: # VU 4 . " EUR ANT PE 2 x 2 : D'E d È MNT at BULLETIN | DU = MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE es TOME MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE TOME HUITIÈME 1902 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCGGCII M D’ JRELLE BULLETIN : MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1902 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGCCGII SOMMAIRE. Nominationide M. Gley comme chevalier de la Lésion d'honneur: nominas lion dé M° Välliaume comme membre correspondant du Muséum, - Correspondance. Lettres de MM. J. Claine, J. Bouyssou, Moriceau, F. Geay, Wittier; présentations d'ouvrages; dre et acquisitions... . :.... E.-T. Hawy. lypes ethniques du Rhodope........................ À. MENEGAUx. Catalogue des Mammifères ‘rapportés par M. Geay de Îa Guyane française en 1898 et 1900 (première note)... ..... HUE A- Grouvezce. Coléoptères (Silphidæ, Nitidulidæe, Rhysodide, Fo. Cryptophagidæ) recueillis dans le Japon central par M. le D’ Har- MAN Et M ne ineqee RAR ET TA I EE Cie dir A ENS D'ald 0 0 à En. Kzeuriaux. Deuxième liste des Cicindelidæ, Elateride et Melasidæ (Eucnemidæ) recueillis au Japon par M. le D' Harmand.. .......- Cm. Graviër. Sur les Annélides Polychètes d’eau douce... ............. AE. Mararp. Des variations mensuelles de la faune et de la flore mari- times de la baie de la Hougue (novembre et décembre)... ....... J. Maunus. Sur le troisième cæcum des Oiseaux. .................... L. Launoy. De l’action amylolytique des glandes salivaires chez les Ophi- diensi tin USE EEE RSA ARR DE EE ARE RENE be Pur. van Tieçueu. L’hypostase dans le fruit et dans la graine... . . . : . ‘ — Deux Ochnacées nouvelles, intéressantes par leur habitat géographique. G. Cuauveaun. Passage de la position alterne à la position superposée de l'appareil conducteur, avec destruction des vaisseaux centripètes pri- miüfs, dans le cotylédon de l'Oignon (Allium cepa)... 0e J. Porsson et J. Pax. Sur trois espèces cactiformes d’Euphorbes de la côte occidentale d'Afrique..." "UE RER RTE . H. Hua. Quelles espèces fourmissent le caoutchouc du Dahomey, d'après les documents fournis par M: Le Testu..................... Arraun. Recherche et dosage du caoutchouc dans quelques Lianes africaines. Pages. 1 11 15 43 62 69 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. …i ANNÉE 1902. — N° 1. Ce 57° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 28 JANVIER 1902. a — PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSÉUM. M. Le Présent dépose sur le bureau le huitième fascicule du Bulletin, pour l'année 1901, contenant les communications faites dans la réunion du 24 décembre 1901 et la table des matières du tome septième de celte publication. Par décret en date du 22 janvier 1902, M. Gzex (Marcel-Eu- gène-Émile), assistant de la chaire de Physiologie générale du Mu- séum, professeur agrégé de la Faculté de médecine, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur. M. Le Présent rappelle, au sujet de la décoration de M. Gley, les beaux travaux de ce physiologiste sur la glande thyroïde, sur les _peptones, sur le rôle des glandes accessoires de l'appareil génital -mâle dans la reproduction, ete. Q M. Vucraume (Maxime), officier d'administration de 1" classe, à Nossi-Bé, a été nommé membre correspondant du Muséum, par Muséou. — vu. 1 LEE Me) délibération de l'assemblée des professeurs du Muséum , en date du 21 janvier 1902. M. Garraud (Ernest-[sidore) annonce qu'étant nommé prépa- rateur à l'École normale supérieure, il donne sa démission de boursier de doctorat au Muséum. M. François (Louis) informe M. le Directeur qu'élant nommé pro- fesseur de sciences naturelles à l'École pratique d'agriculture du Chesnoy, il donne sa démission de boursier de nt au Muséum. CORRESPONDANCE. M. Graine (J.), consul de France en Birmanie, a adressé auMu- séum une collection de Mammifères et d'Oiseaux en peau, des nids et des œufs d'Oiseaux de la Birmanie et de l'Inde, des Arthropodes variés recueillis à Rangoon, des échantillons de jade brute, des spinelles et des rubis bruts de la Haute-Birmanie. À cet envoi sont jointes deux photographies prises dans la région d'où provient la jade. M. Bouxssou (J.), ingénieur agronome, directeur de la Société de N'Kogo (Congo français), a fait parvenir au Muséum des Rep- tiles, des Insectes et des Lombriciens de l'Ogoué. M. Morceau, administrateur colonial à Madagascar, a recueilli pour les collections de paléontologie du Muséum trois caisses de fossiles provenant de la province de Majunga. M. Gray (F.), voyageur naturaliste, écrit de Cayenne, pour an- noncer l'envoi au Muséum de deux caisses de collections. L’une d'elles renferme des échantillons de phosphales et d’autres roches provenant de l'île du Grand-Connétable. L'autre contient diverses pièces anatomiques et un Bradypus en état de gestation, conservé dans le formol. Au cours de l’une de ses excursions dans l'île de pe Cayenne, cet excellent explorateur, accompagné de sa vaillante épouse, a eu la bonne fortune de trouver, à 15 kilomètres de la ville, au pied des montagnes boisées dont l’ensemble forme la «table du Mahury», d’antiques dessins indiens, gravés sur des diabases dressés verticalement et dont la rie est plus ou moins décomposée. M. Geay compte faire parvenir incessamment ici les photographies de quelques-unes de ces gravures. M. Warner (H.), directeur de l'Institut physico-géographique de Costa-Rica, demande que les bonnes relations existant entre cet établissement et le Muséum soient maintenues. (Le musée de Costa- Rica est une section de l'Institut physico-géographique.) M. Wriss, qui vient de faire parvenir au Laboratoire d’entomo- logie un lot important d'Insectes du Tonkin, a déjà offert au Mu- séum une collection d'au moins 10,000 Insectes, surtout Coléoptères (et non 1,000, comme il a été dit par erreur au Bulletin du Mu- séum, 1901, p. 304), qu'il a lui-même recueillis aux environs de Tuyen-Quang. M. Hay signale la publication, par M. E. Ritter, dans la Revue d'Histoire littéraire de la France (vin année, n° 4, p. 650), de trois lettres intéressantes écrites par Buflon à Jalabert, de Genève, le 11 janvier 1740, le 2 août 1745 et le 29 mai 1748. M. le professeur Vaizzanr (Léon) annonce que le second fasei- cule du tome IT de la 4° série des Nouvelles archives du Muséum d'his- toire naturelle a été présenté à la dernière assemblée des profes- seurs. [ contient : Contribution à l'étude des Annélides polychètes de la mer Rouge, par M. Gravien (Charles) [Suite]. PI. VIT à X; Revision de quelques espèces d'Oiseaux de la Chine occidentale et méri- dionale, par M. Ousrazer (E.). PI. XI et XI; Inauguration de la statue de Michel-Eugène Chevreul au Muséum d'his- toire naturelle le 11 juillet 190 1. Discours de MM. Perrier (Edmond), 1. A Ain directeur du Muséum; Gaurier (Armand), membre de l'Institut; Arnaup, professeur au Muséum; Davi (E.), chef du laboratoire et de l'atelier de teinture de la manufacture nationale des Gobelins; Pueziesi-Conn1, membre du Conseil municipal de Paris. Maxime Cornu, Notice nécrologique, par M. Bureau (Édouard), [portrait]. M. Gauory (Albert), en présentant son travail sur la compa- raison de la dentition chez l'Homme etles Singes anthropomorphes, s'exprime ainsi : J'ai l'honneur de présenter à l'assemblée des naturalistes du Muséum un travail intitulé Sur la similitude des dents de l’homme et de quelques animaux. H est divisé en deux notes : une première qui est une étude sur les molaires . supérieures et une seconde qui est une élude des molaires inférieures. On y verra des séries de dentition, toutes dessinées exactement dans la même position pour qu'on saisisse les rapports. J'ai fait représenter l’Oreopithecus du miocène inférieur d'Italie, le Dryopithecus du miocène moyen de Saint- Gaudens, le Plopithecus de Sansan, le Gorille, l'Orang-Outang, le Gib- bon, le Chimpanzé, l’Australien, le Nègre, l'Homme blanc. Ainsi on pas- sera en revue successivement les différences de dentition depuis le Singe anthropomorphe à museau jusqu'à l'Homme, dont la bouche droite n’est pas faite seulement pour manger, mais pour proférer ces belles paroles qui sont l'expression de son intelligence. Je dois des remerciements à mes éminents confrères du Muséum MM. Ha- my, Fillol et à leurs collaborateurs, qui ont mis à ma disposition leurs vasies et admirables collections. M. Verneau a eu la bonté de me faire passer sans ménager une multitude de pièces humaines qui montrent une étonnante variabilité dans la dentition. Quoique j'aie tâché, avec le concours si habile et si dévoué de MM. Marcellin Boule et Thevenin, de réunir beau- coup de fossiles, je n'aurais pu penser à faire le travail que je présente si j'avais été réduit à notre collection de Paléontologie. Mais les nouvelles ga- leries du Muséum présentent un heureux arrangement : au-dessous de la galerie de Paléontologie, 1 y a celle de l’Anatomie comparée qui forme la base de la science du monde passé, et au-dessus d’elle, il y a la galerie d’An- thropologie qui en dessine le couronnement ; les travailleurs voués à ces trois sciences se prêtent un mutuel appui : l'union fait la force. Mon iravail a paru dans l’Anthropologie ; cette revue, dirigée par deux savants du Muséum, M. Marcellin Boule et M. Verneau, est d’un grand secours pour les naturalistes et les philosophes. Ron M. Henry (Louis), chef des cultures de plein air au Muséum, professeur à l'École nationale d'horticulture de Versailles, dépose, sur le bureau, un Agenda horticole dont il est l’auteur. Cet agenda en est à sa septième année. L'édition de 1901 a été récompensée d’une médaille de vermeil par la Société nationale d’horticulture de France, à la suite d’un rapport très élogieux. Une quantité considérable de renseignements techniques et d'in- dications utiles se trouvent condensés dans cet agenda, que l’auteur améliore d'année en année, et qui est d’un format commode et pratique. Citons en particulier les chapitres relatifs au matériel horticole, à la création et l'entretien des pelouses, à la culture des plantes d'appartement; aux plantations; aux ennemis et maladies des plantes; aux travaux horticoles mensuels; aux applications cou- rantes de géométrie élémentaire, au nombre desquelles il faut noter la «Mesure du périmètre de l'ellipse» dont on ne trouve pas l'indication dans les ouvrages usuels; une formule générale et très pratique pour la Mesure des volumes, etc. L'ouvrage se termine par les renseignements administratifs qui intéressent particulièrement l'Agriculture et l'Horticulture : établis- sements d'enseignement agricole et horticole; jardins botaniques; sociétés françaises d'horticulture; jardins d'études; jardins colo- niaux; etc. M. Accuaup (Ch.) présente à l'assemblée des naturalistes du Mu- séum un certain nombre de superbes photographies qu'il a prises au cours de son dernier voyage à Madagascar. M. Ramsaun (Pierre) a fait don au Muséum d'un Calao (Bucorvus abyssinicus Bodd). La Ménagerie a acquis récemment un Cynopithèque nègre et un Phalanger renard. COMMUNICATIONS. Types ETHNIQUES DU RHODOPE, par M. E.-T. Ham. Le laboratoire d'anthropologie du Muséum a reçu dernièrement de l'École française d'Athènes, par l'intermédiaire de M. Seure, des crânes recueillis dans le sud de la Bulgarie au cours de fouilles importantes exé- cutées de juillet à octobre 1899. Ces crânes proviennent d’un tumulus appelé Doukhova-Moghila (tumu- lus de l'Esprit), situé sur les derniers contreforts du Rhodope, à 19 kilo- mètres S.-0. de Philippopoli. Le tumulus lui-même était vide), mais sur la plate-forme qui lui sert de base, on a trouvé des ustensiles de bronze et d'argent, des statuettes, une dizaine de chars dont on a pu reconsli- tuer le meilleur, et un certain nombre de squelettes d'hommes et de che- vaux. Près d’un des chars gisait une monnaie de Licinius (premier quart du 1v° siècle). Les squelettes humains, au nombre d'une cinquantaine, élaient ense- velis dans un tuf blanchâtre, friable, à o m. 75 environ de la surface du sol. Les crânes étaient en assez bon état de conservation, et l’on put metlre de côté les deux meilleurs pour notre collection. M. Seure, qui conduisait les fouilles et prépare un travail d'ensemble sur leurs résultats, a bien voulu me faire savoir que les rites funéraires, dont il a étudié les manifestations à Doukhova Moghila, appartiendraient plutôt à des Scythes qu’à des Thraces, et il me demande si l'examen anthropolo- gique des deux pièces envoyées par lui confirme plus ou moins sa manière de voir. Par malheur, on ne sait à peu près rien des caractères physiques des an- ciens Thraces, et je ne puis que répéter ce que disait à ce sujet John Bed- doë, en 1878, à l'Institut anthropologique de Londres : +. . . What sort of people the Thracians were, ethnologically, is quite uuknown. . . Mn. On n’est pas mieux renseigné d’ailleurs sur les anciens Scythes, dont l'ethnogénie ne repose actuellement que sur des considérations linguis- ®) NA y a quarante ans, en effet, qu’on cherche en cet endroit. @) J. Bennoë, On the Bulgarians (The Journ. of the Anthrop. Instit. of Great- Britain and Ireland, vol. VIIT, p. 232, 1878). Peur Dee tiques . Iraniens de langage, ils ressemblaient sans doute aux autres Ira- niens, comme d'autre part les Thraces, parents des Illyriens et des Ligures, devaient offrir les traits de ces derniers. Or, au point de vue de la morphologie cränienne, l'Iranien est toujours plus où moins dolichocéphale, tandis que le Ligure se distingue par une brachycéphalie plutôt exagérée. Le Scythe aurait donc offert une dolicho- céphalie plus ou moins accentuée, tandis que l’ancien Thrace aurait été franchement brachycéphale. Il arrive justement que les deux types allongé et raccourci se juxtaposent à Doukhova-Moghila ; l'un des cränes envoyés par M. Seure ayant un indice céphalique de 78.2, tandis que, sur l’autre, ce même rapport s'élève à 85.1. Ce dernier (n° 2), un crâne d’adulte du sexe masculin, est tout à la fois un peu raccourci d'avant en arrière (diamètre antéro-postérieur, o m. 175) un peu dilaté en largeur (diamètre transverse maximum, o m. 149) et surélevé du vertex (diamètre basilo-bregmalique, o m. 144): ses trois in- dices sont représentés par les chiffres 85,1; 82,8 et 96,6. Presque toutes les mesures de largeur sont sensiblement augmentées sur cette pièce: le diamètre bi-auriculaire, en particulier, s'élève à o m. 129. Les diamètres frontaux atteignent, le minimum, o m. 104, le maximum, o m. 126, ce qui est en rapport avec la persistance de la médio-frontale encore ouverte dans toute son étendue. Le diamètre bi-temporal atteint o m. 142, le bi-occipital seul garde des dimensions moyennes (o m. 112). L'étude des courbes donne des renseignements analogues : la transverse est un peu allongée dans sa portion sous-auriculaire ; l’antéro-postérieure et l'horizontale, au contraire, diminuent d’une quantité exactement égale. La facene s’écarte par aucune deses proportions générales des moyennes de Broca; toutefois l'indice orbitaire se montre sensiblement plus élevé (86,4), la cavité correspondante étant moins élargie dans le sens transver- sal. Le squelette facial est surtout peu accidenté, les fosses et les bourre- lets qui les séparent étant relativement adoucis, les molaires relativement lisses et aplaties; toutes les dents saines et blanches étaient encore en place, 0) Cf. H, »’Ansois pe Jusavizce, Les premiers habitants de l'Europe d’après les écrivains de l'antiquité et les travaux des linguistes, Paris, 1889, in-8°, 1, p. 223 et suiv. — L'auteur de ce très savant ouvrage a recueilli dans les cha- pitres 11 et mx du livre I tout ce que l'on sait des Scythes et des Thraces, et l'on ne trouve dans les 76 pages de son texle aucun renseignement précis sur les carac- tères physiques de ces deux anciens peuples. HEMO NE d'un volume moyen et commençant seulement à user quelque peu leurs tubercules. Le maxillaire inférieur est robuste, ses branches montantes s'élèvent sous un angle qui dépasse un peu l'angle droit. Le menton est triangulaire, les angles mandibulaires sont fortement extraversés, IT La seconde tête du tumulus de Boukhova est mésalicéphale avec des sinus frontaux renflés en demi-cercle, des bosses un peu vagues, situées assez bas , et des courbes fuyantes qui montent obliques vers un bregma surélevé (diamètre basilo-bregmatique, o m. 141) ou s’effacent doucement vers les tempes. Les pariétaux, plutôtlongs (0 m. 132), aux saillies mal circonscrites, commencent à se souder l’un à l’autre au lieu d'élection ; quelques petits wor- miens s’égrènent dans la lamboïde et loccipital recourbe rapidement, vers une base vigoureusement sculptée, son écaille que coupe en travers l’épais bandeau osseux qui remplace ia protubérance externe. Les temporaux sont presque complètement ossifiés sur leurs bords; les arcs zygomatiques, bien détachés, sont très apparents; enfin les apophyses mastoïdes se font re- marquer par leurs dimensions insolites. Ce crâne présente des dimensions supérieures à tous égards aux moyennes cräniométriques de Broca. Î est sensiblement plus long (diamètre antéro- postérieur, o m. 188), et plus haut (diamètre basilo-bregmatique, o m.141), et ses dimensions en travers parfois un peu plus larges (diamètre transverse maximum, o m. 147; de bi-auriculaire, o m. 128), sont le plus souvent égales (diamètre frontal minimum, o m. 100; diamètre frontal maximum, o m. 125; diamètre bi-temporal, o m. 139) et une fois même (diamètre bi- occipital, o m. 120) inférieure à celles auxquelles je les compare. Les cir- conférences horizontale (o m. 531) et antéro-postérieure (0 m. 521) sont avantageuses; la transversale demeure médiocre. La face, élargie dans ses deux dimensions, est surtout allongée dans le sens de la hauteur (ophryo-alv., o m. 96); le diamiètre bi-zygomatique, qui s'élève à o m. 137, détermine un indice facial de 70.1. L'indice orbi- taire est de 87.5 ; l'indice nasal reste à 4o. C’est que, si les cavités des orbites quadrilatères, et fort obliques, ont des dimensions ordinaires, le nez est à la fois long (o m. 51) et étroit (o m. 23): la mâchoire supérieure se dilate quelque peu en travers et l’inférieure, profondément déformée par la résorption de ses molaires , projette fortement en avant un menton rela- tivement pointu. ® ne reste d’autres alvéoles que ceux des incisives, des canines et de la pre- mière prémolaire gauche. : | Lau UE RP Tr Re RE Ne LR. mL dt RAS RC D EET ‘ie dira NE Les dents qui restent en place à la mâchoire supérieure sont de volume médiocre el en partie cariées (?, CRÂNES DE RHODOPE. Capacité cränienne..................... ? ? Circonférence horizontale .,............... 531 520 antéro-postérieur ............ 188 175 transverse. ................ 147 149 basilo-bregmatique.. ......... 1h1 144 Diamètre. { frontal maximum............ 193 126 frontal minimum ............ 100 104 bi-orbitaire externe .......... 109 110 bi-zygomatique ............. 137 134 ten edA AC eee eee 96 88 Ne ON ago occcoucoronas 59 50 ? EME scacaboocotdosodcee 29 25 tee Le LA ee cie 33 33 QU cooncencotecdetoonior Lo 37 longueur-largeur ............ 78,2 85,1 hauteur-longueur............ 79,0 82,8 TT ESURS rs choobeccioob 95,9 96,6 ÉtElRotog bobos octo 70,1 65,6 HE Jobb dede ob no ete Lo,o 50,0 orbiculaire nee cesse 82,5 86,4 IT Il n'est pas sans intérêt de faire observer que les deux crênes du IV° siècle, dont on vient de relever les traits les plus caractéristiques, ne s'écartent pas sensiblement des cränes de date bien postérieure, qui ont servi de base aux spéculations de Schreiber et de Kopernicki, de Hovelacque et de Beddoë, de Tikhomirof et de Virchow ©). (0) Les premières grosses molaires et la première prémolaire droite sont presque détruites. @) Cf. Scneisen, Tabelle mit den Maassen von 5 Bulgarenschädeln (Verhandl, der Berlin. Gesellsch für Anthrop. Jahrg. 1873 s. 94). — Kopennigxt, Sur la con- formation des crânes Bulgares (Rev. d’Anthrop, L. IV, p. 68-06, pl. IV-V, 1835). — À. Hoveracoue, Sur deux cränes Bulgares (Bull. Soc. d’Anthrop., 2° sér., t X, p. 426-429; 1875). — J. Benroë, On the Bulgarians (The Journ. of the Anthrop. Instit. of Great Brit. and Ireland, vol. VII, p. 232-9238, 1879). — Tikmowmor, Tcherepa (Bolgari Anthropologitcheskaïa Vlistavka, & WT, p. 371, 1879). — R. Vincaow : Über die Anthropologie der Bulgaren (Verhandl., Tabrg, 1886,s. 119-118). — Id., Uber einen Schädel aus einem... Grabe in Bulgarien (lbid., Tahrg, 1889, s. 25-28). == (== Parmi les cinquante-cinq sujets, décrits par ces savants anthropologues à Bukarest, à Berlin, à Moscou, à Paris ou à Londres, on en distingue cinq ou six ayant un indice moyen voisin de 84, et qui pourraient se grouper, semble-t-1, autour de notre premier type du Rhodope. Les quarante-neuf autres cränes, dont l'indice commun est 77,8, se ratlacheraient de même plus ou moins intimement à notre second type. Ces rapprochements, qu’au- torise d’ailleurs l'analyse des types descriptifs de ces divers auteurs, et d’Isidor Kopernicki en particulier, prennent une importance considérable, puisqu'ils permettent de supprimer définitivement la termonologie ethnique de ce savant, qui avait soulevé des difficultés sans nombre. I ne saurait plus être question, en effet, de Bulgare pur ou de Buloare mêlé de Slave, puisque les deux types auxquels ces noms avaient été donnés, sans raison décisive (), se reconnaissent maintenant dans des sépultures antérieures de plusieurs siècles aux invasions qui ont amené Bulgares et Slaves dans la péninsule balkanique. Le vrai Bulgare, dit avec raison Abel Hovelacque, paraît n'être qu'un Tatar ayant échangé sa langue pour une langue slave ©. Et ïl ajoute qu'après leur établissement au Sud du bas Danube, les Bulgares se sont mélés à des populations bien différentes ». Or on ne retrouve que d’une manière accidentelle dans le peuple bulgare actuel l’élément mongoloïde évoqué par Hovelacque. Les envahisseurs ont été absorbés en Bulgarie, comme partout ailleurs, par des aborigènes dont on avait géné- ralement méconnu les caractères © et que les fouilles du Rhodope nous montrent établis au cœur du pays, plusieurs siècles avant les grands mou- vements de peuples d’où est sortie la nationalité actuelle. @ Koperniert n'avait d'autre raison de nommer bulgare pur huit des onze crânes qu'il décrivait que celle qui se lirait de la nationalité apparente de ces sujets, préparés presque tous à l'hôpital Colza, à Bucarest. Quant aux trois autres, dits bulgares mélangés, ils lui avaient paru présenter, et à un degré plus ou moins Jort, ce qu'il appelait «les caractères connus du type brachycéphale» slave. (Op. cit., p. 68 et 74.) @ À. Hoveracque (loc. ct., p. La9). 6) Bronoë observait cependant qu'il était difficile d'admettre que les guerres et les ravages qui ont continuellement désolé la péninsule pendant tant de siècles, et qui ont cependant laissé subsister un reste des anciens Macédoniens, aient totale- ment détruit les Thraces de l'Hémus et du Rhodope. Et il rappelait que le colonel James Baker avait retrouvé dans cette dernière monlagne une tribu Erghné qui lui paraissait correspondre aux anciens Agrianes (loc. cit., p. 232). ue PT PAR FR Cararocue nes Mauwirères RAPPORTES PAR M. GEAY, DE LA GUYANE FRANÇAISE, EN 1898 ET 1900, par M. A. Mexecaux. - (Première Note.) 1. Cumoprères. — Les échantillons de Chiroptères rapportés par M. Geay forment une précieuse acquisition pour la collection du Mu- séum, non seulement parce qu'ils apportent des espèces et même des genres nouveaux, mais parce que la plupart des spécimens, en peau ou dans l'al- cool, de la collection sont anciens et beaucoup mériteraient d’être rem- placés. Ges Chauyes-Souris ont été surtout recueillies à Saint-Georges, par M. Geay, sur l'emplacement de l’ancien pénitencier de l'Oyapock, dans les pièces éparses de machines rongées par la rouille et qui sont devenues leur repaire favori. Elles appartiennent à deux familles : les Emballonurides et les Phyllostomidés. A. EMBALLONURIDÉS. 1. Furia horrens, F. Cuv. Fürra uorrexs F. Guvier, Meém. du Muséum, t. XVI, p. 150, 1898: Dobson, Cat. of Chiropt., 1878, p. 356. Ni le genre, ni l’espèce n'étaient représentés dans les collections. M. Geay, en 1900, en a recueilli quinze échantillons mâles et femelles aux environs de Saint-Georges de lOyapock, surtout dans les forêts marécageuses avoi- sinant cette localité et au Saut Galibi. Ces animaux vivent par troupes dans les anfractuosités des rochers des sauts de lOyapock et ils s’envolent au moindre bruit pour se poser un peu plus loin dans quelque recoin obscur. Deux couples ont été capturés de jour dans la cavité d’une feuille d'He- liconia évasée en cornet. Cette espèce a déjà été signalée dans la partie de l'Amérique méridionale représentée par la Guyane hollandaise (Surinam) et le Brésil. I faut done ajouter la région de l'Oyapock dans la Guyane française. 2, Saccopteryx leptura, Schreb. Vespernicio Leprurus Schreber, Saügeth., t.1, p. 173, pl. XLVIT, 1775: Dobson, Cat. of Chiropt., p. 371. Deux échantillons provenant de la Guyane française, rapportés par M. Geay, en 1898. lo), Cette espèce paraît limitée à la partie septentrionale de l'Amérique du Sud. Elle avait déjà été signalée dans la Guyane hollandaise et au Brésil, sur le bas Amazone (Para, Santarem). 3. Molossus rufus. — Var. Obscurus Et. Geoffroy, Mozossus osscurus Geoffroy, Ann. du Muséum, t. VI, p. 154, 1805: Dobson, Catal. of Chiropt., p. 412. M. Geay a capturé aux environs de Saint-Georges d'Oyapock un mäle, un jeune, et cinq femelles, dont une en gestation. Cette petite variété de rufus n'a que o m. 28 d'envergure. C'est une des formes de l'Amérique les plus répandues. Son aire de dis- persion paraît plus étendue que celle du type de l'espèce. Elle a été signalée dans l'Amérique centrale (Guatémala ), dans les Antilles (Bermudes, Cuba, Haïti, Jamaïque, Saint-Thomas, Sainte-Lucie, Grenade, Trinité); elle se rencontre encore dans l'Amérique méridionale, au Vénézuéla, dans la Guyane, au Brésil (Para, Amazone, Bahia), dans l’Équateur, la Bolivie, le Pérou (Huasampilla, à 3,000 mètres d'altitude). Le Muséum possède des échantillons venant du Mexique, de M. Sumi- chrast, et de la plupart des pays cités. Les collections dans l'alcool ont été rapportées de la Guyane par M. Melinon, de l'Amérique méridionale par MM. d'Orbigny en 1834, Moreau de Jonnes, de Castelnau; de Bahia, par M. William, et du Vénézuéla, par M. Geay, en 1898. L. Molossus nasutus Spix. Mozossus nasurus Spix., Sim. et Vesp., Brasil., 1823, p. 58, pl. XXXV, fig. 7: Dobson, Cat. of Chiropt., p. 4h14. Cinq échantillons ont été rapportés par M. Geay, de l'Ouanary, Guyane, 1900. ue espèce avait déjà été signalée dans l'Amérique centrale (Guaté- mala), dans l'Amérique du Sud, au Brésil; il faut donc y ajouter la Guyane française. Cette espèce est représentée, dans les collections du Muséum, par deux échantillons rapportés par M. Chaper, de l'Orénoque, et conservés dans l'alcool, et par quatre échantillons montés provenant de l'expédition du comte de Castelnau (1850). B. PHYLLOSTOMIDÉS. 5. Lophostoma bidens Spix. Vawpyrus grnexs Spix., Siniar. et Vesp., Brasil., p.64, pl. XXXVI, fig. 5, 1823; Dobson, Cat. of Chiropt., p. 473. ) k k EU CAE Une femelle, dont l’envergure est de o m. 41, provenant des environs de Saint-Georges de l'Oyapock. — M. Geay, 1900. Cette espèce n'élait représentée au Muséum que par trois échantillons montés provenant de Rio-de-Janeiro. À son aire de distribution, Brésil (Bahia, Rio-de-Janeiro), il faut donc ajouter la Guyane française. Cette espèce remonte, par conséquent , beaucoup plus vers le Nord qu'on ne le pensait. 6. Pyllostoma elongatum E. Geoli, PuyzLosroma eLoNGATUM E. Geoff., Ann. du Muséum, 1810, t. XV, p. 18», pl: IX; Dobson, Cat. of Chiropt., p. 487, pl. XXV, fig. 4 (tête). M. Geay (1900) a récolté un mâle dans la région de l'Ouanary ainsi qu'un mâle et une femelle aux environs de Saint-Georges, dans le bas Oyapock. Le mâle est légèrement plus grand que la femelle; l’envergure est de o m. 47 et o m. 46. Le Muséum possédait de cette espèce un seul échantillon dans l'alcool, sans indication de provenance. Cette espèce a déjà été trouvée dans la Guyane hollandaise (Surinam), au Brésil et au Pérou. Elle existe donc aussi dans la Guyane française. Il est probable qu'elle est répandue dans la plus grande partie de l'Amé- rique du Sud. 7. Tylostoma longifolium Wagner. Puyzzosroma Loxcrronum Wagner, Archiv. fur Nature, 1843, p. 365; Abhandl. Munch. Akad., & V, p. 163, pl. Il, fig. 8; Dobson, Cat. of Chi- ropt., p. 490. Un mâle provenant du Saut Galibi, Oyapock, par M. Geay, 1900. Cette espèce est nouvelle pour la collection. Déjà signalée au Brésil, dans la vaste province de Matto-Grosso; il faut donc ajouter la Guyane française à son aire de dispersion , et probablement les contrées avoisinantes. 8. Rhinophyllia pumilio Peters. RuunoeuyzLra umo Peters, M.-B. Akad, Berlin, 1865, p. 355 el 591; Dobson, Cat. of Chiropt., p. 495, pl. XXXVIT, fig. 1. Un mâle provenant des environs de Saint-Georges de l’'Oyapock. M. Geay, 1900. 2ette petite espèce de Phyllostomidé n’a que o m. 25 d'envergure: elle est nouvelle pour la collection. C'est l'unique espèce de ce genre. M = Elle n’a élé signalée encore qu’à Bahia, dans le Brésil. Elle est done plus répandue qu’on ne le supposait, puisqu'on la retrouve au Nord jusque dans la Guyane française. 9. Lonchoglossa caudifera E. Geoff. Gzossopnaga caupireR (et scauparA) Geoff. Mém. du Muséum, IN, p. 418, pl. XVIT, XVIII, fig. 13, 1818; Dobson, Cat. of. Chiropt., p. 508, pl. XX VII, fig. 4 et 4 b). Une femelle provenant des environs de Saint-Georges d'Oyapock. M. Geay, 1900. Le Muséum en possède deux échantillons montés rapportés du Brésil par Aug. Saint-Hilaire. L'espèce élait connue dans la Guyane et, au Brésil, dans les provinces de Bahia, de Minas Geraes et à Sainte-Catherine. 10. Artibeus bilobatus Peters. Uronerma giLoparum Peters, M. B. Akad., Berlin, 1866, p. 392, et Dobson, Cat. of. Chiropt., 1878, p. 518. M. Geay a rapporté treize échantillons, dont cinq mäles et huit femelles, capturés aux environs de Saint-Georges, sur l'Oyapock (1900). Son nom indigène est Guimbo. Cette espèce est nouvelle pour la collection. Elle a déjà été signalée dans la Guyane, au Brésil (Sao Paulo) et dans l'Equateur. 11. Vampyrops lineatus E. Geoff. Payzcosroma Linearun Geoffroy, Ann. du Muséum, t. XV (p. 180, 1810, et Dobson, Cat. of. Claropt., p. 522. Une femelle capturée au Saut Galibi, Oyapock. M. Geay, 1900. Gette espèce, d’une envergure de o m. 32, bien caractérisée par quatre raies blanches sur la tête et une raie blanche unique sur le dos, est très répandue en Amérique, depuis le Mexique jusqu’au Brésil méridional. Elle a déjà été signalée au Mexique, dans la Colombie, sur l’Amazone supérieure, dans le Brésil central (Motto Grasso, Bahia, Rio-de-Janeiro, Santa Catha- rina, Serra dos Argaos) et au Paraguay. Il faut donc ajouter la Guyane française, et il est probable qu'elle se rencontre dans l'immense espace situé entre la Guyane et la Colombie. Le Muséum n’en possédait que trois échantillons montés, dont un sans indication d’origine et deux provenant de Rio-de-Janeiro (1868 ). Coréoprènes (Siupainæ, Nirwuuinx, Raysonnx, Cucurnx, CRYPTOPHAGIDÆ ), RECUEILLIS DANS LE Japon cenrraz) par M. Le D' Harmann, par M. À. GrouveLze. Silphidze. Necropnonus concozor Kraatz, aussi à Yéso. — saponicus Harold. — pAsaus Fald. — MACULIFRONS Kraafz. — ouAnrmipuncraTus Kraatz. — monrnivaGus Lewis, aussi à Yéso. — LAmIFASGIATUS Lewis. Assozus niemiconis Harold. Pseuporezra nispar Herbst. — sinuarA Fabr. — yaponica Motsch, aussi à Yéso, — nauNNIcOLLIS Kraatz, XxLopnEprA quanmpuncrarus Schreber, — van, sizvarica Lewis. Sicpua penrorara Motsch, aussi à Yéso. Nopxnus Leucorascrarus Lewis. Prowascorus mono Kraatz. — FUMATUS Spence. — ruscirnons Kraatz. — sp. voisine d'imsnrnus. -— sp. voisine de snunnipenis Sahlb. Gene nouveau exTre Corenis Er Liopes. Lions (Axisoroma Schmidt) sp. 1. — (Amsoroua Schmidt) sp. 2. Axsoroma (Lions Er.) sp. 1. — (Liones Er.) sp. 2. Acarmipium puxcratosentarum Reitt. — sp. 1. — sp. 2. Nitidulidse. Herenuerus saronicus Reitt. — AnGusricozuis Reitt. Epurara pecoron Reitt. — ruxeranA Reitt. Epuraea Harmandi ny. Sp. EpurarA 1MMuNDA Sturm. — uneans Maäklin. — nApax Reitt. — TRUNCATELLA Mannerh. — sims Reitt. — vaREGATA Herbst. Micnuvuza pur Reitt. — wanpisuzanis Reitt. Omosrra Corox Linné. Irina vamiorosa Reitt. Puysonna expranara Reitt. Araneura rascicurarTa Reitt. Meucerues rravicous Reitt. — sp. ou var. de FrAVIGOLLIS. — viozaceus Reitt. Cxcunamus ponsaus Reitt. — Lewisi Reitt. — praGrarus Reitt. — quadripuncTarus Herbst. — susoracus Reitt. Pocanius saronrcus Reitt. — uncozon Reitt. Pocanires prcarimanus Reilt. Euconorus Lewis Reitt. SrnoxcyLus aTErnimus Reitt. — pnorarus Reïitt., aussi à Yéso. — sneviuscuzus Reitt. Neopallodes Harmandi NV. Sp. Parcones vusnanmus Reitt. Pallodes Bouvieri n. Sp. Lisronon cravarus Reitt. — saronicus Motsch. — suscyzinpricus Reitt. PT 0 — sis é. à.4 Evunasa arposira Reitt. Ruyzopnacus ruxcricouus Sahlb. () A l'exception du Cyllodes binotatus Reïtt, capturé seulement à Yéso, loules les espèces proviennent des parties moyennes de l'ile Nippon, environs de Tokio et montagnes de Nikko. 16 — Rhysodid2æ. Lazworacogus porcoines Reitt. Raysopes comes Lewis. — MéroraAscIArus Reitt. — LAevion Reitt. Colydiidæ. CRYPTAMORPHA SCULPTIFRONS. Psammagcus rascrarus Reitt. — mriGurrATus Reitt. SILVANUS AFFINIS Reitt. Cicoxes ocucarus Sharp. CeryLon crassipes Sharp. — CURTICOLLE Sharp. — sims Er. ? Parrornenmus DErnessus Cucuÿjidæ. Cryptophagidæ. Cucusus Muszecanr Grouv. ANTEROPHAGUS NIGRICORNIS Fabr. Denpropnaeus Lonérconnis Reitt. CRYPTOPHAGUS sp. Epuræa Harmandi aov. sp. Oblonga, modice convexa, nitida, parce flavo-pubescens, reticulata, sat dense fortiterque punctata; antennis rufo-testaceis , ultimo articulo vix lato quam prœce- denti, ad apicem subemarginalo; capite prothoraceque rufo-piceis, illo antice bi- impresso, hoc transverso, anlice angustato, vix emarpinato; elytris piceis, juxta suturam apice excepto ochraceis, ad apicem truncatis; pygidio sat dense punctato, fortiter declivo; pedibus rufo testaceis, tibiis anticis maris simplicibus. Long, a millim. 5. Ovale, modérément convexe, brillant, couvert d’une pubescence d’un gris-flave, peu dense, réticulé, densement et fortement ponctué. Antennes d’un roux-testacé, dernier article échancré, à peine plus étroit que le pré- cédent. Tête et prothorax d’un roux de poix; tête bi-impressionnée en avant; prothorax environ deux fois et demie aussi large à la base que long, rétréci en avant, marge antérieure largement et très faiblement échancrée, côtés parallèles à la base, arrondis dans la moitié apicale, étroitement rebordés; angles antérieurs arrondis, postérieurs presque droits, base à peine sinuée vers les extrémités. Écusson brun de poix, triangulaire, éparsement ponctué. ie de la largeur du prothorax à la base, ovales, un peu plus longs que larges, Honnes au sommet, brun de poix, avec la région suturale, sauf l'extrémité jaunâtre. Pygidium assez densément ponctué. Pattes d’un roux testacé; tibias antérieurs du mâle simples. Collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Pallodes Bouvieri n. sp. Ovalus, convexus, mitidus, glaber, rufo-sanguineus; clava antennarum, sex maculis parum argulis in prothorace disco elytrorum et sutura stricte nigris; ca- pite punctalo; prothorace minus fortiter punctato transversissimo , antice angustato, ad apicem late emarginato, angulis anticis rotundatis, posticis subobtusis, basi utrinque sinuata, lateribus stricte marginatis; scutello subiriangulari, ad apicem 17 — rotundato, irregulariter lineato-punctatis; pygidio sat densè fortiterque punctato. Long. ? Ovale, convexe, brillant, glabre, roux ferrugineux. Massue des antennes, six taches ponctiformes, accentuées, placées sur le disque du prothorax, quatre en carré devant l'écusson, les deux autres plus grandes, de chaque côté, disque des élytres, sauf une large bande marginale, et suture noirs. Tête ponctuée, impressionnée de chaque côté en avant. Prothorax environ trois fois aussi large à la base que long, ponctué un peu plus finement sur le disque que sur les côtés, bord antérieur largement échancré: côtés arrondis, finement rebordés; angles antérieurs arrondis, postérieurs sub- oblus, base sinuée de chaque côté de l'écusson. Écusson en triangle curvi- ligne, arrondi au sommet. Élytres un peu plus longs que larges ensemble, arrondis aux épaules, atténués vers le sommet, arrondis séparément, mais largement à l'extrémité, ponctués sur le disque en lignes peu régulières, souvent géminées, oblusément ponclués au sommet: lignes ponctuées légèrement sulciformes à la base. Pygidium très visible, assez densément et fortement ponctué. Collections du Muséum de Paris. Neopallodes Harmandi nov. sp. Ovatus, convexus, nitidus, glaber, lestaceus, clava anlennarum elongata, in- fuscala; capite sat dense punctato; prothorace {ransversissimo, anlice anguslato, sat dense punctato, margine antico vix emarginalo, lateribus arcuatis, angulis omnibus rotundatis; scutello parce punctato, subtriangulari, apice rotundato; ely- tris ultimum segmentum abdominis haud obtegentibus, subtruncatis, punctalo- slriatis, intervallis tenuiter sublineato punctatis; libüis anlicis latis ad apicem lruncatis, denticulatis. Long. , 3 millim. Ovale, convexe, brillant, glabre, testacé. Massue des antennes sensible- ment aussi longue que les articles 2 à 8 pris ensemble, rembrunie. Tête assez convexe, densement ponctuée. Prothorax quatre fois plus large à la base que long, rétréci au sommet, densement ponctué, bord antérieur à peine échancré, côtés arqués, tous les angles arrondis. Écusson éparsement ponctué, en lriangle curviforme, sommet assez largement arrondi, à peine marqué. Élytres plus de trois fois plus longs que le prothorax, chacun très largement arrondi au sommet, ponclués-striés, stries peu marquées, inter- valles avec une série de points peu apparents disposés en ligne très irrégu- lière. Tibias antérieurs larges, coupés obliquement et finement denticulés à l'angle apicale interne. Collections dn Muséum d'histoire naturelle de Paris. Voisin du NW. clavatus Reilt. Distinel par sa coloration, et par les stries des élytres simples, Muséus. — vin. j LR OU Druxième LISTE DES CiciNDELiDAE, Éraremiae Er Merasinar (EucxemibaE), RECUEILLIS AU Japon Par M. J. Harman», Par Ep. FLeurraux. (Voir la première liste des récolles de 1894 à 1897, Bull. Mus. , Paris, 1900, p. 356.) Cicindelidae. Cicnoera cracuis Pall. var. angustata Fisch. (germanica var. e Fisch., da- hurica Mann., déjà cat., daurica Mots.), tache rouge des élytres nulle. — Japon central. — SPECULIFERA Chev. — Japon central. — 3AponIGA Guér. — Japon central. — Ranner Moraw. — Japon central. — LagrescriprA Mots., var. cércumpicta W. Horn. — Japon central, — cmnexsis De Geer, var. japonica Thunb. — Japon central. Elateridae. Lacon 8nonuzus Mots. (murinus, var. Cand., El. nouv., À, p. 10). — Japon central. — runGINOsUs Gand. — Japon central. — scrorA Gand. — Japon central. Erarer orrenracis Lew. — Japon central. —— carBunGuLus Lew. — Japon central. — pAuxIL LUS Lew. — Japon central. Mecapenrues BICARINATUS Lew. — Japon central. J'ai déjà vu un exemplaire dans le premier envoi de M. Harmand': il n’a pas les élytres basi obscure brunneis. Au moment où je l'ai examiné, je n’ai pas voulu parler de cette différence avec la description de M. Lewis parce que je n'avais sous les yeux qu'un seul individu. Aujourd’hui, j'en ai un second en tous points conforme au premier. [ls sont tous deux uniformément d’un brun noirâtre avec l'extrême base du pronotum nettement rouge; chez l’exemplaire du premier mémoire, la suture est lévèrement rougeâtre, mais c’est là, cerlainement, une diffé- rence individuelle. Megapenthes japonicus n. sp. 8 1/2 à 9 1/2 millimètres. Allongé, peu convexe, d’un brun noirâtre peu brillant, rougeâtre sur les élytres et les bords du pronotum; pu- bescence obscure. Dessous, antennes et pattes ferrugineux. Tête peu con- vexe, assez fortement ponctuée. Antennes à troisième article aussi long que — 19 le quatrième. Pronotum plus long que large, graduellement rétréci en avant, finement et éparsément ponctué, surtout sur le disque; angles pos- térieurs assez longs, dirigés en arrière, bicarénés. keusson allongé. Élytres ponctués, striés: anale légèrement rugueux. Dessous finement et épar- sément ponctué. Hanches postérieures anguleuses, très étroites en dehors. — Japon central. Cette espèce a le facies du genre Ælater, mais les sutures prosternales ne sont nullement excavées en ayant, Elle se place à côté du M. gracihs Gand. Elle est voisine aussi du M. bicarinatus Lew., à peu près de même colora- tion générale mais d’un aspect plus brillant et de forme moins convexe: pronotum plus rétréci en avant: troisième article des antennes aussi long que le quatrième; hanches postérieures plus brusquement et plus fortement rétrécies en dehors. M. pauzwus Lew. — Japon central, Megapenthes flavus, n. sp. & à 5 millimètres. Allongé, d’un jaune un peu roux avec la tête noirâlre en arrière et les élytres très pâles. Tête convexe, criblée d’une forte ponc- luation ocellée très serrée: bord antérieur avancé et arrondi. Antennes assez épaisses, testacées, dépassant la base du thorax ; deuxième article plus court que le troisième; ce dernier plus court que le suivant. Pronotum sub- parallèle, ponctué comme la tête; élytres fortement ponctués-striés ; inter- valles convexes, non rugueux. Dessous d’un jaune un peu rougeätre avec l'abdomen quelquefois obscur. Pattes longues el minces, d’un jaune testacé clair. — Japon central. Cette espèce me parait {rès voisine de M. gracilis Gand. que je ne con- nais que par la description. Sa taille beaucoup plus petite, la forte ponc- tuation ocellée de la tête et du pronotum, l'absence de sillon médian sur ce dernier, suflisent à l'en séparer. MeLanoxanraus prertpenNIS Lew. — Japon central. Cnvprouypxus cammicoczis Lew. — Japon central, — ourarus Gand, — Japon central, Cryptohypnus nitidus n. sp. 5 millimètres. Allongé, peu convexe, d’un noir brillant; pubescence jaune rare. Tête arrondie en avant, à ponctuation fine et éparse. Antennes noires, avec le 9° article ferrugineux; 3° plus long que le précédent, sub- cylindrique: 4° à 10° triangulaires ; dernier en ovale allongé, acuminé au sommet. Pronotum aussi long: que large, sinué sur les côtés, très rélréci en avant -dans la moitié antérieure, très finement et éparsément ponctué; angles postérieurs peu divergents, carénés. Éeusson suboblong, arrondi en arrière, presque plan. Élytres finement striés; intervalles plans, très fine- Q NON ment pointillés. Dessous également d'un noir brillant. Épipleures des élytres brunâtres; pattes jaunes, cuisses brunes. — Japon central. Cette espèce appartient au groupe kyperboreus-rracilis-maritimus. Elle est voisine de cette dernière, mais d’un aspect plus brillant, ponctuation plus fine et très écartée: élytres superficiellement striés; pronotum moins allongé, ses angles postérieurs moins aigus et moins divergents, leur ca- rêne plus écartée du bord; la couleur du 2° article des antennes et des pattes; la forme du 3° article des antennes plus cylindrique. Carpiopaorus pAuPER Gand. — Japon central ©? — puLLATUS Gand. — Japon central. Gardiophorus Lewisi n. sp. 5 millimètres. Allongé, d’un noir brillant lépèrement bronzé; pubescence jaunâtre. Tête à ponctuation fine et peu serrée; bord antérieur arrondi et tranchant. Antennes noires: 2° article beaucoup plus court que le 3°. Pro- notum à peine plus long que large, arrondi sur les côtés, très finement et densément ponctué. Écusson impressionné en avant. Élytres en ovale allongé, atténués en arrière, ponctués, striés; intervalles plans, à peine rugueux. Dessous noir. Pattes d’un brun noirâtre; ongles simples. — Japon central (Harmand), Yokohama (ma collection). Cette espèce est extrêmement voisine de C. subæneus; la grande diffé- rence de taille et sa forme plus étroite m'ont décidé à l’en séparer. SPHENISGOSOMUS cETE Gand. — Japon central, Yéso. Meranorus LeGarus Gand. — Japon central. — axxorus Gand. — Japon central. — ivecrinus? Gand. — Japon central. — seniouLus Cand. — Japon central. (®) Gardiophorus subæneus n. sp. 7 millimètres. Oblong, peu convexe, d’un noir bronzé brillant. Tête plane, fine- ment et densément ponctuée; bord antérieur arrondi et saillant. Antennes noires, 2° article plus court que le 3°; suivants triangulaires, subégaux. Pronolum à peine plus long que large, arrondi sur les côtés; ponctuation fine et serrée, mélangée de points plus enfoncés et un peu plus gros; base sinuée; angles postérieurs droits; sillons interangulaires de la base aussi longs que la distance qui les sépare du bord; carène latérale interrompue un peu avant le bord antérieur. Écusson im- pressionné en avant. Élytres en ovale atténué en arrière, finement ponctués, striés; intervalles plans, très finement rugueux. Dessous noir, pubescence grise. Pattes d’un brun noirâtre; ongles simples. — Japon (ma collection). Espèce voisine de C. pinguis Lew.; en diffère par sa coloration bronzée; les côtés du pronotum nullement redressés près de la base, sa ponctuation bien distinc- tement double; la forme des élytres plus atténuée en arrière, la ponctuation des Stries moins profonde; l'impression de l’écusson bien marquée. 4.9 ar OT Melanotus Harmandi n. sp- S 7 à 8 millimètres. Corps allongé, peu convexe, d’un noir peu brillant, couvert d’une pubescence blanchätre clairsemée. Tête assez large, fortement el rugueusement ponctuée. Antennes dentées, ferrugineuses, dépassant la base du thorax: deuxième et troisième articles petits, globuleux, subégaux: quatrième à dixième triangulaires, graduellement allongés: dernier en ovale allongé. Pronotum peu rétréci en avant seulement dans sa moitié antérieure, couvert d’une ponctuation forte, rugueuse el ocellée sur Îles côlés, moins large et moins pr ofonde au milieu. Écusson oblong:. Élytres graduellement rétrécis en arrière, surtout au delà de la moitié, striés-ponc- tués; intervalles rugueux. Dessous plus brillant, de même couleur ou rou- geàtre principalement sur l'abdomen. Pattes d’un brun rougeâtre avec les tibias et les tarses plus clairs. — Japon central. Cette espèce est très voisine de M. erythropygus Cand.; sa taille est con- slamment plus petite; la tête plus large; le pronotum moins rétréci en avant et seulement dans sa moitié antérieure, plus profondément ponctué. Voisine aussi de M. candex Lew., diliicile à reconnaître sur la simple description. Limonius xrpoxensis Lew. — Japon central. M. Lewis pense que cette belle espèce a été à tort rapportée à L. cylin- dricus Payk, par Motschulsky. Arnous suscyaneus Mots. (prænollis Lew.). — Japon central, Yéso, — wmsrarinis Lew. — Japon central. — secessus Gand. — Japon central. — virens Cand. — Japon central. — sinuaTus Lew. — Japon central. Athous Harmandi n. sp. (sinualus? var. Fleut. Bull. Mus. Paris, 1900, p. 397). 11 millim. 1/4. Noir, élytres jaunes, assez brillant sur la tête et le pro- notum; pubescence d’un brun obscur, un peu moins foncée sur les élytres. Tête grossièrement et irrégulièrement ponctuée; front aplati en avant: rebord antérieur abaissé. Antennes noïrâtres, dépassant légèrement la base du thorax; articles 3 à 10 faiblement dentés. Pronotum plus long que large, peu convexe, subparallèle: côtés légèrement sinués: angles postérieurs à peine divergents, arrondis au sommet: ponctuation assez forte, modéré- ment serrée. Élytres plus larges que le pronotum au delà de ses angles postérieurs, ponctués-striés; intervalles peu brillants, non rugueux. Des- sous noir, assez brillant: pubescence grise, ponctuation {rès fine: bord des segments abdominaux rougeâtre. Pattes d’un brun plus où moins foncé, — Japon central. SUN ONES Peut se comparer à À. secessus Cand., mais la couleur jaune des élytres la rapproche sans doute comme aspect de À. porrecticollis Lew., que je ne connais que par la description. Elle diffère de la première par le bord anté- rieur de la tête plus abaissé, la ponctuation plus forte sur le pronotum, ce dernier moins sinué sur les côtés. Athous comes Lew. — Japon central. Un mâle et une femelle: cette dernière était jusqu'à présent inconnue, Elle est plus grande que le mâle: tête grossièrement ponctuée: front déprimé en avant le long du bord, mais dépourvu de l'impression triangulaire au milieu que l’on remarque chez le mâle: pronotum plus convexe, sinué sur les côtés, couvert d’une ponctuation plus forte et assez serrée, faiblement sillonné au milieu. Corvusrres serrirer Gand. — Japon central. — pAimro Lew. — Japon central. Gorymbites Motschulskyi n. sp. 10 millimètres. Oblong, subdéprimé, d’un noir brillant sur la tête et le pronotum , subopaque sur les élytres: pubescence obscure. Tête plane, ar- rondie en avant, couverte d’une fine ponctuation peu serrée. Antennes d’un brun noirâtre, peu comprimées, ne dépassant pas la base du thorax; 2° ar- ticle subégal-au 4°; 3° un peu plus long. Pronotum à ponctuation très fine et très écartée, aussi long que large: côtés sinués et rétrécis en avant; angles postérieurs aigus dirigés en ns Écusson subcirculaire. Ély tres ovales, finement striés, intervalles peu convexes, à ponctuation à peine vi- sible, très clairsemée. Dessous de même couleur. Pattes brunes avec les tarses plus clairs. — Japon central. Par sa forme générale large, cette espèce rappelle C. aeneus L. et quel- ques autres similaires, mais elle est remarquable par la finesse et l’espace- ment de sa ponctuation qui lui donne un aspect presque lisse. Sous ce rap- port, on peut la comparer à €. laevicollis Mann. ; elle s’en distingue par sa forme moins allongée, l’aspect moins brillant, les antennes plus courtes, moins comprimées, à articles 2 et 4 subégaux et 3° plus long, et aussi par la sinuosité des côtés du pronotum. Gorymbites japonicus n. sp. 7 millim. 1/2. Corps étroit, peu convexe, d’un noir brillant à peine pu- bescent. Tête à ponctuation fine et écartée. Antennes noirâtres, faiblement dentées ; troisième article plus long que le deuxième. Pronotum étroit, plus long que large, sinué sur les côtés; ponctuation très fine et écartée. Écus- son semi-circulaire. Élytres plus larges que le pronotum, un peu dilatés hs à | D No e— en arrière, profondément striés; intervalles convexes et à peine rugueux. Dessous noir. Pattes brunes ou rougeälres. — Japon central. Cette espèce ressemble à C. cinctus Payk., mais elle est entièrement noire et plus petite: ponctuation de la tête el du pronotum plus faible et moins serrée ; angles postérieurs de ce dernier tout aussi divergents, mais moins aigus. Élytres moins finement rugueux, paraissant moins brillants; stries mieux marquées. Corymbites Lewisi N. Sp. o millimètres. Corps étroit, parallèle, noir mat avec un léger reflet bronzé. Tête couverte d'une large ponctuation ocellée très serrée, lui don- nant un aspect rugueux. Antennes noires; lroisième article plus long que le suivant. Pronotum étroit, parallèle, au moins deux fois plus long que large, faiblement sillonné au milieu, couvert d’une ponctuation semblable à celle de la tête: angles postérieurs aigus, divergents, non carénés. Élytres un peu plus larges que le pronotum, striés-ponctués, intervalles rugueux. Dessous de même couleur que le dessus; ponctuation forte sur le proster- num, moins grosse et plus serrée sur les propleures, faible sur les autres parties. Pattes d’un jaune rougeâtre avec le dernier article des tarses seule- ment un peu obscur. — Japon central. Celle espèce me parait très voisine de C. concolor Lew., et s’en distingue par sa couleur légèrement bronzée, les angles postérieurs du pronotum aigus, les pattes franchement d’un jaune rougeâtre. Elle est remarquable par la longueur de son pronotum et vient se ranger dans le groupe gratus- obscuripes-concolor. C. osscumpes Lew. — Japon central. Acnores seniceus Gand. — Japon central. SiLEsis HARMANDI Fleut. — Japon central, Yéso. —- Après l'examen d'un plus grand nombre d'individus, j'hésite à réunir celle espèce à S. scabripennis Lew. — musouzus Cand. var. flavipennis Lew. — Yéso. — Je ne connais pas le vrai 5. musculus. M. Lewis pense pouvoir rapporter celle variété à Agriotes ferruginipennis Mots. Chez les exemplaires pris par M. Har- mand, le pronotum est entièrement noir, ainsi que l'écusson; les antennes et les pattes sont entièrement ferrugineuses. Var. flavicollis. — Yéso. — Pronotum et élytres jaunes. Dessous du corps à peine obscur. Gzyenoxyx 1Lertbus Cand., var. bicolor Gand. — Japon central. Douorius Lewist Fleut. — Japon central. — Parmi les nouveaux exem- plaires récoltés par M. Harmand, se trouve la forme à bande mar- ginale des élytres complète. Leprunornes mirarus Caud. — Japon central. — vensicozor Lew. — Japon central. — & et © complètement noirs. his Melasidae. Tuarors BanGnaasr Reïtt., Ent. Nachr., t. XXV, 1899, p. 217. — Japon central. Cette espèce est comparée par l’auteur à moriceps Mann. La coloration des élytres est assez variable; d’un noir mat, avec la pubescence dorée et le plus souvent une tache jaune confuse au-dessous de l’écusson, s'étendant parfois sur presque toute leur surface. Microrhagus ramosus n. sp. 3 mil. 1/3 ® à 4 millimètres . Allongé, peu convexe, lépèrement atténué en arrière; d’un noir peu brillant; pubescence prise. Tête large, densément et fortement ponctuée. É pistome très étroit à la base. Antennes d'un brun obscur ou noiràtres, longuement pectinées à partir du 3° ar- ticle (G') ou simplement dentées (®). Pronotum rétréci en avant, caréné an milieu de la base; ponctuation grosse et serrée; carène supplémentaire an- térieure prolongée en arrière au delà de la moitié. Élytres indistinctement striés; ponctuation un peu moins grosse et moins serrée que sur le prono- tum et s’atténuant en arrière. Dessous de même couleur ou un peu rou- geätre sur l'abdomen: ponctuation analogue à celle du dessus. Sillons antennaires élargis en arrière (S') ou suparallèles (©); leur carène exté- rieure entière. Épisternes métathoraciques élargis en arrière. Hanches pos- térieures dilatées en dedans, leur bord externe aussi large que le bord pos- térieur des épisternes. Dernier arceau ventral arrondi. Guisses noirâtres, tibias et tarses rougeätres (pattes quelquefois entièrement rougeälres). — Japon central. Cette espèce appartient au groupe lepidus-pyomaeus. Elle diffère de celle- ci par la ponctuation plus serrée et labsence de fosseltes sur le pronotum chez la femelle. M. Lewis Fleut. — Japon central. Hypocælus japonicus n. sp. h mil. 1/3. Corps allongé, atténué en arrière; d’un noir mat ; pubes- cence prise. Tête convexe, carénée au milieu, fortement et rugueusement ponctuée. Antennes épaisses, dépassant la base du thorax, d’un brun un peu rougeàtre; 2° article petit et plus clair; 3° presque aussi long que les deux suivants réunis; dernier ovale, deux fois plus long que le précédent. Pronotum convexe, subparallèle, rétréci en avant seulement près du bord antérieur, ponctué comme la tête, déprimé le long de la base. Elytres fai- blement striés; intervalles rugueux. Dessous de la même couleur. Pro- pleures marquées au milieu, dans leur longueur, d’un espace lisse et bril- lant. Épisternes métathoraciques subparallèles, léoèrement élargis en HN arrière, plus étroits que les épipleures des élytres. Hanches postérieures fortement dilatées en dedans, leur bord externe subégal au bord postérieur des épisternes. Dernier arceau ventral arrondi, faiblement tronqué au som- met. Pattes ferrugineuses, cuisses obscures. — Japon central. Plus grande que A. procerulus Mano., plus parallèle, pronotum plus convexe en avant, épisternes métathoraciques moins élargis en arrière. SUR LES ANNÉLIDES POLYCHÈTES D'EAU DOUCE. par M. Cu. Graver. Les Annélides Polychètes sont des animaux essentiellement marins. Bien que certains d’entre eux, comme la Leæna abyssorum Mac Intosh et le Placostegus benthelianus Mac Intosh ©), aient été dragués en plein Pacifique. à plus de 1,000 milles au nord des îles Sandwich , dans des fonds de plus de 5,700 mètres (3,125 fathoms), ils vivent, pour la plupart, à une faible profondeur et au voisinage immédiat de la lerre ferme. Sur les côtes de l'Atlantique et de la Manche, un certain nombre d’entre eux se localisent même dans la zone qui découvre à chaque marée. Ceux qui restent à mer basse, dans des flaques d'eau réduites, dans de petites mares à lithotham- nion, par exemple, où l'évaporalion, à certaines époques de l'année, peut être intense, sont exposés à séjourner dans des eaux plus ou moins sur- salées. Inversement, après une forte pluie, ces animaux restent parfois plu- sieurs heures de suite dans un milieu dont le depré de salure est notable- ment inférieur à celui de l’eau de mer de la même région. Certains Polychètes possèdent une plasticité remarquable au point de vue de l'adaptation aux milieux les plus variés : c'est, notamment, le cas de la Nereis diversicolor O.-F. Müller, de la Polydora ciliata Johnston, qui s’accommodent des degrés de salure les plus divers, de celui des eaux sau- mâtres à celui des bassins d'évaporation des marais salants (gabiers el phares des marais salants de la Loire-[nférieure). Cette facilité d'adaptation se retrouve, d’ailleurs, dans d’autres groupes d'animaux; G. Ferronnière © a signalé récemment la similitude générale entre la faune des marais sa- lants et celle des eaux saumâtres et même douces du voisinage. On connaît maintenant un certain nombre de Polychètes adaptés com- plètement à la vie dans l’eau douce; ces Annélides se rapportent à quatre familles distinctes : celles des Néréidiens, des Euniciens, des Serpuliens et des Capitelliens. OM W, C. Mac Ivrosu, The Report on the Annelida Polychaeta, The Voyage of H. M. S. Challenger, 1887, p. AG1 et 524. @) G. Fennoxniène, Études biologiques sur la faune supralittorale de la Loire-In- Jérieure, Nantes, R. Guislhau, A. Dugas suce", 1901, p. 73. Ron TL. Néréniexs. — Le premier Néréidien d’eau douce connu a été, d’après Czerniavsky ®, signalé par Leuckart, au sujet d'un représentant de cette famille vivant dans le lac Palæostrom, en Mingrélie. Une seconde forme, mentionnée par J. Kennel®, vit en grande abondance au milieu d’Algues filiformes vertes d’eau douce, à la Trinité. Une détermination rigoureuse n’a point été faite pour ces deux espèces. De tous les Néréidiens, c’est le genre Lycastis Audouin et M. Edwards qui parait s'adapter le plus facilement à l’eau douce. La Lycastis quadrc- ticeps Blanchard, des côtes du Chili, peut, d’après Ehlers®, vivre dans l’eau douce. La Lycastis Geayi Gravier(® n’a été trouvée, jusqu'ici, que dans les eaux douces, soit dans les boues des criques du Ouanary (Guyane française), soit dans les vases molles et bleuâtres des ruisseaux des pripris (marais), au pied des mornes d’où sourdent les eaux potables de la répion. La Lycastis ouanaryensis Gravier(®? vit à la fois en milieu saumâtre, en compagnie de Tarets; dans la mer, sur les côtes, où on peut la recueillir sous les pierres, à marée basse; dans l’eau complètement douce, dans les criques du Haut-Ouanary ou dans les ruisseaux des marais où se rencontre également l'espèce précédente. Cette dernière espèce est donc particulière- ment intéressante, puisqu'elle offre tous les intermédiaires entre l’existence dans la mer et la vie dans l’eau douce. Deux individus femelles, remplis d'ovules voisins de l’état de maturité, ne présentent aucune transformation, ni dans le prostomium , ni dans les parapodes tout gonflés par les éléments sexuels; il ne paraît done pas y avoir de phénomènes d’épitoquie. La présence de ces formes sexuées en eau douce indique, d’ailleurs, que l'espèce est parfaitement acclimatée dans ce milieu. On sait, en effet, que lorsque des animaux qui peuvent s'adapter à l’eau douce sont lrop rapide- ment amenés dans ce liquide, ils ne forment ni œufs, ni spermatozoïdes, et même résorbent ceux qu'ils possédaient avant l'expérience. Le même phénomène de résorption se produit également chez certaines femelles mises en captivité dans des bassins, un peu avant la ponte. I serait désirable de posséder un grand nombre d'individus, avec des éléments génitaux, à divers états de développement, pour voir si les deux sexes sont absolument séparés. Mendthal!° a signalé l’hermaphrodisme de (@) Czenniavsky, Materialia ad zoographiam ponticam comparatam, Bulletin de la Société vmpériale des naturalistes de Moscou, 1880-1882. @ J. Kenez, Biologische und faunistische Notizen aus Trinidad, Arbeïten aus dem z0ol.-z0otomischen Institut in Wurzburg, 6° Bd, 1883, p. 277. @ E. Eavers, Polycheten der Hamburger Magalhaensischen Sammelreise, Ham- burg, 1897, p. 70. (%) Voir Bulletin du Muséum, 1901, p. 397. ) Noir Bulletin du Muséum, 1901, p. 399. (6) Mexoruaz, Untersuchungen über die Mollusken und Anneliden des Frischen Haffs ; 1V, über die Geschlechtsverhältnisse der N. diversicolor, Konigsberg. 1890, in-A°,p. 8. A Re de ns ne la Noreis diversicolor O.-F. Müller. D'ordinaire, ainsi que Fr. Müller © l'a fait remarquer, les animaux habitant la terre ou les eaux douces sont dé- pourvus de métamorphoses, alors que les formes marines, qui leur sont apparentées, en présentent encore dans leur développement: il y a, en d’autres termes, accélération embryogénique ou tachygénèse © dans le pas- sage de la vie marine à l'existence dans l'eau douce ou dans la terre. Dans le cas particulier des Polychètes, il y aurait intérêt à connaitre l'in- fluence accélératrice du changement de milieu sur leur développement pa- trogonique. Si l'on remarque, en outre, qu'un certain nombre de Néréidiens, tels que la Perinereis longipes de Saint-Joseph (que j'ai trouvée assez loin de la mer, dans une petite rivière de la Vendée, la Vie), la Perinereis culti- fera Grube, la Platynereis Dumerilii Audouin et M. Edwards, et surtout la Nereis diversicolor O.-F. Müller, peuvent vivre dans des eaux saumâtres, où le degré de salure devient parfois très faible, on conviendra que la fa- mille des Néréidiens est une de celles qui paraissent avoir le plus d'aptitude à l'émigration de la mer vers la terre. IT. Euviorexs. — Un seul représentant de cette famille, un Lumbrico- nereis (sp.?), a été capturé par J. Kennel(® dans le fleuve Ortoire, à la Trinité, TL. Caprrecuiexs. — Le seul Capitellien d’eau douce qui soit connu jusqu'ici est T'£isigella ouanaryensis Gravier), qui provient des ruisseaux d’eau douce des marais du Ouanary (Guyane française). Ce genre, tout aussi lumbriciforme que le genre Capitella, établit un nouveau lien entre les Oligochètes et les Capitelliens. Les aflinités entre ces deux groupes, re- connues fort anciennement par les zoologistes (Olafsen, Fabricius, John- sion, Nardo, OErsted, Van Beneden, etc.), ont été particulièrement mises en lumière par H. Eisig (®. G. Ferronnière ®, en plongeant directement dans l'eau douce deux 0 Fritz Müuren, Für Darwin, Traduction Debray, Bull. scientifique du dépar- tement du Nord, 2° série, 1883, p. 33. @) Edmond Pennier, Développement, mélamorphose et tachygénèse, Comptes rendus des séances de la Société de biologie, 17 décembre 1898. ©) A. Grann, Sur le développement comparé des Lypes marins et d’eau douce, Revue scientifique, 5° série, 1889, n° 91, p. 649. (4) J. Kewxez, loc. cit. , p- 2 qu. 8) Voir Bulletin du Muséum ; 1901, p. Aou. @ Huco Eisie, Monographie der Capitelliden des Golfes von Nenpel, 1887, p- 885 et suiv. 0) G. Fennoxxiène, loc, it, p. 243. os exemplaires de la Capitella capitata Fabricius, constata que ces animaux mouraient au bout de quelques minutes. Or H. Eisig (? à pu accoutumer graduellement plusieurs exemplaires dela même espèce à vivre dans de l’eau de mer de plus en plus diluée, à les conserver encore vivants, au bout de quatre mois, dans un mélange contenant Aoo volumes d’eau de mer pour 1,000 volumes d’eau douce, le poids spécifique s’abaissant de 1,034 à 1,0088. L'adaptation est réalisée complètement chez l’Eisigella ouanaryensis Gra- vier. Les petits fleuves de l'Amérique du Sud, comme le Ouanary, à cou- rant faible, alimentés presque entièrement par des marais, brassés deux fois par jour (flux et reflux) dans leur partie terminale, offrent la tran- sition la plus ménagée entre l’eau douce et l’eau de mer; ils constituent done un champ d'observation des plus fructueux pour l'étude du passage de la vie dans la mer à l'existence dans l’eau douce. IV. Serpucrens. — Parmi les Serpuliens, la tribu des Sabellides ne ne compte actuellement pas moins de quatre espèces réparties en trois genres, adaptées à l'eau douce. Le genre Manayunkia a été fondé par Leidy ©? pour un Sabellide d’eau douce (Manayunkia speciosa) trouvé en 1858, étudié à nouveau en 1883, et qui vit en compagnie d’un Bryozoaire, l'Urnatella gracihs, attaché aux mêmes pierres, dans la Schuylkill River, à Fairmount (Philadelphie). Le baron de Saint-Joseph verse ce ‘genre dans le genre Haplobranchus Bourne (® : l’Haplobranchus æstuarinus vit à l'embouchure de la Tamise, dans un milieu saumâtre. Le genre Manayunkia, dont les affinités avec le genre Fabricia sont indéniables , a été recueilli en d’autres points de l'Amé- rique du Nord, notamment à Egg Harbor River (New Jersey) et dans un étang, à Absecom C-°, Giard ® a décrit, en 1894, an autre Sabellide d’eau douce, la Caobangia Bille, qui habite dans des perforations creusées dans la coquille d’une grande Mélanie vivipare, commune aux environs de Gaobang (Tonkin). ) Huco Esic, loc. cit., p. 798 et suiv. @) Len, Manayunkia speciosa, Proceed. of the Acad. of nat. soc., 1853, Phila- delphie, p. 204-219, pl. IX, fig. 1-13. (3) Baron ne Samnr-Joser, Annélides Polychètes des côtes de Dinard, Annales des Sciences naturelles, Zoologie, 7° série, t. XVIT, 1894, p. 250. ‘) Bourne, On Haplobranchus, a new genus of Capitobranchiate Annelids, Quarterly Journal of nücroscopical Society, 1883, vol. 33, p. 168-176. (6) Porrs, Note on Manayunkia speciosa, Proceedings of the Acad. of natur. Science of Philadelphia, 1884, p. 21-22. (6) Fourxe (Sara), Somes notes on Manayunkia speciosa, tbid., 1884, p. 18-19. G) A. Gran, Sur un type nouveau et aberrant de la famille des Sabellides (Gaobangia Billetti), Comptes rendus de la Société de biologie , 9° série, t. V, 1893, p. A7è. IQ Les soïes dorsales du premier seyment sétigère sont accompagnées de cinq grosses soies en palme qui rappellent celles du Psammoryctes umbellifer Kessler. Les exemplaires étudiés ne portaient que des œufs: cependant Giard est convaincu que la Caobanpia est hermaphrodite, comme un cer- tain nombre de Sabellides.. Enfin, en 1901, J. Nusbaum 0) a fait connaître un autre Sabellide vivant dans le lac Baical, la Dybowscella baïcalensis ; une seconde espèce du même genre, la Dybowscella Godlewskü, a été recueillie en 1900, dans le même lac, par Goriajeff. Les Polychètes d’eau douce, relativement très rares, présentent un in- térêt des plus grands. Ils permettent d'étudier le mécanisme du passage de la vie en milieu salin à la vie dans l’eau douce, et le résultat de ce chan- gement d'ambiance sur tout l'organisme (développement avec ou sans mé- tamorphose, unisexualité ou hermaphrodisme, etc.). Un grand nombre de naturalistes (Beudant, Paul Bert, Eisig, Gogorza y Gonzälez, etc.) ont étudié les phénomènes et la cause de la mort des ani- maux marins qu'on plonge dans l’eau douce et réciproquement : ils ont montré l'influence, à ce point de vue, de la température du milieu, de la taille et de l’état physiologique de l'animal étudié. Les phénomènes osmotiques auxquels donnent lieu les changements de milieu exercent une action directe sur le sang, tant sur le plasma que sur les éléments figurés : lorsque cette action est brusque et violente, la nutri- lion est arrêtée soudainement et la mort esl presque immédiate. Mais si les modifications de milieu sont réalisées peu à peu, les hématies peuvent ac- quérir une certaine résistance, comme le pense H. Eisig, à la suite de ses expériences et de ses observations sur la Capitella capitata Fabricius. H se produit une accoutumance qui permet à l’animal de vivre dans un milieu défavorable à l'origine, et l’immunité ainsi acquise n’est peut-être pas sans analogie avec celle que peuvent conférer des inoculations appropriées contre les toxines microbiennes. J. Gogorza y Gonzälez © observant, comme ses devanciers, et nolam- ment comme Paul Bert, que la résistance d’un animal marin plongé dans l’eau douce est plus grande lorsque la température s'abaisse, pense qu'il est vraisemblable d'admettre que l'adaptation des animaux marins à l'eau douce s’est faite de préférence aux époques où la température est descendue con- sidérablement. Cette hypothèse ne parait guère plausible, d'après ce que (0) Jôsef Nussaum, Dybowscella baicalensis, nov. gen., nov. sp., ein im Sus- swasser lebender Polychaet, Biolog. Centralbl., 21° Bd, n° 1, p. 6-18, mit 4 Abbild. @ D. José Goconza x Gonzisez, Influencia del algua dulce en los animalos marinos, Anales de la Sociedad española de historia natural, 1. XX, 1881, p. 221-973. hope nous voyons actuellement se produire dans l'Amérique tropicale, où la température est constamment élevée, et où une même espèce, Lycastis ouu- naryensis Gravier, s’accommode aussi bien de l'eau de mer que de l’eau douce et de tous les intermédiaires. L'histoire de ces Annélides d’eau douce peut jeter quelque lumière sur l'origine des Oligochètes, qui se relient probablement aux Polychètes par plusieurs phylums distincts. H. Eisig ©? a d'ailleurs fait voir que la dis- tinction entre les deux groupes de Chétotopodes est rien moins qu'absolue. DES VARIATIONS MENSUELLES DE LA FAUNE ET DE LA FLORE MARITIMES DE LA BAIE DE LA HOUGUE (NOVEMBRE ET DÉCEMBRE), par M. A.-E. Maranrr. (LagoraroiRe MARITIME DE SAInT-VAasr-L4-Houcur.) Avant que d'entreprendre l'étude méthodique des modifications à longue et plus ou moins régulière échéance de la faune et de la flore marines d’une localité donnée (sur lesquelles nous avons attiré l'attention des biologistes au congrès de Cambridge), il nous a paru nécessaire de nous rendre compte d’une façon exacte des modifications saisonnières régulières de la faune et de la flore, dans la région avoisinant le laboratoire maritime du Muséum. Cette étude mensuelle a un double but. D'une part, faire mieux saisir le faciès particulier de chaque période de l’année et ainsi permettre d’appré cier celle qui est le plus favorable pour chaque genre d'étude. D'autre part, faire mieux comprendre, dans la suite, les changements que la faune ou la flore pourront subir dans les années ultérieures. Ï est bien entendu qu'on ne peut et qu’on ne doit faire rentrer dans un tel cadre d'ensemble que les êlres qui, par leur abondance et la généralité de leur présence, communiquent à la faune ou à la flore son caractère con- stant et son aspect propre; on doit, au contraire, en écarter tout ce qui offre un caractère exceptionnel ou particulier. La faune ou la flore d’une localité littorale donnée se compose essentielle- ment de deux facteurs : d’une part, du Benthos © ayant comme habitat le sol ou le fond de la mer, et, d'autre part, la faune pélagique (Plankton); entre G@) Huco Ersie, Loc. cit., p. 891. @) Edmond Perrier et A.-E. Marann, Les Relations à élablir entre les différents laboratoires marilimes pour l'étude de certaines questions de biologie générale des êtres marins, Proceedings of the fourth international Congress of Zoology (Cambridge, 22-27 Aupust 1898), p. 226. 6) La terminologie que j'ai adoptée est celle de E. Häckel (Plankton Studien , 1 ces deux facteurs existent des rapports nombreux. Le Plankton voisin des côles ou néritique, différent du Plankton océanique sous plus d’un point, en diffère considérablement par suite de l'apport dans sa masse de toutes les formes embryonnaives des habitants du Benthos. Tout changement additif dans le Benthos d’une localité est donc nécessairement précédé d'une modification dans le Plankton (œufs, larves, spores, kystes importés) (. Les conditions météorologiques ont une certaine influence sur la faune benthale d’un lieu. Un hiver rigoureux, un été exceptionnellement chaud peuvent empêcher ou favoriser le développement de certaines espèces; mais ces conditions météorologiques ont une influence bien autrement importante et d’une plus grande étendue sur le Plankton néritique et sur la migration des espèces qui le composent. Les variations du Plankton néritique sont en effet constamment soumises à l'influence des courants de surface, qui sont eux-mêmes fonction des conditions météorologiques d’une région infiniment plus vaste. Ces mouvements de surface, dans une baïe fermée, peuvent modifier profondément la nature d'un Plankton nérilique suivant les varia- tions de l'amplitude des marées et de la direction des vents régnants. comme l'ont montré les travaux de M. P.-T. Clève. L'influence des courants arctiques se fait sentir vivement dans la baie de la Hougue à certaines périodes de l'année et explique peut-être ainsi l'apparition brusque de certaines espèces du Nord, lorsque la périodicité est tant soit peu modifiée et qu'il a pu s’y mêler une certaine portion d'un Méroplankton arctique ©. L'influence du degré de salinité a aussi, nous le savons, une importance considérable à une époque donnée. Certains degrés de salure offrent une eau presque stérile (34 p. 1,000, par exemple) ©: d'autres degrés modi- fient la nature du Plankton et aussi, comme nous l'avons montré, le déve- loppement de certains œufs de Poissons. Jenaiïsche Zeitschr. für Naturw., 1891, XXV®' Bd, p. 232-336), généralement admise aujourd'hui dans les travaux les plus récents. On sait que E. Häckel lui- même, puis Joh. Walther, A. Ortmann, ele., ont montré combien l’ancienne dé- limitation en Plankton, Necton, est cenlachée d’arbitraire. On en est venu à ad- mettre simplement le Benthos (Bevfos, fond de l'Océan) et le Planklon, en prenant comme critérium l'existence dépendante ou indépendante du sol sous- marin. 4) On donne à cette portion du Plankton composée de l'apport du Benthos le nom de Méroplankton. V. Hexsew, Über die Bestimmung des Plankton. 5. Bericht, Kommis s. z. Wiss unters d. deutschen meere 18837. 2) Plankton researches, 1897. Kong. Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar. B. 39, n° 7, p. 3. 6) Plankton researches, 1897. Kong. Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar. B. 34, n° 9, p. 3. PDO be L'influence récemment constatée du Plankton végétal ou animal sur la nature des gaz dissous, dans une portion déterminée de la mer, a aussi son importance, en ce qu’elle peut servir à interpréter certains phénomènes de migrations. Sur les points de l'Océan où l’eau est peuplée en grande partie d'animaux pélagiques (Radiolaires, Copépodes, etc.), sur les côtes, aux époques de la reproduction intensive des animaux du Benthos, où le Plank- ton fourmille de Larves, sa teneur en oxygène est très faible, mais elle devient très forte là où le Plankton a une composition végétale prédomi- nante. C’est probablement à cette cause qu'il faut atiribuer en octobre-novembre la présence de nombreuses troupes de Morues et en novembre-décembre des bancs de Harengs qui disposent alors d’une plus grande quantité de gaz pour assurer leur active respiration; en effet, de la fin d'octobre à la fin de décembre, le Plankton animal est en pleine décroissance, tandis que le Plankton vépétal est, au contraire, comme nous le verrons, très développé. Si nous considérons le développement de l'être, quel qu'il soit, appar- tenant au Benthos, nous constatons généralement qu’il atteint son dévelop- pement le plus parfait au moment de la reproduction. C’est à ce moment que, dans la plupart des cas, le Plankton sert d’intermédiaire entre l’ani- mal qui souvent termine son existence, et celui qui le remplacera plus tard ; entre les deux phases extrêmes, de la fin de l’être qui se reproduit et du moment où il commence, existe une période plus ou moins longue, mais durant laquelle l'animal offre peu d'intérêt ou même disparait presque complètement à la vue, soit qu'il s’enkyste, qu'il hiverne ou qu'il gagne les profondeurs. Beaucoup d'espèces côtières sont soumises à une double ten- dance : la première, de revenir à la côte pour y frayer; la seconde, de choi- sir pour l’époque de cette reproduction l’époque de l’année où le milieu sera optimum comme température, salinité, etc., pour leurs embryons. I suit de là que la période de reproduction n’est pas la même en chaque lieu, mais qu'elle est variable suivant les variations climatériques et autres et suivant l'aire de répartition de l'espèce. Dans les listes qui suivront, j'indiquerai chaque espèce dans le mois où a lieu principalement sa reproduction, notant seulement, quand elle n’est pas pérennale, l'époque où elle commence à apparaitre et celle où elle dis- parait. FLore Er FAUNE pu BENTHOS EN NOVEMBRE ET DÉCEMBRE. (D’après le résultat des observations faites ces dix dernières années.) Cyanophycées. Lynesra masuscuza Harv. commence à se montrer en août, disparait fin novembre. Syupcoca mypnoïpes Kütz. se développe d’une façon extraordi- naire à la fin de ce mois. CR RENE NT = — Chlorophyeées. — Beaucoup de Cladophores, parmi lesquelles les plus communes, CL. nopesrris K{z., CL. Huremnsre Harv., CL. PeLLucIpA Kütz., ete., sont en pleine reproduction: à Cherbourg, à la même époque, on trouve sous la plage des Bains, également en reproduction, CL. RecrAN- cuzars Griff. Uzva cacruca L., U. Larissoa L., Exrernomorpua compressa Grev. et E. ramurosa Hook, sont à l'apogée de leur développement, ainsi que Brvopsis pLumosa Ag. VauoueriA prLoBoLoïDEs Thur. et Vaucuena Tau- rer Woron., qui ont commencé à apparaitre dans les vases, au-dessus des plaines de Zostères, en septembre et octobre, disparaissent dans les pre- miers jours de décembre, leur reproduction accomplie. Phéophycées. À Barfleur, Hiva rmazia corea Lyngb., Brrurcaria TUBERCULATA Stack. et ELacuisrea scururara Dub. sont en pleine reproduc- tion; à Cherbourg, sous la plage des Bains, on trouve Curcena muzri- eipA Grev.; à Tatihou même sont fructifiés : CLaposTEPRus VERTICILLATUS Ag. Oz. sponcrosus Ag., Lamrvanra saccnarna Lamx., L. Frexreauuis Le Jolis, ScyrosiPnon LoMENTARINUS Endi., Puyzimis cesprrosa Thur.: enfin de nom- breux Ectocarpus, E. pusizzus Harv., E. memauis Crouan, E. vecurnus Kutz., etc. Les fructifications des Fucacés commencent à être bien formées vers la fin de décembre. Floridées. — Les Porphyra commencent à se montrer sous la forme P. linearis. Les Callithamnions sont en pleine reproduction : C. roseum Harv. sur les pierres des bancs de sable; sur les grandes algues brunes, C. Co- rvmsosum Lyngb., etc. Ruonocnonron rLorbuzum Thur. commence à revêlir les sables vaseux couvrant les gros rochers d’un feutrage rouge violet non interrompu. Citons encore parmi les Floridées fructifiées : CenamiuM nugnum Ag. NiropuyzLum LaceraTuM Grev. — srricrum van Zosrenicoza Thur. — Hiuæ Grev. SPyriDIA FILAMENTOSA Harv. Pozysrpnoxra ELoNGaTA Harv. Puvzcornona Rurexs Grev. — FIBRILLOSA Grey. — PALMETTOÏDES Ag. — URCEOLATA Grev. Gicanrina acicuranis Lamx. — NIGRESCENS Grev. Ruonomera sunrusca A. — ATRORUBESCENS Grev. LavnexciA prxvatirina Ag. — Bnonroer Grev. Cacuacernmants cirara Kutz. Cruona recuira Er. Nrropnyzium ocezLarum Grev. Hizoexenanpria nosea Kutz. Enfin, la plus grande partie des algues calcaires , Melobesia, Lithotham- nion, Gorallina, sont en reproduction . Muséou. — vur. 3 RU EVER Faune. — Novembre et décembre semblent être les mois de l’année où la plus grande partie des animaux errants du Benthos regagnent les régions plus profondes. Beaucoup de Crustacés brachyures s'enterrent assez profon- dément sous les bordures des creux ou chaudrons, des prairies de Zostères, el sont presque introuvables (Garcrnus mogxas Penn. , Cancer Pacurus L., sont dans ce cas); les Portunes descendent dans ies plus grands fonds où ils continuent à porter leurs œufs, dont certains sont près d'éclore: il en estde même des Leanper serrarus Penn. et des Crancon vurcaris L. Parmi les Mollusques, quelques rares Opisthobranches, CANDIELLA PLE- gen Johnston, Lamezzionis giLamezrata L., commencent leurs pontes. Les Nérines dans les Annélides et quelques autres Spionidiens semblent être les seuls Annélides à l’état de reproduction. Parmi les animaux fixés, GonorayreA Lover Allm. et Azcyonium prer- rarum L. sont en pleine reproduction en novembre; les Saycciun caTuzus Guv. commencent leur reproduction en novembre; les Seyzzrum canreuLa Cuv. un peu plus tard. Les Harengs pondent évalement leurs œufs démersaux dans le cours de décembre. Comme on le voit, dans le cours de ce mois, peu d'animaux sont à l’état de reproduction, aussi remarque-t-on dans le Mé- roplankton la même pénurie, comme nous le verrons tout à Theure. L] Fauve ET FLORE Du PLANKTON EN NOVEMBRE ET DÉCEMBRE. Zooplanktom. — La faune du Piankton est pauvre en novembre et dé- cembre comme nous l'avons vu plus haut: le Méroplankton est presque nul, il ne se compose que de quelques larves de Spionidiens et Polydoriens (nerine, etc.), qui ne deviennent un peu plus abondantes que vers la fin de décembre. Les larves véligères d’Opisthobranches commencent aussi leur apparilion (Lamezrioris BILAMELLATA L., ele.). Les Nauplius de Copépodes sont assez nombreux: quant aux autres oroupes, ils ne sont représentés que par de très rares individus : larves de Planaires de Turbellariés, de Bryozoaires (Gyphonautes), toutes peu nombreuses. Une portion plus importante du Méroplankton est, au contraire, formée par les spores et les débris d'Algues joints à des spicules d’Éponges et des soies d’An- nélides, ete. : à aucune époque de l’année, ces débris, dont certains même ont une origine terrestre (débris vécétaux ou d'insectes), ne présentent une impor- tance aussi considérable et cela à une certaine distance même des côtes. Les Méduses sont très rares ou même complètement absentes durant ces deux mois. La faune du Plankton proprement dit est représentée par un petit nombre d'espèces et un petit nombre d'individus de chacune d'elles. Au commencement de novembre, les Rhizostomes sont parfois assez abondants (Pizema Ocropus L.). Ge sont les dernières Méduses, et beaucoup d'entre elles sont parasitées par des Hyperra Gaza Mont. Les Saçrrra Br- PuxCTATA Quoy et Gaimard, ordinairement d'assez grande taille, ne sont a — pas nombreuses, mais sont presque loujours présentes. Les Orxopzeura piorca Fol. ne sont pas communs mais se rencontrent quelquefois : cer- lains jours, la Nocrrcuca mirams Surr. parait avec une certaine abondance. Vers décembre, les Infusoires deviennent plus nombreux : Tinrmorsis BEROIDEA , var acumainala Dad., Tivrinnopsis camPanuLA Ebr., Tivrinopsis vex- rricosa Clap. et Lachm. sont les principaux. En ce qui concerne les Copépodes, qui ne sont très nombreux ni comme espèces, ni comme individus, il convient de citer comme formes principales : Eureree acurirroxs Dana. Temora Loxercornis 0. F. Muller. Orraona sais Claus. Phytoplankton. — Toul au contraire le Plankton végétal est très abondant en novembre et décembre, non seulement comme espèces, mais aussi comme individus: il se compose, surlout au commencement de no- vembre, de formes méridionales, parmi lesquelles ©? : Caæroceros curviserus Clève. Bacrerrasrrom varrans Lauder. Eucawera zonracus Ehr. BELLEROCHEA MALEUS. Cuæroceros prwymus Ebr. RurzosozenrA Sarossozer Cl. Binouzpnra mosrcrensis Bail, qui se trouve assez souvent mélée à cette époque à nos pêches, semble, suivant P. T. Clève, provenir des Côtes du Nord de PAngleterre et de l'Écosse. Acrworryenvs uxpuzarus Ehr. Espèce plutôt littorale. Disrepnanvs specuzum Ehr., silico-flagellate de l'Atlantique sud. Vers la fin de novembre commencent à apparaître les formes boréales avec : Binpuceuia aurrra Lyngb. Cuæroceros pectprens CI. Cosenoniseus ocuzus minis Ehr et autres CGoseinodiseus. Enfin, souvent en immense quantité, RuizosocentA srourerrornn H. Per. A la seconde moitié de décembre, les formes boréales prennent la prédo- minance el parmi elles principalement : AgreRIONELLA Japontca CI. Pusocysris Poucnerr Hariot. Cuærocenos roreauIS var. densus CI., qui, en janvier, deviendront les formes principales du Phytoplankton. (0) La plus grande partie de ces espèces ont été déterminées par M. P. T. Clève, en 1599. 3. RER SUR LE TROISIÈME CÆCUM DES OISEAUX, par J. Mauuus. (Lasoratorre De M. Le proresseur Firuor.) Outre le double cæcum que l’on observe ordinairement chez les Oiseaux, à la limite de l'intestin grêle et du gros intestin, on peut encore remarquer, chez un certain nombre d’Oiseaux adultes, un troisième appendice qui n’a guère été aperçu que par quelques zoologistes, mais que Meckel a cepen- dant signalé et qui, pour cette raison, porte souvent le nom de cæcum de Meckel. Je dois toutefois déclarer que ce n’est pas à Meckel que revient l'honneur d’avoir observé le premier cet appendice, et déjà, bien avant lui, Macartney, en 1811, avait remarqué que dans le petit intestin des Oiseaux se trouvait un appendice qui ne représentait probablement que le reste du canal vitel- lin. En réalité, tous les Oiseaux à l’état jeune ont un troisième cæcum; mais, dans la majeure partie des cas, 1l disparaît chez l'adulte, etun petit nombre seulement le conservent durant toute la vie. Je me suis demandé tout d’abord comment se formait cet appendice, me proposant d'examiner ensuite les détails de sa structure histologique et son mode de disparition chez les types où on ne le rencontre plus à l’âge adulte. M. le D: Pettit ayant bien voulu guider ces recherches, je le prie d’agréer tous mes remerciements. Le troisième cæcum est bien, en effet, le reste du canal vitellin qui, pendant les premiers jours, met la vésicule du jaune en communication avec l'intestin. J'ai pu suivre sur différents types et tout particulièrement sur le Poulet les diverses phases parcourues par le canal vitellin jusqu’au moment où son extrémité s’oblitère pour former définitivement le cæcum. Si on examine l'embryon du Poulet au cinquième jour, on voit qu'à moilié trajet entre l'estomac et les deux petites papilles cæcales, une com- munication est établie entre la vésicule du jaune et l'intestin. C’est là l’ébau- che du canal vitellin. À ce moment, il n’y a pas encore de canal propre- ment dit, et tout ce que j'ai pu observer, c’est qu'un léger pédicule, creux à l’intérieur, sépare la vésicule du jaune de l’orifice qui la fait communi- quer avec l'intestin grêle. Les jours suivants, la disposition que je viens d'indiquer ne change guère, et ce n’est qu’à partir du quinzième jour que le pédicule s’allonge et devient un véritable canal. Le vingtième jour, le canal vitellin a déjà une longueur de 3 millimètres, qui est celle qu'il gardera pendant une dizaine de jours environ. " VEN Eh La € LS GES À partir du trentième jour, le contenu de la vésicule du jaune commence à s’épuiser et, sept jours plus tard, la vésicule n’a plus qu'un volume très réduit, comparable au volume d'une tête d’épingle. Le canal vitellin pré- sente alors une longueur de 5 millimètres, et il est facile de prévoir que ce qui reste du jaune ne tardant pas à être résorbé, la portion terminale du canal se fermera et l'organe deviendra désormais un véritable cæcum. Je dois, toutefois, signaler quelques variations résultant surtout du régime alimentaire. Les faits que je viens de signaler se rapportent à des Poulets copieusement nourris; mais si on ne leur distribue qu'une nour- riture parcimonieuse, la vésicule du jaune faisant l'office de réserve alimen- taire suppléera à l'insuflisance de l'alimentation et s'épuisera plus tôt. Dans ces conditions, on peut assister à la formation du troisième cæcum dès le trente-cinquième jour et même dès le trente-deuxième. Les constatations que je viens de faire s'appliquent à tous les Oiseaux jeunes, quel que soit l'ordre auquel ils appartiennent: mais, dans la plu- part des cas, cet appendice ne tarde pas à disparaitre, et ce n’est guère que chez un petit nombre d'Oiseaux qu'on le voit subsister durant toute la vie. Parmi ces derniers, Meckel avait signalé les Palmipèdes. Son observation, bien qu'exacte pour cet ordre, est malheureusement incomplète: car les Palmipèdes ne sont pas les seuls Oiseaux chez lesquels Je troisième cæcum subsiste. On peut ajouter un autre ordre : celui des Échassiers. Chez les Échassiers , en eflet, de même que chez les Palmipèdes, on observe, à l'âge adulte, un cæcum surnuméraire, généralement court, de forme à peu près conique et dont le Canard offre un excellent exemple. J'ai étudié ensuite sa structure et ai essayé d'observer l’ensemble des phénomènes qui, dans la majeure partie des cas, amènent sa disparition. Ce n’est que progressivement que sa structure s'organise, et durant tout le temps que l'Oiseau reste dans l'œuf, on n’aperçoit guère que l'épithé- lium de la muqueuse qui lapisse l'intérieur du canal et qui procède du même feuillet blastodermique que l'épithélium de la muqueuse intestinale, dont il n’est, du reste, que la continuation. Tout autour sont disposées des formations mésodermiques constituant une véritable mésoglée où, à part de nombreuses cellules lymphoïdes, il est dificile de distinguer les diffé- rents tissus qui entoureront plus {ard la muqueuse. C’est sur le Poulet tout spécialement que j'ai fait porter mes recherches: mais j'ai pu me convaincre que mes observations pouvaient également s’ap- pliquer aux autres Lypes. IL faut attendre jusqu'au vinglième jour pour assister à une différencia- tion des formations mésodermiques. Au milieu de grosses cellules mono- nucléaires, on aperçoit quelques petits éléments glandulaires et déjà se dessine une ébauche de tissu musculaire à fibres courtes el ovalaires. Cette formation rappelle l'apparition des fibres lisses telle qu'on la constate dans le groupe des Cœlentérés. Sn RENE Le vingt et unième jour, c'est-à-dire aussitôt après l'éclosion, les faits précédents se sont accenlués davantage, préparant ainsi le progrès sensible qui s’effectue le vingt-deuxième jour, où les villosités apparaissent et où, à la muqueuse, fait suite un tissu lymphoïde toujours très développé et dont les cellules se rencontrent même au milieu du tissu musculaire, dont les fibres allongées et très nettes circonscrivent parfois d’étroits espaces envahis par les éléments du tissu lymphoïde. En réalité, ce n’est qu'au trentième jour que les différentes couches sont bien limitées, et on ne voit plus alors les divers tissus empiéter les uns sur les autres. Les jours suivants, pendant lesquels le troisième cæcum s’organise défi- nitivement, on retrouve l'ensemble des caractères que je viens de décrire, et rien, assurément, ne distinguerait une suite de coupes faites au même niveau à vingt-quatre heures d'intervalle si l'on ne voyait apparaitre de grosses cellules polynucléaires et à contour irrégulier, dont l’activité contri- buera à la disparition du troisième cæcum : ces cellules sont des macro- phages. La disparition du troisième cæcum parait être, en effet, un cas parti- culier du phénomène de la phag'ocytose. $ A la vérité, je dois déclarer que, malgré toutes mes recherches, 1 m'a été impossible d'observer les diverses phases de cette digestion cellulaire par l'activité des macrophages; mais l'hypothèse de la disparition du troi- sième cæcum par les procédés de la phagocytose me paraît justifiée par la présence des cellules phagocytaires seulement constatée en grand nombre au moment où cet organe est en voie de disparition el, exclusivement, chez les types qui perdent cet organe à l'étai adulte. Il est malaisé de fixer une date pour assigner à l'avance la disparition totale du troisième cæcum. Cela dépend naturellement de l’activité des cellules phagocytaires: or ce facleur est plus ou moins variable. On peut cependant assurer que les éléments qui provoquent sa disparition entrent en activité dès la fin du troisième mois et que, deux mois plus tard, cel organe a complètement disparu, au moins chez la plupart des Gallinacés. DE 1’ AGTION AMYLOLYTIQUE DES GLANDES SALIVAIRES CHEZ LES OPHIDIENS. PAR M. L. Launoy. (Deuxième Nors.) Glandes des Couleuvres. — Dans une note antérieure (), j'ai résumé les résultats obtenus en faisant agir sur l’empois de fécule des extraits de glandes salivaires de la Couleuvre Zamenis viridiflavus ; les recherches sui- @) Bull. du Mus. d’hist. nat., 1901, n° 3, p. 122. 1909 /— vantes ont eu pour objet deux autres Gouleuvres, les Tropidonotus Natrix , Tr. Viperinus, et une Vipère : Vipera Aspis. Je me suis servi cette fois non plus d’un extrait total des glandes salivaires, mais d’un extrait particulier à chaque groupe glandulaire; les glandes traitées comme précédemment étaient épuisées par une solution de NaFl à 2 p. 100, en quantité telle qu'à 1 centimètre cube de solution fluorée correspondait o gr. 01 de issu glandulaire. ; - SOLUTION DANS L'EAU SOLUTION ALCOOLIQUE CONDITIONS DU PRÉCIPITÉ APRÈS ÉVAPORATION ET DISSOLUTION GLANDES. de OBTENU PAR L'ALCOOL. DANS L'EAU DU RÉSIDU. L'EXPÉRIE “te ù es P à ÉRIENCE. ; 3 Fa ; hényl- Eau iodée. Tanin. Febling. Barfoed. dar Coloration |Pas de précipité. |Décoloration.| Négatif. Négalil. yiolacée. Parotides. Brun acajou. | Léger louche. ü … Coloration |Pas de précipité. | Décoloration. pourpre. Coloration rose.|Pas de précipité. | Précipité ? Positif. léger L d'oxydule. . Jabiales B î Coloration Négalil. Décoloration.| Négatit Négalif. inférieures pourpre et pre supérieures. o-h° Coloration bleue. Précipité Négatif. abondant. ho° Rose, + 1° HCIN/10. Coloration bleue.| Précipité. Coloration bleue.| Précipité. Colorationbleue.| Précipité. L'empois d'amidon (blé, riz, maïs ou fécule) qui servait aux digestions était préparé de la façon suivante : sur 1 gramme d'amidon desséché à basse température on verse 100 centimètres cubes d’eau fluorée (Naï 1 p.100) à 80 degrés et laisse refroidir; on obtient ainsi un liquide tenant en suspension les grains d’amidon gonflés: ceux-ci ne ardent pas à se dépo- ser en une couche glaireuse; on rend par agitation lempois homogène au moment de la répartition dans les flacons d'essai; en opérant ainsi, on obtient Loujours un empois négatif au Fehling. Les essais effectués au cours d’une expérience avaient lieu sur 20 centimètres eubes de l'empois addi- tionnés de à centimètres cubes de la solution fluorée. Dans le tableau ci-dessus sont énumérés les résultats concernant l'action = 0 = des glandes salivaires des Trapidonotus Natrix (à jeun) après 72 heures de digestion. Dans une seconde série d'expériences, je me suis mis à l'abri des causes d'erreur pouvant provenir soit de l’état de jeûne, soit de l’excitant secré- loire, en me servant cette fois de glandes extirpées à des Gouleuvres sufli- samment alimentées. J'ai, de plus, étendu cette étude à d’autres hydrocar- bonés : inuline, plycogène, saccharose. Les résultats ci-dessous ont été observés sur des digestions toutes effectuées en milieu neutre, mais à des températures variables; le temps de digestion a été de 72 heures. À. Parormes. — 1° Amidon. — Avec la liqueur de Febling, on obtient un léger précipité d’oxydule, mais la phénylhydrazine en solution acétique est négative. 2° Glycowène. — L’essai a porté sur 20 centimètres cubes d’une solu- tion à 1 p. 100 de glycogène pur, sans action sur le Fehling. Au sortir de l'étuve, on porte à l’ébullition, on précipite par l’acétate de plomb: la liqueur obtenue, débarrassée de l'excès de plomb par le sulfate de soude, se montre négative au Fehling, au Knapp, au Barfoed et à la phénylhy- drazine. 3° Inuline. — Une solution d’inuline à 1 p. 100 dans NaFl 1 p. 100. Résultats négatifs. h° Saccharose. — L'essai a été fait sur °0 centimètres cubes d’une solution à 1 p. 100 de saccharose non réducteur; déjà, après 24 heures d’étuve à 4o deorés, on observe au Fehling un précipité d’oxydule; après 72 heures, la réduction est évidente et la phénylhydrazine nettement posi- tive, le champ du microscope est criblé de petits cristaux en épis de phé- nylhydrazone fusible à 204 degrés. B. GLANDES LABIALES INFÉRIEURES ET SUPÉRIEURES. — 1° Amaidon. — L'iode donne les réactions des dextrines, mais on ne peut constater l’exis- tence d’un suc réducteur. 2° (lycogène et Inuline. — Résultats négatifs. 3° Saccharose. — L’interversion da sucre de canne se produit; on peut la constater après 24 heures aux températures de 37 degrés et de 4 de- grés; à 4 degrés, l'action est nulle: si on porte à l’étuve un essai ayant primitivement été exposé à de basses températures (4°-10°) pendant une durée variable (6 à 24 heures), ce n’est ensuite qu'après 5 el 15 jours d’étuve que l’on peut constater la présence d'un sucre réducteur dans l'essai. OPA ee C. Groure LinGuaz. — Aucune action. J'ajoute que des expériences identiques effectuées avec les glandes de Tropidonotus viperinus ont été en complète concordance avec les précédents concernant Trop. Natrér. J'ajoute qu'ayant essayé de soumettre au régime amylacé exclusif el . intensif des Couleuvres à collier, je n'ai pu conduire pendant une période de temps suflisante aucun de ces élevages: les animaux en question se montrent jusqu'ici essentiellement réfractaires à pareille alimentation. GLanpes DE vipères Asmis. — C’est un fait acquis que le venin des rep- tiles ne saccharifie pas l’amidon; en 1884 , de Lacerda () Ta constaté; plus récemment, Wehrmann ©) a obtenu, lui aussi, des résultats négatifs: cet auteur a pu voir, par contre, l'interversion du sucre de canne. 1° Parommes (glandes à venin). — Action sur l’amidon. — Dans trois flacons À, B, G stériles, on verse 20 centimètres cubes d’empois et 5 cen- timètres cubes d’une solution diastasique obtenue en faisant macérer 6 glandes à venin fraiches dans 25 centimètres cubes d’eau fluorée pendant vingt-quatre heures. On place À à l’étuve à Lo degrés, B à 18 degrés, G est mis à l’étuve et reçoit 5 centimètres cubes de solution diastasique chauflée à 75 degrés et filtrée à la bougie. Après 4 jours d'action, l'alcool donne dans les trois essais un précipité notablement plus abondant en À et en G qu'en B; ce précipité n’est pas constitué par de l'amidon soluble, car, sur une autre partie de la liqueur. ni le lanin ni le réactif de Soldaïni ne donnent de précipités, tandis qu’on obtient une décoloration du Febling; de plus, de l'eau iodée ajoutée goutte à goutte est décolorée en À et G qui restent incolores (achroodextrines): en B, on obtient une coloration pourpre (érythrodextrines). Des empois d'amidon de blé, de riz, de maïs et de fécule ont donné des résultats identiques. Avec de l'amidon cru, on obtient au bout de six jours, à Lo degrés, un commencement de solution manifestée par l’opalescence du liquide; à ce moment, l'iode caractérise des érythrodextrines; à 18 degrés, on oblient une coloration bleue. Quel que soit l'état de l'amidon, il n’y a done pas eu saccharification, mais il y a commencement de désagrégation de la molécule amylacée el formation de dextrines (que l'on caractérise par hydrolyse avee HCT, satura- 0) De Lacenva, Leçons sur le venin des Serpents du Brésil, 1884. @ Contribution à l'étude des venins dans Ann. Inst. Pasteur, 1898, p. 510- 5 516. HO tion par GO* HNa, et formation de glucosazone; on recueille les cristaux d’osazone en soumettant la liqueur chaude à la force centrifuge). Action sur l’inuline : Népative. L'action sur le glycopène est intéressante; on a fait agir 10 centimètres cubes d’une solution cle 4 glandes à venin dans 20 centimètres cubes d’eau fluorée à 1p.100; 20 centimètres cubes d’une solution de glycogène à 1p.100 dans NaF1 à 1p. 100 à l'étuve à 4o degrés. Après quatre jours de digestion, la solulion a perdu son opalescence ; au bout de huit jours, la so- lution filtrée ne se colore plus par l’iode et précipite par l'alcool (formation d’achrooglycogène). Une autre partie de la liqueur traitée par le sous-acétate de plomb, filtrée et traitée par So“ Na’, réduit le réactif de Fehling, mais est nérative au réaclif de Barfoed ; sur une troisième partie de la liqueur, la phénylhydrazine donne par refroidissement un précipité qui, soumis à la force centrifuge et recueilli au moyen d’une pipette, se montre constitué par de fines aiguilles de maltosazone fusible à 206°5. Action sur le saccharose. — L’aclion est rapide et déjà après quarante- huit heures d’étuve à Lo degrés le Febling est positif; à 19 degrés, la réduc- lion n'apparaît qu'au bout de quatre jours; de 4 à 10 degrés, l'interver- sion n’a pas lieu. 2° (LANDES LABIALES INFÉRIEURES ET SUPÉRIEURES. — Avec ces glandes, je n'ai observé aucune action sur l’amidon cru, ou à l’état empois, sur l'anuline et le glycogène. Avec le saccharose, on constate une interversion lente, manifestée seule- ment après six jours d’éluve à 4o degrés, et dix jours à 21 degrés; elle est abolie à 4 degrés. 3° GROUPES DES GLANDES LINGUALES. — Un extrait des glandes linguales antérieures, prélinguales et de la glande de Bisogni(®? s’est montré de tous points inactif sur les hydrates de carbone employés dans les expériences précédentes. Ayant eu en ma possession quatre embryons de Vipera berus à naïssance, j'ai essayé l’action de leurs glandes à venin sur le saccharose. Un seul essai sur quatre, placé à 4o degrés pendant huit jours en solution Na F1 1 p.100, m'a donné une réaction avec la phénylhydrazine. Nora. — M. le professeur Vaillant et M. le docteur Mocquart ont bien voulu s'intéresser à cette étude et me faire généreusement don des Vipères dont je me suis servi; ce m'est un très agréable devoir de leur en témoigner ici ma respectueuse gratitude. Q) Brsoenr. EME L'HYPOSTASE DANS LE FRUIT ET DANS LA GRAINE, par M. Pau. van Trecuen. Dans une Note précédente ©, on a étudié lhypostase des Stigmatées où Digames aussitôt après sa différenciation dans le pistil et montré que, si la structure et le rôle en sont bien constants, la forme et la position en sont très variables. Parmi ces variations, bornons-nous à rappeler la plus frap- pante, celle que l'on observe entre les Inovulées et les Ovulées. Chez les premières, qu'il y ait ou non un nucelle, il ne se fait dans le pistil, à l'in- térieur même des carpelles, qu'une seule hypostase, commune à tous les prothalles femelles qui s'y développent côte à côte, de grande dimension, par conséquent, et visible à l'œil nu sur les coupes du pistil convenable- ment colorées. Chez les secondes, il se fait dans le pistil tout autant d'hy- postases que d'ovules, chaque ovule ayant la sienne propre au-dessous du prothalle femelle unique qu'il renferme; elles sont petites, par conséquent , mais tout de même, avec un peu plus d'attention, il est facile de les voir au microscope sur les coupes longitudinales de lovule après coloration ©. Pistillaire ou ovulaire, unique ou multiple, et quelles qu'en soient, dans lun et l'autre cas, la forme et la situation, parce qu'elle est fortement ligniliée, lhypostase résiste à toutes les diastases qui fonctionnent acti- vement, comme on sait, au cours du développement de l'œuf en em- bryon, du trophime en albumen, de lovule en graine et du pistil en fruit : elle est et demeure indigestible. Mais la même cause qui la fait indestruc- tible, la rend aussi incapable de loute croissance ultérieure. Elle se retrouve done dans le fruit mür, telle exactement qu'elle était dans le pistil : unique, 0) Pu. van Tiecuem, L'hypostase, sa structure el son rôle constants, sa forme et sa position variables (Bulletin du Muséum, NH, p. 412, décembre 1901 ). @) Chez les Astigmatées ou Monogames, qui sont loutes, comme on sait, ovulées el nucellées, une hypostase en forme de soucoupe se différencie aussi dans chaque ovule, à la base du nucelle, comme on le voit notamment dans les Ephèdres (Ephedra). Ici, pendant que l'œuf se développe en un embryon, c'est, comme on sait, le prothalle femelle lui-même qui s’accroit autour de lni en même temps el qui est ensuile digéré par lui pour le nourrir, jouant ainsi le rôle dévolu à l'al- bumen issu du trophime chez les Sligmalées ou Digames. Mais cette digestion n'est que partielle; à Ja maturité du fruit, lors du passage de la graine à l'élal de la vie latente, il subsiste toujours de ce prothalle femelle accru une partie, chargée de matières de réserve, que l'on nomme alors l'endosperme. L'hypostase à ici pour rôle d'arrêter vers le bas le développement du prothalle femelle, après qu'il a résorbé, en s'y substituant, toute la région inférieure du nucelle, située entre lui et la chalaze. Dans la graine mûre, elle se retrouve done telle quelle, intercalée entre la base de l’endosperme et le légument. 7e située directement dans le péricarpe et de grande dimension chez les Ino- vulées, mulliple, localisée dans chaque graine et de petite dimension chez les Ovulées. Seulement, comme elle est restée sans changement aucun pen- dant que les parties qui la renferment ont pris untrès grand accroissement, elle est alors relativement beaucoup plus petite, plus difficile à apercevoir, par conséquent, et il faut êlre averti déjà de son existence pour arriver à la découvrir. C’est ce qui explique qu'elle ait échappé comme telle à tous les auteurs qui ont étudié la structure du fruit et de la graine. C'est précisément cette recherche de l’hypostase dans le fruit ou dans la graine, parvenus l’un et l’autre à l’état de maturité, avec les conséquences qui résultent de sa présence au point de vue de la constitution définitive de ce fruit ou de cette graine, qui font l’objet de la présente Note. Chez les Inovulées, puisqu'il n’y a pas d'ovules, il n’y pas non plus et il ne saurait y avoir de graines: le fruit muür y est donc nécessairement in- séminé. Quel que soit le nombre des prothalles femelles qui s’y forment, soit directement dans l'écorce des carpelles quand il n’y a pas de nucelle, soit dans le nucelle quand il s’en fait un, presque toujours un seul de ces prothalles développe son œuf en embryon et son trophime en albumen: tous les autres avortent. L'hypostase’n’a donc de rôle à jouer que vis-à-vis de ce développement unique. En l’arrêtant vers le bas, elle l'empêche d’at- laquer et sauve ainsi de la destruction toute l’épaisseur du péricarpe située au-dessous d’elle, en le laissant libre d’en digérer les parties latérales et supérieures. Dans le fruit mür, on retrouve donc lhypostase, avec tous ses caractères primitifs, immédiatement en contact avec le bord inférieur de l'albumen permanent, quand il en subsiste un, comme c’est le cas le plus fréquent dans ce oroupe, ou avec le sommet des cotyles, quand, par excep- tion, il n’y a pas d’albumen permanent, comme dans les Psittacanthes (Psittacanthus) chez les Loranthacées, comme dans les Lépidocères (Lepr- doceras) chez les Viscacées. Dans notre Gui blanc (Viscum album), il n’est pas rare, comme on sait, que deux ou même trois des prothalles femelles formés côte à côte au fond de la loge oblitérée, au-dessus de l’hypostase commune, développent si- multanément et évalement leur œuf en un embryon et leur trophime en un albumen. Dans ce cas, les deux ou trois albumens contigus se soudent de très bonne heure intimement, en se confondant en une masse unique, et c'est cette masse qui est arrêtée vers le bas par l’hypostase évalement unique. Dans le fruit mür, lhypostase se retrouve donc en contact direct avec le bord inférieur de la masse unique formée par la soudure des di- vers albumens permanents. Cette fusion précoce de tous les albumens en un seul explique qu'une seule hypostase suflise à les arrêter tous. Chez les Ovulées, lorsque l’ovule a un nucelle, ce nucelle, toujours en- touré d’un tégument, simple ou double, se comporte, suivant les plantes, de deux manières différentes. Tantôt sa couche externe, c’est-à-dire la paroi ny) du macrodiodange, disparaît dès avant l'épanouissement de la fleur, laissant à nu contre le tégument le prothalle femelle qu'il renferme; l'ovule est dit alors transnucellé, ou transpariété. Tantôt sa couche externe, c’est-à-dire la paroi du macrodiodange, persiste au moment de l'épanouissement de la fleur, entre le tévument et le prothalle femelle: lovule est dit alors pernu- cellé ou perpariété ©. Chez les Transpariétées, l’hypostase se différencie, comme on sait, d'or- dinaire à la base même du nucelle, à la chalaze, quelquefois même au- dessous de la chalaze dans l'épaisseur du tévument. C’est à cette place aussi qu'on la retrouve dans la graine müre, en contact avec le bord inférieur de l'albumen permanent quand il y en a un, avec le sommet des cotyles de l'embryon quand il n’y en a pas. Si, conformément à l'usage, on désigne sous le nom de périsperme ce qui reste du nucelle de l’ovule dans la graine müre, il n’y a jamais alors et il ne saurait y avoir de périsperme. Chez les Perpariétées, l'hypostase se différencie toujours, semble-t-il, dans le nucelle, tantôt à sa base même immédiatement au-dessus de la chalaze, tantôt plus ou moins haut dans sa masse. Dans le premier cas, le nucelle est complètement résorbé, aussi bien vers le bas que latéralement et en haut, pendant le développement simultané de l'œuf en embryon et du trophime en albumen , comme il l'est chez les Transpariétées dès avant la formation de l'œuf et du trophime. I n’en reste done rien dans la graine müre, où l'hypostase se retrouve en contact direct, en bas avec le téyument, en haut avec le bord inférieur de l'albumen permanent ou avec le sommet des cotyles de l'embryon. Pas plus que chez les Transpariétées, la graine n'a donc ici et ne saurait avoir de périsperme. H en est tout autrement lorsque, chez les Perpariétées, l'hypostase se différencie plus ou moins haut dans le corps du nucelle. En arrêtant vers le bas le développement de lalbumen, l'hypostase protège contre toute destruction la région plus ou moins épaisse du nucelle comprise entre elle et la chalaze; cette région se retrouve donc dans la graine müre, intercalée entre le tégument et l'albumen permanent quand ïl y en a un, entre le Lé- gument et l'embryon quand il n’en subsiste pas. C'est au milieu de son bord supérieur, en contact avec le bord inférieur de l'albumen ou avec le sommet de l'embryon, que l’on rencontre l'hypostase avec sa dimension et ses caractères primilifs. Dans ce cas, qui est très fréquent, il y a donc tou- jours, dans la graine mûre, un périsperme plus où moins volumineux. Tantôt la région basilaire du nucelle, ainsi épargnée grâce à la résistance de l'hypostase, est peu épaisse au début el n’aceroit pas le nombre de ses assises cellulaires dans le sens longitudinal, se bornant à multiplier ses Voir à ce sujet : Pur. vax Tiscnem, L'œuf des plantes considéré comme base de leur classification (Ann. des scienc. nat., 8° série, Bot., XIV, p. 289 et p. 292. — 1901). Das yet cellules transversalement pour suivre le développement en largeur de l’al- bumen ; le périsperme est alors peu épais, élargi en forme de disque ou de cupule. Pour fixer les idées, prenons un exemple. Ce sera, si l’on veut, une de nos plantes les plus vulgaires, la Mercuriale annuelle (Mercurialis annua). Dans l’ovule, l’hypostase se différencie en forme de large cupule à l'intérieur du nucelle, séparée de la chalaze par huit à dix assises cellulaires. Dans la graine müre, on la retrouve avec la même forme et avec la même dimension, séparée de la chalaze par le même nombre d'assises, dont les cellules sont maintenant remplies de matières grasses, comme l’albumen et l'embryon. La couche ainsi formée s’est accrue latéralement pour suivre la croissance transversale de l’albumen et, après que cette croissance transversale a fait disparaitre le nucelle sur les flancs, elle forme une large coupe à bord aminei, interposée entre le téoument et la base de l’albumen, qui est moulée dans sa concavilé : c’est un périsperme. Dans la graine mure des Euphorbes (Euphorbia), on trouve de même un disque périspermique intercalé, au- dessus de la chalaze, entre le tégument et la base de l’albumen. Tantôt, au contraire, déjà épaisse au début, la région conservée du nu- celle s'accroit plus tard en longueur aussi bien qu’en largeur, et constitue, en définitive, dans la graine mure, un périsperme très abondant. Lorsque le périsperme es£ ainsi très volumineux, il n’a pas manqué d’être aperçu comme tel, et il y a longtemps qu’on en a signalé l'existence dans quelques familles, dont il constitue même l’un des caractères distinctifs : comme les Pipéracées, les Nymphéacées et les Hydnoracées, parmi les Dicotyles: comme les Zingibéracées , les Marantacées et les Cannacées, parmi les Mono- cotyles. Dans tous les autres cas, qui sont bien plus nombreux, il a échappé jusqu'ici à l'attention des botanistes, confondu soit avec le téoument, qu'il double localement à l’intérieur, soit avec l’albumen, qu'il borde à l'extérieur. On voit par là que la conservation d’une partie plus ou moins grande du nucelle dans la graine müre, c’est-à-dire l'existence dans cette graine d’un périsperme plus ou moins abondant, est un phénomène très fréquent, qui se produit toutes les fois que, dans un ovule perpariété, l’hypostase se différencie dans le corps du nucelle et non à sa base même. De ce phéno- mène rès fréquent on n’a aperçu jusqu'ici que le cas extrême, celui où la porlion conservée du nucelle est très volumineuse, en d’autres termes, où le périsperme dans la graine müre est très abondant, cas extrême qui ne se trouve réalisé que rarement, c’est-à-dire dans un petit nombre de familles. En somme, on le voit, c’est la position prise au début par l’hypostase dans l’ovule perpariété qui décide si, oui ou non, il y aura plus tard un périsperme dans la graine müre. Désormais, dans l’étude de la structure du fruit et de la graine des Stig- malées ou Digames, il sera donc nécessaire de rechercher, dans chaque cas parüculier , la situation de l’hypostase. Si la plante étudiée est une Perpa- TA riélée, c’est-à-dire si c'est une Monocotyle de l'ordre des Liliünées, ou une Liorhize Dicotylée, ou une Climacorhize de l'ordre des Renonculinées ou de celui des Corylinées , il y aura lieu de voir si de la situation de l'hypostase n'y résulle pas la conservation d'une partie du nucelle, en un mot la for- malion d'un périsperme, dont il faudra, dans le cas de l'affirmative, dé- crire avec soin la dimension, la forme et la nature des matériaux de réserve. Deux OcHNAGÉES NOUVELLES, INTÉRESSANTES PAR LEUR HABITAT GÉOGRAPHIQUE, par M. Pn. van Tiecueu. H est admis que le genre Ochne (Ochna) , répandu sous plus de soixante espèces en Afrique el en Asie, n'est représenté ni en Europe, ni en Amé- rique, ni en Océanie. Il est admis aussi que le genre voisin Ouratée (Ou- rate). dont les cent vingt espèces croissent également bien dans toutes les régions chaudes des deux mondes, offre, entre les espèces d'Amérique et celles de l'Ancien monde, cette différence constante que, chez les premières, les stipules sont latérales et libres, tandis que, chez les secondes, elles sont intra-axillaires et concrescentes dans une plus ou moins grande partie de leur longueur en une lame bidentée ou bilide. Gonnue déjà de A.-P. de Candolle en 1811, cette différence a conduit J. Planchon, en 1847, àsub- diviser le genre en deux sections ®, qu'on a cru récemment pouvoir dési- guer sous les noms caractéristiques de Neoouratea pour la première, de Pa- leoouratea pour la seconde ©? L'objet de la présente Note est de montrer que ces deux assertions sont l'une et l'autre à rectifier. 1. Sur uxE Ocune NOUVELLE, onIGINAIRE pe Timor. Contre l'absence totale du genre Ochne en Europe et en Amérique, rap- pelée plus haut, je n'ai pas d'objection à élever, mais je voudrais montrer que, contrairement à l'opinion reçue, il est représenté en Océanie, à Pile de Timor, c'est-à-dire dans une région très éloignée de sa limite orien- tale actuelle en Asie, qui est la Birmanie, ce qui suffit à en élargir consi- dérablement l'aire géographique. il y a plus d'un siècle de cela, c'était en 1801, l'expédition aux Terres Q) JE. Praxcuon, Sur le genre Gopoya et ses analogues (London Journal of Botany, L VI, p. 1, 1843). @) Gué dans Exeuen, Nat. Pflanzenfam., WA, 6, p, 141, 1895. Re australes, commandée par le capitaine Baudin et organisée sous le patro- nage et avec les instructions de l'Institut et du Muséum, s’adjoignait un botaniste, Leschenault de Latour, et deux jardiniers, chargés de la récolte et de la préparation des plantes, Riedlé et Guichenot. Pendant un assez long séjour sur la côte méridionale de l'ile de Timor, la mission récolta, en 1803, à la baie de Coupang et dans ses environs immédiats, un grand nombre de plantes, qui furent envoyées au Muséum, déposées dans nos collections et décrites plus tard, en 1834, dans nos Nouvelles Annales, par Decaisne, alors aide-naturaliste, dont ce fut le premier grand travail. Parmi ces plantes, il en est quelques-unes que Decaisne a laissées de côté, jugeant sans doute les échantillons trop imparfaits pour en permettre l'étude complète et la détermination exacte. De ce nombre est celle, récoltée par Riedlé, que Decaisne a étiquetée de sa main : «? Ochnaceæ — ? Ery- throæylonr et que j'ai trouvée parmi les Ochnacées indéterminées de notre Herbier général. En bon état pour la tige et les feuilles, l'échantillon ne porte qu'un seul groupe floral, qui est une courte grappe simple à six fleurs, terminant un ramuscule latéral sans feuilles. Les pédicelles, dépourvus de bractées, sont articulés vers le milieu de leur longueur et cinq d’entre eux, rompus à cette articulation, sont détachés et perdus; le sixième seul, le supérieur, le plus jeune par conséquent, est encore adhérent. La fleur qui le termine est cachée sous une feuille voisine, ce qui explique qu'elle ait sans doute échappé à l'attention de Decaisne et des autres botanisies, en grand nom- bre assurément depuis celte époque reculée, qui ont eu la plante entre les mains. (est d’ailleurs une fleur passée, en réalité un fruit presque mur. Le calice persistant et accru, composé de cinq sépales libres, d’un rouge brun, y entoure un réceptacle noir, épaissi, portant au sommet cinq drupes noires arrondies, dont une seule bien développée, les quatre autres très petites et avortées. Du centre, s'élève, entre ces cinq drupes, un style gyno- basique persistant, terminé par cinq branches brisées. À sa base et sur ses flancs, le réceptacle porte, au-dessus du calice, un grand nombre de filets staminaux persistants, disposés sur trois rangs et dont les anthères sont tombées. Ce grand nombre d’étamines à longs filets, joint à la rami- fication du style au sommet et au mode d’inflorescence, prouve que cette plante est bien une Ochne et non une Ouratée ou une Brackenridgée, deux genres voisins, n'ayant l’un et l'autre que dix élamines et qui sont, eux, déjà représentés en Océanie. Malheureusement, la chute totale des anthères ne m'a pas permis de savoir si la déhiscence en est longitudinale ou poricide, ni de décider en conséquence, si l’espèce se raltache à la section Schizan- thère (Schizanthera Engler) ou à la section Diporide (Diporidium Wendland ). @ Decasne, Description d’un Herbier de l'ile de Timor (Nouvelles Annales du Muséum, t. If, p. 333, 1834). RO De son côté, l'étude anatomique de la tige et de la feuille montre que la plante possède bien tous les caractères de structure propres au genre Ochne, tels que je les ferai connaitre dans un prochain travail. Dans la tige, notamment, le périderme est d’origine épidermique, tandis qu'il est d’ori- gine sous-épidermique, c’est-à-dire exodermique, chez les Ouratées et les Brackenridgées. Cette Ochne nouvelle, je la nommerai Ochne de Decaisne (Ochna Decais- nei), en mémoire de mon sayant mailre et ami, à qui nous devons, encore aujourd'hui, après un si long espace de temps écoulé depuis 1834, tout ce que nous savons de la flore de Timor, lun des professeurs-administraleurs du Muséum qui, tout autant par la valeur morale et l'élévation du carac- tère que par le mérite scientifique, ont porté le plus haut l'honneur de notre Maison. En voici la description succincte : Ochne de Decaisne (Ochnu Decuisnei v. T.). Arbuste glabre à ramification monopodique. Rameaux de l’année blanc-jaunätre , portant seuls des feuilles; rameaux plus âgés gris-brunâtre, sans feuilles, hérisses de lenticelles. Feuilles caduques, isolées, simples, à stipules axillaires très ca- duques, loutes tombées, maïs reconnaissables à leurs larges cicatrices, brièvement péliolées, à limbe ovale, atténué à la base et au sommet, penninerve, à nervures, surtout la médiane, d’un rouge vif, visibles sur les deux faces, en saillie sur la face supérieure, en creux sur la face inférieure, à bord gondolé, mais entier, les nervures latérales se recourbant vers le haut en le longeant. Le pétiole mesure 5 à 8 millimètres de longueur, le limbe 6 à 7 centimètres de long sur 3 centimètres de large. Inflorescence en grappe simple, raccourcie et pauciflore (à six fleurs dans Punique grappe de l'échantillon), terminant un court rameau latéral dont les feuilles sont tombées. Pédicelle sans bractées, mesurant 15 millimètres de long, articulé à 4 ou 5 millimètres de la base, à portion inférieure restant adhérente au rameau après la chute du fruit. Calice persistant et accrescent, rouge brun, à cinq sépales libres. Corolle. . . Étamines nombreuses disposées sur trois rangs à la base du réceptacle épaissi; filets persistants longs de 5 millimètres ; anthères caduques… Pistil formé de cinq carpelles fermés, libres, unis seulement au centre par la sou- dure de leurs styles gynobasiques en un style nnique, persistant, à cinq sillons, divisé en cinq branches au sommet. Chaque carpelle renferme, attaché à la base d'un de ses bords, un seul ovule anatrope, ascendant à raphé interne, épinasle par conséquent. Dans Panique fleur de l'échantillon, un seul des cinq carpelles s’est développé en une drupe noire, uniséminée, presque müre. He de Timor, baie de Coupang. Riedlé, 1803. Le genre Ochne se trouve done désormais répandu dans toutes les con- trées chaudes de l'Ancien monde, depuis le Sénégal à l'Ouest jusqu'à Timor à l'Est. L'Amérique tropicale seule continue jusqu'à présent à s'en montrer dépourvue. Muséum, — vin, f Dee (Nes 11. Sur uNE OURATÉE NOUVELLE À STIPULES LATÉRALES ET LIBRES, ORIGINAIRE D'AFRIQUE. Si la plante qu'on vient de décrire et de nommer a dormi cent ans in- connue dans notre Herbier, celle dont il me reste à parler vient seulement d'y entrer et, plus heureuse que sa voisine, n'aura pas attendu aussi long ‘temps sa mise au jour, Elle nous a été rapportée par M. H. Lecomte, de son voyage au Congo français, où il l’a récoltée, en aval de Kitabi, au bord du fleuve Kouilou, en novembre et décembre 1893. Avec le pistil des Ochnes, sa fleur a seulement dix étamines à longues anthères sessiles, s’ouvrant chacune par deux pores au voisinage du som- met sur la face externe. C’est done bien une Ouratée, mais c’est une Ouratée remarquable entre toutes les espèces de ce vaste genre au point d'exiger, pour elle, l'établissement d’une section distincte, peut-être même d’un genre nouveau, question que Je ne veux pas examiner ici, la réservant pour un travail d'ensemble sur cette famille, que j'espère publier prochainement. Persistantes, isolées distiques, sessiles, à limbe étroit, progressivement alténué à la base et au sommet, ses feuilles sont munies chacune de deux slipules latérales et libres, par où la plante diflère aussilôt de toutes les es- pèces de l'Ancien monde et ressemble aux espèces d'Amérique. Mais, par la persistance et la forme de ces stipules, brusquement rétrécies au-dessus de leur base et étirées en une soie rigide longue de 10 à 15 millimètres, elle s'éloigne beaucoup de loutes les espèces américaines, à l'exception de l'Ou- ratée stipulée (Ouratea stipulata), dont il sera question dans un autre travail. À la reprise de vépétalion, le bourgeon écailleux qui lermine la pousse feuillée et dont chaque écaille est composée de trois soies, la médiane pour le limbe, les deux latérales pour les stipules, produit, à l’aisselle de plusieurs de ces écailles distiques, autant de pédoncules longs de 15 à 20 centimètres. Chacun de ceux-ci porte des bractées distiques , très espacées, formées chacune de trois soies divergentes, et produit à leur aisselle d’abord un, puis suc- cessivement deux à quatre pédicelles floraux, disposés en une ombelle ses- sile. Dans son ensemble, l’inflorescence est donc, en somme, une grappe terminale composée à deux deprés, mais c'est une grappe raccourcie, om- belliforme, au premier degré, formée d'épis d’ombelles pauciflores au second. En même temps que le bourgeon terminal produit ainsi une inflorescence, un autre bourgeon écailleux situé à côté du premier et un peu plus bas, à l'aisselle de la dernière feuille de la pousse, entre en croissance et produit une nouvelle pousse feuillée. La végétation de la tige se poursuit done en sympode. L'étude anatomique de la tige et de la feuille montre que la plante pos- = GT — sède aussi tous les caractères de structure des Ochinacées, et en particulier des Ouratées, Pourtant le périderme y est d'origine épidermique, tandis qu'il est sous-épidermique dans les Ouratées. ù Cette Ouratée nouvelle, bien différente des autres, comme on voit, je la nommerai Ouratée de Lecomte (Ouratea Lecomtei), en l'honneur du bota- nisté qui nous l'a récoltée. L'un des plus anciens, des plus fidèles et des plus distingués travailleurs de mon laboratoire, il a montré par son exemple qu'on peut être à la fois anatomiste habile, professeur excellent, voyageur intrépide et observateur perspicace de la végétation tropicale. En voici la description sommaire : Ouratée de Lecomte (Ourutea Lecomiei v. T.). Pelit arbuste glabre, d'environ So centimètres de hauteur, à ramificalion sym- podique. Tige brune, sans lenticelles, marquée de fines côtes longitudinales dues à la décurrence des feuilles. Feuilles persistantes, isolées distiques, simples et . Slipulées, sessiles, à limbe étroit et long, progressivement atténué à la base et au sommet où il se termine en pointe aigue, penninerve, à nervures latérales visibles surtout sur la face supérieure, perpendiculaires à la médiane, très rapprochées et réunies par une nervure marginale courant très près du bord, qui est gondolé et marqué de petites dents espacées: le limbe mesure 10 centimètres de long sur 1 centimètre de large. Slipules latérales et libres, persistantes, étirées en soies raides et brunes, longues de 10 à 15 millimètres. Écailles des bourgeons et bractées mères des fleurs formées chacune de trois soies divergentes. Inflorescence en courte grappe terminale composée de longs épis d'ombelles pauciflores distantes. Pédicelle long de 10 millimètres, articulé à a millimètres de la base. Calice persistant, formé de cinq sépales libres, verts, étroits, mesurant 6 millimètres de long sur 1 millimètre de large, s’accroissant auprès la chute de la corolle. Corolle caduque, formée de cinq pétales libres, jaunes, à peine plus longs que les sépales, mais notablement plus larges. Androcée formé de dix étamines en deux verticilles, directement diplostémone, à longues anthères presque sessiles, ridées transversalement, caduques, s'ouvrant chacune par deux pores au sommet et en dehors. Pistil formé de cinq carpelles libres, épisépales, à style gynobasique, unis seulement par la soudure des styles en un style unique, persistant, à cinq sillons spiralés, à stigmate entier. Chaque carpelle renferme, attaché à la base de l’un de ses bords, un ovule anatrope ascendant à raphé interne, épinaste par conséquent. Récoltés peu de temps après la reprise de végétation, les échantillons ont sur- tout des boutons, avec quelques fleurs frafchoment épañouies, et seulement, vers la base de l'un des épis, deux fruits imparfailement mûrs. Sur ceux-ci, les sépales, persistants et accrus, sont rouge brun el mesurent 8 à 10 millimètres de long sur a millimètres de large. Autour de la base du style persistant, une des fleurs a développé en drupes ovoides deux de ses carpelles, l'autre trois; les autres ont avorté,. M. H. Lecomte, Congo francais, bords du Kouilou entre Kitabi et Koussounda, novembre et décembre 1893. La plante est considérée par les indigènes comme aphrodisiaque. — FD .— De ce qui précède 11 résulte que la section des Ouratées à stipules laté- rales et libres ne peut plus désormais être considérée comme appartenant en propre à l'Amérique. Elle est représentée aussi, d’une manière smgu- lière, il est vrai, sur le rivage opposé de l'Atlantique, au Congo français, ce qui en élargit beaucoup l'aire géographique. Les noms de Néoouratée (Neoouratea) et de Paléoouratée (Palæoouratea), attribués par M. Gile, en 1895, respectivement aux deux sections du genre, doivent donc être sup- primés. Une grande extension vers l'Est de l'aire géographique du genre Ochne d'une part, de la section à stipules latérales et libres du genre Ouratée d’autre part, tel est en somme le résultat des deux observations consignées dans celte petite Note et qui m'ont paru, sous ce rapport, mériter quelque intérêt. ; PASSAGE DE LA POSITION ALTERNE À LA POSITION SUPERPOSÉE DE L'APP4- REIL CONDUCTEUR, AVEC DESTRUCTION DES VAISSEAUX CENTRIPÈTES PRI- MITIFS, DANS LE COTYLÉDON DE L'OrGnon (Aruium Cxpa), par M. G. Caauveaun. ous avons essayé de montrer) que la position alterne des éléments N libériens et ligneux , telle qu’on l'observe dans la racine, est antérieure à la position superposée que présentent ces mêmes éléments dans la tige et dans la feuille. Quand on veut étudier le passage de la position alterne à la position superposée, il ne faut pas s'adresser à des plantes dont le déve- loppement est condensé, parce que. dans ce cas, le passage a ses diverses phases tellement raccourcies, qu'il paraît se faire brusquement. C’est ce qui a lieu par exemple dans le Ricin, que l’on choisit souvent pour l’étude du passage de la racine à la tige. Or, le Ricin est une plante à développement très accéléré, puisque les formations secondaires se montrent déjà dans l’em- bryon encore enfermé dans la graine. Afin de comprendre comment la position superposée succède à la posi- tion alterne, nous avons suivi dans une racine le développement complet de l’appareiïl vasculaire, qui se fait dans l’ordre suivant: 1° vaisseaux cen- tripètes alternes aux tubes criblés; 9° vaisseaux intermédiaires situés de part et d’autre des derniers vaisseaux centripètes : 3° vaisseaux centrifuges @) G. Caauveaur, Sur la structure des plantes vasculaires, Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1h janvier 1901. — Voir aussi : Bulletin du Muséum d’his- toire naturelle, 1900, n° 1, p. 23, cf. id., n° 3, p. 124. RE superposés aux tubes criblés. Les diverses phases de ce développement se succèdent toujours dans la racine avec une grande lenteur. Souvent même ce développement ne s’accomplit pas en entier dans la racine et l'appareil Fig. 1. — Plantule d'Oignon (Allium Cepa) âgée de cinq jours. A. Racine qui se continue directement en G ayec le cotylédon plié en deux et por- tant à son extrémité le reste de la graine G. — G x 3. LD 27 2 2» Fig. 9. — Coupe transversale de la racine menée suivant la ligne A (fig. 1). G x 80. P. Faisceau higneux centripète. — L. Faisceau libérien. vasculaire y est représenté seulement par ses élats primitifs (Cryplogames vasculaires, Monocotylédones en général, ete.). Au contraire, quand on s'élève dans la plante, à partir ? la radicule, ce développement subit une — 5h — accélération telle, que ses premières phases sont supprimées (plus ou moins tôt suivant les plantes), et l'appareil vasculaire est représenté seulement par son dernier état. Les vaisseaux correspondant à chaque phase ont même position et même sens de différenciation, et si leur structure diffère dans la racine et dans la tige ou la feuille, cela tient à des causes physio- logiques ®) en rapport avec leur apparition tardive ou hâtive. Tous les vais- seaux qui se différencient dans une région en voie d’allongement présen- tent, en effet, la structure spiralée ou annelée seule compatible avec leur . allongement. Fig. 3. — Coupe transversale menée suivant la ligne C (fig. 1). — G X 70. P. Faisceau ligneux centripète. — L. Faisceau libérien. Dans les communications précédentes que nous venons de rappeler, nous avons mis en évidence le raccourcissement progressif des phases pri- mitives. Dans la présente note, nous allons insister surtout sur le cas où le raccourcissement s'accompagne de la disparition des vaisseaux centripèles à l'intérieur du cotylédon où ils se sont primitivement bien développés. Nous choisirons pour exemple ‘une plante des plus communes, l'Oignon (Allium Cepa) dont il est facile de se procurer des graines en tout temps. Ces graines semées donnent en moins de huit jours, à la température du laboratoire, des plantules sur lesquelles chacun peut constater les faits sui- vants ©). Après quelques jours de germination, la plantule d'Oignon se montre () Comptes rendus, loc. cit. @) On peut également prendre un Lis. A, = formée d’une racine pourvue de poils absorbants (A, fig. 1) et d’un long cotylédon vert plié en deux, qui porte encore à sa pointe le reste de la graine (G). Fig. 4. — Porlion centrale grossie de la figure 3. — G X 300. P. Faisceau ligneux centripète. — LL. Faisceau libérien, Au point opposé au faisceau P se fera plus tard le raccordement entre l’autre faisceau ligneux de la ra- cine et le faisceau de la première feuille alors au début de sa formation. L'appareil conducteur de cette racine présente, au-dessous des poils absor- bants (en À, fig. 1), deux faisceaux ligneux centripètes incomplètement différenciés encore (P, fig. 2) et deux faisceaux libériens alternes (L, fig. 2). Au centre de la stèle se voient de grandes cellules destinées à se différencier plus tard en vaisseaux. Cet aspect est le même dans toute la longueur de la racine, mais, à sa partie supérieure, l'un des faisceaux ligneux subit un arrêt dans sa différenciation au point où il se raccordera plus tard avec le système conducteur de la première feuille alors en voie de formation. L'autre faisceau ligneux centripète (P, fig. 3 et 4) se continue directement dans le cotylédon 0), ainsi que les deux faisceaux libériens alternes (L, fig. 3 et 4). 0) Il n'y a dans l'Oignon, à ce stade, aucune différenciation de tige. Nous avons déjà signalé le même fait dans le Trocart, lue. cit. — 56 — À la base du cotylédon, un peu au-dessus du niveau précédent, l'influence du milieu terrestre ne se fait plus sentir (fig. 5 et 6), la portion correspon- dant à la stèle de la racine s’est légèrement dilatée, les grandes cellules ] 7? o Pos. De ae FE Fig. 5. — Coupe transversale menée à la base du cotylédon (un peu au-dessus de la précédente [fig. 3]). — G X 70. P. Faisceau ligneux centripète. — L. Faisceau libérien. — 0. Espace enveloppé par le cotylédon qui forme gaine à sa base. ï 0 Lens Use (O(O] Roue eo De Fig. 6. — Portion centrale grossie de la figure 4. — G X 300. P. Faisceau ligneux centripète. — LL. Faisceau libérien. 6 P centrales sont remplacées par des cellules plus petites, et cependant la po- sition alterne de l'appareil conducteur persiste (fig. 5 et 6). Le faisceau ligneux centripète (P. fig. 5 et6) offre un état de développement plus avan- MORT ee cé que dans la racine; tous ses vaisseaux, même les plus internes, ont achevé leur différenciation. À mesure qu’on s'élève dans le cotylédon, l'accé- Fig. 7. — oupe lransversale menée à la parlie supérieure de la gaine cotylédonaire. O. Repli formé par la gaine à son sommet. P. Faisceau ligneux centripète. — L. Faisceau libérien. — G x 70. Fig. 8. — Portion centrale grossie de la figure 7. — G X 300. P. Faisceau ligneux centripète. — L. Faisceau libérien. I. Vaisseau intermédiaire. lération du développement s'accentue et, à la partie supérieure de la gaine colylédonaire, non seulement les vaisseaux les plus internes sont bien diffé renciés, mais encore, de part et d'autre de ces derniers (P, fig. 7 et 8), il — 58 —. s'est déjà différencié un vaisseau (1, 1, fig. 8) correspondant à la phase intermédiaire. Si nous suivons le développement chez des plantules plus âgées que la première, nous verrons qu'à la base même du cotylédon de pareils vais- seaux se différencient plus tard de part et d'autre des derniers vaisseaux centripètes (fig. 9). Mais pendant que l'appareil vasculaire s’accroît d'élé- ments nouveaux, les vaisseaux centripètes externes les plus anciens entrent en voie de régression (P, fig. 9): leur paroi s’amincit, perd les caractères de sa différenciation et bientôt disparait complètement, digérée par les cellules voisines, qui se rapprochent les unes des autres de façon à ne laisser aucune trace de ces premiers vaisseaux. ds Fig. 9. — Portion centrale d’une coupe transversale menée à la base du coty- lédon d’une plantule plus âgée que la précédente (fig. 1). — Etat plus âgé que celui représenté dans la figure 6. — G X 300. P. Premiers vaisseaux centripèles en voie de résorplion. Ayant de disparaitre, ils forment ensemble une sorte de lacune dans la- quelle existent encore les restes de leur membrane amincie et incolore qui n'ont pas été rendus par la photogravure. De part et d'autre des derniers vaisseaux centripèles, on voit, à droite, un, à gauche, deux vaisseaux intermédiaires. — L. Faisceau libérien. Le développement se poursuivant loujours, de nouveaux vaisseaux (B, fig. 10) s'ajoutent ensuile en dehors des plus récents, par conséquen en direction centrifuge, et se trouvent ainsi superposés aux faisceaux libé- riens (L, fig. 10), au contact desquels ils arrivent peu à peu. one D'autre part. la résorption des vaisseaux centripètes continue, et. à un certain moment, on voit qu'il ne subsiste plus que les vestiges des der- niers d’entre eux (P, fig. 10). Un peu plus tard enfin, quand le dévelop- pement du cotylédon est terminé, ces vestiges eux-mêmes sont complètement résorbés, et il ne reste plus aucune trace de ce faisceau ligneux centripète que nous avons yu si grandement développé au ‘début. Désormais, les Fig, 10. — État plus âgé que le précédent (fig. 9). — G x 300. P. Vestiges des deux derniers vaisseaux centripètes en voie de résorption, — B, Vaisseaux centrifuges formant avec les faisceaux libériens L deux faisceaux libéro-ligneux. deux groupes de vaisseaux centrifuges sont complètement séparés et for- ment, avec les tubes criblés, deux faisceaux libéro-ligneux analogues aux faisceaux de la tige et de la feuille. On est ainsi passé, à l'intérieur du co- tylédon , de la position alterne à la position superposée, Les diverses phases du passage, bien espacées à la base du cotylédon, se raccourcissent au fur et à mesure qu'on s'élève vers son extrémité, et l'accélération devient si grande, que, dès la base de la première feuille, ce sont les vaisseaux centri- fages qui apparaissent en premier lieu. 00 SUR TROIS ESPÈCES CGACTIFORMES D ÉUPHORBES DE LA CÔTE OCCIDENTALE D AFRIQUE, par M. J. Poisson Er M. J. Pax. En 1900, à l'issue de deux voyages successifs accomplis en Amérique centrale, mon fils, Eugène Poisson, était chargé d’une mission scientifique et commerciale au Sénépal et à la Guinée Française. En dehors de ses occu- pations relatives aux cultures coloniales, il ne négligeait pas de recueillir les éléments de la flore des pays parcourus par lui, et il s’appliquait notam- ment à rechercher les végétaux lactescents susceptibles de produire du caoutchouc. À une certaine distance de la ville de Conakry, il rencontra, dans un lieu encore exempt de toute culture, quelques spécimens d’une Euphorbe cac- liforme qui l’intéressa vivement. C'était un arbuste haut de 2 à 3 mètres, offrant, dès la base, des ramifications diffuses, feuillées vers le sommet mais privées de fleurs et de fruits qui auraient aidé à la détermination de l'espèce. Il s’empressa de saigner cette Euphorbe pour se rendre compte des qualités de son latex et fut agréablement surpris d’en obtenir un caou- tchouc passable. C’est une matière qui, mélangée avec une meilleure sorte de somme ou en application sur les tissus, paraît appelée à rendre d’appré- ciables services ©. La plante qui la produit, croissant spontanément dans la brousse, pourra être multipliée aisément sur les sols médiocres de toute la côte d'Afrique qui se prêtent mal à d’autres modes d'utilisation. En attendant que les organes de reproduction soient connus , nous donne- rons provisoirement le nom d’£. elastica à cette espèce ©. L'année suivante, E. Poisson, engagé par le syndicat qui a la conces- sion du chemin de fer du Dahomey, devait parcourir cette colonie sur une étendue de 1,200 kilomètres, pour en étudier les ressources et particu- lièrement dresser l'inventaire des vévétaux utiles. I fut étonné, en ex- plorant les environs de Porto-Novo, d'y voir un arbre relativement élevé lui rappelant, par le port général et la ramification, l'Euphorbe qu'il avait observée en Guinée l'année précédente. Toutefois il ne tardait pas d’ap- prendre à ses dépens que les deux arbres différaient essentiellement par les propriétés du latex: tandis qu'il avait pu manipuler sans inconvénient celui 0) Pour de nombreuses applications, l'industrie n’a pas toujours besoin de qua- lités supérieures de caoutchouc comme durée et élasticité. Une matière de second ordre peut suflire; celle-ci serait conséquemment d’un prix faible; la plante qui la produit est d’une croissance rapide et n’exigerait aucun soin de culture. @) Chez M. Roland-Gosselin, à Villefranche-sur-Mer, une bouture de 2 ans a atteint o m. 90. GA + de la plante en Guinée, ne s'étant pas défié, pendant les essais de coagu- lation du latex de l'arbre dahoméen, des vapeurs qui se dégageaient du récipient, il garda pendant plusieurs jours le visage tuméfié et les yeux malades. Une très légère friction qu'il s'était faite à l'avant-bras avec ce lait amena un gonflement notable et persistant des muscles, et une goutte mise sur la langue produisit l'eflet d’un corrosif®). De plus, contrairement à l'Euphorbe de Guinée, celle du Dahomey ne donnait qu'une résine cas- sante, qui aura peut-être de l'intérêt pour le chimiste et le physiologiste, mais sans valeur dans l'industrie. Peu de temps après une deuxième espèce dahoméenne était rencontrée : celle-ci à rameaux robustes, très charnus, terminés par des feuilles di- morphes et portant des fruits tricoques de petite taille. Le latex non utili- sable ne présentait rien de particulier. Des échantillons en rameaux pouvant être bouturés ont été rapportés de la plante de Guinée, puis des sommités fleuries et des jeunes fruits dans un liquide aseptique des deux espèces du Dahomey:; néanmoins leur nature en rendait l'identification peu facile. Les matériaux d'étude des plantes grasses (Cactées, Euphorbes, Asclé- piadées cactiformés, etc.) sont rares dans les collections. Le naturaliste- voyageur répugne à se charger de rameaux encombrants, charnus el sou- vent munis d'épines très vulnérantes, qui, d'ailleurs, dans les pays chauds et humides, se sèchent mal et souvent pourrissent pendant leur prépara- tion. La conservation de ces mêmes plantes dans certains liquides a d’autres inconvénients en voyage. Ne disposant pas d'éléments de comparaison suffisants et ne trouvant dans les ouvrages spéciaux aucune description convenant aux Euphorbes dont il est question, après avoir établi leurs affinités sans pouvoir les iden- tifier avec certains types connus (Æ. drupifera, E. obovalifolia, ete.), je pressenlais qu’elles représentaient des espèces inédites, sans en être cer- tain, Dans le doute, j'ai cru sage de faire appel aux connaissances du mo- nographe le plus compétent des Euphorbiacées d'Afrique, M. le professeur J. Pax, de Breslau, qui ne tarda pas à trouver, dans les matériaux à lui confiés, deux espèces nouvelles du genre Euphorbia, dont les descriptions qu'il en a faites sont les suivantes : Euphorbia Renouardi Pax, nov. sp. Arborescens ramulis crassis obtuse hexagonis: folus firme coriaceo-carnosis ob- ovatis obtusissimis in petiolum brevem attenuatis eveniis post delapsum cicatrices or- biculares relinquentibus; aculeis stipularibus binis brevibus e margine cicatricum %) Un des nègres qui avaient aidé mon fils dans l'extraction de ce dangereux la- Lex, s’en étant imprudemment introduit dans les yeux, devint en peu de jours com- plètement aveugle. Dr (EURE inferiore cnascentibus; cyathiis ex axillis foliorum aut solitariis aul binis crassius- cule pedicellatis aut in dichasia dichotome ramosä oligocephala disposilis, bracteis 2 carnosis involucratis; glandulis transverse ovalis; fructu glabro ellipsoideo dru- paceo, putamine liloculari. Arbor ad 14° alta, 80° diametiens. Folia ad 15°" longa, 5°" lata, petiolo e 1-2 Jongo suflulla. Cyathium 8-9°° lalum, pedicello 3°* longo suffüllum. Drupa ad 4°" longa, 2°" lata, mesocarpium 7° crassum. Dahomey (E. Poisson), Affinis £, drupiferae Schum. et Thonn. magniludine ct forma fructus diversa. Euphorbia Poissoni Pax, nov. sp. Frutex ramosus ramis rotundis non angulatis podarüs rhomleis prominentibus densis tulerculalis; foliis carnosis manifeste difformibus, in apice ramulorim ob- Wiangularibus, profunde cordnto-retusis, anferioribus obovato-lanceolatis obtusis- sinis, omnibus in peliolum brevem vel brevissimum altenualis; stipulis nullis: cyalhüis in ramulis valde abbreviatis carnosulis inler podiaria exeuntibus dicha- sialiter dispositis; capsulis profunde trilobis parvis. Frulex cire. 2° altus a basi ramosus; rami ad 4°% crassi. Folia inferiora minvra, superiora apice fere bifida ad 14° Ionga et 5° lala, ominia in petiolum brévem sensim altenuata. Capsula 5°" diametiens. Dahomeÿ (E. Poisson). Species supra descripla folis diflormibus valde insignis in Sectione Euphorbium inicrenda est. Quoique ayant cru devoir laisser à uni savant monographe, par suite des ccrupules déjà énoncés, le soin de décrire et le mérite de nommer ces deux espèces, nous avons jugé opportun de faire connaitre dans cette note, en sus de leur histoire botanique, les circonstances de leur découverte et les données utiles qui s’y rattachent au point de vue industriel. Quecces ESPÈCES PRoDuISENr Le CAourcnouc pu Danomey, D'APRÈS LES DOCUMENTS FOURNIS Par M. Le Tesru, par M. Henri Hui. Le Dahomey n’est pas considéré comme celle de nos colonies de l'Afrique Lopicale susceptible de fournir la plus prande quantité el la meilleure qua- lité de caoutchouc indigène. H n’y a pas de comparaison à établir, ni pour 9) Depuis, celte espèce a été retrouvée en maïints endroits et avoisinant les vil- lages au Dahomey. pour le rendement, ni pour la valeur, avec ce que sont capables de fournir la Guinée et le Soudan, par exemple, avec le produit du Landolphia Hende- loti À. D. C., comparable aux meilleures sortes américaines, ou le Congo, avec celui da Landolphia Klaini Pierre et quelques autres Lianes dont l'iden- tité spécilique n’est pas encore assez assurée pour être précisée au point de vue botanique. Néanmoins, et d’après les renscignements que je liens d'un correspon- dant plein de zèle, M. Le Testu, ingénieur agronome en résidence à Adja Ouéré, on a retrouvé dans celle région une espèce exploitée depuis la Guinée française jusqu'au Congo, le L. omariensis P. B. L'échantillon par- venu récemment au Muséum ne laisse aucun doute sur son identité: il est absolument comparable à celui que Palisot de Beauvois avait récolté dans le pays d'Oware, si voisin de notre colonie actuelle du Dahomey, et qui est le type à la fois de l'espèce et du genre. Plusieurs formes ayant été rapportées à ce type, je crois utile de donner la caractéristique de cet échantillon représentant la forme spécifique prin- ceps du L. omariensis P. B. Les rameaux sont, dans l'extrême jeunesse, munis d’un tomentum très court et très peu dense, que l’on retrouve sur la face inférieure des très jeunes feuilles, et qui disparait de très bonne heure, de telle sorte que les pousses adultes et leurs feuilles sont absolument glabres. L'écorce, sur le sec, est d'un brun foncé presque noir, parsemée de très petites lenticelles blanches, à peine allongées dans le sens de la croissance. La ligne inter- péliolaire est très nette et sert de point d'attache, dans l'extrême jeunesse, à des petites stipules dentiformes caduques. Les feuilles ont un pétiole glabre, presque arrondi, canaliculé en dessus, un limbe régulièrement elliptique, ordinairement obtus aux deux extré- milés, avec un acumen à peine indiqué, A la côte saillante en dessous, ca- naliculée en dessus, se rattachent, de chaque côté, dix à treize nervures lines, droites, terminées par une fourche à deux branches presque égales. qui se réunissent respectivement aux branches supérieure et inférieure des deux nervures voisines pour former un feston marginal distant du bord: les veines forment entre elles un réseau irrégulier, au milieu des aréoles duquel se terminent, en ramification dichotomique, les dernières divisions. Les feuilles adultes des rameaux stériles et des rejets sont notablement plus grandes que celles des rameaux florifères, sans qu'il y ait de diffé- rences sensibles dans la forme, ni dans le nombre des nervures. Ainsi les unes atleignent 12 à 15 centimètres de long sur 5 à 6 de large, les autres n'ayant guère que 6 à 7 centimètres de long sur 9 à 3 de large. En règle générale, rien n'est plus variable que ces tlimensions. L'inflorescence, terminale, est une panicule corymboïde où thyrsoïde, à 5 à 7 ramilications allernes, accompagnée souvent d'inflorescences acces- soires naissant à l'a sselle des feuilles de la dernière partie. Les pédoncules de More tous ordres sont couverts d’un tomentum court et serré qui se retrouve à l'extérieur des bractées et des sépales. Les bractées, de même forme que les sépales, c'est-à-dire ovales, courtes et larges, sont très précocement caduques. L'ensemble du calice, à divisions larges, fortement imbriquées, est subsphérique, formant un eliipsoïde très court. La corolle a un tube court, deux fois environ aussi long que le calice, resserré au sommet sous les lobes, qui sont obtus, assez larges et rabattus le long du tube après leur épanouissement. [ls ont 3 millimètres environ de long sur 2 à peine de large. Toutes les parties extérieures sont recouvertes d’une pubescence courte et serrée: à l'intérieur, le tube est velu dans sa moitié supérieure, les poils garnissant l’orifice. Les élamines, insérées vers les deux tiers su- périeurs du tube, ont un filet court, poilu en avant, el des anthères gla- bres ovales obtuses. L'ovaire, turbiné surbaissé, velu au sommet, se ier- mine par un style glabre qui amène au niveau de la base des anthères le stigmate à apicules épais, un peu papilleux au sommet qui est obtus, à mamelon hémisphérique formant bourrelet à son bord supérieur. Nous attendons de nouveaux échantillons pour connaître le fruit adulte. Des rameaux récoltés au Dahomey dans la forêt de Bassila, par M. Eugène Poisson (n° 98), nous ont montré des fruits jeunes, tout à fait comparables, par leur aspect général, à ceux figurés dans la Flore d’Oware et de Bénin. Is sont, surle sec, revêtus d’une pruine quiles rend bleuàtres: leur surface est olabre, sauf une ligne de poïls correspondant au bourrelet qui entoure le sommet de l'ovaire et qui, dans le fruit jeune, sépare une région infé- rieure subcylindrique d'une région supérieure en forme de calotte sphé- rique. À côté du Landolphia owariensis, seule Liane exploitée, en poussent d’autres, où donnant un mauvais produit. ou non exploitées. Les premières sont le Landolphia florida Benth (n° 27, 28, 99 et 194) et le L. scandens Hallier (n° 110, 111), probablement la forme typique de l'espèce à feuilles presque glabres. Parmi les autres, M. Le Testu signale une espèce donnant une gomme marchande, et qui doit être un Carpodinus voisin de notre C. hirsuta (n° 114); des échantillons complémentaires sont nécessaires pour en affirmer l'identité spécifique. Nous nous contenterons, de même que pour les précédentes espèces, de donner à la suite de cette note des extraits des lettres de M. Le Testu indiquant les caractères extérieurs observés par lui sur le vif. Nous y joindrons aussi les renseignements donnés par lui sur les ar- bres fournissant du latex. Jusqu'ici, la seule espèce arborescente dont nous avons reçu des échantillons (n° 103) est le Kickæia africana Benth, type d’un nouveau genre Funtumia pour M. Stapf, espèce sans valeur au point de vue industriel, que les indigènes Naovots appellent Jouiré, de même, parait-1], qu'une autre espèce (peut-être F. elustica) dont le produit est estimé. bn = Extrait des lettres de M. Le Testu. 4. Lanpozpura owarrexsis P. B. B. Liane à caoutchouc. — Nom Nagot : Takmi. — Station : forêts à terrain argilo-siliceux. Inflorescence recouverte tout entière de poils mous brunâtres, de même que les sépales. Corolle : tube jaune à la base, rouge au sommet, couvert de poils mous à l'extérieur; lobes jaunes comme le tube à la face supérieure. glabre sur les deux faces; auréole d'un jaune foncé à la gorge: intérieur du tube velu depuis la gorge jusqu'à la base des anthères, celles-ci insé- rées en dessous du tiers supérieur du tube. Stigmate vert, style jaune, sur- face hbre de l'ovaire rouge et velue papilleuse. Corolle marcescente deve- nant havane, puis brun foncé. Parfum de violette très net et très prononcé. Les pousses sont, lorsqu'elles sont très jeunes, légèrement rougeûtres ; . recouvertes (rameaux, pétioles et nervure principale) d'une pubescence courte. Plus âgés, ces organes gardent une teinte rougeâtre, plus ou moins prononcée, mais léoère toujours: l'ensemble des pousses a une coloration générale jaune légèrement teintée de rouge. Les rejets de souche, soit que la Liane ait été coupée, soit que des bour- geons se développent, sans cause apparente, sur le pied de la Liane, sont d’un rouge sanglant, à pubescence abondante rouge, plus longue que sur les pousses de la cime; cette coloration passe très lentement et simultané- ment sur les trois à quatre paires de feuilles de la pousse au vert jaunâtre, puis au vert bronzé et enfin au vert foncé. Les rameaux sont brun foncé à lenticelles clairs. Quand ils ont encore un faible diamètre, ils sont aplatis et présentent sur chaque face un canal s'étendant sur toute la longueur de l'entre-nœud. Chaque entre-nœud est aplati dans un plan différent des entre-nœuds voisins. Tronc brunâtre, zone corticale rose, moins fibreuse que dans la Liane A (Landolphia florida). Latex blanc ou rosé, très peu fluide, se coagulant à l'air pour ainsi dire instantanément. 2, Lawpocpura FLorioa Benth. A. Fleurs blanches avec une aréole jaune au centre; leur parfum se rapproche de celui du fruit de l'Eriobothyra japonica; floraison au début de la saison humide, de juillet à septembre. Fruit jaune, oblong, presque cylindrique, mamelonné; goût acidulé; contenant en moyenne une vingtaine de graines aplaties, toutes plus ou moins allongées , irrégulières, à pellicule mince brune; maturation en saison sèche ;: février, mars et avril. Muséom. — vin. 5 PGO ea Pousses à 2 ou 3 paires de feuilles, rouge plus ou moins lavé de blanc; d’où une teinte vineuse de plus en plus claire, jamais d’un rouge franc. Rameaux brun foncé à lenticelles plus claires: quand üls atteignent un centimètre de diamètre, leur section est quadrangulaire: l’ensemble du rameau parait tordu en spirale. : Tronc de dimensions variables avec l'âge : le plus grand diamètre observé est 10 centimètres: zone extérieure au bois très fibreuse, rose. Latex crème, très fluide. Coagulé à la chaleur, donne un produit pois- seux non marchand. Liane très abondante, exploitée pour adultérer la gomme marchande de la précédente. 3. Lanpocpara scaxpens F. Didr. — Ancylobothrys mammosa Pierre. C. Fleurs blanches, grandes, à odeur très nette de Jasmin. Mars. Fruit sphérique. jaune clair, à oraines aplaties, oblongues-elliptiques assez réoulières, pellicule brune. Mars. Pousses longues à plus de 3 paires de feuilles, petites, bronzées. Écorce grisätre , foncée. Latex blanc, coagulum poisseux. Parait moins abondante que les précédentes. 4. CarpoDinus sp. ? D. Liane de forêt. Fleurs petites, 2 à 3 millimètres, jaunâtres , sans parfum, axillaires. agglo- mérées en groupes sessiles. En mars-avril. Fruit sphérique, jaune un peu saumoné, contenant de > à 4o graines, de 3 à 6 centimètres de diamètre. Pulpe acidulée. Le fruit est recouvert d'une pellicule grisätre analogue à celle des pommes de reinelte grises. Graines de 1 à 1 cent., 2 à pellicule brune, irrégulières, allongées. En mars-avril. Pousses bronzées. Tronc à lenticelles d'un gris clair uniforme. Latex blanc, peu fluide, se coagulant presque instantanément à l'air, donnant une gomme marchande. Je n’ai vu que deux exemplaires de cette Liane. Les indigènes ne la con- naissent pas comme donnant du caoutchouc et ne l’exploitent pas. Sur la récolte du caoutchouc au Dahomey. — La récolte se fait surtout en saison sèche ; les indigènes n'aiment guère à travailler sous la pluie. Mais, en réalité, ils font du caoutchouc loute l’année. Entre Ouéré et Lagos, ce travail est accompli surtout par les Nagots anglais: ceux-ci vendent leur produit à Porto-Novo ou à Lagos. Is tra- 1 — 67 — vaillent rarement seuls, mais plus rarement encore en grand nombre, Deux ou trois hommes se réunissent pour la recherche et l'exploitation des Lianes. Une partie de la récolte est vendue au fur et à mesure pour subvenir à la nourriture; la plus forte partie n'est portée aux commerçants qu'après 15, 30 jours, quelquefois même davantage. Voici le procédé employé : La Liane rencontrée est coupée à l'endroit où elle commence à se ramilier, à moins que les branches ne soient assez fortes pour être saignées. Elle est étendue par terre et l'ouvrier y pratique, le plus souvent avec une pouge, des incisions annulaires pénétrant jusqu’au bois, et cela tous les 50 ou 70 centimètres. Il va sans dire que ces incisions entament quelquefois le bois, au grand détriment des Lianes. Les incisions faites, il répand de l’eau salée sur les plaies : la coagulation est instantanée. Il ne reste plus qu'à enrouler en boule les rubans de gomme. Cest là surtout que l'habileté de l'ouvrier intervient. Plus la houle est serrée, moins elle est humide et meilleure est sa qualité. Ainsi traitée, la Liane ne meurt pas : elle donne d’abondantes pousses qui deviennent des Lianes à leur tour : en général même, elle s'enracine sur plusieurs points et le nombre des Lianes se Lrouve ainsi multiplié. Les in- digènes disent, mais je n'ai pu encore le contrôler, qu'on peut la saigner de nouveau après 3 où 4 ans. Malheureusement, il s’en faut que tous les indigènes procèdent de cette manière. Souvent, dans l'espoir d'obtenir plus de latex, ils coupent la Liane en lronçons, les exposent à la chaleur et recueillent le latex qu'ils coagulent, généralement alors par la chaleur. Hs obtiennent ainsi des blocs de caou- tchouc pesant 1 à 2 kilogrammes ou même davantage, caoutchouc bien inférieur obtenu par le premier procédé. En effet, d'abord le feu a ordinai- rement atlaqué la base du bloe, le côté qui repose sur le fond du récipient. En outre, une grande quantité de latex reste enfermée dans le caoutchouc et fermente, détériorant ainsi très notablement la gomme, Dans la région où j'habite, je n'ai vu employer qu'exceptionnellement la chaleur comme moyen de coagulation. Coupée par le pied, la Liane repousse encore : j'ai observé nombre de souches couvertes de rejets; même certaines d’entre elles, dans ces cultures, avaient subi le feu. Mais quand le récolteur s'est attaqué aux racines de la Liane, la plante est irrémédiablement perdue. Récolte du latex d’Arbre. — Les indigènes exploitent aussi au Dahomey le latex de trois Arbres : Un Æieus, probablement le F. Vogeli ; Deux Kickæia, dont je n'ai vu que le À. africana, qui seul existe près d'Adja Ouéré. Enfin, un Arbre de petite laille, connu sous le nom de Dodo. Les feuilles . == 68 — sont oblongues, entières, les fleurs blanches, grandes, avee un violent parfum de fleur d’Oranger. Les latex de ces trois Arbres sont coagulés à la chaleur; j'en suis certain pour le Ficus. Le latex du mauvais Kickæia était fort exploité avant notre arrivée dans la région et porté à Lagos. Depuis lors, comme nous empêchons la ma- raude et que nous n’achetons pas cetle gomme, on ne l’exploite plus. LISTE DE QUELQUES FLORAISONS INTÉRESSANTES OBSERVÉES DANS LES SERRES DU MUSEUM, EN JANVIER 1909, par M. D. Bois. ÆcueA coERuzLsceNs Baker. ANTHURIUM ACAULE Scholl. — LONGIFOLIUM G. Don. Bizuezrçra nurans H. Wendi. — Porreaxa Brogn. BracayeniLus Horsrieznir Engl. (fructi- fication de cetle espèce dans l’une des serres; a été peint pour la collec- tion des Vélins du Muséum). BryopaycLum crenaTum Baker. CaLaTnEA RuriIBArBA Fenl. Cuavica orricivarom Nliq. CLERODENDRON MacropnyLLum Blume. Cogzoeyne rLaccipa Lindl. Crypranraus Beuckeri E. Merr. FzeminGra sTRoBiLirErA Ait. Geissomeria niripa Nes. Hesse crispa Kunth. Iris Japoxica Thunb. Jawsosa Konrmarsir Blame (fruchfica- tion). — vuzcaris DC. Maæsea ivpica Wall. Maxincanix variaginis Batem. Oxcopa anisrara Oliv. (fleurs femelles de cette rare Bixinée polygame, mais dont la presque totalité des fleurs épanouies jusqu'alors étaient mâles). Ourarea ouværonmis A. S'-Hil. Engler — GompHia DECORANS. — Gi6anropayLLa Erhard Engler — Gow- puiA Taropnrasra. ORNITHOGALUM LONGIBRACTEATUM. Prrer Berze L. Reivwarpria Trieyna Planch. — Linum TRIGYNUM L. Ruipsauis conrenra Lamk. — GrANDIELORA Haw. (funalis Saln.). — pacayprena Pfeiff. — RHOMBEA Pfeiff. Ruscus Hypopayzrun L. Senecio Guiessrecurir Regel (grandifo- lius Less.). — Pgrasires DC. SPARManNIA AFRICANA L, flore pleno. STENOXPERMATIUM VirTATUM Hort. dt RE Sn nd Recarncae ET pos4ce pu Caourcnouc DANS QUELQUES LIANES AFRICAINES, par M. Arvaur. M. Chevalier, à la suite de son voyage au Soudan, a bien voulu me remettre quelques échantillons de Lianes qu’il avait recueillis lui-même sur place. ! Jai reçu en même temps du Sénégal un envoi d'écorces à caoutchouc contenant des fragmeuts de lianes intacts; 1 m'a semblé intéressant d'effec- tuer le dosage du caoutchouc et de comparer les produits extraits de ces différents spécimens. Évidemment , le nombre trop restreint de ces échantillons ne permet pas de donner à ce travail l'intérêt général qu'il pourrait avoir, mais j'espère que bientôt, grâce à la complaisance de M. le directeur du Muséum, qui veut bien s’y intéresser, de nouveaux échantillons me parviendront, plus nombreux, me permettant de continuer mes recherches. Premier échantillon. — Liane à écorce brunâtre, rugueuse, ne portant aucune Lrace de saignée, d’un diamètre moyen de o m. 07, âgée de plus vingt-cinq ans d'après M. Chevalier, Landolphia Heudelotii À. DG., prove- nant de Siguiri, Haut-Niger (Soudan français), janvier 1899. Un fragment parfaitement sec de cette Liane de o m. 10 de longueur, pesait 229 grammes. L’écorce a été détachée avec soin du bois sous-jacent, le rapport de poids de ces deux éléments a été trouvé : Évorce A6 pTammes 2... Re 29 p.100. Ligneux, 157 grammes. ...... reel 71 Le caoutchouc apparait nettement en un réseau de filaments quand on casse celle écorce, qui, soumise à l'analyse par le procédé d'extraction mé- canique que nous avons indiqué précédemment, M. Verneuil et moi”, donne un rendement en caoutchouc pur et sec de 5.76 p. 100. Ce caoutchouc, examiné par les procédés usuels, s’est montré de bonne qualité moyenne. 0) Anxaun et Venxeurz, Sur un nouveau procédé d'extraction du Caoutchouc contenu dans les écorces de diverses plantes, et notamment des Landolphia, Compt. rend. Acad. Sciences, 29 janvier 1900. Bull. du Muséum d’hist. nat., t. VI, p:+ 139, 1900. Se TION = Deuxième échantillon. — Liane de même apparence que la première, à peu près du même âge, mais portant de nombreuses traces de saignées, d'un diamètre moyen de o m. 66, Landolphia Heudelotü A. DC., provenant de Ziguinchor, Casamance (Sénégal), janvier 1900. Un fragment sec, de o m. 10 de longueur, pesait 231 grammes. Le - rapport du poids de l'écorce au ligneux a élé trouvé : eue, y HénEnocoogsecodenvdadne DO 0000 PS D O0 Pioneux ra orammes eee ee CE Le 2660 7e Le caoutchouc apparait nettement à la cassure de l'écorce, qui,soumise à l'analyse a donné un rendement en caoutchouc de 4 p. 100. Ce caou- tchouc, comme le premier, est de bonne qualité. Troisième échantillon. — Liane assez semblable comme apparence aux précédentes, d'un diamètre moyen de o m. 045, Landolphia Senegalensis A. DC., provenant de Siguiri Haut-Niger (Soudan français). Un fragment sec, de o m. 15 de longueur, pesait 227 grammes. Le rapport du poids de l'écorce au ligneux a été trouvé : Drome CO HHMEbacsoocobosconeeoopauveouc 39.2 p. 100. Digneux; 147) grammes" ec ter 64.8 Il est impossible de distinguer aucun filament de caoutchouc à la cassure de cette écorce, qui, soumise à l’analyse mécanique, peut être réduite en poudre fine sans donner aucune trace de caoutchouc. D’après M. Chevalier, cette liane, saignée sur pied, donne une résine non élastique. Quatrième échantillon. — Liane assez différente des précédentes comme aspect général, d'un diamètre moyen de o m. 03, Carpolinus hirsuta H. Hua, provenant de Bignona Casamance (Sénégal), janvier 1900. Un fragment sec, de o m. 135 de longueur, pesait 110 grammes. Le rapport du poids de l'écorce au ligneux a été trouvé : Écorce, Ü) Hommbésobsocécoocosdooucrose CT LUT-OIp DO: Pigneux,-64frrammes. eee ec . Db8.a Cette écorce ne donne aucun filament de caoutchouc à la cassure; elle ne donne également pas de caoutchouc à l'analyse mécanique. D’après M. Chevalier, la saignée sur pied fournit une résine élastique. Cinquième et sixieme échantillons. — Fragments de Lianes trouvés dans Ep; des un envoi d'écorces à caoutchouc provenant de Sébikotane (Sénégal), mars 1900. À rapporter probablement au Landolphia Heudelotii A. DC. Varièté noire. — Liane à écorce lisse, noire, très riche en caoutchouc à la cassure, d’un diamètre moyen de o m. 009 à o m. 028. Le rapport du poids de l'écorce au ligneux a été trouvé : 1°° SÉRIE. 2° SÉRIE. One ee dde ed 99:79 à 9g p. 100. 90.6 à 50.39 p. 100. Higneux............. o.25 à di ho. à 49.65 Le dosage du caoutchouc dans les écorces de eette Liane a donné un ren- dement moyen de 12.5 p. 100. Variète brune. — Liane à écorce rugueuse, ressemblant, à s'y méprendre, à celle du Landolphia Heudelotii rapporté par M. Chevalier. Très riche en caoutchouc à la cassure, d'un diamètre moyen de om.05. Le rapport du poids de l'écorce au ligneux a été trouvé : Corte. :c-2..: phase ee ST Dee Ce SE 56.6 p. 100. Dir CO IROR Enr RER ON Tin h3.h Le dosage du caoutchouc a donné un rendement moyen de 11.25 P. 100. Le caoutchouc de ces deux variétés de lianes est de bonne qualité, assez semblable aux meilleures sortes d'Afrique. REMARQUES SUR LES ANALYSES PRÉCÉDENTES. Les deux premières lianes remises par M. Chevalier sont à peu près du même âge et appartiennent à la même espèce botanique: il est done assez logique d'attribuer la diminution de la teneur en caoutchouc de la liane n° 2 aux saignées nombreuses dont elle porte la trace sur son écorce. Celle diminution correspond sensiblement au liers de la teneur en caoutchouc de la Liane n° 1. Les échantillons 3 el 4 ne proviennent pas de véritables Lianes à caou- _tchoue, ainsi qu'il est facile de s'en assurer en brisant leurs écorces, qui ne donnent aucune trace de filament de caoutchouc: l'analyse confirme pleine- ment cette manière de voir. Cependant lune d'elles doit être rapportée à un Landolphia, le L. Senegalensis. Ces deux Lianes fournissent des latex résineux, de nulle valeur, comme cela se présente pour un si grand nombre de plantes africaines. DR er À) A TER Les échantillons 5 et 6, qui me sont parvenus du Sénégal par la voie commerciale, représentent des lianes à caoutchouc de bonne qualité et doi- vent être rapportés, vraisemblablement, au Landolphia Heudeloti. On remarquera que ces Lianes contiennent une forte proportion de caoutchouc, environ deux fois plus que les Lianes de M. Chevalier, ce qui ne peut s'expliquer que par le jeune âge de ces lianes, ainsi que l’attestent leurs faibles dimensions et leur aspecl général. Quant à la variété à écorce noire el lisse, elle parail se rapporter bien plutôt à des branches ou à des rejets de pousse récente qu'au tronc proprement dit. Nora. — L'analyse par le procédé d'extraction mécanique a été employée à l’ex- clusion de celle par les dissolvants, qui peut conduire à des résullats erronés pour le dosage du caoutchouc. Par exemple, un latex résineux pourra donner par les dissolvants un rendement de 10 p. 100 de caoutchouc, alors que, pratiquement, ce latex fournira une résine inutilisable et sans-valeur, le caoutchouc ne pouvant en être séparé industriellement. Pour compléter cette étude, il ne sera pas hors de propos ici de dire quelques mots sur les procédés employés pour la récolte du caoutchouc des Lianes africaines. On a beaucoup parlé dans ces derniers temps des dangers que présente celte exploitation pour la conservalion de ces précieuses espèces, étant donné läpreté excessive avec laquelle elles sont recherchées sur tout le continent africain. Trois procédés de récolte peuvent être mis en présence : la saignée, c'est-à-dire les incisions pratiquées sur la Liane pour provoquer l’écoule- ment du latex; la coupe, telle qu’elle est usitée actuellement par les nègres: et enfin, la coupe réglée, c’est-à-dire, l'exploitation intelligente, la seule qui devait être permise. La méthode de la saignée est originaire du Brésil et de l'Amérique cen- trale où, appliquée aux arbres géants, tels que les Hervas et les Castilloas, elle donne des résultats remarquables, Ces arbres fournissent, en effet, à chaque incision des litres de latex et. de plus, l'exploitation est entre les mains de gens exercés. Tout autre est la saignée de la Liane en Afrique, faite la plupart du temps par de vrais sauvages, par des nègres qui ne cherchent que leur intérêt immédiat, sans se soucier de l'avenir. Dans ces conditions, elle ne peut-être que préjudiciable à la conservation de la plante: incisée à tort et à travers, la Liane meurt presque toujours, succombe dans un temps plus ou moins long sous les saignées réitérées qu'elle doit subir. Ce qu'il y a de fâcheux, c’est qu'il ne peut guère en être autrement, car la Liane ne fournissant que peu de latex à chaque inci- sion, on est fatalement amené à en faire un grand nombre pour arriver à une récolte de caoutchouc appréciable, RUE C'est ainsi que M. Laurent, l'éminent botaniste belge, revenu récemment d’une mission oflicielle au Congo belge, où il a séjourné un laps de temps assez considérable, me disait avoir traversé des forêts entières remplies de lianes à caoutchouc mortes sur pied à la suite de saignées intensives et encore enroulées autour des arbres qui leur servaient de support. Que peut-on penser de la saignée devant de tels résultats? Malgré tout, d’aucuns la préconisent encore, sous prétexte de préserver nos richesses naturelles et de sauvegarder les peuplements de Lianes en Afrique. Mais en général, ainsi que j'ai pu m'en assurer, les explorateurs, les voyageurs, les savanls, au courant de la question, ou en ayant acquis la nolion exacte par leur séjour dans les régions à caoutchoue, pensent au contraire que la saignée est dangereuse el peut conduire à un résultat diamétralement opposé à celui qu'on veut atteindre : la préservation et la conservation des Lianes. Mais la saignée n’est pas le mode d'exploitation le plus usité en Afrique, loin de là. La coupe pure et simple, c’est-à-dire le moyen le plus pri- mitif, est pratiqué un peu partout et sur une grande échelle, par lesnègres, pour récolter le caoutchouc rapidement et avec le moins de peine pos- sible. La coupe est généralement mise en pratique d’une façon rudimentaire : le nègre coupe la Liane, tire à lui ce qu'il peut, laissant le reste sus- pendû aux alentours; ensuile il débile la partie coupée en menus mor- ceaux qu'il abandonne en tas, afin de laisser le latex s'écouler sponta- nément, puis revient quelque temps après pour recueillir le caoutchouc coagulé. À quelques variantes près, c'est là le procédé sommaire em- ployé. Dans cette manière d'opérer, il est facile de voir qu'une grande partie du caoutchouc est perdue, soit en restant dans la Liane coupée et non uti- lisée, soit en pourrissant avec celle qui demeure sur le sol, en conservant une partie de son latex. Cependant la coupe, même dans ces conditions défectueuses, est encore préférable à la saignée, parce que la Liane coupée repousse assez rapide- ment en rejets et reprend ainsi après quelques années son état primitif; par la saignée, c’est presque loujours la mort à bref délai pour la Liane. Aussi des personnes compétentes pensent-elles que l'avenir appartient à la coupe réglée, c'est-à-dire réglementée par un code forestier protec- teur. Ce serait certainement le meilleur mode d'exploitation, aussi bien pour les Lianes sauvages que pour les cultures de Lianes, qui commencent à se propager un peu partout en Afrique el notamment au Congo belge. Mais sera-t-il possible de réglementer la coupe des lianes dans un pays comme l'Afrique, où toute réglementation est si diflicile à obtenir? Evi- demment, la chose ne parait pas aisée, Mais conime on a prétendu inter- dire par décret la coupe des Lianes, il ne nous parait pas qu'il soit plus = ho extravagant de préconiser administrativement la coupe réglée suivant un code forestier à établir pour la substituer peu à peu à la coupe désordon- née, actuellement en usage. La coupe réglée conduirait à une exploitation rationnelle par coupes alternatives, ménageant les peuplements de Lianes, par des méthodes ana- logues à celles qui sont employées dans nos pays pour nos essences fores- tières. Du reste, n’a-t-on pas promuleué récemment un code forestier à l'usage des contrées africaines? Ce serait un précédent. La coupe réglée aurait l'avantage d'utiliser toute la Liane coupée et de permettre d'employer les trailements industriels des écorces, les seuls qui extraient de la plante la totalité du caouchouc. La Liane coupée convenablement d’après des instructions précises qu'on s'efforcerait de répandre, repousserait sûrement et d’une facon rapide. Tous ces avantages se traduiraient par un résultat économique considérable que nous pouvons déjà évaluer en envisageant la perte annuelle que nous subis- sons du fait même des méthodes barbares d'exploitation en usage. La production totale du caoutchouc, retiré des Lianes, est évaluée pour l'Afrique seule, d’après les dernières statistiques anglaises, à 24,000 tonnes par an. Or, il est élabli qu'une tonne de Liane saignée ou coupée donne un poids moyen de 6 kilogrammes de caoutchouc. Un simple calcul fait voir que ces 2/4,000 tonnes correspondent à 4 millions de tonnes de Lianes exploilées. Ces 4 millions de tonnes représentent approximativement 120 à 160 mil- lions de pieds de Lianes, suivant qu'on admet comme poids moyen de la Liane 20 ou 30 kilosrammes et, encore, c’est une quantité minima, car nous avons vu qu'une partie seulement de la Liane est utilisée en général. Quoi qu'il en soit, comme on ne retire actuellement que le tiers du caoutchouc contenu dans la Liane, les 24,000 tonnes de caoutchouc qui arrivent annuellement sur nos marchés, représentent une perte de h8,000 tonnes! Ces 24,000 tonnes ont une valeur d'à peu près 125 millions de francs, c'est donc une perte sèche de 250 millions par an. Tel est le bilan des méthodes employées aujourd'hui. Nous espérons que le Gouvernement français, convenablement renseigné sur cette importante question, saura la faire étudier de près, à l'instar du Gouvernement du Congo belge, et qu’il adoptera ensuite les mesures les meilleures et les plus rationnelles, non seulement pour sauvegarder, mais aussi pour uliliser les richesses en caoutchouc de nos belles colonies afri- caines. En terminant, je tiens à remercier les personnes compétentes qui ont bien voulu me renseigner sur la question des Lianes à cooutchoue : M. Fondère, administrateur du Congo français, l'explorateur bien connu, CN qui a passé seize années en Afrique; M. Guynet, délégué du Congo fran- çais au Conseil supérieur des colonies, dont les nombreux séjours en Afrique attestent la compétence ; 1 M. Laurent, professeur de botanique à l'Etablissement agricole de l'Etat à Gembloux (Belgique), revenu récemment d’une mission au Congo belge, où il avait élé envoyé pour étudier spécialement la question des Lianes; M. Lecomte, l'éminent botaniste, dont on connaît les nombreux et inté- ressants ravaux sur les questions agricoles coloniales et qui a accompli une mission importante dans les régions à caoutchouc; Le R. P. Trilles. dont les professeurs du Muséum ont déjà maintes fois pu apprécier le savoir, et qui, par de nombreux voyages dans la brousse, a acquis des connaissances toutes spéciales en la matière. Nore ADDITIONNELLE. On me communique, au dernier moment, l'intéressante note de M. Cha- bot, qui vient confirmer et compléter nos renseignements sur la question des Lianes : *.. Cette exploitation est certainement irraisonnée, car les Lianes étant coupées sans discernement, presque toujours trop près du sol, à des époques variables, il arrive qu'un grand nombre de pieds laissés en terre meurent. «I conviendrait done, à notre sens, au lieu de procéder ainsi, de laisser, suivant l’âge de la Liane, une tige de un à plusieurs mètres qui émettrait de nouvelles pousses, lesquelles seraient bonnes à exploiter au bout de quelques années. "En supposant que, dans de bonnes conditions, ces nouvelles Lianes puissent être exploitées d’une façon quelconque au bout de dix ans, ce qui est assez plausible, l’on aurait alors, si la concession était divisée en un même nombre de quartiers et en procédant pour l'exploitation comme on le fait en France pour les coupes de bois, une succession de récoltes assu- rées, sinon pour toujours, du moins pour fort longlemps. #Pour l'instant, voilà comment, à notre avis, la récolte du caoutchouc devrait être comprise dans ses grandes lignes, mais pour les Lianes seule- ment. Et pour nous résumer sur ce point, nous dirons que la récolte par m- cisions, sans abattre les Lianes, comme cela se pratique, paraït-il, en cer- taines régions de l'État indépendant, ne pourrait être généralisée dans les grandes exploitations si l'on ne veut pas décourager les concessionnaires et si l'on veut que la colonie trouve chez elle les ressources suflisantes pour assurer son bon fonctionnement. rL'abatage des Lianes permet en eflet à l'indigène, on l'a répété souvent, re d'obtenir comme récolle une moyenne de 3 kilogrammes de caoutchouc par homme et par jour. On comprendra qu'il serait impossible, des expé- riences personnelles l'ont prouvé, d'obtenir cette production en ne faisant que des incisions sur les Lianes. . .» [M. Cuasor, directeur du Jardin d’essai de Libreville. — VI° Congrès interna- tional d'agriculture, Paris, 1° au 8 juillet 1900, p. 66.] \i cd Te +7 AS ENI ES “ = MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ve - BULLETIN MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE — 2 —— ANNÉE 1902 N° 2 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCGCII SOMMAIRE. Nomination de M. Gaudry, professeur de paléontologie, comme assesseur du Directeur du Muséum pour l’année 1902; création de conférences publiques du dimanche au Muséum. ....................... : Correspondance. Lettres de MM. J. Waddy, Auricoste, Seurat, D° Rivet; présentation d'ouvrages; don de la collection Brôlemann; avis relatif au congrès international de zoologie qui se tiendra à Berne en 1904. E.-T. Hawy. Les Dublas de Bulsar, esquisse anthropologique. .......... L. Varsranr et J. Perrecri. Cichlidés nouveaux de l'Amérique centrale... J. Bourçgois. Malacodermes récoltés au Japon par M. Harmand (1900)... — Deux nouvelles espèces de Plateros de l’'Hymalaya................. M. Pic. Description d’un Dorcadion de la Turquie d’Asie (Gol.)........ A. Viré. Contribution à létude de la répartition géographique du genre Niphargus en Europe et dans le Nord de ftalie................ G. Bonn. Des ondes musculaires, respiratoires et locomotrices, chez les Annélides et chez les Mollusques. ................... Cbebäce G. Pmsaux. Relations de parenté entre nos deux espèces indigènes de Vi- pères (Vipera aspis et Vipera berus). Utilité des caractères physio- logiques dans la classification... ........................... Pu. van Trecuew. La fleur dans les Plantes vasculaires dites Cryptogames. . G. Cuauveaur. De la variation de Structure exislant à l'état normal entre les racines et les radicelles de la Marsilie (Marsihia)............. — De la réparlition des épaississemeuts extracellulaires dans les lacunes corticales de la racine des Préles (Equisetum).................. P. Haror et N. Parourrrarn. Liste des Champignons récoltés au Japon par Me D Eetemibece ouate buses ébodogboutodoapansosvass J. Cosrannn. Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les serres du Muséum depuis le 28 janvier 1902................: Résumé des distributions de graines, planles vivantes, bulbes, arbres et ar- bustes, greffons et boutures, failes par le Muséum d'hisloire natu- relle (culture), du 1° octobre 1900 au 1 octobre 1901......... Sr. Meunier. Aperçu géologique sur le Bambouk. . . . . .. LL Re SEE P. Gauserr. Sur les figures de décomposition des cristaux... .......... G. Merczen. Sur le rubis artificiel de MM. Frémy et Verneuil. . ........ Annaun. Sur la constilulion chimique de l'acide tartrique. ............ V. Hasewrraz. Sur les sels de l'acide célostéarique.................. Pages. 77 78 82 8h 89 92 93 94 96 102 106 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1902. — N° 2. DEC 58" RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 29 FÉVRIER 1902. — —2— PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSÉUM. M. ce Présinenr dépose sur le bureau le premier fascicule du Bulletin pour l'année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 8 janvier 1902. Par un arrêté en date du 4 février courant, M. Gaupry, profes- seur de paléontologie au Muséum d'histoire naturelle, est nommé assesseur du directeur de cet établissement pour Fannée 1909. M. ce Présinenr annonce la création de conférences publiques du dimanche qui auront lieu à trois heures dans le grand amphithéatre du Muséum, et dans l'ordre suivant, en 1902: 6 avril. Le Muséum d'histoire naturelle... ...... M. Edmond Pennen 13 avril. Le grisou et les catastrophes dans les mines de houille ; l'origine et l'utilisation des gaz souterrains nalurels................ M. Stanislas Meuxier. 20 avril. La radio-activité de la malière.. ........ M. Becourne. a avril. Les mouches à miel................. M. E.-L. Bouvien. h mai. Les bordures du trottoir de Paris. — Ce qu'elles nous apprennent sur la biologie LOS TOC ER are ane Dons ae M. A. Lacroix. Muséum. — vin, h 11 ma. L'œil et la vision. ....... DEN at ane M. N. Gnéuawr. 5 mai. Les créatures géantes d'autrefois... ..... M. Bourse. quin MLoMPOUCTOUR EEE EE LE CTE LE M. Hay. 8 juin. Culture du blé en France. .... boAoTe M. Denénanx. 19 juin. La botanique au Muséum............. M. Bureau. CORRESPONDANCE. M. Wappy (Joseph), commis au jardin botanique de Saint-Pierre (Martinique), annonce, dans une lettre datée du 2 février 1902, l'envoi prochain de collections diverses. M. Auricoste, directeur de l'Office colonial (Palais-Royal, gale- rie d'Orléans), informe M. le Directeur du Muséum qu'il réserve le meilleur accueil aux personnes de cet établissement qui se présen- teront à l'Office colonial. M. Seurar (G.), chargé d’une mission scientifique aux îles Toua- motou, annonce, au moment de son départ, qu'il a l'intention de profiter de son séjour dans cet archipel pour recueillir des collec- tions d'histoire naturelle destinées au Muséum. M. le D' River, membre de la Mission géodésique française de l'Équateur, a fait parvenir au Muséum des Oiseaux, des Insectes et des plantes provenant pour la plupart de la région de Riobamba. Il a pu réunir une collection importante d'Oiseaux-Mouches; pour un certain nombre d'espèces, il a réussi à se procurer le mâle, la femelle et les jeunes. Au moment où il écrit, le D' Rivet se trouve avec la partie de la mission qui opère dans le Nord de l'Équateur, sur la frontière colombienne; il doit se rendre prochainement dans la région montagneuse, où il compte faire d’aussi abondantes ré- colles que dans la vallée interandine. Dr DEN M. le professeur Gaupry (A.) communique à l’Assemblée des na- turalistes les nouvelles qu'il a reçues de M. Tournouér; ce géo- logue a fait parvenir au Muséum plusieurs caisses de fossiles qu'il a recueillis dans une région particulièrement pénible à explorer, la Patagonie, où il se trouve encore actuellement. M. Hauy offre, de la part de M. Ludovic Legré, de Marseille, un nouveau volume sur la Botanique en Provence au xvi° siècle. Ce volume est consacré à Louis Arguillara, Pierre Belon, Charles de l'Eseluse et Antoine Constantin (Marseille, Aubertin, 1901, 1 vol. in-8° de 196 pages). M. Vax Trecuex offre au Muséum, pour sa bibliothèque, de la part de l’auteur, M. V. Palladine, professeur à l'Université de Saint- Pétersbourg, et de la traductrice, M!° N. Karsakoff, de Moscou, un ouvrage intitulé : Physiologie des plantes. Sous un petit volume et sous une forme précise et claire, on y trouve exposé l'état pré- sent de nos connaissances sur non pas foutes, mais du moins les principales questions de la physiologie végétale. On y trouve aussi résumés les principaux travaux des physiologistes russes, encore trop peu connus en France, et parmi lesquels l'auteur lui-même occupe un rang très distingué. Aussi ce livre a-t-il obtenu un grand succès en Russie, où il est parvenu rapidement à sa troisième édi- tion. C'est sur cette troisième édition qu'a été faite la traduction française, à laquelle l’auteur a apporté de nombreuses additions de texte et de figures. La traductrice, M'e N. Karsakoff, n’est pas une inconnue pour nous. Élève d’abord des cours secondaires de la Sorbonne, puis du Muséum , elle a travaillé plusieurs années durant dans mon labora- toire à l'étude des Algues, sous la haute direction de notre grand algologue M. Bornet. On lui doit, notamment , un genre nouveau de Floridées, la Wickersie ( Wickersia). Elle était done préparée de longue main à l'œuvre qu'elle a entreprise et menée à bien. Cest sans doule par reconnaissance pour l'hospitalité qu'elle a trouvée chez nous, qu'elle nous adresse aujourd'hui ce souvenir. Je crois pouvoir l’assurer que, si elle revient à Paris, elle sera encore la bienvenue au Muséum. lire M. Van Tieghem offre aussi au Muséum, pour sa bibliothèque, un exemplaire d'un mémoire intitulé : L’OEuf des plantes, considéré comme base de leur Classification, qu'il a publié récemment dans les Annales des sciences naturelles, Botanique, 8° série, t. XIV. M. Rexauzr (B.) offre à la bibliothèque du Muséum les ouvrages suivants : 1° Sur quelques Fougères hétérosporées. — Comptes rendus de l'Académie des sciences, 21 octobre 1901, 1 planche; 2° Compte rendu des réunions organisées à l'occasion du séjour de M. Gaupry (A.) à Autun, du 19 au 23 septembre 1901; 3° Sur quelques cryptogames hétérosporées. — Séance de la So- cité d'histoire naturelle d'Autun le 22 septembre 1901, 1 planche, 3 gravures intercalées; 4° Notice biographique sur le comte Desverxay (Maurice), 1 planche. — Procès-verbaux de la Société d'histoire naturelle dAutun , 22 septembre 1901. M. le professeur Bouvier annonce que M. Brülemann, le distin- gué myriapodologiste français, a récemment donné au Muséum la collection de Myriapodes à laquelle il s'est consacré depuis 15 ans. Cette collection renferme presque toutes les espèces européennes, représentées par une extrême abondance de variations et de spéci- mens; elle contient également les types des nombreuses espèces exotiques que M. Brülemann a fait connaître, des cotypes de Ver- hoeff, pour certaines formes européennes, et ceux des espèces éla- blies par M. Pocock dans ses études sur la faune de Birmanie. Jointe aux types de Gervais et de Lucas qui existent déjà au Mu- séum, celte collection formera un ensemble presque unique et, en tout cas, d'une haule valeur scientifique. Malgré l'intérêt qu'elle présente, la collection précédente n'aurait été acceptée qu’à regret si l’on avait pu penser que son auteur renoncçait, en la donnant, aux belles études qu'il a entreprises; mais il n’en sera certainement pas ainsi, et M. Brülemann retrouvera bientôt les riches matériaux qu'il vient de mettre à la disposition des zoologistes. M. Bouvier se fait un devoir de témoigner publiquement sa gratitude à M. Brôle- ER | ES mann et il remercie M. le Directeur du Muséum d’avoir proposé la candidature du généreux zoologisle comme correspondant du Mu- séum. La sixième session du Congrès international de zoologie se tien- dra en 1904 à Berne, sous la présidence de M. le professeur Src- Der (Th.). Deux prix seront décernés, pour lesquels la Commission internationale des prix met au concours les questions suivantes : 1° Prix ne S. M. L'Eurereur ALexaxDrE [IL — On demande de nouvelles études sur l'anatomie et l'embryologie des Solifuges ; 2° Prix pe S. M. L'Eurereur Nicouas Il. — On demandes de nou- velles études sur l'anatomie et l'embryologie des Myzostomides. Les mémoires présentés au concours pourront être manuscrits ou imprimés, mais alors publiés depuis le précédent Congrès (août 1901). Ils devront être envoyés avant le 1° mai 1904, soit à M. le professeur E. Perrier, membre de l'Institut, directeur du Muséum d'histoire naturelle, président de la Commission internationale, 57, rue Cuvier, à Paris (5°), soit à M. le professeur R. Braxcuan», membre de l'Académie de médecine, secrétaire général de la Com- mission internationale, 226, boulevard Saint-Germain, à Paris (7°): En cas de dépôt d'ouvrages imprimés, les candidats sont priés d'en envoyer, autant que possible, plusieurs exemplaires. Conformément au règlement, les naturalistes suisses, chez les- quels doit avoir lieu le prochain Congrès, sont exclus du concours. QD COMMUNICATIONS. Les Dugras ne Buzisar, EsquissE ANTHROPOLOGIQUE, par E.