>v- ■r ir* v v -. * • 5i L-và ~& WM SALUTtJt ro*Ânrnn JÎÎPDVYORKBQTANICALGARDlf G Oo3 BULLETIN DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE TOME NEUVIÈME 1903 NEW YOR BOT A N1C> GARDEf PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCGCIII MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DV MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1903 N° 1 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE M D CG CC III SOMMAIRE. Png«s. Nomination de M. le professeur L. Vaillant comme assesseur du Directeur «lu Muséum pour l'année 190.3-, de M. Edmond Perrier comme pro- fesseur d'Anatomie comparée; de M. Marcellin Boule comme profes- seur de Paléontologie; de M. K.-L. Bouvier comme chevalier de la Légion d'honneur; élection de M. le Dr Gley à l'Académie de méde- cine. Mort de M. Marchand 1 Coriespondance. Lettres de MM. Guérin et Diguet; présentation d'ouvrages. 3 E.-T. Hamy. Note pour servir à l'anthropologie de la Boumélie orientale. . 0 E. Oustalet. Note sur les bézoards du Cheval 9 E. Oostalet et G. Grandidier. Description d'une nouvelle espèce d'Oiseau, type d'un genre nouveau, provenant de Madagascar 10 G. Grandidier. Description de Y Hypogcomys australis, une nouvelle espèce de Bongeur sub-fossile de Madagascar 1 3 Dr Arbel. Note sur l'Alethe 1 5 E. Ollivier. Coléoptères Lampyrides capturés à Dardjilling par M. le Dr Har- mand 19 M. Pic. Anthicides nouveaux des collections du Muséum de Paris ao A.-L. Montandon. Deux nouvelles espèces du genre. Belostoma Latr. (= Zaitha Am. et Serv. et auct.) des collections du Muséum de Paris 21 A. Gruvel. Cirrhipèdes operculés nouveaux ou peu connus de la collection du Muséum 93 G. Bohn. De l'indépendance fonctionnelle des zoïdes d'une Annélide, à propos de phénomènes de rotation présentés par les Hirudinées. ... ait P11. va.v Tieghem. Quelques espèces nouvelles d'Ochnacées 3o E. Drake del Castillo. Note sur les plantes recueillies par M. Guillaume Grandidier, dans le Sud de Madagascar, en 1898 et 1901 35 Stanislas Meunier. Sur une série de roches rapportées en i83i, de l'île Julia, par Constant Prévost, et conservées dans les collections géo- logiques du Muséum 46 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1903. - N° 1. 65e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 2-y JANVIER 1903. PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER. fcW YORK DIRECTEUR DU MUSEUM. BOTANlC/ . GARttfcN M. le Président dépose sur le bureau le huitième fascicule du Bulletin, pour Tannée 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 23 décembre 1902 et la table des matières du tome huitième de cette publication. Par arrêté en date du 26 décembre 1902, M. le professeur Vaillant (L.) a été nommé assesseur du directeur du Muséum pour Tannée 1903. Un décret en date du 23 janvier 1903, rendu par M. le Prési- dent de la République, sur le rapport de M. le Ministre de l'instruc- tion publique et des beaux-arts, nomme : i° M. Perrier (Edmond), membre de T Académie des sciences, professeur de Zoologie (Annélides, Mollusques, Zoophytes) au Muséum d'histoire naturelle, comme professeur d'Anatomie com- parée audit établissement, en remplacement de M. Filhol, décédé; 2" M. Boule (Pierre-Marcellin), docteur es sciences, assistant au Muséum d'histoire naturelle, comme professeur de Paléontologie audit établissement, en remplacement de M. Gaudry, admis à la retraite. Muséum. — îx. 1 — 2 — Par décret en date du i3 janvier 1903, M. le professeur Bou- vier (E.-L.) a été nommé chevalier de la Lésion d'honneur. M. le docteur Gley, agrégé de l;i Faculté de médecine, assistant de physiologie au Muséum d'histoire naturelle, a e'té élu le 20 jan- vier io,o3, par l'Académie de médecine, comme membre titulaire dans la section d'anatomie et de physiologie. M. le Président annonce à la réunion des naturalistes la mort de M. Marchand, préparateur de la chaire d'anatomie comparée. M. le Ministre de l'instruction publique informe M. le Directeur qu'il autorise la cession par l'Ecole nationale des beaux- arts au Muséum d'histoire naturelle, pour le Laboratoire de botanique (classifications et familles naturelles), de trois cent soixante bocaux contenant des plantes, des racines et des graines. CORRESPONDANCE. M. (iuÉRiN (H.), directeur du Laboratoire central de chimie au Guatemala, transmet les renseignements suivants sur les phéno- mènes volcaniques qui ont ravagé récemment cette république de l'Amérique centrale : Depuis le mois d'avril dernier, de nombreuses secousses séismiques s'étaient fait sentir sur tout le territoire de la République de Guatemala, les unes tir faible intensité et purement locales, les autres très violentes et embrassant une étendue considérable. Les secousses enregistrées celte année ( 190a) ont été de cent cinquante : généralement el depuis de lon- gues années, on n'en comptait jamais plus d'une dizaine, assez faillies et de courts durée. Les secousses les plus violentes furent celles du 18 avril ['ii) secondes), qui détruisit de nombreuses villes et villages , et celle du 23 septembre (<)5 secondes). Tout faisait donc prévoir une recrudescence dans l'activité volcanique de l' Amérique centrale. Le v.h octobre dernier, vers "> heures de l'après-midi, un des lianes du volcan de Snnla-Maria. situe an Sud de la ville de Quet- /altenanjjo. s'enlroinrit, et des quantités considérables de matières gazeuses s'échappèrent, en même temps qu'un orage 1res violent éclatait sur le heu de l'éruption. Bientôt après commença l'éruption de cendres accompagnée — 3 — de détonations formidables qui s'entendaient parfaitement dans la capitale et dans les républiques voisines de Salvador et du Mexique. Les vapeurs sulfureuses, parfois très intenses, gênaient la respiration. Le volcan a cons- tamment lancé des matières minérales (sables et cendres), avec des mo- ments de calme et des redoublements d'intensité; actuellement, il ne s'échappe plus que des matières gazeuses. Les quantités de matières vomies par le volcan sont énormes. Aux envi- rons du cratère, elles forment une couche épaisse d'environ i5 â 20 mè- tres, qui a tout recouvert et tout détruit. Entraînées par le vent, les cendres se sont répandues sur toute la côte pacifique du Guatemala jusqu'au Mexi- que. Un des navires de la Compagnie américaine qui fait le service entre l'Amérique centrale et San Francisco, qui se trouvait ancré dans le port mexicain de San Benito , s'est trouvé subitement dans l'obscurité la plus complète en même temps qu'une pluie de cendres couvrait le pont. Cette situation dura quarante-huit heures. Les populations eurent à peine le temps de s'enfuir; il y eut plusieurs milliers de victimes. A environ deux cents mètres du cratère , on a trouvé d'énormes frag- ments de roches granitiques qui ont été arrachées aux parois du volcan et projetées avec les matières éruptives. Selon diverses personnes qui, avec beaucoup de difficultés, se sont approchées du cratère, celui-ci est de forme elliptique et son grand axe, orienté de l'Est à l'Ouest, mesure en- viron un kilomètre de longueur. Sa profondeur est d'environ a5o mètres, et le diamètre du fond, de 5oo à 600 mètres. Actuellement, on distingue six ouvertures par lesquelles s'échappent constamment des matières ga- zeuses. On doit remarquer que le nouveau cratère, situé à environ 9,000 mè- tres d'altitude, s'est ouvert dans les flancs d'un ancien volcan, le rr Santa Maria », adossé au Nord sur la chaîne centrale et qui atteint 3,5oo mètres. Le ff Santa Maria» n'a pas fait éruption depuis des siècles et il ne présen- tait plus aucun signe d'activité volcanique. Du côté Sud , sur le versant du Pacifique, ses flancs sont à pente rapide vers l'Océan. Le déchirement s'est produit du côté de moindre résistance, et ce fait explique pourquoi les matières éruptives entraînées par les vents ont recouvert toutes les parties basses de la côte où se trouvaient les plus belles plantations de café du Guatemala, qui constituent la principale richesse de cette répu- blique. lies produits éruplil's rejetés par le volcan sont des ponces, donl les fragments peuvent atteindre la grosseur d'un œuf. des sables et des cendres. Celles-ci présentent, suivant l'endroit où elles ont été ramassées et le moment de leur chute, une couleur variant du gris clair au noir. Elles possèdent une très légère réaction alcaline et contiennent une petite pro- portion de Sulfates (alun) et de chlorures solubles. L'analyse chimique faite sur un échantillon de sable et de cendres re- — à — riH-illi ;i environ 20 kilomètres du cratère, le second jour de l'éruption, a donné les résultats suivants : SKCHBS À 190 DEGRÉS. SABLE. CEVDRRS. Silice 65 58 Oxyde de fer 9,5« 1 2,91 Alumine 19,60 16,19 Chaux 5,6g li, g3 Magnésie 0,77 o,36 Soude fi, 01 l\,Uo Potasse 1,19 1,66 Acide phosphoriquo 1,1 5 1,0 d Acide suifurique traces traces M. Guérin (R.) a adressé au Muséum, en même temps que les renseignements qui précèdent, un échantillon des sables et des cendres lancés par le nouveau volcan. M. Diguet (Léon), chargé d'une nouvelle mission scientifique au Mexique, a fait parvenir au Muséum trois caisses de collections d'Agaves et de Cactées qu'il a recueillies depuis son arrivée. Dans la région d'Oaxaca, d'où il écrit, il s'occupe surtout d'ethnographie. La population y est formée en partie par des Indiens Mixtécozopo- tèques qui ont conservé en grande partie leurs antiques coutumes. D'Oaxaca, M. Diguet compte se diriger vois la région du Pacifique, descendre ensuite jusqu'à Tehuantepec pour y faire des collec- tions zoologiques, après la saison des pluies, et remonter enfin au Nord, dans l'Etat de Jalisco et en Basse-Californie. M. le Professeur Vaillant (L.) présente à l'Assemblée des natu- ralistes, pour être offert à la Bibliothèque du Muséum, un exem- plaire de son mémoire sur les Poissons recueillis par l'expédition scientifique néerlandaise (Notes from ihe Leyden Muséum, XX l\, n'" I-lll . January-Juiy 10,02, 1 OG p., •> pi.). M. van Tiegheh offre au Muséum, pour sa Bibliothèque, un exemplaire du mémoire Sur les Ochnacées qu'il vient de publier au 5 tome XVI des Annales des Sciences naturelles, 8e série, Botanique, et s'exprime en ces termes : A plusieurs reprises, au cours de l'aimée qui vient de finir* j'ai entre- tenu la Réunion des recherches que je poursuivais sur la famille des Ochna- cées, et notre Bulletin a inséré sur ce sujet sept notes préliminaires, où l'on a pu suivre pas à pas la marche fie ce long travail. Le Mémoire actuel expose l'ensemble des résultats obtenus. Il comprend deux Parties : Dans la première, on trace les traits communs à toutes les espèces qui composent la famille et qui en constituent les caractères généraux. Puis, on signale les modifications principales de ces caractères , qui permettent, suivant leur degré décroissant d'importance, de grouper les espèces pro- gressivement en sous-familles, tribus, sous-tribus et genres. Il en résulte un tableau d'ensemble, résumant la composition actuelle de la famille. On est dès lors en mesure, comme conclusion, de chercher à fixer, avec plus de précision qu'il n'a pu être fait jusqu'ici , les affinités des Ochnacées et la place qu'il convient de leur attribuer dans la Classification. Dans la seconde Partie, qui est aussi la plus étendue, on considère sépa- rément, suivant l'ordre indiqué et avec tout le détail nécessaire, les divers groupes constitutifs de la famille, afin de compléter la connaissance des genres et de caractériser les principales espèces qui les composent. En résumé, formée jusqu'à présent par trois genres certains seulement, groupés en deux tribus et renfermant; environ cent cinquante espèces admises, la famille des Ochnacées, telle qu'on la restreint ici, comprend désormais deux sous-familles, quatre tribus, sept sous-tribus, cinquante- trois genres et environ quatre cent soixante-treize espèces, étudiées dans ce travail, dont deux cent treize déjà décrites et deux cent soixante nou- velles. Le travail opiniâtre auquel je me suis livré à son sujet, qui m'a pris plus d'une année et m'a conduit notamment à faire, avec l'aide de mon préparateur, M. Bonard, et à étudier plus de deux mille préparations mi- croscopiques, toutes déposées à titre de justification et de contrôle dans les Collections anatomiques de ma chaire du Muséum, a donc abouti, en défi- nitive, à une transformation complète de ce groupe de plantes. Heureux si j'ai pu ainsi en améliorer la connaissance particulière et apporter en même temps quelque contribution utile à la Science générale. — fi — COMMUNICATIONS. Note povk sebvw à v anthropologie de la Rovmélie orientale, PAR M. LE PROFESSEUR E.-T. HàMY. Dans un court mémoire présenté à l'Assemblée des naturalistes du Mu- séum, en janvier iooa(1), j'avais cherché à établir que les types crâniens, qualifiés naguère de Bulgare pur et de Bulgare mêlé de Slave ^ par Isidor Koperniçki ne peuvent point appartenir aux races auxquelles cet anthropo- logue les avait attribués, puisque l'un et l'autre ont été récemment retrouvés dans une nécropole antérieure de plusieurs siècles aux invasions qui ont amené les Bulgares et les Slaves dans la péninsule balkanique. Les documents sur lesquels j'appuyais celte petite démonstration prove- naient des fouilles dirigées par M. Seure, de l'Ecole d'Athènes, dans le grand tumulus de Doukhova-Maghilâ, dans le Rhodope et dateraient du règne de Licinius (3o7-32^ de J.-C), dont une monnaie avait été trouvée dans une des sépultures. M. Seure m'avait envoyé deux crânes de Doukhova-Maghilâ , tous deux assez bien conservés, l'un mésaticéphale et l'autre brachycéphale, véritables prototypes des séries de Koperniçki. Voici d'autres têtes, plus anciennes et qui rentrent toutes deux dans le type mésaticéphale de Doukhova. Ce seraient des crânes bulgares vrais pour le regretté naturaliste de Cracovie , seulement ils remontent l'un au règne du grand Constantin, et l'autre bien plus haut encore. I La première de ces nouvelles pièces est un crâne de femme à peu près complet , découvert par M. le consul Degrand dans une tombe de Pliilippopolis qui contenait, entre autres antiquités, une collection de plusieurs centaines de monnaies frappées au nom du premier Constantin. C'est le crâne d'une femme, encore jeune (la suture sphéno-basilaire est restée toute ouverte, et les dents de sagesse sont en voie d'éruption). Les os sont fins et délicats et les détails d'insertion s'y montrent peu accusés (3); la glabelle est adoucie et la saillie des bosses frontales fort appa- rente. C E.-T. Hamï, Types ethniques du Rhodope (Bull, du Mus. d'Iiitt. mit., 1902, p. 6-10). '■2) I. Kopkrniçki, Sur la conformation des crânes bulgares (hev. d'Anthrop., t. IV, p. 68-96 et pi. IV-V, i875). — Etc. (3' Un wormien dans le lambda mesure a5 millimètres sur i5; un autre, large et étroit, se voit dans la sagittale vers son tiers antérieur; il a a centimètres sur 5 millimètres. Les dimensions absolues , le diamètre transversal seul excepté, l'emportent sur les mesures moyennes établies par Broca pour les Parisiens modernete; il en était de même pour le mésaticéphale masculin de Doukhova. Quant aux proportions, elles sont sensiblement voisines de celles de cette dernière pièce; la circonférence horizontale atteint 5to millimètres, les diamètres égalent respectivement 180, 187 et i3o millimètres et les indices corres- pondent à 76.1, 72.2 et 9/1.8. La face est relativement développée dans toutes ses dimensions, mais surtout en arrière et en haut (front, max. ts5 millim.). Le nez est à la fois plus long (5o millim.) et plus pincé (21. 5) et la leptorhinie se traduit par l'indice 43. Les dimensions et la forme des orbites n'offrent rien de particulier ; les pommettes sont relativement aplaties; les apophyses orbitaires externes dessinent des reliefs bien prononcés. Toutes les dents sont en place, petites, blanches, saines et bien rangées. CRÂNE Capacité crânienne Circonférence horizontale antéro-postérieur maximum , transversal maximum basilo-bregmatique Diamètre. ( e . , ( maximum Irontai. . ( minimum biorbitaire externe bizygomatique Hauteur de la face Nez i ,on8ueur ' ( largeur ., . ., ( hauteur Orbite . . . { 1 ( largeur long. = 100 larg. = long. = 100 haut. = , larg. = 100 haut. = Indice.. . . < ,. P , lacial nasal orbitaire de de PHILIPOP0I.I3. DHOUKOV» N° $ (? II Il r»to 53i 180 188 137 1&7 i3o i4i 125 123 98 100 io4 109 ia8 i37 86 96 5o 55 91 . 5 39 33 33 39 ko 76. 1 78.9 73. a 75.0 ,,'.. 8 9»-9 67. a 70.1 A3. 0 lio.o 8/1. 6 8a.3 II Le second crâne de Philippopolis . que je dois aussi a M. Pegrand. con- sul de France, a été trouvé dans des conditions particulières tout à fait intéressantes. Il gisait à 7 m. 60, au fond d'un tumulns découvert et fouille attentivement l'été dernier, dans la nécropole de Melcbkur. _ 8 — i8fia, t. VII, p. i3g ot W10 (uotes). (-1) /)/■/ bezoard degh anymali <> singolarmenti di quelle del Cavallo. IWgamo, 1 tt->n. (4> Pnthitl. aiml. (1er Haussâugethiere , p. 3o. (5> Large calculai Jbund m a Mare ( l'hilosoph. Transact. , 17.^/1, t. XLVIIÏ, p. 800). — 11 — Cet Oiseau, qui fut donné tout monté dans l'attitude d'un Passereau mar- chant , nous frappa immédiatement par son aspect insolite , différent de tout ce que nous connaissions dans la population ornithologique de Ma- dagascar. Il est à peu près de la grosseur d'une Falculie , avec un bec moins long, moins épais et un peu moins recourbé, des pattes plus hautes et une queue beaucoup plus développée. Par la forme de son bec , qui se recourbe en s'effilant, il ressemble davantage encore à certains Fourmiliers américains, du genre Upucerthia, qui ont d'ailleurs les pattes moins fortes et la queue beaucoup plus courte. Enfin, par ses formes générales, il a des analogies extérieures avec les Brachyptérolles ou Brachypleracias et notamment avec le Braçhypteracias pitloides, Lafr. Nous crûmes donc, au premier abord, avoir affaire à un Passereau de forme aberrante , mais ayant des ailinilés avec les Brachyptérolles que MM. A. Milne Edwards et A. Grandidier ont placés à la suite des Rolliers (1), mais un examen plus attentif de l'Oiseau nous a décidés à le rapporter à l'ordre des Echassiers et à la famille des Rallidés, En effet, quoique le bec soit un peu déformé, on voit nettement, à la base de la mandibule supérieure, de chaque côté de l'arête supérieure , une fossette allongée, triangulaire, avec trace d'une petite fente longitu- dinale qui doit représenter l'ouverture nasale. H y a là une disposition tout à fait analogue à celle qu'on observe chez divers Rallidés, Ballus, Aramides, Hypoteenidia, Eurypyga ou Relias, etc., qui ont cependant le bec pins droit et un peu moins grêle. D'autre part, l'aspect de l'étui corné du larso- métatarsien , garni de fortes scutelles sur sa force antérieure et de sculelles plus petites, mais néanmoins bien visibles, sur sa face postérieure, est absolument identique à celui du canon des Râles typiques (Ballus, Ara- mides, etc.). Enfin, si la queue est beaucoup plus développée que chez ces derniers, elle ne l'est relativement pas plus que chez YHelias phalœnotdca ou Eurypyga solaris , vulgairement appelé Petit Paon des Boses. Nos hésitations s'expliquent par ce fait qu'il est toujours difficile, souvent même dangereux, de décider des affinités zoologiques d'un Oiseau dont on ne possède que la dépouille, sans le squelette. C'est ainsi que quelques orni- thologistes, et des plus éminents, avaient rangé d'abord près des Gallinacés du genre Pénélope et ensuite près des Passereaux du genre Eupetes le fameux Mcsites, qu'après étude du squelette, MM. Alph. Milne Edwards et Grandidier ont classé parmi les Echassiers, entre les Râles et les Hérons. Cet exemple nous servirait d'excuse dans le cas où nous nous tromperions dans notre appréciation, que, jusqu'à preuve du contraire, nous croyons fondée. En tout cas, l'Oiseau donné par M. Beusch constitue le type d'une nou- velle espèce et d'un nouveau genre, et nous proposerons de le désigner sous le nom de Montas Benschi. W Histoire physique naturelle et politique de Madagascar, Oiseaux, t. I, [>. 934 et suiv. — 12 — Voici les caractères essentiels du genre : Montas nov. gen. Rallidanim(?) rostro gracili, incurvo, tarsis in anteriore et posteriore parte scutellatis, alis rotundatis, rémige quinta longiore, cauda longa , retricibus duodecim amplis , subaequaiibus. Nous n'avons rien dit encore de l'aspect général et du plumage de l'Oiseau. Les formes sont élancées , le bec est grêle et recourbé , la tête allongée , aplatie en dessus, le corps svelte, porté sur des pattes hautes et robustes: les ailes ployées arrivent à peine au quart de la queue qui est formée de douze pennes larges et à peu près d'égale longueur. Les parties supérieures offrent une teinte brune, lavée de gris et d'oli- vâtre et passant au gris cendré sur la nuque et au roux sur le front. Le dessus de la queue est un peu plus foncé et offre , sous un autre jour, des traces peu apparentes de raies transversales. Du front à la nuque, en passant au-dessus des yeux , se prolonge de chaque côté une raie blanche qui va en s'élargissant en arrière et qui rappelle beaucoup les sourcils blancs de YEurypyga solaris. Une autre bande blanche plus large descend du bec sur les côtés du cou jusque dans le voisinage de la poitrine et encadre un plastron d'un roux marron vif, marqueté de noir dans sa partie infé- rieure, qui couvre le menton, la gorge et la poitrine, et auquel succède une teinte rousse plus claire s'étendant sous l'abdomen. La région anale est d'un gris vineux foncé et les sous-caudales étagées et de plus en plus allongées, au point d'égaler à peu près les rectrices, sont d'un brun marron. Les ailes sont à peu près de la même couleur que le dos , mais de nuance un peu plus claire en avant; les pattes paraissent avoir été rouges ou d'un jaune orangé et les mandibules brunes. Cet Oiseau, étant une femelle, ne peut donner malheureusement une idée complète du plumage de l'espèce; le mâle adulte doit avoir des couleurs plus vives et plus tranchées. La longueur totale de l'oiseau est de o m. 33o ; le bec mesure o m. o35 le long de l'arête supérieure (culmen), l'aile om. 120, la queue 0 m. 1/16, le tarse o m. o35, le doigt médian sans l'ongle 0 m. 021 et avec l'ongle 0 m. o3o , le pouce o m. 009 sans l'ongle et o m. o 1 8 avec l'ongle. L'Oiseau , d'après les renseignements fournis par M. Bensch , marchait le cou un peu engoncé et portait la queue comme les Faisans et comme les Vratelornis. Il vivait dans les cuitures et au bord des ruisseaux et se nour- rissait de chair. — 13 Descriptio.v de l'Hypogkomys àustrams, p.v£ youvelle espece de rongeur sur-fossile de madagascar , par M. Guillaume Grandidier. Dans la couche de sable qui forme le sol de la caverne d'Andrahomana , au Sud de Fort-Dauphin (Madagascar), on trouve de nombreux ossements de vertébrés supérieurs. A la surface, ce sont des débris de Chauves-Souris (Pteropus Edwardsi) ou de petits Rongeurs et d'Insectivores récemment apportés par des Oiseaux de proie ou de nuit; mais dès qu'on déblaie la couche superficielle et jusqu'à une profondeur maxima d'environ 2 mètres, on met à découvert des restes de grands Lémuriens disparus ou actuels, comme les Meguladapis , les Archœolemur, les Propithccus , les Lemur, etc. , et de Carnassiers d'espèces soit éteintes , soit, au contraire , ayant encore des représentants vivant de nos jours. Mâchoire intérieure tf Hypogeomys australis (grossie 2 l'ois). Mêlés à tous ces squeletles, donl d'ailleurs les fragments sont ëpars, il y a des ossements de plusieurs Rongeurs dont l'un est une espèce nou- velle (Yllypogromys. A première vue, on croit devoir rattacher à VHypogeomys antemina^ (l) llypogeomys antimeiia (A. Grandidirr), Rev. rt Mag. Z00L, XXI, i8(iij. p. 338. — 14 — (A. G.), qui vit dans les collines du bord de la Tsiribihina, sur la côte occidentale de Madagascar, les documents que j'ai rapportés de la grotte d'Andrahomana; cependant divers détails les distinguent de Y H. antimena e( paraissent légitimer la création d'une nouvelle espèce, que nous nomme- rons Hypogeomys australis. Mâchoire inférieure (Y Hypogeomys australis (grossie 2 fois). L'analogie générique ne faisant pas de doute, il suffit d'insister sur les différences spécifiques. Nous ne possédons malheureusement que peu d'exemplaires des maxillaires , dont les deux, qui sont dans le meilleur état de conservation , sont reproduits ici. Par contre , les os des membres sont nombreux. Mâchoire supérieure tf Hypogeomys australis (grossie a fois). D'une manière générale, Y Hypogeomys australis est plus grand, plus puissant que Y II. antimena. Les os de ses membres sont tout à la fois plus longs et plus massifs: les muscles y ont imprimé de puissantes empreintes qu'on ne retrouve chez aucun des squelettes de l'espèce actuelle que j'ai pu examiner. La tête, plus grosse, porte une série de trois molaires plus allongée, en particulier à la mâchoire supérieure; les replis de l'émail des dents sunl plus nets et plus séparés (pie chez YH. antimena et, à la mâchoire inférieure, le> dents sont, dans leur masse même, plus profondément divisées en trois lobes transversaux. 15 — DIMENSIONS eu millimètres. ( longueur des trois molaires i6,5 Mâchoire inférieure. • • distance entre le talon postérieur d<> la ( 3e molaire et la pointe de l'incisive . . 34 longueur des (rois molaires 16 , longueur de la molaire antérieure (la plus grosse), 6 épaisseur de cette même molaire 5 longueur totale maxima 53 Humérus \ largeur maxima de l'extrémité cubitale. . i h largeur maxima de la tête numérale. ... 1 1 ,5 Cubitus : longueur maxima 62 ( longueur maxima 75 Fémur.. diamètre maxima de l'articulation in- ( férieuro 17 Tibia : longueur maxima 85 Note sur lAletbe, pak m. le d' ârbel. J'ai eu L'honneur de faire, au Congrès Ornithologiqne de 1900, une communication sur Un Oiseau de proie importé d'Amérique eu Europe,, au commencement du xvue siècle, et employé a\ec grand succès par les faucon- niers qui se succédèrent jusqu'à la Révolution française. Cet Oiseau appelé Aletfic ou \h'{ih a été malheureusement très sommairement décrit par les auteurs qui ont vanté ses exploits dans les traités de fauconnerie, et il a été impossible jusqu'ici de déterminer scientifiquement l'espèce à laquelle appartient cet Oiseau. Il esl à peine liesoin de faire remarquer combien sonl rudimonlaires les descriptions qu'on trouve dune façon générale dans les anciens auteurs. La couleur de l'œil les laisse indifférents, et ils ne pensent même pas à signaler la dent qui arme la mandibule supérieure «les Faucons, signe distinctif des Oiseaux de haut vol. Aussi n'ai-je pas été extrêmement surpris de constater «pie ma commu- nication au Congrès Ornilhologiipie de 1900 n'ait pas fait avancer beau- coin» k* question de FAlethe. qui était simplement posée, mais non résolue. Les personnalités éminentes qui assistèrent au Congrès ne trouvèrent pro- bablement pas la solution du problème. Celle solution m'intéressai! don blement comme fauconnier et comme naturaliste. Sans me décourager je continuai tues recherches et j'ai pu trouver en Otttre du passage de la fauconnerie de d'Arrussia (lôil), <|oi Iraile de — 16 — l'Alethe et de sa manière de voler, différents extraits d'ouvrages étrangers pariant de cet Oiseau. Je rappelle ici que, d'après la description de d'Ar- cussia, l'Oiseau, de la grosseur d'un petit tiercelet de Faucon pèlerin, volerait à la façon de l'Epervier. Il raserait terre et poursuivrait sa proie au milieu des buissons, ce que ne l'ait jamais un Faucon par crainte de se briser les plumes. Comme caractéristique de l'Oiseau, d'Arcussia le dépeint comme étant d'une couleur analogue à celle du tiercelet de Faucon pèlerin sur le dos; le devant est de couleur orange pâle tirant au •perroquet, avec un croissant fait en forme de fer à cheval au bas vers les cuisses, qui est de couleur brune. En i635, Pierre Harmont, dit Mercure, fauconnier de la Chambre du Roy Louis XIII, décrit ainsi qu'il suit l'Oiseau qu'il surnomme Aleph au lieu d'Alethe. Sa description d'un Alethe qu'il a gardé neuf ans est un peu plus complète et semble confirmer le lecteur dans l'idée qu'il s'agit d'un Oiseau de bas vol se rapprochant de l'Epervier. Malheureusement ici en- core, comme dans le livre de d'Arcussia, pas de renseignement au sujet de la couleur de l'œil de l'Oiseau. Je dois à l'extrême obligeance de M. Henry Gallice la traduction d'un ouvrage portugais de Fereira, intitulé Arte de Caca d'Altenaria, Lisbonne, 1616, chapitre vu, des Alethcs. Suivant cet auteur, les Alethes nicheraient aux Indes deCastille et au Brésil, d'où ils sont importés à Séville. Us sont petits et diffèrent par leur plumage des autres Oiseaux de proie employés a la chasse au vol. Une partie de la poitrine, les cuisses et le ventre sont couverts de plumes rousses; le jabot n'a aucune moucheture; le roux a la couleur du Milan ; la tête est entourée presque toute d'une bande de plumes de même couleur. Au-dessus des ailes, dans quelques parties des flancs, sont des plumes brunes avec des marques mises eu travers. Comme ils res- semblent aux autres Faucons, ils ont les ailes longues, le corps bien formé vers l'extrémité, les mains déliées, les doigts longs. D'après cette description de Fereira, on doit croire qu'il s'agit d'un Faucon , puisqu'il ressemble aux autres Faucons et qu'il a les ailes longues. En i6/i&, Alonzo Martinez d'Espinar, dans son Arte de Ballesteria (Ma- drid ), parle de l'Alethe en ces termes : "L'Alethe est une espèce de Faucon qui uaît dans les Indes, petit de corps, mais grand de courage. Il esl à peu près de la codeur du Pèlerin : il a la tête forte en proportion de son corps, les yeux couleur feu et bril- lants, le bec court et large, les ailes larges et développées, les plumes de la queue carrées, les muscles forts, les jambes écailleuses, les doigts des pieds nus.» A remarquer, dans cette description, l'œil couleur de feu. On se rappro- cherait donc des Eperviers ou des Autours. Malheureusement, cette indication est contredite par un auteur italien de — 17 — l,i même époque, Bernardino Gallegaris. Cet auteur, qui écrivaiten i6ft6, affirme que l'œil de l'Alethe est noir. Ces deux dernières citations sont dues à l'inépuisable obligeance de M. P.-A. Pichot. Si, à toutes ces contradictions, vous ajoutez l'examen attentif de la planche du livre d'Hubert de Genève, Observations sur le vol des Oiseaux , vous y verrez l'Alethe placé parmi les Oiseaux de haute volerie, avec les ailes longues, la dent au bec, et vous croyez être en présence d'un vrai Faucon. J'en étais là de mes recherches et toujours plus indécis pour savoir si l'Alethe était un Oiseau de haut vol ou de bas vol , lorsque , sur le conseil de M. Henry Gallice, je fis des recherches à la bibliothèque du Muséum, et en feudletant la collection de vélins que Gaston d'Orléans , frère de Louis XIII fit exécuter par Nicolas Robert , j'ai eu l'heureuse chance de découvrir une planche représentant l'Aleph qui semble se rapprocher beaucoup desÉper- viers; l'Oiseau représenté est vu de profil, ce qui empêche de voir le fameux croissant en forme de fer à cheval dont parle d'Arcussia. Mais, par contre, les ailes y sont de tous points comparables à celles de l'Épervier et l'œil est jaune d'or, ce qui correspond bien à la couleur de feu indiquée par Alonzo Marlinez d'Espinar. 11 n'est pas douteux que l'Oiseau a été peint d'après nature, soit dans la fauconnerie de la Chambre du Roy, soit dans celle de Gaston d'Orléans. A gauche de la planche est écrit en lettres d'or le nom de l'oiseau : Aleplt. Mais, chose curieuse, une main étrangère, mais en tout cas ignorante de l'art de la fauconnerie, a tracé au crayon, au-dessous du liséré d'or qui encadre l'image, ces mots : Crécerelle mâle. Or, pour se rendre compte de l'erreur de cette interprétation , il suffit de se porter à la page suivante où se trouve peinte, par le même Nicolas Robert, une Crécerelle, avec tous les détails du plumage et portant son nom également écrit en lettres d'or. Je fis part de ma découverte à M. Oustalet qui, avec son obligeance bien connue de tous les chercheurs, se mit à ma disposition pour me faciliter mes recherches. Nous avons examiné attentivement le vélin de l'Alethe par Nicolas Robert, et nous avons tout d'abord remarqué que le bec de l'Oiseau ne portail pas la dent caractéristique du Faucon. L'Oiseau semblait donc bien être un Epervier : i° à cause de ses ailes courtes; 20 à cause de son œil jaune; 3° à cause de l'absence de dent à la mandibule supérieure du bec. Cependant, en feuilletant les autres vélins, représentant le Gerfaut, le Pèlerin, leLanier, nous avons été frappés par ce fait que, nulle part, la dent n'avait été dessinée. Or, chez le Gerfaut qui a deux dents au lieu d'une, le bec était de tous points semblable à celui d'un Vautour. Ce qui était évi- demment une erreur du peintre. 11 nous restait à rechercher dans les vitrines des galeries du Muséum quel MuséoH. — îx. 0 — 18 — spécimen des Éperviers d'Amérique se rapprocherait le plus par la couleur du vélin de Nicolas Robert. Or, après quelques instants de recherches, nous avons trouvé un oiseau rappelai! I à s'y méprendre l'Alelh figuré par Gaston d'Orléans : ailes courles , dos noir ardoisé, uniforme, poitrine rousse, abdomen plus lavé, ce qui peut permettre de trouver un semblant de fer à cheval. Mais en examinant l'oiseau de plus près, je lis observer à M. Ouslalet que le bec portait non point une, mais deux dents à chaque côté de la mandibule supérieure. Aussitôt M. Oustalet reconnut qu'une erreur avait été commise dans la détermination de cet intéressant exemplaire, et, en se reportant à la vitrine suivante, il put retrouver toute la série des spécimens de ce genre qui est VHarpagas bidentatus. Cet oiseau est ligure dans l'ouvrage de Temminc et dessiné par Huet (planches n0' XXXVIII et CCXXVIII). Cet auteur insiste sur les particula- rités curieuses de cet Oiseau qui a l'u-il jaune comme les Eperviers et porte deux dents à la mandibule supérieure du bec, comme les Gerfauts. G'est certainement un cas très curieux et, je crois, unique de transition entre les Faucons et les Éperviers. Ils ont la manière de voler de l'Epervier et la façon de tuer du Faucon. Grâce à la double dent qui arme leur bec, ils peuvent embrasser et briser la colonne vertébrale de leur victime qu'ils tuent instan- tanément. L'Epervier, au contraire, armé d'un bec non denté, tue sa proie par la compression des serres qui étouffent sa proie. L'œil, chez l'oiseau d'un an, doit, comme chez les Éperviers et les autres, foncer de couleur en vieillissant et devenir rouge chez les vieux sujets. Cette couleur de l'œil serait encore une présomption en faveur de celte opinion, que YHarpagus bidentatus serait bien l'Alethe; car elle correspond à la couleur donnée par le passage cité plus haut de Alonzo Marlinez d'Espinar, 1 G/i4 , qui dit que l'œil de cet Aleth est couleur de feu. La grande variété du plumage chez cet oiseau, suivant les âges, a pu aussi expliquer comment le fameux croissant en forme de fera cheval, qui ornerait l'abdomen et les cuisses de l' Aleth, peut manquer et ne se voir que sur certains sujets. D'Arcussia, qui signale très nettement cette marque dislinctive, ne parle pas des changements de coloration de l'oiseau, suivant les différentes mues. Sur les vieux sujets, le fer à cheval doit avoir une tendance à disparaître par suite de la coloration rousse plus généralisée des parties inférieures du corps. Il serait très intéressant d'être lixé d'une façon certaine sur ces variations de plumage et si, à une époque déterminée de son existence, YHarpagus bidentatus porte le 1er à cheval de l'Alethe. Je serai donc très reconnaissant aux Naturalistes, qui feraient en Amérique du Sud un voyage scientifique, d'apporter de nouveaux éléments de certitude permettant d'affirmer que l'Alethe et YHarpagus bidentatus ne font qu'un seul et même Oiseau. 19 Coléoptères Lampïmdes capturés À Dardjilumg PAR M. LE D' H A RM AND, NOMMÉS ET DÉCRITS PAR M. ERNEST OLIVIER. Psilocladus Hai'mandi nov. sp. Elongatus,pnbescens, piceus ; prothorace , scutello et elytris rufo-brunneis ; an- tennis pilosis, articulo i" apice incrassato, 20 transverso, brevi, 3°-io" biflabel- latis, lamellis œqualibus, ciliatis, 1 i° elongato, gracili; protliorace transverso, antice attenuato et rotundato, basi recte truncato, crebre et rugose punctato, in medio longitudinaiiter sulcato; scutello conieo, punctato; elytris crebre et rugose punctatis, obsolète tricostnlalis. Long. 6 millùn. Etroit, allongé, pubesceni; prothorax, écusson el élytres d'un poux rembruni , le reste du corps d'un brun de poix. Le protliorax , transversal , est légèrement atténué eu avant avec les angles arrondis ; la base est tron- quée carrément avec les angles peu saillants ; il est fortement ponctué-ru- gueux et creusé dans son milieu d'un sillon longitudinal; les élytres, forte- ment rugueuses, sont chargées de trois côtes obsolètes. C'est la seconde espèce de Psilocladus (Voir Bull. Mus. Itist. uni., 1902. p. 188) que M. le D' Harmand a rapportée de l'Asie orienlale, el je suis heureux de la dédier à l'habile explorateur. Les autres représentants de ce genre, au nombre de dix-sept, proviennent toutes de l'Amérique centrale ou méridionale, et il est curieux d'en trouver de provenance japonaise. Luciola nitescens nov. sp. Oblonga, aurantiaca, capite, antennis, libiis, tarais et elytris, angusta basali fascia exepta, nigris; prothorace convexo, transverso, antice attenuato, punctato, in medio longitudinaiiter sulcato, angulis posticis obtusis sed valde rétro pro- ductis, margine anticô erecto; scutello punctato, conieo, apice truncato; elytris oblongis, rugose punctatis, obsolète 4-costatis, pubescentibus, nigris. basi an- guste aurantiacis ; duobus ultiinis ventris segmentis cereis, ultimo triangulariter attenuato et apice obtuso. Long. 12-1 3 millim. D'un jaune orangé, à l'exception de la tète, des antennes, des tibias, des tarses et des élytres qui sont noirs, ces derniers ayant toutefois le ealus humerai et une étroite bande basilaire orangés; tout couvert d'une courte pubescence dorée; prothorax court, transversal, atténuéen avant , à angles antérieurs arrondis , marge redressée au-dessus (\>>< yeux, à angles posté- rieurs obtus, niais assez saillants en arrière; écusson conique, à sommet tronqué; élytres ponctués, à points non confluents, à marge externe légè- rement relevée, chargés de •'« côtes obsolètes, noirs, sauf une étroite bande basilaire orangée qui part de l'écusson , couvre le calus et tout l'angle hu- — 20 — méral; la suture est aussi très finement bordée d'orangé; les deux derniers segments du ventre sont d'un orangé plus clair que les autres; le dernier est terminé en triangle, à sommet arrondi. Antbicides nouveaux des coLLEcrioys du Muséum de Paris [Col.\, par M. Maurice Pic. Tomoderus latipennis. Oblongo-ovatus, convexus, rufus, nitidus, luteo-pilosus , oculis nigris; capite [justice arcuato; thoracc medio fortiter strangulato, antice subangulato-dilatato ; elytris sat fortiter sat dense punctatis, haud impressis, bumeris prominuiis sed rotundatis. Oblong-ovalaire , convexe, orné de poils jaunâtres espacés et un peu sou- levés, roux brillant, avec les yeux noirs. Tête large, arquée derrière les veux ; antennes moyennes , entièrement testacés , à k derniers articles dis- tinctement épaissis, le précédent un peu moins; prothorax assez long, for- tement étranglé au milieu, non sillonné longitudinaîement, à lobe antérieur tivs fortement et presque anguleusenient dilaté, le lobe postérieur élargi en arrière; élytres assez longs, subovalaires, à épaules marquées, mais arron- dies, faiblement élargis vers leur milieu, subarrondis au sommet, à ponc- tuation assez forte et assez rapprochée antérieurement, celle-ci s'eflaçant postérieurement; pattes testacées , courtes, à cuisses un peu épaissies. Long., 3.5 millimètres environ. Soudan français : Kayes (G. Massiou, 1899). Diffère de nitidus Pic parla tète arquée et non tronquée en arrière, le prothorax à lobe antérieur très dilaté, les élytres plus larges; de Yovipennis Fairm., par la coloration plus claire, la forme plus robuste, les élytres un peu moins diminués antérieurement. Par sa tête arquée derrière les yeux , il se distinguera facilement, et à première vue, de la plupart des espèces du genre. Leptaleus Geayi. Satis elongatuS, nitidus, hirsutopilosus , rufus, elytris obscur is, llavido bifas- ciatîa et limliatis; capite fere truncato: thorace elongatoante basin distincte stran- jjulato, antice dilatato subrotundato ; elytris subparallclis, fortiter et sparse punc- tatis, modicc impressis, ante ef post médium fla\ido fasciatis, fascia postica modice obliqua. Assez allongé, brillant avec quelques poils dressés, roux, élytres obs- curcis mnés de deux fascies flaves, flaves également sur le pourtour. Tête longue, presque carrée, un peu tronquée en arrière; yeux gris; antennes assez courtes , testacées , un peu épaissies à l'extrémité ; prothorax très long, étranglé près de la base , à lobe antérieur dilaté et assez arrondi latérale- ment, le postérieur court, à peine élargi en arrière; élytres presque paral- lèles, peu longs, ornés d'une faible dépression postlmmérale, à ponctuation forte et espacée: ces organes sont d'un brun obscur, ornés de deux fascies llaves : la première complète et presque droite, placée avant le milieu, la deuxième un peu oblique en dessous du milieu, celle-ci n'atteignant pas la suture, mais jointes latéralement; dessous du corps et pattes roussâtres, ces dernières assez robustes. Long., a. 5 millimètres. Venezuela : Sarare(F. Geay, 1899). Je classe provisoirement cette espèce parmi les Leptaleus; elle est, par la structure de son prothorax, très distincte (bien que, par son fasciès, elle rappelle un peu YA.foveivcntris Champion) des autres espèces de l'Amérique centrale et régions avoisinantes , du moins de toutes celles que je connais. Anthicus (Aulacoderus) canariensis v. Bucheti. Distinct par la coloration. Tête foncée , prothorax testacé , élytres bico- lors, foncés sur la partie antérieure et testacés sur l'autre, pattes lestacées. Iles Canaries (G. Bucbet, 1897). Deux nouvelles espèces du genre Belostoiia Latr. (= Zaitha Am. et Serv. et aijct.) des collections du Muséum de Paris, PAR A.-L. MoNTANDON. Hémiptères aquatiques. Belostoma Noualhieri. De forme ovalaire, plus atténuée en avant; couleur brunâtre assez uni- forme sur tout le corps, assez brillante sur le pronolum et les élytres avec quelques reflets un peu métalliques; connexivum et pattes plus pâles, jau- nâtres. Tête un peu plus longue que la moitié de sa plus grande largeur, yeux compris; visiblement plus courte que la largeur du vertex et d'un œil ensemble. Partie antérieure de la tête à peine un peu plus courte que la partie inleroculaire ; cette dernière plus large que longue, sensiblement plus large que la largeur d'un œil en arrière. Vertex régulièrement et assez fortement convexe, même en arrière; lylus presque aussi long que la partie inleroculaire avec sa base atteignant le niveau de l'angle antérieur des yeux. IVonotum faiblement élargi en arrière, à côtés latéraux presque droits, — *n — très obtusément simiés sur le milieu. Longueur du pronotum un peu plus grande que la moitié de sa largeur en arrière. Partie antérieure fortement convexe, assez brillante surtout sur le milieu près du bord antérieur; partie postérieure derrière le sillon transversal un peu moindre du tiers de la longueur totale du pronotum . assez densément et plus profondément ponc- tuée que la partie antérieure. Élytres un peu plus claires, jaunâtres sur la marge près de la base. Carène prosternale en lame élevée sub-triangulairement. le sommet en pointe, un peu projeté en avant, le côté postérieur arqué, le côté anté- rieur tronqué droit sous la pointe avancée du sommet. Premier article du rostre à peine un peu plus long que le deuxième. Bande soyeuse des côtés de l'abdomen recouvrant entièrement les pièces latérales et aussi les côtés du disque abdominal. Gonnexivum avec une petite tache brunâtre sur la marge près de l'angle postérieur des 3e, h" et 5e segments. Longueur. 20 millim. o: largeur, 9 millim. 5. Rio Grande do Sul. — Ex coll. Noualhier (un seul exemplaire). Cette espèce, que je dédie à la mémoire de notre très regretté collègue, était étiquetée «Zailha oxyura Dul> par qui. . .?; ce nom ne saurait lui convenir, car, outre sa taille sensiblement plus grande, elle en diffère par la partie antérieure de la tète proportionnellement plus allongée, la base du tylus ne dépassant pas en arrière du niveau de l'angle antérieur des yeux : et surtout par la pubescence qui recouvre une grande partie de l'abdomen , tandis que, cbez />. oxyura Duf. comme chez B.plebejaSlal, la bande soyeuse très étroite recouvre à peine la moitié externe des pièces latérales. Par cette pubescence abdominale, elle se rapprocherait plutôt de B. lesUtceo- paîlidum Latr. = marginepunctatum Duf. , mais elle n'en a ni la forme élargie et aplatie, ni le rostre à premier article plus court que le second. Elle parai- trait plutôt former une coupe spéciale dans le genre où elle ne peut être confondue avec aucune des autres espèces connues. Belostoma discretum. Forme elliptique, à peine plus atténuée en avant qu'en arrière: couleur généralement pâle jaunâtre, rarement plus foncée, mais toujours assez uni- forme sur toutes les parties du corps. Partie antérieure de la lôte en forme de cône assez régulier au-devant des yeux, à peine un peu plus courte que la partie postérieure; base du tylus n'arrivant pas à la ligne du niveau antérieur des veux; yeux aussi longs que larges, arsez proéminents, leur côté externe assez saillant. Verlex presque lisse, brillant, à ponctuation très fine et quelques gros points enfoncés, rares. Espace interoculaire pas plus long que large, à peine un peu plus large que l'œil à son côté postérieur. Premier article du rostre très faiblement plus court que le deuxième. — 23 — Pronotum assez fortement convexe, un peu plus étroit en axant et un peu moins de deux fois plus large en arrière «pie la longueur sur la ligne médiane. Caiène prosternale en lamelle de forme triangulaire assez étroite et très élevée, subaiguë au sommet. Fémurs antérieurs peu dilatés. Bande 9oyeuse des côtés de l'abdomen, à longues soies, recouvrant un peu moins de la moitié externe des pièces latérales, à peine jusqu'aux stig* mates qui restent en partie découverts. Longueur, 26 million. 8-2G millimètres ; largeur maxima, 10 millim. 6- 1 1 millim. 8. 3 exemplaires, collections du Muséum. San Paolo de Olivença, Amazone: province de Gorrientes (d'Orbigny, i8.'U) et Brésil, Manaos. Ce dernier exemplaire entièrement d'un brun noirâtre uniforme, dû peut-être à une fermentation quelconque. 2 exemplaires, ma collection (v. Amazone): et Rio Apa, Haut-Paraguay. Par son rostre à premier article plus court «pie le deuxième, celle espèce se rapprocherait un peu «le B. bifoveolalum Spin. , Mayr, dont elle a à peu près la taille, mais elle s'en éloigne complètement par la bande soyeuse étroite «les c«U«;s de l'abdomen recouvrant à peine la moitié externe des pièces latérales, tandis que, chez B. bifoveolalum, la bande recouvre toute la largeur des pièces latérales; par la carène prosternale élevée et subaiguë qui est arrondie subsemicirculaire chez B. bifoveolatum. Elle parait aussi un peu plus convexe que cette dernière espèce. Elle ne saurait être con- fondue avec B. lestaceo-pallidnm Latr. , qui a à peu près la même carène prosternale en lame triangulaire élevée et subaiguë au sommet, le premier article du rostre aussi plus court que le deuxième; mais celte dernière, outre sa taille beaucoup plus grande, sa forme plus aplatie, dilïère encore par la pubescence soyeuse, courte et régulière qui recouvre non seulement les pièces latérales en entier, mais aussi presque tout le disque abdominal , par l'espace intcroculaire beaucoup plus élargi, etc. ClItlWfPÈDES opercules souveaui ou peu cossu* DE LA COLLECTION DU MUSEUM, par M. A. Gruvel, MAÎTRE DK CONFERENCES A LA FaCULTK DES SCIENCES DE BORDEAUX. La collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris contient un grand nombre d'espèces de Cirrhipèdes operculés, parmi lesquelles quatre son nouvelles pour la science ou peu connues. Je ne ferai «[n'en indiquer ici les diagnoses, l'étude complète «levant paraître prochainement dans les Nouvelles irchives. — 24 — 1. Chenolobia manati nov. sp. Diagiiose : Tesl de forme conique, peu déprimé. — Orifice assez large. — Pièces de la muraille épaisses avec des rayons bien développés, lisses mais présentant des cotes longitudinales saillantes, se divisant vers leur base en plusieurs autres côtes plus petites. — Rostre environ deux l'ois aussi large que la carène. - — Pièces latérales de même largeur. — Base membra- neuse. — Scuta et terga peu élevés , larges , articulés entre eux et ne rem- plissant pas l'orifice du test. Fixés en grand nombre sur la peau d'un Manatus senegalensis (côtes du Congo). M. Dybowski, 1896. Celte espèce vient se placer à côté de C. palula, Ranzani. 2. Balanus violaceus nov. sp. Diagnose : Parois et base poreuses. — Rayons bien développés, non percés de pores. — Test de couleur générale violacée avec des côtes lon- gitudinales étroites et nombreuses, de couleur gris-violet clair. — Base parfaitement poreuse. — Scuta avec la crête articulaire très saillante, la crête de l'adducteur faiblement développée et située un peu plus près du bord rostral :? mai 1898. — 28 — doivent avoir une position d'équilibre «liiÎHrente de celle des zoïdes posté- rieurs. En effet, dans la reptation proprement dite, qui a lieu sur une surface horizontale, ce sont les zoïdes antérieurs, seuls actifs, qui donnent au dos-haut . corps son orientation : -, — - ; au contraire, dans la natation, nui a r ven Ire-bas ^ lieu au milieu d'une masse homogène, ce sont les zoïdes postérieurs, les plus actifs, qui évidemment ont le plus d'influence sur l'orientation; or, ventre-haut celle-ci est de préférence : — j — \ . 1 dos-bas En supposant que les zoïdes prennent leur position d'équilibre dans les périodes où ils sont actifs, je n'ai fait qu'une hypothèse, mais une hypo- thèse fort vraisemblable. Il semble que l'on puisse en trouver la vérilication dans des expériences consistant à retrancher du corps de l'animal un cer- tain nombre de zoïdes. Possibilité de retrancher des zoïdes du corps de ranimai. — C'est un fait banal qu'après sections transversales du corps d'un Annélide, les morceaux peuvent continuer à vivre , au moins un certain temps. Toutefois les Sangsues se prêtent tout particulièrement, et d'une façon merveilleuse, à ce genre d'expériences. On peut pratiquer des incisions variées dans le corps d'une Sangsue, sans que l'individualité physiologique de cet Annélide soit gravement com- promise; on peut enlever les téguments par anneaux, extirper des ganglions nerveux de la chaîne ventrale, sectionner les vaisseaux et saigner l'animal, enlever des néphridies, des glandes génitales, et la Sangsue continue à vivre; il m'est arrivé, après avoir disséqué des Sangsues presque com- plètement, parla méthode peu classique de l'incision ventrale, de retrouver quelques jours après ces Sangsues fixées sur les parois du récipient où je les avais jetées ; la section transversale du tube digestif gonflé de sang est possible sans hémorrhagie notable, grâce à ce fait que les divers com- partiments du tube digestif sont séparés par des diaphragmes circulaires qui ont été assez bien étudiés au point de vue anatomique par les auteurs. Après une mutilation ou une section, j'ai constaté une cicatrisation, mais je n'ai jamais obtenu une régénération des organes ou des zoïdes , même après plus de six mois. Dans aucun cas il ne s'est produit une sup- puration, et c'est là une condition très favorable pour les expériences ten- tées; à ce sujet, je signalerai en passant un fait très curieux qui m'a beaucoup frappé : le corps d'une Sangsue, une fois mort, placé dans de l'eau ordi- naire, résiste à la putréfaction pendant un temps très long (i5 jours, 3 semaines); j'explique ce fait parla présence dans les tissus de l'animal d'une substance antipulrélïante. qui a pour rôle pendant la vie d'empêcher le sang introduit comme aliment dans le tube digestif de se putréfier. — 29 — Attitudes du corps après la suppression des zoïdes antérieurs. — Quand on sectionne les zoïdes pré-ciilellaires , le corps prend immédiatement la forme d'un ruban, forme qui, comme on vient de le voir, est éminemment propre à la natation. Or, il est à remarquer que la Sangsue entière se met à nager en donnant la forme plate à son corps , en général lorsque la ven- touse antérieure, après avoir cherché dans diverses directions, n'a pas trouvé le point d'appui qui lui est nécessaire. La section des zoïdes anté- rieurs, dans le premier cas, semble avoir le même effet sur les zoïdes pos- térieurs que la fatigue des mêmes zoïdes antérieurs dans le second cas. Le ruban formé par les zoïdes post-clitellaires présente les mouvements ondulatoires de la natation ; celle-ci a lieu péniblement lorsque le dos est situé en haut, mais beaucoup plus aisément dans l'orientation inverse, et il faut signaler que le morceau postérieur de la Sangsue coupée transver- salement a une tendance très nette à prendre cette dernière orientation. Expérience : Sangsue sectionnée U segments en arrière de l'orifice femelle. Du îG juillet 1901 au 12 août 1901. 16 juillet. — 10 minutes après la section des zoïdes antérieurs, le ruban formé par les zoïdes postérieurs se retourne et se met à onduler. Dans l'heure qui suit, on le retourne plusieurs fois et presque aussitôt il replace le ventre vers le haut. 18 juillet. — Le ruban placé sur le dos effectue des ondulations. 20 juillet. — De même; on change l'orientation, l'animal se retourne presque immédiatement. 29 juillet, 9 h. 'i5. — Le corps de la Sangsue mutilée est placé le dos en haut; alternativement il se fixe par la ventouse postérieure et nage; à 2 h. 5o, étant fixé par la ventouse, il se courbe en cercle, et immédiatement la ventouse qui se détache est projetée en avant, de sorte que le ventre \ient se placer en haut. 2 h. 5o. — On replace le corps dans la position primitive et, cette fois, le ren- versement se fait pendant la natation. De même à 2 h. 5 A. De 3 heures à 5 heures, les expériences sont répétées un certain nombre de fois; le résultat final est toujours le même: le retournement du morceau pos- térieur; toutefois il est, facile de constater que, dans l'eau plus complètement aérée, le retournement est plus lent à se produire; ayant plus d'oxygène à sa dis- position, la Sangsue peut rester davantage sédentaire. 30 juillet. — On trouve la Sangsue dans la position suivante : presque tous les zoïdes ont le ventre dirigé vers le haut; seuls les zoïdes qui constituent la ventouse postérieure se sont retournés pour permettre la fixation de cet organe ; le corps est nettement tordu sur lui-même. Même constatation le lendemain matin et le 3i juillet à 6 heures du soir, malgré qu'on ait modifié à plusieurs reprises l'attitude de ranimai. Expérience : Sangsue sectionnée en avant du clilellum. Du 30 au 29 juillet. 20 juillet. — Après section de la tète, le corps est parcouru par des mou- vements ondulatoires très intenses. — 30 — Dans la suite, retournements comme dans le cas précédenl. Une série d'expériences faites en août ont conduit aux mêmes résultats. Conclusions : Après suppression des zoïdes antérieurs, l'ensemble des zoides postérieurs tend à se retourner, de manière <|iie la face ventrale soit dirigée vers le haut; au bout d'un certain temps, les zoides qui constituent la ventouse posté- rieure effectuent une rotation de 180 degrés sur leur axe, en sorte (pue la ventouse peut adhérer sur le support. Altitudes du corps après la suppression des zoïdes postérieurs. — Les zoïdes antérieurs conservent leur orientation, tandis que les zoïdes posté- rieurs restants tournent de 180 degrés sur leur axe. Comme dans le cas que l'on vient de mentionner, il y a torsion du corps sur lui-même. Des rotations chez, les Vers et de leur importance au point de nue de l'évo- lution des formes animales. — La rotation des zoïdes d'une région par rapport aux zoïdes de la région voisine n'est pas un fait très rare chez les Vers. Dans le cas que nous venons d'étudier, la rotation est la consé- quence de la multiplicité des modes de locomotion, de l'indépendance fonctionnelle entre les zoïdes antérieurs aptes surtout à la reptation et les zoïdes postérieurs ayant pour fonction essentielle la natation. Dans d'autres cas, la rotation pourra être la conséquence des nécessités de l'alimentation. Si, le plus souvent, la rotation est le résultat d'une différence de géotropisme entre les divers zoïdes, dans quelques cas il ne serait pas étonnant qu'elle soit le résultat d'une différence de phototropisme. Quoi qu'il en soit, les phénomènes de rotation étudiés paraissent avoir une importance très grande au point de vue de l'évolution des formes ani- males. M. Edmond Perrier a montré, en effet, d'une façon magistrale, que les Echinodermes, les Mollusques, les Vertébrés, dérivent des Vers annelés par suite de rotations des zoïdes antérieurs et postérieurs. Quelques espèces nouvelles d'Ochnacees, par M. Ph. van Tieghem. (Première partie.) Depuis la publication du Mémoire d'ensemble que j'ai eu l'honneur de présenter, il y a an instant, a notre Réunion, j'ai été conduit h distinguer dans la famille des Ochnacées plusieurs espèces nouvelles. L'une d'elles a déjà fait l'objet d'une Communication spéciale dans notre dernière séance ' : quatre autres sont le sujet de la présente Note. Elles appartiennent toutes à W Pu. van Tibghbk. — Sur une Ouratée de l'Ascension (Bull, du Muséum, VIII, p. 6i4, décembre 1902). — 31 — la tribu des Ouralées et à la sous-tribu des Orthospermées , qui est, comme on sait, propre à l'Amérique. 1. Trots Plicouratées nouvelles du Brésil. — Le genre Plicouratée (Pli- couratea \. T.) a pour type, comme on sait(1), la piaule du Brésil décrite o[ Ggurée par A. P. de Candolle en 1811, sous le nom de Gomphîa parvi- jloru. J'ai pu étudier dans l'Herbier du Muséum l'échantillon original, récolté au Brésil , dans les forêts maritimes de la province de Bio de Janeiro, par Veilozo, envoyé de Lisbonne par Vandelli à A. L. de Jussieu en 1790. Il porte en note, de la main de A. L. de Jussieu : trVidetur Correia. . . foliis lanceolalis inlegerrimis (Vandelli, Bras., 28, t. II, f. 11), quae 5-petala, 10-andra, î-styla, 5-carpa, baccis receptaculo caraoso insertis î-spermis ev Vandelli, dicenda igitur Gompkia lanceolatà» . On voit que A. P. de Can- dolle n'a pas adopté le nom spécifique proposé par A. L. de Jussieu , la petitesse des fleurs lui ayant paru un caractère plus frappant que la forme lancéolée des feuilles. Ce sont ces mêmes échantillons que Veilozo a décrits el figurés en 1790, sous le nom de Ocltnn Jabotapita, dans sa Flora Flumi- nensis, ouvrage demeuré longtemps manuscrit et publié seulement en i825<2>. De tous les échantillons de notre Herbier rapportés à celle espèce à cause de la petitesse des fleurs et de la gracilité des pédicelles qui les portent dans la panicule terminale, il n'en est décidément aucun qui lui appartienne véritablement. C'est ce que j'ai déjà montré dans mon Mémoire pour plusieurs d'entre eux, qui sont devenus les types d'autant d'espèces distinctes-. C'est ce que je voudrais établir ici pour trois autres, qui1 j'avais cru alors pouvoir regarder connue représentant bien celte espèce, savoir : la [liante récoltée en 1817, par A. de Saint-Hilaire (n° 29), dans le bois vierge près du Bio Preto, dans la province de Minas Geraës, à la limite de celle de Bio de Janeiro; celle que Gaudichaud a rapportée en 1 833 de la province de San Paulo (n° 628) et celle que M. Glaziou a trouvée en décembre 1881 à la Nouvelle-Fribourg, dans le bois vierge du Conego, province de Bio de Janeiro (n° i3663). De la première, en l'identifiant avec le G. parvijlora de A. P. de Can- dolle, A. de Saint-Hilaire a dit , il est vrai : «Les échantillons de l'Herbier de Jussieu d'après lesquels M. de Candolle a fait sa description du G. par- vijlora sont identiques avec les miens, avec cette différence légère que les feuilles des premiers sont plus étroites, surtout à la base, et que les pétioles sont un peu plus longs1'1». J'ai cru tout d'abord pouvoir me fier à cette (1) Ph. van Tieghem, Sur les Oclmacées (Ami. des Se. nat., ISC série, Bot. . XVI , |>. -!2'.!, 1902). (î) Vkllozo, Flora Flttmintnnê, p. 223, pi. XC, 182&. (3) LoC. cit., p. 2 3 3. (,l) A. de Saint-Hil.uhk, Hure du Brésil méridional, I, p. 66, itinh. — 32 — formelle assurance; j'ai eu tort. Les différences entre les deux échantillons sont, en effet, beaucoup plus grandes que ne le croyait A. de Saint-Hilaire et telles, qu'elles s'opposent absolument à leur identification. Il est très exact qu'ici les feuilles sont moins atténuées à la base, plus larges et à pétiole plus court; mais c'est loin d'être tout. Elles sont persis- tantes et non caduques, fermes, presque coriaces, et non membraneuses, pareilles sur les deux faces, qui sont également ternes et finement grenues, et non pas luisantes en haut et ternes en bas; les nenures latérales des deux sortes y sont imprimées en creux sur les deux faces et non saillantes, et c'est précisément ce qui leur donne un aspect granuleux. Les rameaux aussi sont moins grêles et moins étalés, et les Heurs moins petites. Toutes ces différences dans la forme extérieure auraient pu être appré- ciées par A. de Saint-Hilaire. La structure de la lige et de la feuille en offrent d'autres encore, qui ne lui étaient pas accessibles. Dans la plante de Vellozo, la tige a un cristarque externe rudimentaire, représenté seulement par quelques rares cellules isolées, sans trace de cris- tarque endodermique. Le périderme s'y forme dans l'épidémie et sclérifie en U l'assise interne de son phelloderme. Plus tard, le liber secondaire prend quelques cellules scléreuses. Dans la feuille, l'épiderme du limbe est fortement gélifié, surtout en haut, avec grandes cellules plongeant dans l'assise palissadique; l'écorce est dépourvue de cellules scléreuses ; les mé- ristèles ont une bande de cristarque endodermique en haut seulement. Dans la plante de A. de Saint-Hilaire, la tige a un épidémie formé de cellules très petites, avec un cristarque externe presque nul, et des cellules scléreuses disséminées dans l'écorce. Le périderme s'y forme dans l'exo- derme, en exfoliant l'épiderme ; plus tard, le phelloderme sclérifie en U ses trois assises internes. Dans la feuille, l'épiderme du limbe est lignifié, à cellules plates , et non gélifié ; l'écorce renferme des fibres isolées , détacbées des faisceaux fibreux des méristèles, qui se dirigent perpendiculairement vers l'épiderme , sous lequel elles rampent quelque peu, surtout en haut: les méristèles n'ont de bande de cristarque que sur le bord supérieur. Par la structure de la tige, où l'écorce a des cellules scléreuses et où le périderme est exodermique, et par celle de la feuille, où l'épiderme n'est pas gélifié et où l'écorce est traversée de sclérites, la seconde plante s'éloigne donc de la première plus fortement encore peut-être que par sa conforma- tion externe. Jointes ensemble, toutes ces différences conduisent nécessairement à la considérer dans ce genre comme une espèce distincte et nouvelle, que je nommerai Plicouratée granuleuse (PL granulosa v. T.). La seconde plante, celle de Gaudicliaud (n° 628), nommée Gomphia parvifolia par A. de Saint-Hilaire dans l'Herbier du Muséum, ressemble, en effet, au type par ses feuilles luisantes et plus foncées en haut, ternes et plus pâles en bas; mais elles sont persistantes, épaisses, à bord ourlé, à — .33 — nervures latérales peu visibles, légèrement imprimées en creux sur les deux faces, faiblement atténuées à la base, et notablement plus petites, mesurant seulement o m. o4 à o m. o5 de long sur o m. oi5 à o m. 0-2 de large, au lieu de 0 m. 08 de long sur 0 m. 02 5 de large. Au-dessous de l'inflo- rescence terminale, qui est pauciflore, et se réduit souvent à une simple grappe composée, il s'en fait plusieurs autres, à l'aisselle des feuilles supé- rieures de la branche. Dans la tige , où le cristarque externe est aussi très rudimentaire et oùl'écorceest dépourvue de cellules scléreuses, le périderme se forme dans l'exodcrme, en exfoliant l'épidémie. Dans la feuille, l'épi- derme est gélifié et l'écorce n'a pas de sclérites. Tant par sa structure que par sa conformation externe, celle plante diffère donc à la fois du type et de la P. granuleuse: elle se montre bien une espèce distincte, que je nommerai Plicouratée vernissée (PL verni- cosa v. T.). La troisième plante, celle de M. Glaziou (n° 1 3663), a, comme le l\pe et comme la précédente, les feuilles luisantes en haut, ternes eu bas; elles sont persistantes, faiblement atténuées, parfois même arrondies à la base, à nervures latérales saillantes, faiblement en bas, assez fortement en haut, et mesurant 0 m. 06 de long sur o m. 02 de large. Outre les panicnles ter- minales, il y en a aussi ça et là à l'aisselle des feuilles supérieures. Dans la tige, où le cristarque est 1res rudimentaire, le périderme est épidermique. Dans la feuille, l'épidémie du limbe est gélifié et son écorce est dépourvue de sclérites. Par cet ensemble de caractères, cette plante doit être considérée comme une espèce distincte des trois précédentes ; je la nommerai Plicouratée du Conégo (PL Conegi v. T.). Confondues jusqu'ici , d'abord sous le nom de Gomphiu parvifora A. P. de Candolle, ou de Ouratea pannjlom (A. P. de Candolle) Bâillon, puis tout récemment encore sous le nom de Plicouralca parvijlora (A. P. de Candolle) v. T., ces quatre espèces peuvent donc être distinguées comme il suit : 1 caduques, lancéolées, mem- épidermique , nervures ) braneuses P. p^or*. en saillie , feuilles | persistantes % ova]os , coriaces. P. du Conégo. Périderme/ exodermique, nervures] ,..„,, ,,., n » j n , ., ! limniie, ecorce a sclérites. . P.irranuleuse. en creux, epiderme ,,.„, , , - -, n '„ , ,. , r 1 gelilie, ecorce sans sclérites. H.verntssee. du limbe ' " L'introduction de ces trois espèces nouvelles porte à huit le nombre de celles qui composent actuellement le genre Plicouratée' ■''. Chez la plupart (|) Dans la Flora branlienria (XII, -j , p. 3'i<>), M. Engler ne cite pas l'échan- tillon original de Vellozo, Vandelli, de JuBsieu et de Candolle. Outre ceux de A. Saint-Hilaire et de Lusi •luiatli-Martitis, qui nppartiennenl respectivement à la ftluséon. — i\. 3 — U — d'entre elles, les échantillons que j'ai eus à ma disposition sont dépourvus de fruits. C'est principalement sur un échantillon fructifère fie la l'I. de Gaudi chaud, récolté parGuillemin en février 1889 (Unis la serra de Gubatao (n" /471), que j'ai pu étudier la remarquable conformation de l'embryon qui caractérise ce genre. H. Une Ouratéc nouvelle du Brésil. -- Sello a récolté au Brésil, en 1819, une plante (11° 5821) que M. Engler a identifiée, en 1872, avec le Gomphia vaccinioides décrit en i84-j par A. de Saint-Hilaire et Tulasne, et qu'il a nommée Ouratea vaccinioides (1). Ayant pu récemment étudier de celle plante un échantillon original, en le comparant à la piaule de Guillemin (11° 924) , qui est le type de celle espèce, je me suis assuré que celte déter- mination est inexacte. Dans mon Mémoire récent, j'ai montré que l'Ouratée vaccinioïde, puis- qu'elle a sa jeune tige, ainsi que ses pédoncules el pédicelîes floraux, munis de poils courts, doit èti-e retirée du genre Ouratéc et classée dans le genre Trichouraléc (Trichouraiea v. T.), sous le nom de T. vaccinioïde (T. vacci- nioides [A. de Saint-Hilaire et Tulasne] v. T. (2)). Etant entièrement glabre, la plante de Sello doit èlre, au contraire, maintenue dans le genre Ouralée. Ainsi, loin d'être identique à la précédente, à laquelle elle ressemble, il est vrai, par la petitesse de ses feuilles, elle n'appartient pas au même genre. Elle en diffère d'ailleurs par d'autres caractères. Les rameaux sont moins sériés; les feuilles, plus longuement péliolées, plus fortement atténuées à la base cl surtout au sommet, sont lancéolées, pareilles sur les deux faces, crénelées vers l'extrémité, et non ovales, à faces dissemblables et h bord enlier tout du long; les nervures latérales y sont visibles et légèrement sail- lantes sur les deux faces, au lieu de l'être seulement sur la face supérieure; elles sont notablement plus longues, mesurant 0 m. 00 à 0 m. o55 de long sur 0 m. 02 de large, au lieu de 0 m. o3 sur 0 m. 02. La structure aussi offre des différences marquées. Dans la lige, où le crislarque est presque nul, le périderme se forme ici dans l'exoderme, non dans l'épiderme, et les faisceaux fibreux péricycliques y demeurent séparés, au lieu de s'unir en une couche conlinue. Dans la feuille, l'épiderme se V. gvaindosa et à la P. Luschnatiana , il en signale d'autres, recollés par Limcl, Glaziou (sans numéro), Wavra (n° 465), Riedel (sans numéro), Sello (nns 438 et 579/4). De savoir si ces derniers échantillons se rattachent à l'une ou à l'autre des huit espèces actuellement connues, ou s'ils représentent en totalité ou en partie des espèces nouvelles, c'est une question que je dois laisser sans réponse, n'ayant pas encore pu les examiner. (I) Engler, Flora bras., XII, 2, p. 3ay, 1872. <-i> Pu. va» TiEiiiiEU, Sur les Ochnacées (Ann. des se. nat. , S' série, Bol. , XVI, p. 233, i(|o->). — 35 — montre ici dépourvu «les grandes cellules gélifiées qu'il possède «laits L'aube espèce. Toutes ces différences réunies suffisent à prouver que la piaule de Sello 1 1) I El! . KiiVS LE Sun DE MADAGASCAR , E.V l8f)S ET IQ01, PAR M. E. DrAKE DEL CaSTILLO. Pendant ses deux voyages à Madagascar, en 1898 et en 1901, M. Guil- laume Grandidier a réuni, dans le Sud de l'île , une collection bota- nique «les [dus intéressantes. Les piaules qui la composent sont caracté- ristiques de la brousse épineuse, formation éminemment xérophile qui, sans contredit, renferme les types les plus curieux de la Flore malgache. Parmi ces derniers, on doit citer en première ligne les espèces du groupe des Didierea. J'ai d«*jà publié (Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, juillet 1901) un petit nombre d'espèces nouvelles recueillies dans les mômes régions par M. Alluaud, espèces que j'avais pensé devoir constituer au moins une section nouvelle des Didierea, et peut-être \w\ genre nouveau auquel j'avais proposé de donner le nom d'MIaaialia. Au- jourd'hui, grâce aux abondants matériaux que M. G. Grandidier a mis entre mes mains, j'ai pu étudier ce groupe d'uni1 manière assez appro- fondie, et acquérir la conviction que non seulement les Alluaudia devaienl ôlre séparés génériquemenl des Didierea. mais que ces deux genres devaient •former une famille particulière à laquelle on donnerait Le nom de Didié' réacces. M. Bâillon plaçait, on le sait, les Didierea parmi les Sapindacées. En 1 H <) f> (in Kngler und Prantl, Pjlamcnfamilicn III. 5, p. i4a), — 36 — M. Radlkofer, qui a l'ail une étude complète de celte dernière famille, a nuis l'opinion que les Didicrea constituaient une famille particulière dont la place serait dans le voisinage des Polygonacées et des Amarantacé; s : ils se rapprocheraient des premières non seulement par leur fruit, niais encore par leur pollen dont le grain, sphérique. comprimé, montre une exine à six divisions, par la configuration du stigmate, et par le gonflement spon- gieux du pédoncule floral; ils rappelleraient les secondes par la structure de leur embryon et par leurs anthères profondément fendues aux deux extrémités. Il me semble (pie l'ovule anatrope, à micropyle extérieur et in- férieur des Didierea devrait les éloigner des Polygonacées qui ont un ovule orlliotrope, et, ainsi que leur disque, les rapprocher des Sapindacées. Les Didicrea présentent cependant un ensemble de caractères exceptionnels dans celle dernière famille, ou même ne s'y rencontrant pas. Ces caractères n'ont pas, il faut l'avouer, une très haute importance, mais c'est précisé- ment fur ensemble qui justifierait l'opinion des botanistes qui voudraient établir sur les Didiei-ea une famille nouvelle. Ainsi ces plantes présentent des enveloppes florales dont les pièces sont décussées par paires : une pour If calice, el deux pour la corolle: ce caractère n'a pas. que je sache, été rencontré dans les Sapindacées; en outre, les étamines sont inséré* sur le bord du disque, les branches du style sonl aplaties et étalées, el les feuilles sonl entières. Voici donc les diagnoses de celle nouvelle famille et des genres qui la composent. DIDIEREACEjE ord. nov. Flores diœci. Sepala a, dccussnta, dorso vel utrinque leviter decurrentia, peta- loidea porsislentia. Pelala h. per paria allernanlia decussala. Slamina S-io, mar- gine disci annularis inserta, iilamenlis villosis, in flore femineo ananthera, \ol ad staminodia reducta, in masculo fortifia , anllieris dor*iti\is in alabostro revers;-, connectivo brevi, loculis f'erc discretis. Germon in flore masculo vix evofutum, in femineo abortu unilocufare, stylo brevi ramis 3 vel h patulis corrugatis. Ovulum unicum, ascendens, raplie ventrali, micropyle inféra cxterna. Fruclus ubi notus siccus trigonus indeliiscens, embryone plicato, radicula desce idenle, cotyledonibus carnosis. — Arbores elalae vel médiocres, ligno parco rarius ad normam evoluto, medulla copiosa. Stipes et rami spinis aut pulviuis spinileris instructi. Folia sim- plifia intégra caduca, sparsa. Flores cwnosi, cymis in racemos axillares vel ad ;ipi:« II. Un. Stamina 8; slaminodia in llore femineo paruin evolula. Styli rami M. — Folia lincaria. Flores médiocres in axillis fascicufati, pedicellis gracifibus pendulis apice inflatio. I. 1 )ll>l EIIK \ MADAGASCARIENS1S H. Bll. , in Bull, Sur. l'uni, Paris, I. a58, el lli.si. des Plantes de Madagascar, l. 261. Arbor parum ramosa, spinifera. Sepala acuta. — . 37 — 2. D. mirabilis H. Bn., in Bull. Soc. linn. Paris, II, 1182, in Bvll Muséum Paris, 1. a3, et Hist. Plantes de Madag., t. 2G1 et s. Arbor mediocris, paulo supra basin ramos elongalos sinuosos spinis validis in» structos proferens. Sepala rotundata. II. AUiiaudin Drake. Stamina 8-10, in Bore femineo ananthera. Slyli rami 3-4. — Folia obovata. Flores parvi, pedicellis liaud nutantibus, racornis axillaribus, vel paniculis lermi- italibus. 1. Allualdia procera Drake, /. c. (Vide injra.) 2. A. ddmosa Drake, /. c. (Vide infra.) 3. A. ascendens Drake, /. c. (Vide injra.) h, A. comosa Drake, /. c. Arbor mediocris, ramis spinosis comosis, cymis axillaribus brevibus. Crescil in Madagascaria oriental! meridionali (Alluaud). Papavéracécs. Argbmone mexicana L. , Sp.pl., 008. Vallée du Saint-Augustin (ai mai 1898 |. Capparidacées» Capparis Antanossàrcm H. Bn.. in Bull. Soc. linn. Paris. I, &6a; Lac Eoty, pays des Antanosy émigrés (1 1 août 1898). Maerua filiformis s|>. nov. Arbor elata. ramulis gracilibus glabris, foliis filiformibus (ad 10 cent, iongis stipulis minutis. Racemi -\-ù llori graciles (a-3 cent, longi), bracleolis parvis se- Inceis. Receptaculum concavum, bre vi ter obeonieu m. Sepala (3-4 millim.) oblonga Pclala sunimo receptaculo inserla, rotundata, basi subcordala, sepalis Iriplo bre- viora. Torus receptaculo longior. Gernien ovoideum. Fructus ignotus. Bords du Manambovo (12 juillei 1901 ). Espèce très distincte entre toutes par son port et son feuillage. Bixacées» Flacodrtia Ramontchi L'Hér., Stirp. nov., 59, t. 80. Beraketa, pays des antanosy émigrés(ai juillet 1898). Malvac«M's. Hiriscds oivERsiFOLius Jacq. . Ic.pl. rnr.. I. 55l. Kiliarivo, pays des Antanosy émigrés l 1 li août 1898). — 38 — Hibiscus nodulosus sp. nov. Arbor ramis nodulosis. Rami pube slellala albida in foliis junioribus peliolis et pedicellis densa in foliis adullis bracleolis et calyce sparsa vesliti. Foiia oblonga, vel obovato-oblonga (o,o3 X 0,02) apice rotundata, basi subcordata, longiuscule petiolata, palmatinervia. Flores axillares, breviler pedicellali ; bracteolae rubrœ, reticulato venosœ, in involucrum amplum campanulatum (4-5 longum) lobis 5 lato ovatis acutis connatae. Calyx bracteolis brevior, laciniis membranaceis lanccolatis. Petala rubra, bracteolas vix œquantes. Capsula ovoidea, Faux Gap, pays Antandroy (juillet 1901). Nom indigène : Vonkara. GoSSYPIUM ARBORE CM L. Environs de Tulear, Beraketa (8 juin et 21 juillet 1898). Zygophyllacées» Zygophyllum depauperatum sp. nov. Suflrutex, Spartii babitu. Ramulorum articuli crassiusculi (i-4 cent, longi) subteretes, basi atténua li, apice incrassali. Folia carnosula, parva (3-4 millim.), oblonga, obtusa, inferne allenuata. Stipula; squamiformes , deltoideœ , persislentes. Race-mi axillares, brèves (a-4 millim.); pedicelli bracleis srpiamiformibus basi in- volucrali; flores 3 millim. longi. Sepala concaviuscula , caduca. Pelala minima, lanceolala, hyalina. Slamina 10, biseriata, interioribus brevioribus, filamenlis ntrinquo'squama brevi acuta inslruclis, antheris oblongo-ovatis vix acutis dorsilixis. Discus leviter cupulatus germinis basin cingens. Germen 5 loculare, ovoideum- ol)longum, stylo simplici brevi subulato. Ovula in quoque loculo solitaria vcl bina superposita , reversa , funiculo libero. Fructus ignotus. Caractéristique des dunes du Faux Cap, pays Antandroy (juillet 1901). Cette espèce est remarquable, au premier aspect, par la petitesse de ses feuilles et de ses fleurs, ainsi cpie parle faillie développement de ses pé- tales. L'ovule est. comme dans tous les Zygophyllum, descendant, avec le micropyle extérieur et supérieur, mais le funicule est complètement libre; attaché à la cloison vers le milieu de la loge, il se replie au fond de cette dernière et ne tient à l'ovule que par un point opposé au micropyle. Celle disposition, déjà observée dans un petit nombre de Zygophyllunt , est peut- être plus commune dans le genre qu'on ne le pense, car. chez quelques espèces, L'adhérence du funicule à l'ovule ne se produit que sur une faible étendue. L'écaillé qui, dans les autres Zygophyllum, se rattache à la partie ventrale du filet staminal, n'occupe pas cette situation dans le Z. depaupe- ratum, mais elle vient garnir la base de cel organe sur sa face interne, et s'épanouit de chaque côté sous la forme d'une large dent aiguë. Ces diffé- rents caractères assignent à celte espèce une place 1res distincte dans ie genre. — 39 — Sapindavécs. Tina isaloensis sp. uov. ? Arbuscula, ramis juvenilibus lomento levi vestitis. Folia demum glaberrima (\-2 cent. longa), petiolo apice nuicronalo, foliolis quinquejugis (0,06-0,08 X o,oio-o,oi5), sat distantibus, oblougo-lanceolalis, acuminalis, inferue inaequi- lateris, in peliolnm constrictis, laxe denlatis deccmnerviis. Flores ignoli. Racenii fructiferi brèves (5-6 cent.), oligocarpi. Capsula obovoideo-compressa, interne atte- nuata, apice cuspidata. Monts Isalo (28 août 1898). Nom indigène : Manindry. Didleréacées. Alli.udu procera Drake, in Comptes rendus Acad. se, (juillet 1901). Arbor elata, ligno ad normam evoluto, parce ramosa, ramis valde elongatis erectis cereiformibus, spinis validis conicis inslructis. Folia (io-i5 millim.) obo- vata, carnosa. Flores cyrnosi, cymis in paniculas (ao-3o cent, longas) ad apicem ramorum confortas disposilis. Flores masculi (3-'i millim.) parvi, sepalis concavis dorso basi leviter produclis decunentibus. Cœlera ut in génère. Flores feminei atque fructus ignoli. Bords du lac Eoty, Tongobory, pays des Antauosy émigrés (20 sep- tembre 1901 ). Nom iudigèae : Fantsi-holitra. Cet arbre, le seul véritablement ligneux, parait-il, de toute la famille, fournit un bois léger, résistant et incorruptible. Ces qualités l'ont fait re- chercher, dit-on, pour le boisage des mines, dans le Transvaal. Sans doute pourrait-il servir à d'autres emplois industriels. Le Fantsi-holitra étant très abondant dans le sud de Madagascar, on pourrait donc, malgré sa crois- sance très lente, en tenter l'exploitation. Ai.LUALDiA demosa Drake, /. c. Arbuscula 1ère a basi conferlim ramosa, ambitu oblongo-conica, velparum elala , rainulis brevibus l'asligiatis crassiusculis , medulla copiosa. Folia ignota. Flores feminei parvi, pedicello ('1 millim.) complanato, sepalis (a millim.) ovatis aculis, supra inserlionem liberis, inf'rà levitër decurrentibus utrinque in laminam produc- lam et pedicello applicilam coalitis. Petala ovata. Behara, pays Antandroy (18 octobre 1901 ). Nom indigène : Rokondro. Almjaudia ascendens Drake, /. c. (charact. emend.). Arbor, ramis n'assis, ascendenlibus, medulla copiosa, undiqile spinis validis conicis basi incrassatis instrucli. Folia carnosa, oblongo-obcordata (0,02 Xo,oir> ) — 40 — apice emarginata, basi in petiolurn constricla. Racorni axillares (5-6 cent.) rachi angulata, ramis brevibus articulatis, bructeis parvis deltoideis. Flores pedicellati. Sepala crassiuscula persistentia, galeata, dorso carinata utrinque inferne in ligularn productn, oinnino libéra. Petala ovata obtusa. Stamina margine disci inserta. Régions sud et sud-est. Nom indigène : Songo antandroy. Légumineuses. CrotalariaGrevei Drake, Histoire des Plantes de Madagascar, I, 201. Tsiombé (i3 juillet 1901). Indigofera vohemarensis H. Bu., in Bull. Soc. linn. Paris, I, /ioo. Environs de Salobé, pays des Antanosy émigrés (a3 août 1898 ). Indigofera depauperata nov. sp. Arbuscula dumosa, ramulis s;epiùs brevissimis baud secus ûc folia pube tenui cinerea adpresse vestiti. Folia ail foliolnm unicum mox caducnm lineari-oblongum inferne attenuatum (o 111. 02 X 0 m. 025) apice mucronulatnm reducta, stipnlis minutis dentiformibus. Racemi axillares (1 centim.), cinereo-puberuli , pedicellis brevibus gracilibus, calyce (:! millim.) campanulato (|iiinquedentato, pelalis ro- seis (5 millim.). Sans localité (1901). Lndigofera compressa Lamarck, EncycL, III, 2/I8. Environs de Manasoa, pays des Antanosy émigrés (26 août 1898). Chadsia Grevei Drake. Histoire des Plantes de Madagascar, I, i34. Manasoa. pays des Antanosy émigrés (21 août 1898). Mdndllea Granmdieri H. Bn. , in Bull. Soc. linn. Paris, I, 390. Vallée du Fiheranana (3 juin 1898). Sesrania punctata DC. , Prodr., Il, a65. Endroits humides aux bords du Taheza (i4 août 1898). Arachis hvpogeà I,.. Sp.pL, 7(11. Vallée du Sakondry (2 août 1898). Voandzeu subterranea Du Petit-Tliouars . Gen. no». Mail., 23. Cultivée. Beraketa. pays des Antanosy émigrés (3o juillet 1898). Noms indigènes : Voantso, en malgache; Voantsoborory , en tanosy. Cajanus indicus Sprengel. Syst. , III, 268. Bives du Iaborano (-27 juillet 1898). Noms indigènes : Ambrevade, en créole; Ambatry, en malgache. Cesai.pinia Bondccella Flem. , in Asciat. Bes. , XI. i5g. Vallée «lu Saint-Augustin (19 juin 1898). — VI — Bauhinia concinna iiov. sp. Frutex ramulis pube tenuissima conspersis. Folia parva, petiolis brevibus (h millim.) apice glandula auctis, foliolis (12 millim.) obovatis inœquilateris vix l»asi connatis, Irinerviis. Flores solitarii, breviter (8 milllim.) pedunculati, recep- taculo glandulis 5 instructo, calyce (8 niillim.) spalhaceo oblongo, petalis (colore malvaceo) parùm inaequabbus (9-12 millim.) breviter unguiculatis, staminibus 10 fertilibus, filamentis intùs squama longitudinali auctis. Legumen breviter in- curvum (0 m. o5 X 0 m. 08). Environs d'Ambohibato, pays . late ovatis suprà llava sublus rubro el flavo stria la suffulti. Perianlhium cyathiforme (o m. oo3 o m. ooa ). Gerinoii ovoideum slipile fore iiullo. Mont de La Table (septembre 1901). Euphorbia melanacantha nov. sp. Caules elongali rubri irregulariter costali. Aculei gemini remoliusculi nigri (1 cent.). Folia ignota. Cymae avillares brèves (3 cent.) bracleis oblongis paulo supra basin resoctis deciduis. Flores bracleolis laie cordalis (i5 millim.) brevissimo mucroniilatis suffulti. Peria nthium cyathiforme [h millim.) dentibus minulis trun- calo-cuneatis apicc incisis. Clandulae transverse oblongaf. Germen 1ère sessile, obscure trigonuni, stylis ovario longioribus. Tsiiamaha (octobre 1901). Nom indigène : Elakelaka. Euphorbia platyacantha nov. sp. Caules crassi, aculeis basi dilatatn confluentibus costati. Folia ignota. Cymae ad npicem caulium confertae 20-24 llorae (4-5 cent, longae). Kracteae oblongae brèves, deciduae-, bracleolae late obovatae (5 millim.) brevissime mucronulatae. Perianlhium cyathiforme (3 millim.), dentibus minutis truncato-cuneatis apice laceris, glandulis transversc oblongis. Germen subsessilc obscure trigonum, si \ lis ovario duplo longioribus. Roule de Ranohira à Iliosy (4 septembre 1898). Nom indigène : Agavo. Euphorbia vepretorum nov. sp. Frulex scandens, ramis carnosis inermibus, foliorum delapsorom cicatricibus notalis. Ramuli floriferi brèves (2-3 cent.) foliis fioralibus ovatis (3 millim.) instnicti. Flores hermapliroditi, ad apicem ramulorum conferti; inferiores pedi- cellati (7-8 millim.) bracteis l'oliis fioralibus similibus suffulti; lerminalis sessilis ebractealus. Perianlhium cyathiforme (4 millim.), lobis brevibus cilialis, glandulis transverse ovatis. Germen obscure trigonum. Monts Ambohibato (octobre 1901). Euphorbia cynanchoides nov. sp. Praecedenti sinulis : differt Boribus duplo majoribus; iuferioribus (ut vïdetur) abortivis, terminali solo evoluto. Sans désignation de localité (octobre 1901). Cette série d'Euphorbes mérite une attention toute particulière. Il a déjà été question, dans ce recueil même, de YE. Intisy, tant au point de vue botanique qu'au point de vue économique. LïE. stenocladaetYE.enterophora ont déjà été décrites. VE. Laro et les qualre suivantes appartiennent à la — 46 — section Tirucaïli; les unes et les antres contribuent grandement, par leur port singulier, à donner à la brousse du Sud de Madagascar son aspect spécial. A ces espèces nouvelles je dois en ajouter une autre que M. le docteur Decorse a recueillie dans les mêmes régions, où elle est désignée par les indigènes sous le nom de Befotsy, c'est-à-dire rr grand blanc^; de là sa dénomination botanique d'E. Leucodendronm. [A suivre.) Sur une série de roches rapportées en i83i, de l'île Julia, par Constant Prévost, et conservées dans les collections géologiques du museum. Note de M. le Professeur Stanislas Meunier. Je désire vous entretenir un moment de faits qui ne sont pas absolument d'actualité, mais dont l'intérêt vient d'être rafraîchi par un incident digne de mention. Il s'agit de la détermination de roches provenant de la célèbre éruption de l'île Julia. Ton le monde sait qu'en juillet et août 1 83 1 la surface de la mer, au large d Sciacca en Sicile, manifesta une allure extraordinaire. L'eau devint bouillonnante et les poissons morts vinrent en grand nombre flotter à sa surface, puis un volcan parfaitement caractérisé se constitua et une île prit naissance qu'on appela Julia généralement , mais parfois Ferdinandea et au- trement encore. Elle était si bien constituée, que les Anglais, en gens pratiques, n'hési- tèrent pas à en faire l'annexion au profit du Royaume-Uni, et, sans ver- gogne, malgré des protestations diverses, plantèrent leur pavillon sur les lapillis encore tout chauds. Seulement, quand ils revinrent quelques se- maines plus tard, pour assurer le bonheur de Julia en y faisant fonctionner les institutions britanniques, la mer avait repris la terre sortie de son sein. Les Ilots avaient tout balayé, y compris l'ambition des Anglais. Dans l'intervalle, 1 île avait été visitée par des naturalistes, et l'explora- tion la plus fructueuse doit être comptée à l'honneur de notre célèbre compatriote Constant Prévost. W Euphorbia Leucodendron nov. sp. Aibuscula dumosa , aœbilu ovoideo-globosa , rainis inferis ascendentibus. raiimlis ju- niorihus carnosis articulalis, articulis (10 cfrit. iongis, î crassis) teretibus apice oblusia basi eonslrictis, fotiorum delapsormn cicatricibus notalis, indumcnlo cereo puivereo albo vestitis. Folia sparsa, ovalo-laneeolala , sessilia, basi disco annulari gianduloso tiiicla. Cymue qnissxualeft, in snmmis raniulis 3 wl 5, bracteis ot bracteolis matis acutis ciiialis, floribus solilariis vcl ternalis, cenlraJi scs.sili. lateralibus pediccllalis. l'eriantbium bemisphœricum , denlihus millions ciiialis , glandulis oblongis. Capsula sli- pitala . nbpyrainidala . tri(jona. — hl — Cet illustre géologue rapporta de l'ile Julia une collection qui est unique et infiniment précieuse, puisque, le sol d'où elle provient ayant disparu sans retour, on ne pourrait la remplacer, collection qui est déposée clans la galerie de géologie du Muséum. Ceci posé, on comprendra combien j'ai été surpris en apprenant, il y a peu de temps, (pie le soit fait aux échantillons de Constant Prévost ne sa- tisfait pas tous les géologues. Un des membres les plus appréciés de nos Universités de province, M. Gosselet, professeur à la Faculté des sciences de Lille, a consacré à Constant Prévost un volume biographique'1'. C'est une œuvre de haute valeur et dont la lecture doit réjouir tous les amis de la France en même temps que les amis des sciences. On y voit, en effet, comment une des doctrines les plus fécondes de la géologie, l'aclualisme, n'est pas d'origine anglaise avecLyell, comme on l'a dit trop souvent, mais d'origine française avec Constant Prévost, — de telle sorte qu'il y a, entre les deux grands géologues, des relations qui ne sont pas sans analogies avec celles qui existent entre Darwin et Lamarck, et sur lesquelles M. Edmond Perriei a insisté avec tant de raison. C'est vous dire que je n'ai qu'à applaudir au beau livre de M. Gosselel, qui date d'ailleurs de plusieurs années. Pourlant, en le relisant, je suis tombé récemment sur ce passage (p. 209) : rrJe ne puis, dit M. Gosselet, taire une certaine tristesse patriotique en pensant que la collection rap- portée par Constant Prévost est enfouie dans les tiroirs du Muséum et qu'il n'est venu à aucun géologue français l'idée de l'étudier. n On concevra sans peine que le fonctionnaire qui a assumé devant le monde scientifique la responsabilité morale des collections géologiques du Muséum, ne pouvait rester indifférent en présence d'une semblable accu- sation, et il semblerait que c'est mon apologie qu'il me faut présenter. Or, ce qu'il faut qu'on sache tout d'abord, c'est que les collections de Constant Prévost ne sont aucunement enfouies dans nos tiroirs : elles sont soigneusement déterminées, classées et cataloguées, h la disposition des naturalistes qui désirent les voir en détail. En outre, plusieurs spécimens ont été mis sons les yeux du public, les uns dans la collection slraligraphique, à l'armoire concernant les phé- nomènes volcaniques , les autres à la vitrine sicilienne de la collection de géologie géographique. Enfin, la plupart des roches rapportées de l'ile Julia par le célèbre géo- logue fiançais ont été coupées en lames minces que j'ai étudiées au mi- croscope. (l' Constant Prévost: Coup d'ail rétrospectif sur la géologie en Frane» pendant lu première moitié du xix' xiirle, 1 vol. in-8" extrait dn t. XXV dos Annales de la Société géologique du Nord, Lille, 189G. — A8 — Puisque l'occasion s'en présente ainsi, je résumerai même, en-quelques lignes, les principaux résultats auxquels je suis parvenu. La série qui nous occupe comprend 21 numéros de catalogue; les échan- tillons sont accompagnés parfois d'étiquettes autographes, dont plusieurs sont signées de Constant Prévost. Ce qui domine dans la collection, ce sont des scories et des cendres, et l'on n'y voit point de laves; il faudra mentionner ('gaiement quelques roches calcaires arrachées au sous-sol et rejetées par le cratère en même temps que les matériaux volcaniques. Comme scories, il faut signaler tout d'abord celles qui, parleur accu- mulation, constituaient la plus grande partie de l'ile tout entière. La col- lection en renferme plusieurs spécimens, dont l'un est plus gros que les deux poings. C'est une roche très noire, légère, caverneuse, ayant l'aspect du coke des usines à gaz. En quelques parties, la surface est recoin erte d'un très léger enduit ocreux, dérivant vraisemblablement d'une oxydation subaérienne. L'étude microscopique d'une lame mince conduit à regarder celte roche comme une agrégation, réalisée par une matière conjonctive vitreuse très foncée et parfois presque noire, de minéraux fort différents les uns des autres. Ce sont d'abord des cristaux ou des fragments de cristaux de feld- spath labrador, de péridot olivine et de pyroxène augite. puis des globules parfois très nombreux dans la même région et relativement volumineux, des flocons de toutes formes et des filaments d'un verre fort peu coloré, translucide, chargé d'inclusions noirâtres. Parmi les cristaux, ceux de labrador se signalent par leur grande abon- dance; ils sont très allongés et, entre les niçois croisés, ils s'éteignent sous des angles très ouverts, dépassant souvent 3o degrés, lis sont très fré- quemment màclés suivant la loi de l'albile. Ces cristaux, simples ou mâ- clés, sont d'ailleurs de dimensions fort inégales, et ils sont fréquemment brisés. Les cristaux reconuaissables de pyroxène augite sont abondants, mais ce sont presque toujours des fragments. On y rencontre de très nombreuses inclusions qui sont volontiers en auréoles concentriques et parfois aussi en bandes traversant les éclats de cristaux. Le péridot olivine se montre rarement en cristaux entiers; il est d'habi- tude en éclats tout à fait incolores, qui peuvent être volumineux mais plus ordinairement très petits. On les reconnaît facilement à leur surface cha- grinée ou rugueuse et à leurs belles couleurs de polarisation. Quand les grains péridotiques sont d'un certain volume, ils sont généralement corrodés et comme rongés sur les bords. Des grains opaques sont associés à ces cristaux transparents; les plus immédiatement visibles consistent en fer oxydulé qu'il est facile d'extraire, à l'aide d'un barreau aimanté, de la roche préalablement pulvérisée. Les uns — 49 — sont arrondis el tuberculeux , et parfois même tout à fait sphériques comme une sorte microscopique de plomb de chasse; d'autres ont des formes an- guleuses et on distingué, çà et là, des octaèdres parfaits. Outre ces éléments cristallisés, la roche contient en très grande abon- dance des particules vitreuses et translucides, d'une nuance blonde faible- ment grisâtre ou verdâtre, et dont les formes rappellent celles de beaucoup de gouttelettes fréquentes parmi les libres de laves fdées par le veut et connues sous le nom de «cheveux de Pelé». Ou dirait qu'il s'agit d'une pous- sière de verre fondu, brusquement solidifié par son éparpillement dans l'air. Par place, ces globules et ces sphéroïdes vitreux renferment des frag- ments très petits de tous les éléments de la roche : des granules de fer oxv- dulé en constituent souvent le centre, et il arrive aussi que le milieu en soit creux, occupé par une bulle de gaz. Les globules vitreux, avec ou sans inclusions, ont été repris avec les débris cristallins qui les accom- pagnent par la substance amorphe conjonctive citée plus haut, et qui est si riche elle-même en inclusions foncées. Il y a donc, dans les scories de l'île Julia, à distinguer des verres de deux temps très distincts de consolidation, et cette constitution si remar- quable donne l'idée d'une solidification progressive sous l'influence de tour- billonnements gazeux, ce qui est une opinion à laquelle m'avait amené naguère l'examen de certaines variétés granulées, et comme oolithiques, des cendres du Krakatau. Les caractères qui viennent d'être résumés se retrouvent dans beaucoup des échantillons faisant partie de la collection de Constant Prévost. 11 y a pour- tant quelques spécimens présentant des particularités spéciales, et c'est ce qui a lieu pour un très petit fragment donné (sous le n° 3 du Catalogue) comme provenant rr d'une bombe volcanique de i5 pouces de diamètre». C'est une roche notablement plus compacte que les précédentes, bien qu'elle soit encore fort huileuse. On y distingue, en lame mince, de grands prismes d'augile parfois corrodés sur les bords mais ayant conservé cepen- dant beaucoup de leur contour cristallin. Autour d'eux, dans la matière vitreuse conjonctive de couleur sombre, sont disséminés d'innombrables microlites de labrador souvent mâclés et fréquemment fragmentaires, puis des éclats parfois très petits de péridot. On observe aussi de toutes parts de très nombreux globules dont la structure est intéressante : ils sont constitués par une substance vitreuse très riche en inclusions et renfer- mant, exactement en leur centre, une spbérule opaque noire que j'ai reconnue en plusieurs cas pour être de la magnétite. En sections minces, ces globules se présentent comme des cocardes noires an centre, grises à la périphérie. et l'aspect des préparations en est rendu très singulier. Il y a des échantil- lons où un globule vitreux contient deux sphérules noires conjuguées aux <0>o 66e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 1 7 FÉVRIER 1903. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER. TV ' DIRECTEUR DU MOSI'.UM. M. le Président dépose sur le bureau le premier fascicule du Bulletin pour l'année 1903, contenant les communications faites dans la réunion du 27 janvier igo3. Par arrêté en date du 7 février 1903, ont été nommés : Officier de l'Instruction publique : M. Giraud, stagiaire au Mu- séum, membre de la mission de la Martinique; Officiers d'Académie : MM. Dollot, ingénieur, correspondant du Muséum, et Weiss, du 16e escadron du train des équipages. M. le Président annonce à la réunion des naturalistes que M. le professeur E.-T. Hamy, membre de l'Institut, a été élu, le 3 fé- vrier dernier, à la presque unanimité des suffrages, membre de l'Académie de médecine. CORRESPONDANCE. M. RoBiicHON (Eugène), qui va entreprendre un voyage d'explo- ration dans les régions du Nord-Ouest bolivien, offre au Muséum de lui rapporter des documents concernant l'ethnographie et l'an- thropologie des tribus indiennes du Haut-Amazone. Ml.SKUM. — IX. .'> — 54 — M. Lesne (P.) écrit de Las Palmas ( Grande-Canarie) que, mai- gre' la période de pluies qu'il vient de traverser, il a réussi à réunir environ cent cinquante espèces d'Arthropodes, dont il donne rénu- mération. Parmi les captures qu'il a faites, M. Lesne signale particu- lièrement celle de deux espèces d'Ooloma et d'une espèce à'Helops. Les Ootoma sont étroitement apparentés à nos Rhizotrogtts continen- taux, dont ils rappellent les mœurs crépusculaires. ffMais le fait le plus curieux qui ait attiré mon attention, dit M. Lesne, et le plus susceptible, je crois, de conduire à des obser- vations d'un intérêt biologique général, est celui des relations de commensalisme qui paraissent exister entre deux Arachnides qui se tiennent dans les massifs de Cactus, aux environs de Las Palmas. Il s'agit d'une Aranéide de petite taille qui habite d'une façon con- stante les parties supérieures du remarquable édifice soyeux con- struit par YEpeira cacti-opuntiœ Luc. Mon intention est de cher- cher à déterminer quelle est la nature exacte des relations existant entre ces deux espèces.» Après la période des pluies, qui doit être actuellement achevée, M. Lesne a l'intention de se rendre dans une partie de l'île où la végétation est plus riche et où il compte trouver d'abondants ma- tériaux d'étude. M. le Dr Faure (J.-L.), professeur agrégé à la Faculté de Mé- decine, chirurgien des hôpitaux, a offert au Muséum, en son nom et en celui de M. le Dr Bothrine, une intéressante collection de Spongiaires du Baïkal. Les collections du Muséum ne possédaient jusqu'ici que quelques échantillons rapportés du grand lac sibé- rien par M. Chaifanjon, en 1897. M. Menegaux dépose sur le bureau et offre à la bibliothèque du Muséum, au nom des éditeurs et au sien, le 2e et le 3' fascicule de son ouvrage sur Les Mammifères. Le 2e fascicule, qui comprend 30 pages et 1 planche, est consacré à l'étude des Chauves-Souris et à celle des Insectivores. Il était impossible de donner la diagnose de 5oo espèces de Chauves-Souris actuellement connues et leurs mœurs. Aussi M. Menegaux s'est-il attaché surtout à Pétude des Roussettes, des Vampires et à celle des espèces européennes. 55 Le 3e fascicule, avec 120 pages, comprend des Félidés et des Viverridés. Ces types, si intéressants, ont été décrits avec de'tails. Pour faciliter le classement des nombreuses espèces, il a semblé préférable à l'auteur de séparer les Félidés de l'Ancien Monde de ceux de l'Amérique. Neuf magnifiques planches en couleurs accom- pagnent le texte et représentent le Lion, le Tigre, la Panthère, le Chat sauvage, les Chais domestiques, le Lynx, la Genette de Don- gola et le Manqui rayé, De nombreuses photogravures sont intercalées dans le texte. COMMUNICATIONS, Une rocaille nu vieux Marly, par M. E.-T. Hamy. On s'est beaucoup servi, à la lin du grand siècle, dans l'ornementation des jardins et des parcs, d'un genre de de'cor appelé couramment rocaille. Celte rocaille, qui adonné son nom à un style particulier, était essenlielle- nient faite de grès de Mentvieux et de Grosrouvre ou encore de meulière de Villiers et de Saint-Aubin, auxquels on associait de grosses coquilles de diverses provenances (1). C'étaient surtout des écailles d'huîtres que l'on enyoyait chercher rrsur les roches en pleine mer* à la côte de Normandie (!); c'étaient aussi des godcjiches (coques-fiches, pecten maximus) du même littoral (,); c'étaient enfin de grosses espèces exotiques vendues par les rocailleurs sous le nom de co- quillages (4). Les meulières et les grès mis en place, on mastiquait à Jeu le fond des bassins, etc.; le tailleur de pierres faisait les trous pour sceller les cro- rhels ffoù l'on attachait la rocaille». Puis le serrurier, le fondeur, l'épingleur façonnaient les arrêts et montaient les fils à l'aide desquels les coquilles étaient mises en place (5'. (,) Cf. Compte» des Bâtiments du Hoi, tous le règne île Louis XIV, publiés par M. G. Guiffrey, t. \-\\ pnss. <2> Ibid., t. IV, col. 3a î, 5ao. W /61V/., t. IV, p. /107, col. 545. (l) lbid., t. I, col. 5l, 5si, 708, etc. — Le plus ancien achat de ces coquil- lages, relevé dans les Comptes des Bâtiments, fut fait à Jean Delaunay, rocailleur, en 16O/1. (6> lbid., t. I, col. i34; t. IV, col. 5n5, 5og, 5i A, etc. — 56 — Los Comptes des Bàjjtmenls du Roi, auxquels j'emprunte ces détails, nous montrent cette décoration spéciale en grand honneur dès les débuts des travaux de Versailles. Jean Delaunay, Philippe Quesnel, bien d'au tics encore exécutent pour le Roi de nombreuses rocailles (1); et Berthier est rocailleur en titre dès 1 672 , aux appointements de 2,000, puisde 2, 4oo « (2). Saint-Germain, Versailles, Meudon, enfin et surtout Marly, voient façon- ner ainsi des intérieurs de grottes, des nappes de fontaines. Drouard, le ro- cailleur qui remplace Berthier depuis i685(s), le fondeur Lemoine, le serrurier La Cour, etc. , travaillent aux bassins et aux cascades , et Antoine Boquet, tailleur de pierres, touche 465 tt i48 rrpour hkh'] trous qu'il a fait à la pierre dure du fond de l'abreuvoir pour y sceller les crochets où Ton doit fixer la rocaille* (25 janv.