wang. — The Labroid fishes of China. Contrib. Biol. Lab. Sc. Soc. China, Nanking, Zool. Ser., XL — On some Mulloid fishes from Hainan. Ibid., XL — A Review of Sciænoid fishes of China. Ibid., XII. Entomologie. R. Jeannel, Professeur. — Apteroloma (Lyrosominæ ) . Wiss. Erg. Niederl. Exp. in den Karakorum, Zool., p. 283-287, fig., 1935. — L’Archatlantis et le peuplement de la région méditerranéenne. Arch. Mus., XII, p. 415-426, fig., 1935. — Homochromie et Mimétisme. Rev. franç. d’Entom., II, p. 113-117 et 181-186, 1935. — Mission scientifique de l’Omo, tome II. Zoologie. Itinéraire et liste des Stations, avec une carte (p. 1-22). Coleoptera I. Carabidæ, Trechinæ et Perigoninæ, (p. 23-75, fig.). Muséum nal. d’Hist. nat., un vol. de 310 p., avec 9 pl. — Une curieuse aberration de l’instinct chez un Chalicodome. Revue franç. d’Entomol., II, 1935, p. 191-193, avec 1 pl. — Sur les Trechinæ recueillis par M. H. Scott en Abyssinie. Ibid., II, 1935, p. 205-212. — Monographie des Catopidæ. Mém. Mus. nat. Hist. nat., nouvelle série, I, 433 p. et 1027 fig. texte. M. Bernhauer et R. Jeannel. — Trois Staphylinides remarquables de la Colonie du Kenya. Revue franç. d’Entom., II, 1935, p. 213-218. P. Lesne, Sous-Directeur du Laboratoire. — Note sur un Bostrychide néo- zélandais, VEuderia squamosa Broun. Ann. Soc. ent. Fr. 1934 [1935], p. 389, fig. — Lyctidæ, apud Visser, Karakorum, Band I, Leipzig, 1935, p. 300, fig. — Un type primitif de Bostrychides, le genre Chilenius. Ann. Sc. nat., Zool., 10® sér., XVIII, p- 21, fig. — Les Bostrychides de l’Arabie. 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Berland, Sous-Directeur du Laboratoire. — La menace des Insectes, par L. O. Howard, traduction de L. Berland. Paris, 1935, 284 p. — Nouvelles Araignées marquis iennes. Bernice P. Bishop Muséum, Hono- lulii. Bull. 142, p. 35-63, 56 fig. — Premiers résultats de mes recherches en avion sur la faune et la flore de l’atmosphère. Ann. Soc. ent. France, 1935, p. 73-96, 1 pl. — Quelques traits du comportement des Hyménoptères sphégiens. Ann. Sc. natur., ZooL, 1935, p. 53-66. — Description d’un Ampulex nouveau de la Chine. Revue franç. d’Entom., I, 1934, p. 265-268, fig. — ■ Araignées du col de la Cayolle. Ibid., H, 1935, p. 28. — L’exploration biologique de l’atmosphère. L’Aérophile, juillet 1835, p. 210. — Les Araignées des îles Marquises et la biogéographie. C. R. somm. Séances Soc. Biogéographie, 12 avril 1935, 100, p. 27-28. — et R. Benoist. — Trois cas de gynandromorphisme chez les Hyménop- tères aculéates. Arch. Mus., 6, XH, 1935, p. 435-438, 3 fig. F. Le Cerf, Assistant. — Une nouvelle chenille de Lycænidæ myrmécophile. Arch. Mus. Hist. nat., vol. du Trieentenaire, p. 447-453, 6 fig., 1935. — Sur Satyrus azorinus Streck. Bull. Soc. ent. Fr., p. 206-209, 1 pl., 1935. — Complément à la note sur Satyrus azorinus Streck. Ibid., p. 214, 1935. — - Lépidoptères, in ; Mission au Tibesti (M. Dalloni). Mémoires Ac. Sc., t. 62, 1935. F. SÉGUY, Assistant. — Les Insectes parasites des Mammifères sauvages de la forêt de Fontainebleau. Travaux des Naturalistes de la Vallée du Loing, vol. 7, p. 80-135, 35 fig. — Sur les Hippobosques du genre Ornithomyia. Bull. Mens. Assoc. Nat. Vallée du Loing, XI, p. 60-61 (1935). — Note sur les espèces du genre Lipoptena et description d’une espèce nouvelle. Ibid., XI, p. 85-86 (1935). — Mission au Tibesti (1930-31, dirigée par M. Dalloni). Diptères. Mémoires Acad, des Sciences, LXH, n» 1, p. 1-6 ; fig. 14-19 (1935). L. Chopard, Assistant. — Note sur les Hemimerus du Musée du Congo belge (Dermaptères Hemimeridæ). Rev. Zool. Afr., XXVI, p. 120-121. — Le Crabe à pinces velues dans les fleuves du Nord de l’Allemagne Bull. Soc. Accl, LXXXH, p. 43-46. — Note sur quelques Insectes du Sud Algérien. Bull. Soc. Hist. nat. Afr. Nord, XXVI, p. 118-119. — Les Hemimerus des collections du Muséum. Arch. Mus. Hist. nat., 6, XH, Tricentenaire, p. 439-445. — An interesting new genus of house cricket. Stylops, IV, 6, p. 122-124. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 3 — 34 — — Die Môbclschabe Supella siipellectüium Scrv. Ein neuenlings nach Europa eingeschlepptes Insekt. Mitt. Ges. Vorratssch., XI, no 4, p. 51-54 — Une idée nouvelle sur le polymorphisme spécifique : Les phases chez les Insectes Orthoptères. Rev. franç. Ent., II, p. 57-61. — On a collection of Gryllidæ from India made by M. B. M. Fletcher. Ann. Mag. nat. Hist., 10, XVI, p. 284-296. — Mission J. de Lépixey au Soudan français (1933-1934). Orthoptères, Mantidæ et Gryllidæ. Bull. Soc. Sc. nul. Maroc, XV. — Mission au Tibesti (1930-1931) dirigée par M. Dalloni. Orthoptères. Mém. Ac. Sc., LXII, 3 p. G. Colas, Assistant. — Note biologique sur Machimus atricapillus Fallén (Diptères). Rev. franç. Enlomol., t. II, fasc. 1, p. 32, 1935. — Note biologique sur Aphodius cervorum (Coleopt. Scarabcides). Bull. Assoc. Natur. Vallée du Loing, n“ XI, p. 41, 1935. — L’Entomologiste en excursion. Rev. franç. Entom., t. I, fasc. 4, p. 242- 244, 1935. — ■ Un Pterostichus nouveau des Pyrénées espagnoles. Ibid., t. II, fasc. 2, p. 108 et 109, 1935. — Note biologique sur une éclosion tardive de Cetonia aurata L. Miscel- lanea Entom., vol. XXXVI, n° 12, p. 102. — et A. Gaudin. — Sur de nouveaux Trechinæ des Pyrénées occidentales. Rev. franç. Entom., t. I, fasc. 4, p. 245 à 253. — et A. Reymond. — Note sur la faune des Coléoptères de la foret d’Iraty. Basses -Pyrénées. C. R. somm. Soc. Biogéogr., n° 104, p. 49 à 52. 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Conférence radiodiffusée par le Poste Radio-Colonial, 24 mai. — Etat actuel des recherches sur les Sauterelles migratices. Conférence radiodiffusée parle Poste des P. T. T., 10 juillet. — De l’utilité des Stations d’inspection et de désinfection des végétaux. Conférence faite aux Journées nationales pour la protection sani- taire des plantes cultivées. Bruxelles, octobre 1935. — Les Stations de désinfection. Leur rôle dans l’économie nationale. Confé- rence radiodiffusée au Poste des P. T. T., le 31 décembre. 35 — Zoologie : Vers et Crustacés. Ch. Gravier, Professeur. — Crustacés Stomalopodes recueillis par M. R. De- cary à Fort-Dauphin (Madagascar). Arc.h. Muséum, vol. du Tri- centenaire, p. 357. L. Face, Sous-Directeur du Laboratoire. — Allocution présidentielle. Bull. Soc. Entom. France, XL, p. 5-9. — L’Anchois de la mer du Nord (Engraulis encrassicholus L.) et l’assèche- ment du Zuiderzée. Bull. Inst, océanogr. n° 668, 7 p. — Sur la localisation dans les eaux moyennes du Pacifique d’un Mysidacé pélagique peu connu. Ceraiolepis hamata G.O.S. C. B. Acad. Sc. Paris, t. 200, p. 1774. — Remarques sur la mue des Crustacés. Arch. du Muséum. 6® sér., vol. jubiî., p. 17-29. — Description du mâle de Metella Breuili Fage, accompagnée de remarques sur la position systématique du genre Metella. Eos, XI, p. 197-180. — Le professeur Louis Joubin. Necrologia. Boll. di pesca di piscic., e di idrobiol. XI, fasc. 3, p. 3 M. André, Assistant. — Sur le parasitisme accidentel des Acariens libres. Bull. Mus. nai. Hist. nat., 2® s., VII, p. 57. — Les Acariens commensaux ou parasites des Crustacés. Arch. Muséum, vol. du Tricentenaire, p. 377. — Line espèce nouvelle du genre Cæculus (Acariens) recueillie aux îles Salvage (Croisière du « Président Théodore-Tissier ». Bull. Mus. nat. Hist. nal., 2® s., VII, p. 113. — Une Pseudo-coquille construite par une Araignée. Journ. Conchgl. 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XII, p. 325, 1 fig. dans le texte, 1935. Minéralogie. A. Lacroix, Professeur. — Sur la découverte de tectites à la Côte d’ivoire. C. R. Acad. Soi., t. 199, p. 1539, 26 déc. 1934. — Sur des météorites pierreuses tombées dans l’Aïr (Colonie du Niger). C. R. Aead. Sci., t. 200, 13 mai 1935, p. 1641. — Les tectites sans formes figurées de l’Indochine. C. R. Acad. Sci., t. 200, juin 1935, p. 2129. — Les tectites de l’Indochine et ses abords et celles de la Côte d’ivoire. Nouv. Arch. du Muséum, vol. du Tricentenaire, 6® sér., t. XII, 1935. — Célébration du troisième Centenaire du Muséum, le 25 juin 1935. (Dis- cours au nom des diverses Académies françaises). — ■ The Tektites of Indochina and the East Indian Archipelago. Fifth Pacific Science Congress, Victoria and Vancouver B. C. Canada, 1935, p. 2543-2545. The University of Toronto Press, 1934. 46 — Notice historique sur les membres et correspondants de l’Académie des Sciences ayant travaillé dans les Colonies françaises des Mascareignes et de Madagascar au xyiii® et au début du xix® siècle. Lecture faite à la séance annuelle publique de l’Académie des Sciences du 17 décem- bre 1934. — Les pierres précieuses, semi-précieuses ou d’ornementation. Les Res- sources minérales de la France d’Outre-mer, t. III, p. 267-324. Publi- cations du Bureau d’Etudes géologiques et minières coloniales, Paris, 1935. — Les gisements phosphatés des grottes et füons remplis « per descensum ». Les gisements superficiels des îles des mers équatoriales et tropicales. Les Ressources minérales de la France d’Outre-mer, t. IV, p. 145-193. Publications du Bureau d’Etudes Géologiques et Minières coloniales, Paris, 1935. — La réorganisation de l’Institut Pasteur. Ann. de l’Institut Pasteur, t. 53, 1934, p. 5. P. Gaubert, Sous-Directeur honoraire du Laboratoire. — Hémihydrate de sulfate de calcium obtenu par voie humide et polymorphisme du sulfate anhydre. Rull. Soc. Franç. Min., t. 57, 1934, p. 252-267. — Anisotropie et structure des verres à vitre. C. R. Acad. Sc., t. 199, 1934, p. 1402-1404. — Anisotropie des liquides autour des bulles gazeuses. Ibid., t. 200, 21 jan- vier 1935, p. 304-306. — Sur les liquides anisotropes. Ibid., t. 200, 18 février 1935, p. 679-680. — Modifications des faciès des cristaux de phloroglucine par des matières colorantes et action de la chaleur sur la coloration. Ibid., t. 200, 25 mars 1935, p. 1120-1122. — Détermination microchimique de la cholestérine, de l’urée, de la glycé- rine, etc., basée sur la formation des cristaux liquides. Ibid., t. 201, 1935, p. 1202. — Anisotropie permanente du verre à vitre. Bull. Soc. Franç. Min., t. 58, 1935, p. 314. ,1. 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Mil® S, Caillère. — Sur la signification du phénomène d’incandescence pré- senté par certaines antigirites. C. R. Acad. Sc., t. 200, 18 mars 1935, p. 1055-1057. — 17 — — Sur les caractères spécifiques de la bowlingite. Ibid., t. 200, 24 avril 1935, p. 1483-1485. — Sur quelques silicates de magnésie et de fer rattachés au groupe des serpentines. C. R. Congrès des Soc. Savantes, Lyon, 1935 (sous presse). — Composition minéralogique des minerais silicatés de nickel (nouméite et garniérite). Congrès internat, des Mines, de la Métallurgie et de Géologie appliquée. Section de la géologie appliquée (sous presse). M”® E. Jeremine. — Etude pétrographique des roches de la bordure occi- dentale du lac Rodolphe et de quelques régions voisines. Mission Scientifique de l’Omo (1932-1933), t. I, Paris, 1935, p. 17-59. — Massif dioritique d’Etival. Bull. Soc. Franç. Minér., t. 58, 1935, p. 81-92. V. 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La Haye, Martinus Nijhofî, 1935). — Sur la détermination des susceptibilités paramagnétiques des cristaux de terres rares, par la mesure des pouvoirs rotatoires paramagnétiques. C. R. Acad. Sci., t. 201, p. 1112, 2 déc. 1935. 48 — Yves Le Grand, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur la mesure de l’acuité visuelle par les franges d’interférence. G. R. Acad. Sci., t. 200, p. 490, 4 fév. 1935. — La perception visuelle des brillances (Conférence faite aux réunions de l’Institut d’Optique de mars 1935, à paraître dans les comptes-rendus des ces réunions). Sous presse. — Sur les rides du sable des plages (« Ripple-Marks »). G. R. 59® Congrès Assoc. Fr. Avanc. Sc., Nantes, juillet 1935. — Sur une mesure photographique de l’agitation de la mer. Ibid. Paul Becquerel. — Recherches sur la longévité des graines macrobiotiques du Muséum. G. R. Acad. Sc., 26 déc. 1934. — Recherches de Physiologie végétale dans les hauts vides et aux basses températures. Arch. Mus. nat. Hist. nat., vol. du Tricentenaire du Muséum, 6® sér., t. 12, 1935. — Recherches sur la structure ultramicros copique du cytoplasma végétal (Conférence faite au 6® Congrès international de Botanique, Amster- dam, septembre 1935. Un extrait a été publié dans les Compte-rendus du Congrès). Chimie organique. R. Fosse, Professeur, P. de Graeve et P. E. Thomas. — Recherches pour identifier, par l’analyse élémentaire, de faibles quantités d’acides aminés. G. R. Acad. Sc., 1935, t. 200, p. 872. — Action de l’hydrazine sur les ureides cycliques (acide parabanique). Ibid., p. 1260. — Identification de petites quantités de formol. Ibid., p. 1450. — Dosage pondéral et identification par l’analyse élémentaire, de petites quantités de formol, à de très grandes dilations. Ibid. t. 201 p. 105, 1935. Marcel Frèrejacque, Assistant. — Dosage polarimétrique du mannital. G. R. Acad. Sc., 1935, t. 200, il. 410. Section de Physique végétale M. Bridel (t) et C. Charaux. — Sur la composition de l’écorce de bourdaine. III. Le précipité obtenu par action diastasique en partant de l’écorce de bourdaine récente. Extraction d’un nouveau thammoside, le frangularoside. Son produit d’hydrolyse, le frangularol. Bull. Soc Chini. Biol., 17, 780, 1935. — IV. Le complexe purgatif de l’écorce de bourdaine soluble dans l’eau et hydrolysable par le diastase. Ibid., 17, 793, 1935. M™® C. Sosa-Bourdouil, Assistant. — Remarques sur les poids des fruits de tomates hvbrides (Solanum hyvopersiam L.). Bull. AIus., (2), 7, 71, 1935. — Note biochimique sur l’hybride, Zea Mays x Euchlaena mexicana en première génération. Rev. bot. appL, 168, 1935. — Recherches physiologiques sur les parents et les hybrides de Fève. (Vicia faba L.). G. R. Acad. Sci., 200, 1236, 1935. — Caractères héréditaires et fluctuations dans la constitution chimique des plantes. Archives du Muséum, 12, 347, 1935. — 49 — \liie ]y[_ CoLLOT. — L’extraction des hétérosides par l’éther saturé d’eau. 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' XL Sur l’hydrolyse du salicoside par la poudre fermentaire de feuilles de Salix purpurea et sur quelques phénomènes qui en dérivent. Ibid., 602, 1935. — Sur l’existence d’un glucose naissant. Arch. Mus., (6), 12, 337, 1935. — et C. Charaux. — Contribution à l’étude biochimique du pêcher {Per- sica vulgaris L). Sur le persicoside. Journ. Pharm. et Chim., (8), 21, 495, 1935. C. R. Acad. Sci., 200, 1689, 1935. — Le Sophoricoside, nouvel hétéroside des fruits de Sophoca japonica L. Journ. Pharm. et Chimie, (8), 21, 546, 1935. — Sur la constitution du génistéol. Ibid., (8), 22, 32, 1935. — et Ramart-Lucas. — Structure des hétérosides d’après leur absorp- tion dans l’ultraviolet. Bull. Sec. Chim. (5), 2, 1596-1625, 1935. Pêches et productions coloniales d’origine animale. A. Gruvel, Professeur. — Sur la nécessité du développement de l’industrie des pêches dans les colonies. (Rapport de 32 pages, avec annexes, présenté à la Conjérence impériale, 1935). — Conférence radio-coloniale sur l’Aquarium du Musée de la France d’ Outre- mer. {Radio-Paris, 8 février 1935). — Au Maroc. La création d’une industrie. La Vie, n° 3, l'^’’ lévrier 1935). — Les Ressources des Colonies françaises en produits alimentaires marins. Conférences faites au Conservatoire des Arts et Métiers, les 28 février et 2 mars 1935. — Contribution à l’étude de la bionomie générale et de l’exploitation de la Faune du Canal de Suez, avec préface du Marquis de Vogué. 1 fort volume de près de 400 pages, avec nombr. pl. et fig. dans le texte. Mémoires de l’Institut d’Egypte (sous presse). — Quelques réflexions sur la conserverie de poisson au Maroc. La Vie, 1935. — et G. Petit. — Pourquoi les savants veulent protéger la faune. Monde Colonial illustré, juin 1935. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 4 - 50 - G. Petit, Sous-Directeur du Laboratoire. — Contribution à l’étude faunis- tique de la réserve naturelle du Manampetsa (Madagascar). (Intro- duction ; le lac Manampetsa et la réserve dite du Manampetsa ; Poissons ; Mammifères ; un animal énigmatique de l’Aven de Mitoho). Ann. Sc. nat. ZooL, 10« s., t. XVIII, 1935, p. 422-481, fig. 1, 2, 21, 22. — Description d’un crâne de Gryptoprocte sub-fossile, suivie de remarques sur les affinités du genre Cryptoprocta. Arch. Mus. Hist. nat. (vol. du Tricentenaire), t. XII, 1935, p. 621-636, 7 fig. — A. Chevalier et L. Joleaud. — Les dépôts quaternaires de l’ancien cratère de Pedra de Lume (île de Sal, archipel du Cap Vert). C. R. Acad. Sciences, 8 avril 1935. — et P. Budker. — Sur la différenciation de dents cutanées, liée à la pré- sence de cryptes sensorielles, chez quelques Sélaciens. C. R. Acad. Sciences, 21 oct. 1935, p. 737-740. — et le Prof. A. Gruvel. — Pourquoi les savants veulent protéger la faune . Le Monde colonial illustré, juin 1935. Th. Monod, Assistant. — Compte rendu sommaire de la première partie d’une mission au Sahra occidental. Bull. Mus., VII, n° 5, 1935, p. 293- 299. — Crustacés : Contribution à l’étude faunistique de la réserve naturelle du Manampetsa (Madagascar). Ann. Sc. nat.. Zoologie, 10® S., t. XVIII, 1935, p. 449-466, fig. 9-20. R. Ph. Dollfus, Préparateur à l’Ecole des Hautes Etudes. — Sur quelques Brachylæmus de la faune française, récoltés principalement à Riche- lieu (Indre-et-Loire). 2® partie. Ann. parasit. humaine et compar., t. XIII, n° 1, janv. 1935, p. 52-79, fig. 12-13. — Sur un Cestode pseudophyllide parasite de poisson d’ornement — Bull. Soc. Zool. France, t. LIX, n® 6, p. 476-490, fig. 1-9. — • Les distomes des Stylommatophores terrestres (excl. Succineidæ). Liste par hôtes et résumé des descriptions. Ann. parasitai, humaine et com- par., t. XIII, n® 2, p. 176-188 ; n® 3, p. 259-278, fig. 1-5 ; n® 4, p. 368- 385 ; n® 5, p. 445-485 fig. 6 et 1 pl. texte. — Répertoire bibliographique des publications de Gustave-F. Dollfus. Bull. Soc. Géol. France, 5®sér., t. III (1933), p. 691-726 (mars 1935). — Les huîtres comestibles sur la côte atlantique du Maroc ; bancs naturels, perspectives ostréicoles. Assoc. franç. avanc. Sci., 58® session. (Congrès de Rabat), 1934, p. 246-248, paru en mars 1935. — Sur Contracæcum, Thynnascaris et Amphicæcum. Bull. Soc. Zool. France, t. LX, n® 1, p. 88-92, fig. 1-2 D. — Sur Crocodilicola et autres Hémistomes de Crocodiliens. Arch. Mus., 6® s., t. XII (Tricentenaire du Muséum, volume jubilaire), juin 1935, p. 637-646. — Sur quelques parasites de poissons recueillis à Castiglione près Alger. Bull. Trav. Stat. aquic. et pêche de Castiglione, 1933, 2® fasc. (juillet 1935), p. 197-279, fig. 1-48. — Nématode du genre Goezia, chez une Truite arc-en-ciel (Salmo irideus W. Gibbons) d’élevage. Bull. Soc. Zool. France, t. LX, n® 3, p. 244- 265, fig. 1-2. — Sur quelques Tétrarhynques (Notes préliminaires). Ibid., t. LX, n® 4, p. 353-357. — Thélohaniose de l’Ecrevisse {Astacus pallipes Lereboullet) à Richelieu (Indre-et-Loire). Bull. Soc. centr. Aquic. et pêche, i. XLII, n®® 10-12. p. 119-122. — 51 — J. Galloï et G. Desportes. — Infestation expérimentale de Strigoformes par un Brachylæmus. Annales parasit. humaine et compar., t. XIII, n° 1, janv. 1935, p. 12-20, flg. 1-6. — Distoma isotoma Rudolphi 1819, parasite d’Astacus, est une métacer- caire d’Orchipedum. Ibid., t. XIII, n° 2 du 1®^ mars 1935, p. 116- 132, flg. 1-5. P. Ghabanaud, Préparateur à l’Ecole des Hautes Etudes. — Les Soléidés du groupe Zebrias. Définition d’un sous-genre nouveau et description d’une sous-espèce nouvelle. Bull. Soc. Zool. France, t. 59, p. 420-436. — Achiridæ, nec Trinectidæ. Garactères et synonymie de deux génotypes systématiques certains : Achirus achirus Linné 1758 et Trinecles maculatus (Bloch M. S.) Schneider 1801. Bull. Inst, océanogr., Monaco, n° 661, 1935, 16 p., 11 flg. — Quelques monstruosités chez les Poissons hétérosomes : sympiézospon- dylie, atélurie et sphincturie. Arch. Mus. Hist. nat. de Lyon, t. 15, 1935, 23 p., 9 flg., 4 planches. — Position systématique d’ Achirus fluviatilis Meek et Hildebrand. Bull. Muséum, (2), 7, p. 77-78, 1 flg. — Les Poissons du Ganal de Suez. Apud Gruvel : Gontribution à l’étude de la bionomie générale et de l’exploitation de la Faune du Ganal de' Suez (sous presse). — Les Soleidae de la sous-famille des Heleromycterinæ. Bull. Soc, Zool. France, t. 60, p. 212-224, 6 flg. — Le vomer, le complexe ethmoïdien et le trajet périphérique des nerfs olfactifs des Téléostéens soléiformes. C. R. Acad. Sc., t. 201, p. 351, 7 flg. P. Budker. — Description d’un genre nouveau de la famille des Carchari- nidés. Bull. Muséum, VII, 4°, 2, 1935, p. 107-112, 1 pl. — Sélaciens capturés dans la région de Dakar. Ibid., VII, n“ 3, 1935, p. 183-189. — et G. Petit. — ■ Sur la différenciation de dents cutanées, liée à la présence de cryptes sensorielles, chez quelques Sélaciens. C. R Acad. Sc., 21 oct. 1935, p. 737-740. Agronomie coloniale. Publication de la Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture tropicale, t. XV, 1180 pages. Aug. Ghevalier, Professeur. — • Les Iles du Gap Vert. — Géographie, Bio- géographie, Agriculture, Flore de l’Archipel. Un vol. in-8o, 358 p., 16 pl. h. t., flg. — Guy-Grescent Fagon. Archives du Aluséum Hist. nat., 1935, t. XII, vol. du Tricentenaire, p. 649-664. — Aperçu sur la végétation des îles du Gap Vert. C. R. Soc. Biogéogr., 1935, n° 99, p. 21-24. ■ — Le peuplement et la géographie économique de l’Archipel des îles du Gap Vert. Bull. Assoc. géographes français, 1935, n° 86, p. 60-64. — Plantes nouvelles de l’Archipel des îles du Cap Vert. Bull. Mus. Hist. Nat, 1935, n® 2, p. 137-144, 4 flg. — Sur une Amaryllidée mal connue de l’Afrique centrale. Ibid., 1935, n® 3, p. 217-218. — Identification du Champignon employé en Afrique équatoriale pour la confection de ceintures de parure. Bull. Soc. African., 1935, 2® semestre. — 52 — — L’amélioration des fruits métropolitains et coloniaux. L’Hygiène soc iale 1935, n° 141, p. 347-348. — Les hypothèses relatives à l’Atlantide et l’origine des plantes cultivées en Europe occidentale. G. R. Soc. Biogéogr., 1935, n® 104, p. 52-56. — L. JoLEAUD et G. Petit. — • Les dépôts quaternaires de l’ancien cratère de Pedra de Lume (île de Sal, archipel du Cap Vert). G. R. Acad. Sc., 1935, t. 200, p. 1334-1336. — et R. Furon. — Sur quelques dépôts tertiaires et quaternaires des îles du Cap Vert. Ibid., 1935, 201, p. 226-227. Travaux de M. Chevalier parus dans la Revue de Botanique appliquée et d’agriculture Tropicale en 1935. — Les Insectes des régîmes mâles de l’Elaeîs, t. XV, p. 124-125. — Le Gossypium anomalum est un Cotonnier, t. XV, p. 369-370. — Le Tricentenaire de la fondation du Jardin des Plantes et le rôle du Muséum en agriculture coloniale, t. XV, p. 393-426. — Sur deux Ficus africains présentant de curieuses particularités biolo- giques, t. XV, p. 456-459. — - Les variétés de Bananiers du groupe Cavendishii, t. XV, p. 573-580. — La restriction des expérimentations agricoles par les Gouvernements, t. XV, p. 626-628. — La Commémoration du Tricentenaire du Jardin des Plantes, t. XV, p. 653-657. — - L’acclimatation des Citrus en Afrique tropicale, t. XV, p. 658-675. Jean Trochain, Assistant. — Compte-rendu sommaire d’une mission au Sénégal. Bull. Mus. Hist. Nat., 1935, n» 1, p. 73-76. — Les espèces du genre Ludwigia (Onagraceæ) en Afrique tropicale occi- dentale. Bull. Soc. Bot. Fr., t. LXXXII, 1935, p. 141-146. — Divers usages de plantes du Sénégal, Rev. Bot. appl. et Agr. trop., 1935. p. 183-186. — La production du Tabac dans les Colonies françaises, Ibid., 1935, p. 427- 446. Pierre Tissot, Ingénieur agronome. — Améliorations récentes apportées à la culture du Cacaoyer et à la préparation du Cacao dans le monde. Rev. Bot. Appl. et Agr. Trop., 1935, p. 103-115. — La Culture du Camphrier et la Production du Camphre. Ibid., 1935, p. 340-350. — Note sur l’eau lourde. Ibid., 1935, p. 544-548. W. Russell. — Remarques sur la structure de l’ovaire avorté de Alusa Corbieri. A. F. A. S., Congrès de Nantes, 1935. ■ — • Note sur la Structure de Sipnapidendron glaucum. Bull. Mus. Hist. Nat., nov. 1935, p. 374-375. D. Normand. — Sur le Mæsopsis de l’O. africain et le bois de Nkanguele. Rev. Bot. appl. et Agr. Trop., 1935, p. 252-263, pl. Laboratoire Maritime du Muséum a Dinard (précédemment à Saint-Servan). E. Chemin. — Observations algologiques. Bull, laborat. marit. Saint-Servan- Dinard, XIV, 1935, p. 16-17. — 53 — E. Fischer-Piette. — Histoire d’une Moulière. Observations sur une phase de déséquilibre faunique. Bull. biol. France et Belgique, LXIX, 1935, p. 152-177, 4 flg., 1 pl. — Systématique et Biogéographie. Les Patelles d’Europe et d’Afrique du Nord. Journ. Conchyliologie, LXXXIX, 1935, p. 1-66, 26 flg., 4 pl. — Quelques remarques bionomiques sur les côtes basques française et espagnole. Bull. Laborat. marit. Saint-Servan-Dinard, XIV, 1935, p. 1-13, 1 flg. — Sur la distribution de Patella intermedia Jeffreys et sur les répartitions dites capricieuses. Vol. jubilaire Prof. Bouvier, 4 p., 2 flg. M. Philbert. — Contribution à l’étude des Hydraires dans les îles anglo- normandes. Bull. Mus., VII, 1935, n° 1, p. 85-88, 1 flg. — Notes sur les Hydraires des îles anglo-normandes. Bull. Laborat, marit. Saint-Servan-Dinard, XIV, 1935, p. 17-19. — Liste préliminaire des Hydraires récoltés dans la région de Saint-Servan. Ibid., XIV, 1935, p. 19-28. — Les Hydraires de la région malouine. Bull. Inst. Océnogr., n° 673, 1935, p. 1-36, 6 flg. Bibliothèque. L. Bultingaire, Bibliothécaire en Chef. — Introduction à : Inventaire des Archives du Muséum national d’histoire naturelle. 1’’® partie. Série A. Archives du Jardin du Roi par Anne-Marie Bidal. Arch. Mus. Nat. Hist. nat., vol. XI, 1934, p. 175-176. — L’Art au Jardin des Plantes. Ibid., vol. XH, 1935, p. 665-678. — Bref aperçu sur trois cents ans d’histoire du Muséum. La Terre et la Vie, vol. 5, n® 6, juin 1935, p. 243-251. ■ — Les agrandissements du Jardin du Roi sous l’intendance de Buffon. La Montagne Sainte- Geneviève et ses abords, t. VH, n® 3, 1935, p. 77-83. — Introduction descriptive et explicative à : Muséum national d’histoire naturelle. Exposition du Troisième centenaire, p. 11-24. — Les besoins des bibliothèques scientifiques. Rev. scient, illustr., 14 déc. 1935, p. 741-746. — La surproduction dans le domaine des périodiques (Sciences natu- relles). Rapport présenté au H® Congrès international des Biblio- thèques et de la Bibliographie. Rev. du Livre, n° 8-9, novembre 1935, p. 166-170. Y. Ruyssen. Muséum national d’histoire naturelle. Exposition du troi- sième centenaire [Catalogue]. Paris. — 54 — COMMUNICATIONS Remarques complémentaires SUR L’ORGANE FEMELLE DE L’HyaENA CROCUTA PAR Henri Neuville. Par une note insérée dans le volume jubilaire du Tricentenaire du Muséum, j’ai donné quelques détails sur les particularités de l’organisation génitale de l’Hyène tachetée ^ (//. crocula Erx.). Ces particularités font penser à un hermaphrodisme assez net pour que les traditions africaines en aient enregistré la notion. J’en ai décrit deux aspects assez différents, attribuables, me semble-t-il, à des différences d’activité sexuelles. Dans la note à laquelle je renvoie, la pl^e m’a manqué pour exposer quelques détails d’organisation interne relatifs à ces faits et pour entrer dans les quelques comparaisons pouvant éclairer sur la nature exacte des dispositions réalisées par l’Hyène tache- tée 9. Je vais en présenter un très bref aperçu. Le clitoris offre ici une apparence pénienne ; la vulve s’ouvre à son extrémité, comme le fait normalement ailleurs le méat pénien, et deux saillies sous-jacentes d’apparence scrotale achèvent de donner à cet organe femelle un aspect d’organe mâle. C’est néanmoins dans la profondeur du canal perforant le cli- toris de V Hyaena crocuta, et non vers sa terminaison comme on pourrait s’y attendre, que s’ouvre l’urètre. Malgré la différence de taille, sur chacun des deux sujets que j’ai examinés, la longueur du tractus urogénital, mesurée du col de l’utérus à l’orifice clito- ridien, est d’environ 25 centimètres, et c’est à environ 15 centi- mètres de ce dernier orifice que s’ouvre le méat urétral ; l’urètre proprement dit est long d’environ 6 centimètres. Le méat pouvant être considéré comme délimitant le vestibule et le vagin, à celui-ci et à celui-là peuvent être respectivement attribuées des longueurs de 15 et de 10 centimètres. Le canal vestibulo-vaginal est coudé en une incurvation au commencement proximal de laquelle s’ouvre 1. Henri Neuville. De l’organe femelle de l’Hyène tachetée. Archives du Muséum d’Histoire naturelle. Volume du Tricentenaire, 6® série, t. XII, 1935, p. 225-229, avec 2 figures. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 1, 1936. 55 Fig. 1. — Hyaena crocuta de Niafunké (Moyen Niger). Organe génital externe et région périnale, après leur prélèvement, c, orifice clitoridien ; m, m, mamelons ; s, s, renflements d’apparence scrotale ; a, anus ; g, orifice des glandes anales. Env. 4/5 gr. nat. — 56 — Turètre ; ce fait est corrélatif de ce que le vagin, dirigé d’abord dans le sens normal, ne s’ouvre pas dans la région périnéale, mais se prolonge, au-delà de cette région, en un long vestibule suivant un trajet récurrent et passant devant la symphyse pubienne pour s’ouvrir finalement sous le ventre, en avant de celle-ci. Sur un sujet du Somâl, qui paraissait cependant vierge, j’ai vainement cherché quelque trace de formation hyménale. Le méat s’y ouvre, ainsi que je viens de le dire, au début de l’incurvation du tractus ; son aspect est celui d’une fente allongée ; des plis vestibulaires longitudinaux, très accentués, se présentent en aval de ce méat et convergent vers son niveau en y formant des sortes de cryptes rappelant celles que j’ai précédemment décrites sur d’autres Mammifères J’ai remémoré, dans le travail ci-dessus mentionné, les alléga- tions relatives aux fonctions génitales de l’Hyène tachetée. Les données anatomiques suffiraient à faire écarter d’emblée la suppo- sition d’un hermaphrodisme effectif. D’autres suppositions plus ou moins étranges doivent être écartées tout aussi nettement : telle est celle de la réalité d’un accouplement entre les femelles de cette espèce, fait que Watson considérait comme recevable. En dépit des dispositions aberrantes présentées par VHyaena crocuta, l’accouplement de cet animal s’effectue suivant le mode habituel aux quadrupèdes, sous cette réserve que la femelle restant dans son attitude habituelle, le mâle s’accroupit derrière elle, ou, si l’on préfère, s’assied sur le sol en laissant ses jambes allon- gées de part et d’autre de eelles de la femelle ; dans cette position, le pénis, long et grêle et terminé par un gland très renflé, garni de fortes papilles, atteint aisément le méat clitoridien, qui est, fonctionnellement, une vulve. Un fait très particulier est que, pendant cet accouplement, le clitoris n’entre pas en érection ; celle-ci se manifeste cependant fréquemment chez l’Hyène tache- tée, et parfois avec une force considérable, allongeant énormément l’organe qui pend alors à la façon d’un pénis. Il est clair qu’à cet état l’accouplement serait au moins très difficile : il serait compa- rable à la pénétration d’un pénis dans un autre, et la turgescence du gland clitoridien doit d’ailleurs en oblitérer plus ou moins l’orifice. Toutes ces données, en achevant de faire comprendre comment peuvent s’exercer les fonctions génitales de l’Hyène tachetée, achèvent aussi de mettre ce Mammifère à part des autres et lui confèrent, quant à ce dont il s’agit, une originalité dont on cher- 1. Henri Neuville. De l’organe génital externe de la Jument. BuU. Mus. nat. Hist. nat., 1930, n° 1, p. 58-64, 1 fig. — In. De l’organe génital de la Truie. Ibid., 1934, n“ 1, p. 7-14, 2 fig. Fig. 2. — — Hyaena crocuta 2i du Somâl. Organe génital externe et région péri- néale. m, m, mamelons ; c, clitoris ; s, s, saillies d’apparence scrotale ; a, anus ; g, orifice des glandes anales. 3/4 gr. nat. — 58 — cherait vainement un équivalent dans la même classe zoologique, même chez l’Eléphant, dont l’appareil femelle présente également de très notables particularités du même genre. Ne pouvant entrer dans toutes les comparaisons qui éclaireraient l’un par l’autre ces deux cas de VH. crocuta et des Éléphants, je rne bornerai à en signaler le plus essentiel. Fig. 3. — Ilyaena striata Zimm. . Organe génital externe et région périnéale, n, vulve ; a, anus ; g, orifice des glandes anales. Env. 4/5 gr. nat. Figure donnée pour compa- raison entre VH. crocuta et 1’//. striata. Des dispositions très voisines dans leur ensemble de celles que je viens de mentionner pour VH. crocuta se retrouvent chez les Éléphants. Ici encore, la vulve s’ouvre sous l’abdomen, très loin, en avant, de la région périnéale. Mais dans le cas des Éléphants, à l’inverse de ce qui se passe pour l’Hyène tachetée, au moment du coït le jeu des muscles amène la vulve au voisinage de cette Fig. 4. — Hyaena crocuta Q. Organe génital externe et région périnéale, d’après Watson (Proc. Zool. Soc., London, 1877, pl. XL). En haut, le clitoris ; au-dessous, la région portant une ponctuation paraissant correspondre à des traces de para- sites comme j’en ai représenté sur la fig. 2 du Mémoire cité, et comme il s’en voit, dans la même région, sur la fig. 2 ci-jointe. dernière région ; ici également, le vestibule, très profond, est coudé sur le vagin et constitue l’organe réceptif essentiel, sinon même exclusif, de l’accouplement ; une différence capitale réside toute- fois en ce que le canal vestibulaire des Eléphants ne perfore pas - 60 — le clitoris à la façon d’un urètre pénien et contracte simplement avec lui les rapports du type usuel. Un vagin extrêmement réduit suit enfin ce très long vestibule. Ce sont là, manifestement, dans les deux cas, des états atypiques de développement, aboutissant, pour 1’//. crocuta, à un hermaphro- disme tubaire partiel, la région distale du tractus uro-génital s’y développant suivant le type mâle et le reste suivant le type femelle ; pour les Eléphants, il n’y a par contre qu’une simple extension anormale du vestibule, celui-ci y étant d’ailleurs suivi d’un tractus génital d’un type très particulier. Des recherches embryologiques portant sur tout un ensemble de pièces rarissimes permettraient seules de préciser les processus engendrant ces intéressantes particularités, dont les données les plus banales de l’Embryologie mammalienne permettent toutefois de supputer l’essentiel avec quelque certitude. Les Poissons de mer exotiques aux Halles Centrales DE Paris. Remarques sur diverses espèces, NOTAMMENT SOLEA SENEGALENSIS K AU P ET IIlLSA REEVESI H. B. PAR Paul Chabanaud. La généralisation des installations frigorifiques, tant à bord des chalutiers que des navires de commerce, favorise, chaque jour davantage, le transport à grande distance des produits de pêche, aussi bien que des autres denrées alimentaires. C’est donc aux progrès de l’industrie du froid qu’il faut attribuer les arrivages épisodiques, aux Halles Centrales de Paris, de poissons de mer exotiques, qui ne s’y étaient jamais vus autrefois. Les lots ne comportent, le plus souvent, que des caisses isolées ou en petit nombre et dont il n’est pas toujours possible de connaître l’origine. La plupart viennent, paraît-il, de Boulogne. Toutefois, en 1922, j’eus l’occasion d’examiner une cargaison de huit cents kilogs de poissons, composée des principales espèces commerciales qui peuplent, en Afrique australe, la baie de la Table (Table Bay) ; n’en ayant malheureusement pas dressé la liste sur le champ, je ne saurais citer de mémoire toutes celles qui s’y trou- vaient représentées, si ce n’est un colin ou merlu, Merluccius capensis Castelnau, voisin de notre espèce européenne (Merluccius mer- lucius Linné), et des filets de l’énorme Soléidé local, Austroglossus microlepis Bleeker, à chair huileuse et qui atteint couramment 75 centimètres de longueur totale. Plus récemment et durant quelques années, deux espèces médi- terranéennes, mais qui, m’a-t-on dit, provenaient de la côte occi- dentale du Maroc, Epinephelus gigas Brünnich et Dentex dentex Gmelin, furent de vente presque courante. Pour des raisons que j’ignore, l’arrivage* à Paris de ces deux beaux Acanthoptérygiens a cessé aujourd’hui, momentanément peut-être. A diverses reprises, Solea senegalensis Kaup 1858 a été offert à la clientèle. Cette espèce, très voisine de la sole vulgaire ( Solea solea Linné), n’existe pas en Méditerranée ; elle se trouve can- tonnée sur la partie de la côte occidentale d’Afrique, comprise entre le détroit de Gibraltar et le Sénégal ; le type, conservé au Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® I, 1936. - 62 — Muséum National d’ Histoire naturelle, est étiqueté comme pro- venant de Saint-Louis du Sénégal. S’il n’apparaît pas que des captures ultérieures aient jamais confirmé l’authenticité de cette origine sénégalienne, par contre, cette sole est commune dans la baie du Lévrier, ainsi que tout le long de la côte marocaine, où elle cohabite, au N. du cap Jubi, avec Solea solea L. Sur la côte mau- ritanienne, aussi bien que sur celle du Maroc, Solea senegalensis atteint couramment 50 centimètres de longueur totale i, et, paraît-il, dépasserait même parfois 60 centimètres. C’est le géant des soles de l’Atlantique nord. Solea senegalensis n’a jamais été capturé, que je sache, sur les côtes de la péninsule Ibérique, bien qu’il possède un îlot faunis- tique résiduel sur notre plateau continental français, au S. de l’es- tuaire de la Gironde. Les limites de cet îlot faunistique ne me sont pas connues ; elles se trouvent de part et d’autre d’Arcachon, ofi cette sole se pêche en abondance, mêlée à Solea solea, et où elle est appelée « sole brusque ». C’est de cette localité que Moreau ^ a redécrit l’espèce, sous le nom de « sole à pectorales noires » ( Solea melanochir). Les spécimens français ne dépassent guère, pour autant que je le sache, une trentaine de centimètres de longueur. Au cours de l’année 1934, je fus également Informé de l’arrivée d’une caisse contenant des animaux inconnus sur le marché pari- sien. Et pour cause : il s’agissait d’un Cynoglossidé, Cynoglossus lingua Hamilton Buchanan, largement répandu sur les littoraux de l’Inde péninsulaire, du Siam et de la majeure partie de l’archipel Indo-malais. Cette espèce n’a jamais été signalée de la mer Rouge, qu’elle habite cependant, car M. le Professeur A. Gruvel a rap- porté un petit spécimen de ce Cynoglosse, capturé dans le canal de Suez. Au mois de juillet 1935, ce fut encore une caisse d’origine indé- terminée, mais qui renfermait, cette fois, tout un lot d’un magni- fique Clupéidé asiatique, Hilsa reevesi Richardson 1846, décrit de la mer de Chine et cité de Shanghai et de Kiu Kiang ; cette espèce paraît être la plus orientale et, en même temps, la plus sep- tentrionale des sept formes qui sont comprises dans le genre Hilsa, créé par Regan Il n’est pas impossible que Hilsa reevesi se rencontre sous les « 1. Un spécimen de 550 millimètres, le plus grand qui soit actuellement connu et que je me suis fait un devoir d’acquérir à l’intention de notre Collection nationale, provenait du cap Jubi. La morphologie de cet intéressant exemplaire a donné lieu à certaines remarques, que j’ai publiées en leur temps (Bull. Soc. Zool. France, 49, 1934, p. 123). 2. Reo. et Mag. Zool., 1874, 2, p. 115, tab. 15, fig. 1. — Histoire naturelle des Pois- sons de la France, 3, 1881, p. 305. 3. Ann. Mag. Nat. Hist. (8), 19, 1917, p. 306. — 63 — latitudes du Tonkin, car Bouret i, signale de cette région, sous le nom de Clupea ( Alosa) kanagurta a. ilisha, un Clupéidé qui pourrait bien appartenir à l’espèce en question. En effet, Hilsa ilisha H. B. 1822 qui ne diffère guère de Hilsa reevesi que par son operculum plus étroit et par le nombre un peu plus élevé de ses écailles, demeure confiné dans le N. de l’océan Indien, entre le golfe Persique et la Birmanie. Quant à Hilsa kanagurta Bleeker 1852 3, c’est, de tous les Hilsa, le plus largement répandu dans la région Indo-paeifique, étant cité de Zanzibar, d’Aden, de Ceylan, du pourtour de l’Inde péninsulaire, ainsi que de Java, de Madura et de Sumatra ; loca- lités auxquelles il convient d’ajouter la Cochinchine et le Cam- bodge Dans ce dernier mémoire, Hilsa kanagurta est mentionné comme ayant été capturé, non sur les côtes de l’Indo-Chine, mais à Pnom Penh ; ce qui suppose à l’espèce une large euryhalinité, grâce à quoi elle pourrait remonter fort loin le cours des grands fleuves. Je signalerai, à ce propos, la présence, dans le Tonlé Sap, d’un Soléidé réputé strictement marin, Brachirus panoides Bleeker 1851. Le parallèle suivant doit permettre de distinguer aisément l’un de l’autre Hilsa kanagurta et Hilsa reeçesi. Hilsa kanagurta Hilsa reevesi. Hauteur du corps, comprise dans la longueur totale : 2,50 à 3 I 3 à 3,25 Longueur de la tête, comprise dans la longueur totale : 3 à 3,33 I 3,25 à 3,75 Diamètre de l’œil, en proportion de la longueur de la tête : 3,66 à 4,50 I 5 à 9 Largeur de l’ operculum, en proportion de sa propre hauteur : au maximum 0,50 | au minimum 0,66 Crêtes pariétales : Saillantes et striées, k. Saillantes dans le jeune âge ; recouvertes par l’épiderme, chez les adultes. 1. Bouret (R.). Inventaire général de l’Indo-Chine : Faune de l’Indo-Chine ; Vertébrés (Publications de la Société de Géographie de Hanoï, 3, 1927, p. 304). — Dans cette compilation, aucune localité précise n’est malheureusement indiquée. 2. Regan, op. cil., p, 306. 3. Regan, op. cit., p. 304. 4. Chabanaud (P.). Inventaire de la faune ichthyologique de l’Indo-Chine. YPmMi- cations de Service Océanographique des Pêches de V Indo-Chine, note, 1926, p. 8) [Clupea (Alosa) kanagurta]. — 64 — Ecailles, en série longitudinale : 42 à 45 I 42 à 45 Ecailles, en série transversale (en avant de la nageoire dorsale) : 13 à 14 I 16 à 17 Ecussons abdominaux : 16 à 18 + 11 à 13 I Formules de la dorsale et de l’anale : D. 17 à 20 I A. 19 à 22 18 + 13 à 14 D. 17 à 18 A. 18 à 19 Branchictémes du rameau inférieur du premier arc : 100 à 150 Pigmentation : Une tache humérale somhre, suivie dans le jeune âge, d’une série longitudinale de 5 ou 6 taches analogues. Pectorales entière- ment hyalines. 150 (jeunes) à 250 Pas de taches sombres. Extrémité des pectorales large- ment rembrunie (en eau for- molce). On peut encore noter la différence d’aspect qui résulte du profil ventral, dont la convexité est beaucoup plus accusée chez H Usa kanagurta que chez Hilsa reevesi. misa kanagurta est considéré comme ne dépassant pas 220 milli- mètres de longueur totale ; Hilsa ree^esi atteint, selon Regan, 500 millimètres. Le spécimen que j’ai revendiqué au profit de la collection du Muséum mesure 550 millimètres. Il est inscrit sous le no 35-316. Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale. - 65 Sur LA PRÉSENCE DU GENRE AnGUILLA EN I NDOCHINE F RANÇAISE PAB P. ChEVEY. Les derniers travaux du regretté J. Schmidt avaient établi qu’il existe six espèces d’ Anguilles dans l’Océan Indien et douze environ dans l’Océan Pacifique, quelques-unes étant d’ailleurs com- munes aux deux Océans, Leur répartition est très particulière : elles ne fréquentent que certains pays, à l’exclusion totale de cer- tains autres. On les trouve surtout là où les côtes sont situées à proximité des grands fonds des Océans, au-dessus desquels elles viennent pondre ; grâce à cette proximité des grandes dépressions océaniques, les Anguilles indopacifiques n’ effectuent jamais de voyage nuptial dont la longueur soit comparable à celui des Anguilles atlantiques qui, comme on le sait, ont leurs lieux de reproductions situés au voisinage de la Mer des Sargasses. Schmidt plaçait parmi les « côtes sans Anguilles » la totalité des rivages de l’Indo-Chine française i. Lorsque, poursuivant son enquête autour du monde sur cette question, il vint, en 1929, à Nhatrang, à bord du «Dana, » et fut reçu à l’Institut ds Cauda, je n’avais pu lui signaler que la référence d’un auteur déjà ancien, Tirant. Ce dernier a en effet inclus V Anguilla Elphinstonei Sy Kes, (= bengalemis, Gray) dans sa liste des Poissons de la Rivière de Hué Je précisais, d’ailleurs, que je n’avais, moi-même, jamais réobservé d’ Anguille en Indo-Chine et que la détermination de fiRANT me paraissait sujette à caution. Toutefois, j’ajoutais que Krempf dès 1925 avait attiré l’attention sur la capture de Lepto- céphales dans les pêches pélagiques faites la nuit à la lumière élec- trique à bord du « De Lanessan » au large du Golfe du Tonkin et jusque sur les côtes du Sud Annam, à la hauteur de Nhatrang. Voilà où en était le problème de l’Anguille dans la mer de Chine lorsque tout récemment, le Service de Pisciculture de l’Institut des Recherches Agronomiques de Hanoï m’a envoyé un poisson, nommé càlinh ou càthiêt linh en Tonkinois, pêché dans le fleuve, 1. J. Schmidt. On tlie distribution of the fresh-waters Eels (Anguilla) throughout the World. II. Indopacific région. (D. Kgl. Danske Vidensk. Selskab. Skrifter, Natur- videnskahe. og Mathem. Afd., 8, Raekke, 10, 4, p. 359, pl. I et II, 1925). 2. G. Tirant. Mémoire sur les Poissons de la Rivière de Hué (Bull. Soc. Et. Indoch.,, 1883), réimprimé in-6“ Note Inst. Océan. Indoch., 1929, p. 31. • Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 1, 1936. 5 — 66 — à Thanh-Tri (province de Hadong) et que j’ai reconnu comme étant V Anguilla japonica Schlege], espèce des régions tempérées du Pacifique N. W. Cette découverte présente un triple intérêt : 1° En remettant en cause l’exactitude de la détermination de Tirant, elle permet de rattacher à cette question la découverte des larves léptocéphales faite à bord du « De Lanessan » dès 1925, 2° Elle étend à tout le Nord de l’Indo-Chine l’aire de répartition à' Anguilla japonica. 3® A un point de vue plus général, elle vient à l’appui des concep- tions exposées à plusieurs reprises, d’abord par Krempf, et ensuite par moi-même, sur les lois de la circulation des eaux dans la mer de Chine. 1° En ce qui concerne les observations de Tiraut, il devient possible que celui-ci ait réellement vu des Anguilles à Hué ; mais il reste probable que sa détermination spécifique est erronée, VA. Elphinstonei n’existant, en effet, que sur le versant W. de r Indo-malaisie et le genre Anguilla faisant totalement défaut à Malacca et dans le golfe de Siam, d’après Schmidt b 2® L’aire de répartition d’A. japonica dont la limite méridionale, avant l’observation que nous rapportons ici, était File de Hainan doit désormais englober le delta Tonkinois. 3° Enfin rappelons que Krempf avait établi dès 1928, que les côtes orientales de la Péninsule indochinoise étaient le siège de courants froids, d’origine septentrionale, profonds, permanents, ne changeant point de sens durant le cours de toute l’année, malgré l’inversion semestrielle des moussons ; tandis que sur l’autre bord de la mer de Chine, c’est-à-dire sur les côtes occidentales des Phi- lippines régnaient des courants côtiers de sens inverse, transpor- tant des eaux chaudes d’origine méridionale J’ai moi-même apporté, à l’appui de cette conception, diverses preuves océanographiques (disposition des isothermes le long des côtes indochinoises) ^ et biologiques (présence de poissons de la faune japonaise en Annam) (répartition géographique du Requin- Baleine) 1. J. Schmidt. Danish Eel Investigations during 25 years (1905-1930), Copenh., 1935, p. 7, fig. 11. 2. Nichols et Pope. The fishes of Hainau, Bull. Am. Mus. Nat. Hist., 54, p. 326, fig. 1. 3. A. Krempf. Rapport sur le fonctionnement de l’Institut Océanographique de l’Indochine en 1928-29, pp. 12-13 (13® Note de l’Inst. Océan. Indoch., 1929) et Rap- ports des années suivantes. 4. P. Chevey et P. Carton. Les courants de la Mer de Chine méridionale et leurs rapports avec le climat de l’Indochine, 26® Note Inst. Océan. Indoch., 1934. 5. P. Chevey. Répartition verticale de la faune ichtyologique devant les côtes de l’Indochine française. C. R. Ac. Sc., 199, n® 19, p. 980, 5 nov. 1934. 6. P. Chevey. Échouage d’un Requin-Baleine (Rhineodon iypus) en Cochinchine. Résumé de nos connaissances sur ce Poisson. 28® Note Inst. Océan. Indoch., 1935. — 67 - IHHI Anguilles des régions tempérées (A. japonica). Distribution d’A. japonica en Indochine française. Or il se trouve que Schmidt, sans soupçonner l’existence des courants découverts par Krempf, établit ainsi la répartition des Anguilles autour de la mer de Chine : dans le Sud-Ouest et le Sud aucune Anguille. A l’Est (Philippines), 5 espèces : A. manillensis, A. maurltiana, A. celehesensis, A. pacifica, A. Spengeli. Au Nord et au Nord-Ouest, 2 espèces à Formose : A. mauritiana qui trouve là sa limite Nord et A. japonica ; 1 espèce au Japon, en Chine et à Hainan : A. japonica, qui doit désormais être citée aussi du Tonkin. On conviendra qu’il est frappant de constater à quel point cette répartition cadre avec nos conceptions sur les courants de la Mer de Chine, surtout si l’on songe qu’il s’agit d’animaux à larves flottantes. Dans l’Est où ces courants amènent des eaux chaudes jusqu’à une latitude relativement élevée, les Philippines sont peuplées d’ Anguilles d’origine tropicale dont l’extrême avant-garde remonte jusqu’à Formose avec VA. Mauritiana. — 68 — Dans le Nord-Ouest, au contraire, où ces courants amènent des eaux froides jusqu’à une altitude relativement basse, seule A. japo- nica, espèce nordique, est signalée et son aire d’extension doit désormais englober une partie des côtes orientales de l’Indochine française le long desquelles nous avons précisément décelé l’exis- tence de courants froids. C’est d’ailleurs l’extension vers le Sud de ces mêmes courants qui me fait conclure à l’impossibilité de l’existence à Hué et dans le centre Annam, d’A. Elphinstonei, espèce tropicale. Tirant a peut-être observé, en la circonstance, A. japonica. Quoi qu’il en soit sur ce dernier point, il n’est pas impossibb' que l’Anguille, si elle existe à Hué, soit aujourd’hui devenue l)(;au- coup moins commune dans la rivière des Parfums qu’au tcnrqis où Tirant a pu l’observer et voici pourquoi. La rivière de Hué ne communique avec la mer que par l’intermédiaire d’une vaste lagune dont la passe étroite et variable a changé plusieurs fois de physionomie sous les yeux des hommes, et même depuis l’arrivée des Français en Annam. Tout récemment enfin, poursuivant un programme de grande envergure, les Travaux Publics ont construit dans la passe actuelle, en vue de la supprimer, un barrage qui a complètement modifié les caractéristiques biologiques de la lagune et de la rivière. C’est peut-être là qu’il faut aller chercher l’expli- cation de l’échec des recherches récemment effectuées pour retrou- ver l’Anguille à Hué. Si elle y existe encore, elle y est certainement rare. — 69 — Pauropodes DU Muséum N ational d H istoire N aturelle. il PAR Paul Remy. (Strasbourg) Lts Pauropodes étudiés dans cette note proviennent des stations suivantes, où ils ont été récoltés soit par d’obligeants collègues, soit par moi-même : 1. Haute-Saône. Région de Preigney (bordure E. du Plateau de Langres), sous des pierres dans les jardins et cours de fermes, 2-5 septembre 1935 ; 2. Dijon. Jardin botanique, sous des souches pourries, 1®^ août 1935 ; 3. Forez. Saint-Germain-Laval, sous des pierres dans un taillis, rive droite de l’Aix, 16 août 1935, avec le Prof. P. de Beauchamp ; 4. Auvergne. Région de Besse (massif des Monts-Dore), feuilles mortes des hêtraies, ait. 850-1.350 mètres, 2-15 août 1935 (plusieurs récoltés par Luc Olivier, de Clermont-Ferrand, et M.-R. Zerling, de Paris). 5. Bretagne. Forêt de Rennes, 14 novembre 1935 (P. Pesson leg.) ; 6. Sinaïa (Roumanie), feuilles de Hêtre de la forêt, sur le mont Cumpàtul (ait. 880 mètres), 1929-1931 (M, A, Jonescu leg.) ; 7. Dohrogea (Roumanie). Bazargic, feuilles mortes de Chêne, 1931 (C. Manolache leg.). L Stylopauropus pedunculatus Lubbock. 3. (1 ad. à plaque anale intermediaire entre le type danois et le type italien) ; 4. (60 ad., 24 1. à 8 pp., 18 1. à 6 pp., 22 1. à 5 pp., 18 1. à 3 pp., tous à plaque anale du type danois ; cf. Hansen, 1902) ; certains récoltés par L. Olivier et Zerling. 2. S. pubescens Hansen. 3, (4 ad., 5 1. à 8 pp., 2 1. à 6 pp.) ; 6 (1 1. à 8 pp.). 3. Pauropus Huocleyi Lubbock. 4 (3 ad., 2 1. à 8 pp., 2 1. à 5 pp., 1 1. à 3 pp., tous à plaque anale analogue à celle des exemplaires danois et allemands de Hansen, 1902). 4. P. furcifer Silvestri. 3 (1 ad., 1 1. à 8 pp., 1 1. à 6 pp., 1 1. à Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 1, 1936. 70 - 5 pp.) ; 4 (17 ad., 1 1. à 8 pp., 1 1. à 6 pp.) ; 6 (4 ad., 2 1. à 6 pp., 1 I. à 5 pp.). 5. Allopauropus (Decapauropus) sabaudianus Remy. 1 (2 ad., 2 1. à 9 pp.) ; 4 (7 ad., 5 1. à 9 pp., 3 1. à 6 pp., 1 1. à 5 pp., 2 1. à 3 pp.) ; 5 (3 ad.). 6. A. (D.) Cuenotl Reiny. 4 (1 1. à 9 pp.). Fig. 1. — Allopauropus (A.) Zeiiingae n. sp. ^ ■"'d. Antenne droite face tergale. (Vaucoux près ]3esse). 7. A. (^.) hreçisetus Silvestri. 6 (nombreux individus) ; 7 (5 ad., 1 1. à 5 pp.). L’espèce n’était connue que d’Italie (de la Toscane à la région de Naples) et d’Angleterre (Rath district, Northuniber- land) ; les cornes submédianes de la plaque anale sont striées trans- versalement ; leur région moyenne est relativement plus épaisse chez les exemplaires de Bazargic que chez ceux de Sinaïa et d’Italie. 8. A. [A.) Hessei Remy. 6 (3 ad. 5). N’était connu que par une $ ad. de Bourgogne. Les exemplaires de Sinaïa sont longs de 0,68-0,70 mm. ; à leur rameau antennairc sternal, le flagelle postérieur dépasse le double ( 9/4) du flagelle antérieur ; l’amin- — 71 cissement de la région distale de leur trichobothrie III est plus accentué que celui que j’ai figuré chez le type. Au tergum pygidial, les soies submédianes, à peu près égales à leur écartement ainsi qu’aux soies intermédiaires, sont environ les 2/3 des soies latérales. 9. A. (A.) heli^eticus Hansen var. obtusicornis Remy. 1 (1 ad.) ; 2 (1 ad.) ; 3 (1 ad.). 10. A. {A.) vulgaris Hansen. 1 (5 ad., 4 1. à 8 pp., 1 1. à 6 pp.) ; 2 (1 1. à 6 pp.) ; 3 (2 ad.) ; 4 (82 ad., 14 1. à 8 pp., 23 1. à 6 pp., 4 1. Fig. 2. — Allopauropus (A.) Zerlingae n. sp. o* ad. Pygidium face sternale; la soie 6® gauche est anormale. (Vaucoux près Besse). à 5 pp. ; plusieurs recueillis par L. Olivier et Zerling) , 5 (5 ad., 2 1. à 3 pp.). 11. A. {A.) gracilis Hansen. 3 (3 ad., 2 1. à 8 pp., 2 1. à 6 pp., 1 1. à 5 pp.) ; 4 (4 ad., 1 1. à 8 pp., 1 1. à 6 pp.). 12. A. (A.) sequanus Remy. 1 (2 ad., 1 1. à 6 pp.) ; 4 (3 ad. dont la plaque anale a l’aspect de celle représentée fig. 9 A par Remy, 1930 ; 1 1. à 5 pp.). 13. A. (A.) Zerlingae n. sp. 4 : bois de Vaucoux, 16 ad. (5 o^, 10 9, I sexe ?), 3 1. à 8 pp. (1 cr^, 2 sexe ?), 1 1. à 6 pp., Zerling 72 — leg. ; bois de la Reine et de Chilozat, 1 ad. ; bois de Berbelade, 1 ad. a^, 1 1. à 8 pp. ; bois de Biavouin. 1 ad. $, 1 1. à 8 pp. ; puy de Montcineyre, 1 ad. $, 2 1. à 8 pp. — Types ; Vaucoux. Long, des ad. = 0,75 — 0,92 mm. ; des 1. à 8 pp. = 0,60 mm. ; de la 1. à 6 pp. = 0,50 mm. Adulte. — Tête. Poils des quatre rangées tergales claviformes, finement annelés ; les intervalles entre les submédians d’une même paire sont entre eux comme 14 (R® rangée), 13 (2^ r.), 33 (3® r.) et 15 (4® r.). « Ocelles » plus courts (3/4) que leur écartement minimum. Antennes (fig. 1). Au 4® article de la hampe, le poil tergal p est un peu plus long (6/5) que le poil antérieur p’, qui est égal au rameau tergal t ; près de l’articulation de celui-ci, un poil tergal très court u. Rameau tergal subcylindrique, de 5 fois à 5 fois 1/2 plus long que large, sa longueur égale aux 5/12 de celle de son flagelle F Rameau sternal s légèrement élargi du côté distal, de 2 fois 1/3 à 3 fois plus long que large ; sa longueur, sensiblement égale à celle du poil sternal q, est les 4/5 environ de celle du rameau tergal ; le flagelle antérieur F ^ est un peu plus court (10/11) que le posté- rieur F qui est presque égal au double de la longueur du rameau tergal ; globule g relativement grand ; son diamètre équatorial, un peu supérieur (10/7) à la longueur du pédoncule, est égal ou un peu supérieur à la largeur du rameau tergal. Tronc. Poils tergaux relativement longs, striés transversalement ; les deux situés près du bord postérieur du tergite VI sont atténués distalement, plus longs (7/5 à 8/5) que leur intervalle. Trichobo- thries III subcylindriqnes dans la région moyenne, amincies légè- rement du côté du bulbe, effdées du côté distal. Pattes locomotrices relativement longues. Pygidium (fig. 2). Tergum. Soies submédianes a ^ égales ou supé- rieures au double de leur écartement, un peu plus grandes que les soies intermédiaires a celles-ci étant sensiblement plus courtes (env. 10/17) que les soies latérales a ® ; l’écartement des intermé- diaires, un peu inférieur à celui des latérales, est presque le quadruple de celui des subraédianes. Tous ces phanères atténués du côté distal, à fines stries transversales ; de même les styles st, qui sont rectilignes, inclinés l’un vers l’autre ; la longueur de ceux-ci est égale aux 2/3 de leur écartement, qui est un peu plus grand que celui des soies submédianes. Sternum. Bord postérieur formant 3 lobes triangulaires ; un médian à sommet très obtus et 2 latéraux plus proéminents, por- tant les deux soies postérieures b Celles-ci subcylindriques, par- fois un peu dilatées distalement, sont annelées, environ 1 fois 3/5 plus longues que leur écartement ; soies latérales b ^ amincies dis- — 73 talement, finement striées, égales à environ 1 fois 1/2 l’écartement des soies submédianes tergales ; soies antérieures un peu plus courtes que les latérales, leur écartement étant un peu supérieur à celui des soies postérieures, — Plaque anale à région antérieure trapéziforme, rétrécie vers l’avant ; à région postérieure constituée par 2 lobes arrondis, séparés l’un de l’autre par une incision médiane en pointe ; tout près de l’extrémité postérieure de chacun de ces lobes, face sternale, est inséré un court appendice cylindrique ou légèrement claviforme, faiblement annelé ; ces deux appendices sont un peu divergents et sont dirigés vers l’arrière en pointant parfois du côté sternal. Fig. 3. — Scleropauropus Grassei n. sp. Ç ad. Pygidium face tergale. — A droite, f = rameau antennaire tergal. (Puy de Montchalm près Besse). "Paxinomie. La plaque anale d’A. Zerlingae est cordiforme comme celle d’yl. sequanus, mais les appendices de cet organe sont rela- tivement beaucoup plus courts chez A. Z. que chez A. s. ; de plus, ils sont subapicaux chez le premier, latéraux chez le second ; enfin, les deux formes se distinguent facilement l’une de l’autre par les caractères des antennes (longueurs relatives des rameaux et de leurs flagelles), par la forme des trichobothries III, par la forme et la disposition des phanères pygidiaux. A, Z. est à rapprocher d’>4. danicus Hansen. 14. Scleropauropus Grassei n. sp. 4 : puy de Montchalm, 9 ad. (3 c/’, 3 -9? 3 sexe ?) ; cirque de Chaudefour, 2 ad. Ç. — Types : Montchalm. Longueur == 0,60 ■ — ■ 0,78 mm. 1. Dédié au Prof. P.-P. Grassé, Directeur de la Station biologique de Besse (Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand), où il m’a procuré les plus grandes facilités de travail du 2 au 15 août 1935. - 74 — Tête. Poils tergaux ensiformes, légèrement pubescents (au moins les plus longs), leur disposition étant analogue à celle qu’on observe chez les Stylopauropus, Pauropus et Allopauropus ; chaque poil sublatéral de la 4® rangée est inséré près de T « ocelle » correspondant. « Ocelles » plus courts que leur écartement maximum. Antennes. Rameau tergal subcylindrique environ trois fois plus long que sa largeur maximum, qui est atteinte vers le début du 1/4 distal (fig. 3, t) ; sa longueur, sensiblement égale au 1/3 de celle de son flagelle, dépasse légèrement (env. 8/7) celle du rameau sternal. Celui-ci, environ 2 fois 1/2 plus long que large, est tronqué dans la région antéro-distale, comme chez les Allopauropus ; son flagelle Fig. 4. — Scleropauropus Grassei n. sp. ÿ ad. Pygidium face sternale. (Puy de Montchalm près Besse). antérieur est un peu inférieur à la moitié (3/7) du flagelle postérieur, lequel est un peu plus court que le flagelle tergal. Globule environ 2 fois plus large que la longueur de son pédoncule. Tronc. Poils tergaux ensiformes, légèrement pubescents (au moins les plus longs), disposés comme suit : sur le tergite I, 2 rangs transversaux de 4 ; sur II, III, IV et V, 2 rangs de 6, les tricho- bothries étant entre les deux rangs ; sur VI, un rang de 6 en avant des trichobothries V, un rang de 2 en arrière d’elles ; tout contre le bord postérieur de la tête, 2 poils latéraux ensiformes. Tricho- bothries I et II filiformes, très flexibles, à pubescence fixe ; tr. III, IV et V robustes, atténuées distalement (les tr. III amincies aussi du côté du bulbe), à pubescence courte, peu fournie; les tr. III égales aux 3/4 environ des tr. V. Segmentation et chétotaxie des pattes comme chez les Allo- pauropus ; le poil du tibia et le poil proximal du tarse sont spini- formes ; le poil distal du tarse est annelé, piibescent ; les 2 poils — 75 basilaires des pattes locomotrices et des moignons du segment I bifurques, un des rameaux étant rudimentaire, sauf aux p. loc. IX ; les grands rameaux sont annelés. Pygidium (fig. 3 et 4). Tergum à bord postérieur pourvu d’un lobe médian pentagonal, très proéminent ; soies submédianes a ^ et soies intermédiaires a ^ ensiformes ; soies latérales a ^ insérées un peu sternalement, atténuées distalement, légèrement arquées, pubescentes, un peu plus courtes que l’écartement des soies submé- dianes. Styles St très courts, insérés à peu près à l’aplomb des soies submédianes. Sternum portant près de son bord postérieur un lobe médian légèrement bilobé. Soies postérieures h ^ presque égales à leur écartement ; leur épaisseur croît à partir de la base jusqu’au 1/4 de la longueur, puis s’atténue jusqu’au voisinage de l’extrémité distale, qui est faiblement renflée ; ces soies sont striées transver- salement, légèrement pubescentes ; soies latérales absentes ; soies antérieures è ^ un peu atténuées distalement, annelées, faiblement pubescentes, presque égales à la moitié de leur écartement. La plaque anale a des bords latéraux convexes, divergents vers l’arrière ; son bord postérieur présente une profonde incision médiane trian- gulaire et deux incisions latérales arrondies, moins accentuées ; ces trois encoches sont limitées par quatre cornes : deux latérales, triangulaires, légèrement divergentes, deux submédianes cylin- driques, striées transversalement, beaucoup plus longues que les latérales, presque parallèles, généralement arquées (concavité sternale) ; à la base de chaque corne submédiane, du côté tergal, se trouve un appendice plus court, atténué distalement ; le rap- port longueur totale de la plaque (y compris les cornes submé- dianes) : largeur maximum de l’organe (intervalle entre les extré- mités des cornes latérales) = 1,8 à 2. Taxinomie. Il est difficile de préciser les rapports de cette forme avec iS. hastifer Silvestri (de Marino près Rome), dont nous igno- rons les caractères de la plaque anale ; cependant, les deux formes peuvent être distinguées aisément en examinant les trichobo- thries III, fortement claviformes chez l’espèce romaine, atténuées distalement chez l’auvergnate. Notre espèce diffère à première vue aussi de S. portitor Rerny, des Pyrénées-Orientales, dont chacun des 5 premiers tergites du tronc portent de très nom- breux poils ensiformes, dispersés sans ordre bien défini. Elle se rapproche davantage de S. Hanseni Bagnall, forme anglaise à laquelle appartient peut-être le S. que j’ai rencontré en Bour- gcrgne (Bull. Soc. scient. Bourg., IV, 1935, p. 60-69). L’espèce d’Angleterre et celle d’Auvergne se distinguent facilement par les caractères suivants : la région distale des trichobothries III - 76 — est dilatée chez S. Hanseni, amincie chez S. Grassei ; les poils de la rangée antérieure du tergite VI sont au nombre de 4 chez H., de 6 chez G. ; la plaque anale de H. est relativement plus large que celle de G ; en outre le nombre, la forme et la taille des appen- dices de cet organe ne sont pas les mêmes chez les deux animaux. Institut de Zoologie et de Biologie générale, Faculté des Sciences de Strasbourg. Station biologique de Besse, Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand. — 77 Sur le développement postembryon n aire des Pseudo- scorpions ((Quatrième note). Les l'ormules chaetotaxiques des pattes-mâchoires. PAR Max Vachon. La nomenclature chaetotaxique des doigts des pattes-mâchoires a été établie par J. G. Chamberlin de la manière suivante : doigt mobile : une série externe de 4 poils, t, st, sb, b ; doigt fixe ; une série externe de 4 poils, et, est, esb, eb, une série interne de 4 poils, it, ist, isb, ib, soit en tout 12 poils. La simplicité de cette nomenclature facilite grandement les descriptions. Grâce à elle, la chaetotaxie des pattes-mâchoires a pris une grande importance en systématique. Or cette nomencla- ture n’est pas appliquée chez tous les Pseudoscorpions. Certains adultes ont moins de 12 poils et il est actuellement impossible de déterminer ceux qui manquent. Pour ces cas aberrants les for- mules chaetotaxiques données peuvent différer suivant les auteurs. De plus, cette nomenclature n’est pas employée pour la chaetotaxie larvaire parce que, jusqu’à présent, le nombre des poils tactiles larvaires n’est pas connu avec précision. Je me propose, dans cette note, de montrer comment on peut facilement établir une nomenclature valable pour tous les cas connus. La méthode employée, déjà signalée dans un précédent travail (5) est simple. Chez une espèce donnée, les formules chaetotaxiques sont établies, en partant de l’adulte, d’abord chez la nymphe, puis chez la troisième larve, puis chez la seconde. Par comparaison des positions relatives des poils, des aréoles, tenant compte de la direction des poils, de leur forme..., etc., il est relativement facile d’établir une suite de formules. Nous considérerons d’abord celles des larves de la série normale (12 poils chez l’adulte) pour passer ensuite à celles des Pseudoscorpions qui, adultes, ont moins de 12 poils tactiles. Grâce à M. le Prof. Ch. Gravier, à qui j’exprime ici mes remerciements, j’ai pu examiner un grand nombre de larves des collections du Muséum national d’ Histoire naturelle. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n** 1, 1936. - 78 — Dans la catégorie normale les exemplaires étudiés se répartissent ainsi dans les trois sous-ordres de Pseudoscorpions. Cheiuferinea. F. Atemnidae : Titanatemnus montanus Beier, T itanatemnus congicus Beier. F. Chernetidae : Lasiochernes pilosus Ellingsen ; Allochernes italiens Beier ; N udochernes montanus Beier, Nudochernes nidi- cola Beier ; Chernes rufeolus E. Simon, Chernes cimicoides Fabricius ; Dendrochernes cyrneus L. Koch ; Hesperochernes tamiae Beier. F. Chelîferîdae : Withius hispanus L. Kocli ; Hysterochelifer meridianus L. Koch Hysterochelifer tuberculatus Lucas ; Chelifer concroides Linné ; Dactylochelifer latreilli latreilli Leach ; Rha- cochelijer maculatus L. Koch, Rhacochelifer peculiaris L. Koch. Neobisiinea. F. Neobisîidae : Neohisium simile L. Koch, Neobisium simoni L. Koch, Neobisium muscorum Leach, Neohisium jugorum lu. Koch, Neobisium erythrodactylum L. Koch, Rlothrus abeilli E. Simon ; Roncus alpinus L. Koch. F. Olpiidae : Minniza oermis E. Simon (d’après description de J. C. Chamberlin ^ fig. L. et M. F. Garypidae : Geogarypis nigrimanus E. Simon, Garypus beauooisi Savigny. Chïhoniinea : F. Chthoniidae ; Chthonius ischnocheles LIermann ; Ephippio- chthonius tetrachelatus Pryessler. Voici mes conclusions : Ainsi que je l’ai déjà signalé (6), toutes les nymphes possèdent 10 poils tactiles par main (7 au doigt fixe et 3 au doigt mobile), toutes les larves III 8 poils (6 au doigt fixe et 2 au doigt mobile), toutes les larves II, 4 poils (3 au doigt fixe et I au doigt mobile). 2° Dans chaque sous-ordre, les formules chaetotaxiques sont constantes pour un stade considéré, quelle que soit l’espèce envi- sagée et varient très peu d’un sous-ordre à l’autre ainsi que le montre le tableau de la page suivante. Ainsi que je l’ai déjà dit (6), chez les Pseudoscorpions dont les adultes ont moins de 12 poils tactiles, les présents correspondent toujours en nombre et direction à ceux de l’un des stades larvaires de la catégorie normale. On peut donc admettre que, chez ces espèces, les doigts des pattes-mâchoires en ce qui concerne leur 79 CHTHONIINEA NEOBTSIINEA \ CITEI-IFERÏNEA larve II d. mobile d. fixe i el, eb, ist 1 t et, eb, ist t et, e , isb. larve III d. mobile d. fixe l, st et, est, eh, it, ist, ib t, b et, est, eh, il, ist, ib t, b et, est, eb, il, ist, ib nymphe d. mobile d. fixe i, st, b el, est, esb, eh, il, ist, ib t, si, b \el,est,esb,eb,il,is,t, ib i, st, h el, est, esb, eb, it, isb, ib chaetotaxie, sont restés à l’un des stades larvaires normaux. Un Pseudoscorpion à nombre réduit de poils tactiles doit donc avoir même formule chaetotaxique qu’une des larves de la catégorie normale. Exemple : Microbisium dumicola adulte possède au doigt mobile 3 poils dirigés vers l’extérieur. Une nymphe du sous- ordre des Neohisiinea, auquel appartient M. dumicola, possède toujours 3 poils analogues t, st, h. Il semble donc permis d’appeler aussi t, st, b les 3 poils de l’adulte de M. dumicola. On dira que cette espèce est restée, en ce qui concerne la chaetotaxie considérée, au stade nymphaire. Au doigt fixe, M. dumicola possède 4 poils externes et 3 internes. Toutes les nymphes du sous-ordre ont aussi 4 poils externes et 3 internes : et, est, esb, eb, it, ist, ib. Nous pou- vons donc nommer de même les poils tactiles du doigt fixe de M. dumicola, resté pour sa chaetotaxie au stade nymphaire. La formule de l’adulte sera donc : d. fixe : et, est, esb, eb, it, ist, ib. d. mobile : t, st, b. Les formules des larves de M. dumicola, établies en partant de cette formule d’adulte, seront : , d. mobile : t, st, b. ^ ^ d. fixe : et, est, esb, eb, it, ist, ib. larve 111 ' I d. fixe : et, est, eh, it, ist, ib. larve JJ \ d. mobile : t. ^ d. fixe : et, eb, ist. Si l’on compare ces formules à celles des larves de N eobisiinea (tableau précédent), on en constate l’identité. Ainsi, chez l’adulte et chez les larves de M. dumicola, les formules chaetotaxiques sont celles des larves du sous-ordre auquel appartient cette espèce. L’étude chaetotaxique de Cheiridiurn museorum Leach conduit 1. Les poils écrits en romain sont ceux qui varient d’un sous-ordre à l’autre. 80 - à la même constatation : les formules des adultes et des larves de cette espèce sont identiques à celles des larves du sous-ordre des Cheliferinea auquel C. museorurn appartient. On remarque cepen- dant que les deux doigts ne sont pas restés au môme stade larvaire, en ce qui concerne leur chaetotaxie. Le doigt mobile chez l’adulte est resté au stade nymphaire : et, est, esb, eh, it, ish, ib, alors que le doigt mobile est resté au stade de la larve III : t, b. Cela n’ernpêche pas les larves III de C. museorurn de posséder une chaetotaxie normale de larve III de Cheliferinea, c’est-à-dire au doigt mobile : t, b, au doigt fixe : et, est, eh, it, ish, ih. Faute de matériel, je n’ai pu malheureusement étendre mes observations. J’accepte cependant la règle suivante : Un Pseudoscorpion appartenant à la catégorie où le nombre des poils tactiles est inférieur à 12 chez V adulte, possède, tant au stade, adulte qu aux différents stades larvaires, une formule chaetotaxique qui est celle de l'une des larves de la catégorie normale. En résumé, il suffit de savoir à quel stade chaetotaxique est resté un doigt de Pseudoscorpion pour en connaître facilement la formule. Les règles suivantes ne sont que les applications pra- tiques des considérations précédentes : Doigt mobile : lo Un poil (formule larve II) t, quelle que soit l’espèce envi- sagée. 2o Deux poils (formule larve 111) t, b, pour les espèces de Neohi- siinea et de Cheliferinea ; t, st, pour celles de Chihoniinea. 3° Trois poils (formule nymphaire) toujours t, st, b. 4° Quatre poils (formule adulte) toujours t, st, sb, h. Doigt fixe. 1° Trois poils (formule larve II) ; et, eb, ist, chez les Chthoniinea et Neohisiinea. et, eb, ish, chez les Cheliferinea. 2^ Six poils (formule larve III) : et, est, eb, it, ist, ib, chez les Chthoniinea et Neohisiinea. et, est, eb, it, ist, ib chez les Cheliferinea. 3° Sept poils (formule nymphaire) : et, est, esb, eb, it, ist, ib, chez les Chthoniinea et les Neobisiinea. et, est, esb, eb, it, isb, ib chez les Cheliferinea. 4° Huit poils (formule adulte) ; et, est, esb, eb, it, ist, ib partout. Voici pour terminer la liste des formules chaetotaxiques chez — 81 les adultes qui ont moins de 12 poils tactiles, formules jusqu’alors douteuses ou non établies. Chthoniinea. Tribu des Pseudotyrannochthoniini : 11 poils, d. mobile (formule adulte) : t, st, sb, b. d. fixe (formule nymphaire) : et, est, esb, eh, it, ist, ih. Cette formule correspond à celle donnée par Max Beter (3), p. 69. Neobisiinea. Genre Microbisium : 10 poils. d. mobile (formule nympbaire) : t, st, b. d. fixe (formule nymphaire) : et, est, esb, eb, it, ist, ib. (iette formule est celle de J. C. Chamberlin (1), fig. 35 N et Max Bejer (2), p. 136, fig. 168. Genre Afrobisium : 9 poils. d. mobile (formule nymphaire) : t, st, b. d. fixe (formule larve III) : et, est, eb, it, ist, ib. Cette formule n’est pas celle donnée par M. Beier (2) p. 78. Genre Gymnobisium ; 8 poils. d. mobile (formule larve III) : t, b. d. fixe (formule larve III) : et, est, eb, it, ist, ib. (iette formule n’était pas établie. Genre Hyarinus : 11 poils. d. mobile (formule nymphaire) : t, st, b. d. fixe (formule adulte) : et, est, esb, eb, it, ist, isb, ib. C'.ette formule n’est pas celle donnée par J. C. Chamberlin (1), fig. 36 B, et M. Beier (2) p. 164. Genre Solinus : 10 poils. d. mobile (formule larve III) : t, b. d, fixe (formule adulte) : et, est, esb, eb, it, ist, isb, ib. Cette formule ne correspond pas aux deux formules différentes données par J. C. Chamberlin (1) fig. 37 C et M. Beier (2) p. 214. Genre Larca : 9 poils. d. mobile (formule larve III) : t, b. d. fixe (formule nymphaire) : et, est, esb, eb, it, ist, ib. Cette formule diffère de celle donnée par J. C. Chamberlin (1) fig. 37 R. Genre Anagarypus : 8 poils, d. mobile (formule larve II) : f. d. fixe (formule nymphaire) : et, est, esb, eb, it, ist, ib. Bulletin du Muséum, 2* s., t. VIII, 1936. 6 V Cette formule diffère de celle donnée par J. C. Chamberlix (1) fig. 37 V et de ce le donnée par M. Beier (2) p. 225. Genre Geogarypus ( G. fiehrigi et G. tennis) : 11 poils, d. mobile (formule adulte) : t, st, sb, b. d. fixe (formule nymphaire) : et, est, esb, eb, it, ist, ib. Cette formule est celle indiquée par J. C. Chamberlix (4) et M. Beier (2) p. 232 et 234. Genre Synsphyronus. d. mobile (formule larve III) : t, b. d. fixe (renseignements incomplets). Chei.iferinea. Genre Pseudocheiridium ; aucun renseignement. Genre Afrocheiridiurn : 10 poils. d. mobile (formule nymphaire) : t, st, b. d. fixe (formule nymphaire) : et, est, esb, eb, it, isb, ib. Cette formule n’était pas établie. Genre Cheiridium : 9 poils. d. mobile (formule larve llli : t, b. d. fixe (formule nymphaire) : et, est, esb, eb, it, isb, ib. Cette formule n’était pas établie. Genre N eocheiridium : 8 poils, d. mobile (formule larve II) : t. d. fixe (formule nymphaire) : et, est, esb, eb, it, isb, ib Aucune formule n’était établie. Genre Apocheiridium : 8 poils, d. mobile (formule larve II) : t. d. fixe (formule nymphaire) : et, est, esb, eb, it, isb, ib. Cette formule diffère de celle donnée pour le doigt fixe par J. C. Chamberlin fig. 38 E. Genre Cryptocheiridium : renseignements incomplets. Genre Sternophorus : 10 poils. d. mobile (formule nymphaire) : t, st, b. d. fixe (formule nymphaire) : et, est, esb, eb, it, isb, ib. Cette formule n’est pas celle établie par J. C. Chamberlin (1) fig. 38 /. Genre Garyops ; aucun renseignement. Je crois avoir montré qu’il est possible de préciser les formules chaetotaxiques jusqu’alors douteuses ou d’en établir de nouvelles. On peut considérer comme probable la généralisation de l’excellente nomenclature de J. C. Chamberlin. Une telle généralisation unifie- — 83 - rait les descriptions et augmenterait encore l’importance systéma- tique de la chaetotaxie. Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Dijon. BIBLIOGRAPHIE 1. J. G. Chamberlin, 1931. — The Arachnid Order Chelonethida. Stanford University Publications, vol. VII, n° 1. 2. Max Beier, 1932. — Pseudoscorpionidea I. Lieferung .Das Tierreich. 3. Max Beier, 1932. — Pseudoscorpionidea II. Lieferung 58. Das Tierreich. 4. J. -G. Chamberlin, 1930. — A Synoptic Classification of the False. Scorpions Part IL Annals and Magazine of Natural History. Séries 10. T. 5. 5. Max Vachon, 1934. — Sur le développement post-embryonnaire des Pseudoscorpionides. Première note. Bull. Soc. Zool. de France, t. LIX, p. 154. 6. Max Vachon, 1934. — Idem. Bull. Soc. Zool. de France, t. LIX, p. 405. — 84 -- Observations sur les Acariens série) PAR F. Grandjean. 1. Les fissures des pattes. Les fissures soiil des organes particuliers aux Arachnides. On sait qu’elles peuvent se placer côte à côte, parallèlement, et former des groupes lyriformes ; mais il arrive plus fréquemment qu’elles soient isolées comme sur le corps des Acariens (Bull. Mus. Hist. nat. Paris, 2® série, t. VII, p. 201). Sur les pattes des Acariens il y a des fissures isolées et des groupes d’un type nouveau et intéres- sant que l’on peut appeler annulaire où quelques fissures sont en file transversale et reliées par des fentes de l’ectostracum qui les prolongent, de sorte que le groupe fait le tour d’un article qu’il semble couper. Les fausses articulations des tarses et des fémurs, chez les Mesostigmata, sont des groupes de ce genre. Actînochitinosî. On ohseive constamment la présence d’une petite coupure de l’ectostracum dans la région dorsoproximale des tarses des Orilates, à toutes les pattes et à tous les états, à la seule exception de la 4® patte de la protonymphe où la coupure manque encore. J’ai assimilé d’abord cette petite coupure à celle, bien plus grande, que l’on voit à la base de certains articles chez les Mesostigmata (Bull. Soc. Zool. Fr., t. LX, p. 32, en note) ; mais l’assimilation, sans être fausse, n’est pas très heureuse, puisque les coupures des Mesostigmata sont des groupes annulaires. 11 fallait surtout dire que la petite coupure du tarse est une fissure identique à celles de l’hysterosoma. On voit très bien cette fissure quand on regarde le tarse de dessus, car son canal est alors très apparent. Les fissures tarsiennes sont les seules qui existent aux pattes chez les Oribates. Elles sont toujours transversales et très voisines de l’articulation avec le tibia. Elles sont presque toujours dorsales mais descendent un peu quelquefois sur la pente opposée au plan de symétrie. Au maximum du déplacement, dans quelques familles très évoluées, elles sont latérales (antilatérales) sans s’être écartées de l’articulation. Ce que je viens de dire des Oribates s’applique à tous les Acti- nochitinosi, sauf que la fissure tarsienne peut manquer à certaines Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n“ 1, 1936. — 85 ~ pattes ou à toutes les pattes. Chez Anystis par exemple, la fissure existe à toutes les pattes. Elle est grande et courbée en demi-cercle. Chez les Bdelles que j’ai observées la fissure n’existe qu’aux tarses I et II ; elle est petite mais très nette, rectiligne. Les Astigmata montrent en général une fissure au tarse I seul, plus rarement aux tarses I et II seuls. Chez Allothromhium fuliginosum on voit diffi- cilement la fissure aux tarses II, III et IV et je n’ai pas réussi à la voir au tarse I. Dans un grand nombre de cas l’examen laisse un doute, soit à cause de la mauvaise chitinisation, soit parce que les fissures sont au contact de l’articulation avec le tibia, soit encore parce qu’elles sont obsolètes et en voie de disparition. Il paraît certain qu’elles manquent entièrement dans certains genres comme Caeculus, car on n’en voit aucune trace et l’animal est assez gros pour faciliter l’examen. Anactinochitinosi. Chez les Gamases et les Uropodes les fissures des pattes sont bien plus nombreuses. D’avant en arrière les tarses ont une fissure isolée dorsale antérieure (ita), un groupe annu- laire (Ut) et une fissure isolée postérieure qui est généralement dorsolatérale (itp). Les fémurs ont un groupe annulaire (iif). Les autres articles n’ont pas de fissures. Toutes les fissures sont trans- versales. La fissure ita manque toujours au l®*" tarse et jamais aux autres. Les groupes Ut et iif sont constants mais peuvent être incom- plets et réduits à une seule fissure prolongée. La fissure itp est très proximale et quelquefois difficile à voir. Peut-être a-t-elle disparu dans certains genres. Les figures 1 et 2 montrent en détail et dans diverses orien- tations, à titre d’exemple, les fissures de la 3® patte d’une Gamase (Pergamasus). Les bords des fissures et des fentes y sont représen- tés en traits pleins mais il faut se rappeler que ces organes, ou ces structures, ne paraissent pas traverser Tépiostracurn. On remarque le tracé anguleux, irrégulier, des groupes annulaires. Cela vient de leur caractère hétérogène. Le groupe Ut (fig. 1) est formé de 3 fissures dont l’une est ventrale (itv) et existe à tous les états tandis que les deux autres (it ol et it 7t), qui sont latérales ou latérodorsales, l’une anti, l’autre para, n’apparaissent qu’à la 1^® nymphe. Les 2 fissures ita et ütz sont reliées par une fente dorsale qui apparaît aussi à la 1^® nymphe, mais qui est prévue dès la larve par un affaiblissement de la cuticule. Dès son apparition la fissure itç est prolongée longuement, de chaque côté, par une fente (fig. 1, EFGH). Cette fente s’arrête en un point qui ne changera plus dans la suite du développement. Il reste ainsi un intervalle non coupé, petit mais très net, entre la fente ventrale et chacune des fissures it a et it ~ (fig, 1, AC). Le groupe iif (fig. 2) n’est peut-être formé que de 2 fissures dont — 86 — l’une est latérale (ifo.) et existe à tous les états, tandis que l’autre (ifd) qui est dorsale ou paralatérodorsale, n’apparaît qu’à la 1^® nymphe. Les deux fissures i/a et ifd sont reliées dans les deux sens par une fente qui apparaît aussi à la 1^® nyrnphe. La fente coupe le fémur presque entièrement, sauf du côté paraxial où Fig. 1. — Pergamasus rohusius Oudemap^s. R<^gion proximale et moyenne du tarse de la patte III droite. A, B, C, D, chez un adulte ( d') dans les orientations latérale antiaxiale, dorsale, latérale paraxiale, ventrale (X 310). E, F, G, H, chez une larve dans les mêmes orientations ( X 400). elle laisse un faible intervalle (fig. 2 C). 11 est possible que les fissures ifa et ifd ne soient pas simples, mais composées chacune de 2 fis- sures qui se suivent bout à bout. Les figures 1 et 2 permettent la comparaison des états extrêmes. La fissure ita est constante à tous les états. La fissure itp n’existe pas chez la larve, mais on la voit bien dès la 1^® nymphe. J’ai repré- senté entièrement le fémur de la larve pour y faire voir 3 petites arêtes finement noduleuses (fig. 2, FG). Elles sont bordées chacune, d’un seul côté semble-t-il, par une dépression. Des arêtes analogues 87 se voient chez les autres Mesostigmata. Elles disparaissent dès la 1^® nymphe. Je ne sais pas ce qu’elles signifient. Ce que je viens de dire pour la 3® patte peut être répété pour la 2® à condition de remplacer anti par para et inversement suivant la règle d’homologie parallèle, mais l’intervalle non coupé du fémur est paralatéroventral. La 1^® patte diffère de la 2® en ce que la fissure latérale du fémur est antiaxiale (dès la larve) ; de plus le Fig. 2. — Pergamasus robuslus Oude.mans. Patte III droite. A, B, C, D, région proxi- male du fémur d’un adulte ( cf) ( X 282 ). E, F, G, H, fémur de la larve ( X 400). Mêmes orientations que pour la figure précédente. groupe annulaire du tarse est fermé et l’on n’y distingue pas nette- ment d’autre fissure que la ventrale. Quant à la 4® patte elle se comporte comme la 3® dès son apparition. Sauf des différences de détails concernant surtout le tracé des groupes annulaires, les grandeurs et les situations des intervalles non coupés et peut-être le développement, on retrouve chez tous les Mesostigmata les caractères que je viens de donner pour Perga- masus. Les Uropodes, d’après Cilliba, ont la partie dorsale du groupe Ut fortement avancée par rapport à la ventrale, de sorte qu’elle des- sine un arc très convexe en avant. Cette partie dorsale paraît pour- vue d’un canal qui manque chez les Gamases. A très peu de distance de l’arc, en avant, est placé ita. Latéralement, du côté anti ou para, suivant les pattes, on a une petite fissure (?) isolée, sans canal, qui n’est pas reliée au reste du groupe annulaire. Le groupe Ut de la patte I est réduit à l’état larvaire, c’est-à-dire à une fissure ventrale prolongée sur les côtés mais laissant libre dorsalement la moitié ou le tiers de la circonférence de l’article. Le groupe iif, généralement très incomplet, est accompagné aussi d’une petite fissure isolée. Chez une larve d’ Uropode les fissures étaient les mêmes que chez la larve de Pergamasus et disposées de la même façon, sauf ita qui est toujours placé plus près de de ou de Ut chez les Uropodes. Les pattes des Ixodes ont toutes les fissures isolées et les groupes annulaires des Gamases et en outre une fissure ventrale simple, mais grande, près de la base de chaque génual et de chaque tibia. Le tarse 1 cependant, chez les espèces que j’ai étudiées, n’avait pas d’anneavi complet, mais une seule fissure ventrale et proximale de sorte qu’il se comportait comme le génual et le tibia. Aux pattes II, III et IV, la coupure annulaire du tarse est complète au contraire et elle se divise même en dessous en deux branches qui se rejoignent et entourent une île ventrale sur laquelle une paire de poils est implan- tée, caractère qui ne se retrouve jamais chez les Gamases. Les fis- sures dorsales antérieures des mêmes tarses ;il n’y en a pas au tarse I) sont placées plus en avant que chez les Gamases. Je n’ai pu étudier qu’une larve d’Ixode. Elle avait tous les carac- tères que je viens de donner pour l’adulte, y compris ceux d('s coupures annulaires, déjà complètement formées, mais la fissure ventrale des tibias était absente. En résumé, les fissures des pattes sont nombreuses et jouent un rôle important chez les Anactinochitinosi. Certaines d’entre elles sont reliées par des fentes de manière à former, au tarse et au fémur, des fausses articulations Chez les Actinochitinosi les fissures des pattes sont au contraire très réduites. Elles ont au maximum le développement qu’elles ont chez les Oribates, c’est-à- dire une seule à chaque tarse. Elles peuvent manquer entièrement. Elles ne forment jamais des groupes annulaires ou des fausses articulations. Je considère comme très importants les caractères tirés des fis- sures. On voit ici combien les deux grandes divisions des Acariens 1. Suivant la fausse articulation le tarse ou le fémur a une certaine déformahililé mais faible et purement élastique. Ce type de fausse articulation paraît incapable d’évoluer en articulation véritable avec muscles moteurs spéciaux à la partie distale. Il diffère donc essentiellement de celui que l’on observe chez beaucoup d’Âctino- chitinosi, où le fémur est susceptible d’être divisé en deux vrais articles ayant leurs muscles propres, le basi et le télofémur. — 89 - se distinguent nettement. Chez les Actinochitinosi la régression s’accorde bien avec ce que j’ai signalé déjà pour l’hysterosoma (Bull, Mus. 1. c., p. 203). Il faut retenir que des fissures appa- raissent dans le développement ontogénique des Acariens, mais que l’orthogénèse des adultes, dans tous les groupes étudiés jus- qu’ici, est stationnaire ou régressive. Si cette règle est vraie pour tous les Acariens actuels, comme je le crois (en faisant une réserve pour Opilioacarus), on en peut tirer grand parti pour établir les rapports phylogéniques entre les sous-ordres. 11. Au SUJET DES PaCHYGNATHIDAE. Tragardh en 1910, puis Hirst en 1917 et Sig Thor en 1931 ont décrit et figuré, chez les genres sauteurs Speleorchestes et Nanor- chestes, un organe impair très singulier qui fait saillie entre les mandibules et se termine en pointe en avant ( Arkw Zool. Stockholm, vol. 6, n® 2, p. 5, fig. 2 en ep). TragIrdh suppose que c’est un organe perceur, peut-être homologue de l’épistome des Gamases. Cette hypothèse n’est pas défendable, mais une deuxième, qu’aucun auteur n’a pensé à faire, me paraît avoir une sérieuse probabilité : l’organe impair du gnathosoma pourrait être l’organe du saut. La première raison pour cela est que les seuls Pachygnathidae qui sautent sont ceux qui sont pourvus de cet organe. Inversement on ne connaît aucun Acarien qui soit pourvu de cet organe et qui ne saute pas. La deuxième raison est que l’organe a une chitinisation extrê- mement forte, tout à fait insolite chez des Acariens qui sont très mous par ailleurs. Cette puissante chitinisation et la forme coudée de l’organe sont bien rationnelles si celui-ci fonctionne comme un ressort dont la détente provoque le saut. La troisième raison est tirée du caractère exceptionnel des grosses mandibules. Celles-ci ont leur extrémité difforme, dépourvue de dents et même de charnière. Elles ne servent plus à la manducation. Des mandibules de ce type sont en corrélation certaine avec la faculté saltatrice car elles n’existent que chez les Pachygnathidae sauteurs. Je n’en connais de semblables chez aucun autre Acarien. Je pense que les mandibules sont déformées parce qu’elles font office de butées quand l’animal tend le ressort qui est entre elles en l’appuyant sur un corps dur. L’animal doit pousser avec vigueur, probablement avec les gros muscles des pattes de derrière. Il suffit ensuite que les pattes lâchent prise pour que le ressort se détende et projette l’acarien dans l’espace. — 90 — Ce ressort céphalique si surprenant, je crois (mais je n’en suis pas encore absolument certain) que c’est ce que j’appelle l’épi- pharynx, c’est-à-dire l’organe impair qui forme le toit de l’orifice buccal, L’épipharynx est habituellement petit, eonique, mou et assez difficile à voir. Chez Speleorchestes et Nanorchestes il serait hypertrophié et très dur. Les Pachygnathidae sont intéressants pour d’autres raisons et surtout parce qu’ils ont des caractères qui les rapprochent des Oribates. Chez une espèce de Pachygnathus j’ai compté nettement 7 anneaux à l’opisthosoma. C’est le chiffre de Parhypochthonius. La maxille, quand elle existe, est du type Hypochthonius, y com- pris la structure actinochitineuse. En outre, il y a un organe larvaire qui est coiffé de la même écaille protectrice que chez beaucoup d’Oribates inférieurs (Bull. Soc. Zool. Fr., t. LVIII, p. 51, fig. 14 à 16). Dans une publication prochaine, avec figures, je reviendrai sur ces importants caractères des Pachygnathidae. 111. La 4® PATTE DE LA 1^® NYMPHE. Oribates. J’ai appelé déjà l’attention sur la chaetotaxie sim- plifiée de la 4® patte de la protonymphe (Bull. Soc. Zool. Fr., t. LVIII, p. 38). La règle est que tous les articles soient glabres, sauf le dernier qui a 7 poils, lesquels sont disposés d’une manière constante [l. c., fig. 1). Cette règle ne comporte que peu d’excep- tions. Aux exceptions déjà signalées j’ajoute celle d’ Aphelacarus acarinus (Berl.) dont la formule est (0 — 0 — 0 — 1 — 7 ^), celle de Poroliodes farinosus (Koch) (0 — 1 — 0 — 2 — 7). celle d’Achip- teria nitens (Nie.) (0 — 0 — 2 — 0 — 7) et celle d'Oppia nitens Koch (0 — 0 — 0 — 0 — 5). La liste des exceptions ne dit rien au premier abord. Elle paraît très disparate. Mais on peut y mettre de l’ordre en divisant les exceptions en 3 groupes. Le 1®^ groupe comprend des genres comme Lohmannia, Her- manniella, Zetorchestes, Oppia. La formule y est (0 — 0 — 0 — 0 — 6) ou (0 — 0 — 0 — 0 — 5) parce que l’un des poils proraux ou les deux ensemble sont déficients. Les autres poils ont la disposition nor- male. Je ne crois pas que ce cas corresponde à une exception véri- table. L’absence des poils proraux se rattache à des particularités concernant les mêmes poils à d’autres états ou à d’autres pattes, dans les mêmes genres. Chez Oppia nitens par exemple la paire prorale manque à tous les états, sauf à la 1^® paire de pattes. Il est clair qu’elle doit manquer aussi à la 4® patte de la protonymphe 1. Il n’y a en effet que 5 articles aux pattes de la protonymphe. La division du fémur en deux commence à la deutonymphe par la patte I. La patte à 5 articles est plus primitive que colle à 6 articles. Je crois que c’est une loi générale pour les Actino- chitinosi. 91 — Le 2® groupe est celui des genres Aphelacarus, Parhypochthonius, Cosmochthonius, Sphaerochthonius , Eulohmannia, où la formule est toujours (0 — 0 — 0 — 1 — 7). Ce groupe est très intéressant car on voit bien qu’il ne contient que des genres primitifs. En outre r « exception » consiste toujours dans la présence d’un poil ventral au tibia. La formule (0 — 0- — 0— 1- — 7) avec la chaetotaxie que j’ai signalée est donc une formule normale pour un groupe impor- tant d’Oribates primitifs. Elle contient les deux seuls genres de Palaeacariformes dont on connaisse les protonymphes. C’est le 3® groupe qui renferme les seules véritables exceptions. Il se réduit pour le moment à Epilohmannia cylindrica (Berl.) (0 — 1 — 0 — 3—6 ?), Liodes theleproctus (Herm.) (0 — 2 — 2 — 2 — 11), Teleioliodes madininensis Grand jean (0 — 1 — 0 — 1 — 7), Poro- liodes farinosus (Koch) (0 — 1 — 0 — 2 — 7) et Achipteria nitens (Nie.) (0—0^2 — 0 — 7). La famille des Liodidae fournit trois exceptions différentes mais Platyliodes a la formule normale (0 — 0 — 0—0 — 7). Quant à Achipteria nitens son caractère exceptionnel est isolé. Le genre Cerachipteria, si voisin A Achipteria, a des protonymphes à formule normale. 11 n’est pas même certain que toutes les espèces A Achipteria aient la formule de nitens. Autres Actînochiiînosi. La règle des Oribates se retrouve chez d’autres Actinochitinosi. Rhagidia et Cryptognathus m’ont donné la formule (0 — 0 — 0 — 1 — 7) avec le même poil ventral au tibia que dans le groupe A Aphelacarus. Pour des Bdelles j’ai trouvé (0—0 — 0 — 0 — 7) et (0 — 0 — 0 — ^1 — 7). Les Astigmata que j’ai vus avaient tous la formule (0 — 0 — 0 — 0 — 5), les poils proraux étant déficients et les poils unguinaux très petits. Voici d’autres for- mules : un Cunaxidé (0 — 0 — 1 — 0 — 7), N anorchestes (0 — 0 — 1- — 3 — 7), Bimichaelia (0 — 0 — 2 — 3 — 7), Cheyletus (0 — 1 — 0 — 4 — 5). Je donnerai dans la suite des exemples plus nombreux. Dès maintenant il faut retenir la nudité de certains articles comme un caractère très commun. Il faut surtout remarquer le chiffre 7 qui revient avec une extrême fréquence pour le tarse, dans les groupes les plus divers, avec une chaetotaxie qui est celle des Oribates, sauf cependant pour Cryptognathus où l’un des poils ventraux s’est déplacé pour devenir presque dorsal. Anactinochitinosî. Je n’ai étudié que deux Gamases. Dans les deux cas la 4® patte de la l’^® nymphe était riche en poils, aucun article n’étant glahre. Les caractères intéressants qu’a cette patte chez les Actinochitinosi paraissent manquer. — 92 — Sur le Cancer personatüs Linné PAR Marc André. En 1739, Plancus (De Conchis minus notis, p. 36, pl. V, tig. 1) a iiguré, sous le nom de Cancer hirsutus personatüs, un Crabe offrant une certaine ressemblance avec une face humaine et appelé Fac- chino par les habitants de Rimini : celte espèce, chez laquelle les antennes externes sont courtes et les 4® et 5® paires de pattes sont petites et insérées sur le dos, appartient au genre Dorippe Fabricius. En 1758 (Syst. Nat., ed. X, p. 628), Linné a basé sur cette figure son Cancer personatüs, qui est donc un Dorippe. Mais en 1767 (Syst. Nat., ed. XII, p. 1044), il a malencontreu- sement établi sur cette même figure son C. lanatus, tandis qu’il décrivait, p. 1046, un autre C. personatüs. En vertu des règles de la nomenclature, le nom de personatüs, pris dans cette deuxième acception, est caduc et l’on doit, d’au- tre part, admettre que C. lanatus Linné, 1767, tombe en synonymie de C. personatüs Linné, 1758 [non 1767), Cependant, en 1782, Herbst (Versuch Naturg. Krabben, 1 Ht,, p. 193) a appliqué le nom C. personatüs Linné, 1767 {non 1758) à une forme qu’il représente pl. XII, fig. 71 et qui est un Corystes Latreille, ayant les antennes externes très allongées et les 4® et 5® paires de pattes normalement développées. Ce Corystes personatüs Herbst est d’ailleurs la femelle d’une espèce dont le mâle est le C. cassioelaunus Pennant et qui a pour autre synonyme C. dentatus Latreille. En 1780 un auteur, qui a gardé l’anonymat, ruais qui est Ernst Christoph Schutz, avait publié à Hambourg un opuscule dédié à « M. d’Aubenton » et intitulé : « Charaeterisierung einer kleinen Art von Taschenkresben, deren Rückenschild ein Menschengesicht vorstellet. Caractères d’une espèce de Crabes singulière dont l’écaille représente au naturel le visage en face d’un homme (avec une planche enluminée), et il décrivait dans cette brochure un Crabe qu’il croyait à tort être le C. hirtellus Linné [qui est un Pilumnus] -Mais, contrairement à ce qu’affirme Herbst, Schulz a eu raison de dire que le C, personatüs Linné, 1758, est l’espèce figurée par Plancus, c’est-à-dire un Dorippe. Par contre, la figure donnée par Schulz représente bien un Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 1, 1936. — 93 — Corystes à antennes externes très longues ^ et c’est à bon droit que Herbst (loc. cit., p. 193) l’a rapportée au Cancer personatus Linné, 1767 [non 1758) Quant à la figure de Plancus, Herbst l’a assimilée à deux espèces différentes : d’abord, p. 190, à son Cancer facchino (pi. XI, fig. 68), puis, p. 194 au Cancer lanatus Linné {pl. XI, fig. 67). D’après H. Miene-Edwards (1837, Hist. Nat. Crust., t. Il, p. 155), tandis que la fig. 67 de Herbst correspond à la femelle du C. lanatus, la fig. 68 représente le mâle de la même espèce Médi- terranéenne. Mais, en fait, Hp;kbst comprenait dans son C. facchino, outre cette forme Européenne, une espèce de l’Océan Indien, et le nom facchino a été restreint par de Haan (1841, Crustacea, in Siebold, Eauna Japon., p. 123) et par les auteurs Chinois et Japonais à désigner un Crabe des mers de l’Inde, de la Chine et du .Japon, qui est le Dorippe sima M.-Pldw. En résumé, on a trois espèces différentes ; 1^ Corystes cassivelaunus Pennant, 1777 = personatus Herbst, 1782 [non Linné, 1758) = dentatus Latreille, 1801. 2° Dorippe personatus Linné, 1758 [non 1767) = lanatus Linné, 1767 = facchino Herbst, 1782, pars. 3® Dorippe facchino Herbst, 1782, pars — sima Milne-Edwards, 1837. Pour éviter toute confusion, il conviendrait, sans chercher à appliquer rigoureusement les lois de la nomenclature, d’employer respectivement les noms Corystes cassioelaunus Penn., Dorippe lanatus L., Dorippe sima M.-Edw. 1. M. le Prof. H. Balss, de Munich, m’a obligeamment communiqué une repro- duction de cette figure. 2. A.-G. Desmahest (182.5, Consid. génér. Crustacés, p. 401) a eu, au contraire, tort d’admettre que le Crabe de Schulz était un Dorippe. Plantes nouvelles ou critiques des Serres du Muséum PAR A. Guillaumin. 79 Hibiscus macrosolandra Ilochr. Hochrrutiner en décrivant cette espèce (Candollea III, p. 136, 1925) n’avait qu’une fleur en mauvais état ; on peut compléter la description ainsi : Calice rougeâtre en dehors, corolle jaune pâle un peu rosé, rosée à l’extrémité, maculée de rouge vif à la base, colonne stami- nale longue de 4-6 cm., jaune pâle lavé de rouge, anthérifère sur 1 cm. environ. Issu de graines envoyées de Madagascar (Fran- çois). Cette espèce n’a été trouvée que par Perhier de la Bâtiiie (no 5373) et par Decary (n® 6223) près de Tananarive et, antérieu- rement, par Baron (n® 635) sans précision de localité. L’espèce est très propre à être employée à l’ornementation d’été des jardins. 80 Kleinia Humbertii Guillaurn, sp. nov. Caule erecto, crasso, i^iridi griseo, 8-9 mm. diam., foliorum delap sorum cicatricihus notato, hasi radicante, foliis swe fusijormibus, hrevibus (3-6 cm.) usque ad 8 mm. diam. apice acutis, basin aersus attenuatis, supra aix applanatis et haud canaliculatis, airidi griseis, siae linearibus, uscque ad 17 cm. longis, 3-4 mm. diam., apice acutis, basin versus vix attenuatis, supra applanatis canaliculatisque, pallide viridibiis, omnibus longitudinaliter pallide lineatis. I nflorescentia terminali, jere usque ad 40 cm. longa, gracili, decumhente, pedunculo nudo, pallide viridi, capitulis 3, corymbosis, 1 abortu, pedicellis 2, 5-4, 5 cm. longis, bractea 1, lineari-lanceolata, 5 mm. longa, basi 3-4 similibus sed rninoribus , apice munitis et non nunquam 1-2 sparsis, capitulis cylindraceis, 1, 5 cm. longis, 5 mm. diam., involucri bracteis circa 15, lanceolatis, margine leviter scariosis, dorso leviter pulve- rulentis, apice breviter puberulis, nervis 3, pallide viridibus, floribus albis, circa 60, corolla cylindrica, glaberrima, achainio villoso, stigmatibus truncato-umbonatis et papillis circumcinctis, staminum filamentis tertia superiore parte dilatatis. Afrique australe ; Port-Elisabeth (Humbert, f. 327, 1933). Voisin de K. Handburyana Berger bien que les feuilles ne soient pas pulvérulentes et que les bractées de l’involucre soient plus Bulletin du Muséum, 2® s., t. Vtll, n“ 1, 1936. — 95 nombreuses ainsi que les fleurs, se rapproche aussi du K. chordifolia Berger dont la disposition des feuilles est différente, l’inflorescence ramifiée sur presque toute la longueur et les fleurs jaunes. A. Berger semble avoir été le premier à signaler dans le genre le dimorphisme entre les feuilles de la période de végétation, grêles et allongées et celles de la période de repos beaucoup plus courtes et fusiformes, particularité qui se retrouve plus ou moins dans toutes les espèces à feuilles non aplaties. On a signalé aussi les raies longitudinales vert clair qui ornent les feuilles des espèces à feuilles arrondies mais sans insister sur leur transparence et les comparer aux zones sans chlorophylle des plantes « fenestrées » (Lithops, Fenestraria, Frithia, Conophyturriy Imitaria et diverses espèces d'Haworthia et de Bulhine) du Karroo, caractère qui parait correspondre à un éclairement exeessif 1. Voir une mise au point de la question dans Brown, Tiscufr, Karsten et Labarre : Mesemhrijanlherna. — 96 — Floraisons observées dans les Serres du Muséum PENDANT L’ANNÉE 1935 (autres que celtes déjà signalées dans les listes précédentes) 1 PAR A. Guillaumin ET E. M ANGUIN. Monocotyt.fdones. Æchmea celestis Ed. Morr. Ærides mulüflorum Roxb. var. l.obbii Veitch (( iuiLi aumin det.). — virens Lindl. — Sanderianum Reichb. t. Agapanthus caulescens Spreiig. Aglaonema niodestum Seliotl. Provenant de Sliangbaï ^ (Guii.laumin det.). Alocasia X Vhinckii Hort. ex André (macrorrhiza X indica var. rnetallica). Aloe pendens Forsk. Alpinia calcarata Rose. var. breviligulata Gagnep. — Romburghiana Val. Aneilema acuminatum R. Br. Anthurium Augustinum C. Koch et Bouché. — digitatum G. Don. Scherzerianum Schott var. grandiflorum Hort. — — Schott var. atrosanguineum Hort. — uelulinurn Linden var. Bulbine latifolia Roem. et Schult. Bulbophyllum Baileyi F. Mnell. var. aurea. Calathea X argyrophyUa Hort. ^ Catasetum ciliatum Rodrig. Cattleya guttata Lindl. var. Prinzii Reichb, f. Cirrhopetalum elegantulum Rolfe. Coelogyne cristala Lindl. var. Chatsworih. — lenliginosa lundi. 1. Voir les années précédentes dans le Bulletin du Muséum à partir de 1920. * Les espèces précédées d’un astérisque se trouvent réunies plus haut (Plantes now^elles ou critiques des serres du Muséum) avec des indications autres que celles de provenance et de collection. 2. Cette espèce n’a jamais été signalée qu’aux Philippines et son indigénat en Chine me paraît douteux. (A. G.) 3. N’est pas signalé dans la Monographie d’ENGLER (Pflanzenreich iv/23), mais est énumérée, sans description, par Rudolph (Caladium, Anthurium, etc., p. 50). 4. Non signalé dans la Monogtaphie de Schumann [Pflanzenreich iv/48), mais tigure dans le Kew Hand List, Tender Dicotyledons 2® édit., p. 75). Bulletin du Muséum, 2® s. t. VIII, n® 1, 1936. 97 - Costus igneus N.E. Br. Crinum giganteum Andrews. — Dahomey (donné par l’Institut Natio- nal d’Agronomie coloniale, f. 173, 1931) (F. Pellegrin det.). Cryptocoryne cordata Grifî. Cymbidium aloifolium Sw. — X Cetus MacBean (Alexandri X Parishii Sanderae). — F inlaysonianum Lindl. — Philippines (provenant de l’Exposition coloniale, donné par le Gouverneur général Olivier, f. 380, 1931) (Guillaumin det.). Cypripedium X Arthurianum Reichb. f. (insigne X Fairieanum). — X Swinburnei Heath var. (insigne Sanderae X Argus). Dendrobium aggregatum Roxb. — Indo-Chine (Escandre, n® 9, f. 171, 1909) (Guillaumin det.). Dendrobium nobile Lindl. var. Cooksonianum Reichb. f. (Guillau- min det.). Dendrobium Griffithianum Lindl. Dieffenbachia humilis Poepp. Dyckia breoifolia Bak. Haemanthus albiflos Jacq. var. Burchellii ^ Bak. — Afrique du Sud (Humbert, f. 353, 1933, n® 85). Haworthia denticulata Haw. — glahrata Bak. var. concolor Salm-Dyck. — Reinwardtii Haw. — torluosa Haw. var. pseudorigida Berger. — oiscosa Haw. var. pseudotortuosa Bak. — Afrique du Sud : Port-Elisabeth (Humbert, f. 327, 1933). Hrliconia metallica Planch. ex Linden. Heteranthera zosteraefolia Mart. X Laelio-Cattleya Alphand Maron (CatÜeya X Fabia XX Laelio- Cattleya callistoglossa). Lycasie Skinneri Lindl. — Guatémala (Pacheco, f. 184, 1935), (Guil- laumin det.). Masdevallia Harryana Reichb. f. Mayaca Aubletii Michx. Neobenthamia gracilis Rolfe. Nephelaphyllum pulchrum Bl. Ondicium Baueri Lindl. — Colombie : rio San Jorge (Claès, f. 285, 1929) (Guillaumin det.). Oncidium excavatum Lindl. — Colombie : rio San Jorge (Claès, f. 285, 1929) (Guillaumin det.). Oncidium Volvox Reichb. f. Phalaenopsis X maurensis Guillaum. (Esmeralda X Aphrodite var. gloriosa). Pleurothallis hebesepala Cogn. — Colombie (Claès, f. 285, 1929) (Guillaumin det.). Pseudodracontium Harmandii Engl. — Indo-Chine : Saigon (Aug Chevalier, f. 408, 1931) (Guillaumin det.). 1. Les ovules présentent la disposition que j’ai déjà signalée (Bull. Mus,, 1920, p. 464). (A. G.) Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 7 Rhodocodon calcicolus Perr. de la Bât. var. ohlanceolatus Perr. de la Bât. — Madagascar (Humbert, f. 208, 1926) (Guillaumin det.). Schismatoglottis hifasciata Engl. — (Chantrier, f. 237, 1934) (Guil- laumin det.). Schismatoglottis neo-guineensis N. E. Br. — • (Chantrier, f. 237, 1934) Guillaumin det.). Scuticaria Steelii Lindl. Stanhopea oculata Lindl. var. aurea. Staurochilus fasciatus Ridl. — Laos : Napé (Delacour, f. 177, 1928) Guillaumin det.) Tillandsia juncifolia Hegel. — Lindeni Regel var. tricolor Ed. André. Vanda Denisoniana Reiclib. f. var. tessellata A. Guillaum. Laos : Xieng Kouang ("Marseille, donné par Pinelle, f. 325, 1933). Vriesia psittacina Lindl. var. hrachystachys Ed. Morr. X Vuylstekeara Fragonard Vacherot et Lecoufle (Cochlioda Noetzliana X Miltonia vexillaria) X (Odontoglossum Gloriana). Dicotylédones. Achimenes coccinea Pers. — lanata Hanst. Aeonium tabulaeforme Webb et Berth. Æschynanthus X splendida Lem. (grandiflora X speciosa). Aichryson tortuosum Praeger. Aphelandra aurantiaca Lindl. — Blanchetiana Hook. f. Aridaria flexuosa Schwant. Aristolochia grandiflora Sw. var. Sturteoantii W. Wats. Barleria Prionitis L. Bégonia echinosepala Regel. — fuchsioides Hook. — Lindleyana Walp. — manicata Gels var. cristata. — maxima E. André (1853) — platanifolia Schott. Brachyglottis repanda Forst. Brucea ferruginea T/Hérit. Bryophyllum scandens Berger. Callistemon pinifolius Sweet. Caperonia palustris St. Hil. Casuarina equisetifolia Forst. Ceropegia bulbosa Roxb. Chytranthus Prieurianus Baill. 1. L’espèce n’était connue que du Siam péninsulaire, du Cambodge, de la Cochin chine et de l’Annam. (A. G.) 2. Sans doute synonyme de B. maxima Hort. berol. ex Klotzs (1855). — 99 Cissus adenopodus Sprague. Clusia minor L. Conophytum diversum N. E. Br. — minutum N. E. Br. — Neçillei N. E. Br. — Afrique du Sud : district de Port- Elizabeth (Humbert, f. 327, 1933) (Guillaumin, det.). Crassula barbata L. — columnaris L. f. — compacta Schôiil. — deceptor Schôid. et E. G. Bak. - — - hemisphaerica Thunb. — maculata Schônl. — nivalis Endl. — tomentosa Thunb. Daedalacanthus nervosus T. Anders. Delosperma algoensis L. Bolus. Drosanthemum floribundum Schwant. Drosera binata Labill. — capensis L. Echeveria elegans Berger. — linguaefolia Lem. (Guillaumin det.). Purpusorum Berger. — stolonifera Otto. Echinocereus pulchellus Schum. Euphorbia stellata Willd. Faucaria tuberculosa Scbwant. Flemingia congesta Roxb. Gesneria cardinalis Lehm. Glottiphyllum uncinatum N. E. Br. — Afrique australe (Humbert, f. 115, 1934) (Guillaumin det.). Goethea Makoyana Hook. f. * Hibiscus macrosolandra Hochr. — graines envoyées de Madagascar par François (Guillaumin det.). Ilex Dahoon Walt. * Kleinia Humbertii Guillaumin sp. nov. — Afrique australe : Port-Elizabeth (Humbert, f. 327, 1933). Kleinia repens Haw. Koellikeria argyrostigma Regel. Limnocharis emarginata Humb. et Bonp. Lourea Vespertilionis Desv. Malacocarpus Ottonis Britt. et Rose. Mamillaria procera Ehrenb. Mesembryanthemum cinctum L. Bolus. Monanthes brachycaulon Lowe. — subcrassicaulis Praeger (Guillaumin det.). Myrrhinium atropurpureum Schott. N eomammillaria camptotricha Britt. et Rose. — proliféra Britt. et Rose. Notonia petraea R. E. Fries. — Kenya Colony ; Naivasha (Humbert, f. 233, 1933). Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 7 — 100 - Nymphaea capensis Tliunb. (Guillaumin dct.). Dauhenyana Hort. ? — Lotus L. Ophiorrhiza Mungos L. Opuntia elata Link et Otto. — missouriensis DC. • — polyacantha Haw. Pélargonium tetragonum L’Hérit. Peperomia microphylla H. B. et K. Pfeiffer a ianthostele Web. Phyllocactus hybride Cavaignac Couranl. — — Niobé Veitch. Pilea serpyllifolia Wedd. Pseudopanax Lessonii C. Kocb (Guillaumin det.) Rhipsalis cribata Rümpl. — Warmingiana Sébum. Ruellia squarrosa Fenzl. Saloia eriocalyx Bert. Schizogia coffeoides Baill. Sedum sarmeniosum Bunge. Semperaivum cruentum Webb et Berth. Sparmannia palmata E. Melg. Stapelia mutabilis Jacq. — nobilis N. E. Br. ex Hook. f. Stillingia sebifera Michx. Talinum cuneifolium Willd. Theophrasta Jussieui Lindl. Thunbergia convolvulifolia Bak. Trichodiadema densum Schwant. Victoria regia Lindl. — Cruziana d’Orb. — 101 Floraisons observées a uÉcolede Botanique du Muséum PENDANT L’ANNÉE 1935 (autres que celles signalées dans les listes précédentes) PAR Camille Guinet. Plantes d’Afrique Boréale. Anagallis MonelU L. ssp. linifolia Maire. Andryala canariensis Lowe ssp. maroccana § Anthyllis Gerardi L. Antirrhinum majus L. ssp. hispa- nicus Maire. Aplophyllum Broussonetianum Coss. § Arenaria Pomeli Mumby. Asphodelus fistulosus L. var. atlan- ticus Jah. & Maire §. Asteriscus graveolens (Forst.) DG. Bellevalia mauritanica Pomel. Buhonium imhricatum Lit. § Campanula dichotoma L. ssp. afra (Cav.) Maire §. — lusitanica L. var. Broussone- tiana Pau § Capsella occidentalis Schull. ssp. Mairei Schull. Catananche caespitosa Desf. Celsia Faurei Murb. Cheiranthus semperflorens Schoub. § Chaenorrhinum crassifolium Lange. Chrysanthemum Nivellei Br.-Bl. & Maire §. Convolvulus Vidali Pau §. Coronilla i>iminalis Salisb. Cotylédon hreoiflora Maire. — Mucizonia Orteg. Diplotaxis assurgens Gren. §. — Siettiana Maire. Echinops spinosus L. ssp. Booei (Boiss.) Murb. Erigeron Mairei Br. Bl. §. Eryngium atlaniicum Batt. & Pitt. § — corniculatum Lam Euphorbia Nereidum Jah. & Maire §. Fritillaria messanensis Raf. var. oranensis Batt. Géranium atlanticum Boiss. & Reut. Hannonia Hesperidum Br.-Bl. & Maire § Hyoscyamus muticus L. ssp. Falez- lez Coss. & Maire. Iris subbiflora L 1 à 12. Les graines ou bulbes de ces diSérentcs espèces furent récoltées au Maroc aux localités suivantes par M. Gattefossé : Aïn Seba (1 et 5), 1934 ; Anti- Atlas (2), 1933 ; Tafilalet (3), 1934 ; Cap Ghir (4), 1933 ; Sirona : 2.600 m. (6), 1933 ; Mogador (7), 1934 ; Grand Atlas (8), 1933 ; Sous, Teskra (10), 1933 ; Forêt de Larache (11). 13-14-15. Les semences de ces plantes furent récoltées au Maroc par M. P. Chouard, aux localités suivantes : Oued Milifik (13), 1933 ; Cap Ghir (14), 1933 ; Talifet (15), 1933. 16. Les bulbes de cette espèce proviennent du Portugal. (M™® Allorge, collect. 