-T. Hauy. Le nom de Dublas, dérivé de Durbalus qui signifie faibles, sert à dé- signer d’une manière générale, dans la présidence de Bombay et plus par- ticulièrement à Surate, les aborigènes de coloration très foncée que l’on comprend avec les Bhils, les Naïkas, les Dhoudias, ete., sous la désignation commune de Xalparaj (races noires). I existait, lors du dernier recensement, 71,533 Dublas dans le seul district de Surate, et dans la subdivision de Bulsar, où ont été recueillies les pièces dont il sera question plus loin, on en comptait 7,726 ®. Ce sont, pour la plupart, des agriculteurs, qui peuvent parfois atteindre un certain degré d’aisance, mais vivent le plus souvent d’une manière assez misé- rable dans des huttes de-roseaux. On les dit laborieux mais malpropres, honnêtes mais ivrognes, violents mais hospitaliers. M. Cumine a consacré à ces indigènes un court article dans le Gazetteer de Bombay ?, mais il ne donne aucun renseignement sur leurs caractères physiques. Il n'est point d'ailleurs un seul des anthropologistes anglais s'étant occupés de l'Inde qui ait eu sur ce peuple des renseignements anato- miques authentiques. Aussi est-ce avec intérêt que j'ai étudié, ces jours derniers, un pelit lot de erânes de Dublas, rassemblés au cours d’une mis- sion dans le Nord-Ouest de l'Inde par M°° D. Ménant et offerts par elle à notre laboratoire du Muséum. Malheureusement, des quatre têtes osseuses recueillies dans un village de la côte, voisin de Bulsar et qui porte sur les cartes anglaises le nom de Camp Tithal, deux ont appartenu à des sujets (Jamni Rupli, Baisi Shakroo) trop jeunes pour se prêter à des mensura- tion utiles, el une troisième (cat. n° 17291) vient d’une fille, Soma Natha- endra, n'ayant point encore atteint son complet développement (, de sorte () I] y avait, en outre, 11,848 Dhoudias et 5,253 Naïkas et autres, ce qui portait l’appoint des races noires dans ce district à 24,887 individus. La popula- tion totale étant de 78,207 (Gazetteer of the Bombay Presidency, Surat, vol. IT, p- 194), les Kaliparaj entrent donc dans la masse environ pour 39 p. 100. @) Op. cit., Tnana, 1 part., p. 158. () Voici cependant quelques mesures auxquelles s’est prêtée celle jeune tête : capacité crânienne : 1,200 centimètres cubes; circonférence horizontale : 465 mil- 89 — qu'un seul de ces Dublas, Kauji Ika (cat. n° 17290), se prête à une descrip- lion utile. C'est un sujet masculin, ayant dépassé l’âge adulte. Les os sont minces, quoique d’une structure plutôt un peu grossière: la suture sagiltale seule est effacée vers son milieu. Toutes les dimensions sont réduites. Les diamètres égalent respective- ment : l'antéro-postérieur, 177 millimètres, le transverse, 134 , et le basilo- bregmatique 128. Les circonférences mesurent : l’antéro-postérieure et l'horizontale, chacune 490 millimètres: la transverse, 435. La capacité ne dépasse pas 1,385 centimètres cubes. Les courbes sont régulières, mais la base du front forme un relief en V qui s'étale largement, et tout l’espace interorbitaire est renflé en un volu- mineux sious dont une fracture de la voûte obitaire permet de constater l'étendue. Ce front est d'ailleurs étroit (diamètre frontal minimum : 87: maximum: 110); les bosses frontales sont peu écartées, toutefois assez distinctes; les lignes temporales, fortement accentuées en avant, se suivent sur les temporaux par un brusque ressaut au passage de la suture. Les bosses pariétales sont bien détachées; l’occiput, un peu asymétrique, offre des lignes d’insertion assez nettes; enfin la base se montre relativement renflée et les détails y apparaissent avec une certaine rudesse. Si l'on passe à l'analyse des caractères faciaux, on est d’abord et sur- tout frappé des dimensions exceptionnelles du squelette nasal; l'orifice, qua- drilatère, est largement dilaté et atteint 31 millimètres: la hauteur restant moyenne (51), l'indice nasal monte à 60,7. Les os propres du nez sont également très étalés (15, 13 et 21 millimètres), quoique d’élévation ordinaire (20 et 24 millimètres); l’espace interorbitaire dépasse 26 millim. 5. Les orbites, de largeur médiocre (38 millimètres), mais rela- tivement hauts (34 millimètres), donnent l'indice de 89,4. Les dimensions de la face sont médiocres (diamètre bizygomatique, 133 millimètres; hauteur ophryo-alvéolaire, 88) et l'indice qui se tire de la comparaison des diamètres s'écarte à peine de la moyenne francaise de Broca (66,1). Il résulte, en somme, de ce rapide examen de la seule tête osseuse connue de Dubla que le crâne est réduit dans toutes ses dimensions, surtout en largeur, et occupe, par suite, la limite inférieure de la dolichocéphalie; que sa loge frontale est surtout notablement rétrécie; enfin que, si la face limètres; diamètre antéro-postérieur : 167; diamètre transverse maximum: 198; diamètre basilo-bregmatique: 121; indice céphalique : 96,6; 71,0; 93,1; diamètre frontal maximum : 103 millimètres; minimum : 91 ; bi-orbitaire externe: 98; bizy- gomalique: 117; hauteur de la face: 58; nez, longueur: 38, largeur: 20; orbite, hauteur : a8, largeur : 33; indice facial: 49,5; nasal : 59,6; orbitaire : 84,8. Les a des dimensions ordinaires, des orbites plutôt étroits s'y associent à un squelette nasal remarquablement dilaté. Plusieurs de ces traits ont déjà été signalés chez des noirs de l'Inde. Les Parias d’Alipore mesurés par Broca, les Maravars décrits par Calla- mand ©? se rapprochent de notre Dubla par leurs dimensions restreintes et une partie de leurs indices, mais ils sont hypsisténocéphales ; leur face est réduite surtout en largeur et l'indice nasal a sensiblement diminué. On se rendra compile de l'importance de ces varialions en comparant les chiffres que j'ai groupés dans le petit tableau qui suit: DUBLA DE EULSAR. MARAVARS. PARIAS (Alipoor). (1) (21) (12) Capacité cränienne........... 1,389°° 1,281" 1,33D°° Circonférence horizontale... . .. hgo®" 1582 L932® antéro-postérieur MAXIMUM. ...... 177 179 170 lransverse maximum. 19/1 131 131 Nat basilo-bregmatique . . 198, : ABS à 139 Diamèlre| frontal maximum 110 109 106 frontal minimum... 7 93 91 biorbitaire externe. . 103 102 10° | bizygomalique . .... 133 12/1 193 Hauteur de la face. .... do 88 sh sh Nate { longueur ......... 51 h7 A6 (largeur RER RrE 31 25 29 One Li hauteur eee 34 32 51 (Mar reur EEE RE 38 38 39 | longueur-largeur.. . . 72.7 7.5 gl. hauteur-onguenr. . 72.3 79.2 7-0 à hauteur-largeur :. . . 99,9 100.9 101. Indice. | facial... ........ 66,1 67h 68.» HÉENIE 00 a0ib daibie 60.7 D9.1 54.3 orbitaire ......... 89.h 83.8 89.2 9 E, Carramano, Les crânes des noirs de l'Inde (tribu des Maravars), Rev. d'an- tlop., 2° série, t. 1, p. 607-625, 1878. CIcuLIDÉS NOUVEAUX DE L'AMÉRIQUE CENTRALE, par MM. Léon Vaicranr er Jacques PELLEGRIN. Les espèces nouvelles ici indiquées font parlie des collections rassem- blées par M. F. Bocourt lors du voyage que ce zélé naturaliste a effectué, de 1864 à 1867, au Guatémala. Elles seront décrites plus en détail = 19h — et figurées dans la publication de la Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique cenbrale, mais il a paru utile, au moment où l'un de nous entreprend la revision des Cichlidæ du Muséum, de faire connaitre ces types; les travaux publiés en Amérique, et en particulier le grand ouvrage de MM. Jordan et Evermann, leur donnent un intérêt spécial. Elles sont au nombre de quatre : 1. Nectroplus Bocourti. 2. Heros (Cichlasoma) heterodontus. 3. — (Cichlasoma) spinosissimus. 4. — (Heros) menlo. Nous conservons, au moins provisoirement , au genre /leros sa compré- bension ancienne: loutefois le sous-genre Cichlosoma, Swainson, tel qu'il est caractérisé aujourd'hui par l'existence d'un frein labial symphysaire, pourrait, non sans raisons, être regardé comme de valeur générique, opinion admise par des ichlyologistes très autorisés. 1. Neetroplus Bocourti nov. sp. D. XVI, 13: A. V,10+P.15: V.I,5: Écailles 6/31/12. La hauteur du corps est contenue 2 fois dans la longueur, la longueur de la tête 3 fois el 1/5. Il y a deux séries de dents à chaque mächoire, la première composée d'une rangée de dents aplaties en forme d’incisives, à sommet brunâtre, passant insensiblement sur les côtés à la forme conique. la seconde, d’un groupe de petites dents coniques disposées en plusieurs rangées irrégulières. La lèvre inférieure est interrompue sur la ligne mé- diane par un frein très étroit. Le diamètre de l'œil est contenu 3 fois 3/4 dans la longueur de la tête, 1 fois 3/4 dans l’espace interorbitaire, 1 fois 1/2 dans la longueur du museau. On compte 5 rangées d'écailles sur la joue, 9 trachéaux à la partie inférieure du premier are branchial. Le pédoncule caudal est plus haut que long. La ligne latérale supérieure comprend 19 écailles, l'inférieure 12, plus 2 écailles sur la caudale. Les rayons mous médians de la dorsale et de l'anale sont un peu prolongés. La base des par- lies molles des nageoires impaires est écailleuse. La pectorale arrondie est un peu plus courte que la longueur de la tête. La coloration générale est brun olivâtre, en alcool, avec des traces de bandes foncées transversales. Les parties molles de la dorsale et de l'anale et la caudale sont ponetuées de foncé. N° 94-241, Coll. Mus. — Lac d'Isabal (Guatémala). M. Bocourt. Longueur : 140 + 43 — 183 millimètres. Ce Poisson est très rapproché d’une espèce des environs de Tampico Le foue o (Mexique) décrite en 1899 par MM. Jordan et Snyder”, Neetroplus Carpin- ts. U s'en distingue cependant par ses rayons mous plus nombreux à la dor- sale (13 au lieu de 8 à 11) et à l'anale (10 au lieu de 7 à 8), sa ligne longi- tudinale plus longue (31 écailles au lieu de 24 à 29), son œil plus grand, ses six rangées d’écailles sur la joue ©, le frein de la lèvre inférieure très étroil. Notre espèce se sépare en outre nettement des deux autres espèces du genre, Neetroplus nematopus Günther et N. nicaraguensis Gill et Bransford, par son corps plus élevé, ses épines plus nombreuses à la dorsale et à l’anale. 2. Heros (Gichlasoma) heterodontus, no. sp. D. XIV-XV, 19: A. V,9+P.14; V.I,5: Écailles 5 1/2/28/14. La hauteur du corps est comprise 2 fois environ dans la longueur, la longueur de la tête 2 fois 3/4. Les mächoires sont subégales, la lèvre in- férieure est nettement interrompue. Les dents de la rangée externe sont dissemblables, quelques-unes sont cylindro-coniques à pointe brune, comme cela a lieu habituellement dans le Heros, mais le plus grand nombre est sim- plement cylindrique, à sommet abrasé, limité par une surface plane cireu- laire, fait qui, s’il n’est pas imputable à l'usure, offrirait un terme de pas- sage au genre Neerroplus. Derrière se trouve un groupe de petites dents coniques, comme dans tous les Poissons du genre. Le diamètre de l'œil est contenu 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête, 1 fois 1/4 dans l’espace interorbitaire, 1 fois 1/2 à 1 fois 2/3 dans la longueur du museau. H existe 5 rangées d’écailles sur la joue, 11 courts trachéaux à la partie inférieure du premier arc. La longueur du pédoncule caudal fait les 2/3 de sa hau- teur. La ligne latérale supérieure comprend 20 ou 21 écailles, l'inférieure 9, plus sur la caudale. Les écailles de l'abdomen surtout en avant des ventrales sont plus pelites que les autres. Les épines de la dorsale sont subégales à partir de la 5°. La dernière épine anale est aussi longue et un peu plus forte que la dernière dorsale. La caudale est lépèrement arrondie. La base des parties molles des nageoires impaires est écailleuse. La pecto- rale fait un peu plus des 3/4 de la longueur de la tête. Les écailles ont une coloration jaunâtre avec un bord noirâtre. Il existe encore, après séjour prolongé dans l'alcool, des traces de six bandes transversales foncées et Q) Jonpax et Sxyper. — Notes on a Collection of Fishes from the Rivers of Mexico, with description of twenty new species. Bull. U. S. Fish Commission, 1899,p. 146. ®) Jordan et Snyder n’indiquent rien dans leur texte quant à ce caractère, mais sur la figure accompagnant leur diagnose on ne compte que 5 rangées d’écailles sur la joue, RS — d'un point à l’origine de la caudale. Les nageoires sont sombres avec parfois quelques ponctuations noires. N° À. 9528. Coll. Mus. — Isthme de Tehuantépec (Mexique). M. Su- michrast. Longueur : 99 + 31 — 130,90 + 29— 119,80 + 25 —105 millimètres. Ces exemplaires offrent certaines affinités avec Heros (Cichlasoma) Helleri Steindachner, des mêmes régions. Ils s'en séparent nettement par leur anale épineuse plus courte (Vépines au lieu de vr à vur), les écailles de laligne longitudinale moins nombreuses (28 ou 29 au lieu de 31 ou 32), leurs pectorales moins longues, leur curieuse dentition et leur coloration. 3. Heros (Cichlasoma) spinosissimus nov. Sp. D. XVIII-XIX, 7-8: A. XI-XIT, 7-8 + P. 13; V. I, 5: Écailles 5/28/14. La hauteur du corps est contenue 1 fois 3/4 dans la longueur, la longueur de la tête un peu moins de 3 fois. Le profil est relevé fortement, la tête est plus haute que longue. Le maxillaire supérieur s'étend jusqu'à la verticale abaissée du milieu de l'espace compris entre la narine et le bord antérieur de l'œil. La lèvre inférieure est interrompue. Le diamètre de l'œil égale environ la longueur du museau et est compris 1 fois 1/4 dans l’espace interorbitaire, 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Il y a cinq rangées d’écailles sur la joue, 9 trachéaux à la partie mférieure du premier are. Le pédoneule caudal est un peu plus de 2 fois plus haut que long. La ligne latérale sapérieure en are de cercle comprend environ 18 écailles, l'infé- rieure 10. Les épines de la dorsale, subégales à partir de la 4°, sont assez courtes; la 8° fait à peine le 1/3 de la longueur de la tête. Les épines de l’anale sont un peu moins longues que celles de la dorsale. Les rayons mous de ces deux nageoires sont prolongés et dépassent le milieu de la caudale. La base des parties molles des nageoires impaires est écailleuse. La pecto- rale arrondie fait les 4/5 de la longueur de la tête. La coloration, d’après une excellente aquarelle de M. Bocourt, est la suivante sur l'animal frais : le dos est brun olivâtre, le ventre bleuàtre. En général, chaque écaille est marquée d’un petit point noir à sa base, Il existe à la partie postérieure du dos 4 à 5 bandes sombres transversales el une tache à l'origine de la caudale. Une bande longitudinale sombre commence en arrière de l'œil et se termine sur le milieu du corps par une tache plus foncée, Toutes les nageoires impaires sont nettement tachetées de noir. L'iris est jaune. N° A. 352, Coll. Mus. — Rio Polochie (Guatémala). M. Bocourt. Longueur : 75 + 25=100, 71 +94 —095, 58+ 20 —78, 58 + 20 78 millimètres. Celle espèce est voisine de Heros (Cichlasoma) multispinosus Günther du lac de Managua (Nicaragua). Elle mérite cependant d'en être séparée TS QU par ses proportions plus ramassées, les pines de la dorsale et de l’anale plus courtes et parfois plus nombreuses, ses 5 rangées d’écailles sur la joue (au lieu de 3), ses nageoires ponctuées de noir. !. Heros mento nov. sp. D. XVI, 104 AV, 7-8 +P.13; ML 5: Écailles 6/29/12. La hauteur du corps est contenue 2 fois 1/2 à » fois 4/5 dans la lon- gueur, la longueur de la tête 3 fois. La têle est à peu près aussi haute que longue. La mâchoire inférieure très forte, en forme de sabot , est proémi- nente. Aux deux mâchoires, les dents de la série externe sont les plus déve- loppées; les antérieures, plus grandes, forment de véritables canines. L'œil est petit; son diamètre est contenu 4 fois 1/2 dans la longueur de la tête, 1 fois 1/2 environ dans l’espace interorbitraire. Il est situé plus près de l'extrémité du museau que du bord postérieur de l’opercule. La lèvre infé- rieure est continue. Il y a 6 à 7 rangées d’écailles sur la joue, 8 trachéaux à la partie inférieure du premier are. La nuque est bombée , et une gibbosité frontale doit exister chez les vieux spécimens ®. Le pédoncule caudal est environ aussi long que baut. La lione latérale supérieure comprend 19 à 20 écailles, l’inférieure 9 à 11. Les écailles de la partie supérieure du dos et celles de l'abdomen sont beaucoup plus petites que celles des flancs. Les épines de la dorsale progressent très lévèrement eu longueur à partir de la 5°, les rayons mous médians sont un peu prolongés. La 5° épine de l’anale est un peu plus forte et un peu plus longue que la dernière de la dorsale. La base des parties molles de ces deux dernières nageoires et de la caudale est écailleuse. La caudale est arrondie. La pectorale arrondie fait les 2/3 de la longueur de la tête. La coloration générale, après séjour dans l'alcool, est violacée, avec des traces de ponctuations foncées sur les varties molles des nageoires impaires. N° 94-283 à 286, — Coll. Mus. — Rio Néoro (Mexique sud). MM. Bo- court et Mehédin. Longueur : 140 + ho — 180, 10 + 27 = 139, 88 + 99 — 110, 79 + 19 = 98 millimètres. Ces Poissons se rangent dans le genre Heros proprement dit, à cause de leur lèvre inférieure continue. Ils doivent être rapprochés de Heros Bean Jordan aux formes plus ramassées et surtout de A. pavonaceus Garman, espèce du Nord du Mexique décrite incomplètement par Garman en 1881 ©. Ils se distinguent surtout de celle-ci par leurs yeux plus petits, leur ligne latérale plus courte (29 écailles au lieu de 32), 6 où 7 rangées d'écailles sur la joue (au lieu de 5) et leur coloration. (1) Voir à ce sujet : J. Pecceenn, Les Poissons à gibbosilé frontale, Bull. Soc. philom., Paris, 1900 1901. ®) Ganwax, Bull. Mus. Comp. Zool., VIT, 93: 1881. AO D 2 Macaconenmes écoutés au Japox par M. J. Hanuwavo (1900), par J. Bourcrors. Bisciocrapure : H. vox Kiesexwerrer, Die Malacodermen Japans nach dem Ergebnisse der Sammlungen des Herrn Lewis während der Jahre 1869-1871. (Bert. ent. Zeits., XNIIT, 1874, p. 241 et suiv.) — Le même, Coleoptera Japoniae collecta a D. Lewis et alüs (Deuts. ent. Zeits., XXIIT, 1879, p. 305 et suiv.). — H.-S. Goruaw, Revision of the genera and species of Malacoderm Coleoptera of the Japanese fauna (Trans. ent. Soc. Lond., 1883. p. 393 et suiv., pl. XVIL). 1. Macrozxeus rcagezcarus Mots., Schrenck’s Reis, im Amur-Lande, IT, 2, 1860, p. 114, pl VIT, fig. 29, S. (Lygistopterus): Bourg.; Mon. Lye. Ancien Monde, L’Abeille, 1889, p. 108. — vecnmirer Kiesw., Bert. ent. Zeils., 1874, p. 251 (Celetes). — recriiconns Kraatz, Deuls. ent. Zeits., 1879. p. 127, pl. Il, fig. 9, G (Cerccros). Japon central. &, ©. Aussi en Mongolie et dans le Sud de la Sibérie orientale (Vladivostok : Khabarovka). Je possède un ex. de cette dernière localité; ïl ne diffère en rien de ceux du Japon, 2. Mesorvous euxiceus Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. 399, pl. XVIL, fig. 3-37. Japon central. © ©. Aussi en Chine, province de Kan-ssu (Polanine). 3. Lyous (Lycosrouus) monesrus Kiesw., Bert, ent. Zeits., XVIIT, 1874, p. 250; Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. 397. Japon céntral: Yeso. d, ©. Parait commun. Aussi en Chine, province de Sze-tschuan (Potanine). h. Dicrvorrenus (in sp.) spmicoxis Kiesw., Berl. ent. Zeits., XVIT, 187h, p. 254 (Eros). Japon central. Un ex. 9. Dictyopterus (Eros) Harmandi nov. sp. Elongalus, parallelus, subplanatus, subopacus, piceo-niger, fronte inter oculos gibbosa; prothorace subnitido, trapeziformi, latitudine basali mullo breviore, antice leviler arcualo, postice fere recte truncato, angulis anlicis subrotundatis, poslicis bene distinctis, laleribus medio plus minusve coarclalis, disco inwquali, 0) Presque tous ces Insectes ont été recueillis à Tokio et dans les montagnes de Nikko (Japon central); quelques exemplaires seulement proviennent de Yeso. ST in medio longitudinaliter carinalo (carina postice ‘abbreviata) el utrinque oblique plicato; scutello quadrato, apice truncalo; elytris 4-costalis, intervallis costarum a costula longitudinali clathrisque transversis biseriatim quadrato-areolalis, costis, costulis, clathris transversis cum sutura et margine purpureo-tomentosis. d. Antennis gracilioribus, subfiliformibus, fere usque ad apicem corporis pro- longatis, articulis a quarto inde subeylindricis, apice nodulosis ; abdominis segmente penultimo postice profunde triangulariter exciso ; ultimo triangulari, bivalvato, valva inferiori excavata. @. Antennis apicem corporis haud allingentibus, articulis 3-10 subcompressis apicem versus paulum dilatatis; abdomine segmenlo ultimo- semilunato. Long. 7-12 mill.; lat. 2 1/2-5 mil. Japon central. &, ©. — Muséum de Paris. Rappelle par la coloration Eros velatus Gorb. (Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. oo), mais bien distinct par le pronotum longitudinalement caréné, sans aréole médiane. Je me fais un plaisir de dédier cette espèce à M. J. Harmand, à qui l'entomologie doit déjà tant de découvertes intéressantes. 6. Dicryoprerus (Eros) zinearus Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p- 406 (? Plateros). Japon central. Un ex. &. Cette espèce a un peu-Taspect d'un Plateros, mais l'ensemble de ses caractères ne permet pas de la distraire du genre Dictyopterus. 7. Dicrvorrerus (PLaryais) nasurus Kiesw., Berl. ent. Zeits., XNIII, 1874, p. 295 (Eros). Japon central. Un ex. ©. 8. Dictyopterus (Platycis) consobrinus nov. sp- L2 Elongalus, subparallelus, niger, subopacus, elvlris rubris, sat dense pubescen- libus; antennis dimidio corporis vix longioribus, apice concoloribus; prothorace transverso, latitudine basali fere duplo breviore, apicem versus vix angustato, lateraliter medio paulum coarctato, disco sat obsolete 5-areolalo, areola dorsal utrinque aperta, antice lala, pone medium angusta; elytris 4-costatis, intervallis costarum a costula longitudinali rugisque transversis crebre punctato-areola- üs, ©. Long. 6 1/2 mill.; lat. a mill. Japon central. Un ex. ®. — Muséum de Paris. Cette espèce est très voisine de notre D. minutus F., d'Europe, mais elle s'en dislingue à première vue par les antennes concolores à l'extrémité, par le prothorax plus court, plus transverse, moins brillant, avec les carénules limitant les fossettes moins saillantes et plus obtuses. 9. Cranororus csomerricus Kiesw., Berl. ent. Zeis., XVIII, 1874. LE ps em «2 BE RS Bi Se CRE PPTLS op = p. 256 (Eros): Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. 399 (Merriorrhyn- chus). — Boungoist Har., Stett. ent. Zeit. 1879, p. 333, ® (Cuenia); Bourg., Bull. Soc. ent. Fr., 1880, p. GXLIX, S (Metriorrhynchus). Japon central. & ©. 10. Xylobanus japonicus nov. sp. Elongalus, subparallelus, depressus, fere opacus, niger; oculis, praesertim in mare, magnis, prominentibus; fronte inter oculos prominula; prothorace trapezi- formi, latitudine basali breviore (4), subacquali (Q), antice plus (Q ) minusve (3) subangulato-iobalo, poslice ulrinque subsinuato, angulis aulicis retusis, pos- ticis subacutis, disco distinete 7-areolato, areola discoïdali elongato-rhomboïdali ; scutello apice triangulariter inciso; elytris thorace latioribus, subparallelis, apice singulatim rotundatis, -costalis, intervallis clatbris transversis uniseriatim regu- lariter quadrato-areolatis, costis, clathris transversis cam sutura et margine velu- Uino-rufis. d. Antennis flabellatis; abdomine segmento penultimo poslice emarginalo; ultimo elongato-triangulari, bivalvato. 9. Antennis serralis; abdomine segmento ullimo semilunalo. Long. 9-11 mill.; lat. 3-3 1/2 mill. Japon central. S ©. — Muséum de Paris. Voisin de X. vetulus Bourg, de Bornéo (Ann. Mus. civ. Genov., XVIIT, 1882, p. 041), mais bien distinct par la forme du prothorax. 11. Coxoens omenris Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. 403. Japon central. , ?. 12. Pcarenos (Pranereros) conacinus Kiesw., Bert. ent. Zeits., XVHT, p. 257 (Eros): Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. 405. Japon central : Yeso. &, ©. Parait commun. Quelques exemplaires ont les côtes paires des élytres un peu plus sail- lantes que les côtes impaires; mais, ainsi que l'a déjà fait remarquer M. Gorham, cette diflérence est de trop minime valeur pour pouvoir être considérée comme spécifique. 13. Lionia ouanmcozus Kiesw., Bert. ent. Zeits., XVII, 1874, p. 259, Œ (Celtes); Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. 4o4, pl. XVIT, lig. 5 (S)et 6 (®). — miurraxs Kiesw., Loc. cit., p. 253, © (Eros). Japon central. &, ©. 14. Lusxeris cranicoruis Kiesw., Deuts. ent, Zeits., AXITE, 1879, p. 305 (Eros). Japon central. Deux ex. ©. Observation. — MH à été décrit, jusqu'à ce jour, vingt-deux espèces de OO Lycides du Japon, sur lesquelles quatorze sont mentionnées ci-dessus. Ces vingt-deux espèces se répartissent dans dix genres. Aucun de ces genres n'est essentiellement propre au Japon : six (Macrolycus, Mesolycus, Lyco- siomus, Conderis, Planeteros et Lyponia) atteignent leur maximum de dé- veloppement dans la région orientale : trois (Cladophorus, Xylobanus, Li- bietis) sont surtout représentés dans la région malaise, et un ( Dictyopterus) est caractéristique de la répion holarctique (paléarctique et néarctique). La faune japonaise participe done, en ce qui concerne les Lycides, de cha- cune de ces trois régions. 15. Lucmina mpragrara Mots., Bull. Soc. Nat. Mosce., 1, 1866, p. 167. — vuzxeraTA Kiesw., Bert. ent. Zeits., XNIIT, 1874, p. 260. — ancusri- couuis Kiesw., loc. cit., p. 261 (Lucidota). : Japon central. &, ©. Deux NouveLzes ESPÈCES DE PLATEROS DE 1 Himazara, par J. Bourerois. 1. Plateros (Planeteros) Harmandi nov. Sp. Modice elongatus, subparallelus, picco-niger, elytris ochracco-flavis, ad basin ulrinque fusco-maculatis ; fronte inter oculos prominula; antennis breviter hir- sulis, apicem versus sensim atlenuatis, arliculo terlio secundo vix duplo longiore, sequentibus mullo breviore ; prothorace subnitido, subtiliter pubescente, trapezi- formi, transverso, apicem versus parum angustalo , antice subrotundato, basi utrinque vix sinuato, lateribus sat late reflexis, medio paululum sinuatis, angulis anticis rotundalis, posticis valde oblique productis, subacutis, disco laevi, fossula parum profunda anle medium basis; scutello subquadrato, apice truncalo ; elytris breviter sed dense'pubescentibus, g-costalis, coslis subaequalibus, intervallis sal regulariter quadrato-punctatis. æ. Antennis gracilibus, articulis a quarto inde elongatis, subeylindricis ; ab- domine segmento penultimo haud vel vix emarginato, ultimo elongalo-triangulari , bilvalvato. @. Antennis paulo crassioribus, articulis minus elongatis, subcompressis, ab- domine segmento ultimo semilunato. Long. 7 millim.; lat. o millim. Himalaya : Dardjiling (Harmand, 1890). &, ©. — Muséum de Paris. Espèce bien reconnaissable à sa coloration. Les élytres, d'un jaune ocracé, présentent chacune à la base une petite macule allongée, d’un noir brunâtre, n’alteignant ni la suture, mi le bord mareinal. Dédiée à M. Harmand, qui l’a découverte. 0e 2, Plateros (Planeteros) proximus nov. Sp. Elongatus, parallelus, piceo-niger, elytris flavis, regione scutellari infuscala ; fronte inter oculos prominula ; anlennis breviter hirsutis, apicem versus sensim allenualis, arliculo secundo brevissimo ; prothorace sat nitido, undique angusle rufo-limbato, subtilissime pubescente, lalitudine basali parum breviore, apicem versus sat \alde angustato, antice rotundalo-lobato, basi utrinque leviter sinualo, lateribus sat anguste reflexis, medio paululum sinuatis, angulis anticis fere nullis, posticis paulum extrorsum produclis, parum acutis, disco inaequali, antice cari- nula abbreviala posticeque foveola oblonga longitudinali; scutello subquadrato, longitudinaliter sulcato, apice fruncalo ; elylris breviter pubescentibus, g-costatis, costis subaequalibus, intervallis sal regulariter quadrato-punetatis. æ. Hucusque invisus. @. Anlennis arliculis mediis, a lertio inde, sat compressis, elongato-triangu- laribus, ultimis subeylindricis; abdomine seomento ultimo semilunato. Long. 7 millim.; lat. 1 millim. 1/9. Himalaya : Dardjiing (Harmand, 1890). &, ®. — Muséum de Paris. Très voisin de P. Harmandi décrit ci-dessus, mais distinct par la forme un peu plus allongée, par les antennes (Q) à articles sensiblement plus aplaüs , triangulaires, le deuxième très court, par le prothorax moins trans- versal, plus atlénué en devant, plus fortement arrondi à son bord anté- rieur, bordé, dans tout son pourtour, d’un étroit liséré roussâtre el par la lache scutellaire commune des élytres. n Dsserrpriox p'ux Doncaio», pe 14 Turquie »°Asir (Cor), par M. Pre. Doncaniox ivicnum ©. — Modérément large, noir, assez densément revêtu en dessus d’une pubescence grise, les élytres étant ornés de bandes longitudinales alternées, grises et foncées. Tête petite, sillonnée sur le front et le vertex, pubescente de gris, ornée sur le vertex de deux macules foncées; antennes noires, indistinetement annelées de gris à la base de quelques articles, courtes, modérément pubescentes, à 1° article gros, un peu plus long que le 3°, 4° plus court; prothorax court et très large, muni d'une épine latérale assez prononcée mais émoussée , sillonné et orné d'une bande grise sur le milieu, à ponctuation forte el espacée, noir fauve de chaque côté du disque en dessus el pubescent de gris sur les côtés; écusson en triangle allongé, pubescent de gris: élytres un peu ovalaires, relative- ments court, séparément arrondis à extrémité, un peu diminués en avant (les épaules sont légèrement avancées el subarrondies) et davantage en arrière, revêlus d'une pubescence grise interrompue par des bandes longi- tudinales et des macules présuturales variables d'un noir fauve: les bandes Muséos. — vu. 7 = QG == foncées sont au nombre de trois : une complète sur l’arête latérale qui est cosliforme, une deuxième humérale assez large el presque droite, n’atlei- gnant pas l’extrémité, celle-ci lévèrement costiforme en avant, une troi- sième élroite interne, peu marquée, parallèle à la suture et fondue posté- rieurement avec une large macule antéapicale de même pubescence; Îà suture est étroitement et le bord latéral largement pubescents de gris, el entre les trois bandes foncées se montrent deux bandes grises larges et bien distincles, la première externe arquée et complète, la deuxième interne presque droite, celles-ci presque jointes avant l'extrémité; dessous du corps foncé, pubescent de gris; pattes foncées, également pubescentes. Longueur, 13 millimètres. Turquie d'Asie : Diarbekir (ex Mniszech, à collection du Muséum de Paris, sous le nom de vicinum Kind. ). Cette espèce est caractérisée par la forme du corps jointe à son revête- ment; elle peut prendre place dans le voisinage des cinctellum Frm; Pio- chardi Kr., tout en élant bien distincte par son faciès: plus robuste que litigiosum Golb. ©, plus déprimé et moins long que variepatum Golh., dont elle copie un peu le dessin. CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DE LA RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE pu cENrE NipnarGus EN France Er pas Le Nonb De L'Îrazig, par M. AruanD Viné. (Lasoraroine pe M. Le proresseurn EpmonD Perrier.) Les recherches que nous avons poursuivies dans les cavernes, depuis 1894, nous ont fourni de nombreux matériaux. Beaucoup ont déjà été délerminés et mis en œuvre, en parliculier nos Amphipodes, que M. Che- vreux a bien voulu examiner avec beaucoup de soin. Sans empiéler sur les travaux de cet éminent naturaliste, nous allons examiner ici succine- tement la distribution géographique des animaux que nous avons récoltés ou que nous avons actuellement en mains. Tous nos Amphipodes souterrains rentrent dans le genre Nipharous. Ce genre, auquel on a longtemps contesté une autonomie propre, doit être considéré de plus en plus comme un genre vérilable et non comme une seclion du genre Gammarus. Outre la cécité absolue qui le caractérise, la forme des divers appen- dices du corps doit le faire maintenir. Nombreuses en sont les formes, et nos propres recherches nous en ont fait trouver huit espèces bien caractérisées en France el deux en Italie. Bien que les récoltes soient, dans ce groupe, encore lrop peu nom- breuses pour que l'on puisse songer à préciser d'une façon absolue leur — 95 — répartition géographique, quelques constatations sont d'ores et déjà in- léressantes à faire. Et tout d’abord, semble qu'il v ait deux catégories d'espèces : les unes plus ou moins cosmopolites et se trouvant dans toutes les régions du territoire, les autres étant localisées dans un rayon spécial relativement restreint. C'est ainsi que le Niphargus Virei Chevreux n'a pas encore été trouvé en dehors du Jura; que le N. Plateaui var. meridionalis Chevreux semble localisé dans la partie orientale et méridionale du Plateau central, alors que N. Plateaui Var. robustus est assez cosmopolite, puisqu'il se trouve depuis la France centrale et même septentrionale jusqu'au Nord de Ftalie. Le N. Plateaui var. elongatus semblerait plutôt se tenir au Nord de la Loire. Voici la liste des localités où nous avons rencontré des Nipharpus : Nipnançus Puareaur var. rosusrus. — Grolte de Cambounès où Gaugno de Lacombe (Tarn): source de la Robine, près de l'étang de Thau (Hérault); puits de Padirac et grotte de la Marbrière (Lot); grotte d’Arey-sur-Cure (Yonne), récoltes Maheu: Fourquevaux (Tarn-et- Garonne), récoltes du D° Delisle: La Balme (Isère), récoltes Ma- heu ©): La Douix près Darcey (Gôte-d'Or), récoltes J. Galimard: Covolo di Costozza (Italie). — Prareaur var. ELonçarus Chev. — Catacombes de Paris; Baume-les- Messieurs (Jura); le Groisie et Nantes (Loire-Inférieure), récoltes Chevreux. — Prareaut var. MERIDIONALIS Che. Sauve (Gard), puits artificiels el avens naturels, récoltes P. Faucher, Gachon et A. Viré: grotte de la Dragonnière et de Midroï (Ardèche), récoltes P. Raymond. — Vine: Chev. — Baume-les-Messieurs, les Planches près Arbois, les Nans (Jura); grotte de Sainte-Catherine, près du séminaire de Con- solation (Doubs): Mamirolle (Doubs), récoltes Fournier. — Kocnraus. — Celle (dans un puits, Chevreux). — Laommausri. — Nantes (dans un puits, Chevreux). — Foxraxus. — Cette (dans un puits, Chevreux). — Dorrenaxrensis Lorenzi. — Dolegnano et Covolo della Guersra (Halie ). — purgAxus La Valette et Garbini. — Buco dell'aqua fredda, près de Bo- logne (Italie) ?. (0 I a été récollé, à l'entrée de la grotte de la Balme, mais en dehors et à la lumière, le Gamnmarus Delebecquei, Chevreux. @) Nous avons trouvé près de l'entrée de cette grotte et au dehors, ainsi qu'au Uuvolo del Tesoro, le Gammarus Voneris, Heller, — 96 — D£S ONDES MUSCULAIRES, RESPIRATOIRES ET LOCOMOTRICES, cu£z LES ANNËLIDES ET LES Morcusques, par M. GEorces Bon. Broca, dans le rapport qu'il a présenté au congrès de physique de 1900 sur les transformalions de l'énergie dans l'organisme, consacre un chapitre aux ondulalions crganiques et essaie de montrer que les tissus d’un animal sont soumis aux mêmes lois de retour à l'équilibre que les systèmes malé- riels : mais, d'après ce physicien, les physiologistes, à ce sujet, n'auraient obtenu de résultats expérimentaux nels que dans quatre cas : muscle car- diaque, substance cérébrale grise, nerf, œil. Les ondes nerveuses ont élé particulièrement étudiées par Charpentier : elles se propageraient lantôt à l'intérieur d'un même élément (nerf), tantôt d'éléments à éléments (rétine). Les ondes musculaires ont été signalées dans divers cas. 1% cas. — Dès 1862, Aëby a reconnu Ja progression d'ondes le long d'une fibre musculaire. 2° cas. — Ce n’est pas d'hier qu'on a observé celles qui se propagent, d'éléments musculaires à éléments musculaires, le long de surfaces cylin- driques (lube digestif, uretère, vaisseaux sanguins, etc.) et de surfaces planes (sole pédiense des Escargots et des Limaces). 3° cas. — Marey, dans ses belles études sur la locomotion animale (? a décrit des mouvements ondulatoires plus complexes dus à la progression simullanée dans le corps de l'animal de plusieurs systèmes d'ondes, el, en général, intéressant le corps tout entier (mouvements ondulatoires des Rep- tiles et des Poissons). Dans le premier cas, el très souvent dans le deuxième, la fibre museu- lure, le muscle, ont été observés détachés de l'organisme ; aussi les résul- lats trouvés doivent-ils être mis en doute. Ce qui fait, au contraire, la grande valeur des travaux de Marey, c’est que cet éminent physiologiste a trouvé des méthodes qui permettent d'étudier les muscles dans les condi- lions mêmes où s'exerce habituellement leur activité. La méthode de la chronophotographie s'applique surtout au troisième cas: mais Marey im- dique , à propos des mouvements d’ondulation du pied des Limaces (2° cas). » D Maner, La locomotion animale, Traité de physique biologique, &. L, p. »»9- 207. — 97 — qu'il serait «très intéressant de soumettre à l'analyse. par des méthodes précises, certains mouvements des animaux inférieurs qui montrent l'action des forces locomotrices réduites aux conditions les plus simples». C'est ce que, m'inspirant de l’enseignement de M. Edmond Perrier, jai cherché à faire en effectuant de nombreuses observations relativement aux mécanismes respiratoires el locomoleurs dans la série animale. Les mouve- ments qui se propagent le long de surfaces cylindriques ou planes sont faciles à observer et se traduisent souvent d'une facon fort nette par les mouvements des fluides internes ou externes qu'ils entraînent (courants sanguins ef respiratoires), quelquefois par le déplacement même de l'animal. 1. Oxpes muscuLAIRES RESPIRATOIRES. — J'ai décrit précédemment ©? chez certains Annélides, les Arénicoles et les Pectinaires, des ondes qui pro- gressent à l'intérieur même de la paroi du corps, et qui se traduisent exté- rieurement par une sorle de bourrelet annulaire. Les Arénicoles (Arenicola marina L.) creusent des galeries dans le sable, les Pectinaires (Pectinaria belgica L.) construisent de petits tubes coniques dont l'extrémité pointue ‘émerge verticalement du sable: les bourrelets annulaires qui progressent dans la paroi du corps jouent le même rôle qu'un piston dans un corps de pompe et délerminent un courant d'eau. Ce mode de renouvellement de l’eau dans les galeries ou les tubes des Vers arénicoles est intéressant à signaler, car il est loin d’être général chez les Annélides : chez certains Sédentaires, le courant respiratoire a lieu sous lim- pulsion de cils qui garnissent les branchies ou qui sont disposés suivant des bandes dorsales. 1° Arénicoles. — Chez les Arénicoles, le parcours des ondes est limité à une certaine longueur du corps. Chez l'Arénicole normale, l'onde se pro- page souvent d'arrière en avant, tantôt d’une extrémité à l'autre de la région branchiale (quand elle arrive au niveau de la quatrième branchie, il s’en reforme une autre à l'arrière), tantôt d'un point quelconque de la même région jusqu'au dissépiment antérieur dont les deux diverticules, distendus par le liquide cavitaire entraîné en avant, s'évaginent vers la tête. Le sens de la progression des ondes peut changer pendant une durée variable. Chez une Arénicole située en aquarium dans une galerie à deux orilices, le renversement s'est fait cinq fois dans l’espace de cinq minutes et n'a duré chaque fois que quelques secondes: alors l'onde se propageait au niveau de la région branchiale. Dans d’autres cas, J'ai observé pendant plu- sieurs minutes de suite des ondes qui prenaient naissance vers le milieu de la région branchiale et qui se propageaient au delà de la dernière branchie, 1) Comptes rendus Académie des sciences de Paris, 13 octobre 1901. — 98 — sur une longueur plus ou moins grande de la région caudale: dans ces conditions, un certain nombre de dissépiments caudaux étaient en voie de subir une sorte d’histolyse, et il est fort probable que les courants du liquide cavitaire en arrivant contre ces dissépiments contribuaient par leur action purement mécanique à les détruire. Ainsi, chez les Arénicoles, les ondes se propagent seulement dans les régions du corps où les dissépiments ont disparu ou disparaissent ; elles déterminent le brassage du liquide cavilaire et le renouvellement de l’eau autour de l’animal : elles ne semblent pas avoir un rôle locomoteur ; toute- fois, en général, elles aboutissent vers la région du corps actuellement active (tête ou appendice caudal); enfin elles sont influencées manifeste- ment par les conditions mécaniques et chimiques du milieu extérieur. 2° Pectinaires. — Chez les Pectinaires, le mouvement ondulatoire a une allure différente en rapport avec la faible longueur du Ver : en général, une onde parcourt tout le corps de haut en bas, et aboutit à l'extrémité anté- rieure (branchies) toutes les trois secondes. Elle détermine, en même temps que le courant respiratoire, une lépère progression de l'animal, annulée d’ailleurs par une élongation brusque du corps vers l'arrière, où réapparaît une nouvelle onde qui aura le même sort que la première. Le sens de la propagation peut changer également : cela a lieu, en par- liculier, quand l'extrémité pointue du tube est émergée (mer basse dans le port de Boulogne): de cette façon, l’eau s’élève dans le tube à une hauteur de 4 à 6 centimètres et déborde à la partie supérieure. Ayant disposé une Pectinaire dans le sable de façon à ce que son tube émerge de 6 centimètres, j'ai constaté qu’il suffirait de 4 ondes inverses successives pour amener l’eau à la partie supérieure: mais, vu le travail relativement considérable né- cessaire pour soulever l’eau , le courant était ensuite irrégulier; ayant brisé le tube de facon à réduire la longueur de la partie émergée à 4 centi- mètres, j'ai constaté que ce tube restait constamment plein d’eau et que le liquide débordait régulièrement toutes les 5 secondes, durée nécessaire à progression de l'onde dans ces nouvelles conditions. Les ondes respiratoires produisent ici également le brassage du liquide cavilaire qui distend la cavité générale. 1 faut remarquer que, chez les deux Vers qui présentent les ondes que je viens de décrire, la segmentation du corps tend à disparaitre par suite du mode de vie sédentaire et sans doute aussi de l’habital(). Au contraire, M Voir dans le Bulletin du Muséum, décembre 1901, ma communication sur la locomotion des Vers annelés. Je considère les Arénicoles adultes, en particulier, comme des Annélides ayant subi, au cours du développement larvaire, avant la maturation des organes géni- AMSEe". ET— mo, ni “mé — 99 — chez les Annélides où les cloisons de séparation entre les divers z0onites sont encore bien nettes, les ondes annulaires sont moins apparentes et limi- tées parfois à l'étendue d’un segment. 2. Oxoes muscuLatmes Locomorrices. — Chez les Mollusques, que lon considère souvent comme des Annélides qui ont perdu leur sepmen- lation, on retrouve des ondes analogues, plus ou moins localisées dans la surface de reptation (pied), qui. chez la larve, ont peut-être encore un rôle respiratoire, mais qui, chez l'adulte, ont manifestement un rôle locomoteur. Je vais décrire particulièrement ce qui se passe chez les Helix poma- tia L. Dès que ces Escargots sont placés dans un air suflisamment humide et chaud, ils se mettent immédiatement (sauf quand les coquilles sont bien closes) à ramper, et suivent la ligne de plus grande pente qui s'offre à eux, ligne qui souvent n’est autre que la verticale du lieu: on peut donner une explication dynamique de cette sorte de géotropisme négatif : manifestement . il y a avantage pour le Mollusque à ce que le poids de la masse viscérale soit dirigé dans le plan de symétrie du pied; si, pendant la marche, on fait tourner la surface verticale de reptation sur elle-même d’un angle +, presque immédiatement l'animal suit une nouvelle direction inclinée sur la précé- dente de x. Ainsi les Escargots montent toujours et ne descendent jamais; quand ils arrivent à une certaine distance du sol, dans un air plus sec, ils retombent, leur pied perdant adhérence. La progression est due aux ondes se propageant dans la lame musculaire pédieuse qui repose sur le support: on le constate aisément quand celui-ci est une lame de verre. À travers celle-ci, on voit nettement 5 à 9 ondes transversales, distantes de 5 à g millimètres, d’une largeur moyenne de 2 millimètres, qui se pro- pagent simultanément d’arrière en avant: à mesure que les ondes abou- lissent à la partie antérieure, il s'en reforme d’autres en arrière; ces ondes ont tout à fait l'apparence des vagues qui se propagent dans une mer tran- quille, sous l'influence d’une légère brise. Jai mesuré leur vitesse de propagation et j'ai trouvé une moyenne de 20 centimètres par minute, à savoir : 3 mill. 3 par seconde. aux, une série de métamorphoses rappelant celles qui accompagnent la maturité sexuelle d’autres Annélides (amincissement des parois musculaires du corps, dispa- rilion des dissépiments, etc.); les recherches de Schneïder sur la phagocytose el l’excrélion chez les Annélides viennent à l'appui de cette opinion; pour moi, les pro- priélés histolysantes de certaines cellules s'exalleraient sous l'influence d’intoxica- lions externes; une dernière mélamorphose correspondrait aux phénomènes d'épi- lokie, mais entrainerait ici la destruction du corps de l'animal (exotokie ). — 100 — Voici les résultats exacts de quelques observations pratiquées le 1% et 3 février 1902 (reptation verticale) : INDIVIDUS Longueur sole pédieuse.| 5 TO Progression de l'animal pendant la progression | d’une onde... DURE 7" 10" 19m Hs Durée de celte dernière( 30 | ho h5 lo ho $ Le mn. ni. In. : m. progression | 100 100 100 100 100 mu mm mm Nombre des ondes. .... 5e gi 9 Vitesse de l'onde 210 O aa 10 nn D 0 on 230 "" Si l'on considère un point quelconque de la sole pédieuse, on reconnait facilement qu'il subit une sorte de mouvement oscillatoire d'une période moyenne de 2 secondes (30 oscillations par minute). Les ondes se propagent même quand le pied ne repose pas sur un sup- port, ce qui semble indiquer que le mouvement rythmique est inhérent au muscle et en partie indépendant des excitations mécaniques provoquées par la reptation. Cependant, quand les ondes diminuent d'intensité, on les ranime en quelque sorte en excitant la partie postérieure du pied. Quand on excite, au contraire, la partie antérieure, celle-ci se rétracte, et les ondes qui, pendant un certain temps, continuent à se former en arrière, s’effa- cent avant d'aborder la région rélractée. Les effets des excitations du système nerveux central conduisent de même à considérer les ondulations muscu- laires comme en grande partie indépendantes de ce système : 1l sufil que des fibres musculaires se contractent à l'arrière pour que, successivement, toutes les fibres siluées en avant d'elles se contractent. D'ailleurs, je rapproche tous ces phénomènes d'ondes de ceux qui ont été observés par R. Dubois dans sa belle et suggestive monographie physio- logique de la Pholade dactyle®?. En décrivant les mouvements du siphon de ce Lamellibranche, le savant physiologiste distingue certaines contrac- tons lentes qui se propagent comme par une sorte d'irradiation, et des con- tactions brasques qui portent simultanément sur une étendue cotable. Les ondes lentes pourraient déterminer l'allongement ou la rétraction du siphon, seraient +dues à l'excitation directe des fibres longitudinales et cir- culaires qui entrent dans la constitution du Mollusque» , et «l'irradiation de (0) R, Dusors, Anatomie el physiologie comparées de la Pholade dactyle. Annales de l’Université de Lyon, 1892. — 101 — la contraction primaire autour du point excité se produirait par un phéno- mène d'auto-excitation» comme celui qu'on observe dans le thélotisme ou érection du mamelon chez certaines femmes bystériques privées de la sensi- bilité tactile. Les ondes que j'ai observées très nettement chez les Vers et les Mollus- ques se propagent, en effet, très lentement, et j'attribue leur production à l'excitation directe des fibres musculaires et à une sorte d'induction pro- gressive. Celle induction se produirait loutes les fois que les fibres muscu- laires seraient disposées sur une surface plane cylindrique, voire même co- nique, et seraient distribuées en bandes ou anneaux, sensiblement parallèles extrêmement étroits et identiques les uns aux autres. Les ondes que Marey a mis en évidence par la chronophotographie dans les nageoires des Poissons pourraient s'expliquer d'une facon analogue. Le phénomène des ondes musculaires doit être assez général et devien- drait moins apparent la où la disposition des fibres musculaires est plus compliquée : paroi du corps et membres des Vertébrés et des Arthropodes. Cependant, chez ces derniers animaux, j'ai observé une disposition re- marquablement simple des fibres musculaires dans lappendice qui déter- mine les courants respiraloires, dans l'exopodite de la 2° mâchoire ou sca- phognathite : les fibres musculaires sont disposées en éventail, parfois sur une seule assise ayant la forme d'une portion de surface conique. Une onde se propage des unes aux autres avec une vilesse variable difficile à appré- cier, mais beaucoup plus rapide que chez les Vers et les Mollusques: pour un point donné, la période du mouvement oscillatoire est six fois plus rapide que chez ceux-ci. Or, j'ai montré, dans un travail fort détaillé, que les conditions méca- niques, physiques, chimiques du milieu extérieur influencaient ces mou- vements d'ondulation, locomoteurs chez la larve, respiratoires chez l'adulte. I serait, par suite, intéressant de rechercher l'influence des mêmes agents sur les ondes respiratoires des Vers et sur les ondes locomolrices des Mollusques, et de montrer ainsi que le mouvement de translation d'un animal, comme sa respiralion, est fonction des facteurs mécaniques, phy- siques, chimiques, qui constituent l'habitat et qui varient avec le genre de vie mené par l'animal. J'ai été ainsi conduit à des considérations de biologie générale que je compte développer ultérieurement. Ainsi il est facile de se rendre compte que l'étude des ondes musculaires à une grande importance non seulement pour comprendre les mécanismes respiratoires el locomoteurs (qui doivent loujours être envisagés simultané- ment) et les adaplalions variées de divers animaux, mais encore pour appro- fondir le mécanisme de fonctionnement du muscle lui-même, U) G. Boux, Des mécanismes respiratoires chez les Crustacés décapodes. Thèse Faculté des sciences de Paris, 1901. ie De plus, les ondes musculaires ne sont pas les seules ondes organiques: j'ai déjà cité les ondes rétiniennes que Parinaud et Charpentier expliquent par une sorte d’induction d'un élément par un autre. L'étude des ondes organiques conduira, j'en suis convaincu, à mettre en évidence d’autres faits d’induction biologique, faits qui me semblent jouer un rôle considérable dans l'explication kinétogénétique de l'évolution et peut-être même de l'hé- rédité. RELATIONS DE PARENTÉ ENTRE NOS DEUX ESPÈCES INDIGÈNES DE VIPRRES (Vipera aspis Er VipERA BERUS). ÜTILITÉ DES CARACTÈRES PHYSI0- LOGIQUES DANS LA CLASSIFICATION , par M. C. Prisazix. Les rapports entre la Vipera aspis et la Vipera berus ont été appréciés de diverses manières par les erpétologistes : les uns, avec Merrem, Ch. Bona- parte, Duméril et Bibron, Mauduyt, séparent complètement le Péliade et l'Aspic et en font deux genres différents; d’autres, avec Soubeyran, Jan, Viaud-Grand-Marais, Boulenger, réunissent-toutes les Vipères françaises en un seul genre comprenant plusieurs espèces; d’autres, comme Schlevel, en font, sous le nom de Vipera berus, une seule espèce avec des variétés. En un mot, les uns ont une tendance à séparer, à subdiviser; les autres, à rapprocher, à réunir. Les premiers ne considèrent que les types extrêmes et les disjoignent: les seconds constatent que ces types se rattachent les uns aux autres par des formes de passage et les réunissent dans un même genre. Nous verrons que celte dernière opinion est plus conforme à l'ensemble des caractères biologiques. Certes les formes typiques de Vipera aspis et de Vipera berus sont nette- ment différenciées : le Péliade se distingue par ses trois grandes plaques à la partie supérieure de la tête, par l’unique rangée d’écailles entre l'œil et les labiales; l’'Aspic, par ses nombreuses pelites écailles céphaliques, la double série d’écailles entre l'œil et les labiales, le nez retroussé. Mais entre ces deux types , que d’intermédiaires! Delalande a trouvé au nord de la Loire un Aspic qui a une écaille plus développée simulant un écusson, et il en fait une espèce nouvelle sous le nom de Vipera chersea. Viaud-Grand- Marais a vu des Péliades à plaques syncipitales dédoublées et des Aspies à écailles céphaliques élargies en forme d’écusson : les variations de ces carac- : tères extérieurs convergent vers un type moyen qui n’est ni le Péliade ni l'Aspic, mais qui les rappelle tous les deux. IL y a donc lieu de se deman- der, avec Viaud-Grand-Marais, si on n'aurait pas affaire à des hybrides. Les faits que je vais décrire me permettent d’aflirmer que ces types in- . termédiaires ne sont pas des hybrides et qu'ils résultent de la persistance, chez l'adulte, d’une phase de l'état embryonnaire. Depuis six ans, j'ai observé plus de huit cents Vipères provenant d’une — 103 — même région de la Vendée ‘ ; toutes appartenaient à l'espèce V. aspis ; jamais je n’ai trouvé un seul Péliade mélangé aux Aspies. Aussi, en présence de ce fait, l'hypothèse de l'hybridation me paraît difficile à soutenir. Du reste, les Aspics à plaques de Péliade sont extrêmement rares: pour ma part, je n’en ai pas encore rencontré. Il n’en est pas de même de la variété Delalande à plaque syncipitale unique : elle est assez fréquente. Quelle est done la cause de ces variations? Tout s'explique si. au lieu de se borner à das tr { PA l'examen des individus adultes, on élndie les caractères des jeunes Vipereaux encore dans l'utérus. Parmi ceux-ci, on en trouve assez fréquemment qui ont sur la tête des plaques disposées comme celles de Péliade. Maïs cette disposition est passagère: bientôt les plaques se segmentent en nombreuses petites écailles, telles qu'on les connait chez la Vipera aspis. Quelquefois, cependant, la plaque antérieure ne subit qu'une segmentalion limitée : on a alors la variété Delalande. La figure ci-contre montre la face dorsale de la tête de deux Vipereaux trouvés, en octobre, dans l'utérus d’une femelle depuis quelque temps en captivité. Il y en avait encore quatre autres prêts à naïlre et possédant déjà, comme les adultes, des écailles céphaliques nom- breuses et petites. Ces deux Vipereaux se distinguent immédiatement par leurs plaques syncipitales, Chez lun d'eux, n° 1, les plaques ont la même 0) Toutes ces Vipères ont été capturées par M. l'abbé Chabirand, à qui j'adresse de nouveau Lous mes remerciements. — 104 — forme et la même disposition que chez la Vipère péliade; seulement, un sillon lransversal indique déjà la segmentation des plaques postérieures ; celte segmentalion est beaucoup plus avancée dans le spécimen n° ». Chez ce dernier, la plaque frontale est moins haute et moins larve: cela résulte nettement, comme le montre la fieure , de ce qu’elle s’est fragmentée en avant et sur les côlés. Aussi, entre la plaque sus-oculaire et la plaque fron- tale, il y a deux rangées d’écailles, tandis qu'il n’y en a qu'une dans le n° 1. Les plaques pariétales sont déjà divisées en écailles secondaires, mais on distingue encore leurs limites primitives , et il n’est pas difficile de voir qu’elles avaient à peu de chose près les mêmes dimensions et la même forme que chez le n° 1. Il y a deux rangées d'écailles entre l'œil et les labiales dans le n° », et elles proviennent de la division d’une rangée unique, car dans le n° 1, du côté droit, il n’y a encore qu'une seule écaille au-dessous de l'œil, et dans un autre embryon moins avancé, j'ai trouvé tous les carac- tères péliadiques, y compris l'unique rangée d’écailles entre l'œil et les labiales. Dans les deux spécimens, on trouve vingt et une rangées d’écailles dorsales et la plaque sus-oculaire ne dépasse pas en arrière le bord posté- rieur de l'œil. On peut donc conclure des faits précédents que l'existence de plaques céphaliques chez la V. aspis est due à la persistance d’un caractère em- bryonnaire et ne résulte pas d’une hybridation accidentelle. Une étude plus approfondie, dont je n’ai pu encore réunir les éléments, montrera si le développement ontogénique reproduit exactement les phases du développement phylogénique, si, en un mot, les écailles de la tête, chez l'embryon de V. aspis, apparaissent d' Aa sous forme de plaques qui se diviseraient ensuite, ou bien si, par suite d'un développement abrégé, elles ont d'emblée leurs caractères définitifs. Dans ce dernier cas, les formes décrites ci-dessus s’expliqueraient par un retour à l’état ancestral. Quoi qu'il en soit, l'observation montre que les plaques céphaliques peuvent se diviser dans le cours de la période embryonnaire, el suivant que cette division est plus ou moins répétée, le nombre et la grandeur relative des écailles varient. Aussi les caractères tirés du nombre et de la dimension des écailles ne me paraissent pas suflisants pour justifier la création d'espèces nouvelles. Si la V. aspis et la V. berus appartiennent acluellement à deux espèces distinctes, c’est moins à cause de leur dissem- blance extérieure qu'en raison de l'isolement physiologique où elles se lrouvent par suile de leurs mœurs et de leur distribution géographique. Mais il reste une trace de leur commune origine dans les propriétés du venin qui sont identiques et dans le développement embryonnaire des écailles chez la W. aspis. Ge dernier caractère tend à prouver que le V. berus est la forme primitive dont l’Aspis n’est qu'une modification. Dans la famille des Crotalidés, les mêmes rapports de parenté semblent exister entre les Crotales qui, par la disposition des écailles céphaliques, j — 105 — rappellent notre V. aspis, et les Agkistrodons qui, comme le F, berus, sont pourvus de plaques syncipitales. Or les Agkistrodons et les Péliades se rapprochent des Couleuvres non seulement par la disposition de leurs plaques céphaliques, mais encore par leurs mœurs et leurs habitudes aquatiques. Indépendamment de ces caratères zoologiques, il y a entre les Vipères et les Couleuvres un lien physiologique vestige de leur commune origine, c'est la glande venimeuse. Depuis que nous avons démontré, Ber- land et moi, l'existence, chez les Couleuvres aglyphodontes, d’une glande venimeuse dont le venin possède les mêmes propriétés que celui de la Vipère, la filiation généalogique entre ces deux groupes d'Ophidiens de- vient beaucoup plus vraisemblable. Un certain nombre de zoologistes, avec Boulenger et Cope, ont, il est vrai, reconnu la parenté des deux groupes; mais, considérant les Couleuvres comme des Serpents non venimeux, ils ont cherché par quels intermédiaires on pouvait passer de l'un à l'autre: pour eux, les Opisthoglyphes, par leur venin et leur dent sillonnée, for- maent une transition naturelle et comblaient la lacune. Malheureusement, celle manière de voir est en désaccord avec les faits expérimentaux. Les Opisthoglyphes sécrèlent un venin très actif qu'ils peuvent inoculer à leurs proies; mais, comme je l'ai démontré, ce venin n’a aucun des caractères du venin de Vipère. Il possède, au contraire, loutes les propriétés physio- logiques du venin de Cobra; en conséquence, les Opisthoglyphes se rap- prochent beaucoup plus des Protéroglyphes que des Solénoglyphes. Je suis ainsi amené à conclure que, pour établir une classification ration- nelle des Ophidiens, il faut tenir compte non seulement des faits analo- miques et embryologiques, mais encore des caractères physiologiques fournis par l'étude des glandes venimeuses. Dans cet ordre d'idées, je propose d'introduire dans le groupement des Ophidiens quelques modifications que je résume dans le tableau suivant : Propriétés physiologiques du venin : | Sozéxocuvenes. Aclion locale intense. Troubles circulatoires : abaissement de la pression sanguine. Modifi- 1. { calions des globules et de la coa- gulabilité du sang. Abaissement progressif de la lem- péralure. Mort par altération du sang..... HÉMOTOXIPHORES... AGLYPuES, 106 Venin généralement dépourvu d'action Î Prorénoccyrues. locale. | Pas d'abaissement de pression san- guine ni de température. Troubles initiaux de la respiration. | Mort par asphyxie............ PNEUMOTOXIPHORES. IL. \ OrisrHoczypues. Quelles relations existent entre ces deux groupes et par quels intermé- diaires se rattachent-ils aux autres groupes d'Ophidiens; en un mot, quelle est la filiation généalogique des Ophidiens? C’est une question à laquelle 1l est difficile de répondre pour le moment. Pour laborder avec fruit, il est indispensable de réunir un plus grand nombre de documents sur les pro- priétés physiologiques des glandes labiales chez es Ophidiens. Li sLeur pans Les PLanres vascuL4ires D1res CryeroGAmes, par M. Pu. van Tixçnen. Dans le sous-règne des Rhizophytes ou Vasculaires, on appelle fleur, comme on sait, un ensemble de feuilles différenciées, avec le rameau qui les porte, dans le but de concourir directement ou indirectement à la for- mation des œufs, et l’on divise aussitôt ce sous-règne en deux embranche- ments : les Vasculaires Phanérogames, qui ont une fleur, et les Vasculaires Cryptogames, qui n’en ont pas. Montrer d’abord que ces deux expressions sont impropres, ensuite qu’elles sont inexactes, enfin, et comme consé- quence, qu'elles doivent être rejetées et remplacées par d’autres, appropriées et exactes, Lel est le triple objet de cette petite Note. 1° Elles sont ümpropres. — Elles sont impropres, et toutes les deux éga- lement. En effet, lorsque, conformément à la tradition antique, on divise l'ensemble des plantes, le règne vérétal, comme on dit, en deux groupes primordiaux, ou sous-règnes, les Phanérogames et les Cryptogames, on veut dire sans doute, d’après l'étymologie de ces deux mots, que l'union des œamèles qui préside à la formation de l'œuf est apparente et facile à voir chez les premières ©, cachée et difficile à apercevoir chez les se- condes ©). Or, c'est précisément le contraire qui est la vérité. 1) Phanérogames vient de @avepos, apparent, et yéuos, union. ) Cryptogames vient de xpurrôs, caché, et yauos, union. | | | Se oc Dit — 107 — Nulle part, en eflet, l'union des gamètes pour former l'œuf n'est plus extérieure, plus accessible à l'observation directe, pourvu qu'elle s’aide seulement du microscope, plus facile par conséquent à suivre dans toutes ses phases que chez les prétendues Cryptogames. Aussi est-ce chez elles, dans une toute petite Algue verte du genre OEdogone (Edogonium), qu'a été vue tout d'abord, en 1855, et suivie pas à pas dans loutes ses phases la première formation d'œuf observée chez les êtres vivants, découverte qui a illustré à jamais le nom de Pringsheim et qui est assurément l'une des plus belles contributions que la Botanique s’honore d’avoir apportées à la Science générale. C'est chez elles aussi, et successivement dans leurs différents groupes, qu'on a étudié ensuite avec le plus de soin et qu'on connait le mieux aujourd'hui ce phénomène, le plus important peut-être de la Biologie. Nulle part, au contraire, l'union qui préside à la formation de l'œuf n'est plus intérieure, plus cachée aux regards, plus diflicile par conséquent à observer dans sa marche, même en s'aidant de la lechnique microsco- pique la plus raffinée, que chez les prétendues Phanérogames. C'est ce qui explique que jusqu'à ces dernières années, jusqu'en 1899, où les belles observations presque simultanées de M. Navachine, à Kiev, et de M, Gui- gnard, à Paris, ont fait tout à coup la lumière sur ce point, on ait ignoré, dans la subdivision la plus vaste de cet embranchement, les Stigmatées ou Angiospermes, l'une des phases les plus importantes du phénomène, savoir : la formation, à côté de l'œuf qui donnera l'embryon, d’un trophime qui produira l'albumen, en un mot, la dauble fécondation ou digamie qui permet d'attribuer désormais à ces plantes le nom de Digames (), A ce propos, j'ai du plaisir et aussi quelque fierté à rappeler ici que M. Guignard est un peu des nôtres. Au sortir de l École de pharmacie , c'est au Muséum, dans mon laboratoire, qu'il a débuté par une thèse d’embryo- génie lrès appréciée, où déjà se montraient les rares qualités dont il a donné tant de preuves par la suite et qui l'ont finalement conduit à par- tager l'honneur de la belle découverte à laquelle je viens de faire allusion. Il est resté ensuite atlaché à mon service comme préparaleur, jusqu'au moment où il a élé appelé à occuper la chaire de Botanique à la Faculté des sciences de Lyon, pour succéder peu de lemps après à Ad, Chatin, à l'École de pharmacie de Paris, et plus tard à Ch. Naudin, à l'Académie des sciences. Un rayon de cette jeune gloire rejaillit done sur notre vieille Maison. La même cause qui a permis à lout un côté du phénomène, et non au moins important, d'échapper si longtemps à l'observation, explique. à plus forte raison, qu'aujourd'hui encore bien des détails en soient où ignorés ou 4) Voir à ce sujet : Ph. van Tieghem , L'œuf des plantes, considérée comme base de leur classification (Ann, des science. nat., S° série, Bot, XIV, p. 271, 1901). — 108 — controversés, el qu'il faille encore beaucoup de temps et d’eflorts pour le pénétrer complètement et le connailre partout. Si done l’on voulait, à toute force, conserver ces deux termes, il fau- drait, pour rester dans le vrai, en renverser l'application, appeler Phané- rogames les Gryplogames actuelles, Cryptogames les Phanérogames d’au- jourd'hui : rien n’en saurait mieux montrer toute l'impropriété. 2° Elles sont inexactes. — Mais ces deux expressions ne sont pas seule- ment impropres, et toutes deux évalement, dans leur acception générale ; dans l'application particulière qu’on en fait au sous-règne des Rhizophytes où Vasculaires pour le diviser en deux embranchements, les Phanérogames et les Cryplogames, comme ïl a été dit au début, elles sont en outre inexactes, quoique inégalement. Toutes les Rhizophytes dites Phanérosames ont bien, en eflet, une fleur, réduite parfois, et c'en est alors l'état le plus simple, à une seule feuille différenciée. Ce n’est donc pas de leur côté que vient la faute. C'est de l’autre. La plupart des Rhizophytes dites Cryptogames sont bien, en effet, tolalement dépourvues de fleur, mais la plupart seulement. Ce sont alors les feuilles végétatives elles-mêmes qui, en même temps qu'elles accomplissent les fonctions photochlorophylliennes, contribuent à Ja for- mation de l'œuf, cumulant ainsi deux fonctions très différentes et en équi- librant de leur mieux les exigences inverses, ce qui est un signe évident d'infériorité. Il en est ainsi dans la presque totalité des Fougères, dans les Marattinées, dans les Salvininées et aussi, jusqu'à un certain point, dans les Isoétinées. Mais déjà, chez quelques Fougères, il se fait, le long de la feuille vépé- lative, une différenciation très nelle, la région supérieure se consacrant tout entière à la formation des cellules spéciales destinées à la formation de l'œuf, c’est-à-dire des diodes et des diodanges qui les renferment, la région inférieure accomplissant exclusivement les fonctions photochlorophyl- liennes : telles sont les Osmondes (Osmunda), les Aneimies (Aneimia), ele. Ailleurs, il y a progrès dans le même sens : la feuille végétative s’y dé- double perpendiculairement à son plan en deux seoments, l'externe ou dorsal exclusivement végétatif, interne ou ventral consacré tout entier à la formation des diodanges et des diodes; il en est ainsi dans les Ophioglos- sinées, où le segment diodophore reste ouvert, el dans les Marsilinées, où il se reploie sur lui-même et se ferme en enveloppant dans une cavité close tous les diodanges qu'il porte. Ce sont là sans doute deux pas vers la fleur, mais ce n'est pas encore la fleur. Chez quelques Fougères, notamment les Blechnes (Blechmun), la tige forme chaque année d’abord une rosette de feuilles exclusivement végéla- lives, puis une seconde rosette de feuilles plus longues, à folioles plus espacées el plus étroites, très diflérentes des premières et exclusivement MR èÉ Lie = 4109 — consacrées à la formation des diodanges, en un mot des diodophylles. L'en- semble de ces diodophylles, avec le tronçon de tige qui les porte, puisqu'il salisfait à la définition rappelée au début, mérite déjà le nom de fleur. Seulement, comme la tige conserve au-dessus de ses diodophylles sa faculté de croissance, l'année suivante elle s’allonge de nouveau et produit d’abord une nouvelle rosette de feuilles végétatives, plus tard une rosette de diodo- phylles, c’est-à-dire une nouvelle fleur, et ainsi de suite. De cette alternance régulière, il résulte que la fleur reste, pour ainsi dire, encastrée, enclavée dans le corps vépélatif, dont elle ne se dégage pas encore nettement, ce qui explique qu'on n'en ait pas jusqu'ici aperçu l'existence. Il en est à peu près de même dans les Isoètes (/soetes), où, sur la même tige tuberculeuse, se succèdent en alternance régulière les rosettes de feuilles végétatives et les rosettes de diodophylles; seulement ici, les secondes n'étant pas différen- ciées neltement, par rapport aux premières, par leur forme et leur dimen- sion , la fleur, dont elles constituent pourtant l'ébauche, se distingue encore moins du corps végélatif que chez les Blechnes. I n'en est plus de même chez les Prèles (Equisetum) et chez les Lyco- podes (Lycopodium). Là, toutes les feuilles rapprochées qui occupent l'ex- trémité de certains rameaux se différencient fortement par rapport aux feuilles végétatives, en se consacrant exclusivement à la production des diodanges, et comme le rameau épuise sa croissance en les produisant, l'ensemble constitué par cette extrémité de rameau avec les diodophylles qu'elle porte, en un mot la fleur, conserve indéfiniment la situation ter- minale qui la sépare fortement du corps vépétatif. Il en est de même dans les Sélaginelles (Selaginella), avec cette diffé- rence qu'ici, les diodes étant de deux sortes. les unes mâles (les micro- diodes), les autres femelles (les macrodiodes), il y a aussi deux sortes de diodophylles, les unes mâles (les microdiodophylles), les autres femelles (les macrodiodophylles). Asexuée ou neutre dans les Équisétinées et les Lycopodinées, la fleur est donc bisexuée ou hermaphrodite dans les Séla- ginellinées. Puisque, chez les Phanérogames, on appelle étamine la feuille qui produit les microdiodes, la microdiodophylle, et carpelle la feuille qui produit les macrodiodes, la macrodiodophylle, on peut déjà appliquer ici aux mêmes choses les mêmes noms. Il est remarquable loutefois qu'ici les macrodiodophylles ou carpelles occupent la partie inférieure de la fleur, les microdiodophylles ou étamines la région supérieure. C'est loujours le contraire, comme on sait, dans la fleur des Phanérogames; lorsqu'elle est bisexuée, les étamines y sont en bas, les carpelles en haut. Si done il est vrai que bon nombre de Vasculaires dites Cryptogames n'ont pas de fleurs, il ne l'est pas moins que plusieurs s'en montrent pour- vues, et cela aussi bien parmi celles qui, n'ayant qu'une sorte de diodes, forment le sous-embranchement des /sodiodées, que chez celles qui, ayant deux sortes de diodes, constituent le sous-embranchement des Hétérodiodées. Muséus. — vin. 8 D Aussi peut-on, en se fondant sur ce caractère, subdiviser chacun de ces deux sous-embranchements en deux classes. Les Isodiodées à fleurs forme- ront la classe des Zsunthées (Équisétinées, Lycopodinées), les Isodiodées sans fleurs celle des Jsananthées (Marattinées, Ophioglossinées, Fougères). De même, les Hétérodiodées à fleurs conslitueront la classe des Hetéranthees (Sélaginellinées), les Hétérodiodées sans fleurs la classe des Hétérananthées (Salvininées, Marsilinées, Isoétinées). Cette division de lembranchement en deux sous-embranchements et quatre classes est résumée dans le tableau suivant : Se , | Unefleur.... Hétéranthées. ‘ de deux sorles: Héréropropées. (a é Vasculaires | Pas de fleur. Hétérananthées. mes. f D CRABÈCE ; Une fleur.... /santhées. Diodes d'une seule sorte : Isonronées. p l Pas de fleur.. /sananthées. Puisque, done, la fleur apparait déjà comme telle, d'abord peu diflé- rente du corps végétatif dans les [soètes, puis plus nettement dislinete dans les Blechnes, et qu'elle s’en différencie enfin très fortement, sous la forme asexuée chez les Préles et les Lycopodes, sous la forme bisexuée chez les Sélaginelles, il est inexact de donner comme caractère général à cet em- branchement l'absence de fleurs qu'exprime le terme de Cryptogames. 3° I faut les rejeter et les remplacer par d’autres. — Étant ainsi recon- nues également impropres des deux côtés dans leur signification générale, et inexactes, au moins d'un côlé, dans leur application particulière aux Rhizophytes, ces deux expressions doivent être désormais rejetées et rem placées par d’autres, à la fois appropriées à l’état actuel de nos connais- sanccs et risoureusement exactes. Pour rechercher celles-ci et, si l’on vient à en trouver plusieurs, pour faire entre elles un choix judicieux, il est né- cessaire de prendre les choses d’un peu loin. Rappelons d'abord que si, chez les animaux, les gamètes prennent tou- jours naissance directement sur le corps adulte, en un mot, si la formation de l'œuf yest toujours directe, chez les plantes, l'origine des gamètes offre deux modes profondément différents, ce qui permet aussitôt de les séparer en deux groupes fondamentaux. Dans le premier, les gamètes prennent naissance directement sur le corps adulte; la formalion de l'œuf y est directe, comme chez tous les animaux. Dans le second, les gamèles sont produits par un corps rudimentaire, sou- vent de très petite dimension, préalablement formé par le corps adulte au moyen d'une cellule différenciée qui s’en détache d'ordinaire et qui se dé- veloppe alors librement dans le milieu extérieur. Ce corps rudimentaire, qui engendre les gamètes et dans lequel se forme l'œuf, a reçu le nom de prothalle et la cellule spéciale qui le produit, parcequ’elle établit le passage — 111 — entre le corps adulte et le prothalle, celui de diode). En un mot, la for- mation de l'œuf y est sndirecte. D'après ce caractère, le règne végétal se partage en deux groupes ou sous-rèpnes, que l’on nomme, le second, Diodées où Prothallées, le pre- mier, Adiodées où Aprothallées. On voit tout de suite l'importance du groupe des Diodées au point de vue de la Biologie générale. Sans lui, en effet, le mode indirect, c’est-à- dire le mode le plus compliqué de la formation de l'œuf chez les êtres vivants, nous demeurerait totalement inconnu, puisque les animaux ne le présentent pas. Avant d'aller plus loin, il n'est pas inutile de remarquer que la divi- sion du règne vépélal, ainsi obtenue par le mode de formation de l'œuf, se trouve entièrement corroborée par la conformation et la structure du corps adulte. Les Diodées, en effet, ont une racine, les Adiodées n’en ont pas: aussi appelle-t-on souvent les premières Ahizophytes, les secondes Arhi- zophytes. Les Diodées ont, en même temps, une canalisation intérieure, formée de tubes d'aller ou vaisseaux, éléments essentiels de la région du bois, qui conduisent dans toutes les parties du corps, et jusqu'aux extrémités des feuilles, le liquide absorbé dans le sol par les racines, et de tubes de retour, où fubes criblés, éléments essentiels de la région du liber, qui transportent dans Loutes les parties du corps, el jusqu'aux extrémités des racines, la sève élaborée par les feuilles, en un mot, une canalisation cribro- vasculaire où libéro-lioneuse, qui manque totalement aux Adiodées. Aussi nomme-t-on souvent ces deux groupes respectivement les Vasculaires el les nvasculaires. Les deux sous-règnes étant ainsi définis avec précision par le mode de formation de l'œuf, confirmé et justifié par la conformation et la structure du corps adulte, prenons à part les Diodées, Rhizophytes ou Vasculaires , dont il est ici spécialement question. Les diodes s’y forment toujours dans une feuille, à l'intérieur d’une protobérance superficielle plus où moins saillante de cette feuille, En un mot, les diodes y sont partout endogènes et la protubérance qui les produit est partout un diodange. En germant, soit tout de suite, soit après un passage plus ou moins long à l'état de vie latente, chaque diode produit toujours, en définitive, un prothalle où se forment les gamètes, Ceux-ci sont toujours fortement différenciés, à l'exté- rieur comme à l'intérieur; il y a toujours hétérogamie ou sexualité très prononcée. Le gamète mâle, l'anthérozoïde, est plus petit et, mobile ou im- mobile, fait, activement ou passivement, tout le chemin pour s'unir au gamète femelle, à l'oosphère, qui est plus grande et reste en place dans sa cellule mère. Aussitôt formé, l'œuf se développe toujours sur le pro- 0) De dfodos, passage. — 119 — thalle et à ses dépens , de manière à produire, en définitive , directement une nouvelle plante adulte. Mais la manière dont le diodange procède de la feuille qui le porte, le mode suivant lequel, après la formation du prothalle, lanthérozoïde est amené à l’oosphère, enfin la façon dont se comporte plus tard l'embryon issu du développement de l'œuf, ces trois caractères subissent en même temps chez les Diodées deux modifications importantes, qui permettent de distinguer dans ce sous-règne deux groupes secondaires ou embranche- ments. Chez les unes, en effet, le diodange est formé tout entier par un déve- loppement local de l'épiderme de la feuille et possède, en conséquence, la valeur morphologique d’un poil. Les prothalles, qu'ils soient d’une seule sorte et capables chacun de produire à la fois les deux gamètes, ou de deux sortes, issus aussi de deux sortes de diodes et produisant les uns seulement des anthérozoïdes, les autres seulement des oosphères, sont toujours libres, indépendants de la plante adulte, de laquelle les diodes génératrices se sont séparées. Le prothalle bisexué ou mâle, après avoir formé ses anthé- rozoïdes, les met en liberté dans le milieu extérieur, où ils ont à trouver activement leur chemin vers les oosphères, demeurées en place dans le prothalle bisexué ou femelle. Plus tard, l'embryon, n'ayant d'attache qu'avec le prothalle bisexué ou femelle, qui lui-même est libre, une fois qu'il en a épuisé complètement les réserves, s'en affranchit, continue sa croissance en se nourrissant directement désormais dans le milieu extérieur et, sans passer à l’état de vie latente, devient finalement une nouvelle plante adulte. Chez les autres, le diodange est produit par un développement local de l’assise externe de l'écorce de la feuille, c’est-à-dire de lexoderme, passive- ment recouvert par l’épiderme: il a donc la valeur morphologique d’une émergence. Les prothalles, toujours de deux sortes et issus de deux sortes de diodes, se comportent différemment, chacun à sa manière. Le prothalle femelle est et demeure nécessairement inclus dans la plante adulte, au lieu même où sy est produite sa diode génératrice, c’est-à-dire au centre du diodange, parce que celle-ci n’est pas sortie du diodange demeuré clos, y a germé et s’y est développée sur place. La diode génératrice du prothalle mâle, au contraire, se détache d'abord de la plante adulte par la déhiscence du diodange el se dissémine dans le milieu extérieur: mais bientôt après, elle revient se déposer sur elle, non loin du diodange où se trouve inclus un prothalle femelle, et le prothalle mâle qu'elle produit alors pénètre dans la plante adulte, s’y développe en parasite et vient, de diverses manières, unir l'un de ses anthérozoïdes à l'une des oosphères du prothalle femelle pour former l'œuf. Plus tard, l'embryon se trouvant ici, comme le pro- thalle femelle qui le renferme, inclus dans la plante adulte, une fois les réserves épuisces , passe à l'élat de vie latente et puis se sépare de la plante — 113 — adulte, pour reprendre seulement plus tard, au retour des conditions favo- rables, sa croissance interrompue et poursuivre désormais jusqu'au bout, dans le milieu extérieur, son développement en une nouvelle plante. Le premier groupe peut être nommé, puisque les diodanges y sont épi- dermiques, Æpidiodées, puisque les prothalles, bisexués ou unisexués, \! sont libres dans le milieu extérieur, Exroprothallées, et puisque le dévelop- pement de l'œuf y est continu, sans pause, sans [enps d'arrêt, Apausées. Par contre, le second groupe peut être nommé, puisque EE diodanges y sont d'origine exodermique, c’est-à-dire corticale, Dermodiodees , puisque les prothalles, loujours unisexués ici, sont en définitive inclus tous les deux, chacun à sa manière, dans la plante adulte, Ændoprothallées, et puisque le dév eloppement de l'œuf y est discontinu, frappé d'une pause, d'un temps d'arrêt, où se fait la séparation, relardée jusque-là, mais tou- jours nécessaire, du petit d'avec la mère, Pausées. De ces trois caractères différentiels, avec les trois dénominations qui les expriment, auquel devons-nous donner la préférence? Au second, semble- til, parce qu'il est plus frappant et plus facile à constater que le premier, et parce qu'il entraine avec lui le lroisième, car c’est évidemment parce que le prothalle femelle est et demeure inclus dans le diodange que l'œuf se développe en embryon à l'intérieur même de la plante adulte, ce qui rend ensuite nécessaire une séparation avec passage à l’état de vie latente. Nous désignerons done, par la suite, les deux embranchements où se divise le sous-règne des Diodées, Rhizophytes ou Vasculaires sous les noms de Exoprothallées et de Endoprothallées. L'endoprothallie constituant une très grande complication introduite {out à coup dans la marche du développe- ment, on voit que le second groupe se montre par là, comme par tous ses autres caractères, de beaucoup supérieur au premier. Or ces deux embranchements, ainsi définis et nommés, correspondent exactement à ceux qu'on désigne aujourd'hui par les deux expressions que l'on vient de condamner et de rejeter : les Endoprothallées sont, en efet, les Phanérogames actuelles : les Exoprothallées, les Crylogames vasculaires actuelles. Le problème que nous nous posions, de substituer aux deux ex- pressions anciennes deux termes nouveaux, en rapport avec l'état présent de la science, tous deux appropriés aux choses et tous deux rigoureusement exacts, se trouve donc résolu. En remarquant que, chez les Exoprothallées, l'union des gamèles pour former l'œuf s'opère hors de la plante adulte, tandis que, chez les Endo- prothallées, elle se fait à l'intérieur de la plante adulte. on pourrait aussi être tenté de nommer les premières Æxogames, les secondes Ændogames. Plus brèves, ces expressions auraient, en oulre, l'avantage (ne serait-ce pas plutôt un inconvénient?) de ressembler beaucoup à celles qu'elles rem- placent. Mais, n'impliquant pas, comme celles que nous venons de choisir, l'existence d’un prothalle, elles sont moins précises et peuvent s'appliquer — 114 — aussi au sous-rèene des Adiodées. C’est pourquoi je préfère les deux autres, que, depuis plusieurs années, j'emploie couramment dans mon enseigne- ment au Muséum (, Dg LA VARIATION DE STRUCTURE EXISTANT À L'ÉTAT NORMAL ENTRE LES RACINES ET LES RADICELLES DE LA Marsizre (Marsinn), par M. G. CHauveaun. De La Race. La racine des Marsiliacées procède, comme on sait ©, d’une cellule initiale qui détache parallèlement à toutes ses faces des ne successifs. Les trois segments internes se partagent, tout d'abord, par une cloison longi- tudinale un peu oblique en deux parties inégales, de façon à donner en coupe transversale six secteurs, dont trois plus petits (s, s,s, fig. 1) al- ternent régulièrement avec les trois autres (S, S, S). Chacun de ces six secteurs se divise par une première cloison tangentielle qui sépare l'écorce externe, puis par une seconde cloison tangentielle qui sépare l'écorce in- terne et la stèle, comme cela a lieu dans les Fougères, Fig. 1, — Coupe transversale de la Racine (M. Driummondi). Première phase du développement. F. Cloison primitive. — f. Cloison longitudinale divisant chaque segment en un grand secteur S et un petit secteur s. Nous laisserons de côté la coiffe et l'écorce dont le développement est bien 0) Voir aussi l’article intitulé : Spores, diodes et tomies (Journal de Botanique, XIII, p. 130, 1899). ® GC. Næçeu et H. Lerrces, Entstehung und Wachsthum der Wurzeln (Beitrüge zur wissenschaftlichen Botanik, 1864, p. 114). — 115 — connu U}, pour nous occuper exclusivement de la stèle, el en particulier du mode de formation des tubes criblés qui est inexactement décrit dans le mémoire d’ailleurs si remarquable de Russow®. Nous choisirons pour exemple Marsilia Drummondiü, mais nous avons trouvé les mêmes résultats dans A. macropus. Il se fait dans chaque secteur une cloison tangentielle (e, fig, 2) sé- parant vers l'extérieur une région que nous appellerons région externe, puis une seconde cloison tangentielle (d, fig. 2), en dedans de la pre- mière, séparant une région moyenne et une région interne, Cette seconde cloison langenlielle ne se forme d’abord que dans les trois grands secteurs (S, S,S), mais un pea plus tard elle apparaît (d, fig. 3) dans l'un des pelits secteurs (s), qui se présente alors subdivisé en trois régions, tandis que les deux autres pelits secteurs sont subdivisés seulement en une région externe et une région moyenne. À partir de ce moment, on peut prédire le sort réservé à chaque secteur. Fig. 2. — Coupe transversale de la Racine (M. Drummondi). Deuxième phase ®. e. Cloison tangentielle séparant la stèle et l'écorce. — ce. Seconde cloison tangentielle séparant la région externe de Ja stèle, — d, Troisième cloison séparant la région moyenne et la région interne, Alin de comparer plus aisément les coupes successives que nous devons étudier, et pour faciliter la description, nous allons orienter toutes les coupes de la même manière, en les plaçant de telle façon que le petit secteur, subdivisé en lrois régions, occupe la partie médiane supérieure de la figure. Ge secteur parait désormais semblable au grand secteur qui lui est diamétralement opposé, mais on le distingue à ce caractère, qu'il est inter- (0 Pu, vas Trecuem et Douuor, Recherches sur l'origine des membres endo- gènes (Ann. des Scienc. nat., 7° série, VIIL, 1888, fig. 574, pl. 39). @ Ed. Russow, Vergleichende Untersuchungen, Mémoires de l'Acad. Imp. des Se. do Saint-Pétersbourpr. @ Les cloisons indiquées en pointillé sont les cloisons qui ont pris naissance depuis la phase précédente, — 116 — calé entre deux grands secleurs réunis en dedans de lui, tandis que son opposé est intercalé entre deux petits secteurs qui n’atteignent pas le centre de la stèle. Ce petit secteur devient, pour nous, le petit secteur supérieur ; son op- posé est le grand secteur inférieur, tous deux étant médians, car ils sont partagés en deux parties égales par le diamètre vertical de la figure, tandis que les quatre autres secteurs sont latéraux el situés deux en dessus, deux en dessous du diamètre horizontal. Nous avons donc un grand secteur lalt- ral gauche en haut, un petit secteur latéral gauche en bas, un grand sec- teur latéral droit en haut et un petit secteur droit en bas. Cela fait, nous allons décrire successivement les divers cloisonnements qui se forment dans chaque région. Fig. 3. — Coupe transversale de la Racine (M. Drummondu). Troisième phase. E. Cloison radiale de l’endoderme. — d. Troisième cloison séparant la région moyenne et la région inlerne dans le pelit secteur supérieur. — P. Cloison radiale de la région externe. — A. Cloison tangen- tielle dédoublant une cellule de la région externe en une portion criblée et une portion péricyclique. — H. Cloison longitudinale très oblique dédoublant incomplètement la région moyenne du secteur en une portion criblée et une portion interne. Région externe. — Cette région se subdivise par une cloison longitudi- nale radiale (P, fig. 3) dans chaque secteur. Dans les secteurs médians, celte cloison coïncide avec le diamètre vertical ;: dans les secteurs latéraux, cette cloison est plus rapprochée du diamètre vertical que du diamètre ho- rizontal, par conséquent elle divise la région externe de chacun de ces sec- teurs en deux cellules inégales ; la plus grande de ces deux cellules se divi- sera, plus tard, par une seconde cloison radiale, dans le grand secteur gauche el dans le petit secteur droil, tandis que, dans le grand secteur droit et dans son opposé le petit secteur gauche, cette grande cellule se dédouble — 117 — par une cloison tangentielle (A, fig. 3) en une moilié externe et une moitié interne. Ensuite la moitié externe se partage par une cloison radiale (p, fig. 4) en deux cellules égales, tandis que la moitié interne se partage par une autre cloison radiale p' en deux cellules très inégales. La plus pe- lite de ces deux cellules internes est contiguë à la ligne de séparation des deux secteurs latéraux qui coïncide avec le diamètre horizontal. Cette petite cellule doit se différencier directement pour donner le premier tube eriblé (4, fig. 5). La grande cellule sœur se divise plus tard par une cloison ra- diale (p”, fig. 5 ) en deux cellules de même taille qui évolueront successive- ment en tubes criblés (1, l’, fig. 6). C'est le même mode de formation que nous avons décrit chez les Fougères". Fig. 4. — Coupe transversale de la Racine (W. Drummondü). Quatrième phase. P. Seconde cloison radiale du périeyele. — p. Cloison radiale de la por- tion périeyelique de la région externe dédoublée. — p'. Première cloison radiale de la portion criblée de la région externe donnant le premier tube cxiblé & — b'. Cloison radiale de la portion eriblée de la région moyenne donnant deux tubes criblés L, 4°. — b", Première cloison radiale de la portion interne de la région moyenne. — B. Pre- mière cloison radiale de la région moyenne. — B'. Seconde cloison radiale de la région moyenne. Quand le cloisonnement est achevé, cetle région externe présente done deux ares formés d’une seule assise et deux ares composés de deux assises. Il y a six cellules dans chaque are simple et deux cellules externes dans chaque are double. Cela fait ensemble seize cellules formant à la périphérie de la stèle une assise continue qui demeure à l'état de conjonetif et constitue le péricycle. En dedans de cette assise sont les six tubes criblés groupés trois par rois qui représentent la portion interne à où elle s'est dédoublée, 9) De la formation du péricycle de la racine dans les Fougères. Pulletin du Muséum d'histoire naturelle (1901, n° 6). — 118 — Région moyenne. — Dans chaque secteur médian, la région moyenne se subdivise par une première cloison radiale (B, fig. 4) en deux cellules in- égales, puis une seconde cloison radiale B’ divise la grande cellule de facon à donner en définitive lrois cellules placées côte à côte et dont la médiane est un peu plus pelite que les deux autres. Dans le grand secteur gauche, une cloison longitudinale très oblique (H, fig. 3) dédouble incom- plètement cette région en une portion externe petite et une portion interne plus grande. La portion externe se divise par une cloïson radiale (b', fig, 4) en deux cellules qui se différencieront en deux tubes criblés (4, 4’, fig. 6). La portion interne se divise par une cloison radiale (b”, fig. 4), puis par une seconde cloison radiale, de façon à donner trois cellules de taille peu différente. Les mêmes cloisonnements s’accomplissent dans le secteur opposé, le petit secteur droit. Fig. 5. — Coupe transversale de la Racine (M. Drummondi). Cinquième phase. t, Premier tube criblé dans sa phase de différenciation maximum, — p'. Seconde cloison radiale de la portion criblée externe donnant deux tubes eriblés #’, 1”. Dans le grand secteur droit, il se fait une première cloison radiale (B, fig. 4), puis plus tard une seconde cloison radiale (B', fig. 4), ce qui donne aussi trois cellules, et il en est de même dans le petit secteur gauche qui lui est opposé. Région interne. — Cette région, représentée seulement dans les trois grands secteurs et dans le petit secteur supérieur, ne présente aucun cloi- | — 119 — sonnement, Elle demeure formée par quatre cellules qui se différencieront en autant de vaisseaux. Différenciation de l'appareil conducteur. — Au point de vue de l'appareil conducteur, la région externe ne donne donc que des tubes eriblés ; la région moyenne fournit des tubes criblés et des vaisseaux, la région in- terne ne produit que des vaisseaux. Fig. 6. — Coupe transversale de la Racine (M. Drummondi). Sixième phase. £. Premier tube criblé en voie de régression. — 1’. Second tube de la ré- gion externe dans sa phase de différenciation maximum. — t". Troi- sième tube eriblé de la région externe qui commence à se différencier. — h. Tube eriblé de la portion externe de la région moyenne dans sa phase de différencialion maximum, — X'. Second tube criblé de la portion externe de la région moyenne qui commence à se diffé- rencier. — D". Seconde cloison radiale de la portion interne de la | région moyenne. Lors de sa formation, le premier tube criblé gauche {, appartenant au petil secteur gauche, est silué au-dessous du diamètre horizontal, tandis que le premier tube criblé droit appartenant au grand secteur droit est situé au-dessus de ce même diamètre. Mais cette disposition inverse origi- nelle tend à disparaître à mesure que se produit le développement de la ra- cine. Chaque premier tube criblé se différencie rapidement, sa paroi trans- — 120 — versale prend les poncluations caractéristiques, tandis que sa paroi longitudinale s’épaissit beaucoup. Quand ce tube criblé a atteint sa phase de différenciation maximum (#, fig. 5), il présente en coupe transversale une forme pentagonale irrévulière: ses deux faces radiales sont plus petites que sa face interne et que ses deux faces externes. Par son angle externe, 1l s’est insinué entre les deux cellules péricycliques qui lui sont superposées et est arrivé à se placer vis-à-vis de leur intersection. Il en résulte que chaque premier tube eriblé situé maintenant sur le diamètre horizontal a pris. par rapport à l'autre, une posilion symétrique. Fig. 7. — Coupe transversale de la Racine (M. Drummond). Septième phase. t,t, th, KW. Tubes criblés en voie de régression. — T. Tube criblé né de la portion non dédoublée de la région moyenne, dans sa phase de différenciation maximum. À ce moment, le second Lube eriblé t’, provenant du dédoublement de la cellule sœur du premier, commence à se différencier (#', fig. 6). En même lemps que lui se différencie pareillement le second tube eriblé (4, fig. 6), qui a une origine fort différente, puisqu'il provient du dédoublement partiel de la répion moyenne du secteur voisin. Chacun de ces seconds tubes criblés (4!, k) subit peu à peu les modifications caractéristiques, et quand il a atteint sa phase de diflérenciation maximum, ses caractères spé- cifiques sont encore plus marqués que ceux du premier. Sa laille est plus — 121 — grande, sa paroi plus épaisse, sa forme hexagonale irrégulière est élargie suivant la langente. Pendant que le développement se poursuit ainsi, les deux cellules péri- cycliques superposées aux tubes eriblés externes {, l s'accroissent suivant le rayon el acquièrent la même épaisseur que les cellules péricycliques non dédoublées du secteur latéral voisin, de façon à former avec elles une assise extérieure qui parait homogène et avoir partout la même valeur. D'autre part, les tubes criblés L, k', qui sont en dedans de cette assise, se trouvent maintenant sur le même cercle que les premiers tubes criblés 4, t', bien qu'ils appartiennent à à une région différente. Le premier tube eriblé £ perd peu à peu ses caraclères Dan iculiers. sa paroi s'amincit, son diamètre décroit, et quand les troisièmes tubes criblés 1, h' présentent leur phase de différenciation maximum, ce premier tube a perdu Lous ses caractères. Puis les seconds tubes criblés {', k entrent à leur tour en voie de régression et perdent leurs caractères particuliers en se rétrécissant, Enfin les troisièmes tubes criblés #’, X° subissent aussi la même régres- sion, landis qu'ils sont suppléés par les quatrièmes tubes criblés (T, fig. 7) formés aux dépens de la cellule qui correspond à toute l'épaisseur de la région moyenne, Ces derniers tubes criblés T sont comparables entre eux: ils sont lous les quatre produits aux dépens de la région moyenne, et loute son épaisseur est employée à les former. A celle phase du développement de la racine, les trois tubes criblés t, l', l'(lig. 8) de la région externe et les deux tubes criblés À, k° de la région moyenne ne se montrent plus que comme des tubes étroits à paroi mince, de forme irrégulièrement arrondie, insérés d'une part entre deux cellules péricycliques superposées, d'autre part entre les cellules de la ré- gion moyenne. Au lieu de se toucher les uns les autres en un are continu. comme au début, ils sont complètement séparés l'un de l'autre par les cellules péricycliques et par les cellules sous-jacentes. Ces cellules, sans paraitre exercer sur eux une pression déformante, prennent peu à peu la place qu'ils occupaient auparavant. La résorplion de ces tubes criblés se poursuit; leur membrane même, complètement digérée, disparait, et, si l'on examine une racine au niveau où les vaisseaux sont bien différenciés, on ne peut soupçonner l'existence de ces premiers tubes criblés, car il n'en reste plus aucune trace (fig. 8). C'est là un exemple des plus frappants pour constater à la fois le grand développement que peuvent prendre les tubes criblés, la courte durée de leur période active et leur complète disparition après celle période. Dans chaque secteur médian, la différenciation s’accomplit de la même manière. Les trois cellules de la région moyenne se différencient en autant de vaisseaux, la cellule médiane » (fig. 8) se différenciant avant les deux autres »’, v° el demeurant un peu plus étroite, Ensuite, la cellule de la ré- gion interne devient à son lour un vaisseau (V fig. 8) plus gros que les précédents. Enfin, plus tard encore, les deux cellules internes appartenant, l’une au grand secteur droit, l'autre au grand secteur gauche, se transforment en deux vaisseaux de grande taille o, 0’ (fig. 8) qui occupent la partie cen- trale de la stèle. Fig. 8. — Coupe transversale de a Racine (M. Drummondn). Huitième phase. T. Tube criblé persistant, — ». Vaisseau médian de la région moyenne. — v'. Second vaisseau de la région moyenne. — V. Vaisseau de la région interne appartenant comme les précédents au secteur médian. — O. Vaisseau de la région interne, différencié en dernier lieu, apparte- nant au grand secteur latéral. — e. Cloison séparant l’endoderme N de la stèle. — c. Cloison séparant le péricyele G de la région moyenne D. — d. Cloison séparant la région moyenne D de la région interne V, O. Chaque secteur médian forme donc un Jusceau lipneux. Ces deux faisceaux sont semblables, bien que fournis par deux secteurs de taille dif- férente. Toutefois la séparation qui existait à l’origine entre ces deux sec- teurs persiste: ils ne se réunissent pas au centre et ils demeurent toujours séparés L'un de l’autre par les deux cellules internes des deux grands sec- teurs latéraux. Ces deux cellules 0, o sont devenues très prandes et, en se développant, elles ont pris une position symétrique de part et d'autre du diamètre vertical. Le centre de la stèle est maintenant au milieu de leur paroi mitoyenne, tandis qu'il était situé, au début, à son extrémité au point où elle se rencontre avec le secteur inférieur. Nous avons décrit une racine présentant le {ype moyen. On peut ren- contrer quelques variations tenant soit au nombre des tubes criblés, soit au nombre des vaisseaux. Par exemple, on trouve parfois trois Lubes cri- blés au lieu de deux nés aux dépens du dédoublement de la région moyenne. De même on peut trouver un plus grand nombre de vaisseaux résultant du dédoublement des cellules des secteurs médians. Mais ces varialions ne modifient pas le mode de formation général que nous venons de dé- crire, Si nous résumons celte longue description, nous dirons que la stèle de la Marsilie se subdivise en trois régions donnant : l'externe, le péricycle ct les premiers tubes criblés; la moyenne , des tubes criblés et des vaisseaux: l'interne, des vaisseaux seulement. Nous pouvons dire aussi que cette stèle se subdivise primilivement en six secteurs : deux pelits secteurs latéraux ne donnant que des lubes cri- blés, deux grands secteurs latéraux donnant des tubes criblés et un grand vaisseau central, et deux secteurs médians (un petit et un grand) ne don- nant que des vaisseaux, L'étude que nous venons de faire concerne une racine née directement de la tige; nous allons à présent comparer la structure d’une radicelle issue de cette racine el présentant un diamètre beaucoup plus faible. De La Ranrcezce. En suivant le développement de cette radicelle, nous constatons que les Lois segments issus de la cellule initiale se partagent encore par une eloi- son longitudinale, mais, à l'exception d'une seule, chaque cloison est dirigée suivant le rayon, de telle sorte que, des six secteurs ainsi produits, cinq sont semblables en coupe transversale, tandis que le sixième (S, fig. 9), de plus grande taille, parvient seul au centre de la stèle. Ge sixième see- Leur à la forme d'un des grands secteurs de la racine précédente ou d'une racine de Fougère, et, comme il se comporte, dans la suite, de la même manière que le grand secteur médian de l'exemple ci-dessus, on peut dès maintenant les comparer l'un à l'autre et orienter les coupes ou les figures qui les représentent de facon qu'il occupe la même situation que précé- demment. Les cinq autres secteurs semblables ressemblent, de leur côté, — 124 — à ceux que nous avons récemment décrits dans la racine de l'Azolla ©), où les six secteurs ont même forme et même taille. Dans chaque secteur, une cloison tangentielle (c, fig. 10) détache une révion externe, puis une seconde cloison tangentielle d, en dedans de la précédente, donne une région moyenne et une région interne; mais celte cloison ne se forme que dans le grand secteur; les cinq autres demeurent partagés seulement en une région externe et une région moyenne, comme cela a lieu dans les six secteurs de l’Azolla. e Fig. 9. — Coupe transversale de 11 Radicelle (M. Drummondn). Première phase. F. Cloison primitive. — f. Seconde cloison séparant chaque segment primitif en deux secteurs. — S$. Secteur plus grand que tous les autres. — e. Cloison tangentielle séparant l'écorce de la stèle. Dans le secteur gauche supérieur, la région externe se divise, par une cloison longitudinale radiale (P, fig. 10), en deux cellules de même taille; le même cloisonnement se fait dans la même région du secteur droit opposé au précédent. Des deux cellules externes ainsi produites, celle qui est contiguë au diamètre horizontal se différencie directement en un lube criblé qui acquiert rapidement sa différenciation maximum ({, fig. 11). Dans le secteur supérieur, une cloison longitudinale oblique (b, fig. 10) partage la région moyeune en deux cellules inégales destinées à se différen- cier l'une et l’autre en vaisseaux », v’; les deux autres secteurs latéraux ne présentent aucun cloisonnement. Ces cinq secteurs se comportent donc res- pectivement comme les einq secteurs correspondants de la racine de l’Azolla, el, fait digne de remarque, les tubes criblés prennent naissance, dans les deux cas, de manière identique. D Gustave Cuauveaun, Sur la structure de la racine de l’Azolla. Bulletin du Muséum d'hist. nat., 1901, p. 366. — 125 — La répion moyenne du grand secteur se divise, par deux cloisons ra- diales successives (B, B’, fig. 10), en trois cellules qui deviennent autant de vaisseaux (9, v’, »', fig. 12) dont le médian v, diflérencié le premier, est bd ce p P d Fig. 10. — Coupe transversale de la Radicelle (M. Drummondii). Deuxième phase. c. Cloison langentielle séparant la région externe de la stèle. — d. Se- conde cloison tangentielle de la stèle séparant la région moyenne de la région interne. — P. Cloison radiale de la région externe donnant un tube criblé el une cellule péricyelique. — b. Cloison longitudinale oblique de la région moyenne donnant deux vaisseaux v, 0°, — B, B. Cloisons radiales de la région moyenne donnant trois vais- seaux D, b’, L’. Fig. 11.— Coupe transversale de la Radicelle (M. Drummondi). Troisième phase. t. Tube eriblé dans sa phase de différenciation maximum. N. Endoderme. — C, Péricycle, d'ordinaire le plus petit. La région interne ne se cloisonne pas; elle reste formée d'une seule cellule qui devient un vaisseau V plus grand que les autres et occupe le centre de la stèle, Ce grand secteur est semblable au grand secteur inférieur de la racine précédente, Muséum. — vi. ù — 126 — D'après cela, les radicelles de la Marsilie présentent donc une structure différente de la structure de la racine principale. C’est là un fait absolument , nouveau. En effet, quand on compare la racine principale à ses dernières ramifications, chez les autres plantes, y compris les Fougères, on constate des modifications nombreuses portant, en particulier, sur le nombre des différents éléments conducteurs ou conjonctifs; mais on n’a jamais constaté, à ma connaissance, une variation aussi profonde touchant le mode de for- mation de ces éléments. v: .v “t CA l V N xb Ÿ Fig. 19. — Coupe transversale de la Radicelle (MW. Drummond). Quatrième phase. v. Premier vaisseau de la région moyenne. v'. Second vaisseau de la région moyenne. — V. Vaisseau de la région interne. Dans certaines radicelles plus grosses que les autres, le petit secteur médian présente quelquefois trois vaisseaux et montre une tendance à res- sembler au grand secteur opposé. La radicelle de Marsilie possède des caractères communs à ceux de la racine des Fougères et à ceux de la racine de l’Azolla. Par suite de la disposition géométrique que présente la structure de ces différentes racines, on peut exprimer, avec une précision mathématique rarement réalisée chez les êtres vivants, les deorés de cette ressemblance en disant que la radiellle de la Marsilie a une stèle formée de cinq secteurs d’Azolla et d’un secteur de F oupgère. Nous pouvons résumer les résultats du présent travait dans les conclu- sions suivantes : CoxcLustons. Dans la Marsilie, la racine et sa radicelle offrent chacune un type de structure particulier. Dans la racine, les premiers tubes criblés naissent, comme chez les Fougères, du dédoublement de la région externe qui forme, en dehors AT “hé Li hs sv El és En fist liintine — 127 — d'eux, un péricyele continu. Ils disparaissent, complètement résorbés après leur phase de différenciation maximum, ainsi que les autres tubes criblés nés du dédoublement de la région moyenne. Ces tubes criblés transitoires sont suppléés par quatre tubes criblés persistants, formés aux dépens de la région moyenne non dédoublée. Dans la radicelle, les tubes criblés, au nombre de deux seulement, se forment, comme dans la racine de l’Azolla, aux dépens de la région ex- terne non dédoublée. Par conséquent, le péricycle formé par cette région se trouve interrompu comme tel en face de ces tubes criblés. La radicelle de la Marsilie est composée d’un grand secteur de Fougère et de cinq secteurs d’Azolla. DE LA RÉPARTITION DES ÉPAISSISSEMENTS EXTRACELLULAIRES DANS LES LACUNES CORTICALES DE LA RACINE DES PRÉLES (EQUISETUM ), PAR G. CHAUVEAUD. En étudiant le mode de formation de la stèle chez les Préles ©), j'ai eu l’occasion de constater la présence d’épaississements particuliers formés tar- divement en dehors de la paroi des cellules corticales et faisant saillie à l'in- térieur des lacunes qui se produisent entre ces cellules. Ces épaississements ont été signalés déjà par M. Vidal ©. Cet auteur a déterminé leur nature à l’aide de nombreuses réactions, qui l'ont conduit à les rapprocher des composés pectiques étudiés auparavant par M. Mangin. Mais en ce qui concerne la répartition de ces productions dans l'écorce de la racine, mes constatations complètent la description donnée par M. Vidal; c'est pourquoi je crois utile de les faire connaitre. Rappelons tout d’abord que l’assise interne de l'écorce méritant seule le nom d’endoderme, l'assise pourvue des cadres épaissis (qui caractérisent l'endoderme de la plupart des autres plantes) doit être appelée chez les Prêles assise sus-endodermique. D'après M. Vidal, les lacunes existant en dehors de cette assise ont une hauteur égale à celle des cellules de l’assise qui lui est superposée ou se- conde assise sus-endodermique et les épaississements en forme de bâtonnets seraient localisés sur la portion de membrane sus-endodermique qui limite ces lacunes. () Gustave Cuauveaun, Recherches sur le développement de l'appareil conduc- teur dans la racine des Prèles, Bull. Soc. Philomatique. (1901-1902, n° 1.) @) Louis Vinaz, Sur la présence des substances pectiques dans la membrane des cellules endodermiques de la racine des Equisetum. Journal de Bot., 1806. n° 14. 9 HN as Or, c’est seulement dans les radicelles très grêles que la lacune est limitée à une épaisseur de cellules. En général, cette lacune est formée par la ré- union progressive des trois méats superposés radialement, qui corres- pondent à l’origine aux trois premières assises sus-endodermiques (4, /', l”, fig. 1). Quand on étudie des radicelles grêles ou des racines de gros- Ve t re d Fig. 1. — Portion de coupe transversale de la Racine (Eq. ramosissimum). Première phase. e. Endoderme. — L. Méat sus-endodermique. — /’, Méal de la seconde assise sus-endodermique. — /". Méat de la troisième assise sus-endo- dermique. seur moyenne incomplètement développées, on constate que les épais- sissements sont localisés en effet à la paroi interne du méat (p, fig. 2). Ces protubérances en forme d’aiguilles ou de bâätonnets prennent l'apparence d'une cristallisation au fond d’une géode. C’est cet aspect que réprésente très exactement la figure donnée par M. Vidal ®. e Fig. 2. — Portion de coupe transversale de la Racine (£q. ramosissinum). Deuxième phase. l. Méat endodermique. — p. Épaississements sus-endodermiques. Mais ce n’est là qu'une première phase du développement. Plus tard, les méals superposés se fusionnant ensemble donnent une grande lacune allon- gée radialement (L, fig. 3). Alors toutes les cellules qui limitent ces lacunes sont susceptibles de produire ces épaississements sur les portions de leur Q) Loc. cit. — 129 — paroi qui bordent ces lacunes. En particulier, les cellules de la seconde assise sus-endodermique sont le siège de protubérances nombreuses. Ces cellules deviennent souvent presque complètement sphériques, ne conser- vant que quelques points de contact avec les cellules qui les entourent; aussi leur surface est dans sa presque totalité couverte de ces productions. La forme des épaississements s’est en outre modifiée. Ce ne sont plus des aiguilles ou des bâtonnets comme quand la localisation avait lieu à la face interne de la lacune. Ce sont maintenant des tubereules plus ou moins ré- gulièrement arrondis. Ces tubereules sont tantôt sessiles, tantôt pédonculés plus où moins longuement ainsi qu'on peut le voir (p, fig. 3). Fig. 3. — Portion de coupe transversale de la Racine ( Éq. ramosissimum ). Troisième phase. : L. Lacune produite par la fusion des méats 1, l', l'. — p. Epaississements des cellules corticales qui bordent la lacune. Nous avons emprunté nos figures à l'£. ramosissimum, mais nous avons retrouvé la même disposition chez loutes les espèces que nous avons étudiées à ce point de vue : £. maximum, molle, hiemale, arvense, limosum. Sans doute, on rencontre des variations dans le nombre et la grosseur de ces protubé- rances, mais ce sont là des varialions qui se rencontrent sur la même plante, ainsi que l'avait constaté M, Vidal pour les protubérances de la pre- mière phase que seules il indiquait. Lisre pes Cnamrie ons rÉcozrÉs 4u Japon par M. 1e D' Haruaw», par MM. P. Harior er N. Parouirrann. y M. le D° Harmand, ministre de France à Tokyo, a rapporté du Japon près de quatre-vingts Lubes où bocaux renfermant des Champignons con- servés dans l'alcool. Nous n'avons tiré parti que de quelques-unes de ces — 130 — récoltes. La plupart des Agaricinées deviennent, en effet, méconnaissables dans l'alcool et ne peuvent plus être d'aucune utilité pour l'étude. Des 39 espèces énumérées, sept sont nouvelles et décrites ici pour la première fois. Ge sont les : Polyporus lithophylloides, Xanthochrous melano- cephalus, Hydnum cucullatum, Pleurotus Harmandi, Lentinus lamelliporus, Anthurus trifidus et Dermatea endoneura , soit six Basidiomycètes et un Asco- mycète. Des autres espèces, la plupart se retrouvent en Europe et aux États- Unis : une est spéciale au Japon, le Gymnosporangium japonicum ; une autre n'avait encore été rencontrée qu’en Chine, le Lysurus Beauvaisi, et une troi- sième paraît être exclusivement asiatique, l’Ithyphallus aurantiacus. Le nombre élevé d'espèces nouvelles fait vivement regretter qu’une partie des récoltes ait dû être négligée pour les causes que nous avons indiquées plus haut. 1. Tuoruiana FRaGrroRMIS Pers. 2. Sremowiris Fusca Roth. — Jardin de la Légation, octobre 1894. 3. GxmNosporanerun saponieum Sydow, Ürd. exsice., n° 1287.— Jardin de la Légation, avril 1898. Sur rameau de Jumperus chinensis. h. AuricuLARIA PoLyrRicua ( Mont.) Sacc. 5. TremecLa Fucrrormis Berk. 6. Gugpinia rurA (Jacq.) Patouill. x 7. TREMELLODON GELATINOSUM (Scop.) Pers. 8. Dacrruyces srizcarus Nees. 9. Cravarra muscomnes L. 10. — rusiroruis Sow. 11. — ixquauis Müll. 12. Polyporus (Merisma) lithophylloides n. sp. P. receptaculo, molem carnosam, fragilem, convexam, 15 cent. latam, 6 cent. altam, cavernosam, pileolis numerosis, liberis plas minusve confluentibus, basi fibrillis, numerosioribus, cylindricis, ramosis, gracilibus, radicellarum instar pen- dulis terminatis, efformanti; pileolis spathulatis, antice curvatis, rotundatis pau- lulumque lobalis, depressis longeque decurrentibus, postice in partem stipitifor- mem et fibrilliferam connais, imbricatis, tenuibus, carnosis, fragilibus, unicoloribus et non zonalis, 8-12 millim. lalis, grosse velutinis; fibrillis radiciformibus, 5 cent. circiter longis, apice a mullim. crassis et filiformi-attenualis, poris lolam infe- riorem pileolorum faciem partesque decurrentes usque ad fibrillarum originem occupanti, minimis, rotundatis, dissepimentis tenuibus, integris, superficialibus. — Ad terram. Espèce des plus remarquables, très nettement caractérisée par la pré- sence de fibrilles. Elle est unicolore et jaunâtre conservée dans l'alcool. Les réceptacles soudés et comme foliacés lui donnent l'aspect d’un Lithophyllum. | | | — 131 — 13. Xanthochrous (Perennes) melanocephalus n. sp. X. pileo orbiculari, profunde umbilicato, nigro, glabro, lævi, non striato, 1 cent. 5 lato, tenuiter membranacco, margine incurvatulo, tenui, hine inde lace- ratulo; süpite centrali, a cent. longo, ad basin incrassatulo, 3 millim. circiter crasso, longitudinaliter striato-sulcato (forte dessiccationis ope), luteo-ferrugineo, undique furfuraceo; poris fuscescentibus, nudo oculo vix conspicuis, angulosis, superfcialibus, dissepimentis tenuibos integrisque, in stipilis apicem leviter decur- renbbus; cystidüs nullis. — Ad terram. 1%. Prycnocaster auranTacus Patouill. Forme conidifère du Poryrorus (Menisua) suzpaureus Fr. 15. Hydnum cucullatum n. sp. H. totum albido-lutescens, simplex vel imbricato-cæspitosum, pileo-carnoso, glaberrimo, conchiformi, postice marginato, dorsaliter afixo, pendulo, margine undulato plusminusve lobato, inflexo; aculeis confertis, simplicibus, acutis, 3 millim. circiter longis. — Ad truncos, Chuizuipi, sept. 1898. 16. Hypxux repaxoun L. 17. — corazLoines SchælfT. 18. Borerus carysexteron Fr. 19. CanruarezLus caries Fr. 20. — rLoccosus Schw. 21. CrarerezLus connucoplomes (L.) Pers. 22. Lentinus lamelliporus n. sp. L. lignicola, cæspitosus; stipite brevissimo vel nullo, crasso, excentrico, in pi- leum firmo-coriaceum dilatato, antice elongatum, postice mullo breviorem, margine acuto, inlegro, sublus vix recurvalo, sinuoso, superiori facie alba, roseola, gla- bra, lævi, medio depressa, poslice marginala; hymenio albo, in media parte inferiori in favoloïdeos Lubulos, dissepimentis tenuibus integris leviterque dentieu- latis, in media superiori in lamellas e tubulis ortas expanso, antice attenualas, bre- vioribus immixlis, 4-5 millim. latas, acie distincte denticulatas acutasque, verrucis emergentibus numerosissimis. Espèce très remarquable qui semble par la forme de son appareil hymé- nifeve réunir les Favolus et les Lentinus. 23. Pleurotus Harmandi n. sp. P. sparsus vel subcæspilosus , primitus clausus et subglobosus, sessilis, lateraliter uno punclo aflixus, dein secundum æqualorium cireumscissus, parle superiori in pileum antice liberum dejectus, poslice indebescenti, parle inferiori tuberculiformi , limbo volviformi prædila, antice libera, postice cum pilei margine concrescenti, pileo conchiformi, centro pallidiori depresso, integro vel sinualo, squamoso, velu- tino, fulvo-brunnco, margine involulo; lamellis dilute luteis, decurrentibus, con- ferlis, strictis, inæqualibus, simplicibus, basin versus dislantibus magis venulosis, contextu carnoso, obscure laleo; basidiis 2-4 sterigmalicis, elavatis, 40 — 5o x — 132 — X 5—6%y, cystidüis apiculatis capitatisve; sporis globosis, lævibus, sub lente fer-achrois, + 9 u crassis. Forêt de Chuizuipi, septembre 1890. Cette Agaricinée des plus curieuses, qui mesure de 1 à 5 centimètres de diamètre, se distingue de tous les Pleurotus connus par la présence d’une partie volviforme qui lui donne un cachet tout particulier et permettrait d'en faire le type d’un nouveau groupe. M. le D' Harmand avait accompagné les échantillons, conservés dans l'alcool, de la note suivante : +Chapeau écailleux, velouté, brun-jaune plus clair au centre: chair jaune-noirâtre au milieu; lames jaune-clair». 2h. ARMILLARIA CALIGATA Viviani. H nous est impossible de rapporter à une autre espèce ce Championon, qui ressemble de tous points à la Caussella de la région méditerranéenne. Au Japon, il est très estimé et se vend fort cher sur les marchés, sous le nom de Matsutake (vale. Championon de pins). Les exemplaires de M. le D' Harmand, achetés au marché de Tokyo, dans le courant du mois d'octobre sont accompagnés de la note qui suit: «Comestible excellent. Dessus du chapeau, fibrilleux, en écailles fibreuses, brunes, comme agolutinées, intervalles blancs: char ferme, très blanche, cortine épaisse, fournie, blane-jaunâtre; stipe ferme, écailles ou agolutinations fibrilleuses brunes. Odeur un peu vireuse.» Tous ces caractères concordent avec ceux que présente l’Armaillaria calivata. 25. Inocyee riuosa Bull. — Jardins de la Légation, octobre 1894. 26. Lerrora pRocErA Scop. 27. Truypnazzus mpuprcus (L.) Fr. 28. — auranrracus (Mont.) Ed. Fischer. — Tokio, 7 octobre 1894. 29. Murnus caxnos (Hud.) Fr. 30. Lysurus Beauvasn M. Molliard, Rev. gen. de Bot., 1900, p. 6o.— Déjà signalé en Chine, à Longtchéou, province de KouanpSi. 31. Anthurus trifidus n. sp. A. slipite cavernoso, volvam non superante slipili adpressam el æquilongam , cylindraceo, brevissimo, 2 cent. circiter alto, 1 cent. diametro, apice in tres laci- nias elongalas, acutas, sursum atlenualas, erectas et paululam ad centrum incurvas, » cent. longas, diam. basi 1 cent. 5, dorsaliler leviter canaliculatas, intus rugulosas et fructiferas, sectione triangulares, diviso. 32. CrucIBULUM vULGARE Tul. 33. SOLERODERMA VERRUCOSUM ( Bull.) Pers. 3h. Ruzopocon rurEscEexs Tul. Le Rhizopogon rubescens est usité comme comestible au Japon:il se vend ER Ce sur les marchés et est connu sous le nom de Sho-Rô. Le À. Usselli F. de la Bell. n'en est pas distinct. Marché de Tokio, avril 1896; Jardins de la Légation, octobre 1894. 35. Moncueura mia Kromb.— Jardins à Tokio, avril 1896. eTrès rare: les Japonais ne semblent pas connaitre cette Morille» (D° Harmand). 36. Lacunea newspneriea Wige. 37. — nrra Schum. 38. Dermatea endoneura n. Sp- D. stromate corneo, 2-4 lobis inferne junctis, superne liberis composito, extus alro, pruina fusca consperso, intus farcto, albido, lineis branneis radiantibus plus minus ramosis anastomosantibusque stipatis undique marmorato, inferiori parte nigricanti, cupulis primitus clausis, dein aperlis, ad apicem cujusque lobi solilariis, concavis, alris, margine crasso, obluso, rigido, integro vel inciso, € palenti ereclo; ascis clavalis parte sporifera, 50 g X 10, longe slipilalis, octosporis, paraphysibus filiformibus, copiosissimis vix 2 g. crassis, hyalinis, ramsulosis, apice non incrassatis; sporis subdichis, junioribus hyalinis dein brun- neïs, unicellularibus, ellipsoideis, 12 g X 6 pe. Le stroma de cette espèce, qui par plusieurs caractères s'éloigne quelque peu du genre Dermatea, mesure 1 centimètre de hauteur: les eupules ont de 6 à 10 millimètres de longueur sur 5 millimètres de large. 39. Serenoxium curysospermun ( Bull.) Fr. Parasite sur un Bolet , dans les jardins de la Légation, octobre 1894. LisTE DE QUELQUES FLORAISONS INTÉRESSANTES OBSERVÉES DANS LES SERRES DU MuSÉUM, DEPUIS LE 28 JANVIER 1909, par M. J. Cosrawri. AcriNosTEMOn Grannirozius Baill. Ixona cocaxea L. Æcuuea Lixpexi E. Morr. Lounya campaxurara Bail. Arusrorezia Macour L'Herit. Macanaxéa Ponreaxa Ed. André. Anrocanvus Cuarzasna Roxb. Maxicrana Cerura Rehb. Asysrasia soaxpexs Hook. — wimironia Rchb. Beunia nericurara F. Didrichs, Nepurayrnis Lisenica N. E. Br. Cuamæponea eceGaxs Mart. NEvIUSIA ALABAMENSIS À. Gray. Cinxauomux Zeyraxioun Nées. Parisora Macraunr Cornu. Cru asraricuu L. Picnamia Lipeniana Tul, — GIGANTEUM Andr. Pixcuicuca caupara Schlcht. Evocewonruia cunxsaxrua Lindl. Psyenornia snasiiexsis Well. Enavruemum vezurmum Nichols. Poupsaris namausomnrs Web, Eucexra uxirconi L. SeariienyLoum caxNærorium Scliotl. Giycosmis rexrarnycea Correa. STROMANTILE SANGUINEA Sond. Hériocanvus amemecaxus L. — 134 — RÉSUMÉ DES DISTRIBUTIONS DE GRAINES, PLANTES VIVANTES, BULBES, ARBRES ET ARBUSTES, GREFFONS ET BOUTURES, FAITES PAR LE MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ( CULTURE), DU 1° OCTOBRE 1400 AU 1° OCTOBRE 1901. : GRAINES| PLANTES VIVANTES. GREE- ÉTABLISSEMENTS D'INSTRUCTION — | FONS NOMBRE | PLANTES | PLANTES | ARBRES |[D’ARBRES ET SORRESPONDANTS. de de [vivacesdel et et SAUHETS. SERRE. PLEIN AIR.| ARBUSTES. |D'ARBUSTES | NOMBRE. I. France. Jardins botaniques français. ...... d0000a8 Établissements d'enseignement supérieur (École normale supérieure, Sorbonne, Fa- eultés, Ecoles de médecine et de pharma- cie, ele.)......................4... Établissements d'enseignement secondaire et d'enseignement primaire supérieur (Lycées, Collèges , Écoles normales primaires, Écoles primaires supérieures , Jardins scolaires, ete.) Établissements d'enseignement agricole et hor- ticole (Écoles nationales, Écoles pratiques d'agriculture, Fermes-écoles, Écoles pri- maires agricoles et horticoles , etc.) Stations agronomiques, Laboratoires de re- cherches, Professeurs départementaux et spéciaux d’agriculture Sociétés d'agriculture et d’horticulture ( pour- vues de jardins d'essais} Jardins nationaux et jardins municipaux, ,(autres que les jardins botaniques)... Établissements d'utilité publique et de bien- faisance (Écoles militaires, Hôpitaux, Asiles). Correspondants en France (à titre d'échange). II. Cozones Françaises (). Jardins coloniaux français ( Jardins botaniques et Jardins d’essais) Correspondants dans les colonies françaises (Stations, Résidences, Missions, ete.)... 2 II. Érnancer. Jardins botaniques étrangers (Jardins métro- politains et Jardins coloniaux) ... Correspondants français à l'étranger (à titre d'échange)" =... itrenert etes Hbnbsc Correspondants étrangers (à litre d'échange). 12,063 14,633 Nora. Il a été délivré en outre 32,967 échantillons de plantes vivantes (fleurs, rameaux, feuilles, ele.) dont 9,528 aux établissements d'enseignement supérieur et 23,439 aux étudiants, artistes et dessina- teurs industriels. Le nombre des autorisalions (cartes valables pour une année) accordées pour des- siner sur place, dans Îes serres et parterres a été de 1,459; celui des autorisations également valables pendant une année, accordées pour recevoir des échantillons d’étude dans les parterres et l’école de botanique, a été de 726; soit en tout 2,185 cartes délivrées dans le courant de 1901. (1) Les envois faits dans nos colonies portent exclusivement sur des espèces rares et d’un très grand intérèt pour les pays auxquels ces végétaux sont adressés et pour lesquels ils sont spécialement choisis, CRE pe 2 LE 4 dé cmt sa ne os dé de. RL TS D CE SC De à Le à < de — 135 — APERÇU GÉOLOGIQUE SUR LE B4amBoux, par M. LE proresseur SrtanisLas Meunier U), M. Alex.-J. Bourdariat m'a remis quelques échantillons recueillis par lui dans le Bambouk, entre la Falémé et le Sénégal, en me demandant de les étudier: le Muséum ne possédait rien encore de cette région du Soudan français. Malgré le petit nombre des spécimens qui la composent, la série nouvelle permet de se faire une idée assez précise de l'intéressante région d'où elle provient, et on peut essayer, comme nous le faisons ici, de la résumer sur une carte provisoire qu'il y aura lieu de combiner, plus tard, avec les cartes des régions voisines. On y voit, avant tout, le contraste très prononcé entre la vallée largement onduleuse de la Falémé et la falaise à pie, de 150 à 200 mètres de hauteur, presque verticale, qui constitue à l'Est le Tambaoura. Il se trouve, en effet, que ce contraste dans la mor- phologie externe coïncide avec une profonde différence dans la constitution géologique. Le Tambaoura est formé, avant tout, par des grès sans fossiles, mais que rendent fort dignes de mention leur épaisseur, leur extension en surface et la présence, dans leur masse, de quelques accidents de structure: au con- taire, le pays que domine ce massif possède une ossature schisto-cristal- line qui perce, en bien des points, le manteau de latérite étendu à sa sur- face, et qui paraît admettre des roches très variées. Une grande faille, dirigée du N.N. 0. au S.S.E., limite ces deux ré- gions et souligne l’affaissement relatif du pays de la Falémé par rapport aux contrées situées au N. E. L'ossature schisto-cristalline dont il s’agit nous est révélée par des roches de plusieurs types, qu’il convient de mentionner. Tout d'abord, des masses à structure granitoïde se signalent par leur richesse en amphibole et en plagioklase; les unes sont à grains fins et d’autres prennent une apparence porphyroïde. Ges roches passent à la syénite et au diorite. Le massif qu’elles copstiluent se montre sur la rive droite de la Falémé, depuis 14° 10° lati- tude Sud jusqu'à 15° 30’, d’une manière à peu près continue, et il semble qu'on puisse lui rattacher un pointement méridional, à Kéniéko, et un pointement septentrional près de Kaguel. Sur son flanc oriental, aux alentours de Kéniéba, se trouve, appliqué sur ces roches, comme un placage de schistes d'un aspect remarquable , et dont j'ai sous les yeux plusieurs variétés. Le type le plus fréquent est une roche vert sombre, à feuillets peu distincts, dont les surfaces mutuelles de () Cette note, présentée à la Réunion des naturalistes, dans sa séance du 28 jan- vier, a dû être retardée à cause de la gravure de la carte, — 136 — contact sont recouvertes de dépôts ocracés et d'innombrables petites den- drites d’acerdèse. La structure est entièrement cristalline et montre surtout des aiguilles parfois très longues de hornblende, souvent tordues et cou- chées dans le sens du feuilleté. Il arrive même que la cristallinité augmente ESSAI Qngile forage DUNE CARTE CÉOLOCIQUE La lauren / q KA 5 : pu BAMBOUK qe frrugneuse KAYES) ES = = û Hoibochits abs mélamorphque Roches eustallmes Grant. Henie gré de Gambaria | D Yateute Réduction de la carte de M. Bourdariat à l'échelle du et 2 000 000 dessinée par M. L. Gicrann, préparateur au Muséum. et la roche se remplit alors de gros prismes d’amplhibole, parfois radiés et qui, en lames minces, se montrent souvent étirés et tronçonnés d’une ma- mère caractéristique. Getle dernière circonstance est en rapport avec les frippements intenses que la masse laisse voir quand on l’examine perpendi- culairement aux feuillets. Les détails de structure sont, d'ailleurs , soulignés 3 L } — 137 — par da dispersion d’une multitude de petits grains noirs de fer oxydulé. Ces amphibolites ont éprouvé, avec beaucoup d'énergie, les effets de l'in- lempérisme. Les portions superlicielles des massifs sont devenues complè- tement ocreuses, et la mise en évidence du fer, qui est ainsi réalisée, semble d'autant plus à noter qu'elle peut fournir son contingent d'infor- malions à l'égard de la latérile, qui, comme on va le voir, couvre une large surface dans la région qui nous occupe. M. Bourdariat signale vers le milieu de la zone limitée, à l'Est, par la falaise du Tambaoura et, à Ouest, par la sortie amphibolique, des ilots en forme de collines, de 75 mètres en moyenne d’élévation au-dessus de la plaine environnante, et qui sont formés de schistes surmontés de grès. De semblables formations se voient sur une grande longueur sur la rive gauche de la Falémé. Le schiste dont il s'agit nous est fourni par un échantillon recueilli dans un ravin à 2 kilomètres au Sud des ruines de Colomba. C'est une roche lès finement feuilletée, douce au toucher et traçant sur le drap comme la reraie de Briançon». Elle se taille au couteau avec la plus grande facilité. Le grès qui la recouvre, représenté par un seul échantillon, ramassé à l'Est du village de Linguekoto, est grossier, très polygénique et nettement différent des grès du Tambaoura, dont il nous reste à parler. Il convient encore de mentionner dans cette série, comme se présentant à l'Est de Farincounda et sous forme de mamelons bordant la rive droite de la Falémé, une roche qui offre les caractères de diverses variétés d'eurite, Elle est, d’ailleurs, recoupée d'une iofinité de petits filonnets de quartz, parallèles entre eux. Les surfaces extérieures de cette roche, qui est d’un blane à peine ver- dâtre, sont très fortement ocracées, lissées el presque émaillées par les agents subaériens, et l'on aura peut-être, en l'examinant, la chance de ren- contrer, parmi ses caractères, quelques éléments de l'histoire de la latérite qui git à son contact. Celle-ci, qui couvre lout le pays, a les caractères que nous sommes habitués à rencontrer dans la latérite d'Afrique : elle est parfois assez riche en fer pour constituer le minerai généralement exploité et, alors, elle est volontiers concrétionnée et tuberculeuse, comme le fait voir un échantillon recueilli au sommet du mont Cottili, au Nord de Kéniéba. Quant à la falaise qui borde, à l'Est, toute la contrée que nous venons de parcourir, elle compose, comme nous l'avons dit, la chaîne du Tambaoura et elle est essentiellement gréseuse. M. Bourdariat à rapporté plusieurs spé- cimens de roches qui montrent les passages très ménagés d'un grès à peine rosé à un grès qui rappelle l'ofd red sandstone de l'Écosse, Certains échan- tillons sont bariolés de diverses nuances ocreuses. Dans les variétés les plus claires on voit, sur les cassures, des sortes de petites mouches ferru- gineuses et foncées, et il est assez naturel de penser que celles-ci sont — 138 — comme les germes de nodules à ciment de limonite qu'on voit en beaucoup de points. La surface de ces grès est naturellement très rubéfiée et, dans bien des cas, recouverte de latérite ou même de limonite à peu près pure. M. Bour- dariat a recueilli un fragment de ce genre qui engrène avec l'échantillon de grès pris immédiatement au-dessous de lui. L'union entre Ja latérite et le grès est extrêmement intime , etle sommet du Tambaoura est recouvert, comme la plaine elle-même, du manteau de cetle curieuse formation. Même certaines variétés consistent en une sorte de conglomérat de petits fragments de grès enrobés et cimentés de latérite. H en résulte une nou- velle variété de cette roche, déjà si protéiforme. Les quelques lignes qui précédent suffiront pour montrer que l'envoi de M. Bourdariat présente un grand intérêt, et c’est la raison qui n'a déter- miné à en entretenir la Réunion des naturalistes. SUR LES FIGURES DE DÉCOMPOSITION DES CRISTAUX, par M. Paur GAUBERT. Les faces d’un cristal, qui s’effleurit lentement à la température ordi naire ou rapidement en le chauflant, montrent, au début de lefflores- cence, des taches, qui, d’après les observations de Pape(, sont elliptiques ou circulaires, suivant le degré de symétrie de la face considérée. Les axes de lellipse ont toujours la même direction et la même grandeur relative. Ces cercles et ces ellipses sont les sections d’un certain ellipsoïde (ellipsoïde d’efflorescence ou de décomposition), dont les axes sont désignés par Pape sous le nom d’aves chimiques. D’après ces faits, on peut penser que la décomposition, autour d’un point quelconquede l'intérieur du cristal, progresse d’une façon inégale, suivant les différentes directions, et que la partie décomposéeest limitée extérieurement par une surface ellipsoïdale. L’ellipsoïde dépend de la conductibülité ther- mique dans le cristal et d’autres propriétés de ce dernier, représentées aussi par un ellipsoïde (Sohncke)®. Schrauf® admet que la forme des UC. Pare, Üeber das Verwitterunpselhpsoid wasserhaltiger Krystalle. Pogp. Ann., t& CXXIV, p. 329; 1865; et t. CXXV, p. 513; et t. CXXXVIII, p. 364; 1868. C. Pape fait remarquer, dans le second mémoire, que Graïlich, dans une nole de la traduction qu'il a faite de Miller : Lehrbuch der Krystallographie, Vienne, 1856, dit que les figures de décomposition sont très régulières, et qu'apparem- ment elles sont en relation avec le système cristallin. ® Somncke, Üeber das Vervitterungsellipsoid rhomboïdrischer Krystalle. Zeitsch f. Krystall., t. IV, p. 225, 1880. G) Scuraur, Phys. Min., t. Il, p. 53. Ce où "Aoû DR — 139 — ligures d’efllorescence est en relation avec le clivage. Le sulfate de zine, qui ne possède qu'un clivage, lui fournit un exemple sur lequel s'appuie son hypothèse. Dans cetle substance, le grand axe de l'ellipse d’efflores- cence est parallèle à l'intersection du clivage avec la face sur laquelle se produit la figure considérée. Mais, sur la face de clivage, on devrait avoir un cercle; or Pape a observé des figures elliptiques. Ce fait est aussi en contradiction avec l'explication de Exner(”, qui admet que la forme des figures est en relation avec celles de dureté et, par conséquent aussi, avec le clivage. Weiss ®, en étudiant le gypse, a constaté que les taches sur g', au lieu d'être elliptiques, sont souvent quadrangulaires. Elles ont été aussi bien étudiées par Sohncke. Ces figures sont divisées en quatre secteurs par deux diagonales, faisant respectivement avec l'axe vertical des angles de 42 de- grés et 39 degrés (Sohncke)®. Les stries qui se trouvent dans les cadrans supérieur et inférieur font un angle de »°7 à 3 degrés avec l'axe vertical. Sohncke a montré que le rapport des deux diamètres était variable avec la température. Si l'on désigne par / le diamètre longitudinal dirigé suivant ? ; : : TOI sprl l'axe vertical du gypse, et par q le diamètre transversal, le rapport ; diminue avec la température. I est égal à 1.180 à 105 degrés, 0.718 à 125 degrés, 0.667 à 160 degrés. On peut dire qu'à mesure que la tempé- rature s'élève et que, par conséquent, la décomposition est moins lente, celle dernière se fait plus rapidement suivant l'axe vertical que sur la direc- lion qui lui est perpendiculaire. Tel est le phénomène observé, quand le gypse est chauffé dans l'air. 1l est Lout autre, comme on le verra plus loin, quand il est plongé dans un liquide bouillant, à une température assez élevée pour que la déshydrata- tion du gypse puisse se produire (glycérine, huile, parafline, baume de Canada, ete. ). M. Blasius®® à constaté que, landis que les faces de l’alun de chrome, du sulfate de fer, du sulfate de cuivre, donnent dans l'air des cercles ou des ellipses, dans un liquide, comme l'alcool, il se produit des formes ressemblant beaucoup plus à une figure de corrosion qu'à une figure d’efflo- rescence. L'alun de chrome, par exemple, donne dans l'alcool presque absolu des figures à contours triangulaire, quadrangulaire où hexagonal. Nous voyons donc qu'il semble acquis que les corps qui s’efleurissent dans l'air donnent généralement des figures circulaires ou elliptiques, à 0) Exven, Untersuchungen über die Härte an Krystallflächen, Vienne, 1873. @ Wuss, Deutsch. geol. Ges., 1895, p. 211. 9) Souxcre, Zeitsch. für Kryst., & XXX, p. 1, 18098. ( Brasius, Zeitsch. f. Kryst., L X, p. 221, 1885. — 110 — l'exception du gypse, el que s'ils sont déshydratés dans un liquide, il y a production de figures qui sont intermédiaires entre les figures de corrosion et les figures d’efflorescence. J'ai fait quelques observations nouvelles et répété beaucoup des expé- riences de Pape et de Sohncke, qui n'ont amené à donner une interpréta- tion nouvelle des figures d’eforescence. Je vais d’abord décrire les faits suivants, qui serviront de base à mon interprétation : Gypse. — Un des procédés d'étude les plus commodes consiste à chauffer dans une goutte de baume de Canada ou de glycérine, sur unelame de verre, une lame de clivage de gypse, assez mince pour que la teinte de polarisa- tion soit le pris de premier ordre. L'opération terminée, le baume est recouvert d’une lamelle couvre-objet, et la préparation peut ainsi être con- servée indéfiniment. Dans ce cas, j'ai constaté qu'il se produit au commen- cement de la déshydratation des aiguilles cristallines très allongées, suivant l'axe vertical du gypse plus biréfringentes que ce minéral, et s’éteignant suivant leur longueur. Elles atteignent souvent un centimètre de longueur el un demi-millimètre de large. La même préparation montre des bandes de dimensions différentes; mais les proportions relatives sont en général à peu près les mêmes (la longueur est en moyenne évale à une vingtaine de fois la largeur), si l'on considère naturellement celles qui ne sont pas limi- Lées à leurs deux extrémités par le clivage du gypse transversal à l'axe ver- tical. Les aiguilles sont souvent terminées à leurs deux extrémités par une droite faisant avec le clivage L'un angle différent avec la bande conside- rée, mais voisin de 42 degrés. Différentes lames ont donné respeclive- - ment 43, 44, ho, h1,49o, 45, ho degrés. Quelquefois on a encore une autre face. L'angle est alors égal à 35 degrés environ. L'examen avec un fort grossissement montre que les lignes dont il vient d'être question ne sont pas des droites, mais qu’elles limitent un grand nombre de cristaux. La bande est, en somme, formée par des cristaux fibrillaires placés les uns à côté des autres. Gette fibrosité donne l'opacité. L'existence de cette fibrosité est facile à constater, on n’a qu'à essayer de lacérer la lamelle de gypse: avec une aiguille très fine, on arrive à isoler à ses extrémités une de ces lames et l’on peut voir alors les cristaux filiformes se séparer. Î est aussi facile de vérifier que toutes les fibres cristallines se trouvent sur un même plan, de telle façon que souvent la lame, même lorsqu'elle atteint deux millimètres de large, paraît être unique. I eût été très intéressant de voir les formes terminant ces fibrilles, mais, à cause de leur petitesse, je n'ai pas réussi. On s'explique aussi pourquoi l'angle que fait l'ensemble des extrémités de ces fibres avec l'axe vertical est variable, puisqu'il ne correspond pas à Ron. ee “roi ON PE PT — 141 — une direction cristallographique unique, mais à un ensemble. Quelquefois la bande ainsi produite est (erminée par une ligne courbe plus ou moins régulière ayant parfois la forme d’un arc d’ellipse. J'ai dessiné cet are à la chambre claire en employant un fort grossissement, et j'ai calculé s'il pouvait appartenir à une ellipse. Les résultats fournis par plusieurs courbes ne sont pas lrès concordants avec une ellipse, Si l'on opère avec une lame un peu épaisse, les bandes ne traversent pas toute l'épaisseur du gypse: il faut, pour que cela ait lieu, chauffer plus longtemps, et alors la masse devient beaucoup plus fibrillaire et, par conséquent, plus opaque. Les figures d'eflorescence formées dans l'air doivent leur forme à la production de petits cristaux qui ont trois orientations différentes, comme l'indique la figure donnée par Weiss ®), et reproduite par Sohncke ©. Les propriétés opliques de ces cristaux ont été étudiées par M. A. Lacroix © sur des fragments de gypse complètement déshydratés. Les figures d’eflo- rescence correspondent aux roselles qu'il a décrites. H est inutile de revenir sur ces figures, qui sont suffisamment connues. Sulfate de cuivre. — Les figures d’eMorescence s'obtiennent très facile- ment. Elles ont été bien étudiées par CG. Pape, qui les a aussi figurées et mesurées. Elles ont à peu près la forme d’une ellipse, et le rapport des deux axes de l’ellipse sur les différentes faces est le suivant (Pape) : VALEURS En OBSERVÉES. cALoU (OLD) tie cie ceicielelsie ice 1,850 (1,850) 7 (H00))cacoonrontoctotobtoe 2,390 2,306 . A (HT) sooconosddooteunono 2,443 2,443 IE (niooéenadaoroecabeonde 1,513 (1,937) (ré Lonecobcaauntacoon cercle 1,102 Les axes de l’ellipsoïde, calculés avec les valeurs 1,850 et 1,537, sont! ab c—0,5403.:0,3903.:11. J'ai pris, pour répéter les observations de Pape, de très petits cristaux ayant de 1 à 5 millimètres de longueur et ayant la face qui devait être examinée aussi parfaite que possible. L'examen des petites figures d’eflorescence pouvait ainsi être fait au microscope, et un fort grossissement élait employé. Les cristaux étaient mis dans un dessiccateur ou collés sur une lame porte-objet qui était placée, pendant quelques fractions de seconde, sur une flamme, L'examen 0 Wuss, Deutsch. geol. Ges., 1877, p. 211. @) Sunnoke, Zaitsch f. Kryst., L. XXX, p. 2. 6) À, Lacroix, GC, R. de l'Ac. des Se, 1898, t. CXXVI, p. 360 et 593. Muséum. — vu. 10 os des figures montre que leur contour n’est pas régulier, et, bien que la ligne de séparation, entre la partie efieurée et la surface intacte du cristal, ressemble à une ellipse, le contour est sinueux. Les mesures du plus grand el du plus petit diamètre, faites sur les figures de la face 9° d’un cristal passé sur la flamme et, par conséquent, obtenues à haute température, a donné les résultats indiqués dans la colonne I. La lame couvre-objet a été ensuite placée dans un dessiccateur et les figures ont été mesurées de nou- veau: les résultats sont donnés dans la colonne Il. Il Il AO TRS PU RER A ER Médoboovbdéonpooboocodogdocnao Ph 116.208 DRE DO OO D De OI) 1,6 teste taire UE DO OA D UC LO) 9 1, Di A net tan aee delete ee tel aie eee NO AG SR ER RE Ad te Les figures se sont donc allongées en continuant à se développer dans l'air sec; mais le tableau ci-dessus indique que l'allongement dans un sens ne s'est pas fait également dans les différentes figures. Ces dernières ayant été dessinées à la chambre claire, des ellipses ont été construites avec les axes des fioures, la coïncidence est loin d'êlre satisfaisante. Les figures d'efflorescence, vers les deux extrémités du grand axe, sont plus larges que l’ellipse ; cependant, dans quelques cas, l'inverse a lieu. Sur dix figures bien choisies et ayant l'apparence elliptique, trois offraient le dernier cas et six le premier. Je n’insisterai pas longtemps sur ces figures, je ferai re- marquer que leur contour est sinueux, alors même que la face considérée est parfaite, que les rapports des deux diamètres sont assez variables pour la même face. Ainsi une face 9°, chauflée directement sur la flamme d’une lampe à pétrole, a donné dans ce cas une dizaine de figures ayant environ 1 millimètre de longueur et dont le rapport des axes est à peu près 1,3. La même face, chauffée sur une aulre partie, mais un peu moins long- temps, n'a donné des figures qu’une demi-minute après le chauffage. Celles- ci, beaucoup plus allongées que les premières, mais plus petites, ont un rapport d’axes de 2,5, rapport qui a diminué par l'accroissement inégal des figures pour tomber à 1,8. La variation de ces figures est peut-être due à ce qu'il se produit des hydrales différents à chaque température. À chaque sulfate hydraté prenant naissance correspondrait une figure d'efflo- rescence particulière, comme C. Pape l'a déjà observé. La plupart des figures de la face » ont plutôt un contour hexagonal qu'un contour elliptique. L’hexagone a un angle en haut, un angle en bas et deux côtés verticaux , généralement très allongés. Dans une autre expérience, en passant un cristal sur la flamme d’une lampe, il se produit des figures en apparence elliptiques, dont le contour est formé par d’autres figures d’efflorescence beaucoup plus petite. La | 4 — 143 — partie intérieure est presque intacte, si ce n'est le centre. I arrive même qu'il existe deux figures concentriques formées de la même façon : dans ce cas, le centre paraît inattaqué. D’autres figures assez curieuses peuvent se produire si l’on chauffe le cristal sur la flamme. Toute la partie en dehors de ces figures à intérieur intact peut montrer de petites figures de corro- sion, et l’on a alors des taches elliptiques bleues sur fond blanc. Malgré cette variété de figures, il y a pour chaque face et pour chaque mode de leur production une forme générale constante, mais beaucoup moins régulière que ne l’a indiqué Pape. Cependant, les figures que donne cet auteur (fig. 1, pl. XI, Pogg. Ann., t. GXXXIIT) sont loin d’être régu- lières et de donner de bonnes mesures. Les cristaux de sulfate de cuivre, chauflés dans l'huile, montrent des figures radiées plus ou moins elliptiques, fermées par des bandes en creux aboutissant à un point central, Alun de chrome. — Les figures d’eflorescence de l’alun de chrome sont circulaires en apparence et, si elles sont examinées à un faible grossisse- ment, elles paraissent même être des cercles parfaits. Mais celles qu'on observe sur des cristaux microscopiques, avec un fort grossissement, ont un contour nettement polygonal et rappelant celui des figures de corrosion. Blasius a observé les figures se formant dans l'alcool presque absolu. Il s’est produit de véritables figures de corrosion, identiques à celles qui se produisent dans l’eau, Les cristaux d’alun de chrome, chauflés dans l'huile, ne donnent pas des figures semblables à celles qui sont obtenues dans l'alcool, mais iden- tiques à celles qui se forment dans l'air. Elles sont beaucoup plus petites que ces dernières, et toute la surface se recouvre rapidement d’une couche homogène de matière décomposée, I est à remarquer que l'huile n’a aucune action sur le chrome, tandis que l'alcool, contenant un peu d’eau, dissout légèrement l'alun, et qu'il est naturel qu'il se produise des figures de corrosion. Les corps efflorescents ne sont pas les seuls à donner des figures ellip- tiques ou circulaires: les substances qui se décomposent peuvent aussi en donner de semblables, s'il se produit un corps en petits cristaux où amorphe se déposant à la surface de la face cristalline. Les rhomboèdres de calcite, chauffés à haute température, montrent sur leurs faces des figures presque circulaires, Avec beaucoup de précautions, on peut obtenir de bonnes figures avec les autres carbonates rhombo-édriques. D'autres expériences ont été faites sur l'acétate de cuivre, le sulfate de soude, ete.; elles n'ont rien donné de particulier. Les observations qui précèdent et celles qui sont déja connues conduisent aux conclusions suivantes : 1° Les figures d’eflorescence ont des contours grossièrement elliptiques 10, — 144 — ou circulaires, lorsque le cristal est effleuri au contact de l'air et que la matière nouvelle qui s'est formée n’est pas orientée sur le cristal qui lui a donné naissance. Les contours paraissent d'autant plus réguliers que la substance formée est à grains plus fins ; 2° Les figures d’eMorescence ont des contours polyg’onaux, si les cristaux prenant naissance sont de grande taille ou s'ils sont orientés sur le corps primitif (gypse déshydraté dans l'air) ; 3° Il se produit des figures de corrosion si la substance est déshydratée dans un liquide agissant sur le cristal et si les cristaux du corps produit ne sont pas sur le minéral primitif ; 4° I se forme des taches qui ne correspondent ni à des figures de cor- rosion, ni à des figures d’efflorescence, si le corps nouveau qui se produit a la même orientation que le premier (gypse chauffé dans un liquide). . Ges faits nous amènent à nous demander s'il y a un ellipsoïde d’efflo- rescence, c’est-à-dire si la décomposition ayant commencé à un point donné du cristal se fait inégalement dans les différentes directions, de façon que la surface séparant la partie intacte de la partie décomposée soit un ellip- soïde, dont la forme est en relation avec la symétrie du cristal. On a vu plus haut que, dans la plupart des cas, les figures d’efflores- cence n’ont pas un contour suflisamment réoulier pour que leur forme elliptique ne soil pas contestable. On pourrait penser que lirrépularité est due à l'imperfection de la face. J'ai comparé, pour me rendre compte de l'influence de celte imperfection, le contour de figures de conductibilité, obtenues autrefois par Ed. Jannettaz sur des faces de cristaux de sulfate de cuivre, avec celui des figures d’efflorescence obtenues sur le même échan- üillon. Le premier est de beaucoup plus parfait. Les figures d’eforescence donnent, en somme, de mauvaises mesures, et les erreurs peuvent être très fortes. Ainsi Pape a trouvé que les corps rhombo- édriques ont des figures circulaires, alors que Sohncke © a montré que celles-ci sont elliptiques. Pape croyait aussi que les figures du gypse sont souvent elliptiques, alors qu'elles ne le sont jamais. Elles peuvent avoir grossièrement la forme d'une ellipse ; mais l'examen microscopique montre que les contours sont différents de cette dernière. Ce qui est certain, c’est que, lorsqu'un cristal se transforme én une autre substance, soit par perte d’eau, soit d’une autre façon, si le nouveau corps qui se produit a la même orientation que le premier, äl n’y a pas de figure d'efflorescence. Dans ce cas, la surface de séparation est plane, au moins en grañde partie: tel est le cas du gypse. Nous avons vu que, pour ce corps, il y avait production de bandes formées parfois d’un grand nombre de fibrilles disposées parallèlement côte à côte. La droite qui limite aux deux extrémités les bandes fait un angle à peu près constant avec l'axe ver- (1) Sonxoxe, Zeitscnr. f. Kryst., L. IV, p. 225. — 145 — tical. Ce cristal de gypse se décompose donc suivant 4° et suivant une autre direction. La face À’ du gypse coïncide avec une face du gypse déshydraté; quant à l’autre face de séparation, elle est beaucoup moins régulière ; est-ce le gypse qui se décompose suivant la face, ou bien est-ce la face terminale du nouveau corps qui entraine la formation de cette face du gypse? Je n'ai pu résoudre la question: en outre, j'ai opéré à différentes températures pour rechercher s'il se produit d’autres faces terminales; je n'ai obtenu aucun résultat. Le gypse montre aussi que la transformation se fait beaucoup plus rapi- dement dans une direction que dans celle qui lui est perpendiculaire. Pour le gypse se déshydratant dans l'air, 1 y a production de cristaux, orientés comme lorsque le cristal est chauffé dans un liquide; mais l'orien- tation se fait dans plusieurs directions. 1 n’y a pas du tout d’ellipsoïde d’efllorescence. La forme elliptique n'étant pas constante dans les cristaux, on est amené à penser qu'elle est secondaire, que la décomposition autour d’un point, tout en se faisant inégalement dans différentes directions, comme dans le gypse, par exemple, ne peut être représentée par une ellipsoïde, Ce que nous savons sur le gypse permet de supposer que la surface de séparation entre le cristal intact et la substance qui s'est formée à ses dépens est un plan. Si les éléments produits sont très petits, la ligne de séparation sera une ligne droite ou une ligne polygonale, dont les côtés seront très petits et pourront simuler une courbe régulière. La décomposition commençant autour d'un point, les petits cristaux qui prennent naissance peuvent s'orienter dans toutes les directions autour du point d'origine, et alors on aura encore une figure elliptique ou circulaire. Cette hypothèse n'a rien d’extraordinaire, puisque beaucoup de cristaux forment des sphérolites, et c'est même une lendance de la plupart des substances de donner, quand on fait évaporer rapidement leur solution sur une lame de verre, des cristaux partant tous d’un même point. Enfin, des faits qui ont été exposés dans cette note et de ce que l’on sait sur les figures de corrosion et les faces de dissolution, on peut conclure qu'un cristal en voie de destruction lente est terminée par des faces planes, qu'il soit en contact avec un fluide ou avec un corps solide ayant pris nais- sance à ses dépens. Sur Le runts arrrricrez De MM. Fréuy er Verneuil, par M. G. Meuczen. Pour compléter mes études faites sur les rubis de Birmanie et de Ceylan, j'ai demandé à M. le professeur A. Lacroix de m'envoyer quelques beaux cristaux artificiels de rubis préparés par MM. Frémy et Verneuil, et c'est grâce à son obligeance que j'ai pu étudier ces intéressants cristaux. — 146 — La plupart de ces cristaux sont en petites lamelles dont le diamètre est, environ, de 1 millim. 2. [ls présentent la combinaison de la base et du rhomboèdre primitif. On y trouve aussi, mais très peu développée, la formee, (2243). D’autres cristaux sont en lamelles plus grandes (environ 1/2 centi- mètre carré). M. Des Cloizeaux s’est borné à faire des observations sur la forme de ces cristaux (”, mais je ne pouvais me servir de ses mesures, car il dit lui-même que les faces des cristaux observés ne présentent pas une sur- face tout à fait plane. Parmi les échantillons mis à ma disposition, plusieurs ont donné de très bonnes images. Le résultat HE mes mesures sur ces cristaux est le même que celui des cristaux de Birmanie, c'est-à-dire que la proportion d’axes n’est pas de 1:1.3630, d'après M. Miller, ou de 1 : 1.3636 , d’après M. Jeremejeff, mais de 1:1.3052, rapport qui doit être accepté pour le corindon. Je donne le résultat de mes mesures dans le tableau suivant : la colonne crist. indique le nombre de cristaux mesurés, la colonne ar. le nombre d’arêtes mesurées et celles +d la déviation moyenne de mes mesures. oBs. CRIST. AR. —++D. (2 M 3668) ap = (0001) : (1011) = 57° 36 2/3 11 ul 1/2" 57° 36/ 39" ale, = (0001) : (2243) = 61 131/3 3 14 11/2 61 13 1 pe, = (1011) : (2948) = 95 29 1/4 1 1 = 25 59-26 &ell2= (0001) : (01142) = 57 391/3 1 1 - 57 36 39 J'ai aussi trouvé les deux formes (2027 )et(0776)sur ces cristaux : elles sont nouvelles. OBS. CRIS. AR. CALC. (0001) (2027) = 24°14/ 1 1 24°14" 58" (0001) (0776) = 61 281/2 1 1 61 27 56 Des Cloizeaux a observé sur ses cristaux la forme (1123) que je n'ai pas rencontrée. Des Cloizeaux regarde les lames du rubis de Frémy et Verneuil comme des cristaux Sens Je crois qu’elles doivent être regar- dées comme des mâcles: on voit en effet, sur la base, des stries différem- ment orientées. Les cristaux sont maclés suivant (1010) comme dans les rubis na- turels. Pour mesurer les indices de réfraction avec le goniomètre de Fuess, j'ai employé la lumière de sodium et des tubes de Geissler courbés à angle (2 Comptes rendus, 1888, 1, 56- 4] droit, Je me suis servi des faces pet d'et j'ai calculé e au moyen des formules — 147 — de Liebisch. Les résultats obtenus avec ces cristaux sont les suivants N° 1. N° 2. N°9: N° 4. N° 5. Na(I) Na (Il) Nu A 57°38"45" A 59°43! o! 59°42/45" € 1.7058 59 54 50 5g 54 55 Na H, Hg Na F A 57°35/ Lo! a — 59°41/25!" 5g°20/35! Go°a6/25!" € 1.766 & 1.7798 (6) 59 53 5 59 33 29 6o 39 30 @ 1.7745 (4) Na(l) Na(ll) H,(1) Hg(1 À 57°35! 10! 1.7028 1.771h (5) H, ({) A 57° 34! 50! 1.7791 1.7817 (7) Hg (11) © ET — 50°3a’ 0" 5g°31/25" 5g°10’ 40" 60° 16" 15" 59 45 o 59 43 Lo 59 23 19 6o 29 o \ Na H, He 1.7648 1.7017 1.7791 1:7793 (3) 1.7700 (6) 1.7804 (1) Na) Na(li) H,(1) Hg () À 57° 39! 0! 57° 39/30! —_—— 5g°4a'4o" 5g°ha 20" 5g9°21/20" Go3r 5° 59 55 20 59 55 o 59 33 59 6o 43 55 Na H, Hg 1.7605 1.7619 1.772 6 17798 (3) 1.7703(8) :1.7812(7) Na(l) Na(l) H(l) Hg (u) A 57°36/ 45" 0 4 59°922/90! 59°28"10!" 59° 2/40! Go 10! 0 5g 35 20 59 36 10 59 15 10 Go 13 50 Na H,(l) Hg(l) 1.7680 1.7998 1.7706 @ 1.7714(6) 1.768a(4) 1.790(0) (1 0 0 5g° 16’ 20" 60°:6/4 5q 22 20 60 29 H,(U) Hg (1) 57° 39! 30" 59°2135# 6o°31! 0! 59 34 4o H, (1) Hs) HSM) Hg (Ut) H(N-N)H A 57°36/45" A : 0,599 145! Go°1085" Gg° 140! Go°10' 45" Û) a 59 14 0 Go 22 4o 59 14 0 Go 23 10 € :.7506 & 1.7680(5) Go 4h 15 g(1-n) "06 1.77 1.7788 (1) — 148 — Na (I) Na (1) H, (1) Hs) HR) H( A 57°36235!! A 57°36’ 30" — "RE à, 59°25/4o! 5g°25/80! 59° 4/40! 60°13' 30! 59° 475! 60°13/ 10!" N" 6 » 9 38 o 59 38 5 59 17 20 60 25 50 59 17 0 60 25 25 No Ho LU € 1.7636 17599 1.7710 w 17719 (0) 1.7686(1) 1.7798 (4) Les mesures donnent le tableau suivant : NUMÉROS D'ORDRE. = 1.7681 | 0.0033 1.7680 33 17701 33 = 1.770h 3! YA A IS A A I III I I 1 = (er) 1.7997 | 0.0033 | 1.7630 1.7909 37 | 1.7636 1.7017 32 | 1.768 en I I I 1.7019 36 | 1.7695 u 1.768 1.7028 39 | 1.760067 NUMÉROS D'ORDRE. c* : CrEcR 0.0084 | 0.0085 | 0.0083 87 83 83 8h 85 83 89 84 1 80 86 L'indice de réfraction des différents cristaux n’est pas le même: la cause de ce fait est peut-être due à ce que leur contenu en chrome est différent, — AT — Les cristaux de n° 1 etn° » sont plus sombres que les autres, et il est probable qu'avec l'augmentation du chrome leur réfraction augmente. J'ai aussi observé sur les cristaux de Birmanie que ceux qui ont une cou- leur plus foncée ont une réfraction plus forte. Les valeurs extrêmes des cristaux de Ceylan et de Birmanie mesurés sont : On = 1:7079 à 17717 @y — Ey = © 0089 — 0.008 Les rubis de Frémy ont done une réfraction et une biréfringence un peu plus élevées que les cristaux naturels de Birmanie et de Ceylan. On peut aussi voir qu'il faut adopter 0,008 pour la biréfringence du corindon, au lieu de 0,009 acceptée habituellement. Budapest, Institut minéralogique de l'Université. SUR LA CONSTITUTION CHIMIQUE DE L'ACIDE TARIRIQUE, par M. LE proresseur ArNauD. J'ai découvert, il y a quelques années, un acide gras appartenant à la série non saturée C'H°"0?, dans la graine de Tariri, dont ilest le principal constituant. La matière grasse du Tariri est un triglycéride, fusible à 47 degrés, qui cristallise en belles lames nacrées dans l’éther et qui se trouve contenue en notables proportions, 67 p. 100, dans la graine d’un Tariri d’une espèce indéterminée, originaire du Guatémala. On sait que les Tariri (Aublet) où Picramnia Sw. sont des plantes ligneuses amères à fleurs dioïques disposées en épis ou grappes, à baie à graines sans albumen, qui sont répandues dans les deux Amériques tropi- cales ainsi qu'aux Antilles. Ces plantes se rapprochent beaucoup, botaniquement parlant, des Quas- sia (Simarubées). D'après des renseignements particuliers, il paraît que les Tariri croissent spontanément au Guatémala, où ils forment souvent des haies épaisses qui se couvrent de fleurs et de baies à certaines époques de l'année. La graine est de la grosseur d’un grain de café. J'ai fait connaitre antérieurement le mode de préparation de l'acide tari- rique, corps cristallisé, incolore, qui fond à 50°,5 et dont la formule C'HPO? à été établie par l'analyse élémentaire de l'acide et celle de ses dérivés. J'ai montré son isomérie avec l'acide stéarolique, notamment en étu- 0) Anviup, Compt. rend. Acad. des sciences, 1. CXIV, P. 79. — 150 — diant ses dérivés bromés : le dérivé dibromé G'*H°*Br°0° qui fond à 3° de- grés , et le dérivé tétrabromé C'*H°*Br‘0* fusible à 138 degrés et qui con- tient dans sa molécule 53.33 p. 100 de brome. Ce sont des corps blancs parfaitement cristallisés et définis. J'ai rattaché l'acide taririque à ia série stéarique en le transformant en acide stéarique © par l’action, en tube scellé, de l'acide iodhydrique et du phosphore rouge à 210 deorés. CHH#20? + 4H — CH? Acide Acide taririque. stéarique. J'ai repris récemment l'étude de cet acide en préparant les produits d’oxy- dation qu’il peut donner avec les réactifs appropriés et en faisant varier les conditions d’oxydation. L’acide taririque, acide incomplètement saturé, doit contenir vraisem- blablement une triple liaison acétylénique, comme son isomère l'acide stéa- rolique. Pour élucider cette question, je l'ai oxydé de deux manières différentes: par le MnO'K en solution alcaline et par l'acide azotique fumant. Dans le premier cas, j'ai employé les proportions de permanganate indi- quées par Maquenne ©? pour l’oxydation de l'acide ricinolique. 30 grammes d'acide taririque furent dissous à chaud dans 200 grammes d’eau contenant 4 p. 100 de potasse. La solution alcaline fut versée dans un litre d’eau tiède renfermant 75 grammes de MnO'K. Il se manifeste aussitôt un fort dégagement de chaleur; le permanganale est réduit rapi- dement; on acidule par 45 grammes d'acide sulfurique étendu, on filtre et on lave à fond le précipité d'oxyde de manganèse. Le liquide filtré, éva- poré et réduit à un demi-litre est épuisé à plusieurs reprises par l’éther; celui-ci, distillé, laisse comme résidu un corps blanc cristallisé qui, dis- sous dans l’eau bouillante et recristallisé ainsi plusieurs fois, fournit l'acide adipique, G°H°0”, pur fondant à 149°,5 : 1 forme des cristaux durs, agglo- mérés en rognons, très solubles dans l’eau bouillante, peu solubles dans l'eau froide; se dissout bien dans l'alcool et dans l’éther. Analyse. CALCULÉ pour TROUYÉ. CSH100* Carbone. as MR NT IR L9,49 L9,3 Hydrogène FREE RE TELE CCE 7,07 6,9 (OBS obonconoocécodouoesose 43,44 43,8 100,00 100,00 G) Annaup, Compt. rend. Acad. des sciences, &. CXXIT, p. 1000. @ Maouenne, Bull. Soc. chim. (3), t. XXI, p. 1061. — 151 — Le sel de baryum de cet acide cristallise en petits feuillets plus solubles dans l’eau froide que dans l'eau bouillante. Le sel d'argent a été obtenu en cristaux microscopiques, par double décomposition: il est un peu soluble dans l’eau bouillante, insoluble à froid. Analyse. CALOULÉ pour ZROUVÉ, C‘HSAg’0t LR ec orercoccénstcor eme 59,65 59,98 p. 100 Le précipité d'oxyde de manganèse résultant de l'oxydation de l'acide laririque, traité par l'alcool concentré bouillant, fournit un mélange d'acides gras fusible vers 28 degrés. Ce mélange, soumis à l'action de la presse entre des feuilles de papier à filtre, donne un acide blanc, qui fond vers 30-37 degrés. Par cristallisations dans l'alcool et par purifica- tion du sel de baryum, on obtient facilement l'acide gras pur fondant à 43°,5 :; c’est l'acide laurique, G?H*0*, Le sel de baryum a été préparé en précipitant une solution alcoolique bouillante de l'acide pur par l’acétate de baryum; en faisant recristalliser les premiers cristaux, on l’obtient en lamelles nacrées excessivement bril- lantes, très peu solubles à froid dans l'alcool. Analyse. CALCULÉ TROUVÉ. (C2 207)'Ba ME podododopcedecarcroene 53,79 93,79 BRL onconucoouoe coute 8,88 8,59 Baryum........ TORRCOTOOOOE CCC 29,67 25,66 UEVP RNB er eee cc esse ee 11,70 11,96 100,00 100,00 L'oxydation de l'acide taririque par l'acide azotique a été effectuée de la façon suivante : 5o grammes d'acide taririque fondu ont été mis en menus morceaux dans une grande capsule de plusieurs litres ; on a versé dessus 200 grammes d'acide azotique fumant, densité 47° B. et refroïdi vers o degré. L'attaque ne se manifeste pas immédiatement, mais elle devient très violente après quelques instants. Il se dégage de grandes quantités de vapeurs rutilantes et le mélange s’échauffe fortement. On obtient comme résultat un liquide aqueux, très acide, et une masse butyreuse d'acide gras qui finit par cris- talliser par refroidissement. Le liquide acide , séparé, évaporé convenable- — 152 — ment, fournit 12 à 13 grammes d'acide adipique, c’est-à-dire un rende- ment d'environ 25 p. 100 du poids de l'acide taririque. Cet acide adipique purifié fond à 149°,5-150 deprés. Les acides gras solides, insolubles dans l'eau, formant la seconde partie du produit d’oxydation, fondent vers 28 degrés. Par un traitement sem- blable à celui décrit précédemment, on les seinde assez facilement en une huile et, pour la plus grande partie, en un acide cristallisé, fusible à 43°,5, acide laurique. Le rendement est d'environ 50 p. 100 d’acide brut. L’oxydation de l'acide taririque peut donc s’'interpréter de la manière suivante : C#H:20? + H20 + 30 — C2H2:0? + CSHOi Acide Acide Acide taririque. laurique. adipique. ce qui nous conduit à la formule de constitution : CHS — (CH?)° — C = C — (CH?) — CO’H Acide taririque. La triple liaison acétylénique de l'acide taririque se trouve donc placée entre le douzième et le treizième atome de carbone, ainsi que l’indiquent les deux acides qui prennent naissance lors de la rupture de la molécule tari- rique sous l'influence de l’oxydation. Au contraire, quand l'oxydation est ménagée, cette rupture de la chaine linéaire ne se produit pas: c’est ainsi que le MnO'K et même l'acide azo- tique fumant peuvent donner naissance à un acide dioxytaririque, C#H°°0. En cela, l'acide taririque se comporte comme son isomère l'acide stéaro- lique étudié d’abord par Overbeck ©, puis par Spieckermann ®, qui l'ont transformé en acide stéaroxylique au moyen de l'acide azotique fumant. L’acide taririque en poudre fine est traité par petites portions à la fois, par l'acide azotique fumant: la bouillie claire que l’on obtient ainsi est chauffée légèrement pour amorcer la réaction, qui devient très vive en peu d’instants. On l'arrète alors brusquement par un rapide refroidissement. Le produit pâteux. jaune, presque solide, obtenu est lavé à l’eau à plusieurs reprises pour enlever toute acidité, puis pressé de manière à le rendre presque sec, enfin dissous dans l'alcool concentré bouillant. Les cristaux jaunes micacés qui se déposent sont purifiés par plusieurs cristallisations successives dans l'alcool bouillant. Le rendement est assez satisfaisant, environ 25 p. 100 de l'acide taririque primitif. (0) Ovensecx, Ann. der Chemie u. Pharm., t. CXL, p. 63. @) SriecxenwanN, Ber. der deuts, chem. Gesell., t. XXVUT, p. 276. — 153 — L'acide dioxytaririque forme des paillettes en feuillets minces brillants , d'un jaune pâle micacé, qui fondent à 98 degrés; il donne à l'analyse des nombres concordant avec la formule C'° HO". Ïl est insoluble dans l'eau, se dissout aisément dans l'alcool concentré bouillant, mais il est très peu soluble à froid dans ce dissolvant : 100 parties d'alcool à 95 degrés à la température de 5°,5 dissolvent o gr. 070 d'acide dioxytaririque. I est également très peu soluble à froid dans l’éther et dans le benzol, beaucoup plus dans ces dissolvants à l’ébullition. Ses solutions sont toutes colorées en jaune. Analyse. caucué pour TROUVÉ. CHY0*. Citroen 68,96 69,23 Hydrogène. ......... doc Soi 10,07 10,26 Oxygène.......... do ncontte dat 20,97 20,91 100,00 100,00 Le poids moléculaire de l'acide dioxylaririque a été déterminé par la- nalyse des sels de baryum et d'argent, Le sel de baryum (C'° H°' 0°) Ba a été préparé par double décomposition. C’est un précipité amorphe, jaunâtre, qui se ramollit par la chaleur et se décompose facilement en brunissant, au-dessus de 100 degrés. Analyse. CALCULÉ pour TROUYÉ. (CISH*10*)Ba ANNEE do bbe An PACE COPET 18,09 18,09 p. 100 Le sel d'argent C'° H°'AgO0' a été préparé par précipitation de l'acide en solution alcoolique par le nitrate d'argent. I est amorphe, stable même à 120 degrés, reste blanc à l'obscurité, et fond avant de se décomposer sous l'action de la chaleur. Analyse. CALCULE pour TROUVÉ. CP 1470. TERRE 2 os us CUP ECO ONE CC 29,80 29,78 p. 100 Les sels alcalins de l'acide dioxytaririque sont incolores et Lous très so- lubles dans l'eau. La formation de l'acide dioxytaririque résulte de la fixation de deux — 154 — atomes d'oxygène sur le groupement taririque avec formation d’un composé dicétonique. CH — (CH2)0 — C —C — (CH) — COH 20 — CH° — (CH2)° — CO — CO — (CH°) — CO'H Afin de vérifier l'existence de la fonction dicétonique, l'acide dicétoxime- taririque CH° — (CH?) °— C (AzOH) — C (AzOH) — (GH°)" — CO°H a été préparé en faisant réagir, à l’ébullition, le chlorhydrate d’hydroxylamime. Une molécule d'acide dioxytaririque (15 grammes) fut dissoute dans une petite quantité d'alcool contenant six molécules de Na OH (20 grammes), puis additionnée de quatre molécules de chlorhydrate d'hydroxylamine (15 grammes). Le tout fut maintenu à l’ébullition pendant quatre heures au réfrigérant à reflux. L'alcool étant enlevé par distillation , le résidu pâteux fut repris par un peu d’eau, refroïdi à zéro et décomposé par un petit excès de HCI étendu. Les acides gras ainsi mis en liberté furent lavés sur un filtre à l’eau froide jusqu'à cessation d’acidité, puis dissous dans l'alcool concentré bouillant, qui laisse cristalliser par refroidissement l'acide dicé- toxime-taririque à l’état de pureté. Le rendement est d'environ 70 p. 100. L’acide dicétoxime-taririque cristallise de l'alcool en fines aiguilles blanches d’un aspect micacé, peu solubles à froid dans l'alcool, très solubles à l’ébul- lition:; il fond à 166-167 degrés et se décompose rapidement, en brunis- sant, quand il est chauffé un certain temps, même en dessous de son point de fusion. Analyse. CALCULÉ pour TROUVÉ. C'SHSAz201. EAN 000000006000 0000000000 8,03 8,19 p. 100 Dans une prochaine communication, j'étudierai de nouveaux dérivés de l'acide taririque qui viennent confirmer la formule de constitution que j'attribue à cet acide. SUR LES SELS DE L'ACIDE CÉTOSTÉARIQUE, par M. V. Hasexrrarz. .(Lasonaroune DE M. Anxaun.) L’acide cétostéarique est un acide gras à fonction cétonique, qui a été découvert par Baruch(), en 1894. On le prépare en dissolvant à froïd une partie d'acide stéarolique G'°H**0° dans cinq parties d’acide sulfurique con- centré. Après trois ou quatre heures de repos, à la température du labora- @) Banuen, Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, t. XXVIT, p. 173 (1894). : Le x — 155 — toire, on verse la solution brune obtenue dans une grande quantité d’eau distillée. Le précipité formé est recueilli, lavé à l'eau et dissous dans l'alcool chaud. Par refroidissement, lacide cétostéarique cristallise en paillettes brillantes. Sa formule établie par Baruch est : CHP — (CH?) — CO — (CH) — CO’, soil CS Hs Où, Cet acide donne avec les bases des sels qui n’ont pas encore été décrits et dont l'étude fait l’objet de cette note. Célostéarate de sodium. — Pour le préparer, on dissout, à chaud, l'acide cétostéarique dans une solution aqueuse de soude en léger excès. Le sel se dépose par refroidissement sous la forme d’un corps blanc très bien cristal- lisé. À froid, il est presque insoluble dans l’eau et dans l'alcool; mais, à chaud, il se dissout très facilement dans ces liquides. L'analyse a montré qu'on se trouve en présence du sel neutre G/HFO'Na. En eflet, si on cal- cine le sel séché à 120° et si on transforme le résidu en sulfate de soude, on obtient les nombres suivants : L. ogr. 5500 de sel donnent o gr. 1212 de sulfate de soude, soil Na p. 100 — 7.14 Il. ogr.6066 de sel donnent o gr. 1349 de sulfate de soude, soil Na p. 100 — 7.16 calculé pour CSHMOSNa Nap. 100 — 57.18 Cétostéarale de potassium. — Gontrairement au sel de sodium, le sel de potassium de l'acide célostéarique est très soluble dans l'eau froide; une dissolution chaude de l'acide dans Peau alcalinisée par la potasse ne donne pas de précipité par refroidissement. Cette différence de solubilité des deux célostéarates alcalins mérite d’être mentionnée et permet d'expliquer pour- quoi le cétostéarate de potassium donne un précipité avec les sels de sodium. En traitant le sulfate de sodium par le cétostéarate de potassium, on obtient un précipité blanc, cristallisé, de cétostéarate de sodium, soluble à chaud et se déposant à nouveau par refroidissement. Cétostéarate d'ammonium. — On l'obtient, en saturant par l'ammoniaque étendue, l'acide cétostéarique mis en suspension dans l'eau chaude. L'acide célostéarique se dissout et le cétostéarate d'ammonium se dépose, par refroi- dissement, en beaux cristaux blanes. I est presque insoluble, à froid, dans l'eau et dans l'alcool , mais ces liquides le dissolvent très bien à chaud. Les propriétés physiques du cétostéarate d'ammonium le rapprochent du céto- stéarate de sodium : mais, tandis que ce dernier est un sel neutre, le céto- stéarate d'ammonium est un sel acide, résultant de la combinaison d'une — 156 — molécule d'acide cétostéarique C'*H*'0° avec une molécule du sel neutre d’ammonium CH*O*AzH". Sa formule est donc : CÉHS0:, C#H30%AzHi Analyse : 1 gr. 3638 de cétosléarate d'ammonium renferment o gr. 0368 d’ammoniaque, soit AzHS p. 100 — 2.69 calculé pour GSHS05, CHH“OSAZHi AzH5 p.100 — 2.77 Cétostéarale de baryum. — Le sel de baryum de l'acide célostéarique s'obtient à l’état cristallisé en traitant une solution assez concentrée de l'acide dans l'alcool, par une solution alcoolique d’acétate de baryum. Le cétostéarate de baryum se précipite évalement, à l'état amorphe, quand on traite une solution chaude de cétostéarate d’ammonium par un sel de baryum soluble, le chlorure, par exemple. Le cétostéarate de baryum, obtenu en solution alcoolique est un corps blane cristallisé, insoluble dans l’eau, assez soluble dans l'alcool chaud, mais insoluble à froid dans ce véhicule. Ge sel, séché à 120°, possède la curieuse propriété de s’électriser par le frottement : si on essaie de le pul- vériser, la plus grande partie de la substance est projetée, à une assez grande distance, hors du mortier dans lequel on fait l'opération. Quelques sels à acides organiques possèdent également cette propriété. L'analyse du sel de baryum lui assigne pour formule : (GISH#0:) 2Ba à I. ogr.2929 de sel barytique ont donné o gr. 0779 de CO*Ba soit Ba p. 100 — 18.74 IL. o gr. 3.437 de sel barvtique ont donné o gr. 0.927 de CO'Ba soit Ba p. 100 — 18.77 calculé pour (GSH#0“)Ba Ba p. 100 — 18.78. Action des célostéarates solubles sur les sels métalliques. — Les cétostéarates de sodium et d’ammonium en solution aqueuse chaude et le cétostéarate de potassium en solution aqueuse froide donnent, avec les sels métalliques solubles, des précipités floconneux amorphes. Les précipités obtenus sont blanes avec les sels de calcium, de magnésium, de zinc, de plomb, de mer- cure, d'argent; jaunes avec les sels de fer et de platine et bleus avec les sels de cuivre. ù De cette étude sur les sels de l'acide cétostéarique, nous devons surtout retenir l'insolubilité des cétostéarates de sodium et d’ammonium dans l’eau 4 froide, car cette propriété peut être utilisée pour la séparation des acides gras dans un mélange qui renferme de l'acide cétostéarique. BULLETIN USÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1902 | ge PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCGCGII SOMMAIRE. Pages. Nominalïon de M. Boule comme professeur intérimaire pendant 1a durée du : congé accordé à M. Gaudry; nomination de M. Bois comme cheva- lier de la Légion d’honneur, de MM. Pohéouin, Alluaud et Geay comme officiers de Instruction publique, de MM. Condamy et Bré- gand, comme officiers d’Académie. ......................... 157 Correspondance. Lettres de MM. Bossière, de l’Orza de Reichenberg, Ver- gnes, D? Chevalier, Bardon, Lombard, Ferrière, de Mouzelly-Saint- Mars; dons de collections et présentations d'ouvrages ........... 158 D’L. Ansez. Compte rendu d’une mission scientifique aux Indes anglaises. 161 G. Granninrer. Dans le Sud de Madagascar. . . ..................... 174 E.-T. Hawv. Les tumulus des Vendues de Verroïlles et de Montmorot, à Minofi(Gôle=d'Or) ee me merce tele er CO ne 178 J. Perrecrin. Cichlidés du Brésil rapportés par M. Jobert.............. 181 Mary J. Rarasun. Description des nouvelles espèces de Parathelphusa ap- partenant au Muséum de Paris... .......................... 184 E. Oruivrer. Coléoptères Lampyrides recueillis aux environs de Tokio (Japon) par M. 1e D' Harmand............................. 188 A.-E. Maranr. Des variations mensuelles de la faune et de la flore mari- times de la baie de la Hougue (janvier et février)... ........... 190 JU. Dünsr. Sur le développement des cornes chez les Cavicornes.. . . .. .. 197 G. Paisaux. Sur la présence du venin en nature dans le sang de Cobra..: 204 L. Arsez et C. Paisaux. Une observation d’hypnotisme chez le Cobra... 207 Pa. van Tiscuex. L’embryon des Ochnacées et son emploi dans la défini- FONGES HoEtonpao on ooscodboctcanododancdonseueudon 208 D’ A. Weser. Notes sur quelques Agaves du Mexique occidental et de la Baelaillonnis 5253506656 sr6aocobonosdosss9a00c00o DUO DT EC) Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les serres du Mu- séum depuis la dernière réunion des naturalistes du Muséum (28 fé- PHap}sottoncosconocobeopcasocouocdoonesébagsosunosos 20 Sr. Meunier. Origine de quelques roches siliceuses stratifiées. . ......... 295 P. Gauserr. Sur l'accroissement des cristaux. ...................... 227 Annaun. Sur la constitution chimique de l'acide taririque. . .1.......... 229 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1902. — N° 3. De — - — 59° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 25 MARS 1902. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSÉUNM. M. ze Présinexr dépose sur le bureau le second fascicule du Bulletin pour l'année 190°, contenant les communications faites dans la réunion du 25 février 1902. Par un arrêté en date du 10 mars courant, un congé est ac- cordé à M. le professeur Gaupryx (Albert); M. Boure (Marcellin) est nommé professeur intérimaire pendant la durée de ce congé. Par un décret en date du 5 mars 1902, rendu sur la proposi- tion de M. le Ministre de l'Agriculture, M. Bois (Désiré), assistant au Muséum d'histoire naturelle, a été nommé chevalier de la Lé- gion d'honneur. Par arrèté en date du 3 mars 1902, MM. Poséçuix, adminis- trateur colonial, correspondant du Muséum, Azzuaun et Gray, sont nommés officiers de l'instruction publique; MM. Conpauy, capi- laine d'infanterie coloniale, attaché à la section technique des troupes coloniales au Ministère de la Guerre, et Bnrécanp, lieute- nant d'infanterie coloniale, sont nommés officiers d’Académie. Muséum. — vi. 11 — 158 — CORRESPONDANCE. M. Bossière (René), chargé de mission, a adressé au Muséum des collections recueillies à la Terre de Feu et aux îles Malouines. M. pe L'Orza De RercuengerG, capitaine au 4° régiment colonial à Toulon, a offert au Muséum une collection de Lépidoptères de Madagascar. M. Verexes, directeur général de la Compagnie française du Congo occidental, à Mayumba, a fait parvenir au Muséum des Serpents et des Insectes de cette région. M. le D' Cuevazier annonce l'envoi de spécimens de la faune et de la flore des hautes régions du Tonkin. MM. Barpon (E.), conducteur des travaux publics à Qui-Nhon (Annam); LomsarD (Pierre), qui part pour le Haut-Tonkin; Fer- RIèRE, chef de poste, en congé, agent principal de la Haute-Sangha à Brazzaville (Congo français); le comte pe Mouzeccy-Saivr-Mars qui va faire un voyage sportif dans l'Afrique centrale, offrent leurs services pour enrichir les collections du Muséum. M. Albert Gaupry annonce que M. Fayol, l’éminent directeur des Mines de Commentry-Fourchambault-Decazeville, vient de re- mettre au Muséum le complément de la collection des Insectes houillers de Commentry. Chacun a pu admirer, dans la galerie de Paléontologie, les Insectes de Commentry, qui sont un de ses plus beaux joyaux; ils rappellent, avec le nom de M. Fayol, celui de Charles Brongniart, enlevé si jeune à la science, après avoir montré, par les deux grands volumes sur les Insectes houillers, ce qu'on pouvait espérer de lui. Le nouvel envoi renferme un nombre — 159 — immense de pièces qui n'ont pas encore été étudiées, Grâce au génie d'investigation de M. Fayol, la formation de la houille de Commentry, ses Plantes, ses Insectes. ses Poissons, ses Réptiles font de ce gisement un des plus importants du monde pour l'histoire de la vie dans les temps anciens, M. le D° Dürsr (Ulrich) offre à la Bibliothèque du Muséum son intéressant Mémoire sur le développement des cornes chez les Ru- minants à cornes creuses : Versuch einer Entwicklunpspeschichte der Hôrner der Cavicornia nach Untersuchungen am Hausrinde (Féstschrift zur Feier des 70. Geburtstages von Prof. D' Ad. Krämer, Frauen- feld , 1902). M. le marquis ok Foucènes dépose sur le bureau de l'Assemblée, pour la Bibliothèque du Muséum, le Æapport sur l'apiculture colo- niale, cires et miels. (Congrès international d'apieulture de Bois-le- Due 1909.) M, Le Dinecreur du Muséum rappelle à l'Assemblée dés naturalistes la cérémonie louchante à laquelle à donné lieu la célébration du cinquantenaire scientifique de M, Albert Gaudry, à qui de nom- breux savants, tant français qu'étrangers, sont venus exprimer leur admiration pour ses beaux travaux de paléontologie et leur respec- tueuse sympathie pour son caractère si élevé et son afabilité dè- venue proverbiale au Jardin des plantes. Après l'alloeution de M. le Directeur, M. Albert Gaudry s'exprime ainsi : Je remercie du fond du cœur notre cher Directeur et tous nos bons ca- marades du Muséum, qui ont mis lant de talent, d'entrain, de cordialité pour célébrer le jubilé de leur vieil ami. Les étrangers ont emporté un doux souvenir de notre fête du 9 mars, car ils sayaient bien que le, Mu- séum est une réunion d'hommes très dévoués à la science, mais plusieurs ne sayaient pas que les travailleurs y sont enveloppés dans une chaude atmosphère de bonté et d'amitié, qui en fait quelque chose de tout à fait charmant ; notre Directeur y contribue pour une large part. — 160 -— M. Gravier (Charles) dépose sur le bureau de l'Assemblée des naturalistes du Muséum un exemplaire d'un mémoire qu'il a publié dans le Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Autun, 1902, et qui est composé de trois parties. La première partie intitulée : Sur trois nouveaux Polychètes Peau douce de la Guyane française, contient ta description détaillée, accom- pagnée de vingt-six figures dans le texte, de deux espèces nouvelles de Lycastis et d'un Gapitellien inconnu jusqu'ici, et qui vivent dans les eaux douces. Le genre Lycastis Savigny (Audouin et M. Edwards rev.) est à peine représenté dans les Collections du Muséum; les Néréidiens nouveaux recueillis dans la Guyane par M. Geay viennent donc combler d'une manière très heureuse une des lacunes de la collection des Annélides du Muséum. L'une des espèces, la Lycastis ouanaryensis, est particulièrement intéressante au point de vue bio- logique, car certains exemplaires ont été trouvés, en compagnie de tarels, sur des racines de palétuviers, en milieu saumâtre, dans le bas Ouanary; d’autres ont été recueillis à Cayenne, sous les pierres, à mer basse, d’autres encore ont été pris soit dans les criques du haut Ouanary, soit dans les boues molles et bleuâtres des ruisseaux des marais, près des berges. Cette espèce présente donc une remar- quable facilité d'adaptation à des milieux très variés, depuis l'eau de mer ordinaire jusqu'à l’eau complètement douce. Quant à l'Eisi- gella n. g. ouanaryensis n. sp., c'est le premier Capitellien d’eau douce qui ait été signalé jusqu'ici. La seconde partie : Sur le genre Lycasts Savigny (Audouin et M. Edwards rev.), est une revision des espèces actuellement connues de ce genre. Les aflinités du genre Lycastis avec les autres Néréi- diens y sont étudiées. Deux traits essentiels, l'un d'ordre morpho- logique, l’autre d'ordre physiologique, donnent à ce genre une physionomie spéciale : 1° la simplicité de ses caractères extérieurs qui doivent le faire considérer comme ancestral; 2° la plasticité avec laquelle 11 s’accommode des milieux les plus divers au point de vue du degré de salure. Dans la troisième partie : Sur les Annélides polychètes d’eau douce, l'auteur dresse la liste des Polychètes d’eau douce signalés jusqu'icr, eLil montre le très grand intérêt biologique de l'étude de ces formes qui ont quitté le milieu marin, où vivent la presque totalité de leurs congénères, pour s'adapter à l'eau douce. — 161 — COMMUNICATIONS. Coupre RENDU D'UNE MISSION SCIENTIFIQUE AUX Îvoes ANGLAISES , par M. Le D’ L. Arvez. Le but principal de mon voyage élait l'étude des Oiseaux du Nord de l'Inde, et principalement des Oiseaux de proie employés à la chasse au vol: la fauconnerie n’est plus pratiquée aux Indes que dans le Nord, dans la province du Punjab, et avant d'arriver là j'ai recueilli des renseignements sur deux questions du plus haut intérêt : la peste et les Serpents veni- meux. J'ai quitté Marseille le 29 septembre, à bord de l'£rnest Simons, pa- quebot de la Compagnie des Messageries marilimes, commandant Vac- quier. À bord se trouvait parmi les passagers le docteur Borel, médecin français du Service sanitaire international, qui allait dans la mer Rouge, à l'ile d'Odéida, surveiller les caravanes se rendant à La Mecque. J'ai mis à profit cet heureux hasard pour me documenter le plus possible sur la peste. Le docteur Borel avant fait, en 1900, un séjour prolongé au fond du golle Persique. Arrivé à Bombay, j'ai trouvé un très cordial accueil chez M, Vossion, consul de France, qui a fait l'impossible pour me faciliter l'obtention de lettres d’introductions indispensables pour n'accréditer près des autoriLis anglaises. Malheureusement, le gouverneur général de la province de Bomla)y était encore à Puna, sa résidence d'été, et j'ai été obligé d'attendre quinze jours à Bombay l'arrivée des pièces officielles qui m'ont ouvert toutes les portes. J'ai mis cette quinzaine à profit pour visiter les différents hôpituux de Bombay, et spécialement les hôpitaux des pestiférés. La peste règne en permanence à Bombay, mais disparail presque Lola- lement pendant la saison chaude, pour revenir après la saison d'été, au commencement d'octobre : les cas vont ainsi en augmentant, pour atlei.dre leur maximum en février, et décroissent de nouveau avec la saison du printemps. Au moment de mon arrivée à Bombay, la mortalité était de 25 par jour, ce qui là-bas est relativement un chiflre très faible; il est à remarquer que sur celte mortalité ne figurent que les Hindous, beaucoup plus expo- sés que les blancs à contracter la peste, par l'absence totale d'hygiène et par leur répugnance à se laisser conduire à l'hôpital d'isolement. Ce n'est — 162 — souvent que lors des visites sanitaires, opérées par les soins de la police anglaise, qu'on découvre non seulement des cas de peste réonant dans une maison, mais même des cas de décès remontant à plusieurs jours: aussi le plus souvent les Hindous arrivent-ils trop tard à l'hôpital pour y étre efficacement soignés. Une autre cause de la mortalité considérable qui frappe les indigènes est leur alimentation insuffisante, leur misère physiologique. La plupart sont exclusivement végétariens et se laisseraient mourir de faim plutôt que de toucher une viande quelconque. La population blanche de Bombay est moins sujette à contracter la peste, parce qu'elle vit en dehors de la population hindoue avec laquelle elle n’a que les rapports strictement nécessaires au commerce. De plus, l'hygiène anglaise au point de vue dé la propreté des loge- ments n’est pas entravée comme chez les Hindous par des superstitions re- ligieuses. J'ai vu, à plusieurs reprises, des Hindous se débarrasser récipro- quement des parasites nombreux qui habitent leur opulente chevelure, et déposer soigneusement ces insectes à terre; leur religion leur défendant de les tuer. Il est à remarquer que ces Insectes sont des agents de transmis- sion de la peste, qui a son origine première chez les Rats. Toutes les épi- démies de peste ont été précédées par une mortalité considérable de ces Rongeurs: lorsque ceux-ci meurent, les Puces qui vivaient à leurs dépens abandonnent aussitôt les cadavres des Rats pour chercher une autre hahila- tion : Chien, Chat ou Homme, et transportent avec elles les oermes de la maladie. Les Fourmis et les Mouches sont aussi des agents de dissémination du Microbe pesteux, et ce n’est que grâce à une hygiène très sévère que l’on peut diminuer les chances de contagion. La peste se manifeste sous trois formes différentes, tant au point de vue de la symptomatologie que du danger de la contagion; ce sont : la peste bubonique, la pneumonie pesteuse et la septicémie pesteuse. Sans vouloir rentrer ici dans la description détaillée de chacune de ces trois formes, qui ont été très bien étudiées par les médecins anglais, et spécialement par le docteur Clemon, je dirai simplement que, dans la peste bubonique, la con- tagion directe d'Homme à Homme est tout à fait exceptionnelle et qu'elle ne se manifeste guère que lorsque les ganglions tuméfiés deviennent le siège d'un abcès qui s'ouvre soit spontanément, soit par l'intervention du médecin. Le pus qui s'écoule de la plaie fourmille de Microbes et s’il touche une éxcorialion siégeant sur les mains où une partie du corps des infir- miers et des médecins, la contagion est alors presque fatale ; mais sauf ces cas d'ailleurs rares, on n’observe pour ainsi dire jamais de transmission directe de la peste bubonique d’Homme à Homme. Je n’en veux pour preuve que limmunité dont paraît jouir le personnel médical attaché aux hôpitaux pestiférés de Bombay. Mais si la peste bubonique est relativement peu contagieuse d'Homme à — 163 — Homme, il en est tout autrement dans les cas de pneumonie et de septicé- mie pesteuses. Dans ces deux formes exceptionnellement graves, la conta- gion est facilitée par l’expectoration et les déjections des malades. Si l'on ajoute que les malheureux atteints de pneumonie ou de septicé- mie pesteuse présentent souvent une agitalion nerveuse telle qu'on est obligé de les attacher et de leur mettre la camisole de force, on comprend facilement combien il est difficile de recueillir et de détruire les crachats par lesquels se forme en majeure partie la dissémination de la maladie. Le 23 octobre, je me suis rendu, en compagnie du général Bailloud, qui revenait de l'expédition de Ghine, à l'hôpital de Modikhana, situé dans Bombay et composé de petits pavillons entourés de jardins, Ces pavillons sont larges, bien aérés et tenus très proprement. Les malades qui y sont soignés sont tous des indigènes; ils étaient au nombre de 35, dont beau- coup en voie de guérison. Le seul reproche que l'on puisse faire au pavillon de Modikhana hos- pital, c’est le sol en terre battue qui, par cela même, est difficile à dés- infecter. L'assistant médecin qui m'a fait visiter en détail toute l’organisation de l'hôpital, me dit que les pestiférés ne sont pas traités par la sérothérapie. On se contente uniquement de lexpectation, mais on ne fait absolument rien comme médication active, sauf l'administration d'un peu de bromure dans les cas de grande agitation nerveuse, et en dehors de cela on se con- tente de donner aux malades une nourriture aussi bonne que possible. Au lendemain de ma visite à Modkhana hospital, je me suis rendu à Parel , laboratoire bactériologique de Bombay, dirigé par le docteur Haf- fkin, spécialement chargé de l'étude de la peste. J'ai été très bien reçu par le docteur Haffkin, qui, bien qu'étant de nationalité russe, est au service de l'Angleterre. Ü a trouvé un sérum anli- pesteux différent de celui d'Yersin en ce qu'il ne serait pas curatif de la peste, mais seulement préventif. Des quantités de personnes ont été inoculées à Bombay avec le sérum de Haffkin, mais les suiles de cette inoculation préventive étant toujours douloureuses et obligeant les patients à garder le lit pendant quatre ou cinq jours, celle méthode a été fort critiquée par les médecins de Bombay, et on y aurait presque renoncé, si j'en crois le docteur Proshouriakolf en- voyé à Bombay par le gouvernement russe pour y étudier la peste et avec qui j'ai visité le grand hôpital des pestiférés, Maharati hospital. Il y avait là, à la date du 24 octobre 1901, en traitement 45 pestiférés; la mortalité était de 80 p. 100. Là encore ne sont traités que des Hindous. Les infirmières anglaises sont très dévouées pour les malheureux qu'elles soignent, mais elles sont médiocrement aidées par le personnel secondaire, composé d'indigènes, auxquels il est diflicile de faire comprendre l'intérêt — 164 — capital qu'offrent des soins minutieux d’une propreté de tous les ins- tants. En sortant de Maharati hospital, je suis allé à Parel avec le docteur Pros- kouriakoff qui m'a présenté au docteur Polverini, médecin italien au service de la ville de Bombay, et que j'ai trouvé occupé à inoculer la peste à des Rats. Il est particulièrement affecté à la préparation du sérum antipesteux de Lustig et Galéotti, qui diffère de celui de Haffkin et de Yersin. M. le docteur Roux m’ayant remis avant mon départ cinquante flacons de sérum antipesleux, j’en ai déposé vingt-cinq au laboratoire de Parel, entre les mains du docteur Polverini, et en insistant sur la nécessité d’adminis- trer le sérum par injection intra-veineuse au lieu de la méthode sous-cuta- née, insuffisante dans les cas graves. Mais je crains bien que les essais curatifs avec le sérum de Yersin ne soient remis à une date trop reculée pour que ce sérum soit encore efficace. On se trouve là en présence de compétitions médicales très regrettables , chacun essayant de faire prévaloir sa découverte. J'ai également mis à profit ma visite au laboratoire de Parel pour me documenter sur la question des Serpents venimeux et des résultats obtenus par l'emploi du sérum du docteur Calmette, dont le docteur Roux m'avait remis quelques flacons. Le docteur Lamb, qui est spécialement chargé de ce service au laboraloire de Parel, s’est très aimablement mis à ma disposi- tion et m'a fait part de la profonde admiration qu'il professe à l'épard du docteur Calmette, au sérum duquel il doit la vie. Ayant été mordu l'an passé au cours de ses manipulations par un Cobra, une première injection du sérum du docteur Calmette, trop ancien pour être efficace, n’empêcha pas les symptômes de paralysie de se manifester. On put heureusement se procurer du sérum récemment envoyé de Lille, et tous les symptômes disparurent rapidement. Je dois cependant ajouter que, de l'avis du docteur Lamb, qui ne doit pas ménager sa bonne opinion envers le sérum du docteur Calmette, puisqu'il lui doit la vie, ce sérum, très efficace contre la morsure du Cobra, serait sans effet contre la morsure presque toujours mortelle de deux Ser- pents de l'Inde, la Vipère de Russell et l'Echis carinata. Ceci tient, ainsi que me l'a démontré le capitaine Lamb,, à ce fait, que le venin du Cobra et celui des Vipères de l'Inde agit de facon totalement dif- férente. Le venin du Cobra tue en vingt ou trente minutes par une paralysie progressive de tous les muscles et quand les centres respiratoires sont pris, la victime du Cobra meurt asphyxiée. On peut prolonger la vie de quelques moments en pratiquant la respiration artificielle. Au contraire, le venin de la Vipère de Russell et celui de l’Echis carinata tuent en produisant la coagulation du sang dans les veines et la mort sur- vient en quelques secondes par embolie ou transport des caillots dans les — 165 — vaisseaux artériels de toute l'économie. De là le nom de Serpent-Minute donné à l'Echis carinata ou Coraït Kraïte des Indiens. Il y a donc de ce côtélà uue lacune à combler, et malheureusement les accidents qui suivent la morsure de ces Serpents sont tellement rapides, qu'il est bien rare qu'on ait le temps d'y porter remède. J'ai essayé de rapporter en France des Ser- pents de ces espèces dangereuses, mais je n'ai pu obtenir l'autorisation de les embarquer sur les Messageries maritimes. Ceux que j'ai rapportés d'Egypte et que j'ai remis au docteur Phisalix au laboratoire de pathologie comparée au Muséum d'histoire naturelle de Paris, ont voyagé dans ma cabine à l'insu de tous. Ce sont deux grands Cobras d'Égypte, une Vipère des sables et trois Lézards. Le docteur Phisalix a pu, avec ces spécimens que je me suis procurés au Caire, grâce à l'amabilité de M. Cogordan, ministre de France, étudier la propriété du sang du Cobra et démontrer que lorsqu'on chaulle ce sang à 58 degrés, non seulement il perd ses propriétés toxiques, mais il devient antitoxique contre la morsure du même Cobra. Je n'ai pas voulu quitter Bombay sans visiter l'asile des lépreux, magni- fiquement installé à Madonga. Ces misérables, atteints de la plus horrible maladie qui puisse affecter la race humaine et qui se savent incurables, jouissent dans cet asile du plus grand confort: ils habitent de grands pavil- lons, larges, bien aérés, tenus très proprement et situés au milieu de jar- dins où la flore de l'Inde déploie toutes ses splendeurs. J'ai consigné sur le registre des visiteurs qu'il serait peut-être bon d'essayer pour la cure de la lèpre l'emploi des rayons X , déjà utilisés avec succès contre le lupus de la face. Le lupus étant une tuberculose de la peau, il serait logique d'ap- pliquer à cette autre tuberculose dermique qui s'appelle la lèpre un trai- tement analogue. Le 28 octobre, je partais pour Baroda, muni de lettres d'introduction près des résidents anglais, lettres dues à la haute bienveillance de son Ex- cellence Lord Northcott, gouverneur de la présidence de Bombay. Le 29 octobre, j'arrivais à Baroda et me présentais aussitôt, en l'absence du résident anglais, chez son assistant, le capitaine Peacock; j'ai reçu ici, comme pendant tout le cours de mon voyage, l'accueil le plus courtois, et jai pu, grâce à l'appui du capitaine Peacock, obtenir une audience de S. À. le Maharaja de Baroda. Toutes facilités m'ont été accordées par Son Altesse pour visiter tous les Animaux de combat, Cheetas réservés pour la chasse de lAntilope, Béliers, Coqs, Chiens lévriers, ete. Ce qui attirait spécialement mon attention était l'équipage de fauconnerie. C'est, en effet, à Baroda que j'ai vu les premiers Oiseaux de proie dressés pour la chasse au vol, mais ce sport n'est pour ainsi dire plus pratiqué dans le Goudgérat dont Baroda est la capitale. Son Altesse n'avait, en ce moment, qu'un Au- tour ordinaire, qui porte, en Hindoustanie, le nom de Baz pour la femelle et le nom de Djurra pour le mâle, et quatre Eperviers indiens ou Shikara. — 166 — J'ai assisté à la chasse pratiquée au moyen de cet Oiseau, et la rapidité de la prise est vraiment foudroyante. L'Épervien indien diffère un peu, de notre Épervier ordinaire ou Accipiter nisus; il est à peu près de même taille, mais plus trapu, les tarses beaucoup plus forts et les serres plus puissantes, Mais l'Épervier indien n’a pas autant de vitesse au départ du poing que l'Épervier européen, et c’est pour cela que les fauconniers hin- dous, pour augmenter cette vitesse, prennent l'Oiseau à pleine main et le jettent comme une pierre sur la proie qu'ils veulent prendre. Aux Indes, les Oiseaux sont si peu chassés, qu’on les approche facilement à quelques mètres, et c’est la meilleure condition pour réussir avec l'Épervier indien, Ï serait incapable d’une longue poursuite, comme tous ies autres Oiseaux de bas vol, et n'arrive à faire sa prise qu’en surprenant sa victime; c’est un véritable guet-apens qui réussit presque toujours. Quant à la véritable fau- connerie, elle n’est pas pratiquée dans le Goudjérat, et il faut remonter jus- qu'à Jeypore pour trouver des fauconniers se servant d’Oiseaux de haut vol. À Baroda, j'ai eu l’occasion de voir un charmeur de Serpents qui pré- tendait posséder un talisman contre la morsure des Serpents. Ce talisman, appelé Mohro en goudjérati, el Samp ka Mohra en hindoustanie, se trouve- rait dans la gueule du Xinp Cobra, grand Serpent ophiophage assez rare et très venimeux. C’est une sorte de petite pierre noirâtre de la grosseur et de la forme d’une lentille, D'après le charmeur, cette pierre serait compo- sée de terre amassée par la langue du Serpent et collée contre son palais. Pendant le reste de mon voyage, j'ai pu me convaincre que la lépende du mohro existe dans toute l'Inde, D'après les charmeurs de Serpents, il suffit de placer le mohro'sur la pi- qüre du Serpent, pour coaguler le sang et empêcher l'absorption du venin. Mais quand on met les charmeurs au pied du mur, en leur proposant de démontrer sur eux-mêmes l'eflicacité du mohro, on s'aperçoit rapidement que ce sont de simples farceurs. Le 4 novembre, j'arrivais à Ajmire, possession anglaise isolée au milieu du Ragpoutana dont elle est, pour ainsi dire, la clef stratégique, car c’est là le seul point où l'on peut franchir la chaîne de montagnes des monts Aravalli. Des forts très bien situés en défendent l'accès, J'ai été très bien accueilli par M. Biackeslay, assistant du résident an- glais, parlant un français des plus corrects et qui m'a donné toutes facili- tés pour chasser sur le lac Ana Sugar et dans la montagne. J'ai pu recueil- lir là de nombreux spécimens SHAIADEGIqnES qui ont été préparés par mon assistant, Charles Vasseur, et rapportés au Muséum de Paris. Le 6 novembre, j'arrivais à Jeypore, une des villes les plus pittoresques de l'Inde, dont toutes les maisons, peintes en rose, sont recouvertes de dessins polychromes du plus curieux effet. Grâce aux démarches oflicieuses — 167 — du très aimable résident anglais, M. Corbe, j'ai pu obtenir de chasser deux jours sur le terrain de chasse de S. A. le Maharaja, qui fait garder très sé- vèrement ses réserves, ef j'ai pu ainsi augmenter notablement ma collec- tion ornithologique. Par le gracieux intermédiaire du colonel Jacob, superintendant du jar- din de Son Altesse, j'ai pu voir ce qui restait de l'équipage de vol jadis si important des Maharajas de Jeypore. Le pèré du maharaja actuel était grand fauconnier et chaque année faisait prendre et dresser au début de la saison froide, c'est-à-dire vers le milieu d'octobre, une quarantaine de Faucons sauvages, Il était malheureusement dificile de concilier le caractère sacré qui protège les Pigeons de Jeypore avec l'instinct naturel des Faucons de Son Altesse, et il fallait toute l'autorité du maharaja pour empêcher ses féaux sujets de lapider ses Faucons lorsque ceux-ci faisaient prise sur un des innombrables Pigeons bleus de la ville. Aussi, à la mort de son père, le maharaja actuel, qui est un Hindou très pratiquant, fut obligé d'abandonner la fauconnerie. Pour ne pas paraitre déchoir complètement, 1l a conservé dans le service de ses chasses un fau- connier qui prend et dresse chaque année deux ou trois Faucons qui servent plutôt à parder qu'à chasser réellement. Le fauconnier est musulman, ce qui lui permet de chasser sans aucun scrupule, même les Pigeons. J'ai appris par le fauconnier actuel, Wassel-Khan Djemmedeur, qu'il est impossible de conserver les Oiseaux pendant les grandes chaleurs. A la fin de chaque saison de chasse, c'est-à-dire vers le commencement de mars, on rend Ja liberté aux Faucons, et on en reprend d’autres au mois d'octobre; les trois Oiseaux que j'ai pu voir venaient d'être pris huit jours avant et avaient encore les yeux scillés, C’est là un usage général de tous les Fau- conniers orientaux, et qui consiste à relever la paupière inférieure des deux yeux, au moyen d'un fil qui est rattaché au-dessus de la tête de l'Oi- seau au fil du côté opposé. L'Oiseau ne peut ainsi voir que par en haut; les fauconniers européens ne scillent plus les yeux des Faucons et se contentent de leur mettre un chaperon qui leur recouvre les yeux; il est cependant indiscutable que la méthode indienne arrive à dompter la fierté naturelle de l'oiseau, beau- coup plus vite que le simple usage du chaperon, Les trois Oiseaux qui m'ont été présentés par Wassel Khan apparte- tenaient à trois espèces différentes : un Falco juger (en hindoustanie lug- ger), un Émerillon à tête rouge (Surumti) etun Épervier indien (Shikara ). D'après le fauconnier Wassel Khan, le Falco juger serait spécial à Jeypore: je dois dire cependant que j'en ai trouvé dans l'extrême nord de lnde à Peshawar, et que Passertion du lieutenant des fauconniers me semble plus que douteuse. J'ai vu en outre, à Umballa, où j'ai étudié la chasse au vol, à différentes reprises, les Faucons de chasse dérangés dans leur poursuite par les Jugers sauvages, Quoi qu'il en soit, je me rends compte que Je suis — 168 — parti de France un mois trop tôt pour bien voir les oiseaux tout à fait dressés. J'ai à signaler encore, à Jeypore, la magnifique collection d'Oiseaux vi- vants, installée dans le jardin géologique qui entoure le Muséum. On y trouve représenté la plupart des spécimens de la faune ornithologique du Rajpoutana, sauf cependant les Rapaces. Tous les Animaux y sont très bien entretenus et font le plus grand honneur à $. A. 1e Maharaja de Jeypore. Après avoir quitté Jeypore, je me suis arrêté quarante-huit heures à Apra, pour y faire le pèlerinage obligatoire au mausolée du Taj Mahal, la merveille des Indes, puis à Delhi, où je devais avoir des renseignements spéciaux sur une espèce de Crocodile, le Gavial, dont je désirais rapporter un spécimen vivant pour le Muséum; malheureusement, la saison où l’on trouve le jeune Gavial était passée, et il m'a été impossible de m'en pro- curer. Par contre, j'ai dû faire des observations ornithologiques intéres- santes sur une espèce de Buse à iris hlanc, Polionirs téesa, dont j'ai pu tuer deux exemplaires. L'œïl de cet Oiseau est brun chez les jeunes de T'année, tandis qu'il devient blanc porcelaine chez l'oiseau adulte: toute la plaine des environs de Delhi fourmille de gibiers gros et petits. J'ai eu l'heureuse fortune de faire la connaissance d’un colonel anglais Bate, ins- pecteur des prisons, qui m’a fourni des renseignements très intéressants au point de vue du nombre prodigieux de Serpents qui infestent ce ravis- sant pays. [ avait été chargé de distribuer des primes pour la destruction des Echis scarinatæ pour lesquelles le Gouvernement donnait, au début, 4 annas par tête, environ o fr. 4o, mais les Hindous apportèrent une si grande quantité de Serpents, que le Gouvernement se vit obligé d’abaisser les primes à 2 annas, puis à 1 anna, et enfin de les supprimer tout à fait. En une seule journée, on avait apporté au colonel plus dé 4,000 Ser- pents; j'ai visité à Delhi le Muséum, et j'ai le regret de dire que cet établis- ment ne possède que des collections totalement abimées par l'incurie du personnel qui en a la charge. On ne peut se faire une idée de l'état de malpropreté et d'abandon où se trouvent spécialement les collections d’Oiseaux et d’Insectes. Seule une collection de gros Sauriens, Crocodiles et Gavials, semble être époussetée, vernie et astiquée avec soin, commeles armes déposées au Muséum dans la même salle en souvenir de la répression de la révolte des cipayes en 1857. De Delhi, j'ai gagné Umhalla, où la plus cordiale hospitalité m'a été ré- servée chez le major Biddulph, du 19° Bengal Lancers, sportman accompli et grand fauconnier du pungab. C’est grâce an major Biddulph, que j'ai pu étudier tout spécialement la fauconnerie des Indes et les diverses espèces d'Oiseaux spécialement employées par les indigènes. : L'Oiseau te plus apprécié pour la fauconnerie de haut vol est le Pèlerin, falco pereprinus , le même que l'on retrouve en Europe et en Afrique; ïl ne présente ici rien de particulier. Puis vient le Shaheen, falco peregrinator, qui diffère du Pèlerin par sa taille un peu plus petite, ses serres relative- ment plus fortes et son plumage qui est couleur de rouge sur la gorge, la poitrine et l'abdomen , et bleuâtre sur le dos; la tête porte, suivant les indi- vidus, des plumes plus ou moins rousses: et certains auteurs, tels que Gould (Birds of Asia), ont décrit, à tort, deux espèces de Shaheen, l'une noire, l'autre rouge, alors qu'il ne faut voir là que deux variétés d’une même espèce. Le major Biddulph, qui fait de la fauconnerie depuis vingt-cinq ans aux Indes, m'a aflirmé avoir possédé des nids de Faucons Shaheen prove- ant d’une seule aire qui renfermait à la fois les deux variétés, la rouge et la noire. Le vol du Shaheen est puissant et rapide: cet Oiseau m'a semblé plus rapide que le Pèlerin sur de courtes distances, mais le major Biddulph m'a aflirmé que dans les vols à grande distance, tels que ceux du Canard ou du Corbeau, le Pèlerin battait le Shaheen; on emploie le Shaheen , aux Indes, pour prendre surtout la Perdrix, le Pluvier, le Vanneau , le Rollier ou Geai bleu. Un des grands avantages du Shaheen sur le Pélerin, c'est la facilité et la précocité avec laquelle il accomplit sa mue annuelle. Tandis que la mue du Pélerin est rarement terminée avant la fin de dé- cembre, le Shaheen a changé sa livrée fin août , et on peut facilement voler avec un vieux Shaheen en septembre. On emploie encore beaucoup, aux Indes, le Faucon Sacre, très facile à reconnaître aux taches ovalaires placées sur le côté externe des grandes rectrices de la queue. Le Sacre des Indes est un Oiseau très fort, d’un bon tiers plus gros que le Pèlerin, etse rapprochant des grands Faucons du nord de l'Europe, ou Gerfauts. On emploie surtout à prendre la grande Outarde et le Milan qui sont les deux gibiers les plus sportifs des Indes, par a longueur et la difliculté qu'on épronve dans leur vol. Les Sacres égyptiens que j'ai pu voir à mon passage au Caire, chez le prince Hussein Kemal ed Din, m'ont paru beaucoup plus faibles que ceux du nord de lnde. Ils sont principalement employés, en Egypte, pour prendre la Gazelle; mais, ici, ce n’est pas l'Oiseau qui tue la Gazelle, il ne sert qu'à l'arrêter dans sa course, et à permettre aux Chiens Sloughis de la rejoindre. Une des observations les plus curieuses que J'ai recueillie de la bouche du major Biddulph, est celle relative à l'impression produite sur les Canards de toute espèce, d’un côté par la présence du Faucon Pèlerin ou du Shaheen, et d’un autre côté par l'apparition soudaine du Busard des marais. Dès qu'un Pèlerin où un Shaheen parait dans le voisinage d’un vol de Canards ou de Sarcelles, toute la bande se réfugie dans l'eau, sachant que, là, elle est à l'abri de la serre des Faucons. Survient-il, au contraire, un Busard des marais, aussitôt les Canards de déguerpir à tire-d'aile; ceci tient simplement à ce fait, que le Busard des marais a les tarses très longs, ce qui lui permet de prendre le Canard placé sous l'eau; devant le — 170 — Pèlerin , le Canard plonge et, une fois sous l’eau, est sauvé; mais il sait que cette ruse est insuflisante devant le Busard des marais, et il préfère demander son salut à ses ailes. En quittant Umballa, j'ai reçu une hospitalité princière chez le Maharaja de Kapurthala, le plus civilisé des princes indiens, protecteur des beaux arts, grand ami de tout ce qui, de près ou de loin, touche à la France, et qui a mis tout en œuvre pour me faciliter mes études ornithologiques. Ma qualité de chargé de mission par le Ministère de l'instruction pu- blique m'a valu chez S. À. un accueil des plus chaleureux. $. A. à gardé le meïlleur souvenir de sa dernière visite à Paris, lors de l'Exposition de 1900, et ne demande qu'à revenir en France. Les enfants de S. À., quatre ravissants garçons de 5 à 9 ans, sont élevés et instruits par une vaïllante française, M°° Meillon, parlent, comme leur père, de plus pur français. Pour moi, je n’ai eu qu'à me louer des attentions très flatteuses dont j'ai été l'objet de la part de son A. R. et de tout son entourage, durant mon séjour à Kapurthala ; toutes facilités m'ont été accordées pour effectuer les recherches d'histoire naturelle : voitures, chevaux, éléphants, Jai eu tout à ma disposition d'une facon ininterrompue , pour parcourir l'im- mense plaine qui forme à perte de vue l'État du Mahar aja. En quittant l'hospitalière demeure de Kapurthala, J'ai poursuivi mon chemin vers le nord par la ligne ferrée, qui, en quelques heures, m’ame- nait à Lahore. J'ai visité le Musée de la ville qui fait un heureux contraste avec celui de Delhi; les collections y sont conservées dans un état de pro- prété méticuleuse et surveillées avec un soin jaloux: à côté du Muséum d'histoire naturelle, J'ai vu, dans la partie qui dépend de l’École des beaux: arts, des aquarelles pre ntent des Oiseaux de proie employés à la chasse au vol; ces aquarelles d’une finesse extraordinaire et d’une fidélité :seru- puleuse sont dues au pinceau d'un artiste indigène, vivant à Amritsar, M. Kapur Singh, attaché à la cour du Maharaja de Kapurthala; une de ses aquarelles représente l'empereur Akbar, portant sur le poing son Au- tour favori. On ‘remarque attachée, aù cou de l'Oiseau, une fme cordelette de soïe qui descend jusqu'à la hauteur des pattes. Je m'étais souvent de- mandé quelle pouvait être la signification ou l'utilité de cette cordelette qui est figurée sur toutes les miniatures indiennes , et dont il n'est parlé dans aucun livre. M. P.-A. Pichot, ancien directeur de la Revue britannique à Paris, qui avait remarqué ce détail sur une très belle aquarelle de sa collec- tion particulière, avait pensé que c'était peut-être là une amulette qu'on mettait à l'Oiseau. J'ai eu ici l'explication de ce mystère : Gette cordelette de soie, qui ne sert que pour les Oiseaux de bas vol (Aulours et Éperviers). a pour but, dans les commencements du dressage, d'empêcher l'oiseau de sauter hors du poing. L’Autour et l Épervier quil: — 171 — tent le poing de leur maître ou la branche sur laquelle ils sont posés par un saut brusque et rapide, d’où leur vient leur nom de Voiliers saillants, Les Faconidés, au contraire, avertissent de leur départ en entrouvant leurs ailes; leur départ est moins rapide et moins brutal, C'est donc pour empêcher l’Oiseau de sauter hors du poing sans raison que les fauconniers indiens ont eu l’idée de lui mettre cette entrave supplémentaire dont ils lien- nent l'extrémité libre entre les doigts. De plus, une fois l'Oiseau dressé, la cordelette léyèrement raccourcie dans la main qui tient l'oiseau, celui-ci est obligé de baisser la tête, de se ramasser sur lui-même et, lorsque son maitre le lance sur la proie qu'il véut prendre, l'Oiseau chasseur acquiert ainsi le maximum de rapidité au départ. Après un court séjour à Lahore, je me suis arrêté quarante-huit heures à Ravalpindi, où j'ai pu voir un équipage de fanconnerie chez des Afghans nobles; mais il n'y avait là que des Eperviers, tous munis de leur cordelette : contrairement aux usages de la fauconnerie européenne, les Éperviers étaient chaperonnés : en Europe, on réserve le chaperon pour les oiseaux de haut vol, dont les plumes sont beaucoup plus cassantes que celles des oï- seaux de bas vol. Jai pu voir aussi à un fauconnier indigène portant sur le poing, en dressage, une Buse à iris blanc ( Poliornis teesa); cet oiseau, très commun dans le Nord de l'Inde, est peu apprécié par les fauconniers indiens, qui lui préfèrent de beaucoup lAccipiter nisius. Raval Pindi étant une importante place militaire anglaise, 1 est impossible de trouver le moindre gibier dans les environs immédiats de la ville: je peux en dire autant de Peshawer, où j'arrivais le 7 décembre. Dans toute cette région, les Oiseaux sont d’une défiance extrême et ne se laissent plus approcher à portée de fusil. Dans le bazar de Peshawer, qui est des plus pittoresque, mais peu sûr à cause du fanatisme des musulmans, Jai-va une échoppe de marchands d'oiseaux de chasse; il y avait à une quinzaine d'Éperviers, tous chaperonnés, et un Autour mâle, Les oiseaux de haut vol semblent plus rares et peu employés dans cette partie de l'inde; cela tient à ce que l’Autour et l'Épervier sont beaucoup plus faciles à dresser et qu'on est moins exposé à les perdre. J'ai tué un Falco juger dans la plaine de la Jelum , ce qui prouve bien que les Faucons ne sont pas. plus rares ici qu'à Umballa. Le 9 décembre, je reprenais le train pour Umballa, où le major Biddulph me donnait un Faucon shaheen que j'ai rapporté en France. Le 20 décembre, j’arrivais à Caleutta et, le 23, je m'embarquais à Madras, sur le Dupleir, à destination de Colombo, où j'arrivais le 26 décembre. Le grand paquebot des Messageries maritimes qui devait m'enmener à Suez, la Ville-de-la-Ciotat, avait en une avarie à son hélice, ee qui n'a obligé à l'attendre huit jours à Ceylan; je n'ai d'ailleurs pas eu à regretter ce contre-temps qui m'a permis de visiter l'intérieur de File, Je suis allé — 172 — jusqu’à Kandy, l'ancienne capitale des rois indigènes, et J'y ai trouvé trois jeunes Français faits prisonniers de guerre au Transvaal et libres sur parole. Ce sont le comte de Courceney, M. de Lotte et M. Michel. J'ai pu, grâce à eux, visiter une plantation très bien tenue appartenant à un tan belge, M, Van de Poorten, qui a été une véritable providence pour nos compatriotes prisonniers des Anglais. M. van de Poorten a recueilli chez lui un docteur allemand, le D’ Ernst Boedeker de Gôttingen, qui est mort de dysenterie huit jours avant mon arrivée. M. van de Poorten m'a fait voir une collection de papillons ramassée par le docteur Boedeker pendant ses dix-huit mois de captivité. J'ai puisé dans cette précieuse collection, sur les instances de M. van de Poorten, et j'ai rapporté au Muséum, une série de spécimens triés et choisis qui onf été remis à M. Bouvier, professeur d'Entomologie. Je ne veux pas quitter Colombo sans rendre un juste hommage à notre agent consulaire, M. Labussière, qui n’a cessé un seul instant de prendre en mains la défense des intérêts de nos compatriotes prisonniers des An- glais, et c'est grâce à ses démarches incessantes auprès du gouverneur de Ceylan qu'il a pu obtenir le rapatriement de trois prisonniers dangereu- sement blessés. Le 9 janvier, je me suis embarqué à bord de la Wille-de-la-Ciotat, et, après avoir touché le 9 à Djibouti, j'ai débarqué à Suez le 13 janvier 1902. J'avais été invité, l'an dernier, par le prince Hussem Kemal-ed-din à venir voir son équipage de fauconnerie près du Caire. J'ai profité de celte occa- sion pour étudier les espèces de Faucons employés au pays dés Pharaons. Le prince Kemal-ed-din chasse presque exclusivement la Gazelle , et il se sert pour cette chasse de Faucons sacres, pris de passage au mois de novembre. Ces Sacres m'ont paru de plus petite taille que ceux des Indes, mais les autres caractères spécifiques à ce genre sont identiques dans les deux pays. J'ai pu éclaireir là un point très intéressant sur la détermination des espèces de Faucons. Dans un de mes précédents voyages en Algérie, J'avais eu l'honneur d’être reçu chez le grand fauconnier arabe de Biscra, Ben Gana, aga des Zibans. Dans la conversation, il m'avait signalé comme élant très rare et très prisé par les fauconniers un Faucon qui vient quelquefois en Alpérie au moment du passage des Étourneaux et que, pour celle raison , les Arabes appellent le Faucon des Étourneaux. La marque distinctive de cet oiseau consiste en quatre points blancs ovalaires visibles sur les plumes du dos lorsque l’Oiseau se tient au repos les ailes fermées. Cette conversation avec Ben Gana m'est revenue à la mémoire en exami- nant attentivement les Sacres du Prince Kemal-ed-din. L'un de ces oiseaux était un oiseau sors (1 an): l’autre avait trois mues (3 ans). Sur celui de trois mues existaient deux taches ovalaires très nettes: sur les plumes rémiges tertiaires et en écartant lévèrement les plumes voisines, on VOyail deux autres taches semblables qui formaient avec les deux, premières un = 173 —= carré parfait. Le vieux fauconnier du prince, que j'interrogeais à ce sujet, me dit que c'était là uniquement une question d'âge, et que l'an prochain, lorsque l'oiseau aurait 4 ans, les quatre taches seraient entièrement appa- rentes. Je ne crois pas que cette particularité ait été signalée par les auteurs. Pendant mon séjour au camp de Mansouria, chez le prince Kemal-ed-din, j'ai étudié très attentivement les différentes méthodes usitées par les Bédouins du désert pour se procurer des Faucons. Le plus souvent, ils lächent en vue du Faucon de passage un Pigeon revêtu d’un corselet tout couvert de lacets en crin de cheval; de plus, le Pigeon est lesté avec une petite pierre qui retarde son vol sans toutefois l'empêcher. Le Faucon passager fait une descente surle Pigeon et se fait prendre dans un des nombreux lacets qui recouvrent sa victime. Un autre procédé consiste à observer. dans les bou- quets de Palmiers qui constituent à peu près les seuls arbres de la vallée du Nil, l'arbre choisi par un Faucon pour y passer la nuit. On relève alors et on rattache ensemble toutes les feuilles supérieures de l'arbre, à l'exception des deux plus basses: celles-ci sont dépouillées de leurs folioles, et on ne laisse que la nervure médiane, sur laquelle on place une batterie de collets dans laquelle le Faucon vient se faire prendre. On prend aussi les Faucons de chasse à laide d’un Rat habillé de lacets en crins et attaché par un fil de laiton à un piquet. Enfin un autre procédé consiste à attacher entre les serres d’un Faucon, dont on a scillé les yeux, un paquet de plumes tout recouvert de lacets: on lâche le Faucon ainsi préparé dans les parages où l’on a vu voler Oi- seau que l'on désire prendre. Il est bien rare que celui-ci ne vienne pas aussitôt pour disputer la proie qu'il voit charrier par le Faucon saillé, et au cours de la bataille les deux Oiseaux tombent par terre, et le Faucon passa- ger est pris dans un des nombreux lacets qui recouvrent le paquet de plumes servant de leurre. Tous ces procédés sont beaucoup plus faciles à employer que celui en usage en Hollande, dit +la butte hollandaise» , très compliqué mais seul uti- lisable en Europe, où les Faucons sont beaucoup plus défiants qu'en Orient. I me reste, en terminant , à remercier ici le prince Hussen Kemal-ed-din qui s’est mis à mon entière disposition pour me donner à ce sujet tous les renseignements nécessaires et qui a pu me procurer quelques Lézards du désert et une Vipère des sables à une époque où ces animaux sont excessi- vement rares. Je dois également des remerciements à M. Cogordan, Ministre de France au Caire, pour le bienveillant aceueil reçu à la légation. Je joins à mon rapport la liste des Oiseaux, Reptiles et Insectes rapportés de Pinde, de Ceylan et d'Egypte au Muséum de Paris. Muséum. — vu. 19 — 174 — Maumirère Er Oiseaux DE L'INDE RAPPORTÉS PAR LE DOCTEUR Luc ARBEL. Mammifère. Corvus spcexpeus Vid. Denprocirra RuFA scop, 2 expl. Prenopus mepius Tem. Pasror ROSEUS L. AGRIDOTHERES TRISTIS L. Oiseaux. Temenucaus PAcoDARUM Gm. Lanius Eryraronorus Vig. Pseunocyps BENGALENSIS Gm. Drerurus INAcRocERCUuS V. Néopuron PerenoprEnus L, 2 expl. Prenoxorus nAemorraous. Horsf. Aouiza Vivpiana Frankl. Copsycnus sauzaris L. Nisaerus rascrarus Vieill, tué au Caire | Trawnorra camearewsis Lath. (Égypte). Fnancozinus vuzçanis Steph, 2 expl. Farco exicouera Dand, 2 expl. Turrur suRATENSIS Gm. — PEREGRINUS Tunst. Cuagrusia GREGaRIA Pall. Hrenorazco suçeur J. et E. Gr. — zencura Licht. AGGIPiTER, ASTUR BADIUS Gm. Hopcoprerus vENTRALIS Cuv. Hazrasrur 1vpus Bodd. LogivaneLLus ivpicus Bodd. Burasrur, Poutoruis TEEsA Frankl, 4 | Himanropus caxninus Bonn. expl. Rayncnoga BexçaLensis L. Misvus Govinna Siker. ANTIGONE coLLaris Scharpe. Cainous ricuarçus L. C. Cineraceus Mont. | Ciconra Lencocepnara Gm. pissurA Epis- — cyAnEus L. copus Bodd. Peruis priinorayvcaus ou Porquara Len. | Tanrazus Lencocepaazus Forst. Bracayprerus AuranTiIUS L, 3 expl. ARDEA PURPUREA L. LoPHocEros BIROSTRIS sCop, 2 expl. Bupaus Lencoprera Bodd, 2 expl. Ceryze var strickl. ARDEA coromanpus Bodd. Hazcyon sivynneusis L, 2 expl. Cranrecasmus srriPerus L. Ménors paizippinus L. STERNA (SEENA) AURANTIA Gray, 2 expl. — viripis L. — INELAGOSTER Temm. Coracras inpica L. PELECANUS RUFESCENS Gm. Dans ze Sun ne Mapacascar U), PAR M. GuizLaume GRANDIDIER. M. Guillaume Grandidier, de retour de son exploration dans le Sud de Mada- gascar depuis quelques semaines seulement, a bien voulu donner à l'assemblée des naturalistes du Muséum sa première communication sur les résultats de sa mission, au cours de laquelle ïl a pris de superbes vues photographiques qui ont vivement intéressé l'auditoire. Le Sud de Madagascar, dans toute sa partie située au Sud et à l'Ouest du Mandraré, jusqu’à une époque tout à fait récente, était resté presque inconnu. Avant la guerre de 1895, les difficultés matérielles et l'hostilité des habitants avaient empêché les voyageurs d'y pénétrer. Seuls, quelques traifants de caoutchouc et d’orseille avaient recueilli des renseignements ® Extrait de la Revue de Madagascar. — 175 — sur le pays, et leur dire, augmenté ou non de légendes, l'aflirmait impé- nétrable. Depuis la conquête de Madagascar, la situation avait peu changé, car on avait négligé cette région, sur laquelle on ne fondait aucun espoir économique et qui, placée à l'extrême Sud de l'île, habitée par des peu- plades vivant presque sans rapports avec leurs voisines, n'intéressait qu'à un faible degré l'état politique général de notre nouvelle colonie. Il y a quelques mois cependant, le général Gallieni s'est ému de la situation de celte portion de l'ile dont les habitants n'étaient pas sous notre domination effective. À mon arrivée à Madagascar, au début de 1901, l'occupation métho- dique du pays par nos troupes commençait: le réseau des postes enserrait les régions androy et mabafaly; ceux situés à l'Est, le long du Mandraré, et sur la ligne de Behara au Faux-Cap; à l'Ouest, sur la côte, et au Nord, le long de l'Onilahy, gardaient solidement le pays. A y avait en outre, dans l'intérieur du pays mahafaly, le poste isolé d'Ejeda, créé à la suite du raid de M. Bastard en 1898. FE CLAMEO} | rm EU e Petsioka kiliioaka À M ST Soamanonga fort-Dauphin Andrahomana Itinéraire suivi en 1901 par la mission Grandidier dans le Sud de Madagascar, Autour de ces points, les ofliciers avaient poussé des reconnaissances, mais sans jamais s'écarter beaucoup de leur centre d'action; ce sont tous ces travaux que le général Gallieni me chargea de coordonner, de relier par un itinéraire général, allant de Fort-Dauphin à Tulear par le cap Sainte- Marie, chemin que personne n'avait encore suivi; les rares voyageurs qui avaient réuni ces deux points étaient toujours passés par la vallée de l'Onilahy. De Tulear, j'ai complété par une excursion autour du lac Tsimanampet- sotsa, dans le pays mahafaly, et par le retour à Fort-Dauphin par la basse 13. 176 — vallée de l'Onilahy, les sources de l’Hinta et le massif de l'Ivohitsombé, l'étude scientifique de cette partie australe de Madagascar. J'ai relevé au 1/200.000 l'itinéraire suivi par la mission pendant tout son séjour à Mada- gascar; il sera remis au net et publié prochainement dans mon rapport au Ministère et dans la Géographie, en même temps que les études spéciales relatives à l’histoire naturelle et à l’ethnographie. Le Sud de Madagascar est formé d’un vaste plateau calcaire dont l’alti- tude moyenne est de 120 à 150 mètres; il est relativement plat et terminé en falaise de tous côtés, sauf dans la région Nord-Est, où son versant est troublé par les ramifications du massif volcanique de l’'Ivohitsombé. Quoique interrompu, dans sa partie orientale, par les vallées du Mandraré et du Manambovo, on le voit reparaitre avec son sol calcaire, hérissé de pointes, et creusé de cavités si caractéristiques aux environs de Behara et surtout à Andrahomana où le bord marin est abrupt. C’est dans cette paroi que sont creusées les fameuses grottes à ossements paléontologiques. Au Sud, la mer forme la limite du plateau. A l'Ouest, il n’est séparé du canal de Mozambique que par une étroite bande de sable qu'il domine à pic; bande de sable d’ailleurs émergée depuis fort peu de temps, presque au niveau de la mer et contenant encore de grandes cuvettes soit desséchées, soit pleines d’eau salée comme le lac Tsimanampetsotsa. Dans cette bande de sable, qui va de l'Onilahy au Sud del’ Île, je ne connais que deux points où l’on peut se procurer de l’eau relativement douce et en quantité assez grande : Ampalaza, où les puits creusés près de la mer donnent de l’eau excellente, probablement en vertu de la qualité exceptionnelle de la couche filtrante, et sur le bord oriental du lac Tsimanampetsotsa où, au pied même de la falaise, il y a une petite mare d’eau douce. Cette eau provient de l'infiltration du plateau supérieur. Dans la partie septentrionale de cette région, c’est l'Onilahy qui forme la limite ethnique, mais au point de vue géologique, le terrain calcaire continue au delà du fleuve: il faut rattacher en effet au système du plateau méridional, la colline de Tongobory, le plateau de Beraketa depuis le Sakondry jusqu'au mont Andriana qui surplombe le village de Saint- Augustin et les monts Isalo. Le Nord du pays mahafaly est marqué par des dykes de roches primitives entourés de toutes parts par des terrains sédi- mentaires qui se sont peut-être déposés autour d'eux ou, au contraire, au travers desquels ils ont émergé. Telles sont les collines de quartz rose près d'Ejeda, et celles qui hérissent les environs de Manera, l’ancienne capitale du roi Refotaka. à Sur le plateau, à l'extrême Sud de l'Île, entre le Manambovo et le Mena- randra, il n’y à d'eau douce qu'au puits de Betanty (Faux-Cap) et à Itam- polo, près du Menarandra. Les habitants de cette région n’ont done que l'eau qu'ils vont chercher à ces points situés quelquefois à deux ou {rois grandes journées de marche de leur village, ou celle qu'ils recueillent dans — 177 — les trous des rochers après les rares pluies et qu'ils conservent précieuse- ment dans des calebasses hermétiquement bouchées avec un enduit de bouse de vache. Cette sécheresse est la caractéristique de l'extrême Sud de Madagascar et par son influence a transformé absolument la vie et l'aspect de tous les êtres vivants qui l’habitent. Les cultures n’y existent pas et les plantes autotochnes ont dû s'adapter pour résister aux mauvaises conditions atmo- sphériques auxquelles elles sont soumises. Elles se sont transformées en plantes épineuses soit grasses, comme les Cactus et les Aloès, soit pleines de latex, comme les Euphorbiacées. La sève de l’une de ces dernières dont le nom local est Jntisy ou Herotra fournit un caoutchouc de bonne qualité, mais que les indigènes ont déprécié sur les marchés d'Europe en lui incor- porant de la terre et des pierres pour le rendre plus pesant. Is ont de plus saccagé beaucoup d'arbres, les coupant et les arrachant pour en obtenir un rendement immédiatement plus considérable. Quoi qu'il en soit. ce caou- tchouc sera encore un des principaux produits d'exportation de la région. Les Cactus ou Raketa, qui sont les plantes les plus abondantes autour des villages, servent à la fois de protection contre les ennemis par les laillis impénétrables qu'ils forment et de précieuse réserve en cas de disette de nourriture et de boisson. Pendant plusieurs mois de l’année, les Antandroy et les Mahafaly vivent uniquement des fruits ou figues de Barbarie et boivent le suc des feuilles qu'ils pilent afin d’en extraire les réserves aqueuses. De telles conditions de vie avaient toujours fait supposer que le nombre des habitants de ces tristes régions était très restreint; les pre- mières évaluations faites en 1896 estimaient à une dizaine de mille environ les Antandroy et les Mahafaly; maintenant, il paraît vraisemblable de décu- pler ce chiffre. Tous ces indigènes vivent dans un état {rès primilif, presque nus, ne connaissant aucun de nos produits manufacturés, sans villages constitués, sous des huttes triangulaires en paille qui ressemblent plus à un toit posé par terre qu'à une demeure d’être humain; pour y pénétrer il faut ramper par terre. Ce sont de beaux hommes, grands, mais hâves et faméliques; ils sont d'une paresse insurmontable qu'aucune promesse ne peut vaincre. Leur unique occupation et l'unique but de leur vie est l’éle- vage des Bœufs, dont ils possèdeut d'assez nombreux troupeaux: on peut évaluer, en eflet, que le nombre de têtes de bétail appartenant à une famille est environ dix fois supérieur à celui des hommes adultes de cette même famille, Ces Bœufs ne servent jamais à l'alimentation normale: un troupeau est, aux yeux des indigènes, un capital intangible auquel on ne fait de brèche qu'à l'occasion de certaines grandes fêtes et particulièrement au mo- ment de l'enterrement du propriétaire. On fait alors de véritables héca- tombes de ces animaux, dont les crânes vont orner le tombeau du défunt. Pendant la saison sèche, les Bœufs subissent le sort de leurs maîtres et se contentent comme alimentation de feuilles de Cactus: cependant, avant de — 178 — les leur donner à manger, on allume du feu sous une touffe de ces plantes, afin d'en brüler léoèrement les épines ainsi que la surface velue. En résumé, l'extrême Sud de Madagascar est une région aride, inculte. Dans l’état actuel de nos connaissances, les seuls produits d'exportation sont le bétail et le caoutchouc, et les principaux articles susceptibles d’être écoulés dans le pays sont la toile et les objets manufacturés d’un usage courant. Les Tumurus nes Venpugs DE Verrorzzes rt DE Monrmoror, À Minor (Côre-nOr), par M. ce D' E.-T. Hay. I Le tumulus des Vendues de Verroilles était l’une des plus apparentes de ces nombreuses sépultures préhistoriques qui couvrent le Châtillonnais. Il mesurait, en effet, 4 mètres de hauteur et son diamètre atteignait 25 mètres. M. Henri Corot, de Savoisy, s’est attaché à fouiller complète- ment, en 1897, cet important monument funéraire, et il y a rencontré, à des profondeurs diverses, six tombes, dont quatre appartenaient certai- nement au premier ou au second âge du fer. La plus superficielle était caractérisée par la présence d’un bracelet de bronze et d’un coutelas de fer semblable à ceux que M. Morel a recueillis dans les cimetières gaulois de Prosne et de Marson (Marne) ® ; la plus pro- fonde montrait, à côté du squelette, une longue épée de fer du type de Hallstatt. C’est dans une des sépultures intermédiaires que gisait le per- sonnage, dont il vient de m'envoyer le crâne, que je vais d'abord décrire. Sa tombe qui porte la lettre E sur le plan dressé avec beaucoup de soin par M. H. Corotielle reposait à 3 m. 6o dans la profondeur du tumulus. Le crâne, à peu près intact, offre un intérêt anthropologique tout spécial : l'examen de cette pièce démontre, en effet, avec netteté la survivance en pleine période gauloise de ce type néolithique dont le tumulus de Banges © nous avait signalé la première apparition dans le Châtillonnais ©. Au milieu des dolichocéphales qui prédominent dans cette population qui associait l'usage du fer à celui du bronze (, le brachycéphale de la pierre polie s'est 0 L. Monez, La Champagne souterraine, pl. 2, fig. 13 pl. 24, fig. 1, Ch&- lons-sur-Marne, 1875-1877, in-f. ®) Banges, et non pas Bauges, comme on me l’a fait écrire aux pages 309 et 310 du Bulletin du Muséum pour 1901. @ CL E.-T. Hay, Sur une sépulture néohthique découverte par M. H. Corot, sous un tumulus, à Minot (Côte-d'Or). (Bulletin du Mus., 1901, p. 309-311.) @ C£ Bourequox, Rapport... sur une série d’os provenant des tumulus du Val-Thibault et de la Tète de Maisey. (Bull. Soc. Arch. du Chétillonnais, 1% 5., — 179 — maintenu dans toute sa pureté. L'indice céphalique du crâne de Verroilles n'est pas inférieur, en eflet, à 84,4 (diam. ant. post. o m. 180: d. tr. max. O M. 192). C'est un crâne d'homme, dans la force de l'âge: toutes ses sutures, d’ailleurs assez simples, sont encore ouvertes, mais les dents sont déjà bien usées, suivant le type le plus habituel. Le sujet est vigoureux, mais de faible taille ); sa voûte est de volume mé- diocre (cire. horiz. o m. 525; circ. transv. tot. o m. 437; cire. ant. post. o m. 00) et ne se fait remarquer par aucun détail morphologique. Les dimensions générales de la face ne s’écartent guère des moyennes de Broca, seulement les orbites sont relativement un peu étroits et leur indice s'élève à 86,8. L'orifice nasal est allongé et rétréci (long. 53, larg. 22), aussi l'indice correspondant descend-il à 41,5. Les pommeltes sont bien accusées, les fosses canines sont profondes, les alvéoles n’offrent rien de notable, le prognathisme est tout à fait nul, enfin la mandibule, relativement robuste, se termine par un menton triangulaire et pointu. CRÂNES BRACHYCÉPHALES DES TUMULUS DE MINOT. VERROILLES. MONTMOROT, UM 5 F1, €) Capacité crânienne. ................:... ? ? Circonférence horizontale .......,..,.,..... 595 ” antéro-postérieur ...,.... deco 160 179 ÉTANAVET SE ee safe class ee 152 148? basilo-bregmatique.. ......... 13/ u Diamètre.( frontal maximum............ 191 193 frontal minimum ............ 103 105 bi-orbitaire externe .......... 108 7 bi-zygomatique ........... .. 133 u Hauteur de Ja face....,....,.... ste 200000 89 RER | OPA AULC-cooovooroccoe 53 51 largeur Ces 29 25 ANS TI DATENT Es te eteste eee aie 33 “ largeur ...........4...e ee 38 u longueur-largeur ............ 84,4 84,5 hauteur-longueur............ 74,4 ” : hauteur-largeur ............. 88,1 ” LE LCL facial. ..... soso. (67,6 ” Al ete cet oo beucice L2,3 49,0 orbitaire.. ...... Va tone ee 86,8 7 p- ho, 45). — G. Larenouse, Tumulus du Bouchot-Bouchard à Chamesson (ibid., p. 159, 166). — Les tumulus de la grande forêt de Châtillon (ibid., p. 457, h73). — Etc. Q) Le seul os long, qui soit conservé en son entier, l’'humérus gauche, mesure o m. 323 de longueur maxima, ce qui correspond à la laille de 1 m. 6o. — 180 — Il Je rapproche, dans le petit tableau ci-joint, des mesures principales du crâne masculin du tumulus de Verroilles, celles d’une autre tête de femme adulte de type analogue, que M. H. Coro a extraite, en 1898, de la sépul- ture K du tumulus des Vendues de Montmorot, et quil m'a récemment transmise. Ce tumulus, situé comme l'autre, sur le territoire de Minot, avait, au moment de la fouille, 3 m. 75 de hauteur et 13 mètres de dia- mètre et renfermait dix tombes, dont sept bien caractérisées au point de vue archéologique. La femme, dont nous avons le crâne, portait au poignet gauche un bra- celet ouvert, en fer, et devait, par suite, appartenir comme Yhomme à l’âge des sépultures de la Marne. Un peu moins volumineux , mais de même indice que celui de Verroilles (d. a. p. o m. 175: d. tr. max. o m. 148: ind. céph. 84,5), son crâne apparaît surtout plus déprimé dans le sens vertical 6). La voûte, un peu basse, est large et lisse et surmonte une face dont les dimensions générales s’écartent assez peu de celles du sujet masculin dont je le rapproche ici. Seulement les orbites, qu'il est malheureusement impossible de mesurer avec exactitude, sont plus larges, mais surtout plus hauts, tandis que le nez est un peu plus court et sensiblement plus dilaté. L’arcade dentaire est un peu plus saillante en avant, et les dents qu'elle porte, saines et bien rangées, présentent, quoique à un depré moindre, cette même usure à plat que l’on rencontre si souvent chez les individus des deux sexes dans les temps préhistoriques. Pour être moins parfaite, cette seconde observation n’est guère moins concluante que la première à laquelle elle vient ainsi se juxtaposer. Les deux faits se complètent l'un et l’autre et rendent incontestables les phénomènes de survivance ethnique sur lesquels je me permets d’insister. [II Je connais un troisième fait encore, qui dépose exactement dans le même sens, et qui est aussi dû à M. H. Corot. Je veux parler de la découverte faite par cet archéologue d'une voûte de cräne brachycéphale (d. a. p.o m. 184: d. tr. max. o m. 145; ind. céph. 83,3) dans le tumulus de Buchaille, à (@) Les os de l'avant-bras avec le bracelet de fer en place ont été envoyés par M. H. Corot au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye. (®) Aucun des autres sujets n’élait suffisamment conservé pour se prêter à l’ana- lyse anthropologique. (@) La base du crâne fait défaut et, en l'absence du diamètre basilo-bregmatique. il est impossible d'exprimer par un indice l’aplatissement sincipital. — 181 — Savoisy (Côte-d'Or). La pièce qui fait partie du musée de l’école d’Anthro- pologie gisait à o m. 50 de la surface dans un tumulus relativement moins important (haut, 1 m. 50, diam. 12 mètres) et dont la fouille n'a pas été complète. Elle ne diffère de celles de Verroilles et de Montmorot que par une mi- nime augmentation d'épaisseur (8 millimètres aux pariétaux) et un léger rélrécissement de la base du frontal (front min. 100 millimètres). Les dents de ce troisième sujet sont usées à plat comme celles des deux autres, et son maxillaire inférieur est identique, à très peu de chose près, à celui du crâne de Verroilles.. ... Je rappellerai, en terminant, que l’un des deux crânes exhumés des tu- mulus de Méloisey par Sauley et Bertrand en 1864 ,et qui provient d’une inhumation secondaire, qui ne saurait remonter au delà du deuxième âge du fer(, est brachycéphale, à la facon de ceux dont il vient d’être question , et se fait remarquer, en outre, par un épaississement des parois (1 cent.) © encore plus accentué que sur le sujet de Savoisy. Cette dernière observation, toute semblable aux précédentes , permet, en outre, d'établir un parallélisme intéressant entre les populations contem- poraines du Beaunois et du Châtillonnais , au cours de ces premiers âges du fer, dont la nécropole de Hallstatt et les cimetières de la Marne ont fourni les types. Cicuzinés no Bnésir rapportés par M. Joserr. par M. Le D' Jacques PeLceGrix. Poursuivant la revision des Cichlidés, nous avons étudié les Poissons de celle famille provenant des riches collections recueillies au Brésil en 1878, sous les auspices du gouvernement brésilien. La famille des Gichlidés est de beaucoup la plus importante parmi les Poissons acanthoptérygiens des eaux douces de ces régions, et si on lui ajoute parmi les Malacoptérygiens celle des Siluridés et celle des Characi- nidés, on aura la presque totalité de la population ichtyologique des ri- vières sud-américaines, les autres familles étant infiniment moins impor- tantes au point de vue de la variété des formes. Les envois de M. Jobert sont fort intéressants parce que les localités où ont élé capturés les Poissons sont indiquées avec le plus grand soin; en (0 Alex. Benrnaxn, Notes manuser. @) Cf. P. Bnoca, Crdnes de Méloisy (pour Méloisey) (Bull. Soc. d'Anthrop., &. VI, p. 23-25, 1865). ne outre, ils contiennent quelques genres et plusieurs espèces que le Muséum ne possédait pas par ailleurs: aussi avons-nous pensé qu'il n’était pas inu- tile de donner une liste générale des espèces récoltées avec leur prove- nance. Un petit nombre des échantillons ont été pris dans les provinces méri- dionales du Brésil , à Rio-Grande et à Rio-de-Janeiro, mais la majeure partie a été péchée dans l’Amazone ou ses affluents, soit à l'ile Marajo, à l'embou- chure du fleuve, ou à Para, et dans les environs de cette ville, soit à Santa- rem et dans le rio Tapajoz, à Manaos, à la barre du rio Néoro et à Teffé sur l’'Amazone, à la villa de Tonnantins sur la rive gauche du rio Solimæns, ou à Tabatinga à la limite du Brésil et du Pérou. CazærosrAncuus rLAVESCENS Heckel. — Marajo, Santarem, Manaos, Tefté, Tonnantins. — semrrascrATus Steindachner. — Manaos, Tefé. Cwærosrancuopsis oRBicurARIS Steindachner. — Marajo, Tonnantins. Crcuca oceLraris Bloch et Schneider. — Para, Manaos, Teffé, Tonnantins. — — var. argus, Valenciennes. — Manaos. — reMENsiS Humboldt. — Santarem, Manaos. Acara rerramerus Heckel. — Marajo, Santarem, Manaos, Teffé, Taba- tinpa. — Taayeni Steindachner. — Teffé. — virrarA Heckel. — Tonnanüns. — (uyéroGonvs) ocecatus Agassiz. — Marajo, Santarem, Manaos, Teffé. — (acarorsis) Heckel. — Santarem, Manaos, Teffé, Tonnantins. Heros (crcuLasoma) gacuLata Linné. — Marajo, Manaos, Teffé, Tonnan- tins, Tabatinga. — — crassa Heckel. — Manaos. Teflé, Tabatinga. = — corypaæNornes Heckel. — Manaos. Heros spurius Heckel. — Santarem, Manaos, Teffé, Tonnantins, Taba- tinga. — Avrocuraon Günther. — Rio-Grande, Rio-de-Janeiro. Mesonaura siens Heckel. — Manaos, Teffé, Tonnantins, Tabatinga. Uarv ampxracanraoines Heckel. — Santarem, Manaos, Teffé. Perenra spscraricis Steindachner. — Para. CrenicrcuLA Brasicrensis Bloch et Schneider, var. lenticulata Heckel. — Ma- naos, Tonnantins. — — var. lugubris Heckel. — Manaos, Tonnantins. — — var. johanna Heckel. — Marajo, Para, Teffé, Tonnantins. — macroparaazma Heckel. — Manaos. — saxariLis Linné. — Santarem, Manaos, Tonnantins, Tabatinga. Gropaçus (Mesors) cupmo Heckel. — Marajo, Santarem, Manaos, Teffé, Tonnantins, Tabatinga. — 183 — Grornacus (Mesops) ruayert Steindachner. — Santarem, Manaos, Tefé, Tonnantins, Tabatinga. — — rexaros Günther. — Teffé, Tonnantins, Tabatinga. — (saravorerca) acuricers Heckel. — Para, Santarem, Manaos, Tefé, Tonnantins. — — surupart Heckel. — Marajo, Santarem, Manaos, Tefté, Tonnantins, Tabatinga. — — BRASILIENSIS Quoy et Gaimard. — Rio-Grande, Rio-de-Janeiro. — sumNAMENsIS Bloch. — Marajo, Para, Santarem, Manaos, Tonnantins, Tabatinga. Sympuysopon niscus Heckel. — Santarem, Manaos, Tefté, Preropuyzium scarare Cuvier et Valenciennes. — Marajo, Teffé, Tonnan- tins, Tabatinga. Parmi ces Poissons, il y a lieu de remarquer un beau spécimen voisin du Cichle ocellaris BI. Schn., qui doit être rapporté au Cichla argus Valen- ciennes. Chez cet individu dont la longueur totale est de 340 millimètres, les trois bandes foncées transversales du dos n'existent pas, mais elles sont remplacées sur les côtés au niveau des deux lignes latérales par trois ma- goifiques ocelles de dimensions un peu supérieures à l'œil. Ces taches lépè- rement plus grandes que celle de la caudale sont comme elle d’un beau noir et entourées de blanc. H n'existe pas une ligne de points noirs commençant à la base de la pectorale comme dans le Cichla monoculus Agassiz. Pour le resle, cet animal ne diffère pas sensiblement du typé habituel du Cichla ocel- laris BL. Schn.; ce qui nous pousse à considérer cette forme comme une simple variété de cette espèce. À ce propos, nous avons examiné l’exemplaire de Cichla argus, type de Valenciennes (n° À 104, Coll. Mus.). Il provient du Brésil par le musée de Lisbonne. Dans ce spécimen, la formule des rayons de la dorsale n’est pas +, comme l'indique à tort Valenciennes dans Humboldt®}, mais XIV- 1,16. Ce qui a poussé Valenciennes à commettre cette erreur, c’est que, sur l'animal monté, les trois premiers rayons mous de la dorsale sont cassés juste au niveau des rayons durs et qu'à la suite d’un examen superficiel on peut les prendre pour des épines. Nous avons signalé un fait du même genre arrivé à A. Duméril, à propos de son Tilapia polycentra ©). Quant au Cichla orinocensis Hamboldt, décrit par cet auteur dans le même ouvrage (, il est très probable, comme il l'indique d’ailleurs, que Q) Humnoror et Bonrrano, Recueil d'observations de zoologie et d'anatomie com- parée, I, p. 169. @) J. Peuecun, Cichlidés nouveaux de l'Afrique équatomale, Bull. Mus., VI, 1900, p. 277- () Loc. cit., p. 167. — 184 — c’est la même forme que le Cichla argus de Valenciennes. Ge Poisson en diffère cependant par un caractère très important : il possède en effet, pa- rait-il, 54 rayons à la dorsale, chiffre qui n’est jamais atteint, que nous sachions, par aucune espèce de Cichlidés de l'Amérique méridionale. En outre, le dessin de Huet exécuté d’après les esquisses de Humboldt est tout à fait fantaisiste : la dorsale ne comprend plus que 48 rayons, etle Poisson a une forme allongée qui l’a fait considérer par Günther ® comme devant entrer dans le genre Crenicichla, ainsi que le Cichla argus Valenciennes, par la même occasion. Schomburgk © donne une figure assez fidèle du Cichla argus Valen- ciennes: plus loin, il se contente de reproduire la figure du Cichla orino- censis de Humboldt. En résumé, le Cichla argus Val. doit être considéré comme une simple variété du Cichla ocellaris BI. Schn. Quant au Poisson du rio Néoro et de l'Orénoque de Humboldt (C. orinocensis), 1 doit très vraisemblablement en- trer dans cette variété, mais l’absence de type et une description laissant trop de place au doute semblent devoir l’exelure de la nomenclature. DEscriPrion DES NOUVELLES ESPÈCES DE PARATHELPHUSA APPARTENANT AU MusEum px Paris, par M. Mary J. Rarapux. Le Muséum de Paris m'a communiqué, pour en faire l'étude, sa collec- tion de Potamonides conservée dans l'alcool. Cette collection comprend neuf cents exemplaires. Le sous-venre Parathelphusa présente neuf espèces nouvelles, dont la plupart habitent la Cochinchine ou le Siam. a. Espèces À DEUX DENTS ÉPIBRANCHIALES. Potamon (Parathelphusa) maindroni. Cette espèce appartient au groupe dans lequel la crêle post-frontale se prolonge jusqu’auprès de la base de la première dent épibranchiale, et qui possède une épine sur les méropodites des pattes ambulatoires. Elle diffère de Pot. (Par.) convexus® de Man et Pot (Par.) maculatus de Man, comme il suit : la ligne imaginaire qui réunit les pointes des dernières 0) Cat. Fishes Brit. Mus., IV, p. 309. @ Fishes of Guiana, vol V, Part 1, p. 149 et179. PI. 8 et 27. 6) Comme la signification du nom générique, Potamon de Savigny est évidem- ment Sorauwr, Potamon, fils d'Ægyptus, les noms spécifiques qui possèdent la forme adjective auraient une terminaison masculine. — 185 — dents épibranchiales est beaucoup plus près de la crête post-frontale que du sillon cardio-gastrique: les dents épibranchiales sont petites et se dirigent en dedans (en quoi notre espèce diffère de Pot. ( Par.) incertus Lanchester — Pot. (Par.) lanchesteri Nobili, et de Pot. (Par.) oxygonus Nobili), et la distance qui les sépare est environ les deux tiers de la distance entre la première dent épibranchiale et l'angle extra-orbitaire. La crête post-fron- tale se termine à la moitié antérieure de la première dent épibranchiale, Le pénultième article de l'abdomen du mâle est à peu près une fois et demie aussi long que large; ses bords latéraux sont sub-parallèles, bien que les deux cinquièmes antérieurs de l'article s'élargissent un peu. Le dernier ar- ticle est plus long que large, mais plus court que le précédent. Longueur de la carapace d’un male, 24 millimètres; largeur, 32 millim. 6: distance des angles orbitaires externes, 19 millim. 8. Deux mäles ont été recueillis par M. Maindron à Bengkalis, côte orientale de Sumatra. b. Espèces À TROIS DENTS ÉPIBRANCHIALES. Potamon (Parathelphusa) dugasti. Très voisine de Pot. (Par.) sinensis ; les bords latéro-antérieurs sont re- lativement plus courts, les dents épibranchiales plus petites; le front et les angles orbitaires sont moins avancés, et par conséquent les orbites sont peu profondes; la crête post-frontale est plus près du bord frontal et moins oblique: l'abdomen du mâle plus étroit. Le mâle a 36 millim. 8 de longueur, 46 millim. 5 de largeur, et 39 millim. 4 entre les angles orbitaires externes. La localité typique est Lakhone, Laos (Siam); c’est M. Dugast qui a re- cueilli cette espèce, qui est identique avec la forme citée par M. de Man comme Parathelphusa sinensis, var. ? 0), Potamon (Parathelphusa) beauvoisi. Celle espèce ressemble à Pot. (Par.) paviei; mais elle est moins large entre les angles orbilaires externes, celte distance étant moindre que les quatre cinquièmes de la largeur totale de la carapace; celle-ci est aussi plus hexagonale, la dent épibranchiale postérieure est dirigée fort en dehors: la longueur de la carapace égale environ les cinq seplièmes de sa largeur. Longueur d'un mâle, 20 millim. 3: largeur, 28 millim. 3; largeur extra-orbitaire, 17 millim. 9. Les types ont été recueillis à Saïgon (Cochinchine), par M. Harmand; un autre mâle, capluré par M. Beauvois, provient aussi de Cochinchine. ( Bull. Soc. Philom., Paris (8), X, p. 39, 1898 (1899). — 186 — Potamon (Parathelphusa) harmandi. Voisine de la précédente. Sa carapace est plus étroite, sa longueur ayant environ les quatre cinquièmes de sa largeur; la largeur extra-orbitaire est relativement plus grande (les sept dixièmes de la largeur totale): le front aussi esl plus large; le bord latéro-antérieur est moindre que la moitié du bord latéro-postérieur; la dent orbitaire est plus grande que chez Pot. (Par.) beauvoisi, tandis qué la première dent épibranchiale est fort petite, et très voisine de la seconde: la crête post-frontale est plus prononcée et plus oblique. Longueur de la carapace d'un mâle, 12 millimètres: largeur, 14 millim. 8; largeur extra-orbitaire, 10 millim. 5. ; Recueillie par M. Harmand, juillet 1876, probablement en Cochin- chine. Potamon (Parathelphusa) tetragonum. Chez cette espèce, la partie latérale de la crête post-frontale n’a son ori- gine qu'un peu en arrière de la partie épigastrique, et elle est presque droite; la carapace est subquadrangulaire, les bords latéro-postérieurs ne conversent que peu. Les pattes antérieures sont très inéoales dans la fe- melle; les méropodites des pattes ambulatoires ont une épine subtermi- nale aiguë et courbée. Longueur de la carapace d’une femelle, 21 millim. 4; largeur, 25 millim. 7; largeur des angles exorbitaires, 18 millim. 2. Les individus typiques sont sans indication de localité; les autres ont été recueillis par M. Harmand, juillet 1876, probablement en Cochin- chine. Potamon (Parathelphusa) neisi. Cette espèce diffère de la dernière par ses bords latéro-postérieurs très fortement convergents, et par la partie latérale de la crête post-frontale qui est sinueuse; la moitié externe de cette partie latérale est lépèrement ar- quée, à concavité dirigée en arrière. Les régions branchiales sont dépri- mées; dans l'abdomen du mäle, la moitié postérieure du sixième article est un peu rétrécie. Longueur de la carapace d’un mâle, 28 millim. 1 ; largeur, 28 millim. 8: largeur entre les angles exorbitaires, 20 millimètres. Recueïllie par M. Harmand, en Cochinchine; une jeune femelle a été capturée par M. Neis, dans le Laos (Siam). Potamon (Parathelphusa) prolatus. Alliée à la précédente, mais les régions branchiales sont convexes, et la moitié postérieure de l’article pénultième de l'abdomen du mâle est fort — 187 — rétrécie: cet article est plus large que long. Par son apparence générale, cette espèce ressemble aussi à Por. (Par.) dugasti, mais elle peut en être distinguée de suite par la continuation de la crête post-frontale jusqu'aux bords latéraux, et par la plus grande largeur de sa dent exorbitaire. Longueur d’un mâle, 29 millim. 7; largeur, 36 mill. 8; distance des angles exorbitaires, 24 millim. 7. Localité typique. Moïs Chero, Nord de la Cochinchine; M. Harmand a récolté cette espèce. Potamon (Parathelphusa) germaini. Par rapport à Pot. (Par.) prolatus, le sillon médian est plus long, et après qu'il s’est bifurqué, ses deux branches sont très rapprochées. Le sillon cervical est plus étroit et plus voisin de la ligne médiane; le front est plus avancé; le bord sus-orbitaire porte une dépression bien marquée; le bord latéro-antérieur est plus mince et aigu: la partie latérale de la crête post- frontale est plus convexe; le sixième article de l'abdomen du mâle est plus large dans sa moilié postérieure que chez Pot. ( Par.) prolatus. La carapace d'un mâle mesure 35 millim. g de longueur, 44 millimètres de largeur et 29 millimètres entre les angles exorbitaires. Cette espèce habite la Cochinchine, où elle a été trouvée par M. Harmand et par M. Germain. c. Espèces À PLUSIEURS DENTS ÉPIBRANCHIALES. Potamon (Parathelphusa) marchei. Ressemble à Pot. (Par.) niloticus, mais elle en diffère par sa carapace plus large; la surface en avant de la crête post-frontale s’abaisse très rapi- dement en se courbant vers le bord fronto-orbitaire; le bord supérieur de l'orbite est plus oblique; la partie interne de la crête post-frontale est plus distinctement séparée de la portion latérale, qui est une simple courbe jus- qu'au bord latéral, tandis que dans Pot. (Par.) niloticus, elle forme une ligne irrépulière. Le type, une femelle en apparence adulte, mesure 15 millim. 6 de lon- gueur et 2 millim. 1 de largeur. Cette espèce habite l'Ouest africain: une femelle a été recueillie par M. Marche à Samkitta, rivière Ogoué: une autre, par M. Thollon, au Ga- bon, Congo. — 188 — COLÉOPTÈRES LAMPYRIDES RECUEILLIS AUX ENVIRONS DE Tokio (Japon) par M. LE D' Haruann, nommés er pÉcrirs par M. Ernest Oztvier. Psilocladus variolosus nov. sp. Elongatus, parallelus, nitidus, niger; prolhorace rufo, scutello, pedibus et duo- bus ultimis ventris segmentis piceis; antennarum articulo 1° elongato, incrassato ; 2° brevi, transverso; 3°-10° biflabellatis, lamellis æqualibus ; 11° elongato, apice attenualo; prothorace convexo, antice rotundato et marpinalo, variolose punctato, longitudinaliter sulcato, basi recle truncato; angulis posticis valde prominentibus, apice leviter emarginatis, acutissimis; scutello triangulari; elytris elongatis. ru- gose punctatis, tricostulatis, abdomine nitido, nigro, leviter punctato. Long., 6 millimètres. Allongé, noir brillant, à l'exception du prothorax roux, de l’écusson, des jambes et des deux derniers segments de l'abdomen d’un brun de poix. Tout le corps est couvert de longs poils hérissés, d’un blanc grisätre. Les rameaux des antennes sont plus gros et moins longs que chez les autres espèces. Le prothorax est caractéristique : très convexe, marqué de gros points varioliques, sillonné sur son milieu, il est largement arrondi en avant et tronqué droit à sa base: les angles basilaires sont extrêmement saillants, prolongés en forme d’oreillettes échancrées au sommet, et la por- tion basilaire de cette échancrure, plus longue que la supérieure, se termine en une pointe très aiguë. Les Psilocladus connus jusqu’à ce jour étaient tous Américains. La dé- couverte de cetle espèce au Japon est un fait très intéressant. Pyractonema Harmandi nov. sp. Elongatum, nigrum, opacum; prothorace supra utrinque macula oblonga rosea et subtus omnino roseo; ullimo ventrali seymento roseo limbato; pygidio roseo, apice piceo; prothorace subogivali, marginibus valde erectis, angulis basalibus retro productis; antennis corpore longitudine æqualibus, compressis, serratis, basi apiceque attenuatis. Long., 13 millimètres. Tout noir, à l'exception du dessous du prothorax et de deux taches sur son disque, roses, d’une fine bordure rose à l'extrémité du dernier seg- ment ventral et du pygidium rose à sommet d'un brun de poix. Il est curieux de retrouver au Japon des représentants du genre Pyrac- tonema Sol., dont les espèces connues jusqu'alors habitent le Sud-Ouest de l'Amérique méridionale, depuis le Chili jusqu'à la Terre-de-Feu. Le P. Har- mandi ressemble beaucoup à P. kœmorrhoum Fairm. I en diflère surtout — 159 — par la forme de son prothorax atténué en avant en forme d'ogive et dont les marges latérales sont fortement relevées. Pyractonema puerile nov. sp. Oblongum, nigrum; prothorace supra maculis duabus roseis, subtus omnino roseo ; ultimo venlrali segmento roseo, pygidio piceo. Long., 8-9 millimètres. Tout noir, à l'exception des taches du disque du prothorax, de sa partie inférieure, du dernier segment ventral, roses, et du pygidium qui est d’un brun de poix. Cette espèce ressemble à la précédente: mais elle est beaucoup plus pe- tite; les côtés du prothorax sont beaucoup moins redressés; les angles pos- térieurs moins aigus, etc. Toutes les deux s'éloignent de biplariata Motsch. et angusticollis Kiesw, par leur poitrine noire, etc. Pyrocælia umbrosa nov. sp. Elongata, angusla, parallela; omnino nigra; prothorace plagis duabus anticis Vitreis, coxis albidis, pygidio tenuiter albido maculato; anteunis compressis, bre- vioribus, articulis 7-9 intus dentatis; prothorace subogivali; rugose punctalo, linea media tenuissime elevala, basi bisinuato, angulis oblusis; elytris rugosis, obsolete trilineatis. Long., 10 millimètres. Cette espèce est la plus pelite du genre. On la reconnait facilement, en outre, à sa forme allongée, étroite, parallèle; à ses antennes courtes, dont les articles 7 à 9 seulement sont munis d'une dent à leur sommet interne, à sa coloration, etc. Lucroca virricocris Kiesw. Lucrora erverara Motsch. L'espèce de Kiesenwelter n'est qu'une variation dans laquelle la bande noire du prothorax ne se dilate pas au milieu pour former une sorte de croix comme dans le type eruciata Motsch. Lucroza miericozuis Kiesw. Japon central. Lucioca ranvuza Kiesw. Cette espèce ressemble à certains grands exemplaires de L, italica L. : la forme est plus convexe, les couleurs sont plus brillantes, les élytres ne sont pas bordées de lestacé, ele. George Lewis (Catalogus of Coleoptera from the Japanese archipelago, 1839) signale encore au Japon Lucernula (Pyrocælia) discicollis Kiesw, Lucidota tabida Kiesw., angusticollis Kiesw., biplagiata Motsch. (vulnerata Kiesw. ) Muséum. — vin. 13 — 190 — qui sont des Pyractonema, Luciola prœusta Kiesw., lateralis Motsch. , japo- nica Thunb. Toutes ces espèces font partie des collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Des Varrarions MENsuELzes px 14 Faune ET DE LA Ê'LORE MARITIMES DE LA BAIE DE LA Houcur (JANVIER ET FÉVRIER), par M. A.-E Marann. (LABORATOIRE MARITIME DE SainT-Vaasr-La-HouGux). FLore pu BEentuos. Ce qui parait caractériser avant tout l'aspect dela côte dans les premiers mois de l’année, c'est l'abondance extrême que prennent les Diatomées hiémales qui, par suite de leur développement intense, recouvrent les sables et les vases littorales d’une sorte de revêtement couleur de rouille. Les rochers eux-mêmes prennent une teinte brun sombre par suite du mélange des Diatomées littorales avec les spores de Fucacés. Enfin il n’est pas jusqu'aux Floridées des couleurs les plus vives, comme les CaLLiTHA- nrons et les Céramiums, qui ne prennent une teinte brunâtre, sombre, uni- forme, analogue à celle des SpyripiA, par suite de cette invasion. Parmi les Diatomées les plus abondantes dans cet extraordinaire déve- loppement, citons : Acunanres LONGIPES C. Ag. Syxepra Gazon Ebr. Licwornona Eunensenen Kutz. — arrinis Kütz. GnamMarToPHORA MARINA Lyngb. — Darnarica Kütz. Ruagponema ancuarum Kutz. Certaines Navicules qui, par l'abondance du Goléoderme, restent renfer- mées dans des sortes de tubes muqueux, simulent des aloues supérieures des Ecrocarpus ou des Tizopreris, par exemple. Ges Navicules couvrent les pierrailles et revêtent les flaques laissées par la mer en se retirant de leurs frondes en mèche d’un brun foncé intense ; toutes appartiennent à l’ancien genre SCHIZONEMA: ce son : SGHIZONEMA DILLWINI, SGHIZONEMA RAMOSISSIMUM C. Ag. — Moëe Smith. — Hezminrnosum Greg. — Grevizset Ag. — Surmu G. Ag. — 191 — Chlorophyeées. — Outre les CLanornores, les Urves et les Exréno- MORPHES qui se reproduisent encore, les Cnogromorpua AEREA Kütz, Ch. FLe- xuosA Griflith et Ch. PecLucina Kütz peuvent se rencontrer dans les flaques des grands rochers au niveau des hautes mers en état de reproduction. Phéophycées. — (C’est surlout dans ce groupe que l’activité repro- ductrice, arrivée à son apogée, est intense : les divers Fucus de nos côtes sont arrivés à parfaite maturité, et quand ils sont considérés comme ayant émis la plus grande partie de leurs spores, les arrêtés préfectoraux en au- torisent la coupe et la récolte comme engrais à une époque variable de fé- vrier et mars, qui dure environ un mois. Les Focus PLarycarpus Thur., FE. Vesreucosus L. et Fucus serrarus L. sont recueillis sous le nom de FEUILLE DE CnÊNE; l'Ascopuyzzum Nonosun L., sous celui de Roserr. Dans les grandes marées basses, quand la zone des Lamiraires commence à découvrir, on les exploite également à cette époque comme engrais sous le nom de Vé- LINGUE. Les Cysrosyra GranuLara et Harvonis sitiouosa Lyngb. sont égale- ment en reproduction. Floridées. — Les Porpnyra vurcaris Thur., sous ses diverses formes, P. Lanearis Grev. P. Lacirara GC. Ag., etc., croissent sur les pierrailles et les rochers: tandis qu'à un niveau plus bas, porpnyra Leucosricra Thur., commence à se développer sur les algues. Les BancrA rusco-PunpureA Lynch et les Cnanrransia secunpara Thur. revétent les Zostères et certaines algues d’une sorte de velours rougeûtre. Tuawviniom rLorwuzum Thur., à l’état de complet développement, com- mence à jaunir en se couvrant de spores. Citons encore parmi les Flori- dées fructifiées : Hasunus £ouisenirouus Kütz. RuonymeniA Pamara Grev. PLiumana (Prisora) EzEGaxs Bonne. LomENranA eLAvELLOSA Gaill, Funceccania rasricrara Lamx, Procamium cocoxeux Lyngb. Cuoxpnus cnisrus Stackh. Faone pu Benruos, Dès la fin de janvier ou le commencement de février, beaucoup d'Hy- draires commencent à se reproduire : les Tupuranta ioivisa, les Eunex- Dim Ramosux et les diverses espèces du genre Hazecron (H. Bean, H. Hazecinon). Senruzarezca Gays et quelques Senrucaines et AGLAOPIENtA portent des Sporosacs ou des Gonophores. Parmi les Actiniaires en reproduction à cette période de l'année, nous pouvons citer les Acrnia Eouixa, Gyuisra Uxpara, Cyrisra Taocconyres, Haccanea curYsANTUELLUM. 13. — 192 — Les Ophiures des genres Opnromux (0. rra@iris) Abild, Opurura (0. asia) Forb., commencent à se reproduire; on trouve cette dernière en extrême abondance certaines années sur les bancs de sable et jusque sur les Zostères. Dans les herbiers de Zostères, on trouve également la Nergis rRRORATA, bourrée de produits génitaux. C’est un espèce qui semble avoir une double période d'activité sexuelle, car on la retrouve épalement dans le même cas en automne. Ïl en est de même des Crrraruzus crrrarus O. K. M. D’autres espèces, par contre, ont une période plus limitée de reproduc- tion. Ce sont, en allant de janvier à mars, Arenicora marina L., Scoro- PLOS ARMIGER, PoryporA ciriaTA Johnst. et PayLropoce mucosa OËrst. H n’est pas difficile de s'assurer de la nature de la ponte, une sorte de cordon muqueux réunissant souvent la ponte à l’annélide enfoncée dans le sable à une certaine profondeur. I est bon de signaler ici une croyance des pé- cheurs , qui pensent que ces œufs sont des œufs de Poissons plats et qui prétendent avoir constaté bien des fois que les années où les pontes sont plus nombreuses dans la baie de la Hougue, la pêche est plus abondante et surtout le Poisson plus gros. Il y a peut-être là une observation incom- plète, mais une relation réelle cependant, et l'expression d’un fait exact, en ce que les années où ces pontes d’annélides sont les plus fréquentes, elles prouvent une multiplication plus grande de ces êtres qui, comme on le.sait, forment une part des plus importantes de la nourriture des Pleuronectes. Il n’y a donc pas lieu de s'étonner si les Poissons se ré- unissent en plus grand nombre à l’époque de leur propre ponte dans les localités où ils trouveront une chasse plus productive. La réalité de cette explication me semble confirmée par l’uniformité de celte opinion erronée, évalement soutenue en Angleterre par les pêcheurs, comme nous le voyons dans le rapport de Bucland, de 1879. D'autres Annélides se reproduisent également et deviennent pélagiques à cette époque de l’année ; la Gzvaera convozura() qu'on prend d’ailleurs assez rarement au filet fin à l'état de maturité sexuelle, et la forme sexuée de la Nergis rucarA qui est plus fréquente. Il en est de même également de certains Nemertiens qui deviennent pé- lagiques et, en certains cas, abondent dans certaines pêches au filet fin, où on en-trouve des exemplaires de toute taille, depuis 3 ou 4 centimètres jusqu'à 15 ou 20 centimètres de long ® ; le Liveus cesserensis est égale- ment en pleme ponte dans les fentes des rochers. Les femelles des Cavcur Pacurus, Hyas araneus, CarciNus mognas, Eury- NOME AsperA, portent des œufs près d'éclore; il en est de même du Nyn- PHON GRACILE. Le Curmamazus srezarus est en pleine reproduction. Février est, par excellence, le mois de la reproduction des plus gros représentants U) 3 février 1896. — 31 janvier 1896. ®) 91 janvier 1898. — 8 janvier 1899. — 193 — de notre faune de Mollusques opisthobranches qui viennent en loupe déposer leurs pontes dans la zone littorale. Les grandes Æorinra parir- LosA L. remontent en grand nombre de la zone des Corallines dans celles des Laminaires ou du Fucus serrarcs, où elles broutent les tentacules des Aclnies appartenant au genre Tuearra: on les voit souvent introduire leur trompe extroversée dans le tube buccal de VAclinie, qui perd alors ses briliantes couleurs et, comme brûlée par un acide, devient livide et bleuâtre. Près des Actinies ainsi, dans une demi-décomposition, l’Æozis dépose ses œufs formant de gracieuses rosaces. Quelques Æous remontant à un niveau plus élevé dévorent de même les Acrmia equa L.: j'ai souvent observé chez ces dernières un fait de mimétisme assez intéressant : elles deviennent en effet d’une coloration violette vineuse et, par leur position . quand la mer se relire, miment à s’y méprendre l'Actinie, ce qui leur per- met peut-être d'échapper à la sagacité des Oiseaux de mer et des Corneilles à mantelet gris. L’Arcnronis rusercuzaTa Cuv., dont la ponte s'étend beaucoup plus lard, commence évalement à remonter pour commencer sa ponte. Les Acaxrnoponis riLos4 O.F.M. et les Lamecrinorts mLameLzLara L. sont en pleine activité reproductrice: même quand l'animal est absent, et bien que les pontes soient presque identiques, il n'est pas diflicile de reconnaitre l’es- pèce à laquelle elles appartiennent par suite du substratum choisi pour la déposer. Les Acavrnoporis pLosA qui broutent les Fcusrrezra pondent tou- jours sur les Focus, tandis que les Lawecronis #rAMELLATA attachent leurs pontes aux rochers. Tandis que ces deux espèces se rencontrent presque uniformément en tous les points de la côte, en de certains points seulement se rencontrent les Goxioponis Noposa, qui sont généralement très nom- breuses en ces localilés restreintes: il en est de même, mais en des points encore plus déterminés, pour les Ancuca cRisrara qui semblent se nourrir des Bowerganxia croissant sur les Haryons, sur les SerTULARIA GUPRESSINA et les AGraoPnENIA croissant dans la zone des laminaires; les Doro FraGuis À. el H. effectuent leurs pontes fin février. Plusieurs Gastéropodes pondent également en janvier, les Bucenvw uxna- run dont les capsules ovigères sont considérées par les pêcheurs comme des éponges lorsqu'elles sont rejetées à la côte après les tempêtes en masses sou- vent plus grosses que la tête. Chez cette espèce, plusieurs femelles se réu- nissent en effet presque toujours pour agglomérer leurs pontes. La Ponpura Lariccus attache ses oothèques en forme d'urne aux parois verlicales des rochers. Les Nassa nericurara se réunissent sur les bancs de sable à la bor- dure des prairies de Zostères pour effectuer leurs pontes, tandis qu'à un niveau beaucoup plus élevé les Lirromna crrronea et les Lirrontxa zirro- naL1S déposent leurs œufs sur le varech. Sur les bancs de sable, les Natices déposent leurs pontes en feuillets agglatinés de sable qui forment des sortes de roses, au centre de laquelle se trouve la Natice pondeuse. — 194 — Parmi les Lamellibranches, un assez grand nombre d'espèces, parmi les- quelles la Moule commune, sont en pleine reproduction. Déjà, la fin de janvier, mais surtout le mois de février, sont des mois exceptionnellement favorables pour la récolte et l'étude d’un grand nombre d'espèces, ensablées à un niveau assez profond pour qu'il ne découvre jamais ou du moins très rarement, ou pour des espèces vivant dans les fentes et les creux des rochers et où les instruments traînants de récolte ne peuvent atteindre en temps ordinaire. Lorsque quelque tempête vient à se produire dans ce dernier mois surtout, la vague lourde et froide affouille profondément le sol et détache des rochers immergés les animaux que l'on trouve alors roulés engourdis par le froid au plein de la mer. Parmi les Poissons : les Labres L. Donovaxr, L. BereyzrA, les Motelles, les Soles de roche (PLeurowecres nirrus); enfin les Ampuioxus ne sont pas rares dans cet état. Les Ascidies Ascinra mexruza O. KE. M., Cynrara morus Forb., Ascrnra PLEBEIA Aldi., etc., peuvent, en certains points, se ramasser par char- retées. Les Poulpes sont, comme on sait, très sensibles au froid et jonchent le rivage de leurs cadavres, mais la plupart du temps en débris informes. Sur les banes de sable, on trouve des Scaphopodes et de nombreux Lamelli- branches : Tares pecussarus L. Tapes purrasrra Mont. Tapes VineiNea L. AncoraGra crassa Penn. Dosivra Exozera L. Socecurtus canpipus Pen. Mya arevana L. Lurnaria Ezriprica Lonk. Canoium Nonvecicum Spreng. Tanacra PHASEOLINA. Pavnora iNÆouivazvis L. Luciopsis uxpara Penn. Psamworra vesrenriNa Chem. SCROBIGULARIA PIPERATA Gm. Denraziuu ENTALE L. Sozen Perrucinus Penn. — ENsis L. Sur les plages d'Aumeville et de Quineville, avec ces espèces, on {trouve : Macrra Sruzronuu L. — Souina L. — CuNEATA. Anowra Epmippiun L. Caroiun Ecainarun L. SOLEN VAaGiIna. On trouve aussi une grande quantité de Coquilles de Tellines (T. Bar- rca L., T. Farura Gron, T. Doxacna L.) et de Donax, mais la plupart du temps il est bien diflicile d’en recueillir, les Mollusques ont été dévorés dès leur arrivée au rivage par les Oiseaux de mer. De la même manière on trouve souvent, à cette époque, sous la pointe de Réville, les Ampnioerus Corparus, et à Tatihou même, de nombreux — 195 — exemplaires de diverses espèces d'Holothuries que jusqu'ici je n'ai jamais pu recueillir à une autre époque de l'année : Corocmmus moxtracur Hé- rouard, ancienne CuGuMARIA PENTACTES. Tuxoxe Fusus Q. F. M. Puyzcopnonus Druwmoxor Therups. Tavoxe Rapnaxus D. et K. Parmi les Annélides, on recueille de la même manière à un niveau beau- coup plus élevé que celui où on les trouve d'ordinaire et anesthésiées par le froid : ApnropiTe ACULEATA L. Manpnysa saxeuInea Mont. Henmioxe misrrix Sav. Luwericonereis minces Kef. Pecrivarra Bezcica Pall. Enfin les rares espèces d’Actinies Peacura masrara et Haccawpa curysax- THELLUM se rencontrent dans les mêmes conditions. Faune er FLorE pu PLANCGKTON EN JANVIER ET FÉVRIER. Zooplankton. — Le Zooplankton proprement dit comprend surtout des espèces du Nord, parmi lesquelles il convient de citer au premier rang de nombreux OrkoPLEuRA prorca. Parmi les Gopépodes qui commencent à devenir plus nombreux tant comme espèces que comme individus, il convient de citer : Cazaxus Fiumancuiceus Gunn. Oxrnoxa Srixienoxs Bocck. Pseuno cazanus ELoNGarus Bocck, Eurenre Acurienows Danas. Iremona Loxciconnis O. E. M. Conxceus axczteus, Lubbock. Acanria Loncrcemis Lilljeb Stein. Tivminorsis erorna, Var. Acomnvara Dad., représente les Giliés, tandis que quelques rares Ceramium rripos représentent les Dinorcacer rares. PLeuronracna rireus Flem. en individus adultes et à divers états de déve- loppement se trouve souvent à une certaine profondeur, mais en petit nombre. Les Noctiluques ne sont généralement pas très nombreux comme nom- bre, mais assez fréquents. Meroplankton. — Le mois de février esl, comme on le sait, le prin- cipal mois de reproduction des Pleuronectes; les œufs des Plies et des Flondres ne sont pas rares dans la baie de la Hougue à cette époque et, comme je l'ai montré autre part, dans des endroits bien localisés; outre ces œufs, on trouve également beaucoup d’autres œufs et larves pélagi- ques de Téleostéens, — 196 — Gomme nous l’avons vu plus haut, par suite de la reproduction d’un grand nombre d'espèces du Benthos, les formes larvaires deviennent de plus en plus abondantes dans le Plankton. et, parmi celles-ci, 1 convient de ciler au premier rang les Naupzius de Ginhipèdes, les larves de Lamelli- branches et les Veligères de Gastropodes. Les larves Zoé et Mysis sont encore rares: par contre, les larves d’Anné- lides sont très nombreuses: on trouve à côté de quelques Trochosphères de Pozyvoinrens des larves âgées de Nérines et des larves de Payzronoce MucosA, de SCOLOPLOS ARMIGER, etc. Les Gyphonantes deviennent évalement plus nombreux, et c’est à cette époque qu'on peut rencontrer les larves AuricuLARIA d'Échinodermes et les œufs et larves d'Harcampa. Citons en outre, comme formes adultes qui se rencontrent plus ou moins fréquemment dans les pêches pélagiques à celte époque, outre les formes déjà citées plus haut: Pararuemisro o8civia Kr. Iporea cinearis L. Sexisrouysis Onnara Sars. Auroivrus proLIFER O. K. M. Enfin, les jeune Crangon Vurcaris L. qui, dans les pêches de fond, se prennent en grande quantité ©. Phytoplanktom. — [La majeure partie des composants du Phyto- plankton est d’origine, sinon arctique, du moins franchement Nord. Comme le montre la liste ci-dessous : Pnosocysris Poucneri Hariot. Tnazassiosina GeLarinosa Hensen. ASTERIONELLA Japonica CI. — Gravina CI. Bioouzeuia Momisexsis Bail. SKELETONEMA COSMATUM Grev. — Aura Lyngh. Tuazassiornrix Frauexrezn Grun. Cuosrocerxs DECIPIENS Cl. Cosenonisrus Excexrricus Ehr. — Boreaus CI, Coscnoniseus Raprarus Ehr. — Tenes Cl. FE — Ocurus-minis Ehr., ete. Les Pnorocysris, AsrerioneLrA et Coscrnoniscus sont surtout nombreux en: janvier, en février: à ces formes se mêlent les Trazassrorurix SKELETONENA et THALAssIosIRA. Souvent à ces formes se trouvent mêlées des espèces d’une provenance méridionale : Cucerocenos Curviserus Cl. Eucampra Zopracus Ehr. — pipyuus Éhr. Ruizosozenia Srozrenrornir H. Per. Dyniun Bricnwerin Webst. — Scnrussozer Ci. @ Rapports au Ministre de la marine, 1895-1897. = 49e A ces formes viennent s'ajouter des formes absolument nériliques ou côtières, comme les Navicoza memrravacea Cl., RnizosoLentA peLicaTuLA CL, Srreprorueca Tuamesis Schrubs, Srreprorueca SeriGerA Btw., el enfin la si étrange Nirzseura (Bacrzzarta) paranoxa Gmel., dont les frustules en baguettes se déplacent si curieusement par un mouvement de glisse- ment lun sur l'autre, et qui par les temps pluvieux devient quelquefois si nombreuse à l'embouchure de la Suire et sur le Rhun. Nora. Tous les types des espèces citées dans ces notes sont conservés en prépa- rations dans les collections du laboratoire. SUR LE DÉVELOPPEMENT DES CORNES CHEZ LES CAVICORNES, par LE D' J.-U. Dürsr (Zuricu). J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de la Réunion des Naturalistes du Muséum un mémoire que je viens de faire paraître, en Suisse, sur l'Ontogénie des cornes des Ruminants à cornes creuses (), Les observations qui y sont consignées ont été faites dans le Laboratoire d'anatomie comparée du Muséum, pendant le cours de l'année dernière, à l'aide de matériaux recueillis pour la plupart aux abattoirs de la ville de Paris. Je dois d'abord témoigner loute ma reconnaissance à M. le professeur Filhol, qui a bien voulu m'offrir l'hospitalité dans son laboratoire. Mes recherches ont été surtout facilitées par le secours bienveillant de M. H.-P. Gervais, lequel je prie également d'accepter mes remerciements. Je résume d'abord en quelques mots les opinions émises par les auteurs qui ont Lraité spécialement le sujet qui nous occupe et qui diffèrent essen- liellement de celles généralement acceptées. Sandifort ©, Geollroy Saint-Hilaire ©, Numan ®, Lesbre , Brandt ©, @ Versuch ciner Entwicklungsgeschichte der Hôrner der Cavicornia nach Unter- suchungen am Hausrinde. Sonderabdruck aus Forschungen auf dem Gebiete der Landwirtschaft.(Festschrift zur Feier des 70. Geburtstages von Prof. D'Ad. Kniwen.) Frauenfeld, 1909, p. 1-47. @) G. Saxnirorr, Over de vorming en ontwikkeling der horens van zogende dieren, etc. Nieuwe Verhandl. I. KT. Konikl. Nederl. Inst. van Wetenschappen. Deel IT, 1829, p. 70-75. GG. Sanr-Hiame, Sur un nouveau genre Sivatherium. (Comptes rendus Acad. sciences, 1837, L, p. 55.) () À. Nowax, Bydrage tot de ontleedkundigre en physiolog. Kennis der horens van “het rundvie. Nieuwe Verhandl. 1. KI. Nederl, Inst. Deel 13, 1848, p. 185-200. ) Lesone, Photographie d'une vache portant sur le chanfrein une longue corne mobile, p. 183. Bull. Soc. d'Anthrop., Lyon, 1890. (@ R. Bnaxor, Über Hôrner und Geweihe. Festschrift zum 70. Geburtstagee Ludwig Leukarts, 1899, p. 4og-h13. — 198 — Nitsche ( et Frambach ©? considérent la cheville osseuse comme un os indi- viduel et distinct, précédé d’un cartilage et séparé du frontal, pendant une certaine période du développement de l'embryon et du jeune animal, par une couche de tissu conjonctif. Cette cheville osseuse ne se souderait que plus tard complètement avec le frontal. Des recherches que j'ai faites sur cette question, je crois devoir tirer les conclusions suivantes : La cheville osseuse n’est pas la partie principale d’une corne, elle se produit sous l'influence de la substance cornée, A cause de cela, on ne peut pas la regarder comme un os individuel ou une épiphyse. Et je fais remar- quer qne les cornes des Girafes et des Cerfs sont quelque peu différentes au point de vue du développement des cornes pourvues d’un étui de substance cornée. C'est, je le répète, de cet étui corné que dépendront la forme et le développement de la cheville. Je fournirai, à l'appui de ce que j'avance, de nombreux faits déjà con- signés dans un travail que je suis en train de rédiger, ayant pour titre : Monographie des Cornes. Je citerai, par exemple, la formation d’un véritable axe osseux sur les os naseaux des bœufs du Sénésal, à la suite de l'apparition d’une corne épithéliale, comme chez Bos triceros Rochebrune. Je pourrai citer égale- ment une autre observation, qui m'est particulière, sur le mode de déve- loppement de la seconde paire de cornes chez Tetraceros quadricornis , et je pourrai même ajouter les cas des vascularisations exagérées qui se produi- sent pendant la croissance de la corne nasale chez le Rhinocéros, ou bien dans la région ischiatique des Singes de l’ancien continent, etc. Mes recherches sur l’ontogénie des cornes dont je fais l’exposé s'étendent de la période fœtale jusqu’à l’âge adulte des espèces que j'ai étudiées. Je puis les résumer ainsi : Là où doit apparaître la corne, on observe entre le 4° et le 5° mois de la vie intra-utérine une dépression circulaire au centre de laquelle se trouve une élévation, premier indice de l’étui corné. La formation de la cheville osseuse commence pendant la période intra-utérine du développement de l'embryon: elle se produit de la même façon que les autres os de la voûte du crâne. Les premiers indices de ces chevilles osseuses dérivent de la sub- stance préosseuse, ostéogène où ostéoïde, comme tous les os de la voûte du crâne ou os de membranes. Les premiers indices du développement d’une cheville consistent simple- ment dans un épaississement de la substance préosseuse au point du frontal qui se trouve immédiatement situé au-dessous du soulèvement de la pean. © H. Nirsoue, Untersuchungen über mehrstangige Gewethe und die Morphologie der Huftierhôrner ün allgemeinen. Leipzig, 1898. ® Frambach, Untersuchungen und Beobachtungen über das Os cornu, Zeitsch. Nat., Bd. 74, p. 1-16. | Fig. 1. — Veau âgé de 4 semaines. ; db: LE : us À ; Coupe verticale el longitudinale de la cheville naissante. — Grossissement : 30, Les couches de tissu conjonctif n’ont pas élé représentées dans cette figure. a. Couche cornée hyaline «corne de jeunesse» formant l'hypertrophie du stratum corneum. }) , b. Slratum germinativum très développé et transformé en papilles sécrétantes de sub- } Épiderme, stance cornée, c. Indice corné de poil. — d, A cette place devrait être intercalé le corium et le stratum subeutaneum qui manque dans le dessin, — *. Couches les plus inférieures du stratum subeutaneum. — f Pé- rioste. — g. Substance préosseuse. On remarque très clairement les couches marginales colorées plus sombre à cause de la présence d'un plus grand nombre d'ostéoblastes; en dedans, le tissu devient plus clair, car les ostéoblastes se réunissent en groupes pour former les trabécules osseux. — h. Commencement de l'ossification.— i. Tissu osseux vertical lamellaire, — 7. Cheville osseuse. — k. Point de jonction de la cheville avec la couche extérieure du frontal. — Lamelles hori- zontales de la table externe du frontal. — m. Le percement de la structure horizontale de couches extérieures du frontal par le diploë. 1900 — La cheville osseuse ne doit pas être considérée comme un bourgeon- nement du frontal, comme cela est admis généralement, mais comme une sorte d’épiphyse (non pas une épiphyse vraie avec son point d’ossification distinct) résultant de la prolifération rapide et localisée du tissu préosseux de la région qu'elle doit occuper, s’ossifiant ensuite d’une façon particulière en poussant, dans le sens vertical à la couche externe du frontal, des tra- bécules nombreux qui font bientôt corps avec ceux de cet os (fig. 1). La cheville osseuse n’est donc pas un os individuel. Elle n’est qu’une partie du frontal déposée par le tissu préosseux de cet os. Entre tous les os de la voûte du crâne, là où doivent se produire les su- tures, se trouve toujours dans les premiers temps du développement une couche de tissu préosseux servant à l'accroissement de l'os et à la formation de ses sutures. Entre la cheville osseuse et le frontal, il n°y a pas de tissu préosseux ni conjonctif. Le tissu préosseux est répoussé sans cesse par la prolifération des trabé- cules osseux et ne revêt que la couche externe de la cheville osseuse, pro- duisant de la sorte, d’une facon continue, la substance osseuse servant à l'accroissement de cet organe. La croissance de la cheville osseuse se fait de l'extrémité vers la base, d’une façon acropétale, si je puis m’exprimer ainsi, en employant un terme usité pour expliquer le mode d’accroissement de certains vévétaux. Mieux serait peut-être d'employer l'expression acrofugal®. L'accroissement de largeur se fait de dehors en dedans. Au moment du dépôt des lamelles verticales, il se produit dans la couche externe du frontal un mouvement diploëtique qui passe à travers la lame externe du frontal, s'étend dans la cheville en formation en détruisant la structure lamellaire verticale qui prend un aspect spongieux. La formation des sinus de la che- ville est le dernier degré de cette évolution et résorption de la substance osseuse des couches médianes. Elle dépend de l'espèce, de la race, de l’âge et du sexe de l'animal. La formation du diploë est, au contraire, générale. L'os frontal forme, chez tous les animaux à cornes persistantes, une tige produite par un soulèvement des lamelles horizontales de la couche exté- ‘rieure du frontal. Elle peut être plus ou moins longue d’après l'espèce, la race, l’âge et le sexe. Les rugosités et sillons d’une cheville de corne proviennent, sauf quel- ques trous vasculaires, des plis et rugoosités de l'intérieur de la peau ou de l'étui corné. L’étui corné et la peau sont également les seuls agents qui concourent à donner à la corne la forme sous laquelle elle se présente chez les différentes espèces. Le développement de l'étui corné se produit basipétalement (basifuga- @ M. Forsyth Major a bien voulu me proposer celte expression. — 201 — lement) par l'augmentation du stratum corneum de la peau, qui forme le tubereule du premier indice de la corne sur la peau. Plus tard, c’est la pointe de la corne seule qui croît basipétalement de la pointe de la cheville osseuse en haut. Les parois de l’étui corné sont formés par la peau qui se trouve au-dessous et qui enveloppe la cheville osseuse à sa base. Fig. ». — Représentalion schématique du développement de la cheville des cornes. a. Sur les lamelles horizontales et parallèles du frontal, se produit un épais- sissement de la substance préosseuse. — Extérieurement, on remarque Îe tubercule de la peau et la dépression cireulaire. — b. Le tubercule de la peau s'est agrandi périphériquement et a sécrélé de la substance cornée. En même temps se forme sur les lamelles horizontales du frontal une pro- lifération osseuse verticale lamellaire. A l'intérieur commence la formation du diploë. — c. La substance cornée est soulevée par suite du dévelop- pement de la cheville et forme une sorte de casque. Le frontal est encore plus épaissi, mais les lamelles horizontales ont dù céder à la formation du diploë et des sinus. Il ne reste que la table externe du frontal qui, par une sorte d'élévation des lamelles, forme la ge de la cheville. Chez tous les Cavicornes, nous rencontrons, à l'âge de la puberté, un changement dans la production du tissu corné, La corne de jeunesse (Jugrend- horn en allemand) est remplacée par la corne persistante (Dauerhorn). La corne de jeunesse se forme chez quelques espèces, comme les bêtes à laine — 902 — par exemple, pendant la vie intra-utérine, mais généralement elle n'appa- rail qu'après la naissance. La corne persistante se distingue de la corne de Jeunesse par sa couleur, sa forme et sa composition, Fig. 3. — Veau de la race auvergnate, âgé de 24 à 26 semaines. Coupe verticale de l’étui corné (2/3 de la grandeur naturelle). On remarque en dedans la «corne persistante» blanche dont la formation commence. Elle est encore couverte d’une couche épaisse et foncée de la corne de jeunesse qui commence à se desquamer. Fig. 4. — Veau charolais âgé de 30 à 4o semaines. Coupe verticale de la corne (3/4 de la grandeur naturelle). La corne persistante blanche (b) est développée au point de former la pointe entière, quoiqu’elle ne descende pas encore jusqu’à la base de Ia corne. La corne de jeunesse (a) ne forme qu’une couche mince et sombre située à l'extérieur de la corne et commence à tomber de haut en bas. Les anneaux de corne (Hornringe) ou anneaux d'années (Jahrringe) chez les Bovidés à cornes rondes (Taurina, Bisontina, Bibovina) indiquent T'ac- croissement de la cheville osseuse pendant une année. Par suite de cette croissance, l’étui corné, s'éloigne du crâne et l'anneau de peau qui entoure sa base produit immédiatement une mince couche de substance cornée, qui, — 903 — naturellement, est placée à l'intérieur de l'ancien étui, ce qui fait que le bord basal de cet étui s'élève de l'épaisseur de quelques couches au-dessus de la nouvelle poussée. La formation de ces anneaux cornés dépend beaucoup'des fonctions sexuelles. Chez les femelles, où la plupart des substances ingérées sont employées pour l'alimentation de l'embryon, la poussée de la corne est ralentie et, par cette raison, les anneaux sont plus accentués. On voit aussi des anneaux chez les Taureaux et les Bœufs, mais ils sont moins apparents. b Fig. 5. — Représentation schématique du changement de corne. a. Commencement de la formation de la corne persistante. — b. Commencement de la chute de la corne de jeunesse. Depuis l'impression de ce travail, un savant anglais, M. le docteur Hans Gadow, vient de tenir, le 18 courant, une conférence devant la Société z00- logique de Londres, conférence dans laquelle il a traité le sujet qui nous occupe. M. Forsyth Major a bien voulu me donner quelques renseignements sur les conclusions de M. Gadow. Get auteur signale comme nouvelle dé- couverte l'échange d'une corne de la jeunesse contre une corne persistante. Quant à ce qui concerne la formation des chevilles, il croit, avec Sandifort et Numan, qu'elles sont précédées d’un cartilage. Je suis heureux que, sur le premier point, M. Gadow arrive aux mêmes conclusions que celles que j'ai émises dans mon mémoire. Quant à la présence de la substance préosseuse, il n’en fait pas mention et il croit, au contraire, que la cheville osseuse est précédée d'un cartilage, interprétation que mes études histologiques ne me permettent pas de par- lager, bien que les travaux de Klaatsch, Platt, Buchs, ete., pourraient pousser à croire. Je ne crois pas avoir besoin d’insister sur la priorité de mes recherches, 00 — SUR LA PRÉSENCE DU VENIN EN NATURE DANS LE SANG DU COBRA, par M. C. Prisauix. Dans un travail précédent !”, nous avons montré, M. Bertrand et moi, que du sérum de Cobra capello, chauffé à 58 deorés pendant 15 minutes, n’a pas perdu sa toxicité et qu'il tue le CGobaye en provoquant des symptômes analogues à ceux du venin. La faible quantité de sang dont nous disposions ne nous avait pas permis de faire beaucoup d’expériences. Aussi, depuis longtemps, je dési- rais répéter les anciennes et en faire de nouvelles pour élucider certaines questions que nous n'avions pu aborder. Grâce à l'amabilité du docteur Luc Arbel qui, le\31 janvier dernier, m'a rapporté d'Égypte deux beaux spécimens de Naja kaje vivants, j'ai pu mettre à exécution une partie de mon programme. Ces Najas ayant été achetés à un charmeur de serpents, on pouvait douter de l’intéorité de leur appareil à venin; nous avons constaté, en effet, que leurs crochets avaient été arrachés et que leurs glandes à venin étaient vides. Ce détail est à noter, car nous verrons plus loin qu'il a une influence sur la toxicité du sang. Le 14 février, un de ces Cobras fut saigné par le cœur et fournit une assez grande quantité de sang, dont on put séparer 20 centimètres cubes de sérum. Trois séries d'expériences sont exécutées. A. Sérum non cHaurré. — Deux Cobayes reçoivent du sérum non chauffé dans l'abdomen, l’un à la dose de 1/2 centimètre cube, l’autre à la dose de 2 cent. cub. 25. Le premier est malade pendant quelques heures, sa température s’abaisse de 2°5, il a quelques troubles de la respiration et de la motilité, puis il se remet peu à peu et survit. Le deuxième, au con- traire, présente les mêmes symptômes, mais les troubles s’aggravent; bien- tôt il ne peut plus soutenir sa têle, le train de derrière tombe, la respira- tion est plus pénible et plus lente, il se refroidit progressivement de 4 degrés et il meurt au bout de » h. 15. Pas de hoquet, pas d’hypersécrétion lacrymale et nasale, pas de salivation. À Vautopsie, on trouve une vive in- flammalion du péritoine et des intestins. B. Sérum cnaurré. — Trois Gobayes ont été inoculés dans l'abdomen avec des doses variables de sérum chaullé à 58 degrés pendant 15 minutes. Cobaye n° 1. Poids : 520 grammes. Dose de sérum: 2 cent. eub. 25. Aucun symptôme. UM Soc. de buol., 1896. p. 858. CE Cobaye n° 2. Poids : 500 grammes, Dose de sérum : 6 cent. cub. 50. Au bout de 20 heures, on observe du hoquet qui s’accentue de plus en plus et s’accompagne bientôt de salivation abondante et de la:moïement: l'animal tombe sur le flanc et la mort arrive 23 heures après l'inoculation par arrêt respiraloire, le cœur continuant à battre. A l’autopsie, pas d’'in- Jlammation dans le péritoine, mucosités spumeuses dans le larynx et la lrachée, qui sont enflammés; lobes supérieurs des poumons hépatisés. Cobaye n° 3. Poids : 250 grammes. Dose de sérum : 5 centimètres cubes. L'inoculation a lieu, le 16 février, à 4 h. 25; à 14 h. 15 n'a pas de symp- tômes: le 17, à 7 heures, on le trouve mort; les poils des lèvres sont hu- meclés par les mucosités nasales et salivaires, les yeux sont encore humides, le larynx et la trachée sont injectés et contiennent un liquide spumeux. GC. Mécanxce DE séruM ET DE VENIN. — Du sérum non chauflé et du venin de Cobra en solution à 1 p. 2000 dans l’eau salée sont mélangés en pro- portions variables et inoculés après 24 heures ou plusieurs jours de contact sous la peau de Gobayes. Cobaye n° 1. Poids : 480 grammes. On inocule dans la cuisse le mé- lange de 1 centimètre cube de sérum avec o milligr. 6 de venin. Mort en 5 heures. Témoin o millier. 5 de venin, mort en 7 heures. Cobaye n° 2. Poids : 530 grammes. Sérum : o cent. cub. 25. Venin : o milligr, 15. Survie, Cobaye n° 3. Poids : 270 grammes. Sérum : o cent. cub. 5. Venin : o milligr. 25. Mort en 8 heures. Le témoin est mort en 3 heures. Cobaye n° 4. Poids : 300 grammes. Sérum : o cent. cub. 66. Venin : o millier. 16. Mort en 24 heures. Cobaye n° à témoin. Poids : 300 grammes. Venin : o milligr. 125. Mort en 48 heures. Cobaye n° 6. Poids : go grammes. Sérum de Cobra : 3 centimètres cubes. Venin de Vipère : 1 milligramme. (24 heures de contact.) Mort en 15 heures. Cobaye n° 7 (lémoin pour le précédent). Poids : 500 grammes. Venin de Vipère : 1 milligramme. Mort en 10 heures. Le deuxième Cobra, mutilé comme le premier, a servi à une quatrième série d'expériences, mais dans des conditions particulières. Ce Cobra ne s'élait pas remis de la secousse du voyage et succombait 48 heures après son arrivée. Ce n'est que 6 à 8 heures après la mort que j'ai pu retirer du cœur une certaine quantité de sang noir qui m'a servi pour une quatrième série d'expériences. Muséum. — vin. 14 — 206 — D. Cobaye n° 1. Poids : 510 grammes. 2 centimètres cubes de sang dans l'abdomen. Survie. Cobaye n° 2. Poids : Hgo grammes. Sang : o cent. eub. 5. Venin de Cobra : o millier. 25. (Mélange fait depuis 24 heures.) Inoculé sous la peau. Survie. Cobaye n° 3. Poids : 550 grammes. Témoin pour le précédent. Venin de Cobra : o millier. 25 sous la peau. Mort en 2 h. 25. Cobaye n° 4. Poids : 410 grammes. Sang : 4 centimètres cubes. Venin de Cobra: o milligr. 5. (Mélange fait depuis 48 heures.) Inoculé sous la peau. Mort en 4 heures. Cobaye n° 5, Poids : 610 grammes, Sang : 1 centimètre cube, Ven : o millier. 75. Mélange fait depuis 24 heures. Mort en 4 h. 15. La première série de ces expériences montre que le sang de Cobra ren- ferme une substance phlogogène capable à elle seule de produire la mort par injection péritonéale , et qui est détruite à une température de 58 deprés pendant 15 minutes. La deuxième série met hors de doute la présence dans le sang de venin libre. Si on compare ces expériences, où il faut 5 à 6 centimètres cubes de sérum chauflé en injection intrapéritonéale pour amener la mort, avec celle de 1896 (loc. cit.) dans laquelle 4 cent. cub. 1/2 de sérum de Cobra chauffé, introduits par la voie sous-cutanée, ont suffi pour tuer un Cobaye en 3 heures, on arrive à cette conclusion, que la quantité de venin libre dans le sang- peut varier dans d’assez grandes proportions et que l'ablation des crochets et la vacuité des glandes à venin exerce une influence défavorable sur l’ac- tivité de la sécrétion interne. La troisième série qui avait pour objet de rechercher les propriétés anti- dotiques et antitoxiques du sérum de Cobra contre les venins de Cobra et de Vipère a donné des résultats négatifs relativement à la première ques- tion. H est évident que le sérum n’agit pas chimiquement sur le venin, èn vitro, même après plusieurs jours de contact. Quant aux propriétés anti- toxiques, elles sont peu manifestes dans les conditions où a été faite l’expé- rience. Enfin, la quatrième série d'expériences montre que le sang de Cobra, resté quelques heures dans les vaisseaux après la mort, peut perdre, sous une influence indéterminée, une grande partie de ses propriétés phlo- gogènes; mais ses propriétés antitoxiques paraissent avoir augmenté. (Gomparer, sous ce rapport, l'expérience 3 série G avec l'expérience 2 série D.) En résumé, le sang de Cobra renferme une substance phlogogène qui est détruite à 58 degrés et qui parait analogue à l'échidnase chez la Vipère. Il contient , en outre, un principe actif qui résiste à 58 degrés el qui possède — 207 — toutes les propriétés physiologiques du venin. On peut donc admettre, d’après nos connaissances acquises sur les rapports entre le sang et les glandes venimeuses, que, chez le Cobra, le venin pénètre en nature dans le sang par le mécanisme de la sécrétion interne el que cette quantité de venin varie suivant les conditions d'activité physiologique de la glande. UNE OBSERVATION D'HYPNOTISME CcHEz LE Cor, par MM. Luc Areez er Pisauix. La prétendue immunité des charmeurs de Serpents tient, le plus sou- vent, à ce que les Serpents venimeux dont ils font la montre ont été rendus inoffensifs par l’arrachement des crochets. Les deux Cobras qui font l'objet du précédent travail avaient subi cette opération. On comprend done que le récit des exploits des jongleurs puisse laisser incrédules les esprits qui ont l'habitude du contrôle expérimental. En ce qui concerne l'hypnotisation des Cobras, nous avions quelque peine à l’admettre, parce que nous n'avons pas encore pu observer de phénomènes de ce genre chez la Vipère. C'est pourquoi nous croyons utile de rapporter les faits que nous avons vus sur le Cobra, et qui montrent la facilité avec laquelle ces animaux peuvent être hypnotisés. Un de nos Cobras fut extrait de sa cage pour être pholo- graphié. Il était très vif; lâché dans le laboratoire, il se mit à fuir avec ra- pidité et nous eûmes une certaine difficulté à le reprendre. L'un de nous le saisit par le cou et le posa sur une table, au soleil; il le maintint ainsi pendant quelques minutes pendant qu'on disposait l'appareil photogra- phique, puis il le lâcha brusquement, espérant que l'animal surexcité allait se dresser dans la position d'attaque que nous désirions reproduire. Quel ne fut pas notre étonnement en voyant qu'il restait complètement immobile, le corps flasque et inerte, ne réagissant d'aucune manière aux excilations les plus variées. On aurait pu le croire mort depuis la veille. Rien, cepen- dant, ne pouvait faire supposer une mort aussi subite. En eflet, en exami- nant la région cardiaque, on voyait très distinctement la paroi thoracique se soulever à chaque battement du cœur. Et cependant nous n'obtenions pas le moindre réflexe, même en pinçant la queue. Il est done probable que nous avions affaire à un cas de sommeil hypnotique tel qu'il est décrit et figuré dans la Physiologie générale, de Max Verworn. Comme ce Cobra était destiné à être saigné après chloroformisation, nous avons profité du sommeil hypnotique pour mettre le cœur à nu et l'inciser au-dessus d’un récipient stérilisé. L'hémorrhagie fut abondante. Dans la dernière période, l'animal qui, jusque-là, n'avait pas donné signe de vie, se mit à s'agiter vi- goureusement, et on fut obligé de le maintenir pour pouvoir terminer /, 14. — 208 — l'opération. Sous l'influence de l'asphyxie, le réveil s'était opéré, et, malgré la perte considérable de sang, les contractions musculaires étaient très fortes et ne différaient pas de celles qu'on observe sur une Vipère qui vient d’être saignée. En pinçant la queue, on provoquait aussi les mêmes réflexes. Comment expliquer ces phénomènes? Sont-ils en rapport avec la muti- lation subie par l'animal et peuvent-ils être reproduits, à volonté, chez V’animal intact? Comment agit la pression sur la nuque ? Existe-t-il d’autres points hypnogènes? Ce sont là des questions difficiles à résoudre, sans doute, mais une des difficultés les plus grandes consiste surloul à se pro- curer des animaux d'expériences. L'Eueryon DES OcHNACÉES ET SON EMPLOI DANS LA DÉFINITION DES GENRES, par M. Pn. van Tiecnew. Telle que j'ai été conduit à la restreindre et à la délimiter dans un travail récent, la famille des Ochnacées comprend environ deux cents espèces, qui sont des arbres ou des arbustes à feuilles isolées, simples et stipulées ou ligulées, croissant dans toutes les régions chaudes du globe. Chez toutes, la tige et la feuille renferment une assise de cellules forte- ment différenciées, à la fois cristalligènes et épaissies en arcs, assise que, pour abréger la description, j'ai nommé le cristarque, et qui fera l'objet d'une prochaine Communication. Ghez toutes, la feuille prend à la stèle de la tige trois méristèles, dont les deux latérales quittent la stèle plus ou moins bas au-dessous du nœud, de manière que, dans la révion supérieure de l’entre-nœud, la tige renferme deux méristèles corticales. Chez toutes, les fleurs, disposées en grappe diversement modifiée, sont pentamères et actinomorphes, avec calice dialysépale, corolle dialypétale, androcée dialystémone et pisüil supère, séparé de l’'androcée par un entre- nœud ou gynophore plus ou moins long. Chez toutes, aussi, le pistil se compose de carpelles fermés, renfermant chacun, attaché à la base d’un de ses bords, un seul ovule dressé, anatrope à raphé interne, épinaste par conséquent : cet ovule a deux téouments, concrescents tout au moins dans la plus grande partie de leur étendue, et un nucelle étroit, dont la paroi est entièrement résorbée au moment de l'épanouissement de la fleur, de manière que le prothalle femelle se trouve alors directement appliqué contre le técument; en un mot, ä est transpariété bitegminé®. ( Ph. vax Trecmew, Sur le genre Lophire, considéré comme type d’une fa- mille distincte, les Lophiracées (Journal de botanique, XN, p. 191, 1901). @ Voir sur ce sujet: Ph. van Tiéemem, L’OEnf des plantes considéré comme base de leur classification (Ann. des Sciences nat., 8° série, Bot., XIV, p. 289 et p. 292, 1901). — 209 — Chez toutes, enfin, le fruit est indéhiscent et la graine, sous un tépu- ment très mince et qui peut avoir presque complètement disparu , renferme un embryon normalement dicotylé, volumineux, à courte tigelle, à grandes et épaisses cotyles, sans trace d’albumen, dont les réserves nutrilives sont d'ordinaire à la fois des matières grasses et de l'amidon, en un mot, qui est le plus souvent oléo-amylacé®). D'après la structure de la feuille, la conformation du pistil et la nature du fruit, la famille ainsi caractérisée se subdivise en deux groupes pri- mordiaux ou sous-familles. Avec une feuille où l'anneau libéroligneux du pétiole entoure une moelle homogène et où l'écorce du limbe ne différencie pas son exoderme supérieur, avec un pistil formé de carpelles libres, à styles gynobasiques soudés en un style unique, avec un fruit composé d'autant de drupes distinctes, c'est la sous-famille des Ochnoïdées. Avec une feuille où l'anneau libéroligneux du pétiole renferme dans sa moelle un arc libéroligneux à bois supérieur et où l'écorce du limbe différencie son exoderme supérieur en une assise fibreuse, avec un pistil composé de carpelles concrescents dans toute leur longueur en un ovaire pluriloculaire surmonté d'un style terminal, avec un fruit formé d’un seul achaine, c’est la sous-famille des Elvasioïdées. D'après la conformation de l'androcée, chacune de ces deux sous-familles se partage ensuile en deux tribus. Avec un androcée diplostémone, et di- rectement diplostémone, ce qui rend les carpelles épisépales, c’est, chez les Ochnoïdées, la tribu des Ouratéées; chez les Elvasioïdées, la tribu des Elvasiées. Avec un androcée triplostémone, devenu polystémone par ramifi- cation plus ou moins abondante des étamines, ce qui rend les carpelles épipétales, c’est, chez les Ochnoïdées, la tribu des Ochnées; chez les El- vasioïdées, la tribu des Hostmanniées. Cette division de la famille en deux sous-familles et quatre tribus est résumée dans le tableau suivant : : ; diplosté Le Es. : { dialycarpelle à style gynobasique. Androcée) °P2 "07e VrurRes OCHNACÉES, Ochnoïdées. | méristémone ... Ocuxées. Pistil Ë ë / { diplostémone... Ervasiéss. gamocarpelle à style terminal. Androcée.…. . .… DURS, - Elvasioïdées. Î méristémone ... Hosruaxxréss. La conformation du carpelle étant partout le même et le fruit qu'il pro- duit élant partout indéhiscent, on devrait s'attendre à ce que l'embryon de ces plantes offrit aussi partout la même forme et Ja même disposition. I est pourtant bien loin d'en être ainsi, comme on va le voir, et c'est précisé ment l'inaltendu de ce résultat qui me paraît en faire le principal intérêt. Signaler d'abord les diverses formes et les diverses dispositions qu'affecte ® L'embryon des Ochnacées est décrit partout comme simplement oléagineux où charnu; il y a done, sous ce rapport, une erreur à corriger, — 910 — l'embryon chez les Ochnacées, rechercher ensuite comment, dans les quatre tribus que l’on vient de caractériser dans cette famille, elles se ré- partissent suivant les genres, qu’elles conduisent à distinguer et à définir: tel est le double objet de la présente Note. 1. Formes et dispositions diverses de l’embryon. — Chez certaines Ochna- cées, l'embryon est droit, vertical, à radicule infère et à courte tigelle, muni de deux grandes et épaisses cotyles, ép'ales et étroitement appliquées lune contre l’autre, plan-convexes, par conséquent, logeant entre leurs bases une gemmule à plusieurs petites feuillés inégalés. C’est là, comme on sait, la forme et la direction normalés de l'embryon, quand ül naît dans ün ovule anatrope dressé et n’est pas accompagné d’albumen. Mais déjà l’on y observe, suivant les genres, deux modifications. Tantôt, en effet, l'embryon a ses cotyles latérales, situées de part et d'autre du plan commun de symé- trie du tévument et du carpelle, en d’autres termes, son plan médian ést perpendiculaire à ce plan de sÿmétrie; en un mot, il est accombant au raphé (1). Les deux cotyles ont alors une partie descendante, qui recouvre la tigelle en ne laissant à nu que l'extrémité de la radicule. Et sil arrive qu'elles s’allongent vers le haut plus que ne le leur permet la longueur de la loge, et qu’elles soient forcées de reployer leurs extrémités, ce reploie- ment s'opère pour chacune d'elles vers l'extérieur et de la même manière. Tantôt, au contraire, l'embryon a ses cotyles placées l’une en dedans, l’autre en dehors: en d’autres termes, son plan médian coïncide avec le plan commun de symétrie da téoument et du carpelle: en un mot, il est mcom- bant au raphé (IT). Ses deux cotyles n’offrent pas alors de partie descendante et laissent à nu la tigelle et la radicule qui la termine. Et s’il arrive qu’elles s'allongent vers le haut plus que ne le leur permet la longuéur de la loge et qu’elles soient forcées de reployer leurs extrémités, ce reploiements’opère pour toutes les deux à la fois du côté interne, de sorte que l'embryon ne possède alors lui-même, dans sa totalité, qu'un seul plan de symétrie. Chez d’autres, l'embryon est encore droit, à deux cotyles plan-convexes évales, mais il est placé horizontalement et sa radicule est latérale. H offre alors, suivant les genres, deux dispositions différentes. Tantôt, en effet, la grame, couchée sur le dos, a son raphé inférieur, et l'embryon, qui tourne sa radicule en dehors, a ses deux cotyles latérales, en un mot, est accombant (IT). Tantôt la graine, couchée sur le ventre, a son raphé supérieur, et l'embryon tourne sa radicule en dedans (IV), sans qu'on sache encore comment, dans ce cas, sont disposées les deux cotyles, s’il y a accombance où incombance. Ainsi, lorsque l'embryon est droit et à cotyles égales, en un mot, isocotylé, il affecte déjà, suivant les plantes, quatre dispositions différentes : vertical, accombant (1) ou incombant (11), horizontal, à radicule externe, 3 aecombant (IIT), ou à radicule interne (IV). — 211 — Aïlleurs, la graine et l'embryon qu'elle renferme sont recourbés en de- dans dans leur région supérieure, en forme de crochet ou de fer à cheval. Ainsi courbé, l'embryon a d’ailleurs, le plus souvent, la même constitution que dans le premier cas; sa radicule est infère, sa tigelle courte et ses deux grandes colyles, reployées sur elles-mêmes, sont égales, plan-convexes, si elles sont larges, semi-cylindriques, si elles sont étroites: en un mot, il est le plus souvent isocotylé. I offre alors aussi, suivant les genres, les deux orientations inverses du premier cas. Tantôt, en effet, ses deux cotyles sont siluées latéralement, de chaque côté du plan de courbure, en d'autres terinés, s6t plan médian est perpendiculaire au plan de symétrie commun du tépumient et du carpelle, qui est aussi le plan de courbure; en un mot, il est accombant au raphé (V). Tantôt, au contraire, ses deux cotyles sont l'une extérne, l'autre interne; en d’autres termes, son plan médian coïncide avec le plan de symétrie commun du tégument et du carpelle, qui est aussi le plan dé courbure: en un mot, il est incombant au raphé (VI). Dans l'un et l'autre cas, la paroi de l'ovaire se prolonge de chaque côté sur Ja face interne en une lame qui, partant de la base même et s'élevant jusqu'à une certaine hauteur, s'insinue entre les deux branches de l'embryon à la rencontre de sa congénère, avec laquelle elle se soude en une fausse cloison langénlielle. Creusée de chaque côté d’une chambre aérifère, cette fausse cloison divise la région inférieure de la loge en quatre compartiments. L’antérieur et le postérieur communiquent en haut et renferment l'embryon, enroulé sur la fausse cloison, tigelle et radicule en dehors, cotyles reployées en dedans: les deux latéraux sont vides et servent de flotteurs au fruit. La dernière des dispositions précédentes, celle où l'embryon est courbé etincombañt , offre, en outre, à côté de la forme normale, trois modification s intéressantes. La grainé peut deméurér petite, étroite et cylindrique, vermiforme, au fond de la loge. Celle-ci est alors tout entière occupée, en dedans du noyau scléreux , par un parenchyme rougedtre, formé de cellules étroites et ra- meuses, dont les bras s’ajustent bout à bout en laissant entre eux des lacunes pleines d'air (VIT). Ce tissu spongieux et aérifère, dont l'origine reste à trouver, ressemble beaucoup à la moelle de la tige des Jones: il allège le fruit et lui permet de flotter sur l'eau. Ailleurs, la graine, enroulée en fer à cheval autour d’une fausse cloison tangentielle, remplit toute la loge, comme d'ordinaire, mais l'embryon a ses deux cotyles très inégales : l’externe, très large, très épaisse et très longue, est reployée en dedans vers son milieu, de manière à ramener son extrémité contre la radicule: l'interne, très étroite, très mince et très courte, ou bien cesse avant la courbure et n'offre pas de partie descendante, ou bien dépasse la courbure et se reploie en dedans, mais sans prolonger sa partie descendante aussi bas que celle de la grande cotyle. En un mot, l'embryon est alors hétérocotylé et n'offre, dans son ensemble, qu'un seul plan de sy- — 9192 — métrie, qui est son plan médian. Il affecle aussi toujours la même disposi- tion dans la graine et dans le fruit, son plan médian coïncidant nécessaire ment avec le plan commun de symétrie de l’ovule et du carpelle. En un mot, il est toujours et nécessairement incombant (VIIT). Aïlleurs encore, la graine, toujours courbée en fer à cheval autour d’une fausse cloison, remplit encore toute la loge, mais l'embryon ne développe bien que sa cotyle interne, très longue et repliée sur elle-même vers le milieu; l’externe demeure très petite et peut même avorter. L’embryon est donc encore hélérocotylé et ne possède, en conséquence, qu’un seul plan de symétrie, qui est son plan médian. Ce plan médian coïncide aussi néces- sairement avec le plan commun de symétrie du tésument et du carpelle. En un mot, l'embryon hétérocotylé est, ici aussi, nécessairement incombant (IX). Ainsi, lorsque l'embryon est courbé en fer à cheval, il offre, suivant les plantes, cinq manières d’être différentes : isocotylé accombant (V); isocotylé in- combant, volumineux et remplissant la loge (VI); isocotylé incombant, petit, avec tissu spongieux dans la loge (VIT): hétérocotylé incombant, à petite cotyle interne (VEIT) ou à petite cotyle externe (IX). Ce n’est pas tout et il me reste encore à signaler une disposition diffé- rente des précédentes et qui est peul-être, de toutes, la plus singulière. Chez quelques-unes de ces plantes, en effet, et précisément de celles qui, faisant partie du genre Ochne (Ochna), ont donné son nom à la famille, la drupe, qui est ovoïde ou légèrement arquée et insérée sur le gynophore à sa base ou un peu en dedans, dans tous les cas précédents, est rénilorme et insérée sur le gynophore par le milieu de sa face concave. La graine et l'embryon qu’elle renferme sont également réniformes, la graine étant atta- chée au péricarpe par l’ombilic et l'embryon dirigeant sa radicule horizon- talement vers l’ombilic. Sa courte tigelle porte alors, du côté externe, une grande et épaisse cotyle presque cylindrique, dont la partie descendante, recourbée en dedans, relève horizontalement la tigelle et la radicule, et dont la partie ascendante, recourbée aussi en dedans, est creusée sur sa face interne d’une rainure, qui ne s’y élève que jusqu’à mi-longueur. C’est dans cette rainure que se trouve logée une petite feuille produite par la tigelle sur sa face interne, étroite et courte, qui est la seconde cotyle, engainée par la première. Entre les bases des deux cotyles, se voit une gemmule portant plusieurs petites feuilles inégales. Ainsi conformé, réniforme à radicule latérale interne, et muni de deux cotyles très inégales, en un mot, hétérocotylé, l'embryon n’a qu'un seul plan de symétrie, qui est son plan médian. Ge plan coïncide alors néces- sairement avec le plan commun de symétrie du tévument et du carpelle: en un mot, l'embryon est alors nécessairement incombant au raphé (X). Il n’y a donc ici qu'une seule orientation possible, comme dans les deux cas précédents (VIIL et IX), et non plus deux, comme dans tous les autres cas. Hétérocotylé et réniforme, l'embryon est nécessairement incombant. 2 per De là, en résumé, dix manières d'être de l'embryon chez les Ochnacées : isocotylé droit, vertical à radicule infère, accombant (1) ou incombant (11); horizontal, à radicule externe accombant (HIT) ou à radicule interne (IV); isocotylé courbe, à branches séparées par une fausse cloison tangen- telle, accombant (V) ou incombant (VI): isocotylé courbe incombant, mais petit et entouré d’un tissu spongieux qui remplit la loge (VIT); hété- rocolylé, courbé en fer à cheval autour d’une fausse cloison tangentielle et toujours incombant, avec petite cotyle interne (VIIF), ou avec petite cotyle externe (IX); enfin hétérocotylé réniforme, toujours incombant (X). A ces dix manières d'être de l'embryon ne correspondent que quatre manières d'être du fruit. Si l'embryon est isocotylé droit et horizontal, le fruit est un achaine. S'il est droit ou réniforme et vertical, qu'il soit d’ail- leurs isocotylé ou hétérocotylé, le fruit est une drupe à loge entière. S'il est courbé en fer à cheval, qu'il soit d’ailleurs isocotylé ou hétérocotylé, le fruit est une drupe à loge subdivisée dans le bas par une fausse cloison tangen- lielle; mais cette drupe, d'ordinaire enlièrement remplie par la graine, peut avoir son noyau occupé par un tissu spongieux , avec une graine petile, reléguée au fond de la loge. Avant d’aller plus loin, il n'est peut-être pas sans intérêt de remarquer combien, dans ce dernier cas (X), l'embryon ressemble à celui des Gra- minées, qui ont aussi, comme on sait, dans leur carpelle un seul ovule inséré vers la base, anatrope dressé à raphé interne, épinasle par consé- quent. Chez ces plantes, en effet, l'embryon porte aussi sur sa ligelle, d'un côté, une grande cotyle dont la partie descendante, lorsqu'elle est libre, se recourbe en dedans en refoulant quelquelois horizontalement la ligelle et la radicule, comme dans le Riz, par exemple, de l'autre une petile cotyle, logée entre les bords de la grande. I est donc hétérocotylé et n’a qu'un plan de symétrie, qui coïncide ici et nécessairement avec le plan commun de symétrie de l'ovule et du carpelle; en un mot, il est incom- bant au raphé. I y a pourtant trois différences. D'abord, chez les Graminées, la petite cotyle ne reçoit de la stèle de la tigelle aucune méristèle, et c’est ce qui explique que pendant si longtemps elle ait été méconnue comme telle ©. Ici, au contraire, la petite cotyle reçoit, comme la grande, une méristèle en are, qui s’y divise bientôt en trois branches. Chez les Graminées, la grande cotyle est interne, tournée du côté du raphé, la petite externe, pressée contre le péricarpe. Lei, c'est l'inverse: la grande cotyle est externe et la petite interne. Enfin, chez les Graminées , la grande cotyle est appli- quée contre un volumineux albumen, qui fait ici totalement défaut. @) Voir à ce sujet : Pu. vax Tircuem, Morphologie de l'embryon et de la plantule chez les Graminées et les Cypéracées (Annales des Sciences naturelles, 8° série, Bot., IL, p. 259, 1897). il = Ces différences n’ont rien de surprenant, car il ne saurait venir à l’es- prit de personne de chercher une affinité réelle entre les Graminées et les Ochnacées. Ce qu'il faut seulement retenir, c’est que ces deux familles pos- sèdent l’une et l’autre un type d’embryon qui ne s’est pas retrouvé ailleurs jusqu'à présent, le type hétérocolylé, qui est constant dans la première, et seulement exceptiotinel dans la seconde. Application de ces différences à la définition des genres. — Noyons maintenant comment les dix manières d'être de l'embryon, distinpuées plus haut, se répartissent entre les deux sous-familles et les quatre tribus des Ochnacées, et comment elles peuvent servir à en caractériser les genres. Chez les Ochnées, la déhiscence de l’anthère est , comme on sait, tantôt lon- gitudinale et tantôt poricide. Dans lun et l’autre cas, l'embryon est tantôt droit ,isocotylé etaccombant (L) ou incombant ( I); t tantôt réniforme, hétéro- cotylé et incombant (X). Il en résulte aussitôt cinq genes distincts. Avec dé- hiscence d’anthère longituditiale, si l'embryon est droit, isocotylé et acéom- bant (1), c'est le genre nouveau Ochnelle (Ochnella), qui a pour type VO. leptoclade (O. leptocladu [ Oliver] v. T.), de l'Afrique occidentale; s’il est réniforme, hétérocotylé et incombant (X), c’est le genre Ochne res- treint (Ochna Linné pro patte), qui a pour type l'O. multiflore (O0. multi- Jlora De Candolle), de l'Afrique occidentale, Avec déhiscence d’anthère poricide, si l'embryon est droit, isocotylé et accombant (1), c’est le genre nouveau Disclade (Diseladium), qui a pour type le D. hérissé (D. squarrosum | Linné] v. T.), de Finde; s'il est droit, isocotylé et incom- bant (11), c’est le genre Diporide, restauré et restreint (Diporidium Wend- land, pro parte), qui a pour type le D. noïir-pourpre (D. atropurpureum [De Gandolle | Wendland), du Cap: s'il est réniforme, hétérocotylé et in- combant (X), c'est le gente nouveau Porochne (Porochna), qui a pour type la P. membraneuse (P. membranacea | Oliver | v. T.), de l'Afrique occidentale. Sous ce rapport, les Porochnes ressemblent aux Ochnes, dont elles diffèrent par la déhiscence de l’anthère, ce qu’exprime leur nom, tout comme les Disclades ressemblent aux Ochnelles, dont ils diffèrent de 1a même manière, Constituée par les cinq genres ainsi définis, groupés, d’après la déhis- cence des anthères, en deux sous-tribus, les Schizanthérées et les Porun- thérées, la tribu des Ochnées a sa composition résumée dans le tableau suivant : { droit, isocotylé, accombant (I). ........... Ocunezzs. longitudinale. Embryon. . OCHNÉES.| schizanthérées. «| réniforme , hétérocotylé, incombant (X). . ... Ocnne. Anthère { accombant (I).......... Disczans. à droit, isocotylé,); , déhiscence | poricide. Embryon. . È { incombant (II)......:.. Divones. Poranthérées. réniforme , hétérototylé, incombant (X)....: Ponoouns. — 915 — Si l'on voulait mettre au premier rang la conformation du fruit, de la graine el de l'embryon, comme étant un caractère plus important que le mode de déhiscence de l’anthère, la tribu se partagerait en deux sous- tribus : les Jsocotylées et les Hélérocotylées, et le tableau prendrait la forme suivante : , 4 longitudinale... Oonneurx, 2 ; accombant. Anthère à déhiséence) B e JE isocolylé.. . 2, ‘ À poricide,...,., Disouane. OCHNÉES. Isocotylées. | incombant. Anthère à débiscence poricide.. ....... Done. Ermbr : . è ? Jongitudinale... Ocuxe. yon hétérocotylé , incombant, Anthère à déhiscence.. . . « \ 6" Sa te Hétérocotylées. Ü poricide.....,. Ponocuns. Chez les Ouratéées aussi, la déhiscence de l'anthère est tantôt lonpitudi- nale et tantôt poricide. Dans le premier cas, qui est rare, l'embryon est toujours recourbé en anneau autour d’une fausse cloison tangéntielle; mais il est lantôt accombant (V), c’est le genre nouveau Pleuroridgée re ridgea), qui a pour type la P. de Rabat (P. zanguebarica [Olivier | v.T.) tantôt incombant (VI), c'est le genre Bratlenridée (Brachkenridgea As Gray), qui a pour type la B. brillante (B. nitida À. Gray), des iles Fidji. Dans le second cas, qui est de beaucoup le plus fréquent, l'embryon est tantôt droit, chez toutes les espèces américaines, tantôt recourbé en fer à cheval autour d’une fausse cloison {angentielle, chez toutes les espèces de l'Ancien Monde. Lorsqu'il est droit, il est accombant (1) dans un grand nombre d'espèces, qui sont par ailleurs de (rois sortes. Les unes, glabres, à stipules écailleuses et caduques, forment le genre Ouratée restreint (Ouwratea Aublet, pro parte), dont le type est l'O. de la Guyane (0. guianensis Aublet): d’autres, glabres aussi, mais à stipules sélacées et persistantes, composent le genre nouveau on (Selouratea }, dont le type est la S. stipulée (5. stipulata { Vellozo] v. T.), du Brésil; d’autres encore, velues, à stipules écailleuses et caduques, constituent le genre nouveau Trichouratée (Trichouratea), dont le type est la T. oléfoliée (T. olerfolia [ A. Saint-Hilaire] v. T.), du Brésil. IL est incombant, au contraire (Il), chez quelques espèces, toutes glabres, à stipules écailleuses et caduques, qui forment le genre nouveau Notouratée (Notouratea), dont le type est la N. ilicifoliée (N. wicifolia [De Candolle] v. T.), de Cuba. Lorsqu'il est courbe, il est isocotylé ct accombant (V) dans certaines espèces, qui sont par ailleurs de trois sortes. Les unes, à feuilles ligulées et à fleurs en panicule terminale, forment le genre nouveau Campylo- sperme (Campylospermum), qui a pour type le C. lisse (€. dævigatum | Vahl ] v. T.), de Madagascar. D'autres, à feuilles ligulées aussi, mais à fleurs disposées en longs épis d’ombellules sessiles, en forme de queue, naissant à l’aisselle des écailles inférieures de la pousse feuillée, composent le genre nouveau Gercanthème ( Cercanthemum), qui a pour type le C. amplexi- caule (C amplexicaule [O. Hoffmann] v. T.), de Madagascar. D'autres — 216 — encore , à feuilles munies de slipu'es sétacées et persistantes, constituent le genre nouveau Bisétaire (Bisetaria), dont le type est la B. de Lecomte (B. Lecomtei x. T.), du Congo. I est isocotylé, incombant et remplissant la loge (VI) dans certaines espèces , qui sont par ailleurs de deux sortes. Les unes, ayant l'inflorescence terminale, comme les Campylospermes, mais en forme de queue, conme les Cercanthèmes , forment le genre nouveau Notocampyle (Notocampylum), dont le type est le N. de Mann (N. Mann | Oliver] v. T.), de l'Afrique occi- dentale. Les autres, où l'inflorescence termine un court rameau axillaire qui ne porte au-dessous d’elle que deux feuilles, de même forme et couleur que les feuilles végétatives, mais beaucoup plus petites, lui formant une sorte d'involucre foliacé, constituent le senre nouveau Diphyllanthe ( Diphyl- lanthus), dont le type est le D. de Duparquet (D. Duparquetianus (Baillon) . T.), du Gabon. I est isocotylé, incombant. mais petit et entouré d'un lissu sponoicux remplissant le noyau (VII), dans d’autres espèces qui composent le genre nouveau Spongopyrène (Spongopyrena), dont le Lype est le S. allongé (S. elonvata (Oliver) v. T.), de l'Afrique occidentale. Il est hétérocotylé et alors toujours incombant, avec petite cotyle interne (VIIL), dans quelques espèces, qui constiluent le genre nouveau Rhabdo- phylle (Rhabdophyllum), dont le type est le Rh. calophylle (Rk. calophyllum [Hooker f.| v. T.), de l'Afrique occidentale. Enfin, il est hétérocotylé et alors toujours incombant, avec petite cotyle externe (IX), dans certaines espèces, où l'inflorescence est une panicule terminale, qui composent le genre nouveau Monélasme (Monelasmum ). dont le type est le M. réticulé (M. reticulatum P. de [Beauvois| v. T.), de l'Afrique occidentale. Composée des quatorze genres ainsi définis, groupés d’après le mode de déhiscence de l’anthère en deux sous-tribus très inégales : les Schizanthé- rées, avec deux genres, et les Poranthérées, avec douze genres, la tribu des Ouratéées a sa constitution résumée dans le tableau suivant : longitudinale. Embryon courbe EROM ENT (| oobtoasouosbdoososoceevavouo PLEURORINGÉE. Schizanthérées. { incombant (VI) .............. SENTE BRACKENRIDGÉE. glabres, ( caduques OvRATÉs. OURATÉÉES. accombant (I). Plantes | à stipules À persistantes. ..... SÉTOURATÉE. : Anthère droit velues, à stipules caduques ..... TnricnounaTÉE. à déhiscence ( incombant (Il). Plantes glabres, à stipules caduques. ..... Norounatée. ligulées. ( panicule lerminale. CamprLosPenne. poricide. Embryon seonbeanQU Fleurs en l épis basilaires.... CercANTHÈME. Poranthérées. | ! ' slipulées , à stipules persistantes. . Bisérame. id | remplissant | épi lerminal ..... NorocawpyLe. : le noyau (VI). Fonte latéral in- courbe incombant”. | Mjeurs en | volucré........ DræHYLLANTHE. entouré d’un tissu spongieux (VII). Sroxcopxrëne. ' à ( interne (VIII)..... Ruappopuyre. hétérocotylé, incombant, à petite cotyle | Qt) { externe (IX)...... MonéLasue. — 9217 — Si l'on préfère mettre au premier rang la conformation du fruit, de la graine et de l'embryon, comme étant un caractère plus important que le mode de déhiscence de l’anthère, la tribu se partagera en deux sous-tribus: les Orthospermées, avec quatre genres appartenant tous à l'Amérique, el les Campylospermées , avec dix genres croissant tous dans l'Ancien Monde. Le tableau prendra alors la forme suivante : { glabres, ÉRONOUEM EE Er Rpe Ounarée. | accombaut (I). Plantes à stipules} persistantes ................ SÉTOURATÉE. droit REC : : are , à ules caduques............ RICHOURATÉE. | Orthospermées. ) . | velues tip s ques T o incombant (Il). Plantes glabres, à slipules caduques NOTOURATÉE. L PLeunonrocée. accombant (V). | 5 2 (IN Ensscence ee { ligulées. { paniculelerminale. CamprLosrense. OURATÉÉES. \ d’anthère lEvailes Fleurs en l épis basilaïres.... CencanTnÈME. Embryon socatelé stipulées, à stipules persistantes. Brséruns. isocolylé LAURE . : | Te) { Jongitudinale....................... 3RACKENRIDGÉE. incombant (VI) | épi Lerminal ..... NoTOcAMPYLE. Jéhi 4 / £ - | ee Fleurs en groupe latéral in- courbe , D DAACRE ne volueré........ DæuxLLANTUE. Campylospermées. \poricide. . . F Ê Graine dans un Lissu spongieux l ((N 40) PERRET IR RNE TE SPONGOPYRENE. Re AE interne (VIII) .... Ruasnopuruux. \ hétérocotylé, incombant, à petite cotyle externe (IX)...... MoxéLasue. Chez les Elvasiées, la déhiscence de l’anthère est toujours poricide, et l'embryon est toujours droit, horizontal, accombant, à radicule externe (I). Mais tantôt la fleur est tétramère, c'est le genre Elvasie restreint (Elvasia de Candolle pro parte); tantôt elle est pentamère, c'est le genre nouveau Vasélie (Vaselia). Enfin, chez les Hostmanniées, la déhiscence de l’anthère est aussi tou- jours poricide, el, si toutefois l’on en peut juger par la position de l’ovule, qui est horizontal à raphé supérieur, car on ne connait pas encore le fruit de ces plantes, l'embryon y serait droit, horizontal, à radicule interne (IV ); aussi n’y a-L-il ici qu'un seul genre, l'Hostmannie (Hoshmannia Planchon). 3. Résumé. — On voit, en résumé, contrairement à ce qu’on pouvait s'attendre à trouver, élant donnée luniformité de composition du carpelle, en premier lieu, combien varient chez les Ochnacées la forme et la dis- position de l'embryon; en second lieu, comment on peut y appliquer uti- lement ces différences à la distinction et à la définition des genres. De telle sorte que la famille compte actuellement vingt-deux genres, groupés d'abord en quatre tribus, dont deux peuvent être partagées chacune en deux sous-lribus, puis en deux sous-familles. Elle ne renfermait jusqu'à présent que les quatre genres Ochne (Ochna Linné), Ouratée (Ouratea Aublet — Gomphia Schreber), Brackenridgée (Brackenridgea Asa Gray) et Elvasie (Elvasia de Candolle); encore l'auto- nomie du troisième était-elle fortement contestée par les uns, et même formellement miée par les autres. Ces quatre genres n'y formaient aussi que — 2918 — deux tribus : les trois premiers ensemble les Ouratéées, le quatrième à lui seul les Elvasices. À la suite des longues recherches dont on vient d'exposer quelques ré- sultats, la famille des Ochnacées se trouve done avoir subi une double trans- formation. D'abord , on l’a beaucoup restreinte, en en expulsant une foule de genres qui ne lui appartiennent pas. Ensuite, et par une sorte de compen- sation, on l'a beaucoup étendue, en y distinguant un grand nombre de genres nouveaux et d'espèces nouvelles, qui avaient échappé jusqu'ici à l'attention des botanistes, Nores sur oueroues Acaves pu MEexiouE occrnENTAL ET DE LA BASSE-CALIFORNIE, PAR LE D' À. Wepsr. Depuis le commencement du xx° siècle, époque à laquelle Alexandre de Humboldt ©? fit connaître les usages multiples et l'importance économique du Mapuey au Mexique, les bolanistes confondaient en général les diverses variétés de cette plante, quelque dissemblables qu’elles fussent entre elles, et atlribuaient toutes leurs propriétés à une espèce unique, l’Agave ameri- cana, que les Conquistadores avaient apportée en Europe dès le xwi° siècle et naturalisée en Espagne ainsi que dans toute la région méditerranéenne. Elle passait pour être non seulement la vigne des peuples aztèques, mais pour remplacer également dans le Nouveau Monde le chanvre de l'Asie et le papyrus de l'Égypte. Elle était considérée comme fournissant à elle seule le pulqué ou vin d'Agave, boisson nationale des Mexicains, et le Mezcal ou eau-de-vie de Maguey, ainsi que les diverses fibres textiles qui ont acquis une importance commerciale si considérable sous les noms d’/rtle et de Henequen. Il y a à peine une trentaine d'années que l'on a fini par s’apercevoir que les propriétés multiples du Maguey appartiennent, en réalité, à plusieurs espèces très distinctes. En y regardant de plus près, on a constaté que l'Agave americana naturalisé en Europe n’est, au fond, qu'une plante or- nementale sans valeur économique réelle ©, tandis que le pulqué est produit par Ag. atrovirens ou Salmiana, et que les fibres textiles sont fournies par plusieurs espèces absolument différentes, telles que l’Ag. rigida (Henequen) et l’Ag. heteracantha (Lechuguilla), habitant, l'une les terres chaudes du littoral, l’autre les hauts plateaux de l'intérieur du Mexique. Essai politique sur le royaume de la Nouvelle-Espagne, t. UT, p. 153-165. ® Voir Bulletin de la Société d'acclimatation, septembre 1894, p. 266 et sui. Voir aussi Dictionnaire d’horticulture, de Bois, 1893, p. 51. no) C'est un illustre botaniste américain, le docteur Engelmann, de Saint- Louis (Missouri), qui a le premier apporté la clarté et la précision scienti- fiques au milieu de la confusion qui régnait jusqu'alors), I a donné une description magistrale des deux principales espèces textiles, l'Ag. rigida et l'Ag. heteracantha. Mais il a eu surtout le grand mérite de fixer les carac- lères botaniques qui doivent nous guider dans la détermination des di- verses espèces. Quoique n'ayant ou l’occasion d'étudier qu'un petit nombre d'espèces mexicaines, il nous a laissé un fil conducteur et des règles pré- cises pour l'étude scientifique et la classification de toutes les autres espèces qu'il n'a pu observer lui-même. Grâce à sa méthode rigoureuse, la plupart des espèces commencent à être bien déterminées. Les mieux connues sont les Agaves textiles, dont l'im- portance industrielle est si considérable. On connait bien également la plu- part des espèces qui produisent du pulqué de qualité plus ou moins fine. Le groupe le moins connu jusqu'à présent est celui des Agaves à mezcal, c'est- à-dire les Agaves qui fournissent l'eau-de-vie appelée mezeal, On à cru pendant longtemps que le mezcal est le produit de la distillation da pulqué ; mais c'est une erreur absolue, car on l'obtient par la cuisson et la distil- lation directe du tronc de certaines espèces particulières, non susceptibles de donner du pulqué en quantité ou qualité suflisante, Il est du reste à re- marquer que les districts qui produisent le pulgué ne produisent que peu de mezcal, et vice versa, Tandis que la production du pulqué est concentrée spécialement autour de la capitale, celle du mezcal a son siège principal sur le versant du Pacifique, notamment dans l'État de Jalisco, Le centre de produclion le plus important et le plus renommé est le district de Tequila, sur la route de Guadalajara à Tepic. C'est à cette localité qu'est dû le nom e Mezcal tequileño ou de Tequila tout court, sous lequel cette eau-de-vie favorite des Mexicains est désignée dans le pays. Aucun auteur, jusqu'à présent, n’a donné la description de l’Agavé cul- livé en grand « dans le Jalisco, pour la production du mezcal, M. PEU directeur de l'École d'agriculture de Mexico, dans son livre : El Maguey ° dit que c'est l'Agave mexicang Lamarck; mais il ne donne aucune preuve de cette assertion, qui est tout à fait inexacte, M, Léon Diguet, en 1894 et M. Ed. Cumenge, en 189», en ont rapporté au Muséum des exemplaires qui existent encore, ainsi que des graines qui ont bien germé, Mais ces plantes sont encore lrop jeunes pour une détermination scientifique, Dans son dernier voyage, en 1899, M. Diguet s’est eforcé de combler cette la- cune, et nous a rapporté une série de photographies et d'échantillons secs ou conservés dans le formol, qui permettent maintenant de fixer les ca- ractères botaniques du Maguey qui produit le Mezcal de Tequila, et qui (0) Encecuanx, Notes on Agave, Saint-Louis, 1875, G) Seçuna, El Maguey, Mexico, 1891. — 220 — nous ‘donnent la certitude que c’est une espèce non décrite jusqu'aujour- d'hui, à laquelle je propose de donner le nom d’Agave tequilana. Voici la diagnose sommaire de cette nouvelle espèce : Agave tequilana nov. sp. A. acaulis, foliis sub-coriaceis elongatis strictis, lineari-lanceolatis, vix concavis, griseis; margine carnoso recto nec repando; dentibus corneiïs approximatis brevibus sursum curvatis pungentibus; spina terminali brevi valida conica non decurrente; scapo sub-pracili, laxe bracteato, longitudinem paniculae capsuligerae nec viviparae aequante; ovario perigonio paulum breviore; staminibus medio tubo vel paulo supra insertis; tubo lobis dimidio breviore; capsula ovata breviter cuspidala; se- minibus semi-orbicularibus maximis; hilo sub-ventrali. L’Agave tequilana n’atteint pas les proportions colossales du Mapuey à pulqué (Ag. Salmiana) ; ne dépasse guère la hauteur d'un homme; sa stature et son port rappellent plulôt le Henequen (A. rigida). Ses feuilles, droites, sub-rigides, dépassent 1 mètre de longueur et ont o m. 08 de lar- geur à leur base, se rélrécissant ensuite insensiblement jusqu'au sommet. Leur consistance est coriace, assez mince ; elles sont peu concaves, presque planes, et de couleur grisätre. Leur bord charnu est droit, non sinué, et garni de dents marginales petites, distantes en moyenne de o m. o1, et longues de o m.002 à o m. 008, à base plus où moins triangulaire, lé- gèrement recourbées vers le haut, pointues, piquantes. L’épine terminale est courte, robuste ; elle a o m. 01 à o m. 012 de longueur, sur o m. 003 à o m. 004 de diamètre à la base. La hampe florale a environ 6 mètres de hauteur, dont la panicule occupe la moitié. Elle est épaisse à la base comme le bras d’un homme, et porte quelques bractées lancéolées sub-distantes. Les rameaux floraux , au nombre de 28 à 30, sont longs de o m. 6o à o m. 80, minces, et terminés par quatre ou cinq bouquets de fleurs. La fleur, conservée dans le formol, a une longueur de o m. 06 sans les étamines, et de o m. og avec les étamines. La longueur de l'ovaire est de o m. 025, celle du tube de o m. o1, celle des lobes de o m. 025. La longueur des étamines atteint o m. 06, celle des anthères o m. 095; celle du style est variable selon l’état d'avancement de la fleur. Les étamines sont insérées un peu au-dessus du milieu du tube, à o m. 003 ou o m. 004 au-dessous de la base des lobes, et à environ o m. 004 à o m. 005 au-dessus de la base du style. La capsule a o m. 05 de longueur sur o m. 095 de largeur; elle est grosse, bombée, légèrement cuspidée, et brusquement rétrécie à sa base. Ï n’y avait pas de bulbilles. La graine est remarquable par ses dimensions, o m. 019 de hauteur sur o m. 009 de largeur; elle est plane, semi-orbiculaire; le hile est placé à la partie inférieure de la face ventrale. ondiq “IX ed eymbo opey orydudooqq M vuvpnbo) aa v1y - VIN, Muséu. Fig. ». — Agave tequilana Web. Photographie de la plante en fleurs faite en Basse-Californie par M. Diguet. = 95e Dans les plantations du Jalisco, à Tequila, où a été prise notre pholo- graphie de la plante non florifère (fig. 1), il est très rare de voir une plante en fleur, car, dès que la hampe florale commence à se montrer, on la coupe, afin d'augmenter la richesse saccharine du tronc destiné à produire le mez- cal. La photographie de la plante florifère (fig. 2) a été faite par M. Di- guet en Basse-Californie, où elle est fréquemment cultivée. M. Diguet a observé dans la Péninsule californienne plusieurs autres espèces d'Agave, dont il a rapporté au Muséum soit des photographies, soit des échantillons, et dont je veux dire quelques mots. La première est celle que, selon lui, les indigènes appellent Maguey del Campo, et qui semble être l'Agave aurea Brandegee O. — M. Diguet n’en a pas rapporté d’exemplaire vivant ni de graines, mais une bonne photogra- phie, une feuille et des fleurs sèches. Cette espèce est surtout caractérisée, comme Brandegee l'a déjà indiqué, par son tube floral campanulé, égal en longueur aux lobes du périanthe; les étamines sont insérées au milieu de la hauteur du tube. La hampe florale, dont la panicule occupe environ le tiers, a de 5 à 6 mètres de hauteur. Cette espèce est également plus ou moins employée à la fabrication du mezcal, mais elle n’est pas cultivée. La deuxième espèce, que M. Piguet a surtout trouvée près de San Igna- cio, est évidemment l'Agave deserli Engelmann. Elle a déja été très bien décrite par Engelmann, et elle est facilement reconnaissable à sa hampe grêle, sa panicule petite, à rameaux courts et ascendants, ainsi qu'à la briè- velé du tube floral (huit fois plus court que les lobes du périanthe) et à l'insertion des étamines à la base de ces lobes. Il est superflu de refaire la description de cette espèce, aujourd’hui bien connue. Elle est sauvage dans une grande partie de la péninsule, et sert aussi quelquefois, quoique rarement (d’après M. Diguet), à la production du mezcal. Les indigènes lui donnent le nom de Lechuguilla (Diguet) et quelquefois aussi celui de Maguey del Campo (Gumenge). Enfin la troisième espèce, que M. Diguet a trouvée dans les terrains sa- blonneux du littoral, près de La Paz, capitale de la Basse-Californie, et dont il à rapporté des graines qui ont bien germé, paraît n'avoir pas été signalée jusqu'à présent par les auteurs, et mérite une description détaillée. Elle porte dans le pays le nom de Datylio, sous lequel nous allons la dé- crire, BranpeGes, Plants from Baja California, 1889, p. 207. — 2924 — Voici comment nous pouvons caractériser cette espèce nouvelle : Agave Datylio nov. sp. À. minor, acaulis, foliis anguslis, sub-canaliculalis, rigidissimis ; margine Car- noso recto; dentibus corneïs remotis triangularibus, basi latis, nonnullis uncinatis; spina terminali conica valida pungente, lateraliter decurrente; scapo paniculato sub-elalo; floribus brevioribus; ovario perigonio paulum breviore; staminibus medio tubo insertis; tubo lobis vix breviore; seminibus mediocribus, compressis, margine carinatis. Petite espèce, croissant en touffes. Feuilles étroites, rigides, sub-canali- culées, longues de o m.30 à o m. 50, larges de o m.03 à o m.04. Dents marginales triangulaires, larges de o m.005 à la base sur autant de lon- gueur, quelquefois crochues. Épine terminale noire, longue de o m. 03, sur o m. 004 de diamètre à la base, conique, très pointue, décurrente sur une longueur de o m. 03 à o m. 04 de chaque côté. La hampe florale (d’après M. Diguet) est en candélabre et a 4 à 5 mè- tres de hauteur. La fleur, conservée dans le formol, est décolorée: elle a environ o m.05 de longueur sans les étamines. L’ovaire a o m. 020 à om.02° de longueur, le tube o m. 012 et les lobes o m. 016; ces derniers sont étroits et enroulés. Les étamines sont deux fois plus longues que le périanthe. Les anthères sont longues de o m.03, c’est-à-dire exceptionnellement longues. La 1on- gueur du style varie selon l’âge de la fleur. Les graines sont noires, semi- orbiculaires, longues d'environ o m. 007 sur o m.006 de largeur, compri- mées, entourées d’un rebord saillant caréné. Cette espèce paraît distincte de toutes celles de la même région qui ont été décrites jusqu'à présent. LISTE DE QUELQUES FLORAISONS INTÉRESSANTES OBSERVÉES DANS LES SERRES Du Mus£UM DEPUIS LA DERNIÈRE RÉUNION DES Narurazisres Du Mu- SÉUM (28 FÉVRIER). ACOKANTHERA SPECTABILIS G. Don. Izzicium verun Hook. ALLAMANDA NERHFOLIA Hook. Pnæpranassa cazoracrA Herb. Azoe aumus Mill., var. èncurva. Puiconexpron Soniror Hort. ATALANTIA BUXIFOLIA Oliv. Quassra awara L. Carica quercirozra Solms. Ruopopenpnon cizucazyx Franch. Canissa Arpuina Lamk. — RIGIDUM Franch. Carzupovica aumiuis Poepp. et End. SopHora TETRAPTERA Mill. Casuarina sugerosa Otto et Dietr. STRAVADIUM INSIGNE Blum. Cozeus rayrsoineus Baker. Synaprozeris Kirk Oliv. Conynocanpus Læviçara Forst. Tracaysremox or1ENTALE D. Don. Denerainia suaracpina Dene. VizzaresiA Coxcnona Miers. EuLopura Lunipa Lindi. XYLoPHYLLA spEcIosA Sweet. OricIive DE QUELQUES RocnEs SILICEUSES STRATIFIÉES , par M. Le PRorEssEuR SranisLas MEUNIER. Dans une série de recherches précédemment publiées, j'ai montré que bien des assises, entrant avec l'apparence normale dans la constitution de certains massifs stratifiés, résultent d'un mode de formation tout à fait spécial, auquel j'ai donné le nom de Sédimentation souterraine. En particulier, J'ai fait voir que des réactions de ce genre sont intervenues d’une façon très importante dans l'acquisition, par le sol d’une partie du département de l'Orne, de ses caractères les plus distinetifs : des couches épaisses de plus de 20 mètres d’argiles diverses et de sables se sont isolées peu à peu au- dessous de la surface subaérienne à des profondeurs de plus en plus grandes par le jeu de la décalcificalion et de la sédimentation souterraine. Ces couches, parfaitement réglées el parfois fossilifères, et qui semblaient trahir de certaines qualités spéciales dans des bassins sédimentaires successifs, sont d'autant plus récentes qu'elles sont plus profondes, et leur considéra- tion vient en même temps modifier beaucoup de conclusions acceptées trop vite et nous procurer un critérium très précieux, au point de vue de la Paléogéographie, pour reconnaitre le facies continental de formations plus ou moins anciennes. À celte origine se rattache, par exemple, l'isolement de divers lits phosphatés dont les types les plus connus concernent les no- dules des Ardennes et les bone beds de la Bourgogne et du Berry. En continuant mes études dans cette voie qui parait très féconde, je suis arrivé à reconnaitre que beaucoup de niveaux caractérisés avant tout par l'abondance de la silice hydratée doivent se rattacher à la même genèse générale et j'ai signalé, comme exemple spécialement net dans ce sens, la formation de l’opale farineuse des environs de Vierzon, qui se range ainsi, comme certaines gaizes el malgré ses caractères propres de composition chimique, dans la même catégorie de productions que l'argile à silex. Cette conclusion a provoqué des protestations : d’abord on s’est attaché à l'expression que je viens de reproduire et on a été jusqu’à invoquer le témoignage, qui semble bien superflu, de personnalités scientifiques pour constater que de la silice gélatineuse n’est pas une argile. On a noté ensuite, comme décisif, ce fait que la Vierzonite, comme on veut appeler la silice pulvérulente, est parfois recouverte d’une formation calcaire, ce qui, dit-on, en empêcherait l'origine par décalcification. Enfin on a fait valoir avec une allure triomphante que la silice gélati- neuse est soluble dans les acides et que, par conséquent, elle ne saurait subsister parmi les éléments d'un résidu de dissolution. Tout cela parait très évident, et cependant rien de tout cela ne résiste à l'examen. Et c'est précisément en étudiant les objections qu on m'a faites (genre d'étude que j'aime beaucoup et que je n'ai jamais poursuivi sans de 00 — 4 très grands avantages) que je suis arrivé à confirmer mes premières con- clusions et à leur donner une force toute nouvelle. D'abord, en laissant de côté le premier point déjà visé, le fait du recou- vrement par du calcaire d’un produit de décalcification est extrêmement fréquent, et il se borne à nous procurer une donnée précieuse quant à l’âge du phénomène de Ia dissolution. Dans l’espèce. on doit reconnaître qu’une roche de composition convenable, et que nous allons préciser, a été soumise au régime continental avañt son affaissement sous les eaux du lac dans lequel se sont stratifiés ensuite les calcaires et les marnes qu’on nous oppose. C’est la répétition, pour l’époque tertiaire, du fait maintes fois répété pen- dant les temps crétacé et jurassique, et d’où sont résullés des paizes, des bone-beds et des roches analogues. D'un autre côté, la solubilité de la silice gélatineuse ne signifie aucune- ment ce qu'on veut lui faire dire, et je puis invoquer le témoignage direct d'expériences variées de diverses façons. Par exemple, je place dans l'ap- pareil à sédimentation souterraine, et qui n’est autre qu'une éprouvette à dessécher, une certaine épaisseur de carbonate de chaux précipité gâché dans une dissolution étendue de silicate de soude. En faisant intervenir en- suite de l'acide chlorhydrique très étendu, au travers d’une couche de sable superposée, on voit s’isoler lentement à la partie supérieure de la co- lonne calcaire un lit de silice gélalineuse qui va constamment en augmen- tant et ne songe point à se dissoudre. L'expérience prend même une signification plus nette si on la recom- mence non plus sur un mélange artificiel de substances préalablement choisies, mais avec une roche naturelle. Elle est devenue spécialement inté- ressante avec certaines variétés du calcaire de Saint-Ouen qui renferment des concrétions de silice hydratée (opale ménilite), et où l'analyse chimique m'a révélé la présence de 2.350 p. 100 de silice gélatineuse facilement extractible par une lessive alcaline. J'ai fait usage pour ces recherches d'échantillons très aimablement recueillis pour moi dans les travaux du Métropolitain à l'avenue de Villiers, par M. A. Dollot, correspondant du Muséum, que je me fais un plaisir de remercier. Après quelque temps de séjour dans l’éprouvette, la colonne de cai- caire de Saint-Ouen, très diminuée de hauteur, s’est recouverte d’un petit lit parfaitement régulier d’une substance ayant une composition tout à fait analogue à celle de la Vierzonite et renfermant 78.624 p. 100 de silice gélatineuse, le reste étant formé d'argile avec une très faible proportion de sable. L'aspect de la matière rappelle à tel point celui des argiles-magnésiennes à ménilites de Ménilmontant (sépiolite), qu’on peut lévilimement se demander si celles-ci ne constituent pas un produit de sédimentation souterraine réa- lisé aux dépens de couches calcaires ayant eu une composition analogue à celles des roches de l’avenue de Villiers. — 297 — Dans ce cas, il y aurait lieu d'éliminer, au grand bénéfice de la philo- sophie géologique, l'intervention si gratuitement supposée de causes difé- rentes de celles que nous surprenons à l’œuvre de toutes parts. La production d'un sédiment siliceux n’est pas facile à comprendre en dehors de conditions très spéciales, tandis que nous voyons à chaque instant la silice s'arrêter dans les masses calcaires de façon à y constituer des réserves très aptes à se concentrer ultérieurement par voie de décalcification. Ï suffit que le calcaire attaqué ait été absolument privé de fer pour que la Vierzonite résultante jouisse de cette blancheur qui paraît étonner cer- taines personnes : c’est la répélition du fait présenté par des argiles à silex de Prépotin (Orne) et qui sont si pures, qu'elles cuisent en blanc à la façon des meilleures terres de pipe. Scr L'AGGROISSEMENT DES CRISTAUX, par M. Pauz Gaugerr. D'après les recherches de Franckenheïm, de Lehmann, de Wulf, ete., un cristal en voie de formation dans un liquide s’accroit de la façon sui- vante : la couche d'eau mère immédiatement en contact avec le cristal laisse déposer une certaine quantité de matière sur ce dernier, et, devenant par conséquent plus légère, elle monte et fait place à une couche de liquide plus saturée qui, à son Lour, est remplacée par une autre, et ainsi de suite. D'après ce mode d’accroissement, le cristal n’exerce pas d'action à distance comme l'ont pensé certains auteurs et, en particulier, Lavalle qui croyait que la sphère d'influence du cristal s'étendait à tout le liquide. J'ai étudié le mode d’accroissement des cristaux de nitrate de plomb se formant sur une lame de verre de telle façon que le phénomène peut être observé au microscope. On sait que les cristaux de ce sel cristallisant d’une eau pure sont opaques, d'un blanc laiteux, et ont la forme de l'octaèdre régulier; lorsque l'eau mère contient de l'acide azotique, les cristaux sont absolument transparents et en eubo-octaèdres. C’est sur la première sorte de cristaux que j'ai fait mes observations. Un cristal formé sur une lame de verre est souvent aplati suivant une face de l'octaèdre et le cristal parait être formé d’une lame triangulaire ou hexagonale, On observe, en outre, que, sur la lame, le liquide est quelque- fois en mouvement et qu'il existe des courants dits de concentration. Ces cou- rants, comme l’a démontré Wulff, ont une grande influence sur l'accrois- sement des cristaux. Ge sont les cristaux, accrus sous l'action d'an ou de plusieurs de ces courants, qui sont l’objet de la présente note. Plusieurs cas peuvent être observés suivant que le cristal est soumis à — 998 — un ou plusieurs courants de concentration et suivant la direction de ces der- nIers : s ° Lorsqu'un cristal de nitrate de plomb est soumis à un seul courant horizontal de concentration (la direction de ce dernier est indiquée par celle des corpuscules qui flottent dans le liquide), on observe le phéno- mène suivant : On voit apparaître, sur les bords du cristal, une couche très mince qui s'étend progressivement de facon à recouvrir toute la lame. Son bord libre n'est pas régulier, comme on aurait pu S'y attendre. Le temps employé pour recouvrir un cristal ayant un millimètre est variable (de 5 à 10 se- condes), et comme une demi-seconde environ après la formation d’une couche il s’en forme une nouvelle, le cristal est recouvert de 10 à 20 de ces couches en voie d’aceroissement. Les cristaux formés dans ces conditions présentent une transparence par- faite. 2° Le cristal est soumis à deux ou plusieurs courants horizontaux de concentration. Dans ce cas, plusieurs couches apparaissent à des points différents du cristal suivant la position des courants de concentration. Elles ne peuvent pas recouvrir tout le cristal comme les précédentes et s'arrêtent lorsqu'elles rencontrent une autre couche. Les cristaux formés dans ces conditions sont opaques et les parties opaques du cristal sont parallèles aux faces limitant ce dernier. L’opacité peut être interprétée de la façon sui- vante : les couches ayant pris naissance à des points différents sous l’in- fluence de divers courants de concentration n’ont pas la même épaisseur, et, en outre, leur contour, comme cela a été d’abord dit, n’est pas régulier: aussi, au point de rencontre des lames, il y a des solutions de continuité qui sont mises en évidence par la présence des inclusions liquides. Wulff a, du reste, montré que les cristaux opaques de nitrate de plomb contenaient beaucoup plus d’eau, à l'état d’inclusion, que les cristaux transparents ob- tenus d’une eau mère contenant de l'acide azotique. Dans tous les cas, il est certain que cette opacité est en relation avec l'existence de plusieurs courants de concentralion agissant sur le cristal considéré. Un cristal peut être déplacé sur la lame de verre, au moyen d’une aiguille très fine, eton peut à volonté le mettre dans un ou plusieurs cou- rants, et, suivant, le cas on a des couches d’accroissement opaques ou trans- parentes. Le procédé peut même être employé pour étudier les directions dans lesquelles se fait l'accroissement, car l’opacité de certaines parties per- met d'établir des points de repaire et de faire, par conséquent, des me- sures. 3° Le courant de concentration est vertical. La couche peut alors com- mencer à se former en un point quelconque de la surface de l’oclaèdre, et de là elle s'étend dans toutes les directions, de facon à recouvrir, comme précédemment, toute la surface. La couche est limitée généralement par 990 un contour polygonal dont les côtés sont parallèles à ceux des contours du cristal; comme pour le cas où il n'y a qu'un seul courant, on observe plu- sieurs couches en voie de formation , et les cristaux ainsi formés sont trans- parents. Ces observalions montrent que le cristal, tout en se formant comme le pensait Franckenheïm , ne s’accroit pas simultanément sur toutes les parties à la fois, puisque l'accroissement commence en un point de la surface et que ce n’est que progressivement que toute cette dernière est recouverte. Il n’est pas certain que les faits observés sur le nitrate de plomb soient les mêmes dans d’autres cristaux. Cependant beaucoup de cristaux naturels comme la fluorine, le quartz, l'oligiste, ele., montrent, sur leurs faces, des irrégularités qui ne peuvent être expliquées qu'en admettant que leur ac- croissement s’est fait de la même façon que dans le nitrate de plomb. Les cristaux dont il a été question sont isolés, et bien que leur accrois- sement soit visible, ils ne se forment pas avec la même rapidité que les cristallites qui se produisent sur une lame de verre, lorsque l'évaporation de la goutte est rapide. L’accroissement, dans ce cas, se fait d’une facon dif- férente par l’adjonction de couches qui se déposent au même instant sur le cristal. Sur 14 CONSTITUTION CHIMIQUE DE L’ACIDE TARIRIQUE (suite), par M. LE PROFESSEUR ARNAUD. L’acide taririque !? CH°—(CH°)° —C=C—(CH) — CO'H se dissout ai- sément dans l'acide sulfurique concentré froid, en donnant, par fixation d'une molécule d’eau, un acide à fonction cétonique : CH°— (CH )"° — CO — CH? — (CH) — CO'H isomère de l'acide cétostéarique, décrit par Baruch ©. Cette préparation est facile et donne des rendements qu'on peut évaluer à 70 p. 100 de l'acide taririque mis en œuvre. J'ai cependant recherché la nature du produit secondaire qui prenait naissance simultanément, el j'ai reconnu que c'était un dérivé sulfoné, pro- bablement un acide cétotaririque sulfoné, que je me réserve d'étudier ulté- rieurement. Pour obtenir l'acide cétotaririque, on dissout une partie d'acide tari- rique dans cinq parties d'acide sulfurique à 66° B. froid. La dissolution se fait avec dégagement de chaleur et de gaz sulfureux, et, si l'on opère avec de grandes quantités, il convient de refroidir le mélange dans l'eau Q) Anvaun, Bulletin du Muséum, année 1902, t. VIT, p. 140. @) Banucu, Berichte der deuts. chem. Gesell., 1. XXNIL, p. 190. — 930 — glacée, La réaction est terminée après quelques heures; l'acide se colore en jaune plus ou moins foncé suivant qu’on a refroidi avec plus ou moins de soin. On verse alors le liquide sirupeux lentement dans environ dix vo- lumes d’eau glacée : l'acide cétotaririque se précipite en flocons presque blancs. On fait bouillir pour rassembler le précipité, qui se fige promp- lement par refroidissement; on le sépare du liquide acide, on le presse fortement dans un linge, puis on le lave plusieurs fois à l'eau bouillante. L’acide cétotaririque est purifié facilement par plusieurs cristallisations dans l'alcool concentré bouillant. L’acide cétotaririque se présente en petits feuillets blancs nacrés qui fon- dent à 75° et qui donnent à l'analyse des nombres concordant avec la for- mule G'H0, Analyse. GALCULÉ ü our TROUVÉ. G'SHS0*. Carbone. ......... 660000000000 000 72.53 72.19 HYdropene RESTE CEE CRC ICE 00 11.54 11.0 OxyreneR EEE EEE os GED 0e 0e 15.93 16.11 100.00 100.00 I est insoluble dans l’eau, peu soluble à froid dans l'alcool concentré : 100 parties d'alcool à 95° dissolvent, à la température de 6°5, ogr. 640 d'acide cétotaririque. I est très soluble à froid dans l’éther et dans la ben- zine, beaucoup plus à l’ébullition dans ces dissolvants. Par refroidissement d’une solution benzénique saturée à l’ébullition, l'acide cétotaririque se dépose en beaux cristaux transparents. Les sels de l'acide cétotaririque présentent des particularités intéres- santes. Quelques-uns, comme le cétotarirate acide d’'ammonium et le céto- tarirate neutre de sodium, sont presque insolubles dans l’eau froide , quoique très solubles dans l’eau bouillante. Is cristallisent facilement et sont très stables. Le cétotarirate acide d'ammonium se prépare en dissolvant l'acide céto- taririque dans de l'eau bouillante contenant un excès d’ammoniaque: par refroidissement, le sel acide cristallise en fines paillettes brillantes. Sa composition qui à élé fixée par l'analyse correspond à la formule CHSAzH 0;/C#H50?. Ce sel, séché à l'air, ne s’effleurit pas; 1l a donné : F Analyse. CALCULÉ pour Trouvé. C'SH%5AZH'O,C'SHSi0. Ammoniaque ........ SE date rte ne 2.66 2.78 p. 100 Le cétotarirate de sodium prend naissance d’une manière analogue: il — 231 — suffit de dissoudre l'acide dans de l’eau bouillante contenant un excès de soude. Le cétotarirate neutre de sodium cristallise par refroidissement. I est également presque insoluble dans l’eau froide. A nalyse. CALCULÉ e pour TROUVÉ. C'HNa05. SE ets toc cencodrepconcecce 7-17 7-18 Le célotarirate de potassium est, au contraire, très soluble dans l'eau froide; le sel acide ne paraît pas se former facilement. Il est à remarquer que les sels correspondants de l'acide cétostéarique présentent les mêmes particularités d'insolubilité. Ce serait done là une propriété générale des acides gras cétoniques ". L'insolubilité relative de ces cétotarirates peut servir à séparer et à pu- rilier l'acide cétotaririque. Le célotarirate de baryum (G'*H®0°)"Ba peut s’obtenir facilement par double décomposition entre un cétotarirate soluble et un sel de baryum. C’est une poudre blanche, insoluble dans l’eau, amorphe, et qui, chauffée au-dessus de 100°, fond en un liquide incolore qui brunit rapidement en se décomposant. Analyse. CALCULÉ ue pour TROUYÉ. (CH#0°) Ba. HnOMbocoréor eme bntcontehte 18.86 18.78 p. 100 La fonction cétonique de l'acide cétotaririque peut être mise en évidence par la formation de l'acide cétoxime-taririque, de la manière suivante : L’acide cétotaririque, dissous dans l'alcool, est traité à lébullition par la quantité calculée de chlorhydrate d'hydroxylamine en présence d'un excès de soude caustique. La masse pâteuse restée comme résidu après distillation de l'alcool est dissoute dans l’eau. La solution, traitée à froid par HCI donne un précipité abondant, flo- conneux, qu'on enlève par un épuisement à l'éther. Ge dissolvant distillé abandonne une huile incolore qui ne tarde pas à se concréter au froid. C'est l'acide cétoxime-taririque CH — (CH )"—C(Az.0H )—CH°— (CH) — COH. En appliquant à l'acide cétoxime-laririque la réaction de Beckmann, il y a transposition moléculaire et formation d'acides amido-taririques iso- mères, comme dans le cas de l'acide cétoxime-stéarique ©?. 0) M. Hasewrnarz a déjà décrit les sels de l'acide cétostéarique. Bulletin du Muséum, 1902, t. VII, p. 154. @) Banvcu, loc. cit. 20990 La réaction de Beckmann s'effectue de la façon suivante : L’acide cétoxime-taririque est dissous à froid dans quatre fois son poids d'acide sulfurique concentré; on chauffe ensuite pendant quelques heures au bain-marie, puis, après refroidissement, on verse la solution acide dans l'eau glacée. Le précipité qui se forme est recueilli sur une toile, lavé, pressé forte- ment, puis dissous dans l'acide acétique cristallisable bouillant. Par refroi- dissement, les acides amidés se déposent en fines aiguilles blanches, fusibles à 75-76 degrés, très solubles dans l'alcool froid et dans l'acide acétique bouillant, mais peu solubles à froid dans ce dernier dissolvant. Ces cristaux . constituent un mélange de deux corps isomères, ainsi que le prouvent les réactions auxquelles ils donnent lieu et dont il sera question plus loin: du reste, les eaux-mères acéliques fournissent en dernier lieu un produit eris- tallisé fondant à 77-78 degrés. Le mélange d'acides amidés, bien purifié par plusieurs cristallisations dans l'acide acétique bouillant, a été analysé: les nombres trouvés concor- dent parfaitement avec la formule C'*H**Az0°. GALGULÉ Analyse. pans TROUVÉ. C'SH*5Az0%. Carbone ET EEE EEE Sobao one 69.00 69.00 Hydrogène rech ecrertece D 6ù 11.45 11.18 INMbocodn0ovodosocoveudoobcose koh h.h7 Oxygène. ..... Do acasdobgoncboo 15.31 15.35 100.00 100.00 D’après leur formation aux dépens de l'acide cétoxime-taririque, ces deux isomères possèdent respectivement les formules suivantes : CUH® — AzH — CO — (CH2Y — COH (a) CUH2 — CO — AzH — (CH?) — CO2H (8) On les dédouble assez facilement en produits plus simples en les chauf- fant quelques heures en tube scellé à 170°, avec huit à dix fois leur poids d'acide chlorhydrique fumant. La réaction est très nette et donne de très bons rendements: mais on doit toujours craindre la rupture des tubes scellés, chauffés à cette haute tempé- rature avec HCI concentré. Quatre dérivés prennent naissance : L’acide amidé & donne : CUHS- AH et CO*H-(CH°) - COH Undécylamine. Acide pimélique. — 233 — L'acde amidé 8 donne : CUHS-COH et AzH°-(CH:}- COH Acide laurique. Acide e-amido-aproïque. Tous ces corps peuvent être obtenus cristallisés et ont été séparés de la manière suivante : Séparation des produits résultant de l'action de l'acide chorhydrique fumant sur les acides amido-taririques. Le contenu des tubes scellés se sépare spontanément par refroidissement en deux parties : une partie solide, surnageante, ressemblant à un corps gras figé, et une partie liquide à peine colorée constituée presque entière- ment par l'acide chlorhydrique employé dans la réaction. On sépare la partie solide À par le filtre eLon la traite par de l'eau bouil- lante, qui dissout une portion de la substance. On agite le tout avec de l'éther jusqu'a épuisement complet; ce dissolvant séparé, lavé, distillé, laisse comme résidu un acide gras fusible vers 33-34 degrés, ne cristallisant pas nettement par refroidissement, Pour purifier ce corps, on a essayé diverses méthodes, cristallisation dans l'alcool, soit de l'acide, soit des sels de baryum ou de magnésium, où bien encore la précipitation fractionnée, mais on n'a pas réussi à faire monter le point de fusion de l'acide au delà de 37°. En distillant l'acide fusible à 37° dans un courant de vapeur d’eau, une portion seulement de l'acide est entraînée et possède un point de fusion de 39-40 degrés, se rapprochant beaucoup de celui de l'acide laurique pur. La faible quantité de matière dont je disposais ne m'a pas permis de poursuivre plus loin la purification, d’ailleurs suflisante pour identifier le corps avec l'acide laurique. L'acide purifié, fondu, cristallise bien par refroidissement et a donné à l'analyse des nombres concordant avec la formule G'*H**0*. Analyse. GALCULÉ ur TROUVÉ. C2H%0:. Carbone een e ne ele 72.01 72-00 HNOTORENE ES rie ice So 12.36 12.00 Oxypène en Socle . 19.63 16.00 100,00 100,00 Le corps qui souille l'acide laurique résultant de la réaction de Beck- mann est un acide gras à poids moléculaire plus élevé que celui de l'acide laurique, ainsi que le montre le dosage de baryum dans le sel préparé — 93h — avec l'acide brut, la quantité de baryum trouvée élant un peu inférieure à celle qui se rapporterait au laurate de baryum (Ba trouvé 24,8 au lieu de 25,66 calculé par le laurate de Ba). D'autre part, l'impureté n’est ni un éther, ni un composé chloré, ainsi que je m'en suis assuré. L'identité de l'acide gras en question avec l'acide laurique est, du reste, suffisamment établie par sa composition élémentaire et ses propriétés, no- tamment par son entrainement par la vapeur d’eau. Le second produit, resté en solution dans l’eau après lavage à l’éther, a été obtenu cristallisé en concentrant le liquide aqueux au bain-marie. Par refroidissement, 1l se forme de belles lames brillantes ressemblant à la cho- lestérine. Cest le chlorhydrate d’une base que j'ai identiliée avec lundécy- lamine, C'H*AZH°. Ce chlorhydrate étant insoluble dans l'acide chlorhy- drique concentré et fondant vers 1 40° se sépare dans la réaction en tube scellé et vient se-mélanger avec lacide laurique également fondu pour for- mer la masse que l’on retrouve figée par refroidissement. Le chloroplalinate d'undécylamine a été préparé en précipitant le chlo- rhydrate en solution aqueuse par un léger excès de chlorure platinique. C’est une poudre jaune, crislallisée, insoluble dans l’eau et répondant à la formule : (C°H**AzH?,HCD) *PLCF". Analyse. GALGULÉ $ pour TROUVÉ. (C''HAZH°HCI )PECI* Platine creer 1500086 de 9e 04010 25.79 25.01 Le chlorhydrate d'undécylamine G"H*AzHF,HCH est peu soluble à froid dans l'eau, qui le dissout bien à l'ébullition, en donnant des dissolations savonneuses moussant facilement. IL est aussi excessivement soluble dans l'alcool, même à froid; enfin il est presque totalement insoluble dans la- cide chlorhydrique concentré froid; à chaud, celui-ci le dissout en assez grande quantité pour l'abandonner en masse cristalline par refroidisse- ment. Analyse. CALCULÉ È our B TROUVÉ. C''H%AzH°,HCI. AA on MAO D ae DO nn a do 0e 6.84 6.75 Le chlorhydrate d’undéeylamine, traité par les solutions alcalines, fournit l'undécylamine, corps huileux, peu odorant, qui se concrète faci- lement et qui paraît donner, au contact de l’eau, un hydrate cristallisé et probablement aussi un carbonate au contact de l'air atmosphérique. L’un- décylamine est volatile et entrainable par la vapeur d’eau. — 9235 — En dissolvant la base dans une solution d'acide oxalique bouillante, on oblient par refroidissement une abondante cristallisation d’oxalate acide d'andécylamine, C'HAZH°,CH°0*, corps bien cristallisé el très peu so- luble dans l’eau froide, La partie B du contenu des tubes scellés est formée, comme nous l'a- vons dit, par une solution concentrée d'acide chlorhydrique; en l'épuisant à fond par l'éther, on lui enlève un acide cristallin qui reste comme résidu après distillation du dissolvant. C'est l'acide pimélique C'H°0° impur, car il fond à 92-94 degrés. On le purifie assez facilement en le faisant cristalliser plusieurs fois dans l’eau et le benzol, puis une dernière fois dans l'eau. Il se présente alors en jolis cristaux prismatiques transparents fondant à 10/4,5-105 degrés. Analyse. CALCULÉ pour TROUYÉ. CH20*, CAR DON ES ee er ee tn te 52.50 592.52 LUI Tama dathenesroncenene 7-6o 7-20 (Hi oocéodectesseranhitions 39.84 40.00 100.00 100.00 Le liquide acide, déjà épuisé par l’éther, est concentré à basse tempéra- ture, en dessous de 50 degrés, puis finalement dans le vide en présence de chaux vive. Bientôt le liquide sirupeux cristallise confusément : c’est le chlorhy- drate d’un acide amidé qui se dépose. Ce sel fort soluble dans l'eau et autres dissolvants usuels est très diflicile à purifier. J'ai préparé l'acide amidé libre en traitant le chlorhydrate par l'oxyde d'argent humide, en dissolution aqueuse bouillante; le liquide filtré a été débarrassé de l'argent tenu en dissolution par HS, puis concentré à con- sistance sirupeuse: enfin, abandonné un certain temps dans le vide sec, il fournit une masse cristallisée en fines aiguilles blanches. C’est l'acide amidé., On le purifie en le traitant à froid par de petites quantités d'alcool méthylique, puis en l'essorant sur une plaque de porcelaine dé- gourdie. Ce corps relient l’eau avec une grande énergie. Ainsi, séché d'abord dans le vide sec pendant plusieurs jours, puis pendant 15 heures à 100- 105 degrés, il perd encore de l’eau par une nouvelle dessiccation à 105 de- grés d’une durée de 12 heures; mais comme alors il commençait à se colorer légèrement à la surface, l'analyse en a été faite, Les nombres trouvés conduisent à la formule C°H°'A70°, qui est celle d’un acide amido-caproïque, c'est-à-dire d’une leucine. — 236 - Analyse. CALGULÉ pour TROUVÉ. CSH15470°. GaTDONE ARR en ea ct SR ee 54.10 54.96 Hydropener rene CRE CLS 10.17 9-92 AZOLE ANR ON RENE PIRE 10.27 10.69 (DES TO0 baie coma n dti d 5.0 0 0 0 0 die 25.46 24.43 100.00 100.60 Cet acide est l’acide e-amido-caproïque, AzH°-— (CH) - CO°H, déjà décrit par Gabriel , qui l'a obtenu comme dérivé de la butylphtalimide bromée. L’acide e-amido-caproïque fond peu nellement à 200-202 degrés en se décomposant rapidement. En résumé, l'acide cétotaririque donne un acide cétoxime-taririque qui, par transposition moléculaire, fournit deux acides amidés isomères. Par dédoublement de ceux-ci, on obtient quatre dérivés cristallisés : l’undécy- lamine, l'acide pimélique, l'acide laurique et l'acide &-amido-caproïque. Ces transformations successives confirment pleinement la formule de constitution que j'ai déjà admise, d’après les produits d'oxydation pour l'acide taririque : CH° — (GH)"-G=CG - (CH°)" - CO'H, formule de la- quelle découlent celles que j'ai été amené à donner aux différents corps que j'ai isolés et que je viens d’étudier ici. G) Gasriez und Mais, Ber. der deuts. chem. Gesell., &. XXXIT, p. 1266. ë - MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE | F BULLETIN s. DU À MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE . —0— - ANNÉE 1902 N° 4 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGCGGCII SOMMAIRE. Nominations de MM. Courtet et Decorse comme membres de la mission du Ghanelchad: 4 2 ST RCE e nen An St SR a Correspondance. Lettres de MM. Doumer, Merwart, Geay, Labbé, Soulié, Pruvot; présentation d'ouvrage; communication à l'assemblée des naturalistes du Muséum de la mort de M. Filhol.. ....... Sr ET. Hawy. Gravures rupestres de la Table du Mahury, près Cayenne... G. Musser. Les collectionneurs de bêtes sauvages (1047-1572)... ....... E. Ousrarer. Le Cheval de Prjevaiski (Equus Prjevalshki) au Muséum... . .. On. Avruauo. Description d’un Coléoptère nouveau du genre Scarabæus (Ateuchus) du Sud de Madagascar. ......................... E: Simox. Arachnides recueillis au cours de la mission de MM. Ch. Perez et J. Bonnier au golfe Persique (mars-avril 1901).............. J.-G. ne Max. Description d’une espèce nouvelle du genre Heteropanope Slimpson, provenant de la Côte d'Ivoire, Heteropanope africana, LRO PAS EE TA D a EN PE NO EN en A Et AO) D D C. Puisaux. Choléra des Autruches et des Nandous.................. L. Launoy. Embryon de Vipère bipède et cyclocéphale.. . ........:..... Pa. vas Tisçen. Le cristarque dans la tige et la-feuiïlle des Ochnacées. . . — Sur la préfloraison des Ochnacées. ............................ Gérôwe. Note sur quelques floraisons ou fructifications intéressantes ob- servées dans les serres du Muséum..................,........ H. Hus. Observations sur deux plantes du Gabon ayant fleuri dans les serres du Museum ane a An AR ARR RIRE RARE (tete SN EU TA EM Sr. Meuxren. Cardile nouvelle des environs de Pierrefitte, près Étampes . ; A. Annaup et V. Hasewrrarz. Sur une eau minérale de Madagascar. . . . . - Pages. BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1902. — N° 4. rte 60" RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 29 AVRIL 1902. <= PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSÉUM. M. ve Présinenr dépose sur le bureau le troisième fascicule du Bulletin pour l'année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 25 mars 1902. M. Le Muismre 0e La Guerre informe M. le Directeur du Muséum d'histoire naturelle qu'il vient de désigner M. le médecin aide- major de 1" classe Decorse et M. l'officier d'administration d'artil- lerie coloniale Courtet pour faire partie de la mission d'explora- tion du Chari, placée sous la direction de M. Auguste Chevalier, chef du Laboratoire colonial du Muséum d'histoire naturelle. M. Depnar (Jacques), chargé d'une mission géologique en Grèce, adresse à M. le Directeur sa démission de boursier de doctorat au Muséum d'histoire naturelle. CORRESPONDANCE. M. Douuen (Paul), gouverneur général de lindo-Chine, annonce l'envoi au Muséum d'un jeune Eléphant femelle nommé + Rachel -. Muséum. — vu, 1ü — 238 — M. Merwarr (Émile) a fait parvenir au Muséum dix-sept cages contenant trente-deux animaux de la Guyane. Cet envoi comprend : deux Pécaris, un Chien crabier, un Paca, six Agoutis, un Acouchi, trois Singes dont un Atèle coayta, un Unau, trois Sarigues « quatre- œils», quatre Hoccos, un Agami, trois Aras, deux autres Perroquets, un Goéland et une Tortue marine. Le Tapir apprivoisé, de belle taille, et qui répond au nom de «Milo», le Coayta, également très doux, l'Unau, un Grand Pares- seux, qui a été baptisé du nom de «François», paraissent à M. Merwart de nature à intéresser les amis du Mostun. Le géné- reux donateur demande des soins particuliers pour le T apir, qui à besoin d'exercice, et pour le Paca, qui lèche la main de son maître comme un Chien et quitient, paraît-il, à son bain quotidien. M. Gray (F.) qui, toujours ayec la même ardeur, continue ses recherches en Guyane, se trouve empêché d’expédier les matériaux d’études qu'il a déjà recueillis pour le Muséum, à cause de l'appa- rition de la fièvre jaune dans la colonie; toute la région occiden- tale est contaminée et de nombreux décès sont signalés au Maroni et à Mana. Il y a eu également quelques cas à Cayenne, dont les troupes ont été évacuées sur une Île voisine. M. Geay va quitter cette ville, d'où il écrit à la date du 30 mars, pour explorer les régions de Kaw een Approuague où il espère faire de belles récoltes. M. Lagré (Paul) écrit de Tokyo pour rendre compte des projels d'échanges qu'il a tenté d'établir entre Île Muséum d'histoire na- turelle et les musées de la Sibérie et du Japon. M. Souué, missionnaire apostolique au Thibet, à Tehong-Kin Chine), offre de recueillir des collections pour le Muséum. I M. Pruvor ((1.), professeur, chargé de cours à la Sorbonne, di- recteur du Laboratoire Ar ago, informe M. le Directeur du Muséum — 239 — que #les professeurs de la Faculté des sciences, les amis et les élèves de M. H. de Lacaze-Duthiers ont pris l'initiative d'un hommage à rendre à sa mémoire à l'occasion de la cérémonie funéraire qui sera célébrée le vendredi, 9 mai prochain, à Banyuls-sur-Mer, dans le Laboratoire Arago, qu'il a fondé et où il a désiré être in- humé ». Le Comité d'initiative invite le Muséum à «s'associer à cette pieuse manifestation en l'honneur d'un de ses anciens professeurs les plus dévoués et d'un des savants qui ont le plus contribué aux pro- grès des sciences naturelles dans notre pays, par son énergie el son désintéressement autant que par l'éclat de ses travaux ». M. le Professeur Varczaxr (Léon) offre à la Bibliothèque du Muséum l'Etude expérimentale de quelques lésions viscérales causées par le venin des Serpents, par M. le docteur Louis Vaillant-Hovius, mé- decin du corps de santé de l'armée coloniale. M. ze Présipexr communique à l'Assemblée des naturalistes la douloureuse nouvelle de la mort de M. le professeur Henri Filhol, décédé le 28 avril après une longue et pénible maladie. H retrace à grands traits la carrière scientifique du regretté savant, rappelle les services éminents qu'il a rendus au Muséum par l'installation des magnifiques collections d'anatomie comparée, et propose de lever la séance en signe de deuil. COMMUNICATIONS, Gravures nopesrres pe LA Tasre po Manvury, PRÈS Cayenne, par M. E.