-22 févr. 1699) (4). Les coquilles et les roches , les crochets , le laiton , etc. , étaient déposés , au fur et à mesure des besoins, dans le magasiu du Roi(5), et c'est dans une fouille faite sur l'emplacement de ce dépôt (h, rue Madame), qu'a été trouvée la rocaille que je présente à l'Assemblée de la part de M. Camille Piton, le savant historien de Marly-le-Roi. Percé d'un trou triangulaire pour y passer sou attache, rouillé par le fer du crochet de jadis, le pauvre coquillage usé, élimé, déteint, laisse encore néanmoins reconnaître son origine. C'est un Strombe d'espèce fort com- mune dans la mer des Antilles, le Strombe géant ou Aile d'aigle, que sa couleur d'un rose tendre a fait rechercher comme ornement dès les temps de la découverte. Cette vieille rocaille de Marly, sauvée par M. Piton , est par lui destinée à notre galerie de conchyliologie. Elle y représentera d'abord une industrie décorative , jadis florissante et tombée en désuétude aujourd'hui; elle évo- quera ensuite, au moins chez quelques-uns, le souvenir des magnificences dont elle est demeurée comme un lointain témoignage. (l) Cf. Comptes des Bâtiments du Roi, t. I, col. 5i, 79, 19&, etc. W Ibid;, t. I, col. 656, etc. '3> Ibid., t. II, col. 455, 635, 71a. (''> Ibid., t. IV, col. 5o5. — M. Piton, l'historiographe de Marly, veut bien m'apprendre , dans une note de sa main, que l'abreuvoir «offre encore au- jourd'hui des traces de trous carrés nombreux, espacés régulièrement sur toutes les parois verticales de ses murailles. Quand il s'est agi de sa restauration, il y a peu d'années, les architectes supposèrent sans raison que ces trous avaient servi à soutenir un placage de marbre». C'étaient les trous delà rocaille, comme M. Pi- ton l'a le premier reconnu. (M Ibid., t. IV, col. 5t/i, etc. — 57 — Description d'une nouvelle espèce de Lépidoptères de Madagascar PAR G. A. PoUJADE. Hypsoides Ambriensis Pouj. Mâle : envergure : o m. o55. Ailes soyeuses, moins allongées que chez //. Radama Coqner. et H.jlavens Mab., d'un jaune d'ocre franc et non rosé, comme chez H. Ratrei Mab.; les supérieures ayant l'apex d'un brun chocolat clair limité en une ligne presque droite commençant aux trois cin- quièmes du bord costal et finissant environ au quart du bord interne. Les intérieures bordées du même brun terminé en pointe à l'angle interne et occupant environ le tiers de l'aile. Franges brunes, sauf à l'angle interne des ailes inférieures, où elles sont jaunes comme le fond. Dessous semblable. Corps velu, du même ton que le» ailes; antennes noires assez longue- ment pectinées égalant en longueur un peu plus des deux tiers du bord costal des ailes antérieures; pattes noires avec les cuisses et les tibias garnis de longs poils d'un jaune d'ocre; tarses à cinq articles bien distincts du même jaune en-dessous. Femelle : envergure : o m. 060. Même couleur que le mâle; ailes pins oblongues avec les bordures brunes moins larges: antennes plus courtes et à pcctination un peu moins longue. Abdomen terminé par une bourre de poils du même jaune que le corps, tandis que, chez H. Rarrei Mab., cette extrémité est garnie de poils écailieux blancs soyeux. 3 d* 3 9 de la montagne d'Ambre obtenus d'éclosion par M. le D' Sicard. Collection du Muséum. Trois nids de Chenilles de cette espèce ont été envoyés avec les Papillons; ils sont très allongés et en pointe aux extrémités, composés d'un t issu assez résistant couleur de tabac; un certain nombre de cocons font saillie ,111 dehors et tranchent sur le brun par leur couleur jaunâtre. Le plus grand mesure 60 centimètres. Ces nids, dit M. le D' Sicard, pendent à une branche d'arbre; du plus grand, récolté en septembre 1900, il est éclos, en janvier 1901, pendant une huitaine de jours, 68 papillons: ils sortaient par le bas, tandis que d'un autre nid ils virent le jour par un trou situé au milieu. Le troisième nid, qui est bifide inféiïeurenient, n'a donné aucune éclosion. Note sur les variations du Plumularia halecioides Âlder, par M. A. Billard W. Ces recherches portent sur deux variétés du Plumularia hakcioides Aider; l'une m'a été obligeamment envoyée d'Alger par M. le D'Bnunliiol. O Travail du Laboratoire de Malacologie du Muséum et du Laboratoire de Zoologie de M. Rémy Perrier. (Faculté des Sciences de Paris.) — 58 — auquel j'adresse mes sincères remerciements: l'autre a été récoltée par moi- même à Saint- Vaast-la-Hougue. A première vue, ces deux variétés se dis- tinguent facilement l'une de l'autre; la variété algérienne est plus robuste, la tige et ses ramifications sont plus longues et plus raides. Certains carac- tères sont communs aux deux variétés, maïs elles présentent entre elles des caractères différentiels que notre étude comparative va faire res- sortir. Pour simplifier, j'appellerai, variété A, celle d'Alger, et variété V, celle de Saint-Vaast. Tiges et branches, — Le Plumularia kalecioides est une espèce à hydro- phyton composé de plusieurs tubes périsarcaux. On observe un tube prin- cipal porteur d'hydroclades (1) (hydrocladiate tube de NuttingW), que j'ai appelé tube hydrocladial dans une note précédente (3), entouré de tubes secondaires [accessoires de Nutting, supplémentaires de Bale(4)). Ces diffé- rents tubes sont reliés entre eux de distance en distance par des anasto- moses. Dans la variété V, j'ai toujours vu les gonanges naître sur les tubes secondaires ainsi que sur l'hydrorhize; cette disposition parait aussi exister dans la variété A; cependant, par exception, j'ai trouvé deux gonanges sur un tube hydrocladial. Dans la variété A, c'est toujours sur les tubes accessoires que prennent naissance les tubes hydrocladiaux des branches latérales; dans la variété V, ce mode de ramification est aussi la règle, dans la région proximale de la colonie; mais, en outre, au voisinage de l'extrémité distale de l'hydro- phylon où le tube hydrocladial n'est plus accompagné de tubes accessoires, les branches naissent sur ce tube hydrocladial et alors elles débutent comme un hydroclade ordinaire par un article basai ou parfois deux (fig. \ ab). suivi d'un article hydrothécal{i) (ah) auquel succèdent un ou deux articles intermédiaires (ai), après quoi viennent des articles porteurs d'hydroclades en nombre plus ou moins considérable. Parfois il n'y a pas d'article inter- médiaire; plus rarement les branches nées de la sorte ne présentent pas à leur base d'articles hydrothécaux , ou bien elles en présentent deux. Cette double origine du tube hydrocladial des branches est particulière et (1) Kirchenpaukr, Ueber die Hydroidenfamilie Plumilaridœ. Abhandl. aus dem Gcbiete der Naturwiss. Verein in Hamburg, BdV et VI 1873, 1876. (2) Nutting, American Hydrnids. Parti. The Pliiniularidœ. Smithsionan Institu- tion U. S. Nation. Mus. spécial Bulletin 1900. t3' A. Billard, Noie sur la Polyplu malaria Jtabellata G. 0. Sars. , etc. (6m//. Mut. Hist. nat. , Paris, 1901.) w Bai.e, The Gênera 0/ Pluinularidœ, etc., Melbourne, i885. (5) A. Billard, Note sur ï1 Antennularia anteimina, etc. (Huit. Mut. nat., Paris, 1901). — 59 — n'avait jamais été signalée dans les Pluinularidés. Chez certaines espères. c'est le tube hydrocladial seul qui donne les branches; chez d'autres, elles naissenl uniquement des tubes accessoires. comme rindiqueNutting(IJ. Fig. i. Pour les branches issues des tubes accessoires, seules vues par Hineks(2), cet auteur donne ce caractère qu'an-dessus de l'origine des branches il existe trois joints, soit deux articles de base ou articles 6«srtMA-( branches.. . wilh Ihree joints above the point of origine). Dans la vnrirlr \ , il existe le plus fréquemment deux articles basaux courts égaux ou subégaux . mais ou constate parfois la présence de trois articles ou même d'un seul. Dans la variété A> on obsene en général presque aussi souvent deux et trois articles basaux, rarement (pialre ou un seul. La longueur des articles augmente généralement etl direction dislale: le premier est court, 1<' second à peu près le double du premier et le troisième le double du second (lig. 2). Une particularité «pu n'existe pas dans la variété As c'est la pré- (" Loc. cit. M Hiscks, A History of the Britùh Hydroid Zoophylet. (London, i8ê8.) — 60 — sence de dactylothèques sur ces articles basaux. Rarement, il existe une dacty- lothèque sur le premier article; fréquemment, elles manquent sur le suixant ou sur les deux suivants , s'il y en a trois. Les dactylothèques se rencontrent le plus souvent sur le troisième article (fig. 2), quelquefois sur le deuxième et très rarement sur les deux à la fois. Enfin, dans la variété A, l'article de la branche qui porte le premier hydroclade est très souvent muni d'une dactylothèque, située généralement du côté opposé à l'insertion hydrocla- diale ou parfois à une certaine distance au-dessous. Les tubes accessoires sont continus, mais le tube hydrocladial de la tige et des branches est formé d'articles portant chacun un hydroclade (articles hydrocladiaux). Cette succession est assez régulière dans la variété A, mais elle est parfois troublée par suite de la rupture du tube hydrocladial qui s'est ensuite réparé en donnant un article de réparation, suivi ou non d'un court article non porteur d'hydroclade , que j'appelle article supplémen- taire. Ces réparations sont assez rares et se rencontrent presque toujours au sommet de la tige ou de la branche où le tube hydrocladial n'est pas pro- tégé par les tubes secondaires. Plus fréquemment , on trouve un ou deux articles intermédiaires sans trace de réparation. Dans la variété V, il n'est pas rare non plus de trouver entre les articles hydrocladiaux un ou deux articles intermédiaires, mais cette variété ne m'a jamais montré de réparations sur les tiges ou les branches. J'ai observé aussi la présence sur le même article de deux hydroclades côte à côte ou opposés. Hydroclades. — Les hydroclades s'attachent sur une courte apophyse du tube hydrocladial. Dans la variété A, l'hydroclade débute soit par un article basai dépourvu d'hydrothèques et de dactylothèques, soit directement par un article hydrothécal; il existe un cas intermédiaire, c'est celui où l'article basai est peu marqué. Ces trois cas peuvent se présenter .dans une même colonie. Très souvent et surtout dans le bas de la tige, on peut voir à l'origine de l'hydroclade trois , quatre , cinq et même six articles basaux, mais ce cas est une anomalie due à une ou plusieurs ruptures suivies de réparation. La succession la plus fréquente est la suivante : article basai (ab), (fig. 3), article hydrothécal cassé, article de réparation (ar) suivis d'un court article sans hydrothèque que j'appelle article supplémentaire (as.) qui manque rarement. 11 est rare de trouver deux articles basaux sans trace de répara- tion; dans la variété V, ce cas est plus fréquent. Chez celle-ci, les hydro- clades portés par les branches nées au sommet du tube; hydrocladial sont pour la plupart dépourvus d'un article basai (fig. 1); on trouve aussi des anomalies dues à des ruptures suixies de réparation; la succession de quatre articles basaux indiquée pour la variété A n'est pas rare, mais celle de trois articles basaux est tout aussi fréquente, et alors l'article supplémentaire fait défaut. — 61 — La succession des articles de l'hydroclade présente aussi des particularités intéressantes. Hinks dit à ce propos : rrHydrothecœ very distant, separated by two or rarely three joints. » On voit d'après cet auteur qu'il y » au moins un article intermédiaire et au plus deux entre les articles hydrothé- eaux, or il n'est pas rare dans la variété A de constater l'absence de l'article intermédiaire surtout dans la région proximale. J'ai vu parfois cinq articles hydrothécaux se succéder sans article intermédiaire. La présence de deux articles intermédiaires sans réparation est assez rare, mais on observe sou- vent des cassures suivies de réparation. Les deux successions d'articles le plus souvent réalisées sont celles indiquées dans les figures h et 5, où l'ar- ticle de réparation (ar) est ou non suivi d'un article supplémentaire (ai). Avec deux ruptures suivies de réparation j'ai observé l'apparence de quatre et cinq articles intermédiaires. Dans la variété V, il n'y a pas toujours d'article intermédiaire entre deux articles hydrothécaux; parfois on en trouve 2, ce qui est exceptionnel dans la variété A ; les ruptures suivies de réparation sont rares. Dans la variété A. les hydroclades de la région moyenne de la tige pré- sentent en général 5 à 7 articles hydrothécaux; dans la variété V, il n'y a le plus souvent par hydroclades que 3 ou k articles hydrothécaux, mais on peut en trouver aussi 5, 6 et même 7 dans des colonies voisines. C'est sur le nombre d'hydrothèques que Kirchenpauer (1) s'est appuyé pour créer sa variété adriatica, qui possède 5 à 10 hydrolhèques sur chaque hydroclade. Ce caractère étant essentiellement variable ne me paraît pas suffisant pour établir une variété particulière. J'ai observé deux fois la ramification de l'hydroclade dans la variété A seulement; dans l'une des observations, l'hydroclade de second ordre, très court, était né à l'intérieur de la première hydrotlièque. Rameaux stoloniques. — Enfin, il me reste à citer la présence de rameaux stoloniques (2) dans la variété V seulement. Ceux-ci sont destinés à se fixer et à donner de nouvelles colonies, connue je l'ai montré antérieurement (3). Ils sont rassemblés à l'extrémité des tiges et des branches, et débutent par u\\ article basai, parfois par deux et même par trois, suivi d'un article hydro- thécal; le rameau se termine par un article allongé, précédé parfois par un, i\vu\ ou trois articles courts. Les derniers rameaux stoloniques ne possèdent pas d'hydrothèques à leur base. Ces rameaux stoloniques ont été vus par Nulting (,1) chez le Plumularia pinnata et une espèce voisine de l' Ag-laopltenia pluma. M Loc. cit. (2) A. Billard, Los Hydroïdes de la baie delà Hougue (Bull. Mus. Hist.nat., Paris, 1902). (1) A. Billard, De la Stolonisation chez les Hydroïdes (C. //. Acad. Se, t. GXXXHI, 1901). (*' Loc. cit. — 62 — CiOiiclttsîous. — Cette étude nous a montré que, riiez le Phimiilaria luile- cioides , la succession des articles du tube hydrocladial et des hydroclades n'a rien de fixe et qu'elle est soumise à des variations assez e'tendues. Nous ..vous étudié les anomalies dues à des ruptures suivies de réparation; nous avions déjà signalé des faits analogues dans d'autres espèces de la même famille (1). La ramification nous a fourni un fait intéressant nouveau, à savoir que, dans la variété de Saint-Vaast, les tubes hydrocladiaux des branches proviennent soit des tubes secondaires, soit du tube principal de la tige. L'étude des variations que nous avons faites apporte Une preuve de plus à l'appui de ces vérités : la non-fixité et la plasticité de l'espèce. C'est en étendant ces études de détail à un grand nombre d'espèces qu'on peut espérer arriver à connaître leur parenté généalogique. Observations biologiques sue les Arénicoles , par M. Georges Bohn. VArenicola marina L. est un Annélide excessivement commun dans les régions froides et tempérées de l'hémisphère boréal; il abonde sur les côtes de la Manche, où on le désigne sous le nom de «Ver des pécheurs». Son anatomie est bien connue, sa dissection est classique; mais au sujet de sa biologie on ne possède que des données tout à fait incertaines; on sait fort peu de choses sur la ponte, le développement, les migrations; un seul fait semblait bien établi : la forme en U de la galerie creusée dans le sable, forme entraînant une disposition spéciale des branchies. Je vais montrer combien les observations sont incomplètes à cet égard et je serais heureux si cette modeste note pouvait susciter des recherches dans les divers labo- ratoires maritimes sur les attitudes variables des Annélides suivant les con- ditions de milieu. J'ai indiqué précédemment ('2) que l'Arénicole doit être considéré comme un Ver annelé dont la région moyenne du corps aurait subi, par suite de sa faible activité mécanique, des modifications profondes: disparition des dissépiments . amincissement des parois du corps et vascularisation parti- culière, gonflement par le liquide cavitaire; cette région aurait surtout un rôle dans la respiration et la circulation; les régions antérieure et posté- rieure, nettement métaméridées et en général plus pigmentées, seraient au contraire composées de zoïdes actifs, zoïdes ayant pour rôle de fouir le sable ou de le façonner. (|) hoc. cit. W Bohn, Les intoxications marines et ta vie fouisseuse. C. ti. Ac. Se, \h oc- tobre 1901. — Bohn, 1,'hislolyse saisonnière. C. R. Ac. Se., 21 octobre Kjoi. — 63 — Il semble que Y Arenicola marina L. présente de nombreuses variétés, qui diffèrent enlre elles par la taille, la musculature, la teinte, la forme des branchies, etc., et qui correspondent à des habitats et à des genres de vie variés. Gamble et Asthworth , dans un mémoire devenu classique (,), en ont décrit deux : la variété des rivages et la variété des Laminaires, et ont montré qu'à ces deux variétés correspondent deux formes de tubes : tube en U, tube vertical. Quelques observations faites au laboratoire de Saint- Vaast-la-Hougue, en 1897 et 1898, m'avaient conduit à penser que la forme en II du tube ne correspond pas à l'attitude habituelle de l'Arénicole des rivages, et que souvent même cette forme se modifie. J'ai repris dernièrement (automne 1901, printemps 1902) ces observations dans une autre localité, sur les côtes du Boulonnais, en face des côtes anglaises, lieu des recherches de Gamble et Asthworth. Étude de l'enfouissement de /'Arenicola marina L. sur les plages sableuses du Boulonnais. I. Examen des galeries dans le sable à mesure que la mer descend. — Je décrirai ce que j'ai observé sur la plage de la Pointe à Zoie, en face du nouveau laboratoire de Wimereux , le 1 " avril 1 902 , de 8 heures à 1 1 heures du matin (basse mer à 1 1 h. 2 , h. = o m. 25). Tout à fait sur le rivage se trouve une bande d'un sable grossier, voire même coquillier, épaisse de o m. 5o à o m. 80, reposant sur une couche d'argile et infiltrée en maints endroits par l'eau douce. Vers le bas de l'eau, au contraire, une série de bancs d'un sable plus fin reposent, à o m. i5 ou 0 m. 20 de profon- deur, sur une couche grisâtre et caillouteuse. Le sable du rivage, comme le sable de ces bancs, est habité par une multitude d'Arénicoles. i° Individus du rivage. — Les individus du rivage ont un aspect bien particulier qui les fait reconnaître immédiatement des pêcheurs; ils sont fortement pigmentés et présentent souvent, dans les régions terminales, et même dans la région médiane, une teinte noire plus ou moins prononcée: la région postérieure abranche forme une sorte d'appendice caudal extrê- mement long; sa longueur atteint parfois la longueur du reste du corps (7, 9. 11 cent, sur 22 cent.); en même temps que celte portion s'élire en longueur, elle devient extrêmement grêle , surtout à l'extrémité anale, qui est fortement pigmentée en noir: les branchies, enfin, toujours au nombre de i3, ont l'aspect de buissons, dont les branches, dirigées sur le cfoé, présentent des rameaux, courts et irréguliers. Ges Arénicoles habitent des galeries verticales, profondes de o m. 5o à o m. 80 et n'ayant chacune par conséquent qu'un seul orifice extérieur. M Gamble et Asthworth, The habits and structure of Arenicola marina, Quart. Joum. of. Mur. Se. N. 5, n° 61, vol. '11 , fasc. I. — 64 — Sur le rivage, particulièrement au bord des flaques d'eau laissées par la mer qui se retire et le long de rigoles saumâtres, on voit une multitude d'orifices ayant tous le même aspect : d'un diamètre faible, ils sont plus ou moins recouverts par des amas d'excréments arénacés, de "• crottin •>>, sui- vant l'expression des pêcheurs. Si, au moyen d'une bêche bien tranchante, on pratique dans le sable une série de coupes horizontales, à des profon- deurs de plus en plus grandes, on voit apparaître sur chaque coupe un orifice circulaire bien net, de plus en plus large à mesure que l'on descend, et situé toujours rigoureusement suivant la même verticale; on peut pour- suivre ainsi la galerie jusqu'à un banc d'argile noire situé de o m. 5o à o m. 80 de profondeur. L'Annélide, dont la tête est constamment dirigée en bas, monte et descend dans celle galerie; souvent l'extrémité postérieure de la région caudale fortement pigmentée émerge par l'orifice, mais à la moindre alarme elle se rétracte brusquement. 20 Individus des bancs qui découvrent à mer basse [faible marée). — Sur les bancs qui découvrent à mer basse dans les faibles marées, au premier abord il semble que les orifices soient associés deux par deux ; l'un des deux orifices ressemble à l'orifice d'une galerie verticale dans le cas précédent: l'autre est, au contraire, une dépression en forme d'entonnoir; on admet depuis longtemps que les deux orifices associés sont les extrémités d'un tube en U creusé par l'Arénicole dans le sable : le Ver s'y déplacerait, mais occuperait surtout la portion la plus déclive, toujours remplie d'eau; il suffit en effet de bêcher à une certaine profondeur entre les deux trous pour ramener l'Arénicole. Celle-ci se distingue à première vue des individus du rivage. La teinte générale est beaucoup plus claire : la région céphalique est d'un vert fluo- rescent, tandis que la région caudale est grisâtre ; cette région est en général très courle; enfin, les branchies étalent largement leurs filaments ramifiés au-dessus de la face dorsale. L'altilude de cet Arénicole diffère de celle d'un individu habitant, le rivage, et j'ai constaté par des observations répétées et assez pénibles que le Ver, au moment de l'èmersion du banc de sable, n'occupe pas une galerie en U. Le 1" avril 1902, en particulier, vers 10 heures du matin, j'ai exploré avec beaucoup de soin un banc de sable parallèle au rivage et large de 00 mètres environ; j'ai dû porter mes investigations successivement dans trois zones différentes : une première zone de 3o mètres environ était re- couverte par une mince couche d'eau, où. venaient aboutir des vagues peu fortes, mais suffisantes pour maintenir absolument plane la surface du sable; la deuxième zone, de 3o mètres également, était caractérisée par du sable absolument mouvant : la moindre dépresssion pratiquée à sa surface, des galeries creusées à son intérieur disparaissaient immédiatement; tout choc porté en un point se transmettait aux régions voisines; dans la troi- 65 sième zone, c'est-à-dire daus les derniers 3o mètres, le sable devenait suffi- samment consistant pour que les dépressions, les dessins exécutés à sa surface se maintiennent. Couché sur le sable humide ou même dans l'eau , j'ai examiné successivement dans les trois zones les moindres modifications de la surface du sable, et voici ce que j'ai noté : Dans la première zone, immergée, on peut voir parfois par un orifice plan et circulaire sortir l'extrémité postérieure d'un Arénicole. Dans la deuxième zone, si l'on observe patiemment, on constate en une multitude de points la formation fugitive dVentonnoirs» et d'amas d'ex- créments arénacés; tandis que, par un orifice plan et circulaire, l'extrémité postérieure d'un Arénicole sort de temps en temps pour déposer un amas d'excréments, à une distance d'au moins o m. 10, on voit se former à la surface une légère dépression conique ; le niveau de l'eau qui remplit cette dépression subit des oscillations rythmiques , parfois il baisse brus- quement comme s'il y avait une aspiration de l'eau; ce phénomène coïncide le plus souvent avec le rejet des excréments par l'animal. Si l'on donne un coup de bêche rapide au-dessous du trou à * crottin», on peut blesser la partie postérieure du Ver, mais on peut impunément remuer le sable au- dessous de l'entonnoir ; peu de temps après celui-ci se reforme , sans que l'Arénicole subisse un déplacement appréciable. Ceci conduit à penser qu'aucune galerie n'aboutit à l'entonnoir. Nous allons en avoir confirmation en examinant la troisième zone. Dans celle-ci , les entonnoirs , qui viennent de se former alors que le sable cessait d'être mouvant, persistent et les excréments continuent à s'accu- muler au-dessus des orifices plans et cir- culaires. Le sable devient assez consistant pour que l'on puisse y pratiquer des coupes. En partant de l'orifice rrà crottin», on peut toujours suivre une galerie dont la forme est l'une de celles représentées sur la figure i , en haut et à droite : tube oblique, ou parfois composé de deux branches, l'une verticale, l'autre horizon- tale; immédiatement après la formation de l'entonnoir, en général la longueur du tube ne surpasse guère la longueur maxima que peut atteindre le corps de l'animal en extension, et l'extrémité dfu tube, souvent dilatée en une chambre, est si I née sensiblement sur la verticale pas- sant par l'entonnoir. Sauf dans des cas exceptionnels, aucune galerie n'aboutit à l'entonnoir; nous allons voir que l'on doit considérer celui-ci comme une sorte d'effondrement qui se forme H Fig. i. — Schémas des diverses formes de galeries. (Sur le rôle, échelle en décimètres.) — 66 - dans le sable mouvant, à mesure que la région eéphalique de l'animal refoule le sable et l'absorbe. II. Examen des galeries que les Arénicoles pratiquent en aquarium. — J'ai placé le sable de la plage, plus on moins imbibé d'eau , dans des récipients en verre, cylindriques et de profondeurs variables. Les Arénicoles creusent souvent leurs galeries contre les parois du bocal, et il est facile d'en prendre des calques. La figure 2 représente un certain nombre de calques, réduits au tiers. Les sept premières galeries ont été creusées par des individus pro- venant du rivage, les trois autres par des individus recueillis dans le banc de sable à marée basse; tandis que les premières sont en général peu in- clinées sur la verticale, celles-ci, au contraire, sont d'une obliquité très accentuée. L'extrémité postérieure du Ver correspond toujours à l'ouverture du tube. Fig. 2. — Calqims des galeries creusées en aquarium. (Réduits au tiers.) A (fauche, variété du rivage; à droite, variété des bancs émergeant à marée basse. La forme des galeries (fig. 9.) nous renseigne d'une façon très exact*1 sur les attitudes que prennent les Arénicoles quand ils viennent de s'enfouir, la longueur des galeries correspondant à peu de chose près à la longueur de i'Annélide, contracté ou en extension; ces attitudes se conservent parfois assez longtemps, et d'une façon certaine, lorsque la masse du sable et de l'eau est agitée; dans ces conditions, l'animal est en quelque sorte enfoui dans une cavité; d'ailleurs, toute cavité pratiquée dans le sable et inoccupée serait infailliblement ensablée au bout de quelques instants. Au contraire, quand la masse du sable et de l'eau est immobile à l'in- térieur du bocal, le Ver peut continuer à s'enfouir, grâce à l'activité de ses guides antérieurs, et ici encore les individus appartenait! aux deux variétés Mcrites.se comportant dilléreinment. Les individus du rivage continuent à fouir le sable verticalement, jus- — 67 — qu'à ce qu'ils rencontrent le fond du \ase. La galerie verticale étant creusée, ranimai peut l'occuper à un niveau quelconque, la tête étant toujours dirigée en bas. Le plus souvent la région caudale, qui est dans cette va- riété extrêmement allongée et grêle et dont l'extrémité postérieure est for- tement pigmentée de noir, occupe la portion initiale de la galerie (qui est très étroite); cette région s'allonge ou se raccourcit, son extrémité émerge plus ou moins; à la moindre alarme, toute la région caudale se rétracte instan- tanément, et se raccourcit ainsi d'une façon très considérable; puis par le jeu des anneaux antérieurs, le Ver progresse rapidement vers la profondeur. L'animal peut s'élever de nouveau dans sa galerie; le mécanisme de la pro- gression change en même temps que le sens; l'animal ne se retourne pas ; la région caudale subit des allongements et des raccourcissements alternatifs: en même temps des ondes musculaires, en forme de bourrelets circulaires, se propagent avec beaucoup d'intensité dans la région brachiale et d'avant en arrière. J'ai montré (l) que ces ondes existent dans toutes les circon- stances, mais leur intensité varie ainsi que le sens de leur propagation; ordinairement, elles oui pour résultat de déterminer un courant d'eau respi- ratoire; on voit qu'elles peuvent avoir aussi un rôle locomoteur. L'animal peut également, quand il rencontre le fond, tracer à ce niveau un réseau de galeries sinueuses; après avoir parcouru ce réseau, il peut ou revenir à la galerie verticale primitive, ou en creuser une nouvelle de bas eu haut pour s'échapper au dehors; ceci se produit en particulier la nuit : à l'obscurité, l'animal quitte le sable pour nager dans l'eau extérieure, Les individus recueillis dans le banc de sable à marée basse peuvent con- tinuer à progresser dans le sable en suivant la direction initiale qu'ils avaient prise; il est raie qu'ils s'enfoncent bien profondément, et il semble que leur descente soit limitée par la pression de la colonne de sable qui surmonte la tête. C'est surtout dans le cas de ces Arénicoles qui vivent dans un sable lin et facilement mouvant que l'influence de l'état de mouvement ou de repos du sable est manifeste. Quand la masse de sable imbibée d'eau est agitée, la région céphalique est le siège de dilatations rythmiques prononcées . accompagnées d'extroversions de la trompe; eu même temps on voit la colonne de sable qui surmonte la tête se soulever sur une hauteur de p m. 10 et plus, pour s'abaisser ensuite; il peut en résulter à la surface du sabir une dépression qui rappelle celle de l'entonnoir, et où on obsene des oscil- lations rythmiques de l'eau. Ceci démontre ce que j'avais avancé plus haut que l'entonnoir résulte d une sorte d'effondrement qui se forme d/ins le sable mouvant à mesure que la région céphalique de l'animal refoule le sable et l'absorbe. (,) Bonn, Des ondes musculaires, respiratoires cl locomotrices chez les Anuélides et les Mollusques, liulli'tiii du Muséum tl'his/tun- ntilurcllr . io,o_>, p. ()0-lO3. — 68 — Jamais en aquarium, même quand le sable est en repos, je n'ai constaté une tendance de l'Annélide à compléter la galerie descendante par une galerie montante pour constituer un tube en U. H arrive bien qu'après des pérégrinations dans le sable le Ver éprouve le besoin de venir nager dans l'eau qui recouvre le sable , et que pour cela il creuse , de bas en haut , en un point quelconque de la galerie oblique et sinueuse, un puits vertical; mais souvent alors le premier orifice de la galerie est comblé par l'en- sablement. La forme du tube en U présenterait en effet de sérieux inconvénients. Je supposerai une galerie à deux orifices ayant la forme classique, celle qui est représentée figure 1 en bas et à droite; l'Arénicole s'y trouverait fort bien , à la condition que l'eau et le sable soient à l'état d'une immobilité par- faite , ce qui est rare sur les plages , où le sable est constamment mis en mouvement par les vagues qui viennent se briser sur le rivage ; quand le sable est agité, forcément les parties inhabitées des tubes s'effondrent ou s'ensablent. La forme en U ne peut exister au moment où le sable émerge de l'eau , car à ce moment il est absolument mouvant; rien n'autorise à dire qu'elle existe quand l'immersion est assez prononcée pour que le sable échappe à l'agitation superficielle de l'eau. Toutefois il est possible que, dans certains cas, l'effondrement qui donne naissance à l'entonnoir soit facilité par l'existence plus ou moins fortuite d'une galerie verticale de sortie. Diverses formes de galeries. — Des observations et expériences précé- dentes il résulte que la forme des galeries de YArenicola marina varie sui- vant les habitats et pour un même individu suivant les circonstances pré- sentes; malgré le mucus agglutinant que secrète l'animal par sa région antérieure, les galeries, rapidement abandonnées pour de nouvelles, sont d'une existence éphémère. i° Les Arénicoles qui vivent dans le sable coquillier du rivage montent et descendent , toujours la tète en bas , dans des galeries verticales profondes parfois d'un mètre : sur le fond d'argile , elles tracent tout un réseau de galeries horizontales sinueuses; enfin elles peuvent s'échapper de ce réseau par des puits verticaux d'existence passagère. 2° Les Arénicoles qui vivent dans le sable fin des bancs examinés à mer basse creusent le plus souvent des galeries obliques , courtes quand le sable est en mouvement, plus ou moins longues et sinueuses quand il est en repos ; Y entonnoir, que l'on prenait pour un second orifice externe . est une formation particulière qui se produit, par effondrement, au-dessus de la tête de l'animal, au moment même où le sable qui vient d'émerger prend consistance. Ces deux variétés d'Arénicoles vivent sur le ri\age comme la première variété YArenicola marina décrite par Gamble el Asthworth, à laquelle ces auteurs attribuent, sans doute à cause de la présence des entonnoirs, une — 69 — galerie en U. Mais Gamble et Asthwortb décrivent une antre variété, celle de Laminaires, et dont le tube serait un simple pnits vertical; cette va- riété' semble exister sur les côtes du Boulonnais et être représentée par des individus de très grande taille. Fauve! , dans un beau mémoire sur l'anatomie comparée et la systéma- tique des Arénicoles (I, décrit les diverses formes des galeries suivant les espèces. VA. marina des légions septentrionales et VA. cristata de la Méditerra- née el des Antilles habiteraient un tube en U. L'opinion de Gamble et Asthwortb au sujet de la variété des Laminaires lui parait étonnante, rrcar alors l'animal doit se retourner perpétuellement dans sa galerie pour amener son anus à l'extrémité supérieure et rejeter au dehors ses tortillons de sable, opération difficile à concevoir quand on sait combien étroitement le tube moule le corps de l'Arénicole*. Nous avons répondu déjà à celte objection, en montrant que la tête reste constamment en bas; l'attitude de l'Arénicole, en ce cas, est identique d'ailleurs à celle d'une Pectinaire. VA. Vincenti, VA. ecavdaîa et VA. Grubii creuseraient des galeries si- nueuses. kVA. Vincenti habite un tube muqueux profondément engagé dans les anfractuosités des Lithothamnion. C'est de toutes les Arénicoles la plus sédentaire, tandis que VA. Grubii et VA. ecaudata sont les plus vaga- bondes. Leurs galeries n'ont pas la forme régulière en U de celles de VA. marina; elles se croisent et s'étendent en tous sens sans aucune fixité. J'ai \u souvent les A. ecaudata, que je conservais en aquarium, quitter le sable pendant la nuit pour se promener à sa surface ou nager dans l'eau entourées d'une épaisse couche de mucus. . . Souvent j'ai vu VA. ecaudata et aussi VA. Grubii coller entre les parois de l'aquarium leur tube muqueux transparent qui faisait parfois plusieurs fois le tour du vase. Elles se mou- vaient alors incessamment dans ces galeries suspendues d'existence éphé- mère, rapidement abandonnées pour de nouvelles. Ces tubes muqueux s'élèvent parfois au-dessus de la surface de l'eau. » Il m'a paru intéressant de rapprocher ces observations des miennes, et de montrer qu'on trouve chez toutes les espèces d'Arénicoles uue grande va- riabilité dans la forme dçp galeries. Des tropismes chez les Arénicoles. — A quoi faut-il attribuer cette varia- bilité de la forme des galeries? A la sensibilité du Ver vis-à-vis des agents mécaniques, physiques, chimiques du milieu extérieur, et à l'intelligence qui, éveillée par la sensibilité, commande des mouvements de plus en plus en harmonie avec le genre de vie que les circonstances ont imposé à l'animal. i° Sensibilité vis-à-vis des agents mécanique». — Pour comprendre les (I) Fauvki., Observations sur les Arénicoliens. Mémoires de la Société mit. de» Se. nat. et math, de Cherbourg, t. XXXI, 1899, p. 101 à i8<>. Muséum. — ix. G — 70 — diverses formes des galeries des Arénicoles, il m'a semblé qu'il fallait sur- tout tenir compte des impressions d'ordre mécanique provoquées par la mobilité du milieu extérieur, par la pression du sable , par la résistance des obstacles. J'ai montré les attitudes différentes des Arénicoles suivant le degré de mobilité de l'eau et du sable. Quand la masse du sable est mouvante sous l'action des vagues, l'Annélide occupe l'entrée de la galerie, qui ne peut s'ensabler grâce aux mouvements incessants de l'extrémité caudale. J'ai mis en évidence le géotropisme variable des zoïdes antérieurs, qui ont le rôle actif dans l'enfouissement, suivant la profondeur et la consis- tance du sable, et cela sur une même plage. Dans un sable grossier, voire même coquillier et souvent à sec, comme celui du rivage, le Ver creuse, grâce aux interstices, assez facilement sa galerie; quand les parois de celle- ci sont enduites du mucus sécrété , l'animal n'a guère à craindre les ébou- lements; même, lors de son enfouissement, il ne supporte pas la pression du sable : dans ces conditions , le géotropisme positif atteint sa valeur maxi- mum , et l'Annélide creuse une galerie verticale parfois très profonde. Dans un sable fin, et plus ou moins imbibé d'eau, comme celui des bancs exa- minés à marée basse, le travail est plus pénible, le sable exerçant constam- ment une pression sur l'animal : le géotropisme est moins prononcé, et la galerie est le plus souvent oblique: elle peut prendre une forme coudée surtout quand un fond résistant se trouve à une faible profondeur. Toutes les fois, en effet, que l'Arénicole rencontre dans son trajet une surface offrant une certaine résistance, elle se met à tracer des galeries sinueuses à sa surface. 9° Sensibilité vis-à-vis des agents chimiques : a. Eau. — On peut donner une autre explication des différences de géotropisme. Ferronnière(1) ayant fait des expériences sur les CÂrratulus Jiliformis a montré que le géotropisme s'atténue dans le sable imbibé d'eau : les tubes sont verticaux dans le sable sujet à se dessécher, deviennent horizontaux au fond ou dans les en- droits toujours humides. rrC'est par un mécanisme analogue, dit-il, qu'on peut expliquer la forme des tubes en U des Arenicola marina* (p. 1 87). L'ex- plication si séduisante de Ferronnière s'applique d'une façon bien ptm évi- dente aux Arénicoles si l'on reconnaît exactes les formes de tubes que j'ai décrites. Toutefois on peut faire des objections sérieuses à une explication aussi exclusive. Gamble et Asthworth ont décrit des galeries Aerlicales poul- ies Arénicoles qui vivent dans la zone des Laminaires , c'est-à-dire dans une zone qui émerge peu. Moi-même j'ai constaté de pareilles galeries à Saint- Vaast-la-Hougue , dans des bancs de sable coquillier très épais et subissant fort peu la dessiccation superficielle. (1) G. Ferbonrière, Etudes biologiques sur la Faune supra-littorale de la Loire supérieure, Thèse Faculté des sciences de Paris, 1901 . — 71 — I». (kvygenc et acide carbonique. — La descente du Ver dans le sable peut être limitée aussi par l'altération progressive du milieu respiratoire; à mesure que l'on descend, l'eau subit un moindre renouvellement et une moindre aération; on conçoit facilement (pie lorsque l'Arénicole a parcouru pendant un certain temps (t) le réseau des galeries profondes et sinueuses, il éprouve le besoin de remonter vers la surface; ceci explique que le géo- tropisme devienne négatif en certaines circonstances. A mesure que le sable où fouit l'Arénicole se charge de plus en plus de vases fétides, le temps (t) doit devenir moindre et le réseau de galeries sinueuses situé entre le puits de descente et le puits de remonte doit dimi- nuer, et comme cas limite on peut se demander si Ton n'aurait pas en quelque sorte un tube en U. Il m'a semblé, en effet, que, dans la région de la llougue, voisine des vases de la région dite Cul de Loup, les entonnoirs sont souvent |>ercés d'un don, ce qui semble indiquer que l'effondrement qui détermine la for- mation de l'entonnoir est souvent facilite par une galerie de sortie en train de s'envaser. 3" Intelligence. En présence des nombreuses causes qui peuvent déter- miner les tropismes de l'animal, il est difficile de dire dans quelle mesure l'intelligence du Ver intervient lors de son adaptation à un habitat parti- culier, et j'ai eu l'occasion de montrer récemment la complexité d'un tel problème (1). Pour le moment, j'attirerai l'attention sur le seul fait intéressant sui- vant : deux Arénicoles prises sur la même plage, l'une dans le sable coquillier littoral , l'autre dans le sable fin qui découvre à marée basse , con- tinuent à se comporter différemment, même quand on les place artificiel- lement dans les mêmes conditions (même sable, même degré d'imbibitiou par l'eau, même profondeur, etc.). Les habitudes acquises se conservent un certain temps, ce qui semble démontrer que les migrations des Aréni- coles sont fort limitées. Polymorphisme de fArenicola marina L. — Dans une région donnée, aux divers amas de sable et de vase correspondent souvent diverses variétés d'Arénicoles. En un point de la côte anglaise, Gambie et Asthworth dé- crivent deux habitats et deux variétés; sur la côte du Boulonnais, il y a au moins trois habitats et trois variétés différentes des précédentes; à Saint- Vaast-la-Houge, la multiplicité des habitats et des variétés semble plus grande encore. Je touche là au problème si passionnant de la variabilité des espèces; je cherchais tout à l'heure comment les Annélides réagissent vis-à-vis des "' G. Boun, Contribution à la psychologie dos Annélides, Bulletin de l'Institut international de psychologie t 1902, n° h. (i. — 72 — agents mécaniques et chimiques du milieu extérieur et prennent diverses attitudes; il me faudrait chercher maintenant comment les mêmes agents et les attitudes de l'Annélide entraînent des variations de forme. Je compte développer ces considérations dans un travail en préparation intitulé : Attitudes et mouvements des Anne lides , essai de psycho-physiologie éthologique. Pour l'instant, je rappellerai un phénomène très suggestif présenté à mon observation sur les Arénicoles au mois de septembre 1901. Le 4 septembre 1901, dans le sable coquillier littoral de la plage de la Pointe-à-Zoie, j'ai recueilli un grand nombre d'individus habitant des ga- leries verticales. Un lot de quatorze était examiné immédiatement sur la plage même dans de l'eau extrêmement pure, filtrée à travers le sable (eau rem- plissant une fosse pratiquée dans le sable) : chez huit individus, les bran- chies étaient tantôt pâles, tantôt colorées, souvent altérées et même incom- plètes; chez un ou deux, des branchies manquaient; chez quatre individus appartenant aux huit précédents , les téguments étaient épaissis en certaines régions comme s'ils étaient infiltrés de leucocytes; chez deux de ces quatre individus, les téguments étaient perforés; le liquide cavitaire expulsé ren- fermait des débris variés de tissus et des éléments génitaux mûrs. Tout lot semblable a présenté les mêmes particularités, et il faut remarquer que de chaque lot étaient exclus tous les individus que l'on ramenait abîmes ; or, ceux-ci étaient nombreux, les Arénicoles présentant alors une excessive fragilité. Les quelques individus sains étaient placés eu aquarium, les uns dans de l'eau filtrée à travers le sable, les autres dans de l'eau puisée au milieu des Algues ou même sur la plage, mais non filtrée; les premiers ne s'alté- raient pas ; chez les seconds , les altérations que nous venons de décrire se produisaient très rapidement. Au printemps, je n'ai rien pu observer de pareil, ni sur la plage, ni en aquarium. Je rattache ces phénomènes aux métamorphoses qui accompagnent la maturité sexuelle chez beaucoup d'Annélides, signalées pour la première J'ois par Malmgren chez un Phyllodocien, en i865, et étudiées par Mesnil et Gaullery dans un important mémoire (1); chez les Arénicoles, ces méta- morphoses, qui amèneraient la mort de l'animal, sont manifestement sous l'influence de la composition chimique de l'eau de mer qui subit des varia- tions importantes précisément à l'automne. Tout me porte à penser qu'il y a là un mécanisme modificateur de l'animal qui peut s'exercer à diverses phases du développement et par cela expliquer le polymorphisme éthologique des Arénicoles, — les variétés de ï A. marina, comme les espèces voisines, — car les caractères distinctifs des ") Gaullery et Mesnil, Les formes épitoques et l'évolution des Girratuliens, Ann. de l'Univ. de Lyon, l'asc. XXIX, 1898. — 73 — diverses espèces (branchies, développement de la région caudale, etc.) sont précisément des caractères susceptibles de variations chez 1*4. marina. Pour terminer, je rappellerai que l'on attribuait jusqu'ici la localisation des branchies dans la région moyenne du corps à ce fait que, seule, cette région reste immergée dans le tube en U; en niant que cette forme soit habituelle, j'écarte cette explication et j'y substitue celle-ci : les branchies manquent dans la région postérieure parce que celle-ci est soumise aux intoxications externes (entrée fréquente du courant respiratoire) ; elles manquent dans la région antérieure, où les zoïdes actifs sont le siège de spasmes circulatoires exagérés par les produits d'excrétion déversés à ce niveau'1'. Quelques espèces nouvelles d'Ochnacées, par M. Ph. van Tieghem. (deuxième partie.) Depuis la publication de mon Mémoire d'ensemble sur les Ochnacées(2), j'ai été conduit à faire la lumière sur plusieurs points de celte famille de- meurés alors dans l'ombre faute de matériaux suffisants. Déjà trois Notes complémentaires ont fait connaître un genre nouveau, avec deux espèces, dans la tribu des Ochnëes et quatre espèces nouvelles dans la tribu des Ouratéées, appartenant toutes à la sous-tribu américaine des Orthosper- mées ^\ La présente Communication a pour objet de distinguer et de carac- tériser, dans celte même tribu des Ouratéées, trente-trois espèces nouvelles se rattachant toutes à la sous-tribu des Campylospermées, qui est, comme on sait, propre à l'Ancien Monde. 1. Huit Campylospermes nouveaux de l'Inde. — Vahl a décrit, en 1791, sous les noms de Gomphia lœvigata et de G. angusti folia , deux Ochnacées décandres récoltées dans l'Inde, sans indication de localité, par Kœnig'4'. Ces deux espèces ont été rattachées par moi au genre Campylosperme (Cainpylospermum v. T.), tel qu'il a été défini dans mon Mémoire (5) ; ce (|) Voir Bohn, Vues nouvelles sur le mécanisme de l'évolution, Travaux des laboratoires d'Ârcachon, 1900-1901. (s) Pu. van Tieghem, Sur les Ochnacées (Ami. des Se. nat. , 8" série, Bot., XVI, p. 161 , 1902). (1) Pu. van Tieghem, Une Ou ratée de l'Ascension (Bull, da Muséum, VIII, p. 61A, 1902). — ' Proboscelle, genre nouveau d'Ochnacées (Journal de Botanique, XVII, p. 1, 1903). — Quelques espèces nouvelles d'Ochnacées (Première partie) [Bull, ila Muséum, IX, p. 3o, 1903]. (4> Vaut. , Symboles botanicee, 11, p. /19, 1791. (5) Luc. cit., p. 298, 1902. — 7/i — sont donc désormais respectivement le G. lisse (C. lœingalum [VahlJ v. T.) et le G. angustifolié (C. angustifolitom [Vahl ] v. T.). Le G. lisse n'a pas été jusqu'ici retrouvé dans l'Inde ; il n'est même pas nommé dans la Flore de l'Inde de M. Hooker. Tous les échantillons d'Ochnacées décandres rapportés de l'Inde depuis cette époque, par divers voyageurs, ont été identifiés avec le G. angustifolié , qui passe, par conséquent, pour être le seul représentant indien non seulement du genre Campylosperme , mais de la tribu tout entière des Ouratéées(1). Un examen sommaire des échantillons de l'Inde, réunis sous le nom de Gomphia angustifolia ou non encore nommés dans l'Herbier du Muséum, ayant éveillé mes doutes sur ce point, j'ai voulu les comparer attentivement d'abord à l'exemplaire original , puis entre eux , et cette double comparaison m'a montré qu'il y a lieu de distinguer ici plusieurs espèces , jusqu'à présent confondues sous le même nom. Grâce à l'obligeance de M. Warming, j'ai pu étudier la plante type de Vahl, conservée dans l'Herbier de Copenhague, de manière à la connaître avec plus de précision qu'il n'est possible d'après la très courte description de l'auteur. La tige a son épidémie formé de cellules très petites. Le cristarque ex- terne, bien développé , quoique discontinu, est séparé de l'épiderme d'abord par une seule assise , plus tard par deux assises provenant du recloisonne- ment de l'assise primitive ; il n'y a pas de cristarque endodermique. Le périderme se fait dans l'exoderme , en exfoliant l'épiderme , ce qui rend la surface, d'abord lisse et brune, bientôt rugueuse et jaune ; le liège épaissit et lignifie ses parois tangentielles ; le phelloderme, réduit à deux ou trois assises, demeure parenchymateux, et se trouve séparé du cristarque par la seconde assise corticale. Brièvement pétiolée et non sessile, comme le dit Vahl, la feuille a un limbe ovale atténué à la base et au sommet, où il se termine en pointe, lancéolé, à bord entier dans la région inférieure, pourvu de petites dents espacées dans la région supérieure, pareil sur les deux faces, qui sont éga- illent ternes et jaunes, mesurant ora. îsàom. îi de long sur o m. o35 à o m. oh de large. Les nervures latérales, très rapprochées et toutes sem- blables, y sont unies en un réseau délicat, saillant en haut et en bas; le long du bord courent en ondulant deux et çà et là trois nervures longitu- dinales parallèles. 11 en résulte une nervation réticulée caractéristique. Dans le pétiole, le cristarque externe n'est représenté que par quelques cellules isolées, situées surtout en haut, mais le cristarque endodermique y est bien développé. Dans le limbe, l'épiderme est lignifié, mais offre çà et là une cellule plus grande, à face interne gélifiée. Les méristèles y sont cloison- nantes, à bande de cristarque endodermique en haut seulement. L'inflorescence est une panicule terminale assez large, plus courte que 0) Voir notamment Bcnnctt dans Hooker, Flora ofbrit. Iiulia , I,p. 595,1872. _ 75 — les feuilles et sans écailles basilaires formant bague. L'échantillon est en fruits, presque tous tombés. Le pédicelle fructifère est grêle, articulé très près de la base et mesure o m. oia. Le calice persistant, ainsi que le gyno- phore, sont peu développés; les drupes, qui dépassent beaucoup le calice, sont aplaties latéralement, à surface réticulée, arquées en dedans et insé- rées un peu au-dessus de la base. La graine est recourbée vers l'intérieur, au sommet seulement, en forme de crochet; la fausse cloison basilaire est rudimenlaire. Sous le tégument rougeâtre, l'embryon, aplati latéralement comme la graine, a ses cotyles latérales, en un mot, est accorabant. Des cel- lules à contenu jaune y sont mélangées aux cellules incolores ; les unes et les autres sont dépourvues d'amidon ; en un mot, il est exclusivement oléa- gineux. Au type ainsi défini, je n'ai pu jusqu'ici raltacher sûrement, comme étant de la même espèce, que les échantillons récoltés dans l'Inde par Wight (n° 46g). Tous les autres échantillons de l'Inde que j'ai pu étudier dans l'Herbier du Muséum en diffèrent plus ou moins et, sous ce rapport, ils peuvent être rangés en trois catégories. Chez les uns , l'inflorescence se réduit à une grappe composée, à une sorte d'épi d'ombellules, en forme de queue plus ou moins longue ; si elle est axillaire des feuilles, ce sont des Gercinies; si elle est terminale, ce sont des Gampylocerques; on les étudiera tout à l'heure. Les autres ont pour inflorescence une panicule terminale ; ceux-là seuls sont de vrais Campylospermes, considérons-les tout d'abord. J'ai trouvé dans l'Herbier du Muséum, provenant de l'Herbier de Vail- lant, une Ochnacée décandre, sans indication de localité ou de collecteur, avec cette seule mention trGurunda Karpata, id est Ricinus animalis-o. Gomme l'atteste ce nom indigène, la plante vient de l'Inde, et c'est tout ce que l'on en sait. Elle ressemble au G. angustifolié , notamment par la ner- vation réticulée de la feuille , mais elle en diffère nettement. La tige con- serve plus longtemps sa surface lisse et sa couleur brune. La feuille, un peu luisante sur les deux faces , est plus petite , mesurant seulement o m. 07 de long sur o m. 09 5 de large. La panicule terminale est plus longue que la feuille, mais surtout elle a, au-dessous d'elle, à l'aisselle des trois feuilles supérieures du rameau , autant de panicules plus étroites. Pour rappeler le délicat réseau des nervures saillant sur les deux faces, ce sera leCampylo- sperme rétinerve (C. relinerve v. T). La structure de la tige et de la feuille est de tout point la même que dans le C. angustifolié. Dans la tige , notam- ment, le cristarque externe est très développé, presque continu, situé à deux rangs de l'épiderme. Le périderme est exodermique, à liège scléreux et phelloderme parenchymateux. L'Herbier de Vahl renferme une plante, qui m'a été communiquée par le Musée de Copenhague, récoltée dans l'Inde par Breyn, et sur laquelle Vahl a écrit de sa main : «Gomphia. Confer cum angustifolia* . Elle ressemble, — 76 — en effet, au G. angustifolié par la nervation de la feuille, mais s'en dis- tingue par plusieurs caractères. La tige est noirâtre et non jaunâtre. La feuille a ses deux faces dissemblables : luisante et foncée en haut, elle est terne et pâle en bas. Le limbe est moins atténué h la base, plus court et plus large, mesurant o m. 10 de long sur o m. oh de large; les dents du bord sont plus marquées et piquantes. La panicule terminale, qui est en fruits, est beaucoup plus longue que les feuilles, plus rameuse, plus étalée et porte, au-dessous de chacune de ses branches inférieures, une feuille plus petite que les feuilles ordinaires. La structure de la tige et de la feuille est la même, à cette différence près que le pétiole a ici un cristarque externe très développé, séparé de l'épiderme par trois ou quatre assises en bas, par six ou sept en haut. L'ensemble de ces caractères fait de cette plante une espèce distincte, que je nommerai C. de Vahl (C. Vahlianum v. T.). Wallich a trouvé dans l'Inde en i83i une plante (n° 28o3) qu'il a rap- portée au Gomphia sumatrana de Jack , mais que Planchon a identifiée en 18 48 avec le G. angustifolia de Vahl(1), auquel elle ressemble, en effet, davantage par la forme et la dimension des feuilles. Elle en diffère cepen- dant parce que le limbe est moins atténué à la base, parce que le réseau de nervures y est moins saillant, surtout en haut où il est un peu luisant, et parce que la panicule , aussi longue que la feuille , y est moins fournie. Ce sera le G. de Wallich (C. Waîlichianum v. T.). Leschenault a rapporté de Ceylan une plante identifiée dans l'Herbier du Muséum avec le G. angustifolia de Vahl, mais qui s'en distingue par ses feuilles plus petites, à faces dissemblables, la supérieure sombre, l'infé- rieure pâle, et par sa panicule lâche, plus longue que les feuilles, ayant sous les branches inférieures des feuilles plus petites, et accompagnées de panicules axillaires des feuilles supérieures. Ce sera le G. de Leschenault (G. Leschenaulli v . T.). La plante récoltée à Ceylan, au pic Adam, en 1887, par Me Walker, a été identifiée par Planchon en 18/17 avec le G. angustifolia de Vahl(2), au- quel elle ressemble, en effet, par la forme, la dimension et la nervation des feuilles; elle en diffère notamment par une panicule terminale étroite, plus longue que les feuilles et accompagnée de panicules semblables à l'aisselle des feuilles supérieures. Ce sera le G. de Walker (€. Waikeri v. T.). Thwaites a récolté à Ceylan , en 1 85 h , et distribué sous le même n° 2/112 deux plantes différentes , qu'il a identifiées avec le G. angustifolia de Vahl(3). Elles lui ressemblent, en effet, par leur panicule terminale solitaire et sans petites feuilles à la base des branches inférieure^, mais elles s'en distinguent toutes les deux. Dans l'une, la panicule est lâche, plus longue que les W DansHooKER, Icônes plantarnm , VIII, p. 719, 18/18- ('2' Planchon, Sur le genri' Godoya (Lmulon Journal ofBotany, VI, p. 3, iH'17). W Tuwaites, Ceylon plants, p. 71, iK*ii. — 77 — feuilles, mesurant o m. 10 à o m. 12; les ombelles y sont pédicellées et les Heurs, portées sur des pédicelles de 0 m. 010, ont leurs sépales larges et bruns : ce sera le G. de Tbwaites ( C. Thwaitesi v. T.). Dans l'autre, la pani- fie est plus courte que les feuilles, plus ramassée, ne mesurant (pie 0 m. o4 a 0 m. o5 de long1; les ombelles y sont sessiles et les Heurs, portées sur des pédicelles plus longs, mesurant o m. 01 5, ont des sépales étroits et rou- geatres; après la chute des fleurs, les groupes de moignons forment sur les branches de la panicule comme autant de nodosités : ce sera le G. noueux (C. nodosiim v. T.). Outre le G. lisse et le G. angustifolié, l'Inde et Ceylan ont donc sept autres Campylospermes, voisins du G. angustifolié, auquel ils ressemblent notam- ment par la remarquable nervation des feuilles, ainsi que par la structure de la tige et delà feuille, et avec lequel ils étaient jusqu'ici confondus. La plante de Ceylan, décrite et figurée par Burmann en 1737 (I), que Lamarck a nommée Ochna zeylanica en 1796 (2) et plus tard A. P. de Gan- dolle Gomphia zeylanica en 1811 (3), qui est conservée dans l'Herbier De- lessert, mais que je n'ai pas encore pu y étudier, est sans doute aussi un Gampylosperme. Bien que A. P. de Candolle regarde cette espèce comme très distincte du G. angustifolia de Vahl «species distinctissiman, elle a été ideutifiée avec elle, d'abord par Wight et Arnott, puis par Planchon et par tous les auteurs qui ont suivi. A en juger par la figure de Burmann, elle lui ressemble par la nervation réticulée de la feuille, mais en diffère beau- coup par l'inflorescence. Je la considère donc comme différente et ce sera le G. de Ceylan (C. zeijlanicum [Lamarck] v. T.). Rheede a observé dans l'Inde, près de Candenate, deux Ochnacées qu'il a décrites et figurées en i685, la première sous le nom indigène de Tsjo- cattï^1, la seconde sous celui de Poeatsjetti^K Celle-ci, que l'auteur n'a figu- rée qu'avec des inflorescences monstrueuses , a été rattachée par A. P. de Candolle, en 1811, au genre Gomphia et nommée G. malabarica^ . Elle a été identifiée avec le G. angustifolia de Vahl , d'abord par Wight et Ar- nott, puis par Planchon (7) et en dernier lieu par Bennelt(8). Elle s'en montre pourtant bien distincte, notamment par ses feuilles luisantes, à nervures latérales presque invisibles. Ce sera le C. du Malabar (C. malaba- ricum [A. P. de Candolle] v. T.). L'autre espèce, le Tsjocalti, semble avoir échappé, comme Ochnacée, à ll) Burmann, Thésaurus Zeylanicus , p. i»3, pi. LVI, 1787. li) Lamarck, Dictionnaire, IV, p. 5ia, 179*). W A. P. de Candolle, Annales du Muséum, XVII, p. 4i5, 1811. w Rheede', Hortus malabaricus , V, p. Loc. cit., p. /ii(i, 181 1 . (7> Loc. cit., p. 3, 18/17. {H) Lbc. cit., p. r>2.r>, 1S70. — 78 — A. P. de Candolle, qui n'en fait pas mention. M. Bennett, la confondant à tort avec la première, l'a identifiée comme elle avec le G. angushfolia , dont elle se distingue pourtant nettement par sa panicule terminale rac- courcie et ombelliforme, ainsi que par ses feuilles luisantes, à bord denté jusqu'en bas, à faces dissemblables, à nervures latérales bien marquées, mais non anastomosées en réseau. C'est donc une espèce de Campylo- sperme non reconnue jusqu'ici , et que je nommerai C. de Rheede ( C. Rheedi v. T.). Ajoutées aux neuf précédentes, ces trois espèces anciennes portent à douze le nombre des Campylospermes de l'Inde actuellement connus, quatre déjà décrits comme Gomphia et huit nouvellement distingués. 2. Six Campylospermes nouveaux de la Presqu'île malaise et de la Ma- laisie. — Au cours du voyage de Y Astrolabe et de la Zélée, sous le com- mandement du capitaine Dumont d'Urville, Hombron a récolté, en 1839, dans l'île de Singapore, un Campylosperme remarquable tout d'abord par sa tige blanchâtre , qui contraste avec la teinte sombre des pétioles et des pédoncules floraux, et par ses feuilles toutes arquées vers le bas et re- ployées en deux le long de la nervure médiane. Ce sera le C. plié (C.plica- tum v. T.). Par leur forme et leur nervation, les feuilles ressemblent à celles du C. anguslifolié , mais elles sont plus petites, mesurant o m. 08 à 0 m. 1 1 de long sur o m. 02 à o m. oa5 de large, plus foncées en haut, plus pâles en bas, et le fin réseau des nervures y est beaucoup moins marqué, sur- tout en bas. La panicule terminale, qui est fructifère, est plus longue que les feuilles et porte çà et là, sous les branches inférieures, une feuille plus petite; en outre, plusieurs des feuilles supérieures de la pousse produisent à leur aisselle des grappes composées d'ombellules. Le calice persistant et le gynophore sont plus grands et les drupes sont moins arquées en dedans que chez le C. angustifolié. La tige a son cristarque externe bien développé , situé à deux rangs de l'épiderme, qui est formé de petites cellules. Le périderme se fait dans l'exoderme, avec un liège à parois minces et un phelloderme peu développé sans sclérose. On trouve plus tard quelques cellules scléreuses isolées dans le liber secondaire. Dans la feuille , le pétiole a un cristarque externe , séparé de l'épiderme par deux rangs au-dessous , par cinq à six rangs au-dessus , avec des cel- lules toutes semblables disséminées dans l'écorce et dans la moelle. Le limbe a dans son épiderme des cellules gélifiées; les méristèles y sont cloi- sonnantes avec bande de cristarque en haut seulement. M. Ridley a récolté, en décembre 1892, à Batutija, dans l'Etat de Ma- lacca, une plante (n° 987) qu'il a distribuée sous le nom de G. angusti- folia, mais qui diffère nettement de cette espèce. La tige est blanchâtre et — 79 — les feuilles, pâles aussi sur les deux faces, mais plus petites, mesurant o m. 08 de long sur o m. 025 de large, ont leur réseau de nervures à peine saillant, surtout en haut. Plus longue que les feuilles, la panicule terminale redresse verticalement ses branches; elle est accompagnée de plu- sieurs autres panicules plus étroites et également redressées , axillaires des feuilles supérieures de la pousse. Ce sera le G. dressé (C. striction v. T.). La tige a sou cristarque externe très développé , situé à trois rangs de Tépiderme. Le périderme y est exodermique, avec liège à parois minces et phelloderme parenchymateux laissant entre lui et le cristarque deux rangs de cellules ordinaires. Le liber secondaire a quelques cellules scléreuses et la moelle en renferme un assez grand nombre au milieu de ces cellules ordinaires lignifiées. Dans la feuille, le pétiole n'a pas de cristarque externe, mais le cris- tarque endodermique y est bien représenté. Dans le limbe, Tépiderme est lignifié, et les méristèles, qui ne sont pas tout à fait cloisonnantes, ont une bande de cristarque en haut seulement. Les collecteurs de M. King ont rapporté de Larut, près de Perak, de 1882 à 188/J, trois plantes qui ont été distribuées par lui sous le nom de Gomphia sumatrana Jack. J'ai pu étudier cette espèce, décrite d'abord en 1820 par Jack(1), puis en 1 848 par Planchon, qui l'a bien distinguée du G. angustifolia de Vahl(â), sur un fragment d'échantillon récolté par Mars- den à Sumatra , qui m'a été communiqué par l'herbier de Kew. C'est bien un Campylosperme, le C. de Sumatra (C. sumatranum [Jack] v. T.) En lui comparant les trois plantes de Perak, j'ai pu me convaincre qu'elles ne lui appartiennent pas. Les feuilles, notamment, y sont coriaces et non mem- braneuses, pâles et non foncées, plus petites, mesurant o m. i4 sur o m. o5 , au lieu de o m. 23 sur o m. 07 , à nervures latérales toutes sem- blables et non pas de deux sortes, à deux nervures marginales et non à trois nervures , dont la plus interne est située à environ o ni. 01 du bord. En outre, ces trois plantes diffèrent assez l'une de l'autre pour qu'il faille les considérer comme autant d'espèces distinctes. La première (n° 3370), récoltée en fleurs en septembre 1882, a des feuilles plus petites que les deux autres, mesurant environ o m. 10 sur o m. o3. La panicule terminale, plus longue que les feuilles, y est lâche et porte une petite feuille, ou une bractée foliacée, sous ses branches in- férieures. Les pédicelles y sont articulés à la base même. Les pétales y sont cunéiformes et émarginés. Ce sera le C. de King (C. Kingi v. T.). La seconde (n° 4545), récoltée en fruits en i883, a des feuilles plus grandes, mesurant environ o m. îk à o m. 18 sur 0 m. o5 à o m. 06. (l> Jack, Malat/. MiscvlL, I, p. 39, 1820; et IIookkr, Bot. Mixa-llany, II, p. 77, i83i. W Dans Hookkr, /cônes- plantai- um , VIII, pi. LXXII, i848. — 80 — La panicule terminale, plus courte ou de même longueur que les feuilles, est plus étroite et plus serrée. Les pédicelles sont articulés à 3 ou h milli- mètres de la base. Ce sera le G. de Perak (C. pernkense v. T.). La troisième (n° 6598), récoltée en fleurs passées en septembre i884, a des feuilles moins longues et plus larges, moins atténuées à la base, me- surant o m. 1 1 à o m. i4 sur o m. oh à 0 m. 06. La panicule terminale est beaucoup plus courte que les feuilles , et sans bractées foliacées sous ses branches inférieures. Gomme dans la première, les pédicelles sont arti- culés très près de la base. Ce sera le C. raccourci (C. abbreviatum v. T.). Dans ces trois espèces, la structure de la tige et de la feuille offre. les mêmes caractères que dans le G. angustifolié et les autres espèces de l'Inde. Le périderme, notamment, y est exodermique, avec cristarque situé à deux rangs de l'épiderme. Cuming a récolté à l'île de Luçon, dans la province de Balangas, en 1839, une plante (n° i5ao) que Planchon a identifiée, en 18^7, avec le C. angustifolia de Vahl(1), opinion adoptée plus tard par Vidal, en 1895 (2). Elle en diffère pourtant beaucoup, notamment par ses feuilles plus petites, mesurant o m. 09 sur o m. o3 , foncées et un peu luisantes en dessus, pâles et ternes en dessous, à bord crénelé, non denté, à ner- vures latérales invisibles en haut et très peu saillantes en bas ; sur la face inférieure , on voit bien les deux nervures marginales, une au bord même, l'autre à 2 millimètres du bord. La panicule terminale est très étroite et porte des petites feuilles au-dessous de ses deux ou trois branches infé- rieures. Les ombellules y sont multiflores et sessiles, de sorte que les fleurs, après leur chute, laissent sur les branches des sortes de nodosités hérissées. La structure de la tige et de la feuille offre les mêmes caractères que dans les espèces précédentes. Dans la tige, notamment, le cristarque est sé- paré de l'épiderme par deux assises , et le périderme est exodermique. Dans la feuille, l'épiderme est lignifié, avec quelques rares cellules gélifiées en dedans, et les méristèles sont cloisonnantes avec bande de cristarque en haut seulement. Il s'agit donc bien d'une espèce distincte, que je nom- merai G. de Cuming ( G. Cumingi v. T. ). A ces six espèces , si l'on ajoute d'une part le C. de Sumatra , de l'autre les deux plantes récoltées à Bornéo, par M. Beccari, décrites récemment par M. Bartelletti sous les noms de Ouratea borneensis et de O. Becca- rianam et que j'ai rattachées au genre Campylosperme'4', on voit que ce genre est maintenant représenté en Malaisie et dans la Péninsule Malaise par neuf espèces distinctes, dont trois déjà décrites et six nouvelles. M hoc. cit., p. 3, 1847. ;'2) Vidal y Soler, Plumero^fimte Cumingiaee Pliilippinarum , p. 101, 1895. (3) Malpitfliia , XV, p. 1 56 et i5i), 1909. M Loc. cit., p. 3oi, îqoa. — 81 — 3. Onze Campylospermes nouveaux de Madagascar. — L'Herbier du Mu- séum renferme, provenant de l'Herbier de Vaillant, une Oehnacée récoltée à Madagascar, de i655 à 1657, par Flacourt, qui l'a publiée sous son nom indigène Voauerotne, avec cette remarque : «• C'est un fruit violet, mince comme la groiselle (sic) rouge, qui est doux et très agréable; il teinct en noir et en violet (1)». Après plus d'un siècle, en 1788, cette plante a été de nouveau rapportée de Madagascar par Gommerson, dont les échantillons ont été décrits par Lamarck, en 1796, sous le nom de Ochna oblusifoliai2). Après avoir reconnu l'identité de la plante de Flacourt et de celle de Gommerson , A.-P. de Gandolle l'a décrite de nouveau et figurée , sous le nom de Gotnphia obtusifolia^K En même temps, il a fait la faute de l'identifier avec le G. lœvigata décrit par Vahl, en 1791, d'après un échantillon récolté dans l'Inde par Kœnig(,). Pourtant, un doute subsistait sur ce point dans son esprit, puisqu'il a dit : irNomen Lamarckii retinui etianisi paulo posterius, cum omnes species habeant folia laevigata et cum Vahlii species a nostra sit paululum diversan. D'autre part, A.-L. de Jus- sieu, dans une note de sa main à l'échantillon de Gommerson, s'exprime ainsi : «An Gomphia lœvigata Vahl, cujus descriptio convenit, exceplis foliis ungue latioribus? Prœterea Vahl, qui vidit in herbario nostro spéci- men hic adjunctum, suo illud nomine non insciipsit : unde forsan ex ipso species nova. » A cette plus grande largeur des feuilles , déjà remarquée par Jussieu , on .peut ajouter plusieurs autres différences. Le limbe est arrondi à l'extrémité, très rarement un peu émarginé; Vahl le dit constamment émarginé. Le ré- seau des nervures est bien visible sur la face inférieure, qui est luisante, beaucoup moins sur la surface supérieure, qui est terne et où les nervures latérales se dessinent souvent en creux; Vahl dit les deux faces également brillantes et sans nervures visibles, rrnitida, avenia*. La ligule bidentée est persistante; Vahl ne parle pas des stipules, ce qui laisse croire qu'elles sont caduques, comme dans les autres espèces de l'Inde. Pour achever la démonstration, il eût fallu pouvoir comparer la plante de Flacourt et de Gommerson avec le type indien; malheureusement, il a été impossible de retrouver l'exemplaire original de Kœnig dans l'Herbier de Vald, au Musée de Copenhague; il semble en avoir disparu. Ce qui précède sutlit néanmoins pour établir que notre plante n'est pas le G. lœvigata de Vahl. C'est une espèce distincte que, dans mon Mémoire, j'ai rattachée aussi au genre Gampylosperme ; c'est donc le C. obtusifolié (G. oblusifolium [ La- marck | v. T.)<5>. C Flacourt, Histoire de la grande isle Madagascar, p. i->-», 1661. M Lamarck, Dictionnaire, IV, p. 5io, 179G. (:,) A.-P. de Candolle, Ann. du Muséum, XVII, p. 4l6,pl. VIII, 1811. M Vahl., Symboles Bot., II, p. A9, 179t. (:,J Pu. VAN TlEGHEM, loc. cit., p. 297, 190a. — 82 — L'Herbier du Muséum renferme , en outre, plusieurs échantillons récoltés au cours du xix° siècle , dans différentes régions de Madagascar et dans les petites îles voisines, par divers voyageurs, tous rapportés par Bâillon en 1886 à ce même G. lœvigala de Vahl, sous le nom de Ouratea lœvigata'vK Dans mon Mémoire , j'ai cru pouvoir regarder cette identification comme valable et l'accepter sans défiance (2) ; j'ai eu tort. Aucun de ces échantil- lons n'appartient, en réalité, au G. hevigata de Vahl, dont ils s'écartent tous, notamment par la plus grande dimension des feuilles, plus forte- ment que le G. obtusifolié. Cette espèce n'est donc pas représentée du tout à Madagascar; elle est et demeure confinée dans l'Inde. Au point de vue de la géographie botanique , ce résultat ne manque pas d'offrir un certain intérêt. Il permet, en effet, d'affirmer désormais qu'aucune Ochnacée ac- tuellement connue n'habite en même temps l'Inde et Madagascar. En y regardant de plus près, on s'assure ensuite que ces divers échan- tillons non seulement diffèrent du C. obtusifolié, mais représentent dans le genre Campylosperme plusieurs espèces distinctes et nouvelles , qu'il s'agit maintenant de caractériser brièvement et de dénommer. Aubert du Petit-Thouars a rapporté de Madagascar, en 1795 , sans in- dication de localité , deux échantillons assez différents. L'un a des feuilles longuement pétiolées, à limbe largement ovale, atténué à la base, où il est décurrent sur le pétiole, arrondi au sommet, où il est souvent émarginé,à bord entier, à faces dissemblables, l'inférieure rougeâtre, la supérieure bronzée , à réseau de nervures bien visible sur les deux faces ; le pétiole , renflé à la base , mesure o m. 01 et davantage , le limbe o m. 1 1 de long sur o m. 06 de large; la ligule bidentée est persistante. La panicule ter- minale est solitaire et plus courte ou aussi longue que les feuilles. Ce sera le G. ovale (C. ovale v. T.). L'autre a des feuilles plus longues et surtout plus étroites, mesurant o m. 12 de long sur o m. o35 de large, à bord marqué de très petites dents espacées dans la région supérieure arrondie , luisantes en bas , ternes eu haut, à réseau de nervures visible en bas, non en haut; la ligule bi- dentée est aussi persistante. La panicule terminale est plus longue que les feuilles et accompagnée de plusieurs autres à l'aisselle des feuilles supé- rieures de la pousse. Ce sera le C. de Thouars (C. Thouarsi v. T.). Bernier a récolté en i834 , sur la côte orientale près de Tintingue (n° 17/»), un rrjoli arbuste» que les indigènes nomment Muroudi. Par la forme, la couleur, la dimension et le mode de nervation des feuillos, il ressemble beaucoup au C. ovale. Il en diffère d'abord parce que la ligule y est promptement caduque et parce que la panicule terminale solitaire W Bâillon, Bull, de la Soc. Linn. de Paris, p. 586, 1886, et Hisl. nat. des pi. de Madagascar, pi. CXLIV, 1890. (2) Loc. cit., p. 296. — 83 — y est plus longue que les feuilles. Ce sera le C. de Bernier(C. Uernieri v. T.). Chapelier a rapporté de Madagascar, sans indication de localité, une plante du même genre à tige noire, à feuilles plus petites, mesurant o m. 06 a o m. 08 de long sur o m. 02 à o m. oa5 de large, à bord entier, fon- cées des deux côtés, à nervure médiane noire, à réseau de nervures visible en bas, pas en haut, à ligule persistante. La panicule terminale y est soli- taire et plus longue que les feuilles. Ce sera le C. de Chapelier ( C. Chape- lieri v. T.). La plante récoltée par Bréon (n° 38) a une tige noire cannelée, des feuilles relevées et appliquées le long de la tige , à pétiole noir et court , à limbe décurrent sur le pétiole jusqu'à sa base, arrondi mais un peu atté- nué au sommet, où il porte de petites dents espacées et piquantes; les ner- vures latérales sont très obliques sur la médiane et le réseau est visible sur les deux faces, plus fortement en bas; elles mesurent 0 m. i3 de long sur 0 m. oh de large: la ligule bidentée est persistante. La panicule terminale, solitaire et plus longue que les feuilles, redresse ses branches inférieures peu nombreuses et mesure jusqu'à 0 m. 2 5 de long. Ce sera le C. de Bréon (C. Breoni v. T.). L'échantillon rapporté par M. de Lastelle en i84i ressemble, parla forme et la dimension des feuilles, au C. ovale et au C. de Bernier; du premier elle diffère par la prompte caducité de la ligule et de tous les deux par la nervation de la feuille. Les nervures latérales sont ici de deux sortes : les principales , espacées et recourbées vers le haut , sont marquées en creux et seules visibles sur la face supérieure, moins distinctes du reste du réseau, qui est 1res saillant, sur la face inférieure. En outre, la pani- cule terminale solitaire est très rameuse, très étalée et beaucoup plus longue que les feuilles. Ce sera le G. de Laslelle (C. LasielH v. T.). M. Humblot a récolté à Andahoul, dans la région boréale, une plante (n° 64) à feuilles plus petites, longuement pétiolées, à pétiole ailé, à li- gule caduque , à limbe atténué à la base el au sommet , lancéolé , crénelé vers l'extrémité : les nervures latérales sont de deux sortes : les grandes , distantes et recourbées vers le haut, sont sculptées en creux sur la face su- périeure, à peine visibles, mais aussi plutôt en creux, sur la face infé- rieure, où le réseau ne fait pas saillie; le pétiole dépasse o m. 01 ; le limbe mesure o m. 07 à o m. 09 de long sur o m. 02 à o m. o3 de large. La panicule terminale, peu ramifiée, ne dépasse que très peu les feuilles: les boulons sont plus gros et les feuilles plus grandes que dans les espèces précédentes. Ce sera le C. sculpté (C. sculpium v. T.). Une autre plante, récoltée par M. Humblot en 1882 sur la côte orien- tale, à Mahavelona (Foule-Pointe), a de grandes feuilles à ligule persis- tante, dont le pétiole mesure o m. oi5, et le limbe ovale allongé o m. io sur o m. o5, à sommet arrondi et un peu émarginé, à réseau de nervures — 8/i — fortement saillant en bas et presque autant en haut. L'a panicule terminale solitaire est ici plus courte que les feuilles, très rameuse et à rameaux très rapprochés, très dense. Ce sera le G. dense ( C. densum v. T.). M. Humblot a trouvé encore, sur la cote occidentale, à Nossi Be', une plante (n° 1 Ai ) à feuilles très coriaces, longuement pétiolées, à limbe^ atténué à la base, atténué d'abord puis arrondi au sommet, où le bord est crénelé, à réseau de nervures saillant en bas, visible mais peu saillant en haut. Le pétiole mesure plus d'un centimètre, le limbe, om. 08 à o m. 09 de long sur 0 m. 025 à 0 m. o3 de large. La panicule terminale est plus longue que les feuilles, très ramifiée et très lâche. Ce sera le C. coriace (C. coriaceum v. T.). Boivin a récolté sur la côte orientale, à Nossi Burrah (ile Sainte-Marie), un arbuste à tige épaisse et noire, à écorce fendillée en long et en travers, comme quadrillée, à feuilles brièvement pétiolées, à limbe étroit et long, mesurant o m. 1/1 à o m. i5 sur 0 m. o35 à o m. ok, atténué à la base, arrondi au sommet, où il porte de petites dents espacées, à réseau de ner- vures visible sur les deux faces: la ligule bidentée, épaisse et noire, est persistante. La panicule terminale est solitaire, plus longue que les feuilles, dépassant o m. 20, à gros pédoncule ne produisant que quelques branches à la base. Ce sera le C. nigricaule (C. nigricaule v. T.). Le même voyageur a rapporté de la même région un arbuscule très ra- meux à branches dénudées, ne portant de feuilles qu'au sommet des ra- meaux , ce qui montre qu'elles sont caduques. La tige est mince et grisâtre, la feuille est plus courte et plus longuement pétiolée, à ligule caduque. La , panicule terminale solitaire est beaucoup plus petite, plus grêle et moins rameuse que dans l'espèce précédente. Ce sera le G. dénudé ( C. denudalum v.T.). Dans ces diverses espèces, la structure de la tige et de la feuille 0 lire quelques modifications intéressantes, qui viennent s'ajouter, chez plusieurs d'entre elles, aux différences de forme extérieure pour achever de les caractériser. Dans la tige, le cristarque est toujours bien développé, avec de plus ou moins larges discontinuités; il est séparé de l'épidémie le plus souvent par deux assises, quelquefois par trois ou quatre assises provenant d'un recloi- sonnement précoce. Dans ce dernier cas, il peut demeurer simple (C. de Chapelier), ou se doubler en dedans par des cellules semblables (G. sculpté, nigricaule), ou se renforcer en dehors par la différenciation de séries radiales de trois ou quatre cellules semblables, qui forment à sa surface comme autant de crêtes saillantes (G. de Thouars), ou se renforcer à la fois en dehors de cette manière et en dedans par la différenciation de nombreuses cellules corticales internes (C. de Lastelle). 11 se forme quel- quefois des cellules scléreuses dans l'écorce (G. de Lastelle) , dans la moelle (C. ovale) ou dans le liber secondaire (G. de Bréon, île Lastelle, nigri- — 85 — caule). Le périderme s'y fail toujours dans l'exoderme. en exfoliant l'épi- démie; dans le C. ovale seul, je l'ai vu naître par places dans l'épidémie. On sait qu'il est épidermique dans le G. obtusifolié. Le liège a le plus souvent ses parois épaissies et lignifiées (G. de Bernier, de Chapelier, de Bréou, sculpté, dense, etc.); quelquefois il les garde minces (C. dénudé). Le phelloderme est toujours peu développé et demeure parenohymateux , même dans un âge avancé. Dans le pétiole delà feuille, le cristarque est moins développé que dans la tige ; la moelle de la méristèle y renferme parfois des cellules sem- blables (G. de Lastelle). Dans le limbe, l'épidémie, toujours lignifié on dehors sous la cuticule, n'offre parfois que rà et là une cellule gélifiée, qui ne fait pas saillie en dedans (G. de Chapelier, sculpté, dense) ; le plus souvent toutes ses cellules se gélifient pins ou moins fortement et beaucoup plongent dans l'assise palissadique (G. ovale, de Thouars, de Bernier, de Bréon, coriace, dénudé). L'écorce renferme quelquefois un grand nombre de fibres rameuses , détachées des faisceaux fibreux péridesmiques des mé- ristèles et se dirigeant vers l'épidémie sous lequel elles rampent, surtout en haut (C. de Chapelier, sculpté); ailleurs, elle n'a que de rares fibres errantes (C. ovale, dénudé); le plus souvent elle en est dépourvue. Les méristèles, qui ne sont pas cloisonnantes, ont d'ordinaire une bande de cristarque endodermique en haut seulement, rarement aussi en bas (C. ovale, sculpté). En comptant le G. oblusifolié, c'est un total de douze espèces distinctes de Campylospermes, croissant à Madagascar, qui se trouvaient jusqu'il présent réunies sous le même nom , et sous un nom qui ne leur convient à aucune, bien mieux qui appartient à une espèce étrangère à la région. Nouvel et frappant exemple à ajouter à tous ceux que j'ai déjà signalés dans mon Mémoire, de la grande confusion qui règne dans les Herbiers au sujet des plantes de celle famille et qu'il est grand temps de dissiper. Par ce triple apport, huit de l'Inde, six de la Presqu'île malaise et de la Malaisie , onze de Madagascar, le genre Campylosperme se trouve maintenant enrichi de vingt-cinq espèces nouvelles, ce qui porte à quarante-quatre le nombre de ses espèces actuellement connues. Ainsi constitué, il est répandu à la fois en Malaisie et dans la Presqu'île malaise, où il a neuf espèces , dans l'Inde, où il en a douze, et à Madagascar, où il en a vingt-deux. Sur le continent africain, il n'est représenté jusqu'ici que par une seule espèce. le C. de Dybovski, originaire de l'Afrique occidentale, qui sons plusieurs rapports se montre aberrante et sur laquelle il y aura lieu de revenir plus tard. k. Trois Campyloccrques nouveaux' de l'Inde. — Les Campylocerques dillerent, comme on sait (1), des Campylospermes parla nature de l'inflo- ('■ Pu. va\ Tieohem, Sur les Ochnacées (Ann. de* Scienc. nal . 8° téri'i, /<»'., \VI , p. K|'i et )5 , i gosi MustiM. — îx. 7 — 86 — resceuce terminale, qui est une grappe spieilbrmc composée, en forme de queue plus ou moins longue, et non une panicule. On n'en connaissait jusqu'à présent que trois espèces, originaires, une de Cochinchine , une de Bornéo et une de Java. On va voir que ce genre est aussi représenté dans l'Inde. Hohenacker a récolté dans le territoire de Ganara, près de Mangalore. une plante (n° 89) distribuée dans les Herbiers, en 18/19, s0,,s ^e nom de Gomphia angustifolia Valil. De celte espèce, elle diffère d'abord par ses feuilles, qui sont caduques, rapprochées en petit nombre au sommet des rameaux dénudés, plus petites, ne mesurant que 7^9 centimètres de long sur a à 2 centim. 5 de large, foncées et luisantes sur les deux faces, à nervures latérales très peu saillantes. Elle s'en dislingue aussi par l'in- florescence terminale, qui est non une panicule, mais une grappe spiciforme d'ombellules, en forme de queue , plus courte que les feuilles. C'est donc bien un Campylocerque, et ce sera le C. paucifolié (C. paucifolium v. T.). Sous le même numéro et sous le même nom, le même collecteur a dis- tribué une seconde espèce du même genre, qui diffère de la première d'abord par des feuilles persistantes, plus grandes, mesurant 9 à 11 centi- mètres de long sur 2 centim. 5 à 3 centim. 5 de large, plus claires, à réseau de nervures plus visible, ensuite parce que les feuilles supérieures du rameau portent à leur aisselle des inflorescences pareilles à la terminale. Ce sera le C. de Hohenacker (C. Hohenuckerl v. T.) Metz a rapporté de l'Inde, en 1 858, une troisième plante (n° 2aa5), qui ressemble à la première par son inflorescence, mais en diffère netlement par ses feuilles plus grandes, mesurant 10 à 10 centimètres de long sur 3 à 3 centim. 5 de large, jaune rougeâtre sur les deux faces, luisantes en haut, à réseau de nervures un peu plus visible, surtout eu haut. Ce sera le C. deMelz (C.Metzix. T.). La structure de la tige et de la feuille est la même dans ces trois espèces. Dans la tige, le cristarque externe est bien développé, à deux rangs de l'épiderme. Le périderme se forme dans l'exoderme , avec phelloderme pa- renchymateux. Dans la feuille, l'épiderme est entièrement lignifié, sans ci 'Mules gélifiées ; les méristèles sont cloisonnantes, avec bande de cristarque en haut seulement. Ces trois espèces de l'Inde portent à six le nombre des Cainpylocerques actuellement connus ; elles étendent en même temps vers l'Ouest l'aire géographique du genre. 5. Deux Cercinies nouvelles de l'Inde. — Les Cercinies se distinguent, comme on sait, à la lois des Campylospermes el des Cainpylocerques, parce que leur inflorescence, au lien d'être terminale, est auxiliaire des (l) 1JH. VAN TlEGHEM , loC. cit., \>. Il) 'l et 30Q , J()03. — 87 — feuilles de la pousse On n'eu connaissait jusqu'ici que uVu\ espèces, ori- ginaires de riudo-Chine. On va voir que ce genre esl aussi représenté dans l'Iodé, Wight a récolté d'abord dans l'Inde (n° 396), puis à Ceylau, en i83(), u,ie plante distribuée sous le nom de Gomphia anguslifolia Vabl, mais qui diffère beaucoup de cette espèce par ses feuilles et par son inflorescence. Les feuilles sont plus petites, mesurant 7 à 8 centimètres de long sur a centimètres de large, à dents aiguës, à surfaces concolores mais un peu luisantes en haut et ternes en bas, à réseau de nervures faiblement marqué, surtout en bas. Les Heurs sont disposées eu grappes d'ombellulcs, à l'aisselle des feuilles de la tige, et le pédoncule commun, plus ong (pie la feuille, est aplati dans sa région inférieure dénudée. C'est donc bien uni' Cercinie, et ce sera la G. de Wight (C Wighû v. T.). Doumer a récolté dans l'Inde, en 1821, une plante que j'ai trouvée innommée dans l'Herbier du Muséum, provenant de l'Herbier Brongniarl. Elle ressemble à la précédente par la disposition de ses grappes d'ombellules à l'aisselle des feuilles de la pousse. C'est donc aussi une Cercinie. Elle en dillëre beaucoup par ses feuilles plus grandes, mesurant i3 centimètres «le long sur k centimètres de large, coriaces, luisantes sur les deux faces, à réseau de nervures saillant des deux cotés, et par ses groupes floraux plus courts que les feuilles. Ce sera la C. de Doumer [C. Doumeri v. T.). Dans ces deux espèces, la structure de la tige et de la feuille est sensi- blement la même. Dans la tige, le cristarque est bien développé, séparé de l'épidémie par un seul rang dans le C. de Wight, par deux rangs dans le C. de Doumer. Le périderme est exodermique, à phelloderine mince et pareuchyruateux. Dans la feuille , l'épidémie est lignifié, avec ça et là une cellule gélifiée; les méristèles sont cloisonnantes, à bande de cristarque en liant seulement. L'adjonction de ces deux espèces porte à quatre le nombre des Cereinies actuellement connues et, du même coup, étend considérablement vers l'Ouest l'aire géographique du genre. G. Trois Cereanthèmes nouveaux de Madagascar. — Les Cercantbèines diffèrent, comme on sait, des trois genres précédents par leur inflorescence basilairc, qui est une Longue grappe spiciforme d'ombellules, en forme de queue, axillairedes écailles inférieures de la pousse feuilles, ou parfois des feuilles inférieures de celle pousse (1). Ce genre compte actuellement liuil espèces, dont sept habitent Madagascar et une seule la côte orientale d'Afrique, à Zanzibar. Parmi les premières, l'une des plus remarquables esl assurément le C. amplexicaule (6'. amplexicaule | Hoffmann | \. T. ). L'Herbier du Muséum ''' Ph. van Tibghrm, loc. cit., a. 3o5, 11)02. — 88 — renferme bon nombre d'échantillons d'origines diverses, rapportés tous éga- lement à cette espèce par Bâillon, attribution que j'ai admise dans mon M<;- moire(l). Depuis, en les examinant de plus près , j'ai reconnu qu'ils sont, en réalité, de deux sortes. Dans les uns. trouvés à Nossi Bé par Bichard (nos 358 et 675), en 18/10, et par Boivin (n° 2io5), en i85i, les feuilles, d'ailleurs assez va- riables de forme et de grandeur, sont vraiment amplexicaules , et les épis d'ombellules, qui sont très grêles et très longs, naissent à l'aisselle des ieuilles inférieures de la pousse , dont les écailles sous-jaceutes sont stériles. Sous ces trois rapports , ils ressemblent bien à l'exemplaire original, récollé par Hildebrandt (n° 3336) à Nossi Komba, en 1880, et peuvent lui être identifiés. Les autres, trouvés à Madagascar par Chapelier, à Nossi Bé par Peivillé (n° 345), en 18/10, et à Nossi Fali par le même voyageur (n° 723), en i84i, eu diffèrent d'abord parce que les feuilles, moins brièvement pétio- lées, ont bien leur limbe auriculé à la base, mais non amplexicaule , ensuite parce que les épis d'ombellules, qui sont moins grêles et moins longs, naissent plus tôt et plus bas , à l'aisselle des écailles basilaires de la pousse feuillée. dont les feuilles inférieures sont stérdes, enfin parce que les fleurs y sont roses et non jaunes. Par là, ils représentent une espèce voisine, mais distincte, que je nommerai C. auriculé (C. auriculatum v. T.). Boivin a trouvé à Nossi Burrah (île Sainte-Marie), en i85i, un arbuste de 3 à h mètres, que Bâillon a identifié à tort avec le C. lœvigata de Yabl. La tige, qui est épaisse, noirâtre et cannelée , porte des feuilles rapprochées , brièvement pétiolées, à limbe progressivement atténué à la base, arrondi à l'extrémité où il est muni de petites dents espacées, à réseau de nervures bien visible sur les deux faces, mesurant 12 centimètres de long sur 3 centim. 5 de large. Les fleurs y sont disposées en longues grappes d'om- bellules à l'aisselle des écailles basilaires de la pousse feuillée et le style \ est tortillé. C'est donc bien un Cercanthème, que je nommerai C. de Boivin 1 C. lioiri ni v. T.). La tige y forme son périderme dans l'exoderme et non dans l'épiderme, comme chez le C. amplexicaule et le C. auriculé. Chapelier a rapporté de Madagascar une plante du même genre, que haillon a identifiée à tort avec le G. dépendais de A.-P. de Candolle'"'. Comparée aux échantillons originaux de A. du Petit-Thouars et à ceux que M. Humblot (n° 52) a récoltés à Foule Pointe en 1882 et qui appar- tiennent bien à la même espèce, elle s'en montre, en effet, très distincte. Tige, pétiole et ligule sont noirs et non jaune clair: le limbe foliaire est foncé, à bord entier, à réseau de nervures invisible en haut où il est terne. visible en bas où il est luisant, et non clair, à bord denté, à réseau de ner- " Lot: cil. , p. 3o8, 1 ()(i-.. Loc. cit. . p. 587. _ 89 — vures visible sur les deux faces, qui sont également luisantes; il est aussi beaucoup plus petit, plus étroit," ne mesurant de large. Le pistil ;i six ou sept carpelles. « Le fruit esl noir à maturité; le calice persistant est devenu rouge et charnu. Le Lois est rougeàtre, assez, dur. ressemblant quelque peu à du poirier; il ne présente que des zones concentriques annuelles peu marquées et il est surtout caractérisé par ses rayons médullaires et le nombre de ses vaisseaux. — 91 — 11 existe du parenchyme ligneux; mais au lieu de former des zones con- centriques, ce parenchyme est constitué par des cellules disséminées au milieu des fibres , parfois cependant groupées en files simples perpendicu- laires aux rayons. Les vaisseaux sont très nombreux , à section souvent circulaire. On en trouve jusque 2 5 par millimètre carré. Chacun d'eux a un diamètre qui varie de 60 à 1 00 fx. Les rayons médullaires sont larges et souvent formés de k à 5 files de cellules (sur la section transversale de la tige): leur écartement est d'envi- ron 2 à 3 dixièmes de millimètre. La paroi des vaisseaux présente des ponctuations très fines. Les fibres sont courtes, à paroi épaisse et à ponctuations. Le bois présente des lignes concentriques de séparation indiquant sans doute les phases successives de l'accroissement. Ces couches sont d'ailleurs à peine visibles et sont seulement marquées par une zone où le parenchyme ligneux est un peu plus abondant. Sous l'action d'une solution de potasse, le bois se colore en brun rou- geâtre foncé. Le bois de cet arbre pourrait être employé dans l'ébénisterie pour être substitué au poirier ; mais l'arbre ne paraît abondant que dans des régions très limitées. D'autres Ochnacées sont d'ailleurs citées pour le bois qu'elles fournissent, entre autres Ochna arborea Burch., du Cap et de Natal, Ochna mauriùam Lamk. ou rrBois mamzèlle», de Maurice, Gomphia angustifolia Vahl, de Ceylan, et Gomphia sumalrana Jack , de la presqu'île de Malacca. Svmphonia gabonensis Pierre (Clusiacées). Le Symphonia gabonensis Pierre, de la famille des Clusiacées, a été dé- crit par Pierre w qui en fait une espèce distincte, alors que Vesque rattachait cette forme à l'espèce S. globulifera (var. gabonensis, Vesque, Guttif. s3i). L'espèce que nous avons recueillie au Congo peut être identifiée avec celle de Pierre, à cette différence près que nous n'avons pas observé la section sub- tétragonale des rameaux jeunes, indiquée par cet auteur. En outre, l'arbre nous a paru susceptible d'atteindre plus de 10 mètres de hauteur. La Symphonia gabonensis Pierre, connu sous le nom de Mounkou par les noirs du pays Loango, se rencontre un peu partout, dans la partie sud du Congo. Nous l'avons trouvé assez abondamment sur les rives du bas Kouilou et nous l'avons rencontré aussi dans la région, où le sentier de Loango à Brazzaville pénètre dans le Mayombe. L'échantillon de bois étudié provient d'un arbre abattu sur les bords de la lagune de Mayomba. C'est M PiEnitK, Plantes du Gabon, in Bull, soc. iinn. de Paru, n" i55, {>• f'"7 et suiv. — 92 — un assez grand arbre à branches étalées horizontalement el portant sur leur face supérieure de nombreuses fleurs d'un rouge éclatant. L'écorce peu épaisse (o m. oo5 tout au plus), grisâtre et à peine crevassée , laisse écou- ler, à la moindre incision, un latex jaune analogue à celui du Pentadesma butijracca, qu'on rencontre d'ailleurs dans la même région. Cet arbre fournit un bois assez léger, présentant une certaine ressem- blance avec le frêne de nos pays, sans en avoir ni la densité, ni d'ailleurs la dureté. Ce bois est divisé en couches onduleuses concentriques alternantes de parenchyme ligneux et de fibres; les couches défibres sont un peu plus épaisses que celles de parenchyme ligneux , et elles ne sont pas régulièrement circulaires mais se montrent nettement onduleuses sur une section transver- sale de la tige. Chaque zone de fibres présente une épaisseur moyenne de hj\ o de millimètre environ. Les fibres sont à membrane peu épaisse. Les vaisseaux ne se trouvent que dans le parenchyme ligneux. Ces vaisseaux sont en général isolés, peu nombreux et les plus grands mesurent environ i5o fx et 200 [i pour les axes de leur section transversale. Ces vaisseaux sont peu nombreux , puisque un cercle de 1 millim. 6 de rayon n'en con- tient que trois en moyenne. Les rayons médullaires présentent sur la section transversale de la tige un écart moyen de 2/1 o à 3/i o de millimètre ; ils se montrent formés de une à trois files de cellules allongées suivant le rayon. Par suite de l'alternance de couches successives de parenchyme ligneux de couleur claire et de fibres formant des zones un peu plus sombres, le bois présente le même aspect que celui de certaines Sapotacées (bois de Natte) et que celui des Ficus. Ces bandes concentriques se trouvent coupées par les rayons médullaires , ce qui donne à la section transversale de la tige, à la loupe, l'aspect d'un tissu dont les fils de chaîne seraient beaucoup plus fins que ceux de trame ou réciproquement. Ce bois se colore par la potasse en jaune d'or; c'est un caractère qu'il possède en commun avec celui du Pentadesma butijracca qui appartient à la même famille. Il ne paraît pas susceptible d'être employé par l'ébénisterie , car il est de couleur trop claire. Pentadesma butvuacea Don (Clusiacées). Le Pmtaâesma butyracea Don (famille des Clusiacées) a été décrit par Don (llort. Trans. Lon'd., vol. Y, p. hb']), puis par Olivier (Flora qf tropi- cal Africa, t. 1, p. 6 1 /i ). La description des deux auteurs anglais a été mo- difiée sur quelques points par Ed. Heckel (Sur les Kolas africains, in A un. de l'Institut col. de Marseille, vol. I, p. ni et suiv.). Nous ajouterons pour notre compte que cet arbre n'atteint pas seulement 10 à 12 mètres de haut comme le rapporte Heckel (p. it3), car nous avons eu l'occasion de faire abattre sur les bords de la Ngoma,l'un des affluents du Kouilou, au — 93 — Congo, un de ces arbres mesurant environ 25 mètres de hauteur. 11 portail encore des fleurs sèches et était couvert de fruits. 11 nous fut donc facile de faire la détermination exacte du végétal. Dans la langue fiole , l'arbre porte le nom de Bounzi. Le bois présente le même grain que le précédent; mais il est un peu plus foncé et rappelle assez notre noyer. Il est aussi plus dur que celui du Symphonia gabonensis Pierre. Le caractère principal qui permet de distin- guer ces deux bois tient au nombre des rayons médullaires; ceux-ci sont plus rapprochés dans le bois du Pentadesma que dans celui du Symphonia. Mais il est remarquable de constater que ces deux arbres, appartenant à deux genres différents d'une même famille, possèdent un bois de même structure générale. Irvingia gabonensis H. Bn. (Simaroubacées). Vlrvingia gabonensis H. Bn. (H. Bâillon, Etudes sur l'herbier du Gabon, p. 71) est extrêmement commun sur toute la côte d'Afrique, depuis Sierra Leone jusqu'au Congo. Dans ce dernier pays et particulièrement au Gabon , l'arbre est connu sous le nom d'Oba et les fruits sous celui d'iba. C'est la graine contenue dans ce fruit qui sert au Gabon à la préparation des pains de N' Dika. C'est un grand arbre de 20 à 00 mètres, à feuilles simples, entières, coriaces; les fleurs, disposées en grappes, sont petites, odorantes, blanchâtres ou d'un jaune pâle. L'Oba est un des grands végétaux de la brousse; on le trouve depuis la côte jusque dans l'Oubangui. Il a quelque peu l'aspect extérieur du chêne et possède une écorce grise. Le bois de cet arbre est grisâtre, à grain fin; il a quelque ressemblance avec le Teck. Il est caractérisé par des couches concentriques alternantes de paren- chyme et de fibres; les couches de parenchyme comportent habituellement 3, h ou 5 assises de cellules. De place en place on en trouve qui sont réduites à deux assises, au voisinage d'une couche de fibres plus développée. Les couches de fibres sont d'ailleurs toujours uu peu plus épaisses que celles de parenchyme et, en moyenne, elles comptent de 5 à 8 assises de fibres à contour arrondi et à membrane très épaisse. Sur une section transversale de la tige, l'écartement moyen des rayons médullaires est de o millim 12 à o millim th. Ces rayons sont à une ou deux files de cellules allongées, un peu renflées au niveau des zones de pa- renchyme. Les vaisseaux sont peu nombreux et on n'en trouve guère que deux ou trois par millimètre carré en moyenne. Ils sont isolés et chacun d'eux est entouré par des cellules à membrane mince. Ces vaisseaux occupent presque toute la largeur entre deux rayons médullaires. Les plus grands ont un diamètre qui ne dépasse guère aôo fi. Au Congo, les indigènes utilisent souvent le Lois de l'Oba. du moins à la cote: mais, par ses fruits, cet arbre vnu\ de _ 94 — bien plus grands services. Ce bois pourrait être utilisé , en raison de la fi- nesse de son grain, pour la fabrication des meubles; malheureusement , sa couleur grisâtre n'en fait pas un beau bois d'ébénisterie, et nous ne croyons pas qu'il puisse jamais prendre une place importante. Dans la même famille des Simaroubacées , il faut encore faire rentrer l'arbre désigne' au Congo sous le nom d'Odjengè' et cjue nous avons rencon- tré pour notre part dans toute la région du Fernand-Vaz. Il peut atteindre i5 mètres de hauteur et son diamètre dépasse souvent o m. 80 à la base. M. Pierre (Bull, de la Soc. linnéemie de Paris, n° i56, 1896, p. 1238) a montré que l'Odjengé du Congo est un Quassia, et il en décrit deux espèces nouvelles : Q. gabonensis Pierre et Q. Klaineana Pierre. Ces deux espèces fournissent un bois blanc de peu de valeur, qui se colore nettement en jaune sous l'action de la potasse. DÉVELOPPEMENT DES TUBES PRECURSEURS ET DES PREMIERS TUBES CRIBLES DANS i'EpHEDRA ALTISSIMA. , PAR M. G. Chauveaud. Si l'on compare le développement des premiers tubes criblés , d'une part chez les Conifères, d'autre part chez les Angiospermes, on constate qu'il présente des différences assez grandes. Ainsi, dans les Conifères, les premiers tubes criblés se différencient après les premiers vaisseaux et sont précédés de tubes précurseurs^. Dans les Angiospermes, les premiers tubes criblés se différencient avant les premiers vaisseaux et ne sont précédés par aucun tube précurseur. Or, dans les Gnétacées on observe un développement du tissu criblé intermédiaire aux deux types précédents. Menons, par exemple, une coupe transversale dans une racine (VEpliedra altissima, à trois millimètres du sommet. En dedans du péricycle formé de doux assises, on trouve un massif de cellules (A, fig. 1 ) comprenant dans sa région moyenne trois à quatre assises bordées en dedans par les pre- miers tubes criblés (T). Ces tubes criblés de forme polygonale irrégulière sont étroits et faciles à reconnaître par l'épaississement caractéristique de leur paroi, à ce niveau, où ils présentent leur maximum de différenciation. Ces premiers tubes criblés sont disposés en deux rangées irrégulièrement incomplètes, corres- pondant chacune à un faisceau libérien. Tout le massif compris entre chaque rangée de tubes criblés et le péricycle (P) est formé d'éléments W G. Chauveaud, De l'existence d'éléments précurseurs des tubes criblés chez les Gymnospermes (Compt. Rend. Acad. des Se, 3o juin 1902). - - Développe- ment des éléments précurseurs des tubes criblés dans le Thuia orimtatiê ( Bull, du Mus. (FHist. nat.H j 903 , n° (i, p. A 67). — 95 — précurseurs (A) qui constituent ta première ébauche du faisceau libérien. Ce faisceau libérien est peu nettement séparé du péricycle, sur les coupes transversales, car ses éléments externes ressemblent assez aux cellules péri- cyciiques voisines. Toutefois, ces tubes précurseurs présentent en général une dimension plus grande dans le sens radial. Vers l'intérieur, ces tubes précurseurs sont de plus en plus étroits, passant sans transition brusque aux tubes criblés proprement dits. Fiff. 1. — Coupe transversale de la radicule menée à trois millimètres de l'extrémité. Ephedra altissima. E. Endoderme. — P. Péricycle. — A. Tubes précurseurs. T. Premiers tubes criblés. G. x aoo. Mais sur les coupes longitudinales, il en est tout autrement. À nno faible dislance du sommet de la stèle, on voit ces éléments précurseurs s'allonger beaucoup sans se cloisonner, tandis que lis cellules du péricycle continuant à se cloisonner transversalement demeurent beaucoup plus courlis dans le sens de l'axe. En outre, ces éléments précurseurs s'élargissent aussi dans le sens radial de façon à devenir des tubes de grande taille. Leurs parois longitudinales présentent sur tonte leur surface des ponctuations qui les rendent plus facilement perméables, tandis que leurs parois transversales — 06 — restent minces. Ces ponctuations se retrouvent ailleurs et notamment sur les cellules corticales, au même niveau. Les éléments précurseurs situés en dedans des précédents se transforment à leur tour en tubes à peu près semblables aux premiers, tandis que les plus internes continuent plus long- temps à se cloisonner. Us se trouvent moins allongés que les autres; ils sont aussi un peu plus étroits; leurs parois transversales sont, en outre, plus planes que celles des tubes précurseurs externes. En dedans, se diffé- rencient ensuite les premiers tubes criblés proprement dits, qui acquièrent un épaississement caractéristique de leur paroi, quand ils ont atteint leur maximum de différenciation. Ces tubes criblés possèdent sur leur surface des ponctuations plus distinctes que les précédentes, en raison du plus grand épaississement de leur membrane. Plus tard, de nouveaux tubes criblés se différencient en dedans des premiers. A cette phase du développement, les premiers vaisseaux ne présentent encore aucune trace de différenciation. La bande diamétrale comprise entre les deux faisceaux libériens (fig. 1 ) correspond aux deux faisceaux ligneux futurs, mais les cellules aux dépens desquelles ces futurs faisceaux doivent prendre naissance n'offrent encore aucune trace de lignification. En résumé, dans l'Ephèdre, nous trouvons des tubes précurseurs comme dans les autres Gymnospermes, mais l'accélération du développement du liber est plus grande que dans les Conifères, et les premiers tubes criblés se différencient avant les premiers vaisseaux, ainsi que cela a lieu chez les Angiospermes. Note sur les plantes recueillies par M. Guillaume Grandidier. bans le Sud t>e Madagascar, eu i8cj8 et îyoi (suite et fin), PAR M. E. DRAKE DEL CaSTILLO. Rubiacées. Nematostyms anthophylla H. Bn. , Hist. Plantes, Vil, /i3>>. Monl Ibity(i3mai 1901). Composées* DlCOMA INCANA. Dicoma tometUosa Klatt, in Engl. Jahrb, 1890, Beibl. 28 (non Cass.). Brachyttchenium incanum Baker, in Journ. Linn. Soc, Bot.. XXV, 33o. Arbre, commun sur le plateau d'Anavora (août 1898). Blumea alata DC, Prodr., Y, hliS. Monts Isalo (99 août 1898). Blumba Wichnana DC. Prodr., \. 