1934). § indique : espèces spéciales au Maroc. Bulletin du Muséum, 2® s. t. VIII n® 1, 1936. — 102 — Kremeria Myconis Maire. Kremeriella cordylocarpus (Coss. & Dur.) Maire. Leucoium trichophyllum Schb. Linaria maroccana Hook. f. §. — reflexa Desf. — sapphirina Hofîm. & Link. Minuartia maroccana Pau & F. Q. § Muscari grandiflorum Baker var. populeum Maire §. Narcissus Watieri Maire §. Plantago mauritanica B. & R. Réséda Funkii (WK.) F. Q. & Sen. Salvia candelahrum Boiss. S cilla monophylla L. var. lingitana (Sch.) — odorata Hofîm. & lânk. Sedum puhescens Valil. Sideritis glauca (^av. — Lacaitae F. Q. Silene ayachica Humbert § — Cuatrecasii Pau & F. Q. §. — corrugata Bail. §. — Martyi Emb. & Maire §. Stachys saxicola Coss. §. Teucriuin Grosii Pau. Trifolium atlanticurn Bail. §. Vicia Emhergeri F. Q. & Maire. Plantes de l’Amérique du Nord. Acnida tamariscina (Nutt.) Wood. Agastache anethiodora (Nutt.) Britt. Apocynum androsaemifolium L. Aralia racemosa L. — spinosa L. Ascyrum hypericoides L. Aster bicolor L. ■ — concolor L. — prenanthoides Muhl. — ptarmicoides Torr. & Gray. — salicifolius Lam. — subulaius Michx. Blitum capitatum L. Bromus polyanthus Schribncr i. Bryanthus ampetriformis A. Gray. Calochortus albus Dougl. — Benthamii Baker. Campanula diaaricata Michx. Chenopodium leptophyllum Nutt. Chrysopsis falcata (Pursh.) EU. Cimicifuga racemosa Nutt. Claytonia perfoliata Donn. Coreopsis lanceolata L. — pubescens Eli. — tripteris L. Cornus alternifolia L. f. — stolonifera Michx. Corydalis sempervirens Pers. Cunila pulegioides L. Dicentra eximia Torr. Dracocephalum paraiflorum Nutt. Ellisia Nyctelea L. Eupatorium album L. ^ — pubescens Muhl. — rotundifolium L. Euthamia graminifolia (L.) Nutt. — tenuifolia (Pursh.) Greene. Heliopsis laevis Pers. 1. Cette espèce s’est complètement naturalisée, elle forme d’importantes colonies qui furent remarquées pour la première fois par le Prof. Chevalier, au voisinage de l’orangerie et autour des allées situées derrière les laboratoires de la rue de Bufîon. Il est à supposer que ces peuplements ont pour origine une plante cultivée depuis longtemps à l’École de Botanique sous le nom de Bromus carinatus Hook. & Arn., espèce nord-américaine voisine. Certains auteurs considèrent d’ailleurs B. polyanthus comme une simple race du B. carinatus. 2. Cette Portulacaceae, syn. : Limnia perfoliata (Donn.) Haw., originaire d’Amérique septentrionale est naturalisée depuis très longtemps au Muséum. On peut l’observer ça et là au cours de la saison estivale dans les plates-bandes du Jardin botanique, au Jardin alpin et sur plusieurs points du Jardin des plantes. 3. La plante dont nous signalons la floraison provient d’un semis de graines récol- tées en Alsace par M. Walter, Directeur du Jardin Botanique du Col de Saverne, pour identification. C’est donc un élément nouveau de la Flore d’Amérique septen- trionale, qui vient d’être observé en Europe. - 103 — Heliopsis scabra Dunal. Hibiscus moscheutos L. — trionurn L. lloustonia caerulea L. llydrastylus californiens (Ker.) Sa- lisb. Hypericum Ascyron — canadense L. — Kalmianum L. — prolificum L. Iris fulva Ker. — versicolor L. Impatiens biflora Wahl. Liatris cylindracea Michx. Lonicera ciliata Muhl. Mollugo verticillata Passiflora incarnata L. Pentstemon acuminatus Dougl. — digitalis Nutt. ■ — laeoigatus Soland. — humilis Nutt. Physalis ixocarpa Brot. — pubescens L. Physostegia virginica Benth. Phytolacca americana L. Pilea pumila (L.) A. Gray. Ranunculus abortivus L. — pensylvanicus L. f, Saxifraga oirginiensis Michx. Scrophularia marylandica L. Sedum telephioides Michx. Sidalcea malvaeflora A. Gray. Silene pensylvanica Michx. Solanum triflorum Nutt. Solidago bicolor L. — rigida L. — semperoirens L. — serotina Ait. — Shortii Torr. & Gray. — squarrosa Muhl. — ulmifolia Muhl. Synthiris reniformis Benth. Thalictrum dioicum L. Tiarella cordifolia L. — unifoliata Hook. Tritellia peduncularis Lind. Uniola latifolia Michx. Tradescantia reflexa Baf. — virginiana L. Verbena hastata L. — urticifolia L. Vernonia allissima Nutt. — noveboracensis Wild. Veronica oirginica L. Viola affinis Le Conte. — Brittoniana Poil. — papilionacea Pursh. — rugulosa Greene. — viarum Poil. Plantes de l’Europe Méridionale. Astrantia pauciflora Bertol. Aira Tenorei Guss. Allium chamaemoly L. — flaoum L. — moschatum L. — paniculatum L. — Moly L. — roseum L. — rotundum L. Andropogon Gryllus L. Anthyllis Barba-Joois L. Antirrhinum latifolium DC. Aristolochia longa L. Asphodelus albus L. Ballota acetabulosa Benth. — spinosa Link. Bupleurum affine Sadl. — fruticosum L. 1. Cette Ficoideae des régions sub-tropicales d’Afrique et d’Amérique est natu- ralisée au Jardin botanique depuis fort longtemps. On peut l’observer surtout sur les sentiers, pelouses sèches, sables et mâchefer des coffres à multiplication. 2. Naturalisée également, dans les plates-bandes de l’École de Botanique et dans les dépendances du Jardin situées entre les rues de Bufïon et Poliveau. Cette espèce a été signalée d’autre part on différentes localités européennes : Strasbourg (Hégi), Sète (Cabanes), Montpellier (Thellung). — 104 Bupleurum protractum Link. & Hofïm. Campanula elatinoides Moretti. - — fragilis Cyrilli. — Portenschlagiana Roem. & Schult. — Thomasiniana Koch. Carlina acanthifolia L. Chrozophora tinctoria Juss. Crocus aureus Sibth. & Sni. Dianthus Balbisii Ser. — furcatus Balb. — monspessulanus L. — oirgineus L. Draha longirostra Schott. — Sauteri Hoppe. Echalium elaterium Ricb. Erica carnea L. — scoparia L. — stricta Don. Erodium cheilanthi folium Boiss. — Gruinum L’Hérit. Erysimum linifolium J. Gay. Erytraea maritima Pers. — spicata Pers. Euphorbia Characias L. — Gregersenii Maly. — Myrsinites L. — Paralias L. — serrata L. — spinosa L. Fedia Cornucopiae Gaertn. Friiillaria involucrata Ail. Helichrysum angustifolium DC. Hypericum rumelicum Boiss. Hypecoum procumbens L. Hyssopus officinalis L. ssp. aristatus. Iris mellita Janka. Juniperus phaenicea L. Lavatera trimestris L. Leontodon Villarsii Lois. Linum hirsutum L. Marrubium peregrinum L. Matthiola tristis R. Br. Melilotus neapolitana Ten. — sulcata Desf. Mesembryanthemum nodiflorum L, Noccoea slylosa Rchb. Ononis minutissima L. — pubescens L. — reclinata L. Onopordon acaule L. — illyricum L. Origanum Majorana L. Phagnalon sordidum DC. Phlomis fruticosa L. — Herba-oenti L. Polygala monspeliaca. L. Polerium Magnoli Spach. Primula carniolica Jacq. Rhagadiolus stellatus DC. Saxifraga cochlearis Riech. — conifera Coss. & Dur. — lantoscana Boiss. — lingulata Bell. — pedatifida Ehrh. — pedemontana Ail. Scilla amaena L. Scophularia peregrina L. Sesleria argentea Savi. Silène thebana Orph. Statice echioides L. — globulariae folia Desf. — lychnidifolia Gir. Teucrium capitatum. L. Plantes européennes des régions Alpines et Arctiques Achillea nana L. Alchemilla pubescens Lamk. Allium narcissiflorum Will. Antennaria carpathica Bluff. Fin g. Anemone Hepatica L. Aquilegia alpina L. Arabis alpina L. — caerulea AU. Aretia helvetica L. Artemisia glacialis L. — Mutellina Vill. & — spicata Jacq. — Villarsii G. et G. Astrantia major L. Bellidiastrum Michelii Cass. Bupleurum longifolium L. Campanula excisa Schl. — 105 Campanula pulla L. — Scheuchzeri Vill. Carex foetida Ail. — frigida Ail. — ■ irrigua Smith. Cotoneaster tomentosa Lindl. Daphné alpina L. Delphinium elatum L. Dianthus Caryophyllus L. ssp. syl- vestris (Wulf.) R. & F. Dianthus deltoides L. — i’aginatus Chaix. Gaya simplex Gaud. Gentiana Burseri Lap. Haberlea rhodopensis Fris. Helianthemum italicum Pers. ssp. canum (Dun.) DG. Herniaria alpina Vill. Hypericum nummularium L. Linnaea borealis L. Matthiola aalesiaca Gay. Papaver alpinum L. Poa alpina L. — caesia Sm. — glauca Vahl. Primula hirsuta Vill. Ramondia serbica Panc. Ranunculus alpestris L. — aconitifolius L. Ranunculus lanuginosus L. — monlanus Will. — platanifolius L. — plantagineus AU. — Seguieri Vill. Rhododendron ferrugineum L. Rumex arifolius AU. Saxifraga Burseriana L. — caespitosa L. — cernua L. — moschata L. — nioalis L. — tricuspidata Rottb. — Vendellii Sternb. Sedum annuum L. — dasyphyllum L. — Rhodiola DG. Selaginella heloetica Link. Senecio incanus L. Swertia perennis L. Thalictrum aquilegifolium L. — foetidum L. — simplex L. Trollius europaeus L. Valeriana saliunca AU. Veronica Allionii Vill. — alpina L. Viola calcarata L. — sciaphila Koch. Plantes de l’Europe orientale, du Gaucase, d’Asie Mineure. Aethionema iberidum Boiss. Agriophyllum arenarium Bieb. Althaea setosa Boiss. ■*. Alyseum Bornmuelleri Hausk. — scardicum Wettot. Anemone Manda Sch. & Kotsc. Apocynyum oenetum L. Arabis aubrietioides Boiss. Aster caucasiens Wild. Reta trigyna W. & Kit. Bupleurum baldense Host. Campanula Michauxioides Boiss. — sarmatica Ker-Gawl. Campanula Steoeni Bieb. Ceniaurea bella Trautv. — trineroia Stev. Chionodoxa Luciliae Boiss. — sardensis. Chrysanthemum achillaefolium DG. Colchicum Bornmuelleri Freyn. Coronilla cappadocica Willd. Crocus chrysanthus Herb. Delphinium formosum Boiss. & Huet. Dianthus pallens Sibth. & Sm. 1-2-3. Plantes issues do graines récoltées au Groenland et mises en distribution en 1933 par le Jardin Botanique de Copenhague. 4. Plantes provenant de graines récoltées par M. Thibout, en Syrie et mises en distribution par le Jardin Botanique de Dijon. — 106 Erodium trichomanaefolium L’Hé- rit. Erysimum nanum Boiss. Galanthus bysanthinus Baker. — cilicicus Baker. — Elwesii Hook. f. — Ikariae Baker. Gypsophila elegans Bieb. — libanotica Boiss. — viscosa Murr. Hypericum olympicurn L. — orientale L. — polyphyllum Boiss. Jurinaea polyclonos DC. Matthiola bicornis DG. Onobrychis hypargyrea Boiss. Ornithogalum fimbriaturn Wilkl. — nanum Sibth. & Sm. Papa, ver caucasicum Bielx Potentilla sericea L. Primula darialica Rupr. Eanunculus anemonaefolius DC. Sah’ia dracocephaloides Boiss. — grandiflora Esting. Saponaria cerastioides Fisch. Scilla, cilicica Siehe. Scutellaria pontica G. Koch. Scrophularia chrysantha Jaub. & Spach. Statice tatarica L. Thlaspi dacÂcum Heuff. Tragopogon longirostris Bisch. * . Trichodesma indicum B. Br. Tulipa cuspidata Stapf. — Kolpakowskyana Regel. — linifolia Regel. — polychroma Stapf. — turkestanica Boiss. Umbilicus Pestalozae Boiss. Veronica armena Boiss. & Huet. — ceratocarpon G. A. Mey. — Crista-Galli Stev. — gentianoides Wahl. — peduncularis Bieb. Plantes de l’Asie tempérée, Himalaya, Sibérie. Adenophora marsupifolia Fish. Anemone rupicola Camb. Aster diplostephioides B. & H. f. Calystegia dahurica Choisy. Campanula davurica Sieb. Delphinium grandi florum L. Echinops dahuricus Fish. — niveus Wall. Gentiana decumhens L. Lonicera myrtilloides Purp. Mazus reptans N. F. Br. Mazus rugosa Lo\y. Monolepis trifida Schrad. Morina persica L. Myriactis nepalensis Less. Polygonum amplexicaule D. Don, — vaccinifolium Wall. Potentilla villosa Pall. Primula Smithiana Craib. Pulicaria salviaefolia Bunge. Sempervivella alba Stapf. Senecio Ledebourii Sch.-Bip. Plantes de Chine et du J.apon. Aetinidia callosa Lindl. Anemone flaccida F. Scbm. Artemisia japonica Thunb. Caryopteris Mastacanthus Schauer. — mongholica Bunge. Decaisnea Fargesi Franck. Dipelta floribunda Maxim. Eucomis ulmoides Oliver. Euptelea Davidiana Baill, , Evonymus Wilsonii Sprague. Koelreuteria bipinnata Franch, — paniculata Laxm. 1. Plantes provenant de graines récoltées par M. Thibout, en Syrie et mises en distribution par le Jardin Botannique de Dijon. 107 Lilium longiflorum Thunb. — sutchuenense Franch. Phytolacca octandra L. Polygonum chineuse L. Primula conspersa Balf. f. — Forrestii Balf. f. — seclusa Balf. f. & For. Pterocarya stenoptera DC. Rodgersia pinnata Franch. Saxifraga cuscutaeformis Lodd. SciUa japonica Baker. Sinocrassula yunnanense Franch Tricyrtis macropoda Miq. Trollius yunnanensis. Viburnum Henryi Hemsl. Vitex incisa Lamk. - J08 - Melastomacées africaines, critiques ou nouvelles DE LTIERBIER DU MuSÉUM (suite) PAR H. Jacques-Félix. Dissoiis Chevalieri Gilg in A. Chev. Et. flo. Af. Cent, franç. 1913, p. 128, nom. nud. Affinis D. oiolaceae Gilg sed sepalis et hracteis obtusis, rami tornentosis differt. Ramis densiuscule tornentosis ; foliis oblongis, acutis, basi rotun- datis, 5 neroiis, supra adpresseque pilosis, subtiis densissime tomen- tosis ; paniculis paucifloris, foliosis ; calycis tubo appendicis apice dilatatis et longe setosis vestitus, sed appendicibus exterius setosis apiciis occultis, appendicibus summæ manifestis 2-scriebus inter et infra sepalis, lobis elliptico-oblongis , obtusis, breoissime strigillosis , tubum æquantibus. Herba 1-2 ms alter, ramis crassis tetragonis. Petiolus 2-4 mm. longus. Folia 7-7,5 cm. longa, 1,5 cm. lata. Paniculæ 2 dm. longæ ; bractæ magnæ, enerçiæ, oaatæ laxe. Calycis tubus 10-12 mm. longus. Sepala 12 mm. longa, 8 mm. lata. Petala 25 mm. longa. Antheræ majores 15 mm. longæ, connectiao infra loculos 18-20 mm. longo producto, basi bicalcarato. Antheræ minores 14 mm. longæ, connectiao infra loculos 3-4 mm. longo producto, basi bicalcarato. Stylus 30 mm. longus, basi strophio. Haut Oubangui : Fort de Possel, la Kémo, marais ; sept. 1920 (A. Chevalier 5309). Plante herbacée de 1 à 2 mètres de haut, fleurs rouges. Dissotis angolensis Cogn. Angola (Berthelot 13 bis). Dissotis Autratiana Cogn. Congo Belge : Jardin d’Eala, spontané (A. Chevalier 28113). Dissotis amplexicaulis sp. nov. = D. Gilgiana Hutch. et J. M. Dalz. Kew. Bull. 1927, non De Wildemann. D. incana Triana var. Gilgiana A. Chev. Expi. Bot. A. O. F. 274. Cette plante a été séparée de D. incana comme variété par A. Chev. et comme espèce par Hutch. et Dalz. Le nom de Gilgiana ayant été donné antérieurement à un Dissotis par de Wildeman nous oblige à donner un nouveau nom à cette espèce. Bulleiin du Muséum, 2® s. t. VIII, n" 1, 1936, Fig. 3. — Dissotis Chemlieri Gilg. 1. Habitus (X 3/4). — 2, bouton (X 2,25). — 3, jeune fruit (x 2,25). — 4, grande étamine ( X 1,5). — 5, petite étamine ( X 1,5). - — 6, sépale ( X 2,25). — 7, bractée ( X 2,52) . - liO Tryginia gen. nov. (Dissochæteæ trihulis) genere Boerlagen Cogn. florihus anisomeris, 5 meris, bracteatis differt. Flores 5 meri. Calycis glahri tuhus turhinatus in alahastro, supra ooarium longe productus ‘ limhus lohatus, lobis triangularis, dorso dentibus subulatis instructis. Petala breoicula. Stamina 10, aequalia, fïlamentis spathulatis ; antheræ rectæ, a latere contractæ, antice dilatæ, apice minute 1- porosæ, connectioo basi non producto., inappendi- culato, contracto. Ooarium totum adhærens, 3 loculare, oertice obtusum postea cyatho apice coronatus • Stylus filiformis, stigmate puncti- formi. Bacca perfecta oerosimiliter oboooideo-campanulata et calycis limbo coronata. Semina numerosa, perfecta ignota. Frutex glabratus, caule complanatione internodis. Folia petiolata, membranacea, elliptico-lanceolata, integerrima. Flores parçuli, sessili, bracteati, bracteis subulatis, in paniculas terminales. Tryginia parviflora sp. noo. Caulis lignosus, elliptico sectione. Petiolus usque 16 mm. longus. Folia recta, 100 mm. longa, 20-25 mm. lata, longiuscule acuminata, acumine obtuso oel trunco, basi cuneata, 3-plinerçia, nerois supra impressis, subtus prominentihus, praeterea nerçis basilaribus et marginalibus tenuissimis, nerois transoersis manifestis, pilis hirtis in basi et a latere neroarum præcipuarum angustis, cætera glabra. Paniculæ pyramidatae. Bractæ 8-10 mm. longæ. Bracteolæ 1-1,5 mm. longæ. Calycis tubus 4-4,5 mm. longus, 3-3,5 mm. crassus. Calycis lobi 1,5 mm. longi, 1,5 mm. basi lati. Petala 2, 5-2, 7 mm. longa. Antheræ 2,3 mm. longæ. Filamenti 2 mm. longi. Guinée espagnole : Bassin du Bénito (Guiral, sans n®). Cette espèce se range dans la tribu des Dissochæteæ. Elle se rapproche de certains genres américains de Miconicæ et établit une transition entre ces deux tribus, surtout séparées pour des raisons d’ordre géographique. Elle paraît ne pouvoir se ranger dans aucun des genres connus d’Afrique et se rapproche plutôt du genre asiatique Boerlagea Cogn. (B. grandifolia Cogn.) par son ovaire à 3 loges, ses étamines inappendiculées et les dents extérieures aux lobes du calice. Mais alors que l’espèce asiatique a des fleurs isomères ternaires, que ses inflorescences sans bractées sont dis- posées en fascicules axillaires notre plante africaine a des fleurs dont le gynécée est ternaire et l’androcé quinaire, des inflorescences en panicules terminales et munies de bractées. Ces raisons nous paraissent justifier la création d’un genre. La connaissance de cette plante fait apparaître encore davantage que la tribu des Dissochæteæ d’extension asiatique n’a que peu de représentants spécifiques en Afrique, mais que ceux-ci sont suffisamment distincts pour nécessiter de nombreuses coupures Fig. 4. — Trigynia pan’iflora Jacq. Fel. 1. Habitus ( X 3/4). — 2, pétale ( X 7,5). — 3, étamines, de face et de profd ( X 7,5). — 4, sépale (x 7,5). — 5, fleur en coupe (X 7,5). • — 6, jeune bouton (X 7,5). 7, base de la feuille montrant les soies des nervures. — 8, ovaire en coupe transversale. - 112 — génériques. C’est ainsi que les 15 à 16 espèces connues se répartissent entre 9 genres. Anatomie. Une coupe dans la région moyenne d’un entrenœud Fig. 5. — Trigyonia parçiflora Jacq.-Fel. A. — Coupe transversale d’un rameau (région moyenne d’un entrenœud). B. — Coupe transversale dans une feuille. de rameau présente une section elliptique et une structure myélo- desme L’épiderme est à cellules hautes à paroi épaissie en fer à cheval par la cuticule. L’écorce est à cellules arrondies, collenchymateuses , 1. Terme de Van Tieghem indiquant que la plante possède des faisceaux criblo- vasculaires (ou seulement criblés) dans la moelle. — 113 — quelques cellules contiennent de l’oxalate de calcium ; une couche protectrice est constituée de sclérites isolés ou groupés, chaque cellule a une section transversale arrondie et une section longitu- dinale quadrangulaire. L’endoderme est bien net mais sans scléri- fication. Le liber externe est peu développé. Le bois forme un cordon continu de vaisseaux et de fibres. Le liber interne forme un cordon continu plus développé aux extrémités de l’ellipse qui correspondent aux points où se fera l’insertion des feuilles au nœud supérieur. La moelle est à cellules collenchymateuses allongées dans le sens de l’ellipse, séparées aux angles par des méats, quelques cellules sont cristalligènes. Les faisceaux cribro-vasculaires sont particulièrement développés et nombreux ; ils forment des plages allongées dans le sens de l’ellipse. Les faisceaux des extrémités peuvent être seulement libériens. Sur des rameaux plus âgés les sclérites corticaux deviennent plus anguleux par compression, on rencontre des fibres disséminées dans le liber externe et la moelle se lignifie. L’étude de la feuille a été faite sur coupe transversale. L’épi- derme supérieur est à cellules plus ou moins hautes recouvertes d’une forte cuticule. Un hypoderme fait suite avec une ou deux assises de cellules collenchymateuses. Le tissu palissadique a au moins 3 assises bien nettes de cellules et 1 à 2 assises transitaires avec le tissu lacuneux. Ce dernier peut être légèrement collenchy- rnateux. Les nervures principales ascendantes sont saillantes à la face inférieure ainsi que les nervures transversales principales, par contre les nervilles qui forment un fin réseau correspondent à l’extérieur à un enfoncement de l’épiderme et celui-ci apparaît en coupe comme ondulé. L’épiderme inférieur au niveau des ner- vures et sur les marges de la feuille présente des cellules assez hautes épaissies en fer à cheval par la cutine. Ailleurs il présente des cel- lules minces à cutine faible et de très nombreux stomates entre la réticulation des nervilles. Le mésophylle présente un renfonce- ment collenchymateux dans les marges, et quelques grandes cel- lules à oxalate de calcium placées immédiatement sous l’hypo- derme. D’après l’aspect de cette espèce et de son anatomie, il est vrai- semblable que c’est une plante arbustive à feuilles persistantes et vivant au moins saisonnièrement dans un milieu relativement sec. Sakersia strigosa Cogn. Congo : Brazzaville (Dybowski sans n®) (Chevalier 27255, 25582). Sakersia Laurentii Cogn. Haut-Oubangui (Viancin sans n®). — 114 — Dicellandra gracilis a. Chev. = Phaeoneuron gracile Tlutch. et Dalz. Fondé sur le mélange de deux espèces. La répartition des numéros doit être la suivante : 1° Dinophora spenneroides : 19733, 19635, 19361, 19360. 2*^ Phaeoneuron dicellandroides : 21206. — 115 L’Aplodontia asiatica Sshl. du Pontien de Mongolie PAR M. Friant. Chargée d’une mission scientifique, il y a quelques mois, à l’Uni- versité d’Upsala, j’ai eu l’occasion d’étudier, au laboratoire de Paléontologie du Professeur Wiman, les seuls matériaux que nous connaissions concernant V Aplodontia du Pontien de Mongolie. Cet animal décrit par Schlosser (1924) sous le nom Ôl Aplodontia asiatica a été considéré par Miller (1927) comme devant constituer un genre particulier très différent des Aplodontia, formes exclusi- vement américaines (Amérique du Nord) du Pliocène, du Quater- naire et de l’époque actuelle. L’étude de la dentition et des caractères anatomiques de l’hémi- màndibule, que Miller n’avait vus que sur les photographies retouchées de Schlosser, m’a permis d’établir l’identité entre le fossile de Mongolie et les formes américaines, ce qui n’est pas sans intérêt au point de vue paléogéographique. Mes recherches sur les Rongeurs du Pontien de Mongolie exis- tant aux Collections paléontologiques d’Upsala sont' en cours de publication par les soins du Prof. Wiman. Le Gérant, R. Taveneau. Bulletin du Muséum^ 2® s., t. VIII, n® I, 1936. ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 16-3-36. SOMMAIRE Pages Actes administratifs 5 Liste des Services et du Personnel du Muséum national d’Histoire Naturelle . . 6 Liste des Correspondants du Muséum national d’Histoire Naturelle nommés en 1935 17 Liste des Attachés au Muséum national d’Histoire Naturelle 21 Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1935 26 Communications : H. Neuville. — Remarques complémentaires sur l’organe femelle de l’Hyaena crocula 54 P. Chabanaud. — Les Poissons de mer exotiques aux Halles centrales de Paris. Remarques sur diverses espèces, notamment Solea senegalensis Kaup et Hilsa reevesi H. B 61 P. Ghevey. — Sur la présence du genre Anguilla en Indochine française .... 65 P. Remy. — Pauropodes du Muséum national d’Histoire naturelle. II 69 M, Vachon. — Sur le développement postembryonnaire des Pseudoscorpions (4® note). Les formules chætotaxiques des pattes-mâchoires 77 F. Grandjean. — Observations sur les Acariens (3® série) 84 M. André. — Sur le Cancer personatus Linné 92 A. Guillaumin. — Plantes nouvelles ou critiques des Serres du Muséum .... 94 A. Guillaumin et E. Manguin. — Floraisons observées dans les Serres du Muséum pendant l’année 1935 96 'C. Guinet. — Floraisons observées à l’École de Botanique du Muséum pen- dant l’année 1935 101 H. Jacques-Félix. — Mélastomacées africaines, critiques ou nouvelles de l’Her- bier du Muséum (suite) 108 M. Friant. — h’Aplodontia asialica Sch. du Pontien de Mongolie 115 PDBLICATIOKS DO HOStOH NATIONAL D’HISTODtE NITDRELIE Archives du Muséum national d'Hisioire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d'Hisioire naturelle) (Masson et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs). Bulletin du Muséum national d’Hisioire naturelle (commencé en 1895) (Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs). Publications du Muséum national d’Hisioire naturelle (N® 1, 1932 et sui- vants, prix variable). Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Notulæ systematicæ (Laboratoire de Phanérogamie ; parait depuis 1909). Revue française d’Entomologie (publiée sous la direction du D'^ R. Jeannel ; parait depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Hisioire naturelle à Dinard (Laboratoire maritime de Dinard ; paraît depuis 1928). Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro 5 parait depuis 1931 ; prix du n° ; 5 frs). Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Chaire de Chimie ; Section de Physique végétale; paraît depuis 1927; échange). Travaux du Laboratoire d’Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ; parait depuis 1934 ; échange). Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d'Hisioire naturelle et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum ; parait depuis 1924). Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée d’Ethnographie du Trocadéro). BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2® Série. — Tome VIII RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM N“ 2. — Mars 1936. MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, BUE CÜVIEK — PARIS-V' ~ RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im- pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie- ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont piiés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les Auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART. Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 100 ex. 4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr. 8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr. 16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr. Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro et brochés avec agrafes. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DB l’abonnement ANNUEL : France et Étranger i 50 fr. (Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum) Compte chèques postaux : 124-03. Paris. BULLETIN DU MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1936. — N“ 2. 293« RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 26 MARS 1936 PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE DIRECTEUR DU MUSÉUM ACTES ADMINISTRATIFS M. P. LEsris. Nous sommes heureux de dédier au donateur l’espèce nouvelle qu’il a récoltée lui-même D’autres échantillons qui ne figuraient pas encore dans les collec- tions du Muséum font partie de cette collection, entre autres le rare et peu connu Rhacophorus aglaç>ei Meth. et Hewitt, rencontré à 400 kilomètres au Sud de la localité de capture de l’exemplaire- type. Nous croyons utile de donner quelques renseignements sur la situation exacte des localités mentionnées dans cette note : Fotsialana. — Moyenne vallée de l’Onibe, à l’Est du Lac Alaotra, en pays betsimisaraka. Maroantsetra. — Sur la baie d’Antongil. Nossi Mangabe. — Petite île dans la baie d’Antongil. Tsianovoha. — Sud-Sud-Ouest de Fort Carnot et du massif de rikongo (ait. 600 m.). Vallée de la Sahandrato. — Sud-Ouest et Sud du Massif de rikongo. Grotte d’ANTAMBOHOLAVA. — Sur la Sahandrato, près de la cas- cade Rakitra ; Sud-Ouest de Fort Carnot (Haut-pays tanala, ait. 480 mètres environ). Rullelin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 2, 1936. — 126 — Montagne des Français. — Diego-Suarez. Fort Carnot. — Nord-Est du massif de Tlkongo. Haute vallée de l’Iantara. — Nord-Nord-Est d’Ivohibe, à l’Est du Massif de l’Andringitra (ait. 850 m.). Ampenetra. — A la limite du haut-pays Tanala, vers les plateaux betsileos, aux lisières de la forêt de Tsianovoha. Lacertiliens. Chamaeleon cucullatus Gray — 1 ex. Ç, forêt de Fotsialana. — Cette espèce n’est connue jusqu’à présent que de la région Est de Madagascar, où l’on peut la rencontrer jusqu’au bord de la mer dans la région de Tamatave. Chamaeleon hreoicornis Günth. — 1 ex. du Haut-pays Tanala ; nov. 1934 ; 1 ex. de la forêt de Tsianovoha. Chamaeleon O' Shaughnessyi Günth. — 1 ex., ; Nord-Ouest de Maroantsetra, fin décembre 1934. Sur la gorge, qui est de teinte foncée, les tubercules agrandis, parmi les granules, sont très marqués par leur teinte blanche. Chamaeleon lateralis Gray. — 1 ex. Ç, de la forêt primitive de Tsianovoha. Chamaeleon oustaleti Mocqu. — 1 ex. du Nord-Ouest de Maro- antsetra. Uroplatus fimhriatus Schn. — 2 ex. de Nossi Mangabe, fin déc. 1934. Brookesia superciliaris (Kuhl). — 2 ex., et Ç, de la partie orientale de la forêt de Fotsialana ; nov. 1934 ; 1 ex. de la forêt de Tsianovoha. Phelsuma dubium Boettg. — 1 ex., jeune ; de Tsianovoha ; sept. 1934. Zonosaurus maximus Boulenger. - — 1 ex. trouvé dans une caverne obscure à Antamboholava, en aval de Tsianovoha, sept. 1934. Ce magnifique échantillon, en parfait état de conservation^ atteint une longueur totale de 610 millimètres dont 415 pour la queue. Selon M. Mertens un spécimen récolté dans la province Manakara par M. Catala, mesure 670 millimètres de longueur totale. — Animal très agressif, d’après M. R. Heim. Zonosaurus ornatus (Gray). — 1 ex. de la forêt de Tsianovoha. Mabuya Boettgeri Boulgr. — 1 ex. Cascade de la Rianbavy, au-dessous de l’Ivangomena (Massif de TAndringitra, vers 2.000 m. d’altitude). 1. 0 Senckenhergiana », Band 15, 1933, p. 272. - 127 — Ophidiens. Liopholidophis lateralis (Dum. Bibr.). — 2 ex., l’un de la région de Diego Suarez, l’autre de la forêt de Tsianovoha. Liopholidophis stumpfp. (Boettger). 2 ex. ; forêt de Tsianovoha, Geodipsas infralineata (Günth.). — 1 ex. capturé dans une clai- rière herbeuse, dans des îlots de forêts dégradées en descendant du col d’Andoana-Manambola, vers le pays Betsileo, sur le cbemin de Morafeno (altitude 1.220 mètres). Geodipsas heimi nov. sp. Rostrale plus large que haute, visible d’au-dessus. Internasales aussi larges que longues, moins larges mais aussi longues que les préfrontales. Frontale une fois deux tiers aussi longue que large, beaucoup plus longue que sa distance de l’extrémité du museau, plus courte que les pariétales. Une seule loréale de chaque côté. Une préoculaire ; deux post-oculaires, la supérieure la plus grande. Temporales : 1 + 2. Sept labiales supérieures, les troisième et quatrième bordant l’œil. Quatre labiales inférieures en contact avec les plaques gulaires antérieures qui sont plus courtes que les postérieures. Ecailles sur 19 rangs. Ventrales : 134. Anale entière. Sous-caudales : 34. Coloration. — Brun uniforme au-dessus, y compris les lèvres supérieure et inférieure et le dessous de la tête. Chaque labiale avec une tache ronde, jaune ; d’autres taches semhlahles sur les écailles gulaires. Une marque jaune, losangique, de chaque côté du cou, juste derrière la commissure buccale. Face inférieure, jaune brillant, avec des ponctuations noires sur le milieu du ventre, qui forment une fine ligne médiane, entre la gorge et l’anus. Longueur totale : 335 millimètres ; queue : 55. Affinités. — Cette espèce est très voisine de Geodipsas boulengeri Peracca Elle s’en distingue par sa loréale unique, de chaque côté, ses plaques céphaliques de dimensions respectives différentes, sa coloration et sa queue plus longue. L’échantillon fut recueilli dans une prairie marécageuse, au long de la rivière Sahandrato, en amont de Tsianovoha. Au moment de sa capture, et aussi par la suite, l’animal se laissa manier par M. Heim, ne cherchant jamais à réagir, ou à mordre. N® des Coll, du Muséum : 1936-19. Langaha nasuta Shaw. — Au cours de son séjour à Nossi Man- gabe, M. Heim captura un serpent de couleur rouge brique, por- 1. Bail. Mus. Turin, VII, 1892, n° 112, p. 3. — 128 — tant de petites taches noires. La tête était prolongée, en avant, par un appendice rostral. Conservé vivant, l’animal s’échappa accidentellement et ne put être retrouvé. Il s’agit ici vraisemhlahlement du Langaha nasuta, dont la présence est hien connue dans la région de la haie d’Autongil. Batraciens. Mantidactylus cowani Boulenger. — 4 ex. de la forêt de Tsiano- voha ; sept. 1934. Mantidactylus guttulatus Boulenger. — ■ 2 ex., l’un de la forêt de Tsianovoha, l’autre de la haute vallée de la Sahandrato ; sept. 1934. Mantidactylus betsileanus Boulenger. — 1 ex. de la forêt de Tsianovoha ; sept. 1934. — Diffère de la description originale par le lait que les talons se touchent sans se recouvrir quand on place les cuisses à angle droit sur le corps. Mantidactylus majori Boulenger. — 1 ex. de la forêt de Tsiano- voha, sept. 1934. Gephyromantis cerrucosus Angel. — 2 ex. de la forêt de Tsiano- voha, sept. 1934 ; 1 ex. de la forêt des environs de Fort-Carnot. Cet échantillon, encore jeune, diffère légèrement de la description originale. Hyperolius guttulatus Günther. — 3 ex. du village Ambodiara (Sud-Sud-Ouest de Fort-Carnot) au nord de Tsianovoha près de Sahavondrony. L’espèce serait commune dans la région boisée au Sud et au Sud-Ouest de Tlkongo, où elle est connue des indigènes sous le nom de Bakaka-Fotsy. — Se rencontre, de préférence, auprès des villages. Megalixalus madagascariensis Dum. Bibr. — Un ex. de la forêt de Tsianovoha ; la pupille est horizontale et elliptique. Rhacophorus brachychir Boettger. — 1 ex. de la forêt de Tsiano- voha. Rhacophorus aglaçei Meth. et Hewitt. — 1 ex. de la Haute- vallée de l’Iantara (forêt de Andoana-Manambola) vers 1.100 mètres d’altitude. — Cette forêt primitive, à palissandres, se rattache à la même formation climatique que celle d’Analamazotra, d’où provient le premier échantillon connu. Cette rare et caractéristique espèce n’existait pas encore dans les Collections du Muséum de Paris. Elle diffère sur les points suivants, de la description originale ^ et des dessins qui l’accompagnent : 1. Ann. Transv. Mus., vol. IV, n" 2, 1913, p. 54. — 129 — — l’articulation tibio-tarsienne atteint le bout du museau. — le diamètre du tympan représente le tiers du diamètre de l’œil. — les quatre denticulations cutanées de la partie postérieure du corps sont peu marquées. — la coloration est un peu différente : teinte générale brune avec une tache plus claire, allongée, losangique dont l’angle antérieur commence sur la partie médiane dorsale à la hauteur des épaules et la pointe postérieure surplombe l’anus. En avant de cette tache et largement séparée d’elle, une marque blanchâtre en V très ouvert relie les paupières supérieures dans leur partie postérieure ; elle est limitée en avant par un trait sombre qui occupe la largeur interorbitaire. N® des Coll, du Mus. : 1936-23. Le type de l’espèce a été recueilli à Analamazotra à l’Ouest d’Andevoranto, sur la côte d’Est. Rana mascareniensis Dum. Bibr. — 1 ex. sans indication de localité. Megalixalus betsileo Grand. • — 1 ex. de la Haute Vallée de l’Iantara. — - Détermination donnée sous réserves, l’échantillon ayant été desséché. Mantella baroni Boulenger. — 7 ex. d’Ampenetra, à la limite du Haut-pays Tanala (env. 750 m. ait.). Les taches claires sur la gorge et sur le ventre sont très variables, en nombre et en étendue, selon les exemplaires. Le dessous des cuisses porte tantôt deux, tantôt trois taches. Les tibias et les tarses sont barrés ou maculés de taches noires irrégulières, le dessous étant rosé uniforme sur quatre échantillons. A l’état vivant, selon M. R. Heim, les zones dorsales claires sont vertes, les orteils rouges et les taches ventrales bleutées. Plethodontohyla laevis tsianovohensis subsp. nov. Cette forme diffère^de la forme typique par les principaux carac- tères suivants : — la largeur de l’espace interorbitaire contient deux fois et demie celle de la paupière (au lieu de une fois et demie). — la longueur du deuxième doigt est notablement plus faible que celle du quatrième. — l’absence de verrues sur le museau et sur les paupières supé- rieures. — la coloration plus uniforme. Provenance : forêt de Tsianovoha. — 1 ex. type ; n^ des Coll. Mus. 1936-47. — 130 - Sur la présence d’une seconde espèce d' Anguille en Indo-Chine française et sur les Lois de la circulation DES EAUX DANS LA MER DE ChINE MÉRIDIONALE. PAR P. ChEVEY. J’ai, dans une précédente Note signalé la présence au Tonkin de V Anguilla japonica Schlegel ; je concluais que la présence de cette espèce nordique à une latitude aussi basse concordait avec l’existence des courants froids d’origine septentrionale décelés sur les côtes orientales de l’Indochine par Krempf et par moi-même. Une nouvelle découverte vient aujourd’hui compliquer la ques- tion ; j’ai trouvé dans les eaux douces du Centre-Annam, à Hué, une deuxième espèce d’ Anguille, Anguilla mauritiana Bennett. On pourrait penser, de prime abord, que la présence de cette espèce dans l’ouest de la Mer de Chine méridionale infirme toutes mes précédentes conclusions, basées formellement sur le fait que le groupe des Anguilles tropicales (auquel appartient A. mauritiana) est relégué dans l’Est de cette même mer. A la réflexion, il n’en est rien : Si l’on considère, 1° que tout le Sud et le Sud-Ouest de la Mer de Chine méridionale sont dépourvus d’Anguilles ; 2° qu’A. mauritiana s’avance précisément à l’extrême avant-garde des Anguilles tropicales, au-delà des Philippines, vers le Nord, puisqu’à Formose elle superpose son aire de répartition à celle d’A. japonica ; 3° que sa présence a déjà été constatée une fois à Hainan par Oshima en 1926, mais qu’elle n’y est pas très répandue puisque Nichols et Pope ne l’y ont pas retrouvée en 1927 ; 4° qu’elle est certainement rare à Hué, où je l’observe pour la première fois après plusieurs années de recherches, une conclusion s’impose : ce n’est pas par le Sud qu’A. mauritiana est arrivée en Indochine, mais bien plutôt par le Nord. En effet, dans tout le groupe des Anguilles tropicales échelonnées le long des Philippines et jusqu’à Formose, c’est elle qui se trouve la plus avancée vers le Nord. Venant confondre dans cette région son aire de répartition avec celle d’A. japonica, il est normal qu’elle soit exposée à y subir le sort de cette dernière et à voir une partie 1. Comptes rendus Acad. Sci., 201, 1935, p. 1422. Rulleiin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 2, 1936. — 131 — de ses larves entraînées vers le Sud-Ouest par les mêmes courants qui amènent sa compagne au Tonkin. Ainsi A. mauritiana, à partir des Philippines, aurait d’abord gagné Formose ; ensuite, ses larves, entraînées par les courants marins, l’auraient propagée jusqu’à Hainan, en passant au large des côtes de la Chine du Sud ; finalement elle serait parvenue, au delà d’Hainan, jusque sur les côtes orientale de l’Indochine française. Ce trajet est très exactement celui que Krempf assigne aux courants marins dans le Nord de la Mer de Chine méridionale ^ ; j’ai moi-même insisté ^ sur le fait que les courants venant du Nord abordent l’Annam dans la région de Hué, en passant à l’Est de l’île d’Hainan : la concordance est donc frap- pante. Remarquons, en terminant, que l’espèce jadis observée à Hué par Tirant, sous le nom d’A. Elphinstonei Sykes (= hengalensis Gray) est évidemment VA. mauritiana : les deux espèces, très voisines, ont d’ailleurs été plus ou moins confondues par les anciens auteurs. Je crois donc que la présence d’A. mauritiana à Hué, loin d’infir- mer mes précédentes conclusions, apporte au contraire une nou- velle confirmation aux conceptions de l’Institut Océanographique de l’Indochine sur la circulation des eaux dans la Mer de Chine méridionale. 1. Krempf, 1929, 13° Note I. O. I., p. 12. 2. Chevey, 1933, 21° Note I. O. I., p. 8. 132 — Pauropodes du Muséum national d’Histoibe naturelle, iii PAR Paul Remy. (Strasbourg) 1. Allopauropus (Decapauropus) helophorus n. sp. Sinaïa (Rou- manie), feuilles de Hêtre de la forêt, sur le mont Cumpàtul (ait. 880 m.), 1929-1931, 1 ad. Q, 2 1. à 9 pp. Ç (M. A. Jonescu leg.). Longueur de l’ad. = 0,92 mm. ; des 1. à 9 pp. = 0,76 et 0,80 mm. Adulte. — Tête. Poils des quatre rangées tergales légèrement renflés du côté distal, ornés d’anneaux très saillants ; les intervalles des submédians d’une même paire sont entre eux comme 4 (R® ran- gée), 9 (2® r.), 5 (3® r.) et 3 (4® r.). « Ocelles » à peu près aussi longs que leur écartement minimum. Tronc. Poils tergaux subcylindriques, à anneaux très saillants ; près du bord postérieur du tergite VI, 2 submédians égaux à environ la moitié de leur écartement et deux sublatéraux un peu plus courts que les submédians, chacun d’eux étant inséré plus près de la trichobotbrie V que du submédian. Trichobothries III subcylin- driques dans la région moyenne, amincies vers chaque extrémité. Pygidium (fig. 1). Tergum à bord postérieur légèrement concave, sous lequel sortent deux paires de lobes arrondis, poilus. Soies submédianes a ^ égales au quart environ de leur écartement, à la moitié environ des soies intermédiaires a lesquelles sont un peu inférieures à la moitié des soies latérales a ^ ; chaque soie inter- médiaire est plus proche de la latérale que de la submédiane ; soies antéro-latérales c légèrement plus longues que les intermé- diaires ; tous ces phanères atténués distalement, pubescents. Styles st renflés distalement, fortement pubescents, un peu plus longs que la moitié de leur écartement, qui est à peu près égal à celui des soies submédianes. Sternum. Soies postérieures h ^ subcylindriques (les embases seules sont représentées fig. 1), égales à environ 1 fois et demi leur écar- tement ; soies latérales h ^ plus longues (9/7) que les intermédiaires a ^ 1. De clou et fépo), porter ; allusion à la forme des appendices de la plaque anale. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 2, 1936. - 133 - du tergum. Plaque anale plus longue que large, la région antérieure trapézoïde, à bords latéraux légèrement convexes, la région pos- térieure atténuée en une pointe médiane mousse, à bords latéraux concaves ; de chaque côté de cette pointe, et la dépassant un peu, deux appendices en forme de clou à tête asymétrique ; plaque et appendices sont pubescents. Larve a 9 pp. — Tête. Rameaux antennaires subégaux, leur longueur sensiblement égale à celle du poil sternal du rameau sternal, ainsi qu’à celle du poil tergal du 4® article de la hampe ; au rameau sternal, le flagelle antérieur un peu plus long que le tiers du flagelle postérieur, qui est environ trois fois plus long que le rameau lui-même. Fig. 1. — Allopauropus (Decapauropus) helophorus n. sp., Ç ad. Région posté- rieure du corps, face tergale (Sinaïa, Roumanie). Pygidium comme chez l’adulte, mais les soies antéro-latérales du tergum manquent. Taxinomie. L’espèce diffère profondément des autres Deca- pauropus ; sa plaque anale est du même type que celle à' Allopau- ropus Jeanneli Remy, d’Afrique orientale. 2. Allopauropus ( A.) fuscinifer n. sp. 1 ad. Q, avec l’espèce précédente. Longueur = 1 mm. Tronc. Trichobothries III s’épaississant légèrement du bulbe vers la région moyenne, pour s’amincir ensuite fortement vers l’extrémité distale. Pygidium (fig. 2). Tergum à bord postérieur pourvu d’un large lobe médian arrondi. Soies submédianes a ^ à peu près égales à 1. Fuscina — fourche, foëne et fera = porter; allusion à la forme de la plaque anale. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. — 134 - leur écartement, mais plus courtes (3/4) que les soies latérales a ^ ; tous ces phanères atténués distalement, à fine pubescence. Styles st en forme d’S, fortement penchés l’un vers l’autre, leur écartement à peu près égal à celui des soies submédianes. Sternum. Soies postérieures h ^ cylindriques (les embases seules sont figurées ici) ; soies latérales b ^ atténuées distalement, pubes- centes, sensiblement égales aux submédianes du tergum. Plaque anale en forme de fourchette ou foëne de pêcheur ; elle présente deux courtes dents latérales subtriangulaires entre lesquelles est une dent médiane longue et grêle, prolongeant une région basilaire triangulaire, à bords latéraux faiblement convexes ; entre la dent médiane et chaque dent latérale pointe vers l’arrière une tige Fig. 2. — Allopauropus (A.) fuscinifer n. sp., Ç ad. Pygidium, face sternale. — A droite, g = globule antennaire (Sinaïa, Roumanie). rectiligne ténue ; enfin, la face sternale de la région basilaire de la dent médiane porte deux apophyses obliques, dont j’ai mal apprécié les dimensions. Taxinomie. La plaque anale de cette forme a un aspect tout à fait particulier ; je place provisoirement l’animal près du groupe A. armatus Hansen - A. Jeanneli Remy. 3. Allopauropus (A.) Denisi n. sp. ^ Banyuls-s.-M. (Pyr.-Or.), sous pierre, ravin de la Fontaine ferrugineuse (ait. 35 m.), 4 sept. 1934, 1 ad. Longueur = 0,57 mm. Tête. « Ocelles » plus longs (env. 4/3) que leur écartement mini- mum. 1. Dédié à J.-R. Denis, de la Faculté des Sciences de Dijon, précédemment au Laboratoire Arago, Ranyuls-s.-M. 135 — Rameau antennaire tergal à peu près égal au 1 /4 de son fla- gelle, légèrement plus long (9/8) que le rameau sternal ; flagelle tergal un peu plus long (env. 23/20) que le flagelle sternal posté- rieur, qui est sensiblement le double du flagelle sternal antérieur. Tronc. Trichobothries III rappelant celles d' Allopauropus sub- minutus Remy et d’^. cornutus Remy : leur axe, épais, à pubescence courte, est atténué vers chaque extrémité, davantage du côté du bulbe que du côté distal. Pygidium (fig. 3). Tergum à bord postérieur présentant un large lobe médian arrondi. Soies submédianes a ^ un peu plus longues que les soies intermédiaires a qui sont beaucoup plus courtes (5/9) que les soies latérales a ^ ; chaque intermédiaire est sensible- Fig. 3. — Allopauropus (A.) Denisi n. sp. cf ad. Région postérieure du corps, face sternale (Banyuls-s.-M.), ment plus proche de la latérale que de la submédiane. Styles st en forme poignard courbe, fortement pubescents, un peu plus longs que la moitié de leur écartement, lequel est un peu supérieur à celui des soies submédianes. , Sternum. Soies postérieures è ^ un peu dilatées distalement, sen- siblement plus courtes (env. 5/8) que leur écartement, qui est à peu près égal à celui des styles. Plaque anale trapézoïde, ses bords latéraux subrectilignes, divergents vers l’arrière ; son bord posté- rieur légèrement échancré en son milieu ; à chaque extrémité de ce bord pointent vers l’arrière deux cornes claviformes, faiblement divergentes ; plaque et cornes sont pubescentes. Taxinomie. La plaque anale d’.i4. Denisi rappelle celle d’^. Zer- lingae Remy, mais la première espèce se distingue immédiatement de la seconde par ses trichobothries III beaucoup plus épaisses, ses styles arqués très pubescents, ses soies sternales postérieures plus courtes que leur écartement. -- 136 — 4. Allopauropus (A.) sceptrifer n. sp. Feuilles mortes, hêtraie de la Massane près Argelès-s.-M. (Pyr.-Or.), 4 avril 1930, 1 ad. Q. Longueur = 0,6 mm. Tête. « Ocelles » plus longs (env. 9/7) que leur écartement mini- mum. Rameaux antennaires subégaux, le tergal à peu près égal au 1/5 de son flagelle ; celui-ci, égal au triple du flagelle sternal antérieur, est un peu plus long (5/4) que le flagelle sternal postérieur. Tronc. Axe des trichobothries III (fig. 4) grêle, terminé distale- ment par un gros renflement ovoïde ; ces soies ont une longue Fig. 4. — Allopauropus (A.) sceptrifer n. sp. $ ad. En haut, trichobothrie III. En bas, pygidium, face tergale ; des soies b^, seule la région initiale est figurée. (La Massane, Pyr.-Or.). pubescence, sauf dans leur partie proximale. Les deux poils de la région postérieure du tergite VI sont beaucoup plus courts que leur intervalle. « Pygidium (fig. 4). Tergum à bord postérieur pourvu d’un large lobe médian arrondi. Les soies submédianes a plus longues que leur écartement, sont presque égales aux soies latérales a lesquelles sont sensiblement le double des soies intermédiaires a ^ ; celles-ci sont insérées en avant et un peu en dedans des latérales. Styles st très renflés distalement, un peu arqués, égaux à la moitié de leur écartement, qui est un peu supérieur (5/4) à celui des soies sub- médianes. Sternum. Soies postérieures h ^ subcylindriques, sensiblement plus longues que leur écartement. Plaque anale trapézoïde, à bords 1. Allusion à la forme des trichobothries III. — 137 — latéraux convexes, à région postérieure divisée en deux lobes par une petite échancrure médiane, chaque lobe portant une corne claviforme, striée transversalement, un peu plus courte que la largeur maximum de la plaque. Taxinomie. La plaque anale ressemble à celle d’^. Zerlingae, dont A. sceptrifer se distingue par la forme de ses 3® trichobothries. Institut de Zoologie et de Biologie générale, Strasbourg. Laboratoire Arago, Banyuls-sur-Mer. 138 MiCROZETES AUXILIARIS N. SP. (OrIBATES) PAR F. Grandjean. L’espèce type du genre Microzetes, M. mirandus (Berlese), n’est pas figurée, ni même décrite sérieusement. La figure de M. orna- tissimus Berl. donne bien le faciès et quelques caractères, mais elle n’est pas assez détaillée ni assez juste pour définir le genre Micro- zetes. Il est cependant nécessaire de bien connaître ce genre, car il est très remarquable et c’est le type d’une famille importante et riche (Les Microzetidae n. fam., Bull. Soc. Zool. France, t. LXI, 1936). C’est pour combler cette lacune que je décris Microzetes auxïliaris. Les exemplaires qui font l’objet du présent travail pro- viennent des environs de la Guayra (Venezuela). La récolte (sep- tembre 1926) contenait près de 100 exemplaires avec quelques tritonymphes. M. auxiliaris est commun car je l’ai trouvé également à Colon (Panama) pendant le même voyage. Adulte Taille moyenne : longueur 204 p,, largeur 131 p, épaisseur 110 p. Longueurs extrêmes 195 et 213 p. Couleur fauve. Lisse, brillant, sauf les bandes granuleuses du nostogater dont le reflet est terni. Entre les lamelles et jusqu’au rostre on voit une masse de céro- tégument d’un blanc jaunâtre. Ornementation. L’ornementation granuleuse du notogaster est disposée comme l’indiquent les figures 1 A, 2 B et 2 C. On a prin- cipalement 4 arcs de cercle tournant leur convexité vers l’arrière. Ils correspondent à des sillons du même genre que ceux de Nella- carus petrocoriensis, mais plus larges et plus effacés. Les granules sont fins, bien séparés. Aux extrémités paraxiales de chacun des arcs, surtout des 2 antérieurs, les granules s’allongent et deviennent de fines costules assez ondulées qui prolongent un peu les arcs en avant. La région pleurale est également granuleuse (fig. 2 A) avec des granules plus gros et clairsemés. L’ornementation principale, qui est élégante, consiste en petites côtes parallèles très minces, à tracé un peu onduleux ou tremblé, bien saillantes, longitudinales, développées dans la moitié anté- rieure du notogaster et sous le corps entre les carènes circumpé- Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 2, 1936. — 139 — dieuses. Sur le notogaster on compte 6 à 9 de ces costules. Elles ne sont pas bien symétriques (fig. 1 A). A la face inférieure (fig. 3 A) elles rappellent beaucoup le genre Acaroceras. Les plaques anales portent babituellement, de chaque côté, 2 costules ; les génitales n’en ont pas ; l’hypostome a quelques costules transversales entre ses deux poils et le bord antérieur ; sur le dorsovertex on voit de chaque côté une costule très courte qui part du bord postérieur (fig. 1 A). Cérotégument. Il est comme chez Acaroceras. En particulier il noie les cornes rostrales, les harpons lamellaires et la petite voûte qui est au milieu de la translamelle Derrière la voûte le céroté- gument forme une crête arrondie qui remonte le long de la bosse axiale du propodosoma jusqu’à mi-chemin du notogaster ou même davantage. Région dorsale et latérale du propodosoma. Les grandes lamelles sont pliées à angle aigu le long de l’arête paraxiale qui passe à peu près au poil lamellaire. La partie dorsale est bombée comme toujours. Son extrémité antérieure, du côté antiaxial, est pointue et paraît simple, mais on la voit mal dans l’orientation dorsale de l’acarien parce que la surface y est très déclive. En réalité il y a une grande dent qui prolonge le bord antiaxal et une échancrure à côté de la dent (fig. IB). La partie de la lamelle qui est pliée en dessous est très singu- lière. Vers le tiers proximal il y pousse une grande apophyse en forme d’épine creuse dirigée transversalement et portant elle-même 2 épines secondaires, grandes aussi, dont l’une est dirigée en avant et l’autre, qui est courbe, vers le haut. L’ensemble est une sorte de harpon ou de croc qui se développe de chaque côté entre les lamelles et qui est jusqu’ici tout à fait particulier à Microzetes. Il faut remarquer que le harpon n’est pas une apophyse du bord de la lamelle. Il naît dans la partie pliée ou réfléchie, loin du bord libre de cette partie pliée. Ce bord libre est simple au contraire. Le harpon droit et le gauche ne sont pas exactement symétriques, car ils se croisent. C’est presque toujours le droit qui passe par-dessus le gauche dans mes exemplaires. La pointe antérieure de la partie pliée est simple mais la lamelle y a un bombement local dirigé vers le plan de symétrie et vers le bas. Ce bombement est assez accentué chez certains exemplaires pour donner à cette région de la lamelle un contour lancéolé. La translamelle se voit bien dans l’orientation dorsale. Elle a 1. Berlese a vu le cérotégument, bien qu’il n’en parle pas. Il est représenté sur sa figure de M. ornatissimus. Les harpons sont représentés aussi, entre les lamelles, un peu flous, car ils sont vus à travers le nuage de cérotégument. 140 les mêmes caractères que chez Acaroceras, mais elle est échancrée dans le plan de symétrie et elle forme, au-dessus de l’échancrure, en se repliant en Ü, une petite voûte (fig. 1 A). La voûte est pro- longée en arrière par un bombement de la surface du propodosoma qui s’efface graduellement mais atteint presque le bord du noto- gaster. Le bombement ne se voit bien qu’en lumière réfléchie. Fig. 1. — Microzetes auxiliaris. A, vu de dessus (x 430) ; le poil lamellaire et le sensillus ne sont figurés qu’à droite ; l’extrémité du tectopedium I ne l’est qu’à gauche ; j’ai couvert de hachures la partie pliée et directement visible de la lamelle gauche. B, le poil lamellaire et l’extrémité de la lamelle gauches vus dans une orien- tation un peu oblique (X 1030). C, extrémité du rostre avec les cornes rostrales et les poils rostraux ; orientation oblique ; les tectopedia I ne sont pas figurés (X 1030). Le tectopedium I est représenté figure 2 A avec sa ligne d’im- plantation (en traits et points alternants) qui va rejoindre l’extré- mité paraxiale de la base de la lamelle. On voit qu’il est parcouru par une forte côte comme chez Nellacarus. La côte se termine en — 141 — avant par une pointe au-dessus de laquelle se développe un lobe membraneux. En deçà du lobe le bord supérieur du tectopedium est enroulé vers le plan de symétrie jusqu’un peu avant la pointe proximale qui est cachée sous la lamelle mais que l’on voit bien dans l’orientation de la figure 2 A. Après la pointe proximale vient une boucle et l’on atteint la base de la lamelle. Fig. 2. — Microzeles auxiliaris. A, vu latéralement sans gnathosoma ni notogaster ni pattes ( X 500) ; les hachures de la lamelle (droite) sont comme figure 1 A. B, notogaster vu latéralement, un peu ohliquement (X 428). G, notogaster vu de derrière (X 355). D, aspis de la tritonymphe, vu obliquement (X 550) ; les poils lamellaires ne sont figurés que par leur base ; le sensillus et le poil exobo- thridique droits ne sont pas représentés. Le bord inférieur du tectopedium, derrière la pointe distale, est simple et eonduit à une bouele en lunule placée à peu près comme chez Nellacarus ^ (fig. 2 A). Après la lunule on revient en avant, mais le tectopedium ne fait plus qu’une très faible saillie au-dessus de la paroi du propodosoma. La ligne d’implantation se termine 1. La lunule A’ Acaroceras est également homologue, bien qu’elle soit plus pos- térieure. - 442 — sous la lunule. On voit dans son prolongement, du côté paraxial, une petite côte transversale qui s’efface rapidement. Une autre petite côte part du même point et se dirige en avant sur la paroi latérale du rostre. Elle s’efface également très vite. La grande côte du tectopedium, si on la suit en ariière, ne conduit pas à l’extrémité proximale de la ligne d’implantation. Elle la traverse et se poursuit à peu près dans la direction du poil exobo- thridique. Dans cette région postérieure, bien qu’elle s’efface pro- gressivement, elle reste une caiène séparant une surface fortement déclive (au-dessous d’elle) d’avec une surface plus ou moins hori- zontale (du côté paraxial, sous la lamelle), cette dernière servant d’appui au génual I. Le croisement de la ligne d’implantation et de la côte sur la figure 2 A (en ce point les deux lignes ne sont guère séparées que par l’épaisseur du tégument) correspond au coude b de Nellacarus (loc. cit., fig. 11). On peut dire que c’est cette grande côte en général qui est homo- logue du bord libre d’un tectopedium I ordinaire. La partie du tectopedium qui est au-dessus d’elle ^ (ou au delà) est une produc- tion spéciale aux Microzetidae et c’est par elle que se fait la jonction avec la base de la lamelle. Il est probable que l’on pourra suivre toutes les étapes de cette orthogénèse quand on connaîtra beaucoup d’espèces de la famille. En deçà de la grande côte le tectopedium I est orné, sur sa face antiaxiale, dans le même style que le tectopedium II. Les petites côtes en arc de cercle qui bordent la lunule sont sur la face paraxiale. Les tubercules rostraux sont longuement cornus comme chez Acaroceras mais les cornes sont plus grêles. Elles ne sont pas beau- coup plus épaisses que les poils rostraux. Ceux-ci sont implantés sur les mêmes tubercules devant les cornes, formant ainsi un ensemble de 4 appendices assez curieux (fig. 1 C) qui est flanqué de chaque côté par le lobe et la pointe du 1®^ tectopedium. La pointe arrive presque à toucher le tubercule rostral. Les tubercules cornus de Microzetes et d' Acaroceras sont homologues des tubercules plus gros, mais non cornus, de Nellacarus. Les poils rostraux sont lisses. Les figures montrent leur forme et leur orientation. Les poils lamellaires sont très singuliers à cause de leurs longs cils (fig. 1 B). Ils naissent à la brisure des lamelles, un peu au-dessous du bord. Malgré la petite taille de l’espèce on voit bien le canal qui joint leurs racines aux bases des lamelles. Les poils interlamellaires sont de grandes épines analogues à celles d^ Acaroceras et de Phylacozetes mais particulièrement longues et 1. Je crois que cette partie du tectopedium I est représentée sur le tectopedium II par la bordure étroite et lisse qui est devant les arceaux d’ornementation de ce tecto- pedium. La même orthogénèse agirait donc sur le 2® tectopedium mais sans avoir encore réussi à le compliquer sérieusement. — 143 — fortes. Elles sont recourbées vers le bas à l’extrémité et dépassent l’extrémité des lamelles. Elles semblent lisses mais à fort grossisse- ment on voit à leur surface des villosités extrêmement courtes, obsolètes et serrées. Il est remarquable qu’à un poil aussi grand et fort (je ne connais pas d’Oribate qui ait un poil interlamellaire plus considérable, proportionnellement au corps) corresponde chez les nymphes un poil minuscule (fig. 2 D). La trichobothrie est comme chez Acaroceras et Phylacozetes. Fig. 3. — Microzetes auxiliaris, vu de dessous. A, adulte sans les pattes ni le notogaster (X 430). B, tritonymphe (X 365); la plupart des poils postérieurs ne sont pas figurés en entier. Notogaster. Les figures 1 A, 2 B et 2 C décrivent suffisamment, je crois, le notogaster. Les 18 poils sont lisses, fins et courts. L’aile est très mince en avant. Le contour apparent du notogaster est un peu bosselé à cause des sillons larges qui le traversent. J’ai parlé plus haut de ces sillons à ornementation granuleuse. Face inférieure de l’idiosoma. Les poils sont de longueurs très inégales (fig. 3 A). Sur les plaques génitales, en particulier, il n’y a de chaque côté qu’un grand poil, dirigé en avant, qui est — 144 — l’antérieur. Tous les autres poils de Topisthosoma sont très petits. Aucun n’est virtuel cependant. La fissure adanale est assez obsolète. L’épaississement apodémal IV rejoint les parois des acetabula IV. Gnathosoma. Il a les caractères de la famille. La maxille a une pointe ou dent supérieure assez longue. Je n’ai pas pu étudier Fig. 4. — Microzetes auxiliaris. Tritonymphe vue de dessus, sans les exuvies { X 375). complètement le dernier article du palpe, qui est extrêmement petit, mais il a le même faciès que chez les autres genres de Microzetidae et les mêmes grands poils. L’inclinaison du gnathosoma est exceptionnelle. On peut le voir par la figure 2 A comparée à celle d' Acaroceras : l’ouverture du 145 — camérostome fait un grand angle avec la face inférieure du podo- soma. Pattes. Elles sont presque identiques à celles à' Acaroceras odontotus. Les seules différences que j’ai vues sont à la patte IV, où le trochanter porte une très fine et très obsolète granulation sur sa face antiaxiale, caractère qui rappelle Nellacarus, et où le fémur a son poil inférieur très petit et son bord dorsal aigu derrière le poil, caractères qui rappellent Phylacozetes. Le solénidion tactile t I, moins long et plus grêle que ç 1 est un peu courbé vers le plan de symétrie. L’enflure antiaxiale du tibia I est très marquée comme chez Acaroceras et Phylacozetes (elle est faible ou nulle chez Nella- carus). Tritonymphe. La tritonymphe ressemble beaucoup à celle de Nellacarus petro- coriensis. On a le même plateau d’exuvies avec de très longs poils, le même sensillus en ballon, le même bord rostral relevé en gouttière, etc... Les différences sont les suivantes : Les gros poils dorsaux des nymphes et de la larve sont creux mais sans cloisons transversales. Ils ne deviennent pleins qu’à une petite distance de leurs racines. Ces poils sont plus barbelés chez les larves que chez les nymphes. Ils le sont moins que chez petro- coriensis. Leurs tubercules sont plus saillants, surtout celui qui porte le poil C 1 (fig. 4). Le tubercule C 1 n’est d’ailleurs très allongé que chez les nymphes. Sur l’exuvie larvaire on voit qu’il n’est pas plus grand que les autres. L’exuvie larvaire a ses poils da dirigés en arrière parallèlement au plan de symétrie, tandis que ces mêmes poils sont transversaux chez N. petrocoriensis. C’est la différence la plus apparente entre les 2 nymphes. Les poils, d’une manière générale, sont plus longs chez auxiliaris, mais les exobothridiques sont au contraire bien plus courts, presque nuis. J’ai figuré le rebord rostral (fig. 2 D) ; il serait presque identique chez petrocoriensis. Il en serait de même du dessous du corps (fig. 3 B). Les poils des épimères ont la formule (3 — 1 — 3 — 3) avec une disposition absolument normale qui autorise à leur donner les notations habituelles. La formule des trochanters est (1 — 1 — 2 — 1) comme chez les adultes. La cupule iad est à sa place régulière devant ad 3. Ce n’est que chez l’adulte qu’elle passe derrière ce poil. Tous ces caractères sont communs avec N. petrocoriensis, de sorte qu’ils sont probablement vrais pour toute la famille. — 146 Contributions a la Faune Malacologique DE L’Afrique équatoriale PAR M. Louis Germain. LXXi Mollusques terrestres DE LA PROVINCE DU KlVU (AfRIQUE ORIENTALE) La province du Kivu, qui s’étend à l’ouest du lae du même nom, à l’extrémité orientale du Congo Belge, est encore peu connue du point de vue faunique. Une expédition allemande parcourt ces contrées en 1907 et 1908 et, en 1911, le J. Thiele étudie les Mollusques rapportés, publiant des espèces nouvelles dont quel- ques-unes particulièrement intéressantes. Depuis, H. B. Preston (1913) a décrit quelques autres espèces et H. A. Pilsbry, dans sa belle Révision des Mollusques terrestres du Congo (1919), a donné d’utiles renseignements sur la faune malacologique de ce pays. M. Guy Babault, associé du Muséum National d’Histoire natu- relle, qui, depuis une dizaine d’années, habite Kadjudju, sur les bords mêmes du lac Kivu, a envoyé au Laboratoire de Malacologie une série de Mollusques recueillis au cours de ses nombreuses courses. Les matériaux ainsi réunis renferment, avec des espèces antérieu- rement décrites, beaucoup d’autres litigieuses ou nouvelles ; ils constituent un ensemble qu’il convient de mettre en valeur. Cette première note se borne â l’étude des Mollusques terrestres récoltés dans quelques localités voisines du lac Kivu : Kadjudju, Kashewe, Kitembo et Lukando. Des notes ultérieures feront connaître les Mollusques provenant de contrées plus éloignées et ceux habitant les eaux du lac Kivu. Marconia latula Martens. 1895 Ennea (Edentulina) latula Martens, Nachrichtbl. d. Deutsch. Malakozool Gesellsch., p. 175, n° 1. 1897 Ennea recta var. latula Martens, Beschalte Weichth. Deutsch-Ost. Afrik., p. 14, taf. II, fig. 8. 1. Cf. • Bulletin Muséum Hisl. natur. Paris, 2® série, n° 4, juin 1934, p. 377. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIIT, n° 2, 1936. - 147 1922 Marconia Intula Connolly, Annales a. Magaz. Natur. History, London, série 9, X, p. 488, pl. XIV, fig.'49-50. Le test, très brillant, est corné verdâtre, plus pâle au dernier tour ; les stries longitudinales sont obliques, inégales, plus accen- tuées aux sutures où elles sont légèrement crispées, bien plus fines et presque évanescentes sur la partie du dernier tour opposée à l’ouverture. Les grands échantillons ont 6 3/4-7 tours de spire et 15 millimètres de longueur, 8,5 millimètres de diamètre maximum et 8,2 millimètres de diamètre minimum. Leur ouverture mesure 7 millimètres de hauteur pour 5,1 millimètres de diamètre. Province du Kivu : Kashewe, Kitembo [Guy Babault]. Le Marconia kiouensis Preston [Ennea kiouensis Preston, Proceed. Zoolog. Society London, 1913, p. 197, pl. XXXIV, fig. 3], dont j’ai figuré un cotype en 1923 [Mission Guy Babault Afrique orient., Mollusques, II, p. 16, pl. I, fig. 18], n’est qu’une forme minor mesu- rant 11 millimètres de longueur pour 8 millimètres de diamètre maximum. Ennea Bequaerti Dautzenberg et Germain. Fig. 41, dans le texte. 1914 Ennea Bequaerti Dautzenberg et Germain, Revue zoologique afri- caine, Bruxelles, IV, p. 5, pl. III, fig. 14. 1919 Ptychotrema (Ennea) bequaerti Pilsbry, Bulletin Americ, Muséum Natur. Hist. New-York, XL, p. 207. Je figure (fig. 41, dans le texte) cette espèce dont le test est blanc, à peine teinté de jaune. Les 2 tours embryonnaires ont été décrits comme lisses ; en réalité, ils sont garnis de très fines stries spirales un peu serrées, bien visibles à un grossissement de 20-30. Les autres tours montrent des costules subobliques fortes et assez espacées. La longueur atteint de 5,8 à 6,2 millimètres. Une variété thysvillense Pilsbry [loc. supra cit., 1919, p. 208, fig. 76) diffère surtout par ses costules un peu plus serrées au der- nier tour. Cette espèce habite Lisala [= Upoto] et Malema, sur les bords du Moyen Congo [J. Bequaert]. La variété thysvillense a été trouvée dans une grotte, à Thysville (Bas Congo, 5°30’ S., 15® E. Greenwich). [H. Lang et J. Chapin]. Gulella Lamyi Dautzenberg et Germain. Fig. 42-43, dans le texte. 1914 Ennea Lamyi Dautzenberg et Germain, Revue zoologique africaine, Bruxelles, IV p. 6, pl. II, fig. 9-10-11. Le test, peu brillant, à peine coloré en jaune très clair, est garni — 149 -- de fortes costules filiformes obliques, régulières et relativement espacées. Je figure le type de cette espèce (fig. 42-43, dans le texte) qui appartient au groupe du Gulella soror E. A. Smith [Annals and Magaz. Natur. Hist., London, 6® série, VI, 1890, p. 164, pl. VI, fig. 12], Le type provient de Lukonzolwa, sur les bords du lac Moero, dans le Katanga [J. Bequaert]. Thapsia kîtemboensis Germain, noa. sp. Fig. 44-45, dans le texte. Coquille étroitement ombiliquée, déprimée ; spire conique peu élevée formée de 6 tours, les 5 premiers médiocrement convexes, le dernier bombé en dessous, assez convexe en dessus mais avec une nette compression périphérique sensible jusqu’à l’ouverture. Fig. 44-45. — Thapsia kitemboensis Germain. Kitembo (Kivu) [Guy Babault] ; X 2,5. relativement très grand par rapport au cinquième et élargi à son extrémité ; sutures marquées, légèrement submarginées ; sommet petit, très obtus ; ouverture obliquement ovalaire, anguleuse en haut ; bord columellaire arqué, très peu élargi, réfléchi sur l’ombilic ; péristome aigu, très mince. Diamètre maximum ; 11,5 millimètres ; diamètre minimum ; 9,9 millimètres ; hauteur : 5,8 millimètres. Diamètre de l’ouverture : 6,5 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 4,8 millimètres. Test corné fauve clair, transparent, brillant ; tours embryonnaires paraissant lisses mais montrant, à un grossissement de 25-30, des stries longitudinales coupées de très fines stries spirales ; autres tours garnis de stries longitudinales fines, irrégulières, inégales, coupées de très fines stries spirales serrées et subégales ; dernier tour avec, en dessus, ces deux séries de stries atténuées vers l’ou- verture et, en dessous, les stries longitudinales plus accentuées et les stries spirales absentes. Cette espèce est bien caractérisée par son dernier tour très grand, élargi et comprimé à la périphérie et par l’absence de sculpture spirale en dessous. Province du Kivu ; Kitembo [Guy Babault]. Bulletin du Muséum, 2^ s., t. VIII, 1936. 10 - 150 — Trochozonites (Zonitotrochus) medjensis Pilsbry. 1919 Trochozonites (Zonitotrochus medjensis Pilsbry, Ballet. Amer. Muséum Natur. History New-York, XL, p. 254, fig. 118. La coquille est longuement conique (longueur : 5,6 millimètres ; diamètre maximum : 4,9 millimètres ; diamètre minimum : 4,3 mil- limètres) et formée de 7 tours de spire convexes séparés par des sutures profondes, le premier tour globuleux, le dernier avec une carène aiguë Le test est d’un brun corné assez clair, plus brillant en dessous. Les tours embryonnaires sont à peu près lisses : à un grossissement de 25-30, on y distingue quelques très fines ponctuations irréguliè- rement réparties. Les autres tours sont garnis de fines stries longi- tudinales obliques, inégales et écartées. En dessous, les stries lon- gitudinales, plus sensibles, plus obliques, et moins écartées sont coupées de stries spirales serrées, visibles à un grossissement de 20. Province du Kivu ; Kitembo [Guy Babault]. La sculpture est plus accentuée que chez le type ^ décrit par H. A. Pilsbry et rappelle celle du Trochozonites huhamhaënsis Preston [Proceed. Zoolog. Soc. London, 1914, p. 804, pl. II, fig. 23], espèce d’ailleurs très voisine, peut-être même synonyme et recueillie à Buhamba, près du lac Kivu, par Robin Kemp. Helicarion kiouensis J. Thiele. 1911 Helicarion kivuensis J. Thiele, Wiss. Ergebn. Deutschen ZentraT Afrika Exped., III, p. 192, pl. V, fig. 34. 1919 Helicarion kivuensis Pilsbry, Ballet. Amer. Muséum Natur. History New-York, XL, p. 279. Le sommet de la coquille est très obtus, la spire complètement aplatie avec les premiers tours très petits et le dernier énorme. Un individu atteint 19 millimètres de longueur, 14 millimètres de lar- geur et 10 millimètres de hauteur, son ouverture ayant 12 milli- mètres de diamètre pour 10 millimètres de hauteur. Le test est corné ambré, très brillant, absolument transparent, fragile, presque pellucide. Les tours embryonnaires montrent de très fines stries longitudinales ; les autres tours sont garnis de stries longitudinales relativement fortes, inégales, espacées, très obliques et onduleuses près de l’ouverture. Elles sont coupées par deux ordres de stries spirales : celles de premier ordre sont espacées, inégales, fortes ; celles de second ordre, extrêmement fines, subégales 1 . Aux tours supérieures cette carène est placée directement contre la suture. 2. Recueilli à Medje (2°25’ lat. N., 27”30’ long. E. Greenwich, dans l’Ituri Forest [H. Lang et J. P. Chapin). — 151 — et très serrées ^ s’intercalent entre les premières. En dessous, les stries longitudinales sont moins irrégulières et elles sont coupées seulement par de très fines stries spirales. Les fortes stries spirales du dernier tour sont caractéristiques et se retrouvent chez VHelicarion niger Pilsbry [loc. supra cit, XL, 1919, p. 270, fig. 134-135), espèce très voisine mais plus grande (29 millimètres de longueur pour 16 millimètres de hauteur), recueillie à Masisi ^ (Congo Belge) par J. Bequaert. Province du Kivu : Lukando [Guy Babault]. Décrit d’après des échantillons de l’île Kwidjwi (lac Kivu, 2.100 mètres) [H. Schubotz], cet Helicarion habite aussi la Rugege Forest (1.800-2.000 m., dans le Ruanda, à l’Est du lac Kivu) [H. Schubotz] et dans les forêts, à 90 kilomètres à l’ouest du bord sud du lac Albert-Edouard [Grauer]. Callistopepla ® Babaultî Germain, noç. sp. Fig. 46, dans le texte. Coquille ovoïde allongée ; spire formée de 6 tours convexes, le deuxième élargi, le troisième aussi haut que le quatrième, les cinq premiers beaucoup plus étroits que le dernier qui est grand, subventru, comprimé à la périphérie ; sommet gros et obtus ; sutures bien marquées ; ouverture pyriforme allongée, anguleuse en haut, arrondie en bas ; bord columellaire régulièrement incurvé, étroit, obliquement tronqué ; péristome aigu, très mince ou mem- braneux. Longueur : 75-80 millimètres ; diamètre maximum : 44-48,5 mil- limètres ; diamètre minimum : 33-35,5 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 42-44 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 22,5-23 mil- limètres. Test mince, léger, assez fragile, un peu brillant, marron clair à reflets dorés, unicolor, sauf les 3 premiers tours garnis de flam- mules longitudinales peu marquées ; dernier tour grossièrement malléé avec parfois une tache longitudinale plus sombre que le reste de la coquille. Tours embryonnaires garnis de stries longitudinales coupées de fines stries spirales assez serrées ^ ; autres tours avec des stries 1. Visibles seulement à un grossissement de 15-20. 2. 1°15’ lat. S. et 28'^ 30’ long. E. üreenwich. 3. Ce genre a été institué par C. F. Ancey en 1888 (Bull. Soc. malacolog. France, V, p. 69, note 2) ; mais, par une faute d’impression évidente, il est orthographié Cal- listoplepa. Les auteurs américains adoptent cette graphie fautive pour se conformer, disent-ils, aux lois de la nomenclature. .Je ne puis admettre cette opinion et j’estime, cjue les erreurs de cette nature doivent être corrigées. 4. Les tours embryonnaires, vus à un grossissement 20-30, ont un aspect finement guilloché. — 152 longitudinales obliques, irrégulières, inégales, inégalement espacées, accentuées et crispées aux sutures, coupées de stries spirales subégales, assez espacées. Au dernier tour, les stries longitudinales sont grossières et très inégales et les stries spirales, peu nombreuses, sont localisées à la partie supérieure et au voisinage de la dépression ombilicale. Intérieur de l’ouverture d’un très beau bleu de Prusse clair très brillant. Province du Kivu : Kitembo [Guy Babault], Fig. 46. — Callislopepla Babaulti Germain. Kitembo (Kivu) [Guy Babault), grandeur naturelle. Cette espèce est la plus grande connue. La seule qui s’en rapproche est le Callislopepla Marteli Dautzenberg ^ de la région du lac Tan- ganyika. Mais le Callislopepla Bahaulli Germain est bien plus grand, de coloration différente, avec une ouverture moins élargie et les tours supérieurs proportionnellement beaucoup plus étroits, ce qui donne à l’ensemble de la coquille un aspect très particulier (fig. 46, dans le texte). 1. Achalina Marteli Dautzenberg, Ann. soc. rnalacolog. Belgique, Bull, des séances, XXXVI, 1901, p. 3, pl. I, fig. 1 (et, fig. 2, var. pallescens Dautz.). Cette espèce mesure 64 millimètres de longueur et 32 millimètres de diamètre. Burtoa nilotica Pfeiffer. 1861 Bulimus niloticus Pfeiffer, Proceed. Zoolog. Soc. of London, p. 24. 1904 Burtoa nilotica Pilsbry in Tryon, Manual of Conchology, 2® série, Pulmonata, XVI, p. 300, pl. XXVII, fig. 5. 1923 Burtoa nilotica Germain, Mollusques, Mission Guy Babault. Afrique orient.. H, p. 75, fig. 25 à 37, dans le texte. Province du Kivu : Kitembo [Guy Babault]. Deux exemplaires de cette espèce éminemment variable ^ ont été recueillis par M. Guy Babault. L’un correspond à la variété Jouberti Bourguignat au test solide et à l’ouverture largement bordée, en dedans, de rose vineux brillant ; l’autre se rapporte à la variété Dupuisi Putzeys ^ au test plus mince et à la coquille imperforée, ce qui la distingue assez nettement des autres variétés de cette espèce. Limicolaria kiouensis Preston. 1913 Limicolaria kiouensis Preston, Proceed. Malacolog. Society London, X, p. 277 fig. 277, fig. à la p. 278. La coquille, à sommet obtus, est formée de 6 tours de spire. Le sommet et les premiers tours sont d’un marron brillant. Le test est marron jaunâtre, orné de larges flammules longitudinales d’un marron très foncé, presque noir, entre lesquelles sont de très étroites flammules d’un coloris plus clair. L’intérieur de l’ouverture est bleu brillant, le péristome bordé d’une étroite bande violacée et le bord columellaire d’une teinte lie de vin brillante. Les stries longitudinales sont obliques, irrégulières, coupées de stries spirales qui, au dernier tour, existent seulement au voisinage de la nature. Longueur : 49,5-55 millimètres ; diamètre maximum : 26-27,5 mil- limètres ; diamètre minimum : 22,5-24 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 23-25 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 14-15 mil- limètres. Les jeunes ont un dernier tour muni d’une carène médiane sen- sible et les stries spirales s’arrêtent à cette carène. Province du Kivu : Kitembo [Guy Babault], Cette espèce est évidemment voisine du Limicolaria saturata 1. Pour l’étude du polymorphisme de cette espèce, cf. ; Germain (Louis), toc. supra du, 1923, p. 75 à 95. 2. Burtopsis Jouberti Bourguignat, Mollusques Afrique équator., 1889, p. 99, pl. II, fig. 1 ; = Limicolaria nilotica var. Emini E. von Martens, Sitzungsb. Naturf. Freunde Berlin, 1891, p. 14 ; et Beschalte Weichth. D. Ost-Afrik., 1897, p. 94 et fig. à la p. 96. 3. Lioinhacia Dupuisi Putzeys, Ann. Soc. malacolog. Belgique, Bullet. des séances, XXXIII, 1904, p. Lxxxii, fig. 1. — 154 — E. A. Smith [Proceed. Malacol. Soc. London, I, 1895, p. 323, fig. 1 ; = Limicolaria Ponsonbyi Preston, ibid., VII, part. II, 1906, p. 89, fig. à la p. 89] dont elle ne constitue guère qu’une variété moins allongée avec une ouverture proportionnellement moins haute et un test moins fortement décussé. Limicolaria Martensi Smith. 1866 Limicolaria tenebrica H. Adams Proceed. Zoolog. Soc. London, p. 375 [non Reeve]. 1880 Achatina (Limicolaria) Martensiana Smith, Proceed. Zoolog. Soc. London, p. 345, n° 2, pi. XXXI, fig. 1-la. 1920 Limicolaria Martensi Germain, Mission Guy Babault, Afrique orient., Mollusques, I, p. 160, fig. 7 -8 dans le texte et pl. III, fig. 9 à 14 ; — et II (1923), p. 95, pl. IV, fig. 91 à 97 (étude du polymorphisme et de la distribution géographique). Province du Kivu : Kitembo, Kadjudju [Guy Babault]. Les nombreux individus rapportés appartiennent à la variété pura Pollonera [Molluschi (Il Ruwenzori, vol. I), p. 22, n® 36, tav. 4, fig. 26 ; = Limicolaria Smithi (non Pilsbry) Preston, Proceed. Malacol. Soc. London, VII, 1906, p. 90, fig. p. 91 ; et E. A. Smith, Transact. Zoolog. Soc. London, XIX, 1909, pl. I, fig. 7 (seulement) ; = Limicolaria Prestoni Boettger, Proceed. Malacolog. Soc. London, X, 1913, p. 359]. Limicolaria elegans Thiele. 1911 Limicolaria elegans Thiele, TViss. Ergebn. Deutschen Zentral-Afrika Exped., III, p. 204, pl. V, fig. 41. Je rapporte à cette espèce de nombreux individus d’une Limi- colaire recueillie par M. Guy Babault à Kitembo et à Kadjudju. Ceux de la première localité mesurent de 37,5 à 47 millimètres de longueur pour 16 à 19,5 millimètres de diamètre maximum et 15,5 à 18 millimètres de diamètre minimum ; ceux de la seconde ont de 39 à 45 millimètres de longueur, de 16 à 20 millimètres de diamètre maximum et de 15,2 à 19 millimètres de diamètre mini- mum. Tous présentent un polymorphisme accentué et si certains correspondent bien à la figuration publiée par J. Thiele, d’autres sont extrêmement voisins du Limicolaria laeta Thiele (loc. supra cit., III, 1911, p. 204, pl. V, fig. 42] ^ dont H. A. Pilsbry a décrit une variété medjensis ^ différant par ses dimensions plus faibles et ses 1. Cette espèce a été récoltée à Béni, à l’Ouest du massif du Ruwenzori. Le Limi- colaria elegans Thiele habite le S. W. du lac Albert-Edouard et l’île Kwidjwi (lac Kivu). 2. Bulletin Amer. Muséum Natur. Hist. New-York, XL, 1919, p. 97, pl. XVI, fig. 7-12. - 155 tours de spire un peu moins convexes D’ailleurs il existe de nom- breuses formes de passage entre ces divers Mollusques et le Limi- colaria Martensi Smith var. pura Pollonea et il ne me semble pas douteux que les Limicolaria elegans Thiele, Lim. laeta Thiele (et sa var. medjensis Pilsbry) soient seulement des races locales du Limicolaria Martensi Smith Il en est sans doute de même du Limicolaria distincta Putzeys [Ann. Soc. malacolog. Belgique, Bull, des séances, XXXIII, 1898, p. V, fig. 3 ; Pilsbry, loc. supra cit., XL, 1919, p. 96, pl. XVI, fig. 1 à 6] du Congo Belge. Province du Kivu : Kitembo, Kadjudju [Guy Babault]. Pseudoglessula intermedia Thiele. Fig. 47, dans le texte. 1911 Pseudoglessula intermedia Thiele, Wiss. Ergebn. Deutschen Zentral- Afrika Exped., III, p. 207, pl. V, fig. 46-46 a. 1919 Pseudoglessula intermedia Pilsbry, Bullet. Amer. Muséum Natur. Hist. New-York, XL, p. 150, pl. XVIII, fig. 2-2a (var. masisiensis Pilsbry). Cette espèce, dont la coquille possède 7-7 1/2 tours de spire assez convexes, mesure 30-31 millimètres de longueur, 12,5-13 millimètres Fig. 47. — Pseudoglessula intermedia Thiele. Kadjudju (Kivu) [Guy Babault]. Schéma de l’ouverture ; X 2. de diamètre maximum et 11,2-11,5 millimètres de diamètre mini- mum. L’ouverture (12,5 millimètres de hauteur pour 7 millimètres de diamètre) montre des caractères assez particuliers : elle est élargie vers la base ; le péristome est incurvé et se termine par une proémi- 1. Cette variété a été trouvée à Med je, dans le Congo Belge, (2°25’ lat. N., 27^30’ long. E. Greenwich). 2. Le Limicolaria Martensi Smith a, en général, les tours de spire plus convexes et un coloris plus vif que les formes de la province de Kivu décrites par J. Thiele. Mais une longue suite d’individus montre de nombreux passages entre ces diverses modalités. - 156 nence assez aiguë d’où part la troncature (fig. 47, dans le texte) et le péristome est légèrement mais nettement réfléchi. Les tours embryonnaires ont de fines stries longitudinales. Les autres tours sont garnis de costules longitudinales obliques, assez saillantes, régulières et atténuées sur la moitié inférieure du dernier tour. Sur un individu jeune (le dernier tour a encore une indication carénale) provenant de Kitembo, ces costules sont coupées de très fines stries spirales comme chez la variété masisiensis Pilsbry. Par contre, les échantillons adultes de Kadjudju ne montrent, à un grossissement 30, aucune trace de sculpture spirale. Province du Kivu : Kitembo, Kadjudju [Guy Babault]. Le type a été recueilli dans Pile Kwidjwi (lac Kivu) [H. Schubotz) ; la variété masisiensis Pilsbry aux environs de Masisi (Congo Belge, I^IB’ lat. S., 28^30’ long. E. Greenwich). [J. Bequaert] et de Mukule (entre les lacs Albert-Edouard et Kivu) [J. Bequaert]. Cerastus drymaeoides Thiele. 1911 Ena ( Rachisellus ) drymaeoides Thiele, TEiss. Ergebn. Deutschen Zentral-Africa Exped., III, p. 202, pl. V, fig. 39. 1919 Cerastus drymaeoides Pilsbry, Ballet. Amer. Muséum Natur. History New-York, XL, p. 314. La coquille rappelle, par sa forme générale, celle des Drymaeus de l’Amérique du Sud. Elle a 7 tours de spire convexes séparées par des sutures marginées, avec un dernier tour convexe et bien développé. L’ouverture (12,5 millimètres de hauteur sur 7,2 milli- mètres de diamètre) est ovalaire élargie, lie de vin pourpré en dedans, avec un bord columellaire élargi, lie de vin pourpré de blanc et un péristome blanc, épaissi et nettement réfléchi. Les bords mar- ginaux sont réunis par une faible callosité. La longueur atteint 26,5 millimètres, le diamètre maximum 14 et le diamètre mini- mum 10,5 millimètres. Le test est solide, d’un blanc crème un peu jaunâtre, assez brillant. Les deux premiers tours sont cornés et légèrement ambrés ; les deux derniers sont ornés de rares ponctuations noires ou d’un marron foncé, petites, très irrégulièrement distribuées et d’une zonule jaune clair entourant un ombilic en fente élargie. Le sommet est subobtus et les tours embryonnaires sont garnis de délicates stries longitudinales obliques (grossissement 20) ; les autres tours montrent des stries longitudinales, irrégulières, iné- gales, un peu espacées, plus accentuées et beaucoup plus écartées 1. Ces ponctuations sont identiques à celles qui ornent le test des espères du genre Rachis. — 157 — au dernier tour vers l’ombilic ; elles sont coupées de stries spirales d’une grande délicatesse Province du Kivu : Forêt à trois étapes au N. -O. de Kashewe [Guy Babault]. Cette rare espèce était seulement connue de l’île Kwidjwi (lac Kivu) [H. SCHUBOTZ], Cyclophorus (Maizania) intermedia E. v. Martens. 1897 Cyclophorus interrnedius E. v. Martens, Beschalte Weichth. Deutsch Ost-Afrik., p. 8, pl. II, fig. 3. 1919 Cyclophorus (Maizania) interrnedius Pilsbry, Bullet. Amer. Muséum Natur. History New-York, XL, p. 325. Un individu dépasse notablement la taille ordinaire de l’espèce et atteint 21 millimètres de diamètre maximum, 17 millimètres de diamètre minimum et 16 millimètres de hauteur. Presque tous les exemplaires recueillis par M. Guy Babault appartiennent à la variété cingulatus Dupuis et Putzeys [^Annales soc. malacol. Belgique, Bullet. des séances, XXXVI, 1901, p. xli, fig. 17-18] caractérisée par un nombre variable de fascies d’un brun jaunâtre plus ou moins clair. La variété elatior Martens [Sitzungsb. Gesellsch. Naturf. Freunde Berlin, 1892, p. 180 ; et loc. supra cit., 1897, p. 8, pl. I, fig. 1, pl. II, fig. 4] a une spire proportionnellement plus haute, mais elle est reliée au type par de nombreux intermédiaires. Elle est généralement de taille médiocre et le Cyclophorus rugosus Putzeys [Annales soc. malacol. Belgique, Bulletin des séances , XXXIV, 1899, p. Lv, fig. 1] n’en diffère pas. Province du Kivu ; Kitembo, forêt à trois étapes au N. -O. de Kashewe [Guy Babault]. Ce Cyclophore habite les stations humides et boisées, générale- ment au voisinage des cours d’eau et très fréquemment dans les parties périodiquement recouvertes par les inondations. 1. Ces stries spirales sont visibles, même avec une simple loupe. Elles donnent au test, vu au microscope, un aspect plus ou moins finement martelé par places. Note sur le Cytherea callosa Conrad (Moll. Lamellibr-) PAR Ed. Lamy. Le Cythera callosa Conrad (1837, Journ. Acad. Nat. Sc. Philad., VII, p. 252) est une coquille subovale, ornée uniquement de nom- breuses côtes concentriques aplaties. Carpenter avait d’abord (1856, P. Z. S. L., p. 216) considéré cette espèce comme un Dosinia ; mais ultérieurement (1864, Suppl. Report Moll. West coast North America, pp. 526 et 640) il en a fait le type d’un nouveau genre Amiantis. Il lui a d’ailleurs (pp. 526, 571, 620) identifié le Dione nobilis Reeve [Cytherea] (1849, P. Z. S. L., p. 126 ; 1863, Conch. Icon., Dione, pl. IV, fig. 15) L D’autre part, il a constaté que l’on a confondu avec cet A. callosa une coquille qui, outre une sculpture concentrique, possède des costules rayonnantes et qui a été figurée sous ce nom de Venus callosa par Sowerby (1853, Thés. Conch., II, p. 712, pl. CLIV, fig. 44-45) et par Reeve (1863, Conch. Icon., Venus, pl. XIX, fig. 87), mais qui est un Chione. Carpenter avait admis d’abord en 1856 {P. Z. S. L., p. 216) que ce V. callosa auct., non Conrad, correspondrait à la figure 15 {non 14) 2 de Conrad (1837, loc. cit., pl. 19) et que ce serait le Venus Nuttalli Conrad. Mais il a reconnu ultérieurement en 1864 ( Suppl. Rep., pp. 526, 570, 592, 641), après examen du type, que le véri- table V. Nuttalli Conrad (1837, loc. cit., p. 250) correspond à la figure 16 {non 14, nec 15) et qu’il est identique au Venus succincta Valenciennes (1833, Humboldt et Bonpland, Rec. obsera. zooL, II, p. 219, pl. XLVIII, fig. 1 a-c) = V. californiensis Broderip (1835, P. Z. S. L., p. 43), tandis que le V. callosa auct. a été fait par Reeve {in errata) synonyme de Venus fluctifraga Sowerby (1853, Thés. Conch., II, p. 712, pl. CLIV, fig. 42-43), assimilation acceptée par Carpenter (1864, Suppl. Rep., p. 553). D’autre part, en 1864 {ibid., pp. 527 et 569) Carpenter a attribué la figure 15 de Conrad au Venus caltforniana Conrad (1837, loc. cit., p. 250, pl. 19), qu’il faisait synonyme de V. simillima 1. La longueur de cette espèce est, en effet, variable : les formes courtes et subor- biculaires correspondent au nobilis, les coquilles plus allongées concordent avec la description du callosa. 2. La figure 14 correspond au Tapes slamineus Conrad. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 2, 1936. 159 Sowerby (1853, Thés. Conch., II, p. 708, pl. CLIII, fig. 17-18) : cette dernière forme a été identifiée par Wm. Dali (1909, Proc. U. S. Nat. Mus., XXXVII, p. 292) au V. undatella Sowerby (1835, P. Z. S. L., p. 22) 1, que Carpenter (p. 571) regardait comme une espèce peu satisfaisante, le type étant une coquille en mau- vais état de conservation. Reeve fait d’ailleurs remarquer que dans son Venus callosa la lunule et l’aréa ligamentaire sont presque obsolètes et ces carac- tères conviennent très bien au V. fluctifraga Sow., tandis que les V. succincta Val. et V. undatella Sow. ont une lunule bien marquée et une aréa ligamentaire excavée. On a donc à distinguer quatre espèces : Amiantis callosa Conrad = Dione nobilis Reeve : de la Californie (San Pedro) au golfe de Tehuantepec (1924, I. Oldroyd, Mar. Shells West coast North America, p. 151, pl. 56, fig. 1-2). Chione fluctifraga Sowerby = Venus callosa auct. (Sowerby, Reeve) [non Conrad] = V. Nuttalli Carpenter, 1856 [non Conrad] : de la Californie (San Pedro) au golfe de Californie (1924, I. Oldroyd, loc. cit., p. 153, pl. 39, fig. 3) ; Chione undatella Sowerby = Venus californiana Conrad (fig. 15) = V. simillima Sowerby ; de la Californie (San Pedro) au Pérou (Payta) et aux îles Galapagos (1924, I. Oldroyd, loc. cit., p. 154, pl. 55, fig. 2) ; Chione succincta Valenciennes — Venus californiensis Broderip = V. Nuttalli Conrad (fig. 16) : de la Californie (San Pedro) à Panama (1924, I. Oldroyd, loc. cit., p. 154) 1. Dali identifie aussi au V. undatella le V. Nuttalli Conrad; mais Carpenter (p. 641) dit expressément que dans cette dernière coquille, dont il avait vu le type, les côtes concentriques sont lisses. 2. Les collections du Muséum national de Paris possèdent des spécimens des Chione fluctifraga, undatella ex. succincta reçus en 1929 de M. Stanley C. Field et un exemplaire à’ Amiantis callosa donné tout récemment (janvier 1936) par M. Maxime Denis. — 160 — Le ROLE DE LA MATIÈRE ORGANIQUE DISSOUTE DANS L’EAU ET LES THÉORIES DE PUTTER (suite) ^ PAR Gilbert Ranson Docteur ès-sciences, Assistant au Muséum National d’Histoire Naturelle. En 1909, A. PÜTTER entreprend des expériences directes sur quelques Poissons qu’il élève en aquarium. Il trouve qu’ils vivent plus longtemps dans des solutions nutritives que dans l’eau pure. D’autre part, il mesure leur consommation totale en O, puis leur perte de poids. De leur composition chimique, il déduit la quantité d’O qui a servi à oxyder la partie perdue. Il trouve une différence entre ces deux quantités. Il en conclut qu’une partie a été utilisée à oxyder les aliments non figurés absorbés par l’animal. L’absorption des substances dissoutes se ferait par les branchies en même temps que l’O. En 1911, il montre qu’en ajoutant des substances nutritives dissoutes dans de l’eau où vivent des Actinies, ces substances diminuent progressivement dans l’eau. Il en conclut qu’elles ont été absorbées. En 1924, il étudie la nutrition des Copépodes. Reprenan les considérations de son premier travail et d’autres, il arrive à l’idée que les Copépodes vivent aux dépens des substances en solution dans l’eau. Il le prouve directement en faisant vivre des Copépodes dens des solutions étendues de glucose. Par le calcul, il montre que l’absorption de ces matières ne peut se faire par l’intestin, car la quantité d’eau qui devrait passer par celui-ci serait trop grande. Cette absorption peut au contraire se faire par la surface extérieure du corps comme pour l’oxygène. Il appuie cette idée de l’absorption à travers la paroi chitineuse sur les observations de Munro Fox sur des larves de chironomes. Ce dernier a montré, en effet, qu’une larve de chironome respire par toute la surface extérieure du corps. Quant au rôle de l’intestin, il pense que les Algues qui y pénètrent ne peuvent couvrir que 2 à 3 pour 100 des besoins alimentaires et servent peut-être à apporter des vitamines. 1. Voir : Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. VII, i'asc. 6, nov. 1935, p. 359. 2. Munro Fox, The journal oj Gén. physiol., vol. III, 1921, p. 565. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, b° 2, 1936. — 161 Étant donnée l’hypothèse à laquelle est arrivé Pütter, il lui faut absolument montrer que les animaux aquatiques peuvent vivre, se développer et reproduire uniquement en présence de subs- tances dissoutes. Ceci est difficile, dit-il, à réaliser expérimentale- ment. Les travaux de Lund (1914), Peters (1920 et 1921), et Lwofe (1923), qui ont obtenu des cultures de Protozoaires dans des milieux ne contenant que des substances dissoutes, ceux de Knorrich sur Daphnia (1901) et M. Wolff sur Semocephalus (1909) qui ont montré l’utilisation par ces animaux de substances dissoutes, et surtout les travaux de J. Krizenecky (1923-24-25), Podhradsky (1924-25), sur le développement constaté de têtards vivant unique- ment dans des solutions nutritives viennent à l’appui de l’idée de Pütter, de même que les expériences déjà signalées de Mitchell (1917) sur les Huîtres. Il faut noter cependant que Oehler (1919), sur les Protozoaires, Lipschutz (1910) sur les Poissons et Kerb (1911) sur les Daphnies, larves de Corethra et Poissons, ont obtenu des résultats négatifs. Une partie de mes observations, celles de Churchill et celles de Przylecki, montrant d’une façon très nette la possibilité pour certains animaux d’absorber des substances organiques dissoutes variées par la surface extérieure de leur corps, ne prouvent pas du tout que ces animaux puissent couvrir tous leurs besoins par cette voie. Cependant les faits naturels, dont j’ai établi le déter- minisme apportent un appui certain aux idées de Pütter. J’ai constaté d’une façon indiscutable l’absorption, par la surface exté- rieure du corps de beaucoup d’invertébrés, surtout au niveau des branchies, de matière organique en solution dans l’eau et sécré- tée par les Diatomées, puis l’utilisation de cette matière organique chez les Copépodes. C’est là, je crois, un des meilleurs apports aux théories de Pütter. Mais dans l’intérêt même de la recherche, nous ne devons pas tirer de ces observations des conclusions auxquelles elles ne conduisent pas. Nous devons nous en servir comme stimu- lant pour poursuivre les recherches commencées, mais nous devons reconnaître qu’elles ne prouvent pas du tout que les animaux étudiés se nouriissent uniquement de cette façon et que les organismes planctoniques pénétrant dans l’intestin ne jouent aucun rôle dans la nutrition, en particulier chez les Mollusques Lamellibranches et Gastéropodes. En 1929, E. Fischer, examinant toutes les causes possibles de la répartition de certaines espèces côtières de la Manche, a étudié par la méthode au permanganate, le « pouvoir réducteur » de l’eau de mer, attirant l’attention sur l’impossibilité d’obtenir ainsi une appréciation exacte de la quantité de matière organique dissoute. Il montre que les variations de la teneur en oxygène dissous et celles 162 — du pouvoir réducteur de l’eau de mer sont d’une façon générale à peu près inverses les unes des autres ; mais ceci n’est pas exact, dit-il, pour divers milieux (ports, canaux) particulièrement riches en matières organiques. Mais, par ailleurs, E. Fischer dit : « Il reste à montrer que dans les conditions naturelles, les substances organiques dissoutes, entrant réellement dans l’alimentation des animaux, contribuent effecti- vement à assurer leur existence. C’est là l’essentiel de la théorie de PÜTTER. » En réalité, c’est seulement un des premiers faits à démontrer, ce n’est pas l’essentiel, car, d’après Pütter, la substance organique dissoute forme la partie fondamentale des matières utilisées par les animaux pour couvrir leurs besoins, les substances figurées constituent seulement un faible appoint. Par ailleurs, E. Fischer a noté que certaines espèces côtières atteignent une taille maxima dans les milieux riches en matières réductrices. Ceci paraît tout à fait exact bien qu’à l’embouchure des fleuves, le rôle de l’eau douce soit certainement très appréciable, son action précise sur le fonctionnement protoplasmique restant à déterminer ; j’en ai parlé dans mon travail de 1927. Mais lorsque E. Fischer veut expliquer la répartition de cer- taines espèces côtières par le pouvoir réducteur de l’eau de mer, je trouve qu’il émet une hypothèse dépassant les faits. Comme je le montre dans un travail qui va paraître, la distribution géogra- phique de certaines espèces côtières est due à un concours de cir- constances extérieures, en relation avec un facteur spécifique se traduisant par un ensemble de conditions déterminantes propres à l’espèce. D’innombrables causes secondaires interviennent (inter- vention de l’homme, les courants en rapport avec les conditions de développement des larves pélagiques, etc...). Les larves péla- giques se fixent où elles peuvent et si elles trouvent le support approprié au moment où leur croissance le leur permet, et à l’endroit où les courants les ont conduites. Comme je le montrerai ailleurs, on arrive ainsi parfois à constater les faits les plus extravagants : fixation côtière, à la limite extrême de la haute mer, des larves d’ Huîtres, dans le Bassin d’Arcachon, vers 1750, entraînant leur mort, dès la première période de morte-eau un peu longue. Ceci démontre bien l’enchevêtrement extraordinaire des causes inter- venant. Les êtres, une fois fixés, vivent comme ils peuvent, suivant les conditions qu’ils trouvent. Là seulement intervient l’action de la matière organique dissoute réglant seulement le degré de déve- loppement de l’animal. Nos observations et relations sont seule- ment une résultante dont beaucoup de composantes nous sont cachées parce que nous n’avons pas été à même de les examiner. Mais lorsque nous cherchons les causes de la distribution des orga- nismes, il ne faut pas envisager uniquement celles permettant aux 163 - animaux d’atteindre leur maximum de développement parce qu’ils profitent de conditions particulières. Sur les besoins totaux de l’animal et sur la quantité d’organismes planctoniques susceptibles de pénétrer dans l’intestin, les valeurs données par Pütter ont été critiquées. Cependant, comme je l’ai déjà fait remarquer, c’est là l’essentiel. C’est là qu’il faudra tou- jours revenir et sur ce point précis se mettre d’accord. Je ne veux pas mésestimer l’importance des faits que j’ai appor- tés par ailleurs, ni de ceux des différents auteurs cités, mais ils ne doivent absolument pas servir à présenter comme définitives des évaluations discutées. C’est ainsi que Moore, Whitley, Edie et Dakin, séparément ou en collaboration, ont montré que les valeurs données par Pütter pour les besoins nutritifs, en partant de la détermination de l’O nécessaire, sont trop élevées. Ils apportent d’ailleurs des observa- tions très particulières sur le métabolisme nutritif. Pour Dakin, il est possible qu’il y ait absorption de petites quantités de substances dissoutes et que certains animaux (Proto- zoaires) puissent vivre uniquement d’elles ; mais, en général, celles-ci ne jouent qu’un rôle accessoire dans la nutrition. Il insiste sur le fait que tous les animaux aquatiques ne doivent pas être réunis en un seul groupe pour ce qui concerne la nutrition. C’est tout à fait mon avis. Au sujet de la quantité d’organismes planctoniques susceptibles d’être captés, H. Lohman (1909) pense qu’ils sont souvent beau- coup plus abondants que dans les exemples pris par Pütter. 11 pense aussi que les détritus organiques interviennent dans l’alimentation. Blegvad (1914) attire également l’attention sur le rôle des détritus dans l’alimentation des animaux de fond. Lwoff conclut ainsi : « Il semble donc bien que, quoique dans les conditions naturelles, la nutrition des Infusoires libres soit purement phagocytaire, on puisse, en leur fournissant un milieu convenable, arriver à nourrir certains d’entre eux de substances dissoutes. » En ce qui concerne particulièrement les Huîtres, je dois signaler que tous les auteurs connaissant les théories de Pütter, qui ont étudié d’une façon précise leur contenu stomacal et intestinal, sont d’accord pour affirmer que, s’il y a absorption de matière organique dissoute, dans la nature, néanmoins le plancton et le benthon jouent un rôle important dans leur nutrition. Churchill, lui-même, qui a montré d’une façon si nette la possibilité de l’ab- sorption de matière organique par la surface extérieure du corps chez les Lamellibranches d’eau douce, est de cet avis. Quelle est l’origine de la matière organique dissoute dans l’eau et dont le rôle paraît si important à Pütter ? — 164 — « Les combinaisons carbonées en solution dans la mer, dit cet auteur en 1907, sont le produit des échanges de substances des organismes marins, spécialement des Algues et des Bactéries. » En 1912, il est plus précis : « En ce qui concerne la question de l’origine de la nourriture dissoute, il était montré que celle-ci est en augmentation quantitative dans l’eaii de mer où des Algues ont été ajoutées, pourvu qu’il soit permis à la lumière de tomber dessus. Cette matière nutritive doit, par conséquent, être considérée comme un produit de l’assimilation des Algues marines ». Dans son travail de 1924, il s’occupe plus directement de la question. Il évalue approximativement la quantité de sucre fabriqué par les Algues de la Baie de Kiel. Je n’entrerai pas dans le détail de ses calculs. Voici les observations qu’ils lui suggèrent ; « ... C’est maintenant que doit être posée la question du siège du sucre fabriqué par les Algues. La première hypothèse, et la plus naturelle, selon laquelle les sucres (peut-être sous forme d’amidon ou de graisse, chez les Diatomées) seraient emmagasinés dans le corps de l’Algue, apparaît comme impossible, ainsi que cela ressortira des considé- rations suivantes. L’été, le volume des Algues atteint en moyenne 0 cm^ 5 par litre. Leur teneur en substance organique pouvant être évaluée à 15 pour 100, cela correspondra à une « Sauerstofîkapazi- tat » de 0 mg. 22 pour 1 cm^, en chiffres ronds. Lorsque cette der- nière valeur subit des variations considérables sous l’influence de conditions différentes de nutrition, il est impossible de supposer que l’Algue n’emmagasinera pas la même quantité de matières que celle qui se produit dans les conditions normales de nutrition. La division cellulaire ne se produit jamais pendant les heures enso- leillées du jour, les matières assimilées par photosynthèse ne pouvant être, incontinent, transformées en la substance constitutive des nouvelles cellules. Si la « Sauerstoffkapazitât » de 0 cin^ 5 de thalle d’Algue atteint 0 rngr. 11, la supposition qu’une masse de sucre correspondant à 0 mg. 1 d’O, éliminé, puisse être emmagasinée en elle, sous quelque forme que ce soit, est fortement exagérée. Mais lorsque, dans les heures éclairées d’une journée 2 mg. 42 d’O par litre sont éliminés, on trouvera non pas 1/24, mais pas même 1/30 de cette masse d’O. sous forme de matière de réserve dans le corps des Algues. Il semble alors plus probable que l’autre quantité de sucre fabriqué quitte le corps de l’Algue et se dissout dans l’eau. Soulignons encore une fois que nous ne pouvons rien affirmer en ce qui concerne l’identi- fication chimique des produits assimilés par le travail intracellulaire des Algues. Il se pourrait que le produit de la photo-synthèse ne soit encore aucun sucre figuré mais quelque formaldéhyde et aussi bien du glucose ou même un polysaccharide, un amylacé quel- conque ou peut-être une combinaison azotée qui serait ainsi aban- 165 donnée à l’eau ». La dernière hypothèse me paraît la plus près de la réalité. Petersen et Jensen (1911) en trouvent bien des quantités appréciables, mais lui donnent une origine différente. Henze (1908) faisant ses analyses au même endroit que Pütter ne trouve que des quantités insignifiantes de matière organique dissoute, de même Moore, Edie et Whitley (1914). Quant à Gaarder et H. Gran (1927) qui appuient fortement l’idée de Pütter sur l’origine de la matière organique dissoute, ils n’en disent pas moins que, au sujet de sa quantité, des recherches sont à entreprendre et surtout avec une autre méthode que celle au permanganate. Voici leurs conclu- sions : « Il serait ainsi produit 3-5 fois autant de matière organique qu’il en est utilisé simultanément par l’Algue pour son développe- ment. « Nous considérons comme extrêmement probable que le surplus est sécrété par les Algues du plancton et qu’il est en solution ou en « colloïd-disperse form » dans l’eau de mer et que, en conséquence, la grande quantité de matière organique « soluble » que Pütter et Raben trouvent dans l’eau de mer peut être considérée comme le produit du métabolisme des Algues ». Ils ne sont donc cependant pas tout à fait d’accord avec Pütter sur la proportion de matière organique sécrétée. Genevois, physiologiste de Bordeaux, qui va publier ses obser- vations sur les Algues et Herbiers de Zostères du Bassin d’ Arcachon, me dit dans une lettre : « Si l’on considère une période de végétation de quelques mois, la masse de substance organique créée par l’Algue représente de 10 à 20 fois, comme ordre de grandeur, le squelette que le morphologiste garde entre ses mains. Non seulement le prin- cipe de la théorie de Pütter est exact, mais en fait, il semble être resté au-dessous de la vérité ». Krogh (1930-31) utilisant une méthode nouvelle fixe la quantité de matière organique dissoute dans l’eau douce et l’eau de mer à 10 mgr. par litre (substances azotées et hydrates de carbone). Cet auteur n’admet pas l’excrétion par les Algues de matière orga- nique soluble ; celle qui est présente dans l’eau proviendrait, d’après lui, des organismes morts et des déchets des organismes vivants. Cependant j’ai montré que Navicula fusiformis (N. ostrearia) en présence de sucres sécrète des quantités considérables de matière organique soluble facilement décelable dans ce cas parce qu’elle est accompagnée d’un pigment vert-bleu caractéristique. Le phé- nomène a lieu dans la nature sur une très grande échelle. Certes à l’état planctonique, elle doit en excréter une quantité moindre, mais l’importance quantitative des Diatomées, surtout dans les régions polaires, laisse supposer celle de la matière organique qu’elles sécrètent. De plus on sait maintenant d’une façon certaine, depuis les tra- Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI II, 1936. 11 166 — vaux de Mazé (1911) et Schulow (1913) puis Hausteen Crannek (1922) et surtout de G. Truffaut et Bezssonoff (1920 à 1925) que les plantes supérieures terrestres, elles-mêmes, excrètent par leurs racines de la matière organique. Si, pour fixer les idées, nous admettons seulement 1 mgr. par litre de substance organique excrétée par les Algues dans la mer, cela représente 1 gramme par mètre cube et 500 millions de kilo- grammes pour une étendue de 100 kilomètres de côté sur 50 mètres de profondeur. En résumé, de l’ensemble des travaux de Pütter, il ressort les idées suivantes ; 1° Les Animaux aquatiques ne peuvent pas capturer par les moyens dont ils disposent assez d’organismes ou matériaux planctoniques pour couvrir leurs besoins nutritifs. 2^ Il y a dans l’eau une très grande quantité de matière orga- nique dissoute qui, à elle seule, est largement suffisante pour subvenir aux besoins des Animaux. 3° Cette matière organique en solution provient de l’activité des Algues et des Bactéries. 4° La partie fondamentale des besoins nutritifs des Animaux aquatiques est empruntée à la matière organique dissoute ; les organismes planctoniques ne jouent qu’un rôle secondaire. (C’est la proposition essentielle des théories de Pütter). 