-T. Haur. L'un de nos VOyAgeuts, \I. Geay, qui explore en ce moment les terri- loires voisins de Cayenne, vient de découvrir, à quinze kilomètres de la ville, au pied des montagnes boisées dont l'ensemble forme la + Table du 16. — 90 — Mabury»0, plusieurs groupes de figures gravées jadis par les Indiens sur des diabases verticales et dont il a bien voulu envoyer tout aussitôt des photographies au Muséum. La plus importante de ces figures reproduit un Serpent de grande taille dont la queue est encore enroulée, tandis que le corps se développe vers la gauche en une large grecque à double contour. La tête, triangulaire, dont les deux yeux sont marqués par des trous, se redresse vers le sommet de la roche. Quelques traits plus ou moins effacés, à la droite du Reptile. indiquent qu'il faisait partie d'une de ces compositions grossières, habi- tuelles aux sauvages des deux Amériques et que les figures de Squier, de Bartlett, de Brown, etc., ont rendues familières aux ethnographes ©), Ce Serpent de la Table du May est. suivant toute vraisemblance, ie Surucuru (Lachesis mutus), le plus grand, le plus fort, le mieux armé, le plus dangereux de tous les Crotalidés. Répandu dans les Guyanes comme dans tout le Brésil, ce Reptile est la terreur et l’exécration des indigènes ®. Le Surucuru se Gent d'ordinaire enroulé sur le sol et dessine, lorsqu'il se développe, des courbes analogues à celles que l'artiste sauvage a si justement rendues dans son esquisse. Qu'avait-il done voulu rappeler, en burimant ainsi cette rude image dans la roche? Cherchait-l à fixer le souvenir d’une mémorable aventure, où un chasseur courageux avait délivré le canton de quelque monstre redouté? Ou bien était-ce un de ces dieux chthoniques, plus où moins apparenté à Quetzalcoath ou à Kukulcan, qu'il avait ainsi représenté? Ou encore ne devons-nous pas chercher dans cette image le nom d’un chef, inhumé au (Bull. du Mus., t. NUE, p. 3. ® Cf. R. Axonee, Ethnopraphische Parallelen und Vergleiche, Stuttgart, 1878, in De., taf. 11-v. @ C£ AE. Bneux, Les Reptiles et les Batraciens. Merveilles de la Nature. Ed. fr. de Sauvage, Paris, 1895, in-4°, p. 500 et suiv. Voir dans Brehm le beau dessin d’après nature de G. Mutzel. — 91 — voisinage de cette espèce de stèle? Enfin, ne serait-ce pas un totem indivi- duel, un lotem de tribu? Tout autant de questions auxquelles je n’ai rien de bien positif à répondre. Les Indiens ne savent rien eux-mêmes de ces figures qui sont l'œuvre de prédécesseurs oubliés, et rien ne nous aulorise à choisir une interpré- lation plutôt qu'une autre, dans l'état actuel de nos connaissances. Ce n'est pas la première fois, d'ailleurs, que le problème se pose aux ethnographes. À bien des reprises, dans toute l'aire de dispersion des solénoglyphes américains, on a rencontré ainsi des gravures rupestres, où le Serpent déroulait ses replis. La plus importante de ces gravures est celle du Gerro Pintado, à 1° ki- lomètres d’Atures (Orénoque), dont le principal sujet est un Serpent de 120 mètres de longueur, terminé par une tête triangulaire, d'où sort une langue fourchue ”. David Forbes, dans le mémoire sur les Aymaras qu'il a communiqué à la Société Ethnologique de Londres, en 1870, et M. Florentino Ame- ghino, dans son important ouvrage sur l'ancienneté de Fhomme à la Plata, paru en 1880), ont reproduit divers dessins copiés, d’une part, sur Îles blocs de pierre appelés las Campanas et la Biblioteca del Diablo, entre Uchumaya et Vitor, et de l'autre, sur les rochers d’Anguana , de la Puerta de Andagualä, de la Quebrada de Chilea, et parmi les nombreuses figures re- présentées dans ces esquisses se voient plusieurs Serpents indéterminables , Lachesis, Bothrops, ou autres. L'une des stèles barbares, copiées par Squier dans les rochers de Ma- saya, montre aussi certains contours où l'on croit reconnaitre, d'une part, une double ligne, plusieurs fois repliée, correspondant au corps du Serpent de Mahury et qui devait se terminer par une tête aujourd'hui effacée; d'autre part, un Serpent trigonocéphale enroulé, qui se redresse en me- nacant 0). Enfin, parmi les nombreux dessins rapportés par M. Bartlett de son voyage au Rio Gila (1852), se voient d'autres espèces d'Ophidiens encore, ) l'autre à tête triangulaire, Cette dernière, (5 l'une à tête ronde ou ovale! 0 CN. J. Cuarraniox, L’Orénoque et le Caura, Paris, 1889, in-19, p. 189, fig. ® D. Fonses, On the Aymara Indians of Bolivia and Peru (The Zoun. of the Ethnol. Soc. of London Nem Series. Vol. Il, p. 298, pl. xxx. 1870). @) FI. Amecuio, La antigüedad del Hombre en el Plata, Buenos- Ayres, 1880, in-8°, t. I, P- 541-543 et pl. XI et XII, lig. 306, 361, 364. ) Soulptured Rocks of Masaya, pl. IL, n° 1, ap. E.-G. Souien. Nicaragua, its peoples, scenery, monuments and the proposed interoceanie canal, London, 185, in-8?. @) On vait cinq Serpents tout semblables dessiner leurs replis sur un rocher voisin des fameuses ruines de la Quemada, près Zacatecas (CE. Guiscemix-Tavar- que l’on à figürée raipañt pat pétites oïidiulations égales 0), serait peut- être, éomiie le Sugéèle nion collègue M. Léon Vaillant, le Crotélus conflüeit tus Say., que l'on a signalé en Californie et qui remonte vers lé Nofl jusque das la Colonibie Britannique. LES GoLLEGTIONNEURS DE BÊTES SAuVAGES (1047-1555), par M. G. Musser, pe La Rocneure. Prenant exemple des savantes études de M: le professeur Hamy, qui a re- lracé les vicissitudes dés prerhières ménageries françaises, et de M. Léopold Delisle, qui a rappelé, dans une séance de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, l'histoire d’un Éléphant recu par Henri IV, j'ai eu l'idée de grouper ie quelques futs se rapportant au même sujet. e rappelerai tout d'abord un passage de la charte de fondation de l'ab- baye de Notre-Dame hors les murs de Saintes. C’est en 1 oÂ7 que Geoffroy Martel, comte d'Anjou, et Agnès, sa femme, fondent le monastère des reli- gleuses , dont la belle église, monument historique, existe encore dans le faubourg de Saint-Pallais de Saintes. Entre autres droits, Geoffroy Martel et sa ferime accordent aux religieuses le droit d'envoyer chaque année leur veneur dans les forêts appartenant äu comte, à l'ile d'Oléron et sur le con- tinent saintongeais, pour y prendre un Sanglier et sa Laie, un Cerf et sa Biche ,un couple de Daims, uñ couple de Chevreuils et deux Lièvres. Ces ani- maux étaient destinés à l'amusement des dames de l’abbaye, traduction courtoise de 1à phrase originale du cartuläire : ad recreandam femineam imbe- cillitatem. ; À quatre cents ans de distance, au xv° siècle, nous avons vu dans un document que M. le duc de Trémoïlle avait eu l'amabilité de nous commu niquer, que l’on consetvait et que l’on nourrissait avec soin un Sanglier dans les dépendances du château de Rochefort-sur-Charente. Je signalerai enfin ün document inédit et fort curieux duquel il résulte qu'au xvr' siècle, alors que La Rochelle avait des relations de plus en plus nombreuses avec le nouveau monde, on se préoccupait d'amener vivants dans nos contrées les animaux de ces terres lointaines. Le 16 mai 1572, le célèbre René de Laudonnière, le hardi compagnon de Ribaud, dans les essais de colonisation tentés par Coligny à la Floride, hs. Rapport sui letploration miéralogique des régions hexicaiies (Arch. de la Comm. scientifique du Mexique, L. IL, ji. 387, Bg. 53, 1867). — Comparez aussi le Serpent copié dans le Rio S. Juan (Geolopic. and peograph. Surv. of the Terrt- tôries, Bull. ° 1, pl. XIL, fig. 3, 1836, in-8°). O Sculptüred Rocks, River Gola, n° 1, äp. Pers. Narr., Vol. I, p: 195-206. — 213 — armait à La Rochelle un navire du port de 120 tonneaux qui portait le nom de La comtesse Testue. Le ihäitre du navire se toniiiait Güillauiie Dirt, du Havre dé Grace: le capitaine, Marie Harel. Le but de l'armement état le commerce avee les Fndes occidentales du Pérou. Là tärchänidisé était fournie, ut tiers pak Läddoñnière, üti dlers pat des Hentilshommes et botrgeuls, et l'äutté tiers par des rtiercemenss, mät- chatids qui accomipägiaient le fävire pour faire 14 troqué et ächieter des iidrehatidises -Hénovallitess avec le plodüie de là vente de celles äppürtées dé Fränce. LES iiärcliänds tiértemients élaient : Nitolis Néveu, Jean Coläs, Étiénie Best, Mathieu Vyët, Jean dé Paris, Nicülis Rüüsselih, Saison Bérthon , Güillatinée de Caudebee, Jeait Drouét, Pierré Läuboürg et Rolatitl Belle. Les bourbeois et gentilshommes avilüilleurs se ndfimaient : Noble hoimiie Jean de La Forët, lieutenañt de M. Sarrelebottg, chéväller Ut rot, püuvet- lëut de 1 ville fräticaise de Grave (Le Havre): Hünoräbles Hüimities : Gcorges Fatülrel, Jehañ Fatlcon, Totissäitit ét Roland dits Bertlies, marchands de Rotien : Jéai de Villette, représentant dé noble lioninie Reégriaud de Marsollier, täpiläine d'utié cotnpagnie de gens de pied franéaise, eh gürnisoh à Calais : Räyimiond Aÿiüeri, marchañd gascon. Lé tdvire partait de la rade de Chefle-Bois , près di hüvre de La Rü- chellé, B'équipage sé cdmposait dé 70 persoïties, La valeür du chargement élait de 5,1g511° représentant, à la valetit de l'ärgëhit à ve jour, environ 78,000 fränes. Le Hüt du vüyage était le Pérot avec escile partout où cela Douvait padiitre availigeux aux liércetieils accotipaghaht 18 tavire. Le gain provenant de la vente de la marchandise, de la troque et de toutes les opérations du voyage devait être partagé par tiers. Il est fait toutefois une exception. Les bêtes et les oiseaux que le navire rapporlerait devaient être partagés, en la présence de toutes les parties, pour être attribués : une moitié aux tiercements, et l'autre moitié aux äulres intéressés, savoir : Laudonhière, bourgeois du navire, et ses ävi- läilleurs, pentilshomties et bourgeois. Pour détnander la moitié et not pas seulement le tirs de ces tniiidux, Cest que les liercements y atlaclitient Sins doûle üh grand prix et cétiptäient sur la faveur dont ils pourraient jouir en France pour se rétompenser de la péine qu'ils auraient pu prendre pour les amener vivants, — 91h — Le Cuevar pe Prigvazskr (Equus Prievazskn) 40 Muséum, par E. Ousrazxr. Depuis la dernière réunion des naturalistes du Muséum, la ménagerie du Jardin des Plantes s’est enrichie d’un certain nombre d'animaux rares ou intéressants, dont les uns ont été acquis par voie d'échange, tandis que les autres ont été donnés par M. le capitaine Bonifacy et par M. Meerwart, se- crétaire du gouvernement de la Guyane française. Je me réserve de revenir un peu plus tard sur quelques-uns de ces derniers animaux, en présentant des photographies à la réunion des Naturalistes; mais, parmi les premiers, je crois devoir signaler, sans tarder, un jeune étalon, âgé de treize mois envi- ron et appartenant à l'espèce de Cheval sauvage dont on doit la découverte au général russe Nicolas Prjevalski®, le célèbre explorateur de l'Asie cen- trale. En 1879, alors qu'il n'était que lieutenant-colonel et parcourait les steppes de la Dzoungarie, région qui s'étend entre les monts Altaï et les monts Tian-Chan et qui se confond à l'Est avec le désert de Gobi, Prje- valski entendit parler d’un Cheval sauvage qui était désigné sous le nom de Täka par les Monpols et de Kertag par les Kirghiz, et, malgré tous ses efforts, 1 ne parvint pas à le voir vivant; il réussit du moins à en obtenir une dépouille qu'il rapporta à Saint-Pétersbourg où elle fut montée pour le musée de l’Académie des sciences et décrite par M. Poljakoff® comme le type d'une espèce nouvelle d Équidé, l'Equus Prjevalski. Mais celle-ci ne fut bien connue que quelques années plus tard, lorsque deux voyageurs russes, les frères Grum-Grzimaïlo ®), eurent rapporté de nouvelles dépouilles et U) Le nom de ce voyageur a été écrit souvent Przewalski; j'adopte ici l’ortho- graphe qui a été employée par M. P. Lemosof, l’auteur de la notice biographique sur Prjevalski, insérée dans la Grande Encyclopédie, et qui paraît être la plus cor- recle. ® Javiestia, Mém. de la Soc. russe de Géographie (en russe), 1881, p. 1 et pl. T'et IT. Une traduction en anglais de ce mémoire a été publiée par M. E. D. Monçan dans les Annals and Magazine of Natural History, 1881, 5° série, t. VIII. p- 16 (sans figure). —- Voir aussi l’article Cheval, par le docteur Trouessanr. dans la Grande Encyclopédie, et le chapitre que M. le professeur A. Nebring a consacré au Cheval de Prjevalski et au Tarpan dans son important mémoire : Fossile Pferde aus deutschen Diluvial Ablagerungen und ilre Beziehungen zu den lebenden Plerden (Landwirthschaftlichen Jahrbuchern, 1884). ® Ou Grum-Grzymailo, où Grum-Grschimailo, car le nom a élé ortographié de diverses facons. Dans la relation de leur voyage dans la Chine occidentale, publiée en 1892, on trouve une descriplion, accompagnée d’une figure de l'Equus Prjevalskü , d'après un exemplaire en chair. — 945 — même deux sujets vivants de l'£quus Prjevalskii, dont un riche propriétaire de la Crimée, M. Falz-Fein, obtint de son côté quatre individus (. Enfin, en 1896, le musée zoologique de l'Université de Moscou reçut encore une peau et un crâne de Cheval de Prjevalski, qui faisaient partie des collections recueillies par l'expédition de MM. Roborowski et Koslolr. Tous les musées, tous les jardins zoologiques de l'Europe eurent désormais pour objectif de posséder des dépouilles, des squelettes et, mieux encore, des exemplaires vivants du fameux Kertag, mais c’est seulement dans ces derniers temps que leur désir a pu être réalisé, grâce à M. Carl Hagen- beck, de Hambourg, qui à organisé une expédition en Dzoungarie, uni- quement dans le but d'acquérir des Chevaux sauvages. L'expédition, partie de Hambourg à la fin de novembre 1900, enrôla à Büsk un grand nombre de chasseurs mongols expérimentés, gagna la loca- lité de Kobdo, en Mongolie, où elle arriva à la fin d'avril 1901, et. grâce à l'habileté de ses auxiliaires indigènes, réussit à capturer en quelques se- maines 51 Chevaux sauvages et d’autres Mammifères qu'elle ramena , au prix de diflicultés inouïes, à travers FAltaï, jusqu'à Biüsk, où la caravane s'em- barqua sur un vapeur et descendit la rivière Bia et le fleuve Ob jusqu'au point où ce fleuve est traversé par le chemin de fer sibérien. Mais, dans ce L'ajet par eau, l'expédition fat assaillie par une terrible bourrasque de neige qui fit périr une partie du convoi et précisément trois des plus beaux sujets. Le Lroupeau se trouva réduit ainsi à 28 Chevaux, semi-adultes el jeunes pou- lins, accompagnés des juments mongoles qu'on leur avait données pour nourrices; mais désormais il ne lui arriva plus d'accident et il parvint sans encombre à Hambourg, d'où M. C. Hagenbeck envoya quelques poulains en dépôt au Jardin zoologique de Londres. C'est l'un de ces sujets que j'ai eu la satisfaction de pouvoir acquérir, par voie d'échange, pour la ménagerie du Muséum, où je l'ai fait installer dans un pare, en lui donnant pour compagne une Ponette des Shetland, acquise en même temps. Rien n’est curieux comme le contraste que présentent ces deux bêtes : lune hirsute, noire; l'autre, le Cheval sauvage, svelte, de couleur claire et déjà presque entièrement dépouillé de son pelage d'hiver. Ainsi se trouve comblé l'un de nos principaux desiderata, l'un de ceux que je formulais depuis plusieurs années dans les conférences destinées aux Yoyageurs naturalistes. Déjà d'ailleurs, M. À. Milne Edwards avait eu Ja Joie de pouvoir faire figurer dans les galeries de Zoologie la dépouille admirablement montée d'un magnifique spécimen bien adulte de l'Equus Prjevalskii, don de S. M. l'empereur de Russie, En comparant cette dépouille montée au Jeune éla- lon qui vit actuellement à la ménagerie, on peut désormais se faire une 0) Voir K. Fazz-Feix, Der Tarpan oder der zentral-asiatischer Waldpferd, Natur und Haus, 1 IX, partie 9, p. 301. ir — idée complète de l'Equus Prjevalski, ét voir que et änimial n’est ni uné Hémione, comme quelques äuteurs l'ont supposé , ii un Chéval thärton , cesl-a-dire un Cheval domestique, revénu à l’état de liberté. C'est ce qui ressort d'ailleurs clairement d’une étude récente qui a été faite par M. lé professeur Th. Nôack de Brunswick), lequel à eu là bohhe fortune de pouvoir examiner, d’une part, plusieurs érânes et des dépouillés dé l’Equus Prjevalskit, de l'autre, de nombreux individus vivants ithportés par M. Ha: genbéck. Pärvenu à son dév eloppement complet, le Cheval de Prjevalski est à je près de la tulle d’un double Poney, mais a des fories moins lourdes qu'on ne le croyait, d’après là figuré publiée par Poljakoff. Sa tête assez forte, avec le chanfrein à peine busqué et les ganaches peu développées, est en fornie dé cône tronqué et se termine par un museau oblus: elle est suriontée d'oreilles dresséés, pointues au sommet et offrant les pro- portions des oreilles d’un Cheval ordinaire. Les yeux, d’un noir pro- fond, sont vils el éveillés, au moins chez l’adulte, car chez notre jeune sujet ils paraissent un peu biidés et endormis, étant encore à demi cachés par le poil d'hiver. Le cou, que l'animal porte lépèremeet incliné, est épais à la base ét semble un peu coivexe en dessus, mais seulement par Suite de la forme de la crinière qui est droite chez les jeunes et les femelles, un peu retombänte chez les inâles, et va eh augmentant de hauteur jus- qu'au thilieu pour diminuer énsüite. Le garrot a moins relevé que chez nos Chevaux domestiques et se trouvé presque au même niveau que là croupe, et le dos n’est pas sensiblement ensellé. Le corps, moins épais que chez un double Poney, repose sur des mémbres de hauteur moyënne, plutôt même un peu courts dans là portioh correspondant au canon, el terminés par dés sabots arrondis et plus forts que des sabots d° Âñe. Enlin, caractère important à noter, il ÿ à äux quatre metibres, sur la face intenie, et ui peu au-dessus de l'articulation métacarpienne ét mélälaïsienne, de ces plaques cornées que l'on désigne sous le nom de châtusgnies, tandis que; chez les Hémiones, iliy a de cHatlipes qu'aux HÉtHbEES antérieurs. Lä queue n'est pas non plus une queue d'Hémione, ni une queue d’ Âie, c'est une queue de Cheval, ün peu grêle seulement dans sa portion bast- lure. Elle est de couleur brunâtre, de mênie que la crinière. Le pelage, court en été, est long: et touffu en hiver, avec üñie masse de duvet. Ï offre, suivant les localités, des couleurs variables, même chez des sujets vivant à l'état sauvage, la robe S’'adaptant, pour äinsi dire, à Ia coloralion des terrains sur lésquels vivent les Chevaux säüväges et prenänt des Lois roupetres chez ceux qui fréquentent les pentes et les platedtix de l'Ektag-Allaï, des tons calé au lait ou isäbelle chez ceux qui errent dans 0) Les résultats de celte étude ont été consignés dans deux mémoires insérés dans le Zoologischer Anzeiger, 1090, & XXV, n° 663 et 664. — 917 — les déselté voistiis de l'oasis de Galschum. Cette livrée pâle, qui est l'apa- fige dé béatcouÿ d'autres ahimiaux des Steppes, Héiniones, Gazelles, Gér- boisés, Syrrhäples, eté., est déjà très appareïle chez üütre jéurie étalon el le sérä elitore dävatitäge quad il aüra pris sa robe d'été. D’après les renseignements qui ont été fournis à M. Noack jär MM. Wächié et Grieger, chefs de l'expédition organisée pat M. C. Hägenbeck, les Chéväix sativages Sont entoré très comriiuns sur cerlins points dé là Didungarie et y formient des liürdes qui comprennent parfois plusieurs tehtaines où même tn illier d'individus, conduits par un vieil étalon. Céux qu'ôni piend jétihes S'apprivoiseñt rapidéthetit, Surtout lorsqu'ils Sünt Hüurris par des tavales doriiestiques. Le jeune étalon que fous püssé- ilüis Se laissé déjà approcher ët férié Caresser et vit eh très bonne har- iiünie aveë la phitelés des Shetlähd. Je mai pas entüre entendu le Soi de sa voix, mais, L'après cé que l'én à pu dbsérver ailleurs, le Kerlag hétinil coriimië le Clieväl. M: Fälz-Feih, coime M. P: Mätschie, considère le Cheval de Prjévalski cütiitné idetitiqie at Tarpan, dont il est sütivent quésliün dans les écrils Ues voyageurs et des faturälistes du xt et du totimencénent du xix° sibele ét dont le dernier individu aurait été tué à une date relativement très révetile, en 1876, dis les steppes de là Russie méridionale, non loi du dotiäine d'Askähia-Nova, où M. Falz-Fei 4 installé &es Kerlags. Mais il West pus sûr que les Tarpans, sur lesquels on ne pussède qe dés rénsui- puetietits insuflisants et Süuveht contradictoires, tient élé des Clëvauix véelleiibnt sauvages. Pallas, qui ävait pu les voir de près, les considérait 1idiné, dprès thûré téllétiüh, tôinmie des Clieväut marrons 0), Pett-être, cepénilänt, des deux rates adiises pr M. Fitringert } ïahs l'espèce du Tärpäñ, Que cet äüteur, à l'exémplé dé H. D. de Blain- vile® et de Brehi®, tünsidère cüintie validé, l'ile, le Tarpäh blane bu à robe claire. äüqüel il assighé püur päthie, üülré Les Stéphes de là mer Gaspienne, la Tartarie et le plateau du Pämir, doit-elle étre assimilée at Kertag, quoique , dans plusieurs cas, il y ail eu cerlainement confusion vitre les Gliéçaux sauvayres et Îes Hétiioñes, Koüläh , Kiahg où Dshippétai. Maintenant que l'on connait nieux le Cliéval de Pijétalski, of retrouve, dans st physionomie, les lrüits de certaines races de Chevaux dotiestiqués , D Voyages du professeur Pallas dans diverses parties de l'empire de Russie et dans l'Asie septentrionale, édit. franc, an 1, L 1, p. 379. ©) Versuch über die Abstammung der zalimen Pferdes ünd sviner Rassen, Sit- zungsber. der Akad. der wissenclaften in Wien; 1858, E XXXI, d° 10, p. 139 el suiv. ® Osteographie des Mammifères, 1839-1884, article Cheval. G Thierteben, à édite, D, p. 6, et Vie des ani, édit. rate. ; Matières, L. Il, p. #07 et 308 et fig. 147. Cette figure ne rappelle guère la physionomie di Ketlags elle né concürde pas d'ailleurs avoë celles qui 6ht été publiés pr Wood (The illustr, Natural History, 1876, p. 711), et par C. Vogt. (Les Müminifbres, p. 347). — 918 — soit de quelques Chevaux kirghizes et mongols, très différents des beaux Chevaux turemènes, soit encore et surtout de nos Poneys européens. Déjà M. Noack a constaté une similitude presque complète entre un cràne de Kertag et un crâne d’un Cheval d’ancienne race allemande, du groupe des Poneys. Des comparaisons de ce genre permettront seules d'établir les rapports qui existent entre le Cheval de Prjevalski et nos races domestiques. Mais dès à présent, il semble probable que quelques-unes de celles-ci descen- dent du Kertag et qu'ainsi l'opinion des naturalistes qui assignent aux Chevaux domestiques une origine orientale se trouve en parte jushfiée. Je dis en partie, car il est bien diflicile de faire descendre du Cheval de Prjevalski certains Chevaux de taille imposante et de formes massives comme les Chevaux du Boulonnais et des Flandres et les Chevaux des brasseurs anglais. Ceux-ci ont probablement une autre origine. J'aurai peut-être bientôt l’occasion de revenir sur cette question et je rappellerai en terminant que, même avant que le Cheval de Prjevalski fut aussi bien connu qu'il l’est aujourd’hui, M. Piette avait cru pouvoir attri- buer (° à cette espèce les Équidés quaternaires dont les artistes de la période maodalénienne nous ont laissé de nombreuses représentations graphiques, ou plutôt des croquis au trait dans les grottes du Gourdan et de Lortet, en France, et de Tayngen, en Suisse. Cette opinion, exposée et adoptée par M. le docteur Trouessart, dans les excellents articles qu'il a consacrés au Cheval, dans la Grande Encyclopédie et dans le journal La Nature ©), el dans lesquels il a résumé ce que l’on savait alors du Cheval de Prjevalski, celle opimon, dis-je, n’est nullement invraisemblable: cependant cer- lins traits du Kertag ne correspondent pas exactement à ceux que les artistes magdaléniens ont assignés aux Chevaux préhistoriques. Il n’est pas absolument certain non plus que les Chevaux quater- naires réunis sous le nom d'Equus caballus où d'Equus caballus fossilis aient tous eu exactement le même type”. Addenda. — Au moment où je corrigeais la seconde épreuve de celte note, j'ai recu le numéro du 5 mai 1909 (n°670) du Zoologischer Anzeiger, renfermant une intéressante notice de M. le professeur A. Tichomiroff, de Moscou , sur l'Equus Prjevalski®). L'auteur, qui a pu étudier non seulement Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1887, 1. X, 3° série, n° 737. @ Matériaux pour Phistoire primitive de Phomme , 1876, t. VIT, p. 103 et 106 (avec fig.), et 1887, 4° série, t. IV, p. 361 à 363'(avec fig.). (6) Numéro du 17 mai 1890. () Voir au sujet de ces chevaux quaternaires le mémoire de Nehring cité eï- dessus. G) Zur näheren Kenntnis des Equus Przevalskü, Zoolog. Anzeiger, n° 670, 5 mai 1902, p. 344. — 219 — le type de cette espèce et les dépouilles reçues postérieurement, mais encore deux Chevaux de Prjevalski vivants, offerts au Jardin zoologique de Moscou , en 1901, par M. Assanoff, plus un jeune Poulain âgé de 6 mois, complète les renseignements qu'il avait donnés dans un article précédent ®? dont malheureusement je n'ai pu avoir connaissance. Il montre que la diagnose de Poljakolf doit être complétée et rectifiée sur divers points. Aïnsi la queue, qui a été représentée comme étant arrondie dans sa portion basilaire, paraît, au contraire, un peu aplatie à l'origine, les poils, dans cette région, diver- geant un peu sur les côtés et étant plus allongés latéralement qu'en dessus ®?. Cette disposition, que M. Noack avait déjà indiquée, a été si- gnalée également, paraît-il, par M. Salenski, membre de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, à la fin de décembre 1901, dans une des séances du 11° Congrès des Naturalistes et Médecins russes, à Saint-Péters- bourg. M. Tichomiroff a constaté également la présence, chez tous les individus en pelage d'été qu'il a eu l'occasion d'examiner, d’abord d'une aie longitudinale foncée, très étroite mais se prolongeant jusque sur le milieu de la queue, et ensuite de raies transversales dessinant des sortes de bracelets sur les articulations des membres, et il a mentionné ces diverses particularités dans la diagnose nouvelle qu'il a donnée de l'ÆEquus Prjevalsküi®. Ces caractères ne sont pas visibles sur le jeune étalon de notre ména- gerie, qui est encore en pelage d'hiver; mais, sur l'individu adulte dont la dépouille figure dans nos galeries, on retrouve et l’aplatissement de la por- tion basilaire de la queue et la raie de Mulet qui. du reste, avait déjà été observée par M. Noak sur la portion antérieure de l'échine de quelques spécimens. En revanche, sur l'exemplaire de nos galeries, les bracelets sont remplacés par une zone foncée au-dessus des sabots et par des taches sombres sur ce qu'on appelle, à tort, les genoux. I n'est pas inutile de rappeler, que la raie de Mulet et les zébrures des membres existent parfois chez nos Che- vaux domestiques à robe claire. Les deux Poulains que le jardin zoologi que de Moscou a reçus de M. Assanoll étaient âgés, au moment de leur arrivée, lun d'un an, l'autre d'un an et quelques mois. A cette époque, en 1901, ils offraient, un par rapport à l’autre, des différences de coloration : le plus jeune était d’une teinte isabelle nuancée de gris souris, avec les flanes, le tour des yeux et le naseau de couleur beaucoup plus claire, presque blanche: l'autre, qui était alors à peu près du même âge que le jeune étalon que je viens d'acquérir pour la ménagerie du Jardin des Plantes, était d'une teinte isabelle tirant au brunâtre (rothschimmelfarbe). (0) Jestestwosnanije à geograplia (en russe), 1898, n° 4. @) Tionowmorr, op. cit., Zoologisch. Anzeiger, 1902, n° 690, p. 346, fig. 3. ®) Zoolopisch. Anzeiger, 1902, n° 663, p. 139. (4) Tionowmorr, op. cit., p. 348. Ticnommorr, op. cit., p. 346. — 250 — À l'heure actuelle, après un an écoulé, ces deux poulains ne sont pas encore identiques; néanmoins le plus j jeune commence à perdre les teintes grises de son pelage. M. Tichomiroff en conclut que la robe se modifie dans M seconde année et devient plus franchement isabelle brunâtre, en même temps que la forme de la tête se modifie. le front, d'abord aplati, se von- tant un pe. La tête et le cou sont, chez ces deux individus, de couleur un peu plus foncée que le tronc, ainsi que le représente une des figures annexée à la notice de M. Tichomiroff et qui est la reproduction de 4 pho- tographie d’un des poulains en question, âgé de 1 an et 8 mois 0. Cette figure concorde avec lune de celles qui ont été publiées par ME Le -Fein et nous montre un animal de formes notablement plus lourdes que le pou- lain de la ménagerie du Jardin des Plantes. M. Tichomiroft est d’ailleurs disposé à à admettre chez l'Equus Prjevalskit deux races locales, peu tranchées, 1l es ral, el se rattachant l une à l'autre par des intermédiaires : l'une de ces races, à laquelle appartiendrait le jeune Cheyal qui a servi de type à la description de M. Poljakoff, ainsi que les deux poulains donnés au jardin zoologique de Moscon par M. As- sanoff, serait de taille plus faible et de formes plus lourdes que l'autre, à laquelle se rapporferaient les spécimens obtenus par les frères Gr um= Grzimailo et per MM. Roborowski et Kosloff. Si ces deux races existent réellement. c'est à la seconde que j'attribuerais le Jeune étalon acquis ré- cemment par le Muséum. Description p’uv COoLBOPTÈRE NOUVEAU pu GENRE Scaragæus (Aseucaus) pu Sup pe Manaciscar par M. Cn. Azruaun. Scarabaeus Sevoistra, n. sp. Longueur, 22 millimètres. — Entièrement noir, peu brillant. Chaperon sex-denté , eranuleux, portant {rois petits tuberenles peu éleyés entre les yeux; sutures génales distinctes. Prothorax transversal (longueur, 11 millimètres: laroeur, 18 milli- mètres), notablement plus large que les élytres (ce qui donne à celle espèce l'aspect d'un grand Mnematium): lisse, marqué de points peu pro- fonds et {rès espacés: bords latéraux à denticulafions indistinctes ; fable- ment mais distinctement rebordé (out le tour avec les angles antérie|rs aigus: bord postérieur ne formant pas d’angles et largement arrondi en- Abe avec les côtés. Élytres courts, en demi-cerele, avec les angles huméraux aieus: la plus (@) Tronowmorr, op. cit, p. 3h47, fig. 2. ut grande largeur (15 millimètres) est située un peu en arrière des angles huméraux; stries des élytres très superficielles, les intervalles marqués de points irréouliers {rès peu profonds, côtés bien rebordés, à bords un peu relevés: base non rebordée, Tibias antérieurs fortement quadri-dentés au eôlé externe, avec cinq épines régulièrement espacées gu côté interne: le sommet recourbé en dedans el portant deux dents : l'externe aiguë, l'interne obtuse. Caractères du dessous du corps ; hanches intermédiaires très rapprochées, leur intervalle presque linéaire (tout à fait linéaire dans le sous-genre Mnematium ): menton portant une forte dent perpendiculaire à sa surface. Ce dernier caractère est fort remarquable et rapproche certainement cette espèce de S. proboscideus Guérin, décrit du cap de Bonne-Espérance. Mal- heureusement, la description de Guérin est trop sommaire (Jconographie , p- 73). IL est assez surprenant que cette espèce de Guérin, citée dans le catalogue de Dejean et décrite d'Afrique australe, soit mentionnée du Sénégal dans le Catalogue de Münich et qu'aucun auteur (sauf G. yan Lansherge qui lni consacre à peine deux lignes, Ann. Soc. ent. Bebe, 1874. p. 183) n'en ait fait mention depuis, pas même M. Péringuey, dans son Descriptive Catalogue of the Coleoptera of South Africa. Quoi qu'il en soit, il est bien certain, d'après la courte description de Guérin, que notre espèce nouvelle appartient à la même coupe générique et est probablement très voisine de $. proboscideus. La disposition des hanches intermédiaires placerait ces espèces entre les sous-genres Neoctodon Bedel et Mnematium Mac Leay. Un seul exemplaire de cette espèce a été rapporté au Muséum par M. le docteur Decorse qui l’a capturé sur le plateau de l'Androy, au Nord du pays des Sevoïstra, sur un sentier sous brousse dans la région d'Analayondroré, en février 1901. En ce qui concerne l'espèce déjà connue de Madagascar, le Scarabaeus Radama Fairm., c'est évidemment Pespèce redéerite par Shipp sous le nom d'Actinophorus Granlidieri ( Novitates Zoologicue , HE, 1896, P- ho). L'espèce africaine qui se rapproche le plus de S. Radama Faivm. (lou en en élant très distinete) est, à mon avis, S. geratus Gerst. d'Afrique orien- tale-australe. Le docteur Decorse et moi ayons trouvé S. Radama très abondant sur le plateau de FAndroy sud, aux environs d'Ambhoyombé, L'espèce ne s'avance même pas jusqu'au Mandraré, copame limite orientale: elle est certainement conlinée sur le territoire des Antandroys du Sud et des Mahafalys, apportant ainsi une nouvelle preuve de l'analogie de faune entre ces régions de l'extrême Sud de Madagascar et PAfrique orientale et australe. ARACHNIDES RECUEILLIS AU COURS DE LA MISSION DE MM. J. Bovvisr gr Cu. Perez au Gozre PErsIQuE (mARs-AvrIL 1901), par M. E. Simon. A. Larronscrus Hassezrr ivnicus E. Simon, in Bull. Mus. Hist. nat., 1897; P- 97- Dibba, côte d'Arabie, entre Mascate et le détroit d'Ormuz: île Arzana, ilot au S.-0. de Bahrein. Cette variété du L. Hasselt Thorell est connue de Mascale, de Kurachee, de Bombay, de Poona. 2. Ancrope Lorni O. P. Cambridoe, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1870, p- 870, pl. L, fig. 1. Dibba. û Découvert à Massaua: très répandu en Ethiopie et dans le sud de l'Ara- bie. 3. CGyrropnorA cirricoLa Forskë1. Dibba. Espèce répandue dans la région méditerranéenne australe, l'Afrique tropicale et australe, à Madagascar, dans l'Inde, à Ceylan, en Birmanie et en Australie. h. Araveus Tacisi Walckenaer. Dibba. Répandu dans presque toutes les régions tropicales du monde. D. Thomisus Bonnieri sp. nov. $ Long. 7 millim. — Cephalothorax vix Jongior quam lator, laevis, setis rigi- dis minulissimis, in regione clypei densioribus, parce conspersus, fronte sat an- gusta, utrinque producta sat longe et oblique turbinata, pallide luteus, regione oculorum albo-opaca, linea transversa, inter tubercula ducta, fulvo-rufula et pos- tice utrinque, sub oculo laterali, macula parva nigrina notata. Oculi cuncli parvi et inter se subaequales, ut in T. daradiodi ordinati. Abdomen magnum, antice rotundum, postice valde ampliatum et truncatum , albo-opacum, postice utrinque ad angulum puncto nigro notatum. Chelae, partes oris, pedesque pallide lutea, tibüs quatuor anticis macula nigra subtusin parte apicali, metatarsis annulo lato subapicali nigro, tarsis annulo medio fusco-rufulo ornalis, femore 1° paris antice aculeis parvis quatuor uniseriatis ad radicem minule nigro-notatis, tibia aculeis lon- gioribus pellucentibus, extus A (3° reliquis longiore) intus 2 minoribus subapica- libus, metalarso aculeis similibus 5-5, subtus armatis. Plaga genitalis parva, sim- plex, rufula. Dibba. Assez voisin du T. daradioides E. Sim., du Yemen, dont il diffère sur- loul par ses palles antérieures annelées et lachées de noir, par ses méta- larses antérieurs n'offrant en dessous que cinq paires d'épines, tandis que ceux du 7. daradioides en offrent sept paires. 6. Sezevors ranrarA Latreille. : Île Arzana. Répandu dans une grande partie de l'Afrique et de l'Asie. Cercetius DO. pen. Nov. gen. inter Cerbalum et Sparassum, a Cerbalo differt cephalothorace antice altenualo, oculis medüis anticis lateralibus paulo minoribus, a sese quam a latera- libus paulo remotioribus, el area oculorum mediorum (longiore quam latiore) pos- lice quam antice evidenter latiore, a Sparasso differt oculis mediis anticis late- ralibus paulo minoribus et praesertim oculorum linea postica leviler recurva, a Noniano, cui sat afline est, differt oculis posticis in lineam recurvam et margine inferiore chelarum dentibus principalibus trinis armato. Nora. — Indépendamment de ses rapports avec les Sparassus, Cerbalus el Non- anus du groupe des Sparasseae, le nouveau genre Cercetius offre aussi des ana- logies avec les genres Palystes et Palystodes (Pocock), notamment par son groupe oculaire plus long que large, ses yeux médians antérieurs plus petits (beaucoup moins que ceux des Palystes) que les médians, et Parmature de la marge mfe- rieure de ses chélicères; d’un autre côté il s’en éloigne, pour se rapprocher des Sparassus, par sa seconde ligne oculaire beaucoup plus large relativement à la première avec les yeux latéraux plus gros que les médians. 7. Cercetius Perezi sp. nov. & (pullus) long. 15 mill. Cephalothorax paulo longior quam lalior, leviter con- vexus, antice attenuatus, fulvus, crebre et longe albo-sericeo-pubescens et antice selis nigris longis conspersus. Abdomen breviter ovatum, supra albo-sericeo-pubeseens et linvolis nigris flexuosis el inlerruplis nigris ornatum, sublus regione epigas- teris lutea, regione ventrali nigerrima. Mamillae nigrae. Chelae robustissimae, valde convexae, fusco-rufulae, albido-pilosae et parce nigro-crinitae, margine in- feriore suleï dentibus trinis validis (medio paulo longiore) denteque ullimo mi- nultissimo, armalo. Partes oris, slernum, coxaeque nigerrima. Pedes longi, lutei, femoribus ad apicem, libiis ad basin sublus nigro-notatis, larsis metatarsisque usque ad basin crebre nigro-scopulatis, aculeis numerosis, ut in Sparasso ordina- lis, armali. Dibba. 8. Evipra praëLonGtres O0. P. Cambridge. Lycosa praclongripes O. P. Cambr. , in Proceed. Zoo. Soc. Lond., 1870, p. 822, pl. L, f ». Dibba. Commun dans la région de la mer Rouge. Muséum. — vu, 17 — 954 — 9. Buraus Evreus G. Koch. Androctonus Eupeus G. Koch, Ar., v, 1839, p. 127, Ê. 419. Buthus Eupeus Kraepelin, d. Tierr. Scorp. E., 1899, p. 23. Dibba. Espèce répandue dans la région transcaspienne, le Turkestan et l’'Afoha- nistan. 10. Nero arericnonricus E. Simon. Hemiscorpion hierichonticus E. Sim., in Ann. Soc. ent. Fr., 1872, p- 259. Diplocentrus sulcatus Karsch, in Mit. Münch. ent. Ver., WI, 1879, P: 99: Nebo hierichonticus Kraepelin, d. Tierr., Scorp,, 1899, p. 98. Dibba. Connu de Syrie et du Yemen. 11. Gazsones casrrus Birula. — Birula, in Z00!, Anz., XIIL, 1890, p. 20. — Kraepelin, d. Tierr., XIT, Palp. et Sohif., 1901, p. 16. Dibba. Le Galeodes caspius , indiqué de la région transcaucasique, de l'Asie Mi- neure et dela Perse, m'était jusqu'ici inconnu en nature, aussi la détermi- nation des individus recueillis à Dibba est-elle un peu douteuse. Is corres- pondent bien aux descriptions des auteurs et diffèrent des G. Cyrus el Darius, décrits par Pocock (Ann. Mag. Nat. hist. (6), XVE, 1895, p. 79.) de Fao sur le golfe Persique, par le dernier article de leur tarse de la quatrième paire dépourvu d'épines en dessous. DescrIPTION D’UNE ESPÈCE NOUVELLE DU GENRE HereRoPANOPE STIuPSOY, PROVENANT DE La COTE n'Îvorre, HETEROPANOPE AFRICANA NW. SP. par J.-G. px Man. Gelte espèce à élé découverte à San Pedro, Gôte d'Ivoire, par M. Thoiré, qui en à enrichi les collections du Muséum. Elle est représentée par quatre exemplaires : deux femelles de taille moyenne et deux mâles dont lun est probablement adulte. On la trouve dans les marigots, c’est-à-dire dans des lagunes en communication avec la mer. Autant que je sache, le genre Heteropanope Stimps., dont les espèces habitent la récion Indopacifique, n'avait pas encore été observé sur la côte occidentale de l'Afrique. Ge joli petit Crabe présente des affinités assez grandes avec la Heteropanope indica de Man des îles Mergui (ne Max, Jour- — 955 — nul Linnean Soc. London, XX, 1888, p. 53, pl. IL, fig. 1 et 2) et se rap- proche peut-être davantage de la Heteropanope glabra Simpson des mers de Hong-Kong, mais notre espèce se distingue au premier coup d'œil par sa carapace considérablement plus élargie. Comme le prouvent les dimensions, la largeur relative de la carapace augmente un peu avec l'âge, tandis que la largeur du front et la distance des angles extraorbitaires diminuent légèrement. Fig. 1. — Heteropanope africana de Man; le front étant cassé, son bord antérieur a été indiqué par une ligne droite pointillée. 1a. Abdomen. — 1. Pince vue du côté externe. Les trois figures ont trois fois la grandeur naturelle. Malheureusement, tous les exemplaires sont plus où moins endommagés. La région frontale est cassée chez le mâle adulte et pour la moitié aussi chez la plus jeune femelle, Chez la femelle, dont le test est large de 19 millim. 25, la région frontale se présente de la façon suivante (fig. a). Le front est assez avancé et s'incline obliquement en bas: l'échanerure médiane est très profonde, assez large et à fond arrondi, et à ce point le front est lépèrement plus avancé que sur les côtés, de sorte que les deux lobes fron- taux, dont le bord est finement granulé, présentent une direction oblique d'avant en arrière. Les lobes sont un peu sinueux et séparés latéralement par une échanerure bien distincte des angles orbitaires, et c'est dans cette échanerure que lon observe le fouet antennaire, Chez l'autre femelle et chez le plus jeune individu mâle, au contraire (fig. 3), l'échancrure mé- diane est moins profonde, plus triangulaire, et le fond de l'échancrure n'est pas arrondi, Cest pourquoi la forme véritable de l'échancrure 17. NO médiane reste douteuse et nous devons regretter que la région frontale n'existe plus chez l'individu adulte. Le test présente sa plus grande largeur aux dents latérales de la der- nière paire : la largeur est une fois deux tiers aussi grande que la longueur du test, tandis que la carapace de la Heterop. indica est à peine une fois et demie aussi large que longue. Autrement que chez les espèces indo- pacifiques, la carapace est assez voütée dans le sens antéro-postérieur et elle s’infléchit vers le front et vers les bords latéro-antérieurs. L’aire méso- gastrique est limitée en arrière par la portion transversale, peu profonde, du sillon cervical: les autres sillons font défaut, de sorte que les régions sont à peine indiquées. Tout comme chez la Heterop. indica, la moitié antérieure de la carapace est marquée de plusieurs liones hransversales sail- lantes; ces lignes, sont finement granuleuses, légèrement poilues et s'élèvent plus ou moins en forme de crêtes. Fig. 2. — Région fronto-orbitaire d’une femelle dont la carapace est large de 12 millim. 1/4 Gr. 6. — Fig. 3. — Région fronto-orbilaire d’un individu mäle dont la carapace est large de 6 millim. 2/3 Gr. 6. — Fig. b. — Petile pince de la femelle dont la carapace est large de 11 millimètres Gr. 3. On observe en premier lieu deux lignes saillantes assez courtes au-des- sus des lobes frontaux. Ges lignes frontales sont granuleuses et poilues et elles coïncident avec une ligne transversale imaginaire unissant les angles internes des bords supérieurs des orbites. Il y a aussi deux petites lignes épigastriques, séparées l'une de l'autre par un espace intermédiaire très court; ces deux lignes formées chacune par quatre où cinq granules se dirigent obliquement en arrière; elles sont situées immédiatement en arrière d’une ligne imaginaire unissant les angles extraorbitaires, aussi loin des lignes frontales que des lignes prologas- triques. Les aires protogasiriques portent chacune, en avant, une autre ligne saillante, qui ressemble à celle que l’on observe à cette place chez la Hete- — 257 — rop. indica, c'est-à-dire qu'elle se compose de deux portions séparées par un très petit intervalle, la portion interne ou médiane étant environ trois fois aussi large que la portion externe. Chez l'espèce des îles Mergui, les régions antéro-latérales du test sont garnies de deux autres lignes sem- blables, qui correspondent à la dernière et à l'avant-dernière dent latérale, et qui, tout en ayant une direction un peu oblique, sont parallèles l'une à l'autre. Or, chez la Heterop. africana , on n’observe ici qu'une seule ligne, la ligne antérieure faisant complètement défaut. Cette ligne est située sur la région branchiale antérieure, a une direction légèrement oblique et est un peu courbée, le côté convexe étant dirigé en avant. Cette ligne ne s'étend pas jusqu'à la dernière dent latérale, mais on aperçoit plusieurs petites granulations entre cetle dent et l'extrémité externe ou latérale de la ligne. Immédiatement en avant de cette ligne, la région branchiale s'incline obli- quement en bas. Le bord supérieur des orbites est légèrement relevé en haut, de facon que la carapace parait concave entre les orbites et les lignes saillantes des régions protogastriques ainsi que immédiatement en arrière des dents latérales de la première paire. Tandis que la moitié postérieure de la carapace est lisse chez la Heterop. indica, elle ne l'est pas chez l'espèce de la Côte d'Ivoire. L'aire mésogas- Wique porte de chaque côté, au milieu , un petit groupe de fins granules, et deux groupes semblables sont situés sur chaque région branchiale mitoyenne. Ces six groupes de fines granulations sont piacés dans une ligne courbe, dont la convexité est tournée en avant. De même, l'aire cardiaque parait, tout en avant, un peu rude et poilue de chaque côté. Ces groupes de fins granules sont tous plus ou moins poilus et, sous la loupe, on observe une pubescence très mince et courte sur la région cardiaque et sur la région branchiale postérieure. Un sillon étroit et assez profond longe le bord postérieur de la carapace et ce sillon se continue sur les côtés latéraux de celle-ci; son bord postérieur est pubescent. La moitié anté- rieure, au contraire, de la surface du test, parait fout à fait lisse entre les lignes saillantes, mais on y observe par-ci par-là un petit poil micro- scopique. Les angles internes des bords supérieurs des orbites sont un peu dirigés en dehors; leur distance mesure à peu près un tiers et celle des angles extraorbitaires un peu plus de la moitié de la largeur maximum de la cara- pace. Le front est cassé, mais on voit encore qu'il est séparé par une échancrure des angles internes des bords orbitaires, et c'est dans cette échancrure que se trouve le fouet antennaire. Les orbites, dirigées un peu obliquement en dehors, sont à peine moitié aussi larges que la distance entre les angles internes des bords supraorbi- laires et un peu plus larges que hautes. Le bord supérieur des orbites est granulé et présente deux petites échancrures triangulaires et de grandeur égale, — 958 — L’angle extraorbitaire est dentiforme, mais non aigu; il est séparé du bord inférieur de l'orbite par une petite échancrure triangulaire. Le bord inférieur de l'orbite, également granulé, est régulièrement arqué et pré- sente à l’anple interne une dent assez aiguë, qui s'étend aussi loin en avant que l'angle interne du bord supérieur. Le 9° article des antennes externes n’est pas en contact avec le front et ce n'est que le 3° qui s’y réunit. Le fouet est aussi long que la distance des angles internes aux bords supérieurs des orbites. L'espace entre l'angle infraorbitaire et le front mesure 3/4 de millimètre. Les bords latéro-antérieurs sont distinctement plus courts que les bords latéro-postérieurs et sont munis de quatre dents, comme chez la Heterop. indica: La 1" dent, assez large et comprimée, est plus profondément échan- crée que chez l'espèce des îles Margui: son bord libre est distinctement granulé. La portion antérieure, plus petite, est triangulaire et constitue l'angle externe de l'orbite; la portion postérieure, presque deux fois aussi large, parait de même triangulaire et présente un sommet obtus ou arrondi. La 9° dent, également comprimée de haut en bas, est triangulaire, à pointe assez aivué, dirigée en avant et un peu moins large que la 1°: son bord antérieur présente deux ou trois granules et fait un angle de 70 degrés environ avec le bord postérieur de la 1". La 3° et la A° dents sont sprni- formes, pointues, de même légèrement comprimées du haut en bas, mais non carénées en dessus. La pointe de la 3° dent est courbée en avant, mais la 4° ou dernière dent se dirige obliquement en dehors; l'une et l’autre sont munies de quelques granules en dessus ; elles sont à peu près de grandeur égale, mais la dernière dent s'étend plus loin en dehors, de sorte que le test présente sa largeur maximuni aux dents de la dernière paire. Le bord postérieur de la dernière dent est droit et fait un angle très obtus avec les bords latéro-postérieurs, qui sont lépèrement convexes. La région sous-hépatique est finement granulée: plus en arrière, les granulations deviennent un peu plus grandes sur la région subbranchiale. La région ptérygostomienne est poilue. L'épistome est lisse. L’endostome présente de chaque côté, et bien ex avant, une crêle assez proéminente ; ces crêles atteignent le bord antérieur de la cavité buccale. Le méropodite des pattes-mâchoires externes est un peu plus large que long: son bord antérieur est concave et l'angle antéro-externe est arrondi. L’abdomen est composé de sept articles libres; celui du mâle est étroit, celui de la femelle ovalaire. L'article terminal de l'abdomen du mäle est triangulaire, à sommet obtus et à bords latéraux légèrement convexes. Le pénultième article est un peu plus court el un peu plus large que lons ; son bord antérieur con- cave es un peu moins large que le bord postérieur qui est droit, de façon — 959 — que les bords latéraux rectilignes divergent légèrement en arrière. Le ster- num et l'abdomen sont couverts d’une courte pubescence. Tandis que la plus grande patte est présente chez les deux mâles et chez une femelle, la petite ne se trouve que chez la femelle dont la carapace est large de 11 millimètres. Les doigts de cette dernière sont presque aussi longs, à peine plus courts que la portion palmaire; ils sont plus profondément sillonnés des deux côtés, mais plus faiblement dentés. Leurs tranchants sont comprimés: on observe quatre ou cinq dents obtuses sur le doigt immobile, de la base jusqu'à l'extrémité, mais le pouce est à peine denté, La coloration brune des doigts ne s'étend sur l'index qu’au milieu de la longueur, et sur le pouce ne va guère au delà. Le bord sapérieur de la main est couvert de granulalions assez grosses el aiguës: juste au-dessous de lui et près de l'articulation, la face externe peu convexe est lisse, mais on remarque sur le reste de la surface plusieurs granules répandus par-ci par-là; toutes les parties granuleuses sont tomenteuses et un peu poilues. La face interne assez convexe de la main est lisse et plabre. Le bord supérieur du bras de la grande patte est armé, ün peu en ar- rière de son extrémité distale, d’une dent aiguë à pointe légèrement courbée en avant: on observe immédiatement en arrière de cette dent deux gra- oules assez aigus, placés Fun auprès de l'autre, et un autre en avant de la dent et bien au côté interne. Le bord antérieur du bras est granulé. Le carpe porte à l'angle interne une dent courte, conique, assez pointue. La face supérieure du carpe présente par-ci par-là de fines granulations, mais sa plus grande partie est lisse. Le bord antérieur qui s'articule avec la pince est granulé, le Liers interne de la surface est presque tout à fait lisse: on y observe cependant quatre ou cinq granules groupés deux par deux, et la partie externe de la surface présente quelques petits groupes de granulations. La grande pince est ün peu plus courte que la largeur de là carapace, el sa hauteur, à l'articulation du doigt mobile, est la moitié de sa longueur horizontale. La longueur horizontale des doigts est justement la moitié de celle de la portion palmaire, et celle-ci est un peu plus longue que haute. La face externe de la main est lépèrement convexe, aussi bien dans le sens vertical que transversalement. Le bord supérieur de la main est finement granulé et les granulations s'étendent le long de l'articulation du doigt mobile. Le bord prosimal de la face externe de la muin présente de même une granulation interrompue par-ci par-là, mais, pour le reste, la main parait lisse et unie, et ce n'est que moyennant une loupe assez forte que l'on y observe de très fines ponetuations. Le bord inférieur de la pince est arrondi et lisse. La portion palmaire présente en dessus üné couleur rouge pâle de brique, passant au rouge pâle jaunàtre vers le bord inférieur. Le doigt mobile, qui est assez fortement courbé et dont l'extrémité est assez pointue , présente à sa base légèrement granulée la même couleur rouge de brique: — 960 — pour le reste, le doigt est d’un brun foncé, à pointe plus pâle. Le doiot mo- bile est arrondi en dessus et l’on observe, sur chaque côté de son bord supérieur, à l'exception du tiers proximal qui est lisse, une rangée longi- tudinale de ponctuations fines et peu profondes; sa face externe convexe est lisse. Le doigt mobile porte à sa base deux dents coniques et obtuses: entre ces dents et la pointe, il y a des traces de deux ou trois dents plus petites. De même, le doigt immobile présente à sa face externe une teinte brune päle, qui ne s'étend qu'à l'articulation; les dents sont d’un brun plus foncé. On observe au milieu de sa face externe un sillon longitudinal peu profond, qui n’atteint pas l'extrémité du doigt. Le doigt porte au milieu une dent obluse, qui est à peu près deux fois aussi grande que les dents du pouce; entre cette dent et l'articulation, on en voit deux autres beaucoup plus petites et aiguës, et en avant de la grande dent le doigt en porte encore deux autres, qui sont également plus petites que la dent du milieu, et dont la première est un plus grande que la dent distale. La face interne de la main est évalement un peu convexe et lisse: comme sur sa face externe, l'index présente sur sa face interne un sillon longitudinal. Les pattes ambulatoires ressemblent à celles de la Heterop. indica et ont la même longueur. Ainsi celles de l'antepénultième paire ont une longueur de 17 millim. 5, et sont un peu plus longues que la largeur de la carapace. Ces pattes sont lisses et leurs bords sont garnis de poils assez longs et fins, tandis que les propodites et les dactylopodites sont, en outre, tomenteux: les dactylopodites sont aussi longs où un peu plus courts que les pro- podites. La carapace et les pattes ambulatoires ont une couleur d’un rouge jau- nâtre foncé. DIMENSIONS en millimètres. Largeur maximum de la carapace aux dents latérales es deaïdermerelpaire, à Paris, a offert un médaillon de néphrite et des plaques de même substance pour les collections de Minéralogie et un album pour la Bibliothèque du Muséum. COMMUNICATIONS. Un wavuscrir ne Danrr p’ISNARD À LA BIBLIOTHEQUE D'ARR4S, PAR M. E.-T. Hauy. J'appelle l'attention de nos botanistes sur un manuscrit, dont il est fait mention au premier volume du supplément au Catalogue général des Ma- nuscrits des Bibliothèques publiques de France, que vient de faire paraitre le Ministère de l'instruction publique”. Ce manuscrit a pour titre Cathalogus omnium plantarum horti Rewii Pari- siensis in lucem mihi productarum ; il est signé Danthi Disnard et porte la date du 25 juin 1709, le timbre de Cayrol et l'ex libris d'un abbé de Pré- montré, Jean-Baptiste L’Ecuyer. Ce manuscrit de Danty d'Isnard fait partie d'une collection offerte par M. V. Advielle à la bibliothèque publique d'Arras (n° 66); on ne le trouve pas mentionné dans le catalogue de la bibliothèque de l’auteur, im- primé à Paris et dont la vente eut lieu le 20 juillet 1744. Antoine-Tristan Danty d'Isnard n’est point, comme le suppose M. Ad- vielle, +un des premiers fondateurs du Jardin des Plantes qui avait déjà trois quarts de siècle, lorsque ce savant homme fut appelé à remplacer, comme démonstrateur de botanique, Tournefort, qui venait de suc- comber à un accident de voiture le 28 décembre 1708 °. I n’a d’ailleurs @ (T. XL. Suppl. T. L, A.-Br., Paris, Plon, 1902, in-8’, p. 184.) @) «Catalogue des livres de feu M. Danty d'Isnard, médecin, ancien Professeur Royal des Plantes au Jardin du Roy et de l'Académie royale des Sciences. Dont la Vente se fera en détail le Lundy 20 Juillet 1744 et jours suivans, en la maison où il est décédé, rue du Paon, quartier S'-Victor. tÀ Paris, chez Gabriel Martin, rue S'-Jacques, à l'Étoile , uocexziv.» () Cette nomination de Danty d'Isnard, dont le texte fait défaut dans les Re- gistres de la Maison du Roi, dut avoir lieu tout de suite après la mort de Tourne- fort, car il la rapporte lui-même à l’année 1708 dans son mémoire sur les Évo- nymoïdes : æNous avons, dit-il, obligation r- la découverte de cette Plante (Evonymoides Canadensis) à M. Sarrasin, Conseiller au Conseil supérieur du Canada, Médecin du Roi, très habile dans la connoïssance des Plantes et correspondant de cette Académie, qui l'a envoyée en l'année 1709 au Jardin Royal des Plantes médicinales à Paris, où j'étois pour lors Professeur en Botanique, l'illustre M. Fa- — 194 — gardé que fort peu de temps celte clitrgé, A.=L, de Jüssieu assui'é même qu'il ne fit qu'une fois son cours, Quoi qu'il en soit, Antome de Jussieu était nommé à sa place le 10 août 1710: Antoine-Tristan Danty était l’ainé des cinq enfants de Jacques ©, «con- seller médecin du Roy pour les maladies dangereuses et populaires», el d'Élisabeth Poussin, et il était né le 12 mai 1663 : à Londres, où son père, elrès expérimenté au fait des maladies peslilentieuses », avait été invité à passer, par le roi Charles Il, dès 1661 ©, «à cause qu'il y avoit quelque soupçon de peste » Danty d’Isnard fut nommé, quelques années plus tard, membre de l'Académie des sciences (1716). Il à fait un certain nombre de communi- ue à cette compagnie de 1716 à 1759 et il est mort en 1743, à l'âge de 80 ans. gon, Premier Médecin du feu Roi Louis XIV, Surintendant de ce Jardin et Ho- noraire de cette Académie m’ayant fait l'honneur l’année précédente de me nommer pour successeur du célèbre M. de Tournelort.» (Hist. de l’Acad. Roy. des Sciences. Année M DCCXVI, avec les Mémoires de Mathématique et de Plusique pour là méme année. Paris, Impr. Roy. M DCCXVIIT, in-4°, p. 303.) G) &... Plus fail pour le travail de cabinet, dit l’auleur de la Notice historique sur le Muséum, et ne jouissant pas d’ailleurs d’utié bonne santé, il renonça à cctte pläce après avoir fail un seul cours.» (Mein. du Mus., t: TL, p. 8 et n. 1. 1804.) — Son herbier, ajoute Jussieti, «composé de 150 pertefeuilles, et renfermant la plupart des plantes de Tournéfort, a été acquis par l’auteur de cette notice... ». Il est aujourd’hui au Muséum. ? Ge Jacques Danty était né à Murat, dans le Cantal. Les Danty jouissaient d’une grande considération dans cetle ville. Gérôme Danty était consul en 1580, Tristan Danty el un autre Jacques Danly, qui soït peut-être le grand-père et le père du conséiller-médecin, occupaient la méme charge en 1614 et en 4651. Quatre autres Danty ont été depuis lors consuls de Murat: (Renseignements com- is par M: Marcellin Boule.) ) Cf. Arch Nat., ZX 609 ° 161 v°. — Cette pièce, datée d'avril 1692, est in- ua Lettres de hariralité en faveur d’Antoine-Tristan, Marie-Mürguerite, Anne- Élisabeth, Mathieu ét Apnès-Françoise Dañty dIsnard, enfants de Jacques Duty d'Isnard , médecin or dinaire pour les A pestilentielles: ( On Sait que cé fu en 1665 qu'étlata la grande épidémie de peste de Londres (the Plague) dont Hodges, Quiney et plus tard de Foé, John Häncock el autres, ont foït loïpuerment disserté. 6) Voici la nomenclature complète de ces sépt mémoires : Établissement d'un nouveau genre dé plantes que je nomme Etonÿymoides avec là Descriplio d'une nétVelle Espèce, 12 décotibre 19716: (Hist. de lAcüd. Ro. des Sciences. Année M DCCXVL, avec les Mémoires de Mathématique et de Phi- Sique pour la méme année, in-A°, p. 290-505, pl. VIT.) Description de detx espèces de Lamium, cultivées an Jaïdin du Roy, 18 dé- cembré 1717. (Jbid. Année M DCCXVE, p. 268-295, pl. VIL et VIII.) Établissement d'un nouveau genre de Plante, que je omine Cynoplussoides ; és: Fe _— 295 — Carazocug nés Miumirères ravrorrés Par M. GBAY DE LA GUYANE FRANÇAISE EN 189$ ET 1900, van M. A, Meniaaux, (Deuxième xorE.) |. Singes. 1. Mvceres vnsivus Humb. et Bompl. Araguato Wumboldt, Observations 20ol., LL, p. 329, lg. ANT Oe Stentor ursinus et fuscus GeoT., Ann. du Mus. d'Hist. nat, L XI, p. 108. Mycetes ursinus Wagner Schreber Säugeth,, Suppl, V, 1855, p.100. Deux femelles tuées par M, Geay, Pune près de POuanary, l’autre dans les forêts situées entre l'Ouanary et la rivière Oyapock. outes les deux ont des poils dont la base est loujours noire comme dans wrsinus, mais l’un des spécimens est beaucoup plus roux que les échantillons du même pays montés aux galeries du Muséum. J'ai constaté aussi que la queue est plus grande que le corps. Ge sout peut-être des jeunes, chez lesquels la couleur des poils n’est pas encore définitive. Le Hurleur ourson a été signalé dans Amazone supétieur ét le Rio Negro. On peut done aussi le compter parmi les espèces de la Guyane fran- çaise. avec les descriptions de doux dé ses Espèces; 7 séplembre 1718, (lbid, An- née M DOCXVIIT, p. 256-263, pl. X et XL) Description de deux nouvelles Plantes, dont l'une est un Ghardon étoilé et l'autre une Ambrette, 30 août 1719. (lbid. Année M DOCXIX, p, 164-173, pl. IX et X.) Établissement d'un genre de Plante appelé Euphorbe; avec le dénombremant de ses Espèces, de deux desquelles on donne les descriptions et les figures, 20 dé- cembré 1720. (Jbid. Année M DUCXX, p. 384-398, pl. X ot XI.) Établissement d'un genre de Plante, que je nomme Moñospermelthon, avec Ja description “rs de ses espèces, 17 décembre 1721. (lbid, Année M DCGXXI, p. 277-284, pl. XIV.) Descriptions . nouvelle Espèce d'Eruca, à août 1494. (1bid. Année MDOCXXIV, p. 295-306, ph XVIII.) Danty d'Isnard a fait en outre, à la même Compagnie, quelques coures com- municalions sur des sujets divers en 1796 et 1749 (Mist, Ava, 1526, p. 95-06, 30; 1729, p. 29.) Il n'est plus question de lui à partir de cette dernière année, — 296 — 2. Myczres senicuzus L. Simia seniculus Linné, Syst. nat., L, p. 37, 1766. Stentor seniculus Geoff, Ann. du Mus., t. XIX, p-: 107. Cette femelle, tuée par M. Geay, près de l’Ouanary, en 1900, se rap- proche plus de seniculus que des autres espèces. Les indigènes appellent cet animal Singe roux. La couleur du dos est jaune paille avec des reflets jaune verdâtre. Les épaules ont la même couleur; elles ne sont pas rouge foncé comme celle des échantillons venant de la Guyane que possède le Muséum. Le corps n’a que om. 0 et la queue o m. 61 ; la queue est donc plus longue que le corps; il est probable que cet exemplaire est un jeune n’ayant pas atteint sa taille maxima, car, chez l'adulte, il y a un rapport inverse entre le corps et la queue. L’Alouate roux habite les forêts de la Guyane, du Vénézuéla et de la Colombie. 3. ATELES PANISCUS L. Simia paniseus Linné, Syst. nat., 1, 1766, p. 27. Ateles paniscus Ét. Geoff., Ann. Mus, ; 1806, p. 270. Son nom indigène est Couata; M. Geay a tué cette femelle sur la rivière Camopi en 1900. En 1898, il avait déjà rapporté une femelle provenant du Rio Lunier, affluent de la Haute Carsevenne. Le Coaïta se trouve dans la Guyane, le Brésil, Amazone, Matogrosso , le Pérou , le Maragnon inférieur et les bords du Rio Javari. L. Cepvs FarvEzLus L. Simia fatuellus Linné, Syst. nat. , 1, 1766, p. Lo. Cebus fatuellus Geoffroy, Ann. Mus., t. XIX, p. 109. Son nom indigène est Macaque cornu. M. Geay a rapporté un mäle et une femelle tués près de l’Ouanary en 1900, et un échantillon femelle prove- nant de la haute Carsevenne en 1898. Le mâle est plus roux sur les flancs que la femelle dont le pelage est d’ailleurs plus doux au toucher. La queue est léyèrement plus courte que le corps. Le Sajou brun se rencontre dans la Guyane, le Brésil, dans les mon- tagnes de la haute Magdalena, dans la Colombie, au mont Tolima, jusqu'à 2,3b0 mètres d'altitude. D. Prraecra piraecua L. Simia pithecia Linné, Syst. nat., 1, 1766, p. 4o. Sünia pithecia Audebert, Sun 1797, fam. VI, sect. T. P. 9, fig. 2. Pithecia leucocephala Geoffroy, Ann. de Mus., t. XIX, p. 117. Son nom indigène est Mamanguinan. Ge mäle à été tué par M. Geay, sur le bord du Camopi. — 297 — L'Yarqué où Saki à tête blanche habite la Guyane, le pays compris entre le Demezara et Amazone, ainsi que les bords du Rio Negro et du Rio Branco. 6. Carysosrurix sciurea L. Simia sciurea Linné, Syst. nat., 1, p. 766, p. 43. Chrysothrix seiurea Wagner, Schreber, Säugeth., Suppl. V, 1855, p: 120, pl. 9. Ïl est appelé Macaque blanc par les indigènes. Le mâle et la femelle, rapportés par M. Geay, en 1900, , proviennent des forêts de lOuanary. Les dimensions indiquées par M. Geay sont les suivantes : { le corps. HAE St nine nes e se re eistalele ciolne le .. 33 cenlim. la queue ...... di cs OH ba A OE c: RE La Pour q la jambe et la cuisse. ........ coocteiroonedcor 20 le bras et l'avant-bras........ ect OU ARLON 19 Les poils présentent, comme dans les autres espèces, généralement deux anneaux noirs qui alternent avec des anneaux d’un jaune plus ou moins foncé suivant les régions du corps. La base et la pointe sont jaunes. Le Saïmiri sciurin a une aire d'habitat très étendue. Il se trouve dans la Guyane et le Brésil, sur les rives de l'Amazone, du Rio Negro, du Rio Go- lopaza, dans la Colombie et l'Équateur. 7. Minas rurmmanus EL. Geof. Simia midas Linné Syst. nat., 1766, L, p. 4». Midas rufmamus E. Geoffroy, Ann. Mus., t. XIX, 1819, p. 191. Son nom indigène est Tamarin noir. Le mâle a été tué par M. Geay, sur les bords de l'Ouanary, en 1900. Les dimensions de ce Tamarin aux mains rousses élaient les suivantes : GOTpa RS Ja CARO Ne - ÉTÉ Un PRE . 27cenlim. OUEN. armee eee ide clan delete de 0 he scoot oo CAC Prenatane uno 6 CU eme emie one ÉD OR UTer c . 55 millim. RÉMUL, am s secte names soloe ecoles eee siels\e oies sise doe)0 70 COURANTE SR da ee AUS -Hedcdre 70 Ses poils ont 2 centim. 5. La base en est noire; puis on trouve un an- neau jaune plus ou moins foncé de 3 millimètres, et l'extrémité du poil, sur une longueur de 5 millimètres, redevient noir. "Up ee Le pourtour de la queue dans cet échantillon est un peu plus roux que dans ceux qui sont montés aux galeries. Ce Tamarin se rencontre sur les bords de l’Amazone, dans les Guyanes et le Pérou. Il. Carnivores. 1. Cercorertgs caunivorvurus (Pallas), Viverra caudivoloulus in Schreber, Säugeth, 1777, & LI, p. 453, pl. 195 B. Cercoleptes caudivoloulus Iliger, Prod., p. 187. Le Xinkajou pollo où à queue enroulée est appelé par les indisènes Ma- caque de nuit. L'échantillon rapporté par M. Geay, en 1900, est un mâle provenant de l’Ouanary. En 1898, il en avait déjà rapporté un spécimen de listhme du Darien. La comparaison avec les échantillons montés donne lieu à des remarques intéressantes. La tache frontale noire est beaucoup plus accentuée, et elle se continue sur la nuque et le cou jusqu'aux membres antérieurs. Ceux-ci paraissent beaucoup plus foncés que les membres postérieurs. Le dos présente une large bande noirâtre plus foncée au milieu et qui se continue le long de la queue. La face ventrale est d’un jaune roux, la gorge est d’un jaune plus pâle. Les coloralions proviennent de poils à extrémité noire, entremêlés de poils plus fins et d’un jaune citrin ou incolores. Les poils noirs sont plus abondants sur le dos: sur les flancs, leur nombre va diminuant, et ils n'existent plus sous le ventre. Les poils sont d’abord minces et incolores; leur axe se charge d’ilots de pigments, puis les poils s'élarpissant, tous ces ilots se soudent en une file axillaire qui s'étale un peu. Vers le dernier quart, elle cesse tout à fait: le poil s’'aplatit et il prend tout entier une couleur noire foncée uniforme, tandis que l'extrémité très eflilée est sans pigment. Ce curieux animal nocturne grimpe avec agilité aux arbrés, autour des- quels il peut fort bien enrouler sa queue. On le trouve dans ie centre du Mexique, le Guatémala, Gosta-Rica, dans la Guyane et au DES jeu au Rio Ne et dans le Pérou seplten- trional. 3 süA RurA Desm. Vivérra nasun Linné, Syst. nat:, p. 64. Nasua rufa Desmaret, Mammiftres, 1820, p. 170. Cest l'Ours à trompe où Couachi des indigènes. La femelle dont M. Geay a rapporté la dépouille a élé tuée sur les bords de lOuanary, en 1900. — 299 — Elle portait lois mamelles à droite el quatre à gauche, le nombre ordinaire étant six. 4 Dans son voyage dans l'isthme de Darien, M: Geay, en 1898. avait rüpporté l'espèce N, narica. Les jarres sont durs et raides , jaunes à la base et noirs sur la deuxième moitié de leur longueur. Ils sont presque entièrement noirs dans la région de là queue et sur le milieu du dos, tandis qu'ils sont gris à l'origine des membres L. Le duvet est formé de poils très fins, crépus ou plutôt tordus en hé- lice. La queue porte des poils plus longs que ceux du corps et de différentes couleurs. Elle présente cinq anneaux jaunes: le sixième est très indistinet, tandis que son extrémité est noire. Les diménsions indiquées par M. Geay sont les suivantes : longueur du corps, 6 m. bi; longueur de la queue, 6 m. 46. Son aire de dispersion est très vaste: on le trouve de la République Argentine et de l'océan Atlantique aux Andes : Équateur, Nourvelle-Grenade , Brésil, Guyane, Pérou, Bolivie, Paraguay et la Plata septentrionale, 3. Gauicris panmar L. Mustela barbara Linné., Syst. nat., 1766, 1, p. 67. Taira E. Cuv., Mamm., pl. 156. Galietis barbara Blainv., Ostéopraphie (Mustela). Son nom indigène est Taira: léchänlillon mâle rapporté par M. Geay, en 1900, provient des forêts du Ouanary. Azara l'appelle le grand Furet. Dans son voyage au Vénézuéla, en 1898. M. Geay avait rapporté un échantillon des Llanos d’Apure. La deuxième espèce de l'Amérique du Sud est le Grison proprement dit (Gal. vittata Schreb.). Cet animal vit dans les forêts et les prairies; il grimpe facilement aux arbres. On le rencontre au Mexique , dans le Yucatan , l'Honduras, le Nicaragua, Cosla-Rica, Panama et dans l'Amérique méridionale jusqu'au Rio de la Plata. hi. Lorna erasiiensis Zimm. Preronura Sandbachii Gray, Mag. Nat. Hist., 1. 1, 1837, p. 580. Lutra brasiliensis Zimmermann, Geogr. Gesch., I, p. 316, 1780. La peau rapportée par M. Geay de la Guyane française, en 1900, est sans grilles ni crâne. Cette forme néotropieale à poil ras est la plus grande espèce; les jarres assez courts (12 millim.), d'abord cylindriques, s'élargissent puis s'atté- — 9300 — nuent en pointe; les poils du duvet, fins, soyeux, jaune clair, ont une longueur qui est moitié de celle des précédents. Ses dimensions sont supérieures à celles indiquées généralement. Depuis l'extrémité du museau jusqu’à l'origine de la queue, elle a une longueur de 1 m. 55 et sa queue atteint o m. 55. La Saricovienne de Buffon habite dans l'Amérique centrale et méri- dionale les fleuves, jusqu'au Rio de la Plata, qui se jettent dans l’Atlan- tique. 5. Fezrs rarpauis L. Fehs pardalis Linné, Syst. nat., 1766, L. 1, p. 62, et Schreber Sängeth, t. IL, p. 390, pl. 103. Un jeune mâle provenant de lOyapock, M. Geay, 1900. L'Ocelot ou Chat-Panthère, chassé pour sa fourrure, appartient à la faune tropicale sud-américaine, à l'Est des Andes, et à la faune méridionale des itats- Unis. On le trouve donc depuis la Patagonie, le Paraguay, le Brésil, la Guyane jusqu'au Guatémala, le Texas, l’Arkansas et la Louisiane. Dans ces di- verses contrées, il est souvent représenté par des variétés de coloration et de tailles différentes. 6. Feuis minis F. Cuvier, Mamm., 1820, pl. 137: Matschie S.-B., Ges. Naturf. Fr., Berlin, 1894, p. 59. L'animal rapporté par M. Geay, avec son crâne, est un mäle lué dans les forêts du Bas Oyapock, près de Saint-Georges. Son nom indigène est Chatigne ou Tschati. Les dimensions données par M. Geay sont un peu différentes de celles qu'on indique habituellement. Ainsi le corps avait o m. 86 et la queue o m. 27, un peu plus petite, tandis que la longueur du corps était plus grande. On le rencontre du Nord de la Patagonie jusqu'au Brésil et la Guyane. Il est surtout dangereux pour les poulaillers. < — 301 — FIBROME OBSERVÉ SUR UN MEGALOBATRAGHUS MAXIMUS, SCHLEGEL , À LA MÉNAGERIE DU MusEum, par MM. Léon Vaisranr er Aucusre Permir. L’attention s’est jusqu'ici peu portée sur la pathologie des Vertébrés in- férieurs, aussi est-il utile de recueillir les observations qui peuvent être faites à ce sujet. La tumeur singulière que nous avons pu voir sur une Salamandre gigantesque du Japon, à la Ménagerie des Reptiles, est de ce nombre. Fig. 1. — Tumeur el face dorsale de la patte antérieure droite. Ce Batracien, entré le 11 novembre 1859,.y à vécu jusqu'au 13 juin 1897, c'est-à-dire pendant plus de trente-huit ans. La tumeur, qui se louve à la face palmaire de la patte antérieure droite, s'y est développée lentement, puis, arrivée à un certain point, à paru rester slationnaire. Son aspect était alors celui d'une grappe de raisins à grains serrés et sa grosseur celle d'une pomme, les petites sphères qui la composaient, variant — 302 — du volume d’un pois et au-dessous à celui d'une cerise. Elles élaient trans- lucides, teintées de rose et de noir, c'est-à-dire de la couleur des parties latérales et inférieures chez cet animal. I n'est malheureusement pas possible de donner avec toute l'exactitude désirable la marche de l'affection. L'origine de la tumeur est certaine- ment ancienne, el lors du transport des animaux dans la nouvelle ména- gerie, en octobre 1874, on en avait constaté la présence. En septembre 1893, lors de la mort du regretté Despuez, commis de la ménagerie, qui surveillait ce Batracien ayec une sollicitude particulière, la tumeur ayait acquis déjà, à très peu près. son volume définitif. Cette Salamandre l'au- rait donc portée au moins pendant vingt à vingt- cinq ans: cela n’a jamais paru l’incommoder d'une manière quelconque. Ce sujet, le plus orand qu'on ait jamais vu au Muséum, est placé dans les galeries et catalogué sous le numéro 97-315. La tumeur, on l'a vu, siège à la face palmaire du membre antérieur droit: dans sa plus grande largeur, elle mesure environ 10 centimètres: elle est formée d'une série d’excroissances de section irrégulièrement polygonale (au maximum, 19 mil limètres de large après action de l'alcool) qui donnent à l’ensemble un as- pect polypiforme. Fig. 2. — Coupe transversale d’une masse polypiforme. La Lumeur est constituée par un stroma conjonctif fe, parsemé de vaisseaux » et de cellules dont on ne distingue guère à ce grossissement que les noyaux »- L'épiderme e est très irrégulier et envoie des prolongements se présentant sous divers aspecls (y, p.. p,). Les fragments destinés aux examens histologiques »’ont pu être fixés que dans un seul réactif, l'alcool à 90 degrés; comme colorants nucléaires, ont été utilisés le carmin aluné, l'hématéine, lhématoxyline et le bleu poly- chrome de Unna; comme colorants plasmatiques, l'érythrosie et l'orange G. Les diverses excroissances, qui ont été étudiées microscopiquement, pré- PRET ON EEE in is RÉ. — 303 — sentent sensiblement la même structure: toutes sont essentiellement formées de tissu conjonctif fibeillaire, limité à la périphérie par an revélement épi- dermique ininterrompu. 1° Évogeue. — Cette couche n’est que la continuation de l'épiderme tégumentaire, plus ou moins modifié suivant les points envisagés; elle com- prend trois assises : &, un séralum germinalioum ; 6, un stratum filamento- sum; y, Un s{ralum corneum. a. Le stratum germinatioun n'est pas nettement limité vis-à-vis du tissu conjonctif sous-jacent; par places, on constate que des cellules épithéliales font irruption dans ce dernier. La ligne, que dessine le stratun grerminati- vum, est extrêmement irrégulière, et, en certains points, l'hyperacanthose est assez accusée pour que l'épiderme, dans ses parties profondes, offre sur les coupes microscopiques l'apparence d'un réseau irrégulier, dont les mailles sont occupées par les papilles coupées en tous sens. 8. Le stratum filunentosum présente les particularités snivantes : les cel- Jules, qui constituent celle assise, sont séparées les unes des autres par des espaces vides, dont la largeur atteint fréquemment 3 u; d'autre part, elles sont reliées entre elles par des ponts inter-cellulaires remarquablement dé- * veloppés. Leur corps cellulaire a une longueur de 20 g en Dee leur noyau est volumineux et riche en chromatine. Au milieu de ces éléments, on en observe d'autres, en petit nombre, qui se kéralinisent in loco et qui, en se groupant, forment des globes cornés formés de deux à trois éléments au milieu du stratun filamentosun. y. Le stratun coreum, peu épais, est composé de cellules lamelleuses, dont les noyaux ratatinés sont encore visibles même dans le statum dis- junclum. L'épiderme tout entier est pénétré par des lymphocytes, 2° Smnoua. — La tumeur proprement dite est formée par du tissu con- jonetifO), assez richement vaseularisé, dont les fibres dessinent des tourbil- lons irréguliers. Ces dernières se présentent sous deux aspects différents. soil agglamérées en faisceaux denses, soit æœdématiées. Entre les tourbillons, il existe diverses variétés d'éléments : des cellules embryonnaires à gros noyau — des cellules à eyloplasma granuleux très développé, se colorant en vert par le bleu polychrome, et à noyau modé- vément riche en chromatine — enfin des cellules fusiformes, souvent vo- lumineuses, surtout abondantes au voisinage des vaisseaux. Après l'action du bleu Unna, leur eytoplasma se montre bourré de granulations serrées colorées en rouge violacé; leur noyau central est translucide, bleu clair, La présence de ces ut n mérite d'être signalée en raison de l'insulli- 1) La recherche des fibres élastiques au moyen de l'oredine est restée négative. — 304 — sance de nos connaissances acluelles sur la répartition de ces éléments. D'autre part, il est intéressant, à ce propos, de mettre en parallèle la fré- quence, dans l’espèce humaine, de ces mêmes cellules engraissantes dans les fibromyomes utérins. Il est d’ailleurs vraisemblable qu’à mesure que les re- cherches se multiplieront, les mastzellen prendront une extension plus con- sidérable ; c’est ainsi que le hasard des recherches a permis à l’un de nous de constater leur présence dans l’appendice iléo-cœcal enflammé. En résumé, la tumeur en question est essentiellement composée par du tissu conjonctif, œdématié par places: elle doit donc prendre place dans la catégorie des fibromes. L'Icue pe Sainr-Sor-BrLcAsTEL, par M. ArmanD Viré. (Lasonaroire DE M. ze proresseur Enmonn Perrier.) On sait que les terrains calcaires en général sont extrêmement fissurés et que l’eau, absente en totalité de leur surface, s’est infiltrée en profon- deur, où elle a donné naissance à des grottes plus ou moins vastes el où elle y forme encore à l'heure actuelle de véritables rivières souterraines. Mais on ne se rend pas toujours bien compte de l'intensité qu'acquiert en certains endroits cette œuvre de creusement du sous-sol: certains pla- teaux sont véritablement criblés de canaux entremélés en tous sens absolu- ment comme l'intérieur d'une éponge et une exploration méthodique nous révèle seule ce phénomène. C’est ainsi qu’en avril dernier nous avons pu examiner à ce point de vue une région s'étendant autour du château de Belcastel (Lot), au bord de la Dordogne. Or, dans la surface que nous avons parcourue, qui ne dépasse pas 300 hectares de terrain, nous avons constaté l'existence de plus de qua- rante cavités souterraines, dont le volume varie de 100 à 20,000 mètres cubes, sans compter plusieurs igues ou puits verticaux qui n’ont pas encore été explorés. Nous ne parlerons guère ici que des deux ou trois plus intéressantes de ces cavités. Le château de Belcastel est situé au confluent de la Dordogne et de son affluent l'Ouysse. L’Ouysse naït toute formée par deux sources très impor- tantes, issues de cavités souterraines actuellement impénétrables, au voisi- nage de Rocamadour et à 18 kilomètres environ du célèbre puits de Pa- dirac. Sa vallée, encaissée entre deux hautes falaises, est bordée de cavités nom- breuses, dont plusieurs ont été habitées à diverses époques. — 305 — Après un parcours d'une quinzaine de kilomètres, elle passe au village de Lacave et se jette dans la Dordogne sous le château de Belcastel. C’est dans un des plateaux qui bordent son cours , à 1 kilomètre environ au sud-est de Lacave, que nous avons trouvé la cavité qui fait l'objet prin- cipal de cette note. L'Igue de Saint-Sol-Belcastel est un puits vertical dont l'ouverture se compose d'un entonnoir de 10 mètres de diamètre à la surface du sol, mais qui se relrécit jusqu'à n'avoir plus, à 4 mètres en contre-bas, qu'un diamètre de 2 m. 50 à 3 mètres (altitude, 220 mètres environ). Un puits vertical, régulier, de même diamètre, y fait suite sur une pro- fondeur de 80 mètres. Les parois en sont absolument polies par les eaux et montrent clairement qu'un ruisseau aujourd’hui tari s'y est engouflré. Ce puits est greflé sur une vaste caverne explorée à l'heure actuelle sur 800 mètres environ de longueur. La direction en est sensiblement rectiligne et orientée S, E.-N. 0. La largeur moyenne en est de 0 à »5 mètres, rétrécie, par places, par d'énormes formations stalagmitiques. La hauteur moyenne est de 15 à 20 mètres, mais, par endroits, des amas d'argile et d’éboulis la diminuent singulièrement. ù L'Igue, ou puits vertical, aboutit à cette grotte, non point à une extré- milé, mais vers la moitié connue des galeries explorées. Ce fait semble indiquer que le ruisseau jadis engoufré en ce point n’était point le seul agent de creusement de cette grotte, mais n'était qu'un aflluent latéral de la rivière souterraine. Les galeries actuellement connues ‘ont été absolument abandonnées à l'heure actuelle par les eaux souterraines, bien qu'on y constate encore quelques suintements alimentant de petites nappes d'eau de 20 ou 30 mètres carrés de superficie sur quelques centimètres de profondeur. La disposition des galeries semble nous indiquer que nous n'en connais- sons encore qu'une partie, les extrémités actuelles étant bouchées par de l'argile, et il n’est pas improbable que des travaux de déblaiement ne nous conduisent à de nouvelles trouvailles. IL est vraisemblable d'ailleurs qu'il existe encore une rivière souterraine, mais à un niveau inférieur. Nous ne parlerons pas ici en détail de la beauté pittoresque de cette grolle; qu'il nous sufise de dire que par l'ensemble de ses stalagmites d’une merveilleuse blancheur et d'une forme rarement rencontrée en France. comme par la beauté de ses stalactites, cette grotte mérite de prendre rang parmi les plus belles d'Europe. Bola do Valeillo. — Un afluent souterrain de l'Ouysse a pu être ve- monté sur 70 mètres environ de longueur, Situé près du moulin de Valeille et dénommé pour cette raison, en patois local, Lou bola do Valeillo, À re- Muséum. — vrr, ai — 9306 — monte vers le sud et se termine par une nappe d’eau qui, au moment de l'exploration, formait siphon. Peut-être, aux basses eaux, pourrons-nous remonter plus loin. Ajoutons qu'un bel exemplaire de Wipharous Plateaui robustus Chevr. y a élé recueilli et semble indiquer l’exislence, en ce point, d'une vraie rivière soulerraine. Joue du Pech Deliour. — Presque en face de l'ouverture de llgue de Saint-Sol-Belcastel et de l'autre côté du ravin s'ouvre, au même niveau que lui (220 mètres d'altitude), une auire cavité nommée lIgue du Pech Dellowr, qui avait été signalé» dès lan dermier par M. le D' Édouard Mar- line, qui en avait exploré lorifice supérieur. Il se compose d’une chambre souterraine d’une trentaine de mètres de longueur, au fond de laquelle est un double orifice aboutissant dans un même puits vertical qui descend seulement de 30 mètres et aboutit à un talus d’éboulis à 45 degrés, qui s'abaisse lui-même de 30 mètres. I semble qu'il puisse y avoir là un système analogue à celui de l'Joue de Saint-Sol-Belcastel, mais l'accès des galeries possibles est actuellement tout à fait obstrué par les éboulis. Nous comptons continuer des recherches dans cette région , et sans doute aurons-nous à y revenir plus tard. Dsscrierion pes Créripes recugicuis par M. Le D' Drcorse DANS LE SUD-EST DE Mapacascar, par M. L. Farmmwarme. Les Clérides recueillis dans le sud de Madagascar, par M. le D' Decorse , sont intéressants, bien qu'ils ne soient pas très nombreux. Presque tous constituent des espèces et même des genres nouveaux, avec sept ou huit espèces déjà connues; ce fait semble Funautes que chaque bassin -de l'ile contient des types distincts, plus que pour d’autres familles. Les types déjà connus sont les suivants : Macnorezus macuzicozris Fairm. Opico impressus Fairm. STENOCYLIDRUS GEMINATUS Fairm. — var. RuFESCENS Fairm. Oro rarerascrarus Farm. Prarvecenus merazueus Fairm. — GENICULATUS Fairm. —- pLanarus Cast. — mrisnis Klug. Les descriplions suivantes sont celles des espèces nouvelles recueillies par M. le D' Decorse, sauf une seule, rapportée du sud de Madagascar par .sdiiiins — 307 — M. Grandidier; toutes font partie des collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Macrotelus maculicollis Fairm.. Ann. Soc. Belr., 1898, 23», Les individus recueillis par M. le D° Decorse dans la région nord de lAndroy diffèrent des exemplaires typiques trouvés par M. Perrier de Ja Bathie aux environs de Suberbieville, par une ponctuation plus forte, plus prolongée jusqu'à l'extrémité des élytres qui ont, en outre, une bande discoïdale brunâtre, mal limitée, el une autre plus courte le long du bord externe. C’est une variété locale, M. suboittatus Fairm. Antenius N. 9. Genre voisin des Elasmocerus , dont il difière par les veux très légèrement sinués en avant, finement granulés, les antennes grêles, sauf le 1° article, avec une massue presque plus longue que le reste de l'antenne et très com- primée. formée par le dernier article auquel les 8° et 9° viennent s’accoler en s’élargissant un peu; le corps est oblong, médiocrement convexe, vil- leux; le corselet est plus étroit que les élytres et rétréci, mais non étranglé à la base, fortement impressionné en avant, non marginé latéralement: l’écusson est court, transversal ; les élytres sont parallèles, un peu angulées aux épaules, arrondies ensemble à l'extrémité, à lignes de points assez gros: les pattes sont courtes, peu robustes, les fémurs antérieurs assez renflés, les postérieurs n'atteignant pas l'extrémité des élytres, les tarses assez épais, lamellés, le 1° article indistinet en dessus, les crochets fortement arqués , lobés à la base. Ce genre me parait voisin des Tillicera, dont il diffère par les yeux très finement granulés, peu sinués en avant, les antennes grêles avec le dernier article formant une longue massue comprimée avec l’adjonction des deux pénultièmes articles un peu élargis. Antenius laticlavis. Long. 4 millin. 1/2 à 5 millim. — Oblongus, modice convexus, piceus , sat nitu- dulus, villosulus, capite fere glabro, plus minusve rufescente, prothorace similiter antice rufescente, elytris basi, sutura et margine externo testaceo-rufescentibus ; capite subtiliter dense rugosulo*punclalo, antennis gracilibus, rufulis, articulis 8° et 9° nigris, latioribus, ad clavam adjunclis, hac stipite fere longiore, compressa, lata, nigra, palpis maxillaribus sat crassis, arliculo ultimo ovato, fere oblique truncato, paulo acuminato : prothorace transverso, lateribus rotondato, basi sat fortiter angustato, dorso ruguloso, antice læviore et transversim impresso, dorso fere trituberoso ; seutello parum distineto, planiuseulo ; elytris oblongis, fere paral- lelis, apice rotundatis, substriatulo-punctatis, stria suturali magis impressa, punetis apice Lantum obliteratis, intervallis subülissime coriaceis ; pedibus sat brevibus, piceis, femoribus basi et tibiis apice rufis, larsis lalis, trilamellatis, 21. — 308 — Antenius quadrivittatus. Longueur, 5 millimètres. — Ressemble au précédent, même genre de coloration, mais plus étroit, plus convexe, la tête rousse ayec une tache frontale noire, le corselet roux avec une grande tache discoïdale d’un brun noir, el les élytres ayant chacune deux bandes longitudinales de même cou- leur: leur ponctuation est beaucoup plus fine et plus serrée, les pattes sont brunes avec les fémurs plus ou moins roux : enfin, les antennes sont termi- nées par une massue de trois articles noirs, assez grands, bien séparés, le dernier arrondi. La différence de la massue antennaire entre les deux espèces est remar- quable, mais ne me parait pas devoir les séparer génériquement. Pallenis semicristata. Long. 7 millim. — Elongata, cylindrica, nigra, parum nitida, scutello et ely- trorum utrinque gultis A niveis, 1° posthumerali, 2° ante medium discoïdali, 3° et 4° post medium, illa prope suturam, illa externa obliqua ad marginem, 2 pri- mis et 2 medianis spalio rufo conjunctis, ore antennisque rufis ; capile subtiliter ac dense coriaceo punctato, antennis sal brevibus, apice clavalis ; prothorace ovalo, basi sat fortiter haud abrupte angustalo, dense sat subtiliter rugoso-punctato ; seu- Lello fere rotundalo ; elytris basi fortiler substrialo-punctatis, intervallis paulo ru- gosulis, strüs post medium obliteralis, parte apicali dense subtiliter rugosula, basi utrinque paulo elevalis et cristula brevi nigro pilosa ornatis; metapleuris albomaculalis, pedibus piceis, femoribus basi rufis. Outre les taches ordinaires des élytres, il existe un très petit point blanc sous l'épaule même. Le dessin des élytres rappelle celui des Stenocylidrus, mais les yeux sont différents. Pallenis parceguttata. Long. 8 à 10 millim. — Elongala subeylindrica, rufa, nilida, elytris cærulei:, ulrinque maculis 2 niveis, antica minuta, sculello niveo, abdomine cæruleo, meta- pleuris interdum crrulescentibus, pedibus piceis, femoribus basi rufescentibus ; capile subtiliter punclato, antice fortius, inter anlennas lransversim sulcatulo, an- tennis brevibus basi rufis, clava magna, nigra, lala ; prothorace ovato, poslice gra- datim , ante basim sat fortiler angustalo, angulis levissime extroversis, dorso den- sissime subliliter punelulato-rugosulo, breviter nigro-piloso, ante leviter impresso ; elytris elongalis, apice rotundatis, fortiter substrialo-punctatis, apice lantum fere le bus ct subtiliter rugulosis, basi utrinque nigro-peniallatis. Les taches des élytres sont petites, surtout les antérieures: les postérieures sont parfois accompagnées d’un point blanc très petit : les élytres para s- sent moins brillantes à cause de leur forte ponctuation, mais l'extrémité est très brillante. — 309 — Pallenis elegantula. Longueur, 5 à 6 millimètres. — Forme et coloration de la parcepultata , mais plus petite, avec les taches un peu différentes, l'antérieure plus deve- loppée, la postérieure en bande transversale à peine oblique, touchant le bord externe. n'atteignant pas la suture; la tête un peu plus fortement ponctuée, sans sillon transversal entre les antennes ; les antennes sont sem- blables ; le corselet est un peu moins arrondi sur les côtés ; les élytres sont un peu plus courtes, à sculpture semblable, un peu plus ridulée en dehors et sans pinceaux de poils à la base : les méso- et les métapleures ont aussi une bande blanche ; les pattes sont d’un brun foncé. Pallenis angustula. Longueur, 4 à 7 millimètres. — Forme de la précédente, mais plus étroite et plus cylindrique, même coloration générale, sans taches sur les élytres avec l'extrémité moins brillante ; la tête est ponctuée de même, les antennes sont semblables : le corselet est plus atténué en arrière, ce qui le fait paraître moins fortement rétréci à la base ; sa sculpture est semblable, un peu plus forte; les élytres sont plus finement ponctuées en lignes qui s'arrêtent un peu avant l'extrémité densément et finement ruguleuse : l'ab- domen est brun ainsi que les pattes, les pro- et mésopleures ont aussi une bande blanche : les fémurs sont parfois rougeâtres, sauf les genoux. Pallenis hæmatodera. Longueur, 3 millim. 2/3. — Ressemble à l'angustula, mais plus petite, plus étroite, également bleue, avec le corselet roux, mais plus rougeàtre, largement bordé de bleu en avant, et avec la tête rousse, ayant une grande tache d’un bleu noir sur le vertex; la tête est finement et densément ponc- tuée, large en avant: le corselet est plus court, assez arrondi sur les côtés en ayant, assez brusquement et brièvement rétréei à la base, très finement ponetué, légèrement impressionné en travers en avant, très brièvement déprimé en travers à la base; l'écusson est bleu: les élytres sont assez for- tement ponctuées en lignes à la base, ces lignes s'effaçant au milieu , la partie postérieure couverte d’une fine ponctuation serrée: le dessus du corps est finement villeux: les Libias sont rougeàtres. Pallenis armipennis. Long. 9 millim: 5. — Oblongus, subparallelus, convexus, nigrofuseus, opacus, pube subtili grisea vestitas, elylris utrinque vittula posthumerali, viltula ante médium prope suturam et villa obliqua fere mediana, suturam haud attingente squalide albo squamosulis; capite lato, subtiliter dense punetulato, ore rufescente, antennis crassiusculis, prothoracis medium attingenlibus, serralis, articulo ullimo oblongo, basi picea; prothorace valde convexo, antice paulo cucullato, postice sat — 310 — abruple angustato, antice transversim obsolete impresso; scutello griseo; elytris ad humeros modice angulatis, apice lruncatulis, basi fortiter substriato-punetalis et utrinque penicillo basi lato, compresso, apice acuto et porrecto armatis, pune- üs ad viltam medianam abbreviatis, parle postica basi denudata, apice late cinc- rascente; melasterno utrinque albido maculato, pedibus sat gracilibus, grisco lineatis, unguibus basi lobatis; œ - © paulo angustior, magis detrita, elytris villa mediana sola ornatis, apice oblusis, pemcillis minus validis. Ressemble beaucoup à la description de P. bipenicillata Wat. , mais celle- ci n'a que 8 millim. 5, est d’un noir brillant et les antennes sont presque aussi longues que les élytres. Lagenotillus N. 9. Ce nouveau genre appartient au groupe des Tillides par l’imsertion des antennes en avant d’une faible échancrure des yeux et le 1° article des tarses bien dégagé. Les antennes de 11 articles, les yeux finement gra- nulés, les antennes en scie, le labre bilobé et les fémurs postérieurs dé- passant notablement les élytres le rangent près des Perilyphus ; il en diffère par le corps un peu comprimé, la tête inclinée en dessous, les antennes en scie jusqu'à l'extrémité qui dépasse la base des élytres avec le dernier article acuminé; le corselet est un peu gibbeux, rétréci à la base en goulot de bouteille: les élytres sont déprimées au milieu, plus convexes et lépère- ment élargies en arrière avec la base fortement relevée de chaque côté au milieu : les crochets tarsiens lobés à la base. Le Pallenis ebenina Fairm. (Ann. soc. Belo., 1893, 382) doit rentrer dans ce nouveau genre, dont le faciès, comme chez le genre, suivant, rap- pelle certaines Fourmis. Lagenotillus Alluaudi. Long. 11 millim. 1/2.— Elongatus, subeylindricus, fusco-niger, nitidulus, ru- fovillosus, elytris medio linea albopubescente valde obliqua ornalis, apice dense rufopubescenlibus; capite anlice subtilissime strigosulo, inter antennas transver- sim profonde sulcato, his serralis, articulo ultimo oblongo-ovalo, palpis maxilla- ribus arliculo ullimo valde elongato-cultriformi, palpis labialibus acuminalo; prothorace antice subgloboso, postice fortiter angustato et lransversim depresso, fere lageniformi, lateribus et antice laxe punctulato; elytris fere parallelis, medio vix sensim anguslalis, ad humeros forliter angulalis, basi fortiler substrialo- punclalis, intervallis leviler convexis, utrinque prope sculellum compresso-elevalis et pilosulis, punclis ad lineam albam abbreviatis, hac intus plus minusve russala, dorso post lineam breviter polito et nitidiore, postice paulo magis convexo et sub- tilissime alulaceo; sublus cum pedibus nitidior, subliliter asperulus, mesopleuris nitidissimis, cum tibiis niveo-linealis. Cette élégante espèce se rapproche de Pallems ebemna, mais elle est — 311 — moins brillante, le corselet est plus globuleux en avant et forme plus le goulot à la base, les élytres sont fortement bilubereulées à la base avec l'extrémité très pubescente. Ayant d'être recueilli dans la région de l'Androy, cet Insecte remar- quable avait été trouvé à Diégo-Suarez par M. Alluaud. Arachnoclerus D. 2. Ce genre est très voisin du Lagenotillus Alluaudi Fairm., dont il diffère par l’exagération des caractères. Ainsi son corps est bien plus étroit, plus allongé, plus comprimé: la tête est plus étroite, plus inclinée en dessous: le labre est presque entier; les antennes sont plus longues, atteignant le milieu du corps, bien plus grêles, nullement en scie: le corselet est bien plus étroit en avant, moins gibbeux, plus rétréci en arrière: les élytres sont plus étroites, plus parallèles, un peu déprimées au milieu, relevées à la base avec un faisceau de poils noirs serrés, la partie postérieure bien moins déelive, rétrécie et obtuse à l'extrémité: les pates sont assez grêles, les postérieures plus longues, bien que leurs fémurs ne dépassent puère l'extrémité des élytres: les tarses sont médiocrement larges, les articles 9-h lamellés, les crochets appendiculés. Le dernier article des palpes maxil- laires paraît ovalaire, presque tronqué, celui des labiaux un peu triangu- laive. Chez les Lagenotillus, le dernier article des premiers est longuement cultriforme, et celui des seconds oblong. Cet insecte est bien remarquable par son corps grêle, comprimé, et ses grandes pattes qui Jui donnent de la ressemblance avec certaines Fourmis et Arachnides et même avec quelques Gérambyeides. Arachnoclerus fallaciosus. Long. 9 à 10 millim — Elongatus, gracilis, convexus, fuscus, opacus, capite prothoraceque paulo nitidulis, prothorace utrinque ad pleuras linea albido-sericea, elytris medio vitlula valde obliqua squalide fulvo-squamosula ornatis: capite brevi, reclinalo, lævi, verlice subtiliter punctulato, antice fere strigoso, antennis sat graci- libus, fuscis, articulo 1° rufopiceo, corporis medium superantibus, apicem versus vix crassioribus, articulo ullimo interdum rufescente, prothorace compresso antice sat convexo, postice gradalim declii et gradatim angustalo, dorso medio strigosulo , poslice transversim strigoso, lateribus antice fortiter ac longitudinaliter strigoso, parte antica multo læviore; scutello falvido-pubescente ; elytris elongatis, paulo compressis , medio levissime angastalis, postice angustatis, apice obtusis, sutura usque ad medium anguste griseo-pubescente, humeris sat elevalis, basi opacis, sat fortiter Tineato-panctalis utrinque compresso-elevatis et pilosulis, parle apicali dense snbüliter rugosala, punctis majoribus albido-piligeris sparsuta; subtus niger, milrdus, mesopleuris pallido-vittatis, metasterno valde convexo, pedibus gracilibns, postieis longioribus, coxis, femorum basi et apice, tibiis basi el larsis rufis. Deux individus provenant du Sud de Madagascar, recueillis l'un par M. Grandidier, l'autre par Sikora. — 312 — Stenocylidrus semisuturatus. Long. 4 millim. — Modice elongatus subeylindricus, niger, nilidus, elytris vittula albido-pilosa brevi ad suluræ basin et vittula simili, minus dislincta, ad suturæ apicem, dorso medio vitta obliqua alba extus ornatis; capite dense punctu- lalo, ore rufo, antennis gracilibus, piceis, apice parum crassioribus; prothorace ovato, lateribus antice sat rotundato, postice forliter angustato, haud slrangulato, dorso sat fortiter sat dense punctato; seutello albido; elylris modice elongatis, basi fortiter lineato-punctatis, punctis post medium minoribus et irregularibus ; pectore immaculato, pedibus fuscis, sat validis, femoribus anticis sat inflatis. Voisin des virgulatus et obliquatus, mais plus grand, plus large, sans points blancs sur les élytres, qui sont plus courtes, et ayant une courte bande blanchâtre sur la base de la suture recouvrant l’écusson , etune autre moins nette à l’extrémité de la suture. Stenocylidrus virgulatus. Long. 3 millim. 1/2. — Ressemble extrêmement à l’obliquatus Kairm. pour la forme, la taille et l’ensemble de la coloration; mais la dis- position des taches est un peu différente, d’abord la couleur du fond est plus noire; sur les élytres, il n’y a pas de point blane sous l'épaule, les deux points du disque sont moins rapprochés entre eux, l’antérieur à égale distance de la base et du postérieur, sans teinte rousse entre eux, la bande externe oblique ne se confond pas avec le deuxième point blane: les élytres sont plus fortement ponetuées à la base, les méso- et métapleures ont une bande de pubescence blanche, les pattes sont d’un brun foncé. Ces deux espèces sont voisines de S. externus Fairm., dont elles diffèrent par la taille beaucoup plus faible, le corselet moins fortement rétréei avant la base, plus finement ponctué, et les élytres plus fortement ponctuées, la bande postérieure fortement arquée et l'absence d’un point blanc derrière l'épaule. Liostylus pictus. Long. 4 mill. — Elongatus, subcylindricus, niger, valde nitidus, pilis albido- sericeis breviter hirtulus, elytris utrinque fascia obliqua ab humero incipiente, suturam versus directa et vitta transversali fere mediana a præcedente vix separala albido-fulvis, ante apicem macula sericeo-villosa albida ornatis; capite paulo pices- cente, dense subtiliter punctulato, antennis gracihibus, dilute fulvis, clava oblonga fusca ; prothorace ovato, paulo transverso, lateribus vix rolundalo, poslice abrupte breviler angustato, modice sat dense punctato; scutello albido ; elytris sat elon- gatis, dorso medio evidenter depressis, basi linealo-punctalis, puncus medio obsolescentibus; sublus immaculatus cum pedibus fulvus, femoribus basi plus minusve fulvis. Le corselet est peu alténué en arrière, assez brusquement et brièvement — 313 — rétréci à la base, ce qui le différencie beaucoup de L. variegatus, auquel il ressemble. Liostylus analis. Long. 2 millim. 1/2 à 3 millim. 1/2.— Gracilis, subeylindricus, fusco-niger, ni- tidus, elytris apice rufis; capite sat lato, dense subtiliter punctato, utrinque vage impressiusculo, antenuis rafis, sat gracilibus, clava obscuriore, oblongo-elongala , arliculis parum densatis; prothorace ovato, antice convexo, postice angustato, ante basin fortiter strangulato, dense punctulato, basi transversim depresso el plicatulo; elytris elongatis, ad humeros parum angulalis, lineato-punctatis, punctis apico vix obsolescentibus, intervallis planis, basi utrinque oblonge paulo elevata, unde sutura depressa, humeris paulo convexis et rufescentibus; pedibus rufis. Opilo costipennis. Long. 12 à 17 millim. — Elongatus, elylris deplanalis, fusco-piceus , nitidus, elytris paulo minus’nitidis, plaga media dorsali communi, marginem haud attin- gente et macula terminal flavido-fulvis, pedibus testaceo-fulvis, genubus fuscis, fulvo laxe piloso; capite subtiliter rugosulo, fulvo-pilosulo, clypeo paulo rufes- cente, labro fulvo, emarginato, antennis sat gracilibus, prothoracis basin superan- Libus, piceis, articulo ultimo rufo, 4 præcedentibus conjunetis æquali; prothorace basi fortiter sat abrupte angustato, lateribus fere rectis, dorso medio impresso , dense strigoso, lateribus striolatis, basi medio fere tuberoso, parte antica subliliter punctulala, ulrinque transversim impresstuseula ; elytris parallelis, ad humeros angulalis, grosse substrialo-punctalis, punctis ad plagam inlerruptis, sed lateribus fere ad apicem prolongatis, intervallis basi convexis, rugosulis, 3° anguste cari- nulato, 5° parum ante apicem abbrevialo, 7° postice elevato, parte apicali dense subüliter punctulato-rugosula, sutura paulo elevata; subtus alutacea, tarsis paulo obseurioribus. Var. B, minor, plaga elytrorum ad marginem dilatala et maculam apicalem allingente, elytris basi rufo vage linctis, abdomine dilutiore, genubus vix obseu- rioribus, impressione prothoracis haud strigosa, — An Q ? La dépression des élytres et leurs intervalles carénés distinguent cette espèce de ses congénères. Opilo biguttulus. Long. 10 à 11 millim. — Elongatus, poslice leviler ampliatus, piceo-fuscus, nilidus, fulvo-pilosulus; elytris medio utrinque macula rotunda aut ovata prope suturam et macula apicali fulvis ornatis; capite rugosulo, inter oculos sat forliter slrigoso, leviler impressiusculo, labro rufo, emarginato, nilido, antennis sal brevibus, prothoracis basin haud superantihus, apicem versus haud crassioribus, obscure lestaceis, articulo ultimo oblongo, acuminato, duobus præcedentibus con- janclis paulo longiore, haud crassiore; prothorace ovato, lateribus haud rotundato, postice leniter attenuato, basi breviter parum fortiter angustato, dorso rugosulo- punctato, medio fovea ovata dense strigosula signato, parte antica læviore el pi- cescente; elytris elongatis, ad humeros sat angulatis, postice leviter ampliatis, — Ji — basi sat fortiter substrialo-punctatis, postice sat subtiliter punclato-ruposulis, in- tervallis basi paulo convexis, punctalis, postice cum sutura fere costulatis, 3° et 5° postice angustis, sed carinulatis; subtus pectore lateribus fortiter punctato, ab- domine magis piceo, punctulato, apice densinus, pedibus Lestaceo-fulvis à mldis, genubus late et tarsis picescentibus. Ressemble au costipennis, mais bien plus convexe, plus petit, avec les taches dorsales petites, arrondies, très séparées et les carènes moins sail- lantes; difière de languinus par sa forme moins étroite, plus convexe et par la sculpture du corselet. Opilo anguinus. Long. 11 millim. — Valde elongatus, parum convexus, prothorace cum sterno et capite piceis, fulvo-villosulis, modice nitidis, elytris dilute fulvis, fasciola {rans- versa ante medium, exlus constricla, ad suluram et ad marginem dilalata, el post medium plaga transversali communi fusco-piceis; capite convexo, lævi, supra oculos utrinque foveola signato, clypeo rufescente; prothorace ovatulo, lateribus fere rectis, basi breviter constricto, dorso dense rugosulo-punctalo, medio depresso el dense strigosulo, depressione basi medio oblonge tuberosa et utrinque convexa; elytris elongatis, fere parallelis, ad humeros angulatis, parum convexis, basi sal fortiler lineato-punctatis, punctis medio obliteralis, parte dimidia-poslica subli- liter dense rugosulo-punclulata, intervallo 5° poslice carinulato, apice planalo; abdomine nitidiore, piceolo, fulvo tincto, pedibus pilosis, fulvis, genubus breviler piceis. Bien distinct par sa forme étroite, les trois renflements du corselet, les macules des élytres et leur ponctuation assez fine. Platyclerus semiruîus. Long. 5 millim. — Obloneus, planiusculus, vilosulus, capite prothoraceque 7 (o] ) t rufis, clytris basi piceo-rufis, medio vitta {ransversa communi, ad suturam pro- funde emarginata, et mocula apicali communi pallide fulvis, dense pilosulis, spalio intermedio nigro, ad suluram producto ; capite sat fortiter punclato, paulo rugosulo, labro late sinuato, antennis brevibus, fusco-piceis, parum pracilibus, clava oblonga, articulo ullimo oblique truncalo ; prothorace brevi, lateribus rotun- dato, basi abruple breviter constriclo, dorso dense rugoso, fere strigosulo, antice transversim forliter arcuato-impresso , parte antica convexa, læviore; scutello griseo- pubescente; elylris ad humeros valde angulalis, parle basali fortiler striatulo- punctata, intervallis asperatis, striis medio obsolescentibus; subtus cum pedibus piceo-fuscis, his sat longe villosis, femoribus sat crassis, basi magis rulo-piceis. Ressemble assez pour le dessin au planatus, mais la coloration est très différente et les bandes sont nettement limitées. Eburifera sexperlata. Long. hi à 6 millim. 1/2. — Elongata, sat convexa, nigro-cærulescens, nilidula, 4 — 315 — elytris minus et utrinque gutlis eburneis 3 ornalis, intermedia ad suturam appro- ximata, 3° externa paulo obliquata; capite magis cærulescente, sat dense punetalo, ore rufescente, antennis gracilibus, apicem versus paulo crassioribus, prothoracis medium haud superantibus; prothorace ovato, antice sat fortiter transversim sul- cato, lateribus rotundato, postice sat fortiter angustato et depresso, dorso vix punctulato; scutello albido; elytris basi substriato-punctatis, strüis ante medium obhteratis, intervallis paulo rugatulis, parte apicali confuse ruguloso-panclala, apice magis villosa, sutura medio subtusinterdum rufa immaculala, pedibuspiceis aut rufis, tibiis tarsisque obseurioribus. Eburifera biarcuata. Long. 6 millim. — Elongata, angustula, nigra, nitida, elytris sutura basi anguste albopubescente, medio rufa, ante apicem iterum sed latius albido-pubes- cente, utrinque vitta oblique arcuala eburnea ad marginem dilatata anlice paulo rufescente marginala, pedibus rufis, bis larsisque paulo obscurioribus; capite dense punetulato, antennis fusculis, apice sat late clavatis; prothorace valde con- vexo, lateribus rotundato, postice haud abrupte angustato, dense punctato, disco medio levissime depressiusculo: scutello albido; elylris basi fortiter lineato-pune- talis, el utrinque leviter elevatis, punctis medio obliteratis, sulura medio rufa, paulo incrassala levique , parte apicali sublilissime punctulato-rugulosa; pedibus sat validis, anticis crassioribns. Cette espèce est remarquable par l'unique bande éburnée qui traverse les élytres, tris oblique, dilatée sur le bord externe et très convexe. Chez un individu recueilli dans la même région par M. Alluaud, les pattes sont d’un brun noir, la bande blanche à la base de la suture est presque effacée , la postérieure encore plus. Eburifera tenuecincta. Long. 5 millim. — Modice convexa, nigra, nitidula, villosula, elytris medio villa tenui transversa leviter convexa, parum eburnea, pallida, suturam haud ‘altingente ornalis ; capite sat forliter punctato, antice truncato, labro emarginalo com ore obscure rufescente, antennis basi rufis: prothorace parum fransverso, la- leribus autice leviter rotundato, postice forliter angustato et fere constricto, dorso parum convexe, parce punclalo; elytris ad humeros rotundato-angulatis, apice rotundatis, basi fortiter lincato-punctatis, parle postica dense subtiliter punctulato- rugulosa, ad suluram vage lineolala, basi ad scutellum utrinque convexa; scutello concolore; sublus cum pedibus nigro picea, his sat longe villosis. Remarquable par sa petite taille et par la bande étroite qui orne les élytres, transversale, sans atteindre la suture et à peine oblique. Abrosius li. f. Ce nouveau genre de Cléride se rapproche des Hydnocérides par les larses à 1° article indistinet, les veux entiers et les antennes insérées près } l — 316 — de leur bord inférieur; mais les yeux sont assez déprimés, les pattes de longueur médiocre et le faciès est très différent de celui des Evenus, rap- pelant plutôt celui des Aulicus. Les antennes sont gréles, de 11 articles, les trois derniers formant une massue très lâche, assez étroite; le front est assez large, mais les yeux sont médiocrement convexes quoique assez gros, ne débordant guère le corselet; les tarses ont les articles intermédiaires assez longuement lamellés, Abrosius cyaneorufus. Long. 3 à 4 millim. — Oblongus, modice convexus, cœruleus, nitidus, parce nigro et albido-hirtulus, elytris parte dimidia basali rufis, hac parte postice viltula angusta densius villosula, pallida, limitata; capite sat lato, dense punctulato, ore rufo, antennis gracilibus, rufis, clava obscuriore; prothorace longitudine haud latiore, basi modice angustalo, dorso sat dense punctato, lateribus rotundatis, basi haud sinualis; scutello cæruleo; elytris oblongis, ad humeros sat angulatis, basi sat fortiter lineato-punctalis, punctis in parte postica minutis et mordinalis; sublus cum pedibus rufus, his gracilibus, sat brevibus, tarsorum articulis intermediis sal longe lamellatis. Arotes nN. 9. Genre voisin des Enoplium, ayant comme lui le dernier article des tarses maxillaires sécuriforme: mais le corps est bien plus court, les yeux sont plus gros, entiers, les antennes à massue plus forte, formant presque la moitié de l'antenne, mais sans émettre de rameaux, le corselet plus large que long, avec les angles postérieurs également arrondis, le bord postérieur finement marginé, se joignant au rebord latéral très fin, qui ne dépasse pas le milieu des côtés; le corselet est presque aussi large en arrière qu’en avant, légèrement arrondi sur les côtés et brièvement rétréci à la base: les élytres sont oblongues, indistinctement élargies après le milieu, leur seulp- Lure est assez forte et en lignes en avant, confuse et plus faible en arrière; les pattes sont médiocres, les tarses paraissent formés de 5 articles assez épais, les crochets courts et faibles. Arotes albozonatus. Long. 3 à 3 mullim. 1/2. — Oblongus, sat convexus, nitidus, breviter villosulus, capite prothoraceque rufis, elytris cæruleis, vilta media transversali lata alba, ad suturam interrupta ornatis, pedibus piceis, anticis interdum rufescentibus; capite dense punctulalo, ocalis convexis, integris, antennis gracilibus, arliculis + primis crassis, fulvis, clava sat magna nigra, paulo compressa; prothorace latitudine vix longiore, antice et postice fere æquilato, lateribus sat rotundatis, dorso sat dense punctato, basi tenuiter marginato; scutello ovato, rufescente; elytris ad humeros parum angulatis, basi sat forliter seriato-punctatis, intervallis subtiliter rugosulis, parte poslica leviter ac irregulariler punctulata. Les côtés des élytres sont plus ou moins purpurins et la bande blanche — 317 — transversale a une villosité pâle, tandis qu'elle est noirâtre sur le reste du corps, sauf sur les côtés postérieurs des élytres où elle est pâle. Xamerpus fasciolatus. Long. 2 millim. 3/4. — Oblongus, sat angustus, niger, nitidulus, pilosulus, elytris utrinque macula post-basali sat magna, suturam fere attingente, el villa ante apicali medio arcuata, ulrinque angulala rufotestaceis; capite sat lato, subti- liter punctulato; prothorace paulo lransverso, antice angustato, lateribus arcualis, leviter rufomarginatis, dorso sat fortiler et sat dense punctalo ; elytris oblongis, fortiter dense punctatis, apice rotundalis, macula poslica interdum cum anlica per marginem conjuncta; pedibus rufis. Plus étroit, plus convexe et plus petit que ses congénères; le dessin des élytres est analogue à celui de À. Bourgreoist Eairm., mais la taille et Ja forme sont bien différentes. CLéripes Nouvgaux pu Muséum n'Hisroirs Narurezze pe Paris, par M. Si. SonexkuixG (ne Hausourc). 1. Cyuinnes icer Kr., var. rufiventris m. Dans la description de son Cylidrus niger (Deutsch. Ent. Zeit., 189). p. 82), M. le docteur Kraatz dit que le corps de cette espèce est entière- ment noir, à l'exception de la base des antennes qui est jaune. Un exem- plaire du Muséum de Paris provenant du Congo el un second exemplaire faisant partie de ma collection et provenant de Bénito (Congo français)! out l'abdomen entièrement roux. Pallenis cuspidata sp. nov. Elongala, nigro-cyanea, capite prothoraceque rufis, elytris apice cuspidalis, densissime punclulatis, antice fortiter striato-punctatis, nigro-eyaneis, maculis quat- Luor, sculello lituraque suturali longa ante apicem niveis.— Longueur : 14-16 mil- lim. Madagascar, baie d'Antongil (A. Mocquerys, 1898). Tête rousse, rugueuse; antennes serriformes à partie du 5° article, noires, sauf le 1° article qui est roux. Corselet roux, convexe, atténué dans sa partie postérieure, plus large que chez Pall. ac ulipennis Cast., den- sément granuleux. Écusson AE de pubescence blanche, Elytres d'un bleu noir, bleues en arrière, légèrement renflées de chaque côté de l'écus- son, longues et étroites, acuminées à l'extrémité, mais non aussi longues ) J'ai obtenu ce dernier individu de M, H. Donckier, de Paris. — 318 — ni aussi pointues que chez lacutipenus; chaque élytre séparément arrondie au sommet, très finement et densément ponctuée et présentant, en outre, dans la moitié antérieure, de gros points carrés, disposés en stries. Chaque élytre est ornée de quatre points blanes arrondis, les deux premiers situés sur une même ligne transverse en arrière de Ja base, l’un tout près du bord latéral, l’autre sur le disque, non loin de la suture; le troisième point (le plus grand) est placé vers le milieu de la longueur de l'élytre à égale dis- tance du bord externe et de la suture; le quatrième point est situé en arrière du milieu et au voisinage du bord externe; il existe, en outre, le long de la suture, près de l'extrémité des élytres, un munce liséré de pu- bescence blanche. Le dessous du corps et les pattes sont d’un bleu noir; les trochanters, roux. Le mésosternum présente de chaque côté une tache de pubescence blanche. L’abdomen est finement velu. Voisin du Pall. acutipennis Cast., mais avec les élytres moins longuement acuminées en arrière, le corselet plus large (aussi large que chez le Pall. Lricolor Cast.), les taches blanches des élytres plus grandes et différemment siluées. 3. Pallenis crinitifasciata sp. nov. Cylindrica, nigro-caerulea, capile prothoraceque dense rugulosis, antennis nigris, articulo primo rufo-brunneo, elytris parallelis, apice conjunclim rotun- datis, excavato-punctatis, pone medium fascia arcuala pilis sericeis albis formala, apice densissime breviter flavo pubescentibus , pedibus longis, nigris. — Longueur : 13 millim. Madagascar, baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898). Stature du Pall. tricolor Cast. Entièrement d’un bleu noir. Tête finement cl densément rugueuse; antennes serriformes à partir du 5° article, noires avec le 1° article roux. Corselet également convexe, ses côtés parallèles dans leurs deux-tiers antérieurs, densément et fortement rugueux, présen- lant au milieu un sillon longitudinal peu distinct et quelques rides trans- verses en avant de la base. ue couvert d’une pubescence dense, blan- châlre. Élytres parallèles, très fortement pibbeuses à la base, de chaque côté de l’écusson, ces gibbosités allongées a finement ponctuée; ponctua- tion des élytres forte, sériée, sauf sur quart postérieur qui est seulement couvert d'une PORM ACER fine et dense. Élytres ornées en arrière du milieu d'une fascie arquée, blanche, soyeuse, plus large au bord latéral qu'en dedans ét n’atteignant pas la suture; l'extrémité des élytres est pubescente sur une Jarge étendue, et quelques longues soies jaunâtres existent dans leur partie antérieure, surtout auprès de la suture. Le dessous du corps et les pattes sont d’un bleu noir: les cuisses postérieures sont remarquables par leur longueur el leur gracilité. Cette espèce doit se ranger à côté du Pall. aulica K1.; elle est facile à distinguer par sa coloration entièrement bleue et par sa pubescence. — 319 — !. Pseudopallenis splendida sp. nov. Angusla, splendida, nigra, capite glabro, prothorace minutissime punetulato , antennis brunneis, vix denlalis; elytris post hameros contraclis, basi unicallosis et penicillalis, antice forliler strialo-punctalis, apice glabris, pone medium fascia flava clevala, anle medium fascia brevissima argentea, femoribus posticis basi flavis, Gibüs tarsisque rufis. — Longueur, 9 millim. Madagascar, baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898). Les élytres, resserrées en arrière des épaules et dilatées à l'extrémité, ainsi que leurs gibhosités hasilaires, ornées chacune d'une touffe de longs poils, font ranger celte espèce dans le genre Pseudopallenis Kuw. (Soc. Entomol., 1893, p. 66). La tête est très brillante et ne présente, çà et là. que quelques points fins: les antennes sont brunes avec le 1° article noir; les articles 7-10 sont nettement transverses: le dernier article est presque aussi long que les trois articles précédents pris ensemble. Corselet convexe, présentant une constriction avant la base et montrant un sillon transversal au tiers antérieur: le disque est très finement pointillé, luisant. L'écusson est dépourvu de pubescence. Les éiytres présentent à la base une gibbosité pénicillée et, en arrière du milieu, une fascie élevée, jaunâtre, dilatée sur les bords latéraux et ne touchant pas la suture. En avant de cette fascie, il en existe une autre, qui est très courte, formée de poils soyeux blanes. Ponctuation des élytres forte, sériée en avant de la deuxième fascie; en arrière de celle-ci, les élytres sont lisses et luisantes: toute la surface des élytres, surtout vers l'extrémité, est garnie de soies fines et assez longues. Le dessons du corps est noir: les méso-et mélasternum présentent, de chaque côté, des laches de pubescence blanche. Les pattes sont grêles: la base des cuisses postérieures est jaune, les jambes et les larses sont roux ou bruns. Voisin du Pseudopall. humericallosa Kuw., mais distinct par sa taille bien plus grande et par ses élytres ornées de deux fascies. L'espèce est aussi semblable au Pall. bifascis Fairm., mais les fascies sont différemment si- tuées; le sternum est roux et la base des cuisses postérieures est d’un jaune clair. 5. Stenocylidrus fastigiatus K]., var. rufipes m. La description de Klug (Clerü, p. 280, t. 1, £ 1) convient bien à un exemplaire long de 12 millimètres, mais dont les pattes sont entièrement rousses. Je donne un nom particulier à cette forme distincte. 6. Tilloclerus aurosus Fairm., var. rufipes m. Un exemplaire de cette belle espèce a les pattes entièrement rousses, landis que, chez le type, les pattes sont de lx couleur du corps, c'est-à-dire noires. Les antennes sont noires. Gelle variété se distingue nellement du Tilloclerus testaceipes Fairm. 7. Cazumerus puzcis Weslw. La tache blanche de la base des élytres occupe quelquefois toute la base, quelquefois elle manque totalement. Les cuisses postérieures ont chez tous les exemplaires du Muséum (au nombre de 6) l'extrémité foncée; les jambes postérieures sont évalement plus ou moins rembrunies. 8. Callimerus flavofasciatus sp. n. Niger, flavo pilosus, antennis, pedibus, elytrorum basi, fascia submediana api- ceque flavo-testaceis. — Long. 8,5 millim. Siam (Bocourt). La tête est couverte, dans sa partie antérieure, d’une pubescence blanche, dense; le vertex est très finement et densément ponctué; le labre, les palpes et les antennes sont jaunâtres; les dernières sont terminées par une massue de quatre articles. Le corselet est aussi large que long, étranglé à la base, profondément sillonné en arrière du bord antérieur, avec une ponctuation clair semée et peu distincte; sur la dilatation latérale existe une fossette peu profonde. Élytres reisement larges, densément et assez fortement et assez irrégulièrement ponctuées, noires, avec la base, une large fascie en arrière du milieu et l'extrémité jaunes; la fascie basilaire est dilatée auprès de la suture; la fascie médiane est arquée, sa convexité tournée en avant, et elle s'étend, comme la tache basilaire , du bord latéral à la suture. Le dessous du corps est noir à l’exception des deux premiers seoments abdominaux qui sont jaunes comme les pattes. Les jambes postérieures ne sont pas dentées. Tout le corps est garni de poils assez longs, blancs sur la tête et sur le sternum , jauntres sur les autres parties du Corps. Cette espèce se rapproche du Callim. lanfrons Gorh., des îles Philippines, mais ses élytres ont une fascie médiane et l'extrémité jaunes. 9. Priocera strigicollis sp. n. Nigra, nilida, dense cinereo-pilosa, prothorace longitudinaliter rugoso-strigoso, antice et postice ferrugineo, elytris ad medium usque fortiter strialo-punctalis, poslice fere laevibus, dimidia parle antica rufa, postica nigra, apice flavo, fascis duabus propter medium flavis, abdominis segmento primo pedibusque rufis. — Long. 9 millim. Minas Geraes, Caraça (Gounelle, 1886). Tête noire, densément et grossièrement poncluée, avec les antennes et les palpes roux. Corselet avec des rides longitudinales, serrées et très dis- tinctes sur le disque; noir, avec les Dent antérieur et postérieur roux. Élytres rousses dans leurs deux-tiers antérieurs , noires en arrière, avec deux fascies transversales et l'extrémité jaunes: la première fascie est située immé- diatement en avant du milieu, près du bord antérieur de la partie noire des élytres; cette fascie s'étend du bord latéral jusqu'à la deuxième série — 321 — de points. La deuxième fascie est située en arrière du milieu et atteint la sulure, mais non le bord latéral. Les élytres sont marquées de séries de gros points en avant de la deuxième fascie et sont lisses en arrière de celle-ci; la région avoisinant l’écusson est déprimée, Les méso-et métasternum sont d'un brun roux: l’abdomen est noir, avec le premier seyment roux. Les paltes sont rousses: les cuisses sont renflées à l'extrémité. Le Prioc. strigicollis se sépare de toutes les espèces connues par son cor- selet densément striolé. Quelques espèces (Prioc. spinolae Thoms., cylin- drica Thoms.) n'ont de rides longitudinales que sur les bords latéraux du prothorax. Par sa coloration, notre espèce se rapproche du Prioc. marpi- nicollis Chevr. 10. Priocera pygmaea sp. n. Flavo-brunnea, dense pilosa, capile prothoraceque obseurioribus, prothorace impunclalo, ante medium bigibboso, elylis antice striato-punclatis, fasctis tribus nigris vel brunneis ornatis, femoribus basi flavis. — Long. 5-6 millim. Prov. de Bahia, S. Antonio da Barra (Gounelle, 1890). Tête et corselet d’un brun roux ou noir, luisants, imponctués, le dernier bigibbeux en avant du milieu, les deux gibbosités limitées en avant par un sillon transversal très distinet latéralement. Les antennes sont testacées. Élytres marqués de séries de gros points jusqu'en leur milieu, points qui sont surtout nets sur la large fascie noire. Les élytres sont d'un brun jau- oälre el présentent trois fascies brunes ou noires: la première, située à la base, est souvent peu distincte et n'est quelquefois représentée que par une tache effacée: la deuxième fascie est située au milieu, la troisième en arrière du milieu: les deux dernières fascies se rejoignent souvent le long de la suture et au bord latéral. Le dessous du corps est d’un brun jaunâtre. Les pattes sont rousses où brunes; la base des cuisses est jaunâtre. Cet insecte est une des espèces des plus petites du genre; elle se rap- proche, par sa coloration, des Prioc. proæima Chevr. et rufescens Chevr. 11. Phloeocopus costatus Sp. n. Elongatus, parallelus, flavo-branneus, capite densissime minute punclato, brunneo, antennis rufo-brunneis, articulo ultimo duobus praecedentibus longiore, prothorace brunneo, basi luberculato, lateribus dense granuloso, elytris antice grosse serialo-punclatis, interslilio quinto postice fortiter elevato, nigro-brunneis, basi, fascia mediana apiceque flavis, pedibus flavis, geniculis nigris. — Long. 8 millim. Madagascar occid., Tulléar (G. Grandidier, 1899). Corps parallèle, assez plat en dessus. Les antennes atteignent à peine la base du corselet; les articles Q et 10 sont triangulaires, leurs angles internes porntus: le dernier article est plus long que les deux précédents Muséum, — vin. 29 30e ptis ensemble. Le corselet, d’un brun roux, est de la largeur des élytres et présente en arrière du milieu un relief brillant: le disque est éparsement ponctué et luisant et les bords latéraux sont granuleux. Les élytres pré- sentent dans leur moitié antérieure de gros points disposés en stries, points qui s’effacent brusquement un peu avant le milieu: le cinquième intervalle est caréné et s'étend presque jusqu'à l'extrémité, où la carène offre sa plus forte saillie, Les élytres sont d'un brun noir avec la base assez largement testacée: une large fascie dentelée située vers le milieu et l’extrémité sont jeuncs. Le sternum est brun, l'abdomen d’un brun jaunâtre. Les pattes sont jaunes avec les genoux noiràtres. Cette espèce ressemble au Phlæocopus mediozonatus Fairm., d'Obok: elle est facile à reconnaitre à ses élytres munies d’une carène aiguë. 12. Opilo triangulus sp. n. Nigro-piceus, nitidus, capile prothoraceque subliliter sat dense punctulalis, ore, palpis antennisque rufis, elylris non profunde striato-puncelatis, rufo-brunncis, in medio macula laterali triangulari nigra, femoribus flavo-rufis, apice late nigris, Libüs tarsisque brunneis. — Long. 12 millim. Cochinchine (R. Germain, 1864). Tête et corselet d’un brun noirâlre, finement et assez densément ponc- lués: labre, palpes et antennes roux, ces dernières ayant leur massue plus claire, parce qu'elle est revêtue de fins poils blanchâtres. Le corselet pré- sente en avant un sillon transversal arqué et un sillon longitudinal, court et profond. Elytres avec des stries régulières de points serrés et peu pro- fonds, indistinetes auprès de la suture; d’une coloration brun roux, chaque élytre présentant an milieu du bord latéral une tache triangulaire noire dont la pointe est dirigée vers la suture. Le sternum est brun ou noir, les bords du métasternum bruns: l'abdomen est d’un brun roux avec le milieu des premiers segments foncé. Les cuisses sont Jaunes avec l'extrémité noire: les antérieures sont fortement renflées : les jambes et les tarses sont noirs ou d’un brun roux. Le corps est densément velu en dessus ct en dessous. Voisin des Opilo castaneipennis White, sordidus Westw., hypocaustus Gorh., etc., dont il a la forme parallèle, assez déprimée, et les antennes grèles : il est remarquable par ses élytres ornées d’une tache triangulaire noire. 13. Opilo strigicollis sp. n. Parallelus, brunneus, nitidus, capite dense punctato, prothorace nitidissimo , in disco profunde non dense punetato, bituberculato, in medio foveolato et longitu- dinaliter strigato, lateribus rugulosis, elytris ad apicem usque seriatim punclatis, flavidis, macula post-scutellari fascüisque duabus dentatis branneis, pectore rufo, abdomine flavo-brunneo, pedibus pallidis, geniculis nigris. — Long. 12 millim. Madagascar occident., Tulléar (Bastard, 1897). di "à nn nd de à ic de, CS AS DR ne — 323 — Les antennes sont d’un brun noir, avec l'extrémité plus claire par suite de la présence d’une villosité jaunâtre. Le corselet est à peine plus long que large, de la largeur des élytres, très légèrement atténué en avant, forte- ment ruguleux sur les bords latéraux, avec des points peu denses, mais profonds sur le disque; la dépression médiane présente quelques rides lon- gitudinales. Les élytres sont couvertes de séries de points enfoncés, attei- gnant presque l'extrémité, points partiellement effacés dans la région dorsale postérieure. La couleur des élytres est d’un brun jaunâtre clair : en arrière du seutellum existe une tache noirâtre indistincte ; en outre, les élytres sont ornées de deux fascies transversales noirâtres ; la première, dentelée, est située en avant du milieu et rejoint l'épaule le long du bord latéral; la deuxième fascie est plus large et est située en arrière du milieu. Les pattes sont pâles, avec les genoux noirs. Espèce remarquable par ses élytres ponctuées jusqu'à l'extrémité et par les rides discoïdales du corselet ; elle se rapproche de l'Opilo brunneotinetus Fairm., de Madagascar, dont elle difière par sa forme parallèle, par sa sculpture et par sa coloration. 14. Orthrius rufotestaceus sp. n. Rufo-testaceus, nitidus, pilosus, capite subtilissime densissime punctulato, pro- thorace dense conspicue punctato, elytris strialo-punclatiss — Long. 8,5 à 11 millim. Dardjiling (Harmand, 1890). Entièrement d'un roux testacé, à l'exception des yeux qui sont noirs el quelquefois du sternum et de l'abdomen , qui sont rembrunis. Tête couverte d’une ponctuation très dense et très fine, à peine visible: front présentant deux fosseltes arrondies et bien marquées, sans cavène : palpes et antennes roux , le quatrième article de celles-ci plus long que le troisième: la massue est pubescente. Le corselet est plus long que large et présente en avant un sillon transversal arqué; ses flancs sont globuleusement renflés, fortement déprimés en arrière de ce renflement, qui est marqué d’une fossette du côté dorsal, où il est parfois limité par un sillon arqué; le corselet est en entier finement et densément ponctué, plus distinctement que la tête. Les élytres ont des stries ponetuées, bien marquées, se prolongeant presque loujours jusqu'à l'extrémité; la strie suturale est faible, Le sternum et l'abdomen sont roux où bruns: les pattes sont d'un jaune testacé. Voisin de l'Orthrius striatopunctatus Schklg. 15. Orthrius tuberculicollis sp. n. Fulvus, nilidus, pilosus, capite subtilissime densissime punctulalo, prothorace inaequali, ante medium tuberculis duobus, elytris irregulariter striato-puncta lis, pectore fulvo, abdomine fulvo vel brunneo, pedibus rufo-testaceis. — Long. 7-8 millim. 23. — FI — Dardjiling (Harmand, 1890). Ressemble beaucoup à l'espèce précédente, mais sa taille est plus pelile : son corselet est imponctué, sillonné longitudinalement et transversalement, el présente, en arrière du sillon antérieur, deux larges tubercules ronds, presque toujours bien distincts. Les élytres n’ont de stries ponctuées qu'aux bords latéraux: près de la suture, elles sont presque lisses ou présentent de faibles sillons longitudinaux. 16. Orthrius dorsalis sp. n. Rufo-brunneus, nitidus, pilosus, capite prothoraceque densissime subliliter punc- tulatis, hoc luberculis tribus rotundis, elytris irregulariter profunde striato-punc- latis, brunneïis, macula magna communi ante medium apiceque flavis, femoribus apice flavis. — Long. 7-8 millim. Dardjiling (Harmand, 1890). Semblable à l'Orthr. tubercuhicollis sp. n. Tête et corselet très finemeut ponctués. Pronotum inégal comme chez ce dernier, et offrant trois petits tu- bercules dont deux situés en arrière du sillon extérieur, le {roisième au milieu du bord postérieur. Ponctuation des élytres plus forte que chez l’es- pèce précédente, le disque ne présentant que quelques points espacés ; la suture est longée en arrière par un profond sillon longitudinal. Les élytres sont brunes, avec une grande lache commune, jaune, en arrière de l’écus- son : le quart postérieur des élytres est évalement jaune et comprend une macule transverse rousse. Le dessous du corps est d’un jaune roux ou brun. Les pattes sont d’un brun roux, les cuisses jaunes à leur base. 17. Orthrius lateralis Schklo. La collection du Muséum contient deux Orthrèus, provenant de Ternate (Moluques), auxquels s'applique bien la description de lOrthr. lateralis Schklo | Ann. Mus. Genova (2) XX, 1899, p. 138 |: mais ces insectes sont entièrement d’un roux leslacé, à part les yeux, qui sont noirs. 18. Clerus binodulus Gorh. Gette espèce est très variable au point de vue de la coloration. La tache noirâtre transverse de l'angle apical des élylres est quelquefois peu appa- rente ou manque entièrement. L’abdomen est le plus souvent en majeure partie roux, avec le premier ou les deux premiers segments seulement noirs; d'autres fois, la coloration noire s'étend beaucoup, en sorte que les deux ou trois derniers seoments restent seuls roux. Au contraire, l'abdomen de quelques exemplaires est entièrement roux; en ce cas, le corselet est aussi roux où brun, ainsi que les pattes, et la tache apicale jaunâtre est plus large el sans macule noirâtre. Quelquefois, la moitié antérieure des ytres est en grande partie noire. ne 19. Clerus eximius Mannerh. (holosericeus White). Chez cette espèce, les taches basilaires des élytres sont plus où moins étendues, ce qui fait que tantôt la couleur rousse, tantôt la couleur noire prévaut sur les élytres. La forme extrême chez laquelle la tache commune orbiculaire est en connexion avec les taches humérales et forme avec elles une fascie, est décrite par Mannerheim (Bull. Moscou, 1843, p.248). Mais la plupart des exemplaires du Muséum (il y en a en tout 21 SR à répondent à à la description de White (Cat. Clerid., 1849, p. 58); ici, les taches noires basilaires sont séparées. 20. CLenus rurrcozzis Cast., var. nigricollis m. Spinola a déjà fait remarquer (Clérites, 1, p. 261) que le corselet a parfois la marge antérieure noire. Quelquefois cette couleur noire s'étend sur tout le corselet ; j'appelle cette forme var. nigricollis. 21. Clerus elegantulus sp. n. Niger, nilidulus, antennis, basi et apice rufis, prothorace rufo, margme antico nigro, elytris antice subseriatim punctatis; nigris, basi rufo-testaceis, fascia mediana curvala flava, apice cinereo pubescente. — Long. 6 millim. Vénézuéla, La Victoria (F. Geay, 1896); trouvé sur le bois pourri. Tête noire luisante, densément et très finement ponctuée, couverte de poils gris dans sa partie antérieure; yeux ayant l'éclat du cuivre jaune ; palpes roux; antennes noires, sauf à leur base et à leur extrémité qui sont rousses, la massue pubescente. Corselet éparsement et finement ponctué, luisant, roux, avec le bord antérieur noir sur une largeur plus ou moins grande. Les élytres sont couvertes dans leur moitié antérieure de gros points subsériés ; leur moitié postérieure est finement et à peine distinc- lement ponctuée, Élytres testacées sur leur tiers antérieur, noires en arrière , présentant une fascie | Jeune, étroite, arquée, dont la convexité est dirigée en avant. L'extrémité des élytres est couverte d’une pubescence d'un jaune gris qui dessine nettement une bande arquée, étroite, partant de la suture et se dirigeant en arrière et en dehors de façon à figurer avec la fascie médiane, dans la moitié postérieure des élytres, un cercle jaune un peu allongé. Dessous du corps et pattes noirs, les épimères du méso- et du mélaslernum roux comme les hanches. Espèce proche parente du CZ. Salvini Gorh. 22, Auzrous nero Spin. Le lype de celte espèce a les élytres rousses , avec seulement la suture et l'extrémité bleues : muis Spinola remarque déjà (Clérites, À, p. 331) que, parfois les élytres, sont ornées d'une fascie transverse bleue, dont les SEC ee dimensions paraissent très variables. Une telle variété est figurée planche °7, figure 5. Chez plusieurs exemplaires du Muséum, le bleu des élytres s'étend de plus en plus et forme finalement la couleur du fond. Quelquefois les épaules sont rousses, à l'exception, toutefois, du calus huméral qui esl toujours bleu ; une fascie transversale en arrière du milieu et le bord latéral de l'épaule jusqu’à cette fascie sont également roux. Au lieu de la fascie, il n'existe parfois sur chaque élytre qu'un point isolé de grandeur variable, situé en arrière du milieu. Quelques exemplaires sont entièrement bleus, à part les épipleures qui sont roux. 23. Lissaulicus dispar sp. n. Oblongus, flavo-rufulus, nitidus, supra inaequalis, irregulariler nigro-caeruleo maculatus, elytris basi luberculalis, antennis flavis, arliculis 7°, 8°, 10° nigris, articulo 9° rufo-brunneo, pedibus anlicis flavo-brunneis, leviter umbralis, femo- ribus fortiter clavatis, pedibus posterioribus flavis, femoribus nigro-maculalis, übiis apice tarsisque nigris. — Long. 8 millim. Madagascar, baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898). Je ne place cette espèce qu'avec hésitation, et seulement à titre provi- soire, dans le genre Lissaulicus, dont les espèces actuellement connues ont le dessus du corps lisse et luisant: au contraire, chez la présente espèce, le dessus du corps est inégal, comme chez les Pelonium fasciculatum KI. et scoparium K1., les Erymanthus , ete. Mais quant à la forme générale du corps et à la figure des antennes et des tarses, l'espèce nouvelle ressemble tout à fait aux Lissaulicus. ; Tête irrégulièrement ponctuée, d’un jaune roux ou brun, maculée de noir; une fascie noire transversale existe sur le front; en arrière de celle-ci s'étend une lache longitudinale, et le vertex présente trois taches plus ou moins confluentes:; les yeux sont profondément échancrés en avant et dorés. Les antennes sont minces el portent une grande massue de trois articles plats. dont les deux premiers sont triangulaires et le dernier ovalaire et acuminé: les premiers articles sont jaunes, le 6° article brun, les 7° et 8 noirs, le 9° d’un brun roux, le 10° (le plus grand) noir, le 11° jaune. Le corselet est plus long que large, atténué en avant et en arrière, avec sa plus grande largeur en arrière du milieu; le disque est éparsement et irrégulièrement ponctué, inégal: il présente un sillon transversal en arrière du bord antérieur, un sillon longitudinal au milieu et une ligne oblique de chaque côté de ce dernier sillon, La coloration du corselet de cet insecte n’est pas aisée à décrire. Des taches et des stries noires sont dispersées sur le disque du prothorax ; il existe une ligne longitudinale de chaque côté du sillon médian, et une autre tache longitudinale, acu- minée en avant et en arrière, est située sur la ligne médiane entre ce sillon et l’écusson. Ce dernier est noir. Les élytres sont dilalées en arrière et offrent à leur base une protubérance testacée ; le disque présente plusieurs e- VAL era — 327 — fosseltes , les unes grandes, les autres petites, et quelques élévations caréni- formes : une carène double s'étend de l'épaule jusqu'au milieu des élytres. Comme le corselet, les élylres sont maculées de noir bleu et de jaune: quelques points noirs bien distinets sont situés sur une même ligne longi- tudinale le long du bord latéral: la suture, fortement élevée, est testacée dans sa partie postérieure. Le dessous du corps est jaune, sauf le mélas- lernum qui est d’un noir luisant et quelques petites taches noires sur le mésosternum. Les patles antérieures, d’un brun jaune, sont en partie bru- nâtres: leurs cuisses sont fortement renflées; les pattes intermédiaires et postérieures sont jaunes, avec une fache sur les cuisses, l'extrémité des jembes et les tarses noirs. Tout le dessus de l'insecte est {acheté de groupes de poils gris: des poils noirs plus longs existent au bord postérieur des élytres et aux pattes. L'espèce ressemble quelque peu aux Enoplioides Fair. : mais le corselet n'est pas composé de trois parties, et la conformation des palpes est toute autre. A cette occasion, j'observerai que le genre Aphelochroa Quedenf. n’est point identique au genre Lissaulieus Waterh.; M. Kuwert a énoncé le premier cette erreur, que M. Lohde a reproduite dans son +Catalogus Cleridarum». Chez Lissaulicus, le dernier article des deux paires de palpes est sécuriforme; chez Aphelochroa , le dernier article des palpes maxillaires esteylindrique. Chez Lissaulieus, la massue des antennes est plate, foliacée; chez Aphelochroa , elle est beaucoup plus-étroïte et compacte. Les élytres des Aphelochroa sont densément et irrégulièrement ponctuées. Tous les Aphelo- chroa connus sont presque entièrement roux, le plus souvent L de couleur chair, sauf les pattes qui sont plus ou moins noires. 24. Xenoclerus gen, nov. Corpus elongatum, convexum , alatum. Oeuli subliliter granulati, antice fortiter excavali; palpi maxillares et labiales arlieulo ultimo securiformi; antennae 1 1-arti- culalae, moniliformes, arlieulo ullimo pyriformi. Prothorax convexus, nitidus, fere luevis, anlice et postice constrictus, in disco (anlice) foveis duabus profundis. Elytra fere lacves, nitida, humeris valde elevalis, in 4 lateribus pone basin compressis. Pedes robusti, femoribus poslicis elytrorum apicem haud attingentibus, unguicu- lis basi obtuse dentalis. Je propose de créer ce genre nouveau pour le Trogodendron Edrmardsi Horn (Trans. Amer. Ent. Soe., VUE, 1880, p. 149). L'insecte présente, il est vrai, le facies d'un Trogodendron, mais les espèces de ce genre se trou- vent seulement en Australie, tandis que l'espèce actuelle est de l'Amérique seplentrionale, En outre, certains caractères différentiels paraissent justifier la création d'un genre nouveau. Chez les Trogodendron, les élytres sont couvertes dans leur moilié anté- rieure de points grands, profonds, sériés; le genre nouveau a les élytres SDS EE presque lisses. Elles présentent seulement en avant de fins points clairse- més; en arrière, les points sont plus serrés, mais ils restent /oujours très fins. Les épaules sont élevées, mais il n'existe pas de pibbosités auprès du scu- tellam, alors que ces gibbosités sont très distinctes chez les Trogodendron. Le corselet n’est pas granuleux, mais lisse et luisant, et ne présente que quelques points profonds: le sillon transversal antérieur est fortement mar- qué: sur le disque, de chaque côté, se trouve une fossette assez profonde. Les antennes ne sont pas si robustes que chez les Trogodendron; Je deuxième article n’est pas globuleux, mais presque de la longueur du troi- sième: les articles 4-10 ne sont pas dentelés: le dernier article est pyriforme, et son bord interne n’est pas droit comme chez les Trogodendron, mais échancré. Les cuisses postérieures n’atteionent pas l'extrémité des élytres ou de l'abdomen; les ongles sont épaissis au milieu el obtusément dentés. 25. ErurirerA cazLosa KI. Espèce très variable dans sa coloration. Quelquefois la couleur noire prédomine sur les élytres, l'extrémité et les bords latéraux et basilaire de ces organes sont seuls roux; de même, la tête et le corselet sont parfois noirs. Les pattes étant rousses avec une tache fémorale noire, ou noires avec la base des cuisses rousse. La sculpture est aussi variable. La fine granulation de la tête et du prothorax est tantôt distincte, lantôt obsolète, et la pre- mière goutte élevée des élytres, le plus souvent poncliforme, est quelque- fois transversale. ï 26. Eburifera pulchra sp. nov. Elongata, sat convexa, subtus viridi-aeneo micans, capile, antennis prothora- ceque rufis, hoc convexo, antice profunde angulatim impresso, disco parce tuber- culato, elytris cyaneïs vel violaceis, antice serialim crenato-punctatis, postice irre- gulariler rugosis, gultis obliquis quattuor et punctis rolundis duobus albis, pedibus nigro-cyaneis, femorum basi rufa. — Long. 8 millim. Madagascar, baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898). Le corselet de cette espèce est fortement convexe et présente en avant un sillon transversal très profond, arqué; le disque est granuleux, les oranu- lations plus grandes que chez l'Ebur. callosa KI. et clairsemées. L’écusson est couvert d’une pubescence blanche. Les élytres sont en partie d’un bleu noir, en partie violacées, et couvertes de grands points qui sont presque réguliers en avant et se changent, vers l'extrémité, en grosses rugosités: la série suturale de points forme, jusqu'au milieu , une strie profonde. Au pre- mier et au second tiers de chaque élytre existe une goutte élevée, trans- verse, blanche: an milieu, entre ces dernières macules, auprès de la suture, un petit point blanc élevé. Le dessous du corps est d’un vert métallique obscur, excepté le prosternum qui est roux. Les pattes sont d'un bleu noir avec la base des cuisses, surtout aux pattes antérieures, rousses. — 329 — Cette belle espèce est bien reconnaissable aux six gouttes élevées des élytres, ainsi qu’à la coloration et à la sculpture du corselet. 98. Thalerocnemis basiventris Sp. nov. Supra dense {lavo pilosa et longe nigro crinita, capile fulvo vel nigro, nilidissi- mo, prolhorace brunneo-nigro, lransverso, ante medium sulco transverso recto, elytris nigro-brunneis, lateribus nigris, dense punctato-strialis, in medio minns dense sericatis, femoribus teslaceis, nigro-apicatis vel nigro-maculatis, tibiis sma- ragdinis, tarsis brunneis. Long. 5-6-5 millim. Nouvelle-Guinée, Dorey (Raffray et Maindron, 1878). La tête est très luisante, imponctuée, le front dépourvu de fossettes, noir où d’un brun roux: les antennes sont brunes avec la base plus claire et l'extrémité parfois plus obscure. Le corselet est brun, plus large que long: il présente en avant un sillon transversal, droit, indistinet au milieu: ses flanes sont fortement arrondis et portent une fossette assez grande; le disque est finement et densément ponelué et est couvert de poils jaunes, soyeux. Les élylres sont brunes ou noirätres, plus obscures à l'extrémité; leur bord externe est noir jusqu’au milieu; les séries de gros points en atteignent l'ex- lrémité. Elles sont couvertes de poils jaunes, soyeux, sauf au milieu où 1l existe une lache rase noirâtre. Le sternum est brun et l'abdomen noir, sauf à la base et à l'extrémité qui sont jaunes. Les cuisses sont jaunes, les pos- térieures avec l'extrémité noire et les quatre antérieures avec une lache noire; les jambes sont vertes, les tarses roux ou bruns. Voisin du Thalerocn. smaragditibialis Kuw.; s'en distingue par la tête et l'abdomen noirs, par les points des élytres plus profonds, etc. 28. Plathanocera fen. NOV. Oculi glabri, antice profunde exeavali, subliliter granulati; labrum fortiter emarginatum; palpi maxillares arliculo ultimo fusiformi , labiales eodem longe lrian- gulari; antennae 1 1-articulatae, articulis 6-11 elavam latam planan formantibus, quam in genere Placocerus. Prothorax basi apiceque angustato, lateribus fortiter rotundatis, pone medium latissimus, antice haud emarginatus, ante medium pro- funde impressus. Elytra ovata, densissime subtiliter pilosa, subliliter striato-punc- tata. Tarsi 5-articulali, articulo primo recondito, tertio bifido, articulis 4 primis lamellatis, unguiculis in medio late dentatis. Ce genre présente le facies des Placocerus KI. et Euplacocerus Kr. Mais les antennes sont plates depuis le 6° article (elles le sont dès le 3° chez les Placocerus et Euplacocerus); le 3° article est long et mince, cylindrique: les articles 4 et 5 sont un peu dilatés à l'extrémité, les articles 6-9 fortement dilatés et anguleux à l'extrémité: le dernier article est inséré dans le 10° et arrondi à l'extrémité. Les élytres sont couvertes de séries de points fins alleignant presque l'extrémité. Au contraire, chez les Placocerus, les élytres sont profondément striées par des rangées de gros points transverses; chez — 330 — les Euplacocerus, les élytres offrent, dans leur moitié antérieure, une ponctuation fine, irrégulière, Les yeux sont ras, profondément échancrés en avant, l’échancrure plus profonde que chez les deux autres genres. Euplacocerus Kr. et le genre voisin Lacordarius Kuw. ont le dernier article de tous les palpes cylindrique et acuminé; chez Plathanocera, le dernier article des palpes labiaux est triangulaire, Chez Cardiostichus Quedf., les antennes sont composées d'articles cordiformes, peu serrés, pourvus de longs poils; le corps est plus oblong-ovale, les yeux sont garnis de poils, les ongles sont dentés au milieu comme chez notre genre. Le corselet du genre nouveau est convexe, fortement atténué en avant, moins en arrière; Îles flancs sont fortement arrondis, la plus grande largeur étant située en arrière du milieu. Il existe en avant du milieu un sillon transversal, profond, arqué: la base est distinctement rebordée: la marpe antérieure est simple, ] 29. Plathanocera uniformis sp. noY. - Fulyo-brunnea, subnilida, capite prothoraceque subtilissime punclatis, fere rugulosis, paucis panctis majoribus instructis, elytris densissime rugulosis, subti- liter striato-punctatis ct dense fulvo pilosis, antennarum elayva nigra, — Long. 10 milliru. Côte d'Ivoire, Baoulé (H. Pobévuin, 1897). Tout le corps d’un brun rougeâtre, à l’exception de la massue des an- tennes qui est noire; le dessus du corps couvert de poils courts jaunâtres, méêlés de quelques poils plus longs. Le front présente une carène distincte et deux impressions lévères. Les yeux sont glabres, profondément .échancrés; le rebord latéral de la tête se prolonge jusqu'au fond de cette échancrure. Les antennes atteignent la base du prothorax et sont fortement dilatées à leur extrémité. La tête a un col court. Le corselet est densément et très finement ruguleux et marqué de quelques points plus gros; dans son sil- lon antérieur existent quelques rides transversales peu distinctes. Le dessous du corps et les pattes sont d'un brun rougeätre, avec les jambes un peu plus obscures. Le Placocerus fulous Linell de l'Afrique orientale diffère de celui-ci par la ponctuation des stries des élytres grosse, par les yeux velus, par le des- “sous du corps, les pattes et les antennes noires. 30. Omwapius riLtFRONS Gorh. Un exemplaire du Muséum, provenant de Nouvelle-Guinée, a les pattes presque totalement noires, 31. Gephaloclerus basipes sp. nov. Niger, nitidus, pilosus, capite prothoraceque fere lævibus, elytris fortiter irre- = aù = gulariter punctalis, femoribus basi albis, genubus farsisque rufis. — Long. 3,9-4,5 millim. Abyssinie (Mission de Bonchamps, Ch. Michel et M. Potter, 1899). Var. ruficollis m. Niger, prothorace, antennis pedibuque rufs vel lestaceis. Tête et corselet lisses et luisants, montrant seulement quelques points à peine perceplibles; le front présente deux fossettes. Les antennes sont jaunes ave l'extrémité plus obscure. Le corselet, plus étroit que chez les autres Cephaloclerus , a d'ailleurs la même forme: il présente latéralement en arrière une impression profonde , en avant de laquelle on remarque une fossette, Les élytres sont un peu échanerées au bord latéral, séparément arrondies à l’ex- trémité, couvertes d'une forte ponctuation irrégulière et serrée. Les pattes sontgrèles, garnies de longs poils blancs, les fémurs blanchätres à la base, les genoux et les tarses roux. La variété ruficollis a le corselet, les antennes et les paltes d'une même couleur testacée, Cet insecte ressemble au Cephalocl. rufofemoratus Kv., mais il a le corselet plus étroit, ce qui rend sa tête encore plus proéminente, Sa coloration est aussi différente. 32. Tenerus robustus sp. nov. Flavo-ochraceus, capite prothoraceque dense et profunde, elytris densissime et minulissime puuctatis, his sublilissime quadricostatis, punctis duobus protho- racis, elytrorum apice extremo, antennis, genubus, libiis larsisque nigris. Long. 12-15,5 millim. Tonkin septentrional, Haut-Song-Chai (Rabier, 1895). Cette espèce est la plus grande et la plus robuste du genre: Entièrement d'un jaune d'ocre, à l'exception seulement des mandibules, des yeux, des antennes, de deux points ronds situés en arrière du bord antérieur du corselet, de l'extrémité des élytres et des pattes (excepté la base des cuisses largement teintée de rouge) qui sont noirs. Le corselet présente au milieu du bord postérieur une gibbosité brillante et imponctuée. Les élytres sont marquées d'une ponctuation irrégulière très fine et très dense, surtout dans la moilié postérieure, et montrent quatre légers vestiges de eôles longitudinales, L'extrême bout des élytres seul est noir, Le dessous du corps est roux, densément ponctué, 33. Tenerus analis sh. nov. Flavo-coccineus, antennis, genubus, tihiis, larsis, thoracis maculis quattuor, elytrorum abdominisque apice nigris, elylris unicostulatis, — Long. g millim. Côte d'Ivoire, Assinie (Chaper, 1882), Cet insecte a la tête, le corselet et le dessous du corps d'un rouge évar- — 332 — L late; les élytres sont testacées: le corps est partout couvert de poils jaunes, fins, plus ou moins longs. La tête est finement et très densément ponctuée, le corselet l’est un peu plus distinctement mais moins densément; le der- nier à quatre taches noires arrondies, l'une située au milieu du bord exté- rieur, une autre plus petite sur un faible tubercule placé en avant du bord postérieur, et les troisième et quatrième un peu en avant du milieu du bord latéral. Les élytres sont densément ponctuées, la ponctuation deve- nant plus faible en arrière: le long de la suture, il existe un sillon longitu- dinal, et sur le disque, bien plus près de la suture que du bord latéral, on remarque une côte fine mais distincte, atteignant presque l'extrémité; le quart apical des élytres est noir ainsi que les trois derniers segments abdominaux et les pattes, à l’exception de la base des cuisses qui est roupe. Je tiendrais cet insecte pour une forme du très variable Ten. variabilis K1., s’il n'avait une côte sur les élytres, côte caractéristique pour beau- coup de T'enerus asiatiques de même que pour le Ten. biplagiatus Fairm., provenant d'Obok; en outre, les antennes sont testacées et les pattes sont en majeure parlie noires. 34. Pelonium inaequalicolle sp. nov. Elongatum, postice ampliatum fuseum vel nigrum, cinereo-pubescens, anlen- nis nigro-fuscis, articulo ullimo apice lestaceo, prothorace inaequali, elytris antice foriter striato-punctalis, in medio dense albo veslilis, apice testaceis, ante api- cem cyaneo-maculatis, pedibus testaceis, femoribus nigro-maculatis. — Long. 15 millim. Amérique méridionale (Castelnau, 1845 : coll. du Muséum de Paris, un individu); Saint-Paul (ma colection). Ce Pelonium nouveau a des affinités avec les Pel. amoenum Guér., niveum Chev., elc., chez lesquels les élytres sont en partie couvertes d'un duvet blanc, dense, velouté. Tête brune ou noire, densément poncluée, avec la bouche jaune: les antennes sont brunes, leur massue ordinairement plus sombre, le dernier article jaune à l'extrémité. Corselet très inégal; au mi- lieu se trouve une ligne longitudinale partant du bord antérieur et se pro longeant jusqu'en arrière du milieu: trois sillons transversaux plus ou moins distincts délimitent divers tubercules, et notamment deux tubercules situés de chaque côté, et trois au bord postérieur, qui sont bien distincts et lisses, tandis que le corselet partout ailleurs est densément ponctué, sur- tout sur les bords latéraux. Élytres avec des séries irrégulières de gros points jusqu'au milieu: leur moitié antérieure est brune ou noire, la postérieure jaune; mais il existe sur chaque élytre, avant l'extrémité, une grande tache luisante d’un bleu noir. En avant de cette tache se trouve une large fascie d'un blanc de velours, qui, selon toute apparence, s’enlève facilement par le frottement. Tout le dessus du corps est couvert de poils longs et denses, — 333 — d’un blanc gris ; le dessous est noir etest revêtu, comme les pattes, d'une sorte de velours blanc. Les pattes sont jaunes, les cuisses maculées ou an- nelées de noir, les cuisses et jambes antérieures presque totalement noires. Un exemplaire de ma collection a une coloration générale plus obscure. Très voisin du Pel. amoenum Guér., différent par sa plus grande taille, son corselet très inégal, l'absence de la tache bleue humérale et de la petite gibbosité couronnée d’une touffe de longues soies sur le vertex, etc. 39. Necrosra mumrarom Hope. Ce Necrobia, ainsi que le Necr. glabra Champollion, ne diffère pro- bablement pas du cosmopolite Necr. rufipes Deover. Les deux espèces ont élé trouvées dans les momies égyptiennes, et Hope dit (Trans. Ent. Soc. London, 1834, p. IX) que la couleur de pourpre, que quelques exem- plaires présentent, provient de l'influence des médicaments employés pour l'embaumement des cadavres. Le Muséum possède deux exemplaires pro- venant de Hope. Hs sont d'un -testacé pâle, avec les pattes et les antennes plus claires, et leur corselet présente un reflet bleuâtre. Peut-être la colo:a- lion pâle est-elle la conséquence d’une certaine immaturité des insectes? En ce qui concerne la sculpture, les exemplaires ne diffèrent aucunement du Necr. rufipes, très variable sous ce rapport. Quant à l'absence de poils, l'explication qu'en à donnée Hope est très vraisemblable. [EmiPTÈRES uÉTÉROPrÈRES Nouveaux D'ASI£, par M. Joanvy Manrix. I. Scutellerinse. Poecilocoris dissimilis nov. Sp: Longueur, 18 millim, 5; largeur, 10 millim. 5. En ovale un peu allongé, de couleur jaune brun, à macules irrégulières mais symétriques, brun rouge. Tête d’un brun rouge brillant, avee un fin liséré noir à sa base, fortement ponctuée et rugueuse, très peu sinuée au- devant des yeux. À côtés presque parallèles, sur les deux tiers de leur lon- gueur à partir des yeux; ces côtés finement bordés, puis en ovale arrondi à l'extrémité. Tylus dépassant un peu les joues, lisse à son extrémité; tout le reste de la tête fortement ponctué, ridé et rugueux. Pronotum moins rugueux, à ponctualions assez fortes, irrégulièrement espacées; un sillon profond, transversal près du bord antérieur n'atteignant pas les côtés laté- aux, qui sont un peu déprimés et ridés transversalement, mais les bords — 334 — lisses, tranchants et droits : angles latéraux arrondis. Écusson aussi large à la base que la base du pronotum, tronqué, arrondi au sommet, à pone- tuations semblables à celles du pronotum, aussi largement dispersées, plus serrées dans le fond des 4 ou 5 rides transversales qui existent sur le disque près de la base. Coloration sur le pronotum : une bande parallèle aux bords latéraux, un peu élargie aux angles antérieurs et une tache presque triangulaire sur le disque, de chaque côté de la ligne médiane, brun rouge: sur l’écusson : à la base, une lache impaire lancéolée: de chaque côté de la ligne mé- diane, une bande, prenant naissance à la base de l'écusson, allant jusque près du sommet et émet- tant, du côté externe, un peu avant le milieu de la longueur du seutellum, une première branche di- rigée vers l’angle basilaire où elle s’élargit; une deuxième branche, un peu en arrière, se dirigeant parallèlement vers le même point, et s’arrêtant près du bord du scutellum à la hauteur de la pre- mière bifurcalion: enfin, une troisième branche, au sommet, parallèle au bord de l’écusson et re- joignant la précédente. Fig. 1. — Pæcilocoris Le processus du fusionnement des taches pri- dissimilis nov. Sp. mitives suit, chez cette espèce, un out autre mode que chez la plupart des espèces du genre Pæcilo- coris. Dans ce genre, en effet, les taches fondamentales de l’écusson sont au nombre de trois ou cinq à la base, puis deux en arrière, quatre autres encore un peu plus loin que le milieu, enfin, deux au voisinage du sommet. Lorsque les taches s’agrandissent, leur réunion se fait transversa- lement ou à peu près. Dans notre espèce, la réunion se fait longitudinale- ment pour les taches les plus rapprochées de la ligne médiane, obliquement pour les autres. Partie découverte des hémiélytres ponctuée, rugueuse, brun rouge, avec la bordure externe jaune; connexivum fortement ponctué, de même couleur, très faiblement jaunâtre à l'angle postérieur des seoments. Des- sous du corps, pattes et rostre jaune brunâtre, brillant, à reflets verdâtres dorés, plus clair sur le disque abdominal. Antennes, poitrine et paltes garnis de poils clairs, plus abondants el plus longs que dans les autres espèces du genre. Antennes noires violacées; le premier article et le tiers apical du second brun jaunâtre; premier arlicle n’atteignant pas le sommet de la tête, longueur du second égale à la moitié du précédent: le troisième égal aux deux premiers réunis; le quatrième un peu plus long que la moitié du troisième. L'article cinq manque. Premier article du rostre atteignant la base de la tête, le deuxième atter- — 330 — gnant la base des hanches intermédiaires, le troisième dépassant le premier segment abdominal et le quatrième dépassant aussi la base du troisième segment. Orifice odorifique prolongé en un canal rectiligne à bords nets et tran- - chants à extrémité arrondie, un peu plus long que la moitié de la distance qui sépare l'orifice du bord latéral métathoracique: abdomen à ponctuations brunes, moins denses sur le disque que sur les côtés; sillon abdominal s'étendant jusqu'au sixième sement, sligmates bruns. Une © Yunpan : Yunnan-Sen : altitude, 2,150 mètres, des chasses de Mgr Excollier ; don de M. R. Oberthür 1898, collection du Muséum de Paris. \ IL. Pentatominae. Priassus Excoffieri NOV. sp. Longueur, 18 millim, 5 à 19 millim. 5. Largeur aux angles latéraux du pronotum, 13 millimètres à 13 millim. 5. Dessus du corps lestacé pâle. Tête très faiblement sinuée en avant des yeux, se rétrécissant insensiblement jusque près du sommet qui est arrondi; à joues subconfluentes aussi lon- gues que le tylus; celles-ci assez densément ponc- tuées de noir, ces ponctuations entourées d'auréoles roses confluentes. Sommet de la tête rose. Partie située entre les ocelles dépourvue de ponctuation, lisse et brillante. Antennes pâles, teslacées, à deuxième article presque deux fois plus long que le premier: troisième article un peu plus long que le deuxième; quatrième égal à l'article précédent. L'article cinq manque. Pronotum à partie anté- e es * Fig. ». | Priassus rieure, ainsi que les expansions latérales, sauf un Éxcofieri nov. sp. espace sur le bord antérieur derrière la tête, pone- tué de noir avec marbrures roses entre les points, au-devant d'une ligne lirée des angles latéraux du pronotum; la partie postérieure de celui-ci concolore avec quelques points noirs très espacés: bords latéraux anté- rieurs roses, arqués et crénelés; angles latéraux aigus, dirigés latéralement et en avant. Seutellum et hémiélytres à ponetuations concolores, plus denses sur ces derniers: marge coslale de la corie à ponctuations noires plus grandes que celles de la tête et du pronotum, disposées irrégulière- ment sur un ou deux rangs: membrane hyaline, Rostre à extrémité noire, ne dépassant pas les hanches postérieures, deuxième article plus long que le troisième. Abdomen pâle, brillant, finement striolé, sans ponetuations distinctes: “arène lisse; épine ventrale atteignant à peine le sommet des hanches in- termédiaires; stigmates ainsi qu'un point à la base de chaque cotyle noirs, — 9330 — Un autre point noir presque au milieu du bord antérieur du mésostethium. Orifice odorifique prolongé en un sillon plus court que le premier article des antennes. > © © du Yunnan : Yunnan-Sen, altitude 9,150 mètres; récoltées par MF: Excoffier: don de M. R. Oberthür, 1898, Coll. du Muséum de Paris. Cette belle espèce diffère surtout de P. carinatus Horvath par les an- tennes, par les angles latéraux du pronotum, développés et aigus. III. Tessaratominae. à Embolosterna vacca nov. sp. Longueur, 30 millim.: largeur aux angles latéraux du pronotum, 16 millim. 75. En ovale, rétréei vers la partie postérieure du corps. Dessus d’un brun violacé, avec une Leinte vert olive foncé sur le pronotum et l’écusson ; mem- brane vert bronzé brillant. Une grande tache jaune sur la moitié apicale de lécusson. Tête petite, à sommet tronqué arrondi, à bords latéraux sinués. Pronotum ponctué, rugueux, surtout sur la partie antérieure et ses côtés latéraux, qui sont droits: angles latéraux arrondis, non déye- loppés. Connexivum jaunâtre; les angles apicaux des seyments de l'abdomen aigus, avec la pointe extrême noire. Antennes brunes, dernier article noir. Troisième article presque aussi long que le deuxième, le quatrième égal à ce dernier. Dessous du corps et pattes jaune brun; méso- et métasternum plus foncés, garnis, ainsi que le prosternum, d’un duvet soyeux jaune d’or. Processus du métasternum tronqué arrondi au sommet: sa base tronquée sinuée. Sewment génital de la femelle à peu près semblable à celui de E. taurus Westw. 1 © Bornéo : Lohaban. Don de M. R. Oberthur, 1898, Coll. du Muséum de Paris. Cette magnifique espèce diffère des Æ. taurus Westw et E. olivacea Hor- vath par son pronotum plus petit recouvrant moins loin l’écusson, par l'absence des cornes latérales, par l’écusson plus large un peu avant son sommet: par la base de son processus métasternal tronqué sinué, au lieu d’être coupé droit comme dans E. taurus. IV. Notonectidac. Notonecta Kirkaldyi nov. sp. Longueur, 13 millim. à 13 millim. 5; largeur, 5 millim. Tête assez large à la base: bords latéraux du nolocephalon très faible- ment arqués: vertex un peu plus de deux fois la largeur du synthlipsis. Bords latéraux antérieurs du pronotum droits. Écusson équilatéral, moins — 331 — long que celui de N. triguttata, chinensis, Montandoni, et moins étiré en pointe vers le sommet, que chez ces espèces; les côtés latéraux faiblement sinués. avi Fig. 3. — Notonecta Fig. 4. — Patte intermédiaire Kirkaldyi nov. sp. de N. Kirkaldyi Mart. La tête, la moitié antérieure du prothorax, la partie basilaire du clavus et les pattes jaune plus ou moins testacé, Moitié postérieure du prothorax (celte partie est testacée mais parait noire , parce que, par transparence, on voit la coloration du mésothorax), écusson et une fascie transversale ir- régulière sur les hémélytres noirs. Ceux-ci plus ou moins fauves (la fascie noire élant plus où moins grande el envahissant plus ou moins les hémé- lytres). Membrane brune avec une grande tache noire plus ou moins rap- prochée de la base, Talon du trochanter des pattes intermédiaires en angle émoussé, presque droit. Cette espèce, de la taille de N. chinensis et de N. triguttata, diffère de ces deux espèces par son synthlipsis, la forme des côtés du pronotum et celle des trochanters des pattes intermédiaires qui, chez ces dernières espèces, ont un talon prolongé en une épine courte, Elle diffère en outre de W. Mon- tandoni par sa laille plus faible, sa tête plus petite et par son synthlipsis. Yunnan : Yuonau-Sen, 2,10 mètres d'altitude, récoltes de MF! Excollier : don de M. R. Oberthür, 1898, Coll. du Muséum de Paris et coll. Kirkaldy. Je dédie cette espèce au très distingué Geo. W. Kirkaldy, dont le nom fail autorité dans l'étude de la famille des Notonectidue. SUR QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES DU GENRE AUTOMATE DE MAN, par M. Courière. A. Gardineri n. sp. La nouvelle espèce est (rès voisine de À. dolichognatha de Man, restée pendant longtemps le représentant unique du genre. Le fond de l'échancrure du bord frontal présente une convexité anté- rieure très marquée, et les côtés de ce lobe médian ont une tendance à se continuer sur la carapace, le long d'une légère dépression. Muséuu. vi. 23 — 338 — L'article proximal du pédoncule antennulaire (portion visible) n’a guère que la moitié de la longueur des ophtalmopodes. L'article médian, de lon- gueur variable avec l’âge des spécimens, est égal au précédent chez les adultes, où même léoèrement plus long. L'article distal a chez les adultes un tiers environ de la longueur du médian. Le scaphocérile atteint léoèrement plus loin que la moitié de l'article an- tennulaire médian. Le pédoncule antennaire ne dépasse que très lévèrement celui des antennules. 2 Les maxillipèdes externes, comme chez 4. dolichognatha. Je rapporte au S de celle espèce une grande pince détachée ayant appar- tenu à un spécimen de petite taille. Longueur totale, 5 millimètres; lon- gueur de la paume, » millim. 25: largeur maxima, 2 millimètres. Les doigls joignent exactement, comme chez A. dolichognatha, mais le carpe est fortement élaroi en avant et son bord distal est triobé. Les bords inférieurs n'offrent aucune saillie. Le méropodite, fortement renflé, est environ deux fois aussi long que le carpe, et ses bords ne continuent pas ceux de l'ischiopodite, renflé à son extrémité distale. Petite pince comme chez À. dolichopnathu. Sur la 2° paire, les seoments du carpe 3 et 5 sont éoaux, le segment 4 un peu plus petit. H n’y a aucune différence sensible entre le Œ'et la ® en ce qui regarde la forme du bord frontal et des pédoncules antennaires et antennulaires Le front antennulaire externe a seulement, chez les adultes, 13 articles à la hampe au lieu de 12, comme chez 4. dolichognatha. La principale différence sexuelle porte sur la grande pince de la 1* paire, elle est tout à fait comparable à celle que l’on remarque dans l'espèce pré- cédente. Mais la grande pince est plus courte et plus renflée chez A. Gar- dineri, comme le montrent les mesures suivan{es : SP: Ad: VS PEINMOE millimètres. millimètres. Longueur totale. ....... tRne ma UE UE pb h.5 Longueur de la paume....:....,...,.... < h.0o 3.29 Largeur maxima de la pince. ............. 3.39 2.6 Le rapport de la longueur à la largeur est toujours plus petit que », alors qu’il atteint 2.» chez À. dohchognatha. Le carpe est court, trilobé” très élargi distalement, avec une forte pointe triangulaire sur son bord inférieur (du côté de la pointe du doigt mobile). Le méropodite est court et fortement renflé en son milieu, le rapport de sa longueur et de sa largeur étant de 1.38 à 1.5 (1.6 à chez A. dolichop- natha). L'ischiopodite est fortement renflé distalement, alors qu'il continue directement le méropodite chez À. dolichognatha. Minikoi Atoll: 4 sp. © mutilés, avec des œufs, 2 grandes pinces déta- chées: 1 sp. '(?) mutilé, — 339 — Madhu Vabri Atoll : » sp. &', 1 jeune et 1 adulte mutilé; 2 sp. Q sans leur grande pince. Goïdu Atoll : 1 sp. © sans sa grande pince. Hulule Atoll : 1 pince détachée de Œ (?). l Ces spécimens font partie d'une collection très étendue de Crustacés, recueillie aux Maldives par MM. J. Stanley Gardiner et Borradaile, qui ont bien voulu me confier l'étude des Alpheidæ. Je rapporte également à cette espèce un exemplaire mutilé provenant de Kingsmill Island (collections de PU. S. National Museum) que j'ai eu entre les mains. Le dessin que j'en ai gardé se rapporte très bien à 4. Gardineri quant ë la forme du bord frontal et des antennes. Toutes les paltes manquaient. Les collections du Muséum renferment aussi trois exemplaires se rap- portant à cette espèce, el que j'avais jusque-là hésité à séparer de 4. doli- chognatha. Deux d’entre eux proviennent de Mascate (MM. Maindron ); j'ai rapporté le troisième de Djibouti. L'un des exemplaires de Mascate, très adulte, porte sur le côté droit un volumineux Bopyrien. Le fouet antennulaire avec 12 articles à la hampe, les sympodites des pléopodes très élargis distalement, contigus sur la ligne médiane, indiquent qu'il s’agit d’un '; l'examen des glandes génitales et de leurs conduits vecteurs confirme absolament ce fait. Or, la grande pince, par sa forme et ses dimensions, est absolument celle de A. Gardi- neri ©, y compris les caractères du carpe et du méropodite. La saillie tri- angulaire du carpe, à l’un de ses bords inférieurs, est seulement un peu moins accentuée que chez les spécimens typiques. Cette remarquable anomalie est sans doute un fait de castration parasi- taire, bien que celle-ci n'amène pas d'ordinaire de modifications aussi profondes. Il faut en rapprocher la présence, sur les pléopodes, des soies destinées à la fixation des œufs. Ces soies, disposées en deux groupes, très longues chez la ©, ne sont jamais absentes totalement chez le G', mais elles présentent dans le spécimen © en question une longueur plus grande que de coutume et sensiblement intermédiaire entre les deux états extrêmes de leur développement. Le deuxième spécimen provenant de Mascate est un autre d très adulte, pourvu de sa grande pince. Le bord frontal est mutilé. Les pédoncules an- tennulaires sont très semblables à ceux de 4. dolichognatha, surtout par la longueur de l'article médian, presque quatre fois aussi long que l'article distal. Mais les caractères du scaphocérite et du pédoncule antennaire sont ceux de À, Gardineri. La grande pince de la 1° paire diffère nettement de À. dolichognatha. Par la longueur des doigts, l'épaisseur du carpe et du méropodite, elle est tout à fait semblable à celle décrite antérieurement (Hulule Atoll). Elle offre de plus une légère saillie sur l'un des bords inférieurs du carpe, tout à fait absente chez À. dolichognatha. 23. — 340 — L’exemplaire que j'ai recueilli à Djibouti est une jeune © portant des œufs. H présente une anomalie en ce que sur la grande pince, qui est pré- sente, les doigts joignent exactement el sont allongés comme chez le G. Comme la saillie du bord inférieur du carpe et le renflement distal de l'ischiopodite sont également peu marqués, il est vraisemblable que la véri- table forme de la pince se serait dessinée à travers les mues suivantes du spécimen, et qu'il s’agit d'un retard dans la croissance provoqué par les premières pontes. A. Gardinert, recueillie à Mascate et à Djibouti en compagnie de 4. doh- chognatha, est jusqu'ici seule présente aux Maldives. Elle paraît aussi avoir une distribution plus étendue (Kingsmill Island), mais la faune des atolls et des récifs du Pacifique n’a pas été recueillie assez complètement pour que l’on puisse fixer les limites d'extension de ces deux espèces, alors que le genre se rencontre dans la zone intertropicale tout entière. A. Talismani n. sp. Le cephalothorax est très comprimé. L'échancrure du bord frontal pré- sente un véritable lobe médian triangulaire, dont la pointe obtuse atteint presque le niveau des bords de l'échancrure. Les ophtalmopodes sont, par suite, plus complètement abrités; ils n'égalent plus en longueur que la moitié de l'article antennulaire basal (portion visible). L’article médian est éval au précédent, ou lévérement plus court, et à deux fois l’article distal. Le pédoncule antennaire est au plus égal à celui des antennules: le sca- phocérite dépasse un peu le tiers proximal de l’article médian. Les maxillipèdes externes, comme chez 4. dolichognatha. Sur la 2° paire, les seoments du carpe 3, 4, 5 (extr. distale) sont sensi- blement égaux. Le seoment 1 égale une fois et demie chacun d'eux: le segment 2, deux fois environ. Le telson est plus élargi à son extrémité que chez A. dolichognatha, les épines internes de son bord postérieur ont disparu sur les spécimens. Sur l'un d’eux, la petite pince est présente. Elle est peu caractéristique et rappelle celle des espèces précédentes. Je ne connais la grande pince que par un appendice isolé qui accompagne le même spécimen et lui appartient probablement. Elle est assez semblable à celle de À. dolichognatha S', mais les doigts sont dentés et légèrement béants; la paume est aussi plus courte et l'insertion du carpe se fait vers le milieu de la hauteur de la pince, au lieu de son tiers supérieur, comme dans l'espèce citée. Le carpe est court, beaucoup plus élargi distalement que chez les ® et à fortiori chez les G de À. dohichognatha. : Le méropodite est as$ez fortement renflé en son milieu: sa longueur évale un peu plus de deux fois sa largeur maxima. L'ischiopodite est légè- rement élargi à son extrémité distale. Lo LR us — 341 — Exp. du Talisman, dragage 104. Puerto-Grande (Açores), profondeur, 20 mètres; (collection du Muséum de Paris). 2 sp. ®, mutilés. A. rugosa N. Sp. L'espèce est très voisine de À. Evermanni Rathbun, dont les types n'ont été très obligeamment communiqués. Comme dans cette espèce, le bord frontal est large, faiblement échancré, et présente sur la ligne médiane une très légère saillie triangulaire. L'article antennulaire médian, chez les ® des deux espèces, présente, près de son extrémité distale, du côté interne, un bouquet de 4-5 soies très longues et fortes, qui manquent chez les &. Les pédoncules antennaires sont plus courts chez À. rugosa ; ils ne dépassent pas en longueur ceux des antennules. La grande pince de la 1° paire est surtout caractéristique de la nouvelle espèce. Les trois spécimens mutilés qui le représentent sont probablement tous des ©, mais le fait n'est certain que pour deux d’entre eux: les deux grandes pinces détachées qui les accompagnent leur appartiennent proba- blement. Ces appendices sont assez semblables à ceux que M. Rathbun attribue aux d'A. Evermanni, et qui, en réalité, sont vraisemblablement ceux des © de cette espèce"). Mais, chez À. rugosa, la grande pince est plus courte et plus trapue, la paume étant sensiblement carrée : Longueur Lotale de la pince. .................. FAO OU 530) Pongueur dela paume... -:.-.................... 2 © Largeur maxima................. TC RO IE ARE La pince est aussi plus ornée; les deux bords inférieur et supérieur sont fortement rugueux et, sur la face externe, près du bord inférieur, on remarque un groupe de 3-4 bourrelets obliques, faisant une forte saillie. Le doigt mobile est courbé en quart de cercle et un large intervalle le sépare du doigt fixe. Chacun ne porte qu'une forte dent à la base et une autre un peu avant la pointe. Le doigt mobile porte, en son milieu, un curieux pinceau de longues soies flexibles. Le carpe est court, très élargi distalement, avec une constriction trans- versale et une forte protubérance inféro-interne. La petite pince, présente sur l'un des spécimens (une ©), est plus massive que chez À. dolichognatha et À. Gardineri. La 9° paire et le Lelson , comme chez À. Evermanni. Le telson, toutefois, ne présente pas la longue soie médiane et dorsale de cette dernière espèce. Albatros, Sta. 2799, 8° 44 latitude Nord, 39° 09 longitude 0. (baie de U) Les caractères sexuels sont, chez les Automate, d'appréciation souvent très délicate, Je les examinerai, principalement chez À. dolichognatha, dans une revision du genre que je compte publier incessamment, avec des figures nombreuses. er ee Panama); 30 brasses, fond de boue verte, chalut. Trois spécimens dont deux ® , mutilés. (A. Evermanni à été recueillie à Porto-Rico.) EXAMEN CRITIQUE DE QUELQUES ESPÈCES D HOLOTHURIDES ABYSSALES, par M. Rémy Perrier, CHARGÉ DE cours À LA FacuLTÉ pes screnczs DE L'Université DE Paris. La délimitation des espèces, qui constitue toujours un lravail très délicat, présente des difficultés particulières quand on n’a à sa disposition qu'un petit nombre d'individus ou même un seul. On est alors, en effet, exposé à confondre de simples différences individuelles avec des variations plus constantes et plus importantes qui nécessiteraient l'établissement de cou- pures spécifiques. C’est un cas qui se présente avec une fréquence toute particulière dans les études sur la faune abyssale. Beaucoup d'espèces de grands fonds, basées sur un seul individu, parfois mal conservé, ne peu- vent être considérées que comme provisoires, et plusieurs sont probable- ment appelées à disparaître au fur el à mesure qu'un plus grand nombre d'individus pourra être étudié. C’est un pareil travail de simplification qui est le but de la présente note. TL. Dans le volume XIV des Challenger’s Reports, Théel a établi, sur un individu provenant de la côte américaine du Pacifique, une espèce qu'il a appelée Ankyroderma Danielsseni. Cette espèce a été revue par Ludwie, et sa description complétée par l'examen de plusieurs individus provenant des mêmes régions (Mem. of Mus. of Compar. Zoology, t. XVIT). Kæbler a rap- porté à la même espèce deux individus dragués dans l'Atlantique, et moi- même ai étudié, dans la collection du Talisman, plusieurs exemplaires qui m'ont paru identiques à celui de Théel. D'autre part, Ludwig, il y a quelques années (Zesschr. f. wissent sch. zool., vol. LT), a attiré l'attention sur une espèce autrefois décrite par Risso sous le nom de Molpadia musculus; celte espèce était assez mal connue, et Théel ne Pindique qu'avec doute dans son énumération, fort complète, des Holothuries connues lors de la publication de son mémoire; Ludwig a re- donné une description précise de l'espèce: il a montré qu’elle devait se rattacher au genre Ankyroderma et porter le nom d’Ank. musculus. W à, en outre, cru pouvoir admettre que deux espèces précédemment décrites par Peut, Ank. Perrieri et Ank. hispanicum, se rattachaient à cette espèce. J'avais, de mon côté, étudié ces deux derniers types et les avais rattachés, sans con- naître le travail de Ludwig, à Ank. Damelsseni. Celte divergence n'a au- cune importance, car je crois pouvoir montrer aujourd'hui que Ank. mus- culus et Ank. Danielsseni ne sont qu’une seule et même espèce. Si, en effet, on compareles descriptions que Ludwig lui-même a données — 343 — des deux espèces, on ne peut apercevoir entre elles aucune différence de quelque valeur qui ne soit annulée par l'examen des échantillons que j'ai pu étudier : 1° Ank. Daniclsseni sevait un peu plus grand que Ank, museulus ; il a en ellet de 24 à 89 millimètres, tandis que ce dernier n'a que de 11 à 39 millimètres, Mais ces deux échelles empièlent si largement l'une sur l'autre, que cette différence ne peut être considérée comme spécifique, 2° Je ne parle ici que pour être complet, de la différence de grandeur de la vésicule de Poli: ce sont là des différences sans importance, qui dis: paraîlraient peut-être même si on étudiail à ce point de vue des individus plus nombreux, 3° Les corpuscules calcaires jouent, pour la distinelion des espèces du genre Ankyroderma, un rôle plus important peut-être que dans tout autre genre, [ls sont particulièrement variés dans les deux espèces en lilige, et on peut y distinguer les catégories suivantes : «a. Des corpuscules allongés fusiformes, dont la partie médiane est élargie et percée d'orifices, souvent au nombre de quatre. Chez Ank. museulus, le centre de cette partie élargie porte une petite lige, haute de 15 millimètres; celle tige manque, d'après Théel, dans Ank. Danielsseni, Elle n'existe pas non plus dans les échantillons du Talisman, et c'est pour cela que j'ai dû les rapporter à celte dernière espèce, malgré l'éloignement des lieux d'ori- gine. Mais cette différence prétendue spécifique ne vaut pas, en somme, qu'on s'y arrêle; car 1° la tige n'est pas constante dans Auk, museulus, et 2? Ludwig lui-même a vu qu'un certain nombre de corpuseules provenant d'Ank. Danielsseni authentiques portent des tubercules qui représentent la lige en question. b. Des plaques perforées, présentant sur leur pourtour des apophyses plus ou moins longues, existent dans les deux espèces, ce. Dans Ank. museulus, Ludwig décrit des plaques perforées circulaires portant en leur centre une longue tige terminée par un disque portant sur son bord six crochets recourbés vers le bas. Ludwig ne les a pas vus dans Ank. Danielsseni ; mais Théel les avait décrits, et je les ai moi-même observés dans cette dernière espèce, qui ne diffère done pas à ce point de vue de Ank. musculus. d, Les plaques en forme de-spatules associées en roselles, caractéristiques du genre, se voient dans les deux espèces et sont tout à fait identiques. e, Au centre de chacune de ces rosettes se dresse, ici comme là, une ancre, Ludwig, sans y attacher d'ailleurs d'importance, indique que les bras de l'ancre sont un peu plus épineux dans Ank. museulus; mais j'ai pu observer lous les passages entre les cas extrêmes, J'ajouterai à ce propos que la base de l'ancre est en relation avec ane petite plaque cireulaire perforée régulièrement; Ludwig parait considérer celle plaque comme étant la base même de l'ancre, J'ai toujours vu cette — 344 — plaque indépendante de l'ancre elle-même, et je crois bien que c’est ainsi qu'a voulu la décrire Théel et qu'il l'a représentée. ; f. Enfin le téoument est parsemé, dans les deux espèces, de corpuseules d'un: rouge vineux formés de zones concentriques, qui donnent au léou - ment sa coloration ; ils sont un peu plus abondants en général dans Ank. musculus que dans Ank. Danielssem ; mais quelques-uns de mes exemplaires en renferment une très grande quantité, et d’ailleurs il y a à cel égard une si grande variation dans une même espèce, qu'on ne peut en tenir comple au point de vue des distinctions spécifiques. 