4A5. Vallée du Sakondry (9 août 1898). — 97 — Senecio microdontus Baker, in Journ. Liiin. Soc, XVIII, 271. t Monts Lamboany (10 septembre 1898). Dans cette forme les feiùlles sont plus atténuées au sommet que dans le type. Cuulumiopsis Grandidieri Drake, in Bull. Mus. Par., V, 108. Vallée du Sakondry (3i juillet 1898). Apocynacées. Pachvpodium Lamerei Drake, in Bull. Mus. Par., V, 3o8. Le fruit est un gros follicule épais , oblong (o m. i5 x o m. o5). Behara (8 juillet 1901). Pachypodium densiflorom Baker, in Journ. Linn. Soc, XXII, 5o3. Rochers, près de Zazafotsy (9 septembre 1898). Nom indigène : Vontaka. Pachvpodium rosolatum Baker. Vallée d'Ihosy ( 5 septembre 1898); Monts Ambohibato ( 1 6 octobre 1901). Nom indigène :'So?no. Asclépiatlacées . Gomphocarpus fruticosus R. Br. ; DC, Prodr., VIII, 55y. Behabobo (la septembre 1898). Nom indigène : Poaha; ainsi nommé parce que le fruit éclate quand on l'écrase avec le pied. La feuille sent très mauvais; le bois est très inflam- mable et on en obtient facilement du feu en en frottant deux fragments l'un contre l'autre. Deoanema Bojerianum Decaisne; DC, Le, 5/1(3. Cap Sainte-Marie (17 juillet 1901). Borraginacées. Heliotropium indicum L. , Sp. , 187. Bords du lac Eoty (1 1 août 1898). Solanacées. SoLANUM NIGRUM L. , DC, Prodf. , XIII, 1, p. 5o. Sources du Sakondry (26 juillet 1898). Noms iudigènes : Hanga en hova; Amelo en tanosy. — Celte plante est mangée en salade par les Malgaches. Lycidm tenue Willd.: Dunal, in DC, Prodr., XIII, 1, p. 5i5. Cap Sainte-Marie; très abondant. — 98 — Itigiioiiiac*'***». KlGKUANTHË GllKVKI H. Bll., Wst. des PL, X, 5û. Environs de Salobé; vallée de Filieranana ; bords du lac Eoty (juillet- septembre 1898). Phyllarthron Bernierianum Seem. . in Boiiplniulia , VII, 32 4, Ambovombé (9 août 1901). Rhigozum madagascariense sp. nov. Frutex glaber, foliis unifoliolalis obovato-cuneatis (0 m. 01 X 0 ni. 665) nun (loribus ad nodidos fascirulatis. Flores breviter pedïcelïatï , calyce oblongo ( 1 cen- lim.) suh-bilabialim fisso, post antbesin basi circumscisso. Corolla aureo-lulca, bilabiata, lobis rotundatis. Capsula oblonga (2 cenlim.). Vallée de la Tarasy (7 août 1901). Cette espèce rappelle, par son port et son feuillage, le Rhigozum obowtum Burcb, du Gap; mais elle se dislingue de toutes les espèces du genre par son calice fendu en deux lèvres. Ce caractère suflirait peut-être à t'en séparer génériquement. Petlaliacées. Harpagophytum Grandidieri H. Bn.. in Bull. Soc. linn. Par., 1, 668. Tougobory (a5 octobre 1901). lerbenacéesi Vitex sakondriensis sp. nov. Arbuscula, ramis, inflorescenliis et foliorum pagina inieriorc tomcnlo tulvo- cinerco vestilis. Folia lanceolata (0 m. 10 X o m. o4) acuminata, mucronulala , basi leviter cordata, petiolata. Cymœ in paniculas terminales, ramis brevibus, dis- posée. Flores breviter pediceilati. Calycis tubus anguslus, subteres. Corolhe tubus calyce longior. Vallée du Sakondry (9 août 1898). Poljgonacces. Polygonum tomentosdm WiUd. ; D G. , Prodr., XIV, 126. Sources du Sakondry (26 juillet 1898). Nom indigène : Kilengaboay, PoLYGONOM SENEGALENSE Meissi). ; DG., Prodr. , XIV, 1 ->•">. Bebabobo (12 août 1898). Nom indigène : Fandihambo. Mliacées. Antiikrjcum oia^elufouum Baker, in Joui 11. Linn. Sur.. Wll. .">->9. Localité non indiquée (1901). — 99 lri«l:i«M'«'-.. Glaoiolus luteus Lamarck, Encycl., II, 726. Faux Cap ( 1 5 juillet 1901). Note sur z/Arenga saccuarieera, i l'occasion de sa flokaison DANS LES SE MIES DU MUSEUM , PAR M. GÉRÔME. r L'inflorescence présentée à cette réunion est la première développée su le gros exemplaire (VArenga sacchirifera (Palmier à vin) cultivé en pleine terre dans l'angle sud-estdu pavillon chaud. La floraison de ce Palmier esl très intéressante à signaler : elle n'est pas fréquente dans les serres des jar- dins botaniques, et je n'ai rien trouvé indiquant qu'elle se soit jamais montrée dans celles du Muséum. Si l'on se place au point de vue de la conservation des collections de piaules vivantes, cette floraison est de celles dont il n'y a pas lieu de beau- coup se féliciter, puisqu'elle est le signal du dépérissement de l'arbre et le prélude de sa mort dans un temps très proche. Je n'ai pas de renseignements précis sur 1 âge exact de ce Palmier, mais sa plantation en pleine terre, dans une situation bien en évidence, laisse croire qu'il a été mis en place dès la construction du Pavillon chaud (i833), et qu'à cette époque c'était déjà une plante relativement forte. Voici les dimensions qu'il présente actuellement : Circonférence du tronc à la base 1 " 1 f) Hauteur du tronc (partie dénudée en dessous des feuilles). 2 a5 Hauteur totale (jusqu'à la naissance du bourgeon rentrai). 3 20 Longueur moyenne des feuilles 3 80 Largeur d'une feuille 1 20 Nombre de feuilles (dont a mal développées) i5 (les chiffres démontrent qu'il s'agit d'un Palmier relativement trapu: ses quinze feuilles de 3 m. 80 de long sur 1 m. 20 de large, d'un porl dressé sui\anl un angle peu ouvert, lui donnent un aspect imposant, rendu bien différent de celui des autres Palmiers par la présence des nombreuses fibres noires qui garnissent son tronc. Ils démontrent encore que dans nos serres, pour arriver à l'état adulte, ce Palmier n'a atteint que la moitié de la hauteur qu'il atteint normale- ment Ces années dernières, la végétation de cet Arenga semblait se ralentir : les dernières feuilles développées n'atteignent pas aujourd'hui 1 mètre il'' long au lieu de 3 m^»8o; les feuilles placées immédiatement en dessous du — 100 — bourgeon centrât se sont étalées et, par cette disposition nouvelle, laissent voir le coeur du Palmier, et lui donnent cet aspect caractéristique d'une plante qui subit un arrêt de développement. L'inflorescence (celle qui est présentée ici) s'est épanouie au sommet de la plante, entre le bourgeon central et la dernière feuille de grandeur nor- male. On l'a remarquée trop lard pour qu'il ait été possible d'observer son évolution et d'en noter la durée. Une deuxième inflorescence apparaît en ce moment, à o m. 20 en dessous de la première; il sera aisé de se rendre compte du temps nécessaire à son complet développement. Les inflorescences se succéderont par la suite jusqu'au bas de la tige, et la dernière sera suivie de la mort de l'arbre. Dans un autre Palmier de cette même serre, Caryota Cumingii, la flo- raison a eu lieu de la même façon, du sommet vers la base; mais la plante a émis des drageons qui remplacent les tiges disparues, et qui auront pins lard le même sort. D n'eu est pas de même pour VArenga saccharifera , qui ne drageonne pas. Il est fort beureux. au point de vue du pittoresque des serres, que tous les Pabniers qu'on y cultive ne meurent pas après avoir fleuri, et que beaucoup d'autres peuvent atteindre, sans fleurir, des dimensions bien plus grandes que celles de l'Arenga , comme le montrent plusieurs beaux exem- plaires du Jardin d'hiver et du Pavillon chaud. Si tous les Palmiers se comportaient comme l'Arenga, le Muséum n'aurait pas pu conserver les deux Chamœrops humilis donnés à Louis XIV, lesquels fleurissent encore tous les ans. Voici la liste des Palmiers dont j'ai pu constater la floraison dans les serres du Muséum, depuis 1896 : AnENGA SACCHARIFERA. ASTROCARYDM AyRII. Calamus CILIARIS. • — sp. (sCANDElfS?). Caryota Cumiiygii. MITJS. URENS. ChAMjEDOREA elatior. ELEGANS. - Ernesti-Augusti. fragrans. cuam^dorea geonomiform1s. — Sartori. Cocos Weddeliana (mort depuis). Chamœrops humilis. Orama sp. Phoenix spinosa. Rhapis flarelliformis. Rhopalostylis sapida (mort depuis). Thrinax FERRUGIMÎV. RAD1ATA. Wallichia caryotoides. — 101 — A PROPOS DU POLYGONUM SAKHALINENSE. CûNTRIBUTIOy À l'hISTOIRE DE CETTE POLYGONEE, PAR M. LE MARQUIS DE FOUGERES. r Etant à la Martinique depuis 1892 , et ayant lu dans le Petit Journal du icr septembre 1898 et dans le Génie civil du 7 novembre de cette même année, une apologie du Polygonum Sakhalinense comme fourrage et connue plante mellifère, Je m'adressai à M. de Vilmorin pour avoir des drageons. Nous venions à la Martinique d'avoir une disette de fourrages, et d'après les qualités de rusticité de cette plante, l'idée m'était venue de l'introduire dans cette île, malgré que celte Poivgonée fût originaire d'un pays très froid. Je reçus des drageons et je réussis quelques petites touffes que, plus tard obligé de porter mes pénates dans une autre partie de l'île, je distri- buai à des amis. Je remis deux touffes à M. Bru net, alors chef mécanicien de l'usine de la Pointe-Simon. Deux touffes à M. Winter, secrétaire général du Syndical des fabricants de sucre, à Saint-Pierre (Martinique). Kl les deux dernières à M. Raoul Depaz, administrateur de la propriété de Perrinelle, près Saint-Pierre. Les deux premières touffes après avoir résisté sans aucun soin pendant dix-huit mois disparurent; elles furent sarclées comme mauvaises herbes par des coolies. Les deux touffes remises à M. Winter furent déposées par lui sur un mur qui surplombait un bassin. Et quelques jours après, j'apprenais par lui- même qu'un coup de vent les avait renversées de l'autre côté du mur et qu'on n'avait jamais pu les retrouver. Les deux touffes remises à M. Raoul Depaz furent bien soignées niais sarclées par des journaliers; elles furent jetées au fumier: retrouvées, elles furent de nouveau remises en terre, et quelques jours avant mon dépari de la Martinique, en 1899, j'avais eu le plaisir de les voir encore bien vivaces dans le jardin de M. Depaz. Les lettres que j'ai l'honneur de vous soumettre sont la preuve de ce que je viens de vous dire(1). El si mon vieil et respecté ami, M. Raoul Depaz. est mort, MM. Brunel el Winter vivent encore. En cherchant dans les archives de l'Académie des sciences de i8o4,on pourrait retrouver une petite noie de moi, annonçant le médiocre résultai obtenu, à M. le Président de celle docte assemblée. (1) M. le marquis de Fougères a présenté à la réunion des Naturalistes du Muséum une série de lettres datant de 1893 et de 189'!, relatives aux .'ssai- de culture du Polygonum Sakhalinense (ju'il tenta à cette époque ;i la Martinique. MlJSKUM. IX. 8 — 102 — Sur la supériorité organique des Cryptogames anciennes, par M. B. Renault. Il y a peu de temps fl) j'ai appelé l'attention sur l'activité végétalive exis- tant aux époques anciennes; j'ai donné comme exemple le véritable tissu cellulaire qui se produit dans certains organes : (vaisseaux) de frondes de Fougères entre autres, de l' Anachoropteris pulchra , du Botryopteris gramma du terrain houiller supérieur et moyen; nous avons attribué ce développe- ment cellulaire non à des thylles, mais à une formation cellulaire particu- lière due à une sorte de vitalité latente restée dans les noyaux des cellules ayant servi à la formation des vaisseaux; nous avons constaté une activité de production cellulaire analogue dans le tissu du sac embryonnaire des Slcphanospcrmum akenioïdcs et dans les grains de pollen pluricellulaires des Gordaïtes t'") des Stephanospermum , des Dolerophjllum , etc.; partout où celte activité se manifeste, on remarque un développement correspondant de tissus vasculaires. On sait que les grandes classes de Cryptogames vasculaires , Fougères , Fquisétacées, Lycopodiacées , etc., ont possédé aux époques anciennes une zone génératrice, un cambium qui produisait un bois centrifuge fort res- semblant à celui des Phanérogames actuelles, si ressemblant , que beaucoup d'anatomistes ont classé parmi les Phanérogames les plantes auxquelles ce bois appartenait. Nous n'en citerons que quelques exemples : dans l'em- branchement des Gymnospermes, on a mis près des Gycadées les troncs fossiles à slruclure conservée désignés sous le nom de Mcdullosa stellatn , reconnus plus tard pour des Fougères. Dans les Dicotylédones gymno- spermes également, les Sigillaires, les Syringodendrons, et ce n'est que lorsque des épis de Sigillaires ont été trouvés avec des macrospores (Gol- denberg, /ciller), etc., que ces plantes ont pu prendre leur véritable place parmi les Cryptogames. Tout récemment encore, dans le voisinage des Phanérogames gymno- spermes on mettait les Arlhropilus , les Calamodendrons, dont les liges équisétiformes, richement dotées d'une zone, génératrice de bois secondaire, portaient des épis hétérosporés. Ce n'est pas seulement par la présence de bois secondaire rayonnant périphérique que beaucoup de Cryptogames vascu- laires anciennes se distinguaient des Cryptogames vivantes, leur mode de reproduction offrait également des différences importantes : On sait, par exemple, que les Fquisétacées actuelles sont isusporées; j'ai démontré (S), en 1870, que les Équisétinées fossiles, telles que les Annu- (') domptes rendu* de» eéanee* Sur quelques pollens fossiles (Comptés rendit», iS août 1900). '3' An. sciences naturelles , hol., I. Wlll: Cours de In, t. fossit», p. 110, pi. \\1. 1882. — 103 — laria, les Astérophyllites , puis un peu plus tard les Macros(uchya{'\ possé- daient deux sortes de spores, des microspores au sommet et des macrospores à la base de l'épi, les premières caractérisées par des cloisonnements formant des compartiments où se sont développés les anthérozoïdes, les secondes par les trois fentes caractéristiques par où s'effectuait la déhis- cence de la macrospore. Les Equisétinées vivantes sont isosporées, mais ce caractère ne semble pas d'une rigueur absolue. Les spores, en effet, après leur sortie des spo- ranges, tombant sur la terre humide, ne tardent pas à germer, les unes produisant des prothalles mâles , petits, de quelques millimètres de lon- gueur seulement; les autres, des prolhalles femelles qui peuvent atteindre plusieurs centimètres; la dioécie n'est pas complète; des anlhéridies peuvent se montrer accidentellement sur certains lobes du prothalle femelle et quelques archégones apparaissent quelquefois sur les segments dernière- ment formés du prothalle mâle. Les botanistes n'ont pas encore fait con- naître les caractères qui distinguent les spores mâles des spores femelles; les unes comme les autres sont de même taille et munies d'éiathères. La dioécie est plus accusée dans les trois genres fossiles cités plus haut. Toutes les Lycopodinées fossiles sont hétérosporées; nous avons décrit'"' des macrospores dans lesquelles un archégone est encore visible à l'inté- rieur. Les familles de Fougères fossiles, telles que les Hyménophyllées, les Parkériées, les Maraltiées, les Botryoptéridiés, etc., sont hétérosporées. Il est possible que cette particularité ait favorisé leur grand développement , en éliminant le stude prothallaire(3;. De tous ces faits on doit conclure que les Cryptogames anciennes ont acquis une organisation très élevée se rapprochant de celle des Phanéro- games actuelles, organisation qui s'est profondément modifiée. Li; Gisement quaternaire de la rue Lecourbe, i Vaugirard, NOTE DE M. LE PROFESSEUR STANISLAS MeUNIEH. Je désire entretenir un instant la réunion des Naturalistes du Muséum d'un don fort important fait tout récemment à la Collection de Géologie par un ami très dévoué de notre établissement, M. Adrien Thieullen. Il s'agit d'objets procurés par l'exploitation systématiquement poursuivie du diluviiim de Vaugirard, en plein Paris. Ces objets forment un ensemble i" Comptes rendus de l'Académie dis sciences, séance du i™ aoAl 1898. W Flore fossile du bassin houiller d'Aulun ri d'Epinac, p. i <>•>. (3) Sur quelques Cryptogames hétérosporées, séance do la Société d'histoire as turollc d'Aulun, 99 septembre 1901. — 10/4 — intéressant que nous \enons d'installer à la Galerie dans les vitrines re- latives au terrain quaternaire. Je citerai d'abord des ossements provenant de mammifères , tels qu'une mâ- choire de Renne et surtout une mâchoire inférieure de Mammouth , tout à fait complète, dans un magnifique état de conservation et parfaitement montée. Ces débris viennent d'un terrain situé rue Lecourbe et qui, jusqu'ici con- sacré à la culture maraîchère, a été récemment converti en balastière. On y a ouvert un sillon sinueux de 10 mètres de largeur et qui , après 60 mètres de longueur, mesure de 5 mètres à 5 m. 5 0 de profondeur, ce qui l'amène au niveau de la nappe phréatique, de telle sorte que l'exploi- tation va être continuée au moyen de la drague. Au cours du travail, que M. Thieullen a suivi pas à pas, on a trouvé d'abord quelques haches polies, puis des silex taillés d'un travail admi- rable et d'une symétrie de forme tout à fait parfaite. Des couteaux, des grattoirs, des poinçons de silex, se sont rencontrés dans le voisinage, et il est remarquable de distinguer ainsi, côte à côte, les types les plus di- vers des pierres préhistoriques. ML Thieullen y a joint beaucoup de silex dont les formes sont moins bien délinies et dans lesquelles il voit cependant des produits d'un travail intentionnel. Ce sont même là, dans son opinion, les vrais instruments usuels des hommes fossiles, les belles haches très travaillées lui paraissant trop fragiles pour avoir jamais été autre chose que des ornements, des insignes d'autorité ou des objets votifs. On doit remarquer à celte occasion que la limite entre la série des pierres travaillées par l'homme et celles des éclats accidentels, comme la nature sait la produire par tant de causes diverses, est bien difficile pour ne pas dire impossible à tracer : c'est presque une affaire de sentiment dans bien des cas d'admettre ou de repousser tel silex en particulier, quand les conditions du gisement ne viennent pas trancher la question. Et s'il est certain, à priori , que l'homme quaternaire a dû se servir d'éclats qu'il obtenait par la simple retouche de blocs qu'il ne prenait pas la peine de tailler sur toutes leurs faces, il n'en est pas moins évident que les ca- ractères des silex ayant réellement servi ne sont pas toujours de nature à être •nettement définis. On est frappé, dans les séries recueillies par M. Thieullen, de la repro- duction extraordinairemenl nombreuse de certaines formes plus ou moins compliquées. Ainsi beaucoup de silex présentent dans leur contour général une dépression en forme de croissant garni de petites retouches : M. Thieullen en a réuni des centaines. De même il a collectionné par mil- lier des éclats qu'il qualifie de biseaux à bec et qui, très peu différents les uns des autres, se tiennent aisément dans la main et peuvent servir d'outils très commodes et très efficaces. Ces types, et bien d'autres qui sont tout aussi fréquents, sont-ils l'œuvre — 105 — de l'homme ou bien quelque cause naturelle les a-t-elle produits? Sans prendre parti, tant que je ne possède pas pour cela d'arguments décisifs, je rappellerai qu'en 1898 j'ai signalé la production, par l'intervention seule de la gelée, d'éclats de silex dont j'ai conservé une collection et qui présentent avec des couteaux , des pointes de flèches et d'autres instruments préhistoriques, une ressemblance remarquable. On voit même sur quelques- uns d'entre eux l'un ou l'autre des signes auxquels les spécialistes ont recours pour reconnaître l'authenticité des pierres ouvrées, c'est-à-dire, le plan de frappe, et le bulbe de percussion. Il va d'ailleurs sans dire qu'à côté de ces objets relativement perfectionnés, parmi lesquels figurent des grat- toirs et même des scies finement retouchées, la gelée en a façonné de beaucoup plus simples et par exemple des biseaux à bec, qui ne diffèrent par aucun caractère visible de ceux qu'on recueille dans le diluvium. Malgré la sûreté de ces observations, qui ont été faites dans les conditions les plus satisfaisantes (1), je regarde comme très utile de signaler aux chercheurs l'intérêt de la question que M. Thieullen pense avoir résolue, et c'est pour cela que j'ai admis dans nos collections ex- posées une série de ces pierres problématiques, à côté des beaux silex acceptés maintenant par tout le monde comme des produits de l'industrie humaine et qui si longtemps ont été méprisés, comme elles le sont aujour- d'hui , par des savants trop peu accessibles au progrès. Je suis même allé plus loin encore, et ici j'ai tout à fait besoin de bien faire comprendre ma pensée pour qu'on ne m'attribue pas une opinion que je n'ai pas. A la suite des éclats bruts où M. Thieullen voit les véritables instruments de f homme fossile, j'ai placé une collection de pien-es-jigures recueillies par le même chercheur dans la même balaslière de Vaugirard ou dans celles toutes voisines de Grenelle et de Billancourt. On sait qu'il existe beaucoup de rognons siliceux dans lesquels on peut voir, avec un peu de bonne volonté, une ressemblance plus ou moins frappante avec des objets bien connus : par exemple, avec la tête de l'homme ou des animaux, avec un animal tout entier ou avec une partie du corps humain, comme un pied, une oreille, etc. Certaines personnes se sont laissées séduire par ces ressemblances purement accidentelles, et je me rappelle en avoir vu dans une très belle habitation des environs de Joigny une énorme collection que ses propriétaires réunissaient à grands fiais, les carriers des environs s'empressanl de leur apporter d'innombrables spécimens trouvés chaque jour. Pendant un temps, il y avait, dans une exploitation de craie du Mas-Meudon, un gros silex qui sous un certain angle ressemblait à s'y méprendre au roi Louis XVI. (l) Pour les détails du gisement et l'énuméralion des types recueillis, voir le journal le Naturaliste, livraisons des i5 juin et i5 septembre 1898. — 106 — Ces pierres n'ont évidemment aucun intérêt sérieux et entrent dans l'in- nombrable catégorie des jeux de la Nature : elles rappellent les apparences qu'on voit dans les nuages , dans le profil de certains rochers et de diverses montagnes, etc. Mais un homme illustre entre tous et qui a procuré à la préhistoire ses notions fondamentales, Boucher de Perthes, a annoncé qu'on peut parfois reconnaître, dans ces pierres à ressemblance accidentelle, des retouches destinées à augmenter leur signification, volontaires par conséquent, et qui les convertissent à l'état de pierres-figures. M. Thieullen, en digne continuateur qu'il est de Boucher de Perlhes, recueille avec soin les pierres-figures, et j'en ai placé quelques-unes à la suite des croissant et des ciseaux à bec. Grâce à elles on pourra, autre- ment que par ouï-dire, apprécier la valeur des caractères qui leur ont été attribués. Par exemple, on voit fréquemment qu'une pierre ressemble à une tête d'animal parce qu'à la place indiquée par son contour général un d'il a été produit par une cassure; cette cassure est regardée en consé- quence comme intentionnelle et elle suffit à démontrer que la pierre avait été remarquée, puis perfectionnée par l'homme anléhistorique. A cet égard, tout le monde sera d'avis qu'il serait bien désirable d'avoir la notion de caractères précis permettant de reconnaître la retouche inten- tionnelle ; on serait vivement éclairé si on rencontrait quelque pierre- ligure dans un gisement authentique où sa situation impliquerait l'estime que les hommes primitifs auraient pu en faire : par exemple, si on en trouvait dans quelque sépulture, entourée d'accessoires appropriés, on serait plus autorisé à penser qu'elle a, en effet, été le résultat d'un travail voulu. C'est à peu près ce que Boucher de Perthes avait en vue, quand, au tome II, p. ihk, de son grand ouvrage sur les Antiquités antédiluviennes , il mentionne l'existence de vases funéraires dans un gisement relativement récent de pierres-ligures. Dans tous les cas, j'ai cru qu'il était de mon devoir strict, au lieu de refuser l'examen de questions aussi intéressantes, de mettre sous les yeux de nos visiteurs des spécimens de ces pierres , célèbres par les études et les planches que leur a consacrées le père de la Préhistoire , et que rendent de nouveau si respectables les preuves de dévouement à la science (pie M. Thieullen vient de nous donner encore à leur occasion. Sun un crâne de StenÉosaurien DÉCOUVERT dans le lias de l'Yonne, par M. Armand Thé venin. Le laboratoire de Paléontologie a reçu de M. Millol , fabricant de ciment, un crâne de Téléosauricn trouvé dans le Lias supérieur de Sainte-Colombe près Vassy. — 107 — On sait combien est longue la synonymie des Sténéosau riens du Toarcien du Wurtemberg et d'Angleterre. On a pendant longtemps décrit à peu près autant d'espèces que d'échantillons. Les paléontologistes sont actuellement d'accord pour ne plus admettre que deux espèces : Steneosaums bollensis, Jàgcr, à museau long et grêle, et Slcneosaurus Chnpmanni Kônig, à museau plus court et plus gros. C'est à cette seconde espèce qu'appartient le spécimen découvert à Vassy. Il paraît utile d'en donner ici une ligure. Fig. i. Une fois de plus, il est impossible de distinguer un genre spécial de Sténéosaurien pour les espèces du Lias supérieur (Myslriosaurus). On peut noter seulement l'étroitesse du frontal; cet os est plus large dans les Sténéosaures moins anciens. Les espaces interalvéolaires sont grands dans l'échantillon découvert par M. Millot et les dents relativement grêles. .le rappellerai que le même gisement a fourni les pièces à'ichthyo- saurus Burgundiae décrites par M. Gaudry, des Poissons entiers, des Cépha- lopodes avec leurs poches à encre (Geotenthis). Il y a là des conditions de gisements très analogues à celles qu'a indiquées Desïongchamps pour le Lias du Calvados. Ce sont probablement des cadavres échoués sur une plage basse et très rapidement recouverts par de nouveaux dépôts. Il est remarquable de trouver presque toujours dans les mêmes gise- ments deux formes de Sténéosau rien s, l'une à museau grêle et long, l'autre à museau trapu. FORME A MUSKAI1 I.ONR. Toarcien.. St. bollensis. Batbonien. St. megistorhynchut. i St. lions yi. Callovien . ', Metriorhynchus Blainvillei. 1/. super ciliosus. \ HU8BAO court. St. Chapmanni. St. Larteti. St. Edwardsi. M. brachyrhynchus. )l. Moreli. D'après un renseignement qu'a bien voulu me donner M. Vaillant, le même fait a été signalé par Gray, pour les Crocodilieus vivants; dans une — 108 — même localité , on trouve généralement deux variétés , l'une à museau al- longé , l'autre à museau trapu. Je n'ai pu avoir à ma disposition un nom- bre assez grand d'échantillons pour savoir s'il s'agit parmi les animaux actuels d'une différence sexuelle. Si l'on compare les Grocodilicns du Jurassique aux formes plus récentes du même groupe, on voit que les fosses supratemporales étaient d'abord beaucoup plus grandes que les fosses orbitaires (Sténéosauriens du Balho- nien de Caen, par exemple), puis ont diminué jusqu'à devenir à peu [très égales aux orbites (Gaiialis macrorhychus du mont Aimé); dans les Croco- diliens actuels à long rostre (Gavialis gangeticus, Tomistoma Schlegeli), les orbites sont notablement plus grands que les fosses supratemporales. La région crânienne se raccourcit. En même temps, plus les fosses supratem- porales deviennent courtes, plus les fosses temporales latérales se déve- loppent en hauteur et plus le crâne lui-même gagne en hauteur. Celte mo- dification progressive est en rapport avec le développement du cerveau. MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1903 N° 3 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGGGGIIl SOMMAIRE. Pages. Mort de MM. Huet et Roussiaï 109 Correspondance. Lettres de MM. J. Ramirez, général Bassot, Duncan Wagner, de Coincy, Chevalier, Geay, Soulié ; mort de M. E. Besche- relle; présentation de la restauration en plâtre du Dronte; note sur le portrait de Blocli ; présentation d'ouvrages 1 09 A. Menegaux. Catalogue des Mammifères envoyés par M. Geay, de la Guyane française , en 1902 1 1 U Xi. Vaillaivt. Sur un exemplaire type du Plvtoms uigricans, Cuvier et Va- lenciennes, et remarques taxinomiques sur le groupe des Plotosina.. 117 J. Pellegrin. Description de Cichlidés nouveaux de la collection du Muséum. 120 B. du Buysso*. Hyménoptères récoltés au Japon par M. J. Harmand ia5 F.-W. Konow. Hyménoptères Tenthrédinides récoltés au Japon par M. J. Har- mand 128 E. André. Hyménoptères Formicides récollés au Japon par M. J. Harmand. 128 J. Vachal. Hyménoptères rapportés du Japon par M. Harmand. — Mellifères. 1 29 J. de Claybrooke. Note sur quelques Insectes du Tonkin provenant des en- virons de Hanoï 1 33 E. Simon. Descriptions d'Arachnides nouveaux de Madagascar, faisant partie des collections du Muséum J 33 E. Lamy. Sur le prétendu genre Savignyarca Jousseaume (Lamellibranche). ilio R. Perrier. Sur deux espèces nouvelles d'Holothuries de la Nouvelle-Zé- lande 1Û2 A. Viré. Becherches spéléologiques dans la vallée de l'Ouysse, affluent de la Dordogne 1 ^»6 A. Pettit. Sur les enveloppes des centres nerveux i5i M. Nicloux. Dosage de petites quantités de glycérine. — Existence de la glycérine dans le sang normal 1 54 Ph. van Tieghem. Quelques espèces nouvelles d'Ochnacées i56 J. Poisson. Sur les cultures et en particulier celle de ïlsonandra gutta, à la Grande Comore 1 65 J. Gérôme et 0. Labroy. Sur la collection de Sansevieria des serres du Muséum; tableau synoptique des espèces et notes sur leur multipli- cation 167 B. Fourtau. Note sur Hemiaster cubicus, Desor, et ses variations 177 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1903. - N° 3. 67e REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 3l MARS 1 Q03. NEW PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERK1ER, BOTAM DIRECTEUR DU MUSEUM. GAKDEN M. le Président dépose sur le bureau le second fascicule du Bulletin, pour l'année 1903, contenant les communications faites dans la réunion du 17 février io,o3. M. le Directeur annonce à la réunion des naturalistes la mort de deux anciens fonctionnaires du Muséum : M. Huet, qui fut long- temps assistant de !a chaire de Mammalogie, et M. le commandant Roussial, prédécesseur de M. le commandant Clavel. CORRESPONDANCE. M. José Ramirez (de Mexico) , membre correspondant du Muséum, annonce l'envoi au Muséum de quatre exemplaires de son ouvrage intitulé : Synonymie vulgaire et scientifique des plantes mexicaines. M. le général Bassot, Soiis-Chef délai -major général de l'armée , a foit transmettre au Muséum une caisse de trois paquets de Plantés Muséum. — i\. i) — 110 — et d'Insectes recueillis par M. le douleur Rivet, médecin de la Mission géodésiquc de l'Equateur. M. Duncan Wagner annonce l'emoi au Muséum de trois caisses de collections et d'un colis d'arcs et do flèches recueillis au Brésil par son frère, M. Emile Wagner. MM. de Coincy ont fait don au Muséum d'un herbier qui ne ren- ferme pas moins de 11,/ioo feuilles et qui est riche en piaules du bassin méditerranéen, et particulièrement d'Espagne et de Sicile; cet herbier a élé constitue' par le frère des donateurs, M. Auguste Cornut delà Fontaine de Coincy, re'cemm en l décédé. MM.dc Coincy donnent, en outre, aux galeries de botanique les dix-sept fascicules parus des Ittuslraliones planlarum Europœ çariafum de M. Kony et plu- sieurs centaines de préparations de Diatomées. M. Chevalier (Auguste) annonce, à la date du 1/1 décembre i()02. qu'il est arrivé, accompagné de M. Courtet, chez le Sultan Snoussi. Ce sultan a l'ait un accueil grandiose auxdeux explorateurs, qui se proposaient de rester deux mois dans ses Etals pour y étudier le Dar Banda à peu près inconnu, même des géographes. M. Gkay (F.) écrit de Cayenne qu'il vient d'expédier au Muséum dix-sept colis renfermant des collections diverses provenant de la région ouest de la Guyane et qu'il se propose d'explorer le haut Mahory et les montagnes do Kaw. M. l'abbé Soi lié, des Missions catholiques du Thibet. offre de recueillir dans cette région des collections de plantes et d'animaux pour le Muséum. M. VàN Tiei.hem a le triste devoir cl le grand regret d'annoncer à la Uéunion que le Muséum vient de perdre, dans la personne de — 111 — r M. Emile Bescherelle, l'un de ses Correspondants les plus distin- gués. M. E. Bescherelle a parcouru toute sa carrière au Ministère des Travaux publics , où il a pris sa retraite avec le grade de Chef de division honoraire. Pendant sa vie active, il a consacré tous ses moments de loisir à l'étude des Mousses, groupe sur lequel il a publié de nombreux Mémoires, qui l'ont placé peu à peu au premier rang des Bryologues. II s'est appliqué tout particulièrement à faire connaître les Mousses des colonies françaises. Pendant sa retraite, tout en poursuivant ses recherches et ses publi- cations, il a consacré une partie de son temps à la détermination et au classement des Muscinées de l'Herbier du Muséum qui, grâce à lui, est actuellement sous ce rapport eu parfait état. Par testament, il nous a fait don de ses divers ouvrages et d'un Herbier spécial, renfermant tous les types des nombreuses espèces qu'il a créées. Sa famille vient de m'annoncer, par une lettre en date du 18 mars, et cette décision et le très prochain envoi de cette précieuse collection , qui enri- chira à la fois notre Bibliothèque et notre Herbier cryptogamiques. A tous ces titres, le Muséum gardera de M. E. Bescherelle un souvenir reconnaissant. M. Oustalet présente à la Réunion des naturalistes une restau- ration en plaire du Dronte (Didus ineptus) de l'île Maurice, qui a été faite par M. Jules Terrier, l'habile chef des travaux taxider- miques du Muséum. Pour effectuer ce travail, M. Terrier s'est servi, d'une part, du squelette qui figure dans les galeries d'Ornithologie et dont les éléments ont été donné au Muséum par M. Sauzier; de l'autre, des dessins des anciens voyageurs et des peintures de Savery. 11 a obtenu ainsi une pièce d'une rigoureuse exactitude, qui pourra donner au public une idée de l'aspect extérieur du Pigeon géant de nîe Maurice, qui a été anéanti par l'homme dans le courant du xyne siècle. Note complémentaire sur le portrait de Bloch (i\ par M. Léon Vaillant. Dans la réunion du 20 novembre dernier, j'ai présenté un poitrail du célèbre ichtyologiste Bloch. Il est nécessaire de compléter et de rectifier sur certains points les renseignements donnés à cette époque. (,) Voir Bull. Muséum d'Hisl. nat.t t. VIII, j». 488, 190a. — 112 — Déjà quelques modifications ont été introduites sur les épreuves relati- vement à la signature, qui m'avait écbappé et sur laquelle M. le comman- dant Glavel voulut bien attirer mon attention. Depuis, à la suite de re- cherches qu'à ma demande notre excellent collègue M. le docteur Hamy avait entreprises, j'ai reconnu que le nom du peintre avait été inexactement lu et doit s'écrire Voiriot et non Voirot. Le corps de la lettre i est peu distinct, mais le point se voit nettement; d'autre part, la distance entre IV et Yo ne laisse aucun doute sur la présence d'une lettre entre eux. La lettre prénominale serait de plus G et non S. Celte œuvre se trouve donc être d'un peintre connu , nommé membre de l'Académie royale de peinture en 1775, puis conseiller du roi en 1789.. On cite de lui différents portraits, entre autres celui de Lepaute, le célèbre horloger, celui de l'anatomiste Sue; le musée de Versailles possède ce dernier, détail qui m'a été obligeamment fourni par M. de Nolhac, direc- teur de cette collection. Dans quelles circonstances a été exécuté notre portrait de Bloch? il serait intéressant de le connaître, mais la question parait difficile à résoudre. Nous avons pensé, avec M. le docteur Hamy, que Voiriot aurait bien pu émigrer à Berlin et y séjourner en 1797, date qui accompagne sa signa- ture, car Bloch ne parait pas être jamais venu en France. Toutefois, d'après les renseignements que j'ai pris auprès de la direction des musées de Berlin et auprès de notre savant collègue M. Môbius. on ne trouve jusqu'ici aucune trace du passage de Voiriot dans cette ville. L'hypothèse, cependant, ne serait pas tout à fait inadmissible, d'après les documents que M. André Foulon de Vaulx a bien voulu me communiquer sur la vie de notre peintre, dont il fait une étude spéciale. La lecture des procès verbaux de l'Académie lui a permis de suivre Voiriot d'assez près jusqu'en 1793. Il habitait alors rue Neuve-des-Pelits-Ghamps , n°76. Mais à partir de la suppression de l'Académie ou perd sa trace. Toutefois il est mort à Paris sur la fin de l'année 1 799, cul-de-sac Saint-Dominique, n° 6. Ce serait dans cet intervalle que Voiriot aurait pu se rendre en Alle- magne. Espérons que îM. Foulon de Vaulx, poursuivant ses intéressantes re- cherches, pourra nous apporter à ce sujet quelques éclaircissements. M. le professeur Greiiant offre à la Bibliothèque du Muséum un livre qu'il vient de publier dans l'Encyclopédie Léauté, sec- tion du Biologiste, intitulé : Hygiène expérimentale , l'oxyde de car- bone. — 113 — Mesure de la dose d'oxyde de carbone qui est toxique chez des animaux de diverses classes, de divers ordres et de divers genres, par M. Nestor Gréhant. Je désire attirer l'attention des naturalistes sur les résultats publiés dans mon livre, qui démontrent que des animaux de diverses classes et de divers ordres se comportent d'une manière absolument différente vis-à-vis d'un même réactif physiologique , l'oxyde de carbone. i° Quand on fait respirer à un Chien, Mammifère carnassier, un mé- lange d'air et d'oxyde de carbone à 1 p. 100, l'animal meurt en vingt minutes environ; 2° Le même mélange est-il respiré par un Lapin , la mort n'arrive qu'au bout d'une heure cinquante minutes ; 3° Un Canard placé dans une grande cloche qui est remplie d'un mé- lange à î p. îoo meurt en cinq minutes, après une série de convulsions violentes ; les Oiseaux sont donc beaucoup plus sensibles que les Mammi- fères à l'action du poison; 4° Les Batraciens, les Grenouilles résistent pendant plus de vingt- quatre heures à l'action d'un mélange à volumes égaux d'oxyde de carbone el d'oxygène. J'ai réussi une expérience qui a été faite par mon savant collègue, M. le professeur Mislawsky de Kazan , qui consiste à maintenir des Grenouilles dans un mélange de 79 p. 100 d'oxyde de carbone et de 21 p. 100 d'oxy- gène, et j'ai apporté une modification à cette expérience en agissant sur deux Batraciens différents, le Crapaud commun et la Grenouille. A l'aide de mon aspirateur gradué, j'ai composé dans un sac de caout- chouc un mélange de 79 p. 100 d'oxyde de carbone et de 21 p. 100 d'oxy- gène; c'est de l'air dont l'azote a été remplacé par de l'oxyde de carbone. Une trompe aspirante , un flacon pourvu d'un régulateur d'aspiration à mercure et d'un robinet pointeau permet de faire circuler bulle à bulle le mélange gazeux à travers une cloche tubulée renfermant le même mélange qui entoure les deux animaux. L'expérience a été commencée ce matin à 8 heures ; à 3 heures de l'après- midi, c'est-à-dire 7 heures après, les deux Batraciens respirent, dégagent de l'acide carbonique qui est démontré par l'eau de baryte et paraissent à l'état normal. Dans une autre expérience qui a duré ving-quatre heures, j'ai trouvé le Crapaud mort, tandis que la Grenouille, retirée de la cloche et mise dans l'eau , a pu nager aussitôt. Ces expériences comparatives sont très instructives et je me propose de les continuer sur des animaux de diverses espèces, possédant de l'hémo- globine qui a pour l'oxyde de carbone, comme tout le monde le sait, une très grande allinité. — 1U — M. Renault (B.) dépose sur le bureau : i° Un exemplair!1 d'une note parue dans les Comptes rendus de l'Aca- démie des sciences, le 9 lévrier 1903, intitulée : Sur l'activité* végétale aux époques anciennes ; 20 Un exemplaire d'un travail publié dans le Bulletin de la Société d'His- toire naturelle d'Autan : Sur divers pollens fossiles, tubes pollinicpies, pro- thalles mâles du terrain houiller. COMMUNICATIOAS. Catalogue des Mammifères Eyvovés par M. Geay. de la Gvva\e française, ex tgoa; par M. A. Menegaux. Les espèces envoyés par M. Geay au Muséum ont déjà été signalées, pour la plupart, dans la Guyane hollandaise ou la Guyane française. Plu- sieurs néanmoins sont intéressantes pour les collections du laboratoire de Mammologie. Elles appartiennent à deux groupes : celui des Chiroptères et celui des Edentés, 1. Chiroptères. A. Emballonuridés. 1 . Rhynchonvcteris naso Wied. Vespertilio naso Wied, Schioz, Thierr., 1, p. 179, 1821, el Beih. z. Nalurg. Brasil, 11, p. 27Z1, 1826. Rhynchonyterjs naso Peters, M. B. Ah: Berlin., p. Û77 , 1867: Dob- son, CaloJChir., p. 567. Cinq échantillons provenant de l'ilot Le Père. > Les collections du Laboratoire renferment des spécimens rapportés par M. Geay du Venezuela (1896); (faillies des Guyanes anglaise (1870) et hollandaise et de Cayenne (1877 V Cet animal est répandu depuis le Guatemala et le Honduras jusqu'au Brésil, dans la région du Haut-Amazone et au Pérou. 2. NOCTILIO LEPORINUS Linné. Vespertilio léporinus Linné. Syst. \ai., p. 3j2, 1766'. Nôclilio americanùs Linné, Syst. Vak, p. 88, i-C>(i. Noctilio léporinus \. Dobson, Cal. qf.Chirop., p. Uoi. — 115 — Trois échantillons provenant: l'un «le l'embouchure du Mahury, nnaulre du golfe de Gayenne, et le troisième de l'îlot Le Père. Les dimensions de ce dernier sur le vivant étaient : corps et tète, o m. o85 : envergure, o m. 55; queue, o m. 02, don! o m. 00& en dehors delà membrane. Le type de cette espèce est répandu dans tonte la région sous-brési- lienne : Pérou, bassin de l'Amazone, Brésil et Guy ânes. 3. MoLOSSUS NASLTIS Spix. Voir Bulletin n° 1 , p. ta. M. Geay a rapporté un jeune échantillon de Gayenne, qui présente une curieuse anomalie : son estomac, renfermant de nombreux restes d'Insectes, se trouve inclus dans la membrane interfémorale, à droite de la queue. B. Phyllostomidés. h. Caroli.ia brevicauda YVied. Phyllostoma breoicaudum Wied, Schinz. Thierr., I, p. iG/j, 1821. Carollia Gray, Mag. zool. et bot., Il, p. 488, 1 838 . et V. Dobson, Cat. qf. Chiropt, p. I\ 92. Cinq échantillons provenant de l'embouchure du Mahury. Les collections du Muséum renferment, de cette espèce peu rare, de nombreux échantillons du Guatemala, du Darien, du Venezuela, du Pérou et des Guyanes. Cette espèce est répandue dans toute la région néotropicale, depuis le Mexique jusqu'à Santa Gatherina, dans le Sud du Brésil, ainsi qu'à travers les Antilles. 5. Glossophaga soricina Pallas. Vesperlilio soricinus Pallas, Miscell. zool., p. 48, pi. IV et V, 176O. Glossophaga soricina E. Geoffroy, Métn. du Muséum, IV, p. 4 18, pi. X\ 111, 1818, et Dobson , Cat. qf CÀiropt, p. 499. Un spécimen de l'embouchure du Mahury. Les collections renferment dans l'alcool des échantillons du Mexique, du Guatemala et de la Guyane hollandaise. L'aire de dispersion de cette espèce est très vaste; elle s'étend dans toute l'Amérique centrale et l'Amérique méri- dionale : Brésil. Guyanes. Pérou, Bolivie, jusqu'au Chili, ainsi que dans la sous-région des Antilles. 6. Artibeus planirostris Spix. Phyllostoma planiroslre Spix, Simiar et Vesp. Brasil, p. 65 , pi. XXX VI , 1823. Artibeus fallax Pelers, M.-B. Akad. Bel., p. 355, i865. Arldteus planiroslris V. Dobson. Cat. of. Chiropt., p. 5i5. — 116 — Une femelle de couleur gris brun. Son envergure était de A65 millimètres , la longueur de son corps, 85 millimètres. Voir Bull. n° S, 1901, p. 09/i. Les échantillons existant dans les Collections proviennent de la Guyane anglaise, du Guatemala et du Mexique. 7. Artibeus bilobatus Peters. Voir Bull, n" 1, 1909, p. \l\. Une jeune femelle provenant de l'ilot le Père, dont l'envergure sur le vivant était de 3a centimètres et ia longueur de corps de 65 millimètres. 8. Artibeus perspicillatus Linné. Vespertilio perspicillatus Linné, Syst. Nal., p. /17, 1766. Artibeus Leach , Linné Trans., XIII, p. y5, 1822, el Peters, M.-B. Akaa. Berl., p. 356, 1 865. Artibeus perspicillatus V. Dobson, Cal. of. Chiropt., p. 519. Un échantillon capturé, en décembre 1901 , sur les bords du Mahury. Son corps avait 9 à 10 centimètres et sou envergure 5o centimètres. Les collections renferment déjà des spécimens provenant du Mexique, du Darien, de la Guyane et du Brésil. L'aire d'habitation de cet animal s'étend sur toute la sous-région mexicaine, sur celle des Antilles et sur celle du Brésil. Seulement dans certaines parties de celle-ci, Dobson admet qu'il parait remplacé par l'espèce planirostris. B. Édentés. 9. Tatlsia noveucincta Linné. Dasypus novemcinctus Linné, Hist. nul., p. 54, 1766. Dasipus pubaDesmavel, Mamm. , p. 368. Talusiti puba Owen, Odont., t. LXXXII, f. 2. Gray, Proc. 200/., Soc. p. 372, i865, et Dobson, Cal. of. Edent. p. 377. Un échantillon sec venant de la table du Mahur\ . Gel animal a été signalé du Texas cl du Mexique à travers l'Amérique centra!'! jusqu'au Paraguay et au Grand Chaco, ainsi que dans l'ile Trinitad. — 117 — Sur us exemplaire type du Plotosus nigricans, CuVIER ET VaLESCIESSES, ET REMARQUES TAÂIN0MIQUE8 SUR LE GROUPE DES PlOTOSINA, par M. Léon Vaillant. Le Muséum possède, parmi les Poissons montés de l'ancienne Collection, un Siluroïde sous le plateau duquel est écrit, de la main de Guvier ou cL celle de Valenciennes : «■ Plotosus nigricans Cv. Val., du Voyage de Péroné. Il n'est pas douteux qu'on n'ait là sous les yeux un type de ces auteurs, mais , chose assez singulière , bien que cette espèce soit citée deux fois dans le quinzième volume de l'Histoire naturelle des Poissons, elle n'y est pas décrite. A la page 612, dans les généralités sur le genre Plotosus , en parlant de leur crâne comparé à celui des Silures proprement dits, on lit : * Cepen- dant il est plus élargi et plus bombé, ainsi que la description du sque- lette du Plotosus nigricans le fera voir. * Et plus loin (p. à 16 et h 17), dans la description anatomique d'une autre espèce : tr Cette verge est courte dans le Plotose rayé, et je dois même avouer n'avoir pu m'assuror aussi exactement de la disposition que je viens d'indiquer dans le Plotose rayé que dans le Plotose noirâtre ( Plotosus nigricans ) , sur lequel la dis- section ne laisse aucun doute. Je l'ai vu clairement sur celte espècee.» En examinant la liste des six Plotoses admise par ces auteurs dans le genre, celte espèce, si clairement désignée, ne s'y trouve pas. Toutefois la lecture des descriptions données permet de reconnaître que les remarques faites à propos de Plotosus nigricans s'appliquent de tous points au Plotosus limbalus. Le squelette des Plotoses a été étudié sur cette espèce, il y est dit que itie tube anal montre ici très clairement, à cause de sa grandeur, les orifices génitaux et urinaires» (p. k 2 3). 11 est impossible d'être plus explicite. L'examen du type dont il est ici question lève d'ailleurs les derniers doutes que Ton pourrait avoir à cet égard; son identité avec les nombreux représentants du Plotose bordé, vue par les auteurs de l'Histoire naturelle des Poissons, est évidente (l). L'étude de ce Plotose m'ayant obligé à quelques recherches sur le petit groupe des Plotosina , indiqué par Giinther comme section de sa sous- famille des Homaloptkrk, je crois devoir indiquer brièvement ici les résul- tais généraux auxquels je me trouve conduit, Le Muséum possédant La date de la publication ne m'est pas exactement connue. C'est une plaquette in-8°, de 52 pages, imprimée chez M'Carron, Bird et C° , Printers, 3j, Miniers Lane West, Melbourne. Castelnau donne ce travail comme fai- sant suite à ses travaux parus dans les Proceedings 0/ the Zoological and Acclimati- sation Society oj Victoria; le dernier date de 1873. D'autre part, M.Macleay, dans la série Je notes sur les Poissons d'Australie, commencée-; dans les Proceedings of the Linnean Society of New South Wales, en 1881, cite les dix-neuf genres non- veaux créés par Castelnau dans la brochure en question, intitulée, Retearcheê on the Fishes of Australie. C'est donc entre ces deux dates qu'elle a paru; on peut même affirmer que c'est avant 1877, car le lahoraloire d'Ichtyologie a reçu, vers le mois d'octobre de celte année, bon nombre des types de ces genres étiquetés de la main de l'auteur. La bibliothèque du Muséum en possède un exemplaire envoyé par l'auteur et inscrit à l'entrée en juillet 1876, d'après les renseigne- ments donnés par M. Déniker. Il est supposable que Castelnau a fait imprimer par lui-même ce travail, mais qu'il a été peu répandu, car il n'en osl l'ait mention ni dans le Zoological llecord. ni dans le Bibliotheca loologica //de Taschenherg. Aucun des genres n'est non plus cité soit dans le Nomenclator zoologiciu de Scudder, soit dans Vlndex 100I0- gicus publié récemment par la Société zoologique de Londres. — 119 — que d'une espèce nouvelle: enfin ce même auteur décrit le genre Eumeda (1879). Le Neoplotosus Waterhousei Castelnau, et Y Eumeda elongata Cas- telnau .dont nous possédons les types, sont le premier un Cnidoglanis (s. -g. Chœroplotosits)P\ le second un \eosilurus. Restent trois genres plus récemment proposés par M. Douglas Ogilby : Endorrhis (1898), Eurislhmus et Ostophycephalus (1899), qui ne sont connus que par les descriptions, sans figures, données par l'auteur. Il est difficile de se prononcer sur leur valeur, d'autant qu'aucune discussion comparative n'est faite avec les genres voisins. J'avoue même ue pas bien saisir les différences qui peuvent permettre distinguer l'un de l'autre les deux derniers genres; les caractères qui sont tirés de la forme delà tête, de la structure des lèvres, de la longueur des barbillons, delà position des yeux, delà situation de la première dorsale , paraissent bien légers et plutôt de valeur spécifique. Provisoirement donc je réunis les Endorrhis aux Plotosus (s. -g. Copidoglanis) et les deux autres genres aux Cnidoglanis. Voici comment, d'après ces données, la composition du groupe pourrait être comprise : Plotosina. \. Seconde dorsale plus longue que l'anale. a. Membrane brancliiostège non soudée à l'islbme en arrière. 1 . G. Plotosus Lacépède. a. Membranes brancbiostèges séparées sur la plus grande partie de leur longueur sûr la ligne médiane. S.-g. Plolosiis s. str. |3. Membrane branchiostège ne présentanl qu'une écbancrure an- gulaire postérieure relativement courte. S.-g. Copidoglanis Gùnther. Gum : Endorrhis Douglas Ogilby. b. Membranes brancbiostèges soudées à l'isthme sur la ligne médiane jusqu'à sa partie postérieure. tl) Si le genre ne doit pas être conservé, l'espèce, par contre, serait bonne, autant que permet d'en juger l'examen d'un individu unique et de petite taille, ne mesurant que 1 16 -f- 6 = 1:22 millimètres. L'union de la membrane branchiostège avec l'isthme à la partie postérieure se fait ici suivant uns ligne droite, court'', transversale, en sorte que les doux parties latérales de la membrane ne forment pas en avant un sinus anguleux plus ou moins aigu, mai>< une troncature. — 120 — 2. G. Cnidoglank Gùnther. y. Commissure labiale sans barbillon. S.-g. Cnidoglanis s. str. Cum : Euristhmus Douglas Ogilby. — Ostophycephdlus Douglas Ogilby. S. Un barbillon à la commissure labiale (ce qui porle à cinq paires lé nombre de ces organes). S.-g. VAœvoplotoHus Kner. Gum : Neoplotosus Gastelnau. B. Seconde dorsale beaucoup plus courte que l'anale. 3. Neosilurus Steindacbner. Gum : Neosilurus Gastelnau = Cainoailurus Macleay. — Eumeda Castelnau. Description de Cicblidés nouveaux de là collection du Muséum, par M. le Dr Jacques Pellegrin. Ayant achevé la revision des Poissons de la famille des Cichlidés des col- lections du Muséum, je donnerai dans cette note préliminaire les diagnoses sommaires de neuf espèces nouvelles quelles renferment, me réservant de m' étendre plus longuement sur celles-ci dans un travail ultérieur compre- nant une étude d'ensemble de cette intéressante famille d'Acanthoptérygiens pharyngognathes. Les Cichlidés constituent la majeure partie des Poissons à nageoires épi- neuses des eaux douces de l'Afrique et de l'Amérique méridionale et centrale. Leurs formes sont extrêmement nombreuses et variées. D'après mes re- cherches, en effet, il n'existerait actuellement pas moins de 29/1 espèces (1) de Cichlidés réparties en 55 genres. Parmi celles-ci, i58 sont spéciales à l'Afrique et à la Syrie, 3 sont asiatiques et 1 33 américaines. Sur ce nombre sont représentées dans les collections du Muséum, par un ou plusieurs spécimens, 5o espèces africaines, a asiatiques, 7 h améri- caines, soit 126 espèces différentes réparties en 32 genres. Tilapia cassa nov. sp. D. XVII , 9 : A. III , 7 ; P. 1 h : Éc. 2I/29/1 o ; L. lat. ~ ; Ec. Joue. 3. Hauteur du corps contenue 2 fois dans la longueur (sans la caudale); (1) En y comprenant los neuf espèces décrites dans cette note. — 121 — longueur de la tête 3 fois. Dents très petites, les externes bicuspides , bien séparées des 4 rangées internes tricuspides. Maxillaire étendu au delà du milieu de l'espace compris entre la narine et l'œil. Diamètre de celui-ci compris 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Longueur du museau égale à la largeur interorbi taire. 1 1 branchiospmes , courtes, pointues (à la par- lie inférieure du 1 " arc branchial. Ecailles cycloïdes. Pectorale pointue fai- sant les 3/4 de la longueur de la tête et terminée bien avant l'anale. Épines dorsales égales à partir de la 5e, qui est contenue 3 fois dans la longueur de la tête. 3" épine anale beaucoup plus forte et plus longue que les épines dorsales. Pédicule caudal environ aussi long que haut. Caudale à bords arrondis recouverte de petites écailles. Olivâtre avec une large tache noire imprécise en arrière de l'œil et une autre à l'union de la dorsale épineuse et de la dorsale molle. N° 86-448. Coll. Mus. — Diélé (Congo français). Mission de l'Ouest africain. Longueur : 1 43 -j- 27 = 1 70 millimètres. Celle espèce est voisine de T. bilineata Pellegrin des mêmes régions. Elle s'en distingue néanmoins par ses formes plus ramassées, sou museau beau- coup plus court, la largeur de l'espace inlerorbilairc. les épines dorsales moins longues et la coloration. Tilapia Boulengeri nov. sp. D.XYL12; Ain, 10; P. i3; Éc. 3±/2q/i2; L. lai — • Éc. Joue. 2. 9 Hauteur : 2. Tête : 2 3/i Dents très petites en G ou 7 rangées. Bouche fusant les 3/5 de la largeur de la tête. Maxillaire étendu jusqu'au delà de la narine. Diamètre de l'œil contenu 4 fois dans la tête. 22 brauchiospines courtes, pointues. Écailles cycloïdes. Pectorale pointue aussi longue que la lête. Épines dorsales croissantes, la dernière faisant la 1/2 de la tête. Pédi- cule caudal 1/2 plus haut que long. Caudale couverte d'écaillés petites et serrées, échancrée, le lobe supérieur pointu, l'inférieur égal au supérieur mais arrondi. Brun au-dessus, doré au dessous; dorsale et anale uniformé- ment grisâtres. N° 86-461. Coll. Mus. — Nganchou (Congo français). Mission de l'Ouest africain. Longueur : 160 -f 43 = 2o3 millimètres. Je me fais un plaisir de dédier cette espèce à M. Boulenger, du British Muséum, qui a fait connaître tant de formes nouvelles et intéressantes du bassin du Congo. Je liens à lui exprimer ici toute ma reconnaissance pour la bienveillance avec laquelle il m'a accueilli dans son service, à Londres, L'année dernière. — 122 — Cette espèce vient s'intercaler entre T. lepidura Boulenger, à laquelle elle est étroitement unie, et T. squamipinnis Gùnther. dont elle se rapproche par la forme de la queue. Tilapia Giardi nov. sp. D. XV, 16; A. 111,9; p-10; Éc. /.{/3/./12; L.lat.||- Ec. Joue. 6. Hauteur : 2 2/3. Tête : 9 2/3. Dents très petites en 3 rangées. Bouche faisant les 3/5 de la largeur de la tète. Maxillaire étendu presque jusqu'au-dessous du bord antérieur de l'œil. Diamètre de l'œil contenu 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête. 19 branchiospines courtes, épaisses. Ecailles habi- tuellement légèrement denliculées. Pectorale n'atteignant pas l'anale. Epines dorsales subégales à partir de la 5", qui fait un peu moins de la 1/2 de la longueur de la tète. Pédicule caudal aussi long que haut. Olivâtre au-dessus . doré au-dessous, avec une dizaine de barres foncées transversales. Dorsale molle avec des points brunâtres. N° A. 2754. Coll. Mus. — Zambèze. Holub. Longueur : 63 -j- 1 5 == 78 millimètres. Cette espèce est dédiée à M. le professeur Gfiard. Elle présente certaines analogies avec T. Dardennii Boulenger du lac Tanganyika. Elle s'en dis- tingue par ses épines dorsales moins nombreuses (XV au lieu de X\III- XIX) et sa forme moins allongée. Héros (Cichlasoma) labridens liov. sp. D. XVI, 11; A. V-VI, 8; P. i4; Éc. 5{/3o/i2-i3; L. lat. -^-^. Ec. Joue. 5-6. Hauteur : 2 i/5-a 2/5. Tête : 3. Lèvre inférieure largement inter- rompue. Mâchoire inférieure proéminente. Dents de la rangée externe plus volumineuse, les antérieures en forme de canines. Maxillaire étendu au pre- mier i/3 ou à la 1/2 de la distance séparant la narine de l'œil. Diamètre de l'œil compris h fois 1/2 à 5 fois dans la tête. 7 branchiospines courtes en forme de boutons. Ecailles denticulées. Pectorale arrondie faisant les 2/3 de la longueur de la tête et n'atteignant pas l'anale. Epines dorsales croissantes, l,a dernière faisant environ le i/3 de la longueur de la tête. Anale commen- çant en avant de l'origine de la dorsale molle. Pédicule caudal aussi long que haut. Caudale légèrement arrondie. Violacé avec les écailles souvent jaunâtres à la base. N° 89-19 et 20. Coll. Mus. — Huasteca Pofosina (Mexique). A Dugès. Longueur totale : 220 et 200 millimètres. Cette espèce est intimement unie à C. Barloni Beau de la même origine Elle mérite cependant , sembie-t-il , d'en être séparée à cause de ses épines — 123 — plus nombreuses et de ses écailles un peu plus grandes. Enfin Beau n'a pas parlé de la forme des dénis pharyngiennes qui, dans cette espèce, est tout à fait particulière : elles sont grandes, rondes comme des pavés, aplaties au sommet, disposées pour broyer et paraissent indiquer un animal se nourrissant de Mollusques à forte coquille (,). L'espèce vit dans les eaux saumâlres. Geophagus camopiensis nov. sp. D. (XV) XVI, 11-19; A. 111,7; P. 16: Éc. 5/3o-3 1/1 0-11. L. lat. ■• Le. Joue. 0. 1 1-1 2 Hauteur : 2 i/3-2 1/2. Tète : 2 1/2-2 3/4. Lèvres épaisses, charnues, l'inférieure interrompue. Maxillaire étendu au delà de la narine. OEil élevé, situé en majeure partie dans la 1/2 postérieure de la têteet contenu 3 fois 1/2 dans sa longueur. 1 •? Branchiospines. Pectorale pointue presque aussi longue que la tète. Epines dorsa'es croissant seulement jusqu'à la 0e, qui est contenue 2 fois à 2 fois 1/2 dans la tèle. Dorsale molle non écailleuse à la hase. Pédicule caudal plus long que haut. Caudale légèrement échancrée. Olivâtre, avec une large lâche noire sur le côté. Pas de point caudal. N° 01-45G à A60. Coll. Mus.— Riv. Camopi (Guyane française). Geay. Longueur totale : 60 à 110 millimètres. Celte espèce se rapproche de G.crassilabris Steindachner. mais ses bran- chiospines sont moins nombreuses, les épines dorsales plus élevées et la coloration toute différente, Crenicichla Geayi nov. sp. I). XXII, 11; A. III, 8; P. 16; Éc. 1 0/57/25 ; L. lat. — • Éc. Joue. 9. Hauteur : 5. Tète : 3. Dents de la rangée externe plus fortes. Museau égalant l'espace interorbilaire qui est aplati. Maxillaire étendu jusqu'au- dessous du centre de l'œil qui est contenu 5 fois dans la longueur de la tête. 10 hrancbiospines. Au niveau de la 8° épine dorsale G écailles, au- dessus de la ligne latérale, 18 entre celle-ci et la ventrale. Pectorale faisant les 3/5 de ta tête. Epines dorsales subégales, la dernière faisant le i/3 de la tête. Caudale arrondie. Brun rougeàtre avec un ligne Foncée de l'œil à l'angle de l'opercule. Ocelle h l'origine de la caudale. (:) M '* Canna M. L. Popta ;i donné In description de l'appareil branchial de cet animal rapporté à V Héros a(T. nkaraguen&ii Giinther dans son mémoire sur les •• ippoadices de» are» branchiaux dus Poissons». Ann. Se. Nat., S'aér., Zoo).,t Ml, p. i78. — m — N° 98-47. Coll. Mus. — Venezuela. Geay. Longueur totale : 1 65 millimètres. Celte espèce que je dédie bien volontiers au zélé voyageur qui a tant enrichi nos collections est assez rapprochée de Cr. reticulala Heckel ; elle s'en distingue par ses écailles un peu moins nombreuses, en ligne longitu dinale, ses épines dorsales en moindre quantité, sa bouche plus grande et sa coloration. Grenicichla Vaillanti nov. sp. D.XVIU-XIX, i4; A. III, 10-11: P.i5-i6; Éc. 7-8/63-6/1/19; , 23-24 ' L. lat. • Ec. Joue. 8-q. 1 1 Hauteur : 4 t/4-4 3/4. Tête : 3. Dents de la rangée externe à peine plus fortes. Museau un peu plus long que l'espace interorbitaire. Maxillaire étendu au delà du bord antérieur de l'œil , qui est coutenu 4 fois 1/2 dans la tête. 9 branchiospines. En arrière, 4 rangées d'écaillés au-dessus de la ligne latérale, 17 entre celle-ci et la ventrale. Epines dorsales subégales, la der- nière comprise 3 fois 1/2 dans la tête. Caudale arrondie. Brun rougeâlre avec une ligne foncée de l'œil à l'angle de l'opercule; tache au-dessus de la pectorale, ocelle à l'origine de la caudale. N° 4050. Coll. Mus. — La Mana (Guyane française). Leschenault et Doumerc. N° 2993. Coll. Mus. — Essequibo (Guyane anglaise). Bailly. Longueur totale : 160 et iÔ2 millimètres. Cette espèce, que je me fais un plaisir de dédier à mon savant maître, M. le professeur Vaillant, offre de grands rapports avec Cr. savntilis L., mais les écailles du ventre et de la nuque sont notablement plus petites. Crenicichla multispinosa nov. sp. D. XXIV-XXV, i3-i4; A. 111,9-10; P. 17; Éc. 15/9 0-108/2 6-3 1; , , 25-28 /, . , L. lai. -tt — r Ec. Joue. i4. io-i4 Hauteur : 5-5 i/3. Tête : 3-3 i/3. Museau contenu 1 fois i/3 environ dans la largeur interorbitaire. Maxillaire n'atteignant pas le bord antérieur de l'œil qui est contenu 4 à 6 fois dans la tête. 1 o branchiospines. En ar- rière , 1 o rangées d'écaillés au-dessus de la ligne latérale. Pectorale arrondie , faisant la 1/2 de la têle. Épines dorsales courtes, subégales. Caudale ar- rondie. Brun rougeâlre avec la partie postérieure du corps ponctuée de blanc et une tache ocellée à l'origine de la caudale. Nos A. 9497 et A. 9542. Coll. Mus. — 6 ex. Guyane française. Mélinon. — 125 — Longueur totale: 120 à 265 millimètres. Celte Ijelle espèce, assez voisine de Cr. bra&ilien&is Bl. Schn., est remar- quable par ses épines dorsales plus nombreuses et ses e'cailles un peu moins petites. Pterophyllum altum nov. sp. D. XII (XIII), 28-29; A(V) VI, 28-32: P. 12; ik i4-i6/4i- /17/3 1 -34 : L. lat. -]--- • Y. c. J. 6-7. " 0-12 Hauteur : 7/8-1. Tête : 2 1/2-2 3/4. Profil se relevant 1res brusrniement au-dessus du bord antérieur de l'œil. Maxillaire n'atteignant pas le bord an- térieur de l'œil, qui est contenu 2 fois 1/2 à 3 fois dans la tête. 1 1 bran- chiospines courtes, pointues. Pectorale un peu plus courte que la tête. Dorsale et anale à épines fortement croissantes, à rayons mous antérieurs extrêmement prolongés, filamenteux. Ventrales filamenteuses. Caudale dchancrée à angles filamenteux. Même coloration que dans P. scalare C.V., mais nageoires plus sombres. N°' 87-571 à 580. Coll. Mus. — i5 ex. Atabapo (Orénoque). Chaf- fanjoD. Longueur totale : 60 à 95 millimètres. Cette jolie espèce se distingue nettement de P. scalare par sa forme plus élevée et ses écailles notablement plus petites. HrMÉyoPTÈREs bÉcoltes au Japon par M. J. Habmand, PAR M. R. DU BUYSSON. (premier mémoire.) Les Hyménoptères rapportés du Japon par M. le docteur J. Harmand, ministre plénipotentiaire de !a France au Japon, appartiennent à quinze familles. Ils proviennent tous du Nipon moyen, des enviions de Tokio. Voici rénumération des espèces que j'ai étudiées; les autres, confiées à des spé- cialistes, feront l'objet de plusieurs autres mémoires. Famille des STÉPHANIDES. il asterui'tion japomcum P. Cameron d. Le mâle était resté inconnu. L;i femelle a été rapportée de Kobe, par Georges Lewis. McsécM. — ix 10 — 126 — Famille des SCOLIIDES. Discolia japonica Smilh 9. A été capturée autrefois à Hiogo. par Georges Lewis. Dielis annulata Fabricius. d et 9. Famille des BÉTHYLIDES. Dissomphalus Harmandi nov. sp. Femelle aplère. Corps de très petite taille, lisse, sans ponctuation appa- rente, brun snbtestacé avec l'abdomen brun-noir. Tête presque cariée, le bord postérieur transversal, arrondi sur les angles: pas d'ocelles; antennes teslacées, légèrement épaissies à l'extrémité, composées de treize articles; le scape grand , subciaviforme , le deuxième article gros , long comme les trois articles suivants pris ensemble. Mandibules tri-dentées. Pronotum triangu- laire, plus grand que le mésonotum. celui-ci sans aucun sillon; méso- pleures assez fortement convexes; segment médiaire très développé, sub- carré en arrière, légèrement rétréci en avant. Pattes robustes, tibias épineux en dessus, tarses testacés. Abdomen un peu plus long que l'avanl- corps, les derniers segments portant quelques gros poils clairsemés et dressés. 9. Longueur, 3 millimètres. Cette espèce se distingue facilement des autres par la forme carrée de sa tête, par les articles de la base du fouet antennaire qui sont très petits et par la forme du thorax. Elle a le faciès d'une Cephaïomia Westwood, mais le nombre des articles «les antennes l'en sépare. Du reste, les deux genres sont excessivement allines et difficiles à séparer. Famille des GHRYSIDIDES. Ellampus Harmandi nov. s p. Corps de petite taille, étroit, l'avant-corps parallèle, entièrement noir de poix, avec les côtés du corps et la face verts; pubescence peu abondante, blanchâtre, longue; antennes noirâtres, les deux premiers articles verts . front ponctué-réticule, le vertex et le dessus du thorax rugueux, à points gros, très espacés, peu profonds, à fond plat, les intervalles très finement chagrinés; le postécusson gibbenx, arrondi, prolongé en arrière; écailles noires; ailes assez fortement enfumées dans la moitié apicale. la base hyaline: pattes vertes, tarses brun-roussâtre. Abdomen ovale, couvert de points tins, très espacés, le troisième segment avec l'incision apicale petite, peu profonde , subtriangulaire , le fond du sinus arrondi , les angles formés par l'incision très distincts à pointe obtuse, leur côté extérieur sinué; les côtés du segment presque droits: ventre vert. 9. Longueur, ô millimètres. — 127 — Se distingue par la forme parallèle de l'avant-corps, la ponctuation tho- racique et la conformation de l'incision apicale du troisième segment de l'abdomen. Familles des VESPIDES. Polistes hébreu s Fabr. var. chinensis F. 9. — Snelleni Saussure. $. Vespa sibirica André. £. — norwegica Fabricius. $. — japonica Saussure (nec Smith, née Radoszkowsky). 9<£. — ducams Smith. 9. — ma^darinia Smith. 9. — crabromformis Smith. £. — mongolica André. <£ d. L'ouvrière et le mâle étaient restés inconnus. Dans les collections du Muséum d'histoire naturelle (de Paris, il se trouve des exemplaires datant de 1869, et récoltés au Japon par G. Lewis. Le type, que j'ai vu, est une femelle provenant de Vladivostok. Le nid de cette Guêpe a été rapporté par M. J. Harmand. Il était fixé à une poutrelle, sous l'avancement d'un toit de maison. Brièvement arrondi, il mesure à peine a5 centimètres de longueur, sur 20 centimètres dans sa plus grande largeur. Il est composé de neuf gâteaux, très rapprochés les uns des autres. Les alvéoles sont peu différenciés; cependant on reconnaît que les quatre derniers gâteaux sont formés de 'grands alvéoles où les femelles et les mâles sont placés côte à côte. Les larves des femelles filent un cocon de soie blanche qui s'élève d'environ 5-6 millimètres au-dessus du niveau général des alvéoles. Les cocons des mâles, comme chez les autres espèces, sont beaucoup moins élevés. Le carton dont sont faits les gâteaux se montre idenlique à celui de l'enveloppe; il est brun-chocolat, avec des veines transversales blanchâtres, fauves ou rousses; il est très cassant et fabriqué, comme celui des V. crabro L., de fibres de bois plus ou moins décomposé coupées en morceaux assez grossiers. L'enveloppe est très rapprochée des gâteaux et, en beaucoup d'endroits, adhérente aux bonis de ceux-ci ; les gauffrures sont déprimées et assez régulières. )<•, — 128 — Hyménoptères Tenthredinides RÉCOLTÉS AU JâPON PAR M. J. H ARMAND , PAR M. F.-W. Konow. (deuxième mémoire.) Tenthredo fuscoterminata Marlatt. Rhogogastera variipes Kirby (Tenthredo variipes Kirby 1882). Allantus pictds Motschulsky 1866 (nec André 1881 , nec Kiug 181 4). — Kohli Konow. Athalia japonica Kiug (Tenthredo [Allantus] japonica Kiug. 181 3). Hylotoma Jonasi Kirby. — similis Vollenhoven. Xyphidria Buyssoni Konow 9 . Tremex longicolus Konow 9 . Sirex japoniccs Smith 9 d*. — antennatus Marlatt 9. Sont restés indéterminables des Hylotoma , Dolerus , Emphylus , Mncro- phya et Pachyprotasis. Hyménoptères Formicides, RÉCOLTÉS AU JAPON PAR M. J. HaRMAND, par M. Ernest André. (troisième mémoire.) Camponotus ligniperdus Lalreille var. orscuripes Mayr. 9 d*. — marginatcs Latreille; mâle. — pennsylvanicus Degeer var. japonicus Ylavr. 9 minor. Formica sanguinea Latreille; femelle. — fusca Linné var. nipponensis Forel; femelle. — rufa Linné race truncicola Nylander; femelle. Lasius niger Linné race alienus Forster; femelle et ouvrière. Solenopsis fcgax Latreille; ouvrières. Reste indéterminable une ouvrière de Pheidole. Les espèces de ce genre nombreuses el difficiles ne peuvent pas ordinairement être reconnues en l'absence du soldat. — 129 — Hyménoptères rapportés du Japos par M. Har\ia\d. Mellifères, par J. Vachal. (QUATRIÈME MÉMOinE.) Halîctus Ltr. 1. H. quadraticollis 9 nov. sp.? Niger, capite et thorace pilis fulvescentibus hispidis, scopa antice fulvida postice brunnea, segmentis tribus intermediis basi late fulvido-griseo fasciatis. Alaes qualido hyalinœ, nervis testaceis, subcosta obscuriore. Tempora angusla, pos- lice angulatim marginata. Pronotum angulis quadratis, mesonotum et scutellum sat grosse sed parum profunde punctis fere transversis et confluentibus sculptis ; segmentum médiate ut in H. leucozonio Schrk truncatum, circumdictum et dorso rugis sulcalutn, iunula fere inconspicua ; abdomen punclulatum. Galcar internum dentibus duobus iatis, brevibus, apice obtusis. Long. : 8-9 millim.; ala : 7 millim. Cette 9 rappelle H. denticollis Mor., mais parait en différer par la tête moins allongée, la ponctuation du mesonotum plus grosse et plus serrée, et sa brosse bicolore. 2. H. mutilus , c? nov. sp. ? Niger, capite et tborace pilis fulvesccntibiis hispidis, segmenlis tribus inter- mediis fulvido griseo fasciatis. Alœ squalido hyalinœ, nervis testaceis. Caput et mesonotum sat subtililer granuloso punctatis, mesonotum ut in H. quadrati- colli; segment 0 primo fere impunctato (Abdominis segmentis 5-7 desunt. An- tennœ articulo h brevi, a-j-3 désuni, parum longiore, ullimis longis. — Long, circa : 7,5 millim.; ala : 6 millimètres. Si ce c? n'avait pas les angies du pronotum à peine marqués, je l'aurais certainement attribué à //. quadraticollis. 3. H. exiliceps 9 nov. sp. Niger, griseo bispidus, segmentis a-3 basi utrinque pilis albis maculatis, peni- cillo et pilis prototarsi 3 inferis rufulis. Caput parvum fere rotundatum, clypeo dimidio suo ultra oculorum apicem pro- lato, punctis paucis longitudinalibus consperso. Thorax indistincte sculptus, segmento mediali parte horizontal] tota lunulata angulo diedru postice limilala, sub angulo rotnndalo, in dimidia parle infera areœ posticœ acule marginata. Alis fusce hyalinis, nervis melleis. Calcaria testacea , interno 5-6 dentibus parum compicuis. — 130 — Segmentum 1 angustum fere impunctatum , reliquis tenuissime punclulatis, tertio omnium latiore. — 3 Ç . Long. : 8,5 millim. ; ala 1*7, 5 millim.. h. H. Harmandi 9 nov. sp. Niger, lucidus, diverso colore hispidus, majore parte fulvido, in verlice, meso- noti dorso , mesopieuris et tibias posticœ dorso nigrescente ; scopae parte infera , penicello, prototarsi 3 planta et rimas analis, lateribus rufulo. Caput elongato - ovale ; pronotum antice truncatum angulis prominentibus , rectis, sinu sat profundo, obliquo ad callum vergenlibus; mesonotum dense sed distincte punctulatum , ejus margo anticus prolatus, scutcllum planum subtilins scabriusculum ; segmentum mediale parte dorsali lunula borizoutali leviter rimata, areis ulrinque contiguis fere levibus, declivibus, a parte postica toro obliquo sepa- ralis. parte postica lateribus toro marginatis, toris angulatim junctîs. Aise infumalo hyalinae, nervis melleis. Abdomen ellipticum, basi fere impunclalum. {Si macula; tomentosae latérales segmenti 2 prœsentes vel absentes sint autor nescit.) Calcaria teslacea, serra inconspicua. — Long. : 9 millimètres: ala : 8 millimètres. 1 ? . 5. H. vulsus c? nov. sp. Niger, funiculo subt us, facie anlica tibiœ 1, tarsis quatuor anterioribus, plus minus tarso poslico et calcaribus teslaceis; margine apicali clypei flavo. Omnino htcidus, parum sculptus, parte supera segmenti medialis crasse rimosa in laterib;is oblique, parte postica marginata. Caput parvum fere rotundalum, clypeo promiuulo; antennae longas, arliculis h-x 3 multo longioribus quam 2 -\- 3. Alœ byalinus nervis piceis. Abdomen elongalo- ovatum, convexum pube erecta oblique tantiim conspicua griseola. — Long. : 6,7 millim.-, ala : 5,5-6 millimètres. 2 d* • 6. H. leoninus 9 d1 nov. sp. Niger, capite et ihorace pilis fulvis hirsulis. Caput et trmicus plus minus aspera, segmento mediali asperiore, parte postica truncata marginata. Faciès deorsum an- gustata , clypeo sat prolato. Alae squalido byalinœ nervis piceis. Abdomen vix punc- tatum, nasulis basalibus segmenti 2 caducis. $ Scopa fulva, serra parva basalis, rima analis rufa fulvo ciliata. cf Antenna; brèves, articulis ft-i3 vix 2 -j- 3 œquantibus; margo latus clypei, annulo basali tibiarum tarsisque omnibus davidis, bis apice infuscatis. $ Long. : 9-10 millimètres; ala : 8,5 millim.; d* Long.: 8,9 millim.; ala : 7,5 millim. 1 Ç , h d" . La description donnée par Smith ( Cal. Iirit. Mus.) tfHalictus subopncus 9 et (ÏHalictus ajjïnis d* ne s'oppose pas à ce que H. leoninus soit identique. 7. H. apristus 9 nov. sp. Caput et tr.tnrus atra, abdomen piceum testaceo vix limbatum, pedcs picei, tarso 3 plus minus ferrugineo vel lestaceo. — 131 — Caput fere rolundum, clypeo fere hevi; mesonotum lucidum punctis distinclis- simis, in disco sparsis; sculellum sparsissime piinctalum ; segmentum mcdiale postice trnncatum marginatum,margo lateralis ut margo hcrizontalis angulo triedro juncti, area supero scabriuscula. Alœ fumato hvalinœ, nervis testaceis. Serra sive inconspicua sive nulla. Segmento 2 apice decolori ; rima analis nigrescens, pilis contiguis griseis. — Long. : 7-8 millimètres; ala : 6,5 millim. Une 9 . Pourrait être la femelle à1 H. rulsus ci-dessus , et même //. unicohr Mois. 8. H. trispinis 9 nov. sp. H. apristo sat proximus, differl : mesonoto subtilissime densissimeque punc- lalo, segmentis apice testaceo limbalis, a-3 basi utrinque pube alba maculalis, calcari interno spinis saltem tribus validis armato. — Long. : 7-8 millimètres; ala: 6,5 millim. Une $ . Très près de H. a/finis Schenck, mais moins fortement sculpté, plus allongé, à dents de la scie plus longues et moins denses. 9. H. taeniolellus 9 nov. sp.? Niger, funiculosubtus, tegulis, nervis, genubus, calcaribus, segmentorum limbo apicali testaceis. Griseo bispidulus, segmentis 2-3 basi utrinque albido puberulis, rima anali utrinque pilis rufis. Caput rolundatum, verlice stricto et lucidissimo, mesonoto; mesonotum subtile densissimepunctaliim; alœflavescenti-hyalinœ; calcar trispinosum; segmentum me- diale superne rotundatum, area horizontali metanoto (post scutello) haud lon- giore, basi lanlum rimulata; segmentum primum impunctalum. — Long. : T),5 millim.; ala : h millimètres. Une $ . Pourrait être la 9 du H. tarsatus Sm (nec Schenck). Sphecodes Latr. 10. Sphecodes oriundus d* nov. sp.? Niger, mandibularum apice, calcaribus, plus minus tarsis, segmentorum dor- salium 9-3 parte basali occulta et parte deorsum reflexa, segment i septimi dor- salis et sexti ventralis apice rufescentibus. Faciès sub anlennas pilis appressis griseis. Verlex et mesonatum griseo bispi- dula. Caput orbiculatum , antennis brevibus, arliculis 2-3 quartum œquantibus, 6-1 3 nodulosis; mesonotum et sculellum crebre sat forte punctala, segmenli medialis area superna valde rugosa; Iruncus de reliquo scaberrimus; alœ fere hyalins nervis pieds, ccllula cubitali 2 fere rectangula parum angustiore, quam tertia; abdomen lœve lucidum. — Long. : 9-9,5 millim.; ala : 6-7 millimètres; 1 j1 . La description du Sph. volatilis Sm. de la Trans-Baïkalie n'indique (sauf la taille) aucun caractère opposé à la description ci-dessus. — 132 — Prosopis Fab. 11. Prosopis globula 9 c? nov. sp. ? Nigra, ut solito flavo ornata. Caput brève clypeo sparsius punctato, scuti nasalis parte supera sulcata ; meso- notum dense punctulatum, scutellum sparsius; alœ squalido-hyalinœ nervis piceis; segmentum mediale globosum margine iaterali, sub aream spiraculiferam incurvato, spalio cordiformi fcre lœvi, basi tantum ruguloso. Ç Flava sunt très vittae faciei, collare, callum, punclum legularum, gcnna, annulum basale tibiarum et plus minus prototarsorum exlrema basis. cf Flava sunt faciès sub antennas (suturis aliquando nigris), genua, annu'lo tibiarum, prototarsique toti. Scapus haud dilatatus, postice planatus. — Long.: 6 millimètres; ala : 5,5 millim. Une $ et trois d" . Espèce voisine de Pros. indislincla Mor. de la Chine septentrionale , mais à abdomen plus lisse et à tégument plus teint de flave. Note sur quelques Insectes nu Tonkin PROVENANT DES ENVIRONS DE HâNOÏ, PAR M. J. DE ClAYBROOKE. En 1902, M. Pouchat, professeur d'agriculture à Hanoï, a envoyé à M. le prof. Oustalet un certain nombre d'Insectes récoltés dans les environs de Hanoï et, pour quelques-uns d'entre eux, il a joint à cet envoi des notes intéressantes sur leurs mœurs, les dégâts qu'ils commettent ou les usages qu'on en tire dans le pays. Il n'est peut-être pas inutile d'en donner ici une première liste, avec l'in- dication des espèces plus ou moins rares, manquantes ou insuffisamment représentées dans les collections du Muséum. Nous présenterons à l'une des prochaines séances une deuxième liste, comprenant des espèces de Coléoptères et de Lépidoptères nuisibles. Les déterminations sont dues à l'obligeance habituelle de MM. Poujade, du Buysson et Martin. Lépidoptères. Papilio Agamemnon Lin. Papilio Erithomos Cram. PlERIS ALBINA Bsd. Callidryas Philippina Cram. Délias Agostina Hewitson. — Celte espèce manque dans les collections du Muséum. Nous demandons à M. Pouchal de vouloir bien nous en envoyer quelques exemplaires. Herona Maratiius Doubleday. — 133 - JuNONIA LaOMEDIA Lïll. — Asteria Lin. — Orvthya Lin. — Almana Lin. Argynnjs Niphe Lin. Danais Plexippus Lin. — similis Lin. (aventiaa, Grain.). EUPLOEA GoDAUTII Boîsd. — Bcrmeisteri Boisd. . Melanitis Leda Lin. Hyménoptères. Xylocopa dissimius Lep. POLISLES HebR.EUS F. — Sagittarius H. de Sauss. SCHACH F. Hémiptères. ScUTELLERA NOBILIS Fabr. Dysdercus cingulatus Fabr. Très abondant sur les Cotonniers; mais ne paraît causer aucun de'gât. Belostoma indicum Lep. et Serv. Très abondant dans les mares et les arroyos. Les indigènes le coupent en morceaux très fins et les mêlent à la saumure de Poissons, à laquelle, paraît-il, ils communiquent une odeur très agréable. Phyma imitata. H n'en existe qu'un seul exemplaire dans les collections du Muséum. La larve se recouvre d'un épais duvet blanchâtre. Les Jujubiers, en particulier, sont très souvent envahis par ces Insectes qui les amènent à un état de dépérissement général. Les bassinages à l'eau additionnée de jus de tabac suffisent pour la destruction de ce parasite. Descriptions d'Arachnides nouveaux de Madagascar, faisant partie des collections du museum , par M. E. Simon. Myrtale Alluaudi, nov. sp. — 9 long. 5 millimètres. Céphalothorax l'usco-pieeus , reticulatus et nilidus, fovea tubcre oculorum paulo angnstiore, leviter rocurva, tcnui s, partes oris sternumque nigra. Pedes flavido-rufuli, femoribus dilutioribus sed utrinque ad apicem, praesertim postice, nigro-notatis, tibiis rufulo-variegatis et subannulatis. Pedes-maxillares fere praecedentis sed nigricanles. — $ l°ng- 2-5 millimètres. Pedum patelles tibiaeque cunctae nigricanti-nolatae. Pedes-maxil- lares lusco-castanei. — Antongil (Mocquerys). A. tessera, nov. sp. — 9 long, a-3 millimètres. Céphalothorax nigro-rufescens, postice, in declivitate intense niger, grosse gra- nulosus, macula média longitudinali parva flavo-nitida et ulrinque, propre oculos posticos, tuberculis fulvis parvis h vel 5 notatus, ad marginem posticum aculeis subpellucenlibus sat brevibus seriatis iG-t8 armatus. Abdomen valde convexum, latins quam longius, pallide flavescens, antice macula parva longiludinali trique- tra, dein arcu parvo, postice vitta transvorsa lalissima, in medio interrupla, nigris, notatum, subtus nigro-marginalum. Chel;e fusco-rufulae, ad basin ru- gosa1. Partes oris sternumque nigra. Pedes brèves, quatuor antici fulvo-iufuli. femoribus nigris, quatuor postici lutei, tibiis infuscatis et rufulis, femoribus '1' paris apire fuscis. — Fort-Dauphin (CI). Alluaud). Xysticus hepaticus, nov. sp. — 9 long. 7 millimètres. Céphalothorax fusco-rufescens , parte thoracica utrinque late luleo-tflstacea , — 136 — inordinate olivaceo-guttulata vel clathrata, subtilitgr coriaceus, pilis fulvis bre- vihus obtusis et subclavatis parce vestitus et setis nigris spiniformibus paucis conspersus, margine clypei in medio setis spiniformibus 4 et utrinque seta simili angulari armato. OcuU meclii postici a lateralibus quam inter se mullo remotiores. Area oculorum mediorum antice quam postice paulo latior et saitem baud latior quam iongior. Abdomen vix longius quam latius, antice obtuse truncatum, postice ampliatum atque obtusum, supra fusco-opacum, pilis obtusis fulvis aculeisque sat brevibus nigris conspersum, subtus dilutius. Chelae fulvae, subtilissime Irans- versim rugatae atqne ad basin setis spiniformibus paucis munitae. Partes oris sternum coxaeque pallide lutea, pars labialis sternumqne ad marginem leviter infuscata. Pedes robusti, obscure fulvo-olivacei , leviter maculali, metatarsis tar- sisque dilutioribus, pilis claviformibus fulvis, aculeisque nigris robustis et nume- rosis armati, tibiis inetatarsisquc anticis aculeisinferioribus sallem 5-5 et utrinque aculeis lateralibus minoribus binis armalis. Plaga genitalis fulvo-rufula , Iongior quam latior, antice rotunda , in medio valde constricta, postice trans\ersim striata. — Antongil (Mocquerys). Herbcssus . nov. gen. kbHeriaeo, cui affine est, differt abdomine, sallem feminœ, antice obtu-o, postice ampliato, truncato atque anguloso, pedibus quatuor anticis maris tibia inflata, longe claviformi et breviter pediculala, supra convexa et nitida , subtus longe et crebre nigro-fimbriata , metatarso tarsoque gracillimis rectis et muticis, pedibus feminœ 1ère Heriaei sed brevioribus. Herbesssus Decorsei , nov. sp. — d* long, k millimètres. Céphalothorax fusco-rufescens , vitta média lata fulvo-rufula, postice sensim attenuata et albido-variegala notatus, fere lœvis sed spinis erectis, in parte ce- pbalica lineas très longitudinales, in tlioracica lineas radiantes numerosas desi- gnantibus et versus marginem sensim longioribus echinatus, tuberibus ocula- ribus albo-opacis, margine clypei setis spiniformibus 8, duabus reliquis mullo longioribus, munito. Abdomen longius quam latius, postice leviter ampliatum, antice posliceque obtuse truncatum, supra fulvum, in parte basali nigro-reticu- latum et vitta média alba, apice lanceolata, ornatum, in parle altéra dilutius cl maculis transversis albis trinis, média minore, vittam recurvam designanlibus , nolatum, aculeis gracilibus erectis iniquis, postice densioribus, echinatum, subtus fubo-lestaceum,regione epigasleris magna rufula. Chelœ fulvœ, fusco-punctala\ Parles oris sternumque fulva, nilida. Pedes quatuor anlici reliquis multo robus- tiorcs, femoribus fulvis, antice valde fusco-rufulo-varialis et subannulalis, pa- Icllis libiisque fusco-castaneis vel nigris, nitidis, sed tibia 21 paris annulo basali Iule.) notala, metatarsis tarsisque luteis supra tenuiter fusco-lineatis, femoribus rompre sis, aculeis erectis numerosis ad bashi bulbosis, supra longis, utrinque cl sublùs parvis, armatis, patellis convexis supra spinosis, tibiis muticis nitidis, ad basin depressis, ad apicem valde ampliatis et claviformibus, seti nigris longis- s'inis sublus crebre fimbriatis, metatarsis tarsiisque longissimis et gracillimis, nu- la tarsis selis longissimis et divaricalis biseriatis munitis. Pedos postici pallide lutei, fusco-rufulo maculali et subannulali, spi:iis iniquis conspersi. Pedes maxil- lares bvcves, f;ilvi, femore pateliaque acl apicem albo-cinrlis , l'emorc subtus — 137 — nigro-notato , tibia obscuriore brevi, apophysi longa, secundum tarsum directa cylindracca et recta sed apice minute nigra et uncata exlus armala, tarso rufulo- punctato, bulbo magno, simplici et convexo. 9 Long., h-h millimètres. — Céphalothorax fulvus, pilis crassis erectis albis ronspersus, parte cephalica antice infuscata, ntrinque late rufulo-marginatn , thoracica in medio fusco-reliculata. Abdomen paulo longius quam latius, antice obtusum, postice ampliatum et truncatum cum angulis prominulis, supra obscure ciner'eum, postice in declivilale albidum, tuberculis parvis setiferis fulvis con- spersum, subtus pallide luteum. Chelae fulvœ, rufulo-punctatœ, antice spinosae. Partes oris, sternum coxœque pallide lutea, lœvia et nilida. Pcdes fulvi, pr;e- serlim anlici rufulo-atomarii, setis spiniformibus albidis, singulariter elevatis, con- spersi, tibiis anlicis nec inflatis nec fimbriatis, subtus cum metatarsis sériât i m aculeatis. — Ambovombe, Morozano, Ankarafontsy (Decorse, 1901). Phrynarachne clavigera, nov. sp. — 9 long. 3 millimètres. Céphalothorax nigellus, vitta média paulo diluliore et rufula , confusa et antice evanescente notalus, coriaceus, antice et in lateribus tuberculis parvis iniquis et inordinatis munilus, in medio lœvior sed linea minute luherculatn sectus, margine clypei tuberculis serialis rontiguis, aculeos clavatos gerentibus, munito. Oculi medii aream evidenter latiorem quam longiorem occupantes, antici posticis paulo majores. Oculi medii antici lateralibus minores et a latc- ralibus quam inter se vix remoliores. Abdomen paulo latius quam longius, antice late truncatum, ulrinque et postice rotundum, opacum, fusco-teslaceum , levi- ter et confuse fusco-variatum , pilis flavidis minutissimis conspersum et si^illis nigris, posticis magnis et ovatis, impressum. Pedes brevissimi, quatuor antici robustissimi, nigricantes sed leviter rufulo-variati, tarsis fulvis, femoribus palellis tibiis metatarsisque tuberculis iniquis, fere iiwrdinatis, spinas claviformes gerentibus, ornatis, tibiis aculeis inferioribus longis suberectis 2-2, ad basin singulariter elevatis, fulvis sed apice nigris, metatarsis aculeis similibus 3-3 subtus armatis, sed aculeis lateralibus carentibus. - - Tamatave, Anlongil. P. pusiola, nov. sp. — 9 long. 3 millimètres. Céphalothorax obscure testaceus, postice, in declivitate, niger, parte cephalica fusco-rufula, lestaceo-\ariegata, Ihoracica ntrinque parce fusco-reticulala, vittis dorsalibus binis nigricantibus, cvtus valde laciniosis, notata, coriaceus, haud tuberculatus sed pilis flavido-nilidis brevibus squamiformibus et ovalis vestitus margine clypei spinis claviformibus sat longis uniserialis munito. Oculi medii parvi, inter se subœquales, aream circiter seque longam ac lalam occupantes. Oculi medii anlici lateralibus p;iulo minores et a lateralibus quam inter se remoliores. Abdomen fere pnecedenlis sed fulvum, sigillis minoribus impressum, pilis flavidis minutissimis, pilis claviformibus aigris majoribus mixtis, vestitum. Pedes fore pracedentis sed femoribus fulvis fusco-variatis, anlicis leviter nodi>sis et tuberculis nigris binis ornalis, reliquis articulis haud tubercidatis, pilis squamiformibus fulvis vestitis, tibiis metatarsisque anlicis aculeis inferioribus 3-3. longioribos el acutioribus, munitis. \ntongil (Mocquerys). — 138 — Donnca, 110V. gen. A. Corinommati, cui affine est, differt cephalothorace ovato fere Castaneirte , orulis mediis, prœsertim anticis, a lateralibus quam inter se muito remotioribus, pedibus anticis posticis multo longioril>us et imprimis parte labiali evidenter longiore quam latiore fere Corinnœ. A. Castaneira pedibus anticis, parte labiali, oculis anticis in lineam recta m alque inter se œqualibus, abunde differt. D. Decorsei, nov. sp. — c? long. 9 millimètres. Céphalothorax obscure fulvo-rufescens, regione frontali infuscala, parte tho- raci vittis binis obscurioribus latis et dentatis notata, subliliter coriaceus, pilis brevibus flavis parce vestitus. Oculi antici sat magni, inter se suba?qnales, in lineam rectam, medii a lateralibus quam inter se duplo remotiores. Oculi postici paulo minores, in lineam vix procurvam, medii a lateralibus quam inter se paulo remotiores. Area mediorum paulo latior quam longior et po9tice quam antice paulo latior. Chelœ valida?, ad basin geniculala?, fuscœ, leviter rugatœ, marginibus sulci longis et obliquis, inferiore, in parte basali, dentibus remotis binis minu- tissimis munito. Partes oris sternumque fusco-rufula , hoc subliliter coriaceum, postice longe acnminatum. Abdomen anguslum nigrum. Pedes flavidi, femoribus anticis valde infuscatis. Pedes antici reliquis multo longiores, femoribus intus, in parte apicali, aculeis seriatis trinis longis, tibiis aculeis inferioribus parvis h-h aculeisque lateralibus similibus, metatarsis aculeis 2-2, basalibus longioribus, aculeisque apicalibus minutissimis,armalis. Pedes-maxillares graciles, fusci, femore patellaque luteis; tibia patella longiore, tereti et curvata, apophysi brevi et eonica ad apicem armata; tarso tibia multo longiore, cylindrato, in parte apicali longe inflexo, supra sulcato et piloso; bulbo complicato, ad basin lamina angusla valde recurva, ad apicem lamina magna, membranacea et securiformi insigniter munito. — Maevatanana (Decorse, 1901). Copa lineata, nov. sp. — 9 (pullus) long. 6 millimètres. Céphalothorax ovalus, fronte angusla, luteo-testaceus, pilis plumosis albidis vestitus, tenuiter fusco-marginatus et lineis binis fuscis incurvis, antice posticeque convergentibus, notatus. Area oculorum nigra. Oculi ordinarii. Clypeus setis ereclis quatuor, medianis longioribus, raunitus. Abdomen breviter ovatum, atrum, albido- pubescens. Cbela?, parles oris pedesque pallide fulvo-testacea , femoribus libiisque, ad radicem aculeorum , fusco-maculatis. Pedes valde aculeati. — Madagascar (Bastard 1897). Rhitymna fasciolata, nov. sp. — d* long. 16 millimètres. Céphalothorax rufescens, crebre albo-pubescens sed vitta frontali nigra et fere glabra antice marginatus. Oculi medii antici lateralibus paulo majores et a late- ralibus quam inter se saltem duplo remotiores. Abdomen breviter oblongum , fulvum, crebre albido-iuteo-pubescens. Chelœ valida?, nigra?, opaceae, parce nigro albidoque crinitfe, margine inferiore sulci dentibus validis trinis dentcque ulliiiio parvo, inslructo. Partes oris castaneaï. Sternum pedesque fulva , albido- pubescenlia et longe hirsuta, metatarsis larsisque anticis valde infuscatis, aculeis — 139 — ordinariis. Pedes-maxillares fulvo-rufuli , femore dilutiore; tibia patelia paulo bre- viore, apophysi apicali nigra, crassa, indexa, supra profunde sulcata, apice oblique secta, cum anguio iiiferiore producto atque acuto, extus arma ta; tarso ovato; bulbo ovalo, simplici. — Amborombe (Decorse, 1901); Ambolisitra (G. Grandidier, VII, 1898). Platyoides Grandidieri, nov. sp. — 9 long. 10-12 millimètres. Céphalothorax fusco-castaneus, opacus, valde impressus. Oculi medii anticilate- ralibus evidenter minores, a lateralibus quam inter se plus triplo remoliores, a sese spatio oculo paulo minore distantes. Oculi medii postici anticis paulo mi- nores, plani albi et oblique triquelri. Oculi latérales utrinque sat magni aequi. Chela? valida? , convexœ et divaricatœ, fere nigrae, nitidae, intus parce et longe criait», margine superiore sulci dentibus binis parvis aequis, a sese remotis, munito. Sternum pedesque pallide fusco-rufula, metatarsis tarsisque obscurioribus. Pedes haud aculeati, intus sat longe pilosi. Plaga genitaîis paulo longior quam latior, fere parallela, nitida , fulva, postice infuscata. — Madagascar (Grandi- dier, i8g5); Andrabomana (C. Alluaud, V11I, 1900). Cœlossia trituberculata , nov. sp. — 9. long. 3 millimètres. Céphalothorax rubro-castaueus, valde coriaceus, parte cephalica antice decli\i et attenuata, sulco lato profundo et obliquo utrinque discreta , tuberculo medii minutissimo et postice tuberculis binis geminatis vix majoribus ornata. Oculi medii vix prominuli, inter se suba?quales, aream subquadratam et subverticalem occu- pantes. Abdomen magnum, latius quam longius, antice sinuoso-arcuatum , postice late rotundmn, fulvum, area dorsali magna nigrina notatum, utrinque tuberculis obtusis rufulis et nitidis binis, antice sigillis magnis et ovatis Irinis, in medio si- gillis minoribus (juatuor, aream latiorem quam longiorem et antice quam postice angustiorem occupantibus , notatum. Sternum fusco-rufulum , coriaceum, utrinque valde impressum. Pedes fulvo-rufuli apice dilutiores, tibiis anticis , leviter depressis et curvatis, metatarsisque setis spiniformibus erectis numerosis et uniseriatis intus armatis. — Im Mauricia : Curepipe (Ch. Alluaud, 1900). A C. aciculata., E. Sim. imprimis differt oculis mediis vix prominulis et parte cephalica tuberculis parvis trinis munita (in C. aciculata tuberculo longo et ereclo munita). Pycnacantha fuscosa, nov. sp. — c?. long. 5 millimèlres. Céphalothorax nigricans, valde leslaceo-variegatus, parce fulvo-pilosus, subli- liler rugosus et utrinque granulis nigris majoribus paucis conspersus , parte thoracica laie sulcata, cephalica angusta, antice sensim aclivi, fronte angusta, in medio prominula et obtusa, utrinque tuberculo longo subacuto, postice ad basin oculos latérales gerente, insigniler armata, regione clypei alta lutea. Abdomen brève, aidas quam longius, cinereum, postice in declivitate macula maxima, acute tri- quetra nigra et albo-limbata fere omnino obtectum, in declivitate antice con- \exmn et tuberculis acutis (superne albis, inferne nigris) armatum, medianis binis et utiinque 6 vel 7 fere inordinatis et inter se iniquis, apice tuberculis binis lon- gissimis crcclis et leviter divaricatis, gracilibus sed apice paululum ampliatis et — 140 — furcatis, insigniter armalum, in declivitate poslice verlicale piano, in mcdio mu- tico, ad marginem, prcesertim ad angulum inferiorem, tnbcrculis parvis et acutis paucis munitum. Chelae débiles et sat longae, fulvo-variat;e. Partes oris nigra, tcs- taceo-marginatc-e. Sternum pianum, minute et parce rugosum, atrum, anlice vitta transversa, utrinque macula parva, postice macula majore triquclra fulvis, ornatum. Pedes cinereo-albidi, nigricanti-punctati et variegati, femoribus anlicis subtus nigro-viltatis , inter se valde inœquales, quatuor antict longi, femoribus robustis, leviter compressis, superne tuberibus bumilibus paucis (3 vel k) nodo- sis, interne spinis brevibus et erectis paucis biseriatis armatis, patellis deplanatis utrinque leviter ampliatis et inœqualibus, tibiis muticis, longis, gracilibus et curvatis, superne deplanatis, metatarsis muticis et curvalis tibiis brevioribus. Pedes-maxillares médiocres nigri; tibia subquadrala, convcxa; tarso angusto, ad basin corivexo et extus apopbysi testacea parva et curvala munito, ad apicem longe producto incurvo et gracili; bulbo fulvo-teslaceo, ovalo, magno sed sim- plici. — Madagascar : Androhomana (Ch. Alluaud, VIII, 1900). Cyphalonotus columnifer, nov. sp. — 9. long. 5 millimètres. Céphalothorax fulvo-teslaceus , parte cephalica late infuscata, thoracica tenuiter fusco-marginata. Oculi medii inter se subœquales, aream verticalem paulo latiorem quam longiorem et antice quam poslice vix latiorem occupantes. Abdomen bre\c sed altissimum , in tuberculum erectum, cylindraceum, corpore toto saltem duplo longius, insigniter productum, subacutum alque in parte apicali mucronibus parvis plurimis, fere inordinatis, munilum, cinereo-testaceum , supra anlice ma- cula magna nigra notatum, subtus nigrum, mamillae nigra. Chelae fulvje, apice infuscatœ. Partes oris olivace;e. Sternum nigrum opacum. Pedes obscure fulvo- olivacei, femoribus diiutioribus et luteis sed apice annulo nigro lato notalis. Pedes quatuor antici reliquis mullo longiores, tibiis gracilibus, curvatis et longissimis, metatarsis multo brevioribus et curvatis, parce aculealis. — Madagascar: Andra- bomana (Ch. Alluaud, VIII, 1900). Sur le prétendu genre Savignyarca Jousseaume (Lamellibranche), par M. Ed. Lamy. Dans le genre Arca L. , où on rencontre fréquemment des individus plus ou moins déformés, les conchyliologistes ont eu malheureusement tendance à multiplier les coupes, en prenant souvent un spécimen quelque peu aber- rant comme type d'une nouvelle subdivision , à laquelle ils attribuent une valeur de section ou de sous-genre, parfois même une importance géné- rique. C'est ainsi qu'en 1 891 M. le docteur Jousseaume a décrit, sous le nom de Savignyarca savignyarca^, une coquille d'Aden, qui, d'après lui, ne se W M. le docteur Jousseaume, qui cite le genre Savignyarca dans ses «Ré- flexions sur la faune nialacologique de la mer Rouge » (A un. Se. Nal. Z00L, 7e série, t. XII, 1892), en a décrit la coquille dans le Naturaliste, i3* année, 2e série, 1891, p. 222. — \à\ — rapporterait à aucun groupe connu et serait caractérisée surtout par sa forme anormale et la disposition des dents de sa charnière. La diagnose qu'il en donne manquant de précision et n'étant d'ailleurs accompagnée d'aucune figure, il serait impossible de se faire une opinion sur la légitimité du nouveau genre ainsi créé, si les collections du Muséum ne possédaient une dizaine d'échantillons de cette espèce, donnés par l'au- teur lui-même. On peut alors constater qu'en réalité il s'agit simplement d'une Arche déjà connue, VA. (Barbatia) obliquala GraytI}, nec Reeve 2), indiquée jusqu'alors comme appartenant au Sud de l'Afrique (Natal), mais signalée précisément d'Aden, cette même année 1891, par E.-A. Smilh(3), et caractérisée, d'après Lischke(V, par sou extrémité antérieure étroite et allongée en bec et par la coloration rouge brun de l'intérieur de ses valves dans leur moitié postérieure. En effet, 1" au point de vue de la forme, dite anormale, par le docteur Jousseaume, l'un des échantillons offerts par lui au Muséum, est absolu- ment de contour identique à la figure (ÏA. obliquala que l'on trouve dons l'excellente monographie du genre Arca publiée par M. le docteur Kobelt(5). D'autre part, si tous ces spécimens recueillis par le docteur Jousseaume ont la forme arquée en croissant, regardée par ce savant comme caractéristique, une série de coquilles de cette espèce, rapportées en 18/12 au Muséum par Verreaux du Cap de Bonne-Espérance, c'est-à-dire de la région précisément indiquée par Krauss(6), renferme à la fois, conformément à ce que dit aussi ce dernier auteur, des individus adultes qui montrent cette même forme arquée, et des jeunes qui ont, au contraire, un contour triangulaire sans sinuosité au bord ventral presque rectiligne et qui répondent exactement, par suite, à la figure donnée par Philippi(7). 20 En-ce qui concerne la charnière, les dents, d'après le docteur Jous- » (" Gray, in Wood, Index Testaceologicvt , Supplément, 1 8 n 8 , pi. 2, Og. h. (-> L'espècf de Reeve (Conch. Icon., vol. II, »843. Genus Arca, sp. 80) a été reconnue dislincte par Philippi; elle a pour habitat les Philippines, le Japon, la Corée et, d'après les collections du Muséum, également Ceylan; comme l'indique Lisrlike, qui lui a donné le nom de A. (Barbatia) decarvata, elle est recouverte extérieurement d'une mince couche verdàlre et l'intérieur de ses valves est entiè- rement blanc; l'/f. obtusa de Reeve (/ce. cil., sp. 77) est regardée par Dunker (Index Mol!. Mai: Japon., i Deux autres échantillons, dans l'alcool, ont été envoyés également de Mada- gascar au Muséum, par M. Ferlus on icjoj. <3) W. H. Dall, Contributions to the Tertiary Fauua of Florida. Tram. Wagn. Fr. Inst.ofSc. of Philadelphia, vol. III , Part. IV, 1 898. M La comparaison des coquilles provenant de ces différentes localités, avec la figure donnée par Desbayes (Mag. de Zool., Guérin-Méneville, \%l\k) pour son A. turgidula, conduit aus-i à admettre (pue l'unique individu (d'habitat inconnu), pour lequel a été créée celte espèce, devait être simplement un exemplaire un peu renflé d' 1. obliquata. — U3 — en 1875. Elles appartiennent depuis cette époque à la collection du Muséum. \. Thyonidium anatinum (fig. 1). La forme du corps de celte espèce est des pius caractéristiques : il est renflé et fortement ventru du côté ventral , tandis que la face dorsale est concave, en forme de selle. L'extrémité buccale est relevée vers le haut et en forme de cône surbaissé; en arrière, le corps se termine par un appendice caudal, grêle et recourbé en arc, s'insérant à l'extrémité de la face dorsale. L'ensemble rappelle un peu la silhouette d'une merlette, d'un canard sans bec ni pattes, d'oii le nom spécifique. Les pieds sont épars aussi bien sur les ambulacres que sur les interam- bulacres, au moins dans la région moyenne du corps. N'ayant à nia dis- position qu'un seul individu, d'ailleurs bien conservé, mais dont les tentacules sont complètement rétractées, j'ai tenu à le laisser intact, et je n'ai pu. par suite, compter le nombre des tentacules; mais cet individu présente des relations si nettes avec le Thyonidium longidentis Hutlon, que Dendv {Journ. Linn. Soc. London, t. XXXVI) a identifié avec Th. caudatum Hutton et Th. rugosum Théel, que sa position générique ne nie parait pas douteuse. En outre de sa forme générale, notre espèce est caractérisée par la dispo- sition des appendices ambulacraires , qui ont tous la forme de pieds non rétractiles et se présentent comme des papilles cylindriques, tronquées à leur extrémité, Cette extrémité même est, sur quelques pieds, lé- gèrement saillante et se termine par une très petite ventouse. Sur la ré- gion céphalique, qui a une forme conique très caractérisée, les pédi- celles sont alignés sur lesambulaeres en deux rangées très nettes, assez espacées, de façon que l'orifice buc- cal vu de face se trouve entouré de dix lignes de pieds rayonnantes, formant des angles sensiblement égaux; mais, à une certaine dislance, la sériation disparait complètement, et, sur toute la portion renflée du corps, les pieds sont épars et à peu près également espacés les uns des autres. Ils sont toutefois bien plus serrés sur la face ventrale que sur la face dorsale, où, sans manquer complètement, ils sont relativement peu nombreux. La sériation réapparaît quand on approche de la base de l'appendice caudal: on y remarque très nettement cinq doubles rangées m' mi- «»■'■■— Wi«L"W ifc* v--' Fig, 1. — Thyonidium anatinum, vu de profil, grossi 3 fois. 1 1 — \l\k — de pédicelles; mais ils ne se continuent pas longtemps sur l'appendice lui-même, qui est absolument nu sur presque toute sa longueur. Le tégument, blanc, légèrement jaunâtre, est assez mince, et les scié- rites qu'il renferme sont assez peu serrés pour qu'on puisse les examiner par transparence sur l'animal lui-même, après l'avoir éclairci dans le xylène ou l'huile de cèdre. La plupart de ces sclérites sont des tables à disque cruciforme, formé de quatre bras allongés et assez épais, présen- tant sur toute leur étendue de petites perforations. La croix ainsi formée est d'ailleurs plus ou moins irrégulière; quelquefois même le disque est triradié ou fusiforme; mais le type quadriradié domine notablement. Au centre du disque s'élève un long piquant, qui fait saillie vers l'exté- rieur. Ces piquants sont assez développés pour qu'on puisse les voir à la loupe, et la peau tout entière en est toute hérissée. Ils atteignent parfois une longueur de o millim. 35 à o millim. 38 , tandis que le diamètre du disque n'a pas plus de o millim. ko ou o millim. 5o. Au milieu de ces tables sont éparses d'autres tables d'un type différent, dont le disque est à peu près circulaire , beaucoup plus délicat et percé de perforations plus larges et plus régulièrement arrondies; elles portent aussi un aiguillon central, mais plus petit et plus grêle. Les appendices ambulacraires contiennent des sclérites analogues, mais les tables principales ont pour la plupart un disque subcirculaire en forme de cône surbaissé. 