5° Les Animaux aquatiques absorbent cette matière organique dissoute non seulement par l’appareil digestif souvent rudimen- taire, mais par toute la surface extérieure de leur corps, parti- culièrement par les épithéliums simples comme les branchies. Les travaux les plus importants, parus surtout depuis 1930, tendant à démontrer l’inexactitude des théories de Pütter, sont ceux du physiologiste August Krogh, parce qu’ils s’attaquent à la fois, par la même méthode physiologique, à toutes les hypothèses en question. Je ne résumerai pas ici les divers travaux de cet auteur qui constituent en fait, point par point, la réfutation de ceux de Pütter. Je me contenterai de signaler les résultats généraux aux- quels ses recherches semblent le faire aboutir. D’après lui, la quan- tité de nourriture nécessaire aux Animaux aquatiques est généra- lement présente sous forme d’organismes ou de détritus organiques. Cependant, il reconnaît que quelques Animaux comme les Proto- zoaires et les Spongiaires peuvent vivre principalement de substances organiques dissoutes dans l’eau. Il note la présence dans les eaux douces, comme dans l’eau de mer, de 10 mg. par litre ou plus de matière organique, comprenant outie la matière soluble, les pro- téines en solution colloïdale et un nombre plus ou moins bien défini — 167 — d’acides aminés à de très hautes dilutions. Les Hydrates de car- bone sont en partie des pentosanes ne semblant pas être réellement assimilables. Les matières organiques dissoutes paraissent être, à cet auteur, le produit de déchets et dans certains cas, elles peuvent se montrer très résistantes à l’attaque des bactéries. D’après lui, les Algues du plancton ne sécrètent pas d’ Hydrates de carbone, accumulant dans leur propre corps les substances qu’elles synthé- tisent par assimilation. Les Animaux n’utiliseraient pas d’une façon évidente des quantités appréciables de matières organiques dis- soutes. Les téguments externes et les branchies des Animaux aquatiques semblent, dit-il, imperméables aux substances organiques qui sont pratiquement toujours présentes à plus haute concentration dans les liquides du corps que dans le milieu extérieur. Cet argument, entre autres, me semble peu valable, car c’est précisément une pro- priété des organismes vivants de concentrer en leurs tissus de nom- breuses substances du milieu extérieur. Enfin, d’après lui, les expériences de Bonnet, Koller et Yonge ont démontré que l’absorption des matières organiques dissoutes chez les Têtards, Lamellibranches et Étoiles de mer a lieu par l’intestin et non par les téguments ou les branchies. August Krogh ne connaissait pas particulièrement mes travaux, en 1932 ; je lui en ai adressé des tirés-à-part et il m’a écrit une lettre dont je tire le passage suivant : « I am sorry I did not know it before because I should certainly bave referred to it at some lenght. However, as I am still working on these problems and expert to publish my studies on organic material in sea water and the nutrition of sea water animais, I shall try to make good the omission on the occasions. I shall haçe to admit that certain organic substances can undoubtedly become absorbed directly into branchial and other external surfaces. » Ainsi le Prof. Krogh qui a déjà admis la possi- bilité de la nutrition aux dépens de matières organiques dissoutes chez les Protozoaires et les Éponges admettrait maintenant la possi- bilité de l’absorption de matières organiques dissoutes par certains épithéliums externes. D’autre part, dans un travail récent très intéressant, Ancel Keys, E. h. Christensen et A. Krogh signalent qu’il existe dans la mer un équilibre général tel qu’une activité très faible des Bacté- ries a lieu aux dépens de la matière organique dissoute ; par suite d’une très faible variation dans le système, 10 à 15 o/o de cette der- nière deviennent susceptibles d’être utilisés par les Bactéries. On peut bien ajouter que des phénomènes du même ordre ont lieu dans les eaux douces des rivières et des lacs. Ainsi les Bactéries, les Protozoaires et les Éponges utiliseraient la matière organique dissoute dans l’eau. On ne comprend pas — 168 — pourquoi cette dernière ne jouerait aucun rôle dans l’alimentation des animaux plus élevés dans l’éehelle animale. En 1928, G. M. Yonge, dont les travaux sur les mécanismes phy- siques et histologiques de la nutrition chez les Mollusques, sont intéressants, a consacré un travail pour essayer de démontrer que mes observations résultaient d’une mauvaise technique. Je n’avais pas pris la peine de répondre à cette Note, car les arguments fournis ne me paraissaient pas susceptibles d’être retenus par ceux connais- sant un peu les questions que j’avais traitées. La critique de Blegvad (1929) du travail de G. M. Yoxge, semblait me donner raison. Il dit, en effet, pour conclure en parlant des vues de Yonge sur le verdisse- ment des Huîtres : « Gette dernière théorie cependant devra, dans l’opinion du présent auteui, être plus complètement étudiée par des observations directes ». Gependant, nous venons de voir August Krogh faire grand état de ce travail et je me suis rendu compte, par ailleurs, que les cri- tiques avaient soulevé des doutes dans d’autres esprits. Dans un compte-rendu des travaux de Krogh, G. M. Yonge exprime la nécessité d’oublier les théories de Pütter, car elles n’exprimeraient absolument rien de réel. G’est aller un peu loin. G’est pourquoi, je vais prochainement répondre spécialement aux critiques de Yonge. Je me contenterai ici, dans cette revue générale, de relever les points essentiels ne permettant pas de retenir les résultats expérimentaux de cet auteur. Il dit (p. 651, 1928 : « It is not impos- sible that Marennin may be absorbed in this manner (extrusion des phagocytes) at Marennes, where the température and salinity of the water both become exceptionnally high in the periods bet- ween spring-tides, thus possibly causing extensive « bleeding » in the oysters. In other cases the Marennin is probably absorbed in the digestive diverticula and thence transported to ail free surfaces by the leucocytes ». Or, il est de connaissance courante que les Navicules bleues se développent d’une façon générale à la période automne-hiver seulement, dans les claires aussi bien qu’en pleine mer dans la zone de balancement des marées. Dans les deux cas, les Huîtres verdissent seulement en présence de Navicules, et il ne peut être question d’excès de salinité ou de température. D’autre part, d’après G. M. Yonge, les Huîtres dans mes expé- riences auraient été dans de mauvaises conditions vitales. Il ne semble pas avoir lu tous mes travaux où il est signalé que j’ai cons- tamment vérifié mes résultats expérimentaux par des essais dans la nature même et dans les conditions naturelles. J’ai démontré que dans des conditions absolument normales, sans aucune mutilation, les branchies des Huîtres se pigmentaient en rouge par le route neutre, en vert par le pigment des Navicules, en blanc grisâtre par le lait en émulsion etc...,, bien avant l’intestin. — 169 — Or, C. M. Yonge opère, dans ses expériences, avec des Huîtres auxquelles il enveloppe la bouche et les palpes avec de la cire. Dans ces conditions, je peux affirmer que les conditions physiolo- giques sont complètement bouleversées et qu’il est tout à fait nor- mal que l’assimilation du glucose n’ait plus lieu par l’épithélium branchial. Dans mon travail de 1927, j’ai noté (p. 128, ligne 21) que je n’ai pas pu mettre en évidence, morphologiquement, l’absorp- tion du glucose par les branchies, n’ayant pas étudié par d’autres méthodes si la chose était possible. A priori, puisque d’autres tra- vaux ont démontré l’utilisation par l’Huître du glucose en solution pour fabriquer des substances de réserve, ce n’est pas impossible. Mais il faut examiner la question en utilisant une technique spéciale, ce que je vais faire prochainement. D’ailleurs, C. M. Yonge ne précise pas comment il arrive à obstruer ainsi la bouche de l’Huître ; il ne dit pas en particulier comment il opère avec la valve supérieure de l’Huître, mais il précise qu’au bout de huit jours une Huître opérée dans ces conditions présente le phénomène de la « saignée », des millions de leucocytes étant expulsés par les épithéliums dans la cavité palléale. Et, dit -il, c’est alors seulement que l’épithélium externe du manteau et des branchies absorbe le glucose en solution. Il conclut de là que toute absorption directe est le résultat d’un état pathologique de l’animal. Il est impossible de prendre en consi- dération une conclusion aussi rapide, basée sur de telles conditions anormales. Dans mes travaux, j’ai eu soin de montrer que lorsqu’on coupe le muscle adducteur des valves, certaines substances ne pénétrant pas normalement par les branchies étaient absorbées après mutila- tion. L’eau oxygénée, par exemple, produit la réaction dite des peroxydases seulement lorsque le muscle adducteur est coupé. Les phénomènes restent normaux si on scie la valve sans toucher au muscle adducteur. Mais pour me mettre à l’abri de toutes les critiques et considérant les mutilations seulement comme des éssais pour analyser des phénomènes, je me suis toujours, en définitive, reporté à l’expérience dans des conditions absolument normales, sans critiques possibles. La plus belle expérience que l’on puisse faire pour démontrer la possibilité de l’absorption de certaines matières organiques par l’épithélium branchial chez les Mollusques, c’est de placer des Huîtres dans une solution de rouge neutre et d’en ouvrir une un quart d’heure, puis une autre une demi-heure après la mise en expérience. On se rendra parfaitement compte que les branchies se pigmentent très rapidement bien avant l’intestin. Ensuite, renou- velant la même expérience, plaçons une Huître avec une solution de rouge neutre dans un bocal fermé où l’on fait arriver, par petites quantités, de l’oxygène d’un appareil à dégagement. On assistera 170 — alors au phénomène splendide d’une formation extraordinairement rapide et dense de leucocytes granuleux qui rempliront bientôt tous les vaisseaux sanguins permettant d’assister, si on scie (alors seulement) la coquille supérieure (sauf au niveau du muscle adduc- teur) à la circulation interne. Ce résultat expérimental nous démontre péremptoirement le rapport intime qui existe, comme l’avait prévu Pütter, entre l’absorption de l’oxygène et des matières organiques dissoutes, par les branchies. On peut faire ces expériences avec le pigment vert de la Navicule, le lait en émulsion (dont l’utilisation est si rapide), et toutes les autres substances que j’ai signalées dans mes travaux. On pourra facilement se rendre compte que tout le protoplasme épithélial est pigmenté au début d’une façon plus ou moins homogène ainsi que les granulations déjà existantes. Les granulations se groupent, une gouttelette protoplasmique se forme, c’est un leucocyte ; il passe ensuite dans le sang. Les cellules granuleuses préformées dans l’épithélium sont des leucocytes en « puissance », dont la composition nécessaire n’est pas obtenue pour passer dans le sang ; en effet dès qu’ils se pigmentent en rouge, on les voit s’enfoncer et passer dans les lacunes sanguines. Mais il s’en forme bien d’autres en dehors de ces derniers. Rien ne démontre que ces cellules granu- leuses viennent des lacunes ou vaisseaux intérieurs et se sont intro- duites dans le protoplasma épithélial. Ici la critique adressée par Yonge aux travaux histologiques de Carazzi, faite d’ailleurs par moi-même avant, se tourne contre lui. Au contraire, l’expérience démontre qu’en présence de certaines matières organiques dissoutes elles augmentent considérablement en nombre, tant dans l’épithé- lium que dans le sang. L’absorption de l’oxygène a lieu par le même processus ; il passe dans le sang, en combinaison dans les leucocytes. Une excrétion leucocytaire épithéliale a lieu exceptionnellement dans des conditions pathologiques telles que celles réalisées par Yonge dans ses expériences ou lorsque l’Huître malade, pour des raisons diverses, absorbe un excédent de certaines substances. Ces faits nous démontrent que le protoplasme épithélial ne joue pas le rôle d’une simple membrane perméable, mais qu’il est essen- tiellement actif dans les échanges gazeux et autres. Nous compre- nons ainsi le déterminisme de la formation des leucocytes, à la production abondante desquels nous assistons en atmosphère par- ticulièrement chargée d’oxygène. Il est probable qu’ils se forment suivant le même processus dans l’intestin. Le leucocyte ne nous apparaît plus alors comme un petit « génie » intérieur, prêt à toutes les besognes pour satisfaire aux besoins de l’être vivant. Les expériences avec le rouge neutre sont si démonstratives et si faciles à réaliser, avec tous les Mollusques en particulier, qu’il — 171 est absolument impossible de mettre en doute la possibilité de l’absorption de matières organiques dissoutes, colloïdales ou en émulsion par l’épithélium branchial. Si nous envisageons l’ensemble des théories de Pütter, nous voyons que ce savant a su élever le problème de la nutrition au point où Claude Bernard l’a fait pour l’excitabilité. Ce dernier, envisageant to\is les êtres vivants, a montré que l’excitabilité est une propriété du protoplasma vivant, indépendante d’organes spécialisés, de nerfs. Pütter a fait de même pour la nutrition. Il a placé cette fonction sur le plan supérieur des échanges généraux entre le protoplasme cellulaire et le milieu ambiant. La possibilité de l’absorption de matières organiques dissoutes par la surface extérieure du corps nous apparaît maintenant comme faisant partie d’un phénomène très général. Toute substance nutritive ne pénètre dans le protoplasma que si elle est soluble ou solubilisée. L’absorp- tion de substances solubles nous apparaît alors comme le résultat d’une propriété particulière à toute protoplasma vivant. C’est la seule forme sous laquelle la nourriture y pénètre réellement. Par conséquent, tout protoplasma en coutact avec une solution de ces substances y puise certaines d’entre elles, qu’il concentre en son sein. Le milieu aquatique, dans certaines conditions au moins, • constitue tout aussi bien que le milieu interne cette solution. On admettra facilement que cette absorption est d’autant plus facile que le protoplasma est moins différencié. Il est possible qu’il y ait seulement une simple différence dans la forme sous laquelle la substance est susceptible d’être absorbée, sa désintégration devant être poussée de plus en plus loin (pour arriver aux acides aminés, par exemple, pour les matières albuminoïdes) à mesure que la différenciation du protoplasma s’accentue. Il reste maintenant à savoir quelle est l’importance exacte de la matière organique dissoute dans les échanges nutritifs chez les animaux aquatiques. A mon avis, beaucoup d’entre eux possèdent un pouvoir filtrant de l’eau beaucoup plus grand que ne le pensait Pütter ; la matière figurée doit jouer souvent un rôle plus impor- tant qu’il ne le supposait. D’autre part certains, comme les Coelen- térés, ont la possibilité de capturer et de digérer des proies énormes, comme l’a si bien observé et décrit M. Lebour. De toutes petites Méduses, entre autres, sont capables de capturer de très grosses larves de Poissons. C’est le moment ici de rappeler l’opinion de Dakin, suivant lequel tous les animaux aquatiques ne doivent pas être réunis en un seul groupe pour ce qui concerne la nutrition. Nous devons en effet admettre pour ce facteur, un parallélisme avec le comportement bien connu des animaux aquatiques vis-à-vis de la quantité d’oxygène dissous. D’ailleurs Pütter, lui-même, a attiré l’attention sur ce fait dans son mémoire fondamental - 172 — de 1907. Il dit : « Chez Tethys la disproportion est encore plus marquée puisque c’est dans 1.500 fois le volume de son corps qu’elle pourrait trouver en une heure une nourriture figurée suffisante. Mais avant de généraliser de telles observations, il y a toujours lieu de se montrer circonspect, car chez un autre Opisthobranche, V Aplysia, il est très vraisemblable que les aliments figurés jouent le premier rôle dans la nutrition, peut-être même exclusivement, car cet animal fourrage les prairies très denses à' Ulva qui doivent lui offrir une nourriture suffisamment riche. » BIBLIOGRAPHIE On la trouvera dans mon travail de 1927, Annales de l’Inst. océan. ^ t. IV, fasc. III, p. 1927 et dans A. Krogh ; Rapports et P. V. des Réunions du Conseil Permanent international pour Vexploir. de la mer, V. LXXV. 1931. Il faut y ajouter les travaux très importants de Hansten Granner, de G. Truffaut et Bessonoff, bien qu’ils s’adressent aux plantes supé- rieures non aquatiques, chez lesquelles une excrétion par les racines est décelée. Hansteen Granner': Meldinger fra Norges Land H. S. K., Bd 2, H. 1-2, 1922. G. Truffaut et N. Bezssonoff : C. R. A. S., t. 170, p. 1278, 1920 ; t. 175, p. 544, 1922 ; t. 177, p. 649, 1923 ; t. 197, p. 787, 1933. La Science du Sol, t. I, p. 36, 1922 ; t. II, p. 3, 1923 ; t. III, p. 21, 1924 ; t. V, 1925. C. R. Soc. Biol, 1924. Revue générale des Sciences, t. XXXVII, p. 389, 1927. puis enfin : Bond (R. M.), Bull. Bingham Océan, Coll. Peabody Mus. Nat. Hist. Yale Univ., Vol. IV, art. 4, New Haven Conn., 1933 (Résumé par Yonge C. M. in : Journ. Cons. perm. int. expi. de la mer, vol. IX, 1934). Canagello (Maria Alaxandra). Revista di Biologia, vol. VI, 1929. Chanchard (P), Hatton (H.) et Fisgher-Piette (E.). Ann. hydrogra- phiques, 1931. Fischer (E.). Ann. Inst. Océan., t. I, fasc. III, 1929. Keys (Ancel E. H.) Christensen et A. Krogh, Journ. Mar. Biol. Assoc., vol. XX, 1935. Simon (E.), Bull. Stat. biol. Arcachon, t. 30, 1933. Yonge (C. M.), Journ. Conseil perm. int. exploration de la mer, vol. VII, 1932. - 173 - Recherches sur les épidermes foliaires des Philippia de Madagascar ; utilisation de leurs caractères comme BASES D’UNE CLASSIFICATION (avec notes biologiques de M. H. Humbert!. PAR L. Lavier-George. Les Philippia sont des Ericacées de la tribu des Ericoïdées, propres aux montagnes de Madagascar, des îles voisines et de l’Afrique. Toutes les Philippia de Madagascar, à l’exception d’une seule variété (P. florihunda var. orientalis) qui se rencontre jusqu’? u littoral oriental, appartiennent au domaine des Hauts Plateaux et des montagnes du Centre comprenant des massifs cristallins (gneiss et granités) et des reliefs volcaniques. La caractéristique climatique essentielle intéressant directement la biologie de ces plantes, c’est l’alternance très fréquente d’une vive insolation (liée à un abaissement très notable du degré hygrométrique) et d’une nébulosité due au brouillard de montagne ou à un plafond bas de nuages continus (liée à une élévation du degré hygrométrique pouvant aller jusqu’à la saturation). Ces contrastes sont particu- lièrement accusés sur les crêtes dominant le rebord oriental des hauts plateaux, où la végétation est soumise alternativement à des périodes de sécheresse intense et d’humidité extrême, alter- nances pouvant se répéter presque journellement, surtout au début et à la fin de la saison des pluies. Les Philippia sont essentiellement des plantes héliophiles. Dans la végétation primaire intacte, elles habitent, suivant les espèces, deux types principaux de stations : 1° Les rochers, escarpements, ravins, aux emplacements non occupés par des arbres susceptibles de les dominer ; lorsque des circonstances locales permettent la concurrence de végétaux plus 1. Ce domaine a été défini par : Perrier de i.a Bathie (H.). La Végétation malgache. Ann. Mus. Col. de Marseille, 3® série, 9® vol., 1921. Humbert (H.). La destruction d’une flore insulaire par le feu. Principaux aspects de la Végétation à Madagascar. Mém. Acad, malgache, Tananarive, t. V, 1927. — La disparition de certains types de Végétation autochtone à Madagascar. Archives du Muséum. Vol. du Tricentenaire. 1935. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 2, 1936. — 174 — élevés qu’eux, ils sont éliminés dès que le couvert de ceux-ci les domine ; aussi sont-elles particulièrement abondantes sur les crêtes rocheuses où avec d’autres arbustes sclérophylles elles forment une « brousse éricoïde ». 2° Les dépressions plus ou moins tourbeuses des sols sablo- humifères acides dans les vallons granitiques, gneissiques, ou parfois volcaniques des montagnes. Ces deux types de stations sont susceptibles de se dessécher intensément. D’autre part, dans la végétation secondaire, plusieurs espèces du premier des deux types de stations ci-dessus mentionnées se répandent dans les aires déforestées, y constituant des formations qu’il ne faut pas confondre avec celles de la brousse éricoïde vierge : Ce sont les « Savoka » ^ à Philippia, rappelant certains aspects de nos landes à Bruyères. Ces « Savoka » peuvent être, dans les premiers stades de leur développement, le rendez-vous d’espèces assez variées. Lorsque les feux de brousse se répètent, ils amènent, corrélativement, à la dégradation du sol superficiel, la régression de la formation dans laquelle se maintiennent seules pendant un laps d’années variable suivant les conditions locales quelques espèces rejetant de souche plus longtemps que les autres. Dans cette végé- tation secondaire, les espèces offrent souvent des variations dues d’abord aux conditions de milieu quelque peu différentes de celles offertes par leurs stations originales, puis et surtout au déséquilibre répété que produit dans leur métabolisme général l’action pério- dique des feux Les nombreuses espèces de ce genre ont toutes des feuilles petites, souvent minuscules, des fleurs petites aussi, verdâtres ou brun- rougeâtres, d’une grande similitude d’aspect, aussi leur distinction spécifique est-elle très malaisée. Alm et Fries ^ créent les sous-genres, Afrophilippia à fleurs trimères et Ericopsis à fleurs tétramères et divisent ce dernier groupe en deux sections : Euphilippia Benth. à anthères soudées et Eleutherostemon Klotz, à anthères libres ; ils créent également un genre Mitrastylus comprenant une espèce trimère et une espèce tétramère. Presque en même temps H. Per- RiER DE LA Bathie ^ partage les Philippia en deux sections, Corni- gerae et Discoïdales, d’après la forme du stigmate, les divisions en groupes étant faites d’après différents caractères caulinaires, floraux 1. Terme indigène désignant plusieurs types de végétation secondaire. 2. Les renseignements précédents m’ont été communiqués par M. H. Humbert. 3. Alm (G. G.) und Tries (T. C. E.). Monographie der Gattungen Philippia Klotzsch., Mitrastylus nov. gen. und Ericinella Klotzsch. Kungl. se. ceL Ak. Handl., 3® série, IV, 1927, n® 4. 4. Perrier de la Bathie (H.). Les Philippia de Madagascar. Arch. Bot., I, mém. n® 2, 1927. — 175 — ou foliaires. Puis ^ après avoir pris connaissance du travail des auteurs suédois, il modifie cette première classification, mais en conservant toujours le groupe de P. pilosa (ancienne section Cornigerae), avec stigmate à collerette plus ou moins réfléchie et les groupes de P. ciliata, P. trichoclada, P. cauliflora, P. gracilis, P. floribunda à collerette stigmatique horizontale et à lobes septaux plus ou moins adnés (ce qui correspond en somme à l’ancienne section Discoïdales ) . Cependant la coalescence des filets et des anthères n’a aucune fixité et on observe des formes de passage entre la section Euphi- lippia et la section Eleutherostemon. De même la forme des stigmates est variable ; Perrier de la bathie (1930) montre que la forme du stigmate des Cornigeræ passe graduellement à la forme du stig- mate des Discoïdales. 11 constate que les caractères staminaux et stigmatiques « ont infiniment moins de valeur dans le genre Philippia que la nature des poils », mais il conserve une classification basée sur la forme du stigmate. L’étude des feuilles m’a amenée à utiliser leurs caractères épider- miques comme bases d’une classification, à préciser par des carac- tères nettement définissables les constantes spécifiques et les moyens de discrimination différentielle. Un certain nombre d’auteurs ont utilisé le développement, la structure, la distribution des cel- lules épidermiques, souvent en vue d’une application à la systéma- tique J’ai travaillé sur le matériel d’herbier mis à ma disposition par M. le Prof. H. Humbert. A cause de la ténuicité des feuilles et de l’opacité de leurs tissus j’ai dû utiliser l’immersion 1/15 à l’huile et mettre au point une technique d’éclaircissement : pla- cées dans l’hypochlorite de sodium à froid, portées à l’ébullition pendant quatre à cinq secondes, les feuilles doivent rester ensuite dans ce liquide, pendant un temps variant de une heure à vingt- quatre heures suivant les espèces, jusqu’à décoloration. Après un séjour également variable dans le chloral-lactophénol elles deviennent complètement transparentes. Les feuilles, montées dans ce liquide entre deux lamelles lutées à la gomme au chloral ^ ont 1. Perrier de la Bathie (H.). Au sujet des Philippia de Madagascar et de quelques espèces ou variétés nouvelles recueillies par M. Humbert au cours de ses dernières missions. Arch. Bot., t. IV, n“ 3, 1930. 2. Consulter à ce sujet : Linsbauer. Handbuch der Pflanzenatomie, t. IV. Berlin, 1930, qui résume la littérature antérieure sur cette question, et Pbat (H.). L’épiderme des Graminées. Étude anatomique et systématique. These Sciences, Paris, 1931, qui utilise surtout la « répartition organique » des cellules épider- miques dans la classification des Graminées. 3. Hydrate de chloral crist., 2 parties (en poids) ; acide phénique neige, 1 partie ; acide lactique pur, 1 partie. 4. Eau distillée, 50 cm* ; hydrate de chloral, 50 gr. ; glycérine, 20 cm* ; gomme arabique, 30 gr. — 176 — été examinées successivement sur chacune de leurs faces à TUltro- pak, ce qui permet l’étude des épidermes de face sans nécessiter aucun prélèvement, de sorte que les rapports anatomiques sont respectés. Pour obtenir de bonnes coupes transversales (milieu du limbe), j’ai collé ces petites feuilles entre deux demi-cylindres de moelle de sureau avec du sirop de gomme arabique au formol qui les maintient bien en place après dessication et dont on se débarrasse ensuite facilement par un lavage à l’eau. Comme le montrent les coupes transversales (pl. I, II, III), les feuilles présentent une crypte dorsale très marquée, où sont localisés les stomates (pl. IV et V), toujours plus abondants dans les replis latéraux Le chlorenchyme comprend une assise palis- sadique latéro-ventrale et plusieurs assises de cellules parenchyma- teuses, arrondies ou rameuses, avec de gros cristaux d’oxalate de calcium La nervure principale est entourée totalement ou en partie par de grosses fibres courtes ; suivant les espèces, elle touche l’épiderme dorsal, ou bien elle en est séparée par une ou plusieurs assises parenchymateuses. L’observation des faisceaux et du chlo- renchyme ne m’a pas donné de caractères différentiels suffisants, mais l’étude des épidermes ^ m’a permis de mettre en évidence des détails que leur netteté et leur constance rendent utilisables dans une classification et qui apportent une contribution à la révision systématique du genre : 1^ structure des glandes à long pédicelle glabre ou hérissé de poils à la base ; 2^^ nombre et aspect des couches cuticulaires ; 3° relief cuticulaire ; 4° nature des poils ; 5® caractères des stomates ; 6° « petites glandes » sessiles ou subsessiles à aspect de figure sèche ou de chou-fleur. J’ai étudié les feuilles les plus rapprochées des fleurs parce que leur croissance rapide fait qu’elles échappent plus que les autres à l’action du milieu. Ceci est particulièrement net pour les épidermes de ces feuilles chez certaines espèces ayant normalement le port d’arbres de 5 à 6 mètres de haut et qui peuvent arriver à prendre sous l’action des feux de brousse répétés le port de plantes basses et tortueuses. J’ai comparé des feuilles homologues, provenant de Philippia de stations variées. J’ai remarqué que les « épidermes ventraux caractéristiques », c’est-à-dire ceux auxquels les conditions externes (surtout radiations solaires, teneur de l’air en vapeur d’eau, teneur du sol en eau) impriment seulement des variations quantitatives mais non qualitatives sont ceux qui se trouvent 1. Gomme arabique, 300 «r. ; eau distillée, 700 cm® ; formol, 20 cm®. 2. Le grand axe de ces deux planches est parallèle à la nervure principale des feuilles, ce qui permet de voir facilement l’orientation des fentes stomatiques. 3. Indiqués par des points dans les planches I, II, III. 4. Examinés à l’immersion 1 /15 à l’huile, dessinés à la chambre claire et réduits ensuite au tiers. 177 — dans la région médiane du limbe, entre la nervure principale et le bord marginal ; ce sont ces épidermes, ainsi que les stomates de la fente dorsale qui sont étudiés dans les pages suivantes : GROUPE I Glandes longuement pédicellées a) Présence de « petites glandes ». 1. Philippia isaloensis H. Perrier de la Bâthie 1927. Limbe ovale-aigu, cordiforme à la base. Cristaux d’oxalate de calcium dans le parenchyme marginal. Fente dorsale étroite. Ner- vures bien visibles (pl. I, D). Epiderme ventral formé de cellules arrondies, parfois dédoublées. Cuticule lisse ainsi que les poils. Couche cuticulaire homogène, à bord interne festonné. Parois des cellules épidermiques avec nombreuses perforations (fig. 1 A). Cellules stomatiques à parois trilobées entourées chacune par quatre à cinq poils fortement ornés, de même type que ceux qui recouvrent toute la crypte dorsale (pl, IV b). 2. Philippia Parkeri Baker 1882. Limbe lancéolé ; glande terminale toujours plus longue que les autres ; toutes présentent des poils sur environ le cinquième de — 178 - leur extrémité proximale Cristaux d’oxalate de chaque côté de la nervure médiane, bien visible (pl. I, C). Epiderme ventral à couche cuticulaire homogène, cuticule plissée ainsi que la surface des poils. Plissements cuticulaires, de face, parallèles vers le milieu des cellules, et divergents en courbes irrégulières vers les bords. Cloisons des cellules épidermiques très épaisses du côté externe (fig. 1, B). Cellules stomatiques à bords réguliers, entourées par quatre poils (pl. IV, c.) Ces deux espèces ont des épidermes de même type, différant par les plissements cuticulaires et la pilosité des glandes de la deuxième. D’ailleurs la collerette stigmatique de P. Parkeri se rapproche de celle des P. isaloensis récoltés par Humbebt sur l’Isalo en 1928 et, à mon avis, la création du genre Mitrastylus n’est pas justifiée. h) Absence de « petites glandes ». 3. Philippia hispida Baker 1887. Feuilles ovales larges, fente dorsale large bordée de glandes. Glande terminant le limbe plus longue que les autres. Nervures bien visibles. Pas d’oxalate (pl. I, B). Epiderme ventral à cuticule légèrement ondulée, poils lisses, couche cuticulaire homogène, parois radiales des cellules épidermiques très épaisses comme dans P. Par- keri. Cellules stomatiques au niveau de l’épiderme dorsal, entourées par six à huit poils (pl. V, b). 4. Philippia hispida var. angustifolia H. Perrier de la Bâthie 1927. Limbe elliptique lancéolé, fente dorsale étroite non bordée de poils. Cristaux d’oxalate. Nervures pas visibles (pl. I, A). Cuticule de l’épiderme ventral avec plissements parallèles au grand axe de la feuille. Poils à surface légèrement plissée ; cellules épidermiques sans perforations. Glandes à pédicelle long, dont la base est hérissée de poils, et glandes à pédicelle plus court mais de même type. Stomates semblables à ceux de P. adenophylla. Tous ces caractères tant macroscopiques que microscopiques, font que cette variété doit être élevée au rang d’espèce 5. Philippia aristata Benth. 1839. Limbe elliptique ovale rappelant beaucoup l’aspect de celui de P. oophylla (pl. I, G), mais sans nervure visible et avec fente dorsale elliptique plus large. Glandes à longs pédicelles glabres. Cellules 1. Ces glandes sont de même type que celles de P. adenophi/lla (fig. 3, A). 2. Philippia angustifolia (Perr. pro var.) Lavier comb. nov. 1936. Feuilles généralement verticillées par quatre, allongées, étroites, limbe elliptique lancéolé, fente dorsale étroite non bordée de poils. Faces latéro-ventrales couvertes de poils simples, de glandes subsessiles, de glandes longuement pédicellées, à base hérissée de poils. Etamines libres. Stigmate discoïdal. - 179 — épidermiques aplaties tangentiellement, à parois radiales très ondu- lées. Couche cuticulaire homogène, cuticule largement ondulée (fig. 3, E). Cellules stomatiques à parois ondulées avec sur chacune deux boutons cellulosiques disposés régulièrement (pl. V, C). 6. Philippia trichoclada Baker 1887. Limbe ovale lancéolé, avec glandes à longs pédicelles hérissés de poils à la base. Epiderme ventral souvent double ; trois couches cuticulaires dont les deux plus externes sont séparées en territoires cellulaires. Cuticule s’enfonçant profondément au niveau des cloi- sons radiales. Poils striés. Cellules stomatiques ressemblant à celles de P. aristata (pl. V, C), mais sans boutons cellulosiques. Les var. suhalhida et alhescens H. Perrier de la Bâthie diffèrent du type par la présence de poils simples, striés comme dans P. tri- choclada, exactement de même nature, mais deux à trois fois plus longs ; de plus ces deux variétés sont semblables entre elles, et une seule devrait être conservée, suhalhida qui a la priorité. 7. Philippia Humherti H. Perrier de la Bâthie 1927. Feuilles lancéolées terminées par un poil composé très long, droit ou courbé, et parsemées de poils analogues plus courts. Glandes à pédicelles plus courts que dans les espèces précédentes (sem- blables aux glandes courtement pédon culées de P. angustifolia, mais à pédicelle glabre). Fente dorsale large bordée de gros poils ornés. Cristaux d’oxalate de part et d’autre de la nervure princi- pale, qui est bien visible (pl. I, F). Épiderme ventral à cuticule Fig. 2. — A, P. Humberti ; B, P. Betsileana. largement ondulée, formant de gros plis divergents. Deux couches cuticulaires. Cellules épidermiques dédoublées, à parois radiales très épaisses. Vues de face les parois de ces cellules présentent des masses allongées ovales fortement biréfringentes (fig. 2, A). Cellules stomatiques légèrement surélevées, deux becs bien marqués, grande chambre sous-stomatique ; parois ondulées se continuant par de fins plissements (pl. IV, a). ~ 181 — 9. Philippia adenophylla Baker 1890. Limbe allongé ovale, fente dorsale étroite non bordée de poils. Cuticule de l’épiderme ventral avec plissements parallèles se conti- nuant à la surface des poils. Deux couches cuticulaires, la plus interne striée tangentiellement. Cellules épidermiques à parois radiales perforées. Base des glandes toujours hérissée de poils (fig. 3, A). Stomates avec cinq cellules annexes, entourées de gros poils courts (pl. V, a). 10. Philippia minutifolia Baker 1887. Feuilles beaucoup plus petites que dans l’espèce précédente. Fente dorsale bordée de poils ornés (pl. I, E). Cuticule plissée ainsi que la surface des poils ventraux. Glandes pilifères à la base. Cellules stomatiques à bords trilobés (pl. V, d). Contrairement à ce que pensent Alm et Fries, cette espèce ne me paraît pas devoir tomber en synonymie avec la précédente. 11. Philippia oophylla Baker 1883. Feuilles ovales larges et courtes, fente dorsale étroite bordée de poils ornés, et ouverte du côté du pétiole. Cristaux d’oxalate de part et d’autre de la nervure principale. Base des glandes hérissée de poils (pl. I, G). Cuticule plissée, ainsi que les poils ventraux, deux couches cuticulaires, la plus externe étant séparée en territoires correspondant à chaque cellule. Stomates avec boutons cellulosiques (pl. V, e). 12. Philippia myriadenia Baker 1890. Feuilles lancéolées cordif ormes à la base, fente dorsale large bordée de poils ornés. Nervures bien visibles, cristaux d’oxalate de part et d’autre de la nervure médiane. Glandes pilifères à la base (pl. II, A). Cuticule de l’épiderme ventral avec petites stries très courtes irré- gulières, se prolongeant sur les poils. Deux couches cuticulaires non séparées en territoires cellulaires. Cellules épidermiques dédou- blées, à parois radiales droites (fig. 3, B). Stomates à bords lisses (pl. IV, e). 13. P. andringitrensis H. Perrier de la Bâthie 1927. Feuilles lancéolées effilées aux deux extrémités, fente dorsale large, bordée de poils ornés assez longs, nervure médiane bien visible, avec poils ornés plus longs à son niveau sur la face dorsale Cristaux d’oxalate. Base des glandes hérissée de poils (pl. II, E). Cuticule de l’épiderme supérieur ornée de plissements rayonnant vers le centre des cellules. Couches cuticulaires striées tangentiellement et radialement (fig. 3, D). Stomates à bords trilobés, fortement Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 12 — 183 surélevés au-dessus de l’épiderme, et surmontant une chambre sous-stomatique très nette (pl. IV, g). 14. P. capitata Baker 1887. Feuilles ovales-lancéolées, cordiformes à la base. Fente dorsale s’élargissant largement vers le pétiole, et bordée de glandes et de poils ornés. Cristaux d’oxalate de chaque côté de la nervure princi- pale (pl. II, D). Glandes non pilifères à la base. Cuticule finement striée ainsi que les poils, gros et courts de l’épiderme ventral. Couche cuticulaire homogène, cloisons radiales des cellules épider- miques très épaisses (fig. 3, C). Cellules stomatiques à bords trilobés, comme dans l’espèce précédente. GROUPE II Poils simples, courbes ou droits et très petits, obliques PAR rapport a la SURFACE DU LIMBE. a) Présence de « petites glandes » et d’oxalate épidermique. 15. Philippia pilulifera H. Perrier de la Bâthie 1927. Limbe allongé ovale. Productions épidermiques visibles seulement à de forts grossissements ; c’est sans doute la raison pour laquelle 184 185 - Perrier de la Bâthie indique « l’absence de poils et de cils ». Épiderme ventral à cellules allongées radialement, souvent dédoublées. La zone externe des cloisons radiales est très épaisse, la zone interne mince et ondulée. Relief cuticulaire très faible, visible seulement sur les coupes transversales. Poils très petits, courbes, à surface légèrement striée ; « petites glandes » à aspect de cbou-fleur, alors que dans toutes les autres espèces elles ont un aspect figué. Deux couches cuticulaires, l’externe très mince, l’interne cinq à dix fois plus épaisse avec sable d’oxalate bien colorable par le vert d’anthra- cène ; territoires cuticulaires bien nets correspondant à chaque cellule (fig. 4 A). Cellules stomatiques trilobées (pl. V, f). Contrai- rement à ce que pense Perrier de la Bathie (2® Mémoire) cette Philippia ne me paraît pas être une sous-espèce de P. floribunda, mais bien une bonne espèce. 16. Philippia heterophylla II. Perrier de la Bâthie 1927. Feuilles elliptiques à fente dorsale très étroite bordée de poils ornés ; les deux sortes de feuilles diffèrent seulement par leur taille (pl. III, E). Cuticule lisse, poils lisses, obliques. Couche cuticulaire avec stries rayonnantes partant toujours du sommet des cloisons transversales ; ces dernières sont fortement ondulées. Sable d’oxalate très abondant dans les cellules épidermiques, nettement apparent à travers les eouches épidermiques externes, ainsi que les cristaux d’oxalate situés au sommet du parenchyme palissadique (fig. 4, C). Stomates à parois lisses, très fortement surélevés au-dessus de l’épiderme, grande chambre sous-stomatique (pl. V, j). Comme pour l’espèce précédente, et contrairement à l’opinion de Perrier de la Bathie, je pense que cette Philippia est une bonne espèce, et non une sous-espèce de P. floribunda. b) Présence de « petites glandes », absence d’oxalate épidermique, 17. Philippia floribunda Benth. 1839. Feuilles lancéolées à bords marginaux ondulés, carène médiane ventrale, pas de saillie médiane dans la crypte dorsale (pl. III, H), Les feuilles, indiquées comme glabres par Perrier de la Bathie, présentent ton jours de petits poils obliques lisses sur la face dor- sale ; cuticule lisse ; couche cuticulaire homogène, cellules épider- miques arrondies (fig. 4, B, en haut). Épiderme latéral caractérisé par une cuticule très faiblement plissée ; couches cuticulaires très épaisses (10 à 15 fois la hauteur des cellules épidermiques), la zone externe striée radialement et nettement distinete de la zone interne (fig. 4, B, en bas). — 186 — P. floribunda 5enth. var. orientalis H. Perrier de la Bâthie. Feuilles très allongées, étroites, fente dorsale étroite, pas d’oxalate dans le chlorenchyme (pl. III, N). Poils très petits, courbes, à sur- face striée. Cuticule lisse, trois couches cuticulaires séparées en terri- toires correspondant à chaque cellule. Cellules épidermiques dédou- blées. Cloisons radiales non perforées, épaisses du côté externe, ondulées du côté interne (fig. 5, B). fiG. 5. — A, P. floribunda var. typica ; B, P. floribunda var. orientalis ; G, P. quadratiflora ; D, P. densa ; E, P. tenuissima. P. floribunda Benth. var. typica H. Perrier de la Bâthie. Feuilles de même forme que dans la variété précédente, mais poils beaucoup plus longs, courbes, et toujours striés. Cuticule largement ondulée avec, de place en place quelques grosses papilles. Trois couches cuticulaires séparées en territoires correspondant aux cel- lules épidermiques. Celles-ci sont souvent dédoublées et contiennent Pl. III. — A, P. latifolia ; B, P. leucoclada ; C, P. quadratiflora ; D, P. ciliata ; E, P. hete- rophylla ; F, P. ciliata par. cinerea ; G, P. oppositifoha ; H, P. floribunda ; I, P. tenuis- sima ; J, P. Lecomiei ; K. P. densa ; L, P. cnjptoclada ; M, P, Viguieri ; N, P. flori- bunda var. orientalis ; O, P. Goudotiana. , - 188 — fréquemment une mâcle d’oxalate en oursin. Les parois sont per- forées (fîg. 5, A). P. floribunda Benth. var. glandulosa H. Perrier de la Bâthie. Diffère nettement des formes précédentes par les glandes longue- ment pédicellées du limbe. De plus, les anthères soudées, les filets staminaux unis dans le bouton, se séparant ensuite ou restant soudés font penser à une forme de passage au groupe I. 18. Philippia quadratiflora H. Perrier de la Bâthie 1927. Feuilles lancéolées à bords ondulés, fente dorsale large laissant bien voir la nervure médiane. Cristaux d’oxalate dans le paren- chyme (pl. III, C). Epiderme supérieur à cuticule lisse, poils très courts, obliques, lisses ; cellules parfois dédoublées, à cloisons radiales épaisses, sinueuses. Deux couches cuticulaires dont Tinte ne est striée radialement (fig. 5, C). P. de la Bâthie décrit cette espèce comme « entièrement glabre » et la place « dans le groupe de P. ciliata, malgré sa glabrescence, les cils des organes jeunes et les poils de la face inférieure étant nettement ramifiés ». Je n’ai jamais observé de telles ramifications ; je pense que P. de la Bâthie, avec un grossissement insuffisant, a confondu les ornementations des poils de la crypte avec des ramifications. 19. Philippia densa Benth. 1839. Limbe obovale, extrémité terminale recourbée vers la face infé- rieure. Fente dorsale très étroite. Nervures bien visibles (pl. III, K). Épiderme supérieur presque toujours double, cellules palissadiques remarquablement courtes. Deux couches cuticulaires, séparées en territoires. Cuticule striée. Poils assez longs, courbes, striés (fig. 5, D). Stigmate discoïdal, anthères et filets soudés, feuilles et épidermes semblables à ceux de P. macrocalyx Baker 1883. Ce dernier me semble devoir tomber en synonymie. 20. Philippia Viguieri H. Perrier de la Bâthie 1927. Limbe lancéolé linéaire, fente dorsale large, avec grosse saillie médiane (pl. III, M). Épiderme supérieur double, à parois perfo- rées, poils lisses très petits, cuticule lisse, couche cuticulaire homo- gène. 21. Philippia tenuissima Klotz. 1835. (= Ericinella gracïlis Benth. 1839 = P. gracilis H. Perrier de la Bâthie 1927). Feuilles extrêmemept petites, ovales, fente dorsale assez large (pl. III, I), nervure médiane visible, cristaux dans le parenchyme. — 189 — P. DE LA Bathie les décrit comme glabres, mais en plus de leurs O petites glandes », elles portent des poils courbes striés. Cuticule avec plissements irréguliers, ondulés ; une couche cuticulaire. Cel- lules épidermiques arrondies (fig. 5, E). Stomates à parois trilo- bées, six cellules annexes ; stomates de même grosseur que ceux des autres Philippia malgré la petitesse des feuilles (pl. V, L). 22. Philippia cryptoclada Baker 1887. Feuilles à peu près de même aspect que celles de l’espèce précé- dente, mais plus grandes (pl. III, L). Poils semblables à ceux de P. tenuissima, avec en plus quelques poils plus gros. P. de la Bathie (1927) décrit cette espèce comme glabre puis (1930) ne voit plus de démarcation nette entre elle et la précédente. Ce sont à mon avis deux espèces différentes : dans P. cryptoclada, deux couches cuti- culaires nettes, cuticule plissée, épiderme simple, stomates à bords lisses, sans cellules annexes, à fente parallèle à la nervure princi- pale (pl. V, i), tandis que dans la précédente les fentes stomatiques sont transversales ou légèrement obliques. De plus les étamines de P. cryptoclada sont monadelphes, alors que celles de P. tenuissima sont libres. 23. Philippia irnerinensis H. Perrier de la Bathie 1927. Caractères floraux semblables à ceux de l’espèce précédente, mais feuilles beaucoup plus allongées, à pétiole beaucoup plus long. Couche cuticulaire homogène, cuticule lisse, épiderme double, stomates sans cellules annexes. c) Absence de « petites glandes », présence d’oxalate épidermique. 24. Philippia oppositifolia H. Perrier de la Bâthie 1927. Limbe lancéolé, pétiole large et court, fente dorsale elliptique linéaire laissant voir les nervures et non bordée de poils (pl. III, G). Oxalate dans le parenchyme, gros cristaux très volumineux dans les épidermes latéro-ventraux. Epiderme ventral à cuticule striée, poils courts, légèrement striés. Trois couches cuticulaires, les deux plus internes avec petits cristaux irréguliers d’oxalate de calcium. De plus, en des points variables des épidermes latéraux et ventral, de très gros cristaux d’oxalate, groupés en amas irré- guliers (fig. 6, C). Parenchyme très fortement oxalifère. Stomates à parois régulières entourés chacun de quatre à cinq gros poils fortement ornementés (pl. V, g). — 191 25. Philippia Goudotiana Klotzsch. 1834 (= P. cauliflora Hochr. 1908). Feuilles allongées, à long pétiole, fente dorsale très étroite non bordée de poils ornés, crypte divisée en deux parties par un repli très profond des épidermes latéraux. Cristaux volumineux d’oxalate dans le parenchyme, cristaux petits et irréguliers dans les épi- dermes (pl. III, O), carénule médio-ventrale très marquée. Cuticule striée ainsi que les poils de l’épiderme supérieur. Trois couches cuticulaires (divisées en territoires correspondant aux cellules), la plus interne striée radialement, la moyenne avec de fines striations Fig. 6. — A, P. Goudotiana ; B, P. Lecomtei ; C, P. opposilifolia. tangenti elles, la plus externe homogène. Cellules épidermiques allongées dans le sens radial, dédoublées, avec cristaux irréguliers d’oxalate. Palissades très courtes (fig. 6, A). Cellules stomatiques avec bec externe très marqué, et six cellules annexes (pl. V, n). d) Absence de « petites glandes » et d’oxalate épidermique. 26. Philippia Lecomtei H. Perrier de la Bâthie 1927. Feuilles lancéolées linéaires, fente dorsale très étroite, oxalate en gros cristaux dans le parenchyme (pl. III, J). Epiderme ventral simple avec poils courts, coniques, lisses, très petits (et non glabre — 192 — comme l’indique H. Perrier). Relief cuticulaire très net, marqué sur les épidermes vus de face, par des plis concentriques. Couche cuticulaire homogène (fig. 6, B). Stomates comme ceux de P. Gou- dotiana. GROUPE III Epiderme latéro-ventral complètement glabre. 27. Philippia latifolia H. Perrier de la Bâthie 1927. Espèce tout à fait distincte par ses feuilles à épiderme latéro- ventral sans poils ni glandes. Feuilles largement ovales-aiguës à fente dorsale très large, laissant voir la face inférieure (couverte de petits poils ornés comme chez toutes les Philippia) et les nervures (pl. III, A). Epiderme latéro-ventral exactement de même type que celui de P. pilulifera (fig. 4, A), mais sans poils, sans glandes, sans oxalate. GROUPE IV Poils composés ramifiés, poils simples droits. a) Poils ramifiés laineux, absence de « petites glandes ». 28. Philippia piiosa Baker 1890 (= Mitrastylus pïlosus Alm et Th. Fr. 1927.) Feuilles lancéolées, nervures bien visibles, gros cristaux d’ oxalate dans le parenchyme (pl. II, F). Poils allongés, minces, creux, très flexibles, d’aspect laineux, groupés en faisceaux volumineux entre lesquels se trouvent les poils simples, lisses, droits, et des papilles fortement convexes, striées, alors que le reste de la cuticule est lisse. Cellules épidermiques aplaties tangentiellement, avec parois transversales épaisses vers l’extérieur, ondulées et minces vers l’intérieur (fig. 7, B). Stomates de même type que ceux de l’espèce suivante. Comme en ce qui concerne P. Parkeri, la création du genre Mitrastylus ne me paraît pas justifiée. h) Poils ramifiés laineux, présence de « petites glandes ». 29. Philippia madagascariensis A. Perrier de la Bâthie 1927. Feuille ressemblant beaucoup à la précédente, mais avec fente dorsale ouverte du côté du pétiole (pl. II, C). Epiderme supérieur double, souvent triple. Cuticule striée, deux couches cuticulairi s, l’inférieure seule séparée en territoires correspondant à chaque — 193 cellule. (Fig. 7, A). Les parois renferment des masses ovales très biréfringentes, comme dans P. Humberti. Stomates réguliers (pl. V, k). c) Poils ramifiés rigides, présence de « petites glandes ». 30. Philippia Danguyana H. Perrier de la Bâthie 1927. Feuilles ovales obtuses, fente dorsale large, poils composés rami- fiés, longs et étroits (pl. II, G). Perrier rapproche cette espèce de P. pilosa, mais elle en diffère beaucoup par la nature de ces poils. Cuticule striée, ainsi que les petits poils simples, les ramifications des poils composés et les papilles. Deux couches cuticulaires non séparées en territoires verticaux. Sable d’oxalate dans les cellules épidermiques (fig. 8, B). Fig. 7.' — A, P. madagascariensis ; B, P. pilosa. 31. Philippia ibytiensis H. Perrier de la Bâthie 1927. Grandes feuilles ovales aiguës avec formations pilifères ramifiées de même nature que dans l’espèce précédente, mais plus courtes et beaucoup plus larges. Fente dorsale ouverte largement du côté du pétiole, très étroite à l’extrémité opposée, et portant des poils ramifiés (pl. II, B). Épiderme supérieur à cuticule lisse, ainsi que les poils simples et les poils ramifiés. Deux couches cuticulaires. Cellules épidermiques toujours dédoublées, les plus externes for- Fig. 8. — A, P. ibyliensis ; B, P. Danguyana. rnant un bec très marqué au niveau des cloisons radiales, qui sont ondulées (fig. 8, A). d) Poils ramifiés rigides, absence de « petites glandes ». 32. P. ciliata Benth. 1839. Feuilles ovales avec grands poils rameux comme ceux de P. Dan- guyana (pl. III, D). Epiderme supérieur avec poils simples de taille variable, à surface très ornée, relief cuticulaire très élevé, plisse- ments dirigés dans tous les sens (fig. 9. B). P. ciliata Benth. var. cinerea H. Perrier de la Bâthie (pl. III, F) diffère seulement de l’espèce par un épiderme formé d’éléments plus volumineux, à cuticule peu striée, et des poils composés beaucoup plus larges plus rameux et plus courts, mais toutes ces productions sont du même type. ' ■ ^ P- cidenophylla ; b, P, hispida ; c, P. aristata ; d, P. minutifolia ; e, P. oophylla ; f, P. pilulifera ; g, P. oppositifolia ; h, P. tenuissima ; i, P. cryptoclada ; j, P. héterophyïla ; R, P. madasgacariensis ; 1, P. leucoclada ; m, P. Jumellei ; n, R. Goudotiana. - 196 — 33. Philippia Jumellei H. Perrier de la Bâthie 1927. Feuilles ovales terminées par une pointe formée d’un poil composé ramifié de même nature que ceux qui bordent le limbe (pl. II, H). Cuticule à relief élevé, plissements parallèles. Couche cuticulaire homogène. Epideinne souvent double (fig. 9, A). Stomates avec cinq cellules annexes (pl. V, m). 34. Philippia leucoclada Baker 1890. = {P. spinifera H. Perrier de la Bâthie 1927). Feuilles ovales, nervure médiane non visible, pas d’oxalate (pl. III, B). Epiderme ventral à cuticule s’enfonçant assez profon- dément au niveau des cloisons radiales, toujours épaisses. Deux couches cuticulaires dont la plus interne présente des stries concen- triques. Cellules épidermiques parfois dédoublées, concaves vers l’extérieur (fig. 9, C). Cellules stomatiques trilobées, bec interne très net (pl. V, 1). Les épidermes des Philippia de Madagascar traduisent bien les variations fréquentes, souvent journalières, des conditions atmos- phériques auxquelles ces plantes sont soumises. Le relief cuticu- laire. plissement de surface des cellules épidermiques leur permet de se gorger facilement d’eau, qui pourra alimenter les parenchymes sous-jacents, ce qui correspond très certainement à une réserve aquifère épidermique. Les ondulations des parois radiales des cel- lules épidermiques (fig. 2, B ; 3, E ; 4, A, C ; 5, B, C ; 6, A, E ; , — 197 — 8, A ; 9, A, B) doivent également correspondre à des états successifs d’accumulation d’eau ou d’utilisation de cette réserve. De plus la présence simultanée dans une même espèce de couches cuticu- laires épaisses et de stomates surélevés, avec chambre sous-stoma- tique relativement importante (pl. IV, g et pl. V. j), stomates cependant cachés dans des cryptes et protégés par un indûment épais, est certainement corrélative des variations fréquentes de l’état hygrométrique de l’air. Les caractères qualitatifs des épidermes, seuls utilisables en systématique, et précisant les constantes spécifiques de ce groupe, peuvent se résumer dans le tableau ci-dessous ; j’ai introduit en même temps dans ce cadre les caractères des étamines, seuls utilisés dans la classification de Alm et Fries, et les caractères des stig- mates, seuls utilisés par Perrier de la Bathie. Les trois séries de caractères ainsi associés donnent une classification beaucoup plus naturelle et beaucoup plus rigoureuse : I. — Présence de glandes longuement pédicellées et de poils simples ou composés non ramifiés. A. — Présence de « petites glandes », stigmate lohé, couche cuticulaire homogène. a. — Etamines libres, pédicelles glandulaires glabres, cuticule lisse. P. isaloensis. b. — Etamines soudées par leurs filets et leurs anthères, pédicelles glandulaires pilifères, cuticule striée P. Parkeri. B. — Absence de « petites glandes ». a. — Stigmate discoïdal. 1 . — Etamines libres. a. — Pédicelles glandulaires pilifères. — Cellules épidermiques sans perforations. P. andringitrensis . — Cellules épidermiques avec perforation .. . P. angustifolia. p. — Pédicelles glandulaires glabres, cuticule ondulée. — Cellules épidermiques à parois radiales très épaisses. P. hispida. — Cellules épidermiques à parois radiales minces et ondulées. P. aristata. 2. — Etamines soudées par leurs filets, pédicelles glandulaires pilifères, cuticule plissée. a. — Stomates avec cinq cellules annexes... P. adenophylla. [3. — Stomates sans cellules annexes. — Cellules stomatiques à bords trilobés .... P. minutifolia. — Cellules stomatiques avec boutons cellulosiques. P. oophylla. 3. — Etamines soudées par leurs filets, pédicelles glandulaires glabres P. capitata. 4. — Etamines soudées par leurs filets et leurs anthères, pédicelles glandulaires pilifères. a. — Trois couches cuticulaires, les deux supérieures séparées en territoires cellulaires P. trichoclada. p. — Deux couches cuticulaires non séparées en territoires cellulaires P. myriadenia. Bullelin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 13 198 — b. ■ — • Stigmate lobé, pédicelles glandulaires glabres. 1. — Deux couehes cuticulaires P. Humberti. 2. — Couche cuticulaire homogène P. betsileana. II. — Absence de glandes longuement pédicellées. A. — Présence de poils simples. a. — Présence de « petites glandes », stigmate discoïdal. 1. — Présence d’oxalate de calcium. a. — Etamines soudées par leurs filets, sahle d’oxalate dans la couche cuticulaire interne P. pilulifera. p. — Etamines soudées par leurs filets et leurs anthères, sable d’oxalate dans les cavités des cellules épidermiques. P. heterophylla. 2. — Absence d’oxalate. a. — Etamines soudées par leurs anthères. — Couche cuticulaire homogène P. floribimda. — Deux couches cuticulaires. * Non séparées en territoires cellulaires. P. quadratiflora. * Séparées en territoires cellulaires P. densa. p. — Etamines soudées par leurs filets. — Deux couches cuticulaires, épiderme simple. P. cryptoclada. — Couche cuticulaire homogène, épiderme double. * Stomates avec six cellules annexes P. Viguieri. * Stomates sans cellules annexes P. imerinensis. y. — Etamines libres, couche cuticulaire homogène P. tenuissima. b. — Absence de « petites glandes », présence d’oxalate, trois couches cuticulaires, cuticule striée, étamines soudées par leurs filets et leurs anthères. 1. — Stigmate discoïdal P. oppositifolia. 2. — Stigmate lobé P. Goudotiana. c. — Absence de « petites glandes » et d’oxalate, étamines soudées par leurs filets, couche cuticulaire homogène, stigmate discoï- dal P. Lecomtei. B. — Absence de poils, étamines soudées, stigmate discoïdal- P. latifolia C. — Présence de poils composés ramifiés laineux, étamines libres, stigmate lobé. a. — ■ Absence de « petites glandes », épiderme simple... P.pilosa. b. — Présence de « petites glandes », épiderme double ou triple. P. madagascariensis . D. — Présence de poils composés ramifiés rigides, étamines soudées par leurs filets et leurs anthères, stigmate discoïdal. a. — Présence de « petites glandes, deux couches cuticulaires. 1. — Cuticule striée P. Danguyana. 2. ■ — Cuticule lisse P. ibytiensis. b. — Absence de « petites glandes ». 1. — Couche cuticulaire homogène. — Stries cuticulaires ramifiées P. ciliata. — Stries cuticulaires parallèles P. Jumellei. 2. - — Deux couches cuticulaires P. leucoclada. — 199 — Résumé systématique 1° jP. angustifolia (Perr. pro var.) Lavier comb. nov. 1936 = P. hispida Baker 1887 var angustifolia H. Perrier de la Bâthie, 1927. 2° P. densa Benth. 1839 = P. macrocalyx Baker 1883. 3° P. Goudotiana Klotz 1834 = P. cauliflora Hochr. 1908. 4° P. leudoclada Baker 1890 = P. spinifera H. Perrier de La Bâthie, 1927. 5° P. pilulifera H. Perrier de La Bâthie 1927 = P. florihunda Benth lèSS var. pilulifera P. Perrier de La Bâthie 1930. 6° P. pilosa Baker 1890 = Mitrastylus pilosus Alm et Th. Fr. 1927. 7° P. tenuissima Klotz 1835 = Ericinella gracilis Benth. 1839 = P. gracilis H. Perr. de La Bâthie 1927. — 200 — Interprétation de la Molaire supérieure jeune de l’Eohippus et considérations sur la phylogénie des Équidés. PAR M. Friant. U Hyracotherium, envisagé à la manière de Depéret c’est-à-dire en en excluant toutes les formes américaines qu’on avait voulu y faire entrer, s’affirme comme le plus archaïque des Périssodac- tyles ; il en est aussi le plus ancien, au moins en ce qui concerne l’Europe [Eocène inférieur (London Clay) d’Angleterre]. Les formes de Périssodactyles du Calcaire grossier de Paris, d’Egerkingen et de Mauremont (Pachynolophus, Lophiotherium, Propalaeotherium) ne peuvent être confondues avec lui. Les molaires supérieures de V Hyracotherium sont à peu près rigoureusement du type primordial, sextuberculé, parabunodonte. Voici, d’ailleurs, la manière dont elles ont été décrites, en 1901, par Depéret chez V Hyracotherium leporinum Owen ; « les 3 molaires supérieures (sont) à six denticules de forme conique, les (2) externes presque régulièrement conique. , les (2) intermédiaires ayant à peine une tendance à s’allonger en crêtes transversales, les (2) internes à peu près coniques ». Ajoutons à ceci que les tuber- cules intermédiaires sont sensiblement plus petits que les externes et les internes, légèrement décalés vers l’avant par rapport à eux. J’ai eu l’occasion d’étudier V Hyracotherium oulpiceps Owen aux Collections paléontologiques du British Muséum (Natural History) ; les caractères de la molaire supérieure sont les mêmes que chez V Hyracotherium leporinum Owen ; toutefois, le tubercule intermé- diaire antérieur alterne moins, ici, avec les tubercules externes et internes antérieurs que chez ce dernier (figure 1). Chez V Eohippus tapirinus Cope (Éocène inférieur, Wasatch heds) contemporain, en Amérique du Nord, de V Hyracotherium et pou- vant vraiment être considéré comme lui correspondant, que j’ai également étudié au British Muséum, la molaire supérieure jeune possède la même disposition des cuspides que chez V Hyracotherium 1. Depéret (Ch.). Révision des Hyracothéridés européens. Bull. Soc. Géol. France, 1901. 2. Depéret (Ch.), loco cilato. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n“ 2, 1936. 201 çulpiceps Owen, mais celles-ci sont déjà légèrement réunies par des crêtes (fig. 2), lesquelles sont beaucoup plus élevées, plus nette- ment marquées que chez V Hyracotherium (’ulpiceps Owen où elles sont seulement à peine indiquées. Fig. 1. — Hyracotherium oulpiceps Owen. — Eocène inlerieur, London Clay (Harwich, Essex, Angleterre). — Coll. British Muséum. — M ^ gauche peu abrasée. e, tubercules externes ; m, tubercules intermédiaires ; i, tubercules internes. (Même légende pour les autres figures). G. N. X 5 environ. 1) Crête externe, unissant les deux tubercules externes. 2) Crête transversale antérieure, légèrement oblique d’arrière en avant et de dedans en dehors, unissant le tubercule interne antérieur au tubercule intermédiaire antérieur. Cette crête se prolonge un Fig. 2. — • Eohippus iapirinus Cope. — Eocène inFérieur (Wasatch), Elk Creek, Wyoming. U. S. A. — Coll. Britisb Muséum. — M gauche peu abrasée. — G. N. X 5 environ. 202 — peu au delà du tubercule intermédiaire antérieur, sans cependant atteindre le tubercule externe correspondant. 3) Crête transversale postérieure, de même direction que l’anté- rieure, mais beaucoup moins nettement constituée, se manifestant seulement par un allongement du tubercule interne postérieur dans la direction de l’intermédiaire postérieur. Fig. 3. • — Mesohippus Bairdii Leidy. — Oligocène (Oreodon bed sof White River), Dakota, U. S. A. — Coll. Paléont. Fac. Sciences, Upsal. — Les 3 molaires supérieures gauchos non abrasées ; l’avant est à gauche, le côté externe en haut. — G. N. X 2 environ. A tout prendre, la molaire supérieure de V Eohippus est donc plus évoluée que celle de V Hyracotherium dans le sens du type morphologique dentaire général des Périssodactyles, puisqu’elle est déjà légèrement toechodonte, tout en possédant déjà aussi la crête longitudinale externe si développée, comme l’on sait, chez Fig. 4. ^ Eqwis caballus L. mort-né (actuel), n° 1914-141. Coll. Anat. comp. Muséum, Paris. — M ^ gauche non abrasée. — G. N. les Rhinocéridés, par exemple. La molaire de V Hyracotherium est au contraire, comme nous l’avons vu, nettement parabunodonte. Si nous considérons les Equidés nord-américains dans leur ensemble, nous voyons que la crête longitudinale externe de V Eohip- pus subsiste chez les formes plus récentes et même chez le Cheval, puisque les deux tubercules externes d’aspect sélénodonte s’unissent précocément. Chez le Mesohippus (Oligocène), comparé à V Eohippus, les crêtes — 203 transversales sont plus développées, se prolongeant vers la rangée externe de tubercules, mais pourtant ne l’atteignant pas. Les tubercules externes ont l’aspeet sélénodonte, ce sont les seuls à l’avoir (fig. 3). Chez le Merychippus (Miocène), les tubercules intermédiaires devenus aussi volumineux que les externes présentent également l’aspect sélénodonte ; les internes sont, au contraire, réduits et reliés aux intermédiaires par de petites crêtes transversales (fig. 5, 3). Chez VEquus, enfin, le tubercule postéro-interne plus réduit Fig. 5. — Schéma de quelques molaires supérieures d’EquiDÉs nord-américains. 1. Eohippus 2. Mesohippus 3. Merychippus 4. Equus. que l’antéro-interne, s’unit très précocément à l’intermédiaire pos- térieur, en devenant comme une dépendance (fig. 4). Notons que chez V Hipparion (Pliocène d’Europe et d’Asie), cette crête transversale antérieure s’est effacée, le tubercule antéro- interne formant une sorte d’îlot qui reste isolé sur la molaire abrasée, au lieu de former une presqu’île comme chez VEquus. Par contre, la crête postérieure est plus visible. Il semble résulter de ceci que le Mesohippus américain ne paraît vraiment pas pouvoir être considéré, au moins en ce qui concerne la morphologie dentaire, comme faisant partie de la lignée du Cheval qui ne présente plus que des traces d’une toechodontie 204 ancienne, étant devenu si nettement hélodonte que sa molaire supérieure finit par ressembler, au moins d’une manière superfi- cielle, à celle des Ruminants dont la constitution primordiale est toute différente Le Mesohippus, très voisin de V Anchitherium de l’ancien Monde, tend nettement, au contraire, vers les Rhinocériodès, par exemple, dont les molaires supérieures sont principalement constituées, abstraction faite des différences qui peuvent inter- Fig. 6. — Rhinocéros simus Burchell, jeune (actuel), n® A. 2273. Coll. Anat. comp. Muséum, Paris. — M t ® (3® molaire temporaire supérieure) gauche, non abrasée ; l’avant est à gauche, le côté externe en haut. — G. N. venir, de deux crêtes transversales reliant les tubercules internes, intermédiaires et externes et d’une crête externe longitudinale reliant les deux tubercules externes (fig. 6). A noter, par parenthèses, que chez les Rongeurs qui, comme les Périssodactyles sont également toechodontes et où, contrai- rement à ce qui se passe chez les Suidés et les Proboscidiens qui sont toechodontes aussi, les tubercules intermédiaires entrent égale- ment dans la constitution des crêtes, il n’existe pas de crête lon- gitudinale externe. 1. Voir notamment, R. Anthony et M. Friant. Théorie de la dentition jugale mammalienne. L’évolution de la molaire chez les Mammifères placentaires à partir du début des Temps tertiaires. Paris, Hermann, 1936. — 205 — Sur l'existence des Sables de Fontainebleau A Livry-sur-Seine (S.-etM-.) PAR R. Abrard. Sur la 2® édition de la feuille de Melun (Carte Géologique de la France au 80.000®), la localité de Livry-sur-Seine, à quelques kilomètres au S.-E. de Melun, est indiquée comme se trouvant partie snr les formations de la Brie, partie sur le limon des plateaux recouvrant directement ces formations. En réalité, un lambeau de sables de Fontainebleau très net s’observe à l’extrémité E. et N.-E. de l’agglomération et il forme un relief très visible dans la topographie. Les sables s’observent encore dans une exploitation à moitié abandonnée ; d’après les renseignements recueillis sur place, ils ont été autrefois exploités sur une épaisseur de 8 à 9 mètres. Sur toute l’étendue de l’affleure- ment s’observent des blocs de grès nombreux et souvent volumineux ; ils ont d’ailleurs été utilisés pour la construction d’une partie des habitations de la localité. Bullelin du Muséum, 2® s,, t. VIII, n® 2, 1936. - 206 --- Profil en long géologique de la ligne n° xi du Chemin de Fer Métropolitain interurbain de la place du Châtelet AUX Lilas. PAR R. Soyer. La ligne du chemin de fer métropolitain N® XI Place du Chatelet- Porte des Lilas, mise en service en Mai 1935, est la plus récente des grandes lignes transversales du réseau interurbain. Avec son prolongement vers Romainville, virtuellement achevé jusqu’à la Mairie des Lilas, elle se développe sur une longueur de 6,928 mètres. Elle part de l’avenue Victoria, qu’elle suit jusqu’à la rue de la Coutellerie, en traversant le boulevard de Sébastopol, où elle enjambe la ligne N® 4 ; elle traverse la rue de Rivoli, emprunte la rue Beau- bourg, puis par la rue Réaumur et la rue du Temple, elle arrive à la place de la République, où elle passe sous les quatre autres lignes souterraines. Elle snit le faubourg du Temple et la rue de Belleville qu’elle abandonne à l’Église Saint- Jean-Baptiste, pour passer, par une courbe à grand rayon, sous la place des Fêtes. Elle rejoint la rue de Belleville à la hauteur de la rue Pelleport, et la suit jusqu’à la porte des Lilas. Par la rue de Paris et la rue de la Liberté, elle traverse la localité des Lilas, en vue de son pro- longement éventuel vers le centre de Romainville. La ligne N® XI présente un grand intérêt an point de vue de la géologie parisienne, car elle escalade le massif de Belleville, vaste plateau gypseux s’étendant jusqu’à Nogent-sur-Marne ; elle constitue une bissectrice idéale entre les deux lignes dn Métropolitain : N® 7 et 3, qui avaient gravi précédemment ce massif, la première par le Nord, l’autre par le Sud. La montée rapide de la colline de Belleville a obligé les construc- teurs à adopter, entre les kms : 2.400 et 4.930, soit snr le tiers du parcours, la pente maximum de 40 m/m par mètre, et à établir le souterrain à une profondeur moyenne de 20 à 25 mètres sous la chaussée, tant dans la rampe de la rue de Belleville que dans les paliers du plateau, où l’existence des sables de Fontainebleau a imposé l’enfouissement profond des onvrages. Les cotes de base extrêmes de la ligne N® XI sont atteintes : entre l’origine (angle avenue Victoria-rue des Lavandières- Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 2, 1936. 207 Sainte-Opportune) où le radier de la fosse de visite est situé à -j- 20.50, et la rue de la Coutellerie ; le passage sous la ligne N® i abaisse le radier à la cote -f 19.30. 2^ : sous la place de la République, où l’ouvrage passant sous toutes les lignes existantes est à la cote -f 15.20. L’altitude maximum est atteinte au pignon du prolongement dans les Lilas ; radier à + 103.20. La dénivellation verticale, qui atteint 88 mètres, est absorbée presque exclusivement par la rampe de la rue de Belleville, passant dans le groupe des plâtrières de Ménilmontant, qui furent exploitées à une époque assez récente. Le souterrain a rencontré d’importants vestiges de ces anciennes carrières dont l’exploitation, sous la rue de Belleville, a sans doute cessé à la promulgation de l’édit royal de 1741 « faisant défense « à toute personne d’ouvrir ou d’exploiter aux abords des routes « et grands chemins aucune carrière de quelque espèce qu’on a « fait, dans la distance de 30 toises du pied des arbres qui les « bordent » (I, p. 251). La rue de Belleville est très ancienne : c’est l’ancien chemin de Savies (Savigium) cité gallo-romaine fondée sur l’emplacement de l’Eglise de .Belleville, qui prit plus tard le nom de Poitron- ville, puis de Belleville les-Sablons. Au xiv® siècle (II), la chaussée de Belleville était bordée de guinguettes et d’habitations, domi- nant les vignes qui couvraient alors les flancs du coteau. Il ne semble pas que des plâtrières aient été déjà ouvertes à cette époque, mais la carte de 1618 (III) montre un groupe très net d’exploi- tations à ciel ouvert, dans les parages de l’actuel boulevard de Belleville, au lieu dit : La Courtille. Des remblais importants signalés dans la région (IV-19® arrond* et V — feuilles 89 et 106) montrent l’importance des carrières exploitées à ciel ouvert de part et d’autre de la rue de Belleville. Stratigraphie Les formations géologiques rencontrées par la ligne XI s’étagent du Lutétien au Rupelien, mais la série présente des lacunes, car des dépôts récents : éboulis de coteaux, remblais, se sont substitués à plusieurs horizons bartoniens. Les alluvions anciennes apparte- nant à deux terrasses ont été suivies depuis la Seine jusqu’à la rue Bouchardy, près du boulevard de Belleville. Lutetien supérieur. — Les calcaires compacts gris fossilifères de la zône IV du Lutétien (= Calcaire grossier supérieur des car- rières parisiennes) sont visibles à la faveur d’un relèvement impor- tant des couches, dans le souterrain de garage à 3 voies qui s’étend sous l’avenue Victoria et la place de l’Hôtel de Ville ; les marnes et caillasses étant décapées par les alluvions anciennes qui reposent - 208 parfois sur le banc de Roche. Ce mouvement provoque également le passage du souterrain à travers les calcaires de la zone IV sous la rue du Renard. Le banc de Roche atteint 80 centimètres d’épais- seur ; son toit est à la cote + 23.11 dans le puisard du km. 0.462.00, qui a percé la base du banc vert à + 17.50. La zone IV puissante de 5 m. 60 est un peu plus forte que dans le Sud de Paris, où son épaisseur moyenne est de 4 m. 75 environ. Les marnes et caillasses ont été traversées dans plusieurs tron- çons du souterrain. A l’orgine de la ligne, elles sont légèrement ravinées par les alluvions anciennes et offrent une épaisseur moyenne de 10 m. 50. L’ouvrage les abandonne vers le km. 0.800, pour les rencontrer de nouveau sous la place de la République. La partie supérieure comprend surtout des marnes blanches avec nombreux lits discontinus de calcite cristallisée, souvent friable et même pulvérulente, où s’intercalent quelques bancs minces de calcaires silicieux irréguliers (caillasses en plaquettes). La base est constituée par des bancs épais de caillasses entrecoupés de marnes blanches tendres, de filets de calcite et des bancs minces d’argile noirâtre feuilletée parfois fossilifère (Corbula anatina). Le banc de Rochette, calcaire gris à Cerithium denticulatum, est séparé normalement du banc de Roche (tête du calcaire grossier supérieur) par une couche de marne blanche, bien visible entre les kms : 0.305 et 0.510. Bartonien inférieur. — Sables de Beauchamp. — Le souterrain principal traverse les Sables de Beauchamp du km. 1.580 au km. 2.620 ; l’ouvrage de raccordement avec la ligne III pénètre profondément dans les Sables dont les couches supérieures, sous la rue Beaubourg, sont verdâtres, argileuses, avec géodes gréseuses, reposant sur des sables gris et verts à bancs de grès discontinus. Les grès et les géodes sont plus épais et plus nombreux sous la rue Réaumur. Place de la République, les Sables de Beauchamp sont profondément érodés par les alluvions anciennes ; ils reprennent toute leur puissance rue du Faubourg du Temple, sous le canal Saint -Martin, où la série se complète avec les niveaux de Ducy et de Mortefontaine. A cet endroit, les couches du Barthonien infé- rieur sont légèrement plissées, et un accident fort curieux (coupe n° 6) met en évidence l’influence mécanique des plis sur la texture des couches : La série de Beauchamp est à peu près horizontale jusqu’au km. 2460 ; elle comprend une partie supérieure marno-argileuse, reposant sur des sables verts et jaunes, entrecoupés de bancs de grès cristallins, dont l’un est très continu. Ces sables sont sans fos- siles. Vers le km. 2480, les couches supérieures s’infléchissent rapi- dement, formant un synclinal en miniature ; la dénivellation atteint 1 m. 50. Les sables de la série inférieure, pincés entre la série mar- 209 - neuse et le banc de grès siliceux, n’ont pas suivi ce mouvement avec fidélité ; leur épaisseur diminue et ils passent d’abord à un grès jaunâtre tendre, puis au point maximum d’inflexion, à un grès brun très dur, compacte, à empreintes de fossiles (Cardites) ; à la remontée des cQuches, ils passent de nouveau par le stade du grès tendre, non fossilifère, et vers le km. 2530 les couches rede- viennent tendres et sableuses. La puissance maximum des Sables de Beauchamp a été observée au km. 2.470 ; elle atteint 9 mètres. Le Calcaire de Ducy est représenté par des calcaires marneux et des marnes blanches où s’intercalent des rognons de calcédoine, il n’est pas fossilifère, ni les sables de Mortefontaine, très épais, qui atteignent 1 m. 70 entre les kms 2450 et 2500. Calcaire de Saint-Ouen. — Le Calcaire de Saint-Ouen n’a pas été observé nettement, l’ensemble. Calcaire de Saint-Ouen-Sables Verts — base de la série gypseuse, formant au km. 2.972 une falaise recou- verte de limons argileux (alluvions anciennes) ; le calcaire de Saint- Ouen occupe la base de cet escarpement, il comprend des marnes jaunes, blanches et grises recouvertes par les Sables Verts. D’après les sondages effectués aux environs de la ligne XI, la puissance du Calcaire de Saint-Ouen est voisine de 10 m. 50. Sables Verts infragypseux et base de la série du gypse. — Les sables verts infragypseux (Sables de Cresnes) sont verts fins, argi- leux et entrecoupés de bancs de calcaire jaunâtre et des marnes, qui sont une pseudomorphose des gypses saccharoïdes intercalés dans les sables verts, dans la partie nord de Paris, et observés notamment dans les travaux de la ligne n° 2 : Nation-Dauphine. Leur épaisseur moyenne est de 1 mètre, mais comme dans ces faciès de dissolution, ils sont diflicilement séparables des eouches inférieures du gypse, elles-mêmes modifiées profondément, cette épaisseur n’est que très approximative. Bartonien supérieur. — L’ouvrage n’a pas rencontré les marnes et les masses du gypse subordonnées à la Haute Masse, car entre les kms : 3.115 et 3.525, le souterrain traverse de puissants éboulis de coteaux et pénètre ensuite dans la Haute Masse du Gypse. Première Masse ou Haute Masse. — La première masse a été rencontrée au km. 3.595, où elle forme le front d’une exploitation ancienne. Cette plâtrière avait des galeries souterraines, car divers bourrages de galeries ont été recoupés. La haute Masse répète fidèlement la coupe bien connue des carrières des Buttes- Chaumont publiée par E. Gérards (I, p. 116-117). Un énorme bloc basculé et fissuré a été rencontré devant le front de 210 masse, sur 70 mètres de longueur ; il est séparé de la butte gyp- seuse par une série de remblais et d’éboulis marneux. La haute Masse, dont l’épaisseur atteint 13 mètres, a été suivie jusqu’au km. 3.340. Il faut signaler la présence d’un fdet de gypse cristallin, rubané, rougeâtre, à 2 m. 60 du toit de la Masse. Cette couche pré sente un intérêt spécial, car on la retrouve dans toutes les coupes du gypse relevées au N. de la Seine et de la Marne, dans la région parisienne. , , DISTANCE NOM LOCALITE EXPLOITATION EPAISSEUR ^ r ^ * x. Argenteuil Carrière Volembert. . . 0.07 3.17 Ceinture de la Reine Romainville Mussat Binot & 0.05 3.64 Corillon Noisy-le-Sec Poliet & Chausson .... 0.04 4.00 Corillon Rosny-sous-Bois . . ÉtabP® Susset 0.10 2.45 Carillon Neuilly-Plaisance . Paris Hôpital Hérold 0.03 3.00 4.35 Cale de cave La surface de la Haute Masse est à peu près hoiizontale entre les kms : 3.595 et 3.900 et son sommet situé vers la cote -f- 67.00, mais elle se relève ensuite rapidement vers l’Est : à la porte des Lilas : + 81.00, dans les Lilas (forage Denterbecq) -|- 85.40, à Romainville (Plâtrière du Parc) Sl.ll, ce qui correspond à un pendage moyen de 0.5 %. La Haute Masse s’épaissit également dans la même direction : sa puissance est de 13 m. 20 à la Porte des Lilas ; aux Lilas elle atteint 13 m. 70 et à Romainville : 14 m. 30 environ, hauteur mesurée entre le banc de base ou « Fusils » et le sommet des gypses scoriacés dénommés « Moutons ». L’épaisseur de la masse varie légèrement dans l’enceinte même de cette car- rière, et les divers auteurs qui ont décrit Romainville ont cité des nombres divergents : Husson (IV) lui attribue 15 m. 54 ; G. Court y (VH) : 16 m. 50 ; L. Janet (VIH) : 16 m. 50. Des mesures au câble effectuées sur les fronts d’exploitation de la première masse, par la direction de la plâtrière (I) ont indiqué une épaisseur de 14 m. 10, plus réduite que toutes celles qu’on lui attribuait jusqu’alors. Marnes supra gypseuses. — a) Marnes bleues. — - Les marnes bleues qui recouvrent la Haute Masse ont en moyenne 13 mètres. Très compactes, elles ont une coloration foncée ; gris, gris-bleuté, bleu, etc... Leur base contient 4 bancs de gypse saccaroïde gris très régu- liers (bancs de chiens) et un 5® lit inconstant, étagés sur 6 mètres à partir de la base, et séparés par des marnes argileuses d’épaisseur très variable ; de sorte que ces bancs ne sont pas parallèles. Les gypses qui les composent sont très durs, impurs et marneux ; ils ont été relevés dans toute la région parcourue parla ligne. A Romain- 1. Renseignement de M. C. Séjournant. 211 - ville, ces 5 bancs bien caractérisés, sont situés dans les 5 mètres inférieurs de la série des marnes bleues. b) Marnes blanches. — Les marnes blanches à Lymnées sur- montent les marnes bleues, et leur épaisseur varie de 4 m. 50 à 4 m. 80. Leur sommet est à 84.00 vers la station « Pyrénées ?), -|- 86.00 sous la place des Fêtes, -|- 93 dans la station « rue du Télé- graphe », 95 à la Porte des Lilas, + 102 à la fin de la ligne. A Romainville, elles atteignent -j- 104.38. Elles comprennent des Fig. 1. — Haute Masse du Gypse et Marnes supragypseuses à Romainville. (cliché de l’auteur) bancs puissants de marnes calcaires blanches et jaunâtres, où s’inter- cale un banc-gris-brun feuilleté plus argileux. Au sommet, on voit par places un banc dur, très dense, noduleux, blanc sale, discontinu qui parait débuter vers la station « Jourdain », c’est un carbonate double de chaux et de strontiane (Strontianite) très impur ; vers l’Est la teneur en Co^ Sr augmente ; et à Romainville sa teneur en strontiane a permis son emploi en pyrotechnie, au cours de la guerre de 1914-1918, dans la composition des fusées éclairantes. Les marnes blanches n’ont pas fourni de fossiles dans les travaux ; la Limnea strigosa si abondante à Romainville où elle forme un banc continu à 2 m. 10 du sommet des Marnes n’a été rencontrée qu’à l’état de fragments rares et dispersés. Lattorfien. — Glaises à Cyrènes. — Les glaises à Cyrena convexa comprennent des marnes argileuses feuilletées brunes à la base, jaunes et vertes au sommet, renfermant une dizaine de lits fossili- — 212 fères : Cyrena conçexa — Psammobia plana. Dans les bancs supé- rieurs verdâtres s’intercalent des filets sableux blancs, à débris de Poissons (Amya Cuvieri). Il faut signaler la rencontre d’un tronc d’arbre lignitisé et recouvert de tests de mollusques : Ceri- thium plicatum, Psammobia plana, Spirorbis, dans les travaux du 5® lot. Les glaises à Cyrènes ont une puissance variable : Km. 4192 — Station « Jourdain » épaisseur 1 m. 92 5044 — Station « Télégraphe » » 1 m. 60 5536 — (Angle des rues de Romainville et de Belleville » 1 m. 60 6285 — Dans les Lilas » 1 m. 78 Romainville » 2 m. 26 Marnes vertes. — Le souterrain de la ligne XI est établi dans les marnes vertes sur plus de 2 kilomètres, du point kilométrique 4850 à la fin de la ligne. Elles ne présentent rien de particulier ; leur épaisseur qui est de 6 m. 60 rue du Jourdain, se réduit à 5 mètres à la rue du Télégraphe, pour remonter à 6 m. 30 vers la fin de l’ou- vrage. A Bagnolet elles n’oiit que 5 m. 15 de puissance. Calcaire de Brie. — L’ensemble des couches qui constituent le calcaire de Brie est bien représenté ; on peut le subdiviser en deux zones. A la base, une série marno-calcaire passant graduellement aux marnes vertes sous-jacentes, et renfermant des marnes grises et jaunâtres dures, des marnes feuilletées, des calcaires tendres ; quelques nodules de silex s’y intercalent. La série supérieure, calcaro- siliceuse, comprend des calcaires durs siliceux, des travertins, des bancs épais de silex calcédonieux et meuliériformes. Parfois d’énormes blocs ovoïdes de silex calcédonieux à hssures tapissées de cristaux de quartz, régnent à la partie supérieure. Bien que peu fossilifère, le calcaire de Brie a fourni à Romainville et Bagnolet des débris de mammifères : Plagiolophus minor Pomel (IX) et V espertilio cf. parisiensis (X). Sa puissance moyenne atteint 5 mètres, et son sommet est situé à -j- 100.50 à la Place des Fêtes, -|- 104.70 'dans les accès de « Télégraphe », -}- 106 à la Porte des Lilas. Le Calcaire de Brie remonte ensuite régulièrement vers l’Est, et atteint la courbe de + 120 vers le fort de Romainville. A Bagnolet (Glaisière des Briqueteries Parisiennes) le Calcaire de Brie, décapé, est réduit à 4 m. 13 d’épaisseur dont 2 m. 43 pour la série marneuse et 1 m. 70 pour la série siliceuse incomplète ; il est situé entre 114.92 et -f 119.05. Rupélien. — Marnes à Huîtres. ■ — .Les marnes à Huîtres com- prennent une alternance de marnes panachées grises et vertes et de calcaires marneux durs, dont l’épaisseur atteint 5 m. 20. Très fossilifères, surtout à la partie supérieure, on y a trouvé, depuis la — 213 place des Fêtes jusqu au terminus, d’innombrables fossiles, mais si VOstrea cyathula est rencontrée à tous les niveaux fossilifères, VOstrea longirostris se cantonne dans 3 bancs bien nets, reconnus dans les travaux du 6® lot ; des Gastropodes séparent ces bancs O. cyathula Corbula subpisum Cyrena semistriata Tellina Nysti Tellina Heberti Pleurotoma sp. Natica crassatina Deshayesia parisiensis Trochus incrassatus Cerithium plicatum. marnes blanc-grisâtres à faune de ; elles renferment : Lucina Heberti Lucina tenuistria Cytherea incrassata Cardium Raulini Cardium tenuisulcatum Potamides conjunctum Potamides enodusus Bryozoaires ; plusieurs espèces On a découvert de nombreux ossements de Siréniens dans la fouille à ciel ouvert des accès de la Place des Fêtes ; ce sont des fragments de côtes, des vertèbres et des phalanges à' Halitherium Schinzi Kaup. Nous remercions M. Breton, conducteur T. P. V. P., qui a apporté les plus grands soins au dégagement et à la conser- vation de ces fossiles, qu’il a offerts au Laboratoire de Géologie du Muséum. Sables de Fontainebleau. - — Les travaux de la ligne XI ont fourni des données du plus haut intérêt sur les sables de Fontainebleau, qui couronnent le massif de Belleville-Montreuil. Vers la rue Haxo, l’étage débute par des sables verts noirâtres argileux, fossilifères, dans un puits foncé vers le km. 4685. Épais de 15 centimètres, ces sables sont pétris de débris de Cerithides : Cerithium plicatum, C. intradentatum, C. limula. Au-dessus viennent des sables jaunes rubéfiés, un peu argileux, puis une masse importante de sables blancs ou jaunâtres, fins et micacés, dont la partie supérieure con- tient plusieurs bancs de grès, dont nous avons donné précédemment une étude détaillée (XI). Le sommet des Sables est composé d’une alternance de sables blancs, jaunes et rouges, très irréguliers comme disposition. Les bancs de grès si importants à « Télégraphe » ne sont qu’un ^ épisode isolé. Toutefois, un banc de grès blanc, dur, compact, épais d’environ 1 m. 50, a été rencontré dans un puits exécuté à l’angle des rues de Belleville et de Bomainville, sa base était située à + 117.30. Enfin un peu partout on a rencontré des rognons isolés de grès désagrégé, sans fossiles, disséminés dans la masse des sables. Les maxima de puissance constatés pour l’ensemble des Sables de Fontainebleau sont : 11 m. 80 rue du Télégraphe (axe de la ligne) et 15 mètres dans la fouille des accès de la station « Télé- graphe ». Sur le restant de la ligne, les sables sont fortement déca- Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 14 — 214 — pés et dans les Lilas, ils atteignent à peine 5 mètres d’épaisseur. Eboulis de pentes. — Les éboulis atteignent une grande puissance sur le versant des grands massifs gypseux de la région parisienne, par suite de la nature meuble des couches supérieures au gypse, et de la grande solubilité de celui-ci, et l’on retrouve, dans la dispo- sition des éboulis, une stratification qui est grossièrement à l’inverse de celle des éléments en place. Les éboulis ont été observés entre les kms : 3000 et 3600, sous les rues du Faubourg du Temple et de Belleville, entre les rues Jules Verne et Julien Lacroix. Ils reposent sur les Sables Verts infragypseux et les pseudomorphes de la base du gypse, et sont érodés par la terrasse quaternaire qui vient buter contre eux. Leur base, sableuse, est composée de sables de Fontainebleau, avec nombreux débris de meulière et de travertin de Brie ; ensuite viennent des marnes blanchâtres et verdâtres grumeleuses, avec nombreux nodules cariés, et des marnes grises, avec débris de gypse décomposé. On revoit ensuite de nouveaux sables jaunes de Fon- tainebleau, auxquels succède une nouvelle série marneuse. Ce cycle se répète plusieurs fois, correspondant à des stades successifs du démantèlement du plateau ; les nodules gypseux deviennent plus nombreux dans les niveaux supérieurs de ces différents stades, et en se rapprochant de la masse du gypse. L’épaisseur des éboulis de pentes atteint 11 mètres sous la rue de Belleville et présente une moyenne de 8 mètres vers le boulevard de Belleville. Allumions anciennes. — Cette formation est l’une des plus impor- tantes que la ligne n^ XI a rencontrée ; elle la suit en effet depuis l’avenue Victoria, à l’origine, jusqu’à la rue Bouchardy, sur plus de 3.100 mètres. Une première série d’alluvions, suivie par la ligne entre l’avenue Victoria et la Place de la Bépublique, est composée de sables et graviers siliceux à la base ; les éléments calcaires y sont rares, de nombreux bancs de conglomérat (calcin) s’y intercalent ; le sommet comprend des sables jaunes quartzeux, fins, à débris de fossiles sparnaciens roulés, avec filets de graviers et de cailloutis. Cette série est décapée et surmontée d’épais remblais. Elle repose d’abord sur le Lutétien supérieur, dont le sommet a été dérasé, à une alti- tude voisine de 24-25 mètres. Rue des Lavandières-Sainte-Opportune + 25.20 Rue Saint-Denis + 24.20 Rue de Rivoli -b 25.20 Rue Simon-le-Franc J- 24.00 A partir de la rue Rambuteau, les alluvions décapent les Sables de Beauchamp et leur cote de base s’abaisse : 215 — 99, rvie Beaubourg + 20.80 Rue Sainte-Elisabeth + 20,80 A l’aplomb de la rue de Notre-Dame de Nazareth, ils ravinent encore davantage les sables moyens, et déterminent une cuvette dont le fond n’est plus qu’à + 19.50. La cote la plus basse est atteinte sous la place de la République, au passage sous la ligne n® 5, où le contact avec les Sables de Beauchamp est à + 19.30. Cette cote basse est remarquable, si on la compare aux altitudes connues du contact des alluvions anciennes et de leur substratum sous la Seine actuelle. Pont National + 21.10 Pont d’Austerlitz + 20.76 Traversée de la ligne VII + 20,65 Traversée de la ligne IV... + 21.20 Traversée de la ligne VIII + 20.80 Pont de l’Alma + 20.33 Quai d’Orsay + 19.40 Passerelle de Passy -]- 19.14 Pont Mirabeau- Javel + 18.96 Cette série d’alluvions se termine vers le km. 2400, où elle bute contre les Sables de Beauchamp vers la cote + 29.00. Cette très basse terrasse de la Seine est fossilifère dans le centre de Paris, notamment sous la Place de l’Hôtel-de-Ville (Xll). Dans les tra- vaux de la Ligne XI elle a fourni au km. 0620 un métacarpien de Bos priscus rencontré à la cote + 26.00, sous 4 mètres de sables - et de graviers. Une seconde série d’alluvions débute avec la banquette de Sables de Beauchamp. Des conglomérats très importants, puissants de 1 m. 50, étaient visibles à la base, recouverts de galets volumineux d’abord, ensuite plus petits, enfin de cailloutis renfermant à la cote + 32.00 un niveau fossilifère qui a fourni, entre le km. 2580 et 2750, de superbes échantillons de la faune froide à Elephas primigenius. Elephas primigenius Blum. — Un fragment de défense — lon- gueur 1 m. 50, diamètre 0 m. 170. Une dent usée — ne comptant plus que 4 lames — 1 radius droit — fragment de fémur — frag- ment de mandibule. Au km. 2608 • — 2 molaires inférieures. Elephas primigenius Blum mut. Sihiricus. — Un talon de 8 lames d’une dent très usée. Bos sp. — Une diaphyse de fémur. Equus cahallus Lin. — Diverses dents — métacarpien secondaire. On a découvert au km. 2608 sous la rue du Faubourg du Temple, au droit de la rue Bichat, deux fragments d’une mâchoire inférieure Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 14. - 216 - de Mammouth, avec deux molaires en place ; les os, friables et décomposés dans ces sables humides n’ont pu être conservés, mais les deux dents sont en parfait état (fig. 2). Ce sont deux molaires 3, ayant encore peu fonctionné, qui présentent les caractéristiques suivantes ; En m/m M 3 gauche M 3 droite longueur totale 262 272 longueur de la table 139 141 largeur maximum ! 75 76,5 hauteur maximum 102 111 lames totales et formule 19 + X 20 -b X lames en usage 12 12 fréquence laminaire 9 9,5 hauteur maximum de la table au-dessus externe : 5.5 4 de la mandibule interne : 5.5 5 espaces interlaminaires 2.5-2.5-3. 5-4.5- 5.5-3 2-2-3-3.5-4-.5-4- 4 Tous ces ossements ont été recueillis par les soins de M. Henry et de ses collaborateurs, à qui j’adresse mes vifs remerciements. La deuxième terrasse, contient des éléments calcaires : plaquettes de calcaire lutétien, et des fragments de roches éruptives ; un galet volumineux de granité à deux micas a été recueilli au km. 2750. Les sables et graviers sont surmontés par une série de sables fins et de limons jaunâtres argileux atteignant 4 mètres d’épaisseur ; ils sont recouverts par d’autres limons plus argileux encore, jau- nâtres à la base, rouges au sommet, avec intercalations de sables fins et de graviers, et par des couches de marne blanchâtre argileuse. Le sommet de cette terrasse, qui est érodée, est à la cote + 45.00. Allumions modernes. — Les alluvions modernes ont été rencontrées à la place de la République, dans les puits d’extraction ; elles sont bien connues et ont été étudiées par A. Dollot (Xlll). 11 faut signa- ler toutefois que les travaux de la ligne XI ont permis de les suivre sous la rue du Faubourg du Temple jusqu’au Canal Saint-Martin. Au delà, on ne les a pas retrouvées. Terre végétale. — Quelques ilôts de terre végétale ont été rencon- trés, mais pour la plupart ils ne présentent aucun intérêt parti- culier. On a cependant traversé une terre végétale noirâtre, sableuse, dans le bas de la rue de Belleville, entre le boulevard et le passage Lauzin, qui atteint 2 mètres d’épaisseur. Elle renferme des débris végétaux et des ossements de petits mammifères. Remblais. — Les remblais ordinaires sont assez épais sous l’avenue — 217 — Victoria, la rue Beaubourg, la place de la République, mais n’ont aucun caractère particulier. Par contre, sous la rue de Belleville, les remblais de carrières deviennent très importants* et leur épais- seur atteint 11 mètres à l’aplomb de la rue Rebéval : ils recouvrent l’ancien front de masse décrit précédemment. Dans ces remblai", entre des blocs de gypse isolés on a rencontré des fragments de Fii;. 2. — Molaires 3 inférieures à’Elephas primigenius Blum de la rue du Faubourg du Temple (cliché A. Cinlracl). crâne humain dont quelques-uns seulement ont été conservés : un frontal presque complet, dont l’épine nasale est brisée et les apophyses orbitaires émoussées, et un débris d’occipital, ayant conservé sa protubérance interne. Ils appartenaient à un individu jeune, et n’offrent aucun caractère particulier sauf un renflement très marqué de la glabelle et des sinus frontaux, dénotant un front surbaissé. Quelques bourrages de galeries ont été rencontrés dans la Haute -218 - Masse, notamment au km. 3650.00. La roche était compacte à cet endroit, et la galerie remblayée n’avait subi aucune dégradation par suite de terrassements du sol. Limons éboulés. — Quelques lambeaux de limons, produits de ravinement des couches du plateau, ont été rencontrés aux Lilas où une languette d’éboulis sableux, longue d’environ 200 mètres, a été observée vers la rue du Pré-Saint-Gervais ; elle reposait sur les marnes à huîtres décapées. Un ravinement plus important a été constaté à la fin de la ligne, entre les kms : 6700 et 6928. A la faveur d’un relèvement des couches, les Sables de Fontainebleau et les marnes à huîtres déca- pées sont remplacés par des éléments argilo-sableux, éboulés de la région plus élevée située vers le Fort de Romainville. On retrouve d’ailleurs ces éléments en placages plus ou moins épais sur le Cal- caire de Brie, qui forme le substratum du plateau de Romainville- Bagnolet. Tectonique. — Les 19® et 20® arrondissements sont desservis par les 3 lignes du Métropolitain N® 7-11-3, qui ont pour terminus commun ; la Porte des Lilas. Parmi les formations géologiques examinées, il en est une plus particulièrement importante au point de vue tectonique, car plus caractéristique du groupe du Gypse : la Haute Masse. C’est elle qu’on peut prendre comme couche de référence, car son épaisseur est bien constante sous Belleville : de 13 mètres au Nord à 14 mètres au Sud et à l’Est. La comparaison des cotes supérieures de la Haute Masse donne des indications très importantes. La première Masse se relève régulièrement vers l’Est : de + 67.00 rue Rebéval, elle monte à -j- 81 à la Porte des Lilas et -j- 87.70 à Romainville, avec un pendage moyen de 0.5 %. On sait que dans Paris la surface du Crétacé et les formations postérieures plongent vers le N.-E. sous un angle de H environ ; il est donc intéressant de rechercher l’allure du gypse dans cette direction. Sur le flanc nord du massif de Belleville, le sommet de la première Masse est situé : rue Fessart à fi- 71.80 — station Botzaris ; + 74.15 — place du Danube : + 73.32 — station Pré-Saint-Gervais : -fi 74.50 — Porte du Pré-Saint-Gervais : -fi 77.46 — Porte des Lilas : -fi 81.40. Au Sud : rue Orfila : -fi 75.40 — station Pelleport : -fi 77.60 — Saint-Fargeau : -fi 78.60 — Réservoir de Ménilmontant ; -fi 86.80 — rue Camille Douls : -fi 81.40. Au centre : rue Rebéval : -fi 67.00 — station Pyrénées : -fi 68.00 — Église Saint- Jean-Baptiste : -fi 72.80 — place des Fêtes : -fi 73.90 — Télégraphe : -fi 78.00 — rue Haxo (angle rue de Belleville) ; -fi 81.20 — rue Haxo (angle rue des Rourelles) ; 82.40. Les altitudes sont comparables au Nord et au Sud, il n’y a donc -- 219 — pas de relèvement du gypse dans cette direction, mais on constate un maximum d’altitude suivant une ligne qui passe par les Buttes- Chaumont, la place des Fêtes, le cimetière de Belleville, la caserne des Tourelles, ligne dirigée N.-O.-S.-E. conformément à la direction générale des plis de la région parisienne. On ne connaît aucun sondage ayant atteint la craie sous le massif de Belleville, mais plusieurs forages ont atteint le Sparnacien. Au sud : à Tangle des rues de Bagnolet et de la Réunion, le sommet du Sparnacien est à -h lAO ; il est à -j- 3.10 à l’angle rue Vitruve- rue des Balkans, il s’abaisse ensuite vers le Sud ; — 6.00 à l’angle rue de Buzenval-rue des Haies. Plus au nord, nous le retrouvons à -(- 1.00 rue des Pyrénées ; vers la rue Orfda-rue des Panoyaux, un forage partant de la cote + 62.50 a atteint le Sparnacien à — 18.30, mais rue des Couronnes, son sommet n’est qu’à — 16.00. A l’Ouest, un forage exécuté rue Manin, près de la rue Secrétan, indique le sommet du Sparnacien à — 17.40, et place Armand Carrel, il est à — 27.00. Enfin un sondage rue d’Hautpoul l’a ren- contré à — 24.85. Aux Lilas (forage Denterbecq) le Sparnacien est à la cote -f- 3.00 environ. Le Sparnacien participe donc à l’allure générale des couches — 220 de Belleville : relèvement vers l’Est et position légèrement anti- clinale suivant un axe situé un peu au Sud de la ligne de relèvement maximum du Gypse. Ce décalage est assez fréquent pour 1er plis secondaires situés dans un synclinal principal, ou les phénomènes de subsidence ont joué un rôle important. En résumé le massif de Belleville constitue un anticlinal secon- daire, dont les couches plongent légèrement de part et d’autre d’un axe partant de la butte Montmartre, passant vers la place des Fêtes, et se dirigeant vers Bagnolet. Ce relèvement intéresse tout le Nummulitique. L’allure de la craie reste ignorée, mais d’après sa position sur le pourtour, il semble bien qu’elle ne soit pas affectée par ce pli, située dans le prolongement de l’axe de Vigny, qui contrairement à l’opinion de G. F. Dollfus (XIY, p. 34) reste bien individualisé et séparé de l’axe de Beynes. On peut constater dans Paris même la superposition d’un anticlinal tertiaire à un synclinal crétacé, disposition tectonique qui a été signalée pour la première fois aux environs de Paris par M. Paul Lemoine (XV, p. 964), entre Meaux et Villers-Votterets. Nappes aquifères. — Allumions anciennes. — La nappe aqui- fère des alluvions a été suivie dans toute cette formation. Elle roule d’abord sur les Marnes et Caillasses, et on l’a trouvée à -j- 25.20 entre la rue des Lavandières-Sainte-Opportune et la rue Saint-Denis. Dans la station : Victoria, elle est à -j- 25.00. Elle échappe aux alluvions et se maintient dans les marnes et caillasses entre la rue de la Coutellerie et la rue Rambuteau ; elle suit le pendage des couches lutétiennes et passe dans le radier du souterrain vers le Km. 0.750 (rue du Bernard), elle réapparaît à la faveur d’une pente, et se maintient au niveau de la voûte (-(- 22.00 env.) sous la place de la République. Elle disparaît enfin sous le canal Saint-Martin, en pénétrant dans les Sables de Beau- champ (+ 22.61). Marnes blanches. — Des venues d’eau isolées se sont produites entre les stations Jourdain et place des Fêtes, à la partie supé- rieure des marnes blanches, entre les cotes -f 83.00 et -j- 86.00. Leur débit était très faible. Calcaire de Brie. — Des circulations souterraines ont été remar- quées dans le Calcaire de Brie vers la Porte des Lilas, dans les couches supérieures à faciès siliceux du Travertin. Le niveau d’eau se maintient, entre -f 104.00 et J- 106.50, en relation avec l’incli- naison des couches. Généralement les débits constatés étaient peu importants. Sables de Fontainebleau. — L’importance de la nappe des Sables de Fontainebleau est bien connue. Vers l’affleurement des sables. - 221 — à la place des Fêtes, la nappe est à + 103.00 ; elle remonte ensuite progressivement et se tient à + 106.07 vers la rue du Pré-Saint- Gervais, où elle est située à 3 mètres au-dessus du contact avec les marnes à huîtres. Elle a été observée à + 110.80 à Télégraphe. La cote maximum est atteinte au km. 5.150, sous la rue de Belle- ville, où elle a été relevée dans un puits à + 113.65. Elle n’est plus qu’à 110.50 à la station : Porte des Lilas, pour remonter à -f- 112.00 vers la rue du Près-Saint-Gervais, aux Lilas, en sui- vant ensuite le relèvement des couches rupéliennes : -p 116.47 à la Mairie des Lilas, -[- 118.77 au passage Rouget de l’Isle, + 119.40 vers la rue Léon, où elle est très près du sol. Elle se perd au con- tact des limons éboulés de la rue de la Liberté, où la nappe retombe dans les Marnes à huîtres. Les débits constatés sont importants, et dans certaines période , atteignaient 20 m^ heure dans plu- sieurs puits, avec une moyenne générale de 8 à 10 m® heure. Conclusions. — L’exécution de la ligne n® XI a fourni quel- ques données fort intéressantes pour la géologie de la région pari- sienne. Elle dénote un relèvement général et un accroissement d’épaisseur des couches du' Nummulitique, de l’Ouest à l’Est, bien accusé notamment pour tous les niveaux à partir du Gypse. Elle fournit des cotes nombreuses qui permettent de constater l’existence d’un anticlinal secondaire superposé au grand syn- clinal de la Seine. Les alluvions anciennes montrent la succession de deux basses terrasses, butant contre deux falaises bartoniennes ; la plus basse contre les Sables de Beauchamp, la plus élevée contre le Calcaire de Saint-Ouen et les couches infragypseuses. Les tra- vaux ont également démontré que l’ancien bras de la Seine pas- sant sous les grands boulevards et la place de la République avait creusé davantage son lit que la Seine actuelle. Enfin les Sables de Fontainebleau, contenant des bancs gréseux fossilifères, donnent des indications strati graphiques précieuses pour l’étude du Rupe- lien. En terminant cette étude, je salue la mémoire du regretté M. J. Ott, Inspecteur Général, Chef du Service Technique du Métropolitain, brutalement disparu au lendemain de l’inaugu- ration de la ligne n® XL J’adresse l’expression de mes vifs remer- ciements à MM. Bienvenue, Inspecteur Général des Ponts et Chaussées, et Stahl, Inspecteur Général Adjoint, Chefs du Ser- vice Teehnique du Métropolitain, à MM. Leib, Inspecteur Général Adjoint, Bardout, Bouleisteix, Klerlain et Martelli, Ingé- nieurs en Chefs, ainsi qu’à MM. Jacquet, Pichot, Henry, Saint- Ellier, Krey, Mauran, Godon, Ingénieurs D. T. V. P., et à tous leurs collaborateurs. Leur efficace et bienveillante collabora- tion m’a beaucoup facilité la récolte des documents et l’étude 222 détaillée des terrains rencontrés au cours de l’exécution de la Ligne nO XI. BIBLIOGRAPHIE I. — E. Gékards. Paris souterrain. 1 volume in-4°. Paris, Garnier Irères, édition 1921. II. -- II. Le GRAND. Paris en 1380' Plan de restitution. Histoire Générale de Paris. Imprimerie impériale. Paris, 1868. III. — Carte générale de Paris et de ses environs en 1618. Edition du Dépôt de la Guerre. IV. — E. Gérards. Atlas géologique des 20 arrondissements de Paris. V. — Inspection générale des Carrières du Département de la Seine. — Atlas des carrières souterraines de Paris. VI. — Husson. Histoire de Romainville. Paris, 1905, Plon et Nourrit, éditeurs. VII. — G. CouRTY. Esquisse d’une course géologique rapide de Paris à Chateau-Thierry. A. F. A. S. Dijon, 1911, p. 393. VIII. — Léon Janet. Etude des Gypses parisiens. Argenteuil et Romain- ville. Livret guide du VIII° Congrès géologique international. Paris, 1900. IX. — La VILLE. Paloplothérium du Sannoisien de la Brie à Romain- ville. Feuilles jeunes Naturalistes (5), n° 495, 1712, p. 29-30. X. — R. Soyer. Présence des genres Vespertilio et Hyaenodon dans le Calcaire de Brie. B. S. G. F. (4), t. XXIX, 1929, p. 423-426. XL — R. Soyer. Les grès fossilifères du Rupelien de Belleville. Archives Aluséum, 6® s., t. XIII, 1935, p. 207-210. XII. Valenciennes. Humérus de Rhinocéros des fouilles de l’IIôtel de Ville. B. S. G. F. (1), t. X, p. 29, 1938. XIII. — A. Dollot. Le sous-sol parisien. C. B. Congrès Sociétés Savantes, 1910, XV-XVI, p. 147-148. Paris, 1911. XIV. — G. E. Dollfus. Recherches sur les ondulations des couches ter- tiaires dans le Bassin de Paris. B. S. C. G. F., n° 14, t. II, 1890-1891. XV. — Paul Lemoi.ne. Superposition d’un anticlinal tertiaire à un syn- clinal crétacé. C. B. Acad. Sc. 1929, l*'® sem., t. 188, n® 14, p. 964. Nota. — Le profil géologique et les coupes annexes dont il est question dans cette notice seront publiés par le Service Technique du Métropolitain. Le Gérant, R. Taveneau. ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 7-5*36. SOMMAIRE Pages Actes administratifs 117 Ouvrages offerts 117 Communications : K. Zlabek. — Note sur le masséter des Catarhiniens et des Platyrhiniens . . . . 118 F. Angel. — Matériaux herpétologiques recueillis à Madagascar par M. Roger Heim, chargé de mission. — Description de deux formes nouvelles.. . . 125 P. Chevey. — Sur la présence d’une seconde espèce d’Anguille en Indochine française et sur les lois de la circulation des eaux dans la Mer de Chine méridionale 130 P. Remy. — Pauropodes du Muséum national d’Histoire naturelle. III.... 132 F. Gbandjean. — Microzetes auxiliaris n. sp. (Oribates) 138 L. Germain. — Contributions à la Faune Malacologique de l’Afrique équato- riale, LXX 146 Ed. Lamy. — Note sur le Cyiherea callosa Conrad (Moll. Lameflibr.) 158 G. Ranson. — Le rôle de la matière organique dissoute dans l’eau et les théories de PÛTTEH (suite) 160 L. Lavier-Georgb. — Recherches sur les épidermes foliaires des Philippin de Madagascar ; utilisation de leurs caractères comme bases d’une classifîca- fication (avec notes biologiques de M. H. Humbert) 173 M. Friant. — Interprétation de la molaire supérieure jeune de l’Eohippus et considérations sur la phylogénie des Equidés 200 R. Abrard. — Sur l’existence des Sables de Fontainebleau à Livry-sur-Seine (S.-et-M.) 205 R. Soyer. — Profil en long géologique de la ligne n° XI du Chemin de Fer Métropolitain interurbain de la place du Châtelet aux Lilas 206 POBIIUTIONS DO NDS(DN NATIONiL D’HISTOIRE NATOREU.E Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle) (Masson et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs). Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895) (Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs). Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (N“ 1, 1932 et sui- vants, prix variable). Mémoires du Muséum national d’Hisioire naturelle (nouvelle série com- mencée en 1936). [Editions du Muséum, 57. rue Cuvier]. Un vol. par an, 150 frs. Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis coüectorum (Laboratoire de Culture ; parait depuis 1822 ; échange). Notules systematicæ (Laboratoire de Phanérogamie ; parait depuis 1909). Revue française d’ Entomologie (publiée sous la direction du D' R. Jeannel f parait depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Dinard (Laboratoire maritime de Dinard ; parait depuis 1928). Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du n° : 5 frs). Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Chaire de Chimie ; Section de Physique végétale; paraît depuis 1927; échange). Travaux du Laboratoire d’Entomohgie (Laboratoire d’Entomologie ; parait depuis 1934 ; échange). Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum, a paru de 1924 à 1935) : remplacé depuis janvier 1936 par la Revue « La Terre et la Vie ». Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée d’ Ethnographie du Trocadéro). BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2® Série. — Tome VIII RÉUNION ^ MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM 3. — Mai 1936. MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER PARIS-V RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im- pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie- ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur' leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les Auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART. Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leui-s frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 100 ex. 4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr. 8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr. 16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr. Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro et brochés avec agrafes. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DB l’abonnement ANNUEL : France et Étranger i 50 fr. (Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum) Compte chèques postaux : 124-03. Paris. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1936. — N" 3. 294-^ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 28 MAI 1936 PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE DIRECTEUR DU MUSÉUM ET DE M. LE Professeur Acii. URBAIN ACTES ADMINISTRATIFS M. Guinet, Chef de carré, est nommé Jardinier-Chef au Muséum à dater du 1®’’ juin 1936. M. le Professeur E. Bourdelle donne sa démission de Directeur de la Ménagerie. M. le Professeur Ach. Urbain est délégué par le Directeur, à dater du 15 mai 1936, dans les fonctions de Directeur de la Ménagerie. M. le Prof. Vayssière, correspondant du Muséum, est nommé Associé du Muséum par décision de l’Assemblée des Professeurs du 14 mai 1936. OUVRAGES OFFERTS M. le Professeur Ach. Urbain présente un ouvrage du Professeur Auguste Pettit, de l’Institut Pasteur: Sérothérapie antipoliomyélitique d’origine animale (S. A. P.) (Masson et C^®, édit., Paris, 1936). La première partie de cet important travail est consacrée à la préparation du sérum antipoliomyélitique d’origine animale. Après avoir utilisé tout d’abord le mouton, le cheval, le Docteur Pettit a employé ensuite les singes (cynocéphales ; chimpanzés) pour la préparation de ce sérum. Il donne avec beaucoup de détails, la technique mise en œuvre pour cette immunisa- tion. Pour les singes, il a utilisé pour les injections et les saignées, des Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936, 15 — 224 moyens de contention qui sont appelés à rendre les plus grands services à tous les Biologistes qui ont à se servir de ces animaux. Le chapitre II est consacré à la posologie et mode d’administration du sérum antipoliomyélitique d’origine animale. Enfin, dans le chapitre III, l’auteur expose les résultats thérapeutiques fournis par la sérothérapie antipoliomyélitique d’origine animale. Ces résultats sont très nettement favorables à l’action thérapeutique de ce sérum. Ils doivent être connus de tous ceux qui au Laboratoire, utilisent des singes susceptibles de contracter spontanément la poliomyélite. C’est grâce à la valeur thérapeutique du sérum du Docteur Pettit que le gorille « Arthur » de la Ménagerie du Jardin des Plantes, qui a vécu plus de 12 ans en captivité, a pu guérir d’une atteinte grave de poliomyélite. Ce livre intéresse donc non seulement les médecins, les hygiénistes, mais encore tous ceux qui, à un titre quelconque, ont à employer pour leurs recherches, des singes et surtout des anthropoïdes. Malbrant (R.). Faune du centre Africain français (Mammifères et Oiseaux), 430 pp., 29 pL, 1 carte. Lechevalier, Paris, 1935. — 225 — COMMUNICATIONS Ectopies dentaires de Gorille et d’Orang-outan PAR Henri Neuville. Les hétérotopies, ou anomalies de siège, frappent la dentition des animaux aussi bien que celle des divers types humains. Les simples transpositions, et aussi les déplacements sur le maxillaire, mais hors de Tarcade, — ces derniers représentant des anomalies plus accen- tuées, — - s’observent à l’occasion sur les Primates, où leur rareté n’empêche pas d’en observer de types variés. Malgré leur banalité apparente, de tels faits méritent d’être enregistrés : s’ils n’ont, pris séparément, qu’un médiocre intérêt, ce n’en est pas moins de leur comparaison que Ton peut espérer voir surgir des données éclair- cissant les diverses interprétations présentées au sujet de ces ano- malies et dont je ne veux faire le tableau. Il est, en tout cas, d’un intérêt évident de noter leurs relations éventuelles avec les détails de l’éruption des dents voisines ou antagonistes, le degré de reten- tissement qu’elles peuvent avoir sur l’évolution de l’organe anormal lui-même, enfin leur influence possible sur la morphologie de la région, voire sur celle de l’ensemble du crâne. Je vais citer deux cas d’anomalies de ce genre : Tuu est relatif à un Gorille, l’autre à un Orang-outan. I/C Gorille dont il s’agit provient d’une région indéterminée du Moyen-Congo français, probablement de la partie intermédiaire à la Likouala et à la Sanga, donc de la zone du G. g. gorilla, ou « Gorille de côte )i de Coolidge (1). Je n’ai pu en examiner que le crâne, et encore fût-ce passagèrement. Ce crâne (fig. 1) était par- faitement constitué, symétrique, pourvu des crêtes habituelles, normalement développées ; il appartenait certainement à un mâle pleinement adulte, mais non pas vieux. Sa dentition, en parfait état, était également normale, sauf en ce qu’elle était dépourvue de canine supérieure droite ; un long diastèrne en résultait, de part et Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° ’3, 1936. - 226 — d’autre duquel la seconde incisive et la première prémolaire se présentaient avec leur forme usuelle ; il en était de même pour les dents correspondantes du maxillaire inférieur, où la canine n’accu- sait même aucune tendance à former une saillie exagérée par suite du défaut d’antagoniste, comme elle l’eût d’ailleurs peut-être fait, suivant une loi banale, avec les progrès de l’âge. Fig. 1. — Gorilla gorilla gorilla. Crâne dont la canine supérieure droite est en ectopie. Un peu moins que 1 /2 gr. nat. Dans la partie du maxillaire supérieur où se fût trouvée, normale- ment, la racine de la canine droite, à 2 ou 3 centimètres au-dessus du bord alvéolaire, une enclave d’aspect caractéristique, largement visible sur le crâne desséché (fig. 1 et 2), mais qui devait avoir été recouverte par la gencive, se présentait avec tous les caractères d’une dent incomplètement incluse, atrophiée et difforme. Cette dent ectopique est manifestement ce à quoi est ici réduite la canine supérieure droite. Elle n’a pas subi un véritable déplacement de — 227 — siège, étant située, comme il est de règle, juste en arrière de la canine inférieure et en avant de la première prémolaire supérieure. Il ne m’a pas été loisible d’entamer cette pièce, je n’ai donc pu me rendre compte de la forme exacte de la dent incluse. L’examen extérieur suffit, du reste, à renseigner valablement : il y eut là fixation et arrêt de développement du germe, et l’anomalie est d’un type foncièrement banal, rare toutefois pour les Gorilles, où je n’en ai jamais rencontré d’autres exemples. Fig. 2. — G. g. gorilla (sujet de la figure préeédente), Ectopie de la canine supérieure droite, marquée par un astérisqtie. A peu près gr. nat. Un fait doit être particulièrement relevé ici : c’est l’absence de modifications morphologiques du maxillaire corrélatives de cette importante anomalie dentaire. L’absence d’une canine, dans une dentition de Gorille, est cependant d’une indubitable importance. Une note de M. W. Wali.is, soulignée par une analyse de M. Augek (2), a récemment encore rnis en évidence fc la rapide et facile transforma- tion de l’architecture d’un système dento-osseux », au cours de la vie d’un même sujet, à la suite d’anomalies dentaires, notamment de pertes de dents. Et M. Auger a justement insisté à ce sujet sur la prudence avec laquelle doivent être interprétées, cjuant aux affinités naturelles, des détails osseux ou dentaires où l’on est tenté de voir des restes d’héritages très anciens. — 228 — La double ectopie dentaire que j’ai observée sur un Orang-outan est intéressante à d’autres égards. Le sujet qui me l’a présentée est une femelle encore jeune, qui vécut à la Ménagerie du Muséum et eut trois mises bas dont la dernière fournit à M. Clavelin l’occasion d’une étude fort intéressante (3). Ce sujet présentait des lésions crâniennes caractéristiques du leontiasis ossea, et son dernier né en portait de plus caractéristiques encore ; que l’on veuille bien, à cet égard, consulter la note de M. Clavelin. Je ne m’occupe ici que de la mère. Sa dentition, loin d’être achevée, répond aux formules suivantes (en envisageant, à chaque mâchoire, le côté le mieux développé) : haut : L -h i^ + c + M^. bas : Il + P + PMI + pm2 -U Mi + M^. La troisième molaire commence à sortir des deux côtés du maxil- laire inférieur. De cet ordre d’éruption, il ne peut être tiré, en suivant les comparai- sons inspirées par l’odontologie humaine, aucune conclusion ferme. Il est connu que des troubles comme ceux dont les stigmates sont ici bien visibles ont une influence perturbatrice sur la chronologie et les diverses modalités de l’évolution dentaire, et, en outre, que celle-ci est loin d’avoir, entre l’Homme et les Primates, le parallélisme par- fois supposé et qu’elle ne présente même qu’imparfaitement entre les diverses formes humaines (4). Fait particulier : le maxillaire inférieur du sujet en question pré- sente, à droite et à gauche, à l’aplomb de la mitoyenneté des secondes prémolaires et des premières molaires, et plutôt au-dessous de celles- ci, une dent imparfaitement incluse, visible de l’extérieur sur le maxillaire desséché (fig. 3) et qui fut certainement recouverte par la gencive ; le degré d’inclusion est ici le même que dans le cas précé- dent. La dent incluse du côté gauche, dégagée par abrasion de la partie du maxillaire qui l’entourait, se présente sous l’aspect repro- duit par la figure 4. L’élément ainsi inclus est parfaitement constitué et tous ses détails ou rapports le font reconnaître comme seconde prémolaire permanente. Un peu plus réduite que sa correspondante temporaire, elle est formée de deux lobes, l’un antérieur, l’autre postérieur, por- tant chacun deux tubercules ou cuspides, dont le postéro-interne est le plus faiblement développé. Ses racines sont également nor- males, leur croissance étant toutefois incomplètement achevée. La figure 4 montre que le développement du germe s’est fait ici plutôt un peu au-dessous du niveau normal, et dans un sens oblique — 229 — amenant la partie externe de la couronne contre la face labiale du maxillaire, qu’elle perfore, mais d’où elle n’eût certainement jamais fait complètement issue comme cela s’observe parfois. Pour comparaison avec les caractères de cette seconde prémolaire permanente, ectopique, mais normalement constituée, je men- tionnerai ceux des secondes prémolaires temporaires, qui sont, elles, normales à tous égards. Leur couronne, de même largeur que celle de la dent ectopique, est plus longue d’environ un millimètre, et ce fait est dû à une extension latérale, vers l’extérieur, du tuber- cule postéro-interne, formant une sorte de talon élargi de façon à Fig. 3. — Orang outan. Maxillaire inférieur, avec ectopie de la seconde prémolaire droite, marquée par un astérisque. Env. 5 /6 gr. nat. sous-tendre, en arrière, le tubercule postéro-externe ; on peut même, à la rigueur, reconnaître là un cinquième tubercule, très faiblement développé, et l’on a ainsi, de cette seconde prémolaire inférieure temporaire de l’ Orang, un tableau concordant avec celui que fournit l’o.dontologie humaine, oû sont reconnues cinq cuspides. La seconde prémolaire inférieure droite temporaire présente exactement les dispositions ainsi décrites ; elle n’offre pas les signes d’une chute très prochaine. Sa symétrique est au contraire sur le point de tomber ; ses racines sont complètement résorbées ; elle ne tient que par sertissure dans la gencive, qui ne l’emboîte même plus du côté labial ; en outre, son lobe antérieur a complètement disparu. Il est certain que si cette dent temporaire avait reçu une poussée quelconque de la part de sa remplaçante, elle serait déjà avulsée ; or aucun contact ne put avoir lieu entre ces deux dents, à aucun moment, la figure 4 le démontre amplement. La résorption des racines s’est donc faite ici sans aucune intervention mécanique de la dent permanente, donc par la seule ostéité raré liante agissant toujours dans la chute des dents temporaires. C’est cependant à cette intervention mécanique que l’on attribue généralement, soit un rôle déterminant exclusif, soit au moins un rôle partiel. Fig. 4. — Orang outan (sujet de la fig. précédente). Ensemble de la dentition, vu'du côté gauche, avec seconde prémolaire ectopique comme celle du côté droit, dégagée des parties l’entourant. Remarquer le délaut considérable d’articulé (mordax apertus) de la région incisive. Env. 3/4 gr. nat. mais initial, dans la chute des dents temporaires, celle-ci pouvant être achevée par une réaction locale indépendante, due peut-être à l’activité du ligament alvéolo-dentaire ou membrane circumradi- culaire de Retterku ; les rapports relevés par ce dernier observateur entre cette membrane et le cément (ou cortical osseux) éclairent - 231 lumineusement ce fait que c’est souvent, sinon toujours, par ce dernier élément constitutif que débutent les phénomènes de résorp- tion. Les actions et réactions dont il vient de s’agir ont été envisagées par divers anatomistes, soit séparément, soit en combinaisons. Dans le cas dont il est question, il est manifeste, — et cela vaut d’y insister, — que la dent permanente resta totalement étrangère aux processus de caducité. Revenant, après ces considérations particulières, à ce qu’ont de plus général les hétérotopies du genre envisagé, je me bornerai à rappeler que Magitot (5) les a expliquées par des variations de longueur et de flexuosité des cordons naissant dans l’embryon, sur le bord de la lame dentaire, et cjui, renflés à leur extrémité libre et pédiculisés sur le reste de leur trajet, forment les germes dits — si improprement, je crois, — les organes de l’émail, avec leurs pédi- cules. La position c{u’occupera une dent en voie*de formation serait déterminée par la longueur de ce pédicule, ou cordon ; mais celui-ci étant plus ou moins flexueux, il peut subir une extension plus ou moins accusée, capable de l’amener, estimait Magitot, au triple ou au quadruple de sa longueur normale, et déterminant alors un déplacement parfois considérable du lieu où se développe normale- ment le germe dentaire. Cette théorie du déplacement ou de la migration folliculaire est en effet recevable dans la plupart des faits d’hétérotopie dentaire, peut-être même dans tous. Elle est compatible avec ceux où, au lieu d’une migration excessive, il n’y eut qu’un déplacement insuffisant, comme cela semble se réaliser dans les cas rappelant les précédents et où il y a fixation profonde, ou rétention, d’éléments dont l’érup- tion ne put s’effectuer et dont la forme normale peut être modifiée (cas du Gorille ci-dessus) ou respectée (cas de l’Orang). Je suis donc fondé à le répéter : tous les faits de ce genre apportent à la connais- sance des conditions de l’évolution dentaire des contributions méri- tant de les faire noter, les unes et les autres, dans tous leurs détails, fussent-ils d’apparence banale. OUVRAGES CITÉS : 1. CooLiDGE junior (H.