4° La différence la plus importante qui séparait autrefois les deux espèces et qui semble avoir déterminé Ludwig à les regarder comme distinctes ré- side dans leur distribution géographique : tandis que Ank. musculus appartient à la Méditerranée et au golfe de Gascogne. les Ank. Danielsseni de Théel et de Ludwig venaient des côtes Ouest du Pacifique. Mais cette différence tombe d'elle-même, puisque les individus, provenant de l’Aflan- tique, que J'ai étudiés, se rapprocheraient davantage de Ank. Danielsseni et que Kæbhler signale, de son côté, cette espèce dans le golfe de Gas- cogne. Il n'existe, en résumé, aucun caractère précis et suffisamment constant distinguant les deux espèces : elles doivent donc être confondues. Le nom de Anlyroderma Danielssen, plus récent, doit disparaitre de la nomenclature zoologique et céder le pas au nom de Risso, Ankyroderma musculus. If. Parmi les Holothurides faisant partie de la collection du Talisman. il en est un certain nombre se rattachant au genre Suchopus. Les uns, tous litloraux où provenant de faibles profondeurs, appartiennent à l'espèce depuis longtemps connue, St. regalis Cuvier. Les autres, venant de pro- fondeurs très variables et pouvant dépasser 1,900 mètres, ont été rattachés par moi à une espèce récemment décrite par Hérouard (Bull. Soc. z0ol. de France, 1896) sous le nom de St. Richardi. J'avais depuis longtemps re- marqué les ressemblances formelles que présentaient les corpuscules cal- caires des individus examinés par moi avec ceux qu’on voit dans le tévument de Holothuria tremula Gunnerus, corpuscules décrits d'abord par Selenka (Zaitschr. f. wiss. zool., t. XVIT), puis par Théel (Challenger’s Reports, vol. XIV). D’autres caractères se retrouvent dans les deux espèces, notam- ment les pelites taches pigmentaires qui sont si fréquentes dans le tévument de Holothuria tremula, et qui persistent même sur les individus conservés dans lalcool. Néanmoins la position générique était indiscutable. Mes indivi- dus, possédant deux buissons de tubes génitaux de part et d'autre du mésen- tère dorsal, appartenaient manifestement au genre Stichopus et ne pouvaient, par suite, êlre identifiés avec Holothuria hremula, espèce commune qui à été étudiée sous ce nom par nombre d'auteurs el dont la position générique paraissait également des plus certaines. Parmi les espèces décrites du genre Stichopus, c'est à St. Richardi que se référaient mes échantillons, ei cela æ | L À ; | 1 À EE — 345 — d'une façon très certaine, bien que l'auteur de l'espèce n'en ait encore publié qu'une description préliminaire fort courte. Or, d’après un travail d'Ostergren, la prétendue Hol. tremula n'est pas une Holothuria, mais bien un Stichopus. Dès lors, il n’y a plus l'ombre d'un doute : le nom d’Hérouard doit tomber dans la synonymie. Le seul nom à conserver est le nom de Gunnerus, reclilié par Ostergren , de la façon suivante : Stichopus tremulus. Cette espèce est particulièrement intéressante, parce que c’est l'un des rares représentants, dans les eaux profondes, de la famille des Holothurüdæ (sensu strict). Recuercaes sur LA Grava squamara 0. F. Müzrer. par M. À. Biccarp, acRéGÉ pe L'UNiversiTé. Ces études ont été poursuivies au Laboratoire maritime de Tatihou, pen- dant les mois d'avril, mai, juin et juillet 1901; qu'il me soit permis d’ex- primer ma vive gratitude à mon maitre, M. Edmond Perrier, pour les facilités de travail qui m'ont été accordées dans son laboratoire. Je n'ai pas rencontré la Clava squamata à Vile de Tatihou, mais M. Ma- lard, chef des travaux scientifiques, m'a dit l'avoir trouvée en colonies isolées et peu fournies en hydromérides, Divers essais d’acclimatation ont été tentés infructueusement. On peut cependant facilement se la procurer, car elle abonde, en compagnie de la Coryne fructicosa et de la Campanularia Jleæuosa, sur les Ascophyllum nodosum qui recouvrent d’un épais manteau les rochers des îles Saint-Marcouf, situées à 14 kilomètres environ au sud de l'ile de Tatihou. La Clava squamata forme des colonies compactes renfermant en général un grand nombre d’hydromérides unisexués, réduits, pour ainsi dire, à leur hydranthe très allongé®? et comprenant une lige entourée à la base par une petite cupule chitineuse représentant l'hydrocaule et une tête munie de tentacules assez nombreux. Bien que les hydromérides appartenant à une même colonie soient le plus souvent tous mâles ou lous femelles, j'ai ce- pendant rencontré, mais rarement, des colonies qui renfermaient des hy- dromérides des deux sexes. Il arrive parfois aussi qu'on trouve des hydro- mérides avec deux têtes. Décénénescence. — Au moment de la maturation sexuelle, les tentacules jusqu'alors bien épanouis se rétractent et ne forment plus que de courts mamelons à la surface de la tête de l'hydranthe; ils semblent en même temps se désagréger; un peu plus tard ces mamelons ont disparu complè- @ Acumax, À Monograph of the Gymnoblastic or Tubularian Hydroids. Ray So- ciely, 1879. — 346 — tement et les gamomérides sont sarmontés par une partie conique, unie, qui ne tarde pas à être résorbée; l'hydroméride est alors réduit à l’état de tige supportant les gamomérides matures, dont le nombre diminue au fur et à mesure qu'ils évacuent les spermatozoïdes ou les planules; finalement l'hydroméride ne forme plus qu'une tige courte, sans tentacules ni gono- mérides; peu à peu, elle diminue de taille et disparaît. Ces phénomènes de dégénérescence correspondent à la maturation sexuelle, mais peuvent aussi se rencontrer chez les hydromérides jeunes qui ne possèdent que quelques gamomérides et même chez ceux qui en son dépourvus. Grerres. — J'ai fenté quelques expériences de greffage, inspiré par les travaux qui ont été faits sur différentes espèces d'hydroïdes, en particulier sur l'Hydre®”. Le procédé employé est celui indiqué par G. Wetzel et utilisé par H. Rand. Pour les greffes latérales, on sectionne à la base l'hydroméride qui doit servir de greffon et on introduit un crin très fin, de préférence noir, dans sa cavité digestive par l’orifice de section et on le fait sorlir par la bouche; le crin doit avoir une longueur plus grande que le greffon, qu'on fera glisser de facon qu'il occupe la partie médiane du erin. Ensuite on fait une incision dans la paroi de la tige du sujet, soil avec des ciseaux fins, soit avec un scalpel; ceci fait, à l’aide d’une aiguille fine, on perce la paroi opposée à l’incision et on introduit dans l’ouverture pratiquée le bout de crin qui déborde la partie proximale du greffon et on applique l'une contre : l’autre les deux surfaces de seclion ; on les maintient en contact pendant un certain temps, puis on abondonne la greffe à elle-même. Au bout d'un temps variable, qui ne dépasse pas une heure, la soudure est complète et on peut retirer le crin. Pour les greffes faites suivant la longueur, il suffit d’enfiler les hydro- mérides ou les parties d’hydromérides sur un même cerin et à main{enir en contact les surfaces de section pendant un certain temps et relirer le erin lorsque la soudure est complète. A. GREFFES LATÉRALES. I. Greffes d'hydromérides d’une même colonie. — Les deux hydromérides e y ÿ restent en bon état avec leurs tentacules en extension, pendant un temps qui peut varier de 2 à 3 jours jusqu'à 25 jours: au bout de ce temps, le 0) D' Hezex Dean Kinc, Observations and Experiments on Regeneration in Hydra vinidis (Arch. f, Entwick, 13 Bd. p. 135), Werzez, Transplantations ver suche mit Hydra (Arch. f. Mikr. Anat., Bd. 5, p- 273). Ras, The Regulation of Graft Abnormalities in Hydra (Arch., f. Entwick, Bd. 9, p. 161). — 347 — greflon montre les phénomènes de dégénérescence indiqués plus haut, et lorsque les tentacules et les gamomérides ont disparu, il ne persiste plus qu'à l'état de moignon plus ou moins allongé. Je n'ai pas observé la résorp- tion complète, car, avant qu'elle füt accomplie, le sujet dégénérait et ren- trait en quelque sorte dans l'hydrorhize, Il peut arriver que ce soit le su- jet qui dégénère le premier, et alors, dans ce cas, si le greffon persiste en bon étal quelque temps encore, comme Îe sujet diminue peu à peu de taille, il arrive un moment où le greflon s’insère directement sur lhydro- rhize. Fréquemment, à la base du greffon il se produit un petit bourgeon dont la neture stolonique est indiquée par ce fait qu'il se fixe facilement au verre des vases servant aux expériences, Ce stolon n'atteint qu'une faible longueur el souvent ne persiste que peu du temps. IL Groffs d'hydromérides de colonies différentes (màle sur mâle , femelle sur femelle, mâle sur femelle et vice versa). — Les grefles se comportent comme il vient d’être indiqué ci-dessus. HI. Greffes de parties d'hydromérides. — La tige seule, sectionnée à la base et au-dessous des gamomérides, a été grellée latéralement sur un hy- droméride complet; cinq greffes ont été faites ; les greffons ont été résorbés avant que les sujets fussent complètement dégénérés. Dans une autre expérience, trois hydromérides sectionnés en avant des gamomérides ont été greffés sur des hydromérides complets. Les sujets sont entrés en dégénérescence au bout de six jours, avant que les grellons qui ont müri leurs éléments sexuels et perdu leurs gamomérides soient résor- bés. (Les grelons, dans ces deux expériences, appartenaient à la même colonie que les sujets.) B, GREFFES LONGITUDINALES. L. Hydromérides soudés par leur extrémité proximale. — Les deux hydro- mérides forment, après la soudure, un polype à deux têtes qui a pu vivre dans deux cas près d’un mois et dans un autre une dizaine de jours avant qu'apparaissent les phénomènes de dégénérescence. Au bout d'un certain temps. la ligne de soudure s'efface complètement. Dans deux de ces cas, il s’est produit un petit stolon au niveau de la soudure. IL. Greffe de la tige seule d'un hydroméride interposée entre l'extrémité dis- tale de la tige et la téte d'un autre hydroméride. — Les lrois segments ainsi grellés ne tardent pas à se souder et, au bout d’un certain temps, on ne distingue plus les hydromérides greffés des autres hydromérides de la co- lonie en expérience. IT, Greffe de la tige seule d'un hydroméride interpaséeæntre l'extrémité distale de la tige et la tête de deux hydromérides distinets. — Même observa- tion que ci-dessus. — 318 — Peebles obtint des greffes persistantes avec des Hydractinies de la même colonie ou de colonies différentes ; il put umir des Gastromérides avec des Gonomérides ou des Dactylomérides; des parties de Pennaria greffées sur l'Eudendrium montrèrent une union temporaire du cœnosarc mais non du perisare; des parties de Pennaria greffées l’une sur l'autre s’unirent par leur cæposare sans qu'il y eut soudure du perisarc; il en fut de même pour la Tubularia. Haroïtt® fit des expériences de greffage sur les genres Euden- drium et Porypha, sur quelques Campanularidés et sur une méduse Gonio- nemus vertens. RÉGÉNÉRATION. La régénération de la tête après sa section n’a jamais pu être complète. Si les hydromérides étaient sectionnés en arrière des ga- momérides , ils étaient peu à peu résorbés; s'ils étaient sectionnés en avant, les gamomérides mürissaient leurs produits sexuels avant la résorption. Ce- peudant, dans un cas bien net, j'ai pu observer, après la cicatrisation, d’abord la formation d’un prolongement au-dessus des bouquets de gamo- mérides et, sur ce prolongement, se sont formés trois tentacules, el peu de Lemps après un autre est apparu. La régénération est plus facile chez d’autres Hydroïdes. Loeb © amontré, en effet, que des parties de tiges implantées dans le sable produisent des hydranthes à l'extrémité qui baigne dans l'eau, qu'elle soit ovale ou abo- rale; lorsque le morceau de tige est suspendu dans l’eau par son milieu, il forme un hydrauthe à chaque extrémité, tandis que lorsque les deux extré- mités sont enfouies dans le sable, il n’y a aucune révénération. Bickford(®? obtint des phénomènes de régénération avec des parties très petites de Tubularia. Driesch ©?, dans différents mémoires, s'étend sur la régénération chez la Tubularia. Peebles observa que des parties d’hydrantes d'Hydres , d'Hydractinia et de Podocoryne®? sont capables de se compléter; des parties de gastromérides greffées dans le même sens ou dans des directions oppo- sées régénèrent de nouvelles têtes à l'extrémité ovale ou obovovale et même 0) Experiments in Regeneration and in Graftng of Hydrozoa. (Arch. f. Entwici, Bd. 10, 1900.) ®) Experimental Studies upon Hydromedusæ. (Biol. Bull. vol. 1). G) Unter suchungen zur phystologischen Morphologie der Thiere. I. Heteromor- phosis Würzburg, 1891; 11. Organbildung und Wachstum Wiüzrburp, 1892. (1) Notenon Regeneration and Heteromorphis of Tabularian Hydroïids. (Journ. of Morph., Bd. 9, 1894.) 6) Studien über das Regulationsver mügen der Organismen. I. Von den repulati- ven Wachstums-und Differenzirungs fühigheiten der Tubularia. IL. Quantitative Regulationem bei der Reparation der Tubularia. V. Ergänzende Beobochtungen an Tubularia. (Arch. f. Entmick, Bd. 5, 1897; Bd. 9, 1899: Bd. 9, 1901.) (@) Experimental Studies in Hydra. (Arch. f. Entw., Bd. 5, 1897.) U) Loc. cit. — 319 — au point d'union; Peebles montra aussi que l'absence de lumière retarde la régénération chez l'Eudendrium , réduit le pourcentage des hydranthes régé- nérés de Pennaria, tandis qu'elle n’entrave nullement la régénération dans les espèces des genres Tubularia et Bougainvillia ; étudia aussi la régéné- ration des parties de Tubularia coupées obliquement. Des recherches plus récentes ont été faites par T.-H. Morgan (? sur la Tubularia. Bourceowvemexr. — Sur sept hydromérides sectionnés à la base, quatre ont graduellement diminué de longueur et, au bout de vingt-cinq jours, n'étaient plus réduits qu'à leurs têtes: un a formé trois courts stolons qui se sont fixés puis détachés, et alors l'hydroméride a subi le sort des pre- miers : deux autres ont produit lun un petit hydranthe à sa base et un slo- Jon fixateur, l'autre, dont la base était encore entourée de son périsarc chitineux, a donné un stolon assez long sur lequel ont pris naissance deux pelits hydranthes; dans ces deux cas seulement, pendant le bourgeonnement basilaire, les hydromérides mères se désagrégeaient. Mazanre DES JEUNES CurENs, STATISTIQUE DES VACCINATIONS PRATIQUÉES DU 12 MAI 1901 AU 19 MAI 1902, par M. CG. Pmisauix. Dans une communication du 21 mai 1901, à la réunion des naturalistes du Muséum, j'ai donné mon procédé de vaccination contre la maladie pro- duite expérimentilement chez le Chien, soit par le microbe de la septicé- mie du Cobaye, soit par le microbe retiré du Chien lui-même en puissance de maladie. Beaucoup de bonnes volontés se sont offertes à l'application pratique, el j'ai déjà pu, au 1° novembre dernier, présenter à la Société de médecine vélérinaire pratique un aperçu de stalistique qui portait sur°298 Chiens vaccinés entre le 15 mai et le 31 juillet 1901, Chiens dont j'avais ds nouvelles certaines trois mois après la dernière vaccination. Ces premiers résultats, qui donnaient seulement une mortalité de 4.3 p. 100, alors qu'il périt, en moyenne, de 25 à 80 p. 100 des jeunes Chiens, suivant les races, n'engagèrent à continuer ces essais pour déter- miner la durée approximative de Fimmunité conférée par la vaccination. Le nombre des Chiens vaccinés, lant au dehors que dans le service qui fonctionne chaque mardi matin au Muséum, est de 1,250 depuis le 15 mai 1901 jusqu'au 15 mai 1909. Il comprend des Chiens de toutes races et de toutes conditions; de plus. les essais ont été faits non seulement en France, sur les races locales ou D Regeneration in Tubularia. (Arch. f. Entmick, Bd. 11, 1901.) — 350 — élrangères, mais en Belgique, en Hollande, en Angleterre, en Alsace, en Suisse, en Alpérie. Toutes les vaccinations faites en dehors du Muséum ont été pratiquées soit par les médecins, soit par les vétérinaires auxquels j'ai envoyé du vaccin. Les observations, ainsi que les renseionements ultérieurs, m'en ont été directement et régulièrement transmis par eux. Un certain nombre de ces essais, et non des moins importants, car ils portent sur des élevages de meutes ou sur des groupes de 20 à 8o Chiens de races diverses, ont été faits, soit en réservant des témoins qui ont con- Iracté la maladie dans les proportions de 91 p. 100 et sont morts dans les proportions de 87 p. 100, soil en éprouvant les Chiens vaccinés par contact prolongé avec des Chiens malades, sans que les premiers contractent la maladie. Les résultats que je présente peuvent donc fournir sur l'eflicacité du vaccin les renseionements les plus précis. Sur ces 1,250 Chiens inoculés, 36 seulement ont succombé à la maladie, ce qui donne une mortalité brute de 2.88 p. 100, assez voisine, par consé- quent, de celle de la première statistique et en amélioration de1.49 p. 100. Celte première statistique n’a pas eu à subir de modifications depuis qu’elle a paru, ce qui montre que les Chiens qu’elle comprend ont passé sans atteinte la période à laquelle ils sont le plus sujets à la maladie. Quant à l'amélioration qui s’est produite, elle est due à ce que, par la suite, les Chiens ont été vaccinés plus jeunes que ceux de la première série, la plupart entre deux et trois mois. 20 Chiens sur ces 1,250, soit 2.4 p. 100, ont eu des atteintes bénignes n'ayant pas laissé de tares. Enfin, sur Lo Chiens déjà atteints, 3/4 ont été améliorés et ont guéri. Dans celte stalistique, j'ai naturellement mis à part les Chiens qui, après avoir été vaccinés et s'être bien portés pendant la période à laquelle ils sont le plus sensibles, ont élé tués accidentellement ou sont morts d’une alfec- üon intercurrente. En outre, j'ai retranché une trentaine de Chiens briquets d'Artois, appartenant à M. Mallard, qui sont morts d’une affection très aiguë deux mois et demi après la vaccination, et dans le sang et les tissus desquels je n’ai pu déceler le microbe spécifique. qui existe cependant dans les formes suraiguës. Si j'acceptais les cas non déterminés. la mortalité ne s'élèverait encore qu'à 4.5 p. 100. chiffre bien inférieur à la mortalité normale. Les résultats de cette statistique ne peuvent être dus à une simple coïn- cidence, qui se serait étendue toute une année sur des Chiens de toules races placés dans les conditions les plus diverses d'élevage. L'examen des différents cas de morts ou d’atteintes survenues après la vaccination, résumés en lableaux, est intéressant, car il permettra de pré- ciser les conditions d'opportunité et de succès de la vacemation, — 391 — I. Cas DE MORT APRÈS VAGGINATION. : î ‘4 H NI NOMBRE FORMÉ NOMBRE PROPRIÉTAIRE. DE CHIENS D'INOGULA- sr nice. . DE LA MALADIE. TIONS. A. Broncho-pneumonie Retrievers....{ B. Forme pulmonaire eompli- quée, vésico-pustules ...| 2 avec 1°° Fox-'errier à{ Broncho-pneumonie, complica- poil rude... lions nerveuses ........... 1 avec 1°, D' Auvez, à Paris ù E Forme intestinale, vcatarrhe Chienne setter. | Pointer de qua-( Ghorée, vésico-pustules ; a été tre mois... { sacrilié 1 ayec 2°°, 5 Braques Saint-\ A ct B. Broncho-pneumonie.. . Germain... C, D, E. Méningo-encéphalile. M. Lerano, au Mans. «| M. Tuinavoiur, à la es Chiens de trois | A, B. Chorée ï 1 G. Bronclio-pneumonie { Chien des P 2) K M. Laveznox , à Niort... rénées e sept mois .. | Dysenterie et ictère Forme pulmonaire, vésico-pus- M: Dunocner, à Étampes. | lens 0e MeV tENS Réctrues Broncho - pneumonie, mort QPRENCNTES écrasé par un cheval M. Dersie, à Fontaine- Braque limou-{ Broncho-pneumonie, vésico- bleau ï CE MEN Fe Forme inleslinale, vésico-pus- Berger de Brie, | (ites M. Jovaxxe, à Soissons. B. Forme intestinale qui gué- ril, puis pueumonie.... Forme intestinale a Chiens oi Il | Braque | Forme intestinale M. Gouvar, à Paris... Germain... Dachsl 1 Forme pulmonaire (expérience M. Gnar. à Londres... achshound. . ave Bioius 1: Deerhound..., Forme pulmonaire a de 3°°,56. M. Sewuzz, à Londres. ù $ 5 ? ‘OR Fox-terricrs.. | Forme pulmonaire a de a°°,96, D' Joux, à pat Lavérack..... i 2 Sauldre.... Forme intestinale et nerveuse, D' Vannrau, à Paris... Danois ...... l'animal a été sacrifié après la 2° inoculation è à poiit A. Pneumonie, M. Gourrer, à Neuilly. ointers B. Méntagite M, Le Cauus, à Paris, Lévrier russe . | Forme gastro-intestinale. ...,. \ Laverack.....| Gastro-entérite. M, le comte px Ginacos. 7 Ü 4 Pointer 36 1 OP LOT CT ESSONNE | Lévricrs russes, oculaire et nasal 1 avec 1° 1/2. RÉACTION LOCALE a arnÈs | APRÈS Ia lues Normale | Normale Normale | Normale Normale { Normale o 0 0 0 o o Normale | Normale Normale . Normale . Normale | Normale On voit d’après ce lableau : Que les cas d’atteintes suivies de mort sont plus nombreux (soit 25 sur 36) après la première inoculation qu'après la seconde: ajoutons que, dans 20 cas sur 25, la détermination de la maladie a été très rapide et s’est produite dans les premiers Jours qui ont suivi l'inoculation: 2° Que la fréquence des diverses formes de la maladie s’est produite dans les proportions suivantes : DHNEMEooOoOOoovVoO0 ao 0 7 METMEUSES relate eee loleleie ballet re leleleiclele ee US 8 Formes « . À qntesthnales en relie ls netieal au crc 6 6 Mon SH Épooooovdoooop Hood vuTooo 3° Que, dans la grande majorité de ces cas, l’inoculation n’a été suivie d'aucune réaction locale, indice extérieur d’une réation de l'organisme, IT. ATTEINTES BÉNIGNES APRÈS VACCINATION. : c RÉACTION NOMBRE FORME NOMBRE ae PROPRIÉTAIRE. DE CHIENS D'INOCULA= | —— ET RACE. DERARTEANTE TIONS. APRÈS | APRÈS la 17°, Ja 9°. Éruption fugace, vésico-pus- 1 Saint-Germain. Le z tules.. M. Danreux, à Provins. 1 (race non indi-( Forme intestinale, catarrheocu- laire et nasal ; . û Quel ues crises nerveuses, vé- M. Ducounngau, à Paris.| 1 CGolley q° 10165, as face © Vésico-pustules et jetage après : 1 inoculation 1 (dose nonin-|Normale diquée. ) M. Bnerow, à Paris... : Setter Gordon. Formes très fugaces, n'ayant pas laissé de tares Normale I ; 13 ee de meut° Vicomte de Monrsaurxis. (sur 80). 1 Chien demeul°.| Idem 2 " M. Seweze, à Londres... 6 Fox-Terriers . Formes non spécifiées . ....... 2 0 Catarrhe oculaire et nasal, CN à Danic M. Du Mesniz, à Paris. AScller ere re Aie ; None ls Vésico-pustules quelques jours M. Gourax Masti è i i £ 1 Mastif. après la 2° inoculation 1 Chien d'arrêt. | Épilepsie, puis chorée Vésico-pustules après la 2° in- oculation M. Lesrës, à Gontaud. | 1 Chien courant | 1 Levrette Idem Soit 17 atteintes après une seule inoculation et 12 après deux inocula- tions. — 303 — Ce deuxième tableau n'est pas moins instruclif; il montre, comme le premier : 1° Que la fréquence des atteintes (17 sur »9) a été plus grande après une seule qu'après deux inoculations ; 2° Que la grande majorité des animaux atteints n'ont présenté aucune réaction locale. Comme chez les animaux du premier groupe, les atteintes ont suivi de près l'inoculation. Mais, parmi ces cas, rapporlés succinctement dans le premier et le deuxième tableau , je relèverai ceux qui appartiennent en propre à M. Sewell, de Londres, parce qu'il les a donnés, in extenso, dans le Veterinary Record du 22 mars 1902 et qu'il les interprète d’une manière qui me parait tout à fait imexacte. M. Sewell a fait plusieurs séries d'expériences sur des chiens de races diverses: il n'a obtenu dans aueun cas de réaction locale et à peine quel- ques minimes variations de température. Ses résultats sont indépendants des doses qu'il emploie el qui varient de 1° 8 à 3° 56: ils sont indépen- dants aussi du nombre d’inoculations (certains sujets en ont eu trois, la plupart deux). ; Sur 14 Chiens inoculés à des époques diverses, Epagneuls de deux mois et demi meurent presque aussitôt, Fun d'ictère, dans les trois jours qui suivent l'inoculation, l’autre, les jours suivants, d’invagination intes- tinale, 1 Deerhound puppy de quatre mois, inoculé à deux reprises avec 3° 56 de vaccin, et un Fox-terrier de six mois, inoculé deux fois avec 2° 95 du même vaccin, sont éprouvés dix jours après la deuxième vaccination par contact avec un Chien infecté : lrois semaines après, la maladie se déve- loppe, et les Chiens meurent le 20 novembre 1901, par complications pulmonaires. 2 Fox-terriers de deux mois, de même poids, reçoivent d’abord 2% 36 de vaccin, puis 8° 56; ils sont éprouvés dix jours après par contact avec un Chien infecté et restent indemnes. Un moïs plus tard, ils subissent un deuxième contact avec un autre Chien infecté: c'était vers la fin de dé- cembre 1901; ils tombent tous deux malades le même jour (10 janvier) et meurent tous deux le même jour (18 janvier 1909). 6 Fox-terriers vaccinés deux fois, éprouvés par un seul contäct dix jours après la deuxième inoculation, contractent la maladie et en guérissent. 1 Pug-dog de six mois a été perdu de vue après la deuxième inocu- lalion. 1 Bull-dog de onze mois, vacciné deux fois, a résisté à la contagion , mais en même temps qu'un lémoin non vacciné, C'est le seul témoin que M. Sewell introduise dans ses expériences, et il faut dire que, dans ce cas, il n'était guère indispensable, car les Chiens de Muséum. — vi. ak — 904 — onze mois, même non vaccinés, ont déjà passé, en général, la période à laquelle ils sont le plus exposés à subir la contagion ou l'infection. 6 Chiens sur 14 sont done morts, 4 de la maladie, 1 d'ictère aigu seul, 1 d’invagination intestinale. Je ne suppose pas que M. Sewell considère ces deux cas comme une détermination due au vaccin, car l'ictère qui complique parfois la maladie est un ictère chronique ou subaiou joint à quelque autre symptôme ou à quelque forme avérée de cette maladie. Quant à l’invagination intestinale, on sait qu'elle est assez fréquente chez les jeunes Chiens, en dehors des états infectieux, et qu'on ne saurait la rattacher spécialement à la maladie. En réalité, les 14 Chiens de M. Sewell se sont comportés comme l’auraient fait des Chiens non vaccinés. En effet, les proportions relatives des in- demnes, des atteints et des morts sont à peu près celles qu’on réalise chez les Chiens sains, n'ayant pas eu la maladie et qu'on expose à la contagion. I est donc probable qu'il y a eu, dans ces expériences, quelque défaut de technique opératoire ayant abouti à la stérilisation du vaccin, Car, si Je m'en rapporte à ses lettres, M. Sewell, qui confond le vaccin avec un sérum et qui explique l'absence de réaction locale par les précautions d’asepsie qu'il a prises pour les inoculations, a peut-être aussi aseptisé son vaccin. Le même vaccin s’est d’ailleurs montré phlogopène entre les mains d’au- lres opérateurs, notamment de M. Gray, de Londres, qui dans le Veteri- nary Record du 29 mars dernier a spontanément protesté contre les con- clusions de M. Sewel, en s'appuyant sur ses essais personnels se montanl déjà, à cette époque, à une vingtaine de Chiens, et aujourd’hui à une qua- rantaine. Dans une première expérience, commencée le 7 novembre 19041, sur huit Dachshound puppies d’une même portée, âgés de 3 mois, M. Gray vaccine, par deux inoculations, un premier lot de quatre Chiens qui réa- gissent normalement à chaque inoculation. Quinze jours après la deuxième inoculation, il met ses quatre Chiens vaccinés el les quatre témoins en contact pendant deux semaines avec des Chiens malades. Les quatre té- moins contractent la maladie, trois en meurent et le quatrième, atteint de broncho-pneumonie, guérit. Un des quatre Chiens inoculés contracte ulté- rieurement la maladie, dont il meurt, plus tard que le dernier témoin. Les trois survivants ont été mis depuis la première épreuve en contact avec des animaux malades et y sont restés plus de deux mois sans avoir en- core contracté la maladie. Quant au comte «résidant en France» et qui aurait envoyé à M. Sewel des résultats défavorables et non sollicités sur quatorze Chiens inoculés avec mon vaccin, je saurais gré à M. Sewel de dévoiler cet inconnu, car je tiens les renseignements récents et précis de Lous les comtes et autres amateurs qui ont usé du vaccin, et je dois dire qu'aucune des observations qui m'ont été transmises ne concorde avec ces renseignements anonymes. — 399 — IT. Cnigxs DÉIÀ ATTEINTS AU MOMENT DE LA VACCINATION. Le ét PROPRIÉTAIRE. M. Gouzar, à Paris... D' Anggz, à Paris M. Docounxeau, à Paris. D° Venxeau, à Paris... M. Wacouer, à Paris... M. Poxce, à Paris..... M. Bauuu, à Vitry M. Gonar, à Paris D' Simox , à Paris M. Leengrox, à Paris... D Rouxc, à Gontaud... Prof Hoyen, à Berne... D: Moxresaxann, à Vil- lecomtal, M. Gimour, à Laval .... f l M, Deuer, à Épinal.… Fe | ] Comte Le Coursuzr v& Cavrezeu + À k = [ y . D: Jour, à Argentsur- | ÿ. Sauldre À M. Ranmaux, école vété-) rinaire de Lyon M. Gnax, à Londres. .* M. Lanannène, à Castets. NOMBRE DE CHIENS ET RACE. FORME CLINIQUE QUE PRÉSENTAIT L'ANIMAL. Mastiff, Toy-terrier. . . Métis, chien d'arrêt Pointers Toy-terrier. .. { | Danois... ... | l Caniche, ..... Dogue de Bor- deaux Cocker Selter....... Papillon Mastifr. Braque fran- Métis Saint- Bernard... Basset 3 Saint-Germain. 1 Dasset Foxhounds.... Catarrhe oculaire et nasal, vésico-pus- Toux et vésico-pustules ............ Forme pulmonaire grave Maladie au début Catarrhe oculaire et nasal, diarrhée, xésico-pustules Catarrhe oculaire, entérite, nerveuses Catarrhe oculaire, toux, parésie du train postérieur Vésico-pustules Idem Jetage, toux ; a été sacrifié Entérile, coryza.................. Catarrhe oculaire et nasal, diarrhée, pustules Catarrhe oculaire et nasal Exanthème pustuleux Forme pulmonaire Vésico-puslules Forme pulmonaire avec ictère Légère atteinte pulmonaire Légère atteinte pulmonaire avec un peu d’ietère Atteinte indéterminée; légère amélio- ration après l'inoculation GUÉRISON. MORT. Ainsi sur quarante Chiens, présentant déjà les diverses formes de la maladie, trente-quatre, c'est-à-dire 85 p. 100, ont guéri, six seulement sont morts, l'an de la forme gastro-intestinale, après avoir présenté une Ms 4. — 356 — période d'amélioration pendant les huit jours qui ont suivi l'inoculalion: trois de broncho-pneumonie, un d’une atteinte non spécifiée. Le sixième appartenait à mon collègue le docteur Verneau: j'en rappelle lobservalion , car elle fournit la seule contre-indication à l'emploi du vacein : Une jeune Chienne danois, de 3 mois, présentait, au moment où elle m'a élé amenée, un calarrhe oculaire très marqué, de l'entérite avec diarrhée hémorra- gique datant déjà d’une quinzaine de jours, et des crises convulsives pendant les- quelles Animal aboyait et se roulait sur le sol. Cette jeune Chienne reçut, en même lemps que sa sœur amenée avec elle, une seule inoculation de 3 centi- mètres cuLes de vaccin sous la peau de laine. Elle eut une cerise convulsive le jour même, comme elle en avait présenté les jours précédents. Le lendemain, elle paraissait étre mieux; mais la diarrhée continua comme auparavant et ne céda au bismuth qu'après plusieurs semaines. L’appétit revint alors; néanmoins l'animal resta chélif et mourut cinq semaines après l'unique inoculalion. Quant à la deuxième Chienne, appartenant au même propriétaire (déjà cité au lableau 1), chez laquelle la même forme de maladie s’est déclarée dans les dix jours qui ont suivi la première inoculation, il ne serait pas élonnant que, vivant avec la précédente, elle n’ait déjà été infectée au mo- ment de la première vaccination. Le vaccin ne semble donc pas avoir un effet favorable sur les formes nerveuses graves déclarées, ni sur ces formes en ineubalion avancée: quand le système nerveux est primitivement touché, de même que lorsque la lo- calisation pulmonaire est trop sévère, le vaccin arrive trop tard et ajoute son aclion propre, si minime qu'elle soit, à un état qu'il n’est plus pos- sible d’enrayer. Toutefois il reste vingt-neuf cas, dont quelques-uns avaient des formes pulmonaires compliquées avec parésie du train postérieur. L'action fâcheuse ou nulle du vaccin sur les formes malignes en puis- sance ou en incubalion avancée, la longueur de l'incubalion de la maladie naturelle ou expérimentale, qui varie, probablement suivant les formes, de quinze à trente jours, expliquent les délerminations graves et à évolu- Lion rapide qui surviennent de préférence presque aussitôt après l'inocula- tion. Dans ces cas, le vaccin n’a qu’une faible action propre sur l'orga- nisme déja infecté: celui-ci ne réagit pas, et l’évolution naturelle s'effectue, sans qu'on puisse aflirmer même qu'elle a été fayorisée par l'moculation. Quelques opéraleurs ont attribué ces morts rapides ou ces atteintes presque immédiates au vaccin lui-même, d’autantqu'il s’est produit deux cas, frap- pant trois Chiens d'une même port'e, cinq d’une autre qui paraissaient être en parfaite santé au moment de l'intervention : mais qu'y a-t-il d’éton- nant à ce que lous les Chiens d’une mémeportée soient infectés? J'ai pu constater très souvent sur les Chiens auxquels je donne expérimentalement la maladie, qu'il y a augmentation normale de poids pendant l'incubation : — BE — les indications fournies par le poids ne peuvent donc renseigner d’une ma- nière absolue sur la probabilité de cette incubalion:; il en est de même pour l'allure du jeune animal, qui, n'ayant pas une conscience parfaite de ses sensations, demeure souvent très gai, alors qu'il est déjà gravement touché. Lessymptômes initiaux de l'invasion, tremblements, vomissements, diarrhée, hyperthermie passagère, ont le plus souvent passé inapercus, et la période d’incubation continue tout à fait silencieuse. Il se pourrait que quelques Chiens, particulièrement débiles ou sen- sibles, puissent être infectés par le vaccin, comme on l’observe dans toutes les vaccinations: mais si on pense qu'il faut environ trois semaines pour que la maladie provoquée par le virus fort ou la toxine apparaisse, qu’en outre le vaccin inoculé directement dans les veines n’a pas tué les Chiens qui l'ont reçu; que, d'autre part, ce vaccin n'a pas empéché la guérison de 88 p. 100 des Chiens plus ou moins grièvement atteints, et qu'enfin les doses incriminées pour des Chiens de 30 kilogrammes, comme le Chien des Pyrénées de M. Laugeron, n’ont pas incommodé des Griffons bruxel- lois de 1,500 grammes comme celui de M. Gray, on sera amené, au moins pour les Chiens qui forment le plus grand nombre des morts ou des at- teints, c'est-à-dire ceux qui ont été atteints dans la première quinzaine qui a suivi linoculation, à considérer ces Chiens comme étant déjà en incuba- tion avancée au moment de l'intervention. On comprend dès lors combien il importe de prévenir même cette incubation en vaccinant les Chiens de bonne heure, alors que les conditions d'infection ou de contagion sont les moins nombreuses, et c’est l'âge de deux mois qui m'a paru le plus favo- rable. Quant aux Chiens qui sont envahis à plus longue échéance, il en est qui n'ont recu qu'une seule inoculation et n’ont pas encore une immunité suf- fisante pour vaincre la contagion qu'ils rencontrent dans les conditions où on les place; d'autres qui, après avoir recu deux inoculations, sont exposés trop tôt à la contagion ou à l'infection, alors que la réaction vaccinale, qui n'est pas immédiate, n’a pas eu encore le temps de se produire. D'où la nécessité non seulement de placer le Chien qui vient d'être vacciné dans un local sain, mais d'éviter à ce moment loule cause qui peut fatiguer ou affaibli son organisme, comme le surmenage physique ou l'exposition au froid humide, dont où connaît l'importance dans la détermination de la maladie. Dix à quinze jours après la deuxième inoculation, le Chien peut reprendre son régime ordinaire et rentrer dans la vie courante. Des considérations qui précèdent, ainsi que des données fournies par la statistique, il résulte : 1° Que le vaccin ne donne pas la maladie: 2° Qu'il n'est pas nuisible aux animaux déjà atteints ; 3° Que deux inoculations sous-cutanées, faites à qninze jours ou lrois — 398 — semaines d'intervalle, suffisent pour prévenir l'infection naturelle ou la contagion chez les jeunes Chiens qui ont manifesté une réaction locale. L'immunité conférée par cette méthode est sullisante pour permettre aux jeunes Chiens de traverser la période pendant laquelle ils sont le plus su- jets à s'infecter ou à contracter la maladie. SUR LA FONCTION SÉCRÉTOIRE ET LA MORPHOLOGIE DES PLEXUS CHOROÏDES DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL, par MM. Aucusre Perrir Er Josepn Girann. (LABORATOIRE D’ANATOMIE GOMPARÉE ET LABORATOIRE MARITIME pu Muséum D'HISTOIRE NATURELLE.) Soupconnée dès 1664 par Willis, la nature glandulaire de l’épithelium de revêtement des plexus vasculaires du système nerveux central a été formellement afhirmée par Faivre, en 1857. L’imperfection des procédés techniques mis en œuvre par cet auteur ne permettait pas une démonstra- lion rigoureuse et, seuls, les travaux récents (Findlay, Kingsbury, Galeotti, Studnicka et Obersteiner) renferment des arguments positifs en faveur de celte conception. Pour notre part®, nous nous sommes tout d’abord proposé d'établir ex- périmentalement l'existence de processus sécrétoires au niveau des plexus du système nerveux central). Les plexus choroïdes du système nerveux central se présentent à l’histo- logiste dans des conditions d'examen assez rarement réalisées : il est possible, en effet, d'étudier ceux-ci sans intervention de réactifs, dans des conditions qu'on peut considérer comme à peu près normales. L'observation se pratique de la façon suivante : au moyen d’une pipette, à pointe eflilée mais résistante cependant, on perfore la membrane atlanto- occipitale : on aspire une petite quanlité de liquide céphalo-rachidien et on en dépose une goutte sur un porte-objet, muni d’un mince lasseau de verre. Sans larder, de deux coups de ciseaux, on fait sauter la calotte erà- nienne de l’Animal ® et on incise verticalement le plafond d’un des ventri- (0 Voir Comptes rendus Société de biologie, 7 juillet 1901. ®) Dans celle note préliminaire, nous nous bornons à exposer les résultats principaux de nos recherches; pour la technique histologique, le détail des expé- riences el la bibliographie, nous renvoyons au mémoire avec figures qui paraîtra prochainement dans les Archives d'anatomie microscopique. (5) Cobaye notamment. 7 RP TT — 399 cules, latéraux de façon à mettre à nu le plexus choroïde: on sectionne alors ce dernier au niveau du trou de Monro et on le dépose, sur la lame, dans le liquide céphalo-rachidien. Eu procédant ainsi, on peut examiner, à l'état vivant, les plexus cho- roïdes baignant dans leur milieu normal. Évidemment, dans ces condi- tions, une foule de détails échappent à l'observateur; néanmoins un intérêt considérable s'attache aux données acquises de cette manière, car celles-ci nous renseignent sur la structure de la substance vivante moins infidèlement que les préparations obtenues suivant les procédés courants de la technique histologique moderne. Dans le cas présent, il y a une importance réelle à contrôler les images colorées par l'examen direct des tissus encore vivants. En effet, les cellules de revêtement des plexus sont d’une vulnérabilité extrême, et chez Lous les Animaux, dont nous nous sommes servis au cours de nos recherches, les réactifs fixateurs utilisés n’ont jamais manqué de modifier celles-ci: cer- lins mème altèrent leur structure de la façon la plus fâcheuse, Pour se convaincre de ce fait, il sufit d'examiner, à l'état vivant, bai- gnant dans son propre liquide céphalo-rachidien , un plexus de Gobaye!” : si on fait pénétrer ensuite, entre la lame et la lamelle, une petite quantité de liquide fixateur, on constate des changements profonds dans l'aspeet des cellules de revêtement : les eils vibratiles cessent de battre, se dé- forment et se contractent; le cyloplasma subit une rétraction souvent con- sidérable et des formations d'aspect hyalin deviennent rapidement granu- leuses. Ces phénomènes s'observent avee à peu près lous les réactifs que nous avons essayés; avec le mélange picro-formo-acélique des frères Bouin, ces graves inconvénients sont allénués, mais cependant encore sensibles. Les colorations les plus satisfaisantes nous ont été fournies par lhéma- toxyline au fer d'Heidenhain suivie d'orange G@ ou d'érythrosine. L'administration d'un certain nombre de substances (muscarine, éther anesthésique, éther de Kay, théobromine et phosphate de soude, ete.) dé- termine dans les cellules de revêtement des plexus diverses modifications, dont la plus manifeste consiste en l'accroissement de volume du eytoplasma : la hauteur de ce dernier peut, en effet, dépasser le double de la dimension normale, Ge changement est déjà appréciable sur le tissu observé à l'état vivant dans son propre liquide céphalo-rachidien. Dans ces conditions, on distingue nettement dans les cellules les plus volumineuses deux portions : 4, une portion basale, granuleuse, renfer- mant un noyau muni d'un ou de plusieurs gros nucléoles:; b, une portion () Nos recherches ont porté, en dehors des Mammifères, sur les Oiseaux, los Reptiles, les Batraciens et les Sélaciens, Voir, pour les détails, le mémoire in extenso, — 360 — distale renflée, piriforme, hyaline, lurgescente: au voisinage de cette dernière, et souvent même en rapport immédiat, on observe de nombreux globules présentant exactement le même aspect. L'examen des pièces, traitées suivant la technique indiquée ci-dessus, fournit les résultats suivants : Dans ce cas encore, comme à l'état vivant, les cellules les plus déve- loppées se divisent en deux portions‘? : &, la portion basale est formée par un réticulum dense à granulalions fuchsinophiles®, vaguement ordon- nancées en files radiaires: celles-ci se terminent irrégulièrement du côté distal: la plupart des teintures plasmatiques colorent énergiquement celte zone. Le noyau, bien développé, est assez riche en chromatine et renferme un ou plusieurs gros nucléoles®. Cette portion basale est constante dans toutes les cellules. D, la portion distale, au contraire, présente dans son développement des différences considérables, déjà’ sensibles à l’état normal d'un élément à l’autre, mais particulièrement accusées chez les Animaux auxquels on a administré de la muscarine, de l’éther, du phosphate de soude, etc. Lorsque cette portion n’a qu'une faible importance, elle est formée par un réticulum assez serré; mais les mailles de ce dernier s’élargissent rapidement, et finalement elle est uniquement constituée, dans sa partie distale, par une masse vésiculeuse ne renfermant plus que quelques fila- ments où même que quelques granulations. En résumé, un certain nombre de substances chimiques (parmi les- quelles il convient de ciler en première ligne l'éther, la muscarine, le phosphate de soude) provoquent les modifications suivantes-dans les cel- lules de revêtement des plexus des ventricules latéraux!” : la hauteur des éléments épithéliaux s'accroit, la différenciation en deux zones s'exagère, la zone distale prenant un développement plus considérable. Rapprochées des observations antérieures ®?, ces constatations mettent en U) Celte division peut être peu marquée ou même presque nulle sur les élé- ments de petite taille qui sont, en somme, réduits à ce qui esl décrit ci-dessus sous le nom de portion basale. ®) Méthode d’Altmann. 1 Le mélange vert malachite-fuchsine acide-jaune Martius-nigrosine colore les granulalions cytoplasmiques en rouge, les granulations nucléaires en vert. () Dans ces lignes, nous nous limitons exclusivement à lépithélium des plexus des ventricules latéraux; mais il est vraisemblable que ces processus s'étendent à l’ensemble des formations épendymaires. 5) Faits morphologiques de Findlay, Kingsbury, Galeotüi, Studnicka et Ober- steiner; faits physiologiques de Cappelletti (l'adminisiration de pilocarpine ou d’éther détermine un écoulement exagéré de liquide céphalo-rachidien) et de Cavazzani (non activité des Jymphagogues sur la production du liquide céphalo- rachidien ). 5 villes — 361 — lumière un fait intéressant : elles constituent la démonstration expérimen- tale de la fonction sécréloire de l'épithélium qui tapisse les plexus (ventri- cules latéraux) du système nerveux central. Chez les Mammifères et les Oiseaux, les plexus choroïdes des ventricules latéraux affectent, d’une façon générale, la forme de lames vasculaires plus ou moins contournées, plus ou moins villeuses; ils ne diffèrent guère chez les divers types que par des détails d'importance secondaire. En revanche, les Vertébrés inférieurs offrent, au point de vue qui nous occupe ici, des dispositions particulières, susceptibles de jeter une clarté nouvelle sur la morphologie de ces appareils anatomiques. C'est ainsi que, chez un certain nombre de Reptiles, les plexus choroïdes des ventricules latéraux ne présentent plus la disposition en lame signalée précédemment. Chez le Jacaretina latirostris®), que nous avons spéciale- ment étudié, ces organes sont constitués par un petit nombre de houppes vasculaires distinctes; en d'autres termes, la lame plexo-choroïdienne des Mammifères et des Oiseaux est remplacée chez cet Animal par une série de villosilés ramifiées. Celles-ci sont formées par des vaisseaux, un stroma conjonetif très peu abondant et un épithélium de revêtement. L'examen des mêmes organes chez les Sélaciens complète de la façon la plus instructive les renseignements fournis par l'étude des autres Ver- tébrés. Tout d'abord, on est frappé par le développement que présentent chez ces Poissons tous les plexus vasculaires du système nerveux central: cette disposition, d’ailleurs, est vraisemblablement en rapport avec la capacité de la cavité crànienne; celle dernière est toujours remplie d'une quantité notable de liquide céphalo-rachidien, dont on peut facilement recueillir avec une pipelte plusieurs centimètres cubes, même chez les spécimens de taille moyenne. Tous ces plexus présentent un caractère commun : leur richesse extrême en vaisseaux sanguins, Comme chez les autres Vertébrés, ils renferment en outre un stroma conjonctif et un épithélium de revêtement. Le stroma conjonctif est toujours extrêmement peu abondant; en nombre de points même, il fait défaut, et l'élément sécrétant est en rapport immé- diat avec le sang, dans lequel il baigne par sa portion basale: à ce titre, les plexus choroïdes du système nerveux central des Sélaciens rappellent certains types bien caractérisés de glandes vasculaires sanguines ©. @ Nous adressons nos remerciements à MM. les professeurs Vaillant et Oustalet pour les matériaux d'étude (Jacaretinga et Autraches) dont nous leur sommes redevables. @) Comparer notamment les glandes surrénales des Batraciens, ia Perrir, Journal de l'Anatomie, 1806. ‘ — 362 — Mais, contrairement aux glandes à sécrétion interne proprement dites, le produit de sécrétion des plexus n’est pas directement résorbé par la voie sanguine; il s'écoule d'abord dans une cavité intermédiaire. Il résulte de ces dispositions anatomiques, que les plexus du système nerveux central peuvent être considérés comme des glandes à sécrétion externe, mais à destinalion interne. On remarquera, en outre, que, dans un tel appareil, les rapports réciproques des éléments conslitutifs sont inverses de ceux qu'on observe dans les glandes à sécrétion externe. [Je me fais un devoir d'exprimer ici ma gratitude à M. le professeur Ed. Perrier pour la large hospitalité qu'il a bien voulu m'accorder, l'été der- nier, dans son laboratoire de Saint-Vaast. C’est dans cet établissement que, grâce à laimable concours du chef des travaux, M. Malard, j'ai recueilli tous les plexus de Sélaciens utilisés dans les présentes recherches et que jai pu exécuter un certain nombre d'expériences sur ces mêmes Animaux. — À. Perrir.] SUR LES LÉSIONS PROVOQUÉES PAR LA LIGATURE DES CÆCUMS GHEZ LES OISEAUX, par M. J. Mauuus. (LABORATOIRE D'ANATOMIE COMPARÉE. ) Les recherches entreprises au cours de ces dernières années sur la pa- thogénie de lappendicite et, plus spécialement, certaines hypothèses émises en France sur la production et le développement de celte affection m'ont engagé à pratiquer la ligature des cæcums chez les Oiseaux. La technique opératoire ne différant pas sensiblement de celle que j'ai suivie pour l'ablation des cæcums, je préfère renvoyer le lecteur aux ren- seionements que j'ai donnés en exposant les résultats du travail auquel je fais allusion. Je me contente d'ajouter que j'ai eu grand soin de res- pecter les vaisseaux sanguins et les nerfs de ces organes. Je pensais qu'en déterminant ainsi une cavité close, on provoquerait une infection péritonéale à laquelle l'animal devait rapidement succomber, et j'estimais qu'il y aurait un certaun intérêt à étudier les lésions histo- logiques déterminées dans les cæcums. C'est sous la direction du D° Pettit que ces expériences ont élé faites ; aussi m'est-il particulièrement agréable de le remercier de ses bons con- seils et de son aimable concours. Je me suis livré à une double expérience @) Sur l'ablation des cæcums des Oiseaux, in Bull. Mus. Hist. nat., 1901, p- 18. | L — 363 — Expénrexce [. — Sur un Canard du poids de 1,475 grammes et dont la tem- pérature rectale s'élève à 41°5, je pratique la ligature du cæcum droit à la dis- lance de 0"02 de l'intestin et, tous les jours, je prends son poids et sa tempc- ralure, à vingt-quatre heures d'intervalle. JOURS. POIDS. TEMPÉRATURE. ee Et nc : Sirre 1 410 ho° 8° Da tas iope SIA te le tee elite chece sie see li 27,10 ho 4 De tele lala telnie eo es Dfesurecsie1ete 290 0 A LA À ho 8 le seréttolternéeécédoobne scoot un ho 6 Dares sicele ele creer rues rotadilor ho 6 Fo Role rene asonhé eue ho 9 RCE MEME LE ecran 100 ho 6 Bebe ele elere iaisle lai as € na ose serais ere LU O0 h1 G CFeceracacbordoocedne done eco Ant" h1 9 LOTERIE ner Era 1A 00 li More eds ent ossi n0 la 5 Late MD TR ce et rounretes car) 48D h1 G ARE D ne Line D een 11409 ha 5 AE Ter ele co nu 14 D 9 1 1 7 Durant les sept premiers jours, l'animal présente un certain abattement : il est atteint de diarrhée et sa lempéralure a sensiblement baissé. Mais, à partir du huitième jour, les signes exlérieurs de santé sont revenus et sa lempérature est remontée à l'état normal. Le qualorzième jour, l'animal est sacrifié et, à lautopsie, on constate que la ligature a cédé, mais que, toutefois, il s'est produit une périlonite enkystée, comme en Lémoignent les nombreuses adhérences du cæcum avec les organes voi- sins. Le cæcum est ensuile ouvert et, dans la portion ligaturée, on peut observer un développement exagéré du üissu musculaire. Un examen histologique m'a permis d'établir que si on le comparait avec le tissu musculaire prélevé au même niveau dans le cecum gauche, on avaitle rapport 100 : 35. Peut-être y a-t-il eu là un procédé mis en œuvre pour la défense de l'organisme pour arriver à supprimer la ligature qui avait été posée. Quoi qu'il en soit, celle expérience met neltement en évidence la résis- tance opposée par le Canard au développement de la péritonite. Bien que le cæcum soit resté ligaturé pendant plusieurs jours, ainsi qu'en témoigne la trace qu'il présente, l'infection est restée localisée au voisinage immédiat de la portion close artificiellement et les adhérences signalées plus haut en ont rapidement limité le foyer. Je dois également signaler la présence de nombreux macrophages dont l'activité s'oppose sans nul doute aux invasions microbiennes et dont je me propose d'étudier plus tard le rôle. Exrénence IL -— Elle a encore été faile sur un Canard dont les deux cæcums ont élé fortement ligaturés au ras de l'intestin, On observe d'abord les mêmes va- — 304 — riations de tempéralure et de poids que dans l'expérience précédente. L'animal est sacrifié le dixième jour et, à l'ouverture de l'abdomen, on tombe sur des adhérences mulliples. Celles-ci agglutinent en une énorme masse la plupart des viscères abdominaux, à l'exclusion des reins, des capsules surrénales et de l'ovaire. Le foie, la rate, l'intestin et une parle du gésier forment un bloc solide réuni à Ja paroi centrale par des brides fibreuses s'étendant sur une surface d'environ 12 centimètres carrés. Le dégagement des anses intestinales est des plus malaisés : on arrive seulement à dégager les porlions extrêmes. Le cæcum gauche commu- nique par une fistule avec l'intestin. Le droit est dilaté, complètement isolé du tube digestif par la ligature et gonflé de gaz et d’une matière noïrätre non fétide. Son diamètre mesure près de 2 cenlimèlres. Quant à sa paroi, elle est, dans ce cas, très sensiblement amincie. Le feuillet pariétal du péritoine est parfaitement sain, sans trace aucune de péritonite. Celle-ci est étroitement localisée dans ia masse décrite ci-dessus. Devant les résultats fournis par les deux expériences précédentes, je puis conclure que contrairement à ce qu'on aurait pu en inférer à priori, il ne s’est pas produit, dans ces conditions, de péritonite suraiguë , et le seul fait qu'on en puisse dévager pour l'instant est la résistance remar- quable des Oiseaux à l'infection. On pourra objecter que le résultat négatif de ces expériences n'infirme en rien la théorie du vase clos imaginée pour expliquer linflammation si fréquente de l'appendice chez l'Homme. Aussi m'at-il paru intéréssant de poursuivre ces recherches chez les Mammifères et tout particulièrement chez les Anthropoiïdes. En ce moment-ci, ces expériences sont en cours d'exécution au Labora- toire d'anatomie comparée, et J'espère pouvoir bientôt en communiquer les résultats. ACTION PROTÉOLYTIQUE DES GLANDES SALIVAIRES CHEZ LES OPurD1ENS, par M. L. Launoy. (LABORATOIRE D’ANATOMIE COMPARÉE.) NOTE PRÉLIMINAIRE. Depuis Fonrana (1) qui le premier remarqua que, «chez les Grenouilles et autres animaux frappés du venin de la Vipère, leurs chairs s’amollissent bien plutôt qu'à l'ordinaire, au point de se rompre pour peu qu’on les touche et de se détacher elles-mêmes des os», et en concluait que «peut-être cette liqueur dans la Vipère est-elle nécessaire à la digestion de cet animal», quelques anatomistes ou physiologistes : Runocpur (2), Levoic (3), Euerx (4) — 365 — abondent dans le même sens: d'autres, avec Owex(5) et Mine Enwanos (6), n'altribuent à la salive des Ophidiens qu'une action mécanique dans la déglu- lilion de ces Reptiles: les uns et les autres ne basent leur opinion que sur des faits d'observation pure, sans aucun contrôle expérimental. I faut ar- river à pe Lacenoa(7) pour trouver des expériences sur ce sujet: cet auteur remarque que le venin des Serpents du Brésil coagule le lait, dissout la fibrine et le blanc d'œuf coagulé: enfin tout récemment Weunuaxx (8), dans une étude faite avec soin du pouvoir digestif du venin de Cobra, conclut de ses expériences, que le venin +peptonise la fibrine bien que faiblement-. J'ai repris ces expériences en me servant d’une méthode non plus qua- lilative mais quantitative, dont le principe consiste essentiellement, étant donné un poids p de substance albuminoïde contenant X azote, à déter- miner la quantité d'azote non digéré après un temps t. Pour cela, je me suis servi de la méthode de Beckwax (9), dans laquelle on insolubilise les albuminoïdes non digérées en portant à sec le liquide qui les contient, après addition d’aldéhyde formique. On effectue ainsi la séparation des produits de digestion. Le dosage est fait par la méthode de Kyerauc. Ces expériences ont porté sur la caséine, albumine du sérum de Chien ou de Bœuf et la fibrine. A. Glandes parotides de la Vipère. 1° Acrion sur LA CASÉINE. — Je me suis servi dans ces recherches d’une solution de caséine dans l'eau de chaux à 2 grammes de caséine pour 100° d'eau de chaux, et d’une macération de glandes à venin de Vipère : Six glandes à venin dans 6° de glycérine à 30°. Protocole des expériences : Essai EL — Réaction : neutre à la phénolphtaléine. Æ 10° solution de caséine + 1% macéralion venin. Essai IE — Réaction : 1°° NaoËl N/10 “+ 10° solution caséine + 1° venin. Essar IT -— Réaction : 3/10° HCI N/10 + 10° solution caséine + 1° venin. Essai IV. — Réaction 1% 7/10 HCI N/10 + 10% solution de caséine + 1° sérum. Tous ces essais sont portés à 40 degrés et maintenus pendant 5 jours. Pendant ce temps, les phénomènes observés sont les suivants : Essu L — 9 heures après mise à l'étuve, la caséine est coagulée au fond du flacon, le liquide surnageant est limpide; ce liquide, après 5 jours, est devenu jau- nälve et contient des flocons de caséine non dissoute. Essar IL — La caséine est dissoute pendant les 24 premières heures d'étuve; — 366 — après 30 heures, elle est coagulée en grumeaux volumineux; après 5 jours, les gru- meaux sont légèrement érodés sur les bords, la liqueur surnageante et lim- pide. Essar IT. — Après 8 heures d’étuve, précipité grenu de caséine; après 5 jours, les grains de caséine se: sont réunis et forment des filaments ou de volumineux amas; liqueur surnageante limpide jaune clair. Essar IV. — Dès l'addition de HCI, la caséine est précipitée; l'essai ne change pas d'aspect. Après 5 jours, on retire de l’éluve, on applique la méthode de Beck- mann , le liquide provenant du lavage de la caséine est conservé pour les essais qualitatifs. Le dosage de l'azote a donné : AZOTE. TE TÉMOIN. ESSAI. milligrammes. milligrammes. EU PR LR OU 18,33 Hot liLoauoe PUS MAC ALRES OH LP ARE do SLT 19,018 Dé lliossaacsonsaddoasoodados 869 18,132 HAT INoooosodooooooacoococoon 7H 29,42 Examen du liquide de lavage. — La réaction du biuret est faible mais pourtant positive dans les essais 1 et 4; la réaction de l’eau de Brôme et la tyrosinase sont négatives. 2° ACTION SUR LE SÉRUM DE BoEur. Protocole. — On se sert d’une solution dans l’eau distillée de sérum de Bœuf. Eau :distillée RP SA EE SÉTILTN: TE ahetat= tee ae ec Ne lee la alane la lelele tete lets ele e ie aale eV NT Avec cette dilution on prépare deux mélanges contenant chacun 120" de dilution + 24° d’une macération dans l’eau thymolée de 8 glandes à venin: dans le mélange témoin cette macération a été échauffée, elle est active dans l’autre, Avec quelques gouttes d'PO'H* on amène chaque mé- lange à la neutralité au méthylorange, on distribue ensuite dans des fla- cons d'essai à raison de 24° et on dispose deux séries d'essais auxquels on ajoute des quantités variables d'acide HCI N/10 ou d’alcali NaOH N/10. On ramène à volume égal avec de l’eau distillée; après huit jours d’étuve, on neutralise et on procède au dosage de l'azote non digéré. Essai L. — Acide au méthylorange — contient 3° Po‘H* libre. Essar Il. — Neutre au méthylorange — contient des monophosphales. Essar LIT. — Acide au lournesol — contientun mélange de mono- et de biphos- phales. — 3607 — Essar IV. — Neutre à la phénolphtaléine — contient des biphosphates. Essar V. — Alcalin à la phénolphtaléine — contient des triphosphates. Sans entrer dans le détail des faits observés, les réactions finales sont : AZOTE INSOLUBILISÉ NUMÉROS DES ESSAIS, EN MILLIGRAMMES. RÉAGTION DE L'EAU DE LAVAGE. a — 2" TÉMOINS. ESSAIS. BIURET. 7h 61,0 62,81 61,51 62,80 61,08 54,06 37, 50,80 26,2: 38,9 EAU de brôme. 1 TTROSINASE. 3° ACTION SUR LA FIBRINE. Protocole. — On se sert de fibrine de porc essorée ; chaque essai en reçoit 1 gramme et on ajoule 20° d’une macération de 6 glandes de Vipère dans 60 d’eau thymolée, On passe à l’étuve après avoir déterminé dans chaque flacon les réactions suivantes au moyen de HCI N/10 ou de Naoï N/10. Essar L. — Neutre au tournesol. Essai IE — Acide au tournesol, 1°° HCI N/10. Essai HI. — Alcalin au tournesol, 1° NaOH N/10. Après dix jours d'étuve à 4o degrés. Dans l'Essar L, la fibrine est partiellement dissoute ; le flacon témoin ne montre pas trace de dissolution. Essai IL. — Fibrine gonflée, presque géliliée. Essai IE. — Fibrine légèrement gonflée. L'examen polarimétrique des liquides à donné au bout de ce lemps, pour un tube longueur 1 = 5, les résultats suivants : TÉMOINS. ESSAIS. TT) CE CMD O . äp = 0 a —=— 1 CET ON PR RME a, = entre o et — »° a, =— 4 EN ER ERCSE ENE LT &,—0 Les essais qualificatifs sont tout aussi instruclifs sur l'action négalive, L'Az0°H précipite légèrement Let Il; l'eau de brôme donne avec I un pré- cipilé abondant ; la Lyrosinase est partout négative. — 368 — B. Glandes labiales inférieures et supérieures de Vipera aspis. 1° Acrion sur LA cASÉINE. — On se sert de la même solution de caséine que précédemment et d’une macération de 8 glandes labiales inférieures el 8 glandes labiales supérieures dans 8° d’eau thymolée. Protocole : Essai I. — 10° caséine dans l’eau de chaux + 1° de macération glandulaire + 1% 7/10 HCI N/10. Essar IT. — 10° solution caséine + 1° macération + 5/10 N/10 HCI. ll LL Essar IT. — 10% solulion caséine + 1° macération + o. Essar IV. — 10° solution caséine Æ 1° macération + 3/10 Naoïl N/10. « x L à A, Essar V. — 10° solution caséine + 1° macéralion + 1° NaoH N/10. L'examen des phénomènes donne : Essar I. — Après quatre jours d’étuve à 4o degrés, la caséine précipitée forme des petits flocons déchiquelés sur les bords nageant dans un liquide lactescent ; quelques flocons sont attachés aux paroïs du récipient, à la partie supérieure du liquide. Le flocon témoin n’a rien de particulier, sauf quelques grumeaux de caséine. Après cinq jours, les choses sont dans le même élat. Essar Il. — Après quatre jours, la caséine est coagulée en couche uniforme présentant à sa surface des aspérités dues à des caillots de caséine englobés dansle coagulum ; en agitant le flacon , la pellicule de caséine ne se détache pas, le liquide est légèrement jaunälre. Essar [IT — La caséine est comme précédemment coagulée en une pellicule continue qui, par agitation, se détache en larges lambeaux flottant dans l’intérieur ou à la surface du liquide; le liquide est blanc gristre; le flacon témoin présente un aspect semblable. Essar IV. — Même aspect que le précédent, avec cette différence que le liquide est ici de couleur jaune paille et trouble. Au bout de cinq jours, la caséme est entièrement dissoute dans le flacon d'essai, presque complètement aussi dans le témoin. è Essar V. — Même aspect que dans le IV. — Après cinq jours d’étuve, le Kje- hdahl donne : AZOTE INSOLUBILISÉ en milligrammes, lMAcderety/a0 HCIIN/a0%. Fe. 38.4 23.84 II. Acide 3/10 HC1 N/10.......... FRE 38.8 21.78 IE NONMsaooooogoooscare 0203900000 39 12.30 MIA calins ao NOHAN Fo 37.3 13.80 VAN A EANAOHAN AO E EEE" EEE 37-1 21.70 Avec l’eau de lavage, dans tous les essais, biuret, eau de brôme et Lyrosinase ont élé népalifs. 2° Aorion sur LE sérum DE Borur. — On emploie la même macération — 369 — et une solution semblable à celle employée pour la glande à venin. Les opé- rations ont élé conduites exactement comme les précédentes se rapportant à la parotide. Le dosage d'azote et les essais qualificatifs : AZOTE INSOLUBILISÉ RÉACTION DE L'EAU NUMÉROS EN MILLIGRAMMES. DE LAVAGE. ES DES ESSAIS. EAU TÉMOINS. ESSAIS. : à TYROSINASE. de brôme. 62,03 62,81 Me ee de 61,6 M eo « 62,8 VA CÉOROOE 61,7 3° Acriox SUR LA FIBRINE. — Huit glandes labiales inférieures et supé- rieures sont mises en macéralion dans 30 centimètres cubes d’eau distillée thymolée pendant 36 heures: au bout de ce temps, on divise en trois parties égales et on ajoute à chaque 10 centimètres cubes 1 gramme de fibrine; on laisse en contact pendant 24 heures à la température du laboratoire, et seulement alors on fait varier la réaction des milieux et on porte à l’étuve à Lo degrés. Après 5 jours de digestion, l'examen polarimétrique donne les résultats suivants : Pour un tube de longueur /—5 centimètres : ESSAI. TÉMOIN. Essai L'— Acide au méthylorange, 1° HCI N/10... ap — — 8° n—— 2! Essat II. — Neutre au tournesol. ................ ap — — 3° an — 0 Essai IE. — Alcalin à phénol ph., 3° NaOH N/10... ap — 0 np — 0 Les essais qualificatifs montrent que : En 1, l'acide azotique détermine un précipité notable, le ferro-cyanure acétique précipite, la réaction du biuret est positive: avec l’eau de brôme, on obtient un précipité jaune orange qui se redissout en donnant au liquide une coloration jaune soufre: à la trentième goutte d’eau de brôme, le pré- cipité ne se redissout plus, le liquide a pris une coloration jaune paille. L’essai à la tyrosinase est négatif. En IL et IF, l'acide azotique donne seulement un louche; tous les autres essais sont négalifs. C. Groupe lingual. Des esais tentés avee le groupe lingual ayant été absolument négatifs sur la fibrine, je n'ai pas essayé le sérum ni la caséine (4). Muséum. — vu. 99 — 370 — Bistiognapnié. 1. EF. Fowraxa, 1781. Traité sur le venin de la Vipère, Florence, LH, p. 1 et 82. 2. Runorenr, 1830. Gründriss der Physiolopie, Abt. IL, p: 61. 3. Leynr , 1873. Ucber die Kopfdrisen einhebnischer Ophidien. in Arch. f. maikros. anatom., p. 627-629. 4. G. Émenv®, 1880. Glandole velenose dei Serpente, in Ann. del. Mus. Cv. di St. Nat; vol. XV, p. 557. 5. Owex ©, 1866. Comparal. Analomy and Physiology of vertebrate; t. I, p. 4ho. 6. H. Mrrxe-Enwarns, 1860. Lecons de Physiolopie, p. 224. 7. pe Lacerpa, 1884. Lecons sui le venin des Serpents du Brésil. 8. Wenruaxx, 1898. Contribution à l'étude du venin des Serpenis, in Ann. Instit. Pasteur, t. XIE, p. 510-b16. : 9. Beormanx. Zeitsch. für analyt. Chemie, 1. XXXVI, 727. 10. L.-A. Borrarn®. Les Poissons venimeux, hèse de médecine, 1889, p: 197. 11. E. Yuxe, 1899. Recherches sur la digestion des Poissons, in Ar- chives de zoolog. expérimentale, p. 191-201. 0 Levbie s'exprime ainsi : « Speicheldrüsen : diese worden vorgestellt. .. das Epithel erinnert an die Zellen der Labdrüsen im Magen, und die Bcobachtung lebender Thicre lebrt, dass 1hr Speichel schon eine bedeutende VA Énmrreu besilzen müsse. Gifidrüse : ...aber trotzdem zeigt das Secret oder das Gift mit dem Speichel darin Verwandtschaft, dass hier die verdauende Kraft aufshuchsts gesteigert ist, wie dem auch der Leichnam vergifieter Thiere sehr schnell in Faul niss übergeht. . @ Euenx n’est pas moins affirmalif: — Non si conosce ancora appieno la natura chimica del veleno dei Serpenti.., debbano esistere (in specie presso aleuni sole- noglifi) fermente digestivi assai potente, ai quali sino dovuti forse la rapida decom- posizione dei lessuti dell animale avvelenato e 1 flemmoni con vaste distrazioni ne furono osservati in talimi casi, in cui l’avvelenamento non ebbe esito mortale. . . 6) Owex dit : «In all Reptiles the secretions entering the mouth rather mucous and mechanical in function than truly salivary, as exercising any alterant influence on the nature of the food.» (5) Borrarp, dans son étude de l'appareil à venin de la Murène Hélène, signale que, outre son action Loxique, le venin posséde des propriétés digestives puis- santes ef «sur le Poisson mort depuis quelque Leps déjà, on trouve loules les pa rois de la glande digérées; les os palalins sont alors mis à nu, la muqueuse ayanñt été dissoute complètement, de même que le lissu fibreux anissant les dents à l'os palatins; eetie observation, comme celle des premiers auteurs sur le venin des ophidiens solénoglyphes, ne repose sur aucune base sérieuse ; il est assez probable que, dans le cas de la Murène, la digestion, si digestion il y a, est due au passage du contenu slomacal, imprégné de suc gastrique, dans l’œsophage et la cavité buc- cale, comme la fait observer Fung chez d’autres Poissons. — 971 — Queuouss Genres Nouvraux D'OcuNicées. CONSTITUTION ACTUELLE DE LA FAMILLE, par M. Pn. vax Trecuen. Aux vingt-deux genres brièvement définis dans une Note précédente, insérée dans ce Recueil! et qui composent actuellement, groupés d'abord en quatre Lribus, puis en deux sous-familles, l'ensemble de la famille des Ochnacées, la suite de mon travail m'a conduit à en ajouter dix-sept autres, que la présente Note a pour objet de faire connaître. On se souvient que la distinction de ces vingt-deux genres a été fondée en premier lieu sur les modilications de forme, de structure et d'orien- tation de l'embryon. Le grand nombre de ces modifications, dont j'ai signalé jusqu'à dix cas, dans un groupe aussi circonserit et qui passait pour lrès homogène, a dû étonner les botanistes, comme il m'a surpris moi-même. Et pourtant, je ne les avais pas encore apercues loutes. Dans l'embryon droit et accombant, je n'avais pas suflisamment dis- tingué le cas où les deux cotyles divergent à leur extrémité en forme de fourche, ni celui où elles se reploient en dehors à leur extrémité, qui se réfléchit vers le bas, du cas ordinaire, où elles sont appliquées tout du long. Dans l'embryon droit et incombant, je n'avais pas non plus distin- gué suffisamment le cas où les deux cotyles sont planes tout du long, de celui où elles recourbent toutes deux ensemble leurs extrémités vers l'in- lérieur en les réfléchissant vers le bas, et je n'avais pas du tout apercu le cas où l'embryon a sa cotyle externe très grande et sa cotyle interne très petite, logée dans une rainure de la première, en un mot, où il est hété- rocolylé. En tenant compte de ces quatre modifications nouvelles, le nombre des dispositions diverses de l'embryon chez les Ochnacées s'élève aujourd'hui à qualorze. C’est en utilisant ces nouveaux caractères de l'embryon et quelques autres tirés de l'inflorescence et de la fleur, qu'on va pouvoir définir brièvement les dix-sept genres qui font l'objet de ce travail. Douze appartiennent à la tribu des Ouratéées, quatre à la tribu des Ochnées et un seul à la tribu des Elvasiées, Commencons par la première série, À. Sur le genre restauré Volkensteinie. — Dans une Note antérieure ©, j'ai (0 Pn, van Tiecuen, L'embryon des Ochnacées el son emploi dans la définition des genres (Bulletin du Muséum, VU, p. 208, 1902). @) Pu. van Tirçuem, Sur la préfloraison des Ochnacées (Ibid., VII, p. 273, en nole, 1902). 25. — 312 — montré que l'Ouratée Théophraste (Ouratea Theophrasta |Planchon] Baillon), introduite par Linden en 1858, et cultivée depuis cette époque dans nos serres, est une espèce très différente de l'O. gigantophylle (0. giganto- phylla [Erhard] Engler) du Brésil, avec laquelle M. Engler l'a identifiée en 1876. Ge premier pas une fois fait, et son autonomie étant rendue à cette plante, j'en ai repris l'étude et j'ai pu me convaincre que, par plusieurs caractères, notamment par son port, ses stipules dures et persistantes , son périderme sous-épidermique, son écorce foliaire pourvue de fibres errantes , sa panicule plus ample et ramifiée à quatre degrés, ete., elle diffère assez profondément de toutes les autres Ouratées pour qu'il soit nécessaire d'en faire le type d’un genre distinct. Il y a donc lieu de restaurer le genre Vol- kensteinie, déja proposé pour elle par Regel en 18630), mais dont la création, insuffisamment justifiée alors, n’a pas élé et ne pouvait pas être admise jusqu’à présent. La plante en question sera donc nommée désormais Volkensteinie Théo- phraste (Volkensteinia Theophrasta | Planchon] Regel). Cest jusqu'à présent la seule espèce de ce genre. Elle fleurit abondamment dans nos serres, mais sans y fructifier, et le fruit y est encore inconnu. 2. Sur le genre nouveau Polyouratée. — Certaines espèces du Brésil, dé- crites jusqu'ici comme Ouratées, diffèrent de toutes les autres par un dédou- blement partiel ou total des carpelles du pistil, qui en élève le nombre et le porte à dix quand le dédoublement est complet. Il convient de les réunir en un genre distinct, sous le nom de Polyouratée (Polyouratea x. T). Ce genre a pour types la P. hexasperme (P. hexasperma [A. Saint-Hilaire] v. T) et la P. polygyne (P. polysyna [Engler] v. T). 3. Sur le scnre nouveau Diouratée. — Ressemblant aux Ouratées par Pinflorescence en panicule terminale et par l'accombance de l'embryon, qui est aussi oléo-amylacé, le genre nouveau Diouratée (Diouratea v. T.) en diffère nettement par son gynophore discoïde et son fruit, dont chaque drupe, aplatie transversalement, a son bord externe échancré en cœur. Celle forme, que rien n’annonce dans le pistl, lui est imprimée peu à peu par l'embryon au fur et à mesure de son développement. Au lieu de s’accroitre en longueur, comme d'ordinaire, il se couche, en effet, horizontalement, radicule en dedans, et s’allonge suivant le rayon, en posant latéralement ses deux cotyles; celles-ci, étroites et épaisses, presque cylindriques et sans oreïllettes descendantes, sont appliquées l’une contre l'autre dans leur partie inférieure, mais se séparent vers l'extrémité et divergent en forme de fourche, caractère d’où l'on a tiré le nom générique. La disposition 0 Recez, Gartenflora, XIV, p- 13, pl. 471, 1863. — 373 — transversale et la forme bilobée de l'embryon se communiquent nécessai- rement à la graine et au fruit qui ® renferment. Ainsi défini, ce genre a pour type la D. cardiosperme (D. cardiospermu [Lamarck] v. T.), qui croit aux environs de Cayenne, à la Guyane française, et que Lamarck a décrite, sous le nom Ochna cardiosperma, dès 1797 °°. Peu d'années après, A.-P. de Candolle entrevoyait en elle un genre nouveau : +Forsan novi generis signum præ se fert», dit-il, en 1811 ©. Aussi M. Engler en a-t-il fait, en 1876, le type de l’une des deux séries, celle des Cardiocarpæ, qu'il distinguait dans les Ouratées américaines, toules les autres formant ensemble une seconde série, celle des Oocarpæ”. Ge n’est pas assez, el il faut ici, comme le prévoyait A.-P. de Candolle, établir un genre distinct. À ce genre il faut maintenant rattacher deux autres espèces. L'une, récoltée par Hostmann (n° 1215) à Surinam, dans la Guyane néerlan- daise, a été décrite par Planchon, en 1847, sous le nom de Gomphia suri- namensis : M. Engler l'a considérée à tort comme une simple variété de lOuratea subscandens [Planchon] Engler. Ce sera la D. de Surinam (D. surinamensis | Planchon] v. T.). L'autre, trouvée aussi aux environs de Surinam, à Splitgerber, a été donnée à l'Herbier du Muséum par de Vriese ; elle diffère des deux précédentes, notamment par ses feuilles arron- dies à la base et plus fortement dentées ; ce sera la D. sculptée (D. seulpta v. T.), pour rappeler que, dans ce genre, tout le système des nervures est remarquablement sculpté en creux dans les deux faces de la feuille coriace. C'est à ces trois espèces que se réduit, pour le moment, le genre Diouratée. 4. Sur le genre nouveau Plicouratée. — Remarquables déjà par la petitesse des fleurs, disposées sur des pédicelles très grêles en panicule terminale, les Plicouratées (Plicouratea v. T.) diffèrent aussi de toutes les Ouratéées à embryon accombant par la conformation de l'embryon, mais Lout autrement que les Diouratées. lei la drupe est, comme d'ordinaire, oyoïde et portée sur un gynophore piriforme. Mais les deux cotyles de l'embryon, pourvues en bas d’oreillettes descendantes qui recouvrent la tigelle, se replient en haut chacune en dehors, et la portion reployée descend en s'appliquant étroitement contre la face dorsale. C’est de ce reploiement symétrique qu'on a dérivé le nom générique. Ainsi délini, ce genre à pour type la P. parviflore (P. parviflora | de Candolle| v. T.) et les autres espèces du Brésil confondues avec celle-ci Q) Lamanok, Dictionnaire, IV, p. 311, 1797. @) A.-P. ps Caxnozze, Ann. du Muséum, XVII, p. 4a1, 1811. @) Encren, Flora brasiliensis, XII, a, p. 302 et p. 307, 1876. — 374 — dans les Herbiers, ou qui n’en sont distinguées que comme variétés, notam- ment la var. 6. Planchoniana de M. Engler, qui sera la P, de Planchon (P. Planchoniana x. T.). 5. Sur le genre nouveau Hémiouratée. — Ressemblant aux Plicouratées par la petitesse des fleurs et la gracilité des pédicelles dans la panicule ter: minale, les Hémiouratées (Hemiouratea v. T.) s'en distinguent aussitôt par leur androcée, qui est réduit à cinq élamines épisépales, par avortement constant des cinq étamines épipétales : d’où le nom générique. Elles en diffèrent encore par le gynophore, étroit et cylindrique dans sa région inférieure et brusquement renflé en boule au sommet, en forme de clou. Ce genre a pour type l'H. jolie (H. pulchella | Planchon] v. T.), du Brésil, où M. Glaziou l'a retrouvée depuis (n° 9385). M. Taubert l'a ral- tachée à tort, en 1893, comme simple variété, à l'Ouratea parviflora de A.-P. de Candolle. 6. Sur le genre nouveau Tétrouratée. — Semblable aux Hémiouratées par la petitesse des feuilles et des fleurs, ainsi que par le gynophore claviforme, les Tétrouratées (Tetrouratea v. T.) en diffèrent, et en même temps de toutes les autres Ouratéées, par leur fleur tétramère à androcée octandre : d’où le nom générique. 6 Ce genre a pour type la T. de Sello (7. Selloi | Planchon| v. T.), du Brésil, qui en est jusqu'ici le seul représentant. 7. Sur le genre nouveau Microuratée. — M. Glaziou a récolté au Brésil (n° 20803 a) une petite plante à rhizome, émettant des rameaux feuillés très courts, ne dépassant pas 4 à 5 centimètres, à feuilles munies de slipules persistantes. Le rameau se lermine par un bourgeon écailleux qui, au printemps suivant , se développe en une grappe terminale simple, à la base de laquelle demeurent les écailles et le long de laquelle persistent les bractées mères avec leurs deux slipules. Par la conformation de son corps végétatif, qui ressemble à celui des Gam- pylochnelles d'Afrique, et par son inflorescence terminale en grappe simple, cetle plante diffère de toutes les autres Ouratéées et se montre le type d’un genre nouveau, que je nommerai Microuratée (Microuratea x. T.). L'espèce en question sera la M. de Glaziou (M. Glaziovi v. T.). Weddell en à récolté au Brésil, dès 1844, une aulre espèce (n° 3y7a). qui sera la M. de Weddell (M. Weddelliana x. T.) 8. Sur le genre nouveau Camptouratée. — Chez les Orthospermées à em- bryon incombant que j'ai réunies d’abord dans le genre Notouratée (Notou- ratea v.T.), l'embryon offre deux conformations différentes, ce qui con- ‘ — 937 — duit nécessairement à dédoubler ce genre, TantôL, en ellet, les cotyles sont planes dans toute leur longueur : c'est la forme la plus simple, Les espèces qui la présentent constitueront désormais seules le genre Notouratée res- treint (Noutouratea v. T. emend.); telle est, par exemple, la N, inondée (N. inundata | Spruce] v. T.), du Brésil. Tantôt, et le plus souvent, les colyles reploïent ensemble leurs extré- milés vers l'intérieur, où elles redescendent plus ou moins bas en s'acco- lant intimement sur le dos de la cotyle interne; bien que droit, l'embryon n'a plus alors qu'un seul plan de symélrie, qui coïncide nécessairement avec le plan de symétrie commun du carpelle et de l’ovule, Les espèces qui offrent ce caractère remarquable seront désormais réunies dans le genre nouveau Camptouratée (Camptouratea x. T.), qui renferme notamment la G, iicifoliée (C. ilicifolia [de Candolle | v. T.), des Antilles, la CG. castanti- foliée (G, castaneifolia [ A. Saint-Hilaire] v.T.), la G, persistante (C, persis- tens [A. Saint-Hilaire | v. T.), ete., du Brésil. Par le reploiement des cotyles, ce genre correspond, avec incombance, au genre Plicouratée, avec accombance. En même temps, bien que la graine y soit encore droite, il établit une transition marquée vers les Campylospermées de l'Ancien Monde, C'est ce qui en fait l'intérêt propre. 9. Sur le greure nouveau Ouratelle, — Différant de tous les précédents par son inflorescence latérale, qui termine un court ramuscule, et par ses feuilles caduques, le genre nouveau Ouraltelle (Ouratella x, T.) a pour type l'O, du Mexique (0. mexicana |H,B.K.] v.T.). [ comprend aussi deux espèces nouvelles des Antilles, l'une récoltée à Saint-Thomas par Finlay en 1841 (n° 190), que je nommerai O, de Finlay (0, Finlayi v. T.), l'autre rapportée de la Guadeloupe en 1843 par Lherminier, qui sera VO, de Lherminier (Q, Lherminieri v. T,). On n'en connait pas encore le fruit. | 10. Sur le genre nouveau Gymnouratelle, — Les fleurs sont disposées ici en longs épis d'ombellules distantes, insérés directement à l'aiselle des écailles inférieures de la pousse feuillée, et entièrement nus, dégarnis de fleurs, dans leur moitié inférieure; c'est de ce dernier caractère que l'on à liré le nom de ce genre nouveau (Gymnouratella v, V). Par ce mode d’in- florescence , il diffère de toutes les autres Ouratéées américaines el ressemble à plusieurs Ouratéées de l'Ancien Monde, notamment aux Cercanthèmes. Il se réduit, pour le moment, à une seule espèce, la G, pendante (G, pendula |Pœppig]| v. T.), originaire du Pérou, Le fruit y est encore inconnu, Les dix genres précédents sont des Ouratéées de la soustribu des Orthospermées; les deux suivants appartiennent à la sous-tribu des Campy- lospermées. — 376 — 11. Sur le genre nouveau Cercinie. — Ressemblant aux Gercanthèmes par leur inflorescence, qui est un épi d’ombellules distantes, en forme de queue, caractère commun d’où l'on a tiré aussi leur nom, les Cercinies (Cercinia x. T.) en diffèrent notamment parce que les épis y sont axillaires des feuilles et non pas des écailles basilaires de la pousse feuillée. Ce genre a pour type une espèce nouvelle, récoltée en Cochinchine par M. Thorel (n° 643) en 1862-1866, qui sera la Cercinie de Thorel (Cercima Thorel x.T.). Les épis y sont grèles, recourbés en haut et beaucoup plus longs que les feuilles. Elle a été retrouvée au Cambodge, en 1875, par M. Godefroy (n° 355). H comprend aussi une autre espèce nouvelle, découverte dans le bassin du Sé-Moun, au Laos méridional, par M. Harmand en 1875-1877 (n° 131). Elle diffère de-la précédente par ses feuilles plus étroites et plus longues et surtout par ses épis trapus et condensés, beaucoup plus courts que les feuilles. C’est à ces deux espèces de Cochinchine que se réduit pour le moment le genre Cercinie. 12. Sur le genre nouveau Diphyllopode. — Pax la grandeur et la disposi- tion des feuilles, par l’inflorescence, qui est aussi un long épi d'ombellules distantes, à région inférieure dégarnie, enfin par la conformation et la structure de embryon, qui est aussi incombant et oléo-amylacé, les Diphyllopodes (Diphyllopodium v.T.) ressemblent aux Notocampyles. Ils en diffèrent parce que l’épi y termine un court rameau latéral ne portant que deux feuilles, de même forme que celles de la tige, mais moitié plus petites, caractère d’où l'on a tiré leur nom et qui les rapproche des Diphyllanthes. Ce genre a pour type la plante récoltée au Gabon en 1896 par le P. Klaine (n° 157), que je nommerai Diphyllopode de Klaine (D. Klanei v. T.). Plus grandes encore que dans le Notocampyle de Mann et dans le Diphyllanthe de Duparquet, les feuilles mesurent jusqu’à 60 centimètres de long sur 20 de large. Les deux feuilles du rameau floral n’ont que 30 centimètres de long sur 10 centimètres de large. Il y faut probablement rattacher aussi la plante récoltée en 1896 au Cameroun par M. Zenker (n° 1001), que M. Engler a nommée Ouratea Zenkeri, mais qu'il n’a pas encore publiée; ce sera le D. de Zenker (D. Zenkeri [Engler mss. | v. T). Les douze genres qui précèdent se rattachent à la tribu des Ouratéées: considérons maintenant ceux qui se rangent dans la tribu des Ochnées. 13. Sur le genre nouveau Diporochne. — Défini comme il l’a été dans (D De xepuos, queue. — 311 — une Note antérieure, le genre Porochne comprend deux sortes d’espèces. Dans les unes, l'inflorescence est une grappe terminale simple, comme chez les Ochnes: c'est à elles qu'on le limitera désormais. Ainsi res- treint, le genre Porochne (Porochna v. © emend.) a pour type la P. d'Otto-Hoffmann (P. Hoffmanni-Ortonis Engler), d’Angola. Il com- prend aussi deux autres espèces de la même région récemment nommées comme Ochna, mais non encore publiées, savoir : la P. d’Antunes (P. Antunesii |Engler mss.] v. T), et la P. brunâtre (P. brunnescens [Gilg mss.] v. T.). Il y faut probablement ajouter les deux espèces de la même région nommées l’une Ochna davilliflora par M. Gile, Pautre Ochna huillensis par M. Engler, mais non publiées jusqu’à présent ; je n’en ai pas encore vu les fruits. Dans les autres, l’inflorescence est une grappe terminale composée d'ombellules pauciflores: on les groupera dans un genre distinct sous le nom de Diporochne (Diporochna v. T). Ce genre a pour type la D. mem- braneuse (D. membranacea | Oliver] v. T), de l'Afrique occidentale, et com- prend aussi la D. rougeâtre (D. rubescens v. T), la D. de Hiern (D. Hiernii v. T), la D. paniculée (D. paniculata v. T) et la D. latisépale (D. latisepala v. T), toutes de la même région ©), 14. Sur le genre nouveau Polythèce. — Tel qu'il a été défini dans le tra- vail précédent, le genre Diporide renferme trois catégories d'espèces, diffé- rant par la conformation du pistii et de embryon, et qu'il faut maintenant considérer comme trois genres distincts. Les unes ont l'embryon isocotylé avée un pistil isomère, c'est-à-dire formé de cinq capelles épipétales: comme elles comprennent le D. noir-pourpre( D. atropurpureum [de Candolle] Wendland), type du genre , c’est pour elles que l’on conservera le genre Diporide restreint (Diporidium Wendland emend.). D'autres ont aussi l'embryon isocotylé, mais le pistil y dédouble partiel- lement ou totalement ses carpelles, ce qui en élève le nombre et le porte à dix si le dédoublement est complet, et même à plus de dix s'il se répète sur certains carpelles. On les groupera dans le genre nouveau Polythèce (Polythecium v. "P.). Ainsi caractérisé, ce genre renferme notamment le P. de Madagascar (P. madagascariense [de Candolle] v. T), le P. de Humblot (P. Humblotianum | Ballon | v. T), aussi de Madagascar, le P. de Fischer (P. Fischeri | Engler| v. T), de l'Afrique orientale, etc. Cette polymérie du pistil se relrouve aussi chez les Disclades, où elle appartient, semble-t-il, à toutes les espèces. Par elle, les deux genres Dis- clade et Polythèce correspondent ensemble, dans les Ochnées, au genre O7 Bulletin du Muséum, 1909, p. 214. @ Voir à ce sujet : Pur. vax Tiscuem, Subdivision du genre Ochne et constitution actuelle de la tribu des Ochnées (Journal de Botanique, XVI, p. 12h, 1902). — 378 — Polyouratée dans les Ouratéées, On la rencontre aussi chez les Ochnes, les Porochnes et les Diporochnes. De savoir s’il ne faudra pas plus tard dédou- bler à leur tour ces trois genres d’après ce caractère, c’est une question que je réserve pour un examen ultérieur. 15. Sur le genre nouveau Hétéroporide, — D’autres Diporides, enfin, ont le pistik isomère, mais avec un embryon dont la cotyle externe est 1rès grande, la cotyle interne très petite, logée dans une rainure de la grande, enun mot, quiesthétérocotylé et nécessairement incombant, On les réunira dans le genre nouveau Hétéroporide (Heteroporidiumy, T.). H comprend no- lamment l'espèce que M. Schweinfurth a récoltée en Abyssinie (n° 664 et n° 1726), qu'il a identifiée à tort avec l'Ochua inermis Forskäl et que je nommerai H. d’Abyssinie (4. abyssinicum v. T,), H faut y rattacher aussi une espèce que M, Deflers a rapportée de lYemen (n° 56), en même temps que l'Ochna inermis (Forskäl) avec laquelle il la aussi identi- fiée, mais dont elle est bien distincte; ce sera le H, d'Arabie (H, «rabi- cum N, T.), Bien que le fruit, la graine et l'embryon s’y maintiennent droits, par son hétérocotylie, ce genre fait évidemment transition vers les Ochnes, Porochnes et Diporochnes. C'est ce qui en constitue l'intérêt propre. 16. Sur le genre nouveau Cumpylochnelle. — Dans les prairies de sable qui bordent la route de Brazzaville, au Congo français, Thollon a récolté en ayril 1891 une petite plante (n° Ao1o) à rhizome, dressant dans l'air de très courts rameaux, longs de 3 à 4 centimètres seulement, simples ou ramifiés. Chacun de ces rameaux, dépouillé de ses feuilles anciennes, qui sont caduques, se termine par un gros bourgeon écailleux, dont les écailles sont munies de deux stipules latérales et libres, divisées chacune en cinq segments sélacés, eux-mêmes ciliés à la base, À l’aisselle de chacune des deux ou trois écailles supérieures, se développent côte à côte deux ou trois pédicelles simples, sans bractées, longs de 15 à 20 millimètres, ter- minés chacun par une fleur. Après quoi, le rameau produit deux ou Lrois feuilles qui n’atteignent leur dimension définitive que plus tard, pen- dant la fructification, Enfin il se termine par un nouveau bourgeon écail- leux, destiné à l’année suivante. La feuille, brièvement pétiolée, est munie de deux stipules latérales, libres et persistantes, divisées, comme celles des écailles, en einq segments sétacés, Son limbe est longuement ovale, atténué à la base et au sommet, mesurant 8 à 10 centimètres de long sur 1 centim, 5 à 2 centimètres de large : le réseau des nervures y est peu marqué en bas, mais très fortement saillant en haut; sur le bord, finement denté en scie, l'extrémité de chaque dent est blanche et transparente. Chose singulière, le limbe a des stomates sur la face supérieure et ils y sont localisés presque exclusivement sur les — 379 — nervures, tandis que sur la face inférieure ils sont, comme à l'ordinaire, situés dans les mailles du réseau, à l'exclusion des nervures. La fleur a de nombreuses élamines, à anthères caduques, aussi longues que les filets persistants, s'ouvrant par deux fentes longitudinales. Le pis- til a cinq carpelles et le style, assez gros à la base, va s’atténuant pro- gressivement au sommet, où il demeure entier, Plus lard, le pédicelle s'allonge jusqu'à mesurer 3 centimètres de long: le calice persiste et s'accroil : le gynophore, entouré des filets staminaux el assez peu renflé, porte cinq drupès droites, aplaties latéralement. Chacune de celles-ci a son noyau divisé dans sa moitié inférieure par une fausse cloison creusée de deux petiles cavités aérifères; recourbée en anneau autour de cette cloison , la graine est étroite, aplalie latéralement, et prolonge son extrémité chalazienne descendante en un appendice filiforme, embryon a ses cotyles étroites, situées latéralement : en un mot, il est accombant. Il est exclusivement oléagineux. Par l'inflorescence, qui est un court épi d’ombellules traversé par la pousse feuillée, par la déhiscence longitudinale de l'anthère et par la struc- ture du fruit, cette plante se rapproche beaucoup des Brackenridgées el encore plus, à cause de l'accombance de l'embryon, des Pleuroridgées de l'Afrique orientale. Elle en diffère par l'androcée triplostémone avec ramifi- cation, qui en fait une Ochnée. Elle constitue, dans la tribu des Ochnées, le type d'un genre bien distinct, que je nommerai Campylochnelle (Campylochnella v.T,), et l'espèce sera la G. de Thollon (CG. Tholloni VE): Dès à présent, 1 est certain qu'elle n’est pas le seul représentant de ce nouveau genre. Il faut y rattacher sans doute, bien que les auteurs n'en aient pas vu le fruit, l'espèce du Congo belge (Kisantu), décrite en 1900, par MM. De Wildeman et Durand, sous le nom de Ochna arenaria; ce sera la C. des sables (C. arenaria | De Wild, et Dur, v. T.). H y faut probablement rapporter aussi, bien que les auteurs n'y aient signalé ni le mode de dé- hiscence de l'anthère, ni la structure du fruit, l'espèce d'Angola (Huilla et Humpata) publiée tout récemment, en mai 1902, par MM, Engler et Gilg, sous le nom de Ochna angustifolia; ce sera la G. angustifoliée (C, angusti- Jolia [Engler et Gilg.] v. T.), Et il yen a d'autres, originaires, comme les précédentes, de l'Afrique occidentale. Par l'addition de ces quatre genres nouveaux, la tribu des Ochnées se trouve maintenant composée de neuf genres, que l'on peut grouper en lrois sous-lribus : les Rectiséminées, où la drupe, la graine et l'embryon sont droits, avee embryon isocotylé (Ochnelle, Diporide, Polythèce) où hétéro- colylé (Hétéroporide): les Curoiséminées, où la drupe, la graine et l'em- bryon sont réniformes, avec embryon toujours hélérocotylé (Ochne, Po- rochne, Diporochne): les Plicoséminées, où la drupe étant droite, la graine et l'embryon sont ployés en anneau (Campylochnelle). Les Plicoséminées — 380 — sont dans cette tribu ce que les Campylospermées sont dans la tribu des Ouratéées. Enfin, c’est à la tribu des Elvasiées que se rattache le dernier des genres qui font l'objet de cette Note. 17. Sur le genre nouveau Trichovasélie. — Ressemblant au genre Vasélie par sa fleur pentamère, le genre Trichovasélie (Trichovasehia x. T.) en dif- fère d'abord par la pubescence brune qui recouvre les jeunes rameaux et les pédoncules floraux de divers ordres, caractère qui lui a valu son nom, ensuile par la réduction constante du nombre des étamines, qui s’abaisse à sept par avortement des trois antérieures ; il y en a quelquefois six ou huit. En même temps, le pétale antérieur est plus petit que les autres, et il en résulte une zygomorphie très nette. Ainsi défini, ce genre a pour type une plante récoltée, en 1887, par M. Gaillard, au Vénézuéla, à San Fernando de Atabapo (Haut-Orénoque). Plus petites que dans les Elvasies et Vasélies actuellement connues, les feuilles y sont blanchâtres sur la face supérieure par suite d’un dépôt cireux; c’est pourquoi je nommerai l’espèce Trichovasélie blanchâtre (T. ca- nescens \. T.). C’est, pour le moment, le seul représentant de ce genre, qui, par sa pubescence, offre dans la tribu des Elvasiées une exception corres- pondant à celle que présente le genre Trichouratée dans la tribu des Ouratéées. Par cette nouvelle acquisition, la tribu des Elvasiées se trouve mainte- nant composée de trois genres distincts. 18. Constitution actuelle de la famalle des Ochnacées. — Si maintenant l'on ajoute aux vingt-deux genres énumérés dans la Note précédente les dix-sept genres nouveaux distingués dans celle-ci, on obtient un total de trente-neuf genres. Ceux-ci sont groupés d’abord en quatre tribus, dont une est subdivisée en deux sous-tribus, une autre en trois sous-tribus, tandis que les deux dernières restent entières. Puis, ces quatre tribus sont groupées à leur tour en deux sous-familles. Et le tout ensemble compose, dans son élat actuel, la famille des Ochnacées. Le tableau de la page suivante résume cette constitution. — 381 — CONSTITUTION ACTUELLE DE LA FAMILLE pEs OcuvaAcÉEs. iucombant diplostémone. Ouratéées. Embryon accombant isocolylé, courbe, É ; Chute incombaut dialyearpelle, PERMÉES: à style gynobasique. re hétérocotylé, incombant drocé accombant isocolylé, sa oi me incombant EC NÉES. hétérocotylé, incombant Pietil é ! méristémone. rénif, éniforme : 2 | Res Cent) hétérocotylé, incombant. loyé : à Re isocotylé, accombant.... diplostémone. CHE LE “ gamocarpelle , Elvasiées, | Listil isomère. Embryon accombant. à style terminal. ( ELVASIOIDÉES. | Méristémone, | FRERE Hostman- ? Pistil dimère, ..,.......,..,,... CE niées. accombant. droit , isocolylé, OnTHOSPERMÉES, n l es l / | Ouratée. Volkenstein'e. Polyouratée. Trichouratée. Sétouratée. Diouratée. Plicouratée. Tétrowratée. Hémiouratée. Microuratée. Ouratelle. Gymnouratelle. Notouratée. Camptouratée, Pleuroridyée. Campylosperme. Cercinie. Cercanthème: Bisétaire. Brackenridyée. Notocampyle. Dip'yl'opode. Diphyl'anthe. Sponsropyrène. Bhabdophylte. Monélasme. Ochnelle. Disclude. Diporide. Polythéce. Hétéroporide. : Ochne. Porochne. Diporochne. Campylochnelle. Elrasie, Vasélie. Trichovasélie. Hostmannie. Les caractères généraux de la famille ainsi constituée, ainsi que les ca- ractères spéciaux des sous-familles, tribus, sous-tribus, genres et espèces qui la composent, seront exposés en détail, Lant au point de vue de la Mor- phologie interne qu'à celui de la Morphologie externe, dans un travail d'en- semble que j'espère pouvoir publier bientôt dans un autre Recueil. — 382 — SUR L'HOMOLOGIE DU SAC POLLINIQUE ET DU NUCELLE CHEZ LES ÉNDOPROTHALLEES Ou PHANÉROGANES, par M. Pr. van Trecnew. S'il est en Morpholopie vécétale une vérité importante, aujourd'hui bien démontrée et qui s'impose à tous, c’est assurément l'identité de valeur ou. comme on dit, l’homolopie, qui existe chez les plantes de lembranchement des Endoprothallées où +Phanérogrames», entre le microdiodange produit par l’élamine, ce qu'on appelle ici le «sac pollinique» , et le macrodiodange produit par le carpelle, ce qu’on appelle ici le «nucelle», chacun de ces deux corps étant une émergence différenciée de la feuille correspondante. Cette homologie n’est d'ailleurs que la suite et, pour ainsi dire, le pro- longement de celle qui existe pareillement, comme on sait, chez les Exo- prothallées où +Cryptogames vasculaires» hétérodiodées, entre le micro- diodange et le macrodiodange, chacun de ces deux corps étant ici un poil différencié de la feuille, Et celle-ci, à son tour, dérive, comme conséquence nécessaire, de l'origine commune de ces deux corps, qui procèdent par simple différenciation du diodange neutre des Exoprothallées isodiodées. Aussi a-t-on lieu déjà d'être surpris lorsque tout à coup vient à se pro- duire dans la Science une assertion contraire: mais cetle surprise devient de l'étonnement lorsqu'une pareille assertion trouve aussitôt crédit auprès des Maîtres de l'enseionement supérieur, qui la professent dans leurs Cours et l'exposent dans leurs Traités. Le devoir s’impose alors de protester contre celle altération officielle des notions les plus importantes et les jilus soli- dement établies et d'essayer d'empêcher, s’il en est temps encore, l'erreur ainsi propagée par en haut d’envahir à tous les degrés l’enseignement public. C’est ce devoir que, pour mon comple, je viens remplir au- jourd'hui. M. Molliard, nommé récemment Maître de conférences de Botanique à la Faculté des sciences de l'Université de Paris, a publié, en 1896, un travail intitulé : Homologie du massif pollinique et de l'ovule\”. Dès le début, il s'y montre bien peu au courant de l’état de la question, puisqu'il croit qu'à celle date +on n’a pas encore cherché à établir d’une manière un peu précise la correspondance des diverses parties de l’étamine et du carpelle, en particulier la valeur comparée du sac pollinique et de lovule®». I aurait dû savoir non seulement que le problème était depuis longtemps complètement résolu, mais encore que la solution en était, GW M. Mosmanv, Homolopie du massif pollinique ct de Povule (Revue générale de Botanique, VII, p. 273, 1896). G) Loc. cit., p. 273. 1 — 393 — depuis douze ans déjà, devenue classique”. C'est pourtant cette prétendue lacune qu'il s'est proposé de combler. A cetle fin. il s’est adressé exclusivement à la Tératologie, qui est, comme on sait, la plus indirecte, la plus aléatoire et la plus décevante des méthodes d'investigation morphologique, celle aussi qui exige le plus de réserve el de prudence dans l'interprétation des faits accidentels qu’elle livre à lobservation, Il a étudié, en particulier, Ja transformation des étamines en carpelles et des carpelles en élamines dans les fleurs monstrueuses. En se fondant sur quelques faits de cet ordre déjà observés par divers bota- nistes, el en y ajoutant quelques observations personnelles sur une Tulipe, un Narcisse, une Pélunie, il est arrivé, en définitive, à formuler la con- clusion suivante : + Un massif pollinique correspond à un , ou, plus souvent, à plusieurs ovules. Il y « donc homologie entre le massif pollinique et l'ovule tout entier, et non entre le massif pollinique et le nucelle considéré isolément®?». Celte assertion est évidemment contraire à la vérité antérieurément démon- léé, qui a été rappelée plus haut. Un ovule étant un segment de feuille ou une foliole, qui produit, porte et enveloppe un nucelle, il est clair que si le sac pollinique est Fhomologue d'un ovule entier et même de toute une rangée d'ovules, il ne saurait être en même temps l'homologue du nucelle de l'un de ces ovules, Sans s'arrêter à celte contradiction, l'importance du sujet en valait pourtant la peine, M. Molliard s'est borné à nier l'homologie antérieurement établie, alors qu'il eût fallu tout d'abord, avant de songer à la remplacer par une autre, en démontrer l'inexactitude, Sa conclusion ne repose d'ailleurs sur aucune preuve directe, Les quelques faits tératologiques iuvoqués en sa faveur ne prouvent, en effet, qu'une seule chose, c'est que le bord d’une feuille avec tout ce qu'il porte est l'homologue du bord d’une () Voir notamment, dans mon Traité de Botanique, le paragraphe intitulé : Homologie du nucelle et du sac pollinique (1° édition, p. 855, 1884, el s° édition, p- 899, 1891). @ Loc. cit.;p, 283. — Notons ici qu'en ce qui concerne la Pétunie et les nombreuses Gamopétales qui se groupent autour des Solanacées, M. Molliard consi- dère encore l’ovule de ces plantes comme formé d’un nucelle soudé au tégument partageant ainsi et sanelionnant une erreur grave, familière aux hotanistes descrip- leurs, mais qui peut s’excuser chez eux par l'insuffisance de leurs moyens d’obser- vation (p. 280, et même Recueil, VII, p. 51). En réalité, les ovules de ces Gamopétales, comme aussi ceux d'un grand nombre de Dialypétales (Ombelli- fères, etc.), ont tout d'abord un nucelle libre, indépendant du tégument dans toute sa longueur; mais la région externe de ce nucelle, c’est-à-dire la paroi du macrodiodange, disparait lotalement dès avant la formation de l'œuf, de manière que la région interne, c’est-à-dire le prothalle femelle issu de la germination sur place de la macrodiode, vient s'appliquer directement contre la face interne du tégument. En un mot, ils sont lransnucellés ou transpariétés. Voir à ce sujet : Pn.van Tirçuen, L'OŒuf des plantes considéré comme base de leur classification (Ann. des Sciences nat., 8° série, XIV, p. 289, 1901). — 384 — autre feuille avec tout ce qu'il produit : ce qui est évident en soi. Mais ce serait une erreur grave d'en conclure que chacun des corps, quelle qu'en soit la nature, que porte le premier bord est, par cela même, homologue à chacun des corps, quelle qu’en soit aussi la nature, que produit le second. C’est pourtant cette erreur que l’auteur a commise. À raisonner de la sorte, on arriverait à dire, par exemple, qu'un poil porté par un bord de feuille velu et entier est l’homologue d’une dent produite par le bord d’une autre feuille dentée et glabre, ou encore qu'une sac pollinique de Bryophylle, par exemple, puisqu'il occupe à lui seul tout le bord de l'étamine, est l'homologue de la rangée de bourgeons adventifs qui occupe dans cette plante tout le bord de la feuille vévétative, bouroeons qui ne tardent pas à prendre chacun une racine et à devenir ainsi autant de plantules complètes: en d’autres termes, que le sac pollinique est ici l’homologue non seulement d’une plante entière, mais de toute une série de plantes entières. Autanl d’évidentes absurdités. Aussi longtemps que le mémoire de M. Molliard est resté confiné dans l'obscurité d’un Recueil, n’y avait peut-être pas lieu de s’en trop émouvoir et l’on pouvait, sans grand inconvénient, garder le silence à son sujet. Mais cet état de choses a changé brusquement le jour assez récent où les Profes- seurs de botanique des Universités de Paris et de Toulouse ont cru pouvoir le produire en pleine lumière, en adopter la conclusion, l’enseigner dans leurs Cours comme une vérité démontrée et l’exposer en détail avec figures à l'appui, comme une découverte nouvelle, dans un Traité en voie de pu- blication, destiné à compléter leur enseignement et à en élendre le bénéfice à d’autres catégories d'élèves”. Dès ce jour, il y a eu véritablement péril en la demeure, et c’est ce péril qu’on a cru devoir signaler ici. Dans le mal déjà fait de ce côté et qui va forcément s'étendre, s’il n’est peut-être plus temps d’en arrêter les progrès, on n’aura du moins aucune part de respon- sabilité. G) G. Bonnrer et M. Leccenc pu Sarox : Cours de Botanique à à l’usage des élèves des Universités, des Écoles de Médecine et de Phar macie, et des Écoles d'Agriculture (1, p. 564, fig. 919 à 926, 1901). RAP TO ",, Le ol 170 “ A LA MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE — 2 — D:- ANNÉE 1902 N° 6 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGCGCII ALL EP Er PAC, SOMMAIRE. Nomination de M. Giraud comme stagiaire au Muséum d'histoire naturelle; communication relative au séjour de M. A. Chevalier au Sénégal... Correspondance. Lettres du Comité d'initiative du Congrès international des orientalistes de Hanoï, de MM. le général Bassot, E. Wagner; pré- sentalion d'ouvrage, naissances d'animaux à la ménagerie pendant le 1° semestre de 1902; dons faits au Muséum.................. Dollar MO Neo osoooenbobuasonboiiebat 0 edosovoutobse E.-T. Hawy. Les Chamacocos, esquisse anthropologique... ........... E. Ousrazer. Sur une nouvelle espèce de Rongeur du genre Lophiomys. . . J. Küvoxez »'Hercurais. L'Oxylophe Geay [Orylophus (Goccystes) glanda- ‘rius Lin:] dans le midi dela France. Un Coucou acridophage.. . . F. Mocouarr. Sur des Reptiles et Batraciens de Afrique orientale anglaise, du Gabon et de la Guinée française (région de Kouroussa)........ J. Perzecris. Cichlidé nouveau de la Guyane française... ........... 26 — Gichlidé nouveau du Congo français... ...... recraee cet P. Leswe. Note sur deux espèces françaises du genre Rhypidius.. ........ R. Oserruür. Les Aslathes (Coléoptères cérambycides) et genres voisins, de la collection du Muséum de Paris. ............. SE AUS DAS J. Bouresors. Trois nouvelles espèces de Malacodermes de l'Himalaya. . . . CG. Prisaux. Polymorphisme des Pasteurella.. . ...... Décooonboccovon L. Lauxox. [. Action de quelques venins sur les glucosides. IL. Action du YenndelCohraisuriliéemuisinee enr 0e ecrercrateeee Pa. van Tuecuem. Cercouralée et Monoporide, deux genres nouveaux diOchnacées se MEN INR Es PNA — Structure de l’ovule des Caricacées et place de cette famille dans a CaSS RCA EON NS LES ee PE ee ERA R CAR ee RE ET H. Lecoure. Nouvelles observations sur la coagulation des lalex à caou- ÉCOUTER PEN PAR ae le Ve Peel J. Porssox. Sur un point de l'histoire du Paulownia au Muséum... ..... G. Cuauveaun. Développement des éléments précurseurs des tubes criblés danse Thuantornentalis se OBS ER RE Te RE A OWeser les Cactées/de Costarica EAN EEE SEAT P. Harior. Quelques Algues de Madagascar. . ...................... F. Heypricu. Quelques nouvelles Mélobésiées du Muséum d'histoire natu- relle del arise ns R ER NE Se CVE tete fee E. Boxer. Quelques considérations sur la géographique botanique du Ma- roc, d’après les récoltes de M. R. de Segonzac................. H. Hoa. Sur les collections botaniques faites au Dahomey par M. Le Tesiu. — Description de deux fruits d’Apocynacées africaines... ............. P. Gavwsenr. Sur la double réfraction accidentelle des cristaux cubiques... . Pages. 389 386 387 393 397 Lo2 ho La L19 L20 h23 L26 La7 L31 133 4136 Lla Lhh L47 54 h7o L73 476 k78 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1902. — N° 6. ce 62° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 2h Juix 1902. RG — PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSÉUM. M. ze Présinenr dépose sur le bureau le cinquième fascicule du Bulletin, pour l'année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 27 mai 1902. Par arrêté en date du 5 juin coùrant, M. Grau» (Jean-Louis), docteur ès sciences naturelles, est nommé stagiaire près le Muséum d'histoire naturelle. M. Le Dinecreur communique à l'assemblée des naturalistes une lettre dans laquelle M. Chevalier (Auguste) mentionne les résultats de son séjour au Sénégal et les relations qu'il espère créer entre le Muséum et l'Afrique occidentale. M. le Gouverneur général de l'Afrique occidentale, qui la accueilli avec la plus grande bienveil- lance, l'a présenté en termes très élogieux à la Chambre de com- merce de Saint-Louis; à cette occasion, M. Chevalier a fait une conférence relative aux cultures à entreprendre dans la colonie. Muséuu. — vin. 26 — 386 — CORRESPONDANCE. Le Comité d'initiative du Congrès international des orientalistes qui se tiendra à Hanoï, du 1° au 6 décembre prochain, présidé par M. Sexarr (Émile), membre de l'Insuütut, a invité le Muséum à se faire représenter à celte réunion scientifique. M. D. Bois, assistant de la chaire de culture, a élé désigné comme délégué du Muséum par une délibération de l'assemblée des professeurs de cet établissement en date du 10 juin courant. M. le général Bassor, directeur du Service géographique de l'ar- mée, a fait parvenir au Muséum un envoi préparé par M. le docteur Rivet, de la mission géodésique de l’Equateur. Cet envoi consiste en un lot d'Insectes recueillis à Tulcan. M. Wacwer (Émile) adresse au Muséum d'importantes collections qu'il a faites au Brésil, dans la région de Tijuca. La lettre d'envoi est accompagnée d’une notice détaillée, de Lo pages, relative aux objets recueillis, mis en ordre et numérotés avec soin, Aux indica- tions de date et de provenance sont joints, dans beaucoup de cas, des détails biologiques intéressants, avec croquis à l'appui. Le zèle et l'intérêt avec lesquels M. E. Wagner a entrepris ces recherches fauniques, toutes nouvelles pour lui, font bien augurer de celles auxquelles il va se consacrer enlièrement dans les plaines du Chaco (République Argentine), où ül a l'intention de se fixer, M. le professeur Hamy a dressé, à la demande de M. le Directeur, un tableau complet des fonctionnaires de l'ancien Jardin du roi, depuis sa fondation, en 1626, jusqu'à sa transformation en Muséum national d'histoire naturelle, en 17093. Ce tableau est destiné à remplacer celui que M. Frémy avait fait peindre dans le vestibule de l'Administration et qui présente un grand nombre d'indications erronées. M. ze Dinecreur remercie M. Hamy de ce travail qui résume les — 387 — recherches historiques auxquelles il s'est livré dans ces dernières années. Des mesures seront prises pour que ce tableau chrono- logique soit reproduit à bref délai dans le vestibule de l'Adminis- tration du Muséum. Il est né à la ménagerie du Jardin des plantes, pendant le pre- mier semestre de 1902, un assez grand nombre de Mammifères et d'Oiseaux, parmi lesquels on peut citer des Antilopes à bézoard (Antilops cervicapra), un Cerf-Cochon (Cervus porcinus), un Bou- quetin d'Espagne (Capra pyrenaica), des Mouflons à manchettes (Ovis tragelaphus), un Mouflon de Corse (Ovis musimon), une Hé- mione (Equus hemionus), un Porc-Épic (Hystrir cristata), des Faisans dorés (Thaumalea pieta), des Faisans argentés (Gennœus nycthemerus), des Faisans de Bel (Gennœus Beli). M. »'Onmenx (Henri) a offert au laboratoire de paléontologie du Muséunr de précieux modèles de Foraminifères sculptés par Alcide d'Orbigny. M. le docteur Heckez, directeur de l'Institut-et du Musée colonial de Marseille, annonee l'envoi au Muséum de Protoptères (Proto- plerus annectens) vivants. COMMUNICATIONS. Le Nicen, var M. Le caprraine E. Lenranr. Le Niger se compose de trois parties : la première parlie s'étend depuis la Guinée française jusqu'à la région lacustre, qui comprend les lacs Debo, Télé, Fati, Faguibine. La crue commence en juin; le niveau des eaux s'élève jusqu'en octobre, puis s'abaisse ensuite jusqu'à la saison des basses eaux, Durant toute cette période, le Niger monte, il inonde ses rives et la campagne avoisinante, A Mopti (au confluent du Bani), la crue se double et prend de telles pro- 26. — 398 — portions, que la campagne devrait être engloutie s'il ne se trouvait à proxi- mité un condenseur, capable de se gonfler, de s'étendre et de s'immerger sous son influence. Ce condenseur est la région lacustre, vaste cuvette d'inondation que le Niger vient remplir pendant six mois , el qui précisément lorsque cesse la la crue, lorsque le fleuve va se trouver à sec par suite de la disparition de celle-ci, se dégonfle, se détend et refoule les ondes dans le bief aval ou se- conde partie du fleuve, qui s'étend depuis Tombouctou jusque vers Gaya, tout près de la frontière anglaise. La première partie du fleuve, pendant huit à neuf mois de l'année, possède donc une grande masse d'eau, se trouve navigable, et fout en s'écoulant dans une seconde artère fluviale, déverse son trop plein dans un condenseur. C'est là un phénomène très intéressant et des plus importants pour la na- vigation, car le Niger, qui s'étend depuis la source jusqu'aux lacs, formera loujours sa crue occidentale; la région lacustre se gonflera toujours et la seconde partie du fleuve qui, elle, circule dans une région sèche où les tor- nades et les pluies sont incapables de produire une crue, aura done, chaque année, un débit, un étiage, des inondations assurées. On observe, donc dans la boucle ce phénomène remarquable, à savoir, qu'en pleine saison sèche, depuis octobre jusqu’en mars de l’année sui- vante, le Niger Kabara-Say monte d’une façon lente et progressive sur ses rives, où il dépose un limon fécondant, créant ainsi dans ces territoires dé- sertiques une vallée d’une richesse et d’une fertilité supérieures, dit-on, à celle du Nil ésyptien. D’Ho au Delta, il se produit chaque année des pluies torrentielles de mai à novembre. Il en résulte ce que j'ai appelé la crue orientale, véritable tombe d’eau dont l'écoulement se fait par ce ravin à parois verticales, qui s'appelle la basse vallée nigérienne. Il s'ensuit que loute celle partie du fleuve recoit deux crues, la première, dite orientale, qui commence en juin et finit en octobre, la seconde, dite occidentale, qui réhausse l'étage de novembre en avril. La crue totale a donc deux maxima et deux minima; la seconde empêche le fleuve compris entre Yelloua et Jebba de se transformer en un ravin ro- cheux et brülant lorsque disparaît la première crue. Ce phénomène est tout entier caractérisé par l'intensité de la navigation à vapéur depuis Jebba jusqu’à la mer. Il existe à Boussa et en aval de ce village des rapides longs et dangereux. Sur ces vastes plans inclinés, l’écou- lement des eaux acquiert une telle violence, que la seconde crue ne par- vient jamais à rehausser le niveau de ces rapides, bien que son volume soit aussi considérable que celui de la première, mais elle est trop lente et trop progressive, en sorte qu’elle maintient simplement l'étiage suflisant pour qu'il soit possible d'affronter ces obstacles. ; Ë « à | — 389 — Telles sont la troisième partie du Niger et l'hydrologie de ce fleuve. Sa vallée nest pas moins intéressante pour le géologue. À Lokodja, sur le bas Niger, au confluent de la Bénoué, on voit s'élever sur chaque rive des hau- teurs de 4oo à 500 mètres, dont la ligne de faite est horizontale. Ces hauteurs s’éloignent du fleuve, puis s'en rapprochent de manière à le suivre constamment. On les voit toujours où que l'on soit, à Jebba, à Badjibo, à Boussa, à Gaya, à Say, à Kendadji, mais ce qui est plus curieux encore, c'est que ces hauteurs diminuent d'altitude par rapport au fleuve à mesure que l’on monte; en sorte qu'à Kendadji, elles n'ont plus que 100 ou50 mètres d'altitude, mais elles sont toujours horizontales. Plus loin, dans la haute vallée, à Bamako, par exemple, leur hauteur n'est plus que de 126 mètres. Ge terrain est très original. D'abord la partie supérieure est un immense champ de graviers quartzeux, roulés et arrondis, disposés sur un bloc de conglomérats ferrugineux ; ces graviers montrent nettement que leur isolement provient des pluies et des phénomènes naturels: ces con- glomérals semblent être le résultat d’un travail de compression. Ne serait-ce pas la poussée de masses d’eau considérables qui aurait été capable de rouler ces fragments de quartz et de les encastrer dans un ciment de mi- nerai magnétique? En dessous de ces banes de conglomérats épais de 15 à 20 mètres par- fois, on trouve des bancs de marnes siliceuses tant soit peu calcaires, puis, sous ces marnes, des bancs énormes de grès ou de granits roses, enfin, tout à fait en dessous, le sous-sol de tout ce plateau est une masse d'énormes blocs granitiques fondus et coulés les uns sur les autres. Voilà le plateau nigérien, voici sa coupe vue du fleuve et probablement pratiquée par lui. Au-dessus de ce plateau se trouvent des massifs de peu d'importance et de faible altitude, Ce sont au Dahomey les monts de l'Atakora, au Soudan le massif Roussa, le Beledougou, les monts de Kong, le Foutah, ete. Nous voyons done, d'abord, le fleuve sortant de la Guinée et venant se jeter dans la mer à Diafarabé, au fond d'un golfe arrondi analogue à celui du Tonkin: plus loin, à hauteur de San, le Bani se jelle également dans ce golfe. Djenné n'existe pas, le plateau nigérien est noyé; plus tard la mer disparait, Djenné s'élève, la ‘région lacustre seule survit pour recevoir les crues combinées du Niger et du Ban; cette immense cuvette demande à déverser son trop plein, elle choisit comme voie d'écoulement la plus forte pente, el vous voyez lout à coup celte masse d'eau qui s'élance à l'assaut du plateau nigérien pour y creuser sa route. Le plateau se fore, le fleuve s'écroule, arrachant tout à Labezenga, à Kendadji, à Tillabéri; il saute par-dessus les fondations granitiques de ce plateau, tandis qu'il ravine les pentes el met à nu les grès roses et les marnes. Ce n'est pas tout. Le Niger trouve une faible issue au milieu d'énormes assises de granit rose et de grès rouge, faille profonde, sinueuse, en W, dans laquelle il s'écoule lentement, — 390 — Le voici à Gaya, il apporte toute sa masse d'eau grossie encore par les pluies de la région; le fleuve s’élargit, il se fait immense et profond; c’est alors une masse énorme qui cherche sa route et qui brise tous les obsta- cles. Ï entre dans les gorges de Boussa, dont les pentes lui procurent un écoulement rapide, les montagnes de Jebba lui barrent la route, il en arrache une partie et saute par-dessus, formant une cataracte de 30 à ho mètres. Il parvient enfin à renverser cette barrière; il donne alors naissance aux rapides d'Ourou Patassi et Garafiri, mais trouvant à Jebba des issues faciles et nombreuses, il s’étale mollement dans son lit jusqu'à la mer. H résulte de tout ceci que la vallée du Niger, comprise entre Say et les sources, est cultivable: elle produit beaucoup parce que le fleuve dépose sur ses rives un limon fécondant; le voyageur trouve partout sur son pas- sage : coton, sésame, arachides, indigo, ail, riz, patates douces, iyna- mes, elc. I n’en est pas de même pour le bas fleuve, dont les rives sont des maré- cages perpétuels à cause de la succession ininterrompue des deux crues qui les inondent et les transforment en lacs de boue liquide. C’est donc chez nous que se trouve le Nil nigérien; c’est à nous qu'est revenue celte bonne aubaine. En remontant le fleuve, on rencontre d’abord, dans la rivière Forcados, les races Sobos sur la rive droite et Idjos sur la rive gauche. Ces indigènes portent sur tout le corps des incisions formant des dessins symétriques simulant des collines, des ceintures, des têtes, des animaux. Ce sont des coups de canif assez profonds pour traverser le derme et donner un relief appréciable au tatouage qui semble formé de larmes de chair. Ces tribus habitent des cases triangulaires comme celles des Yorubas et des Nagos du Dahomey; ils construisent des magasins pour l'huile de palme dont ils font commerce; leurs villages, situés au bord de la rivière, sont fort sales, mais la verdure intense qui les entoure les rend très pitlo- resques. C’est seulement en débouchant sur le Niger que l’on trouve les Yorubas et les Nupés. ; Le Nupé vit sur le fleuve et dans la campagne avoisinante, depuis Outcha jusqu'à quelques kilomètres en aval de Boussa. [1 navigue sur le fleuve, c’est un piroguier adroit et hardi. Comme cultivateur il est plutôt médiocre et paresseux, il pousse devant lui sa raclette juste assez pour obtenir le mil suffisant à sa nourriture d’une année: joignez à cela des niébés, quelques ignames, quelques ba- nanes; c'est tout ce qu'il désire. Je crois qu'il est difficile de trouver des gens plus stupides, sales, paresseux et voleurs. La physionomie du Nupé n’est pas toujours laide; le prognathisme est — 391 — : moyen, les lèvres sont épaisses, les pommettes saillantes, le crâne pointu, Il porte trois entailles partant de l'oreille jusqu'à la commissure des lèvres ; le corps est recouvert d’incisions et de dessins qui représentent surtout les Caïmans. Les riverains des rapides sont des races peules du centre de l'Afrique, races pillardes que les épaves des rapides ont attachées sur les rives du fleuve. Ces riverains venus du Kanem, appelés Kambaris, sont d’un type tout à fait spécial, Face large, pommettes saillantes, maxillaires aplatis, les na- rines tendues, le nez écrasé, le prognathisme accentué, la barbe et le sys- tème pileux très développés. Ils portent sur chaque joue six traits reliant l'oreille au menton, plus une croix en dessous de l'œil, Les Boussaouas sont des Aoussas fugitifs, réfugiés à l'entrée des rapides, tout au moins pour le roi, sa famille et sa noblesse; l’homme ordinaire est un croisement de Aoussa, de Nupé, de Kambari on de Bariba. Les Goungaouas habitent les îles et les villages situés entre Boussa et Otonou; à Yelloua, ce sont des Yaouraouas, véritables brutes, absolument dénués d’aptitudes physiques, chose assez surprenante chez les noirs, Les Goungaouas portent sur les tempes deux séries de trois traits horizontaux, surmontées de trois traits verticaux, séparées par un groupe de trois {raits horizontaux. Tout le corps est incisé:; chez la femme, les seins sont recouverts de des- sins variés. C’est seulement lorsqu'on sort des méandres que forme le Niger entre Boumba et Kirtachi, que l’on rencontre des races tout à fait sympathiques et susceptibles de manifester quelque intelligence. Mais aucune de ces races n’est pure, ce sont des croisements de Sonrais à divers degrés, ayec des Peuls ou des Dendis jusque vers Ausongo. A Kirtachi, on trouve des Zaberinas: à Say, des Peuls noirs à figures fines mais indiquant des croisements avec d’autres races; à Sorbo, des Djerinas. Toutes ces peuplades sont pacifiques et douces: c’est un élément dont nous pourrons tirer profit. Nous parlerons pour terminer de la race bambara. IL y a deux sortes de Bambaras : le cultivateur où Bambara proprement dit; le piroguier où Somono qui nous sert de laptot ou de pilote, Ces deux hommes diffèrent comme occupations, mais ils sont semblables l'un à l'autre au point de vue facies, mœurs, coutumes, Le Bambara de la brousse est ce que l'on appelle chez nous le brave paysan ; il porte sur chaque tempe une grosse natle courte, ses cheveux croisés sur le milieu du crâne lui donnent an ait tout à fait bon enfant. Sa bonne figure respire la force et la douceur, de grosses lèvres, le nez épaté, la face large, les maxillaires épais, la mâchoire arrondie, de beaux yeux langoureux, le front haut, le crâne souvent pointu avec un progna- - — 392 — thisme accentué, des lèvres peu épaisses, une apparence de robustesse et de solidité. Le Somono, lui, ne s’est jamais mêlé aux guerres de races: il est avant lout piroguier et lransporteur, ses inférêts lui commandaient une sage neutralité, les partis combattants le rétribuaient pour passer leurs armées d’une rive à l’autre. Dès le jeune âge, le Somono circule sur le fleuve, sur des pirogues mi- nuscules; plus tard, il convoie ses semblables jusque vers Tombouctou. Rien ne leffraie, les rapides lui sont familiers: si le fleuve s’agite et dé- couvre ses rochers, du premier coup d'œil il a distingué la passe à choisir ou bien il sait se réfugier dans un bras moins dangereux. Il existe une véritable noblesse dans la race mandingue et surtout chez les Malinkés et les Bambaras. La race tout entière se compose de douze familles ancestrales el porte douze noms qui se prévalent tous d’antécédents singuliers et qui constituent un cas très curieux de tolémisme. Ces familles sont ainsi surnommées, d’après leur importance nobi- liaire : Taraoré, le Lièvre. Courousazy, l'Hyrax. Koué, Kanré, Kawé, la Panthère. Diara où Kamara, le Lion. Gué, Dé, le Sanglier. SamAKÉ, l'Éléphant. Forana, la Gazelle. Degré, la Tortue. Mario, le Caïman. Kerra, l'Hippopotame. Touré, le Musulman. Cette dernière famille est presque méprisée. Tous ces noms sont accompagnés de prénoms, comme Tonié, Lanciné, Baniesse, Sibry, Ousman, Oumarou , Moutou, etc. Le Bambara est musulman parce que cette religion séduit les simples, mais il reste de plus fétichiste et fait d’ailleurs sa prière et ses salams lors- qu'il y pense ou bien lorsqu'il en a le temps. Il croit en la puissance d'Allah, mais cela n’atténue en rien ses croyances ancestrales et le culte profond qu'il voue à sa famille et aux mânes de ses ancêtres. Le climat du bas Niger est très neltement tranché en deux saisons : la saison sèche, qui dure environ six mois, de novembre à mai, qui se trouve interrompue par une dizaine de journées lourdes et pluvieuses en février, mais qui se dislingue de celle du Soudan par ce fait qu'en novembre et RTE — 393 — décembre l'on vit dans an brouillard épais, dû à l'évaporation de cette belle vallée que le Niger a submergée. La saison des pluies commence en mai, elle atteint son maximum d'in- tensité en août et septembre, mais au lieu de tornades successives comme au Soudan, ce sont des orages suivis pendant huit à dix jours de pluies tor- renlielles. La tornade se forme dans l'Est, la trombe de vent vient de l'Orient, ainsi que la pluie; elle est suivie quelquefois d’un vent d'ouest fort dés- agréable. Ce vent refoule les nuages vers FEst et prépare de la sorte une nouvelle tornade. La flottille du bas Niger va prendre une nouvelle organisation définitive, son personnel sera moins surmené; nous avons {racé la route à nos succes- seurs, ce sont eux qui rapporteront tous les documents utiles à la science, car nous avons subi des épreuves tellement pénibles, que notre énergie suf- fisait tout juste pour nous permettre d'explorer les routes à suivre. Mais nous pouvons assurer que les savants trouveront parmi les ofliciers de la flottille des amis dévoués pour guider leurs pas et leurs recherches dans la vallée du Niger, ce beau fleuve que nos piroguiers appellent Djoliba, la Rivière des Chansonniers. Les Cnamacocos, ESQUISSE ANTHROPOLOGIQUE, par M. E.-T. Hauv. Le lotissement du Chaco paraguayen, fixé par le décret du Gouverne- ment supérieur du 29 octobre 1885 0, laisse en dehors des quatre zones et des terres réservées qu'il délimite, un emplacement assez vaste qui com- prend toute la contrée sauvage qui s'étend vers le Nord au delà du du 21° degré de latitude Sud sur le bord occidental du fleuve. C’est le territoire, aux bornes indécises, où erraient jusqu'à ces derniers lemps, agitées par la crainte perpétuelle des invasions des terribles Caduvés® de la rive brésilienne, de petites tribus que leur sauvagerie maintenait à l'écart des blanes et tout à fait en dehors de l'action des Ré- publiques rivales qui se disputent la possession de leurs blanos. La principale de ces petites nations nomades est celle des Chamacocos ou Ciamacocos, localisée sur la rive droite du Paraguay entre le 21° et le @) Voir la carte intiulée : El Chaco Paraguayo dividido en zonas, secciones y lotes de acuerdo con el decreto del Superior Gobierno del Paraguay, fecho 27 oct. 1885. | @) Caduvei, Cayubeos, Mbayas. — 394 — 20° degré de latitude australe, depuis les environs du Fuerite Olimpo jusque vers le Puerto Pacheco. Encore ignorés à l'époque où Alcide d'Orbigny ©? rédigeait son Homme Américain ®, les Ghamacocos ont été entrevus pour la première fois par le docteur Amédée Moure aux alentours de la station fluviale à laquelle ce voyageur a donné le nom de Bahia nepra (. M. P. Ehrenreich, qui les nomme Chamokokos, s’est contenté de men- tionner vaguement quelques particularités de leur costume (°), Par contre, M. Guido Boggiani, installé pendant quelque temps comme colon aux abords du Puerto Pacheco, a su profiter des bonnes relations établies avec ces sauvages voisins pour nous les faire connaître, à certains égards tout au moins, avec une abondance et une précision tout à fait re- marquables(”. Le voyageur italien, auquel on doit évalement des rensei- gnements précis sur ces Caduvés de la rive orientale dont je parlais en commençant cette note”, a dépeint avec beaucoup de poésie la contrée, @) À. d'Onnicxy, L'homme américain (de l'Amérique méridionale) considéré dans ses rapports physiques et moraux, Paris, 1839, 2 vol, in-8°. — Il n’est pas du tout question des Chamacocos dans cet ouvrage, où sont cependant énumérées plus de trois cents tribus du continent Sud américain. Le seul nom qui se rapproche vraiment de celui des Chamacocos dans la nomenclature d’A. d'Orbigny est celui des Chamanucas dont l'illustre voyageur fait une tribu de la nation Chiquito (t. I, p- 156). C’est d’ailleurs à cetle même nation que les Chamacocos appartiennent par leur dialecte. ® TN ne paraît pas, en effet, que les Samoucous étudiés par d'Orbigny et dont le nom se rapproche beaucoup de celui dés Ciamacocos ou Ghiamacocos puissent être confondus avec ces dernie:s. M. Guido Boggiani, dans la monographie citée plus loin, a longuement insisté sur les différences profondes qui séparent les deux peuples (p. 17-24). (6) À. Moune, La Rivière Paraguay depuis ses sources jusqu’à son embouchure dans le Parana (1851-1854). [ Bull. Soc. de peogr., 5° sér., t. T, 1861.] &) «Les Indiens chamacocos, dit seulement Moure, habitent les alentours de Bahia Negra et les rives du Paraguay jusqu'à Capon Queimado. Ces Indiens ne sont pas hostiles et semblent, au contraire, fuir l'approche des voyageurs (loc. cit., p. 387). D'après M. G. Bogpiani, les Chamacocos ne dépasseraient plus aujourd’hui du côté du Nord, le Puerto Pacheco (p. 28). (6) T1 remontait le fleuve pour gagner le haut Xingu en compagnie de M, Von der Steinen. — Cf. Verhandl. der Berliner Gesellsch, für Anthrop., Jahrg., 1887,6. 596. (@) G. Boccranr, Z. Ciamacoco, Roma, Soc. Roman. per l’antropologia, 1894, br. gr, in-8° de 126 p. et 62 fig. @) G. Boccranr, 1 Caduvei, Studio intorno ad una tribu indigena dell alto Paraguay nel Matto Grosso (Brasile), Roma, Soc. geogr. ital., 1895, fasc. gr. in-8° de 59 p. et 19 fig. — Cf. Id. Viaggi di un artista nell America meridionale. I Caduvei (Mbaya o Guaycuru) con prefazione ed un studio historico ed etnografico del Doit. G.-A. Colini, 11° figure intercalate nel teslo ed una carta geogralica. Rama, 1895, 1 vol. di pag. 339. — 395 — qu’il connaît fort bien; il a consacré à l'ethnographie des Indiens (” de pit- toresques descriptions accompagnées d'un fort grand nombre de phototy- pies généralement bonnes. Il a formé une admirable collection d'objets de toutes sortes dont le ministère de l'instruction publique d'Italie a fait Vacquisition pour le musée d'ethnographie de Rome. I a recueilli enfin un long vocabulaire qui met en évidence la parenté des Chamacocos avec les autres nations du groupe Chiquitéen de d'Orbigny ©. Mais il ne s’est occupé qu'en artiste des caractères physiques des natu- rels, et ce qu'il a écrit sur la matière manque de la précision qu'on de- mande auiourd’hui à tout travail vraiment scientifique. C'est cette lacune dans l'œuvre de M. Boggiani, que va me permettre de commencer à remplir un envoi d’un correspondant fort zélé, qui réside à Asuncion, M. Henry Gosset. C’est dans une des stations fondées par M. Boggiani, au Puerto 14 de Mayo, un peu au Sud du Puerto Pachero, que M. H. Gosset a exhumé le squelette de Chamacoco que je vais maintenant examiner. Les travaux de déboisement entrepris par MM. Boggiani et Acevedo, et poursuivis par notre compatriote, M. Amédée Frier, qui a continué leur entreprise, amènent depuis quelque temps dans le voisinage des Blancs des bandes d’Indiens, dont le nombre atteint parfois plusieurs centaines. Mais ce n’est pas un de ces leñadores actuels que M. H. Gosset a réussi à exhumer, non sans quelque péril. C'est un sujet bien plus ancien et dont les ossements, profondément décomposés, ne contiennent presque plus de malière organique : sujet doublement précieux pour son antiquité relative 0) M. Hassler d'une part, M. Bazan, de l’autre, avaient déjà recueilli diverses pièces ethnographiques attribuées aux Indiens Chamacocos. Mais la collection du premier, qu’on a pu voir à l’Exposilion universelle de 1889 et qu'il avait anté- rieurement décrile dans le lome Il du Feruschau d’Aarau, a été présentée au publie dans des conditions qui en ont fâchensement compromis la valeur scien- tifique, D'un autre côté, les précieux objets envoyés par le second à mon excellent ami le professeur E.-H. Giglioli, qui les a publiés dans l'Archivio per l'antropologia, de 1890 (Di alcuni strumenti litici tultora in uso presso à Chamacoco del Chaco bol- viano, loc. cit., 1. XX, fasc. [, 1890). — Cf. L. Bauzax. Un p6 più di luce sulla dis- tribuzione di alcune tribu indigene della parte centrale dell America méridionale (Arch. per lantropol. e la etnolog., vol. XXIV, p. 71, 1894), proviendraient , d'après M. Boggiani, non des Chamacocos, mais bien des Tamanas qui habite:l plus loin dans l'intérieur. Il est vrai que ces Tamanas, Tumahanas, Timinahas sont quelquefois désignés sous le nom de Chamacocos bravos. (Cf. Boggiani. Guaicuru. Sul nome, posizione geografica e rapport etnici e linguistici di alcune tribù antiche e moderne dell America Meridional con una carla, Roma, Soc. geogr., 1890.) 0) ,1l est remarquable que dans sa carte de 1836 qui est uniquement établie à l'aide des documents linguistiques qu'il avait recueillis au cours de son voyage, A. d’Orbigny ait justement fait descendre la imite méridionale de son Rameau Chiquitéen sur la rive droite du Paraguay jusque vers le 21° degré. — 396 — qui en assure la pureté ethnique et pour sa nouveauté scientifique: c’est, en eflet, le premier Chiquitéen dont on aura pu faire l'étude. Ce squelette, féminin selon toute apparence, est empâté dans une glaise - résistante: toutes les extrémités articulaires des os longs ont disparu, et le seul renseignement que l’on puisse tirer de l'examen de ce qu'il reste de diaphyses se rapporte à la taille du sujet, évaluée, par comparaison, à 1 m. 59 environ. Le crâne, exfolié par places et entièrement calcifié, est relativement épais et lourd, surtout pour un crâne de femme. Toutes les sutures sont demeurées ouvertes. Les dimensions sont fort restreintes. La capacité est à peu près de 1,200 centimètres cubes, inférieure de 1/10 à celle des crânes féminins de race blanche. Le diamètre antéro-postérieur (o m. 166), plus réduit à proportion que le transverse (o m. 133), fait monter l'indice céphalique à 80.1. Le diamètre basilo-breomatique l'emporte quelque peu, par contre, sur la même mesure obtenue chez nous. La réduction porte d’ailleurs surtout sur les régions antérieures de la boîte crânienne. La courbe antéro-postérieure du frontal, par exemple, n’a que 110 millimètres, et l'horizontale préauriculaire tombe à 102: Le front, presque sans glabelle, est tout à fait lisse; les bosses s’eflacent et les courbes fuient vers le haut et sur les côtés. Les pariétaux n'offrent aussi que des bosses mal indiquées et plutôt un peu antérieures. L’occi- pital est sans protubérance, mais muni d’un tore épais, et les détails de la base y sont relativement mouvementés. Les apophyses mastoïdes sont robustes, mais courtes, les ares zygoma- tiques solides et relativement écartés. La largeur maximum de la face at- teint 129, dépassant de 7 millimètres la même mesure chez la femme de race blanche. Par contre, le front est plus étroit, presque dans la même proportion (—6). Le diamètre interorbitaire est aussi un peu peu plus étendu. Le squelette nasal, égal en largeur, est un peu plus allongé et l'indice nasal descend à 46. Les os propres sont fins et relevés en un dos sensiblement convexe et qui dessine un profil quelque peu recourbé. Les orbites ont une forme à peu près quadrilatère et sont aussi hauts que larges. Le prognathisme sous-nasal est bien accentué et comprend, dans son obliquité très apparente, toule la moitié antérieure de l’arcade. Les dents, saines, éburnées, à peine un peu entamées par l'usure, sont fort serrées et chevauchent même en avant; la mandibule relativement épaisse (symph., 15.5; br. horiz, 17 millimètres) est marquée d'em- preintes robustes; ses branches montantes sont relativement larges, son menton est plutôt pointu. Si l'on compare ce type, dont cette rapide description tente de fixer les — 397 — aspects les plus caractéristiques, avec les types déjà connus de l'intérieur du Brésil, on constate de nombreuses analogies et, certaines différences que le petit tableau ci-joint permettra de préciser. Les mesures des femmes Guaranis que j'ai ainsi rapprochées de celles de la femme Chamacoco , sont empruntées au tableau XLVIE, p. 439, des Crania ethnica. CHAMACOCO. GUARANIS. PRINCIPALES MESURES. 23 19 19 Gapacité cranienne......".........".. 1,200 ? 1,390 antéro-poslérieur maximum . 166 167 Diamètre © transverse maximum ...... 133 134 | vertical basilo-bregmalique. . 131 133 et { largeur-longueur.. . ....:.. 80.1 80.2 DRE hauteur-longueur.. .....:. 78-9 79.6 céphalique ; ë hauteur-largeur, ......... 98.4 99.7 horizontale totale. ......., 469 EN , horizontale préauriculaire. . . ao 234 Courbe. . . transversale totale. ....... ho3 43» transversale susauriculaire . . 277 299 NUE ue bats 114 118 antéro- | pariétal....... 110 119 postérieur) occipital....... 110 109 totahetestrse 465 k75 pot bn enr maximum, . . ... * 106 111 MINIMUN. . » » +. 87 92 biorbitaire externe. . . © 100 103 interorbitaire. ........... 23 23 bizygomatique . .......... 129 132 à largeur... ; 3 3 SR: H ANÉCS OEUE LR PMQC 7 7 ; HAUTEUR Sie ce eme sbieue 37 39 Indice orbitaire. ..... banc bobnar he 100.0 94.5 : 11 /ebl IHrpeUrs. 2e INDE EN 33 al longueur . ...... AOL Te 50 7 ndiconionitinsshen anime. st sr 46.0 91.6 SUR UNE NOUVELLE ESPRCE pe Ronceur vu cevre Lormonys, par M. E. Ousrarer. Le laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) a reçu dernièrement des collections qui ont été recueillies dans le cours de la mission de M. le vi- comte du Bourg de Bozas, en Abyssinie et dans le pays des Gallas. Dans ces collections, que j'étudie en ce moment, j'ai eu la satisfaction de trouver un Mammifère des plus intéressants, un Rongeur du genre Lo- — 398 — phiomys, qui me parait apparlenir à une espèce inconnue des naturalistes jusqu'à ce Jour. Sous le nom de Lophiomys Imhausi, mon illustre prédécesseur, M. Alph, Milne Edwards, a proposé de désigner une nouvelle espèce, dont il a donné en 1867, dans les Nouvelles Archives du Muséum), une description détaillée, tant au point de vue anatomique qu’au point de vue zoologique, et qu'il a prise pour type non seulement d'un genre particulier, mais d'une famille nouvelle de l’ordre des Rongeurs. Comme M, Mine Edwards le constata immédiatement, il était, en eflet, impossible de faire rentrer dans l’une quelconque des familles délimitées jusque-là ce Lophionys dont M. Imhaus, receveur des finances, avait rap- porté en France un individu vivant qu'il avait acquis à Aden, en revenant de l'ile de La Réunion, L'animal , qui vécut pendant près de deux ans au Jardin zoologique d’acclimatation du Bois de Boulogne , présentait , en effet, un as- pect tout à fait insolite. Notablement moins gros qu'un Lapin et de forme plus allongée, il avait la tête relativement petite, le museau noirâtre, orné de fortes moustaches, les oreilles de grandeur moyenne et presque glabres, le corps assez épais, reposant sur des pattes courtes et terminé en arrière par une queue longue et touffue. La conformation de ses pieds de derrière, dont le pouce était détaché et opposable aux autres doigts, le rapprochait un peu du Pitecheirus melanurus de Java et dénotait un animal grimpeur, et, en eflet,le Lophiomys était véritablement pédimane et pouvait saisir for- tement une branche avec ses mains postérieures. Aux pieds de devant, au contraire, le pouce était très réduit et composé de deux phalanges seulement. La fourrure était douce au toucher et composée de deux sortes de poils, les uns courts et fins, d’un blanc pur, les autres beaucoup pluslongs, d'un brun foncé et presque noirs au milieu, et d’un blanc pur à la base et à l'extrémité, Ces poils présentaient en outre une disposition tout à fait par- ticulière, Sur le dos, ils se dressaient en une crinière mobile, tandis que sur les flancs ils retombaient latéralement, de telle sorte que, de chaque côté de l'échine, il y avait une raie longitudinale aussi nettement tracée que par la main d'un coiffeur et au fond de laquelle s’implantaient des petits poils aplatis. Ces sions, toutefois, ne se prolongeaient pas jusque sur la région postérieure du corps, où le pelage était particulièrement long et touffu. Enfin, sur la queue, les poils allaient en se raccourcissant d’avant en ar- rière, ce qui donnait à l’ensemble de cet appendice la forme d’un cône très allongé, dont le sommet ou l'extrémité était d'un blanc pur. Grâce à la disposition et à la coloration particulière des poils, toute la (1) 1% série, II, 1867, p. 81, et pl. VI à X. Ce Rongeur avait été signalé an- térieurement par M. Milne Edwards dans le journal l'Institut, 1867, p. 46, et dans une communication à l’Académie des Sciences (€. R. Acad. Se., t. LXIV, p. 812). ni mnt te obama OR - : LE — 399 — fourrure présentait sur les flanes un aspect chiné, piqueté de blanc sur fond noirâtre; mais la crinière se détachait nettement du reste du corps et offrait trois bandes longitudinales superposées, dont la moyenne était noire et les deux autres blanches. Sur le sinciput s'étendait une bande noi- râtre qui, en avant, se prolongeait un peu en pointe sous la ligne mé- diane du front et se continuait, d'autre part, sur la nuque où elle était bor- dée de chaque côté par un espace blanchâtre, Le front était marqué d’une grande tache blanche en forme de V, dont la pointe descendait entre les yeux tandis que les branches remontaient jusque sous les oreilles, qui étaient à demi dénudées. Un petit trait blanc soulignait l'orbite, enfin la gorge était brunâtre el faiblement poilue, de même que la face ventrale du corps. Après la mort de cet animal, M. Milne Edwards put en étudier le ca- davre et découvrit dans les différents viscères, et surtout dans la charpente osseuse, des dispositions intéressantes. Ainsi, pour n’en rappeler qu'une, je dirai que la erête sagiltale, qui est apparente sur la ligne médiane du erâne chez tous les Mammifères dont les muscles masticateurs acquièrent un grand développement, ne s'élève pas seulement chez le Lophiomys d'Im- haus en une paroi verticale, mais se partage en deux lames horizontales qui divergent à gauche et à droite et vont, en se recourbant légèrement , se souder à l'os jugal, dont la forme est lamelleuse et qui atteint des dimen- sions considérables, Des expansions du temporal et de l'occipital entrent également dans la composition de ce vaste bouclier osseux, qui occupe tout le sinciput et dont la surface est couverte de granulations miliaires. Pendant les dix-huit mois qu'il véent au Jardin d’acelimatation, le Lo- phiomys rapporté par M. Imbhaus ne subit aucun changement, ni sous le rapport des dimensions, ni sous le rapport du pelage. L'examen de la den- tion et du squelette montra du reste que c'était un individu adulte. Peu de temps après que M. Milne Edwards eut décrit son Lophiomys Tmhausi, le professeur Peters, de Berlin, eut entre les mains un crâne de la même espèce obtenu par le docteur Schweinfurth à Maman , au nord de Kas- sala, et l’attribua à une espèce inédite qu'il nomma Phractomys œthiopieus "). Trois ans plus tard, un Lophionys fut tué d'un coup de bâton à Keren, dans le pays des Bogos, dans le cours de l'expédition d'Antinori, et sa peau et son squelette figurent maintenant dans les collections du Musée de Gênes. Puis, en 1881, le Muséum d'histoire naturelle de Paris reçut un se- cond exemplaire complet du Lophiomys que M. Raffray, consul de France en Abyssinie, s'était procuré à Massouah, et la même année le Musée de Florence s'enrichit d'un magnifique spécimen pris à Erkanid, sur les mon- tagnes entre Souakin et Singat, par M. le comte L. Marazzani ®), En 1897, (0 Zeitsch. Ges. Natur, 1867, t. XXIX, p. 195, et Sitzungsber,, Ges. Naturfr., Berlin, 4867, p. 1 et 10. ® E. H. Gieurour, Zoolog. Anzeiger, 1881, p. 45, — 100 — le prince Henri d'Orléans rapporta un crâne de Lophiomys de son voyage en Abyssinie et le remit au Muséum. Enfin, il y a quelques années, le Jar- din zoologique de Stuttgart reçut, paraît-il, deux individus vivants de cette espèce rare et curieuse, dont on connait maintenant exactement le pays d’ori-. gine ©. D'après les renseignements recueillis parles voyageurs, ses domaines s'étendent depuis une ligne allant de Souakin à Kassala jusqu’à la côte du Gomal. I vit là sur les montagnes, au milieu des rochers, dans les crevasses desquels il cherche un refuge et se nourrit de racines et de feuilles. Le spécimen obtenu par M. Raffray ressemble tout à fait par ses dimen- sions etses formes générales au type de l'espèce, mais il est un peu déco loré, de noir étant remplacé sur son pelage par du brun foncé. En 1896, une seconde espèce de Lophiomys fut décrite par M. Samuel N. Rhoads d’après un sujet adulte pris en 1894 à Sheikh Husein, dans la région occidentale du Gomal, par le docteur A. Donaldson Smith, et re- çut de nom de Lophiomys Smithi®. Cette espèce se distingue du L: Dnhaus par sa taille plus petite, par sa queue moins longue que le corps et dé- pourvue de touffe terminale et par les couleurs et le dessin lépèrement dif- férents de son pelage. Chez ce Lophiomys Smithi, c’est, en effet, du gris fer qui s'associe à du blanc pour produire sur les flancs un mélange confus et qui trace sur le dos trois bandes longitudinales mal définies. Entre les oreilles, on aperçoit une bande noire, en forme de V, qui descend de chaque côté pour rejoindre une large plaque noire qui occupe le tour des yeux, les joues et le museau et qui n’est recoupée que par un petit trait blane situé au-dessous de chaque œil et par une large tache blanche, de forme arrondie, en devant de chaque oreille. La queue est presque unicolore et n’offre un peu de blanc qu'à l’extrême pointe. Enfin M. Rhoads a signalé, soit dans les rapports des pièces qui entrent dans la constitution du bouclier osseux du crâne, soit dans la forme de la mâchoire inférieure, de très légères particularités, la dentition étant à peu près identique à celle du Lophiomys Dnhausi. On ne connaissait donc Jusqu'ici que deux espèces de Lophiomys, le Lophiomys Imhausi M. Edw. et le L. Smithi Rhoads. Je viens aujourd'hui signaler d’une façon succincte, en attendant que je puisse en donner une description détaillée, accompagnée d’une figure, une troisième espèce, de taille beaucoup plus forte que les précédentes, espèce que je proposerai de désigner sous le nom de Lophiomys Bozasi, et dont le type aété capturé à 3,000 mètres d'altitude environ, à Goba, dans le pays des Gallas aroussis au sud de l'Abyssinie. @ Kuzc. Zool. Garten, L XXXV, n° 5, p. 134. @) E. H. Gicriou, loc. cit. @) Proceed Acad. Nat. Se. Philad., 1896, p. 524, et pl. XXV. — 01 — Ce Lophiomys Bozasi se distingue immédiatement du L. Jmhausi et du L. Smithi par ses dimensions: la longueur totale de l'animal, du bout du museau à l'extrémité de la queue. élant de o m. 535, tandis qu'elle n'est que o m. 445 chez le L. Imhausi et de o m. 380 chez le L. Smithi. A côté de ses animaux. le Lophiomys Bozasi est done un véritable géant. La fourrure est aussi plus abondante, plus touffue que chez les deux espèces précédemment décriles, ainsi qu'il convient à un animal vivant à une grande hauteur au-dessus du niveau de la mer: mais elle offre la même disposition que le Lophiomys Imhausi et le L. Smithi, le pelage de la région dorsale étant séparé, au moins sur les 2/3 antérieurs de la longueur du corps, du pelage des flanes par ces sortes de sillons où sont implantés des poils d’une nature particulière, aplatis et comme spongieux. La robe est également chinée de noir et de blanc, mais le blanc dessine des taches plus larges et même des sortes de bandes interrompues sur les flancs, tandis que le noir domine sur le milieu du dos et envahit loute la queue, à l'exception de l'extrémité où se trouve une grosse toufle blanche. Sur la tête, on ne distingue point de marque noire ou blanche en forme de V: mais , de chaque côté d’une bande noire, un peu mouchetée de blane, qui continue antérieurement les bandes dorsales, on voit une tache blanche allongée. formant soureil. Une autre tache arrondie existe au-dessous de Vœil, comme chez le Lophiomys Smithi, et, comme dans cette dernière espèce, tout le museau et le Lour des yeux sont noirs. Les moustaches, épa- lement de couleur noire, sont très fortes et quelques-uns de leurs poils mesurent de g à 10 centimètres de long. Les oreilles externes, plus arrondies que chez le Lophiomys Imhausi, mais guère plus développées, puisqu'elles n'ont que 2 centimètres en tout, sont presque glabres, et les doigts ne présentent en dessus què des poils clairsemés, d’un noir foncé. La plante du pied est dénudée, de couleur rosée, et présente, aux pattes de devant, cinq pelotes ou lobes et. aux pattes de derrière. six pelotes, absolument comme chez le Lophiomys Imhausi, mais ces pelotes n’ont pas la même forme que dans cette dernière espèce: elles sont moins régulière- ment arrondies, plus prismaliques, surtout celles de la première rangée. Les doigts paraissent, en dessous, fortement ridés transversalement, parce qu'ils sont un peu crocbus, disposition qui convient à un animal aussi grimpeur que marcheur, et qui s'étend aux quatre membres, de telle sorte que si les extrémités des membres postérieurs constituent de véri- tables mains, grâce à leur pouce légèrement opposable, celles des membres antérieurs peuvent également saisir les aspérités des rochers avec une certaine force. Tous ces doigts sont munis d'ongles récourhés et acérés, à . l'exception du pouce, qui ne porte qu'un ongle rudimentaire, surtout aux pales de devant. Lei, du reste, le pouce est lui-même réduit à un court moi- gnon, comme chez les autres Lophiomys. Le crâne, que j'ai comparé à ceux du L. Imhausi, que possède le Muséum , Muséum, — vu, ; 27 L — À02 — m'a offert par rapport à ceux-ci les plus grandes similitudes. El est vrai qu'il n'y a pas trace surles crânes des L. Bozasi de cette petite pièce carrée, située à l'angle sourcilier externe, que M. Alph. Milne Edwards a si- gnalée sur le crâne du EL. Hnhausi et qui représente une expansion. de la portion sous-jacente du temporal, et, sous ce rapport, la tête osseuse du EL. Bozasi ressemble à celle du E. Smithi. Mais cette pièce n’est pas constante, même chezle L. Imhausi, où parfois, comme ici, Vos jugal et le frontal arrivent directement en contact. Comme on pouvait s’y attendre. d’après la taille plus forte de l'animal, la tête osseuse du L. Bozasi est seulement beaucoup plus volumineuse que celles du L. Imhaust et du L. Smithi qui ne diffèrent guère lune de Pautre sous le rapport des dimensions. [ei la longueur du crâne est de o m. 070, au lieu de o m. 058 comme chez le L. Imhausi, et le diamètre transversal maximum de o m. 045, au lieu de o m. 036. La mâchoire inférieure est aussi beaucoup plus puissante, mais la dentilion est exactement la même dans les trois espèces. L'individu d’après lequel a été rédigée cette description sommaire du Lophiomys Bozasi est une femelle chez laquelle les mamelles offrent une disposition assez curieuse, étant situées, celles de la première paire sous les aisselles , les suivantes à épale distance entre les membres antérieurs et pos- térieurs. ; f L'Oxrropue Gest | Oxyrornus (Coceysres) GLanparius Er. | DANS LE MIDI DE La France. — Un Coucou AcRIDOPR4GE, par M. J. Künoxez D Hercuzais U), À L'Oxylophe Geai est normalement un Oiseau africain ; il est commun en Égypte et en Nubie, se rencontre en Algérie et se trouve en nombre dans l'Arabie et la Palestine. Franchissant assez souvent la Méditerranée, il élargit son aire d'habitat et se montre isolément ou par couples en Grèce, en Italie, en Espagne: on a constaté qu'il se reproduit dans ces deux derniers pays; il a été vu ou capturé à différentes reprises dans le Midi de la France. Vieillot © rapporte que plusieurs individus ont été trouvés dans le Languedoc, dans différentes années». Polydore Roux mentionne qu'il se () Je prie M. Oustalet, professeur au Muséum, et M. Louis Bureau, directeur du Musée d’hisloire naturelle de Nantes, d’agréer tous mes remerciements pour Vobligeance qu'ils ont mise à me procurer tous les renseignements qui m'étaient nécessaires. @) Faune francaise, 1821-1828, p. Go. 6) Ornitholopie provençale, 1825-1839, p. 10/4. — 103 — voit en Provence; sil se Fest procuré plusieurs fois et à ordinairement ren- contré des jeunes de Fannée». Grespon!"? a signalé sa présence dans le Gard; lui-même et des chasseurs ont liré-sur quelques individus. Suivant Jaubert et Barthélemy Lapommeraye ©. un sujet de la collection de lun d’entre eux fut pris au filet sur la plage de Peyrelles, près de Montpellier. Édouard Beltremieux © indique POxylophe Geai comme un Oiseau de pas- säge dans la Charente-Inférieure, au printemps et en été, mais qui apparaît rarement. Louis Companyo ©? à remarqué, à des époques très éloignées, Vapparition de cette espèce dans des contrées montagneuses; le premier sujet qui lui fut rapporté avait été tué dans le bois de Cortsavi (arrondis- sement de Céret); depuis lors il Fa vu, mais {rès rarement, au marché de Perpignan». Dubaleu ©? fait observer que +deux individus de cet Oiseau très rare, capturés aux environs d'Hendaye (1849-1853), figurent au Musée de Bayonne». Adrien Lacroix Ÿ? a reeu un exemplaire presque adulte venant de Rivesaltes, le + mai 1870. Timothée Rey, de Nissan (Héranlt)°, cite deux captures : 1° un mâle adulte tué le 25 juin 1884 (près de Nissan, probablement): 2° un tout jeune, récemment échappé du nid, reçu à la fin de mai 1885 de Pézenas, environs de Béziers. Au témoignage de P. Siépi®, un Oxylophe Geai mûle, tué le 10 mars 1886 par M.S. Bellisen, à Sainte-Marie. banlieue de Marseille, figure dans le masée de cette ville. jé Enfin nous sommes chargé d'offrir au Muséum, de la part de M. A. Délugin, de Périgueux, un bel exemplaire d'Oxylophus glaudarius, qu'il a tué le 1° septembre 1901 dans une grande plaine de la commune de Vauxains (Dordogne). Cette capture d’un Oiseau ne visitant qu'accidentel- lement le Midi de la France n'aurait, comme les précédentes, qu'un intérêt relatif, si elle ne nous fournissait des indications précises sur son régime alimentaire. O Ornithologie du Gard, 18h40, p. 268, et Faune méridionale, L. 1, 1844, p. 289. @) Richesses ornithologiques du Midi de la France, Marseille, 1859, p. 338. 9) Musée Fleuriau, la Rochelle; 1859, p. 6. — Faune vivante de la Charente- Inférieure, (Ann. acad. de la Rochelle), 1862-1863-1864, n° 6; p. 14 et a° édit. même recueil, 1883-1884, p. 199. @) Hist. nat. du dép. des Pyrénées-Orientales, &. WI, 1863, p. 1793. 5) Cat, crit. des Oiseaux observés dans le dép. des Landes, des Bâsses-Pyrénées et de la Gironde, Actes de la Soc. Lin. de Bordeaux, 1871, t. XXVIN (3° sér., t. VIT), p. 448. () Cat. raison. des Ois. das les Pyrénées fr. et les régions limitrophes, Toulouse, Paris, 1853-1875, p. 273. (0) Sur la présence du Cueulus glandarius dans le Midi de lu France (Bull. Soc. zool de Fr.), 9 mars 1886, €. XI, p. 18. (8) Le Coucou Geai en Provence, Feuil. des Jeunes Nat,, 1°° mai 1886, t, XVI, p+ 86. Are Les seuls renseignements que nous possédons sur la nourriture ordinaire de lOxylophe _ nous sont fournis par Brehm(, Allen et Tristram. Voici ce que dit Brehm à ce sujet : «Dans les Oiseaux que J'ai tués (en Égypte). jai trouvé des insectes de toute espèce, des Chenilles. Allen a surtout trouvé (également en É gyple) des Sauterelles. Tristram a rencontré, en Palestine, les Oxylophes par bandes, faisant un jacassement continuel dans les Zizy- phus et parfois s’élançant à la poursuite d'une Sauterelle et venant s’en repaitre à loisir sur leur perchoir». West à remarquer que les observations de Brehm et d’Allen ont été faites en Égypte, celle de Tristram en Palesline, et que ces régions sont des terres promises pour les Sauterelles. Or ce qui est par- liculièrement intéressant, c’est que le sujet Lué dans la Dordogne, préparé par M. Germain, ancien vétérinaire de l'armée, naturaliste bien connu, re- tiré à Périgueux, contenait exclusivement dans son jabot des Sauterelles com- munes au pays. Si l'on veut bien se rappeler que 11 départements du Sud et du Sud-Ouest de la France ont eu à subir en 1901 (juin, juillet, août et seplembre) une invasion des plus extraordinaires de Sauterelles ( Acridiens : Caloptenus italicus), w’esl-on pas conduit à admetre qu'il y a rapport entre l'apparition de l'Oxylophe Geai dans le Midi de la France, et la multiphi- cation des Sautcrelles dans cette région. Les mêmes conditions climatériques qui ont favorisé la multiplication de ces dernières n’ont-elles pas favorisé aussi les déplacements des Oxylophes Geais? ILne faut pas oublier que l'Italie et l'Espagne, où se rencontrent ces Oiseaux, sont des pays où les Acridiens (Galoptenus italicus, Stauronotus maroccanus) sont souvent une plaie redou- table. Sur pzs REPTILES ET BATRACIENS DE L AFRIQUE ORIENTALE ANGLAISE, Du G4B80N &T DE LA GuINÉE FRANÇAISE (récrox ne Kourouss4), par M. F. \Mocquarn. I. AFRIQUE ORIENTALE ANGLAISE. M. le D' Fernique, chargé de mission, a récemment fait parvenir au La- boratoire d'herpétologie une collection de Reptiles et de Batraciens recueillis par ses soins dans l’Afrique orientale anglaise. Elle comprend surtout des espèces connues; deux, cependant, nous ont paru nouvelles, et un assez grand nombre d’autres, marquées d’un astérisque dans la liste suivante, manquaient à la collection du Muséum. Par les vides qu’elle vient combler, (1) Bneum, Oiseaux, éd. fr., p. 176. 2 Trisrram, d'après 0. du Murs, La vérité sur le Coucou, Paris, 1879, p: 125: — 105 — celte collection acquiert une certaine importance. Voici la liste des espèces dont elle se compose, avec l'indication de leur provenance : *4{. Cnaweceon raveresis Steind, 5 ex. dont 4 Œ. — Mombasa. *2, — mrexarus Fischer, 2 ®, — Alhi-Plain et Ndjiri. “3. Hemrwacryzus Tonxtent Mocq., 1 ex. — Alhi-Plain, 1,450 m. d'alt. Hemidacty'us Bocagei Tornier (nee Boulenger) : Die Thierwelt Ost-Africas, Reptilien und Amphibien, p. 12, 1896. Cette espèce, différente de celle décrite antérieurement sous ce même nom par Boulenger (Cat. Liz., T, p. 195, 1885), portera celui de 1. Tor- nieri, du nom de l’auteur qui l'a fait connaitre. h. Hewwacriccs masoura Mor. de J., 1 ex. — Ndjiri. *5. Pcaripuous Fascrara Boulenger, 1 ©. — Ndjiri. *G. Acawa pLanrcers Peters, 11 ex. GO et 99. — Boura. 7. — mossaumica Peters, 2 ÈS Alhi-Plain, 1,450 m. d'alt. 8. — arricorLis Smith, 1 de Alhi-Plain, 1,450 m. d'alt. *9, Goxarones armieants Werner, 2 ex. Œ el ®.— Alhi-Plain, 1,450 m. d'alt. 10. Larasria Loxcicaunara Reuss, 1 ex. — Boura. 4 “A1. — Boseu Bedriaga, 1 4: — Alhi-Plain. 12. Mauuis srriara Pelers, 4 ex. — Alhi-Plain. Ces spécimens ont 38 séries d'écailles autour du corps. Les lobules du bord antérieur de l'oreille sont indistinets où peu nombreux (® ou 3). 13. Lycosowa Suxpevazzt Smith, 6 ex. — Alhi-Plain. “1%. Zauexis Surrur Boulenger, 1 Â: — Ndjiri. “15. ConoxeLra semionxara Peters, 1 ex. — Ndjiri. Longueur totale : 715 millim., dont 177 pour la queue. Brun noirâtre uniforme en dessus. Même coloration en dessous, avec celle restriction que la région gulaire est blane grisâtre, que la face infé- rieure du cou et environ le tiers postérieur de celle de la queue ont une teinte blanc crème, et que le bord postérieur des gastrostéges et des uros- téges dans les deux tiers antérieurs de la queue présentent un liséré blane sale. La partie postérieure du bord labial supérieur est blanc jauntre. Les deux crochets maxillaires postérieurs, plus longs que ceux qui les précèdent, sont séparés de ces derniers par un espace libre, ainsi que l'a liguré Peters (Reise nach Mossanbique, WE, Amphibien, pl. XVIT, fig. s ce). — 106 — 16. Howazosowa Lurrix L., 1 ex. G. — Ndjiri. Cet exemplaire offre bien les caractères assignés à l'espèce, mais les écailles du tronc, lisses et disposées comme d'ordinaire én 15 séries longitudinales , sont dépourvues de fossette apicale. Teinte ardoisée uniforme, avec quelques petites taches blanchâtres sur les lèvres et sous la gorge. Longueur tolale : 235 millimètres, dont 43 pou: la queue (un pen moins que le cinquième). 17. Lycopuroium capexse Smith, var. B Boulenger, 1 ex. — Ndjiri. * 18. AparaLLacrTus concoLor Fiscuer, 1 ex. — Alhi-Plain. Ge spécimen offre celle particularité, que la nasale est en contact avec la préoculaire. 19. Psaumorms sisrzaxs L., 1 G. — Boura. 20. Psaumormis sugræniarus Peters, 1 ®. — Alhi-Plain, 1,450 m. d'alt. 21. Tarsorms oprusus Reuss, 1 4: — Ndijiri. 29. Lepronira noremsorra Laur, 2 4: — Boura et Ndjiri. 23. Rana mascarexensis D. B., 1 ex. — Riv. Atchi, monts Kikouyou, 1,450 m. d’alt. Orteils aux deux tiers palmés : narine à égale distance de l'œil et de l’ex- trémité du museau, ou même un peu plus près de l’æil; une raie blanc grisätre médio-dorsale ; une ligne de même teinte sur toute la longueur du membre postérieur, en dessus, depuis la base de la cuisse jusqu'à l’extré- mité du tarse. 2h. Raxa oxvruvncna Smith, 1 ex. — Même provenance. Orteils complètement palmés ; narine plus près de l'extrémité du museau Plus F que de l'œil: museau plus saillant que chez À. mascareniensis ; pas de raie blanche médio-dorsale, ni de ligne sur le membre postérieur. ü 25. ParyNoaTRAcHUS NATALENSIS Smith, 2 ex. — Même provenance. 26. Rappra Sazinæ Bianconi, 19 ex., dont 1 G'. — Même provenance. La coloration de nos spécimens, qui est la même pour fous, sauf quelques variations d'intensité, est très voisine de celle figurée par Bianconi (Wém. Acad. Se. Istit. di Boloona, 1.1, p. 154, pl. VIT, fig. 2, 1850). En dessus, gris brun uniforme lavé d'un peu de violet et finement ponctué de noir. Cuisse tout entière d’un rose vif ou couleur de chair: les autres parties du membre postérieur, y compris le pied, qui sont en contact les unes avec — 407 — les autres lorsque le membre est ramené sur lui-même, ont une teinte semblable ou un peu plus päle, et il en est de même de la main. Gette co- loration disparait assez rapidement dans l'alcool, surtout, à ce qu'il m'a semblé, sous l'influence de la lumière. La face ventrale offré des traces de celle leinte, ce qui permet dé supposer qu'elle ÿ est plus accusée chez l'ani- mal vivant. Un sac vocal externe sous-gulaire avec un disque adhésif chez le mâle. Un sac vocal existe également chez la femelle, car, dans ee sexe, on observe aussi sous là gorge un repli transversal sous lequel s'ouvre une pothe beau- cop moins profonde qué thez le mâle, tapissée par une membrane très mince et plissée, qui est même évaginée chez l’une dé nos femelles (n° 0 1- 457). Un repli allant d'une aisselle à l'autre peut où non traverser le thorax, ce qui explique que la présence de ce repli soit niée par les uns (Boulenger, Car, Bar, Sal, , p. 133) et afirmée par d'autres (Peters, Reise nach Mos- sambique, Zool, IT, Amphibien, p. 169). 27. Rappia Ferniquei nov. sp. Tête déprimée, museau subtriangulaire, court, égal en longueur au dia- mètre horizontal de l'orbite ; tympan indistinet ; espace interorbitaire beau- coup plus large que la paupière supérieure; narine uñ peu plus près de l'extrémité du museau que de l'œil; canthus rostralis obtus : région frénale modérément oblique. Doigts à demi palmés, le premier plus court que le second; orteils largement palmés, la membrane interdipitale atteignant presque les disques terminaux, à l'exception toutefois du quatrième orteil, où elle dépasse lépèrement le niveau du derniér tubercule sous-articulaire, Le membre postérieur étant dirigé en avant, l'articulation tibio-tarsienne atteint le bord postérieur de l'œil, Peau lisse, lépèrement granuleuse sur les côtés de la face ventrale et sous les cuissés. Pas de repli transversal sous le thorax. Le mâle pouvu d'un sac vocal sous-gulaire et d'un disque adhésif réniforme, arrondi sur les côtés et étendu sur toute la largeur de la région gulaire, Gris fauve en dessus, avec une légère teinte brune de la narine à la ra- cine du membre antérieur et des mouchetures un peu plus foncées sur toute la füce dorsale du corps et des membres ©, Face ventrale gris dé sable, le disque adhésif finement ponctué et, sur ses bords latéfo-postérieurs ; lavé de brun sombre, Un seul spécimen mâle mesurant 25 millimètres de l'extrémité du mu seiu à l'anus ot provenant de la rivière Atchi, à l'altitude de 1,450 mètres, U C'est à la série des Siriolatæ du D' Tornier (Die Thierwelt Ost-Africus, Lief. IV, Méptilien und Amphibien, p. 49, pl IV, fig: 21-53) que nolte spécimen se rapporlerait le mieux quant à sa coloration, — 108 — 28. Rappia symetrica nov. sp. Forme un peu lourde. Tête assez élevée; museau court, égal au diamètre horizontal de l'œil, tronqué à son extrémité et brusquement rétréei à sa base; tympan indistinct: espace interorbitraire d'un tiers plus large que la paupière supérieure ; narine beaucoup plus près de l'extrémité du museau que de l'œil; canthus rostralis assez distinct: région frénale presque verti- cale. Doigts à demi palmés, le premier notablement plus court que le second, à disques terminaux bien développés, orteils largement palmés, la membrane interdigitale atteignant le disque terminal du 3° et du 5° orteil et le dernier tubercule sous-articulaire du 4°. Le membre postérieur étant dirigé en avant, l'articulation tibio-tarsienne atteint l'œil. Peau lisse en dessus (avec quelques petits tubercules qui sont peut-être accidentels) et sous les cuisses ; face inférieure des flancs granuleuse. Sous l'abdomen un repli circulaire encadrant une surface ridée transversalement et qui semble bien constituer une disque adhésif. Un sac vocal s'ouvre sous le bord postérieur convexe d’un disque gulaire couvert de gros granules déprimés. Face dorsale d’un brun très pâle avec, entre les yeux, une tache noi- râtre en forme de T, et en arrière, surtout sur la ligne médiane, quelques mouchetures. Une bande de cette même teinte noirâtre part de la narine et, se dirigeant en arrière à travers l'œil, occupe toaté la hauteur de la région frénale, couvre la tempe et se continue latéralement jusqu’au niveau atteint par le coude lorsque le membre antérieur est appliqué contre le tronc. En arrière, et sur le même plan horizontal, est uné seconde tache semblable, également paire, dirigée obliquement et parallèlement au bord postérieur de la précédente, en bas et en arrière, concave en avant et convexe du côté opposé, séparée de la première par un intervalle égal à celui qui sépare ses bords antérieur et postérieur. A leur extrémité postéro-inférieure, ces deux taches passent graduellement à la teinte rose pâle de l'abdomen, et dans le reste de leur étendue sont bordées d’une ligne blanche (probable- ment jaune sur le vivant), plus large du bord inférieur de l'œil à la racine du membre antérieur, plus étroite sur le canthus rostralis, qu’elle suit en avant. Une 3° tache de même teinte, mais impaire, surmonte l'anus, évalement bordée en dessus d’un liséré blanc irrégulier. La cuisse est d’un rose pâle irès finement ponctué de brun sur sa face postérieure, avec de fines mou chetures sur la face inférieure de sa base. La jambe, le tarse et l'avant-bras sont traversées en dessus, à leur extrémité proximale, par une barre limitée à son bord distal par une ligne blanche. Au talon est une tache sombre entourée d’un cercle blanc presque complet. La face ventrale est d’un blane grisèlre, un peu rosé latéralement. La région gulaire et les lèvres sont finement mouchetées de brun. ET — 109 — Un seul spécimen mäle mesurant 27 millimètres de l'extrémité du mu- seau à l'anus, de même provenance que l'espèce précédente. Il est à remarquer que toutes les taches décrites ci-dessus sont d'une symétrie parfaite, et que partout où elles ne sont pas bordées de blanc, elles se fondent graduellement dans la teinte voisine plus claire. On peut aussi constater qu'aucun des systèmes de coloration décrits et figurés chez les Rappia par le D° Tornier (oc. cit.) ne rentre dans celui que présente l'espèce que nous venons de faire connaitre. 99, Cassiva sexEGALENSIS D. B., 1 ex. — Riv. Atchi. 30. Buro recucaris Reuss, 2 ex. — Riv. Atchi. Je trouve, comme Peters (loc. cit., p. 178), que le diamètre vertical du tympan égale seulement les deux tiers du diamètre horizontal de l'œil, et qu'il ne lui est pas égal ou presque égal comme l'indique Boulenger (Cat. Batr. Sal., p. 298). Le tympan est d’ailleurs situé tout près de l'œil. Le plus grand de nos deux spécimens à 48 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus; l'autre est très jeune. 31. Xexopus Mizcent Peters, 10 ex. — Même provenance. Cette espèce n’a pas toujours été décrite avec exactitude. J'en rappellerai les caractères suivants, d’après les spécimens que j'ai sous les yeux : Tentacule un peu plus grand que le demi-diamètre de l'œil. Tubercule métalarsien assez saillant, obtus, dépourvu d’épine, blanc crème. Un léger repli transversal convexe en avant entre les yeux. Orteils palmés jusqu'à la base de la grille. L'articulation larso-métatarsienne atteint l'œil. Ganaux po- veux disposés transversalement à la partie supérieure des flanes sur une ligne allant de l'anus jusqu'à la région cervicale; quelques-uns épars sur le cou et les épaules. Il forment sur la paupière, où ils sont rangés obliquement, une sorte de rosace tout autour de l'œil, excepté en face du tentacule. Une autre série part de la région ventrale préanale, se dirige de chaque côté en dehors en suivant le pli de l’aîne, puis longe le bord latéral de l'abdomen jusque près de l'aisselle. Une rangée borde également la lèvre inférieure. Brun en dessus, avec de nombreuses taches noires: face ventrale jaune sale, parsemée de petites taches brunes apparentes surtout sous les cuisses et pouvant manquer chez les jeunes. Ces caractères concordent avec ceux que Peters a assignés à celle espèce et avec la figure que l'auteur a donnée de celle-ci (Loc. cit., p. 180, pl. XXV, fig. 3-3 a). Le plus grand de nos spécimens mesure 48 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus. Ils proviennent, comme tous les Batraciens mentionnés plus haut, .de la rivière Atchi sur le mont Kikouyou, à 1,450 mètres d'al- litude, — 110 — IT. Gazon. À la suite de son dernier séjour au Gabon, M. Haug, a fait, pour la seconde fois, don au Muséum d’une collection herpétologique recueillie à environ bo kilomètres au Sud-Ouest de Lambaréné. Elle se compose de 29 espèces de Reptiles et 23 de Batraciens, en tout 52 espèces, dont quel- ques-unes restent encore à déterminer. Sur ce nombre, dix, parmi les es- pèces connues, ne figuraient pas encore dans la collection du Muséum: quaire autres doivent être considérées comme nouvelles. Je ne mentionnerai ici que ces espèces, en passant sous silence celles qui sont communes aux deux collections réunies par M. Haug et qui se trouvent énumérées dans le mémoire que j'ai publié sur la première de ces collections ©), 1. Hewpacryzus Ricaarpsonr Gray, 1 ex. &. 2, Lvconacrecus Fiscuerr Boulgr, 2 ex, 3. Mapura Baresir Boulor. L. Rana crassipes Peters, 3 ex. 5. Paryvosarracaus aurirus Bouler, 3 ex. 6. Arrurozepris INGuINALIS Boulgr, 3 ex. 7. Rappra pusisra Gope, 2 ex. 8. Ravpra ruscreuza Bocage, 2 ex. 9. Hyrampares pazmarus Peters, 5 ex. 10. Hywexocmrus Bosrréent Tornier, 17 ex. Je dois signaler aussi la présence au Gobon de Leptodira Duchesni Boulgr, dont le Muséum possédait déja plusieurs exemplaires de diverses localités du Congo (Loango, Setté Gama) et dont j'allais livrer la descrip- tion à l'impression lorsque parut celle de M. Boulenger © Rana subsivillata À. Dum est également représentée ile la collection de M: Haug par un unique spécimen. Phyllodactylus palmatus nov. sp. Tête oviforme: museau arrondi, creusé en gouttière en dessus, un peu plus long que le diamètre horizontal de l'œil, égal à la distance de ce der- nier orga e au centre de l'orifice auditif. OEu saillant , dépourvu de disque sus-orbitaire. Derme sus-céphalique libre d'adhérence avec le crâne. Pho- lidose homogène. () Bull. Soc. Philom., 8° sér., t. IX, p. 5 (1896-1897). @) Matériaux pour la faune du Congo, & IL, fase. I, p. 10, pl IV, fige 4 (1901). — Ml — Rostrale rectangulaire, à bord supérieur coneave, deux fois plus large que haute: narine ouverte directement au-dessus de la suture qui joint la rostrale à la première supéro-labiale, entre ces 2 boucliers et 3 nasales, dont la supérieure ou interne, la plus grande, est séparée de sa congénère par une rangée transversale de 4 écailles granuleuses semblables à celles qui recouvrent le museau. Pupille verticale, étranglée en son milieu: paupière entourant l'œil presque complètement. Orifice auditif petit, en fente horizontale, 11 ou 19 labiales supérieures, 9 ou 10 inférieures. Mentonnière subtriangulaire, à extrémité postérieure arrondie, non plus grande que les labiales adjacentes; une paire de petites postmentonnières se distinguent à peine des écailles agrandies qui bordent les labiales infé- rieures, les suivantes passant graduellement aux fines granulations gu- laires. Membres courts, robustes, bordés en arrière d’un repli membraneux qui est très large sur le membre postérieur. Doigts à demi palmés, les or- teils aux trois quarts, les uns et les autres très déprimés et garnis infé- rieurement d’une série de lamelles transversales entières, fortement dilatées : expansion terminale bien développée, pourvue en dessous de 2 plaques nolablement plus longues que larges, à contour externe convexe, en con- lact dans leur quart proximal et séparées dans le reste de leur étendue par un sillon qui reçoit la griffe; face dorsale de celle expansion couverte d'écailles granuleuses; grilles dépourvues d’une gaine formée de grandes écailles, Face dorsale tout entière couverte de très fines granulations, agrandies sur le museau, ainsi que sur la queue où elles sont disposées en rangées iransversales plus ou moins régulières. Quelques petits tubercules coniques sur le bord supérieur de la paupière. . Écailles ventrales petites, légèrement imbriquées, plus ou moins régu- lièrement hexagonales, un peu agrandies sous le tibia, Queue préhensile (?), égale en longueur à la distance de l'œil à l'anus, très déprimée, plane in- férieurement, à bords tranchants garnis d'écailles saillantes réunies par groupes en forme de lobes: écailles sous-caudales plus grandes que les ventrales, plus où moins régulièrement hexagonales, imbriquées et dispo- sées en séries transversales. Gris brun en dessus, la tête plus sombre; quelques trainées brunûtres sur la région temporale et les côtés du cou; deux taches brun foncé à la base de la queue, une de chaque côté, presque en contact sur la ligne médiane à leur extrémité postérieure et laissant entre elles un intervalle anguleux d'un gris blanchätre. A la partie supérieure des flancs se voient a lignes longitudinales noirâtres, irrégulières, une de chaque côté, entre lesquelles s'étendent, sur le dos, 4 lignes transversales de même teinte et également irrégulières, mais continues, l'ensemble de ces lignes figurant une échelle, La face dorsale de la queue est aussi coupée par des lignes — 12 — transversales noires largement séparées par des intervalles pris clair dans leur moitié antérieure, un pale dans l'autre moitié. 2’ spécimens Rite mesurant 47 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus. Cetle espèce, qui est arboricole, présente des particularités sur lesquelles il y a lieu d'insister. La griffe, fortement rétractée entre les lobes terminaux des doigts, ne fait pas saillie à leur extrémité et elle est dépourvue d’une gaine formée de grandes écailles: les doigts sont palmés: la pupille, allon- gée verticalement, est étranglée en son milieu, et la paupière entoure l'œil presque complètement: enfin, la queue, recourbée inférieurement en trom- pette, paraît préhensile. Peut-être cet ensemble de caractères, qui éloignent nos spécimens de toutes les autres espèces de Phyllodactyles, serait-il suffisant pour motiver l'établissement d’un genre nouveau. Toutefois l'examen de plus amples matériaux me parait nécessaire avant de pouvoir trancher la question. Lycophidium Werneri nov. sp. Postrale deux fois plus haute que large; internasales à peine aussi grandes que des nasales; préfrontales très légèrement plus longues que larges: frontale triangulaire, sensiblement plus large que longue, plus courte que sa distance de l'extrémité du museau, lequel évale la longueur des pariétales: frénale aussi longue que les préfontales, laroement en con- tact avec l'œil, à bord supérieur horizontal, le bord inférieur présentant un angle très obtus intercalé entre la 2° et la 3° supéroÆabiale: une préoculaire surmontant l'extrémité postérieure de la frénale, un peu plus petite que la sus-oculaire, en contact avec la frontale: 2 postoculaires contipuës l’une et l'autre avec la pariétale: diamètre de l'œil plus grand que sa distance au bord labial; temporales 1 + 2; 7 supéro-labiales, les 3°, 4° et 5° en contact avec l'œil, la 6° la plus grande ; sous-mandibulaires antérieures en contact avec les 5 premières inféro-labiales, les postérieures très petites. Écailles én 17 séries longitudinales, celles de la rangée vertébrale un peu plus grandes que les autres; 185 gastrotéves; anale entière: 43 urostéves divisées. Brun sombre uniforme en dessus: le ventre un peu plus clair, avec un liséré blanc sale sur le bord postérieur des gastrotéges. Des bandes noires transversales, étroites, largement espacées et peu apparentes sur la partie postérieure du corps, se voient de chaque côté de la face dorsale, celles d’un côté alternant ordinairement avec celles de l’autre, et descendent presque jusqu'à la partie inférieure des flancs. Un spécimen femelle d’une longueur totale de 350 millimètres , dans la- quelle la queue entre pour 45 millimètres. Cette espèce est voisine de L. arroratum Leach. Elle s'en distingue par une frontale plus large que longue, par une frénale en contact avec l'œil, ( — . . , . CA ; par 7 supéro-labiales au lieu de 8, par les écailles de la ligne vertébrale un peu plus grandes que les autres, enfin par sa coloration. J'ai le plaisir de la dédier à mon sympathique collèoue de l'Institut P 5 zoologique de Vienne, le D' Franz Werner. Hylambates ocellatus nov. sp. Forme assez élancée. Tête un peu plus large que longue: museau dé- primé, à face supérieure plane, un peu plus long que le diamètre horizon- tal de l'œil, arrondi à son extrémité; narine beaucoup plus rapprochée de celle-ci que de læil: canthus rostralis bien indiqué, mais non anguleux: région frénale oblique, concave: espace interorbitaire notablement plus large que la paupière supérieure: tympan bien distinct, égal au demi-dia- mètre de l'œil. Dents vomériennes en 2 petits groupes entre les narines in- ternes. Doigts modérément allongés, libres, le premier plus court que le second, terminés par des disques beaucoup plus petits que le tympan: or- leils à demi palmés, les 3 dernières phalanges du 4° libres, terminés par des disques plus petits que ceux des doigts; tubercules sous-articulaires arrondis, larges et saillants, tous simples. Un tubercule métatarsien interne large, comprimé; pas de tubereule externe. Le membre postérieur étant di- rigé en ayant, l'articulation tibio-tarsienne atteint l'œil. Peau lisse en dessus, granuleuse sous l'abdomen; des granulations très déprimées sous la gorge et sous les cuisses. Pas de repli sensible entre l'œil et l'épaule, face dorsale gris brun. avec des points blancs épars, entremélés de ponctuations noires; face ventrale d'un gris sale. Une bande noire, bordée en dessus par une ligne blane grisätre qui suit le cauthus rostralis, part de l'œil en se dirigeant en avant, longe la partie supérieure de la région fré- nale et va s'étaler sur les faces latérales de l'extrémité du museau, où elle s’unit à celle du côté opposé: région frénale inférieure brun grisätre: ré- gion temporale brun noirâtre: une ligne blanche au-dessus du bord labial supérieur: un petit trait vertical de même teinte sur la pointe du museau. Sur les flancs, une série de 3 ou 4 taches noires cerclées de jaune. Un liséré blanc grisâtre suit le bord externe du membre antérieur, depuis le coude jusqu'au disque terminal du doigt externe, In seul spécimen mesurant 53 millimètres de l'extrémité du museau à U I io t 57 millimètres de 1 l'anus. Hylambates Haugi nov. sp. Forme svelte, Tête un peu plus large que longue; museau arrondi, bus- qué, court, dépassant à peine le diamètre horizontal de l'œil, qui est un peu plus distant de la narine que l'extrémité du museau: canthus rostralis anguleux jusqu'à la narine; région frénale oblique, concave: espace inter- — 14 — orvilure aussi large que k paupière supérieure: tympan bien distinet. égal au demi-diamètre de Fœil. Dents vomériennes immédialement en ar. rière du niveau des narines internes (d’un côté, la dent est en dedans de l'orilice). Doigts presque libres, le premier sensiblement plus court que le second, terminé par des disques modérés, plus petits que le tympan: or- teils à demi palmés, pourvus de disques plus petits que ceux des doiotts: tubercules sous-articulaires larges et saïllants, le distal des 4° et 5° orteils bilobé (comme chez H. palmatus Peters). Un tubercule métatarsien interne modérément large, comprimé : pas de tubercule externe. Le membre posté- rieur étant dirigé en avant, Farticulation tibio-tarsienne atteint l'extrémité du museau. Peau lisse sur le dos et sous la gorse, oranuleuse sous l'abdomen et sous les cuisses. Pas de repli entre l'œil et l'épaule. Gris cendré un peu sombre, avec de fines ponctuations noires en dessus, plus clair en dessous; face postérieure des cuisses et inférieure du tarse d'un brun päle, bordé de Banc au-dessus de l'anus. Trois barres peu accusées sur le tibra. Un. spécimen mesurant 44 millimètres de lextrémité du museau à l'anus. Je ne terminerai pas cet artiele sans appeler l'attention des voyageurs naturalistes sur les richesses herpétologiques qu’une exploration métho- dique ne manquerait pas de faire découvrir au Gabon. On vient de vor quelles intéressantes espèces, même parmi celles qui étaient déjà connues , et provenant d’une même région, M. Haug en a rapportées. De son côté, M. Boulenger a reçu dans ces dernières années, de San Benito, une collec- tion de Reptiles et de Batraciens renfermant de nombreuses formes nou- velles, surtout de Batraciens, dont quelques-unes fort curieuses (Pr. Z. S., 1900, p. 433, pl. XXVIF à XXXF, et rgo1, p. 708, pl. XXXVIIT)®. Nul () Parmi ces Balragiens nouveaux décrits par M. Boulenger, il en est un (Gampsosteonyx Bulesii) qui présente cette singularilé d’avoir des doigts portant des griffes constituées par la phalange terminale elle-même. Mais cette disposition est-elle naturelle? Ne serait-elle pas accidentelle? Voici la base sur laquelle repose le doute que J'émels. Chez le spécimen de Rana subsipillata À. Dum. mentionné plus haut, on observe un certain nombre de doigts, en particulier 3 orleils au même pied, dans lesquels la dernière phalange, bre de toute espèce de tégu- ment, recourbée et obtuse, ou même un peu renflée à son extrémité, offre, au premier abord , l'aspect d’une griffe. Seulement, on s'aperçoit bien vile que cette disposition résulte d’un accident : elle manque de symélmie. B est probable que l'espèce en question vit sur des fonds sableux dont les grains anguleux finissent, à la suite de frottements réilérés dus au grattage, déchausser et mettre à nu la dernière phalange. En est-il de même chez Gampsosteonyæ ? Je me permets: d'attirer sur ce point l'attention de M. Boulenger. — 415 — doute qu'en fouillaut avee plus de soin Les eaux de toutes sortes : rivières, marais, @arigots, nos explorateurs ne les capturent à leur tour, ainsi que d'autres ayant jusqu'ici échappé aux recherehes. HE. Guuxée Française. ‘Bien qu'ils soient peu nombreux, les Reptiles envoyés récemment de la Guinée française, région de Kouroussa, -par M. Pobéeuin, ne manquent pas d'intérêt : d’abord. parce qu'ils proviennent d'une région jasqu'iei inexplorée; en second lieu, parce que, sur les 16 espèces auxquelles ils se rapportent, il s'en trouve une nouvelle et 3 autres qui ne figuraient pas encore dans les collections du Muséum. En voici l'énumération : . Psionacryzes caunicuverus A. Dum., & ex. 2. Tvencors puxerarus Leach (T. liberiensis, var, intermedia Lan), 1 ex. Ce spécimen a 32 séries d’écailles. 3. Treurors cæcus À. Dum., + ex. A. Mizonox vartecares Peters, 1 ex. Écailles en 15 séries ; gastrostéges, 129: anale divisée: queue mutilée, Une bande dorsale sombre bordée d’une ligne de points blancs, comme chez M. olivaceus Peters; ventre blanc, sans tache, Espèce nouvelle pour le Muséum. . 5. CoronezLa coroxaTa Schlegel, 1 jeune. Écailles en 19 séries, pourvues d’une fossette apieale; 173 gastroléges:; anale divisée; 71 urostéges doubles. Dents maxillaires au nombre de 17, les 2 dernières les plus grandes et séparées de celles qui les précèdent par un intervalle libre. Coloration normale. Longueur totale, 160 millimètres, dont 37 pour la queue. Cette jolie espèce était engore inçonnue au Muséum. G. Dnomopuis er#onnatus Schleg., 1 ex. 7. Psammopsis simgans L,, var. A., Boulgr, ». $. Leproprna uoramposra Laur., 3. 9. Leptodira Pobeguini nov. sp. Foume robuste, Corps assez fortement comprimé; face veutrale avec des carènes latérales peu accusées, Rostvale à peine visible d'en, haut, beaucoup. plus large que haute: in- — M6 — ternasales modérément plus courtes que les préfrontales qui sont plus larges que longues; frontale à bord antérieur transversal, une fois et un tiers aussi longue que large, plus longue que sa distance de l'extrémité du museau, légèrement plus courte que les pariétales, beaucoup plus large que les sus-oculaires; narine ouverte entre deux nasales assez courtes: fré- nale quadrangulaire, un peu plus longue que haute; œil modéré, d’un diamètre égal à sa distance de la narine; une préoculaire étroite, un peu élargie à son extrémité supérieure , bien séparée de la frontale; 2 postoeu- € laires, linférieure 2 fois aussi haute que la supérieure; temporales 9 + 3: 8 labiales supérieures, la 4° et la 5° bordant l'œil, 11 ou 1° inÉneures sous-mandibulaires antérieures en contact avec les 4 premières inféro- labiales, beaucoup plus ne et plus larges que les postérieures, qui sont largement séparées sur la ligne médiane par une paire d’écailles. Écailles disposées en 19 séries longitudinales, lisses, pourvues d’une fossette apicale impaire; gastrostéves, 207; anale divisée: 59 urostéves doubles. Face dorsale sombre, traversée par des taches brunes irrégulières et mal délimitées, qui descendent avec plus où moins de netteté jusqu'à la partie inférieure des flancs et présentent le plus ordinairement, de chaque côlé, une paire de grands ocelles grisâtres dissymétriques. Face ventrale d'un blanc sale, avec de nombreuses taches noirâtres rectangulaires éten- dues sur une partie plus ou moins grande des gastrostéges: face inférieure de la tête sans tache. Un spécimen femelle de 815 millimètres de longueur totale, dont 123 pour la queue. 10. Dasvreuris scagra L., var. Æ., Boulgr, 1 ex. 11. Nasa niericozzis Reinh., 1 ex. 19. Causus rnomeearus Lichtenst., 4 ex. Ges deux dernières espèces en mauvais étal. 15. Rana mrinonis Boettger, 1 ex. Celte espèce est voisine de À. æquiplicata Werner (V. Boulenger, Proc. Zool. Soc. , 1900, p. h17); elle en diffère par l'absence de canthus rostra- lis, par une narine plus rapprochée de l'extrémité du museau que de l'œil : par un espace inlerorbitaire plus étroit que la paupière supérieure: par la présence de 2 tubercules métatarsiens et d’un tubercule sous le talon; enfin par un membre postérieur plus court. Notre spécimen mesure 65 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus. Cette espèce a été établie par le docteur Boettger dès 1881, d’après 16 spécimens provenant de Rufisque et de Dakar, et il y a lieu de s'étonner qu'elle fasse seulement aujourd’hui sa première apparition au Muséum. f : , ' ? — N — 14. ana Lovcrmosrris Peters, 1 ex. Monatsb. Alrad. Wiss. Berlin, 1830, p. 646, pl. L, fig. 5. L'unique spécimen qui représente cette espèce a 63 millimètres de lon- gueur de Pextrémité du museau à laous. Il diffère du type spécifique en ce que les orteils sont incomplètement palmés (aux deux tiers seulement) et que le 4° dépasse de beaucoup le 3° et le 5°. 15. Hemisus sunanense Steindachner, 1 ex. 16. Buro recurams Reuss, var. 4., Boulgr, 1 ex. I nous semble bien que B. latifrons Boulgr (Pr. Z, S., 1900, p. 435) est identique avec celte variété, et il y aurait lieu de voir si, l'identité élant reconnue, celle espèce doit être considérée comme distincte où comme une variété de B. regularis. CICULIDÉ NOUVEAU DE LA GUYANE FRANÇAISE, var M. ve D'J. Peurecrix. Comme le faisait observer M. le P' Vaillant, la faune ichtyologique des Guyanes, et particulièrement de la Guyane française, n’est pas encore bien connue, malgré l'époque reculée de la colonisation. C’est ainsi que parmi les collections encore à l'étude, rassemblées par M. Geay lors de son précédent voyage dans ces régions, se trouve une belle série composée de 8 spécimens d’un Cichlidé qui semble appartenir à une forme nouvelle de- vant rentrer dans le genre Acara. Nous nous faisons un plaisir de dédier celte espèce au vaillant et zélé voyageur qui à tant enrichi nos collec- tions. Ces Poissons proviennent de la rivière Camopi . affluent de la rive gauche de l'Oyapock, et par conséquent de la Guyane française, non du territoire jadis contesté entre la France et le Brésil. Les indigènes les désignent sous le nom de Prapra, terme général qui s'applique là-bas indistinetement à la plupart des Gichlidés. Acara Geayi NOV. sp. DA CRI) AV or rar NO ALES RP En VENUS: Écailles 3 1/2/27/9. La hauteur du corps est contenve à fois ou à peine plus de ‘à fois dans la longueur, la longueur de la tête 3 fois. La hauteur de la tête est supé- D L. Vanvanr, Contribution à l'étude de la faune ichtyologique de la Guyane francaise, N, Arch, Mus, (4) 11, 1900, p. 194. Muséum, — vin, 28 — 118 — rieure à sa longueur. Le profil est convexe, régulièrement arrondi. Les dents coniques, à pointe brune. sont disposées aux deux mâchoires en L rangées environ, la rangée externe est composée de dents plus volumi- neuses. Le maxillaire supérieur s'étend jusqu'à la verticale abaissée du mi- lieu de l’espace compris entre la narine et le bord antérieur de l'œil. La narine est plus près de l'extrémité du museau que de l'orbite. Le diamètre de l'œil est inférieur à la longueur du museau chez les plus orands spéei- mens el égal chez les jeunes. Chez les premiers, il est compris 2 fois 3/4 dans la longueur de la têle: chez les seconds, 2 fois 1/4. Chez les adultes, la largeur interorbitaire est à peu près égale au diamètre de œil. On compte 4 à 5 rangées d’écailles sur les joues (différence qui ne semble pas être sous l'influence de l’âge). L’opercule est partout écailleux. H y a 7 bran- chiospines à la partie inférieure du 1° are branchial: celui-ci ne possède nalurellement pas de lobe à la partie supérieure. Le pédoncule caudal est sensiblement plus haut que long. La ligne latérale supérieure perce 17 à 19 écailles, l'inférieure 8 ou 9. plus 2 sur la caudale. Les épines de la dor- - sale sont égales à partir de la 4°, qui fait un peu plus de la moitié de la longueur de la tête. Les 3 épines anales sont progressivement croissantes. La base des parties molles de ces deux nageoires n’est pas écailleuse. La longueur de la pectorale est égale à celle de la tête. Les ventrales, lévère- ment prolongées, atteignent les premiers rayons mous de l’anale. La colo- ralion très caractéristique est brun olivâtre ou jaunâtre, avec deux bandes noires transversales ; la première s'étend de l'œil à l'angle de l’opercule; elle s'élève au-dessus de l'œil, sur la nuque, et va rejoindre celle du côté op- posé: la seconde, qui commence au-dessous du 7° au 10° rayon dur de la dorsale, croise les flancs presque jusqu'à la ligne médiane inférieure. Les parties molles postérieures de la dorsale et de l’anale et la caudale d’une teinte générale brunätre sont ponctuées de blanc. N° 01-441 à 444. Col. Mus. — Rivière Camopi (Guyane française). M. Geay. Longueur : 63+91=—84, Go+91—81, 50+15—65, 46+14— Go. h1+14—55, 35+11—46, 31 +10—41, 29 +10 —39. Ces Poissons semblent assez voisins d'Acara rivulata Günther, espèce de l'ouest de l'Équateur, sur laquelle M. Boulenger(®? a donné, il y a peu de temps, des détails complémentaires. Les chiffres sont à peu près sem- bables : : Acara rivulata. D. (XHE) XIV-XV, 10-113 A. IIE, 8-9: Sq. 26-28 3 TA 3 1/2 Acara Geayi. D. (XIV) XV. 9-11: AIT, 8; Sq. 27 ” 0) Boll. Mus. Torino, XIV, n° 335, 1899, p. 9. — M9 — Cependant, dans notre espèce, les formes sont plus ramassées, l'espace interorbitaire est plus étroit: il y a 4 à 5 rangées d'écailles sur la joue au lieu de 3, nombre habituel (exceptionnellement 4) dans celle de Günther. Enfin la coloration bien conservée et très caractéristique est complètement différente. I n'y a pas lieu de s'arrêter avec trop d’insistance sur la distance consi- dérable des lieux dont elles proviennent lune et l'autre; on sait, en effet, que. dans l'Amérique du Sud tropicale. les cours d’eau de bassins différents communiquent entre eux à certaines époques de l’année, et tout porte à croire que, jadis, ces rapports étaient encore plus fréquents, ce qui à con- tribué à donner une grande homogénéité à la faune ichtyologique de ces régions. Cicuzipe Nouveau pu CoxG0 FRANÇAIS, par M. Le D° J. Peccecrin. Les récents travaux de M. Boulenger ont montré la richesse jadis in- soupconnée de la faune ichtyologique du Congo. Parmi les familles les mieux représentées se trouve celle des Cichlidés. Dans son remarquable ouyrage sur les Poissons du Congo, M. Boulenger n'y distingue pas moins de 24 genres, parmi lesquels la science lui est redevable de 19. Nous donnons dans cette note la description d'un Poisson nouveau appartenant au genre Paratilapia, qui vient s'ajouter aux 18 espèces déjà connues de ces régions. Ce spécimen se trouvait parmi une petite collection de Poissons rassem- blée par M. Degeorgis, mécanicien de la marine à Brazzaville. C'est une forme voisine de Paratilapia niprofasciata, dout nous avons donné ici- même la description ®), reproduite depuis par M. Boulenger dans son im- portant recueil ©. Paratilapia dorsalis nov. sp. D. XIV. 10: AI, 8: P.14: V.I,5: Écailles 3/27/10. La hauteur du corps est comprise » fois environ dans la longueur, celle de la tête à fois 1/2. Le profil du museau descend en ligne droite, I y a à la mâchoire supérieure A rangées, et à la mâchoire inférieure 3 rangées de dents coniques à pointe brune dirigée vers l'intérieur; celles de la ran- gée externe sont plus volumineuses. Le maxillaire supérieur n'atleint pas la verticale abaissée du bord antérieur de l'œil. La longueur du museau est 1 J. PezLecnix 1900, p. 349 et 353 @) G. À. Bouexcën, Les Poissons du bassin du Congo. 