11 semble qu'à l'état d'extension le pied se termine par une extrémité dépourvue de sclérites, partie terminale d'ailleurs fort courte; la ventouse est soutenue par un disque terminal rudimentaire, se réduisant a quelques mailles. Cette espèce est évidemment apparentée au Th. (ongidentis , dont elle pos- sède l'anneau calcaire compliqué; elle en diffère : i° par sa forme générale; 2° par la disposition de ses pieds, qui sont sériés à la partie antérieure et manquent totalement sur l'appendice caudal; 3° par ses sclérites moins serrés et munis d'un piquant bien plus développé. 2. Cucumaria Filholi (fig. 2). J'ai étudié quatre individus appartenant à cette espèce et dont les carac- tères sont parfaitement concordants. Le corps est allongé, fortement re- courbé en forme de V, la branche anale étant notablement plus longue que la branche buccale, et se terminant en arrière par un appendice aminci en forme de queue. De plus, le corps est fortement aplati latéralement, de sorte que la face ventrale et la face dorsale sont réduites à l'état de simples crêtes, n'ayant pas plus de 1 millimètre de largeur. Cet aplatissement n'est marqué que dans la région moyenne du corps; l'extrémité buccale et l'appendice caudal sont, au contraire, à peu près cylindriques. La couleur est uniformément blanche, et le tégument, rendu rigide par — U5 — le grand développement des sclérites calcaires, laisse voir les larges (.'cailles qui sont les plus importants de ces sclérites et dessinent une mosaïque des plus nettes. Les appendices ambulacraires ont tous la forme de pieds, terminés par un petit renflement qui porte une ventouse peu indique'e et dépourvue de plaque terminale. Ces pieds ne sont pas ré- tractiles; ils ont, à l'état contracté, 1 milli- mètre à 2 millim. 5 de long. Au premier abord, les pieds paraissent disposés sans ordre sur la région moyenne du corps ; on voit seulement qu'ils manquent sur la partie dorsale. Avec un peu d'attention, on voit cependant des indications non douteuses de sériation, ce qui permet de rattacher sans aucun doute cette espèce au genre Caicu- maria. L'ambulacre impair porte deux ran- gées de pieds insérés sur la crête ventrale; un étroit espace, vide de pieds, les sépare seulement des pieds latéraux. Ceux-ci occu- pent la plus grande partie des deux faces latérales ; ils sont assez serrés et sensible- ment alignés près du bord ventral, où ils dessinent une double rangée de pieds cor- respondant à l'ambulacre ventro-latéral; les autres pieds sont disséminés irrégulièrement et deviennent de plus en plus rares a mesure qu'on ap- proche du bord dorsal; on n'en trouve plus sur les radius dorsaux, ni, bien entendu, sur l'interradius impair. Sur la cheminée buccale, les pieds sont, au contraire, régulièrement ali- gnés; tous les ambulacres en portent une seule rangée, sauf immédiate- ment au voisinage de la bouche, où les pieds s'alignent sur deux rangs. Dans la région caudale , les pieds sont également sériés. Les sclérites comprennent : i° D'épaisses plaques arrondies irrégulièrement, treillissées , formées de plusieurs épaisseurs de mailles et imbriquées les unes sur les autres; 2° Des plaques perforées irrégulières, les unes presque lisses, les autres avec des tubercules, d'autres dans lesquelles les tubercules sont unis par des travées de façon à former un second plan de mailles : ces plaques se relient ainsi aux précédentes par tous les intermédiaires. 3° Dans la coiuhe tout à fait superficielle, des coupes très petites, de 18 [i de diamètre, présentant quatre perforations, et, sur leur bord libre, de nombreuses digitalions à extrémité renflée. Il existe dix lentatules pennés, dont les deux ventraux sont un peu plus petits. Anneau calcaire de dix pièces, présentant chacune un prolongement Fig. 2. — Cucumavia Filhuli , vu de profil, grossi 2 fois. — M6 — antérieur bifide; les radiales sont prolongées en arrière et bifurquées peu profondément à leur extrémité. Cette espèce est très voisine du Cvcumaria alba Hotton , décrit parDendy (loc. cit.) et revu depuis par Lcdwig [Ergebn. (1er Hamburger Magalhaen- sischcn Sanunelreise 1898). Ce sont les mêmes sclérites, et l'anneau cal- caire est très analogue. Mais la forme générale avec son aplatissement ca- ractéristique, et la disposition des pieds ambulacraires, qui diffère à la fois des descriptions données par Dendy et par Ludwig, m'empêchent de l'identi- fier avec l'espèce de Hijtton, dont je n'ai pu me procurer de spécimens authentiques, en vue d'une comparaison plus approfondie. Recherches spéleologiques dans la vallée de l'Ouïsse affluent de la dûrdogne. par M. Armand Viré. (Laboratoire de M. E. Perrier.) Pendant l'été 1902 nous avons entrepris une série de recherches des- tinées à éclaircir certains problèmes d'hydrologie souterraine, relatifs à l'origine de plusieurs sources résurgentes que l'on trouve dans la basse vallée de l'Ouysse (prononcez Ouillsse), près de son confluent avec la Dor- dogne; les solutions cherchées n'ont été trouvées qu'en partie, alors que, chemin faisant , des faits de préhistoire que l'on ne cherchait pas ont été rencontrés. L'Ouysse est une petite rivière qui sort toute formée des plateaux cal- caires du Lot (causse de Gramat) par deux sources vauclusiennes absolu- ment impénétrables, qui sourdent à 18 mètres environ de dislance, l'une au moulin de Cabouy, l'autre vers les ruines informes de la chapelle et du moulin de Saint-Sauveur, dans un paysage merveilleusement pittoresque. Quelle est l'origine de ces sources? C'est ce que l'on ne sait pas encore. Mais il est probable que l'on doit y voir la résurgence d'une série de ruis- seaux perdus sur le causse au voisinage de Thémines, Théminettes et Isscn- dulus. Le causse de Gramat se compose en effet d'une longue bande argilo- m;irneuse, liasique, relevée par de très grandes failles au milieu de calcaires jurassiques plus récents. La partie argileuse compose une série de hauts-reliefs d'où divergent, au Nord et au Sud, plusieurs ruisselets qui se perdent sous terre au contact des calcaires : c'est ainsi que trois ou quatre ruisseaux disparaissent au contact des failles, au Nord du village de Padirac, et forment la merveilleuse rivière souterraine de Padirac, explorée à l'heure actuelle sur près de 3 kilomètres d'étendue. Grâce aux aménagements que nous y avons effectués, près de 10,000 visiteurs peuvent chaque année venir contempler ses merveilles longtemps ignorées. . — M 7 — De même un ruisseau, né aux environs, se perd dans les mêmes condi- tions au gouffre de Roque de Corn, après avoir reçu le trop-plein des eaux minérales de Miers-AIvignac , petite station balnéaire perdue au milieu des Causses et qiù mériterait, par la composition de ses eaux analogues à celles de Carlsbad, de devenir un séjour des plus fréquentés. Un autre ruisseau a leiilement scié, à Autoire, toute la série des calcaires et se pré- cipite d'une hauteur de près de 100 mètres dans les admirables gorges cl' Autoire. Au Sud , le ruisseau de Salgues se perd dans le gouffre de Réveillon et va grossir souterrainement les eaux de l'Alzou. Il en est de même du gouffre du Saut de la Pucelle, qui se perd sous la ligne même du chemin de fer de Paris à Toulouse. L'Alzou naît aussi dans ce centre argileux et possède , pendant un quart de l'année, suffisamment d'eau pour échapper à l'absorption et arroser le pied des pittoresques falaises qui supportent Gramat et le pèlerinage de Rocamadour, de réputation européenne. C'est, à ce moment, un affluent de l'Ouysse, mais le reste du temps il est à sec. Enfin trois ruisseaux, nés au voisinage du même point, se perdent à Thémines, Théminettes et Issendolus", et vont sans doute former les sources mêmes de l'Ouysse. Ces sources, quoique sortant au voisinage l'une de l'autre, paraissent avoir des origines distinctes. Tout le monde raconte que leurs crues ne coïncident en aucune façon et que l'une peut être très basse alors que l'autre coule à pleins bords. Nous avons pu nous-même constater le fait. Alors que, tout Tété, nous avions vu les deux sources très basses, nous vîmes, à la fin d'octobre, la source de Cabouy couler à bouillons une eau limoneuse et s'élever de 3 ou k mètres au-dessus de l'étiage, alors que Saint-Sauveur gardait son bas niveau et ses eaux vertes d'une grande limpidité. L'Ouysse reçoit tout le long de son cours , au pied des falaises qui lui consliluent un encadrement des plus grandioses, encore presque inconnu des touristes, une série de sources absolument impénétrables à l'homme. La fontaine du Truffé, sortant d'un petit entonnoir près du moulin de Bourgniou, est du nombre. Le Bolo do Valeillo, dont nous avons déjà parlé, n'est pénétrable que sur 70 mètres et est terminé par un siphon. Impénétrable aussi est la fontaine du Goursarelle , qui se jette dans l'Ouysse sous le château de Belcastel. Deux sources temporaires voisines, quoique affluents de la Doidogne, sont impénétrables aussi; l'une soit du pied de la grotte servant actuelle- ment d'église au village de Lacave. l'autre du pied d'une grotte dite de la Bçrgcrie, à quelques centaines de mètres de là. Entre le château de Belcastel et le village de Mevraguet, la Dordogne — 148 — reçoit un affluent souterrain, la fontaine de Meyraguet, explorée jadis par M. Rupin, de Brive, qui en a donné un bon plan. Cette source mystérieuse a toujours intrigué les populations. On y voit darfs le pays la réapparition d'une partie des eaux de l'Ouysse, perdues près du moulin du Bourgnou , et l'on racontait des légendes merveilleuses sur une mystérieuse muraille de briques qui aurait été construite tout au fond des galeries souterraines jusqu'à plusieurs mètres au-dessus du niveau des eaux. L'exploration en était d'autant plus tentante que plusieurs pêcheurs m'affirmaient avoir vu eux-mêmes cette fameuse muraille. Plusieurs fois je lis des promenades jusqu'à i5o mètres de l'orifice extérieur sans avoir pu voir trace de cette soi-disant construction. Mais telle est la force de l'imagi- nation que plusieurs fois les pêcheurs me montrèrent sous l'eau des frag- ments de rochers qu'ils prétendaient bâtis de main d'homme! J'allais»aban- donner la partie, ne trouvant partout que des siphons impénétrables, lorsqu'un jour de basses eaux je pus trouver un de ces siphons désamorcé en partie et laissant quelques centimètres de vide entre la voûte et l'eau. Couché à plat ventre dans le bateau et enfonçant l'avant le plus possible dans l'eau, je pus avancer de quelques mètres, et quelle ne fut pas ma stu- péfaction d'apercevoir en effet, à 2 mètres devant moi, un orifice exacte- ment bouché par une muraille de grandes briques plates en lits inclinés et bouchant hermétiquement l'orifice. Bien que, par malheur, la hauteur des eaux ne me permît pas de toucher de la main cette singulière construc- tion, qui s'enfonce en effet de plusieurs mètres sous l'eau, qui a, à cet endroit, de k à 7 mètres de profondeur, l'existence ne saurait plus en faire aucun doute. Reste à l'expliquer, ce qui, à première vue, paraît diffi- cile. Si nous sortons en effet au dehors et que nous examinions les alentours, nous constatons que la Dordogne n'a pas toujours coulé à l'endroit actuel. En ce moment, le lit de la rivière est exactement en bordure des falaises de Meyraguet. Or les anciens du pays ont encore vu, à l'endroit où coule actuellement la Dordogne, les restes d'une grande prairie, où serpentait le ruisseau sorti de la grotte de Meyraguet; cette prairie a été petit à petit emportée par la rivière. Si l'on examine les lieux, on ne tarde pas à retrouver, sous les falaises mêmes de Rlanzaguet, sur la rive opposée de la vallée, les traces d'un ancien lit, à plusieurs centaines de mètres du lit actuel. H est donc facile d'en inférer que le ruisseau de Meyraguet devait se jeter jadis dans la Dordogne beaucoup plus en aval. La rivière ayant déplacé son lit et ayant accumulé des alluvions, rien d'étonnant à ce que les eaux souterraines coulent en ce point à un niveau élevé de plusieurs mètres au- dessus de l'ancien, et il n'est point besoin de recourir à des hypothèses de bouleversements généraux pour expliquer pareil phénomène. La Dordogne se déplace d'ailleurs encore, accentuant sa courbe et enlevant des hectares — 149 — entiers de terrains au village de Lacave et au château de Belcastel pour en faire cadeau au village de Blanzaguet, situé sur l'autre rive. La source de Meyraguet appartenait au xve siècle aux moines de Beaulieu, qui y conservaient du poisson, et notre muraille ne serait sans doute qu'un vulgaire barrage à Poissons aujourd'hui submerge'. Ce problème éclairci, et comme l'impossibilité de remonter la grotte de Meyraguet par l'intérieur plus haut que la muraille en question nous avait été démontrée, restait à tenter la pénétration par une série de cavités béantes dans les parois des falaises à un niveau très supérieur au niveau actuel de la Dordogne. Peut-être, pensions-nous, serait-il possible d'aborder par là quelque galerie permettant de tourner les siphons. L'abord en fut difficile; il fallut employer les échelles de cordes et descendre de ho mètres dans le vide, puis se balancer pour aborder le plancher des grottes, qui était en retrait sous les falaises. Il faut être dénué de vertige et avoir une confiance illimitée dans la solidité du matériel pour tenter une telle entreprise. Elle réussit d'ailleurs parfaitement, et nous trouvâmes une série de trois ou quatre grottes, petites, assez élevées, mais sans communication avec l'intérieur de la mon- tagne. Elles appartiennent à M. le marquis de Gardaillac, qui a bien voulu nous permettre de les explorer. Mais ces grottes, nous le constatâmes de suite, avaient été habitées à différentes époques. Des débris de poteries du moyen âge, des encoches creusées au pic dans ce rocher pour supporter des poutres ne nous laissaient aucun doute à ce sujet. En fouillant le sol assez profondément, nous trouvions en outre quelques rares silex et de nombreuses poteries néolithiques di\ersement ornementées, analogues à celles que l'on a trouvées en beaucoup d'autres lieux. Ces grottes sont au nombre de quatre, situées à peu près à mi-hauteur et l'on constate, d'après la position d'une série d'encoches, qu'elles ont du êlre reliées au moyen âge par un balcon de bois. Antérieurement, elles devaient êlre réliées par une corniche naturelle, assez précaire, qui a laissé des traces et qui constituait un chemin périlleux, mais de facile dé- fense. Des excavations analogues furent visitées, avec le concours de notre guide Louis Bel, Marcelin Prodel, etc., dans les falaises qui supportent le château de Belcastel; les moyens d'accès furent les mêmes, mais la hauteur élait encore plus grande; aucune ne nous a donné de documents intéres- sants. Une seule petite cavité a conservé des traces de murs anciens, mais sans date. La grotte qui, actuellement, sert d'église au village de Lacave a également fourni à M. l'abbé Heriel, curé de Lacave, quelques fragments de silex. — 150 — La grotte de la Bergerie, entre Lacave et le Bougayrou, a donné éga- lement de la poterie qui paraît néolithique. Toute une série de petites grottes ont été visitées également dans la région. Nous ne les citons ici que pour mémoire et atin d'éviter à d'autres les mêmes résultats négatifs qui nous été réservés. L1 Igue de Lacave, au sommet du plateau qui domine l'église de ce vil- lage, petite ouverture avec 20 mètres de galeries. Les Grottes des Berloux , dans les falaises de ce hameau, cavités de quelques mètres cubes. Le Cloup des Berloux, au territoire de la Peyro Levado, effondrement produit par l'affaissement d'une voûte de cavité souterraine. Nous n'avons pu faire que quelques mètres sous les éboulis. Grottes du Bourgnou, près de la Font del Tmffé, insignifiantes. La Barro del Duc, simple fissure presque impénétrable dans les fa- laises entre Lacave et le Bougayrou. Manœuvre compliquée et périlleuse; 5o mètres de descente à l'échelle de corde dans la falaise. Grottes du Bougayrou , près du village de ce nom , assez belles excava- tions, habitées à la Bévolulion, dit-on, par des prêtres réfractaires. Le sol , que nous avons fouillé sur plusieurs mètres de profondeur, ne nous a livré qu'une argile rouge, très compacte et très sèche, sans aucun débris paléonlologique ou préhistorique. Grotte Sainte-Maine , aménagée en chapelle souterraine, où a lieu un pèlerinage annuel vers la fin de septembre. Le sol ne nous a livré non plus aucun reste ancien. Crozo de lo Croyo, près la route de Gales; petite galerie à stalactites; quelques animaux cavernicoles, dont un Myriapode vraisemblablement nouveau sur lequel nous reviendrons plus tard. Grottes de la roule de Cales : 1° cavités étroites de quelques mètres de profondeur, ouvertes en taillant le fossé de la route dans le roc; 2° une galerie de ho mètres de longueur avec quelques stalactites; animaux ca- vernicoles. ^\ Grotte du Camp de César; petite galerie rectiligne sans intérêt. Igue de la Tuile; petit aveu de 8 mètres de profondeur, bouché par- tout. Igue de la Treyne , dans la propriété de M. le marquis de Gardillac; bouché par les terres. Igus de Pinsac, au hameau du Rougle, qui mériterait à peine une mention si les journaux, avec leur imagination toute méridionale, n'avaient annoncé que nous y avions découvert un puits de a5o mètres de profon- deur (!) — bien qu'il ne s'ouvre qu'à 45 mètres environ au-dessus du niveau de la Dordogne — et dés galeries merveilleuses. En réalité, c'est une tissure étroite et mal commode de 19 mètres de profondeur, pénélrable seulement sur h mètres. — 151 - \jlgue Delmas, sur les rochers Monges, entonnoir de bel aspect extérieur, communiquant avec une petite galerie de q5 mètres de longueur. Enfin la belle résurgence vauclusienne du moulin île Calvray, dans la propriété' de M. le vicomte de Féious, dans un site éminemment pitto- resque. Une petite galerie pénétrable au moins sur quelques mètres s'ouvre dans la falaise. L'exploration en sera tentée ultérieurement. Quelques grottes, d'ailleurs sans intérêt, ont été également visitées : i° à Mareuil; 20 à Peyrillac (Dordogne) et au Roc Familly, près Pey- rillac. En terminant, disons que nous avons pu commencer des fouilles dans une station néolithique, au-dessus du hameau de Bertoux, commune de Lacave, qui, avec quelques silex taillés, nous a livré une grande quantité de poteries néolithiques. SoB LES ENVELOPPES DES CENTRES NERVEUX, par M. Auguste Pettit. (Laboratoire d'Anatomie comparée et Laboratoire maritime du Muséum.) Chez les Vertébrés, une quantité variable de liquide céphalo-rachidien est toujours interposée entre les parois des cavités encéphalique et neurale et le système nerveux central, et concourt, avec les membranes, à assurer mécaniquement la protection de ce dernier; à ce point de vue, il en est du liquide cérébro-spinal comme du liquide amniotique, des méninges comme des enveloppes ovulaires, et l'embryon est garanti dans la matrice par le même procédé que les centres nerveux à l'intérieur du squelette. A la suite de recherches poursuivies avec la collaboration de J. Girard, relativement à la fonction sécrétoire et à la morphologie des plexus cho- roïdes du système nerveux central (1), j'ai été amené à examiner les rapports qu'affectent les centres nerveux avec les tissus environnants chez les rares Invertébrés pourvus d'une capsule céphalique. Dans la présente note, je m'occuperai exclusivement des Céphalopodes (Octopus vulgaris Lam.) qui présentent la particularité bien connue de posséder une sorte d'appareil crânien remarquablement développé. Bien que, chez ces Mollusques, il n'existe pas de liquide intra-capsulaire , néanmoins, les centres nerveux ne sont pas au contact immédiat de la paroi cartilagineuse qui les abrite; ils en sont séparés par une couche de tissu muqueux, dont il convient de signaler l'hyalinité et la fluidité O Société de Biologie, 97 juillet 1901 et là juin 190a; Bulletin du Muséum, n° 5 , 1902; Archives d'Anatomie microscopique , t. V, fasc. 11, 1902. — 152 — extrême (1). L'épaisseur de cetle gaine protectrice varie suivant les points envisagés, mais, en certaines régions, elle est considérable. C£L Octopus vulgaris Lam. Coupe transversale du cerveau et du cartilage céphalique. c. Cerveau. — no. Nerfs optiques. — tm. Tissu inui|ueux. — ca. Cartilage céphalique. — v. Vaisseau Les Céphalopodes fournissent ainsi un exemple des dispositions les plus primitives destinées à assurer la protection du système nerveux chez les Animaux à crâne rudimentaire. A ce propos, il n'est pas sans intérêt de rappeler le développement considérable que présente, chez certains Poissons, le tissu conjonctif péricérébral. L'encéphale des Téléostéens, notamment, est enveloppé d'une couche épaisse d'éléments conjonctifs, et, 0) A l'état frais, re tissu est assez peu consistant pour qu'il soit possible d'en aspirer de petites quantités au moyen d'une pipette eililée. — 153 — chez certains Marsipobranches (1) (iig. 2), l'importance du tissu conjouclif est encore plus accusée: l'arachnoïde de l'Ammocète, en particulier, est forme'e de cellules conjonctives et de chromoblasles, dont l'épaisseur peut égaler celle du tissu nerveux. Larve de Petromyzon. Coupe transversale du ceneau el du crâné. Cavité épendymaire. ra. Cartilage. t ■. Tissu conjouclif. — c. Crâne. v. Vaisseaux. — eh. Corde. H est, d'ailleurs, à remarquer qu'à un certain moment du développe- ment onlogéuétique , le système nerveux central des Vertébrés supérieurs est lui-même dépourvu de liquide cérébro-spinal et qu'il est alors simple- ment enveloppé de tissu conjouclif à un degré d'évolution variable; ce n'est, en effet, qu'ultérieurement que, les méninges se différenciant el le liquide céphalo-rachidien étant sécrété, Pappsreil do protection des «centres nerveux acquiert sa complexité définitive. ' Je dois ces Àmmocètes l\ l'obligeance de M. Maire. — 154 — Dosage de petites quantités de glycérine. — Existence de la glycérine dans le sang normal, par M. Maurice Nicloux. La méthode générale de dosage que , le premier, j'ai indiqué pour de petites quantités d'alcool a déjà reçu un certain nombre d'applications : un certain nombre de corps à fonction réductrice ou simplement oxydables peuvent être dosés lorsqu'ils sont en très petites quantités par le bichromate de potasse en présence d'acide sulfurique, grâce à la différence de teinte, véritable virage du vert-bleu au vert-jaune, correspondant à l'absence ou à la présence d'un très petit excès de bichromate dans la solution vert-bleu du sulfate de sesquioxyde de chrome. C'est ainsi que la glycérine (1), l'alcool mélhylique, l'aldélyde formique, l'acide formique(3) à l'état de pureté, sont justifiables de celte méthode. Je n'entrerai pas dans les détails de la technique du dosage lui-même; on les trouvera dans mes publications antérieures. Je passe immédiatement à l'exposition de la méthode de dosage de la glycérine dans le sang et à l'étude qui m'a amené à démontrer l'existence de cette substance dans le sang normal. Méthode de dosage de la glycérine dans le sang. — L'application des mé- thodes connues de dosage de la glycérine à un liquide aussi complexe que le sang n'est possible qu'après sa séparation. Les procédés qui consistent à mettre en jeu les propriétés qu'elle possède d'être soluble ou insoluble dans tel ou tel réactif (3) sont délicats; ils peuvent donner de bons résultats dans le cas du dosage de quantités notables de glycérine; ils se compliquent, pour le cas contraire, de la difficulté de la pesée de très petites quantités de cette substance et, dans ce cas aussi, de la presque impossibilité d'en affirmer la pureté. J'ai pensé alors à tenter la séparation de la glycérine par une méthode qui mit en jeu une de ses propriétés physiques. Le fait que la glycérine peut distiller dans le vide ou être entraînée par la vapeur d'eau surchauffée également dans le vide (celui de la trompe à eau) a déjà servi à un certain nombre d'auteurs, dans le but de sa sépara- (1) Cp sont MM. F. Bordas et S. de Raczkowski qui ont eu l'idée d'appliquer ma méthode de dosage de peliles quantités d'alcool par le bichromate de potasse et l'acide sulfurique, au dosage de la glycérine. Toutefois le calcul, d'ailleurs exact, d'une équation d'oxydation fausse a fait qu'ifs n'ont pu le réaliser. (Voir Bull. Soe. Chimique, 1897, 3' *•' l- XVII, p. 455.) M M. MiClUCE NlCLODX, Bull. Soc. Chimique, 1897, 3e s-' l- XVI1' P- 839- MM. M. Doyok etA. Morbl, Comptes rendus de la Société de Biologie, 1902, t. LIV, p. io38. - M. A. Tbilut, Comptes rendus, 1909, t. CXXXV, p. 903. — 155 — tion et de son dosage ultérieur (1). A toutes ces méthodes on peut faire les critiques générales suivantes: i° l'emploi d'une température supérieure à 100 degrés (elle atteint 180 degrés dans certaines méthodes); dans ces conditions, outre les difïicultés de la technique, on ne peut affirmer la non-décomposition de certaines substances organiques , facilement décom- posâmes; 20 l'impossibilité où l'on se trouve de pouvoir déterminer la fin d'une opération sans arrêter l'opération elle-même. L'entraînement par la vapeur d'eau à 100 degrés dans le vide absolu, et l'emploi de la pompe à mercure que je propose aujourd'hui suppriment du même coup ces deux inconvénients. La meilleure méthode que je propose repose sur les faits et observations suivantes : i° Précipitation et séparation des matières albuminoïdes du sang; 2° Séparation de la glycérine par entraînement par la vapeur d'eau à 1 00 degrés dans le vide ; 3° Dosage par l'emploi du bichromate de potasse et de l'acide sulfurique. Voici, très brièvement, comment il convient d'opérer : Les matières albuminoïdes du sang sont précipitées par l'eau bouillante légèrement acidifiée par l'acide acétique (eau : 10 fois le volume de sang; acide acétique à 1 p. too en poids, le quart du volume de sang). On filtre. Le liquide est clair et incolore ou à peine coloré. 11 contient la glycérine. On évapore à sec dans le vide, dans un petit ballon, au moyen de la pompe à mercure. On fait arriver ensuite la vapeur, par un tube effilé, dans l'in- térieur du ballon, celui-ci étant complètement entouré d'eau bouillante. L'entraînement a lieu. Le liquide, condensé par un réfrigérant puissant, se réunit dans le réservoir fixe de la pompe à mercure. On le recueille. Rien n'est plus facile que de s'assurer de la fin de l'opération. On isole par une manœuvre de la pompe la dernière partie du liquide condensé, et l'on fait l'essai en bichromate. La persistance de la teinte jaune, avec 1 centimètre cube de la solution titrée à 9 gr. 5 de sel par litre, indique l'absence com- plète de glycérine. L'opération est alors terminée. Les liquides d'entraî- nement sont concentrés, amenés à un volume déterminé, et la glycérine est dosée comme il a été dit. Voici les résultats. — Toutes les analyses ont porté sur 10. centimètres cubes de sang : Glycérine Glycérine (I) M. Von Tobbrikg, Zeiiachrijtfùr ang. Chrnrie, 1889, P- 36a-365. — M. G. Badhbbt, Archiv (1er PL, 1892, t. CCXXX, p. 3a4-33t. — M. A. Pabtkbil, Arekm fier PI,., i895, t. CCXXXHI, p. 391-398. — MM. F. Bordas el S. di Raczkowski, Comptes rendus , 1897. t. (I\\l\, p. <.!io. mg mg mg mg mg mg mg mg mg ^ ajoutée . . . . .">. -1 19,5 lt), >! 21,9 9 .'4 . y r> 3s,8 34,i 43.8 47,5 ( retrouvée . . 5,:, 31,3 20,9 33,1 33,9 33,3 36,5 4s, 3 ''•"'•9 \ ajoutée . . . . 48,75 .">-.."> 5 3, 5 £6,1 76,5 78,7 83 103 — 156 — Les résultais sont, on le voit, tout à fait satisfaisants; l'erreur relative moyenne est d'environ 5 p. 100. voisine, quoique un peu supérieure , à celle inhérente au procédé de dosage par le bichromate. Existence de la glycérine dans le sang à l'état normal. — En appliquant la méthode qui vient d'être décrite et en s'adressant à des quantités de sang suffisantes, on peut isoler une substance qui réduit le bichromate de potasse en présence d'acide sulfurique. Pour démontrer (pie celle substance est bien de la glycérine, il faut effectuer l'analyse organique. J'ai imaginé et adopté un dispositif, dont on trouvera tous les détails dans le Bulletin de la Société chimique (3e s., t. XXIX, p. 2^5, îooo), qui me permet de déterminer l'oxygène consommé, l'acide carbonique produit par l'oxydation régulière de la glycérine. J'ai pu alors appliquer à la substance extraite du sang ce procédé d'ana- lyse et identifier la substance réductive retirée du sang avec la glycérine [Comptes rendus, t. CXXXVI, a3 mars 1903). Procédant ensuite à la détermination de quelques chiffres de celle substance dans le sang, j'ai trouvé de 2 milligrammes à 2 milligr. ô de glycérine pour 1 00 centimètres cubes de sang chez le Chien et de k à 5 milligrammes pour 100 centimètres cubes de sang chez le Lapin. Quelques espèces nouvelles d'Ochnacees, PAR M. Pu. VAN TlEGUEM. (TROISIÈME l'ARTIE.) En poursuivant mes recherches sur les Oclmacées, j'ai été conduit à dis- tinguer encore plusieurs espèces nouvelles et deux genres nouveaux, que la présente Note a pour objet de caractériser. L'une de ces espèces appartient, dans la tribu des Ouratéées, à la sous-tribu des Orthospermées; toutes les autres, ainsi que les deux genres nouveaux, font partie, dans la tribu des Ochnées, de la sous-tribu des Recliséminées. 1. Une Trichouratée nouvelle du Brésil. — Claussen a récolté au Brésil, province de Minas Geraes, en i84i, une plante (n° i 58 1) qui, par la pré- sence de poils courts sur la jeune tige, les pédicelles floraux et la face supérieure des feuilles, jointe à l'inflorescence en panicule et à la structure normale du limbe foliaire, se rattache au genre Trichouratée ( Trichoura'ea v. T.)(1;. Les feuilles, brièvement . péliolées, à limbe ovale atténué à la base (1' Pu. vw Tirgheh, Sur li1? Ochnacées l \hh. des Scienc. nat., 8° série, Bot. XVI, p. -j^o, 190a). — 157 — et" au sommet, à bord entier, mesurant o m. 07 à 0 m. 08 de long sur o in. oq3 à o m. o3 de large, sont toutes redressées le long de la tige et appliquées les unes sur les autres de manière à ne montrer que leurs laces inférieures; le réseau de nervures y est très saillant sur la face supé- rieure, qui est luisante, beaucoup moins sur la face inférieure, qui est terne. La panicule terminale porte, sous chacune de ses branches, une petite feuille ou bractée foliacée. En outre, à sa base même, à l'aisselle de la dernière feuille de la tige, plus petite que les autres, se forme régulière- ment un rameau feuille, dont les feuilles, plus petites aussi, ne mesurent que o m. o4 ou o m. o5 de long sur o m. oi5 de large. La présence simul- tanée de ce rameau et de ces bractées foliacées donne à la panicule un aspect tout particulier, qui permet de distinguer aussitôt cette espèce de toutes les milles Trichouratées, notamment de la Tr. floribonde, dont elle diffère encore par ses feuilles à bord entier et non denté. Ce sera la T. feudlée (T. foliosa v. T.). Elle se distingue aussi entre toutes par la structure de sa tige. Le cris- tarque externe y est bien rudimentaire, réduit à quelques rares celiules isolées, comme dans la plupart des Trichouratées, mais le périderme s'y forme dans l'exoderme en exfoliant l'épidémie , tandis que , dans toutes les Trichouratées étudiées jusqu'ici, il prend naissance, comme on sait, dans 1'épiderme même (l). Les faisceaux fibreux péricycliques tendent à s'unir en un anneau continu par la sclérose des cellules intermédiaires. Dans la feuille, 1'épiderme du limbe, muni de courtes papilles sur la face supérieure seulement, est lignifié. L'écorce renferme quelques fibres errantes , et les méristèles , presque cloisonuantes , ont une bande de cris- larque en haut seulement. L'introduction de cette espèce nouvelle porte à vingt-deux le nombre des Trichouratées actuellement connues. 2. Un Pohjthece nouveau de Vln'de. — Comprenant, comme on sait (2), les Rectisëminëes cpii ont l'inflorescence simple, les anthères poricides, le pistil polymère et l'embryon incombant, le genre Polythèce (Polyfhecium v. T.) est représenté actuellement dans l'Inde par onze espèces, dont cinq antérieurement décrites comme Ochna (P. nitidum ('1). cordalum, rufescens, M Loc. cit., p. 237. (î' Pif. VAX TlKGHKM, loC Cit., p. 366. (3> En décrivant et figurant cette plante sous fo nom à' Ochna nitida, A. -P. de CandoUe a attribué ce nom à Tbunberg (Prodromtu, p. 67, 1796), et, dans mon récent Mémoire (loc. cit., p. 368), j'ai cru pouvoir admettre cette opinion sans la vérifier. Depuis, j'ai reconnu l'inexactitude de cette citation. Ce nom ne figure pas dans le Prodromus du Tbunberg. LV'spèce doit donc être nommée désormais /'. nitidum (A.-P. de CandoUe) v. T. Muséum. — îx. 1 a — 158 — Moonii, pumilum) et six nouvellement distinguées dans mon récent Mé- moire^. Thwaitesi, pedu ncu latum , Griffithi, Helferi , pellucidum , Kingi). La plante recollée dans l'Inde par Wight et distribuée sous le n° 892 est une espèce du même genre, non encore reconnue comme telle. La tige épaisse et blanchâtre porte des feuilles caduques, qui n'atteignent leur plein développement que dans l'échantillon en fruits et portent à leur aisselle autant de gros bourgeons écailleux noirâtres. Elles sont alors coriaces, foncées en haut, rougeâtres en bas, nettement bicolores, à court pétiole noir, à limbe ovale atténué à la base, arrondi au sommet, où il est parfois émarginé, à bord entier, à réseau de nervures très saillant en haut, beau- coup moins en bas. Le pétiole mesure 0 m. 006 à o m. oo5, le limbe o m. 1 1 à o m. 12 de long sur o m. o45 de large. Les fleurs sont disposées tout le long de la tige, à l'aisselle des feuilles tombées, en ombelles simples et paucillores, n'ayant au-dessous d'elles que des écailles distiques. Le pédicelle, assez épais, mesure 0 m. 01 à o m. 02 et est articulé très près de la base. Le bouton est gros, ovale, mesurant o m. 010 sur o m. 006. L'anthère est plus longue que le filet: elle mesure o m. oo5 et le filet o m. 002. L'o\ aire compte dix carpelles autour de la base du style, qui mesure o m. 010 <'l se termine par un renflement stigmatique obscurément lobé. Le calice persistant est dressé autour du fruit et ses sépales mesurent o m. 01 0 de long sur o m. 006 de large. La tige a son cristarque bien développé, presque continu, séparé de i'épiderme par une seule assise. Le périderme y est. épidermique , avec liège scléreux et phelloderme sclérifiant en U son assise la plus interne. Le liber secondaire renferme un grand nombre de cellules scléreuses. dont il y a aussi quelques-unes dans l'écorce. Dans la feuille , le pétiole a son cristarque séparé de I'épiderme par deux rangs en bas, par quatre à cinq rangs en haut. Le limbe a son épiderme gélifié -, les méristèles y sont cloisonnantes , rapprochées , à bande de cris- tarque en haut et en bas. Par tous ces caractères, notamment par la polymérie du pistil, cette plante se rattache au genre Polythèce et y constitue une espèce bien dis- tincte. Ce sera le P. discolore (P. discolov v. T.). Elle porte à douze le nombre des Polythèces de l'Inde et à quarante-deux le nombre total actuel des espèces de ce genre. 3. Sur le genre nouveau Birameîk. — M. Buchanan a récolté en 1891 en Afrique orientale, au Nyassaland, une Ochnacée méristémone (n° 7A9) que M. Gilg a rapportée tout récemment'1* à ÏOchna Holstii, espèce dé- crite par M. Engler en 1 895 et classée par lui dans sa section Diporidiuml*), (1) Gilg, Ochnaceœ africanee (Ilot. Jahrb.fùr System., XXXITI, p. 2^12, mars 1903). (-'' Engleii, Die PJlanzenvueh Ostajricas, Theit C, p. 273, 1896, — 159 — ce qui faisait croire que ia déhiscence de l'anthère y est poricide. Aussi avais-je cru devoir, avant de la connaître par moi-même, l'incorporer avec doute au genre Diporide (Diporidium Wendland) restauré'1'. L'étude de l'échantillon précité m'y ayant montré toute une série de caractères incom- patibles avec les Diporides , j'étais loin de croire qu'il pût représenter l'O. Hoîstii, et j'en avais fait dans mes notes une espèce nouvelle et bien distincte. Puisqu'il en est décidément ainsi, d'après l'autorité de M. Gilg, qiù a pu le comparer aux exemplaires originaux , notamment à ceux de M. Holst (n° 2601), c'est donc à l'O. Hoslstii que s'appliquent désormais ces caractères et les conséquences qu'il convient d'en tirer au point de vue de la Classification. Par son fruit droit, renfermant une graine droite, à embryon droit, accombant et oléo-amylacé, par la déhiscence longitudinale de l'anthère, et par la polymérie du pistil, c'est aux Polyochnelles (Polyochnella v. T.) que cette plante ressemble le plus. Mais elle en diffère nettement par l'in- florescence, qui, au lieu d'être simple, est composée et consiste en une grappe raccourcie dont les branches, surtout les inférieures, se ramifient à leur tour en courts grapillons. Cette grappe composée contractée ter- mine uu.rameau d'un an ayant porté plusieiu-s feuilles tombées, ou même nue branche ayant produit des feuilles plusieurs années de suite. Par là , cette espèce doit être considérée comme le type d'un genre distinct, que je nommerai, d'après ce caractère, Biramelle (Bivamella v. T.), et ce sera la Biramelle de Holst (Bivamella Holstii [Engler] v. T.). Ainsi défini, ce genre est aux Polyochnelles. parmi les Rectisémiuées à déhiscence d'anthère longitudinale et à embryon accombant, exactement ce que le genre Disclade (Discladium v. T.) est aux Polythèces, parmi les Rec- tiséminées à déhiscence d'anthère poricide et à embryon incombant. A la description quelque peu incomplète donnée par M. Engler, il con- vient donc d'ajouter que, dans la B. de Holst, la grappe est composée, que l'anthère s'ouvre en long et est beaucoup plus courte que le filet, n'ayant que 1 millimètre de long, tandis que le filet a k millimètres, que le pistil compte sept ou huit carpelles, avec un style terminé par un petit renfle- ment obscurément lobé, et que, dans le fruit, la graine a un embryon à cotyles latérales, où des cellules à contenu rouge sont mélangées aux cel- lules amylacées. Tout ce qui vient d'être dit s'applique également à l'O. acutifolia Engler. que M. Gilg regarde maintenant comme identique à l'O. Holstii W. Parmi les espèces à déhiscence d'anthère longitudinale que M. Gilg classe à côté de 10. Holstii, il en est peut-être qui oui, comme celle-ci'. Ph. van Tikghkm, Sur les Oclmacées (Ami. tt.. Bot., 8' série XVI, p. 356, 1902). -' Loc. cit., p. ail . 19 . — 160 — un pistil polymère et une inflorescence composée, et qui doivent, en con- séquence, être classées aussi clans le genre nouveau Biramelle. Je n'ai pas encore pu les étudier. h. Cinq Disclades nouveaux de l'Inde. — Tel qu'il a été défini (1), c'est- à-dire comprenant les Rectiséminées où l'inflorescence est une grappe com- posée, plus ou moins contractée et ombelliforme , avec déhiscence pori- cide des anthères etpolymérie du pistil, le genre Disclade ( Discladium v. T.) compte actuellement dans l'Inde cinq espèces qui , par la conformation de la corolle, se montrent de deux sortes. Chez le D. de Wallich (D. Wallicliii [Planclion] v. T.), le D. d'Andaman (D. Andamanicum [Kurz] v. T.) et le D. de Planclion (D. Planchoni v. T.), la corolle est formée, comme partout ailleurs dans cette famille, de cinq pétales onguiculés, alternes avec les sé- pales; en un mot, elle est isomère. Chez le D. luisant (D. lucidum [Lamarck] v. T.) et le D. obtus (D. obtusatum [A. P. de Gandolle] v. T.), elle est com- posée de sept à dix pétales sans onglet , provenant d'un dédoublement plus ou moins complet des cinq pétales normaux ; en un mot, elle est polymère. En s'ajoulant à la polymérie de l'androcée et du pistil, cette polymérie de la corolle , qui ne laisce subsister le type pentamère que dans le calice , assigne déjà à ces deux espèces une place à part et leur donne un intérêt particulier pour la Science générale. En décrivant et figurant la première sous le nom à'Ochna lucida en 1 796, d'après un échantillon récolté dans l'Inde par Sonnerat, où les fleurs avaient toutes perdu leur corolle, échantillon que j'ai pu examiner dans son Herbier, Lamarck non seulement n'en a pas , naturellement , aperçu la confor- mation si particulière, mais encore en a nié l'existence : «Les fleurs n'ont point de corolle » , dit-il (2) . Mais , dès 1 8 1 1 , A . P. de Gandolle a signalé ce carac- tère à la fois dans cette espèce et dans celle qu'il y a ajoutée sous le nom de Gomphia obiusata[Z\ sans y attacher pourtant toute l'importance qu'il mérite. A chacune de ces deux catégories , l'examen critique des échantillons de ce genre que j'ai pu étudier dans l'Herbier du Muséum me permet aujour- d'hui d'ajouter plusieurs espèces nouvelles. Considérons d'abord le groupe à corolle pentamère. La plante récoltée dans l'Inde, au territoire de Canara, par Dalzell et Stockes, distribuée par Hooker et Thomson en 1859 sous le nom à'Ochna Kquurrosa Linné, a, sur sa tige grisâtre, des feuilles caduques, qui se déve- loppent seulement après la floraison. Elles sont brièvement pétiolées, à ligule bifide, jaune, longue de 7 à 8 millimètres, à limbe ovale lancéolé, muni W Pu. van Tieghem, Sur les Ochnacées (Ami. des Scienc. 7iat., 8e série, Bot., XVI, p. 35o, 190a). (2> Lamarck, Dictionnaire, IV, p. 5io, 1796, et pi. 679, iig. 1, 1 8a3. (3) A.-P. de (,'andolee . Monograjiliip dis Ochnacées (Ann. du Muséum, Mil, p. '1 1 1 . |il. 1 . 1811). — 161 — de petites dents ciliformes , à nervure médiane rouge , à réseau de nervures saillant sur les deux faces, mesurant o m. 08 à 0 m. 1 1 de long, sur o m. oq5 à 0 m. o35 de large. Située à l'aisselle des feuilles tombées de l'année précédente et terminant un ramuscule sans feuilles ou n'ayant porté qu'une ou deux feuilles, l'inflo- rescence est une courte grappe ombelliforme, dont les branches inférieures seules sont ramifiées près de la base et portent chacune deux ou trois pédi- celles: elle n'est donc que faiblement composée. Articulés à o m. 002 environ de la base, les pédicelles sont très longs, mesurant 3 et jusqu'à k centimètres et légèrement renfles sous le calice. La fleur est grande, le bouton ovale ayant o m. 01 5 de long sur 0 m. 007 de large. Les cinq sépales, qui sont brun clair, mesurent o m. 018 de long sur 0 m. oo5 à 0 m. 006 de large et sont plus tard dressés autour du fruit. Les cinq pétales , aussi longs que les sépales , sont étroits à la base , larges au sommet , cunéiformes. Les nombreuses étamines ont leurs filets assez longs, mesu- rant o m. oo3 à o m. ooi , les anthères ayant o m. 006 à o m. 008. Le pistil, faiblement polymère, ne comprend que six, rarement sept carpelles, et, en conséquence , le style y est très grêle, renflé au sommet en tête lobée. La tige a son cristarque externe très développé , séparé de l'épidémie par une seule assise, complété et doublé, çà et là en dedans, par des cellules scléreuses. Le périderme s'y fait dans l'épiderme, avec liège à parois tan- gentielles épaissies et lignifiées , et phelloderme réduit à une seule assise à parois minces. Dans la feuille, le pétiole a aussi un cristarque externe très développé, séparé de l'épiderme par une seule assise. Le limbe a son épi- derme fortement gélifié, et les méristèles y ont une bande de cristarque en haut et en bas. Par tous ces caractères , cette plante se montre une espèce bien distincte . que je nommerai Disclade de Dalzell (Discladium Dalzelli v. T.). La plante récoltée dans l'Inde par Wight , qui porte dans son herbier le n° £71, a été distribuée aussi sous le nom de Ochna squarrosa Linné. Elle se distingue aussitôt par la petitesse de ses feuilles, de ses inflorescences et de ses fleurs; je la nommerai D. microphylle (D. microphyllum v. T.). La feuille a un pétiole assez long mesurant 2 à 3 millimètres, une ligule bidentée de même longueur et un limbe membraneux, ovale, atténué à la base et au sommet où il se termine en pointe, muni de petites dénis ciii- formes appliquées vers le haut, à réseau de nervures saillant sur les deux faces, mesurant 0 m. 0 5 de long sur 0 m. oa5 de large. L'inflorescence est une courte grappe composée ombelliforme terminant . à l'aisselle d'une feuille tombée, un ramuscule sans feuilles ou n'ayant porté qu'une ou deux feuilles. Les pédicelles, articulés à o m. 002 environ •le la base, sont grêles et courts, ne dépassant pas o m. 010. La fleur esl petite, le bouton mesurant o m. oo5 et le calice , dressé autour du fruit, ne dépassant pas o m. 008 à o m. 009. — 162 — La lige a son cristarque bien développé , situé à deux rangs de l'épidémie. Le périderme y nait daus l'épidémie, avec liège scléreux et phelloderaie sclériliant en U son assise interne. L'écorce renferme des cellules scléreuses. isolées ou groupées en nodules, bouchant çà et là les trous du cristarque: on en rencontre aussi daus le liber secondaire. Dans la feuille, le pétiole a un cristarque très rudimeutaire ; le limbe a son épidémie gélifié et les méristèles ont une bande de cristarque en haut seulement. J'ai trouvé dans l'Herbier de Vahl, communiqué par le Musée de Co- penhague, un échantillon innommé, récolté dans l'Inde par Kœnig, en 176 8, qui est un Disclade à corolle pentamère et à calice dressé autour du fruit, ressemblant au précédent par la dimension de l'inflorescence et des fleurs, mais en différant nettement par des feuilles plus grandes, mesurant o m. 10 à 0 m. 11 de long sur o m. o35 de large. Il s'en distingue en- core parce que, dans la feuille, l'épiderme n'est gélifié que çà et là, dans certaines cellules isolées, et que les méristèles ont une bande de cristarque en haut et en bas. Ce sera le D. de Kœnig (D. Kœnigi v. T.). La grappe composée ombeîliforme tantôt est axillaire des feuilles tombées, tantôt ter- mine un rameau assez long, ayant porté un assez grand nombre de feuilles. L'adjonction de ces trois espèces porte à six le nombre des Disclades à corolle pentamère qui croissent dans l'Inde. Considérons maintenant le groupe à corolle polymère. Leschenault a récolté en 1820, au Sud de la péninsule de l'Inde ( n° 66 ) , des échantillons identiques à ceux de Sonnerat, qui sont, comme on sait, les types du D. luisant. En outre, il a rapporté de Ceylan une espèce voi- sine de la précédente par la forme de l'inflorescence, la dimension des fleurs et la conformation delà corolle, qui comprend sept à neuf pétales. Elle s'en distingue nettement, d'abord par l'écorce des rameaux feuilles, qui est noirâtre , piquetée de points blancs , et non blanchâtre , ensuite et sur- tout par la forme, la dimension et la nervation des feuilles. Dans le D. lui- sant, le limbe est atténué à la base, arrondi, puis brusquement terminé en pointe au sommet, forme caractéristique déjà assez exactement figurée par Lamarck (1); les nervures latérales, saillantes surtout en haut, y sont toutes semblables et très rapprochées; il mesure o m. 06 à o m. 08 de long sur o m. o45 de large. Ici, le limbe, plus coriace, est atténué progressive- ment vers le sommet comme vers la base, lancéolé, par conséquent; les nervures latérales, moins saillantes en haut, y sont de deux sortes, les plus grosses assez distantes; il mesure 0 m. 12 à o m. i3 de long sur o m. o'i à o m. o&5 de large. C'est donc bien une espèce distincte , que je nommerai D. de Leschenault (D. Lcschcnaulti v. T). La tige a son cristarque bien développé, séparé de l'épiderme par deux (l) Lamarck, pi. ^179, %. 1, i8î>3. — 103 — assises. Le périderme y est épidermique , à phellodernie parenchymateux. Dans la feuille, le limbe a son épidémie gélifié; l'écorce y est fortement palissadique en haut et les méristèles y ont une bande de cristarque en haut et en bas, plus développée en haut. Au cours du voyage de la Bonite, Gaudichaud a rapporté de Calcutta, en 1837, uue plante (n° 210) donnée par Wallich et nommée par lui Ochna sqtiarrosa Linné. Par la forme de l'inflorescence, la grandeur et la conformation des fleurs où la corolle compte dix pétales , elle ressemble au D. luisant, mais elle en diffère, et aussi du D. de Leschenault, par le feuil- lage. La feuille est membraneuse, rougeâtre, terne en haut, luisante en bas , atténuée à la base et au sommet où elle se termine en pointe , à bord gondolé et finement denté, à nervures latérales toutes semblables, rappro- chées et saillantes surtout en haut; elle mesure de o m. 12 à o m. xh de long sur o m. o5 à o m. 06 de large. Ce sera le D. de Gaudichaud (D. Gaudichaudi v. T.). La tige, dont la surface est noirâtre, a un cristarque bien développé, séparé de l'épidémie par deux assises. Le périderme s'y forme dans l'épi- démie. Dans la feuille, le pétiole a aussi un cristarque bien constitué; le limbe a un épidémie gélifié seulement çà et là dans des cellules isolées; l'écorce est faiblement palissadique et les méristèles ont une bande de cris- tarque en haut seulement. L'adjonction de ces deux espèces nouvelles porte à quatre le nombre des Disclades à corolle polymère qui croissent dans l'Inde. Aux dix Disclades de l'Inde, si l'on ajoute le D. de Iiarmand, de l'Indo- Chine, et les cinq espèces qui croissent en Afrique orientale et à Mada- gascar, on obtient un total de seize espèces pour représenter ce genre. 5. Dédoublement du genre Disclade ; caractères du genre nouveau Pléopktale. — Considérées dans leur ensemble, ces seize espèces forment, sous le rap- port de la corolle, deux groupes bien distincts et très inégaux. Dans l'un, qui comprend douze espèces, la corolle est isomère avec le calice, c'est-à- dire pentamère, à pétales onguiculés; dans l'autre, qui n'en compte que quatre, toutes localisées dans l'Inde, la corolle est hétéromère, c'est-à-dire polymère, à pétales sans onglet. A ces deux caractères différentiels, déjà par eux-mêmes très frappants, s'il venait s'en ajouter un troisième, tiré d'un tout autre organe, on serait amené à séparer génériquement ces deux groupes d'espèces. Or, c'est précisément ce qui a lieu, si l'on examine la structure du fruit mûr. Chacune des drupes constitutives du fruit , dans les espèces à corolle pen- tamère, a dans sa graine un embryon droit, orienté de telle manière que ses deux cotyles oléo-amylacées soient silures latéralement , de part et d'autre de l'unique plan de symétrie du tégumenl séminal et du carpelle; en un mot , il est accombant au raphé , comme il a été dit dans mon Mémoire , — 164 — en particulier pour le D. du Mozambique (1). Dans la drupe des espèces à corolle polymère, notamment du D. luisant, du D. de Leschenault et du D. de Gaudichaud, il en est autrement. L'embryon y est bien encore oléo- amyîacé, comme dans le premier groupe, mais il est disposé dans la graine de telle sorte que ses deux cotyles sont antéro-poslérieures, coupées en deux par l'unique plan de symétrie du tégument séminal et du carpelle; en un mot, il est incombant au raphé. - En s'ajoutant aux deux précédentes, cette nouvelle différence non seu- ment conduit mais force à dédoubler le genre Disclade. Les espèces à corolle pentamère, à pétales onguiculés et à embryon accombant continueront à former le genre Disclade restreint. Pour les espèces à corolle polymère, à pétale sans onglet et à embryon incombant, on établira un genre nouveau , que l'on nommera Pléopétale (Pleopetalum v. T.)(2). Les quatre espèces, toutes originaires de l'Inde, qui le composent actuel- lement, sont : le P. luisant (P. lucidum [Lamarck] v. T.), le P. obtus (P. obtusatum [A. -P. de Candolle] v. T.). le P. de Lescbenault (P. Lesche- naulti v. T.) et le P. de Gaudichaud (P. Gaudichaudi v. T.). Par la polymérie de la corolle, qui s'ajoute à celle de l'androcée et du pis- til, pour ne laisser isomère que le calice, le genre Pléopétale prend une place à part non seulement dans la sous-tribu des Rectiséminées , mais dans la famille tout entière des Ochnacées, en même temps qu'il intéresse la Science générale. Par l'incombance de l'embryon, il se rapproche des Dipo- rides, ou mieux, à cause de la polymérie du pistil, des Polythèces, dont il diffère encore par son inflorescence composée. 6. Résumé. — L'introduction de ces deux genres nouveaux dans la sous- tribu des Rectiséminées, jointe à celle du genre Proboscelle, qui a fait l'objet d'une Communication antérieure'3', porte à dix le nombre des genres de ce groupe et lui donne la composition résumée dans le tableau suivant : / longitudinale, (isomère.. Ocilvelle. accombant. Déhiscence 1 Pistil jpoiymère .) Polïochhells. d'anthère j ( Biram, lie. \ poricide. Pistil polymère . Disclade. ] / polymère. Anthère poricide. Pistil po- \ iymère Pléopétale. RECTistMmÉES.^ j f ■ Il \ isomère. I longiludiiiale, avec trompe. Phoboscelle. (ir;.ine J Embryon/ I Déhiscence < bipore.j isomère.. Dipoiiide. 1 \ d anthère f poricide, < Pistil (polymère. Polytoèce. ( unipore Monopomde. hétérocotylé , incombant Hétéroporide. O hoc. cit., p. 353, 1902. (2) De zrÀéov, plus, et 'aétaXov, pétale. W Pu. van Tieghem, Proboxcelle , genre nouveau d'Oclinacé -s (Journal de Bota- nique, XVII, p. 1, igo3), et Bulletin du Muséum, IX, p. 35, 1903. — 165 — L'adjonction de ces trois nouveaux types élève à cinquante-six le nombre des genres qui composent actuellement la famille des Ochnaeées. 7. Remarque. — A en juger par la description que W. Hooker en a donne'e en i843(1), la plante de l'Afrique australe nommée par lui Ochna pulchra, et que j'ai classée récemment dans le genre Polythechtm, offrirait aussi dans son périanlhe un caractère bien singulier. Dépourvue de calice, elle aurait seulement une corolle, formée de six pélales disposés sur deux rangs. Mais Planchon , qui a étudié l'échantillon original dans l'Herbier de Hooker, a fait remarquer peu de temps après, en i846, que les pétales y sont tombés et que, par conséquent , le périanthe persistant est en réalité un calice, non une corolle (.2). Cette planle n'offre donc, sous ce rapport, rien d'anormal, comme Oliver l'a reconnu plus tard, en i868(3), et comme j'ai pu m'en assurer de mon côté sur un échantillon récolté par Zeyher en 18/17 (n° 3oa). Aussi n'est-ce pas sans étonnement que j'ai vu M. Gilg, dans un travail qui vient de paraître, ne tenir aucun compte de l'observation de Planchon et attribuer encore aujourd'hui à cette espèce, conformément à l'ancienne et fautive description de W. Hooker, un périanthe simple formé de deux verticilles ternaires : rr Flores tepalis 6 (3 sepaloideis, 3 petaloideis) instructif. SUR LES CULTURES ET EN PARTICULIER CELLE DE Z/'IsONANDRA GUTTA , À la Grande Comore. par M. Jules Poisson. On sait combien les arbres producteurs de gutta-percha ont été l'objet de recherches nombreuses et persistantes, depuis plusieurs années, pour atteindre un but bien légitime, qui est celui de leur culture régulière et fructueuse, Mais jusqu'ici on n'a obtenu que des espérances ou des résultats incertains de la naturalisation de ces précieux végétaux en dehors des régions indo-malaises, où ils croissent habituellement. Cependant, en des points fort restreints, les arbres à gutta semblent pouvoir accepter une nou- velle patrie; mais le succès couronnera-t-il les entreprises comme quantité et qualité de latex? Toutefois des expériences dont il a déjà été ques- tion dans ce Bulletin {5) méritent d'être rappelées, et l'ancien directeur du (1) Hooker, Icônes plantarum , VI, pt. 588, i843. (2) Plaxchox, London Journal of Botany, V, p. 655, 18'iC W Oliver, Flora of trop, \frica, I, p. 317, 1868. W Gilg, Ochnaceœ afncanœ (Bot. Jahrbûcher fur Syst., \\\1II. p. a34, 16 mars 1903). l5) Bull, du Muséum, 1097, P* '72, — 166 — Muséum, M. Alph. Milne Edwards. s'\ intéressait beaucoup, ainsi qu'à leur auteur, M. Humblot, ce courageux voyageur naturaliste et colou merveil- leux auquel la France est redevable du protectorat des lies Comores (lj. Notre compatriote partit de la Métropole, il y a bientôt trente années, à l'île de Cuba pour l'explorer au point de vue botanico-horticole; il se ren- dit peu de temps après à Madagascar, et il fut probablement le premier Français qui essaya d'y fonder des pépinières de plantes utiles et ornemen- tales, très désirées déjà à cette époque par le commerce enropéen. Malheu- reusement, le fruit de plusieurs années de labeur devait être anéanti par un cyclone, puis, par surcroit, une révolte retentissante survint à Mada- gascar et opposa au colon intrépide toute résistance inutile. C'est alors que M. Humblot se décida à aller aux îles Comores. 11 s'installa dans la plus grande d'entre elles, au sol volcanique, et où peu d'essais de cultures avaient été faits jusqu'alors. Après de nombreux et persistants efforts, il y installa des plantations dont on n'avait pu soupçonner le succès et l'imponance et fonda la Société de la Grande Comore, aujourd'hui prospère. Le nombre des Cacaoyers introduits se chiffre actuellement par 210,000, et celui des Vanilliers est de 5oo,ooo, les Cocotiers /i5,ooo. Quant aux cultures im- portantes de Caféiers et Girofliers , elles ont été abandonnées , les premières à cause des maladies qui les assaillent, et les seconds par suite de la dépré- ciation de leurs produits. Les Girofliers se comptent encore par 3 2,000, M. Humblot, dès 1889, avait pensé à essayer l'introduction des arbres à gutta aux Comores , et il fit tout son possible pour s'en procurer des pieds vivants. Sur quatre qu'il emporta de France, trois arrivèrent chétifs; l'un de ces plants fut placé dans la région basse, le second à a5o mètres d'alti- tude et le troisième à 5oo mètres. C'est celui de la moyenne altitude qui prospéra le mieux. Depuis celte époque, les Isonandra se sont bien adaptés au climat comorien , en dépit des opinions pessimistes qui n'ont pas man- qué de se produire au début , et la teneur des feuilles en gutta est égale et même supérieure aux meilleures sortes connues jusqu'alors, comme l'ont prouvé les échantillons que j'ai reçus il y a quelques mois de M. Ch. Rault, parent de M. Humblot, et qui réside habituellement dans la même colonie. On sait que depuis la méthode d'extraction de la gutta par les feuilles, imaginée par MM. Jungfleisch et Serullas, on a fondé des espérances moti- vées sur ce procédé, qu'il s'agisse de feuilles tombées naturellement ou de cueillettes faites régulièrement à une ou deux époques de l'année. Toutefois celte pratique exigerait qu'on ne laissât pas les arbres s'élever, mais qu'on (l) C'est aux instances réitérées de M. Humblol près du Sultan des îles Co- mores, avec lequel il était lié, que celui-ci se décida à accepter le protectorat français. Peu de temps après, le Gouvernement offrait la Résidence de ces îles à M. Humblot, mais il se démit de ses fonctions quelques années plus lard pour se consacrer entièrement à ses plantations, objet de ses préférences. — 167 — les dirigeât en cépée ou têtard pour pouvoir accéder plus facilement aux feuilles. Les principaux dissolvants employée jusqu'ici pour extraire la gutta des feuilles ont été la benzine, le toluène, l'huile de résine, l'essence de pé- trole, la benzoline, etc., et parfois l'acétone pour précipiter la dissolution (l). 11 parait que ces procédés sont relativement coûteux, et leur emploi res- treindrait notablement les bénéfices. — On aurait trouvé une autre mé- thode d'extraction, plus économique, par laquelle l'action mécanique vien- drait s'ajouter à celle du dissolvant et dont M. L. Mauny, ingénieur, serait l'auteur. Enfin un colonial éprouvé, M. Taupin , est parti dernièrement poul- ies régions malaises où croissent les arbres à gutta en vue de provoquer des apports réguliers de feuilles pour l'exploitation de cette méthode nouvelle. Des feuilles venant de la Grande-Comore et confiées à M. Mauny lui ont donné, à l'analyse, plus de 10 p. 100 de bonne gutta ayant toutes les qualités désirables pour la télégraphie sous-marine. Ce sont les quantités déjà trouvées par M. le professeur Junglleisch dans ses essais avec les feuilles des meilleures gutta. L'ingénieur susnommé attribue une valeur de lioo francs la tonne aux feuilles des honandra de M. Humblot. Depuis leur introduc- tion dans la colonie , le nombre en pieds adultes et jeunes sujets résultant de semis ou de boutures de ces honandra est relativement considérable. Il me paraissait utile de mettre eu évidence, même d'une façon som- maire , les efforts persistants faits par un de nos compatriotes en faveur des intérêts coloniaux français (2) et, d'autre part, de signaler une région de prédilection où peut croître, en gardant toutes ses qualités, un végétal des plus intéressants pour l'industrie française et dont la naturalisation semble avoir rencontré jusqu'ici, en dehors de sa patrie, les plus grandes diffi- cultés. Sur la collectios de Sansevieria des serres du Muséum ; tableau synoptique des especes et notes sur leur mu ltlplicatio\ , par MM. J. Gérùme et 0. Larroy. Le genre Sansevieria, si important au point de vue économique pour les nombreuses espèces textiles qu'il renferme, est particulièrement bien re- présenté dans les serres du Muséum: la collection des espèces qui s'y trouvent réunies est, sans conteste, la plus importante connue. M II. Lecomtb, Les arbres a gutta, p. 35, 36. <2) Pendant son séjour à Madagascar on aux Comores, M. Humblot n'a cessé d'envoyer an Muséum des animaux intéressants, puis des plantes vivantes ou sèches. Les h rbiers qu'il a faits dans ces parages sont certainement les plus importants de cette région que possède re Musée. — 168 — Cette collection comprend actuellement ai espèces parfaitement distinctes par leurs caractères extérieurs; la planche suivante montre des coupes de feuilles de 20 de ces espèces : les numéros 1 à 9 sont représentés par 2 coupes, la supérieure est faite au cpiart de la hauteur de la feuille, l'autre dans la partie médiane; les espèces 10 à 20 ne sont représentées crue par une seule coupe, pratiquée vers le milieu de la feuille. Tous ces dessins ont été faits sur nature d'après des feuilles de plantes cultivées dans les serres du Muséum, et sont réduits, parla photographie, au quart de la grandeur naturelle. (Les dessins des numéros \k et i5 , par exception, sont des coupes de feuilles reçues du pays d'origine; ces espèces seraient probablement moins grandes dans les cultures de serre.) La collection des jardins royaux de Kew, une des plus riches connues, ne comprend que 11 espèces : 10 sont énumérées dans le Hand-list oftender monocotyledons cultivated in the Royal Gardens Kew; et le Botanical Magazine a publié la onzième en janvier dernier (S. grandis Hook, t. 7877). Ces plantes existent au Muséum, sauf le S. subspicata Baker: c'est un des desiderata de l'Établissement. Les S. nilolica Baker et S. senegambica Baker (Joum. linn. Soc, XIV [1875] 548) ne sont pas encore introduites dans les cultures. C'est surtout pendant ces dix-huit dernières années que la collection des Sansevieria du Muséum s'est considérablement accrue, par les nombreux envois que le regretté professeur Max. Cornu avait reçus de ses divers cor- respondants, de l'Asie et surtout de l'Afrique tropicale. Plusieurs botanistes étrangers s'inléressant aux Sansevieria, et notam- ment M. Mac Cohkey et M. le professeur Macfarlane, de l'Université de Philadelphie (E.-U.), ont pu voir ces plantes dans les serres et apprécier la valeur de celte collection. Malheureusement, pour des motifs particuliers, ces espèces n'étant pas étiquetées en clair, ne présentaient pas, de ce fait, tout l'intérêt qui s'y rattache. 11 est fort probable que M. Cornu se réservait de les signaler lui- même à l'attention des botanistes . . . A l'automne 1901, des échantillons de feuilles des diverses espèces cul- tivées au Muséum ont été, sur la demande du professeur Macfarlane, expé- diés à Philadelphie, où ils seront sûrement bouturés et étudiés; d'autre part, un don de M. Codefroy Lebeuf, en 1902, de feuilles de 2 espèces de S< nsevieria textiles, à tiges cylindriques, a donné lieu, dans les serres du Muséum, à d'intéressantes observations sur la multiplication de ces piaules par bouturage de feuille; ces circonstances réunies justifient et expliquent tout à la fois cette courte étude au point de vue pratique des Sansevieria cultivés au Muséum. Le tableau synoptique donné plus loin, établi d'après les caractères foniiùs par les feuilles et le port des diverses espèces, n'aura pas toute la valeur de descriptions plus complètes faites d'après des exemplaires adultes — 169 — et fleuris; il permettra néanmoins, en s'aidant des indications fournies par la planche ci-jointe, de reconnaître et de distinguer, d'après les feuilles seu- lement, les 20 espèces qu'il comprend. C'est ce dont on a le plus besoin dans les serres où les floraisons de Sansevieria sont toujours rares ' . Le tableau groupe aussi les espèces qui peuvent être multipliées par des procédés diffé- rents, comme il est dit plus loin. Les Sansevieria les plus anciennement cultivés dans les serres du Muséum , au temps de Desfontaines, sont 5. guineensis et 5. zeylanica. Le S. longijlora a été introduit plus tard, à une date qu'il n'est pas facile de préciser; quant au S. cijlindrica, son introduction au Muséum (d'après le Catalogue manuscrit des plantes cultivées aux serres en i85o, par M. Houllet), remonterait à l'année i845 et serait due à Richard, qui l'au- rait envoyé de l'île Bourbon. Ces h espèces étaient les seules cultivées en i85o au Muséum. De i85o à i884, les espèces introduites sont les suivantes : i° S. sulcata Boj. (canaticulafa Carr.), envoyé en i855 par la colonie de l'île Bourbon à l'Exposition universelle de Paris (n° 17 du tableau); 20 S. Aubrytiana Carr. (n° 9 du tableau), reçu du Gabon, d'un envoi de M. Aubry-Lecomte, gouverneur de la colonie. Cette espèce, voisine du S. longijlora, a fait l'objet d'une courte description dans la Revue horticole de 1861, mais Carrière ne paraît pas l'avoir examinée de très près, car il ne mentionne pas la forme particulière de la feuille qui est bien mise en relief par la section. Ces deux plantes s'ajoutant aux précédentes formaient une collection de 6 espèces; il n'en fut pas introduit d'autres avant 188A. Au total, la collection des Sansevieria du Muséum s'est donc enrichie de 1 5 espèces nouvelles en ces vingt dernières années. Ce sont les suivantes : i° D'envois provenant de la Cochinchine : S. grvndici spis Haw. S. RoxiiURGHUNA Schultes. S. gladca (n° 11 du tableau). Ces trois espèces sont du même groupe que le S. zeylanica. 20 D'envois provenant de l'Afrique tropicale orientale : (R. P. Sacleux, Zanzibar) : S. EiiRENBF.noi Schvv. si curieux parla section delà feuille. (,) Actuellement, le 5. zeylanica est en fleurs aux serres; les S. Kirkii et S. longijlora vonl fleurir sous peu; le .S', cylindrica a fleuri l'an dernier, ainsi que le S. thyrsijlora. _ 170 — S. zanzibarica (ii° 19 du tableau) différent de S. Ehrenbergi par la coupe de la feuille qui ne présente pas deux sillons placés vis-à-vis. S. THVRSIFLORA Tlllinb. S. arborescens Cornu (n° 20 du tableau), à port d'Aloe frutescent; ses liges atteignent une hauteur de 1 mètre et sont garnies, sur toute leur longueur, de feuilles courtes, étalées horizontalement, à extrémité pi- quante. 3° D'envois provenant de l'Afrique tropicale occidentale : S. liberica (n° U du tableau), reçu en 1886, du docteur Julien, de Libéria; cette plante a été pendant plusieurs années cultivée aux serres sous le nom inexact de Kirkii, dont elle est bien distincte. S. Kirkii Baker, de même origine. S. fasciata Cornu (u° 5), reçu du Congo, en 1891 et 181/1. (MM. DvbowskietLecomte.) (La même espèce a été reçue sous ce nom en 1 900, du jardin botanique de Buitenzorg.) 4° Du pays des Somalis, rapporté en 1899 par M. Tristan-Lacroix, jirliste peintre, chargé d'une mission parle Gouvernement français : Le S. grandis Hook, récemment décrit (Bol. Mag., t. 7877), mais sans indication précise du lieu d'origine. Quelques rhizomes très chétifs de ce Sansevieria, avec d'autres fragments à demi gelés de plantes grasses recueillies au cours de son voyage, furent apportés à M. Cornu, le 6 mars 1899, par M.Tristan-Lacroix. De ces diverses plantes (Stapelia, Boucc- rosia, Euphorbia, etc.), les Sansevieria seuls se sont développés, mais sans donner de plantes bien vigoureuses ; c'est pour cette raison que cette espèce n'est pas représentée ici par une coupe de feuilles; elle est voisine des S. longijlora et Aubryliana, mais elle s'en distingue parfaitement par ses feuilles plus planes, à bords cartilagineux et bruns. 5° Du jardin botanique de Buitenzorg : S. metaluca (n° î), reçu en 1900; cette plante pourrait bien a'être qu'une variété du S. guineensis. 6° Sans indication de localité et d'envoyeur : Le S. Cornui (n° 5), espèce bien particulière et nettement différente de toutes les autres; elle se trouvait, sans aucune indication, parmi les plantes réunies par M. Cornu. Elle est à feuilles planes, vert clair, peu zébrées ;i la base et non bordées; ce dernier caractère la distingue nettement de S. llii/r- siflora dont elle a quelque peu l'aspect; elle en est cependant bien diffé- rente parla section des feuilles. (Voir, par comparaison, les n05 5 et 6.) — 171 — 7° D'un don de M. Godefroy-Lebeuf, en mai 1902, deux espèces (?) à feuilles presque cylindriques, textiles, pour lesquels les renseignements primitivement fournis étaient assez vagues et imprécis; elles sont figurées ici aux n" i4 et i5. De la première, M. Godefroy-Lebeuf avait remis une portion de feuille, avec l'indication Sansevieria de la région de Bena; de la deuxième, un éclat de souche ayant fleuri, sans racines, ni bourgeons, ni drageons, avec la mention Sansevieria de la région d'Enhambara{x). Ces deux plantes se distinguent l'une de l'autre par le nombre et la régularité des sillons , et par la forme de la gouttière qui existe à la face supérieure ; elles ont été multipliées par un des moyens indiqués plus loin. Dans cette énumération des espèces introduites au Muséum, plusieurs noms sont nouveaux : ceux de fasciata et arborescens ont été donnés, par M. Cornu, à des plantes qu'il avait ainsi étiquetées dans les serres; quant à ceux qui se rapportent aux nos k , 5 , 11 et 19, ils sont proposés par les auteurs de cette note et servent à désigner les plantes dans les serres du Muséum. l,) Nota. J'avais demandé à M. Godefroy-Lebeuf, en février dernier, des renseignements plus complets sur les espèces figurées aux numéros 1 k et i5; il m'a fait parvenir le 28 mars, alors que cette note était rédigée, la brochure qu'il a publiée : Les Sunseviei'ias gigantesques de l'Afrique orientale et leurs jibres, et dont je n'avais pas eu connaissance. Dans cette brochure, le S. de la région de Bena (nn îk) est nommé Sansevieria Stuchyi; il y est représenté par deux photographies et par des coupes de feuilles (p. 33) (coupe extérieure?). I n autre Sansevieria y est signalé comme étant «• très certainement nou- veaux et figuré, mais non décrit et sans nom (coupe intérieure). Le Sansevieria de la région de l'Enhambara (n° i5) parait se rapporter à la coupe intermédiaire représentée par M. Godefroy-Lebeuf. Est-ce ce que l'auteur appelle S. d'Andradœ? (loc. cit., p. 17 et 33). Les renseignements que je possède ne me permettent pas d'être plus affir- matif. Avant d'avoir entre les mains la brochure indiquée plus haut, je ne possédais, sur les espèces 1 A et i5, que les renseignements précités, et l'indication de la date probable de leur introduction, d'après un petit entre- lîlet du Journal d'Agriculture tropicale (3i août iAR LES FEUILLES ET LE PORT (". (Nota. - L signifie longueur; l signifie largeur de la feuille dans sa partie médian e.) zébrées nettement dressées , rigides , et /non bordées J de brun coriaces, vert clair très zébrées; L o m. / o m . ta 7°. planes Plantes ACABLES. charnues vert foncé non zébrées zébrures peu , apparentes sur | les fouilles âgées ; bords plus ou moins ondulés très zébrées; L 1 m., ' o m. 07 a teinte métallique , peu zébrées; L o m. 80, / o m. 08 [retombantes 1 et bordées | 1 de brun ) bordées de blanc ivoire; L 1 ni. et 1 plus , / o m. 08 h o rn. 10 non bordées, bien planes, en spatule; un peu zébrées à la base et en de- hors ; L o m 60 , l 0 m. o5 bordées de brun, un peu concaves, L o m. 60 , / 0 m. 06 dressées ; L 1 m. 90 , / o m. 08 base non sillonnée en dessus ; L 0 m. 55 , 1 . S. cuineensis Willd. 2. S. jietallica Hort. Buitenz. 3. S. fasciata Cornu. b. S. libehha. 0. S. CORNUI. 6. S. TnrnsiF[.on\ Thunb. 7. S. Kirkii Baker. plus ou moins penchées en gouttière courtes / striées Lo ' ° m- °6 8. S. i.oxgifi.oua Sims. base portant a -3 sillons bien marqués sur la partie supérieure de la gouttière ; L 0 m. 60 . / o m. 09 longitudinalemeut m. 4o , ( o m. 03. . I I non striées, de teinte glauq \ les feuilles âgées; L o m. 35 , / 0 m. oi5 cylin- driques plus longues et plus striées sauf une petite gouttière sur la partie supérieure entièrement cylindriques ou arrondies zébrures bien marquées; L o m. / o m. oa h 0 m. os,> moins netlement zébrées et d'un foncé; L 0 m. 70, / o m. 03 dehors ; ue bleuâtre sur 5. 5. ert plus NON ACM'I.BS à peine raulescentes, feuilles distiques très rapprochées gouttière h section demi-circulaire; sillons distants et irréguliers gouttière plus petite, à section anguleuse; sillons étroits, plus marqués feuilles longues (1 m. 3o à 1 m. 5o et plus) souvent zébrées; sillons peu apparents. . . feuilles courtes (0 m. 5o à o m. 70), non zébrées; sillons peu nombreux, bien ap- parents dos de la feuille présentant une carène net- tement marquée par deux sillons profonds placés vis-à-vis 9. S. AlIBRÏTIANA. CaiT. 10. S. zevlanica Willd. 11. S. glaoca. 12. S. Roxhorghia-u Schuiles. 13. S. GRANDICDSPIS Haw. 14. S. SîncKTi Cod. Leb. 15. S. sp. (d'Andrad*?). 16. S. CVLIXDIIICA Boj. 17. S. Si Boj. dos de la feuille ne présentant pas les deux sillons signalés ci-dessus siiflriitescrntos, tiges dressées rigides, feuilles espacées alternes suivant le cycle a/5, engainantes; L o m. i5, / o m. o3 18. S. shrenberi 1 ScllYi . 19. S. ZANZIBARICA. 20. S. ARBORESCBXS Cornu. •') Voir ei-contre les sections de feuilles aux numéros correspondants. Muséum. — ix. ■ 3 — 17/i — Les diverses espèces de Sansevieria ne diffèrent pas seulement entre elles par le port et la forme des feuilles, comme le fait ressortir le tableau pré- cédent; elles présentent aussi des différences au point de vue du mode de végétation et de la facilité pins ou moins grande de multiplication. A cet égard, on peut faire deux groupes : i° Celles qui fournissent beaucoup d'éclats ou de rhizomes, et qui peu- vent être facilement multipliées par la séparation des éclats et le section- nement des rhizomes. Ex. : guineensis, Cornui , fasciatà , libérien, thyrsijlorn , zeylanica, Rox- burghiana. 2° Celles qui ne drageonnent pas ou tout à fait exceptionnellement: Ex. : S. Ehrenbergi , zanzibarica, Sîuckyi, S. deYEnliambara, cylinÛrica, sidcata, biigijlora, Aubrytiana, etc. Ces espèces ont été, jusqu'à présent, consi- dérées comme étant d'une multiplication lente et difficile; mais divers essais faits récemment (1902-1900) au Muséum démontrent qu'on multiplie très facilement par bouture de portions de feuilles les espèces à feuilles cylin- driques et celles à souche caulescente, non drageonnante. Le bouturage de tige n'est applicable qu'au 5. arborescens , espèce vérita- blement frutescente, et réussit très bien; des extrémités de tige de cette espèce, bouturées en petits godets à l'étouffée et avec une forte chaleur de fond, ont été enracinées au bout de ko à 5o jours. Ce mode de multi- plication n'est mentionné dans aucune publication horticole; cela ne parait pas surprenant, le S. arborescens n'existe vraisemblablement qu'au Muséum et dans les quelques rares collections qui ont reçu des exemplaires, telles que celles de Philadelphie, de M. Godefroy-Lebeuf, etc. Quelques lignes sur les divers modes de multiplication de ces plantes dans les serres peuvent présenter un intérêt pratique suffisant pour trouver place ici, en raison de l'importance économique de ces planter, qui sont des textiles très appréciés. La multiplication par division des touffes ne présente aucune difficulté ; il suffit de rempoter séparément les éclats et de les placer pendant un mois environ dans la serre à multiplication pour obtenir autant de plantes nouvelles. Le sectionnement des rhizomes s'effectue de la même façon lorsque le fragment de rhizome est pourvu d'un ou de plusieurs bourgeons enra- cinés. Mais certains rhizomes sont longtemps nus, sans bourgeons latéraux et sans racines; on peut en tirer néanmoins un utile parti et provoquer le développement de jeunes bourgeons. Il suffit de les séparer de la plante mère, de les sectionner, de les coucher sur une terrine, en terre légère et sableuse, à une température de 2 5 degrés, pour obtenir des jeunes plantes après un traitement de 2 à 3 mois. Les fragments de rhizomes doivent mesurer de h à 5 centimètres de longueur. On obtient les meilleurs résultats — 175 — en opérant au moment du rempotage des plantes , en février, c'est-à-dire vers l'époque de la reprise de la végétation, après une période de repos plus ou moins accentué suivant les espèces. Jusqu'à ces dernières années , la séparation des touffes et la division des rhizomes enracinés étaient restés à peu près exclusivement employés pour propager les Sansevieria dans les cultures de serre; Carrière les indiquait en 1861, en insistant sur ce fait, que certaines espèces à feuilles cylin- driques, et telles que S. cylindrica, S. sulcata, drageonnaient rarement, et étaient d'une multiplication lente et difficile ; il ne signalait pas le procédé de sectionnement des rhizomes indiqué ci-dessus. Cependant, depuis peu, quelques publications horticoles mentionnent le bouturage de portions de feuille utilisé avec succès par certains horticulteurs pour multiplier en grand les .S. guineensis et S. zeylanica ; mais ces publi- cations, de même que les horticulteurs, n'indiquaient pas que ce procédé soit applicable aux espèces à feuillage cylindrique, dont la multiplication, comme il est dit plus haut, était toujours difficile. 11 résulte des essais faits dans les serres de Muséum que ce procédé de bouturage par portions de feuilles convient particulièrement à ces espèces à feuilles cylindriques. La première tentative de bouturage (1) de portions de feuilles appliquée aux espèces cylindriques a été faite avec les échantillons des deux espèces remises au Muséum en mai 1902 par M. Godefroy Lebeuf, sous la forme de souche non racinée, ne portant aucun drageon et ayant fleuri, et de portions de feuilles. 11 était de toute nécessité de chercher à tirer parti de ces plantes textiles fort intéressantes, mais qui n'eussent donné aucun résultat par l«>s moyens ordinaires de multiplication. Les résultats du bouturage des portions de feuilles de ces Sansevieria (de la région de Bena, et d'Enhambara) ont été excellents, et le Mu- séum possède maintenant des jeunes plantes de chacune de ces espèces (le même tronçon de feuille bouturé peut donner plusieurs jeunes plantes). Différentes autres espèces, notamment S. cylindrica, liberica, guineensix. zeylanica, également bouturées, ont parfaitement repris. L'observation de ces essais a permis de pouvoir formuler les conclusions suivantes au sujet de ce mode de multiplication encore peu connu, mais qui peut rendre les plus grands services : i° Le bouturage de portions de feuilles peut s'appliquer indistinctement à toutes les espèces de Sansevieria. (|) Ce procédé est signalé par M. Godcfrov Lel>cnf, dans sa brochure ritéfi plus haut, en note, page 171. — 17G — 2° Les espèces à feuilles cylindriques et celles à feuilles planes charnues épaisses s'enracinent plus facilement que celles à feuilles minces et coriaces. 3° Dans les espèces à feuilles planes, la portion de la base (généralement rétrécie et plus charnue) fournit , avec le sommet, des résultats plus certains el plus prompts que la partie médiane. h" Le bouturage est , dans tous les cas, beaucoup moins rapide que l'écla- tage pour les espèces à feuilles planes; mais il permet d'obtenir cinq à dix plantes avec une seule feuille; pour les espèces à feuilles larges, comme S. li- bérien , une lanière peut suffire. 5° Ce bouturage est un procédé extrêmement précieux pour la propagation des espèces à feuillage cylindrique , dijficiles à multiplier autrement. Pour la réussite de ce bouturage, il est indispensable de choisir des feuilles bien saines, de préférence arrivées à leur taille normale et d'âge adulte, de donner aux boutures une longueur de 8 à 10 centimètres, de laisser sécher les coupes pendant un jour ou deux avant de les utiliser, afin d'éviter la pourriture, de planter ces boutures dans un sol léger, fibreux et très perméable, et de les maintenir à une température de a 5 à 3o degrés avec un degré d'humidité suffisant. Dans ces conditions, l'enracinement a lieu après 2 ou 3 mois, et le premier bourgeon apparaît vers le sixième mois après le bouturage; dans les espèces à feuilles cylindriques de M. Godefroy-Lebeuf , la même portion de feuille a pu donner plusieurs bourgeons successifs, nés à la périphérie, et séparés successivement dès que l'enracinement a été suffisant pour les enlever et les piauler isolément. Les 5. cylindrica et le S. zeylanica sont, parmi les espèces essayées, celles qui s'enracinent le plus rapidement. Les Sansevieria étant originaires des régions tropicales d'Afrique et d'Asie exigent la serre chaude humide. On les cultive en pois bien drainés, pro- poi tionnés à leur vigueur, dans un compost riche et léger, formé de deux parties de terre de bruyère , une de terreau de couche et une de terre de gazon. Pendant toute la belle saison . il faut arroser copieusement : les S. ont en général une végétation vigoureuse et doivent trouver dans le sol une humidité abondante. Pendant l'hiver, ces arrosages sont plus modérés; les plantes ne subissent qu'un ralentissement de végétation peu marqué. II importe donc de ne pas les priver d'eau pendant la saison d'hiver, comme pourrait le laisser croire la consistance coriace et charnue de leurs feuilles. C'est dans ces conditions de culture qu'un nombre déjà notable d'espèces de Sansevieria a fleuri dans les serres du Muséum pendant ces dernières — 177 — années; ce traitement, qui paraît leur convenu* mieux que tout autre, fait espérer que les espèces qui n'ont pas encore fleuri dans les serres du Mu- séum le feront successivement : cela permettra de les étudier d'une manière plus complète. Note sur Hemiaster gubicus, Desor, et ses variations , PAR M. R. FoURTAU. J'ai recueilli aux environs du couvent de Saint-Paul, dans le désert arabique , de beaux et nombreux exemplaires de Y Hemiaster cubicus Des. . l'un des fossiles caractéristiques de la base du Cénomanien d'Egypte. Ces Echinides sont aujourd'hui déposés dans les collections de Paléonto- logie. Le grand nombre de spécimens en bon état de conservation m'a permis «l'observer chez ces Hemiaster provenant d'une même couche et de la même localité des variations intéressantes à signaler. Les exemplaires que j'ai entre les mains sont de toutes tailles , depuis les jeunes de o m. 012 de longueur jusqu'aux adultes de o m. 060 ; j'ai donc pu constituer une série complète montrant le développement graduel de cet Oursin et établir le tableau ci-joint pour les variations de la forme générale du test. Sur ce tableau, la série a, b, c, d, e , f, g, est constituée par les indivi- dus conformes à la description de d'Orbigny {Pal. franc. Terr. Crét. Eeh. irr. . p. 237, pi. 879). C'est la série typique composée d'individus dont la largeur moyenne égale 0.88 de la longueur et dont la hauteur varie entre 0.70 et 0.75 de cette même longueur. Mais, à coté de cette série, j'ai pu en constituer deux autres : l'une , c' d' e' f g', formée d'Oursins de plus en plus cordiformes et dont le test se renfle de façon à égaliser les trois dimensions, et l'autre, peu nombreuse il est vrai, a. jS., au test déprimé et où la hauteur n'est plus que de o. 59 à o.5o de la longueur. Il est certain qu'un paléontologiste qui n'aurait entre les mains (pie les individus extrêmes de ces séries fi, g, g' serait tenté d'y voir trois espèces différentes, tandis que mes écolles me permettent d'établir simplemenl deux variétés ex forma: H. cubicus var. depressus nobis pour a et @, et //. cubicus var. cordiformis pour la série c d! e' f g'. En dehors de la forme du test, un caractère spécifique assez souvent invoqué (Pomel en a fait même un caractère générique) consiste dans la position de l'apex, qui peut être soit central ou subcentral, soit excen- trique en avant ou en arrière, entraînant souvent par refait des différences de longueur entre les ambulacres pairs du trivium et ceux du bivium. Dans //. cubicus adulte, l'apex est généralement central ou subcentral el les 178 '"ift. i. — Hemiaater culncus Desor. el aeg variétés ex forma. (Demi-grandeur naturelle.) 179 Fig. 2. — Hemiaster cubicus Desor. , var. excentrions. ambulacres 11, IV et I, V, sont à peu près égaux; mais j'ai pu constater sou- vent , dans la forme typique , une assez forte excentricité' de l'apex et cela principalement en avant, ce qui fait que, contrairement à ce qui se passe dans la généralité des Hemiaster, les ambulacres I, V, sont un plus longs que II , IV. Je ligure cette curieuse variété que j'appellerai H. cubicus var. excen- trions, nobis. Cette excentricité de l'apex , de même que le renflement du test dans la variété cordiformis, ont leur répercussion sur les dimensions et la forme du sillon dans lequel est logé l'ambulacre III. Générale- ment il est droit; cependant, dans les individus de grande taille de la variété cordiformis , il s'élargit vers le milieu et ressemble bien plus à un sillon dVpisaster qu'à celui d'un Hemiaster. L'appareil apical présente, lui aussi, des variations qu'il est utile d'indi- quer. Chez les individus de taille moyenne et dans la majorité de ceux de grande taille, l'appareil apical est ethmophracte ; chez d'autres , presque tous de grande teille, il est ethmolysien, ce qui est rare chez les Hemiaster cénomaniens. Les plaques ocellaires postérieures sont disposées oblique- ment d'une manière insolite, et il est parfois difficile de bien distinguer si le corps madréporique les sépare et les dépasse, ou bien s'il est arrêté par elles. Le périprocte est constamment petit, piriforme, acuminé on avant et placé en haut de la face postérieure. La troncature de cette face varie beau- coup : dans la majorité des individus, elle est oblique d'arrière en avant, de façon à laisser voir le périprocte d'en haut , mais il arrive souvent qu'elle soit verticale et parfois même oblique d'avant en arrière, laissant le péri- procte invisible, Le péristome est invariablement très excentrique en avant, presque au- dessous du bord antérieur et toujours petit. La lèvre est généralement cas- sée sur nos exemplaires. La seule caractéristique vraiment invariable de XII. cubicus consiste donc dans le sillon de l'ambulacre III entamant assez profondément l'ambi- lusel se prolongeant en gouttière jusqu'au péristome. très excentrique en axant et presque infra-marginal. Gela suffit cependant pour donner à cette espèce une caractéristique bien tranchée, ce qui n'est pas le cas de bien — 180 - «Pau très espèces de ce genre si abondamment représenté dans la craie moyenne et supérieure des régions méditerranéennes. De l'étude des variations de YHemiastcr cubicus se dégage , une fois de plus , cette vérité si souvent redite et pourtant si souvent oubliée , c'est que l'on ne peut avoir la prétention de renfermer l'espèce dans une formule et qu'avant de créer de nouvelles espèces on ne saurait trop s'entourer de documents précis et nombreux. MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE # BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1903 N° 4 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCGCCIIl i SOMMAIRE. P»fÇM. Nomination de M. Tbévenin, comme Assistant, et de M. Papoint, comme Préparateur de la chaire de Paléontologie 1 8 1 Nomination de M. Edmond Perrier comme grand-officier de Tordre du Lion et du Soleil de Perse; de MM. Vaillant, Maquenne, Oustalet et du commandant Glavel, comme commandeurs , et de M. Phisalix , comme officier du même ordre 1°l Correspondance. Lettres de MM. Aug. Chevalier, D' Joly, commandant de Lartigue, Dr Vincent, Buquet, Fauchère, Seurat; mort de M. Ber- nier; mission Alluaud; expédition Charcot; présentations d'une gra- vure et d'ouvrages * ° a E.-L. Bouvier. Quelques observations sur les Insectes mellifères et leurs rapports avec les Fleurs 199 J. Poisson. Sur la durée de vitalité des Semences et celles des Néiumbos en particulier 1 9" — Matériaux pour servir à l'histoire de l'ovule et de la graine 201 J. Gérôme. Sur quelques floraisons observées au Muséum ao3 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNEE 1903. N° 4. <3<8>q- ■ — 68e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 28 AVRIL 1903. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERK1ER, ilBRÀR> DIRECTEUR DU MUSEUM. Î^B*>'V %r ()k1< . BOTAN1C OARP M. le Président dépose sur le bureau le troisième fascicule du Bulletin pour Tannée 1903, contenant les communications faites dans la réunion du 3i mars 1903. Par arrêté ministériel en date du 3 avril 1903, M. Thévenin (Armand-Charles-Nicolas), préparateur de la Chaire de Paléonto- logie au Muséum d'histoire naturelle, est nommé Assistant de ladite chaire, en remplacement de M. Boule, promu Professeur. Par arrête' ministériel en date du i5 avril 1903, M. Papoint (Joseph-Hippolyle-Alexis), employé temporaire au laboratoire de Paléontologie du Muséum d'histoire naturelle, est nommé Pré- parateur de la chaire, en remplacement de M. Thévenin, promu Assistant. Par firman du 18 janvier igo3 : M. Perrier (Edmond), direc- teur du Muséum, a été nommé Grand-Officier de l'Ordre du Lion et du Soleil de Perse; MM. Vaillant, Maquenne, Olstalet et le commandant Clavel, Commandeurs; M. Phisalix, Officier du même ordre. MliSÉlIM. — II. i4 — 182 CORRESPONDANCE. M. Hamy communique à l'Assemblée des extraits d'une lettre qu'il a reçue jeudi dernier de M. Auguste Chevalier, chef de la mission scientifique du Chari-Lac Tchad. Cette lettre, destinée à l'Académie des inscriptions et belles- lettres et qui a été lue le lendemain à cette compagnie qui a, comme Ton sait, très largement subventionné la mission, renferme un certain nombre de renseignements qui pourront prendre avan- tageusement place dans notre Bulletin. Elle est datée de N'delié, 6 février 1903. Depuis deux mois, je suis parti avec mon collaborateur, M. Courtet, dans les pays situe's au Sud-Est du Chari moyen , dans ces contrées où s'est déroulée , depuis cinquante ans , cette prodigieuse chasse à l'esclave qui a fait presque un désert d'un pays que les Arabes appellent indistinctement Dar Banda ou Dar Fertit (pays des sauvages). Les pays que nous avons traversés depuis notre départ du fort Crampel constituent un immense plateau dont l'altitude moyenne est comprise entre 600 et 800 mètres. Le terrain est ce grès horizontal déjà rencontré en diverses régions de l'Afrique centrale. En l'absence de fossiles . on ne peut l'assimiler qu'en faisant de grandes réserves au système permo-carbonifère de l'Afrique australe (système du Karroo). Je vous dirai tout à l'heure le rôle important que ce terrain a joué dans l'histoire du peuple banda. Nous avons relevé environ 5oo kilomètres d'itinéraires sur ce plateau. Sa végé- tation est pauvre et, en beaucoup d'endroits, les bambous aux chaumes bisannuels forment le fond de la flore. C'est dans ce plateau que se forment la Bamingui ou Chari et tous les affluents orientaux de ce fleuve. Nous avons relevé le cours supérieur de ces diverses rivières et découvert les sources de la plupart. Dans un de mes itinéraires vers le Sud-Est, nous avons rencontré à 80 kilomètres à vol d'oiseau de N'delié, par 827 mètres d'altitude, le point où viennent converger les trois grands bassins de l'Afrique centrale: Chari, Congo (Oubanghi) et Nil(?). Je ne cite ce dernier qu'avec un point de doute. En etfet, le ruisseau Bakaka que nous avons vu se diriger vers le Darfour, dans la direction O.-E. , hait se jeter dans un ouadi (0. Kabassa) , et les Arabes qui connaissent mal ce lit n'ont pu nous dire s'il était en rapport , à la saison des pluies , avec le Bahr el Arab . et par suite avec le Nil , ou s'il constituait un bassin fermé. A quelques kilomètres des sources du Bakaka, nous avons rencontré remplacement de Mbellé, cité kreich située à mi-chemin sur la route des — 183 - caravanes, entre le Dar-Sila (Wadaï) et les sultanats de i'Oubangui. Mbellé n'est plus aujourd'hui qu'un monceau de ruines enfouies dans la brousse, dont les de'bris de cases couvrant une centaine d'hectares d'étendue rappellent l'ancienne splendeur. A Mbellé coule un joli ruisseau, la Gounda, qui prend sa source à trois kilomètres au Sud et va se jeter dans le Bahr Télé (bassin du Chari). Enfin, à l'opposé de la Gounda, nait le Bala qui, après avoir joint le Bou, porte ses eaux au Boungou, affluent de la Kotta (bassin de i'Oubangui). Tous ces cours d'eau sont bordés de puissantes galeries forestières, larges de cent mètres à peine , mais où l'on retrouve toute la splendeur de la flore congolaise. C'est dans quelques-unes de ces galeries que nous avons rencontré un caféier sauvage dont le grain donne un café d'un grand arôme. Les caravanes d'Arabes du Wadaï connaissent fort bien cette essence cl l'appellent gaoua. On peut même se demander si ce n'est pas de ces contrées que le café a d'abord été importé en Europe au dix-septième siècle. L'un des faits les plus importants qui viennent de nous être révélés, c'est l'existence d'un grand lac situé aux confins du Darfour, du Dar-Rounga et du Wadaï (Dar-Sila). Les Arabes l'appellent Mamoun, et c'est probable- ment l'oued Mamoun dont le voyageur grec Potagos (1878) avail entendu parler et qu'il prenait pour une rivière. Le Mamoun serait réellement un lac très étendu où les Arabes viennent faire paître leurs troupeaux à la saison sèche. Trois peuplades païennes vivent sur ses bords. Ce sont : les Karas, les Goulla-Homer et les Fongoro. Quelles surprises réserve l'étude de ce lac? J'espère vous l'apprendre par un prochain courrier. Le sultan Senoussi a longtemps hésité à nous laisser aller dans cette région; enfin, après s'être renseigné sur l'étal du pays, il vient de nous promettre les moyens pour accomplir cette exploration sous la conduite de son propre fils. J'attends l'arrivée de M. Fourneau à N'dellé pour partir. J'ai appris, en outre, qu'il existait, à un jour à l'Ouest du lac Iro, un autre lac également inconnu. Ce lac serait habité par les Koulfès, peuplade vivant sur pilotis au milieu des e;mx. Nous tâcherons d'aller aussi étudier cette région à notre retour au Chari , si la colonie peut nous offrir l'escorte indispensable. Troig grands peuples se partagent les contrées du haut et du moyen Chari; ce sont : les Bandas, les Man.djias et les Saras. Les Bandas et les Saras sont divisés en une multitude de peuplades n'ayant aucune cohésion et parlant des dialectes différents. M. Chevalier donne ensuite quelques renseignements sur les collections formées par la mission, parmi lesquelles figurent notam- ment un certain nombre de rouleaux de graphoplionc, sur lesquels — 184 — ont été enregistrés avec succès «• nombre de chants et de récits bandas et kreiches^. Il est très difficile , continue M. Chevalier, d'obtenir des renseignements historiques et l'on ne peut remonter au delà de quarante années. Le peuple Banda est originaire du haut plateau situé à la limite des trois bassins, Chari, Congo (Oubaugui) et Nil. En divers points, ce plateau est déchiqueté en falaises atteignant jusqu'à 20 kilomètres de longueur et 90 mètres de hauteur, et les rochers sont pleins d'abris, de grottes et de cavernes. C'est dans ces anfractuosités que les Bandas, troglodytes soit par origine, soit par nécessité, ont lutté contre les djellaba (marchands d'es- claves). En divers endroits nous avons retrouvé des traces de cette résis- tance ; j'espérais beaucoup de l'étude de ces grottes, mais toutes mes recherches sont demeurées vaines jusqu'à ce jour. Le sultan Senoussi nous a pourtant fourni les moyens de faire vider et fouiller complètement l'une d'elles; nous n'avons rencontré que des débris insignifiants de poteries con- temporaines, mais nulle part nous n'avons vu trace de l'industrie de la pierre. Au contraire , dans les roches du Banda , il n'est pas une terrasse , pas une caverne qui ne porte les traces d'habitations humaines récentes, et cependant il ne reste pas un troglodyte dans le pays. Tous ont été exter- minés ou emmenés en esclavage, les autres n'ont dû leur salut qu'à leur exode. L'exode banda vers l'Ouest est ancien et se continue encore de nos jours. Le peuple Banda s'étend aujourd'hui sur un immense territoire qui va du bassin du Nil à la haute Sangha, et le Dar-Banda proprement dit situé à l'Ouest du bassin du Nil n'est plus qu'un vaste désert, tant les razzias d'es- claves y ont été fréquentes. J'ai recueilli de diverses sources des renseigne- ments concordants sur le rôle néfaste qu'ont eu en ces contrées d'abord la domination de Ziber Pacha , et plus tard les excursions des troupes de Rabah. M. Chevalier termine en se louautdu concours de M. l'interprète militaire Grech et signale à l'Académie les bons procédés du sultan Senoussi à son égard. Si nous avons pu étudier aussi complètement la partie orientale du Chari, nous le devons à sa sollicitude qui ne s'est pas ralentie et qui nous paraît acquise pour nos voyages futurs dans ses Etats Veuillez agréer, etc. Auc. Chevalier. — 185 — Dans une autre lettre de Ndellé et date'e du 5 février 1903, M. Aug. Chevalier parle des plantes économiques qu'il a rencon- trées au cours de son voyage. Il cite un caféier géant, élevé souvent de i5 à 20 mètres, croissant dans les galeries forestières des af- fluents du haut Bahr-Tété; il en envoie des graines au Laboratoire colonial. On trouve, en outre, dans la contrée toute une se'rie de petites plantes à caoutchouc (caoutchouc des herbes) s'élevant à peine à o m. 5o de hauteur, quoique chargées de fleurs et de fruits. La plupart possèdent les caractères botaniques des Landolphia owa- riensis et L. Heudelotii; leur tige contient très peu de latex, mais leur rhizome est assez riche en bon caoutchouc. Les rhizomes ont été arrachés , les racines écorcées et pilonnées au mortier nègre ; cela a donné de bons résultats. M. Chevalier a constaté d'une façon absolument générale que les tiges des lianes à caoutchouc sont beau- coup plus riches en gomme en saison sèche qu'en saison des pluies; c'est l'inverse qui se produit pour les racines. M. le Dr Joly, médecin -major de la Meurthe, écrit à M. le Directeur du Muséum (lettres des 10 et 17 mars 1908) qu'il lui adresse de nouveaux échantillons de la faune du Pacifique, prove- nant des îles Tonga, Keppel, Ninfou, de Horne et Wallis, des Nouvelles-Hébrides et de la Nouvelle-Calédonie; des roches, des Insectes, des Crustacés (dont quelques-uns d'eau douce, assez rares) de la Nouvelle-Calédonie; des animaux recueillis par dragages sur les côtes ou pris au filet fin à la surface de la mer dans les parages de Nouméa ; il annonce qu'il est entré en relations avec Sir Ethe- ridge, directeur du Muséum de Sidney, qui parait animé des meilleurs sentiments envers le Muséum de Paris et désireux d'éten- dre encore les bons rapports qui existent entre les doux établisse- ments. M. le Commandant de Lartigue, qui va prochainement partir de Lorient pour la Chine et le Japon, se propose de faire des récoltes pour le Muséum, et principalement de rechercher les animaux qui vivent à la surface de la mer et qui pourraient, pense- t-il, être utilisés par les naufragés. — 186 — M. le Président analyse un article paru dans le Caducée et dû à M. Vincent, médecin-inspecteur des troupes coloniales, sur la fièvre jaune, son étiologie et sa prophylaxie. La Commission amé- ricaine qui opère à Cuba a obtenu, dit M. Vincent, des résultats merveilleux à la suite dune se'rie d'expériences hardies pratiquées sur l'Homme et qui font faire un pas immense à la question. Les recherches de MM. Reed, Carrol et Agramonte, membres de la Commission, ont de'montré que le germe «se transmet comme la filaire et l'hématozoaire du paludisme, par un Moustique spécial, le Culex fasciatus, classé par Théobald dans le genre Stegormjia. Un nombre suffisant de tentatives d'inoculations ont fait voir que cet Insecte, après avoir sucé le sang d'un malade, reste pendant douze jours environ incapable de transmettre la maladie, et que sa piqûre ne devient dangereuse qu'une fois ce laps de temps écoulé; on est amené, à la suite de ces observations, à supposer que l'agent pathogène subit une phase de son évolution dans le corps de ces diptères. La durée de la période d'incubation dans 2 3 cas positifs de fièvre jaune expérimentale provoquée par les piqûres de Ste- gomyia fasciata contaminés a été de quatre jours en moyenne, ce qui répond à tous les faits déjà observés. La théorie des Mousti- ques n'est d'ailleurs en contradiction avec aucune des conditions de lieu, de climat, d'altitude, de température, etc. . ,, qui favorisent le développement et l'extension du virus amariln. MM. Reed et Caroll, après avoir cherché en vain à découvrir le germe dans le sang ou dans les organes des malades et des Mous- tiques, ont émis l'hypothèse qu'il s'agissait là d'un de ces micro- organismes qui, par leurs dimensions infiniment réduites, défient toute observation, c'est-à-dire d'un microbe invisible. Les résultats ont confirmé cette manière de voir. Des expériences très suggestives - et rigoureuses ont prouvé que le mode de propagation par les Stegomyia était bien exclusif et, en tous cas, que la théorie de la contagion indirecte par les bagages, les marchandises, les objets de literie provenant de pays contami- nés, même par des linges souillés de produits pathologiques, devait être abandonnée. La méthode de prophylaxie basée sur ces observations a fait déjà ses preuves à Cuba, où la fièvre jaune, qui multipliait chaque année ses victimes, n'existe pour ainsi dire plus qu'à l'état de souvenir. — 187 — Par lettre datée du 25 janvier 1903, à Belia-Vista, M. Wagner (E.) annonce l'envoi, via Buenos-Ayres, de collections composées de 25o numéros, pour la plupart dans l'alcool, et comprenant: i° près de 10,000 Insectes variés provenant des Rio-Salado (pro- vince de Santiago del Estero), Rio-Las-Garzas (nord de la province de Sanla-Fé) et du Rio-Zapenaga (limite de Santa-Fé et des ter- ritoires nationaux du Gran-Chaco); 20 des Oiseaux avec leurs nids et leurs œufs; 3° divers Cactus, dont quelques-uns ont de très belles fleurs ; k° un lot d'arcs et de flèches de chasse et de pêche venant des Indiens Gnatos du haut Paraguay et du San-Lorenzo, ainsi qu'une notice détaillée des mœurs et coutumes de ces Indiens. M. Wagner ajoute que son séjour dans le Ghaco ne lui a pas donné tous les résultats qu'il en espérait. Ces régions ont souffert de longues années de sécheresse; les grands bois sont en partie tombés sous la hache des coupeurs de k qucbracho » , lesquels sont venus troubler la tranquillité dont jouissait ce pays encore si peu parcouru il y a quelques années. Le gros gibier s'est retiré vers le centre et le Nord du Ghaco, dans les territoires qui sont aux mains des Indiens et où il est difficile d'aller le poursuivre. La grande insécurité de ces contrées, la difficulté des transports et les condi- tions de la vie qui sont devenues très onéreuses, enfin la pauvreté de la flore qui comprend seulement une ou deux espèces d'orchi- dées de petite valeur commerciale, toutes ces raisons font que M. Wagner renonce au projet de demeurer quelques années au Chaco. Il s'est décidé à visiter les hauts plateaux de l'intérieur de la province de Minas-Geraes, au Brésil, régions encore peu con- nues et promettant des récoltes intéressantes. Toutes les précautions seront prises pour que les envois parviennent au Muséum dans les meilleures conditions possibles. M. Buquet (Léon), chargé de mission du Muséum, a fait par- venir 3 caisses de collections. M. Fauchère, sous-inspecteur de l'agriculture à Madagascar, a adressé au Muséum une série de photographies intéressantes, exé- cutées au cours d'une mission agronomique aux Antilles. — 188 — M. Seurat a adressé au Muséum des collections botaniques et entomologiques recueillies dans nos possessions d'Océanie. M. le professeur Bureau informe l'assemblée que M. Bernier, conservateur au Musée de Nouméa et qui avait fait deux superbes onvois de Plantes au Muse'um, vient de mourir subitement. M. Bernier était fils de l'explorateur à Madagascar dont nous avons les collections et. petit-fils de Richard, également botaniste, dont les collections sont aussi au Muséum. Par arrêté* du Ministre de l'instruction publique en date du 20 mars 1903, M. Alluaud (Charles) est chargé d'une mission scientifique dans les possessions anglaises de l'Afrique orientale et plus particulièrement dans la région comprise entre Mombaza et Port-Florence sur le lac Victoria-Nyanza, à l'effet d'y recueillir des collections d'histoire naturelle destinées aux établissements de l'État. M. Charcot (J.