-F.). — A révision of the genus Gorilla. Memoirs of the Mus. oj Comp. Zool. at Harvard College. Vol. L, n® 4. Cambridge (Mass.), 1929, p. 292-381, 19 fig., 21 pl. et 1 carte. 2. Wallis (W.). — A Gorilla skull with anormal denture. Amer. Nat., 1934, p. 179-183, 5 fig. Analysé par M. Auger dans U Anthropologie, 1935, n® 3-4, p. 429. 3. Clavelin (P.). — Anomalies pathologiques chez l’Homme et l’Orang Outan (leontiasis ossea). Bull, et Mém. Soc. Anthropologie. Paris, 1935. 4. Grewel (Fr.). — De Doorbraaktijd der elementen van het Blijvend Gebit. Thèse d’Amsterdam (Sciences), 1935. 5. Magitot (E.). Traité des anomalies du système dentaire. Paris, 1877. Un vol. in-4o de vi-303 pp. et 20 pl. Voir p. 109 et suiv. Ce travail classique de Magitot reste précieux malgré le recul du temps, et deux Mémoires particulièrement intéressants ont été consacrés, en ces dernières années, à ce dont il s’agit : celui de W. C. M’Intosh (On abnormal teeth in certain Mammals, especially Rabbit, in Trans. of the Roy. Soc. of Edinburg, LVI, 1931 ; le ch. I en est relatif aux Primates et aux Lémuriens), et celui de Ch. Benne jeant (Les variations dentaires numériques et la réduction dentaire progressive chez les Primates. Publication de L’Odontologie, Paris, 1935). Ces deux Mémoires n’envisagent pas de cas semblables à ceux dont il vient de s’agir ; il n’en est pas moins utile de les consulter à titre comparatif. - 233 - Note sur l’identitê probable du type d’Helïotkypba Simoni Boucard (Trochilidés) PAR J. Berlioz. Parmi la longue série de Trochilidés, que le Muséum de Paris hérita lors du legs de la Collection Boucard, figure, entre autres grandes raretés, un Oiseau apparemment assez énigmatique portant sur l’étiquette la citation suivante, écrite de la main même de Bou- card ; « Heliotrypha speciosa q^, Colomhia, Gen. H. B. p. 228 ». Cette dernière partie de la citation, habituelle à toutes les étiquettes originales de cet auteur, marque une référence bibliographique à son propre ouvrage ; Généra of Hamming Birds, paru à Londres en 1895. Or, si nous consultons cet ouvrage, nous y voyons bien mention- nées successivement, aux pages 227-228, trois soi-disant espèces fort rares de Trochilidés réf érables au genre Heliotrypha : H. Barrali Muls. et Verr., H. speciosa Salvin, et H. Simoni Boucard. A la des- cription de la première (H. Barrali), le texte de Boucard ajoute : « Je possède un beau mâle de cette espèce, d’après lequel la descrip- tion a été faite » ; à la troisième (H. Simoni), il ajoute : « Type dans la Collection Boucard » ; mais pour la seconde (H. speciosa), il ne fait aucune mention à la suite de la description (celle-ci est d’ailleurs visiblement empruntée au « Catalogue of Birds in the British Mu- séum »), ce qui semble logiquement impliquer qu’il n’en possédait aucun exemplaire dans sa collection. Par un paradoxe assez curieux, de ces trois formes si voisines Tune des autres, mais si distinctes de tous leurs autres congénères, il ne reste dans la Collection Boucard, telle qu’elle existe au Muséum, que le seul spécimen cité ci-dessus, étiqueté « H. speciosa » par Bou- card, c’est-à-dire sous le nom de la seule des trois dont il n’a pro- bablement jamais cru posséder de spécimen, alors que les deux spécimens cités dans le texte : le mâle H. Barrali et le type H. Simoni sembleraient avoir disparu. C’est pour cette raison que E. Simon, le spécialiste bien connu des Trochilidés et auquel Boucard a précisé- ment dédié sa soi-disant forme nouvelle H. Simoni, doit d’avoir écrit expressément dans sou grand ouvrage « : Histoire naturelle des Trochilidés », paru en 1921, p. 368 : [H. Simoni Bouc.]... « Type à Paris ; je ne Tai pas retrouvé dans la Collection Boucard ». Bulletin du Muséum, 2® s., t, VIII, n" 3, 1936. En réalité, en compulsant comparativement les textes et le spéci- men en question, je crois qu’on ne saurait rester sur cette donnée. L’oiseau étiqueté a H. speciosa » n’a jamais dû être, même dans l’esprit de Boucard, référable à la description qu’il donne pour cette soi-disant forme (pour E. Simon d’ailleurs, les deux noms speciosa et Simoni sont synonymes) : on se trouve là probablement en pré- sence d’une de ces nombreuses inadvertances d’écriture, comme il y en a tant dans l’œuvre de Boucard en général, et l’Oiseau est sans aucun doute l’un des deux dont l’auteur mentionne l’existence dans sa collection, H. Barrali ou H. Simoni. Or ici non plus il ne saurait guère subsister de doute : notre spécimen présente, entre autres caractères, la « tache lumineuse vert-doré sur le devant de la tête » et une absence totale de traces blanches sur la poitrine, qui concor- dent parfaitement avec la description donnée pour H. Simoni et se trouvent au contraire en opposition avec celles données pour H. Barrali aussi bien que pour H. speciosa. D’autre part, si l’on se reporte à la description originale de VH. Simoni (Boucard, Humming Bird, II, 1892, p. 76), on remarque que l’auteur parle de « spéci- mens » qu’il aurait eus de cette forme. Mais on peut encore se montrer scepticjue et se demander s’il est exact qu’il ait possédé plus d’un spécimen de ces Oiseanx toujours extrêmement rares dans les Col- lections de Bogota, seule source où on puisse en tronver. Quoi qu’il en soit, le spécimen subsistant dans la collection Boucard ne saurait être, je crois, sujet à litige : c’est presque sûre- ment VH. Simoni Bouc., et probablement le type et unique exem- plaire de cette soi-disant forme décrite par lui et assimilée plus tard par E. Simon à H. speciosa, nom sous lequel Boucard lui-même l’avait probablement d’abord désigné. Cette première partie de la question étant posée, on peut se deman- der aussi quelle est l’identité exacte de cet H. Simoni : un simple examen du spécimen suggère en effet aussitôt qu’on ne se trouve pas en présence d’une espèce ou d’une forme bien définie, mais bien plutôt d’un hybride aux caractères ambigus, eomme on en a décrit bien d’autres exemples parmi les Trochilidés. Déjà la couleur étrange et mal définie de la plaque gutturale, d’un vert-de-gris bronzé clair, dont l’éclat métallique présente sur beaucoup de plumes une teinte rosée persistante, est en faveur de cette hypothèse. Mais surtout un caractère très apparent, que les auteurs semblent pourtant avoir négligé, est la présence sur les tibias de longues plumes duve- teuses grises pointées de blanc, bien moins développées sans doute que chez les Erioenemis, mais bien plus en tout cas que chez les véritables Heliotrypha. On sait que, indépendamment des touffes de 235 — plumes duveteuses abdominales blanches si générales chez les Trochilidés, quelques rares types, dont les mieux caractérisés sont évidemment les Eriocnemis et les Spathura, présentent une dilîé- renciation analogue des plumes tibiales qui revêtent alors l’aspect d’un double manchon de duvet, généralement blanc pur, parfois roux, plus rarement encore noir. Or ce caractère est assez prononcé, bien que médiocrement développé, chez notre H. Simoni pour suggérer immédiatement, par son aspect nettement intermédiaire, l’hypothèse d’une ascendance mixte avec une des espèces colom- biennes à' Eriocnemis. Le plumage du corps de VH. Simoni étant entièrement vert, avec les sous-caudales vertes bordées de blanc et les rectrices latérales entièrement noirâtres, — ce qui semble exclure la possibilité d’un croisement avec un des Eriocnemis à sous-caudales bleu-violet, — il reproduit à peu piès exactement celui qui pourrait résulter d’une hybridation possible : Heliotrypha exortis (Fras.) X Eriocnemis Aureliæ (B. et M.), deux espèces cohabitant communément dans la zone sub-tropicale des Andes orientales de Colombie. La disposition des plaques lumi- neuses frontale et jugulaire, ainsi que la teinte rosée de celle-ci, sont, chez H. Simoni, des rappels, bien moins précis il est vrai, de VH. exortis ; la couleur des sous-caudales est exactement intermédiaire à celles, presque entièrement blanches, d’7/. exortis et celles, presque entièrement vertes, à'E. Aureliæ, tandis que la queue enfin est moins longue et fourchue que chez le premier, mais plus que chez le second. Toutefois il convient d’ajouter que le bec de VH. Simoni, un peu plus long que chez aucune des deux espèces supposées génératrices, pourrait s’opposer à cette manière de voir. Il est, bien entendu, impossible de songer à une grande stabilité de caractères lorsqu’il s’agit d’hybrides naturels présumés. Aussi, bien que ne pouvant en juger que par les descriptions, il me paraît assez probable que les Oiseaux décrits comme H. Barrali et H. spe- ciosa ne sont autre chose que des hybrides d’origine plus ou moins assimilable à celle de VH. Simoni de la collection Boucard. Ce sont toujours des sujets d’une extrême rareté, tous trouvés incidemment parmi les lots de Trochilidés de Bogota : le « Catalogue of Birds » en mentionne trois spécimens dans les collections du Musée Britan- nique, deux, un adulte (le type) et un jeune, référables à H. Bar- rali, le troisième étant le type d’H. speciosa. Il en existe sans doute un très petit nombre d’autres dans les diverses collections du monde ; je crois néanmoins que les légères variations d’aspect et souvent Tap- parence d’immaturité qu’ils présentent les uns par rapport aux autres, ainsi que les teintes si peu normales de leur plaque gutturale lumineuse, sont manifestement plus des signes d’hybridité que de distinction spécifique. 236 — Il semble d’ailleurs que les Trochilidés du groupe Heliangelus- Heliotrypha marquent une certaine propension à fournir des hybrides inattendus. Je ne serais pas étonné par exemple que les trois exem- plaires connus d’iJ. luminosa ('Goidd) [l’un, le type, au Musée Bri- tannique ; le second dans la collection Butler (ancienne collection Gounelle) ; le troisième tout récemment trouvé par le Comte de Seilern dans un lot de Bogota], tous trois d’apparence immature, ne soient en réalité que des hybrides. Le cas le plus évident, et aussi le plus curieux par la grande différence de taille existant entre les deux espèces génératrices, est celui de V Heliangelus Rothschildi Boucard, connu par un seul spécimen existant dans la collection Boucard au Muséum de Paris : chez cet Oiseau, la netteté des indices de croisement, due aux colorations si spéciales et si dissemblables des parents, est surprenante. E. Simon (1. c., p. 182), a déjà suggéré que ce n’était sans doute qu’un hybride : Heliotrypha sp. X Rhampho micron microrhynchum (Boiss.). Toutefois, si l’ascendance Rhamphomicron est indiscutable, je crois que l’autre parent serait Heliangelus Clarissæ (Long.) plutôt qu’un Heliotrypha : la teinte blanc sale éparse sur la poitrine d’//. Roths- childi et surtout sa queue ample et très peu fourchue s’accordent beaucoup mieux avec un Heliangelus qu’avec un Heliotrypha, dont la queue, moins profondément fourchue que chez Rhamphomicron, l’est quand même beaucoup plus que chez l’hybride. J’ajoute enfin que E. Simon et E. Hellmayr (Novit. Zool. 1908, p. 5) ont assimilé un peu bardinient à un immature de cette soi-disant espèce H. Rothschildi V Aeronympha prosantis d’Oberholser, spécimen unique provenant toujours de la même source (Collections de Bogota). Or j’ai pu examiner ce spécimen, il y a quelques années, grâce à l’obligeance de notre collègue Hellmayr, et je dois dire que, si cet A. prosantis me paraît encore bien être un hybride à ascen- dance partiellement Rhamphomicron, par contre son aspect est bien différent de celui d’/J. Rothschildi et ne révèle aucune trace d’ascen- dance Heliangelus ou Heliotrypha. - 237 Compte-rendu sommaire d’une Mission au large des cotes DE Mauritanie (Cap Blanc) PAR Paul Budker. A la suite des missions effectuées le long de la Côte Occidentale d’Afrique par M. le Professeur A. Gruvel (qui, le premier, a étudié et fait connaître les richesses faunistiques de cette région), plusieurs Sociétés de pêches envoient régulièrement des chalutiers sur le Banc qui s’étend, à hauteur du Cap Blanc et du Banc d’Arguin, à une centaine de milles au large. Parmi ces entreprises d’armement, la Société des Chalutiers de La Rochelle est l’une des plus importantes et des plus actives. Actuellement, quatre de ses chalutiers travaillent régulièrement sur les côtes de Mauritanie, et leur rotation est combinée de telle sorte que, tous les lundis, un arrivage important de poisson « maurita- nien » a lieu à La Rochelle. M. Castaing, Administrateur-délégué, ayant fort aimablement mis à ma disposition, à bord du plus grand et du plus moderne de ses navires : le Casoar, la cabine de l’Armateur, je m’embarquai à La Rochelle, le 27 février 1936, en compagnie de M. Roger Chape- let, peintre de marine. D’une longueur totale de 54 mètres, large de 9 m. 40, le Casoar est un chalutier tout récent, construit en 1935 par les Chantiers de la Gironde, et muni des perfectionnements les plus modernes. Sa cale, réfrigérée, est constamment maintenue à une température de — 2® à — 3°, et permet ainsi de rapporter le poisson dans les meil- leures conditions de conservation. Son appareil propulseur est cons- titué par un moteur Sulzer 9 cylindres, de 1.814 C.V. effectifs, lui donnant une vitesse de route de 13 à 14 nœuds. Grâce à cette vitesse, le Casoar ne met en moyenne que six jours environ pour se rendre de La Rochelle jusqu’au Cap Blanc. Le 7 mars, dans la matinée, nous arrivions sur les lieux de pêche, et le chalut était filé immédiatement. Nous sommes restés chaluter sur le Banc du Cap Blanc jusqu’au 16 mars à midi. Pendant ces neuf jours, le Casoar s’est tenu sensiblement entre 20® et 21® lat. N., à une distance de terre variant de 40 à 60 milles, et pêchant par 40 à 60 brasses d’eau, fond de sable vasard et sable coquillier. Nous Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 3, 1936. 238 — sommes constamment restés au large, et n’avons, à aucun moment, pris connaissance de la côte, pas plus que du feu du Cap Blanc. Dans les mêmes parages que le Casoar, et pêchant parfois assez près de nous, se trouvaient plusieurs autres chalutiers, français, portugais et italiens. Les espèces ramenées par le chalut appartenaient, pour la plus grande partie, à la famille des Sparidés ; Dentex, Pagrus, etc. Mais, certains jours, on capturait aussi en abondance des Mérous {Epine- phelus gigas Brunn.), des Courhines [Sciæna aquila Risso), des « Burro » {Diagramma mediterraneum Guich.), et quantités d’autres espèces : Soles, Mulets, etc., ainsi que des Langoustes {Palinurus vulgaris, var. mauritanicus , A. Gruv. — Palinurus mauritanicus Page). En ce qui concerne les Sélaciens, auxquels je m’intéressais plus particulièrement, chaque coup de chalut en contenait toujours une certaine quantité ; mais si les individus étaient en général assez abondants, les espèces étaient peu nombreuses, et se sont limitées à celles énumérées ci-après : Galeorhinus læçis (Risso) [= Mustelus læais R.]. Très abondant. Dans chaque « palanquée » se trouvaient régulièrement plusieurs spécimens, les 9 étant, dans l’ensemble, beaucoup plus nombreuses que les La plupart de ces Ç étaient gravides et renfermaient des fœtus à terme. Tous les fœtus que j’ai ainsi recueillis étaient par- faitement vivants, et plusieurs d’entre eux ont survécu 24 heures, et même davantage, dans une baille dont je faisais fréquemment renouveler l’eau. Dans aucune Ç je n’ai trouvé d’embryons en voie de développement. L’utérus était soit complètement vide, soit occupé par des fœtus à terme. Catulus canicidus (L.) |= Scylliorhinus caniculus (L.)]. Les Rous- settes étaient assez abondantes, mais leur présence dans le chalut était très irrégulière. Squalus acanthias (L.). - - Très rare. Pendant le séjour sur les lieux de pêche, il n’en a été capturé que trois ou quatre exemplaires, tous Le Casoar se trouvait alors assez au large. En outre, on trouvait fréquemment des Anges de Mer (Rhina), en majorité des Ç gravides renfermant des fœtus à terme, dont j’ai rapporté quelques exemplaires. Les Raies (Raia) étaient capturées en quantités moyennes. Occa- sionnellement, le chalut ramenait des Trygon, et très rarement, quelques Rhinobates [Rhinobatus rhinohatus (L.)] et des Narcacion torpédo (L.). Grâce aux facilités qui m’ont été accordées à bord par le Capi- taine et le Chef-Mécanicien, j’ai pu atteindre en grande partie le but que je m’étais particulièrement proposé en entreprenant ce rapide 239 voyage : fixer sur place, et dans les meilleures conditions possibles, certains organes destinés à une étude histologique ultérieure. Un « laboratoire » m’avait été aménagé dans un petit magasin, et j’ai pu effectuer à bord, très commodément, des fixations au Dietrich-Parat et des imprégnations argentiques suivant la tech- nique de Da Fano Le matériel ainsi fixé consiste en fragments de peaux de Sélaciens (cryptes sensorielles), ovaires, oviductes, glandes nidamentaires, etc., et fait actuellement l’objet de diffé- rents travaux. En dehors des pièces traitées suivant ces techniques spéciales, j’ai rapporté un abondant matériel d’études en eau formolée : fœtus de Sélaciens, poissons divers, ovaires et utérus de Sélaciens, etc. Pendant notre séjour sur le Banc du Cap Blanc, M. Roger Cha- pelet a peint, dès leur sortie de l’eau, plusieurs poissons d’espèces diverses, et fixé, par son pinceau, les couleurs de certains d’entre eux, qui s’altèrent parfois en quelques -minutes. Il en a reproduit avec talent, et très fidèlement, l’aspect in çivo. Je suis heureux d’exprimer à nouveau à M. Castaing, Adminis- trateur-délégué de la Société des Chalutiers de La Rochelle, ma vive reconnaissance. Au Capitaine Lapon, commandant le Casoar, et à M. Robert Legrand, Chef-Mécanicien, il m’est agréable de renou- veler tous mes remerciements pour l’accueil très cordial qu’ils m’ont réservé à bord, et les facilités de toutes sortes qu’ils n’ont cessé de me donner ; c’est à eux que je dois d’avoir accompli, dans les meil- leures conditions, la tâche que je m’étais assignée. (Muséum. Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d’origine animale ) 1. Modifiée par C. Jacquiert (communication verbale). Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 19-36. 16 - 240 — Sur le Pediculoides ventricosus Newport (Acarien) PAR Marc André. M. le n.-L. Parker, Directeur du Bureau of Eutomology (European Parasite Laboratory) des U. S. A. à Hyères (Var), m’a obligeamment communiqué une femelle ovigère de Pediculoides çentricosus Newport recueillie dans cette localité. Cette espèce appartient au groupe des Heterostigmata ou Tarsone- moidea, chez lesquels on observe un dimorphisme sexuel très pro- noncé : parmi eux se trouvent des parasites extrêmement redou- tables pour les Insectes, car les plus féroces, au nombre desquels se compte précisément le P. oentricosus, attaquent en si grande multitude leur hôte qu’ils provoquent sa mort souvent en un temps très court. Ce Pediculoides vit normalement aux dépens des larves des Insectes du blé [Ccdandra granaria L. et diverses Teignes) qu’il décime en les suçant avec avidité. Il se trouve, par suite, dans les dépôts de céréales, blé, riz, etc. Mais il peut devenir sérieusement dangereux pour l’Homme bien que son. action ne soit que momen- tanée. En effet, quand ils ont détruit toutes les larves, les Acariens, qui se sont multipliés en grand nombre, doivent émigrer pour éviter la disette. Ils abandonnent les grains et, poussés par la faim, se retour- nent contre tout ce qu’ils rencontrent, y compris Tllomme : ils se jettent alors sur les personnes qui, se trouvant dans le voisinage des dépôts de céréales ainsi infestés, viennent à être fortuitement en contact avec ces parasites, et ils attaquent, en particulier, les ouvriers qui manipulent et transportent les grains : piquant la peau avec son rostre, TAcarien détermine une très vive irritation, accom- pagnée de rougeur et de prurit, causant une dermatose passagère, qui peut être confondue avec la gale ou avec la thrombidiose 1. T/exantlièmc cutané, appelé « érythème automnal » ou « thrombidiose », qui est produit par les picjûres des larves du Thromhicula autumnalis Sliaw ou de formes très voisines, est une maladie endémiqiîe, dont l’aire de distribution paraît limitée aux régions Ouest-Européennes. Cependant on a prétendu rjue des maladies semblables pourraient exister aussi dans l’Europe orientale : on a signalé, en effet, des cas isolés en Hongrie chez des personnes occupées au déchargement de blés provenant de Rou- manie et également en Allemagne lors de l’introduction de céréales de Russie. Mais il est probable cjue dans ces circonstances il s’agissait de la « fièvre des céréales » causée par le Pediculoides ventricosus (cf. Marc André, 1930, p. 59). Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 3, 1936. - 241 Mais s’il arrive quelquefois, d’une façon tout à fait accidentelle que le P. i’entricosus peut attaquer l’Homme, normalement c’est en se développant sur les larves d’insectes, en particulier des Teignes des céréales, que cet Acarien pullule dans les grains. Dans les condi- tions naturelles de son existence on doit donc considérer le P. oen- tricosus et les espèces affines comme étant nos auxiliaires, en raison de leur activité à détruire, dans les champs et dans les greniers, d’énormes quantités de larves d’insectes nuisibles au blé et autres plantes alimentaires. Le P. i^entricosus a été trouvé, pour la première fois, en 1850, par G. Newport (p. 71) qui, étudiant les Monodontomerus, Chalci- diens parasites d’un Apide, V Anthophora retusa Krb., et faisant des élevages de ces deux genres d’insectes, constata que ses larves et ses nymphes succombaient sous les attaques du Pediculoides ventri- cosus 1. Celui-ci a été signalé, depuis, comme parasite sur les larves, les nymphes ou même les adultes d’insectes de toutes sortes : Coléop- tères, Hyménoptères, Lépidoptères, Hémiptères, Diptères En particulier, parmi les Chalcidiens, il y a lieu de relever, outre les premières observations de Newport (1850) relatives aux Mono- dontomerus, celles qui ont été faites sur les Isosoma hordei Harris (1852) et I. grande Riley (1884) Récemment, le D^ Ad. Herfs (1926) a publié le résultat très intéressant de recherches fort détaillées sur l’œcologie de cette espèce, dont l’étude anatomique avait été laite en 1900 par E. Rruc*' KER. En examinant la femelle ovigère qu’a bien voulu m’envoyer M. le D^ Parker, ainsi que les jeunes individus mâles et femelles qu’elle contenait dans son abdomen, j’ai pu préciser certains points de la morphologie de ce P. çentricosus, notamment en ce qui con- cerne la disposition de son appareil buccal comparé à celui des autres Acariens. 1. Newfort avait donné à cette espèce le nom générique de Heleropus, déjà employé par plusieurs auteurs pour des animaux de différents groupes : Mammifères, Reptiles, Insectes de divers ordres. 2. G. -R. Blanc (1912, p. 192) a donné une liste d’insectes parasités par le P. ven- tricosus, dont il indique également la synonymie assez embrouillée. 3. Dans le cas des larves d’Isosoma, Webster (1911, p. 37) a montré que seules sont attaquées celles qui sont déjà parasitées par un petit Chalcidien, le Ditropinotus aureo- piridis Crawl. 4. Comme l’a fait remarquer Brucker (1900, p. 353), l’étude des pièces buccales par transparence est particulièrement difficile chez les Acariens, car un même rayon lumineux peut avoir à traverser une dizaine de surfaces chitineuses avant d’arriver à l’œil de l’observateur. — 242 - Jeune femelle pubère. Les jeunes femelles adultes, qui sortent de la mue et qui n’ont encore pris aucune nourriture, sont très petites : elles ont des dimen- sions moyennes de 280 à 220ut. de long sur 100 à 80|jl de large. Leur corps élancé est allongé, fusiforme, acuminé à l’extrémité postérieure. Pediculoides ventricosus Newp. Fkl 1. — Jeune femelle pubère vue dorsalement el ventralement X 2G5. Dorsalement, il est divisé en deux parties, le céphalothorax et l’ahdomen, par un sillon qui se projette ventralement entre les pattes de la 2® et celles de la 3® paire. La chitine, en s’épaississant dans la région dorsale, forme plusieurs boucliers : d’abord un bouclier céphalothoracique et puis, en arrière de celui-ci, un bouclier abdominal divisé transversalement en cinq écussons rectangulaires, qui donnent l’impression d’autant de segments abdominaux. 243 — Le céphalothorax des femelles porte une paire de tubercules qui se projettent entre les pattes de la 1^® et celles de la 2® paire : chacun de ces tubercules est creusé d’une fossette à l’intérieur de laquelle s’insère nn organe en massue, ou soie pseudostigmatique. 11 n’y a pas d’yeux. En avant de la première paire de pattes se trouvent, sur les bords du céphalothorax, deux stigmates trachéens. Sur la face dorsale de la femelle il y a de longs poils rigides : 1® une paire céphalothoracique insérée près des organes pseudo- stigmatiques ; 2® deux paires abdominales antérieures se projetant ventralement en avant de l’insertion des pattes de la 3® paire ; 3® trois paires abdominales postérieures se projetant en arrière des pattes de la 3® paire. La face ventrale présente de petits poils et il n’y a pas d’anus. L’orifice génital de la femelle est une simple fente vulvaire longi- tudinale située à fiextrémité ventrale de l’abdomen. Les pattes s’insèrent ventralement chacune snr une plaque coxale ou épimère. Les quatre plaques coxales antérieures sont soudées et forment une plaque unique, sur laquelle on distingue cependant la limite de chacune d’elles. Les plaques coxales postérieures sont coalescentes deux à deux de chaque côté du corps, mais ne sont pas contiguës sur la ligne médiane. En laissant de côté les articles basilaires (coxæ), soudés au corps, les pattes ont chacune cinq articles libres : trochanter, fémur, génual, tibia, tarse. Chez les jeunes femelles, des quatre paires de pattes, deux seule- ment, la 2® et 3®, servent à la marche : à leur extrémité elles portent deux crochets et, entre ceux-ci, une membrane lamelleuse hyaline formant une ventouse adhésive bilobée. Celles de la 1^® paire sont dirigées en avant : à leur extrémité elles manquent de lobes d’adhésion, mais elles sont terminées par une forte griffe sessile, qui en fait des appareils de défense, et leur dernier article présente de nombreuses soies sensorielles, grâce auxquelles elles jouent le rôle d’organes tactiles, fonctionnant comme les pédi- paipes des Araignées. Les pattes de la 4® paire sont les plus longues : comme les 2® et 3® paires, elles portent à leur extrémité deux griffes et des lobes adhésifs et, en outre, un long poil, ou cirrhe, sinueux : dans la pro- gression elles traînent en arrière comme des balanciers. Le D*" A. Herfs a montré que leur rôle prend toute sa signification quand la jeune femelle se fixe par succion sur son hôte. Alors la 3® et plus particulièrement la 4® paire de pattes servent d’appui à la partie postérieure du corps, tandis que la partie antérieure, avec le capi- tuluni très mobile et pouvant s’infléchir, dans le plan sagittal, à 244 — angle droit sur la face ventrale, s’applique contre le substratum. Ultérieurement la 4® paire de pattes servira également à la fixation, sur l’hôte, de la femelle devenue vésiculeuse. Le capitulum ou gnathosoma est un ensemble qui comprend : 1° deux paires d’appendices : dorsalement, les chélicères ou mandi- bules et, ventralement, les maxillipèdes ; 2® deux prolongements céphalothoraciques : l’un dorsal, au-dessus des chélicères, V épistome ou lèi^re supérieure, l’autre ventral au-dessous d’elles, le cône buccal, Fig. 2. — Appareil buccal, vu dorsalement et ventralement X 995 Ep, épistome ; Ch, chélicère ; Hy, hypostome ; Pcm, plaque coxale des maxillipèdes > Lm, lobe maxillaire ; Mi, lobule interne {mala interior) ; Me, lobule externe (mala exterioi ) ou galea ; Prn, palpe maxillaire ; S, stigmate ; Ps, poil pseudostigmatique. ou rostre, qui contient la cavité buccale, se continuant en arrière par un pharynx musculeux. Sur la face ventrale de ce cône buccal se sont aplaties et soudées les plaques coxales, ou articles basilaires, des maxillipèdes, lesquelles s’affrontent et deviennent coalescentes pour former une plaque unique, Vhypostome ou lèore inférieure. Cette plaque se continue antérieurement par les lobes maxillaires, soudés entre eux, et porte latéralement les palpes maxillaires, qui. — 245 — ici, sont rudimentaires et, au lieu d’être placés sur les côtés du capi- tulum, sont rejetés en dedans. A sa partie antérieure, chaque lobe maxillaire se subdivise en un lobule interne et un lobule externe. Les lobules internes [malæ interiores] se soudent sur la ligne médiane. Les lobules externes [malæ exteriores] ou galeæ se renversent vers la face dorsale en arrière des palpes. D’après les figures de Brucker (1900, pl. XVIII), l’hypostome porterait huit soies : 1° deux sur chaque lobe maxillaire (fîg. 4), dont l’une au-dessous de l’insertion du palpe ; 2° deux sur chaque lobule interne (fig. 6). La face dorsale du cône buccal présente une profonde dépression à bords relevés, la gouttière chélicérale, dans laquelle sont placées les chélicères, qui se montrent sous la forme de deux fins stylets légèrement courbés à la pointe et pouvant faire saillie en s’entre- croisant. Le fond de cette dépression est constitué par une mince membrane, appelée par Brucker le tégument supra-bucsal. Ses bords latéraux sont formés par les lobes maxillaires et ils se conti- nuent le long du côté externe de l’insertion des palpes maxillaires qui, par suite, se trouvent dans la gouttière chélicérale. Dorsalement, celle-ci est fermée, en avant, par une membrane très fine légèrement festonnée à son bord libre, que Brucker décrit comme constituée par un repli de tégument et qui me paraît résulter de la coalescence des galeæ venues dorsalement à la rencontre l’une de l’autre au- dessus des chélicères La chambre chélicérale ainsi délimitée forme une sorte de ven- touse qui s’applique sur la victime. A son intérieur, les palpes, très réduits (biarticulés) et terminés par un crochet, servent à compléter la fixation, et les chélicères, transformées en longs stylets, font les blessures d’où sort le sang qui, aspiré par le pharynx, pénètre dans la bouche située au fond de la cavité chélicérale. En arrière, au-dessus des chélicères, on voit l’épistome qui vient se placer entre les bords relevés et réfléchis dorsalement des plaques coxales des maxillipèdes. (A suivre). 1. Chez le Thromhidium fuliginosum Herm. adulte, les lobules externes, ou galeæ, sont constitués de même par une fine membrane chitineuse qui s’étale latéralement pour venir entourer les ongles des chélicères ; mais ils ne deviennent pas, dans ce cas, concrescents par leurs bords dorsaux (1926, M. Andrî, p. 187). — 246 — Observations sur les Oribates (lO® SÉRIE) PAR F. Grandjean. I. — Haplozetes vindobonensis (Willmann) et les aires POREUSES DU NOTOGASTER Si l’évolution qui transforme en trachées une porosité générale de l’ectosquelette est un phénomène susceptible de se produire un peu partout sur le corps des Orihates, comme j’en ai fait l’hypothèse autrefois (2, p. 138), et si les aires poreuses gastronotiques sont bien des surfaces respiratoires, il faut s’attendre à ce que ces aires poreuses nous montrent aussi l’évolution trachéenne ou du moins nous en montrent quelques étapes. La première étape est en effet très fréquente. On voit les aires poreuses gastronotiques s’invaginer en saccules courts qui ne débouchent à l’extérieur que par un orifice très étranglé. C’est le cas des genres Neoribates, Protokalumma, Parakalumma, Parazetes et de certaines espèces de Protorihates, de Schelorihates et d' Achip- teria. Les saccules sont arrondis, ou faiblement allongés, ou aplatis, avec des parois traversées de nombreux canalicules, ce qui leur donne une apparence rugueuse et ponctuée. Ils ne pénètrent qu’à peine dans l’intérieur du corps et même ils ne dépassent pas toujours l’épaisseur moyenne de l’ectosquelctte. Leurs orifices, qui sont des fentes minces et courtes ou des pores arrondis, sont si fins dans certains cas qu’on ne les observe pas sans difhculté. L’étape suivante est celle A’’ H aplozetes vlndobonensis. Les 8 sac- cules ont tous un long col grêle et plusieurs d’entre eux, A2 notam- ment, sont bilobés (fig. IA et 2B). J’ai même rencontré un saccule Ad fourchu avec les branches de la fourche assez longues (fig. 2C). C’est un cas anormal car l’extrémité du saccule A3 est ordinaire- ment simple et arrondie ; mais l’anomalie est intéressante par la tendance qu’elle indique. Y a-t-il des Oribates plus avancés quH. çindobonensis dans cette curieuse orthogénèse ? Cela n’est pas impossible. Mais l’orthogénèse est peut-être défavorable car des stigmates dorsaux ne peuvent guère être protégés. Chez H. çindobonensis on remarque l’extrême Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 3, 1936. — 247 finesse des orifices et la fragilité des cols des saccules. Dans les pré- parations ces cols se détachent souvent du notogaster. Malgré leur minceur ils sont rigides. Pour devenir de longues trachées il leur faudrait acquérir de la souplesse. Je donne quelques figures d’iî. çindobonensis pour compléter la description de Willmann (8, p. 339). Les exemplaires dessinés pro- viennent de mon cellier, à Coulounieix, aux environs de Périgueux, Fig- 1- — Haplozetes pindobonensis (Willm.) (X 220). A, notogaster; l’aire poreuse antérieure Aa a été figurée ii gauche; elle appartient au propodosoma mais elle est recouverte par le bord antérieur du notogaster. B, vu de dessous sans notogaster, m pattes, ni gnathosoma. et je me suis assuré qu’ils sont identiques (sauf la taille un peu plus grande) aux cotypes autrichiens que Willmann a eu l’ohligeance de m’envoyer. J’ai trouvé aussi la même espèce près de Menton, à 1.000 m. d’altitude, et au col de Tadlest, dans le Grand Atlas maro- cain, vers 2.000 m. On peut grouper sous le nom à' Haplozetidæ n. fam. les genres — 248 Peloribates Berl., Parazetes ^ Willm., Rostrozetes Selln., Haplo- zetes 2 Willm., Protorihates Berl. et Xylobates ^ Jacot. Ce sont des Oribates à 5 paires de poils génitaux ® ayant une aile mobile et le tectopedium IV prolongé par une grande lame. La mobilité de l’aile est attestée par un faisceau important de muscles avec de longues fibres tendineuses (fig. lA, à droite), comme chez les Parakalummi- dæ et les Galumnidæ. La charnière est le plus souvent rectiligne et Fig. 2. — Haplozetes vindohonensis (Willm.). A, région pleurale vue à plat sans pattes,, ni notogaster, ni gnathosoma ; les poils lamellaire et rostral ne sont pas figurés (X 420). B, saccule gastronotique A2 ; la bande hachée est l’épaisseur coupée du notogaster ( X 915). C, saccule exceptionnel A'S d’un exemplaire (X 650). D, tarse du palpe droit, vu latéralement ( X 1910). 1. Il est probable que ces genres sont synonymes, respectivement, de Peloribates et de Protorihates ; mais on n’en sera pas sûr avant d’avoir redécrit Oribates peloptoides Berl. et O. deniatus Berl. .Te préfère donc les maintenir. 2. Les épaississements apodémaux et sternaux dont parle Willmann pour Haplo- zetes existent aussi chez Parazetes et beaucoup d’autres Orib ates supérieurs, mais Haplozetes se distingue facilement de Parazetes par la carène circumpédieuse (elle manque en face des tectopedia II chez Parazetes), par le nombre des poils du notogaster (28 à 24 chez Parazetes, 20 chez Haplozetes), parla lame du 4® tectopedium qui est libre en avant chez Parazetes, etc. 3. Ce nombre peut toutefois descendre à 4 chez certaines espèces, mais il n’attemt jamais 6. ^ 249 très bien déchitinisée {Haplozetes, Parazetes), mais elle est un peu courbe ou même imparfaitement déchitinisée chez quelques espèces de Xylohates. La lame du 4® tectopedium est un caractère très impor- tant car il sépare les Haplozetidæ des familles voisines. Tantôt la lame va rejoindre en avant la earène circumpédieuse comme chez Haplozetes (fig. 2 A) et tantôt elle est libre sur tout son pourtour sauf du côté antiaxial où elle s’attache au tectopedium. Dans ce deuxième cas, qui est le plus fréquent, la lame peut avoir une grande dimension, et on la voit beaucoup mieux dans l’orientation ventrale. C’est chez Rostrozetes que j’ai rencontré jusqu’ici les plus grandes lames. Chez Xyl. lophothrichus (Berl.) la lame est prolongée en avant par une longue pointe libre. Ce sont les Parakalummidæ qui me paraissent les plus proches voisins des Haplozetidæ, mais ils en diffèrent beaucoup par la forme de l’aile et par l’absence de lame au 4® tectopedium. Les Scheloriha- tidæ, autre famille parente, diffèrent par l’aile immobile et les poils génitaux au nombre habituel de 4 paires. Ils n’ont pas non plus de lame au 4® tectopedium. IL — Au SUJET DU GENRE Lohmaunia. Dans un récent travail (9, p. 438), Willmann a fait justement remarquer un lapsus de mon étude de 1933 sur le développement des Oribates (1, p. 30). Je dis en effet page 33, à propos du palpe de Lohmannia, qu’il a 4 articles sans trochanter et p. 34 que le fémur et le génual sont fusionnés. Il est clair que cette fusion et l’absence de trochanter ne devraient laisser au palpe que 3 articles et non 4. L’erreur vient de ce que, page 33, Lohmannia a été cité avec Nanher- mannia, au lieu de l’être une ligne plus haut, avec Eulohrnannia. Je ne peux l’attribuer qu’à un lapsus calami car j’ai toujours consi- déré le palpe des Lohmanniidæ comme ayant 4 articles avec tro- chanter, comme le montrent bien les figures que j’ai faites de ce palpe chez L. deserticola (4, p. 251, fig. 5B) et chez Meristacarus porcula (3, p. 43, fig. lOA). Willmann, d’autre part, dans le même travail (p. 440), dit qu’il n’a pas reconnu les poils de la langue chez L. hifoliata. Il décrit cependant sous le nom de « spinæ marginis anterioris » deux paires de grands poils qui sont précisément les deux paires les plus anti- axiales des poils de la langue. Il ne parle pas de la 3® paire, la plus paraxiale, laquelle est différenciée en deux lames très larges, minces, incolores et diaphanes, chevauchant un peu l’une sur l’autre, bombées et dirigeant leur concavité vers le haut comme deux cuil- lers. Ces poils remarquables existent certainement chez L. hifoliata comme chez tous les autres Lohmaniidæ, mais il est possible que — 250 — Tunique exemplaire de Willmann les ait perdus. Je renvoie pour cette structure à ma figure 5A de L. deserticola (4, p. 251) où les 3 poils de la langue (représentés seulement à droite) sont couverts de hachures afin de les distinguer du reste. Quant aux deux organes symétriques en forme de feuilles à con- tour sinueux (geschweifte Blutter) dessinés par Willmann à Tex- trémité antérieure du labium (9, pl. 14, fig. 11), ils se rapportent au contour apparent de la partie antérieure et supérieure de la langue .elle -même. III. — Additions et corrections a des travaux antérieurs. La remarque de Willmann concernant le palpe de Lohmannia m’a conduit à revoir en détail mon étude de 1933 sur le développe- ment des Oribates et à la compléter sur certains points. Je passe donc en revue, dans le même ordre, les divers sujets traités. J’ajoute aussi quelques compléments à des travaux plus récents. Mandibule. — Chez Lohmannia il y a un grand poil antérieur antilatérodorsal et un peu derrière lui, plus bas, le 2® poil, qui est minuscule. Je pense que ce 2® poil est homologue du poil dorsal postérieur des mandibules primitives mais il n’est pas du tout pos- térieur, ni dorsal. Palpe. On peut maintenant affirmer que chez Epilohmannia (2 articles) l’article proximal est la somme du trochanter, du fémur, du génual et du tibia, l’article distal correspondant au seul tarse, et que chez Phthiracarus, Steganacarus, Pseudotritia etc. (3 articles) l’article proximal est la somme du trochanter, du fémur et du génual, les 2 autres étant le tibia et le tarse. Chez Lohmannia et Euloh- mannia (4 articles) le fémur est fusionné avec le génual. Nanher- mannia a encore, semble-t-il, du côté paraxial, un reste de trochanter qui n’est pas tout à fait confondu avec le fémur. On peut donc lui compter, à la rigueur, 5 articles. Chez tous les Oribates étudiés jusqu’ici le tarse a conservé son indépendance. On reconnaît par sa fissure ^ que sa limite postérieure, même dans les cas les plus extrêmes comme celui (ï Epilohmannia, n’a pas changé. Ce que Ton sait de la chaetotaxie montre clairement, pour les autres articles, comment se sont faites les fusions. La variation du nombre des poils du tarse se fait entre 7 (Nanher- mannia) et 17 ( Acaronychus) Si Ton ne fait pas intervenir les 1. La fissure dorsoproximale des tarses des pattes (7, p. 84) existe aussi constam- ment, chez les Oribates, au tarse du palpe ii, fig. 2D). 2. En additionnant les poils ordinaires, les acantlioïdes et les solénidions (6, p. 35). S’il y a des acanthoïdes à 2 ou 3 pointes ( Eniochlhonius, Hypochthonius) il faut les compter pour 2 ou 3 car ils résultent de la réunion de 2 ou 3 acanthoïdes simples. 251 — Palæacariformes le maximum est 12. Le chiffre normal est 10 et c’est celui de tous les Oribates supérieurs. Le nombre des poih du tarse et leur distribution sont les mêmes depuis la larve jusqu’ à l’adulte chez tous les Oribates supérieurs et même chez tous ceux qui n’ont pas plus de 10 poils tarsiens. A cause de la difficulté d’obser- vation, je ne connais pour le moment qu’un seul exemple où ce nombre varie sûrement, celui d’ Hypochthonius rufulus. Même dans ce cas le palpe de l’adulte et celui de la larve se ressemblent beau- coup. On remarque seulement, chez la larve, la forme plus trapue du tarse, l’absence du poil inférieur du fémur et l’absence d’un des 2 poils dorsaux du tarse, derrière le solénidion. On remarque aussi que le gros acanthoïde à 3 pointes existe dès la larve. Labium. — Toutes les larves ont une langue à 2 paires de poils. Il en est de mêrne, à tous les états, chez les Oribates supérieurs. La plupart des Oribates inférieurs adultes ont une langue à 3 paires de poils. La 3® paire, qui est toujours la postérieure antiaxiale, s’ajoute alors invariablement à la protonymphe. Epimères. — L’ «organe protecteur de la glande larvaire » (1, p. 51, fig. 14 et 16) que j’appellerai plutôt Y écaille protectrice de V organe larvaire est ime protubérance de l’ectosquelette des epimères. Ce n’est pas un poil modifié car il n’a pas la structure actinochitineuse et il lui manque une racine comparable à celle d’un poil, c’est-à-dire logée dans une cavité de la cuticule Il ne faut donc pas compter l’écaille parmi les poils épimériques et cela change les formules de certaines larves. En outre, dans mon travail de 1933 (1, p. 36), le poil latérocoxal a été compté ou non suivant qu’il était ou non visible dans l’orientation ventrale. J’ai adopté plus tard une conven- tion à ce sujet et j’ai donné une liste des groupes d’Oribates où le poil latérocoxal existe (5, p. 505). En résumé les formules épimériques valables sont celles de mon étude sur les poils des épimères (5, p. 507 et 511) avec les corrections suivantes : pour Eniochthonius, Hypochthonius , Cosmochthonius, Parhypochthonius, Mesoplophora et Pseudotritia la formule larvaire est (2-1-2) au lieu de (3-1-2) ; pour Phthiracarus la formule lar- vaire est (1-0-1) au lieu de (2-0-1). Ces corrections rendent plus comparables les formules larvaires et plus prépondérante la formule (2-1-2). Sauf les Phthiracaridæ, très aberrants à cet égard (1-0-1), la seule autre formule larvaire est celle des Lohmanniidæ (3-1-2). Eulohmannia à la formule habi- tuelle (2-1-2), mais il ne faut pas oublier que d’autres genres comme 1. La racine d’un poil, la cavité qui la contient et le canal entre cette cavité et l’inté- rieur du corps existent toujours et persistent même longtemps après que la partie extérieure du poil s’est réduite à rien (poils virtuels de Galumna, etc.). Epilohmannia et la plupart des genres de Palæacariformes ont des larves encore inconnues. En ne comptant pas les poils latérocoxaux les maxima des nom- bres des poils épimériques, de chaque côté, sont respectivement (3-1-3-4) chez les Stegasima et (4-3-4-4) chez les Palæacariformes. Il faut bien séparer ces chiffres réguliers de ceux que l’on peut avoir chez quelques Oribates â poils additionnels comme Nothrus (5,p. 511). Eidohmannia a aussi des poils additionnels sur les épimères III et IV à partir de la deutonymphe ou peut-être de la protonymphe. Pour les protonymphes (1, p. 37), Gymnodamæus ne fait pas excep- tion, la formule est (3-1-2-1). Un poil du 1®^ épimère a bien émigré sur le 2® chez l’adulte de G. reticulatus Berl. mais il est resté à sa place chez G, bicostatus (Koch). 4e patte de la protonymphe. — J’ai reparlé de ce sujet dans un travail récent (7, p. 90). Je rappelle aussi mes corrections con- cernant Liodes (— Neoliodes) (6, p. 17 et 18). Pour Lohmannia la formule est probablement (0-0-0-0-6) car il semble y avoir, du côté antiaxial (mais non du paraxial), un poil proral très court et spiniforme. Face dorsale du propodosoma. — ■ Chez Galumna, d’après G. alatus (Herm.), le poil exobothridique existe aussi chez l’adulte. 11 est extrêmement petit. Cupules et fissures. — Je suis revenu fréquemment sur ces organes depuis 1933. J’ajoute seulement ici que les fissures des Oribates sont closes comme celles des autres Arachnides. On peut le voir facdement dans une coupe transversale. La fissure est recouverte par un toit concave en chitine qui prolonge l’épiostracum. La fissure coupe la couche qui est au-dessous de l’épiostracum mais non la couche la plus profonde, laquelle n’est traversée que par un canal étroit plus ou moins circulaire qui part du fond de la fissure et la fait communi- quer avec l’intérieur. Région ventrale. — J’ai figuré par erreur sur la larve d’Enioch- thonius pallidulus (Mich.), dont je n’avais alors qu’un seul spécimen, 4 paires de poils paraproctaux ^ (1, p. 49, fig. 9). En réalité la paire antérieure, au-dessus des lettres AZ) de la figure 9, n’existe pas. A cette place il n’y a qu’une marque obsolète dont il est difficile d’imaginer la signification, à moins que ce ne soit une cupule ou une fissure. J’ai d’ailleurs rectifié cette erreur ultérieurement (3, p. 25, fig. 3C). La formule anale d’ Eniochthonius est donc A (3 — -3 — 3,2 — 3, 2—3,2). 1. Les poils paraproctaux sont ceux qui bordent l’ouverture anale chez les larves et protonymplies (3, p. 19). Je les ai appelés adanaux en 1933 (1, p. 49 et suivantes). — 253 — IV. — Synonymie des genres Phyllotegeus Berl, et Conoppia Berl. Le Leiosoma palmicinctum de Michael ne diffère pas de VOppia microptera de Berlese ou n’en diffère que très peu. C’est ce que m’ont montré les récoltes d’un récent voyage en Italie centrale. Oppia microptera y est assez commun à tous les états (mai 1934) comme dans plusieurs régions françaises. Le même animal existe en Allemagne d’où Sellnick a eu l’obligeance de m’envoyer deux exem- plaires de Bühl (Baden). Berlese a créé en 1908 le genre Conoppia avec microptera comme type, puis en 1913 le genre Phyllotegeus avec palmincinctum comme type. Il ne s’est pas aperçu que son microptera a les belles nymphes du palmicinctum de Michael. Les deux genres sont synonymes. Phyllotegeus doit donc disparaître de la nomenclature. 11 se pourrait d’autre part que le vrai nom de l’espèce assez com- mune de l’Europe Centrale fût Conoppia globosus (Koch). Tous les auteurs ont fait de VOribates globosus de Koch un Liacarus, mais je ne partage pas cette opinion. D’après la description de Koch (C. M. A., 38-12) le notogaster de globosus est « mattglânzend » et il a dans la région humérale un bord « finement surplombant » (mit fein aufgeworfenem Bande), ce qui est très juste pour Conoppia, mais non pour Liacarus. Koch emploie des expressions bien diffé- rentes pour décrire une page avant un véritable Liacarus, VOribates suhterraneus (C. M. A., 38-11). TRAVAUX CITÉS 1. Grandjean (F.). — Etude sur le développement des Oribates {Bull. Soc. Zool. France, t. 58, p. 30 à 61). 1933. 2. Id. Les organes respiratoires secondaires des Oribates [Ann. Soc. Entoin. France, t. 103, p. 109 à 146). 1934. 3. Id. — La notation des poils gastronotiques et des poils dorsaux du pro- podosoma chez les Oribates [Bull. Soc. Zool. France, t. 59, p. 12 à 45). 1934. 4. Id. Oribates de l’Afrique du Nord (2® série). {Bull. Soc. Hist. nat. Afrique du Nord, t. 25, p. 235 à 252). 1934. 5. Id. Les poils des épimères chez les Oribates {Bull. Mus. Hist. nat. Paris, 2® série, t. 6, p. 504 à 512). 1935. 6. Id. Les poils et les organes sensitifs portés par les pattes et le palpe chez les Oribates (Bull. Soc. Zool. France, t. 60, p. 6 à 39). 1935. 7. Id. — Observations sur les Acariens (3® série) {Bull. Mus. Hist. nat. Paris, 2® série, t. 8, p. 84 à 91). 1936. 8. WiLLMANN (C.). — Faunistisch-ôkologische Studien im Anningergebiet. Die Milbenfauna. Oribatei {Zool. Jahrb. System., t. 66, p. 331 à 345). 1935. 9. Id. — Oribatiden von Bonaire und Curaçao {Zool. Jahrb. System, t. 67, p. 429 à 442). 1936. Sur un Crustacé (Stomatopode) rare de uIle de Pâques PAR Ch. Gravier. L’île de I^âques est isolée dans l’Océan Pacifique, au sud du tro- pique du Capricorne. Récemment (1935), elle a été explorée par la mission franco-belge, qui l’a étudiée à divers points de vue. La zoologie n’a pas été oubliée, et la mission en a rapporté un Crustacé de l’ordre des Stomatopodes, qui n’est encore connu que par un seul exemplaire décrit par Borradatle (1898). C’est le Pseudosquilla oxyrhyncha Borradaile recueilli à Rotuma, atoll situé à l’ouest des îles Wallis, à des milliers de kilomètres de l’île de Pâques. Deux exemplaires ont été récoltés : l’un mâle, de 17 mm. environ de longueur, l’autre femelle, de 31 mm. de longueur. C’est le mâle qui est décrit ici. La forme est plutôt élancée. La carapace augmente légèrement de largeur d’avant en arrière. Les sillons gastriques sont bien marqués ; les parties latérales de la carapace sont un peu en saillie sur la partie médiane, à bords rectilignes. De chaque côté de la carapace, est une grosse tache de forme arrondie, pigmentée en noir et entourée par une vague marge incolore. La cornée des yeux déborde un peu de chaque côté sur le pédoncule oculaire, qui est presc[ue cylindrique ; les deux moitiés de la cornée sont séparées par trois bandes parallèles finement pointillées, de teinte un peu plus foncée que le reste. Le rostre, environ deux fois plus large que long, à angles antérieurs arrondis, présente une pointe médiane bien marquée, d’apparence cornée. A la patte ravisseuse, le dactylopodite est à 3 dents, y compris la dent terminale ; il est de couleur rouge. La dent terminale est fine- ment dentée sur son bord concave, les deux autres le sont sur leur bord convexe. Le propodite est pourvu de deux pointes mobiles. Borradaile en signale trois. Dans l’exemplaire de l’île de Pâques, je ne retrouve pas l’épine dorsale du carpopodite que Borradaile représente dans la fig. 9, pl. VI [loc. cit.). Sur les côtés du premier segment abdominal, on voit un petit lobe un peu triangulaire, à pointe postérieure, ne formant pas saillie sur l’animal vu dorsalement. Aux quatre segments suivants, est un lobe latéral délimité par un sillon oblique faiblement indiqué. Les deux derniers se terminent par une épine postérieure. Le dernier segment abdominal est pourvu de six épines portées par autant 1. L.-A. Borradaile, On some Crustaceans ïrom the South Pacific, Part I, Stomato- poda, Proceed. Zool. Soc., 1898, p. 37, pl. VI, fig. 9 a-d. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 3, 1936. — 255 — d’éminences. Les deux médianes, très en saillie, sont les plus longues et anticipent largement sur le telson. Les deux intermédiaires, plus courtes et en retrait, sont insérées sur des reliefs. Les deux latérales, plus longues, s’avancent sur le telson autant que les médianes. L’article basilaire de l’uropode se prolonge en arrière par une épine. Le plan de symétrie du telson est indiqué par une carène médiane très saillante qui se termine par une forte épine. Cette carène médiane est accompagnée dans toute sa longueur de chaque côté par une carène qui présente sur son bord libre quatre crénelures Fu;. A. — Le telson, avec l’article basilaire des uropodes et les deux derniers segments abdominaux. armées chacune d’une épine postérieure. Extérieurement à cette première carène, se trouvent une deuxième carène, légèrement crénelée aussi, mais bien moins profondément que la précédente, et possédant une épine postérieure ; et une seconde carène, interrompue presque à son début, ne paraissant pas crénelée et dépourvue d’épine postérieure (fig. A). Il y a donc sept carènes, sans compter les deux carènes marginales. Le telson porte à sa partie postérieure six épines : les deux médianes, de chaque côté du plan de symétrie, sont mobiles ,un peu incurvées vers le haut, la face ventrale étant en bas ; les deux intermédiaires sont presque dans le prolongement des carènes latérales externes ; les deux autres sont dans le prolongement des carènes marginales. Toutes ces épines, y compris celles du der- nier segment abdominal, sont vivement colorées en jaune rouge. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 17 - 256 — Stanley Kemp ^ fait remarquer que Bokradaile ^ dit que chez la Pseudosquilla oxyrhyncha, l’article basilaire de l’ex podite de l’uro- pode est dépassé par l’épine interne du processus bifurqué et que c’est l’inverse que l’on voit dans la fig. 9, pl. VI ; c’est bien l’épine externe qu’il faut lire, conformément à la fig. 9. La couleur de l’animal, qui doit être brillante à l’état vivant, s’est fort atténuée dans l’alcool. La carapace est d’un brun rou- geâtre assez pâle, parsemée de taches arrondies de teinte plus claire, de même que les méso et propodite. La face dorsale des segments thoraciques et abdominaux est de la même tonalité, plus foncée, ainsi que le telson, sur lequel se détachent en clair les carènes ; le tout est parcouru par des lignes irrégulières d’un beau rouge foncé. Sur la face ventrale, on voit deux taches noires au niveau du 6® et du 8® segments thoraciques ; de même, la face ventrale de la base de l’appendice bifurqué est fortement pigmentée en noir. Cette espèce, jusqu’ici rarissime, n’est représentée que par un mâle trouvé à Rotuma, qui mesurait 88 mm. de longueur. Borra- DAiLE fait observer la similitude de cette espèce avec le Pseudosquilla oculata (Brullé) et avec le Pseudosquilla, ornata Miers. Il ressemble au premier par l’épine médiane du rostre, et au second par les six carènes du telson, en dehors de la carène médiane. Et il diffère des deux par la présence des deux taches pigmentaires oculiformea sur la carapace. On a vu plus haut que cette différence e»t très atténuée dans l’exemplaire de l’île de Pâques, puisque la tache pigmentaire est entourée par un anneau incolore mal défini. En réalité, les trois espèces sont très voisines l’une de l’autre. On retrouve les mêmes caractères sur l’autre exemplaire plus petit. La coloration reste la même, et elle s’étend à tout le corps, jusqu’au rostre et même au telson. Les crénelures des carènes du telson sont peut-être un peu moins marquées que chez l’exemplaire plus âgé. Peut-être s’accentuent-elles avec l’âge. L’île de Pâques est isolée, et située à une distance considérable de Rotuma. Il est probable que le Pseudosquilla oxyrhyncha se trouve en d’autres points du Pacifique situés entre ces deux îlots. Les Sto- matopodes sont des animaux fouisseurs ; il est vraisemblable qu’il en reste plus d’un à connaître parmi eux. Il faut les chercher spécialement et encore n’est-on point sûr de les rencontrer car certains d’entre eux creusent des galeries souterraines parfois longues. En tout cas, l’espèce en question n’a pas été retrouvée depuis 1898 que je sache ; aucune mention n’en est fait en tout cas, dans le Zoological Record, jusqu’en 1934. 1. Stanley Kemp, An accoint of the Stomatopoda of the indopacific Région, Memoirs O the. indian Muséum, vol. IV, n° 1, 1913, p. 101. 2. 1907. L.-A. Borradaile, Stomatopoda from tlie western indian océan, Trans. Linn. Sos., Zool., 1927, (2® sér.), XII, p. 213. 257 — A Sur quelques Annélwes Polychètés de l’Ile de Pâques PAR Pierre Fauvel. Cette petite collection a été recueillie, en décembre 1934, au cours de la Mission Franco-Belge à l’Ile de Pâques, par MM. A. Lava- chery, Métraux et Watelin. Elle ne comprend que les espèces suivantes ; Fam. Amphinomîdae. Genre Eurythoë Kinberg Eurythoë Complanata (Pallas) Ile de Pâques. — Cook Bay et Cave Bay, 29 décembre 1934. Cette espèce, si répandue dans toutes les mers tropicales, est représentée par un spécimen de taille moyenne, un fragment médian et plusieurs très petits individus dont l’un ne mesure que 15 mm. seulement. Genre Pherecardia Horst Pherecardia Striata (Kinberg) (Pherecardia lobata Horst). — Eucarunculata Grubei Malaquin). Cook Bay et Cave Bay, 29 décembre 1934. Ce magnifique Amphinomien est caractérisé par sa coloration tigrée de lignes brun foncé, sa caroncule à grands lobes foliacés et ses soies dorsales à ornements en chevrons. Il est représenté par plusieurs spécimens dont un petit, bien entier. Distribution géographique. — Océan Indien, Malaisie, Annam, Mer de Chine, Pacifique, Iles Gambier. Fam. Phyllodocidae. Genre Phyllodoce Savigny Phyllodoce Madeirensis Langerhans. ' Cook Bay et Cave Bay, 29 décembre 1934. Un grand spécimen de Cave Bay a la trompe dévaginée, avec 6 rangées de papilles de chaque côté de la base. La région postérieuie du corps est très effilée. Le dos est foncé, plus ou moins rayé trans- Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 3, 1936. 258 — versalement. Les cirres dorsaux sont lancéolés ou sub-rhomboïdaux, plus ou moins jaunâtres, avec une ligne verticale ciliée très marquée. Distribution géographique. — Atlantique, Océan Indien, Pacifique (cosmopolite). Fam. Nereîdae. Genre Platynereis Kinberg Platynereis Durnerilii Aud.-Edw. Cave Bay, 29 décembre 1934. Cette espèce cospomolite n’ect représentée que par un très petit individu long de 5 mm., à peine, et large de 0,5 mm. Une grosse soie à serpe homogomphe en croc recourbé apparaît, dès le 7® segment sétigère, à la rame dorsale. Fam. Eunicidae. Genre Eunice Cuvier Eunice Siciliensis Grube Ile de Pâques. Il n’a été recueilli cju’un fragment antérieur d’un petit spécimen. Le labre à bord saillant blanc porcellané, creusé en gouge, l’aboence de soies pectinées et de soies aciculaires, sont caractéristiques de cette espèce cosmopolite, si répandue dans toutes les mers chaudes du globe. Genre Lysidice Savigny Lysidice Collaris Grube Cook Bay, 29 décembre 1934. Un assez grand fragment antérieur, décoloré, représente seul cette espèce qui ne se distingue guère de notre L. Ninetta que par ses yeux semilunaires ou réniformes, au lieu d’ovales. Distribution géographique. — Toutes les mers chaudes. Fam. Cirratulidae Genre Audouinia Quatrefages Audouinia Filigera Belle Chiaje lie de Pâques. L’unique spécimen, décoloré, est de taille moyenne. Les branchies débutant au l®*" segment sétigère, les filaments tentaculaires sont groupés sur le 4® et le 5®, autant qu’on peut s’en rendre compte, vu la contraction de la région antérieure. Les crochets ventraux, noirs et assez gros, ne sont, en général. — 259 qu’au nombre d’un seul par rame. Les crochets dorsaux, plus fins, n’existent que dans le tiers postérieur du corps. La distance de la branchie à la rame dorsale est plus grande que celle qui sépare les deux rames. Tous ces caractères correspondent donc bien 1’^. filigera, déjà signalée d’ailleurs à Uschaia et à la Terre de Feu par Ehlers. Fam. Terebellidae Genre Loimia Malmgren Loimia Médusa (Savigny) Cook Bay et Cave Bay, 29 décembre 1934. Les deux spécimens de Cave Bay accompagnaient un tube de Vermet. Les uncini thoraciques ont 5 dents et un petit éperon sous-rostral net, mais obtus. Cosmopolite, dans toutes les mers chaudes. En résumé, cette petite faunule de File de Pâques ne comporte que des espèces banales des mers tropicales, toutes déjà signalées dans le Pacifique. L’espèce la plus intéressante est Pherecardia striata qui, malgré son extension géographique, ne semble pas com- mune. — 260 - Contributions a la Faune malacologique de l'Afrique ÉQUATORIALE PAR Louis Germain. LXXP Une Achatine nouvelle de l’Afrique orientale. Achatîna yalaensis Germain, nop. sp. (Fig. 48, dans le texte). Coquille ovulaire allongée ; spire subconique formée de 8 tours à croissance régulière, les 4 premiers à peine convexes, les autres peu convexes, l’avantrdernier plus convexe et notablement plus large que le dernier ; dernier tour médiocre, peu convexe, atténué vers la base ; sommet petit, subaigu ; sutures marquées ; ouverture petite, obliquement ovalaire-pyriforme, très anguleuse en haut ; columelle courte, très arquée, subobliquement tronquée à la base ; péristome mince, régulièrement convexe. Longueur : 32 millimètres ; diamètre maximum : 15 millimètres ; diamètre minimum : 14 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 13 mil- limètres ; diamètre de l’ouverture : 6 millimètres. Test solide, brun jaunâtre clair, orné de flammules longitudinales de couleur chocolat, subverticales sur les tours supérieurs, disposés un peu en zigzag au dernier tour. Tours embryonnaires lisses ; autres tours garnis de stries longitu- dinales irrégulières, assez fines, un peu serrées, à peine obliques, coupées de stries spirales également fines mais plus espacées, surtout sensibles sur les deux derniers tours et accentuées près des sutures. Les individus jeunes ont une coquille très différente de celle des adultes. AinA, une coquille de 13 millimètres de longueur (fig. 48 a) atteint 9,25 millimètres de diamètre maximum et 8,25 millimètres de diamètre minimum ; elle est donc, proportionnellement, beau- coup plus élargie. Sa spire est régulièrement conique, formée de 6 tours presque plans, le dernier assez grand, bien élargi, muni d’une carène médiane très prononcée, presque saillante. L’ouverture est 1. Cf. ; Bulletin Muséum Ilist. natur. Paris, 2® série, VIII, 2, mars 1936, p. 146. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, ii° 3, 1936. 261 — subquadrangulaire avec, sur le péristome, un angle marqué au point où aboutit la carène (l’ouverture mesure 7 millimètres de hauteur et 4,75 millimètres de diamètre). Quand l’animal grandit, la spire s’allonge et la carène du dernier tour s’atténue. Encore très sensible sur une coquille mesurant 17 millimètres de longueur^ (fig. 48 b), elle n’est plus que vague- ment indiquée et disparaît aux abords de l’ouverture sur une coquille atteignant 22 millimètres de longueur ^ (fig. 48 c). En même temps. Fig. 48. — Achatina yalaensis Germain. Bords de la rivière Yaola [Guy Babault]. Gross. : 1,5 environ. la coquille devient proportionnellement moins large et son ouverture perd l’angulosité du péristome ; peu après elle atteint la forme adulte (fig. 48). h’ Achatina yalaensis Germain se rapproche de V Achatina Pfeif- 1. Pour 12,4 millimètres de diamètre maximum et 11, 5 millimètres de diamètre minimum. 2. La coquille a encore, à ce stade, 14,5 millimètres de diamètre maximuni et 13,7 millimètres de diamètre minimum, c’est-à-dire qu’elle reste, proportionni llement, moins élancée que celle des adultes. 262 feri Dunker ^ et, surtout, de sa variété eugrapta Pilsbry mais la spire est plus régulièrement conique, ses tours sont moins convexes, l’ouverture est plus étroite et proportionnellement plus petite, la columelle plus courte et les caractères sculpturaux différents. Bords de la rivière Yala (Afrique orientale anglaise) ^ [Guy Ba- bault]. 1. Zeüzchrifl jür Malakozool., II, 1845, p. 163 et Index Molluscor. Guin. Infer., 1853, p. 7, pl. I, fig. 39-40 ; — Pilsbry in Teyon, Manual of Conchology, 2® série, Pulmonaia, XVII, 1904, p. 24, pl. XXXVIII, fig. 23-28. 2. Bullei. American Muséum Naiur. Hist. New-York, XL, 1919, p. 67, fig. 28. 3. La rivière Yala prend sa source vers l’extrémité nord de la chaîne du Mau, un peu au nord de l’équateur, vers le 35°35’ long. E. Greenwich. Elle coule dans une direc- tion sensiblement Est-Ouest et vient se jeter, presque sous l’équateur, dans le lac Victoria, au nord de la baie de Kavirondo, sur le 34° long. E. Greenwich. — 263 Le Cypræa moneta L. existe-t-il sur la cote occidentale D’Afrique P PAR Ed. Lamy. Comme types d’animaux marins qui tendent à vivre dans les eaux douces, A. Giard citait en 1903 (Les facteurs primaires de l’évolution [Cours de la Faculté des Sciences, 1898-1900, rédigé par G. Loisel], p. 42), parmi les Mollusques, « des Cypræidæ, et en particulier la petite Cyprée qui sert de monnaie en Afrique et qu’o*n pêche à Tombouctou ». Il avait emprunté ce renseignement à une note publiée en 1858 (Revue et Mag. Zool. Guér.-Ménev., 2^ s., t. X, p. 509) par le baron Henri Aucapitaine, qui avait cru pouvoir, d’après des allégations unanimes de nègres du Soudan, confirmer un fait signalé par le général E. Daumas (1845, Le Sahara algérien, p. 300). Cette note peut se résumer ainsi : « Le Cypræa moneta L., connu sous le nom berbère A oudâa, vit dans les cours d’eau intérieurs du Soudan, notamment dans le Niger, ou Bah’r-el-Nîl, et les mares voisines de ce fleuve. « La valeur monétaire de ce Gastéropode le fait rechercher active- ment par les nègres. Aux environs de Tombouctou, ils prennent des peaux, fraîchement écorchées, d’une espèce de bœuf, nommée klaho, et les immergent sur les bords du fleuve, en les fixant avec des pierres.; ils les retirent au bout de quelques jours et enlèvent alors de grandes quantités Aoudâa qui sont venues adhérer après les peaux encore sanglantes « Le C. moneta vit donc dans des eaux tout au plus saumâtres, à une distance des bords de la mer qui n’est pas moindre d’une cen- taine de lieues et qui va jusqu’à trois cents ». Malgré de grands doutes émis par Hipp. Crosse (1859, Revue et Mag. Zool., 2® s., XI, p. 45), qui objectait notamment que les espèces du genre Cypræa sont des Mollusques essentiellement marins, Aucapitaine (1859, ibid., p. 237) a jugé devoir maintenir son 1. Dans les coquillages appelés « ouda », servant de monnaie au Soudan, le général Daumas distinguait deux catégories : ceux qui étaient importés du pays des chrétiens par Tunis (p. 199) et ceux que l’on pêchait dans le Niger en y jetant des peaux de Innufs (p. 300). Bulletin du Muséum 2® s., t. VIIT, n° 3, 1936. — 264 — assertion, en faisant valoir que beaucoup de cours d’eau de l’inté- rieur de l’Afrique sont salés L’existence du C. moneta, sinon dans les eaux douces tout au moins sur la côte Atlantique d’Afrique, a été soutenue par d’autres auteurs. Déjà, en 1853 [Index Moll. itin. Guin. inf. coll. Tams, p. 31), W. Dunker avait dit qu’à l’île de Loanda les indigènes recueillaient cette espèce. En 1871, Crosse et F. Fischer (Journ. de Conchyl, XIX, p. 81) faisaient remarquer que l’usage du C. moneta comme monnaie a répandu cette coquille de l’Océan Indo-Pacifique dans les mers les plus éloignées et en 1912 Ph. Dautzenberg Y^nn. Inst. Océanogr., t. V, fac. III, p. 41) a répété que le C. moneta n’appartient pas à la faune de l’Afrique occidentale, mais y est importé pour servir de monnaie (cauries). ^En 1884, le de Rochebrune (Monogr. g. Monetaria, Bull. Soc. Malac. France, I) signalait (p. 82) son M. oestimenti de la côte occidentale d’Afrique : Pointe de Barbarie, Casamance, Gambie, île Santiago (archipel du Cap Vert), où il dit avoir recueilli lui-même le type vivant de son espèce ; et il indiquait (p. 86) la présence de son M. camelorum à la Pointe des Chameaux, au Cap Blanc et à .Joalles, où il l’avait récolté vivant en quantités considérables. Le F. -A. ScHiLDER (1930, Proc. Malac. Soc. London, XIX, p. 54), qui a examiné les types de Rochebrune au Muséum national de Paris, a reconnu que les trois spécimens originaux du C. oestimenti sont des C. icterina Lk., qui évidemment n’ont pas été récoltés vivants, et que les deux types du C. camelorum sont des C. annulas L. Mais ce qui paraissait surtout, aux yeux de Rochebrune, con- firmer l’opinion de ceux qui considèrent le C. moneta comme faisant partie de la faune Ouest-Africaine, c’était le fait qu’il avait découvert, dans les dépôts quaternaires de l’archipel du Cap Vert (conglomérats de Santiago), une forme qu’il avait d’abord (1881, Matériaux faune Cap Vert, Nouv. Archio. Mus., 2® s., t. IV, p. 285) rapportée au C. moneta, et qu’il a ultérieurement (1884, loc. cit., p. 83) décrite, sous le nom de M. atava, comme une espèce distincte qui, représentant ancien du M. moneta, aurait existé dans les eaux de cet archipel au moment du soulèvement quaternaire de ses plages. Or le Schilder (1927, Arch. f. Naturg., vol. 91 [1925], Abt. A, 10. Ht., p. 118 ; 1930, loc. cit., p. 55) a établi que le véritable M. ataoa (représenté dans la fig. 5 de la pl. I de Rochebrune sous le nom de pleuronectes) est l’ancêtre non pas du C. moneta, mais du C. picta Gray, qui, au lieu d’être un Monetaria, est un Zonaria. 1. Les eaux du lac Tchad sont douces, saut en quelques points et pendant la saison sèche (mai et juin) où elles sont légèrement saumâtres (1909, Ij. Germain, Archw. Zool. exp. et gén., 5*^ s., I, p. 69). - 265 - Il regarde comme certain que l’aire naturelle de distribution du C. moneta est seulement l’Océan Indo-Pacifique (Hawaii', Marquises, Tuamotu, Nouvelle-Calédonie, Australie, Japon, Mer Rouge, Cap de Bonne-Espérance). Il fait d’ailleurs remarquer que le genre Monetaria manque dans le Tertiaire d’Europe, tandis qu’il existe depuis le Miocène dans la province Indo-Pacifique. Cependant la question de la présence, ou non, du C. moneta dans l’Ouest de l’Afrique n’est pas absolument tranchée. Dans la région de Tombouctou, notamment au fort Bonnet, Aug. Chevalier a récolté, en 1899 et en 1932, une grande quantité de Marginelles subfossiles. Ces coquilles marines avaient été regardées comme ayant été importées de la côte Atlantique par les indigènes pour servir de monnaies ou d’amulettes. Mais Chevalier (1932, C. R. Acad. Sc., t. 194, p. 1595) a émis l’opinion que cette région avait été occupée par une mer quaternaire et, d’après L. Germain (1933, Bull. Comité Etudes hist. et scient. Afrique occid. franç., t .XVI, p. 22), toutes les présomptions sont en faveur de cette hypothèse. Or il est à noter qu’un échantillon (malheureusement unique) de C. moneta a été recueilli avec ces Marginelles. On connaît d’ailleurs quelques espèces de Mollusques communes aux côtes occidentale et orientale d’Afiique. En particulier, il existe dans la mer Rouge une espèce (T. nohilis A. Ad.) de Tugonia, genre appartenant à la faune Sénégalienne et le D’’ JoussEAUME (1891, Le Naturaliste, XIII, p. 202) en avait conclu qu’à une époque reculée un bras de mer faisait communiquer l’Atlantique avec l’Océan Indien à travers le désert du Sahara. Cette hypothèse d’une mer Saharienne est aujourd’hui abandon- née et, pour expliquer la présence, dans la faune malacologique Ouest- Africaine, d’espèces des Indes Orientales (environ 1,7 %), on a allégué leur survivance depuis une époque pré-miocène, à laquelle existait une communication directe entre l’Océan Indien et l’Atlan- tique, ou bien par une mer équatoriale (1889, Studer, Forchungsr. « Gazelle » , III, p. 32), ou bien par la Méditerranée (1923, Nils Od^ner, Meddel. Gôtehorg Mus. Zool., Avdeln. 23, p. 24. Mais on a également fait une autre hypothèse consistant à regar- der comme possible l’immigration de ces espèces autour du Cap de Bonne Espérance (1889, Studer, loc. cit., p. 32). Nils Odhner (1923, loc. cit., p. 25) pense que cette migration n’a pu s’effectuer qu’à une époque où, les conditions hydrographiques étant différentes des actuelles, le courant du cap des .Viguilles péné- trait plus loin à l’Ouest et passait vers le Nord au delà du Cap de Bonne Espérance. C’est à cette opinion que s’est rallié J. -G. Hidalgo (1906, Monogr. — 266 — esp. çiv. g. Cypræa, p. 211), qui a admis que peut-être le C. moneta a pu, en passant par le Cap de Bonne Espérance (Port Elisabeth), s’acclimater sur la côte occidentale Africaine, ce qui expliquerait sa présence possible à Sainte-Hélène, dans l’Angola (Loanda), en Guinée, au Sénégal, au Cap Vert et aux Canaries. L’existence du C. moneta dans les parages du Cap de Bonne Espé- rance semble être indubitable. Le Lt-Col. W.-H. Turton (1932, The marine Shells of Port Alfred, p. 144) mentionne plusieurs spéci- mens de cette espèce recueillis à Port Alfred et sur la côte de Peddie, près de East London. Or cette région appartient à la province Africaine australe de S.-P. WooDWARD (1868, Manual Moll., p. 70), qui s’étend à l’Est et à l’Ouest du Cap jusqu’au tropique du Capricorne. Bien que la faune de cette province renferme surtout des formes vivant sur la côte Orientale et possède peu de caractères en commun avec celle de la côte Occidentale, on y trouve cependant des espèces existant sur la côte du Sénégal. En tout cas, dans cette région australe même, il y a donc des formes qui peuvent se trouver aussi bien dans l’Atlantique que dans l’Océan Indien. On connaît effectivement plusieurs espèces de l’Afrique du Sud qui se sont propagées vers le Nord le long de la côte Ouest-Africaine (1923, Nils Odhner, loc. cit., p. 24) et, si la plupart ont pénétré seule- ment jusqu’à la région de Mossamedes et l’Angola, quelques-unes (Marginella rosea Lk., Cominella limhosa Lk.) ont remonté jusqu’au Sénégal et au Cap Vert : par exemple, le genre Indo-Pacifique Imbri- caria compte un représentant, 1’/. carbonacea Hinds, qui a été recueilli au cap des Aiguilles, à Mossamedes et au Sénégal Il est, en effet, possible que des courants venant du Cap de Bonne espérance aient transporté, le long de la côte occidentale d’Afrique, des organismes flottants tels que les larves pélagiques de Mollusques littoraux Or les larves de Monetaria rentrent dans cette catégorie : les jeunes individus de C. annulas L., qui ont été observés à Singapour par A. Adams (1850, Zool. Voy. « Samarang » ,Moll, p. 23), sont pourvus de deux expansions membraneuses, au moyen desquelles ils se déplacent rapidement par des mouvements saccadés. 1. Tl y a même précisément un Cypræa répandu de l’Australie au Mozambique, le C. gangrenosa Dillw., qui aurait été dragué au Cap Vert par le « Talisman ». Mais Hidalgo (1906, loc. cit. p. 200) regarde cette indication comme inexacte. 2. A. Giard notamment (1903, loc. cit, pp. 58 et 60) a insisté sur le rôle joué par les courants océaniques dans la distribution des animaux marins. 267 — Liste des Mollusques recueillis par la Mission Franco- Belge A l’Ile de Pâques (1934) PAR Ed. Lamy. Au cours de la Mission Franco-Belge à l’île de Pâques (Easter Island) en 1934, M. A. Métraux a recueilli 35 espèces de Mollusques, dont 18 n’avaient pas encore été signalées de cette localité Gastéropodes Acanthopleura brei^ispinosa^owerhy. . * Smaragdinella nridis Rang. Terebra inconstans Hinds. Terebra venosa Hinds. *Conus rniliaris Hwass. Mitra ( Strigatella) amphorella Lamarck. Columbella ( Mitrella) impolita Sowerby. Columbella (Mitrella) margarita Reeve. Columbella (Seminella) striatula Dunker. *Trophon (Pascula) citricus Dali. Purpura ( Polytropa) scobina Quoy et Gaimard. Triton ( Epidromus) cylindricus Pease. *Cypræa caput-draconis Melvill. * Strombus (Canarium) maculatus Nuttall. Cerithium atromar ginatum (Deshayes) Vignal. *Triforis leoukensis Watson. * Planaxis mollis Sowerby. *Tectarium pyramidale Quoy et Gaimard [= nodulosum GmelinJ. Torinia dorsuosa Hinds. Rissoina turricula Pease. * Hipponyx antiquatus Linné. * Hipponyx barhatus Sowerby. 1. Dans la liste ci-jointe, les espèces marquées d’un astérisque avaient été déjà mentionnées de l’île de Pâques par Wm.-H. Dall (1908, Report XIV, Scient., Res. Exp. « Alhalross », Bull. Mus. Comp. Zool. Haro. Coll. Cambr., XLIII, p. 437) et par Nils Hj. Odhner (1922, C. Skottsberg, The Natural Ilistory of Juan Fernandez and Easter Island, vol. III, Zool., p. 248). Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n“ 3, 1936. — 268 — *Janthina fragilis Lamarck [= communis Lamarck]. Scala perplexa Pease. * Eulima Cumingi A. Adams. N évita (Pila) plicata Linné. * N évita (Pelovonta) atvata (Chemnitz) Reeve. *Nevita (Odontostoma) movio Sowerby. Euchelus gemmatus Gould. Glyphis exquis ita Reeve. * Siphonavia pica Sowerby. * Melampus Philippii Küster. Pélécypodes. Lima (Mantellum) fvagilis Chemnitz. *Codokia ( Jagonia) dwevgens Pbilippi [— vamulosa Gould]. Saxicava austvalis Lamarck. Observations morphologiques, systématiques et biogéo- graphiques SUR UNE SCYPHOMÉDUSE RARE, PaRAPHYLLINA INTERMEDIA 0. MaAS 1903, TROUVÉE SUR LA PLAGE DE BIARRITZ PAR Gilbert Ranson. Docteur ès-sciences Assistant au Muséum National d’Histoire Naturelle Le 28 janvier 1935 a été récoltée sur la plage de Biarritz, au len- demain d’une violente tempête, une petite Scyphoméduse vivant normalement dans les grandes profondeurs, très intéressante par son organisation morphologique, sa position systématique et par sa dispersion géographique. Je remercie hien sincèrement M. Arné, Directeur du Musée de la Mer de Biarritz, qui a bien voulu me con- fier sa détermination, me permettant ainsi d’apporter une contri- bution à l’étude morphologique de cette Méduse très rare. O. Maas, en 1903, en a trouvé 2 exemplaires dans la collection du Siboga, récoltés dans l’Archipel Malais, à 200 m. de profondeur. Le Docteur Lobianco de Naples, en 1903, décrit et figure sous le nom de Periphylla dodecabostrycha Brandt, un seul exemplaire d’une Méduse récoltée par le Puritan à 1.000 m. de profondeur, près de Capri, dans la Baie de Naples. A. Mayer, en 1910, a reconnu qu’il s’agissait d’un exemplaire de Parapkyllina intermedia O. Maas ; il l’a décrit et figuré dans son grand ouvrage Les Méduses du Monde. Les descriptions et dessins de ces auteurs sont succincts ; ils indiquent bien les rapports généraux des organes essentiels per- mettant, superficiellement, de distinguer cette Méduse des Peri- phyllidæ et des Ephyropsidæ, mais l’organisation interne, les rela- tions entre les divers éléments de la cavité gastrique et de ceux-ci avec les organes marginaux en particulier, restent vagues, parfois .même incompréhensibles. Le petit nombre d’exemplaires récoltés n’a pas encore permis de faire les coupes indispensables pour bien préciser ces rapports. Cependant un long examen et une dissection partielle de l’exemplaire à ma disposition, va me permettre d’éclaircir certains points de l’anatomie interne illustrée par la figure ci-dessous, d’un quadrant. U Ombrelle a 15 mm. de diamètre sans les lobes marginaux, détruits sur mon échantillon ; elle est aplatie, lenticulaire, en forme de disque ; fortement comprimée par la conservation, il ne m’est Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 3, 1936. pas possible de fixer la hauteur. Les échantillons anciens ont 8 mm. de haut pour un diamètre de 15 mm. L’exombrelle est divisée en deux parties par le sillon coronaire profond, caractéristicjue de l’ordre des Coronatæ ; la portion centrale lisse, régulièrement arrondie, ne présente rien de particulier ; la portion extérieure ou couronne marginale, au contraire, est divisée par 16 sillons profonds en autant de bourrelets saillants ou pédales. Ces sillons ne partent pas exacte- ment du sillon coronaire mais seulement à quelques millimètres, extérieurement ; d’abord très profonds, ils le sont de moins en moins, distalement, et se poursuivent sur les lobes marginaux dont ils n’at- teignent pas tout à fait l’extrémité. Ils correspondent à des cloisons ou septums radiaires de la mésoglée, reliant l’ectoderme exombrel- laire et l’ectoderme sous-ombrellaire. Ils représentent donc, sur une grande partie de leur longueur, une réduction de la mésoglée ombrel- laire ; les bourrelets saillants entre eux ne sont pas le résultat d’un épaississement de cette dernière, comme on en a l’impression. Les pédales présentent un amincissement transversal prononcé de la mésoglée, au niveau de l’insertion des tentacules et des rhopalies, sur le bord marginal de l’ombrelle. C’est d’ailleurs à partir de cette zone, mais sans aucune limite précise, que leur font suite, chevau- chant sur deux moitiés pédalaires, les lobes marginaux. Les 12 pé- dales tentaculaires sont de même largeur, mais les 4 pédales rhopa- liennes sont un peu plus étroites. Je ne vois cependant pas, sur mon échantillon, une différence aussi prononcée que celle figurée par O. Maas et signalée par A. Mayer. Les 16 pédales ont une forme générale rectangulaire, à angles inférieurs assez nets ; les 16 lobes marginaux sont détériorés ici ; d’après les précédents auteurs ils sont plus ou moins ovales avec extrémité distale très légèrement arrondie. Le Manubrium large est formé d’un tube peu saillant, quadrangu- laire, et la bouche est une simple ouverture cruciforme. La cavité du manubrium donne accès dans un estomac très large et très bas, de forme lenticulaire. Les parois de l’ensemble sont constituées par quatre faces triangulaires interradiaires, à forte musculature, très contractiles, soudées par leur large base au fond de l’estomac, intérieurement à quatre piliers allongés, représentant des colu- melles, ayant l’apparence de quatre surfaces plus claires, longues et étroites, rattachant la voûte exombrellaire au plancher sous-ombrel- laire. Ces quatre lignes d’insertion interradiaires des parois stoma- cales ne sont pas exactement rectilignes, comme semble l’indiquer à tort la figure ci-contre où j’ai omis d’apporter la rectification néces- saire ; leur centre s’avance légèrement radiairement de quelques millimètres, vers celui du plafond stomacal, de telle façon qu’en réalité il y a 4 lignes brisées d’insertion ; les columelles font de même à ce niveau. Du côté interne de ces parois latérales de l’estomac et un peu au-dessus de leur point d’attache, s’insèrent les filaments gas- triques en 8 paquets correspondant aux 8 tronçons des 4 lignes brisées dont je viens de parler. Ces quatre faces triangulaires inter- radiaires, sont unies penadiairement par un prolongement simple, non épaissi, clair, de plancher sous-ombrellaire et laissent entre elles, à leur base, 8 fentes perradiaires faisant communiquer l’esto- mac avec le canal circulaire coronaire dont l’organisation est assez complexe, comme nous allons le voir. La cavité coronaire ou gastro- vasculaire est constituée par des chambres, compartiments et canaux ; mais malgré les cloisons réunissant la voûte exombrellaire au plancher sous-ombrellaire, la subdivisant, cette cavité générale reste continue et se poursuit même à l’extrémité distale des lobes. Représentons-nous la cavité coronaire ou gastro-vasculaire ayant accès dans l’estomac, seulement par les 4 fentes perradiaires étroites, comme une vaste cavité allant de la base de l’estomac jusqu’à l’extrémité des lobes. Cette vaste cavité est divisée en 16 comparti- ments correspondants aux pédales par les 16 cloisons radiaires dont il est question ci-dessus, exactement comme chez les Ephyropsidæ. Mais ces dernières ne s’étendent pas sur toute la hauteur de la cavité ; distalement, elles n’atteignent pas le sommet des lobes dans les- quels la cavité coronaire se divise en deux à l’insertion des tenta- cules et des rophabes, chaque portion latérale se poursuit distalement avec celle du compartiment voisin, vers l’estomac ; les extrémités des cloisons n’atteignent pas les columelles transversales, laissant ainsi entre ces dernières et les compartiments radiaires de la cavité coronaire un espace circulaire entourant la base de l’estomac. Mais, fait très important, cet espace circulaire se trouve légèrement rétréci parradiairement parce que les deux cloisons des compartiments perra- diaires, légèrement plus étroits d’ailleurs que les autres, sont plus longues que celles des compartiments interradiaires ; de plus ces cloisons plus longues, s’incurvent légèrement parradiairement, ne laissant entre l’espace circulaire en question et le compartiment perradiaire, qu’une très faible communication. Au contraire, les compartiments interradiaires communiquent très largement avec cet espace circulaire. Cette disposition morphologique nous laisse supposer que le bol alimentaire projeté de l’estomac dans la cavité gastro-vasculaire passe pour ainsi dire uniquement dans la région interradiaire de cette cavité où, nous le verrons plus loin, se développent les gonades et les tentacules, et certainement en très petite quantité dans les compartiments perradiaires où se développent les organes des sens, les rhopalies. Le plancher sous-ombrellaire de la cavité gastro- vasculaire n’est pas formé d’un épithélium uniforme. Au niveau des compartiments ou poches radiaires, depuis l’extrémité stomacale des sillons jusqu’à la base marginale des pédales où s’insèrent les Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 18 - 272 tentacules et les rhopalies, l’endodernae /du plancher sous-ombrel- laire s’épaissit et présente plus particulièrement des épaississements radiaires au nombre de 4 ou 5 dont la longueur n’est pas toujours la même. Cette particularité donne l’apparence de poches, à cet endroit, aux compartiments radiaires. Toujours exactement au Figure scmi-scliéinatique, représentant un quadrant sous-ombrellaire. per, prerradiuï stomacal : int, interradius stomacal ; fg, filaments gastriques ; G, gonades ; Pp, poche perradiaire ; Pint, poche interradiairc ; Mc, musculature circulaire ; Sr, sillon et cloison radiairc ; Lm, lohe marginal ; T, tentacule ; ot, sac otolithique ; cc, œil. même niveau, l’ectoderme du plancher sous-ombrellaire présente une forte musculature transversale, circulaire. Apparemment, les muscles semblent seulement juxtaposés au niveau des cloisons ; tous les auteurs ont parlé de cette interruption et de 16 segments muscu- laires trapézoïdaux. C’est complètement inexact et la musculature - 273 — se poursuit d’une façon parfaite dans l’ectoderme des sillons. Les poches étant renflées, les muscles s’incurvent dans le sillon qui, paraissant très clair, laisse croire à une interruption de la muscula- ture. Les Gonades ont été décrites un peu différemment par O. Maas et A. Mayer. D’après O. Maas, elles ont la forme d’une fève, diffé- rant en cela un peu de celles de Periphylla, en fer à cheval, et de celles de Nausithoë, en haricot. Deux gonades voisines s’accolent par leur face convexe dans l’interradius, leurs extrémités renflées étant adradiaires. D’après A. Mayer, ses gonades ressemblent à celles de Palephyra et sont intermédiaires entre celles de Periphylla et de Nausithoë ; chacune d’elles part adradiairement, se dirige interradiairement atteignant la bordure interne de la musculature, puis au milieu de l’interradius revient vers la base de l’estomac où son extrémité s’incurve légèrement dans une direction adradiaire. Ces variantes sont-elles dues à des différences individuelles, d’état sexuel, ou à une observation trop rapide ? Si on les compare avec ce que je constate dans mon échantillon, on pourrait supposer que O. Maas a vu seulement les portions adradiaires des gonades et A. Mayer les portions inférieures correspondant à l’espace circu- laire, base de la cavité générale coronaire. En effet, l’exemplaire à ma disposition, une femelle dont les œufs sont très gros, a des gonades plus complexes, se rapportant très bien, par parties, à ce qui est décrit par les deux auteurs précédents. Les gonades sont rattachées par un repli mésentérique à la paroi endodermique sous-ombrel- laire. Partons d’un orifice perradiaire de l’estomac, nous trouvons immédiatement la gonade dont l’extrémité renflée, assez large et épaisse, obture une grande partie de l’espace entre la columelle d’une part et l’extrémité de la cloison du compartiment perradiaire de l’autre ; puis, après deux renflements successifs, la gonade se redresse et s’introduit dans le compartiment adradiaire, y atteignant presque la base du renflement mésogléen correspondant à l’insertion du tentacule, c’est-à-dire qu’elle atteint le niveau de la bordure externe de la bande musculaire, puis apparemment sans disconti- nuité, se poursuit en revenant vers l’estomac ayant ainsi décrit dans le compartiment adradiaire une anse à convexité marginale. Arrivant alors à l’extrémité orale de la cloison interradiaire elle se divise en deux parties : l’une continuant vers l’estomac juscpi’à la columelle et qui, par deux plis transversaux, remplit la moitié inter- radiaire de l’espace circulaire de la cavité gastro -vasculaire ; l’autre contournant la cloison interradiaire et remontant dans le compar- timent interradiaire pour se terminer par une extrémité largement arrondie, s’accolant à l’extrémité de l’autre gonade qui, partant de l’orifice perradiaire suivant, se distribue de la même façon interra- diairement. Sur la figure ci-contre, les 2 gonades semblent être sou- — 274 dées dans l’interradius, comme s’il n’y avait qu’une seule gonade interradiaire ; c’est une petite erreur de rjeprésentation à rectifier. Les Tentacules sont au nombre de 12, groupés par 3 ; il y a donc 4 groupes de 3 tentacules comme chez Periphylla, contrairement à Nausithoë où les tentacules alternent avec les rhopalies. Mais ils sont ici tous les trois interradiaires ; chez Periphylla le médian est perradiaire. La comparaison avec Periphylla est tout à fait superfi- cielle, car dans notre Méduse, comme chez Nausithoë, il y a une rhopalie perradiaire ; Peryphillina et Nausithoë diffèrent seulement par la présence chez Periphyllina d’un tentacule interradiaire au lieu d’une rhopalie. Ce rapprochement est plus objectif, car il cor- respond à une plus grande ressemblance d’organisation interne. Les tentacules ont tous la même longueur, égale à peu près au diamètre de l’ombrelle. Ils s’insèrent au centre, légèrement concave, du bord des pédales interradiaires. L’endoderme du tentacule fait suite à celui de la cavité gastro-vasculaire au point où le plancher sous- ombrellaire se soude à la pédale. De ce point, l’endoderme pousse un renflement relativement très large, en arrière dans la mésoglée, celle-ci formant un épaississement dans la cavité gastro-vasculaire autour de ce dernier en épousant sa forme, et dans l’autre sens vers l’extérieur, remplit l’axe volumineux du tentacule. Le renflement en question et l’axe du tentacule sont pleins, remplis sans aucun espace basal entre les cellules endodermiques à structure vacuolaire cordoïde, juxtaposées irrégulièrement. A sa base, sur le quart envi- ron de sa longueur, l’axe tentaculaire est enveloppé d’une couche épaisse de mésoglée faisant suite à la mésoglée ombrellaire : elle s’amincit lentement et bientôt l’axe du tentacule conservant sa dimension initiale presque jusqu’au bout, n’est plus recouvert que par une très mince lame mésogléenne et ectodermique. Les organes des sens ou rhopalies sont au nombre de 4 comme chez les Periphyllidæ alors qu’il y en a 8 chez les Ephiropsidæ. Mais chez Periphylla ils sont interradiaires. Ici, ils sont perradiaires, comme chez Nausithoë, à l’extrémité du compartiment perradiaire de la cavité gastro-vasculaire. Nous avons vu que ces compartiments plus étroits que les perradiaires sont limités latéralement par deux cloi- sons plus longues, s’incurvant et ne laissant qu’un orifice d’accès relativement faible dans la cavité circulaire. La position des rhopa- lies me semble déterminée par cette structure générale, interne, particulière. Si nous examinons l’organe par la face exombrellaire, nous voyons, dans l’échancrure marginale et médiane de la pédale, un premier renflement à surface unie, assez volumineux, débordant fortement du bord de l’ombrelle, puis un second renflement moins large, dont la surface externe présente deux amincissements latéraux assez pro- noncés de la mésoglée, tandis que l’axe, étroit à sa base proximale. — 275 se termine distalement en poire avec mésoglée normale, constituant le capuchon qui recouvre les différenciations sous-ombrellaires. Vu par sa face sous-ombrellaire, en le disséquant, nous constatons que la cavité gastro-vasculaiie a accès dans la cavité du premier renflement, dont il est question ci-dessus, par une très petite ouver- ture seulement, radiaire, pour s’élargir de nouveau et occuper pres- que toute la largeur du dit renflement. La cavité endodermique se poursuit ensuite dans le second renflement. Elle est fortement réduite, à son plafond exombrellaire seulement, par les deux amin- cissements latéraux de ce dernier dont j’ai parlé ci-dessus, lesquels s’accolent presque radiairement à leur extrémité proximale pour s’écarter légèrement, distalement, où la cavité endodermique se trouve élargie un peu, au moment où elle aboutit à l’œil, formé d’une lentille transparente enveloppée par l’ectoderme pigmenté, d’après O. Maas. Mon échantillon ne me permet pas de distinguer bien nette- ment cet œil. Mais je puis affirmer que la cavité endodermique y aboutit et ne va pas plus loin. Du côté sous-ombrellaire, cette der- nière occupe toute la largeur du renflement correspondant. L’œil est entouré d’un épaississement ectodermique assez important enve- loppant toute la largeur du renflement. Entre cet épaississement ectodermique et l’extrémité du capuchon se trouve un petit corps en boule, à pédoncule très court, le sac otolithique paraissant formé, au centre, de cellules vacuolaires coidoïdes endodermiques et d’un revêtement un peu épaissi de cellules ectodermiques présentant 2 traînées de cellules ectodermiques différenciées le reliant latérale- ment à l’épaississement optique. Il semble bien, sans l’affirmer, que les cellules endodermiques du sac se poursuivent par une rangée de cellules semblables aboutissant à la cavité endodermique, à la base de l’œil. En général, les formes des grandes profondeurs n’ont pas d’œil ventral. Cette espèce en possède un, mieux développé encore que Nausithoë, comme les formes de surface. Pigmentation. — Les exemplaires décrits par O. Maas et A. Mayer étaient peu pigmentés ; seules les faces interradiaires de l’estomac et du manubrium, les gonades et les yeux des rhopalies, présentaient une coloration rouge brun. Tout le reste de la cavité gastro- vasculaire était sans couleur. Au contraire, mon échantillon possède une très forte pigmentation rouge-brun de tout l’endoderme stomacal, gastro- vasculaire et du renflement basal des rhopalies. Le pigment est par- ticulièrement dense dans l’estomac, dont le plafond est très foncé, et le canal circulaire de la cavité gastro-vasculaire. L’ectoderme exombrellaire ne présente aucune trace de pigmentation. Nous ne pouvons évidemment pas utiliser cette seule différence pour parler d’espèce, ni même de race différentes. Je crois plutôt — 276 - que ce fait vient nettement à l’appui de l’hypothèse de l’origine extérieure de ce pigment. Position systématique. — De l’ensemhle de ces observations, il ressort que Paraphyllina intermedia O. Maas, avec ses quatre groupes de 3 tentacules interradiaires et ses 4 rhopalies perradiaires, se rapproche de Periphylla. Basée sur les seuls rapports de ces orga- nites marginaux, la comparaison est très superficielle. Par l’organisa- tion de son estomac et de sa cavité gastro-vasculaire elle ressemble beaucoup plus aux Ephyropsidæ, dont elle diffère en somme seule- ment, par la présence d’un tentacule interiadiaire au lieu d’une rhopalie. Or, c’est l’organisation interne qui doit servir, avant tout, de critérium dans la comparaison ; la position relative des tentacules, organes des sens et même gonades, étant seulement une conséquence de la structure morphologique interne plus directement liée à un caractère constitutionnel profond. Sans aucun doute, nous sommes ici nettement en présence d’une structure d’ Ephyropsidæ. Le seul groupement des tentacules, n’étant d’ailleurs pas exactement le même chez Periphylla, ne peut nous faire ignorer les différences fondamentales de structure interne. Je ne suis donc pas certain que la Méduse étudiée fasse partie d’une famille spéciale. Je crois plutôt qu’elle est seulement un genre de la famille Ephyropsidæ. Par ailleurs, cette Méduse est apparemment très voisine (sinon la même) de la Méduse fossile décrite par O. Maas en 1906, sous le nom de Paraphylliies distinctus O. Maas, provenant des schistes lithographiques de Kelheim. Dispersion géographique. — On serait assez tenté d’admettre que des Méduses récoltées à de telles distances les unes des autres (rVrchipel Malais, Baie de Naples, Biarritz), représentent au moins des races différentes. Cependant, il s’agit d’animaux de grandes profondeurs, (l’exemplaire à ma disposition provient très vraisemblablement des grandes profondeurs du Golfe de Gascogne) et le cosmopolitisme de nombreuses espèce^, vivant dans ce milieu spécial aux conditions assez uniformes, est classique. Oü ne peut absolument pas s’appuyer sur les différences secondaires relevées pour faire une distinction systématique des Méduses de ces trois récoltes. BIBLIOGRAPHIE Maas (O.). — Scyphomedusen der Siboga Expédition ; Monog. 11, 1903, p. 8 ; taf. 2, fig. 10-14 ; taf. 11, fig. 106. Maas (O.). — Neuen jahrb. für Min. Geol. and Pal., Bd. 12, 1906, p. 90 (d’après A. Mayer, 1910). Lobianco. — Mitth. Zool. Stat. Neapel, Bd. 16, 1903, p. 219, taf. 7, fig. 3. Mayer (A.). — Medusæ of the World, p. 549-550, fig. 347. Note sur un Céphalopode géant (Architeutiiis Harveyi Verrill) capturé dans le golfe de Gascogne PAR Jean Cadenat. Le juillet J 935, le chalutier rochelais , (Patron Le Bescoü) de Parmement F. Castaing, rappox’tait aux magasins de la pêcherie, un Céphalopode Décapode géant. Il mesurait plus de 8 mètres de l’extrémité postérieure du corps à l’extrémité des grands bras tentaculaires en extension. Cette capture a été faite au chalut à panneaux, le 8 juin 1935, dans le golfe de Gascogne par 46°50’ lat. N. et par environ 200 mètres de profondeur. Le temps, sans être beau, permettait cependant un travail normal de chalutage ; notons que cette légère accalmie succédait à une assez longue période de mauvais temps Aucun des membres de l’équipage du chalutier, même de « vieux loups de mer » ayant longtemps pratiqué la pêche à la Morue sur les bancs de Terre-Neuve, où cependant la présence du Calmars géants a été assez souvent signalée (Verrill en cite 23 observations de 1871 à 1881), ne s’était trouvé en présence d’un « encornet » d’une taille aussi considérable. Malheureusement, les bras furent sectionnés et les yeux complètement arrachés par les membres de l’équipage. De plus, avant que la décision ne fut prise de le transporter jusqu’à La Rochelle, « l’encornet » resta exposé à l’air sur le pont pendant près de 48 heures, ce qui explique le mauvais état de conservation dans lequel il se trouvait, lorscpie nous avons pu l’examiner Dimensions du Céphalopode capturé par le Chalutier « Palombe ». — Nous avons pu avec l’aide du E. Loppé, Directeur du Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle, procéder aux diverses mensura- tions suivantes ; 1. .Sur les 23 observations de Céphalopodes se rapportant au genre Architeuthis, rapportées par Verrill, et provenant de la région de Terre-Neuve, 15 ont traita des individus échoués sur le rivage, la plupart après une forte tempête, 2 ont été trouvés morts flottants, 2 autres se rapportent à des débris provenant de contenus stomacaux de Cachalots ; pour, les derniers, les conditions de capture n’ont pas été précisées. 2. Malgré tout, la nageoire caudale, dos fragments de la plume, et en particulier les deux extrémités, le bec avec sa radula, deux portions de bras ordinaires et l’extrémité d’un bras préhensile avec toutes ses ventouses en place ont pu être conservés, et rentreront dans les collections du Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle. Bullelin du Muséum, 2® s., I. VIII, n° 3, 1936. — 278 — Longueur totale, mesurée de l’extrémité postérieure du sac à l’extrémité des bras préhensibles en exten- sion 818 oms Longueur du sac (manteau) 138 » Longueur de la nageoire caudale (base d’insertion).. 48 » Longueur de la nageoire (juscju’à sa limite d’extension vers la partie antérieure) 60 » Fig. 1. — Aspect semi-schématique du Calmar du Golfe de Gascogne. Plus grande largeur entre les deux bords (limite exté- rieure des lobes latéraux) de cette nageoire 42 » Largeur du sac (plus grand diamètre) 48 » Largeur de la tête (espace interorbitaire) 29 » Longueur des bras préhensibles (en extension) 645 » Longueur du bras ventral gauche 112 » Longueur du bras ventral droit 110 » 279 - — Longueur du bras latéro -ventral gauche 169 » — Longueur du bias latéro-dorsal gauche 172 » — Longueur du bras dorsal gauche 170 » — Circonférence des bras ordinaires à la naissance .... 22 » — Circonférence de la partie grêle des bras préhensibles . 10 » — Longueur approximative de la plume reconstituée . . 127 » — Largeur maximum de la plume 15 » Caractères principaux : (la valeur du rapport est de 0,34). — Sexe : femelle ; — Taille : grande ; l’animal à corps de section à peu près circulaire, mais nettement renflé vers son milieu, à tête forte, épaisse, pesait 71 kilogrammes ; — Nageoire caudale : termi- nale, presque cordiforme, à extrémité postérieure très acuminée ; sa base d’insertion s’étend sur le tiers environ de la longueur du sac, Lbase d’insertion de la nageoire ]_ longueur du sac Les deux lobes latéraux formant cette nageoire s’étendent vers l’avant au delà de leur point d’insertion ; la différence entre la lon- gueur totale de cette nageoire et celle de sa base d’insertion est de 12 centimètres ; — Yeux : Leur absence, et la mutilation des cavités orbitaires n’ont pu permettre de mensurations précises ; ils devaient atteindre cependant une quinzaine de centimètres dans leur plus grand diamètre ; — Bras ordinaires : forts, à peu près égaux en dia- mètre à leur base, mais inégaux en longueur ; ceux de la première paire (centrale) n’atteignent pas la longueur du sac seul ; ceux des trois autres paires (latérc-ventrale, latéro-dorsale et dorsale) sont sensiblement égaux entre eux (nous n’avons noté c|u’une différence de 3 centimètres sur une longueur moyenne de 170 cm.) ; leur lon- gueur est légèrement supérieure à celle du manteau et de la tête réunis. Ces bras sont munis sur toute leur longueur de fortes ventouses armées de couronnes cornées dentées. Ces ventouses, montées sur un pédoncule relativement grêle, sont disposées très obliquement sur les bras, la couronne cornée tournée vers l’intérieur ; elles forment deux rangées régulières à ventouses alternées ; — Bras tentaculaires : Très longs ; leur longueur atteint : plus de quatre fois et demi la longueur du sac ; moins de quatre fois celle du sac et de la tête réunis ; un peu moins de six fois (5,75) celle des plus petits bras ordinaires ; un peu moins de quatre fois (3,79) celle des plus grands. Ces bras, grêles sur presque toute leur longueur, (leur circonférence atteint au plus 10 centimètres), se renflent vers leur extrémité en une sorte de massue aplatie portant un grand nombre de ventouses de dimen- sions et de formes diverses. Sur la partie grêle du bras, on remarque de distance en distance seulement, un petit tubercule blanc arrondi, accompagné chaque fois d’une toute petite ventouse, montée sur un — 280 — court pédoncule, mais placée dans une petite dépression du bras,, ce qui, à première vue, la fait apparaître comme non pédonculée ces petites ventouses sont munies d’une couronne cornée, à bords mousses non denticulés. A la partie basale de la massue, c’est-à-dire à environ 60 centi- mètres de l’extrémité du bras, sont disposées irrégulièrement un certain nombre de ces ventouses (44 à la base de la massue tenta- culaire (gauche), toujours associées à de petits tubercules arrondis. La partie centrale de la « massue » est occupée par quatre rangées alternées de ventouses plus grandes de deux formes différentes. Les deux rangées du milieu, de 12 ventouses chacune, sont de beau- coup les plus grandes, leur diamètre atteint jusqu’à 33 mm. ; elles sont montées sur un court et fort pédoncule. Les ventouses des deux rangées latérales, beaucoup plus petites (leur diamètre varie en effet de 10 à 12 mm.) sont montées sur un long pédoncule moins fort et disposées très obliquement, la couronne cornée tournée vers l’inté- rieur. Les couronnes cornées de ces deux dernières formes de ven- touses sont munies sur tout leur pourtour, de denticulations d’à peu près égale importance. L’extrémité de ces bras tentaculaires, aplatie et terminée en pointe aiguë, porte jusqu’au bout quatre rangées de petites ventouses pédon- culées, à couronne dentée cornée, semblables à celles des rangées latérales de la région centrale. A titre de comparaison, nous donnons dans le tableau suivant les dimensions en millimètres des diamètres des diverses ventouses des parties que nous avons pu conserver. Premier bras (ventral), dans les 25 premiers centi- mètres à partir de la naissance 17 à 23 mm. Deuxième bras (latéro ventral) — région située entre le 50® et le 75® centimètre à partir de la base 12 à 16 mm. / Petites ventouses à couronne ^ mousse 4 à 5 mm. Bras préhensiles < ^ , i Grandes ventouses centrales. . . . 27 à 33 mm. ' Ventouses des rangées latérales . . 10 à 12 mm. La « plume » .