1901, p. 4as. Poissons nouveaux ou rares du Congo français. Bull. Mus., 28. = 490 = égale à l’espace interorbitaire qui est inférieur au diamètre de l'œil; celui-ci est compris 3 fois dans Ja longucur de la tête. Il y a 3 séries d’écailles sur Ja joue; 7 branchiospines à la partie inférieure du 1% are. Le pédoncule caudal est plus haut que long. Les écailles ne sont pas denticulées. La lione latérale supérieure s'étend sur 19 écailles, l'inférieure sur 7, plus 2 sur la caudale. La nageoire dorsale est composée de 14 longues épines et de 10 rayons mous. La 4° épine mesure la 1/2 de la longueur de la tête. L’anale est composée de 3 épines croissantes et de 8 rayons mous. La 3° épine est plus forte, mais un peu plus courte que la dernière de la dor- sale. La pectorale pointue égale environ la longueur de la tête; elle attemt l'anale ainsi que la ventrale. La caudale n’est pas fourchue. La coloration mal conservée est brun jaunâtre. Il existe une tache foncée à l'angle de l'opercule. Les nageoires sont grisälres: les parties molles de la dorsale sont ponctuées de blanc. N° 00.— 202. Coll. Mus. — Brazzaville (Congo français). M. Depeor- pis. Celic espèce se distingue de Paratilapia nigrofasciata Pelleorin, de Noan- chou, par ses formes plus ramassées, par son œil plus grand, par les épines de la dorsale plus fortes et surtout plus longues, la pec‘orale plus longue el la coloration. Voici les principales dimensions de 2 spécimens types de faille très voi- sine : PARATICAPIA PARATILAPIA NIGROFASCIATA. DORSALIS. millimètres. millimètres. Longueur du corps. ................. et 0 0 60 Hauteur du corps... ... 05b00d9600000000 26 29 Lomarane de RE eee de bobo de Mae A Longueur de la caudale................. 18 1 DiamelrerdeHiŒ Eee RER EE CC eee 6 8 NPC CURE Se 5 docbeccooaove D AU 0 9 19 Pectorale . ..... ob5408 Sooacedonour deco 17 23 Nore SUR DEUX ESPÈCES FRANÇAISES DE COLÉOPTÈRES DU GENRE Ruipiius, par M. P. Leswe. Le genre Rhipidius, si remarquable entre tous les Goléoptères par la conformalion singulière des espèces qui le composent et surtout par les mœurs parasilaires toutes spéciales qui ont élé observées chez l'une d'elles (). (Cf. Sunpevazz in /sis (von Okcn), 1831, p. 1222. — 191 — n'avait encore été rencontré en France qu'en un très pelit nombre de points du Sud-Est. En 1872, M. E. Abeille de Perrin avait fait connaitre une espèce (? trouvée par lui dans une vallée du massif de la Grande-Chartreuse. Dix-sept ans plus tard, M. le docteur Chobaut en avait découvert une se- conde ©? en explorant les pentes du Mont Ventoux, et l'on avait recueilli à deux reprises à Marseille une forme exotique ( R: pectinicornis Thunb.) , ori- ginaire des Indes-Orientales, et évidemment importée avec les Blattes qui pullulent à bord des navires arrivant des contrées d'Extrême-Orient ©. Outre ces trois espèces, on ne connaissait comme existant en Europe que le R. apicipennis, Kraatz (, trouvé une seule fois près d'Arnstadt, en Alle- magne (), Avant-corps vu de dessus et de profil chez les Rhipidius quadraticeps Ab. (lg. Let 11) el parisiensis Lem. (fig. HI et IV)&. Au cours d’une excursion faite à Nemours (Seine-et-Marne) par la So- ciété entomologique de France, le 16 juin 1901, nous avons eu la bonne fortune de capturer une forme appartenant au même genre qui avait échappé () Rhipidius quadraticeps, E. Ab. de Perr., Et. sur les Col. cav., Marseille, 187, p. 36; L’Abeille, XII, 1875, p. 181. @) Rhip. Abeillei Chob. in Mém. de l'Ac. de Vaucluse, 1899, p. 243. G@) Cf. Cuosaur in Ann. Mus. eiv, di Genova, 1894, p. 148. M) Cf. Deustche ent Zeitschr., 1891, p. 398. 5) De toutes les espèces connues de Æhipidius, le sexe Éemella n'a élé décrit que thez le seul À, pectinicornis. Les mäles ne se rencontrent d'ailleurs qu'isolément ul sont généralement d'une rareté extréme, on jusqu’ iel uk recherches des entomologistes. Nous l'avons décrite tout ré- cemment() sous le nom de Rhip. parisiensis. L'objet de la présente nole est de ju la diagnose sommaire que nous en avons donnée et de consigner à cette occasion quelques données comparatives sur l'espèce de la Grande-Chartreuse, dont nous avons pu étudier le type grâce à l'obligeance de-M. E. Abeille de Perrin. Ruipmius parisiensis Lsn, (7). — Lono. cire., À millim. 1/3. — Niper, elytris pedibusque pallidis , seanenlliones antennis paldis, articulo primo lamellisque artieulorum 4-11 brunneis: palpis nigro-brunneis. Caput supra et pronotum granulis minulis dense exasperala pilisque brevibus semi-erec- tis irregulariter directis aspersa. Caput leviter elongatum, lateribus subpa- allelis, angulis anticis el posticis rotundatis. Lobi dorsales oculorum an- gusti, menti capitis postice haud attingentes, marpine postico illorum anguluun rectum vel leviter oblusum ‘elineante. Ocelli temporales 4-6, acer- vali, in sinu postico oculorum sili, tuberculum prominulum submoriformi utrinque formantes. Pronotum antice angustatum, trapezoidale, latitudine basali tertia parte brevior, angulis anlicis subrotundatis, posticis rectis, lateribus perspieue sinualis, basi leniter rolundata, linea media longitu- dinali tenuiter cariniformi. Scutellum trapezoïidale, latitudine poslica vix brevior. Elylra elongata, latitudine triplo longiora, tenuissime aspero- punclata, margine inlerno postice transverse lenuiter rugala, apice mem- branacea. Alæ infuscatæ. Le Rlupidius parisiensis se range au voisinage immédiat des À. quadraticeps Ab., À. apicipennis Kvaatz et R. kabylianus Chob.®. Il diffère principale- ment de la première de ces espèces par sa tête un peu moins allongée, par son prothorax beaucoup moins large et dont les angles postérieurs sont droits au lieu d'être aigus, et par son écusson moins court. Elle se dis- lingue de l'apicipennis ® par la confieuralion de l'échancrure commune du bord postérieur des yeux, qui dessine un angle droit et même un peu obtus au lieu de former un angle très aigu, et par la forme des angles postérieurs du prothorax. Elle parait se rapprocher surtout du kabylianus ; mais elle s’en différencie par la sinuosité très marquée des bords latéraux du pro- thorax, par la forme des angles postérieurs du pronolum et par la colora- tion des palpes. Le type unique du Rhip. parisiensis a été recueilli aux premières heures de la journée en battant le feuillage d’un jeune Chêne au-dessus du para- pluie renversé. Nous l'avons déposé dans les collections du Muséum. Bull. Soc. ent. Fr., 190, p. 18. ? Celle dernière espèce, publiée il y a quelques mois (Bull. Suc. ent. Fr., 1902, p. 89), a été trouvée près de Dellys, en Kabylie. @) MM. le D' Kraatz ct J. Weise ont bien voulu nous fournir des indications Lrès précises sur le type de celle espèce. — 123 — Nous avons dessiné, vu de dessus et de profil, Favant-corps de l'Insecte. ainsi que celui d’une espèce voisine, le À. quadraticeps Ab. (fig. IV), et nous avons joint à cette note le relevé de quelques mensurations prises sur les types de lune et l'autre de ces espèces. NATURE DES MENSURATIONS. R. QUADRATICEPS. R. PARISIENSIS, millimètres. millimètres. Longueur du corps().............. h env, h.3 env. de l'insertion des antennes au bord postérieur de la [UT SRE L ER ARLE 0.49 0.96 du bord postérieur des yeux au bord postérieur de la Distance. … CTP RS ET 0.28 0.928 Largeur de la tête en arrière des yeux. 0.6 0.4 Epaisseur | près de la base. ........ 0.37 0.32 delatôte | au nivean des yeux... ... 8.53 0.46 Largeur du lobe dorsale des yeux. .... 0.18 0.1 Longueur du prothorax suivant la ligne MÉIANE ENS à eee des SES 0.67 0.67 Largeur du prothorax à la base ...... 1.24 1.06 Longueur de l’écusson. ........ Un. 0.18 0,28 Largeur de l’écusson au bord postérieur. 0.46 0,39 Distance du bord postérieur de l'é- cusson au bord postérieur du méta- LT SOL OEM UP CN DENT 0.81 0.71 del'élyite-e ta. 2h or 1.70 1.80 Longueur du cuilleron apical de lé- L NRC EE 0.18 0.39 - | du Libia intermédiaire... , 0.99 0.85 Les Asrarues (CozéoprÈREs céramMBycIDes) ET GENRES VoIsixs, DE La GOLLEGTION pu Muséum pe Panis, par M. Rexé Onenruün. L'ordre de classement suivi dans la liste ci-après est celui adopté par Gahan (in Trans. Ent. Soc. Lond., 1901, p. 37). Les espèces marquées d'un astérisque sont celles dont les représentants ont élé comparés aux types. 4 (0) La déformation que subit l'abdomen chez les individus desséchés ne permet à pas de donner ici de mesures absolument exactes quant à la longueur totale du 14 corps. , ; * — 192 — 1. Asrarues Perprexa Newm. — Philippines (Laglaize, 1875); Manille (1861). . À. Muszecur Thoms. — Philippines (Laglaize, 1875): Luçon (Marche , 1880); Manille (Barot, nee 1861). 3. À. ciBBICOLLIS Thoms. Mékong : La Khon (D' Harmand, 1878); Cambodge (D° Fo 1879); Cochinchine (Miche de la Malleray, 1868; Pierre, 1878); Cochinchine, Monts de Chaudoc (D: Harmand, 1877); Malacea (1863). 4. À. prpiara Gory. — Java méridional (H. Frubstorfer — Oberthür, 1902); Bornéo (R. Oberthür, 1902); Bornéo ou Sumatra (1873). Var? — Moyen-Mékong : La Khon (D'Harmand, 1878 ): Cochinchine (Pierre, 1878): Gochinchine, Monts de Chaudoc (D° Harmand, 1877); isthme de Kra (D' Harmand, 1885). Contrairement à l'avis de M. Gahan, je considère ces derniers individus du continent comme spécifiquement distincts de ceux de l'archipel malais. 5. A. srmacuLaTA Fabr. (externa Pasce. sec. Brit. Mus.). — Bombay (Fon- lanier, 1839). 6. À. vrocacerpennis" Thoms. (ionita* Thoms.). — Sikkim (D° Harmand, 1886 ); Bhoutan anglais: Maria Basti (R. Oberthür, 1902): Assam, monts Khasia (R. Oberthür, 1902). 7. A. sanrminipexnis Fairm”., — Tonkin (D' Langue, 1885 et 1887). 8. À. emscopazis Chevr. — Chine (Reiche, 1840: Parzudacki, 1852). Chang-Haï (Deyrolle, 1854). Se-Tchouen, Siäo Lou (R. Oberthür, 1902). Kiang Si (Armand David = R.Oberthür, 1902). Kiou-Kiang (Pratt — R. Oberthür, 1909). 9. A. cvaorrera* Gahan. Île Hainan (Oberthür, 1902). 10. A. spcexnina Fabr. (teste Gahan). — Bornéo occidental, Pontianak (R. Oberthür, 1902). 11. A. zewornes Thoms. — Java (Reiche). 12. A. unrcoror Pasc. — Bornéo (Chaper, 1891; R. Oberthür, 1902). Bornéo septentrional (R. Oberthür, 1902). 13. A. rerminara Pase. — Malacca (1863; de Morgan, 1892). 14. A. cevis Newm. — Philippines, Luçon (Marche, 1880); Manille (1861). : 15. A. verara* Thoms. — Java (Reiche, Toussaint, 1869; J.-D. Pasteur. 1894): Toëgoë (R. Oberthür. 1902): Soerabaja (de Waal, 1895). 16. A. rurescexs* Thoms. — Java (Toussaint, 1862) ; Gounod Gedeh (R. Oberthür, 1902). > — 17. À. xrexs Fabr. — Bornéo (Boucard, 1875). Malacea (1863: de Mor- gan, 1892). 18. A. réxonaxrina Thoms. — Bornéo occidentai, Pontianak (Oberthür. 1902). Malacca (de Morgan, 1892). 19, A. mrpartTira® Thoms. — Bornéo S.-E. (H.-W,. Bates — R. Oberthuür, 1902). 20. A. crxcra* Gahan. — Java (J.-D. Pasteur. 1894). 21. A. panrira Gahan. — Bornéo (Oberthür, 1902). 922, A. FLavivexTris Pasc. — Bornéo seplentrional, Sandakan (Montano et Rey, 1880). Malacea (de Morgan, 1892). Île Bengkalis, côte Est de Sumatra (Maindron, 1885). 3. A. sp. — Moyen-Mékong, La Khon (D° Harmand, 1878). . Anasrares niériconwis® Thoms. — Malacca (E. Deyrolle, 1882). . A. mrpLaGrara* Gahan. — Moyen-Mékong : Luang-Prabang (Counillon , 1896) et La Khon (D° Harmand, 1878). Cambodge (D° Harmand , aires est typique. . Cureoxomi pacciivenrRIS" Thoms. — Laos, Luang-Prabang à Theng (A. Pavie, 1888), La Khon (D° Harmand , 1878 ); Cambodge (D' Har- mand, 1879): Battambang (A. Pavie. 1886). Cochinchine (Miche de la Malleray, 1868), Monts de Chaudoc (D° Harmand, 1877). 27. C. sp. — Maoille (1861). 28. C. sp. — Java? (de la Savinière, 1879). 29. C. comara" Galan. — Chine (Gallery. 1846). 30. Cureoxowa Fonruxer" Thoms. — Chine septentrionale (Stevens, 1825). Id. var. sapoxtca* Gahan. — Japon (R.Oberthür, 1902); province de Satsuma, Mukoda (R. Oberthür, 1902). 31. Lasiopurys Larirroxs* Gahan. — Bhoutan anglais, Maria Basti (R Oberthür, 1902). 32. Praxomienus vexrrauts" Gahan. — Tonkin (D° Langue, 1886 ). 33. Cvaxasros auticus Pase. — Gélèbes, Makassar (R. Oberthür, 1909). — 126 — TroIS NOUVELLES ESPÈCES DE MALACOD£ERMES DE L'Himaz4y4, par M. J. Bourerors. 1. Podabrus marmoratus nov. Sp. Valde elongatus, parallelus, vix nitidus, subtiliter pubescens; capite supra pla- no, kevi, pone oculos prominentes, præsertim in &, valde angustato, fusco-brun- neo, vitta longitudinali, regione temporali sicut et facie inferiori testaceo-flavis: antennis gracillimis, brunneis, articulo secundo tertio haud breviore; prothorace elongato-trapezoïdali, elytris angustiore, latitudine basali multo longiore, apicem versus anguslato, medio transversaliter depresso, ad latera sat profunde impresso, postice leviter bigibboso, lævi, lestaceo-flavo, vitta lata longitudinali fusco brunnea utrinque, lateribus vix explanatis, in medio et ante basin leviter sinualis, an- gulis anlerioribus rotundatis, posterioribus acutis, extrorsum paululum dentato- productis; seutello fusco obtriangulari; elytris leviter ruguloso-punclatis, fusco- brunneïs, margine, sulura coslisque longitudinalibus 3 parum elevatis flavis, intervallis ipsis irregulariter transversim flavo-lincolatis (ita ut elytra sicut marmo- rala appareant); corpore subtus pedibusque brunneis, abdomine infuscalo, coxis, trochanteribus tibiarumque basi teslaceis; unguiculis omnibus apice fissis. g. Anguslior; anlennis apicem corporis attingentibus. $ . Paulo latior; antennis corpore brevioribus. Long. 12-14 millim. Himalaya : Dardjilmg (J. Harmand, 1890), &, ©. — Muséum de Paris. Espèce remarquable par sa forme étroite et parallèle, son corselet en trapèze allongé et ses élytres marbrés. 2. Podabrus (Anolisus) eburneus nov. Sp. Elongatus, parallelus, nilidiusculus; capite nigro, sub lente confertissime punc- tulato, subtiliter pubescente, pone oculos, præsertim in g, valde anguslato, fronte plus (4) minusve ( © ) impressa; oculis maximis, valde prominentibus (3); antennis filiformibus, corpore brevioribus, nigro-fuscis, articulo secundo tertio dimidio breviore; prothorace subquadrato, elytris angustiore, longitudine basi fere æquali, apicem versus paulum anguslato, lævi, pallide eburneo flavo, disco nigro-maculato, utrinque ad latera bi-impresso, postice leviter bigibboso, margine anlico subrotundalo et utrinque prope oculos anguste emarginato, lateribus medio sinuatis, angulis posticis subquadratis, apice relusis; scutello nigro, parvo, obtri- angulari; elytris valde elongatis, pube sericea, subhirsuta sat dense vestilis, levi- ler rugosis, pallide albido-flavis, sutura infuscala; corpore subtus fusco-nigro, abdomine seymentis luteo-marginatis; pedibus fusco-brunneis, genubus, tibiarum apice tarsisque dilutioribus ; unguiculis basi dente valido armatis. Long. 6-7 millim. Himalaya : Dardjiling (J. Harmand, 1890), S, ®, — Muséum de Paris. | Qt nf dns — 127 — Jolie petite espèce, facile à reconnaitre à sa tête très fortement étranglée en arrière, surtout chez le d', dont les yeux sont, en outre, très grands et Lrès saillants, à son corselet d’un blanc d'ivoire un peu jaunûtre, rehaussé dans son milieu d’une tache noire subquadrangulaire et à ses élytres très allongés, d'un flave pâle, revêtus d’une pubescence très fine, soyeuse, mi-dressée. 3. Themus Harmandi no. sp. Elongatus, parallelus, nitidiuseulus vel subopacus, subliliter flavido-pubescens: capile subplanato, postice vix angustalo, leviter punctulato, flavo-ochraceo, utrin- que cirea oculos macula brunnea; mandibulis rufis, apice infuscatis; antennis gracilibus, fere longitudine corporis (4), brevioribus (@ ), brunneiïs, articulis apice flavis, secundo tertio vix breviore: prothorace elytris paulo angustiore, sub- quadrato (+) vel paulum transverso (© ), brunneo, macula magna, subquadrala, lutea ad angulos anticos utrinque, lateribus, plas (9) minusve (4) rotundatis, ante basim profunde emarginalis, dorso parum dense punctulalo, poslice utrin- que valde gibhoso et medio longiludinaliter sulcato ; angulis anticis retusis (7) vel rotundalis (9 }, poslicis extus produclis, dentalo-aculis, sæpius flavo-macu- latis; elytris sat dense punclato-rugulosis, obsolete costalis, sparsim setulosis, lu- Leis, maculis brunneis confluentibus dense conspersis; corpore subtus pedibusque luteis, abdoniine, femoribus ante apicem tibüsque ultra basim brunnescentibus larsorum articulo ulimo bipartito, unguiculis omnibus simplicibus. — Long. 9-13 millim. Himalaya : Dardjiling (J. Harmand, 1890), S', ©. — Muséum de Paris. Cette espèce, par l'ensemble de ses caractères et notamment par les ero- chets de ses tarses simples dans les deux sexes, me parait devoir rentrer dans le genre Themus Mots. (Étud. ent., VI, 1857, p.27), que Lacordaire a admis dans son Genera, mais qui semble être resté ignoré de tous les auteurs subséquents. L'espèce typique (Th. cyaneipennis Mots., du Japon) a été redécrite plus tard par Kiesenwetter, sous le nom de Cantharis venatrix (Berl. ent. Zeits., 1874, p. 71). Les Telephorus khasianus Gorh., metallescens Gorh. et bon nombre d'autres Cantharis où Telephorus asiatiques sont aussi des Themus. Le genre Telephorops Fairm. (Ann. Soc. ent. Fr., 1886, p. 339) en est bien voisin, sinon synonyme. Porvuonpursue Des PisreureL LA, par M. C. Puisauix. On sait qu'en modifiant la composition chimique des milieux de culture par différentes substances, entre autres par les antisepliques, on exerce une influence très marquée sur le mode de végétation et sur la forme des Mierobes (Guignard et Charrin, Roux, Metschnikol”, ele.). Quant aux mi- — 198 — lieux de culture naturels, ils varient avec chaque espece et ils impriment aux Microbes des modifications de forme et de virulence plus ou moins importantes suivant l'animal et même suivant la révion de l'organisme où se fait la culture. C’est ainsi que le Bacille charbonneux s’allonge démesu- rément dans les vaisseaux de la Pie-mère (CGhauveau), se raccourcit jus- qu'à prendre la forme de Coccus dans l'organisme du Chien (Phisalix, Martel), que le Bacille de Koch se ramilie dans les tubercules des ménmges (Babès ct Levaditi). Dans certains cas, les modifications sont tellement * profondes, qu'il serait impossible de reconnaitre dans ces formes anormales l'espèce microbienne que l’on a inoculée, si l’on n'avait suivi les différentes phases du phénomène. Dans le cours de mes recherches sur la maladie occasionnée chez le Chien par la Pasteurella caviæ et la P. canis, J'ai eu l'occasion d'observer à quatre reprises différentes, chez les animaux morts de celle maladie, une forme mycélienne qui paraissail n'avoir aucun rap- port avec le Cocco-Bacille spécifique et dont l'aspect et la colorabilité rappe- lait le Microbe que j'ai décrit chez le Lapin sous le nom de Bactéridie Myophage. Cependant, comme je le démontrerai plus lom, on avait bien affaire au Cocco-Bacille démesurément allongé. Les observations que j'ai failes se rapportent à des Chiens qui ont contracté la maladie après: avoir reçu dans les veines une injection de poison soluble fabriqué par la Pas- tcurella, et c’est dans l'épanchement pleural et dans le poumon que s'était multipliée, concurremment avee un Streptocoque, la Pasteurella filamen- leuse. Pour mieux préciser les conditions, je donnerai le détail d’une expérience. Expérience. — Le >9 décembre 1901, à 11 h. 10, j'inocule dans la veine saphéne d’un Chien basset de 4 mois, pesant 6 kilogr. 200, 12 centimètres cubes de Pasteurelline. Une minute après l'injection, l'animal est pris d’un trem- blement généralisé; il devient de plus en plus triste; à 4 h. 45, on voit sur- venir de la salivation, des mouvements nauséeux qui bientôt sont suivis de vomissements abondants de nourriture et de déjections diarrhéiques; la respiralion est plus profonde et plus rapide (4o mouvements à la minute); puis, dès que les vomissements de mucosités hilieuses ont cessé, survient nn accès de fièvre très accentué, comme l'indique la marche de la température et du pouls : HEURES. TEMPÉRATURE. RESPIRATION. POULS. 11.12 38.9 7 7 12.00 38.8 ho imperceplible. 2.30 h1.9 32 ho, très fable. h.45 ho.o 7 7 Le 30 décembre au malin, la température est redescendue à 38, les batle- ments du cœur sont moins rapides, 144 par minute, et plus forts, mais la tristesse et l’inappélence persistent. LA RP à à — 429 — Le 31 décembre, l'animal va un peu mieux, il a mangé un peu de soupe; température : 39.5; yeux larmoyants. Le 1° janvier l'état s'aggrave; mucosilés purulentes dans les yeux, hyper- sécrétion nasale; lempérature: 40.5; pouls : 152; la respiralion est régulière el normale : 20 mouvements par minule; la marche est pénible; tremblement. Le 2 janvier, même état général; température : 39.2; légère hémorragie nasale gauche; poids : 5 kilogr. 070. Le 4 janvier, température : 38.5; pouls : 168; l'animal ne mange pas et maigrit de plus en plus; poids : A kilogr. 800. Le 6 janvier, température : 39.2. On constate sur la queue une Luméfaction douloureuse avec légère mortification de la peau, qui est distendue, rouge, sai- gnanle ; l'extrémité de la queue sur une longueur de 8 centimètres est complèle- ment insensible. Au niveau de l'articulation Ubio-tarsienne ganche, on trouve une tumeur fluctuante, indolore; on aperçoit de la crépitation tendineuse; à droite, tumeur analogue au niveau du tarse. Le 7 janvier, la tumeur gauche s'est ouverte spontanément; les tendons sont à nu. Le 9, l'extrémité de la queue, complètement mortifée, s'est détachée. De la lumeur synoviale droite, ouverte au bistouri, s'échappe un liquide couleur café au lait, riche en leucocytes; c'est une véritable purée du Cocco-Bacille spécifique: l’ensemencement en bouillon donne une culture mélangée de Streptocoque et de Cocco-Bacille; température : 39; pouls : 128; tremblement; poids : 4 kilogr. 200. L'état général parait meilleur; animal est un peu plus gai et a un peu mangé. Le 10 janvier, vésico-pustules aux aines, grande tristesse, inappélence com- plèle. Le 11, l'élat empire et, le 13 au matin, on le {rouve mort. » Autopsie. — On trouve au niveau, du trochanter droit, un abcès qui s’est ou- vert près de la base de la queue. Les lobes inférieurs des poumons sont infiltrés de sang noir avec plaques d'hépatisation; il y à un épanchement sanguinolent dans les deux plèvres. - Rate normale. — Reins congestionnés. Dans les prépara- tions de l’épanchement pleural et du poumon, on observe un Streplocoque qui prend le gram et un Bacille très allongé, qui ne se colore pas par la méthode de Gram. Les cultures du sang sont restées stériles. Les cultures du poumon sont fertiles; elles contiennent les deux espèces microbiennes trouvées dans les préparations : un Streplocoque el un Bacille filamenteux très pâle que j'ai réussi à isoler et à ra- mener à la forme de Cocco-Bacille, Gelte expérience montre que la maladie des jeunes Chiens peut êlre pro- voquée par l'injection de toxine seule, ce qui apporte une nouvelle démons- tation de la spécificité du Microbe; elle montre que, sous l'influence de l'intoxication, des Microbes saprophytes peuvent acquérir une grande viru- lence: elle montre en outre que l'association de certains Streplocoques im prime à la maladie une marche rapide el un caractère particulièrement dangereux. Dans ces conditions, le Microbe spécilique disparail souvent el on ne le retrouve pas dans les Lissus, ou bien il se modifie à tel point, qu'il devient méconnaissable. — 130 — Il suflit de jeter les yeux sur la figure cijointe pour avoir une idée de l'étendue des variations des Pasteurella. Il est difhcile, à première vue, de considérer ces longs filaments enchevétrés, dont les limites dépassent le champ du microscope, comme appartenant à Ja même espèce que ces Gocco- Bacilles si ténus dont Pasteur nous a révélé l’existence. On trouve quelque- fois, il est vrai, dans les cultures atténuées du Cocco-Bacille, des formes bacillaires, mais elles sont rares. et leur longueur n'atleint pas la propor- üon d’un mycélinm filamenteux. lei, au contraire, ce sont des éléments mycéliens formés d'articles généralement assez longs, séparés par un Ÿ 7 Fig. 1. espace clair, très souples, se recourbant en tous sens, de telle sorte que les filaments sont repliés sur eux-mêmes et s’entrecroisent. Ces formes allongées persistent pendant les premières cullures, mais elles diminuent peu à peu et, au bout de 5 ou 6, les courtes dominent. Non seulement elles possèdent tous les caractères de culture etde coloration des Pasteurella typiques, mais elles en ont les propriétés virulentes; l'inoculation intra-veineuse de » à 3 centimètres cubes tue les jeunes Chiens en cinq à dix heures, avec les mêmes symptômes et les mêmes lésions que si l'on avait injecté une culture de Cocco-Bacille. H suflit d’un passage par le Chien pour faire dis- paraitre les formes mycéliennes: lensemencement du sang donne une cul- ture typique du Cocco-Bacille. Of DRE SE à —, 431 — Ainsi se trouve établie l'identification, de ce mycélium avec la forme raccourcie que seule nous connaissions jusqu'ici. C'est un nouvel exemple des variations morphologiques que peuvent subir les Microbes sous l'in- fluence des modifications du milieu de culture. I. AcrTIOY DE QUELQUES VENINS SUR LES GLUCOSIDES. IL. Acrrov nu vewix pe Cora SUR L'ÉMULSINE. pan M. L. Lauvoy. J'ai pu constater dans une première série de recherches qu'aucun des glucosides suivants : amygdaline, coniférine, salicine, arbutine et digitaline, ne sont dédoublés par les extraits aqueux où glycérinés (en présence de thymol ou de toluol) de glandes parotides ou labiales de Vipère (Vipera aspis), de Couleuvre (?. natrix), de glandes à venin de Scorpion (Buthus europaeus). de Scolopendre (S.morsitans), de Cobra, pas plus que par les solutions filtrées à la bougie ou au papier, chauffées ou non, de venin de Cobra pur en pail- letles. Au cours de ces essais, j'avais remarqué que lorsqu'on effectue de mélange d’une solution de venin de Cobra pur et d’une solution d'émulsine lilirées au papier et rigoureusement limpides, il se produit immédiatement un louche qui en quelques heures se résout en un précipité blanc, grenu, d'apparence gélatineuse. Conditions de formation du précipite. — Le précipité ne se produit pas dans le mélange de la même solution d'émulsine avec le venin filtré à la bougie ; dans ce cas, après vingt-quatre heures seulement à la température du laboratoire ou après six heures à l'étuve à 45 degrés, on observe un fin granulum au fond du tube à essai: avec le venin chauffé à 75 degrés pen- dant trois quarts d'heure et débarrassé des albuminoïdes coagulables à cette température, le précipité peut encore se produire, mais, comme dans le cas précédent. il représente un minimum: avec le venin chauffé à 100 degrés, il n'ya plus trace de précipité ni d'opalescence dans le mélange des deux solutions. Ces résultats sont donnés pour des solutions dé venin et d’émul- sine neutres au louruesol et mélangées à volume égal. En milieu acide, (12 gouttes de solution de venin + 1 goutte de solution normale HCI.), le précipité a lieu au contact de l'émulsine, mais est redissous instantanément jar agitation : il ne reparait pas par neutralisation de la solution au moyen de CO'Na à 9 p. 100: il y à pourtant une légère opalescence. En milieu alealin, on peut considérer deux cs : 1° l'alcalinité est obtenue par quelques gouttes de solution CO'Na” à p. 100.11 y a une légère opalescence au con- tact des premières gouttes d'émulsine : celle opalescence s'accentue et se concrèle en un dépôt pulvérulent par la chaleur (deux heures d'étuve à 92 — 45 degrés): 2° l'alcalinité est oftenue au moyen de 3 gouttes de solution N/10 NaOH : pas d'opalescence. Par neutralisation au moyen de HCI N/10, dans le premier cas äl y a lépère augmentalion du précipité produit visible après séjour à l’étuve; dans le second cas, apparition d’opalescence. Si nous considérons la réaction qui se passe au moment de la neulra- lisation : 1° COS Na? + 2HCI + albuminoïde — 2 NaCI + CO? + H0, 2° NaOH + HCI + albuminoide — NaCl +0, le précipité peut être dû, dans la première réaction, à l'GO° tout d’abord, peut-être aussi à la concentration de NaCI. Dufluence de la pression osmotique. — On pouvait penser que, parmi les causes multiples de rupture d'équilibre qui interviennent au moment du mélange des solutions de venin et d’émulsine, ruplure d'équilibre réelle ment traduite par un phénomène de précipitation, linégale concentration moléculaire des solutions en présence constituait un facteur important. Il n'en est rien, et j'ai pu vérifier au contraire, au moyen de la méthode cryoscopique, que le maximum de précipitation était alteint pour des solu- tions de venin et d'émulsine isotoniques mélangées à volume égal. Pour une solution de venin. 0.05 dans 11 centimètres cubes d’eau dis- üillée (le point de congélation étant pris après filtration sur 10 centimètres cubes de solution}, le À — — 0,02. Ainsi l’on a: : à ; Daft 4 : abondant Solutions {1 centimètre cube solution venin ... A——- 0,0% | LEA é 2 ! EUTE prete 5 É précipité, Isotoniques. | 1 cenlüimèlre cube solulion émulsine. À — — 0,02 ; EX immédial. Solution à : : ee : ; < | 1 centimètre cube solution venin ... A— — 0,04 (précipité, faible, diastasique De UE ÿ 4 L re : \ 1 cenlüimètre cube solution émulsine. A — — 0,02 | immédiat. hypotonique. } ; 3 à {louche immédiat, Solution | aus . . lé AT on 5 Ê 1 centimètre cube solution venin ,.. A—— 0,02) léger précipilé, diaslasique | RL RE À à : 1 centimètre cube solution émulsine. À — — 0,04 Japrès 24 heures hypertonique. à | de contact. Action du venin de Cobra sur Pémulsine. — L'observation de ce phéno- mène de précipitation me conduisit à l'hypothèse que peut-être le venin de Cobra pouvait être doué d’une action accélératrice ou frénatrice sur le fer- ment soluble en question. De multiples dosages m'ont appris : 4 Lorsqu'on se sert de solution à 0.10 p. 100 de venin ct d’émulsine : 1° Le mélange à volumes égaux de ces deux substances agissant sur un poids déterminé d’amygdaline effectue l'hydrolyse d’un poids P de glucoside sensiblement éval au poids P’ de glucoside dédoublé dans l'essai témoin et constant, quelles que soient les conditions expérimentales: : ÿ a — > Le précipité formé au contact des deux solutions entraine une partie du ferment soluble, la plus grande partie restant en solution. 8 Lorsqu'on se sert d’une solution de plus faible teneur en émulsine (0.01 p. 100) et d’une solution de venin à 0.04 p. 100, et si, au lieu de calculer le terme final de la réaction, on effectue des dosages après des lemps successifs, on constate : 1° une diminution faible, mais notable, dans la proportion de glucoside dédoublé pendant les premières heures : 2° Je terme final de la réaction ne change pas. y Avec les mêmes solutions d’émulsine et de venin, le terme final de la réaction ne change pas. même lorsqu'on fait varier, l'émulsine étant égale à 1, la proportion de venin de 1 à 32. En résumé, de ces premiers faits on peut conclure que les phénomènes de précipitation observés sont d'ordre physique, dus à un état de contact, sans qu'il intervienne aueune action spécifique du venin sur l'émulsine . CercouriTée ET MOoNOPORIDE, DEUX GENRES NOUVEAUX D OCHNACEES, par M. Pn. van Tiecuen. Aux trente-neuf genres d'Ochnacées distingués et classés dans ma dernière Communication ©, la suite de mes recherches m'a conduit à en ajouter deux, que la présente Note a pour objet de définir. Le premier, que je nommerai Cercouratée (Cercouratea), fait partie de la tribu des Oura- téées, dans la sous-tribu des Orthospermées; le second, que je nommerai Monoporide (Monoporidium), appartient à la tribu des Ochnées, dans la sous-tribu des Rectiséminées. l. SUR LE GENRE NOUVEAU Cercouratée. Tel qu'il a été limité dans le travail précité, le genre Ouratée (Ouratea Aublet emend.) comprenait toutes les Ouratéées orthospermées glabres à slipules caduques, à grappe terminale composée à deux ou trois degrés, à fleur pentamère diplostémone avec pisül isomère, à embryon accombant avec colyles droites, appliquées tout du long et oléo-amylacées. Sui- vant que la grappe composée terminale offre trois ou seulement deux degrés 0) Voir Soc. de Biologie, 7 juin 190». @) Pau, vax Trecuen, Quelques genres nouveaux d'Ochnacées. Constitution ac- tuelle de la famille (Bulletin du Muséum, VU, p.371, mai 1902) et Constitution nouvelle de la famille des Ochoacées (Journal de Botanique, XVI, p. 181, juin 190%). Muséum. — vin. 29 — 34 — de famification, en d’autres termes, suivant qu'elle est une large panicule pyramidale ou ün élroit épi d'ombellules distantes , en forme de queue, les nombreuses espèces de ce genre étaient groupées en deux sections : les Paniculées ( Paniculatæ) et les Spiciformes (Spiciformes ) (®. Ce sont ces deux sections qu'il convient maintenant d'ériger en genres distincts. À la première, puisqu'elle renferme l'Ouratée de la Guyane (Ou- ratea guianensis Aublet), type du genre, on conservera le nom d'Ouratée (Ouratea). La seconde constituera désormais le genre Cercouratée (Cer- couratée x. T.) ©. Ainsi défini el facile à reconnaitre, ee genre renferme notamment la Cercouralée cassinifoliée (C. cassinifolia [de Gandolle] v. T.), la C. glauque (C. glaucescens | À. Saint-Hilaire | v. T.). la C. à queue (C. caudata | Engler| v. ©), ete. du Brésil; là G. du Magdaléna (C. Mapdalenæ [Triana et Planchon] v. T.), de la Nouvelle-Grenade: la G. longifoliée (G. longifoha [de Candolle| v. T.). des Antilles, ete. Son introduelion porte à quinze le nombre des genres de la sous-tribu des Orthospermées. IL. Sur LE GENRE NOUVEAU Monoporiie. À côté du Diporide noïir-pourpre (Diporidiun ahropurpureum | De Can- dolle] Wendland), originaire du Cap. et sous le nom très impropre de Ochna multiflora De Candolle, on cultive dans les serres, à ma connaissance, Lrois espèces distinctes d'Ochnacées, d’origine également inconnue, ressem- blant à ce Diporide par la fleur solitaire au sommet d’un court ramuscule latéral sans feuilles et par la déhiscence porieide de lanthère, n'ayant donc rien à voir avec la véritable Ochne mulliflore, où, comme l'indique sou nom, les fleurs sont rapprochées en une longue grappe terminale et où la déhiscence de l'anthère est longitudinale. L'une de ces plantes, cultivée notamment dans les serres de la Ville de Lyon et dans celles de M. Barbey, à Valleyres (Vaud), est un Diporide de la section des Uniflores ®, voisin du D. noir-pourpre auquel 1 ressemble principalement jar les lenticelles très nombreuses et Lrès rapprochées qui hérissent ses jeunes rameaux en les rendant verruqueux, mais dont il diffère par des feuilles plus grandes et à dents plus saillantes. C’est à elle'que je réserverai désormais le nom de D. uniflore (D. umiflorum x. T.). proposé dans un travail antérieur !. O) Journal de Botanique, ANT, p. 180. ® De xepxos, queue. @) Voir sur ce point : Ph. van Tiecuem, Subdivision du genre Ochne et consti- tulion actuelle de la tribu des Ochné»s (Journal de Botanique, XVI, p. 125, 1902). 4) Loc. cit., p. 126, 1902. — 135 — La seconde, cultivée notamment dans les serres de Kew, est aussi un Diporide de la section des Uniflores, qui réssemble au précédent par La forme et la dimension des feuilles, mais en diffère surtout par la forme aplatie des jeunes rameaux et par leur surface lisse, due à ce que les lenti- celles ne s’y forment que beaucoup plus tard et sont aussi moins nom- breuses et plus espacées. Ce sera le-D. lioclade (D. leiocladum v. T.). La troisième espèce, qui est cultivée dans les serres du Muséum, est aussi de beaucoup la plus intéressante. Gomme dans le D. noir-pourpre et le D. uniflore, les jeunes rameaux y sont hérissés de lenticelles très rapprochées, qui les rendent tout granuleux. Par leur forme, leur dimension et leur consistance, les feuilles ressemblent à celles du D. uniflore, dont elles diffèrent pourtant dans le détail de leur . nérvation, Mais la fleur offre plusieurs caractères remarquables, qui séparent celte espèce non seulement de tous les Diporides de la section des Uniflores , mais encore de tous les autres Diporides et même de toutes les autres Ochnées. Le calice, avec ses cinq sépales verts, et la corolle, avec ses cinq pétales jaunes, odorants, plus grands que les sépales et fortement onguiculés à la base, ont la conformation normale. L'androcée n'a que quinze étamines : cinq superposées aux sépales et dix superposées deux par deux, côte à côte, aux pétales. Toutes ont le filet un peu plus court que l’anthère, me- surant 2 millimètres de long, quand l’anthère mesure 2 millim. 5 à 3 milli- mètres. Toutes ont l’anthère étroite, creusée seulement de deux sacs polli- niques, séparés par une mince cloison et courbés autour d’un épais connectif; les grains de pollen y sont sphériques et munis sur l'équateur de quatre pores saillants ©. Chez toutes aussi, l'anthère s’ouvre au sommet par une seule pelite fente tangentielle intéressant les deux sacs, qui s'élargit bientôt en un large pore arrondi. Elles sont pourtant de deux sortes. Les cinq épisépales, en effet, prolongent leur connectif en dehors, au delà des deux sacs polliniques et du pore apical, en une pointe dans laquelle se ter- mine la méristèle de l'anthère. Cette corne n'existe pas dans les dix éta- mines épipétales, qui ont leur sommet arrondi. Les dix étamines épipétales sont aussi un peu plus âgées que les autres, car elles ouvrent leurs anthères avant elles. On en conclut que l'androcée est obdiplostémone, le verticille épipétale dédoublé étant le premier et le plus externe, le verticille épisépale simple le second et le plus interne. Cette obdiplostémonie est confirmée par la position du pistil, dont les cinq carpelles sont épipétales, comme il est de règle quand l'androcée est obdiplostémone. Le style, plus long que les étamines, est cannelé tout du long et se divise au sommet en cinq courtes branches, terminées chacune par un sligmale renflé verdâtre. ( Les grains de pollen des Diporides, notamment du D, lioclade, ont cinq pores équaloriaux saillants. 20, — 136 — Je ne connais pas encore le fruit de cette plante et j'ignore, en consé- quence, comment la graine et l'embryon y sont conformés. Maloré celte lacune, l’androcée offrant ici, dans le nombre des étamines, dans leur disposition, dans leur structure et dans leur dimorphisme, une série de caractères sans exemple, non seulement dans la tribu des Ochnées, mais dans toute la famille des Ochnacées, je n'hésite pas à regarder cette espèce comme le ype d'un genre nouveau, que je nommerai Monoporide (Monoporidium). Vu les cornes qui terminent les anthères des étamines épisépales, ce sera le M. cornu (M. cornutum). C’en est jusqu'à présent le seul représentant. Ainsi caractérisé par son singulier androcée, le genre Monoporide sera classé provisoirement, jusqu'à ce qu'on en connaisse le fruit, la graine et l'embryon, à côté des Diporides, puisque le pistil y est isomère, dans la sous-tribu des Rectiséminées de la tribu des Ochnées. Son introduction porle actuellement à six le nombre des genres de cette sous-tribu. L'adjonetion des deux genres nouveaux définis dans cette Note élève à quarante et un le nombre des genres qui constituent actuellement la famille des Ochnactes. STRUCTURE DE L'OVULE DES CARICAGÉES ET PLACE DE CETTE FAMILLE DANS LA CLASSIFICATION, par M. Pu. van Trecuen. Si, comme on le faisait naguère, on réunit toutes les Dicotylédones di- périanthées où la corolle est formée de pétales libres en un même groupe, sous le nom de Dialypétales, et toutes celles où la corolle est formée de pétales concrescents en un autre même groupe, sous le nom de (amopé- lales, on est quelquefois bien embarrassé pour dire auquel de ces deux groupes se raltache une famille donnée. Mais nulle part cet embarras n'est plus grand que pour la petite famille des Caricacées, dont la place dans la Classification est, par suite, encore très incertaine et très discutée. Les fleurs de ces plantes sont, comme on sait, unisexuées par avortement, avec diœcie. Mais, landis que la fleur mâle a ses cinq pétales concrescents en un long tube, avec dix étamines en deux verticilles, concrescentes par leurs filets au tube de la corolle, la fleur femelle a ses cinq pétales entiè- rement libres. Ges plantes sont donc bien nettement des Gamopétales par l'individu mâle, et non moins nettement des Dialypétales par l'individu femelle. Auquel des deux faut-il donner la préférence ? En les incorporant aux Bixacées, comme Ballon en 1873, ou aux Passi- floracées, comme Bentham et Hooker en 1867, ou en les classant, avec des réserves et faute de mieux, à côté de celte dernière famille, comme A. de — 137 — Candolle en 1864, Eichler en 1878 et M. Engler en 1893, la plupart des botanistes ont fait pencher la balance du côté de l'individu femelle et les ont considérées ainsi implicitement comme des Dialypétales. Le premier, en 1876, Caruel a protesté contre cette manière de voir. Estimant que la dialypétalie de l'individu femelle résulte d'un arrêt de déve- loppement el que c'est l'individu mâle qui offre l’organisation florale ty- pique, il a regardé ces plantes comme des Gamopétales et, dans ce groupe, il les a rapprochées des Diospyracées, qui ont, comme elles, les fleurs unisexuées avec diœcie et aussi, comme elles, l'androcée diplostémone (. Plus tard, en 1889, M. de Solms, admettant que, dans la fleur femelle, les pétales sont unis à la base en un tube très court, ce qui est inexact, les a regardées, à son tour, comme de véritables Gamopétales et leur a trouvé, par cette gamopétalie, une certaine ressemblance avec les Cucurbitacées ©, analogie déjà indiquée sous d’autres rapports par divers botanistes depuis A. L. de Jussieu, notamment par A. de Candolle en 1861, par Decaisne en 1868, par Eichler en 1878. J'ai pensé que la structure de l’ovule, jusqu'ici négligée, pourrait, ici comme dans d’autres cas analogues, jeter quelque lumière sur les aflinités encore si obscures de ces plantes, et c’est le résultat de cette étude qui fait l'objet de cette petite Note, Les Caricacées comprennent actuellement cinq genres. Les Carices ( Ca- rica Linné) ont l'ovaire uniloculaire et les styles ramifiés au sommet. Les Mocinnes (Mocinna Ramirez) ont l'ovaire uniloculaire et les styles simples. Les Hémipapayers (Hemipapaya À. de Candolle, comme section) ont l'ovaire pluriloculaire et les styles ramifiés, Les Vasconcellées (Vasconcellea À. de Saint-Hilaire) ont l'ovaire pluriloculaire et les styles simples, avec les pétales de la corolle alternes aux sépales du calice, comme dans les trois genres précédents. Enfin, les Jaracaties (Jaracatia Maregraf®) ont aussi l'ovaire pluriloculaire et les styles simples, mais avec pétales superposés aux sépales, disposition très rare, comme on sait 0) Canuez, Nuovo Giornale bot. italiano, VIT, p. 26, 1876. 2) Dans Excuen et Praxrz, Natürl. Pflanzenfamilien, WI, 6 a, p. 98, 1893. ®) On écrit partout Jacaratia Marcgraf. C’est une faute. Ce genre a été décrit en 1648 sous le nom de Jaracatia, que lui donnent les Brésiliens, par George Marcgraf, de Liebstad, dans son Historiæ rerum naturalium Brasiliæ libri octo, p. 128 {avec une figure dans le texte, p. 199). IL doit donc bien être nommé Jaracatia. Endlicher, en 1840 (Genera, p. 933), a écrit correctement ce nom. La faute a élé faite postérieurement, par A. de Candolle, semble-t-il, en 1864. Elle a élé recliliée déjà dans l'Index Kemensis, en 1893 (p. 1249), mais seulement d'après Endlicher, sans remonter, comme je l'ai fait, au texte original. (%) Dans sa monographie du Prodromus (XV, 1, p.413, 1864), A. de Candolle ne reconnait dans la famille que les trois genres Carica, Vasconcellea et Jara- calia; il ne distingue les Hemipapaya que comme section des Vasconcellea. Dans — 138 — Je n'ai pu étudier la structure de l’ovule que dans trois de ces genres (Garice, Mocinne et Vasconcellée), faute de matériaux vivants pour les deux autres. Le pistil du Carice papayer (CGarica Papaya Linné) se compose, comme on sait, de cinq carpelles alternes avec les pétales, largement ouverts et concrescents bord à bord en un ovaire uniloculaire, surmônté de cinq styles libres, divisés au sommet en plusieurs branches stigmatifères. Les bords concrescen{s el lrès peu saillants des carpelles forment cinq larges placentes pariétaux, tout couverts d’un très grand nombre d’ovules anatropes, attachés par de gros et longs funicules. L’ovule est formé d’un nucelle très épais, qui persiste tout entier au moment de la formation de l'œuf, et de deux téguments, distincts dans toute leur longueur et sensiblement de même épaisseur, comptant lun et l'autre six à huit assises cellulaires. A la chalaze, le méristèle du raphé passe dans le téoument interne et s’y ramifie en patte d’oie dans toute la large surface d'insertion du nucelle, sans toutefois la dépasser en remontant plus haut. Cette pénétration des méristèles dans le técument interne est un fait très rare, comme on sait. On ne le connaît bien jusqu'ici que chez les Euphor- biacées. Je l'ai observé aussi chez les Magnoliacées vraies, c'est-à-dire les Magnoliers (Maonolia Linné) et les Liriodendres (Liriodendron Linné). On en voit ici un troisième exemple. Cette vascularisation est d’une haute im portance au point de vue de la valeur morphologique qu'il convient d’attri- buer au tévument interne, Elle montre, en effet, que ce tégument n’est pas seulement un poil différencié, comparable à l'indusie des Fougères, par exemple, comme on l’a cru longtemps, mais bien un véritable dédou- blement du tévument externe, perpendiculaire à son plan; en un mot, une ligule de ce tégument, ainsi que je l'ai indiqué dans un récent Mé- moire 0), Au micropyle, le tégument interne recouvre le sommet du nucelle et il est recouvert à son tour par le tépument externe, dans l’orifice duquel il enfonce son sommet. Le tube pollinique a donc ici à traverser suecessive- ment l’exostome et l'endostome pour accéder au nucelle. Au-dessus du hile , le funicule forme, du côté du micropyle, une protubérance qui recouvre l’exostome d'une sorte d’obturateur. À sa base même, immédiatement au-dessus de la palmure vasculaire, le la Flora brasiliensis (fase. CVI, p. 175, 1889), M. de Solms-Laubach n’en dis- tingue même que deux : Carica et Jaracatia ; 11 rattache les Hemipapaya ct les Vas- concellea comme seclions au genre Carica. Le genre Mocinna était encore inconnu à ces deux monographes. 0) Pu. vax Tiecneu, L'œuf des plantes considéré comme base de leur Classi- fication (Ann. des scienc. nat., 8° série, Bot., XIV, p. 290, 1901). — 439 — nucelle a une hypostase large, mince et plate, en forme d'assiette. À son sommet, l'épiderme s’épaissit et recloisonne plusieurs fois ses cellules tan- gentiellement. Séparé de cet épiderme par une épaisse calotte, le prothalle femelle est cylindrique el normalement conformé. En un mot, l'ovule du Garice papayer est perpariété bitegminé et di- pore. 4 Dans la Mocinne hétérophylle (Mocinna heterophylla Ramirez), dont les fleurs femelles, récoltées au Mexique et conservées dans le formol, ont été obligeamment mises à ma disposition par M. Diguet, le pisül forme à sa base cinq grosses cornes en correspondance avec les einq placentes, épi- pélales par conséquent, qui, en pressant sur la base des pétales, y déler- minent autant de poches, et le fruit porte à sa base cinq épines qui ré- sultent du développement des cinq cornes de l'ovaire, L'ovaire est uniloculaire, surmonté de einq styles simples, et renferme sur ses cinq placentes pariétaux, larges et très peu saillants, un grand nombre d'ovules anatropes horizontaux à raphé inférieur, hyponastes par conséquent. L'ovule est conformé essentiellement comme dans les Carices et le funicule y forme aussi une lame recouvrant le micropyle, Il y a pour- tant deux différences. D'abord, le méristèle du raphé, après avoir pénétré dans le tégument interne et s'y être ramifié sous Ja chalaze, prolonge ici ses branches plus où moins haut dans la partie libre, au-dessus de la sur- face d'insertion du nucelle. Ensuite, Fhypostase est située ici plus haut dans le nucelle, directement sous le prothalle femelle: en outre, elle est plus étroite, plus épaisse et plus creuse, en forme de cupule, La portion du nucelle comprise entre la chalaze et l'hypostase persiste dans la graine et y forme, sous l'albumen, une périsperme rudimentaire ", Dans les Vasconcellées, le pistil est formé de cinq carpelles fermés et concrescents en un ovaire quinquéloculaire, surmonté de cinq styles simples. Dans la région inférieure, les cloisons sont non seulement soudées, mais con- crescentes au centre: dans la région supérieure, elles se séparent au centre et vont s'écartant de plus en plus. Elles sont munies de méristèles, dont les marginales sont, dans la région inférieure de l'ovaire, disposées en cercle dans le massif central de concrescence, avec leur liber en dehors et leur bois en dedans, de manière à simuler une stèle. Ce n'est pourtant pas sur les bords des carpelles que sont portés les ovules: ils naissent, les uns en une rangée longitudinale dans l'angle formé par la cloison avec la paroi externe, les autres sur la cloison même, en une seconde rangée longitudi- nale, peu distante de la première. Ce mode de placentation latérale n’est pas sans rappeler celui des Crucifères, et il faut, ici comme chez les Cru- cifères, éviter avec soin l'erreur très répandue, qui consiste à dire fausses % Voir sur ce point : Pr. van Tisouem, L'hypostase dans le fruit et dans la graine (Bulletin du Muséum, VIT, p. 45, janvier 1902). — HD les cloisons, qui résultent, iei comme partout ailleurs où on les dit vraies, de la fermeture des carpelles ©. Dans la V. quercifoliée (V. queraifolia À. de Saint-Hilaire), cultivée dans les serres sous le nom de V. hustæfoha Hort. ou de W. hastata Caruel, l’ovule est conformé comme dans le Carice papayer, avec méristèles du técument interne limitant leurs branches à la surfice d'insertion du nu- celle et hypostase plaie et large, située à la base même du nucelle. Le téoument externe est ici un peu moins épais que l’interne, n'ayant que cinq assises cellulaires, tandis que l’autre en a huit à dix. La V. grêle (V. gracihis | Regel]|) offre dans son ovule un caractère sin- gulier. Plein dans le jeune âge, le sommet du nucelle se creuse plus tard, par destruction des cellules terminales, d’une cavité qui n’intéresse, semble- t-il, que l’épiderme recloisonné, en laissant subsister au-dessous d'elle l'épaisse calotte qui la sépare du prothalle femelle. Cette cavité rappelle ce qu'on a appelé la chambre pollinique dans le nucelle de diverses Astigmatées. L'érosion qui la produite se propage en haut sur les bords de l’endo- stome, qui s'élargit d'autant, mais sans en atteindre le sommet. Il en résulte une poche ovoïde, remplie d’un liquide hyalin mucilagineux, logée mi-partie dans le sommet du nucelle, mi-partie dans le tépument interne. À diverses reprises, j'ai vu un tube pollinique, après avoir traversé l'exo- stome, venir appuyer son extrémité, dilalée en forme de pied ou de mar- teau, au sommet de cette poche, sans s’avancer jilus loin, comme s’il devait y déverser directement ses deux anthérozoïdes. S'il en était ainsi, ceux-ci auraient à traverser ensuite non seulement le liquide de la poche, mais encore l'épaisseur de tissu qui sépare la poche du prothalle femelle. H y a donc lieu de faire, sur ce point et dans cette direction, une série de recher- ches, qui pourraient être très intéressantes et qui n'offriraient peut-être pas de grandes difficultés, la plante fleurissant fréquemment dans nos serres. En résumé, si l'on met à part la disposition spéciale observée dans la Vasconcellée grêle, l'ovule offre, dans toutes les Caricacées, la même con- stitution. Partout il est anatrope, perpariété, biteyminé, dipore, à tégu- ment interne vascularisé. La plupart des Gamopétales ont, comme on sait, l’ovule tout autrement conformé: il y est transpariété unitegminé. La plupart des Dialypétales ont, au contraire, l’ovule pareillement conformé, c’est-à-dire perpariété biteominé. Il semble donc que les Caricacées doivent être considérées plutôt comme des Dialypétales que comme des Gamopétales, et que ce soit l'in- dividu femelle, mieux que l'individu mâle, qui en indique les véritables aflinités. Pourtant, il y a quelques Gamopétales où l’ovule est transpariété biteg- @) Voir sur ce point : Pn. van Tircueu, Sur les prétendues affinités des Cru- cilères et des Papavéracées (Bulletin du Muséum, NI, p. 75, 1900). — A1 — miné, comme les Primulacées, les Diospyracées, ete. : ce n’est évidem- ent pas de ce côté qne les Caricacées peuvent prendre place, ce qui écarte l'affinité avec les Diospyracées, indiquée par Caruel. Mais il v en à PY Il y aussi quelques autres, en moindre nombre encore, où il est perpariété bi- legminé, notamment les Achariacées, les Cucuritacées, etc. A les consi- dérer comme des Gamopétales, c'est done du côté de ces deux familles que les Caricacées viendraient se classer. D'autre part, si on les rewarde comme des Dialypétales, c'est dans la ti YI grande masse de ces plantes, où l'ovule est perpariété bitegminé, qu'elles viendraient se ranger, et comme l'androcée y est diplostémone et lovaire supère, on devrait les classer dans l'alliance des Géraniales. Là, tandis que leur placentation toujours pariétale les ferait ranger à côté des Moringacées et des Canellacées, leur remarquable appareil laticifère et Funisexualité de leurs fleurs leur assureraient une place à part. Mais celle division en Gamopétales et Dialypétales doit être aujourd'hui rejetée au second plan. et c’est autrement, croyons-nous, qu'il faut aborder le problème. D'après la manière dont le carpelle s'y comporte par rapport à la macro- diode et au prothalle femelle qu'elle engendre par sa germination sur place, la classe des Dicotylédones, où Homoudiodées, se partage, comme on sait, d'abord en deux sous-classes, puis en sept ordres ©. C'est à l'ordre des Perpariétées biteyminées que les Caricacées se rallachent incontesta- blement. Cet ordre est composé en très grande majorité d’Apérianthées, d’Apétales supérovariées et inférovarites, et surtout de Dialypétales supé- rovariées et inférovariées, Mais il renferme aussi quelques Gamopétales: les unes à oyaire supère (Salvadoracées, Plombagacées, Achariacées), formant l'alliance des Plombagales , les autres à ovaire infère (Cucurbitacées), for- mant l'alliance des Cucarbitales. À cause de leur gamopétalie partielle, c'est parmi celles-ci que les Caricacées prendront place, et comme elles ont l'ovaire supère, c'est dans l'alliance des Plombagales qu'on les classera. Dans cette alliance, par l'unisexualité des fleurs et la placentation parié- tale, c'est à côté des Achariacées qu'elles se rangeront, et c'est aussi la place que je leur ai assignée dans ma récente Classification générale ©, Elles en différent encore beaucoup, il est vrai, notamment par leur ap- pareil laticifère, par la dialypétalie de l'individu femelle et par l'androcée diplostémone. C'est seulement la preuve qu'elles constituent, quelque place qu'on leur assigne dans l’ensemble, une famille bien distincte, bien précieuse aussi, puisqu'elle apporte à la Science générale plusieurs contri- bulions intéressantes, 0) Pu. van Tiecuem, L'œuf des plantes (loc. cit., p. 291, 313, 314, 329. 1891). @ J., L'œuf des plantes (loc. cit., p. 341, 1901). — 442 — En terminant, remarquons que cette place attribuée, en définitive, aux Caricacées, concilie les vues des botanistes qui leur trouvaient des affinités avec les Passifloracées, puisque les Achariacées faisaient naguère partie de cette famille, et de ceux qui leur trouvaient des ressemblances avec les Gucurbitacées, tout près desquelles elles sont maintenant rangées, NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA COAGULATION DES LATEX À CAOUTCHOUC, par M. Hevr: Lecowrs. Dans une précédente communication (1901, n° 4, p. 192), nous avons déjà rappelé un certain nombre d'observations que nous avions eu l’occasion de faire pendant un voyage d'études au Congo (1893-1894). Ces obser- vations tendaient à montrer que les latex fournis par des lianes d'espèces différentes ne se comportent pas de la même facon en présence des agents ordinaires de coagulation. Ayant eu à notre disposition dans ces derniers temps du latex de Lan- dolphia Heudeloti D. G. provenant de Kouroussa, nous avons pu poursuivre notre étude. Conformément à ce que nous disions dans notre première note, les so- lutions aqueuses de bichlorure de mercure ne provoquent en aucune façon la coagulation du latex. Si on a pu les utiliser pour transformer les latex en caoutchouc, i ne faut voir là qu'une simple action mécanique. En effet, les globules contenus dans un latex étant moins denses que le liquide, tendent constamment à monter pour venir former une crème à la surface. La force ascensionnelle F des globules peut être donnée par la for- mule suivante, dans laquelle d représente la densité du liquide, d celle des globules et » le rayon de ces derniers : F— 4/3 x (d— d’). Cette force ascensionnelle est donc proportionnelle au volume des glo- bules et, d'autre part, à la différence de densité entre le liquide et les globules. Si on élève la valeur de d, la force ascensionnelle augmentera. Cest ce qui arrive nécessairement quand on ajoute au latex une solution aqueuse de bichlorure de mercure, et l'augmentation est d'autant plus notable que la densité de ce sel est, comme on le sait, très grande. Les globules mon- tent donc à la surface et forment une crème épaisse, dans laquelle les plus gros globules, arrivés les premiers, occupent la partie supérieure. Il suflit alors d’un simple malaxage entre les doigts, c’est-à-dire d’une pression aidée — 143 — d'une légère élévation de température, pour transformer cette crème en caoutchouc. Mais, comme on le voit, l'addition de bichlorure de mercure n'a pour effet que de hâter l'ascension des globules, en modifiant la densité du liquide dans lequel ils sont plongés : c'est une action purement méca- nique et non pas, comme on a pu le dire, un phénomène véritable de coa- gulation. En ellet, quand la crème est constituée , il suflit d’agiter un pen fortement le récipient pour disséminer les globules et reconstituer l'émulsion primilive. C’est au même ordre d'action qu'il faut ramener l’eet produit par l'ad- dition d’eau, On sait, en effet, que l'addition d’une assez grande quantité d’eau à un latex provoque l'ascension rapide des globules et facilite, par con- séquent, la formation d’une couche de crème, En effet, si la force ascensionnelle est soumise aux lois énoncées plus haut, il est nécessaire d’ajouter qu'en fait cette ascension est d'autant plus difficile que le liquide est plus visqueux, par suite de la présence de sucres, d’albumine ou d’autres substances en dissolution. En ajoutant de l'eau à un latex, on diminue la viscosité du liquide et, par conséquent, on atténue la résistance qu'offre ce liquide à l'ascension des globules. L'effet produit par l'addition de l'eau se trouve done expliqué très facilement. Certaines substances paraissent, au contraire, exercer une action d'ordre chimique. On sait, par exemple, que l'alcool et différents acides minéraux ou organiques sont de {rès bons agents de coagulation. Il nous a paru in- téressant de signaler l'action produite par divers alcools monatomiques. Fait assez curieux, les quantités de ces alcools qui sont nécessaires pour coaguler le même poids de latex et pour l'amener sensiblement au même état sont d'autant plus faibles que ces alcools sont plus élevés dans la série el, par conséquent, que leur poids moléculaire est plus grand. Pour le même poids de latex, la coagulation a été obtenue par les pro- portions suivantes des divers alcools, en représentant par 100 la proportion d'alcool méthylique : MÉLDYUMUE UE UE eee ee eee. 100 éthylique C'H6O..... souseussooseresces, , UO AICOO TS RS DTONNNONEA SO eee ete ee. A0 ONU ANURAREPSE ERREUR G GNQUelCHAO EAN Renan 9 Ces expériences ont été répétées plusieurs fois et nous ont toujours fourni approximativement les mêmes résultats. Nous disons approximati- vement, car ilest bien évident que, dans l'appréciation du résultat obtenu , il est diflicile, sinon impossible, d'arriver à une rigueur absolue, attendu que ce résullat consiste dans la formation d'un caillot de caoutchouc et non pas dans une réaction facilement déterminée et limitée. I ne peut done pas nous venir à l'esprit de considérer les nombres ci-dessus comme repré- UE sentant autre chose que des résultats approximalifs. Mais ces résultats n’en présentent pas moins un certain intérêt, parce que, dans leur ensemble, ils montrent que les alcools monatomiques possèdent, vis-à-vis des latex à caoutchouc, un pouvoir coagulant d'autant plus prononcé que ces alcools sont plus élevés dans la série. Au point de vue pratique, il est bien évident qu'on ne peut songer à employer directement des alcools tels -que l'alcool butylique ou l’alcool amylique. D'ailleurs, l'alcool amylique, par exemple, ne se mélange pas à l'eau, mais il se dissout facilement dans l'alcool éthylique, de telle sorte qu'en ajoutant un peu d'alcool amylique à de l'alcool ordinaire, on aug- mente de beaucoup le pouvoir coagulant de ce dernier. Or, les alcools mal distilés contiennent toujours des alcools de queue et, parmi ceux-ci, une propoñtion parfois assez notable d'alcool amylique. H en résulte done tout naturellement que ces alcools sont plus avantageux que l'alcool éthylique ordinaire au point de vue spécial de la coagulation du latex. L’intérêl théorique de ces résullats l'emporte d’ailleurs sur l'intérêt pra- tique, car on n’est pas encore bien fixé sur la nature même du phénomène de coagulation , et c’est seulement par une étude attentive de toutes les con- ditions qui déterminent celte coagulation, qu'on pourra se faire un jour une idée aussi juste que possible du mode d'agglomération des globules dans la préparation des caoulchoucs. Enfin je signalerai encore un fait qui se rapporte non à la coagulation, mais à la nature même des latex. Ayant eu récemment à ma disposition, grâce à l'obligeance de MM. de Vilmorin, un certain nombre de jeunes plants d'Hevea brasihensis Mull. Arg., de Castilloa elastica Cerv., de Manir- hot Glazioon Mull. Arg., de divers Landolphia et Marsdenia, j'ai constaté la présence constante dans les lalex de ces végétaux, d’une oxydase provoquant l'apparition d’ure coloration bleue, puis verte, après addition d’un peu de teinture de gayac. 11 ne serait pas impossible que la présence de cette oxydase soit en rapport avec la production de substances hydrocarbonées dans les latex par oxydation des carbures d'hydrogène. SUR UN POINT DE L'HISTOIRE DU PAaULOWNIA AU MusEu, par M. J. Poisson. Le Jardin des Plantes, comme on le sait, a été le rendez-vous de quan- lité de nouveautés horticoles, même à une époque où les voyages étaient peu fréquents et les’relations dificiles avec les pays étrangers. On envoyait de préférence à cet établissement des graines ou des plantes à la suite de démarches entreprises par quelques-uns des savants qui étaient à sa têle- — 45 — L'histoire du Marronnier et du Robinier est bien connue, pour ne citer que ces deux exemples. Une nouveauté horticole beaucoup moins ancienne est celle du Paulo- wnia, qui date de 1835, et les circonstances qui l'ont fait apparaitre au Muséum sont presque inconnues et mériteraient d'être rappelées. Il y eut, pendant la première moitié du siècle qui vient de s’écouler, des jardiniers de grande valeur au Jardin des Plantes et notamment Thouin. Poiteau, qui eurent sous leurs ordres des praticiens ayant laissé d’excel- lents souvenirs : Richer, Dalbret entre autres, et de plus modestes et non moins habiles : Pépin, Camuset, Cappe, et enfin Neumann qui vint au Mu- séum après avoir passé plusieurs années à la Réunion. La direction toute paternelle du service de la culture d'alors, sous Des- fontaines puis sous B. de Mirbel, laissait une grande latitude aux chefs jardiniers qui. chacun de leur côté, quétaient de toutes parts des éléments nouveaux, qui firent pendant un tiers de siècle la richesse incomparable du Muséum en végétaux intéressants. En 1834, Neumann père recevait d’un officier de marine, ami de sa fa- mille, un de ces bibelots que l'on offre en cadeau en Extrême-Orient, consis- lant en petits vases de porcelaine enchâssés dans une gaine reconnue plus tard pour être du bois de Paulownia. Dans chacun des vases, on a soin de mettre des graines de différentes plantes ou arbres estimés dans le pays. Comme on pense bien, Neumann se hâta de semer ces graines, dont quel- ques-unes ne lui étaient pas connues. On avait l'habitude alors de mettre en serre toutes les plantes ou graines venant de pays étrangers, mais on dut revenir plus tard de cette pratique fâcheuse. Sur trois germinations obtenues du végétal qui nous intéresse, une d'elles périt d’étiolement. La seconde devait bientôt la suivre, et Neu- mann soupçonnant la perte de la dernière plantule, se décida à la mettre en pleine terre en face d'une des grandes serres avec un abri pendant quel- que temps, ao qu'elle s'habituât peu à peu à cette nouvelle condition. Le succès fut complet, car c’est à celle même place qu'on peut voir aujour- d'hui le premier Paulowina obtenu en France à cette époque”. Neumann, qui élait un des rédacteurs de la Aevue horticole, a publié un très court article avec figure du Paulownia en août 1843, et il dit : +Le temps de sa floraison n’est pas encore certain, quoiqu'il ait fleuri. en 184». à a fin d'avril. Le pied mère qui a fructifié au Jardin des Plantes à donné des graines; sur cent qui ont été semées le 7 janvier dernier (1843), soi- xante-quinze ont levé dix jours après». Ainsi le Paulownia du Muséum a fleuri et fructifié huit ans après sa ger- mination, ce qui est la moyenne de ce que nous savons maintenant sur la floraison de cet arbre. Quant à la facilité avec laquelle on multiplie ce vé- (0) À un mètre du sol, il mesure actuellement 3 m. 15 de circonférence. — 46 — gétal, Neumann, en praticien consommé qu'il était, uous l'apprend dès 1843, et il prévoit déjà qu'il ne sera pas diflicile sur le choix du terrain. Il a imaginé le bouturage par racines au mois de mars, époque la plus favo- rable selon lui, en tronçons peu enterrés dans les pots que l’on place sur couche tiède. Enfin il a bouturé les rameaux dans la lannée avec le plus grand succès. Bien que,nous soyons fixés sur la facilité de reproduction du Paulownia et de sa rusticité exceptionnelle à nos plus rudes hivers, il est bon de rappeler que ces constatations ont été faites dans le Jardin des Plantes, par le personnel compétent de cet établissement, au début de lap- parition de ce bel arbre, lequel a le double mérite d’être utile et orne- mental. Le Paulownia imperialis Sieb. et Zucc. figuré et décrit dans la Flora ja- ponica, où sa place est dûment établie comme scrofularinée, avait été con- sidéré comme Bignonia par Thunbero et Incarvillea par Sprengel. Cela ‘n'étonnera pas, car, par les caractères extérieurs, le Paulownia zappelle bien plus une bignoniacée qu'une scrofularinée. Cet arbre, maintenant répandu partout et même utilisé dans les planta- tions urbaines, est très réputé en Chine et surtout au Japon, sa palrie, pour son bois dont on fait un usage courant, comme chez nous pour le Peuplier ou le Sapin: aussi la culture en est-elle réplée administrativement. La léoèreté du bois est extrême, puisque sa densité ne dépasse guère 0.94 à 0.26 en mayenne, [y a cependant des essences tendres et d’autres demi- dures suivant la nature du sol et son exposition ©), Le Kiri, nom vulgaire du Paulownia au Japon et Too où Hak-Too en Chine, est réservé pour la menuiserie d'intérieur (vilines, caisses) et tous les pelits objets d’un usage journalier. Les tiroirs, qui. chez nous, sont généralement à glissement, là sont rainés el superposés en piles dans les magasins des marchands de l'Extrême-Orient. Les raisons qui font rechercher ce bois sont, d'une part, sa léoèreté, et, d'autre part, le grand mérite de ne pas rfendre» ni «jouer», comme on dit en langage de métier. Des planches faites avec du bois de Paulownia cultivé au Muséum, ainsi que des vitrines venant du Japon même justifient celte réputation par leur bon état de conservation. - Les éiéments composant ce bois sont très homogènes et bien disposés pour former un ensemble à souhait pour une pareille matière. L'association des fibres, à parois peu épaisses, avec un parenchyme ligneux relativement abondant ne provoque pas de retrait d'un élément sur l'autre. Les rayons médullaires. composés de deux ou {rois assises de fines cellules, sont Lrès courts dans le sens longitudinal. On sait que, le point faible étant habi- tuellement dans un bois les rayons médullaires, c’est en ces points que se (Voir Dupowr, Les essences forestières du Japon, 1880. — 47 — produiront les gerçures et les fentes, d'autant plus que ces rayons seront étendus et auront des cellules à parois peu épaisses. Par ses fins el courts rayons, le bois de Paulownia échappe à cet inconvénient. L'usage de ce bois pour les raisons qui précèdent entrerait avec avantage dans la pratique en Europe, bien que les sortes de bois ne manquent pas dans notre région. DÉVELOPPEMENT DES ÉLÉMENTS PRÉCURSEURS DES TUBES CRIBLÉS DANS LE THUIA ORIENTALIS,. par M. G. Cuauveaun. Nous nous proposons dans cette Note d'étudier sur un exemple déterminé les éléments précurseurs dont nous avons récemment annoncé l'existence chez les Gymnospernes (”. Choisissons comme exemple le Thuia orientalis et prenons une plantule dont les cotylédons sont encore en partie entourés par le técument de la graine, 1° Dans la racine. — Sur une coupe transversale faite à un millimètre du semmet de la radicule (fig. 1). nous constalerons, à première vue. la présence de deux taches claires de forme ovale allongée occupant eha- eune environ le quart de la stèle. Ces taches paraissent plus claires que le reste de la stèle, parce qu'elles sont formées de cellules plus grandes que les autres. Ces cellules (a, b, fig. 1) sont les éléments précurseurs des tubes cviblés. On peut les distinguer de très bonne heure, grâce à leur aceroïsse- ment précoce au milieu d’un lissu encore assez homogène. Is prennent naissance aux dépens d'une assise alors située en dedans de l'assise sous-endodermique. En deux points diamétralement opposés, cer- lines cellules de cette assise se divisent par une cloison langentielle de fa- gon à donner un arc formé de deux assises, mais ces deux assises présentent loujours une certaine irrégularité due à ce que le cloisonnement langentiel ne frappe pas également loutes les cellules. Quand ce cloisonnement s'opère, les cellules qui en sont le siège se trouvent séparées des initiales de Ja stèle par une dizaine de cellules environ. Ensuile les cellules de ces deux ares cessent bientôt de se diviser par des cloisons transversales et, continuant de croître surtout dans le sens de l'axe de la radicule, at- quièrent une grande longueur qui leur donne une forme tubulaire bien marquée. 0) G. Crauveaur, De l'existence d’élements précurseurs des tubes criblés chez les Gynmospermes (Compt. Rend. Acad. des Se., juin 190%). nee En dehors, l'assise sous-endodermique se dédouble un peu plus lard tangentiellement , de telle sorte que désormais ies éléments précurseurs sont séparés de l’endoderme (e, fig. 1) par deux assises (p, fig. 1) qui re- présentent par conséquent le péricycle.. Parfois le péricycle en certains points parait simple, cela tient à ce que une ou plusieurs cellules ne se sont pas dédoublées: mais, dans la plupart des cas, le péricycle est formé de deux assises. Fig. 1. — Coupe lransversale menée à 1 millimètre du sommet de la radicule. Thuwia orientalis. G. 200. a. Tube précurseur externe. — b. Tube précurseur interne, — +. Tube criblé futur. e. Endoderme. — p. Péricycle. Le nombre des éléments pr'curseurs est assez variable dans chaque arc ou faisceau (?. On en trouve une douzaine au plus constituant l’assise ex- Lerne du faisceau, disposés côte à côte au contact du péricycle; il y en a moins dans l’assise interne parce que, comme nous avons dit, certaines des cel- lules mères ne se sont pas divisées tangentiellement, et en particulier celles qui se trouvent situées aux extrémités de l'arc. La forme et la grosseur de ces éléments est aussi variable. En général, les externes (4, fig. 1) sont plus gros que les internes (b, fig. 1), mais l'inverse se présente çà et là dans chaque faisceau. Au sujet de leur forme, ce qui prédomine c’est la grandeur de leur diamètre dans le sens radial. Nous avons déjà dit que leur longueur dans le sens de l'axe peut devenir très grande, elle dépasse d'ordinaire Lrente fois leur grosseur. Les éléments externes (a, fig. 1) deviennent donc de véritables tubes (a, fig. 5): leur paroi reste mince dans toute son étendue, en particulier (1) Quand le nombre des faisceaux libériens est de trois, les éléments précur- seurs sont beaucoup moins nombreux dans chaque faisceau. ne 1 — 149 — sur leurs faces transyersales qui, rarement planes, sont le plus souvent arrondies et disposées obliquement, ce qui en augmente la surface. En ré- sumé, ces éléments externes sont des tubes conduisant les matières élaborées jusqu'au méristème terminal, grâce à la minceur de leur membrane: mais là s'arrête la différenciation de leur paroï qui ne présente aucune modifi- cation appréciable, : \) ARTE RUE Fig. 2. — Coupe lransversale de la racine, Etat plus âgé que le précédent. Thuia orientalis. G. 200. Dans loutes les figures, les mêmes lettres ont même signification. v. Vaisseaux. Les éléments de l’assise interne (D, fig. 1) sont de véritables tubes comme les précédents, mais ils peuvent présenter un degré de plus dans leur différenciation. Sur leurs faces tranversales, leur paroi offre parfois de fines ponctuations constituant l'ébauche d’un crible. En outre, sur certains points de leurs faces longitudinales internes, leur paroi subit une modifi- lication spéciale qui aboutit à la formation, en chacun de ces points , d’une petile plage eriblée(b, fig. 5). Ges seconds tubes communiquent done faci- lement par les plages eriblées avec les premiers tubes criblés qui leur suc- cèdent vers l'intérieur. Quand ecs tubes précurseurs, plus où moins différenciés, sont en pleine Muséum. — vin. 30 — 150 — activité, ce qui a lieu au voisinage du sommet, leur turgescence est très grande. H en résulte une compression des cellules péricydliques voisines (p, fig. 1) et des cellules libériennes (1, fig. 1), qui se traduit, sur les coupes, par un aplatissement radial de ces deux sortes de cellules. Plus lard, ces cellules internes (4) primitivement aplaties deviennent à leur tour turgescentes et subissent peu à peu la modification spéciale qui caractérise les premiers tubes criblés (+, fig. 2); leur paroi s’épaissit et sur leurs faces transversales se forment des cribles bien distincts. À partir de ce moment, les premiers tubes précurseurs perdent leur lurgescence et entrent en voie de régression (a, fig. 2). Les cellules libériennes situées en Co Fig. 3. — Coupe transversale menée au-dessus de la radicule. Thuia orientalis. G. 200. dedans des premiers tubes criblés évoluent à leur tour en tubes criblés semblables aux premiers,-et les cellules qui les suivent vers l'intérieur deviennent génératrices et se cloisonnent activement. La formation de ces cellules nouvelles s'accompagne d’une pression qui se manifeste surtout sur les tubes précurseurs. D'abord, ce sont ceux de l’assise externe qui se réduisent (a, fig. 2), puis ensuite ceux de l’assise interne (D, fig. 2), et leurs membranes comprimées forment ensemble, plus tard, une ligne d’épaississement bien marquée entre le péricycle et les premiers tubes criblés. Dès lors, la racine ne présente plus d’autres traces de ces éléments précurseurs, qui n'ont, par conséquent, qu'une existence transitoire, el le — 51 — passage du péricycle aux tubes criblés complètement différenciés parait se faire brusquement. 2° Dans l'axe hypocotyle. — Si, au lieu de suivre le développement des tubes précurseurs dans la radicule de plus en plus âgée, nous suivons ces tubes depuis la radicule jusqu'aux cotylédons non encore épanouis de la jeune plantule du début, nous verrons qu'ils se continuent en conservant la même direction jusqu'au niveau de l'insertion des deux cotylédons. En allant de la radicule au nœud cotylédonaire, on observe un certain nombre de modifications dues au changement de milieu et dont les plus apparentes consistent dans la suppression progressive des cadres d’épaississement des assises corticales internes et dans la délimitation de moins en moins tranchée entre l'écorce et la stèle. Mais il se produit aussi d’autres modifications, inaperçues jusqu'ici, relatives aux tubes précurseurs. Fig. 4. — Coupe transversale menée au-dessous des cotylédons. Thuia orientalis. G. 200. Les tubes précurseurs externes (a) présentent des plages criblées sur leurs faces internes et latérales; les tubes précurseurs internes (b) en pré- sentent sur toutes leurs faces. On constate, dans certains cas, une différenciation plus où moins mar- quée de la paroi de certains de ces tubes (b, fig. 3), qui peuvent dès lors se confondre par leur aspect avec les premiers tubes criblés, eux-mêmes déjà différenciés (1, fig. 3). D'ordinaire, tous les tubes précurseurs diminuent peu à peu de gros- seur, à mesure qu'on s'éloigne de la radieule, en même temps qu'ils su- bissent une modification de leur paroi de plus en plus grande. Les tubes 30. externes qui, dans la racine, conservent leur paroi mince dans toute son étendue, présentent, de place en place, une petite plage criblée. Ces plages se voient bien sur les coupes longitudinales (b, fig. 5) et transversales («, fig. 4); elles se montrent sous forme de petits épaisissements lenticulaires de la membrane traversés chacun par un petit nombre de fins canalicules. Ces plages criblées sont situées soit sur les faces longitudinales latérales faisant communiquer entre eux les tubes externes, soit sur les faces longi- tudinales internes, les mettant en communication avec les tubes de l'assise interne. Les faces transversales conservent des paroïs minces qui permettent des échanges faciles entre les tubes superposés. a b b ( Fig. 5. — Différents tubes du liber présentant divers degrés de différenciation. a. Portion de tube externe pris dans la radicule. — b. Portion de tube externe pris dans l'axe hypocotylé, au voisinage des cotylédons, montrant les plages criblées sur sa face interne. — D’. Portion de tube précurseur interne, pris au même niveau que le précédent, montrant des plages cri- blées sur toutes ses faces et un crible peu épais sur sa face transversale. — t. Portion de premier tube criblé pris au niveau des deux précédents. % Thuia orientalis. G. 300. Les tubes internes suivent, dans leur différenciation, la même marche progressive (b, fig. 4); ils présentent des plages criblées sur toutes leurs faces longitudinales (b', fig. 5), tandis que ceux de la racine en possédaient seulement sur leurs faces latérales internes. En outre, leurs parois transver- sales se transforment en autant de cribles épais, et enfin leur paroi dans — 153 — toute son étendue présente la modification caractéristique qui se constate chez les premiers tubes criblés proprement dits, de telle sorte que, par tous leurs caractères, ces tubes internes, qui n'étaient que des tubes pré- curseurs dans la racine. deviennent au-dessous des cotylédons des tubes tout à fait comparables aux premiers tubes criblés. En dedans de ces tubes internes, les cellules évoluent én autant de tubes criblés nou- veaux (4, fig. 4). Un peu plus tard, quand l'assise génératrice siluée en dedans du liber commence à fonctionner, les tubes précurseurs s’atro- phient et, sous la pression des assises nouvelles, ils se trouvent comprimés. Souvent c’est l'assise interne de ces tubes qui s’atrophie en premier lieu, l’assise externe s’atrophiant ensuite ; l'ensemble de leurs membranes, in- complètement digérées encore, forme un trait de séparation plus où moins marqué entre le liber proprement dit et la péricycle. Fig. 6. — Coupe transversale d’un cotylédon non encore épanoui. Thuia orientalis. G. 300. 3° Dans les Cotylédons. — Les tubes précurseurs, au nœud cotylédo- naire, se continuent vers le haut en suivant une direction différente, de telle façon que la moitié des tubes d’un faisceau s’écarte des tubes formant l'autre moitié, et il en résulte que l’on a maintenant quatre faisceaux cor- respondant deux à deux aux faisceaux précédents. Continuant ainsi à s’écarter l'un de l'autre en restant toujours en dedans du péricycle, ces quatre faisceaux arrivent à se trouver en dehors des faisceaux ligneux plus internes et, peu après, ils se réunissent deux à deux de façon à former dans chaque colylédon un faisceau unique superposé au faisceau ligneux, mais chacun des nouveaux faisceaux libériens comprend deux moitiés correspondant chacune à un faisceau différent de la radicule. Ce faisceau libérien du co- tylédon offre d'ailleurs la même constitution avec un degré de différencia- — 54 — tion plus avancé encore en ce qui concerne les tubes précurseurs. En effet, ici, les plus externes de ces tubes offrent sur leurs faces latérales et internes de petites plages criblées nombreuses et leur paroi s'épaissit un peu aux angles (a, fig. 6). Les tubes internes (b, fig. 6) possèdent des plages cri- blées sur toutes leurs faces et en dedans d’eux se montrent les tubes criblés proprement dits (1, fig. 6). D'ailleurs, tous ces tubes précurseurs (4, b) ont une existence transitoire comme dans les autres parties de la plantule. Quand lassise génératrice a fonctionné, ces tubes entrent en voie de ré- gression et les restes de leurs membranes mar quent HIps tard exactement la limite entre le liber et le conjonctif. h° Dans les autres parties de la plante. — Au-dessus des cotylédons, soit dans la tige, soit dans la feuille d’une plantule plus âgée que la pré- cédente, les premiers éléments libériens qui apparaissent sont déjà très différenciés et l’on ne relrouve plus les formes primitives intermédiaires. Au contraire, ces formes primitives se retrouvent dans tout le système radi- culaire. Quel que soit l’ordre de la radicelle considérée, cette radicelle pré- sente toujours au début les éléments précurseurs des tubes criblés , tels que nous les avons décrits dans la radicule. CONCLUSIONS. En résumé, dans le Thutïa, le liber présente un caractère primitif non encore rencontré en dehors des Gymnospermes. Dans les premières phases de son développement, il est formé de tubes à paroi mince sans aucune dif- férenciation , puis de tubes à paroi peu différenciée, mais offrant çà et là de petites plages criblées qui permettent d'arriver sans transition brusque aux premiers tubes criblés. Ces premières phases existent dans le dévelop- pement du liber de la radicule et de toutes les radicelles. Elles existent aussi dans l'axe hypocotylé et jusque dans les cotylédons, mais à mesure qu'on s'éloigne de la radicule, on constate leur réduction progressive, ré- duction qui correspond à une accélération dans le développement. Cette accélération se manifeste par la différenciation de plus en plus avancée des éléments précurseurs, de telle sorte qu'au-dessus des cotylédons les phases primitives du développement du liber paraissent supprimées. Les Cacrées DE CosrTarica, PAR M. LE D' Ace. Weger. Dans la géographie botanique de l'Amérique centrale, et en particulier de la République de Costarica, qui fait l’objet spécial de la présente étude, la famille des Cactées a laissé jusqu’à présent une page à peu près blanche. — 455 — Deux ou trois Rhipsalis, parmi lesquels l'inévitable R. Cassytha répandu dans toute l'Amérique tropicale, un ou deux Cereus sans détermination pré- cise, voilà tout ce qu'il était possible de trouver, au chapitre des Cactées, dans toute la littérature botanique relative à la Flore de la riche et intéres- sante région qui s'étend d'un océan à l’autre, depuis Port-Limon sur Atlantique jusqu'a Puntarenas sur le Pacifique, et depuis les frontières du Nicaragua jusqu’à celles de la Colombie. : Nous avons voulu nous rendre compte si celte pénurie de renseignements tenait à l'absence véritable des Cactées dans ces territoires, où simplement à l'insuflisance des explorations faites jusqu'à ces derniers temps. Dans ce but, nous nous sommes adressé, avec l'appui du Muséum, aux botanistes ou collecteurs de l’Institut physico-géographique de San-José de Costarica, dirigé avec autant de compétence que de persévérance par M. le professeur Henri Pittier. Nous avons trouvé auprès d’eux un accueil em- pressé, et dans une correspondance de plusieurs années, nous avons obtenu de MM. H. Pittier, Ad. Tonduz, P. Biolley et Carlos Wercklé une foule de renseignements inédits et de nofnbreux échantillons, secs ou vivants. Nous avons pu ainsi constater qu'à Costarica les Cactées sont loin d'être aussi rares qu'on le croyait, et au lieu des trois ou quatre espèces connues très imparfaitement jusqu'à présent, nous avons pu établir une liste de plus de vingt espèces, en grande partie nouvelles, qui font l'objet de la présente communication, et dont le nombre augmentera certainement beau- coup lorsque les explorations se seront étendues davantage. Tous les renseignements oblenus ont confirmé qu'il n’existe à Costarica aucun représentant des Cactées globuleuses, si répandues dans d'autres contrées de l'Amérique. On n'y a trouvé, jusqu'à présent, aucun Echino- cactus, aucun Mamillaria, aucun Echinopsis, aucun Melocactus. Les Cactées de Costarica sont en grande majorité des espèces épiphytes, appartenant aux genres Cereus, Phyllocactus et Rlipsalis. Les Cactées terrestres sont en mi- norité, et se bornent à quelques espèces de Cereus, dont une seule est de forme columnaire et habite les rivages plus secs du Pacifique, en compa- gaie d’un Pereskia arborescent. En outre, le genre Opuntia est représenté par une espèce cultivée pour ses fruits comestibles, et peut-être par deux pe- tiles espèces sauvages , sur lesquelles nous n'avons que de vagues indications. Nous n'avons aujourd'hui ni l'intention ni la prétention d'écrire une monographie définitive des Cactées de Costarica. Nos documents présentent encore trop de lacunes, et les plantes qu’elles concernent ont besoin d'une observation plus prolongée et d’une culture comparative dans nos collec- tions d'Europe. Nous voulons simplement donner une première liste, ou énumération descriplive préliminaire, pour prendre date et préciser le point de départ de recherches ultérieures. À notre grand regret, nous sommes obligé de laisser provisoirement de côté plusieurs espèces sur lesquelles nous n'avons que des renseignements insuflisants. — A56 — CEREUS. 1. G. Aragoni nov. sp. L). Ge Cierge columnaire, le seul connu à Gostarica, croit dans la partie chaude et sèche du versant du Pacifique, où on lui donne le nom de Cardon. On le irouve surtout du côté de Puntarenas et sur la côte du golfe de Nicoya, où il est planté en forme de haies ou de palissades, comme le Cereus marginatus au Mexique. Il y atteint une hauteur de 5 à 6 mètres, sur un, diamètre de 15 centimètres. On en fait des haies en plantant des Wronçons de 1 à 2 mètres en ligne droite, serrés les uns contre les autres, de facon à se toucher. On obtient ainsi des chemins étroits, clos des deux côtés sans interruption par des murs solides constitués par ces Cereus. À Le nombre des côles est en général de 6 à 8, larges, obtuses, à crête arrondie. Sur un exemplaire vivant de Ao centimètres de hauteur que j'ai observé, la tige a 10 centimètres de diamètre; elle est d’un vert foncé el ressemble de lom à un tronc de Cereus marginatus. Les côtes, au nombre de 5 ou 6, larges de 3 centimètres, sont séparées par des sillons d’abord aigus, plus tard larges. Aréoles distantes de 2 centimètres, garnies en naissant de tomentum blanc convexe, plus tard nues. Aiïguillons rigides, subulés, d’abord couleur ivoire à pointe brune, plus tard tous pris; 7 extérieurs, longs de 5 à 10 millimètres, et 1 central, porrigé, long jus- qu'à 2 centimètres. Les fleurs fraiches ont, dit-on, 8 centimètres de longueur: conservées dans l'alcool, elles ont 6 centimètres: elles sont livides, tubuleuses, peu épanouies, à limbe recourbé en dehors. Tube squameux, creux et vide à sa moitié inférieure, rempli à sa moitié supérieure par les étamines courtes, étagées: style ne dépassant pas le limbe. Fruit arrondi-conique, de 3 à 4 centimètres de diamètre, couvert de tubercules rhomboïdes aplatis portant à leur sommet une aréole tomen- teuse et aculéifère. Chair blanchâtre (?). Grosses graines noires, de 5 à 6 millimètres de longueur sur 3 à 4 millimètres de diamètre, à test noir mal, très fragile. Var. palmata. Dans certaines localités de la province de Guanacaste, ces Cereus forment des fasciations ou cristations nombreuses et très remar- quables. Elles différent des cristations des autres Cereus par leur forme plate, palmée, qui leur fait donner par les naturels le nom de palmas. D'autres fois, au lieu d’être plates, elles sont plus divariquées. Ces cris- talions, abondantes dans certaines localités, sont très rares dans d’autres. U) Dédié à M.Manuel Aragon, directeur général de la Statistique à Gosta-Rica. — 451. — 2. G. acutangulus Olto in Catal. hort. berol., 1833. Syn. C. baxaniensis Karw., C. ramosus Karw., C. princeps Pfr. — Cereus sp., sepes vivas formans prope S. José (Polakowsky, 1877). Vieille espèce très polymorphe, à 3, 4 ou 5 angles, très répandue dans tous les pays riverains de la mer des Antilles ou du golfe du Mexique. Ce Cereus, un des plus anciens habitants de nos serres, n’est autre chose que le Cactus pentagonus Linné, Cereus pentagonus Haw:, et existait sous ce dernier nom dans la vieille collection de Monville à Rouen: les descriptions de Haworth et de Pfeiffer le font reconnaitre facilement. I a, du reste, plus souvent 3 angles que 4 ou 5: il est ca ractérisé par sa tige débile, arti- culée, et sa fleur blanche, nocturne, en trompette, portant sur l'ovaire et sur le tube quelques aiguillons courts et rigides. Fruitrouge, d'environ 8 centimètres de diamètre et de longueur, sub-costé ou sub-anguleux, épineux. Épiderme rouge clair, très épais, renfermant une pulpe fibreuse rouge écarlate parsemée de grosses graines noires. Planté à San José en haies (Polakowsky, Tonduz). N° 2393, cours inférieur du Rio Diquis (Pittier, 1897). N° 3, vivant (H. Pilier, 1901). 3. C. trigonus [aw., var. costaricensis. Ce Cereus, de la Section des Gierges triangulaires, est très recherché à Costarica pour son excellent fruit connu sous le nom de Pithaya, et dif- fère notablement du Cer. triangularis de nos collections d'Europe. Ge der- nier, originaire du Mexique, produit souvent dans nos serres (ainsi qu'en pleine terre dans le Midi ou en Algérie) ses énormes fleurs et son grand fruit ovoïde, rouge carmin, couvert de grandes squames foliacées et renfer- mant une chair blanche comestible. Son congénère de Costarica s’en dis- lingue par sa tige plus glauque et surtout par son fruit, tout aussi grand mais plus sphérique, moins squameux, et rempli d’une pulpe cramoisie d'un goût très délicat. Par ces caractères, il se rapproche davantage du Cierge triangulaire des Antilles, dont le P. Plumier dans ses manuscrits, datant de 200 ans, a donné la première description sous le nom de Melo- cactus trigonus repens, et dont Haworth a fait son Cereus trigonus. Nous ne pourrions cependant pas aflirmer d'une façon absolue que notre Pitahaya de .Costarica est tout à fait identique avec celui de Plumier, quoique ce dernier ait également un fruit à chair cramoiïsie, el nous préférons le con- sidérer provisoirement comme une variété costaricienne du Cereus trigonus Haw. — M. Ad. Tonduz en a donné dans ses +Herborisations au Costa- Rica» (Bulletin de l'herbier Boissier, tome HT, 1895) une bonne photogra- phie, qui permet de se faire une idée du port de ce Cierge grimpant et de l'abondance de ses grandes fleurs blanches, de plus de 30 centimètres de longueur et de diamètre, — 158 — Les exemplaires que nous cultivons, soit au Jardin des Plantes, soit dans le Midi, ne sont pas encore assez adultes pour bien marquer leurs caractères différentiels, mais se distinguent déjà par leur couleur quelque- fois glauque, comme celle du Cereus Ocamponis, par l'absence de liséré ou de marge sur la crête des côtes, et par la saillie que forment les aréoles. Les fleurs du Pitahaya, quoique semblables à celles du C. triangularis de nos jardins d'Europe, ont cependant sur l'ovaire et le tube des squames foliacées plus étroites et moins charnues. I en résulte que le fruit lui- même est moins squameux, el que ses squames sont beaucoup plus ca- duques, ce qui lui donne un aspect fort différent. Le fruit de Coslarica est aussi gros et alteint également le poids de 500 grammes: mais il est sur- tout remarquable par la saveur délicate de sa pulpe cramoisie qui teint la bouche en rouge carmin. Ce fruit est très recherché sur le marché de San José, où il se paye fort cher. Il passe pour un des meïlleurs du pays. Dans l’intérieur, les Petahayas mürissent moins bien: les plus estimées viennent des Terres chaudes près de la côte (Wercklé). N° 2301, 2302, 2303, 2307, 2308. (Tonduz.) > L. G. stenopterus nov. sp. Cereus de la Section des triangulaires, mais plus grimpant, formant une plante plus courte, très ramifiée, qui pousse sur les arbres, sur les rochers et dans les précipices (Tonduz, Wercklé). Caractérisé par ses 3 côtes ou ailes, très minces, comprimées. Nos exemplaires sont lrop jeunes pour être bien décrits. Il paraît que cette espèce est surtout remarquable par sa grande fleur rouge carmin, nocturne, de 18 centimètres de diamètre (Wercklé). Dans l'herbier de M. Tonduz, au Muséum, il y a une fleur sèche; l'ovaire est glabre, couvert de squames ovales obtuses ; le tube est glabre et garni de squames allongées linéaires; les pétales sont nom- breux, très étroits, linéaires, de 5 centimètres de longueur. Etamines nom- breuses, plus courtes que les pétales. Le fruit est, dit-on, rouge et ana- logue à celui du Cer. trigonus. N° 1909 el 1919, Vallée de Tuis (Tonduz, 1898). N° 13053, Herbar. Tonduz in Mus. paris. Tucurrique, près Turialba ( Wercklé). 5. G. calcaratus nov. sp. Cierge grimpant, très allongé, peu ramifié, non articulé, qui monte du pied au sommet des arbres, en s’attachant comme le lierre contre l'écorce. Tiges trigones, d’un vert luisant, de 2 centimètres de diamètre ; côtes com- primées, sub-aiguës: aréoles distantes de 3 centimètres, placées sur la page supérieure d’un tubercule nasiforme rostré formant une saillie arron- die, analogue à l’éperon du Cer. rostratus. Ghaque aréole porte un à deux — 459 — aiguillons courts, subulés, très rigides et durs, sub-immergés, peu visibles, mais très sensibles au toucher. Nous n'avons aucun renseignement sur la fleur ni sur le fruil: mais, malgré cela, l'espèce paraît suffisamment caractérisée. Port-Limon, n° 20 (H. Pittier, 1901). 6. G. Tonduzii noy, sp. Cierge grimpant, triangulaire, quelquefois quadrangulaire, à angles émoussés, d’un vert jaunâtre, peu épineux, montant sur les grands arbres et atteignant des dimensions phénoménales (Tonduz). Caractérisé par son fruit jaune citron, hérissé de faisceaux d’aiguillons comme une grosse châtaigne. Un de ces fruits, envoyés par M. Tonduz, porte encore à son sommet les restes de la fleur. Celle-ci paraît courte, à limbe petit: le tube floral est épineux; les étamines paraissent avoir été courtes et insérées en gradins sur le tube; les divisions périgoniales, mal conservées, sont très petites et peu nombreuses. Le fruit est sub-globuleux, de 3 à 4 centimètres de diamètre, à peau jaune citron et pulpe blanchâtre: il n’est pas tubereulé, mais couvert de plus de 100 aréoles très rapprochées et facilement caduques; chaque aréole se “compose d’une pelote ronde de tomentum brun très court, sur lequel sont insérés sans ordre apparent une trentaine d’aiguillons faibles mais sub- rigides et fragiles, longs de 5 millimètres à 1 centimètre. Ombilie nu , large de 15 millimètres, formant un entonnoir de 1 centimètre de profondeur. Graines obovées, brun foncé luisant, lisses, longues de 2 millim. à, arron- dies au sommet, pointues en bas; hile ventral allongé. N° 1915, trouvé en 1898 par M. Tonduz au Copey (1,800 à 2,900 mètres d'al- litude), près de Santa Maria de Dota. C'est le Cereus le plus commun au Copey, lantôt sur les arbres, tantôt sur la terre (Tonduz). 7. G. miravallensis nov. sp. Cierge grimpant très ramifié, s’attachant et se moulant sur l'écorce des arbres comme du lierre, et. finissant par envelopper ou écraser le tronc et les branches sous la masse formidable de ses tiges envahissantes. Ces tiges, tétraptères ou pentaptères, montent tout le long de l'arbre, parallèlement et se serrant les unes contre les autres; il en naît autant qu'elles peuvent trouver de la place pour se coller le long du tronc ou des branches : les ra- mifications du Ceréus qui ne trouvent plus de place découverte restent courtes et presque sub-globuleuses. La fleur a la forme d'une fleur d'Echinopsis, mais est plus grande, noc- turne, blanche en dedans, cuivrée en dehors. Fruit gros comme un œuf, rond, très épineux, carmin clair, à chair blanche insipide. Volcan de Miravalles ( Wercklé). — 60 — 8. G. Wercklei nov. sp. Espèce épiphyte, mais non grimpante. Pousse sur les rochers ou sur les branches des arbres, d’où elle pend en formant une touffe épaisse très ra- mifiée. Ressemble à certains Rhipsahis par ses tiges cylindriques, canalicu- lées, vertes, grosses comme le petit doigt, complètement inermes, sillonnées par une douzaine de côtes droites, lisses et profondes. Ces tiges inermes, canaliculées, donnent naissance à de très grandes fleurs (qui n’ont élé vues que fanées) et à un fruit rond, jaunâtre, gros comme un œuf de poule et excessivement épineux, à chair blanche non comestible. Cerro Mogote, près Miravalles (Wercklé). 9. G. Tunilla nov. sp. Cierge grimpant grêle, à 4 angles (quelquefois 3 ou 5), vert foncé, peu radicant, épais de 1 centimètre, rarement de 15 millimètres. Dans la jeu- nesse, les côtes paraissent être sub-comprimées: mais, plus tard, la tige de- vient presque prismatique et les côtés plans. Aréoles assez éloignées, de 3 centimètres environ, plus tard jusqu'à 4 ou 6 centimètres: aréoles saïl- lantes, feutrées, hémisphériques, avec de nombreux petits aiguillons fauve clair, longs de 6 à 8 centimètres, divergents comme les épingles sur une pelote ; dans la jeunesse, les aiguillons sont moins nombreux ; en outre, ils sont souvent caducs, et alors la plante est quelquefois sub-inerme. Cette espèce, que les indigènes appellent Tunillu, est caractérisée par sa fleur tout à fait spéciale, qui forme, avec celle de l'espèce suivante (C. Gon- zalezi), un type nouveau et particulier. Elle a fleuri à Paris, au mois d'août 1901, sur un jeune exemplaire greflé sur C. Nycticalus. Malheureuse- ment, je n’ai vu que la fleur déjà sèche. Elle est rose, courte (environ 6 centi- mètres de longueur sur 4 centimètres de diamètre) et offre, de loin, une certaine ressemblance avec la fleur rose du Phyllocactus phyllanthoïdes ; mais son tube est tuberculé et sétifère; les divisions périgoniales sont courtes (en- viron 2 centimètres), dressées en entonnoir, et ont une nuance rose sau- moné. Les étamines, nombreuses, sont insérées en un seul groupe, à la gorge du tube. Trouvé sur un chène, près du village de Tablon, à 2 lieues S. O. de Cartago (altitude : 1,500 mètres). Des Cierges grimpants analogues sont, du reste, signalés dans des localités voisines, entre autres l'espèce suivante. 10. G. Gonzalezii nov. sp. Reçu en janvier 1901 de la propriété de M. Alb. Gonzalez, à Pacayas, au N.E. de Cartago. La diagnose suivante fut rédigée à cette époque : CG. ramosus, scandens vel repens, radicans, 3-vel rarius 4-angulatus, e viridi violascens, subinermis, vel aculeis 4-5 debilibus subremotis; floribus brevibus sal- moneis ; ovario setifero, sepalis petalisque lanceolatis. 461 Cette espèce paraît moins grimpante que la précédente, dont elle se rap- proche du reste beaucoup. M. C. Wercklé, qui m'a envoyé les deux espèces, assure qu'il ne faut pas les confondre. Le C. Gonzaleziè est généralement triangulaire, épais de 2 à 3 centimètres, d’un vert plus ou moins violacé très caractéristique, surtout sur les bords, quelquefois sur toute la surface. Les aréoles, distantes d'environ 25 millimètres, portent 4 à 5 aiguillons débiles sub-sétacés, fauves, longs de 3 à 4 millimètres. L'espèce paraît, du reste, très polymorphe, ainsi que la précédente, et il se pourrait que leurs différences ne soient pas suffisantes. Toutes les deux produisent souvent de jeunes pousses presque plates, comme des rameaux de Phyllacuctus. La fleur, courte, saumonée, nocturne et matinale, a une longueur de 6 centimètres sur 4 centimètres de diamètre. Tube sétifère, saumon orangé, irrégulièrement sillonné et mamelonné, comme sculpté dans la cire; squames sépaloïdes, charnues, épaisses, dures ; 15 pétales rose saumoné. Odeur de Cattleya, très agréable (Wercklé). Fruit jaune, allongé, épineux, comestible. Environs de Pacayas, 1,700 mètres d'altitude. PHYLLOCACTUS. 1. P. Pittieri, Web. in Dict. d’hort., 1898, p. 957. Cette espèce appartient au groupe du Phylloc. phyllanthus, dont elle se distingue facilement par ses rameaux plus lâches, quelquefois retombants, et par ses fleurs beaucoup plus courtes et plus larges. En outre, elle est très florifère et ses fleurs nocturnes durent une bonne partie de Us journée du lendemain. Rameaux plats, allongés, longs de 30 à 4o centimètres, larges de 3 à h centimètres, à bords légèrement sinués; aréoles distantes de 3 centi- mètres. Fleurs paraissant en automne (octobre, novembre), ascendantes, c’est- à-dire tendant à la verticale, longues de 10 à 13 centimètres; limbe large de 6 à 8 centimètres, semblable à une étoile de 25 à 30 rayons élalés comme ceux de la Rose des vents. Ovaire et tube d’un vert clair, presque nus, ne portant que quelques très petites squames aiguës, vertes; tube droit, non recourbé. Divisions périgoniales linéaires aiguës; les extérieures sépaloïdes vertes, plus longues que les intérieures, qui sont blanches et disposées sur deux rangs. L'étoile formée par la fleur a, par conséquent, les rayons extérieurs verts et les rayons intérieurs blancs. Étamines insé- rées en un seul groupe à la gorge du tube, au nombre d'environ 75, courtes, dressées, blanches. Style rosé où blanc rosé dans sa partie visible, rose carmin dans sa partie renfermée dans le tube. La nuance du style varie, d'ailleurs, selon les fleurs, depuis le blanc où blanc rosé jusqu'au rouge — 62 — carmin. Stigmates : 10, blancs, étalés. La fleur a une odeur fine et douce, assez pénétrante, se rapprochant un peu de celle de la jacinthe. Vallée de Tuis, n° 1918 (Tonduz). Ligne du chemin de fer de l'Atlantique, près Matina (H. Pillier, n° 10319). Forêt de las Vueltas, Tucurrique (Herbar. Tonduz in Mus. Paris, n° 13053). 2. P. cartagensis nov. sp. Cette espèce fait partie du même groupe que la précédente, mais ses fleurs sont plus grandes et se rapprochent de celles du P. Hookeri. Cepen- dant les rameaux diffèrent de ceux de ce dernier, parce qu'ils ne sont je- mais marginés. Cette nouvelle espèce paraït également très florifère. La _ tige et les rameaux sont à peu près semblables, comme forme et comme longueur, à ceux du P. Ackermanni. Les fleurs sont nocturnes, blanches, élégantes et bien ouvertes, peu charnues et faciles à sécher pour l’herbier. Elles ont 20 centimètres de longueur sur 10 à 19 centimètres de diamètre; leur ovaire vert, de 8 milli- mètres de diamètre, porte 6 à 7 très petites squames à peine marquées; le tube, grêle, de 6 millimètres de diamètre, rosé ou rougeûtre, est presque nu et ne porte que 4 petites squames pointues. Le limbe périgo- nial est en forme de coupe bien ouverte; les divisions, au nombre d'une trentaine, ont environ 6 centimètres de longueur sur 6 à 8 millimètres de largeur; les extérieures, sépaloïdes, sont jaunâtres ou orangées: les inté- . rieures, blanc pur. Étamines blanches , dressées, insérées en un seul groupe à la gorge du tube; anthères jaunâtres. Style plus ou moins roupetre, ainsi que les stigmates. Var. : refracta Web. — Dans cette variété, qui n’est peut-être pas tout à fait constante, les divisions périgoniales extérieures sont réfractées, ou abaissées vers le tube, et donnent ainsi à la fleur une forme un peu diffé- rente. Le fruit de l'espèce, ainsi que celui de la variété, est allongé, long de 7 à 8 centimètres sur 3 centimètres de diamètre, avec quelques côtes ob- tuses, rouge extérieurement , à chair blanche, fade. I est comestible et porte dans le pays le nom de platanillo de monte (petite banane des bois). Sauvage aux environs de Cartago, altitude : 1,400 mères (C. Wercklé). N° 2061, Cartago (Tonduz, 1898). 3. P. lepidocarpus nov. sp. Espèce très distincte, nettement caractérisée tant par son port que par ses fleurs et ses fruits. Par sa disposition staminale en deux étages séparés, elle s'éloigne entièrement des deux espèces précédentes et se place dans le groupe des Phyllocactus à élamines bi-sériées. Par sa lige et ses rameaux, elle compte parmi les espèces de petite taille, — 163 — et ressemble assez au P. phyllanthoïdes; mais ses fleurs sont grandes, blanches et nocturnes. Les jeunes pousses, encore cylindriques, se distinguent déjà par les sé- tules piliformes de leurs aréoles; les rameaux sont d’un vert luisant, longs de 20 à 25 centimètres sur 3 centimètres de largeur; aréoles distantes de 2 à 3 centimètres, garnies de quelques poils très fins. Si les rameaux sont de petite taille, les fleurs sont, au contraire, assez grandes et atteignent 20 centimètres de longueur. Elles sont surtout carac- térisées par leur ovaire allongé, couvert de longues et nombreuses squames charnues, étroites, linéaires, aiguës, tantôt érigées, lantôt recourbées ou rétrofléchies. Aucune autre espèce du genre Phyllocactus ne présente une pareïlle conformation de l'ovaire, à laquelle le fruit doit à son tour un as- pect tout particulier, unique dans le genre. : L'oyaire squameux, vert rougeàtre, est surmonté d'un tube arrondi absolument nu et glabre, rouge päle en bas, rouge carminé en haut. Un seul rang de sépales, carmin clair, longs et très étroits; pétales d'un blanc pur, larges et peu nombreux. Étamines blanches, longues, en partie fixées au milieu de la bauteur du tube, en parties insérées à la gorge. Pistil éga- lement blanc. Le fruit est très caractéristique, long d’environ 9 centimètres sur 4 centi- mètres de diamètre, d'un rouge foncé violacé, et couvert d'une trentaine de longues squames charnues, étroites, aiguës, les unes érigées, les autres en partie réfléchies, ce qui leur donne l'aspect de cornes. La chair est blanche, un peu acidulée et agréable au goût. Je dois ces détails à l'obligeance de M. C. Wercklé, avec une fleur sèche et des croquis de la fleur et du frait. Le Copey, près Santa Maria de Dota, 1,800 à 2,500 mètres, épiphyte. — N° 1916 (Tonduz, 1898). L Environs de Cartago, 1,400 mètres (C. Wercklé). !. P. costaricensis nov. sp.? Espèce très vigoureuse, des environs de San José, ayant à peu près le port du P. grandis ou du P. macropterus. Nous en cultivons depuis cinq ans de grands exemplaires vivants; mais, en attendant qu'ils fleurissent, nous sommes obligés de les laisser provisoirement parmi les espèces dou- teuses. Frondes longues d'environ 30 centimètres, sur 6 à 7 centimètres de largeur, à bords presque droits, crénelés on plutôt incisés à des intervalles de 3 à 4 centimètres. Fruit long de 8 à 9 centimètres sur 6 à 7 centimètres de diamètre; l'épicarpe parail avoir été rouge, nu, non squameux, portant la trace de côtes longitudinales. Get épicarpe a la consistance, la ténacité et la sou- — 64 — plesse du cuir. Graines noires, grandes, de la même forme que celles du Phylloc. phyllanthus, obovées à hile allongé ventral. Rio Virilla, près San José, n° 2305 (Ad. Tonduz). Rio Maria Aguilar (P. Biolley, 1898). — La Urnca (P. Biolley). 9. P. macrocarpus nov. sp.? C’est évalement une espèce encore douteuse, basée sur des documents incomplets: mais elle est considérée dans le pays comme distincte, sous le nom de Pitahaya de hoja. Be parait ne se trouver qu'à Piedras Nepras, à moitié chemin de San José au Pacifique. Elle est de grande taille et a une très grande fleur nocturne blanche. Mais elle est surtout renommée pour son fruit, qui atteint 15 centimètres de longueur sur 5 centimètres de dia- mètre, et porte de nombreuses côles plus ou moins irrégulières, assez aiguës mais peu saillantes; il est carmin rosé extérieurement, à chair blanche. Bon fruit, mais un peu fade. Piedras Negras, altitude 800 mètres (G. Wercklé, 1900). Piedras Negras, n° 12 et 13 (H. Pittier, 1901). 6. P. grandilobus nov. sp. Espèce paraissant bien distincte, et remarquable à première vue par la largeur extraordinaire de ses frondes, bordées de lobes énormes. Les ra- meaux secs que nous ayons vus ont jusqu'à 2b centimètres de largeur, avec une nervure médiane grosse comme le doigt, et portent sur leurs bords de très grands lobes arrondis qui séparent les aréoles. Nos exemplaires vivants, quoique peu développés, se distinguent également par leurs di- mensions exceptionnelles. Les fleurs sont, dit-on; grandes, blanches, noc- turnes. On dit que le fruit est rouge en dehors et en dedans (?); nais cela n’est pas certain. La Hondura, altitude 800 mètres; au N.E. de San José, entre La Palma et Carrillo (Wercklé, 1900). La Hondura, Pittier, n° 11, 1901. RHIPSALIS. 1. R. Cassytha Caerin, 1878. Cactus pendulus des anciens auteurs. Vieille espèce bien connue, épi- phyte sur les branches des arbres, répandue dans toute l'Amérique chaude et même dans Afrique tropicale. Tiges longues, pendantes, grèles, cylin- driques, vertes, inermes. Fleurs petites, blanchâtres, fugaces. Baies blanches, de 6 à 7 millimètres de diamètre, remplies d'un suc mucilagi- neux gluant, avec une vingtaine de graines noires allongées. — 65 — | N° 9529, forêts de Shirores, Talamanca. N° 2311 el 2313, Jimenez, versant Atlantique. N° »304, La Colombiana, côté Atlantique. N° 1919, forêts de Tuis, ete. Var. rhodocarpa Web., in Diet. d'hortic., 1898, p. 1046. Baies d’abord blanches, ensuite rose pàle. Variété peu constante. N° 2314, vallée de Tuis, Turialba (H. Pittier, 1897). 2. R. ramulosa Pfeifler, 1837. Cereus ramulosus Salm., in Hort. Dyck., 1834. Rhipsalis coriacea Polakowsky, 1877. Tiges gréles, cylindriques, rigides, ligneuses. Rameaux alternes, aplatis, minces, ver(s, élroils, lancéolés, crénelés, longs de 15 à 25 centimètres, larges de 15 millimètres. Petites fleurs blanchâtres. Baies blanches, 8 mil- limètres de diamètre, portant 2 ou 3 larges squames semi-lunaires roses : graines nombreuses, noires, obovées. Épiphyte sur les arbres élevés d'où pendent ses tiges, longues quelquefois de plusieurs mètres. Parait assez répandu. Environs de Cartago (Polakowsky); Aguas Calientes (Wercklé); n°° 1911, 2391, 2322, vallée de Tuis, Turialba (Pitter, Tonduz); Los Frailes, 1,300 à 1,400 mètres d’allitude (P. Biolley). Les jeunes plantes , que j'ai fait élever de graines, ont des rameaux plus courts, obus au sommet et correspondent absolument à la description du Rhipsalis ramulosa, qui n'est que la forme juvénile du À. coriacea. M. le professeur K. Schumann (in Flora brasil., 1890) considère cette espèce comme synonyme du Cactus alatus Swartz, de la Jamaïque, que les auteurs plus anciens identiliaient plutôt avec le À. Swartziana Pfr., qui, disent-ils, habite également la Jamaïque. IL se peut que M. Schumann ail raison, mais cela n’est pas démontré, et, dans le doute, il vaut mieux s'abstenir jusqu'à ce que la Jamaïque soit plus complètement explorée. 3. R. angustissima n0Y. sp. Cette curieuse espèce semble une miniature de la précédente, ainsi que le montre la photogravure ci-contre, en demi-grandeur naturelle. Les tiges sont également grêles, cylindriques, ligneuses; les rameaux sont alternes, aplatis, linéaires, lancéolés, longs de 8 à 10 centimètres, sur.5 à 6 milli- mètres de largeur; crénelures distantes de 2 centimètres. Nous ne connaissons la plante que d’après des échantillons d'herbier, et nous n'avons pas de renseignements sur les fleurs ni les fruits, La plante a élé trouvée en un seul exemplaire à Caché, au S.E. de Cartago, dans la vallée du Reventazon, à 1,000 mètres d'altitude (P. Biolley, 1902). Muséum. — vin. 31 { — 166 — R hip salis ce s LSSiynae Rkh ps er PORN 4 Jun cetirceze S — 467 — . R. Biolleyi nov. sp. Tiges extrêmement ramifiées, très longues, flexueuses ou tordues, quoi- que sub-rigides et grimpant jusqu'au sommet des arbres, sans entrenœuds ni articulations: elles sont grêles, de 5 à 6 millimètres de diamètre, quel- quefois plus ou moins cylindriques, d'autres fois aplaties, mais le plus souvent obtusément tetragones ou triangulaires, vertes, quelquefois bru- nâtres ou violacées, pourvues de nombreuses racines aériennes. Aréoles très petites, distantes de 5 à 6 centimètres ou davantage, marquées d'un duvet presque imperceptible. Gette espèce très distincte peut être classée dans la section des Angulosue , mais n'a d'aflinité réelle avec aucune des espèces de cette section. Elle paraît exiger un assez grand développement pour fleurir, puisque des exemplaires de plusieurs mètres de longueur et très ramifiés n’ont pas en- core montré leurs fleurs. On dit(?) que les fleurs sont petites el verdätres. Originaire, dit-on, des environs de Port-Limon (P. Biolley, 1899). Mais se lrouve aussi dans la vallée du Reventazon, par exemple à Naranjo, à 1,000 mè— tres d'altitude (H. Pitlüer, n° 26, 1901). 5. R,. Tonduzii Web. in Diet. d’hort., 1898, p. 1046. Tige rameuse , touflue, articulée, sub-érigée ou pendante. Articles verts, longs de 6 à 10 centimètres, sur 1 centimètre de diamètre, à 4 ou 5 angles. Les articles inférieurs sont ordinairement pentagones, les supérieurs pres- que Loujours Létragones, plus rarement lrigones. Côtes comprimées comme celles des À. pentaptera ou trigona, subaiguës, crénelées: crénelures dis- tantes en moyenne de 2 centimètres, inermes, séligères dans la jeunesse. Fleurs petites, blanchâtres, Ovaire exsert. Baies assez grandes, globuleuses, de 7 à 8 millimètres de diamètre, lisses, blanches. Graines allongées, falciformes, à sommet pointu. A un examen superficiel, celle espèce présente une cerlaine ressem- blance avec les /: pentaptera Pfr.. R. sulcata Web. , et R. trigona Pfr., mais, en réalité, elle est tout à fait distincte. N° 2300, Ochomogo, allitude 1530 métres (Tonduz 1896). N° 2319, Pont du Rio Tarrazu, près San Marcos (C. Wercklé 1897). N° 2310, Jimenez (P. Biolley). Sans numéro, à Piedras Negras, 800 mètres (C. Wercklé). OPUNTIA. 1. O. Ficus indica Mill. Cultivé pour ses fruits qui se vendent aux marchés de San José et de Cartago. Un exemplaire, envoyé par M. Ad. Tonduz (n° 2309). est cultivé à Nice depuis 5 ans, el parait identique au Figuier de Barbarie de la ré- o1, — 168 — gion méditerranéenne (0. -Ficus Indica), sauf la couleur plus verte de son fruit (?). : 2. O. sp. ? D'après M. Carlos Wercklé, il existe en outre deux petites espèces sau- ‘vages (?), sur lesquelles les renseignements manquent. PERESKIA. 1. P. Nicoyana nov. sp. Dans les régions chaudes et sèches du littoral du Pacifique (golfe de Nicoya, Guanacaste, Puntarenas, ete.), beaucoup de haies sont constituées par des Péreskias arborescents qui s'élèvent jusqu'à 8 mètres de hauteur, avec une couronne large et assez épaisse formée de rameaux très droits. Les indigènes leur donnent le nom de Matéares. On en voit dont le tronc à jusqu'à 0 centimètres de diamètre, et 2 mètres de hauteur jusqu'aux premières branches. Leur écorce est très semblable à celle de nos cerisiers; le bois est très solide et aussi dense que celui de nos arbres forestiers. Les jeunes pousses sont grosses et garnies de nombreuses feuilles vertes, planes, sessiles (non pétiolées), oblongues, d'environ 6 centimètres de longueur. Les fleurs ont 35 millimètres de diamètre et sont de couleur orange rou- geätre. Le fruit a les dimensions et la forme d’une grande nèfle: ül est jaune citron, insipide et plein de poils courts à l’intérieur, presque comme le fruit de la rose. — Les renseignements qui précèdent ont été fournis par M. C. Wercklé, qui a, le premier, observé ce curieux végétal et nous l’a signalé dès 1898. Des rameaux vivants, recueillis sur notre demande par M. Ad. Tonduz près de Nicoya, et envoyés par M. P. Biolley en 1900, sont ligneux, vert- grisâtre, avec canal médullaire; ils ont 6 à 8 millimètres de diamètre. Aréoles saïllantes, disposées en spirale, el portant chacune une feuille et un aiguillon unique, droit, gris, vigoureux, rigide, long de 4 à 5 centi- mètres. Feuilles oblongues, rétrécies vers leur base, peu charnues, plabres, vert mat sur leurs deux faces, avec plusieurs nervures principales, sub- parallèles aux bords de la feuille: elles ont de 5 à 7 centimètres de longueur, et environ 20 à 25 millimètres de largeur. Les jeunes pousses sont d’un vert tendre, lisses: leurs aréoles sub-tomenteuses portent à l’aisselle de la feuille un aiguillon fin, brunâtre et quelques poils blancs de > centimètres de longueur. Deux de ces rameaux récoltés par M. Tonduz portaient des vestiges de boutons naissants et ont fleuri l’année suivante à Nice, chez M. Roland- Gosselin. La fleur dure très peu; elle s'ouvre avant midi et se referme le soir même. Elle a 5 centimètres de diamètre; l'ovaire, olobuleux, vert, oh. — 169 — inérme, est garni de squames vertes, lancéolées, sub-spatulées, et de sé- pales verts bractéiformes. Les pétales sont étalés, disposés sur deux rangs et finement laciniés comme certains œillets: ils sont de couleur carotte un peu orangé. Étamines nombreuses, filets jaunes: anthères petites, jaune- clair. Style jaunâtre, court; stigmates 6, de la même nuance, courts et serrés. — Le style est remarquable par sa forme. Sa base forme un cône élargi, dans lequel la cavité ovarique fait saillie, donnant ainsi presque l'apparence d’un ovaire semi-supère. Nous avons été frappé par l’analogie de cette fleur laciniée ou frangée avec celle du Pereskia lychnidiflora , ainsi nommé et décrit par De Candolle dans sa Revue de la famille des Cactées (1828) où est reproduit le dessin inédit des botanistes espagnols Mocino et Sessé. Ces derniers l'avaient ap- pelé Cactus fimbriatus. On ne connaît pas la localité où ils ont trouvé ce Pereshkia ; le texte relatif à leur dessin n'a pas été publié. Mais nous devons faire remarquer que ces botanistes ont surtout exploré les côtes du Pacifique (en 1795 et années suivantes). D’après Colmeiro (Madrid, 1858), ils ont commencé leurs pérégrinations par rle cap de Arenas, sur la côte méridio- nale de Nicaraguar. (Costarica faisait alors partie du Nicaragua.) Is ont done visité Puntarenas (cap de Arenas), et il est fort possible et même pro- bable que ce soit là qu'ils ont fait le dessin de leur Cactus fimbriatus, dont la description s'applique du reste en tous points au +Mateares» de Costa- rica. Nous laissons à l’avenir le soin de décider définitivement si notre Pereskia Nicoyana est le même que ce Pereskia lychnidiflora qui est connu depuis 75 ans par les livres de De Candolle, souvent copiés par les auteurs subséquents, mais qui n’a jamais été introduit vivant dans nos collections. 2 P: sp. ? Une autre espèce de Pereskia paraît exister près de la baie de Salinas, côte du Pacifique (frontière du Nicaragua et de Costa-Rica, 11° lat, Nord). M: Henri Pittier y a vu en 1890 rune Cactée à flears rouges, formant un arbuste élancé, dont le tronc était parsemé de groupes d’aiguillons acérés de 5 centimètres et plus de longueur: feuilles petites, ovales et succu- lentes». M. Ad. Tonduz, qui a visité la même localité avee M. Pittier, dit que rles Cactacées, qui sont au nombre des plantes typiques de la région , y forment parfois de grands et curieux entrelacements». Avis aux explorateurs futurs! — 70 — Querques Arcues ne Manacascar, par M. P. Harior. Les Aloues, au nombre de quarante-huit espèces différentes, dont la liste suit, ont été, pour la plupart, récoltées dans larépion de Fort-Dauphin, par M. Ferlus, actuellement administrateur colonial au Dahomey. Parmi elles, huit étaient nouvelles. Ce sont les Siphonocladus Delphini, Phacelocarpus affinis; Delesseria Ferlusi; Melobesia triplex; Lithothamnion erubescens f. madagascarensis Foslie: Lühophyllum acrocamptum, madapascarense et pseudolichenoides Heydrich. Quelques échantillons proviennent de M. le docteur Joly, médecin de la marine, et ont été recueillis à Nossi-Bé ou et sur d’autres points de l’ile. Je remercie très vivement M. F. Heydrich, de Wiesbaden, qui a bien voulu étudier les Mélobésiées et m'en envoyer les diagnoses qui sont insé- rées dans ce Bulletin. - CLAvoræora composira Harvey. CauLerPa RAGEMOSA var. uvifera W. v. Bosse. — var. Zeyheri W. v. Bosse. La variété Zeyheri du Caulerpa racemosa devra probablement être maintenue comme espèce (C. Zeyheri Kütz.) Hacvuepa cuneara Herinp. f. typica Eth. Barton. VazonrA coxrervoines Harvey. Siphonocladus Delphini sp. nov. S. pilis glohosis ovatisve, 2-3 cent. altis; filamentis membranaceis, arcte ag- greyatis, rigidis, ramosioribus; ramis primariis et secundariis fere æquicrassis, sat regulariter dichotomis, articulis cylindraceis, lenuiter tunicatis, apice rotun- dalo-obtusis, 80-100 y latis, decies circiter longioribus. Facies Ægagropile sed structura Siphonocladi. EcxLonra ranrata (Turn.) J. Agardh. f. exasperata(Turn.). Forme africaine de l'Eckloma radiata, qui a été distinguée par Mon- tagne, sous les noms de Capea exasperata et biruncinata : &’est aussi l'Eck- lonia polymorpha Rostaf. v. lanciloba Sond. (Herb. Mus. Paris. ). CxsropayLium muricarun (l'urn.) J. Avardh. Gecinrum carTiLA@INEUN ( L.) Gaill. Evcneuma sprmosum (L.) J. Agardh. — AT1l — Puacezocaneus grrpozæus Holm. — TRISTICHUS J. Agardh. Phacelocarpus affinis sp. nov. P. (Euctenodus) fronde distiche decomposila, pinnis linearibus pectinalo-pin- nabpartitis, ala costam conspicue prominulam utraque facie convexam marginant(e instructis, dentibus a basi latioré acuminalis, rachidis latitudinem pro more su- perantibus. Cette espèce, qui nous a paru nouvelle, se rapproche des Phucelocarpus complanatus Harv. et alatus Harv., tous deux originaires de l'Australie. Le P. affinis s’en distingue par les pinnules légèrement crispées, la côte bi- convexe à nervure médiane saillante, les dents plus allongées. : GRAGILARIA LICHENOIDES (L.) Harv. Tyzeiopnora Beckert J. Agardh. Hypnea muscrrornis (Wulf. ) Lamrx. La plante de Fort-Dauphin répond à la forme Esperi Bory, à peine dis- tincte du type par sa consistance cartilagineuse el sa teinte purpurine. Hyenea parmosa J. Agardh. Hymenocranra Kkowrexsis Schuinitz. Cunysymenia ovart (L.) J. Agardh. Delesseria Ferlusii Sp. lOv. D. frondibus e radice pluribus, alatis, distiche-ramosis, segmentis alternis utro- que latere rami principalis disposilis, pinnatilidis; segmentis linearibus, erecto- patenlibus, ullimis plus minus decomposilis; ala spiraliter contorta costa mullo la- liori, sinuosa, denticulata, apice oblusa; sporangiis utroque latere costæ disposilis, subrotundatis. Speciem hance omnino distinctam, Delesseriæ alatæ allinem, alæ dispositione spirali valde conspicuam, inventori Ferlus libenter dicavimus. Laurencra concrna Mont. Neonvuexta FraxINiroLtA (Mont.) J Agardh. Vian eiueriata (R. Br.) J. Agardh. Pozystepnonn. Fragments indéterminables. Pons onrusa Sonder. Cnyeroxemta miGrpA Harvey. Melobesia triplex Heydrich sp. nov. Sur les frondes de Neurymenia. LirnornAmnion EruBescEens Foslie f. madasascarensis Foslie, New Forms of Lithothamnia, 1901, p. 3. Lithophyllum acrocamptum Heydrich sp. nov. — madagascarense Heydrich sp. nov. — pseudo-lichenoides Heydrich sp. nov. AmpnrmoA FRAGILISSIMA (L.) Lamrx. — ePEDR&A (Lamrek.) Harvey. — Anceps (Lamrek.) Decaisne. c — Bowersaxknr Harvey. Cueiosporum SranGert (Harvey) Areschoup. — PROLIFERUM. ( Lamrx).— Le Cheilosporum sagittatum (Lamrx.) Aresch. ne peut en être séparé. — cuzTRATUM (Harvey) Areschoug. ARTHROGARDIA PALMATA (El. et Sol.) Aresch. — Wanoi Harvey. JaniA Loncrrurca Zanard. Corazzina NaraLensis Areschoug, in J. Agardh Spec. 2, p. ou (Sched. ad calcem C. roseæ). J'ajouterai à cette liste un certain nombre d'Algues recueillies sur di- vers points de Madagascar et de Nossi-Bé et données au Muséum par M. le docteur Joly, médecin de la marine : CauLerpA rAcemoOSA J. Agardh. — Nossi-Bé, nov. 1899. Hazymena macrozora Decaisne. — Nossi-Bé, nov. 1899. Cysropayzzun muricarum (Turn.) J. Agardh. — Madagascar : Baie de Baly. Geuium meroum (Vahl) Grev. — Madagascar : Baie de Baly. Hvpxea muscirormis (Wulf.) Lamrx. — Madagascar : Baie Ampasindova. Gracarta Waricaru (Turn.) J. Agardh. Mecosesia Lesorisit Rosan. — Sur des feuilles de Cymodocea, Cap Saint- André, Beloleaka (Madagascar), août 1899. Lars SE PO 7 PS PP PT IT ONE IS CPR D état di “ù net. Dash 2 re —. T3 — (1) re DE ME . ugrougs ) souvguces Mécosésiées nu MuséM D'HISTOIRE NATURELLE DE Paris, par M. F. Heyprion (ne Wiespanen). 1. Lithophyllum cristatum (Menegh.) Heydr., Let. al Corinuldi n. 9 : Heydrich, Melobesie (Berichte d. deutsch Bot. Gesells. 1897, p. 411). Syn. : Lithophyllum tortuoum (Esp.) Foslie. Forma ramosissima Heyd. f. nova. Cette forme diffère de la forme genuina Hauck, Meeresaloen, p. 271, L. IE, f. 6, par ses ramules anastomosés, six à huit fois ramiliés et élagés les uns au-dessus des autres. Toute la plante offre un aspect des plus gra- cieux. Les branches, épaisses de 1/4 à 3/4 de millimètre. sont, sur toute leur surface, pourvues de conceptacles à tétrasporanges. Melobesia triplex sp. nov. Cette petite algue forme sur le Neurymenia de petites plaques arrondies, peu élevées, un peu lobées, de 3 à 6 millimètres, à bord un peu recourbé, mais lisse. Le thalle est fixé au substratum par toute sa face inférieure. Le bord du thalle, en voie de croissance, est composé de trois couches de cellules : une moyenne à éléments mesurant 8 y de largeur sur 10 y de long; une supérieure, à cellules arrondies, ayant 8 y de dimension; une inférieure en contact avec le substratum. Les cellules de cette dernière couche ont les mêmes dimensions que celles de la couche supérieure. Le thalle me- sure 4o a d'épaisseur ; les cellules périphériques et celles de la base disparais- sant de bonne heure, il ne présente très fréquemment qu'une seule couche, mais alors la lumière des cellules correspond en hauteur et en épaisseur à celles des deux autres. Le bord, vu de face, est formé par une grande cel- lule terminale du double plus large que les autres. Au côté inférieur, on observe’fréquemment des cellules fusionnées en forme d'H. Les chroma- tophores sont formés de deux gros corps arrondis. Les tétrasporanges mesurent 30 4 de large sur 70 de long et sont logés dans des conceptacles de 120 x de diamètre, à un seul pore proéminent. Les conceptacles à anthéridies ont un diamètre de 80 y. Lithophyllum madagascarense sp. nov. Le thalle est d'abord attaché au substratum par un disque basilaire, qui donne naissance, de place en place, à des rameaux dressés, épais de 3-4 mil- 0 Heypmon, Lithothamnieen des Musoums d'Hist. nat. in Paris (Englers Bota- uische lahrbücher, 1901, p. 528-545). — 74 — limètres à la partie inférieure, puis aplatis et s’élargissant jusqu'à 6 à 10 millimètres. Ee sommet est plat et large, de telle sorte que la surface est tabulare. Les rameaux, longs d'environ 6 centimètres, sont habituellement huit fois ramifiés; ils sont d’abord arrondis avec un diamètre de 3 millimètres, puis à la hauteur de 5 millimètres environ ils s’élargissent en une branche large de 3 millimètres dans sa partie inférieure et de 10 millimètres dans le haut. De cette branche partent de nouveaux ramules, au nombre de trois et trichotomes. Ge mode de ramification se répète cinq à six fois, de sorte que la base ne mesure qu’un centimètre environ de largeur, tandis que le sommet est souvent large de 4 à 6 centimètres et formé de trois ou quatre divisions trichotomiques. - Les ramules s’anastomosent entre eux, mais ne s'unissent pas assez inli- mement pour qu'on ne puisse se rendre compte du mode de ramification, surtout extérieurement. Le thalle est formé de plusieurs couches de cellules : celles de la partie supérieure ont un diamètre de 12 4; à la partie moyenne, elles sont aplaties et hautes de 10 y sur 14 y de long; les inférieures mesurent 12 y de lar- geur sur 18 y de longueur. Les chromatophores des couches supérieures sont formés de trois à quatre corpuscules allongés, rapprochés les uns des autres et attachés à la membrane de la cellule. Les tétrasporanges sont disposés dans des conceptacles plans munis d’un pore aigu. Ces derniers mesurent 300 y de diamètre et 200 x de hauteur et sont profondément immergés dans le thalle. Les tétrasporanges sont longs de 80 y, épais de 39 y et divisés transversalement en quatre. Les jeunes rameaux avant leur élargissement rappellent le Lithophyllum proboscideum (Fosl.) Heyd. Par sa partie supérieure élargie, le L. madagras- carense ressemble à l'Hyperantherella incrustans (Phil.) Heyd. f. Haroyi Foslie. A. Lithophyllum acrocamptum sp. nov. Le (halle forme une couche, épaisse de 2 millimètres, lisse, attachée aux pierres et aux coraux; les bords s’enchevêtrent fréquemment et poussent les uns sur les autres. Il donne naissance à de petits ramules, épais d’abord de 2 millimètres, recourbés au sommet, qui plus tard atteignent 5 mulli= mètres sur 3 millimètres d'épaisseur et sont arrondis. Ces rameaux s’épais- sissent au sommet qu est recourbé et s’anastomosent. Ce mode de rami- fication se répète trois à quatre fois, de sorte qu'avec l'âge la plante forme des masses de 4 à 6 centimètres. C’est cette incurvation des rameaux à leur sommet qui forme le caratère distinctif de cette espèce. Les cellules de la couche basilaire ont 10 y d'épaisseur sur 4o y de lon- gueur: les supérieures et les moyennes n'ont que de 20 à 25 x delongueur. D dit Lit ei nn. mini tt à AS . == Les chromatophores sont arrondis, au nombre de 8 à 10 environ dans chaque cellule, Les conceptacles se développent aussi bien sur le disque basilaire que sur les rameaux, sauf au sommet. [ls ont 300 y de diamètre, sont peu proéminents, enfoncés habituellement dans le thalle et recouverts par les couches en voie de croissance. s La description du Lithothamnion retusum M. Fostie (On some Litho- thamn.°p. 15) se rapproche beaucoup de celle de notre plante. Dans le L. retusum, le sommet des rameaux est robpyramidal» et tdepressed in centre», ce qui ne se rapporte pas au L. acrocamptum. De plus, les cellules el les chromatophores du L. retusum n'ont pas été décrits, ainsi que la fructification. Par ses sommets recourbés, le L. acrocamplum présente peut-être quelque ressemblance avec le Lithotamnion imbricatum Dickie !?, dont les ra- meaux sont dits rsubhorizontales». h. Lithophyllum pseudolichenoides sp. nov. Thalle horizontal et foliacé , épais d'à peine 1/4 de millimètre et large de 1 à 2 millimètres, attaché au subslratum par toute sa face inférieure. Le bord est libre mais recourbé en dedans. La plante est d’abord disciforme ou seutiforme, plus tard elle estlobée mais non confluente et recouvre entière- ment les rameaux du substratum. La surface est lisse et finement granulée, Les cellules basilaires sont diversement conformées. Dans les parties cen- trales et les plus âgées de la fronde, elles forment des rhizoïdes longs de ho p sur 12 g de largeur, disposés les uns à côté des autres en rangées peu serrées. Dans les parties inférieures, elles se soudent fréquemment, trois à quatre à la fois, non seulement dans la même couche, et la fusion peut s'élendre aux rangées supérieures ou inférieures. Les dimensions des cellules de la partie moyenne varient de 4 à 8 g. Les cellules de la cuticule, exactement conformées en demi-lunes, mesurent 4 y de diamètre. Celles des parties inférieures du thalle atteignent de 16 à 24 el sont peu serrées. Les tétrasporanges divisés transversalement en quatre ont 60 y de lon- gueur sur 44 p d'épaisseur. Is sont renfermés dans des réceptacles munis d'un ostiole, qui mesurent 60 y de hauteur et 160 y de diamètre inté- rieurement et vus de face 330 x environ. Ces conceplacles sont à peine voûtés et presque de niveau avec la cuticule. Le pore est très étroit; il se ferme aisément en rentrant dans la cavité du conceptacle qui arrive à être recouvert par les tissus de la partie en voie de croissance, de sorte qu'on trouve de ces organes de fructificalion au milieu même du thalle. 0) Cnauvexéen Exped., Journ. Linn. Society, 1896, p. 4867. La diagnose de Dickie me parait assez exacte, aussi je ne pense pas qu'il faille changer le nom et le remplacer, comme l'a fait M. Foslie, par celui de Lithothamnion Dickini. — 76 — Les anthéridies sont logées dans des conceptacles qui ont au dehors les mêmes dimensions que ceux des tétrasporanges ; mais sur la coupe ils pa- raissent sous forme de cavités planes, hautes tout au plus de 30 y sur 160 y de diamètre, Les anthéridies sont disposées en rangées comme dans les Perispermum ®. Je n'ai pas vu d'organes femelles. Peut-être, par ana- logie avec ce qui se passe dans le Perispermum hermaphroditun Heyd., ces derniers se développent-ils dans les mêmes conceptacles que les anthéridies. S'il en était ainsi, le L. pseudolichenoides devrait être considéré comme un Perispermum. Le L. pseudolichenoïdes ne peut être comparé qu'avec Lithotamnion liche- noides (Fil. et Sol.) Heyd., Lithothamnion mesomorphum Foslie © et L. syn- trophicum Foslie ®, qui sont lous trois de vrais Lithothamnion. QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU Maroc, D'APRÈS LES RÉCOLTES DE M. R. DE SEGONzAC, par M. En.-Bonwer. M. de marquis René de Seponzac, ancien oflicier de spahis, a consacré une partie de l’année 1901 à une exploration du Maroc, au cours de la- quelle il a recueilli un petit herbier qu'il a offert au Muséum : bien que peu nombreuse, cette collection présente néanmoins un réel intérêt pour la géographie botanique, puisque plus d’un cinquième des espèces quila com- posent, soit 27 espèces sur 130, sont nouvelles pour la flore marocaine. Sous le rapport de la répartition géographique, ces 27 espèces peuvent se classer ainsi qu'il suit : Seize sont plus où moins répandues dans le bassin méditerranéen : Asrerocarpus CLusit Gay. Henicunysux aveusrirorum D. GC. Anrenaria capirara Lam. Tanaxacum oBovaruu D. C. Cerasrium Boissikri Gren. ScroPHULARIA RAMOSISSIMA Lois. Linuw puvcrarun Presl. ; Roswarinus orFicinauis L. Porenriira mirra L. var. Viscum azeum L. parasite sur Nerium CraræGus MonoGyxa Jacq. Oreanper L. Sorgus Torminauis Crantz. EvenonerA NICÆENSIS All. SeDum AMPLEXICAULE D. C. Avena FaruA L. SANTOLINA INCANA Lam. ) Heypnicu, Entwick. d. Corall. genus Perispermum (Ber. d. deutsch. Bot. Ge- sell., 1901, p. Log). @ Foszie, New Melobes., 1900, p. 5. G) Jbid., p. 6. nuttéts Lambé ét bé nn dd 5 à ls Di Dette -cééutas. de. — 717 — Six habitent l'Algérie et quelques-unes se retrouvent également en Tu- nisie : Herranruemum Fonraxesn B. et R. Cawpanuza arzanrica Coss. et D. R. Dranraus sennurarus Desf. Tuvuus azcenrexsis B. et R. Parowxeura Cossoxraxa Gay. OniGanux 6Lanpucosum Desf. var. Quatre sont spéciales à la péninsule ibérique : Apgnocarpus gispanicus D. C.U) Nepera Borsstent Willk. et Lge. CazawNraa Gnanatexsis B. et R. (non| Buxus razearica Lam. auct. mult.). Une enfin, l'Astragalus Boissieri Fisch., est localisée dans les sierras espa- gnoles, les montagnes de la Sicile et le mont Parnasse. D'autres espèces, sans avoir la même importance que les précédentes, méritent cependant une mention spéciale, parce qu'elles n'étaient connues que dans une ou deux localités du Maroc et que M. de Segonzac les a retrouvées sur des points fort éloignés de la station où elles avaient été pri- mitivement observées: je citerai notamment : P£onia conracea Boiss. . Canuiwa ivozuerara Poir. Benvenis mispanica B. et R. Cexraunea seusana Chaix var. maroccana Hecunreemum nusezzum Presl. Coss. — Graucum Pers. Fnaxunus pimoneua Coss. et D. R. Sizexe connuGara Ball. Livaria Luna Ball. Paroxreura nivea D. C. Teucrtum Pouum L. var. atlanticum Gazrum Tuneranom Lam. Ball. Beunis winora D. GC. Rumex ruynsoines Desf. Perinenæa ruscara Webb, Foxrmauis Donrær Schimp. C'est la partie orientale de l'Allas marocain ainsi que le pays des Beni- Mgild et des Beni-Mür qui ont fourni à M. de Segonzac ses meilleures récolles botaniques, ce qui s'explique non seulement par l'orographie de la région, mais aussi par ce fait que la partie orientale du Maghreb n'avait pas encore été visitée par les botanistes. Ce n'est pas, à vrai dire, la confi- guration du sol qui rend l'accès de l'Atlas marocain si difficile aux natura- listes, mais bien plutôt les populations qui l'habitent; composées en ma- jeure partie de Berhères insoumis, elles défendent avec un soin jaloux leur indépendance contre toute tentative et, dans ce but, ne laissent pénétrer sur leur territoire ni les Roumis, ni les représentants du sultan de Fez. () Cette espèce indiquée jadis au Maroc, sans localité précise (in Bull. Soc. bot. Fr., XX, 1853, p. 57), n'a pas été admise par J. Barr dans son Spicilegium Eloræ maroccanæ (1878); il était donc intéressant de constater, d’une façon précise , qu'elle appartenait bien à la flore de ce pays. — 178 — L’Européen qui s’aventure chez ces tribus doit dévuiser sa personnalité el avoir une parfaile connaissance de la langue et des mœurs arabes: 11 faut en outre qu'il cache soigneusement lous les instruments d'observation, notam- ment les appareils photographiques qu'il porte avec lui: il est même néces- saire qu'il mette une certaine réserve dans la récolte des objets d'histoire naturelle, afin de ne pas éveiller les soupçons des indigènes: cependant, avec de la sagacité, de la prudence et quelques ruses, on arrive à mettre en défaut la défiance des Arabes: c’est ce que prouvera surabondamment le livre que M. de Segonzac prépare en ce moment et dans lequel le lecteur trouvera la reproduction d'environ 850 vues photographiques, prises au cours de son voyage. par ce vaillant explorateur. SUR LES COLLECTIONS BOTANIQUES FAITES AU Dauomsy, par M. Le Tzsru, par M. Henri: Hua. Pendant son séjour au Dahomey, où il élait établi en qualité d'ingénieur agronome, au service d’une compagnie d'exploitation, M. Le Testu s’est occupé à réunir une collection des plantes de sa région. Un premier envoi, arrivé au Muséum le 10 octobre 1901, et une seconde série rapportée par le collecteur à son retour, dans le courant du mois de mai, forment un ensemble de 295 numéros de plantes préparées pour l’'Herbier et représentant 250 espèces environ. I faut louer M. Le Testu du soim apporté par lui à suivre exactement les instructions qui lui furent données au laboratoire des recherches dé- pendant de l'Herbier du Muséum. La valeur de ses récoltes en a été sensi- blement accrue. L Aux échantillons secs, dont le nombre d'exemplaires pour chaque espèce permettra une étude approfondie, sont joints, pour certaines espèces dont l'intérêt avait été signalé, des échantillons conservés par voie humide dans le formol, et aussi des fruits secs et des graines, quand la chose a été pos- sible. Les étiquettes, mentionnant les particularités de station, ont été soi- gneusement établies. Le fait d’avoir été récoltée en entier dans un rayon restreint, par un botaniste résidant sur place et capable de suivre l’évolution des espèces, rend cette collection bien plus précieuse que celles qui sont faites le long d'un itinéraire par un explorateur. On ne saurait trop répéter combien cette méthode offre d'avantages pour les botanisies collecteurs. Elle seule permet de ürer des conclusions sérieuses concernant la géographie bota- nique, et, d'autre part, elle seule peut nous procurer l'assurance que cer- tains fruits appartiennent à une même espèce récollée en fleurs quelques moIs auparavant. Na die ds DE 19 — La contribution apportée par M. Le Testu à notre connaissance de la Flore du Dahomey est done des plus importantes. Nous n'avions jusqu'ici que des documents peu nombreux, dus à un missionnaire de la congré- gation du Saint Esprit, le P. Ménager, et offerts au Muséum par feu Ballon , en 1881, et quelques spécimens rapportés par M. Eugène Poisson, à la suile d’un voyage d’affaires, l'année dernière. Le classement sommaire de la collection de M. Le Testu permet déjà de présumer l'intérêt que présentera son étude approfondie. De nombreux types de la Flore d'Oware et Bénin de Palisot de Beauvois s'y retrouvent, entre autres le Landolphia ovariensis, sur lequel l'attention a déjà été attirée dans le Bulletin, comme origine principale du Caoutchouc au Dahomey ©. Parmi les autres plantes, on peut, dès à présent, signaler de bons échan- tillons mâles et femelles d'une curieuse Morée, classée autrefois avec doute, par M. le professeur Bureau, dans le genre Maclura, sous le nom de M ? excelsa ©), et que, plus récemment ?, on a détaché de ce genre en même temps que l'espèce américaine type du genre Clorophora de Gaudichaud. Bien qu'elle soit répandue sur toute la côte de Guinée et utilisée à la con- struction (c'est le Æoco de la Guinée septentrionale), le Muséum n'en pos- sédait jusqu'ici que des échantillons mâles, en petit nombre. Enfin il convient de mentionner particulièrement deux intéressantes acquisitions pour notre Herbier : deux fruits d'Apocynacées peu ou point connus: ceux du Baissea axillaris Hua (Zygodia Benth.) et du Motandra , dont il n'est peut-être pas superflu de publier dès à présent la description. Descrirrion p£ peux rnurrs p'Arocy Nick AFRICAINES , par M. Hevri Hua. 1. Baissea axillaris l). ? Le fruit de cette espèce a été déjà sommairement décrit par MM. de Wil- deman et Durand, sous le nom de Guerkea Sehumanniana !, sur des échan- tillons provenant du Congo indépendant. Ges auteurs l'avaient rapproché 0) Bulletin du Muséum, 1909, p. Ga. @) D. C. Prodr., XNIT, p. 231. @ Benrnan et Hooken, Genera, I, p. 363. Voir pour la synonymie : Hexm Hua. Identité générique du Zygodia avillaris Benth. et des Baiïssea in C. R. Ac. des Se., séance du 14 avril 1902. @) Waisveman et Donavo, Matériaux pour la flore du Congo, in Bull. de la Soc. R. de Bot. de Belgique, 1899, p. 128. — 180 — du fruit des Swrophanthus, lout en faisant ressortir certaines différences évidentes. C’est, en somme, un fruit de Baissea. Pour lever tous les doutes, nous en reprenons la description détaillée, d’après les excellents matériaux de M. Le Testu. Follicules séminés, sensiblement cylindriques, à sommet obtus, unis à la base par un empälement peu sensible, s’écarlant l'un de l’autre suivant un angle pres- que droit, en se courbant légèrement en dehors. Longueur, 20 à 25 centimètres; diamètre, 5 à 6 millimètres. Péricarpe fortement parcheminé, à surface externe revêtue d’une pubescence laineuse brune, courte et serrée, à surface interne très lisse. Placenta mince, proéminent à l’intérieur, se détachant complètement à la dehiscence. Graines rangées en deux séries le long de ce placenta, linéaires, à base obtuse, à sommet tronqué muni d'une aigrelte roussälre, à face exlérieure régulièrement convexe, à face intérienre (appliquée au placenta) plane ou largement canaliculée, marquée d'un raphé proéminent sur la ligne médiane. Tégument brun foncé, lisse, adhérent à l'albumen. Albumen charnu, épais, embryon droit à radicule cylin- drique, à colylédons très élroils, aigus au sommet. Longueur de la graine, 15 à 18 millimètres; largeur, 2 à 3 millimètres; épaisseur, 1 millim. 25; longueur de la radieule, 2 millimètres, des cotylédons, 12 millimètres; largeur des cotylédons, 1 millimètre à peine; longueur des soies, 20 à 45 millimètres, les plus courtes sur les graines du sommel du fruit. 9. Motandra. Complètement inconnu jusqu'à présent. La définition du fruit que nous allons donner va modifier les affinités douteuses de ce genre, placé dans tous les Genera à côté des Zygodia. Les graines, ovales, larges, aplaties, bordées, rappellent certaines graines d’Asclépiadées. Le follicule, ligneux, court, ovale, aigu, est absolument différent du follicule cylindrique des Baisse, Alafia et genres voisins, au milieu desquels le genre Motandra avait élé placé. ‘ Follicules géminés ligneux, à base large, à sommet aigu incurvé, placés en pro- longement l’un de l’autre. Revêtement laineux, brun dans la jeunesse, caduc à Ja fin, laissant une surface lisse, noïrätre. Bords de la suture très aigus à la dé- hiscence. Placenta large à la base, très aigu au sommel, canaliculé sur sa face externe, marqué sur sa face interne de nombreuses cicatrices linéaires , longitu- dinales, se détachant à la déhiscence. Longueur, 8 à 12 centimètres; diamètre à la base, 1 centimètre. Graines ovales, aplaties, arrondies à la base, à sommet tronqué, muni d'une aigrette soyeuse d’un beau blanc; serrées les unes sur les autres, elles sont plus ou moins comprimées. Quand elles sont libres, leur face externe est à peine convexe; la face interne légèrement concave est bordée et présenteers le sommet un hile linéaire occupant 1/3 de la hauteur. Tégament fauve, glabre, facilement détaché de lalbumen mince. Embryon à radicule cylindrique, à cotylédons elliptiques larges, à base cordée, à sommet arrondi, à réseau de nervures développé. Lon- — 181 — gueur de la graine, 15 millimètres; largeur, 7 à 8 millimètres; épaisseur, 1 millim. 5 à 2 millimètres; longueur des poils de l’aigrelte, 4o à 50 millimètres; longueur de la radicule, 4 à 5 millimètres; longueur des cotylédons, 5 à 6 millimètres; lar- geur des colylédons, 6 à 7 millimètres. Sur LA DOUBLE RÉFRACTION ACCIDENTELLE DES CRISTAUX CUBIQUES, par M. Paur Gauperr. Un cristal cubique, comprimé mécaniquement, devient biréfringent et la double réfraction disparaît dès que la substance n’est plus soumise à la compression. Cependant on obtient une biréfringence permanente dans cer- taines conditions , et en particulier dans le cas où la surface cristalline sur laquelle s'exerce la pression présente des points de rupture. Ainsi une pres- sion exercée sur une lame isotrope de clivage de blende, de sel marin, ete. , au moyen d'une aiguille pénétrant dans le cristal, provoque la formation de bandes biréfringentes dont la direction est en rapport avec la symétrie cristalline. Un parallélépipède de sel gemme, soumis à la torsion, présente aussi des bandes ayant la double réfraction. Cette biréfringence persiste in- déliniment à la température ordinaire. La collection de minéralogie du Muséum possède des échantillons de sel gemme, ayant servi, en 1867, aux expériences de Reusch, qui sont encore biréfringentes. M. R. Brauns à étudié cette double réfraction produite artificiellement sur le sel gemme, la sylvine, la blende, le nitrate de plomb, la senar- montite, etil a conclu de ses observations que les anomalies optiques de ces corps élaient dues à des pressions, qui sont produites de diverses facons. J'ai repris l'étude de ces anomalies en expérimentant sur un grand nom- bre de corps, afin de rechercher les relations existant entre la production de cette double réfraction accidentelle et les autres propriétés cristallines, comme le clivage et lélasticité. Je ne donnerai ici que quelques-unes des observations que j'ai faites, un mémoire beaucoup plus étendu devant être consacré à celte question. Jodure de potassium. — Si on exerce avec une aiguille une pression sur la face du cube, de façon à percer la surface, il se produit deux bandes bi- réfringentes dirigées dans la direction de la diagonale de la face et allant en s'élargisssant à partir du point où la surface a été rompue. Le phéno- mène est en somme le même que celui qu'on observe sur la sylvine, mais tandis que dans eette dernière l'allongement est positif, dans l'iodure de po- tassium il est négatif comme dans le sel gemme. Eluorine. — La structure des cristaux est très complexe, comme l'ont Muséom —- vu. 3 — 182 — démontré les travaux de M. F. Becke(? et surtout ceux de M. Wallerant ©}; cependant, en prenant des échantillons aussi purs que possible et sans ano- malies opliques, on constate qu'une pression exercée sur la face du cube donne naissance à la production de deux bandes biréfringentes à angle droit et dirigées, comme dans le cas précédent, suivant la diagonale de la face. L’allongement des bandes est positif. La même pression exercée sur da face de l'octaèdre provoque la formation de trois plages biréfringentes dont la plus grande direction coïncide ou est parallèle avec les bissectrices de la face octaédrique. L’allongement est encore posilif. Les plages ne sont pas ici nettement tranchées comme dans le sel marin, liodure de potassium, la blende, mais en faisant agir la pointe vertica- lement, on arrive à avoir des plages bien définies. Avec l'iodure de potassium et surtout la fluorine, il se produit des plans de cassure (compliqués dans le dernier minéral) sur lesquels je reviendrai dans une prochaine note. Grenat almandin. — Les échantillons étudiés proviennent de Ceylan et sont absolument monoréfringents. Le minéral étant assez dur, une pointe d'acier n'arrive pas à entamer facilement sa surface, aussi faut-il employer une pointe en diamant. Tout autour du point de pénétration, il se produit une partie biréfringente Lrès peu étendue, aussi il vaut mieux pour consta- ter le phénomène rayer la face étudiée. De chaque côté de la raie, il se pro- duit une bande biréfringente très étroite et à double réfraction faible, qu'on constate cependant facilement avec une lame de quartz teinte sensible. L'orientation optique des plages biréfringentes n’est pas constante, et le grenat parait plutôt se comporter comme un Corps vilreux que comme les minéraux précédemment éludiés. Rubis spinelle. — En rayant une face octaédrique avec un diamant, il y a production de plages biréfringentes très étroites et sans orientation op- tique constante comme dans le grenat. Des observations semblables ont été faites sur d’autres minéraux et sur des cristaux artificiels, mais les résultats sont identiques aux précédents. Action de la chaleur sur la double réfraction accidentelle. — M. R. Brauns a montré qu'à une température modérée la blende artificiellement biré- fringente redevient isotropé. J’ai constaté que la fluorine, le grenat, le spi- nelle reprennent aussi leur isotropie autour de la rayure quand on les chauffe. mais la température est beaucoup plus élevée que pour la blende. Avec cette dernière, on observe un fait intéressant. La lame de clivage est OF. Becker, Altzversucle an Fluorit. Tsclermal®s Mhtth., XT, f. 382, 1890. ®) EF. Wazreraxr. Bull. soc. fr. de Min., L. XXI, p. 4h, 1898. és tee ts ste — 83 — portée à la températare à laquelle la biréfringence provoquée artificielle ment disparait: avec une aiguille on exerce une pression, il y a production des bandes biréfringentes signalées plus haut, mais dès que l'aiguille cesse d'agir, la chaleur fait disparaître on affaiblit du moins très fortement la double réfraction, de telle sorte qu'en pressant plus où moins sur l'aiguille, on voit la couleur des bandes augmenter ou diminuer, à vue d'œil, d'inten- sité. Le cristal parait être tout à fait plastique. Un phénomène semblable se produit à la température ordinaire et avec beaucoup d'intensité avec la senarmontite. Le même fait se produirait avec le sel gemme, la sylvine, Viodure de potassium, en les portant à la température à laquelle la biré- fringence provoquée par le choc disparait, mais le phénomène est moins net qu'avec la blende. Des observations qui précèdent et de celles qui ont été faites antérieure- ment il résulle les faits suivants : 1° Il y a production de bandes biréfringentes. très nettes et régulière- ment orientées dans les corps possédant nn clivage facile. Les plages sont en général irrégulières (excepté dans le nitrate de plomb), si le cristal ne possède pas de clivages; 2° Les bandes bivéfringentes, bien que n'ayant pas toujours des contours réguliers , ont leur plus grand allongement en coïncidence avec la projection des axes ternaires du cristal sur la face considérée ; 3° À une certaine température, la double réfraction accidentelle disparait définitivement : h° À cette température, le cristal est plus où moins plastique, la biré- fringence varie à vue d'æil, avec l'intensité de la compression. Explication du phénomène. — On peut faire deux hypothèses pour ex- pliquer celte double réfraction ainsi produite : 1° Admeltre que les molécules constituant le cristal ne sont pas cubiques et que l'ébranlement moléculaire leur fait quitter la position primitive dans laquelle leur groupement produit un corps isotrope, pour prendre une position nouvelle dans laquelle la compensation optique n'a plus lieu. 2 Supposer que les molécules, sans changer leur orientation, ont été comprimées commedans lecas des expériences de Brewster, de Bücking ete. , mais la limite d'élasticité ayant été dépassée, le cristal ne revient plus à son état primitif. Je ferai remarquer la concordance qui existe entre les faits qui nous oceu- pent et ce que l'on sait sur l’élasticité des corps cubiques. On à vu que la plus grande longueur des bandes biréfringentes, c'est-à-dire la direction suivant laquelle le cristal se modifie le plus facilement, coïncide avec la projection de l'axe ternaire sur la face considérée: or, les observations de Voigt, de Groth, ete., sur des cristaux de substances clivables, montrent — 184 — que les coeflicients d’élasticité ne sont pas les mêmes dans un cristal cu- bique suivant les différents axes: le coeflicient le plus faible se rapporta à l'axe ternaire. I est même probable que si les expériences étaient étendues à un plus grand nombre de corps, on trouverait que cette différence dans les coeflicrents d’élasticité est d'autant plus accentuée que le clivage est plus facile. Ces considérations permettent de se rendre compte de la formation des bandes. La compression modifie le cristal sur une plus grande étendue dans la direction de la projection de l’axe ternaire que dans les autres di- rections. La modification du réseau ne se manifeste pas à l'extérieur par d’autres propriétés. Jai produit des figures de corrosion sur la blende, et les parties, devenues biréfringentes, n’ont pas montré de déformation ap- parente. L'attaque n'a pas été plus rapide que sur le reste de la face, comme cela a lieu pour les cristaux de calcite, maclés artificiellement. i L/ BULLETIN DU PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGCGCII SOMMAIRE. Pages. Nomination ‘de M. A. Gaudry comme professeur honoraire; de MM. Cha- : telain, Gaucher, Démousseau comme boursiers d’agrégation; de MM. Mamelle, Sirvent, Launoy, Deprat comme boursiers de doctorat; de M. Turquet comme boursier de voyage; de MM. Menegaux et Lesne comme officiers de l’Instruction publique; de MM: Martin et Vallée comme officiers d'académie .......................... 485 Correspondance. Lettres de MM. E. Merwart, E. Wagner, A. Cheyalier, F. Geay, D' Rivet, Ferrier, Boucart, M. Bel, J. Dybowski, L. Haute- feuille, Auricoste; communications de MM. P. Labbé et Obalski re- latives à leurs explorations, le premier en Sibérie et au Japon, le second au Canada; présentation du portrait de Bloch par M. le pro- fesseur L. Vaïllant; présentations d'ouvrages .................. L86 À. Meweçaux. Catalogue des Mammifères rapportés par M. Geay, de Ja Guyane française, en 1898 et 1900......................... L9o G. Granpmier. Observations sur les Lémuriens disparus de Madagascar. Collections Alluaud, Gaubert, Grandidier..................... L97 R. Manrin. Odonates indo-océaniens des collections du Muséum. . ....... 506 G. Porrevin. Note sur quelques Choléviens du Muséum ............... 512 E. Simon. Arachnides recueiïllis dans l'Afrique tropicale par M. Edouard Foa. 513 w H. Counière. Note sur les Palæmonidæ africains proyenant des explorations d'Édouard'Foa.. 127205 PAP e NE RER 519 Ed. Cusvreux. Diagnose d’un Amphipode nouveau ( Orchestia excavata) pro- venant du Haut-Zambèze................................. 51 NitÉMibdosooosodeadoco nono bmasdodauooogounnse 529. — Sur une forme géante de Spermatozoïdes chez les Cirrhipèdes. . . .. 526 L. Sewicuow. La sécrétion dans l'intestin moyen du Bombus agrorum (Fa \ DRANB) asc sedonooponebnnhooosandabenomessonbosioe 927 Ch. Graver. Sur un Cérianthaire pélagique. ...................... 529 A. Birrar. Les Hydroïdes de la baie de la Hougue............. - -LOOL G. Pmisax. Élude comparative des effets du venin de Vipère sur le sang de Chien ettde Lapin..." "nec. CEE UE 536 M. Nicroux. L’oxyde de carbone dans le sang des animaux isolés en mer.. 540 — L'oxyde de carbone dans le sang des Poissons... ................. 542 Ph. van Tiecueu. Encore quelques genres nouveaux d'Ochnacées. Tableau résumant la composition actuelle de la famille... .............. 543 (Voir la suite à la page 3 de la couverture.) (à F Ê 2 wfhs 2 Lu + à ET D LU SA a MIE TN Nails FT US OT RO EE AN GED CE DEN ER UT AT, MAREUE OP RURC tr mar 40 Pi + AMEN 09 2; Ml "4 A. x “ N Lore, et té t \ : \S , 5 n » . Guauveaun. Passage de la disposition primitive à la disposition secon- daire dans les cotylédons du Pin maritime (Pinus maritima)....... 549 _J. Porssox. Sur une espèce nouvelle du genre Micrandra. ....... OR I00 … E. Poissox. Sur la culture du Cotonnier au Dahomey.......... ones 562 … J Turouer. Note sur les plantes à caoutchouc de l’Indo-Chine française... 566 S. Meuwen. Le soufre natif de la place de la République à Paris... ..... 568 EN Taimarcasite d'Épernaÿe sen. ue eau e tune mets 02 aus 70 P. Gaurenr. Nouveau procédé d'observation des eristaux microscopiques en MNÈTE) converren Eee einer uns 571 . — Sur les constantes capillaires des faces cristallines. . . . .. Foneteenne 572 Anxaur. Contribution à l'étude des Lianes à caoutchouc d'Afrique. . .... 573 * . ’ LS Æ ZA De : k BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. —— ANNÉE 1902. — N° 7. 2e 63° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 25 NOVEMBRE 1902. —20—— PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER. DIRECTEUR DU MUSÉUM. M. ze Présinenr dépose sur le bureau le sixième fascicule du Bulletin pour l'année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 24 juin 1902. Par décret en date du 22 juillet courant, M. Gaupry (A.), pro- fesseur de paléontologie au Muséum d'histoire naturelle, est admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à une pension de retraite à dater du 1° août 1902. Par le même décret, M. Gaupry (A.) est nommé professeur honoraire. Par arrêté en date du 4 novembre 1902, sont nommés boursiers près le Muséum d'histoire naturelle : Boursiers d'agrégation. — 1° année : MM. Cuareca (Eugène); Gauoner (Antonin); 2° année : Démousseau (Louis). Boursiers de doctorat. — 1" année : MM. Mawecze (Théophile); Sinvenr (Louis); 2° année : Launoy (Louis); Depnar (Jacques). Boursier de voyage. — 2° année : M, Tunquer (Jean). Muséum. — vin. 33 | — 486 — R Par arrêté en date du 12 juillet 1902, ont été nommés : 1° Officiers de l’Instruction publique : MM. Mensçaux, assistant; LEsnE, assistant. 2° Officiers d'académie : MM. Mannin, préparateur; VALLÉE, préparateur. CORRESPONDANCE. M. MerwarT (Émile), Secrétaire général de la Guyane française, annonce la création d'un musée local à Cayenne, et en même temps l'établissement, dans le jardin colonial de Montabo (à 2 kilomètres de Cayenne), d’une ménagerie où séjourneront les animaux pris vivants dans la colonie et destinés au Muséum d'histoire nalu- relle. M. Wacer (Émile), qui explore le Chaco austral (République Argentine), écrit d'Icaño qu'il a fait expédier au Muséum six caisses de collections comprenant des Oiseaux de proie; des Insectes, avec un nid de Mélipones ; des Cactées de la région. M. Wagner a trouvé également deux urnes funéraires des anciens habitants du pays; ces vases contcnaient des ossements, dont deux crânes qui sont joints à l'envoi. M. Cuevazrer (Auguste), chef de la mission scientifique Chari- Lac Tchad, a envoyé de Brazzaville quatre caisses d'herbiers et une caisse d'animaux. Parmi ceux-ci, se trouvent des Spongiaires d’eau douce analogues à des formes que l’on a considérées, jusqu’en ces derniers temps, comme localisées dans l'Amérique du Sud. M. Gray (Félix) annonce de Cayenne un important envoi long- temps retardé à cause de l'épidémie de fièvre jaune qui a sévi sur la colonie. L'ensemble des collections expédiées cette année au Muséum par M. F. Geay se compose de sept caisses contenant environ A,000 spécimens. — 187 — M. le D' River, de la Mission géodésique française de l'Équateur, a fait parvenir au Muséum, dans une série d’envois, des Insectes, des Oiseaux et des Plantes de la vallée interandine. La mission a commencé ses travaux géodésiques sur les hauts sommets des Cor- dillères, où M. le D° Rivet compte faire d’intéressantes récoltes. M. Ferrer, ingénieur des travaux publics, en mission sur la côte ouest de Madagascar, a adressé au Muséum des coquilles ra- massées sur la plage de l'ile Androsa et au cap Saint-André. M. Boucar» a offert récemment toute une série d'animaux inté- ressant les diverses chaires de zoologie du Muséum. M. Bec (Marc), ingénieur civil, a donné au Muséum des col- lections d’essences forestières et de plantes en herbier qu'il a re- cucillies au cours de ses missions en Indo-Chine, en Amérique et en Afrique. M. Dysowskr (J.) a offert au Muséum les pièces de collection suivantes : un Spongiaire de la Guadeloupe, des Insectes, une Tortue luth et divers spécimens provenant des Comores et du Congo. MM. Havrereuce (L.), directeur de Annuaire des syndicats agricoles et de l’agriculture française, partant en mission agricole pour lIndo-Chine, l'Inde anglaise et Ceylan et A. Gauthereau, à Santa Rosalia (Basse-Californie, Mexique), offrent de recueillir des collections pour le Muséum d'histoire naturelle. M. Aunicosre, directeur de l'Office colonial, annonce l'envoi de documents destinés au Laboratoire colonial, et demande en échange le Bulletin du Muséum. 33. — 188 — M. Lagsé (Paul) a rappelé à grands traits le voyage qu'il vient d'entreprendre en Sibérie et au Japon. H a fait projeter, devant l'assemblée des naturalistes, de superbes photographies représen- tant les principaux types ethniques des régions qu'il a parcourues. M. le Directeur remercie vivement cet excellent explorateur pour les collections qu'il a rapportées et les relations qu'il a cherché à établir entre le Muséum et les Musées sibériens et japonais. M. Osauskr a fait une communication préliminaire sur son explo- ration dans le Canada seplentrional. M. le Directeur rappelle com- bien le Muséum est redevable à ce distingué voyageur, qui a contribué à enrichir les collections de notre grand Musée national et à les faire connaître dans le Dominion canadien, où l'élément fran- çais, quoique en minorité, Joue cependant un rôle très aclif. M. Varcuanr (Léon) présente un portrait de Bloch. L'auteur de cette toile, haute de o m. 92 et large de o m. 7, serait un nom- mé Voirot®). Le célèbre ichtyologiste est représenté à mi-corps, assis à sa table de travail, ayant ouvert devant lui son grand ouvrage à la planche où se trouve figurée : La Rene pes Carpses; un Cyprin doré, dans un bocal cylindrique, est placé sur le coin de la table, à sa droite. Quand bien même le personnage ne serait pas connu, ces accessoires sufhraient pour le désigner. Le traité de Bloch commença à paraître en 1782, mais il est probable qu'il s’agit ici de la grande édition en français, publiée de 1785 à 1797; ce serait à cette dernière date que la peinture fut exécutée; ce naturaliste avait alors 74 ans. Humboldt, d'après la tradition, fit cadeau de ce portrait à Va- lenciennes; à la mort de ce dernier, il fut donné à Émile Blan- chard. Se conformant au désir qu'avait exprimé celui-ci, ses héri- tiers ont fait remettre cette peinture au Laboratoire d'ichtyologie. (® On parvient à lire, dons le coin du tableau en bas à droite, sur la teinte verte du lapis qui garnit la table : S. Votrot P* en 1797 ägé de 85 ans — 189 — M. le professeur Sraxiscas-Meunier dépose sur le bureau de la réunion des naturalistes, pour la bibliothèque du Muséum, un volume qu'il vient de publier sur la Géolopie généraleN), C'est le ré- sumé du cours récemment professé par l'auteur et dont la conclu- sion générale est que la profondeur du sol constitue un laboratoire d'une activité incessante, où les masses rocheuses subissent des transformalions ininterrompues. La constatation de cette vie intense du milieu géologique jette sur un très grand nombre de phéno- mènes une lumière des plus vives et vient compléter les progrès déjà procurés par la doctrine actualiste. Elle montre que, dans le plus grand nombre des cas, la substance d'une couche un peu an- cienne n’est pas de l'âge géologique de cette couche; qu'elle s’est substituée en tout ou en partie à la matière iniliale qui a subi, en outre, de profonds changements de structure. Des exemples très précis empruntés aux gîtes de phosphates fos- siles, aux couches de minerais de fer oolithique et à bien d’autres matières, font voir la fécondité du point de vue activiste dans les directions les plus diverses. L'auteur s'attache aussi à montrer, à l’aide des faits d'observa- tion , que l'histoire de la terre se réduit aux stades d’une majestueuse évolution, dans le cours de laquelle il n’y a place pour aucun acci- dent du genre de ceux qu'on a désignés sous le nom de révolutions du globe. Il fait voir en particulier que la formation du diluvium et le creusement des vallées se sont réalisés de la manière la plus progressive, et il s'attache à ramener les phénomènes glaciaires qui ont laissé des traces si nettes à la surface des continents à leurs dimensions véritables, parfois si singulièrement exagérées. La conclusion de toutes ces études, c’est que la croûte terrestre est le siège d'une véritable physiologie où des fonctions distinctes sont réalisées par des organes particuliers. C'est grâce au jeu simul- tané de ces divers appareils et aux effets mutuellement complé- mentaires qu'ils déterminent, que l'équilibre mobile du globe est maintenu. M. Rexaucr dépose sur le bureau les mémoires suivants : 1° Un tirage à part de sa note insérée dans les Comptes rendus de 0) Volume in-8° illustré de la Bibliothèque scientifique internationale. Paris, Alcan, 1903. — 190 — l'Institut, intitulée : Sur quelques pollens et tubes polliniques fos- siles du terrain houiller; 2° Sur une Parkériée fossile du terrain houiller de Saint- Étienne, 1902; 3° Un travail sur quelques micro et macrospores fossiles (Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Autun, 1902); h° Sur la transformation de la matière organique des plantes en combustibles fossiles (Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Autun, 1902); 5° Sur les marais tourbeux aux époques primaires (Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1900). M. Bois (D.) offre à la bibliothèque du Muséum les ouvrages suivants : 1° La récolte et l'expédition des graines et des plantes vivantes des pays chauds; leçon faite au Muséum (Enseignement spécial pour les voyageurs naturalistes), Revue des cultures coloniales, 1902; 2° Une nouvelle espèce de Cotoneaster du Yunnam, le Cotoneaster Francheti (Revue horticole, n° du 16 août 1902); 3° Tableau synoptique des principaux genres d'Orchidées culti- vées par Bois (D.) et Gérôme (J.), Journal de lu Société nationale d'horticulture de France, août 1902. COMMUNICATIONS. Carazocue DES MAmmIFèREs RAPPORTÉS Par M. GE4Y DE LA (GUYANE FRANÇAISE EN 1896 ET 1900, par M. À. Menecaux. (TROISIÈME NOTE. ) I. Rongeurs. 1. Scrorus variagicts Is. Geoff. Sciurus variabihs Is. Geoffroy, Mag. Zool., 1839, pl. IV, et Allen, Monogr. of N. Am. Rod., 1877, p. 768. — 191 — M. Geay a rapporté de l'Ouanary deux échantillons dans l'alcool, et de Saint-Georges d'Oyapock, deux spécimens en peau, un mâle et une femelle. Déjà en 1897, il en avait envoyé au Muséum un spécimen provenant de Vénézuéla. Le nom indigène de cet animal dans la Guyane française est Grand Guer- lingué. Le Muséum possède une série assez complète de cet Écureuil variable. Son aire de dispersion est très vaste. On le rencontre dans le Costa-Rica, à Panama, dans la Colombie, le Vénézuéla , le Brésil occidental, la Guyane, l'Équateur, le Pérou, la Bolivie et le Chili. 2, Scrurus AESTUANS L. Seiurus aestuans Linné, Syst. nat., 1, 1766, p.88, et Allen, Monogr. of N. Am. Rodentia, 1877. p. 756. Sciurus pusillus Desmaret, Mamm., 1820, p. 337, pl. LXXVII, fig. 2. Un échantillon dans l’alcool, provenant de J'Ouanary , M. Geay, 1900. Une peau, rapportée par M. Geay dans son voyage effectué en 1898, est montée aux Galeries sous le nom de pusillus Desm. Son nom indigène est Petit Guerlingué. L'Écureuil nain de la Guyane est très commun dans l'Amérique méri- dionale. M. Geay l'a rapporté du Vénézuéla. On le trouve en outre dans la Colombie , le Brésil occidental et méri- dional , le Pérou et la Bolivie. 3. Peromyseus MexicaNus de Sauss. Hesperomys mexicanus de Saussure, Note sur quelques mammifères du Mexique (3° article), in Rev. et Mag. de Zool., 1860, p. 103, pl. IX, fig. 1 et 14, et Allen, Bull. Am. Mus., Il, 1889, p.179. Peromyscus, Gloger, Naturg., 1841. M. Geay a rapporté, en 1900, un adulte et trois jeunes dans l'alcool. Ils proviennent des forêts du Camopi dans la Guyane française. Le nom indigène est rate-bois. La longueur du corps de l'adulte est de 105 milli- mètres et celle de la queue de 100. On l'a rencontré surtout dans le Mexique méridional, à Vera-Cruz, Santa-Efigema. 11 faut donc étendre beaucoup son aire de dispersion et y ajouter la Guyane et probablement le Nord de l'Amérique du Sud. &. Rerruronon Azsrowr Thomas. Thomas, Proc. Zool. Soc., 1880, p. 691, fig. 1 et 2. L'échantillon unique rapporté en 1900, dans l'alcool, par M. Geay, pro- vient des environs du Camopi. Il en existe au Muséum un spécimen monté, rapporté par M. Geay en 1896, du Vénézuéla. H est un peu plus grand que le précédent. — 492 — Cet animal se trouve donc non seulement au Vénézuéla, mais encore dans la Guyane française. 5. Mesomys (Echinomys) spinosus Geoff. Echimys spinosus Desmaret, Nouv. Dicl., 1817, X, p.57. Mesomys Wagner, Arch. Naturg., 1845, I, p. 145. ‘Le Rat épineux D’Azara, Voy. dans l’Am. mérid., 1809, p. 326, pl. XII. M. Geay a rapporté de la Guyane, en 1898, un échantillon conservé dans l'alcool. Toutes les espèces de ce genre habitent les régions tropicales de 1’Amé- rique méridionale. Mais le Rat épineux d’Azara se rencontre plus spéciale- ment dans la Guyane, le Brésil central et méridional, Mina-Geraes, le Paraguay, la Bolivie et les Andes jusqu’au Cochabambo. 6. DasyProcra Acoucay Erxleb. Cavia acouchy Erxleben, Syst. Reon. Anim. , 1777. p. 354. Dasyprocta acouchy Desmaret, Mammif., p.358, 1820. M. Geay a rapporté, en 1898. de la Haute-Carsevenne, deux échantillons, dont un mäle. qui ont été montés et sont exposés aux galeries. Cet animal se rencontre dans les forêts de la Guyane, du Brésil, des bords de l’Amazone et du Rio Negro. IL. Ruminants. 1. Cariacus (Mazama) AMERICANUS, var. sAvANNARUM Cab. et Schom. Cervus dama americana Erxleben. Syst. Reon. animulis, p. 319, 1777. Cervus (Mazama) virginianus H. Smith, in Grifith's Animal King- dom, vol. IV, p. 127, 1827. Cervus savannarum Cabanis et Schomburpk, Pre British Guiana, III, 1848, p. 785. Cariacus savannarum Brooke, Proc. Zool. Soc., p. 920, 1878. La peau d’un seul individu mâle provenant des forêts marécageuses des environs de la crique Toutane, dans le bas Oyapock. M. Geay, 1900. Mais deux crânes en bon état de conservation. Le nom indigène est Cariacou royo. La longueur du corps de ce Cerf était de 1 m. 10: les pattes antérieures avaient o m. 46, les postérieures o m. 57. Cette race à peliles cornes est intermédiaire entre les races de Virginie et celles de Colombie. En 1897, M. Geay avait déjà rapporté du Vénézuéla un jeune Faon de cette variété. Cet animal se rencontre dans les savanes de la Guyane, de la Co- lombie et du bassin de l'Orénoque. — 193 — 2. Mazama pronoroma Illig. Cervus dichotomus Tiger, Abh. Ak. Berlin, p. 108 et 117, 1811. Cervus paludosus Desmarest, Mammologie, vol. IL, p. 443, 182. Mazama paludosus H. Smith, in Griffth's Animal Kingdom, “vol. V, p- 316, 1827. Cariacus palustris Lesson, Nouv. Tabl. d'Hist. nat., p. 173, 18/2. M. Geay a rapporté un crâne d’un jeune Cerf tué dans le Bas Oyapock, en 1900. Le Cerf des marais se trouve fréquemment au Brésil et à la Guyane, dans le Paraguay, dans Entre-Rios, dans le désert du grand Chaco et les districts boisés de l'intérieur de la République Argentine. Il est abondant dans la province de Matlo Grosso. III. Édentés. 4. Cnozorpus nipacryzus L. Bradypus didactylus Linné, Syst. nat., p. 51. Cholæpus didactylus Miger, Prod. syst. Mammif., p. 108, 1811. Cet échantillon de taille moyenne provient du Haut Oyapock. Son nom indigène est Paisou. Il est plus noir que les échantillons montés des galeries; c'est donc un animal relativement jeune. Tous les poils sont noirs ou brun foncé sur une longueur plus ou moins grande, excepté au milieu du dos où ils sont d’une couleur jaune sale. L'Unau est répandu sur de vastes surfaces dans l'Amérique méridionale, dans la République de l'Équateur, dans le Brésil septentrional, en particu- lier dans les bassins des fleuves Negro, Xié, Içama, Vaupé, et dans les Guyanes. Sa présence dans les Antilles et l'Amérique centrale (Gray) n'est pas certaine. Une variété de cette espèce est spéciale à la Colombie. 2. Braoyeus cucuzuicer Wopl. Bradypus tridactylus Linné, Syst. nat., t. I, p. 50. Bradypus cuculliger Wagler; Isis, p. 605, 1831. M. .Geay a rapporté de la Guyane, en 1898, les dépouilles de deux échantillons, un mâle et une femelle, qui ont été montés et sont exposés aux galeries L’Aï à capuchon, déjà signalé dans les Guyanes anglaise et hollandaise, | sur le Demerara et le Surinam, existe done aussi dans la Guyane francaise. Comme il a élé aussi capturé en Bolivie, il est très probable qu'il vit dans l'immense région du Haut-Amazone comprise entre ce pays et la Guyane. — 194 — 3. TamanDua TeTRaDAGTYLA L., Subsp. niGrA Geoff. Myrmecophaga tetradaclyla Linné, Syst. nat., 1766, p. 56. Myrmecophaga tetradactylus var. 6 Schreber, Säugeth, 1, p. 205, pl. 68. Myrmecophaga nigra Geoffroy, Collection du Muséum. Myrmecophaga tamandua var. F. Desmaret, Mammif., fè2s, p. 374, et Nouv. Dict., t. XIT, p. 107. Tamandua Gray, Annals of Philosophy, new series, 185, vol. X, p. 343. L'animal rapporté par M. Geay en 1900 est probablement une femelle: il provient des bords de l'Ouanary. Get animal paraît être assez rare; il est bien figuré dans d’Arana. (Voir dans l’Am. mérid., 1, p. 255, pl. VIL.) Les divers auteurs qui l’ont étudié le considèrent tantôt comme une variété de l'espèce type, dont la coloration est pourtant si différente, tantôt comme une espèce particulière; parfois même l'assimilation est encore prouvée plus loin et on le fait rentrer dans l'espèce tetradactyla simplement comme forme mélanique. Pourtant, il me semble que ce mélanisme s'accompagne de caractères constants et différentiels assez nets pour qu’on soit autorisé à le regarder au moins comme une sous-espèce. La couleur de cet animal est d’un noir très foncé uniforme sur tout le corps. Les poils ont partout la même longueur (même à la racine de la queue où ils n’atteignent que 2 centimètres), excepté sur la tête et la nu- que où ils sont un peu plus courts et dressés en brosse. Ce caractère dis- tingue ce Tamandou noir du type de l'espèce chez lequel les poils du corps sont longs, ainsi que ceux de la racine de la queue, qui atteignent 7 centimètres, ce qui lui donne un aspect tout différent. Les oreilles sont noires, poilues en dehors, nues en dedans; elles ont une longueur de 4 centimètres, c’est-à-dire que leurs dimensions dépassent celles des oreilles de longicauda (3 cent.) de la Guyane. La queue, moins poilue dans sa première moitié, devient ensuite brus- quement, blanche et elle est alors couverte de poils épais blanc jaunâtre. Le pelage est constitué par une seule sorte de poils, moins abondants sous le ventre que sur le dos. H n’a donc pas de sous-poil. L’extrémité ultime des poils, sur une longueur de 1/2 millimètre environ, est sans pigment et blanc jaunâtre, puis incolore à la pointe. Là où les poils ne sont pas couchés, sur la nuque et la tête, le pelage paraît comme saupoudré d’une fine poussière jaunâtre; dans ces mêmes endroits d’ail- leurs la pointe est rarement intacte, elle est déchirée, efflochée, comme si l'animal avait l'habitude de les frolter contre des corps durs. Les mesures prises par M. Geay sur l'animal indiquent des dimensions supérieures à celles des échantillons de tetradactylus et de longicauda que possède le Muséum. Ce sont : — 195 — la longueur du corps....................... 590 millim. la longueur de la queue..................... 560 De du CON: = sera ere meer 160 * du Dras RE ane ie le 180 dede cuisses 2 20) DEN MSN 210 letoure(tdelaamheeee tre ere ere 129 de la base de la queuc.............. 1950 de apotme- EEE here CEECCr 310 UP VEN TE RE I ENS RE ho Ses ongles médians (3 et 4) ont les mêmes dimensions que dans les deux spécimens du Muséum. Seul l’ongle externe est un peu plus petit, et l'ongle interne un peu plus gros. On voit que la queue est presque aussi longue que le corps. Elle en représente les 14/15, tandis que dans le Tetradactyle type elle n’en est que les 5/6 et dans le Longicada les 11/12. Dans l'ouvrage de Desmaret, les dimensions indiquées pour la queue atteignent les 7/8 du corps. En outre , elle est plus épaisse à la base que dans les échantillons que j'ai eus à ma disposition. Le Tamandou tétradactyle se rencontre dans l'Amérique centrale et méridionale, au Mexique et au Guatémala, au Pérou et au Paraguay. H vit aussi dans le haut Orénoque (Territ. Amazones), dans le Brésil oriental, dans les Guyanes et les iles Trinitad. La variété noire paraît avoir un habitat plus limité. IV. Marsupiaux. 4. Dinecpuys marsuriauis L. Didelphys marsupialis Linné, Syst. nat., 1760, 1, p. 54, et Thomas Cat, of Marsup., p. 323, 1888. Deux échantillons ont été rapportés par M. Geay, l'un en 1898 dont le corps atteint 36 centimètres et la queue 28. Le nom indigène de cette Sarigue est Manicore ou Pian. Lesdeuxspécimens récents avaient une taille ne dépassant pas celle indiquée dans les ouvrages, mais l’un d'eux avait une queue plus longue que le corps, Elle représentait ici les 9/8 du corps, tandis que dans l’autre échantillon elle n’en était que les 7/8. La Sarigue ordinaire habite depuisles États-Unis de l'Amérique du Nord jusqu'au Sud du Brésil et au Chili. 9. Dinecpuys mansorraus, var. Aunrra Wied. Didelphys aurita Wied, Beitr. Nat. Bras., 1896, Il, p. 395, et Bur- meisler, Thiere Brasil, 1854, p. 130. Un mâle de forte taille tué dans les forêts marécageuses des bords de l'Ouanary en 1900. Son nom indigène est Pian. — 196 — Son corps avait une longueur de 43 centimètres, depuis le bout de la tête jusqu’à la racine de la queue; celle-ci mesure 46 centimètres. Elle est donc plus longue que le corps. Une grande confusion règne dans la spécification des Sarigues. Comme cet individu répond exactement à la description donnée par le prince Max. de Wied et par Burmeister pour le Didelphys aurita, je le rapporte à cette espèce, en le considérant toutefois comme une variété de marsupialis. Cette variété rousse paraît être répandue dans presque toute l Amérique du Sud à travers la Colombie, le Vénézuéla, la Guyane, le Demerara, le Brésil oriental, Santarem, Rio de Janiero et la Sierra dos Orgaos. 3. Dwezpuys (PaicanDer) PHiLAnDER L. Didelphys philander Linné, Syst. Nat., 1760, p. 54. Philander caryoppolin Burmeister Edläut. Fauna Brasil, p.76, pl. XIV, 1836. M. Geay a rapporté, dans l'alcool, des environs de Saint-Georges, une femelle avec ses quatre petits, et un mäle de forte taille capluré près de l'Ouanary. Cet animal habite les régions orientales et septentrionales de l'Amérique du Sud, c’est-à-dire dans les Guyanes hollandaise, anglaise et française et dans le Brésil (Manaos). Li. Dinezpuys (Meracuirus) opossux Seba. Philander opossum Seba, Thesaurus, 1, 1734, p. 56, pl. XXXVI, fig. 1 à 3. Didelphys opossum Linné, Syst. Nat., 1760, p. 55. En 1897, M. Geay avait tué un mâle sur les bords du Rio Lunier, dans la Haute Carsevenne et un autre en 1898 dans l'isthme du Darien. L’échan- tilon rapporté dans l'alcool en 1900 provient des bords de lOuanary. Son corps et sa queue atteignaient des dimensions dépassant légèrement celles indiquées dans le catalogue de Thomas. Le corps avait 31 centimètres et la queue 32. L’opossum quica habite les forêts de l'Amérique centrale et méridionale depuis le Mexique jusqu'à la République Argentine. Il est surtout fréquent au Guatémala, au Costa Rica, dans la Guyane, le Demarera, l'Équateur, la Bolivie et T État de Rio Grande do Sul. — 197 — Osservarions sur Les Lémunrtexs pispanus DE Mapacascar Cozrecrions ALLuaun, GAUBERT, GRANDIDIER, par M. Guiccaume GrANDiprer. Au printemps dernier, le Muséum a recu trois collections de paléonto- logie provenant de Madagascar. Ce sont celles de M. Alluaud, du lieutenant Gaubert et la mienne. Elles proviennent toutes les trois de fouilles effectuées dans la caverne d’Andrahomana qui est creusée dans la falaise calcaire qui longe la mer, à 4o kilomètres environ au sud de Fort-Dauphin; ma col- lection comprend en outre le résultat des recherches faites dans les marais de la côte occidentale de l'ile, à Ambolisatra et à Lamboharana. Cette note a pour but de montrer d’abord les magnifiques pièces que renferment ces collections, d'indiquer ensuite brièvement comment, grâce à ces nouveaux documents, on peut grouper en familles les Lémuriens disparus de Madagascar et enfin de détruire certaines synonymies que des descriplions rapides faites sur des débris épars avaient légitimées au pre- mier abord. Cetle élude comparative m'a élé simplifiée encore par l'examen des pièces que M. Sikora a lui-même trouvées, il y a quelques années, dans celle même grolte d'Andrahomana et qu'il m'a montrées à mon passage à la Réunion, et par l'extrême obligeance de M. Woodward, le chef du dé- partement géologique du British Museum et de M. Forsyth Major qui, pendant un récent voyage à Londres, ont mis à ma disposition, pour les étudier, les beaux documents du Musée Britannique. Les Lémuriens disparus de Madagascar peuvent se classer en quatre groupes. I. Groupe des Megaladapis (Forsyth Major) comprenant : Mecaranaris MaDAGAscARIENSIS (F. M.) décrit d'après des fragments provenant d'Ambolisatra et dont quelques dents ont été retrouvées dans les cavernes d'Andrahomana et dans les marais de Lamboharana. Le fémur de cet animal a été décrit en 1899 sous le nom de M. Filholi ; nous avons in- {} Cette note donne les résultats provisoires d'études actuellement en cours. Les descriptions détaillées et les reproductions Bthographiques de toutes les pièces nécessaires à l'explication du texte paraïtront prochainement dans un vo- lume sur les Animaux disparus de Madagascar. A la fin de ces observations, on trouvera la liste de tous les animaux dont M. Alluaud, le lieutenant Gaubert et M. G. Grandidier ont rapporté des osse- ments. — 198 — sisté à ce moment sur les particularités qui le caractérisent : largeur et apla- tissement de la diaphyse, développement des trochanters indiquant une puissance musculaire énorme. I est possible qu'il faille aussi rattacher au M. madagascariensis le Thau- mastolemur Grandidieri, dont nous ne connaissons que l'humérus que M. Filhol a décrit en 1895. L’élargissement en éventail de l'extrémité eubi- tale de cet humérus qui rappelle beaucoup l'extrémité de l'os correspondant du Megaladapis Edwards plaide en faveur de cette hypothèse, tandis que sa longueur et sa gracilité semblent au contraire devoir le faire rattacher à un autre animal. Meçaranaris Enwarpsi (G. G.). En 1899, j'ai décrit et figuré dans ce Bulletin une dent de la mâchoire inférieure et deux molaires supérieures d'un animal de très grande taille, de la même famille que le M. madayas- Mächoire inférieure de Megaladapis Edwardsi (G.G.) [1/2 grandeur]. cariensis ; j'avais donné à cet animal le nom de Peloriadapis ; car, outre la taille, certaines dispositions des tubercules des dents m’avaient permis de le distin- guer génériquement des Megaladapis. Depuis, la belle étude de M. Forsyth Major sur le Megaladapis insionis, les descriplions de M. Lorenz von Li- burnau, les observations que j'ai pu faire sur les collections de M. Sikora, enfin, les résultats des fouilles de MM. Alluaud et Gaubert m'autorisent à affirmer aujourd’hui que tous ces vestiges paléontologiques doivent être rangés dans le genre Megaladapis créé en 1895 par M. F. Major et porter le nom de M. Edwardsi; les différences qui avaient été jadis la cause du Le — 199 — nom Peloriadapis n'ayant plus de valeur suffisante, en présence de la série des documents. Il faut donc établir pour ce géant des Lémuriens la syno- nymie suivan{e : Megaladapis Edmardsi (G. G.). Syn.: Peloriadapis Edwardsi (G. G.). Megaladapis insignis (Maj.). Megaladapis brachycephalus (Lor.). Palæolemur destructus (Lor.). Mesoadapis destructus (Lor.). Megaladapis dubius (Lor.). Nous reproduisons ici, en demi-grandeur, une magnifique mâchoire in- férieure de M. Edwardsi provenant des collections de M. Alluaud ainsi Mächoire inférieure de Megaladapis Edwardsi (G. G.) [1/2 grandeur]. qu'en grandeur naturelle une phalange découverte par le lieutenant Gau- bet dans le même gisement d'Andrahomana. Gette dernière est tout à fait curieuse à cause de sa forme très arquée et de sa longueur qui est de 56 millimètres d’une extrémilé à l'autre. La main de ce Lémurien devait Phalange de Megaladapis Edwardsi (G. G.) [grandeur naturelle ]. donc être longue et mince comme celle des Indrisinés. Quant à la courbure des phalanges, elle rappelle celle des grands anthropoïdes. Ce sont là des indications biologiques importantes qui montrent que ces animaux étaient plus arboricoles qu'on ne pouvait le supposer à la vue de leurs os courts et massifs. — 500 — Les principales dimensions des dents de la mâchoire inféricure du M. Edwards sont : Longueur de la série dentaire du talon de la dernière mo- laire à la pointe de la canine..................... 125 millim. Longueur de la série des trois molaires. .............. 78 Longueur de la dernière molaire. ................... ho Épaisseur maximum de la dernière molaire. ........... 