-B.) expose le plan de la prochaine expédition antarctique française dont il a le commandement : En 1901, dit-il, trois expéditions ayant établi d'un commun accord un vaste programme sont parties pour l'antarctique et y sont encore. En 1902 une quatrième expédition partait également. Elles se sont distribué le travail de la façon suivante : expédition anglaise, terre Victoria; allemande, terre de Kemp et d'Euderby; suédoise, terre de Graham; écossaise, terre de Weddel. Les seules nouvelles parvenues en Europe viennent des Anglais et des Suédois; elles sont d'une telle importance au point de vue scientifique, qu'elles ont déterminé le départ dune expédition fran- çaise. Le secteur de l'antarclique non occupé se trouve entre le 65n et le 1600 de longitude comprenant la terre Alexandre Ier. C'est vers celte région que se dirigera cette expédition, dont l' état-major est le suivant : docteur Charcot, commandant l'expédition; com- mandant de Gerlache, un officier de la marine française; J. Bon- nier, chef de laboratoire à la Sorhonne; Ch. Perez, professeur — 189 — adjoint de zoologie à Bordeaux; Zimmermann, professeur adjoint à Lyon; Pléneau, ingénieur. Un navire a été spe'cialement construit pour naviguer dans les glaces; il sera muni d'un grand laboratoire et des instruments scientifiques les plus modernes. Les études porteront sur la géographie, la météorologie, l'océano- graphie et toutes les branches de l'histoire naturelle. L'expédition est placée sous le haut patronage du Président de la République, de l'Académie des sciences, de la Société de géo- graphie et du Muséum. Les collections seront centralisées au Muséum et le Comité de patronage de l'expédition se chargera de distribuer le travail et de disposer des spécimens recueillis en double. Une somme de 3oo,ooo francs est le minimum nécessaire pour cette expédition. La moitié est déjà assurée par moi-même. Quant au reste, il n'y a pas de doute que, devant l'importance de cette exploration, chacun lienne à y apporter son concours financier. M. Hamy montre une curieuse petite affiche illustrée du xvme siècle , dans laquelle un éleveur de Serins hollandais , du nom de P.-G. Dujon , l'ait valoir les talents de ses pensionnaires et représente quelques- uns de leurs tours principaux : le tournebroche, le brouetteur, la balançoire, la holandoise, le saut périlleux, la voltige, le mort, le carrosse et le déserteur, la sentinelle, l'équilibre sur les ailes, le feu d'artifice, le double aigle, enfin l'équilibre sur la tète. Ce spectacle avait lieu, dit l'affiche, boulevard du Temple, n° 1; la date n'est mentionnée nulle part. M. le Président dépose sur le bureau une série de notes parues de 1870 à 1902 et signées de M. le Dr Bleicher, le regretté direc- teur de l'Ecole de pharmacie de Nancy, qui est mort si malheureu- sement l'année dernière. Ces brochures sont offertes par Mme \vc Bleicher à la Bibliothèque du Muséum. En voici la liste : Essai de géologie comparée des Pyrénées, du Plateau central et des Vosges, Golmar, 1870. — 190 — Géologie des bassins secondaires et tertiaires de la région sous-cévennique , Paris, 1872. r Etudes de géologie comparée sur le terrain quaternaire d'Italie, d'Algérie, du Maroc, de l'Est de la France et de l'Alsace, Paris, 1880. Recherches sur le lias supérieur et l'ooliihe inférieure de la province d'Oran , Paris, 1881. Sur le carbonifère marin de la haute Alsace, découverte de ses relations avec le culm ou carbonifère à plantes, par MM. Bleicher et M. Mieg, Paris, 1882. Matériaux pour une étude préhistorique de l'Alsace, par MM. Faudel et Bleicher, Golmar, i883. Note complémentaire sur la paléontologie et la statigraphie 4u terrain carbo- nifère de la haute Alsace, par MM. Bleicher et M. Mieg. Les tumuli de la Lorraine, par MM. Bleicher et Barthélémy, Paris. i88(i. Note sur une sépulture de l'âge de bronze découverte à Domêvre -en-Haye , par MM. Bleicher et Barthélémy, Paris, 1886. Sur la découverte du carbonifère à fossiles marins et à plantes aux environs de Raon-sur-P laine , Paris, 1887. Matériaux pour une étude préhistorique de l'Alsace, par MM. Faudel et Bleicher, Golmar, 1888. Contribution à l'étude : i" De la céramique préromaine; s" Des matières premières usitées par les populations anciennes de l'Alsace, de la Lorraine, du nord de l'Afrique, Golmar, 1888. Das Muséum fur Naturkunde der Kôniglichen Friedrich-Wilhelms-Univer- silàtin Rerlin, Berlin, 1889. Sur les différentes formes de minerai de fer du trias de Lorraine , Nancy , 1892. Les anciens glaciers des Vosges méridionales, par MM. Bleicher et Bar- thélémy , Paris , 1893. Sur un nouvel horizon paléontologiqùe du lias moyen de Lorraine, Nancy, 1893. Recherches sur la structure et le gisement du minerai de fer pisolithique de diverses provenances françaises et de la Lorraine en particulier, Nancy, 189/1. Contribution à l'étude du terrain tertiaire d'Alsace, par MM. M. Mieg, Bleicher et Fliche. Les anciens glaciers des Vosges. — Note sur une conférence de M. Rlei- cher, par M. E. Woelflin, Nancy, 189&. — 191 — Une "page de l'histoire scientifique et littéraire de l'Alsace, Nancy, 189 h. Supplément aux matériaux pour une étude ■préhistorique de l'Alsace, par MM. Faudel et Bleicher, Golmar, 1896. Sur quelques perfectionnements apportés à la préparation et à l'étude de plaques minces de roches sédimentaires calcaires, Paris, 1895. Le lac salé d'Arzeu. — Notes d'excursion et recherches de laboratoire, Paris, 1895. Coloration des plaques minces de roches sédimentaires calcaires, Paris, i895. L'Homme et les Animaux domestiques de la station préhistorique de Belleau ( Meurthe-et-Moselle ), 1896. Sur la découverte d'un gisement de terrain tertiaire terrestre fossilifère dans les environs de Liverdun (Meurthe-et-Moselle) , Paris, 1896. Discours prononcé à la séance solennelle de rentrée des Facultés, le 7 no- vembre i8g5, Nancy, 1896. Matériaux pour l'histoire de la métallurgie en Lorraine, par MM. Bleicher et J. Beaupré, Nancy, 1896. Les sciences préhistoriques en Lorraine, Nancy, 1898. Compte rendu des excursions de la Société géologique de France dans les Vosges, etc., Paris 1898. Contribution à l'étude lithologique, microscopique et chimique des roclies sédimentaires, secondaires et tertiaires du Portugal , Lisbonne, 1898. Compte rendu de la réunion extraordinaire de la Société belge de géologie, paléontologie et hydrologie, tenue à Nancy du 16 au m août i8g8. Montagne de Sion-Vaudémont , Nancy, 1899. Sur deux dépôts quaternaires voisins du Ihem dans les vallées de la Meurthe et de la Moselle, Nancy, 189g. Structure et origine des dragées calcaires de la prise d'eau de Lisbonne et des mines de fer de Marbache et de ('haligny, Nancy, 1899. Le plateau central de Haye, Nancy, 1900. Compte rendu d'excursions de la Société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie , session du i5 au 29 août i8g8 , Bruxelles, 1900. Note sur l'exploitation du minerai de fer fort et oolithique en Lorraine , dans l'antiquité, en collaboration avec M. J. Beaupré, Paris, 1901. La vallée de V Ingressin, etc., Paris, 1901. Nouvelles découvertes de fossiles dans les poudingues des grès Vosgiens et faits relatifs à la dénudation des Vosges et des Alpes, Nancy, 1901. — 192 — Note sur Gustave Bleicher, par M. Paul Fliche, Paris, 1902. M. le docteur Bleicher, par le comte J. Beaupré, Nancy, 1901. Contribution à l'élude des Bryozoaires el des Spongiaires de l'oolilhe infé- rieure (Bajocien et Bathonien), de Meurthe-et-Moselle , Nancy. Sur la découverte du Benne dans les formations quaternaires des environs de Nancy, sans date. Note sur la découverte d'une formation d'eau douce^ tertiaire sur la colline de Sigolsheim, Colmar, sans date. Sur les ossements fossiles d'une fissure de la carrière de Villey-Saint- Etienne, Nancy, sans date. Des remerciements seront adressés à Madame Vve Bleicher, pour cet important envoi. M. Vaillant (Léon), de la part de l'auteur M. P. H. Frite! , pré- parateur adjoint au laboratoire d'Herpétologie, dépose sur le bureau un volume intitulé La Paléontologie (animaux fossiles), que ce dernier vient de faire paraître dans la série des publications de la maison Emile Deyrolle sur YHistoire naturelle de la France. Ce volume, de près de 4oo pages d'impression, accompagné d'environ 900 figures, toutes dues à l'habile crayon de M. Fritel, donne la description sommaire des principaux animaux, depuis les Proto- zoaires jusqu'aux Mammifères, trouvés à l'état fossile en France. 11 sera certainement de la plus grande utilité pour les éludes géo- logiques. COMMUNICATIONS. Quelques observations sur les Insectes melliferes et leurs rapports avec les fleurs , par M. E.-L. Bouvier. Les observations consignées dans cette note ont été faites à Albens (Sa- voie), du 25 août au 20 septembre, dans un petit parterre entaillé de Heurs assez diverses. De nombreux Hyménoptères venaient visiter chaque jour les corolles épanouies, mais j'ai limité mes observations aux Xylocopes (Xylo- copa violacea L.), très nombreux dans le voisinage, à diverses espèces de — 193 — Bourdons (Bombus horlorum L. , agrorum F.) et à l'Abeille domestique noire (Apis mellifera L.). Je relève ces noies sans aucune prétention à la nouveauté, trop heureux si mes observations concordent avec celles de nombreux naturalistes qui ont étudié le même sujet. 1. Capucine (Tropœolum majus L.). — Les Xylocopes étaient avides du miel des Capucines et, pour l'atteindre, faisaient une entaille longue et pro- fonde sur l'éperon calicinal au fond duquel sont localisés les nectaires de la plante. Toutes les fleurs épanouies ne recevaient pas de la même façon la visite de l'Hyménoptère : les plus anciennes, déjà mutilées à plusieurs reprises . présentaient sur leur éperon de multiples entailles et. très souvent, n'en recevaient pas de nouvelles, le Xylocope se contentant d'introduire sa longue trompe dans les orifices préexistants; les plus récentes, au contraire , étaient longuement visitées par le gros Insecte, qui mordillait avec ses mandibules l'éperon intact et y pratiquait les fortes entailles dont j'ai parlé plus haut. Dans tous les cas, le Xylocope dédaignait absolument le large entonnoir corollaire et , sans hésitations aucunes, allait se poser sur l'éperon de la fleur. Les Abeilles à la recherche du miel avaient , à ce point de vue , les mêmes habitudes que les Xylocopes, et, du premier coup, s'abattaient sur l'éperon des Capucines. Mais quand celui-ci était intact, elles paraissaient dédaigner la fleur ou n'y faisaient qu'un court arrêt : le temps de constater, sans doute, qu'elle n'était pas favorable à la récolte. La visite des corolles déjà mutilées avait un tout autre caractère: l'Abeille palpait la surface de l'éperon avec la pointe de ses mâchoires: ayant reconnu l'existence d'une ouverture, elle saisissait l'éperon à bras-le-corps, plongeait sa trompe dans le tube et, visiblement, aspirait le nectar qui se trouvait dans ce dernier. La trompe de l'Abeille étant plus courte que celle du Xylocope, il devenait visible, dans maintes fleurs, que la vaillante butineuse n'atteignait pas le liquide convoité, mais parfois alors elle remédiait à ce défaut en prolongeant l'en- taille jusqu'à un niveau convenable. Comment se livrait-elle à ce travail? Il ne m'est pas facile de l'indiquer d'une manière très précise: pourtant il m'a semblé que la pointe du rostre maxillaire, aidée peut-être par de petites morsures mandibulaires, jouait le rôle principal dans cet acte intelligent. Quant à l'acte lui-même, il ne saurait être mis en doute: lorsque l'Abeille abandonnait une fleur, j'examinais de suite l'éperon de cette dernière, et la présence d'une blessure fraîche et presque saignante (si l'on peut s'exprimer ainsi) me donnait la preuve manifeste d'une mutilation très récente. A côté de ces Abeilles qui recherchaient exclusivement l'éperon mellifère des Capucines, j'en ai vu d'autres qui exploraient, non moins exclusi- vement, la corolle de la fleur: ces dernières, reconnaissables aux man- chettes jaunes de leurs pattes postérieures, se livraient exclusivement à la cueillette du pollen et, pour obtenir la poussière favorite, se plongeaient — 194 — dans les corolles au niveau des anthères, sans paraître se livrer à aucun acte autre que celui de l'entrée et celui de la sortie. Jamais les butineuses de pollen ne fréquentaient les éperons et jamais les chercheuses de miel n'en- traient dans les corolles. Celte division du travail, qui est bien connue chez les Abeilles, n'existe certainement pas chez les Xylocopes, mais ces derniers sont toujours assez peu abondants, et ceux que j'ai observés se livraient tous à la récolte du miel.- Les Bourdons m'ont paru dédaigner presque complètement les Capucines. J'en ai vu rarement sur la Heur de ces plantes, et toujours ils s'enfonçaient dans la corolle sans examiner l'éperon. Leur trompe était assez longue, sans doute , pour atteindre le nectar au fond de ce dernier. 2. Balsamine (Impatiens balsamina L.). — C'est encore dans le grand éperon calicinal que sont cachés les nectaires de cette plante, et c'est par un procédé identique à celui qu'ils emploient pour les Capucines que les Xylocopes vont les visiter. Les Abeilles profitent aussi le plus souvent des entailles des Xylocopes, mais certaines paraissent moins habiles sur cette plante que sur la Capu- cine. Assez fréquemment, en effet, j'en ai vu s'introduire dans la corolle de la Balsamine, ou chercher à s'insinuer entre les diverses pièces florales pour atteindre l'entrée de l'éperon. Ces Abeilles n'étaient pas des butineuses de pollen, car, après avoir fait sur la fleur ces tentatives (probablement vaines), on les voyait se diriger sur l'éperon et y sucer longuement le nectar, en utilisant les ouvertures pratiquées par les Xylocopes. Quelques Abeilles, fort peu nombreuses d'ailleurs , ne m'ont point paru se diriger vers les épe- rons après leur visite dans la corolle : elles n'avaient pas l'apparence carac- téristique des butineuses de pollen; à mon sens, c'étaient des ouvrières moins habiles que les autres dans l'exploration de la fleur, en vue de la récolle du miel. Les Bourdons avaient une prédilection toute particulière pour les fleurs delà Balsamine et les préféraient visiblement à toutes les autres du jardin. Plus ingénieux que les Xylocopes, et mieux doués que les Abeilles au point de vue de la longueur de la trompe, ils s'enfonçaient brusquement au fond de la corolle, s'insinuaient entre l'entonnoir floral et la masse ovarienne fusiforme recouverte par les anthères, et faisant alors double besogne, recueillaient mécaniquement sur leur dos la pou sière pollinique, en même temps que leur langue aspirait le nectar au fond de l'éperon calicinal. Jamais je n'ai vu un Bourdon rendre visite à ce dernier, et pourtant le gros Insecte ne ménageait guère ses voyages aux Balsamines du parterre. 3. Verveines cultivées (Verbena chamacdrifolia Jun. , V. leucrioïdes Hook et leurs variétés). — Ces plantes si jolies et si finement odorantes formaient à elles seules uue corbeille dans mon jardin d'observation. Elles étaient les — 195 — favorites des Xylocopes, qui sans cesse y revenaient empressés , remplissant l'air de leur grave bour lonnemeut. Cette préférence marquée n'allait pas sans de sérieux dommages pour la fleur; le Xylocope dédaignait d'intro- duire sa longue trompe dans le tube cylindrique étroit au fond duquel la corolle cache ses nectaires; brutalement, il se précipitait sur la fleur, reje- tait sous son ventre le limbe épanoui et, infléchissant le tube corollaire, pratiquait dans sa partie inférieure (avec ses mandibules ou la pointe de son rostre maxillaire) une entaille ou une longue fente. Presque toutes les fleurs du parterre se trouvaient ainsi mutilées. Les Abeilles fréquentaient peu les Verveines et, très visiblement, parce qu'elles ne savaient pas y butiner. Celles qui se rendaient sur ces fleurs n'exploraient jamais le tube corollaire où elles auraient pu profiter des ou- vertures pratiquées par les Xylocopes; on les voyait visiter le limbe floral, introduire leur trompe trop courte dans le tube corollaire, puis s'éloigner de la corbeille après quelques visites semblables à d'autres fleurs. La récolte étant nulle, l'Abeille abandonnait ces touffes attirantes sans essayer autre- ment d'en faire quelque profit. D'autres Abeilles, plus industrieuses, ne pourraient-elles appliquer à la Verveine la méthode d'exploration qui leur a si bien réussi avec la Balsamine et la Capucine? Je le suppose et, en tous cas, cela vaudrait la peine d'être étudié. Les Bourdons allaient encore pins rarement sur les Verveines. h. Sauge éclatante (Salvia spkndens Kerr.). — Les Bourdons et les Xylocopes ont toujours négligé cette plante, mais des Abeilles, assez fré- quemment, venaient la visiter. On sait que les enveloppes florales de la Sauge éclatante sont d'un rouge écarlate des plus vifs, qu'elles forment au sommet de la tige des grappes terminales serrées, et que, dans cet amas de fleurs éblouissantes, la corolle émerge longuement du calice, sous la forme d'un tube à sommet bilabié. On sait aussi que les longues corolles de cette Sauge sont rapidement caduques, mais que leurs calices sont longuement persistants et que ces derniers constituent, pour la plus grande part, le panache écarlate de l'inflorescence. Quand l'Abeille arrive sur ce panache, elle se met à la recherche des rares corolles restées eu place au milieu des nombreux calices persistants: ce n'est point chose très facile, car la colora- lion des deux sortes de pièces est exactement la même; aussi voit-on l'Insecte voler autour du panache, se promener à sa surface et parfois, mais très rarement, s'engager par erreur au fond d'un calice privé de sa corolle. Le plus souvent l'hésitation n'est pas longue et, guidée par la forme et par la saillie du tube floral qu'elle recherche, l'Abeille finit par s'abattre sur ce dernier. La voilà qui entre dans le fourreau corollaire, lait pour ainsi dire à sa taille; elle s'y enfonce de plus en plus, et parfois s'y cache tout entière pour atteindre le nectar. Cliemin {lisant, elle a rencontré les longs connectife des deux anthères de la plante; elle — 196 — s'appuie fortement sur leur moitié inférieure stérile , tandis qu'elle louche plus légèrement leur moilié supérieure munie de sacs polliniques. ■ Les auteurs ont longuement décrit ce mécanisme curieux, qui favorise la fécondation croisée; pour ma part, en voyant l'Abeille s'enfoncer dans le tube corollaire et s'appuyer énergiquement sur la moitié inférieure des connectifs , l'idée me venait invinciblement que l'état stérile dans lequel se trouve toujours cette moitié de l'anthère, avait dû se produire pro- gressivement à la suite des contacts multipliés de l'Abeille contre la partie du long connectif engagée dans la corolle. 5. Autres fleurs. — Les fleurons centraux de diverses composées radiées (Dahlia, Zinnia, etc.) étaient fréquentés avec ardeur par les Mel- lifères, qui tous y puisaient le miel avec leur trompe. Ayant étudié atten- tivement les fleurons visités ainsi par les Xylocopes, je les trouvai presque toujours fendus sur une grande partie de leur longueur: ce gros Insecte est un brutal qui ne ménage pas ses coups. Pourtant je l'ai vu butiner délicatement sur des Pensées et, sans effraction, introduire la pointe de sa trompe au sein de leurs corolles. Les Phhx ne paraissaient pas exercer le moindre attrait sur mes Hymé- noptères, mais les Amarantes étaient activement recherchées par les Abeilles. Entre toutes les plantes du jardin, ces dernières affectionnaient particulièrement un Sedum rampant, à grandes fleurs roses, qui formait bordure autour des corbeilles. Cette plante, par contre, offrait infiniment moins d'attrait aux Xylocopes et aux Bourdons. Sur la durée de vitalité des Seme\ces et celles des Nélumros en particulier , par M. Jules Poisson. Au mois d'août dernier, dans une note que le très regretté M. Dehérain voulait bien présenter pour moi à l'Académie des Sciences, j'exposais quelques faits peu connus ou inédits sur la durée de la vitalité des graines et que les travaux de M. Maquenne sur ce sujet m'avaient suggérés (I). Ce savant distingué avait, par des expériences soignées, prouvé que la déshydratation des semences prolonge leur propriété 'germinative , plus que le temps qui leur est habituellement assigné, avec les moyens de conservation ordinaires. Ces notions avaient été déjà pressenties par les négociants grainiers et les praticiens horticoles et agricoles attentifs, qui ont l'habitude de tenir W Comptes rendus Acad. des Sciences, t. CXXIX, p. 773-, t. GXXXIV, p. 13 A3 , et t. CXXXV, p. 208; Ami. Agron., t. XXVI, p. 3a 1. — 197 — leurs semences au sec pour prolonger leur durée. De son côté, M. Scri- baux avait remarqué (pie des semences de céréales humidifiées germaient en très petite quantité, tandis que cette proportion s'élevait aussitôt qu'on les desséchait. Toutefois M. Maquenne a établi scientifiquement cette spé- culation . et c'est le côté intéressant de ses recherches. Si cette théorie est incontestable pour la majorité des graines des végé- taux phanérogames, elle comporte un chiffre important d'exceptions, aussi bien pour les espèces des terrains asséchés que pour celles des lieux humides. Au nombre des premières espèces, on peut en citer un certain nombre qui apparaissent lorsqu'on déboise une forêt, et que l'on n'y remarquait pas avant que le sol fût mis à découvert. Le spectacle est plus varié et plus frappant sous les tropiques que dans" les régions tempérées. Il n'y a donc pas de doute à avoir que les graines de ces espèces, qui surgissent comme spontanément, étaient enfouies à une profondeur variable dans le sol de- puis une époque plus ou moins reculée. A la suite d'une discussion sur les causes de la durée de vitalité des graines11', j'avais conclu que les agents qui contribuent à la destruction de cette vitalité étaient : i° les températures extrêmes; -2° l'excès d'humidité: 3° l'oxygène: k° la lumière vive et prolongée. Cet ensemble de facteurs peut agir collectivement ou partiellement et la nocivité n'en est pas moins manifeste. Toutefois en formulant ces opinions je n'avais pas cru qu'elles devraient se modifier plus tard pour les espèces qui croissent habituelle- ment en terrains humides, ou qui sont aquatiques. Dans un travail trop étendu pour prendre place dans le Bulletin du Muséum (2), je cite, parmi les espèces de sol asséché et qui n'ont pas encore été signalées, les exemples suivants : 1° Le Lathyrus Nissoh'a, dans la propriété de M. J. Hennecart, à Com- bivux en Seine-et-Marne mérite d'être mentionné. Chaque fois que dans une partie du parc de ce nom on coupe le bois, tous les trente ans, la légumineuse susnommée apparaît en abondance. M. Hennecart ayant vécu quatre-vingt-douze ans a pu voir et recueillir plusieurs fois cette espèce, laquelle disparaît aussitôt que le taillis se reforme pour réapparaître trente ans après à la coupe suivante du bois. 2° Une constatation semblable a été faite en Bretagne par M. le profes- seur Bureau, à propos du Conjdalis claviculata. Dans les bois de la Meille- raie dépendant du domaine de ce savant en Loire-Inférieure, se développe en quantité cette fumariacée quand on pratique la coupe des arbres, mais elle disparaît quand ceux-ci repoussent et font ombrage. Or, comme en ce Attoc. pour l'Âvanc. de» sciences. Paris, iqoo. /.'i///. Soc. /„,i. de France, iqo3. Mi séi m. — ix. i5 — 198 — pays on coupe le bois tous les dix-huit ans, on ne revoit plus la plante que dix-huit anne'es plus tard. Les graines de ces deux espèces étant annuelles, il n'est pas douteux que ce sont bien leurs semences qui se sont conservées, les unes pendant trente ans et les autres pendant dix-huit années sans altération, et cepen- dant , dans les cas présents , on ne peut invoquer la dessiccation si néces- saire à d'autres espèces pour prolonger leur vitalité. Des observations analogues ont été faites pour les Coquelicots, les Cam- panules, les Digitales de nos champs et de nos bois et quantité d'espèces autres dont Peter, dans son mémoire05 , a donné la liste pour les expériences auxquelles il s'est livré aux environs de Gotlingue, et avant lui Michalet ■' et Sirodot(3), en France. Les chimistes et les physiologistes expliquent les causes de détérioration des graines en faisant remarquer que l'humidité agit d'une far-on fâcheuse sus les diastases qui accompagnent la germination. 11 est des cas, cepen- dant, où cette influence n'est pas nocive el même semble être nécessaire, comme on va le voir par ce qui suit. J'avais toujours remarqué que les exemples qui sont cités de conserva- tion de graines dans le sol paraissent être dominants pour les espèces aqua- tiques ou croissant en terrains humides. 11 y a là une question d'adaptation au milieu indéniable et qui mérite d'être étudiée d'une façon plus appro- fondie. Evidemment, si l'humidité était préjudiciable aux semences de ces espèces, leur disparition serait inévitable. i° J'avais déposé dans un bocal, vers le mois d'août, des fruits de Nymphœa, dont j'étudiais les graines. Je changeai l'eau du récipient pen- dant quelques semaines , puis j'abandonnai son contenu en maintenant tou- tefois une humidité suffisante dans ce vase , jusqu'au printemps suivant. Lorsqu'un jour de la fin d'avril , je constatai que , du milieu de ce putrilage , toutes les graines de Nymphœa étaient germantes, obéissant comme à un signal pour développer ensemble leur embryon. Il en est sans doute de même pour bon nombre de plantes aquatiques. Or l'humidité dans ce cas est nécessaire. Mais si ces graines , au lieu d'être en liberté , avaient été en- gagées dans une épaisse couche de terre ou de vase asséchée, elles seraient restées sommeillantes jusqu'à ce que, occasionnellement, elles soient reve- nues à la surface et dans leur milieu préféré. C'est ce qu'avait constaté Michalet, dans un article fort intéressant, pour plusieurs plantes aqua- tiques appartenant plus spécialement aux genres Chant, Potamogeton, l\aïa$, Nuphar, Limnantkemum et Scirpus, (li Cuîturversuche mit «ruhenden Samenn (in Nalhrichten v. d. KœniglJiossells. d. Wissenschaften u. d. Georg.-August-. Lfniveràtàt zn Goltingen ( î 8q3-i 89 A ). W Bull. Soc. bot. . 334. O Ann. des Se, uni. (Botanique), 5* série, t. \, p. 65. — 199 — 2° Dans cet ordre d'exemples, je citerai les observations inédites sui- vantes, que je dois à l'obligeance de M. Caille père, chef du Jardin des plantes de Bordeaux. On avait curé le bassin des plantes aquatiques de l'École de botanique, pour y faire des réparations, en 1 886 , et la boue résultant de ce curage fut mise à l'écart dans un coin retiré du jardin. Quelques années plus tard, M. Caille songea à utiliser ce dépôt et s'en servit pour rehausser les plates- bandes trop creuses du jardin, pendant les années 1871, 1872 et 1873. Depuis lors, chaque année jusqu'en îçoo, il s'est développé, là où cette vase a été répandue, une certaine quantité de germination de Thalia deal- bata, Marantacée qui vient le pied dans l'eau et qui croît volontiers en plein . air à Bordeaux. Or les fruits de cette plante s'étaient détachés à maturité et, plongeant dans la vase du bassin depuis nombre d'années, s'y étaient accumulés, et ce n'est qu'après avoir été ramenées à la surface du sol suffi- samment humide que successivement les graines ont germé après plus de trente ans de séjour dans une gangue terreuse. Cependant on sait que les graines du groupe des Scitaminées conservent fort peu de temps leur vita- lité lorsqu'elles sont placées dans nos collections. 3° Un botaniste dont j'ai été l'ami pendant plus de trente ans, M. B. de Brutelette d'Abbeville, avait dans ses propriétés des prairies parfois inon- dées par les pluies trop persistantes; pour les assécher, il faisait pratiquer des fossés de drainage de o m. 00 à o m. 60 de profondeur, qui étaient comblés quelques mois après, lorsque les eaux étaient écoulées. Or la terre mise en ados le long des fossés se couvrait bientôt de quantité de germi- nations d'Aulne, qui étaient détruites peu de temps après, et, chaque fois que l'opération se répète, il en est toujours ainsi. Cependant, dans les envi- rons des terres dont il s'agit, on ne voit pas les arbres ayant pu produire les semences qui germent à chaque bouleversement du sol et, pendant près de deux siècles qu'a passés la famille de Brutelette sur ces propriétés, ou n'a pas le souvenir de les avoir vus, et il n'est pas douteux qu'ils y étaient à une époque très ancienne. Et pourtant les achaines d'Aulne sont connus pour ne pas conserver plus de deux années leur propriété germinalive. !x° Doit-on rappeler l'observation si curieuse du Dr Boisduval, faite il y a plus de quarante ans? J'ai assisté dans mon enfance à la prise de terre que fît ce naturaliste, alors qu'on démolissait les vieilles maisons de la Cité pour y édifier les constructions actuelles. En faisant des fouilles de fonda- tions, ou ramena de la terre noire et humide qui provenait du sol primitif, baigné alors par les eaux de la Seine. Boisduval. de retour chez lui, sema cette poignée de terre sur celle de deux pots à Heurs, dans son petit jardin de la rue de l'Estrapade, car il avait cru voir à la loupe dos graines qui, en effet, s'y trouvaient mêlées. Aussi fut-il ravi lorsque, six semaines plus tard, il vit se développer deux touffes très fournies de /meus bujwiius. dont les graines s'étaient conservées depuis l'époque où Lutèce a'éiail guère — -200 — habitée, et que l'on peut attribuer à la période où César envahit les Gaules. D'ailleurs, ce Jimciis s'est maintes fois montré à la suite de terrassements qui mettaient à nu un sol très ancien, et M. Ed. André m'en signalait récemment de bons exemples. 11 est inutile d'ajouter qu'étant soustraites au milieu humide, ces graines ne se seraient gardées fertiles que fort peu de temps. Les faits exposés sommairement dans cette note se termineront par une expérience également inédite et de même ordre, avec cette différence, qu'il s'agit d'une plante vivant le pied dans l'eau, mais dont les semences, par suite d'une organisation spéciale, résistent très longtemps et gardent leur vitalité à l'air libre, sans qu'il y ait nécessité, comme pour les précédentes , d'être enrobées dans un substrat uni humide. 5° Le Nelumbmm speciosum est bien connu comme plante décorative , ainsi que par sa célébrité dans l'Inde, sa patrie; et l'Egypte, où il fut introduit, et où il abondait, paraît-il, sur les bords du Nil aux époques pharaoniques. Le Muséum avait reçu de la libéralité du Ministère des colonies un cer- tain nombre de produits faisant double emploi dans ses collections, et parmi se trouvaient des achaines de Nelumbo qui avaient été reçus de l'Inde vers 1860. Quelques-uns de ces fruits furent remis à la maison Vilmorin, et bien qu'ils fussent considérés comme dépourvus de vitalité, M. Lasseaux, chef de service, essaya néanmoins d'en semer deux ou trois. A son grand étpnnement, ces semences germèrent. En conséquence, je me promis de répéter l'expérience, et trois ou quatre ans après j'en fis l'épreuve soi- gneusement, Dans le but de hâter la germination, je limai 6 de ces achaines au point correspondant à la radicule, et je versai dessus de l'eau chaude à 55 degrés que je laissai ainsi refroidir jusqu'au lendemain. Puis je confiai ces semences au chef des serres qui chargea son premier jardinier de les mettre en végé- tation. Celui-ci s'acquitta de sa tâche intelligemment et dressa un procès- verbal de l'expérience jour par jour. Placées dans des petits pots de terre plongés dans un récipient plein d'eau, et le tout sous châssis reposant sur une couche chaude à -j5 degrés centigrades, ces semences germèrent dans l'ordre suivant: 5 après une pé- riode de 3o à 3G heures, et la 6e après 48 heures. On n'avait jamais vu des semences de la sorte germer aussi rapidement. Le chef de l'Ecole de bo- tanique répéta l'épreuve à son tour et il arriva à peu près au même résultat. Je me souvins alors qu'il y avait, dans les collections botaniques, des achaines de Nelumbmm luteum plus âgés que les précédents. Ils furent rap- portés de l'Amérique du Nord par un savant français qui a honoré sou pays et qui est une des gloires du Muséum, dont il a été l'hôte pendant près d'un demi-siècle. Vugusle Trécul. Ce naturaliste fut chargé d'une mission scientifique au Texas et en Louisiane en 1 8^7-1 8^8 . et il en rapporta de — 201 — nombreux et intéressants matériaux, parmi lesquels étaient des semences du Nelumbo américain. Ces dernières semences lurent traitées et essayées dans les mêmes conditions. La germination s'effectua peut-être avec moins d'ensemble (la couche ne donnait plus que 20 degrés de température); elle fut succes- sive et ne commença que 48 heures après le semis pour se continuer pen- dant plusieurs jours. Toutefois le plant était plus robuste que pour le Nelumbo de l'Inde, cela tenait sans doute à la nature de l'espèce. Il est à remarquer que les achaines de ces deux plantes n'avaient été l'objet d'aucun soin; ils étaient restés dans les armoires d'une salle froide et humide en hiver, chaude et sèche en été, et cependant ces situations mauvaises pour quantité d'autres semences ne semblent avoir eu aucune action fâcheuse sur celles-ci. Cette immunité me paraît être duc à deux causes: l'une à la nature amylacée et compacte des cotylédons, l'autre à la résistance du péricarpe qui empêche l'accès de l'air et protège l'embryon contre les influences extérieures. Toutefois il faut reconnaître que, de ci, de là, j'ai trouvé dans le lot américain quelques achaines dont l'embryon contenait des moisissures, mais il est probable que , placées dans un milieu à température égale et sèche, les semences des Nelumbos doivent garder leur vitalité presque indéfiniment, puisque nous constatons qu'après 56 ans et sans aucune précaution prise pour leur conservation, elles germent avec une facilité surprenante. J'ai interrogé plusieurs botanistes américains pour savoir si ce cas de longévité des achaines de Nelumbium était connu dans leur pays, mais j'ai toujours eu des réponses négatives; cependant je ne puis croire que ce fait soit ignoré aussi bien clans l'Inde qu'en Amérique . et que je sois le pre- mier à le mentionner : ça n'est pas vraisemblable. On a répandu le bruit que des semences de Nelumbo avaient été trouvées dans des sépultures égyptiennes, et qu'on avait pu les faire germer. M. V. Loret n'a rien trouvé pour confirmer cette assertion, et M. Maspero a bien voulu me confirmer par lettre que tout ce qui a été dit ou écrit sur les graines germantes des hypogées était absolument controuvé. Matériaux pour servir 1 l histoire de l'ovule et de la graine, pah M. Jules Poisson. L'étude de l'ovule et de la graine continue à fournir des sujets de tra- vaux intéressants, et, tout récemment encore, une communication sur la structure des graines de Gentianées était présentée à l'Académie des Sciences par M. Guérin. — 202 — Sous l'inspiration d'un maître vénéré, Ad. Brongniart, j'avais autrefois entrepris des recherches sur le développement de ces importants organes; elles ont été interrompues d'une part par la disparition de ce savant remar- quable à tous égards, puis, d'autre part, par des obligations profes- sionnelles auxquelles je devais consacrer tout mon temps. Je publiai som- mairement le résultat des travaux que j'avais faits durant plusieurs années, pour n'en pas perdre tout à fait le fruit (1), avec l'espoir de les reprendre plus tard. Je retrouvai dans mes notes et croquis une étude sur la graine d'Aspho- dèle et je publiai ce travail, accompagné d'une planche, en 1898 (2). Les deux ovules orthotropes qui sont contenus clans chacune des trois loges de l'Asphodèle sont bien connus par le singulier arille qui recouvre en totalité ces ovules lorsqu'ils s'acheminent vers l'état de graine. Pour les autres ovules arillés, on retrouve habituellement cette produc- tion, qui parfois se détache facilement de la graine ou lui est accolée, mais qui est toujours plus ou moins appréciable. Sur la graine d'Asphodèle à maturité, on ne voit nullement ce qu'est devenu l' arille. Pour s'en rendre compte, il faut assister au développement en prenant l'ovule jeune et en le suivant jusqu'à l'état de graine. On constate alors que ce petit organe sup- plémentaire se fixe intimement au tégument, comme s'il en faisait partie. Ce qui se passe dans le tissu de cet arille est intéressant. Dans la couche sous-épidermique externe , certaines cellules , d'abord semblables aux autres, se distendent énormément, et il se produit dans leur intérieur une quantité de raphides qui en occupent tout l'espace. Sur la graine mure et sèche, en regardant de très près , on aperçoit de nombreux points brillants dont on ne soupçonnerait pas l'origine si l'on n'avait pas suivi la formation de cette graine. Le tégument interne de l'ovule disparait de bonne heure , tandis que l'externe demeure, surtout par son épiderme externe qui va former la partie dure et colorée de la graine. Ces cellules externes du tégument prennent bientôt des dimensions plus grandes que celles des cellules voisines, puis se gorgent d'un abondant protoplasma. En s' acheminant vers la maturité, en très peu de temps , le contenu de ces cellules se solidifie d'une façon centrifuge et le protoplasma granuleux restant est refoulé en dedans de la cellule, dont il ne reste bientôt plus de vide. Alors on aperçoit dans la masse lignifiée des petites strates plus sombres, s'irradiant et qui sont dues peut-être à un défaut de déshydratation de la portion épaissie en ces points particuliers. Puis bientôt commence l'oxydation de cette matière consolidante de la cellule et son noircissement débute du côté externe pour - M Bull, de la Soc. bot. de Fronce, t. XXIV, p. xn et 280; I. XXV, p. 47; t. XL, p. 09. — Assoc. Franc, pour l'Avoue, des se, 18X6, p. 1 5 1 . (2) Assoc. Franc, pour l'Avanc. des se, 1898, p. h 09. — 203 — gagner peu à peu la portion interne. Aucun réactif ne peut faire disparaître cette coloration brune de ces cellules tégumentaires. Des graines jeunes de diverses espèces, dont le tégument noircit à matu- rité, avaient été mises sans éprouvette, pendant huit jours, dans un milieu désoxydant. Ces graines n'ont pas noirci tant qu'elles ont été soumises à cette épreuve, tandis que les graines témoins, restées dans les carpelles des fruits correspondants , étaient prodigieusement teintées de brun et de noir. Une observation de cet ordre avait été entreprise par moi sur d'autres espèces appartenant aux Amaryllis, aux Yucca, et quelques autres Lilia- cées. J'ai constaté que dans les capsules mêmes de ces fruits, on trouvait souvent certaines graines ayant presque le même développement que celles de l'ensemble, mais dont le tégument n'avait pas noirci; celui-ci était blanc ou jaunâtre. En examinant soigneusement ces graines, on constatait qu'elles étaient stériles. H ressort de cette constatation que l'influence de la fécondation aurait uu retentissement sur l'ensemble des enveloppes de l'ovule , en s'achemi- nant à l'état de graine. Le tissu tégumentaire se serait développé néan- moins, mais l'épaississement des cellules externes et l'oxydation dont il est le siège ne se seraient pas produits comme dans les conditions ordinaires. C'est une indication que je donne ici et qui permettra de voir si , daus les cas de stérilité réelle des graines . leurs enveloppes subissent les mêmes modifications. Sur quelques noRàisoys observées au Muséum. PAR M. (iÉROME. Dans un précédent numéro du Bulletin, page 99, la première floraison du gros Arenga saccharifcra est signalée; cet arbre développe en ce moment une deuxième inflorescence qui a suivi de très près, comme on le voit, l'épanouissement de la première. Un autre Palmier de grande taille, Livistona sinensis , plus connu des amateurs pour son emploi comme plante d'appartement, en jeune exem- plaire, sous le nom de Latania borbouica, est également fleuri au jardin d'hiver. A signaler aussi la floraison, en plein air. de VArundinaria Simonii, flo- raison périodique et simultanée pour divers points où cette espèce es! cultivée. Dans les serres, plusieurs espèces relativement peu répandues ou rares ont également fleuri ces temps derniers: citons, dans le nombre, les suivantes, parmi les Broméliacées : KcHMKA BRASILIENSIS. CONSPICUJARMATA. NI DICAUMS. — 204 — Billbergia Binoti, espèce décrite depuis peu à Lyon, par M. le professeur R. Gérard; très belle espèce ornementale. BlLLBERGU ElJPHEMLE. KaRATAS DENTICUl.ATA. JoHANNIS. SARMENTOSA. Comme Orchidées, il convient de citer : Megaclinidm Bifo, du Congo, connu depuis très longtemps, mais non encore introduit dans les cultures; il provient d'un envoi de M. Lousteau, Congo français. Dendrobium flabelli m. plus curieux que beau. CRIMENATUM. ClRRHOPETALDM amesianum. - Thoiarsii, etc. Comme espèces appartenant à des familles diverses : Anchomanes dcbios, grande et belle Aroïdée du Congo. Cyclea, espèce encore indéterminée de Ménispermée asiatique. Hoya globilosa, et H. gonolobioides ; cette dernière espèce très peu ré- pandue et très curieuse par la couleur brun foncé des fleurs. Echites peltata, grande et rare espèce brésilienne. Sansevieria Kirkii, etc. Heterotoma lobelioides , Lobéliacée à fleur si curieuse par la remarquable irrégularité de son calice et par sa forme qui lui a valu le nom de Plante aux petits oiseaux. Banksia spinulosa. Protéacée. à port et aspect de Gonifère. MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNEE 1903 N° 5 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCGIII SOMMAIRE. PugM. Congé accordé à M. le professeur Chameau et nomination de M. Phisalix comme professeur intérimaire de la chaire de Pathologie comparée.. 2o5 Nomination de M. A. Lacroix comme chevalier de la Légion d'honneur.. . . ao5 Correspondance. Lettres de MM. Charcot et Seurat; présentation d'ouvrages. ao5 L. Vaillant. Incubation bucco-hrancbiale observée sur un Cheilodiplère de la Martinique 207 F. Mocquard. Notes herpétologiqucs (Description d'espèces nouvelles de la collection du Muséum. — Sur les apophysesrostrales de Chamœleon Par- sonii Cuvier. ■ — Sur la variabilité de quelques caractères chez Sterno- thœrus sinuatus Smith.) 209 J. Pellegrin. Cichlidé nouveau de l'Oubanghi appartenant au genre Lam- prohgUS. 3 2 0 E.-L. Bouvier (Extrait d'une lettre adressée par M. le pasteur Haug à M. le professeur). Sur le Peripalus Tholloni 221 — (Extrait d'une lettre de M. L.-G. Seurai.) 222 Ed. Chevreux. Amphipodes recueillis par M. P. Labbé dans les parages du lac Baïkal (1902-1903) 2s3 R. du Buïsson. Catalogue des Orthoptères Locustides des collections du Muséum 225 G. Devez. Architecture du cœur des Marsupiaux 227 — La valvule auriculo-ventriculaire droite du cœur d'Ornithorynque 23i Ph. van Tieghem. Sur les Columelliacées 233 — Liste des Ochnacées de Madagascar 260 G. Chauveaud. Disposition du nouvel appareil sécréteur dans le Cèdre de l'Himalaya ( Cedrus deodara) 2Ù3 Ed. Bureau. Sur une collection de végétaux fossiles des Etats-Unis 2 5o D. Bois. Voyage en Indo-Chine et à Java 25 1 B. Renault. Curieux exemple de germination de spore de Lepidodendron . 255 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1903. - N° 5. ■ xx= — (59e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. •>J\ n\l l(jo3. PRESIDENCE DE M. EDMOND PE1U11ER. DIRECTEUR DU MUSEUM. M. le Président dépose sur le bureau le quatrième fascicule du Bulletin pour l'année 1903, contenant les communications faites dans la réunion du 28 avril 190.3. Par arrêté en date du 3o avril 1903, un congé est accordé, sur sa demande, à M. Chauveau, professeur de la chaire de Pathologie comparée au Muse'um, et M. Phisalim (Césaire-Augustc) csl nommé professeur intérimaire de celle chaire pendant la période du congé de M. Chauveau. Par décret en date du -20 mai 1903, M. Lacroix (A.), profes- seur de Minéralogie au Muséum, est nommé Chevalier de la Légion d'honneur, pour services exceptionnels. (Mission à l'occasion de la catastrophe de la Martinique.) £ CORRESPONDANCE. M. Charcot envoie ses remerciements pour l'allocation accorder pg par le Muséum à l'expédition antarctique française donl il va «3; prendre le commandement. Il exprime le désir une les collections Muséum. — ix. 1 fî — 206 — recueillies pendant le cours du voyage soient centralisées au Muséum et distribuées par le Comité de patronage. M. Seurat (L.-G.) écrit deRikitea (Mangareva, Gambier) qu'il a adressé au Muséum une caisse contenant des végétaux divers et des Arthropodes. La faune, dit-il, d'une façon générale esl pauvre. A Taïli, on peut encore trouver quelques Mollusques terrestres, mais ici ils sont rares. Par contre, il a réuni des documents très complets sur la nacre et préparc une monographie de la Margaritijha mar- garitifera. Une série de cyclones a occasionné plusieurs naufrages; un nombre considérable de plongeurs ont été' noyés. M. Renault dépose sur le bureau pour la bibliothèque du Muséum le 1 5e Bulletin de la Société d'histoire naturelle (FAutun. Ce volume renferme : i° plus de 46o pages de notes et mé- moires, signés de MM. Stanislas Meunier, Boule, Cheveniu, Renault, Langeron, etc.; 2° 397 pages de comptes rendus de séances et d'excursions, une vingtaine de planches originales, etc., des notices biographiques sur MM. Bulliot, président de la Société e'duenne, sur M. Filhol, professeur au Muséum et membre de l'Institut, etc. ; le compte rendu des voyages à Autun et des discours de MM. Gaudry et Liard. M. Deniker présente dix volumes de Y International Catalogue <>/ scientific littérature , ire année, 1901) Londres, in-8°, en dépôt chez Gauthier- Villars), et donne les explications qui suivent: Au mois de décembre, j'ai eu l'honneur de présenter à la réunion des naturalistes du Muséum (l) les trois premiers volumes de l'œuvre bibliogra- phique international, publié par la coopération de tous les Etals civilises. Je suis heureux de vous donner une nouvelle preuve de l'activité de celte entreprise en vous présentant les dix autres volumes parus depuis. Ces volumes se rapportent aux Mathématiques (A), à la Mécanique (B), à la Physique (C), à l'Astronomie (E), à la Météorologie (F), à la Minéra- ( ) Voir Bulletin tin \lii.si'iun . 1902, a" 8, p. 5tfi. — 207 — logie (G), à la Géologie (H), à la Géographie physique (J), et à la Bacté- riologie (R). Enfin je me permets d'appeler plus spécialement votre attention sur un des deruiei's volumes parus, qui est consacré à la bibliographie des pério- diques scientiliques. C'est la liste la plus complète qui ait jamais été publiée des revues scientiliques. Elle ne comprend pas moins de 6,680 titres réparfis entre vingt-cinq pays divers. L'Allemagne tient la tête de la liste avec 1,008 titres de périodiques, la France se place assez près avec 911 titres; \iennent ensuite: les Etals-Unis (53g titres), la Grande-Bretagne [ho5 titres) , la Russie (608 titres) et l'Italie (209 titres). Les autres pays offrent des chiffres plus modestes et se rangent ainsi qu'il suit : Belgique ( 172 titres), Suisse, Pays-Bas, Pays de langue polonaise, Suède, Canada. Japon, Danemark, Finlande, Norvège , Inde britannique, Hongrie, Victoria ( iustralie), Portugal, Grèce, Nouvelle-Galles du Sud, Australie du Sud, Colonie du Cap (5 titres), et Nouvelle-Zélande (1 titre). • Les listes de périodiques de l'Autriche et du Mexique étant arrivées trop tard n'ont pas été publiées dans le volume; elles paraîtront à part, ensemble, espérons-le, avec les listes des pays n'ayant pas adhéré à l'entreprise, c'est-à-dire celles de l'Espagne, de la Roumanie, de la Serbie, de la Bulgarie et des Etats de l'Amérique du Sud. Les derniers volumes du catalogue pour 1901 (Zoologie, Paléontologie, Anthropologie , Analomie) vont paraître incessamment, et la série des volumes pour 190a est déjà sous presse. COMMUNICATIONS. Incubation bucco- branchiale observée sur u.x Creilodiptère de la Martinique, par M. Léon Vaillant. Le service d'Ichtyologie a reçu vers 1 884 , de la Martinique, par M. Chaf- Fanjon, un Poisson du groupe des Apogonim, auquel ce voyageur avail donné le nom (nom d'envoi) (VÂpogon pateifamilias , pour indiquer sa simi- litude avec le Poisson du lac de Tibériade qu'a fait connaître vers la même époque M. Lortel sous ce même nom spécifique, mais appartenant à 1111 tout autre genre les Tilapia (Clnomis, vet. auct.). Ce dernier auteur a en effet observé crue, dans cette espèce, les Epaisseur 1 h i(i (l) MM. Jordan et Evkiui.inn, clans le dernier volume , avec allas, du travail rite plus liant, paru ni) 1900, donnent (PI. CLXXIX, li;j. /17/1) une ligure, d'après un exemplaire recueilli par M. Poey et qui appartiendrait au tr United States National Muséum». On aura obtenu depuis la publication du premier volume cet individu, qui, autant qu'on eu peut juger par ce dessin, offre les plus grands rapports avec celui venant de la Martinique. — 209 — Millimètres. i/ino. i de la lête 38 hh Longueur \ de l'uroptère ig 22 ( du museau 11 29 Diamètre de l'œil 10 2u Mosé*um. Crotaphytus fasciolatus n. sp. Crotaphytus fasciatus Mocq. (ncr Hallowel) : Nouv. Arch. du Muséum, h' sér., t. I, 1899, I'- a97< I1'- ^'"' ''!!'■ 1- — 210 — Ce Crotaphyte, que j'avais désigné sous le nom de Cr. fa scia tus , déjà appliqué par Hallowell à une aulre espèce du même genre (l), ne peut con- server cette dénomination, qui sera remplacée par celle de Cr.fasciolalus. J'ai indiqué (loc. cil., p. 3o5) les différences qui distinguent cette espèce de Cr. Wislizenii Balrd et Gir. , de Gr. eoUaris Say et de Cr. Copei Yarrow, cette dernière étant d'ailleurs, suivant Cope (i), identique à Cr. Wislizenii. Mais elle a des rapports plus étroits avec Cr. reticulatus Baird (3) : les écailles suscéphaliques semblent disposées de la même ma- nière et les écailles gulaires sont de même beaucoup plus petites que les écailles pectorales. Toutefois, chez Cr. fasciolalus, les écailles temporales sont beaucoup plus grandes que les gulaires; elles le sont même un peu plus que les pectorales, et à peu près aussi grandes que les ventrales, ce qui ne paraît pas être le cas chez Cr. reticulatus, à en juger par la figure de Cope. Les grandes écailles postanales paraissent absentes chez cette der- nière espèce, puisque ni Girard ni Cope n'en font mention, bien que ces naturalistes aient eu des mâles entre les mains. Je mentionnerai encore, chez notre espèce, sur le côté interne de l'orteil interne, une rangée • l'écaillés lisses, fortement agrandies, qu'on n'observe pas sur les autres orteils, où les écailles correspondantes sont beaucoup moins grandes el moins régulièrement rangées. Sous le talon, les écailles sont notablement plus grandes qu'a la face interne du tibia, tandis que chez Cr. reticu- latus, d'après la figure de Cope, elles seraient plus petites. Enfin, la colora- lion est toute différente. Ajoutons que CV. reticulatus est originaire du Texas. Monopeltis unirostralis nov. sp. Parmi les Reptiles recueillis pendant son dernier séjour au Gabon par M. Haug, et dont j'ai signalé les espèces les plus intéressantes dans le liul- letin du Muséum, 1902, p. 4og, se trouve un Monopeltis que j'avais assi- milé tout d'abord à M. Dumerilii Strauch, mais qui doit être considère* comme une espèce distincte. De même que M. Dumerilii, il présente deux grands boucliers suscépha- liques, dont l'antérieur est légèrement plus court que le postérieur; une préoculaire assez grande, sans oeil distinct sous une petite oculaire; 18 segments dans un anneau au milieu du tronc, 10 au-dessus et 8 au-des- sous de la ligne latérale, ceux de la paire médio-ventrale étant plus de deux 1J Proc. Acad. Nat. Se. Philad., iHo-2, p. aoG, et Sitgreaves, liejtwt o/an ex- pedition down the Zuni and Colorado rivers, p. 11."), pi. V, 1 S 5 3 . (2) Tlie Crocodilians , Lizards and Snai.cs of North Intérim , m Un. Si. l\nt. Mus., 1900, p. 9 55. (3) I\oc. Acad. Nat. Se. Philad., 1 858 , |>. 2 .">.'{, et Cope, loc. cil., y. ■:>.'.> '\ . lift. ao. — 211 — fois aussi larges que longs ; 3 paires de plaques préanales, les plus grandes au milieu et, en dehors de la rangée, de chaque côté, une écaille percée d'un pore. Il s'en distingue eu ce que la roslrale est entière, qu'il y a deux paires (au lieu d'une seule) de boucliers pectoraux allongés et que le nombre des anneaux ne s'élève qu'à io5 au milieu du tronc (au lieu de 225); il y en a 17 sur la queue. Ce spécimen unique est un d* qui mesure 285 millimètres de longueur totale, dont 3o pour la queue. 11 y a lieu de remarquer que ni chez ce spécimen , ni chez ceux , au nombre de 3 , rapportés par A. Duméril à Phragtogonus galealus Hallo - well, et sur lesquels Strauch(l) a établi l'espèce Monopeltis DumerilH (dont le Muséum possède un 4e spécimen), il n'existe de rrbouclier très court et liés large entre la rostrale et la frontale» (c'est-à-dire entre les deux grands boucliers cépbaliques), comme le ditStrauch; seulement, le bord postérieur du bouclier antérieur se renfle en une sorte de bourrelet, plus <:pais sur les côtés, qui a pu causer l'illusion d'une bande transversale étroite distincte. Monopeltis Boveei nov. sp. Espèce voisine de la précédente et de Monopeltis Dumerilii Strauch. Rostrale entière; deux boucliers sus-céphaliques , l'antérieur plus large- ment arrondi que dans ces deux espèces; une préoculaire assez grande; œil indistinct: deux grands boucliers pectoraux de chaque côté de la ligne médiane, entre lesquels s'intercale en avant, à la manière d'un coin, une écaille allongée s'étendant sans se diviser jusqu'à la rangée transversale de petites écailles qui suit le repli gulaire; 225 à 229 anneaux dans le tronc, 2 1 sur la queue ; 1 8 segments dans un anneau au milieu du tronc , 1 o au- dessus et 8 au-dessous de la ligne latérale, ceux de la paire médio-venlrale 3 l'ois et deux tiers aussi larges que longs; 3 paires d'écaillés préanales; pas de pores préanaux. Deux spécimens, dont l'un encore jeune, provenant de Fernand Va/ (Congo français) et recueillis par M. Bovée. Le plus grand est un mâle d'une longueur de 365 millimètres de l'ex- trémité du museau à l'anus; la queue est mutilée. M. Boveei se dislingue de M. Dumerilii par ses deux paires de boucliers pectoraux allongés (au lieu d'une seide), ainsi que par sa rostrale entière: de M. unirostralis, parle nombre plus élevé des anneaux du tronc, et à la lois de ces deux espèces, par son museau plus large, par l'absence de pores préanaux et l'indivision de l'écaillé allongée intercalée , à son extrémité pos- W Mélange» biohfçiqm^ . I1. .'1H7 (1881). térieure, entre les deux boucliers pectoraux situés do chaque côté tic la ligne- médiane. Helminthophis Canellei nov. sp. lïostrale d'une largeur à peu près moitié de celle de la tète, s'élen- dant jusqu'au niveau de l'œil , à bord supérieur arrondi , et formant une suture avec la frontale; 2 préoculaires superposées; pas de sous-oculaire; œil bien visible sous l'oculaire; k labiales supérieures, la première la pins grande, la 3e" en contact assez étroit avec l'oculaire; 22 séries longitu- dinales d'écaillés. Diamètre du tronc contenu 5 9 fois dans la longueur totale; queue aussi longue qu'elle est large à la base, terminée en pointe. Le corps tout entier est d'un brun sombre uniforme, à l'exception de la tête, qui est gris jaunâtre lavé de brun, et de l'extrémité du museau, qui est blanc-jaunâtre. Un seul spécimen d'une longueur totale de 1 5 G millimètres provenant de l'isthme de Panama, d'où il a été envoyé au Muséum par M. Ganelle. Cette espèce se distingue de H. Guentheri Boulgr, dont elle est voisine, par deux préoculaires au lieu d'une, par 22 séries d'écaillés au lieu de 20. par sa queue de longueur moitié moindre et par sa coloration. Elle ne peut non plus être confondue avec 11. albirostris Peters, de même habitat, qui est dépourvue de préoculaire et qui présente une sous-ocu- laire. Tropidonotus Obalskii nov. sp. Tête assez courte, légèrement plus large que le cou; museau étroit, arrondi; roslrale notablement plus large que haute; internasales aussi lon- gues que larges, à extrémité antérieure étroite, de même longueur que les préfrontales; frontale une fois et demie aussi longue (pie large, à bords latéraux concaves, un peu plus longue que sa distance de l'extrémité du museau, un peu plus courte que les pariétales, qui sont tronquées en arrière où elles forment un angle l'entrant obtus. Narine entre 2 nasales: frémale aussi haute que longue; une préoculaire atteignant juste le dessus de la tête, assez brièvement séparée de la frontale. OEil modéré, à diamètre horizontal égal à sa distance du bord postérieur de la narine, suivi de .°> ou h postoculaires; temporales 2 + 2 ou 2 + 3; 7 labiales supérieures, la dernière petite, la 3° et la he bordant l'œil; 9 labiales inférieures, dont les h premières sont en contact avec les sous-mandibulaires antérieures , qui sont beaucoup plus courtes que les postérieures, celles-ci séparées par une ou 2 rangées médianes de petites écailles. Ecailles en 19 séries, tontes fortement carénées, à l'exception de celles de la rangée externe dont les carènes sont faibles, mais en général bien distinctes. 1 A G gastrotèges; anale simple: 69 urostèges divisées, Dents maxillaires au nombre de 19. — 213 — Teinte fondamentale très sombre, sur Laquelle se détachent a lignes la- térales jaune sale peu apparentes, qui s'étendent sur les écailles de la ■>.' et delà 3e rangée, et une ligne vertébrale étroite, distincte seulement dans la partie antérieure du tronc. Sur la teinte olivâtre des flancs se dessinent a séries de taches noires plus ou moins apparentes, dont les inférieures, dans la partie moyenne du tronc, sont plus grandes et allongées transver- salement. La face ventrale est d'un noir de plombagine uniforme, excepté sous la gorge qui est d'un jaune sale. Un spécimen mâle capturé par M. Obalski. dans les environs du Black Lake (Canada) et mesurant 575 millimètres de longueur totale, dont i36 pour la queue. Cette espèce ne parait différer de Tr. sirtalù Linné, dont elle n'est peut- être qu'une variété, que par a temporales, au lieu d'une, en première rangée, Phrynonax Faucherei nov. sp. Tête très distincte du cou, déprimée; corps comprimé; queue très longue. Rostrale beaucoup plus large que haute, juste visible d'en haut, interna- sales aussi longues que larges, presque aussi longues que les préfontales, mais séparées par une suture sensiblement plus courte; frontale très légè- rement plus large que longue, plus courte que sa distance de la rostrale et que les pariétales, celles-ci ayant la forme d'un triangle quelque peu irré- gulier, à sommet tourné en dehors et dont la base, formée par leur ligne de suture, est égale à la hauteur: narines ouvertes entre a nasales, dont la postérieure est fortement excavée sur toute sa longueur; une frênaie petite, plus longue que haute; une préoculaire largement séparée de la frontale; œil à diamètre horizontal plus petit que sa distance de la narine, suivi de 3 petites postoculaires; temporale 1 + 2, l'antérieure séparée des postoculaires par une petite écaille , et, des a postérieures, qui sont très grandes et bordées en arrière par une 1res grande écaille, la supérieure est située tout à fait sur la face supérieure de la tête et parait s'être agrandie aux dépens de la pariétale adjacente; 8 labiales supérieures, la h" et la 5e en contact avec l'œil, la 6" et la 7e de beaucoup les plus grandes; 10 ou 1 1 labiales inférieures, dont k ou 5 en contact avec les sous-mandibulaires antérieures, qui sont assez courtes, aussi longues que les postérieures, ces dernières séparées sur la ligne médiane par une paire d'écaillés. Kcailles du tronc allongées, obliques, disposées en ai séries longitu- dinales, pourvues (l'une paire de fossettes apicales, faiblement carénées, celles de la paire externe tout à faillisses: a->.o gastrosièges , présentant une carène latérale peu accentuée, mais bien distincte: anale simple; 1 h'.\ urostèges. — 2U — Une teinte d'un brun sombre, devenant noire postérieurement, s'étend sur toute la longueur de l'animal, à l'exception de la face inférieure de la tête et d'environ la moitié antérieure du tronc, qui est d'un blanc jaunâtre, mais que des taches noires envahissent peu à peu de manière à prendre rapidement une teinte noirâtre uniforme. Parmi ces taches, on en dis- tingue, de chaque côté, une série de forme carrée, qui sont situées sur les extrémités des gaslrostèges en dehors de la carène latéro-ventrale, et sé- parées l'une de l'autre, dans la même série, par une, deux ou même trois gastrotèges. Les lèvres sont d'un jaune sale, avec une ligne noire sur les sutures des plaques labiales. Un spécimen femelle, de la Guyane hollandaise, offert au Muséum par M. Fauchère. Il mesure 2 m. o85 de longueur totale, dont o m. 6o5 pour la queue. La forme excavée de la nasale postérieure, la forme triangulaire des pariétales et les grandes dimensions des temporales de la seconde rangée me paraissent établir une distinction facile entre cette espèce et toutes celles actuellement connues du genre Plmjnonax. Bufo Decorsei nov. sp. Forme assez svelte; membres relativement longs. Pas de crêtes osseuses sus-céphaliques; museau sub- triangulaire, à extrémité obtuse dont le profil est oblique en bas et en arrière; narines ouvertes près de son extrémité; canthus rostralis assez bien indiqué: région frênaie un peu excavée; espace interorbitaire aussi large que la paupière supérieure; tympan très distinct, à peine allongé verticalement, d'un dia- mètre très légèrement supérieur à la moitié de celui de l'œil. Doigts assez allongés, le premier un peu plus court que le second, le quatrième dépas- sant celui-ci; orteils au tiers palmés, les trois dernières phalanges du qua- trième libres; tubercules sous-articulaires simples, modérément saillants: 2 tubercules métatarsiens médiocrement développés; pas de repli tarsien, lequel est remplacé par une rangée plus ou moins régulière de tubercules, dont le plus voisin du tubercule métatarsien interne s'allonge et simule un court repli; face inférieure du tarse et du métatarse également couverte de tubercules. Le membre postérieur étant dirigé en avant, l'articulation tarso- méta tarsienne dépasse un peu Tangle intérieur de l'œil. Face dorsale couverte de tubercules verruqueux , inégaux , serrés , affec- tant en général la forme d'un cône 1res surbaissé et devenant plus petits sur les lianes, plus gros sur les tibias; une rangée régulière de 6 tubercules suit le bord externe du carpe. Toute la face inférieure est garnie de granu- lations, plus petites sous la gorge, plus grandes sur la partie postérieure de l'abdomen et surtout sous les cuisses. Peu saillantes, les parotides se ré- trécissent dans leur tiers antérieur aux dépens du bord externe et atteignent une longueur égale à leur distance de l'extrémité du museau, — 215 — Brun olive en dessus, avec une bande plus claire bordée de noir en avant et en arrière, qui s'étend transversalement entre les yeux et se pro- longe latéralement jusqu'au bord labial. Une ligne jaune vertébrale et , de chaque côté, dans la région moyenne du tronc, 9 taches noires oblongues, l'antérieure parallèle à la ligne médiane, la postérieure oblique de dedans en dehors et en arrière. Sur les membres, quelques taches brunes formant des barres plus ou moins régulières. La face postérieure des cuisses offre une teinte carmin maculée de taches brun sombre. Un seul spécimen, mesurant 30 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus et capturé à Brazzaville (Congo français) par le docteur Decorse. auquel je me fais un plaisir de dédier cette nouvelle espèce. Le fait que, chez ce Bufo, le premier doigt est pins court que le second , permet de le distinguer à première vue des espèces suivantes : B. regularis Reuss, B.tuberosus Gùnther, B. latijrons Boulgr, B. superàliaris Boulgr, B. gracilipes Boulgr, chez lesquelles le premier doigl est beaucoup plus long que le second et qui habitent la même région. Il Sur les apophyses rostrales de Chah elkox Parsonii Cuvier. On sait que certaines espèces de Caméléons présentent sur le museau des prolongements de diverses sortes, cornés, membraneux ou osseux, pairs ou impairs, dont les femelles sont le plus souvent dépourvues. Cha- mœleon Parsonii, en particulier, possède une paire d'apophyses rostrales osseuses, comprimées, obtuses à leur extrémité, qui naissent sur toute la longueur des canthi rostrales et se dirigent en haut, en avant et en dehors: et il semblait résulter d'observations déjà anciennes que, chez cette espèce . le mâle seul est muni de ces apophyses. C'est ce qu'affirme, en effet, Aug. Duinéril à la page 33 de son Catalogue méthodique de la collection des Rep- tiles du Muséum d'histoire naturelle de Paris (i85i). D'autre part, dans sou Catalogue ofthe Li tarda in the British Muséum, t. III, p. 466 (1887), M. Boulenger dit que le mâle de Ch. Parsonii est pourvu de telles apo- physes, sans toutefois faire mention de la femelle; mais ce dernier sexe esl aussi représenté par un spécimen dans la collection du Bristish Muséum. el s'il n'en est pas question à propos de ces apophyses, c'est qu'évidemuienl il n'en possède pas. Cependant, suivant le I)r Werner, et contrairement à l'assertion d'Aug. Duméril, le mâle et la femelle de Ch. Parsonii en seraienl l'un et l'autre pourvus (Prodromus einer Monographie der Chamœleonlen, p. 3qo , 1902 ). En présence de ces affirmations contradictoires, j'ai été naturellement conduit à me faire une opinion d'après rues propres observations et, dans — 216 — co but, j'ai examine tous les spécimens do Ch. Parsonii qui fonl partie ' Werner pour considérer comme femelle le spécimen, pourvu d'apophyses rostrales, qu'il a l;iil figurer pi. X\ di' sou Prodrome et qui ne peut être qu'un mâle. — 217 111 sliu la variabilite 1)15 qdelqdes caracteres chez Sternothjebus sinuaîus Smith. Dans le cours de son voyage à travers le Somal(1), où il devait si mal- heureusement payer de sa vie sa passion pour la science, du Bourg du Bozas recueillit un certain nombre de Reptiles qu'il envoya au Muséum et parmi lesquels se trouve un Sternothère représenté par une cara- pace sèche et une tête en alcool appartenant au même individu , qui l'ut capturé à Imi, dans l'Ouébi-Chébéli. La détermination de ce spécimen n'aurait laissé prise à aucun doute si M. Boulenger n'eût décrit quelques années auparavant, comme espèce nouvelle, sous le nom de St. Bottegi (2), un exemplaire semblable au nôtre, mais de taille plus faible, provenant du Djouba, à Bardera (Somal). Cette espèce se distinguerait surtout de St.sinuatus, suivant M. Boulenger, en ce que les deuxième et troisième boucliers vertébraux seraient beaucoup plus longs que larges , au lieu d'avoir des dimensions égales en longueur et en largeur, comme chez cette dernière espèce. A part cette particularité, qui permettait d'assimiler notre spécimen à St. Bottegi, ses autres carac- tères concordaient à tel point avec ceux de St. sinuatus, que j'ai dû me demander si ces deux espèces étaient réellement distinctes ou si elles de- vaient se confondre en une seule. C'est ainsi que j'ai été conduit à comparer entre eux tous les spécimens de la collection du Muséum appartenant à l'espèce St. sinuatus. Sans compter le spécimen capturé par du Bourg de Bozas et qui est de grande taille, le Muséum en possède cinq autres, dont deux, de taille vu\ peu moindre, proviennent, l'un de Port-Natal, l'autre, recueilli par le Dr E. Holub pendant son voyage dans l'Afrique centrale et australe, du British Betschouana-Land, au confluent marécageux du Notuani avec le Limpopo. Des trois autres, deux sont de taille moyenne (uns 716 et 7 1 5 ): le cinquième est le plus petit. Ces six spécimens sont d'ailleurs rangés par (1' Un peut s'étonner que nos géographes modernes aienl abandonné celle aii- cienne appellation, aussi simple qu'euphonique, pour lui substituer celles de Pays des Somalis ou de Somaliland, qui offrent l'inconvénient d'être, l'une plus com- plexe, l'autre empruntée à une langue étrangère. • Arm. Mus. Civ. St. ISut. di Genova, n': sur., I. XV, 1 *",•">, p. g, pi. 1 et 11. — 218 — ordre de taille croissante dans le tableau suivant, qui en indique en même temps la provenance : NUMEROS. LONGUEUR DE LA CARAPACE. PROVENANCE. millimètres. 714 /S i77 71 (i a33 715 a6o 715 h Sa5 717 , 334 715 c 35o Afrii|iic orientale allemande. Port-Natal. Le Cap. Britisb Belscboaaoa-Laud. Port-Natal. Somal. Ils constituent autant de termes de comparaison permettant de constater les variations auxquelles est soumise l'espèce St. sinuatus. Les dimensions relatives en longueur et largeur des deuxième et troisième boucliers vertébraux présentent des variations qui méritent tout d'abord d'ètie signalées, puisque c'est principalement sur la considération de ces dimensions que s'est appuyé M. Boulenger pour établir l'espèce St. Bollrgi. Chez le plus jeune de nos spécimens (n° 7 1 A /S ) , dont la carapace toutefois est un peu déformée, le second bouclier vertébral est aussi larga que long. le troisième un peu plus long que large. Chez l'un des individus de moyenne taille (n° 716), la largeur de ces deux boucliers en égale la longueur; il en est de même cbez l'autre individu (n° 715) pour le second bouclier, mais le troisième est très sensiblement plus long que large. Enfin, chez nos trois grands spécimens (nos 7 1 5 è, 717, 7i5e), la longueur de ces deux bou- cliers en surpasse notablement, mais inégalement la largeur, particulière- ment chez le n° 717, où elle égale près d'une fois et demie cette dernière dimension. Malgré ces différences, tous ces spécimens ne peuvent être rapportes qu'à une seule et même espèce, St. sinuatus Smith, chez laquelle les deuxième et troisième boucliers vertébraux, variables dans leurs dimen- sions relatives, et sensiblement aussi larges (plus larges même, suivant le Dr G. Tornier(1)) que longs chez les jeunes individus, croissent ensuite avec l'Age beaucoup plus rapidement en longueur qu'en largeur. D'autres différences dépendant de l'âge sont encore à signaler : La suture entre les trois plaques vertébrales moyennes et les costales correspondantes est creusée en une gouttière qui, peu apparente chez le plus jeune de nos spécimens, devient d'autant plus profonde, chez les autres, que la taille est plus grande. Au contraire, la saillie tuberculeuse que portent les plaques vertébrales, à l'exception de la dernière, près de leur extrémité postérieure et qui est (|) Die Reptilien and Amphibie» Ost-Ajncim . p. y ( 1 89G ). — 219 — surtout accusée sur la troisième et la quatrième, diminue avec lage, d<> manière que, très distincte sur ces quatre boucliers chez le plus jeune exemplaire, elle disparait plus ou moins complètement chez les autres sur les deux boucliers antérieurs, en s'alténuant de plus en plus à mesure que la taille s'accroît. Les dentelures du bord postérieur de la carapace s'atténuent aussi avec If A âge. Le rapport des dimensions en longueur et largeur de la plaque gulaire manque également de constance. La longueur de celte plaque est double de sa largeur chez nos deux plus petits spécimens (nos 74 4 j3 et 716); elle est moindre que le double chez le n° 7 1 5 qui est plus grand que les précé- dents; moindre encore chez les nos 71 5 6 et 717, qui sont de très grande taille; enfin chez le n° 715 c, le plus grand de tous, la longueur de la plaque gulaire n'est plus que une fois et les deux tiers de sa largeur. Celle plaque semble donc, avec l'âge, diminuer en longueur relativement à sa largeur, peut-être par suite d'usure sur son bord libre. D'autre part, le rapport entre la longueur de la suture des deux plaques frontales et la largeur de l'espace inlerorbilaire est lui-même variable , mais ne semble pas dépendre de l'Age des individus. En effet, chez les n" 716 et 71 5 b , de taille assez différente, la longueur de cette suture égale la lar- geur de l'espace inlerorbitaire (comme chez St. Boltegi, qui est plus petit): elle dépasse très légèrement la largeur de cet intervalle chez le n" 717, tan- dis qu'elle est notablement plus grande chez le n° 716, dont la taille est plus faible, et il en est de même chez le n° 715 c, le plus grand des spé- cimens de celle série. Chez les n" 716^,715, 7106 et 7 i5c, la coloration du plastron est celle indiquée et figurée par M. Boulenger chez St. Botiegi; mais, chez les n" 716 et 717, la région interne de cette parlie de la carapace présente une teinte rougeâtre, qui devient très foncée du côté externe, où elle est encadrée par la teinte noire de ses bords. Je mentionnerai encore ce fait : le bord antérieur de la gaine cornée de la mâchoire supérieure est échancrée en son milieu et bicuspide. En d'autres termes, l'extrémité antérieure du bec, qui est coupée obliquement en bas et en arrière, présente sur la ligne médiane de son bord libre et chez tous nos spécimens . — abstraction faite du n° 7 1 h /3 qui est réduit à sa carapace . — une échancrure arquée, de chaque côté de laquelle esl une denl peu saillante, quoique bien distincte, signalée par Smith (I), A. Duméril '. fie Cependant, suivant Ternier (loc. cit., p. 6 et 8), l'échancrure et la dent peuvent manquer, et c'est effectivement ce qui a lieu chez l'individu type de St. Bottegi. '> llluslr. o/the Zoology of South Ifrica , Reptilia . pi. I ( 1 859). Catalogue méthod. de la coll. îles Reptile» du Mutéwn . \>. ig (1 <~>»> 1 ). — 220 — La conclusion à tirer de Ions ces faits, qui ont déjà en grande partie été mis au jour par le D' Tornier (loc.cit.), c'est que, chez Si. sinualus, divers caractères importants sont essentiellement variables, le plus souvent avec l'âge, et que, ainsi que l'a reconnu récemment le I)r F. Siebenrock(li, St. Bottei>i lui est identique. Pour finir, j'appellerai l'attention des voyageurs naturalistes sur la par- ticularité suivante, qui est assez singulière. Chez tous nos exemplaires de St. sinuatits, à l'exception du plus petit (n° 71/» jS), la dossière porte des empreintes circulaires, inégales, qui la couvrent entièrement chez le plus grand (n° 7i5c), où elles sont plus larges, plus serrées, et en général lar- gement ouvertes sur l'un des côtés. On eu dislingue même des traces sur la figure donnée par M. Boulenger de St. Bottegi, dont la carapace n'a (pie •210 millimètres de longueur. Ces empreintes sont dues, sans nul doute, à des parasites: mais nous en ignorons la nature. Nous savons toutefois, par des renseignements que nous devons au D' Zettner, qui accompagnait du Bourg du Bazas, qu'au moment où notre grand spécimen fut capturé à Imi, la carapace disparaissait sous une production verte de nature indéter- minée, à laquelle on doit vraisemblablement attribuer les empreintes dont nous venons de parler. Le vaste habitat de celte Tortue, qui s'étend sur toute la partie orientale de l'Afrique comprise entre Le Gap et le Somal inclusivement, fournira aux voyageurs de nombreuses occasions de la cap- turer et d'observer le parasite en question. CichlidÉ nouveau de lOubangiii appabtenant au genre Lamprologus, PAR M. LE D" J. PeLLEGRIN. Le Muséum a reçu, il y a quelques années, de M. Viancin une petite collection de Poissons du Haut-Oubanghi qui renferme plusieurs espèces intéressantes : Labeo î.inkvtis Boulenger. Bakbus miolepis Boulenger. ClTHARINDS GIBBOSIS Boult'IlgCl". Distichodus fasciolatus Boulenger. MoRMYROPS DELICIOSUS Léacll. HeMIGHROMIS FASCIATUS PÔlOPS. B1MACULATUS GUI. Cïenopoma Weeksii Boulenger. FASCIOLATHS BoulengiT. Avec ces exemplaires se trouvent deux spécimens de Lamprologus qui semblent devoir constituer une espèce nouvelle. Le genre Lamprologus comprend à l'heure actuelle ik espèces, dont 1 1 sont propres au lac Tanganyika. Lamprologus tumbanus Boulenger, désigné auparavant par M. le profes- seur Vaillant sous le nom d'Acanthochromis seminudus, niais non décril par lui, provienl de Nganchou sur le Congo et de Bikoro sur le lac Tumba. '! Zoot. An:. , 1902 , p. Ig6. 221 Lamprologus congolensis Schilthuis est connu du Staidey-Pool , d'Isatigila . de Matadi et de Monscmbé. La troisième espèce du bassin du Congo, en dehors du Tangànyika, est celle décrite ci-dessous. Lamprologus Mocquardi nov. sp. D. XIX 8: A.V-VI/6-7; P. 10. Éc. 6/33-34/1 5. L.Iat.î^l 7-10 Hauteur du corps comprise 4 fois i/4 à 4 i/3 dans la longueur sans la caudale; longueur de la tête 3 fois i/3. Occiput non renflé et prolil du mu- seau en pente très faible. Diamètre de l'œil contenu 3 fois 1/2 dans la lon- gueur de la tête. Tête nue. Ecailles denticulées, celles de la nuque et du ventre beaucoup plus petites. Brancliiospines courtes, pointues, au nombre de 5 à la partie inférieure du premier arc branchial. Pectorale arrondie faisant les ti/'S de la tête. Epines dorsales à peine croissantes, la dernière faisant les 2/5 de la tête. Ventrales n'atteignant pas l'anus. Pédicule caudal un peu plus long que haut. Caudale arrondie, jaunâtre avec des traces de 5 barres foncées transversales. Nageoires grisâtres uniformes. 95 — 65-66. Coll. Mus. — Haut-Oubanghi Viancin. Longueur 5o + i3 = 63 millimètres et 43 + 10 — 53 millimètres. Cette espèce, que je me fais un plaisir de dédier à M. le Dr Mocquard, est étroitement alliée à L. lumbanus Boulenger. Les deux exemplaires types offrent avec les jeunes de cette espèce de grands rapports, mais si le carac- tère des ventrales plus courtes est de peu de valeur, le moindre nombre des brancliiospines a plus d'importance et semble justifier une séparation. Sur le Peripatus Tholloni Extrait d'i ne lettre adressée de Ngômo (Ogôoué) 1>AR Al. I.E PASTEUR HaUG À M. LE PROFESSEUR BOUVIER. -J'ai le plaisir de vous envoyer ci-joint, — écrit M. Haug, — deux exemplaires d'un Peripatus. Il ne m'a pas été possible de prendre des mesures sur le plus grand des deux. Quant au petit exemplaire, voici les mesures et observations que j'ai pu faire sur lui : «Pris le i5 mars, par un temps orageux, au soleil, dans l'humus des feuilles pourries, au tronc d'un Etais Guineensis. Longueur variant do 0 à G centimètres, sans les antennes. Antennes variant de •.! à 8 millimètres. Largeur variant de ■'! 1 •>. à 5 millimètres. l'allés variant de 1 î/a à /1 millimètres. Ml SICIIM. — ix. 1 7 — 222 — «■ 11 marche en arrière sur de courtes distances, mais préfère se tourner pour marcher en avant. Se soulève jusqu'au i/3 de sa longueur en làtant avec les antennes. Sécrète un liquide visqueux, par les tentacules oraux seule- ment, quand il est inquiété, et par les pores de tout le corps en mourant, a M. le professeur Bouvier a faiL l'examen des deux Peripatus; ce sont des Pcripalus Tholloni Bouv. absolument identiques aux deux exemplaires types que le regretté Thollon avait découverts au Congo. On sait que le P. Tholloni a tous les caractères essentiels des Péripales américains et qu'il diffère tota- lement des espèces de l'Afrique australe. Grâce à Thollon et à M. Haug, il est aujourd'hui bien avéré que les Onychophorcs américains se sont répandus dans les régions tropicales de l'Afrique et qu'ils y ont conservé tous les caractéristiques fondamentaux de leurs ascendants. Extrait d'une lettre de M. L.-G. Seurat, NATURALISTE X RlKITEA ( MaWAREVA ) , X M, E.-L. L>OU\IEK. "Les Unga (prononcez Ounga), Cenobita pcrlala Edw. jouent un grand rôle dans l'existence des Mangaréviens : ceux-ci utilisent l'abdomen de ce Gruslacé en guise d'appât pour la pêche. On trouve ces Cénobites, en grand nombre, au pied des Pandanus, entre les nombreuses racines: ils se nourrissent des fruits de cet arbre, des noix de coco tombées à terre, etc. Les jeunes habitent des coquilles plus petites : on les trouve formant un cordon littoral au niveau de la limite de la haute mer; je vous adresserai prochainement ces formes jeunes: plus tard l'animal se loge dans une coquille de Turbo et vit désormais au pied des Pandanus. r?Le Crabe à pinces rouges, Gelasimus Mragonon Herbst. , de Gatavaké et Kirimiro (côte occidentale de l'île Mangareva), appelé Mamanikura (Ma- mani, bête qui a des pattes; Kura, rouge) par les Mangaréviens, est très abondant sur les plages de sable et de vase de cette région de l'île; à marée liasse, on le voit courir sur le sable et il cherche à se réfugier, si on le chasse, dans son trou, creusé dans cette partie découverte à mer basse. Calappa lubcrculalu Fab. (Tipoli des Mangaréviens; Faretoru des Tahi- tiens) vit également dans le sable et s'y enfouit avec rapidité, de même que Rem ipes testudinari us. ffLa faune de Mangareva est très pauvre et les plus actives recherches ne donnent qu'un maigre résultat; j'ai adressé à mon ami J. Martin des Haîo- bates que j'ai capturés le 1 1 février; j'ai cherché depuis, je n'en ai jamais retrouvé un seul. Les Cirrhipèdes sont loin d'être communs : par l'examen des Crabes que je vous envoyés, vous verrez que les Sacculines sont rares. Il y a quelques Balanes sur les basaltes dos wharfs ; j'ai sous la main une valve de Marqariûfera Cumingi (Huître à nacre) recouverte par Aslrea den- ticulala Eliis; cotte dernière présente deux Pyrgoma. — 223 — rrj'ai trouvé Palemon larFahr, {Ou ru pape des Tabitiens; Oura, Crevette, Pitjw, eau douce) dans une cascade sur le liane du montDuff(Mangarcva i; je crois que cette forme n'avait jamais éle signalée aux Gambier, Amphipodes recueillis par M. P. LâBBÈ DA.\S LES PARAGES DU LAC BaÏKAL {ir)0^-ir)()3) , par M. Ed. Chevreux. En recevant le premier envoi des Amphipodes rapportes par M. P. Labbé, mou attention fut immédiatement attirée par une énorme espèce , d'environ 60 millimètres de longueur, représentée par un très grand nombre d'exem- plaires. Surpris de n'en pas trouver la description dans le mémoire consacré parle Dr Dybowski aux Amphipodes du lac Baïkal, mémoire dans lequel 1 16 formes différentes sont décrites, sans être, il est vrai, toutes figurées, je crus devoir consulter à ce sujet mon excellent ami le révérend Stebbing, qui a eu occasion d'étudier la faune du Baïkal, pour son ouvrage, en cours d'impression, sur les Amphipodes de xDas Ticrrcich». L'auteur de «Chal- lengerAmphipodan me répondit aimablement que l'espèce était bien nouvelle C'est cette espèce qui est sommairement décrite ici sous lenomâ' Acanthe-garn- marus Labbei. En continuant l'étude des Amphipodes du D' Labbé, j'ai eu la surprise de rencontrer encore plusieurs formes nouvelles. Je me con- tenterai de les signaler dans cette note préliminaire, me réservant de les décrire et de les figurer dans un travail plus étendu. J'ai tenu compte, dans la liste suivante, des nouveaux genres créés par le Rév. Stebbing (I) pour renfermer presque toutes les espèces classées dans le genre Gammarus par le D' Dyhowsky. 1. Pallasea camcelu s Pallas. — Angara, n° 16; Baïkal, n" 17, iqo-j. 2. Pallasea cancelloides Gertsf. — Baïkal, n° 18, 190a. 3. Pallasea Gertskeldti Stebbing (= Gammarus eancellus var. Gerlsfeldti Dyh.): Baïkal, 1903. h. Pallasea nov. sp. — Baïkal, 1903. 5. Brachyuropus Grewingkh Dyh. — Baïkal. 1903. 6. Brandtia lata Dyh. — Baïkal, 1903. 7. MiCRDROPl s Wàhm Dyh. — Baïkal, 1903. 8. Micruropus nov. sp. — Baïkal, 11" 3i, 190-?. '.>. Baikalogammaki s pi lus Dyh. — Baïkal, n° hh, 1902, 10. Ommàtogàmmarus flavdb Dyb. — Baïkal, iqoS. 11. Omm atogammards i.arneoi.is l)\h. — Baïkal. iao3. 11 Amphipodafrom the Copenhagen Muséum and oilicr sources, ji,irl. 11. Traiu Linn.ySoc. o/London (a), Zoolnjr,/, vol. VII, part. 8, luai 1899. 7 — 224 — 12. Gammakus ryacynthinus Dyb. — Baïkal, K)o3. 13. Echinogammarus verrucoshs Gertsf. — jïaïkai , 1902; Angara, n" 1G et n° 68, 1902; Baïkal, 1900. l/i. Echinogammarus cyaneus Dyb. — Baïkal, n° 3i cl n° 37, 1902. 15. Echinogammarus lividus Dyb. — Baïkal, n" 22, 1902; Baïkal. 190)». 16. Echinogammarus viridis Dyb. — Angara, n° 16, n° 17 et n° hS; Baï- kal, n° 22 , 1902. Espèce extrêmement variable. Le D1 Dybowsky décrit les variétés caims et olivaceus. Je n'ai pas cru devoir en tenir compte, ayant trouvé des formes intermédiaires entre ces variétés. 17. Echinogammarus Maackii Dyb. — Région du Baïkal; Angara, n° 16 et n° 48, 1902; Baïkal, n° 22, 1902. 18. Heterogammarus Sophianosi Dyb. — Baïkal, n° 18, 1902. 1(J. Heterogammarus nov. sp. — Angara, n° 48, 1902. 20. Parapallasea Lagowskii Dyb. — Baïkal, 1903. 21. Parapallasea Puzylli Dyb. — Baïkal, 1903. 22. Parapallasea nov. sp. — Baïkal, 1903. 23. Acanthogammarus Godlewskii Dyb. — Baïkal, n° 3 el n° 62, 1902; Baïkal, 1903. 24. Acanthogammarus Labbei nov. sp. — Baïkal, n° 3, n° As et n° 5o, 1902. Bien que je ne sois pas partisan de nommer une nouvelle espèce d'Ampbipodes sans en donner une description complète, accom- pagnée de figures suffisantes, cette forme est si bien caractérisée par l'aspect tout particulier de son rostre, que j'ai cru pouvoir lui attribuer de suite le nom du D1 Labbé, à qui je suis heureux de la dédier. Très voisine de l'espèce précédente, elle en diffère par les caractères suivants : trois dents dorsales sur le premier segment du métasome, deux dents dorsales sur chacun des deux segments suivants, plus grande dent marginale sur le cinquième segment du mésosome et non sur le quatrième, rostre très remarquable, recourbé en haut en forme de crochet aigu. Longueur du corps, 60 millimètres. 25. Acanthogammarus Caranisi Dyb. — Baïkal, 1903. 26. Acanthogammarus parasiticus Dyb. — Baïkal, 1903. 27. Acanthogammarus Belkinii Dyb.? — Tankour, 1903. Le tube contenant cette espèce provient d'un musée de Sibérie (Irkoustk?). Il était étiqueté : Ctenocanlhvs BelkiniiDyb. Je n'ai trouvé nulle part la description du genre Ctenocanthus , qui doit cire encore inédit. En ce cas, le genre Acanthogamiuarus Stebbiog, qui lui rsl synonyme, a la priorité. 28. Costantia Branigkii Dyb. — Baïkal, iyo3. 225 • Catalogue des Ortiioptèbes Locustides des collections du Mvsii u PAR M. R. DU BUYSSON. l'ItKMIKRE LISTE. M. I. Bolivar, directeur du Musée des Sciences naturelles de Madrid, vient de faire la revision des Locustides du groupe des Ephippigerinœ. Il a eu l'amabilité d'examiner les espèces contenues dans les collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Je profite de cette circonstance pour donner la liste de ces espèces revisées par l'éminent spécialiste. 1. Genre I romenus Bo! ivar. Uromenus confusus Finot. — Alger (H. Rouyer, 189.5). — RDGosicoLLis Serville. — Durieui Bolivar. — Toulouse (A. Finot, 1890): Tunisie : Aïn Draham(Dr Bonnet, 1 884), dunes de Tabarca(D' Bon- net, 1902); Espagne : Barcelone (Coll. Bonnet, 1902). — costaticollis Lucas. — Algérie : plateau de Médéah (H. Lucas, i85o), types. — laticollis Lucas. — Algérie : plateau de Médéah (H. Lucas, i85o), types; Ghabet el Ameur (A. Finot, 1890); environs de Gonstantine (Coll. Bonnet, 1902). — Innocenti Bonnet et Finot. — Tunisie : Djebel-oum-Ali (Dr Bonnet, 1 8 8 4 ) ; Djebel Berda, Feriana (Goll. Bonnet, 190-!). — compressicollis Fischer. — Transjuga Brunner. — Algérie: Ghabet el Ameur (A. Finot, 1890). — a<;arenls Bolivar. — Maroc : Gasa Blanca (Goll. Bonnet, 190-)). Sous-gexre Steropleurus Bolivar. Steropleurds Brunneri Bolivar. — Espagne : Ucles (J. Pan tel, 1897); Espagne (leg. Sanz, Goll. Bonnet, 1902). — psei dolls Bolivar. — Andalousie (Gbiliani, i842). — sicdlus Fieber. — Idomenaei Lucas. — lie de Crète (Raulin . 1 845). — inenormis Bolivar. — Algérie (H. Lucas), type. — Perezi Bolivar. — Espagne : Guença, Silio (J. Pantel, 1897). — Ltjcasi Brunner. — Algérie : Oran, Nemours (A. Finot, 1890: Coll. Bonnet, 1902). — dilutus Bolivar. — Espagne : Vitalba (Coll. Bonnet, 190a). — Stai.i Bolivar. — Espagne : Escorial (I. Bolivar, 190.*! i. — Sujssi m: amis Bolivar. — Espagne : Oiïa (Coll. Bonnet, 1902). 226 — Sous-genre Ephippigerida Bolivar. Ephippigerida areolaria Bolivar. — Espagne : Guença, Sitio(J. Pantel, 1897). — longicauda Bolivar. — Espagne : Pefialara (Coll. Bonnet, 1902). — carinata Boiivar. — Espagne : Àranjuez (Coll. Bonnet, 1902): Madrid (I. Bolivar 1900). — Zapateri Bolivar. — Espagne : Cuença, Silio (J. Pantel, 1S97). — m(;romar(ïixata Lucas. — Algérie: plateau de Médéah,Boghar(H. Lucas, i85o), types; Teniet-el-Uaad(J. Kùnckel d'Herculais, 1901); envi- rons de Conslanline ; Tunisie : El-kcf , Makteur (Coll. Bonnet ,1909). — Hispanica Fieber. — Espagne : Huelva (Coll. Bonnet, 1902). — temata Saussure. — Maroc : Tanger (Goudot). 2. Genre Ephippigera Latrcillc Epiiippigera yitium Serville. — Environs d'Issoudun; Clermont-Ferrand (F. duBuysson, 1900 et 1902): Fontainebleau (A. Finbt, 1890); Ba- onères-de-Bigorre (A. Finot); Seine-et-Marne : Arbonne; Sèvres, Malesberbes, Les Andelys, Plateau de Jalla, près de Grenoble (Coll. Bonnet, 1902). — bittereasis Marquet. — France méridionale (Baffray); Hérault : Saint- Paul (H. Filhol, 1889); Béziers (A. Finot, 1890); Clermont-Ferrand (F. du Buysson , 1 900) ; Toulouse (leg. Marquet , Coll. Bonnet ,1902): Hérault (Péret, 1889). — Cunnii Bolivar. — Catalogne (A. Finot, 1890); Espagne ( L. Fairmaire, i885); Barcelone, Escorial (Coll. Bonnet, 1902). — perforata Rossi. — Toscane (Passerini, i84o). — provincialis Yersin. — Var : Romatuel (A. Finot, 1890), Saint-Tropez (Bossavy, 1891 ). — terrestris Yersin. - - Var : Bagnols, Montauroux (A. Finot, 1890). 3. Genre CJallierania Bolivar. Galucrania Ramburi Bolivar. — Bagnères-de-Bigorre (A. Finot, 1890V — Seoanei Bolivar. — Espagne: Coruna (1. Bolivar, 1898) ; Portugal (1 8/10) : Hautes-Pyrénées; Basses-Pyrénées : Irati (Coll. Bonnet, 1902). — pelllcida Bolivar. — selliger Charpentier. — Espagne : Chielana(Goll. Bonnet, 1902). — Bolivari L. Seoane. — Espagne : Coruna (I. Bolivar. 1898). — Miegi Bolivar, — Espagne : Cuença, Silio (J, Pantel. 1897): Escorial (Goll, Bonne! , KJ09 ). — '2'21 — \. < 1 eniîk Prsephlppigera Bolivar. PiiKi'iiii'i'K.i.iu iv\cim. aster Lucas. — < Oudryana Bonnet et Finot. — Algérie (II. Lucas, i85o), hjpes; Tunisie: El Kef, de Feriana à Haidra (Dr Bonnet, 188/1). Makleur (Coll. Bonnet, 1902), Kairouan {[Y Bonnet, 188/1). 5. Genre BiU'tifa Bulivar. Baetica pstdlata Rambur. — Andalousie (Ghiliani, 18/19V ('). I'iknue IMatystolus Bolivar. Pi.atystolus SDRcctARms Bolivar. — Espagne : Ucles (J. Pantel, 1897): Madrid (Coll. Bonnet, 1902). — Martinezi Bolivar. — Espagne (leg. Sanz, Coll. Bonnet, 1902). 7. Genre PyciiogasttT Graelis. Pïcnogaster Graellsi Bolivar. — Espagne : Ucles (J. Pantel, 1897). — ■ jlgicola Graells. — Espagne : Escorial (I. Bolivar, 1898). — BouvAtu Brunner. — Espagne : Ucles (J. Pantel, 1897). — Sanciiez-Gomezi Bolivar. - - Espagne : Santiago del Estella (I. Bolivar, 1903). — Finoti Bolivar. — Algérie : Oran (A.Finot, 1890). Architecture du coeur des Marsupiaux , par G. Devez. Les recherches que je vais résumer ont été faites à la Guyane sur îles cœurs de Didelplys cancrivora Gmel. cl Did. crassicaudata Desm. Je n'ai pas disséqué complètement les cœurs des autres espèces américaines que j'ai pu me procurer; s'ils offrent des différences avec les deux l\pes que j'ai choisis, ces différences sont 1res minimes, car j'ai rencontré les trois plans musculaires dans toutes les espèces que j'ai étudiées. Je ne peux donner aucun historique de la question, n'ayant trouvé dans la littérature scientifique aucune publication sur le sujet. J'ai pin-'' ri'pendant que la comparaison devait être intéressante à faire avec ce que nous savons du cœur de L'homme. Jusqu'à ce jour les anatomistes n'onl pu se mettre d'accord en effet sur ce point. — 228 — Winslow(1) résumait ainsi ses connaissances : ^Le cœur est compost- do deux sacs musculeux contenus dans un troisième également musculeux*. Peltigrew{2) décrit neuf couches défibres au ventricule gauche seulement; Henie (3) dit qu'il est impossible de suivre les fibres dans toute leur longueur. L'atlas de Bourgery et Jacob, les travaux deGerdy, Luschka , Quain , Cru- veilhier, Sappey, etc., ont apporté quelques données sur la question, mais chaque mémoire, en proposant une théorie nouvelle, n'a fait qu'aug- menter la confusion. Je n'ai pas la prétention de croire que les résultats de mes recherches amèneront l'entente. Mais, en contribuant à montrer quelle est la consti- tution du cœur chez les Mammifères les plus inférieurs, ils permettront de comprendre certaines dispositions plus compliquées observées chez l'homme. J'ai employé comparativement la méthode des coupes (longitudinales et transversales) et la dissection minutieuse des fibres au moyen des dilférenls procédés (coction , acide acétique , acide azotique , acide chlorhydrique, etc.). A. Squelette fibreux du coeur. Les fibres musculaires, pour pouvoir agir, prennent insertion sur des parties résistantes comme chez l'homme : ce sont quatre anneaux fibreux, équivalents aux cercles tendineux de Loiver qui entourent les quatre orifices principaux de l'organe (aorte, artère pul- monaire, orifices auriculo-ventriculaires droit et gauche). B. Ventricules : . i° Plan superficiel. — Il se présente à la vue dès que le péricarde a été enlevé. Les fibres qui le constituent, à la face antérieure, se dirigent obli- quement de droite à gauche (4) (de gauche à droite par rapport à l'obser- vateur) et de haut en bas, de telle sorte qu'elles passent insensiblement, sans ressaut, du ventricule droit sur le ventricule gauche. L'obliquité est plus marquée près de la base; à la pointe, la direction devient sensiblement transversale. Ce sont les fibres unitives superficielles du cœur humain. Il est très difficile de suivre ces fibres à la pointe du cœur. On y arrive cependant avec de la patience. Celles qui descendent directement de la face antérieure du cœur et, pour préciser, de la paroi antérieure du ventricule droit, suivent un chemin un peu différent de celui suivi par les fibres du ventricule gauche : les premières contournent la pointe de gauche à droite et vont s'insinuer en arrière et en dessous du faisceau homologue postérieur Ô) Winslow, Mémoire de l'Académie des Sciences, 1711. (i) Pettigbew, Proc. of the Soc. ofEdim., t8f>o. •3) Henle, Handbuch der Jefaislehre des Mertêhen , 187G. W Je considère toujours ranimai debout, face à l'observateur. — 229 — qui a suivi la direction inverse pour venir pénétrer de gauche à droite en avant et en dessous du faisceau du ventricule droit. En somme, à la pointe du cœur, les libres des deux ventricules qui avaient marché parallèlement d'abord à la surface de l'organe se séparent nettement : les premières, d'antérieures qu'elles étaient, contribuent à for- mer faisceau postérieur de la pointe; les secondes, qui étaient postérieures, deviennent le faisceau antérieur de la pointe. Ainsi se trouve constituée chez les Didelphes cette figure compliquée que l'on désigne en anatomie humaine sous les noms de tourbillon de Gerdy , étoile de Sténon, rose tour- nante de Sénac, etc. Les fibres unitives superficielles remontent ensuite dans la profondeur, constituant les fibres en huit que j'ai toujours rencontrées dans mes dis- sections, quoique Henle considère comme "hypothèse sans fondement* cette disposition en 8. Le faisceau postérieur de la pointe, résultat du rapprochement des Gbres unitives superficielles antérieures, après avoir décrit le huit de chiure, pénètrent dans l'intérieur du ventricule gauche où il va se perdre dans les deux piliers de la valvule mitrale et dans les colonnes charnues de troisième ordre qui tapissent la paroi ventriculaire. Le faisceau antérieur de la pointe provenant du groupement des fibres unitives superficielles postérieures, après avoir décrit le huit de chiffre, pénètre dans le ventricule droit où il va se perdre dans la cloison en donnant une partie des fibres des piliers. 2° Plan moyen. — A la face antérieure les fibres sont sensiblement transversales; vers la base, elles deviennent obliques de haut en bas et de gauche à droite, c'est-à-dire en sens inverse de la couche superficielle. Cette obliquité est encore plus accentuée sur la face postérieure. Les unes et les autres, arrivées à la pointe, deviennent des fibres unitives en huit qui remontent vers la base. 3° Plan profond. — Ce plan n'existe pas aussi nettement que les deux précédents. Cependant, quand on suit avec soin les fibres de la face pro- fonde du ventricule droit, on voit qu'elles forment une courbe très mince derrière l'endocarde, dont la direction est inverse de celle des fibres super- ficielles, c'est-à-dire oblique de haut en bas et de gauche à droite. Les fibres sont très difficiles à disséquer. Cependant j'ai pu suivre quelques faisceaux jusqu'à la pointe. Là je les ai perdues dans l'intrication des libres en huit. Mais, ou je me trompe fort, ou elles se relèvent pour passer dans le ventricule opposé et se perdre dans les colonnes charnues de troisième ordre où je les ai retrouvées. 4° Cloison interventriculaire. — La constitution de la cloison des Didelphes diffère de ce qui existe chez l'homme, du moins ne ressemble en rien a la description de Gerdj . — 230 — la Considérons le cœur ouvert par le ventricule droit , de telle sorte que 1; cloison soit vue de face. Après avoir enlevé délicatement le revêtement endo- cardique, nous rencontrons trois couches de fibres superposées: a. Couche superficielle. — Je l'appellerai couche septale droite pour nous rappeler qu'elle regarde la cavité ventriculaire droite. Les fibres qui la constituent ont une direction à peu près constante, elles sont obliques de haut en bas et de droite à gauche. b. Couche septale moyenne. — Elle est moins épaisse que la précédente et constituée par des fibres transversales et des fibres obliques. c. Couche profonde. — Je l'appellerai couche septale gauche pour mon- trer qu'elle regarde la cavité ventriculaire gauche. Les fibres ont une direc- tion inverse de la couche a : elles sont obliques de haut en bas et de gauche à droite. D'où viennent ces fibres? Où vont-elles? H faut une attention soutenue pour résoudre ces deux questions. Les fibres a de la couche septale droite prennent insertion directement sur la demi-circonférence interne de l'anneau fibreux auriculo-ventriculaire droit. De là elles descendent obliquement vers le bord gauche du cœur. Les plus rapprochés de la base passent sur la paroi libre du ventricule o-auche avant d'arriver à la pointe décrivant ainsi une courbe hélicoïdale autour de ce ventricule. Les plus inférieures descendent très obliquement vers la pointe qu'elles contournent pour remonter se perdre dans la paroi libre du ventricule gauche. La couche septale gauche c préseule une disposition analogue, par rapport au ventricule droit. La couche moyenne b est constituée par des fibres sensiblement transversales et parallèles dans toute la région médiane de la paroi, elles deviennent obliques sur les bords et vont se perdre avec les fibres unitives, soit superficielles, soit profondes. Malgré tous mes soins, je n'ai jamais pu isoler, chez Didelphys , nue couche de fibres propres rappelant ce qui existe chez l'homme. S'il existe .les fibres propres, elles sont disséminées et perdues au milieu des libres communes. C. Oreillettes. — Les deux oreillettes, comme les ventricules, sont entourées par un plan externe de fibres unitives superficielles. Mais le plan moyen et le plan profond sont beaucoup moins apparents. En raison de la minceur des parois, il est extrêmement difficile de disséquer leurs fibres. J'ai pu isoler cependant les faisceaux internes cl les suiwe à travers la cloison interauriculaire (on sait que les Marsupiaux manquent de fosse ovale). J'ai cru longtemps être en présence de fibres propres, mais j'ai Uni par les voir passer d'une oreillette à l'autre. Les fortes colonnes musculaires qui garnissent l'entrée des auricules et celles qui donnent à ces auricules — 231 — leur aspect aréolaire particulier se continuent avec les groupes de fais- ceaux de la paroi interne de la face externe. CONCLUSIONS. Je ne suis pas arrivé à isoler désires propres chez les Didelphys. Le cœur de ces Marsupiaux esl essentiellement formé Gegenbaur, Zur Vergleisebenden anatomie des Herzens. Jenaishe ZeiUehrifi , 1866. <3> Lankester, On the valves of the heart of ornithorynchus paradoxus. Proc. Zool. Soc. London, 1882, p. 5/19. C'> Lankester, On the right rardiac valve of Echidna and Ornithorynchus. Proc. Zool. Soc. London, i883, p. 8. W Beddard, <>n some points in tlie viscéral analomy of Ornithorynchus. /V«.\ Zool. Soc. London, 189/1, p. 71.^. — 233 — loupe, un bon tiers de la valve septale. Il semble que la valvule finit brus- quement peu après avoir pris contact avec la cloison interventriculaire. J'ai glissé, derrière la partie développée de la valve septale, un stylet can- nelé qui, enfoncé de droite à gauche, est ressorti du côté droit de la val- vule. Ceci prouve qu'il existe, non pas un espace virtuel, mais un espace réel entre la cloison et cette lame mince que je prenais pour l'endocarde. Un coup de ciseaux montre bien que nous sommes en présence d'une lame membraneuse très rapprochée de la cloison à laquelle elle adhère seulement par ses bords supérieur et inférieur, et qui se fusionne insensiblement avec l'endocarde. Aucune libre tendineuse ne l'unit à la paroi. Je crois qu'aucune hésitation n'est permise et que nous devons considérer celle formation qui se continue de part et d'autre avec la valvule comme la valve septale de cette valvule. On peut donc dire que , chez Ornit horynckus , la valvule auriculo-venlricu- laire du cœur droit est complète, car il est probable que les sept cœurs donnés comme exception par Lankester rentrent dans les deux cas que je viens de décrire. Quant à savoir, comme le demande Beddard, quelle est la constitution normale de cette valvule, je pense, en raison des deux observations que je viens de présenter et de la rareté des cas à valve septale complètement développée, que, chez Ornithorynckus , la valve septale de la valvule auri- culo-vcnlriculaire droite arrive exceptionnellement à un parfait développe- ment, mais existe toujours. Sur les ColumelliacÉes, par M. Ph. van Tiegbem. Le genre Golumellie (Columellia) a été créé par Ruiz et Pavon, en 1 79^ , [tour deux espèces ligneuses, à feuilles persistantes, opposées, velues, simples et sans stipules, découvertes au Pérou par eux et par Dombcy, en 1778 (,). D'abord classé par Kunth, en 1817, dans les Scrofuiariacées il a été regardé par Don, dès 1828, comme le type d'une famille distincte, les Columelliées (3}, famille admise aussitôt par Lindley sous le nom de Colu- melliacées (4) et adoptée par tous les botanistes qui ont suivi, à l'exception de Bâillon, qui a incorporé ce genre, comme série distincte, il est vrai, à la famille des Gesnériacées (5). (,) Ru 17. et Pavon, Flora peruvianee el. chilensis prodromus, p. iî, pi. I, i7;i'i- '*' ki'NTii, Nova gênera et species plant, americ, II, p. 388, 1817* 1 Don, Description of Columellia {Edinburg new phil. .loin-nul. 182g, p. 56). 1 Lindley, Introd.tothe nat. System ofBotany, p. 222, i83o. ■j Bâillon, Histoire des plantes , \ , p. 63, 1891. — 2U — Mais si Ton s'accorde sur son autonomie, on diffère beaucoup sur ses affinités et sur la place qu'il convient de lui attribuer dans la ClassiGcalioD . Don Ta rapprochée des Jasminées (1828); Endlicher, desEbénacées(i84o); Liudley, des Onagracées et en même temps des Vacciniées et des Bubia- cées (18A7); A.-P. de Gandolle, des Gesnériacées ( 1839), et cette dernière opinion a été acceptée, depuis par tons les botanistes, notamment par Decaisne (1868), qui l'a rapprochée aussi des Rubiacées, par Bentham et llooker ( 1 876), qui l'ont comparée aussi aux Saxifrogacées et aux Logania- cées, et plus récemment par M. Fritsch (189/1) et par M. Engier (1897). En dernier lieu, M. Solereder (1899) lui a trouvé toutefois des rapports plus étroits avec les Saxifragacées qu'avec les Gesnériacées. Tous reconnaissent néanmoins que celte famille n'est étroitement liée à aucune autre : «It is impossible to say where it really ought to stand- , dit Lindley en 18/17. rrOrdo nulli arcle affinis*, dit aussi Bentham en 187G. rrDic Columelliaceen stellen sicher cinen sehr alten, im System der jetzt lebeuden Pllanzen isolierten Typus dam , dit encore M. Fritsch en l8g4. A ce titre, elle mérite donc une attention particulière. Mais il se pourrait que l'incertitude qui règne sur ce point au snjet de ces plantes vînt moins de leur nature propre que de l'état encore imparfait de nos connaissances. Il subsiste, en effet, des doutes sur la conformation de leur remarquable androcée. La structure de l'ovule y est tout à fait inconnue. On ignore complètement la structure du corps végétatif dans les espèces types primitives, et l'on n'en saurait absolument rien si, tout récemment, M. Solereder n'en avait signalé quelques points dans une espèce nouvellement décrite (1). Avant de décider la question, il était donc nécessaire de combler ces diverses lacunes. C'est à quoi je me suis appliqué à l'aide des échantillons originaux que possède l'Herbier du Muséum. La présente Note résume les résultats de ce petit travail. 