• Brisée en de très nombreux fragments ; nous avons pu nous rendre compte cependant de sa forme et de ses dimensions et en conserver les parties les plus importantes, les deux extrémités en particulier. De forme générale lancéolée, elle occupe à peu près toute la Ion- — 281 — gueur du sac ; elle mesure en effet approximativement 127 cms ; et le sac lui-même, n’atteint que la taille de 138 cm. La partie posté- rieure, quoique très mince, est assez rigide et terminée en pointe aiguë où l’on remarque un petit cône à parois très minces qui s’étend sur un centimètre et demi environ — rudiment fort réduit du phragmo- cône des Belemnites, que l’on rencontre encore chez quelques genres d'Œgopsidæ tels que ; Onychoteuthis, Ommastrephes et Loligopsis. Une dépression centrale forme une nervure dorsale de 3 à 4 milli- mètres de largeur ; des nervures divergentes dont 3 sont très appa- rentes de chaque côté, se remarquent dans cette région ; l’une d’elles, la troisième, plus importante que les autres, s’étend vers l’avant, presque parallèlement aux bords latéraux de la plume, à un centi- mètre environ de ces derniers. Sur la partie antérieure, plus mince et plus souple que la posté- rieure, la dépression centrale s’est complètement aplatie et élargie jusqu’à mesurer 18 mm. à son extrémité ; elle est restée transpa- rente alors que les deux parties latérales, finement striées, sont devenues translucides. Les bords très mous, se recourbent légère- — 282 — ment du côté ventral jusqu’à l’extrémité antérieure, beaucoup moins aiguë que la postérieure et qui est occupée par une membrane très souple et très fragile. Le hec. — Très fort, les mandibules mesurant environ 7 cm. de longueur dans un globe buccal atteignaiit 10 cm. de diamètre. La radula. — La radula est ainsi constituée : de part et d’autre d’une rangée centrale de plaques à dents tricuspides, à pointe Fig. 3. — Trois rangées de dents de la radula. Gross. : 10. médiane plus longue que les pointes latérales égales entre elles, on remarque : une rangée de plaques à dents bicuspidées, à pointe la plus longue située du côté interne ; deux rangés de plaques à dents en crochet unique, à courbure légèrement dirigée vers l’intérieur ; une rangée de plaques allongées, à angles arrondis et dépourvues de dents. Ce qui fait en tout 9 rangées de plaques dont les plus externes seules sont dépourvues de dents ; la formule de la radula s’établit donc ainsi : 1-3-1-3-1, Résumé. — Bien que l’absence des yeux nous ait privé de certains caractères et en particulier de celui fourni par la constitution de la cornée, l’ensemble des autres caractères : grande taille ; corps renflé au milieu ; forme et dimensions de la nageoire caudale, plus courte que la moitié de la longueur du sac ; bras ordinaires munis de ven- touses obliques armées de couronnes cornées dentées sur tout leur pourtour ; bras tentaculaires longs et grêles présentant de place en place sur toute leur longueur des « appareils d’adhésion » formés de petites ventouses à couronne cornée à bordure mousse, et de petits tubercules arrondis ; plume très mince, occupant presque toute la longueur du corps et présentant des nervures divergentes ; constitu- tion de la radula, nous permet de rapporter ce Céphalopode géant à V Architeuthis Herveyi Verrill (1879). Cependant les dimensions de la - 283 — nageoire caudale de notre individu sont sensiblement supérieures à celles données par Verrill^. Distribution géographique et historique des captures du genre Archîteuthis. De tous temps, l’existence de Céphalopodes gigantesques a fait l’objet de fables, de récits plus ou moins fantaisistes, souvent accom- pagnés de gravures dans la composition desquelles l’imagination a joué le principal rôle. Fig. 4, — Carte de la répartition géographique du genre Archiieuthis dans l’Atlantique Nord et la Mer du Nord. • — - p, lieu de capture du spécimen du chalutier Palombe ; — MS, lieu d’observation du spécimen du Michaël Sars ; — pa, lieu d’observation des fragments provenant du contenu stomacal d’un cachalot et rapportés au genre Arckiteulhis par I.. Jounm ; a, lieu d’observation du spécimen de l’Aledon. On trouve déjà des anecdotes s’y rapportant dans les auteurs grecs et latins comme Aristote et Pline [Hist. Nat., lib. IX, cap. 30 et Hist. Nat. lib. IX, cap. 4) qui nous parle d’un Céphalopode si grand qu’il n’aurait pu passer par le détroit de Gibraltar : « In Gadi- tano Oceano, arborem (animal) in tantum vastis dispensani esse, ut ex ea causa fretum unquam intrasse credetur », Aelien (De Anim., lib. XIII, cap. 6), Strabon (lib. III), Fulgose (lib. I), etc. Plus près de nous, les récits d’OLAÜs Magnus (De pisc. monst.) nous parle du kraken comme d’un être ressemblant plus à une île qu’à un animal : « similiorem insulæ quam bestiæ » ; de l’Evêque PoNTTOPPiDAM qui, citant ce Céphalopode comme un animal dont le 1. Transactions of the Connecticut Academy, Vol. V, p. 199, 1879. — 284 — dos apparaît comme une île d’un mille et demi de tour, ajoute : « D’aucuns disent d’avantage, mais je choisis le moindre pour plus de certitude » (Hist. Nat. Nori>., chap. VIII, tome 2,) 1754; de Denys de Montfort (Hist. Nat. des Moll., tome 2, p. 256), 1799, reproduisant un ex-voto de la chapelle Saint-Thomas à Saint-Malo représentant l’attaque d’un trois mâts malouin par un « poulpe colossal » sur la « côte d’Angole », ne sont évidemment que des histoires merveilleuses où la plus grande part revient à l’esprit inventif et au goût du fantastique de leurs auteurs. Ces récits ont à tel point impressionné des naturalistes de valeur, que, avant Denys DE Montfort, Linné dans son « Système », comprenait le kraken dans la faune de Suède sous le nom de Sépia microcosmus. Malgré le peu de crédit que l’on peut accorder à de telles descrip- tions, il n’en reste pas moins établi, que l’existence de grands Cépha- lopodes (parmi lescpiels nous trouvons aujourd’hui, les plus grands Invertébrés connus) avait été reconnue depuis les temps les plus reculés. Mais le premier fait digne d’intérêt sur l’existence de tels animaux remonterait, d’après Steenstrup, à 1546 ou 1549 et aurait trait à la découverte de l’un d’eux échoué sur la côte à Malmô (Suède). Par la suite, d’autres observations de ce genre ont été faites, en 1639, puis en novembre ou décembre 1790 où deux spécimens ont été trouvés échoués sur les côtes d’Islande ; en 1853, un autre était signalé au Jutland ; en 1855, le Capt. TIygom signalait l’existence d’un animal semblable par 31° de Latitude Nord et 76® de Longitude Ouest et en 1860, la Frégate française Alecton rencontrait, près de Ténérifïe, un grand Calmar dont une description fut publiée. De 1871 à 1881, A. E. Verrill rapporte 23 observations de Cépha- lopodes géants capturés dans la région de Terre-Neuve et décrit deux espèces nouvelles : Architeuthis princeps et A. Harveyi. Quelques autres observations ont été faites depuis, parmi lesquelles, les plus importantes sont peut-être : celle de la Princesse Alice en 1895, rap- portant de la région des Açores des débris d’un Céphalopode géant provenant du contenu stomacal d’un Cachalot et c{ue le Prof. Joubtn rapporta au genre Architeuthis ; et celle du Michaël Sars. qui en 1903, rencontra flottant à la surface, au Nord des îles Faerôe, un Calmar géant mort appartenant au même genre. La capture, au mois de juin 1935, d’un Architeuthis Harveyi Verrill, vivant, dans le Golfe de Gascogne, était donc particulière- ment intéressante à signaler. En même temps qu’elle nous permet d’ajouter un nom à la faune des Céphalopodes du plateau continental français, elle nous pose un problème de biologie qu’il serait intéressant de résoudre : La presque totalité des observations se rapportant au genre Architeuthis et toutes celles se rapportant à l’espèce Harveyi ont été — 285 — faites dans des eaux froides et, en particulier, dans la région de Terre- Neuve ; la présence à' Architeuthis Harveyi Verrill dans le Golfe de Gascogne serait-elle due uniquement au fait qu’en cette année 1935, les températures des eaux sont peu élevées ? En serait-elle une conséquence directe, ou serait-elle due à d’autres causes qui nous échappent encore ? Il nous paraît utile cependant de rapprocher la capture du chalutier « Palombe » de quelques observations de Poissons des eaux froides pêchées dans des régions plus méridio- nales que celles qu’ils fréquentent d’ordinaire en cette saison. C’est ainsi que pendant la deuxième quinzaine de juin des captures de Flétan (Hippoglossus hyppoglossus) ont été faites sur les bancs Melville et Petite Sole (chalutier « La Couhre «) et que, pendant la même période et durant tout le mois de juillet, des Morues ont été prises au chalut sur la Petite Sole et même sur le banc de La Cha- pelle. BIBLIOGRAPHIE 1. - De La Blanchère. — Les calmars géants de Conception Bay (Terre- Neuve). La Nature, 1874, semestre, p. 196. 2. Crosse et Fischer. • — Nouveaux documents sur les céphalopodes gigantesques. Journ. de Conchyl. Vol. 10, p. 124. 1862. 3. Girard. — Les céphalopodes des îles Açores et de Madère-Lisbonne, 1890. Résumé par Crosse et Fisher dans : Journ. de conchyl, Vol. XL, p. 365. 1892. 4. Jager (J.). — Handwôrterbuch der Zool. Anthrop. und Ethnologie. Vol. I, p. 212, 1880. 5. JouBiN. — Résuit. Camp. Sc. Monaco. Campagne 1888 (paru 1895). 6. — Résuit. Camp. Sc. Monaco. Campagne 1895 (paru 1900). 7. Miner W. — Marauders of the sea. Nat. Geog. Mag. Washington. Vol. LXVIII, tome II, p. 201. 1935. 8. Montfort (Denys de). — Hist. Nat. des Mollusques. Tome 2. An X. 9. Murray (J.) et Hjort (J.). — The depths of the océan, p. 592 et 651. 1912. 10. Verrill (A.-E.). — The cephalopods of the North Eastern coast of America, part 1. Trans. of Connecticut Acad. Vol. V, p. 176 et suiv. 1879. 11. — The cephalopods of the North Eastern coast of America. Part IL Trans. Of Connecticut Acad. Vol. V, p. 259 et suiv. 1880. Laboratoire de l’Office scientifique et technique des pêches maritimes de La Rochelle et Laboratoire de Malacologie du Muséum de Paris. Les Jardins botaniques et la conservation des espèces RARES. — A PROPOS DE BrOMUS ARDUENNENSIS DMRT. PAR Antoine de Cugnac. La protection de la nature est à l’ordre du jour. L’extension des cultures, et d’une manière générale, des établissements humains, tend à faire disparaître partout la végétation autochtone, avec ses groupements floristiques variés, issus de la diversité des sols, des climats et de l’histoire, et à les remplacer par l’uniformité des espèces cultivées, dans les champs, les prairies ou les forêts. D’autre part, comme les méthodes agricoles, sans cesse perfectionnées, éliminent de plus en plus toutes les plantes étrangères, nuisibles ou seulement inutiles, dans les cultures et à leur voisinage, il est à peine prématuré de prévoir le temps où la préservation des espèces spontanés devien- dra en tous lieux une nécessité, et où l’on devra envisager, même en nos régions, la création de réserves naturelles pour leur servir de refuge. En outre, les espèces les plus menacées ne sont pas les plantes banales, que leur vigueur et leur fécondité mettent à l’abri d’une destruction totale ; mais les premières à disparaître seront les rare- tés, si l’on ne prend dès maintenant les mesures nécessaires en vue de leur protection. Leur faible fréquence n’est autre chose, en effet, que la traduction statistique d’une certaine infériorité biologique (plantes délicates, exigeantes, insuffisamment pourvues de moyens de reproduction et de dissémination), qui ne leur permet qu’excep- tionnellement de rencontrer réunies toutes les conditions nécessaires à leur développement, en présence des autres plantes, plus résis- tantes ou plus prolifiques. La persistance des espèces rares ne sera donc assurée que si on prend soin de leur venir en aide dans la concurrence vitale (multi- plication artificielle, sarclages locaux, etc.), ou mieux encore, si on les soustrait à la lutte pour la vie, en les cultivant systématique- ment dans les Jardins botaniques. C’est une nouvelle tâche, lourde peut-être à ajouter aux missions d’enseignement et de collection dont ils sont déjà investis, mais qu’il me paraît nécessaire de propo- ser à ces Etablissements d’entreprendre, en raison de l’urgence du résultat, et de l’intérêt intrinsèque que présente la conservation de Bulletin du Muséum, 2“ s., t. VIII, n® 3, 1936. 287 — la plupart de ces « raretés ». Il suffit, à cet égard, de citer le cas du Gingko, dont nous ne connaîtrions sans doute pas actuellement d’exemplaires vivants s’il n’avait été planté rituellement autour des temples chinois. Bien que d’un ordre moins important, les parti- cularités systématiques d’une espèce telle que Bromus arduennensis Dmrt. ^ justifient de même les efforts que pourra nécessiter sa cul- ture. Cette Graminée, qui constitue à elle seule une section très parti- culière du genre Bromus (sect. Michelaria), se distingue en effet par des caractères spéciaux, tels que la présence d’oreillettes sur les côtés de la glumelle inférieure, qu’on ne trouve dans aucun autre Festucée. C’est la seule Phanérogame endémique belge; elle est limitée à une petite région au sud-ouest de Liège et de Spa (Famenne et Condroz), où elle se rencontre dans les moissons d’Epeautre [Triti- cum Spelta L.), mais paraît dès maintenant en voie de régression, ainsi d’ailleurs que cette céréale elle-même. Découverte il y a 115 ans, par Michel et Dumortier, aux envi- rons de Liège, elle fut l’objet, vers le milieu du siècle dernier, d’une intense curiosité de la part des botanistes, à cause de ses carac- tères si particuliers, et un grand nombre de Jardins botaniques la mirent en culture. Mais, plus tard, l’intérêt s’émoussant, elle fut peu à peu aban- donnée, et n’est plus distribuée, à l’heure actuelle, que par quelques jardins seulement. On peut suivre les phases de cette extension et de ce déclin, en compulsant les catalogues d’échanges des Jardins botaniques, dont le Laboratoire de Culture du Muséum possède une remarquable collection, remontant, pour bon nombre d’entre eux, jusqu’à 1840, et parfois même au-delà de 1830 ; qu’il me soit permis de remercier ici M. le Professeur A. Guillaumin pour l’aimable autorisation qu’il m’a donnée de les consulter. .J’ai relevé ainsi toutes les indications concernant l’espèce qui nous intéresse ; elle figure habituellement sous l’un ou l’autre des noms suivants : Bromus arduennensis Dmrt. (souvent attribué à Kunxii, parfois à Lejeune), Michelaria bromoidea Dmrt. (souvent écrit M. bromoides). Libertia arduennensis Lej. Bromus platystachys Desf. Hort. par. (nom attribué par Desfon- taines dans son Catalogue du Jardin des Plantes, de 1829, sou- t. Cf. A. do CuGNAC et A. Camus, Sur quelques Bromes et leurs hybrides. 1 V. Deux espèces messicoles en voie do disparition : Bromus ( Serrafalcus) p'ossus Desf. ex DC., et Bromus (Michelaria) arduennensis Dmrt. Bull. Soc. Bolan., t. 83, séance du ‘28 fé- vrier 1936. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 19 — 288 — vent altéré en B. polystachys, et qui ne pouvait être maintenu, ayant déjà été employé par Lamarck pour Brachypodium dista- chyum; mais en raison de la notoriété du Catalogue, il fut très souvent admis dans les Jardins pour B. arduennensis). Bromus auriculatus Rasp. (parfois attribué à Lejeune). J’ai dépouillé dans ce but les collections des catalogues d’une centaine de Jardins botaniques (sur près de 300 catalogues que reçoit au total le Laboratoire de Culture), et noté la présence de l’espèce, sous l’un des noms indiqués plus haut, pour toutes les années où elle a été mise en distribution par ces Etablissements : on peut en déduire approximativement la durée de culture continue de la plante à chaque endroit (ce n’est qu’un résultat approché, car souvent l’espèce a pu être cultivée sans être distribuée ; par contre, la déter- mination a pu aussi être fausse, et la plante réellement absente bien que notée au catalogue). Le nombre des Jardins botaniques où le Bromus arduennensis a été cultivé et distribué, à un moment quelconque, est d’après mes relevés, de trente-cinq, répartis dans toute l’Europe (je n’en ai trouvé mention dans aucun Jardin hors d’Europe). Mais en re^rd de ce nombre, on ne peut plus en citer que cinq où la plante soit encore cultivée actuellement : Liège, Copenhague, Lund (les échantillons obligeamment fournis par ces trois Etablissements m’ont permis de vérifier l’exactitude de la détermination), Madrid (?), Bucarest (d’après les catalogues, il faudrait y ajouter Bruxelles, mais une lettre récente de M. W. Robyns m’annonce qu’il s’agit d’une erreur de détermination). Parmi les jardins qui ont distribué ce Brome sans interruption notable pendant au moins vingt ans, on peut citer (avec les durées approximatives, d’après la présence de l’espèce sur les catalogues d’échanges) : Liège (depuis plus de 100 ans), Madrid (depuis 75 ans), Copen- hague (pendant 50 ans, graines provenant de Gênes, jusqu’en 1906 ; puis depuis 12 ans, semences de Liège ^), Paris (pendant 65 ans, jusqu’en 1904), Bordeaux (45 ans, juscju’en 1897), Valence (45 ans, jusqu’en 1889), Palerme (30 ans, jusqu’en 1885), Leningrad (Saint- Pétersbourg) (25 ans, jusqu’en 1926), Louvain (25 ans, jusqu’en 1870), Gand (25 ans, jusqu’en 1863), etc. La répartition géographique des 35 Jardins où la plante a été cultivée est la suivante (en commençant, dans chaque pays, par les Jardins où elle a été conservée le plus longtemps ; les noms en itali- ques sont ceux des Jardins où elle est actuellement cultivée et dis- tribuée). i. Renseignoments aimablement communiqués par M. Axell Lance, Couservateur du Jardin botanique de Copenhague. / - 289 — Belgique : Liège, Louvain, Gand, Bruxelles, Anvers. France : Paris, Bordeaux, Montpellier, Dijon, Angers. Allemagne : Berlin, Halle, Heidelberg, Munich, Karlsruhe. Italie ; Palerme, Gênes, Naples, Florence, Modène, Trieste. Espagne : Madrid, Valence. Portugal : Coïmbre. Suisse : Zurich, Bâle. Suède : Lund, Upsal. Danemark : Copenhague. Norvège ; Oslo. Grande-Bretagne : Edimbourg. Pologne : Cracovie. Bussie : Leningrad. Boumanie : Bucarest. Yougoslavie : Belgrade. La variété de cette répartition montre que le B. arduennensis s’accommode des climats les plus divers ; il demande seulement à être semé assez tôt en automne, à cause de son cycle végétatif très long, presque bisannuel. Certains jardins ont signalé aussi qu’il supportait mal les hivers rigoureux ; mais en conservant une réserve de semences, on peut faire face à tout accident de ce genre. On voit par là que cette plante, dont la distribution naturelle est si limitée, peut être conservée en culture dans des jardins très variés, où elle se maintient en plein air et fournit normalement des semences. En organisant méthodiquement sa culture dans ces établissements, on pourra donc être assuré de la persistance de l’espèce, même si elle venait à disparaître de ses stations naturelles. Comme la réalisa- tion de cette dernière hypothèse n’est peut-être malheureusement pas très éloignée, il me paraît utile de signaler l’opportunité d’une telle tâche aux Directeurs des Jardins botaniques qui voudront > bien s’intéresser à cette Graminée. Par ailleurs, comme la disparition progressive d’un certain nom- bre d’espèces sauvages, indigènes ou exotiques, semble devoir être aussi envisagée prochainement, la mise en culture systématique des plantes rares dans les Jardins botaniques est peut-être le meilleur moyen d’éviter les conséquences de la rationalisation moderne, désastreuse pour les biologistes. - 290 — Sur quelques points de la tectonique de la région DE Meyrueis (Lozère) PAR R. AbRARD. La région de Meyrueis située en plein système faillé, au contact des Causses et du Massif ancien de l’Aigoual, permet d’intéressantes observations tectoniques. Le contact anormal entre le Lias et les schistes siluriens rnétamorphisés s’observe dans le lit de la Brèze, à 150 m. environ à l’amont du pont sur lequel passe le chemin de Meyrueis au hameau d’Ayres. Les calcaires pliensbachiens ont un pendage de 25 à 30° vers le N.-W. ; une solution de continuité de quelques mètres les sépare des schistes métamorphiques qui ont exactement le même pendage, de sorte que l’on pourrait penser que le Pliensbachien repose sur eux avec une lacune, mais sans discor- dance ; mais en d’autres points, la faille, qui se dirige vers le N.-E. est évidente ; c’est elle qui au N,-E. d’Ayres place en contact anormal le Bajocien dolomitique et les calcaires en plaquettes de l’Hettan- gien. Les calcaires dolomitiques paraissent en ce point très redressés, mais ce n’est qu’une apparence provenant de l’érosion particulière aux dolomies ; ils sont seulement affectés d’un pendage de 25° envi- ron vers le N.-W. Les calcaires hettangiens qui affleurent largement à l’Est, où ils reposent directement sur les schistes métamorphiques, par l’inter- médiaire du niveau gréseux signalé antérieurement ont un pen- dage moins accnsé que les dolomies bajociennes au contact de la faille la plus orientale actuellement en c|uestion. Ce pendage s’at- ténue encore plus à l’Est, et l’Hettangien devient presque tabulaire notamment à la cote 1.002 ; il repose avec une nette discordance sur les schistes métamorphiques dont le pendage est variable suivant les points. 8 km. plus au N.-E., la montée du col de Perjuret permet d’observer sur le flanc gauche de la vallée, l’Hettangien subhoiizon- tal reposant sur les schistes anciens redressés, avec interposition de Trias. A la bergerie située au N.-E. d’Ayres j’ai reconnu la présence de 1. René Abrard. Observations stratigraphiques aux environs de Meyrueis (Lozère). C. R. som. S. G. F., p. 107-108, 1936. Bulletin du Muséum, 2® s. ,t. VIII, n° 3, 1936. très nombreux blocs fossilifères renfermant notamment Pecten æquwalvis Sow. ; ces blocs appartiennent très vraisemblablement au Domérien mais je n’ai pu observer d’une manière nette leur relation avec le terrain en place ; peut-être leur présence est-elle due à l’exis- tence d’une faille secondaire qui placerait le Domérien en contact anormal avec l’Hettangien. Le contact entre les Causses et le Massif ancien de l’Aigoual se fait par une série de failles longitudinales. De grandes failles presque orthogonales aux précédentes s’étendent sur de grandes distances vers l’Ouest, telle celle qui passant par Meyrueis s’étend sur une grande partie du Causse Noir. Au voisinage de cette dernière, au- dessus de Meyrueis, les couches du Jurassique inférieur sont forte- ment redressées avec un pendage sensiblement N. On peut admettre qu’il s’agit là d’une influence directe de la faille, car ce pendage est beaucoup plus accentué que celui du Lias inférieur et notamment de l’Hettangien, à proximité du contact par faille avec les schistes métamorphiques. Des accidents perpendiculaires de moindre importance existent dans la région, et du hameau d’Ayres on peut en observer un dans la falaise orientale du Causse Méjean dominant la rive droite de la Jonte. Une faille affecte là le Jurassique inférieur, et au Sud, les couches plongent très légèrement vers le Sud, en opposition avec le pendage général dans la région. Sur la lèvre Nord de la faille, les couches forment un pli très prononcé, arrivant à plonger de plus de 450 vers le Sud. — 292 Faune DES SABLES a Nummulites variolarius de Lévignen (Oise) PAR L. ET J. Morellet. Les sables auversiens à N. variolarius de Lévignen (couche n° 20 de la coupe que nous avons donnée de cette localité renferment une faune très riche. Toujours délicat dans les couches à faciès de charriage, le partage entre les éléments contemporains du dépôt et ceux arrachés à des formations antérieures est ici particulièrement difficile. A Lévignen, en effet, à côté d’échantillons, parfois très roulés, mais authentique- ment auversiens, on rencontre un certain nombre d’espèces générale- ment considérées comme localisées dans des formations plus an- ciennes, notamment des espèces lutétiennes, dans un si bon état de fraîcheur et de conservation qu’on peut se demander, en l’absence de toute gangue susceptible de nous renseigner sur leur origine, si elles n’ont pas réellement vécu dans la mer auversienne. Seule une connaissance parfaite des caractères qui différencient les représen- tants lutétiens et auversiens d’une même espèce permettrait de trancher la question ; malheureusement, dans la plupart des cas, Tétude de ces variations presque imperceptibles est encore à faire et c’est à peine si nous avons pu tenter quelques timides applications de cette méthode. Après bien des hésitations, nous nous sommes arrêtés à la solu- tion suivante. De la liste que nous donnons ci-dessous nous n’avons écarté que les espèces qui nous ont paru incontestablement rema- niées, telles que : Nummulites planulatus (Lk.). Nummulites lævigatus (Brug.). Orbitolites complanatus Lk. Cyrena cuneiformis Fér. Corbis subpectunculus d’ÛRB. Tympanotonus funatus (Makt , etc. mais nous y avons fait figurer toutes les autres, en prenant soin toutefois d’indiquer celles dont l’âge auversien n’était pas certain. 1. L. et J. MoiiELi.ET, Coupe dans le Bartonien de Lévignen (Oise). Bull. Muséum d’Hisl. nal., 2'^ série, t. V, 1933, p. 253-256. Bulletin du Muséum, 2*^ s., t. VIII, n° 3, 1936. 293 — Il est probable que, de ce fait, notre liste est trop longue, mais, si nous avions systématiquement retranché les coquilles au sujet des- quelles s’élève un doute, nous aurions très vraisemblablement commis l’erreur inverse Vertébrés : Otolithes et débris de Poissons. ForaminifÈres ; A C Nummulites çariolarius (Lk.). Spirolina sp. Alveolina sp. Rotalina sp. Rosalina sp. Vali>ulina globularis d’ORB. Riloculina hulloides d’ORB. Fabularia discolithes Defr. Triloculina (plusieurs espèces). Quinqueloculina (plusieurs espèces dont Q. læçigata d’ORB.). Nummulites variolarius mis à part, tous ces Foraminifères pourraient n’être que des fossiles lutétiens remaniés. Coelentérés : A C Axopora Solanderi (Defr.). AC Turbinolia sulcata Lk. A C Sphenotrochus crispus (Lk.). A Phyllocœnia irregularis (Micii.). A C Stylocœnia emarciata (Lk.). A C Astrea (?) cylindrica Defr. A Trochoseris distorta (Mien.). A C Lobopsammia cariosa (Mich.). A C Dendracis Solanderi (Defr.). A Astreopora asperrima (Mich.). Litharsea sp. 1. Pour faciliter la comparaison de la faune dos sables à JV. variolarius de Lévignen avec celle des autres gisements, nous avons sur notre liste fait précéder de la lettre A (Auvers) et / ou de la lettre C (Gaumont) les espèces de Lévignen connues à Auvers et / ou à Gaumont. Nous ferons remarquer qu’il en est un certain nombre qui, ayant été trouvées récemment par nous à Auvers ou à Gaumont, ne figurent pas sur les listes de fossiles de ces localités. Voir ; L. et J. Morellet. Gontribution à l’étude de la Faune des Sables moyens d’Auvers. Bull. Muséum, 2® série, III, 1931, p. 702 (où l’on trouvera la bibliographie relative à Anvers) ; L. et .1. Morellet. Faune des Sables à Nummulites varinlatius de Gaumont (S.-et- M.). Bull. Muséum, 2® série, IV, 1932, p. 446. - 294 — Echinides : Macropneustes minor (Ag.). Baguettes et plaques diverses. Plusieurs petites espèces, probablement d’origine lutétienne. Bryozoaires : Quelques débris peu déterminables (Lunulites, etc.). Ostracodes. Crustacés : Pélécypodes : A Clapa^ella coronata Desh. . A. Gastrochœna arnpullaria Lk. A C Aspidopholas scutata (Desh.). A Martesia aperla (Desh.). A Martesia conoidea (Desh.). M. aperta et M. conoidea ne sont à nos yeux que les deux formes extrêmes d’une même espèce. D’après les descriptions originales de Deshayes M. conoidea serait caractérisée par sa forme conoïde allongée, par sa coquille « occlusa », et M. aperta par sa forme subtétragone, par sa coquille i^hiantissirna)). Le caractère de la fermeture ou du bâillement de la coquille est sans valeur et dépend simplement de la présence ou de l’absence du callum. Quant à celui tiré de la forme, il n’a pas plus d’importance. Nous avons en effet pu nous convaincre, sur une plaquette calcaire perforée par une abondante colonie de Martesia qu’au centre tous les individus sont conoïdes allongés (M. conoidea) alors que sur les bords ils sont subté- tragones (M. aperta), avec tous les intermédiaires entre ces deux termes. A C Solen gracilis Sow. A Solen plagiaulax Cossm. Sphenia rostrata (Lk.). Cette espèce n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens, mais nous ne sommes pas certains qu’elle soit re- maniée. A C Corbulomya suhcomplanata d’Onn. A C Corbula gallica Lk. A C Corbula pisum Sow. A C Corbula minuta Desh. 1. Mémoire géologique sur les fossiles de Valmondois et principalement sur les coquilles perforantes découvertes dans le grès marin inférieur. Mémoires Soc. Hist. nat. Pa'is, t. I, 1823, p. 215-258, pl. 15. — 295 - AG A A A AC AC A AC A A C AC AC A AC AC C AC AC AC AC AC AC AC AC Corhula Lamarcki Desh. Corbula pixidicula Desh. Corhula costata Sow. Cuspidaria cochlearella (Desh.) Cuspidaria cancellata (Lk.). Cette espèce n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens ; nous ne pensons cependant pas qu’elle soit rema- niée. Mactra semisulcata Lk. Mactra contortula Desh. Mactra compressa Desh. Abra Deshayesi (Bosq.). Tellina tellinella (Lk.). Tellina striatissima Desh. Strigilla lunulata (Lk.). Strigilla subelegans (d’Ons.). Homalina Lamarcki (Desh.). CossMANN a figuré ^ la charnière de cette espèce. Si la valve gauche est exactement représentée, la valve droite a été dessinée d’après un individu mutilé. En réalité 3b est bifide et inclinée vers l’arrière, ne laissant presque aucune place pour la fossette signalée en arrière des dents ; la dent 3a figurée n’est que le rebord dentiforme de AI et la véritable 3a, plus petite, se trouve un peu en arrière. La valve reproduite par CossMANN avait perdu 3a et la moitié de 3b. Psammodonax ohtusalis (Desh.). Garum rude (Lk.). Donax am>ersiensis Desh. Donax parisiensis Desh. Donax retusa Lk. Donax lanceolata Desh. Egerella nitida (Lk.). Marcia subglobosa (d’Onn.). Marcia solida (Desh.). Marcia scobinellata (Lk.). Cette espèce n’a été signalée dans les Sables moyens que du gisement également charrié de Mary ; elle est peut-être remaniée. Meretrix lævigata (Lk.). Meretrix Heberti (Desh.). Meretrix parisiensis (Desh.). Meretrix nitidula (Lk.). Meretrix striatula (Desh.). 1. Catalogue illustré des Coquilles fossiles de î’Eocène des environs de Paris, Appen- * dice 5, Bruxelles, 1913, p. 30. — 296 AC AC A C A AC AC A AC A AC A AC AC AC AC A A C C AC C AC A C Meretrix distans (Desh.). Meretrix elegans (Lk.). Sunetta trigonula (Desh.). Clementia Deshayesi Cossm. Une valve gauche. Cette valve, qui n’a jamais été ni décrite ni figurée, présente la charnière suivante : plateau cardinal étroit, sinueux, formant une fossette profonde sous la lunule ; 3 dents très saillantes, minces et lamelliformes ; 2a et 2b réunies à leur sommet par une courbe en demi-cercle ; 2a courte, d’abord perpendiculaire sous le crochet, puis recourbée en avant ; 2b très oblique, à peu près rectiligne, très allongée et débordant le plateau cardinal ; 4b naissant un peu en arrière du sommet de 2b, longue et légèrement cintrée. L’écart entre 4b et 2b est bien moindre qu’entre 2b et 2a. Cyrena rohorata Desh. Cyrena deperdita Desh. Cardium porulosum Sol. Cardium granulosum Lk. Cardium obliquum Lk. Papyridea capsoides (Bayan). Nemocardium parile (Desh.). Goniocardium rachitis (Desh.). Lithocardium apiculare (Lk.). Chama calcarata Lk. Chama fimbriata Defr. Chama turgidula Lk. Sportella depressa Desh. Corbis lamellosa Lk. Diplodonta consors Desh. 11 semble bien que cette espèce, dont le type est cuisien, ait également vécu dans les Sables moyens ; de Ratxcourt ^ l’a signalée, avec doute il est vrai, à Verneuil et nous-mêmes ^ l’avons trouvée au Gouffre (Vallée du Petit Morin). Miltha callosa (Lk.). Phacoides inornatus (Desh.). Phacoides (Desh.) forme typique et var. striatella Desh. Phacoides intusplicatus (Cossm.). Dioaricella Rigaulti (Desh.). Kellya (Diçarikellya) n. sp. Forme générale analogue à celle de K. nitida, mais un peu plus circulaire et plus bombée ; crochets plus saillants et 1. Note sur un gisement de la partie supérieure des sables moyens, B. S. G. F., (21, XVII, 1860, p. 499. 2. .Sur le Bartonien de la vallée du Petit Ivlorin entre la Ferté-sous-Jomrre et Ver-» delot, B. S. G. F., (4', XXVII, 1927, p. 207-215. — 297 — AC A AC A C AC A A C AC AC C C C C AC AC AC C AC obliques ; surface externe lisse, avec quelques stries d’accrois- sement peu marquées ; Surface interne ornée de côtes rayon- nantes espacées, visibles surtout près du bord palléal, rappe- lant celles de K. obliqua ; charnière largement échancrée sous le crochet, plus que chez K. nitida ; 1 minuscule mais très nette ; PI très saillante et écartée du crochet. Hauteur 6 mm. ; largeur 7 mm. Crassatella gibbosula Lk. Cette espèce n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens ; nous ne sommes pas certains qu’elle soit remaniée. Crassatella trigonata Lk. Crassatella lævigata Lk. Cette espèce n’a été signalée dans les Sables moyens que du gisement également charrié du Fayel. Elle est peut-être remaniée. Cardita as per a Lk. Cardita calcitrapoides Lk. Venericardia planicosta Lk. V enericardia complanata Desh. Venericardia acuticostata Lk. Venericardia angusticostata Desh. Cette espèce n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens ; elle n’est vraisemblablement pas remaniée. V enericardia sulcata (Sol.). Venericardia Daoidsoni (Desh.) oar. imperfecta Desh. Venericardia propinqua (Desh.). Nous n’avons pas trouvé à Lévignen la forme typique, mais plusieurs variétés, dont l’une, quadrangulaire, était connue de Deshayes (Caumont). Pteromeris caumontiensis (Desh.). Condylocardia atornus (Desh.). Microstagon miliare (Lk.). Cette espèce, que nous connaissons également de Caumont et de Montmarlet, n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens ; nos échantillons ne sont pas plus roulés que ceux des gisements lutétiens. Microstagon Deshayesi Cossm. Microstagon productum (Cossm.). Lutetia deficiens Cossm. Nucula Cossrnanni E. Vinc. Leda costulata Desh. Trinacria cancellata (Desh.). Trinacria crenata Cossm. T. crenata n’est à nos yeux que le jeune de T. cancellata. Avec l’âge, la forme devient transverse, la charnière s’étale — 298 et le nombre des dents augmente, la carène anale s’adoucit et les crénelures antérieures s’atténuent. C Trinacria deltoidea (Lk.). Nos échantillons ne sont pas plus roulés que ceux de T. media ; nous ne pensons pas qu’ils soient remaniés. Nous avons également récolté cette espèce à Gaumont et à Montmarlet. AC Trinacria media (Desh.). C Limopsis nana (Lk.). A C Axinæa pulvinata (Lk.). A C Axinæa depressa (Desh.). A C Axinæa dissimilis (Desh). Axinæa nuculata (Lk.). Cette espèce n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens ; il n’est pas impossible qu’elle soit remaniée. Nous la connaissons de plusieurs gisements auversiens (Reuil-en-Brie, Montmarlet). A C Area biangula Lk. A Area minuata Desh. A C Barbatia scabrosa (Nyst). A C Barbatia appendiculata (Sow.). A Barbatia Bernayi (Desh.). A Barbatia Edwardsi A Barbatia angusta (Lk.). Cette espèce n’a été signalée dans les Sables moyens que de gisements à faciès charrié (Auvers, Valmondois, Cresnes), mais nous ne sommes pas certains qu’à Lévignen elle soit remaniée. Barbatia punctifera (Desh.). C F ossularca quadrilatera (Desh.). Malgré son abondance à Lévignen, cette espèce pourrait; y être remaniée. A C F ossularca lissa (Bayan). A C F ossularca scapulina (Lk.). Cette espèce pourrait être remaniée ; nous en connaissons cependant des échantillons très frais provenant des sables de Cresnes. C Modiolaria Piethei Desh. C Modiolaria arenularia (de Rainc. et Mun.-Ch.). Chlamys plebeius (Lk.). A C Ostrea cucullaris Lk. A C Ostrea lamellaris Desh. A C Ostrea Cossmanni Dollf. A C Ostrea extensa Desh. Ostrea flabellula Lk. A C Ostrea cubitus Desh. A Anomia tenuistriata Desh. - 299 - SCAPHOPODES : A C Dentalium grande Desh. A Dentalium fissura Lk. C Dentalium subeburneum (I’Orb. A C S iphono dentalium parisiense (Desh.). Siphonodentalium Bouryi Cossm. Cette espèce n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens. Siphonodentalium bilabiatum (Desh.). Gastropodes ; A Emarginula auoersiensis Desh. Tinostoma rotellæforme Desh. T inostoma n. sp. C’est la forme que Cossmann ^ avait réunie provisoirement à T. mite à titre de variété. Cette espèce est caractérisée par de très forts sillons, non ponctués, et s’ari étant au voisinage du labre, par sa base arrondie et par sa callosité columellaire ne recouvrant pas entièrement l’ombilic. L’écbantillon de la collection Cossmann (Acy) a la base sillonnée ; ceux que nous possédons (Lévignen, Montmarlet) ont la base lisse, mais cette différence n’a pas d’importance à nos yeux car nos échantillons ne sont pas adultes. C Tinostoma trigonostoma Desh. Nous signalerons une erreur dans le numérotage des figures de la PI. 63 de Deshayes T. trigonostoma y est représenté fig. 8-11 et non fig. 5-7, ces dernières correspondant en réalité à T. margaritula. Il y a, dans la légende comme dans le texte, interversion des figures pour ces deux espèces. A C Tinostoma complanatum Desh. Tinostoma dubium (Lk.). A C Delphinula lima Lk. A Solariella tricincta (Desh.). A Eumargarita s pirata (Lk.). A C Calliostoma moniliferum (Lk.). A C Collonia callifera (Desh.). A C Collonia striata (Lk.). Cette espèce n’a été signalée dans les Sables moyens que du gisement à faciès charrié d’ Anvers ; nous la connaissons également de Caumont. Quoique peu rare à Lévignen et sou- vent en bon état de conservation, elle pourrait être remaniée. 1. Loc. cil., supplément, Bruxelles, 1892, p. 42. 2. Description des Animaux sans vertèbres découverts dans le Bassin de Paris, Paris, 1856-1865. - 300 A AC AC A AC AC AC C C AC A A A AC A C C Collonia defecta Pez. Collonia ohsoleta Cossm. Cette espèce n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens. Nous ne sommes pas certains qu’elle soit remaniée. Collonia minutissima (Desh.). Phasianella turhinoides Lk. Cette espèce ne se rencontre sous sa forme typique que dans les gisements charriés des Sables moyens (Acy, le Fayel, Monneville) ; elle y est peut-être remaniée. Tomostoma neritoides (Desh.). Syrnola misera (Desh.). Syrnola Bernayi Cossm. Syrnola spina (Desh.). Syrnola arcta (Desh.). Odontostornia hordeola (Lk.). Odontostomia rnediana Desh. On trouve à Lévignen, outre la forme typique, une variété plus allongée, à base plus anguleuse, variété qui n’est pas rare dans les Sables moyens. Odontostomia minor Desh. * Odontostomia miliola (Lk.). Turhonilla compta Desh. Niso terebellata (Lk.). C’est la forme typique lutétienne que l’on rencontre à Lévignen, et non celle des Sables de Cresnes à laquelle Coss- MANN a donné le nom de N. Morleti. Scala affinis Desh. Acirsa auoersiensis (Desh.). Adeorbis intermedius Desh. Natica epiglottina Lk. Natica lineolata Desh. Natica cepacæa Lk. Cette espèce, qui toutefois a été signalée par Chédeville au Guépelle se rencontre surtout dans les gisements à faciès charrié (la Ferté, Crouy, Betz, Caumont, Mary, Bézu-le-Guéry, Cresnes). A Lévignen, certains échantillons usés sont indubi- tablement remaniés à en juger d’après leur gangue interne ; mais d’autres, d’une grande fraîcheur, sont remplis de sable à N. oariolarius et pourraient avoir vécu dans la mer auver- sienne. Natica hantoniensis (Pilk.). Natica labellata Lk. 1. Liste générale et synonymiquc des Fossiles tertiaires du Bassin de Paris. Bull. Scc. El. Sc. liât. d’Elheuf. Elbeuf, 1899, p. 286. 301 AC Ampullina sigaretina ÇLk.). C Ampullina patula (Lk.). Cette espèce n’a jamais été signalée dans les Sables moyens que de gisements à faciès charrié (Betz, Crouy, Caumont) ; il est très possible qu’elle soit remaniée. Ampullina semipatula (Desh.). Notre détermination est basée sur un échantillon identique à des A. semipatula de Retheuil (Cuisien) de la collection Deshayes. Son état de fraîcheur ne nous permet pas d’ad- mettre qu’il s’agit d’une coquille remaniée. A C Ampullina parisiensis (d’OnB). A C Ampullina Edwardsi (Desh.). A C Ampullina ponderosa (Desh.). A C Ampullospira hybrida (Lk.). A Limnoscala cliona (de R. et Mun.-Ch.). A C Xenophora cumulans (Brongn.). A C Xenophora agglutinans (Lk.). A C Xenophora patellata (Desh.). C Capulus pennatus (Lk.). A C Capulus squamæformis (Lk.). A C Calyptræa aperta (Sol.). C Hipponyx cornucopiæ (Lk.). A C Hipponyx dilatatus (Lk.). A C Hipponyx patelloides Desh. A C Lapparentia irregularis (Desh.). Nous avons récolté à Lévignen, outre l’espèce typique luté- tienne, une forme voisine, spéciale aux Sables moyens, toujours plus petite et plus pupoïde ; ses tours sont moins convexes et le renflement columellaire est moins accusé. Nous serions tentés d’en faire une espèce distincte. A C Rissoa nana (Lk.). C Rissoina claoula Desh. , Cette espèce, déjà signalée de gisements à faciès charrié (Caumont) ou non (Beauchamp, Rosières), est vraisemblable- ment remaniée à Lévignen. A Rissoina cochlearclla (Lk.). Cette espèce n’a jamais été signalée dans les Sables moyens que de gisements à faciès charrié ; à Lévignen il n’est pas certain qu’elle soit remaniée. A Rissoina ]allax Desh. C Paryphostoma eximium (Desh.). A Solarium canaliculatum Lk. A C Homalaxis marginata (Desh.). Il est possible que dans les Sables moyens cette espèce soit — 302 — remaniée ; on ne l’y rencontre le plus souvent que dans un très mauvais état de conservation. A C Faunus clavosus (Lk.). A C Bayania lactea (Lk.). C Bayania minutissima (Desh.). Bayania essomiensis Cossm. Ces deux dernières espèces n’avaient pas encore été signa- lées dans les Sables moyens. Peu rares à Lévignen, elles sont dans un très bon état de conservation et rien ne nous permet d’affirmer qu’elles y sont remaniées. Nous venons de récolter B. minutissima à Gaumont. AC Turritella sulcifera Desh. A Turritella Oppenheimi Newton. Les échantillons de Lévignen sont très peu roulés ; nous ne pensons pas qu’ils soient remaniés. C Turritella^ imbricataria Lk. Cette espèce, qui n’a jamais été signalée dans les Sables moyens, se rencontre également à Caumont et à Bézu-le- Guéry ; rien ne prouve qu’elle soit remaniée. AC Turritella prænominata Cossm. C Turritella Lamarcki Defu. Cette espèce n’est connue dans les Sables moyens que de gisements à faciès charrié (Acy, Caumont) ; il n’est pas certain qu’elle soit remaniée. AC Turritella inter posita Desh. AC Turritella copiosa Desh. A C Mesalia Heherti (Desh,). C Mesalia fasciata (Lk.). Toujours plus ou moins roulée dans les Sables moyens, cette espèce semble localisée dans les gisements à faciès charrié ; il n’est pas impossible qu’elle y soit remaniée. A C Mesalia solida (Desh.). Mesalia multisulcata (Lk.). Cette espèce n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens ; il est possible qu’elle soit remaniée. A Mesalia sulcata (Lk.). Mathildia turritellata (Lk.). Mathildia Bezançoni de Boury. A C V ermetus clathratus (Desh.). V ermetus conicus (Lk.). Cette espèce, qui n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens, pourrait être remaniée. Nous la connaissons également des Sables de Cresnes (Quoniam). A C Tenagodes mitis (Desh.). C Cerithiurn serratum Brug. — 303 - C AC A AC AC AC C A C AC AC AC A AC C AC Cerithium denticulatum Lk. Cerithium Brocchii Desh. Cerithium tuberculosum Lk. Cerithium maryense Mun-Ch. Cerithium Graçesi Desh. Cerithium tiara Lk. Bien que l’échantillon que nous avons récolté à Lévignen soit très frais, nous ne sommes pas certains qu’il ne soit pas remanié. Cerithium lamellosum Lk. C’est bien le véritable C. lamellosum que l’on récolte à Lévi- gnen, alors que les échantillons signalés à Acy-en-Multien seraient en réalité C. Morgani d’après Boussac Cerithium (Campanile) auversiense d’Orb. Cerithium (Campanile) paratum Desh. Cerithium Hericarti Desh. Rhinoclaois unisulcatus (Lk.). Sandbergeria decussata (Lk.). Sandbergeria turbinopsis (Desh.). H emicerithium incommodum (Desh.). Hemicerithium terebrale (Lk.). Il est possible que l’échantillon récolté à Lévignen soit remanié, comme celui de Valmondois signalé par Cossmann mais il ne faut pas oublier que Chédeville ^ a signalé l’espèce de gisements auversiens non charriés. Bittium semigranulosum (Lk.). Bittium acuminiense (Desh.). Bittium cancellatum (Lk.). L’espèce est peut-être remaniée à Lévignen, comme dans ses autres gisements auversiens connus (Acy, le Fayel, Val- roondois). Bittium dulciculum (Desh.). T enuicerithium fragile (Desh.). Cette espèce n’avait jamais été signalée dans les Sables moyens ; nous la connaissons également de Caumont et de Montmarlet. Il n’est pas certain qu’elle soit remaniée. T enuicerithium costulatum (Lk.). Cette espèce n’a été signalée dans les Sables moyens que de gisements à faciès charrié (Acy, Cresnes) ; il est très possible qu’elle soit remaniée. Newtoniella trifaria (Desh.). 1. Essai sur révolution des Céritliidés dans le Mésonummulitique du Bassin de Paris, Annales Hébert, VI, Paris, 1912, p. 3fi (en note). 2. Lee. cil., 4® fasc., Bruxelles, 1889, p. 29. 3. Loc. cit., p. 352. Itulleiin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 20 304 — A Cerithiopsis alveolata (Desh.). A C Ogivia brevicula (Cossm.). Trypanaxis umhilicata (Lk.). Il est possible que cette espèce soit remaniée à Lévignen. A C Potamides lapidum (Lk.). A C Potamides cristatus (Lk.). C Potamides confluens (Lk.). Potamides tricarinatus (Lk.). C’est la forme typique lutétienne que nous avons récoltée à Lévignen, aussi nous demandons-nous si elle n’est pas remaniée. Potamides conoideus (Lk.). Cette espèce, peut-être remaniée à Lévignen, n’était connue dans le Bartonien que des Sables de Cresnes où elle est repré- sentée par une mutation signalée par Boussac et que Cossmann et Pissarro ont reproduite dans leur Iconographie ^ sous le nom erroné de Tympanotonus Semperi. Le véritable Cerithium Semperi de Deshayes est bien distinct. A C Potamides angulosus (Lk.). A Potamides scalaroides (Desh.). C Tympanotonus suhmar ginatus (d’Orb.). A C Tympanotonus conarius (Bayan). A C Batillaria pleur otomo ides (Lk.) et oar. lineolata Desh. A C Batillaria calcitrapoides (Lk.). C Batillaria echidnoides (Lk.). A C Batillaria Bouei (Desh.). A C Rimella fissurella (Linné). C Rimella lahrosa (Sow.). A C Rostellaria fissura (Coq. et Br.). Toujours en très mauvais état de conservation dans les Sables moyens, cette espèce y est probablement remaniée. C Rostellaria athleta d’Orb. C Terehellum conoolutum Lk. C Cypræa inflata Lk. Pirula elegans Lk. La forme de Lévignen est identique à celle de Valmondois, remarquable par la disparition des stries sur la partie la plus bombée du dernier tour. Cassidea cancellata (Lk.). Un échantillon intact de Lévignen prouve que cette espèce fait bien partie de la faune bartonienne. Elle n’était connue jusqu’à présent, dans les Sables moyens, que par quelques fragments (Valmondois). A C Cassidaria rctusa Desh. 1. Iconographie complète des Coquilles fossiles de l’Eocènc des environs de Paris, Paris, 1904-1913. Tome II, pl. XXIX. — 305 — A C Cassidaria coronata Desh. Murex tricarinatus Lk. Cette espèce qui n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens est probablement remaniée. Murex calcitrapoides Lk. Cette espèce qui n’est connue dans les Sables moyens que de gisements à faciès charrié (le Fayel, Acy), pourrait être remaniée. A C Murex asper (Sol.). A Vitularia crassicostata (Desh.). A C Cominella deserta (Sol.). A C Tritonidea subandrei (d’Orb.). A C Strepsidura turgida (Sol.). A C Melongena minax (Sol.). A C Sycum hulbus (Sol.). A C Sycum pirus (Sol.). Les échantillons de X^évignen sont de deux sortes : les uns, très frais, à carène à peine marquée, sont certainement auver- siens ; les autres, souvent très usés, correspondent aux figures de Deshayes de Pirula subcarinata et sont vraisemblablement remaniés. A C Sycum bulbiforme (Lk.). A C Claçilithes scalaris (Lk.) (= longæçus Cossm. non Sol.). Cette espèce est représentée, à Lévignen par un très grand nombre d’échantillons et de nombreuses variétés dont aucune ne correspond au longæous de Solander. Outre la forme géron- tique qui a servi de type à Deshayes pour le Fusas scalaris, on rencontre des individus plus petits rappelant ceux du Guépelle et toute une série de formes à carène peu accusée, les uns se rapprochant de C. parisiensis, les autres de C. macrospira, d’autres enfin des Claoilithes de Bracklesham supérieur décrits par M. A. Wrigley ^ et particulièrement de son C. contahulatus . Claoilithes Solanderi Cossm. et Piss. (=;= Solanderi Grabau ?) Un seul échantillon, assez mauvais, identique au C. Solanderi de Vendrest figuré dans l’ Iconographie, pl. LXV. A Claoilithes parisiensis (Mayer). Cette espèce, très difficile à discerner de certaines variétés de C. scalaris, pourrait être remaniée à Lévignen. A C Claoilithes conjunctus (Desh.). A C Claoilithes Noæ (Chemn,). On trouve à Lévignen des échantillons usés dont l’origine lutétienne est peu douteuse ; mais nous avons également 1. Notes on English Eocene Mollusca with descriptions of new species. II. The Fusi- nidæ. Prccecd. Malacol. Soc. Londres, XVII, 1927, p. 227, pl. XXXIV, fig. II. 306 c AC AC C C AC AC AC AC AC AC AC A AC AC A AC AC AC C C A AC récolté un C. Noæ très frais que nous ne pouvons considérer comme remanié. Clavilithes angulatus (Lk.). Fusus dissimilis Desh. Conomitra fusellina (Lk.). Turricula cancellina (Lk.). Turricula terebellum (Lk.). Cryptochorda stromhoides (Herm.). Volutilithes muricinus (Lk.). Cette espèce, malgré la fraîcheur des très gros fragments que nous avons récoltés, est vraisemblablement remaniée ; elle n’avait pas encore été signalée dans les Sables moyens. Volutilithes Goldfussi (Desh.). Athleta scabricula (Sol.). Athleta depauperata (Sow.). Athleta labrella (Lk.). Athleta strombiformis (Desh.). Athleta cithara (Lk.). et mr. oentricosa Defr. Athleta mutata (Desh.). Athleta bulbula (Lk.). Il n’est pas impossible qu’à Lévignen cette espèce soit remaniée. Athleta suspensa (Sol.). Personnellement, nous connaissons mal VA. suspensa typi- que anglaise. L’A. suspensa parisienne de Cossman (Vendrest) ^ pourrait bien n’être qu’une variété de A. depauperata. Nous avons en effet récolté à Lévignen, outre des échantillons iden- tiques à VA. suspensa de Vendrest, de nombreux individus qui établissent le passage entre cette dernière forme et A. de- pauperata. Volçaria acutiuscula (Sow.). Voluta musicalis Lk. Nou.3 avons tout lieu de croire qu’à Lévignen cette espèce est remaniée. Marginella Edwardsi Desh. Marginella bifidoplicata Ch. Worth. Marginella fragilis Desh. Cryptospira ovulata (Lk.). Cryptospira pusilla (Edw.). Cryptospira çittata (Edw.). Cryptospira subolioa (Cossm.). Harpa elegans Desh. Olioella micans (Desh.). 1. Z.oc. cil., App. 5, Bruxelles, 1913, p. 183, pl. VI. — 307 A C Olivella laumontiensis (Lk.). A C Ancilla huccinoides Lk. A Ancilla dubia Desh. A C Ancilla canalifera Lk. mut. Gardneri Cossm. Uxia multiensis (Morlet). A Conus sulcifer Desh. A C Conus dioersiformis Desh. A C Cryptoconus clavicularis (Lk.). A C Cenotia lyra (Desh.). A Bathytoma oentricosa (Lk.). C Surcula transçersaria (Lk.) (= nanthcuilensis de Boury). Comme l’a fait remarquer Pezant le type de l’espèce de Lamarck étant de Betz (Sables moyens), on ne saisit pas pourquoi de Boury a rebaptisé la forme bartonienne, réser- vant le nom de transoersaria à la forme lutétienne qui est un peu différente. Il est regrettable que Cossmann n’ait pas rec- tifié l’interprétation de de BouRA^ A C Surcula textiliosa (Desh.). A Pleurotoma propinqua Desh. Drillia inflexa (Lk.). Cette espèce, qui probablement est remaniée à Lévignen, n’avait pas encore été récoltée dans les Sables moyens. Coss- mann, dans son Catalogue, l’a signalée de la localité du Ruel, mais c’est par suite d’une erreur de détermination qu’il a corrigée par la suite A C Drillia lepta (Edw.). A C Drillia contabulata (Desh.). C Drillia angulosa (Desh.). Cette espèce, toujours très usée à Lévignen, pourrait y être remaniée. A Caumont, elle est dans un bien meilleur état de conservation. Drillia acuminiensis (de Boury). A C Drillia grariulata (Lk.). Raphitoma plicata (Lk.). Nous avons adopté pour cette espèce l’interprétation de Pezant à laquelle Cossmann s’est rallié Pleurotomella goniocolpa (Cossm.). C Voloulella redacta (Desh.). A C Bullinclla Bruguierei (Desh.). A Bullinclla goniophora (Desh.). 1. Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bassin de Paris. M. S. G. F, XVI, 1909, pp. 13-14. 2. Loc. cil., Appendice 3, Bruxelles, 1902, p. 87. 3. Ibid., Appendice 5, Bruxelles, 1913, p. 207. , 308 A C Bullinella conulus (Desh.). Bullinella n. sp. Petite espèce presque lisse très voisine de B. ci/lindroides par son ombilic apical très étroit, mais distincte par sa forme courte et trapue, légèrement élargie postérieurement ; le bord columellaire, tordu, est largement étalé ; l’ouverture est très peu dilatée en avant et, postérieurement, le labre dépasse à peine la spire. Cette forme, qui n’est pas rare dans le Lutétien supérieur (Ferme de l’Orme, Chambors) est représentée parmi les co-types disparates de B. Lebruni (coll. Deshayes) ; Coss- MANN la déterminait tantôt B. Lebruni^ tantôt B. ci/lindroides. Il est possible qu’à Lévignen cette espèce soit remaniée. Bullinella heterostorna (Edw. in Lowry). C’est \me espèce de Barton à laquelle Edwards avait donné le nom manuscrit de Bulla heterostorna et que Lowry a figurée par la suite A notre connaissance elle n’a jamais été décrite. Cette curieuse Bullinella est surtout caractérisée par son labre sinuexix, très fortement proéminent en avant, rejeté en arrière par la suite, ce qui découvre largement le dernier tour ; cylindrique, légèrement tronquée postérieurement, atténuée, lisse ou faiblement striée antérieuremeni, elle pré- sente une columelle tordue sans plis marqué et un ombilic apical en entonnoir, analogue à celui de B. goniophora, mais beaucoup plus étroit. Nous connaissons cette forme de plu- sieurs gisements des Sables moyens autres c{ue celui de Lévi- gnen : Montmarlet, Bézu-le-Guéry, Vendrest, Isles-lès-Mel- deuses, Valmondois. Elle paraît cantonnée dans le faciès d’ Anvers où elle demeure rare. A C Boxania coronata (Liî.), A C Ringicula ringens (Lk.). Siphonaria spectabilis Desh. Planorbis subangulatus Lk. Planorbis Baudoni Desh. Ces deux Planorbes n’avaient jamais été signalés dans les Sables moyens. S’il est vraisemblable que le premier est remanié, la chose est beaucoup phrs douteuse pour le second. Céphalopodes : A C Belosepia Blainoillei DEsrr. Algues calcaires (Dasycladacées) : A Cymopolia elongata (Defr.). A Laroaria limbata Defr. 1. Figures of Characteristie Brilish Tertiary fossils, Londres, 1866, pl. III. - 309 A Larçaria auversiensis L. et J. Mor. A C Dactylopora cylindracea Lk. C Zittelina elegans Mun.-Ch. A Acicularia pavantina d’Arcii. Briardina sp. Clypeina marginoporella Mich. A Clypeina Pezanti L. et J. Mor. Analyse de la faune des sables a Nummulites variolarius DE Lévignen. En raison de la rareté des Echinides dans les Sables moyens, il y a lieu de retenir la présence à Lévignen d’échantillons certainement en place de Macropneustes rninor Kg. espèce que nous avons d’ail- leurs également récoltée dans les sables à N . variolarius de Varin- froy (Oise). Les Polypiers sont moins fréquents qu’à Gaumont et surtout qu’à Anvers, mais ce sont les mêmes formes ; sur les 11 espèces de Lévi- gnen, 10 sont connues d’Auvers et 7 de Gaumont. Les Mollusques forment un total de 328 espèces dont 24 n avaient pas encore été trouvées dans les Sables moyens et qui se répartissent comme suit : 116 Pélécypodes, 6 Scapbopodes, 205 Gastéropodes, 1 Géphalopode. Sur ces 328 espèces, 218 (66,5 o/o) ont été signalées à Anvers même et 260 (79 o/o) dans la région d’Auvers (Valmondois, Le Fayel, etc.) ; 213 (65 °/o) ont été récoltées à Gaumont et 218 (66,5 ‘^/o) dans la région de Gaumont (Bézu-le-Guéry, Nanteuil-sur-Marne, etc.) ; 38 seulement (11,5 %), dont 19 d’ailleurs sont nouvelles pour les Sables moyens, n’ont été signalées ni dans l’une ni dans l’autre de ces régions. L’examen de ces chiffres fait ressortir la très grande analogie qui existe entre les faunes malacologiques de Lévignen, d’Auvers et de Gaumont et montre, en raison des distances qui séparent ces trois gisements, la constance dans tout le bassin de Paris des caractères paléontologiques des sables à Nummulites variolarius de la base du Bartonien. Ges sables renferment toujours une proportion notable d’éléments remaniés, mais, s’il est possible d’admettre qu’à Auvers ces éléments proviennent du démantèlement de couches ayant autrefois recouvert 1. L. et J. Moreli et. Sur la survivance de Macropneustes minor Ag. dans le Barto- nien du Bassin de Paris. C. R. Somm. S. G. F., 1927, p. 128. — 310 le pays de Bray, tout proche, la même hypothèse s’applique mal à Gaumont et à Lévignen, bien que Munier-Chalmas ^ dise avoir trouvé jusqu’aux environs de Château-Thierry des galets et des coquilles ayant cette origine. En effet, à Lévignen surtout, le bon état de conservation de la majorité des fossiles susceptibles d’être rema- niés est incompatible avec l’idée d’un charriage aussi long qui les aurait manifestement transformés en débris plus ou moins informes. Le problème se pose donc de retrouver la région d’où ces fossiles peuvent provenir, mais jusqu’ici nous n’avons pas réussi à le résoudre. 1. Note sur la zone d’Auvers. B. S. G. F., i/i], VI, 1906, pp. 261-ÏG4. — 311 — Compte rendu sommaire de ea deuxième partie d’une Mission au Sahara Occidental PAR Théodore Monod. J’ai signalé ici même [Bull. Mus., (2), VU, 1935, 5, p. 294) que j’avais dû renoncer, au printemps 1935, à la traversée du Tanezrouft central. Je le regrettais d’autant plus vivement qu’il s’agissait d’une très vaste région encore totalement inconnue, laissant subsister dans nos connaissances une lacune assez étendue pour interdire toute synthèse générale, et dont l’exploration géologique pouvait seule permettre, en vérifiant ou en infirmant l’hypothèse que j’émettais l’an dernier sur la terminaison orientale du synclinal d’Araouan, d’achever le croquis structural de l’Ouest saharien. Frappé, en effet, dès ma première visite à Taoudeni, par le tracé des affleurements westphaliens et dinantiens, étalés en un éventail à centre méridional et disparaissant à l’Est sous le Continental inter- calaire, je supposai qu’il pourrait bien en être de même des autres termes de la série primaire et que, par conséquent, le synclinal d’Araouan se « bouclait » au Nord-Est sous le Tanezrouft comme il se « bouclait )) au Sud-Ouest sur les plateaux mauritaniens : au eas où cette supposition devait se vérifier, elle impliquerait la prolon- gation en écharpe de la dorsale cristalline des Eglab sous le Tanez- rouft et sa soudure avec le massif central et, partant, une radicale indépendance des deux grands bassins de sédimentation primaire de l’Ouest : synclinal de Tindouf et enceinte tassilienne au Nord, cuvette synclinale d’Araouan au Sud. Grâce à l’obligeance de M. le capitaine Delange, commandant le Groupe Nomade de Timétrine, et à celle de ses lieutenants, MM. Brandstexter et Rigoulot, j’ai pu, au cours de cet hiver, étendre largement et utilement compléter mes observations précé- dentes. Au mois de novembre 1935 je me rendais rapidement à l’inter- section de la piste transsaharienne et de la frontière soudanaise, point où commençait le 20 novembre le trajet méhariste qui devait se terminer à Adrar (Touat) le 18 mars 1936. Je gagnai d’abord Taoudeni, par Tagnout et El Guettara, puis Oum el Assel, Toufourine et Mzerreb, au bord du Hank (15 décem- Bullelin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 3, 1936. — 312 bre 1935). De là, je poussai au Nord, à travers les dunes de l’Iguidi et les zones cristallines du Karêt et du Yetti, jusqu’à Tindouf (25 décembre), recoupant la série primaire du bord sud du synclinal de Tindouf un peu à TOuest des itinéraires de Menchikoff. Le retour de Tindouf sur In Dagouber (27 janvier 1936) se fit par un trajet plus opiental jusqu’à Taoudeni (Chegga, Cheikhia, Toufou- rine, Taghmanant). Le 3 février nous quittions In Dagouber, le lieu- tenant Brandstetter et moi, pour la traversée du Tanezroiift en largeur, et à chameau : le 14 nous «abordions » au petit poste sud- algérien de Ouallen. Géologiquement, j’étais déçu : de Sobti à Ouallen, sur près de 400 kilomètres, pas un affleurement de primaire ou de cristallin, rien qu’un reg de plateau, démesuré, reposant sur une hammada de continental. La partie compacte de cette hammada, qui plus à l’Ouest (Ilank, Iguidi, etc.) ne se présente plus que sous forme de lambeaux-témoins, devait avoir un bord que Ton pouvait atteindre en marchant à l’Ouest. C’est ce qui nous obligea à recommencer la traversée en sens inverse et à nous enfoncer dans TErg Chech qu’il fallut franchir de part en part pour découvrir enfin, au-delà de Bir ed Deheb, dans les environs de Grizim, le substratum cristallin de la hammada et les couches à Stromatolithes du liank. L’étude du primaire de la région d’In Dagouber-Sobti, du bord nord-ouest de TAhnqt, des fenêtres de Bezegallah et du Bir ed Deheb, enfin d’El Aziri semble établir de façon satisfaisante l’indé- pendance des bassins primaires sud-algérien et soudanais et vérifier l’hypothèse formulée à cet égard Tan dernier. De Bir ed Deheb, je regagnai le Touat par Bir el TIadjaj. Sans insister davantage sur des faits qui seront exposés ailleurs, dans un ouvrage d’ensemble, avec tout le détail nécessaire, je me contenterai de signaler ici, sommairement, les principaux résultats de ma dernière campagne. 1“ Stratigr.\phie Ayant recoupé plusieurs fois le bord nord du synclinal d’Araouan et le bord sud de celui de Tindouf, j’ai pu compléter les observations antérieures. Divers gisements fossilifères nouveaux (Carbonifère inférieur et moyen. Dévonien, Silurien ?) ont été reconnus. Les faits les plus importants sont : 1° la découverte d’une petite flore houillère (Lepidodendron) dans les grès et argiles rouges d’El Guettara-Taoudeni, établissant Tâge westphalien de cette formation qui constitue bien, comme je l’avais reconnu dès 1934, mais sans preuve paléontologique, le terme supérieur de la partie visible de la série primaire et nullement la base du Continental intercalaire, qui repose indifféremment sur les terrains les plus variés ; 2° la présence 313 — du Silurien indubitable au bord sud du synclinal de Tindouf (grès ordoviciens surmontés d’argiles gothlandiennes papyracées typi- ques) ; 3® l’extension insoupçonnée de la couverture hammadienne à travers l’ouest saharien ; j’ai pu constater, en effet, que les terrains de hammada (type « Hammada de Tindouf » et homologues) occu- paient non seidement la partie nord et nord-est du Sahara occidental, mais se retrouvaient, sous forme de placages étalés parfois sur des surfaces énormes ou dissociés en lambeaux moins développés, voire en simples buttes-témoin, dans le Tanezrouft central, sous l’Erg Chech, sous l’Iguidi, sur le Hank et l’Azlef, etc. Cette hammada repose souvent directement sur les roches érup- tives, ce qui prouve que le dépôt n’a pas respecté les anticlinaux. Ces terrains, d’âge indéterminé (Tertiaire ?), comme le Continental intercalaire qu’ils surmontent parfois, ont « colmaté » la surface d’un primaire plissé, au relief déjà érodé, immobilisant et protégeant ainsi une morphologie fossile dont les traits ont surgi depuis, au cours d’un cycle d’érosion postérieur au dépôt de la hammada, de dessous cette couverture : le décapage récent de la carapace hamma- ricnne ressuscite une topographie pétrifiée. 2o Tectonique La direction et le pendage des affleurements carbonifères de Taoudeni m’avaient, en 1934, conduit à supposer que l’ensemble des formations paléozoïques du bord nord du synclinal d’Araouan, loin de se diriger au Nord-Est pour rejoindre les terrains de même âge du Sud-Algérien, devaient se recourber vers le Sud et isoler complètement la cuvette synclinale d’Araouan-Taoudeni des bassins septentrionaux. J’ai pu cet hiver vérifier sur le terrain cette hypothèse en trouvant, sous l’Erg Chech, deux affleurements tassiliens à pendage nord, et, à son bord occidental, le prolongement du Hank (calcaires à Stromatolithes) et celui des Eglab (roches éruptives). Les dépôts continentaux viennent bientôt masquer la suite des affleurements, mais il paraît néanmoins désormais indubitable que le synclinal d’Araouan se ferme au Nord-Est. L’absence de communication directe entre les deux bassins (algérien et sou- danais) séparés par la dorsale cristalline des Eglab (et ses prolon- gements) expliquerait peut-être la profonde différence qu’ils pré- sentent à la base de la série primaire : schéma « tassilien » au Nord, avec un Ordovicien reposant directement sur le cristallin, schéma « hankien » au Sud, avec, à la base, sous les grès ordo- niciens typiques, un puissant complexe gréso-schisto-calcaire, dont font partie les niveaux à Stromatolithes de Mauritanie et du Hank, et qui est peut-être, au moins pro parte, cambrien. Il est intéressant de signaler encore : 1° le conglomérat de Sobti, ~ 314 à la base des grès ordoviciens (par conséquent au niveau du conglo- mérat de base des grès inférieurs de l’enceinte tassilienne) et 2^ l’exis- tence probable d’une lacune à la base du Dévonien dans la région de Taoudeni où il semble que le Dévonien moyen repose sur l’Ordo- vicien par l’intermédiaire d’un niveau argileux représentant peut- être un Gothlandien plus ou moins remanié. 3° Tanezrouft. Le principal objet de mon dernier voyage était l’étude du Tanez- rouft central. Peu après le départ de Sobti, en direction de Ouallen, on monte sur une falaise, prolongement du Kbnachiche dont on ignorait jus- qu’ici le sort à l’Est d’In Dagouber et, une fois sur le plateau, on y demeure jusqu’aux premiers affleurements de Précambrien, aux environs de la piste transsaharienne. Sur toute la surface du plateau, pas un accident topographique, pas un oued. Le Tanezrouft, central, loin d’être une cuvette pou- vant avoir servi de zone d’épandage à des oueds quaternaires, est, en fait, un plateau. On l’ignorait. D’autant plus que le reg qui le recouvre était, croyait-on, le signe certain d’une origine alluviale récente. Or le reg à graviers du Tanezrouft ne semble pas être un reg de transport, mais un reg de dissociation, à graviers empruntés à un substratum rocheux (grès très grossier, conglomérats) et libérés — pour ainsi dire excrétés — par la désagrégation de ce dernier. Par ailleurs, l’absence totale de tout dépôt lacustre quaternaire sur le plateau vient appuyer les autres observations. Ces dépôts abondent autour du Tanezrouft central et c’est précisément dans les zones d’épandage de la périphérie qu’il faut chercher le point d’aboutissement des grands oueds quaternaires du sud-algérien, sans vouloir les obliger à traverser le reg, à se déverser au Soudan, etc. La sebkha de Taoudeni, par exemple, accident minuscule et pure- ment local, n’a jamais pu avoir de rapports ni avec la zone d’épan- dage du Niger moyen, ni avec les oueds algériens par l’intermédiaire d’une prétendue « cuvette » du Tanezrouft. Il y aurait lieu de distinguer, sous le terme de Tanezrouft (au sens européen actuel du mot) plusieurs régions naturelles : un Tanez- rouft de hammada (affleurements calco-siliceux et graviers de quartz), désert intégral qui paraît avoir été évité de tous temps, même dans la préhistoire et n’avoir jamais eu de points d’eau ; 2° un Tanezrouft argilo-gypseux et marno-calcaire [Néocrétacé-Eocène], formant de petites falaises et des plateaux bas mais souvent fortement dissé- qués, région ayant eu des points d’eau et ayant été fréquentée ; 3® un Tanezrouft cristallin, plus oriental, le Tanezrouft -n-Ahnet sensu stricto, qui a été, lui aussi, fréquenté par les caravanes. 315 — 4® Préhistoire. Les récoltes ont été très abondantes. Il faut signaler, en particu- lier, les riches industries à bifaces de l’Iguidi et de la lisière nord de l’Erg Checb, plusieurs stations atériennes dans d’Erg Chech et de beaux outillages néolithiques. Diverses stations de gravures et de peintures ont été découvertes, l’une d’elles, dans une grotte, d’un intérêt tout spécial du fait qu’il d’agit d’une station pure de type archaïque, sans mélanges d’éléments plus récents libyco-berbères et accompagnée d’industrie en place : c’est une preuve de plus de l’âge véritablement préhistorique des gravures anciennes. Cette station a fourni de très curieuses silhouettes féminines. 5° Divers. Je mentionnerai ici la découverte d’une petite météorite dans le Tanezrouft, quelques récoltes botaniques, de nombreuses observations météorologiques, et hydrologiques, la visite des ruines de Tazadit, celle de Cheikhia (Hank) où la maison que l’on y avait signalée par renseignements comme le lieu probable de la mort de Davidson s’est trouvée être un tombeau musulman sans Intérêt, la découverte dans l’Erg Chech de plusieurs débris de bracelets anciens en verre à fils soudés, identiques à ceux de Teghazza et jalonnant une vieille route commerciale du Touat au Soudan, etc. Laboratoire de M. le Prof. A. Gruvel. — 316 — Marcasite du Lutétien inférieur a Saint-Cloud (Seine-et-Oise) PAR R. Soyer. Plusieurs puits de recherche ont été foncés dans le Parc de Saint- Cdoud et ses abords, en vue de l’exécution du tunnel de l’Autoroute de l’Ouest. Le plus occidental, situé à l’Angle de l’Allée de Retz et de la route nationale n^ 185, en face de la Grille d’Orléans, a ren- contré dans le calcaire grossier inférieur un accident pyriteux fort curieux, et à notre connaissance, jamais signalé dans le Lutétien du Bassin de Paris. Le parc de Saint-Cloud est situé sur le flanc nord de l’anticlinal de Meudon, et toutes les couches ont un faible pendagc dans cette direction. Le Lutétien, normal, repose sur le Sparnacien qui, à l’Est, comprend tous les termes parisiens de l’étage : fausses glaises, sables d’Auteuil et argile plastique. A l’Ouest, les fausses glaises ont dis- paru et les sables d’Auteuil passent à des sables gris, fins, quartzeux et aquifères qui ont une épaisseur notablement supérieure. Nous avons relevé la coupe suivante sur la paroi ouest du puits Sol à dr 89.19 l Terre végétale Épaisseur 1 m. 70 PlO 1 ifond m. leur 70 \ \ Marnes et caillasses, 4 m. 20 5 m. 90 Lutétien ' Calcaire gris compact (Rochette). 0 m. 90 6 m. 80 Zone IV 1 Calcaire gris dur (Roche) 0 m. 60 7 m. 40 ! ' Calcaires divers (Liais et Bancs francs 3 m. 70 11 m. 10 Lutétien / Calcaires jaunes tendres 4 m. 00 15 m. 10 Zone III 1 1 Calcaires glauconieux durs .... 0 xn. 30 15 m. 40 ■ Calcaires jaunes sableux 1 m. 90 17 m. 50 1 ( Calcaires glauconieux tendres sableux 3 m. 20 20 m. 50' Sparnacien : Sable quartzeux gris fin. Le plan d’eau, en août 1935, était à 16 m. 25 de profondeur (altitude ± 72.94). A l’est, les calcaires sont remplacés depuis la profondeur de 17 m. 30, don à 1 m. 05 du niveau de l’eau, par une succession Bullelin du Muséum, 2® s., t. VllI, n° 3, 1936. — 317 — d’éléments ferrugineux, présentant la disposition suivante ; un cha- peau de limonite très pauvre, tendre, légère, recouvre un massif de marcasite altérée à la périphérie, qui est une pseudomorphe partielle du calcaire grossier glauconieux. Les fossiles abondent dans la zone interne, où leur test calcaire est parfois conservé, mais il subsiste de beaux moules en marcasite oxydée, des espèces les plus communes de la zone III du Lutétien : Campanile giganteum, Turritella, imbri- cataria, Mesalia sulcata, V enericardia imhricata ; V. planicosta ; — • les polypiers : Eupsammia trochiformis et Sphenotriochus crispas, sont abondants. La marcasite enrobe des grains de quartz lenticulaires ou sub- anguleux. La glauconie, très peu attaquée, existe dans toute la masse, et forme des amas plus importants dans la spire des moules de Gastropodes. La partie externe présente tous les produits d’oxydation de la marcasite ; les sulfates sont très abondants, en particulier la Mélan- térite. M. J. Orcel poursuit l’examen de ces formations pyriteuses, en sections polies, au microscope métallographique polarisant ; il a constaté qu’elles étaient constituées par un mélange de pyrite et de marcasite en agrégats finement grenus épigénisant complètement les fragments de fossiles. La base du massif pénètre dans les sables sparnaciens ; sous forme de minerai scoriacé, cloisonnaire, sans fossiles ; le sable quartzeux cimenté par le sulfure de fer lui donne un toucher rugueux. On se trouve là en présence d’un cas complexe de chimie des eaux, où les actions oxydantes et réductrices se sont succédées, à une période de maximum de mise en charge des eaux souterraines ; sans doute au Quaternaire. L’existence de cette colonne ferrugineuse peut être attribuée au faciès meuble du Lutétien, sableux à cet endroit et situé dans la zone de balancement de la nappe. Les eaux ascen- dantes sont chargées de sulfate de fer par odyxation de la pyrite du sparnacien, fréquente dans les sables inférieurs, et elles renferment du S libre. En arrivant au contact des eaux d’infiltration circulant facilement dans les calcaires fissurés, et contenant des matières organiques, les phénomènes de réduction ont déterminé la formation d’un sulfure de fer qui, sous forme de Marcasite à épigénisé les cal- caires tendres fossilifères du Lutétien inférieur. Pendant la période de descente de la nappe, la Marcasite est oxydée à son tour, elle donne les produits d’altération décrits ci-dessus, pour aboutir à ce complexe ferrugineux, si imprévu dans les calcaires lutétiens. Le Gérant, R. Taveneau. ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 1-7-36. SOMMAIRE Pages Actes administratifs 223 Ouvrages offerts 223 Communications : H. Neuville. — Ectopies dentaires de Gorille et d’Orang-outan 225 J. Berlioz. — Note sur l’identité probable du type d’Heliotryphas-Simoni Boucard 233 P. Budker. — Compte-rendu sommaire d’une mission au large des côtes de Mau- ritanie (Cap Blanc) 237 M. André. — Sur le Pediculoides ventricosus Newport (Acarien) 240 F. Grandjean. — Observations sur les Oribates (10® série) 246 Ch. Gravier. — Sur un Crustacé (Stomatopode) rare de l’île de Pâques 254 P. Fauvel. — Sur quelques Annélides Polychètes de l’Ile de Pâques 257 L. Germain. — Contributions à la Faune malacologique de l’Afrique équato- riale (LXXI) 260 Ed. Lamy. — Le Cyprœa moneta L. existe-t-il sur la côte occidentale d’Afrique. 263 Ed. Lamy. — Liste des Mollusques recueillis par la Mission Franco-Belge à l’Ile de Pâques (1934) 267 G. Ranson. — Observations morphologiques, systématiques et biogéogra- phiques sur une Scyphoméduse rare, Paraphyllina intermedia O. Maas 1903, trouvée sur la plage de Biarritz 269 J. Cadenat. — Note sur un Céphalopode géant (Architeuthis Harveyi Verrill) capturé dans le golfe de Gascogne 277 A. DE CuGNAC. • — Les Jardins botaniques et la conservation des espèces rares. A propos de Promus arduennensis Dmrt 286 R. Abrard. — Sur quelques points de la tectonique de la région de Meyrucis (Lozère) 290 L. et J. Morellet. -— Faune des sables à Nummulites variolarius de Lévignen (Oise) 292 Th. Monod. — Compte-rendu sommaire de la deuxième partie d’une mission au Sahara Occidental 311 R. Soyer. — Marcasite du Lutétien Inférieur à Saint-Cloud (Seine-et-Oise) . . 316 D PUBLICATIONS DO HDSfDH NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802 comme du Muséum national d’ Histoire naturelle) (Masson et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs). Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895) (Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs). Publications du Muséum national d'Histoire naturelle (N° 1, 1932 et sui- vants, prix variable). Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (nouvelle série com- mencée en 1936). [Editions du Muséum, 57. rue Cuvier]. Un vol. par an, 150 frs. Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Notulæ systematicæ (Laboratoire de Phanérogamie ; paraît depuis 1909). Revue jrançaise d' Entomologie (publiée sous la direction du D’’ R. Jeannel ; paraît depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Dinard (Laboratoire maritime de Dinard ; paraît depuis 1928). Bulletin du Musée d' Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du n® : 5 frs). Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Chaire de Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1 927 ; échange) . Travaux du Laboratoire d’ Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum, a paru de 1924 à 1935) : remplacé depuis janvier 1936 par la Revue « La Terre et la Vie ». Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée d’ Ethnographie du Trocadéro). BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HÏSTOIRE NATURELLE 2® Série. — Tome VIII RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM N” 4. — Juin 1936. MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER ~ PARIS-V° ~ RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par àn. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im- pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avarU la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections suppiémentaires entraînés par les remanie- ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs. D ne sera envoyé qu'une seule éprewe aux Auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les Auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART. Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 100 es. 4 pages..... 10 fr. 20 fr. 22 fr. 8 pages '. 20 fr. 22 Ir. 26 fr. 16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr.' Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro et brochés avec agrafes. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant PRIX DE l’aBONMEMENT ANNUEL : France et Étranger i 50 fr. (Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum) Compte chèques postaux : 124-03. Paris. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1936. — N" 4. 295« RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 25 JUIN 1936 PRÉSIDENCE DE M. V. HASENFRATZ SOUS-DIRECTEUR DE LABORATOIRE AU MUSÉUM ACTES ADMINISTRATIFS M. le Professeur Paul Lemoine a donué ga démission de Directeur du Muséum (démission acceptée par M. le Ministre de l’Education Nationale, le 24 juin 1936). M. le Professeur Louis Germain a été nommé, à dater du 1®^ août 1936, Directeur du Muséum (Décret du 18 juillet 1936). M. le Professeur Albert Vayssière est nommé Associé du Muséum, sur la proposition de M. le Professeur L. Germain (décision de l’Assemblée des Professeurs du 14 mai 1936). M. Albert-J.-B.-Marie Vayssière, né à Avignon, le 8 juillet 1854, Professeur honoraire à la Faculté des Sciences de Marseille, ancien Direc- teur du Muséum d’ Histoire naturelle de cette ville, est Membre corres- pondant de l’Académie des Sciences (section de Zoologie) depuis février 1918 et Correspondant du Muséum National d’Histoire Naturelle depuis le 19 novembre 1909. M. le Prof. A. Vayssière est un savant trop universellement connu et honoré pour que je songe à résumer les travaux qui ont assuré sa notoriété. Je me contenterai de rappeler que ses principaux Mémoires traitent des Mollusques et, surtout, des Opistobranches, des Nudibranches, des Hétéropodes, des Amphineures et des Cypræidés. Il a, de plus, publié un Atlas d’ Anatomie comparée des Invertébrés (1886) ainsi que des recher- Buïletin du Muséum, 2® s,, t. VIII, 1936. 21 320 — ches sur quelques familles de Poissons et sur les Insectes de la famille des Ephémères. Depuis 1874, M. le Prof. A. Vayssière fréquente les laboratoires du Muséum. Mais il y a plus de 30 ans qu’il est, pour celui de Malacologie, le plus assidu, le plus dévoué, le plus précieux collaborateur. Mon très regretté Maître, le Prof. L. Joubin, avait obtenu qu’il étudie nos riches séries de Mollusques Opistobranches et Nudibranches. Non seulement M. le Prof. A. Vayssière a déterminé les matériaux qui lui étaient confiés, publié le résultat de ses observations sur ces documents, mais il a tenu à compléter nos collections par le don de très nombreux échantillons : types d’espèces nouvelles, espèces rares provenant de localités intéressantes, séries mettant en lumière le polymorphisme spécifique. Resserrant plus encore ses liens avec le laboratoire, il a étudié les Nudibranches recueillis soit par les voyageurs naturalistes, soit au cours des grandes expéditions patronnées par le Muséum (notamment celles du « Travailleur » et du « Talisman », les deux explorations antarctiques commandées par le D’’ J. Charcot). Entre temps, à chacun de ses séjours à Paris, M. le Prof. Vayssière apportait en don, au Laboratoire, des espèces méditerranéennes de Mol- lusques, de Cœlentérés, d’Echinodermes et de Vers (ces derniers animaux ont été remis au service de M. le Prof. Ch. Gravier) qui, peu à peu, ont constitué un ensemble réellement important et d’une haute valeur scienti- fique Enfin, pendant toute sa vie, M. le Prof. A. Vayssière s’est occupé d’une grande et belle famille de Gastéropodes, celle des Cypræidés et il a réuni une collection extrêmement précieuse de ces animaux. Il vient de l’offrir au Laboratoire de Malacologie (décembre 1935). Dès maintenant cette collection, dont un catalogue sur fiches est en préparation, est à la dispo- sition des spécialistes. De tels collaborateurs, qui non seulement enrichissent les collections du Muséum mais encore ajoutent à son rayonnement scientifique, sont malheureusement trop peu nombreux et il convient de reconnaître leur exceptionnel mérite. M. le Jules Richard, Directeur du Musée Océanographique de Monaco, est nommé Associé du Muséum, sur la proposition de MM. les Professeurs L. Germain, Ch. Gravier et L. Roule (décision de l’Assemhlée des Professeurs du 18 juin 1936). M. le D^ Jules Richard, né en 1863, Docteur ès-sciences. Docteur en médecine, licencié ès-sciences physiques, est un ancien élève du Muséum, où il a fait sa thèse de doctorat ès-sciences dans le Laboratoire d’Alphonse Milne-Edwards. Il occupe aujourd’hui, depuis 1901, les fonctions de Directeur du Musée Océanographique de Monaco. Il est Correspondant de l’Institut, officier de la Légion d’honneur. Grand Croix de l’Ordre de Saint-Charles de Monaco, Membre du Conseil d’administration de l’Institut Océanographique de Paris. 1. Je tiens à ajouter que M. le Prof. A. Vayssière a également fait don, au Labora- toire de Malacologie, de nombreux documents en excellent état de conservation constituant, pour les chercheurs, un matériel de choix. — 321 — Sa réputation scientifique est considérable dans les deux domaines de la Limnologie et de l’Océanographie. Ses premiers travaux, et un grand nombre de ceux qui suivirent, sont consacrés aux Crustacés entomostacés des eaux douces. Toutefois, son renom prépondérant lui vient de ses études océanographiques, qui se sont adressées à plusieurs groupes d’animaux. Il a inventé, pour ces études, un certain nombre d’instruments, qui portent son nom : un sondeur, une bouteille de prise d’eau profonde, un filet vertical. Il a publié, en 1907, un « Traité d’Océanographie », qui est resté classique. Sa réputation de muséologue scientifique n’est pas moindre que la pré- cédente. Appelé en 1887 à remplir les fonctions de secrétaire auprès du Prince Albert I®’’ de Monaco, il devint, peu après, le Directeur du cabinet scientifique du Prince, et fut investi, en cette qualité, du rôle de direc- teur scientifique des croisières océanographiques entreprises par le Prince chaque année. Il a participé à vingt-quatre d’entre elles, préparé et classé les riches collections qui furent recueillies. De plus, et secondant en cela les intentions du Prince, il a établi les projets qui ont permis de construire à Monaco le Musée Océanographique, il a groupé et installé ses nombreuses collections et fait de cet établissement, donné à la France par le Prince, une institution de premier ordre, servant à la fois à l’ensei- gnement public par son aquarium et ses galeries, et aux recherches scienti- fiques par ses laboratoires, ouverts aux savants du monde entier. Le titre d’Associé au Muséum ne fera que sanctionner, envers M. J. Ri- chard, une situation permanente de fait. Les relations continues d’échanges, établies depuis longtemps entre notre Muséum et le Musée Océano- graphique, ont permis à nos laboratoires zoologiques de s’enrichir de nombreuses et importantes pièces. Plusieurs d’entre nous ont étudié les collections qu’il a rassemblées, et publié leurs mémoires dans ses Recueils. Cette collaboration continue toujours à s’effectuer. — 322 — COMMUNICATIONS Le Hérisson d’Algérie, Aethechinus algirus, RELIQUE PLIOCÈNE EN FRANCE PAR H. HeIM de BaLSAC. La présence A Aethechinus algirus en France, remarquable à plu- sieurs égards, ne laisse pas que d’être peu connue. Certes, des Zoolo- gistes tels que O. Duboscq et F. Picard, bien que non spécialisés en mammalogie, n’ignoraient pas l’existence de ce Hérisson dans notre faune, et ils nous avaient demandé à plusieurs reprises des précisions sur sa répartition. L’espèce n’est en effet mentionnée pour notre faune ni par Trouessart ^ ni par Didier et Rode P. Siepi, dès 1909, avait cependant annoncé ^ la capture d’une femelle pleine (qui ne tarda pas à mettre bas deux jeunes) aux Lecques, près Saint-Cyr (Var), détermination confirmée par O. Thomas (spécimen au Musée de Marseille). Le silence de Trouessart s’explique sans doute par la date de parution de la Faune des Mammifères (L Europe (1910), alors que la note de Siepi remonte seulement à décembre 1909. Mais cet argument ne saurait être invoqué pour les ouvrages de Didier et Rode. Les auteurs auraient -ils mis par hasard en doute l’authenticité de la capture de Siepi ou lui ont -ils attribué un caractère accidentel ? Bien qu’ils ne s’expliquent nullement sur ce point (la note de Siepi figure dans la bibliographie, mais il n’y est fait aucune allusion dans le texte), la chose ne paraît pas impossible. En effet Thomas, en 1918 ne mentionne pas la France dans l’aire de dispersion A Aethechinus. Miller, qui n’avait pas vu le spécimen de Siepi, ne cite dans son ouvrage classique ® qu’un très jeune spécimen d’origine française 1. Faune des Mammifères d’Europe, 1910. 2. Les Mammifères de France, 1935, et Catalogue systématique des Mammifères de France, 1935. 3. La Feuille des jeunes naturalistes, n° 470, 1909, p. 25. 4. The Gcncric Division of the Hedgohogs. Ann. Mag. Nai. HisL, ser. 9, vol. R February 1918. 5. Catalogue of the Mammals of Western Europe, 1912, p. 131. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 4, 1936. — 323 — (c’était un. des jeunes mis au monde par le spécimen de Siepi et il se trouve au British Muséum). Siepi, dans une note complémentaire avait bien signalé quelques autres captures dans le Var, mais il s’agissait là de spécimens dont la détermination n’avait pas été véri- fiée par un spécialiste. Enfin, 'la plupart des auteurs ont pensé que les Aethechinus d’Espagne, comme ceux de France, provenaient d’impor- tations par l’homme. L’étude de la répartition A Aethechinus algirus et de ses différentes races géographiques montre que l’hypothèse d’une importation par l’homme est absolument gratuite et même invraisemblable. D’autre part, nous avons obtenu des spécimens de ce Hérisson, en provenance de Borme (Var), parmi lesquels se trouve le crâne d’un mâle adulte, particulièrement intéressant. Nous pouvons ainsi confirmer les indications de Siepi, et la présence normale, en France, A Aethechinus algirus. Le Hérisson d’Algérie constitue une espèce très éloignée du Hérisson d’Europe Erinaceus europaeus. Il s’en distingue par : le bord externe des nasaux à peu près rectiligne, des arcades zygomatiques rétrécies en arrière, le développement de la région palatine postérieure, la troisième incisive supérieure biradiculée, la deuxième prémolaire inférieure bicuspide. Les caractères externes se manifestent par une coloration plus claire, une disposition particulière des tubercules plantaires et surtout par l’implantation des épines qui forment sur le dessus de la tête deux groupes latéraux séparés par un espace médian libre. Dans sa révision des Hérissons ^ O. Thomas retire l’espèce algirus du genre Erinaceus pour la placer dans un genre nouveau : Aethechi- nus. Cette division — et là réside son intérêt — n’est pas seulement basée sur les caractères morphologiques ; elle correspond à une réalité biogéographique. Les Hérissons du genre Aethechinus appa- raissent comme essentiellement caractéristiques du continent afri- cain, où ils sont répandus de part et d’autre du Sahara : Ae. algirus dans le domaine berbère, Ae. frontalis Smith et Ae. sclateri And., du Soudan au Cap. Ils s’opposent aux espèces du Genre Erinaceus sensu stricto, exclusivement paléarctiques et échelonnées depuis la péninsule ibérique jusqu’au Japon. Aethechinus algirus est le seul représentant du genre qui franchisse les limites du continent noir pour atteindre les domaines européen ou macaronésien, en des points fort limités d’ailleurs. En Afrique Ae. algirus occupe la région nord-occidentale. On le rencontre au Maroc, en Algérie et eu Tunisie, depuis la côte jusqu’aux abords du Sahara et du niveau de la mer jusqu à une altitude d’au moins 2.000 mètres (d’après nos propres observations dans l’Atlas de Blida). Il est connu également de la région 1. La Feuille des jeunes naturalistes, n'’ 474, 1910, p. 97. 2. The Generic Division of the Hedgehogs. Ann. Mag. Nat. Hist. ser. 9, vol. I, February 1918. — 324 — de Tripoli, mais pas plus à TEst. Son absence au Sud du Sahara montre que cette espèce a évolué sur place dans une région en somme assez limitée. D’autre part sa présence en quelques points d’Europe et des Canaries (Fuerteventura) révèle une espèce pliocène qui vivait dans la région méditerranéenne occidehtale à l’époque où des con- nexions reliaient encore l’Afrique à l’Europe et aux Canaries. En effet, comme nous l’avons montré l’examen des faunes mammalogiques fossiles et actuelle de part et d’autre de la Méditerranée occidentale conduit à cette conclusion que les dernières connexions entre l’Europe et l’Afrique ont été représentées par un isthme beto-rifain qui n’a guère pu persister au delà de l’ultime période des temps tertiaires. Le Hérisson est une relique de cette faune à faciès africain qui peuplait alors les régions aujourd’hui séparées par le détroit de Gibraltar, et dont la plupart des espèces se sont éteintes sur la rive européenne au cours du Quaternaire. La répartition européenne à' Aethechinus algirus, est fort limitée, lacunaire semble-t-il, résiduelle en un mot. On trouve ce Hérisson localisé sur la côte méditerranéenne de l’Espagne depuis l’Andalousie jusqu’aux environs de Barcelone, sans qu’il pénètre sur les plateaux intérieurs. Il existe également aux Baléares comme beaucoup de formes ibériques. Enfin il se retrouve dans la France méridionale où il paraît occuper une aire extrêmement réduite. Les captures connues proviennent toutes du département du Var. S’agit- il simplement de lacunes dans nos connaissances et l’espèce se retrou- vera-t-elle dans le Languedoc et le Roussillon ? Ou bien sommes- nous en présence d’une localisation dans le Sud-Est de la France, due à des conditions écologiques particulières. Rappelons qu’un nombre assez élevé d’insectes ibériques se retrouvent dans le Var ou les Alpes- Maritimes alors qu’ils font complètement défaut dans le Languedoc et le Roussillon où l’on s’attendrait logiquement à les rencontrer. La position systématique précise des spécimens français d'Aethe- chinus algirus est encore obscure. En d’autres termes, nous ignorons à quelle race géographique (sous-espèce) ils peuvent appartenir. Les races actuellement connues d' Aethechinus algirus se répartissent de la façon suivante : Aethechinus algirus algirus Duvernoy et Lere- BOULLET, Tripoli, Tunisie, Algérie et le Nord du Maroc ; Aethechinus algirus laçaudeni Cabrera, Maroc Sud-occidental (Haha) ; Aethe- chinus algirus caniculus Thomas, Fuerteventura (Canaries) ; Aethe- chinus algirus vagans Thomas, Baléares et littoral espagnol. Cette dernière race, qui nous intéresse particulièrement pour des raisons de proximité, se caractérise par sa petite taille et la décoloration de ses phanères. Siepi, après avoir soumis à Thomas le spécimen du Musée de Marseille, déclara qu’il appartenait à la race çagans. Cabrera ^ 1. Biogéographie des Mammifères et des Oiseaux de l’Afrique du Nord, Paris, 1936, 2. Fauna iberica, 1914, p. 35. — 325 — adopte purement et simplement l’assertion de Siépi. Miller, plus prudent et n’ayant pas examiné le spécimen en question, ne conclut pas sur sa désignation subspécifique. Nous-mêmes avions été frappé par les fortes dimensions crâniennes du Hérisson de Borme en notre possession, dimensions qui ne cadraient pas avec celles de la race vagans. Récemment nous avons pu examiner le sujet du Musée de Marseille dont la dépouille est montée, et mesurer son crâne qui est conservé à part. Voici les mesures des crânes de ces deux animaux, et à titre comparatif celles des races d’Algérie et des Baléares. ^ O 0 O *S re supérieure ou labre (Ibr) ordinairement trilobée, les lèvres latérales (II) et la petite lèvre inférieure (li) à demi cachée mais fort importante. La surface des lèvres est lisse, sauf celle de la partie postérieure des lèvres latérales, laquelle a l’ornementation scléritique. Sur cette partie ornée on a toujours, de chaque côté, un poil épineux ^ (dugesi, ornithorhynchus, leucogaster) quelquefois plusieurs (trichotus), tandis que la partie antérieure, sans ornementation, ne porte jamais que des poils lisses, c’est-à-dire, pour Pachygnathus, des poils diffé- renciés. Ce sont ces poils différenciés que j’appelle adoraux La jonction des lèvres latérales avec le labre, aux deux com- 1. Pour tous les Acariens je substitue cette appellation, qui me paraît bien plus rationnelle, aux termes que j’ai employés précédemment. Le labre est l’épipharynx de Michael. Les lèvres latérales sont la langue de Michael, ou comprennent cet organe qui est leur extrémité antérieure. Les lèvres sont des protubérances charnues, épaisses et non des lames chitineuses. 2. Ce poil épineux est homologue de ce que j’ai appelé jusqu’ici le poil antérieur du labium / pa) chez les Oribates. Chez trichotus cette région des lèvres est envahie par les poils additionnels irréguliers. 3. .Si l’on compare aux Oribates les poils adoraux sont ceux que j’ai appelés poils de la langue. On ne peut pas les appeler toujours les poils des lèvres latérales pour diverses raisons, en particulier parce que les lèvres latérales portent quelquefois d’au- tres poils, comme chez Pachygnathus. Cette difficulté provient de ce que toutes les lèvres latérales ne sont pas homologues les unes des autres. Leurs extrémités anté- rieures sont seules homologues. 403 missures supérieures ( Js et son symétrique Js’ ) se fait comme d’habitude chez les Acariens, le point Js, non directement visible, tombant à peu près aux endroits marqués sur les figures 2A et 3A. Mais la commissure inférieure habituelle Ji, jonction des deux lèvres latérales dans le plan de symétrie, est ici dissociée en deux commissures Ji, Ji par la petite lèvre inférieure. Figure 2A on voit le contour apparent de cette petite lèvre, qui est un arc entre Ji et Ji, à demi caché par les lèvres latérales. Elle n’est vue que par transparence dans l’orientation de la figure 3A, en li. Comme toujours la paroi dorsale du pharynx prolonge la paroi inférieure du labre. Ici la paroi ventrale du pharynx prolonge la paroi supérieure de la petite lèvre. Sur les figures 2A, 2B, 3A, 8C le pharynx est représenté, un peu schématiquement, dans sa position de repos. Sa surface dorsale est alors plus ou moins concave. On y remarque, sur toute la longueur du pharynx, un grand sclérite ponctué ou striolé, peut-être très légèrement coloré, sur lequel agissent les muscles aspirateurs. Ce sclérite n’est directement visible, dens l’orientation ventrale, que devant la petite lèvre. Il ne va jamais jusqu’à l’extrémité antérieure du labre, mais s’arrête en un point où le dessous du labre est déprimé transversalement. C’est là que le sclérite a son minimum de largeur. Vers l’arrière le sclérite s’élargit mais il n’occupe toute la largeur du pharynx qu’à l’extré- mité postérieure de cet organe, auquel fait suite un œsophage à paroi mince. Cette région postérieure n’est figurée que pour dugesi (fig. 2A et 3A). Sur les figures 2A, 7B, 8B les points et less trioles de la partie cachée du sclérite pharyngien ne sont mis qu’à droite. Les lettres cpü et cpZs désignent respectivement les bords latéraux du pharynx (qui viennent aboutir en avant aux 4 commissures) et du sclérite pharygien ; cpd et sont les intersections par le plan de symétrie des parois dorsale et ventrale du pharynx. La paroi ventrale du pharynx est mince et sans sclérite. Le dessous du capitulum, derrière les lèvres, porte des poils addi- tionnels en nombre variable, implantés souvent d’une manière dissy- métrique. Dessus de l’hysterosoma et région anale. — La segmenta- tion de l’hysterosoma est très marquée chez certaines espèces (dugesi, ornithorhynchus), moins chez d’autres (trichotus, leuco- gaster), mais les anneaux les plus postérieurs sont toujours nets. On compte 9 anneaux chez toutes les espèces sauf trichotus où il y en a 8 seulement. L’anneau 1 est le plus large et on y voit latérale- ment, comme chez beaucoup d’ Acariens, un ou deux sillons courts et flous, assez variables, sur la signification desquels il est impossible de se prononcer. L’anneau 3 peut être moins large que l’anneau 4. Sur tous les anneaux il y a des poils additionnels, sauf peut-être — 404 — le 9®, et ces poils sont d’autant plus nombreux que l’anneau est plus antérieur. Aux anneaux postérieurs les poils additionnels peuvent être alignés sur les autres de sorte qu’il n’y a sur ces anneaux qu’une rangée unique, transversale. Mais si l’on passe à des anneaux plus antérieurs on voit s’ajouter d’autres poils qui ne sont plus alignés sur eux. L’addition se fait plus vite sur les côtés que sur la partie dorsale des anneaux. Bientôt on a 2 ou 3 rangées confuses et finalement des poils disposés sans aucun ordre. Toutes les espèces montrent cela, à des stades divers. Chez trichotus et leucogaster il y a beaucoup plus de poils additionnels que chez dugesi et ornithorhynchus. Les rangées postérieures sont formées de poils un peu plus grands que les autres. S’il y a beaucoup de poils additionnels ces poils plus grands dis- paraissent. La région pleurale de l’hysterosoma, au-dessus des pattes III et IV, est glabre. On la remarque particulièrement chez les espèces très poilues comme leucogaster et trichotus car elle est brusquement entourée de poils denses. Il semble que cette région glabre soit celle qui est balayée par les pattes postérieures, principalement par la patte III, quand elles se rélèvent le long des côtés du corps. A partir des anneaux 5 ou 6 (à l’anneau 7 seulement chez ornithorhynchus ) les poils dorsaux des anneaux postérieurs rejoignent sur les flancs les poils ventraux. Chez leucogaster (non les autres) il en est de même pour l’anneau 1 dont les poils rejoignent ceux du dessous du meta- podosoma en passant devant les pattes III. Région génitale. — Tous les Pachygnathus ont 3 paires de ventouses génitales de taille à peu près égale, mais la paire la plus postérieure est quelquefois un peu plus petite que les autres. Cette inégalité est surtout notable chez trichotus. Les femelles n’ont pas d’ovipositeur. L’organe mâle est assez compliqué. Dans l’état habituel des préparations, où les organes génitaux sont retirés sous les plaques génitales, on peut le distinguer au prolongement chitineux interne qui se dresse perpendiculaire- ment à la surface ventrale et qui manque à l’organe femelle. Le contour apparent de Torgane mâle, selon la mise au point, a les formes indiquées fig. 3B. On peut distinguer les sexes par d’autres détails, mais le procédé le plus sûr est de compter les poils de l’organe génital. Il y en a 10, quelquefois 9, chez le mâle et 1 seulement chez la femelle, de chaque côté (fig. 3B et 3C). Ces poils, surtout celui de la femelle, sont gros et épineux comme les autres poils du corps. Si on les voit mal en lumière ordinaire toute hésitation dis- paraît en lumière polarisée en ce qui concerne leur nombre. Je n’ai pas observé de différence sensible entre les espèces. Les figures 3B et 3C faites pour dugesi denasutus conviennent aussi aux autres Pachygnathus. — 405 — La région aggénitale porte de nombreux poils additionnels dis- posés sans ordre. Région ventrale du podosoma. — ■ Les sclérites coxaux sont séparés par une large région sternale à ornementation ridée. Les sclérites I et II se touchent, de chaque côté, au fond du 2® sillon apodémal, sur une petite longueur qui est cachée dans l’orientation ventrale. Les sclérites III et IV, au contraire, sont prolongés du côté paraxial et derrière la 4® patte, aux dépens de la région sternale plissée, par un sclérite commun qui les réunit. La séparation séjugale est large. La chaetotaxie des coxae n’est pas constante et il y a souvent dissymétrie. Je ne l’ai pas étudiée en détail. La région sternale ridée porte de nombreux poils additionnels disposés sans ordre, A cet égard ce sont aussi trichotus et leucogaster qui sont les espèces les plus poilues. Pattes. — Les pattes ont 5 articles, sauf la 4® qui en a 6, son fémur étant divisé. Les articles ont des formes simples et normales et la griffe tridactyle est la même à toutes les pattes. Je l’ai représentée pour dugesi denasutus (fig. 6A) et la même figure pourrait convenir sensiblement aux autres espèces, sauf pour leucogaster où l’ongle central (non les latéraux) est un peu différent. A tous les tarses on a une belle fissure lyriforme dorsoproximale exactement placée comme chez les Oribates. La même fissure existe au tarse du palpe. Tous les poils des pattes sont fortement barbelés ou épineux, sans différenciation importante sauf un très petit poil lisse particulier au tarse IL Ce petit poil, qui existe chez toutes les espèces, est implanté sur le quart distal du tarse. Il est antilatéral ou antilatéroventral. La formule des trochanters est (1-1-2-1) chez dugesi et leucogaster, (1-1-2-0) chez trichotus et ornithorhynchus. Je n’ai pas dénombré les poils des autres articles, sauf chez dugesi. A l’exception du petit poil dont je viens de parler, tous les poils lisses sont des solénidions. Ceux-ci sont donc très commodes à étudier. Ils sont tous dorsaux ou latérodorsaux et il y en a même sur les fémurs, comme chez les Tromhidiidæ, ce qui oblige à employer des formules à 4 termes pour représenter leur répartition. S’il y a un solénidion au 4® fémur il est toujours sur le télofémur. Les solénidions sont de deux formes différentes. Les baculiformes (quelquefois un peu claviformes) sont toujours implantés devant les autres, sur chaque article. Ce sont le solénidion antérieur des tarses I et II, celui des tibias I, II et III et celui du génual II. Ces mêmes solénidions se retrouvent chez toutes les espèces. Les autres sont allongés, piliformes, sans jamais être très longs, et en nombre variable avec les espèces, de sorte que les formules solénidionales donnent de bons caractères spécifiques. — 406 — DESCRlPTIOs^■S DE PLUSIEURS MiCROTHROMBIDIUM DE U AFRIQUE Orientale (Mission de l’Omo, 1932-1933; PAR Marc André. Parmi les Thromhidiidæ recueillis en Afrique orientale au cours de la Mission de l’Omo (1932-1933), dirigée par MM. C. Arambourg et R. Jeannel, les formes se classant dans le genre Microthrombidium Haller, 1882 (type : M. pusillum Herm.), comprennent des Micro- thromhidium s. str. et des Enemothrombium. Sous-genre Microthrombidium s. str. Au sous-genre Microthrombidium s. str., chez lequel les poils du tronc sont coniques, pointus au sommet et garnis de barbules géné- ralement assez robustes et pas trop serrées, appartiennent deux espèces nouvelles : M. crassitarsale et M. fissipilosum. Microthrombidium crassitarsale n. sp. Cette espèce est représentée par plusieurs exemplaires dont les légères variations dans les principales dimensions sont indiquées, pour quelques-uns, dans le tableau ci-dessous : A B C D Longueur du corps 940 650 620 Largeur » 620 300 360 Longueur de la paire de pattes .... 680 590 510 » » 2® » B .... 280 360 B B 3® » » .... 410 355 400 B » 4® » » .... 630 380 500 Longueur du tarse des pattes I 170 150 190 Largeur » » » 115 90 83 105 Longueur du tibia » 110 85 100 Dans le plus grand individu (A), le corps mesure 1180 jr de long sur 940 [X de large. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 5, 1936. — 407 — Sur la face dorsale de l’abdomen on observe des poils tous sem- blables et de taille subégale (25 à 35 [x) ; ils sont plumiformes avec longues barbules. Aux pattes I, le tarse a une longueur (205 \i) qui est presque le double (1,8) de sa largeur (115 q) et il se montre, dans une vue de profil, ovalo-cordiforme avec bord inféro-postérieur saillant et sommet antérieur acuminé. Le tibia a une longueur (110 p) qui est à peu près la moitié (1,9) de celle du tarse. Fig. 1. — Microthromhidium crassitarsale n. sp. A, poils dorsaux de l’abdomen ( X 400) ; Pmd, palpe maxillaire droit ; E, face externe ; I, face interne ; Pi, tibia et tarse de la 1'’® paire de pattes ( X 165). Aux palpes maxillaires, dont la face externe est couverte de poils barbulés disposés irrégulièrement, le 4® article (tibia) porte, sur sa partie dorso-interne, deux peignes ; l’antérieur est composé de 4 (ce nombre peut varier de 3 à 5) épines dont la 1^®, beaucoup plus robuste, constitue un ongle accessoire à la base de l’ongle terminal vrai ; le postérieur est formé de 4 (nombre variable de 2 à 4) épines et paraît se continuer proximalement sur la face interne de l’article par 2 épines. Sur la face externe de ce 4® article, près de l’insertion de l’ongle terminal, il y a (outre des poils barbulés) une épine et trois soies. — 408 — Le 5® article (tarse), qui constitue un tentacule papillilorme, porte à son extrémité distale une longue soie et un court poil (olfactif). Par ses poils du tronc tous semblables, grêles, plumiformes, barbulés, cette espèce se range dans la section I des Microihrombidium de Berlese. Par la forme du tarse des pattes cordiforme, plus large à la base, elle se rapproche du M. jahanicum Berl., de Java (1910, Redia, VI, p. 362), mais elle s’en différencie par l’armature des palpes. Loc. — St. 15 : Mont Elgon : camp près de 1’ « Elgon saw mill » dans la brousse à Acacias, à la lisière inférieure de la forêt (ait. 2470 m) 17 décembre 1932. Mîcrothrombîdium fissipîlosum n. sp. Cette espèce est représentée par quatre exemplaires dont les légères variations dans les principales dimensions sont indiquées dans le tableau ci-dessous : A B G D Longueur du corps 1320 1240 1100 1080 Largeur » 900 765 750 650 Longueur de la 1^® paire de pattes . . . 1000 980 850 900 » » 2® ); » .... 540 560 620 420 » w 3® )) » .... 590 700 520 590 » J) 4® » » .... 930 970 820 1050 Longueur du tarse des pattes I 235 270 165 175 Largeur » » » 100 90 68 75 Longueur du tibia » 160 190 120 125 Nous avons choisi comme type l’individu A mesurant 1320 [j, de long sur 900 [jl de large. La pilosité de la face dorsale du tronc comprend deux sortes d’organes appendiculaires : 1® Des poils (L) plumiformes courts (20 à 40 [j, suivant les individus) simplement barbulés ; 2° des papilles (F) pseudo-piriformes (40 à 80 ji.), assez longuement pédonculées et pourvues de barbulés ; à première vue elles paraissent se terminer par une partie élargie unique, mais un examen plus approfondi montre qu’elles se bifurquent en deux pointes. C’est un cas analogue à celui des poils trifurqués observés chez les Neothromhidium Sud- Américains : la même apparence trompeuse avait d’abord fait croire à Berlese que ces organes appendiculaires étaient foliiformes, mais il a reconnu ensuite (1912, Tromhidiidae, — 409 — p. 51) qu’il n’existe pas de membrane réunissant les trois branches et qu’en réalité celles-ci sont libres. Aux pattes I le tarse a une longueur (235 g.) un peu inférieure à deux fois et demie sa largeur (100 p.) et à une fois et demie la taille du tibia (160 p) ; il offre un contour amygdaliforme allongé. Fig. 2. — Microthrombidium fissipiîosum n. sp. F, L, papilles et poils dorsaux de l’abdomen ( X 600) ; Pmd, palpe maxillaire droit ; E, face externe ; I, face interne ; PI, tibia et tarse de la 1''® paire de pattes ( X 220). Aux palpes maxillaires le 4® article porte, sur sa partie dorso- interne, deux peignes : l’antérieur est composé de 6 ou 7 épines, dont la 1^®, plus robuste, constitue un ongle accessoire ; le postérieur est formé de 5 ou 6 épines et paraît se continuer sur la face interne de l’article par 3 soies. Sur la face externe de ce 4® article il y a, à la base de l’ongle terminal, une épine et trois longues soies lisses. Le 5® article tentaculiforme porte, à son extrémité distale, une très longue soie lisse et un court poil olfactif. Cette espèce, chez laquelle aux poils grêles, plumiformes, barbulés, viennent s’en mélanger d’autres de taille et de forme différentes, appartient à la section II des Microthrombidium de Berlese, et, par l’existence de poils bifurqués, elle se rapproche beaucoup de VOt- tonia furcipilis G. Canestrini (1898, Atti Soc. V eneto-Trentina Sc. — 410 Nat., s. II, vol. III, p. 398), de la Nouvelle-Guinée, dont le corps est revêtu aussi de deux sortes de soies, les unes simplement plumi- formes, les autres plus longues, également barbulées, élargies et bifurquées à l’extrémité distale : malheureusement, comme aucune figure n’accompagne cette description, on ne peut décider s’il s’agit bien de la même espèce, étant donné, en outre, la différence d’habitat géographique. Dans une forme de l’Australie occidentale, le Microthr. (Enemo- thromhium) koordanum St. Hirst (1928, Proc. Zool. Soc. London, p. 1023 ; 1929, ibid., p. 168 et 172, fig. 3, P), il existe de même des poils dorsaux qui se partagent en deux branches principales (parfois subdivisées à leur tour). Loc. — St. 15 : Mont Elgon : camp près de 1’ « Elgon saw mill », dans la brousse à Acacias, à la lisière inférieure de la forêt (ait. 2470 m.) [17 décembre 1932]. Sous-genre Enemothrombium. Dans le sous-genre Enemothrombium Berlese, 1910, les poils du tronc, couverts de rangées longitudinales de barbules très délicates et serrées, se présentent comme des papilles qui offrent des aspects variés, pouvant être piriformes, claviformes, sphériques, foliiformes ou arboriformes. A. Berlese (1916, Redia, XII, p. 19) a donné les diagnoses de trois espèces d’ Enemothrombium recueillies au cours du voyage effectué par MM. Alluaud et Jeannel en 1911-1912 dans l’Afrique orientale (Kenya et Kilimandjaro) : Micr. (Enem.) bipapillatum, M (E.) carduigerum, M. (E.) strobiligerum. Dans les collections du Muséum national de Paris (Laboratoire de Zoologie : Vers et Crustacés) se trouve un Thrombidion provenant de ce même voyage et étiqueté Micr. (Enem.) imbricatum par Berlese, qui n’en a jamais publié la description. Parmi les Thrombidions provenant de la Mission de l’Omo (1932- 1933) se rencontrent divers spécimens qui me semblent se rapporter aux E. bipapillatum, E. carduigerum, E. strobiligerum. En outre, deux autres individus me paraissent constituer les types de deux espèces nouvelles, pour lesquelles je propose les noms de Micr. (Enem.) longisetosum et M. (E.) Jeanneli. Tous ces Enemothrombium appartiennent à la section II de Berlese, chez laquelle les papilles du corps sont de formes diffé- rentes et de tailles inégales. — 411 Microthrombidium (Enemothrombium) bipapillatum Berlese. 