16 Le fémur du M. Edwardsi a été figuré, en 1899, comme appartenant au M. madagascariensis, ce qui est une erreur. Sa taille, sa longueur ré- duite, son aplatissement, l'élargissement de ses extrémités montrent bien neltement à quelle espèce il faut le rapporter. Je reproduis ci-dessous les principales dimensions de cet os. Les dimensions de ce fémur, du côté droit de Megaladapis Edwardsi, sont : Longueur totale entre le sommet de la tête et le bas du condyle du même côté......................... 220 millim. Largeur maxima-du corps de l'os (au niveau de la portion inférieure du grand trochanter)................... 56 TEEN NMMELo oc oovooocooododoP9b000QB20a00pe 31 Largeur en hauleur du col du fémur................. 39 — en épaisseur du col du fémur........... De es 23 Diamètre antéro-postérieur de la tête... .............. 39 = Miransyerseldellaltétencee me Re CC CCR 38 Angle de l’axe de la tête avec l'axe du corps de l'os. ..... 30 degrés. Distance de la portion la plus élevée de la tête à la portion la plus élevée du 3° trochanter................... 68 millim. Longueur de la cavité digitale. ..................... 28 Largeur de la cavité digitale au sommet.............. 8 — de la cavité digitale à la partie rétrécie............ 5 — de la cavité digitale au bas...................... 8 Largeur du fémur au niveau du troisième trochanter. . ... lo Epaisseur du fémur entre les condyles. ............... 27 — du fémur au point le plus rétréci de l'os........... 20 — du fémur au niveau de la fin de la cavité digitale. . 31 Je dois aussi signaler dans cette note, toute sommaire que les cir- constances m'obligent à la faire, quelques particularités de ce M. Ed- wardst. L’extrémité antérieure d’une mâchoire inférieure provenant des collec- üons de M. Gaubert montre que le M. Edwardsi avait six incisives pro- clives à la mâchoire inférieure; ce fait entraine une analogie de plus entre les Megaladapis et les Lepilemur, analogie que M. F. Major avait déjà fait remarquer à plusieurs reprises , entre autres pour l'absence d’incisives su- — 901 — périeures. Ges deux caractères, absence d’incisives à la mâchoire supérieure et présence de six incisives proclives à la mâchoire inférieure, éloignent le groupe des Mepaladapis de celui des Adapis de l'époque tertiaire. On a, en effet, constaté chez ceux-ci la présence d’incisives supérieures que MM. Fi- lhol et Gervais, contrairement à l'opinion de Blainville, supposent au nombre de six (au moins en ce qui concerne l’Adapis magnus) et l'Adapis minor n'a que quatre incisives inférieures très inclinées. Cette belle pièce de M. Gaubert présente encore une autre particularité, c’est un espace libre assez considérable, long d'environ 15 à 16 milli- mètres entre les incisives de la mâchoire inférieure et la première prémo- laire. Get espace forme une sorte de barre comme ïl en existe chez les ruminants. Est-ce là une différence sexuelle ou une anomalie individuelle ; c’est ce qu'il est impossible de décider dans l’état actuel de nos connais- sances, car nous n'avons pas la machoire supérieure correspondante. En tous cas, celte solution de continuité dans la série dentaire est infiniment plus petite dans l’exemplaire représenté ci-contre, où la canine est presque eu contact avec la prémolaire. Parmi les autres pièces du squelette de M. Edwardsi, il faut signaler un tibia dont l'aspect ramassé et massif est caractéristique, sa plus grande lon- gueur étant de o m. 17; une extrémité cubitale d'humérus qui est élargie en éventail et mesure o m. 07 environ comme diamètre maximum; et une extrémité inférieure de radius aussi très large et très épaisse. Cet épanouissement de l'extrémité de humérus, ainsi que la longueur de cet os qui est sensiblement supérieure à celle du fémur, rappelle la dis - position des parties correspondantes du squelette des grands anthropoïdes, du gorille en particulier, et, par conséquent, permet de supposer pour les Megaladapis un genre de vie analogue à celui de ces grands singes, ce que les phalanges nous avaient déjà fait prévoir. Il. Groupe des Palsæopropitheeus (G. Grandidier) comprenant : Pazæoprorrruecus 1NGENS (G. G.). De cette espèce, la seule du groupe, il n’y a que peu de chose à dire; les documents étant en petit nombre et tous au Muséum. Ils proviennnent d’ailleurs tous des gisements d’Ambo- lisatra et de Belo, sur la côte occidentale de Madagascar. Malgré cela, je liens à figurer ici deux des fragments les plus caractéristiques du squelette de cet animal, que j'ai rapportés de mon dernier voyage. La première de ces pièces est une mâchoire inférieure à peu près com- plèle; la formule dentaire et la disposition des dents, sauf le petit intervalle entre la canine ou pour parler plus exactement si on applique au Palæo- propithecus la Théorie de Geoffroy Saint-Hilaire relative à la dentition des Lémuriens supérieurs, entre la prémolaire caniniforme et la deuxième prémolaire, rappellent Lout à fait celles des Propithéciens et, par consé- Muséuu, — vin. 34 — 502 — quent, légitiment le nom de Pulæopropithecus -que j'avais donné à cet ani- mal en 1899, alors que je n’en connaissais que les molaires. “Loppeaneu imopuead] (:9 9) suodur snooyndoudomjn,] op emouoyqur axroqor]y J'insiste sur la présence de quatre incisives seulement à la mâchoire in- férieure, disposition anatomique qui rapproche le Palæopropithecus des Tndrisinés et des Archacolemur, tandis qu’elle l'éloigne des Megaladapis. ru — 503 — Dimensions principales de la mâchoire inférieure du Palæopropithecus ingens : Distance entre la pointe de la prémolaire caniniforme et le talon de la dernière molaire... .................. 72 milim. Distance entre la pointe de la prémolaire caniniforme et le EOUUMEE AUNCONENIE SERRE Eee -----H120 Longueur de la série des trois molaires. ............... 45 Longueur de la 1° molaire (la plus grande)... .…. scobobos A Epaisseur maximum de la 1° molaire (la plus grande)... 9 Distance entre les pointes des prémolaires caniniformes. ... 26 5 La deuxième est un fémur dont la torsion est tout à fait extraordinaire. L'angle du plan médian de la té'e fémorale avec celui qui passe par l'axe Fémur de Palæopropithecus imgens (G. G.) | 1/2 grandeur]. du genou est en effet très grand. Cette déformation particulière de l'os in- dique un animal qui s'accroche aux troncs des arbres et se meut avec len- teur. Cette supposition biologique est encore confirmée par l'aspect massif 34, — 504 — ï ; de l'os, ses grosses extrémités et les puissantes insertions musculaires qui y sont imprimées. Celle torsion du fémur n'existe pas chez les animaux .{ L [epounqeu auopuead] (:9 9) suoSur snooyndoudoæog op omouaqut exrotpeqt souples et légers qui procèdent par bonds ou vivent d'une existence nette- ment arboricole, chez les Propithaques de Verreaux, par exemple, qui, de — 505 — nos jours, habitent la même région que jadis le Palæopropithecus ingens, et dont la dentition est celle qui se rapproche le plus de la grande espèce disparue. Chez les singes anthropomorphes, cetle torsion se relrouve et est même assez considérable chez plusieurs d'entre eux. Dimensions du fémur du côté gauche du Palæopropithecus ingens : Longueur totale entre le sommet de la tête et le bas du con- dyetdummeémecttéePPEr EEE ec cmer me rcece 185 millim. Largeur minima du corps de l’os..................... 21 Hauteur dutcol dubfémur. ee 22 ne. cree oi Epaisseur du:col du fémur "CE 17 Angle de l’axe de la Lête avec l’axe du corps de l'os. ...... 60° Longueur de la cavité digitale. ...................... 25 miilim. Largeur de la cavilé digilale........................ 10 FE Chiot EL 0%0000 000400004000 19 Epaisseur : RE ; Es 5 au poids le plus rélréci de l'os............ 15 du fémur ê AT au niveau de la fin de la cavité digitale, . . 13 Largeur maxima du fémur au niveau de l'articulation de l’ex- TÉLÉ OM ETIEUTE EP ee ee ielee se sacre ce esse A6 Il paraît vraisemblable de rattacher aussi au Palæopropithecus un bu- mérus en mauvais élat, trouvé jadis par M. Grevé dans la même localité de Belo et que M. Filhol a attribué à un Dino!emur, ainsi que la partie infé- rieure d’un fémur. On peut aflirmer maintenant que ce dernier os appar- tient à un Archæolemur et que l'humérus en question est sans aucun doute d’une bête plus grande et plus robuste que ne peuvent l'être les animaux qui font partie du groupe des Archæolemur.. De plus, M. Filhol, dans sa des- criplion de 1895, reconnaissait les analogies de cet humérus avec celui des Propithèques. 11 donnait comme dimensions de cet os : Diamètre transversal de la tête humérale............... 36 millim. Diamètre antéro-postérieur de la tête humérale, ......... 3/ Distance entre le sommet de l’arcade cubitale et la partie la plus élevée de la tête humérale. ..........,..,..... 161 (A suivre.) — 506 — ODONATES INDO-OCÉANIENS DES COLLECTIONS Du Muséum, par M. René Marin. Heterogomphus unicolor nov. sp. 1 C'unique du Siam capturé par M. Bel. Muséum de Paris. Abdomen 59 millimètres, aile inf. 48 millimètres. Aïles hyalines, le pterostigma brun jaune, long, étroit, surmontant 5 cellules, costale brune, membranule blanche, très petite. Face et front entièrement jaunes; thorax brun avec une raie humérale mal délimitée, d’un brun plus foncé; espace interalaire brun avec une raie jaune entre les ailes. Abdomen brun, le dos des segments, surtout des derniers, prenant une teinte noirâtre, le 7° teinté de jaunâtre, le 8° élargi, les 9-10 courts. Appendices bruns, minces, de la longueur du 10° segment, très poin- tus, écartés l’un de l’autre. Fémurs bruns, tibias et tarses noirs. Ressemble à une espèce de Java, probablement non décrite et qui fi- gure dans la collection De Selys sous le nom d'A. icterops. Toutefois, d’après les notes prises sur cette collection, lIcterops est plus petit et porte deux larges plaques jaunes sur le dessus du thorax, son abdomen est noirâtre et, chez lui, le 7° segment est presque en entier d’un beau jaune. Orolestes octomaculata nov. sp. 16 unique du Cambodge, au Muséum de Paris. Abdomen 53 millimètres, 18-20 postcubitales. Aïles très pétiolées, étroites, tachées chacune de brun marron comme ui : une première bande commençant au nodus et finissant à la 8° cellule après le nodus, mais empiétant au centre, à droite et à gauche, de façon à remplir au milieu et jusqu’en bas une douzaine de cellules, lesquelles sont plus claires à leur centre; une 2° bande remplissant 4 ou 5 cellules sous le ptérostigma et même un peu avant et n’atieignant pas tout à fait le bord postérieur de l'aile, de sorte que l'insecte porte sur les quatre ailes huit bandes brunes. Ptérostigma brun, long, couvrant 4-5 cellules, assez épais, rectangu- laire; le bout des ailes très léoèrement nuancé de brun. Face noirâtre, nez vert; le dessus de la tête noirâtre, nuancé de vert foncé peu apparent, derrière de la tête roussâtre, ligné de zigzags noirs. Prothorax jaunâtre marqué de taches noirâtres; thorax vert bronzé en dessus avec deux lignes brun jaunâtre de chaque côté de l’arête dorsale, deux bandes brunes humérales; les côtés nuancés de noirâtre, le dessous jaunûtre. — 507 — Abdomen noirâtre, le 1°° segment jaunâtre avec apparence d’une marque dorsale plus sombre, le 2° jaunâtre sur les côtés avec une mince ligne dor- sale jaunâtre, les articulations plus claires, les 8-9 avec des taches ou traits en flammèches jaunâtres, de chaque côté de l’arête, au bout, le 10° flam- mé de noirâtre et de jaunâtre, échancré au centre au boul. Appendices supérieurs plus longs quele 10° segment, noirâtres, écartés à la base, en demi-cercle large avec une forte dent en dessous, avant le bout, pointus; les inférieurs très courts en gros manchons. . Pieds roussâtres, tarses noirs, à épines assez grandes. Diffère de O. Selysi par les taches des ailes, la taille un peu moindre; le secteur nodal commence 7 cellules 5 après le nodus aux ailes supérieures et 5 cellules 5 aux inférieures. Genre Paraphæa nov. sp. Ce nouveau genre est créé d’après un insecte G'unique, de Manille, ap- partenant au Muséum de Paris. I est de la léoion Euphœa de M. de Selys. L'espace basilaire est libre, le secteur médian naît du principal vers la fin du quadrilatère; les pieds sont assez longs, le corps mince, le fond de la couleur du corps rouge, mais le dessus du thorax tout noir. Le nodus est placé juste à la moitié de l'aile. Les appendices supérieurs sont peu courbés, non dilatés, les inférieurs petits; le bord postérieur da 10° segment porte un mamelon. Paraphæa barbata nov. sp. Abdomen 55 millimètres, aile inf. 41 millimètres, 24 anténodales et 2h postnodales aux supérieures; 24 anténodales et 24 postnodales aux inférieures. Ailes hyalines, très peu teintées de safrané, le bout à partir de l'extré- mité du ptérostigma limbé de brun; le ptérostigma brun couvrant 7 cel- lules, large au centre, aminci aux deux bouts qui sont pointus, surtout in- térieurement. Quadrilatère petit, court, traversé. Dessus de la lèvre supérieure blanc bleuâtre, tout le reste de la face noir ainsi que le dessus de la tête, Prothorax noir marqué au centre de dessins rougeâtres. Thorax noir avec 2 larges raies rougeâtres au bas des côtés mal marquées. Attaches des ailes rouges. Abdomen long, très mifce, rouge, tournant au brun sur les derniers segments, le 10° segment avec un gros lrait noir dorsal, le 9° avec un fort bouquet de poils au-dessous de chaque côté, le 10° portant un énorme ma- melon noir, élevé, comme fendu en deux et formant par suite une échan- crure droite, élevée, Appendices supérieurs noirs, longs, minces, un peu courbés au bout, — 508 — poïus; les inférieurs beaucoup plus courts, noirs, très épais, s'écartant à leur extrémité. 1 G de Manille, pris en juin. Micromerus robropictus nov. sp. 1 G' de Bornéo, au Muséum de Paris. Abdomen 18 à 19 millimètres, aile inf. 20 millimèlres. 10 anténodales et 20 postnodales aux ailes supérieures. Aïles étroites, les supérieures hya- lines, légèrement teintées de safrané à la base, avec un long ptérostigma noir; les inférieures hyalines teintées lévèrement de safrané à la base, mais complètement noires à leur extrémité, cette couleur commencçant àla 8-10° cellule après le nodus. Face et tête noires avec deux points jaunes à la lèvre supérieure, deux gros points jaunes sur le front, des taches ou lignes jaunes le long des yeux, cinq points jaunes sur le dessus de la tête. Prothorax marqué de points jaunes. Thorax noir avec un point carré jaune orange au milieu en bas, une raie humérale jaune et une large raie jaune de chaque côté. Attaches des ailes avec des points orangés. Abdomen noir, le 1° segment avec une tache jaune de chaque côté, le 2° avec une tache rouge brique dorsale sur ses deux premiers tiers, les 3-7 avec une large tache rouge brique dorsale couvrant presque tout le seg- ment, le 8° avec deux fines lignes rouge brique partant de la base; le reste noir. Appendices supérieurs noirs, minces, assez longs, un peu en demi- cercle, les deux bouts se croisant. Vus de côté, ils paraissent minces ct cy- lindriques. Les inférieurs moitié plus courts, légèrement courbés en haut. Pieds minces, brun noirâtre, avec les attaches jaunes. Espèce remarquable par ses ailes inférieures seules tachées de noir. Alloneura dorsonigra nov. sp. 1 G d'Amberbaki (Nouv.-Guinée) provenant de M. Raflray et appartenant au Muséum de Paris. H appartient au groupe de la plagiata avec la nervule basale postcostale siluée sous la première anténodale, le secteur supérieur du triangle finis- sant un peu après la veine terminant le quadrilatère. Abdomen : Lo millimètres: aile inf. : 25 millimètres. Ressemble beaucoup à erythroprocta Selys. La description de l'erythro- procta donnée par M. de Selys s'applique, mais chez notre espèce : 1° La taille est notablement plus forte: 2° Le secteur supérieur du triangle dépasse la veine du quadrilatère; 3° Le devant de chaque œil est jaune cuir, le reste de la tête noir; 4° Le ptérostigma jaune brun est rectangulaire, couvrant presque 2 cel- lules : — 509 — 5° La 2° moitié du 7° segment, ainsi que les 8/10 sont d’un roux brun, ainsi que les appendices; 6° Les appendices supérieurs sont épais, coniques, plus longs que le 10° segment, amincis au bout qui est courbé en bas; 7° Les pieds sont noirs, la base des fémurs assez largement rousse. Nonobstant ces différences, la face noire et les derniers segments plus ou moins espacés en font une espèce extrêmement voisine de erythroprocta Selys. Gexre Paracnemis. Œ. Quadrilatère à côté supérieur n'ayant que la moitié environ de l'in- férieur, de sorte que l'angle inférieur est modérément aigu. Livre inférieure analogue à celle des Hemicnemis, ainsi que les an- tennes. Appendices supérieurs du G' très épais, courts, comprimés, de forme conique, les inférieurs, très épais, très courts, un peu pointus en haut. Réticulation des ailes à peu près comme chez les Hemicnemis, dont ce genre diffère surtout par la forme du quadrilatère et par les appendices anals du S. Les ailes ne sont pas pétiolées tout à fait jusqu'à la nervule basale; les cils des pieds sont excessivement longs. Paracnemis Alluaudi nov. sp. 2 Œ Madagascar, Fort Dauphin, en décembre. — Collection du Mu- séum. Secteur médian naissant un peu avant la veine-du nodus, le sous-nodal de cette veine. Ptérostigma brun cerclé de jaune, en losange peu allongé, couvrant 1 1/2 cellule; 14-15 postnodales aux ailes supérieures. Tête noire, avec le devant couvert de longs poils, les joues, les lèvres, l'épistome bleuâtres ou jaunâtres, le front et le dessus de la tête noirs avec une raie bleue d'un œil à l'autre, passant par les ocelles. Prothorax noir avec 2 taches bleu-gris au lobe médian, réunies par une raie de même couleur. Thorax noir en dessus, bleuâtre en dessous, avec 2 raies humérales bleuâtres ne touchant pas le haut. Abdomen : 34-35 millimètres (aile inférieure : 25 millimètres), assez long, grêle, noirâtre; le 1°" segment avec les côtés jaunes, le 2° ayant au centre une lache bleuâtre plus ou moins marquée, les 3-6 avec un demi-anneau basal bleuâtre, les 8-10 bleuâtres, le 10° terminé en dessus par deux ma- melons. Appendices supérieurs courts et très épais. Pieds noirs, sauf les fémurs, qui sont jaunâtres; cils très longs. Ressemble beaucoup de forme à Hemicnemis bilineata Selys, mais en dif- fère notablement par la face poilue, les raies du thorax, les appendices. — 510 — Pseudophlebia trinervulata nov. sp. 1 S' unique du col de Sakavalana (Madagascar) appartenant au Mu- séum de Paris et provenant de la mission de M. Charles Aluaud. Abdomen : 19 millimètres; aile inf. : 21 millimètres. Aïles hyalines, un peu safranées à la base, ptérostigma brun, épais, long. Aux aïles supérieures, 12 anténodales et 7 postnodales; aux infé- _rieures, 9 anténodales et 7 postnodales. Aux supérieures, 3 nervules dans l’espace sous-médian ; aux inférieures, seulement 2 nervules dans le même espace. Face jaune, le milieu de la lèvre supérieure noir, le nasus noir; le front et le vertex bleu métallique. Prothorax noir avec 2 taches jaunes dorsales accolées en haut. Thorax d'un noir profond, avec une tache jaune dorsale au milieu, courte, et une très fine ligne dorsale jaune, les côtés avec 2 larges raies d’un jaune verdâtre. Abdomen court, très mince, noir brun, sauf le bout du 1° segment jaune, une tache dorsale jaune au centre du »°, les côtés des 2-4 jau- nâtres, le 4° ayant en plus 2 petits points jaunes à la base de chaque côté de l'arête dorsale, les 5-7 avec une petite ligne jaune courte de chaque côté de l'arête vers le milieu, les lignes du 7° plus épaisses. Appendices noirs, les supérieurs de la longueur des 2 derniers seg- ments, de forme ordinaire, l’inférieur presque long. Pieds noirs; les fémurs, au moins les premiers, jaunes intérieurement. Espèce qui a tout à fait la forme des Tetrathemis des Indes orientales. Pourrait peut-être constituer un nouveau genre voisin des Pseudophlebia. Nesolestes rubristigma nov. sp. S. Abdomen : 32-33 millimètres; aile inf. : 27 millimètres. 19-22 post- nodales aux supérieures. Aïles hyalines, ptérostioma carré très épais, court, les côtés extérieur et intérieur égaux presque aussi longs que les côtés supérieur et inférieur aussi égaux; les derniers un peu plus longs aux ailes inférieures; rougeâtre, couvrant 2 1 /2 cellules, entouré d’une nervure noire. Tête noir acier; rhinarium jaune, derrière des yeux noir. Prothorax à fond noir, mais cette couleur masquée en dessus par du bleu clair pulvérulent, le lobe postérieur plus arrondi et plus court que chez N. alboterminata. Thorax noir vert acier avec une fine ligne jaune de chaque côté à la suture humérale, ne touchant ni le haut, ni le bas; jaune clair en dessous. Abdomen noir luisant en dessus et sur les côtés, jaune en dessous, celte dernière couleur remontant seulement sur les 2-3 seyments en un anneau basal étroit, très interrompu à l’arête. Le reste tout noir. — 511 — Appendices anaux noirs, les supérieurs aussi longs que le 9°,en pinces semi-cireulaires, dilatés aux deux tiers par une forte, longue et large pro- * tubérance, en dessous et intérieurement. Appendices inférieurs très courts, plutôt minces, poilus. Pieds noirâtre luisant, avec les attaches jaunes. Q inconnue, Tsaha (Madagascar). Voyage de M. Alluaud. Ressemble à N. alboterminata, mais bien différente par la forme el la couleur de son ptérostigma, le prothorax, la taille plus petite et un peu plus robuste, la couleur de l'abdomen et des pieds, les appendices supé- rieurs et surtout les inférieurs. M. de Selys a rapproché Nesolestes alboterminata de Nevrolestes trinervis, dont il différerait par une 3° nervule antécubitale et 1 ou 2 postcostales surauméraires, deux caractères exceptionnels, dit-il, chez les Agrionines. Or, sur une trentaine d'exemplaires d’alboterminata, 5 ou 6 ont deux nervules postcostales au lieu d’une, tantôt à l'aile supérieure, tantôt à l'inférieure, et 2 exemplaires ont cette postcostale surnuméraire aux quatre ailes. Ï existe encore à Madagascar une troisième forme que nous considérons comme une variété de alboterminata, mais qui tient le milieu entre alboter- minata el rubristigma. Elle diffère de rubristigma par la forme du prothorax et celle du ptéro- sligma, par la couleur du thorax, qui porte, au lieu de la simple ligne hu- mérale de rubristigma, deux raies minces, dont la supérieure, très courte et placée plus bas que l’autre, ne lui fait pas suite. Elle en diffère encore par l'abdomen, plus jaune, et par la couleur des pieds. Elle diffère de alboterminata par la taille et l'apparence, qui sont celles de rubristigma , par les raïes du thorax et par les appendices du mâle. Chez celte variété, les appendices supérieurs du mâle ont la forme de ceux de rubristigma, mais avec une protubérance pelite et non énorme, tandis que les inférieurs sont longs comme ceux de alboterminata. Il y a là deux espèces certaines, et la 3° forme intermédiaire qui serait une variété d’alboterminata, à moins qu'elle ne soit le résultat d’un accou- plement entre les deux espèces. Nous n’osons soutenir cette thèse, car, si on a constaté des accouplements entre espèces différentes d'Odonates, on n'a encore jamais recueilli un insecte qui fût certainement un hybride. Nesocordulia spinicauda nov. sp. Œ. Abdomen : 45-46 millimètres: aile inf. : 31 millimètres. Aux ailes supérieures, 11 anténodales et 8 postnodales; aux inférieures, 8 anténodales et 8 postnodales. Aux ailes supérieures, le triangle interne est vide, son bord interne très brisé; il y a deux rangs postrigonaux. 19 © Aïles limpides avec une légère teinte safranée à la base, le ptérostigma petit, mince, noir, la membranule grise. Face vert bronzé, avec seulement une tache en forme de trapèze jaune au milieu du nasus et la lèvre supérieure largement j jaune; le vertex bleu métallique. Thorax vert brillant avec une raie jaune aux côtés, sous l'aile supérieure et le bas des côtés jaune. Abdomen noir avec des lignes vermiculaires jaunes aux côtés des 1-5 seg- ments; au 7°, deux petites taches basales séparées par l'arête; au 8°, ces taches sont remplacées par deux petites lignes; le 10° terminé en haut par une forte épine noire courbée en arrière. Pieds noirs, longs. Appendices noirs seulement à la base, ensuite d’un beau jaune serin en forme de pinces allongées, l'inférieur beaucoup plus court. La femelle est semblable au mâle, sauf que l'abdomen est plus court, mince et étranglé; les appendices droits, longs, jaunes. Les ailes safranées jusqu'aux triangles. Fort Dauphin (Madagascar). Mission Alluaud, en janvier. Les trois espèces de Nesocordulia connues se ressemblent. Toutefois la spinicauda est plus petite que les deux autres, notamment que la flavicauda, dont elle a la coloration. Le mäle en diffère par la forme de ses appendices supérieurs, dont le bout est courbé intérieurement et figure des pinces, tandis que les appendices de flavicauda sont, au bout, un peu courbés ex- térieurement et n’ont pas le renflement médian de l'espèce voisine. De plus, Jlavicauda a beaucoup plus de jaune à la face et la membranule blanchâtre. La 3° espèce, rubricauda, est reconnaissable à son abdomen roupgeätre, ainsi que les appendices, et aux taches brunes basales des 4 aïles. Chez la © spinicauda , les appendices sont beaucoup plus longs que chez la ® flani- cauda. Cette dernière n’a aucune trace de safrané aux ailes. Nore sur QuerquEs Cnocéviens Do Muséum, PAR M. G. Portevin. Je viens d'examiner, grâce à l’'amabilité de M. le professeur Bouvier, un certain nombre de Gholéviens appartenant au Muséum de Paris. Voici la liste de ces insectes : 1. Prionochaeta Harmandi. nov. sp. — Nippon moyen, env. de Tokio et alpes de Nikko, 1 &', 1 © (D' Harmand). . CaropoworPaus RurIPENNIS Luc. — Algérie (A. Grouvelle). 3. ProwapæaGus (scioprEPA) FumATUuS Spenc. — Nippon moyen, env. de Tokio et alpes de Nikko (D° Harmand). — 513 — L. Promarnacus ruscirroxs Kr. — Nippon central, env. de Tokio et alpes de Nikko (D° Harmand). — Kiang-si (abbé David). 5. Prowsracus Hiczert Kr. — Nippon central, env. de Tokio et alpes de Nikko (D° Harmand). 6. Dissochactus noy. g. spinipes Murray. — Caracas (Sallé). 7.-Carops ascurezLaris Murr, — Caracas (Sallé). IL est à remarquer que les types de ces deux dernières espèces avaient été recueillis par Sallé au même endroit vraisemblablement avec les exem- plaires que j'ai examinés. = Prionochaeta Harmandi nov. sp. Alra, opaca, depressa, subparallela. — Pronolo subliliter griseo-lutco pubes- cente. — Colcopteris griseo pubescentibus. — Anlennis nigris basi et articulo ultimo ad apicem luteis. — 4 millim. — 4 millim, 5. Nippon central, env. de Tokio et alpes de Nikko (D° Harmand). Cette espèce se distingue à première vue de P. opaca Say de l'Amérique du Nord par sa forme presque parallèle sur les côtés, son aspect déprimé et la pubescence gris jaunâtre du pronotum. Chez l'espèce américaine, plus ovale et plus convexe, la pubescence est entièrement sombre. Elle est aussi plus fortement striée sur les élytres que P. Harmandi. Le genre Prionochaeta Horn ne comprenait jusqu'à présent que l'espèce décrite par Say et était par conséquent propre à l'Amérique du Nord. La découverte d'une seconde espèce au Japon est très intéressante. Dissochaetus (Reiller in lit.) nov. g. Mesoslernum carinatum. Coxae intermediae non disjunelae. Coleoptera trans- versim strigosa. — Tibiae calcaribus magnis armalae. — 7 Tarsi anteriores tri- bus primis arliculis dilatatis. — Tarsi intermediüi simplices. Ge nouveau genre se place entre les genres Ptomaphagus NL. et Anema- dus Rütr. Op doit y rapporter vraisemblablement Catops monilis Murr. de Caracas, Choleva fimbriata Matth. de Costa-Rica et Ch. semipicea Matth. du Guatémala. ARACHNIDES RECUEILLIS DANS L'ÂFRIQUE TROPICALE rar M. Enouann Fos, par M. Eucèxe Simon. Iscuxorueze Rurensener (Karsch). Thelechoris Rutenbergi Karseh, Abhl. d, Naturw. v. Bremen, VIL, 1881, pP: 196. — 514 — Entomothele striatipes E. Simon, Ann. Soc. ent. Fr., 1888, p. 246. Thelechoris Ruterberoi E. Simon, Hist.nat. Ar., 1, p. 187. Chiré (Afr. occid.). Cette espèce a été découverte à Madagascar: nous l'avons reçue depuis du Natal et de Zanzibar. Nora. — Les genres Thelechoris Karsch et Entomothele E. Sim. sont synonymes du genre Ischnothele Ausserer. Tetragnatha Foai sp. nov. Ç. Long. 9 millim. Cephalothorax longus, humilis, antice longe attenuatus, fronte sat angusta et truncata, fulvo-rufescens opacus, longe albido-pilosus, regione oculorum leviter infuscata. Area oculorum latitudinem frontalem totam occupans. Oculi postici superne visi in lineam leviler recurvam , linea antica paulo latiorem, medii a sese quam a laterelibus paulo remoliores. Area ceulorum mediorum paral- lela et subquadrata (vix longior quam latior), directa, antice leviter convexa, oculi mediï antici reliquis oculis majores, prominuli. Oculi laterales a medis parum remoli, spatio vix angusliore quam spalio inter medios anticos et poslicos a sese distantes, anticus prominulus postico mullo minor. Abdomen angustum, longum et cylindraceum, poslice, supra mamillas, breviter elevatum et turbinatum, om- nino cinereo-testaceum et albido-pubescens. Chelae longae, proclives, cylindraceae, fulvo-rufulae, laeves, margine superiore sulci dente subapicali sat forti leviter cur- valo, dein dente parvo remoto, deïn dentibus seriatis paulo longioribus 3 vel 4, margine inferiore dente apicali, supra radicem unguis sito, sat longo, recto et acuto, dente 2° fere simili sed obliquo, dente 3° paulo minore, dein dentibus parvis inter se aequis seriatis 7-8, munitis, ungue Îongo, sinuoso, supra, prope basin, minule dentato. Partes oris fusco-olivaceae. Sternum pedesque pallide lutea sed patellis, tibüis metalarsisque cunctis annulo parvo apicali nigerrimo insi- gnïter ornatis, pedes aculeis debilibus et parum longis paucis munitis. Cette espèce appartient au 4° groupe (») du genre Tetragnatha, ne com- prenant jusqu'ici que le T. clavigera E. Sim. de l'Afrique occidentale, T. Fou diffère de T. clavigera par ses yeux plus gros et plus resserrés, les médians postérieurs un peu plus séparés l'un de l’autre que des laté- raux, le groupe des yeux médians parallèle, les médians antérieurs plus gros que les postérieurs, l'abdomen brièvement conique à l'extrémité au- dessus des filières, enfin par les patellas, tibias et métatarses ornés chacun d’un petit anneau noir apical. Araneus RuFIPALPIS (Lucas). — Du Haut-Zambèze. Espèce répandue dans toute l'Afrique tropicale. Rhene Foai sp. nov. S (pullus) long. 3 millim. Cephalothorax circiter æque longus ac latus, antice quam postice multo longius attenuatus, supra deplanatus, coriaceo-opacus, niger, — 515 — pilis longis pronis albido-luteis, in medio leviter micantibus, vestitus. Pili oculorum et clypéi albido-utei, supra oculos sat longi et densi. Oculi antici apicibus in lineam subrectam (vix recurvam), laterales a medüs spatio oculo laterali minore distantes. Area oculorum dorsalium maxima, parte thoracica multo longiore et postice cephalothorace haud vel vix angustiore, oculi postici parvi. Abdomen sat longe oblongum, antice leviter prominulum sed obtusum, supra nigrum, duriusculum, pilis pronis sordide albidis vestitum sed vitta media con- fusa glabra notatum. Chelae, partes oris sternumque nigra. Pedes 1! paris om- nino nigri, robusti, femore late clavato, tibia crassa superne leviter deplanata, inferne convexa extus aculeo submedio, intus aculeis binis armala, metatarso bre- vissimo superne deplanato, inferne aculeis 2-2 sat longis munito, tarso metatarso circiter æquilongo acuminato. Pedes reliqui graciliores, fusco-caslanei, tarsis luteis, lineis albo-pilosis ornati. Cette espèce intéressante fait presque le passage du genre Rhene au genre Homalattus ; elle se rattache au premier par ses yeux antérieurs en ligne très lépèrement recurvée et par l'armature de ses pattes antérieures: elle s’en éloigne, pour se rapprocher des Homalattus, par son céphalothorax au moins aussi long que large, ses yeux latéraux antérieurs peu éloignés des médians, enfin par ses tibias antérieurs légèrement aplanis en dessus. Je ne puis rien dire des caractères sexuels, le seul individu recueilli par M. E. Foa étant un jeune mâle. CueLirer osrexTATUs Tômôsvary. Trouvé par M. E. Foa dans les sables du Haut-Zambèze; espèce ré- pandue dans presque toute l'Afrique tropicale; elle se fixe souvent sous les élytres des gros Coléoptères de la côte de Guinée. Note Sur LES PALÆMONIDÆ 4FRIGAINS PROVENANT DES EXPLORATIONS D Ep. Fo, par M. H. Couriène. Les Palæmonidæ rapportés par Ed. Foa de ses voyages d'exploration apparliennent à trois espèces. L'une d’entre elles était déjà connue sur la côte africaine orientale, à Madagascar; elle avait été rencontrée assez loin dans l'intérieur, dans le bassin du Zambèze. La désignation imprécise du lieu où elle fut recueillie par Foa, rrégion des grands lacs», ne permet malheureusement pas de dire si son aire de dispersion doit être étendue de beaucoup, ni dans quel sens. Cette extension, qui pouvait être prévue pour le lac Nyassa, — dont le Zambèze est le réservoir par le Chiré, — devient, au contraire, d'un haut intérêt s’il s'agit des autres grandes nappes d’eau de l'Afrique équatoriale, se déversant par le Congo ou le Nil. Des deux autres espèces , l'une est nouvelle pour la science; la seconde — 516 — l'est probablement aussi, mais elle est trop pauvrement représentée pour donner une certitude à cet égard. Toutes deux portent comme indication de localité : «Haut-Congo», et appartiennent par conséquent, dans l’état “actuel de l'hydrographie africaine, au bassin atlantique de ce continent. C'est à notre connaissance, la première fois que l’on recueille les Palæmo- nidæ de cette région, — en mettant à part P. Nelotcus du Ni inférieur et P. Moorei du Tauganyika — et il n’est pas besoin de faire remarquer quelle lacune dans la connaissance de ces Eucyphotes est due à l'absence de malériaux pour toute celte vaste région. Les deux espèces rapportées par Foa ne peuvent fournir sur les affinités de cette faune carcinologique que des données très imprécises. Les quel- ques spécimens qui les représentent sont certainement, pour l’une d'elles, des jeunes, et n’ont probablement pas atteint, pour l’autre, leur taille ma- xima. Si l’on cherche à les comparer aux espèces américaines, on voit qu'il n'y a guère que les jeunes de P. forceps H. M. Edwards, — P. acanthurus Wieomann = P. macrobrachion Herklots, et de P. Mexicanus Saussure, qui offrent quelques affinités avec les deux espèces de Foa, elles-mêmes voi- sines l’une de l’autre. Les ressemblances sont certainement beaucoup plus accentuées avec les espèces indo-malaises et malgaches, plus nombreuses, il est vrai, et mieux connues que les formes américaines. faut donc, en résumé, ajourner tout essai de comparaison approfondie jusqu’au jour où la faune des Palémons africains sera connue assez complètement. Comme il s’agit d'animaux co- mestibles, de capture fort aisée, il suflira certainement d'attirer sur ce point l'attention des naturalistes voyageurs pour que la liste des espèces croisse de façon rapide. On peut être assuré que toutes les formes recueil- lies présenteront, comme celles dues à Ed. Foa, un intérêt très grand. Elles représentent la partie la plus obscure du problème si complexe de la distribution dans l’espace du genre Palæmon. GEexRe Palsemon, P. (Parapalæmon) dolichodactylus Hilg. Hileendorf. Monatsb. Ak. Wiss., Berlin, p. 840, pl. IV, fig. 18, 1878. Cette belle espèce est représentée par un spécimen G' de grande taille, dont voici les dimensions : Pongueuritotale Re AE RETRO CCE CCE 90 millim. operéiopodel (gauche) RCE Pet er ee rec ce 13h — 2° peréiopode (droit)... "tn. RE 76 — La carapace est fortement spinuleuse sur le céphalothorax et les deux (5) 14 derniers segments du corps : le rostre, dont la formule est nb dé- — 517 — passe un peu en avant le scaphocérite, que la 1" paire de pattes dépasse aussi de la longueur de Ja pince distale. Les articles de la grande pince (2° paire) ont respectivement pour lon- gueur, en millimètres : méropodite, 24; carpe, 26: propodite, 3»; doigts , 25; ces derniers, béants, portent à leur bord interne 25-50 sail- lies coniques, plus fortes et plus espacées vers la base; la paume est couverte de son épais revêtement feutré habituel, remplacé sur les articles proxi- maux du membre par des poils raides assez denses. Ces poils forment à eux seuls le revêtement de la petite pince, dont les articles ont respectivement, en millimètres : méropodite, 16; carpe, 18; propodite, 13; doigts, 17. Les peréiopodes suivants portent aussi de longues soies, surtout le méro- podite. L'espèce parait commune dans les cours d’eau de la côte africäine orien- tale, du Natal à Zanzibar; jusqu'à présent, elle ne parait pas avoir été rencontrée au delà de Tette, sur le Zambèze. L'exemplaire rapporté par Ed. Foa porte malheureusement comme unique indication : «Région des grands lacs». Peut être provient-il du bassin du Nyassa, en raison de la communicalion que ce lac possède avec le Zambèze par le Chiré. L'espèce existe à Madagascar, ainsi que je l'ai fait connaitre d'après des spécimens dus à M. A. Grandidier, el provenant de la zone centrale des grandes forêts de l'île. P. (Eupalæmon) Foai nov. sp. Cette espèce est représentée par trois spécimens, un cet deux ®. Voici les caractéristiques de l’éxemplaire G typique : (1)6 A. l'ormule rostrale : Te ï | totale du corps en millimètres... 70,5 des peréiopodes de la 2° paire... 69 DROIT, GAUCHE, de l'ischiopodite.. ............. 10,5 10,2 Longueur ( qu MÉPODOUEr ee etes IS 13 FEU Tree Ho ANS 1190 19,79 totale de la pince.............. 21,759 9h totale du propodite............ 1h 16,5 Lolale des doigts............... 7379 79 Le carapace est entièrement lisse et glabre; le rostre s'étend à peine sur le céphalothorax; son bord supérieur est notablement plus large que l'infé- rieur et régulièrement convexe; le rostre dépasse légèrement en longueur les aftennules: il est un peu plus court que le scaphocérite. La première paire de pattes dépasse ce scaphoc#rite du tiers distal du carpe, et de toute la pince. Muséum. — vu. à 35 — 518 — Les membres de la 2° paire : à peu près exactement symétriques, sont entièrement lisses, sauf quelques granulations aiguës, assez espacées, au bord inférieur de la paume. Au toucher, ils paraissent toutefois léoère- ment scabres. Le membre tout entier est grêle et cylindrique, les doigts joignent exactement. Le doigt mobile porte seul deux faibles dents arrondies près de sa base: son opposé est imerme; l’un et l’autre portent une faible bordure de soies de part etd’autre de la ligne médiane. Le telson est aigu, sa pointe médiane égalant en longueur les épines laté- rales internes. Les deux spécimens © ont les dimensions suivantes : 1) 8 B. Formule rostrale : : ù totale IUNCOR D PERRET EE EEE CCE Se LD totale della panes Fee" e O0 de l'ischiopodite (droit)......... douaia ao ess à: du méropodite (droit}....:......"...... 7 Henuee duicarpel(droit) FRERE rRP CET MEL Ur 11 totale de la pince (droit). ......... AS du propodite (droit)...... PA dde PU CSD ESS 00 000082000000 nn Pa h,9 G)8 9 CG. Formule rostrale : D [MtotaleduNcorpse. "ee" 0" . 65 lotale de la 2° paire. .......... ù 54 DROIT. GAUCHE. delüschiopodite.+ "#0" 9 9 Longueur ( qu MÉTOPOITER EEE ere 10 10 du Carpe saone e ls 14,5 15 fotalede la pince..." """" "0" 7 17 deNa)paumer eee EE TE CECI 12 12 V'omcoisosocooguodondoso a " 5 La forme du rostre est la même que chez le &, et le nombre des dents très sensiblement égal. La 1° paire dépasse le scaphocérite de la longueur de la pince distale seulement. É La 9° paire est à peu près inerme, les deux dents du doigt mobile étant moins marquées encore que chez le &. Ni l’une ni l'autre ® ne portent d'œufs. Si l'on en juge par le grand développement et la distension des pleurons abdominaux , une d’entre elles a dû se libérer récemment de ses larves, mais aucune de celles-ci n’est demeurée sous l'abdomen de la @. — 519 — L'espèce se laisse comparer avec de nombreuses formes indo-malaises et malgaches. P. Jde Heller en diffère par l'inégalité constante, — bien qu'assez faible parfois, — des membres de la 9° paire, par une formule rostrale différente, par la carapace, déjà nettement scabre chez les spé- cimens & de la taille de P. Foai. P. Weberi de Man, très voisin de P. de, se distingue de la nouvelle espèce par la forme tout autre de son rostre, et aussi, comme P. Idæ, par les proportions différentes de la pince, plus courte que le carpe, sauf chez les (rès jeunes spécimens, et couverte de granulations bien visibles. P. Idæ var. della Hilgendorf diffère de P. Foai par son rostre très denté, par ses paltes de la 9° paire garnies de poils, et sur lesquelles le carpe dépasse encore légèrement la pince en longueur. P, Rütsemeæ de Man est très voisin de P. Foa. Le rostre est toulelois un peu différent; il s'étend plus loin sur le céphathorax et porte un plus grand nombre de dents. Les différents articles des membres de la »° paire sont très semblables, comme longueur respective, à ceux de la nouvelle espèce, sauf les doigts, toujours notablement plus longs que la moitié de la paume. Les pattes 3, 4, 5 sont plus grêles que chez P. Foai. Chez P. dispar V. Martens et P. Sundaïcus Heller, la forme du rostre est différente. La longueur de la première paire de peréiopodes, les proportions relatives de la pince et du carpe, l'armature des doigts sont également dif- férents chez P. dispar; chez P. Sunduïcus, les doigts sont plus longs que chez P. Fou. P. multidens H. Coutière, de Madagascar; P. Moorei Calman, du Tan- ganyika, diffèrent de P. Foai parle rostre plus denté, les membres de la 2° paire très grèles, les doigts inermes et allongés. Parmi les espèces américaines, le P. acanthurus, Wigman — P. Jorceps M. Edwards présente seul quelques ressemblances avec P. Foai, en s'adres- sant aux exemplaires jeunes. Mais la forme du rostre est différente comme profil, longueur et nombre de dents; les doigts sont notablement plus longs sur les membres de la 2° paire, le carpe, plus court. Récemment Aurivillius a démontré que P. macrobrachion Herklots, de l'Afrique occidentale, devait également être considérée comme synonyme de P, acanthurus, dont les variations individuelles sont considérables. Même en tenant compte de celles-ci, constatées sur des spécimens de taille semblable, P. Foai reste parfaitement distinct des formes précitées. Les spécimens de P. Foai portent comme unique indication de prove- nance : Haut-Congo, (septembre 1897). P. (Eupalæmon) sp. (?) La troisième espèce du genre Palæmon rapportée par Ed. Foa est pro- bablement aussi nouvelle pour la science, mais elle se fonde sur un exem- 59. — 220 — plaire unique et n'ayant pas atteint son développement maximum, ce qui rend sa détermination incertaine. H s’agit d’un ' dont voici les caractéristiques : k \ Formule rostrale : Li totale du corps, en millimètres. ......... GS totale de la 2° paire ......... ler en ee Le RE de l’ischiopodite . ...... TR PA PER RARES ENS More du méropodite ............... d900a0m al. du carpe.......... DR A ENTRE NET ee de la pince entière . ....... HE OUAIS HET dellañpaumes "the CET Da NO des doigts............. D RE Me ne 6 Le rostre ne porte qu'une seule dent sur le céphalothorax. I est de forme lancéolée, réculièrement convexe sur son bord supérieur, égal à peu près en longueur au pédoncule antennulaire, un peu plus court que le scapho- cérite. La 1° paire de pattes dépasse ce dernier de la pince distale entière et d’une très petite portion du carpe. La 2° paire est faible et peu déve- loppée. Ses articles, cylindriques, sont recouverts d’un très faible feutrage brunâtre très cadue et au-dessous duquel le membre apparaît lisse et glabre. Les doigts sont presque inermes, avec deux faibles denticules sur le doigt mobile et un seul sur le doiot fixe. La 2° paire de membres est parfaitement symétrique ; étendu en ayant, le méropodite alteint exactement l'extrémité distale des pedoncules antennulaires. Les pattes suivantes sont recouvertes aussi, plus irrégulièrement, de la même pubescence brunâtre et caduque. Le telson est très semblable à celui de P, Foai. Cette espèce est assez voisine de l'espèce indo-malaise, malgache et afri- caine P. Sundaicus , lès largement distribuée et connue sur la côte orientale de Natal à Zanzibar. Les proportions des pinces de la 1° et de la 2° paire sont sensiblement les mêmes. Les différences portent sur le rostre, relevé vers la pointe chez le P. Sundaicus et portant au moins deux dents, sinon trois, sûr le céphalothorax. De plus, chez P. Sundaicus, les pattes la 2° paire el les suivantes nè portent pas trace de poils feutrés. P. superbus Heller, qui se rapproche par ce dernier caractère de la nou- velle forme, s’en éloigne par les proportions différentes de la 2° paire où les doigts sont plus allongés. P. Rtsemæ de Mau en diffère par le carpe, plus long que la pince entière. Pas plus que P. Foai, espèce ne peut être confondue avec P, acan- thurus Wiegman , ou sa forme vicariante P. macrobrachion Herklots; le rostre a une autre forme et une formule différente; la 2° paire, chez ces espèces, : 4 vs cr Lun". sé ; est feutrée seulement le long de la crête des doigts et devient rapidement scabre avec l'âge: les doigts sont plus allongés, le carpe plus court. P. mexicanus Saussure, l'une des rares formes américaines aflines, en diffère par le rostre plus long, plus denté, relevé à la pointe ; par le carpe, plus long que la pince entière chez les jeunes, et par les doigts garnis de poils. Les caractères du spécimen qui fait l'objet de cette description ne sont vraisemblablement pas ceux des adultes, et ceux-ci doivent‘acquérir une taille bien supérieure. Il est rare, en effet, que, dans le groupe Eupa- lemon, les espèces à pinces recouvertes de poils feutrés possèdent des membres de la 2° paire ne dépassant pas largement la longueur du corps, surtout chez les adultes d'. Aussi nous semble-t-il préférable de laisser indé- cise la détermination de cette seconde forme, en l'absence d’un nombre suflisant de spécimens. Celle espèce provient, comme la précédente, de la région du Haut- Congo (septembre 1897). Dracwose D'UN AMPHIPODE NOUVEAU (OnromesriaA EXGAVATA) PRorENANT Du Haur-Zamsëzr, par M. En. Cuevreux. L’Amphipode décrit ci-dessous a été rapporté du Haut-Zambèze par le regrellé naturaliste Édouard Foà . explorateur de l'Afrique centrale. Bien que nous n'ayons pas de renseignements précis sur l'habitat de cette espèce, il semble certain qu'aucune Orchestie n'avait encore été trouvée à une aussi grande distance du littoral. Les exemplaires sont au nombre de cinq : trois mâles et deux femelles. Le plus grand d’entre eux ne mesure que 7 millimètres, ce qui range la nouvelle espèce au nombre des plus petites du genre Orchestia. Voici les principaux caractères de l'Orchestia excavata, Male. — Corps fortement comprimé. Plaques coxales des deux pre- mières paires un peu plus hautes que les seyments correspondants du mésosome. Plaques coxales de la cinquième paire beaucoup plus larges que hautes. Plaques épimérales des trois segments du métasome crénelées au bord postérieur et terminées en arrière par un pelit prolongement aigu. Bord dorsal du deuxième segment de lurosome débordant fortement sur celui du troisième segment. Yeux grands, ovalaires. Antennes supérieures plus où moins mutilées chez tous les exemplaires recueillis. Antennes infé- rieures atteignant à peu près le tiers de la longueur du corps. Dernier article du pédoneule beaucoup plus long que l'article précédent. Flagellum plus court que l'ensemble des deux derniers artieles du pédoncule et com- posé de Lreize articles. Gnathopodes antérieurs à peu près de même forme que ceux du type du genre, Orchestia littorea | Mont.), mais beaucoup plus — 529 — robustes. Bord palmaire du propode légèrement concave. Dactyle aussi long que le bord palmaire. Propode des gnathopodes postérieurs ovale, le bord palmaire n'étant séparé du bord postérieur que par une petite échancrure. Dactyle fortement recourhé, beaucoup plus long que le bord palmaire. Pattes des cinq paires suivantes garnies de nombreuses petites épines. Article basal des pattes des trois dernières paires crénelé au bord pos- térieur. Branche des uropodes de la dernière paire aussi longne que le pédoncule. Telson léoèrement échancré à l'extrémité, garni de douze épines d'inépale taille. Femelle. — Antennes inférieures un peu plus courtes que celles du mâle, flagellum comprenant seulement douze articles. Propode des gna- thopodes antérieurs beaucoup plus court que le carpe. Bord palmaire très petit, assez fortement échancré. Dactyle atteignant trois fois la longueur du bord palmaire. Propode des gnathopodes postérieurs prolongé bien au delà de l'extrémité du dactyle. Le nom spécifique fait allusion à l’échancrure du bord palmaire du pro- pode des gnathopodes antérieurs. CarTarocuz DES CIRRHIPÈDES APPARTENANT À LA COLLECTION pu Musrux, par M. À. GRUVEL, MAÎTRE DE CONFÉRENCES À LA FACULTÉ DES SCIENCES, Universiré pe Borpraux. La collection des Cirrhipèdes du Muséum se compose d’un assez grand nombre d'échantillons secs, particulièrement parmi les Operculés, et d’un nombre considérable d'échantillons, plus ou moins bien conservés, dans l'alcool. Déjà les exemplaires rapportés par le Travailleur et le Talisman ont fait l'objet d'un important mémoire qui va paraitre incessamment; il en est, de même pour les Pédonculés dont l'étude paraîtra dans le prochain fascicule des Nouvelles Archives de la Collection du Muséum. Je ne ferai donc que rappeler ici les noms ou compléter la liste des espèces renfermées dans la collection avec toutes les localités connues. PÉDONCULÉS. Genre Pollicipes Leach. P. corxocorra Leach, — Concarneau; Dakar (Chaper, 1895); Gorée (Ro- bert); Saint-Jean-de-Luz (Ghevreux): expédition de Jean de Mayen (Pouchet, 1896); la Rochelle (d'Orbigny); Saint-Jean-de-Luz (Doll- fus): Saint-Louis (Blondel). Quelques échantillons sans habitat. P: Se. — 523 — ELEGANS Lesson. — Java (Philibert). mirezca L. — Mindanao (Hombron): (Le Guillou); Hawaï; Amboine (Quoy et Gaimard): Japon (Dybowski, 1881); Gochinchine (Har- mand, 1900). PoLYMERuS Sowerby. — San Francisco (musée de Cambridge). spinosus Quoy et Gaimard. — Nouvelle-Zélande (Quoy et Gaimard). senrus Darw. — Nouvelle-Zélande, Astrolabe (Quoy et Gaimard). Gexre Sealpellum Leach, 1817. Epwanosir À. Gruv. — Expédition du Talisman; Açores. Vase blanche par 4,255 mètres. Type! izzosum Leach. — Nouvelle-Zélande, musée d'Otago (M. Filhol). Rexer A. Gruv. — Saint-Paul-de-Loanda (Cavalier de Cuverville, 1886 ); sur une tige d'Hydraire. Type! Penont Gray. — Habitat inconnu. vuzare Leach. — Expédition du Talisman; cap Bojador , par 175 mètres de fond, sur radioles de Dorocidacis papillata; côtes de Bretagne, golfe du Lion, sur toufles d'Hydraire; Saint-Jean-de-Luz (Ghevreux. 1893); Algérie (M. Deshayes). PATAGONICUM À. Gruv. — Côtes de Patagonie:(lieutenant Ingouf, 1883), sur une tige d'Hydraire. Type! sarariæ À. Gruv. — Mission du cap Horn, par 882 mètres de fond ; sur une tige de Salartia. Type! Luntom Aur. — Bretagne, 1887, sur Aglaophænia myriophyllum. RECURVITERGUN À. Gruv. — Expédition du Talisman; S. 0, des Açores, par 3,175 mètres. Type! Anausrum O. Sars. — Musée de Copenhague: fixé sur Eschavella palmata. LONGrROSTRUM À. Gruv. — Expédition du Talisman ; Côtes du Portugal, par 1,923 mètres. Type! amLaNTIGuM À. Gruv. — Expédition du Talisman; Açores, par 960- 998 mètres, Type! srnaruM À. Gruv. — Expédition du Talisman; Acores, N.E. de San Miguel, 2,999 mètres. Type! veLUTINUM Hœk. — Expédition du Talisman; cap Cantin (1350- 1,590 mètres), sur une Caryophyllie ; cap Mogador (1,050 mètres): Fuereventure (2,000 mètres) sur Dendrophyllie; Pilones (889 mètres). c1648 Hœk : Açores (4,787 mètres). neGiu Hœk. — Expédition du Talisman ; Açores, N. E. de San Miguel (4,787 mètres). LUTEUM À. Gray. — Expédition du Talisman: S. 0. des Açores (3,175 mètres). Type! virreum Hœk, — Cap Ghir (2,185 mètres) sur Caryophyllie. — 594 — Sa. curvarum À. Gruv. — Exp. du Talisman: S. O. des Açores (3,175 mè- tres). Type! — Tazismani À: Gruv. — Exp. du T'alisman ; golfe de Gascogne (4,255 mè- tres). Type! Genre Lithotrya G. B. Sowerby, 1822. L. porsauis G. B. Sowerby. — Philippines. — Varenriaxa Gray. — Enfoncées entre des coquilles d'Huitres, à la base de Tetraclita porosa ; Zanzibar. — TRUNCATA Quoy et Gaïmard. — Île des Amis (Quoy et Gaimard). Gexre Hbla Leach, 15925. L. quanrivazvis Cuvier. — Port du Roïi-Georges: expédition de l’Astrolabe (Quoy et Gaimard, 1829): Djibouti (Coutière, 1897): Madagascar, rochers de Nossy-Comba (D: Joly, 1899): Pérou. Gexre Lepas L., 1767. L. rascrcucaris Ellis et Solander. — Canaries (Chevreux): la Rochelle (d'Orbiony): Canaries (Robert): voyage de la Cogulle; Vineyard Sound (Smnthsonian Institution): Sumatra (Bourdas): côle de Gui- née (Leach): Sénégal (Dollfus, 1901). — AnseriFeRA L. — Mission de l'Atlantique Nord (C. de Guverville): Dorey (Raffray et Maindron, 1877): [. Soulou (Montano et Rey, 1880); expédition de la Bonite à Poulo-Pinang (Eydoux et Souleyet): Mer Rouge (D° Jousseaume, 1892): Sumatra (Martin): Congo : Bata (Pobésuins 1892); Zanzibar (Max. Cornu): Madagascar : (Ta matave (Ardouin, 1893, à sec): Panama (Chaper, oo — DenTiIQuLATA À. Gruv. — Baie de Honda: Philippines (Marche, 1880): mer des Sargasses. Typel — prEGriNata Spengler. — Expédition de la Bonite (Evdoux); Canaries : las Palmas (Chevreux): Canaries (Robert): Pérou (Eydoux et Sou- leyet); Méditerranée (Coste); Quoy et Gaimard: océan Atlantique (Gaudichaud); Toulon: Canaries : San Sébastien de la Gomera (G. Bu- chet, 1897): Djibouti (D'Jousscaume, 1888 ): Nouvelle- Guinée, sur spirules (Raffray, 1878 ): Cannes: Nice: Mostaganem (Dollfus, 1901). — ANATIFERA L. — Le Havre: Açores icone) Babia (Lemesle): la Rochelle (d'Orbigny): Nouvelle-Zélande: le Pouliguen (Audouin et Edwards): Terre-Neuve; Sandwich (Ballieu): Sénégal (Heudelot ): (Eydoux); Carolles (A. Dollfus, 1900): Bohuslan (Malen): rade de Brest (Le Gullou); Sumatra (Beauvais, 1885); Antilles (Robert): Vera-Cruz : la Martinique: expédition du Talisman ; littoral des Açores: h août. Var, : dentata Darw. — Seychelles (Lantz, 1878). — 525 — L. ausrrauis Darw. — En mer (Jacquinot); de Rio de la Plata au cap Horn (Gaudichand); par 49° 5-43° Ouest (amiral Reveillère, 1896). — resruninara Aur. — Cap de Bonne-Espérance (de Castelnau); colonie du Cap : Table-bay (Holub, 1894): Guadeloupe (Beaupertuis). — Hrcu Leach. — (Collection Férussac): Cadix. Var. : californiensis À. Grav. — Californie (L. Diguet, 1904). - Gexas Pœcilasma Darwin, 1851. P. Kewerert Darw. var. : communis Darw. — Expédition du Talisman cap Bojador (640-78> mètres) fixés sur Scyramathia Carpenteri ; Acores sur Cancer bellianus. Var. : aurantia Darw. (ancienne espèce de Darwin). — Expédition du Talisman, cap Bojador sur Emumnita picta (410 mètres) et sur Dorocidars papillata (250-355 mètres). — crassum Gray. — Açores sur Cancer bellianus. — rissum Darw. (sec). — Habitat inconnu. Gexre Dichelaspis Darwin, 1891. D. Aumwiun À. Gruv. — Sur les branchies d'un grand crustacé d'espèce inconnue, Habitat également inconnu. Type! — LEPADIFORMIS À. Gruv. — Habitat inconnu. Type! — Varraxre À. Gruv. — Suez (Vaillant L.) sur les branchies de Neptunus pelagicus. Type! — Danwmi Filippi. — Méditerranée : Naples. — Manoront À. Gruv. Var. À : Indes anglaises : Kurrachee (Maindron, 1895-1896) sur branchies de Palinurus. Type ! Var. B. : Mascale (Maindron, 1895-1896): Sumatra (Beauvais, 1885). Type! . Var. C : (type de l'espèce) Obock. Kurrachee (Maindron. 1895- 1896). Type! — Courieret À. Gruv. — Djibouti (H. Coutière, 1897). Type! Genre Conchoderma Ollers, 1814. G. aureruw L. — Bassin du Havre, sur carène de bateau (Ch. Darwin, 18/44); rade de Bombay (Dussumier): Pérou; Callao (Fontaine) sur Coronula diadema: Norvège (Pouchet, 1883) sur Coronula diadema ; expédition de Jean de Mayen (Pouchet, 1896 }. — vinGarum Spengler, — Cap de Bonne-lspérance (Delalande):; côte de Malabar ( Dussumier ). — Huvrent R. Owen, — Océan Indien. — 526 — Genre Alepas Sander Rang, 1820. À. mura Filippi. — Méditerranée, solfe du Lion (Pruvot): expédition du Talisman, cap Bojador (350-355 mètres) sur radioles de Dorocidaris papillato. é - — quanraATA Aur. — Basse-Californie (L. Diguet, 1901) sur le pédoncule d'un Lepas Hell, var. : cahiforniensis. Le nombre des échantillons de Cirrhipèdes pédonculés contenus dans la collection du Muséum est, en réalité, bien supérieur à celui que nous in- diquons ci-dessus: mais nous. n'avons cité dans cette liste que les types pour lesquels l'habitat est indiqué, les seuls qui présentent un réel intérêt. Il sera publié prochainement une liste des Cirrhipèdes operculés, asymé- triques et symétriques, quand notre travail de revision sera terminé. SUR UNE FORME GÉANTE DE SPERMATOZOÏDES CHEZ LES CIRRHIPÈDES, par M. À. Gruver, Plusieurs auteurs ont déjà signalé chez les spermatozoïdes de certains animaux un démorphisme très curieux. Tout récemment encore ( Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 21 juillet 1902), Voinov (D. N.) signalait un fait analogue chez un Coléoptère aquatique, le Cybister Ræsela. À ma connaissance, un semblable phénomène n’a été encore signalé qu'une fois chez les Crustacés. I m'a été donné de l’observer, pendant le mois de septembre dernier, au laboratoire de Tatihou, où M. Ed. Perrier, directeur du Muséum, avait bien voulu m’accorder l'hospitalité, ce dont je le remercie bien vivement ici. En cherchant à élucider la strncture des spermatozoïdes chez quelques Cirrhipèdes de la côte, mon attention fut attirée par une forme curieuse, environ cinq fois plus grande que l’autre et qui provenait d'échantillons de Balanus perforatus assez grands, récoltés dans l’une des îles de Saint-Mar- couf, près de Saint-Vaast. Tandis que, dans la forme normale, la tête est allongée dans le sens dela longueur et que. le spermocentre, s’il existe, n’a pas pu être décelé par les procédés employés, dans la forme géante, très rare, la tête, volumineuse, est allongée dans un sens perpendiculaire à la longueur et le spermocentre : se présente de la façon la plus nette sous la forme d’une petite masse arrondie et très facile à colorer par les réactifs nucléaires. Je dois ajouter que les échantillons de Balanes de Saint-Marcouf ont été recueillis à une assez grande distance les uns des autres, de un à plusieurs mètres. “ — 527 — Sur des individus agglomérés, comme ceux que l'on rencontre à Bar- leur, j'ai bien retrouvé une forme de spermatozoïdes semblable à celle de - Saint-Marcouf, mais beaucoup plus petite, quoique encore environ deux fois et demi aussi grande que la forme normale. Nous aurons l’occasion de voir, plus tard, comment se produit cette forme géante de spermatozoïde; mais il est probable, ainsi que le dit fort bien Voino, que cette différence morphologique correspond à des raisons biologiques spéciales que nous chercherons à mettre en lumière pour le cas qui nous occupe particulièrement ici. Chez les individus séparés par une assez grande distance, où, par con- séquent, la fécondation réciproque directe est impossible, les œufs ne peuvent recevoir l'imprégnation que de spermatozoïdes provenant de l'a- nimal lui-même, par autofécondation, ou bien de spermatozoïdes prove- nant d'animaux voisins, mais séparés par une assez grande distance. Comme ces spermatozoïdes vivent assez longtemps dans l’eau de mer, il est probable que c'est dans la fécondation à distance que les formes géantes jouent un rôle actif. La sécrétion pans L'iNresrix moyen pu Boweus acronux (Fasniaius), par M. L. Semicuon. (LasonaroiRe D'ANATOMIE GOMPARÉE. En raison des modifications que les divers fixateurs provoquent dans la conslitution des cellules, j'ai, concurremment, eu recours à l'examen des tissus vivants ainsi qu'à l'observation des coupes colorées. L'examen des tissus vivants peut être pratiqué, chez le Bourdon, dans les conditions suivantes : L'abdomen est ouvert rapidement, l'intestin moyen est réséqué, fendu longitudinalement, déposé à cheval sur une lamelle, la surface interne diri- gée vers l'extérieur. La lamelle est placée alors sur un porte-objet el obser- vée aussi rapidement que possible, Deux cas peuvent se présenter : l'intestin moyen renferme du miel, ou il est à l'état de vacuité, Dans cette dernière circonstance, la plupart des cel- lules émettent immédiatement des gouttelettes hyalines et quelques-unes de celles-ci deviennent libres. Ces formes ont été déjà décrites chez des ani- maux appartenant à divers groupes et nommées goultelettes sarcodiques. Lorsque l'organe est rempli de miel en voie de digestion, on ne voit plus de gouttelettes; mais on peut les faire apparaître, Il suffit, pour cela. de retirer le miel qui recouvre l'épithélium (souvent le plateau de celui-ei est arraché par cette manœuvre). Comme les gouttelettes n'ont pas la même réfringence que le miel, celui-ci n'empêcherait pas de les voir, si elles exis- laient, quand it recouvre les cellules. — 528 — Donc, les souttelettes que nous venons d'observer sont des altérations causées par le contact de l'air, et non pas un produit de sécrétion normal. Pour voir celui-ci, il faut observer l'épithélium à travers l'aliment transpa- rent qui le recouvre. La préparation offre alors l’aspect suivant : Examinées de profil, les cellules situées au sommet des rides que pré- sente l'intestin moyen ont, assez exactement, la forme d'une massue. La portion basale se distingue mal. La portion distale, qui proémine, se pré- sente dans des conditions d'observation favorables. Elle renferme des grains réfringents, incolores , moins nombreux lorsque la digestion est avancée. Leur nombre est souvent assez considérable pour masquer le noyau. Du côté de ia surface libre, la cellule est bordée par une zone claire. cor- respondant à un plateau en brosse. Ce dernier, ayant une réfringence à peu près évale à celle du miel, reste invisible. Le miel est parsemé de grains de sécrétion partieulièrement abondants au voisinage immédiat des cellules. Chez un certain nombre de Bombus, l'intestin moyen présente deux ré- gions d'aspect différent : une où la digestion est achevée, l’autre où elle se poursuit. La première se distingue par son étroitesse; les rides y sont rap- prochées, leurs cellules sont vides de grains. La seconde est plus large (un tiers environ); les rides en sont plus écartées, et rendues opaques par les grains de sécrétion, qui bourrent leurs cellules. Ces modifications sont dues, à Ja fois, à l'état de la sécrétion et au degré de contraction de deux couches musculaires, lune circulaire, l'autre longitudinale. L’excitation de ces muscles par plusieurs fixateurs est la cause de graves altérations. Ces réactifs, agissant sur l'organe frais, déterminent une rè- traction brusque de ce dernier. En même temps, les cellules expulsent, d’un seul coup, les grains de sécrétion qu'elles renferment. Alors, sur les coupes, les cellules apparaissent comprimées les unes contre les autres, et le centre du canal est occupé par une masse de grains agglutinés. Les por- lions de l'organe, qui ne contiennent pas d’aliment, sont beaucoup moins modifiées. Le sublimé et l'acide picrique en solutions saturées dans l’eau, le liquide de Bouin, celui de Lindsay, provoquent les modifications qui viennent d'être indiquées. L’acide acétique à 1 p. 100 agit de la même façon. Par contre, l'acide osmique à 1 p. 100, les solutions d'iodure de potassium ioduré de Lugol ne produisent pas l'émission des grains et conservent la forme de la celiule. En résumé: Les cellules en massue qui conronnent les rides de l'intes- ün moyen élaborent un produit de sécrétion affectant l'apparence de grains réfringents. Geux-ci ne sont pas expulsés d’un seul coup, mais successive - ment, à mesure que la digestion s’avance. Certains fixateurs feraient croire à une expulsion lolale et unique des grains si l'on ne complétait l'étude des coupes par celle des tissus vivants. 529 Si. après avoir été débarrassé du miel qui le recouvre, l'épithélium est exposé au contact de l'air, on constate l'apparition de gouttelettes sarco- diques. Sans prétendre qu'elles ne puissent être, chez d'autres animaux, un produil normal, je note que. chez le Bombus agrorum , elles sont un produit artificiel. Sur uN CÉRIANTHAIRE PÉLAGIQUE, var M. Cu. Graver. Les pêches pélagiques pratiquées de juillet à septembre dans l'Atlantique seplentrional, la Manche et la mer du Nord, donnent fréquemment diverses formes d’Actinies que l'on désigne sous le nom d’Arachnactis et que l'on considère comme des larves de Cérianthes. La grande expédition allemande de 1889 (Plankion-Expedition) recueillit à la surface de Focéan Atlantique de nombreuses formes nouvelles de Cérianthaires, mais aucun individu adulte. Il semble donc que ces animaux abandonnent à un stade plus ou moins précoce de leur développement la vie à la surface pour gagner le fond de la mer, où on les drague. En explorant le golfe de Californie, M. Léon Diguet a eu récemment la bonne fortune de capturer des Gérianthaires qui nageaient en nombre considérable dans les couches superficielles. Ces Acti- nies, qui présentent des caractères non signalés chez les espèces actuelle- ment connues, contiennent, pour la plupart, des éléments reproducteurs parvenus à un état très voisin de la maturité. La colonne, éminemment contractile, mesure, chez les exemplaires à l'état de complète extension, de 4o à 5o millimètres; translucide chez l'animal vivant, elle est incolore, sauf à l'extrémité inférieure un peu renflée, lerminée en pointe mousse et perforée. Les tentacules marginaux, subulés, de même longueur que la colonne et incolores comme elle, sont sensible- ment insérés sur un même cercle; ils ne forment pas, en tout cas, de cycles nettement distincts, comme chez certains types du même ordre. Leur nombre varie de 23 à 26: le nombre le plus fréquent est 25; celui qui est situé dans le plan de symétrie et qui correspond au siphonoglyphe est loujours de dimensions réduites. Les tentacules labiaux sont disposés en deux cycles autour de l'orifice buccal; celui qui correspond au tentacule marginal de dimensions réduites manque. Ces tentacules sont sensiblement de même taille, cylindriques, alternant presque régulièrement d’un eyele à l'autre et beaucoup plus courts que les marginaux. Le plus fréquemment ilya, de part et d'autre du plan de symélie, 12 de ces tentacules d’un côlé, 11 & l'autre, en lout, avec le tentacule médian, 24 tentacules la- biaux cor respondant à à 25 lentacules marginaux. Les cloisons qui s'attachent au siphonoglyphe, qu ‘Édouard van Bene- — 530 — den (? appelle cloisons directrices , s’avancent assez loin vers le pôle aboral. Le premier couple de cloisons latérales offre des caractères très particuliers. À la différence de ce qu’on observe chez les autres Gérianthes, elles s'ap- prochent beaucoup moins du pôle aboral qu'un certain nômbre de cloi- sons des couples suivants. Elles se distinguent de toutes les autres pa leur bord libre. Jusqu'au milieu environ de leur longueur, ce bord présente deux bourrelets de teinte brun foncé, remplis de nématocystes et de cellules glandulaires, séparés par une gouitière médiane. À ce niveau est un court peloton formé par l’entéroïde; au-dessous de ce dernier, le bord libre est mince et simple comme celui des cloisons directrices et celui des cloisons stériles, au-dessous de l’entéroïde. Les cloisons du second couple, avec leurs gros pelotons entéroïdaux à la partie supérieure, sont plus longues que les cloisons précédentes. À partir de celles-ci, les cloisons stériles et les cloisons fertiles alternent réoulièrement. Les cloisons du troisième et du cinquième couple méritent une men- tion spéciale; ce sont les plus longues de toutes. Elles se distinguent de toutes les autres en ce qu’elles portent, tout près de leur extrémité in- férieure, un petit renflement en forme de saucisse et dépendant de l’enté- roïde. À partir des cloisons du sixième couple, la décroissance de longueur se poursuit régulièrement jusqu'aux cloisons de formation la plus récente. Les cloisons d’un même couple montrent, en général, une inégalité frappante;: elles n'apparaissent pas en même temps, celle de droite étant Loujours en avance sur celle de gauche. Aucune cloison ne porte de prolongements ra- mifiés de l’entéroïde, ni bothrucnides, ni enidoragees. Les caractères des cloisons, et en particulier des cloisons directrices el des cloisons des premier, second, troisième et cinquième couples, diffé- rencient neltement ce Cérianthaire de tous ses congénères actuellement connus. Les cloisons ne présentent pas la disposition quatroseptale que Faurot® a mise en évidence chez le Cerianthus membranaceus. Elles se laissent plutôt grouper par biseptes seulement. De toutes les formes larvaires recueillies dans la «Plankton-Expedition» par le National, c'est de celle décrite par E. van Beneden sous le nom de Dactylacis que s'éloigne le moins le Cérianthaire dont ä est ici ques- tion. Cette forme sexuée de Gérianthaire, la première qui ait été trouvée jus- qu'ici, montre que la vie pélagique, qui est la règle dans le jeune âge chez ces animaux, peut persister à l’état adulte chez certains d’entre eux; G) Édouard van Benenen. Les Anthozoaïres de la « Plankton-Expeditionr, avec 16 planches, 1 carte et 59 figures dans le texte, 1898. ® L. Faunor. Etudes sur l'anatomie, l'histologie et le développement des Actinies, Arch. de zool. exper. et génér., 3° série, &. XII, 1895. — 531 — Padaplation d’un animal normalement fouisseur à Ja vie pélagique vient à l'encontre des théories qui considèrent les formes vivant à la surface comme les plus primitives dans chaque groupe. Les Hypnoïpss pe 14 rate be 14 Houcus, par M. À. Bicrano. d Cette courte note n'est qu'une liste des Hydroïdes qui pour la plupart ont élé récoltés par moi-même pendant différents séjours que je fis au Labo- ratoire marilime de Saint-Vaast-la-Hougue. Gette liste préliminaire ne comprend pas, sauf deux espèces, les Méduses que j'ai trouvées; la liste de celles-ci sera publiée plus tard dans un travail qui comportera plus de dé- «veloppement et sera accompagné de figures. La détermination des différentes espèces a été faite au laboratoire de Malacologie du Muséum dirigé par M. Edmond Perrier. J'indique dans cette note le lieu de récolte et l'époque de la reproduction. Les renseignements donnés sur cette dernière ne sont pas absolus : je note seulement la période de temps pendant laquelle j'ai trouvé une espèce en reproduction ou bien, si celle-ci est en reproduction ou non au moment de sa récolle. Les dragages ont tous été faits dans les régions du Petit Nord et du Grand Nord à une profondeur de 0 à 25 mètres. La terminologie est empruntée au Traité de zoologie de M. Edmond Per- rier, |. Hydroïdes Gymnoblastiques. Hyoracmnia ecminara Fleming. — Reproduction d'avril à août, Sur des coquilles habitées par des Pagures; bancs de sable entre l'ile de Tatihou et la jetée de Saint-Vaast et entre l'ile et Réville. Crava souamara O. F. Müller. — Reproduction d'avril à septembre. Abondant sur les Ascophyllum nodosum des iles Saint-Marcouf. C. uvriconnis Forskäl. — Trouvée une seule fois sur une Algue en juillet non en‘reproduction. Convxe vamwarA Hincks. — Reproduction de mai à juillet. Pare du labo- aloire, anciens pares à huîtres, flaques sur le bord nord de la mare d'Ovit. C. Froricosa Hincks., — Reproduction d'avril à juin. Iles Saint-Marcouf, sur les Ascophyllum nodosum. SYNCORYNE EXIMIA Allman. — Reproduction en novembre, — Bouée de la Dent; sur coquille de Mytilus edulis. S. PULCHELLA Allman. — Une colonie unique non en reproduction trou- vée sur l'Ascophyllum nodosum (jetée du port de Tatihou ). — 532 — SarsIA STRANGULATA Allman. — Un seul exemplaire trouvé au voisinage du port de Tatihou. Cravarerra ProztreRA Hincks. — Je n’ai pas trouvé cette espèce, mais je la note parmi les Hydroïdes de Saint-Vaast, car sa Méduse (Æleutheria) a été trouvée par Claparède(®, qui la considère comme commune. BouGainvi£crA ramosa Van Beneden. — Cette espèce présente des ra meaux minces el flexibles qui ne se terminent pas par un hydranthe, mais sont susceptibles de se fixer et de donner un stolon sur lequel se dévelop- pent‘des hydromérides: pour cette raison, j'appellerai ces rameaux, ra- meaux Stoloniques ; is ont été vus par Van Beneden ®, qui les désigne sous le nom de «bourgeons longs en lanière». Get auteur n’a pas connu leur rôle. Hincks ® et Allman(® ne les mentionnent pas dans l'espèce anglaise. Reproduction en juillet. Face inférieure des rochers de Montgroso dé- couvrant à marée basse; sur les pierres qui peuvent découvrir aux grandes marées, dans les flaques situées au delà de l'Ilet (S. E.): courants des pares ; anciens parcs; dragages. B. muscus Allman. — Cette espèce montre aussi des rameaux stoloniques. Reproduction en septembre. Bouée de la Dent; dragages; sur le Sertularia cupressina et l'Hydrallmania falcata. Periconnus rePens T. S. Wright. — Reproduction en juin. Coquilles et opercule du Nassa reticulata ; le Cava: banc de sable au voisinage des an- ciens parcs. P. vesrirus Allman. — Une seule colonie trouvée, non en reproduction en septembre. Evpexpriun RAMEUM Pallas. — Une colonie récoltée en mai, non en re- production. Dragage; sur un tube d’Annélide. E. ramosun Linné.— Reproduction de juillet à octobre. Dragage: courant des parcs sur un unique rocher. E. carczare Alder. — Reproduction commence en septembre. Rochers de Saint-Siméon , rochers au delà de l'Het (S. E.), courants des pares, dra- gage; sur l'Antennularia ramosa. Torucaria aumizis Allman. — Reproduction en septembre. Bouée de la Dent. Ecrorzeura Dumorrierir Van Beneden. — Reproduction en septembre. Courants des anciens parcs. (0) Beobachtungen über Anatomie und Entwicklungspeschichte wirbelloser Thiere , etc. Leipsig, 186%, in-/°. ®) Recherches sur l'embryosénie des Tubulaires, ete. Nouveaux Mém. acad. de Bruxelles, t. XVII, 18/4. 6) À History of the British zoophytes, London, 1868. ( A Monograph of the Gymnoblastic or Tubularian Hydroïds, Ray Society, 1971. — 533 — Conymonvus Nuraxs Sars. — Une seule Méduse trouvée en juillet au voi- sinage du port de Tatihou. Il. Hydroïdes Calyptoblastiques. Haceciun wasecnum Linné. — Reproduction en mai et juin. Dragage. Très abondant. H. Beanu Jobnston. — Reproduction en juin. Dragage. H. sessice Norman. — J'ai pu observer les gonoclades femelles qui n'é- taient pas connus jusqu'alors. Ils ressemblent à ceux de l'Halecium Bean , mais la gonothèque est moins allongée et plus renflée à son extrémité dis- tale. Il existe une variété de cette espèce qui vit fixée à la base des Cysto- seira, où sur les tubes de Sabelle: elle diffère par sa taille plus petite, par sa coloration brunâtre et par la présence d’annulations irrégulières. Cette variété détache des propagules‘" complexes formées par deux gastromé- vides à la base desquels naissent trois à quatre rameaux stoloniques. Reproduction en juin et juillet. Rochers de Saint-Siméon; rochers bor- dant au Sud la mare d'Ovit, courants des pares. Variété naine dans les courants des anciens pares. Laroëa Amierina Sars. — Rampant sur le Sertularia abietina, en repro- duction (forme Coppinia) en août. Dragage. L. senpexs Hassall. — Bouée de la Dent sur le Bougainvillia muscus. L. pyeuara Alder, — Dragage sur l'Hydrallmania falcata. CusminecsA cosrara Hineks.— Certaines hydrothèques présentent une cour- bure à la base, comme Lafoëa serpens. Dragage sur le Sertularia cupressina. CazycezLa syrNGA Linné. — Dragage. Espèce commune sur les S. cu- pressina, Hydrallmaniu falcata, Diphasia rosacea, Obelia longissima. Ren- conlré aussi à marée basse sur le Sertularia argentea. Leproseypnus tenus Allman. — Rochers de Montgroso et rochers en bordure Sud de la mare d'Ovit; dragage sur-l'Hydrallmania falcata. Les colonies obtenues dans l'eau profonde montraient des gonothèques en mai. Ccyria Jouxsroxt Alder. — Espèce très répandue sur les Cystoseira et autres Algues, Zostera marina, Hydrallmania falcata, Sertularia cupressina , Obelia longissima. Vai rencontré aussi cette espèce sur une ponte de Loligo vulgaris. En reproduction d'avril à août. Opeia Genieucara Linné, — On trouve aussi à Tatihou les deux variétés signalées par Miss Laura Thornely®? et CI. Hartlaub®. La variété simple est moins commune: on la trouve sur les frondes de Laminaria saccharina 0) À, Bicrano, De la scissiparité chez les Hydroïdes, €. R. Acad. se., L CXXXI, 1901. #) Supplementary Report upon Hydroid Zoophytes of L. M. B. 0, district. Proc. and Trans. Liv. Biol. Soc., V, 8, 1864. @ Die Cælenteraten Helgolands. Wiss. Meeresunters N. K. Bd 1, 1So7. Muséum. — vin. 36 — 534 — : (courants des parcs); la variété ramifiée est plus répandue (courants des parcs, anciens parcs, prairies de zostères); elle est fixée sur un grand nombre d'Algues (Cystoseira, Enteromorpha, Fucus) et aussi sur les feuilles du Zostera marina. Les deux variétés forment des propagules allongées: elles ont été vues par Miss Laura Thornely® qui les compare au prolongement en forme de vrille du Campanularia angulata. Cette espèce est en reproduction depuis le milieu de mai jusqu'au milieu de juillet. A la fin de la période de reproduc- tion , j'ai remarqué une grande variabilité dans le nombre des tentacules des Méduses. Sur 38 observées, il y en avait 1 à 18 tentacules, 1 à 19, 7 à20, 6 à 21, 8 à 22, 9 à 29, 6 à 24. O. rowcissrma Pallas. — Cette espèce présente deux variétés : une très al- longée qui correspond à la description qu’en donne Hincks et qu’on trouve fréquemment dans les dragages et une d’une taille momdre rencontrée à la la côte pendant les grandes marées. C’est cette dernière que j'ai déterminée par erreur Obelia flabellata Hincks, dans ma note sur la scissiparité®: Je m'étais appuyé sur laflirmation de Bétencourt® que la Méduse avait 24 tentacules on un nombre voisin el aussi sur l'apparence d’une hydro- thèque à bord plan, erreur facilement explicable à cause de la minceur extrême de lhydrothèque, qui le rendait indiscernable dans celte variété: J'ai reconnu, par l'emploi d'un colorant de la chitine (Hématoxyline d’Er- lich ou Delafeld), que ce bord présente les mêmes sinuosités que dans la variélé d’eau profonde. Espèce très commune soit dans les dragages, soit sur le banc de sable qui s'étend des parcs à huîtres à la jetée de Saint-Vaast. Reproduction d'avril à juillet. O. picuorowa Linné. — La fausse détermination de la petite variété d'Obelia lonsissinma m'avait entraîné à faire une espèce nouvelle, Obelia rhunicolal", mais je me range à l'avis d'Hartlaub qui, dans l'analyse d’une de mes notes (Biolor. Centralbl., 1x Jahre., 1902, p. 686), la considère comme Obelia dichotoma. Grâce à l'emploi de Thématoxyline Delafeld, j'ai vu très nettement que le bord de l'hydrothèque est festonné, ce qui con- corde avec ce que dit Hincks®): «on close investigation it (the rim) is found to be very slightly sinuated». Une variété de cette espèce m'a montré une grande variabilité dans le nombre des tentacules des méduses à leur sortie. Pour une colonie. sur G) Loc. cit. @) Loc. cit. 6) Les Hydraires du Pas-de-Calais, Bull. scientif. France et Belpique,S. 3,41, 1888. (5) À. Brzanr, De la Stolomisation chez les Hydroïdes, G R. Acad. se., t. CXXXIIT, 1901. 6) Loc. cit. — 535 — 23 méduses observées, j'en ai trouvé 4 à 16 tentacules, 6 à 17, 9 à 18, 3 à 19, 1 à 20 ; dans une autre colonie, j'ai observé les chiflres 1, »», 23, 24. Espèce très répandue sur le Rhun , dans les anciens pares. à la voûte des rochers (La Hougue, Montgroso, au delà de Pet); dans les dra- gages sur différentes espèces d'hydroïdes. En reproduction de mai à juillet O. meurea Hincks(. — Sur d’autres hydroïdes. Dragage. Gonoruyrea Lovent Allman. — Peu abondante, reproduetion en mai; voile des rochers de Montgroso et des rochers bordant la mare d’Ovit au Sud. G. races Sars. — Montre des rameaux stoloniques : reproduction en mai. Au delà de l’Ilet, fixé sur un gros caillou; courants des parcs. CaAmPANOLARIA VERTICILLATA Linné, — Dragage. C. rLexuosa Hincks. — Très commun à la voûte des rochers sur diffé- rentes algues. Miss Laura Thornely®? a, comme moi-même, constaté la présence de rameaux stoloniques. Reproduction d'avril à août. C. ancuzara Hincks. — Abondante sur le Zostera marina, rencontré aussi sur le Cystoseira granulata dans les anciens pares ; les colonies qui vivent sur ces algues ont un prolongement en forme de vrille (rameau sto- lonique) plus long que celui des colonies qui vivent sur le Zostera marina. Reproduction fin juin et commencement de juillet. CG, ranroenoarA Alder, — Sur différentes espèces d'hydroïdes. Dragage. SERTULARELLA PoLyzonias Linné. — Montre la stolonisation ainsi que l'indique Hartlaub®? et comme j'ai pu fréquemment l'observer. Reproduc- duction en juillet et août. Courants des parcs, rochers situés au delà de Plet (S. E.) et au Sud de la mare d'Ovit. Dragage. Drouasra nosacea Linné. — Reproduction en avril, au niveau des marées: d'avril à août, en eau profonde. Courant des pares ; au delà de let (S.E.); dragage; sur d’autres hydroïdes. SenruLaniA PumiLA Linné. — Très commun partout à marée basse sur les rochers comme sur les Fucus. Reproduction d'avril à août. S. opencuLara Linné. — Rejeté à la côte en masses considérables dans les gros temps. Je l'ai rencontré aussi à marée basse au delà de Pllet (S. E.) et à Barfleur. Reproduction de mai à juillet. S. eiLiouLa Ellis et Solander, S. amterina Linné. — Assez commun dans les dragages. Reproduction en juillet et août. S. cupnessina Linné. — Très abondant dans les dragages aux mois de mai et juin, où il est en pleine reproduction. 9) On the Polyzoa and Hydroida of the Mergui Archipelago collected... . 4 J. Lin. Soc. London Zoology, V, 21, 1889. @) Loc. cit. ®) Revision der Sertularella Arten Abhdlgn. Geb. des Naturwiss. Hamby, 16 Bd, 1901. 36. 56 — S. arçexrea Ellis et Solander. — Moins répandu que le précédent, se rencontre aussi dans les mares de marée au delà de l'Het (S. E.). Hyprarczuanta raccara Linné. — Assez commun dans les dragapes , trouvé une fois au delà de l’Het à marée basse. Reproduction en mai. ANTENNULARIA ANTENNINA Linné. — Assez commun dans les dragages: reproduction en juillet et août. À. ramosa Lamarck. — Commun dans les dragages. Reproduction de mai à août. AGLaoPHENIA PLUMA Linné. — Reproduction de mai à Juillet. Mare d'Ovit et anciens parcs sur l'Halidrys siliquosa et sur le Cystoseira granulata. PLumurarrA PINNATA Linné. — Dragage. Reproduction en juin. P. seracea Ellis. — Reproduction en juin et juillet. Dragage; sur l'An- tennularia ramosa. P. rcmnurara Lamarck. — Cette espèce est Lrès commune. Je l’a trouvée sur le Chorla filum, le Zostera marina, sur les pierres, sur le Cystoseira, el, dans ce dernier cas, les colonies étaient fortement colorées en brun rougeatre. Certaines colonies montraient, comme chez le Plumularia similis , un article sans hydrothèque entre les articles à hydrothèques. Ge fait a été aussi observé chez cette espèce par Miss Laura Thornely®. Une variété qui croissail en compagnie du Tubularia humilis (Bouée de la Dent) montrait fréquemment deux hydroclades insérées sur Je même article de l'hydro- phyton. Les épines des gonothèques ne sont pas toujours très développées. Enfin j'ai aussi observé, mais rarement, la ramification des hydroclades. Xeproduction de mai à juillet. P. marecroïoes Alder. — J'ai observé que l'extrémité des colonies, où les hydroclades sont transformés en rameaux stoloniques, pouvait se détacher et consliluer ainsi une propagule complexe probablement capable de donner naissance, après fixation, à de nouvelles colonies. Reproduction en juin et Juillet ; très commun dans les anciens parcs. 2 ÉTUDE COMPARATIVE DES EFFETS DU VENIN DE VIP£RE SUR LE SANG DE CHIEN ET DE LAPiw, par M. CG. Parsazix. Fontana introduisant directement du venin de Vipère dans la jugulaire du Lapin constata que l'animal mourait foudroyé avec des secousses con- vulsives et que le sang était coagulé et noir dans les gros vaisseaux et dans le cœur. H en conclut que le venin de Vipère a la propriété de coaguler le sang de tous les animaux. C'était aller au delà de ce que rlexpérience U) Loc. cit. seule démontre-, el, en oubliant ce principe qu'il avait posé lui-même, Fontana risquait de se tromper. Déjà en 1737, Geoffroi et Hunauld , dans des expériences sur le Pigeon, le Chat, l'Oie, le Coq d'Inde et le Chien, avaient remarqué qu'il n’y a point de coagulation dans le sang, mais au contraire tous les signes de la fluidité. Cent cinquante ans plus tard, A. Mosso, dont les expériences ont été faites sur le Chien, observe les mêmes phénomènes, et il admet, malgré Fautorité de Fontana, que le sang des animaux {ués par le venin de Vipère perd la faculté de se coaguler. Pas plus que celle de Fontana, cette généralisation n’est exacte. Les expériences que j'ai faites dans le but d'expliquer ces divergences d'opinion m'ont conduit à cette constatation, que les faits décrits par Fontana sont aussi exacts que ceux de ses contradicteurs et qu’en réalité la différence des résultats suivant que le venin est inoculé au Chien ou au Lapin tient à des variations physiologiques de l'espèce. Ce sont ces varia- tions dont j'ai cherché à déterminer la nature en analysant les changements qui se produisent dans le sang, à? vitro, sous l'influence du venin. Si, dans une seringue stérilisée contenant une solution de venin à 1 p. 1000 dans l’eau salée physiologique, on aspire une quantité de sang égale ou supérieure à celle du venin par la canule introduite dans la veine, et qu'on projette le mélange dans un tube stérilisé, on peut en suivre les modifications. Elles diffèrent suivant qu'on à affaire à du sang de Chien ou de Lapin. Tandis que le sang de Chien devient noir et ne rougit plus par agila- tion, le sang de Lapin reste rouge et rougit davantage par agitation. En outre, le sang de Chien reste complètement fluide, homogène. Le sang de Lapin, au contraire, se sépare en deux couches : une inférieure de teinte foncée où s'assemblent les globules et quelques flocons de coagulum el une supérieure lépèrement teintée en jaune. Pendant plus de deux heures, les globules rouges peuvent fixer l'oxygène quand on brasse le mélange avec l'air, puis, peu à peu, la teinte noirâtre s'accentue et, au bout de douze heures, elle est presque anssi marquée que dans le sang de Chien. Pour-- quoi ces différences? L'examen histologique va nous le dire. Action du venin sur les globules du Chien. — Si on examine au microscope le sang de Chien récemment mélangé au venin, on constate que les glo- bules rouges, peu nombreux et dissociés flottent librement dans un liquide très fluide; ces globules ont perdu leur forme discoïde et roulent comme de petites sphères; au bout de douze à quinze heures, ils ont complètement disparu par dissolution dans le plasma. En même temps, l'hémoglobine s'altère et se modifie: elle prend une coloration brune qui s'accentue peu à peu et devient noirâtre; elle perd complètement la faculté de fixer l'oxy- gène et de rougir par agitation. M est probable qu'elle s'est transformée, au moins partiellement, en méthémoglobine, — 538 — A l'inverse des globules rouges, les globules blancs ne sont pas sensi- blement altérés; ils sont sphériques, granuleux, hérissés de petits prolon- gemen{s en pointe; leur noyau est masqué; ils paraissent plus nombreux qu'à l'état normal, parce que les globules rouges en partie dissous ont diminué considérablement; ils ont une tendance à se réunir en petits amas. Au bout de quinze à vingt heures, alors que tous les globules rouges ont disparu, on lrouve encore quelques amas pranuleux de globules blancs. Dans une préparation sèche colorée au bleu de méthylène et à l'éosine, on voit les leucocytes se dessiner nellement sur un fond rose; les globules rouges, très rares et à bords estampés, sont peu apparents. Action du venin sur les globules du Lapin. — Les globules rouges du Lapin sont beaucoup moins vite attaqués par le venin que ceux du Chien. Après deux heures , les globules rouges sont presque intacts, alors que les globules blancs ont presque tous disparu: il n’en reste que quelques débris. Peu à peu, les globules rouges se dissolvent et, au bout de douze à quinze heures, l’hémoglobine a diffusé en même temps qu’elle a pris une teinte brune foncée que l'agitation ne modifie plus. Elle a done subi la même modification que chez le Chien. Rôle des globules dans les phénomènes de cougulabihité. — Le venin de Vipère exerce donc une action directe sur la coagulabilité du sang, et le sens de cette action paraît étre en rapport avec la résistance relative des deux espèces de globules. En effet, chez le Chien, ce sont les globules rouges qui sont les premiers attaqués par le venin; chez le Lapin, ce sont les globules blancs; dans le premier cas, le sang est incoagulable; dans le second, au contraire, on voit apparaitre un coagulum partiel dont le volume semble diminuer à mesure que l’hématolyse progresse. Les choses se passent comme si la destruction des globules rouges avec transformation de l’oxyhémoglobine en méthémoglobine mettait en liberté des substances anticoagulantes. Si ce phénomène est tardif et conséculif à la leucolyse, comme cela arrive chez le Lapin, l’action du fibrin-ferment peut s'exercer jusqu’au moment où les substances antagonistes viennent en entraver les eltets. M. Delezenne a émis, pour expliquer l’aclion de diverses substances sur la coagulation du sang une théorie d’après laquelle la destruction des glo- bules blancs et des globules rouges mettrait en liberté des principes anta- gonistes, parmi lesquels ceux qui proviennent des globules rouges favo- riseraient la coagulation. Je suis d'accord avec M. Delezenne pour admettre que les globules jouent un rôle important dans les phénomènes de coagulabilité, et cela même en dehors de l'intervention indirecte du foie, mais je pense que, sons Pinfluence du venin de Vipère, l’altération des globules rouges et de — 539 — lFhémoglobine a pour effet de mettre en jeu l’activité de substances anti- coagulantes. C’est ce que je vais démontrer en analysant le phénomène de l'hématolyse par les venins. Hématolyse par les Venius. — On sait, depuis les recherches de MM. S. Flexner et H. Noguchi!), de Calmette®?, que les globules de Chien lavés à plusieurs reprises peuvent être mélangés à une solution de venin sans subir la moindre hématolyse; mais dès que l’on ajoute une goutte de sérum de chien normal ou chauffé à 58-60 degrés, la dissolution des glo- bules s'opère en dix à quinze minutes. J'ai constaté qu'avec le sérum de Lapin, la dissolution est moins rapide, et les résultats varient suivant que le sérum a été chauffé ou non chauffé. Dans le premier cas, l'hématolyse se fait progressivement; elle est complète en une heure, avant que les globules aient eu le temps de se déposer, tandis que, dans le second cas, les globules se déposent, et c’est à peine si au bout de deux heures ils commen- cent à être attaqués. Il existe donc dans le sérum de Lapin une substance antihémolytique qui est détruite par le chauffage. Cette anthémolysine na- turelle est une des causes qui empêche la dissolution des globules de Lapin lavés quand on ajoute du sérum de Lapin non chauffé au mélange de ces globules et de venin. Cependant, quand on supprime cette substance par le chauffage, le sérum ne devient pas plus hémolytique pour les globules de Lapin. Il n’en est pas de même si l’on emploie du sérum de Chien. Celui-ci, après un ou plusieurs chauffages à 58 degrés, possède la pro- priété de dissoudre les globules de Lapin. I faut en conclure qu'il contient un principe sensibilisateur plus actif que celui du Lapin. Ces faits corroborent ceux que M. Calmette a découverts; ils montrent, en outre, que c’est à la proportion relative d’antihémolysine et de sensibili- satrice dans le sérum qu'il faut attribuer le rôle le plus important dans l'action hématolytique des venins. Toutefois la résistance propre des globules intervient aussi dans le phé- nomène. Les globules de Lapin sont plus résistants que ceux de Chien. L'expérience suivante le démontre. Dans deux tubes contenant, le premier une émulsion de globules de Lapin, le second une émulsion de globules de Chien dans le venin de Vipère, on ajoute la même quantité de sérum de Lapin chaufé:; or, tandis que les globules de Chien sont dissous en une heure et demie environ, les globules de Lapin résistent et se dépo- sent au fond du tube. C'est à peine si, au bout de quinze à vingt heures, on observe une légère hémolyse. : Action méthémoglobinisante du venin de Vipère. — J'ai répété toutes ces () The Journal of experimental medecine, vol. VI, 1902. Comptes rendus de l'Académie des sciences, 16 juin 190. — 540 — expériences avec le venin de Cobra et j'ai constaté les mêmes phénomènes, avec cette différence que l'hématolyse est beaucoup plus rapide: avec le sérum de Chien, elle est presque instantanée. Et cependant, quand on mé- lange du sang de Chien avec le venin de Cobra, les globules se dissolvent el le sang se coagule en quinze ou vingt secondes, alors qu'il reste incoagu- lable avec le venin de Vipère. Le seul fait de la dissolution des globules rouges ne suflit donc pas à expliquer une si grande variation de coagula- labilité. I y a autre chose. En eflet, tandis qu'après l'action du venin de Cobra sur le sang ou sur les globules de Chien, lhémogiobine ne parait pas sensiblement modifiée, au moins pendant plusieurs heures, avec le vezin de Vipère, elle se transforme très rapidement en méthémoglobine. Quelle est donc dans le venin de Vipère la substance dont l’action semble si comparable à celle d’un ferment. Serail-ce l’'échidnase? L'expérience justifie cette hypothèse. Après qu'on a détruit ce ferment par un chauffage de 80 à 100 degrés, pendant quinze minutes, le venin de Vipère se comporte comme le venin de Cobra, il coagule le sang et dissout les globules lavés sans modifier sen- siblement l'hémoglobine. Si l'échidnase est bien l'agent de transformation de lhémoglobine en méthémoglobine, elle doit avoir les propriétés d’un ferment oxydant. Et, en effet, elle donne avec la teinture de gaïac la réaction colorée des oxydases , alors que le venin de Cobra ne donne pas cette réaction. En résumé, le venin de Vipère produit des effets inverses sur la coagu- labilité du sang suivant qu'il est inoculé au Chien ou au Lapin, et cette différence tient à une variation physiologique de l'espèce. Chez le Lapin, les olobules rouges sont plus résistants que les globules blancs et le sérum contient en excès une antihémolysine très active. Les globules rouges du Chien sont moins résistants que les globules blancs et plus fragiles que ceux du Lapin. Dans le sérum du Chien prédomine une sensibilisatrice qui favo- rise l’hémolyse. Enfin c’est à l'action oxydante de l'échidnase qu'est due la transformation de lhémoglobine et la mise en liberté des substances anti- coagulantes. L'OxYDE DE GARBONE DANS LE SANG DES ANIMAUX ISOLÉS EN MER, par M. Maurice Niccoux. Le sang des Chiens vivant à Paris renferme de petites quantités d'oxyde de carbone (De Saint-Martin, Deserez et Nicloux, Nicloux)°. Quelle est l'origine de ce gaz? Les expériences faites à la campagne, à 25 kilom. 5oo de Paris, dans des conditions forcément imparfaites, d'isolement des animaux et dont les @) Voir la bibliographie complète de la série des travaux parus depuis 1898 dans la note de Nicloux : «Sur la présence de l’oxyde de carbone dans le sang du nouveau-né», Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1901, t. CXXXII, p- 19014 — 541 — résultats ont été publiés antérieurement, ont montré une diminution mar- quée de la proportion d'oxyde de carbone. En serait-il de même dans de meil- leures conditions au double point de vue de l'isolement et de la pureté de l'atmosphère respiré? L'installation des animaux en mer dans un ilot désert suflisamment éloigné de la côte pouvait réunir les conditions requises. Mais la réalisation d'une telle expérience est compliquée, les détails de son orga- nisation multiples, les frais matériels qu'elle devait occasionner nombreux. J'ai pu, néanmoins, la mener à bien, grâce à mes maitres, MM. les pro- fesseurs Gréhant, Budin et Dastre, dont les laboratoires respectifs ont pau- ticipé aux dépenses: je leur en exprime toute ma reconnaissance; grâce à la collaboration si bienveillante et si éclairée de M. Louis Lapieque, que je ne saurais trop remercier ici. Bateau à voile constamment disponible et laboratoire étaient absolument indispensables. L'un et l'autre furent mis par lui gracieusement à ma disposition, et, le 13 juillet dernier, l'expé- rience commençait dans les conditions suivantes. Au voisinage de Paimpol (Côtes-du-Nord), dans la rade du même nom, à P'Est de Ja baie de Launay , au Sud de l'ile de Bréhat, se trouve un groupe d'îles et de rochers, dont une seule, l'île de Saint-Riom, est habitée: elle constitue une ferme unique. À kilom. 200 au Nord de celle-ci est situé le rocher appelé +le petit Morog», dont les cartes marines font mention: le point le plus proche de la terre ferme est situé à environ 2 kilomètres du rocher; c’est un cap in- habité; les autres parties de la côte sont sensiblement plus éloignées. Ce rocher fut choisi comme ua lieu d'isolement. Un enclos en treillage de fil de fer en partie recouvert d'une toile de tente y fut construit; trois Chiens parisiens y furent amenés. Toutes les vingt-quatre heures en général, quel- quefois Loutes les trente-six heures, les animaux étaient pourvus de nourri- ture. il vécurent ainsi jusqu'au 4 août, soit 23 jours. époque à laquelle l'expérience prend fin. À celte date, la pompe à mercure, le mercure, les réactifs et tous appa- reils el instruments nécessaires à une prise de sang et à l'extraction des gaz sont transportés non sans quelques difficultés du laboratoire sur une grève au pied du rocher. Sur cette grève. absolument en plein air, les ani- maux sont successivement opérés. Les gaz sont extraits de 4o centimètres cubes de sang dans le vide en présence d'acide phosphorique: ils sont con- servés dans des cloches bouchées sur Feau et ramenés au laboratoire pour être soumis à l'analyse, Au retour, les gaz sont mis successivement et immédiatement à cireuler dans le petit appareil à acide iodique que j'ai décrit antérieurement ®. La quantité d'iode mis en liberté par la réduction 0) Maurice Niczoux, Dosage de petites quantités d'oxyde de carbone dans l'air, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1898, L CXXVI, p. 746; et mémoire e dans Annales de chimie et de physique, 1808, 7° série, &. XIV, p. 65-574. — 542 — de l'acide iodique donne une coloration très manifeste du sulfure de car- bone. Le dosage de l'iode correspond à une quantité d'oxyde de carbone qui, tout calcul fait, pour 100 centimètres cubes de sang, est de : CHIEN EEE CERTES csocosoanoe dontennean + 0 cc. 09 VÉLO base ac poie basD dons don an anne 0 - 12 Shi eooodonpdnsbonccacosrennbon . : 0 og Ces résultats sont à peu près les mêmes, un peu inférieurs à ceux donnés par les Chiens vivant à Paris ; supérieurs à ceux que j'ai obtenus sur les trois Chiens opérés à la campagne. Ces expériences tendraient à démontrer l’existence de l’oxyde de carbone comme produit normal de l'organisme, ainsi que j'avais été amené à le conclure autrefois; d'autre part, les faits rapportés dans la note suivante paraissent conduire à une généralisation du phénomène et pourront peut- être intervenir plus tard dans l'explication à en fournir. Je reconnais cependant que la question qui comportait une solution absolue et définitive dans le cas d’un résultat négatif n’est pas résolue, une quantité d'oxyde de carbone, si infinitésimale soiït-elle dans l'air, pouvant expliquer cette petite proportion d'oxyde de carbone dans le sang. Quoi qu'il en soit, les résultats de cette expérience, difhcile à répéter dans des conditions générales plus parfaites, devaient être rapportés; ils ne m'ont pas permis d'apporter la solution du problème posé. Je le regrette d'autant plus que je pensais avoir fait Lout le nécessaire pour y arriver. Qu'il me soit permis d'exprimer encore une fois toute ma reconnais- sance à M. Louis Lapicque. Sa grande compétence pour tout ce qui con- cerne les choses de la mer a simplifié et rendu possible ce qui, pour moi, eût constitué des diflicullés quasi insurmontables. L'OxYDE DE CARBONE DANS LE SANG DES Poissons, par M. Maurice Niccoux. J'ai profité de mon séjour au laboratoire de M. Louis Lapicque pour examiner le sang des poissons au point de vue de l'oxyde de carbone. Je me suis adressé au Congre ( Conger vuloaris, Guvier), animal de forte taille que l’on peut aisément se procurer vivant. Trois individus pesant en moyenne A kilogrammes furent opérés ; les quantités de sang pris au moyen d'une canule de verre dans l'artère bran- chiale furent respectivement de 25, 4o et 4o centimètres cubes. Les gaz ont été extraits dans le vide en présence de l'acide phosphorique ou de l'acide tartrique et mis à circuler dans mon petit appareil à acide iodique. PATES TE — 543 — On obtient ainsi une petite quantité d’iode caractérisant ainsi la présence d'un gaz réduisant l'acide iodique, comme le font exactement dans les mêmes conditions les gaz extraits du sang des animaux ou de l'homme (nouveau-nés) et pour lesquels l'identification avec l'oxyde de carbone a été faite (De Saint-Martin , Nicloux ). Ce gaz réduisant l'acide iodique (je rappelle que ni l'hydrogène ni le méthane ne réduisent l'acide iodique) doit être de l’oxyde de car- bone. Les proportions de ce gaz, tous calculs faits, seraient, pour 100 centi- mètres cubes de sang, respectivement de : o ce, 025, 0 ce. 04, o ce. 82. Excore oueLQuEes GENRES Nouveaux D'OcaNacées. T'ALEAU RÉSOMANT LA COMPOSITION ACTUELLE DE LA FAMILLE, par Pa. van Tiecaem. Les deux genres décrits dans ma Communication précédente!) ont porté à 41 le nombre des genres composant alors la famille des Ochna- cées. Depuis, la suite de mes recherches m'a conduit à en distinguer plusieurs autres, que la présente Note a pour objet de définir. 1. Sous-tribu des Orthospermées. — Sept de ces genres nouveaux ap- partiennent, dans la tribu des Ouratéées, à la sous-tribu des Orthosper- mées. * Tel qu'il a été défini au début®, le genre Camptouratée (Camptou- rateav.T.) renfermait, au point de vue de l'inflorescence, deux sortes d'espèces. Les unes ont une grappe composée à trois degrés, en forme de large pyramide, en un mot une panicule; c'est à elles qu'il convient au- jourd'hui de restreindre ce genre. Les autres ont une grappe composée seulement à deux degrés, en forme d'étroite queue ; on les sépare mainte- nant des premières et on les réunit en un genre nouveau, sous le nom de Sténouratée (Stenouratea v.T.) ®?. Ainsi définies, les Sténouratées sont aux Gamptouratées, avec embryon incombant à cotyles reployées au sommet, ce que les Gercouratées sont aux Ouratées, avec embryon accombant à cotyles droites tout du long. Ge genre a pour type une espèce récoltée par ) Ph. vax Tiscuew, Cercouratée et Monoporide, deux genres nouveaux d'Ochnacées (Bull. du Muséum, VIT, p. 483, a9 juin 1904). ® Ph. van Treciem, Quelques genres nouveaux d'Ochnacées, Constitution actuelle de la famille ( Bull. du Muséum, VU, p. 374, 27 mai 1904). G@) De afevos, étroit. — 54h — Wright au Nicaragua, inexactement rapportée par lui au Gomphra nitida Swartz, qui sera la St. de Wright (Sr. Wrioht v.T.). Parmi les Orthospermées à panicule où l'embryon est accombant au raphé, il en est quelques-unes où l'embryon a ses cotyles inégales, la plus grande se prolongeant, au sommet, en une pointe qui se recourbe en crochet sur la plus petite et se loge dans une échancrure que celle-ci pré- sente à son extrémilé, de manière à s’'engrener solidement avec elle. On les réunit ici dans le genre Ancouratée ( Ancourateay.T.)"). Cette hétéroco- tylie ne laisse à l'embryon qu'un seul plan de symétrie et, chose sans autre exemple connu, ce plan est perpendiculaire au plan commun de symétrie du téoument séminal et du carpelle, ce qu'on peut exprimer d’un mot en disant qu'ici la symétrie de l'embryon est transversale. Partout ailleurs, en effet, lorsque l'embryon n'a qu'un seul plan de symétrie, soit parce qu'il est monocotylé ou hétérocotylé, soit parce que. étant isocotylé, il est recourbé sur lui-même, ce plan coïncide avec le plan de symétrie du téou- ment séminal: en un moi, la symétrie de l'embryon est lonpitudenale. Et lorsque l'embryon, étant isocotylé et droit, possède deux plans de symétrie, lun des deux plans coïncide avec le plan de symétrie du tévument séminal. Partout ailleurs done, la graine a. dans son ensemble, un plan de symétrie, qui lui manque ici. Cette exception a son importance au point de vue de la Science générale, parce qu’elle montre qu'il n’y a pas de nécessité morphologique à ce que la graine ait dans son ensemble un plan de symétrie, comme on pouvait le croire tant que la règle était générale. Aussi donne-t-elle un intérét tout particulier au genre Ancouratée, qui la présente ici pour la première fois. = Aïnsi défini, ce genre a pour représentant le plus anciennement connu la plante de la Guadeloupe que Lamarck a décrite, en 1796, sous le nom de Ochna longifolia ©, et plus tard, en 1811, À. P. de Candolle sous celui de Gomphia longifolia ®). Ce sera maintenant TA. longifoliée (A. lonpr/olia (Lamarck) v. T.). Toutes les Orthospermées pubescentes ont été tout d’abord groupées par moi dans le senre Trichouratée ( Trichouratea x. T.) ®. Mais, depuis, j'ai pu voir que la structure de la feuille, la nature de l’'inflorescence et l'organisa- tion florale elle-même subissent, dans cette série de formes, plusieurs modi- fications qui conduisent à y distinguer autant de catégories d'espèces, au- tant de genres nouveaux. () De ayxwr, extrémité recourbée. ® Lawaro, Dictionnaire, IV, p. 511, 17096. @ A. P. pe Cavnozce, Annales du Muséum. XNIL, p. 417, pl. X, 1811. (@) Ph. vas Trees, L'embryon des Ochnacées et son emploi dans la définition des genres (Bull. du Muséum, NIIL, p. 215, 25 mars 1902.) — 045 — Celles qui ont la structure foliaire normale, l'inflorescence en panicule, l'androcée diplostémone et le pistil isomère composeront seules désormais le genre Trichouratée restreint. Celles qui, avec les trois derniers caractères, offrent dans la feuille une structure particulière, ayant des stomates tout aussi nombreux sur la face supérieure du limbe que sur la face inférieure et en même temps l'écorce palissadique en bas tout aussi bien qu’en haut, constitueront désormais le genre nouveau Pilouratée (Pilouratea v. T.)®. H a pour type la plante dn Brésil décrite par Pohl, en 1831, sous le nom de Gomphia ovalis ©, qui sera la P. ovale ( P. ovalis (Pohl) v. T.). Celles qui ont, comme les Trichouratées, la structure foliaire normale, mais dont l'inflorescence est une grappe composée seulement à deux degrés, en forme de queue, par où elles se distinguent à la fois des Trichouratées et des Pilouratées, formeront à l'avenir le genre nouveau Villouratée (Villou- ratea v. T.)°®. I a pour type la plante récoltée par Schomburgk à la Guyane anglaise (n° 242), qui sera la V. spiciforme (V. spiciformis v. T.). Celles qui, avec la remarquable structure foliaire des Pilouratées, ont l'inflorescence en queue des Villouratées, composeront désormais le genre nouveau Dasouratée (Dasouratea x. T.) ®, qui est au genre Villouratée à peu près ce que les Pilouratées sont aux Trichouratées. I a pour type l'espèce découverte en 1874 au Paraguay par Balansa, retrouvée récem- ment dans la même région par M. Hassler, que M. Chodat vient de décrire sous le nom de Ouratea Hassleriana ©? et qui sera la D. de Hassler (D. Hass- leriana (Chodat) v. T.). Celles qui, avec la structure foliaire normale et l'inflorescence en pani- cule des Trichouratées, ont l'androcée réduit à son premier verticille, c'est-à-dire aux cinq étamines épisépales, par suite de l'avortement constant du second, c'est-à-dire des cinq étamines épipétales, composent le genre Hémiouratée (Hemiouratea \. T.). Déjà distingué dans une Note anté- rieure ), il avait été classé parmi les Orthospermées glabres, la pubescence de ses jeunes rameaux et de ses pédicelles floraux m'ayant tout d'abord échappé. Ge n’est done pour lui qu’un simple déplacement. Celles, enfin, qui, avec la structure foliaire normale et l'inflorescence en panicule des Trichouratées, subissent dans leur pistil un dédoublement qui ® De pilus, poil. @) Pour, Plant. bras. Icones, I, p- 118, pl. 180, 1831. (6) De villus, poil. W De daous, velu. (8) Cuonar, Plante Hasslerianæ (Bull. de l'Herbier Boissier, 2° série, Il p- 740, juillet 1902). (9) Pa. van Tiscaeu, Quelques genres nouveaux d'Ochnacées (Bull. du Muséum VUI, p. 374, 27 mai 1902). — 546 — augmente le nombre des carpelles et peut le porter à dix, s'il est complet, constitueront désormais le genre Pléouratée (Pleouratea x. T.) 0), qui estaux Trichouratées, parmi les Orthospermées pubescentes, ce que le genre Po- lyouratée est aux Ouratées, parmi les Orthospermées glabres. Il a pour type la plante du Brésil que À. de Saint-Hilaire et Tulasne ont décrite, en 184», sous le nom de Gomphia pubescens ©), et qui sera la P. pubescente (P. pu- bescens (A. de Saint-Hilaire et Tulasne) v. T.). Parmi les nombreuses Orthospermées glabres à embryon accombant au raphé, à inflorescence en panicule, à fleur pentamère avec pistil isomère, que lon a maintenues dans le senre Ouratée restreint, il en est quelques- unes qui diffèrent de toutes les autres par la structure de la feuille, qui a des stomates ausssi bien sur la face supérieure du limbe que sur sa face in- férieure. On les en sépare ici pour en former le genre nouveau Isouratée (Jsouratea v. T.) %), qui est ainsi aux Ouratées, parmi les Orthospermées glabres, ce que le genre Piouratée est aux Trichouratées parmi les Ortho- spermées pubescentes. IL a pour type la plante du Brésil que À. de Saint- Hilaire a décrite, en 1824, sous le nom de Gomphia humilis ( et qui sera maintenant VI humble (1 kumilis (A. de Saint-Hilaire) v. D). 2. Sous-tribu des Campylospermées. — Deux de ces genres nouveaux appartiennent, dans la tribu des Ouratées, à la sous-tribu des Campylo- spermées. Toutes les Campylospermées à embryon accombant où l'inflorescence est terminale ont été maintenues jusqu'ici dans le genre Campylosperme res- teint. Chez la. plupart, cette inflorescence terminale est une large grappe composée à trois deorés, en un mot une panicule: c’est à elles qu'on limitera désormais le genre Campylosperme. Chez quelques-unes, cette inflorescence terminale est une étroite grappe composée à deux degrés, en forme de queue: elles conslitueront le genre nouveau Campylocerque (Campylocereumn v. T.) ®, qui est ainsi aux Campylospermes, parmi les Campylospermées, ce que le genre Cercouratée est aux Ouratées, ce que le genre Sténouratée est aux Camptouratées, ce que le genre Villouratée est aux Trichouratées, parmi les Orthospermées. Il a pour type la plante (n° 291) récoltée par Gaudichaud en 1837, à Tourane, en Cochinchine, qui sera le GC. strié (C, striatum x. T.).- Toutes les Campylospermées à embryon incombant, hétérocotylé à coty- (0) De æAéor, plus, davantage. @) À. pe Saivr-Hizaire et Turasne, Revue de la Flore du Brésil méridional (Ann. des Science. nat., 2° série, XVII, p. 137, 184»). 6) De {oos, pareil. () À. pe Sawr-Hisamme, Flore du Brésil méridional, 1, p. 66, 1894. () De xépxos, queue. — 547 — lette externe, ont été groupées jusqu'ici dans le genre Monélasme (Monelas- mum N. T.). L'inflorescence y est toujours terminale, mais tantôt c'est une large grappe composée à trois degrés, en un mot une panicule; tantôt c’est une étroite grappe composée seulement à deux degrés, en forme de queue. Les premières constitueront seules désormais le genre Monélasme restreint. Les secondes seront réunies dans le genre nouveau Exomicre (Exomicrum v. T.) (0, qui est ainsi aux Monélasmes ce que le genre Campylocerque est aux Campylospermes. Son représentant le plus anciennement connu est la plante récoltée à Oware et décrite, en 1807, par Palisot de Beauvois sous le nom de Gomphia glaberrima ®, qui sera maintenant l'E. très glabre (E. £laberrimum (P. de Beauvois) v. T.). 3. Sous-lribu des Rectiséminces. — Dans la tribu des Ochnées, la sous- tribu des Recliséminées reçoit aussi un genre nouveau. Toutes les Rectisé- minces à embryon accombant au raphé, où la déhiscence des anthères est longitudinale, formaient jusqu'ici le genre Ochnelle. On ne conserve désor- mais dans ce genre que celles où le pistil est en même temps isomère. Les autres, où le pistil subit dans ses carpelles un dédoublement qui en élève le nombre et le porte à dix, s'il est complet, en seront distraites et consti- tueront ensemble le genre nouveau Polyochnelle ( Polyochnella x. T.). Son représentant le plus anciennement connu estla plante de l'ile Maurice, que Lamarek a décrite, en 1796, sous le nom de Ochna mauritiana ©’: ce sera la P. de Maurice (P. mauritiana (Lamarck) v. T.). h. Sous-ribu des Plicoséminces. — Dans la tribu des Ochnées, la sous- tribu des Plicoséminées ne comptait jusqu'ici que le seul genre Campy- lochnelle (. I a fallu tout d'abord y faire entrer les deux genres Bracken- ridgée et Pleuroridgée, classés auparavant parmi les Ouratées, dans la sous-tribu des Campylospermées. Après quoi, on y a introduit deux genres nouveaux. Celles de ces plantes qui ouvrent leurs anthères par deux pores au som- met constituent le genre nouveau Campylopore (Campylopora v. T.), qui a pour représentant, unique jusqu'ici, la plante d'Australie décrite en 1869 par F, de Müller, sous le nom de Brackenridgrea australiana®). Ge sera la C. d'Australie (C. australiana (EF, de Muller) v. T.). ( De eËw, en dehors, el pexpds, pelit, pour exprimer que, dans l'embryon, la pelite cotyle est externe. @) P, pe Beauvois, Flore d'Oware et de Bénin, U, p. 29, pl. 71, 1807. @) Lawanoxk, Dictionnaire, IV, p. 519, 1796. () Pu. van Tiecuem, Quelques genres nouveaux d'Ochnacées. Constitution actuelle de la famille (Bull. du Muséum, VII, p. 381, 1902). @ EF. pe Muuen, Fragmenta, V, p. 29, 1865. / OCHINACÉES. Pistil \ diaiycarpelle. OCHNOÏDÉES. Androcée gamocarpelle. ELVASIOÏDÉES. Androcée — 548 — diplostémone. Ouratées. 1 Graine méristémone. Ochnées. À Graine diplostémone . méristémone. . j | droite. Onrnosrenmées. reployée. | CampyLospEnMÉEs droite. Recriséminées. réniforme, CuRvISÉMINÉES. reployée. Pricoséminées. Elvasiées.,.. Hostmanniées... | Camplouratée. Sténouratee. Notouratée. Phcouwratee. Ancowratée. Diouratée. Trichouratee. Pilourutce. Villouratée. Dasowratée. Hemiouratée. Pléouratee. Volliensteinie. Ouratce. Isowratce. Polyouratce. Tétrouratée. Cercouratée. Sétouratée. Microuratée. Ouratelle. Gymnouratelle. Bisétawre. Campylosperme. Campylocer que. Cercinie. Cercanthème. Notocampyle. Diphyllopode. Diphyllanthe. Spongopyrène. Rlabdophylle. Monélasme. Exomicre. Ochnelle. Polyochnelle. Disclade. Diporide. Polythèce. Monoporide. Héteroporide. Ochne. Porochne. Diporochne. Brackenridgée. Pleuroridgée. Notochnelle. Cumpylochnelle. Campylopore. Elvasie. Vasélie. Trichovasehie. Hostmannie. , $ — 549 — Les Plicoséminées à androcée méristémone où l'embryon est accombant, comme dans les Pleuroridgées, continueront à former le genre Campy- lochnelle. Celles où l'embryon est incombant, comme dans les Bracken- ridgées, seront réunies dans le genre nouveau Notochnelle (Notochnella v. T.)0. Ia pour type, unique jusqu'à présent, la plante des Philippines décrite d’abord par Blanco, en 1845, sous le nom de Ochna fuscicularis ©, puis par Villar, en 1880, sous celui de Brackenridgea Jascicularis ®,. Ge sera Ja N. fasciculée (N. fascicularis (Blanco) v. T.). 5. Tableau résumant lu composition actuelle de la famille des Ochnacées. — Les douze genres nouveaux que lon vient de distinguer et de caracté- riser brièvement appartiennent tous à la sous-famille des Ochnoïdées, neuf d’entre eux y prenuent place dans la tribu des Ouratées, les trois autres dans la tribu des Ochnées. Leur introduction porte désormais à cinquante- Lrois le nombre lotal des genres de la famille des Ochnacées, dont la com- position actuelle se trouve résumée dans le tableau ci-contre. P\SSA1GE DE LA DISPOSITION PRIMITIVE À LA DISPOSITION SECONDAIRE DANS LES COTYLÉDONS DU PIN MARITIME (Pinus MaRITIMA), par M. G. Crauveaun. L'étude du développement du Pin maritime (Pinus mariima) vient con- lixmer les résultats qui nous ont été déjà fournis par les Angiospermes !. Nous avons fait ressortir dans une communication récente à l'Académie) combien ce résultat est contraire à la théorie des phylons, qui, d’après ses partisans, s'appliquait cependant tout particulièrement aux Gymnospermes. La présente note a pour but de décrire en détail, à l'aide de figures, la marche du développement de l'appareil conducteur et d'exposer, en parti- culier, de quelle double manière se fait la succession de ses diverses phases à l'intéricur du cotylédon. Dans Ja radicule du Pin maritime, très près du sommet, des cellules groupées en un nombre variable de faisceaux s'allongent plus que les 0) De vowros, dos. @) Braxco, Flora de Filipinas, 9° 6dit., p. 245, 1845. G) Jbid., 3° édit., Novissima Appendix, p- lo, 1880. (9 G. Cnauveaun, Passage de la position alterne à la position superposée de l'appareil conducteur avec destruction des vaisseaux centripètes primitifs dans le cotylédon de l'Oignon (Alium Cepa), Bull. du Mus. d'Hist. nat., 1909, p. 59. () La théorie des phylons chez les Gymnospermes, Compt. rend. Acad. des sc., ah nov. 1909. Muséum. — vu. 37 — 550 —. autres en forme de tubes. Ces cellules représentent le premier degré de différenciation des éléments libériens: ce sont les tubes précurseurs dont nous avons signalé l'existence chez les Gymnospermes(?. En raison de leur différenciation peu marquée, il est dificile, sur les coupes transversales, de racer la limite entre ces tubes et les cellules du péricycle. IL y a entre ces deux sortes d'éléments, non pas une séparation tranchée, mais une différenciation graduelle. Cela explique pourquoi les auteurs qui, d’ordi- naire, sont si facilement d'accord quand il s'agit du péricycle de la racine des autres plantes, se trouvent presque loujours en désaccord en ce qui concerne l'épaisseur du péricycle des Gymnospermes. En général, les tubes précurseurs sont séparés de l'endoderme par trois assises péricycliques et se tronvent répartis eux-mêmes dans chaque faisceau en deux ou (rois assises irrégulières. Fig. 1. — Pinus maritima. Coupe transversale de la radicule. G X Bo. L. Faisceau libérien. — C. Canal sécréteur. — P. Faisceau ligneux primitif. Au milieu de l’espace qui sépare deux de ces faisceaux voisins (L, fig. 1) il se différencie de très bonne heure un canal sécréteur (CG, fig. 1) qui se trouve séparé de lendoderme par quatre ou cinq cellules. De part et d'autre de ce canal, et séparé de lui par une des cellules sécrétrices, un premier vaisseau se différencie; un second vaisseau se différencie ensuite en dedans du premier, puis un Lroisième. BientôL, les nouveaux vaisseaux U) De l’existence d'éléments précurseurs des tubes criblés chez les Gymno- spermes, Compt. rend. Acad. des sc., 30 juin 1902. — 551 — différenciés se” trouvent au contact, en dedans ‘du canal. Ces vaisseaux pu. (P, fig. 1) forment ainsi une gouttière demi-cireulaire entourant vers l'in- lérieur le canal (C) qui se montre Loujours séparé du fond de cette gouttière ne ve pprel HE IS Fig. ». — P. maritima. Coupe transversale de la ligelle dans sa région moyenne. G x 80. Les mêmes lettres désignent dans toutes les figures les mêmes éléments. M. Vaisseaux intermédiaires qui sont le point de départ du faisceau cotylédonaire supplémentaire. par deux cellules parenchymateuses. C'est cet état du développement que nous représentons (fig. 1). Plus tard, de nouveaux vaisseaux se diffé- rencient en dedans des précédents, et, étant donné leur développement régulièrement centripèle, Lous ensemble peuvent être considérés comme 37. EE) — constituant le faisceau ligneux primitif profondément modifié par la pré- sence dn canal sécréteur. En tout cas, ce canal est lié étroitement au faisceau et il persiste aussi loin que lui, jusque dans le cotylédon, ainsi que nous allons le voir. ON + 0e à RTE ER à 70 7 2 De: Fig. 3. — P. maritima. Coupe transversale de la ligelle menée au-dessous des cotylédons. G X 80. S. Vaisseaux ligneux superposés ou secondaires constituant le faisceau destiné au cotylédon supplémentaire. La disposition alterne des faisceaux libériens et ligneux se continue dans toute la longueur de Paxe hypocotylé (fig. 2 et 3), ainsi que M. Van Tieghem Ta déjà signalé chez d’autres espèces de Pin. A mesure qu'on Q) Ph. van Trecuem, Sur la structure primaire et les aflinités des Pins, Journ. de Bot., 1891, p. 281. — 553 — s'élève au-dessus de la radicule, on constate une réduction du faisceau ligneux primilif, en même temps que l'apparition plus hâtive des formations intermédiaires et secondaires. Le faisceau ligneux primitif, ainsi réduit dans sa partie supérieure {P, fig. 3), au lieu de se modifier brusquement 2 au-dessous des cotélydons, comme on le croyait, se continue directement à l'intérieur du cotylédon (P, fig. 5), ainsi que son canal sécréteur externe (G, fig 9). Les deux portions voisines des deux NE faisceaux libériens de Ja racine situés de part et Section transversale d'autre se continuent en alternance avec lui dans le faite à la base d’un même cotylédon (L, fig. 5). Au début de la plan- cotylédon. GX 25. tule, la méme disposition primitive alterne existe Le Res Hepens est done dans la radicule, la tigelle et les cotylédons. RP AU Si, dans un jeune cotylédon encore enfermé complètement dans la graine, on part de la base vers la pointe, on voit la réduction du faisceau primitif Fig. 5. — Portion centrale grossie de la figure 4, G X 160. Le faisteau ligneux (P) alterne avec les deux faisceaux libériens (L, L). 4 (L, s'accentuer de plus en plus el les deux faisceaux libériens se rapprocher l'un de l’autre, vers la ligne médiane, en dehors du canal sécréteur. Ce rapprochement graduel des deux faisceaux libériens entraine une réduction dans le nombre des vaisseaux intermédiaires; les nouveaux vaisseaux qui se forment, de part el d'autre des précédents, setrouvent, en effet, beaucoup plus tôt superposés au liber. La production des assises secondaires se montre aussi plus hâtive. Enfin il arrive que le faisceau primitif n'est plus représenté par aucun vaisseau ; le canal sécréteur lui-même disparait (fig. 6). Dès lors, les deux faisceaux libériens se réunissent en dehors de la place occupée plus — 554 — bas par le canal, formant un are libérien unique (L, fig. 6), et les premiers vaisseaux différenciés à ce niveau, qui représentaient les vaisseaux inter- médiaires (M, fig. 6), se trouvent superposés en dedans de ce faisceau libérien et forment avec les nouveaux vaisseaux (S; fig. 6) un faisceau 5-2 M Fig. 6. — Portion centrale d’une section faite un peu au-dessus de la précédente (fig. 5). G X 160. libéro-ligneux unique. Pendant quelque temps, les cellules situées en dedans du liber, dans la région médiane du faisceau correspondant à la place occupée, plus bas, par le canal, ne présentent pas la disposition en séries radiales qui se voit à droite et à gauche (fig. 6) et attestent ainsi la récente disparition de ce canal. Un peu plus haut, ces cellules sont rem- Fig. 7. — Section transversale du mème cotylédon faite à deux millimètres de sa base, au-dessus de la précédente (fig. 6). G X 25. placées par des files de cellules issues de cloisonnements secondaires et l'on a un faisceau libéro-ligneux typique (fig. 8). En suivant un cotylédon très jeune à partir de sa base, on assiste donc à la suppression graduelle des premières phases du développement de l'appareil conducteur; et, à partir d’une certaine distance, la dernière phase seule se trouve représentée. C'est la confirmation de ce que nous avons déjà décrit dans les Angiospermes. — 555 — Si, au lieu de suivre la modification progressive se produisant à mesure qu'on s'éloigne de la base du cotylédon, nous suivons la modification qui s’accomplit, à un même niveau, à mesure que la plante avance en äge, Fig. 8 — Portion centrale grossie de la figure 7. G X 160. nous trouverons à la base du cotylédon la succession suivante. D'abord le faisceau ligneux primitif est représenté par trois ou quatre vaisseaux (P, fig. 5) et accompagné de part et d'autre par plusieurs vaisseaux intermé- diaires (M, fig. 5); les deux faisceaux libériens (L, fig. 5 ) sont représentés \ pes L c… £ FLE Fig. 9, — Portion centrale d'une section faite à la base du cotylédon. G % 160, État plus àgé que celui représenté par la figure 6. par de grands tubes précurseurs en dedans desquels se trouvent déjà de nombreux eloisonnements secondaires. Un peu plus tard, aux vaisseaux intermédiaires s'ajoutent des vaisseaux opposés, dont quelques-uns se diflérencient aux dépens des éléments secon- — 556 — daires (S, fig. ç). En dedans des tubes précurseurs (L, fig. 9), il se différencie: aussi des tubes criblés de diamètre beaucoup plus étroit, à paroi bien différenciée, dont quelques-uns proviennent distinctement des éléments secondaires. En même temps que se fait cet accroïssement par différenciation des éléments secondaires, les vaisseaux qui représentent 1e faisceau primitif entrent en voie de régression et disparaissent bientôt; les vaisseaux intermédiaires refoulés par les formations secondaires prennent peu à peu la place du faisceau primitif, puis ces vaisseaux intermédiaires sont à leur tour résorbés de proche en proche (M, fig. 9) et les cellules de parenchyme situées en dedans d'eux les digèrent complètement et occupent peu à peu leur place (fig. 10). À la fin du développement du cotylédon, on ne trouve plus, à la place occupée auparavant par les vaisseaux primitifs et intermédiaires , que des cellules de conjonctif, séparant les uns des autres les vaisseaux opposés ou secondaires. Ces vaisseaux (5, fig. 10) forment avec les tubes criblés, de chaque côté du canal, un faisceau libéro-ligneux. Chaque faisceau libéro-ligneux est alors tout entier formé d'éléments secondaires, car les tubes précurseurs et les premiers tubes criblés ont disparu, comme ont disparu les formations ligneuses contemporaines. Fig. 10. — Portion centrale d’une section faite à la base du cotylédon. G X 160. État encore plus ägé que le précédent (fig. 9). Seul, le canal (G, fig. 10) persiste, mais nous savons qu'il disparaît lui-même un peu plus haut. C’est donc seulement sur 1 à 2 millimètres de longueur, à partir de la base du cotylédon, que l’on constate l’existence de deux faisceaux séparés par un canal. Cela peut expliquer pourquoïles di- vers auteurs qui ont étudié ces cotylédons les décrivent comme parcourus par un unique faisceau libéro-ligneux, sans canal sécréteur. Nous n’avons pas indiqué le nombre des faisceaux de la radicule, parce que ce nombre est susceptible de variations assez grandes. Le nombre des cotylédons varie aussi, et si la lige et la racine étaient formées par la réunion — 557 — des bases des feuilles, comme le prétendent un certain nombre de botanistes, le nombre des faisceaux de la radicule devrait être, sinon égal, au moins proportionnel à celui des cotylédons. Or, les partisans eux-mêmes de la théorie des phytons ont constaté qu'une telle proportionnalité n'existe pas. En effet, une plantule à cinq cotylédons peut présenter cinq faisceaux radi- culaires, landis qu'une autre plantule à sept cotylédons , par exemple, possé- dera seulement quatre de ces faisceaux. Quand le nombre des faisceaux radiculaires égale celui des cotylédons, ce que nous avons constaté plusieurs fois sur des plantules à cinq cotylédons, chaque cotylédon reçoit un faisceau ligneux primitif, comme nous venons de le décrire, et tous les cotylédons ont la même structure. Mais, le plus souvent, le nombre des cotylédons est supérieur à celui des faisceaux radiculaires. Alors, seuls , les cotylédons correspondant à ces faisceaux recoivent chacunun Gisceau ligneux primitif; les autres reçoivent d'autres. faisceaux qui pren- nent forcément naissance au-dessus de la radicule. Pour nous, tous les fais- ceaux nés en dehors de la racine sont de formation plus récente que les faisceaux radiculaires, et, pour celle raison, ils ne possèdent pas la dispo- sition alterne, qui seule est primitive. Si notre manière de voir est exacte, elle nous conduit à cette conclusion assez inaltendue, c’est qu'il doit exister une différence de structure entre les cotylédons de la méme plantule. Fig. 11. — Portion centrale d’une seclion faite à la base d'un cotylédon supplémentaire montrant un faisceau libéro-igneux unique. G. X 160. Cette différence existe en effet. Dans l'exemple représenté par nos dessins, la plantule a cinq faisceaux radiculaires et six cotylédons. Chacun des cinq cotylédons reçoit le faisceau ligneux primitif auquel il correspond, comme 1568 — nous l'avons dit (fig. 5), et le sixième cotylédon reçoit à sa base, dès le début, ur faisceau libéro-ligneux (fig. 11) dépourvu de canal sécréteur. Cela justifie donc l'interprétation qui nous fait considérer ce cotylédon comme postérieur aux précédents. Suivons d’ailleurs le mode de formation du faisceau de ce nouveau coty- lédon. À quelque distance au-dessus de la radicule, l’un des faisceaux pri- mitifs présente, d'un seul côté, une différenciation de ses vaisseaux inter- médiaires (M, fig. 2); puis, à mesure qu'on se rapproche des cotylédons, ces vaisseaux augmentent en nombre et les nouveaux (S, fig. 3) se trouvent bientôt superposés en dedans du liber. Désormais, le nombre de ces vais- seaux superposés va continuer à s’accroître aux dépens des éléments secon- daires qui sont apparus très tôt dans la partie supérieure de la tigelle, ainsi . que nous l'avons déjà signalé. en Fig. 19. — P. maritima. Section transversale menée à la partie supérieure de la tigelle, au niveau où se détachent les coty- lédons. Pour simplifier le dessin, on a indiqué seulement le contour des cotylédons et des faisceaux libériens et ligneux. G X 25. A. Cotylédon recevant le faisceau ligneux primitif P et les deux moitiés voisines des faisceaux libériens L, L. — B. Cotylédon supplé- mentaire qui reçoit la portion moyenne du grand faisceau libé- rien L et les vaisseaux superposés S. Quand on arrive au niveau du point de départ des cotylédons, les vais- seaux superposés (S, fig. 3) forment, avec le liber primaire qui leur cor- respond, un faisceau libéro-ligneux situé à égale distance de deux faisceaux ligneux primitifs voisins. On voit, à l’examen de la figure 12, comment se fait la répartition des faisceaux dans les cotylédons. L'un de ces cotylédons, À, par exemple, reçoit le faisceau ligneux primitif, P, qui se continue directement à son intérieur en s’incurvant en dehors, accompagné par le canal sécréteur ex- % TPE PC NE < » Lut' dnl L 572 — 559 — terne el par la moitié voisine des deux faisceaux libériens L. Pour le coty- lédon nouveau B, c'est la région moyenne seulement du grand faisceau libérien L qui pénètre dans le cotylédon, accompagnée en dedans par le faisceau ligneux superposé S; les deux portions latérales du grand faisceau libérien se rendent chacune dans le cotylédon voisin. Quand il y a deux cotylédons nouveaux, un autre faisceau primitif se comporte de même, pour lui fournir un faisceau superposé. Ces deux coty- lédons peuvent êlre dès lors diamétralement opposés ou situés du même côté de l'axe. Il peut y avoir plus de deux cotylédons nouveaux, et le même faisceau primitif peut fournir un de ces nouveaux faisceaux cotylédonaires de chaque côté. On trouve un grand nombre de dispositions différentes relativement au nombre et à la position de ces nouveaux cotylédons. Le canal sécréteur est, comme nous l'avons vu, étroitement lié au faisceau ligneux primitif; il l'accompagne jusque dans le cotylédon, où il disparait avec lui. En considérant ce canal dans la tigelle de certains Pins voisins, M. Van Tieghem l'a regardé comme une continuation, vers le haut, du système sé- créleur radiculaire ©. Cette opinion, repoussée par les auteurs qui prennent la feuille pour point de départ du développement, se trouve justifiée, par tout ce qui précède, plus complètement encore qu'on ne pouvait le sup- poser alors. L'origine de ce canal est très ancienne, puisqu'il se différencie avant les premiers vaisseaux; c'est pourquoi on ne le retrouve pas au dos des faisceaux nés plus tard , en dehors de la racine, pas même dans les faisceaux des cotylédons supplémentaires. CONCLUSIONS. Les principaux résultats de notre étude peuvent s’énoncer ainsi. L'ap- pareil conducteur du Pin maritime, comme celui des Angiospermes, pré- sente dans son développement une succession de phases dont la première esl caractérisée par la disposition alterne. Cette phase primitive persiste depuis la radicule jusque dans ‘le cotylédon, à l'intérieur duquel elle dis- parait de deux manières distinctes : 1° par réduction graduelle résultant de l'accélération du développement, plus rapide à mesure qu'on s'éloigne de la radicule; 2° par résorption sur place et disparition successive des éléments primitifs, d’abord bien différenciés. Tous les faisceaux qui prennent naissance en dehors de la racine sont de formation relativement récente et, par conséquent, ne présentent pas la disposition alterne primitive. Aussi, quand le nombre des cotylédons dé- passe le nombre des faisceaux radiculaires, les cotylédons supplémentaires présentent, dès leur début, la disposition superposée qui caractérise la phase secondaire du développement de l'appareil conducteur. () Loc. cit., p. 282. — 560 — SUE UNE ESPÈCE NOUVELLE DU GENRE MicrAnprA, par M. Jures Porsson. Le genre Micrandra a été formé et décrit par Bentham (in Hooker’s Journal of Botany, vol. VI, p. 371, 1854), pour deux espèces d'arbres observées par le botaniste-voyageur Spruce au cours de ses voyages dans le Nord-Ouest du Brésil. Attribuées d’abord au genre Siphoma de Richard. ces plantes furent érigées plus tard en genre spécial à cause de l’indépen- dance des cinq étamines de leurs fleurs, et de leurs feuilles qui sont simples, contrairement à celles des Siphoma qui ont trois folioles. Les deux espèces de Micrandra décrites par Bentham sont le M. sipho- noïdes et le M. minor. Cependant l’auteur reconnait que cette dernière es- pèce est très voisine de la précédente, mais, sur les aflirmations de Spruce, qui a vu sur pied les deux arbres et en a rapporté des échantillons , Ben- tham maintient. son M. minor. Depuis, Muller a publié dans le Prodrome de De Candolle (XV, ©, p. 709) l'ensemble des espèces de ce genre, en y ajoutant un type nouveau, c’est-à-dire le HN]. elata Mull. et le M. siphonioides avec trois variétés : &, major; (8, minor ; y. genuina. Ces végétaux sont des arbrés de taille plus ou moins élevées des ré- gions brésiliennes et circonvoisines du Haut-Amazone, mais toujours en terres basses et inondées périodiquement. Leurs habitudes sont conformes, à celles des Hevea, dont ils se rapprochent par plusieurs caractères, et les Micrandra sont lactescents au même titre que les Hevea, semble-t-il, car dans les ouvrages spéciaux ils sont quelquefois indiqués, pour mémoire, comme producteurs de caoutchouc, mais sans le moindre détail; ce qui prouve que l’histoire de ces Euphorbiacées n’est guère connue. Une ocea- sion s’est offerte, l’année dernière, d’avoir quelques éclaircissements sur ce point intéressant. Le Laboratoire de Botanique recevait, en 1901, de M. Godefroy-Lebeuf des échantillons qu'il avait demandés à un de ses correspondants de la région vénézuélienne du Haut-Orénoque, en vue de se renseigner sur la valeur mdustrielle du caoutchouc fourni par les Wicrandra. Ces échantillons consistent en rameaux feuillés de rejets ou de jeunes individus, vraisemblablement, et de rameaux portant de jeunes fruits, puis des fruits mürs contenant des graines bien conformées (): enfin des fragments d’écorce et du caoutchouc que ce végétal produit, n'avaient pas été omis. Nous ajouterons à cet ensemble un tronçon de racine avee un 0) Les graines ayant été semées aussitôt leur arrivée en France n’ont point germé. I est très probable que, de même que les graines d’Hevea, ces graines perdent promptement leur vitalité. — 561 — abondant chevelu, indiquant que cette racine croiïssait dans l’eau ou dans un sol très humide. L'identification de ces échantillons avec les espèces déjà décrites était toute indiquée. Les matériaux paraissaient bien être ceux d’un Micrandra dont lesimilaire n'existait pas à l'herbier du Muséum. D'ailleurs , les spécimens de ce genre sont rares dans les collections, à cause des difficultés qu'on éprouve à se les procurer, les arbres d'où ils proviennent croissant en des points inondés, peu accessibles et en pays toujours malsains. D'autre part, les échantillons du Muséum sont tous à l’état de fleurs, et ceux qui nous occupent sont seulement avec des fruits. Or, sachant qu'en Angleterre existe la plus complète collection des plantes du voyageur Spruce, qui explora avec soin les régions du Haut-Amazone, je priai le distingué conservateur de lherbier de Kew, M. Hemsley, de comparer les échantillons de notre espèce douteuse que je soupçonnais devoir être nou- velle, où très proche du M. siphonioides , avec les types de lherbier an- glais. Maïs j'appris de cet obligeant et habile botaniste que l'espèce commu- niquée manquait dans les collections de Kew. En la circonstance, bien que l’on ait un certain nombre de points de repère pour distinguer cette plante de ses congénères, il manque un élé- ment important, qui sont les fleurs, pour en faire une description complète. Néanmoins on pourrait être autorisé à lui donner un nom spécifique pro- visoire, en attendant que les matériaux complémentaires nous arrivent. Ce qui frappe le plus en considérant les spécimens de l'Orénoque, c’est la dissemblance des feuilles entre elles et qui peut être excessive. En con- séquence, le nom de M. heterophylla pourrait convenir à cette espèce. Les feuilles des rameaux stériles, de rejets ou de jeunes plants peuvent atteindre une taille maxima de o m. 32 de limbe sur un diamètre de o m. 14. avec un pétiole cylindrique de o m. 09 de longueur; mais la taille peut n'être que o m. 15 ou 0 m. 12 où même o m. 10 de longueur totale pour les feuilles des rameaux fructifiés. Le limbe est elliptique ou ovale lancéolé, parfois avec un peu d'irrégularité à la base; son sommet est acuminé ou très acuminé et sa base est obtuse, et l'on y voit les traces plus où moins appréciables d'une ou de deux glandes discoïdes. Les nervures principales et secondaires sont plus saillantes et beaucoup plus écartées entre elles que celles du M. siphonioides. Enfin, dans cette dernière espèce, on remarque quelques rares touffes de poils à l’aisselle des’ nervures secondaires, tandis qu'elles sont beaucoup plus développées et évidentes pour le M. keterophylla. La panicule fructifère (très incomplète sur nos échantillons) est feuillée presque sur toute sa hauteur; elle porte des jeunes fruits ayant la taille d'un pois moyen. Les fruits mûrs rappellent par le volume et la forme ceux du Ricin : o m. 02 X o m. 025); leur surface est lisse, mais ridée sur le see, et le pédicelle qui les porte est enfoncé assez profondément entre les carpelles. > — 562 — Les graines, de couleur brune, sont luisantes, cordiformes, avec une arête médiane évidente et des sinus latéraux peu profonds. Ces graines: contiennent un embryon à cotylédons minces, entourés d’un es oléa- gineux relativement peu abondant. Le voyageur auquel on doit ces échantillons nous apprend que les Mi- crandra forment d'immenses massifs sur les bords des rivières de la région vénézuélienne du Haut-Orénoque (il ne dit pas s'il s'agit d’une ou de plu- sieurs espèces ). «La somme (caoutchouc), dit:l, est inconnue sur les marchés de Ciudad Bolivar, où cependant elle a été présentée; mais la routine, là plus qu'ail- leurs, se fait sentir, et présenterait-on une marchandise de bon aloi, si elle diffère quelque peu de ce qu'on a l'habitude de négocier, on ne trouve pas acheteur, C’est ce qui explique pourquoi tant de sources de caoutchouc ne sont pas connues, quoiqu’elles abondent dans la répion.» Le caoutchouc du M. heterophylla n’est qu'une qualité moyenne, com- parée à celle des meilleurs sortes d'Hevea. M. Morellet, qui a une grande compétence en cette matière, reconnait dans ce caoutchouc un produit que l'on trouve fréquemment associé aux échantillons qui viennent du Haut- Amazone, et sans qu’on sache à quelles espèces botaniques on doive le rapporter. Ces renseignements prouveraient, en somme, que la gomme de Me- crandra, en certains points de sa région privilégiée, est acceplée par le commerce local. Maintenant que nous connaissons un produit commerçable avec son origine certaine, il reste à connaître la qualité de la gomme fournie par les autres espèces de ce genre Micrandra; il n’est pas douteux qu'il en arrive peut-être en grande quantité, soit pure ou en mélange avec de la gomme d'Hevea, mais ce sont là des problèmes à résoudre et qui, comme on peut s’en convaincre, ne sont pas exempts de diflicultés. — Nors sur LA cuzrurg pu CorTonnier Au Dauomer, par M. Eucène Poisson. Parmi les colonies françaises, le Dahomey est une de celles dont l'avenir agricole offrira peut-être le plus d'imprévu au point de vue des cultures qu’on pourra y faire prospérer. Comme pour l’ensemble du continent noir, la fertilité du sol de celte colonie est relative, et c’est aux cours d’eau ou aux pluies qui le fécondent que l’on est redevable des produits utiles qu’on en retire, et dont on peut accroître le rendement par les améliorations apportées aux cullures ac- PRE ER : . Tr n 2 — 563 — tuelles. Au nombre de ces dernières, celle du Coltonnier parait appelée à réussir quand on se rend exactement compte des conditions du pays. Le Cotonnier vient au Dahomey à l'état sauvage, et s'il a été introduit rien ne le ferait supposer. On le rencontre aussi dans l'intérieur des terres en petites cullures pour les besoins des indigènes. La plante est annuelle, ses fleurs sont jaunes avec une macule rouge à la base des pétales et elle semble bien se rapporter au Gossypium herbaceu. Les poils de ses graines adhèrent assez fortement au tégument et ils sont relativement courts, c'est done un colon courte-soie. Cependant ce coton est nerveux et les pagnes qui en sont faits durent davantage que ceux lissés en Europe. Il y a quinze ou vingt ans, la maison Régis, de Marseille, avait fait acheter du coton et activé sa production aux environs Nord de Grand-Popo:; on en expédia une importante quantité en France. Mais une mauvaise année , causée par l'insuffisance de pluie, étant survenue, et à sa suite la famine, les félicheurs, peut-être guidés par des motifs intéressés, prétendirent que c'était la culture du Cotonnier qui avait amené celle calamité, et brusque- ment les indigènes l'abandonnèrent. En dehors de cette tentalive, le coton n’a servi jusqu'alors au Dahomey qu'au tissage nécessaire aux nègres; sa culture diminue chaque jour par suite de l'introduction des filés et des étoffes européennes ayant plus belle apparence, et elle cessera tout à fait, à moins que l’on achète le produit qui sera récolté pour l'exportation; alors on est cerlain d’avoir autant de coton qu'on en voudra. On pourra améliorer la production du Colonnier au Dahomey assuré- ment, c’esl ce qu'a déjà tenté de faire le Gouvernement en introduisant des graines de races américaines; les indigènes sèmeront directement les graines qu'on leur donnera sans avoir besoin de recourir à des intermé- diaires, pour éviter les dépenses inutiles; c'est ce qui semble le plus sage pour le moment. Un ou deux Enropéens compétents surveilleraient les eul- tures en cours, el en même lemps éludieraient sur place les essais aux- quels donnerait lieu l'introduction des races nouvelles. L'achat direct du colon aux indigènes serait le procédé le plus avantageux au début, et, à mon avis, en deux années on obtiendrait une extension considérable de celle culture, quand on serait certain de trouver l'écoulement des ré- coltes. L'introduction d'espèces plus estimées que le Cotonnier indigène, soit d' Égypte ou d'Amérique, ne serait opportune que lorsque la production de l'espèce du pays sera très développée, dans deux on trois ans, par exemple, alors que les travailleurs seront bien entrainés à cette culture. Si d'emblée on voulait leur imposer des procédés perfectionnés nouveaux pour eux, il en résulterait un trouble pour leurs habitudes, C'est progressive- ment qu'il faut amener le Dahoméen à un travail inaccoutumé et com- — 564 — mencer par des essais de petite étendue d’abord, de manière à pouvoir mieux suivre les progrès et apprécier les résultats. Jestimé qu'on pourrait trouver au Dahomey 20,000 kilomètres carrés de lerres cullivables pour le Cotonnier, mais à une distance de 100 kilo- mètres de la côte, et de là jusqu’au Soudan, c’est-à-dire entre le centième et le trois centième kilomètre environ, le Cotonnier pourraît être cultivé partout par les indigènes. Le sol de la région considérée est maigre en général, argilo-ferrugi- neux el très siliceux; il manque d'acide phosphorique et de -chaux, élé- ments si nécessaires, ainsi que la potasse, au Cotonnier(. Un engrais qui pourrait convenir aux cultures de ce pays, s’il était possible de l'avoir à bon marché et avec un transport peu coûteux, serait fourni par les scories de déphosphoration; on pourrait y joindre quelques engrais chimiques appropriés; enfin on devrait tirer le parti le plus utile des produits de débroussement et de sarclage qu'exigent les cultures. L'irrigation des cultures serait d’un établissement facile. I existe au Dahomey quatre grandes rivières qui débordent irrégulièrement, de mai à septembre, el qui permettraient d'installer une irrigation à peu de frais, quand on en sentira le besoin. Jusqu'ici, le coton est produit sans autre soin que le sarclage qu'exigent les cullures pour n'être pas envahies par les herbes. Les saisons sont favorables pour les exploitations dont il s’agit; on a au Dahomey une saison pluvieuse irréoulière de mai à septembre, avec une pelite saison sèche intermédiaire en juillet-août. En semant les graines du Cotonnier à la fin de la saison pluvieuse, on récolterait au mois de février suivant. Je n’ai pas encore remarqué de maladie ni d’insecte attaquant le Coton- nier dans cette colonie. Les sauterelles se montrent rarement et seulement par très pelits vols. Une circonstance particulièrement favorable à l'espoir qu'on peut fonder dans l’avenir de la colonie dahoméenne, est la facilité de la main-d'œuvre. Les indigènes sont d'un naturel très doux, généralement dociles et assez travailleurs. L'administration du chemin de fer a employé jusqu'à 6,000 noirs pour les travaux de terrassement et autres, sans jamais avoir à s’en plaindre. D'ailleurs, les Dahoméens cultivent leurs pelits champs et leurs jardins particuliers avec un soin qui m'a surpris et que je n’avais re- marqué nulle part ailleurs en Afrique. Le chemin de fer atteindra, dans quelques mois, la répion qui convient le mieux au Cotonnier et amènera toutes les récoltes avoisinantes à la Q) J] est au moins singulier de voir que les éléments qui, à l'analyse, manquent dans ces terres, sont cependant trouvés dans le sol par les plantes, et qui ne peuvent s’en passer d’une façon absolue. — 565 — côte. Jusqu'à présent, le lransport à tête d'homme était le seul employé mais ce procédé serait trop coûteux (1 franc par journée de 30 kilomètres) pour songer à lransporter une marchandise telle que le coton à de grandes distances. Pour l'expédition en Europe, il part deux bateaux par mois pour Mar- seille, un pour Bordeaux et le Havre et plusieurs bateaux étrangers pour Hambourg et Liverpool. La Compagnie du Chemin de fer m'ayant chargé, en 1900-1901, de lui faire connailre les ressources de toute nature de cette colonie, j'envoyai à Marseille des spécimens de tous les produits que je pus me procurer, et notamment deux tonnes de coton non égrainé, tel qu'on l'achète au Daho- mey(. J'ai payé une moyenne de 3 fr. 25 les 25 kilogrammes de coton achetés à 200 kilomètres de la côte. Dans un seul village on n'en a procuré 50 charges de 25 kilogrammes, et, un an après, peut-être à cause de cet achat, en repassant dans le même village, on m'en a offert 350 charges, ce qui est très suggestif. Dans une province très peuplée de nègres travailleurs, à Abomey, le conseil des chefs indigènes, que j'ai interrogé, m'a assuré qu'on culüiverait en coton toute l'étendue que je désirerais, ce qui prouve suflisamment que nul obstacle ne s'opposera dans cette colonie à une culture qui contri- buerait grandement à sa richesse. D'ailleurs, dans les colonies voisines du Lagos et du Togo, on a, depuis plusieurs années déjà, profité des condi- lions propices que présente celle région africaine pour s'intéresser au coton, Je viens d’être chargé d'aller dans la colonie allemande limitrophe du Dahomey pour voir quels sont les résultats qui ont été obtenus par une grande compagnie du Togo sur ses essais de culture. Toutefois on ne saurait trop recommander à nouveau de négocier direc- tement avec les producteurs indigènes, sans recourir à l'onéreux concours des intermédiaires , car alors les salaires s'élèveraient promptement à o fr.6o ou o fr, 75 par jour, ajoutés à des frais généraux qui absorberaient les bé- nélices de l'entreprise. 0 JT y aurait lieu d'étudier, pour l'égrainage du coton, la question de savoir si cette opération devrait se faire dans le pays même, ce qui paraîtrait préférable, au moyen de machines appropriées, puis en utilisant les graines broyées pour l'engraissement des animaux et surtout pour amender les terres, on bien s'il y aurait avantage à exporter le colon non égrainé, œ œ Muséuw. — vu. — 566 — NoTE SUR LES PEANTES À CAOUTCHOUC DE L'INDO-CHINE FRANÇAISE, PAR J. TURQUET. . Depuis quelques années, on recherche activement dans les forêts de l'Indo-Chine les plantes dont le latex renferme du caoutchouc. Les rensei- gnements obtenus jusqu'ici sur ce groupe de végétaux sont dus aux mis- sionnaires et explorateurs, aux administrateurs des provinces et aux colons. Grâce à ces renseionements, des indigènes, des colons, des sociétés ont pu créer des centres d'exploitation el leurs entreprises deviennent chaque jour plus prospères. Le latex fourni par plusieurs espèces de lianes, dont quelques-unes très répandues dans certains districts, est très apprécié, non seulement en France, mais aussi sur certains marchés étrangers, et notamment à Hambourg. Le prix de vente varie de 6 à 9 francs le kilo- gramme et l'exportation pendant la seule année 1900 s’est élevée à la somme de près de 2 millions de francs. C’est donc là pour notre colonie de l’Extrême-Orient une source de revenus qu'il y a lieu de développer. Les plantes exploitées pour la récolte du caoutchouc appartiennent à plusieurs tribus de la famille des Apocynacées et notamment à celle des Échitidées. Le latex de certains Fieus parait aussi entrer en ligne de compte dans la production totale. Très peu d'espèces parmi celles fournissant un latex riche en caoutchouc ont élé étudiées de telle sorle qu'on doive accepter leur détermination comme certaine: et encore, parmi elles, il en est dont l'attribution à tel ou tel genre a entrainé des discussions souvent stériles. Aussi bien, nous nous contenterons de citer seulement les espèces les plus connues et celles dont la elassification est encore imparfaïte à cause du manque de docu- mens : 1° Le Parameria glanduhfera ou barbata (au Laos : Khua mal: khao nghë, liane à fruit en forme de corne de jeune bufle). Cette espèce, trouvée il y a longtemps en Indo-Chine, est presque partout exploitée et elle donne un caoutchouc de bonne qualité. Elle est très répandue en Cochinchine, au Cambodge et au Laos. Elle est connue depuis de longues années dans l'Inde et en Malaisie. 2° L’Ecdysanthera micrantha (en laotien : Khua mak Khao ugua, liane à fruits en forme de corne de bœuf). Son identification n’est pas encore définitive, puisqu'elle n’est pas admise par tous les auteurs. Son latex est légèrement coloré en rouge et donne un caoutchouc très apprécié. On dit que la plante fleurit en mars-avril et que ses fruits mürissent en août: ils sont comestibles et {rès recherchés par les indigènes à cause de leur saveur acide. 9° Enfin, tout récemment, on a cru reconnaitre dans un échantillon — 567 — provenant du Laos une espèce appartenant au genre Micrechites et à laquelle on a donné le nom de Micrechites napeensis. Nous ne citerons que pour mémoire un certain nombre d’autres espèces auxquelles on a attribué les noms de : Eedysanthera Tournieri; E. lineari- carpa, E. cambodiensis Xylinabaria Reynaudi; Parameria Grifithü ; Micre- chites Bailloni, et dont la caractéristique générique est loin d’être décisive. Par contre, plusieurs espèces de Willugbya, telles que W. cochinchi- nensis, vriesianus, elc., paraissent mieux établies. D'après les descriptions sommaires qui en ont été données, on peut dire que beaucoup d’autres espèces encore non déterminées appartiennent à des genres qui possèdent de nombreux représentants dans l'Assam, l'Himalaya et la Péninsule malaise. L'aire de distribution des plantes à latex caoutchoutifère est des plus étendues. On les trouve en Indo-Chine, dans les provinces de Bien-Hoa et de Tan ninh, ile de Phu Quoc, au Cambodge, où elles sont à peine ex- ploitées, en Annam, dans les provinces de Vinh et de Hatinh, sur le ver- sant oriental de la chaîne annamitique, dans la vallée du Song-Ca, au Tonkin, dans la province de Yen-thé et la vallée de la Rivière Noire. Mais c'est surlout au Laos, dans les vallées du Mékong et de ses affluents, que l'on a constaté leur présence. C'est surtout dans la partie du Haut Laos comprise entre le 16° et le 19° parallèle qu'elles se trouvent en abondance. La zone de leur végétation s'étend depuis les bords humides des fleuves et des rivières jusqu’à une altitude de 13 à 1,400 mètres. Mais, dans celte zone, chaque espèce paraît avoir comme une aire de prédilection où sa croissance semble sinon exclure, du moins l'emporler d’une façon notable sur celle des espèces voisines. On aurait remarqué que les terrains argileux conviennent presque ex- clusivement au développement de ces espèces végétales, tandis que les sols calcaires seraient impropres à leur culture. Des différents modes de repeuplement qui ont été essayés pour reeou- vrir à l’aide de ces lianes des espaces dénudés, le bouturage est, paraît-il, celui auquel on doit accorder la préférence, du moins pour celles des espèces mises en expérience. Mais il est bien évident que des plantations d’une certaine étendue né- cessitent la création préalable de jardins et de stations d'essais où sera tentée la culture d'espèces dûment déterminées et reconnues comme propres à fournir un latex riche en caoutchouc de bonne qualité. D'ailleurs, 1 paraît certain que les espèces indigènes doivent être préférées aux Fieus où aux arbres d'importation étrangère, tels que le Manihot, les Hévéas et Cas- tilloas. 38, — 568 — LE SourRE Narir DE LA Pace DE 14 Répugrique, À Paris, par M. LE PROFESSEUR STanisLas MEUNIER. Les grands travaux actuellement en cours d'exécution dans le sol de Paris pour l'établissement du chemin de fer métropolitain fournissent à la géologie locale une foule de documents intéressants. C’est ainsi que, dans ces dernières années et grâce à l’obligeance éclu- rée de M. Paul Fourcade, nous avions la notion d’un vrai gisement de man- ganèse en voie de formation sous la Place de la Concorde. En pleins pra- viers de Seine, mais dans un point que depuis bien longtemps la rivière n’a pas remanié, les eaux d'infiltration, arrivant au contact de galets cal- caires, déposent peu à peu les traces impondérables de manganèse qu’elles contiennent et qui à la faveur des siècles ont coloré le terrain en noir pro- fond et même parfois ont cimenté les pierrailles les unes avec les autres de façon à en faire un véritable poudingue. On sait que, dans bien des localités, le manganèse oxydé constitue des dendrites à la surface des roches: le D° Eugène Robert en avait signalé des traces dans le diluvium de Charonne Ü): mais, sur la Place de la Con- corde, la proportion du métal est considérable, et si le gisement avait de plus grandes dimensions, il ressemblerait à certaines mines exploitées. L'intérêt d’une semblable constitution est surtout de nous montrer les entrailles du sous-sol parisien en proie à une activité de tous les instants et qui vient contredire l'opinion qu'on se fait tout d’abord et bien natu- rellement des régions souterraines, où il semble qu'il doive régner comme une manière de repos éternel. Si j'y insiste, c’est qu'une nouvelle trou- vaille accentue encore ce point de vue fécond en nous permettant d'évaluer d’une manière précise le temps employé par la Nature à la production de cristallisations remarquables. Je dois la connaissance des faits que je vais résumer au dévouement pour la science d’un des correspondants les plus zélés du Muséum, M. Auguste Dollot, et c’est une occasion que je saisirai avec empressement d’insister sur les éminenis services que rend depuis bien des années à notre établissement cet observateur éminent. Après nous avoir procuré d'impor- tanies collections venant de pays très divers, après avoir composé une innombrable collection de photographies géologiques qui constitueñt un vrai monument de consultation à chaque instant fructueuse, M. Dollot s’est consacré à l'étude attentive et délaillée des couches entaillées par les tra= ® Brrérann, La Seine, t. 1, p. 106; à la page 246 du même ouvrage, l’au- teur, notant la trouvaille par M. Roujon d'oxyde de manganèse dans le diluvien, émet l’avis que celle substance métallique peut provenir du bassin de li Saône. À 4 RÉ ni 6 nr rt D — 569 — vaux du métropolitain : il a dressé des coupes exactes sur tout le réseau. il a prélevé des spécimens judicieusement choisis et il nous a ainsi révélé une foule de particularités insoupçonnées du sous-sol parisien. C’est de cette façon, par exemple, que les épures de M. Dollot font voir dans les couches qui supportent Paris des inflexions parfois très accentuées et qui contrastent singulièrement avec l'horizontalité presque géométrique qu'on s’est plu si longtemps à leur attribuer. Done, M. Dollot m'a appris que la voie de notre chemin de fer urbain venait de recouper à sa traversée de la Place de la République un vrai amas de soufre pur, et c’est en sa compagnie que, gràce à M. Locherer, in- génieur des Ponts et Chaussées, qui m'a fait le meilleur accueil dans les travaux, j'ai pu étudier le point signalé. Tel que je l'ai vu ces jours-ci, le tunnel dans la pantie située à peu près au droit de la rue Meslay traverse, à 8 mètres environ, sous le pavé, une terre noire très argileuse renfermant des débris de bois et présentant de toutes parts des veinules, de petits amas et des géodes de soufre cristallisé. L'aspect de cette roche est d'autant plus remarquable, qu'il rappelle celni de certaines couches de gisements sulfurifères et spécialement des Tapets, dans le département du Vaucluse. Pour comprendre l'origine du soufre cristallisé dans une semblable silualion , il faut avant tout considérer la manière d'être relative des masses constitutives du sol traversé. La voie dans le tunnel sera établie sur des couches sableuses et caillouteuses, visibles sur 6 mètres environ d’épais- seur et renfermant des fossiles roulés du calcaire grossier. I faut certaine- ment les regarder comme quaternaires; elles représentent d'anciens dépôts de la Seine dont elles ont le niveau (de 22 à 28 mètres environ). Sur ces sables, et dans une dépression qui atteint son maximum de pro- fondeur au droit de la rue Béranger, sont disposées les argiles noires sul- farifères. Les substructions qui y sont enfouies et spécialement celles qui soutenaient k «Porte du Temple» au xiv° siècle, montrent que ces argiles constituaient, au temps de Charles V, un marais qui a donné son nom au quartier. On rencontre en abondance, dans ces argiles, des coquilles la- custres et des coquilles terrestres que M. Paul Bédé, attaché à mon labo- ratoire, a déterminées, et qui appartiennent aux espèces suivantes : Succi- nea putris Linn. ; Heliæ aspersa Mull. : H. pomatia Lino. ; H. nemoralis Linn.; H. hortensis Mull.; H. ericetorum Mull.; Hyalina sp. ?: Planorbis corneus Poir.; P. marginatus Drap.; Lymnea limosa Linn.; L. palustris, Wlem.; By- thinia tentaculata Linn. A certains niveaux, les débris végétaux à peine alté- rés sont si abondants, que la masse en prend l’aspeet lonrbeux. Les fouilles ont montré qu'à l'époque dont il s'agit, les terres noires étaient entaillées en face de la rue du Temple pour le passage d’un système d'égouts. Les argiles palustres sont séparées de la surface actuelle du sol par des remblais opérés de main d'homme et dans la composition desquels en- — 570 — traient les matières les plus hétérogènes. Les plätras y dominent et avec eux se voient des débris calcaires et des terres plus ou moins sableuses; dans le tout sont disséminés des débris animaux comme des cornes et des os de ruminants, des fragments de cuir et toutes sortes d’autres résidus. On sait qu'en 1670 furent comblés dans ce point même d'anciens fossés qui sont ainsi devenus le boulevard Saint-Martin, à l’aide de matériaux pris dans le voisinage. C’est sans aucun doute la substance des plâtras qui a fourni le soufre mis au jour en ce moment, et à ce sujet il convient de rappeler qu'en 1881 M. Daubrée a signalé à l’Académie des sciences (? Ja trouvaille de soufre cristallisé sous le pavé de la rue Meslay et de la Place de la Répu- blique. à Le fait actuel se rattache évidemment à celui-là, mais il vient y ajouter des particularités tout à fait nouvelles et qui sont très instructives. En effet, cette fois, ce n’est plus dans la substance artificielle des plâtras que le soufre est découvert, mais dans des couches parfaitement normales, déposées au fond d’une pièce d’eau douce où vivaient toute une faune et toute une flore. Jusqu’à la fin du xwi° siècle, ces dépôts n'avaient rien qui put les distinguer des dépôts lacustres ordinaires. C’est à partir de cette époque que les eaux d'infiltration, se chargeant de sulfate de chaux vers les régions superficielles, ont imprégné sans relàche les vases sous-jacentes de matière saline, sur laquelle les substances organiques ont pu exercer leur influence réductrice. A a, par conséquent, suffi de deux siècles environ de cette action occulte pour que les géodes de soufre aient acquis les dimen- sions que nous observons aujourd’hui. C'est un exemple bien net de l’activité avec laquelle des changements peuvent se déclarer au sein des formations déjà constituées et leur donner des caractères à la production desquels les conditions du milieu générateur initial ont été absolument étrangères. La Mancasire n ÉPErNay, Nore pe M. Le pror. Sraniszas MEUNIER. Je me suis trouvé tout récemment, en examinant à Épernay les fonda- lions d’une construction, en présence d’un fait qui m’a paru intéressant, en témoignant de l’activité actuelle de phénomènes qu'on est généralement porté à regarder comme définitivement arrêtés. H-s’agit de la formation des rognons spéroïdaux, bien improprement qualifiés, dans les campagnes, (1) Comptes rendus, l. XGIT, p. 101 et 1440. 4 — 571 — de pierres de foudre , el qui, noyés au sein de la craie blanche, consistent dans l'espèce de sulfure de fer que les minéralogistes appellent marcasite . Dans cette situation géologique, on ne trouve ordinairement ces rognons , dont la cassure fibreuse et rayonnante est d’un jaune métallique rappelant plus ou moins la couleur de l'or, qu'enveloppés d’une écorce plus ou moins épaisse de limonite ou hydrate d'oxyde de fer. H est très manifeste que la limonite représente le résultat de l'oxydation du sulfure et on doit en conclure que les rognons, même dans la masse de la craie où fls ont cependant pris naissance, ont cessé depuis bien longtemps de s’accroître el qu'ils sont même en voie de destruction. De là à rattacher leur formation à l'époque même du dépôt de la roche qui les enveloppe, il n’y a pas très loin. et c’esl en effet l'opinion qui a été souvent adoptée. Or, dans le gisement d’Épernay que je signale, les choses se passent tout autrement. Les rognons de marcasite ne sont point pourvus de la robe ocracée habituelle, et ils sont au contraire aussi brillants, aussi métalliques à l'extérieur que dans leurs régions internes. Leur surface est toute hérissée de pointements très vifs. Je crois que jamais on n’en a vu d'aussi agréables à l'œil, et c’est l'avis de mon collègue, M. le professeur A. Lacroix, qui a mis avec empressement l'un de mes échantillons dans la collection exposée de minéralogie. Comme la marcasite est une substance fort altérable, nous sommes amené à croire que le banc de craie d’où ces rognons ont été retirés, loin de présenter, comme c’est le cas ordinaire, des conditions défavorables à la conservation du sulfure, jouit, au contraire, des qualités propres à la con- crélion de ce minéral. Les spécimens qui sont sous vos yeux doivent être regardés comme étant de formation actuelle, et c'est la raison qui m'a décidé à vous en entretenir. Nouveau PROCEDE D'OBSERVATION DES GRISTANX MICROSCOPIQUES EN LUMIÉRE CONVERGENTE, par M. Pauz Gaurerr. Quand on n'a pas à sa disposition un objectif très fort et que les cris- laux à examiner en lumière convergente sont petits, on peut avoir recours avec avantage au procédé suivant : Avec une aiguille fine, on dépose une goutte de glycérine, d'iodure de méthylène ou d'un autre liquide très ré- fringent, sur le cristal à examiner. Cette goutte joue le rôle d’une lentille (aussi faut-il avoir soin qu'elle soit déposée bien régulièrement) et permet de voir les images obtenues en lumière convergente. La grandeur de ces images dépend des dimensions de la goutte liquide. Pour les observer, il n'est pas nécessaire d'enlever l'oculaire comme dans le procédé de von — 572 — Lasaulx, il suffit seulement d'élever un peu l'objectif, et le microscope fonc- tionne à la fois en lumière convergente et en lumière parallèle. On peut, par conséquent, se rendre immédiatement compte de la position des axes optiques. Au lieu d'employer des gouttes liquides comme lentilles, il serait évi- demment profitable de se servir d’une lame de verre très mince qui porte- rait, régulièrement disposées, de très petites lentilles très rapprochées les unes des autres. Un tel dispositif pourrait rendre de grands services pour la détermination des minéraux des roches, surtout des feldspaths, par la méthode de M. Fouqué. En effet, la plaque serait examinée simultanément en-lumière parallèle et en lumière convergente et les caracières optiques des minéraux seraient rapidement passés en revue, Sr LES CONSTANTES CAPILLAIRES DES FACES CRISTALLINES, par M. Pauz Gaugerr. M. P. Curie ® a développé une théorie remarquable de la formation des faces cristallines, dans laquelle il fait intervenir les constantes capillaires entre l'eau-mère et le cristal. Les formes qui prennent naissance sont telles, que la somme des produits de la surface de chaque face par la constante capillaire de cette dernière ait une valeur minimum. M. Brillouin con- sidère surtout les tensions existant sur les arêtes. Des mesures ont été faites par Berent, Rota, qui ont trouvé que la constante d'adhésion entre l’eau-mère et le cristal a une valeur particulière pour chaque face. Hs ont employé le procédé de G. Quincke, c’est-à-dire qu'ils ont mesuré l'angle de raccordement entre la surface d’une goutte d’eau-mère avec la face cristalline. Ges auteurs n’ont expérimenté que sur des cristaux cu- biques. Leurs résultats ont été contestés par Pockels, qui admet que l'angle de raccordement est nul. Berent ef Rota n’ont expérimenté que sur des cristaux cubiques. La surface d'adhésion de la goutte est circulaire, mais ilétait intéressant de déterminer la variation subie par l'angle de raccordement avec la direction dans les cristaux anatropes. De nombreuses mesures m'ont montré que cetie variation était très faible. Sa surface d'adhésion est, par suite du peu de variation de l'angle de raccor- dement, presque circulaire. Cependant, en opérant avec des lames de cli- vage de pypse et de l'alcool coloré par du bleu de méthylène et tenant en dissolution une substance telle que l'acide benzoïque qui permet de limi- ter le contour de la surface d'adhésion, on obtient des figures qui sont elliptiques. (©) Bull. de la Soc. Min.,t. NI, p. 149. ; | * — 573 — Le grand axe de l’'ellipse fait avec l'arête pg' un angle de 17 degrés environ. Le rapport du plus grand axe au plus petit est environ de 1,06. IL est beaucoup plus petit que celui des axes des ellipses isothermes et des figures de décollement. Mais ce qui est remarquable, c'est la coïnci- dence des directions axiales de ces ellipses. Ces dernières sont en rapport avec le réseau de la substance. Pour le gypse, on voit que, dans un même plan, la constante d'adhésion est en rapport avec la densité linéaire du réseau et qu'elle est plus grande dans les directions où les nœuds sont plus rapprochés que dans les autres . Les résultats des mesures faites sur le gypse et sur quelques autres sub- slances à clivage parfait seront publiés ultérieurement. ConTriB8uTION À L'ÉTUDE DES LIANES À CAOUTCHOUC D'AFRIQUE , par M. Arvaun. J'ai reçu en septembre dernier de M. Chevalier, chef de la mission scien- tifique du Chari-lac Tchad, un envoi très intéressant de la région de Braz- za Ville. Il consisté en neuf échantillons de racines, rhizomes et liges aériennes de différentes Landolphiées. En ce qui concerne l'origine et la description botanique de ces échantillons, je renvoie le lecteur à la note de M. Cheva- lier, publiée dans les Comptes rendus de PAcadémie des sciences, t. GXXXV, p. 52. D’après M. Chevalier, les rhizomes des Landolphia Tholloni et humilis seraient la principale source du caoutchouc d'herbes dont il a été souvent question dans ces dernières années à propos des caoutchoucs africains. Si nous nous reportons aux notes publiées à ce sujet et notamment aux Tro- penpflanzer de Warburg de ces dernières années, nous voyons qu'il est déjà question de l'origine du caoutchouc d'herbes ou plus exactement du caoutchouc de racines, qui, d'après cet auteur, serait extrait de rhizomes lraçants, gros comme le doigt, de certaines apocinées, qui rampent dans le sable et qui appartiennent aux genres Carpodinus et Clitendra; +dans la partie orientale du district de Kwango (Congo belge), de vastes territoires sont lilléralement couverts de ces plantes». Outre les échantillons de M. Chevalier dont je vais donner plus loin les analyses, j'ai eu entre les mains, dans le courant de celle année ou des années précédentes, divers échantillons de rhizomes provenant de la région du Kassai (Gongo belge) et qui se rapprochent beaucoup par leur aspect général de ceux que vient de m'envoyer M. Chevalier, mais qui en diffèrent par une richesse beaucoup plus grande en caoutehouc : c'est aiusi te que les échantillons Chevalier n°* 1 et 2 se rapportant au Lendolphia Thol- loni ont uné teneur de 5 p. 100 de caoutchouc par rapport au poids de l'écorce du rhizome, tandis que les échantillons du Kassaï que J'ai recu an- térieurement par la voie belge atteignent des teneurs en caoutchouc variant de 19 à 15 p. 100. Peut-être, avant de conclure à une commune origine botanique de ces divers échantillons, y aurait-il lieu d'examiner encore la question et de rechercher directement l’origine botanique des échantillons du Kassai à teneur élevée en caoutchouc. Dans tous les cas, ces rhizomes ne peuvent être traités par la méthode ordinaire de la saignée, peu applicable à des tiges souterraines de faibles dimensions et qui, du reste, possèdent un latex peu abondant, se coagu- lant très rapidement. Au contraire, ces rhizomes se prêtent très bien au traitement mécanique que nous avons décrit et préconisé dès l’année 1900, M. Verneuil et moi, pour l'extraction du caoutchouc des écorces. Analyses. — Échantillons Chevalier. N° 1. Racines de Gankélé (Landolphia Tholloni Dewèvre). Poids total de l'échantillon, 262 grammes, composé de fragments de rhizomes de o m. 22 de longueur, et de diamètre variant de 3 à 11 milli- mètres, à écorce de couleur noirâtre, légèrement rugueuse, à cassure sèche et laissant apparaître de nombreux filaments de caoutchouc à la périphérie interne de l'écorce. Le rapport du poids de l'écorce au bois proprement dit a été déterminé dans ces rhizomes : L'écorce séchée à l'air jusqu’à poids constant retient une proportion d’eau égale à 12,16 p. 100. Le caoutchouc, rentermé dans l'écorce exclusivement, a été dosé compa- rativement par les dissolvants et par le procédé mécanique : Caoutchouc par dissolvants dans l'écorce séchée à Vair.... h,80 p. 100. Caoutchouc par procédé mécanique... ............... 5,05 ce qui conduit pour le rhizome entier à une teneur en caoutchouc égale à 3,03 p. 100. Pour les dosages suivants, relatifs aux autres échantillons, nous n'indi- querons plus que les résultats obtenus par le procédé mécanique, car celui-ci bien conduit donne presque toujours des résultats supérieurs et plus exacts que le procédé par dissolvants. “ — 575 — N°2, Racines de Gankélé( Landolphia Tholloni). Poids total de l'échantillon : 255 grammes, composé de fragments de rhizomes de » à 12 millimètres de diamètre et sensiblement de méme ap- parence que les rhizomes de l'échantillon n° 1. La cassure de l'écorce montre aussi des filaments de caoutchouc, mais moins nombreux. ÉCDreS DU TINOMC ne ÉMIS SRE nr er 61,00 p.100. Miro TO amant decor noeud noie nine 39,00 Humidilé dans l'écorce séchée à l'ar. ............... 11,89 Cavutchonc-LA ETS NE LR RMC ER INOIIO ET h,23 Caoutchouc par rapport au rhizome entier. .......... 2,58 N°3. Racines d'Iboula ( Landolphia humilis Schlechter ). Poids total de l'échantillon : 183 grammes, composé de fragments de rhizomes de 3 à 12 millimètres de diamètre, écorce de teinte grisätre, plus lisse que celle du rhizome du Landolphia Tholloni, cassure à filaments de caoutchouc, moins abondants que dans les échantillons 1 et 2. Écoree du rhizome. . D ARCS Le EP Re 59,59 p. 100. BD En et cela sec aotointe ete le tore NEA ho,15 Humidité dans l'écorce séchée à l'air. ........,...... 11.06 Caoutchouc dans l'écorce séchée à l'air. ............. 2,69 Caoutchouc par rapport au rhizome entier. .......... 1,98 N° 4. Racines d'Tboula ( Londolphia humilis). Poids total de l'échantillon : 00 grammes, composé de fragments de rhizomes de même apparence et de mêmes dimensions que ceux de l'échan- tillon précédent. Écorce du rhizome. . SA RE DIE er ST 37,66 p. 100. BOIS es D cs EN RER OO TO OO h2,34 Humidité de l'écorce séchée à l'air. ................. 11,30 Caoutchouc dans l'écorce séchée à Pair. ........,.... 1,77 Caoutchouc par rapport au rhizome entier. ........... 1,02 N° 5. Racines de Massia (Carpodinus Lanceolatus, K. Schumann). Poids total de l'échantillon : 190 grammes, composé de fragments de racines de 4 à 13 millimètres de diamètre , à écorce rugueuse, de couleur brun clair et d’un aspect tout différent de celui des échantillons précédents, à cassure ne donnant pas traces de filaments de caoutchoue, très friable et se réduisant facilement en poudre fine. A a : Te Écorce du rhizome................ SAC Ce 67,50 p. 100. HORS sn dead TRE es De Pere s'ATeTete DONS ÉTET L'analyse aussi bien par les dissolvants que par le procédé mécanique — 576 — donne des résultats népatifs quant au caoutchouc qui fait totalement dé- faut. N° 6. Rameaux aériens du Landolphia humihs. Poids total de l'échantillon : 117 grammes, composé de fines tiges à écorce très adhérente à couleur brunâtre et de 2 à 6 millimètres de dia- mètre. La cassure de l'écorce ne donne aucun filament de caoutchouc: à l'analyse, pas trace de caoutchouc. N° 7. Rameaux aériens du Landolphia Tholloni. Poids total de l'échantillon : 17 grammes, composé de fines tiges assez semblables aux précédentes, quoique de beaucoup plus petites dimensions. Absence totale de caoutchouc. N° 8. Rameaux aériens de Carpodinus Lanceolatus. Poids total de l'échantillon : 18 grammes, composé de pelits rameaux cassants, ne donnant pas trace de caoutchouc à l'analyse. N°9. Écorce detige de Malima ( Landolphia Klainü Purri?). Ecorce de couleur brune, rugueuse, cassante, donnant des (ilaments de caoutchouc peu aboudants. Caoutchouc dans l'écorce séchée à l'air.............,. 3,03 p. 100. Il est à remarquer que les échantillons des rhizomes du Carpodinus en- voyés par M. Chevalier ne contiennent pas de caoutchouc, tandis qu'au contraire, pour les échantillons du Kwango, Warburg attribuerait au Car- podinus l’une des espèces à rhizomes riches en caoutchouc. D'autre part, les échantillons provenant du Kassai que j'ai reçus récemment se rap- prochent beaucoup par leur aspect général des rhizomes du Landolphia Tholloni et nullement de ceux du Carpodinus. BULLETIN DU *, 7 [USÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1902 : We: nu « NS, a nos a D rs x + ‘à 4 ù art k PARIS fe IMPRIMERIE NATIONALE MDCCGGII SOMMAIRE. Nomination de M. Giraud comme stagiaire au Muséum, de M. Jondet comme chargé pour un an des fonctions de préparateur de la chaire d'anatomie comparée; de M. Visto comme officier de lInstruction DHNME co erorurecedeudondes 209008 dJpdcondacepéccu Correspondance. Lettres de MM. du Bourg de Bozas, D? Joly, M. Lagrave, allocution de M. le Directeur du Muséum relative à la mort de M: le Professeur Dehérain; dons faits à la Ménagerie; présentations d’ou- MEME oocadbdeovedonocoodrooonagebbenccpebnanee rose E:-T. Hawr. Le tumulus de la Bouchaille, à Savoisy (Côte-d'Or)... .. .. G. Granniier. Observations sur les Lémuriens disparus de Madagascar. Collections Alluaud, Gaubert, Grandidier. (Suite.)............. L. Varsanr et A. Permr. Lésions stomacales observées chez un Python de E. Son. Description d’Arachnides nouveaux de la famille des Avicularüdes faisant partie des collections du Muséum. .................... R. ou Bussox. Hyménopières nouveaux du Congo. .......:....-....° A. Viné. La Faune et la Flore souterraines du puits de Padirac-(Lot).. A. Locarr. Description de Mollusques nouveaux appartenant à la Faune sou- terraine de France et d'Italie. ............................. E. Grey. Action physiologique de l'extrait de fraises. ................ Ph. van Tiecnem. Sur une Ouratée de l’Ascension. .................. — Structure de l’étamine chez les Scrofulariacées. . . . ............... G. Cnauveaur. Sur des productions cicatricielles, à forme bien définie, ob- servées sur le tronc de Bouleau (Betula)...................... able des mater es sers NAN RE me Ne TE NN SR PNR EEE Pages. BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1902. — N°8. = —— — 64° RÉUNION DES NATUPRALISTES DU MUSEUM. 23 DÉCEMBRE 1902. —_—9— PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER. DIRECTEUR DU MUSÉUM. M. Le Présiexr dépose sur le bureau le septième fascicule du Bulletin pour l'année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 25 novembre 1909. Par arrété en date du 12 novembre courant, M. Giraun (Jean- Louis) est maintenu comme stagiaire au Muséum d'histoire natu- relle, pendant l'année scolaire 1902-1903. Par arrêté en date du 10 décembre courant, M. Joxper (Henri) est chargé de nouveau, pour un an, à dater du 1° décembre 190», des fonctions de préparateur de la chaire d'anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle. Par arrêté en date du 12 juillet 1902, M. Visro (Emile) a été nommé oflicier de l'instruction publique. CORRESPONDANCE, M. pu Bounc pe Bozas annonce, de Némoulé-sur-Nil, l'envoi de quatre caisses d'animaux recueillis en Abyssinie par la mission qu'il dirige. Une notice détaillée donne des renseignements cir- Muséum. — vu. 39 — 978 — conslanciés sur la faune des diverses régions parcourues par M. du Bourg de’ Bozas el ses compagnons. L'envoi consiste surtout en Ver- tébrés et en Arthropodes, auxquels s'ajoutent quelques Mollusques et un certain nombre de Lombriciens. M. le D' Jouy, à bord de la Meurthe qui a pour mission la sur- veïllance des Nouvelles-Hébrides, signale l'envoi qu'il vient de faire de Mollusques terrestres et d’eau douce, d’Insectes et de roches provenant de ces îles et des terres voisines. La Meurthe doit se rendre aux îles Wallis, puis sur les côtes d'Australie, de Tasmanie et de la Nouvelle-Zélande; au cours de cette croisière, M. le D’ Joly se propose d'adresser au Muséum de nombreux matériaux pour les collections. M. Lacrave (Michel), commissaire général du Gouvernement français à l'Exposition de Saint-Louis, aux États-Unis, invite le Muséum à prendre part à l'Exposition internationale qui s'ouvrira à Saint-Louis, au mois d'avril 1904. M. le Direcreur rappelle à la réunion des Naturalistes la dou- loureuse perte que le Muséum vient de faire en la personne de M. le professeur Dehérain. Grâce aux connaissances étendues en bo- tanique qu'il avait acquises chez M. Decaisne, et aux travaux de chimie qu'il avait commencés chez M. Frémy, M. Dehérain avait conquis une place éminente parmi les agronomes. Les plus pré- cieuses qualités de l'esprit s’alliaient chez lui à une simplicité charmante et à une courtoisie aécueïllante qui lui avaient valu la À : ©! x 22 plus vive sympathie de tous ceux qui l'ont connu. Très attaché à ses élèves, dont il suivait les recherches avec la plus bienveïllante attention, 1l s’élait créé une véritable famille scientifique qui avait pour lui une affectueuse vénération. Le Muséum perd en lui un de ses maitres les plus réputés et un de ses amis les plus sûrs. = 179 Durant le deuxième semestre de l'année 1902, la Ménagerie du Muséum a reçu en don un assez grand nombre d'animaux, parmi lesquels on peut citer : Un jeune Chimpanzé mâle (Troglodytes niger), rapporté de la côte occi- dentale d'Afrique par M. Gazengel ; Un Magot (Janus ecaudatus), don de M. Siffermann ; Trois Macaques ordinaires (Macacus cynomolgus),: de MM. Barcet, Brout et Mauriès; Deux Macaques toques (Macacus pileatus), de M. Ballossier et de M°° Fouchy; Deux Macaques bonnet-chinois (M1. sinicus) et un Macaque du Tehéli (M. tcheliensis), de M"° de Bojano, de M. Penaveyre et de M”° Calvet ; Un Cynocéphale papion (Cynocephalus sphinx), de M. F. Godchaux; Un Cynocéphale mandrill (Cyn. mormon), de M. L. Merrien ; Un Cercopithèque grivet (Cercopithecus griseo-viridis), de M. Cor- tardre ; Deux Cercopithèques callitriches (C. callitrichus), de M"° C. Beaure- paire et de M°*° Thivans; Un Cercopithèque patas (C. patas), de M. Bonnard: Un Cercopithèque à collier blanc (C. monoïdes), de M. Berly; Un Gercopithèque hocheur (C. nictitans), de M. Gazengel ; Deux Cercocèbes à collier (e. collaris), de M. Gazengel et de M. Pichat; Un Cercocèbe à joues blanches (€. albigena), de M. Gazengel; Un Sajou brun (Cebus fatuellus), de M. Emile Merwart, directeur de l'Administration pénitentiaire de Gayenne; Un Tamarin œdipe (Midas œdipus), de M. Collin; Deux Tamarins nègres (Midas ursulus), de M. L. Olivier; Deux Makis mococos (Lemur cata), de M. Thollet: Un Maki roux (L. rufus), de M. Frelupt : Un Maki mongoz (L. mongoz), de M. Vasseur: Un Maki à front rouge (L. rufifrons), de M. Blaine: Un Maki à front noir (L. brunneus), de M, de la Taille; Un jeune Lion et deux jeunes Lionnes (Felis leo), de M. le comte A. Le Marois ; Un Chat-tigre, de M. le D' Lacour, médecin aide-major de 1" classe des lroupes coloniales); Deux Genettes du Dahomey. de M. et M"° Romane ; Deux Mangoustes (Herpestes ichneumon), de M. Edmond Pezon; Trois Renards (Canis vulpes), de M. R. Barthélemy, de M. Bessandon et de M. Dahetze : Quatre Chacals (Canis anthus et C. aureus), de M": L. Benvry, de MM. Pi- eau, Perreau et Vigouroux; 39. — 580 — Une Fouine (Mustela foina), du conservateur du cimetière du Père-La- chaise; : Une jeune Loutre (Lutra vulgaris), de M. R. Picard: Un Raton crabier (Procyon cancrivorus), de M. E. Merwart: Un Phoque veau-marin (Phoca vitulina), de M°° Delavaquerie: Quatre Lérots (Myoæus nitela), de M. Crépin et de M. Sajous: Trois Rats blancs (Mus decumanus var.), de M. le directeur du Temps et M. Chantelouve;- Quatre Agoutis (Dasyprocta agut), de M. E. Merwart: Un Cabiai (Hydrochœrus capybara), de M. Charbonnier:; Un Bouc de Malte , de M. Crépin; Un Pécari à collier (Dicotyles tajacu), de M. E. Merwart: Un Perroquet amazone (Chrysotis amazonica), de M”° Blussel : Un Vautour fauve (Gyps fulvus), de M. le comte de Montaigu : Un Percnoptère (Neophon perenopterus), de M°”° Blanche Mante; Deux Buses ( Buteo vuloaris), de M. Durand et M°° Derobert: Deux Faucons cresserelles (Cerchneis tnmunculus), de M*° Lugo et de M. Niaudet; Un Autour (Astur palumbarius), de M. P. A. Pichot; Un Épervier (Accipiter nisus), de M. Doumeng: Une Chouette chevêche (Athene noctua), de M. Berthomier ; Une Hulotte (Syrnium aluco), de M"° Boulet; Un Chat-Huant à lunettes (Syrnium perspicillatum), de M. E. Merwart: Un Serin (Serinus canarius), de M°”° Blusset: Une Pie ( Pica rustica), de M. Irissou; Deux Tourterelles des bois (Turtur communs), de M. Baube: Deux Pigeons polonais noirs, de M. E. Rouiller: Un Sanderling des sables (Calidris arenaria), de M. Bessond:; Un Grébe castagneux (Podiceps minor), de M. Dersin: Quatre Goélands (Larus canus), de M. Martin ; Une Mouette rieuse (Larus ridibundus), de M. Irissou, etc. Durant la même période on a enregistré à la Ménagerie la nais- sance de nombreux Mammifères et Oiseaux, savoir : Dix-huit Cochons d'Inde à poil frisé; Un Zèbre ( Bos indicus): Deux Antilopes nylgauts (Boselaphus tragocamelus) : Trois Gazelles à bezoard (Antilope cervicapra); Un Mouflon à manchettes (Ovis tragelaphus): Trois Brebis du Dahomey; Un Bouc et une Chèvre de race Haoussa de Sokoto; Sept Boucs et cinq Chèvres naines du Sénégal: — 581 — Un Faisan de lAnnam (Gennœus Beli): Trois Paons ( Pavo muticus): Seize Canards de Barbarie; Quatre Tinamous roux (Tinamus rufus), ete. M. Bouvier (E.