1. ^numération des espèces. — Ruiz et Pavon ont décrit du même coup, en 1798, deux espèces de ce genre : la G. obovale (C. obovata), qui est un arbuste à petites feuilles sessiles, concaves, portant sur chaque bord (\cu\ ou trois petites dents très espacées, à fleurs terminales solitaires, et la G. oblongue (C. oblonga), qui est un arbre à feuilles plus grandes, pétio- lées, planes, portant vers l'extrémité quelques dents espacées, à Heurs groupées en cyme bipare terminale (:!). Plus tard, en 1817, Kuntb en a décrit, d'après les notes de Bonpland, une troisième espèce, la G. soyeuse (C. sericea), récoltée en 1802 par ce botaniste au mont Tunguragua, dans l'Equateur (n° 3ao4), et qui a été. (') SoLKiiEDF.n, Sijfil. Anatomie der Dieotyledonen , p. (175. 1899. <2' Ruiz et Pavon, Flora peruviana et chilemif, I, p. 28, pi. VIII. lig. a. et pi. XII, lift. b, 1798. e — 235 — retrouvée depuis, en i843, par Hartweg (n° ia33) en Colombie (1). G'esl un arbre à Heurs groupées en cyme bipare, comme la seconde. Elle a été admise à la suite des deux autres, en i83g , par A.-P. de Candolle.qui a \ u les échantillons de Bonpland(î). Mais, plus tard , Bentham et Hooker. en 1878, et à leur exemple les botanistes récents, notamment Bâillon en 1891 et M. Fritsch en 180/1, l'ont identifiée avec la G. oblongue; à tort, semble- l-il, car elle en est déjà bien distincte par ses feuilles à bord' entier tout t\u long et non denté dans la région supérieure, et l'on verra plus loin qu'ell en diffère aussi par la structure de sa tige. L'erreur vient peut-être de ce que ces auteurs n'ont pas pu comparer les échantillons originaux , peut-être aussi de ce que la G. oblongue croit également dans l'Equateur. 1 11 exemplaire de cette espèce, provenant de graines récoltées dans les hauteurs au-dessus de Quito par M. Jameson, a été, en effet, cultivé à Kew dans la serre tempérée et y a fleuri pour la première fois en 187.5; il a été aussilùl décrit et figuré par M. J. Hooker (3). Quoi qu'il en soit, la faute a été corrigée depuis, car, en 1890, l'Index de Kew reconnaît l'autonomie de la C. soyeuse (1). A ces trois espèces anciennes est venue récemment s'en ajouter une qua- trième, récoltée en Bolivie en 1886 par M. Bang (n° 1172) et décrite en 1893 par M. Busby, sous le nom de G. dentée (C. serrata){S). Je n'ai pas encore pu l'étudier. Dans ce qui va suivre, je me bornerai donc à considérer les trois espèces primitives, qui sont les types du genre. 2. Structure de la tige, — La tige jeune a son épidémie très fortement cutinisé et muni de poils simples, unicellulaires , à membrane fortement épaissie. L'écorce renferme des màcles sphériques d'oxalate de calcium et n'a de vraiment remarquable que son assise interne, qui est formée de cel- lules à parois latérales lignifiées et constitue un endoderme très différencié. La stèle a son péricycle tout entier parenebymateux, son liber primaire et secondaire également parenebymateux, son bois primaire et secondaire normal, et sa moelle à membranes bientôt lignifiées, pourvue, comme l'écorce, de mâeles sphériques. Liber et bois secondaires sont munis de rayons unisériés. De bonne heure prend naissance, dans l'assise externe du péricycle. un périderme remarquable. Le liège y est formé d'une alternance régulière d'assises de grandes cellules allongées suivant le rayon, à membrane subé- M Kiîm'ii, he. cit., p. 388, 1817. \. P. Cahsollb , Prodomus, VII, n, p. 5ig, 1839. Uolanieal Magasine i CI, pi. 6i83, 1S7.1. ''') Index Kewentit, j>. 586, 1895. Rosbi : Enumeralion ofthe plants collecled în Bolivia bj M. Banjj 1 Memoin ofthe Torrey l>»i. Club, III, p. 67, 1893). — 236 — risée, et d'assises de petites cellules plates, à membrane cellulosique, qui plus tard s'épaissit et se lignifie. Il n'y a pas de trace de phelloderme. Une fois le périderme établi, et formé d'au moins deux assises, l'externe à cellules plates et l'interne à cellules carrées, bordée en dedans par l'assise génératrice, il se fait dans le péricycle sons-jacent un anneau fibreux continu et plus ou moins épais , contre le bord externe duquel le liège appuie désormais ses séries radiales. Plus tard, lorsque le liège a acquis environ six assises, trois de chaque sorte, son assise interne, à cellules plates, cesse de fonc- tionner; il ne s'épaissit pasdavantagc.il se forme aussitôt un nouveau liège en dedans de l'anneau fibreux , aux dépens d'une asssise génératrice appar- tenant soit encore au péricycle, soit déjà au liber. Ce second périderme se développe comme le premier et se réduit à un liège , sans phelloderme. Pendant sa formation, il se différencie en dedans de lui un nouvel anneau fibreux, puis il cesse à son tour de s'épaissir, tandis qu'il se forme , en dedans du second anneau fibreux, une troisième couche de liège, qui se comporte comme les deux premières, et ainsi de suite. Par les progrès de l'âge, la tige acquiert de la sorte un rhytidome annulaire très remarquable. A mesure qu'il s'épaissit, la zone interne de l'écorce, à l'exception de l'endoderme, se trouve progressivement résorbée, digérée, et il n'en subsiste que la zone externe, dont les membranes se lignifient et qui finit par s'ex- folier. C'est là, comme on sait, un phénomène très fréquent, lorsque le périderme est péricyclique. Partout essentiellement la même, la marche des choses subit néanmoins, suivant les espèces, quelques modifications secondaires. Ainsi, dans la C. soyeuse, l'anneau fibreux péricyclique se forme parfois avant l'appa- rition du liège, laissant subsister entre lui et l'endoderme une assise vivante, qui deviendra génératrice du périderme. Ainsi encore, dans la C. oblongue, l'anneau fibreux péricyclique subsiste et va s'épaississant pendant un temps assez long avant que le second liège n'apparaisse sur son bord interne. La tige de ces deux espèces offre donc de notables différences de structure, qui s'ajoutent aux différences de forme de la feuille pour les séparer, comme il a été annoncé plus haut. Dans la Columellie dentée, seule espèce étudiée par lui, M. Solereder. après avoir indiqué la composition, d'ailleurs normale, du bois secondaire, a déjà remarqué l'origine profonde du liège, qu'il dit prendre naissance à la limite externe du liber rran der Aussengrenze des Bastes», ainsi que l'al- ternance des cellules allongées ou aplaties radialement qui le constituent (l). Mais la présence d'un endoderme différencié, qui permet de fixer l'origine péricyclique du liège, ainsi que la production ultérieure du rhytidome par suite de la répétition centripète du liège, lui ont également échappé. Peul- lj Soleredei; , hc. cit. , ]>. G7Ô, 1899. — -237 — être celte répétition est-elle tardive dans cette espèce, comme dans la C. ohlnngue. 3. Structure de la feuille. — Les feuilles sont , comme on sait , persistantes , opposées, simples, sans stipules et plus ou moins velues. Chacune d'elles reçoit de la stèle de la tige une seule méristèle, qui la parcourt en forme d'arc suivant la ligne médiane, en formant latéralement des méristèles se- condaires pennées. L'épidémie du limbe est fortement cutinisé et muni de poils couchés, semblables à ceux de la tige, qui tombent sur la face supérieure où la trace de leur insertion demeure visible , et persistent sur la face inférieure. Les stomates sont localisés sur la face inférieure et dépourvus de cellules annexes. L'écorce différencie son assise externe, sur la face supérieure, en un exoderme très net, à cellules plates, plus grandes que celles de l'épi- démie. C'est donc sa seconde assise qui devient palissadique; il y a deux ou trois rangs de palissades et le reste de l'épaisseur n'est que faiblement lacuneux. La méristèle médiane est pourvue d'un arc fibreux sur sa face inférieure et il en est de même des principales méristèles latérales. Dans la C. dentée, M. Solereder a observé aussi, à la surface supérieure du limbe foliaire, un exoderme à cellules plates. C'est donc, là encore, une propriété commune au genre tout entier. h. Organisation florale. — L'inflorescence est toujours terminale, soli- taire dans la C. obovale, groupée en cyme bipare dans la C. oblongue et la G. soyeuse. Dans les deux cas, le prédoncule floral offre la même structure que la branche qu'il termine, à deux différences près. D'abord, il s'y forme (le bonne heure, en contact immédiat avec l'endoderme, un anneau fibreux périrv clique complet. Ensuite il ne s'y produit pas de périderme, ni par conséquent de rhytidome. La Heur a un calice de cinq sépales égaux et libres, et une corolle de cinq pétales alternes, égaux et concrescents en un tube court dans leur région inférieure. L'androcée se compose sans doute typiquement d'un veraciile de cinq éta- mines alternes aux pétales; mais les deux étamines superposées aux deux sépales latéraux se développent seules; les trois autres, savoir la médiane postérieure et les deux antérieures, avortent complètement. L'étamine a u\\ filet gros et court, qui est concrescent au tube de la corolle, et une large anthère qui porte en dehors deux paires de longs sacs polliniques , reployées chacune deux fois en forme d'N , connue dans les Cucurbilarées. Celte con- formation de l'androcée, qui est certainement le caractère le pins original de ces plantes, ,i donné lieu à des interprétations diverses. La section trans- versale d'une pareille anthère comprenant si\ paires de sacs polliniques, Ëndlicher d'abord ^icVio), el plus tard Lindlej | 18^7) on! regardé chaque Muséum. — ix. 1 S — 238 — étamine comme formée d'une phalange de trois étamines concrescentes, opi- )iion combattue par Bentham et Hooker (1876). M. Fritsch ne l'admet pas non plus (189/1), mais regarde pourtant comme très plausible que cha- cune d'elles résulte de la fusion de deux étamines latérales, la cinquième et médiane ayant seule avorté; il croit que la question ne peut être définitive- ment résolue que par l'étude du développement (1). S'il en était vraiment ainsi, ces plantes n'étant pas cultivées dans les serres, il faudrait attendre bien longtemps. Il y a heureusement une manière beaucoup plus simple de décider la chose. La série des coupes transversales du filet et de l'anthère montre, en effet, que l'étamine ne possède tout du long qu'une seule mé- ristèle médiane, élargie taugentiellement. Elle est donc bien simple, et non triple ou double, formée d'une seule feuille différenciée et non de trois on de deux feuilles concrescentes. Le pistil se compose de deux carpelles antéro-postérieurs . fermés et con- crescents en un ovaire biloculaire, surmonté d'un style à stigmate bilobé. 11 est concrescent en dehors avec les trois verticilles externes dans presque toute la longueur de l'ovaire, rendu ainsi infère. La fermeture des car- pelles a lieu par concrescence des bords dans la région inférieure, où la cloison est continue, par simple rapprochement et contact des bords dans la région moyenne, où la cloison est entrecoupée par les deux épidémies accolés; dans la région supérieure, les bords s'écartent quelque peu et l'ovaire tend à devenu- uniloculaire. Qu'ils soient concrescents, soudés ou libres , les bords carpellaires portent tout du long , et sur plusieurs ran- gées , un grand nombre d'ovules anatropes. L'ovule est formé d'un seul tégu- ment épais, dont 1'épiderme interne allonge fortement ses cellules suivant le rayon, et d'un nucelle très étroit, dont la paroi externe est complèleinmt résorbée avant la formation de l'œuf, ne laissant subsister, à sa base même qu'une petite hypostase. Accolé directement à 1'épiderme interne et pro- fondément différencié du tégument, le prothalle femelle a sa membrane externe assez fortement lignifiée. En un mot, l'ovule est transpariété uni- tegminé. Ainsi conformée, actinomorphe pour le calice, la corolle et le pistil, mais fortement zygomorphe pour l'androcée, la Heur de ces plantes n'a dans sa totalité qu'un seul plan de symétrie: elle est zygomorphe dans son ensemble. 5. Fruit et graine. ■ — Couronné par le calice persistant, le fruit est, comme on sait, une capsule. Par uni; fente au milieu de la cloison, file se partage d'abord tout du long en deux pièces antéro-postérieures , offrant chacune en dedans et en haut une petite fente, provenant, comme il a été dit plus haut , de Pécartement des deux moitiés «le la cloison dans la région (1) Imutsch dans Engler et l'ranll , Natùrl, PJlanzmfam. , IV, H b., p. 187, iKo.'i. — 239 — supérieure . — 241 — tea, que les nouvelles, se rangent aujourd'hui dans les deux genres Cam- pylosperme (Campylospermum v. T.) et Cercanlhiuno (Cercanthemum v. T.). Des quarante-quatre espèces qui composent actuellement le genre Cam- pylosperme, il y en a vingt-trois à Madagascar et une aux Gomores; les autres croissent dans l'Inde, la presqu'île Malaise et la Malaisie, à l'excep- tion d'une seule, qui habite l'Afrique occidentale. En voici la liste : CiAMPÏLOSPERMCM ANGULATIIM (A.- P. Candolle) v. T. — Baroni v. T. — Bernieri v. T. — Breom v. T. - BREVIFLORCM V. T. — Chapelier] v. T. — Cloisem v. T. OORIACEUM V. T. — deltoideum (Baker) v. T. DENSUM V. T. DENUDATUM V. T. HlLDEBRANDTII (Baillûll) V. T. de CvMPÏLOSPERMUM HuMBLOTII (Baillou), v. T. W. - Lastelli v. ï. nigricaule v. t. MGRI1VERVE V. ï. - ortusifolium (Lamarck) v. T. OVALE V. T. — ■ PERSEiFOLiiiM (Baker) V. ï. REVOLCTBM V. T. RUBRUM V. T. BlJTENBERGI V. T. SCULPTUM V. T. - Thouarsi V. T. De ces vingt-quatre espèces, dix-huit sont nouvelles, six seulement ont été déjà décrites, quatre comme Gomphia par Lamarck, A.-P. de Candolle el M. Baker, deux comme Ouratea par Bâillon. Des onze espèces qui composent actuellement le genre Cercanthème, il en croît dix à Madagascar, la onzième habitant Zanzibar. C'est dire que ce genre y est presque exclusivement localisé. En voici la liste : Cercanthemui amplexicaule (0. Holî- niann) v. T*W. — anceps (Baker) v. T. AlRICLLATtM V. T. — Boivini v. T. CIRCI.VALK \. T. Cercanthemum dkpemdens (A.-P. de Can- dolle) v.T*. HoFFMANM V. T. - lanceolatlm (Baker) V. T. REFLFAl M V. T. SQUAMIFERUM V. T. De ces dix espèces, six sont nouvelles, les quatre autres ont été déjà décrites comme Gomphia. En somme, sur les cinquante-cinq espèces qui la constituent dans sa totalité, la sous-tribu des Campyiospermées est représentée à Madagascar par trente-quatre espèces, dont il y a vingt-quatre nouvelles. 2. Recliséminées de Madagascar. — Les llectiséminées de Madagascar, <') Le C. Humblotii croit à Mayotte, l'une des Comores. L'astérisque (*) indique li>s espèces, au nombre de huit, que Baillou a fait dessiner pour l'Atla» tir In Flore '> domptes rendu* - — Les méthodes statistiques appliquées à l'étude des variaiions des Pa- telles , 270 A. Viré et E. Giraud. Recherches spéléologiques sur la Causse de Gramat (Lot), en avril-mai igo3 275 A. Viré. Note relative à la nourriture des Niphargus souterrains 279 — Note relative aux Diptères des cavernes 280 A. Drzewiaa (M"e). Sur les Àlaslzellen du ganglion lymphatique du Didel- phys la ni géra Desmarest. 281 A. Pettit. Kératite interstitielle chez le Pagellas centrodontus , Cuv. et Val. 282 — OEdème expérimental chez le Poulpe (Octopus vulgarit Lam.) 284 Ph. van Tieghem. Sur la germination des Ochnacées 286 — Structure et affinités des Erythrovylacées. Un nouvel exemple de cris- tarque 287 E.-A. Finet. Ënumération des espèces du genre Dendrobium (Orchidées) formant la collection du Muséum de Paris.. 295 — Sur un Dolbophyllum nouveau du Congo 3o3 Page.*. A.-E. Malard. Sur un Lamellibranche nouveau, parasite des Synaptes. . . . 3'i2 delà solution de sucre, fermentée qu ils préparenl parce procédé. M. Guérin suppose que le produit en question est tiré d'une Mgue marine. MdSKIlM. — IX. — 258 — M. Jacquemin, par lettre datée du o, juin 1903, a Médenine. annonce l'envoi de sept caisses contenant des minéraux, avec des notes relatives à ces divers échantillons. M. le Général Berthaut, directeur du service géographique au Ministère de la guerre, fait parvenir au Muséum dix caisses d'ob- jets d'histoire naturelle (Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Insectes) recueillis par M. le D1 Rivet, de la mission géodésique française de l'Equateur. M. le professeur Vaillant (Léon) informe l'assemblée que le musée de Leyde, par l'intermédiaire de son directeur, M. le professeur Jentink, vient d'envoyer au service d'Icbthyologie, ^k spécimens de poissons de Bornéo, représentant 20 genres. Ils proviennent des collections recueillies par MM. Bùttikofer, Nieuwerhuis, Moret, Hallier, lesquelles ont fait l'objet du mémoire spécial'1), dont un exemplaire a été' présenté à notre réunion de janvier dernier. On peut citer comme présentant un intérêt particulier : Gh/p- toslertton Nieuivcnlutisi nov. sp. ; Sosia chamœleon nov. g. et sp. ; Barbus anchisporus nov. sp. ; Parhomaloptera obscttra nov. g. et sp. ; Nema- cheilus euepipterus nov. sp.; Aperioptus megalomycter nov. sp. M. Van Tik(jheji (lJh.) offre au Muséum, pour sa bibliothèque, un exemplaire du nouveau Mémoire qu'il vient de publier au tome XVIII des Annales des Sciences naturelles. Botanique, sous ce titre : Nouvelles observations sur les Ochnacées. On y trouve réunis, classés et complétés, les résultais briève- ment signalés dans plusieurs Notes préliminaires insérées récem- ment dans notre Bulletin. Ils ont conduit à distinguer, en définitive, dans la sous-famille des Ochnoïdées, cinquante et une espèces nouvelles et quatre genres nouveaux. En outre, il a fallu répartir entre les divers genres actuellement reconnus dans celle sous-famille les nombreuses espèces nouvelles M Vaillant (Léon), 1902. Résultats zoologiques de l'expédition scientifique néerlandaise au Bornéo central. Poissons (Notes from the Leyden Muséum, l.\\l\. p. 1-166; pi. 1 el II . — 259 — du continent africain que M. Giig a décrites tout récemment, en ioo3, depuis la publication du premier Mémoire. Au total, la famille des Ochnace'es, telle que cet ensemble de recherches Ta désormais constituée et circonscrite, comprend main- tenant cinquante-sept genres avec cinq cent cinquante-neuf espèces, soit quatre genres et quatre-vingt-six espèces de plus que dans le premier Mémoire. M. Gley offre à la Bibliothèque du Muséum le livre qu'il vient de publier sous !e litre d'Etudes de psychologie physiologique et patho- logique (in-8° de 335 pages, Paris, F. Alcan). Les deux tiers de cet ouvrage sont consacrés à l'élude des conditions physiologiques de l'activité* intellectuelle, de celles, s'entend, qui sont accessibles à nos moyens présents d'investigation. Le reste du volume com- prend des recherches sur les mouvements musculaires inconscient! et l'exposé critique ge'néral de l'étal actuel de la question, des recherches sur le sens musculaire et enfin une étude de psy- chologie pathologique sur les aberrations de l'instinct sexuel. M. Menegaux dépose sur le bureau de l'assemblée, pour être offerts à la Bibliothèque du Muséum, les fascicules h , 5 et 6 de son ouvrage sur les Mammifères (La vie des Animaux illustrée, publiée sous la direction de M. Ed. Perrier, directeur du Muséum). Le 4e fascicule intitulé : Chiens. Loups, Renards. Hyènes, com- prend 96 pages et 5 planches en couleurs, ainsi que de nombreuses photogravures. Il traite avec détail des Chiens domestiques et de ses races ainsi que des Renards dont les diverses espèces et variétés sont si appréciées dans la pelleterie. Le 5e fassicule traite des Ours et des Ratons, Il comprend 8a pages et 3 planches en couleurs. On trouvera de nombreux détails sur les mœurs des Ours polaires, bruns, gris d'Amérique et sur celles de l'Ours lippu et du Raton laveur. Le 6e fascicule, qui a pour titre: Belettes, Zibelines et /.inities. comprend '18 pages et 'i planches en couleurs. Outre les détails biologiques sur les Martes, les Zibelines, les Hermines, les Mou- fettes, les Blaireaux et les Loutres, ce fascicule contient . Ce fui la partie la plus originale de mon voyage. Je crois en rapporter — 262 — dos renseignements inédits et d'un grand intérêt, qui seront publiées dans le cours de l'année 1 90A. (l'est de la province d'irkoulsk que viennent les collections offertes au Muséum d'histoire naturelle : i° 261 Oiseaux : 2° Une quarantaine d'animaux (crânes et peaux), parmi lesquelles des individus de très grande taille et le Phoque du Baïkal; 3° Une soixantaine d'exemplaires pour le laboratoire d'Anatomie compa- rée (squelettes et crânes); k" Des crânes et ossements d'indigènes; 5° Des haches, flèches et couteaux de pierre venant des bonis de la Lena, de l'Angara et du Baïkal; 6° 2,000 Coléoptères; 70 Une riche collection de Crevettes du Baïkal , comprenant des espèces non encore étudiées; 8° Des Poissons; 90 Une collection pour le laboratoire de Malacologie; io° Environ 80 échantillons pour le laboratoire de Géologie; 1 1° Un herbier: 12° Une importante collection d'objets du culte chamaniste, pour le musée Guimet: 1 3° Quelques objets d'ethnographie pour le musée du Trocadéro : i4° Des livres et brochures pour les bibliothèques de sociétés savantes: i5n Enfin une collection de Mouches et Papillons de l'île SakhaKne, commandée lors d'un précédent voyage, ainsi qu'un Ours de la même île. Comme complément à cet exposé, je dois dire quelques mots des négo- ciations que j'ai entamées avec les musées sibériens. Depuis quelques années, les musées de Sibérie sont devenus très impor- tants, Le président de la Société impériale de géographie de Pétersbourg , M. Sémenov, qui. avant d'être le grand personnage politique que l'on sait, fut un explorateur et un savant, s'en est tout spécialement occupé. Grâce à lui, des succursales de la Société de géographie ont été créées à Omsk, à Irkoutsk, à Tchita, à Khabarovsk, etc.; des travaux de toute nature y ont été entrepris, dont un grand nombre ont été déjà publiés. Enfin, les musées furent créés; chacun d'eux a, avant tout, un caractère local et comprend la faune et la flore de la région où il se trouve, ainsi que des échantillons tirés des mines exploitées ou à exploiter; une grande place y est toujours réservée à l'ethnographie. Il y a aujourd'hui des collections anthropologiques à Tomsk et même à Alexandrovsk , capitale du bagne russe, où l'on a organisé un petit musée local. A Tobolsk, les collections d'ethnographie sont formées d'objets recueillis chez les Ostiaks et les Samoyèdes, et à Omsk, chez les Kir- — 263 — ghizes de la steppe. Si le musée de Krasnoïarski est pauvre, on trouve dans La même région celui de Minoussinsk , de premier ordre au point de me archéologique. Le musée d'Irkoutsk, dans un bâtiment moderne, est sans conteste le premier de la Sibérie: il contient des collections scientifiques de toute nature, surtout concernant l'ethnographie, IV'cheoiogie et la mamma- logie. À Tchila, un exilé avait soigneusement organisé le petit muse'e et, grâce a sou savant directeur, celui de Troilskosavsk comprend une belle collec- tion d'archéologie, Le muse'e de Vladivostok, el surtout celui de Khabarovsk, sont particu- lièrement intéressante. .l'ai engagé des pourparlers avec les musées d'Iékalerinebourg, d'Omsk, Irkoulsk, Teinta, Troilskosavsk, Khabarovsk el Vladivostok. Tousseraient, eu principe, disposés à travailler selon les desiderata des professeurs du Muséum sitôt que ces desiderata leur seraient exprimés. Beaucoup m'ont demandé si leurs travaux leur seraient payés; j'ai répondu que je ne pou- vais proposer que des échanges. A Iékaterinebourg, le conservateur a déjà rassemblé, sur mes indications, une collection. 11 m'a averti qu'il enverrait des Rongeurs, des Coquilles terrestres, des Poissons, un Herbier, et que le Muséum n'aurait qu'à offrir, en échange, quelques animaux montés, suivant la valeur de l'envoi. A Irkoutsk el à Vladivostok, ou échangerait volontiers des objets contre des livres; la collection des travaux du Muséum pourrait servir à cet effet. L'Kcole de médecine de Tomsk m'a remis un papier par lequel elle se met à la disposition des professeurs du Muséum. Celte université est prête ii faire des échanges dès qu'on le voudra. En résumé, pour que quelque chose d'utile résulte des négociations entamées, il faudrait que MM. les professeurs formulassent des demandes précises, et je suis à leur disposition s'ils me demandaient de leur servir d'intermédiaire, COMMUNICATIONS. AcANTIIJULUS M.WNDRONI, MvEIAPODE NOUVEAU DR LA FAMILLE DES SpiEOBOLIDBS , PAR M. E.-L. Boi VIF.It. Le Myriapode qui fait l'objet de celle note a été offert au Muséum par M. Maurice iMaindron : M. Ihôleniann le considère connue une espèce nou- velle du genre Acanthinlus Gervais et, faute de loisirs, m'a laisse le soin de 264 — le faire connaître; je m'en acquitterai de mou mieux, non sans regretter que M. Brolemann u"ait pu lui-même se charger de celte tâche. Le genre Acanlhiulus est caractérise par la présence, sur chaque anneau, de tubercules spiniformes et par le grand développement du collum ou pièce qui fait suite à la tête. D'après les indications de M. Brolemann, cl aussi d'après mes propres recherches bibliographiques, il ne comprenait jusqu'ici que deux espèces : VA. Blainvillei Le Guillou (18/18), de Non- velle-Guinée,et VA. Murrayi Pocock (1893), de Wokan Dobbo, dans les îles Àru. Le Myriapode de M. Maindron est originaire de l'Hindoustan; il fut capturé par des chasseurs indigènes et provient des montagnes de Ma- labar, probablement des monts Annamales, en tous cas des Ghales occiden- tales. Je le désignerai sous le nom iVAcanthiidus Maindroni en l'honneur du zoologiste qui nous l'a aimablement offert. La description que j'en donne mérite quelque attention parce que j'ai eu sous les yeux l'exemplaire-type de VA. Blainvillei, qui appartient au Muséum. Coloration parfaitement noire, les antennes et les pattes de même teinle. sauf les griffes, qui sont transparentes et d'un brun marron foncé. Face ridée et ponctuée, inégale, échancrée en triangle sur le bord du labre et munie d'un sillon médian qui prolonge le sommet de l'échancrure et qui égale en longueur un des côtés de celle-ci. Antennes remarquables par le déve- loppement de leur article terminal qui est ovoïde, aussi long que le précédent et un peu plus large. Yeux triangulaires, à sommets obtus, légèrement plus larges que la moitié de l'intervalle qui les sépare. En dehors des Fig. A. - Extrémité anté- yeux et de l'insertion des antennes, on voit rieure de VA. Maindroni. de chaque ^ une profon(]e excavation qui atteint le bord latéral relevé en bourrelet et qui se prolonge en courbe jusqu'au labre. Sur la face, une dépression plus réduite accompagne le bord interne de cette excavation. Collum ponctué, un peu émarginé mais non infléchi en arrière à son extrémité inférieure, qui n'atteint pas le bord libre du second segment, Face inférieure du second segment garnie de stries longitudinales plus ou moins arquées, élargie du côté externe où elle se termine en arrière par un bourrelet saillant, dans sa partie antérieure par une saillie triangulaire et obtuse. Au-dessus de cette saillie, une rangée de tubercules spiniformes sur les parties dorsales et latérales du même segment, Les cinq segments suivants semblables au second, mais rétrécis au-dessous et présentant dans cette région une série de saillies longitudinales luberculiformes. Dans tous les autres segments, ces saillies sont linéaires e1 forment une zone striée qui, latéralement, dépasse à peine le 3e article des pattes. Tubercules spiniformes au nombre de , S ,:i 19 dans chaque segment, généralement au — "205 — nombre de 10; ces tubercules sont lisses, infléchis en arrière, et sépares par une zone granuleuse irréguiière; ils ne se suivent pas toujours d'un anneau à l'autre, de sorte qu'on ne saurait distinguer à la surface du corps «les séries longitudinales régulières de tubercules. Moitié antérieure de chaque anneau finement ridée et séparée par un sillon de celle qui porte les tubercules. Pores excréteurs situés assez loin au-dessus du troisième tubercule de chaque côté, dans une région comprise entre les troisième et quatrième tubercules, en avant du sillon; pore antérieur légèrement plus bas que les autres. Slernites transversalement striés. Segment anal prolongé en une longue épine qui se dirige en arrière, s'infléchit un peu vers le bout fil dépasse longuement les valves; ces dernières assez comprimées en arrière et irrégulièrement granuleuses comme le segment anal. Fiy. B. — Extrémité postérieure de VA. Maiiidioiti. Gr. s. Fig.;C(Gr.;6.) Antenne ase du fémoroïde el la partit; antérieure du coxoïde, qu'elles débordent à peine; elles sem- blent formées de deux portions réunies par une région clulinense pins mince. La partie basilaire ou coxale esl épaisse, large, courte et dilatée; la 2o7 — partie fémorale est longue, étroite, plate et recourbée vers le plan médian du corps. Sur le bord interne de sa moitié distale, cette partie est mince, membraniforme, sinueuse et munie d'échancrures dont une lerminale plus profonde qui précède immédiatement la pointe en crochet de l'organe. Quand on étudie le l'émoroïde par transparence, on y voit une sorte de région axiale claire que limite, de part et d'autre, une zone cliilineuse pins épaisse et de couleur brune; la partie claire se dilate beaucoup à sa base; eu ce point . on voit sur la l'ace postérieure de l'organe une rainure séminale très nette qui s'atténue peu à peu et qui semble dispa- raître plus loin. Etant donnés les caractères précédents, on peut dire que les Acanthiulus tiennent des Trigoitiulus par la structure de leurs pattes sexuelles anté- rieures, des Spirobolkliis par celles de la seconde paire, mais qu'ils se distinguent des uns et des autres par les détails de structure de ces deux paires d'appendices. Je ne veux pas insister, d'ailleurs, sur cette comparaison, laissant à M. Brôlemann, mon maître dans cette circonstance, le soin de la pousser plus loin. Fig.D.— Pallc sexuelle de la deuxième pain-: face postérieure. Gr. <>. [4BS METHODES STATISTIQUES APPLIQUEES i L'ETUDE DRs IV/I/I/ l 1/l/ilVS, r\R M. A.-E. Malard. (Laboiutoiiu: maf.itime du Muséum à Tatuiou.) Toute personne qui a tant soit peu étudié les animaux marins, sait com- bien il est souvent difficile d'établir nettement des coupes spécifiques; tandis que certaines espèces semblent presque invariables dans leurs caractères, d'autres, au contraire, presque toutes d'apparition plus récente, semblent plus plastiques: il parait «pie ['équilibre ne se soit pas encore établi autour d'une forme unique, cristallisée pour ainsi dire, et qui deviendra le type de l'espèce linnéenne. (les espèces malléables varient suivant les conditions ilu milieu où elles se développent, s'adaptent suivant l'expression conso- créc i, et leurs formes se modifient; mais les modifications se l'ont la plu- pari du temps insensiblement, et il est presque Impossible de trouve) dans la suite ininterrompue des formes dérivées les unes des autres une — '268 — limite nettement tranchée, clans ces rameaux issus d'une souche com- mune. En étudiant les espèces les plus communes qui forment, pour ainsi dire, le fond de notre faune maritime, nous avons déjà depuis long-temps élé frappés des nombreuses variations locales que ces espèces présentent sui- vant leur habitat. Dans un ensemble, à première vue homogène, des varia- tions, insensibles souvent pour un oeil non exercé, mais cependant facile- ment appréciables, permettent à l'observateur attentif de discerner des formes parfaitement distinctes: dans beaucoup de cas, ces formes ont été décrites par certains spécialistes sous le nom de variétés ou d'espèces élé- mentaires, et notre première idée avait été, à nous-mêmes, de rassembler ainsi dans noire collection régionale de la mer de la Manche les variétés plus ou moins nombreuses qu'y présente l'espèce Linnéenne. Mais, outre notre répugnance à multiplier ainsi le nombre des variétés ou espèces élémen- taires, une observation plus attentive nous a permis de nous convaincre qu'il est bien difficile, sinon impossible, de faire des coupes nettement tranchées, dans une série de formes dérivées qui présentent, d'une façon plus ou moins continue, toutes les transitions possibles entre les unités extrêmes les plus modifiées. Les conditions de milieu étant très variées dans la région qui nous pré- occupe créent de véritables districts, où les variétés se cantonnent et forment spontanément des races naturelles; par suite de la fécondité des individus de ces races naturelles permettant la fécondité des accouplements croisés; par suite aussi du rapprochement des districts dans un espace plus restreint , le mélange de ces variétés forme sur les confins de leur territoire un inex- tricable chaos. Encouragé par les conseils de M. E. Perrier, l'idée nous est alors venue d'appliquer à l'étude des variations dans ces êtres les fécondes méthodes de statistique dont les anlhropologistes, depuis Quettelet et Gallon , font un si fréquent et si fructueux usage. Depuis que les travaux de Pearson(1), de Fechner(2), de Ludwig(3), de Duncker(4) et de Davenport (5) ont ouvert la voie aux biologistes dans l'em- ploi de l'analyse mathématique à l'étude de la variation, un petit nombre (1) K. Peabson, Contributions to the Mathematical Tlieor-y of évolution. Phil. Trans. Roy. Soc. London; 1894-1898. (2) G.-T. Fechner, Kollehtivmasslehre. Leipzig, 1897. Engelmann. W F. Ludwig, Eine fùnfgipfelige Variations-Kurve. P>er. deut&ch. Bot. Ces.. XIV; 1896. — Uebor Variations kurven. Bot. centralbl., LXXV; 1898, etc. W G. Duncker, Die méthode der Varialions-Stntislik. Arch. fur Entwickelungs- mechan. der Organisrnen, Y 111; 1899. '5' C.-B. Davenport, -I précise criterion of species. Science, Vit, 1898; Statistical methods, 1899; New-York. John Wilej el sons. Je ne puis trop remercier M. le professeur Davenport des excellents conseils qu'il m'a donnés, et je profite de celle occasion pour lui en témoigner publiquomenl ma gratitude. — 269 — ar + ; nous pouvons donc, en dehors de nos courbes, considérer ces individus, non [dus comme des monstruosite's , sans aucun sens, mais comme des formes \ers lesquelles révolution tend, ou comme des individualités restées en re- Lard sur les autres, et exceptionnellement ménagées par la sélection. Si. dans ces divers cas, la courbe ne nous présente qu'un seul maximum ou mode, qui représente la somme du plus grand nombre d'individus pré- sentant le même caractère, en un point donné, ce point maximum ou modal peut être variable suivant les lieux et le temps. Lorsqu'une cause naturelle agit, il est possible d'en apprécier l'intensité modificatrice de temps en temps au moyen de prélèvement d'échantillons nouveaux pris dans le même lieu et comparés aux anciens; le déplacement du point modal indiquera la nature de la modification. Si. dans certains cas. et dans un milieu identique, nous trouvons (ab- stractions faites des modalités dues au sexe, à l'âge, au parasitisme, etc.) des courbes à deux ou plusieurs sommets, il sera des plus intéressants de rechercher les causes inconnues de la formation de ces courbes bi- ou pluri- modales, nous indiquant soit un mélange d'espèces différentes, soit la for- mation de nouvelles espèces par la prédominance d'un caractère accessoire ou nouveau; et, dans ce cas. la séparation, de plus en plus grande des modes, indiquera aussi la différenciation des espèces. Les croisements entre espèces élémentaires (mélange de variétés) ou entre espèce.. Liiinéennes, quand ils ont lieu (hybrides), nous procurent des comités nouvelles qui, comparées à celles des parents, éclaircironl un peu la question si obscure do l'hérédité, comme M. le professeur Davemporl en a montré l'importance au point de vue de la prédominance du sexe el de la race. Les uÉfHOBBS STÂTlsrioi ES APi'LIQUÉES À LÉTUUE DES VâtilATlONS des Patelles, par M. A.-E. Malard. (Laboratoire maritime du Muséum à Tatihou.) Les Patelles, on le sait, ont une coquille conique, à sommet subcentral ou plus ou moins marginal rapproché du bord antérieur: la coquille est ovale ou subcirculaire et le sommet plus ou moins élevé: la surface est striée ou munie de côtes rayonnantes, qui, suivant Bouchard Chantereaux, sont aussi nombreuses (pie le manteau possède de petits Blaments sur ses bords. Déjà, dans son catalogue des Mollusques marins sur les côtes du Boulon- nais (page '17), cet auteur fait remarquer que la coquille de ce Mollusque — 271 — varie étonnamment, soil par ses couleurs, soit par sa forme, soit par le nombre de ses côtes. -Je pense, dit-il, que, maigre le grand nombre des variétés, on a confondu sous le même nom des espèces bien distinctes.'! Malgré celte grande variété de formes, si nous éludions les diverses espèces de Patelles jusqu'ici décrites comme habitant la Manche, nous n'eu trou- vons (pie quatre, qui sont: les Patetla vulgata L. , Patelin athlelica Beau, Patella hypsilotera Locard, et Patelin Servaini Mabille. Une étude, même sommaire, nous montre, entre ces diverses formes, tous les passages, et, d'autre part, d'autres variétés qui ne semblent rentrer dans aucune de celles ci-dessus. Les coquilles des Patelles sont Variables dans leurs divers éléments, qui s;>nt : la forme résultant elle-même des dimensions et de l'ornemental ion; l'épaisseur et le poids de coquilles de même dimension et la coloration; lais- sons dé côté, dans un premier travail, l'épaisseur et la coloration, sur les- quelles nous aurons lieu de revenir plus tard et cpii sont extraordinairement variables, pour ne nous occuper que de la forme. La forme de la Patelle étant celle d'un cône à basé elliptique, nous pouvons considérer comme les éléments principaux de cette forme, la forme de sa base et sa hauteur. Si nous mesurons le diamètre antéro-postérieur d'une Patelle (abstrac- tion faite des saillies causées par les stries ou les côtes rayonnantes) du bord externe antérieur au bord externe postérieur et si, d'autre part, nous me- surons de même sou diamètre transverse maximum, c'est-à-dire mesuré de même, de bord à bord externe, abstraction l'aile des saillies; si nous nom- mons ces mesures art et ttb, la formule bien connue de l'excentricité de 3 Tï 2 , formule dans laquelle a nous repré- \ a sente la moitié du diamètre antéro-postérieur et b la moitié du diamètre transverse, e sera l'indice d'ellipticité ou l'indice horizontal de la Patelle. L'aire de la hase de chaque Patelle nous étant donnée par irai, si nous mesurons // d'une façon précise el toujours la même, nous aurons un autre indice que nous nommerons l'indice de hauteur ou l'indice vertical par la formule ^ dans laquelle B représente le rayon du cercle équivalent à irai). Ces deux indices sont ce que nous appellerons les deux indices primaires représentant d'une façon quantitative les variations déforme de la Patelle. \ ces indices primaires on pourra en joindre deux secondaires; la pro- jection du somme! ou ap'cale sur le diamètre antéro-postérieur détermi- nera u uveau rapport, celui existanl entre la projection de la généra- trice antérieure el celle de la génératrice postérieure {l). ':' De ces données, dm pourra du reste toujours tirer l'indice de l'angle do pente formé par les génératrices avec la verticale panant par le sommet, puisque nous 272 Enfin le point ou le diamètre transverse maximum coupera le diamètre anléro-postérieur déterminera un dernier rapport on indice. Suivant cpie ces indices varieront dans le même sens et dans de certaines proportions , ou non. on pourra dire qu'il y a harmonie ou disharmonie dans la corrélation. Ces principes posés, cherchons à les appliquer aux diverses espèces de Patelles déjà décrites jusqu'ici et, pour cela, reportons-nous aux diagnoses et aux mesures données par M. A. Locard comme caractéristiques de ces espèces. La formule connue nous donne pour P. vulgata L. , comme indices d'ellipticilé normaux, 0,661 63 et 0,628.06. Nous obtiendrons de même pour Patelin athletica Bean. comme indices normaux, o,5i5o8 à 0,68612; pour Patelin hypsilolera Locard. 0/10880, à 0,68821 : pour Patelin Servaini Mabille. 0,661 63 à 0,62 io3. Un premier examen de ces chiffres nous montre dans la modalité des courbes de fréquence construites, en tenant compte seulement de l'indice d'ellipticité de ces espèces, deux grands rapprochements à faire; d'une part, Palella vulgata L. et Pntella Servaini Mabille semblent avoir un mode pres- que identique proche de 0,66. Tandis que Pntella athletica Bean et Palella hypsilolera Locard semblent également avoir un mode moyen oscillant autour de 0,69. Si au lieu de calculer l'indice d'ellipticité, nous faisons d'après la for- mule donnée précédemment, le calcul de l'indice de hauteur, nous trouvons pour Palella vulgata L. i,i56 à 1,260; pour Palella athletica Bean, 0.7866 ;i 0,926; pour Palella hypsilolera Locard, 1,679 a 1*5o6: pour Palella Servaini Mabille, 0,907 à i,o38; d'où nous voyons les formes Palella vul- gata L. et Patelin hypsilolera Locard se grouper autour d'un indice i,3, lundis que les formes Palella athletica Beau et Palella Servaini Mabille se groupentau contraire plutôt autour de l'indice 0,9. 11 est inutile pour le moment de pousser plus loin cette étude, qui nous montre que , si les espèces Pntella athletica Bean et Palella hypsilolera Locard, d'une part, Palella vul- gata L. et Palella Servaini Mabille. d'autre part, diffèrent par la taille, par l'ornementation, par les couleurs, elles diffèrent assez peu par les caractères de la forme. Est-ce à dire pour cela que nous ne trouvions aucune forme en dehors des formes typiques P. vulgata L. caractérisée par les indices 0,66 - 1,20 et P. athletica Bean caractérisée pir les indices 0,69-0,90? Une forme particulière à la côle Nord du département de la ' ianche nous montrera qu'il en est tout autrement ; à première vue , cette esj èce, ornée de côtes comme la P. athletica Bean . nous paraissait plus allongée lans sa forme . sin a , amons le rapport de la hauteur a la projection — \\' a. I angle au som- lr cos a met est égal à la somme des angles de peule antérieure et poster eure. — 273 - et diverses particularités nous ayant porté à en faire une étude sérieuse, nous croyons bien faire en donnant pour elle un exemple de ce que la sta- tistique et l'analyse mathématique des formes peinent ainsi enseigner (1). Prenons à la pointe de Gatleville, sur les rochers découvrant aux plus basses mers, cent exemplaires de cetle Patelle sans nullement les choisir, mais en ayant soin de prendre toutes celles qui nous tombent sous la main sans distinction de formes; après les avoir mesurées ainsi que nous l'avons indiqué plus haut, calculons pour chacune d'elles l'indice d'elliplicité que nous trouverons varier de o,6-;»85/i à 0,75100 ; ne conservant que les deux premières décimales de ces indices et établissant nos classes d'une compré- hension de 0,02 , nous trouverons pour la classe (0,62 — 0,63) 5 individus: pour celle (o,6A — o,65) 6 individus; pour celle (0,66 - 0,67) 26 indi- vidus; pour celle (0,68-0,69) 2^ individus; pour celle (0,70-0,71) 27 individus; pour celle (0,72-0,73) 8 individus, et enfin pour celle (0,76 -0,78) h individus. De ces données, traçons et éludions la courbe de fréquence qui en résulte. Prenons comme o la classe comprenant le plus grand nombre de représentants, soit celle (0,68 -0,69); nous avons, en posant \ m = V =la classe (0.68-0.69) : CLASSES. V — vm. FRÉQUENCE. /(V -vm). f(v-vm)\ f(v-vm)\ IV -vmf. 0.62-0.63. - 3 5 - i5 45 — i35 Ao5 0.64-0.65 . - 2 6 -12 2/1 - '.s 96 0.66-0.67. - 1 •2tl -24 2/. - 3 A 2 A 0.68-0.69. 0 26 0 0 0 0 0.70-0.71. 1 27 27 a7 27 37 0.72-0.73. '2 S 16 32 6A 128 0.74-0.7."). V __ 3 4 12 36 108 32A 100 A 188 - 8 100 A Cherchons les moments de la courbe autour de V»î; nous avons : A 1 1 00 1 » . ( 1 '1 l8S ^ t\ = = 1.00 J 100 -8 100 100 A 100 0,08 — îo.o'i. O 11 est d'ailleurs facile de répéter ces calcula un ;;raiul nombre de fois <'t les résultats en diffèrent à peine d'une façon sensible. MrsKiiM. — iv. •< 1 — 21k — Nous avons, d'autre part, la moyenne M = o,6qo8 pour trouver les moments île la combe de fréquence autour de M, nous posons : f*2 = v2 - vl + â = 2io444 f*s = i'3 — 3*y2 + a«j =— o,3o5472 ft. = t>. — 4i>.«s + 6u*t> — 3pJ + il — wj2 + — f == 1 2,0 1 .r»-> io3 a . d'où nous tirons : c K p, = — , = 0,0 10(12 2 ft-§-«37*7: la fonction critique F est donc égale à : 6 + 3/Sj - 2jSa = o,2833. F>o, jS] > o , la courbe est asymétrique et rentre dans le type 1 de Peaisou, c'est-à-dire : (x\m, / x \m. Donc non seulement la forme de Patelle de Bai-fleur est une espèce diffé- rente des formes Patelin vulgataL. et Palella athktica Beau, ayant comme indice moyen d'ellipticilé 0,69 , mais c'est une espèce en voie d'apparition ou de disparition, la sélection agissant à Gatleville d'une façon bien plus prononcée en un sens que dans l'autre. L'élude de l'indice de hauteur nous mène à des considérations analogues et nous montre l'indice 0,67 comme étant le plus fréquent avec quelques rares individus seulement possédant l'indice o,85. Si donc, d'un côté, la Patelle de Barfleur possède, en les exagérant, les caractères d'ellipticité de la Patefla vulgataL. , d'autre part, au contraire, elle se rapproche davantage de la Palella athletica Bean par son indice de hauteur et son ornementation. — 275 — Recherches spblÉologiques sur le Causse de Gramat (Lot) EN AVRIL-MAI igo3. r par MM. Armand Viré et Etienne Giraud. (Laboratoire de M. le professeur Edmond Perrier.) On a pu voir, dans un des précédents bulletins (l), le compte rendu des recherches exécutées sur le causse de Gramat en 1902. Ces recherches ont été continuées en avril-mai 1 qo3, avec l'aimable collaboration de M. Rav- mond Pons et du fidèle guide Louis Bel, de Padirac. Il s'agissait de déterminer autant que possible le bassin d'alimentation des sources de l'Ouysse. Gomme nous l'avons dit, les deux sources de Ca- bouy et de Saint-Sauveur qui donnent naissance à la belle rivière de l'Ouysse paraissent avoir des bassins d'alimentation très différents. Déjà nous avions pu constater, l'été dernier, une crue de la source de Gabouy, alors que Saint-Sauveur restait à l'étiage. Le a5 avril 1903, le même fait s'est reproduit. Nous avons pu voir la source de Gabouy, roulant des eaux jaunâtres et tumultueuses, monter de h mètres au-dessus de son niveau ordinaire, alors que Saint-Sauveur conti- nuait à donner des eaux calmes d'une belle couleur verte et limpide. Le fait est, parait-il, fréquent. 11 serait établi que la source de Gabouy serait la réapparition des eaux de la Themines, engouffrées au village du même nom. Peut-être aurons- nous à revenir sur ce fait. En tout cas , il nous a paru que le bassin d'alimentation de la source Saint-Sauveur devait être recherché beaucoup plus au Sud-Est. Une ancienne vallée pliocène existe d'ailleurs en amont et se dirige vers le plateau de la Braunhie. C'est vers ce plateau que nous avons dirigé nos recherches: nous avons obtenu, au moins en apparence, un commencement de succès. L'été prochain nous apprendra peut-être si nous sommes tombés juste, ou si nous avons, au contraire, trouvé le bassin d'alimentation des belles sources de la vallée du Gelé. La Braunhie (prononcez Brôgne)? Ce nom ne dit rien à nos oreilles parisiennes. Mais, prononcé chez les Caimsellers, ce mot éveille des images de désert , de désolation , d'aridité. Cette partie du Causse de Gramat. en effet, limitée par les communes deCaniac, Beillac, Quissac, Labastide-Mural , et qui s'étend jusque vers Brengucs, dans la vallée du Gelé, est certainement la partie la plus triste de toute la région. Une immense table de pierre, légèrement mamelonnée, avec de rares 1 ii)o3.n°3. a 1 . — 276 — herbes ou de maigres bois de chênes , s'étend à perte de vue. Les vents froids de l'hiver y accumulent les neiges, le soleil de l'été y est intolé- rable. Partout s'ouvrent des bouches algues, gouffres insatiables qui emmènent bien loin en profondeur toutes les eaux des pluies de l'hiver et des orages de l'été. Gomme pour la traversée des grands déserts, le voyageur qui s'aventure dans cette région désolée doit emporter sa provision d'eau , et nous eussions été fort embarrassé, un jour que nous avions négligé cette sage précaution, si l'eau du moteur de notre automobile ne fut venue à point nommé nous tirer d'embarras (I). Celte aridité n'esl point récente. Il y a mille ans et plus, l'aspect des lieux ne devait pas être bien différent de l'époque actuelle; car les ber- gers des Gausses gardent encore, transmis de génération en génération, le souvenir reconnaissant d'un ermite contemporain de Gharlemagne, saint Namphase, donl le tombeau esl à Caniac, et qui a creusé dans les parties les moins fissurées du roc une série de lacs (petites mares) qui conservent toute l'année quelques mètres cubes d'une eau non exemple de microbes, mais suffisamment potable. Les lacs de Sainl-Namphase constituent la seule ressource en eau de ces tristes régions, car nous allons voir que les eaux naturelles, absorbées par les fissures du calcaire, ne se retrouvent qu'à une profondeur verticale d'au moins 200 mètres de la surface du plateau. Une seule exception esl connue, c'est la rivière des Combetles. qui .1 été jadis trouvée par M. Martel, à une profondeur de 60 mètres seulement. Dans un quadrilatère de 2 kilomètres de large sur k kilomètres de long, s'élendant . depuis la ferme de Nougayrac entre Reillac et Fontanes-Lune- garde. jusqu'à Combe-Vieille entre Caniac et Quissac. nous avons exploré quinze abîmes. Précédemment . M. Martel en avait exploré deux ou trois autres; et la liste n'est pas encore épuisée. C'est dire combien est percé et Gssuré le sous-sol de ce plateau. Dans un seul cas, nous avons pu trouver le fond de l'un de ces gouffres en communication avec une masse d'eau; partout ailleurs, les abîmes se sont trouvés bouchés par les pierres à une profondeur variant de 3o à 1.Î0 mètres de profondeur verticale au-dessous de la surface du sol. Voici la liste des cavités explorées : Igue de l'Aussure. — Altitude: 3 5o mètres; profondeur: 200 mètres. (l) Cette excursion a été, en effet, grandement facilitée par le concours de l'au- tomobile de M. Giraud, qui nous a permis de nous transporter rapidement . même dans des chemins où les chevaux ne peuvent accéder. Tous les transports durent se faire au moyen des bœufs. . . ou de l'automobile. C'est une justice que nous devons rendre en passant à ce mode 'nouveau do locomotion , si précieux lorsqu'H est sagement employé. — 277 — C'est l'abîme le plus difficile et le plus impressionnant que nous ayons en- core rencontré. Son orilice esl situé sur la pente d'un vaste entonnoir fermé de toutes parts, dune aridité inouïe, et au fond d'une petite dépression circulaire. Son diamètre est de 3 à h mètres à l'orifice et s'élargit un peu à mesure qu'il descend. A 3o mètres au-dessous du sol est un premier redan où l'on peut se tenir à 2 ou 3 personnes. Même disposition à 100 mètres. La descente en serait donc commode si les parois n'étaient pas en hélice, en sorte que les échelles et les cordages ne pouvant tomber d'aplomb, l'explora- teur se trouve tantôt sur l'échelle, tantôt suspendu au-dessous. Un écho et une résonnance formidables viennent s'ajouter à la difficulté de la des- cente, empêchant la voix de se faire entendre au téléphone et coupant par instants toute communication entre celui qui descend et ceux qui assurent en haut la manœuvre des cordes. Malheureusement, nous ne pûmes atteindre le fond. Nous n'avions avec nous que i3o mètres d'échelles de cordes. L'intrépide Louis Bel, notre fidèle contremaître, tenta bien de descendre encore plus bas à la seule corde; mais lorsqu'il fut arrivé à i5o mètres, nous jugeâmes de la dernière imprudence de continuer l'entreprise et lui téléphonâmes de remonter. Pendant toutes ces opérations, les cordes et les échelles s'étaient coincées dans les fissures du roc et il nous devenait impossible de les remonter. Nous dûmes, pour en venir à bout, couper les 3o derniers mètres et les envoyer rouler au fond du précipice, où ils tombèrent dans une nappe d'eau. Le bruit fut si violent que l'on put croire à un tremblement de terre. La presse locale, grossissant nos récits, ajouta à ces péripéties, déjà passablement impressionnantes, des incidents imaginaires, tels qu'un homme pendu par le cou au cordon du téléphone, etc. Tout cela n'est heureusement que le produit dune imagination en délire. Quelle est cette mystérieuse nappe d'eau entendue au fond de l'Igue? Est-ce un affluent de l'Ouysse? Est-ce, au contre, l'origine d'une des sources de la vallée du Celé? C'est ce que peut-être nous apprendra l'expédition que nous préparons pour l'été prochain avec ym matériel nouveau et complet. Iffuc de Picastelle. — Altitude: 370 mètres; profondeur: qo mètres. Une première descente de 5o mètres à pic; on se trouve sous une sorte de dôme, dans une salle longue de i5 mètres, large de 5 mètres; puis un deuxième à pic de 3o mètres, se prolongeant en bas par une pente d'éboulis à 45 degrés sous un dôme analogue au premier. Hoche percée ou Roc Troucat. — Utitude: /iio mètres environ: profon- deur: 100 mètres. — Armand y était descendu à 80 mètres lors des explo- — 278 — rations Martel. Au fond, une forte pente d'éboulis clôturant le gouffre île toutes parts. Igue noire (fguo negro). — Près du chalet Lalo. Altitude : A 20 mètres: profondeur: 5o mètres; ouverture ovale de 25 mètres sur 10 mètres, au fond d'un vaste cloup d'une centaine de mètres de diamètre. lies parois en sont lisses et polies par les eaux et, vu du fond, il est très imposant. Igue sans nom. — A i5o mètres nord-ouest du précédent, s'ouvrant au fond d'un cloup partagé en deux par une arête rocheuse, l'appelant en petit, l'arête rocheuse qui sépare la grande doline de Saint-Canzian , en Autriche. Dans l'un des compartiments est l'igue en question, protonde seulement de 3o mètres; dans l'autre, une ouverture basse conduisant à de petites salles en forme de voûtes ogivales. D'après le récit d'un berger, il y aurait là d'autres salles (?) plus vastes; en tout cas, une très grande épaisseur d'éboulis obstrue tout passage. Igue noire. — Dans le bois du puits de Limogne. Altitude : 3q5 à 4oo mètres: profondeur : 2 5 mètres; fermée par des éboulis. Igue du Malpas. — A 1D0 mètres nord-est du chalet Lalo. Altitude : !\ 90 mètres; profondeur: 28 mètres. Au fond, petit suintement vile engouffré dans les éboulis. Un suicide longtemps prémédité y eut lieu il y a quelques années. L'oritice est en forme de fissure allongée de 16 à i5 mètres de long sur k à 5 mètres de large. L'Iguolo. — Au carrefour des routes de Quissac Reillac et Labastide Murât; petite goule de i5 mètres de profondeur totale; éboulis en pente; nombreuses carcasses de bestiaux. Altitude : A3o mètres. Le Puits de Limogne. — A 5o mètres du chalet de M. Lalo, l'aimable maire de Soulhomès. Altitude: 4 20 mètres; profondeur: 3o mètres. Imposante ouverture de 20 mètres de diamètre avec des parois de rochers blancs couverts de petits sillons de corrosion chimique, rappelant les sillons creusés par les cordes sur les margelles des vieux puits, d'où son nom. Fond d'éboulis. Ce gouffre s'ouvre également dans un cloup séparé en deux par une arête rocheuse; dans le second compartiment est aussi une petite grotte absorbant les infiltrations des pluies. Aven sans nom. — A 5oo mètres sud-est du puits de Limogne. Altitude: /i3o mètres; profondeur: 35 mètres. Eboulis en pente. Igue de Diane. — Une des plus jolies cavités rencontrées dans notre ex- ploration. Elle s'ouvre , elle aussi , daus un vaste cloup séparé en deux par une arête de rochers, d'une physionomie tout à fait pittoresque. — 279 — Un pltils de 38 mètres à pic, un redan incliné, un nouvel à-pic de 10 mètres, puis une pente raide. Enfin une jolie galerie de îoo mètres. de long, ornée de stalactites très blanches. Le sol lui-même est par places cristallisé'. Une série de gours indique l'existence antérieure de quelques petites masses d'eau sursaturées de carbonate de chaux; nombreuses perlites. Peut être visitée par les curieux munis d'une bonne corde et ne crai- gnant pas la gymnastique. Igue de Barlo-Loungo. — Près de la ferme de Nougayrac. Altitude : 320 mètres. Insupportable cheminée de 5o à 6o centimètres de large sur 5 mètres de long, où l'on descend à frottement très dur sur ho mètres de profondeur. Au fond, éboulis entre lesquels on peut passer. On en sort entièrement verni d'une argile rouge collant aux cheveux, à la barbe, aux vêtements. Un bain complet est nécessaire dès que l'on rentre dans des régions où l'eau n'est plus un objet de curiosité. Nous terminons notre campagne par une descente de l'aven de Brengues qui donna jadis des squelettes entiers d'Ursus spelacus dont s'occupa Cuvier. Les fouilles que nous y avons reprises n'ont donné aucun résultat. Un peu plus bas est la grotte du Mas de Bessac difficile à parcourir, mais en certains points fort jolie, surtout par ses stalactites enchevêtrées dans toutes les directions. Ajoutons enfin que des fouilles entreprises dans les Igues de Magnague . à 3 kilomètres Nord-Ouest du puits de Padirac, nous ont donné de nom- breuses poteries préhistoriques et que nous nous proposons d'y continuer des fouilles. NOTE RELATIVE À I.A yOURRITVRE DES NlPIIAHGUS SOUTERRAINS , par M. Armand Viré. Nous avons récemment rapporté du Puils-de-Padirac (Lot), environ deux cents Niphmgus Plateaui, Ghevreux, à l'état vivant, (les animaux ont été déposés dans un aquarium très faiblement éclairé, au laboratoire de bio-spéléologie du Muséum, .où ils ont été très soigneusement observés. (les observations confirment ce que nous avions déjà dit antérieurement sur leur voracité. Ces animaux absorbent jusqu'à leur propre poids de nourriture dans les vingt-quatre heures. (l'est ainsi qu'un lot de deux cents de ces animaux, pesant ensemble 1/1 {[ranimes, absorbent de 11 à ih grammes de viande fraîche (Sala- mandres, Poissons. Axolotls) en un jour, sans compter des Daphnies vivantes, dont le poids n'a pas encore été culculé. Des mesures précises \ont être effectuées. — 280 — Les Nipbargus sont d'ailleurs très délicats et ne veulent accepter que do la nourriture vivante ou absolument fraîche; les Daphnies sont aisément capturées, déchiquetées et dévorées, moins la carapace; les Salamandres, Poissons, etc.. préalablement tués et déposés dans l'aquarium, disparais- sent en quelques minutes sous une couche compacte de Nipbargus, et toute la chair est rapidement absorbée jusqu'au squelette. Si l'animal est trop gros pour être dévoré en un jour, dès le lendemain en cette saison (juin), dès qu'il commence à exhaler une légère odeur de putréfaction, il est aban- donné, les Niphargus préférant jeûner plutôt que d'absorber une nourri- ture corrompue. Note relative aux Diptères des cavernes, par M. Armand Viré. Grâce à l'obligeance de M. le professeur Bezzi, auquel nous adressons ici tous nos remerciements, les Diptères que nous avons récoltés dans les cavernes ont été déterminés soigneusement. La liste que nous publions ci-joint montre qu'ils sont peu variés. Ce sont d'ailleurs les moins acclimatés des animaux souterrains, et cela se conçoit , grâce à leur grande mobilité , qui leur permet de sortir à vo- lonté des cavernes. Il ne faudrait cependant pas en conclure qu'ils ne doivent pas compter dans la faune souterraine et qu'ils ne soient que des hôtes accidentels des cavernes. Au contraire, ils y pondent et leurs larves se trouvent en grand nombre dans le guano des Chauves-Souris, dans le vieux bois et dans les Champignons. Mais il parait certain que , grâce à l'apport constant d'animaux du de- hors, et aussi aux nombreux croisements qui en sont la conséquence, il n'a pu s'établir encore , sous l'influence du milieu obscur, une seule race qui ait acquis les caractères des animaux depuis longtemps fixés dans le milieu souterrain. Voici la liste des espèces et leurs lieux d'origine : Heteromyza atricornis Meig. — Au Covolo délia Guerra (Vénétie); Buco dell' Aqua frcdda, près Bologne; Covolo de Costozza (Vénétie); Covolo de Biagio (Vénétie); Dargilan (Lozère); Sainte-Catherine, à Consolation (Doubs); Baume-les-Messieurs (Jura); Caslel-Mouly (Hautes-Pyrénées i: Bétharram (Hautes-Pyrénées); et à l'état de larve, au Covolo de! Tesoro et au Covolo de Monte-Ferro en Vénétie. Phora aptina Schm. — Au Cavolo di Costozza (Vénétie). Ec.c.optomera emarginata Lœw. — Gr. d'Otlok (Garniole). Hippobosca eouina L. — Bétharram ( Hautes-Pyrénées ). — 281 — Blepharoptera serrata L. — Castel Mouly (Hautes-Pyrénées). Penicilijdia Dcfouri Wtz. — Baume-les-Messieurs (Jura). Neijroctena anilis Fall. — Bergelaka Jama et Saint-Canzian (Autriche). Limnobia nubecclosa Meig. ■ — Saint-Canzian (Autriche); Bergeleaka Jama ( \ u triche); Covolo de! Tesoro et Covolo de Moute-Ferro (Italie); Dar- gilan (Lozère); Gâstel-Mouly (Hautes-Pyrénées); Bétharram (Hautes- Pyrénées ). ïiuchosia splendens Wtz. — Catacombes de Paris; Padirac (Lot). Limosina plumosul Rond. — Catacombes de Paris. Thiciiocera maculipennis Meig. — Covolo de Costozza (Vénétie). Trichocera annllata Meig. — Dargilan (Lozère). Trichosia splendens Wtz. — Padirac (Lot). Boi.imoetophila cinerea Meig. — Bois de Païolive (Ardèche). Culex pipiens L. — Dargilan (Lozère). Slip, LES M.iSTZELLEy DU GANGLION LYMPHATIQUE DU DlDELPHYS LANIGERA DeSMAREST, par MLlE A. Drzewina. (Laboratoire d'Anatomie comparée.) Les ganglions lymphatiques des Mammifères ne renferment, en général, qu'une très faible proportion de mastzellen , et on s'accorde à considérer ces dernières comme des éléments de structure en quelque sorte exceptionnels. A ce point de vue, il m'a paru intéressant de consigner ici les observations que j'ai pu faire sur un exemplaire de Didelphys (dirigera ; les pièces ont été prélevées sur l'animal vivant (l), présentant tous les signes d'une honni1 santé ("', et fixées immédiatement au Zenker iodé. L'examen des coupes colorées au bleu polychrome de Unna décèle un nombre considérable de cellules qui tranchent par leur mélachromasie sur les autres éléments; la thionine les colore aussi métachromatiquement; en outre, elles ont une affinité très accusée pour les colorants basiques (dahlia , violet de gentiane, vert de méthyle, safranine, bleu de toluidine, héma- toxyline). Leur taille est d'environ 8,5 fz; leur forme est extrêmement variable: elles sont arrondies, globuleuses ou fusiformes. Leur r\toplasma est bien développé; il est rempli de granulations franchement basophiles, se colorant métachromatiquement avec le bleu de Unna et la thionine. Ces éléments présentent ainsi tous les caractères des mastzellen. (l Je dois ces pièces à l'obligeance du I)r Devez. -' L'exs u des viscères n'a révélé aucune lésion. — 282 — Le noyau est unique, ovalaire, le plus souvent central, mais parfois excentrique; il n'est bien visible que dans les éléments pauvres engranula: lorsque celles-ci sont abondantes, elles peuvent le masquer complètement, et il ne trahit sa présence que par une tache claire d'intensité variable. La répartition des mastzellen dans le ganglion lymphatique du Didei- phys est irrégulière; elles sont, surtout abondantes dans l'épaisseur de la capsule et des sepla qui en partent; mais on en observe aussi entre les mailles du tissu réticulé interfolliculaire, ou à la périphérie des follicules; elles sont plus rares à l'intérieur des follicules. Les vaisseaux sanguins n'en renferment pas. Le Didelphys lanigera, que j'ai examiné, offre ainsi l'exemple d'un gan- glion lymphatique dans lequel les mastzellen représentent un élément de structure non négligeable; en effet, on en compte par place près de i5o par millimètre carré. En terminant, je signalerai le développement du tissu réticulé inlerfolli- culaire, dont les mailles se dessinent avec une netteté remarquable. KÉRATITE INTERSTITIELLE CHEZ LÉ PaGELLUS CENTRODONTUS Cu\'. F.T VâL. , par Auguste Pettit. (Laroratoire MtniTiME du MusÉnuM d'uistoire naturelle.) Au cours de l'été dernier, un certain nombre de Poissons conservés dans l'aquarium du laboratoire de Talihou ont présenté des troubles oculaires; ceux-ci affectaient surtout les Animaux récemment capturés. Plusieurs espèces vivant dans les bacs ont été ainsi atteintes (Vives, Labres, Pagels, etc.); mais ce sont les Pagels (Pagellus cenlrodonlus Guv. et Val.) qui, de beaucoup, ont été les plus éprouvés. L'affection (1) débutait par une opalescence légère de la cornée; bientôt, le globe oculaire paraissait sortir de l'orbite, et au bout de quelques jours (quatre, cinq au maximum) l'animal semblait atteint d'une exopthalmie extrêmement accusée; sur des Pagels mesurant en moyenne 3o centimètres de longueur, la cornée faisait au-dessus des téguments une saillie de 3o mil- limètres. La masse ainsi exorbitée avait une consistance gélatineuse; elle affectait l'apparence d'une sorte de cylindre muqueux parsemé de taches hémorra- giques, se résolvant à la loupe en un lacis de vaisseaux. Dès que les lésions atteignaient une certaine intensité, le Pagel devenait incapable d'éviter les obstacles cl se heurtait constamment aux parois du (i) Chez tous les Animaux observés, les deux yeux étaient atteints simultanément, — 283 — bac: bientôt il abandonnait la position horizontale pour flotter perpendi- culairement la tête en bas. Cette affection n'était pas fatalement mortelle : quelques rares Poissons, légèrement atteints, il est vrai, ont guéri; chez d'autres, le globe oculaire , après s'être ulcéré, se vidait complètement, et l'Animal survivait, au moins pendant quelques jours, à la perte de ses organes visuels ; mais, en général , les Pagels succombaient rapidement. Les globes oculaires, ainsi altérés, examinés à la période d'état, se pré- sentaient dans les conditions suivantes : L'exopthalmie , signalée ci-dessus, n'est qu'apparente; en réalité, la por- tion basale de l'oeil a conservé ses rapports normaux avec les os du crâne . mais la cornée a subi un tel accroissement de volume que les globes ocu- laires paraissent sortis de l'orbit?. Les lésions sont presque exclusivement limitées au segment antérieur et intéressent surtout la cornée. Celle mem- brane forme une masse œdématiée de q5 à 3o millimètres d'épaisseur, farcie d'une infinité de petits cocci(1), mesurant environ 0.8 f*. Pagi'llus centrodontus Cuv. et Val. Individu alteint de kératite interstitielle, vu de l'ace. Les lésions consistent essentiellement en une infiltration du tissu cornéen; la substance propre ne présente pas d'altérations profondes; mais les espaces inlerfibrillaires sont anormalement distendus par des exsudais muqueux parsemés (le leucocytes; en outre, le parenchyme cornéen esl Creusé de vaisseaux sanguins dont le nombre et le calibre augmentent à mesure qu'on se rapproche de la membrane de Descemet: en certains points mômes, l'abondance des néoformalions capillaires communique aux coupes une apparence angiomalcuse. ll) Faute du matériel nécessaire, je n'ai pas pu cultiver ce microorganisme. — 284 — Ces altérations se rapprochent ainsi très sensiblement de celles qu'on observe, chez l'Homme, dans la kératite interstitielle ou parenchyma- teuse. Un dernier l'ait est à signaler : chez tous les Poissons, vivant dans les bacs de l'aquarium et présentant des troubles oculaires, la fonction chroma- tique a été constamment troublée; d'une façon générale (Vives, notam ment), les téguments blanchissaient en même temps que l'affection ocu- laire s'aggravait, et, dans le cas où la vision se l'établissait, l'Animal récupérait la faculté d'harmoniser sa coloration avec celle du fond ;1). Œdème expérimentai chez le Poulpe (Octopus vulgaris Lam.), par Auguste Pettit. (LakORATOIRK MARITIME DU MuSKUM d'hISTOIRK NATURELLE.) Chez la plupart des Vertébrés, il est assez malaisé de provoquer de l'œdème expérimentalement; chez le Poulpe, au contraire, ce résultat peut être obtenu avec la plus grande facilité : il suffit de poser une ligature en un point quelconque d'un ou de plusieurs bras pour que la portion distale se décolore et se gonlle bientôt de façon à doubler ou même à tripler de volume; le membre, ainsi lié, gît inerte; il est blanc et donne au lou- cher la sensation d'un épais manchon gélatineux enserrant un axe résis- tant. A la coupe macroscopique, on constate que le lissu musculaire n'a pas sensiblement changé d'aspect , mais qu'il est entouré d'une masse muqueuse à laquelle est due l'augmentation de volume signalée ci-dessus. L'examen microscopique montre que le manchon, qui enveloppe le lissu musculaire, est exclusivement formé de cellules et de fibres conjonctives séparées les unes des autres par un abondant exsudât oedémateux. Ces phénomènes se produisent avec une assez grande rapidité; ils n'exi- gent guère plus d'une heure pour se manifester et ils acquièrent leur maximum d'intensité au bout de six à dix heures. Ils ont un retentissement fâcheux sur la vie de l'animal qui, en général, succombe très rapidement; (" Les faits pathologiques continuent ainsi les expériences de Pouchet relatives à la dépendance de la fonction chromatique vis-à-vis de l'appareil oculaire. (Voir Recueil principal des Œuvre» de Ch.-H.-G. Pouchet. p. 27^ et suiv., 1 \ol. in-8°, Paris, 1903, ou Journal de l'Ânatomie, 187!).) — 285 — on effet, ils ue soûl |»as limités au bras lié, mais s'étendent eu même temps à d'autres régions du corps. Octopus vulgaris Lain. Œdème d'un des bras provoqué par une ligature placée en L La production de ces œdèmes, leur rapidité d'apparition ainsi que leur intensité sont vraisemblablement en rapport avec la circulation lacunaire, ainsi que semblent en témoigner les ligatures placées à la base des bras: dans ce cas, les sinus céphaliques se gonflent très rapidement, les yeux s'exorbitent sous l'influence de cette distension et toute la région péri- oculaire s'œdématie. — 286 — Sun LA GERMINATION DES OcHNÂCEES, PAR Ph. VAN TlEGHEM. On ne connaît pas encore le mode de germination des Ochnacées. Le Diporide pourpre, cultivé dans la serre tempérée du Muséum'1', y fleurit, il est vrai, et y fructifie abondamment chaque année; mais bien que les fruits parussent arrivés à pleine maturité, les diverses tentatives pour en obtenir la germination étaient demeurées jusqu'ici sans résultat; aussi avais-je dû, dans mon Mémoire sur cette famille, laisser subsister, à mon grand regret, une lacune sur ce point !*\ Un nouvel essai, entrepris récemment à ma demande par notre habile chef des serres, M. Cérôme, a été plus heureux et m'a mis en mesure de combler aujourd'hui cette lacune. Après que la radicule a percé d'abord le tégument de la graine, puis le péricarpe de la drupe pour s'allonger vers le bas et former la racine terminale, la tigelle ne s'accroît pas et les deux cotyles plan-convexes de- meurent en place dans le fruit, où leurs réserves oléo-amylacées s'épuisent peu à peu. Seule la gemmule s'allonge vers le haut, parait à la lumière et forme la tige épicotylée. En un mot, les cotyles sont, comme on dit, hypo- gées. Avant de produire sa première feuille complète, bientôt suivie d'autres feuilles semblables, la tige épicotylée forme d'abord successivement, éche- lonnées sur ses flancs suivant la divergence 2/5 , plusieurs et parfois jus- qu'à cinq petites écailles triangulaires. La racine terminale a, sous l'assise pilifère, dont quelques cellules seu- lement se prolongent en poils absorbants dans les conditions de la culture, une écorce épaisse, limitée en dehors par une assise subéreuse, en dedans par un endoderme, tous deux normalement caractérisés. C'est dans la seconde assise corticale, au-dessous de l'assise subéreuse, que se forme le périderme. L'écorce est donc conservée ici, an lieu d'être, comme d'ordi- naire, exfoliée par un périderme d'origine péricy clique. Considérée à la base de la racine, la stèle est relativement épaisse, avec un péricvcle unisérié, huit faisceaux ligneux très courts, réduits à quelques vaisseaux groupés en triangle , et autant de minces faisceaux libériens alternes , W Celle planfe est cultivée sous le nom inexact de D. atropurpuraum A.-P. de Candolle. C'est bien, comme cette espèce, un Diporide de la section des Uniflores, mais elle en diffère nettement par la dimension moindre et la forme différente des feuilles. Pour lui laisser du moins la partie du nom qui rappelle la couleur rouge vif du calice et du gynophore fructifère, je l'ai nommée l). pourpre (D. pur- pureum v. T.). (Ann.det Sciences uA., 8e série, Bot., XVI, p. 3Go, 1902.) (2' Loc. cit., p. 188 et p. 364, 190a. — 287 — en (orme d'arc, disposas autour d'une large moelle parenchymateuse. Le pachyte s'y forme de bonne heure à la place et suivant le mode ordinaire. Quand on descend le long de la racine terminale, la stèle va se rétrécissant peu à peu , en même temps que décroît le nombre de ses faisceaux ligneux et libériens. Aussi, à deux centimètres environ du collet, n'y compte-t-on déjà plus que six faisceaux de chaque sorte. La formation périphérique du périderme, qui permet la conservation de l'écorce, jointe à la largeur de la stèle et au grand nombre de ses faisceaux, donne à la racine de cette plante un caractère remarquable. Considérée à un centimètre environ au-dessus du collet, la tige épicotylée a un épidémie dont bon nombre de cellules se prolongent en autant de grosses papilles et qui, de bonne heure, prend des cloisons tangentielles pour former le périderme. L'écorce sous-jacente n'offre pas encore trace du crislarque qui s'y développera plus tard, comme on sait; l'endoderme y est amylacé. Elle ne renferme pas encore de méristèles, ce qui s'explique par l'état rudimentaire des feuilles supérieures. Le péricycle a déjà des fibres, à membrane encore peu épaissie et lignifiée, disposées en arcs minces, séparés par des cellules de parenchyme. Entre le liber et le bois pri- maires, l'assise génératrice a déjà fonctionné et produit une mince couche de pachyte. En passant do la racine terminale à la tige, le périderme se déplace ici , comme on voit, passant de la seconde assise corticale dans la première à 1'épiderme dans la seconde. s Structure et affinités des Erythroxylacêes. Un nouvel exemple de cristarque. PAR Plî. VAN TlEMIEM. Etabli par 1*. Rrowne en 17.56 ' , pour deux plantes de la Jamaïque, el classe d'abord par A.-L de Jussieu parmi les Malpighiacées, le genre Erylhroxyle (Erythrascylum) a été considéré par Kunlh, dès 1821, comme le type unique d'une famille distincte, les Erythroxylées w. Admise d'abord par les botanistes qui ont suivi, notamment A. -P. de Candolle (182^), A. de Saint-Hilaire (1829), Endlicher (18/io), Ph. de Martius (i843), Lindlej ( 18/17), Ad. Brongniart ( i85o), Decaisne ( 1868), celte famille a été supprimée comme telle el incorporée comme simple tribu à la famille des Linacées par Bentbam et Hooker en 1862 (i) el, plus tard, par Haillon " P. Baowm, The civil andnat. Hittory ofJatnaïea, p. -'.78, 1766. '•' lliJMitoLDT, BoflPLAHD et Kumii, Nova gênera et speciet, V. p. 17."). i8ai. Bertham el UookKii, Gênera, 1, j». -jM, i8->, 1901). ■'-) Loc cit., p. 35g. M Loc. cit., p. :558. W Loc. cit., p. 337. — '295 — En somme, la place des Erythroxylacées clans la Classification est donc bien, sinon dans les Linace'es, comme le voulaient Bentham et Hooker, el à leur exemple Bâillon, du moins à côté de cette famille. Ce sonl les Mal- pighiacées qu'il convient d'éloigner beaucoup de ces deux familles, en les rangeant dans un ordre différent de celui dont elles font partie. r EWMERATION DES ESPECES DV GENRE DeNDKOBIUM (ORCHIDEES) FORMANT LA COLLECTION DU MvSEVM DE PâRlS, PAR M. E.-A. FlNKT. Bien que le genre Dendrolnum soit assez incomplètement représente dans l'Herbier du Muséum, il est cependant nécessaire, à cause du grand nombre d'espèces, d'y faire un certain nombre de coupes ou sections. Celles qui sont adoptées ci-dessous, sont fondées presque uniquement sur le port de la plante ; il a été impossible de s'appuyer sur l'organisation infiniment plus fixe de la fleur, beaucoup d'échantillons manquant de fleurs ou en ayant seulement dans un état insuffisant de conservation. Il ne faut donc considérer ces sections que comme des groupements arti- ficiels, destinés uniquement à permettre un rapprochement rapide et nul- lement une comme méthode absolue de classification. Ces sections sont définies dans le tableau suivant : Poli* eiiuitartia. Foi.lA TKKKTIA foma pi.ana ukwiiiianacka Mil, COMAOB* caulis 1ère a liasi na | n«- ' ml apirem folialus. Infloresccnlia terminalis vel simul terminalis et lateraiis; racemi niultillori ; si api cvoluli. In 11. sein [)er lateraiis vel pscwlo- tcrmiualis ; rncemi 5, 6 rarins 3,3, lloril'eri ; 9eapi hi'iu issimi ' vel obsoleti. 'intl. terminalis, 1 vi'l lateraiis ; folia S. S. aulis Si il 11 III ail apieem l'oliatus. / lull. liTiniiialis ; ' Folia i.3. , Labelli unguis cum columnae petleailnatus, ealcar evolutum fi n gens caulis basi pseu- ilo-bulbosus su- pra folialus... . caulis undique foliatus Labellumliberum vel l'ereliberum. Folia et vagins persistantia, valde coriaces Folia ileciilua, merabraiiacca ; vagina> membranai-iM' Mcnliim brève, obtusum; label- luiii Pcro liberum ( i fol apuil I). aggregatiini, s apuil D. ca- ptllipoi) Mi'iilum l'iongatum , ealcar lin- gens ; Iabellmii cum coluiiin.i' peile BiInaluiD | folia bina 1. ApORUM. 2. Stronctlii. 3. VlRGATA. 4. Pl-IMLONDM. 5. Stai'.iiviiiiiiim. (i. DisTiiaioeiivi.r.A. 7. EuDINDnORIOM. p.seudo - llIllllMSIl . rolium nnii'iiiii . CniiiiicbulboRun ; fnlinin nnieum. S. Drnstfi.ora. 9, DlNIIftOI OR1 M . 10. Sun ii i ii I I . ( Alun». 12. Hhiiorii ii, — 296 — Section I. - - Aporum. Dendrobii m anceps Swarlz [Svn. Aporum anceps Lindley]. — Tennasséihu et îles Andamans (Helfer, n° 5o65); vallées tropicales des Sikkim Himalaya (Pantling, n° :>58; Hooker et Thomson); Indo-Chine (D'Talmy). — ATRO-piRPUREiM Miquel [Syn. Oxystophyllum atro-purpureum Bhime]. — Java (Zôllinger, n° 1283). — concinnum Miquel [Syn. Oxystophyllum carnosum Bhime]. — Gochin- chine (Godefroy ) ; Java (ex herh. Leyde). — cokcihntjm Miquel, var. rigidum A. Finet [Syn. Oxystophyllum rigidum Blume]. — Java (Leschenault; ex herb. Leyde: Zôliinger, n" 833). — excavatum (?) Miquel [Syn. Aporum incrassatum? Blume]. — Tennas- sérim et îles Andamans (Helfer, n° 5o66); îles Philippines, île Para- gesa (Marche, B, n° 110): Java (ex herb. Leyde et Lechesnault?). — incrassatom Miquel [Syn. Aporum incrassatum? Blume]. — Iles Mo- luques, Bawak (Gaudichaud). — indivisum Miquel. — lies Philippines : Manille (Gaudichaud, voyage de la Bonite, n° 129: Cumming, n° 2068); Luçon central (Loher, n° h'jh). — lunatcm (?) Lindley. — Archipel papou : ile Waïgheou (Dumont d'Ur- ville); Philippines : Manille (Cumming, n° 21 36). — Serra Lindley [Syn. Aporum Serra Lindley]. — Inde : Pinang (Wallich . n" 2021); Philippines : Manille (Gaudichaud, voyage de la Bonite . n° 12 4); Java (Commerson, Blume : syn. Macrostomium aloefolium Blume); Bornéo (Chaper). — terminale Parish et Reichenbach. — Sikkim Himalaya (Pantling, n°336). Section II. — Strongyle. V Dendrobiu.m aciculare Lindley. — Iles Philippines : Luçon central (Loher. n° 487). — Bowmanmi Bentham. — Australie : Moreton hay (Leikhardt); Camp- in-heaven (Verreaux, n° 160). — crispait»! Swartz. — Nouvelle-Guinée occidentale : Mierkus ( Jacqui- not); Taïli (Forster, n" 17/i; Hombron. voyage de V Astrolabe et de la Zélée: Vesco; Lépine. n° 20; Thiébault). — gracile (?) Lindley [Oinjchium gracile Blume]. — Java (e\ herb. Leyde). — Mortii F. v. Mueller. — Australie (Verreaux). — striolatum Beichenbacli f. [syn. D. Millieani F. v. Mueller]. — Tas- manie : île Flinders (J. Milligan. n° 22). — suri latim Lindley [syn. Onychium subulatum Blume»]. — Java 1 ex herh. Leyde; Zôllinger, n" 836 el 3o43). — 297 — Dendrobium tenellum Lindley [syn. Onychium lenellum Blume]. — Java (exherb. Leyde: Zollinger, n° 9195); Bornéo (Beccari, n° 128A); Tonkin occidental : Dong-Thô (Bon, nos 57/1C) et 60^19). — teretifolium B. Brown. — Australie : Port Jackson (Baudin, nn '18). Section III. — Vîrgala. Dendrobium Blumii Lindley [syn. Onychium fimbriatum Blume]. — Java (ex herb. Leyde). — crumenatum Swartz. — Birmanie (Griffith, n"5 5i65 et 5i 48 , 2o5 et 1903); Gochinchine : Tu-duc, province de Bien-hoa (A. Begnier, n° 1 36); monts de Pursat (Godefroy, n° Wi): Java (Leschenault); Célèbes (de la Savinière, nn 3 1 8 ) ; Céram (Jacquinot); Philippines: Manille (Cumming, n" 2o45); Luçon central (Loher, n" h 21). — poDAc.RARiA Hooker f. — Tonkin occidental : Hien-Lë (Bon, n" 53 21 3 et làj). Skction XI. — Cudrlia. Dendrobium angulatitm Lindle\ [Syn. Desmotrichum angviatum Munie; Dendrobium homonymum Steudel |. — Java (herb. Leyde: Lesche- naull , n' 622). — 303 — Dëndkobioh àNGOSTiKOLiDM Lindley [S\ n. Desmotrichum angustifolium Blume]. — Java (lierb. Leyde). — Ai'i'ENDicuLATiM Lindlej | S\ n. Desmotrichum appendiculalum Blume]. Java (herb. Leyde). — comatuw Lindley [Svn. Desmotrichum comatum l!lume|. — Java (heil>. Leyde). — coNviîvuM Lindley [Syn. Desmotrichum convexum Blume |. — Java (herb. Leyde). . — grandi FLOKBH Lindle\ [Syn. Dcsinolriclium .'paiidijlorum Blâme]. — Java (herb. Leyde) ; Chine, province de Kouy-tcheoa (Simon, n" i(>); Indo-Chine : Tonkin occidental, à Vô Xà, dans les monts Chua hac (Bon, n" 2847). — HUPiDDH A. Bichard. — île Vanikoro (Lesson, n° kk)\ fies Saiomou (Hombron, Le Guillou). — Ki nsti.eri Hooker f. | Syn. D. flabellum Beichenh f. pro parte]. — Co- clunchine : Saison (Haffner). — Macr/ëi Lindley [Syn. D. nodosum Dalzell; D. Rabmti Limite) |. — Inde : Nillgherries (Thomson); Malabar et Concan (Stocks et Law): Khasia-hills (Hooker et Thomson); Sikkim-Himala\a (Panlling, ii° 266). — îM.icATiLE Lindlev [Syn. Desmotrichum Jimbriatum Blume]. — Java ( herb. Leyde). — umbellatum Beicheubach f. [Syn. Cadetia umbellata Gaudichaud]. — Iles Modiques : Bawak (Gaudichaud). — xantiioleucom Beichenh. f. — Java (Labillardière). Section XII. — Rliizobinm. Df.nuroiîiim hngdiforme Swarlz. - - Australie : environs de Sidnej 1 Vei- reaux, n° 3Ao; Arnoux, n° 22 ). Tasmanie, détroit d'Enuecasteaux (Guichenot?). — Nouvelle-Calédonie : Balade (Vieillard, n i3'i<> . Sor. I/V BoLBOPHYLLCM NODVEAV DP CoNGO , PAR M. E.-A. Imnet. Bolbophyllum papillosum nov. sp. Herba opiphyta, pumila. (iuulis repens, pseudo-bulbis cœspilosis , approximatis. Pseudo-bulbi ovati, seniors lel i;i(. Cette politique n'avait pas varié depuis i56i et il est bien probable que les Chevaux et les Juments , les Lions et les Onces , les Lévriers et les Faucons destinés à Charles IX en échange de bois destinés à faire des mâts ou des james pour les galères d'Alger n'ont jamais franchi la mer. Ce furent autant de victimes de moins pour les arquebusiers, lorsque, le 21 janvier i583, travaillé de visions étranges, ayant vu en songe des Fauves qui s'arrachaient ses propres membres, Henri 111, après avoir été communier aux Bons- hommes de Migeon près Chaillot(3), confondit dans une même destruction tous les animaux de sa ménagerie. Carnassiers, ruminants, etc., tout fut odieusement massacré, et c'est seulement un peu moins d'un siècle plus tard (pie la volonté du Grand Roi vint, en créant Versailles, réparer le désastre. nute al sujet du squelette de l'/el'yorms ingens, par Guillaume Grandidier. A coté de la faune actuelle de Madagascar déjà si caractéristique de ce petit continent zoologique vivait, à une époque encore récente, tout un autre groupe d'animaux dont les plus remarquables sont, parmi les Mam- mifères, les grands Lémuriens des genres Megaladapis et Archœolemur et, parmi les Oiseaux, les ,*Epijomis. Leur extinction ne remonte pas à un nombre de siècles très considérable, car ils ont été contemporains de l'Homme et, sur beaucoup de leurs vestiges, on trouve des traces de travail humain. L'existence de cette faune sub-fossile a été signalée pour la première fois, à l'Académie des sciences, en i85i, par Geoffroy Saint-Hilaire, qui avait (0 Lettres de Catherine de Médina, t. I, ]>. aaô. 1KN0, in-'.° {Ihcum. Inéd.). (-> Mémoirez-Jmtrnmi.r de Pierre de VEsloile, t. II. Journal de Henri 111. Paris. 1870, in-8°, p. 99. — 319 — reçu de la cote sud-ouest de Madagascar des œufs et quelques débris d'os- sements. Il les avait décrits sous le nom $ Mpyornis maximus. Pendant la longue période qui s'est écoulée de i85i à i8q3, sauf les travaux de MM. A. Milne Edwards et A. Grandidier [l\ aucun document important n'a été publié à ce sujet et l'étude paléontologique de Madagascar n'a été reprise que dans ces dernières années, pendant lesquelles plusieurs voyageurs ont recueilli des collections importantes déposées soit au Muséum d'histoire naturelle de Paris, soit au Musée britannique à Londres. Malheu- reusement, les nombreuses difficultés qui , dans un pays sauvage et malsain , s'opposent à des fouilles méthodiques et scientifiques ont empêché de rap- porter des squelettes complets pouvant être montés (2). Il en est résulté que les savants qui ont étudié ces récoltes ont décrit un grand nombre d'espèces qui ne sont différenciées que par la (aille ou qui sont basées sur un os unique. Le but de la présente note n'est pas de discuter la valeur de ces espèces, ce sera l'objet d'un travail ultérieur, mais seulement de montrer la recon- stitution (3) de la partie inférieure du squelette du plus grand des Mpyornis, qui est, je crois, en même temps, le plus grand des Oiseaux connus. J'ai rapporté ces ossements, dont plusieurs sont nouveaux, de la côte occidentale de Madagascar, des environs de Belo , oii ils étaient enfouis dans les dunes de sable qui bordent la mer, gisement différent de celui des restes de Lémuriens, d'Hippopotames et de plusieurs autres espèces à'Mpyornis, généralement de plus petite taille, qu'on ne trouve qu'à quelques centaines de mètres dans l'intérieur des terres, dans les bas-fonds ou les marais. Ces ossements , qu'il faut attribuer, momentanément au moins , à 1\ Epyor- nis ingens (Milne Edwards et Grandidier) [car peut-être, dans l'avenir, faudra-t-il , après comparaison des pièces originales entre elles , identifier cette espèce avec VMpijomis Titan (Andrews) décrit quelques mois avant 1' Epyornis ingens , d'après des documents rapportés à Londres par M. Last. ] , étaient mêlés à de nombreuses coquilles d'œufs. Nous avons pu nous (1) Observations sur le gisement des œufs iWEpyornis , par A. Grandidieb (Complet; Rendus do l'Ac. des se. du 9 septembre 1867). — Sur les découvertes zoologiques laites à Madagascar, par A. Grandidier (note de M. H. Milne Edwards dans les Comptes Rendus de l'Ac. des se. du ik décembre 1868). — Nouvellesob- servations sur les caractères zoologiques et les atlinilés naturelles de Y/Kpyoriiis de Madagascar, par A. Milne Edwards et A. Grandidier (Annales des sciences natu- relles, Paris, 1869). ' Il n'existe à l'heure actuelle que deux squelettes complets d'.Kpvornis; ils oui été reconstitués avec des ossements provenant de plusieurs individus. Ce sont des animaux de (aille moyenne, appartenant à l'espèce Ep. Hildebranti. L'un est au musée Rothschild, à Tring en Angleterre, el l'autre au Musée Britannique, à Londres* (:i' Cette reconstitution a été l'aile dans le laboratoire cl. sous la liante direction de M. le professeur Oustalel , par les soins habiles de M. Terrier, chef de l'atelier de taxidermie. s — 1520 JBpyornia iiigpm (réduction an dixième environ). 321 /Epyornis ingen» (réduction au dixième environ). Muséum. — u. a/i — 322 — assurer que ces fragments avaient appartenu à des œufs énormes analogues à ceux dont il existe plusieurs exemplaires au Muséum de Paris et dont la contenance est de 9 à 10 litres. Dans son mémoire de i85i, Geoffroy Saint-Hilaire avait attribué ces mêmes œufs à Y /Epyornis maximus, la seule espèce du genre connue alors. C'est une erreur qu'il importe de signaler et de réparer, car tout semble indiquer que ces œufs doivent être rapportés à l'animal qui nous occupe. La partie du squelette de Y /Epyornis ingens tel qu'il vient d'être recon- stitué peut être comparé à celui d'autres groupes d'Oiseaux et aider ainsi à placer la famille des /Epyornis dans la série zoologique : il en est trois avec lesquels il a des analogies; ce sont les Aptteryx et les Dinornis de la Nou- velle-Zélande, et les Emeus de la Nouvelle-Hollande. 11 est intéressant de re- marquer que tous ces animaux appartiennent à la faune océanienne avec laquelle la faune malgache a déjà des liens si étroits. N'y aurait-il pas là une nouvelle preuve à apporter de l'existence de la Lémurie ou plus exacte- ment de l'amas de terres qui , à l'époque tertiaire , permettait probablement des communications entre les îles de la Sonde et Madagascar' ? Les analogies entre l'Aptéryx et YJEpyornis ingens résident surtout dans la forme du bassin et daus les péronés; les proportions relatives entre le tibia et le métatarsien sont aussi les mêmes. Quant aux fémurs, ils sont différents; tandis que celui de Y /Epyornis est court et massif, celui de l'Aptéryx est long, incurvé et plutôt grêle. U/Epyornis se distingue encore de l'Aptéryx par l'absence de doigt postérieur. U /Epyornis ingens se rapproche de l'Emeu par la configuration de son bassin , son fémur et la forme de ses doigts ; il s'en écarte par son tibia , son péroné et surtout son métatarsien, qui est long et mince chez l'Emeu, tandis qu'il est massif et relativement plus court chez notre Oiseau. Enfin, Y /Epyornis a un air de parenté très marqué avec les Dinornis. Si on prend chaque os en détail, on constate évidemment des différences; néanmoins les relations des os entre eux sont les mêmes, en particulier si on compare Y /Epyornis ingens au D. crassus et au D. éléphant opus ; même fémur massif et court, même tibia long et aplati, même métatarsien large et plat, à section triangulaire à sa partie supérieure, à section aplatie à l'origine des poulies des doigts. U faut cependant remarquer que les pha- langes des Dinornis sont plus longues et que le fémur est plus dégagé du bassin. Parmi les constatations importantes que cette nouvelle pièce permet de faire, il faut signaler la brièveté des doigts de Y /Epyornis; ils sont au nom- bre de trois et comprennent : le doigt externe cinq phalanges, le médian quatre et l'interne trois; ce qui écarte immédiatement toutes les hypothèses qui ont fait successivement de Y /Epyornis un Rapace, un Echassier et un Palmipède, alors qu'en réalité c'est un Brévipeune. Le fémur de YMpyornis ingens est remarquablement court et massif; — ;ï23 — ses extrémités, comme d'ailleurs celles du tibia et celles du métatarsien , sont très développées , ce qui indique une puissance musculaire considérable. Au- tant que certaines analogies peuvent le faire supposer, Y/Epyornis devait avoir le corps assez bas. Son aspect devait être celui d'un Aptéryx de di- mensions colossales. Le libia dans toute sa partie moyenne est très aplali antéro-postérieu- rement, ce qui l'écarté de l'Aptéryx et de la plupart des autres Oiseaux, chez lesquels il est généralement arrondi. Enfin le métatarsien présente chez YJEpyornis ingens, cette particularité d'être plus large à son extrémité supérieure qu'à son extrémité inférieure, ce qui est le contraire de ce qui se passe chez la majorité des Oiseaux. Les principales dimensions sont : / Longueur totale o,'\h Largeur de la partie supérieure (y com- pris la tète fémorale) 0,19 Largeur de la partie inférieure >,ao Circonférence au point le plus étroit de la diaphyse 0,260 Longueur totale 0,78 [ Largeur de la partie supérieure 0,1 8 \ Largeur de la partie inférieure 0.16 . Circonférence au point le plus étroit de I 11)13 ■••••••• 1 1 • 1 la diaphyse 0,2 1 Epaisseur antéro- postérieure en ce même point 0,0/16 \ Epaisseur latérale en ce même point. . 0,08 Longueur totale 0,62 Largeur de la partie supérieure 0,17 Métatarsien . . . / Largeur de la partie inférieure 0, 1 6 ' . ( 1 " trochlée externe .. . 0,0/1 5 Epaisseur \ „. ,,, ,-,. ,. , r. , , , < 2 trochlée médiane . . 0,06 des trochlees. J -, . ._ [ 6 trochlée interne ... 0,0 n a Note sdr quelques Tétragonopteres de l'Amérique centrale appartenant à la collection du museum, par M. Léon Vaillant et J. Pellegrin. En 1868, M. Bocourt a fait connaître quelques Poissons de l'Amérique centrale appartenant au genre Tetrago>to[>lerus^K Ces animaux proviennent C Note sur les Poissons du genre Télragonoptères provenant du Mexique et de Guatemala (Ami. des Se. nat., 5e série, t. IX, p. 62). ah. — 32/4 — soit de recherches personnelles de ce zélé voyageur au Guatemala, ils ont été pris à Bélize (Rio Mullins) à Chinautla , à Gohan, soit de dons laits par M. Boucard et M. Méhédin, ceux-ci ayant recueilli les exemplaires dans la province de Guernavaca (Mexique). Des diagnoses en ont été données brièvement, comme c'est l'usage dans une prise de date , c'est ce qui nous engage à préciser an peu plus les caractères de ces Characinidœ, pour permettre de mieux apprécier la valeur de ces espèces, en attendant l'achèvement de l'ouvrage où elles doivent être décrites et figurées. 1. Tetragonopterus cobanensis Bocourt. La hauteur du corps est comprise 3 fois à 3 fois i/3 dans la longueur, la longueur de la tête 3 fois \j-i à h fois. Le museau est plus court que l'œil. Le diamètre de celui-ci, qui égale la largeur interorbitaire , est con- tenu 2 fois 3/4 à 3 fois dans la longueur de la tête. Le maxillaire s'étend presque jusqu'au-dessous du centre de l'œil. Les branchiospines minces, serrées et assez longues, sont au nombre de 1 1 à la partie inférieure du premier arc. La nageoire dorsale commence un peu en arrière des ven- trales. L'anale est un peu moins longue que l'espace compris entre les deux dorsales. La pectorale arrive à l'origine de la ventrale. La caudale est nettement fourchue. Il y a A ou 5 séries d'écaillés entre la ligne latérale et la ventrale. Ardoisé au-dessus, gris bleuâtre sur les côtés. Une ligne longitudinale jaune. Un point noir au-dessus de l'origine de la ligne latérale, une ligne noire sur le milieu du pédicule caudal et la nageoire. D. n. A. a3-afl. Éc. 7/35-37/6. N° 5219. Coll. Mus. — 9 ex. Hlc Vera Paz. Goban Bocourt. N° 5220. Coll. Mus. — 1 1 ex. Hle Vera Paz. Goban. Bocourt. Cette espèce se distingue facilement du T. œneus Gùnther par son anale plus courte, elle doit être assez voisine du 7'. argentalus Baird et Girard (lj. 2. Tetragonqptebus mtidus Bocourt. La hauteur du corps est contenue -2 fois 2/3 dans la longueur, la lon- gueur de la tête 3 fois 3/À.Le profil est droit. L'œil, dont le diamètre égale ou est légèrement inférieur à l'espace interorbitaire est compris 3 fois à 3 fois i/k dans la longueur de la tête. Le maxillaire dépasse largement le bord antérieur de l'œil. Les branchiospines sont minces, espacées et assez courtes. On en compte 1 1 à 12 à la partie inférieure du premier arc. La (1> Les exemplaires types du Tetragonopterus oaxacanensis Boconrt n'ont pu être retrouvés. Il est probable qu'il doit rentrer dans la synonymie du T. coba- nensis Botourt. V>5 dorsale commence en arrière des ventrales. La pectorale, qui fait les 4/5 de la tête, arrive à la ventrale qui atteint l'anus. L'anale égale à peu près l'es- pace compris entre les deux dorsales. La caudale est nettement fourchue. Il y a 6 séries d'écaillés entre la ligne latérale et la ventrale. Ardoisé au-dessus, gris bleuâtre au-dessous. Point noir à l'origine de la caudale. D. 10-11. A. 2 1.9.3. Ec. 7/36-37/8. N" 5191. Coll. Mus. — 3 ex. Guernavaca (Mexique). Boucard. Cette espèce se distingue du T. cobanensîs par ses formes plus ramassées, ses branchiospines plus courtes. Elle se rapproche des T. mcœkanus Filippi et T. argentatus Baird et Girard. 3, Tetragonopterus fui.gens Bocourt. La hauteur du corps est contenue 2 fois 1/2 à 2 fois 2/3 dans la longueur, la longueur de la tête 3 fois i/4. Le profil se relève assez fortement à l'occiput. L'œil, dont le diamètre est inférieur à l'espace interorbitaire , est contenu 3 fois i/4 dans la longueur de la tête. Le maxillaire arrive presque jus- qu'au-dessous du centre de l'œil. Les bronchiospines sont minces, moyennes, au nombre de 1 2 à la partie inférieure du premier arc. La dorsale commence en arrière des ventrales. La pectorale fait les 4/5 de la tête et arrive à la ventrale qui atteint l'aims. L'anale est à peine inférieure à la distance qui sépare les deux dorsales. La caudale est fourchue. Les écailles portent des stries. 11 y en a six rangées entre la ligne latérale et la ventrale. Ardoisé au-dessus, gris bleuâtre sur les côtés. Ligne noire sur le pédi- cule caudale et la nageoire. D. ii. A. 2.3-24. Ec. 7/35/8. N° 5194. Coll. Mus. — 2 ex. Guernavaca (Mexique). Méhédin. Cette espèce paraît difficilement séparable de l'espèce précédente. h. ÏETIUGONOPTERUS F1NITIMDS BoCOUll. La hauteur du corps est contenue 2 fois 4/5 à 3 fois dans la longueur, la longueur de la tête 4 fois à 4 fois 1/2. Le profil est légèrement arrondi. Le diamètre de l'œil, qui est inférieur à l'espace interorbitaire, est contenu 3 fois à 3 fois i/4 dans la longueur de la tête. Le maxillaire dépasse large- ment le bord antérieur de l'œil. Les branchiospines sont minces, serrées, assez longues. Il y en a 12 ou i3 à la partie inférieure du premier arc. La dorsale commence un peu en arrière des ventrales. La pectorale qui l'ail les 4/5 de la tête environ, atteint ou n'atteint pas la ventrale, qui arrive au moins à l'anus. L'anale est supérieure à la dislance qui sépare les a dor- sales. La caudale est fourchue. Les écailles sont striées. Il y en a G rangées entre la ligne latérale et la ventrale. — 326 — Ardoisé au-dessus, gris bleuâtre sur les côte's , jaunâtre en dessous. Un point arrondi foncé plus ou moins net au-dessus de l'origine de la ligne latérale et une ligne noire foncée sur le milieu du pédicule caudal et de la nageoire. D. 11. A. 28-29. Ec- 8/35-36/8. N° 5223. Coll. Mus. — 2 ex. Chinautla (Guatemala). Bocourt. Cette espèce se rapproche beaucoup du T. microphthalmus Gthr. 5. Tetragonopterus beuzianus Bocourt. La hauteur du corps est contenue 2 fois i/3 à 2 fois 1/2 dans la lon- gueur, la longueur de la tête, 3 fois 3//i à h fois. Le diamètre de l'œil, qui est un peu inférieur à l'espace interorbitaire est contenu 3 fois environ dans la tête. Le maxillaire arrive presque au-dessous du centre de l'œil. Les brancbiospines sont minces, moyennes, au nombre de 12 ou i3 à la parlie inférieure du premier arc branchial. La dorsale commence en arrière de la ventrale. La pectorale , qui fait les 4/5 de la tête , atteint l'anale qui arrive à l'anus. L'anale est supérieure à la distance qui sépare les 2 dorsales. La caudale est bien fourchue. Les écailles portent de nombreuses stries. On en compte 6 rangées entre la ligne latérale et la ventrale. Ardoisé au-dessus, jaunâtre sur les côtés, gris sur le ventre. Une ligne horizontale foncée sur le milieu du pédicule caudal et de la nageoire. D. il. A. s6-3o. Ec. 7-8/35-37/8. N° 5224. Coll. Mus. — 8 ex. Riv. de Mullins (Bélize). Bocourt. N° 5225. Coll. Mus. — 6 ex. Bélize. Bocourt. Cette espèce se distingue des T. finhimus Bocourt et T. panamemis Gthr. principalement par sa forme plus élevée. Poissons kÉcoltÉs dans l Quelle, par la mission du bûurg de bozas, par M. le Dr Jacques Pellegrin. La mission du Bourg de Bozas a adressé il y a peu de temps au Muséum une petite collection de Poissons, recueillis en plein cœur de l'Afrique, dans la rivière Ouellé et ses affluents (1). La faune ichtyologique de ces ré- M Un premier envoi du pays des Somalis renfermait déjà quelques formes curieuses. C'est ainsi que la mission avait récolté à Imi, sur l'Ouébi-Chébéli , d'après les renseignements aimablement fournis par M. Fr. de Zellner, qui accompa- gnait du Bourg de Bozas, un grand nombre de spécimens du Chelœthiop» bihie Joannis, petit Cvprinidé offrant des affinités avec les Pelecus d'Europe et les Chtla de l'Inde et décrit par Joannis, d'après des exemplaires du Nil en 1 8 3 5 . — 327 — gions étant très peu connue (1), il est intéressant de donner une liste com- plète des espèces envoyées par les hardis explorateurs. Parmi celles-ci se trouve d'ailleurs une forme nouvelle appartenant à la curieuse famille des Mormyridés. Je me suis fait un devoir de la dédiera l'infortuné chef de mission qui a péri victime de sa passion pour la science. Les Poissons récoltés en novembre 1 902 et janvier 1903 proviennent de la rivière Ouellé même, de son affluent la rivière Doungou et de la rivière Aba, tributaire de cette dernière. L'Ouellé se jette dans l'Oubanghi, affluent de la rive droite du Congo. Tetrodox miurus Boulenger. — Aba. Clarias platycephalus Boulenger. — Ouellé-Doungou. Schilbe mvstds Linné. — Ouellé-Doungou. Barbus miolepis Boulenger. — x4ba. Alestes Fuchsii Boulenger. — Ouellé. — — var. taeniata, var. nov. — Ouellé. — Kingsley/E Giinther. — Aba. Petersius leopoldiamjs Boulenger. — Aba. Distichodus affinis Gùnlher. — Ouellé. — li sosso Schilthuis. — Ouellé-Doungou. Pantodon Buchholzi Peters. — Ouellé-Doungou. Xenomvstus Nigri Gùnther. — Ouellé-Doungou. Mormyrops deliciosiis Léach. — Ouellé-Doungou. — curtus Boulenger. — Ouellé-Doungou. Petrocephalis Balayi Sauvage. — Ouellé-Doungou. Gnathonemus cyprinoïdes Linné. — Ouellé-Doungou. — Petersi Giinther. — Ouellé-Doungou. Mormyrus caballus Boulenger. — Ouellé-Doungou. Mormyrus Bozasi nov. sp. — Ouellé-Doungou. Opiiiocepualis obscur us Giinther. — Ouellé-Doungou. Hemichromis fasciatus Peters. — Ouellé-Doungou. Mormyrops Bozasi nov. sp. La hauteur du corps est comprise k fois 1/2 dans la longueur, la lon- gueur de la tête un peu plus de h fois. Le profil supérieur de la tête des- cend en ligne fortement arquée. Le museau est prolongé, proboscidiforme; sa longueur égale environ celle de la région post-oculaire de la tête. La bouche est petite, terminale. Les dents, peu nombreuses, sonl nettement fourchues. L'œil est ovale, son grand diamètre est contenu 3 fois dans la longueur du museau, 1 fois 1/2 dans la région interorbitaire. La na- 1 M. Boulenger cependant a consacré un fascicule (Ami. Mus. Congo, Zoul., Il, lise, a, 190a) à la description do Poissons nouveaux de l'Oubanghi. — 328 — geoire dorsale qui commence en avant des ventrales 877 rayons. Sa base est 7 fois plus longue que celle de l'anale. Celle-ci comprend 17 rayons dont 3 non branchus. Elle commence à égale distance de l'origine de la pectorale et de celle de la caudale. La pectorale pointue fait les 2/3 de la longueur de la tête. Le pédicule caudal est un peu plus d'une fois 1/2 aussi long que haut. Sa longueur est un peu inférieure à la 1/2 de celle de la tête. La caudale est recouverte de petites écailles. On compte 1 3o écailles en ligne longitudinale, environ 27/32 en ligne transversale, ih autour du pédicule caudal. La couleur est ardoisée avec des reflets bleuâtres sur le dos , blanc na- cré sur le ventre. La dorsale et la caudale sont grisâtres, les pectorales, les ventrales et l'anale d'un blanc sale. N° 03-308. Coll. Mus. — Rivière Ouellé. Mission du Bourg de Bozas. Longueur : 320 + ho = 36o millimètres. Ce Poisson vient se placer auprès de Mormyrus longirostris Peters , de M. proboscirostris Boulenger et de M. kannume Forskal. 11 se distinge de ces trois espèces d'abord par ses écailles plus nombreuses en ligne longitu- dinale (i3o au lieu de 96-108, de 95-100 et de 80-95). En outre il se différencie de la première par son profil plus courbé, son museau un peu plus long, son pédicule caudal plus court, de la seconde par son museau plus court, son anale plus courte, ses écailles plus nombreuses autour du pédicule caudal , enfin de la dernière par sa dorsale plus longue. Alestes Fuchsii var. taeniata var. nov. N° 03-291. Coll. Mus. - - Ouellé. Mission du Bourg de Bozas. Dans ce spécimen qui mesure 110 millimètres environ (l) et que ses pro- portions et surtout ses nombres (D. 10; A. 17; Sq. h l/Jwfi VJ ne semblent pas permettre de séparer de l'espèce décrite par M. Boulenger, la coloration est sensiblement différente de celle indiquée et figurée par le savant icbtyologiste de Londres (2). En effet, au lieu dVune tache noire ou bleu d'acier derrière la tête, au- dessus de la ligne latérale, une autre beaucoup plus grande, sur le pédi- cule caudale il existe un large bande longitudinale noirâtre qui commence en arrière de l'oeil et se poursuit jusque sur le pédicule caudal où elle s'élargit rappelant assez ce qui se passe chez Alestes Lemairii Boulenger. Dans un autre spécimen (N° 02-290. Coll. Mus,) la coloration au con- traire ne diffère pas sensiblement de celle des A. Fuchsii Boulenger typi- ques. (') La caudale est en partie mutilée. M Ann. Mus. Congo, ZnoL, I., p. 83, pi. XXXVI, fig. 1 (1899). — 329 — Remarques sur les Nécrophages du Muséum ET DESCRIPTION d'eSPECES NOUVELLES, PAR M. G. PORTEVIN. I. — SILPHIDAE. 