1916. Alicrothrombidium (Enemothrombium) bipapillatum Berlese, Redia, XII, p. 19. Dans la simple diagnose donnée par Berlese pour cet E. bipa- pillatum la description des papilles dorsales est suffisamment précise pour que j’ai cru pouvoir rapporter à cette espèce deux spécimens provenant de la Mission de l’Omo. Leurs dimensions offrent de légères variations indiquées dans le tableau ci-dessous : A B Longueur du corps 1150 1350 Largeur » 700 880 Longueur de la 1’’® paire de pattes 1030 1030 » )) 2® » )) 550 550 » » 3® » )) 585 550 » » 4® » » 930 820 Longueur du tarse des pattes I 370 185 Largeur » » « 170 85 Longueur du tibia » 240 115 Nous avons choisi comme typique l’individu A, qui mesure 1150 p. de long sur 700 de large. Le corps est couvert dorsalement d’un revêtement dense de papilles de deux sortes : Les D®® (S), plus nombreuses, mais beaucoup plus courtes (30 p) et subglobuleuses, se montrent, vues de dessus en projection (S’), Sous la forme d’une figure à six lobes ; en effet, suivant leur ligne équatoriale, elles sont ornées de six mamelons garnis de petites aspérités ; de plus, à leur sommet, elles possèdent deux tubercules semblables. Les 2®® papilles (L et L’), assez rares (devenant cependant plus fréquentes à l’extrémité du corps), sont longues, lancéolées et Striées longitudinalement par des séries de villosités : il y en a de deux tailles, les unes (plus abondantes sur la partie antérieure du corps) ayant 70 à 95 p., les autres atteignant 150 à 180 p ; au sommet de toutes ces papilles lancéolées il y a une échancrure plus ou moins profonde donnant naissance à deux pointes inégales. Les yeux sont tout à fait sessiles. Aux pattes I le tarse a une longueur (370 p) dépassant le double — 412 — de sa largeur (170 fx) et inférieure aux 3/2 de la taille du tibia (240 [x) ; dans une vue de profd, il se montre amygdaliforme. Aux palpes maxillaires le 4® article (tibia) porte, sur sa partie dorso-interne, deux peignes ; l’un, dorsal, est composé de 16 à 17 épines, dont la l^"® beaucoup plus forte, constitue un ongle accessoire ; le postérieur, interne, est formé de 7 épines implantées sans ordre. Sur la face externe de ce 4® article il n’y a aucune épine à la base de l’ongle terminal. Au 5® article (tarse), tentaculiforme, on n’observe aucune soie lisse. Fig. 3. — Microthrombidium (Enemothromhium) bipapillatum'BeTlese. L, U, S, S’, papilles dorsales de l’abdomen, ( X 500) ; Pmd, palpe maxillaire droit E, face externe ; I, face interne ; Pi, tibia et tarse de la paire de pattes ( X 135 Par ses grandes papilles non cloisonnées cet Enemothromhium appartient au groupe a (ex. : M. distinctum Can., de Nouvelle- Guinée) de la section II de Berlese. Dans une espèce d’Australie (Queensland), le Micr. (Enem.) wyandræ St. Hirst (1928, Ann. Mag. Nat. Hist., 10® s., I, p. 565 ; 1929, Proc. Zool. Soc. London, I, p. 168, fig. 3, D), il existe — 413 également des papilles dorsales présentant des mamelons latéraux saillants. Loc. — St. 18 : Mont Elgon : camp dans les prairies à Bruyères et à Helichrysum de la zone alpine, sur une crête dominant la rivière Koitobbos (ait. 3500 m.) [5 janvier 1933]. Microthrombidium (Enemothrombium) longîsetosum n. sp. Je considère comme ayant de grandes affinités avec l’espèce pré- cédente ( bipapillatum) un individu qui offre sensiblement les mêmes caractères ; mais sa pilosité dorsale comprenant les deux sortes de papilles, les unes globuleuses, les autres lancéolées, montre, en plus, de longs poils grêles. Le corps de ce spécimen a 1400 [x de long sur 725 de large et les pattes mesurent respectivement : I, 950 ; II, 500 ; III, 530 ; IV, 870 (x. La face dorsale est revêtue d’organes appendiculaires présentant trois formes : 1° Il y a d’abord des papilles (S) courtes (20 à 25 [x) subglobuleuses ornées de huit saillies, six équatoriales et deux apicales ; 2® Il existe, ensuite, de plus rares papilles (L) allongées (45 jx) lancéolées à sommet échancré en deux pointes ; 3° On observe, enfin, de fort rares poils (A) acuminés très longs (90 [x), finement barbulés à leur base. Aux pattes I le tarse a une longueur (225 [x) dépassant le double de sa largeur (105 (x) et les 3/2 de la taille du tibia (145 g.) ; il est amygdaliforme. Aux palpes maxillaires, le 4® article (tibia) porte un peigne dorsal composé de 18 épines, dont la l’’® constitue un ongle accessoire, et un peigne, interne, formé d’une rangée transversale de 5 épines. Sur la face externe de ce 4® article il n’y a aucune épine à la base de l’ongle terminal. Le 5® article, tentaculiforme, porte à son extrémité distale une longue soie lisse et trois poils olfactifs courts. Par sa pilosité dorsale, cet individu rappelle le Micr. (Enem.) eutrichum Berlese (de Java) (1912, Trombidiidæ,p. 209, fig. 99), qui possède également de rares poils très longs (mais simples) mélangés à des papilles claviformes et qui est le type du groupe c de la section II de Berlese. Loc. — St. 17 : Mont Elgon : vallée de la Koptawelil, au nord de la rivière Koitobbos (ait. 2300 m.) [29 décembre 1932], Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. - 414 — FrG. 4. — Microthrombidîum fEnemothrombium longisetosiim n. sp. A, L, S, papilles et poils dorsaux de l’abdomeii ( X :: 455 ; L, 4S8 ; S, 700) i Pmd, palpe Hiaxillaire droit ; E, face externe ; I, face interne ; Pi, tibia et tarse de la l""® paire de pattes ( X 240). IVLicrothrombidium (Encmothfombîum) imbricatum Berlese (In schedis) Le type (voyage d’ALxiiAUD et Jeannel, 1911-1912) de cette espèce restée inédite offre les caractères suivants : Le corps a 1800 p. de long sur 1140 p de large. Les pattes mesurent respectivement ; I, 1230 ; II, 760 ; III, 720 ; IV, 1050 p. Sur la face dorsale de rabdomen on observe des papilles de deux sortes : Les unes (R), beaucoup plus grandes (40 [i) sont renflées, s’in- curvent en arrière et présentent un septum près de leur base d’in- sertion : elles sont couvertes de rangées longitudinales de fines vil- losités. Fig. 5. — ■ Microthromhidium [Enemothromhium) imbncaiiim Beruse. F, R, papilles dorsales de l’abdomen ( X : F, 800 ; R, 425) ; Pmd, palpe maxillaire droit : E, face externe ; I, face interne ; Pi, tibia et tarse de la 1^'® paire de pattes ( X 190). Les autres papilles (F), plus petites (15 à 20 [ji) sont aplaties en forme d’écailles, fortement recourbées sur leur face ventrale : elles sont garnies de longues barbules qui, assez larges à la base, s’atté- nuent en une pointe terminale très aiguë. Aux pattes I le tarse a une longueur (280 [t) qui atteint presque — 416 — le double de sa largeur (145 g) et qui égale les 4/3 de la taille du tibia (210 g) ; il est de forme régulièrement ovale. Aux palpes maxillaires le 4® article (tibia) porte, sur sa partie dorso-interne, deux peignes : l’antérieur est un peigne interne qui est composé de 7 épines, dont la 1^®, beaucoup plus robuste, constitue un ongle accessoire à la base de l’ongle terminal ; le postérieur, tout à fait dorsal, est formé de 8 épines et paraît se continuer proximale- ment sur la face interne de l’article par 12 soies implantées sans ordre. Sur la face externe de ce 4® article, près de l’insertion de l’ongle terminal il n’y a qu’une seule épine. Le 5® article (tarse), qui constitue un tentacule papilliforme, ne porte aucune soie lisse. Par ses grandes papilles cloisonnées cette espèce appartient au groupe b (ex. : M. miniatum Can., de Java), de la section II de Berlese ^ : comme VE. spectahile Berlese (1912, Trombidiidæ^ p. 204, fig. 97) [de Java], elle ne possède qu’une seule épine sur le côté externe du 4® article des palpes, mais les papilles dorsales et la forme du tarse des pattes I sont bien différentes. Microthrombidium (Enemothrombium) carduigerum Berlese. 1916. Microlrombidium (Enemothrombium) carduigerum Berlese, Redia, XII, p. 20. Selon Berlese, cette espèce décrite d’après un seul exemplaire (voyage d’AnLUAUD et Jeannel, 1911-12), se distingue en ce que la face dorsale du tronc présente deux sortes de papilles, les unes claviformes et cloisonnées en leur milieu, les autres subdiscoïdales et appliquées contre la peau du corps. Je crois pouvoir identifier à cette espèce deux individus rapportés par la mission de l’Omo. Sur la face dorsale du corps on trouve deux sortes de papilles. 1® Les unes (M et M’) claviformes, sont divisées par un septum transversal en une moitié inférieure ornée de séries longitu- dinales de très fines aspérités et une moitié supérieure paraissant lisse ; elles semblent présenter à leur sommet une ouverture : celle- ci conduirait dans une invagination qui occuperait l’axe de la moitié supérieure de la papille, en s’enfonçant jusqu’au septum. La dispo- sition serait, en somme, analogue à celle figurée par Berlese (1912, 1. Au contraire les grandes papilles ne sont pas cloisonnées (groupe a) dans le Tromhidium hipectinatum Tràgardh (1904, Enlom.Tidskrift, Arg. 25, p. 158), découvert d’abord au Cameroun, retrouvé ensuite au Mont Meru (1908, Acari Sjostedts Kili- mandjatro Meru Exped., p. 36), et identifié par Berlese (1912, Tromhidiidæ, p. 193, fig. 92) à VOtionia disiincia G. Canestrini (1898, Atti Soc. Veneto-Trentina, s. II, vol. III, p. 391), de la Nouvelle-Guinée. — 417 — Trombidiidæ, p. 182, fig. 85), pour son M. densipapiUum 2° Les autres papilles (S) sont subsphériques, c’est-à-dire très brièvement piriformes, garnies de petites aspérités disposées plus ou moins régulièrement : elles sont excavées au sommet et ressem- blent à des fleurs de chardon non encore ouvertes. Les deux spécimens offrent les dimensions indiquées ci-dessous : A B Longueur du corps Largeur » Longueur de la paire de pattes » 2® » )) 3® » » 4® » Longueur du tarse des pattes I . . Largeur » » Longueur du tibia » 1900 2000 1200 1150 1200 1300 840 830 850 840 1150 1250 360 350 90 100 220 220 Le type choisi est l’individu A mesurant 1900 p. sur 1200. Aux pattes I le tarse a une longueur (360 p) atteignant le qua- druple de sa largeur (90 p) et dépassant les 3/2 de la taille du tibia (220 p) ; il est subcylindrique, légèrement arqué. Aux palpes maxillaires, le 4® article porte, sur sa partie dorso- interne, deux peignes : l’antérieur est composé de 3 épines dont la 1^® beaucoup plus robuste, constitue un ongle accessoire ; le posté- rieur est formé de 12 épines et paraît se continuer par une série interne de 16 épines disposées sans ordre. Sur la face externe de ce 4® article il y a une forte épine à l’insertion du 5® article tentaculi- forme qui ne montre aucune soie lisse. Cet Enemothrombium, qui appartient au groupe b de la section II de Berlese est caractérisé par ses deux sortes de papilles : si les unes, claviformes et cloisonnées, rappellent celles du Micr. (Enem.) densipapiUum Berl. (d’Europe), les autres, subsphériques, en forme de boutons floraux à peine ouverts, ressemblent à celles du M. ( E.) rasum Berl. (d’Allemagne) et du M. (E.) miniatum Can. var. curtulum Berl. (de Java) (1912, Berlese, Trombidiidæ, p. 190, fig. 89, et p. 204 (fig. 96) 2. 1, Pour les espèces, telles que l’E. densipapiUum Berl., dont les papilles, partagées en deux par un septum, sont allongées et courbées en arc vers la peau, Krausse a établi en 1916 [Zool. Anz., Bd. 47, p. 98) nn sous-genre Campylothrombium, qui a pour type le C. Langhofferi Kr., de Croatie. 2. Ces papilles, plus ou moins sphériques, sont donc du type de celles que l’on trouve chez des espèces, t, lies que E. calycigerurn Berl., E. subrasum Berl., E. rasum Berl., qui ont été récemment rangées par Sig Thoh (1936, Zool. Anz., Bd. 114, p. 31) dans un 418 — Fig. 6. — ■ Microthrornbidium (Enemothrombium) carduigerum Berlese. M, M’, S, papilles dorsales de l’abdomen ( X 450) ; Pmd, palpe maxillaire droit ; E, face externe ; /, face interne ; Pi, tibia et tarse de la 1''® paire de pattes ( X 150). Loc. — St. 18 : Mont Elgon : camp dans les pariries à Bruyère et à Helichrysum de la zone Alpine, sur une crête dominant la rivière Koitobbos (ait. 3.500 m.) [5 janvier 1933]. Microthrornbidium (Enemothrombium) Jeanneli n. sp. Avec les spécimens de l’espèce précédente (carduigerum) se trouvait un individu qui possède une pilosité dorsale identique, mais genre Camerolhrombidium auquel il donne pour type le T. pexatum Koeb, identifié par Berlese (1912, TromhÆidæ, p. 281) à son E. calycigerum. Mais dans carduigerum, comme chez curlulum Berl., elles sont mélangées à d’autres de forme différente (section II de Berlese), tandis que chez rasum elles existent seules (section I). — 419 dont les palpes maxillaires offrent une armature fort différente. Le corps a 1780 pi de long sur 1200 de large. I-jCs pattes mesurent respectivement : I, 1150 ; II, 700 ; III, 690, IV, 1050 pi. Fig. 7. — Microfkmmbîdium (Enemoüa'ombium) J eanneli n. Bj), M, S, pajiilles dorsales de l’abdomen ( X 500) ; Pind, palpe maxillaixc droit ; E, face externe ; I, face interne ; AI, tibia et tarse de la F'*’ paire do pattes ( X 170). La face dorsale du tronc est revêtue de deux sortes de papilles : les unes (M) claviformes et cloisonnées, les autres (S) subsplaériques et excavées au sommet. Aux pattes I, le tarse a une longueur (350 pi) dépassant le triple — 420 — de sa largeur (110) et les 3/2 de la taille du tibia (200) : il est sub- cylindrique. Aux palpes maxillaires, le 4® article (tibia) porte, sur sa partie dorso-interne, deux peignes : l’antérieur, dorsal, est composé de 10 épines, dont la première plus robuste, constitue un ongle acces- soire ; le postérieur, interne, est formé également de 10 épines et paraît se continuer par une série de 14 épines implantées sans ordre. Sur la face externe de ce 4® article il n’y a aucune épine entre la base de l’ongle terminal et l’insertion du 5® article (tentaculiforme) qui ne montre aucune soie lisse. Loc. — St. 18 : Mont Elgon : camp dans les prairies à Bruyères et à Helichrysum de la zone alpine, sur une crête dominant la rivière Koitobbos (ait. 3.500 m.) [5 janvier 1933]. Microthrombidium (Enemothr.) stobiligerum Berlese. 916. Microthrombidium (Enemothrombium) strobiligerum Berlese, Redia, XII, p. 21. D’après Berlese, qui en avait vu plusieurs exemplaires (voyage d’ALLUARD et Jeannel, 1911-12), cette espèce (mesurant 1.650 p. de long sur 1.200 p de large) présente une pilosité caractéristique. Les papilles revêtant le tronc, qui sont toutes portées par un tuber- cule tronconique entouré, à sa base, d’un cercle chitineux, sont de deux sortes. Les unes grandes (S) subglobuleuses (ayant 40 p de longueur et 30 p de diamètre) sont différenciées, par une ligne équa- toriale, en une partie inférieure striée longitudinalement par des villosités et une partie supérieure réticulée et garnie de très courtes barbules à peine visibles. Les autres papilles (E), plus petites, sont foliiformes et pourvues de villosités. Le 4® article des palpes maxillaires porte, sur sa face externe, trois épines très robustes, dont la distale est la plus forte, les autres étant de taille décroissante : en raison de ce caractère, Berlese regar- dait cette espèce comme ayant des affinités avec son M. cruentatum = miniatum G. Can., de Java. Je crois pouvoir rapporter à ce M. strobiligerum un individu trouvé par la mission de l’Omo : bien qu’il ne présente que 2 épines sur la face externe du 4® article des palpes, sa pilosité paraît, en effet, correspondre si exactement à celle indiquée par Berlese qu’il me semble impossible d’établir une distinction spécifique. Voici d’ailleurs la description de ce spécimen : L’animal a 1870 n. de long sur 1230 p de large et ses pattes mesurent respectivement : I, 1440; II, 990; III, 1060; IV, 1360 p. Sur la face dorsale du corps on observe deux sortes de papilles. 421 Les unes (F), petites (20 [jl), sont en forme de feuilles épaisses et garnies de fines barbules serrées. Les autres (S) plus grandes (40 [;l), subglobuleuses, cloisonnées à leur base, sont partagées en deux selon une ligne équatoriale. La partie inférieure présente de fines villosités et des rangées longitudinales d’aspérités. La partie supérieure hémisphérique a sa surface ornée d’un réseau de mailles saillantes ^ délimitant des fovéoles : celles-ci Fig. 8. — Microthromhidium ( Enemoihromhiurn) strobiligerurn n. sp. F, S, papilles dorsales de l’abdomen ( X 375) ; S’ coupe longitudinale d’une papille montrant la disposition des alvéoles ; Pmd, palpe maxillaire droit ; E, face externe ; I, face interne ; PI, tibia et tarse de la paire de pattes ( X 140). paraissent correspondre en profondeur, à des alvéoles tronconiques qui se juxtaposent pour se grouper en capitule ; ces alvéoles sont limités supérieurement par une membrane concave, tandis que leurs parois latérales se prolongent extérieurement pour constituer les mailles du réseau superficiel. Aux pattes I, le tarse est subcylindrique et a une longueur (360 y.) 1. Je n’ai pu discerner de villosités sur ces mailles. qui atteint le triple de sa largeur (120) et est inférieure aux 3/2 de la taille du tibia (250 ^). Aux palpes maxillaires, le 4® article (tibia)j présente, sur sa partie dorso-interne, deux peignes : l’antérieur se compose de 6 épines dont la première, extrêmement forte, constitue un cngle accessoire ; le postérieur est formé de 7 épines ; en outre, on observe un peigne interne composé de 12 soies implantées sans ordre. Sur la face externe de ce 4® article il existe deux épines à la base du 5® article (tentacule) qui est de forme cylindrique allongée et porte 3 soies lisses. J’ai décrit antérieurement (1924, Bull. Mus. Paris, XXX, p. 276) un Micr. ( Enemothr.) echinotrichum, de Tunisie, chez lequel on observe également de grosses papilles très renflées, cloisonnées à leur base, recouvertes de fines villosités et ayant leur surface ornée d’un réseau de nervures qui sont disposées irrégulièrement, plus serrées et enchevêtrées à la partie supérieure. D’après Berlese, chez ce M. strobiligerurn, la couleur de l’abdo- men est d’un sang noir foncé avec une large tache rectangulaire rouge entre les saillies humérales ; le céphalothorax est un peu plus pâle et les pattes sont teintées de cinabre avec les articles médians de couleur sang. Loc. — St. 2 : Nairobi : chasses en forêt, sur la route de Kyambu (ait. 1.660 m.) [15 novembre 1932]. — 423 Les SiPUNcuLiENS du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris PAR P. Leroy. Licencié ès-Sciences naturelles. Le présent travail donne la liste des Sipunculiens du Muséum de Paris : liste provisoire, car des difficultés d’ordre bibliographique empêchent pour le moment la détermination exacte de certaines formes. Une liste définitive sera établie ultérieurement avec la diagnose, la géonémie, la biologie et la synonymie des espèces men- tionnées. Sur les 242 espèces (Fischer) que compte le groupe des Sipun- culiens, 41 appartenant à 8 genres différents ont été reconnues et il en reste environ une dizaine à déterminer ; la plupart ont été recueil- lies à la côte dans toutes les parties du monde, un petit nombre pro- viennent des campagnes océanographiques et ont été pêchées aux grandes profondeurs. Au point de vue biogéographique la collection offre donc de l’intérêt, mais il est à souhaiter que des acquisitions nouvelles tendent à la compléter, surtout en ce qui concerne la faune nordique assez pauvrement représentée dans l’ensemble. Pour chaque espèce on trouvera successivement le nom, la station où elle a été récoltée, la date et le numéro d’ordre établi par le Muséum. Malheureusement un certain nombre de tubes étant dépourvus de toute indication d’origine, la collection perd une partie de sa valeur. Il faut signaler aussi que certains spécimens sont indéterminables soit que des parties essentielles comme par exemple l’introvert aient été endommagées, soit que la longue macération dans l’alcool — 80 ans et plus ! — rende toute dissection impossible ; on a tenu cependant à citer le genre auquel l’animal appartient et à faire suivre le nom du signe conventionnel sp. Pour la détermination j’ai utilisé l’ouvrage fondamental de Selenka et de De Man (1883) ainsi que de nombreuses publica- tions sur le sujet, entre autres celles de Sluiter, Fischer, Cuénot, Spengel, Sato, Wesenberg-Lund, etc. Que M. le Professeur Gravier qui a eu l’amabilité de me confier cette collection et M. le Professeur Cuénot qui m’a aidé de sa haute compétence veuillent bien trouver ici l’hommage de ma respectueuse gratitude. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 5, 1936. — 424 — Genre Physcosoma. Physcosoma granulatum Leuckart. — Ile Saint-Paul 1875 n® 8 ; Barcelone 1868 n® 397 a ; Guettary 1868 n® 396 a ; Djibouti, 1897 ; Bone 1842 ; Banyuls 1902 ; Saint-Waast ; Nouvelle-Hollande 1868 n*^ 391 ; Mer Rouge ; Algérie 1868 n® 429 a ; Algérie ; Arnobon ; Campagnes du Prince de Monaco 1888 st. 195 drague 4 m. ; Maroc 1903 n® 29 ; Algérie 1868 n® 413 j ; Nouvelles-Hébrides 1910. Physcosoma asser Selenka. — Mer des Indes 1868 n® 406-407 a. Physcosoma scolops Selenka. — Djibouti 1897, 1904 ; Poulo Con- dore ; San Tliomé 1906 ; Mer Rouge, 1868, n^ 403 a ; Mer des Indes A’ (R), 1868, no 395 a. Physcosoma scolops var. mozambicense Selenka. — Mayotte, 1868. Physcosoma oarians Keferstein. — Ile Saint-Paul, 1875 ; Tonkin, 1897 ; — 1868, n® 413 c ; Réunion. Physcosoma nigrescens Keferstein. — • Mer des Indes, 1868, n*^ 400 n; Basse Californie, 1901 ; Nouvelle-Calédonie, 1868. Physcosoma antillarum Grube et Orsted. — Amérique du Nord, 1868 ; Puerto Rico, 1907. Physcosoma lurco Selenka. — Haïphong, 1926. Physcosoma japonicum Grube. — Ile Saint-Paul, 1875, iN 20. Physcosoma Cheoeyi Hérubel. — V. 12. Physcosoma pectinatum Keferstein. — Mayotte, 1883, n® 9. Physcosoma capitatum Gerould. — Californie. Physcosoma Agassizii Keferstein. — Ile Saint-Paul, 1875, n° 8. Physcosoma sp. — Madagascar, 1896 ; Mayotte, 1883 ; Algérie, 1868, no 413 i. Genre Sipunculus. Sipunculus nudus L. — Dinard, 1890 ; A. g. 3 ; Naples, 1868, n® 415 a ; Côtes de Bretagne, 1868. n® 414 a ; Palerme, 1868, n® 415 b ; Tonkin, 1897 ; Algérie, 1842 ; Bréhat, 1868, n® 415 h ; Villefranche, 1868, n° 415 d ; Villefranche, 1868, n^ 415 c ; Port-Vendres, 1868, n° 415 g ; Baie d’Along, 1887, 19 ; Los Angeles, 1895 ; Amberbahia (Nouvelle-Guinée), 1878, n® 130 b ; trois spécimens sans indication de provenance. Sipunculus noroegicus Danielssen. — Campagnes du Prince de Monaco, 1895, st. 553 chalut 1.385 m. ; Campagnes du Talisman, Las Pilones, 1883. Sipunculus Graoieri Hérubel. — Mer Rouge, 1884 ; un spécimen sans indication de provenance. Sipunculus robustus Keferstein. — Iles Salomon. Sipunculus phalloides Pallas. — Punta Arenas, 1907, n® 38. Sipunculus sp. — Nouvelle-Calédonie ; — 1878. — 425 — Genre Siphonosoma. Siphonosoma cumanense Keferstein. — Nouvelle Guinée, 1878 ; Mer Rouge ; Djibouti, 1897, n^ 29 ; Djibouti, 1897 ; Djibouti, 1893. Siphonosoma mourense Sato. — Amboine (Mer des Moluques). Genre Phascolosoma. Phascolosoma oulgare Blainville. — Saint Waast, 1868, n° 391 d ; Bréhat, 1868, n® 392 x ; Roscofî, 1906 ; Croix-de-Vie, 1900; Bill Sund, 1898 ; un tube (collection du Baron de Saint- Joseph) ; un spécimen sans indication de provenance. Phascolosoma elongatum Keferstein. — Iles Chausey, 1868, n^ 391 /; Saint-Waast, 1868, n® 391 a, 391 b, 391 c ; Tanger, 1901. Phascolosoma capense Teuscher. — Ile Saint-Paul, 1875 ; Cap de Bonne Espérance. ■ Phascolosoma pellucidum Keferstein. — Punta Arenas, 1883. Phascolosoma Catharinae Müller. — Pernambuco, 1883 ; Mozam- bique. Phascolosoma eremita Sars. • — Laponie : Kirkenaes, 1881, n^ 21. Phascolosoma approximatum Roule. — Campagnes du Talisman, 1883, drague 1.105 m. Phascolosoma Semperi Selenka. — 1868, n° 413 d (sans indication de lieu). Phascolosoma capsiforme Baird. — Açores, 1883. Phascolosoma cylindratum Keferstein. — Tonkin, 1868. Genre Phascolion. Phascolion pallidum Koreen et Danielssen. — Campagnes du Talisman, 1883, drague 1.205 m. ; Maroc. Phascolion Hirondelli Sluiter. — Campagnes du Prince de Monaco, 1888, drague 1.266 m. Phascolion strombi Montagu. — Côtes de Danemark, 1868, n® 410 ; Campagnes du Prince de Monaco, drague 308 m. Genre Dendrostoma. Dendrostoma ramosum Quatrefages. — ■ Amérique du Sud, 1868, n® 409 b, 409 c ; Brésil ; Nouvelle Calédonie, 1868, n^ 409 d. Dendrostoma signifer Selenka. • — ■ Détroit de Magellan, 1841 ; Djibouti, 1897 ; Mer Rouge, 1894 ; Madagascar, 1901. Dendrostoma alutaceum Grube. — 1868, n° 399 (sans indication de lieu). - 426 Genre Aspidosiphon, Aspidosiphon clavatus Blainville. — Campagnes du Prince de Monaco, 1886 ; Algérie, 1868, n® 428 ; Djibouti, 1897, n'^ 29. Aspido^phon Steenstrupii Diesing. — Port Vila (Nouvelles Hébrides), 1910, n° 62 ; un spécimen sans indication de provenance et sans date. Aspidosiphon heteropsammiarum E.-L. Bouvier. — Aden, 1894. Aspidosiphon Cumingii Baird. — Nouvelle-Guinée, 1878, n^ 22. Genre Cloeosiphon. Cloeosiphon aspergillum Quatrefages. — Port Villa (Nouvelles Hébrides), 1910, n® 62. Institut de Zoologie Faculté des Sciences (Nancy). — 427 - JüirRES DE L’Indochine PAR Ed. Lamy. Cette note renferme rétivde d’une petite collection d’ Huîtres envoyée par la Station maritime de Cauda par Nhatrang (Annam) [Institut Océanographique de l’Indochine]. OsTREA DENSELAMELLOSA Lischkc. UOstrea denselamellosa Lischke = auriculata Sowerby représente en Chine et au Japon le groupe de VO. edulis L. : cette espèce rap- pelle, en effet, VO. hippopus Lk. d’Europe Quant aux oreillettes ou expansions foliacées des deux côtés de la charnière, qui ont motivé l’appellation donnée par Sowerhy et qui d’ailleurs s’observent dans beaucoup d’autres Huîtres, par exemple chez VO, edulis et en particulier chez l’O. hippopus, elles disparaissent phis ou moins avec Fâge. Au Japon, cette espèce vit sur les fonds sableux à des profondeurs de cinq à dix brasses. Elle a été signalée (sous le nom d’O. auriculata) de Poido-Condor (P. Germain, 1881) par le de Rochebrune et ce doit être l’Huître ayant de grandes dimensions et une forme voisine de VO. hippopus, qui a été mentionnée par O. Debeaux en 1863 comme apportée par les Chinois sur le marché de Hong-Kong. J’identifie à VO. denselamellosa des Huîtres de contour trian- gulaire 2, vendues sur le marché de Nhatrang et provenant de Binh- Tan (25 mai 1934). O. MARGARiTACEA Lamarck var. atrotorus Valenciennes. Une Huître d’élevage de deux ans prise à Banghoi [Amposta] (18 mai 1934), et trois individus recueillis à Nhatrang (dont un sur une racine de palétuvier) à la limite de flottement des marées (l®’’ juil- let 1934) se montrent absolument dépourvus de crénelures sur le 1. Cet O. denselamellosa e&t, comme l’O. edulis, une espèce larvipare ou embryo-phore : les œufs, puis les larves se développent dans la cavité palléale de la mère. 2. S. Hirase (1930) a signalé qu’au Japon certains spécimens d’O. denselamellosa ont une forme subtriangulaire. 3'. Cea Huîtres sont vendues à Saigon. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 5, 1936. — 428 — bord interne des valves, ont l’impression musculaire d’un violet foncé et offrent cette même teinte d’un noir violacé intense sur une zone périphérique, en dedans d’une bordure grisâtre. Ces quatre spécimens me paraissent appartenir à une Gryphée représentant sur les côtes de l’Océan Indien l’Huître portugaise. Elle correspond à la forme de l’Inde méridionale appelée O. madrasensis par Preston (1916, Records Indian Muséum, XII, p. 33) et assimilée par Hornell (1922, Madras Fisheries Bull., XIV, p. 170) à VO. oirginica Gmel. J’ai proposé (1929, Journ. de Conchyl., LXXIII, p. 274) d’attri- buer le nom d’O. margaritacea Lamarck à cette espèce Orientale, dont plusieurs spécimens provenant, de l’Inde, ont été déterminés par Valenciennes in schedis dans la collection du Muséum national de Paris les uns O. etherina, les autres O. malabarica, tandis qu’il a étiqueté O. atrotorus des spécimens de Batavia qui constituent une variété ne se distinguant que par la coloration d’un violet noirâtre de l’impression musculaire. J’adopterai ce dernier nom pour la forme de l’Indochine. Cette Huître des eaux saumâtres, qui vit dans les estuaires et à l’embouchure des rivières, coexiste dans l’Océan Indien avec VO. Forskàli Chem. (Huître de rochers). Au Laboratoire de Malacologie du Muséum de Paris se trouve un manuscrit anonyme i, daté de 1909, sur les « Coquilles de l’île Kebao (Tonkin) )), dans lequel figurent les renseignehients suivants, qui se rapportent à cette Huître des palétuviers : « Tout le monde connaît au Tonkin la vogue des « Huîtres de Port Wallut », dont les Européens sont de grands consommateurs durant la saison d’hiver. Cette appellation est d’ailleurs fausse : ces Mollusques sont simplement emballés et vendus à l’escale de Port Wallut, mais proviennent, en réalité, de bancs situés au large et fort loin même sur le sud-est de l’île de Kebao. Les indigènes ne con- somment les Huîtres que cuites : frites, en soupe et très souvent en beignets. Dès le mois d’août, les femmes et les enfants font la récolte à marée basse, le long de toutes les côtes, même dans les endroits plantés de palétuviers : ils ne prennent que l’animal, sans se donner la peine de détacher la coquille du rocher » 2. 1. Il est possible que ce manuscrit soit attribuable à Victor Demanfîe, négociant établi au Tonkin, où il fit un assez long séjour, de 1899 à 1911 : bien qu’il fût surtout Botaniste, il s’est occupé de conchyliologie et a publié la liste des Mollusques terrestres et fluviatiles qu’il avait recueillis (1912, V. Démangé, Notes d’excursions malacolo- giques au Tonkin, Annales Assoc. Natural. Levallois-Perret, XVIII, p. 62). 2. De même, sur les rochers de la côte de Malabar, les femmes brisent in situ les coquilles et recueillent uniquement la chair des Huîtres, qui est seule mise en vente et qui n’est jamais consommée sans être cuite (.J. Hornell, Mollusca of South India [1922], p. 169). En France, au xviii® siècle, on avait une manière spéciale d’apporter les huîtres fraîches à Paris : c’était de les tirer de l’écaille, d’en jeter l’eau et de les mettre dans 429 0. GiGAs Thunberg. Il se pourrait d’ailleurs que la forme Iixdochinoise en question fût la même espèce que l’Huître commerciale commune au Japon, assimilée par les auteurs à VO. gigas Thunberg. M. Maxime Denis m’a obligeamment communiqué des Huîtres du Tonkin dont la valve inférieure présente des côtes longitudinales et qui ont une coloration blanche partiellement teintée d’un violet rougeâtre : elles me paraissent correspondre plus particulièrement à cette forme Japonaise pour laquelle Lischke (1869) a adopté le nom d’O. gigas Thunberg, en lui rattachant comme synonymes indubi- tables 0. Laperousei Schrenck (1861) et 0. talienwhanensis Crosse (1862). Cette synonymie a été également admise par Y. Wakiya (1910) et I. Amemiya (1928). Au contraire S. Hirase (1930) considère que le véritable gigas (épithète déformée en gigantea par Hanley) est une espèce rare bien distincte, encore qu’il reconnaisse l’existence de formes de passage. Il attribue, par conséquent, le nom d’O. Laperousei Schr. à l’Huître cultivée commercialement au Japon. C’est peut-être la même espèce Japonaise qui a été désignée par Jay (1856) sous l’appellation d’O. horealis L. En tout cas, il s’agit encore d’une forme appartenant au groupe des Crassostrea, qui a pour type O. virginica Gmel. ^ O. PLicATULA Gmelin. UO. plicatula Gmelin (= plicata Chemnitz [pars]) est une forme des mers de T Inde qui possède une coquille ovale ornée de plis longitudinaux plus ou moins obtus et de lamelles concentriques foliacées : la valve supérieure est maculée de pourpre disposé souvent en lignes radiales et le bord interne offre quelques petites crénelures près de la charnière. Cette espèce a été indiquée (sous le nom d’O. plicata) de Poulo- Condor (D^ J. Harmand, 1877) par le de Rochebrune. Je lui identifie : 1° des individus recueillis par le chalut dans la vase à l’embouchure du Bassac (25 décembre 1926) ; 2° des spécimens provenant du grattage de la coque du « De Lanessan » (2 août 1927) des paniers de paille: elles arrivaient ainsi bonnes à être mises en étuvée et à être employées à d’autres ragoûts ; par opposition à celles qui étaient écaillées de cette façon, on appelait « huîtres à l’écaille » celles qui avaient conservé leur coquille et qui étaient naturellement de qualité supérieure (Martin Lister, Voyage à Paris en 1698, [Traduction publiée en 1873], p. 143). 1. Le sous-genre Gryphæa Lamarck, 1801, se divise en deux sections : Gryphæa s. str. (type : O. angulata Lk.) et Crassostrea Sacco, 1897 (type : O. virginica Gmel.). Comme l’O, angulata Lk. et VO. oirginica Gmel., VO. gigas auct. est une espèce ovipare. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 28 430 O. RADix Sowerby. Je rapporte à VO. radix Sow., resté jusqu’ici d’habitat inconnu, une Huître d’Indochine représentée par deux valves supérieures fortement bombées, minces, munies de plis radiaux arrondis, espacés, et ornées de linéoles longitudinales pourpres sur un fond jaune- brunâtre ; l’intérieur est fortement nacré avec reflets irisés teintés de pourpre surtout vers le bord. O. RivuLARis Gould. L’O. rwularis Gould (= arborea Dunker, non Cbemnitz), du Siam. de Chine et du Japon, a, d’après Lischke, une forme semblable à celle de l’O. arborea Cbemnitz (= rhizophoræ Guilding), des Antilles, mais possède une coloration et une sculpture différentes : les deux valves sont aplaties et ornées de lamelles concentriques imbriquées ; la valve supérieure est d’un gris-jaunâtre avec veines pourprées ; l’intérieur est blanc, avec une large bordure d’un gris cendré, et présente des crénelures de part et d’autre de la charnière. Au Japon cette espèce a un habitat qui se limite au niveau des basses marées sur des bancs de vase, où la salinité est moindre que celle exigée par VO. gigas auct, J’assimjle à cette espèce, signalée du golfe de Siam par H. Lynge (1909) : 1® deux valves draguées par 5° 49’ lat. N. et 196° 25’ long. E. (11 septembre 1926) ; 2° des Huîtres non comestibles trouvées sur les collecteurs à Banghoi [Amposta] (18 mai 1934). O. Paulucciæ Crosse. L’O. Paulucciæ Crosse = palmipes Sowerby, de Chine et des Philippines, est une coquille très comprimée, de couleur fauve, rayée de pourpre ou de noir, à valve supérieure lisse, à valve infé- rieure plus grande avec bord lobé et côtes radiales tuberculeuses. Cette espèce a été signalée de la petite île de Cua-Quen [un peu au nord de Phu-Dien (Annam)] (A. Le Mesle, 1889) par Crosse et Fischer et du golfe de Siam par Lynge. Je lui identifie deux valves inférieures recueillies à marée basse sur le récif de corail à Cauda (29 avril 1934). O. Forskali Cbemnitz. L’O. Forskali Cbemnitz est une espèce tropicale dont l’aire de distribution a pour limites à l’Ouest la mer Rouge et à l’Est la Nou- velle-Zélande : au Nord elle remonte jusqu’au Japon, tandis qu’au Sud elle n’atteint pas la Tasmanie : elle peut être regardée comme une forme géographique de l’O. cucullata Born (= cornucopiæ Chem- - 431 nitz), de la côte Occidentale Africaine (Guinée et île de l’Ascension). L’O. Barclayana Sowerby, de l’île Maurice et du Siam, et VO. glomerata Gtovlà, dé Nouvelle-Zélande, n’en sont que de simples variétés. Cette espèce Indo-Pacifique offre parfois une coquille très inéqui- valve : alors que la valve supérieure est operculaire, l’inférieure, ornée extérieurement de plis rayonnants anguleux plus ou moins obtus, est profondément concave, en forme de corne d’abondance. Mais on trouve aussi des spécimens où les deux valves sont subégales, l’inférieure étant, elle aussi, plus ou moins aplatie. Cette coquille est extérieurement noirâtre avec quelques rayons blancs, intérieurement blanche avec une bordure d’un noir violacé et quelques taches olivâtres. Elle offre des denticulations soit près de la charnière seulement, soit sur tout le pourtour. Dans l’Inde, d’après Hornell (1922), cet O. Forskâli est une Huître de rochers, nettement marine, qui habite une étroite bande dans la zone intercotidale et qui ne forme jamais de bancs dans les estuaires et les eaux saumâtres. En Nouvelle-Zélande elle est à la limite extrême de son extension et dans ces eaux froides elle doit lutter contre des conditions défa- vorables : à Auckland elle se rencontre sous forme de spécimens isolés çà et là sur les rochers, mais ces individus ainsi espacés, n’ayant pas à entrer en compétition avec leurs voisins, reçoivent une nourri- ture plus abondante et atteignent en moyenne une taille plus grande que ceux vivant sous un climat plus propice (Ch. Hedley, 1919). Dans les mers plus chaudes, ces Huîtres forment, au contraire, un récif continu sur les rochers. En Australie, VO. Forskâli est une espèce ubiquiste : son exten- sion horizontale va de l’extrémité du récif balayée par le ressac jusqu’aux enfoncements les plus reculés de la forêt des mangroves et sa distribution verticale s’étend du niveau des marées moyennes à des profondeurs de plusieurs brasses. Elle habite aussi bien les rochers et les racines de mangroves que les bancs de vase et les prairies de zostères. Elle montre une extrême plasticité et s’adapte très bien aux différentes stations, supportant les extrêmes en tem- pérature et en salinité et acceptant toutes les stations, abritées ou exposées. Dans les points battus par les vagues la coquille est petite,, très solide, extrêmement ridée et crénelée, uniformément pourpre. Dans les localités abritées, elle devient plus mince, plus grande, plus lisse, faiblement denticulée, rayée de fauve et de noir pourpré. Tandis que dans les endroits exposés au ressac, les individus sont dispersés isolément, au contraire dans les estuaires ils s’entassent en un récif continu. 28’ — 432 — La zone où ces Huîtres se montrent les plus abondantes coïncide avec le niveau de mi-marée. L’émission du naissain a lieu plus volontiers dans l’eau la plus salée, mais la croissance se fait plus vite et est plus grande dans l’eau de faible salinité. Ce n’est pas que l’eau douce soit préférable, mais, malgré la réduction qui en résulte dans la salinité, elle est supportée en raison des avantages dont elle est accompagnée parce qu’avec elle sont amenés du continent d’abondants matériaux nutritifs (Hedley, 1915). Crosse et Fischer (1889) ont signalé que A. Lemesle avait recueilli à la petite île de Cua-Quen (un peu au nord de Phu-Dien [Annam]) un groupe d’ Huîtres qui, par leur forme, montraient beaucoup de rapports avec VO. glomerata Gld. L’O. Forskali a été indiqué de Poulo-Condor (P. Germain, 1881) par le de Rochebrune (sous le nom d’O. Barclayana Sow.), de Bangkok (coll. Dautzenberg) par le P. Fischer (1891) et du golfe de Siam par H. Lynge. De nombreuses « Huîtres comestibles » recueillies sur un apponte- mcnt à Cauda (29 avril 1934) appartiennent à cette espèce. Cet O. cucnllata auct. est, sur la côte Est d’Australie, une espèce édule estimée, dont la culture constitue une industrie importante dans la Nouvelle-Galles du Sud et qui a été appelée par Tom Iredale et T. C. Roughley (1933) O. commercialis O. viTREFACTA Sowcrby. L’O. ^itrefacta Sowerby, signalé de Maurice et de Madagascar, se rapproche de VO. Forskali Chemn. par la présence de crénelures sur le bord interne des valves : elle paraît se distinguer par son aspect vitreux et la disparition de la bordure noire interne. Je rapporte à cette espèce un grand spécimen (mesurant 175 X 130 mm.), recueilli dans l’embouchure d’une rivière à Binh-Tân (l®’’ juillet 1934). O. PARAsiTicA Gmelin. UO. parasitica Gmelin = mytiloides Lamarck est une espèce de l’Océan Indien : mais avec elle on a souvent confondu une forme des Antilles et du Brésil, qui est VO. arborea Chemnitz = rhizophoræ Guilding. Cet O. parasitica a été signalé de la baie d’Along (Commandant Tasson, 1889) par Crosse et Fischer (1890). 1. Aux environs de Sydney on trouve aussi abondamment une autre Huître exploitée commercialement : VO. Angasi Sow. qui ressemble étroitement à VO. edulis L. et qui, comme cette espèce Européenne, est embryophore, tandis que l’O. commercialis ( = cucuïlata auct.) est ovipare. - 433 — C’est une coquille oblongue, d’un violet sombre, qui typiquement offre des denticules sur tout le bord interne de la valve supérieure ; mais il faut se rappeler que, chez toutes les espèces du genre Ostrea, ce caractère, pas plus que la forme ou la couleur de l’impression musculaire, n’a aucune constance : ces crénelures peuvent être plus ou moins apparentes et même manquent parfois complètement. Je rapporte à cette espèce ; 1° un individu pris à Banghoi] [Amposta] (18 mai 1934) dans un casier ; 2° une coquille recueillie à Nhatrang (l®"" juillet 1934) sur une racine de palétuvier. Ces deux spécimens possèdent des denticules sur tout le bord interne et une impression musculaire blanche. O. HYOTis Linné. UO. hyotis L., de l’Océan Indo-Pacifique, depuis l’Inde jusqu’en Nouvelle-Zélande, possède une coquille de forme arrondie plus ou moins irrégulière : la valve supérieure brun-clair est ornée de lamelles concentriques et de plis rayonnants anguleux avec épines subtubu- laires, qui fréquemment sont seulement semitubulaires ou réduites à de larges écailles foliacées ; la valve inférieure blanche est garnie également de lamelles concentriques, mais les plis rayonnants y sont plus ou moins obsolètes. Cette Huître a été mentionnée de Poulo-Condor (P. Germain), 1881) par Rochebrune, et H. Lynge a signalé du golfe de Siam VO. imhricata Lamarck, qui n’est qu’une variété ex colore (jaune avec taches pourprées). Quatre individus indiqués d’Indochine, sans localité précise, appartiennent à cette espèce. O. CRENULiFERA Lamarck. Une autre Huître a encore été signalée de Poulo-Condor (D^ J. Harmand, 1877) par le D’’ de Rochebrune -.VO. crenulifera Sowerby ; cette espèce, répandue dans tout l’Océan Indien depuis la mer Rouge jusqu’en Nouvelle-Calédonie, est une petite coquille généralement oblongue, à bords plissés, blanchâtre en dehors, verdâtre en dedans. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1863. Debeaux (O.). Notice sur la malacologie de quelques points du littoral de l’Empire Chinois. Jonrn. de ConchijL, XI, p. 211 et 248. 1869. Lischke (C. E.). Japaiiische IMeeres-Conchylieii, I, p. 174. 1881. Rochebrune (A. T. de). Documents sur la faune malacologique de la Cochinchine et du Cambodge. Bull. Soc. Philomalh. Paris, 7e s., VI, p. 37. 1881. RocHEBRUiNE (A. T. de). Supplément aux documents sur la faune malacologique de la Cochinchine et du Cambodge. Ibid., Tp. 100. 1889. Crosse (H.) et Fischer (P.). Note sur la faune conchyliologique marine de l’Annara. Journal de Conchyl., XXXVII, p. 290. 1890. Crosse (H.) et Fischer (P.). Mollusques marins de la baie d’Ha- long. Journ. de Conchyl., XXXVIII, p. 18. 1891. Fischer (P.). Catalogue et distribution géographique des Mollus- ques d’une partie de l’Indochine. Bull. Soc. Hi.st. nul. Autun, IV, p. 123. 1909. [Anonyme[. Coquilles de l’île Kebao (Tonkin) [manuscrit]. 1909. Lyxge (H.). Danish Expédition to Siam, 1899-1900 : Marine Lamel- libranciiiata. Méin. Acad. R. Sc. et Lett. Danemark, 7° s., V, p. 160. 1910. Wakiya (AC). Magaki to nagagaki. Dobuts. Zasshi, XXII, p. 491. 1916. Preston (H. -B.). Report on a collection of Mollusca from the Cocliin and Ennur backwater. Records Indian Mus., XII, p. 33. 1915. Hedley (Ch.). An Ecological Sketch of the Syndey Beaches (Pre- sidential Address). Journ. a. Proc. 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Sur quelques Anoplophryimorphes (2^ note/ PAR Jean Delpiiy. Les Anoplophryimorphes sont les « Infusoires astomes » de Cépède (1910) et des auteurs subséquents. Le terme Infusoires est assez souvent réservé par les auteurs contemporains pour les Protozoaires ciliés. Mais il a fâcheusement servi pour désigner toutes sortes de choses (tout ce qu’on trouve dans les infusions) et notamment pour réunir, très artificiellement, Flagellés et Ciliés. Quant au groupe des Astomes, tel qu’il a été créé par SiEBOLD, c’est encore pis ; il comprenait les Euglénides (dont la plupart ne sont pas astomes), les Péridiniens et ce qu’on appelait alors les Opalines, c’est-à-dire les Opalines vraies (placées mainte- nant ou tout à fait à part ou au voisinage des Flagellés Hypermasti- gides) et, très accessoirement, les Anoplophryimorphes alors connus et qu’on plaçait, ne sachant où les mettre, avec les Opalines ; on ne peut donc donner à l’expression « infusoires astomes », commode à employer dans le langage courant, une véritable valeur scientifique. J’ai déjà publié sur le même sujet, dans ce même Bulletin, en 1922, une Note préliminaire, qui est restée préliminaire, les condi- tions favorables ^ à un tel travail m’ayant fait défaut. Je n’ai cessé, bien entendu, d’accumuler les observations que j’ai pu faire et c’est quelques-unes des plus importantes que je me propose de rapporter ici. Ces observations ont été poursuivies à Paris même, pour les parasites d’animaux terrestres ou d’eau douce, et, pour les animaux marins, tout autour du cap de la Hague, depuis le petit port de Saint-Germain-des-Vaux, à l’ouest de la célèbre Anse Saint-Martin, jusqu’à l’Anse de Vauville ; j’ai pu récemment explorer, trop rapidement mais avec le plus vif intérêt, la côte si riche de Con- carneau 2. Je dois une reconnaissance toute particulière à notre regretté maître M. le Prof. Joubin et à son successeur M. le Prof. Germain, 1. Voir sur ce sujet Chatton et Lwoff (1935, p. 2). 2. J’y ai été reçu avec une cordialité parfaite, je dirai presque un véritable dévoue- ment, par MM. R. Legendre et H. Bouxin et j’y ai tiré le plus grand profit en même temps que le plus grand plaisir des moindres conversations du professeur Fauré- Fremiet. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 5, 1936. — 436 — ainsi qu’à M. le Prof. Gravier ; grâce à eux, les recherches bibliographiques relatives à mes études ont été, non pas seulement facilitées, mais rendues possibles. J’exprime aussi ma gratitude à M. le Prof. Guillaumin, qui veut bien m’autoriser à puiser dans les riches bassins de l’Ecole de Botanique. ★ 4 ¥ Depuis 1920 les Protozoaires Anoplophryimorphes ont donné lieu à la publication d’assez nombreuses Notes de détail, mais ont été l’objet de très peu de Mémoires d’ensemble. Les deux plus récents, en même temps que les plus importants, sont ceux de Cheissin (1930) et de Heidenreich (1935). Ce dernier est partagé en deux parties fort inégales : l’une, systématique, plus volumineuse, l’autre cytologique, beaucoup plus importante au point de vue de l’anatomie comparée des Protozoaires et de la Cytologie générale. Mais la partie systématique appelle maintes réserves et marque même, à certains points de vue, un recul sur tels travaux antérieurs, celui de Cheissin notamment : c’est par exemple un peu simpliste et pré- somptueux d’éliminer a priori tous les Ciliés qui sont parasites d’autres animaux que des Annélides et de prétendre faire quand même une révision systématique générale du groupe. Cette révision, qui reste à faire, est nécessaire. Je me propose d’y contribuer autant qu’il me sera possible. La présente Note est consacrée à des descriptions et mises au point anatomiques. G. Anoplophrya Stein. An. lumbr ici (Schrancli.) Stein[type du genre]etAn. nodulata^Dn].). sont extrêmement communes dans les vers de terre (Lumhricus, Eisenia, pour le premier, Eiseniella pour le second ; pour leur détermination, voir J. Delphy, 1935, p. 83-85) communs un peu partout. C’est très justement que Heidenreich (1935) qui avait d’abord réuni ces deux espèces (p. 319) les a ensuite à nouveau séparées (p. 528). J’ai repris les observations amorcées par E. Fauré-Fremiet (1907), puis réamorcées par Heidenreich (1935, p. 528-530), sur la structure de l’appareil nucléaire ; les résultats feront l’objet d’une autre publication. An. filum (Claparède) Kent. — [Jean Delphy, Bulletin du Muséum, 1922, n° 7, p. 350 sq.]. non ! Opalina filum Vejdovsky 1879, Anopl. f. Rossolimo, 1926, Heidem., 1935. nec ! Opalina lumhriculi Buchholz, 1863. U 438 — J’ai retrouvé cette espèce en abondance, dans son hôte si commun, le Clitellio arenarius (O. F. M.) (voir ; Jean Delphy, 1921, p. 33 et 1935, p. 80), dans les points les plus divers autour du cap de la Hague, ainsi qu’à Concarneau (à proximité immédiate du Laboratoire Maritime du Collège de France). Je n’ai qu’à confirmer ce que j’en ai dit précédemment (1922). Mais je dois modifier les deux dernières lignes (p. 531). II n’y a cer- tainement pas identifié entre VOpalina filum de Claparède, 1861, et VO. filum de Vejdovsky 1879. M^^® Dehorne a parfaitement raison d’écrire (1927) ; « Enfin, A. filum se montre exclusivement marin : il n’existe chez aucun Oligochète terrestre. » Je dirai à propos de la Mesninella claçata qu’on a de bonnes raisons de ne pas croire à la spécificité parasitaire étroite des Anoplophryimorphes. Mais il suffit de considérer que l’hôte de l’un est un ver franchement marin, vivant au niveau de la Pelvétie et des Fucus platycarpe et vésicu- leux, recouvert à chaque marée haute, se protégeant de la dessica- tion à marée basse en s’enfonçant dans le sable, de préférence sous les pierres. Au contraire, VOpalina filum de Vejdovsky (que je ne connais pas avec certitude) a été trouvée dans des Enchytréides nettement humicoles. Il y a là des conditions physiologiques si différentes qu’elles ne peuvent, en toute vraisemblance, satisfaire un même organisme. D’autre part, Heidenreich (1935), laissant l’espèce de Vejdovsky dans le genre Anoplophrya, transporte celle de Clarapède dans le genre Mesnilella. C’est une manière de voir parfaitement incompré- hensible et tout autant inadmissible ; pour la soutenir, il faut n’avoir jamais vu V Anoplophrya filum parasite du Clitellio et interpréter les descriptions originales de la manière la plus fantaisiste. Tout en reconnaissant que ma description est la première détaillée ^ (elle est accompagnée de figures simples mais exactes, dont il paraît ne pas tenir compte), Heidenreich se base sur celle de M^^® Dehorne (1927) pour trouver dans le parasite en question des caractères de Mesnilella. Il est bien vrai que M^^® Dehorne parle d’une « gout- tière orale ou fente péristomienne » ; encore donne-t-elle cela comme une interprétation et non une observation ; il se sera trouvé entraîné avec les Clitellio disséqués un Cilié libre, comme un Condylostome par exemple, qu’elle aura confondu avec une Anoplophrya. Quant à tenir une « fente orale » pour un appareil squelettique (sic !) c’est tellement invraisemblable qu’on n’ose pas y insister. Au reste, un spiculé de Mesnilella se voit trop bien pour passer inaperçu. 1. Im Gegensatz zu den Angaben Cépède’s (1910, p. 538) steht die erste ausführlichere Beschreibung von A. filum Clap. durch Delphy (1922). 2. « Leider sind die Beobachtungen von M'i® Dehorne durch keine Abbildungen genauer festgehalten. Wahrscheinlich stellt aber « la fente orale » einen entoplasnaatis- chen Skelettapparat dar... » (Heidenreich 1935, p. 370). 439 — Le texte et la figure de Claparède (1861), bien que sommaires, joints à l’indication précise de l’hôte, ne peuvent laisser place à aucune ambiguïté. Je n’avais d’ailleurs même pas besoin de faire les nouvelles obser- vations que j’ai faites, comme vérification. Le carmin acétique de Schneider, ai-je dit précédemment, permet de faire d’excellentes préparations extemporanées ; il permet même de faire de bonnes préparations durables ; il suffit de les conserver, après fixation- coloration par ce réactif, dans la glycérine. J’ai pu ainsi me reporter à mes préparations anciennes (1920-1922) et revoir que le parasite en question du Clitellio n’est bien certainement pas une Mesnilella. Au contraire, la figure de Vejdovsky (1879, pl. VII, fig. 9) donne à penser que son espèce pourrait fort bien appartenir au genre Mrazekiella. Dans le même article, Heidenreich met mon Anoplophrya fusiformis en synonymie avec l’An, filum (Clap.) ; elle ne renferme pas davantage la moindre trace de spiculé interne. J’en reparlerai plus loin. Anglasîa nov. gen. Magdalenae nov. sp. J’ai récolté en divers points des côtes de la Hague, notamment ■dans l’anse de Vauville et entre Goury et Saint- Germain, des Tubifex costatus (Clap.) (voir J. Delphy, 1921, p. 29, et 1935, p. 81). L’examen parasitologique de cette espèce n’avait encore jamais été fait, à ma connaissance. Parmi les exemplaires recueillis devant le Sémaphore de Goury, il s’en est trouvé qui contenaient dans le premier tiers de l’intestin un parasite d’espèce nouvelle, étudié jusqu’ici uniquement sur le vivant et dont voici les caractéristiques principales telles qu’elles découlent de ces premiers examens (fig. M, faite à la chambre claire : 1, in toto ; 2 et 3, 1^® et 2“® moitiés, se raccordant en a). Corps très allongé, (en moyenne 500 y.) comme chez V Anoplo- phrya filum (Clap.), c’est-à-dire dont la plus grande largeur est contenue quinze à vingt fois dans la longueur, densément couvert de cils longs (7 à 10 p.) et fins (fig. M ; les cils n’ont pas été représentés, afin de ne pas surcharger le dessin tout en risquant de ne pas rendre exactement leur disposition et leur finesse ; on voit en M 3 la dis- position des stries d’insertion ciliaire, longitudinales, dont il y a une quinzaine à une vingtaine sur chaque face). L’extrémité antérieure (fig. M i, silhouette de l’animal in toto, et M 2) est plus étroite que la postérieure (fig. M 1 et M 3) -, ceci paraît très exceptionnel parmi les Anoplophryimorphes. Tout le long du corps se présentent des cons- trictions irrégulières qui le partagent en un certain nombre d’articles placés bout à bout, mais communiquant largement entre eux, même aux endroits où les constrictions sont le plus accentuées. Il n’y a 440 pas là de scissure complète et faisant présager une division pro- chaine \ comme on en voit dans nombre d’autres cas. Je n’ai pas assisté à la multiplication de V Anglasia magdalenæ ; il est, je crois, probable, qu’elle se fait par division transversale ; mais je ne saurais dire, même à titre de conjecture, si cette division se fait dans une des constrictions ici décrites, ou dans plusieurs, ou ailleurs. Ces parasites sont assez lâchement fixés (par thigmotactisme ?) aux cellules épithéliales de l’hôte, par une extrémité, que l’on peut dès lors considérer comme antérieure et qui est arrondie, à peu près hémisphérique, comme celle de V An. filum (Clap.). A l’extrémité opposée, le corps, après être devenu presque deux fois plus large, se termine en pointe assez aiguë. Les mouvements sont faibles. L’ectoplasme est épais, surtout vers l’extrémité postérieure (fig. M 3) où il peut atteindre jusqu’à 6 q,. L’endoplasme est assez finement granuleux. Je n’ai observé aucune vésicule contractile. Je n’ai pas observé non plus avec certitude (sur le vivant, je le rap- pelle) de microcaryon. Le noyau est d’une visibilité parfaite sur presque toute la longueur de l’animal ; il se présente comme un long boudin qui occupe environ le tiers (dans les régions non rétrécies) du diamètre du corps ; il commence très près de l’extrémité anté- rieure et présente de nombreux replis qui en augmentent le volume ; par exemple, dans l’avant-dernier « article » de l’exemple figuré ci- contre (fig. M 2), on pouvait le suivre presque jusqu’à l’extrémité postérieure de cet article, puis il revenait (au plan inférieur) jusque vers le milieu du même article, pour repartir à nouveau jusqu’au dernier, dans lequel je n’ai pu le suivre. Cette disposition du noyau, fort remarquable, se retrouve chez d’autres Anoplophryimorphes (voir mes fig. A 5, B 2, et B 5 de 1922). Mais la forme du corps avec son maître-couple en arrière, et ses constrictions le partageant en faux-articles, entraînent à placer cet organisme, tout en le laissant au voisinage immédiat des Ano- plophrya, dans un genre spécial (dont il sera le type) que je propose d’appeler Anglasia, le dédiant à mon collègue et ami J. Anglas. — J’appelle l’espèce magdalenæ, car c’est en faisant la marée avec ma fille Madeleine, naturaliste en herbe, que j’ai trouvé les premiers Tuhifex costatus (Clap.) qui m’ont montré cet intéressant Anoplo- phryidé. 1. Je suis en parfait accord avec Chatton et Lwoff quand ils écrivent ; « On a dénommé souvent « bourgeonnement caténulaire » des modes analogues de multipli- cation [analogues à celui de la Chromidina], par exemple chez les Anoplophryidés. Il faut, à notre sens, réserver le nom de bourgeonnement aux cas où, comme chez les levures, une intumescence apparaît sur l’élément souche, s’y accroît et s’en sépare par étranglement. Ce processus est très rare sinon inexistant chez les Protozoaires. » (p. 419, n. 1). — 441 — G. Mrazekiella Kijenskij (incl. Radiophrya Rossolimo). C’est très justement que Cheissin (1930) suivi de Heidenreich (1935) a attribué mon « Anoplophrya » Debaisieuxi (1922, p. 531 ; fig. B, p. 534) au g. Mrazekiella Kij. — Ainsi que le suggère Heiden- reich (l. c.) il n’est pas impossible que le cilié innommé de De- HORNE (1927) appartienne à la même espèce ; cela est même assez probable, quoiqu’elle ait cru y voir un sillon buccal, un cytopharynx et un cytopyge [sic ! pour cytoprocte). Dehorne parle d’une région très sidérophile ; c’est donc qu’elle a fait des préparations durables sur lesquelles elle pourrait retrouver les structures réelles. C’est encore à ce genre que doit être rapportée incontestablement r « Anoplophrya » Brasili Duboscq et Léger 1904 [Hoplitophrya Br. Hentschel 1925, Cheissin 1930, — ■ Anopl. Br. Tchang-Tso-Run 1932, — Badiophrya Br. Heidenreich 1935 ; ici, l’interprétation de cet auteur est parfaitement justifiée). Les figures de Duboscq et Léger sont suffisamment claires déjà ; la fig. 3 de Tchang-Tso-Run vient confirmer cette attribution générique (bien que lui-même revienne au genre Anoplophrya). Enfin, il est extrêmement facile de se procurer cette espèce pour vérifier : V Audouinia tentaculata et le Cirratulus cirratus qui Thébergent sont communs sur toutes nos côtes occidentales et parmi des centaines de ces hôtes que j’ai dissé- qués, je n’en ai pas trouvé un seul indemne du Cilié parasite. G. Mesnilella Cépède. Je me bornerai à constater que le type du genre, la Mesnilella claoata (Leidy) est presque constant dans le tube digestif des Lumhri- culus çariegatus Gr., eux-mêmes extrêmement communs dans la plupart des eaux douces stagnantes, notamment dans divers bassins du Jardin des Plantes. Au point de vue anatomique, je dirai seulement pour le moment que le spiculé interne, s’il est vrai qu’il soit « chitineux », ce qui reste à démontrer, n’est pas rigide, car on peut voir parfois des Mesnilella se livrant aux contorsions les plus vives. Au point de vue œcologique et physiologique, je remarquerai que ce même parasite, tant dans la nature que dans des élevages en cristallisoir, peut vivre dans le tube digestif des Herpobdelles et de diverses Planaires {PL toroa, lugubris, fusca, polychroa). Par contre, dans l’intestin du Cyprin doré, il est digéré en même temps que le Lumbriculus. 1. ... hat Delphi, 1922. Anoplophrya debaisieuxi beschriaben, welche wahrschein- lich nichts aiiders als Mrazekiella ist (p. 575, n. 1). 2. Delphy (1922) beschrieb einen... Ciliaten aus Clitellio arenarius so eingehend, da es keine Schwierigkeiten macht, dicse Art Zu der Gattung Mrazekiella zu stelien... (p. 368). — 442 — G. Haptophrya Stein. J’ai pu constater récemment (en août dernier, au cap de la Hague) que mon « Anoplophrya » fusiformis de 1922 (p. 535, fig. E) est une véritable Haptophrya ; la fig. E 1 (1922, p. 535) la représente en quelque sorte vue dorsalement, pendant la locomotion en avant, la fig. E 2 est une vue de trois-quarts. Mais l’extrémité antérieure présente un véritable acétabulum figuré ci-contre {E 3, de profil, à la chambre claire ; cette figure montre une division en cours ; E 4, croquis à main levée pendant la locomotion en avant avec rotation autour de l’axe longitudinal, ce qui est assez rare et fort rapide). C’est par cette région que le parasite se fixe sur l’épithélium intestinal de l’hôte ; elle paraît bien faire ventouse au moins dans une certaine mesure, mais il semble aussi que la fixation soit due en partie à des phénomènes de thigmotactisme. BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE Cépède 1910, Arch. Zool. Exp., t. III (5® série). Chatton et Lwoff, 1935, même recueil, t. 77. Cheissin, 1930, Arch. /. Protistenk, t. 70. Clarapède, 1861, Mém. Soc. Phys, et Hist. Nat. Genève, t. 16, l'’® partie. L. Dehorne, 1927, C. R. Acad. Sc. Paris, t. 185. Jean Delphy, 1921, Etudes [sur les] Lombriciens limicoles thalassophiles. Thèse, Paris. Jean Delphy, 1922, Bull. Mus. Paris. Jean Delphy, 1935. Vers et Némathelminthes (in Faune de la France, de Rémy Perrier, t. 1 B). Heidenreich, 1935, Arch. /. Protistenk., t. 84. 443 Une lettre inédite de Linné PAK LE R. P. SaCLEUX, Correspondant du Muséum. Un honorable propriétaire, M. Pierre Feuillerat, négociant en vins à Margaux (Gironde), en faisant l’inventaire de la Bibliothèque, que lui a léguée son oncle, le chanoine Ménard, ancien Supérieur du Collège Sainte-Marie à Saint-André-de-Culzac (Gironde), a eu l’agréable surprise de découvrir un autographe du célèbre Botaniste suédois Charles de Linné. Très aimablement M. Feuillerat m’a donné l’autorisation de prendre copie de la lettre de Linné pour la faire publier dans le Bulletin du Muséum. Il y a de ci de là quelques mots rendus illisibles par l’usure du papier dans les plis. Le texte remplit trois des côtés d’une feuille ; l’adresse du destina- taire se trouve au milieu de la quatrième page ; l’ensemble a été ensuite replié de nouveau en quatre et fermé par un cachet de cire appliqué sur le milieu des deux derniers plis. Le destinataire a été le DJ" Lemonnier (Louis-Guillaume), né à Paris (1717-1799). Professeur au Jardin du Roi et premier médecin ordinaire du Roi, sous Louis XV et Louis XVI, il enrichit considé- rablement le Jardin des Plantes. Pendant la Terreur il fut incarcéré ; il ne dut d’échapper à la guillotine que grâce à l’intervention de ses amis, qui se portèrent garants de son parfait loyalisme. Voici tout d’abord l’adresse, que je fais suivre du texte ligne par ligne. Monsieur, Hambourg Mons^ Le Monnier Docteur ex-médecin Membre de F Académie des Sciences, Paris. D. D. de Monnier. Viro lllustri s. pl. d. Car. Linnau. Responsaria tua Vir Illustris diu anseius expectavi. Ante triduum accessit fasciculus Holmia sed opertus, in quo desideratissimus tuus 1. Stockholm. Bulledn du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 5, 1936. — 444 - Liber, Plantae excitatae rarissimae et semina curiosissima include- bantur ; potui facile, quamvis literae deficielant, divinare, haec dona a nullo alio data quam a Te. V. J. qui ea solus dare potes. Multa in Libre continentur egregia, utinam Librum vidissem dum species Plantarum edebani ; at alia si prodeat editio, curabo ut omnia inferantur. Pulcherrimam peragrasti provinciam Legisti plantas rarissimas et primus bas nculis apertis inspexisti. p. 127. Hypericum floribus trigynis, fol. ooatis hirsutis, caule repente Monn. observas stamina gen. ?... uti Hyperic ægyptium. Rapuntium soloniense non ibi... urere ?... Cacalion pulchre describis ; et in omni pagina aliquid occurrit novi et curiosi. Aureus certe libellus, mibi inter carissima servandus. Inter exsiccatas plantas vidi nonnullas omnino stupendas. Mirabilis ipsa de qua ne per s omnium audivi quidquam, vere singulare est. Trifolium orientale capitulo longiusculo, novi antea et in Horto Cliffortiano ^ habui, sed nunquam novi synonymum. Saloia foliis lanceolatis sessil..., floribus dense spicatis, calycibus compressis. Habui banc plantam e Chio, Italia et Hispania. Est Sclarea hispanica Tabernem. et Saloia hispanica in Speciebus Plant, p. 25. n. 16. Androsace alpina oillosa angustifolia perennis et multiflora T. banc habui e China. Auricula ursi alpina gramineo folio Japonica lutei flore T. est mea 1. L’Egypte. 2. Clifford (Georges) jurisconsulte et botaniste hollandais, Amsterdam (1685- 1750). Il fut un des directeurs de la Compagnie hollandaise des Indes. Il avait établ i à Ilartecamp un jardin botanique dont il confia la direction à Linné. Celui-ci publia dans VHortus Cliffortianus (Amsterdam, 1737) et lui dédia un genre de plantes (Clif- forlia). — 445 — Primula 5 in Speciebus Plant, pag. 143. quam sesler nuper propria schedula descripsit sub nomine Vitaliana et delineavit, et figura Pîukenetii p. 108 f. 6. tuam optime refert. Erysiinum pyrenaic dentib. leonis folioT. an huic siliqua tetragona? Plurima tua semina tam liberali manu propinata excitant in me desiderium videndi ex bis plantas proxima æstate enascentes. Tibi vir colendissime, qui tôt tamque selectis et pretiosis donis me excitastij æternas refero grates. Quomodo distinguam Arenariam jâyU ; /^yi> ■ J. '‘.rf 1 à fi ■* » * ■ ? ^ Fig. 2. — 446 — foliis linearibus acuminatis, petalis florum integris calyce duplo Ion- gioribus Num. 127, a Lychnide juniperi folio, perenni, Vaill. paris^^ 121 ? Doleo quod plurima...?... nova généra me lateant, nec possnm ab ullo amico parisiens! requiri qualia sint... ?... characteres et species^ e ge ? Dayena, Nomena, Nisolia, Seguiera... nec quoi stamina et pistilla flori Dabobat aut Ximenia. Si noveras forte Tu v. g. gene- rose impertias. ■ lll (IK ' ^tréi^ •''Mir-«*^^fefo,K ■’"*“ ' '’ ■ t. €.^-1^ *''•- J!h^ .W. I#^| I^IH, Jîjlt,-»V'3X^® * 1.. _/yC.._X _ /'■ ■■, . ■ '■ ":■■ ■""■■■*' ' jS»>^ i#w« v**~-^ • “^i't"*!. ^ ^ ||piat<<^»Mr3t^.i^*iS»^ ■ : ^ ^ A, ■ ■ r-: /y/'r . r» • A :Mi Fig. 4. Intensissima hyems ussit per mensem terras nostras vehementius quam a decem annis antea. Si poteris mihi indicare qua ratione ad te mea litera dirig im- pensas... facias ; mittam semina aliquot rariora primo vere. Duci tuo, Poloniconum summo Mæcenati dicas devota mea officia. Quis successit in locum Sloanei in Regia vestra Academia Scien- tiarum ? — 448 — Te Hortum... oalcensem daturum audivimus, utinam in propositn continuares ; nullum dubium est quin plures obscuras species- emeres et dilucidares. Vale et vive ter felix meus tuo... dignum censear, qui te cultu Omni prosequor. Dabam Upsaliæ 1754. ' d. 10 januari. Le Gérant^ R. Taveneau. Abbeville. — imprimerie f. pailiart. — 30-12-36. SOMMAIRE Pages Actes administratifs 365 Dons d’ouvrages 366 Communications : C. Lambehton. Sur un nouveau genre de Lémuriens fossiles malgaches : le Prohapalemur GaUienii 367 C. Lambebton. Nouveaux Lémuriens fossiles du groupe des Propithèques et de l’intérêt de leur découverte 370 M. Friant. Les premiers stades du développement superficiel du néopallium et du rhinencéphale chez les Pinnipèdes 374 J Kaelin. Sur les anomalies du squelette chez les Crocodiliens 385 G. Petit. Un Gobius nouveau de Madagascar 388 P. Chabanaud. Multiplication tératologique de la papille urino-génitale chez un mâle de Brachirus mueUeri Steind. (Teleostei Pleuronectoidea Soleidse). ... 394 F. Grand jean. Le genre Pachygnathus Dugès [Alycus Kock) (Acariens). 1^® par- tie 398 M. André. Descriptions de plusieurs Microthrombidium de l’Afrique Orientale (Mission de l’Omo, 1932-1933) 406 P. Leroy. Les Sipunculiens du Muséum national d’Histoire Naturelle de Paris. 423 Ed. Lamy. Huîtres de l’Indochine 427 J. Delphy. Sur quelques Anoplophryimorphes (2® note) 435 ' R. P. Sacleux. Une lettre inédite de Linné 443 PDBLIUTIONS DD MDSEOH HATIONAL D’HISTOIRE HATDRELLE Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle) (Masson et C‘® éditeurs, un vol. par an, 200 frs). Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895) (Bibliothèque du Muséum, un vol, par an, 50 frs). Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (N° 1, 1932 et sui- vants, prix variable). Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (nouvelle série com- mencée en 1936). [Editions du Muséum, 57. rue Cuvier]. Un vol. par an, 150 frs. Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Notulæ systematicæ (Laboratoire de Phanérogamie ; paraît depuis 1909). Revue française d’Entomologie (publiée sous la direction du D'' R. Jeannel ; paraît depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depxiis 1921). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Dinard (Laboratoire maritime de Dinard ; paraît depuis 1928). Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du n° : 5 frs). Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Chaire de Chimie ; Section de Physique végétale; paraît depuis 1927; échange). Travaux du Laboratoire d’ Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum, a paru de 1924 à 1935) : remplacé depuis janvier 1936 par la Revue « La Terre et la Vie ». Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée d’ Ethnographie du Trocadéro). Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères (publié BOUS la direction du Prof. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936). BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2® Série. — Tome VIII RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM N° 6. — Novembre 1936. MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER PARIS-V” — RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publicatioo des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im- pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place roinima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant ta séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie- ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs. D ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les Auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART. Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 100 ex. 4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr. 8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr. 16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr. Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro et brochés avec agrafes. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant PRIX DE l’abonnement ANNUEL : France et Étranger i 50 fr. (Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum) Compte chèques postaux : 124-G3 Paris. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1936. — N** 6. 296« RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 26 NOVEMBRE 1936 PRÉSIDENCE DE M. L. GERMAIN, DIRECTEUR DU MUSÉUM ACTES ADMINISTRATIFS MM. les Professeurs A. Lacroix et L. Roule ; MM. les Sous-Directeurs de laboratoire H. Neuville et J. Pellegrin ; M. A. Moine, Secrétaire du Muséum ; M. L. Bultingaire, Bibliothécaire en chef ; M. Chelat. Aide-technique, sont admis à faire valoir leurs droits à la retraite à dater du octobre 1936. M. le Président a le regret d’annoncer le décès de M. .1. Costantin, membre de l’Institut, Professeur honoraire au Muséum, survenu le 17 no- vembre 1936. DONS D’OUVRAGES R. Didier et P. Rode. — Mammifères : fasc. I, Felis sylvestris et fasc. II, Macaca sylvanus. P. Lechevalier, éd., Paris, 1936. R. Perrier. — - La Faune de France, t. I A. Delagravf, éd., Paris, 1936. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 29 HOMMAGE NATIONAL A JEAN CHARCOT ET A SES COMPAGNONS AU GRAND Amphithéâtre de la Sorbonne le Mercredi 25 Novembre 1936 Sous la présidence de M. Albert Lebrun, Président de la République La Marseillaise Messages de MM. Louis Germain, Directeur du Muséum National d’Histoire Naturelle. Paul Rivet, Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle, Directeur du Musée de l’Homme actuel et de l’Homme fossile. Jean-Louis Faure, Membre de l’Institut et de l’Académie de Médecine, Professeur honoraire à la Faculté de Médecine. Charles Maurain, Membre de l’Institut, Doyen de la Faculté des Sciences. S. E. M. Oldenburg, Ministre du Danemark à Paris. Discours de M. Jean Zay, Ministre de l’Education Nationale. Hommage aux disparus, par M. Pierre Drach, Assistant à la Faculté des Sciences, Membre des Missions polaires Charcot en 1932, 1933 et 1934. La grotte de F ingai, de Mendelssohn. Jean Charcot, son équipage et son naoire (Film). La Mer (Dialogue du çent et de la mer), de Cl. Debussy. 1. Nous publions, le programme de la cérémonie et les discours dans l’ordre où ils ont été prononcés. 2. Orchestre de la Corné die- Française sous la direction de M. Raymond Char- pentier. Photo G. L. Manuel Freres Jean CHARCOT 1867-1936 Phototypie Mémin, Arcueil (Seine) MESSAGE DE M. L. GERMAIN, Directeur du Muséum national d’Histoire Naturelle. Monsieur le Président de la République, Messieurs les Ministres, Mesdames, M ESSIEURS, J’apporte l’hommage ému du Muséum National d’Histoire Natu- relle, à notre illustre collègue et ami, le Docteur Jean Charcot, à ses dévoués collaborateurs, aux vaillants marins du Pourquoi-Pas ? tragiquement disparus dans les mers tumultueuses d’Islande. Reportons-nous à plus de trente années en arrière. Nous sommes au laboratoire de Malacologie du Muséum. Charcot, jeune et savant médecin déjà familier des choses de la mer, prépare sa première expédition antarctique. Après bien des démarches et des efforts, il obtient un navire de faible tonnage. Le Français, long seulement de 35 mètres. Il groupe autour de lui toute une pléiade de jeunes Savants. Et c’est le départ vers les mers inhospitalières de l’extrême Sud. Un hivernage dans les glaces, deux années — de 1903 à 1905 — de navigation périlleuse et difficile, et c’est le retour, le retour triomphal. Nous voici à nouveau au laboratoire de Malacologie du Muséum où ont été centralisés les documents recueillis au cours de la mission. Il faut trier les matériaux, les répartir entre les spécialistes qui les étudieront à loisir dans le silence du cabinet. Mais déjà, Charcot songe à une seconde expédition, plus ample, plus longuement préparée et surtout mieux outillée. Avec le succès, les concours sont venus et aussi les appuis financiers. Le rêve de Charcot va se réali- ser : un navire spécialement équipé pour la dangereuse navigation dans les mers polaires. Avec quel enthousiasme, quelle foi dans l’avenir ; avec quelle joie, j’oserai dire quel amour, Charcot sur- veille la construction de ce Pourquoi-Pas P qui devait fournir une si glorieuse carrière. Maintenant, tout est prêt. Le 15 août 1908, Charcot et ses fidèles compagnons de la première heure s’embarquent. Le Pourquoi-Pas P s’élance ver% les immensités désertes et désolées qui, au delà du Cap Horn, s’étendent à l’infini vers le pôle Sud. Plus de deux années — 452 — d’exploration, et c’est le retour, un retour plus triomphal que le premier. Rappelons notre émotion, au Havre, au moment de l’arrivée de la mission ; notre joie de revoir nos amis après une si longue absence ; et aussi notre fierté devant une réussite dépassant toutes les espérances. Quelle moisson inespérée : découverte de côtes et de terres nouvelles ; multiples observations de météorologie, de phy- sique du globe et de biologie ; immenses collections d’histoire naturelle. Désormais, Charcot est célèbre ; il prend rang parmi les plus grands explorateurs polaires des temps modernes, La tâche de Charcot est terminée. Celle du Muséum commence. Il faut mettre en œuvre tous ces documents, publier les résultats scientifiques de l’expédition. Bientôt, sous l’active impulsion de mon si regretté Maître et ami, le Professeur Louis Joubin, les pre- miers fascicules paraissent. Vingt volumes, groupant plus de cent mémoires, attestent éloquemment l’exceptionnelle importance des découvertes des deux missions antarctiques françaises. Puis c’est la Grande Guerre. Il ne m’appartient pas de dire la conduite héroïque de Charcot, les services éminents qu’il rendit à la défense nationale. Après la tourmente, la collaboration de Charcot avec le Muséum se fait plus étroite encore. Le Pourquoi-Pas P est devenu propriété du Muséum. Un laboratoire est créé ; Charcot en est l’éminent directeur et son activité va maintenant se porter vers l’exploration méthodique des mers boréales. Chaque année, le Pourquoi-Pas P ayant à son bord Charcot, accompagné de jeunes savants de la Sorbonne et du Muséum, sillonne les mers nordiques, des Feroë à l’Islande, de l’Islande au Groënland. Sur cet immense parcours sont multipliés les sondages, les observations météorologiques et hydrographiques, les prises d’échantillons, les pêches planctoniques. Les documents s’accumulent ; les découvertes s’ajoutent aux découvertes, bien des faits nouveaux sont mis en lumière ; d’autres sont encore à l’étude. Ce que furent ces croisières ? Un jeune savant de la Sorbonne, compagnon fidèle de Charcot, vous en contera tout le charme, vous dira que l’énergie et la bravoure légendaires de Charcot cachaient une exquise sensibilité, un cœur qui savait se pencher sur toutes les misères, sur toutes les douleurs. Si tous l’admiraient, il était aimé de tous. Hélas ! La campagne de 1936 se termine dans le deuil. Charcot est vaincu par cette mer qu’il avait tant aimée et si souvent domptée. Cher et grand Charcot ! Votre gloire, si haute, si noble, si pure nous est un réconfort. Et, si quelque chose pouvait tempérer notre douleur, c’est bien la cer- titude que votre œuvre reste impérissable ; que votre nom s’ajoute — 453 — aux noms qui ont étendu le rayonnement de notre Muséum National, aux noms qui ont fait la grandeur de notre Patrie. Cher et grand Charcot ! Vous avez tout sacrifié à la recherche désintéressée ; vous avez tout sacrifié, même votre vie, à un splendide idéal ; pour vous, avec fierté, nous revendiquons ces nobles paroles d’Augustin Thierry : « Il est au monde une chose qui vaut mieux que la fortune, mieux que les honneurs, mieux que la santé elle-même, c’est le dévouement à la Science. » » MESSAGE DE M. P. RIVET. Professeur au Muséum national d’Histoire Naturelle. Directeur du Musée de l’Homme actuel et de l’Homme fossile. Je n’évoquerai ni le géographe, ni le naturaliste, ni le marin ; je ne célébrerai ni la belle unité de sa vie, ni la grandeur de sa mort ; j’essayerai de vous dire en quoi et pour quoi celui à qui nous appor- tons ce soir un hommage unanime était, avant tout et par-dessus tout, un homme délicieux et charmant. Au seuil de la vieillesse, Charcot avait conservé toute la fraîcheur de sentiment et d’impression, le rare privilège de l’émerveillement de la jeunesse. Lui qui avait tant vu, tant osé, tant contemplé, avait devant la vie et ses spectacles, le regard ravi de celui qui les découvre pour la première fois. L’âge n’avait pas usé cette faculté d’admirer, de s’enthousiasmer qui se tarit si vite chez la plupart d’entre nous. Chacun de ses voyages était pour lui comme une merveilleuse aven- ture, dont l’attrait n’était pas émoussé par le voyage antérieur. Les paysages qu’il retrouvait, les risques qu’il affrontait, gardaient pour lui le goût délicieux de la nouveauté. Il ignorait, comme un novice, l’amère impression du déjà vu, du déjà ressenti. Son allé- gresse de vivre, d’agir, de regarder, restait toujours égale à elle- même. Grâce à ce don, qui fait les grands poètes, lui, le vétéran, restait jeune parmi les jeunes ; il restait le contemporain de ceux qui, venus après lui, profitaient de son expérience ; sans effort, son beau visage s’éclairait de la même joie constamment renouvelée et son regard clair brillait du même éclat qu’au jour du premier départ. Les jeunes l’aimaient parce qu’il était à eux, semblable à eux, parce que jamais son visage n’opposait à leurs élans l’impassibilité désa- busée et hautaine que la vieillesse affecte trop souvent. Entre eux et lui, du premier coup, c’était la communion parfaite, sans effort, dans les mêmes réactions de l’eSprit et du cœur. La vie avait passé sur cet homme, sans épuiser sa réserve d’en- thousiasme, sans saturer sa capacité d’émotion. Elle était pour lui un perpétuel renouveau. Comme ceS belles médailles de l’antiquité qui ont traverse les âges en conservant leur relief, Charcot avait parcouru la vie sans prendre l’aspect fruste de Tâge, sans perdre aucune de ses qualités innées. Voilà pourquoi il était resté bon, comme nous le sommes tous en naissant, instinctivement. Il aimait passionnément ses Semblables et cet amour le portait tout naturellement vers les plus humbles, sans prendre jamais la forme altière de la condescendance. Charcot, si profondément humain,' devait, tout naturellement, s’intéresser, encore davantage qu’à la nature, aux êtres qui l’animent, encore davantage qu’au décor, aux acteurs qui s’y agitent. Plus que toutes autres terres, le monde polaire offrait à sa curiosité affective le spectacle d’une humanité singulièrement émouvante. Là- bas, la lutte est de chaque jour entre un milieu hostile et les races, qui, au prix de mille efforts, sont arrivées à s’y adapter. Charcot avait senti la grandeur de ce combat incessant et son admiration pour les Esquimaux n’égalait que l’affection qu’il leur avait vouée. Je le vois encore. Suivant les péripéties du drame que son ami, son émule, Knud Rasmussen, avait fixées, de si merveilleuse façon, dans le film Kayak. Assis à ses côtés, je suivais dans ses yeux toutes les émo- tions de son cœur ; tous ces acteurs, il les reconnaissait, les uns après les autres ; il savait leur nom. Dans chacun d’eux, il retrouvait un ami dont il avait sans doute reçu les confidences ou soulagé les misères. Nous, ethnologues, nous avons donc le droit de revendiquer Chàrcot comme un des nôtres. Car, en vérité, il faut, avant tout, aimer passionnément les hommes pour les comprendre et les aider. Je Sais aussi la reconnaissance qu’il gardait pour la vaillante nation qui, ayant pris en tutelle le peuple esquimau, a accompli sa tâche avec un dévouement et un désintéressement admirables. Avec quelle émotion, il me parlait des efforts des Danois, pour préserver, sans le moindre esprit de lucre, les tribus du Groënland. Et je suis certain qu’en cette heure où tous ensemble nous rendons à notre grand disparu un solennel hommage, Charcot m’aurait reproché de ne pas associer dans cet hommage le gouvernement d’un petit pays qui a donné aux grands peuples d’Europe le magnifique exemple d’une œuvre colonisatrice incomparable et inégalée dans son esprit et dans ses résultats. MESSAGE DE M. J.-L. FAURE Membre de l’Instittit et de l’Académie de Médecine, Professeur honoraire à l’Académie de Médecine. Maintenant que les flots de la mer d’Islande ont consommé le drame qui a ému le monde entier, je ne saurais mieux répondre à l’honneur qu’on me fait d’invoquer mon témoignage, que de repro- duire tout simplement ici ce que j’ai dit de celui qui n’est plus, en tête du livre que j’ai consacré à notre croisière de 1932. M. Maurain qui, comme moi, en a été le témoin, veut bien me remplacer dans cette glorification de notre ami, où j’ai le chagrin de ne pouvoir assister : « Et maintenant que j’en suis revenu, maintenant que je sais ce que c’est qu’une croisière en mer sur un petit navire construit pour les glaces polaires, et que la lutte avec les flots, les vents et les tem- pêtes, — et même avec les glaces, — et les nuits sur la passerelle entre la carte et le compas, parfois sous le ciel étoilé, mais aussi sous 1 a pluie glacée, dans le vent qui souffle en rafales et dans la brume aveugle, mur ténébreux qui cache le mystère ; — maintenant que je sais que tout cela n’est rien, à côté de la nuit polaire et du froid qui glace les membres, et de l’isolement et de la catastrophe qui guette à chaque instant... Maintenant que j’ai vu, ’ai le droit de parler, — ■ et je parle avec le respect qu’ils méritent de ceux qui nous donnent l’exemple, et qui, pour le bien de la science, s’en vont d’eux-mêmes au-devant des souffrances, et travaillent dans la douleur ! Et quand on sait l’histoire, en même temps splendide et terri- fiante, du martyrologue sublime des béros des glaces polaires, on se sent remué par la foi de ces hommes dans un invincible idéal, et par le courage qu’ils mettent à le poursuivre jusqu’au bout, et trop souvent jusqu’à la mort. Nous possédons en France un de ces hommes, et nous n’en avons qu’un ! Deux fois, alors qu’il était jeune encore, avec des moyens trop précaires, il a eu la fermeté d’âme d’aller s’enfermer pour un an, et par la nuit sinistre, dans les glaces de l’Antarctique, au risque de ne pas revenir. Cet homme, c’est Charcot ! Il aurait pu vivre tranquillement l’existence facile de ceux que les hasards de la naissance ont jeté dans la vie, parmi l’élite des heureux devant lesquels s’ouvrent toutes les portes et s’abaissent toutes les barrières. Il en a voulu autrement ! Il a préféré sacrifier son repos, sa for- tune, la tranquillité de sa vie, à la poursuite de son rêve. Il a voulu que son nom, — que le nom de son père, conquérant de la science, fût inscrit parmi ceux des conquérants de la terre, — et il a ajouté ce nom aux noms de ceux qui ont reculé les horizons marqués sur la carte du monde ! Il pouvait dormir dans sa gloire, après ce qu’il a fait. Car il s’était déjà, depuis plus de vingt ans, montré digne du nom qu’il porte. Il aurait pu, comme le laboureur ayant terminé sa journée, s’asseoir sur le bord du chemin. Il a préféré travailler encore, et presque chaque année, il recommence à batailler ! Et je l’ai vu, à l’âge où l’on a bien droit au repos, monter dans la hune mouvante et rester Sur la passerelle à l’heure du péril, et parmi les vents déchaînés. Voilà ce qu’il a fait et voilà ce qu’il fait encore. Quand un homme donne cet exemple, je me découvre devant lui ! » MESSAGE DE M. CH. MAURAIN Membre de l’Institut, Doyen de la Faculté des Sciences. La mort de Charcot dans le naufrage .du Pourquoi-Pas a été un deuil, en même temps que pour les siens et pour ses nombreux amis, pour le pays tout entier et pour la science. Charcot a accompli en effet, au service de la France et au service de la science, une œuvre très belle et très fructueuse. Grâce à son initiative, à son énergie, à Son désintéressement, le pavillon français a parcouru maintes fois les mers arctiques et antarctiques ; il a dirigé des expéditions, des explorations, des observations prolongées, dans ces régions glacées, payant de sa personne sans ménagement ; avec lui ont travaillé là-bas marins, physiciens, naturalistes. La plupart des travaux français dans les régions polaires depuis le début du siècle lui sont dûs. Les expéditions pénibles et dangereuses vers les pôles ont l’attrait qui dirige les alpinistes vers les hauts sommets, et, même s’il n’y avait là qu’une sorte de noble Sport où les qualités d’aventure et d’héroïsme peuvent trouver carrière, on concevrait un idéal y pous- sant les hommes. Mais ces expéditions présentent un immense intérêt scientifique. Les régions polaires jouent un rôle capital dans les grands phénomènes physiques naturels, circulations océanique et atmosphérique, météorologie, magnétisme terrestre, électricité atmosphérique. Les courants marins issus des mers polaires portent au loin leurs eaux froides et influent sur la température de telle manière qu’on peut espérer fonder sur leur observation un mode de prévision du temps à longue échéance ; la plupart des cyclones sont dûs au conflit des courants atmosphériques froids venant des régions polaires, et des courants chauds provenant des régions tropicales ; les phéno- mènes magnétiques et électriques sont particulièrement intenses dans les régions polaires, comme le manifestent par leur fréquence et leur éclat les météores magnifiques auxquels on a donné le nom d’aurores polaires, et c’est là que leur étude est la plus démonstra- tive. — En somme, les principaux problèmes d’océanographie, de météorologie et de physique du globe nécessitent des observations et des mesures faites sur toute la terre, mais, parmi ces observations, les plus précieuses sont celles qui sont faites dans les régions polaires. — 459 — Pour les études biologiques, l’intérêt n’est pas moindre. Les condi- tions très particulières où sont dans ceS régions les organismes vivants, animaux et végétaux, permettent d’y observer leur résis- tance, leur puissance d’adaptation et leurs modifications, et les fossiles qu’on y trouve Sont des témoins des conditions anciennes de la vie et de ses transformations au cours des âges, d’un intérêt spécial pour l’étude des transformations de l’ensemble du globe. C’est ce qu’avait bien compris Charcot, et qui l’a conduit à entre- prendre ses expéditions polaires. Ses deux hivernages dans l’antarc- tique ont eu lieu dans une région pour laquelle on manquait presquq complètement jusque-là d’observations scientifiques. Aussi les mesures et les observations qui s’y firent dans tous les domaines scientifiques, océanographie, météorologie, radiation, magnétisme terrestre, électricité atmosphérique, biologie, ont-elles été parti- culièrement précieuses. Dans l’arctique, ses nombreuses expéditions n’ont pas été moins fructueuses. Charcot emmenait avec lui, dans chacune d’elles, quelques jeunes chercheurs, physiciens, océanographes, naturalistes. Pendant la navigation étaient faites des observations continuelles, sondages, température, salinité, étude du fond, étude des courants, étude des glaces, mesures physiques, recherches biologiques. Pen- dans les escales ou les séjours du navire, en dehors des travaux qui se poursuivaient sur le bateau ou sur la côte voisine, des expéditions parcouraient le pays, faisant des observations géologiques, magné- tiques, biologiques, recueillant des animaux, des plantes, des fos- siles, des échantillons, étudiés sur place, ou, après le retour en France, par des spécialistes. L’ensemble des publications scientifiques résultant des expéditions de Charcot forme une œuvre immense et précieuse, un fond où l’on puisera longtemps. A ses côtés étaient, dans sa dernière campagne, deux jeunes savants dont j’avais pu apprécier la haute valeur lorsque j’étais leur compagnon dans un précédent voyage du Pourquoi-Pas au Groën- land. Joseph Devaux, physicien à l’Observatoire du Pic du Midi, avait passé plusieurs années au sommet de cette montagne, couvert de neige pendant huit ou neuf mois de l’année ; vie rude et austère, consacrée à la recherche Scientifique. Il avait repris sur les neiges et les glaces polaires les études qu’il avait longuement poursuivies sur les neiges et les glaces de la haute montagne. Maurice Parat, Chef des Travaux Pratiques à la Faculté des Sciences, s’était déjà fait un nom dans la science par d’importants travaux de biologie ; très lié avec Devaux, il avait fait avec lui au cours des voyages du Pourquoi-Pas plusieurs expéditions dans lesquelles les deux amis ajoutaient à leurs recherches personnelles des travaux en commun de géologie et de géographie. Leur disparition a consterné tous ceux — 460 — f qui fondaient tant d’eSpoir sur leur jeune talent. Avec eux est mort aussi Jacquiert, docteur ès-sciences depuis quelques mois, élève comme Parat de M. Wintrebert, dont le laboratoire a perdu ainsi du même coup deux de ses meilleurs travailleurs. Charcot était admiré et aimé de ses compagnons. Il était d’ailleurs pour eux un grand exemple. Quoi que vieillissant, il a pris part à toutes les campagnes de son cher navire ; lorsque le bateau naviguait dans les glaces, il était toujours aux aguets, scrutant l’horizon, du pont, ou, quand les choses devenaient sérieuses, d’un poste de vigie, n’hésitant pas, malgré son âge, à gravir les haubans ; par mauvais temps, de nuit comme de jour, il était sur la passerelle. Et c’est là qu’il est mort, le 16 septembre, au cours d’une tempête plus terrible que toutes celles qu’il avait essuyées jusqu’alors, terminant dans l’héroïsme une vie consacrée tout entière à une même idée, et telle qu’il n’en est pas de plus belle, de mieux remplie, de plus digne de passer à la postérité. MESSAGE DE S. E. M. OLDENBURG Ministre du Danemark à Paris. Il m’est un grand honneur d’avoir été appelé à prendre la parole, ce soir, à cette manifestation organisée pour commémorer le glorieux Souvenir de Jean Charcot et de ses compagnons ; je m’associe de tout cœur à cette manifestation. Il m’est aussi un très cher devoir, en cette occasion solennelle, de rendre hommage au grand défunt, — homme de volonté, de bonté, de droiture, — et d’exprimer les sentiments que le peuple darois tout entier a toujours ressentis pour sa personne et pour son œuvre de son vivant, sentiments de deuil et d’émotion douloureuse à sa mort. D’autres ont parlé avant moi, avec beaucoup plus d’autorité et de compétence, de la haute valeur de ses recherches scientifiques dans les zones arctiques et de ses expéditions annuelles qui, grâce à son esprit animateur et à la collaboration des savants et artistes qui l’accompagnaient, ont donné une si riche moisson de décou- vertes géologiques et de documents géographiques, sans oublier sa puissante collaboration à l’expédition d’organisation de la partici- pation de la France à l’Année Polaire. Il y a douze ans environ que Charcot vint, pour la première fois, au Groënland et qu’il connut cette île immense à laquelle il voua, depuis lors, une grande partie de ses efforts et tout son intérêt. Il avait déjà derrière lui une glorieuse carrière, riche de l’expérience de ses voyages antarctiques et dans les mers nordiques où il fit des études autour des Iles Féroé, à Rockhall, à Jan Mayen et aux Hébrides. Ce fut le jeu du hasard et des circonstances qui le conduisit au Groënland et non un plan préconçu qui lui fit visiter, la première fois, en 1925, les côtes étendues de notre colonie. N’est-ce pas un fait caractéristique que ce sont des sentiments humains et le sens de solidarité internationale entre les explorateurs arctiques qui conduisirent Charcot au Groënland ? Pendant son voyage de 1925 il avait appris que l’expédition danoise à Rosenvinge Bugt, dirigée par Bjerring Petersen, ne répon- dait plus aux appels de la T. S. F. et se trouvait sans doute en danger. Charcot, n’écoutant que sa généreuse ardeur, décida, sans aucune hésitation, d’aller à son secours malgré toutes les difficultés que dressaient la dureté du climat et la banquise. Et il y arriva. Ce fut pendant cette première visite au Groënland qu’il connut le district d’Angmagssalik et de Scoresbysund qui devint, pendant toutes les années suivantes, l’objet de ses recherches et de son intérêt particulier. C’est là qu’il apprit la fondation, à Angmagssalik, d’une nouvelle colonie danoise par l’explorateur danois Ejnar Mikkelsen qui avait transféré sur l’inhospitalière côte orientale quelques tribus esquimaux de la cote ouest où elles étaient établies depuis des générations. Son intérêt fut captivé, dis-je, par cette race primitive, aimable et diligente qu’est la race esquimau. C’est ici qu’il apprit aussi le système et les principes qui sont la base de l’administration colo- niale du Danemark. Permettez-moi, en toute modestie, de dire deux mots à ce sujet. L’administration coloniale danoise n’est pas fondée sur le prineipe d’exploitation des indigènes par les pays colonisateurs. Le principe fondamental de notre politique coloniale est d’éduquer la popula- tion indigène, de lui enseigner à se suffire à elle-même, d’exploiter elle-même les ressources du pays, de se gouverner elle-même. Au cours des temps, les Danois ont essayé, sinon toujours avec un égal succès, du moins avec persévérance et sans égoïsme, d’ap- pliquer ce système et de guider le peuple esquimau pour traverser les écueils de la civilisation qui, dans des conditions semblables, se sont montrés fatals à tant d’autres populations. Mais ce principe ne peut pas être mené à bien sans une protection rigoureuse des tribus indigènes, protection que le contact avec la civilisation de la race blanche rend encore plus nécessaire. S’il faut leur porter les fruits de la civilisation, il faut aussi les protéger contre les maux qui suivent la civilisation, contre les vices, contre les poisons et contre les contagions. Ce système que le Danemark, conscient de toutes ses responsa- bilités envers les indigènes, a suivi pendant plusieurs générations, gagna la vive sympathie et même l’admiration de Charcot. Toujours il se fit le champion des points de vue sur lesquels est basée cette colonisation, toujours il mettait ces points de vue en avant et se faisait leur défeiiseur ; lui-même se conformait scrupuleusement aux règles, quelquefois ur peu rigides, que nous avons dû établir dans l’intérêt des Esquimaux et essayait d’engager les autres à faire de même. Les indigènes sentaient qu’ils avaient trouvé en lui un grand ami paternel, ils l’aimaient, ils l’adoraient, ils comprenaient cet homme de cœur, même sans l’aide de la parole. Les hommes primitifs ont souvent un instinct très sûr. Chaque année, quand le soleil revenait après la longue nuit polaire, ils commençaient à guetter le Pourquoi- Pas ? et à parler de ce grand ami qui leur apportait de son pays lointain de petits cadeaux, de petits joujoux pour leurs enfants. — 463 C’était la dernière fois, cette année, qu’il voulait aller au Groën- land avec le Pourquoi-Pas P II considérait ce voyage comme la fin de sa carrière. Peu de jours avant son départ il est venu me voir et m’a parlé, sur un ton de tristesse, de ce dernier voyage, dernier d’une série qui avait remplie une si grande partie de sa vie, de son activité et de ses pensées ! Il m’a aussi exprimé toute sa joie de l’invitation que le Gouverne- ment danois lui avait adressée de venir à Copenhague en rentrant du Groënland. En effet, mon Gouvernement l’avait prié de venir encore une fois au Danemark pour lui dire combien il était sensible à toute sa profonde amitié. On préparait une série de fêtes et de manifestations en son honneur. Il devait être reçu à l’Université de Copenhague et recevoir de la main du Président de la Société Royale de Géographie, le Prince Héritier, la Médaille d’Or de la Société. J’étais moi-même allé à Copenhague pour assister à ces manifesta- tions. Nous attendions avec impatience le télégramme qu’il devait nous envoyer, comme convenu, pour fixer la date exacte de son arrivée. Hélas ! le message fut tout autre : « Charcot péri avec son navire et tous ses compagnons, sauf un : » Il était tombé, mais tombé au Champ d’Honneur comme un vaillant soldat. Le correspondant d’un journal de Paris qui se trouvait à Copen- hague pouvait télégraphier à son journal : « Le deuil et l’émotion au Danemark n’auraient pu être plus grands, ni plus sincères, s’il eût été l’un des leurs. » Le Danemark gardera toujours un fidèle souvenir de son grand ami, Jean Charcot, ce noble fils de la France. Jlonneur à sa mémoire, honneur à la terre française qui nourrit toujours des enfants dignes de son glorieux passé ! DISCOURS DE M. LE MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE Monsieur le Président de la République, Mesdames, Messieurs. Vous venez d’entendre les voix autorisées auxquelles il apparte- nait de faire revivre ce soir devant vous le grand savant et l’homme d’action que la Erance a perdu le 16 septembre dernier, dans les circonstances les plus douloureuses. Je ne puis rien espérer ajouter à de pareils témoignages, si ce n’est le renouvellement d’un hommage officiel que déjà, par la parole de mon illustre collaborateur Jean Perrin, le Gouvernement rendait au chef et à l’équipage du Pour- quoi-Pas ? le 12 octobre, sur le parvis de Notre-Dame. Près de dix semaines déjà se sont écoulées depuis le drame des côtes d’Islande. Comme il est proche encore et comme il est lointain, dans le tourbillon des événements d’aujourd’hui ! On oublie vite de notre temps et singulièrement les deuils... Or il est significatif que celui-là soit resté vivace dans le cœur populaire et non pas seule- ment dans la pensée de l’élite d’un mondé savant. La cérémonie de ce soir, pour se dérouler quelque temps après les cruelles journées qui ont suivi l’événement brutal et son écho immédiat, ne revêt que plus de grandeur et je voudrais vous exprimer. Monsieur le Président de la République, notre respectueuse grati- tude pour votre présence si hautement symbolique. Charcot est sorti de l’actualité dramatique ou scientifique pour entrer dans l’Histoire. Il y a pénétré avec la vision tumultueuse de sa fin, en même temps qu’avec la gloire de ses travaux. Son visage se fige déjà pour l’éternité dans l’image qu’en recueillera la postérité. Un per- sonnage de légende se confond avec la stature austère du chercheur. Le premier recul nous le montre mieux ainsi qu’au moment même où, dans l’émotion d’une disparition inattendue, l’opinion lui accordait cette attention passionnée qui se manifeste, surtout hélas ! devant des cercueils. Les savants éminents qui ont été ses compagnons et se > témoins ont dit tout à l’heure l’ampleur de son œuvre, le caractère précieux des découvertes tu des observations qu’il a léguées au patrimoine — 465 — humain comme le meilleur de lui-même et de sa vie. Notre pays lui doit d’occuper dans le domaine des investigations arctiques et antarc- tiques une place respectable. La carte de terres nouvelles au long des 4.000 kilomètres, l’enrichissement des connaissances physiques, météorologiques, biologiques, ont été les bagages de retour de l’esquif aventureux que devait détruire en quelques instants l’aveugle tempête. Dans l’admirable unité de son existence, le marin courageux qu’il fut pendant la guerre au commandement d’un croiseur auxi- laire, valut le grand savant ou le chercheur intrépide, comme l’homme de science valut l’homme tout court, si bon et si sensible, ouvert aux plus émouvants scrupules, aux délicatesses les plus char- mantes, attentif à respecter la vie sous toutes ses formes, dur pour lui-même, indulgent pour les autres, pratiquant comme la forme supérieure de la justice cette bienveillance sans laquelle il n’est point de grands esprits. Le docteur Charcot est mort à 69 ans, après 26 croisières, alors que l’essentiel de ses nobles entreprises était somme toute acquis, sa tâche presque achevée, dans un voyage ultime, à l’heure où pou- vait venir enfin pour lui la retraite paisible dans quelque coin ensoleillé de notre belle France. Il est mort à ce moment précis comme s’il n’avait voulu disparaître qu’après avoir terminé pleine- ment sa mission, comme s’il avait senti venir l’instant de trouver un trépas exceptionnel, à sa mesure, aux proportions de son admirable deslin. En lui et à travers lui, le Gouvernement veut honorer ce soir tant de savants illustres ou modestes, dont beaucoup sont ici, qui, par l’ampleur de leurs connaissances, l’élévation de leur caractère, l’obstination de leurs efforts désintéressés, font la vraie grandeur de la Patrie, le fleuron le plus éclatant de sa couronne et lui donnent aux yeux de l’Univers son visage le plus respecté. On a souvent dit que nous vivions une époque ingrate, peu fertile en héroïsme. Quelle erreur ou quelle injustice ! C’est que ces héroïsmes des temps nouveaux sont au contraire trop nombreux, trop quoti- diens, trop divers, pour imposer à l’opinion banale la fascination qu’ils exerçaient autrefois. C’est qu’au lieu de parvenir, comme jadis, par la tradition verbale, de bouche à oreille, en s’enveloppant à travers l’espace ou le temps, de légende et de respect naïf, ils ne sont plus aujourd’hui que les sèches informations d’une existence fié- vreuse et sceptique ; c’est qu’ils paraissent presque dépouillés de leur réalité vivante par l’abondance du détail matériel, par la curiosité, par la discussion. Mais la disparition du Pourquoi-Pas ? la carrière de Charcot, font de notre temps l’égal des périodes les plus mémorables des âges révolus. Son courage n’a pas été celui, déjà si magnifique, d’un instant décisif ou d’un geste extrême. Il a été le lent courage des longues expéditions, le courage solitaire des Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 30 — 466 — déserts glacés, le courage inconnu, dont lui-même dissimulait sur le bateau à ses proches compagnons, le spectacle de chaque instant. Juché sur la « hune mouvante » ou tenant ferme, avec ses 69 ans, le pont balayé de lames, comme courbé dans sa cabine sur ses cartes et ses instruments, à toute heure de la nuit, il ne nous permet pas de séparer les différents aspects de l’épopée qu’il a vécue et qui l’a conduit aux portes de la mort. Aucun récit littéraire, aucune page de bravoure, ne vaut dans sa simple grandeur le rapport officiel dressé sur les circonstances du naufrage par les services du Ministère de la Marine et que celui-ci me communiquait récemment. Ecoutez ces quelques lignes dont aucun commentaire ne pourrait fortifier le sens : « Pendant douze heures consécutives de nuit et de tempête, « cinglés par le vent, pénétrés par la pluie torrentielle et les embruns « glacés, trois hommes : Charcot, l’officier des équipages Le Con- « NIAT et son second le maître principal pilote Floury, conscients « du danger et prêts à y faire face, n’ont pas quitté la passerelle « étroite et éventée du Pourquoi-Pas ? donnant à tous l’exemple « du calme, du sang-froid et de la vigilance. « Charcot avait longtemps commandé lui-même le Pourquoi-Pas ? (( comme officier de marine de réserve, jusqu’au jour où, atteint par « la limite d’âge, il n’avait plus eu qualité pour le faire. Depuis, « il embarquait comme chef de mission. 11 allait avoir 70 ans. C’était « un excellent marin, solide à la mer, rompu aux manœuvres de « mauvais temps. « Les hommes l’aimaient et l’admiraient. Il s’intéressait à chacun. « Pendant que le Pourquoi-Pas ? s’enfonçait, il n’a pu retenir de « s’écrier, pensant à eux : « Mes pauvres enfants ! » Jusqu’au dernier « moment, malgré son âge et une nuit épuisante, il est resté debout « sur la passerelle ». Cette vision, rapportée par un document administratif, illustre, au sens exact du mot, une vie et un exemple. Devant l’émotion unanime avec laquelle la France a appris, le 17 septembre dernier, la mort du docteur Charcot et de ses compa- gnons, les plus inquiets ont compris que ce pays n’était pas devenu insensible aux grands témoignages de désintéressement et que jamais peut-être, malgré tant de diversités légitimes ou de heurts redou- tables, il n’avait été plus uni dans sa fidélité à l’idéal. Chacun, en même temps, a pu avoir la nette perception de ce qu’était la commu- nauté française devant un deuil qui mêlait le souvenir de Charcot, de Parat et de Devaux à celui du plus modeste marin, qui confon- dait les familles des savants et ces vieilles mères bretonnes aux coiffes populaires, les unes et les autres écrasées par la même douleur. Nous vivons une grande époque, que quelques-uns parfois s’ingénient à déprécier ou à méconnaître, mais dont les jeunes générations sentent plus spécialement la majesté, et qui conserve pour des res- ponsabilités nouvelles, les vertus traditionnelles d’une grande nation. Aux heures de défaillance ou de doute, qui peuvent menacer le plus assuré d’entre nous, le souvenir du docteur^ Charcot et la vision du Pourquoi-Pas? dans la nuit et la tempête d’Islande, apporteront un apaisement et une réponse. / HOMMAGE AUX DISPARUS PAR Pierre Drach, Assistant à la Facultô des Sciences, Membre des Missions polaires Charcot en 1932, 1933, 1934. Monsieur le Président de la République, Messieurs les Ministres, Mesdames, Messieurs, L’un des plus grands privilèges de ma vie est d’avoir participé à trois campagnes polaires, en mission sur le Pourquoi-Pas ?, sous les ordres du Commandant Charcot. Au nom des quelques jeunes hommes, qui, aujourd’hui vivants, ont partagé un tel privilège, je viens vous dire ce que furent pour nous Charcot et ses compagnons, je viens leur apporter le tribut de notre profonde affection et de notre admiration hrvente. Charcot est l’homme qui a fait entrer la France dans l’histoire des découvertes arctiques et antarctiques ; par lui, la France a aujourd’hui une grande place dans cette histoire. Eh bien, cet homme, nous a apporté la révélation du monde polaire avec une très grande simplicité. Il nous a conduit, comme s’il se fût agi d’une croisière en Méditerranée, vers des régions où aucun Français n’eut jamais été, si lui, Charcot, n’avait eu depuis longtemps la volonté d’y aller. Il nous a montré les grandes banquises iiisées, il nous a permis d’approcher de hautes montagnes dont toutes les cimes sont vierges, il nous a conduit dans le fond des grands fjords, monde surnaturel où le navire évolue dans des cités d’icebergs. Nous devons à Charcot tout cela, nous lui devons bien plus encore : c’est lui qui nous a donné l’exaltation de la découverte dans ces régions à la fois splendides et arides où l’homme ne peut retirer de la nature aucun profit matériel, et où, seule est possible la recher- che scientifique et désintéressée. Mais ce qui ramenait autour de Charcot les compagnons de la précédente campagne, les mêmes ofïitiers, le même équipage, ce n’était pas seulement la cinglante nostalgie des horizons polaires, c’était aussi l’irrésistible atirait de cette entité vivante qu’était le Pourquoi-Pas ? De cette entité, œuvre de Charcot, Charcot était — 469 — incontestablement le centre ; j’ai quelquefois l’impression qu’il y avait une conscience collective du Pourquoi-Pas ? à l’image de celle de Charcot, et je ne peux en voir la raison que dans l’extraordinaire rayonnement de cet homme, que tous subissaient, souvent sans le savoir. Cette puissance de rayonnement était tout d’abord l’effet d’une vigueur physique et d’une endurance que beaucoup d’hommes jeunes pourraient envier. A plus de 6.5 ans nous avons vu Charcot grimper dans les haubans comme un jeune matelot ; il fallait le voir des heures entières au plus haut du grand mât, dans le nid de corbeau, l’œil fixé sur l’horizon pour trouver des passages dans la banquise ; il fallait le voir pendant les dures tempêtes, passer des nuits debout sur la passerelle à côté des officiers de quart, indifférent au froid et aux paquets d’eau qui l’arrosaient ne descendant que le matin dans sa cabine où il s’étendait pour une heure à peine sans même se déshabiller ; Charcot trouvait tout cela très naturel et n’en parlait jamais. A cette endurance héroïque et rare, Charcot joignait une jeu- nesse d’esprit étonnante ; tout l’intéressait ; — il avait tout lu ^ — il n’était blasé sur rien : aux heures des repas, le carré retentissait de discussions souvent passionnées sur les sujets les plus divers ; Charcot y prenait une part active, car il aimait beaucoup les jeunes générations ; il évoquait souvent des souvenirs personnels qr ’il savait faire revivre avec un charme inouï. Toujours, nous étions étonnés par la largeur de ses vues, par l’universalité de son esprit. A ces dons merveilleux qui forçaient l’admiration, Charcot en joignait d’autres, non moins rares, qui faisaient converger sur lui l’affection de tous ; c’est que, s’il rayonnait d’intelligence et de vigueur, il rayonnait aussi de bonté et de compréhension humaine ; je crois que peu de chefs ont été aussi aimés. Pour tous ceux qui, une fois, furent auprès de lui sur le Pourquoi-Pas ?, comme savants ou comme marins, Charcot fut un véritable père ; tous pouvaient compter sur lui, . — ■ et compter sur Charcot, il n’était pas un homme à hord qui ne sut ce que cela voulait dire ; c’était la certitude d’un conseil dans les situations difficiles, d’un réconfort dans des moments douloureux ; pour ceux que la misère frappait, c’était une aide matérielle immédiate, une situation ou un emploi trouvé par Charcot et souvent au prix de quelles pénibles et fatigantes démar- ches. Il y avait en cet homme une telle grandeur et une telle généro- sité que l’idée de rencontrer chez les autres des marques de déloyauté ou d’ingratitude ne l’effleurait pas ; quand malheureusement il était obligé de les constater, il en éprouvait une grande tristesse, comme si cela lui arrivait pour la première fois.. J’ai tenté bien maladroitement, sans doute, de dire ce que, pour nous, fut Charcot. J’ai essayé de vous dire sa grandeur et sa sim- — 470 — plicité. Mais quand il s’agit d’un homme d’une telle envergure, les mots sont impuissants à évoquer tant ils paraissent usés et affaiblis. Et maintenant, je vous parlerai de ses compagnons. Et tout d’abord de Parat et Devaux qui furent parmi les plus fidèles et l’accompagnaient régulièrement depuis quatre ans. Notre grand ami, Maurice Parat, mort à 37 ans, laisse dans la science un nom déjà grand. A 30 ans, il passait une thèse qui est des monuments de la cytologie, cette science qui cherche les mystères de la vie dans la structure interne des cellules. Parat devint aussitôt un chef d’école connu dans tous les congrès internationaux. En même temps chef des Travaux à la Faculté des Sciences et chef de Laboratoire à l’Hôpital Broca, il allait achever une série de recher- ches remarquables sur le diagnostic précoce des tumeurs et des cancers. Les nombreux élèves qui suivaient son enseignement se souviendront longtemps de ses exposés brillants et précis, dans les- quels il leur communiquait son fervent enthousiasme. Mais, à côté du grand homme de science, il y a aussi chez Parat un homme pour qui l’action est un besoin, une nécessité vitale : eomme homme d’action, comme organisateur, il se révèle en fondant, il y a moins d’un an, le groupement de la Jeune Science dont le but est de réunir les jeunes chercheurs et de coordonner leurs efforts. C’est à lui que ce groupement est redevable de ses directives et de sa grande vitalité. Comme homme d’action également, il se révèle au Groënland ; débarqué sur des terres inexploréeo, il sait utiliser au mieux les quelques jours ou les quelques semaines qui lui sont départis. Toujours en tête de cordée dans les ascensions que nous fîmes ensemble, il avait un sens divinatoire des trajets les plus rapides, souvent des seuls trajets possibles. Les études géologiques qu’il a faites dans l’île Milne Land, au fond du Scoresby Sund, reste- ront parmi les apports scientifiques les plus importants du Pour- quoi-Pas P Malgré la variété et l’intensité de Son activité, l’idée que vous auriez de Maurice Parat serait encore trop incomplète si je ne vous disais l’incomparable ami qu’il a toujours été. Dans ses journées Surchargées de travail, Parat trouvait toujours le temps de rendre service à ses amis et de les aider dans les moments difficiles. En toute circonstance, il pensait aux autres avant de penser à lui-même. Le rescapé Le Gonidec n’a-t-il pas dit qu’au dernier moment Parat descendit dans le carré chercher la ceinture de sauvetage du Com- mandant Le Conniat ? Nous reconnaissons là Parat tout entier, qui, près de la mort, pensait encore aux autres. Comme Maurice Parat, Devaux est mort au seuil d’une carrière qui s’annonçait très féconde. Son maître, le Professeur Maurain, Doyen de la Faculté des Sciences, vous a dit la haute valeur scienti- fique de Devau^x. Je vous dirai ce que fut l’ami délicieux, le compa- — 471 — gnon tant aimé de nombreuses courses de montagne au Groënland et en Islande. Esprit d’une grande élévation, Devaux était surtout un contemplatif ; il aimait par-dessus tout la solitude de son Obser- vatoire du Pic du Midi qui l’éloignait des tristes médiocrités de la vie courante. Quand il quittait son pic, c’était pour embarquer sur le Pourquoi-Pas P où l’attirait un goût profondément enraciné des régions polaires. Tout en Devaux portait la marque d’une distinc- tion et d’une qualité rare ; sa modestie naturelle et sa simplicité n’empêchait personne de voir en lui un esprit d’élite et un homme supérieur. Parat avait entraîné avec lui un de ses jeunes élèves Jacquiert. Jacquiert fut l’un de nos plus charmants camarades de la Sor- bonne ; sous un aspect enjoué et frondeur, il cachait une très vive sensibilité ; je l’ai connu pendant sept ans et jamais je ne l’ai vu se départir de sa gaieté entraînante et d’une bonne humeur pleine d’optimisme; et pourtant, il était de ceux qui luttaient durement pour assurer leur existence et réaliser leur vocation. Au moment où la mort nous l’a pris, il venait de terminer sa première œuvre, une remarquable thèse de cytologie • — et pour la première fois, il avait une situation qui le délivrait de toute inquiétude matérielle et lui permettait les plus grands espoirs. Le peintre Jean Badeuil avait fait sa premiè: e campagne sur le Pourquoi-Pas ? en 1935, comme matelot. Sa vivacité d’esprit et sa compréhension des hommes lui avaient valu immédiatement la sympathie de tout l’équipage sur lesquel il avait un véritable ascendant moral. En 1936, il embarquait à titre civil, comme peintre de la mission ; les œuvres qu’il a laissées portent la marque d’un métier accompli et d’un grand talent. Larronde, lui, faisait sa première campagne. Il était depuis plusieurs années bibliothécaire de la Société de Géographie qu’il devait représenter à Copenhague où Charcot et son équipage allaient être fêtés à leur retour d’Islande. Tous ceux qui l’ont connu ont été séduits par son charme et son entrain communicatif. Larronde et Badeuil, je ne vous ai pas connus, mais je vous sais tellement de cette grande famille du Pourquoi-Pas ? que votre dis- parition me touche comme»,eelle des plus grands amis. Je voudrais maintenant évoquer cet extraordinaire équipage. Son capitaine, l’officier des équipages Le Conniat, commandait le Pourquoi-Pas ? pour la première fois en 1935. Manœuvrier de pre- mier ordre, il avait appris avec une surprenante rapidité la tech- n,ique des glaces. Ses hautes qualités de marin, de chef et d’homme de cœur lui avaient rapidement conquis l’équipage. Aux côtés de Charcot il était en train de devenir l’un des meilleurs navigateurs polaires. Sous ses ordres les premiers maîtres Floury, Le Guen, Bastien et — 472 — tous ces jeunes hommes dont l’entrain et le courage ne s’est jamais démenti. Je n’oublierai jamais qu’après des traversées longues et fatigantes, là où d’autres marins avaient le repos et la distraction des escales, ceux du Pourquoi-Pas ? devaient souvent effectuer des débarquements difficiles sur des côtes inhospitalières et passer de longues heures à surveiller les glaces flottantes et à les écarter du gouvernail et de l’hélice. Ils ont installé pour nous des campements de montagne qui eussent nécessité des alpinistes endurcis. Je les vois encore, ces petits marins bretons qui n’avaient jamais quitté la mer, porter de lourdes charges sur des éboulis chaotiques et sur d’interminables glaciers. Je n’exagèrerai rien en disant qu’ils ont été souvent jusqu’à la limite de ce qui était humainement possible. C’est que moralement et physiquement l’équipage était à l’échelle de son chef Jean Charcot. Tous plus ou moins obscurément sen- taient la grandeur de l’œuvre à laquelle ils participaient volontaire- ment, tous sentaient la grandeur du chef. A ce chef qui nous apparaît avec des proportions titaniques, à ses admirables compagnons, à son éqidpage d’élite, je tiens à apporter ici le profond hommage de ceux qui ont un jour sur les mers, partagé leurs joies et leurs peines, de ceux qui leur doivent tant et qui auront à jamais devant les yeux l’exemple de leur sublime abnégation. Mais quelle que soit l’exceptionnelle grandeur de leur destin, toute notre conscience proteste contre leur tragique disparition et celle-ci laisse en nous une blessure qui ne se fermera jamais. Le Pourquoi pas ? - 473 COMMUNICATIONS Quelques caractères anatomiques du Zèrre de Hartmann (EqUUS ZEBRA HaRTMANNÆ MaTSCIUE). par E. Bourdelle, i Professeur au Muséum. Le zèbre de Hartmann {Equus zébra Hartmannæ Matachie) est une sous-espèce ou une race géographique du zèbre çrai, zèbre de mon- tagnes, ou Daw des anciens {Equus zébra zébra L.). Il vit dans les régions accidentées de l’ancien sud-ouest africain allemand, où il représente une population nordique de l’espèce type, plus méridio- nale, dont il offre tous les caractères généraux. Il a une taille moyenne, des formes à tendances asiniennes. Le système des raies envahit la totalité du corps et des membres. Il dessine en particulier, sur la croupe, un réseau triangulaire de raies transversales ou grille, qui est la caractéristique des zèbres vrais. On peut donc considérer avec raison, que le zèbre de Hartmann, s’apparente étroitement au zèbre vrai, dont il n’est qu’une variante géographique, et, à défaut de celui-ci, disparu ou tout au moins extrêmement rare, on est fondé à l’étudier comme tel, compara- tivement aux autres espèces de zèbres. Déjà en 1934, dans une communication au Congrès des Sociétés Savantes sur les zèbres i, j’ai noté quelques caractères anatomiques du Zèbre de Hartmann, dont j’avais déjà eu l’occasion d’examiner un spécimen. Après une étude assez complète du squelette et des os, à propos de laquelle je faisais remarquer la prédominence des caractères asiniens, je signalais quelques caractères anatomiques relevant des systèmes musculaire, digestif et respiratoire, manifeste- ment asiniens. Ayant eu cette année même l’occasion d’étudier un deuxième spécimen de Zèbre de Hartmann, appartenant au Parc Zoologique de Vincennes, mort accidentellement à la Ménagerie du Jardin des Plantes, j’ai pu corroborer et préciser mes observations 1. E. Bourdelle ; Notes anatomiques et considérations zoologiques sur les zèbres. C. R. du 67® Congf. Soc. sao., 1934. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 6, 1936. — 474 — antérieures sur les organes autres que le squelette et les os. C’est de ces observations que je fais état dans cette note. Elles se rapportent aux appareils fibreux de renforcement des tendons fléchisseurs des phalanges de la main et du pied, à des organes de l’appareil digestif (langue, et longueur de l’intestin) à des organes de l’appareil respira- toire (fausse narine et larynx), à la disposition de l’appareil thyroï- dien, à quelques caractères des formations cornées des membres (châtaignes et sabots). Le sujet qui a fait l’objet de notre deuxième observation, était une femelle de sept ans, de 1 m. 40 de taille environ. I. — Appareils fibreux de renforcement des tendons flé- chisseurs DES PHALANGES DE LA MAIN ET DU PIED. Les aponévroses palmaires et plantaires profondes des régions métacarpiennes et métatarsiennes, se transforment chez les équidés caballins en puissants appareils fibreux de renforcement du tendon fléchisseur profond des phalanges désignés sous le nom de bride palmaire ou carpienne, dans la main, de bride plantaire ou tarsienne, dans le pied. La première de ces brides se réduit nettement chez les ânes vrais et la deuxième tend à disparaître chez ces animaux. C’est exactement ce que nous avion*’ noté dans notre première observa- tion chez le zèbre de Hartmann. La deuxième ne fait que la ren- forcer, la bride tarsienne étant même totalement absente sur le dernier sujet étudié. IL — Organes de l’appareil digestif. a) Langue. — La présence sur la base de la langue de deux grandes papilles caliciformes composées, désignées sous le nom de trous borgnes de Morgagni, est caractéristique de la langue chez les che- vaux, alors qu’on trouve trois de ces trous associés en V chez les ânes. Conformément à ce que nous avions déjà constaté, nous n’avons trouvé que deux trous borgnes de Morgagni dans notre deuxième observation. b) Intestin. — On connaît l’importance de la longueur relative de l’intestin, soit dans son ensemble, soit dans ses parties, chez les chevaux et chez les ânes. Les chiffres moyens sont les suivants, pour le cheval et pour l’âne domestique : — 475 LONGUEURS REELLES Intestin grêle Cæcum Gros colon Petit colon Rectum Longueur totale de l’intestin Cheval domestique. 22 m. 1 m. 3 m. 50 3 m. 0 m. 50 30 m. Ane domestique.. . . 12 m. 1 m. 3 m. 2 m. 0 m. 40 18 m. 40 LONGUEURS POUR 1 MÈTRE DE TAILLE Intestin grêle Cæcum Gros colon Petit colon Rectum Longueur totale de l’intestin Cheval domestique. 14 m. 25 0 m. 65 2 m. 25 1 m. 95 0 m. 32 19 m. 42 Ane domestique.. . . 10 m. 0 m. 82 2 m. 50 1 m..66 0 m. 33 15 m. 31 Le tableau ci-dessous reproduit les chiffres relatifs aux deux observations faites par nous chez le zèbre de Hartmann : LONGUEURS REELLES ZÈBRE DE HARTMANN Gros colon Petit colon Rectum Longueur totale de l’intestin 1^® observation. . . . 10 m. 1 m. 3 m. 20 2 m. 0 m. 50 16 m. 70 2® observation 7 m. 20 0 m. 85 2 m. 70 2 m. 0 m. 45 13 m, 20 LONGUEURS POUR ' MÈTRE DE TAILLE ZÈBRE DE HARTMANN Intestin grêle Cæcum Gros colon Petit colon Rectum Longueur totale de l’intestin l*"® observation. . . . 7 m. 0 m. 72 2 m. 24 1 m. 38 0 m. 36 11 m. 70 2® observation 5 m, 14 0 m. 61 1 m. 92 1 m. 42 0 m. 32 9 m. 41 — 476 Les chiffres qui se rapportent à notre deuxième observation, cor- roborent et accentuent même l’importance des caractères que nous avions déjà recueillis. Ils attestent chez le zèbre de Hartmann, à l’exemple de ce que l’or observe chez les ânes, la brièveté générale de l’intestin, surtout celle de l’intestin grêle, et marquent ainsi un caractère nettement asinien. Les écarts de chiffres notés dans nos deux observations, tiennent sans doute à l’âge des sujets, et peut- être aussi à une différence sexuelle. Ces écarts n’entachent en rien nos conclusions vis-à-vis des caractères caballins ou asiniens du zèbre de Hartmann. IH. — • Organes de l’appareil respiratoire. a) Fause narine. — La fausse narine s’entend, chez les équidés, d’un diverticule cutané, situé en dedans de la commissure supé- rieure des naseaux qui s’étend profondément en cul-de-sac, pour occuper l’échancrure squelettique maxillo-nasale. Ce cul-de-sac conique à cavité complètement libre ne déborde pas l’échancrure maxillo-nasale, chez le cheval. Chez l’âne il est au contraire plus ou moins globuleux à son extrémité, il déborde les limites osseuses de l’échancrure maxillo-nasale et sa cavité est plus ou moir s cloisonnée et aréolaire à son fond. Dans notre deuxième observa- tion, comme dans la première, nous avons trouvé la fausse narine, du Zèbre de Hartmann ainsi conformée, c’est-à-dire nettement asinienne. b) Larynx. — L’entrée du larynx avec une épiglotte et des ary- ténoïdes peu acuminés se présente relativement large chez le zèbre de Hartmann, à l’exemple de ce qui existe chez les ânes. De même dans nos deux observations nous avons trouvé, ainsi que cela existe chez ces derniers, un sinus sous épiglottique assez vaste et incomplète- ment divisé en deux compartiments. IV. — Appareil thyroïdien. L’appareil thyroïdien est "constitué chez les chevaux par deux thyroïdes principales, latérales, une de chaque côté, toujours indé- pendantes, auxquelles sont associés des glandules thyroïdiennes accessoires et des parathyroïdes. Chez l’âne, un isthme thyroïdien réunit toujours les deux thyroïdes principales par leur extrémité postérieure, et souvent une formation thyroïdienne impaire s’élève de cet isthme thyroïdien à la face inférieure de la trachée en une pyramide de Lalouette plus ou moins rudimentaire. Dans les deux observations faites sur le zèbre de Hartmann, nous avons noté l’existence de l’isthme thyroïdien et dans le premier cas, même celui-ci portait une trace de pyramide de Lalouette. V. — Formations cornées des membres. a) Châtaignes. — Ce sont des productions cornées de la peau, dernières traces des formations unguéales du pouce et du gros orteil, que l’on retrouve chez le cheval, au tiers inférieur de la face interne de l’avant-hras dans le membre antérieur et en dedans des assises inférieures du tarse. Chez l’âne seules existent bien développées des châtaignes antérieures plus larges et plus minces que celles du cheval ; les châtaignes postérieures sont absentes ou très rudimen- taires. Chez le zèbre de Hartmann, nous avons toujours observé l’absence des châtaignes postérieures, à l’exemple de ce qui existe chez les ânes. Quant aux châtaignes antérieures, elles se présentent beaucoup plus étendues et surtout beaucoup plus amincies encore que chez les ânes. L’état plus rudimentaire de ces formations chez le zèbre de Hartmann, comparativement aux autres équidés cabal- lins et asiniens, assigne peut-être une place plus ancienne aux zèbres dans la lignée zoologique et paléontologique des équidés. b) Sabots. — Les sabots sont des formations unguéales complètes de l’extrémité des membres, qui traduisent ce qu’on appelle le piecZ, dans le langage de la morphologie du cheval. Ils se présentent chez le zèbre de Harmann, longs, étroits, redressés, comprimés d’un côté à l’autre, simplement plus étroits à leur contour plantaire qu’à leur côntour coronaire, à sole étroite, enfoncée, à fourchette large en somme nettement asiniens. Ces organes . ’écartent en tous cas mor- phologiquement des sabots des chevaux vrais, moins hauts, moins étroits, en principe plus larges à leur contour plantaire qu’à leur contour coronaire. En résumé les nouvelles observations que nous avons faites sur cer- tains organes du zèbre de Hartmann, corroborent d’une façon complète celles que nous avions déjà signalées. A l’exception des papilles caliciformes composées de la base de la langue (trous borgnes de Morgagri) qui offrent une disposition caballine, tous les autres caractères dont nous faisons état sont asiniens et rapprochent ainsi les zèbres de Hartmann, et avec eux sans doute tous les zèbres de montagnes, plus des ânes vrais que des chevaux vrais. — 478 — Note sur le Daman du Fouta-D jalon (Procavia ruficeps OWENI THOS.). PAR P. Rode. Parmi les mammifères que nous avons pu nous procurer au cours de notre récente mission en Afrique occidentale française, nous avons tenu à insister particulièrement sur une pièce intéressante pour nos collections. Il s’agit d’un exemplaire mâle adulte de daman du Fouta-Djalon, tué par nous le 22 janvier 1936, près du petit village indigène de Bora, sur les pentes du Gangan, massif montagneux de 1100 mètres, qui domine la ville de Kindia, située à quelques kilomètres. Sur les pentes abruptes de cette montagne, contre-fort du Fouta-Djalon, vivent en très grande quantité des damans, qui sont assez difficiles à approcher et qui se réfugient dans les excavations des rochers : (bandes de grès siliceux avec, par endroits, pointements de diorites et de granités). Les indigènes les chassent et se nourrissent de leur chair qui, paraît-il, est excellente. Le spécimen que nous avons pu nous procurer se rapporte à l’espèce décrite par Thomas en 1911, sous le nom de Procavia oweni, d’après un exemplaire femelle tué près de Daley, dans le Fouta- Djalon à une altitude de 1.000 mètres, le 19 juin 1910 i. Thomas décrit cette nouvelle espèce comme étant de grande taille ; son exemplaire que j’ai pu étudier au cours d’un séjour au British Muséum, mesurait à l’état frais, ainsi que le mentionne son éti- quette ; 510 mm. pour la tête et le corps ; la patte postérieure : 79 mm. et l’oreille : 34 mm. ; la tête osseuse est incomplète ; seul le massif facial et les rangées dentaires subsistent. La rangée dentaire supérieure mesure 54 mm. du bord des incisives è la 2® molaire ; la dernière molaire n’est pas sortie. Notre exemplaire (inscrit dans les collections sous le n® 1936-988) présente l’intérêt d’être complet et dépasse de beaucoup les dimen- sions du type. 1. O. Thomas : List of small mammals obtained by Mr. G. Fenwick Owen on tlie Upper Gambia and in Fouta Djalon. Ann. Mag. Nat. Hist., 1911, 8, p. 117-124. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 6, 1936. 479 Dimensions prises sur le cadavre : Longueur tête et corps 600 mm. Longueur de l’oreille 38 mm. Longueur du membre antérieur 200 mm. Longueur du membre postérieur 240 mm. Longueur de la patte postérieure 85 mm. Poids 5 kgr. Fig. 1. -- Tête osseuse de Procavia ruficeps oiveni Thos d* (grandeur presque réelle). Prolil. Pelage. ■ — Il répond assez exactement à la description de Thomas. Le dessus de la tête est très foncé, presque noir, mêlé de jaune orangé ; de chaque côté du museau et sur la tête or trouve des vibrisses noirs, pouvant atteindre de 60 à 80 mm. Ces vibrisses existent en outre disséminés sur tout le corps, ils ont la même lon- gueur et le même diamètre que ceux de la tête. Le pelage de la région dorsale et de la face externe des membres est brun fauve, plus ou moins jaunâtre par endroits, plus sombre ailleurs ; les poils ne sont pas très longs, 30 mm. en moyenne, et il est difficile de différencier les jarres du duvet. On peut distinguer quatre zones colorés sur la plupart des poils : une zone claire à la Fie. 2. — Tête osseuse de Procéda ruficeps oweni Thos. cf (grandeur presque réelle). Face supérieure. base, puis sur 10 mm. environ une bande noire de longueur variable, puis une zone claire de teinte jaune, enfin une pointe noire. D’au- tres sont entièrement clairs sur toute la longueur. La tache dorsale est jaune orangé clair. La région ventrale est jaune clair ainsi que la _ 481 — face interne des membres. Enfin certaines parties sont dénudées notamment en haut des cuisses ; il semble que cette dénudation provienne du frottement des animaux le long des rochers. Le dessous des pattes antérieures et postérieures est de couleur noire. Tête osseuse. — Nous n’avons pas à entrer ici dans le détail de la morphologie de la tête osseuse du daman. Elle est bien connue. Nous insisterons surtout sur la dimension et la robustesse de cet exemplaire qui sont d’ailleurs visibles sur les photographies ci- jointes (fig. 1 et 2). Dimensions : Longueur totale 114 mm. Longueur de la voûte palatine 57 mm. Largeur du niveau des arcades orbitaires 61 mm. Rétrécissement postorbitaire 26,5 mm. Longueur du nasal 35 mm. Largeur zygomatique 65 mm. Largeur temporale (au niveau de la suture de l’apo- physe zygomatique avec le jugal) 51 mm. Longueur de la rangée dentaire supérieure (du bord des incisives à l’extrémité de la 3® molaire) 62 mm. Longueur de la rangée des molaires 42 mm. Longueur de la mandibule 98 mm. Longueur de la rangée dentaire inférieure 55 mm. Longueur de la rangée des molaires 42,5 mm. Dents. — La denture est complète ; seules les deux premières molaires inférieures gauches manquent ; en outre une dent supplé- mentaire existe à l’extrémité de la rangée des molaires supérieures droites, immédiatement en arrière de la troisième molaire et sur la face externe : cette dent, ébauche probable d’une quatrième molaire, se rencontre d’ailleurs parfois chez d’autres ongulés, et en parti- culier chez le cheval. Un second exemplaire nous a été apporté au Laboratoire de l’ Ins- titut Pasteur de Kindia, quelques jours plus tard : il s’agissait d’une femelle pesant 5 kilogs 300, ses dimensions étaient les suivantes : Longueur tête et corps 530 mm. Longueur de l’oreille 36 mm. Longueur de la patte postérieure 78 mm. Longueur de la tête osseuse 105 mm. Le pelage était identique à celui du mâle, mais nous n’avons pu conserver la peau, qui était en mauvais état ; cette femelle était pleine ; nous avons été assez heureux de pouvoir con- server les deux fœtus à terme qu’elle portait. L’un a été donné à Bitlleiin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 31 482 l’Institut Pasteur de Kindia l’autre est actuellement au laboratoire d’Anatomie comparée du Muséum (n® 1936-180 des coll. Anat. comp.). Notons enfin que cette femelle avait quatre mamelles inguinales. La dénomination spécifique de Procaç>ia oweni Thomas, a été reprise dans un travail récent de Hahn ^ et placée comme sous- espèce de Procavia ruficeps Ehrenberg. Fia. 3. — Rangées dentaires de Procat-'ia ruficeps oweni Thos. 1. — Rangée dentaire supérieure droite (62 mm.). 2. — • Rangée dentaire inférieure droite (55 mm.). Les matériaux nous font défaut pour discuter de cette position subspécifique ; jusqu’à présent deux spécimens de cette forme étaient connus : celui de Thomas, et celui du Musée de Vienne, dont Hahn donne les dimensions du crâne (95,7 de longueur totale). Notre spécimen est d’une taille nettement supérieure. C’est aussi le plus gros de tous les Damans du genre Procavia dont les mesures sont données dans le travail de Hahn (252 mensurations). (Laboratoire de Zoologie des Mammifères au Muséum). 1. Il nous est particulièrement agréable de remercier, à cette occasion, M. le D"' Delormi-:, directeur de l’Institut Pasteur de Kindia, pour les facilités qu’il nous a accordées avec tant de bienveillance pendant notre séjour dans son service et M. Rouvier qui nous a guidé dans nos chasses. 2. Herbet Hahn : Die familie der Procaviidæ. Zeitsch. /. Saugetierk. Bd. 9. 193é, p. 207-358. Observations sur la migration des Cailles. PAR Ed. Dechambre. Les repeuplements en Oiseaux-gibiers étaient jusqu’à présent faits un peu au hasard en ce sens que l’on perdait en général tout contrôle sur les oiseaux lâchés, ce qui rendait impossible un examen sérieux des résultats. En 1935, le Comité national de la Chasse devant procéder à d’im- portants repeuplements en Cailles et Perdrix, décida de baguer ces oiseaux et demanda la collaboration de la Station ornithologique de la Ménagerie qui fournit une partie des bagues et fut chargée de centraliser les indications concernant les reprises. Dans cette première étude, je me limiterai à ce qui concerne les Cailles. Celles-ci ont été importées d’Egypte et lâchées dans les départements de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, notamment dans les vallées du Rhône et de la Durance. Le baguagi, l’enregistrement des numéros, des lieux et des dates des lâchers entraînent un gros travail qui doit être effectué très rapidement pour ne pas compromettre la vitalité des oiseaux. C’est ce qui explique les lacunes dans les renseignements qui nous ont été transmis, lacunes qui ne compromettent du reste pas les résultats d’ensemble. En 1935, 1.000 cailles ont été lâchées, du 15 au 31 mai, dans les vallées du Rhône et de la Durance, département du Vaucluse, avec indications exactes des lieux et des numéros, et 1.000 dans le dépar- tement des Boiiches-du-Rhône sans autres précisions. En 1936, les opérations ont porté sur environ 1.200 oiseaux : 589 dans le Vaucluse, avec relevé des lieux, dates et numéros. 583 dans les Bouches-du-Rhône, mais les dates, lieux et numéros ne sont complètement connus que pour un certain nombre. La moyenne générale des reprises est assez élevée (2,4 % en 1935, 2,80 en 1936) surtout si l’on tient compte du fait qu’à l’exception d’une seule, elles sont groupées dans les cinq mois suivants les lâchers. En considérant uniquement les groupes sur lesquels les rensei- gnements sont complets, il est facile de constater que la proportion des reprises est très irrégulière selon les lots et les régions des lâchers. Bulletin du Muséum, 2® F., t. VIII, n“ 6, 1936. — 484 C’est à la région, du Mont-Ventoux que revient le plus fort pour- centage : Sault 11 cailles 3 reprises. Mônnieux 11 » 1 reprise. D’une façon générale les lâchers dans la vallée du Rhône ont donné lieu à des reprises relativement nombreuses : Mornas 30 cailles 2 reprises en 1935. Mornas 51 » 3 reprises en 1936. Mondragon 30 » 2 reprises en 1935. Mallemot 25 » 3 reprises en 1935. Courthézon .... 40 » 3 reprises en 1935. tandis que sur 300 Cailles lâchées en 1935 dans la vallée de la Durance une seule a été reprise, en Italie, en fin de saison. Il ne semble pas que le hasard seul puisse être invoqué en la cir- constance, car sur une carte les lâchers de 1935 ayant procuré des reprises sont réunis en zones bien nettes, notamment dans la vallée du Rhône et sur le versant sud de la vallée de l’Ouvèze. En 1936 les lâchers ont été davantage groupés dans la vallée du Rhône et n’ont pas pu donner d’observation comparable. Une première remarque s’impose : les Cailles ont été transportées d’Egypte en France sensiblement à l’époque de la migration. Or il ne semble pas que cela ait atténué en quoi que ce soit leur besoin de migration. Certains auteurs affirment pourtant qu’au moment des migrations il suffit de déplacer de quelques mètres les cages des oiseaux captifs pour éviter tout accident. Dans un autre ordre d’idées, il faut remarquer que les Cailles ont été capturées, transportées, manipulées, et que malgré les précau- tions prises elles n’étaient pas, au moment du lâcher, dans un parfait équilibre physiologique : il leur a fallu sans doute quelques jours avant de le retrouver et pendant ce temps elles n’ont vraisemblable- ment été guidées que par l’instinct de fuite qui les poussait dans n’importe quelle direction, ce qui explique sans doute les écarts notés pour certains sujets. D’autres observations pourront aussi ne pas être exactement comparables à ce qu’elles auraient été si le baguage avait été effectué sur des oiseaux en migration normale, mais à cette réserve près il paraît légitime de tirer quelques conclu- sions d’ordre général de l’ensemble des opérations. Les lots qui ont fourni plusieurs reprises montrent que les oiseaux d’un même lâcher n’ont pas voyagé ensemble : certains sont partis très rapidement tandis que d’autres séjournaient plus longtemps sur place et n’émigraient qu’au début de l’automne ; le départ n’était donc pas non plus déterminé par des influences locales — 485 — (en 1935- 226, 1.456,- 889, 893, 892, — en 1936- 9, 181, 531, -27, 34, 37). C’est surtout dans leur ordre chronologique que les reprises sont intéressantes à étudier : Les premières Cailles sont retrouvées Sur les lieux de lâchers ou à petite distance, mais donnent déjà une indication : elles se sont Fig. î. + Cailles baguées en 19.35, reprises en 1935. O Cailles baguées en 1936, reprises en 1936. rapidement éparpillées dans la vallée du Rhône et l’ont pour la plupart suivie vers le Nord et vers le Sud, hien que quelques-unes aient pris d’autres directions, à l’Est ou à l’Ouest. Ces premières reprises, en France et à l’étranger, ne peuvent être qu’accidentelles puisque la chasse n’est pas encore ouverte : les Cailles sont trouvées mortes, épuisées ou tuées par des oiseaux de proie. En juin, juillet, août, elles indiquent un important déplacement en direction nord, nord-est jusqu’en Suède, Norvège et Russie. A cette — 486 — époque un certain nombre de Cailles qui s’étaient engagées dans les vallées des Alpes (Ouvèze, Durance) sont arrivées ainsi en Italie (333 en 1935, -988, 575, 55, en 1936) par cette route où 1384 et 892 se sont attardées en 1935 aux environs de Gap. Après le 15 août, la chasse ayant été ouverte dans le Midi, les reprises deviennent relativement nombreuses dans cette région. Peu sont effectuées sur les lieux de lâchers et il y a eu un déplacement très net le long de la vallée du Rhône en direction nord, même pour de petites distances : 944, Valleron-Joncquières ; 121, Lapalud- Mondragon. Cette dernière Caille donne de plus un renseignement précieux ; elle a été reprise à Mondragon, lieu de lâcher de 91 et 102, près du lâcher de 57 et 62, de même en 1936, 412 a été reprise sur place à Lapalud que 55 avait abandonné pour aller à Plaisance (Italie). Ces oiseaux (121-412) ont donc longuement séjourné dans des régions que d’autres avaient abandonnées, ce qui montre que les lieux choisis pour les lâcher étaient convenables et que le départ n’était pas dû à de mauvaises conditions locales. Il est remarquable que, dans cette région, aucune reprise n’a été effectuée sur la rive droite du Rhône : très peu de Cailles ont tra- versé le fleuve, très large en cet endroit. Vers la même époque des Cailles sont signalées dans diverses régions de la France, en dehors de la ligne générale de migration : en 1935- -965, a dû partir en direction du sud, longer les Cévennes vers l’ouest et cherchant à remonter vers le nord, est passée entre la Montagne noire et les Pyrénées, atteignant ainsi la vallée de la Garonne. 1.320, s’est dirigée vers l’ouest, a traversé les Cévennes en remontant sans doute la vallée de l’Ardèche et s’est engagée dans celle de l’Ailier, pénétrant ensuite dans le Massif Central. 1.451 en 1935, 748 et 521 en 1936, ont par un itinéraire analogue franchi les Cévennes et suivi la vallée de la Loire en direction du nord. Un trajet semblable mais plus heureusement prolongé a conduit 893 (1935) et 657 (1936) jusque dans les grandes plaines du bassin de la Loire. A partir de la mi-septembre nous voyons se généraliser un déplace- ment vers le sud, dit de retour, indiqué par des reprises en Europe centrale, en Italie jusqu’à Naples. En France il est nettement jalonné à travers les vallées des Alpes et entre les Alpes et la mer. Les Cailles du premier groupe arrivent dans la vallée du Pô, les autres entre la côte et les Apennins. Celles enfin qui viennent de l’Europe centrale sont reprises dans la basse vallée du Pô et dans la région de Venise. Une mention spéciale doit être faite ici de la Caille 239 de 1935 reprise en 1936 dans la région d’Udine, où elle s’est retrouvée pres- que en même temps que les oiseaux lâchés en France en 1936. 487 — Pendant cette migration de retour, les Cailles ont bien dû traverser les Alpes au niveau de leur plus grand développement : 62 (3 octo- bre 1935), 801 (11 octobre), 536 (13 octobre), semblent les jalons d’une route qui franchit les Alpes à la faveur de la vallée de l’Inn et de la région des grands lacs italiens. 1.383 a pu suivre les vallées du Rhin et du Danube à travers Fig. 2. — Carte des reprises effectuées en France (même légende que pour 1). la Suisse, mais je crois plutôt qu’elle arrivait des plaines du Nord et était passée entre les Karpathes et les Alpes. En 1936, 850 a dû suivre un trajet voisin. Les dernières reprises actuellement signalées sont particulière- ment intéressantes puisqu’elles ont été effectuées l’nne à Alexandrie, l’autre à Cagliari, montrant que les Cailles se sont dirigées soit vers l’Egypte, soit vers la Tunisie. De tout ce qui précède, je crois pouvoir tirer les indications générales suivantes : La grande majorité des Cailles a trouvé dans la vallée du Rhône, — 488 — de la Saône et du Doubs une voie naturelle qu’elles ont suivie d’au- tant plus volontiers qu’elle est dirigée nord-sud. C’est là du reste le passage d’un des grands courants de migrations signalés par Troues- SART ; mais vers le nord les Cailles paraissent avoir quitté le trajet qu’indique cet auteur vers la Meuse et la Moselle pour préférer la O Lâchers ayant donné lieu à des reprises. -j- Lâchers n’ayant procuré aucune reprise. vallée du Rhin. Puis à partir du bassin de Mayence elles ont divergé à travers les grandes plaines allemandes en direction nord, nord-est, ce qui les a conduites en Suède, en Norvège qu’elles ont pu facile- ment atteindre grâce aux îles qui jalonnent le= détroits. Celles qui sont arrivées plus à l’est sur les rivages de la Baltique ont hésité devant une importante traversée : elles ont suivi les côtes et sont arrivées ainsi en Pologne et en Russie. — 489 — Puis le mouvement de retour s’est opéré en direction sud, sud-est, amenant les oiseaux en Italie où nous les suivons jusqu’en Sardaigne, à Naples et dans les Balkans. Il est fort probable que les Cailles reprises dans la région de Naples se dirigeaient vers la Tunisie : des baguages effectués dans ce pays par M. Lécuyer ont permis de jalonner très nettement la route des Cailles qui, de cette région, passe par la Sicile (Messine), la côte ouest de l’Italie (Naples), joignant ainsi l’Afrique à l’Europe par la plus courte traversée maritime. Quant à la Caille reprise près de Cagliari, il ne peut y avoir aucun doute à son sujet : elle se dirigeait vers la Tunisie. Il est donc vraisemblable que les Cailles restées dans l’Ouest de l’Europe sont ainsi allées en Tunisie tandis que celles de l’Est retournaient en Egypte à travers les Balkans, la Grèce et, peut-être la Turquie d’Asie, la Palestine, etc. D’après les constatations matérielles précédentes et en réduisant au minimum la part de l’hypothèse, je crois pouvoir terminer sur les conclusions suivantes : Le transport d’Egypte en France à l’époque de la migration n’a nullement annihilé le besoin de déplacement. Les Cailles ont voyagé isolément ou par très petits groupes. Elles ont évité les grandes traversées maritimes. Elles ont franchi les importants massifs montagneux en suivant les grandes vallées, ce qui parfois les a détournées de la direction normale de leur migration qui se fait en direction du Nord au prin- temps, et du Sud en automne. (Les indications complètes concernant les reprises seront publiées dans le prochain fascicule). — 490 ÉTUDE d'une Collection d' Oiseaux du Congo Belge PAR J. Berlioz. (suite) Nectariniidés. La série de Soui-Mangas réunie par M. Babault est particulière- ment intéressante par les espèces rares qu’elle renferme. Nectarinia famosa centralis v. Somm., 2 ad. — Lugégé (Ruanda), 2 novembre 1935. Nectarinia kilimensis filiola Hartl., cf ad. — Kadjudju (Kivu), vers 1.500 m., mai 1935. c/'ad. — -Wungingi (Ruanda), 30 octobre 1935. N ectarinia purpureiventris (Rchw.), 5 c/' en noces, 2 en plumage de transition, 3 ? juv. ou en plumage d’éclipse, 3 Ç Ç ad. — M’Bwahi. Ce Soui-Manga, un des plus brillants de la faune africaine, est resté toujours assez rare dans les collections ; il n’a été trouvé en effet que sur les hautes montagnes du Ruwenzori et du Kivu. La série men- tionnée ici représente à peu près tous les stades de plumage de l’espèce. La rutilante livrée des mâles en noces s’accompagne d’un grand déve- loppement des deux rectrices médianes ; c’est certainement l’une des espèces de Nectarinia, cbez lesquelles ce caractère atteint le maximum de développement (chez l’un des spécimens, les rectrices médianes ont une longueur de 180 mill., soit le double environ de la longueur du corps depuis la pointe du bec jusqu’à l’insertion des rectrices !) ; néanmoins ces rectrices restent relativement larges et rubanées, et ne sont pas amincies comme chez N. Johnstonei, autre espèce à rec- trices très développées. Certains spécimens marqués « », dont le plumage très terne contraste avec celui des précédents, ne sont pas distincts apparemment de ceux marqués « Ç » : sont-ce des jeunes ou des adultes en plumage d’éclipse ? Tous les spécimens ayant été capturés à la même époque, il est difficile de répondre à cette question, la biologie de l’espèce étant encore inconnue et les modalités du changement de plumage chez les mâles de nombreux Nectariniidés étant assez obscurément définies. Deux des spécimens, en plumage de transition, présentent déjà des plages métalliques éclatantes parmi 1. Cf. Bull. Mus. VIII, fasc. IV, p. 327. — 491 leur plumage terne : ce sont d’abord les ailes, puis l’uropygium et le ventre, sur lesquels semble apparaître en premier lieu la brillante livrée de noces. Cinnyris chloropygius orphogaster Rchw., ad. — ? Kadjudju. Cinnyris Reichenowi Sharpe, 2 ? ad. — ■ M’Bwabi. Cinnyris regius Rchw., 4 a* cf ad., ? Q ad. — M’Bwahi. Ces trois espèces de Cinnyris appartiennent évidemment à un même groupe morphologique, dont le chloropygius est le représentant le plus répandu dans les régions basses d’une grande partie de l’Afrique tropicale, tandis que les Reichenowi et regius sont au contraire des espèces plus localisées et isolées dans les hautes altitudes, la première dans les montagnes du Cameroun aussi bien que dans les hauts massifs de l’Afrique centrale, le regius seulement dans ces derniers (Ruwenzori, Kivu, etc.). D’autre part, les C. Reichenowi et regius sont si semblables l’un à l’autre par leurs proportions et les détails de coloration de leur plumage (les seules différences résident dans la coloration de l’abdo- men et des sous-caudales, ainsi que dans la queue cunéiforme des mâles adultes de C. regius] que l’on peut garder quelque doute au sujet de leur statut respectif. Bien plus, d’après Gyldenstolpe {l. c., p. 93), on peut même observer chez C. Reichenowi des spécimens à sous-caudales marquées de rouge, ce qui serait encore un caractère tendant vers regius. Il est difficile d’affirmer auquel de ces deux Soui-Mangas on doit attribuer l’unique 9 signalée ici : nous la ran- geons avec un point de doute comme C. regius, à cause de la teinte jaunâtre assez intense de l’abdomen, — sans doute un rappel du caractère du mâle. Cyanomitra oerticalis oiridisplendens (Rchw.), cf ad. Kadjudju. Cyanomitra Alinæ çulcanorum (Hart.), 3 0* cf ad., 1 ? cf imm. — M’Bwahi. Cas analogue à celui des précédents : voici deux espèces apparem- ment très voisines d’aspect, qui semblent se remplacer mutuellement, le C. i^erticalis aux altitudes plus basses (bien que Kadjudju, aü bord du Lac Kivu, soit situé déjà à 1.450 mètres d’altitude, sa faune est celle des régions basses de l’Afrique), le C. Alinæ sur les montagnes. Ce dernier a un bec plus long que le premier et des teintes assez diffé- rentes, bien que la nature et la distribution des couleurs soient tout à fait lesi mêmes, au moins chez les mâles adultes. Il ne semble pas que les df^fférents plumages de C. Alinæ, espèce encore rare dans les musées, gjoient bien connus selon l’âge et le sexe : nous signalons ici comme rqâle immature, avec un point de doute ?, un sujet ne différant des autreis que par ses proportions plus faibles, la teinte grise moins foncée d^ la poitrine et l’absence de touffes pleurales jaunes. Or ces — 492 — particularités ne se trouvent pas chez les C. çerticalis immatures, espèce chez laquelle les touffes pleurales jaunes, caractère essentielle- ment masculin, sont déjà perceptibles bien avant que les plages métalliques de la gorge et de la tête soient entièrement constituées. Chalcomitra angolensis (Less.), , cf ad. — M’Bwahi. Anthreptes collaris hypodilus (Jard.), o’ imm. — M’Bwahi. Ces deux dernières espèces ont un habitat fort étendu, aussi bien en superficie qu’en altitude. Plocéidés. Cryptospiza Jacksoni Shell., cf ad. ■ — M’Bwahi. Estrilda astrild Nyanzæ Neum., Ç ad. — M’Bwahi. Fringillidés. Serinus capistratus (Finsch), cf ad. - — • Kishushu. Poliospiza Burtoni Tanganyicæ (Granv.), ? ad. — M’Bwahi. Sturnidés. Buphagus afr. africanus L., 3 ad. — Costermansville, 27 septem- bre 1935. Pæoptera Stuhlmanni (Rchw.), ? Ç ad. — Kadjudju. Cette rare espèce paraît typique de la région du Kivu. Le spécimen ici mentionné, de sexe indéterminé, présente à la page inférieure des ailes la couleur rousse caractéristique des femelles, moins accentuée toutefois et moins nettement délimitée que chez d’autres exemplaires. Oriolidés. Oriolus Perciçali O.-Gr., cf ad., Ç imm. — M’Bwahi, août. Le spécimen cf adulte a les quatre rectrices médianes d’un noir profond uniforme, les autres rectrices étant noires avec la pointe jaune. Le spécimen noté comme Ç par le collecteur a en réalité plutôt l’aspect d’un jeune, comparativement aux autres formes voi- sines d'Oriolus : bec noirâtre, masque noir déjà très bien défini, varié de bordures jaunes aux plumes de la gorge, abdomen jaune vif, rectrices comme chez le cf adulte, mais plus acuminées. h’O. Perciçali reste une forme particulièrement énigmatique, que d’aucuns considèrent comme une mutation mélanique d’une autre forme, parmi le groupe complexe des Loriots masqués africains alliés à VO. monacha : il paraît régner chez ces Oiseaux une certaine varia- bilité individuelle, qui en rend l’étude particulièrement délicate et difficile même avec de longues séries comparatives. L’O. Perciçali possède des caractères mixtes, rappelant VO. Bolleti par la couleur des ailes et VO. nigripennis par celle de la queue. 493 Sur la lèvre supérieure et la valvule buccale DE Gobius (Awaous) Louveli g. Petit. PAR G. Petit. Au cours de ma description d’une espèce nouvelle de Gobius de Madagascar [Gobius (Awaous) Louçeli G. Petit) i, j’ai indiqué quels aspects offraient, d’une part, la lèvre supérieure, découpée en larges franges épithéliales et, d’autre part, le vélum buccal ou val- vule buccale ^ horizontalement tendu en arrière des rangées den- taires supérieures. De telles dispositions, présentées chez notre espèce, d’une manière très accusée, m’ont incité à rechercher quelle était la constitution des lames épithéliales de la lèvre supérieure et de la valvule buccale. Bien que notre spécimen de Gobius Louoeli n’ai pas été conservé en vue d’études histologiques, il m’a paru utile de faire part des consta- tations auxquelles cet examen a donné lieu. Les franges qui découpent la lèvre supérieure ont leur axe occupé par un tissu conjonctif dense, très vascularisé, envoyant des digita- tions dans l’épithélium. Cet épithélium est beaucoup plus épais sur la face ventrale des franges que sur leur face dorsale ; il est de même très épais dans leur région distale. Des parties latérales vers la région médiane, on assiste, sur les coupes, à l’extension du tissu conjonctif jusqu’à l’extrémité des franges. Dans les coupes passant dans la région sagittale, l’épithélium de la partie distale s’épaissit considérablement aux dépens du tissu conjonctif qui peut consti- tuer des noyaux isolés. Cet épithélium comprend une couche pro- fonde, bordnre basale de cellules cylindriques à noyau allongé, et qui s’orientent perpendiculairement au tissu conjonctif®. La régularité de cette orientation ne se manifeste pas d’une manière égale tout le long de la surface conjonctive. Une obliquité se manifeste déjà sur le pourtour des digitations conjonctives. La désorientation s’accentue dans la zone médiane de l’épithélium et aboutit à la constitution d’une couche superficielle, formée de 1. Bull. Muséum, n® 5, 1936, p. 388-393, 2 fig. 2. Ce terme de valvule buccale est employé en raison du rôle que joue ce repli dans les manœuvres respiratoires des Poissons, repli dorsal et ventral empêchant le reflux de l’eau. 3. La membrane elle-même n’est pas visible sur nos coupes. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 6, 1936. — 494 — cellules parallèles au bord des franges latérales. Elles Sont aplaties, avec noyau très étiré, et placées les unes sur les autres. Les coupes les plus latérales révèlent au sein de l’épithélium distal de la frange, une accumulation de grosses cellules, d’apparence granuleuse. Plus près de l’extrémité, elles affectent des contours irréguliers, se déforment pour acquérir un aspect sacciforme. C’est ainsi qu’on les retrouve, alignées d’une manière presque continue, à la surface des franges latérales. On peut encore dire qu’elles affectent une forme de bouteille, avec col rétréci, ou de massue. On les dénomme aussi cellules caliciformes, par analogie avec celles qui ont été décrites par Fig. 1. — Coupe sagittale d’une frange labiale de Gobius Louveli G. Petit. Les cellules (en noir) en bordure de l’épithélium sont les cellules muqueuses. ScHULTZE (1867) dans l’épithélium des villosités intestinales. Ce sont des cellules à mucus (comme le montre sans conteste l’emploi du muci-carmin, l’un des meilleurs réactifs du mucus), avec un noyau relégué dans la partie inférieure de la cellule. Ce nom de cellules sacciformes qui les caractérise morphologique- ment (PicTET, 1909) nous paraît préférable aux termes de cellules claviformes, ou de cellules en massue qui peuvent prêter à confusion. 1. A. PicTET : Contribution à l’étude histologique du tube digestif des Poissons cyprinoïdes. Rev. Suisse de Zoologie, t. 17, 1909, p. î 78, pl. J et II. — 495 — Ces mots risquent, en efîet, d’évoquer une toute autre catégorie d’éléments cellulaires, les Kolbenzellen des auteurs allemands, très bien étudiés notamment par Oxner Ce sont des cellules très diffé- rentes des cellules à mucus, volumineuses, rondes, polygonales, ou allongées avec un gros noyau situé dans la portion médiane ou supérieure de la cellule, dont la partie inférieure est en contact avec la membrane basale. Elles progressent en s’amincissant vers la sur- face où elles s’éliminent par expulsion hors de l’épithélium D. Miyadi (1928) ^ signale dans la peau de Misgurnus anguillicau- datus (Cantor) [Cyprinidés], des cellules à mucus et des cellules en massue {clamted cells) qui paraissent bien être, pour lui, des Kolhen- zellen ; il les représente (pl. XXIII) Sous forme de cellules arrondies ou ovalaires avec noyau central, encombrant toute l’épaisseur de l’épithélium, tandis que les cellules à mucus, se rangent en bordure avec l’aspect de cellules étirées en forme de bouteille. Cet auteur dit qu’à l’inverse de Leydig il n’a pas discerné de formes intermé- diaires entre les cellules à mucus et les cellules en massue ( cla^ated cells). Leydig, en efîet, n’avait pas distingué la nature très parti- culière des vraies cellules en massue. Elles n’ont été bien définies qu’en 1861, par M. Schultze Effectivement si les clavated cells de Miyadi répondent bien aux Kolbenzellen des auteurs allemands, on ne saurait prétendre que les cellules de ce type et les cellules à mucus vraies sont deux états différents d’une même catégorie cellulaire. Sur nos coupes des franges latérales de G. Louoeli, par contre, où nous n’avons à faire qu’à des cellules sacciformes, qui ne sm.t que des cellules à mucus, il y a tous les passages entre la forme ronde et la forme étirée qui est celle des cellules expulsant leur contenu en surface. Nous n’avons pu discerner, dans nos coupes, la présence d’organes sensoriels, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’existent pas. La valvule buccale, en coupe transversale, montre les faits sui- vants. La face inférieure est rectiligne, bordée par des cellules muqueuses très nombreuses. L’épithélium est peu épais avec une rangée basale de cellules cylindriques très nette. 1. M. Oxner : Ueber die Kolbenzellen in dcr Epidermis der Fiscbe ; ihre Form, Verteilung, Entstchung und Bedeutung. Jenaische Zeilschr. ISaiurwiss. N. F. Bd. 33, 1905, p. 589-643. 2. Les Kolbenzellen ont été signalées chez des Polyptéridés, chez des Cyprinidés, des S.'luridés (Oslairiophysi), des Apodes, de (iadidés. 3. D. Miyadi : Notes on the Skin and the cutaneous sense (.)rgans of some Cobitoid and Gasterosteid Fishes, r\ith spécial rci'eience to the rudimentary Nature of the latéral canal System. Mem. Coll. Sc., Kyoto lmp. Uniç. S® B., vol. IV, n° 2, art. 4, 1929, p. 81-96. 4. F. Leydig. Ueber die Haut einiger Süssv,asserfische. Zeilschr. wissenschajt. Zool. Bd. 111, 1851, p. 1-12. 5. Archü’. f. Anai. phys.und iviss. Medic., 1861. — 496 — Sur la face supérieure, l’épithélium est beaucoup plus épais. En outre, la surface s’orne de papilles très saillantes, d’aspect fongi- forme ; sur la ligne médiane une grosse papille se scinde, à son extré- mité distale, en deux papilles divergentes. L’aspect des cellules muqueuses, encore ici très nombreuses, diffère de celui qu’elles offraient sur la face inférieure du vélum. Là, en effet, elles se trouvaient rigoureusement en bordure de l’épithélium ; rondes ou ovalaires, elles affleuraient, le plus souvent, sous cet aspect, pour déverser leur contenu ; rarement elles prenaient l’allure piriforme, toujours peu accusé, du reste. Au contraire, sur la face supérieure de la valvule buccale, les cellules rondes ne se voient que dans la profondeur de l’épithélium. Les cellules alignées en bordure sont étirées, claviformes, revêtant l’aspect habituel qu’elles offraient sur les coupes intéressant la lèvre supérieure. Les deux formes que présentent ces cellules montrent bien qu’elles appartiennent au Fig. 2. — Coupe transversale de la valvule buccale du Gobius Loweli G. Petit. A l’ex- trémité de chacune des papilles de droite, se voit un bourgeon terminal (endknospen). même type cellulaire, l’aspect claviforme apparaissant quand elles ont à s’insinuer parmi une plus grande épaisseur de cellules épithé- liales. La valvule buccale de Gobius Louoeli prend un autre intérêt du fait de la présence, dans le sommet des papilles qui s’y érigent, d’organes sensoriels que nous n’avons pu déceler dans les coupes de la lèvre supérieure. On peut en trouver jusqu’à trois, assez rap- prochés, au sommet d’une seule papille du vélum. Il est permis de noter dans la partie inférieure, élargie, de l’organe, les cellules de soutien, fusiformes, avec un noyau situé dans la partie moyenne ou supérieure de la cellule et de discerner, beaucoup plus effilées, les cellules sensorielles. La question des organes sensoriels cutanés des Poissons est comme alourdie par une nomenclature complexe. Nous avons tenté, récem- ment, d’y apporter un peu de clarté ^ ; nous n’y reviendrons pas ici. 1. G. Petit et P. Budker : Contribution à l’étude de la différenciation des dents cutanées, liée à la présence des cryptes sensorielles, chez quelques espèces de Sélaciens. BuU. Inst. Océan., n° 69.5, avril 1936, p. 1046, 14 fig. — 497 - Les organes sensoriels de la valvule buccale de notre Gobius rentrent dans la catégorie des bourgeons terminaux (terminal buds, taste buds, Endknospen, becherfôrmige Organe, Geschmacksknospen). Ils peuvent se rencontrer dans la bouche des Poissons, à l’entrée de l’œsophage, dans la région branchiale, mais aussi dans la peau. Le nom qui leur est parfois donné implique le rôle gustatif, qui leur serait dévolu. Les observations éthologiques qui pourront être faites à l’avenir sur Gobius (Awaous) Louçeli, confirmeront sans nul doute les données que peut nous fournir l’examen de sa morphologie géné- rale. Animal de cours d’eau ou de fleuves aux eaux sombres, au lit vaseux, ce Gobius est une espèce adaptée à la vie benthique et dans une certaine mesure à la vie fouisseuse. Le découpage de la lèvre supérieure en franges épithéliales et les coussinets épithéliaux qu’elles présentent indiquent son rôle dans la recherche de la nour- riture sur le fond. Même si, grâce à un matériel convenablement fixé, on mettait en évidence la présence d’organes sensoriels sur cette lèvre, il peut apparaître dès maintenant certain qu’un rôle sensoriel plus accusé est dévolu à la valvule buccale. (Laboratoire des Pêches et productions coloniales d’origine animale.) Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 32 — 498 — A PROPOS DE L’INTERPRÉTATION LAMARCKIENNE DE LA DYSSYMÉ- TRIE DES Poissons dits Pleuronectes (Psettodoidea et Pleuronectoidea). PAR Paul Chabanaud. Du fait de l’exception remarquable qu’ils représentent, parmi les Vertébrés, comme étant les seuls qui se montrent, à l’état adulte, privés de symétrie bilatérale, les Téléostéens de l’ordre des Psetto- doidea et ceux de l’ordre des Pleuronectoidea, autrement dit les Pleu- ronectes ou encore les Heterosomata, n’ont cessé, de longue date, de retenir l’attention des observateurs. Pour les naturalistes qui ont envisagé le problème du point de vue causal, le phénomène de la migration oculaire et la dyssymétrie générale qui en paraît être la conséquence trouveraient leur origine dans l’exagération de la compression bilatérale du corps et dans l’habitude, qui aurait été prise par l’ancêtre symétrique, lorsqu’il se repose sur le fond, de se coucher sur son côté droit ou sur son côté gauche. Certain Labridé de la faune américaine, Tautoga onitis Linné, connu pour dormir dans cette position, fournit un argument à l’appui de cette thèse. Loin de méconnaîtri l’évidence de la parenté qui, à divers degrés, relie aux Percoïdes typiques la totalité des Téléostéens dyssymé- triques, je crois cependant avoir démontré l’impossibilité de consi- dérer ceux-ci comme dérivant d’une souche unique. Force est donc de mettre l’adoption primordiale du decubitus latéral au compte d’un nombre assez élevé d’ancêtres supposés symétriques hypothèse qui n’a d’ailleurs rien d’invraisemblable, puisque ces multiples ancêtres appartiendraient tous à un même phylum. L’intensité de la compression bilatérale qui affecte le corps des Poissons pleuronectes semble en rapport avec le degré de leur différenciation dyssymétrique et, par conséquent, de leur adaptation à la vie benthique. Rien n’oblige cependant à considérer cette com- pression bilatérale, ni comme le résultat d’un usage invétéré du decubitus latéral, ni comme la cause déterminante, soit du decubitus latéral lui-même, soit de la version somatique, en même temps que de la migration oculaire. En effet, tandis que Tautoga onitis ne pré- sente rien qui soit particulièrement remarquable à cet égard, nom- Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 6, 1936. 499 — breux sont les Téléostéens, répartis dans des groupes fort divers (les Zeus, les Drepane, les Chaetodon, les V orner, les Platax, par exemple), qui, bien que n’abandonnant que par accident l’at- titude verticale, ne le cèdent en rien, quant à l’intensité de la compression bilatérale, aux plus spécialisés d’entre les Téléostéens dyssymétriques. L’état symétrique ne saurait être envisagé autrement que comme la réalisation d’une tendance générale de la morphogénèse des êtres organisés. Il s’en faut néanmoins que, dans le règne Animal, cette tendance soit toujours réalisée. Hormis les Héliozoaires, les Radio- laires et bon nombre de Foraminifères, la plupart des Protozoaires ne sont nullement symétriques. Chez beaucoup de Métazoaires, la symétrie n’est qu’approximative ou seulement apparente ; souvent elle se détruit à un moment quelconque du développement ; il arrive aussi que l’organisme passe par une succession de phases symétriques et dyssymétriques, avant d’acquérir son habitus définitif. La forme habituelle de la symétrie des Animaux est la bilatéralité. Seuls font peut-être exception les Radiolaires et les Héliozoaires, qui sont sphériques. La symétrie radiaire des Cœlentérés, la diplosy- métrie des Cténophores impliquent la symétrie bilatérale. On ne sau- rait dire actuellement, je crois, si les fuseaux cinétiques ou les plaques équatoriales de la segmentation ovulaire possèdent une symétrie effective et spécifique, mais la plupart des œufs segmentés sont symétriques, souvent même dès la fécondation (croissant gris ; orientation des deux premiers blastomères). La segmentation spirale n’est pas un dyssymétrie. Rares sont toutefois les types morphologiques (tels les Polychètes, les Arthropodes, les Tuniciers) dont l’on puisse dire que les deux moitiés, droite et gauche du corps se font, ah ovo, effectivement et constamment équilibre. L’habitus symétrique dissimule fréquem- ment, au contraire, une profonde dyssymétrie ontogénétique. Témoin les Echinodermes (changement de l’orientation de l’axe somatique ; dyssymétrie cœlomique) ou les Vertébrés eux-mêmes (cœur ; crosse aortique ; artère cœliaco-mésentérique ; foie ; etc.). La dyssymétrie des Gastropodes et celle des Lamellibranches, succédant à une symétrie embryonnaire, est trop connue pour qu’il ne soit pas superflu d’y insister. Le développement de Branchiostoma lanceolatum, le classique Amphioxus, offre le plus bel exemple qui se puisse choisir d’une dyssymétrie ontogénétique, périodiquement masquée sous les apparences d’une symétrie parfaite ou peu s’en faut. Si connues qu’elles soient, les phases de ce développement méritent d’être brièvement rappelées. A un œuf dyssymétrique ab initia succède une blastula, puis une gastrula rigoureusement symétriques ; mais la dyssymétrie ontogéné- 500 ~ tique réapparaît soudain chez la larve : la fossette préorale et la bouche se forment sur le côté gauche, Tendostyle, toutes les fentes branchiales et les deux métapleures naissent du côté droit. Ces organes se transportent finalement sur la face ventrale, d’où résulte un adulte qui serait parfaitement symétrique, n’était la situation de son anus, de son atrium postérieur et de son foie, car l’anus s’ouvre à gauche de la nageoire anale, l’atrium postérieur et le foie se trouvent à gauche du tube digestif. Dès lors qu’une dyssymétrie ontogénétique peut être dissimulée, à n’importe quel moment de l’existence, par une symétrie générale, purement topographique, rien d’impossible que la symétrie de l’embryon et celle de l’alevin des Pleuronectoidea ne soient, elles aussi, qu’apparentes. Il peut en être ainsi pour les Psettodoidea, encore inconnus à ces périodes de leur existence. Pour exceptionnelle qu’elle soit parmi les Vertébrés craniotes, la dyssymétrie des Téléostéens en question est donc loin de cons- tituer un fait isolé dans le règne Animal. La claire intelligence du problème de la dyssymétrie des Psetto- doidea et des Pleuronectoidea nécessite le rappel des différents états sous lesquels se constitue leur chiasma opticum. Les observations de Parker ^ qui ont porté sur plus de 2.000 individus, appartenant à un grand nombre de groupes de Téléostéens, démontrent l’indiffé- rence dans les formes symétriques, du sens du croisement des nerfs optiques : le nerf de l’un des yeux est soit dorsal, soit ventral, par rapport au nerf de l’autre œil et cela, pour moitié du contingent des individus étudiés d’une même espèce. Chez les Pleuronectoidea, Parker définit deux types de chiasma opticum ; le chiasma dimorphique et le chiasma monomorphique. Le chiasma est réputé dimorphique dans les deux cas suivants : 1° la migration oculaire s’étant effectuée dans le même sens pour plusieurs individus appartenant à une même espèce, chez laquelle la version somatique est réversible, le nerf de l’œil migrateur a été trouvé en situation tantôt dorsale, tantôt ventrale, par rapport au nerf de l’œil fixe ; 2® quel que soit le sens de la migration oculaire, pour une espèce dont la version somatique est considérée comme irréversible, c’est-à-dire que tous les spécimens connus de cette espèce sont dextres ou sénestres, le nerf de l’œil migrateur s’est toujours montré en situation dorsale, par rapport au nerf de l’œil fixe 2. En conséquence, la migration oculaire tend constamment à délier le chiasma opticum, sans toutefois en jamais réaliser le décroi- sement ; cela, parce que l’effet de la migration oculaire n’intéresse 1. En ce qui concerne les Téléostéens dyssymétriques, les observations de Paeker ont été ultérieurement complétées par Regan en par Wu. 2. Dans l’état actuel des connaissances acquises, on ne saurait dire s’il existe ou non deux modes différents du dimorphisme du chiasma opticum. — 501 que la partie des nerfs qui est périphérique par rapport au chiasma. Le chiasma est monomorphique lorsque le nerf de l’œil typique- ment migrateur est invariablement dorsal, par rapport au nerf de l’œil typiquement fixe et cela, sans égard à la dextralité ou à la sinistralité de l’individu. En conséquence, dans une espèce sénestre, l’œil droit étant typiquement migrateur, c’est le nerf de cet œil qui croise dorsalement le nerf de l’œil gauche, aussi bien chez les indi- vidus normaux, c’est-à-dire sénestres, que chez les individus inversés, c’est-à-dire dextres. Dans de telles espèces, la migration oculaire des individus normaux (sénestres, s’ils appartiennent à une espèce sénestre et réciproquement) tend au décroisement du chiasma et ses conséquences sont identiques à celles que l’on observe dans les espèces à chiasma dimorphique. Dans les espèces à chiasma mono- morphique, la migration oculaire des individus inversés (dextres, pour une espèce sénestre et réciproquement) s’effectue suivant un sens en accord avec celui du chiasma ; dès lors, le nerf de l’œil typiquement fixe, mais devenu migrateur (l’œil gauche d’un spéci- men dextre, appartenant à une espèce sénestre ; l’œil droit d’un spéci- men sénestre, appartenant à une espèce dextre) croise de nouveau le nerf de l’œil typiquement migrateur, mais demeuré fixe. Il existe donc, en pareil cas, deux croisements des nerfs optiques ; un croise- ment mésal, le chiasma, qui est constant, et un croisement péri- phérique, solidaire de la migration oculaire et qui est occasionnel i. Dans un travail précédent, j’ai montré la concordance qui se manifeste entre l’état du chiasma opticum et la situation de l’œil migrateur, par rapport à l’œil fixe. Lorsque le chiasma est dimor- phique (Psettodoidea -, Pleuronectoidea soleiformes), l’œil migrateur se place toujours, si peu que ce soit, en avant de l’aplomb de l’œil fixe. Dan les formes à chiasma monomorphique (Pleuronectoidea pleuronectiformes), c’est le contraire qui a lieu ; l’œil migrateur est partiellement postérieur à l’aplomb de l’œil fixe Le monomorphisme du chiasma opticum ne détermine pas le sens de la migration oculaire, laquelle se montre réversible chez certaines espèces ; entre autres : Tephrinectes sinensis Lacépède, parmi les Scophthalmidae ; Paralichthys californicus Ayres, Pla- tichthys stellatus Parlas, parmi les Pleuronectidae. Le flet, Platichthys 1. Il va sans dire qu’au niveau du chiasma, les 2 nerfs optiques ne sont séparés l’un de l’autre que par le névrilemme, tandis que le septum interorbitaire, membraneux ou ossifié, s’interpose entre ces 2 nerfs, au niveau de leur croisement périphérique. 2. Extérieurement, le rapport des aplombs est déterminé par le centre des 2 yeux ; anatomiquement, cette dilférence est précisée par la situation de la limite rostrale de l’orbite migratrice, eu égard à la limite rostrale de l’orbite fixe. Parmi les Pleuronectoidea soleiformes de la famille des Achiridæ, les Gj/mnachirus et genres voisins font exception à cette règle générale ; l’œil migrateur se place quelque peu en arrière de l’aplomb de l’œil fixe. Les Gymnachirus sont des organismes étran- ges, dont l’extrême rareté est cause de l’ignorance presque complète dans laquelle nous nous trouvons encore au sujet de leur anatomie. - 502 flesus L., qui appartient à cette dernière famille et qui est normale- ment dextre, présente des cas fréquents d’inversion totale (spécimens sénestres). Si l’indétermination du sens de la migration oculaire ne saurait surprendre chez les Psttodoidea, à cause du dimorphisme de leur chiasma opticum, il est remarquable de constater la fixité du sens de cette migration dans l’ensemble des Pleuronectoidea solei- formes ( Achiridae, Soleidae, Cyno gloss idae), chez lesquels le chiasma est également dimorphique. Chez les Soleidae, les spécimens inver- sés, encore qu’extrêmement rares, ne sont cependant pas introu- vables ; j’en ai, pour ma part, observé 4 ou 5, sur les quelques cen- taines de Solea solea L. qui me sont passés par les mains. Les mâchoires nadirales des Achiridae et des Soleidae sont connues pour présenter une forme toute différente de celle qui caractérise leurs homologues zénithales ; beaucoup plus puissantes que celles-ci et protractiles latéralement, ces mâchoires nadirales sont seules dentées ; seules enfin, elles assument le rôle d’organes de la manduca- tion. Or l’occasion m’a été donnée d’examiner un petit nombre de Solea solea et de Pegusa lascaris Risso, qui ont ceci de remarquable que leurs deux mâchoires zénithales sont du type nadiral et en tous points semblables à leurs propres mâchoires nadirales. Cette parti- cularité s’accompagne de quelques autres anomalies de la région céphalique, telles que la présence, du côté des yeux, de cils épider- miques, organes tactiles, spéciaux à la face aveugle de ces animaux. Ces sortes d’anomalies me semblent devoir être interprétées comme des cas d’inversion partielle, c’est-à-dire comme un désaccord local entre le sens de la version somatique et celui de la migration oculaire. L’ambicoloration individuelle, d’exemple si fréquent et mainte fois décrit, l’albinisme zénithal, plus rare, mais également connu, albinisme total ou limité, sont autant d’accidents non sans rapport avec l’inversion partielle. L’inversion partielle n’est pas toujours individuelle ; certains caractères spécifiques s’y rattachent sans aucun doute. D’ordinaire, en effet, lorsque les deux nageoires pectorales ne sont pas de forme identique, la zénithale atteint une dimension plus considérable que la nadirale, laquelle peut même faire totalement défaut ( Samaris, parmi les Pleuronectidae -, Monochirus, parmi les Soleidae). Or il n’en est pas toujours ainsi, dans la famille des Soleidae. Les deux pectorales de Pegusa lascaris Risso sont ordinairement semblables ; rarement la nadirale se montre plus réduite que la zénithale. Chez une espèce voisine, Synapturichthys kleini Rona- PARTE, lorsque ces deux nageoires ne sont pas de même dimension, c’est la nadirale qui est la plus grande et il en est fréquemment de même dans le genre Zebrias. Finalement, le renversement du rapport habituel de la dimension devient constant pour les pectorales de — 503 — toutes les espèces du genre Synaptura (meo sensu 1930) et notamment chez Synaptura lusitanica Capello ; dans ce genre, c’est la pecto- rale zénithale qui est toujours la plus courte. Dernière retnarque. Déterminée ou non, la version somatique, qu’elle soit dextre ou sénestre, n’affecte pas la morphologie tout entière : l’artère cœliaco-mésentérique demeure constamment dextre, par rapport à l’aorte dorsale ; le foie se place toujours à gaucjie de l’intestin. Le tableau suivant résume la systématique générale des Téléos- téens dyssymétriques et montre comment se répartissent, dans les principaux groupes, la nature de la versinn somatique (déterminée ou non), le sens de cette version et enfin les deux types (type dimor- phique et type monomorphique) du chiasma opticum. Les conclusions à tirer de cet ensemble d’observations seront les suivantes : 1° Le dimorphisme du chiasma opticum suppose nécessairement une symétrie prélarvaire ; c’est le cas de Psettodoidea et celui des Pleur onectoidea soleiformes. 2o Le monomorphisme du chiasma opticum suppose nécessaire- ment une dÿssymétrie prélarvaire ; c’est le propre des Pleuronec- toidea pleuronectijormes. 3° La migration oculaire est un phénomène indépendant du dimorphisme ou du monomorphisme chiasmatiques. L’orientation de la migration oculaire, la position réciproque des nerfs optiques, au niveau du chiasma et enfin le type de celui-ci ne peuvent être régis que par des gênes différents. 40 Evidemment déterminée par le sens de la migration oculaire, la version somatique manifeste cependant une certaine indépendance à l’égard de ce phénomène ; les exemples d’inversion partielle en sont la preuve. L’indépendance relative de ces deux phénomènes les suppose sous la dépendance de gênes particuliers. 50 Même conclusion en ce qui concerne les phénomènes dyssy- métriques, d’une part, et, d’autre part, la localisation des annexes intestinales, ainsi que la dextralité constante de l’artère cœliaco- mésentérique. 6° L’association, dans un même type morphologique, de deux phénomènes opposés l’un à l’autre, le monomorphisme (stabilité) du chiasma opticum et l’indétermination (instabilité) de la migration oculaire, rend indéfendable l’interprétation lamarckienne du déter- minisme de la dyssymétrie. L’habitude du decubitus latéral est un tropisme déterminé par des facteurs intrinsèques et l’effet mécanique résultant de cette habitude ne saurait intervenir qu’en qualité d’am- plificateur de phénomènes déjà déterminés dans l’alevin symétrique, voire dans l’embryon. N VERSION SOMATIQUE Type Position de l’œil migrateur. OHDRES SOUS-ORDRES tAMlLLihii nature sens opticum par rapport à l’œil fixe PSETTODOIDEA Pstetto idæ indéterminée dextre et dimorphique antérieur sénestre 1 Scophthalmidæ déterminée ^ sénestre monomorphique postérieur Pleuronectiformes ‘ 1 Pleuronectidæ ^ déterminée ^ dextre monomorphique postérieur PLEURONECTOIDEA , ! 1 1 Achiridæ déterminée dextre dimorphique antérieur Soleiformes < Soleidæ déterminée ® dextre dimorphique antérieur 1 t f Cyno gloss idæ déterminée sénestre dimorphique antérieur 1. Les Scophtkalmidae et les Pleuronectidae constituent, en réalité, 2 superfamilles, les Scophihalmides et les Pleiironectides, qui ne sont défi- nissables, l’une à l’égard de l’autre, que par le sens de leur version somatique, ainsi que par la présence, chez les premiers, et par l’absence, chez les seconds, d’un globule d’huile dans le deutoplasme ovulaire. Les Pleuronectides comprennent plusieurs familles, elles-mêmes divisibles en sous-familles. 2. La version somatique de certaines espèces e.st indéterminée ou imparfaitement déterminée. 3. L’inversion totale ou partielle est extrêmement rare ; elle se rencontre cependant, notamment chez Solea solea Tj. 504 — 505 — BIBLIOGRAPHIE Chabanaud (P.). Le neurocrâne osseux des Téléostéens dyssymétriques après la métamorphose. Ann. Inst. Océan., 16, 1936, pp. 223-297. Norman (J. R.). A systematic Monograph of the Flatfishes, vol. 1, Lon- don, 1934. Parker (G. H.). The optic chiasma on Teleosts and its bearing on the asymmetry of the Heterosomata. Bull. Mus. Comp. ZooL, 40, 1903, pp. 221-242, 1 tab. Regan (G. T.). The origin and évolution of the Teleostean Fishes of the order Heterosomata. Ann. Mag. Nat. Hist., (8), 6, 1910, pp. 484-496. Wu (H. W.). Contribution à l’étude morphologique, biologique et systé- matique des Poissons hétérosomes de la Chine. Thèses de Paris, A 244, no 268, 1932, 8°, 179 p. Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale. Contribution a uéthologie des Poissons Abyssaux PAR M. Léon Bertin. Bien que l’on ait beaucoup étudié les Poissons des grandes profon- deurs marines, on est encore très mal renseigné sur leur distribution verticale, leur locomotion, leur alimentation et leurs mœurs. Ce lent progrès de leur éthologie est dû : à la rareté des spécimens recueil- lis ; 2° à l’emploi des filets verticaux sans fermeture (fdets de Chun, de Bourré, de Richard) qui, remontés par exemple de 4.000 mètres à la surface, ne donnent aucune indication sur les profondeurs réelles où ont été effectuées les captures. L’emploi généralisé des filets horizontaux ne date guère que des expéditions océanographiques du Thor (1904-1910), du Michael- Sars (1910) et du Dana (1920-1930). La méthode de pêche consiste à plonger dans la mer et à traîner lentement, pendant une durée déterminée, un câble sur lequel sont fixés, de distance en distance, des chaluts ou des filets en étamine qui fonctionnent par conséquent horizontalement. Au moment de la remontée du câble, les poches des filets se rabattent et se ferment. On peut donc admettre, — et l’expérience confirme, — que chacune ne ramène en surface que les animaux pris à la profondeur où elle a été traînée. La comparaison des captures effectuées simultanément par les divers filets renseigne à son tour sur les différences faunistiques aux diverses profondeurs. A ces avantages principaux s’ajoute, dans les croisières récentes, une extrême richesse de documentation quant aux circonstances des captures. Il suffit de consulter, par exemple, V Introduction aux Rapports de F Expédition Océanographique du « Dana » autour du monde (1928-30) pour voir que chacune est accompagnée de ren- seignements précis sur ses date, heure, latitude, longitude, longueur du câble, nature et dimensions de l’engin, durée de la pêche, état de la mer et du ciel, température de l’eau aux diverses profondeurs, etc. A ces données multiples s’ajoutent les résultats de 8.181 sondages par le son. On verra bientôt quel usage peut en être fait dans l’inter- prétation du mode de locomotion des animaux capturés. En outre, l’abondance des pêches permet d’obtenir des statistiques du plus haut intérêt. C’est dans ces conditions optima que j’ai pu aborder l’éthologie des Poissons abyssaux et, plus précisément, des Poissons Apodes Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n“ 6, 1936. 507 — vivant dans les grandes profondeurs marines J’ai étudié principale- ment, — pour ne citer que ceux dont les nombres d’exemplaires, inscrits ci-dessous entre parenthèses, ont permis l’étude statistique de leur répartition verticale, — les cinq genres Nemichthys (277), Açocettina (91) Serrwomer (354), Eury pharynx (62) et Cyema (42). Les conclusions qui vont suivre ne s’appliquent strictement qu’à ces Poissons Apodes et ne sauraient être étendues, au moins provisoire- ment, aux Poissons d’autres groupes. Répartition verticale. — Chaque genre fréquente une zone verticale assez étendue et qui peut aller de quelques centaines de mètres au- dessous d« la surface jusqu’à plusieurs milliers de mètres. Dans cet immense habitat, la méthode statistique permet cependant de définir un niveau de prédilection où se tient la majorité des individus. Ainsi, les Nemichthys s’opposent à tous les autres par leur fréquenta- tion des couches les moins profondes. Puis viennent, dans l’ordre d’abyssalité croissante : Aaocettina, Serrwomer, Eurypharynx et Cyema. Longueur de câble Profondeur réelle ^ Nemi- chthys Aoo- cettina Serri- \ \omer Eury- liharynx Cyema < 1.000 < 330 56.4 % 8.9 % 9.0 % 4.8 % 4.5 % 1.000-3.000 330-1 . 500 35.2 — 57.8 — 54.6 — 50.0 — 18.2 % > 3.000 > 1.500 8.4 — 33.3 — 36.4 — 45.2 — 77.3 — 1. Profondeur calculée pour tenir compte de l’inclinaison du câble. Tandis que la proportion % des individus capturés diminue du genre N emichthys au genre Cyema en ce qui concerne la zone super- ficielle (moins de 330 mètres), elle augmente dans le même sens en ce qui concerne la zone profonde (plus de 1.500 mètres). Le maximum de distribution est dans la zone superficielle pour Nemichthys, dans la zone moyenne peur Aoocettina, Serrwomer et Eurypharynx, dans la zone vraiment profonde pour Cyema qui est un des Apodes les plus abyssaux. Une remarque ici s’impose ; tandis que N emichthys et Aoocettina ont de gros yeux, Serrwomer, Eurypharynx et Cyema en ont de très petits. La coloration est d’un jaune clair dans le premier genre et 1. Roiti.f. et Bertin : Les Poissons Apodes appartenant au sous-ordre des Némich- thydiformes (Rep. Danish « Dana » Expédition 1920-22, Copenhaque, 1929, n° 4). — Bertin : Les Poissons Apodes appartenant au sous ordre des Lyomères ( « Dana » Reports, Copenhague, 1934, n“ 3). — Bertin : Les Poissons abyssau.v du genre Cyema (Anatomie, Embryologie, Bionomie) ( « Dana » Reports, Copenhague, 1936, n® 10). ~ 508 — d’un noir plus ou moins foncé ou argenté chez les suivants, Eury- pharynx possède seul des organes lumineux. Locomotion. — L’observation des Anguilles et des Congres impose à tort l’idée qu’il s’agit de Poissons sédentaires et fouisseurs ou aimant à s’abriter dans des cavités naturelles. Or, s’il en est ainsi pendant une partie de la vie de ces animaux, leur vie reproductrice est au contraire toute de natation rapide et de longs voyages au sein des eaux océaniques. Les Apodes abyssaux paraissent doués de même d’un fort pouvoir de natation. Même les moins aptes en apparence à se mouvoir sont bathypélagiques et non benthiques. Comparés à la plupart des autres Apodes, les N emichthys se font remarquer par la grande largeur de leurs nageoires impaires, surtout considérables, toutes proportions gardées, sur le fdament caudal. Celui-ci constitue, lorsque les nageoires qui l’encadrent sont étalées, une palette natatoire des plus amples. L’animal qui la possède ne saurait passer son existence à ramper sur le fond, ni à s’enfoncer dans le creux des roches ou dans la vase. En fait, les 277 spécimens du « Dana » ont été pris à une grande distance du sol sous-marin. Les Serrivomer ressemblent davantage aux Anguilles. Or, sur 250 exemplaires, 11 seulement ont été capturés près du fond et 74 à moins de 1.000 mètres du fond. Il s’agit donc incontestablement, comme pour les N emichthys, de nageurs de pleine eau. J’ai fait récemment une démonstration analogue pour les Cyema. Reste maintenant le cas des Eury pharynx qui, avec leur tête volumineuse et lourde terminant un corps émacié, paraissent être impropres à la natation. Or voici, mises en regard les unes des autres, la profondeur de la mer, la longueur de câble employée et la pro- fondeur réelle du lieu de la capture (déduite de la longueur de câble) pour un certain nombre de stations à Eurypharynx du « Dana » : STATION Profondeur de la mer Longueur de câble Profondeur du lieu de la capture 1.142 VII 4.070 4.000 2.000 1.142 VIII » 3.000 1.500 1.157 VI 4.800 4.000 2.000 1.157 VII )) 3.000 1.500 1.159 I 3.700 5.000 2.500 1.185 XIV 4.950 3.000 1.500 1.186 III 4.550 » » 1.189 III 3.190 )) » 1.365 XI 3.300 4.000 2.000 1.370 XIII 3.400 3.000 1.500 1.370 XIV » 2.000 1.000 - 509 - On voit que les 17 Eurypharynx capturés dans ces diverses stations ont été pris entre 1.000 et 2.500 mètres de la surface de la mer et entre 1.200 et 3.300 mètres du fond de la mer. Loin d’appartenir au benthos, ce sont donc des animaux essentiellement bathypélagiques et qui doivent posséder, malgré les apparences, un assez fort pouvoir de nata.tion dans les eaux calmes des grands fonds. Alimentation. — Les Serrivomer ressemblent tellement aux Anguilles qu’on ne peut douter qu’ils se nourrissent comme elles de proies vivantes saisies en pleine eau et rapidement ingérées. Mais quel peut être le régime alimentaire d’un Nemichthys, d’un Aoo- cettina ou d’un Cyema au long bec grêle garni de dents en lime ? Quel peut être, d’autre part, celui d’un Saccopharynx ou d’un Eury- pharynx dont la gueule immense est disposée en forme de poche ou d’entonnoir ? La réponse à ces questions est fournie par l’examen des contenus stomacaux. Un Nemichthys long seulement de 650 mm. et large de 6 contenait dans son estomac dilaté une Crevette de 58 mm. de longueur, sans compter les antennes, et grosse en proportion. Cette observation a été complétée récemment par d’autres analogues. Günther mentionne de même qu’un Aoocettina, remonté de 800 mètres par le Challenger, renfermait une Crevette rouge de mer profonde. Des quatre Eurypharynx examinés par Zugmayer, le contenu de l’estomac se composait de restes et de débris de toutes sortes, de musculature autant que d’autres parties de Poissons et de Crustacés, de Vers et, probablement, d’autres animaux. Vaillant a trouvé dans un estomac à’ Eurypharynx des débris d’Oursin. J’ai trouvé moi- même, dans l’estomac de plusieurs individus, des Crevettes ( Ser- gestes atlanticus) de 30 à 40 mm. de longueur, avalées d’une seule pièce. Cette découverte rappelle beaucoup celle de Crevettes dans les Nemichthys. Il ne doit pas y avoir, entre ces deux genres de Pois- sons abyssaux, une bien grande différence d’alimentation, malgré l’écart énorme qui sépare le « bec de bécasse » d’un Nemichthys de la « poche de pélican » d’un Eurypharynx. L’idée d’une adaptation de leurs mâchoires si différentes à des aliments différents doit être abandonnée. Chose curieuse, les Poissons Apodes du nouveau genre Monogna- thus 1, dépourvus de mâchoire supérieure, se nourrissent aussi de Crevettes que l’on retrouve intactes dans leur estomac. Quant aux Saccopharynx, leur nourriture consiste habituellement en Poissons. Les 4 spécimens, sur 14 actuellement connus, qui ont été pêchés à demi-mort à la surface de la mer, avaient l’abdomen extraordinairement dilaté par une telle proie. L’exemplaire de 1. Bertin : Un nouveau genre de Poissons Apodes caractérisé par l’absence do mâchoire supérieure (Bull. Soc. Zool. France, 1936, t. 61). - 510 — Beebe avait dans son estomac deux Poissons, dont un fut vomi au moment de la capture et le second extrait au cours de la dissection. D’un spécimen du Dana, j’ai retiré deux petits Poissons (Cyclo- thone) ayant 50 à 60 mm. de longueur. Jusqu’à plus ample informé, les Saccopharynx se révèlent donc comme essentiellement pisci- vores. De l’état d’intégrité des proies (Crevettes ou Poissons) contenues dans les estomacs des Apodes abyssaux peut être déduit qu’ils les avalent d’un seul coup et sans lutte. Nageant la bouche ouverte, ce Sont des nasses vivantes comme le sont également, dans un autre milieu et à l’égard d’autres proies, les Hirondelles et les Martinets en plein vol. Je compare volontiers l’ingestion d’une proie par un Saccopharynx à un télescopage entre deux Poissons, dont un, le plus petit, disparaît à l’intérieur de l’autre sans pouvoir offrir la moindre résistance. Dégénérescence et rachitisme. — Un grand nombre d’Apodes abyssaux (Eurypharynx, Saccopharynx, Cyema, Aoocettinops, Mono- gnathus) possèdent des caractères de dégénérescence que l’on peut grouper sous les chefs suivants ; Simplification du squelette. — Réduction ou absence complète du squelette operculaire. Absence de plusieurs os de la tête chez Eurypharynx et Saccopharynx. Absence de mâchoire supérieure et de supports des nageoires chez Monognathus. 2° Troubles de V ossification. — ■ Persistance fréquente de l’état cartilagineux. Ostéomalacie. Impossibilité de radiographier certains spécimens. Museau court, mou, flexible et atrophie de la denture chez Aoocettinops. 3° Conservation de structures embryonnaires. — Absence de glo- mérules de Malpighi dans les reins des Eurypharynx. Vestige persis- tant de nageoire primordiale ou protoptérygie en avant de l’anus chez Eurypharynx et Saccopharynx. Structure diphycerque de la nageoire caudale des Cyema. Absence de supports aux nageoires anale et dorsale des Monogathus. 4® Lenteur du développement. — Chez Cyema, par exemple, la réduction de hauteur du corps se poursuit longtemps après la métamorphose ; la nageoire caudale se sépare tardivement des autres nageoires impaires ; longtemps subsistent les chromatoblastes larvaires conjointement à la pigmentation définitive. 5° Dysharmonies de croissance. — • Etirement de la queue en fila- ment caudal chez Nemichthys, Eurypharynx et Saccopharynx. Allongement des mâchoires et de leurs suspenseurs chez ces deux derniers genres, etc. Le résultat de ces dysharmonies est la réalisa- tion de formes réputées monstrueuses et qui sont cependant des 511 — genres et des espèces à caractères constants, dont on connaît plu- sieurs dizaines d’exemplaires tous semblables et provenant des divers océans. Plusieurs des caractères de dégénérescence qui viennent d’être énumérés semblent avoir pour cause un rachitisme congénital imposé par le milieu. D’après les données récentes de la physique les rayons ultra- violets de l’ordre de 3.000 à 3.100 Â, c’ est-à-dire ceux qui sont les plus efficaces au point de vue biologique, ne pénètrent pas à plus de quelques mètres dans la masse d’eau océanique. Or, non seulement les eaux profondes en sont dépourvues, mais elles ne bénéficient que dans une très faible mesure du plancton irradié qui, chargé en surface de vitamine antirachitique, est absorbé dans sa chute par les Poissons et autres animaux des couches supérieures. Enfin un troisième facteur de rachitisme réside dans le déséquilibre du phos- phore et du calcium. Ce dernier est de moins en moins abondant à mesure que la profondeur devient plus considérable. Bien entendu, la conception d’un rachitisme des Poissons abys- saux, n’est qu’une hypothèse, à la vérité fort séduisante, mais qui devra être soumise à de multiples contrôles. 1. Fontaink (M.) : La pénétration des rayons ultra-violets solaires dans le milieu marin {Bull. Soc. Océanogr. France, 1936). — 512 — Sur le parasitisme du Bibio hortulanus L. par un Nématode DU GENRE RhABDITIS. (Note Préliminaire) PAR Rita Lux. L’hiver dernier j’ai trouvé un Nématode du genre Rhabditis, qui accomplit une partie de son cycle comme parasite des larves de Bihio hortulanus L. Ces Diptères sont en général peu parasités : on n’a guère signalé chez eux qu’une Grégarine, une Microsporidie (Keiling) et un Diptère de la famille des Phoridés (Morris) à qui ils peuvent servir d’hôtes. J’ai trouvé le Rhabditis chez des larves provenant des régions les plus différentes Les dissections révèlent la présence soit d’un indi- vidu isolé, soit d’un petit nombre (de 2 à 6 en général), soit d’une quantité innombrable. Il n’y a pas de cas intermédiaires. La pullula- tion du parasite est due à la reproduction, à l’intérieur de la larve, des quelques individus responsables de l’infestation. Le stade, la taille et l’état physiologique des parasites que peut renfermer une larve de Bibio sont très variés. Cette diversité a rendu à la fois nécessaire et intéressante l’étude du cycle du Bibio pour permettre d’établir celui du Nématode. Dans ce but il a donc fallu entreprendre des élevages de cet Insecte qui passe pour être très difficile à mener jusqu’au stade adulte. J’ai pu obtenir au laboratoire tous les stades du cycle, mais j’ai également enregistré une mortalité considérable dans mes élevages de larves. Ce fait s’explique par l’envahissement jusqu’à épuisement complet du Bibio par le parasite. En effet, les conditions qui ont été choisies comme les plus favorables pour obtenir le développement et rompre la diapause du Diptère, ont aussi eu pour résultat d’accélérer et de favoriser le développement du parasite, et cela proportionnellement beaucoup plus que celui de l’hôte. Il s’est donc produit un décalage de cycle au profit du Rhabditis et cet envahissement considérable des larves de Bibio par celui-ci. Cette infestation s’est encore aug- mentée du fait que l’espaee dans lequel hôtes et parasites sont 1. Forêt prè d’Alençon ; Saint Lô ; Forêt de Cerisy ; Forêt près de Deauville ; Forêt de Marly ; Sucy-en-Brie, Sceaux-Fontenay-aux-Roses ; Bois de Boulogne. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 6, 1936. — 513 — confinés, est très réduit. Il suffit donc que quelques animaux soient infestés pour que au bout de peu de temps tout l’élevage soit conta- miné. On assiste alors à une mortalité en masse qui ne se produit certainement pas dans la nature. Pour établir les différents points du cycle et de la biologie du Nématode et ses réactions vis-à-vis des facteurs qui sont à considérer à ce point de vue, il a fallu étudier les réactions respectives de l’hôte à ces mêmes facteurs, c’est-à-dire expérimenter sur les Insectes en élevage. Les résultats obtenus par ces expériences, dont les protocoles seront donnés ultérieurement, ont permis de préciser la biologie de ce Diptère sur quelques points. Quel est le rapport entre le cycle de Bibio hortulanus et celui du Rhabditis ? A quel moment de la vie de l’hôte se fait l’infestation, et à quel stade du parasite cela correspond-il ? Il est un fait que l’on trouve, à l’état parasite, dans la larve de Bibio : de jeunes larves du Rhabditis, des et des ^ adultes et des Ç gravides ; et à l’état libre, sur les larves et dans le terreau des élevages : de très jeunes adultes ?), des Ç et des Ç portant des œufs, ce qui peut se représenter schématiquement : phase interne , phase externe Le parasite n’a jamais été trouvé ni chez la nymphe, ni chez l’adulte de l’Insecte, bien que ceux-ci aient été élevés, comme les larves, sur le même terreau infesté par les formes libres du Néma- tode. Ce dernier ne parasite donc que la larve et cela à n’importe quel moment de l’existence de celle-ci En effet, les larves mises en élevage quelque soit la saison (automne, hiver ou printemps) sont très rapidement et presque toutes contaminées, alors que les individus témoins disséqués dès la récolte dans la nature, ne révèlent que très rarement la présence du parasite. S’il est ainsi établi à quel moment de la vie de l’hôte se fait l’in- festation, il reste à déterminer à quelle phase du cycle du parasite elle se produit. Le schéma donné plus haut, montre que pour joindre les différents stades connus de ce cycle, il y a plusieurs possibilités qui font l’objet d’expériences en cours. Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés) du Muséum national d’Histoire Naturelle. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 33 — 514 — Polypiers (Hexacoralli aires et Hydrocoralli aires) récol- tés A LA Guadeloupe par la mission cryptogamique du Muséum en i936. PAR Robert Ph.-Dollfus. Quelques-uns des polypiers récoltés au cours de la mission m’ont été communiqués pour identification. Madreporaria imperforata. Fam^ Mæandrinidæ Verrill 1866. Mæandrina cerebrum (Ellis et Solander 1786). — Une colonie à peu près hémisphérique (hauteur env. 9 cm. 5, diamètres environ 10 X 14 cm. Largeur des vallées 5,5-8 mm., profondeur 4,5-5 mm. Sur 1 cm. environ 15 septa (dont 13 atteignant la columelle) à 18 septa (dont 15 atteignant la columelle). Cette espèce a été admirablement figurée par Th. W. Vaughan (1901, p. 306-308, pl. IX-XIII) qui adopta alors l’appellation Platygyra viridis (Le Sueur 1820) Manicina areolata (L. 1758). — ■ Une colonie (env. 7,5 X 5 cm. 5) brièvement pédonculée. Largeur des vallées 7-17 mm., profondeur 4-8 mm. Sur 1 cm., environ 16-18 septa (dont 9 atteignant la colu- melle). Sur le vivant, d’après une note de couleur de Robert Lami, cette colonie était d’un gris verdâtre pâle. Lieu de récolte : Ilet à Fajou (Grand Cul-de-sac marin, Guade- loupe), mars 1936 ; libre dans un herbier à Thalassia testudinum (Solander) ( Hydrocharitacæ ) . Fam. Mussidæ Verrill 1901. Isophyllia sinuosa (Ellis et Solander 1786), forma marginata (Duchassaing et Michelotti 1810). — Une colonie à peu près hémi- sphérique (hauteur env. 8 cm., diamètre env. 14 X 15,5). Largeur des vallées 13-18 mm., profondeur env. 5 mm. mais le 'sommet des collines est usé ; sur le vivant la profondeur était certainement plus grande. Sur 1 cm. environ 10 (à 11) septa dont 7 (à 8) atteignent la columelle. Sous le nom d’/. sinuosa (Eli. Sol.) sont réunies actuellement une quinzaine de formes d’aspects très différents qui étaient autrefois considérées comme des espèces indépendantes dont la plupart furent attribuées au genre Symphyllia. La colonie que j’ai sous les yeux comporte surtout des vallées courtes, discontinues, à peu près 1. The Stony Corals of the Porto Rican Wators. Bull. Un. St. Fish. Commission for 1900, vol. XX, second part. (1901-1902), p. 289-320, pl. 1-XXXVIII. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 6, 1936. — 515 — polygonales, elle correspond à la forme décrite sous le nom de Sym- phyllia marginata Duchassaing et Michelotti 1860 ; une colonie de la même forme figure sous ce dernier nom dans les collections du Muséum. Duchassaing et Michelotti (1860, p. 348) disent : « La largeur des séries est de 14 à 17 mm., la profondeur des vallées de 12 mm. et l’on compte 12 lamelles dans l’espace d’un centimètre » Lieu de récolte : lieu dit « Bouillante » (Guadeloupe), février 1936 ; l’échantillon, rejeté à la côte, a quelque peu été usé par frottement. Madreporaria perforata. Fam. Poritidæ Dana 1848. Parités parités (Pallas 1766), forma claaaria Lamarck 1816. — Une colonie (env. 8 cm. 2x9 cm. 3) d’environ 5 branches irrégu- lières, se divisant dichotomiquement en lobes aplatis et élargis. Les calices sont subpolygonaux, il y a 9 calices sur une longueur de 1 cm. La colonie est conforme au type de Lamarck conservé au Muséum et à une colonie récoltée à la Guadeloupe par Schramm, étiquetée P. claaaria Lamarck dans la collection du Muséum. T. W. Vaughan (1902, p. 56-58) ^ a montré que l’acception de Madrepara parités Pallas 1766 ayant été ramenée à une seule espèce qui est P. clavaria Lamarck, par Ellis et Solander (1786) puis par Esper (1791). l’appellation P. parités (Pallas) devait être substituée à P. claaaria Lamarck. Lieu de récolte : Les Saintes, dragage du Fond Curé ; mars 1926 ; un spécimen dont quelques lobes ont été usés par frottement. Hydrozoa Hydrocorallîna. Fam. Milleparidæ (Fleming 1828 pars) Louis Agassiz 1858. Millepara alcicarnis L. 1758. — Trois fragments. Deux (6 cm. et 8 cm.) appartiennent à la forme plicata Esper 1790 et correspondent bien à la pl. VIII de Millepara, de la première partie de « Die Pflan- zenthiere in Abbildungen... » Le troisième fragment (3 cm.) est un faisceau de petites branches peu divergentes, les unes cylindro-coniques à extrémité mousse, les autres plus ou moins aplaties, linguiformes, à extrémité arrondie ou bilobée ; ce fragment rappelle un peu les formes décrites des Antilles sous les noms de « Palmipara fasciculata » par Duchas- saing et Mantipara gathica Duchassaing et Michelotti. Sur le vivant, d’après les notes prises par Robert Lami, les spéci- mens de la forme plicata étaient couleur ocre avec le bord libre jaune pâle. Lieu de récolte : anse de Pontpierre (Les Saintes, Terre d’en haut), dragage d’un fond ne découvrant pas à mer basse. Mars 1936. (Laboratoire des Pèches coloniales du Muséum). 1. Mémoire sur les Coralliaires des Antilles. Memor. délia E. Accad. dette Sc. di Torino, ser. seconda, t. XIX, 1860, p. 279-365, pl. 1-X. 2. Somme recent changes in the nomenclature of West Indian Corals. Proceed. oj the Biolog. Soc. of Washington, vol. XV, n'* 11, 22 mars 1902, p. 53-58. — 516 — Sur les AnOPLOPHRYIMORPHES (3® Note). PAR Jean Delphy. Cette nouvelle note sera consacrée à une vue d’ensemble néces- saire, avant d’aller plus loin, sur la systématique des animaux étudiés. Cela devrait être une étude d’anatomie comparative sur tous les représentants du groupe envisagé. Convenablement développée, elle ne saurait trouver sa place ici, en raison de son étendue. Je me contenterai donc, pour le moment, d’en donner ici, sous forme de tableau, les grandes lignes, accompagnées d’un minimum de com- mentaires. Les données de cette étude sont très éparses, assez diffi- ciles à rassembler, assez difficiles à interpréter, surtout quand, comme cela est arrivé même aux meilleurs, certains auteurs ont rapporté des données antérieures en les déformant plus ou moins considé- rablement. S’occuper d’espèces que l’on n’a jamais vues en nature ni même en préparations est absolument inévitable ; il ne faut le faire qu’avec la plus grande circonspection. Ceci dit, je me hâte de rendre à nouveau un juste hommage aux beaux travaux (malgré les inadvertances qu’on y peut trouver) de Cheissin (1930) et de Heidenreich (1935). En prenant garde de ne pas donner à cette expression si peu que ce soit un sens péjoratif, on peut dire que les travaux antérieurs sur le sujet n’ont plus qu’un intérêt historique, depuis le Mémoire de Cépède (1910) jusqu’aux essais plus ou moins heureux de Kijenskij (1925-1926) et de Rossolimo (1926). Les Anoplophrymorphes peuvent prendre rang d’Ordre dans le Sous-règne des Protozoaires, Embranchement des Ciliés, Classe des Holotriches, à côté des Apostomes de Chatton et Lwoff. En élimi- nant dans la surabondance des genres, sous-familles et familles tout ce qui peut et par conséquent doit l’être avec avantage, on y peut compter quatorze genres se répartissant en cinq familles et que l’on peut distinguer anatomiquement de la manière suivante : 1. Ni armature (telle qu’elle va être définie) ni acétabulum ou ven- touse 2 1’. Une armature formée de pièces plus ou moins rigides (qu’on a l’habi- tude de dire « chitineuses » et en réalité de nature à déterminer) 5 1”. Pas d’armature, mais un acétabulum ou une région, d’éten'tve très Bulletin du Muséum, 2® t. VIII, n° 6, 1936. 517 - variable, différenciée en forme de ventouse (constituant un appareil dit adhésif quoique son rôle ne soit pas toujours certain). Fam. V, Haptophryidæ 10 2. Les deux extrémités glabres. Fam. II, Opalinopsidæ. un seul g. : 4, Opalinopsis Fœttinger. 2’. Les extrémités portant des cils vibratiles. Fam. I, Anoplophryidæ 3 3. Corps et noyau (macrocaryon) plus ou moins allongés 4 3’. Corps ovale ou piriforme ; noyau rond. g. 3, Orchifophrya Cépède. 4. Corps de diamètre sensiblement uniforme ou seulement rétréci en avant et en arrière (sauf en cas de division), g. 1, Anoplophrya Stein. 4’. Corps moins large en avant qu’en arrière et présentant « des nœuds » et des « ventres » dus à des constrictions transversales irrégulières, ne coïncidant apparamment pas avec des sillons de division, g. 2. Anglasia Jean Delphy. 5. Armature comportant un ou plusieurs spiculés longitudinaux internes. Fam. IV, Mesnilellidæ. un seul g. : 11, Mesnilella Cépède. 5’. Pas de spiculé interne. Fam. III, Hoplitophryidæ 6 6. L’armature est un rostre ectoplasmatique. Sous-fam. Herpetophryinæ 7 6’. L’armature est une formation « chitinoïde » avec des dents ou des épines. Sous-fam. Hoplitophryinæ 8 7. Rostre ectoplasmatique tout à fait antérieur, sans pointe saillante ; ectoplasme lisse. g. 5, Herpetophrya Siedlecki. 7’. Rostre ectoplasmatique antérieur avec pointe ou pointes saillantes, g. 6, Maupasella Cépède. 7”. Rostre ectoplasmatique toujours antérieur mais plus ou moins ventral ; do sa pointe partent, sur la face ventale, des rayons épaissis et divergeants. g. 7, Mrazekiella Kijenskij. 8. Des rayons comme chez les Mrazekiella. g. 8, Anthonyella nov. 8’. Pas de rayons 9 9. L’armature est une couronne « chitinoïde » autour de la région anté- rieure et portant des dents. g. 10, Monodontophrya Vtjdovsky. 9’. L’armature est formée de bâtonnets ou spiculés plus ou moins saillants. g. 9, Hoplieophrya Stèin. 518 — 10. « Appareil fixateur antérieur, terminal, constitué par une plage légèrement concave en relation avec des myonèmes longitudinaux » (Cépède). g. 12, Cépèdella Poyarkof. 10’. Un acétabulum plus ou moins large et plus ou moins profond à l’extrémité antérieure. g. 13, Haptophrya Stein. 10”. Toute une face (dite ventrale) en ventouse. g. 14, Rhizocaryum Caullery et Mesnil. Remarques : Fam. I, Anoplophryidæ. G. 3, Orchitophrya Cép.-G. tout provisoire : incl. (?) Pérezella Cép. et (?) Kofoidella Cép. (au suiet de ces deux derniers, voir Chatton et Lwoff, 1935, p. 430). Fam. II, Opalinopsidæ. — G. 4. Opalinopsis Foett. — Je ne crois pouvoir mieux faire, pour le moment, que renvoyer à Chatton et Lwoff (1935, p. 404-430). J’ai rappelé récemment (Société Zoologique, lO-XI-36); que Cheissin (1930, p. 607) considère nécessaire de réunir Opalinopsis et Crhomidina, sous ce dernier nom, en une Famille des Chromidinidæ, dans les « Astomes ». Fam. III, Hoplitophryidæ. — - Les deux sous-familles sont si voisines qu’il serait peut-être mieux de ne pas les distinguer ; en pratique, ell s sont, pour le moment, commodes. G. 6, Maupasella Cép. — Il est fort possible qu’il doive en définitive être réuni au g. Hoplitophrya. G. 7, Mrazekiella Kijenskij 1925 (incl. Radiophrya Rossolimo 1926). — • Cheissin (1930), tout en décrivant la Mr. intermedia, fait de grands efforts pour distinguer les deux genres proposés. Aucun des caractères invoqués n’a de valeur suffisante : la forme du corps, sur laquelle j’avais moi-même attiré l’attention (1922, p. 531) est trop variable (voir mes fig. B. 1 et R. 5 de 1922) ; la forme des rayons qui divergent à partir du rostre n’a rien de constant ; quant au nombre des stries d’insertion ciliaire, le texte même de Cheissin (p. 579) montre qu’on n’en peut tenir compte. G. 8, Anthonyella nov. — ■ Les espèces Radiophrya hoplites Rosso- limi (que je propose de prendre pour type du nouveau genre établi ici) et R. lumbrici Cheissin présentent à la fois des caractères de Radiophrya (— Mrazekiella) et des caractères d’ Hoplitophrya. Mieux vaut sans aucun doute les grouper à part. G. 10. Monodontophrya Vejd. — La réunion à ce genre de V Intoshellina Cép. s’impose, en raison du peu de différence qu’ils présentent. Par contre, la M. (sub Intoshellina) rhynchelmis Debaisieux est bien distincte dé la M. longissima Vjd. ne serait-ce que par la position dé l’armature, 1. Amicalement et respectueusement dédié au Prof. R. Anthony qui voulut bien, avec notre maître Edmond Perrieb, m’appeler, en 1914, à la sous-direction du Labo- ratoire Maritime du Muséum, alors à Tatihou. — 519 - ventrale dans la première espèce, alors qu’elle est terminale dans l’autre. G. 14, Rhizocaryum Caullery et Mesnil. — La ramification du noyau (macrocaryon) n’ést pas caractéristique; voir p. ex., Mrazekiella nucleo- ramiformis Kij., Anthonyella (sub Radiophrya) hoplites RossoL, Anoplo- phrya nodulata (Duj.) (in Heidenr., 1935, fig. 2, p. 529). Additions bibliographiques : Voir : Bull Mus., 1922, n» 7, 1936, n» 8. Kijenskij, 1925 et 1926, Prague (Mémoires publiés en tchèque et en russe, dont je n’ai pas pris directement connaissance). Rossolimo, 1926, Arch. f. Protistenk. t. 54. Rossoi-imo, 1926, Zool. Anzeig, t. 68. — 520 Contribution a uétude de quelques Espèces Africaines DU GENRE DiOSCOREA PAR Aug. Chevalier. Le genre Dioscorea a été l’objet dans ces dernières années d’études importantes. MM. Prain et Burkill ont consacré des travaux considérables et de première valeur à l’étude des espèces asiatiques et malaises de ce genre difficile. En 1924 R. Knuth a publié dans le Pflanzenreich d’A. Engler la Monographie des Dioscoréacées du globe. C’est un travail fonda- mental en tant que relevé de toutes les espèces décrites, mais il ne nous paraît pas avoir été fait avec un esprit critique suffisamment averti. Des espèces incontestablement synonymes y figurent parfois dans des sous-sections différentes. L’étude anatomique de la famille est à peu près au point où l’avait laissée C. Queva en 1894. L’Afrique tropicale, quoique moins riche que l’Asie en espèces du genre Dioscorea en renferme un bon nombre dispersées depuis les confins Saharo-soudanais (il n’en existe pas ni dans le Sahara, ni dans l’Afrique du Nord, ni dans les îles de Macaronésie) jusque (et y compris) dans l’Afrique du Sud. Malgré les travaux importants consacrés à ces espèces africaines par J. G. Baker (Flora of tropical Africa, VII). Em. De Wildeman, Uline, Knuth, IIutchinson et Dalziel, etc. il est encore quasi impossible, faute de matériel d’ber- bier et surtout en l’absence d’observations faites sur le vif sur des séries cultivées expérimentalement, de délimiter les espèces sponta- nées ou subspontanées qui sont à l’origine des formes cultigènes innombrables qui existent dans les plantations des Noirs de l’Afrique tropicale et spécialement de l’Ouest africain. Dans une zone qui- s’étend à la lisière nord de la forêt dense, depuis la Guinée française et Sierra-Leone jusqu’à l’Oubangui les ignames étaient encore, il y a peu d’années, lorsque nous avons effectué nos explorations en Afrique, la base de la nourriture pour des peuplades représentant plus de dix millions d’habitants. Au cours de nos voyages, nous avons rassemblé sur ces plantes de nombreuses notes encore inédites, principalement sur les races cultivées. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n® 6, 1936. Fig. 1. — Dioscorea rolundata Poir. (isotype). Avec l’excellent travail que viennent de publier Hutchinson et Dalziel dans leur Flora of West tropical Africa, nous avons cherché à grouper sous les rubriques spécifiques qu’ils ont admises les formes pour lesquelles nous possédons du matériel d’herbier, mais nous nous sommes aperçu que le cadre qu’ils ont admis, bien que mieux — 522 coordonné par ceux de leurs prédécesseurs, était pourtant encore très incomplet. Aussi nous nous proposons dans les pages qui suivent de donner un premier aperçu de nos observations sur les Dioscorea africains. L’ordre que nous suivons est autant que possible celui qui est admis par Knuth, l’auteur de la Monographie la plus récente. Sect. Enantiophyllum Uline. Dioscorea alata L. Espèce hybridogène certainement introduite en Afrique tropicale où elle ne se rencontre jamais qu’à l’état cultivé. En aucun point nous ne l’avons rencontrée à l’état subspontané. Elle fleurit très rare- ment et à notre connaissance donne exclusivement des fleurs mâles en Afrique. Prain et Burkill ont établi d’une manière indiscutable que cette espèce est originaire d’ Indo-Malaisie et que sa culture y a pris nais- sance. Dans la péninsule malaise, dans l’Inde, en Indochine, dans les îles du Pacifique, il existe un nombre infini de variétés cultivées et parfois de formes subspontanées. Selon Burkill l’espèce dériverait de D. persimilis Prain et Burkill et de D. Hamiltoni Hook. f. La première espèce vit au Tonkin et dans les parties avoisinantes de la Chine, la seconde dans le N. E. de l’Inde, dans les montagnes de Malabar et de Tenasserim. L’évolution de l’espèce a dû commencer dans l’Asie du Sud-Est, c’est-à-dire vers l’Indochine. La forme pri- mitive était à enracinement profond : certaines variétés de Malaisie pénètrent jusqu’à 2 m. de profondeur dans le sol. Des variétés de choix s’enfonçant moins profondément avaient déjà été obtenues lorsque les Noirs, lors de leur migration vers le continent africain, apportaient avec eux sur la terre d’Afrique les Bananiers et les Ignames de cette espèce. L’espèce s’est répandue en Afrique tropi- cale, de l’est à l’ouest, en Afrique centrale, puis jusqu’en Angola, au Gabon, en Guinée française. Il est certain que sa venue dans ces contrées est très ancienne et qu’elle a joué, lorsque le Manioc et le Maïs n’existaient pas en Afrique, un rôle plus important que de nos jours. Elle est à peine cultivée dans les jardins des Noirs de la zone soudanaise, la longue saison sèche de cette contrée ne convient pas à cette culture : dix mois de végétation et au moins six mois de saisop. pluvieuse. Au contraire, dans la zone guinéenne, sur la lisière de la forêt, ainsi que dans la forêt dense, cette culture a parfois une certaine importance, bien qu’elle soit partout en régression. Là où l’igname est encore, pendant plusieurs mois, la base de la nourriture, on cultive davantage des variétés du groupe D. cayenensis. Les variétés de ü. alata cultivées en Afrique sont beaucoup moins nombreuses qu’en Indo-Malaisie. Dans les régions où la culture de — 523 — cette espèce est la plus développée, par exemple au Baoulé (Côte d’ivoire), ou n’en connaît pas plus de quatre ou cinq variétés, à peau blanchâtre, noirâtre ou violacée, à chair blanche ou rougeâtre. Elles sont moins estimées que les Ignames du groupe D cayenensis, mais elles donnent des rendements plus élevés et certaines variétés se conservent très longtemps. Les noms vernaculaires que nous avons relevés pour cette espèce sont : Casamance, Soudan français, Haute Guinée : Goua, Gouara, Goua- gara (hamhara), Balantaniambo (mandingue), Bosétogué (balante), Oucomaoua (diola). Côte d’ivoire : Goua, Gouangana (guerzé),Z)d (toura), Nza, Nzioua, Torogoua, Bété-hété (baoulé), Namasou, Dosou (basse côte), Béra- béra, Bra-bra (ébrié). Dahomey ; Fouo, Fouho (dahoméen), Anougan (savalou), Houra (nago), Kiamfa (dassa), Sakata (dendi). Sakourou (bariha), Sinnoré (somha). L’espèce ne produisant qu’éxceptionnellement des fleurs en Afrique, mais des rameaux feuillés toujours semblables à eux-mêmes, nous l’avons rarement récoltée. Casamance : Adéane (Chev. 2571). Soudan français : Koulicoro, cultivé dans les jardins (Chev. 2569). Côte d’ivoire : Mankono, variété Gouagara ou Ouagara. Dahomey ; Dassa-Zoumé (Chev. 23613) ; Monts Atacora, chez les Sombas (Chev. 24149), variété Sakourou (bariba). Haut-Oubangui : Krébédjé (Chev. 5419). Sect. Opsophyton Uline. Dîoscorea macroura Harms. Espèce de l’Onest et du centre africain, à tubercules et bulbilles toxiques, présentant plusieurs variétés cultivées comme plantes magiques. L’espèce à l’état spontané existe dans l’Ouest et le centre africain, mais elle est rare. Au Dahomey, dans le pays des Dassas, elle est cultivée autour des greniers à sorgho, probablement comme liane ornementale, mais aussi pour empêcher les moutons de s’approcher des greniers {sic !). On la nomme Goué-goué (dassa), Goudou- goudou (dahoméen). Dans l’Onbangui, chez les Bondjos, une race à petits bulbilles violets est cultivée dans les villages comme plante fétiche. On emploie anssi les bulbilles dans la fabrication du poison des flèches. Tiges cylindriques robustes, pouvant s’élever à 10 m. de hauteur, ayant jusqu’à 13 mm. de diam. à la base. Feuilles glabres, opposées ou alternées, couvertes d’une pruine glaucescente, à pétiole robuste, long de 15 cm., canaliculé en dessus, dilaté à la base et présentant une — 524 paire d’oreillettes de 15 mm. de diam., non confluentes, à limbe largement ovale-réniforme, sublobé, cordé à la base, de 20 cm. de long, (non compris racumen)etde 25 à 28 cm. de large, le lobe médian deltoïde, brusquement terminé par un long acumen linéaire-subulé, de 8 à 10 cm. de long, à tissus épaissis et canaliculés, beaucoup plus court sur les tiges grêles. Bulbilles (dans la forme du Dahomey), grisâtres, ovoïdes ou sub- sphériques, de 2 cm. de diam. Moyen Dahomey : Pays des Dassas, village de Moumou, dans les rochers, semble spontané (Chev. 23621 et 23626) ; montagne de Savalou (Chev. 23692). Gold-Coast : Olokomedji (Chev. 14060). Oubangui : Pays Bondio, Bangui, plante à bulbilles violets cul- tivée (Chev. 5196). Dioscorea bulbifera L., var. birmanica Prain et Burkill. Journ. Proceed. Asiat. Soc. Bengal, nouvelle série, X, 1914, 26. Plante cultivée, ayant une grande analogie avec D. latifolia var. anthropophagorum, mais certainement importée et s’éloignant peu des régions côtières, sauf dans les contrées où ont pénétré les caravanes de Noirs islamisés. Tiges robustes portant exclusivement des bidbilles et jamais d’inflorescences (du moins en Afrique). Bulbilles gros, subtriquètres de couleur cendrée-grisâtre ou presque blancs, chair blanche, ferme, non âcre, constituant après cuisson un aliment agréable. La plante est rarement cultivée en grand, mais on la trouve dans les jardins près des habitations, spécialement dans les contrées habitées autrefois par les Portugais qui semblent l’avoir introduite en Afrique Occidentale. En Afrique Orientale elle a probablement été apportée par les Arabes. Dans l’Ouest africain les bulbilles vendus parfois sur les marchés sont connus sous les noms de Dana, Danda (aux Antilles la plante est aussi désignée sous ces noms), Dan-dan (malinké), Kamou (mandiago) Kamako (floup), Kanoum (diola) ; Mi (dan), Ka (baoulé), Mourongo (kassonké) ; Aghabli, Guité sindé (dahoméen) ; Guité sodé, Djitésodé (dassa) ; Doundou mbissa (dendi) ; Mokourou (bariba). Soudan français : Kita (Chev. 2570) ; Casamance : commun chez les Floups qui disent l’avoir reçu des Portugais ! Côte d’ivoire : Mankono (Chev. 21941). Dioscorea latifolia Benth. in Hook. Niger Flora, 1849, p. 535 ; D. bulbifera mult. auct. (pro parte) ; D. satioa mult. auct. (pro parte). 525 Espèce polymorphe très répandue à l’état spontané dans toute l’Afrique tropicale, spécialement dans les régions à saison sèche courte (3 à 6 mois) et à saison pluvieuse comportant de 0 m. 75 à 2 m. de pluies par an. Abondant dans la zone guinéenne ; ne se rencontre dans la forêt équatoriale que dans les clairières. Tubercules et bulbilles presque toujours toxiques, consommés seulement en temps de famine et après avoir subi une longue pré- paration. Diffère de D. bulbifera L. par des caractères difficiles à définir ; paraît cependant spécifiquement distinct, les deux espèces ayant une aire géographique bien différente puisque D. bulbifera L. vit à l’état spontané en Asie orientale (abondant dans la brousse d’In- dochine !) et en Malaisie et que D. tatifolia est spécial à l’Afrique tro- picale. Il manque à Madagascar. Tiges cylindriques mais en séchant se séparant en deux faisceaux par une double rainure. Feuilles constamment alternes (comme dans D. bulbifera) mais à pétiole ordinairement plus long et plus grêle, souvent comme aplati à sa base ; limbe plus membraneux ovale- lancéolé ou suborbiculaire, souvent plus large que long, à sinus ordi- nairement évasé et peu profond ; oreillettes courtes et arrondies ; acumen très long et effilé ; nervilles très apparentes et bien parallèles ; le limbe est souvent décurrent sur le pétiole par une aile étroite, finement ondulée. Rachis des inflorescences toujours vert ; inflores- cences mâles en grappes composées pendantes, longues parfois de 30 à 60 cm., souvent aussi plus courtes. Inflorescences femelles en grappes simples, réunies par faisceaux de 2 à 6 à l’aisselle des feuilles, longues de 5 à 30 cm. au moment de l’anthèse, ayant trois étamines fertiles entourant ordinairement le pistil, de sorte que la fleur est hermaphrodite ; au début de l’anthèse elles ont une agréable odeur de muguet [dans D. bulbifera les fleuts sont également parfumées (Poilane)]. Boutons floraux d’un vert clair, devenant ensuite blancs ; les Globes de la corolle sitôt épanouis sont blancs, puis ils deviennent en vieillissant d’un violet-pourpre ; anthères et pollen jaunâtres ; ovaire ovoïde, d’un vert clair. Fruits elliptiques allongés, chaque aile semi-cordée à la base, arrondie au sommet qui est apiculé. Outre les variétés décrites ci-après, il en existe sans doute d’autres en Afrique tropicale, les unes spontanées, les autres cultivées. C’est ainsi que J. de Briey a signalé sous le nom de Massoko et Massoko ya Fioke deux Ignames cultivées pour leurs bulbilles (elles ne produisent pas de tubercules en terre) comestibles dont la dimension ne dépasse pas celle d’un œuf ou d’une tomate et qui paraissent bien distinctes des formes du groupe anthropophagorum. Nous avons nous-même observé à la Côte d’ivoire, environs de Zaranou, une Igname bulbifère, cultivée par les Noirs pour ses bul- 526 billes aériens comestibles, de petite taille, à épiderme rugueux et à chair rouge lie de vin, connue sous le nom ôi’ Akkai. Elle appartient aussi sans doute à l’espèce latifolia. Malheureusement, nous n’en avons pas rapporté de spécimens. Dioscorea latifolia Benth. var. senegambica var. nov. ^ Plante de petite taille, à tiges grêles, s’élevant au maximum à 1 m. 50 de haut, grimpant habituellement dans les graminées de la savane. Feuilles petites, ovales-hastées ou hastées-lancéolées, à sinus large ou même à base tronquée, mesurant 5,7 cm. X 4,5 à 6 cm. 5. Bulbille minuscules, de la taille d’un pois ou d’une fève (3 à 8 mm. de diam.), arrondis, verruqueux, grisâtres. Inflorescences très grêles et peu nombreuses. Le tubercule souterrain est recherché en temps de famine et il peut être mangé après avoir cuit sous la cendre. A Kouroussa, d’après Pobéguin, le tubercule est parfois mangé, mais il faut le faire cuire assez longtemps. Il est un peu moins bon que le Niambi (D. Lecardi). Nous pensons que c’est cet Igname que le R. P. Sébire indique (Plantes utiles du Sénégal, p. 264) sous les noms de Kêo ou Ngolgol en Wolof, Tât en none, Gap au Ndoute comme vivant dans les forêts de Thiès et de Ngazobil (Sénégal) et donnant des racines petites, longues, avec une chair un peu amère, mais qui devient douce à la cuisson. « C’est, ajoute-t-il, une vraie ressource pour les moments de disette ; elle produit à l’aisselle des feuilles beaucoup de bulbilles qui donnent des sujets très promptement. » Sénégal : Pays des Nones (Leprieur) ; Casamance, nommé Bayoulo (mandingue), Diéban, Karamba (diola), Boussou boulé (balante) ! Guinée française ; Kouroussa (Pobéguin, 1074). D’après ce col- lecteur, l’espèce nommée Dianfossaka croît en bonne terre. Son tuber- cule souterrain est assez gros, eomestible. Haut-Oubangui : Bangui (Chev. 5197, 5233) ; Krébedjé (Chev. 5422). Dioscorea latifolia Benth. var. sylvestris comb. nov. ^ ; D. anthro- pophagorum A. Chev. var. syloestris A. Chev. Etudes Fl. Afr. centr. (nomen nudum). Plante robuste, grimpant dans les arbustes et les arbres à 3 à 5 m. de hauteur et parfois (lorsque le tubercule est âgé) jusqu’à 10 m. 1. Dioscorea latifoliaBenih.var. senegambica var. nov. Caules teretiusculi,\m.^O allae. FoHa parva ovato-hastata vel hastato-lanceolata, hasi sinu lalo vel Iruncato, 5-7 cm. longa, 4, 5-6 cm. lata. Bulbilli minimi, globosi admodum verrucosi, crassitudine pisi vel fabae, racemi pauci, graciïl issimi . 