-L.) dépose sur le bureau, pour la bibliothèque du Muséum, les 41°, ho° et 43° livraisons des Lépidoptères exotiques , par J. Hübner et C. Geyer, nouvelle édition publiée par W. F. Kirby (Londres) et P. Wytsman (Bruxelles). M. Daxxer présente les cinq premiers fascicules de la Biblio graphie scientifique française pour l'année 1902 (Paris, in-8°, édit. Gauthier-Villars), et les trois premiers volumes de l’/nternational Catalogue of scientific literature, 1° année, 1901 (Londres, in-8°, en dépôt chez Gauthier-Villars), et donne les explications qui suivent : Jusqu'à présent la bibliographie scientifique a été faite par fragments et d'une façon fort irrégulière. On avait une bonne bibliographie pour telle science et pas du tout pour telle autre; et dans chaque science, la zoologie peut-être exceptée, on n'avait des bibliographies que pour certaines pé- riodes ou pour cerlains pays seulement, suivant les possibilités des biblio- graphes dévoués ou le bon vouloir des éditeurs généreux. Un pareil état de choses ne pouvait durer, et plusieurs essais de bibliographie permanente et intégrale furent tentés. Un seul, à notre connaissance, a réussi, mais très imparfaitement. C’est le Catalogue of scientific papers publié par la So- ciété Royale de Londres. Malheureusement, cette publication a été limitée volontairement aux recueils et ouvrages existants dans la bibliothèque de la Société et ne pouvait par conséquent être complète. De plus, elle ne comportait que les litres des ouvrages classés par noms d'auteurs. En 1894, la Société Royale voulut continuer celte publication en l'élargissant, notam- ment en y introduisant le classement par matières et l'enregistrement de la littérature courante; mais elle s'est aperçue bientôt que telle entreprise dépassait les forces et les moyens d'une compagnie savante. C'est alors qu'elle s’est adressée, par voie diplomatique, aux gouverne- ments et aux académies de tous les pays civilisés, en les invitant à coopérer à la rédaction d’un catalogue permanent, périodique et international de la littérature scientifique courante du monde entier, rédigé par noms d'auteurs et par matières. Il n’a pas fallu moins de cinq années (1895- 1900) et de trois conférences internationales convoquées à Londres, pour — 582 — aboutir à la réalisation de ce projet. Des délépués de tous les États civilisés (sauf l'Espagne, la Roumanie, la Serbie et les Républiques sud-américaines) ont pris part à ces conférences et finirent par se mettre d'accord jusque sur les détails de l’entreprise. La France y a été représentée par M. Darboux, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, par M. H. Poincaré, membre de l'Institut, et par votre serviteur. Dès l’année 1901, les bureaux - régionaux ont été organisés dans tous les pays qui ont adhéré à celte œuvre, aussi vaste qu'importante. Is sont aujourd'hui en plein fonctionnement. Dans cerlains pays, ces bureaux se contentent de rédiger les fiches manuscrites en langue du pays en les accompagnant d’une traduction, s'il y a lieu, dans une de ces quatre langues : français, allemand, anglais, italien, et de les envoyer au bureau central, qui siège à Londres et qui publie le catalogue annuel sous forme de dix-sept volumes in-8°, à raison d'un volume pour chacune des sciences suivantes : A. Mathématiques: B. Mécanique; GC. Physique: D. Chimie; E. Astronomie: F. Météoro- logie; G. Minéralogie; H. Géologie; J. Géographie physique: K. Paléon- tologie; L. Biologie générale: M. Botanique; N. Zoologie; O. Anatomie humaine; P. Anthropologie; Q. Physiologie; R. Bactériologie. Dans d’au- tres pays, les bureaux régionaux, tout en rédigeant les fiches conformé- ment à l’entente internationale, les publient sous forme de bibliographies nalionales. C’est ainsi que procède le bureau allemand, dont la publication hebdomadaire paraît régulièrement depuis 1901; c’est de la même façon qu'agissent le bureau des pays de langue polonaise et celui du Japon, fai- sant paraître des bibliographies trimestrielles. Chez nous on a également décidé de publier, à partir de l’année 1902, une Bibliographie scienhfique nationale, et ce sont les premiers numéros de ce recueil mensuel que j'ai l'honneur de vous présenter en ma qualité de secrélaire du bureau régional français. Si cette heureuse combinaison de publications nationales avec l’entre- prise internationale va se généraliser, et j'ai des raisons sérieuses de croire qu'il en sera ainsi, les travailleurs scientifiques de chaque pays seront, d’une part, tenus rapidement au courant du mouvement scientifique natio- nal, et, d'autre part, au bout de l’année, ils pourront avoir sous les yeux, chacun pour sa spécialité, le volume du Catalogue international, publié à Londres, qui leur donnera les titres des travaux scientifiques parus dans les recueils ou à part dans tous les pays du monde. Je vous présente les premiers volumes parus de ce catalogue pour l’année 1901: ils sont consacrés respectivement à la botanique, à la chimie et à la physiologie. En y jetant un coup d'œil, vous vous apercevrez quelle masse de renseignements ils contiennent et combien ils sont faciles à consulter, gràce à la disposition typographique très claire, au classement méthodique rigoureux et à l'abondance d’index alphabétiques. Les volumes concernant les autres sciences sont sous presse et vont paraître successivement d'ici le — 583 — mois d'avril ou mai 1903. À partir de celle date commencera l'apparition des volumes consacrés à l’année 1902, et ainsi de suite. Vous voyez done, Messieurs, qu'à l'heure actuelle l'enregistrement des publications scientifiques est assuré d’une façon régulière, soit par les gou- vernements, soit par les académies dans tous les pays du monde, à quel- ques exceptions près et d’ailleurs sans grande importance; cet enregis- trement se fait d’après un plan uniforme et international qui ne gêne en rien le développement de la Bibliographie nationale. C'est, en somme, le rêve des bibliographes du xx° siècle, réalisé au xx‘, et bientôt il nous parailra peut-être bien étonnant qu'il ait fallu attendre si longtemps l’orga- nisation de l'enregistrement régulier, permanent et international des pro- ductions de la pensée humaine, tandis que les autres phénomènes pério- diques, naturels ou sociaux, relevant de la météorologie, de la géodésie, de l'astronomie, de la métrologie, de la démographie, ete. sont pourvus, depuis des années, d'organes enregistreurs, permanents et internationaux et qui fournissent les meilleurs résultats. Permettez-moi de dire, en terminant. combien je suis heureux de voir que dans notre pays, grâce à l'initiative du directeur défunt, M. Milne Edwards, et aux encouragements du directeur actuel, M. E. Perrier, ce service bibliographique régulier, quoique dépendant directement d’un des bureaux du Ministère de l'instruction publique, est en quelque sorte rattaché au Muséum. I lui est rattaché non seulement parce que le se- crétaire et l'organisateur du bureau français du Catalogue international est en même temps bibliothécaire du Muséum, mais encore ‘et surtout parce que plusieurs des collaborateurs de ce bureau ont été choisis parmi les professeurs de notre établissement. C'est une nouvelle preuve de ce que le Muséum sait, quand il le faut, se lenir au courant des exigences scientifiques modernes et se trouve tou- jours prêt à appuyer toute œuvre utile au progrès des sciences. M. Mexecaux dépose sur le bureau de l'Assemblée, pour la bi- bliothèque du Muséum, le premier fascicule d'un ouvrage ayant pour titre La vie des animaux illustrée, publié par la maison J.-B. Baillière, sous la direction du savant directeur du Muséum, M. Ed. Perrier : M. Menegaux a élé chargé de la rédaction des Mammifères et des Oiseaux. Les Mammifères formeront deux volumes grand in-8° de 500 pages environ chacun, contenant de nombreuses phologravures et 80 planches — 584 —- coloriées qui sont de vrais œuvres d'art, tant par la précision des détails que par la perfection du tirage. «Mon ouvrage ne fait double emploi avec aucun ouvrage existant actuel- lement sur les Mammifères. -Bien que ce soit une œuvre de vulgarisation scientifique où le public trouvera les faits et les détails curieux qu'il désire sur la biologie, l'habitat et les produits des Mammifères, j'ai donné à l'ouvrage un caractère tel, que l’homme de science n'y sera pas dépaysé par le vague et l'imprécis. «On y irouvera la description de tous les genres actuellement admis; seu- lement parmi les espèces j'ai du faire une sélection. J'ai pensé qu'il valait mieux n'insisler que sur les espèces européennes, sur celles de nos colo- nies, puis sur celles qui présentent quelque intérêt au point de vue biolo- gique, afin d'éviter les énumérations fastidieuses. «J'indique ensuite, en quelques lignes, les espèces considérées comme moins importantes, avec leur caractère dominant et leur habitat. J'ai la conviction que cette adjonction sera des plus utiles et qu'elle favorisera les recherches des spécialistes en fournissant une première indication. “Afin de compléter le caractère pratique de ce livre, j'ai donné aux ani- maux domestiques la place qu'ils méritent. “Pour chaque espèce étudiée, j'indique, d’après les échantillons des galeries, les caractères extérieurs, la dentition, les particularités ostéo- logiques, la taille: j'insiste tout particulièrement sur la distribution à la sur- face du globe, sur les formes et les variétés géographiques, sur les mœurs, authentifiées par la citation des noms d’auteur ; puis je cile les procédés de chasses, j'étudie les habitudes et la psychologie des captifs, et enfin je n’ai garde d'oublier les usages, ainsi que les produits , que ces animaux peuvent fournir à l'homme. «Pour grouper tous ces faits, j'ai eu recours à des sous-titres différents, qui permettront au lecteur de trouver immédiatement le renseionement qu'il cherche. I m'a semblé que le texte, disposé ainsi, serait forcément plus méthodique en supprimant toute répélition, et qu'il gagnerait non seulement en ordre, en clarté et en précision, mais qu'il serait plus propre à rendre service aux zoolopistes. -Je me suis efforcé de rassembler et de coordonner tout ce qu'on con- nait sur les Mammifères, de montrer combien est vaste le domaine qu'em- brasse cette partie de la zoologie et combien il s’est agrandi encore sous l'influence des illustres penseurs qui, comme Lamarck, Darwin et Ed. Perrier, n’ont pas craint d'aborder de front, en se basant sur les données connues , les problèmes les plus élevés et les plus passionnants posés par la science et la sociologie contemporaines. rJ'ai le ferme espoir que cet ouvrage rendra service aux savants, aux agriculteurs, aux jeunes gens avides de savoir, et surtout aux voyageurs scientifiques, en leur permettant non seulement d'étudier la faune des en régions qu'ils désirent explorer, mais encore de se faire une méthode de travail fructueuse. ; «La magnifique illustration en couleurs, qui n’a pas encore été atteinte dans aucun ouvrage de ce genre, altirera certainement à la zoologie bon nombre dindifférents. +Ce premier fascicule, qui commence par une magistrale préface de M. Perrier, et dont je n’ose pas dire iei tout le bien que je pense, traite des Singes et des Lémuriens. I contient 9 planches en couleurs et 124 pages. Je me suis étendu avec plaisir sur la psychologie des Singes et sur les Anthropoïdes. Parmi les Semnopithécidés, j'étudie avec plus de détails lHouleman et le Colobe Guéréza; parmi les Cercopithécidés, les Macaques, et en particulier le Magot et l'Hamadrya. +Le groupe si intéressant des Lémuriens a été assez développé. Pour cette rédaction , j'ai tenu compte des travaux les plus récents. et en particulier de ceux de M, G. Grandidier». COMMUNICATIONS. Le Tuwvurus pe La Boucnaizze, à Savorsr, Core-n'Or, par M. Le D' E.-T. Ham. La dernière campagne de fouilles de M. H. Corot dans le nord-ouest du département de la Côte-d'Or n'a pas été aussi fructueuse que les précédentes et je ne vous en aurais point parlé, si l'envoi que vient de me faire ce zélé correspondant ne m'avait fourni une observation nouvelle à l'appui de celles dont j'ai déjà présenté ici-même le résumé ©. M. Corot attaquait cette fois un tumulus d’une certaine importance, dans la coupe n° 22 du bois de la Bouchaille, sur le territoire de la commune de Savoisy. Le monticule n'avait pas moins de 20 mètres de diamètre, mais ne dépassait pas 1 m. 50 en hauteur. Il ne s’y rencontra qu'une seule sépulture qui occupait, tout à la base, le centre de l'enceinte funéraire. Elle se composait d’une chambre faite de ces pierres plates qu'on nomme laves en Bourgogne, entre les débris des- quelles gisaient les restes d’un squelette en fort mauvais état, ayant la tête au nord et les pieds au sud. «Sur tout le pourtour, m'écrit M. H. Corot, 6) CI, ET, Hamy, Les tumulus des Vendues de Verrailles et de Montmorot, à Minvt (Côte-d'Or). (Bulletin du Muséum, 1909, p. 178-181.) — 586 — dans une aire de deux mètres carrés environ, j'ai relevé des traces de dépôts cendreux, mais je n'ai pu recueillir aucun fragment de mobilier bien carac- téristique». Ce n’est donc que par une assimilation, autorisée d’ailleurs parla situation et la construction de la chambre de pierre de la Bouchaille, que l’on peut accepter son synchronisme avec celle qui occupait le fond du tumulus de Banges et dont l'ancienneté relative est suffisamment établie ©. Or, à la Bouchaille comme à Banges, c’est un brachycéphale des plus accentués, mâle et adulte, qui occupe la sépulture la plus profonde, la plus centrale, celle en somme pour laquelle le monument a été construit. Le crâne, fort mutilé, qui est parvenu entre mes mains est remarquable à la fois par son raccourcissement antéro-postérieur et sa dilatation trans- verse. Les diamètres sont indéterminables, dans l'état incomplet où la trouve, mais on n'en saurait évaluer l'indice à moins de 86, c’est-à-dire qu'il offre des proportions égales à celles du sujet de Banges, qu'il rappelle d’ailleurs d’une manière générale. Sa circonférence ne dépasse pas o m. 525. Le sujet est adulte, je l’ai déjà dit; ses os crâniens sont d’une épaisseur et d'une densité ordinaires et ne présentent aucune particularité anato- mique. Toutes les sutures crâniennes sont encore visibles à la face externe, mais s'effacent par contre vers l'intérieur. Les dents se dressent suivant les formes ordinaires. Les os longs sont ceux d’un homme robuste et très musclé, d'une taille un peu supérieure à la moyenne. Un fémur, dont j'ai pu non sans peine rassembler les débris, mesure 439 millimètres, ce qui correspond environ à une taille de 1 m. 63°. J'ai noté, sur les autres débris d'os long, la largeur de la ligne pre du fémur, un certain degré de platycnémie, enfin et surtout, la forme carrée des péronés ). Les deux os de l’avant-bras droit avaient été brisés par une fracture qui s'était consolidée vicieusement. Les segments inférieurs ayant basculé en dedans et en avant, un large cal s’était étalé à plat d'un fragment à l’autre de chaque os. Mais les deux cals étaient restés indépendants et une sorte de poulie de glissement s'était formée au contact des os, permettant, dans une certaine mesure, des mouvements normaux. Tels sont les seuls renseignements qu'il soit possible de tirer des osse- ments recueillis dans la fouille de la Bouchaille. Si incomplets qu'ils se pré- sentent, ils n’en apportent pas moins un témoignage de plus en faveur des 0) C£ E.-T. Hawy, Sur une sépulture néolithique découverte par M. H. Corot sous un tumulus à Minot (Côte-d'Or). (Bulletin du Muséum, 1901, p. 309-311.) ® Les fémurs de Banges atteignaient A4 centimètres et la taille assignée était de 1 m. 65. ®) Cf. Bull. du Mus., 1901, p. 311. OU idées que j'ai plusieurs fois exprimées déjà devant cette assemblée sur la date d'apparition et le rôle ethnogénique des brachycéphales dans notre pays. On voit ici, en effet, une fois de plus cet élément ethnique en rapport avec les derniers de nos mépalithes. La Bouchaille continue à soi la série de Banges, de Fontvieille-lès-Arles, ete. Ossenvarions sur LES LEMURIENS pisparus ne Mapacascar. Corecrions Azcuaun, GaurerT, Grapiprer (suite), par M. Guiccaume Granpipier. III. Groupe des LEMUR (Linné), comprenant : Leur siens (H. F.). Les lémuriens disparus comprennent aussi des animaux appartenant au genre Lemur proprement dit. M. Filhol en 1895 à décrit, sous le nom de L. insignis, un humérus et, sous le nom de L. inter- medius, une mâchoire inférieure et un humérus. Ces deux os du bras, qui proviennent d'Ambolisatra et qui ont été rapportés à des animaux d’es- pèces distinctes, ne diffèrent en réalité que par la taille, De même, en 1899, j'ai figuré dans ce bulletin deux dents qui ont été trouvées à Antsirabé au moment où le général Gallieni y a fait réunir des collections paléontologiques pour l'Exposition universelle de 1900 et dont l'analogie avec les dents correspondantes des Chirogales m'avait frappé: aussi avais-Je dénommé cet animal Palæochirogalus Jullyi. Mächoire supérieure de Lemur msignis (grandeur naturelle). Depuis cette époque, de très nombreux documents sont venus enrichir nos collections et malgré les petites différences de taille et de conformation qui existent entre les os analogues, il faut grouper sous un même nom. celui de Lemur insignis , ces restes, qui ont été exhumés de toutes les régions — 588 — de Madagascar où des fouilles méthodiques et suivies ont été faites. H existe en effet au Musée de Paris des ossements de Lemur insignis provenant d'Ambolisatra, d'Antsirabé, de la grotte d’Andrahomana, de Belo et de Lamboharana, Mächoire supérieure de Lemur insignis (grandeur naturelle). Mächoire inférieure de Lemur insionis (grandeur naturelle). Le exûne du Lemur insignis dont nous connaissons la partie antérieure et la mâchoire inférieure, qui sont figurées ici, rappelle par son aspect général celui des Lémurs actuellement vivants, en particulier du L. mongos. I diffère cependant un peu des animaux actuels par la dentition de la mâchoire supé- — 989 — rieure : le bourrelet interne de la dernière prémolaire et des deux premières molaires est en effet continu et très prononcé chez l'espèce disparue comme chez les Chirogales, tandis qu'il est surbaissé où même divisé en deux parties par une échancrure chez les Lémurs vivants; le Lemur varius serait celui qui, à ce point de vue, se rapprocherait le plus du L. insignis, mais il a la face sensiblemeut plus allongée: les dents sont beaucoup plus mas- sives, plus serrées, ce qui rend la série dentaire plus courte, laquelle est aussi légèrement incurvée, tandis que les Lémurs actuels ont les dents de la mâchoire supérieure presque en ligne droite. Mächoire inférieure de Lemur insignis (grandeur naturelle). I faut signaler en outre le resserrement considérable de la boite erà- nienne entre les arcades orbitaires, la courbe du front, qui se relève d'une manière brusque et accentuée, et enfin les saillies qui circonserivent sur le crane un carré frontal très nel. Presque toutes les parties caractéristiques du squelette du Lemur insignis figurant maintenant dans nos collections, il parait utile, afin d'éviter des confusions el en attendant que ces pièces soient figurées intégralement, de donner ici les principales dimensions des os des membres. Humérus : ORAN EE TT AR Port bte QUO 128 millim, Largeur minima de la diaphyse de os. ..............,. 10 at antéro-postérieur de la tête humérale.. . . .. : 20 Diamètre anse MERE E errant 22 Largeur maxima de l'extrémité eubitale. ........,..... 30 Radius : La section du corps de cet os est nettement triangulaire, les arêtes en sont très vives. Lonpüauritolole rs ORNE LEE Re 136 millim. { minima de la diaphyse de los. .,...,,.... 7 Largeur ©? maxima de la tête eubitale., ............. 10 _"W— Fémur : Longueur totale entre le sommet de la tête et le bas du condyle du TT É M ECO LÉ Ne IS RTE En il En { maxima du corps de l'os (au niveau des 2° ct SMtrochaniters) eee --cLcre ec CRU Largeur o 6 3 9 minima du corps de l'os................. 13 en hauteur du col du fémur...... ns ar 19 A . Le Epaisseur du col du fémur................ Den D SOS 0 11 Longueur de la cavité digitale ,.................... 19 Largeur de la cavité digitale dans sa partie centrale .. ..:. 5 Largeur maxima du fémur à sa partie inférieure... ..... 29 Tibia : Longueur totale... .... Se A ler er eee 123 millim. BU 3 mn, (MSUDÉTIEUTC ee. Fe 28 Epaisseur maxima de l’extrémité | be | inférieure... ....... 20 Péroné : Donne iniibocoocvoooooocoacscovacoovacsaceco 113 nilim. IV. Groupe des ARCHÆOLEMUR (Milhol ). Des Archæolemur et des autres animaux du groupe, il n’est pas possible de parler longuement pour le moment, car le Musée Britannique de Londres possède un crâne dans un état de conservation absolument parfait ainsi que la majeure partie du squelette du même animal. M. Forsyth Major a signalé brièvement ces beaux documents dans le Proceedinos of the Zoo- logical Society of London du mois de décembre 1899 sous le nom de Neso- pithecus australis, mais il doit prochainement les publier et les fiourer dans leur intégralité. C’est donc ce travail qui, dans l'avenir, devra servir de base aux déterminalions des animaux de ce groupe. Quoi qu'il en soit, ayant eu connaisssance de la presque totalité des osse- ments se rapportant aux Lémuriens disparus de eztte famille, je crois dès maintenant pouvoir établir une synonymie qui, si MM. Forsyth Major et Lorenz von Liburnau veulent bien laccepter, comme je l'espère, peut éviter bien des confusions dans les études à venir. Le groupe des Archæolemur comprend trois genres : 1° Genre Archæolemur (H. F.) syn : Lophiolemur (H. F.) Dinolemur (H. F.) [fémur seulement |. Nesopithecus (F. M.) Globilemur (F. M.) Protoindris (Lor.) Ce genre Archæolemur comprend deux espèces d'animaux; les uns. — 591 — d’après les dimensions de l'humérus, qui a été le premier document décrit en 1895, doivent porter le nom d’Arcuzocemur Muom:; ils sont relati- vement plus grêles que les autres. C’est à cette espèce qu'il faut rattacher le Nesopithecus australis, le Protoindris plobiceps et le Bradylemur Bastardi. Quant à la deuxième espèce. qui a été décrite par Filhol sous le nom de Lophiolemur Edmardsi, elle doit, en réalité, prendre celui d’ArcHÆOLEMUR Epwanst et admettre comme synonyme Nesopithecus Roberti. 2° Genre Bradylemur (G. G.). Provisoirement, il paraît utile de laisser ce genre subsister par suite des différences notables qui le séparent des Archæolemur.. A la mâchoire inférieure du Bradylemur robustus notamment, la der- nière molaire n'est pas divisée en deux lobes par un sillon transversal comme chez les Archæolemur, et ne compte que trois tubercules au lieu de quatre; la grosseur des canines. la direction de la série dentaire, qui forme un angle dont la pointe est tournée vers l'extrémité du museau, la forme arquée des incisives inférieures et enfin l'épaisseur massive des os maxil- laires sont autant de caractères différentiel. Ï faut aussi, je crois, rapporter au Bradylemur les os du bras décrits sous le nom d’Archæolemur robustus. (Bulletin du Muséum d'histoire natu- relle, Paris, juin 1900.) 3° Genre Hadropitheeus (Loa.). Tous les documents qui se rapportent à l'Hadropithecus stenognathus sont à Vienne et nous ne connaissons cet élrange représentant de la faune dis- parue de Madagascar que par le beau mémoire que Lorenz von Liburnau lui a consacré. Comme l’auteur lui-même reconnait que l'Hadropithecus pré- sente des analogies avec les Arehæolemur, il n’y a aucun doute qu'on doit ranger dans le même groupe ces deux genres. LisT£ DES ANIMAUX DONT DES OSSEMENTS ONT ÉTÉ RECUEILLIS par MM. Arcuaun, Gauserr Et G. GrANDipiEr. Dans la caverne d'Andrahomana par M. Alluaud : Mammifères. Hippoporamus LeuEnLer. : Bos MADAGASCARIENSIS. Mecarinaris Enwanpsr. Carna uineus. MEGALADAPIS MADAGASCARIENSIS. Pnorrruecus Venneaux. Oiscaux. Leumun 1xs1GxIS. Ærvxons. Ancuæocemun Muon. .| Cexrnonnis. Cuimocarus Samar. Perirs Passentaux er Oiseaux DE prote. Prenorus Epwanpsr. Mus pecumanus. Vivenna posa (var, nov, Alluaudi, de | Tesruno Gnaxnimien. grande taille). CnocopiLus nonusrus. Reptiles. — 592 — Dans la caverne d’Andrahomana par M. le lieutenant Gaubert : . Mammifères. Mus muscuzus. eu Bos MADAGASCARIENSIS. Mecaraparis Epwanpsi. MEGALADAPIS MADAGASCARIENSIS. Propirnecus VERREAUXI. son Preropus Enwanpsi. CENTETES ECAUDATUS. CryproprocrA FERox, var. nov. spelea (de | Tesruno Granpidient. grande taille). TEsTUDO RADIATA. Mus DEcuMaANus. CrocopILus ROBUSTUS. Oiseaux. Reptiles. Dans la caverne d’Andrahomana par M. G. Grandidier. Mammifères. Gazmra. Hypogeomys (nov. sp.) (1). Mus pecuMANus. Bos MADAGASCARIENSIS. Mecaraparis Epwanpsr. Pnorirnecus Venneauxi. Leuur insiGnis. Leuur carra. ArCHÆOLEMUR Masoni. CRIROGALUS MYOXINUS. Prenopus Enwarpsi. CENTeTEs ECAUDATUS. CrYPTOPROCTA FEROX var. spelea. Vivenra rosa (var. Alluaudi, de grande | Croconivus rogusrus. taille). PELOPHILUS MADAGASGARIENSIS. Oiseaux. Æpyonnis. OISEAUX DE PROIE. Reptiles. Dans les marais de Lamboharana et d’Ambolisatra par M. G.Grandidier : Mammifères. Hiprororauus Lemencer. Bos MADAGASCARIENSIS. Carra uincus. BRADYTIERIUM MADAGASCARIENSE (?). Meçaraparis Epwanpsi. MEGALADAPIS MADAGASCARIENSIS. Prorirnecus VerreauxI. PALÆOPROPITHECUS INGENS. BrADYLEMUR ROBUSTUS. Leuur iNsIGNIS. Ancaæozemur Mason. Cuimowys mapAGascamEensIs (dents per- cées pour être portées comme pa- rure). Prenopus Enwanpsr. Oiseaux. ÆPYoRxIS INGENS. ANAS ET AUTRES ÜISEAUX D'EAU. Anoea Er AUTRES Écuassiers. Hazrærus ET AUTRES OISEAUX DE PROIE. Reptiles. CENTETES ECAUDATUS. CRYPTOPROGTA FEROX. Tesruno GraNprniERI. Gaxipra. Tesrupo raprari. Mus DEcuMaNus. CRocODILUS ROBUSTUS. () La description de celle nouvelle espèce de rongeur sub-fossile de Mada- gascar parailra dans le prochain Bulletin. — 593 — LésioNs sromicaLes oservÉéES cugz uN Prraox pe SEk4, par MM. Léon Varzcanr er Aucusre Perrin. Le Serpent (Python Sebæ Gmelin), qui a fourni le sujet de notre observation, fut envoyé à la Ménagerie par les RR. PP. Blancs ; il avait élé trouvé à Tabora, lieu situé entre le lac Tanganyika et la côte africaine orien- tale, par 5 degrés de latitude Sud environ. À son arrivée, le 24 juillet 1899, il pesait 16 kilogrammes ; il mangea facilement et avec avidité, si bien que son poids se trouva être de 23 kilo- grammes, en augmentation de 7 kilogrammes sur la pesée primitive, le 26 mars 1901, c'est-à-dire après vingt mois. Celte opération du pesage, qui fut faite en mettant l'animal dans un sac, le dérangea de ses habitudes et pendant trois mois il refusa toute nourriture, d’après l'observation qu'en fit M. Bruyère, commis de la Ménagerie. Il se remit un peu plus tard et accep{a les proies comme précédemment. Par suite de nécessités d'installation, ce Python fut transporté dans une autre cage le 23 avril 1902 ; il pesait alors 27 kilogrammes. Ces changements, qui, pour des animaux aussi apathiques, semble- raient, au premier abord, devoir être indifférents, paraissent, au contraire, on l’a remarqué depuis longtemps, très chanceux, et cet Ophidien en est un nouvel exemple. En effet, il parut perdre de son activité et ne voulut prendre aucun des aliments qui lui furent offerts depuis. Vers le 17 juin suivant, on vit la partie moyenne du corps présenter une enflure limitée, qui se développa avec une rapidité extrêmé et l'animal mourut le 25 juin, deux mois après ce changement de cage, ayant vécu à la Ménagerie près de trois ans (exactement deux ans et onze mois). Mesuré à ce moment, sa longueur fut trouvée de 3 m. 76. À l'ouverture de l'animal, au point où pendant les derniers jours s’ob- servait le renflement, on constate la présence d’une masse d'aspect charnu qu'on met à découvert en incisant l'œsophage et la portion de l'estomac qui lui fait immédiatement suite. Elle est de forme sphéroïdale, mesurant environ o m. 28 de longueur, sur o m. 25 de largeur et o m. 18 de pro- fondeur, résistante, et présente un peu au-dessous de son sommet anté- rieur, vers sa partie ventrale, un orifice (n° 4 de la figure) assez lâche et dans lequel il est facile d'introduire les deux doigts; une sonde, qui y est conduite, pénètre dans l'intestin grêle (n° 1); ce dernier est done en conli- nuité directe avec la tumeur, s'enfonçant dans celle-ci à la partie postérieure et y disparaissant. Pour se rendre compte de la formation de ce corps singulier, il faut admettre que la portion pylorique de l'estomac entraînant l'intestin s'est relournée, invaginée d'arrière en avant, dans celui-là, s'y est trouvée élranglée et a subi par ce fait une dégénérescence inflammatoire ayant amené Muséum. —- vur. ho 1. Intestin grêle. — 9. Paroi de leslomae, qui se prolongeat extérieurement, enveloppant la tumeur, pour se continuer avec l’œsophage. — 3. Poche kystique. — 4. Orifice anté- rieur conduisant dans l'intestin grèle. — 595 — le développement de la masse. Cette hypothèse expliquerait la soudaineté de la maladie et sa marche rapide. : L'examen histologique a donné les résultats suivants : Les lissus de néoformalion se sont développés aux dépens des tissus de l'estomac (n° 2 et 3); ils sont creusés de kystes de dimension variable, en général de faible volume: l’un d’eux, cependant, a une capacité de près d'un litre et était rempli d’un liquide nauséabond, purulent, dans lequel fourmillaient des Microbes assez semblables au Proteus. (Cette poche est représentée ouverte en 3.) Toute la masse (” en question est formée par du tissu conjonctif, dont les fibres sont séparées les unes des autres par d'abondants exsudats de mucine infiltrés de leucocytes. Cet ensemble est parcouru par des vaisseaux assez nombreux, dont la paroi est exclusivement conslituée par des éléments conjonctifs. La muqueuse présente des altéralions de sclérose d'intensité variable: peu aceusées dans la portion postérieure (voisinage du point marqué 4), elles acquièrent leur maximum dans la région du gros kyste (3). Au niveau de Vincision, toute trace de muqueuse a disparu : les paroïs de la poche sont uniquement formées par des fibres lamineuses, infiltrées de leucocyles. Les vaisseaux, qu'on observe dans cette zone, sont thrombosés et le coa- gulum, qui les obstrue, est parsemé de fines aiguilles de carbonate de chaux. Un autre exemple d’altérations très comparables nous a été offert , il y a quelques années déjà, par une Grenouille (Rana esculenta, Linné), con- servée depuis plusieurs mois dans le laboratoire d'anatomie comparée. Chez ce Batracien, la tumeur sortait à moitié de la cavité buccale et faisait saillie à l'extérieur; d'autre part, elle était de nature purement conjonc- live, sans trace de dégénérescence muqueuse. Descriprion D'ARACHNIDES NOUVEAUX DE LA FAMILLE DES A VICULARTIDES FAISANT PARTIE DES COLLECTIONS pu Mus£ur , par M. LE. Simon. Diadocyrtus NOV. pen. À Scalidognatho cui afline est, differt area oculorum, .superne visa, angustiore postice quam antice (in Scalidognatho parallela), oculis mediüs posticis a latera- libus posticis subcontiguis (in Scalidognatho sat late separalis), utrinque spatio Le matériel histologique a élé fixé à l'alcool à 100 degrés et au liquide de de Lindsay. Comme colorants ont été employés l'hémalun et l'orange G ou le mélange de Van Gieson — la thionine — le bleu polychrome — le rouge magenta et le mélange indigo-picrique de Cajul. 10, — 596 — : inter oculos laterales oculo angustiore (in Scalidognatho laliore), fovea thoracica magna magis procurva; metatarsis tarsisque quatuor anlicis usque ad basin longe el crebie scopulatis, metatarsis aculeatis sed Larsis muticis. — Tarsi poslici acu- leali unguibus ut in Scalidopnatho. D. Decorsei sp. nov. © long 18 millimètres. Cephalothorax longus, fusco-castaneus, laevis et glaber, sed parte cephalica linea selosa munita. Abdomen longum, cylindraceum, fusco-testaceum. Chelac nigrae, pilosae, denlibus raslelli validis et numerosis, intus fere inordinatis. Par- tes oris, sternum pedesque fusco-rufula, pedibus posticis dilutioribus. Pedes an- tici breves, metatarsis tarsisque crebre et longe scopulatis, metatarsis aculeis bise- rialis 2-2 subtus armalis. Pedes postici longiores, melatarsis 4° paris valde com- pressis utrinque muticis, subtus aculealis. — Madagascar : Ambovombe (Decorse 1901). Zophoryetes nov. s'en. A Trittame L. Koch, cui verisimiliter afline est, differt imprimis fovea thora- cica recte lransversa, parte labiali apice spinulosa, coxis pedum-maxillarium intus ad basin area sat magna, crebre el minute spinulosa, munilis, chelarum rastello ex spinis longis, parum robuslis et uniserialis, composito. Z. flavopilosus sp. nov. © long. 15-18 millimètres, Cephalothorax longus, humilis, fusco-castaneus, crebre et longe flavido-pi- losus. Abdomen fuscum, subtus dilutius, flavido-pubescens et hirsutum. Pedes pallidefusei, pilosi, antici mutici, tarsis cunctis crebre et integre scopulatis, me- tatarsis qualuor anticis tarsis paulo longioribus, usque ad basin crebre scopulatis , metatarsis 3° paris fere usque ad basin, 4° paris in parte apicali scopulatis. Mada- gascar : Antongil (Mocquerys). Genysochoera NOV. gen. Gephalothorax crassus, glaber ‘et nitidus, fere Pachyloment, sed fovea thoracica magna et profunda, in medio recla, ulrinque recurva. Area oculorum plus duplo latior quam longior, superne visa paulo angustior postice quam antice, oculi — quatuor antici in lineam modice procurvam, parvi, inter se subaequales, medii a lateralibus (utrinque leviter prominulis) quam inter se multo remotiores, oculi poslici utrinque a sese appropinquati, medius (interior) longus et reclus altcro saltem 1/3 major. Oculi laterales utrimque a sese late distantes, posticus antico multo minor. Chelae validae, raslello ex dentibus mediocribus numerosis et inordinatis composito, instruclae. Pars labialis sallem haud latior quam longior, apice obtusa et denticulis paucis munita. Coxae pedum-maxillarium usque ad apicem crebre et inordinate denticulale. Sternum antice valde altenuatum et, pone parlem labialem, impressum. Pedes breves, quatuor antici mutici, me- latarsis Larsisque brevibus, usque ad basin crebre scopulatis, quatuor poslici anticis crassiores, femoribus valde clavatis, tibia 3° paris patella breviore et vix longiore oi quam laliore; pedes 3° paris patella tibiaque ad apicem, metalarso intus, usque — 597 — ad basin, minute et sat numerose aculeatis; pedes 4° paris, metatarso ad apicem tarsoque exceplis, mulici. À Genysa imprimis differt oculis mediis posticis lateralibus mullo majoribus (medüs anticis haud minoribus), pedibus multo brevioribus et crassioribus, tegamentis glabris, etc. G. Decorsei sp. nov. © long. 45 millimètres. Cephalothorax nigro-caslaneus, antice utrinque leviter rufescentitinctus, parte thoracica testaceo-marginata, laevis, nitidus et glaber, sed parte cephalica linea media setosa notata et regione clypei parce nigro-crinita. Abdomen magnum, nigro-violaceam, pubescens. Chelae, sternum pedesque nigricantia. — Madagas- car : Behara (Decorse 1901). Cestotrema nov. gen. A Diplothela sat affine. — Cephalothorax longus, modice convexus, fovea tho- racica parva sed profunda, valde procurva semicireulari. Oculi fere ut in Jdiopi ordinati, duo antici ad marginem frontalem siti, a sese spatio oculo fere duplo minore separali, reliqui aream remotam, compaclilem occupantes, duo anlici magni (cum oculis anticis minoribus aream multo longiorem quam latiorem et antice quam postice paulo angusliorem designantes) et quatuor postici parvi (praesertim mediü), lineam recurvam formantes. Chelae angustae et longae, ras- tello ex aculeis longis et pluriserialis composilo, ad apicem instructae. Pars la- bialis mutica, multo latior quam longior, apice recte secta. Coxae pedum-maxil- larium intus ad basin denticulis obtusis paucis (5-7) munitae. Sternum paulo longius quam lalius, sigillis parvis marginalibus. Pedes, praeserlim poslici, sat Jongi, quatuor antici haud aculeati sed setis spiniformibus longissimis munitli, metatarsis {arsislongioribus, tarsis apiceque metatarsorum breviter scopulatis. Pedes postici aculeis longis paucis armati, tarsis subtus selosis utrinque leviter scopulalis. Tarsi cuncti apice truncati, fasciculis densissimis coronati, ungnibus minutissi- mis, fasciculis brevioribus omnino abditis. Mamillae duae, validae ut in Diplo- thela, articulo medio basali breviore, ullimo parvo et obluso. C. Bastardi sp. nov. © long. 18 millimètres. Cephalothorax fulvo-rufescens, sat crebre et longe albido-sordido pubescens, parte thoracica tenuissime nigro-marginata. Abdomen magnum, ovatum et con- vexum, fulvo-lividum, supra parce punctatum et postice lineolis transversis fus- cis arcuatis notatum. Chelae, sternum, parles oris pedesque rufescentia, longe nigro-hirsuta, — Madagascar : regio Mahafaly (Bastard 1900). Acropholius Nov. pen. À Diplothela sat aline. Cephalothorax sat brevis, modice convexus, foyea (ho- racica profunda et lata, leviter procurva. Area oculorum tota paulo longior quam latior et postice quam anlice latior. Oculi duo anlici a margine sili, magni, a sese spatio oculo haud angustiore distantes, reliqui oculi remoliores, duo magni, cum oculis anticis (vix minoribus) aream paulo laliorem quam longiorem et anlice — 598 — quam poslice latiorem occupantes, et quatuor postici parvi (praeserlim medii) lineam recurvam designantes. Chelae robuslae, rastello ex aculeis sat longis nume- rosis composito, munitae. Pars labialis mutica, multo latior quam longior. Coaxe pedum-maxillarium intus ad basin denticulis paucis, 3-4 uniserialis, munitac. Sternum paulo longius quam latius, sigillis parvis marginalibus munitum. Pedes breves, antici robusti, metatarsis tarsisque aequilongis, usque ad basin crebre scopulatis. Pedes poslici longiores, metatarso 3° paris utrinque aculeis biserialis 9-2 armato, metalarso 4° paris selis spiniformibus longis consperso, alque ad api- cem aculeis paucis pectineque, ex setis quatuor composilo, munito. Tarsi antici unguibus parvis, fasciculis brevioribus, postici unguibus fasciculis aequilongis. Mamillae duae. A. Mathiauxi sp. nov. © long. 15-18 millimètres. Cephalothorax nigro-castaneus, setis nigris longis conspersus, sublaevis, sed parte cephalica postice leviter inaequali et impressa. Oculi laterales postici longe ovati, haud emarginati, obliqui, medüs posticis vix 1/3 minores et oculis anticis multo minores. Abdomen ovatum, nigrum, pubescens, subtus antice dilulius. Mamillae nigrae, apice testaceae. Partes oris, sternum, coxaeque pallide rufes- cenlia, Pedes fusco-castanei, femoribus ad basin tarsisque dilulioribus. Madagascar : Andevorante (Mathiaux, 1900). A. Alluaudi sp. nov. ® long. 15 millimètres. À praecedenti differt, fovea thoracica paulo minore, oculis lateralibus posticis ovalis intus leviter emarginatis, medüs poslcis plus duplo majoribus et oculis anticis haud vel vix minoribus. — Fusco-rufescens vel olivaceus. abdomine supra fusco-livido, inordinate testaceo-guttulato, subtus fulvo. — Madagascar : Isaka (Ch. Alluaud) 0). Entypesa n0Y. gen. Gephalothorax longe ovatus, humilis, fovea thoracica profunda, tubere oculo- rum vix latiore, recte transversa sed utrinque leviter recurva. Oculi quatuor antici in lineam leviter procurvam, inter se appropinquati, medii rotundi lateralibus oyatis fere 1/3 minores. Oculi postici utrinque subconligui, medius leviter anpu- losus laterali ovato non multo minor, Oculi lalerales utrinque subconligui, pos- ticus antico fere duplo minor. Pars labialis mutica, non multo latior quam lon- gior. Coxae pedum-maxillarium intus ad basin area minute et obtuse granulosa (granulis circiter 20) munitae. Pedes parum longi, tarsis anticis metatarsisque, basi excepto, scopulis sat densis, vitta selosa sectis, munitis, melatarsis acujeis inferioribus sat brevibus biseriatis sublus instructis, tibüs setis spiniformibus longis paucis munitis. Pedes poslici, praeserlim metatarsis, valde et numerose aculeati, tarsis setulosis. Ungues superiores dentibus numerosis biseriatis muniti. Mamillae superiores abdomine circiter duplo breviores, articulo medio basali lon- giore, articulo ultimo medio circiter aequilongo, acuminato. 9) Nous avons reçu celte espèce de Sainte-Marie de Madagascar. — 599 — Ab Jzamado, cui aflinis est, imprimis differt melatarsis anticis scopulatis et oculis lateralibus utrinque a sese subcontiguis. E. nebulosa sp. nov. © long. 12 millimètres. Cephalothorax fusco-rufescens, in medio paulo dilutior, crebre et sat longe luteo-pilosus. Abdomen longe oblongum, supra atrum, pubescens, maculis tes- taceis conspersum, subtus dilulius, regione epigasteris rufulo-tincta. Chelæ nigrae, valde nigro-crinilae. Partes oris, sternum pedesque fusco-rufescentia, metatarsis anticis aculeis 3-3 sublus armatis. Mamillae nigrae, articulo ultimo apice testa- ceo. — Madagascar : Sakavalana (Alluaud). Hyuenoprères Nouveaux pu Cowco, par M. R. pu Buysson. M. E. Haug a donné, en 1901, au laboratoire d’Entomologie un certain nombre d'Hyménoptères récoltés par lui dans le Congo français, dans le bas Ogooué, pays compris entre Lambaréné et le littoral de la mer. Parmi ces insecles, il se trouve trois espèces nouvelles dont voici les descriptions. Chalinus Haugi nov. sp. Corps robuste, subparallèle, entièrement vert-bleu métallique. Antennes larges, comprimées ; scape court, convexe en dessus, arrondi à l'extrémité, le 9° article très court, le 3° beaucoup plus grand que le scape, droit, non arqué, le 5° très court, de moitié plus court que large et pas plus long que le 2°, le 6° plus long que le 3°, le 9° long comme le 3°, arqué légère- ment convexe en dessus, l'angle apical externe aigu, le 10° long comme le 4°, roussâtre et tronqué à l'extrémité. Tête à peu de chose près sem- blable à celle du Ch. imperialis Westw. Prosternum très fortement caréné. Aïles à reflets bleus : les antérieures assez fortement enfumées, avec une petite tache hyaline transversale dans la 9° cellule cubitale, s’avançant un peu dans la cellule radiale et dans la 9° discoïdale; la 1° discoïdale très petite. Dessous des tibias et les tarses antérieurs roux. Abdomen avec le premier segment tergile caréné légèrement, ponctué densément, le 7° ler- gite se terminant par un mucron caréné, roussâtre, très ruguleux; 3° et 4° sternites ventraux incisés légèrement au milieu, le bord apical aminci et roux, le 5° sternite porte en son milieu une forte carène rousse, très saillante, terminée en fort mueron roux, le 6* sternite très grand, fortement ruguleux transversalement, profondément canaliculé dans son milieu sur toute sa longueur, le disque roux. © Long. 19 mill. Les Chalinus Konow sont au nombre de deux espèces, qui habitent l'Afrique : le Ch. imperiais Westw. et le Ch. plumicornis Guérin. 1 n'y a — 600 — que les mâles qui soient connus. La découverte de M. Haug: est donc intéres- sante à Lous les points de vue. Hedychrum Haugianum nov. sp. Corps de taille moyenne, robuste, très déprimé, entièrement vert-ga un peu doré, avec une teinte bleu-clair vif sur tout le milieu de l'abdomen dans toute sa longueur; pubescencce de l’avant-corps courte, raide, dressée, grosse, noire. Tête tachée de bleu-bronzé vers les ocelles, les côtés derrière les yeux nuls, très rétrécis; joues nulles; cavité faciale doré-feu, striée transversalement; antennes brun foncé, les deux premiers articles verts, le 3° plus long que le suivant; ponctuation de la tête et du thorax médiocre, modérément serrée, ruguleuse, subréticulée, profonde; pronotum long, les côtés subparallèles, les angles antérieurs droits, une lévère dépression longitudinale au milieu, deux petites taches bleu-bronzé sur le disque; l'aire médiane du mésonotum bleu-bronzé: postécusson et mésopleures grossièrement ponctués-réticulés; écusson avec des points épars sur le disque, les intervalles lisses; angles du métathorax orands, droits, divari- qués; paltes concolores, torses roux-brun, fovéole des tibias postérieurs très petite, sublinéaire; écailles brun-noir, tachées de vert à la base; ailes très enfumées. Abdomen large, lépèrement caréné, le disque peu convexe, la ponctuation petite, serrée sur les côtés, très clairsemée sur le disque, les intervalles très lisses et brillants; 3° seontent long, les angles latéraux très distincts. Ventre noir de poix, les seoments tachés de vert; 3° seoment avec un mucron recourbé en-dessous, assez profondément entaillé, les angles arrondis; 4° segment roussâtre. © long. 7 mil. Cette espèce, quoique voisine des Hedychrum Bouyssoui Buyss. et Ra- doszlowskyi Buyss., s'en distingue par tout un ensemble de caractères. Megachile scindularia nov. sp. Corps de taille presque grande, noir, recouvert de poils épais, assez longs, fauves sur la face, fauve-noirâtre sur le vertex et le dessus des pro- et mésonotum, gris-blanchâtre sur le reste de la tête et du thorax; l'abdomen couvert de poils serrés, plus courts, plumeux, roux vif, sauf sur le 1 sep- ment où ils sont très longs et gris-blanchâtre; les poils du dessous de 1a tête et du thorax sont plus ou moins plumeux. Tête fortement dilatée der- rière les yeux, clypeus normal, mandibules normales avec le disque plan fortement aciculé-strié. Antennes longues, noir de poix, le 3° article très court, subégal au 2°. Les orbites internes finement carénés parallèlement aux yeux. Ponctuation du dessus de la tête et du thorax petite, régulière, profonde, très serrée, subréticulée; l'aire du segment médiaire très fine- ment chagrinée. Écailles noir-brun; ailes hyalines à la base, enfumées dans la moitié apicale avec de légers reflets bleu d'acier: pattes normales. les — 601 —- tarses oarnis de poils roux vif; les hanches, trochanters et la base des cuisses antérieures densément feutrés de poils plumeux. Abdomen beau- coup plus large à la base qu’au sommet, la ponctuation médiocre, serrée, peu profonde; 1° seoment tergite profondément creusé sémicireulairement à la base, le 6° sewment déprimé sur le disque, puis aminci en lame trans- versale, subarrondie, triangulairement émarginée à lapex: une dent assez forte se trouve de chaque côté à la base du segment. Les sternites ventraux sont noirs, tous amincis et roussâtres au bord, à ponctuation assez forte, peu profonde, serrée et entremélée de quelques longs poils clairsemés, roux; le 4° seoment déprimé à sa base, plus grand que les autres et large- ment arrondi. Œ long. 16 mill. La femelle diffère du mâle simplement par les caractères qui sont par- liculiers à son sexe. Les mandibules sont bidentées; la dent apicale sub- aiguë, recourbée, la 2° arrondie à l'extrémité et profondément séparée de la 1°. Le bord antérieur du clypeus est irrégulièrement crénelé, avec de grandes soies raides, brunes; le disque plan porte une ligne longitudinale brillante. La pubescence des tarses est très raide, courte et très serrée en dessous, principalement à la paire antérieure ; la brosse ventrale entière- ment rousse et lrès peu dense. © long. 19 millim. La nidification consiste en un cylindre formé de petits fragments d’écorce très irrégulièrement elliptiques, collés par une de leurs extrémités el im- briqués comme les tuiles d’un toit. Ce cylindre est appliqué contre l'écorce des arbres; et, grâce à sa couleur et à sa composition, il est dificile de l'apercevoir. Les cellules sont placées bout à bout dans le cylindre, suivant la coutume habituelle des Mégachiles. La première cellule construite , e’est- à-dire la plus près de terre, est arrondie à sa base. Les fragments d’écorce sont reliés très solidement par une résine végétale, qui forme également un revétlement à l'intérieur des cellules. Les larves se filent chacune un cocon lrès souple, étroitement appliqué contre les parois de leur cellule. La Faoxe 87 14 Frone sourenraves pu Purrs nr Panrmac (Lor), par M. Anwann Viné. (Lanonarome ne M. Le rnoresseur Epwoxo Pernien.) La Faune des cavernes a jusqu'ici passé pour une faune pauvre, aussi bien en espèces qu'en individus. Cette opinion, facilement concevable, mais parfaitement erronée, provient d'une idée à priori, qui consiste à ne considérer comme habitable que la portion de notre globe soumise aux influences extérieures dans lesquelles nous vivons nous-mêmes (cha- leur forte ou tempérée, lumière abondante, puissante végétation, ete.). La Faune arctique et la Faune des grands fonds marins sont déjà venues modi- — 602 — fier un peu nos idées sur ce point, et nous allons voir toui à l'heure que le milieu obscur doit aussi les rectifier tout à fait. Une seconde cause d'erreur est l'insuflisance des recherches qui vient mettre une lacune dans la vie, là où il n’en existe que dans nos connais- sances. La chasse dans les cavernes n’est pas une partie de plaisir: la difficulté des accès, l'obscurité humide, la crainte de l'inconnu, les frais énormes de beaucoup d’explorations et surtout le peu de temps dont on dispose géné- ralement sont autant de facteurs qui paralysent les recherches. Depuis quelques années, nous avons voulu voir si celte prétendue pau- vreté zoologique des grottes était bien réelle. Nous nous sommes astreints à passer de longs jours, parfois de longues semaines à explorer la même grolte (Baume-les-Messieurs, Dargilan, Sorrèze, Bétharram, Catacombes de Paris, etc.). Certes, un tel procédé demande beaucoup de temps et ne prête pas à des découvertes sensationnelles, mais il a cet avantage de nous faire pénétrer plus intimement le fond des choses et nous a permis en par- ticulier de nous convaincre qu’au fond des cavernes comme à la surface du sol la vie pullule sans cesse. Un nouveau champ d’études s’est ouvert à nous, que nous avons pu exploiter d’une façon méthodique. En 1889, MM. E.-A. Martel, Gaupillat, Delaunay, etc., découvraient la belle orotte de Padirac. En 1898, nous entreprenions de la rendre acces- sible aux savants et aux touristes (. Sous nolre direction, des aménagements confortables en même temps que discrets ont été exécutés à Padirac et en rendent désormais la visile aussi facile qu’agréable. Un ministre de YInstruction publique, M. Georges Leygues, guidé par le regretté À. Milne Edwards, et plusieurs membres de l’Institut, est venu inaugurer solennellement le Puits de Padirac et a pu se rendre compte de l'intérêt scientifique considérable présenté par cette cavité, qui est en même temps une des plus imposantes et des plus pittoresques du monde entier. Un personnel fixe est chargé d’y guider les touristes loute l’année. Aussi en avons-nous profité pour dresser deux des puides, Louis Bel et J. Tour- nié, à la recherche de la faune souterraine. Nous nous y rendons nous- même fréquemment el pouvons y contrôler et y compléter les recherches. Les procédés de chasse y sont de deux sorties : 1° pour la faune terrestre des appâts fixes (vieux bois, matières organiques diverses); 2° pour la faune aquatique, des nasses en toile métallique, diversement appâtées. Tournier et Bel sont chargés d'aller périodiquement relever les nasses et recuelllir la faune terrestre. 0) Cet aménagement a pu s'effectuer grâce au concours de nombreux sou- scripleurs savanls, artistes, financiers, etc., et grâce à la collaboration dévouée de la Société des Voyages économiques (Voyages universels). Près de 150,000 fr. ont été ainsi employés. — 603 — Fig. 1. — Stenasellus Virei Dollfus. — 604 — Les récoltes sont par eux mises dans des tubes pleins d'alcool et une étiquette indique le lieu et le jour de la récolte (ceci pour tacher de fixer la question ‘encore controversée de l’époque ou des époques de reproduc- tion des cavernicoles) ; grâce à ces procédés, la faune de Padirac commence à être suffisamment connue et s’est révélée comme relativement très riche. Près de quarante espèces, bien déterminées, sont déjà calaloguées; beau- coup sont encore à l'étude, surtout parmi les Thysanoures, les Diptères et les Vers: plusieurs sont nouvelles et spéciales à Padirac et nous apportent des documents bien nouveaux sur origine et la formation de la Faune souterraine, Voici la liste des espèces rencontrées : Crustacés. Amphipodes. Nipnarçus Prateaur var, robustus Che- Copépoies. YreUx. Cxczors viripis Jurinac. CYcLoPs FIMBRIATUS. Plusieurs espèces non encore détermi- | Srexasezzus Virer Dollfus (1) (spécial à nées. Padirac). Isopodes. @) Des doutes ayant été récemment émis sur la validité du classement du Stenasellus Virei Dolfus (fig. 1) dans le groupe des Asellotes, nous avons repris l'étude complète de l’animal. Grâce à une excellente loupe binoculaire de Zeiss, qui est vraiment un instrument merveilleux, nous avons pu étudier très en détail la morphologie externe, ainsi que le système des pièces buccales de cet animal, et nous sommes arrivé à la conelusion suivante. Fig. 2. — Organes buccaux du Stenasellus Virei Dollfus. L’aspecl extérieur du Stenasellus, qui semble à première vue le rapprocher des Tanais, l’en éloigne déjà, mais l'examen approfondi des appendices respiratoires, locomoteurs et maslicateurs (fig. 2) ne saurait laisser aucun doute sur sa véritable place parmi les Asellotes. Les figures 1 et > ci-jointes nous dispensent d'entrer — 605 — ASELLUS AQUATICUS. — cavanicus Schiodte. Tricuoniscus noseus. — cayennicoza Budde-Lund. PonceLLio DILATATUS. — SCABER. Arachnides. Nesricus ceccuraxus Clerck. Mera Mexanor. Pozvuicnopon Larzezt cazuicu Verhœf. Thysanoures. Caupropra srarayzinus Weslw. — var. Cooker Pack. Pseuposixezca cavennanuu Moniez. Tomocenus TRIDENTIFERUS, Var. Tullb. Hsronomunus nimes. — mançamramus Wankel. minor Iscuynopsaus Lureives Bug. Simon (fig.3). | Coléoptères. Quenius mesomezinus Marsch. Tnicuopnya piLicomnis. PreroSTICHUS CRISTATUS. AGaAx ATER. CnYPTOPHAGUS SCUTELLATUS. DISTINGUENDUS, ALEOCUARA MAESTA. ATILETA SULCIFRONS. Chernetides. A déterminer. Acariens. À déterminer. NMyriapodes. PoLybEsMuSs INCOXSTANS. dans plus de détails à ce sujet, et permettent de dire que le nom de Stenasellus appliqué à notre animal est bien valable. On remarquera cependant que le Stenasellus présente avec nos Asellus ordi- naires de profondes différences. D'abord la ressemblance entre les divers segments beaucoup plus prononcée que dans l’Asellus ; ensuite la présence de deux segments thoraciques de plus. Il est regrettable que la possession d’un seul spécimen de l'espèce ne nous permetle pas de voir comment se comporte le système nerveux qui est sans doute moins coalescent que dans l'espèce normale. Quoi qu'il en soit, les caractères extérieurs nous montrent que le Stenasellus est moins diférencié que VAsellus, qu'il semble être plus près du type ancestral et que l’on est en droit de se demander si l’on n'a pas affaire ici à un type très archaïque, à une forme survivant exceptionnellement sur un point, alors que tous ses semblables, qui devaïent exister aux époques géologiques antérieures dans nos ruisseaux aé- riens seraient disparus par suite du changement des climats. Quelques rares exem- plaires, adaptés au milieu souterrain, auraient seuls survécu. Le Stenasellus a été récolté le 16 août 1896 dans une nasse au fond de la rivière souterraine du Puits de Padirac, au nombre de deux exemplaires. Nous les avions mis, pour les étudier ullérieurement, dans une boite de zinc avec de l'eau. Mais, à celte époque, sortir du Puits de Padirac était une chose compliquée, dificile et même périlleuse. I fallait, pour atteindre le sol du plateau, remonter près de 100 mètres d'échelles de corde dans le vide ou dans des cascades glacées et, dans les manœuvres compliquées nécessilées par celle ascension, la boite s'ou- vril, une parlie de l'eau se répandit et l’un des exemplaires disparut. Jamais plus ilne s’en est retrouvé dans nos nasses, bien que, depuis 1899, les récoltes de faune soient poursuivies très régulièrement. L'espèce semble disparue et peut-être avons- nous récolté les derniers spécimens. — 606 — Diptéres. Verso En détermination. EISENIELLA TETRAEDrA Say. — ROSE Sav. Mollusques. E Ÿ Heconnicus nusipus. Hyazma cezcanta Muller. Panama ca vaTICA Eric Hezix norunpara. = HISPIDA. Mammifères. Byruierra Panimacr Locard nov. sp. | RninoroPuus FERRUM EQUIN UN. (spéciale à Padirac). VESPERTILIO MURINUS. Comme on le voit, beaucoup de ces animaux sont des espèces que l'on rencontre aussi bien à la surface du sol que sous terre, et plus d'un natu- raliste va nous reprocher de les faire figurer dans une liste consacrée à la faune souterraine. Fig. 3. — Ischyropsahs luteipes E. Simon. C’est un reproche que nous ne saurions admettre. Il n'existe pas de limite tranchée entre la faune normale et la faune sou- terraine absolument modifiée, et tous les critériums proposés (cécité, dé- pigmentation, ete.) n’ont rien d’absolu. L'une de ces faunes provient de l'autre et plus d’une espèce vient nous en apporter la preuve. L’Asellus aquaticus, par exemple, que l'on trouve en très grand nombre dans notre rivière souterraine, ne diffère pas, dans la majorité des cas, de l'espèce des ruisseaux aériens. Cependant bon nombre sont plus ou moins décolorés et ont des yeux réduits, d’autres sont tout à fail décolorés et ont des yeux imperceptibles 0), d’autres, enfin, sont décolorés et complètement aveugles et répondent par- faitement au type de l’Asellus cavaticus, de Schiôdte. Ferons-nous des uns des lucicoles, des autres des cavernicoles ? Où sera la limite? Où placerons-nous les individus dépigmentés, mais qui ont encore @) Voir À. Viné, La Faune souterraine de France, Paris, Baillière, 1900. — 607 — des yeux? Mieux vaut ne considérer qu'un seul Asellus, V'Asellus aquaticus , modifiable selon les milieux où à vit. Négligeons ces querelles de mots et appliquons-nous à l'étude de la biologie de tout ce que nous rencontrons sous terre. Notre champ d'étude s’élargit ainsi et s’éclaire singulièrement, et nous saisissons, par une ana- lyse patiente et raisonnée, la série des transformations des espèces qui changent de milieu. Padirac nous apprend encore autre chose. Une espèce, Stenasellus Virei Dollfus, que nous y renconträmes en 1896, vient nous-montrer que la Faune actuelle n’est pas seule à peupler les eaux souterraines, mais que les Faunes anciennes disparues de la surface du sol par suite des changements de climats ont laissé quelques représen- tants dans les eaux des cavernes. Quant à ce qui est de la richesse en individus, nous dirons simplement que l’Asellus et la Bythinella se rencontrent par dizaines de mille, que le Niphargus, les Pseudosinella, les Acariens , les Diptères, etc., se trouvent par milliers. Le Stenasellus seul fait exception sans que nous puissions assigner une cause à cette anomalie, et s'il est nécessaire de tout expliquer, nous dirons simplement que la cause en est dans ce que l'espèce est en voie de dispa- rition. FLORE. Moins riche est la Flore, parce que les végétaux en général ont besoin de lumière pour assurer leurs fonctions chlorophyllennes et leurs fonctions reproductrices. Un certain nombre de Champignons ont cependant été récoltés et étudiés par M. Maheu. Citons seulement ceux qui ont été ren- contrés à l'obscurité absolue et profondément modifiés dans leurs fonctions de reproduction. Coprinus micaceus, Polyporus zonatus, P. Versicolor, Licea vermicosa , Peziza elatium, Mycena aciculo, Stereum hirsutum , var. luteum , Crepidotus mollis, agaric indéterminable. Enfin nos eaux souterraines, quoique remarquablement pures (220 mi- crobes seulement par centimètre cube), renferment huit espèces de bactéries (analyse de M. Maheu). Bacillus luteus, Bacillus megatherium, Bacilus gyratus albus, Bacillus aquatilis, Micrococcus aurentiacus, Micrococcus cremoïdes, colonies grises, bacilles prenant le gram, colonie blanche en elou micrococcus. Comme on le voit, l'étude d'une seule grotte, faite méthodiquement, et patiemment poursuivie, montre dans la Faune et la Flore souterraines une richesse jusqu'ici insoupçonnée, et peut nous faire à bon droit présager bien des trouvailles précieuses par le développement méthodique de nou- velles recherches. — 608 — … Description p£ Mozzusoues Nouvgaurx APPARTENANT À LA FAUNE SOUTERRAINE DE FRANCE Er p'Îrazix, par M. Arvouzo Locarp. Bythinella Padiraci Locard. Coquille de très petite taille, environ deux fois plus haute que large, subcylindroïde allongée, à peine un peu plus étroite au sommet qu’à la base; quatre à cinq tours de spire; le premier très peit, les suivants bien convexes, arrondis dans le bas, à croissance rapide, régulière, progres- sive; sommet très obus, arrondi-aplati; suture linéaire, simple, très accusée par suite de la convexité des tours; dernier tour un peu haut, un peu plus grand à sa naissance que la demi-hauteur totale, largement arqué latéralement, arrondi dans le bas, fortement déclive à l'extrémité; fente ombilicale étroite mais sensible; ouverture subeirculaire, lépèrement plus rétrécie dans le haut que dans le bas, sensiblement aussi haute que le tiers de la hauteur totale inscrite dans un plan à peine oblique, avec son grand axe très faiblement incliné par rapport à l'axe de la coquille; péristome continu chez les sujets biens adultes, mince, droit, tranchant; test assez solide, peu épais, lisse, brillant, subopaque, d’un blanc jaunacé; très clair, encroûté sous une couche assez épaisse, d’un noir terne et finement granuleuse. Hauleunitolale EPA APP EME PERRET" 3 à 3 1/2 millim. Diamelrcmau MU EEE PRE LE CT Er 11/2à13/4 — Habitat : Padirac, très commun dans la rivière souterraine. Cetle espèce dont nous avons pu examiner un grand nombre d'individus présente quelques variations qu'il importe de signaler. Beaucoup de sujets vivants ou morts sont fortement encroûtés d’une matière noire qui re- couvre toute la surface du lest. Cet encroûtement modifie légèrement le pro- fil de la coquille, en augmentant un peu sa taille et en altérant son galbe: ce dépôt est en effet un peu plus abondant sur la partie latérale des tours, et de moindre épaisseur au voisinage de la suture; celle-ci peut alors paraitre comme canaliculée, et les tours ont un peu l'allure du Bythinella carinulata®); mais on trouve en même temps des individus qui sont dé- pourvus de leur incrustation. On peut ainsi facilement rétablir le profil normal de cette espèce tel que nous l'avons décrit , avecses tours convexes. arrondis surtout dans le bas, séparés par une suture profonde. On peut établir des var. minor, curta, elongata, ventricosa, ete., qui se définissent d’elles-mêmes. 9 Hydrobia carmulata, Drouet, 1868. Mol. Côte d'Or, p. 90. — Bythineila carnulata, Loc., 1893. Conch. franç., p. 87. — 609 — Le Bythinella Padiraci peut être rapproché des B. opaca Ziegler que lon a signalé notamment dans les départements de la Lozère et de l'Aveyron: mais il s’en distin- gue : par son galbe plus étroite- ment allongé; par sa spire plus haute avec un tour de plus: par sa croissance plus régu- lière, plus progressive: par son dernier tour proportion- nellement moins haut, ele, I a plus d'analogie avec le Bythi- nella gracilis ® que l'on trouve dans plusieurs fontaines de l'Aveyron: mais il s'en sépare : Fig. 1. par son galbe moins étroit, moins haut; par ses tours de spire plus convexes-arrondis: par sa suture plus profonde; par son dernier tour un peu moins développé, à crois- sance plus régulière, ete, ©. Lartetia Virei Locard. Coquille de taille très petite, d'un galbe conoïde un peu court, allant en s'atlénuant progressivement de la base au sommet: sommet petit, oblus, arrondi, comme troncatulé: spire peu haute; quatre tours; le premier ar- rondi-aplati; les deux suivants étroite- ment arrondis latéralement, à croissance un peu lente, mais progressive et régu- lière; le dernier un peu plus grand à sa naissance que les deux tiers de la hau- teur totale, d'abord bien arrondi comme les tours précédents, puis fortement dé- clive-allongé à l'extrémité; suture li- néaire, simple, très profonde par suile de la convexité des tours: ouverture ovalaire, un peu plus grande que le tiers de la hauteur totale, inscrite dans un plan à peine oblique, avec 0) Paludina opaca, Ziegler, 1850. In Frauenfeld, Ueb. Pal. gat. Pal. virid., p. 10. — Bythinella opaca, Loc., 1893. Conch. franc., p. 88. 1 Bythinella gracilis, Loc., 1893. Conch. franç.. p. 89. %) L'animal présente des yeux sous forme de petites laches noires à la base externe des antennes. Ces yeux, qui paraissent souvent normaux, ne sont plus, souvent, que des résidus pigmentaires sans rapport avec le nerf optique. L'étude histologique en sera faite prochainement. (A. Vini.) Muséuw. — vu, fi 610 — son grand axe fortement incliné par rapport au grand axe de la coquille: fente ombilicale presque nulle, entièrement masquée par le péristome: pé- ristome continu, mince, tranchant, léoèrement détaché de l’avant-dernier tour; bord columellaire arqué, en partie réfléchi sur la fente ombuicale; bord externe faiblement projeté en avant, de manière à dessiner une en- coche pleurotomoïdale assez laroe mais peu profonde; bord inférieur assez étroitement arqué mais non sailant par rapport au bord supérieur; test solide, assez épais, lisse et brillant: d’un blanc opaque après la mort de l'animal. Hanteuritotales Re ee Gene .. 3 millim Diamètre maximum............. DAS 0 Se dE M — Cette élépante espèce a été recueillie, en 1901, par M. Armand Viré dans une grotte d'Italie, le Covolo della Guerra, près de Lumignano et de Costozza, aux environs de Vicence; c’est dans cette petite grotte qu'ont été trouvés le Cœcosphaeroma bericum et plusieurs autres espèces intéres- santes. H n’a pu récolter que quatre échantillons seulement. Nous sommes heureux de donner à cette espèce nouvelle le nom de ce savant explorateur. Dans la monographie que nous avons publiée en 18821 des espèces connues jusqu'alors dans le genre Lartetia, nous avons été conduit à les ranger dans deux groupes bien distincts basés sur le galbe plus ou moins allongé des coquilles. Le Lartetia Virei penfendhent done, d’après la description que nous venons d’en donner au groupe du L. diaphana, ren- fermant les formes affectant un faciès conoïde un peu court, ventru à ia base, avec des tours de spire bien arrondis. Mais aucune des espèces connues jusqu'à ce jour ne présente un galbe aussi court, avec des tours aussi peu nombreux en même temps aussi convexes, et un dernier tour relativement aussi allongé. Il sera donc toujours facile de le bien distinguer de ses congénères. D'autre part, l'encoche pleurotomoïdale et les autres caractères aperturaux, sans être extrêmement développés, sont cependant très suffisamment établis pour permettre d’aflirmer la place de cette espèce dans le genre Lartetia, tel qu'il a été institué par le regretté Bourguignat ©? Jusqu'à ces dernières années, les Lartetia n'avaient été observés que dans le Nord-Est de la France, vivant dans les eaux fraîches et limpides des sources, mais voici deux formes nouvelles : les Larietia umbilicaia ©) et L. Virei qui viennent déplacer l'habitat normal du genre, tel qu'il étail com- pris jusqu’à ces derniers temps. En effet, ces deux espèces, quoique abso- lument différentes, ont élé trouvées dans des milieux souterrains du dépar- (9 A. Locann, 1882. Monopr. du genre Larteha, in Contrib. faune malac. ranc., UT, p. 8. @) Bouneuinar, 1861. Cat. Moll. terre fluv. diluvienne env. Paris, p. 15-17. 6) Larteta umbihcata, Loc., 1901. In Bull. soc. Étude sc. nat. Nimes (tir. à part), — 611 — tement du Gard et du nord de l'Italie. Malheureusement, nous n'en connaissons pas l'animal. Il eût été en ellet fort intéressant de savoir si leurs organes visuels ne se sont pas modifiés alors que leurs congénères vivent en pleine lumière à la surface du sol. Valvata Moquiniana de Reyniés. Valvata Moquiniana , de Reyn., in Dupuy, 1851. Hist. Moll., p. 586, pl XXVIIT, fig. 15. — Mog. Tand., 1855. Hist. Moll., IL, p. 545, pl. XLI, fig. 26-31. — Loc., 1889. Prodr., p. 250. — Loc., 1889. Mon. genre Valvata, Contr., XV, p. 57. — Loc., 1893. Conch. Franc., p- 128, fig. 191. Le type de Reyniés provenait des alluvions du Lot près de Mende, dans la Lozère. Depuis, nous l'avons également reçu d'Estaing dans l'Aveyron. M. Paul Faucher, qui, à la demande de M. Armand Viré, recherche la faune souterraine du Gard (voir Bull. 1900, n° 6), en a récolté une dizaine d'échantillons dans les puits de Sauve dans le Gard. Cette forme, qui appar- lient au groupe du V. globulina ‘, est caractérisée : par son galbe déprimé- globuleux; sa spire relativement peu haute avec 3 à 3 1/2 tours bien étagés, bien convexes: son ombilic assez étroit: son ouverture oblique et bien arrondie. Sa taille ne dépasse pas de 1, 1/2 à 2 millimètres de dia- mètre. C’est, croyons-nous, la première fois que l’on signale la présence d'un Valvata dans des milieux souterrains. ACTION PHYSIOLOGIQUE DE L'EXTRAIT DE FRAISES, par M, E. GLey. Dans des lravaux antérieurs, j'ai soutenu que les substances anticoagu- lantes du groupe des albumoses, qui sont en même (emps lymphagogues, sont aussi excilo-sécrétoires ©. Une propriété commune réunit donc toutes ces substanees. Or, on sait depuis longtemps que plusieurs d’entre elles, même ingérées en très petite quantité par des individus qui y sont particu- lièrement sensibles, déterminent de l'urticaire. C'est ce qui m'avait donné l'idée de rechercher si les fraises, qui produisent de l'urticaire chez cer- taines personnes, ne posséderaient pas une action lymphagogue et anti- 1 Locann, 1889. Contrib. , XV, p. 51. ® E. Grex, Action des substances anticoagulantes du groupe de la propeptone sur les sécrétions. Bull. du Muséum, 28 juin 1897, p. 244. — Sur le mode d'action des substances anticoagulantes du groupe de la propeptone. Action de ces sub- stances sur les sécrétions. In Cinquantenaire de la Soc. de Biologie, Paris, Masson et Ci", 1899, p: 701-713. — 612 — coagulante. La question a déjà été posée par Clopatt © en ce qui concerne la propriété lymphagogue, et ce physiologiste a découvert que l'injection intra-veineuse d’un extrait aqueux de fraises amène l'augmentation de la lymphe du canal thoracique chez le chien. Les fraises contiennent doncune substance lymphagogue. J'ai jugé inutile de refaire les expériences très démonstralives de Clopait. J'ai continué seulement celles que j'avais commencées. Je me suis surtout servi de fraises des bois préalablement desséchées à l'étuve vers 50-55 degrés. On pulvérise soigneusement et on conserve à l'abri de humidité. Pour les expériences, j'ai toujours pris la même quantité de cette poudre, soit 1 gramme pour 10 d’eau distillée portée à Vébullition ; on laisse deux ou trois minutes la poudre dans l'eau chaude, on filtre et on injecte dans une veine. Cet extrait est très acide (présence d'acide malique). Je l'ai employé tel quel ou neutralisé. L'injection fait immédiatement baisser la pression intra-artérielle. L'effet est aussi brusque et aussi marqué qu'avec une peptone commerciale (la peptone de Witle, par exemple). Ainsi, sur un chien de 10 à 12 kilo grammes, la pression tombe, dès que lon a injecté 10 à 20 centimètres cubes de la solution à 1 pour 10, de 20 centimètres de mercure, dans la carotide, à 4 ou 5 centimètres; de grandes oscillations cardiaques s’ob- servent, puis la systole diminue d'amplitude, le cœur se ralentit ; la pression se relève peu à peu et en 4 à 5 minutes est remontée à 17-18 centimètres de mercure ©. Je n'ai jusqu'à présent recherché l’action sécréloire que sur le pancréas, chez le chien anesthésié par le chloralose. L'effet oblenu a été très net. D'après ce que j'ai vu des effets excito-sécrétoires des substances analogues, telles que la peptone, l'extrait de muscles d'écrevisses, ete., il est très vrai- semblable que l'extrait de fraises doit agir aussi sur les autres glandes. Si l’on suit les variations de la coapulabilité du sang, en même temps que celles de la pression intra-artérielle, on constate que le sang devient moins coagulable. Cependant je n'ai jamais obtenu , en injectant des doses de poudre de o gr. 25 à 1 gramme par kilogramme d'animal, d’incoagulabilité complète, comme avec la peptone ou l'extrait de muscles d'écrevisses, ete. Je n'ai observé que des retards dans la coagulation, variant de quinze minutes à une ou deux heures. De son côté, Clopatt, dans ses expériences, ne note qu'une seule fois (Expér. Il) que la lymphe coagule beaucoup plus lente- ment après qu'avant l'injection. Cependant, même quand le retard n’est pas considérable, on voit le plasma se séparer très rapidement des globules, (0) A. CLoparr, Ueber die lymphagogen Eigenschaflen des Erdbeerenextractes. Skand. Archiv f. Physiol., X, 4o3-h12; 1900. @) J'ai observé sur les animaux non anesthiésiés une phase, d'assez courte du- rée, de narcose, comme à la suite des injections intra-veineuses de peptonc. — 613 — comme il arrive quand le sang doit devenir complètement incoagulable: mais bientôt ce plasma se coagule indépendamment de la masse globu- laire. In vitro, si l'on ajoute à du sang de chien à peu près moitié de son vo- lume d'extrait de fraises à 1 p. 10 (par exemple, 2 centimètres cubes de cette solution pour 5 centimètres cubes de sang), on obtient une incoagu- labilité qui dure en général vingt-quatre heures et plus. Le plasma se sépare très vite des globules. Sur le Lapin, l'injection intra-veineuse d'extrait aqueux de fraises, neu- tralisé ou acide, ne détermine aucune modification de la coagulabilité du sang. Cet animal m'a paru aussi réfractaire à la substance anticoagulante contenue dans cet extrait qu'à celle qui se trouve dans les peptones du commerce. Je signalerai encore un autre effet physiologique de l'extrait de fraises. Cet extrait aqueux, naturel ( c'est-à-dire acide) ou neutralisé, préparé à froid ou à chaud (comme il a été dit plus haut), exerce sur les hématies du Chien, du Lapin et du Cobaye (seuls animaux sur lesquels jusqu'ici j'ai recherché le fait) une action agglutinante des plus marquées. Ce sont les hématies du Chien qui s'agglutinent le plus vite (presque instantanément) et le plus fortement. Quelquefois celles du Lapin ne s’agglulinent pas ou s’agglu- tinent peu et tardivement. L'extrait neutralisé est moins actif sur les glo- bules du Lapin. L'action est aussi nette sur les globules préalablement lavés que sur le sang total. Comme l'extrait de fraises est très riche en sels et en matières sucrées, pour éliminer toutes ces substances qui peuvent influencer le phénomène de l'agglutination, j'ai soumis à Ja dialyse cet extrait aqueux. Le produit qui reste dans le dialyseur est encore très légèrement acide. Je l'ai employé tel quel, après redissolution dans l'eau salée, ou neutralisé. L'action agglu- tinante s’est encore manifestée, etavec une intensité apparemment égale. — Je me propose de poursuivre l'étude de cette agglutinine. Il serait intéressant de voir si d’autres substances anticoagulantes et lymphagogues possèdent une semblable propriété agglutinante, à quelque degré que ce fût. Ainsi cet extrait de fraises, dont j'ai l'intention d’ailleurs de continuer l'étude, possède des propriétés physiologiques remarquables , étant lympha- gogue, sécrétoire, hypotensif, légèrement anticoagulant et agglutinant. — 614 — Sur UNE OURATÉE DE L'ASGENSION, par M. Pa. van Trecnen. À son retour en France en 1829, après un voyage de trois années dans le Grand Océan sous le commandement du capitaine Dumont d'Urville, la corvette l’Astrolabe a visité, comme dernière relàche, l'ile de l’Ascension. A. Lesson, pharmacien de l'expédition, en a rapporté, entre autres plantes, une Ochnacée, que j'ai pu étudier dans notre Herbier du Muséum et qui m'a paru, tant à cause du genre auquel elle appartient que de son habitat géographique, mériter quelque attention. ; L’échantillon est très incomplet, se réduisant à huit feuilles, toutes détachées de la tige qui les portait, el à trois sommités de rameaux , munies chacune de quelques pédicelles fructifères disposés en une courte panicule terminale. Encore les fruits en sont-ils tous tombés et perdus, ne laissant que leurs cinq cicatrices autour du sommet d'un gynophore ovoïde, mesurant 7 à 12 millimètres de long sur 8 millimètres de large. Mais, tel qu'il est, il va nous permeltre de déterminer avec certitude la sous-famille, la tribu, la sous-tribu et avec une grande probabilité le genre auquel la plante appar- lient, dans lequel elle vient constituer une espèce nouvelle. La seule existence du gynophore suffit déjà à caractériser une Ochnoïdée. Autour de sa base est un cercle de dix petits moignons, qui sont les très courts filets persistants de dix étamines à anthères caduques: la plante est donc une Ouratée. Au-dessous se voient les cinq larges cicatrices des sépales tombés; c’est done une Orthospermée. Enfin, comme elle est entière- ment glabre dans toutes ses parties, même sur ses pédicelles fructifères, et que ceux-ci sont disposés en une panicule terminale, elle doit être classée, tout au moins provisoirement, dans le genre Ouratée (Ouratea Aublet), parmi les espèces douteuses de ce genre, jusqu'à ce que l'étude du fruit mür permelte, d'après la conformation et l'orientation de l'embryon, delui attribuer sa place définitive. Dans ce groupe d'espèces, tel qu'il se trouve composé dans un Mémoire récemment publié®), notre plante se distingue de toutes les autres et se montre nouvelle; je la nommerai Ouratée de Lesson (Ouratea Lessoni v.T.). Ses feuilles, notamment, dont le pétiole mesure environ 1 centimètre, ont un limbe ovale atténué à la base, prolongé en longue pointe au sommet, à bord muni de très petites dents espacées, très luisant sur les deux faces, à nervures latérales de deux sortes, peu saillantes, les plus grandes recour- Q) Pa. van Treçuen, Sur les Ochnacées (Ann, des Sciences nat., 8° série, Bol., XVI, p. 25/4 et suiv., 1902), — 615 — bées vers le haut et longeant le bord, mesurant 16 à 18 centimètres de Jong sur 5 à 6 centimètres de large. La structure de la tige et de la feuille offre aussi quelques caractères intéressants. La tige a son cristarque externe bien développé, quoique discontinu, situé à un rang de l'épiderme: elle n’a pas de cristarque endodermique et les ares fibreux péricycliques, qui sont larges et minces, ont une tendance à s'unir en une couche continue par la sclérose des cellules intermédiaires. Le périderme s’y forme dans l’épiderme. La feuille a dans son pétiole un cristarque externe, séparé de l'épiderme par une seule assise, et un cristarque endodermique bien développé. Le limbe a son épiderme fortement gélifié, son écorce faiblement palissadique et ses méristèles munies d'une bande de cristarque endodermique en haut et en bas. Ainsi dûment constatée, la présence d’une Ouratée à l'ile de l'Ascension me paraît offrir, au point de vue de la Géographie botanique, un certain intérêt. Cette Île est située, en effet, solitaire au milieu de l'océan Atlantique, à peu près à égale distance de la côte orientale de l'Amérique, en face de la province brésilienne de Pernambuco, et de la côte occidentale d'Afrique, en face de la province portugaise de Loanda, deux régions très riches, comme on sait, en Ochnacées, notamment en Ouratées, mais où cette tribu est représentée par deux sous-tribus très distinctes , toutes les Ouratées d'Amérique, qui ont le calice cadue, appartenant à la sous-tribu des Or- thospermées, toutes celles d'Afrique, qui ont le calice persistant et accrescent, se rattachant à la sous-tribu des Campylospermées. Puisqu'elle est une Orthospermée, comme on vient de le voir, l'Ochnacée de l’Ascension donne à la végétation de cette ile un caractère nettement américain. Ce résultat est nouveau et inattendu. L'Ascension est, en effet, rattachée à l'Afrique par les géographes, et aussi par les botanistes. On sait peu de chose, il est vrai, sur la végétation, d’ailleurs très pauvre, de cette ile. Néanmoins, dans ses Considérations sur les Flores insulaires, M. J. Hooker n'a pas hésité à lui attribuer, comme à Sainte-Hélène, qui est beaucoup plus rapprochée de la côte d'Afrique, une végétation afri- caine. On voit que, tout au moins en ce qui concerne Ja famille des Ochnacées, il y a dans l’assertion de cet éminent botaniste quelque chose à modifier. Ann. des Sciences nat., 5° série, Bot., VI, p. 284 et p. 294, 1866. — 616 — STRUCTURE DE L'ÉTAMINE CHEZ LES SCROFULARIACÉES, par M. Pn. van Trecaen. I est aujourd'hui bien démontré et universellement reconnu que les plantes dites naguère Phanéroames sont des Prothallées, à prothalles de deux sortes profondément inclus dans le corps adulte, en un mot, des Endoprothallées. Cette inclusion des deux prothalles rend ici l'union des deux gamètes qu'ils produisent pour former l'œuf aussi cachée, aussi difi- cile à observer que possible; d’où une contradiction flagrante avec le nom donné jusqu'à présent à ce groupe, qui oblige à le rejeter, comme je l'ai fait voir 1c1 même dans une Note antérieure). Les grains de pollen de ces plantes sont donc autant de microdiodes, pro- duisant chacune en germant un prothalle mâle: les sacs polliniques sont autant de microdiodanges; l’anthère est le limbe et le filet le pétiole d’une microdiodophylle ; l'étamine , enfin , est cette microdiodophylle tout entière. Depuis que la valeur morphologique de l’étamine est ainsi mieux comprise, l'importance des diverses modifications de forme et de structure qu'elle subit suivant les plantes et le parti qu'on en peut tirer pour améliorer la Classification ont été de jour en jour plus appréciés. Aussi peut-on s'étonner que ces modifications ne soient pas encore aussi bien connues qu'elles mé- riteraient de l'être dans plusieurs familles même très vastes et très répan- dues. Pour aujourd'hui, je me bornerai à en examiner une seule à ce point de vue, et ce sera les Scrofulariacées. Dans la fleur de ces plantes, l’étamine offre deux types de structure très différents, suivant que l’anthère y est dorsifixe, pendante, bifide et creusée de quatre sacs polliniques longitudinaux, en un mot tétrathèque, ce qui est le cas le plus fréquent, ou basifixe, dressée, entière et creusée seule- ment de deux sacs polliniques transversaux, en un mot dithèque , ce qui est le cas le moins fréquent. Étudions séparément ces deux dispositions, dans leur caractère général et leurs principales modifications. 1. Type tétrathèque et ses principales modifications. — Dans les Müfliers (Antirrhinum) les Linaires (Linaria), les Mimules (Mimulus). le Pauloy- nier (Paulovnia), les Rhinanthes (Rhinanthus), les Mélampyres (Melam- pyrum), etc., le filet de l’étamine porte, fixée à son extrémité par le sommet de sa face dorsale, une anthère pendante, bifide, en forme de fer à cheval à branches plus où moins divergentes, dans chaque moitié de laquelle il envoie un rameau de sa méristèle bifurquée. Une coupe transversale de Vanthère faite au voisinage du sommet, dans la partie commune, y ren- @ Pu. vas Time, La fleur dans les plantes vasculaires dites Cryptogames (Bulletin du Muséum, VIT, p. 106, février 1902). — 617 — contre quatre sacs polliniques, deux de chaque côté, tandis que, plus bas, chaque moitié séparée n'en renferme que deux. Chacun de ces sacs s'ouvre vers l'intérieur de la fleur par une fente longitudinale propre; mais les deux fentes d’un même côté sont tellement voisines, qu'elles simulent une fente unique. Vers le sommet, les deux paires de fentes se rappro- chent, mais en demeurant bien distinctes jusqu'à la fin. Dans les Digitales (Dipitalis), les Maurandies (WMaurandia), les Leuco- phylles (Leucophyllum), les Aptosimes (Aptosimum), ete., l'anthère offre Ja même forme et la même structure, avec cette différence que les paires de fentes, en se rapprochant au sommet, s'unissent et confluent en une double fente unique, en forme de fer à cheval, différence peu importante, car on l'observe non seulement entre genres voisins, mais entre espèces d'un même genre, comme on le voit, par exemple, chez les Véroniques ( Vero- nica), les Calcéolaires (Calceolaria). etc. = Une série de modifications plus importantes, mais aussi plus cachées, résulte de la manière dont se comportent les deux sacs de chaque paire. Tantôt, en effet, ils n’offrent entre eux au dehors aucun sillon, mais sont séparés en dedans par une cloison, qui est mince et plane s'ils ont une section transverse ovale, comme dans les Müfliers, les Linaires, les Véro- niques, les Chélones, ete., qui est épaissie et fortement bombée en son mi- lieu s'ils ont une section transverse arquée en fer à cheval, comme dans les Digitales, ete. Tantôt, au contraire, ils sont séparés en dehors par un sillon profond et n’offrent entre eux en dedans aucune cloison: alors aussi ils peuvent avoir une section transverse ovale, comme dans les Torénies, ete. , ou arquée autour d’une bosse fortement saillante, comme dans le Paulov- nier, ele. Que les deux sacs d’une même paire soient séparés par une cloison interne où par un sillon externe, ils s'ouvrent d’ailleurs chacun pour son compte par une fente longitudinale, mais les deux fentes sont tellement rapprochées, de chaque côté de la cloison dans le premier cas, au fond du sillon dans le second, qu’elles simulent une fente unique. Enfin une aulre modilicalion, particulièrement intéressante, comme on le verra tout à heure, résulte de ce que, dans certaines de ces plantes, l'une des moitiés de l’anthère, avec la paire de sacs qu'elle renferme, s’atro- phie et demeure stérile, comme dans les Harveyes (Harveya), les Sopubies (Sopubia), les CGentranthères (Centranthera), ele., où même avorte com- plètement, comme dans les Cycnes (Cycnium), les Striges (Striga), les Buchnères (Buchnera), les Zaluzianskies (Zaluzianskia), ete., ne laissant à l'étamine que deux sacs polliniques longitudinaux, situés d'un seul côté du filet, ce qui la rend asymétrique. Dans ces divers genres, l’étamine devient donc dithèque par avortement. Ce premier type, auquel se rattachent le plus grand nombre des genres et où l'étamine diffère peu, après tout, de sa conformation ordinaire et banale, à été, naturellement, reconnu de tout temps par les botanistes descripteurs. — 618 — Admettant pour vrai que les deux sacs d’une même paire confluent en une seule cavité , en une seule loge, par la destruction de la cloison qui les sépare, et que cette cavité, cette loge, s'ouvre ensuite par une seule fente située vis- à-vis de la cloison disparue, deux erreurs qui sont encore aujourd’hui très répandues malgré les efforts faits à plusieurs reprises pour les corriger ©, ils ont pris, comme on sait, et conservé la mauvaise habitude de dire biocu- laires les anthères à quatre sacs polliniques , uniloculaires les anthères à deux sacs. Ils décrivent done tous l’anthère d’un Müflier, d’une Linaire, d’un Mimule, etc., comme biloculaire à deux loges séparées au sommet, celle d’une Digitale, d’une Maurandie, d’un Leucophylle, etc., comme bilocu- laire à deux loges confluentes au sommet, et prennent grand soin, dans la définition des genres, de distinguer ces deux cas. Ils ont bien vu aussi, dans certains genres, l’atrophie, et, dans d’autres, l'avortement complet d’une des loges de l’anthère, qui devient par là uniloculaire. L'étude de ce premier type ne nous apprend donc pas grand’chose de nouveau, mais elle était nécessaire à l'intelligence du second. 2. Type dithèque et ses principales modifications. — C'est tout autrement que l’étamine est conformée dans les Scrofulaires (Scrophularia), genre type de la famille, dans les Molènes (Verbascum), les Celsies ( Celsia), les Chénostomes (Chænostoma), les Manulées (Manulea), les Némésies (Ne- mesia), les Limoselles ( Limosella) et bon nombre d’autres genres. Le filet s’y prolonge au sommet en un limbe arrondi et réniforme, dont le bord supérieur est entier, épaissi et creusé de deux sacs polliniques transver- saux, plus ou moins arqués en fer à cheval. Les coupes longitudinales tan- gentielles montrent que ces sacs sont à tout âge simples et continus d’un bout à l’autre. Sur les coupes longitudinales médianes, on voit qu'ils n’ont ordinairement pas de sillon entre eux au dehors, mais sont séparés en de- dans par une cloison, tantôt plane si leur section transverse est ovale, comme dans les Ghénostomes, etc. , tantôt fortement bombée de chaque côté si leur section transverse est arquée el semi-lunaire, comme dans les Mo- Îènes, les Celsies, les Scrofulaires, les Némésies, ete. Hs s'ouvrent, chacun pour son compte, de part et d'autre de la cloison, par deux fentes très rap- prochées simulant une fente unique, qui est longitudinale pour eux, mais transversale pour l’étamine dont ils occupent le sommet. En résumé, dans tous ces genres, l’anthère est basifixe, dressée, entière, dithèque à sacs transversaux. Tel qu’on vient de le caractériser, ce second type a été Jusqu'ici totale- ® Voir sur ce point, Ph. van Tiecmew, Observations sur la structure et la déhiscence des anthères des Loranthacées, suivies de remarques sur la structure et la déhiscence des anthères en général (Bulletin de la Société botanique de France, XLIT, p. 363, 1895) et Éléments de botanique, 3° édition, 1, p. 358, 1898. — 619 — ment méconnu comme tel par les botanistes descripleurs. Tous, en effet, s'accordent à décrire l’anthère des Molènes , des Scrofulaires, des Limoselles, des Chénostomes, ete., comme biüloculaire à loges confluentes au sommet, ou, ce qui revient au même, comme uniloculaire par confluence apicale des deux loges. Suivant eux, ces divers genres ne différeraient done pas, à ce point de vue, de ceux de notre premier type où, comme dans les Di- gitales, par exemple, les fentes qui ouvrent les deux paires de sacs con- Îluent en effet en une seule au sommet. Il y a là, dans cette confluence supposée et qui n'existe pas, une erreur, qui est grave, puisqu'elle sup- prime la question, et que la présente Note a pour principal objet de dissiper. Qu'on ignore encore aujourd’hui comment est faite exactement l’anthère d’une Molène ou d’une Scrofulaire, c’est à peine croyable et c’est pourtant la vérité. S'il est possible, comme nous allons maintenant l'essayer, de rattacher le second type au premier, ce sera par une voie bien différente et beaucoup plus indirecte. 3. Comment le second type dérive du premier. — Bien qu'il s'en montre, au premier abord, très différent, on peut se demander si le second type d'étamine ne pourrait pas tout de même être, de quelque façon, rattaché au premier. La famille des Scrofulariacées étant par ailleurs très homogène, il y a tout lieu de croire que les recherches dans ce sens aboutiront à un résultat satisfaisant. A cet effet, rappelons d’abord l'existence, dans le premier type, d'un certain nombre de genres où, par avortement complet d’une moitié de l'anthère, l'étamine est devenue dithèque, à sacs longitudinaux disposés sur lun des flancs du filet, ce qui la rend asymétrique et unilatérale. Remarquons ensuite que, dans les Chénostomes, si les deux grandes étamines sont conformées comme il a été dit plus haut, il n’en est pas de même des deux petites. Celles-ci ont leur anthère rabattue latéralement sur le flanc du filet qui regarde l'étamine symétrique, de manière à ressem- bler aux étamines du premier type dont une moitié d’anthère a subi un avortement total. D'autre part, si, dans les Molènes de la section Lychnite (Lychnitis), les cinq étamines ont loutes, en effet, l'anthère réniforme et terminale, dans les espèces de la section Thapse (Thapsus), les trois pelites sont seules ainsi conformées, les deux grandes ayant leurs anthères situées latéralement sur les flancs en regard de leurs filets. Enfin, dans les Celsies, qui ne diffèrent, comme on sait, des Molènes que par l'avortement complet de l'étamine médiane, les deux grandes étamines ont aussi chacune, dans la fleur épa- nouie, leur anthère attachée latéralement sur le flanc du filet qui regarde l'étamine symétrique, tandis que, dans le bouton, le filet recourbe en dehors son extrémité, de manière que l’anthère unilatérale, devenue ainsi réniforme, paraît portée transversalement à son sommet. — 620 — Plusieurs genres du second type offrent donc, dans une partie de leurs étamines, Ja conformation unilatérale et asymétrique qui caractérise, dans le premier type, les genres où une moitié de l’anthère a complètement avorté. Dès lors, pour ramener le second type au premier, il suffit d'admeitre d’abord que l'avortement de la moitié de l'anthère située sur le flanc externe du filet y est constant, puis que la moitié subsistante, attachée au flanc interne, remonte le long du filet pour s'établir transversalement à son sommet, en forme de chapeau de gendarme, de manière à rendre à l’étamine tout en- tière sa symétrie bilatérale. Ce petit déplacement explique, en effet, à la fois le contour réniforme de l’anthère et la transversalité des deux sacs polli- niques qu'elle renferme et de la double fente qui les ouvre. Par ces deux modifications successives, le second type se trouverait done dériver du premier, et la fleur reprendrait ainsi l’unité de composition que l’on doit s'attendre à y rencontrer dans toute famille aussi homogène que celle dont il est ici question. 4. Application au groupement des genres. — Après avoir distingué de la sorte les principales modifications de structure que subit l’élamine chez les Scrofulariacées, on peut se demander jusqu’à quel point il est possible de les utiliser pour le groupement des genres de cette famille. Si l’on admet, comme il a été dit plus haut, que lanthère réniforme à deux sacs transversaux dérive, par un avortement suivi de déplacement, d’une anthère à quatre sacs longitudinaux, il faudra tout d’abord mettre d’un côté tous les genres à anthère complète, de l'autre tous les genres à demi-anthère, que celle-ci soit longitudinale et unilatérale dans une étamine asymétrique, ou transversale et terminale dans une étamine redevenue symé- trique. Les quelques genres où l’une des moïitiés de l'anthère, plus petite que l’autre, est plus ou moins atrophiée, seront maintenus dans le premier groupe, où ils feront transition vers le second. La famille se trouvera partagée ainsi en deux sous-familles, qu'on pourra nommer respectivement les Holanthérées, à anthère entière complète, et les Hémianthérées, à anthère incomplète par avortement, à demi-anthère. Chacun de ces groupes primordiaux pourra être ensuite subdivisé d’après le mode de séparation des deux sacs d’une paire, suivant qu'elle a lieu par un sillon externe ou par une cloison interne, et d’après la forme de la sec- tion transverse de chaque sac, suivant qu’elle est ovale ou arquée autour d’une bosse de tissu stérile. Ce qui donnera, pour chacun d’eux, quatre groupes secondaires. Dans chacun des groupes secondaires provenant du partage du premier groupe primordial, on pourra faire intervenir encore l'indépendance ou la confluence au sommet des doubles fentes longitudinales de déhiscence, ce qui en doublera le nombre. Sans y insister davantage, il suflit d'avoir indiqué ici le principe de cette classification. — 021 — D. Résumé. — En résumé, chez les Scrofulariacées, el c'est ce qui fait, à ce point de vue, l'intérêt propre de cette vaste famille, l'étamive, tout en étant partout essentiellement télrathèque, se présente, suivant les genres, sous trois aspects différents. Tantôt, et le plus souvent, elle est complète et à symétrie bilatérale. Tantôt, par simple avortement lotal d’une moitié de l’anthère, elle devient dithèque, à sacs polliniques longitudinaux situés tous deux du même côté du filet, ce qui la rend unilatérale et asymétrique. Tantôt, enfin, à ce même avortement s'ajoute un déplacement vers le haut de la demi-anthère subsistante, qui la rend terminale à sacs polliniques transversaux et restitue à l’étamine une nouvelle symétrie bilatérale. 6. Jly a deux sortes d’étamines düthèques. — Gette sorte de dithécie, provoquée par l'avortement total d'une des moitiés d’une anthère tétra- thèque, qui rend l’étamine asymétrique, se retrouve cà et là en dehors de la famille des Scrofulariacées, mais seulement, et l’on voit bien pourquoi, chez des plantes ayant, comme elles, la fleur zygomorphe. Les Sélagacées, par exemple, que certains auteurs incorporent, il est vrai, purement et simple- ment aux Scrofulariacées, Foffrent dans tous leurs enres. Elle est constante aussi dans les Marantacées et les Cannacées, parmi les Monocotylées. Ailleurs, on ne l'observe que dans certains genres, comme les Sauges (Salvia), par exemple, chez les Labiées. Mais nulle part, semble-til, on n'y rencontre ce déplacement consécutif de la demi-anthère subsistante, et ce retour de l'étamine à la symétrie bilatérale que nous ont offerts les Scrofulaires, les Molènes, etc., chez les Scrofulariacées. IL faut d'ailleurs soigneusement éviter de confondre cette dithécie uni- latérale avec une dithécie bien différente, qui caractérise plusieurs autres familles, comme les Épacridacées les Asclépiadacées, ete, parmi les Stigmatées, comme les Abiétacées, ele., parmi les Astigmatées. Là, l'an- thère ne produit réellement, de chaque côté de sa ligne médiane, qu'un seul sac pollinique, et l'étamine conserve, en conséquence, sa symétrie bilatérale, Là, c’est une dithécie vraie, essentielle, primitive, et non une dithécie fausse, accidentelle, consécutive, comme celle dont il a été question dans ce qui précède. Il ne suflit donc pas, pour caractériser sous ce rapport un genre, une Wibu, une famille, de dire que létamine y est dithèque: il faut encore expliquer comment elle l'est, si elle l'est essentiellement, avec symétrie bilatérale, ou si elle l'est devenue par suite d'avortement partiel, avee uni- latéralité et asymétrie. — 622 — SUR DES PRODUCTIONS CIGATRICIELLES, À FORME BIEN DÉFINIE, OBSERVÉES SUR LE TRONG DE Boureau (BerurA), par M. G. Cuauvraun. M. Obalski a rapporté, de son récent voyage, des productions spéciales récoltées dans les forêts d’'Anticosti, sur le tronc d’un vieux Bouleau mort depuis longtemps. Mises à découvert par la chute de l'écorce, ces produc- tions se présentaient comme autant de clous solidement fixés dans le bois du tronc. M. Obalski awracha un certain nombre de ces productions qui entrainèrent en même temps de petits lambeaux de bois demeurés adhérents. H les soumit à l'examen d’une université américaine qui répondit par la mention Inconnu. Au laboratoire colonial du Muséum, M. Lecomte pensa, à première vue, que ces productions étaient peut-être des racines adven- tives modifiées dans des conditions spéciales, et c’est pour cette raison qu'il me proposa de les examiner. Fig. 1. A. Production cicacmielle du Bouleau. — B. La production précédente en coupe longitudinale. — C. Production cicatricielle avec un frag- ment du tronc de Bouleau sur lequel elle est fixée. G x ES « L] Ces productions ont une forme bien définie et consistent en une sorte de pied supportant une tête élargie terminée en cône surbaissé. Nous avons reproduit deux de ces corps dont l’un (A, fig. 1) a une taille moyenne, et dont l’autre (G, fig. 1) est le plus petit des divers échantillons que nous possédons. La couleur de ces corps est d’un gris-blanchätre, mais, sur la section que présente la base du pied, la masse centrale est de couleur brun rougeâtre, la gaine orisâtre ayant une faible épaisseur. Tous les — 623 — échantillons ont été ainsi cassés; ils sont donc incomplets dans leur partie rétrécie qui se continuait plus ou moins profondément à l'intérieur du tronc du Bouleau. Si lon fait une coupe longitudinale passant par le milieu de ces corps. on constate que la masse brun rougeätre qui en forme la presque totalité présente des lignes alternativement plus claires et plus foncées (B, fig. 1 ). Ces lignes sont très rapprochées les unes des autres vers la base du pied, et diversement ondulées; elles s’espacent davantage dans la région renflée où elles deviennent fortement convexes vers le haut. Sur beaucoup d’échan- tillons dont la surface est un peu altérée, les lignes foncées s’espacent en- core davantage dans toute la portion supérieure du corps et forment autant de feuillets séparés les uns des autres, demeurant réunis sur le pourtour seu- lement. Toute cette masse centrale est constituée par un tissu analogue au liège et formé de couches cellulaires successives. Chaque couche comprend en moyenne vingl assises de cellules superposées en files régulières (CG, lig. 2); les premières assises sont formées de cellules à cavité assez large. puis viennent d’autres assises dont les cellules ont une cavité de plus en plus réduite, les dernières assises ne présentant plus que des cellules très comprimées, comme cela se produit pour le liège. La couche suivante offre la même structure ainsi que toutes les autres. Les assises à larges cellules correspondent aux lignes claires que nous venons d'indiquer, les assises à cellules comprimées correspondent aux lignes foncées. Ces couches sont étroitement unies entre elles et diversement plissées dans la portion basilaire du corps, tandis que dans la portion renflée elles s’espacent davantage et même souvent elles se séparent sur presque toute leur étendue, la déchirure des larges cellules formant ainsi autant de feuillets distincts. L'assise géné- ratrice qui a donné naissance à ces couches de liège est située profondément dans la partie du tronc demeurée en place, mais sur leur pourtour ces couches se raccordent avec d’autres couches semblables orientées autrement (G, fig. 2) qui ont pris naissance aux dépens d'éléments générateurs situés sur tout le pourtour du corps que nous étudions. Ces éléments générateurs appartiennent à un lissu formé de grandes cellules irrégulières présentant des traces d'une altération ancienne (B, fig. 2). Ce tissu altéré se continue lui-même vers l'extérieur avec le tissu ligneux normal du Bouleau (A, fig. >) qui enveloppe d'une gaine la plus grande partie du pied. La portion supérieure du pied ainsi que la partie renflée sont recouvertes seulement par ce lissu à grandes cellules qui se continuait probablement avec le tissu normal de l'écorce. Sur la plupart des échantil- lons, la gaine ligneuse se montre fendue dans toute sa hauteur suivant deux lignes diamétralement opposées qui correspondent au plan vertical passant par l'axe du Bouleau. La presque totalité de ce corps est donc formée par un tissu decicatrisation qui a pris naissance aux dépens des cellules du pourtour, Ce tissu cicatri- — 624 — ciel très résistant a subsisté dans son intégrité, landis que les tissus voisins, écorce et liber, ont disparu ; le bois lui-même est complètement envahi par un mycélium de champignon qui achève de le désagréger sans qu'aucun filament de ce champignon ait pénétré dans la masse cicatricielle. A CA A PR À e = = = I SE Q—* == ®) 2 —_— = — =— CSA K SE ges == D CA ® SS = KZ Sr la d DE AA M/S HR ON LS DZ ai A B TMC CS Fig. 9. — Portion grossie d'une coupe longitudinale faite entre les points D et E (B, fig. 1) et comprenant une bande étroite prise au bord externe de la coupe. A. Tissu ligneux normal du Bouleau conslituant la gaine externe. — B. Tissu alléré qui a donné naissance au tissu cicatricie C. Si nous avons pu indiquer la nature histologique de ces formations, nous ignorons absolument la cause qui les a provoquées. Nous ne connaissons en eflet aucune production qui puisse en étre rapprochée. Il est bien évi- dent que l'altération qui a causé leur apparition n’est pas une blessure banale, accidentelle. Toutes ces formations semblables ont été sans doute provoquées par une cause identique, par action d’une même espèce ani- male, par exemple, s’exerçant sur le Bouleau vivant, peut-être même pen- dant son jeune âge. Mais par quel animal et dans quel but cette altération a-t-elle été produite? Voïlà ce qui ne pourra être résolu que par l'observation directe ou par l'apport de matériaux favorables présentant ces productions cicatricielles à leur début. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME. —0— - TABLE ALPHABETIQUE DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉS. Ausenr (J.-P.). Don d'échantillons de néphrite et d’un album. ......... Auzuaub (Ch.). Présente des photographies de Madagascar. ........... — Nommé oflicier de l'Instruction publique ........................ — Description d'un Coléoptère nouveau du genre Scarabæus (Ateuchus) OMS UM Tapas AE ee eee rech ce occe Ansec (D° L.). Compte rendu d’une mission scientifique aux Indes anglaises. — Liste des Oiseaux, Reptiles et Insectes qu'il a rapportés de l'Inde, de Ceylan et d'Égypte Eco cc HTC dan dénne > e doi ni oc — Mammilères et Oiseaux qu'il a rapportés de Finde................ — | En collaboration avec M.'le D° C. Phisalix.] Une observation d’hypno- Hsmerchezie Cobra. mener NL Anxaun (A.). Discours prononcé lors de l'inauguration de la statue de Michel-Eugène Chevreul.. ....... UE 0 br ob OUEST UE —- Recherche et dosage du caoutchouc dans quelques Lianes africames. . . — Sur la constitution chimique de l'acide taririque............ 149. —- [En collaboration avec M. V. Hasenfralz, | Sur une eau minérale de MRC EME ab ocroceoubucecanboodnodeonotuecbbR An — Conlribulion à l'étude des Lianes à caoutchouc d'Afrique. ......... Aunicosre. Documents envoyés au Laboratoire colonial. ...,.,.,........ Bassor (Général), directeur du service géographique de l'armée, Remet des Insectes envoyés de Tulcan par M. le D Rivet...,............. Becournez (H.). Conférence sur La radio-activité de la matière Bec (J.-M). Don de collections botaniques de Indo-Chine, de l'Amérique UE ENNOOTERRE SRE TR Edo odec core oc detos Benxier (J.). Envoi de 390 échantillons de plantes de la Nouvelle-Calé- JONID ne neue 6 MT Ut dt cr To a Ro E DAS Biuran (A.). Recherches sur la Clavata squamata O. EF. Müller... ...... — Les Hydroïdes de la baie de la Hougue......,.............,...., Buocn (Portrait du célèbre ichtyologiste), présenté par M. L. Vaillant. ... Boux (G.). Des ondes musculaires, respiratoires et locomotrices chez les Muséum. — var. ho — 626 — Bois (D.). Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les serres.du Muséum...... SE PA EM LS ARE AE DE D 0 010 — Nommé chevalier de la Légion d'honneur. ...................... — Désigné pour représenter le Muséum, à Hanoï, au Congrès internatio- nal des Orientalistes. . .... SOIR DS On TO en o 0 0 0 0 — Don de plusieurs ouvrages à la bibliothèque. .................... Bowxer (Ed.). Quelques considérations sur la géographie bolanique du Maroc, d'après les récoltes de M.R. de Segonzac ............... Bosstène (R.). Envoi de collections de la Terre-de-Feu et des îles Ma- Jouiness. TOR EE MARNE ER NE EAN SR bis AE AE AA MRE T0 © Boucanp. Envoi d'animaux divers. ....... EG ee GLE-E O Bouze (M.). Conférence sur Les créatures géantes d'autrefois. . . Doc ao — Nommé professeur intérimaire de paléontologie pendant la durée du COÉONÉEMNIETL EENE ooogooooooocogoaose0vogcoco Bounc ne Bozas (Du). Envoi d'animaux de lAbyssinie. , .............. Bourceois (J.). Malacodermes récoltés au Japon par M. J. Harmand (1900). — Deux nouvelles espèces de Plateros recueillies dans l'Himalaya par MN Harmand "tree AR ENE A AO C1 ICO LEO Ole me 0) 010 — Trois nouvelles espèces de Malacodermes de l'Himalaya. ........... Bouvier (E.-L.). Conférences sur Les Mouches à mel. ................ — Présente les 41°, 49° et 43° livraisons des Lépidoptères exotiques. . . Bouxssou (J.). Envoi de Reptiles, Insectes ct Lombriciens de l'Ogoué.. . Bnécann (Lieut'). Nommé officier d'Académie...................... Bnozemax (H.-W.). Don de sa collection de Myriapodes. . ......... — Nommé correspondant du Muséum. ............. PEN C0 15: à Bureau (Ed.). Conférence sur La Botanique au Mïséum ............. o Buxssox (R. nu). Hyménoptères nouveaux du Congo................. GHARrONNIER Don d'uneNandou- eee ec CRETE PRE ERRER ; Guarezaix (E.). Nommé boursier d’agréoalion (1° année)............. Cuauveaur (G.). Passage de la position alterne à la position superposée de l'appareil conducteur, avec destruction des vaisseaux centripètes pri- mitifs dans le colylédon de Oignon (Allium Cepa).............. — De la variation de structure existant à l’état normal entre les racines el les radicelles de la Marsilie (Marsihia)................ IRC OR — De la répartition des épaississements extracellulaires dans les lacuncs corlicales de la racine des Prêles (Equisetum) . ................ — Développement des éléments précurseurs des tubes criblés dans le Thuia oPtenlalisie 2 send ENS AD, ARTS OEM r RTE AA ERA PRE ER — Passage de la disposition primitive à la disposition secondaire dans les cotylédons du Pin maritime (Pinus marilima)........ S0000 0060 — Sur des productions cicatricielles, à forme bien définie, observées sur le tronc de Bouleau (Betula), par M. G. Chauveaud ............. à Cugvazier (Aug.). Mission d'exploration au Chari et au Tchad ......... — Lettre mentionnant les résultats de son séjour au Sénégal. Conférence faite par luita Sant-Donis eee Creer Le LE LPC CITE — Envoi de cinq caisses (herbiers et animaux de Brazzaville). .....,... Cugvazier (D°). Envoi de spécimens de la faune et de la flore du Tonkin. . 11 hhq 622 385 486 158 — 027 — Cuevneux (Ed.). Diagnose d'un Amphipode nouveau (Orchestia excavala) du Haut-Zambèze ......... - 582550 Seb os noi sonore Graine (J.). Envoi de ete es Fe l'Inde et de la Birmanie . — Envoi de minéraux des mines de rubis de Mogok (Be Ben) 0e Couiré ve Mapaçascan. Présentalion de louvrage Madagascar au début du vx° siècle, contenant les conférences faites au Muséum, sur Mada- gascar, avec son patronage... ..... eme dieu DO 0 die Convauy (C"°). Nommé officier d'Académie. ....................... Gonxu (Maxime). Notice nécrologique, par M. Ed. Bureau (portrait) . . . Cosrawrix (J.). Résumé des distributions de graines, plantes vivantes, ete., faites par le Muséum, du 1° octobre 1900 au 1° octobre 1901.... Courière (H.). Sur quelques espèces nouvelles du genre Automate de Man. — Note sur les Palæmonidæ africains provenant des explorations d'Ed. Foa. Davi (E.). Discours prononcé lors de l'inauguration de la statue de Michel- EupénelNnermenl seems em elec Geédocon ne Denénan (P.-P.). Conférence sur La culture du blé en France .......... = (Noir E)s60c tonne re one Coco Ado tot Décucrx. Don d’un Oxylophus glandarius........................ ce Deuousseau (L.). Nommé boursier d’agrégation (2° année). ......... sn Deniken. te JÉURONNI ER. een eee se Percer ce Ce Derrar (J.). Démission de boursier de doctorat (2° année). Mission fréolo- gique en Grèce .......... ue doos uconomocoonTonooe — Nommé boursier de doctorat (2° année)........................ Doumen (Paul). Envoi d’un jeune Éléphant femelle nommé Rachel Dome) Don d'uniNandone "Re Ne Te Dünsr (D° J.-U.). Offre un mémoire sur le développement des cornes chez les Ruminauts à cornes creuses — Sur le développement des cornes chez les Cavicornes.. ..,.......... Disowskr (É.). Don d'un spongiaire de la Guadeloupe, d’Insectes, d’une Tortue luth et autres spécimens des Comores et du Congo Farnmane (L.). Description des Clérides recueillis dans le Sud-Est de Ma- dopascanpar MP le DÉDECOP RAT ERA ee er ee DÉC Favor. Remet le complément de la collection des Insectes houillers de Com- mentry. Fennien. Envoi de coquilles de l'ile Androsa et du cap Saint-André... .... Fiznor (Mort de M. H.), professeur d’Anatomie comparée. . ... Ne Fceuriaux (Ed.). Deuxième liste des Cicindelidæ, Elateridæ et Melasidæ (Eucnemidæ), recueillis au Japon par M. le D' J. Harmand....... Foucènes (Marquis de). Dépose un Rapport sur l'Apiculture coloniale, cire CC PE ST ER IR AS HG EN DE Fnaxcors (L.). Démission de boursier de doctorat... ,................ Gazzau (E.-J.). Démission de boursier de doctorat Gaunenr (P). Sur les figures de décomposition des cristaux — Sur l'accroissement des crislaux.…...........,24 00 — Sur la double réfraction accidentelle des cristaux eubiques . . ........ ha, 628 — Gausent (P.). Nouveau procédé d'observalion des cristaux microscopiques en lumiérefconversente PEER ERe CCE rec CCe 098000000000 Sur les constantes capillaires des faces cristallines. ................ Gaucuer (A). Nommé boursier d’agrégation (1"* année) .............. Gaupny (A.). Présente un travail Sur la similitude des dents de Phomme et de quelques COAUED sooobodoceus RATE G ÉRAE — Nommé assesseur du Directeur du Muséum pour l’année 1902... - Donne des renseignements sur la nussion de M. Tournouër.... . — Annonce la remise, par M. Favol, du complément de la collection dé Insectes houillers de Commentry.......... AN SRE ACTA CENTER — Remerciements à l’occasion de son Éhopeniorae scientifique SE : — Admis à la retraite et nommé professeur honoraire, .... Ho ue 0 58 Gaurier (A.). Discours prononcé à l'occasion de linauguration de la statue de Michel-Eugène Chevreul ............. See ll este É Geay (E.). Nommé officier de l’Instruction publique. ................. OP er ee mare med CB on td de ile D MA DORE 0 LG n DAC 0 0 — Annonce l'envoi de sep caisses de collections (4,000 spécimens) . . ... Génôme (J.). Note sur quelques floraisons ou fructifications intéressantes observées dans les serres du Muséum . .... CP CE CRE RER RNPE Ginanp (J.)[en collaboration avec M. À. Per]. Sur la fonction sécrétoire et la morphologie des plexus choroïdes du système nerveux central . . Ginau» (J.-L.). Nommé stagiaire. ....................... — Maintenu comme slagiaire pour 1902 1903 Gex (E.). Nommé chevalier de Ja Légion d'honneur. ................ Action physiologique de l'extrait de fraises. ..................... Gozpsenuier.. Don d’un Lama BUARGGO A) PERLE EME PRET CCE Guaxoiren (G.). Résultats de sa mission dans le sud de Madagascar... .. — Observations sur les Lemuriens disparus de Madagascar. Collections AL luaud, Gaubert, Grandidier. .................... oo 0: DC)7o Gnravien (Ch.). Contribution à l'étude des Annélides Polychètes de la mer Re (EME) Lo ooagoooccondooooogaoooovonocs00000006000 —— Sur les Annélides Polychètes d'eau douce... ..................... Dépose un mémoire trailant des Annélides Polychetes d'eau douce et re- latant la découverte de lrois espèces nouvelles ............... : — Sur un Cérianthaure pélagique MEN a ET D RS EE 010 © 0 Grénaxr (N.). Conférence sur L’œil et la vision... 0b3200 Gnouvezze (A.). Liste des Coléoptères (Silplhide, Nidiide, Rhysodide , Cucujidæ, Cryplophagide) recueillis par M. le D°J. Harmand dans BIEN nl oo 0 ocobscbonbooocagononoeocuodtococe Fee Gnuvez (A.). Catalogue des Cürhipèdes appartenant à la collection du Mu- séum. . ... TRE Ta A RE Ra SEE — Sur une forme Hébite de Samira chez les Currhipèdes. ...... Han (E.-T.). Signale la publication, par M. E. Riller, de trois lellres écrites par Bufon à Jalabert de Genève... RSR AT PRET Types ethniques du Rhodope. +. :...., 40.20. —- Conférence intitulée: Tombouctou Présente un ouvrage de M. Ludovic Legré 19 — 629 Hauv(E.-T.. Les Dublas de Bulsar, esquisse anthropologique . . ........ -— Les tumulus des Vendues de Verroilles et de Montmorot, à Minol (CAS) PS RE EE OP cocc dc Bo: - oc OO — Gravures rupestres de la Table du Mahury, près Cayenne. ......... — Un manuscrit de Danty d’fsnard à la bibliothèque d'Arras... ....... — Rédaction d’un tableau complet des fonctionnaires de l’ancien Jardin du Roi (1626-1793)...... SAN TRS CRC cac TAC AD OC — Les Chamacocos, esquisse anthropologique. . .................... — Le Tumulus de la Bouchaille, à Savoisy, Côte-d'Or............... Hanior (P.) [en collaboration avec M. Parouisran» |. Liste des Champignons récoltés au Japon par M. le D° Harmand ............,........ — Quelques Algues de Madagascar. ............................. MHazexenarz (V.). Sur les sels de l’acide cétostéarique. . ..............,. Ilasenenarz (V.) [ en collaboration avec M. A. Anvau» |. Sur une eau minérale de Madagascar... ... DER AGE dette SAT. Heckez (D°). Envoi de Protopterus annectens vivants. ................. Hexnx (L.). Présente un Agenda horticole dont il est l'auteur. .......... Hevonen (K.). Quelques nouvelles Mélobésiées du Muséum de Paris. . Hua (H.). Quelles espèces produisent le caoutchouc du Dahomey, d’après les documents fournis par M. Le Testu......................... — Observations sur deux plantes du Gabon ayant fleuri dans les serres du MHSÉUMES ete repasse lei come cmele — Sur les collections bolaniques faites au Dahomey par M. Le Testu..... — Descriplion de deux fruits d’Apocynacées africaines . .............. — Envoi de collections des Nouvelles-Hébrides ..................... Joxper (H.). Prolongation de ses fonctions de préparateur d'anatomie com- PAL Carte met seii cime tic ie cal dame cote ile nieiers Künokes D'Hencuzais (J.). L'Oxylophe Geai (Oxylophus (Coccystes) glan- darius (Linné) dans le Midi de la France. — Un Coucou acridophae Kuwz (G.). La collection de pierres précieuses américaines qu'il a réunie est acquise par M. Pierpont Morgan qui la donne ensuite au Muséum... LATE BOSS res coran douse 238, — Communication sur un voyage eu Sibérie el au Japon.............. Lacnoix (A.). Conférence sur: Les bordures du trottoir de Paris. Ce qu'elles nous apprennent sur la biologie des roches...............,,,... Lacnave (M.). Lettre... ... OL CIO EE AE CO DL SERA LCR AE CAE Lauvoy.(L.). De l'action be Un des glandes salivaires chez les Ophi- diensi( note): tra. QUE SO MT — Embryon de Vipère bipède et cyelocéphale.. ..,............ sien — Action proléolytique des glandes chez les Ophilitas SO O0 GAL EL o — Î. Action de quelques venins sur les Glucosides, IL. Action du venin de Cobra sur l'émulsine.......,... rénthoh net 2h OR es — Nommé boursier de doctorat (2° année) .....,., ...,.... ARS à Lecoure (P.-H.). Chargé des fonctions de sous-directeur du laboratoire de biologie appliquée aux Colonies, ..........,...,... OU — 630 — Lecourte (P.-H.). Nouvelles observations sur la coagulation des latex à caou- HOnE dabond sa bbe o dou do 0000000000 0.v0ou8 06 Doug oc So Lecré (L.). Présente un ouvrage sur la Botanique en Provence ax RG Odeouode Lo vvoncoadote Dobbubsuoopoomogpasguucc Lenranr (Capitaine E.). Le Niger. . +424 44200000 ONE Lesne (P.). Note sur deux espèces francaises de Coléoptères du genre Ripidius Ne A Te AE SOIR ENST EP ENTEAEtS 3 Locan (A.). Description de Mollusques nouveaux appartenant à la éne souterraine de France et d'Italie. .......................... L'Orza pe RercuengenG (Capitaine pe). Offre une collection de Lépidop- tères de Madagascar... .....,........ GO Doi G no A0 0 06 9 ou Macrau (D'). Don d’une Panthère et d’un Potamochère d'Afrique... ... Murarp (A.-E.). Des variations mensuelles de la Faune et de la Flore mari- times de la baie de la Hougue.......................... 30, Mawezce (Th.). Nommé boursier de doctorat (1"° année).............. Max (J.-G. nr) Description d’une espèce nouvelle du genre Heteropanope Stimpson, provenant de la Côte d'Ivoire (Heteropanope africana; ENS) oc oUobioi 2000 0 0 0 U 0,010 0.9 0 ou c Miele tiels . Mann (J.). Hémiptères hétéroptères nouveaux d'Asie... ............. Marin (R.). Odonates indo-océaniens des collections du Muséum... .... Mauncs (J.). Sur le troisième cæcum des Oiseaux. .,............ : — Sur les lésions provoquées par la ligalure bles cæcums chez Ie Oi- BEAUX = eee eee LR NRA ANSE PMP RTE PIRE Mecczer (G.). Sur le rubis artificiel de MM. Frémy et Verneuil... . ... Mévéeaux (A.). Calalogue des Mammifères rapportés de la Guyane fran- çaise par M. Geay, en 1898 et 1900 (1%, »°, 3° notes)... 11, 295, — Présente le 1° fascicule de l'ouvrage La Vie des animaux illustrés... . Merwarr (E.). Envoi de trente-deux animaux vivants de la Guyane... ... — Annonce la création d’un musée local à Cayenne et d’une ménagerie à Montabo eee A AE RO RER RER RAR EE EME Meuxier (Stanislas). Conférence sur Le grisou et les catastrophes dans les mines de houlle; Porigine et Putilisation des gaz souterrains natu- AD 860 ad ua 800 do 8 de die Dog eee do 05 do o pib nie à 0.006 n'b0.6 — Aperçu géologique sur le Brant CRE RS APE AE ce ta 0 — Origine de quelques Roches siliceuses stratifiées.. ................ — Note sur une Cardite nouvelle de Pierrefitte, près d° Étampes AIRE — Donne son ouvrage sur la Géologie générale. .................... — Le soufre natif de la place de la République, à Paris. ............. — La Marcasite d'Épernay FEU PARC CS EU EL io Een D ER On . Maixisrre pe LA Guerre. Désigne MM. Decorse et Courtet pour accompa- gner M. Aug. Chevalier au Chari......:...4.:..24 44.000 Mocouarn (D' F.). Sur des Reptiles et Batraciens de l'Afrique orientale an- glaise, du Gabon et de la Guinée française (région de Kouroussa). . Monceau. Envoi de fossiles de la province de Majunga................ Musser (G.). Les collectionneurs de bêtes sauvages (1047-1572)...... : Nevvize (H.). Offre un mémoire sur Les dérivés industriels du grain, du riz, dans Pindo-Ghine francaise... PO DIE Q LL OI ho — 631 — Niczoux (M.). L'oxyde de carbone dans le sang des animaux isolés en mer, — L'oxyde de carbone dans Je sang des Poissons. . ..... Do DU MOT Osgaski (T.). Communication sur son voyage au Canada............. Overruün (R.). Les Astathes (Coléoptères cérambycides) et genres voisins de la collection du Muséum de Paris............. Donne KO Onsiexx(H. n°). Don de modèles de Foraminifères sculptés par Aleide d'Orbigny Ousraer (E.). Revision de quelques espèces d'Oiseaux de la Chine occi- dentaleletiméndionale.tra-smeemrec-: etc — Le Cheval de Prjevalski (Equus Prjevalskü) au Muséum. ....... dt — Sur une nouvelle espèce de Rongeur du genre Lophiomys..:....... Pazcanie (V.). Don d’un ouvrage sur la Physiologie des plantes. ....... Parouiscann (N.) [en collaboration avec M. P. Hamor]. Liste des Cham- pignons récoltés au Japon par M. le docteur Harmand........... Pax (J.) [en collaboration avec M. J. Porssox]. Sur trois espèces cacti- formes d’Euphorbes de la côte occidentale d'Afrique. ......... sis Pececmin (D° J.) [en collaboration avec M. L. Varaxr]. Cichlidés nouveaux de ne ce De CN 0 SP o en 0e rene st — Gichlidé nouveau casa fa ntis AN PET GER TION OR ER AUD ee US Pennier (Ed.). Discours prononcé lors de l'inauguration de la atie de MichelEuréneiC teen EEE E eee enr -rarece — Conférence intitulée : Le Muséum d'Histoire Naturelle... .... RC — Nommé Président de la Gommission internationale de zoologie... ... — Allocution relative au cinquantenaire scientifique de M. A. Gaudry... Pennen (R.). Examen critique de quelques espèces d'Holothurides abyssales. Prrrir (D' A.). Offre un ouvrage intitulé : Recueil des principales œuvres de Gh.=H:=G: Pouchet, etc... ssesssen. Po er OU OU DE — {en collaboration avec M, L. Varutawr]. Fibrome observé sur un Megalo- batrachus maæimus Schlegel, à la Ménagerie du Muséum. — [en collaboration avec M. L. Vusranr]. Lésions stomacales nes chez un Python de Séba........ er mice RO CT ICT ES — [en collaboration avee M. J. Gi Sur la fonction sécrétoire el lu morphologie des plexus choroïdes du système nerveux central: . . Puisauix (D° G.). Relations de parenté entre nos deux espèces indigènes de Vipères ( Vipera aspis et “Vipera berus). Utilité des caractères physio- logiques dans la classification. ............................ — Sur la présence du venin en nature dans le sang du Cobra, ......., — [En collaboration avec M. le D' L. Anuer |. Une observation d’hypno- tisme chez le Gobra....,...,..,,.,, km don at ot airs ou F — Choléra des Autruches et des Nandous................,........ — Maladie des jeunes Chiens. — Statistique des vaceinalions pratiquées du 19 mai 1901 RTS PER TE, EU a a eat — Polymorphysme des: Pastèurellt. : sécu tes 2.6 asn rotterewéhos ai — Étude comparative des effets du venin de Vipère sur le sang de Chien etide Lapin... va are eee era iae PAR 2 TON COR en ou 536 — 632 — Pic. Description d'un Dorcudion de la Turquie d'Asie (Goléopt.). ....... Piereonr Morcan. Acquiert, pour lofirir au Muséum, une collection de pierres précieuses américaines faite par M. Gr. Kunz........... (DE ben oosonocoaccoccovoocasuoucousec OO 0/8 9 à © Poréeux. Nommé officier de l'Instruction publique... ................ Poisson (Eug.). Note sur la culture du cotonnier au Dahomey..... Lever Poisson (J.). [En collaboration avec M. J. Pax.] Sur trois espèces cactiformes d'Euphorbes de la côte occidentale d'Afrique. ................. — Sur un point de l’histoire du Paulownia au Muséum.... .......... — Sur une espèce nouvelle du genre Micrandra.. .................. Porrevix (G.). Note sur quelques Choléviens du Muséum.............. Pueussi-Cowri. Discours prononcé lors de l'inauguration de la statue de Michel-Eugène Chevreul....................... ae RE ee LENS Rawsaup (P.). Don d’un Calao (Bucorvus abyssinicus Bodd.)........... Raraeux (M°° Mary J.). Description des nouvelles espèces de Parathelphusa, appartenant au Muséum de Paris............. sa RUAE : Rexaucr (B.). Don d'ouvrages divers. Notice biographique sur le conte M. Desvernay...... DRE A ere RE River (E.). Publication de trois lettres intéressantes écrites par Buflon à Jalabert (de Genève)....... Inn CO TE PT D River (D'). Envois d'Oiseaux, d'Insectes et de plantes de l'Équateur . 0 — Envoi d’Insectes recueillis à Tulcan. : . 2... So ScmenxLinG (Sigm.). Clérides nouveaux du Muséum de Paris........... SEmicHon (L.). La sécrélion dans l'intestin moyen du Bombus co um (Habricius) TERRA IEEE o0Bd a 08.990000 010 © Senanr (E.). Invite le Muséum à se faire représenter, à Hanoï, au Congrès international des Orientalistes..…............................. Seurar (L.-G.). Chargé d’une mission scientifique aux îles Touamotou ..… . Simox (E.). Arachnides recueillis au cours de la mission de MM. J. Bon- nier et Ch. Perez au golfe Persique (mars et avril 1901). ....... — Arachnides recueillis dans l'Afrique tropicale par M. Ed. Foa....... — Description d'Arachnides nouveaux de la famille des Avicularüdes fai- sant partie des collections du Muséum de Paris................ . Sinvenr (L.). Nommé boursier de doctorat (1° année)............... SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE D'AuTux. Le 14° bulletin de ses mémoires est présenté par M. B. Renault............. PR PN RE AREA Tounxoüer. Envoi de fossiles de Palagonie......................... Tunouer (J.). Nommé boursier de voyage (2° année). ....... DELLE — Notes sur les plantes à caoutchouc de l’Indo-Chine française. ....... Varcranr (L.). Présente le »° fascicule du tome IIT de la 4° série des Nou- velles archives du Muséum. ....................4. 00 0 — [En collaboration avec M. J. Pelleprin]. Cichlidés nouveaux de lAmé- HUPO NO ba dc oo ad ooncbodobaocoovovoccbdsvopoboo — Offre un ouvrage de M. le D' Louis Vaillant-Hovius.. ............. re — 633 — Vurceaxr (L.). [En collaboration avee M. À. Pettit. | Fibrome observé sur un Megalobatrachus maximus Schlegel, à la Ménagerie du Muséum. — |En collaboration avec M. A. Peltit. | Lésions stomacales observées chez MAN MEST ee nrectdee onto con oduchnoe00b0e — Présente un portrait du célèbre ichtyologiste Bloch............... Vax Tiecaen (Ph.). L'hypostase dans le fruit et dans la graine... ...... — Deux Ochnacées nouvelles intéressantes par leur habitat géographique. — Présente l'ouvrage : Physiologie des plantes, offert par M. V. Palladine. — Don de l'ouvrage : OBuf des plantes considéré comme base de leur classi- IrGioaRectécercocdennectt ones dE ner LC Dac oo dE —— La fleur dans les plantes vasculaires dites Cryptogames. ....... see = L'embryon des Ochinacées et son emploi dans la définition des genres. — Le cristarque dans la tige et la feuille des Ochnacées. ....... ee —— Sur la préfloraison des Ochnacées. ........ rer eee SA 2 - Quelques genres nouveaux d'Ochnacées, conslitution actuelle de la fa- ne Rene ANR EL RE et MR SP Sur l'homologie du sac coin et du nucelle chez les Endoprothallées Qu robin en-soser ere déédocootdantsosecne done — Cercouratée et Monoporide, deux genres nouveaux d'Ochnacées.. ..... Structure de l'ovule des Caricacées et place de celle famille dans la CHÉBUNCA LION ar ae Sa ele e la reteletel a let ele loi e a a fete tele a ete) ele - Encore quelques genres nouveaux d'Ochnacées. Tableau résumant la composilion actuelle de la famille. .............. NE er ee — Jur une Ouralée de l'Ascension... ................. see - Structure de l'étamine chez les Scrafulariacées. ................. 1 Envoi de Serpents et d’Insectes de la région de Mayumba. . . . Vizuraume (M.). Nommé correspondant du Muséum.,................ Viné (A.). Contribution à l'étude de la réparlilion géographique du genre Niphargus en France et dans le nord de Pltalie............... — L'Igue de Saint-Sol-Belcastel. . . ............................. — La Faune et la Flore souterraines du Puits de Padirae (Lot)....... Wappy (1.). Annonce l'envoi de collections diverses. ................. Wacxen (E.). Envoi de collections de la région de Tijuca............. —— Envoi de six caisses de collections (Oiseaux de proie, Insectes [ Nid de Mélipones], cränes et Cactées) du Chaco auslral............... Weren (D° A.). Notes sur quelques Agaves du Mexique occidental et de TARA GA ONO Se eee nan seine eee —eniCdctéendeiCôstaricaner ete Nan en en nt CN Wars Envordiinsectes du/TonkIN PER en EN eme Me ace 301 593 488 13 47 DU TABLE PAR ORDRE MÉTHODIQUE. ACTES ET HISTOIRE DU MUSÉUM. Acquisition par la Ménagerie d’un Cynopithèque nègre et d’un Phalanger PÉNArA L.+ » à date NE MER eee Pete RM M ne Te — par la Ménagerie, d’un exemplaire du Gheval de Prjevalski (Equus IR CAES) bo ee 0 02010 610 0 10 0 0 0.8 bu 0,9 0 dL0 0 6 QU bDu 0 Wa Qu 0 0 Acquisitions faites par la Ménagerie au cours du 2° semestre 1909 ....., Admission à la retraite de M. le professeur Albert Gaudry, et nomination comme professeur honoraire de Paléontologie, ................. Cinquantenaire scientifique de M. le professeur A. Gaudry..:.......... Collections zoologiques de Ia région du Baïkal rassemblées par M. Paul Tabpeentiayeun duiMuSEnME EE EEE EEE EE ONE ER EEE Création des Conférences publiques du dimanche (sujets des conférences pouriliannéemt902) PER ER E CCE CCC EEE EL Congé accordé à M. le professeur A. Gaudry et nomination de M. Boule comme professeur intérimaire de Paléontologie. ............... Communication de M. le docteur Luc Arbel sur la mission qu’il vient d’ac- comphrauxilndestansiaises tre CL ELEC ER CRTC CEE — de M. Guillaume Grandidier sur la mission qu'il a accomplie au Sud (ONE Po 000060o00co00acoco0oonodoonsodooaovoces — de M. Auguste Chevalier sur la mission qu'il va diriger dans la région GACHEANCC CIN ENS Se ovoncacdoodedoocovoshooutenvos — de M. Paul Labbé sur le voyage qu'il vient d'accomplir en Sibérie et AUNapon Eee LEE Se A DD ele de Pate Ve Met RE nee — de M. Obalski sur le voyage qu'il vient d’accomplir au Canada... ... Démission de MM. Gallaud et François, boursiers de doctorat... ....... — de M. J. Deprat, boursier de doctorat, en vue de la mission géolopique Désignation de MM. Decorse et Courtet pour accompagner M. Aug. Gheva- valier dans sa mission d'exploration du Chari.................. — de M. D. Bois, assistant, pour représenter le Muséum au Congrès in- ternational des Orientalistes, à Hanoï........................ Discours prononcés au Muséum le 11 juillet 1901 par MM. Ed. Perrier, directeur du Muséum; À. Gautier, membre de l'Institut; Arnaud, professeur au Muséum ; E. David , chef du laboratoire et de l'atelier de teinture de la Manufacture nationale des Gobelins, et Pugliesi- Conti, conseiller municipal de Paris, à l’occasion de l'inauguration de la statue de Michel-Eugène Ghevreul....,,,..,............ — 635 — Don, par M. Pierre Rambaud, d’un Calao ( Busorvus abyssinicus Bodd). . par M. Ludovic Legré, d’un ouvrage intitulé : Botanique en Provence OA NT STE ME NC EC re Man cooocnencocee : par M. le professeur V. Palladine, dun ouvrage TT Denon is des Plantes....... D RAC ee ue ee DEL 0 00 Cou ° d'un mémoire, par M. van Tieghem.......... Énod ss Coco Éocus d'ouvrages divers, par M. B. Renault. ..............,..... 1 par M. Brolemann, de sa collection complète de Myr Fe. saone par M. le capitaine de l'Orza de Reichenberg, de dé paie recueillis à Madagascar. ......:.:..... PES eo O ER RS par M. le docteur Ulrich Duürst, d'un Mémoire sur le dételbppeent des cornes chez les Ruminants à cornes creuses, ........ Pre par M. le marquis de Fougères, d’un Rapport sur l'agriculture coloniale, cire einiela te ane ce se tee restante NT d'un ouvrage intitulé : Étude expérimentale de quelques lésions viscé- rales causées par le venin des serpents, par M. le docteur Vaillant- OPUS re Pr nee dr nt t-u8 dédathiamtetéeh 28. : par M. le docteur A. Pettit, d'un ouvrage intitulé : Recueil 7e princi- pales œuvres de Ch.-H.-G. Pouchet .................. RCA par M. H. Neuville, d'un mémoire sur Les dérivés industriels du grain, du riz, dans PIndo-Chine francaise. .............,.,..... ce par M. Pierpont Morgan, d'une collection de pierres précieuses améri- caines acquise par lui de M. Gr. Kunz (de la maison Tiffany de NEO Te Sd red rites _ par M. le docteur Maclaud , d’une Panthère et d’un Potamochère d’ AE d'un Lama guanaco, par M. Goldschmidt. Mer ol ds LEA à d’un Nandou, par M. Victor Dupont...............,...... LE CE d'un Nandou, par M. Charbonnier. ..................,....... par M. J.-P. Alibert, d'échantillons de néphrite et d'u un album....... - par M. Henri d'Orbigny, de modèles de Foraminifères sculptés par Acide d'ONDIpDY res ne area he CN ENS par M. le professeur Stanislas Meunier, d’un ouvrage sur la Géologie OT ere suite Un LAS SPORE M RES LEIR dérdivers ouvrages, paru MD Bois tirent men Dons d'animaux par diverses personnes (2° semestre 1902)............ Documents envoyés au Laboratoire colonial par M. Auricoste, directeur de l'Office colonial, en échange du Bulletin du Muséum............ Envoi, par M. J. Claine, de collections diverses recueillies en Birmanie et dusllnden ses. Ra Rs teves néegihou ir VALEURS par M. J. Bye; de Reptiles, Insectes à Lombriciens de l'Ogoué.. - par M. Moriceau, de fossiles recueillis à Majunga.............. à — par M. F. Geay, de phosphates et de roches de l'ile du Grand-Conné- table et de pièces anatomiques diverses ..................., 1: — par M. Weiss, d'insectes recueillis au Tonkin................,.. 2 par M. J. Waddy, de collections provenant de la Martinique......... par M. le docteur Rivet, d'Oiseaux, Insectes et Plantes de la région de Richamba ss. «434 26n te 00 NN M >: 291 — 636 — Envoi, par M. Tournouer, de fossiles de Patagonie DR RE TEE — par M. René Bossière, de collections An la Terre de Feu el des îles Malouines: 22 8 RAR es NN ANS PAPE EUR — par M. Vergnes, de Serpents et Insectes de la région de Mayumba. .. — par M. le docteur Chevalier, de spécimens de la Faune et de la Flore du Tonkin es 2e A NS RAR SERRE AE Ge A LEE ee — par M. Paul Doumer, Gouverneur général de lIndo-Chine, d’un jeune éléphant femelletmommeé Rachel EPA ENT EPNE ERPRPETNEEES — par M. Émile Merwart, de 32 animaux vivants de la Guyane... ..... — par M. Bernier, de 390 échantillons de plantes de la Nouvelle-Calé- dome ARE ARE Re SRE PAPAS fee RN ONE LL GR RSS — par M. J. Claine, de minéraux des mines de rubis de Mogok (Haute- Birmanie) RER EM ER ER EE TE RO — par M. le docteur Rivet, d'insectes de Tuïcan (Équateur) Dh00600 o — par M. Émile Wapner, d collections diverses de la région de Tijuca. Ce voyageur va explorer le Chaco:......:..... 0.000 — par M. le docteur Heckel, de Poe anneclens Vivanls.......... — par M. E. Wagner, d'Oiseaux de proie, Insectes (nid de Mélipones), cranestetiGactéestduiGhacolaustral eee ere CCC CURE — par M. Aug. Chevalier, d'herbiers el animaux de Brazzaville... ...... — par M. F. Geay, de sept caisses de collections (4,000 spécimens) de la CuirÉMÉSoocouodbonnododoodéddogoodobaoos booba ae opte — par M. le docteur Rivet, d’Insectes, Oiseaux et plantes de l'Équateur . 5 — par M. Ferrier, de Coquilles de l'ile Androsa et du cap Saint-André... — d'animaux divers par M. Boucard.....................,........ — par M. J.-M Bel, de collections botaniques de lndo-Chine, d'Amérique ebd'Afriquensesssrer en eeteerente mt eee CRC — par M. J. Dybowski, d’un Spongiaire de la Guadeloupe, d’Insecles, d’une Tortue luth et de divers spécimens des Comores et du Congo. — par M. du Bourg de Bozas, d'animaux de lAbyssinie. . ............ — par M. le docteur Joly, de collections des Nouvelles-Hébrides. ....... Hommage rendu à la mémoire de M. de Lacaze-Duthiers, fondateur du la- boratoire Arago, à Banyuls-sur-Mer. ........................ Inauguration de la statue de Michel-Eugène Chevreul, au Muséum. Dis- cours prononcés à cette OCCASION . . see... L'Office colonial (Palais-Royal, Paris) fera le meilleur accueïl aux personnes Yenantide laipartdu Muséum ee RE Re EE CE CCE CRE Liste d'animaux divers nés à la Ménagerie du Jardin des Plantes... ..... Lettre dé:M::H;;Pittier sr ee MSA Ne ER — de M. F. Geay relative à ses récolles scientifiques en Guyane. ....... —- de M. Labbé relative aux échanges qu'il cherche à établir entre le Mu- séum et les musées de Sibérie et du Japon. .................. — de M. A. Chevalier sur les résultats de son séjour au Sénégal... ..... Mort de M. Henri Filhol, professeur d’Anatomie comparée. ........... C3 Mort de M. P.-P. Dehérain, professeur de Physiologie végétale. ......... Nomination de M. le docteur E. Gley, comme chevalier de la Légion d'hon- Heur ........ CCC OO OP CC CCE 0 — de M. Maxime Villiaume, comme correspondant du Muséum. ....... — de M. Albert Gandry, comme assesseur du directeur du Muséum pour re Li Det rs tee AD Eee 20 0 OCAS D — de M. Marcelin Boule, comme professeur tin imaire de PA alipe pendant la durée du congé accordé à M. À. Gaudry.. Flat de M. Désiré Bois, comme chevalier de la Légion d° Doneoe TS — de MM. Pobéguin, Alluaud et Geay, comme ofliciers de instruction PUDIQUE EEE ER AOC DA DD OA CO OI De ie TL — de MM. Condamy et Brégand, comme cfiass d'Académie ......... — de M, P.-Henri Lecomte, comme sous-directeur du bordtoire de bio- logie appliquée aux colonies... ............................ — de M. H.-W. Brülemann, comme correspondant du Muséum . ...... - de M. Jean-Louis Giraud, comme stagiaire du Muséum (1° année). de M. Jean-Louis Giraud, comme stagiaire du Muséum (»° année)... — de M. À. Gaudry, comme professeur honoraire à la suite de son admis- SION AM atretrattE eee eee me AC ere ee — de MM. Eugène Chatelain et A. Gaucher, comme boursiers d'agrésalion (Gin) or ebassocde RES SARERLTS CRT HAL ARE — de M. Louis Démousseau, comme boursier d’agrégalion (3° année). . de MM. Théophile Mamelle et Louis Sirvent, comme boursiers de doc- lorat (1° année). ...... else een ee OA OT DE OL de MM. Louis Launoy et Jacques Deprat, comme boursiers de doctorat (ADN) eee creet- tree NEA ANNE M3 de M. Jean Turquet, comme boursier de voyage (2° année)... ... LE -- de MM. À. Ménégaux et P. Lesne, comme ofliciers de l'Instruction pu- Hbeanpoconnoaoodeenor toc ani dc HO DE octo D — de MM. J. MAÉ et V. Vallée, comme ofliciers d' Académie... ...... — de M. H. Jondet, comme préparateur temporaire d’Anatomie comparée (2° année)...... Nb dc à do on Cie0 0 nc odio Lion Dikerc Offres de services présentées par MM. E, Bardon, Pierre Lombard, Ferrière et le comte de Mouzelly-Saint-Mars.. ............... AL — (par MASOUNÉ EL AM CRT Pre Dre Back éme — par MM. L. Hautefeuille el Gaiiléreanssrmien een Sodirem à. Présentation, par M. L. Vaillant, du second fascicule du lome IE de la L°'série des Nouvelles, Arcliives:.v. . 4 sn 0 ein see, — par M. Ch. Alluaud, de photographies prises à Madagascar... ...... par M. L. Henry, d'un Agenda horticole dont il est l'auteur... ...... par M. le Directeur, de l'ouvrage : Madagascar au début du xx° siècle, contenant les conférences faites au Muséum sur Madagascar... ... - par M. B. Renault, du 14° Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Autun. ; CE - par M. L. Vaillant, d'un portrait du célèbre biylogiqus Bloch, .... — 038 — Présentation de divers mémoires par M. B. Renault................. — par M. Bouvier, des 41°, ho° et 43° livraisons des Lépidoptères exo- HRÉbobendoececeocosodoonoccocanccomosgonaosudoonvos — par M. Deniker, de cinq fascicules de la Bibliographie scientifique fran- çaise et de trois volumes de l'International Catalogue of scientific htte- raturese ss ses RE RUE SE AR NET EN MER — par M. Ménégaux, du 1° fascicule de ouvrage : La vie des animaux ilistrés ee PR RE AT RATE Re Publication, par M. Ritter, de trois lettres intéressantes écrites par Buffon à Jalabert(de-Genève = en RER TE Remise, par M. Fayol, du complément de ia collection des Insectes houil- lersidetGommentry ee EP ER ER CE CEE Creer Tableau complet des fonctionnaires de l'ancien Jardin du Roi (1626-1793) dressé par M. le professeur E.-T. Hamy ..................... Un manuscrit de Danty d’Isnard à la bibliothèque d'Arras, par M. E.-T. ANTHROPOLOGIE, ZOOLOGIE ET ANATOMIE. Reptiles, Insectes et Lombriciens envoyés de l’Ogoué (Congo français) par M. Bouyssou, directeur de la Société de N’Kogo... ........... Pièces anatomiques envoyées de la Guyane par M. F. Geay............ Insectes du Tonkin envoyés par M. Weiss. ........................ Travail sur la similitude des dents de lhomme et de quelques animaux, pré- santé pan MA ÎbertiGaUTEy PER EE EEE LEE LE rLrC Calao (Bucorvus abyssinicus Bodd.) donné à la Ménagerie par M. Pierre Ram baud AMENER EN EE EE Re Cynopithèque nèpre et Phalanger renard acquis par la Ménagerie.. .. .... Types ethniques du Rhodope, par M. E.-T. Hamy................... Catalogue des Mammifères rapportés par M. Geay de la Guyane française, en 1898 et 1900, par M. A. Ménégaux (1° note).....,....... Coléopières (Süphide, Nitidulidæ, Rhysodidæ, Cucujidæ, Cryptophagide) recueïllis dans le Japon central par M. le docteur Harmand, par M. A. Conan menosanoaacoonnondéoncoudautencdaborono Deuxième liste des Cicindelidæ, Elateridæ et Melasidæ (Eucnemidæ) re- cueïllis au Japon par M. J. Harmand, par M. Ed. Fleutiaux. . Sur les Annélides Polychètes d’eau douce, par M. Ch. Gravier.......... Des variations mensuelles de la faune et de la flore maritimes de la baïe de la Hougue (novembre et décembre), par M. A.-E. Malard........ Sur le troisième cæcum des Oiseaux, par M Maumus EEE Tr EC Oiseaux, Insectes et plantes de la région de Riobamba envoyés au Mon par M-tle docteuriRive terre ER CEE CCE CLE : Collection de Myriapodes curopéens donnée au Muséum par M. H. [w. Brolémann : :244:2.ene Qi Re R tE 581 581 583 2] 0] 198 386 299 a Où ©! 11 — 639 — Les Dublas de Bulsar, esquise anthropologique, par M. E.-T. Hamy. . Cichlidés nouveaux de l'Amérique centrale, par MM. Léon Vaillant et JacquesPellepnineee.-602LLLeRr-e-e Dre 110800 Malacodermes récoltés au Japon par M. J. Harmand (1900), par M. J. Bour- Deux nouvelles espèces de Plateros de l'Himalaya, par M. J. Bourgeois... Description d'un Dorcadion de la Turquie d'Asie (Col.), par M. Pic... .. Contribution à l'étude de la répartition géographique du genre Niphargus en France et dans le nord de l'Italie, par M. Armand Viré....... Collection de Lépidoptères de Madagascar offerte par M. le capitaine de HOrmaideiRechenberg ee tea mesure Serpents et Insectes de la région de Mayumba (Congo occidental) envoyés par”/M°Vergnes:. "5:21. SD OO EN DOME De Spécimens de la faune du Tonkin envoyés par M. le docteur Chevalier. . . . Rapport sur lapiculture coloniale, cire et miels, donné par M. le marquis FE NNMEREE oaspétagter ado dorer Re nes Red bacs Mémoire sur le développement des cornes des Ruminants à cornes creuses, donné par M. le docteur Ulrich Dürst................,....... Mémoire lraitant des Annélides Polychètes d’eau douce et relatant la dé- couverte de trois nouvelles espèces, par M. Ch. Gravier.......... Compte rendu d’une mission scientifique aux Indes anglaises, par M. le docteur: Dr Arbel2 22 SUR. Ne MR RE ARE. Lite des Oiseaux, Reptiles et Insectes de l'Inde, de Ceylan et d'Égypte, rapportés par M. le docteur L. Arbel........................ Mammifères et Oiseaux de l'Inde rapportés par M. le docteur Luc Arbel. . Les Tumulus des Vendues de Verroilles et de Montmorot, à Minot (Côte- d'Or), par. M. le docteur E.-T. Hamy.* . 0... Cichlidés du Brésil rapportés par M. Jobert, par M. le docteur Jacques LEIGniT oe MEME Pc eee rot b raouc ho ae Descriplion des nouvelles espèces de Parathelphusa appartenant au Muséum deParis, par M'2,Mary J. Ralhbun:.:.1 2. 5400 0.0. Coléoptères Lampyrides recueillis aux environs de Tokio (Japon) par M. le docteur Harmand, nommés et décrits par M. Ernest Olivier. . ..... Des variations mensuelles de la faune et de la flore maritimes de la baïe de la Hougue (janvier et février), par M. A.-E. Malard............ Sur le développement des Cornes chez les Cavicornes, par M. le docteur JEU D Green ASC LR A A AA en Es rs Jeune Eléphant femelle (Rachel) envoyé à la Ménagerie par M. Paul Dou- mer, gouverneur général de l'Indo-Chine..................... Trente-deux animaux vivants, de la Guyane, envoyés à la Ménagerie par Mhémie Metal Re dent den idosria encore Girl Hommage rendu à la mémoire de M. H, de Lacaze-Duthiers, au Labora- toire Arago, de Banyuls-sur-Mer. .......,.........,........ Mort de M. Henri Filhol, professeur d’Anatomie comparée au Muséum... Gravures rupestres de la Table du Mahury, près Cayenne, par M. E.-T. Ham... trees season anni IR RSA Les collectionneurs de bêtes sauvages (1045-1592), par M. G. Musset, .. Le Cheval de Prjevalski (Equus Prjevalskii) au Muséum, par M. E. Oustajet. 238 239 NE) 244 orne Description d’un Coléoptère nouveau du genre Scarabæus (Ateuchus) du Sud de Madagascar, par M. Ch. Aluaude ere Re RIRE Arachnides ‘recueillis au cours de Ja mission de MM. J. Bonnier et Ch. Pérez au golfe Persique (mars-avril 1901), par M. E. Simon .......... Description d'une espèce nouvelle du genre Heteropanope Sümpson, prove- naut de la Côte-d'Ivoire, bone africana n.sp., par M. J:-G. de Mantes RON Elan tee era Pete ARE IE Re Embryon de Vipère bipède et eyclocéphale, par M. L. Launoy........... Collections zoologiques de Ja région du Baïkal rassemblées en faveur du MuséumepariMeMPauli lab EE EP PE PE CE CET CCE CECI CEE Le 14° bulletin de la Société d'histoire naturelle d’Autun est présenté par M:BrRenaultésss 0e SR LR AE Ouvrage intitulé : Recueil des principales œuvres de Ch.-H.-G. Pouchet , ete., offert au Muséum, par M. le docteur A. Pettit........... MAO Panthère et Potamochère d'Afrique, donnés à la Ménagerie par M. le docteur Maclan dis ARMES A ee CE PR ME DD Lama guanaco donné à la Ménagerie par M. Goldschmidt. . ............ Nandou donné à la Ménagerie par M. Victor Dupont. ...,.......... a Nandou donné à la Ménagerie par M. Charbonnier................... Un manuscrit de Danty d’Isnard à la bibliothèque d'Arras, par M. E.-T. Hamyere rer D ES OO ne ee ben RE PS Catalogue des Mammifères rapportés par M. Geay, de la Guyane française, en 1898 et 1900, par M. A. Ménégaux (2° note)............. = Fibrome observé sur un Megalobatrachus maxinus Sclilegels à d Ménagerie du Muséum, par MM. Léon Vaillant et Auguste Peltit........... Description des Clérides recueillis dans le Sud-Est de Madagascar par M. le docteur Decorse, par M. L. Fairmaire .................. Clérides nouveaux du Muséum d'histoire naturelle de Paris, par M. Sigm. Schenkling... ... OT TO LPO TO dat OU DU Hémiptères hétéroptères nouveaux d Asie, par M. Joanny Martin. ...... Sur quelques espèces nouvelles du genre Automate de Man, par M. H. Cou- LA LE NRA ne EE PR PAT OS HELLO ED UC D te 1 0 6.0 Examen critique de quelques espèces d’'Holothurides abyssales, par M. Rémy Perrier: 4h bai st Epert At, er pet RE PEL a I ES NE AR Recherches sur la Clava squamata O. F. Müller, par M. A. Billard ...... Sur la fonction sécréloire et la morphologie des plexus choroïdes du système nerveux central, par M. M. Auguste Pettit et Joseph Girard. . . .. . Sur les lésions provoquées par la ligature des eæcums chez les Oiseaux, RAD ETES S-Sc0ooocosobooooovooseboocevoocco Insectes recueillis à Tulcan et envoyés par M. le docteur Rivet ARE CIEL ARS Ge à Collections diverses envoyées de la région de Tijuca par M. Émile Wagnér. Animaux divers nés à la Ménageric du Jardin des Plantes. ....... 387, Protopterus annectens vivants envoyés à la Ménagerie par M. le docteur Héckel nf amont ME Men LUN Roses Le Niger, par M-de capitaine EsMLicnfant.. "NN EEE nn Les Chamacocos, esquisse anthropologique, par M. E.-T. Hamy......... Sur une nouvelle espèce de Rongeur du genre Lophiomys, par M. E. Ous- laletisats SE, tee Re ie NE ee DA = (A 2 L'Oxylophe Geai [ Oxylophus (Coceystes) glandarius Lin. ] dans le Midi de la France. Un Coucou acridophage, par M. J. Künckel d'Herculais. . Sur des Reptiles et Batraciens de l'Afrique orientale anglaise, du Gabon et de la Guinée française (région de Kouroussa), par M. F. Mocquard . Cichlidé nouveau de la Guyane française, par M. le docteur J. Pellegrin. . Cichlidé nouveau du Congo français, par M. le docteur J. Pellegrin. . . Note sur deux espèces françaises de rr du genre Rhipidius, par MAP MDeANnC EL oereutiesessatts annee este SU SRE Les Astathes (Coléoptères cérambycides) el genres voisins, de la collection du Muséum de Paris, par M. René Oberthür.................. Trois nouvelles espèces de Malacodermes de l'Himalaya, par M. J. Bourgeois. Création d’un musée local à Cayenne et d’une ménagerie dans le Jardin colonial de Montabo, annoncée par M. Merwart....... Six caisses de collections [ Oiseaux de proie, Insectes (nid de Méliponces). crânes et Cactées], recueillies dans le Chaco austral (République Argentine) et envoyées par M. E. Wagner .................... Animaux envoyés de Brazzaville par M. Auguste Chevalier. ............ Sept caisses de collections (environ 4,000 spécimens) envoyées de Cayenne par MF: Geay”.......:................. Insectes et Oiseaux envoyés de l'Équateur par M. le docteur. Rivet. Loogctn Coquilles de l'ile Androsa et du cap Saint-André (Madagascar) envoyées par NME ED eme als le ete eisle mioinie à old ie nus tan ein late aie ie Animaux divers offerts po ML BE CESR CR evo de 00 cr me Spongiaire de la Guadeloupe, Insectes, Tortue luth et autres one des Comores et du Congo donnés par M. J. Dybowski.............. Catalogue des Mona rapportés par M. F. Geay, de la Guyane fran- caise, en 1898 et 1900, par M. A. Ménégaux (3° nole)......... Odonates indo-ucéaniens des collections du Muséum , par M. René Martin. Note sur quelques Choléviens du Muséüm par M. G. Portevin......... Arachnides recueillis dans l'Afrique tropicale par M. Ed. Foa, par M. Eu- u- gène Simon. .... TPS TT QU FOUGO CO C PPCROR do e-COE Note sur les Palemonidsæ africains provenant des nai de M. Ed. Koa, par M°H°Coulière. 2... Diagnose d’un Amphipode nouveau (Orchestin excavata) provenant du Haut-Zambèze, par M. Ed. Cheyreux ..................... 4 Catalogue des Cirrhipèdes appartenant à la Rom du Muséum, par AA MGTUNELE Re lue Era set LHORRCEURS o Sur une forme géante de Spermatorids chez 1e Clipdes. par \. TOY to Sur un Cérianthaire pélagique, par M. c h. GTAVIQNS SR SL AT SORTE Les Hydroides de la baie de la Hougue, par M. A. Billard... Animaux donnés par diverses personnes au cours du 2° semestre 1902... Présentation, par M. E.-L. Bouvier, de trois livraisons des Lépidoptères ETOUIQUES sense dntiaio side tre ats nieivd ide d'a delete Présentation, par M. Ménégaux, du 1° fascicule de Lu vie des animaur illustres ,..... OR ad ee de dde Le Tumulus de la Bouchaille, à Savoisy (Côte-d'Or), par M, le docteur MANN dns das eue normes n] Muséuu. — vin. h3 AS6 SG 486 AS=- 457 h57 hS7 487 go 506 512 NOR Lésions stomacales observées chez un Python de Séba, par MM. L. Vaillant Et VASUPellit. 21 TRS MONS nee EN ET ENTER Description d’Arachnides nouveaux de la famille des Aviculariides faisant partie des collections du Muséum, par M. E. Simon............ Hyménoptéresouveauxdu Congo EME REP ER RPC E EE REC CREE La Faune etla Flore souterraines du puits de Padirac (Lot), par M. À. Viré. Description de Mollusques nouveaux appartenant à la faune souterraine de France et d'Italie, par M. Arnould Locard. ................,.. BOTANIQUE. Agenda horticole présenté par M. Louis Henry...................... Des variations mensuelles de la Faune et de la Flore maritimes de la baie de la Hougue (novembre et décembre), par M. A.-E. Malard...... L’hypostase dans le fruit et dans la graine, par M. Ph. van Tieghem. Deux Ochnacées nouvelles, intéressantes par leur habitat géographique, par MORTE EE ooodcoudovseouosasondoneoobésusavo Passage de la Son alterne à la position superposée de l’appareil con- ducteur, avec destruction des vaisseaux centripètes primitifs, dans le cotylédon de l’Oignon (Allium Cepa), par M. G. Chauveaud....... Les trois espèces cactiformes d’Euphorbes de la côte occidentale d'Afrique, paniMME Poisson te TB PE ECC EEE EE CCC LEE CLCEREE Quelles espèces produisent le caoutchouc du Dahomey, d’après les docu- ments fournis par M. Le Testu, par M. Henri Hua............. Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les serres du Mu- séum, en janvier 1902, par M. D. Bois. ..............0 Plantes de la région de Riobamba envoyées au Muséum par M. le docteur Rivet se STAR RATER EAST AE PE RSR SIRET Ouvrage intitulé : Botanique en Provence au xvi° siècle, donné au Muséum NOT ONe IE ooddonooodadonodbodvecoce AE Ouvrage intitulé : Physiologie des plantes, donné au Muséum par M. le pro- fesseur V. Palladine et MN. Karsakoff. en. Mémoire intitulé : L’œuf des plantes considéré comme base de leur classifi- cation, donné au Muséum par M. Ph. van Tieghem............ 5 Ouvrages divers donnés à la bibliothèque du Muséum par M. B. Renault. . La fleur dans les Plantes vasculaires diles Cryptogames, par M. Ph. van Mesnamo ave douobodode08 0.0 000 dobvo00 18 006 0000 $ De la variation de structure existant à l’état rome entre les racines à le radicelles de la Marsilie (Marsilia), par M. G. Chauveaud....... À De la répartition des épaississements extracellulaires dans les lacunes corti- cales de la racine des Préles (Equisetum), par M. G. Chauveaud. .. Liste des Champignons récoltés au Japon par M. le docteur Harmand, par MMAP#HanotetiNePatoulard Me PRE PRPENERPE PEER Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les serres du Muséum MERE RO PILE Din 0 bn De Gite 199} Résumé des distributions de graines, plantes vivantes, etc, faites par le Muséum (culture), du 1° octobre 1900 au 1° octobre 1901...... 203 999 p09 6o1 608 100 1148 127 129 22{ 134 — 049 — Spécimens de la flore du Tonkin envoyés par M. le docteur Chevalier... .. Des variations mensuelles de la Faune et de la Flore maritimes de la baïe de la Hougue (janvier et février), par M. A.-E. Malard:.,..,.. PAT L'embryon des Ochnacées et son emploi dans la définition des genres, par M-Ph:vanlieghem:.....................% SSD Notes sur quelques Agaves du Mexique occidental et de la Basse-Californie, par M. le docteur A. Weber, ............................. Le cristarque dans la tige et la feuille des Ochnacées, par M. Ph. van HEPRENE EEE CE eee ce CCE CEE TECCE Sur la préfloraison des Ochnatées, par M. Ph. van Tieghem. .......... Notes sur quelques floraisons ou fructificalions intéressantes observées dans les serres du Muséum, par M. Gérôme. ..................... Observations sur deux plantes du Gabon ayant fleuri dans les serres du Moon nM A HenTNENT PE PER CEA EEE CRUE EECE Le 14° bulletin de la Société d'histoire naturelle d’Autun est présenté par NM MRONANIL: 2 eme sis aiseleie ete ele sie see ae ale a Nele lc see ee Mémoires sur Les dérivés industriels du prain, du riz dans l’Indo-Chine française, offert au Muséum par M. H. Neuville. .............. Quelques genres nouveaux d’Ochnacées. Constitution actuelle de la famille, HOMO REA Emo ae Cor PONS Donc obr ve ce Sur l'homologie du sac pollinique et du nucelle chez les Endoprothallées ou Phanérogames, par M. Ph. van Tieghem..................... Envoi de 390 échantillons de plantes de la Nouvelle-Calédonie fait au Mu- éDpA M BEMNER RCE ec ner ee raie Cercouratée et Monoporide, deux genres nouveaux d'Ochnacées, par M. Ph. van Tiephem............... Dadocéoepestoonce JomBcnE Tor Structure de l’ovule des Caricacées et place de cette famille dans la classi- fication, par M: Ph. van Tiephem.-- 2..." 20,0... Sur un point de l'histoire du Paulownia au Muséum, par M. J. Poisson. . Développement des éléments précurseurs des tubes criblés dans le Thuïa orientalis, par M. G. Chauveaud................. RÉPRE A Les Cactées de Costarica, par M. le docteur Ab. Weber... ........... Quelques Algues de Madagascar, par M. P. Hariot................... Quelques nouvelles Mélohésiées du Muséum d'histoire naturelle de Paris, par M. K. Heydrich....... D Te der de Her de dc Quelques considérations sur la géographie botanique du Maroc, d'après les récolles de M. R. de Segonzac, par M. Ed. Bonnet. ............ Sur les collections botaniques faites au Dahomey par M. Le Testu, par MaHenriiAuRs mime mn iles ane danse masse so dede ous Description de deux fruils d'Apocynacées africaines, par M. Henri Hua... Cactées du Chaco austral (République Argentine) envoyées par M. E. Wagner seen nr een ds aida el Herbiers envoyés de Brazzaville par M. Aug. Chevalier. ..........,.... Plantes envoyées de l'Équateur par M, le docteur Rivet,,...,........,.. Collections d’essences forestières et de plantes en herbier de l'Indo-Chine, de l'Amérique et de l'Afrique données par M. J.-M, Bel. ....., “1 Divers mémoires présentés par M, B. Renault. ...... se Sr Nr Ouvrages divers donnés à la Bibliothèque par M. D, Bois. .,,,,,,,.,., — 644 — Encore quelques genres nouveaux d'Ochnacées. Tableau résumant la compo- sition actuelle de la famille, par M. Ph. van Tieghem. . ......... La Faune et la Flore souterraines du Puits de Padirac (Lot), par M. A. Viré. Sur une Ouratée de VAscension, par M. Ph. van Tieghem............. Structure de l’étamine chez les Scrofulariacées, par M. Ph. van Tieghem... Sur des productions cicatricielles, à forme bien définie, observées sur le tronc de Bouleau (Betula), par M. G. Chauveaud. .,.......... PHYSIOLOGIE. De l'action amylolytique des glandes salivaires chez les Ophidiens, par MIT (PO) neo ocacccdgvodbercosceosesoccoo Des ondes musculaires, respiratoires et locomotrices chez les Annélides et les Mollusques, par M. Georges Bohn........................ Relations de parenté entre nos deux espèces indigènes de Vipères (Vipera aspis et Vipera berus). Uülité des caractères physiologiques dans la classification parie CA PNisalx EP EEE EEE ER ECC PEER CECEÉE Sur la présence du venin en nature dans le sang du Cobra par M. C. Phi- CEE SEE PANNE AN a ASE LES CE Une observation d’hypnotisme chez le Cobra, par MM. Luc Arbel et Phisalix. Etude expérimentale de quelques lésions viscérales causées par le venin des Serpents, par M. le docteur Louis Vaillant-Hovius; offerte à la Biblio- thèque par M. le professeur Léon Vaillant. .................... Choléra des Autruches et des Nandous, par M. CG. Phisalix. ........,.. Maladie des jeunes Chiens. — Statistique des vaccinations pratiquées du 15 mai 1901 au 15 mai 1902, par M. C. Phisalix............. Sur la fonction sécrétoire el la morphologie des plexus choroïdes du système nerveux central, par MM. Auguste Petit el Joseph Girard. ....... Action protéolytique des glandes salivaires chez Îles Ophidiens, par NO IL I IEmNNbsosonbvangenvoncoss oo node 00 0 Bobaoonvop Polymorphysme des Pasteurella, par M. CG. Phisalix. ................. 1. Action de quelques venins sur les Glucosides. IT. Action du venin de Cobra suriémuisine, parM-l-Launoye- tee --cr-rLrecrcre La sécrélion dans l'intestin moyen du Bombus agrorum (Fabricius), par M Semichon sn PR MR Le anale te ee tea ee Te TE Étude comparative des effets de venin de Vipère sur le sang de Chien et de HapinpariM-(@Bhisalixe PERRET NEC ECC CTP ECC CETELCE L'Oxyde de carbone dans le sang des animaux isolés en mer, par M. Mau- rice Nico ane A Sn NE ente heros even cet ann tetes MCE L’Oxyde de carbone dans le sang des Poissons, par M. Maurice Nicloux. . Action physiologique de l'extrait de fraises, par M. E. Gley PALÉONTOLOGIE, GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. Échantillons de phosphales el de roches de l'ile du Grand-Connétable envoyés HRALEÉEN ES 6 d onioidonolo 5 cad 200 do 200000000696 0H000.6 0 Fossiles de la région de Majunga envoyés par M. Moriceau.. ........... 96 & — 645 — Fossiles de Patagonie envoyés par M. Tournouer. ................... 79 Aperçu géologique sur le Bambouk, par M. le professeur Stanislas Meunier. 135 Sur les figures de décomposition des cristaux, par M. Paul Gaubert ..... 138 Sur le rubis artificiel de MM. Frémy et Verneuil, par M. Melezer.. . ..... 145 Origine de quelques roches siliceuses stratifiées, par M. le professeur Sta- TFIABIMENNIEl. +2 me 2 via tre em mnielse slene à 9 re eee nd nee 229 Sur l’Accroissement des cristaux, par M. Paul Gaubert........ 0... 227 Cardite nouvelle des environs de Pierrefitte, près Etampes. — Note de M. le profeseunStanislas Meunier eee ce. 283 Minéraux des mines de rubis de Mogok (Haute-Birmanie) envoyés par METEO AIME RME COR LA eee Re nee en ae Le 290 Collection de pierres précieuses américaines acquise de M. Gr. Kunz (de la maison Tiffany de New-York) et donnée au Muséum par M. Pier- ; Dir MON bantosmoménobobranc boost Lee tes 202 Echantillons de néphrite et album donnés par M. J.-P. Alibert ......... 293 L’Igue de Saint-Sol-Belcastel, par M. Armand Viré................... 30/ Modèles de Foraminifères, sculptés par Alcide d'Orbigny, donnés par Ut nn tOninnneamesencerec toc bcetoseo nero toune 387 Le Niger, par M. le capitaine E. Lenfant........................., 387 Sur la double réfraction accidentelle des cristaux cubiques, par M. Paul (at Dent se eae ce mratianNale ra ua tots cine sleie aie nef ale so die 481 Ouvrage sur la Géologie générale donné à la Bibliothèque du Muséum par M. le professeur Stanislas Meunier.......................... 489 Observations sur les Lémuriens disparus de Madagascar. Collections Alluaud, Gaubert, Grandidier, par Guillaume Grandidier ........... ho7, 587 CHIMIE ET PHYSIQUE. Recherche et dosage du caoutchoue dans quelques Lianes africaines, par MA TTEAU ES ee use nelcie Ma es a ele nids etais mierais ea diode de cle 69 Sur la composition chimique de l'acide taririque, par M. le professeur CL be Eee toc oadtbocendedacnetaette 119, 229 Sur les sels de l’acide cétostéarique, par M. V. Hasenfratz ............. 154 Sur une eau minérale de Madagascar, par MM. A. Arnaud et V. Hasenfratz. 9284 Nouvelles observations sur la coagulation des latex à caoutchouc, par MEN eco Ie Eee etimeleelee anis ceneseesceie ha — 646 — TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE, EUROPE. Pages. Burcarie. Types ethniques du Rhodope, par M. E.-T. Hamy........... 6 Fravce. Des variations mensuelles de la Faune et de la Flore maritimes de la baie de la Hougue, par M. A.-Malard.................... 30, 190 — Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les serres du Muséum de Paris, en janvier 1902, par M. D. Bois............. 68 — Collection de Myriapodes donnée au Muséum de Paris, par M. H.-W. Brolemannisernleetemeebneetlenee CNE CE CU 80 — Contribution à l'étude de la répartition géographique du genre Niphargus en France et dans le Nord de f'Italie, par M. A. Viré..........., 9h — Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les serres du Muséum detPanis Peer RER Anne CREER EE 133 et oa4 — Résumé des distributions de graines, plantes vivantes, etc., faites par le Muséum de Paris, du 1° octobre 1900: au 1° octobre 1901.... 134 — Complément de la collection des Insectes houillers de Commentry, remis au Muséum de Paris par M. Fayol....................... 158 — Le Tumulus des Vendues de Verroïlles et de Montmorot, à Minot (Côte- d'Or) >1pariM-4e D'HEETMAAMV RE EEE EEE RENE ACCES 178 — Description des nouvelles espèces de Parathelphusa appartenant au Mu- séum de Paris, par M°° Mary J. Rathbun. ............,,..,. . 184 — Hommage rendu, au Laboratoire de Banyuls-sur-Mer, à la mémoire de M'A de Lacaze-Duthiers APP MER ee EEE TERRE 238 — Les collectionneurs de bêtes sauvages (1047-1592), par M. G. Musset, de la Rochelle. ........... SE RS UE TS vale ee ER Te de TUE 243 — Le cheval de Prjevalski (Æquus Prjevalski) au Muséum de Paris, par MÉTÉO uSta le tee A Een EE AE A RSS A ARR PINCE SES , oh — Note sur quelques floraisons ou fructifications intéressantes observées dans les serres du Muséum de Paris, par M. Gérôme. ........... 279 — Observations sur deux plantes du Gabon ayant fleuri dans les serres du Muséum de Paris, par M. Henri Hua.. "2e 281 — Cardite nouvelle des environs de Pierrefitte, près Etampes. Note de M. le professeuriStamslasMeumMer eee EE PERRIER PEN E PP ET ERE rer 283 — Le 14° Bulletin de la Société d'histoire naturelle d’Autun est présenté par MB :1Ren anti REP eTeNeNe ee A CA RTe 2091 — Un manuscrit de Danty d'Isnard à la bibliothèque d'Arras, par M. E.-T. RÉ TE SPAS 0 ne dite ME 0 d den 0 d'ail d 0 doc 900600 293 — Fibrome observé sur un Megalobatrachus maximus Schlegel, à la Ména- gerie du Muséum de Paris, par MM. L. Vaillant et A. Pettit...... 301 HOUR France. L'Igue de Saint-Sol-Belcastel, par M. A. Viré. ............... — Clérides nouveaux du Muséum de Paris, par M. Sigm. Schenkling.. . . — Animaux divers nés à la Ménagerie du Jardin des Plantes de Paris... — Protopterus annectens vivants envoyés an Muséum de Paris, par M. le DFE OL RSA RERO RE See RE ESS CP doup cache des Te — L'Oxylophe Geai (Oxylophus | Coccystes] glandarius Lin.) dans le Midi de Ja France. Un Coucou acridophage, par M. J. Künckel d'Herculais, — Note sur deux espèces francaises de Coléoptères du genre Rhipidius, par ik LE ME card aodreroococsvcebrdnaec or cobtaur oc — Les Astathes (Goléoptères cérambycides) et genres voisins de Ja collection du Muséum de Paris, par M. René Oberthuür.................. — Sur un point de l'histoire du Paulownia au Muséum de Paris, par M. J. LEONE Conconce or ostcoduponccnnrtecre are hoboeose — Quelques nouvelles Mélobésices da Muséum de Paris, par M. F. Hey- Soliteone occcce depot eve eo bobo CE cri Cobudos — Odonates indo-océaniens des collections du Muséum de Paris, par M. R. En ce 0e 66000 Barbade 108 T0 0e Et Seb DT EU NIT — Note sur quelques Choléviens du Muséum de Paris, par M. G. Portevin. — (Catalogue des Cirrhipèdes du Muséum de Paris, par M. A. Gruvel. ... — Les Hydroïdes de la baie de la Hougue, par M. A. Billard. ......... — Le soufre natif de la place de la République, à Paris, par M. le profes- CDN EANIRIAB MONNIER: te asie de eellié = ss elbieel se bleGls ee eteere(els — La Marcasite d'Épernay. Note de M. le professeur Stanislas Meunier. . . — Le Tumulus de la Bouchaille, à Savoisy (Côte-d'Or), par M. le D' E.-T. — Description d'Arachnides nouveaux de la famille des Aviculartides fai- sant parlie des colleclions du Muséum de Paris, par M. E. Simon... — La Faune et la Flore souterraines du Puits de Padirac (Lot), par M. A. MAT ren me ete ae bain e eee On Us due D'OR — Description de Mollusques nouveaux appartenant à la Faune souterraine de France et d'Italie, par M. A. Locard..............,.....,. frac. (Contribution à l'étude de la répartition géographique du genre Niphargus en France et dans le Nord de l'), par M. A. Viré...... — Deseriplion de Mollusques nouveaux appartenant à la Faune souterraine de France et d'Italie, par M. A. Locard........,.....,........ Suisse. Lettres écrites par Buffon à Jalabert de Genève. .....,..,...,.. — La 6° session du Congrès international de zoologie se tiendra à Berne Ce GER 0 D ER AC PE TO DOUDOU ED CDS ASIE. ÿ As1e (Hémiptères hétéroptères d'}, par M. J. Martin. ................ Binmants (Collections diverses de) et de l'Inde, envoyées par M. J. Claine, — (Minéraux des mines de rubis de Mogok Haute-), envoyés par M. J. Claine, 333 290 — 618 — Drouxcane. Le cheval de Prjevalski (Zquus Prjevalskii) au Muséum de Paris par Me AOustate Re REP CCR eee CEE LC E CEE Gorre Persioue (Arachnides recueillis au) par MM. J. Bonnier et Ch. Pe- LEZ NPaLAM= RES MON eee eeeerere ere CCC LCC CLIS Hiwaraya (Deux nouvelles espèces de Plateros de V), par M. J. Bourgeois. — (Trois nouvelles espèces de Malacodermes de P), par M. J. Bourgeois. . Ixpe (Collections diverses de Birmanie et de l) envoyées par M. J. Claine. — Odonates indo-océaniens des collections du Muséum de Paris, par M. R. Martin nero sn Ixnes anéLaises. Les Dublas de Bulsar, esquisse anthropologique, par NÉE ocosocs docddoudacdooooudododondsodnusc — (Compte rendu d’une mission aux), par M. le D° L. Arbel......... — (Mammifères et Oiseaux des) rapportés par M. le D° L. Arbel....... Ixno-Cuive (Jeune Éléphant femelle [ Rachel] envoyé del) par M. P. Doumer. — (Mémoire sur : Les dérivés industriels du grain, du riz, dans LP), offert Ho ONE ES Sono snooenoncabenscouccoodegbasococ — (Collections botaniques de l}, offertes par M. J.-M. Bel. ........... Ixno-Cine Française (Notes sur les plantes à. caoutchouc de l), par MATTurquet ete crreecereeeecccceccc--cerecrcerreecte a Japon. (Coléoptères Silphide, Nitidulidæ, Rhysodidæ, Cucujidæ, Crypto- phagidæ recueillis au) par M. le D° Harmand, par M. A. Grouvelle. — (Deuxième liste de Cicindelidæ, Elateridæ et Melusidæ (Eucnemidæ) re- cueïllis au) par M. J. Harmand, par M. Ed. Fleutiaux.......... — (Malacodermes récoltés, en 1900. au) par M. J. Harmand, par NEIL inngemEooooooodoccaodeuododdodegenocesdosvoouss — (Liste des Champignons récoltés au) par M. le D° Harmand, par MM PMHarotietiNe Patouillarden eee ce erRenrce--t-te — Coléoptères Lampyrides recueillis aux environs de Tokio par M. le D'° Harmand, nommés et décrits par M. Ern. Olivier. ........... — (Fibrome observé sur un Mepalobatrachus maximus (Schleuel) à la Mé- nagerie du Muséum de Paris, par MM. L. Vaillant et A. Pettit. . . Sisérre (Relation d’un voyage en) et au Japon, par M. P. Labbé... 938, — Collections zoologiques recueillies dans la région du Baïkal, par MEME ébicoceadouaocsoncodntasauounonconnouoe Tinor (Sur une Ochne nouvelle originaire de), par M. Ph. van Tieghem. Toxkix (Insectes du) envoyés par M. Weiss. ........................ —— (Spécimens de la Faune et de la Flore du) envoyés par M. le D'Che- Wie Hddovtodoantdoosoudoscoovnoagenouassanconsconvo >// 506 161 DO Toxnis. M. D. Pois représentera le Muséum, à Hanoï, au Congrès interna- lional des Orrentalistes.................c DOC ASC ARE . 386 Tonowe n'Aste (Description d'un Dorcadion de la), par M. Pic... ...... 93 AFRIQUE. Arnoue (Sur une Ouratée nouvelle à stipules latérales et libres, originaire d'}), par M. Ph. van Tieghem. ......... Décoéce OO ACO POELE 50 — Recherche et dosage du caoutchouc dans quelques Lianes africaines, par M. Arnaud........ nénoocoue consnbboCvne note POoceobros 69 — (Panthère et Potamochère d’) donnés par M. le docteur Maclaud..... 299 — (Nandou d’) donné par M. V. Dupont. ........................ 299 — Le Niger, par M. le capitaine Lenfant.......................... 387 — Description de deux fruits d'Apocynacées africaines, par M. H. Hua. 459 — (Collections botaniques de l) données par M. J.-M. Bel............ 187 — Note sur les Palæmonideæ africains provenant des Ste d'Ed. Foa, par M°H° Coutière . .......... HOHaob0 den SEA PEU LE 515 — (Contribution à l'étude des Lianes à caoutchouc d’), par M. Arnaud .. 573 ArnQue occrpenTace (Sur trois espèces cactiformes d'Euphorbes des côtes de l'}, par MM. J. Poisson et J. Pax...... Sand oce be Jécorac 6o — Aperçu géologique sur le Bambouk, par M. le professeur Sr MAnTErconoabocncaonscerodonndononbceoounboootbn0 anne 139 Arnioue ortenrace. Sur une espèce de Rongeur du genre Lophiomys capturé à Goba (pays des Gallas), par M. E. Oustalet...........,... 24004100 Aenoue omenrare AzLemanDE (sur des Reptiles et Batraciens de l), par RE a mtiboconacoourosootenvoendHesopopoeneonrer ho Arnioue mroricane (Aracbnides recueillis dans l) par M. Ed. Foa, par LU Sion cudéedogse co Porn eee be one ois SOU D13 Ascexsiox (Sur une Ouratée de l'), par M. Ph. van Tieghem........... Gi4 Cnam (MM, Decorse et Gourtet sont désignés pour faire partie de la mission du)et du Tchad........... nibaue nono enon eE 237 — (Communication de M. Aug. C Hévaler sur la mission qu'il va diriger au) EMAUMECNU ES PAS ere ets lerare ol rteretarettiaiate cietele à de ee en ds 290 Cowones (Insectes, Tortue luth et spécimens divers du Congo et des) donnés DANS DVD Er ESP ER See A8 Coxco (Insectes, Tortue luth et spécimens divers du ) et des Comores, donnés DEMI D DOWERE ERREUR EUR dde date UT s (LEA TOR (Di — 650 — Coxco. (Hyménoptères nouveaux du), par M. R. du Buysson.......... 599 Coxco rrançus. Reptiles, Insectes et Lombriciens de l’Ogoué envoyés par NON EME Oo cooodpnoocsodondomdovogononeonpaonnne 2 — (Cichlidé nouveau du), par M. le docteur J. Pellegrin.............. h19 — Animaux et herbiers envoyés de Brazzaville par M. Aug. Chevalier. ... A86 Coco occipenrar. Serpents el Insectes de la région de Mayumba envoyés Mo EN ooonoberacsodeocsonouoscoucoodnoneooa 198 Côre »’Ivemme (Description d’une espèce nouvelle du genre Heteropanope Stimpson, provenant de la), Heteropanope africana, n. sp., par M. J.-G. de Man... . Soeurs ere bites LT es 254 Danowex (Quelles espèces produisent le caoutchouc du), d’aprèsies documents fournis par M. Le Testu, par M. H. Hua...........,......... 62 — (Sur les collections botaniques faites au) par M. Le Testu, par MH ua M een eee eme tie ee LEE h78 — (Note sur la culture du Cotonnier au), par M. E. Poisson........... 62 Gasox (Observations sur deux plantes du) ayant fleuri dans les serres du Muséumide Paris par MAÉ Hua ER E CEE RCE CCC CCC 281 — (Surles Reptiles et Batraciens du), par M. F. Mocquard............ ho Guixée Française (Sur des Reptiles et Batraciens de la), région de Kou- RÉ MU nEtL ao sed bdoddononosaboconeunc lol Mi\nacascar. Fossiles de la province de Majunga envoyés par M. Moriceau. 2 — (Photographies de) présentées par M. Ch. Alluaud............... 5 — (Collection de Lépidoptères de) offerte par M, le capitaine de L'Orza (OR TEMEME SEE Sdenoccsovrdobvovdoooosendoodococ 158 — (Mission effectuée dans le Sud de) par M. G. Grandidier.......... 174 — (Description d’un Coléoptère nouveau du genre Scarabæus | Ateuclus ] duisudide) "nanMAGhPANTAUTEER EE EREP EEE ECC AE CCE CE 250 — Sur une eau minérale de Sainte-Marie-de-Marovoay, près Majunga, paniMME MA MA maudietNE Hasentratz eee LE Ce CCE CCC 284 — (Présentation d’un ouvrage contenant des conférences faites, au Mu- séum, sur) et intitulé : Madagascar au debut du xx° siècle ....... 290 — (Description des Clérides recueïlis dans le Sud-Est de), par M, le DiDecorse par MAT MRairmaner Pere ee CCE eee et 300 — (Quelques Algues de), par M. P. Hariot.............,......... hzo —— Coquilles de l'ile Androsa et du cap Saint-André envoyées par M. Fer- ot er ne SO AU to JU D à à 487 — (Observations sur les Lémuriens disparus de). Collections Alluaud, Gau- bert, Grandidier, par G. Grandidier.. ,.......,.......... h97, 587 Maroc (Quelques considérations sur la géographie botanique du), d’après les récoltes de M. R. de Segonzac, par M. Ed. Bonnet. ,........ 456 — 651 — Zamsèze (Diagnose d’un Amphipode nouveau {Orchestin excavata] du Haut); par MAEdA CRETE ERP Eee ere 350608 AMÉRIQUE. Auménioue (Collections botaniques de l) données par M. J.-M. Bel... .... Auénious cenrraze (Cichlidés nouveaux de l), par MM. L. Vaillant et IL IMEERN be ononooposnehanssrenchontoenteccnseser v…. Auénioug mérinionaze. Les Chamacocos, esquisse anthropologique, par MARS DMHAMY EE em eee CCC ot , Bnési (Cichlidés rapportés du) par M. Jobert, par M. le D° J. Pellegrin. — (Collections de la région de Tijuca envoyées par M. E. Wagner. ..... Cauronnie (Notes sur quelques Agaves de la Basse-) et du Mexique occi- dental panne DFA) Weber AR Re ere = Caxana (Relation d’un voyage au), par M. Obalski .................. Gosra-Rica. Lettre de M. H. Pittier.......,........... TE IAE — (Les Cactées de), par M. le D' Alb. Weber..................... ÉQuareur. Oiseaux, Insectes et plantes de Riobamba envoyés par M. le DARIYER ST LE ele ace ae A RO MERE DIRE D OOUIE — Insectes envoyés de Tulcan par M. le D° Rivet................... — (Insectes, Oiseaux et Plantes de l’), envoyés par M. le D° Rivet..... 2 : = a . FAQ ROME) . ; Srars-Unis. Collection de pierres précieuses américaines acquise et donnée au Muséum de Paris par M. Pierpont Morgan................. Guyane Fraxçuse. Echantillons de phosphates et roches de Pile du Grand- Connétable et pièces anatomiques, envoyées par M. F. Geay...... = IAEIUpUE des Mammifères rapportés de la), en 1898 et ue (a 3° et 3° notes), par M. À. Ménégaux. ........ AGO 1gue — (Trente-deux animaux vivants de la), envoyés par ] M. E. ee — licttre de M. F. Geay (datée de Cayenne). .......... A COMOERETE — Gravures rupestres de la Table du Mahury, près Cayenne, par M. E.- DH e--re ride ne meer s CUS muets et dra te de VI à — (Cichlidé nouveau de la), par M. le docteur J. Pellegrin. .......... — M.E. Merwart annonce la création d’un musée local à Cayenne el d'une ménagerie à Montabo: -...:...:...... 0.0.0 — Sept caisses de collections (4,000 spécimens), envoyées de Cayenne, De MORE Geaÿ ee RO ee ee ee ee eee Masounes (Collections des Îles) et de la Terre de Feu envoyées par M.R. HORRIÈTE ie eee ane taie aa es ae RE en ent 292 — 0652 — Mexioug ocanenraL (Notes sur quelques Agaves du) et de la Basse-Cali- fornie, par M. le docteur A. Weber. .........,..... AE CERRE Paraconie (Fossiles envoyés de), par M. Tournoüer.................. Répugzique AnGenriNe. Exploration des plaines du Chaco, par M. E. MEN 0 oo oo 0000 000 ap aole MPa ae leve ee della lee rene tn le — Envoi de six caisses de collections (Oiseaux de proie, Insectes [nid de Mélipones |, erànes et Cactées du Ghaco austral), annoncé par M. E. WEEPoogocouvooonoododvdosooogsvoan ado 00 0000000000 Terre DE Feu. (Collections de la) et des îles Malouines, envoyées par MiRené Boissrere tr meer nee Et 0.0.0 OCÉANIE. Océanie. Odonates indo-océaniens des collections du Muséum de Paris, RAM ONE ERIC Bon 600 081 0000 00 Bu 0 ua 0le ba eu bo Nouvezce-Caéponte (Plantes de la) envoyées de Nouméa par M. Bernier. Nouverzes-Hésrins (Collections des) envoyées par M. le docteur Joly... . Touamorou (Mission scientifique aux îles), confiée à M. G. Seurat....... 218 79 386 h86 158 —(D0Da — TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES ET DES PRINCIPAUX GENRES. ADIOAIUB es 1 ne 5 oesseleie 5e Abrosius cyaneorufus... ..... AAA BAV LE tee sislaciaie sue e Acropholius Mathiauxi . .. . .. Acropholius Alluaudi........ Agaye Datylio............. Agave tequilana ........... BRABANT meet e st ee Allium cepa (anatomie) ... Alloneura dorsonigra........ AIO Dee Samoa = Antenius laticlavis.. ... ..... - Antenius quadriviltalus.…. . . Anthurus trifidus..,....... Arachnoclerus............. Aulomale rugosa........... Automate Talismani........ Baiïssea axillaris ........... Betulus (Observation sur des productions cicalricielles) . . Bombus agrorum (sécrétion) . GONE NN ROT ERP Bradypus cuculliger. ....... Bucorvus abyssinicus.. . ..... Bythinella Padiraci.. ....... (CAES LAON Sie Üos Callimerus flavofasciatus. . . .. Cardiophorus Lewisi. ....... Cardiophorus subæneus.. . . .. Cardita Chaylai............ Cariacus (Mazama) americanus, Var, SAVANNATUM .. ....... CArDODNUSS- Pr Ce ee Cephaloclerus basipes. . . .. Cercetius Perezi........... Cercouratée ......... noote Cereus acutangulus......... Cereus Aragoni........... . Cereus calcaratus. ..... os Cereus Gonzalezii......, Ha Cereus slenoplerus. ........ Cereus Touduzi........ océ Cereus trigonus, var. Cosla- TICENISIB a alotue s aie a sie Cereus Luna. ...:......7 Cerianthaire pélagique. . . Cestotrema Bastardi........ Chalinus Haugi............ CHaMACOCOS: Cie ce. Cholæpus didactylus.. ...... Clava squamata ........... Clerus binodulus.. ...,,.,... 204, 207, Conchoderma......,,..... Corymbiles japonicus . ...... Corymbites Lewist.....,.,,., “Go h6o Corymbites Motschulskyi..... 9° Heydichrum Haugianum .... 600 Cotoneaster Francheti.. . . . .. hgo Hunteria Ballayi........... 281 Cryptohypnus nitidus. ...... 19 Hydoum cucullatum........ 131 Cynopithèque nègre ........ 5 Hylambates Haugi . ........ h13 Dasyprocta acouchy......... hg2 Hylambates ocellatus ....... h13 Delesseria Ferlusii. ........ hi Hypocælus japonicus . ...... 94 Dermatea endoneura.. . ..... 133 OÉRÉPAAATAS Goo ue 5o/ Diadocyrtus Decorsei . ...... 596 Dagenotillus PEPEC EN CECEE 910 Dichelaspis............... 595 | Lagenotillus Alluaudi....... 310 Dictyopterus (Eros) Harmandi. 89 | Lama guanaco ............ 293 Dictyopterus (Platycis) conso- Landolphia florida......... 65 JUN do 0000 0 0000 2060 0 90 Landolphia owariensis...... 65 Didelphys marsupialis.. . . ... h95 Landolphia scandens........ 66 Didelphys marsupialis, var. au- VartetiaWireit Percer EEEE 6og HAopoocooveocroconoo h95 Lemur insignis... 587, 588, 589 Didelphys (Metachirus) oppos- Lantinus lamelliporus. . . . . .. 131 SUD ee CCE L96 Depas At CCC CE CULEEE Do4 Didelphys (Philander) philan- Leptodira Pobeguini........ h15 CENT o tes sos ave h96 Liostylus analis............ 319 Dissochaetus.............. 513 Liostylus pictus ........... 312 Eburifera biareuata......... 315 Lissaulicus dispar.......... 326 Eburifera pulchra.. ........ 328 Lithophyllum acrocamp- Eburifera sexperlata . . ...... 31h (T9 0 0 0 00/0 60 008 0 ho, 47 Eburifera tenuecincta .. ..... 315 Lithophyllum cristatum..... k73 Eisigella ouanaryensis .. ..... 160 Lithophyllum madagas- Embolosterna vacca......... 336 Carense eee ele he, 473 Entypesa nebulosa... ....... 599 Lithophyllum pseudoli- Epurea Harmandi . ..... 119-0002 0 chenoïdes.......... ge, 47 EquisetumErEERP PR EErERTEE 197 SR o do doonosd eco pol Equus Prjevalskii. . ........ 2h Lonchoglossa caudifera... . il Euphorbia Poissoni . ....... 62 Lophiomys Bozasi.......... hoo Euphorbia Renouardi. . . .... 61 Lophostoma bidens ........ 19 Fraises (Action physiologique EPS dd 0 200 80e 00 ba ga 160 de l'extrait de)......... Gia Lycophidium Werneri . . . ... ha Hüniathorrens ere rte 11 Macrotelus maculicollis.. .... 307 Genysochaera Decorsei. ..... 597 Marsilia (anatomie). ....... 11/ Heros (Gichlasoma) hetero- Mazama dichotoma......... 493 (lnintbencacéodsodancte 56 Megachile scindularia. . . . ... 600 Heros (Cichlasoma) spinosis- Megaladapis Edwardsi..,... 198 SINUSITE, 87 Megaladapis madagascariensis. 4197 Heros'menio...:..... 0." 88 Megalobatrachus maximus Heterogomphus unicolor..... 5o6 (tumeur) PEER TEREEEES 301 Heteropanope africana. , .... 254 Megapenthes flavus. ....... 19 — 655 — Megapenthes japonicus…. .... 18 Melanotus Harmandi , ...... 21 Melobesia triplex.…. .... hgo,, 473 Mesomys (Echinomys) spi- TOO 00 CE CEE ho2 MIGrANATA 2.2.0. 560 Micromerus robropictus. . ... 508 Microrhagus ramosus. . ..... ol Molossus nasutus .......... 12 Molossus rufus, var. obscurus. 19 Monoporide ....:......... h34 MOTANIA Se ere see h8o MVmApodes ee. 80 Néetroplus Bocourti........ 59 Neopallodes Harmandi.... 15, 17 Nesocordulia spinicauda. ... 511 Nesolestes rubristigma. . . ... 510 L'Hiisoccbctononrodee gl Notonecta Kirkaldyi........ 336 Ochna Decaisnei.. ......... 49 Ochnes.... 47, 208, 266, 273, 371, 133 CHORALE AT ne er ne 506 Opilo anguinus............ 314 Opilo biguttulus........... 313 Opilo costipennis. ......... 313 Opilo strigicollis.…. ......... 399 Opilo triangulus........... 329 Opuntia Ficus imdica....... h67 Orchestia excavata. ........ 591 Orolestes octomaculata. . .... 506 Orthrius dorsalis .......... ga Orthrius lateralis. ......... 394 Orthrius rufotestaceus. . . . .. 323 Orthrius tubereulicollis. . . ... 323 Ouratea Lecomtei.......... 51 Ouratea Lessont........... 614 Oxylophus glandarius. . ..... hos Palæmon (Eupalæmon) Foai.. 517 Palæmon (Eupaliemon) sp. (?). 519 Palæmon (Parapalæmon) doli Pallenis angustula.......... Pallenis armipennis ........ Pallenis crinitifasctata. . . . ... Pallenis cuspidata. ......... Pallenis elegantula. . . ...... Pallenis hæmatodera. . . ..... Pallenis parceguttata.. . ..... Pallenis semicristata. ....... Paraphæa barbata... ..... Paratilapia dorsalis.. ....... Pasteurella (Polymorphysme). Paulownia. . . ... ne NE Pelonium inaequalicolle . . . .. Pereskia Nicoyana ......... Peromyseus mexicanus . . .... Phacelocarpus affinis.. . . .... Phalanger renard. . .. are Phloeocopus costatus.. . . .... Phyllocactus cartagensis.. . . Phyllocactus costaricensis . . Phyllocactus grandilobus.. ... Phyllocactus lepidocarpus. . . . Phyllocactus macrocarpus. . .. Phyllocactus Pittiert. . ...... Plateros (Plancteros) Harmandi. Plateros (Planeteros) proxi- DAS etats tatoo lblarste Plathanoceras #7... Plathanocera uniformis.…. .... Platyclerus semirufus . . ..... Pleurotus Harmandi........ Podabrus (Anolisus) eburneus. Podabrus marmoratus ...... Pecilasmes 2243 7200 Pœcilocoris dissimilis . ...,.. UT TE Ra ons ours Polyporus (Merisma) lithophyl- 10146: 4 ER. 131 26 — 696 — Potamon (Parathelphusa) Beau- VOBoosonolonobé done 189 Potamon (Parathelphusa) Du- fEibosoooonoasosebs os 185 Potamon (Parathelphusa) Ger- MMS adonobooooo sue 187 Potamon (Parathelphusa) Har- MEN 2 50000 00010 00100 186 Potamon (Parathelphusa) Main- Gigioovosuooascavonsb 18h Potamon (Parathelphusa) Mar- Enogovosoueorésosove 187 Potamon (Parathelphusa) Neisi. 186 Potamon (Parathelphusa) pro- ifioodoococscodobont 186 Potamon (Parathelphusa) Le- tragonum.............. 180 Priassus Excofheri.. . ....... 335 Priocera pygmaea.......... 391 Priocera strigicollis. . ....... 32.0 Prionochaeta Harmandi. 519, 513 Protopterus annectens....... 387 Pseudopallenis splendida..... 319 Pseudophlebia trinervulata. .. 510 Psilocladus variolosus. . . . . .. 188 Pvractonema Harmandi . . ... 188 Pyractonema puerile........ 189 Pyrocælia umbrosa. . ....... 189 Python de Séba (observ. sur des lésions stomacales) .... 593 Rappia Ferniquei. ......... hoz Rappia symetrica . ......... Log Reithrodon Alstoni ......... ho Rhene Hour eee ARE 2 nl Rhinophyllia pumilio.. ...... 13 Rhipidius parisiensis.. . ..... los Rhipidius quadraticeps. . . ... lo Rhipsalis anguslissima. . : . . .. 65 Rhipsalis Biolleyi . ......... h67 Rhipsalis Cassytha......... Rhipsalis ramulosa ......... Rhipsalis Tonduzii......... Saccopteryx leptura ........ ScalpellumMe ee EEE CRE RC TEE Scarabaeus Sevoistra. . . .:... Sciurus aestuans........... Sciurus variabilis .......... Scrofulariacées (structure de létamine) CÉPPPCEERCEE Siphonocladus Delphini.. .... Stenasellus Virei ........... Stenocylidrus fasligiatus. . . . Stenocylidrus semisuturatus. . Stenocylidrus virgulatus. . . Tamandua tetradactyla subsp. Tenerus analis............ Tenerus robustus .......... Tetragnatha Foai.......... Thalerocnemis basiventris.. . . Themus Harmandi......... Thomisus Bonnieri........ e Thuia orientalis........... Tilloclerus aurosus. ........ Tylostema longifolium....... UV aa RENAN aps Valvata Moquiniana ........ Vampyrops lineatus......... Vipera aspis et Vipera berus (Parenté) MERE EEERE Vipera berus (embryon). . . AGE odonooesoussu Xamerpus fasciolatus . . . .... Xanthochrous (Perennes) me- Nenoclenus PIC Xylobanus japomieus. ....... Zophoryctes flavopilosus . . .. : TABLE DES FIGURES ET DES CARTES CONTENUES DANS CE VOLUME. Pages. Plantule d'Oignon (Allium cepa). Anatomie (fig. 1 à 10). 53, 54, 55, 56, 57 58,59 Vipera aspis et Vipera berus (fig. 1 el a)......................... 103 Marsilia Drummondii (Coupe transversale de Ja Racine de). Phases de dé- veloppement (fig. 1 à 8).. 114, 115, 116, 117, 118, 119, 120, 192 —- (Coupe tranversale de la Radicelle de). Phases de développement (fig. g É HS)osooscoreoococoeoconedencebdespocobocobc 124,125, 126 Equisetum ramosissimum (Portion de coupe transversale de la Racine d?). Phases de développement (fig. 1 à 3)................... 198, 129 Essai d’une carte géologique du Bambouk......................... 130 Itinéraire suivi en 1901 par la mission Grandidier dans le Sud de Mada- Gascar............. sons 179 Coupe verticale et longitudinale de ja cheville naissante de la corne d’un Veau 4gé/de & semaines (fig. 1)...-.......,.. ee 199 Représentation schématique du développement de la cheville des cornes (CHE) OC EE AO PE Ee CC 201 Coupe verticale de l’étui corné d’un Veau de la race auvergnate ägé de nANAlA 0 Sentanes (Hp D)ueriet eee ses me sieste meseisisiee 209 Coupe verticale de la corne d’un Veau charolais âgé de 30 à Lo semaines (ir baosoboécothcoodobenteE tenter eonconsuedoiee 202 Représentation schématique du changement de corne (fig. 5).......... 204 Agave tequilana Web. (Photographie) [fig. 1]...................... 221 — Photographie de la plante en fleurs (fig. 2)..................... 299 Gravures rupestres de la table du Mahury......................,.. 240 HTÉFOUA NON | GfNCAN A ee else misent sa eee sleme ser tele del se 255, 296 Tumeur et face dorsale de la patte antérieure droite d’un Megalobatrachus HAINE oc bone po MERE coton 301 Coupe transversale d’une masse polyforme de cetle tumeur (fig. 2)..... 309 PROC UT abrortucooiddodedoour Copodooe eco ons 334 EPORMRETCOINen MR en croteenclsecissstesteeteen evene 339 Roca FAIT TTON COMMON ITU 337 =) (Patte intermédiaire de) ee. 1e ee sens sessc-nesseses-e 337 Avant-corps vu de dessus et de profil chez les Rhipidius quadraticeps el pa- TE ee dent eee eee dose io nil has Vamauons des Pasteurella (fig). ee h30 Thuia orientalis. Anatomie (fig. 1 à 6)...... 148, 49, 450, 451, 459, 453 RONA USA NEUTRE. «sance esse seuls .. 466 Rhipsalis ramulosa syn, coriacea. ........,.....,,.,...,.......... 4166 Muséum. — vit, hh — 658 — Megaladapis Edwardsi (G. G.) [ Mâchoire inférieure de]............... L98 — (Mächoire inférieure et phalange de)....................... 100 Palæopropithecus ingens (G. G.) [Mächoire inférieure de)............. 502 —HiRémunde)- Lecce CecECrR CL OUoooobouontodonenebhno 503 —(Mächoire inférieure de)... MR eee commente 5o4 Pinus maritima. Anatomie (fig. 1 à 12). 550, 551, 552, 553, 554,555, 556, 557, 558 Mächoire supérieure de Lemur insigms.........,............. 587, 988 Mächoire inférieure de Lemur insignis ....................... 588, 589 Lésions stomacales chez un Python de Séba........................ 594 StenasellusVare nous PER ERP EE CCR T D EE UE DA 603 — Dr nero coocenoocouoccoooococooccobcocveosoocoos 6ol Ischyropsatis luteipes. E. Simon. ................. recense 606 Bythinella Padiracr et Lartetia Vire... ANdDoONnO0aBÉoénnonenpason 609 Productions cicatricielles observées sur le tronc de Bouleau (Betula). 622, 6a4 — 659 — ERRATA. Page 3, 8° ligne, à partir du haut. Lire : Pittier (H.), au lieu de Wittier (H.). Page 53, 1" ligne, à partir du bas. Lire : à partir de la radicule, au lieu de à partir la radicule. Page 63, 2° ligne, à partir du haut. Lire : Heudelotii, an lieu de Hendelotir. Page 68, 11° ligne, à partir du haut. Lire : cœrulescens, an lieu de cærallscens. Page 126, 10° ligne, à partir du bas. Lire : radicelle, au lieu de radtellle. Page 126, 7° ligne, à parlir du bas. Lire : travail, au lieu de travait. Page 149, 18° ligne, à partir du hs. Lire : contenu, au lieu de contenue. Page 168, 15° ligne, à partir du haut. Lire : àris blanc, au lieu de sris hlanc. Page 197, 17° ligne, à partir du bas. Lire : primitif, au lieu de primihf. Page 196, 4° ligne, à partir du haut. Lire : Cirrhipèdes, au lieu de Cinhipèdes. Page 233, 6° ligne, à partir du haut. Lire : chlorhydrique, au lieu de chorhy- drique. Page 348, 6° ligne, à parlir du haut. Lire : cæposarce, au lieu de cœnosarc. Page 348, 14° ligne, à partir du bas. Lire : obovale, au lieu de obovovale. Page 369, 2° ligne, à partir du bas. Lire essais, au lieu de esars. Page 379, 11° ligne, à partir du bas. Lire : aisselle, au lieu de aiselle. Page 398, 11° ligne, à partir du haut. Lire : Lophiomys, au lieu de Lophionys. Page 399, 11° ligne, à partir du bas. Lire : Lophiomys, au lieu de Lophionys. Page h10, 15° ligne, à partir du bas. Lire : Gabon, au lieu de Gabon. Page 414, 4° ligne, à partir du bas. Lire : dus au grattage, par déchauss:r, au lieu de dus au grattage, déchausser. Page 445, 12° ligne, à partir du haut. Lire : Bose, au lieu de Desfontaines. Page 446, 8° ligne, à partir du bas. Lire : éléments, au lieu de éiéments. Page 484, 2° ligne, à partir du haut. Lire : se rapporte à, au lieu de se rap- porta à. f Page 499, 9° ligne, à partir du bas. Lire : Gaubert, au lieu de Gaubet. Page 509, 15° ligne, à partir du haut. Lire : au point, au lieu de au poids. Page 509, 18° ligne, à partir du haul. Lire : anaux , au lieu de anals. Page 519, 14° ligne, à partir du haut. Lire : céphalothorax, au lieu de cepha- thorax. Page 520, 5° ligne, à partir du bas. Lire : de Man, au lieu de de Mau. Page 534, 18° ligne, à partir du haut. Lire : où un nombre, au lieu de on un nombre. Page 539, 9° ligne, à partir du haut. Lire : Venins, au lieu de Venus. Page 540, 7° ligne, à partir du haut. Lire : coagulabilité, au lieu de coagulala- bilité. Page 570, 2° ligne, à partir du bas, Lire : sphéroïdaux, au lieu de spéroidaur. tes RPM AN TRES ne sh. in Û LL AA ET M PRESS TO ; e RNA sf ot de MR EE Mt hé ub de È M à ; era art 14 sinus £ ne re SR HAE LR Aer A L'AMOUR Fi Mare, nn 1 EUX 1 ts L'on OR AA NAT Ÿ mai ONE ? 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