1. Cholevini. Catops pallidus Dej. , -2 exemplaires provenant du royaume de Naples. L'un est bien Nargus velox Sp. , synonymie déjà indiquée par Murray ; l'autre est Anemadus ncicularis Kr. Ptomaphagus basilaris Say. Plusieurs exemplaires de Saint-Pierre et Miquelon. Ptomaphagus bicolor nov. sp. Oblongus, parum nitidus, omnino rufus, capite brunneo, clava antennarum, infuscata, forliter incrassata. Caput dense et profunde punctatum, pube lulea veslitum-, anlennis curlis, basin prolboracis non attingenlibus, tribus primis aiti- culis elongatis, h", 5° que qnadrato, 6° transverso, 70 iatissimo, 8° minutis- sinio, 90 1ère quadrato, ultimo sat brève acuminato, ad apicem luteo. Pronolum transversum, ad basin angustius quàm olytra, lateribus parum rolundatis, postice subparalldis, angulis posticis rectis, basi sat fortiter lisinuata, densissime punc- tatum subgranulalum, pube Intea vestitum. Eiytra ovala, lenuiter punctata, pos- tice fortiter pruinosa, stria sulurali impressa, pube ad basin lutea, deinde gri- seo-lutea, paulo birta praeserlim ad latera, vestita. Pedes rufo-testacei , tibiis intermediariis et posterioribus sat longé spinosis. — 3 millim., 6. 1 9 de Dardjeeling (D1 J. Harmand). Par la conformation de ses antennes cette espèce se rapproche de P. dichrous Reitt. du Caucase. Mais les bords latéraux du pronotum ne sont nullement évidés près de la base et la coloration n'est pas la même. Elle a aussi quelque ressemblance avec P. brunneipennis Sahlb. Mais cette dernière espèce, à pubescence jaune comme elle, appartient à un groupe à antennes déliées. Lorsque l'on regarde P. bicolor en tournant vers soi l'extrémité des ély- tres l'insecte apparaît à pronotum roux et tête brune, avec la base des élylres d'un roux clair et la moitié postérieure rembrunie, fortement prui- neuse. Si au contraire on tourne vers soi la tète de l'insecte, il parait en- tièrement roux avec la tête brune. Dissochaetus Geayi nov. sp. Regulariter oblongo-ovatus, suboparus, niger, pronoto lotè rubro, elytris ad bnsin rubro-marulatis, longe pube griseo-lutea veslitus. Caput nigrmn. Sparse — 330 - et fortiter punctalum, antice valde rufescens. Antennae pariim elongatae, clava vix incrassata, basi et articulo ultimo ad apicem luteo. Pronotum ad basin quàm elylra non latius, poslicevix angustatum , lateribus antrorsum rotundatis, anjjulis posticis subrectis. Elytra sat fortiter Iransversim strigosa, lateribus parum rotun- datis, ad apicem singulatim rottindata, stria sulurali impressa. Pedes rufi, multi et gracile spinosi. — Long. 2 miliim. 7. I 9 de la Guyane. Rivière Limier (Geay 1889). II est possible que celte espèce soit identique à Choleva semipicea. Matth. (Biof. cent. Am. Col, vol. II, pt. I, p. 99), du Guatemala, mais la des- cription de cette dernière est trop peu précise pour permettre de conclure sans l'avoir sous les yeux. D. Geayi se rapproche également par la couleur de D. sanguinicollis Prt. , mais elle en diffère beaucoup par la forme. Elle est plus voisine d'aspect de D. Hetschkoi Prt. et de D. Murrayi Prt.; sa colo- ration et la forme de son pronotum l'en distinguent facilement. 2. Necrophorwi. Necrophorus carolinus L., 2 exemplaires provenant de la collection Bosc sont des types du mediatus Fab., h exemplaires viennent de la Guyane (Leprieur). Il se pourrait donc que celte espèce se retrouvât dans l'Amé- rique Centrale , où elle n'a pas encore été signale'e. N. americanus 01., 1 exemplaire typique (coll. Bosc) vient de New Jersey. Existe également à la Guadeloupe (Beaupertuis) et à la Martinique (Plée). N. vespilloides var. lateralis nov. var. Elytres mates presque complètement noires, la fascie antérieure étant réduite à lx taches placées en ligne transverse, et la tache postérieure très réduite. En outre les épipleures sont toutes noires sauf au milieu où une portion orangée correspond avec la tache élytrale externe. C'est un nouvel exemple de la tendance au mélanisme des insectes californiens. 1 d* Californie (Lorquin); 2 exemplaires existent dans la collection A. Grouvelle. N. pustulalus Hersch. var. Melsheimcri (maritimus Guér.). Le type du maritimus Guér. est de Sitkha. J'ai vu également cette variété de Sibérie, des îles Kouriles et de Saint-Pierre et Miquelon. Necrophorus quadraticollis nov. sp. Niger, nilidus, curtus, pronolo transverso, subquadrato, elytris duabus fasciis angustisaurantiacis,poslicaocellata.Gapulomniiionigrum, antennis brevibus, nigris, clava (articulo primo excepto) aurantiaca,globulosa. Pronolum subquadralum, disco lœvi, lateribus sinuatis, poslice vix anguslalum, impressionibus bene indicatis. Elytra sat fortiter punctata, postice paulo dilatata, fasciis duabus auranliacis, — 331 — suturam non attingentibus, postica late ocellnta; epipleuris ad liasin (usque ad fasciam anteriorem) nigris. Pedes nigri, libiis posterioribus rectis. Abdomen, mesosternum et humeri pilis nigris. — Long. 16 millimètres, 0-17 millimètres. 2 C? de Mou-Pin (A. David). La forme large et courte de cette espèce, sa pubesceuce entièrement noire, la coloration particulière de ses éiytres la rendent facile à recon- naître. Ce dernier caractère la rapproche du N. à punctatus Kr. (? ocellatus Frm.). Mais outre l'absence de macule frontale rouge, la forme du pro- notum est totalement différente. De plus, une seule fascie est ocelle'e et le gros point noir qu'elle enferme n'est ni sur le calus élytral postérieur, ni juste derrière, mais en arrière et vers la suture. Y. insularis Grouv. Je rapporte à cette espèce un exemplaire de Java, à fascie orangée antérieure enclosant un point noir post-huméral. Je n'ai pas encore vu cet insecte de Java. N. japanus Har. Chez un exemplaire de Mongolie (A. David), la fascie postérieure est dilatée en avant le long de la suture, de sorte que la bande noire médiane très réduite affecte la forme d'un V à pointe dirigée en avant. N. dydymus BruIL, 2 types de Brullé venant l'un de Colombie, l'autre de l'Equateur. L'espèce est d'ailleurs abondamment répandue dans l'Amérique Centrale, du Venezuela jusqu'au Mexique. 11 faut y rapporter N. à — maculatus Malth. N. velutinus F. , 1 type vient de la Caroline (coll. Bosc). Existe aussi à la Martinique (Plée-Beauvois). 3. SlLPHIM. Philas nov. gen. Je crois devoir créer ce genre pour Silpha truncata Say de l'Amérique Septentrionale et Centrale, qui ne peut entrer dans aucun autre genre du groupe. 11 est caractérisé par ses éiytres sans carènes, même effacées, tronquées tout à fait carrément et découvrant les derniers segments abdo- minaux. lililophaga hexastigma Solsky. 3 exemplaires de Jehol, nord de Pékin (A. David). B. vicina Jakow., une série d'exemplaires sans indication de provenance. Thanatophihtë dispar Herbst., 3 exemplaires de Jebol, nord de Pékin (A.David). Thanatophilus thoracicus L. var. Davidi nov. var. Celte variété très remarquable diffère du type par la disparition de la carène latérale formée par la 3e côte des éiytres et des rugosités transver- — 33*2 — sales de celles-ci. La ponctuation fine et serrée des élytres est bien visible; vers leur extrémité' seulement apparaissent quelques rides obsolètes. Les 3 côtes sont lisses et également marquées. Cependant je ne crois pas pou- voir séparer spécifiquement cet insecte de thoràcicus L. t d de Jehol, nord de Pékin (A. David). On remarquera la coïncidence presque complète de la description ci- dessus avec celle de Silpha subrufa Lew. du Japon. Les seules différences seraient que cette dernière espèce aurait les élytres plus ou moins rousses et sans trace de rides (l'auteur ne parle pas de la carène latérale des élytres). Il est vraisemblable que S. subru/a est une forme extrême de la variété ci- dessus décrite. Thanatophilus Grilati Bed. 2 exemplaires de Bône d* et 9 (Gérard 1 833). 1 de Barbarie (Guyon). Eusilpha Semenow (Horae Soc. Ent. Ross., XXV, p. 229 ). Outre les carac- tères indiqués par son auteur, ce genre présente une conformation remar- quable des ongles antérieurs du d*. Us sont pourvus à la base d'une forte dent au-dessus de laquelle l'ongle se recourbe brusquement pour s'étendre en pointe longuement atténuée. A cause de cette conformation des ongles commune à toutes les espèces qui suivent, le genre doit comprendre Silplia iaponka Mots, et brunneicollis Kr. du Japon, bicolor Frm. de Chine et du Tonkin, cyaneocincta Frm. et subcaudata Frm. de Chine, Jrikmrlevoi Sem. de Chine , picescens Frm. et thibctcuta Frm. du Thibet, ioplera Redt. de l'Inde, chforoptera Casl. de Sumatra et Malacca , et, peut-être dans une section spéciale, S. rujllhorax Wied. [tetraspilota Hope) des Indes et du Bengale. La collection du Muséum renferme en outre l'espèce suivante qui est nouvelle : Eusilpha hypocrita nov. sp. Lata, depressa, fere rotundata, supra nigra, opaca, subtus cœruleo-metallica et nitida. Capul antice subnitidum, pone oculos opacum, dense punctatum. An- tennœ nigrae, parum elongatœ, sat graciles, clava incrassata. Proiiotum transver- sum, lateribns et angulis valde rotundatis; basi bisinuata, in medio fortiter lobata et subsinuata; disco inœquali, opaco, totum minute punctulatum, pilis ni- gris minulissimis ornatum. Elytra depianata, tateribus valde rotundalis, apiccm .versus subtiliter sinuatis, angulo suturali tenuissime, humerali sat fortiter den- tato; raargine taterali vaide reflexo et elevato; carinibus 3 dorsalibus vix indi- catis, ia-3" que antice laevi, i" brevissima, pone sculellum evanescente, a" fere nulla, super tuberculum posticum per brevem carinulam indicata, 3a humerum vereus subcarinata laavique, in medio evanescente, poslice (super callum) bene signata, lœvi. Prothorax subtus, epipleurique cœrulœo-metaliici, fere tote opari. Corpus nigro-cœruleus, nitidus, abdomine parum punctato, pilis nigris elongalis ad apicem ornato. Pedes nigro-cœruli. — Long. i3 millim. 5; lat. g millimètres. Mas: Tarsis anterioribus sat fortiter expansis, unguibus ad basin fortiter den- tatis, fere rectangulare curvatis, longe ad apicem attenuatis. 1 d de Mou-Pin (A. David). — 333 — Eusilpha bicolor Frm. — Mou-Pin (A. David); Tonkin, Luang-Pra- bang à Theng (Pavie); Ha-Lang (Lamey). Silpiiosonia aov. gen. Gen. Eusilpha Sem. similis, unguibus tarsorurn anteriorum maris inaequalibus, externo ad basin longe lobato, interno tanlum dentato, prœsertim divergens. Ce nouveau genre esl créé pour Silpha metallescens Frm. de Madagascar, à cause de la forme toute particulière des ongles antérieurs du c?. Ils pré- sentent à peu près la conformation de ceux des Eusilpha, mais sont très inégaux, l'angle externe étant pourvu à la base d'un lobe allongé, arrondi au bout, atteignant presque la moitié de la longueur de l'ongle; l'interne esl simplement denté à la base. Silpha inaequalis \ar. rugulosa nov. var. Diffère du type par les élytres à 3 côtes à peu près égales, non plus re- levées en arrière, les interstices couverts de rugosités transverses analogues à celles de QEceoptoma thoracica, les épaules plus fortement dentées, l'angle apical des élytres 9 plus longuement prolongé. Géorgie : Savannah, Mexique, Guyane (1). Silpha capicola Péring. plusieurs exemplaires mélangés à S. punctulataOL me paraissent appartenir à cette espèce, dont la description leur convient presque exactement. Cependant Péringuey dit (reach elytron bas tbree smooth very liltle raised lines-. Ici les 3 côtes él\ traies sans être aussi fortes que chez S. punctulata, sont bien marquées. Silpha validior Sem. i ex. c? du Turkestan méridional de taille un peu plus petite que le type de Semenow (17 millimètres au lieu de 19) et peu brillant, qui nie semble cependant identique à celle espèce. Silpha obscura var. simplex Sem. Plusieurs exemplaires du Turkestan méridional et Kohistan (Capus et Bonvalol). Deux exemplaires de Mon- golie septentrionale et de la région du Baïkal (Chaffanjon), identiques,! des spécimens de ma collection de l'Altaï central, ne diffèrent que par la ponctuation un peu plus forte et le corps moins allongé. Silpha Olivieti Bed (granulata 01.). 1 exemplaire ne différant en rien de ceux du Nord de l'Afrique porte l'étiquette Cap de lionne Espérance. Ablallaria arenaria Kr. est représenté par 2 exemplaires de Perse (Ali- éner) et de 1 de l'ile de Chypre. } H est à remarquer que Silpha inœqualù F. n'est pas cité par Matthcws dans la Biûîogia centrait atnericana, non plus d'ailleurs que Necrobora ameri- rana L. qui se trouve aussi au Mexique et à la Guyane (Lephieor in. coll. du Muséum). — 334 — h. Pterolomim. Pteroloma Harmandi nov. sp. Nitirlum, nigrum, capite, prothorace, epipleuris elytrorum, pedibusque rulis. P. Davidis Frm. affine, coloratione et pronoto laliore prœsertim divergens, caput lœve, sparse et fortiter punctatum; anlennis arliculo primo rufo (ceteris deficien- tibus). Pronotum siout capitem laeve et punclalum, disco fere impnnctato. Scutel- lum alutaceum, ad lalera minutis piinctis raunitum. Elytra sat lata, lœves, régu- lariser punclato-striata. Subtus (prothorace exceplo) omnino alutaceum. Pedes graciles, rufi. Mas: Tibiis poslerioribus intuslongis pilis, extus brevibus spinis et pilis sparsis ornatis. Tarsis anterioribus 3 primis arliculis, intermediis 2 primisarticulis expan- sis. Abdomine ultimo segmento rufescenli, anguste inciso. — Long. 6 millim. 5. 1 c? de Dardjeeling(Harmand 1891). Cette espèce, très voisine de P. Davidis Frm. de Mou-Pin, s'en dis- lingue à première vue par son système de coloration unique dans le genre, et la largeur du prothorax , dont les angles postérieurs arrivent à la hau- teur de la 7e strie, tandis que chez Davidis, ils tombent sur la 6e. En outre la tête et le pronotum sont à fond lisse, à très grosse ponctuation éparse, mélangée de petits points nombreux; chez Davidis, ils sont à fond alutacé, avec des gros points plus nombreux et des petits points rares. Le scutellum à fond alutacé chez les 2 espèces ne présente que quelques gros points chez Davidis^, tandis que chez Harmandi , il est pourvu sur les côtés et à la base de points plus petits et plus nombreux. (1' C'estpar erreur que Semenow (loc. cit., p. 337) attribue à cette espèce un écusson lisse. Rien d'ailleurs n'indique ce caractère dans la description seule connue du savant entomologiste russe. Il faut remarquer aussi que , tandis que Pteroloma Harmandi d" et P. Davidis — 338 — que l'extrémité est large; segments 2-4 transversaux, avec deux impres- sions obliques, convergeant vers la base, coupant les angles antérieurs; le 2e segment avec de gros points épars, une petite saillie médiane avec uue continuation en forme de carène, le bord postérieur droit; 2 e suture large, droite; segments 3-4 avec un bord postérieur séparé, sutures et sillons transversaux presque lisses. Rouge; pattes, antennes, prothorax, pattes postérieures, cuisses des pattes antérieures et intermédiaires et segments abdominaux à partir du 5% noirs. Ailes d'un gris jaunâtre, le tiers apical et une bande transversale au milieu d'un brun grisâtre; ailes postérieures brunes seulement à l'extrémité, d 9 Long. , 1 1-1 3 millimètres. Patrie : Pérou, Trujillo. Recueilli en février 1901 par M. Baer. Cet Iphiaulax serait parasite d'un coléoptère longicome , du genre Rkopalopkorus. Sur des larves marines de Dolichopodes ATTRIBUEES AU GENRE ApHROSYLLS ( WlKR. ) , PAR M. RoUBAUD. C'est au cours d'une excursion aux abords du cap de la Hague, faite l'an dernier, durant mon séjour au laboratoire maritime de Saint- Vaast, que je constatai pour la première fois l'existence des larves qui font l'objet de cette note. Eu détachant au couteau les colonies de Baîanus balanoïdes qui for- ment dans la zone des marées un revêtement compact aux éboulis rocheux détachés des falaises, on trouve, mêlées aux Balanes vivantes, en compagnie à'Eulalia viridis, de Nesœa et d'autres Sphœromides , des larves de Doli- chopodes. Cet habitat, assez spécial pour attirer l'attention, n'est point pour elles anormal : j'ai pu, cette année, les retrouver dans des conditions identi- ques sur tout le littoral granitique et sauvage de la Grande Côte, dans les environs du Croisic. Examinées en captivité, hors des colonies qui les abritent, elles errent activement à leur recherche pour s'y dissimuler à nouveau, ne laissant af- fleurer à l'extérieur que leur extrémité caudale où s'ouvrent les stigmates. Elhs Si frayent un chemin dans les interstices des murailles, sinsiuuent à leur base contre le substratum rocheux imprégné d'eau de mer, pénètrent même à leur intérieur. Sans peut-être exclure à l'occasion des relations d'ordre parasitaire, la conformation de leur appareil masticateur rend plus vraisemblable l'idée d'un simple commensalisme : comme les larves de Chi- ronomides (Clunio) qui fréquentent la même zone, elles doivent se nourrir des débris organiques et des algues inférieures qui s'y trouvent Quoi qu'il en soit, du fait de leur habitat même, leur existence, soumise — 339 — au va et vient périodique des marées, est intéressante à noter, et les exem- ples analogues sont assez peu nombreux dans la littérature diptérologique pour autoriser la description de ce type de larves, afin d'en fixer la position systématique. Description li]. — Larve cylindrique, jaunâtre, faiblement hyaline à 12 segments, la tête comprise. Amphipneustique : les stigmates antérieurs pouctiformes à l'extrémité postérieure du protborax ; les postérieurs sur le dernier segment, séparés. A l'articulation ventrale des segments de h à 10 , les aires de reptation, accusées, munies de crochets cbitineux et sur les côtés des trois segments thoraciques, une paire de soies grêles, bifides, transparentes. Les deux extrémités, cépbalique et caudale, définissent nettement une larve de Dolichopode. Tête en pseudocépbale . conique , d'aspect bisegmenté , offrant latéralement une paire d'antennes très courtes à deux articles. Antérieurement transpa- raît la calotte cépbalique, courte plaque cbitineuse dorsale, convexe; pro- longée postérieurement par les deux arêtes supérieures, renflées distalement. de l'armure pharyngienne, atteignant le milieu du mésothorax. Deux autres, parallèles, leur correspondent, ventrales, légèrement plus courtes. Labre impair, au bord intérieur de la calotte, en lame verticale dentée grossièrement en scie. La dent antérieure , la plus forte , s'étend en avant à la façon d'un rostre propre à perforer. Mandibules sur les côtés du labre, en lames chitiueuses échancrées en avant en deux lobes, l'interne plus aigu, juxtaposé au labre, l'externe plus court, divergent, obtus. Mâchoires épaisses , charnues , à tégument mou renforcé par des spires chilineuses, munies d'un appendice tactile supérieur, verticalement placées dans le prolongement des mandibules sur les côtés de la bouche. Lèvre inférieure en V, formée de deux tigelles obliques se touchant en avant, articulées postérieurement à une apophyse verticale de la calotte céph ilique dorsale. Extrémité caudale. Dernier segment, conique, prolongé par des lobes denliformes , mobiles, disposés régulièrement comme suit à son bord libre : 3 medio-dorsaux à peine marqués ; >2 latero-dorsaux, volumineux, portant à leur base, du côté interne, les orifices sligmatiques et, distalement, des bouquets de soies récurrentes; h latéraux, en deux paires beaucoup plus grêles; 2 ventraux, juxtaposés, doubles en long des latéro-dorsnux. A leur pointe, deux bouquets de soies récurrentes. A leur base, l'orifice anal. O La description est faite d'après un individu mesurant .*> millimètres. — 3/i0 — Ces appendices, mobiles, peuvent se rabattre contre les orifices des stig- mates et, retenant entre eux une certaine quantité d'air, doivent contribuer ainsi à assurer l'hématose pendant les heures de submersion. A quels Dolichopodes convient-il de rapporter ces larves ? Les massifs de Balanes étaient à marée basse, dans les deux localités signalées, visitées activement par une espèce remarquable à' Aphrosylus (A. Celliber Hal.). Ces curieux Insectes, que la haute mer refoule dans les falaises, se rendent sur les rochers dès qu'ils découvrent, courent affairés, au bout de leurs longues pattes, sur les Balanes ruisselantes, franchissent, sans se mouiller, les flaques d'eau, les mares à Lithothamnion , y boivent l'eau salée, chassent des proies marines qu'ils capturent à la façon des Mantes. Les mâles s'accouplent avec ardeur, pendant que les femelles fécon- dées fouillent de leur oviducte les intervalles des calices, de-ci de-là, aux hasards de leur course et y exécutent les mouvements de ponte. Tout cela témoigne d'étroites analogies biologiques avec les larves en question. Aussi, bien que l'élevage complet, in vitro, de ces larves, qui seul pour- rait permettre une assertion formelle, ne m'ait encore été loisible, en revanche, leur caractère très franc de larves de Dolichopodes, la présence constante et exclusive, parmi les insectes de ce groupe, des Aphrosylus, dans les mêmes parages, leurs habitudes nettement marines, me paraissent s'imposer comme des arguments positifs en faveur de la liaison rationnelle de ces deux formes d'êtres. Cette conclusion est digne d'intérêt, car elle explique la localisation des Aphrosylus, diptères balanicoles , cantonnés dans les zones de plein déve- loppement des massifs de Balanes, et dont l'existence adulte ou larvaire se trouve par cela même intimement liée au rythme des marées. Catalogue des Myriapodes de l ordre des Symphyles QUI APPARTIENNENT AU MUSEUM d' HISTOIRE NATURELLE DE PARIS , par M. H.-J. Hansen. Toutes les espèces comprises dans ce catalogue ont été déterminées par M. H.-J. Hansen, du Musée de Copenhague, qui les a décrites et figurées dans le Quaterly Journal of Microseopical Science, vol. XLVII, p. 1-101, pi. I-VIl ; The gênera and species of the order Symphyla. Genre I. Sculigerclla Ryder. (Proc. Un. States Nat. Mus., vol. V, 1882, p. a3û.) 1. Scutigiîrklla IMMACDLATA New port (Scolopeudrclla immaculata Newp.). Lombardie : Girola, val del Bitto; casa San Marco; Resegone; — 341 — Gavirate; Azate, Brianga; Blevio; Mainate; Passo Gauciano; Pa- lano ; lago di Gome; Inverigo; Gareno, lago di Corne; Cuvio ; Valencia; Varese, villa Pozzi (Coll. IL Brôlemann igoa); — Seine- et-Oise : Asnières-sur-Oise ; Cormeiiles (H. Lucas t8gi, coll. IL Brô- lemann igoa); Orne: forêt d'Audaine (coll. IL Brôlemann igoa); Vosges : Gérardmer (A. Dollfus, coll. H. Brôlemann igoa); environs de Paris : Mendou (E.-L. Bouvier i8gg) ; Seine-lnfe'rienre : Arques (E.-L. Bouvier i8g8); Alpes-Maritimes: Menton, Borigo (coll. IL Brôlemann igoa): Gard: Bellevne près d'Avignon, Lirac (coll. IL Brôlemann igoa); — Algérie : région des Dayat (P. Lesne i8gj). 2. Scutigerella armata H.-J. Hansen. — Algérie : Bavin de la Femme sauvage ; La Bouzarea ; Frais Vallon ; gorges de la Cliiiïa ( P. Lesne i8gj), types; Saint-Charles près Philippeville (A. Tltéry îgoi). 3. Scutigerella caldaria H.-J. Hansen. — Serre du Muséum (i8gg). h. Scutigerella plebeia H.-J. Hansen. — Ile Maurice, Curepipe. (Ch. Alluaud igoo) type. 5. Scutigerella nivea Scopoli (Scolopendra nivea Scopoli). — Lomhardie : Cuvio, Valencia; monti di Gareno, Palano, lago di Gome; Inverigo. — Alpes-Maritimes : Menton, Borigo (coll. H. Brôlemann i goa). Genre II. Scolopendrella Gervais. (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. IX, i83y, p. 53a.) 1. Scolopendrella notacantha Gervais. — Alpes-Maritimes : Menton, Borigo (coll. IL Brôlemann igoa). 2. Scolopendrella subnuda H.-J. Hansen. — Toscane : monte délie Farche (coll. IL Brôlemann igoa). 3. Scolopendrella isabella Grassi ? — Alpes-Maritimes: Menton, Borigo (coll. H. Brôlemann igoa). h. Scolopendrella vulgaris H.-J. Hansen. — Lomltardie: Alzate,Brianga: Inverigo; — Aisne : Villers-Gotlerets ; — Alpes-Maritimes, Menton, Borigo (coll. H. Brôlemann igoa). AllTOTOMIE ET REPOUSSE DES P1\CES CHEZ, LE GeLASIMUS TaNGRRI Eyï).. par M. Marcel Baudouin, de Paris. Un exemple nouveau d'aulotomie chez les Crustacées, qui peut s'observer chaque année en Andalousie, mérite d'èlre signalé, car il a lieu chez une espèce rare en Europe, le Gelasimus Tangeri Eydoux, Brachyure de la tribu des Ocypodiens. Ce Crabe, indiqué pour la première fois en Europe par A. Milne — 342 — Edwards , en i85a , vil près de Cadix, aux Bocas de la Isla, en quantité assez considérable; si bien qu'on peut s'y livrer à sa chasse avec un réel profit, dans le but de 6e procurer sa grosse pince, qui, dans le sud de l'Espagne, est mangée comme la crevette et constitue un hors d'œuvre-apprécié. Cette pince est arrachée tous les ans, très probablement par aulolomie dans tous les cas, ainsi que le démontrent les pièces anatomiques qui ont été rapportées de Séville et Grenade en 1888. Elle est vendue en Andalousie, desséchée après cuisson, sous le nom de Carrasquena, l'animal lui-même portant le nom de Barriteta. Ce qu'il y a d'autre part de curieux, c'est qu'abandonné à lui-même sur la plage, le Gelasimus Tanger i reconstitue rapidement cette pince par régé- nération. La patte de première repousse est à son tour arrachée par les chas- seurs de crabes d'Andalousie et vendue sous le nom de Zapatara; mais cette patte, un peu déformée, ce qui se conçoit, est moins appréciée et a une valeur marchande moindre que la Carrasquena. M. Baudouin a étudié cinq exemplaires de G. Tangeri, venant de l'em- bouchure du Guadalquivir; il y avait quatre mâles et une femelle. La grosse pince siégeait à droite, chez deux mâles; h gauche, chez les deux autres. Ce Crabe est donc tantôt droitier, tantôt gaucher, dans la proportion approximative de 5o p. 100; et, jusqu'à présent, on ignore pourquoi. Les femelles sont rares dans les collections et musées , en raison des difficultés que l'on a à les prendre dans les trous des plages vaseuses où on les trouve. Sur UN LiMMELLIBRANCHE NOUVEAU , PARASITE DES Sl'NAPTES , par M. A.-E. Malard. Ce fait du parasitisme ou du commensalisme de certains Mollusques, principalement avec les Échinodermes , est connu déjà depuis longtemps : les Stylifer, dont on connaît un très grand nombre d'espèces, presque toutes parasites d'Échinides, d'Astérides ou d'Ophiurides; les Eulima, que l'on rencontre dans certaines Holothuries; enfin , Y Entochoncha mirabilis, qui se présente sous la forme d'un boyau allougé dans le corps des Synaples, en sont, pour le groupe des Gastéropodes, des exemples bien connus. Les cas de parasitisme de Mollusques lamellibranches sont plus rares et appartiennent presque tous jusqu'ici au groupe des kcHhjdœ ou Ericinidœ. Les Kellijidœ ou Erycinidœ, tels qu'ils sont compris dans le Manuel de Conchyliologie du ])' Paul Fischer, présentent plusieurs représentants sur nos côtes, et la plus grande partie de ceux-ci sont commensaux ou para- sites d'autres animaux divers: les kellya vivent dans les trous des Perfo- rants et en particulier des Gastrochènes , où ils continuent leur existence bien après la disparition du Lamellibranchc qui , le premier, leur a fourni — 343 — un abri. Les Lasœa (Leach) = Poronia (Recluz) vivent dans la zone litto- rale avec les Balanes, entre les parois desquelles on les trouve toujours d'une façon plus ou moins abondante. Les Lepton (Turton) ont probable- ment un genre de vie analogue, car Stimpson a observé qu'une espèce de la Floride (Lepton longipcs) vit dans les galeries sous-marines desAnnélides et des Crustacés, tandis que le Lepton parasiticum a été recueilli à Kergue- len, suivant Dali, au voisinage de la bouche d'un Hémiaster. Les Montacuta , que Fischer rattachait au même groupe et qui en ont été séparées depuis par Pelseneer, se trouvent, comme on lésait, assez communément fixées aux radioles de certains Lchinides et, en particulier, sur celles des Amphidetus cordutus (Penn. ). Quelques autres Lamellibranches ont, dans ces dernières années, été signalés comme parasites d'Fchinodermes et particulièrement de Synaptes; mais ce sont presque toutes des espèces exotiques excessivement rares et, quoique particulièrement intéressantes, par suite même de cette adaptation au parasitisme, très imparfaitement connues. Semper a, dans le Reisen in don Philippinen Holothurien , p. 99, signalé un Lamellibranche à coquille interne, parasite des Synaptes des Philip- pines. Celte espèce n'a pas été autrement décrite, à ma connaissance; mais tout nous porte à la croire comme très voisine d'une espèce succinctement décrite par Voeltzkow, comme vivant en parasite autour de h bouche et dans le tube digestif d'une Synapte de Zanzibar et à coquille également complètement recouverte par le manteau. Le peu que nous connaissions de l'anatomie de ce dernier animal ne nous permettait pas de nous faire une idée bien nette sur sa position systé- matique, et certains des caractères indiqués par Voeltzkow {l> dans l'organi- sation de ce singulier Mollusque faisaient souhaiter, depuis longtemps, qu'une occasion permit d'en faire une étude plus complète. Le regretté Félix Bernard, lors de ses recherches analomiques sur Scio- beretia australis, type nouveau de Lamellibranche, parasite des Tripyhts (sortes d'Hémiaster ou Oursins irréguliers) du cap Horn, nous dit avoir examiné avec soin, à cette intention, toute la collection des Synaptes du Muséum; mais il ne put y retrouver rien pouvant se rapprocher, soit du parasite signalé par Semper, soit d1 Entovalva mirabilis. Cette tendance au commensalisme de tous les animaux appartenant au groupe des Eri/cinidœ, tel qu'il est compris dans l'ouvrage classique de Paul Fischer, m'avait déjà depuis longtemps frappé, et je n'hésitai pas, quand j'eus la bonne fortune, il y a quelques années, de mettre la main (1) Voeltzkow. Entovalva mirabilis , Eine schmarotzende Muschel ausdem Darm einer Holothurie. — Zool. Jahrbûcher, System., V, i8(jo, en particulier: cavil incubatrice dévaginabb' en arrière du corps; absence d'estomac et do palpes 1 i- biaux; pied énormo pourvu d'une ventouse (?) et où pénètrent des prolonjjemonts des glandes digestives. — Uh — sur un petit Lamellibrancbe, parasite d'une Synapte , d'eu faire un repré- sentant nouveau pour noire faune de la famille des Erycinidw, attendant des jours meilleurs et une occasion plus favorable pour pouvoir en faire une détermination plus exacte et en continuer l'étude ou, le cas échéant, faire profiter quelque spécialiste de cette trouvaille. La rencontre de nouveaux exemplaires ra 'ayant incité à reprendre, ces temps derniers, l'observation de mon animal, je n'ai pas été peu étonné de rencontrer chez lui, à côté de caractères bien distincts et spéciaux (coquille externe et toute particu- lière, blanchie à une seule lame), la plupart des caractères signalés par Voeltzkow chez Entovalva mirabilis. (Réduction de l'appareil digestif nor- mal, formation d'une cavité incubatrice en forme de cloche s'invaginant en doigt de gant, présence d'une ventouse (?) et de prolongements des glandes digestives dans le pied.) De cet ensemble de caractères, il résulte que le genre et l'espèce de ce curieux Mollusque sont nouveaux, et je propose de lui donner le nom de Synaplicola Perrieri (1), nov. Gen., uov. Sp. Ce qui nous montre en passant que, souvent, point n'est besoin d'aller aux Philippines ou au Zanzibar pour trouver des observations intéressantes à faire, lorsque les richesses de notre faune et de notre flore sont encore si peu connues. Synaplicola Perrieri, dont je veux, dans cette communication prélimi- naire, donner les principaux caractères, se rencontre, assez rarement d'ail- leurs, et dans des localités très circonscrites; sur la Synapta inhterens (Millier), on la trouve généralement vers le tiers postérieur de l'animal, mais non exclusivement à celte place, car tantôt je l'ai rencontré à la base des tentacides, tantôt à l'extrémité postérieure; le plus souvent, l'exem- plaire est unique sur une seule Synapte , beaucoup plus rarement on en trouve deux ou trois sur le même individu. L'animal est de forme elliptique, un peu comprimé latéralement : la por- tion antérieure un peu moins large que la postérieure ; la plus grande lon- gueur de l'animal ( sans tenir compte du pied , qui peut s'allonger considé- rablement, ainsi que le tube unique remplaçant le siphon anal, lorsque l'animal est vivant) est de 3 à 6 millimètres. La coquille est externe, petite, mince, cassante, équivalve largement baillante à ses côtés antérieur et postérieur, ainsi que du côté ventral; elle est plus ou moins translucide, souvent colorée en rouille ou en brunâtre comme celle d'une Montacuta; elle est ovale ou subrectangulaire, cunéi- forme vers les sommets qui sont tout à fait postérieurs, la coquille est lisse et présente seulement des stries d'accroissement; les sommets sont O Je suis doublement heureux de pouvoir dédier cette espèce à M. Edmond Perrier, tant comme fondateur et directeur du Laboratoire maritime qu'en témoi- gnage d'une sincère et profonde amitié. — 345 — petits et complètement cunéiformes; à partir du ligament, les deux valves divergent et baillent fortement, même du côté dorsal. Les deux lobes du manteau sont réunis sur le premier tiers de la face dorsale à partir de la charnière, puis s'écartent vers l'extrémité antérieure, en laissant entre eux une large ouverture pédieuse au-dessus du pied; sur la face ventrale les lobes du manteau se réunissent en une large commis- sure étalée, couverte de très grosses papilles coniques; elle se continue jusqu'à l'extrémité postérieure, où s'ouvre une large ouverture presque sessile, festonnée, représentant seulement un court syphon anal ou posté- rieur qui peut, lorsque l'animal se contracte, se refermer entièrement; cette portion prend alors la forme d'une sorte de cloche ou de dôme et est cou- verte de très grosses papilles coniques et inégales. Tout à l'entour de la coquille, le manteau fournit un lobe réfléchi sur la coquille en formant une sorte de bourrelet de recouvrement, d'ailleurs assez étroit, qui borde cette coquille d'une sorte de frange. La cavité pal- léale est divisée en deux portions par la branchie; l'une de ces portions est antérieure et l'autre postérieure. La branchie appartient au type des branchies des Eulamellibranches, dont les lames ont deux feuillets, direct et réfléchi, et sont formées d'un treillis de mailles rectangulaires, parfaitement régulières, qui rappellent la figure que Menegaux en donne chez la Lucine. Elle se compose, de chaque côté, d'une seule lame sans appendices; le feuillet externe descendant, direct ou palléal, prolonge un lobe du manteau; le feuillet interne montant vient se souder à l'extrémité postérieure de la chambre viscérale. Gomme dans les Lucinidés et les Montacuta, que Pelseneer retire pour cette raison des Érycinidés pour les placer clans ce groupe, la branchie est donc réduite à une seule lame; c'est la lame externe qui disparaît et la lame interne qui persiste, et le feuillet réfléchi est lui-même, par suite, interne; ces deux feuillets ne sont pas soudés entre eux, mais s'écartent sur- tout dans la région postérieure en formant ainsi un prolongement delà cavité incubatrice , plus développé que celui décrit par Pelseneer chez Montacuta. La chambre incubatrice proprement dite forme une sorte de dôme ou de chambre palléale postérieure, dans laquelle s'ouvrent les reins et les organes génitaux; elle est elle-même en communication avec l'extérieur par le syphon anal contractile etrétractile, que nous avons précédemment décrit. Comme Voeltzkow, on est de suite frappé par la réduction de l'appareil digestif et des palpes labiaux et, par contre, par l'énorme développement du pied. Ce pied, dans la larve prodissoconque (où l'embryon possède une coquille bivalve creuse et cinq filaments branchiaux, sous forme d'une rangée de papilles ondulées, couvertes de cils vibratiles), est lui-même couvert de cils vibratiles, dont ceux de l'extrémité antérieure sont en forme de fouet. Sur l'animal adulte, le pied parait très extensible : tantôt on le voit s'al- — 346 — longer et s'amincir en une sorte de languette excédant en longueur celle de ranimai; tantôt , au contraire, ce pied paraît se ramasser sur lui-même en une sorte de spatule hastiforme ou de cuiller plus ou moins élargie et qui, au microscope, sous un faible grossissement, semble toute couverte de replis méandriformes. C'est avec cette sorte de sole pêcheuse que la Synapticola Perrieri embrasse le corps de la Synapte. Si, en opérant une petite traction sur le corps du Lamellibranche , on l'écarté du corps de son hôte, on voit au centre de la gouttière ainsi formée, un peu en arrière de la sole pédieuse et à l'endroit où existe normalement le sillon de l'appareil byssogène, les tissus de la Synapte contractés et comme pinces par l'origine du canal du Byssus. C'est évidemment là l'organe que Voeltzkow décrit comme une ventouse, car il en a l'aspect. Si on détache l'animal, à l'endroit où il se trouvait, on observe une érosion sur la Synapte. Sur la Synaplicola Perrieri on voit par contre, sur des coupes passant par le pied, les tissus de la Synapte pénétrant par le canal de Byssus, jusqu'à la grosse glande byssogène modifiée. 11 m'a paru inté- ressant de signaler ce curieux fait du parasitisme d'un Lamellibranche, qui fait ainsi, suivant toute probabilité, servir à sa nutrition l'appareil bysso- gène et le système aquifère du pied. Par beaucoup de ses caractères, la Synapticola Perrieri, que je décris brièvement ci-dessus, se rapproche, on le voit, A'Entowiva mirabilis, dont il diffère principalement par la présence de la coquille externe. Il se rapproche également de Scioberetia, et surtout de Montacufa, par le déve- loppement de la glande hépatique qui, ici, s'étend jusque dans le pied, et par la réduction de la branchie à une seule lame. Elle diffère principale- ment de celte dernière par la coquille, par la présence des grosses papilles coniques qui se trouvent sur toutes les portions du manteau non recou- vertes par la coquille, etc. En résumé, la Synapticola Perrieri présente les caractères particuliers suivants: c'est un Eulamellibranche parasite sur la Synapte; la coquille est cunéiforme, complètement baillante, à charnière embryonnaire ; les muscles sont plutôt réduits, le manteau papilleux, avec un lobe récurrent entou- rant et tendant à enveloppper la coquille. La branchie a une seule lame à deux feuillets, ménageant, dans le dièdre qu'elle forme, une cavité incuba- batrice. La chambre p^lléale postérieure ou incubatrice est très développée et s'ouvre à l'extérieur par un syphon frangé. Les glandes génitales et digestives énormes s'étendent jusque dans le pied. Le pied est très déve- loppé; il se divise nettement en deux régions, une portion reptalrice avec sole couverte de sillons méand iformes, une portion postérieure, où le sil- lon et le pore glandulaire de l'appareil byssogène. ainsi que le svstème aqui- fère, transformés en une sorte de ventouse, servent à l'animal à se fixer sur son hôte et à y vivre en parasite. — 347 — Si R LA MÉDUSE DU VlGTOlUA NyANZA ET LA FAUNE DES GRANDS LACS AFRICAINS, par M. Ch. Gravier. I Parmi les grands lacs qui donnent à la partie orientale de l'Afrique tro- picale une physionomie spéciale, le Tanganyika est l'un de ceux qu'ont le plus exploré les nombreux voyageurs qui, depuis Burton et Speke, ont sillonné cette région du continent africain. Il se présente comme une immense crevasse encadrée de montagnes dont les sommets, d'où descen- dent de nombreux cours d'eau avec rapides et cascades, atteignent de 1,000 à 2,000 mètres, et qui n'a pas moins de 63o kilomètres de longueur sur une largeur qui varie de 16 à 90 kilomèlres; sa superficie est de 3i/i5o ki- lomètres carés; son altitude, de 800 mètres; sa plus grande profondeur, de Ooo mètres environ. En i883, le I)r Bôbm trouva, à la surface de ce lac, de nombreuses Méduses craspédotes, dont il signala les caractères les plus saillants dans une letlre écrite à E. von Martens et que celui-ci communiqua à la «Gesell- schaft naturforschender Freunde» de Berlin (I). Faute de livres, Bôlim ne put fixer la position systématique de cette Méduse que, étant donné l'iso- lement du Tanganyika, il présumait être nouvelle; il proposa de lui donner comme nom spécifique Tmiganyicœ , ne voulant rien préjuger quant à la détermination générique. Les mêmes animaux furent revus par H. von Wissmann qui, en traversant le lac le i3 avril 1887, fut tout sur- pris de voir son bateau entouré d'rr Orties de mer» pendant une demi- heure. Enfin, en 1891, le Directeur de IVAfrican Lakes Company», M. F.-L.-M. Moir, rapporta le premier en Europe des spécimens préparés pour l'étude; il les communiqua au Dr Giinther, qui les confia à son (ils B.-T. Gunther(2). C'est à ce dernier auteur que l'on doit nos connaissances actuelles sur la morphologie et l'analomie de cette singulière Méduse qui ne ressemble à aucun type actuellement connu et pour laquelle il créa le nom de Lim- noenida. (I) E. von Martens and R. Rohm, Ueber eino Oualle im Tanganyika See mil lîomorkungen, Silz. naiurf. Freunde zu Berlin, 1 883, p. 179-200. R. Bôiim, Von Zanzibar zum Tanganyika, Briefe aus Oslal'rica, Leipzig, 1880. W R. T. Guntheb, Preliminary Account of the Fresh water Méduse of Lake Tanganyika, Ann. and Mag. of nat. huit., G"1 Ser., t. XI, 1898, p. 269-37», pi. X1II-XIV. — A further contribution lo llie Anatomy of Limnocnida Tanganyicm, Quart. Jour, o/micr. Science, 3"1 ser., t. XXX Vf, 189/1, P- 271-393, pi. XVII1-XJX. — 348 — En outre, dès 1880, E.-A. Smith (1) avait fait remarquer que certains Mollusques du Tanganyika ont des caractères qui les différencient très nettement des formes fluviales ou lacustres. Il L'intérêt soulevé' en Angleterre par la Méduse du Tanganyika fut très vif; à l'instigation de Ed. Ray Lankester(2), qui avait étudié la Méduse trouvée dans les bassins à Victoria Regia des jardins de Kew (Limno- codium Sorverbii), et avec le patronage de la rrRoyal Society , une première expédition fut organisée en 1896. On reconnut que, tandis que les lacs Nyassa et Shirwa n'avaient que des formes d'eau douce, le Tanganyika possédait en outre toute une série d'animaux d'un type nettement marin et ancien : Gastéropodes, Crabes, Crevettes, etc. 11 fallait admettre que le Tanganyika avait été relié autrefois à la mer, mais où et à quelle époque? Cette hypothèse était d'ailleurs en opposition avec l'opinion qui régnait alors parmi les géologues anglais. Sir Roderick Murchison, en i85a, affir- mait que le centre de l'Afrique n'avait jamais été recouvert par la mer, et il pensait que cette vue était confirmée par l'absence en Afrique, au Sud de l'Equateur, de l'activité volcanique que nous voyons d'ordinaire associée aux oscillations de la terre ferme. Le problème posé par la Méduse du Tanganyika n'était pas résolu, tant s'en faut, d'autant que les connaissances géologiques qu'on possédait alors sur cette région étaient des plus rudimentaires et que la population zoolo- gique des autres grands lacs était encore trop insuffisamment connue. Sous les auspices de la rr Royal geographical Society r> , une seconde expé- dition partit au printemps 1899, pour entreprendre l'étude zoologique, géographique et géologique non seulement du Tanganyika, mais aussi des lacs Shirwa, Nyassa, Kela., Kiwu, Albert-Edouard Nyanza, Albert Nyanza, Victoria Nyanza et Nivaska. Les résultats très fructueux de cette expédition ont été exposés dans un ouvrage tout récent, très documenté, écrit par le chef même de l'expédition de 1899, J.-E.-S. Moore(3). Avec des variantes plus ou moins considérables, en relation avec divers M E. A. Smilh, On the sliells of Lake Tanganyika, Proc. of the Zool. Soc, pi. 334-352, pi. XXXI. (2) Ed. Ray Lankesteh, On Limnocodium Soverbii, a new Trachomedusa inha- biling Fresh Water, QnaH. Jour, of microsc. Science, vol. XX, 1880, p. 35 1-871, pi. XX-XXI. (3' J. E. S. Moore, The Tanganyika Problem, an Account of the Researchcs undertaken conc.erning the existence of marine animais in Central Africa, avec des cartes et de nombreuses illustrations, 379 pages, London, Hursl and Blacket, igo3. — 349 — facteurs et notamment avec les conditions climatériques , tous ces lacs paraissent n'être habités que par des espèces purement d'eau douce. Il n'en serait pas de même pour le Tanganyika : outre la faune d'eau douce, cette grande nappe d'eau potable possède un certain nombre de formes qui lui sont propres et qui, tout en vivant dans un milieu non salé, n'en ont pas moins des caractères marins incontestables; Moore les désigne collective- ment sous le nom de rtHalolimnic groupe, pour rappeler l'antagonisme entre leur habitat et leurs aÛinités. Parmi ces animaux, l'auteur a plus particulièrement étudié les Gasté- ropodes. Il a comparé minutieusement les coquilles du Tanganyika, diffé- rentes de toutes les formes actuellement vivantes , à celles de la collection paléontologique du British Muséum, et il a constaté que, par exemple, le Paramelania damoni du Tanganyika ne peut être distingué du Purpurina bcllona, fossile marin du Jurassique; que, de même, le Naasopsis nassa (Tanganyika) correspond exactement au Purpurina injlata (Jurassique marin), le Chytra Kirkii (Tanganyika) aux Onuslus (Jurassique marin), le Spelcia zonala (Tanganyika) aux Neridomus (Jurassique marin), le Melania admirabilis (Tanganyika) au Cerithium subscalariforme (Jurassique marin), etc. (l). J. E. S. Moore fait remarquer très justement que, si une espèce unique de Mollusque du Tanganyika présentait les mêmes caractères qu'une forme appartenant à une époque ancienne, le fait n'aurait que la valeur d'une coïncidence curieuse; mais que la même similitude complète se répète fortuitement pour nombre de formes sans rapport entre elles, cela est, pour le moins, extrêmement improbable. On sait que, dans certaines couches lacustres du Supracrétacé du Sud de l'Europe et du Nord de l'Amérique , on trouve des Coquilles qui ne sont pas semblables à celles que l'on rencontre dans les eaux douces actuelles. White en Amérique, Tausch en Europe, ont fait remarquer que, dans ces lits, se trouve le genre Pyrgulifera dont certaines espèces ressemblent fort aux Paramelania du Tanganyika. Se fondant sur ce cas unique de simi- litude , Gregory a voulu faire dériver le groupe halolimnique de la faune lacustre du Crétacé. Cette conclusion hâtive et téméraire se heurte d'ail- leurs aux difficultés «pie soulève la coexistence avec ces Gastropodes de la Limnocnida et d'un Bryozaire gyinnolème (pie tous ses caractères rap- prochent du genre marin Arachnidium. O Le Muséum d'histoire naturelle possède un certain nombre de Gastéropodes du Tangauyika; les uns ont été recuillies par le voyageur Victor Giraud (Les lacs de l'Afrique équatoriale, Paris, 1890) et par los missionnaires français; ils ont été décrits par Bourguignat (Histoire malacoiogique du Lac Tanganyika, Afrique équatoriale. Ann. des Se. nat., 7e série, t. X, 1891, p. 1-207, to pi.); les autres oui été" rapportés par le regretté Edouard Foa qui avait également réussi à s:> procurer quelques exemplaires de la Limnocnida Tanganyicee. — 350 — Des considérations tirées des données géologiques fournies eu grande par- tie par l'expédition de 1899 e^ mssi de ^a faune iehlyologique du Tanga- nyika et du Congo, J. E. S. Moore a conclu que la région correspondant à ce lac et très probablement à une portion du bassin du Congo était cou- verte autrefois par une mer qui se ferma peu à peu et dont les eaux se sont adoucies dans le cours des temps; les animaux du wHalolimnic groupe ne seraient que les derniers survivants de la faune de cette mer ancienne, aux- quels se seraient mélangés les types d'eau douce, à mesure que la salure diminuait et que les conditions actuelles se réalisaient. III Le 1 6 septembre dernier, l'un des plus distingués voyageurs naturalistes du Muséum, M. Ch. Alluaud, a recueilli dans la baie de Kavirondo, sur la côte orientale du Victoria Nyanza (situé à 1,200 mètres d'altitude et sans communication avec le Tanganyika), une Méduse qui, à un premier exa- men, semble devoir être identifiée avec la Limnocnida Ta>ii>anyicae. Sur les neuf exemplaires adressés par ce voyageur au Muséum d'histoire naturelle, il y a deux femelles et sept mâles, tous à l'état de maturité sexuelle. Aucun ne porte de bourgeons médusoïdes sur le manubrium. L'évolution de ce Cœlentéré paraît être la même au Victoria Nyanza qu'au Tanganyika. On sait, d'après les observations de Moore, qu'à la fin de mars, terme de la saison humide, les Méduses se multiplient par bourgeonnement sur le ma- nubrium jusqu'eu juin et même juillet ; alors se développent les éléments sexuels qui arrivent à maturité en septembre et octobre. Le bourgeonne- ment disparaît graduellement pendant cette même période ; puis vient la saison humide et les Méduses se font de plus en plus rares à la surface. 11 est très probable que ces animaux vivent à une certaine profondeur pen- dant la saison des pluies , à la manière de tant d'animaux marins qui ne montent dans les coucbes superficielles qu'au moment de la reproduction que E. Hackel'1' a appelés Spanipélagiques (Athorybiael Physophora , parmi les Siphonophores , Charybdea et Penphylla , parmi les Méduses , etc. ). La Méduse du Victoria Nyanza présente bien les mêmes caractères que celle du Tanganyika. L'ombrelle est aplatie , discoïde , à peu près quatre fois aussi large que haute, avec un épaississement médian en forme de lentille qui remplit presque la cavité gastrique ; les tentacules sont creux et très nombreux, les organes marginaux sont situés sur la ligne de rat- tachement du vélum très étroit à l'onib elle. La bouche, circulaire, dont le diamètre est d'environ les deux tiers de celui de l'ombrelle, s'ouvre dans un manubrium très court. Les canaux radiaires sont au nombre de quatre, sauf chez un individu qui en a cinq; mais R. T. Gùnther en a observé cinq (1) E. Hackel, Plonkton Studien, Jenaischc Zeitsch. fur \aturw., neue Folgc, 18e' Rand, 1891, p. a3a-337. — 351 — et plus souvent six chez certains exemplaires. Les produits sexuels sont développés sur le manubrium. Je n'ai observé sur les exemplaires de la Méduse du Victoria Nyanza, dont le diamètre varie de 12 à 16 millimètres, que des différences secon- daires par rapport aux données fournies par R. T. Gùnther. Les organes marginaux qui font fortement saillie sur la paroi du corps sont plus nom- breux et plus serrés que ne l'indique la figure 3, planche XIII, donnée par cet auteur. Ils sont presque conligus , groupes par a , 3, h , sur le bourre- let qui les porte et qui offre des constrictions radiales correspondant géné- ralement à l'insertion des tentacules les plus développés. Sur un individu mâle, dont le diamètre de l'ombrelle est de i5 millimètres, j'ai compté 2 68 de ces organes. Le nombre des tentacules est bien plus considérable que celui des organes marginaux; il correspond aux trois demies environ de celui-ci, de sorte que l'individu en question possède certainement plus de 3oo tenta- cules. R. T. Gùnther dit qu'il peut y avoir plus d'une centaine de tenta- cules, ce qui est, en effet, fort au-dessous de la vérité. Ces organes, dont on ne distingue pas moins de sept ordres de grandeur, sont soudés à l'om- brelle sur une certaine étendue de leur portion basilaire dans les trois pre- miers ordres. Les batteries de nématocystes font fortement saillie sur ces appendices qui paraissent barbelés à l'œil nu, ce qu'on ne voit pas dans les figures dessinées par IL T, (iiinther; mais ce caractère apparaît nette- ment sans être mentionné dans les figures de Moore. Une étude auatomique plus approfondie permettra de dire si ces carac- tères suffisent pour séparer les deux formes, ce que je ne pense pas ac- tuellement. H serait fort utile d'avoir des individus asexués de cette singu- lière Méduse qui peut traîner avec elle des cordons porteurs de bourgeons médusoïdes, à la manière des Siphonophores, et dont les affinités restent encore b en douteuses. L'expédition anglaise de 1899, d'après l'itinéraire indiqué par Moore, n'a exploré que la côte septentrionale du lac et n'a point trouvé cette Mé- duse, que M. Ch. Alluand a capturée sur la côte orientale. 11 est très vraisemblable que la Lhnmocnida n'est pas le seul représentant de la faune halolimnique dans le Victoria Nyanza et qu'on trouvera dans ce lac une partie au moins des autres animaux du même groupe. Il s'en faut de beaucoup, malgré les résultats acquis par les récentes explorations, qu'on soit fixé sur la faune de ces grandes nappes de l'inté- rieur de l'Afrique équatoriale ; plusieurs même, notamment les lacs Ban- gwelo , Rukvva , Mwero, Reringo , Rodolphe, etc. , sont encore fort pu con- nus à ce point de vue. Quoi qu'il en soit, la trouvaille de M. CI). Alluaud est intéressante à tous égards. Au point de vue zoologique et géographique, elle fait disparaître l'anomalie apparente qui donnait au Tanganyika une place tout à fait — 352 — à part parmi les grands lacs africains. Ce lac ne serait pas le seul te'moin de la mer, jurassique suivant Moore, qui s'étendait sur la partie centrale de ce continent. Le cas présenté par le Tanganyika et le Victoria Nyanza, dont certains animaux de caractères marins affirment leur ancienne connexion avec la mer, se retrouve en divers points du globe, notamment au Baïkal, à la mer Caspienne, à la Trinité, où J. Kennel(l) a fait connaître une autre Méduse d'eau douce, YHalmonises lacustris, etc. L'adaptation progressive de la vie marine à l'existence dans l'eau douce, si intéressante au point de vue de la biologie générale et des théories de l'évolution , peut s'observer de nos jours dans certains fleuves côliers des Antilles et de l'Amérique tropicale, ainsi que j'ai eu l'occasion de le signaler récemment'25. Les Convoluta roscoffensis et là théorie des causes actuelles, par M. Georges Boun. La plupart des animaux supra-littoraux subissent une double influence périodique : celle des oscillations rythmiques de la mer, et celle de la suc- cession du jour et delà nuit; beaucoup s'enfoncent dans le sable à certains moments de la marée, — à mer haute, pour éviter le choc des vagues, ou à mer basse, pour éviter la dessiccation, — et reparaissent au bout d'un certain laps de temps: certains , après être venus s'ébattre à la lumière, vont se reposer dans quelque endroit obscur; les mouvements alternatifs d'as- cension et de descente ont été si souvent décrits, qu'on pouvait croire que leur étude n'offrait plus aucun intérêt. Dernièrement, deux naturalistes anglais, connus par des travaux d'une élégance rare, Gamble et Keeble, ont signalé que les Convoluta, Turbel- lariés parasités par des Algues vertes, présentent, en particulier sur la plage de Roscoff , un mouvement périodique synchrone de celui de la marée (3) ; c'est là un fait assez commun, comme je viens de le dire, tout à fait banal; mais ces naturalistes ont cherché la cause du mouvement de marée, «tidal movement», et pour cela ils ont transporté les Convoluta en aquarium, et '"' J. von Kexnel, Ueber eine Siïsswassermeduse, Sitz. Ber. nat. Ges. Dorpat, 9e1' Band, p. 282-988, 1890. W Ch. Gravier, Sur les Aunélides polychèles d'eau douce, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1" décembre 1902. — Sur trois nouveaux Polychètcs d'eau douce de la Guyane française, Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Au- tun, t. \1V, 1901, p. .'553-372, 2G fijjnres. (3) Tlic Biononnes of Convoluta roscoffensis, willi spécial Référence to ils Green- cells. Proc. Royal Society, vol. 72, p. 98-98 (3i juiflel 190:5). — 353 — les ont soustraites ainsi à l'action de la marée; tant que réclairement était le même que celui de la plage, le phénomène a subsisté, mais dès qu'ils eurent substitué l'obscurité à la lumière, il cessa : frThey take place in colonies brought into the laboratory, but do no occur when such colonies are kept in darlcnessn. Or, le mouvement de ces animaux pouvait avoir deux causes : le choc des vagues, la fatigue due à la lumière; l'expérience éliminait la pre- mière, il ne restait que la seconde. G. et K. concluent donc que «les va- riations journalières sont dues à l'effet tonique de la lumière*. Sans connaître ces travaux, je suis arrivé à des faits différents, à des conclusions opposées , après de nombreuses observations faites à Saint- Vaast- la-Hougue et à Saint-Jacut-de-la-Mer, au moment même où le mémoire des deux savants anglais parvenait à Paris. Les faits que j'avais observés parais- saient si extraordinaires , si nouveaux , semblaient présenter une telle impor- tance au point de vue fie la solution des graves problèmes biologiques, que j'ai dû les publier, ne voulant pas les interpréter avant de les avoir soumis à lacritique (1). Ce mémoire a uniquement pour but de faire connaître ces faits et d'in- diquer en quoi ils diffèrent de ceux signalés par G. et K. Toutefois il me semble nécessaire , dès le début , de signaler les idées qui ont dirigé mes recherches, caria valeur d'une observation dépend souvent de l'étal d'es- prit dans lequel on se trouve au moment où ou l'a faite. J'ai été conduit depuis longtemps à penser qu'il faut chercher la cause de beaucoup de phénomènes présentés par les animaux, mouvements en particulier, non parmi les variations mécaniques, physiques, chimiques, qu'ils subissent au moment où le phénomène a lieu (causes actuelles), mais parmi celles qu'ils ont subies dans le passé, soit eux-mêmes, soit leurs ancêtres (causes ayant cessé d'agir). J'ai vu tout de suite le mouvement de marée, facile d'ailleurs à constater; j'en ai cherché la cause. Pour cela, j'ai d'abord essayé le procédé de G. et K. , mais du fait que le mouvement persistait après la suppression d'une des causes présumées, lec/*oc des vagues, je n'ai pas écarté cette cause; j'ai bien fait, car il en a été de même pour l'autre cause, Véclairement. Ces deux résultats, dont le second est exactement le contraire de celui trouvé par G. etK, ,ne m'ont pas surpris, car je savais, par expérience , qu'un mouvement pouvait subsister alors même que sa cause disparait. Je n'étais donc pas plus avancé qu'avant, et û m'a fallu employer une méthode moins simpliste. On verra jusqu'où j'ai poussé l'analyse des phénomènes, et je suis persuadé que les lecteurs fie ce mémoire seront aussi convaincus que je le suis que : i° les mouvements oscillatoires des ('onvoluta suivant la verticale peuvent continuer après que la. cause réelle, le choc périodique des vagues, a cessé "' Les mouvements oscillatoires des Convoluta roscoffensis, CR. Ac. Se. 12 oc- tobre igo3. ' MUSKI IN IV. 26 — 360 — Observation 26. — Les C. , sur une pente, s'arrêtent après avoir franchi la limite de la lumière et de l'ombre (fig. 1, divers dessins). Observation 27. — Les C, sur une pente, s'arrêtent quand on projette sur elles une ombre. Observation 28. — Les C, qui se meuvent sur un fond éclairé, hori- zontal ou non, sous une couche d'eau, s'arrêtent quand, après avoir tra- versé une plage ensoleillée , elles viennent de franchir la limite d'une ombre. Ainsi se dessine en vert la bordure de toutes les ombres. Degré de pureté de Veau. — Le degré de pureté dépend de l'éclairement , car, sous l'influence de la lumière , les C. dégagent de l'oxygène. Mes expé- riences sur le chimiotachisme n'ont rien donné de bien net, Toutefois il faut remarquer que, sous l'influence d'une lumière intense {observation 29) les C. peuvent descendre dans les flaques d'eau : la couche liquide les protège , et, comme elles dégagent de l'oxygène, l'eau est suffisamment aérée. Conclusions positives. — J'ai distingué deux effets tropiques de la lumière et un effet tonique : i° un recul à la limite du sable et de l'air (ou de l'eau), de l'obscurité et de la lumière; 20 un alignement suivant les lignes de plus grande pente à la surface du sable (ou de la porcelaine); 3° un état de fatigue sous l'influence d'un éclairement prolongé. Ces distinctions n'existent pas dans la note de Gamble et Keeble , l'effet tropique pour ces auteurs étant uniquement la marche vers une source lumineuse (1). J'ai montré que l'effet tonique de la lumière était une parahjsie, un arrêt de mouvement des Convoluta; celui-ci se produit sous l'influence d'un éclairement excessivement intense, comme sous celle des rayons de Bec- querel. Si l'effet tonique de la lumière (fatigue) peut s'opposer au mouvement normal de descente des Convoluta (mer montante), l'effet tropique de recul s'oppose au mouvement normal d'ascension (mer descendante), la lumière retardant la sortie du sable. Interprétation. — Je m'étonne que Gamble et Keeble considèrent la lumière comme la cause des mouvements oscillatoires des Convoluta; la pé- riodicité n'est pas la même que celle des jours et des nuits ; de plus , la lumière, de toutes façons, contrarie ce mouvement; elle peut même, dans des circonstances exceptionnelles , l'arrêter. M Geddes (1873), puis Gamble et Keeble (io,o3) ont constaté un phototro- pisme positif normal; pour les derniers auteurs, le sens du tropisme peut changer dans certaines conditions. Mais tout ceci ne signifie rien, car j'ai montré (Soc. Bio- logie, 21 novembre) que le mot tropisme n'a pas de signification nette; s'il y avait tropisme, il serait plutôt négatif. Ferronnière a publié aussi de curieuses observa- tions, non citées par Gamble et Keeble. — 361 — J'interprète les effets tropiques de la lumière en considérant les variations de l'éclairement comme des signaux avertisseurs de la vitesse de la dessic- cation. Ceci n'a pas, d'ailleurs, d'importance au point de vue de la thèse que je soutiens ici; c'est un autre point de vue, que j'ai développé à l'In- stitut général psychologique (séance du 9 novembre). II. ÉTUDE SYNTHÉTIQUE DES MOUVEMENTS DES CONVOLUTA. Les C.t dans la nature, sont sollicitées simultanément par des influences variées; ces influences varient d'ailleurs dans le cours d'une journée, dans le cours d'une quinzaine, dans le cours d'une année. A. VARIATIONS JOURNALIÈRES. La figure 2 représente les phases les plus intéressantes de la journée d'une C. en aquarium, celles qui correspondent aux périodes d'émersion, nocturne et diurne (Observation âo-oj ; quelques-unes ont duré des nuits entières). Fig. a. — La journée des Convoluta en aquarium : en haut, la nuit; en bas, le jour (variations d'éclairement dues aux nuages) ; ± n , nombre d'heures après ou avant la mer basse. On assiste aux mouvements d'ascension el de descente le long des pentes sableuses, mouvements inverses de ceux de la marée; les plus liantes alti- tudes sont aux extrémités du diamètre horizontal, les pins basses dans le fossé limité par deux lignes \crticales. Le phénomène est beaucoup plus régulier la nuit (pie le jour : le ciel étant nuageux, chaque fois que le so- leil apparaît, la montée est arrêtée ( — 9) ou la descente accélérée (+ 9.) ; mais souvent des individus fatigués restent en arrière. — 36*2 — A côté est représentée l'ascension le long des parois obliques dune cu- vette. La figure 3 représente divers aspects d'une région accidentée de la plage suivant les heures de la murée. +*- Fig. 3. — La journée des Convnluta sur la plage : en haut, émersion et mer basse: en bas, 2,3,4 heures après la mer basse. Les courbes de niveau figurent les altitudes (à gauche et en bas, points culminants; à droite en haut, creux). Après l'émersion. les G. apparaissent uniformément sur toute la surface du sable; l'étendue de la teinte diminue progressivement jusqu'au moment de la basse mer (2e figure), les C. ga- gnant les crêtes, les sommets, qui alors deviennent d'un vert intense. A la demi-obscurité, elles descendent, dessinant plus ou moins les lignes de niveau (+2); sous l'influence d'un éclairement subit, elles s'éparpillent de nouveau, descendant suivant les lignes de plus grande pente ( + 3); si elles ne s'arrêtent en chemin, sous l'influence de la fatigue, elles se res- semblent finalement dans les parties les plus déclives (+ h). 1 k" fait (B, entrevu par G-K). — Les colonies des Convoluta forment des plages aux contours changeants. B. VARIATIONS DE QUINZAINE. Le graphique ci-après (fig. h ) représente schématiquement les variations à Saint-Jacut-de-la-Mer du 1 3 au 26 septembre 1900, en aquarium et sur la plage. Sans les variations dues à l'éclairement, le mouvement serait représenté par le trait plein, mais quand le jour survient au moment où la mer re- monte (i4, i5), il y a une descente brusque (moment le plus favorable, — 363 — pas do fatigue due à l'éclairement); quand la nuit survient au moment où la mer remonte (i5, i6), la descente est arrêtée momentanément (excitation pas suffisante pour vaincre fatigue); quand le double mouvement a lieu le jour (21, 22), l'ascension comme la descente est plus pénible (effet tro- pique dans le 1" cas, tonique dans le 2e). A ces modifications représentées Fig. h. — Oscillations de quinzaine : 1 6 = raorle-eau ; a3 = grande marée. En grisaille, l'ombre (sable et nuit). en traits discontinus s'en ajoutent d'autres représentées en pointillé, dues à ce que du 1 3 au 16. il y a un retard progressif dans le recouvre- ment de la plage , une avance progressive dans le découvrement ; aussi les G. rentrent relativement plus tard, de manière à rester à peu près tou- jours le même temps en dehors du sable; il y a là une sorte d'auto-régu- lation des mouvements , qui explique que la concordance puisse persister en aquarium (écart maximum observé entre aquarium et plage, 20 minutes). (Sur le schéma ne sont pas représentés les petits zig-zags dus aux va- riations incessantes de l'éclairement). 1 5e fait ( B , entrevu par G-K ). — Pendant les périodes de morte-eau , les co- lonies ne sont pas constamment à la surface du sable; elles n'apparaissent que quand le sable est desséché, et par conséquent elles montent moins. 1 6° fait (B ). — L'emplacement des colonies peut varier d'une façon consi- dérable. Elles remontent vers le rivage après la nuit, mais beaucoup plus après quelques jours de brume ; après les grandes marées , la situation et l'aspect sont différents, mais cela varie avec l'écart de la succession des marées et de la succession des jours et des nuits. Je n'ai pu étudier les variations annuelles. CONCLUSIONS. J'ai mis en évidence deux faits fondamentaux : 1" Le mouvement oscillatoire est indépendant des variations normales des conditions du milieu extérieur (sauf des chocs). — 364 — 2° La lumière, par ses effets ionique et tropique, s'oppose plutôt à ce mouvement. J'attribue le mouvement oscillatoire au souvenir héréditaire du choc rythmique des vagues, repoussant l'opinion de Gamble et Keeble, qui voient dans la lumière (agent paralysant) la cause du mouvement! Je considère, enfin, la lumière comme un signal avertisseur de l'état de dessiccation du sable. Ces faits (et beaucoup d'autres) et ces interprétations me sont rigoureu- sement personnels et touchent à des questions biologiques générales. 1 ° Un être qui présente un mouvement oscillatoire sous l'influence d'excita- tions mécaniques rythmiques conserve ce mouvement quand les excitations cessent. 3° Un être qui présente un mouvement déterminé sous l'influence d'excita- tion physico-chimiques diverses (dessiccation, éclairement, oxygénation. . .), constamment associées de la même façon , peut conserver ce mouvement même quand une seule des excitations (éclairement) persiste. On peut expliquer ces faits par un souvenir héréditaire. A travers les générations successives, le protoplasma se souvient en quelque sorte des excitations qui ont agi sur lui. Les divers mouvements qui entraînent ou accompagnent l'évolution d'un individu sont souvent ainsi le résultat de souvenirs du passé. Ainsi, les Convoluta de Roscoff, par les faits curieux que j'ai mis en évi- dence , apportent des éléments nouveaux pour la discussion de la théorie des causes actuelles ! RÔLE MORPflOGÉNIQUE DU MUSCLE CROTAPHYTE SUR LE CRANE ET LE CERVEAU CHEZ LE ChIEN , par M. Anthony. Ayant enlevé d'un côté le muscle crotaphyle à déjeunes Chiens nouveau- nés, j'ai constaté, neuf mois après, un développement plus considérable de l'hémisphère cérébral correspondant et une diminution dans la profondeur des impressions des circonvolutions sur l'endocràne de la voûte. Rapprochant ces faits expérimentaux de faits nombreux d'observations d'anatomie comparée (entre autres, celui-ci que, chez les Mustélidés , par exemple, et plus particulièrement chez le Furet, l'Hermine, la Loutre qui ont des crotaphytes extrêmement puissants, les circonvolutions cérébrales s'impriment avec une vigueur inaccoutumée non seulement sur l'endocràne de la voûte, mais sur l'exocrâne lui-même qui suit fidèlement leurs sinuo- sités) , j'arrive à admettre que , chez les animaux du type carnassier, le muscle crotaphyte enserrant le crâne comme dans une sangle exerce sur lui pen- — 365 — dant ies premiers âges de la vie une compression énergique qui se traduit par l'impression des circonvolutions cérébrales sur l'endocrâne de la voûte. Les muscles crotaphytes de l'homme, peu développés, ne pouvant pas jouer un rôle analogue l'endocrâne de la voûte est chez lui vierge de toute impression due aux circonvolutions. 11 semble donc qu'on soit autorisé à supposer qu'au cours de la phylo- génie le muscle crotaphyte ait pu être pour les Carnassiers, animaux à appareils masticateurs très développés, un obstacle au développement du cerveau. Il semble que chez l'homme, au contraire, cet obstacle n'existant plus (diminution de l'appareil masticateur), le cerveau ait pu se développer à son aise et prendre le développement qu'on lui connaît. Sur L'ÉpirnÉLiUM de l'intesti\ moyeu de quelques Melliferes, PAR M. L. SeMICHON. Dans une note antérieure (1), j'ai décrit les différents aspects que présente, suivant l'étal de la digestion, l'intestin moyen du Bombus agrorum (Fabr.), observé à l'état frais. Dans les régions larges, le contenu de cet organe est du miel presque semblable à celui du jabot, tant par la couleur que par la consistance; il en diffère, au contraire, beaucoup dans les régions étroites. La digestion est donc peu avancée dans les régions larges , dont les cellules sont d'ailleurs bourrées de grains de sécrétion, et presque terminée dans les régions les plus étroites, dont l'épithélium ne contient presque plus de grains (grains ou gouttes, car, pour des corps de dimension aussi réduite, il est difficile de distinguer les liquides des solides). Sur les pièces fixées, le cytoplasme de l'épithélium se présente avec des caractères différents suivant les régions. Aux régions larges correspondent des cellules renflées : leur cytoplasme se montre constitué par un réseau dont les mailles ont à peu près la largeur des grains de sécrétion. Ceux-ci ont été dissous par le fixateur. Au contraire, les cellules des régions étroites sont, elles aussi, plus étroites; leur cytoplasme semble resserré, le réti- culurn y est peu net. En admettant que la pièce fixée soit l'expression exacte de la réalité, les cellules, suivant les progrès de la digestion, diminueraient de volume et les mailles du spongioplasme se resserreraient. Il m'a été impossible de vérifier si le fixateur emplové causait «les modi- fications dans la structure même des cellules. Cependant il ne produit pas de rétraclion ni de dilatation apparentes lorsqu'on le verse sur l'organe C Bulletin du Muséum d'hist. nat., Paris, nov. 1902. — 366 — frais , pendant qu'on observe celui-ci au microscope avec un grossissement de quarante diamètres. Bien que le de'tail des modifications internes des cellules reste hypothétique , en l'absence d'observation directe, il est certain que leurs dimensions se modifient durant le cours de la digestion. Les centres de prolifération de l'e'pilhélium sont probablement les groupes de cellules décrits par Frenzel(1) sous le nom de irerypteau. La ré- partition de ces cryptes chez les Mellifères n'est pas partout la même que chez le Bombus. Deux types très différents sont représentés par Y Apis mel- lifica (L.) (ouvrière) et le Xylocopa violacea (L.) : chez le Bombus, les rides de l'inteslin moyen sont très prononcées et. dans le fond de chacun des sillons qui les sépare, se trouve une rangée de cryptes très voisines les unes des autres, formant ainsi des cercles qu'un grand intervalle sépare. Chez l'Abeille, l'épithélium observé à plat préseule des champs polygonaux dont le centre est occupé par une crypte et dont les bords surélevés portent des cellules renflées correspondant à celles du sommet des rides du Bombus. Chez le Xy'ocopa violacea, les cryptes sont très éloignées de la cavité digestive. Elles ont saillie à la surface externe de l'organe sous forme de papilles arrondies, disposées régulièrement côte à côte. Le nombre des cel- lules renflées, qui limitent à la face interne les polygones, est moindre que chez l'Abeille, tandis que le nombre des cellules des cryptes est plus con- sidérable. C'est, en somme, la même disposition dans les deux cas avec une diffé- rence de degré. La crypte de l'Abeille est au fond d'une cupule, celle du Xylocope au fond d'un tube. L'intestin moyen de ces deux animaux renferme quelquefois des cellules détachées de l'épithélium. On ne saurait affirmer que leur chute est la conséquence de leur évo- lution normale. Elle peut être due à une manipulation brutale. Quoi qu il en soit, il est à noter que la chute de ces cellules est fréquente chez le Xylo- cope, où les cryptes prennent une importance considérable, où, par con- séquent, la formation des cellules semble devoir être active; chez le Bombus, où les cryptes sont moins nombreuses , il est très rare qu'on trouve des cellules détachées. Frenzel (2) admet que , chez certains Hyménoptères , il y a des cellules qui «périssent tout entières {3)» en mettant en liberté leur contenu, formé par un produit de sécrétion. Chez les types que j'ai étudiés, les cellules rejettent peu à peu leurs grains dans la lumière sans paraître altérées elles- mêmes. Quant aux cellules détachées qu'on observe dans le tube digestif de W Arch.f. mikroshop. Anatomie, XXVI. (2) Archiv.f. mikroshop. Anatomie, XXVI. W «... dass die ganze Zelle . . . :u Grunde geheit , p. Soi. — 3G7 — l'Abeille et du Xylocope, elles paraissent représenter des éléments vieillis dont la participation aux phénomènes de la digestion n'est pas démontrée. En tout cas, leur extrême rareté chez le Bourdon indique que leur rôle, s'il existe, est secondaire. Le plateau en brosse qui limite, à leur partie distale, les cellules de l'épithélium, présente, sur les pièces fixées, un aspect si variable , qu'il est nécessaire de discuter la constance de cette formation. La hauteur, l'épais- seur, l'écartement des bâtonnets de la brosse varient quand on les observe dans une même pièce suivant les régions, et dans diverses pièces d'une même espèce fixées avec un même réactif. D'autre part, il y a des formes de brosse que l'on rencontre semblables dans des pièces fixées par des réactifs différents. 11 semblerait donc que la brosse est une formation variable, transitoire ou même factice. Il convient d'abord de remarquer que les fixateurs qui donnent ces résultats variés sont des coagulants de l'albumine et des peptones, corps qui se rencontrent en quantités variables dans le tube digestif, et dont la précipitation en présence de la brosse peut venir en allonger, épaissir ou accoler les bâtonnets. Enfin, au moment de la fixation, une partie de l'hyaloplasme peut être expulsée par la cellule et produire également des images trompeuses. Afin d'éii miner ces causes d'erreur, j'ai essayé l'action d'un réactif qui ne coa- gule ni les albumines ni les peptones. Tel est le réactif de Bouchardat em- ployé couramment pour l'analyse des urines; telles sont aussi les solutions de Lugol. Lorsque l'épithélium frais a été soumis à l'action de ces liquides , la brosse se présente avec des caractères fixes. Elle est formée de filaments très ténus , juxtaposés , peu réfringents , presque invisibles après montage dans le baume de Canada, mais assez nets dans la résine Dammar. La hauteur de la brosse est constante pour une même espèce de cellules; elle est un peu plus courte pour les grosses cellules du sommet des rides. Les variations dans l'aspect de la brosse sur les pièces fixées doivent donc être imputées à l'action trompeuse des réactifs. En résumé : Les dimensions des cellules épithéliales de l'intestin moyen varient au cours de la digestion. Les cellules qui n'ont pas encore émis leurs grains de sécrétion sont plus larges , les autres plus étroites. Suivant les types, la disposition et l'importance des groupes de cellules, désignés sous le nom de * cryptes n , varie; chez le Xylocopa violacea (L.) d* et 9 et ['Apis mellijica (L.) 9 qui se distinguent des Bombus lerrestris et B. agrorum (Fabricius) par le développement de leurs cryptes, on rencontre assez souvent des cellules épithéliales détachées, tombées dans la lumière de l'intestin moyen. Ce fait est peut-être un accident de préparation. L'extrême rareté de ces cellules dans l'intestin moyen du Bourdon coïncide avec un développement moindre des cryptes chez cet animal. — 3G8 — Malgré la diversité des aspecls qu'il présente sur les pièces lixées, le plateau en brosse est une formation constante. Mais, pour reconnaître la fixité de ses caractères, il est nécessaire d'éviter la coagulation de l'albu- mine et des peptones. Tuberculose viscérale spontanée chez le Nandou, PAR Mme M. PhISALIX. La tuberculose est très fréquente chez les Oiseaux de volière, et de basse- cour, où elle a été étudiée et décrite par un certain nombre d'auteurs. Les Oiseaux exotiques lui payent un fort tribut, et on estime que le quart en- viron des Perroquets présentés aux cliniques vétérinaires sont atteints de tuberculose. Les Oiseaux de basse-cour, Poules , Faisans , Canards , sont aussi décimés en grand nombre , la contamination étant favorisée par la vie en commun dans un espace restreint et par le fait de picorer sur un sol infecté. Chez les grands Oiseaux coureurs, la tuberculose est beaucoup moins connue; un cas seulement a été signalé, chez l'Autruche, par M. Hobday (1). C'est pourquoi il m'a paru utile de faire connaître celui que j'ai pu observer directement sur le Nandou. M. Debreuil, à l'obligeance duquel nous devons les sujets de cette obser- vation , avait reçu de l'Amérique du Sud deux Nandous qui avaient été annoncés tous deux comme étant des mâles. Quelque temps après leur arrivée, au grand étonnement du propriétaire, l'un de ces Nandous commença à pondre et continua régulièrement ses poules pendant plusieurs mois. L'autre Nandou ne pondant pas , on continua à le considérer comme un mâle et il fut donné comme tel à M. Loyer, qui le transféra de Melun dans son parc de Bièvre. Ce Nandou paraissait en ce moment en très bonne santé; mais peu de temps après son transfert, il commença à dépérir, bien qu'il reçût les mêmes soins qu'auparavant. Il maigrit progressivement et mourut au bout de quelques mois dans un état de cachexie très avancée. Le premier Nandou resté chez M. Debreuil mourut aussi, à quelques jours d'intervalle, mais d'une façon subite, sans dépérissement préalable, et sans prodromes. Après un repas, accepté comme à l'ordinaire, l'animal a été pris d'une dyspnée violente qui alla en s'aggravant et qui entraîna la M Prof Hobday, Tuberculosis in the Ottrich. Tlie Journal nf comparative Pathology and Therapeutics. Vol. III, part s. .lune 189/i. — 369 — mort en moins de deux heures. Pas de le'sions à l'autopsie pour justifier cette fin soudaine. J'ai rencontré seulement dans le péritoine de longues filaires (Ftlaria Rltcae) qui circulaient lentement entre les anses intesti- nales, tandis que d'autres étaient enkystées dans les sacs aériens thora- ciques. Il y en avait en tout une dizaine, de même diamètre ( 1 à 2 milli- mètres) et d'une longueur variant entre 0 m. 2 5 et 1 m. 10. Elles ont été déterminées par M. Railliet, qui n'a trouvé que des femelles sur une vingtaine d'individus examinés. Ces parasites , qui existaient aussi chez l'autre Nandou , ne sauraient être considérés comme la cause de la mort, et il est probable que celle-ci est due à la forme suraiguë de la pasteurellose aviaire, mais le cadavre étant arrivé plusieurs jours après la mort, il a été impossible d'en faire la démon- stration par les cultures. Quant au deuxième Nandou , son observation est beaucoup plus inté- ressante. Il a succombé à une tuberculose viscérale étendue et virulente dont l'étude m'a fourni les éléments de cette note. Autopsie. — Le Nandou ne présente rien extérieurement qu'un état de mai- greur extrême, indice qu'il a succombé à une affection chronique très cachec- tisanlo. A l'ouverture du thorax, au-dessous du plastron sternal, le foie apparaît très volumineux et d'aspect granité. A la coupe, on conslate qu'il est envahi dans toute sa masse par des granulations presque confluentes, de la grosseur moyenne d'un forain de chènevis, opaques, jaunâtres et de consistance pierreuse. Le bord inférieur gauche du foie est soulevé par une énorme' tumeur ovoïde à grand axe longitudinal qui, non seulement occupe une partie de l'abdomen, mais encore s'élève dans la cavité Ihoracique et comble tout l'espace compris entre le bord g;mche du sternum et la face antérieure du poumon correspondant. La surface pâle, non vasculaire de cette masse, la régularité de sa partie visible, sa consistance dure, presque ligneuse, ainsi que sa forme générale, donnent l'impression d'un gros fibrome. Dégagée de ses adhérences avec les organes voisins, elle se montre formée de deux lobes principaux, inégaux, réunis par un large pont, plus d'un petit lobe supplémentaire s'insérant largement aussi sur l'une des extrémités Celte tumeur, que je présente, mesure 0 m. a5 suivant son grand axe, 0 m. 18 suivant son petit axe, et pèse 900 grammes. Elle est pourvue d'une enveloppe épaisse et pâle; l'intérieur, exsangue, comme la sur- face, est forme de nombreux noyaux à structure feuilletée de la grosseur d'un marron, jaunes au centre, brunâtres à la périphérie. L'examen des rapports avec les organes voisins, la situation de la tumeur, montrent qu'il ne peut s'agir d'un néoplasme indépendant, mais de la rate dégé- nérée et considérablement hypertrophiée; elle atteint en effet environ 10 fois son poids normal moyen. Le cœur présente une apparence normale et ne montre pas à la coupe de lésions macroscopiques ; il en est de même des reins. Les poumons, à peu près sains d'aspect, montrent cependant à la coupe et à la palpation des granulations isolées semblables à celles du foi''. Muséum. — ix. 37 — 370 — Le tube digestif présente quelques plaques ulcéreuses sur la muqueuse intestinale En divers points, les ganglions lymphatiques , hypertrophiés, se montrent sous l'aspect de gros marrons énucléables, à coque fibreuse, à contenu brun, lamelleux et demi-fluide. Vovaire cl la grappe irrégulière d'œufs qu'il porte encore sont en complète dégénérescence. Les œufs les plus petits sont envahis par des tubercules non confluents; les plus gros sont transformés en kystes, à paroi feuilletée et amincie. Sur le péritoine, on trouve de nombreuses granulations dont la grosseur varie de celle d'un grain de mil à celle d'un pois. Entre les anses intestinales, dans les replis du péritoine, se trouvent en outre des disques aplatis de dimen- sions variables qui ne sont autre chose que des œufs dont le vitellus est aisément reconnaissante, et tombés directement de l'ovaire dans le péritoine, par suite de l'oblitération de la trompe, envahie, comme toutes les autres parties de l'appareil génital, par le processus tuberculeux. Ainsi, cet animal qui avait été annoncé comme un mâle et qiù a con- servé cette réputation jusqu'après sa mort, se montre, à l'autopsie, pourvu d'un ovaire, et n'a cessé de pondre, mais dans son péritoine, des œufs infectés et dégénérés. Gomme le montrent les détails précédents , les lésions viscérales , très étendues, affectent plus spécialement les organes abdominaux que les organes thoraciques restés à peu près indemnes. Ce fait est habituel dans la tuberculose aviaire ; aussi la localisation des lésions , jointe à l'aspect des organes envahis, aux antécédents du sujet et à sa cachexie ultime font-ils penser à la tuberculose. Cette impression a été confirmée par l'étude bactériologique des lésions. Caractères du microbe. — Les frottis des organes atteints , foie , rate , ganglions, ovaire, poumons, ont donné en extrême abondance un seul et même bacille , légèrement incurvé , qui forme des amas feutrés masquant les éléments du tissu. Ce bacille prend le Gram et les couleurs d'aniline; il se colore en outre par les méthodes spéciales au bacille tuberculeux, notamment par la méthode à la fuchsine phéniquée de Ziehl. On sait que ce dernier caractère appartient également à d'autres microbes qui résistent à la décoloration par les acides ; s'il donne de fortes présomptions lorsque le bacille envahit si abondamment les tissus, il doit être complété par d'autres , tirés des conditions de culture et d'inoculation aux animaux sensibles. Caractères des cultures. — Les ensemencements ont été faits sur divers milieux, liquides ou solides, avec la pulpe obtenue en broyant le foie dans l'eau salée stérilisée. Ils n'ont donné des cultures que sur les milieux solides glycérines qu'on emploie d'ordinaire pour le bacille tuberculeux ; les autres milieux sont — 371 — restes stériles. Sur gélose et sur pomme de terre glycérinées , il est apparu au bout de 10 à 1 5 jours de petites colonies blauches, isolées, faisant une légère saillie à la surface, et dont quelques-unes sont ombiliquées. Elles se laissent facilement étaler. Sur gélose, on obtient au bout de plusieurs semaines une couche régulière d'un blanc jaune, demi-transparente, grasse et humide à la surface; sur pomme de terre, la couche est éga- lement grasse ; elle est d'un blanc mât, épaisse et mamelonnée. En outre, un voile se forme sur le bouillon glycérine qui remplit le fond du tube. L'aspect de quelques cultures rappelle celui de la tuberculose des Mammi- fères ; mais le voile en est plus fragile et ne peut être soulevé, même avec précaution , sans se dissocier en nombreux fragments. Toutes les cultures issues de l'ensemencement direct des organes broyés ont donné le même bacille que les frottis de ces organes et présentent l'as- pect caractéristique des cultures du bacille tuberculeux aviaire. Inoculation aux animaux. — L'inoculation aux animaux soit de l'émul- sion obtenue en broyant le foie du Nandou dans l'eau salée, soit des cultures provenant de l'ensemencement direct des organes sur pomme de terre gly- cérinée, soit encore des cultures du sang des Cobayes tués par lesémulsinns de foie ont produit les mêmes résultats : ceux-ci ne varient qu'avec le lieu de l'inoculation. Chez deux Cobayes inoculés sous la peau de la cuisse, l'un avec l'émul- sion du foie, l'autre avec une culture directe des organes, il s'est produit un engorgement ganglionnaire de Taîne, puis un abcès caséeux au point d'inoculation. Au bout de trois semaines à un mois, l'abcès a causé un dé- collement de la peau, puis le contenu s'est frayé passage au dehors. Il s*esl produit une fistule persistante qui n'était pas encore fermée un mois après l'évacuation du contenu de l'abcès. Ces deux animaux ont survécu , l'un en continuant d'augmenter de poids d'une façon à peu près normale, l'autre après avoir subi un amaigrisse- ment assez prolongé. Deux autres Cobayes inoculés respectivement avec les mêmes produits que les précédents, mais dans le péritoine, ont maigri dès les premiers jours qui ont suivi l'inoculation. Le sujet inoculé avec l'émulsion du foie du Nandou est mort au p/ jour avec une tuberculose viscérale généralisée; celui qui avait reçu l'émulsion de culture est mort, plus rapidement encore, au 5' jour avec les mêmes lésions que le précédent, et présentait, en outre, de la myocardite et de la péricardite avec gros épanchement. Dans le sang des deux Cobayes ainsi que dans le liquide péricardique du second, il y avail pullulalion du bacille. Les cultures provenant de ces liquides ont conservé leur virulence et, inoculées dans* le péritoine, ont tué le Cobaye en 1 1 jours. La culture du sang du Cobaye tué <'ii i î jours a tué de la même manière et en 9 jours le Cobaye auquel on l'a inoculée. - 372 — On voit donc que le bacille retiré du Nandou est plus pathogène pour le Cobaye que ne l'est, d'ordinaire, le bacille aviaire retiré des Oiseaux de basse-cour et de volière. Il se montre plus virulent même que le bacille de l'Homme ou des Mammifères , puisqu'il envahit rapidement et sûrement le sang des animaux qui ont reçu l'inoculation dans le péritoine. Et cepen- dant les cultures issues de ces Cobayes, tués successivement, ont bien les caractères de celles du bacille aviaire. L'inoculation faite dans les muscles pectoraux d'un Pigeon a déterminé la formation de séquestres fibreux aux points inoculés; la mort est sur- venue en 5 semaines. Chez le Chien , même après injection intra-veineuse de 6 à 7 centimètres de l'émulsion de foie du Nandou, il ne s'est produit qu'un amaigrissement passager. L'animal sacrifié , alors que son poids remontait vers le point ini- tial, n'avait pas de tuberculose, et les frottis ainsi que les cultures des viscères n'ont pas décelé le bacille tuberculeux. Vis-à-vis du Pigeon et du Chien, le bacille retiré du Nandou présente la même virulence que celui qui provient des Oiseaux de basse cour ou de vo- lière; mais il est plus virulent que ce dernier vis-à-vis du Cobaye et s'adapte très bien à cet animal. Celte particularité ne doit pas étonner, car la virulence d'un même mi- crobe peut subir de grands écarts suivant l'hôte qui l'héberge, et, en outre, on sait qu'il existe de nombreuses formes de passage qui relient la tuberculose aviaire à la tuberculose de l'Homme et des Mammifères. En résumé, cette observation montre que les lésions de la tuberculose peuvent atteindre chez le Nandou des proportions considérables et que la virulence du bacille aviaire tend à s'exalter dans l'organisme de cet Oiseau. Au point de vue de la pathologie générale, il est intéressant de noter que l'infection primitive de l'ovaire et de l'oviducte a déterminé, avant même que la déchéance physique de l'animal soit apparente , des troubles graves de la fonction, troubles caractérisés par la ponte intra-péritonéale et l'envahissement des œufs par le bacille de la tuberculose. Son UNE NOUVELLE VARIETE DE MuREX TRUNCULUS LlNNB du Pleistocene TUNISIEN^, par M. P. Bédé. La région de Sfax, en Tunisie, est remarquable par le développement des couches quaternaires. W Communication laite à l'assemblée des naturalistes du Muséum le ai no- vembre igo3. — 373 — La côte Ouest de Sfax présente une plage soulevée récente à Murex truncuîus Linné reposant sur une argile bleuâtre d'une épaisseur variable, visible en ce point, sur 3o à 5o centimètres d'épaisseur renfermant des débris végétaux et en abondance Loripes lacteus Poli. Nous avons retrouvé ces plages récentes à Tunis, à Carthage et à Sidi Mansour: c'est dans cette dernière localité que nous avons récolté la nou- velle variété, sujet de la présente note. On peut observer en stratification concordante l'argile bleuâtre reposant sur les plages soulevées anciennes à Strombus mediterraneus Duclos. • Les formations qualernaires terrestres sont représentées par un calcaire à Hélices et par le terrain Subatlantique de Pomel. Parmi les très nombreux échantillons de Murex truncuîus Linné appar- tenant aux variétés dilatata Dautz. et conglobata Mich. , nous avons reconnu une forme nouvelle. Nous établissons pour cette variété la diagnose suivante: Forme massive, mixte entre les deux variétés: Murex truncuîus var. dilatata Daulz. et Murex truncuîus var. conglobata Mich. Taille : 58 millimètres de longueur et 69 millimètres de largeur; 7 tours, spire plus élevée que dans la variété dilatata, égale au tiers de la longueur totale; digitations épineuses paraissant disparaître presque sons les varices axiales au nombre de 7 par tours. Filets spiraux assez bien développés, légèrement ondulés; ces deux derniers caractères communs avec la variété conglobata ; dernier tour orné de filets spiraux dont l'épais- seur va en diminuant sur le cou, qui est plus excavé que dans la variété conglabata et cependant l'est moins que dans la variété dilatata; emboî- tements successifs du canal moins apparents que dans cette dernière variété et tous dirigés vers la droite formant une masse plus homogène que dans la variété dilatata. Les deux dernières varices, soit moins d'un tiers du dernier tour, por- tent séides des digitations épineuses aussi bien développées que dans la variété dilatata. Les digitations épineuses portées par les autres varices du même tour sont aussi peu sensibles que celles de la variété conglobata. Ouverture de forme générale ovalaire plus petite que dans la variété créée par Michellotti et analogue à celle de l'autre variété; gouttière posté- rieure cependant moins accentuée et labre moins plissé que dans la variété dilatata, niais plus accentuée et plus plissée que dans la variété conglobata ; bord columellaire plus largement étalé à la base et canal siphonal plus largement ouvert que dans la variété dilatata mais semblable à celui de la variété conglobata. Il y a donc bien là une série de caractères mixtes entre les deux variétés déjà connues et, suivant que l'on examine la coquille par la droite ou par la gauche, on a exactement l'impression de voir Murex truncuîus var. con- globata Mich. ou Murex truncuîus var. dilatata Dautz. — 37/i — En conséquence , nous proposons pour cette Coquille le nom de Murex Irunculus var. Mixta. Sur les faces vicinales , par M. Paul Gaubert. Les faces d'un cristal sont fréquemment remplacées , soit par une ou plu- sieurs pyramides très aplaties sur la base, soit par des faces placées dans une seule zone et formant un angle très petit avec la face ordinaire du cristal. A. Scacchi a mesuré le premier ces facettes qui ne suivent pas la loi de rationalité des indices et a désigné ce fait sous le nom de potyédrie. Websky a appelé faces vicinales ces faces voisines des faces ordinaires, ex- cepté dans le cas où la polyédrie est due à un groupement de cristaux. Les faces vicinales ont été, depuis, l'objet de nombreux travaux, surtout de Zepliarowicb , Max Schuster, Hintze, Karnojitski, etc. Dans ces derniers temps, Beckenkamp, G. Wulff et Weyberg ont donné des théories de leur formation et Miers a constaté tout récemment, en faisant des mesures pen- dant l'accroissement du cristal, que l'angle qu'elles font avec la face ordi- naire varie constamment. En présence des résultats très divers fournis par les auteurs, j'ai repris l'étude de cette question, étude qui sera publiée dans le Bulletin de la So- ciété française de minéralogie , décembre 1903. Je ne vais donner ici que le résumé de quelques-uns des résultats auxquels je suis arrivé. Les faces vicinales sont produites par des courants de concentration insuffisamment forts pour couvrir de matière toute la face. Deux cas peu- vent se présenter : i" Le courant arrive verticalement sur la face ou a une direction peu éloignée de la perpendiculaire. Il se produit des dépôts de matière cristal- line qui sont de moins en moins étendus , et dont le contour extérieur est en relation avec la symétrie de la face. C'est la limite extérieure de cette série de couches superposées qui forme les faces vicinales. Sur une face du cube, les pyramides pourront être quadraugulaires , commme dans la fluorine, la galène; elles seront triangulaires sur la face d'un octaèdre de nitrate de baryte ou de nitrate de plomb. Dans quelques cas, les faces vici- nales appartiennent à une seule zone (pyrite). La présence des stries et même parfois l'évidence des couches montrent bien que les faces se sont produites ainsi. 20 Le courant arrive parallèlement à la face. Dans ce cas, il se produit des faces vicinales appartenant à une seule zone, la face ayant la même origine que les précédentes. Les courants de concentration forment non seulement les couches suc- cessives disposées parallèlement , mais contribuent aussi dans une faible — 375 — mesure à accroître par leur bord libre les couches plus anciennement formées, de telle façon que l'angle des faces vicinales peut varier pendant l'accroissement du cristal. Les figures en relief ne sont autre chose que de petites pyramides vici- nales dont la forme peut indiquer au même titre que celle des figures de corrosion la vraie symétrie de la substance. Toutes les figures irrégulières qui se trouvent sur les faces cristallines peuvent être attribuées à l'influence ^des courants de concentration. La forme des figures de corrosion et des figures en relief est influencée par les faces vicinales d'autant plus que les angles des parois des cavités ou des faces des pyramides avec la face ordinaire sont plus grands. L'asy- métrie de certaines figures de corrosion n'est pas due à la substance même, mais à l'existence de faces vicinales. Analyse des effloresgences salines provenant des terrains DU LAC DE ZaCOALCO (JaLISCO , MEXIQUE), par M. L. Philippe. On sait que dans les pays chauds, comme aux Indes, en Egypte, en Chine, etc., des efflorescerices salines apparaissent fréquemment à la sur- face du sol , pendant la période de sécheresse qui suit la saison des pluies. La terre , d'abord noire et humide , devient blanche et pulvérulente ; elle semble cachée sous la neige. Ces productions cristallines sont à peu près entièrement constituées par des nitrates, de chaux, de soude et surtout de potasse , si bien que ces terrains sont quelquefois utilisés comme nitrières. M. L. Diguet, l'explorateur bien connu des naturalistes du Muséum, vient d'envoyer du Mexique, au laboratoire de Physique végétale, un échantillon de terre qui présente, sous le rapport des concrétions salines, un certain intérêt. Le sol, où la prise d'essai a été faite est situé au bord du lac de Zacoalco, dans l'Etat de Jalisco (Mexique). Nous avons déterminé sa richesse en sels et fait l'analyse des efflores- cences qui se produisent à sa surface. L'échantillon avait environ 10 p. 100 d'humidité; c'est une terre argilo- siliceuse, très fine, peu riche en matière humique. On a trouvé que 100 parties de celte terre sèche abandonnent, par simple lavage à l'eau froide 20,2 grammes de matières salines sèches. Ce nombre est relativement élevé si on le compare à ceux fournis par les auteurs qui ont étudié différentes terres à forte teneur en éléments solubles. — 376 — M. Diguet avait joint, à l'échantillon de la terre, un échantillon des efflorescences salines. En voici l'analyse : Humidité 1 5.o Insoluble (terre entraînée) i8.3 Chlorure de sodium i5.5 Sulfate de sodium . 9. 4 Carbonate de sodium 35.9 Bicarbonate de sodium 2.0 Silice soluble 0.9 i Phosphate de soude 1.7 j Autres éléments. . < Nitrate de soude 0.8 > 3.7 ( Oxyde de fer; mat. org. ... 1.3 ) Total . . . » 1 00.0 L'analyse spectroscopique n'a pas révélé la présence appréciable de mé- taux rares, tels que le ccesiuni, le rubidium, etc. Il est bon de remarquer que la composition de ces efflorescences est toute différente de celles qu'on observe généralement. Les nitrates notam- ment sont ici en quantité très faible. De plus, la potasse est absente; la soude est la seule base à laquelle sont combinés les divers acides. Sa pré- sence s'explique évidemment par le voisinage du lac salé. M. Diguet accompagne ce second échantillon de la notice suivante : rrCe sel, appelé salitre ou sal tierra ou tequisquete , se vend au marché et sert pour les bestiaux, -n La causticité du mélange salin ne s'oppose pas à son emploi dans l'ali- mentation des animaux. Elle ne semble pas non plus un obstacle à l'entre- tien des propriétés germinatives des graines, si l'on en juge par celte mention de M. Diguet : rrCette terre salée est employée depuis un temps immémorial par les Indiens des bords du lac pour conserver aux graines leur propriété germi- native. Des essais faits sur le Maïs et le Frigol (?) ont prouvé que, après sept années , ces graines pouvaient encore germer. r> MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNEE 1903 N° 8 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCGCGllI SOMMAIRE. Pflges. Nomination de M. le Dr Anthony comme Préparateur de la chaire d'Ana- toroie comparée. Récompenses accordées à diverses personnes du Muséum. Le laboratoire de Malacologie rattaché aux Hautes-Etudes. 377 Coi-respondance. Lettres de MM. Blondlat, Buchet, Djguet, Guérin. Seurat. Note par M. Hamy sur une inscription découverte dans l'île Kan- guroo. Présentations d'ouvrages. Compte rendu de voyage 378 E. Simon. Liste des Arachnides recueillis par M. Schmitt dans l'île d'Anti- costi 386 A.-T. de Rochebrune. Sur une collection (YUnionidee du département de la Charente 388 E. Lamy. Sur une variété de YArca rhombea Born 3q3 G. Bohn. A propos d'un mémoire récent sur les Convoluta 397 C. Phisalix. Guérison spontanée des plaies du cœur et résistance aux hé- morragies chez la Couleuvre à collier &00 — Corrélations fonctionnelles entre les glandes à venin et l'ovaire chez le Crapaud commun 4 01 Ed. Bureau. Etude sur les Bambusées. Végétation et floraison de YArundi- naria Simoni Riv 4o3 J. etE. Poisson. Note sur le Palmier à huile de la côte occidentale d'Afrique. 4io Costantin, Gérôme et Labroy. Sur la désinfection des serres du Muséum par le cyanure de potassium 4 1 5 A. Viré. L'Igue de Saint-Pol-Belcastel et la grotte de Lacave (Lot). Station de l'âge du Benne, à Lacave. Les gouffres du Limon 4ao P. Bédé. Observations sur les couches quaternaires de Sfax (Tunisie). ... 4aa — Sur un effondrement près de Marchais (Seine-et-Oise) 4a5 P. Gaubert. Sur la vivianite du Guatemala produite aux dépens d'osse- ments 4 2 6 — Sur les conditions de formation et d'accroissement des cristaux naturels. 4 38 — Sur la coloration artificielle des zéolites 43o H. Hubert. Sur une série de roches provenant des rapides du Niger. (Mis- sions des capitaines Lenfant et L. Fourneau.) 43 1 Table des matières contenues dans le tome IX (1 go3 ) Miy BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1903. — N° 8, Q— 72" REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 29 DÉCEMBRE 1908. PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSÉUM. M. le Président dépose sur le bureau le septième fascicule du Bulletin pour Tannée 1903, contenant les communications faites dans la réunion du 2/1 novembre 1903. Par arrêté ministériel en date du 7 de'cembre 1903, M. le Dr An- thony (Raoul-Louis-Ferdinand) a été nommé Préparateur de la chaire d'Anatomie comparée, en remplacement de M. Boulart, décède'. M. le Président informe l'assemblée que de hautes récompenses ont été re'cemment accorde'es à différentes personnes faisant partie du Muséum ou s'intéressant à cet établissement, et dont les noms suivent : M. le Dr Anthony, prix Barbier. M. Becquerel, prix Nobel, pour ses travaux sur le radium, en partage avec M. et Mm* Curie. M. Lksnk, médaille d'or de la Société nationale d'agriculture pour son travail sur les Bostrychides. M. Renault (B.), prix petit d'Ormoy, pour ses travaux sur la Paléonto- logie végétale. Muséum. — ix. 28 — 378 — M. Simon, prix Cuvier, pour ses travaux sur les Arachnides. M. le D' Verneau, prix d'histoire et d'archéologie américaines (fondation Angrand) pour son ouvrage intitulé : Les Anciens Patagons. Cette communication est accueillie par d'unanimes applaudis- sements. Par arrêté du 28 décembre 1903, le laboratoire de Malacologie a été rattaché à l'Ecole des Hautes-Études. CORRESPONDANCE. M. le lieutenant-colonel Blondlat, par lettre datée de Fort- Dauphin (â3 novembre 1903), annonce l'envoi d'échantillons minéraux destinés aux collections du Muséum. M. Buchet (Gaston) écrit de Sens-Beaujeu , près Sancerre, les 10, 1/4 et 17 décembre 1903, pour offrir à divers services du Muséum de nombreux documents réunis au cours de sa mission au Maroc; de nouvelles collections suivront incessamment. Il donne des renseignements sur ses récoltes et sur les localités où elles ont été faites; des caries accompagnent ces explications. Lettre de M. Diguet (Léon), datée de Baja (Californie), du 1 1 novembre 1903, donnant des détails sur ses recherches et sur les collections qu'il a recueillies. M. Guérin (René), directeur du Laboratoire central de Chimie du Guatemala, fournit des renseignements sur les échantillons de phosphates hydratés et des fragments de mâchoires qu'il a derniè- rement envoyés au laboratoire de Minéralogie (voir plus loin la communication de M. Gaubert). — 379 — Fragments d'une lettre adressée a M. le Professeur E.