2. Dioscorea latifolia Benth. var. sylvestris var. nov. Planta robusta, 3-5 m. interdum 10 m. alla. Bulbilli 2-5 cm. magno diametro, cinerei, plerumque verrucosi, carne alba ttcrida. — 527 — fit 30 m. de haut (Caille). Bulbilles de 2 à 5 cm. de plus grand dia- mètre, à périderme grisâtre, ordinairement vèrruqueux ; chair blanche très âcre, même après cuisson. Les bulbilles très toxiques ne sont consommés qu’après avoir trempé très longtemps dans l’eau et seulement pendant les périodes de grandes famines. Même après cuisson prolongée dans la cendre rouge, ils peuvent produire des empoisonnements. Cependant les Noirs peuvent en manger impunément (Hedin). Toutefois Thollon rapporte qu’au Gabon, l’ingestion des feuilles et des bulbilles fait périr les bœufs. Guinée française : très abondante dans la brousse ! Kouria (Caille in H. Chev. 14700) ; Ymbo-Orobé (Caille in H. Chev. 17452) ; Irébéléya (Chev. 18238) ; entre Timbo et Ditinn (Chev. 18519). Plateau de Dalaba-Diaguissa (Chev. 18366). Côte d’ivoire ; région Man-Touba, nommé Gbeidé en yapouba (PORTÈRES 125). Cameroun : Dibenga (Hédin 1456), nommé N gol en bko et Ban (yaoundé). Gabon : commun aux environs de Libreville (Kl aine 3244) où la plante se nomme Pimbarogué ; Mayumbe (Chev. 11291). Haut-Oubangui : Krébedjé (Chev. 5420, 5423). Dioscorea latifolia Benth. var. anthropophagorum comb. nov. ^ ; D. anthropophagorum A. Chev. (nomnud.) Végét. utiles Afrique trop, franç., I, 1905, p. 80 ; Etudes Fl. Afrique cent., I, 1913, p. 309. Plante cultivée de grande taille, à tiges pouvant s’élever de 3 à 6 m. de hauteur, ayant un tubercule souterrain insignifiant mais produisant des bulbilles à l’aisselle des feuilles, gros (6 à 10 cm. de grand diamètre), subtriquètres, échancrés à la base, à épiderme lisse, blanc ou grisâtre. Chair d’un blanc légèrement jaunâtre, de saveur douce après cuisson. Bace cultivée par les Bandas et les Mandjias de l’Oubangui et par les peuplades forestières du bassin du Congo. La saveur est fade et les variétés de ce groupe ont une valeur très inférieure à celle des bulbilles du D. bulbifera comestible qui n’est pas connu là où existe D. latifolia var. anthropophagorum. Cette race d’ignames nommée Ekéré (banda) est représentée par plusieurs variétés cultivées. Nous en avons observé deux dans la régions de Krébedjé : var. Temeri-Kouda (banda) : bulbilles blancs et aplatis; vap. Boukré (banda) : bulbilles bruns, de forme variable. Le R. P. Daigre a observé dans l’Oubangui les trois variétés embwé, oto, bélékpwa. 1. Dioscorea latifolia Benth. var. anthropophagorum. Planta cutla, 3-6 m. alla. Bulhilli magni, 6-10 cm. diametro, subtriquetri basa inciso, albo-cinerei, fere laeves ; carne albo- lutea, sapore dulce. — 528 — Haut-Oubangui : Diouma dans la Haute Ombella cr^, type (Chev, 5931) ; Pays des Mbrous (Chev. 5935, 5985), Krébédjé Ç (Chev. 5418) ; Pays des Bondjos (Chev. 5160), 5165 his). Chari central : Souka (Chev. 9035) ; Ngara (Chev. 8422 ter). Dioscorea latîfolîa Benth. var. contralatrones var. nov. ^ / Bulbilles gros, irréguliers, à angles arrondis, ordinairement de la grosseur du poing et pouvant peser 150 grammes. Périderme gri- sâtre verruqueux, chair blanc-verdâtre, très amère. Parfois aussi le périderme et la chair sont violacés. Cultivé dans les villages Bandas et Mandjias comme plante fétiche et pour éloigner les voleurs des plantations d’ignames. A cet effet on plante quelques bulbilles du groupe toxique parmi les sortes alimen- taires. Les bulbilles sont très toxiques ; quand on les mâche, même cuits, ils produisent une vive irritation sur les muqueuses de la bouche. Les pilleurs de plantations ne pouvant distinguer les bonnes des mauvaises sortes ne touchent pas aux bulbilles de la race anthropo- phagorum. Cependant d’après Baudon il est facile de distinguer les deux races. Outre les caractères tirés des bulbilles on peut les différencier par les feuilles. Elles ont la même forme et les mêmes dimensions dans les deux races, mais dans les plantes non alimentaires le limbe est boursoufflé entre les nervures secondaires, alors qu’il est absolument plat dans les autres. Nous doutons que ces caractères soient constants. Nous avons observé à Krébédjé deux variétés de ce groupe, l’une nommée Krékoto et l’autre Krékébaga. Haut-Oubangui : bassin de la Haute Ombella, Diouma (Chev. 5930). D. latifolia Benth. var. longipetiolata comb. nov. ; D. longipetio- lata Baudon in Heckel, Annales Musée Col. Marseille, série 3, I (1913) 236. Feuilles plus larges que longues ; pétiole long (12 cm.) ; racèmes dépassant 40 cm. Haut-Oubangui : Kaga M’Bra (Baudon, 1853). D. latifolia Benth. var. violacea comb. nov. ; D. oiolacea Baudon,. Annales Musée colonial Marseille, série 3, I, (1913), 242 fig. Feuilles plus longues que larges violacées, pétiole moyen (7 cm.). Bulbilles violacés allongés, fusiformes, de 10 cm. de long et de 1. Dioscorea latifolia oar. contralatrones çar. noo. Bulbilli magni valde irregulares, angulis obiusis, usque ad 150 gr. graves, cinerei vel violacei verrucosi. Carne albo-viride vel violacea, aniarissima. — 529 — 3 cm. de large, avec un étranglement au milieu. Vernac : Kouré (banda). Haut-Oubangui : Pays des M’Brès (Baudon, 1723). Dîoscorea sansibarensîs Pax. Plante grimpante bulbillifère, à feuilles opposées, cordées, légère- ment pubescentes en dessous ; bulbilles aériens très toxiques, em- ployés parfois pour la pêche et pour des empoisonnements criminels. , Nom vernaculaire : Kiazi kikun (swaheli) mot à m. patate grande. L’Herbier du Muséum possède l’espèce de Zanzibar (Sacleux 591) ; Mozambique (Surcouf). Le B. P. Sacleux, excellent botaniste qui résida longtemps dans les missions de la Côte orientale d’Afrique, nous a fait connaître qu’il avait failli un jour succomber pour avoir mangé des bulbilles de cette espèce prise pour l’Igname bulbifère souvent cultivée à la côte orientale. Les bulbilles cuites n’avaient aucune saveur amère et étaient plutôt agréables. L’intoxication ne se fit sentir que quel- ques heures après l’absorption. Le malade ressentit de violents troubles au cœur et il resta pendant trois jours entre la vie et la mort. Le médecin lui fit absorber de nombreux grogs de tafia. Des vomissements survinrent seulement le troisième jour et il se rétablit lentement. Sect. Lasiophyton Uline. Dîoscorea dumetorum (Kunth) Pax ; Helmia dumetorum Kunth ; D. triphylla L. var. dumetorum Knuth. D. dumetorum exclusivement africain, est une espèce très affine de D. triphylla L. [D. daemona Roxb.) d’Asie tropicale. Malaisie et Philippines, au point que Knuth réunit les deux formes en une seule espèce, le dumetorum n’étant qu’une variété généralement plus tomenteuse du type asiatique. La raison qui nous a fait séparer D. bulbifera et D. latifolia nous détermine aussi à différencier spécifi- quement D. triphylla et D. dumetorum. D. dumetorum est commun dans la brousse et sur les lisières fores- tières de l’Afrique tropicale, depuis l’Atlantique jusqu’à la côte orientale de Mozambique, puis du Sénégal à l’Angola. Il est fréquem- ment spontané dans cette vaste contrée, dans les brousses tropophiles. Chez diverses peuplades noires on trouve aussi des races cultivées à tubercules comestibles sans avoir à subir une longue préparation spéciale. Au contraire la plante sauvage a un tubercule très toxique. On ne la consomme en temps de famine qu’après lui avoir ^ait subir une longue macération dans l’eau courante (pendant cinq jours). Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 34 - 530 — Dans les régions que nous avons visitées, la plante spontanée porte les noms suivants : Soudan : Couha (bambara), Laliman (soninké), Boudé (malinké de Haute-Guinée, d’après Pobéguin). ■ — Haut-Oubangui : Kcndjo (mandjia). Cf. Herb. Chev. n® 6266. Le tubercule peut devenir très gros et être profondément enterré. Plus souvent, autour du pivot rayonnent des tubercules plus ou moins digités et obliques garnis de racines grêles, étalées non épi- neuses. La tige glaucescente, velue est hérissée d’épines au moins jusqu’à une certaine hauteur. La plante est commune dans la savane soudanaise ; elle résiste aux feux de brousse. Cependant elle se réfugie souvent sur les ter- mitières. Nous l’avons trouvée jusqu’en Afrique centrale : vallée de la rivière Nana dans le Haut-Oubangui (Chev. 6266), région de Ndellé (Chev. 7207), Chari moyen : pays des Saras et des Ndams (Chev. 8676 et 8602). Dans beaucoup de contrées, les indigènes, même affamés, ne touchent pas au tubercule, le considérant comme très dangereux. Les variétés cultivées de D. dumetorurn sont peu nombreuses et ne s’observent que chez d’assez rares peuplades. Nous n’en avons pas observé au Soudan, ni en Guinée française, ni à la Côte d’ivoire. Par contre la cvdture de D. dumetorurn est assez répandue au Dahomey. Il y porte les noms suivants : Léfé, Eléfé (dahoméen), Pansourérou (dassa), Yésékou (bariba), Doundou Kiré (dendi). Au Cameroun il existe aussi des dumetorurn cultivés (Hédin !) nommés Enkoa (ngoumba), Asso (yaoundé) ; nous en avons vu dans le Moyen Chari chez les Saras (Chev. 8676). Dans l’Oubangui nous avons surpris en quelque sorte la proto- culture de cette plante. Lors de notre voyage de 1902, nous sur- prîmes xin campement de Bondjos déterrant les tubercules du dume- torum dans la brousse et ceux de ces tubercules qui n’étaient pas immédiatement mangés étaient plantés dans les jardins. Les variétés cultivées ont une chair également amère et très mucilagineuse. Le tubercule coupé doit cuire pendant des heures avant de pouvoir être mangé. La chair jaunit f n cuisant. On la mange en tranches, mais on ne peut la réduire en farine. Dioscorea dumetorurn Pax var. lanuginosa var. nov. Eoliola juoenila utrinque tomentosa, adulta suhtus indumenta alho tomeniosa. Côte d’ivoire ; Toula (Chev. 19561). Dioscorea dumetorurn Pax var. glabrescens var. nov. Eoliola adulta suhglabra, juoenila suhtus paulo pilosa. Soudan français : brousse du Yatenga de Ouahigouya à Koro (Chev. 24807). — 531 — Dioscorea dumetorum Pax var. vespertîlio (comb. nov.) ; D. çes- pertilio Benth. Tiges subinermes, folioles subglabres ; inflorescences souvent avortées, remplacées par de petits bulbilles. Guinée française : plateau de Dalaba-Diaguissa, 1.000 à 1.300 m. ait. (Chev. 18772). Dioscorea dumetorun Pax var. Schweînfurthiana comb. nov. ; D. Schweinfurthiana Pax. Dahomey : Dassa-Zoumé (Chev. 23611). Sect. Botryosycios (Hochst.) Uline. Dioscorea phaseoloides Pax. Espèce voisine de D. dumetorum, mais beaucoup plus grêle, subi- nerme. Folioles ob’anceolées acuminées, subglabres et très minces. Tubercule de petite taille mais mangé néanmoins parles Sarouas du Chari en période de famine. Croît dans les terrains en partie inondés à la saison des pluies. Chari central : abords du lac Iro, Mélé et Koulfé (Chev. 9076 et 9190). Baguirmi méridional : Koubou (Chev. 9365), Bahr Erguig (Chev. 9370). L’espèce n’était connue que dans le Ilaut-Nil (Pays Niamniam). Dioscorea Quartiniana A. Bich. Espèce de l’Afrique orientale et surtout de l’Abyssinie mais qui a aussi été observée dans l’Angola (Welwitsch) et dans le Nigéria du Nord (Dalziel 227). L’Herbier du Muséum renferme aussi un spécimen authentique de la localité suivante : Guinée française : Fouta-Djalon. Timbo, vers 700 m. ait. (Pobé- GUIN 1642). Sect. Syntepaleia (Uline) Knuth. Dioscorea hirtiflora Benth. Espèce répandue dans la grande brousse et les halliers de la zone guinéenne de l’Afrique Occidentale depuis la Guinée française et Sierra-Léone, jusqu’à la Nigéria anglaise. Croît Souvent dans les clairières des vallées. Le tubercule caustique n’est pas comestible. Cependant, d’après PoBÉGUiN, il peut se manger après avoir été pelé et mis à rouir dans une eau courante. A Kouroussa on nomme la plante Denaforé (malinké). — 532 — Lianes de 2 m. à 3 m. de haut paraissant toujours dépourvues de bulbilles aériens. Feuilles alternes, ovales lancéolées, cordées à la base. Fleurs femelles sur de longues grappes, isolées ou par 2, pendantes, longues de 10 à 20 cm. Nous l’avons des localités suivantes : Guinée française : Kouria, bords du Konkouré, pieds c/' et spéci- mens Ç (Caille in H. Chev. 14993, 14993 his, 14979) ; Fouta-Djalon, entre Irébaleya et Timbo, 600 à 700 m. ait. (Chev. 18334), Kouroussa (POBÉGUIN 1075). Dîoscorea rubiginosa Benth. Plante regardée par Hutchinson et Dalziel comme synonyme de l’espèce précédente. Elle en constitue au moins une race. Sierra-Léone et Guinée française, régions montagneuses. Tiges grimpantes rameuses, s’élevant à 2 m. ou 3 m. et retombant en longs festons, tomenteuses-ferrugineuses, non épineuses, les tiges principales grosses et robustes, les latérales grêles, les princi- pales portant des feuilles opposées et grandes, les latérales à feuilles ordinairement alternes et plus petites. Feuilles cordées-ovales, cus- pidées, glabres en dessus, pubescentes très ferrugineuses en dessous, à poils étoilés, celles des grosses tiges larges, presque suborbiculaires, de 10-12 cm. de diam., à 9 nervures partant du sommet du pétiole, brusquement acuminées-cuspidées ; feuilles de tiges florifères beau- coup plus petites, de 5 à 6 cm. de longueur, insensiblement acuminées. Pétiole pubescent-ferrugineux de 2 à 8 cm. de long. Les tiges florifères portent souvent de petites bulbilles noirs- violacés, oblongs, finement tuberculeux, de la grosseur d’un grain de mil ou de maïs. Fleurs mâles en épis nombreux, axillaires, fasciculés de 3 à 8 cm. de long, à rachis pubescent. Bractées très petites lan- céolées-acuminées, pubescentes ; fleurs blanches, odorantes, à périanthe tomenteux ; segments extérieurs ovales obtus, les intérieurs elliptiques-aigus ; étamines fertiles 3 ! Fleurs femelles en grappes entièrement couvertes d’un tomentum brun-ferrugineux, ordinaire- ment par 3 ou 4 à l’aisselle des feuilles alternes, longues de 10 à 20 cm. La plante mâle est décrite d’après des notes prises à Kouria (Guinée française) en 1907 ! La plante femelle, d’après un spécimen collecté au Fouta-Djalon, entre Soumbalako et Boulivel (Chev. 18649). A Kouria elle croît autour des villages et dans les enclos de cultures et est probablement seulement naturalisée. Les indigènes ne lui attribuent aucune pro- priété, mais ce sont des Foulahs, émigrés et installés au Fouta, depuis moins de trois siècles. - 533 - Sect. Macrocarpæa Uline. Dioscorea Preussii Pax ; D. Chei’olieri De Wildeman. Liane herbacée, subligneuse à la base s’élevant jusqu’à 10 et 20 m., dans les arbres. Tiges principales grosses, cannelées et parfois ailées ; les tiges secondaires portant souvent de gros bulbilles toxi- ques. Espèce spontanée très répandue dans la zone guinéenne el" forestière de l’Afrique tropicale, depuis la Guinée française jusqu’à TRst africain, au N. et au S. de l’Equateur. D’après PoBÉGUiN, le tubercule nommé Dena/aré ou Dendafaré en Haute-Guinée française peut être mangé en temps de famine, après avoir macéré dans l’eau courante pendant 15 jours. Nous l’avons récoltée dans les localités suivantes : Guinée française : Fouta-Djalon, entre Kouria et Irébeleya (Chev., 18269). Côte d’ivoire : Haut-Sassandra, pays Toura, entre Sanrou et Ouodé o^, type de D. Chei>alieri (Chev. 21612) ; Man, fleurs Ç et fruits (Chev. 34153, 34155), cercle de Mankono, entre la rivière Béré et Dialakoro (Chev. 21956). Gold-Coast : Olokomedji (Chev. 13962, 13979). Haut-Oubangui : Krébedjé, dans la brousse (Chev. 5421 his). Chari moyen : Ngara, entre le Dar-Kouti et le lac Iro en fruits (Chev. 8421) ; Kaga Batoro, terrains frais ombragés (Chev. 8301). Nous rapportons aussi à cette espèce une forme à feuilles glabres- centes que nous avons récoltée au Congo français : Brazzaville Chev. 4235) à tiges cannelées-ailées, étiquetée par Em. De Wilde- man D. ptericaulon De Wild. Dioscorea Schîmperiana Hochst. var. vestita Pax. Notre plante récoltée dans le bassin oriental du Chari en mai 1903 se rapproche beaucoup du type de Schimper et surtout de la variété de Pax typifiée par un spécimen di Schweinfurth récolté au Pays Niam-niam. Serait synonyme de D. Schlechteri Harms du Cameroun. Elle diffère toutefois de la plante de Schweinfurth par les feuilles alternes, même sur les tiges principales ; toutefois sur des rameaux fructifères, les feuilles étaient opposées. Elles sont ovales-hastées. cordées à la base, à sinus aigu, couvertes sur les deux faces, au moins à l’état jeune, d’un épais tomentum étoilé, tantôt blanchâtre, tantôt ferrugineux et brun sur le pétiole et les nervures. Fruits trilobés, tomenteux, plus larges que hauts. Moyen-Chari : pays Ndouka (entre le Dar-Kouti et le lac Iro, par 9® de lat. N.) : village de Ngara, dans les buissons d’ Acacia ataxa- cantha, entourant le village et servant de fortification. Introduit et naturalisé (?). Cependant les indigènes ne lui attribuent aucune propriété (Chev. 8420. 8422 bis, 8424). — 534 — Sect. Enantiophyllum Knuth subsect. Colocasiefolia Knuth. Dîoscorea colocasîæfolia Fax. Espèce encore mal connue, à tiges quadri-ailées ; à feuilles opposées, glabres et très grandes (30 cm. x 20 cm.), à lobes latéraux se recou- vrant. Fleurs femelles en épis tomenteux pauciflores : ovaires très tomen- teux. L’espèce est cultivée pour ses tubercules comestibles dans la région forestière du Cameroun. C’est le Joma des indigènes. Enfin J. de Briey l’a signalée comme cultivée au Mayumbe du Congo belge. Le rhizome est très volumineux ; sa chair cuite est fondante, mollasse et peu estimée. On nomme la plante Kiala en Sundi. Nous rapportons aussi à la même espèce un spécimen stérile de l’Herbier du Muséum, rapporté du Gabon par Griffon du Bellay. Les indigènes du Gabon nomment la plante Pemharoga, mais il semble que ce nom s’applique à d’autres ignames. Sect. Enantiophyllum Uline subsect. Cayenenses A. Chev. Nous avons créé cette sous-section pour un groupe d’espèces spontanées ou cultivées, de jordanons et de formes hybridogènes cultivées, très difficiles à distinguer dans l’état actuel de nos connais- sances, faute de matériaux complets et d’études faites sur des spéci- mens vivants. Ces formes abondent dans l’Ouest africain, ainsi que dans les bassins du Chari, du Nil et du Congo qui semblent être leur centre de dispersion. Les unes sont spontanées (en forêt ou en savane), les autres sont cultivées ou subspontanées. L’espèce la plus anciennement connue de ce groupe et qui lui a donné son nom est D. cayenensis Lamk. décrit en 1789, d’après une plante de Cayenne (Guyane française). Le type dont nous avons publié la photographie (Bull. Soc. Bot. France, vol. 59, 1912, p. 223 et pl. III) se trouve dans l’Herbier Lamarck. Ce type se rapporte sans nul doute à une plante cultivée introduite d’Afrique en Amérique pour la nourriture des esclaves. Une autre plante du même groupe, non distincte spécifiquement, également cultivée en Amérique tropicale, fut décrite en 1813 sous le nom de D. rotundata Poir. Encycl. Suppl. 111, p. 139. Nous publions (fig. 1) une photographie de l’isotype conservé dans l’Herbier du Muséum. C’est une plante récoltée par Biedlé en 1797 aux Antilles (à Porto-Rico). Le même spécimen, du même collec- teur typifie D. occidentalis R. Knuth. En 1849, Bentham, étudiant des spécimens récoltés par Don et Vogel à Sierra-Léone fit connaître sous le nom de D. præhensilis Benth. une forme africaine appartenant au même groupe. En la — 535 — décrivant Bentham faisait remarquer qu’elle s’identifiait presque exactement avec D. cayenensis et D. rotundata. Ce sont bien, en effet, comme nous le verrons, des variations de peu d’importance d’un meme type spécifique, déjà très variable dans la nature, mais dont la culture qui a débuté très anciennement en Afrique, a encore multiplié les variations. Beaucoup de ces variétés semblent du reste des somations ; on les multiplie toujours exclusive- ment par voie végétative. Ajoutons que les variétés cultivées fleu- rissent peu ou donnent des inflorescences pauvres. En 1850, Kunth décrivit nne autre espèce de ce groupe D. ahyssi- nica Hochst. ex Kunth, typifiée par le n® 1720 de Schimper, récolté à Djeladjerane (Abyssinie) et que nous avons pu examiner dans l’Herbier du Muséum. Ce D. abyssinica nous semble bien voisin aussi des formes précédentes. Nous le considérons cependant comme spécifiquement distinct. Il ne semble pas être cultivé actuellement, mais il a pu l’être autrefois et il ne serait pas surprenant qu’il soit à l’origine de plusieurs variétés culturales de D. cayenensis. Enfin, depuis 1886 et surtout depuis 1900, on a décrit un assez grand nombre d’espèces africaines appartenant à ce même groupe. Knuth en cite près de 40. Em. De Wildeman à lui seul en a*décrit 21 espèces vivant pour la plupart au Congo belge. R. Knuth dans sa Monographie de 1924 a maintenu toutes ces espèces et en a ajouté d’autres. Il n’est pas douteux que beaucoup doivent passer en synonymie ou être considérées comme des variétés culturales. J. Hutchinson et Dalziel en 1936, tout en regardant D. cayenensis et D. rotundata comme espèces distinctes, n’admettent que cinq espèces en Afrique Occidentale. Nous pensons qu’ils ont exagéré en sens opposé. Toutes les espèces du groupe Cayenensis ont en commun les carac-'' tères suivants : les plantes sont vivaces, les bulbilles aériens font ordinairement défaut, les tubercules souterrains se renouvellent chaque année et sont environnés au collet de longues racines brunes épineuses ou non. Les tiges sont presque toujours annuelles, glabres non ailées, mais parfois à émergences glandulaires ; cependant certaines espèces de forêt dense (D. smilacifolia, etc.) ont des tig^s lignifiées vivant de longues années et des feuilles coriaces parfois persistantes. Les tiges portent souvent des épines, au moins à la base de la tige principale ; il existe cependant des formes à tiges grêles complètement inermes. Les feuilles sont toujours entières, plus ou moins ovales, cordées ou tronquées à la base, opposées au moins sur les tiges principales, rarement subalternes, glabres mais munies de nectaires ou glandes discoïdes et portant parfois à la base du limbe une paire d’appendices nectarifères, munies aussi d’un acumen épaissi, à glandes nectari- fères. Inflorescences axillaires ou terminales (dans ce cas feuillées — 536 — ou non), souvent réduites dans les formes cultivées. Fleurs petites. Capsules glabres et souvent pruineuses, à ailes souvent presque aussi larges que hautes. Knuth répartit les espèces de ce groupe en einq séries ; les abyssi- nicæ à feuilles minces membraneuses à lobes séparés par un sinus étroit, les minutifloræ à feuilles membraneuses à base arrondie, les decurrentes, une seule espèee d’Afrique orientale que nous croyons avoir retrouvée dans l’Ouest africain, à feuilles à base cordée, mais décurrente sur le pétiole ; enfin les coriaceæ et remotinerçiæ à feuilles coriaees et à nervure basale externe plus ou moins rapproehées du bord. Le sinus basal est souvent très variable, parfois sur le même individu ; aussi on peut englober toutes les espèces en deux séries : les papyracæ à feuilles minces membraneuses et les coriaceæ à feuilles coriaces souvent persistantes. M. Em. De Wildeman a admis aussi un groupe Acarophytæ qui serait caractérisé par l’existence d’une paire de petits appendices dénommés acarodomaties, situés à la base du limbe. Ces appendices sont en réalité des nectaires ; ils portent des glandes sécrétrices à leur base. Leur existence est loin d’être constante : on ne les trouve d’une manière régulière que dans cer- taines formes cultigènes multipliées par voie végétative. Dans les espèees et variétés du groupe coriaceæ les nectaires sont généralement nombreux mais répartis irrégulièrement sur les tiges, les pétioles et les limbes foliaires. La sous-section des cayenenses est particulièrement intéressante au point de vue économique, car c’est elle qui renferme la grande majorité des Ignames cultivées en Afrique. L’espèee D. cayenensis et sa varité rotundata comprennent des centaines de formes cultigènes multipliées par voie végétative. Dans chaque canton où les ignames sont la base de l’alimentation on rencontre en culture une dizaine de variétés de ce groupe. La domestication et la sélection ont dû commencer à une époque aneienne, mais postérieurement cependant à l’introduction du D. alata. La culture de cette dernière espèce a recidé lorsque les formes de D. cayenensis se sont multipliées et améliorées. Il y a quelques années encore, les Noirs de certaines tribus en multipliaient le nombre en arrachant dans la brousse des plants sauvages pour les cultiver et en les conservant ensuite lorsqu’elles montraient des propriétés avantageuses. Les diverses espèces spontanées de ce groupe offrent encore un autre avantage. En période de famine on peut consommer impuné- ment leurs tubercules, même si on ne leur fait subir qu’une faible préparation (cuisson ou macération dans l’eau). Leur chair est plus ou moins amère, mais on ne nous a jamais signalé qu’elles aient causé des empoisonnements. — 537 — A. Papyraceæ. Dîoscorea cayenensis Lamk., Chevalier, Bull. Soc. Bot. France, 59, 1912, p. 223 et pl. III (le type de Lamarck !) Tubercules de formes variées, à chair blanche ou jaune ou parfois rosée, à racines épineuses ou non, à tiges inermes ou épineuses, à feuilles opposées ou alternes, cordées-hastées, à base subtronquée. Variétés tardives ou précoces. Plante d’origine cultigène. Nous l’avons rencontrée parfois échappée de culture, mais jamais spontanée. Très répandu dans toute l’Afrique Occidentale et jusqu’en Afrique centrale. Variétés très nombreuses, connues en Afrique occidentale sous le nom global de Kou ou Gouanga (mandé-dioula). Dans rOubangui-Cbari on les nomme Baba (banda), Gora (mand- jia): Une variété subspontanée et parfois cultivée dans les villages du Sassandra (Côte d’ivoire) et nommé Dogu en bété a des tiges très épineuses qui s’élèvent jusqu’à 8 à 10 m. de haut. Dîoscorea cayenensis Lamk. var. rotundata (Poir.) Griseb. ; D. rotundata Poir. (fig. 1, type de Poiret !) ; D. odoratissima Pax ; D. Liebrechtsiana De Wildeman ; D. occidentalis Knuth. Diffère du type par les feuilles largement ovales-cordées, parfois Suborbiculaires, à sinus basal étroit, à lobes latéraux arrondis. Présente comme le type des variétés à chair blanche ou jaune, tardives ou précoces. Ce n’est donc pas la précocité et la couleur blanche comme l’indiquent Hutchinson et Dalziel qui distinguent ce groupe de formes cultivées de celles qui se rattachent au type. Très répandu à l’état cultivé de la Guinée française à l’Angola et jusque dans l’Oubangui-Chari. Au Baoulé (Côte d’ivoire) les meil- leures variétés sont Kouana, Sopéré, Kiri Kiri, etc. Dîoscorea cayenensis Lamk. var. præhensîlîs comb. nov., D. præ- hensilis Benth. Feuilles toujours opposées, largement cordées à la base, insensible- blement atténuées en acumen, épis mâles ordinairement nombreux à Taissellle des feuilles parfois portés sur des rameaux spéciaux aphylles. Jeunes pousses souvent violacées et très épineuses ; stipules de la base des feuilles très développées. La tige s’élève jusqu’à 10 m. ou 15 m. dans les arbres. Tubercule allongé et couvert d’épines, entouré de nombreuses et longues racines épineuses souvent entremêlées ; le tubercule propre- ment dit est long de 15 à 20 cm. et parfois de 75 cm. et 10 cm. de diamètre, fusiforme mais beaucoup épaissi au sommet. Il ne peut être mangé que s’il a longtemps bouilli dans Teau et est assez jeune. - 538 Porte les noms suivants à la Côte d’ivoire : Ouo duo (baoulé) mot à mot igname épineux -, Ti ou Té (bété), Sémé (néyau). Répandu en Afrique occidentale dans la zone forestière et dans la zone guinéenne, là où existent des îlots de haute futaie et des galeries forestières. Se rencontre aussi dans toute la forêt de la Côte d’ivoire, souvent loin des régions habitées, où sans nul doute aucun Igname n’a jamais été cultivé (Pays Abé, lisières du Baoulé, Sanwi, Sas- sandra, Cavally et en Guinée dans la région des sources du Niger et au Kissi). Le tubercule est parfois profondément enfoncé dans le sol (sa pointe va jusqu’à 1 m. de profondeur) ; en outre les racines épineuses qui entourent la plante dans le sol en rendent l’arracbage difficile, mais on en consomme cependant beaucoup en temps de famine. Rare- ment le tubercule est unique ; souvent il en existe deux et même trois soudés à la partie supérieure ; ils peuvent aussi être digités et aplatis en forme de main. Cette race spontanée dans l’Ouest africain est à l’origine de beau- coup de variétés du groupe rotundata. Dioscorea cayenensis Lamk. var. sylvestris A. Chev. Explor. Bot. Afrique occidentale, 1920, p. 640 (nomen nudum)^. Racines épaissies grêles, cylindriques, de la grosseur du doigt, enfoncées verticalement dans le sol et longues de 20 à 30 cm. Tiges inermes glauques. Feuilles inférieures alternes, celles des rameaux de dernier ordre opposées, toutes triangulaires hastées, les lobes latéraux arrondis divergents ; limbe décurrent sur le pétiole de sorte que la base est en accent circonflexe ; acumen grêle, glanduleux. Fleurs mâles en racèmes très grêles et courts à l’aisselle des feuilles, ou parfois en longues grappes composées aphylles. Fassaca (bambara), Dianfassaka (rnalinké d’après Pobéguin). Le tubercule ne serait pas comestible. Cependant à Kouroussa on le mange mais, dit PoBÉcutN, la chair est dure et fibreuse. Soudan français : Tiediana (Chev. 2568 et 2569). Guinée française : Kouroussa (PosÉGurN 1086). Dahomey : de Firou à Konkobiri (Chev., sans n°). Cette remarquable variété (peut-être espèce ?) croît dans les savanes soudanaises, parmi les herbes et les buissons. C’est à elle que F. De WrLDEMAN fait allusion dans sa notice de 1914, p. 22, et qu’il pensait constituer peut-être une espèce nouvelle. Nous la croyons assez voisine de certaines variétés cultivées de 1. Dioscorea cayenensis Lamk. var. sylvestris var. nov. Tuhera cylindrica, crassitudine digiti, 20-30 cm. longa. Gaules inermes glauci. Folia inféra alterna, sapera opposita, hastato-triangula, lobis basalibus rotundatis divergentibus, lamina exs. papyracea 8-lltTO. longa, 6-7 cm. 5 lata in petiolum cuneato-decurrens. Spicae cT brevae, graciles. — 539 Fig. 2. — ■ Dioscorea aayenensis var. pruinosa A. Chev. Ç D. cayenensis et elle est probablement à l’origine de diverses formes cultivées. Dioscorea cayenensis Lamk. var, pruinosa A. Chev. (fig. 2 et 3) ; Fxg. 3. — Dioscorea cayenensis var. pruinosa A. Cfiev. cf (type) D. pruinosa Chev. Etudes Fl. Afr. centr., I, 1913, 311 nomen ; De WiLD, Bull. Jard. bot. Bruxelles, 1914, 28 1. Dioscorea cayenensis Lamk. var. pruinosa. Tiiber crassiiudine brachio, ramosum. Caules primordiales robusti , spinosi. Folia opposita, peiiolo gracile, lamina exs. papyracea ooato- oblonga, basi troncato subhastata, 10-12 cm. longa, 6, 5-7 cm. 5 lata, pauce et cuneato- decurrentes, 7-9 neroata. Spicae Ç graciles, 1-2 in axillis foliorum, simplices, pendentes, 7-20 cm. longae. Capsula magna, 4 cm. lata, 2 cm. 5 alta, basi cuneato-stipite. 541 — Tubercule allongé, enterré profondément, vertical, pouvant atteindre la grosseur du bras, ramifié. Tiges principales robustes, épineuses. Feuilles glabres, toutes opposées, à pétiole grêle ; limbe mince, ovale, oblong, tronqué-subhasté à la base, à sinus large, faiblement marqué, lobes latéraux arrondis ; limbe faiblement décur- rent, long de 10-12 cm., large de 6 cm. 7 cm. 5, 7-9 nervié. Epis femelles grêles, pendants, isolés ou par deux à Taisselle des feuilles, larges de 7 à 20 cm. ; fleurs très espacées, glabres. Capsules grandes, larges de 4 cm., hautes de 2 cm. 5, cordées au sommet et cunéiformes stipetées à la base. Le tubercule est comestible, mais amer. Il est mangé par les Bandas en temps de famine. Haut-Chari : cercle de Gribingui, Kaga Mbra, entre Crampel et la Moyenne Koddo, par 7° de lat. N., dans la brousse très boisée et les galeries forestières (Chev. 6482). Dîoscorea cayenensis Lamk. var. ndîorum var. nov. ^ Voisin de la var. rotundata dont il diffère par les feuilles plus petites (6 à 7 cm. X 5-6 cm.), ovales-lancéolées et non suborbiculaires, faiblement cordées à la base et parfois tranquées et un peu décur- rentes sur le pétiole. Fleurs femelles en longs racèmes simples laté- raux. Fleurs en racèmes composés, axillaires, de 10 à 15 cm. de long, aphylles, portant de 5 à 8 verticilles d’épis floraux très grêles. Haut-Oubangui : Krebedjé, cultivé par les Ndis Ç (Chev. 5409), type ! confluent de TOubangui et de la Kémo, spontané (Chev. 5301). Le n® 5409 a été rapporté par De Wildeman à D. angustiflora Rendle. Dîoscorea abyssinica Hochst. ex Kunth ; Knuth Dioscor. 294. Les spécimens que nous rapportons à cette espèce diffèrent très légèrement du type d’Abyssinie, mais ils sont conformes à la des- cription de Knuth qui donne à l’espèce une aire vaste allant de l’Erythrée et la Nubie au Congo et de l’Afrique orientale au Came- roun. Bassin du Chari ; sud du Baguirmi entre Komi et Bahr-Erguig (Herb. Chev.). Dahomey : très commun dans la brousse du Haut-Dahomey, Kouandé, Djougou, Konkobiri, monts Atacora, aux sources de la Pendja^i de 400 à 600 m. d’alt. (Chev., 23853, 23969, 24147, 42249). 1. Dîoscorea cayenensis Lamk. oar. ndîorum var. nov. Proxima var. rotundato, dissi- milis foliis minorihus, 6-7 cm. longis, 5-6 cm. latis, ovato lanceolatis, paulo cordatis, inierdum truncatis. Spicae solitariae. Injloreècentiae 10-15 cm. longue, aphyllae, spicarum numerosarum compositae. — 542 — Nous retrouvons dans nos notes les renseigneraents suivants sur la plante du Dahomey : Tubercules par paquets de 3 à 4 par souche, verticaux, cylindriques, très grêles et très longs, parfois rameux. atteignant jusqu’à 60 cm. de long et seulement 1 cm. 5 à 2 cm. 5 du diamètre, lisses et blancs quand ils sont jeunes, ensuite gris et verruqueux, garnis sur toute leur surface de petites racines, les racines supérieures plus robustes peuvent être dirigées de bas en haut, mais elles ne sont jamais transformées en sarments épineux sortant de terre. Chaque année, au milieu de la saison sèche, la souche émet un ou plusieurs nouveaux tubercules qui s’accroissent à mesure que les anciens se dessèchent, au milieu du faisceau de tubercules se développe une tige aérienne mun’e d’écailles alternes dans la partie souterraine. La chair des tubercules est entièrement blanche ou d’un violet lilas sous la peau à la partie supérieure. Tige principale aérienne grêle (2 à 3 mm. de diam.) cylindrique, inerme, glabre, d’un vert-rougeâtre, souvent garnie d’une pruine bleuâtre, pouvant s’élever de 5 à 6 m. dans les buissons, très rameuse, à rameaux opposés fdiformes. Feuilles opposées ou subopposées, alternes à l’extrémité des rameaux, longuement pétiolées, glabres. Pétiole grêle, de 3 à 6 cm. de long étalé presque normalement à l’axe des tiges ; limbe ovale, profondé- ment cordé à la base, parfois cordé oblong, toujours acuminé, subulé de 6 à 12 cm. de long sur 3 cm. 5 à 7 cm. de large ; sinus profond de 6 à 12 mm. ; lobes de la base arrondis, peu divergents ; nervures principales 7, rayonnant au sommet du pétiole ; surface supérieure luisante, l’inférieure d’un vert mat. Inflorescences mâles en épis pendants, fasciculés par 2 à 5 à l’aisselle des feuilles supérieures, longs de 8 à 12 cm. ; fleurs mâles globuleuses, sessiles, d’un vert- jaunâtre, de 1 mm. 5 à 2 mm. de diam. ; segments externes ovales très concaves, les internes verdâtres suborbiculaires. Epis femelles isolés, pendants, très lâches, longs de 8 à 15 cm. Vernac. : Diabongoua (gourma), Dika (bariba). Le tubercule est comestible ; on le déterre dans la brousse après l’hivernage. Cette plante n’est pas cultivée mais nous pensons qu’elle est la souche de plusieurs formes cultivées, qui gravitent autour de D. rotundata. Le D. cayenensis var. ndiorum A. Chev. en paraît aussi très voisin. Dîoscorea sagîttifolîa Pax. L’espèce est typifiée par le spécimen du Soudan anglo-égyptien ; Pays Djur (Schweinfurth 1712), la plante de Lécard du Haut- Sénégal ayant été écartée pour constituer une autre espèce (D. Le- cardi). Nous rattachons à D. sagittifolia plusieurs spécimens que nous avons récoltés dans la région centrale du bassin du Chari, à proxi- — 543 Fig. 4. — Dioscorea sa"iUijolia mité du lac Iro (fig. 4) (Chev. 8814, 8850, 9251) dont la tige principale est inerme à sa base et un spécimen du sud du Baguirmi, entre Komi et le Barh Erguig (Chev. 9372), celui-ci épineux à la base de la tige principale comme le montre la photographie ci-jointe. Nous avons rattaché aussi à la même espèce une plante du Haut Chari : Kaga Bandero (Chev. 6355). Nous pensons qu’il faut joindre aussi à la même espèce comme variation à peine distincte une plante que nous avons récoltée au Pays des Mbrous dans le Haut-Oubangui (Chev. n^ 3588). Enfin à la même espèce se rattache incontestablement l’Igname cultivée dans le Haut-Oubangui nommée D. Zara Baudon Mus. col. Marseille, série 3, 1, 1913, p. 237, maintenue comme espèce distincte par Em. De Wildeman et par Knuth ainsi qu’une partie des variétés que Baudon a décrites. Le D. Zara forme Baba Baudon serait peut-être un hybride de D. sagittifolia et D. Grihinguiensis Baudon du Haut-Chari. Toutes ces plantes paraissent complètement inermes,ce en quoi elles diffèrent des variétés les plus répandues de D. cayenensis. Il est probable que D. sagittifolia Pax se trouve à l’origine de certaines races d’ignames cultivées en Afrique centrale. Dioscorea Lecardi De Wild. Plante de l’Ouest africain, très répandue dans les savanes souda- naises, excessivement voisine de D. sagittifolia Pax dont elle n’est sans doute qu’une race géographique. Elle en diffère par un sinus des feuilles étroit, à lobes non divergents. Le tubercule est brun, linéaire, de la grosseur d’un doigt ; il s’enfonce verticalement dans le sol. La chair est amère mais non toxique. Les Sénégalais et Sou- danais en font une assez grande consommation en temps de disette. Vernac : Kappé (toucouleur) ; Niambi, Gniambi (bambara). Cette dernière appellation est employée dans toute l’Afrique occi- dentale et on peut se demander si le nom portugais Niam origine du mot Igname n’en dérive pas. Sénégal : dans le Bondou (Heudelot), Haut-Fleuve (Lécard) ; Baol dans la brousse (Chev. 33871) ; forêt de Ndoute près Thiès (Trochain 5069),; Tambacounda (Trochain 3654). Soudan français ; Badinko, entre Bamako et Kita (Chev. 2566). Moyen- Dahomey : Dassa-Zoumé et environs (Chev. 23646). Nous avons récolté aussi au Dahomey une Igname cultivée, connue sous le nom de Sousou (bariba) qui paraît dériver de cette espèce (fig. 5). Le D. Lecardi var. Cheoalieri De Wildeman du Haut-Oubangui est rattaché par nous à D. sagittifolia Pax. Dioscorea Lecardi De Willd., var. coriacea var. nov. ^ Plante inerme. Feuilles subcoriaces rigides, longuement lancéolées, 1. Dioscorea Lecardi De Wildeman var. coriacea. Gaules tenues inermes. Folia opposita exs. coriaceo-papyracea, longe lanceolata, usque 7-8 cm. longa, 3 cm. lata, basi sinu fere semilunato excisa oel rotundato lepiter excisa. Inflorescentiae 2 arillares, solitariae, 6-10 cm. longue. Inflorescentiae cf solitariae aut axillares, aut in peniculam irregularem aphyllam 10-1 .'i cm. longam dispositae. 545 Fig. 5. — Dioscorea Lecardi De.Wild. var. Sousou (forme cultivée). à sinus peu marqué ou à base subtronquée, insensiblement acuminées subulées ; pétioles courts (10 à 20 mm) ; surface supérieure du limbe d’un vert mat, non luisante. Inflorescences mâles simples ou rami- fiées, dans ce cas aphylles ou avec de petites feuilles alternes, inflorescences femelles isolées, robustes, décombantes. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 35 — 546 — Guinée française ; Hauteurs du Fouta-Djalon, au-dessus de 600 m. d’altitude. (Ghev. 18289, 18336, 18519). Coriaceæ Dioscorea Caîllei A. Chev. nom. nud. ex De Wild. Bull. Jard. Bot. Bruxelles. 1914-24 ; Hutchinson et Dalziel, Fl. W. trop. Africa, 11,1936,382 1. Plante volubile, haute de 2 à 3 m., inerme sur tous les exemplaires que nous avons observés, très glabre, portant parfois des petits bulbilles violacés. Tiges très grêles, cylindriques, enroulées de gauche à droite en avant ; entre-nœuds écartés de 9 à 12 cm. Feuilles oppo- sées, à pétiole très grêle, cylindrique, finement canaliculé en dessus, long de 1 cm. à 3 cm. 5, présentant une double petite fossette à son insertion avec le limbe ; celui-ci est papyracé, légèrement coriace, lancéolé ou ovale-lancéolé, arrondi ou tronqué à la base, rarement légèrement cordé, insensiblement acuminé, au sommet, trinervié avec en outre une petite nervure marginale d^ chaque côté, long de 6 à 10 cm., large de 3 à 5 cm. Inflorescences mâles axillaires et isolées à Faisselle des feuilles, chacune formée d’un long sarment grêle,, ayant de 30 à 60 cm. de longueur, feuillé ou non, portant des grappes de fleurs isolées ou par 2 à 5, les racèmes étant opposés ou alternes et situés alternativement à droite et à gauche. Fleurs mâles glabres, très petites, globuleuses, rapprochées, sessiles, insérées à Faisselle de petites bractées scarieuses ; rarement l’inflorescence se compose d’un ou deux racèmes réfractés, insérés à Faisselle des feuilles supé- rieures. Inflorescences femelles axillaires et isolées à Faisselle des feuilles des rameaux principaux, chacune tantôt formée d’un long sarment grêle, mesurant jusqu’à 25 cm.,’ muni parfois de petites feuilles alternes ou opposées à sa base et portant des grappes florales lâches, réfractées, longues de 3 à 10 cm. ou seulement un seul racème simple axillaire de 3 à 6 cm. ; fleurs femelles écartées de 2 à 5 cm., insérées à Faisselle de petites bractées scarieuses, oblongues, com- prenant un ovaire lancéolé, rétréci au sommet et surmonté d’une corolle globuleuse de 1 mm. de diamètre, à lobes ovales, scarieux sur les bords. Fruit jeune glaucessent, triailé, largement obcordé. Afrique occidentale : spontané et grimpant sur les buissons à la lisière des galeries ou des îlots de forêt. Guinée française : Kouria (Caille in H. Chev. 14973). Fl. Ç 5 oct. 1905 (type). 1. Dioscorea Caillei A. Cheo. (Fig. 6). Volubilis, gracilis, inermis. Folia opposila remota in axillis interdum hulhillos oiolaceos gerentia ; lamina exs. firma-coriacea lanceolata oel ooato-lanceolata, Z-neroala, basi truncato oel parce cordalo, apicé longe- acuminata. Inflorescentiae a* axillares, composilae, 30-60 cm. longae ; inflorescentiae ÿ elongatae in axilljs joliorum soliiariae. o>n; cAfciÆ Fig. 6. — Dioscorea Caillei Chev. (type) Côte d’ivoire : Moyenne Sassandra, Guidéko (Chev. 16486) fl. c/' 5 juin 1907, entre Guidéko et la Zozro (Chev. 19021) fl. 10 juin 1907 (feuilles assez coriaces) ; cercle de Mankono entre Dialakro et Kénégoné (Chev. 21974 sub. nom. D. minutiflora), stérile l®'^ juin 1909 ; cercle du Baoulé Nord, vallée du Nzi, Mbayakro (Chev. — 548 — 22262 bis, sub nom. D. orbicularis) 3 août 1909 ; cercle du Baoulé sud, entre Agouakoukro et Toumodi (Chev. 22420), fl. petits bulbilles violets, 5 août 1909. Diffère de D. minutiflora Engler par les tiges inermes et grêles, par les feuilles plus petites, faiblement coriaces, lancéolées, par les inflorescences ordinairement moins longues et plus grêles. Dioscorea minutiflora Engler ; D. armata De Wild. ; D. orbicularis A. Chev. pro parte. Liane de forêt, s’élevant dans les arbres à 15 m. de haut. Tubercule gros allongé, profondément enterré. Tiges grêles, cylindriques, épi- neuses. Feuilles opposées ou alternes, coriaces, à pétiole long de 7 à 8 cm., rigide, non canaliculé en dessus ; limbe coriace, suborbiculaire, arrondi ou légèrement cordé à la base, terminé au sommet par un apiculum glanduleux, de 9 à 15 cm. de long sur 7 à 12 cm. de large ; nervures principales 5 dont 3 bien visibles ; réticulés très fins appa- rents seulement à la face inférieure. Inflorescences mâles en longues grappes axillaires pendantes atteignant 30 à 40 cm. de long portant des verticelles de 6 à 8 épis, longs de 3 à 5 cm. ; bractées ovales-subulées segments du périonthe jaunâtres, suborbiculaires-concaves, longs de 1 mm. 5. Vern. : Tiri rikwé, Tiri buru, Tiri rikpo (bété). Koubara (mandé), Yogo (dan, d’après Portères). Côte d’ivoire : très répandu dans la forêt dense, surtout dans la forêt secondairç. Guidéko, Bingerville, Yapo, Man, etc. (Chev. 19012, 16067, B 22069, 34174). Tubercule dédaigné par les Dans et les Mandés, consommé par les Bétés, les Guérés et les habitants de Libéria (Portères). Chez cer- taines peuplades forestières on plante près des cases l’extrémité supérieure du tubercule, après avoir mangé la partie principale. Cela constitue une sorte de protoculture. Dans la forêt congolaise et spécialement au Mayumbe il existerait des variétés cultivées sur une certaine échelle. Dioscorea echinulata De Wild. Plante très voisine de D. minutiflora Engl, dont elle n’est probable- ment qu’une race (cultivée ?) ; elle s’en distingue par ses tiges, même celles de dernier ordre, portant les inflorescences garnies de petites épines, et parles feuilles à limbe ovale portant deux petits appendices nectarifères de chaque côté de l’insertion du pétiole et à 2 ou 3 mm. de celui-ci. Le type a été découvert au Congo belge, mais Knuth la signale aussi au Libéria, au Togo, au Cameroun, etc.. Il faut ajouter la loca- lité suivante : ' — 549 — Gabon : environs de Diabomagola sur l’Orimbo, affluent de rOgooué (Fleury 26281 in Herb. Chev.). Dioscorea sublignosa Knuth, Monogr, 1924, 304. Nous rattachons avec hésitation à cette espèce connue seulement en Afrique orientale une plante robuste à tiges légèrement épineuses à feuilles opposées (ou parfois subhastées), coriaces, larges et sub- orbiculaires, cordées à la base, longuement acuminées au sommet, à limbe cunéiforme et décurrent sur le pétiole. Nous l’avons récoltée à Aburi (Gold Coast) en 1905 (Chev. 13831, 13847, 13871). Elle était cultivée dans les jardins indigènes. Nous avons récolté une plante cultivée presque analogue à Dimbokro (Côte d’ivoire) Chev. n® 34142, en octobre 1930. Notre plante d’ Aburi et de Dimbokro dérive probablement de D. minutiflora : elle a comme lui les feuilles coriaces arrondies et n’en diffère que par la partie basale cordée et la partie moyenne qui est décurrente sur le pétiole. Elle s’apparente aussi de très près à D. cayenensis et pourrait être un hybride cultigène de ces deux espèces. Au groupe de D. minutiflora appartiennent encore comme simples races à un certain nombre de formes décrite® par M. E. De Wilde- MAN et cultivées par les indigènes de la forêt congolaise. D. breoispi- cata De Wild., D. ealaensis De Wild., D. Ekolo De Wild., D. En^bo De Wild., D. Pinaertii De Wild., D. Pynaertioides De Wild. Toutes ces formes se rattachent de très près à D. minutiflora et sont très éloignées parla nervation des feuilles de D. smilacifolia De Wild., espèce toute différente. Dioscorea smilacifolia De Wild. ; D. Flamignii De Wild., D. orbicularis Chev. pro parte. Tubercule ligneux, enfoncé profondément dans le sol. Tiges grêles, glaucescentes, plus ou moins épineuses à la base, s’élevant jusqu’à 15 ou 20 m. dans les arbres. Feuilles opposées ou alternes, coriaces, tantôt suborbiculaires, tantôt ovales lancéolées, montrant une nervure marginale, courant près des bords du limbe. Inflorescences mâles en panicules pendantes, de 10 à 30 cm. Inflorescences femelles en grappes simples longues de 5 à 25 cm. Capsules plus larges que hautes glauques. Vern. : au Cameroun Nkoumbi (ngoumba), Essessala (yaoundé). Tubercule mangé parfois par les indigènes. L’espèce n’est pas cultivée. Côte d’ivoire : assez commun dans la forêt dense, même là où elle est primitive, Bouroukrou, Azopé, Abradine (Chev. 16882, 17591, 22674). — 550 — Dahomey ! Tohoué près la langune de Porto Novo (Chev. 22777). Cameroun : Ncolbewoa (Hédin 3). Oubangui : Bangui (Chev. 10972). CONCLUSIONS La présente contribution fait connaître un certain nombre de faits nouveaux relatifs à la systématique des Dioscoreas africains et à leur utilisation, mais elle laisse encore bien des points dans l’ombre. Volontairement nous avons passé sous sil ,nce les espèces que nous n’avions pas observées à l’état vivant au cours de nos voyages. Et même pour celles que nous avons vues dans leur station naturelle ou dans des plantations, il ne nous a pas toujours été pos- sible de suivre le cycle de végétation de chaque espèce. La période de floraison pour la plupart des espèces est de courte durée ; elle ne se renouvelle qu’une ou deux fois par an dans la forêt hygrophile. Quant aux espèces tropophiles de la zone des savanes, les plus nom- breuses, leurs tiges sont complètement desséchées et souvert détruites par le feu de la brousse pendant une partie de l’année ; le tubercule n’émet de nouvelles pousses qu’à l’apparition de la saison des pluies et la végétation depuis la sortie des pousses de terre jusqu’à la maturation des fruits ou à la chute des bulbilles ne dure que quelques mois. Les races cultivées sont plus malléables : certaines sous les climats humides qui leur conviennent peuvent rester en végétation presque une année. Toutes ces plantes, même celles qui sont sponta- nées dans les savanes, sont des nitratophiles et on ne les rencontre qu’éparses, souvent très disséminées. Aussi, si l’on voulait étudier toutes ces espèces, leur systématique et leur comportement biologique, suivre le développement des races qui fournissent des produits utiles, il serait nécessaire de réunir toutes les formes dans un jardin expérimental. Cela n’a pas encore été fait, au moins pour les espèces d’Afrique. L’étude systématique, avec des documents d’herbier souvent très incomplets, est aussi des plus difficiles. Certaines espèces sont si proches, d’autres présentent des phénomènes de convergence ou d’homologie dans certains organes qu’il est très difficile de délimiter les espèces. Le travail de C. Queva sur l’anatomie des Dioscoréacées montre que certains tissus de la feuille, comme les poils, les épidermes et leurs ornementations, les nectaires, les cellules à tanin, les cellules sclérifiées des bords du limbe, présentent des variations nombreuses, aussi l’étude anatomique des feuilles de toutes les espèces, suivant la méthode de Julien Vesque, pourrait sans doute fournir au systé- maticien un ensemble de données précieuses pour la différenciation - 551 — des espèces. Il ne faudrait pas négliger non plus l’étude des tubercuks ainsi que celle des bulbilles et des éléments chimiques qu’ils con- tiennent. Une étude complète à des divers points de vue des Diosco- réas africains offrirait le plus grand intérêt tant au point de vue de la science pure qu’en ce qui concerne la botanique appliquée. — 552 — Plantes vasculaires récoltées a l’Ile de Pâques PAR LA Mission Franco-Belge, PAR M. A. Guillaumin, A. Camus et M“® Tardieu-Blot. PHANÉROGAMES par A. Guillaumin Les premières récoltes botaniques faites à l’île de Pâques sont celles de Forster (R. et G.) durant le deuxième voyage de Cook (1774). G. Forster cite occasionnellement 5 espèces dans son Voyage round the World I (1777) ; dans sa Florulæ insularum australium Prodomus (1786), il en énumère 8, mais il omet quelques-unes de celles citées antérieurement par lui, notamment la Patate et le Toromiro, la seule espèce frutescente indigène. Chamisso, pendant le voyage de Kotzébue, recueillit aussi quelques plantes en 1816, en sorte qu’ENDLicHER dans ses Bermerkungen über die Flora der Südseeinseln (in Ann. Wien. Mus. Naturges., I, p. 127, 1836) a pu énumérer 10 espèces alors connues pour exister à 1 île de Pâques (il est vrai qu’il a omis quelques-unes de celles signalées par Forster). L’expédition de la Flore qui en 1872 rapporta la tête gigantesque du Musée d’ethnographie ne paraît pas s’être occupée de botanique, mais Savatier qui, au cours de la campagne de la Magicienne, aborda à l’île de Pâques en août 1877, y récolta quelques plantes incorporées maintenant dans l’herbier du Muséum de Paris, mais dont la liste n’a jamais été dressée. Hemsley dans son Report of the présent stage of knowlege of oarious insular Floras (in Rep. Challenger, Rot., I, p. 15, 1885) y a ajouté 2 espèces à celles connues. L’expédition de V Albatros visita l’île de Pâques en 1904, mais ses récoltes n’ont été connues qu’en 1922 grâce à Skottsberg. Fuentès et Knocke durant leur séjour en 1911 récoltèrent 110 espèces indigènes, naturalisée*^ ou cultivées, énumérées dans l’ensemble par Fuentès dans Resena botanica sobra la isla de Pas- cua. Public, n® 4, Inst, cent, meteor. Chili et in Bull. Mus. nac. Chili, V. p. 320, 1913, et pour les plantes cultivées par Knocke : Rulleiin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 6, 1936. — 553 — Ueber die Kulturpflanzen der Osterinseln (in Zeitsch. deutsch Wiss Ver. Kultur und Landeskund. Argentiniens, 1919). Skottsberg, qui faisait partie de l’expédition suédoise du Pacifique en 1916-17, récolta 30 espèces certainement ou probablement indi- gènes et 4 espèces naturalisées ou semi-naturalisées, mais certaine- ment introduites par les premiers habitants en raison de leur utilité et 24 espèces introduites accidentellement depuis la découverte en 1722 1. Ses recherches augmentent de 23 le nombre des espèces énumérées par Fuentès. En 1927, il donne en outre les déterminations des plantes recueillies par Gusinde en 1918 La mission franco-belge qui explora l’île de Pâques du 29 juillet 1934 au 3 janvier 1935 n’a récolté que 61 espèces, les quelques-unes qui n’étaient pas encore signalées sont évidemment des plantes introduites mais portent à 142 le nombre des Phanérogames connues. Cardamine sarmentosa Forst. ? — - Péninsule de Poike, 9/X, Kaiore hwa, Kaiore tea tea. Polycarpon tetraphyllum L. — Hanga roa, 25/X, Raupapa. Portulaca oleracea L. — Rano aroi, 18/X, Kaiore rapa nui; îlot Motu nui, 15/XI, Kaiore rapa nui, T epuiréoa nui nui. Thespesia populnea Cav. — Hanga roa, 21/X, Makoi. Triumfetta afî. rhomboidea Jacq. — Rano kao, 7/X, Hauhau. Pélargonium X zonale-inquinans Hort. — Moeroa, 22/X, Môma. Tropæolum majus L. — Toki, 24/VIII, Tiare. Oxalis corniculata L. — Poike, 9/X; Raie La Pérouse, ll/Xj Anakena, 18/X, Raau hioa. Melia Azedarach L. — Rano kao, 7/X, Miro tahiti ; baie La Pérouse, 11/X, Miro tahiti ; Anakena, 18/X, Miro tahiti. Sapindus Saponaria L. — Rano kao, 22/X, Marikuru. Crotalaria striata DC. — Moeroa, 22/X, Ngua ehe ehe. Sophora Toromiro Skottsb. — Rano kao, 7/X, Toromiro. Cæsalpinia Bonduc Roxb. ? ou C. Crista L. = C. Bonducella Flem. — Rano raraku, 24/X, Noho ou Naoho. Leucæna glauca Renth. — Rano kao, 31/X, Kété kété. Acacia ? — Moeroa, 22/X, Miro pupu. Eucalyptus globulus Labill. — Rano aroi, 13/X, Pikana. Psidium Guajaoa. — Moeroa, 22/X, Tîi aoa. Tetragonia expansa Murr — Ilot Motu nui, 15/XL Apium Ammi Urb. — Baie La Pérouse, 9/X, Kapa rapa nui. A. australe Thou ? — Rano kao. Coronopus didymus Sm. — Baie La Pérous; , II/X, Raau mangeo kakou. 1. Skottsberg : The naiural Jlistory of Juan Fernandez and Easler Island Bot., p. 61, 1922. 2. Meddel. Gôteborgs bol. Tradg. III, p. 163-165. - 554 — Agératum conyzoides L. — Baie La Pérouse, 11/X, Miri vaihi. Taraxacum Dens-Leonis Desf. — Ana ohoka, 22/X, Kaiore hwa, Tia piti. Sonchus oleraceus L. — ■ Rano aroi, 18/X, Kaiore rapa nui ; Rano raraku, 24/X, Kaiore pararaka ; Toki 24/VIII, Kaiore mangeo ; Poïke, 9/X, Kaiore nui nui; Anekena, 18/X. Erythræa australis R. Br. — Ana ohoka, 22/X. Erythræa? — Baie La Pérouse, 11/X ; Poïke, 9/X, Raau papao. Ipomæa Batatas Poir. — Hanga roa, 25/X, Kumara ure omo, Kumara uriuri, Kumara uka tea, Kumara renga moé, T ahi tea tea ; Moeroa, 22/X, Kumara haù pù, Kumara paka taero. Forma — Hanga roa, 25/X, Kumara paiki, Kumara puka tea tea ; Moeroa, 22/X, Kumara pika. L Pes-capræ L. — Baie La Pérouse, 11/X, Tanoa. Convoloulus paroiflorus. ■ — Rano kao, 31/X. Nicotiana Tahacum L. — Rano raraku, 24/X, Aoa aoa paraka ; Tahay, 22/X, Aoa ava. Solanum Insulæ-paschalis Bitter — Anakena. Hemigraphis reptans T. Anders ? — Hanga roa, 25/X, Pupu. Verhena bonariensis L. — Rano kao, 7/X, Puringa rapa nui. V. littoralis H. B. et K. — Rano kao, 7/X, Puringa rapa nui ; Rano aroi, 18/X, Puringa rapa nui, Puringa [chico], Miri Vaihi. Plantago major L. — Hanga roa, 21/X, Raàau tutàe. Chenopodium ambiguum R. Br. — Apina iti, 21/X, Huâtâru ; îlot Motu nui, 15/XL Euphorbia serpens H. B. et K. — Baie La Pérouse, 11/X. Polygonum acuminatum H. B. et K. — Rano aroi, 18/X, Taoari. Boussingaultia gracilis Hiern. = B. baselloides auct. — Toki, 24/VHI, Runa. Manihot utilissima Pohl. — Moeroa, 22f\, Manoka. Broussonetia papiryfera Vent. — Rano kao, 31/X, Mahute. Morus P — Moeroa, 22/X, Monamona. Ficus Carica L. — Moeroa, 22/X, Pika. Sisyrinchium micranthum Cav. — Rano Kao, 27/X ; Hanga roa, 21/X. Curcuma longa L. — Rano kao. Pua. Canna indica L. — Moeroa, 22/X, Opùhi. Dioscorea sp. ? — Rano kao, Uhi. Cordyline terminalis Kunth — Moreoa, 14/X, Ti. Zebrina pendula Schnitz, sans localité. Colocasia antiquorum Schott var. esculenta Engl. — Rano kao, 7/X, Ikikioé ; Rano Aroi, 18/X, Taro ngeti tea tea ; Hanga roa, 12/X, Taro çaihiu ; Baie La Pérouse, 9/X, Kape rapa nui ; Baie Vera vera, 22/X, Taro ngêti nui nui-, Tahay, 22/X, Taro hioa tea tea; Taro kétu turi turi ; Tapurera nui, 18/X, Taro kétu anga mea, Taro — 555 - hara hara, Taro nguha atea, Tara pia, Tara hore hore tapatea, Taro tua koiro ; sans localité. Cyperus çegetus Willd. • — Poike, 9/X, Kiki kioe ; Rano aroi, 18/X, Kyllinga breçifolia Rottb. — Rano kao, 7/X, Mauku tuere, Maùku maunoko Rano aroi, 18/X, Mauku kàni ; Rano Raraku, 24/X, Maùku riku, Mauku ringi ringi pea, Maùku rehe rehe. GRAMINÉES par Mil® ^ Camus Paspalum scrobiculatum L., v. orbiculare Domin — Rano kao, 31/X. P. sp. — Hanga roa, 22/X ; îlot Motu nui, 15/Xl. Digitaria sanguinalis Scop. ■ — Rano aroi, 18/X, Matie raru hau Sporolobus indicus R. Rr. — Rano kao. Agrostis filiformis Spreng. — Rano kao, ‘M j'K, Mauku makoi, Vano et sans localité. Apluda pilosa Rich. — Hanga roa, 21/X, Maukù tuere. Dichelachne micrantha Domin = D. sciurea Hook. f. — Rano kao, 7/X, Mauku tuere, tuere heù. Cynodon Dactylon Pers. — Ilot Motu nui, 15/X. Briza minor L. — Rano aroi, 18/X, Mauku maungd’ (herbe de la montagne) ; Rano kao, 27/X ; Hanga roa, 21/X, Mauku tureme. Ceratochloa unioloides DC. — Moeroa, 22/X, Mauku hàha Bambou ; Ana ahoka, 22/X, Ohé (Bambù), Mauku pakùa (Cochonlahua). Plusieurs espèces sans fleurs indéterminables. CRYPTOGAMES VASCULAIRES par M°i® Tardieu-Rlot. La plus récente liste de Cryptogames Vasculaires de Pile de Pâques a été donnée par Cari Christensen et Skottsberg en 1920 i, elle comprend 11 espèces. Nous donnons ici la liste des Fougères rap- portées par la dernière mission. Pour ce qui est des noms indigèms que nous citons ici le Métraux nous dit (m litt.) : « J’ai l’impres- sion que les Pascuans ne distinguent pas les Fougères entre elles, les noms semblent avoir été donnés au petit bonheur. ». Nous les citons donc sous toute réserve. 1. Skottsberg : Nat. hisl. .Juan Fernandez, 2, 1920, p. 46. — 556 — Asplénium oblusatiimForst, Rano kao 31.10.34 Kohe, Néhe-néhe kaoa-hava Davallia solida (Forst.) Rano kao 7.10.34 atua. Swartz. Doodia paschalis C. Chr. et Poike 9.10.34 Néhe-néhe momoko, Néhe- C. Skottsberg. Dryopteris Espinosai Hic- Rano a roi 9.10.34 néhe pata-pata, Néhe- néhe vaero, Néhe néhe- rapa pepe pepe. V ara-oara, Néhe-néhe. ken. Dryopteris parasitica (L.) Rano aroi 13 et 18.10.34 Taro hioa, Tepineva nui- ktze. Microlepia sp. Poike 9.10.34 nui, Pipi-pipi, Néhe néhe. Vaero, Piti-piii. Microlepia strigosa (Tiiun- La Pérouse Rano kao 11.10.34 31.10.34 24.10.34 Néhe-néhe pit'-piti, Néhe berg) Presl. Rano raraku 24.10.34 néhe vaero. Polypodium phymatodes li. baie La Pérouse Rano aroi Rano aroi 11.10.34 13.10.34 18.10.34 Taro vaiho iti, Taro nguhu Psilotum triquetrum Rano aroi 13.10.34 ? haha tete, Tepineva nui- nui, Matua pua. Raiore rapa nui. Swartz. Viltaria elongaia Swarts. baie La Pérouse 11.10.34 Kava-kava atua. Il est intéressant de noter que les espèces endémiques Dryopteris Espinosai et Doodia paschalis ont été retrouvées, de plus deux espèces, Dai’allia solida et Psilotum triquetum sont ici signalées pour la première fois. Enfin parmi le lot de Fougères se trouvaient, sans indication de localité et sans date, N ephrolepis hirsutula et Cyclo- phorus serpens, tous deux dans une chemise portant au crayon la mention « Pitcairn ». Le D’' Métraux pense qu’il n’a été recueilli aucune plante dans cette île où cependant des spécimens de N ephro- lepis avaient été récoltés par le Forsberg en 1934. Il subsiste donc un doute quant à leur provenance ; de toute façon ils sont ainsi signalés pour la première fois dans cette région. 557 — Le milieu et la végétation de la Réserve Naturelle de l’Antsingy (Madagascar). PAR J. LeANDRI. Le décret du 31 décembre 1927, constituant à Madagascar des Réserves naturelles pour la protection de la faune et de la flore, a découpé dans ce qui reste de la forêt calcaire de T Antsingy une surface de 80.000 hectares environ interdite à toute entreprise humaine. J’ai eu l’honneur d’être chargé en 1932 et 1933 d’une mission scientifique à Madagascar, et j’ai consacré la plus grande part de mon activité à l’étude de cette réserve et à la récolte d’échantillons. En attendant la parution d’un mémoire plus complet, j’espère intére: ser les lecteurs du Bulletin en mettant sous leurs yeux une esquisse des groupements physionomiques végétaux de la Réserve et de leurs rapports avec le milieu géographique. Je rappelle que les hauts plateaux cristallins de Madagascar sont bordés à l’ouest par une bande de terrains sédimentaires, dont la structure rappelle les « côtes » de certaines régions françaises. En suivant à peu près le parallèle de Tananarive, on trouve d’abord, au pied des pentes très raides du plateau, la large vallée du Manam- bolo, formée de terrains permo-triasiques, puis une falaise profondé- ment ravinée, gréseuse à la base, calcaire au sommet. C’est cette falaise que les indigènes appellent le Remaraha. Au delà de la crête, le terrain descend en pente beaucoup plus douce vers le Canal de Mozambique, tout en présentant encore un ou deux ressauts moins importants. La forêt de l’Antsingy est située sur terrain calcaire ; on observe des boqueteaux tout près du bord de la falaise surplombant la vallée du Manambolo ; mais la portion réservée ne constitue qu’une bande d’une dizaine de kilomètres de largeur, et courant parallèlement à ce bord à environ 10 à 15 kilomètres. Sa limite Nord est aux environs du poste désaffecté de Revendre, sa limite Sud aux gorges que le fleuve Manambolo traverse, après un brusque crochet à l’Ouest, pour se diriger vers la mer. 1. Que M. le Ministre de l’Instruction publique, MM. les Professeurs du Muséum, particulièrement MM. H. Humbert et P. Lemoine, Directeur honoraire, et M. le Gouverneur Général Cayla veuillent bien trouver ici l’expression de ma respectueuse gratitude pour l’appuiqu’ils m’ont accordé. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 6, 1936. cC< ta, «/VV4- cV î*/tuA.ot/«. P ' /Vwt* e^ ^ -ieo .^#êeka ^ 'ÎANTiALOVA v’CiçO^j cil, ta, e^ *ii e' /KvUCv^ Fie. 1. — La Réserve Naturelle de l’Antsin£;y. Echelle 1 /750.000. Surface boisée en grisé. D’après la carte régulière pour le centre et le Sud. — 559 — De la géographie physique de cette région, je rappelle ici très succinctement ce qui est indispensable à la bonne intelligence de cet exposé. Le village de Tsiandro, situé près des lisières de la partie médiane de la Réserve est à 18o45’ lat. Sud, et à 509 mètres d’altitude ; celui d’Antsalova, qu’on rencontre à l’Ouest après avoir traversé la forêt est à 100 m., ce qui indique les limites d’altitude entre lesquelles est comprise cette végétation. Le climat n’est pas tempéré par le voisinage immédiat de la mer et de ses brises. Néanmoins, il est moins excessif que celui de la vallée du Manambolo, située en contre-bas. Les gorges du Manambolo, dans la traversée de la réserve — mais là seulement • — ont un climat local délicieux grâce à la faible durée journalière d’insolation due à la hauteur des versants, et à l’évaporation du fleuve. Voici quelques températures observées au cours de mon séjour : Températures extrêmes : Février 1933 Novembre 1932 Maximum Minimum Maximum Minimum Antsalova 34° 2lo5 37o5 20o5 Tsiandro 37o0 16o0 Température moyenne (Antsalova) 34°5 23^5 Le régime des vents est celui de l’alizé et de la mousson. L’alizé du Sud-Est souffle pendant l’hiver austral, de mai à octobre. Il perd toute son humidité en s’élevant le long des montagnes de la région orientale, et arrive donc complètement privé d’eau au-dessus de notre région, déterminant une saison sèche. Au contraire, pendant le règne de la mousson humide du Nord-Ouest, de novembre à avril, se produisent les grandes pluies, sous forme d’averses violentes vers la fin de l’après-midi et parfois pendant la nuit. La lame d’eau (50 à 60 cm. annuels) qui tombe sur la région située au Sud du Cap Saint- André et où se trouve l’Antsingy, est d’ailleurs beaucoup moins haute que celle qui tombe au Nord de ce cap. La végétation de l’Antsingy est donc essentiellement tropophile. Le rôle des brises journalières n’est pas sans importance ; c’est le début de la brise d’après-midi qui détermine vraisemblablement l’averse quotidienne. Leur intensité est variable, comme le prouve l’irrégularité des directions résultantes notées aux stations météoro- logiques 1. La nébulosité est particulièrement peu élevée, les nuages ne se formant que peu de temps avant la pluie, et l’air étant relativement sec (humidité relative : de 46 (novembre) à 75 (février). Le Système hydrographique est celui des régions calcaires. Le sol perméable et fissuré donne lieu à des pertes de rivières, à des puits 1. Service Météorologique de Madagascar. Feuilles d’observations. — 560 — Fig. 2. — Région soumise à un pâturage modéré et à des incendies espacés, à l’Est de la Réserve, La forêt (en grisé) s’est maintenue surtout sur les buttes protégées par des escarpements. La plus grande partie de la carte représente un pays calcaire, avec ruisseaux temporaires et espacés, lacs souterrains, etc. Dans la partie N. E., la forme des courbes de niveau montre les effets d’une érosion accentuée sur des grès tendres à pente assez rapide. Des ruisseaux permanents beaucoup plue rapprochés coulent au fond des ravins. D’après la carte régulière du Service Géographique de Madagascar. Levé du Cap. Roux-Sibillon. Ech. 1 /lOO.OOO. — 561 — naturels. Néanmoins il y a des cours d’eau assez nourris quoique beaucoup plus espacés que dans les régions voisines. La végétation trouve donc dans ce terrain peu d’eau, ce qui doit déterminer une exagération de son caractère tropophile. Bien que la région n’ait pas subi d’actions tectoniques, comme le prouve l’horizontalité des couches, le relief est parfois assez acci- denté pour diverses raisons : creusement de gorges par les cours d’eau, dissolution superficielle des calcaires, donnant lieu à des lapiez, et à des couloirs, effondrements d’entonnoirs (emposieux). Fig. .3. — Région plus habitée, soumise aux cultures, à un pâturage important et à des incendies fréquents. La forêt commence à disparaître même sur les buttes protégées par des escarpements. D’après la carte régulière du Service Géographique de Madagascar. Levé du Cap. Roux-Sibillon. Ech. 1 /tOO.OOO. érosion à la limite de couches d’inégale résistance et dislocation en dalles. Le modelé est donc franchement karstique. Cela constitue souvent pour les végétaux une station plutôt tourmentée et com- plique encore le problème de la nutrition, en obligeant les racines à se développer à l’air libre sur une certaine longueur en se dirigeant vers la couche d’humus localisée dans les interstices des pierres (%• . Le sol de l’Antsingy est particulièrement intéressant, parce que les conditions nécessaires à la latéritisation ne paraissent pas, en de nombreux endroits, être réalisées. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIIII, 1936. 36 — 562 — Malgré la sécheresse classique des sous-sols calcaires, le sol est particulièrement riche. Dans la région déjà déboisée, un humus remarquablement fertile se rencontre dans tous les fonds et permet avec un plein succès presque toutes les cultures, surtout potagères ; cette région paraît se peupler rapidement grâce à l’immigration d’indigènes venus des hauts-plateaux et se juxtaposant à la popula- tion sakalave primitive. La faune et particulièrement l’Homme ont aussi une influence considérable sur la végétation, et nous allons envisager rapidement leur rôle. Le rôle de l’Homme est essentiellement destructeur : les modifi- cations qu’il imprime au caractère de la végétation sont les plus importantes puisque de la forêt tropophile qui constitue le climax de cette région, il fait une savane composée essentiellement d’herbes, de deux ou trois espèces de Palmiers et à peu près autant d’arbres ou arbustes dicotylédones. Le but de cette destruction est tantôt la mise en culture temporaire, tantôt la création de pâturages, tantôt le dessein de se « donner de l’air ». Le moyen, dans cette région, est dans tous les cas le même ; c’est le feu. La végétation des lisières est ainsi particulièrement intéressante, puisque c’est en quelque sorte le « tissu de cicatrisation » de la forêt après le passage de l’incendie. L’homme joue aussi un rôle par l’introduction des plantes qui forment son cortège habituel. Ici comme ailleurs, ces plantes parais- sent prospérer seulement sur les surfaces où la forêt a déjà été détruite et ne peuvent s’introduire dans la végétation primitive. Les animaux supérieurs : Lémuriens, Potamochærus, qui sont les hôtes les plus nombreux de la forêt de l’Antsingy, paraissent en par- fait équilibre biologique avec le milieu végétal qui ne semble jamais souffrir de leur abondance. Le Potamochærus sort quelquefois de la forêt pour aller rendre visite aux cultures des indigènes, qu’il apprécie ; mais ces sorties se terminent assez souvent par sa capture au piège. Les Lémuriens Lemur, Propithecus Verreauxi, etc., sont très nombreux dans certains secteurs et manquent dans d’autres i. Si l’on attribue cette ‘distribution aux exigences de la nourriture, on pourrait en induire que les végétaux qu’ils affectionnent forment des peuplements plus denses dans certaines parties de la forêt, mais il m’a été impossible de l’établir. Mais en tout cas on ne les rencontre pas dans les parties de la forêt déjà abîmées ou plus ou moins recons- tituées, bien que certaines de ces espèces de reconstitution {Anti- desma petiolare par exemple) aient des fruits comestibles. Parmi les Oiseaux, les uns sont des habitants des berges ; Pintade, Canard à bosse, Hoche-queue, Echassiers, Hérons, les autres des 1. Ainsi, il y a des Lemur mais pas de Propithèques sur les versants des gorges du Manambolo. — 563 - frondaisons de la forêt : Pigeon vert, Passereaux divers et nombreux. Tous jouent certainement un rôle dans la dispersion des semences et la destruction des insectes parasites des plantes. Le rôle des Reptiles, Boas, Tortues, Lacertiliens (ceux-ci sont particulièrement représentés, par les genres Uroplatus, Chamaeleo, Brookesia, Leandria), Batraciens est certainement moins important vis-à-vis de la forêt. Par contre il est manifeste que la forêt est indis- pensable à leur existence, car la plupart d’entre eux, sauf les Tortues, manquent complètement en dehors d’elle. Fio. 4. — Limite Sud-Ouest do la Réserve de l’Antsingy. Sortie des gorges du Manam- bolo ; au premier plan, rochers calcaires transportés par le deuve depuis les îalaises du second plan. Sur les rives, roseaux à droite. Disons encore un mot des Termites en faisant remarquer que leurs constructions si caractéristiques abondent dans les clairières, mais non dans la forêt. Les eaux courantes de la forêt renferment des Sangsues et des Planorbes. Un grand nombre de Coléoptères, de Lépidoptères et de vespides (« F anembihy » des indigènes) sont biolo- giquement liés à la forêt. On ne peut en dire autant de l’espèce de Fourmi rouge de petite taille qui habite les tiges de V Euphorbia aprica, petit arbre à rameaux charnus et sans feuilles du groupe Goniostema, car les deux partenaires de cette sorte d’association peuvent se rencontrer en savane. Des Fourmis habitent aussi les tiges de certains Croton. Si les Scorpions ne paraissent pas avoir besoin de la forêt pour vivre, parmi les Scolopendres et Iules certaines paraissent beaucoup plus abondantes dans la région boisée. Je n’ai pas eu l’occasion — 564 — d’assister à des migrations d’Acridiens et ne puis donc donner d’ob- servations Sur leurs effets sur la végétation forestière. Il n’est pas probable qu’ils puissent faire mourir un grand nombre d’arbres, une invasion ayant eu lieu peu de mois avant mon séjour, et les arbres morts depuis peu de temps paraissent assez peu nombreux. Nous allons examiner maintenant les différentes catégories de végétation qui se rencontrent dans la Réserve. Fig. — Dans les gorges du Manambolo, vers la limite Sud-Est de la Réserve de l’Antsingy. Forêt primitive avec Poinciania regia en fleurs vers la fin d’octobre. 1° Végétation primitive des différentes stations. Les principales stations que l’on rencontre dans la Réserve Natu- relle de l’Antsingy sont par ordre de sécheresse décroissante, les rochers calcaires au soleil, ou lapiez secs, les plateaux calcaires et rochers plus ou moins humides, et les bords de cours d’eau. Quant aux lacs, il en existe quelques-uns en surface au voisinage de la Réserve ; je ne connais à l’intérieur que quelques petits lacs souter- rains. Ces stations sont occupées respectivement par les groupements suivants : xérophytes des rochers, forêt sèche, forêt normale, forêt humide, galeries ripicoles. Je vais essayer de donner une idée de la physionomie et de la com- position de ces groupements. Les Xérophytes de rochers sont des plantes basses, ne couvrant pas entièrement le sol ; elles préfèrent les rochers les plus escarpés et dédaignent le plateau même sec. La composition floristique de ce groupement est peu variable : Lomatophyllum (L. antsingyense), Aloe, Pachypodium (P. Rutenbergianum, P. menaheum), Polygala sp. (afï. Peplis), Barleria Leandrii, Cynanchum compactum Choux, Angræcum præstans Schltr., Habenaria Elliotii, Acampe Renschiana, Fig. ('•. — l’hysionomie normale de la forêt de l’Antsingy. Lianes et épipliyles, strate arbustive réduite, sous-bois herbacé (octobre). Selaginella sp. Toutes ces plantes ont leurs racines dans Thumus qui remplit les fissures des rochers. Ce groupement passe progressivement au suivant, celui de la forêt sèche. Cette dernière occupe aussi bien des surfaces à peu près plates que d’autres plus escarpées. Les arbres sont bas, espacés, généralement à feuilles caduques ; la végétation arbustive est dense ; il n’y a presque pas de sous-bois à végétation herbacée. Les végétaux les plus caractéristiques de ce groupement sont les - 566 Baobabs ( Adansonia), les Sakoa (Sclerocarya), le Masanjoana ou faux-Santal de Madagascar (Santalina madagascariensis ) , le Stereos- permum euphorioides, une Bignoniacée arborescente qui abonde aussi en certains points dans la savane secondaire, un Diospyros et un Bauhinia arborescent. Parmi les arbustes et arbrisseaux, on remarque surtout plusieurs espèces d’Euphorbiacées ( Croton, Aca- lypha, Euphorbia aprica), de Méliacées (Turraea) et à' Erythroxylon, un Urera ; les Lianes les plus communes sont des Combretum, des Dalechampia, le Bauhinia Hildebrandtii, des Cynanchum, le Gym- nema sylvestre. Outre les végétaux que nous venons de citer, il en existe un grand nombre d’autres moins communs. Fie. 7. — l.isièrc de la foret vers Dokolahy. Faciès un peu plus sec. Au second plan lapiez dénudés avec quelques plantes spéciales. Au premier plan, prairie de flra- minées espacées (novembre). La plus grande partie de la forêt de l’Antsingy présente un aspect moins xéroptiile que le groupement précédent. Elle se compose d’une belle futaie à troncs souvent élancés, à feuilles en partie caduques. La caducité des feuilles n’est d’ailleurs pas un caractère strictement spécifique et dépend plutôt de la distance du niveau phréatique. Ce type ordinaire de la forêt calcaire, d’ailleurs plus ou moins belle suivant les circonstances édaphiques, comprend des arbres, des lianes et des épiphytes, des arbustes moins nombreux que dans le groupement précédent, et un sous-bois herbacé. Parmi les espèces très nombreuses et variées qui constituent ces diverses strates, nous ne citerons que les plus communes. Les arbres appartiennent aux espèces ou genres suivants :i)a^6ergm, Fig. 8. — Forêt des Couloirs sculptés par l’érosion dans les calcaires. Des arbres sont enracinés, les uns au fond des couloirs, les autres à la surface supérieure, sculptée en lapiez (en haut à l’arrière-plan). On voit à gauche un faisceau de racines d’un de ces arbres descendant vers la terre du fond. Divers arbustes sont enracinés à mi-hauteur dans les fissures de la roche. Le fond est constitué par un enchevêtrement de débris végétaux surmontant la terre humifère (photogr. prise en février). — 568 Sclerocarya, Tisonia, Homalium, U^>aria ambongoensis, Bridelia Bernieriana un genre nouveau d’Euphorbiacées ; Ficus, Dichros- tachys (cf. tenuifolius), Bauhinia (cf. porosa), Poinciania (une espèce commune, voisine du leucantha et une plus rare, le Flamboyant, P. regia) Alhizzia Bernieri, Cordyla madagascariensis, Stéréo spermum euphorioides, Commiphora, Ochna, Buettneria, Sorindeia madagascariensis, T abernæmontana, Turræa sericea, Sideroxylon rubrocostatum, Cedrelopsis Greoei, Tréma (cf. grisea) ; un grand arbre à bois tendre (Araliacée) ; etc. Les arbustes qui se rencontrent dans ce type de forêt sont peu nom- breux. Ils deviennent plus abondants quand une éclaircie se produit dans la voûte de feuillage, et surtout aux lisières des clairières comme nous le verrons plus loin. Leur taille est très variée. Dans les localités au relief le plus tourmenté, comme les dédales de couloirs serpentant dans les rochers calcaires et auxquels les indi- gènes ont donné le nom expressif de tsiombwositra (où les bœufs gras ne peuvent passer), cette strate arbustive est également très réduite, mais non complètement supprimée. La composition floristique de cette strate est plus facile à étudier que celle de la strate supérieure, parce qu’elle est plus accessible et à floraisons plus continues. Citons les Acalypha, Stephanodaphne cremostachya. Piper subpeltatum, Harpagophytum, Calliandra, Ver- nonia, Urera, Turræa, Croton, Phyllanthus nummulariæfolius, Albizzia, Combretum, Grewia, Erythroxylon, Excæcaria, Vitex, Ventilago leptadenia, Dombeya, Oncostemon, Uoaria amplexicaulis, Alyxia erythrocarpa. Les arbres et arbustes supportent une ricbe végétation de lianes et d’assez nombreux épipbytes (fig. 6). La floraison des Lianes se produit surtout au début de la saison des pluies, en novembre. Leurs fleurs sont alors parfois si abondantes qu’elles dissimulent les arbres qui les supportent. Les plus abondantes sont YEntada abyssinica, des Combretum, Dalechampia, le Cryptostegia madagascariensis, aux grandes et belles fleurs roses, des Chadsia et des Bauhinia à fleurs orangées, V Acacia Peroillei, le Tragia furialis, le Pentopetia cotoneaster, des Pæderia, Sphærostylis, Ipomæa, Ceropegia, Cynanchum. Aux Lianes s’entremêlent des épipbytes, Vanilla madagascariensis, Platycerium, Habenaria, Gussonea, Polypodium, Loranthus, alors que sur les troncs d’arbres pourris abondent au milieu de la saison des pluies les Platycerium et de nombreuses Polyporées. Le sous-bois herbacé de cette forêt peut être divisé en deux faciès 1. Le Flamboyant (Poinciania regia) n’a été trouvé en forêt primitive que dans l’Aiitsingy (voir ce Bull. 1933, p. 413), qui serait donc sa patrie d’origine. — 569 — suivant que le substratum est formé par la terre humifère ou par les rochers calcaires (lapiez). Dans le premier cas, correspondant souvent à une station assez fraîche et humide, on observe des Chlorophytum, des Biophytum , des Impatiens, le Gloriosa virescens, le Dioscorea Soso, des Dicliptera et Fig. 9. — Limite Nord-Ouest de la Réserve de l’Antsingy : vallée de la Dembavy. Prairie avec lambeaux de forêts sur des buttes calcaires ; maigre galerie forestière formée d’essences secondaires. A droite, arrachements semi-circulaires diisà l’érosion et colonisés par des Graminées d’ailleurs impuissantes à les fixer. Justicia, un genre nouveau de Scrofulariacées ; un Champignon, le Dictyophora phalloidea var. ; un Benthamia, un Coleotrype (cf. synanthera), un Commelina (cf. latifolia), un Dorstenia, un Enicos- tema, V Humhertochloa bambusina. Bien entendu, ces plantes ne fleurissent pas toutes au même moment. Dans le second cas, on trouve un Lygodium, (L. Kerstenii), 570 — V Adenia firingalavensis, le Platycerium madagascariense, qui est à la fois épiphyte et épilithe, un Bégonia, le Polypodium punctatum, V Adiantum caudatum, un Disperis (afî. comorensis), un Neobathiea, et encore le Gloriosa çirescens, avec quelques autres espèces, plus rares. U Euphorbia Viguieri, malgré son port succulent habite aussi cette station. Dans les aires voisines du niveau phréatique ou des cours d’eau, la forêt devient plus serrée, plus luxuriante et quelques nouvelles essences apparaissent ou deviennent prédominantes : les Pandanus, le Macaranga ferruginea, etc... Ce n’est qu’au bord des rivières assez larges et bien insolées qu’apparaissent les Roseaux, les Joncs et dans l’eau les algues et VAponogeton jenestralis (Ouvirano), (fig. 4). 2° Dégradation de la végétation primitive sous l’influence des incendies. La pratique des incendies de brousse existe dans la région de l’Antsingy comme ailleurs à Madagascar. Des portions de forêt, principalement situées sur des buttes calcaires, ont été protégées par les escarpements rocheux (carte 2), ce qui prouve, en même temps que la présence de souches dans b sol recouvert par la piairie, que l’incendie est bien la cause du changement d’aspect de cette partie des pays. Vers le Nord-Ouest de la Réserve, c’est au contraire une dépression abritée par des escarpements, qui marque le début de la forêt, la prairie occupant le plateau supérieur. Sous l’influence d’incendies répétés, les groupements envisagés au paragraphe précédent se modifient chacun suivant son carac- tère propre. Groupements Dégradation progressive Lapiez au soleil Forêt sèche j sur rochers Forêt normale 1 sur plateau Forêt humide d° Bord de l’eau Ces groupements dégradés tendraient en général à revenir à l’état de végétation forestière, sinon identique à la végétation primitive, du moins comprenant les espèces les plus rustiques et à croissance la plus rapide. On observe en beaucoup d’endroits de ces stades de — Ne changent pas — — Végétation Groupement des Lapiez au soleil. Végétation des lisières do - des clairières do do Galerie forestière - Prairie. Prairie humide. Roseaux, etc. — 571 — reconstitution Mais la plupart du temps, le voisinage de la popula- tion donne lieu à un renouvellement des incendies, à intervalles plus ou moins rapprochés, si bien que la végétation au lieu de se recons- tituer se dégrade de plus en plus Suivant le schéma ci-dessus. Il est intéressant de donner la composition de ces groupements dégradés. Le groupement des lisières est constitué d’espèces assez nombreuses, appartenant les unes à la flore primitive, les autres à la flore secondaire ; mais dont quelques-unes sont particulièrement fréquentes : Antidesma petiolare, Chrysalidocarpus oleraceus, Alchor- Fig. 10. — Lisières dégradées vers le Centre de la Réserve. La forêt primitive est rem- placée par les arbustes caractéristiques des lisières. nea alnifolia, Euphorbia Laro, Psiadia altissima (sensu lato), Bau- hinia Greoei, et les Lianes Cardiospermum halicacabum, Abrus precatorius, Leea guineensis et Paullinia pinnata. Dans les clairières, le sol est couvert par la prairie de Graminées dont l’uniformité est interrompue de place en place par la présence de quelques végétaux ligneux : Palmiers ( Chrysalidocarpus et Hyphæne, Mimosées (Albizzia), Antidesma, Rinorea, Salacia, Fluggea microcarpa, et même Manguiers. On y trouve aussi comme plantes herbacées des Asparagus, Oldenlandia, des Orchidées ; Cynosorchis boinana, Eulophia robusta, Neroilia Renschiana, et le Tacca pinna- tifida. Ce groupement est d’ailleurs tout à fait intermédiaire entre le 1. La reconstitution de la forêt est plus facile sur les sols relativement peu dégradés de l’Antsingy que dans des régions voisines à sous-sol différent où la disparition de la couverture végétale a permis la formation d’une croûte latéritique. 572 — précédent et les suivants, qui sont la prairie sèche et la prairie humide. Ces derniers occupent de grandes étendues à l’Est de la réserve, la forêt ne s’étant maintenue que sur les huttes, derrière la protec- tion des escarpements La prairie sèche comprend, en dehors des quelques Graminées banales : Cymbopogon fuhus, Chrysopogon montanus, Chloris mada- gascariensis, Panicum colonum, etc , d’autres espèces moins abon- dantes telles que Euphorbia hypericifolia, Dalechampia prenant un port dressé faute de plante support, Dioscorea, Vernonia, Lactuca Welçitschii, Heliotropium, Mussænda, Cynosorchis boinana et même Adiantopsis linearis dans les endroits caillouteux La prairie humide est caractérisée par Achyranthes aspera, Ama- rantus (cf. tristis), Solarium lycopersicum, Citrullus Colocynthis, Polygonum minus, Boerhaavia diffusa, Scoparia dulcis, Gompho- carpus fruticosus, Crinum modestum, Tacca pinnatifida, etc. BIBLIOGRAPHIE Louvel. L.îs forêts de l’ouest de Madagascar. Agric. Prat. des Pays chauds, 1913. Petit. Compte-rendu d’une mission à Madagascar et notes sur la question des Réserves naturelles. Bull. Muséum, 1932. Leandri. Compte-rendu d’une mission au Bemaraha (Ouest de Madagas- car). Bull. Muséum, 1933. — 573 — Structure des bois, libers et écorces de tension et de COMPRESSION DANS LES BRANCHES ÉPIXYLES DE ChORISIA SPECIOSA (BoMBACACÉES). PAR M™® L. Lavier-George. Dans un arbre donné, les assises génératrices de la tige ne fonc- tionnent pas toujv urs régulièrement sur tout leur pourtour et il se forme ainsi un excentrement des couches annuelles. Ce cas peut s’ob«ierver dans des tiges ver’^icales soumises à des actions extérieures agissant unilatéralement, mais ce sont surtout les branches horizon- tales qui sont excentriques (épixyles, hypoxyles ou amphixyles suivant les essences) ; de plus, cette dorsiventralité peut être pro- duite expérimentalement sur des tiges maintenues en dehors de leur position verticale. Cette propriété a été signalée par de nombreux auteurs, en parti- culier, en ce qui concerne les Angiospermes par Kny, Lammermayk, Metzger, Heric, et surtout Jaccard. Jaccard (1917) montre que sous l’action de la pessanteur, le côté supérieur des rameaux horizontaux est soumis à une traction longitudinale, tandis que le côté inférieur subit une compression correspondante parallèle à l’axe de flexion. Une partie de son mémoire de 1919 est consacré à l’étude expérimentale des tensions — ^ compressions longitudinales. Quand elles agissent d’une façon con- tinue et dans une direction constante, on observe une activité inégale de l’assise génératrice sur le côté tendu et sur le côté comprimé. La symétrie bilatérale qui en résulte s’accompagne d’une différencia- tion anatomique très sensible : différence de forme et de structure des éléments ligneux, groupement et proportion relative variables des éléments constitutifs du bois sur les deux côtés opposés. Chez les résineux la compression longitudinale augmente l’activité des divisions cellulaires et conduit à l’hypoxylie des organes plagiotropes. Chez les feuillus au contraire, c’est sur le côté tendu que se produit l’accroissement en diamètre le plus rapide, ce qui provoque l’épi- xylie des branches horizontales. C’est cette observation, ainsi d’ailleurs que d’autres caractères constants des tiges et des feuilles qui m’a permis de rapprocher les Gnétales des Angiospermes (1930, 1931, 1934). En général, le plan de symétrie fait avec la verticale Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 6, 1936. - 574 — un angle nul, parfois plus ou moins ouvert, et pouvant même, dans certains cas, atteindre 90°. Chez Chrorisia speciosa A. de Hil. 1824, (« arbre à clous », « Arvore de Paina », Bombacaceæ Adansonieæ d’origine brésilienne) cet axe est vertical. Les échantillons étudiés proviennent du superbe exemplaire du Jardin Botanique de l’Université de Lisbonne. Je les ai récoltés moi-même en septembre 1935, grâce à l’obligeance de M. le Professeur Palhinha, que je tiens à remercier vivement ici. Les branches des trois quarts inférieurs de la couronne feuillée sont horizontales. Dès leur point de raccord avec la tige, elles sont épi- Fig. 1. — Coupe transversale d’un rameau horizontal. A = aiguillon ; B = bois ; C = éléments comprimés ; E= écorce ; L= liber ; T = éléments tendus (Grandeur natu- relle). xyles, contrairement à ce qui se produit habituellement chez les feuillus aussi bien que chez les résineux, les branches, à ce niveau, étant toujours hypotrophes, selon Jaccard. Chez Chorisia speciosa, l’épixylie atteint son maximum à dix centimètres de l’axe principal et cette épixylie se maintient sur toute la longueur du rameau. Toutes les branches horizontales que j’ai observées présentent ce même caractère ; celle que je décris est la plus inférieure de toutes, située à sept mètres au-dessus du sol. Les aiguillons (Fig. 1, A et Fig. 2, A), véritables émergences, pro- ductions cortico-épidermiques, ont le même aspect et la même struc- ture sur tout le pourtour du rameau. Chacun est formé à sa base, jusqu’au cinquième environ de sa hauteur par des couches alter- — 575 - nées de liège à parois minces et de liège à parois épaisses (fîg. 2, A), ce dernier très fortement imprégné de tannins. Tout le reste est constitué par des cellules parenchymateuses, à parois lignifiées, perforées, et également tannifères. Fig. 2. — A gauche : liber et bois de tension. A droite : écorce et bois de compression. K = keratenchyme ; O : = parenchyme oxalifère ; F = fibres ; L = couches de liège; S = scléréides (X 16). — 576 — L’écorce proprement dite a aussi la même épaisseur et la même structure partout (fig. 1, E). Du côté interne, elle est formée de couches subéreuses (fig. 3 M et E) ayant les mêmes caractères que celles de la base des aiguillons, puis ces zones régulières alternent avec des couches de cellules à peu près isodiamétriques, fortement perforées, interrompues par des cellules parenchymateuses, tanni- fères, à parois minces, et par de gros éléments à contenu mucila- — 577 — 2® Une zone parenchymateuse, plus ou moins oxalifère, avec des masses irrégulières de fibres cellulosiques (fig. 3, F). 3® Une zone parenchymateuse, riche en oursins et cristaux rhom- boédriques d’oxalate de calcium, et parsemée de cellules à parois épaisses, perforées. 40 De place en place des bandes très longues formées de deux à Fig. 4. — Bois de tension. F = fibre ; P = parenehyme ; R = rayon médullaire ; V = vaisseau (X 150). cinq couches de scléréides, cellules cubiques à parois très épaisses, finement canaliculées, cellulosiques (fig. 2, S et fig. 3, S). 50 Une zone semblable à la deuxième, mais infiniment plus riche en oxalate. 6° Une région périphérique dans laquelle on ne peut plus recon- naître de structure cellulaire, région assez mince de liber corné ou kératenchyme (fig. 2, K). Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 37 -- 578 — Les coupes longitudinales montrent l’existence de fibres libériennes cloisonnées transversalement et dont chaque élément renferme un cristal rhomboedrique d’oxalate. Ces fibres oxalifères ou stegmates sont semblables à celles que j’ai décrites chez les Sorbus. Fig. 5. — Bois de compression. F = libre ; R = rayon médullaire ; T = Thyllc ; V = vaisseau (x 150). Le liber comprimé a une structure à peu près semblable, mais le liber stratifié est moins régulier et le kératenchyme plus abordant. Le bois ^ de tension est caractérisé par une grande abondance de 1. Les coupes de bois de tension et de bois de compression ont été faites à l’aide du xylotome de l’Ecole Nationale des Eaux et Forêts de Nancy et je remercie infiniment Monsieur le Directeur Guinier pour la grande obligeance qu’il m’a toujours témoignée. — 579 — parenchyme (fig. 4, P) dont la plupart des éléments sont perforés, (fig. 4, F). Les fibres, contrairement à ce qui se produit d’ordinaire, ont un diamètre faible et sont peu nombreuses. Leur lamelle moyenne ou primaire est très mince, fortement lignifiée, colorable en jaune par le chlorure de zinc iodé ; les couches secondaires et tertiaires sont colorables les premières en rouge-brun par le même réactif, les deuxièmes en bleu-violacé, ce qui montre qu’elles sont formées d’un complexe lignine-cellulose-hémicellulose-pectine (le rouge de ruthé- nium colore vivement certaines zones de la membrane tertiaire). Les cellules des rayons médullaires ont des parois cellulosiques très perforées (fig. 4, R). Dans le bois de compression, les vaisseaux sont plus nombreux et plus volumineux (fig. 5, V), ce qui est général. Leur cavité est souvent comblée plus ou moins par des thylles (fig. 5, T), ce qu’on n’observe jamais dans le bois tendu. Le parenchyme (fig. 5, P) est moins abondant que sur la face supérieure, et la plupart de ses éléments sont mucilagineux. Les fibres (fig. 5, F), beaucoup plus nombreuses et plus anguleuses que dans le bois de tension sont groupées en amas volumineux, contrairement à ce qui se produit d’habitude. Ces fibres sont lignifiées et donnent avec le chlorure de zinc iodé une coloration jaune franc. Enfin, la différenciation en bois de printemps et bois d’automne est beaucoup plus nette que dans le bois tendu. En résumé, chez Chorisia speciosa l’accroissement des branches en horizontalité laisse inchangée la structure de l’écorce proprement dite, modifie assez peu celle du liber et profondément celle du bois, aux points de vue tant quantitatif que qualitatif ; toutefois, ces modifications ne sont pas toujours du même ordre que celles obser- vées par Jaccard dans les dicotylédones — il est vrai différentes — qu’il a étudiées. BIBLIOGRAPHIE George (L.). Contribution à l’étude des Gnétales. Thèse Sciences, Paris, 1930, 174 pp. — Sur quelques particularités anatomiques des Gnetum. C. R. Acad. Sciences, 1930, p. 220. — Les rapports des Gnétales avec les Dicotylédones et les Gymnospermes. C. R. Acad. Sciences, 1931, p. 1451. — ■ Observ, tiens qur quelques Sorbus et leurs hybrides, 65^ Congrès Soc. Savantes (Resançon), 1932, p. 257. Herig (P. G.). Zur Anatomie exz ntrisch-gebauter Hôlzer. Thèse Université de Fribourg (Suisse), 1915. Jaccard (P.). Anatomische Struktur des Zugund Druckholzes bei Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, 1936. 37. -- 580 — wegrechten Aesten von Laubhôlzern. Vierteljahresschrijt der Naturf.- Gessellsch. in Zurich, LXII, 1917, p. 303. — Nouvelles recherches sur l’accroissement en épaisseur des arbres. Payot, Genève, 1919, 200 pp. Kny. U ber das Dickemvachstum des Hôlzkôrpers. Berlin, 1882. Lammermayr. Beitrâge zur Kenntnis der Heterotrophie von Holz und Rinde. Sitzungsberichte d. kaiserl. Akademie der Wissenschaften, Wien, 1901 ex (Abt. I). Lavier-George L.). Les affinités des Gnétales. Bull, scientif. Bour- gogne, IV, 1934, p. 29. Metzger (K.). Uber das Konstruktions-Prinzip des sekundâren Holz- kôrpers. Naturw. Zeitschr. fur Forst-und Landwirtschaft, VI, 1908, p. 249. Saint-Hilaire (A. de). Plantes usuelles des Brasiliens. Paris, Grimbert, 1824. — 581 Liste des Espèces Minérales rencontrées aux îles Saint- Pierre ET Miquelon. PAR M. E. Aubert de La Rue. Au cours des recherches géologiques que j’ai entreprises dans l’archipel en 1932 et 1935, j’ai pu découvrir un certain nombre de minéraux qui, sauf une ou deux rares exceptions, n’y avaient encore jamais été signalés Voici donc la liste des espèces actuellement connues à Saint-Pierre et Miquelon en dehors de celles entrant normalement dans la consti- tution des roches. On trouvera d’autre part, pour chaque minéral, ses principaux gisements. Améthyste — En veines dans les rhyolites du Cap Rouge (S*-P.) ^ et de l’île aux Vainqueurs Argile — Forme des dépôts très purs dans les anciennes moraines du Petit Barachois (L ) AzuRite- — Enduits sur les rhyolites de l’Anse à Dinand (S*-P.) Barytine — ■ Masses lamellaires roses formant de petits filons dans les arkoses de l’Anse aux Soldats (L ). Calcédoine. — Veines blondes dans les rhyolites du Cap Rouge (S*-P.). Calcite. — Indépendamment des roches peu développées qu’elle constitue entièrement ou en partie, comme les cipolins de Miquelon, les calcaires, les calcschistes et les cornéennes de Langlade, la calcite s’observe en cristaux blonds dans la bary+ine de l’Anse aux Soldats (L.), en filons dans les rhyolites de la Tête Pelée (L.) et au contact d’un dyke de dolérite et des schistes métamorphiques de la Grande Anse du Cap Blanc (M.). Chalcopyrite. — En veinules dans les brèches siliceuses de l’Anse aux Soldats (L.), dans les hornblendites de l’Anse à la Vierge (M.) et dans les amphibolites et épidotites de la côte ouest du Cap (M.). Chalcosine. — Forme des imprégnations et des petits nids dans les arkoses chloriteuses de l’Anse aux Soldats (L.). 1. Les abréviations employées sont les suivantes ; S*-P. = Pierre ; M. = Mifjue- lon ; L = Langlade. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VIII, n° 6, 1936. - - 582 — Chlorite. — En assez grandes lamelles dans les pegmatites de la grande Anse de l’Ouest (M.). Chrysotile. — En fibres de 2 cm. dans une brèche volcanique épidotisée, entre l’Anse à Ravenel et la Pointe Blanche (S^-P.). CoRDiÉRiTE. — Petites masses transparentes, violacées, très pléochroïques, dans les gneiss de la côte ouest du Cap (M.). CupRiTE. — Veines dans les diaclases des rhyolites de l’Anse à Dinand (S^-P.). Epidote. — Très commune en petits cristaux vert d’herbe dans les diaclases des schistes métamorphiques de la côte ouest du Cap (M.). Erubescite. — Abondante dans les arkoses chloriteuses de l’Anse aux Soldats (L.). Se trouve également en mouches et en veinules dans les rhyolites, entre le Ruisseau Creux et le R. du Renard (M.), dans les pegmatites de la Grande Anse de l’ouest (M.) et dans les gneiss de la côte ouest du Cap (M.). Galène. — En mouches et cristaux aplatis dans les calcschistes de l’Anse aux Soldats et dans les brèches siliceuses du cours moyen de la Belle Rivière (L.). Grossulaire. — Fréquent en cristaux bruns, irréguliers et apla- tis dans les cornéennes de la rive Nord-Est du Grand Etang (M.). Hématite rouge. — En masses compactes et concrétionnées dans les brèches rhyolitiques silicifiées du Grand Colombier. Forme égale- ment des veines dans les quartzites des Graves (L.). Hédenbergite. — En cristaux vert foncé dans les fissures dc^ amphibolites près de l’Etang Beaumont (M.). Ilménite. — Inclusions très fréquentes, longues de quelques centi- mètres, dans les pegmatites du Calvaire et du Cap (M.). Malachite. — Assez répandue dans tout l’archipel. Forme des enduits à la surface des roches contenant des sulfures de cuivre. Magnétite. — En petits nids dans quelques roches amphiboliques de la côte ouest du Cap, entre le Cap Blanc et l’Anse aux Warys (M.). Associée à l’ilménite, forme des veines et des imprégnations très fréquentes dans les quartzites du Calvaire et du Cap (M.). Molybdénite. — En petites inclusions très rares dans les horn- blendites dominant l’Anse à la Vierge (M.). Ocre. — Forme quelques dépôts très purs mais peu importants autour de suintements ferrugineux, notamment sur la rive orientale du Grand Etang (M.), sur les grès rouges du Nord de Langlade et à la surface des schistes ardoisiers de la Belle Rivière (L.). PiÉMONTiTE. — Ce minéral est très abondant dans certaines rhyolites de Saint-Pierre auxquelles il communique une belle colc- ^ 583 — ration rose. A l’Anse à Dinand (St-P.), on trouve parfois dans les diaclases de l’une d’elles, l’épidote manganésifère en petits cristaux fibro-radiés, rouge-carmin. Les plus belles rbyolites à piémontite sont à l’île aux Marins, sur la rive sud de l’Anse à Tréhouart. PiNiTE. — Ce produit d’altération de la cordiérite est assez répandu dans 1 s gneiss et les schistes métamorphiques de la côte ouest du Cap, entre le Bec et le Cap Blanc (M.). Prehite. — ■ S’observe souvent dans les cassures des roches amphiboliques altérées et épidotisées dans les falaises de la côte ouest du Cap, entre le Bec et le Cap Blanc (M.). Pyrite. — Souvent très abondante en petits cristai x cubiques et en veinules dans un grand nombre de roches sédimentaires, érup- tives et métamorphiques de tout l’archipel. La pyrite est particu- lièrement répandue dans les amphibolites et les rbyolites entre le Grand Etang de Miquelon et celui de Mirande (M.). Quartz. — Très commun en petits filons laiteux dans les rhyo- lites de Saint-Pierre où il est appelé localement « marbre de mon- tagne ». Rare en cristaux limpides. On le trouve Sous cette forme dans les diaclases des rbyolites de l’île aux Marins et dans celle de la Pointe Blanche (S^-P.), Ripidolite. — En enduits à la surface des veines de quartz tra- versant les roches amphiboliques de l’Anse à la Vierge (M.). Sphène. — En jolis cristaux bruns de 5 mm. dans les diorites quartziques le long du Grand Etang, un peu au Sud du Ruisseau des Eperlans (M.). Stilbite. — En cristaux nombreux et très bien formés dans les amphibolites des falaises du littoral, un peu au Sud de la Grande Anse de l’Ouest (M.). Talc. — Forme quelques enduits verts dans les diaclases d’une cornéenne de la rive nord-est du Grand Etang (M.) et à la surface des veines de quartz interstratifiées dans les schistes et grès rouges de la vallée inférieure de la Belle Rivière (L.). Tourmaline noire. — Ce minéral, rare, se trouve en petits cris- taux dans les schistes métamorphiques au pied du phare du Cap Blanc (M.) et en cristaux plus grands, atteignant 3 cm. dans quelques filons de pegmatite, entre le Calvaire et le Cap (M.). Tourbe. — Les tourbières, surtout formées par les Sphaignes, ont une grande extension. A Langlade et à Miquelon, la couche de tourbe atteint parfois plusieurs mètres d’épaisseur. Tripoli. — ■ Des vases à Diatomées, constituées principalement par des frustules de Na^icula, s’observent dans plusieurs étangs de Saint-Pierre, en particulier dans celui du Calvaire. Wad. — L’oxyde hydraté de manganèse, en masses granuleuses noires et tendres est fréquent dans les tourbières de Langlade et de Miquelon. On le trouve notamment aux alentours de l’Etang de Cuquemel (L.) et à Pousse-Trou (M.). Ce minéral cimente fréquem- ment les graviers et les cailloutis sur les bords des rivières et des étangs. C’est lui qui communique à toutes les eaux courantes de l’archipel leur coloration brune habituelle. 585 NOTULÆ SYSTEMATICÆ Sommaire du fascicule 3, Tome V (mars 1936). P. Sacleux. — Deux nouvelles espèces de Crotalaria de l’Afrique orien- tale tropicale. Mme Tardieu-Blot et Cari. Christensen. — Les Fougères d’Indochine (V.) : Schizaeaceæ, Gleicheniaceæ. H. Perrier de La Bathie. — Commelinacées de Madagascar. H. Perrier de La Bathie. — Les Disperis (Orchidées) de Madagascar, des Comores et des Mascareignes. Sommaire du fascicule 4, tome V (août 1936). H. Perrier de La Bathie. — Les Liparidinées de Madagascar. Cari. Christensen et M“i® Tardieu-Blot. — Les Fougères d’Indochine (VI) : Lindsayeæ. H. Chermezon. — Les Cypéracées des Comores. M^l® A. M. Homolle. — Danais (Rubiacées) nouveaux de Madagascar, avec révision de la synonymie. TABLE DES MATIERES DU Tome VIII. — i" Série. ACTES ADMINISTRATIFS 5, 117, 223, 319, 365, 449 Liste des Services et du Personnel du Muséum national d’ Histoire naturelle ........ 6 Liste des Correspondants du Muséum, national d’Hist. Nat. nommés en 1935. ... 17 Liste des Attachés au Muséum national d’ Histoire Naturelle 21 Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1935 26 COMMUNICATIONS : Abrahd (R.). Sur l’existence des sables de Fontainebleau à Livry-sur-Seine (S.-et-M.) 205 — Sur quelques points de la tectonique de la région de Meyrucis (Lozère). 290 André (M.). Sur le Cancer personatus Linné 92 — Sur le Pediculoîdes ventricosus Newport (Acarien) 240 et 337 ■ — • Descriptions de plusieurs Microthrombidium de l’Afrique Orientale (Mis- sion de l’Omo, 1932-1933) 406 Angei. (F.). Matériaux lierpétologiques recueillis à Madagascar par M. Roger Heim chargé de Mission. — Description de deux formes nouvelles. ... 125 Aubert de L.a Rue (E.). Liste des espèces minérales recentrées aux îles Saint-Pierre et Miquelon 581 Berlioz (J.). Note sur l’identité probable du type d’Heliolry plias Simoni Bou- card 233 -- Etude d’une collection d’Oiseaux du Congo belge 327 et 490 Bebtin (L.). Contribution à l’éthologie des Poissons abyssaux 506 Boschma (H.) Sur la Sacculina carpiliæ et la Sacculina leplodiæ, de Guérin Ganivet 342 Bourdelle (E.). Quelques caraclère's anatomiques du Zèbre de Hartmann (Equus zébra Hartmannæ Matsebie) 473 Budker (P.). Compte-rendu sommaire d’une mission au large des côtes de Mauritanie (Cap Blanc) 237 Cadenat (J.). Note sur un Céphalopode géant ( Architeuthis Jlarveiji Verrill) capturé dans le Golfe de Gascogne 277 Chabanauu (P.). Les Poissons de mer exotiques aux Halles centrales de Paris. Remarques sur diverses espèces, notamment Solea senegalensis Kaup et Hilsa reevesi FI. B 61 — Multiplication tératologique de la papille urino-génitale chez un mâle de Brachirus muelleri Steind (Teleosiei Pleuronectoîdea Soleidæ) 394 — • A propos de l’interprétation lamarckienne de la dyssymétrie des Poissons dits Pleuronectes ( Pseltodoidea et Pleuronectoidea 498 Charcot (J.). Hommage national à .lean Charcot 450 Chevalier (A.). Contribution à l’étude de quelques espèces africaines du genre Dioscorea 520 — 587 — Chevey (P.). Sur ]a présence du genre Anguilla en Indochine française 65 — Sur la présence d’une seconde espèce d’Anguille en Indochine française et sur les lois de la circulation dos eaux dans la Mer de Chine méridionale. 130 CuGNAC (A. de). Les jardins botaniques et la conservation des espèces rarès. A propos de Bromus arduennensis Dmrt 236 Dechambre (Ed.). Observations sur la migration des Cailles 483 Delphy (J.). Sur quelques Anoplophrj/imorphes (2® note) 435 — Sur les Anoplophryimorphes (3® note) 516 Doi.lfuss (R.-Pb.). Polypiers. (Hexacoralliaires et Hydrocoralliaires récoltés à la Guadeloupe par la Mission Cryptogamique du Muséum en 1936. . . . 514 Fauvel (P.). Sur quelques Annélides Polychètes de Pile de Pâques 257 Friant (M^i® M.). L’Aplodontia asiatica Sch. du Pontien de Mongolie 115 — Interprétation de la molaire supérieure jeune de VEohippus et considéra- tions sur la phylogénie des Equidés 200 — ■ Les premiers stades du développement superficiel du néopallium et du rhinencéphale chez les Pinnipèdes 374 Grand JEAN (F.). Observations sur les Acariens (3® série) 84 — Microzetes auxiliaris n. sp. (Oribates) 138 — Observations sur les Oribates (10® série) 246 — Ee genre Pachyenathus Dugès (Alycus Ji-och) (Acariens), l"'" partie 398 Gravier (Ch.). Sur un Crustacé (Stomatopode) rare de Pile de Pâques 254 Germain (L.). Contributions à la Faune Malacologique de l’Afrique équatoriale, Guillaumin (A.). Plantes nouvelles ou critiques des Serres du Muséum 94 — Camus (A.) et Tardietj-Blot. Plantes vasculaires récoltées à Pile de Pâques par la Mission Franco-Belge 552 — et Manguin. Floraisons observées dans les Serres du Muséum pendant l’année 1935 96 — Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum 362 Guinet (C.). Floraisons observées à l’Ecole de Botanique du Muséum pendant l’année 1935 101 Heim ue Balsac (H.). Le Hérisson d’Algérie Aethechinus Algirus, relique plio- cène en France 322 Jacques-Félix (H.). Mélastomacées africaines, critiques ou nouvelles de l’Herbier du Muséum {suite) 108 Kaelin (J.). Sur les anomalies du squelette chez les Crocodiliens 385 Lamrerton (C.). Sur un nouveau genre de l.émuriens fossiles malgaches : le Prohapalemur Gallienii 367 — Nouveaux Lémuriens fossiles du groupe des Propithèques et de l’intérêt de leur découverte 370 Lamy (Ed.). Note sur le Cytheræa callosa Conrad. (Moll. Lamellibr.) 158 — Le Cypraea moneta L. existe-t-il sur la côte occidentale d’Afrique 263 — Liste des Mollusques recueillis par la Mission Franco-Belge à Pile de Pâques (1934) 267 — Huîtres de l’Indochine 427 Lavier-George (M™® L.). Recherches sur les épidermes foliaires des Philippia de Madagascar ; utilisation de leurs caractères comme bases d’une classi- fication (avec note biologique de M. H. Humbert) 173 — Structure des bois, libers et écorces de tension et de compression dans les branches de Chorisia speciosa (Bombacacées) 573 Léandri (J.). Le milieu et la végétation de la Réserve Naturelle de PAntsingy (Madagascar) 557 Leroy (P.). Les Sipunculiens du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. 423 — 588 — Lux (R.). Sur le parasitisme du Bihio hortulanus L. par un Nématode du genre Rhabdiiis (Note préliminaire) 512 Monod (Th.). Compte-rendu sommaire de la deuxième partie d’une mission au Sahara Occidental 311 Morellet (L. et G.). Faune des sables à Nummuliies variolarius de Lévignen (Oise) 292 Neuville (H.). Remarques complémentaires sur l’organe femelle de l’Hyaena crocuta 54 — Ectopies dentaires de Gorille et d’Orang-Outan 225 Petit (G.). Un Gohius nouveau de Madagascar 388 — Sur la lèvre supérieure et la valvule buccale de Gobius (Awaous) Loweli G. Petit 493 Petit (G.) etBuDKER (P.). Répartition des dents cutanées jumelées chez Galeorhinus læpis (Risso) 334 Ranson (G.). Le rôle de la matière organique dissoute dans l’eau et les théories de Pütter {suite) 160 — Observations morphologi(jues, systématiques et biogéographiques sur une Scyphoméduse rare, Paraphyllina intermedia. O. Maas, 1903, trouvée sur la plage de Biarritz 269 — Nouvelles observations concernant la biologie de Napicula fusiformis Grün {N. ostrearia Bory) 355 Rémy (P.). Pauropodes du Muséum national d’Histoire naturelle, II 69 — Pauropodes du Muséum national d’Histoire naturelle, III 132 Rode (P.). Note sur le Daman du Fouta-Djalon [Procavia ruficeps oweni Thos). 478 Sacleux (R. -P.) Une lettre inédite de Linné 443 Soyer (R.). Profil en long géologique de la ligne n° XI du chemin de Fer Métro- politain interurbain de la place du Châtelet aux Lilas 206 — Marcasite du Lutétien Inférieur à Saint-Cloud (S.-et-O.) 316 Vachon (M.). Sur le développement postembryonnaire des Pseudoscorpions (4® note). Les formules chætotaxiques des pattes-mâchoires 77 Zi.ABECK (K.). Note sur le masséter des Catarhiniens et des Platyrhiniens . . . . 118 Le Gérant, R. Taveneau. ABBEVILLE, IMPRIMERIE F. PAILLART. 19-3-37. SOMMAIRE Pages Actes administrati}s 449 Dons d’ouvrages 449 Hommage à la Mémoire du Commandant J.-B. Charcot 450 Communications : E. Bourdelle. Quelques caractères anatomiques du Zèbre de Hartmann {Equus zébra Hartmannæ Matschie) 473 P. Rode. Note sur le Daman du Fouta-Djalon (Procavia ruficeps oweni Thos) . 478 Ed. Dechambre. Observations sur la migration des Cailles 483 J. Berlioz. Etude d’une collection d’Oiseaux du Congo Belge {suite) 490 G. Petit. Sur la lèvre supérieure et la valvule buccale de Gobius (Awaous) Louveli G. Petit 493 P. Chabanaud. a propos de l’interprétation lamarckienne de la dyssymétrie des Poissons dits Pleuronectes (Psettodoidea et Pleur onectoidea) 498 L. Bertin. Contribution à l’éthologie des Poissons abyssaux 506 R. Lux. Sur le parasitisme du Bibio hortulanus L. par un Nématode du genre JRhabditis. (Note préliminaire) 512 R.-Ph. Dollfus. Polypiers (Hexacoralliaires et Hydrocoralliaires) récoltés à la Guadeloupe par la mission cryptogamique du Muséum en 1936 514 J. Delphy. Sur les Anoplophryimorphes (3® note) 516 A. Chevalier. Contribution à l’étude de quelques espèces africaines du genre Dioscorea 520 A. Guillaumin, A. Camus et Tardieu Blot. Plantes vasculaires récoltées à rile de Pâques par la Mission Franco-Belge 552 J. Leandri. Le' milieu et la végétation de la Réserve Naturelle de l’Antsingy (Madagascar). 557 L. Lavier-Ceobgb. Structure des bois, libers et écorces de tension et de com- pression dans les branches du chorisia spesiosa (Bombacacés) 573 E. Aubert de La Rüe. Liste des espèces minérales rencontrées aux Iles Saint- Pierre et Miquelon 581 Table des matières du Tome VIII 586 PUBLICATIONS DO HDSEON NATIONAL D’HISTOIKB NATDBELLE Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d'Histoire naturelle) (Masson et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs). Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895) (Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs). Publications du Muséum national d'Histoire naturelle (N® 1, 1932 et sui- vants, prix variable). Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle (nouvelle série com- mencée en 1936). [Editions du Muséum, 57. rue Cuvier]. Un vol. par an, 150 frs. Index Seminum in Horlis Musaei parisiensis collectorum (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Noiulæ systematicæ (Laboratoire de Phanérogamie ; paraît depuis 1909). Revue française d’ Entomologie (publiée sous la direction du R. Jeannel ; paraît depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange). Revue de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale (Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d'Histoire naturelle à Dinard (Laboratoire maritime de Dinard ; paraît depuis 1928). Bulletin du Musée d' Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du n® ; 5 frs). Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Chaire de Chimie ; Section de Physique végétale; paraît depuis 1927; échange). Travaux du Laboratoire d' Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum, a paru de 1924 à 1935) : remplacé depuis janvier 1936 par la Revue o La Terre et la Vie ». Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée d’ Ethnographie du Trocadéro). Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères (publié sous la direction du Prof. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936).