-L. Bouvier, par M. L.-G. Seurat, Directeur du Laboratoire de Rikitéa. Rikitéa, le 1 " octobre igo3. Je suis de retour de l'ile Marutea, où j'ai passé plus d'un mois, en com- pagnie d'un indigèue des Tuamotu; notre voyage a été fertile en incidents. Nous étions partis sur un cotre, dont le capitaine est peu expérimenté, et nous avons failli ne pas trouver l'île, située à 97 milles de Mangareva; enfin, au bout de quatre jours, nous étions en présence d'une grande île basse, élevée seulement de 3 mètres au-dessus du niveau de la mer et par suite peu visible de loin; la mer était grosse et venait déferler sur le bord du plateau avec une grande violence; je suis débarqué dans une petite em- barcation plate, peu propice à cet effet; l'essentiel est de franchir le bord du plateau et de profiter pour cela d'une bonne lame : sur sept lames, six uennent rouler en déferlant et sont dangereuses; une seule passe sur le récif relativement doucement; bien entendu, il n'y a que les indigènes qui puissent apprécier quel est le moment propice pour lancer la plate à toute vitesse sur le récif. Bref, nous sommes débarqués sans encombre, mais l'état de la mer n'a pas permis le débarquement de nos bagages, en sorte que nous nous sommes trouvés sur cette ile déserte sans vêtements de re- change, avec 3o litres d'eau, une touque de biscuits et quelques boites de bœuf 1 Ces provisions auraient été vite épuisées si nous n'avions trouvé dans l'ile toutes sortes de ressources : noix et eau de coco, Poissons-Perroquets (Cheilinus chlorurus) et Sternes, ces dernières d'une profusion extrême. Le choix des Poissons est d'intérêt capital et l'ignorance en ichthyologie peut coûter cher : beaucoup de poissons sont empoisonnés, et Marutea du Sud , en particulier, est célèbre par les accidents d'empoisonnement qui s'y sont produits; un grand nombre de Pomotu sont morts pour avoir mangé des Murènes, fait que ne signale pas M. le professeur Vaillant dans sa note ( 1886) et qui est probablement postérieur. Tous les Serrans, sauf S. hexa- gonatus, Lethrinw rostratus Kuhl. v. IL, etc. sont empoisonnés. Il n'y a guère que la Garangue , Balistes sp. , et Cheilinus chlorurus qui soient sans danger. La chair de ce dernier Poisson est d'ailleurs excellente. Les marées sont assez pénibles; on peut les faire sur le récif ou plateau extérieur ou dans le lagon limité par les soixante ou quatre-vingts îles al- longées ou molu formant l'ensemble de l'île. On peut s'avancer sur le bord du récif, mais il faut être prudent; par une mer calme, on s'avance sur le bord du récif en ayant de l'eau à mi-jambes, mais on est sur d'être mouillé de la tête aux pieds quand les lames arrivent; dans le cas où la mer esl grosse, on risque d'être emporté. Le bord externe du récif est le lieu de prédilection des Balanes et des Langoustes, qui sont cachées dans des a8. — 380 — fious. Le lagon ou nier intérieure n'a pas le calme que l'on se plaît à lui attribuer dans les livres : il communique avec la haute mer par de nom- breux bras de mer peu profonds séparant les motus , et souvent la mer y est très agitée. La profondeur tombe brusquement, dans la zone littorale du lagon, à 5 et 10 brasses; le fond est formé de sable calcaire recouvert de vase cal- caire, où vivent des Terebra, des Cardium, Calappa tubcrculala, Phlyxia sp. et Portunus sp. Sur ce fond s'élèvent de place en place des récifs qui viennent à fleur d'eau, et sur ces plateaux des petits îlots où vivent en quantité innombrable les Tridacnes. La mer vient également déferler sur ces récifs , et il serait imprudent de s'y livrer à des recherches si l'on ne sait pas nager. C'est sur ces récifs qu'il y a plus de soixante-dix ans Hugh Cuming a récolté les nombreux Mol- lusques décrits par Reeve et que j'ai eu soin de recueillir, en particulier YAvicula Cumingi Reeve, qui est l'Huître perlière de nos lagons d'Océanie. Quand on fait des marées dans les bras de mer séparant deux motus, on est souvent étonné, en levant la tête, de voir un Requin à quelques pas; heureusement , ces Requins ne sont pas méchants, et ils s'enfuient sitôt qu'on leur jette un caillou. L'ennemi le plus dangereux, à mon avis, l'animal que les plongeurs craignent le plus, est la Murène, qui se tient cachée sous les pierres ou dans les trous sur les parois des récifs; si vous mettez la main pour soulever le caillou, elle saisit un doigt et il est bien difficile de la faire lâcher; aussi doit-on soulever les cailloux avec un bâton , ou fouiller dessous de façon à faire fuir ces redoutables Anguilles , dont beaucoup ont plus de î mètre de longueur. H serait également dangereux d'aller plonger sa main dans un trou du récif pour y saisir un animal qu'on convoite; je me hâte d'ajouter qu'on ne trouve pas ici le matériel qu'il est si facile de se procurer en France; il est certain que de longues pinces nickelées de 2 5 centimètres de longueur rendraient des services appréciables. Nous étions installés dans une case en Pandanus et Cocotier construite par les Taliitiens qui viennent chaque année faire le coprah, et nous avions une société très nombreuse; les restes de notre repas, les noix de coco reje- tées, n'ont pas tardé à nous amener des milliers de Cenobita perlata Edw. , et en particulier le soir, le sol était littéralement couvert de ces Crustacés . dont j'ai pu étudier à loisir les habitudes. Les Rats sont également très abondants et causent de grands dommages dans les plantations de cocotiers. Mon matériel n'ayant pas été débarqué, je n'ai pu faire toutes les col- lections que j'aurais voulu. J'ai toutefois recueilli quelques Crustacés, et je vous en envoie quelques-uns par ce courier. Je me demande comment le Crustacé n° 1 (Cryploclrirus coralliodyles Heller) s'y prend pour faire sa galerie, laquelle s'étend très loin dans le corail; ce crustacé est très abon- dant. — 381 — A la lettre qui précède se trouvait anuexée la noie suivante, re- lative à un Crabe envoyé par M. Seurat : N° 3. Ocypoda Urvillei Guérin. — île Marutea (du Sud). j à Tahiti : Ohùi. Nom indigène. ] aux Tuamotu : Kohiti. ( à Man^areva : Kaviûviii (ainsi nommé à cause de ses allures rapides). Ce petit Crabe, très commun dans les archipels des Gambier et des Tuamotu, creuse des trous dans le sable corallien non couvert à haule mer; nous l'avons trouvé à Marulea (Tuamotu), dans le sable qui suit la barrière de blocs de madrépores consolidés en calcaire, formant entable- ment du côté de la haute mer, en arrière du plateau extérieur ; ce Crabe va sur le récif la nuit, et on peut le trouver dans son terrier le matin ; il est très agile et s'enfonce dans le sable avec une grande rapidité. Les Indigènes de Tuamotu et des Gambier fabriquent , avec ce Crabe , un mets très recherché : ils le mélangent avec du coco pourri râpé et de l'eau salée et en font une pâte appelée Taiero, qui, parait-il, est d'un goût excellent et stimule l'appétit. Les Tahitiens utilisent, pour la fabrication du taiero, les Crevettes d'eau douce (Palemou lar. Fabr.) qui sont si abon- dantes dans les torrents de l'île Tahiti (,). Quelques notes sur une inscription relative à l'expédition française auv Terres Australes (i8o3), découverte à l'île Kanguroo (Australie du Sud), communiquées par M. E.-T. Hamy. Un gentleman anglais, M. Herbert Basedow, vient de nous adresser de Kent-Town une petite aquarelle bien intéressante, extraite de son field-book à l'intention des naturalistes du Muséum. C'est la copie fort exacte d'une inscription de sept lignes, décou- verte par M. H. Basedow au mois de mars dernier dans l'île Kanguroo, à la côte Sud de l'Australie, et qui rappelle le passage de l'expédition française aux terres australes, il y a un siècle. M Nous avons trouvé le Palemon lar dans l'île Mangarova (archipel des Gambier), sur tes flancs du mont Diifl\ dans le torrent de Gatavaké, par 100 mètres d'altitude. C'est le seul endroit de l'île où on trouve cette Crevette, qui est, d'ailleurs, très rare. — 382 — Cette inscription est ainsi rédigée : EXPED1 TIOI1 DE DE COUVERTE- PAR LE COMMEND AND BAUDIN SUR LE GEOGRAphe i 803. Elle est gravée en caractères lapidaires, d'une exécution fort mauvaise, ainsi qu'on peut le constater sur le fac-similé ci-joint. Il s'y trouve des minuscules (x, n) mêlées aux majuscules ; la sixième ligne s'achève par trois lettres moitié moindres que les autres; enfin, le mot commandant est écrit avec deux fautes d'orthographe. La roche sur laquelle M. H. Basedow a relevé tout ceci est une roche schisteuse, d'un gris verdâtre, inclinée à 65 degrés ou environ, et qui se montre au voisinage d'une source d'eau douce, dans l'Est de la petite baie qui porte le nom de Hog sur les cartes anglaises. Lorsque les hydrographes et les naturalistes français, dont celte inscription de Hog Bay rappelle la présence, descendirent à deux reprises différentes dans l'île qu'ils nommaient Deches, cette terre leur parut « presque entièrement manquer d'eau douce» O. Ce n'est même qu'en creusant quelques trous dans une petite anse qui prit le nom d'Anse des Sources, que l'on parvint à se procurer la quan- tité de liquide nécessaire à la consommation journalière de l'équi- page. Or, celle Anse des Sources, dont parlent Péron et Freycinet, cor- respond précisément à Hog Bay, la localité de l'inscription. On ne saurait douter, dès lors, que celle-ci, avec ses malfaçons et ses fautes d'orthographe, ait été tracée par quelqu'un des quartiers- maîtres ou des matelots qui faisaient le service de l'aiguade. L'inscriplion fut faite, en tout cas, à l'insu de l'Elat-Major, qui n'aurait pas manqué d'en rectifier à la fois la calligraphie et l'or- thographe. D'ailleurs, les rédacteurs du voyage, MM. Péron et O Voyage de découvertes aux Terre» australes. Historique, t. I, 1807, in- !\° , p. 326; t. II, 1816, in- 'i°, p. 72-73 ; Navigation et Géographie, i8i5, in-6°, p. i22-ia3. — 383 - Freycinet, ont tous deux ignoré l'existence d'une telle gravure, révélée seulement un siècle p!us tard à la curiosité d'un explorateur anglais. Quand le récit du passage des Français à l'île Decrès vit le jour, en 1816, dans le second volume de l' Historique du Voyage du Géographe et du Naturaliste, la relation de Flinders avait paru depuis près de deux ans. Il était parfaitement démontré que le navigateur anglais avait précédé quelque peu Baudin et ses com- pagnons dans ces parages, qu'il avait notamment découvert, le 21 mars 1803, celte même terre, nommée |>ar lui katiguroo Island, à cause du grand nombre de ces Marsupiaux que l'on y avait tués, enfin qu'il en avait reconnu toute la bande septentrionale avant de rencontrer Baudin, qui arrivait du Sud-Est'1). C'était du reste dans cette même Anse des Sources, près de la pointe dite Kati- guroo Head (la tète de Kanguroo), que Flinders avait jeté l'ancre et planté sa tente en mars 1902. M M. Ki.ixdkhs, .1 Voyage to Terra Australi* undertahen for the purpote uj compleling the discovery of ihat vast Country inul prosecuted m, the )nirs, 1 *,»<>, 1801 ami i8o3,inH.-M. Ship, The Invesligator, etc., Lonilon, i8i'i. in-V, vol I, p. .69-188. _ 384 — Toute la nomenclature imposée par le commandant de ïlnvesti- gator a prévalu, suivant la règle, sur celle qu'avaient créée, dix mois plus tard, les officiers du Géographe. Il est resté toutefois , de cette dernière, la série des noms de la côte méridionale et de l'ex- trémité occidentale, découvertes réellement par nos explorateurs de i8o3, qui en ont les premiers tracé les contours avec beaucoup de précision, comme on peut le voir sur le Plan de Vile Decrès à la Terre- Napoléon (Nouvelle- Hollande), signé de L. et H.-B. Freycinet et Boullanger (1802 et i8o3)W. M. Deniker signale trois dons importants faits à la Bibliothèque par l'intermédiaire de M. le professeur A. Lacroix : i° M. E. Gruner, ingénieur des mines et secrétaire du Comité central des houillères, a offert à la bibliothèque Y Atlas du Comité central des houil- lères de France, Paris, 1893, in-folio. C'est une série de cartes des bassins houillers de la France, de la Grande-Bretagne, de la Belgique et de l'Allemagne, accompagnée d'une description technique et des renseigne- ments statistiques, par M. Grimer: 2° M. Kuntz , correspondant du Muséum , a fait don de trois ouvrages dont il est l'auteur : i° Catalogue of the Tijanij and company Collection of jade and rock cryslal, New-York, 1899, in-8°; 20 Biographical Notice of Thomas Egleston, New-York, 1901, in-8*; 3° H. R. Bishop and his Jade collection, Laucaster (Pa), 1903, in-4°; 3° Enfin, grâce à l'obligeante intervention de M. Kuntz, déjà nommé, le gouvernement des Etats-Unis nous a envoyé les fio volumes et 1 allas comprenant les résultats des trois recensements des Etats-Unis (10"', 11"' and 19"' census, 1880, 18 go et igoo). C'est une mine de renseignements sur des sujets les plus variés : popu- lation, produits agricoles, richesses minérales, enseignements, élevages, pêcheries, etc., pour ne citer que ce qui nous intéresse plus particulière- ment. Peu de bibliothèques, en France, possèdent cet ouvrage de premier ordre. M. Deniker saisit cette occasion pour remercier publiquement le gouver- nement des États-Unis de ce précieux cadeau, tout en regrettant que le manque de place à la Bibliothèque ne lui permette pas de loger comme ils le méritent les documents de cette importance. (i) Op. cit., n° 8. — 385 — M. le professeur Hamy dépose sur le bureau, pour la Bibliothèque du Muséum, le Journal de la Société des Américanistes de Paris (1896- 1903). 11 se félicite , à ce propos, des rapports étroits qu'il a pu établir entre le Muséum et cette Société qui a fait paraître déjà tant de travaux intéressants. M. le Président rappelle qu'il vient également d'opérer un rap- prochement entre le Muséum et une association qui, naguères, a eu de très brillantes destinées, la Société nationale d'Acclimatation de France ; il espère que ces relations amicales ne resteront pas sans produire de fructueux résultats. M. Albert Gaudry présente un exemplaire du discours présiden- tiel qu'il a prononcé dans la séance publique de l'Académie des sciences, le 21 décembre 1903, et s'exprime ainsi : Dans le commencement de mon discours à l'Académie des sciences , j'ai rappelé que M. Edmond Perrier a écrit les mots suivants : «Grâce à Cuvier, une science nouvelle est créée, qui, ressuscitant les animaux et les plantes des temps anciens, va nous raconter en détails l'histoire du passé de notre pla- nète; ... les doctrines de Lamarcli et de Geoffroy Saint -Hilaire lui ouvrent les plus vastes horizons.-» J'ai ajouté: «Oui, cette triade de savants de l'Académie et du Jardin des Plantes a fondé la paléontologie : c'est là un litre d'honneur que nul ne conteste à notre pays. En travaillant pour la paléontologie, non.'! pensons faire acte de patriotisme, n D'après cela, il m'a semblé que l'Académie des sciences, comme notre Jardin des Plantes, pouvait s'intéresser à la grande histoire de la vie dans les âges passés, et j'ai pris pour sujet de mon dis- cours : L'exposé de l'état actuel de la paléontologie. M. le professeur Vaillant (Léon) annonce que le second fascicule du tome V de la h* série des Nouvelles Archives du Muséum d'histoire naturelle a été présenté à la dernière assemblée des professeurs. 11 contient : Révision des Cirrhipcdes appartenant à la collection du Muséum d'histoire naturelle (Operculés) , par A. Gruvel (suite). PI. 1 h IV. — 386 — Matériaux pour la Minéralogie de Madagascar. — Les Roches alcalines caractérisant la province pétrographiquc d' Ampasindava (deuxième Mémoire) , par M. A. Lacroix. PI. Vil à XIV. P. P. Dehérain. — Notice nécrologique , par L. Maquenne. Liste des ouvrages et mémoires publiés par M. P. P. Dehérain (portrait). M. Verneau dépose sur le bureau le livre qu'il vient de publier, sous les auspices de S. A. S. le Prince de Monaco, et qui a pour titre : Les anciens Patagons. Il rappelle que presque tous les maté- riaux qui ont servi de base à ce travail appartiennent au Muséum ou au Musée d'ethnograpbie. M. Agnus (A.-N.) offre deux extraits du Bulletin de la Société cnto- mologique, contenant les notes qu'il a publiées dans les n08 16 et 17 de l'année 190.3, l'une intitulée : Deuxième note sur les Blattidés paléozoïques , description d'une espèce nouvelle, et l'autre : Description d'un Mylacridœ de Commentry. M. Le Lieutenant Brot (Chr.), de l'Infanterie de marine, rend compte sommairement de son dernier voyage au Dabomey, et fait projeter un cerlain nombre de vues qu'il a rapportées de ce pays. COMMUNICATIONS. Liste des Arachnides RECUEILLIS PAR M. SciIMlTT DANS LII.E d'AnTICOSTI , par M. Eugène Simon. 1. Amaurobius silvestris Emerton. — Espèce très répandue dans toute l'Amérique du Nord , où elle remplace A. claustrarius Halm , d'Europe; indiquée par Emerton de l'île Coffin et de Great-Bird-Rock dans le golfe du Saint-Laurent. 2. Theridula opilentum Walckenaer (Theridion sphaerula Henlz). — Espèce commune à l'ancien et au nouveau monde; répandue aux États-Unis et au Canada (Em.). — 387 — 3. Linyphia hujiilis Emerton. — Décrit du Canada, des environs de Laggan (Em.). h. Tetragnatha extensa L. — Espèce commune à l'Europe et à l'Amé- rique du Nord, déjà indiquée d'Anlicosti (Em. ). 5. Araneis ocellatus Clerck (Ar. palagiatns Clerck et auclorum). — Espèce commune à l'Europe et à l'Amérique du Nord , déjà indiquée d'Anlicosti (Em.). 6. Araneos trifolium Hentz. — Espèce très répandue aux Etats-Unis et au Canada, signalée par Emerton de Entry Island, dans le golfe du Saint-Laurent. 7. Misumena vatia Clerck. — Espèce commune à l'Europe et à l'Amé- rique du Nord, déjà indiquée d'Anticosti (Em.). 8. Xysticus veksicolor Keyserling (sub Coriarachne). — Espèce très répandue dans l'Amérique du Nord. 9 (?) XvsTicus triangclosus Emerton. — Délermination incertaine, le seul individu recueilli étant jeune; espèce décrite du Canada, des environs de Laggan (Em.). 10. Tibellus oblongus Walckenaer (Thomisus Duttoni Hentz). — Espèce commune à L'Europe el à l'Amérique du Nord; déjà indiquée d'Anticosti (Em.). 11. Clubiona ornata Emerton. — Espèce décrite des Etats-Unis, indiquée depuis du Canada (Em.). 12. Tegenarja domestica Clerck. — Espèce cosmopolite. 13. Dolomedes sexpunctatus Hentz. — Espèce répandue aux Etats-Unis et au Canada. \U. Pardosa groenlandica ïhorell (Lyeosa tristis, indagalrix, iracunda, sinistra et dromaea Thorell, P. albomaculuta Emerton). — Espèce très répandue dans toute la région arctique du Nouveau- Monde: déjà indiquée d'Anticosti (Em.). 15. Chelifer cancroides L. — Espèce cosmopolite. I G. Phalangiom cinerecm Wood. — Décrit des Etats-Unis. Nota. — Dans son ouvrage sur les Arachnides du Canada (Canadian Spiders, in Transactions nf the Connectent Academy, vol. IX, i8o,4), M. J.-II. Emerton indique les espèces suivantes comme ayant été trouvées à Anticosti, par M. Samuel Hensbaw, en 1 88 1 : Araneus (Epeira) displicatus Hentz, Ar. ocellatus CI., Ar. ( Singa) variabilis Emerton, Tetragnatha extensa L., Tkeridion sexpunctatum Emerton, Gnaphosa brumalis Thorell, Misumena vatia CI., Tibellus oblongus Walckenaer, Dendryphanlei aeslivalis Peckham, D. militaria Emerton, Sitticus (Altus) paluslris Peckham, l'ardosa groenlandica Thorell, Lyeosa pratensi» Emerton. — 388 — Sur une collection d'Uniomdve du département de la Charente, PAR M. LE Dr A. -T. DE ROCHEBRUNE. Le département de la Charente a été jusqu'ici à peine étudié au point de vue zoologique. A l'exception des travaux de mon Père sur les verté- brés (I), tout reste à faire. Dans ces conditions, nous croyons devoir donner quelques renseigne- ments sur une très petite portion de sa faune malacologique consistant en une série de formes que nous nous faisons un devoir d'offrir aux collections du Muséum. Cette série se compose uniquement dCUnionidœ ; tous ont été nommés par M. A. Locard , le savant conchyliologiste de Lyon bien connu pour sa compétence et son inépuisable obligeance, auquel nous adressons nos plus sincères remerciements. De l'avis même de M. Locard , ces Unionidœ pré- sentent un véritable intérêt; nous en donnons la liste avec les localités précises d'où ils proviennent, ainsi que leur distribution géographique européenne. Genre l'nio Philip. Unio sinuatus Lamck. Anim. sans vert., VI, 1. p. 70. Habitat. — La Charente, depuis Angoulême jusqu'à Cognac. Coquille recherchée pour ses perles et pour sa nacre. Une vaste fabrique de boutons à Lhoumeau , l'un des faubourgs d' Angoulême, est unique- ment alimentée par elle. Distribution géographique. — Somme; Seine-et-Oise ; Aube; Aisne; Doubs; Saône-et-Loire; Rhône; Haute-Garonne: Rhin; Loire; Dor- dogne. Unio riiomboideus Schr. 1779. Flussconch., p. 186, pi. H,fg.3. Habitat. — La Tardouère, près Montbron; l'Antenne, près Merpins ; l'Argence; la Vienne, à Confolens; la Tude; le Lien; la Viveyronne, environs de Ronsenac ; l'Issoire ; la Lizonne. Distribution géographique. — Presque toutes les rivières et cours d'eau de France. Unio ratuymis Rgt. in Locard, Prodr., p. a8â et 3ôâ. Habitat. — La Tude; la Charente sous Angoulême; le Lien; l'Issoire; la Dronne à Aubeterre. 0) A.-T. de Rocuebrune père, Catalogue des Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons vivant dans le département de la Charente. Ad. Soc. Lin. Bordeaux, i84i, t. XI. Addition au précédent catalogue. Loc. cit., i853, t. XXIII. — 389 — Distribution géographique. — Seine-et-Oise; Seine-et-Marne ; Marne; Aube; Haute-Marne; Jura; Loire; Rhône; Savoie; Haute-Savoie. Le Portugal. Unio rotcndatus Maud. 1879. Moll. Vienne, p. g , pi. I , fg. 3 , h. Habitat. — La Sauvage, près Marciilac; le Giain dans tout sou parcours dans le département. Distribution géographique. — Maine-et-Loire; Vienne; Doubs; Saône-et- Loire; Rhône; Bouches-du-Rhône; Aude; Gironde. Unio Lagnvsiccs Bgt. in Locard, Prodr., p. 2gi et 35g. Habitat. — L'Antenne; le Lien à Ruffec. Distribution géographique. — Aube; Gôte-d'Or; Jura; Saône-et-Loire ; Meuse. Unio zoasthends Loc. Ann. soc. Lin. Lyon, 188g, p. 128. Habitat. — L'Houme, environs d'Ambe'rac et d'Aigres. Distribution géographique. — Jura; Haute-Saône ; Gôte-d'Or; Ain ; Eure. Unio Garantoni Goût, in Locard, Prodr. , p. -jg5 et a6â. Habitat. — L'Argence; le Lien; la Tude. Distribution géographique. — Jura; Doubs; Côte-d'Or. Cette forme est indiquée comme ayant été trouve'e par Goutagne dans la Charente aux canaux de fuite de la Poudrière, près Angoulême: nous ne la connaissons pas de cette localité. Unio Mongazon^e Serv. , Bull. soc. malac. France, p. 253. Habitat. — La Marchadène , près Ghabanais; le Glain. Distribution géographique. — Etang de Grandlieu (Loire-Inférieure). Unio crassatellus Bgt. in Locard, Prodr., p. 286 et 356. Habitat. — La Vienne, près Confolens. Distribution géographique. — Saône-et-Loire; Nièvre; Allier: Loiret; Puy-de-Dôme; Oise; Calvados. Garinthie. Unio nubilus Loc, .4»». soc. Lin. Lyon, 188g, p. i38. Habitat. — La Dronne, près Aubeterre. Distribution géographique. — Isère; Ardèche; Jura; Côte-d'Or. Unio elongatulus Miïhl. in Rossmassler, Iconog. IL, p. 9.3 , pi. IX, fig. i3?>. Habitat. — L'Issoire; l'Antenne; le Lien, sous le château de Ruffec; le B'tindiat à Marthon. Distribution géographique. — Aube; Côte-d'Or: Jura; Vosges: Haute- Saône; Tarn ; Aveyron. Unio Riciacensis Bgt. in Locard, Prodr., p. 288 et 35j. Habitat. — La Viveyronne; le Bandiat. Distribution géographique. — Aube; Côte-d'Or; Jura, lllyrie; le Moin. Unio Materniacos Loc, Ann. soc. Lin. Lyon, 188g, p. iâ3. Habitat. — L'Argence. Distribution géographique. — Marne; Aisne; Somme: Seine; Seine-et- Oise; Meuse; Meurthe. — 390 — Unio Batavellus Letx. in Locard, Soc. se. nat. Rouen, XXI, p. a5. Habitai. — L'Étang neuf, près Gonfolens. Distribution géographique. — Côte-d'Or; Maine-et-Loire; Loire-Inférieure; Seine-Inférieure; Seine-et-Marne; Marne; Aisne; Eure; Calvados; Rhône; Saône-et-Loire. Hongrie; Serbie; Autriche; Allemagne; Suisse. Unio Hopitali Loe., Ann. soc. Lin. Lyon, 188g, p. i5a. Habitai. — La Dronne; environs d'Aubeterre. Distribution géographique. — Calvados. Unio Vilms Stab., Bull, malac. Ital, IV, p. (jf4. Habitat. — La Charente; l'Homme; la Viveyronne. Distribution géographique. — Basses-Pyrénées. Lombardie: Milanais. Unio meretricis Bgt. in Locard, Prodr.,p. 2o5 et 363. Habitat. — La Dronne. Distribution géographique. — Aude; Gard; Bouches-du-Rhône: Rhône ; Vaucluse; Côte-d'Or; Saône-et-Loire; Loir-et-Cher; Indre-et-Loire ; Loire-Inférieure; Jura: Isère; Seine. Florence; Pise. Unio porn-e Bgt. Unionidœ d'Italie, p. 5-2. Habitat. — La Dronne. Distribution géographique. — Rhône; Drôme; Gard; Bouches-du-Rhône; Isère; Ain; Saône-et-Loire; Loir-et-Cher; Creuse; Loiret; Loire- Inférieure. Italie. Unio mucidellcs Bgt. in Locard, Ann. soc. Lin. Lyon, i88(j, p. 160. Habitat. — La Vienne; Tlssoire. Distribution géographique. — Saône-et-Loire: Nièvre; Côte d'Or ; Haute- Vienne. Unio falsus Bgt. in Locard. Prodr., p. ay8 et 36j. Habitat. — La Dronne. Distribution géographique. — Aube; Seine: Seine-et-Oise ; Seine-Infé- rieure; Eure; Côte-d'Or; Haute-Garonne; Pyrénées-Orientales; Maine- et-Loire; Rhône; Isère: Saône-et-Loire: Loire; Loire-Inférieure: Indre-et-Loire ; Basses-Pyrénées ; Aisne ; Côtes-du-Nord ; Lot-et- Garonne; Gers. Italie; Mantoue: Turin: Suisse. I mo Joansisi Bgt. in Locard, Prodr., p. 206'. Habitat. — Le Né; la Vienne. Distribution géographique. — Bouches-du-Rhône; Seine-et-Oise; Maine- et-Loire; Saône-et-Loire; Rhône. Unio rkctes Loc, Descript. des Coq. des Eaux douces cl saumàtres de France, i8()3,p. 207. Habitat. — La Vienne. Distribution géographique. — Seine-et-Marne; Saône-et-Loire; Jura: Isère; Nièvre. Unio vlisceros Locard, Mss. — 391 — Concha elliptica , solida, statura mediocri , opaca, e lutescente brunnea, striis incrementi distanlibus, validissimis; antice rotundata , postice parum producta, obttisa, umbonibus tumidis, profunde errosis, lunula elongata : laleribus compressa, carina superGciali circumdata; Ugamento eiongato, parum prominente, paululiim arcuato, antice declivi; margine superiore recto, antice regulariter arcuato; cardine parvo, dente in valva dexlra conico, acute denlato ; dente in valva sinistra bifido , cronulalo; laminis lateralibus in utraque valva prœlongis, anguslatis, acutis; impressionc musculari antica parvissima, infundibuliformis, postica bene conspicienlo, pagina interiore albido cœrulescente , ad umbonibus ferrugineo tincta. Habitat. — L'Issoire, dans les environs de Chabanais. Genre Narsarifana Schum. Margaritana Roissyi Mich., Compl. Hisl. moll.,p. lia, pi. XVI, fig. 28. Habitat. — La Sauvage, près Marcillac. Distribution géographique. Manche; Puy-de-Dôme; Haute-Loire; Vosges; llle-et-Vilaine. Suède. Genre Pseudanodonta Bgt. Pseudanodonta Ligerica Serv. in Bgt., Mat. moll. acéph. 1 , p. ôo. Habitat. — La Viveyroune près Ronsenac. Distribution géographique. — Maine-et-Loire; Seine-et-Oise. Allemagne: Croatie. Pseudanodonta Rayi Mab. m Bgt., Mat. moll. acéph. l,p. â3. Habitat. — La Vienne , à Gonfolens. Distribution géographique. — Seine-et-Oise, Cher, Loire-Inférieure. L'Elbe; le Weser. Genre Anodonta Cuv. Anodonta Gailica Bgt., Mat. moll. acéph. 1, p. 123. Habitat. — Fossés de la prairie de Vesnat, alimentés par la Charente. Distribution géographique. — Calvados: Seine-et-Oise; Aube: Doubs: Rhône; Saône-et-Loire ; Allier; Morbihan; Nièvre; Savoie; Indre-et- Loire; Var. Angleterre; Allemagne; Portugal. Anodonta Noeli Bgt. et Loc, Ann. soc. Lin. Lyon, i8go, p. 70. Habitat. — Le Né: l'Étang de la Faye. près Gonfolens. Distribution géographique. — llle-et-Vilaine; Seine-et-Oise: Indre-et-Loire; Nièvre; Aube; Loire-Inférieure; Côte-d'Or; Haute-Saône; Ain; Saône- et-Loire; Rhône; Savoie; Jura; Var. Angleterre; Allemagne; Suisse; Italie. Anodonta Doei Bgt., Mat. moll. acéph. 1 , p. 16g. Habitat. — La Charente, Iles de Roffit. Distribution géographique. — Aube; Loire-Inférieure; Jura: Meurthe-et- Moselle: Côte-d'Or; Saône-et-Loire; Savoie: Rhône. — 392 — Anodonta Cadomensis Loc, Ann. soc. Lin. Lyon, i8go,p. 8a. Habitat. — L'Étang du Sérail , près Confolens. Distribution géographique. — Calvados ; Somme ; Seine- Inférieure. Anodonta Dupuvi Ray et Drt. , Rev. zool., p. 3a , pi. 1, IL Habitat. — La Charente , à Chalonues. Distribution géographique. — Aube; Marne; Maine-et-Loire; Jura: Saône- et-Loire; Allier; Loire-Inférieure. Danemark; Francfort. Anodonta Goutagnki Bgt., Mat. moll. acéph. 1, p. ao5. Habitat. — La Viveyronne , près Ronsenac. Distribution géographique. — Côte-d'Or; Saône-et-Loire ; Jura. Anodonta \ endeana Serv. in Locard., Ann. soc. Lin. Lyon , i8go , p. go. Habitat. — La Charente; l'Étang de Malambeau. Distribution géographique. — Maine-et-Loire; Loire-Inférieure; Loire; Jura. Anodonta Friedlanderiana Serv., Moll. acéph. Francfort, p. 56. Habitat. — L'Étang de la Faye, près Confolens. Distribution géographique. — Seine; Seine-et-Oise: Seine-Inférieure; Seine-et-Marne ; Eure. Francfort-sur-le-Mein. Anodonta luxata Held. , Isis IV, p. 3o5. Habitat. — La Viveyronne. Distribution géographique. — Marne; Yonne; Aisne; Seine; Seine-et- Marne; Aube; Rhône. Anodonta subarealis Fag. in Bgt., Mat. moll. acéph. 1, p. a83. Habitat. — Le Né. Distribution géographique. — Seine; Nord; Nièvre; Maine-et-Loire; Vosges; Côte-d'Or; Ain; Meurthe-et-Moselle; Landes; Haute-Garonne; Aude. Allemagne; Suisse. Anodonta lacdum Bgt., Mat. moll. acéph. 1880, l,p. io3. Habitat. — La Charente. Distribution géographique. — Haute-Savoie; Savoie; Ain; Haute- Garonne. Anodonta Bouvieri Locard, Mss. Concha tumida, sat, solida, statura parva , opaca, olivacco brunnea, api- cibus decorlicatis, transverse rugosis, striis incrementi latis, prominentibus, presertim ad parlem po9ticam inferioruni ; antice lata, rotundala, postice atte- nuata, obtusa; hgamento crasso, elongato, prominulo, corneo; margine superiore arcuato, antice regulariter inclinato; inferiore subreclo; area cardinali anguslis- sima, in utraque valva exigua, elongata, acuta; impressione musculari antica trapezoidalis, subprofunda, postice parvissima; pagina in teriore al boiridescente, niiidula. Habitai. — L'Argentor, près Champagne-Mouton. Comme il est facile de le voir par cette énumération, les Unionidœ cha- rentais comj)rennent 38 formes subdivisées en ->3 Unio, î Margarilana, — 393 — 2 Pseudanodonta et 19 Anodonta, parmi lesquels certains sont rares même en France. Par des recherches ultérieures, ce nombre serait certainement accru, car beaucoup de cours d'eau n'ont pas encore été explorés ; mais les Natu- ralistes sont inconnus dans le Département de la Charente, et malheureu- sement la faune malacologique de cette riche région attendra longtemps celui qui la fera connaître. Sur f/vB variété de i'Arca rhombea Born, par M. Ed. Lamy. Parmi les Arches répandues dans l'Océan Indien, depuis Ceyian jus- qu'aux côtes de Chine, ïArca rhombea est une espèce que Born(1) a décrite comme ayant une coquille cordiforme, à valves ornées de 26 côtes, dont les médianes sont striées transversalement, et à sommets écartés, séparés par une aréa pourvue de sillons qui dessinent des losanges concentriques. Il indique pour références la fig. 75, t. 2&4 de Lister(2), et la fig. 2, t. XIV, P. IV, de Knorr(1). D'après la première figure, la plus précise, qui se rapporte, en effet, suivant l'auteur anglais, à une Arche à striis admo- dum dentatis, il s'agit d'une coquille qui se caractérise, au point de vue delà forme, par un bord antérieur assez développé, arrondi, et un bord postérieur court, tronqué. Chemiiitz (4), de son côté, a donné, pour VA. rhombea, deux figures dans son Tab. 56 du Conchylien-Cabinet. Sur la fig. 553 b, Philippi(5) a fondé une espèce distincte, VA. Chemnitzi, des Indes Occidentales, qui se caractérise par sa coquille plus petite, inéquivalve, très iuéquilatérale, avec sommets situés au tiers de la longueur, à carène tout à fait obtuse et à bord postérieur prolongé obliquement (6). Quant à la fig. 553 a de Chemnitz, elle correspond à VA. rhombea pro- prement dite, qui se distingue, selon Philippi, par sa coquille plus grande, équivalve, presque équilalérale , a sommets submédians, à carène aiguë et à bord postérieur beaucoup moins oblique. A propos de cette A. rhombea de Chemnitz, remarquons d'abord ceci : (u I. von Born, Testacca Musei Ceesarei Vindobonmsis , 1780. M M. Lister, Historia conchyliorum. Editio altéra, 1770. W G. W. Knorr, Verlustiging der Oogen, t. IV, 1773. M J. H. Cuemnitz, Neuns systcmalisclie< Conchylien-Cabinet , Bel. VII, 178^1. M B. A. Pmum, Zeitsch.f. Malakoz, t. VIII, i85l. M Cotle A. Chemnitzi est une espèce voisine, quoique bien distincte, de VA. brasiliana Lmk , et rangée avec celle-ci par W. H. Dali dans le même groupe (sert. Cunearca). Muséum. — iv- "'.1 — 394 — cet auleiir dit qu'elle a beaucoup de conformité avec une variété d'A. anti- quata, qu'il représente Tab. 55. fig. 569; or cette variété n'est autre en réalité que VA. Deshayesi de Hanley, et cette comparaison de Chemnitz a peut-être été la cause d'une double confusion faite par Lamarck. En effet, dans la collection du Muséum, la coquille qu'on trouve étiquetée de l'écri- ture même de Lamarck A. rliombea est précisément un spécimen typique de grande taille d'A. Deshayesi w. Et par là s'expliquent deux assertions de Lamarck (2) qui, autrement, resteraient énigmatiques : i° Au sujet de son A. auricuîata, il dit qu'elle tient de l'Arche rhomboïde; or ceci ne peut s'appliquer en aucune façon à VA. rhombea, qui ne ressemble en rien à VA. auricuîata, mais se justifie, par contre, très bien pour VA. Deshayesi, qui est, de fait, ainsi que le dit von ihering(3), voisine de l'A. auricuîata; 20 Lamarck attribue à VA. rhombea des côtes 'sans tubercules, ce qui est en contradiction absolue, notamment, avec la figure de Lister mentionnée par Boru, mais convient au contraire à VA. Deshayesi. D'ailleurs, comme Lamarck attribue à sa variété a de l'A. granosa L. 2 5 à 26 côtes et de grands crochets, c'est-à-dire les caractères mêmes de l'A. rhombea, et comme, parmi les figures citées par lui pour cette variété, dans la 116 édi- tion de VHist. Nat. des Anim. s. vertèb. , la seule précise est justement cette fig. 75, t. 2 44, de Lister (4), Reeve dont l'opinion est partagée par Kobelt, a été conduit, avec raison, à admettre que la forme dont Lamarck faisait sa variété a de granosa, était en réalité la véritable A. rhombe de Born. D'autre part, t.ndis que, d'après la figure de Lister, le côté postérieur chez l'A. rhombea est tronqué, caractère qui se trouve également indiqué très nettement pour celte espèce par le D' Kobelt dans la figure 5 du Taf. 16 de sa monographie du g. Arca(b), Chemnitz, au contraire, attribuait à cette même espèce, sur ce bord postérieur (pour lui, antérieur), un anqulum prominulum. Or, la collection du Muséum possède une Arche , de provenance inconnue , W La coquille désignée, dans la collection du Muséum, par Lamark sous le nom d'A. antiquata, est également une A. Deshayesi, mais de dimensions plus faibles. M J. B. de Lamarck, Mut. Nat. d. Anim. s. vertèb., 1" éd., t. VI, 1819. <3) H. von Iuering, Sur les Arca des côtes du Brésil, Jour», de Conchyl, vol. XLIII, 1890. (*' Dans la 2e édition de l'ouvrage de Lamarck, Deshayes a avec raison trans- féré â VA. rhombea la citation de celle figure 76 , mais il a cru devoir la remplacer pour la variété a de granosa, par celle de la figure 79; or, cette figure 79 de Lister (t. 24a et non 244) représente une coquille inéquilatérale à sommels peu saillants , ce qui est en contradiction formelle avec la diagnose de Lamarck. (5) \Y. Kobelt, Die Galtung Arca L. Syst. Coneh. Cab. von Martini und Chem- nitz, Bd. VIII, Al)th. II, 1891. — 395 — à valves égales ornées de 23 côtes, dont les antérieures et, principalement sur la valve gauche, les médianes sont munies de tubercules rapprochés, et à sommets médians et très proéminents : cette coquille, de très grande taille (longueur, 82 millimètres; hauteur, 66 millimètres; épaisseur, 62 millimètres), a un contour subquadrangulaire allongé et son bord pos- térieur présente en son milieu un angle saillant , ce qui la différencie nette- ment de l'i. rhombea de Born, mais la rapproche, par contre, beaucoup de celle de Chemnitz. C'est donc à cette dernière que nous l'identifierons, Fig. Valve droite (YA. rhombea var. pseudogranosa n. var. a/3 de grandeur naturelle. en proposant pour cette A. rhombea de Chemnitz le nom dM. pseudogra- nosa, afin de la distinguer de Y A. rhombea typique de Born. En effet, par suite de sa forme allongée, l'échantillon en question rappelle, dans l'aspect de son profil (comme le montre la figure 1 ci-dessus), plutôt une A. gra- cie. 2. — Aréa ligamentaire d\4. rhombea var. pseudogranosa n. var., 2/3 de grandeur naturelle. nosa L. qu'une A. rhombea, et par là se trouverait excusée, dans une cer- taine mesure, la confusion faite par Lamarck de ces deux Arches. Il se 9Q. — 396 — sépare cependant facilement de l'espèce de Linné parce que, à première vue, les crochets paraissent d'abord infléchis en arrière, bien cpie proso- gyres en réalité, et parce que l'aréa ligamentaire, présentant de moins nombreux sillons, a sa partie antérieure plus longue, acumiuée et, au contraire, sa partie postérieure plus courte, plus élargie (fig. 2), tandis que c'est l'inverse chez VA. granosa (fig. 3). Fig. 3. — Aréa ligamentaire à' A. granosa, L. , 2/3 de grandeur naturelle. Cette A. pseudogranosa doit-elle être considérée comme devant constituer une espèce distincte? Evidemment, si on n'avait sous les yeux que le spé- cimen dont nous venons de parler, on pourrait, en raison des différences qu'il présente avec les figures citées de Lister, de Kuorr et de Kobelt, con- clure à l'affirmative. Mais, dans la collection du Muséum, à côté de co- quilles qui , comme celle dont se trouve ci-joint le croquis (fig. k ) , montrent Fig. h. Valve droite à' A. rhombea Boni., 2/3 de grandeur naturelle. leur côté postérieur tronqué et correspondent, par conséquent, à VA. rhom- bea de Born; il existe, également sous ce même nom et rapportées de la côte de Malabar par M. Dussumier (1 835 ), deux autres Arches de grande taille, h valves munies de 9'» à 25 côtes et à forts crochets : dans l'une, subfossile, qui mesure G7 millimètres de longueur, 03 millimètres de hau- teur et 57 millimètres d'épaisseur, le bord postérieur esl arrondi, comme — 397 — dans Y A. rhombea figurée par Reeve(1), tandis que dans l'autre, dont les dimensions sont : longueur, 77 millimètres; hauteur et épaisseur, 70 milli- mètres, il présente un angle en son milieu; par ce caractère, cette dernière coquille fait le passage, quoique moins allongée et plus globuleuse, au spécimen que nous avons pris pour type de VA. pseudogranosa. En consé- quence, cette A. pseudogranosa, où le bord postérieur est anguleux, doit simplement être regardée comme une variété de VA. rhombea, chez qui ce bord est tronqué, la forme figurée par Reeve, chez laquelle il est arrondi, étant intermédiaire. Si on remarque que nous avons établi cette variété pseudogranosa uni- quement sur de grands spécimens, on pourra, par suite, admettre que ce n'est que la forme âgée de l'espèce dont VA. rhombea typique de Boni serait le jeune. On arrivera ainsi à cette conclusion qu'à un stade avancé VA. granosa et VA. rhombea arrivent par convergence à offrir une certaine ressemblance de contour, tandis qu'à l'état jeune elles sont, à ce point de vue, très différentes; en effet, au lieu de l'aspect cordiforme (pie présente à cet âge VA. rhombea, les coquilles jeunes d' A. granosa, qui correspondent, ainsi que le dit Reeve, à la variété c de Lamarck, ont, au contraire, des sommets peu saillants et sont très allongées proportionnellement à leur hauteur. On a donc dans cette A. rhombea, var. pseudogranosa (= A. rhombea Chemnitz), un nouvel exemple du polymorphisme que les Arches peuvent présenter avec l'âge, et dont différents cas seraient réalisés, entre autres, pour VA. anliquata L. (= A. maculosa Keeve), avec les A. rugifera Dunker et Amaliœ Kobelt, pour VA. nivea Chemn., avec VA- velata Sow., et, pour VA. ocellata Rve, avec les spécimens adultes représentés par Kobelt dans les ligures 1- h de son Taf. 2/1 ; c'est un fait du même ordre que l'on observe chez VA. obliquata Gray, dont les individus jeunes ont un contour triangu- laire, tandis que les adultes montrent une forme arquée en croissant (2). Tous ces exemples prouvent combien il est nécessaire d'être en possession d'une série nombreuse d'échantillons pour pouvoir élucider les questions de synonymie si controversées dans le g. Arca. A propos d'un mémoire récrit sur les Convoluta, par M. Georges Bohn. Gamble et Keeble viennent de faire paraître un fort joli mémoire sur les Convoluta roscoffensis (Quaterly Journal, décembre 1903); la première W L. A. Rkeve, Conchologica Iconica, vol. 11, i8'i3. Geims Arca,ê'p. la. (2) Ed. Lamy. Sur le prétendu genre Sàvignyàrca Joues. Bull. Mus. Hist. \ut.. 1908, n° 3. — 398 — partie relative aux «cellules vertes « est d'un intérêt capital; dans la seconde partie, les faits relatifs aux mouvements ne concordent pas avec ceux que j'ai exposés dans la dernière séance ; je vais essayer d'expliquer les causes de ces différences. i° Non-application de la méthode éthologique. — Pour bien comprendre !a physiologie d'un être vivant quelconque, il est nécessaire de commencer par réaliser autour de lui les conditions normales d'habitat. C'est ce que je me suis efforcé de faire. G. et K., pour étudier le « phototropisme, com- mencent par placer les Convoluta dans des cuvettes de porcelaine et les sou- mettre à une série de lumières monochromatiques; rien n'est plus irra- tionnel, rien n'est plus dangereux. Sur le sable, les Vers se comportent autrement que sur la porcelaine , les sensations tactiles qui s'associent aux sensations optiques ne sont plus les mêmes; l'éclairement d'une surface blanche fatigue ces animaux au point d'arrêter très rapidement leurs mou- vements. Que dirait-on du psychologue qui voudrait établir les manifesta- tions normales d'un homme en le plaçant sur la surface glissante d'un étang glacé. Évidemment, il est très intéressant d'étudier comparativement l'in- fluence de la porcelaine , celle des diverses espèces de verre , celle des diverses radiations, mais cela doit venir après l'étude dans les conditions normales : sur le sable accidenté , à pente légèrement inclinée , etc. 2° Suggestion des mots. — Quand on a lu les divers travaux relatifs à l'influence de la lumière sur les êtres vivants, on finit par rejeter comme dangereux l'emploi des divers mois : phototropisme , phololaœie , photopathie , sensibilité différentielle, photokinésie, photocrisie ; c'est ce que j'ai fait (C. R. Soc. Biologie, 21 novembre iç)o3); j'ai noté des réactions précises et je n'ai pas cherché à dénaturer les faits en les étiquetant sous des déno- minations trompeuses. G. et K. emploient le mot phototropisme et semblent croire que les animaux inférieurs ont la faculté de percevoir la direction des rayons lumineux , faculté que nous n'avons pas nous-mêmes. Les expé- riences de G. et K. doivent être comprises différemment ( C. R. Ac. Se. , 28 décembre 1903) : la distribution des Convoluta par rapport aux taches lumineuses et aux taches d'ombre est le résultat non d'un tropisme, mais d'une fatigue provoquée par la lumière et qui se manifeste quand l'animal pénètre dans l'ombre par un arrêt d'une certaine durée; c'est cet arrêt qui explique le faible envahissement des ombres par les Convoluta (1). 3° Compréhension imparfaite de la coopération des diverses sensations. — W II y a lieu de tenir compte des reflets produits par les parois des vases, même quand il y a un couvercle. Le déterminisme des expériences décrites page 4o3 et page io5 n'est pas suflisamment précisé. — 399 — Un être vivant évite les dangers du milieu exteneur par l'exercice simul- tané de ses divers organes sensoriels; il obéit à des complexes de sensations, comme je le montrerai prochainement (C. R. Âc. Se, janvier icjo'i): dans l'étude des réactions lumineuses, il est nécessaire de tenir compte non seulement des sensations lumineuses, mais encore des autres sensations qui les accompagnent. Les Convoluta apprécient les lignes de plus grande vente (même si l'inclinaison est d'un degré) et se déplacent suivant ces lignes, montant et descendant suivant l'heure de la marée et l'intensité d" V éclair e- ment; G. et K. ne tiennent pas compte de ces mouvements qui expliquent les multiples aspects sur le sable (I). Les Convoluta apprécient la direction verticale, montent et descendent dans le sable, en sortent et y rentrent; G. et K. ne tiennent pas compte des reculs qui se produisent souvent à la sortie. h" Absence de persévérance dans les observations. — Pour qu'une obser- vation soit lionne , il faut qu'elle soit continue : si elle a été poursuivie tout le jour, il faut la continuer durant toute la nuit. Les Convoluta se compor- tent différemment suivant les heures de la marée. G. et K. répèlent encore que les mouvements périodiques cessent en aquarium dans l'obscurité la nuit (sauf quand il y a clair de lune); or je puis affirmer le contraire, ayant passé des nuits entières à observer ces animaux (c'est là ie/ait capital, comme je l'ai montré dans la dernière séance). 5° Absence de logique dans les raisonnements. — Est-il logique enfin d'at- tribuer à l'influence tonique de la lumière les mouvements des Convoluta, alors que ceux-ci sont contrariés par un éclairement intense (C. R. Ac. Se, 23 novembre igo3) et qu'ils ne sont pas synchrones de la succession des jours et des nuits; ils sont synchrones des oscillations de la marée. J'ai une trop grande admiration pour les travaux de G. et K. pour insister davantage; ma critique ne vise pas ces savants, elle vise plus ou moins tous les biologistes; elle signale des erreurs que nous avons tous plus ou moins commises, que nous voyons facilement chez les autres, mais que nous reconnaissons difficilement chez nous-mêmes. (l) Dans l'expérience de la page Ao3, le fond est supposé horizontal: mais la moindre concavité ou convexité peut déterminer des phénomènes de montée ou de descente. Or je n'ai jamais trouvé un vase dont le fond soit absolument plan ; ici, l'expérience n'est pas encore suffisamment précise. — /iOO — GuÉRISON SPONTANEE DES PLAIES DU COEUR ET RESISTANCE AU A HEMORRAGIES CHEZ LA COULEUVRE À COLLIER, PAR M. G. Phisalix. On sait que les plaies du cœur chez l'Homme sont susceptibles de se cicatriser si un traitement chirurgical intervient à temps pour arrêter l'hémorragie; mais il est extrêmement rare que ces plaies guérissent spon- tanément. C'est à peine si on en signale quelques exemples dans les annales de la chirurgie. 11 n'en est pas de même chez les Ophidiens, où cette guérison est la règle, comme le démontre l'expérience suivante : Une Couleuvre à collier est saignée à blanc par incision du cœur; voici comment on opère : on taille au-devant de la région cardiaque un lam- beau de peau de forme triangulaire qu'on laisse adhérent par sa base. On le soulève, en le rabattant comme un volet, puis on incise le péricarde. Le corps de l'animal est alors retourné la face ventrale en bas ; la pointe du cœur est saisie avec une pince, tandis qu'avec des ciseaux on sectionne le ventricule en travers; le sang coule abondamment et on le reçoit dans un récipient approprié. En favorisant l'écoulement du sang par un massage modéré, on peut, avec un peu de patience, saigner l'animal presque à blanc. Pendant quelques heures après l'opération , le Serpent, très affaibli , reste immobile, mais il a conservé ses réflexes et son cœur continue à battre, puis peu à peu il revient à lui et, si on l'excite, il se sauve en sifflant comme un individu normal. La plaie du ventricule se ferme et les batte- ments redeviennent réguliers. Le lambeau de peau est remis en place et suturé. Au bout de quelques jours, la Couleuvre reprend toute sa vivacité, et un observateur non prévenu ne pourrait croire qu'elle a subi une lésion aussi grave. Ce n'est pas à la formation d'un caillot, comme on est tenté de le sup- poser, qu'est due la fermeture de la plaie du cœur. En effet, le sang recueilli est resté liquide, les globules se sont déposés et le plasma surnageant ne s'est pris en masse qu'après avoir été séparé des globules au bout de 20 heures environ. Dans un cas, j'ai pu filtrer ce plasma à travers une bougie de porcelaine, et c'est seulement dans le liquide filtré que s'est pro- duite la coagulation. Le fibrin-ferment était donc déjà libre dans le plasma, mais son action était entravée par colle d'une substance antagoniste dont l'activité semble dépendre de la présence des globules rouges. C'est là un fait intéressant au point de vue dos théories de la coagulation; comme j'ai déjà traité ce sujet dans une communication antérieure, je ne fais (pie le — 40 1 — rappeler aujourd'hui, et je reviens à mes Couleuvres opérées. 11 y a un mois, j'ai saigné par le cœur quatre Couleuvres à collier. Sur ces quatre animaux, deux ont succombé au bout de trois semaines à l'infection de la plaie; les deux autres sont encore vivantes, mais affai- blies, et la plaie est aussi infectée; il est probable qu'en opérant d'une façon tout à fait aseptique , on obtiendra une survie totale. Il résulte des faits précédents que la Couleuvre survit aux hémorragies abondantes et répare ses pertes sanguines; et comme les plaies du cœur gn (Missent facilement, les histologistes pourront utiliser ces excellentes conditions tant pour étudier les parasites du sang que pour suivie le phénomène de la régénération globulaire. CoBRELATIONS FOIiCTlOyyELLES ENTRE LES GLANDES À VENIN ET l'oVAIRE chez le Crapaud commun, PAR M. C. PniSALIX. Quand, à l'époque du frai, on compare l'état des glandes cutanées chez le Crapaud mâle et le Crapaud femelle , on est surpris des différences que ces glandes présentent dans les deux sexes. En examinant la peau du dos par sa face interne, on voit, chez le mâle, les glandes à venin remplies de leur produit de sécrétion blanc-jaunâtre, tandis que, chez la femelle, c'est à peine si l'on trouve çà et là quelques petites taches blanches. La grande majorité des glandes parait vide , et cette vacuité se traduit par l'aspect de la peau qui est beaucoup moins rugueuse que chez l'animal revenu à la vie terrestre après l'époque du frai. Comment expliquer ce phénomène? Les glandes cutanées fourniraient- elles des matériaux à l'ovaire pour l'élaboration des œufs? Cette hypothèse parait d'autant plus vraisemblable qu'à l'époque de la ponte, la glande génitale est en suractivité fonctionnelle et que les Crapauds, à peine sortis de la période hivernale, restent longtemps accouplés, sans prendre aucune nourriture. Pour vérifier l'exactitude de cette hypothèse, il fallait trouver dans les œufs les mêmes principes actifs que dans les glandes à venin, et démontrer que ces principes ne préexistent pas dans l'ovaire. Or c'est précisément ee qui ressort des expériences que je vais résumer. Au moment de la ponte, les œufs, agglutinés par une matière albumi- neuse, forment des cordons gluants qui distendent les oviductes. Après les avoir extraits de l'abdomen, on les dessèche dans le vide, el on les plonge dans le chloroforme. Ce liquide se colore en jaune el Lusse, après distillation, un résidu huileux, à odeur de Poisson, à réaction acide, dont — 402 — l'inoculation à la Grenouille détermine des symptômes analogues à ceux que provoque le venin lui-même. L'intoxication se manifeste par un affaiblissement musculaire qui aug- mente progressivement et aboutit à la paralysie. Si la dose est faible, le cœur, quoique ralenti, continue à battre; pour provoquer l'arrêt du cœur en systole, caractéristique de la Dufolaline, il faut inoculer une quantité double du même extrait chloroformique. Gela montre que, dans les œufs, comme dans le venin, le poison du système nerveux, la Bufoténine, est plus abondant ou plus actif que le poison cardiaque. Les principes actifs du venin existent donc dans les œufs. Reste à savoir si, dans le cours du développement, ces principes se transforment et sont utilisés à la nutrition des cellules ou si, au contraire, ils restent intacts pour se localiser dans l'ovaire. Dans ce dernier cas, ils fourniraient une preuve matérielle de la continuité du plasma germinatif, et ce serait une confirmation à la théorie de Weismann. Il résulte de mes expériences que, seule, la première alternative est exacte. Des œufs de Crapaud, au nombre de i,5oo environ, ont été dessé- chés dans le vide et plongés dans le chloroforme; ils ont cédé à celui-ci une quantité de poison suffisante pour tuer 10 Grenouilles, c'est-à-dire que pour extraire une seule dose mortelle, il faut à peu près i5o œufs. En traitant de la même manière 3oo Têtards de Crapauds, soit un nombre double de celui des œufs, on devrait obtenir, si le poison n'avait pas dis- paru, une quantité au moins égale à celle fournie par les œufs. 11 n'en est rien : l'extrait chloroformique de ces 3oo Têtards , inoculé en entier à une Grenouille, est dépourvu de toute toxicité. 11 résulte de cette expérience que les poisons contenus dans l'œuf disparaissent pendant les premières phases embryonnaires. La réapparition de ces substances toxiques dans l'organisme est corrélative du développement des glandes à venin. Les poi- sons fabriqués par ces glandes rentrent dans le sang par le mécanisme de la sécrétion interne, et à l'époque où l'ovaire entre en activité, ils se fixent sur les cellules germinatives pour contribuer à la formation et au dévelop- pement de l'œuf. L'existence de substances toxiques dans les œufs n'est pas très rare; on l'a signalée dans certaines espèces de Poissons, et tout récemment M. Loisel(1) l'a démontrée pour les Oursins. H est donc probable que les poisons jouent un rôle important dans l'ovogénèse et le développement embryonnaire. Peut-être constiluent-rils un substratum matériel de l'hérédité et servent-ils à transmettre la caracté- ristique chimique de l'espèce. S'il en est réellement ainsi, et si les récentes (n G. Loisel, Les poisons des glandes génitales, i"nolc. Recherches et expé- rimentation chez rOursin, C. R. Biol, \h nov. igo3. — 403 — expériences de M. Houssay fl) sur les Poules carnivores concordent avec celte manière de voir, on conçoit que les modifications nutritives, impri- mées aux cellules corporelles, puissent, par l'intermédiaire de substances solubles, retentir sur l'évolution des cellules germinatives. Étude sun les Bambosées. Végétation et floraison de l'Arundinvria Simoni RlV., par M. Ed. Bureau. Dans la famille si humble d'aspect et à végétation si uniforme des Gra- minées, il y a un groupe qui forme avec les autres un contraste frappant : c'est celui des Bambusées. Il attire l'attention non seulement par la taille gigantesque qu'atteignent beaucoup des espèces qui le composent, mais encore par les particularités qu'y présentent les phénomènes de végétation et de reproduction. 11 y a là des adaptations physiologiques toute spéciales, et qui paraissent assez variées. De plus, les Bambous, s'ils sont intéressants au point de vue botanique, ne le sont pas moins au point de vue industriel. En Extrême-Orient, ils sont employés à une foule d'usages et, même chez nous, leurs tiges flexibles, et incorruptibles grâce à la silice qu'elles contiennent, peuvent recevoir de nombreuses applications. Les Bambous les plus grands habitent les plaines, ou du moins les par- ties chaudes de la zone tropicale. Ils appartiennent pour la plupart au genre Bamlusa. Quelques-uns peuvent vivre en Algérie. C'est là que les ont introduits et étudiés MM. Rivière, à qui l'on doit un excellent ouvrage sur les Bambous. Sous notre climat , on ne peut les conserver que dans des serres chaudes et très élevées; car il y a de ces plantes qui atteignent i5 à 20 mètres de hauteur. Mais d'autres espèces, fort nombreuses, faisant surtout partie des genres Phyllostachys et Arundinaria se trouvent soit dans les parties tempérées ou froides de l'extrême Asie, soit sur les montagnes de régions moins septen- trionales, les Bambous formant d'ordinaire, près des tropiques ou entre les tropiques, la zone la plus élevée de la végétation phanérogamique. Des plantes qui se trouvent naturellement dans ces conditions ont chance de réussir en Europe. Cependant on n'a encore introduit qu'un nombre d'espèces relativement faible. Cela tient à ce qu'on n'a que des occasions excessivement rares de se procurer des graines, et qu'il faut, par conséquent, apporter des pieds vivants, qu'on multiplie par bouture ou par division des touffes. Or toutes les espèces ne se laissent pas bouturer et, si l'on (1) F. Houssay, Sur la ponte, la fécondité et la sexualité chez dos poules carni- vores, C. R. Ac. Se, 3o nov. 1903. — 404 — veut l'aire des emprunts à une touffe, il faut attendre qu'elle soit bien déve- loppe'e et ménager les parties souterraines; car la touffe mère et le nouveau sujet peuvent se trouver très mal tous les deux d'une amputation préma- turée. Celui-ci met deux ou trois ans à se préparer en quelque sorte. Il semble, pendant cette période, ne pas changer et n'avoir qu'une végétation languis- sante; mais les racines se développent, le rhizome emmagasine des sub- stances nutritives, et tout à coup il se met à pousser de nouvelles tiges aériennes. A partir de ce moment, la végétation s'établit et la jeune touffe ne larde pas à devenir aussi vigoureuse que celle d'où elle est sortie. Pour étudier ces plantes , les herbiers ne suffisent pas. Les fragments par lesquels elles y sont représentées n'en donnent qu'une idée très incomplèle. 11 faut les voir vivantes, observer leurs caractères de végétation et guetter la rare apparition des fleurs. La plantation de Bambous qu'on peut voir ici sur la pelouse qui entoure l'Acacia de Robin est très réussie ; mais il n'y a au Muséum que quatre espèces vivant en pleine terre et sans abri. Peut-être n'a-l-on pas osé risquer des sujets difficiles à remplacer. J'espère arriver à combler cette lacune. J'ai commencé, il y a plusieurs années, à rassembler tous les Bambous (espèces et variétés) dont je pouvais avoir connaissance. Je les ai placés sous un climat un peu plus doux que celui de Paris, dans une propriété que j'ai dans la Loire-Inférieure. Le terrain que je leur ai affecté est frais et à demi ombre, conditions qui paraissent leur convenir. Les espèces et variétés que j'ai actuellement, toutes en pleine terre, sont : Arundinaria Simoni Riv. — Japon. — Simoni panaché. — japonica Sieb. et Zucc. — Japon. — Hindsii Munro. — Hong-Kong. — Hindsii graminea. — adricoma Freeman-Milford (1). — nitida Freeman-Milford. — Veitchii Freeman-Milford. — Fortunei foliis variegatis Riv. — Japon. Thamnocalamus Falconeri Hook. fil. — Himalaya. Phvllostachvs mitis Riv. — Chine. — Quilioi Riv. — Nord du Japon. — Viridi-glaucescens Riv. — Nord de la Chine. — nigra Munro. — Gbine, Japon. '•' Reçu, ainsi que d'autres, de M. Freeman-Milford, par l'intermédiaire de M. Bécigneul, horticulteur à Nantes. Je laisse les noms sous lesquels je les ai reçues aux espèces que je n'ai pu trouver dans les ouvrages de Rivière et de Munro. — 405 — Phyllostachys nidularia. — Japou. — flexuosa Riv. — Parties froides de la Chine. VIOLASCENS Riv. — Henonis Freeman-Milford. — Kumasaca Munro. — Japon. Rambusa disticha Fi'eeman-Milford. Total : 20, dont 9 Arundinarla et 9 Phyllostachys. Je me hâte de dire que le Muséum ne cultive pas un moindre nombre de Bambusées. En voici la liste, dressée avec l'obligeant concours de M. Labroy, chef des serres : En pleine terre : Arundinarla Simom Riv. — Japon. — japomca Sieb. et Zucc. — Japon. — Fortunei foliis variegatis Riv. — Japon (abrité l'hiver). Phyllostachys mitis Riv. — Chine. — sp. Pavillon froid : Arindinaria falcata Nées. — Himalaya. — sp. — Du Japon, reçu de Java. Phyllostachys viridi-glaucescens Riv. — Nord de la Chine. Dendrocalamus strictus Nées. — Indes orientales. Jardin d'hiver : Arindinaria nitida Freeman-Milford. Phyllostachys flexuosa Riv. — Parties froides de la Chine. Rambusa vulgaris vittata Riv. — gracilis hort. Pavillon chaud : Arundinaria glaucescens P. de B. — Ind. Or. ? Chine? Rambusa scriptoria Deimsl. — Indes Orientales. — Ollwertiana. Reçu du Jardin de Christiania. — Malaisie. Dendrocalamus Hookeri Munro. — Amboine, Chine. Serres coloniales : Ramdusa agrestis Poir. — Cochinchine. Gigantochloa aspera. — Reçu de Java. Aquarium : Rambusa limbata. — Reçu de M. Levardois, de Caen. Le Muséum a donc aussi 20 espèces vivantes; mais il n'y en a «pie — 406 — 7 communes aux deux listes , ce qui me permettra d'introduire dans notre établissement au moins i3 espèces qu'il n'a pas. Je dis : au moins, car j'ai l'assurance qu'au printemps mes essais porteront sur ûh a 25 espèces, la plupart probablement de pleine terre à Paris. Je puis dès maintenant, sur les vieux pieds, tant au Muséum que chez moi , étudier les caractères de végétation , et j'ai pu être témoin de la florai- son d'une espèce. C'est une rare chance; car la plupart des Bambusées diffèrent des autres Graminées par la rareté de leur floraison. Ce n'est pas chaque année, c'est au bout de i5, 20, 3o ans qu'elles fleurissent, et, chose curieuse, tous les pieds d'une même espèce, qui sont fort loin les uns des autres, dans des pays très différents, fleurissent d'ordinaire en même temps. J'ai assisté, lorsque j'étais étudiant (il y a une cinquantaine d'années), à une floraison de YArundinaria japonica. Il fleurit par toute l'Europe en même temps. Je ne sais s'il donna des fleurs à la même époque dans son pays d'origine; mais quant aux pieds qui se trouvaient dans les cultures de notre partie du monde, ils moururent tous ou presque tous. MM. Rivière citent une autre floraison générale en 1867 ou 1868. Elle eût été suivie de la perte totale de cette espèce dans les jardins, s'ils n'étaient parvenus, au Hamma, à la sauver à l'aide de quelques fragments de rhizomes qui conservaient encore un peu de vie. C'est une autre Bambusée, YArundinaria Simoni, que nous avons vue récemment fleurir et même donner quelques graines, et, pour qu'on puisse bien saisir les caractères particuliers de sa floraison, il me semble indis- pensable de faire connaître le mode de végétation de cette espèce, mode qui ne me paraît pas avoir été jusqu'ici l'objet d'une description complète. Je puis dire tout de suite que YArundinaria Simoni se distingue des autres Bam- busées en ce qu'il est réellement dimorphe. Il y a cinq à six ans , j'achetai , chez un horticulteur de Nantes , un Bambou de petite taille, sous le nom de Bambusa Simoni panaché. Il n'avait guère que 0 m. 70 de haut, et depuis il n'a pas dépassé cette taille; mais, à mon grand étonnement, je le vis fleurir. Au mois de septembre 1899, j en envoyai des échantillons à M. Franchet, le botaniste français qui connaissait le mieux les Bambusées , dans l'espoir d'en avoir la détermination exacte ; car je ne pouvais croire que ce fût le Bamhisa Simoni décrit par Carrière , YArundinaria Simoni Rivière , plante qui atteint 6 à 8 mètres de hauteur. M. Franchet ne put se prononcer. Toujours est-il que ma touffe de Bambusa Simoni panaché continue toujours à fleurir ; elle émet successivement des tiges grêles qui portent des épis. Cette apparition de fleurs dure donc depuis plus de quatre ans; car M. Frauchet est mort le 1 5 février 1900. Elle a lieu été comme hiver. Je ne pense pas qu'il y ait dans le Règne végétal un pareil exemple de persistance dans la floraison. Mais des pieds authentiques YArundinaria Simoni se mirent à leur tour à — 407 — lleurir. J'en vis dans cet état non seulement chez moi, à la Meilleraie, commune de Riaille', mais dans une autre propriété-, à 16 kilomètres plus au Sud. C'est au commencement d'août 1902 que je remarquai pour la première fois cette floraison. Elle durait certainement depuis quelque temps. Elle dure encore. L' Arundinaria Simoni, comme beaucoup d'autres Bambusées, fleurit par- tout à peu près en même temps. Au jardin de la société d'horticulture de la Sarthc , on s'aperçut de la floraison le 1 5 décembre 1902, sur un pied qui était planté sous les arbres, au milieu d'un massif. Il semble, dit M. Ragot, auteur de l'article où cette observation est publiée, que cette tige est en fleurs depuis au moins une année. En mars 1903, la floraison de la même espèce fut signalée à Montpellier, par M. Daveau. A Paris, au Muséum, c'est en avril 1903 qu'elle fut constatée par M. Caille; mais j'ai la conviction qu'elle datait au moins de la fin de juillet 1902, ayant, à cette époque, remarqué , sans m'en rendre alors bien compte, l'aspect particulier que présente Y Arundinaria Simoni lorsqu'il porte ou a porté des inflorescences. La plupart des touffes, qui sont nombreuses, étaient eu fleurs en septembre; elles le sont encore à la fin de décembre, malgré le froid , la neige et la pluie. La même année, 1903, l'espèce a fleuri en Algérie, au Jardin des plantes de Nantes, à celui d'Angers, à La Croix (Indre-et-Loire) chez M. Edouard André, dans l'île de Wight, elc. En somme , la floraison des pieds typiques d' Arundinaria Simoni offre le même caractère de persistance que celle des touffes grêles dont j'ai parlé ci-dessus. Il est, du reste, probable qu'à peu près partout on ne s'est pas aperçu de la floraison dès le début, les fleurs étant très peu apparentes, bien que nombreuses; mais lorsqu'elle dure depuis quelque temps, les feuilles tombent; il en est de même des épis, qui se dessèchent, et il ne reste plus à chaque nœud qu'un faisceau de petits rameaux morts. On est étonné, au milieu de ce faisceau de bois sec, de trouver parfois des épis jeunes et vivants; mais, si on met la main sur la tige, on constate qu'elle est fraîche, qu'elle contient de la sève, et que l'aspect de plante morte qu'offre la touffe est un aspect trompeur, pendant longtemps du moins. Les rhizomes , mis à nu, sont blancs et vivants aussi. Ces pieds finiront-ils par mourir? Nous ne le savons pas; mais l'espèce, contrairement à ce qui s'est passé pour Y Arundinaria japonica, ne dispa- raîtra assurément pas des cultures; car, à côté des touffes à aspect mort, il y en a qui ont peu ou qui n'ont pas fleuri, qui ont conservé leurs feuilles, et qui restent pleines de vigueur. C'est ce qui est arrivé (je le tiens de M. Caille) pour la seule touffe qui se trouve au Jardin des plantes de Bordeaux. — 408 — Sur les tiges à leur seconde année ou plus vieilles, florifères ou non, il semble partir de chaque nœud de nombreux rameaux. La nature de cette ramification ne me parait pas avoir été, jusqu'ici, nettement indiquée. Ce n'est point un verticille de rameaux qui naît ainsi à chaque nœud. Si on enlève une des écailles qui revêtaient la tige alors qu'elle était simple, et qui ont souvent persisté, on voit que le faisceau de rameaux part de l'ais- selle de cette écaille , et que , s'il est large à sa base , il ne naît cependant que d'un côté du nœud, le côté opposé à la bractée ne portant rien. En observant la position des petites écailles ou bractées, qui sont nombreuses et serrées à la base de ce faisceau , on voit qu'il ne naît en réalité à l'aisselle de l'écaillé mère qu'un seul rameau, dont les entre-nœuds inférieurs sont excessivement courts. Les écailles de ce rameau principal ont chacune à son aisselle un rameau secondaire, dont les entre- nœuds inférieurs sont aussi très courts. De ces rameaux secondaires naissent, de la même façon, des rameaux de troisième ordre, etc. Tous portent des écailles distiques. De plus, le plan passant par les écailles du rameau principal est perpendiculaire à celui passant par les écailles de la tige; le plan passant par les écailles du rameau secondaire est perpendiculaire à celui passant par les écailles du rameau principal ou primaire , etc. Le nombre des ramuscules terminaux peut aller jusqu'à 25. Les épis, soit terminaux, soit auxilliares, naissent sur les rameaux des divers ordres. Mais, en même temps que je constatais sur les tiges normales d'Arundi- naria Simoni ces dispositions et cette floraison abondante, je voyais, tant dans mes planlations que dans celles du Muséum, paraître entre ces grosses tiges, et aussi dans une direction rayonnante autour des touffes, d'autres tiges bien différentes, très grêles, de 0111,12 à o m. 70 de haut, de o m. 002 à o m. oo5 de diamètre, pour la plupart simples ou ne portant qu'un rameau , qui se terminait comme elles par un épi. Elles avaient des feuilles plus étroites et très souvent striées de bandes et lignes longitudi- nales blanchâtres; en un mot, c'était la reproduction exacte des tiges de la touffe que j'avais reçue sous le nom de Bambusa Simoni panaché, et celle-ci, comme pour compléter la démonstration, s'est mise, par une évolution contraire, à produire trois ou quatre grosses tiges d'Arundinaria Sitnoni des mieux caractérisées. Cette espèce est donc bien , comme je le disais , dimorphe. Sa forme grêle peut conserver longtemps ses caractères sans retourner au type , et elle fleurit soit isolée , soit tenant par ses rhizomes à une touffe à grosses tiges. Il restait à voir si cette différence dans les tiges correspondait à une différence dans les parties souterraines. Parmi toutes les espèces de Bambusées introduites , YArundinaria Simoni est peut-être celle dont les rhizomes peuvent aller le plus profondément : jusqu'à 1 mètre, dit-on. On trouverait diflicilement une plante plus apte à retenir les terres sur les talus des chemins de fer et des canaux. Sans être — 409 — allé chercher les rhizomes aussi creux, j'en ai suivi à quelques décimètres, et j'ai pu voir qu'ils prennent une direction oblique , soit pour s'enfoncer, soit pour se rapprocher delà surface du sol. Ce rhizome des grosses tiges a o m. oi5 à o m. 020 d'e'paisseur et est d'une couleur blanche, comme tous les rhizomes de Bambuse'es que j'ai eu l'occasion d'arracher jusqu'ici. Les nœuds sont bien plus rapprochés que sur la tige, où il peuvent avoir jusqu'à o m. 25 de long. Au dessus de chaque nœud du rhizome naît un verticille de fortes racines. C'est aussi en ce point qu'on voit soit un bour- geon non encore de'veloppé, soit l'origine d'une des grosses tiges. Celle-ci est, tout à fait à sa base, obconique et le'gèremenl arquée; puis elle se dresse verticalement , quelle que soit la direction du rhizome, et elle conserve dans toute sa hauteur cette direction dressée contrastant avec celle de la plupart des Bambous, dont les tiges s'inclinent d'ordinaire plus ou moins, sous le poids du feuillage. Les 6-7 nœuds inférieurs sont très rapprochés et sans racines ; mais les 6 nœuds suivants , de plus en plus écartés ( o m. o 1 — 0 m. o3 ) , sont surmontés chacun d'une couronne de 9-1 2 racines vigoureuses. La grosse tige est donc très nourrie par son propre système de racines adventives. Il en est tout autrement des tiges grêles. Les rhizomes qui les portent n'ont (pie 0 m. oo5_o m. 010 de diamètre et, au-dessus de chacun de leurs nœuds, il y a 5-o racines étalées en couronne. Ces rhizomes sont rameux et émettent des ramifications de deuxième et de troisième ordre, également pourvues de racines, mais qui s'élèvent verticalement. C'est sur ces ramifications verticales que naissent, une à chaque nœud, les tiges grêles. Elles sont, comme les grosses tiges , arquées et obconiques à la base , mais dépourvues de racines. J'en ai vu une très petite sorlir directement de la base d'une grosse tige , au nœud immédiatement supérieur à celui que surmontent les racines les plus élevées. Les tiges grêles sont , pour la plupart , simples ou avec un seul rameau. Exceptionnellement, elles peuvent présenter une ramification qui rappelle celle des grosses tiges. Ainsi, tandis cpie les tiges ordinaires de VAnmdimariaSimoni ont une vie propre, les tiges grêles ne s'alimentent cpie par l'intermédiaire du rhizome ou, rarement; par l'in- termédiaire d'une grosse tige. L'organisation des parties souterraines est loin d'être la même dans les différentes espèces de Bambuse'es. Le Bmnbusa macroculmis a des rhizomes courts et forme des ton Iles compactes. Le Pliylloslacliys mitis, au contraire, a de longs rhizomes, qui s'allongent parallèlement à la surface du sol et à une faible profondeur. Les liges, dans leur partie souterraine, sont pourvues de verticilles de racines. 11 semble donc que les Bambusées aient des caractères souterrains aussi importants une ceux qu'on peul constater dans la partie aérienne. G'esl une Muséum — i\. 3o — MO étude que je me propose de continuer à mesure que les spécimens dont je puis disposer seront assez forts pour supporter le prélèvement d'une partie de leur rhizome. Note sur le Palmier a huile de la côte occidentale d'Afrique, pau MM. Jul. et Eue. Poisson. Le nombre des végétaux pouvant fournir des matières grasses plus ou moins fluides serait considérable si l'on s'appliquait à en dresser l'inven- taire. On serait surpris de constater que ce sont surtout les pays chauds qui en produisent en plus grande quantité et, en première ligne, le conti- nent africain. Sa côte occidentale est bien connue comme étant une source intarissable de graines et de fruits oléagineux arrivant par navires entiers à Marseille, à Hambourg et à Liverpool. Les désignations de Côte des graines et de Cap des palmes données au territoire de Libéria semblent bien viser le Palmier à huile de l'Afrique équatoriale, et peut-être aussi quelques autres végétaux de même nature économique. Quelle que soit la somme de ces matières oléagineuses qu'une région produise, elle sera toujours acceptée par l'industrie, qui en fait une con- sommation énorme. On peut envisager dans un avenir, lointain il est vrai, que cette consommation sera bien plus grande lorsque l'on sera menacé de l'appauvrissement de production de la houille et du pétrole, et qu'il y fau- dra pourvoir. Dans celte hypothèse , c'est, tout le fait prévoir, aux matières grasses qu'on aura recours comme sources de chaleur et de lumière. On peut donc considérer la culture des oléagineux comme devant être lucrative pendant une longue période, et c'est ce qui nous amène à parler d'un des plus précieux végétaux de nos colonies africaines, le Palmier à huile ou Elaeis guineensis L. des botanistes. Déjà une Légumineuse bien connue et très estimée par l'excellente huile que produisent ses graines, l'Arachide, a fait la fortune du Gayor. Celte plante prospère là dans un sable pur qui se prêterait mal à d'autres cultures et, autant que le sol le permettra, il sera judicieux pour le colon de porter ses soius sur le Palmier à l'huile et sur l'Arachide, car il trouvera toujours à placer leurs produils. On peut associer à ces deux végétaux un autre Pal- mier et accorder la même faveur au Cocotier, qui se plaît dans les petites îles et à la lisière maritime des pays chauds, mais généralement introduit volontairement. Jacquin, qui a créé le genre Elaeis vers 1780, a été bien inspire en donnant à un Palmier ce nom euphonique qui signifie Olivier; l'analogie des fruits, qui sont oléagineux par leur péricarpe, dans les deux cas, jus- tifie cette appellation. — 411 — On a publié six ou sept espèces d'Elaeis , plus ou moins acceptées par les botanistes et dont la distribution géographique est très singulière pour des Palmiers : YE. guineeiisis est de l'Afrique tropicale, YE. melanococca est de la Colombie, YE. montana etYE. occidentalis sont des Antilles, les E. odo- rata et pernambucana croissent au Brésil, enfin YE, spectabilis est de l'Inde. Mais aucune des espèces précitées, sauf celle d'Afrique, n'a d'importance égale par son aire d'extension et l'abondance d'huile qu'elle produit. Le Palmier à huile se rencontre depuis le Gap Vert jusqu'à Angola, c'est-à-dire sur une longueur de côtes dépassant 800 lieues, et il pénètre dans l'intérieur du continent jusqu'aux grands lacs et même atteint la côte orientale et l'île de Zanzibar. Au Nord, Schweinfurth place la limite de YElaeis au Nil blanc et au pays des Monboultous dans ses relations de voyages en Afrique. Au Dahomey, c'est entre le 8° et le 9° degré Nord que ce Palmier dispa- rait. Le voisinage de la mer ne lui est donc pas nécessaire comme au Coco- tier. En pays sec, il croit volontiers, mais il reste bas et est peu productif, tandis que sur un sol humidifié au moins périodiquement il fait merveille. Le tronc ou stipe de YElaeis n'a presque aucun usage à cause de son peu de consistance; sa surface extérieure est garnie des empreintes des feuilles tombées faisant de légères saillies, conditions favorables pour l'as- cension des noirs qui, au moyen d'une ceinture de Liane, vont couper les régimes des fruits à leur maturité. Les feuilles pennées ressemblent à celles du Dattier, avec moins de raideur et plus d'élégance, et ne sont pas épi- neuses, sauf les quelques pinnules inférieures du rachis(1). La taille de l'arbre est variable ; rabougri ici, YElaeis donnera des fleurs en ayant seulement U pieds de hauteur, mais l'ensemble sera misérable; là il s'élèvera majestueusement et pourra dépasser 3o mètres (Dr Preuss). A dix ans, les Elaeis atteignent habituellement a m. 5o à 3 mètres, et la moyenne à 20 ans est de 6 mètres à 8 mètres, la vigueur naturellement étant subordonnée à la qualité et l'humidité du terrain. Dès l'âge de U ou 5 ans, ce Palmier commence à produire des fleurs mâles en groupes de chatons, nommés régimes, de la longueur du doigt (comme pour tous les arbres monoïques, les fleurs mâles se montrent d'abord précédant les fleurs femelles d'une ou de plusieurs années), puis plus tard apparaissent les régimes femelles, dont la quantité augmente jusqu'à un ;i) Un rencontre au Dahomey, rarement il est vrai, une forme spéciale de ce Palmier, que les indigènes considèrent comme fétiche Les pinnules des feuilles ne se détachent pas nettement, restent en partie soudées et les feuilles sont plus dressées que celles des autres Elaeis. Pour le reste , cet arbre ne diffère en rien de ses voisins. Les semis ne le reproduisent pas, disent les indigènes. C'est mie forme qui apparaît accidentellement dans les semis spontanés. Est-ce le même Palmier qui a été observé au Congo et considéré comme espèce distincte (in Bull, du Muséum, 1895, p. 3i5)? c'est possible, mais nous l'ignorons. 3o. — 412 — certain âge. Ceux-ci sont au nombre de h à 7, rarement plus, suivant la fécondité* de l'arbre. Ces régimes, en arrivante porter fruits , sont courts, de forme ovoïde, un peu aplatis d'avant en arrière et mesurant de 0 m. 3o à 0 m. ho de largeur sur une hauteur à peu près égale. Exceptionnellement, on en voit de plus volumineux , comme celui qui fut envoyé récemment au Muséum de l'île Saint-Thomé et dû à la libéralité de M. Monteiro de Men- donça. Situés un peu au-dessous du sommet de l'arbre, à l'aisselle des feuilles, ces régimes sont hérissés de pointes épineuses résultant des extrémités des rameaux et des bractées de l'inflorescence entre lesquelles sont nichés les fruits, chacun au milieu de son calice persistant. Ces fruits sont ovales, souvent anguleux, environ de la grosseur d'une noix et surmontés d'un stigmate à trois branches. Le péricarpe est fibreux, mais cependant mou et gorgé d'huile à matu- rité; sa portion interne ou endocarpe est un noyau résistant, contenant une graine constituée par un albumen blanc, oléagineux et occupé vers son sommet, au voisinage du bile, par un petit embryon. Lorsqu'on extrait l'huile du péricarpe, on obtient ce qu'on nomme l'huile de Palme et celle de l'amande est appelée huile de Palmiste; celle-ci est blanche alors que la première est jaunâtre et dégageant, lorsqu'elle est fraîche , une légère odeur de violette. rr L'huile de palme a une densité à i5° de o,a45; le point de fusion de la graisse varie de 27 à 62, 5; celui des acides gras est £7,75 et leur point de solidification est /i2,5 à 46,5. n Les huiles dites de Lagos dans le commerce sont recherchées de préfé- rence à celles des autres colonies de la côte, dont la récolte est moins soi- gnée , pour la fabrication des bougies , parce qu'elles donnent un fort ren- dement en acide solide ou acide palmitique. Elles doivent titrer au moins /i3 degrés pour être acceptées par les stéariniers, ou bien alors elles sont employées pour la savonnerie si elles n'atteignent pas ce chiffre ( Ferd. Jean ). rrLa densité de l'huile de palmiste à i5 degrés centigrades est 0,902; le point de fusion de la graisse, 25 à 26 degrés; le point de soliditicalion, 20° 5 (Shàdler).» Dans le golfe de Guinée, la récolte principale des fruits se fait de janvier à juin, et une petite récolte supplémentaire en septembre. Lorsque les noirs ont coupé les régimes , ils les mettent en tas et, la cueil- lette achevée, ils les portent sur la tête0', — ils ne portent pas autrement, — O Pendant la construction du chemin de fer au Dahomey, on a essayé d'intro- duire des brouettes pour effectuer tes travaux de terrassement. La première chose que tirent les ouvriers indigènes fut de mettre les brouettes sur leur tête pour les porter aux chantiers. 11 n'a jamais été possible de les habituer à s'en servir. C'est au moyen de paniers en feuilles de Palmier portés sur la tête qu'ont été faits les remblais de la plate-forme du chemin de fer. — M3 — jusqu'à uue hutte du voisinage. Là , au moyen d'une hache ou d'un couteau de brousse, ils divisent ces régimes et laissent ainsi le tout étalé à terre jusqu'à ce que les fruits soient bien mûrs et se détachent d'eux-mêmes. Les fruits sont ensuite placés dans des jarres avec de l'eau recouvrant le tout et soumis à l'ébullition pendant 1 h. 1/2 ou 2 heures, afin de bien amollir la pulpe. On retire alors ces fruits que l'on met dans une bassine d'argile ou une vieille pirogue où les noirs les pétrissent de leurs mains et de leurs pieds, après quoi ils les recouvrent d'eau en brassant à nouveau et mettant de coté les fibres et les noyaux. L'huile flottant alors à la surface est recueillie à l'aide d'une cuiller de bois ou de calebasse et mise de rechef sur le feu pour bien séparer l'huile de l'eau restante; enfin, après décantation, cette huile est introduite dans des barriques ayant servi à amener de l'alcool dans la colonie et finalement embarquée pour l'Europe. C'est ainsi qu'on procède flans le golfe de Bénin. C'est donc seulement de l'huile de palme dont il est question et qui est extraite par les indigènes. Quant aux amandes, elles sont expédiées en Europe après qu'elles ont été débarrassées des noyaux que les noirs brisent patiemment, le matériel dont ou dispose actuellement ne permettant pas d'en extraire l'huile dans la colonie. On se convainc aisément, étant sur place, que des procédés autres que ceux employés par les indigènes peuvent être appliqués à cette extraction d'huile, comme célérité et comme rendement, et l'un de nous n'a pas man- qué d'étudier celte question pendant son séjour à la côte d'Afrique. On estime que les Elaeis peuvent produire pendant 3o à 60 années. Leur rendement a été indiqué dans plusieurs rapports, mais ils sont quelque peu contradictoires, eu égard à la région et aussi suivant qu'on opère sur des arbres absolument sauvages ou bien sur ceux dont on soigne la culture. Nous prendrons de préférence les estimations du docteur Preuss, le distingué directeur du jardin colonial de Victoria (Cameroun), qui s'ap- prochent le plus de la vérité. La production annuelle des Palmiers en culture serait de 1 o à 1 2 régimes par année. En comptant seulement 10 régimes à 10 kilogrammes de fruits pour chacun , ce serait 1 00 kilogrammes par arbre, produisant G kilogr. 7 1 3 d'huile. Les amandes compteraient pour i3 kilogr. 719. En estimant l'huile à 0 fr. 35 et les amandes à 0 fr. i5 par kilogramme, le bénéfice serait de 2 fr. oi3 pour l'huile, et 2 fr. 057 pour les amandes, total h fr. 07 par arbre, ce qui est déjà un bon rapport. Cependant, d'après des analyses autres, en soignant non seulement la culture, mais en perfection- nant les procédés d'extraction, on suppose pouvoir dépasser de beaucoup cette somme et même la doubler. Si l'on prend pour base les chiffres ci-dessus, on peut faire l'estimation du rendement de l'hectare d'Elaeis. En plantant les arbres à 10 mètres, ce qui est un maximum d'espacement, on aurait 100 palmiers par hectare — à\h — dont le produit dépasserait 4oo francs. Mais habituellement les Elaeis, là où ils abondent, sont beaucoup plus rapprochés , ce qui augmente d'autant le rendement de la surface considérée. Au Dahomey, et dans les colonies voisines, sous les Palmiers à huile on fait , autour des villages, des cultures intercalaires : du Manioc, dans le Sud principalement, du Maïs, des Pois arachides (Voandzeia), du Gajan, des Haricots, des Arachides et autres légumes dans le Nord. Ces cultures vivrières augmentent notablement le rapport de l'hectare dans les régions habitées, mais on pourrait en maintenir la permanence en cultivant l'Ara- chide industriellement dans les terrains légers que l'on trouve au Dahomey, indépendamment de la dune littorale, à partir du 100e kilomètre dans l'intérieur. Cette double production n'est pas hypothétique, les noirs culti- vant couramment l'Arachide pour leur consommation personnelle. D'ailleurs, on les habituerait à se servir des Légumineuses comme engrais en vert, ce qui pourrait n'être que profitable au terrain mis en exploitation. Dans ces conditions, il est tout indiqué d'appliquer en grand une culture intercalaire sous le faible ombrage des Palmiers, autant que la nature du sol le permettra. Pour donner une idée de l'énorme quantité d'huile et d'amandes d'Elaeis issues des Colonies de la côte Ouest d'Afrique, nous relèverons la statistique des exportations de l'année 1900, qui se sont accrues certainement depuis trois ans, au fur et à mesure que les moyens de pénétration s'accen- tuaient : ( Huile 8,g3i tonnes. Dahomey. . . j ^^ 31îg86 ,„ . (Huile M*o Côte dlvoire j Amandes 3>lo8 ( Huile 82 Gumée j Amandes 3,i8o ( Huiie 1 2.000 Lagos' ». . . • j Amandes 47,738 Huile 5i4 Amandes 21,517 Huile 1,6(10 Amandes 13,811 ( Huile 2,807 Cameroun . . j Amandeg ^45 1 Huile 1,987 Tolï° Amandes 6,83o Sierra Leone Côte d'Or. . . * A Porto-Novo, il y a des maisons françaises et étrangères exportant ces produits et dont une partie importante est dirigé' vers le Lagos, en raison des facilités plus grandes d'embarquement et du fret moins coûteux que par Cotonou. Il ressort de ce fait, que la quantité indiquéo comme venant — -415 — du Lngos comprend une partie imputable au Dahomey (i,G5o tonnes d'huile et 11,000 tonnes d'amandes). C'est donc, en résumé , un total de 30,671 tonnes d'huile et n3,Gi5 tonnes d'amandes pour l'ensemble de ces diverses colonies,. On tire aussi de Y Elaeis d'autres produits, tels que vin de palme et libres qui sont consommées dans le pays. Pour produire le vin de palme, issu de la sève fermentée du Palmier, dans certaines colonies on laisse l'arbre debout; les indigènes grimpent à son sommet, débarrassent des feuilles le bourgeon qu'ils mettent à nu, et l'incisent pour provoquer la sortie de la sève, laquelle coule dans une calebasse fixée à cet effet. L'en- taille est rafraîchie quand la coulée se ralentit, et chaque matin le récipient est vidé de son contenu, car c'est pendant la nuit que l'émission est la plus abondante. Au Dahomey et colonies limitrophes, on procède en déchaussant le Pal- mier, puis en le renversant complètement. On prépare le bourgeon de même que précédemment, et un vase récepteur est placé au-dessous de l'en- taille. La sève coule ainsi pendant plusieurs semaines, jusqu'à épuisement complet de l'arbre. Cette pratique, plus commode pour la récolte, n'est appliquée qu'aux Palmiers les moins âgés et là où ils s'encombrent réci- proquement; les adultes sont épargnés et servent à la production d'huile. Celte huile de palme , qui sert en Europe pour la confection des bougies et des savons , est ignorée comme huile de table ; cependant elle est l'assai- sonnement de presque tous les mets des indigènes, qui s'en enduisent même le corps pour assouplir la peau. Lorsqu'elle est fraîche, cette huile est très acceptable pour un palais européen, et nous en avons fait un fréquent usage pendant les trois années que l'un de nous a passées dans le golfe de Guinée. Des fibres des jeunes feuilles on fait des filets réputés imputrescibles, des paniers, des cordages, etc. D'après rapport d'expert, à Londres, on estime que cette fibre vaudrait de 5o à 60 francs la tonne sur le marché'. Sur la désinfection des serres du Muséum par le cyanure de potassium, PAR MM. COSTANTIN, GÉROME ET LaBROY. La culture des plantes en serre est rendue souvent tirs difficile par l'in- vasion de nombreux parasites que l'horticulteur s'efforce de combattre. Les procédés actuellement employés d'une manière courante ' sont W Ce sont des lavages (avec de l'eau additionnée de nicotine, avec des émis- sions de savon et de pétrole ou avec des insecticides du commerce) ou des fumi- — 416 — souvent peu efficaces el leur application n'est pas toujours générale. Les vapeurs de nicotine détruisent seulement les Pucerons et les Thrips; elles demeurent sans effet contre les Cochenilles, les Kermès et autres animaux; en outre, elles ne peuvent s'appliquer aux plantes à feuillage délicat (Fou- gères, Coleus, Bégonia). Ces constatations nous ont déterminé à tenter l'emploi d'une méthode qui a été appliquée par les Américains dans diverses circonstances, notam- ment dans la destruction des parasites animaux du Citronnier: la mé- thode de l'acide cyanhydrique. M. Mariait'1' a décrit la méthode dont un agent de la division d'agriculture, M. D.-W. Coquillet, a fait une étude approfondie. Les arbres sont placés sous de grandes tentes soutenu, s par des pieux. Ces toiles sont rapidement jetées par-dessus les arbres par les ouvriers, et l'acide sulfurique et le cyanure de potassium mis en présence détruisent les parasites. Le jeu de 36 à ho tentes n'occupe que h hommes, qui peuvent traiter 4oo arbres en 2 k heures (2). L'application d'un tel procédé était indiquée pour les serres. 11 a déjà donné de bons résultats <3>. 11 était du plus grand intérêt de l'appliquer aux serres du Muséum , afin d'en prouver l'efficacité contre divers parasites ou vulgaires ou particuliers qui y pullulent. 11 nous paraît qu'il y a quelque utilité pratique à publier ces résultats, afin de les vulgariser et de montrer aux horticulteurs qu'il n'y a pas de procédé plus efficace, plus économique et plus rapide. Le seul inconvénient réside dans l'emploi d'un poison extrê- mement redoutable, mais, avec de la prudence, aucun danger n'est à craindre. Précautions à -prendre pour la fumigation. La fumigation sera faite de préférence dans la soirée, afin que les végé- taux, aérés pendant quelques heures s'il est possible, présentent la surface des feuilles absolument sèche. On se servira d'une terrine par 100 mètres cubes de volume à désinfecter. Ces terrines seront placées dans les sentiers de la serre, de façon à disperser régulièrement les vapeurs dans toutes les gâtions de nicotine. Ces dernières sont réalisées en trempant des barres de fer rougies clans une bassine de nicotine, ce qui n'est pas sans incommoder l'opé- rateur. M Voir Lutte contre les insectes en Californie (traduit de l'anglais, Revue de viti- culture, 1898, p. a3). M M. le DrTrabut, directeur du Service botanique de l'Algérie, a appliqué colle méthode aux Orangers , qu'il est parvenu à débarrasser de la Cochenille. 11 se propose de généraliser cette méthode aux cultures fruitières et de la pré- coniser pour assainir les plantes vivantes importées en Algérie. C'est sur ses conseils que nous avons entrepris nos essais. Le procédé a été appliqué par le Dr Johnslon et recommandé contre le Pou de San José (voir Gardners chronicle, 1901, t. XXIX, p. 352). <3> Gardner's Chronicle, 1898, t. XXIV, p. 5o et A32 ; 1901, p. 391. — 417 — parties. 11 est prudent de débarrasser les plantes autour de chaque terrine dans un rayon de 1 m. 5o et de détourner les piaules grimpantes qui pour- raient se trouver au-dessus, le long du vitrage. Après avoir bouché toutes les issues pour éviter la déperdition des va- peurs à l'extérieur et disposé une forte ficelle pour permettre de laisser tomber le cyanure sans pénétrer dans la serre, on enveloppe soigneuse- ment les cristaux dans un papier fort ou dans une toile et l'on attache le paquet à l'extrémité de la ficelle. L'un des 2 opérateurs nécessaires, placé sur le toit de la serre, tient l'extrémité de la ficelle, soulève le paquet de cyanure de potassium et le maintient immobile, au-dessus du sentier et à 1 mètre de hauteur. L'autre opérateur, resté dans la serre, écarte la terrine encore vide pour ne pas la laisser en dessous du paquet suspendu, verse d'abord une partie d'eau bouillante dans le fond, puis 2 parties d'acide sulfurique; il glisse ensuite avec précaution le vase sous le paquet, sort de la serre en fermant la porte et donne l'ordre de lâcher le cyanure, qui tombe directement dans le liquide. Ce liquide doit être en quantité suffi- sante pour immerger complètement les cristaux et les décomposer totale- ment. Si le cyanure a été placé dans un fort papier, celui-ci exige quelques secondes pour être attaqué; il se produit alors un fort bouillonnement dépassant même les bords de la terrine, en même temps qu'un dégage- ment de vapeurs dont la durée n'excède pas 1 0 minutes. La dose de cyanure de potassium à employer peut varier de 2 gr. 1/2 pour les serres peu volumineuses et occupées par des plantes délicates à 3 gr. 1/2 pour les serres de 5oo à 2,000 mètres cubes renfermant des végétaux coriaces et moins sensibles. Dans tous les cas, ce cyanure est sous forme de plaques minces, de 92 à 96 p. 100 de pureté, qu'on a eu soin de conserver en flacons hermétiquement bouchés, car ce sel est très avide d'eau. 11 est évident que ce produit ne doit pas être laissé à portée des ouvriers, afin de prévenir tout accident. En moyenne, la durée de l'action des vapeurs sur les plantes ne doit pas excéder une heure; pour un grand nombre de végétaux, il suffit même de 3o à 45 minutes. H faut se garder de rentrer dans la serre pendant cette durée et avoir soin d'aérer pendant une demi-heure en établissant un léger courant d'air pour chasser les vapeurs, avant de pouvoir pénétrer impuné- ment à l'intérieur. Il nous est apparu que, pendant un jour ou deux, les végétaux semblent évaporer plus dillicilement à la suite du traitement; la terre des pots de- meurait plus humide qu'à l'ordinaire. Ce fait indique que les arrosages devront être modérés pendant ces quelques jours et qu'il y aurait grand inconvénient pour les plantes à renouveler l'opération le lendemain ou le surlendemain. — 418 — Action sur divers animaux parasites. Les résultats d'une fumigation pratiquée d'après ces indications sont les suivants : i° Les plantes dont les parties aériennes sont tenues sèches avant la fu- migation ne souflrenl pas de l'action des vapeurs, sauf pourtant la plupart des Mélaslomacées, le Zcbrina pendu la et les jeunes pousses tendres et char- nues de quelques autres dicotylédones. Palmiers, Fougères de toutes sortes, Orchidées, Cactées, Cycadées, Aroidées, Broméliacées, Pandanées, Urti- cacées, Goleus, Bégonia, Pelargonium, etc., ont été traitées sans ressentir le moindre dégât sur les feuilles et même sur les fleurs. 2° Les différentes espèces de Pucerons sont détruites radicalement et pour une longue durée. 3° Le Thrips hœmorrhoidalis et V Araignée rouge (?), dont les dégâts sont si importants sur les Crotons, certains Dracœna et Authurium et Erythrines ne résistent pas à la fumigation. k° VOrlhezia insignis, Hémiptère-homoptère qui ahonde sur les Acan- thacées, les Lahiées, les Bignoniacées , les Iresine, etc., et leur cause des dommages importants, est détruit avec le même succès. La Cochenille ordinaire (Dactylopius Adonium), l'insecte le plus ahondant et le plus nuisible aux cultures sous verre, est détruite à l'état adulte par une seule fumigation. Toutefois, pour se débarrasse]' définitivement de celte espèce, il faut répéter l'opération à une dizaine de jours d'intervalle, afin de détruire les insectes nouvellement éclos. Le Chrijsomphalus minor Berlèse , sorte de Cochenille voisine du Pou de San José qui est fréquente surtout sur les Pandanus et les Orangers, est attaquée au même degré que la Cochenille ordinaire. L'action est aussi marquée sur plusieurs autres représentants de la fa- mille des Coccides, tels que : Aleurodes sp. , Diapsis sp. , particuliers aux Broméliacées. Quant aux Lecanium, au Parlatoria proteus Curtis, affectant surtout les Vanda et les Cymbidium, ils sont détruits avec le même succès que la Cochenille. Enfin, le Mytilaspis longirostris importé du Gabon dans les serres du Muséum, sur des Napoleona et d'autres plantes envoyées par Palisot de Beauvais, paraît se détacher plus facilement à la suite de la fumigation, sans qu'il soit possible d'affirmer qu'il est détruit comme les précédents. Les Vers de terre, les Limaces ne survivent pas à l'opération: les Blattes d'Orient elles-mêmes sont tuées en partie. Résumé. En résumé, il est permis de conclure que les résultats acquis aujourd'hui par les fumigations au cyanure de potassium répétées dans une serre à — 419 — io jours d'intervalle laissent peu de parasites animaux sur les piaules. Si on les compare à ceux obtenus par les vapeurs de nicotine, ils sont infini- ment supérieurs : i° Le traitement au cyanure de potassium est d'une application plus rapide, plus simple, plus pratique et offre moins d'inconvénients que celui à la nicotine, lorsqu'il est effectué par une personne sérieuse et prudente ; 2° Son action est beaucoup moins dangereuse pour les végétaux, puis- qu'il est impossible de fumiguer à la nicotine, sans des risques graves pour les plantes, les serres à Fougères, à Orchidées, à (Meus et autres genres de massifs; 3° Son efficacité au point de vue de la destruction des insectes est de beaucoup supérieure, car les vapeurs de nicotine ne détruisent que les Pu- cerons et les Thrips, souvent même d'une façon incomplète; h" Elle réalise une économie appréciable de main-d'œuvre, en suppri- mant en grande partie les lavages de plantes, les bassinages à la nicotine, l'achat d'insecticides ; ï)° Son prix de revient est sensiblement inférieur à celui de la nicotine. Soit, par exemple, à fumiger une serre de 200 mètres cubes. Pour une fumigation à la nicotine, il faut environ : 10 litres de nicotine, titrant 16 à 17 degrés, à 0 fr. 70 le litre. r]t 00 Pour une fumigation au cyanure de potassium, il faut environ : 600 grammes de cyanure, à 3 fr. i5 le kilogramme if 90 9,000 grammes d'acide sulfnrique à 66 degrés, valant 0 fr. 2 5 le kilogramme 0 5o Total de la fumigation af ko Économie réalisée par la fumigation au cyanure de potassium sur celle à la nicotine : 7e 00 — 2f ho = 3r 60. En terminant cette note, nous adressons nos plus vifs remerciements à M. le professeur Bouvier, qui a bien voulu faire examiner et déterminer par M. Martin les animaux parasites des serres du Muséum. 420 — LIgde de Saint-Sol-Belcastel et la grotte de Lacave (Lot). Station de l'Âge du Renne,} Lacave. Les gouffres du Limon, par M. Armand Viré. (Laboratoire de M. Edmond Perrier. ) Nous avons parlé en son temps (1) de l'Igue de Saint-Sol-Belcastel. Or, cette belie grotte de près d'un kilomètre de longueur paraît avoir e'té formée par un cours d'eau souterrain (rai aurait eu son issue sur les bords de la Dordogne, près du village de Lacave. Aussi avons-nous examiné avec soin toutes les grottes des environs de ce village, — et elles sont nom- breuses (2), — qui pouvaient être susceptibles d'avoir jadis donné issue aux eaux de Saint-Sol. L'une d'elles a particulièrement retenu notre attention , c'est la grotte Jouclas ou de l'Eglise. Située au pied d'une haute falaise, elle présente une ouverture impo- sante donnant accès à une vaste salle de 5o mètres de long entièrement bouchée au fond par de l'argile et des éboulis. Tout au fond, nous avons percé une nappe de stalagmite sous laquelle nous avons retrouvé l'argile sur une épaisseur de plus de 6 mètres. En déblayant petit à petit cette argile, nous avons pu remonter déjà de près de 100 mètres dans le cœur de la montagne, et dans la direction des galeries de l'Igue de Saint-Sol. Nous paraissons donc être dans la bonne voie. Il nous reste encore plus de 5oo mètres à traverser. C'est là une grosse entreprise. Mais nous n'hésitons pas à la poursuivre. Il y a là un intérêt considérable au point de vue géologique; car l'étude de cet énorme cube de déblais (3) devra nous apporter des documents de premier ordre sur l'époque et le mode de remplissage de cette caverne. Nous tiendrons l'assemblée au courant des résultats de l'entreprise. Station solutréenne de Lacave. — Devant l'entrée de la grotte de Jouclas , la falaise se prolonge en un abri sous roche très caractérisé. Il y a deux ans. lors de l'installation provisoire de l'église du village dans l'intérieur de la grotte Jouclas, qui suit cet abri, M. l'abbé Héreil, curé du lieu, avait, en nivelant le sol , ramassé quelques silex. Cette trouvaille avait attiré notre attention, et nous résolûmes d'exécuter quelques fouilles. Ces fouilles furent si fructueuses que nous les prolongeâmes deux mois de suite et qu'il nous faudra encore plus de temps pour les achever. ('' Bulletin du Muséum, 190 y, n° 5 W Ibid., igo3, n° 3. (3) A supposer la section des galeries inconnues égale à celle des galeries de Saint-Sol et de la grotte Jouclas, il y a, si elles sont entièrement obstruées, plus de 100,000 mètres cubes de déblais à enlever. — 421 — La coupe atteint environ deux mètres de profondeur. Au sommet, cail- loutis éboulés de la falaise. Sur une certaine étendue des maisons avaient été construites au xvii0 siècle sans aucune fondation. Comme plancher, une épaisse couche d'argile avait été étendue à même le sol pour le niveler et l'aplanir, sans que les matériaux de dessous eussent été remués; de la sorte. les couches archéologiques sont restées vierges de tout remaniement. A i5 ou 20 centimètres, couche de foyers lenticulaires, très nombreux, très serrés, où ont été trouvés des silex sans caractères bien précis; cruel- crues aiguilles en os et quelques perçoirs. Au-dessous, petites couches de menus cailloux, où a été trouvée une superbe sculpture sur corne de renne, représentant un bouquetin ou une antilope? avec quelques fragments de poignard gravés. Puis vient une couche de i mètre à 1 m. 5o composée de cailloutis, d'éboulis, de sable et menus graviers, entremêlés de nombreux silex (grat- toirs, scies, lames). Enfin, une nouvelle série de foyers très nets, avec, par place, des couches fortement coloriés de peroxyde de fer où ont été trouvés : i ° Une trentaine de pointes à crans en silex , quelques pointes dites en feuille de laurier, le tout bien caractéristique de l'époque solutréenne ; 2° De nombreuses armes et outils en corne de Renne ou en os (poi- gnards, dont un de o m. 35 de longueur, lissoirs, perçoirs, aiguilles magnifiquement conservées , etc. ) ; 3° Des dents percées; k° Des coquilles également percées, dont plusieurs fossiles; 5° Des grattoirs et lames diverses en grand nombre. Ces fouilles seront continuées d'ici peu. Gouffres du Limon. — A quelques kilomètres de Lacave, entre Roca- madour et Meyronne, dans une étroite conque, sort déterre, toute formée, une petite rivière qui n'a guère qu'un kilomètre de cours, et qui, sous le nom de Ruisseau du Limon, va se jeter clans la Dordogne, au pied des rochers Sainte-Marie. Ce ruisseau présente parfois un phénomène singulier. Il sort par deux sources, très voisines l'une de l'autre et qui ont respectivement 19 et 3i mètres de profondeur, Le fond est composé d'une couche rocheuse singulièrement fissurée et qui amène l'eau par une série de vacuoles qui rappellent celles d'une éponge. Or, au commencement des grandes pluies, la source inférieure grossil la première, remonte la vallée pour aller s'engouffrer dans la source supé- rieure, présentant ainsi le paradoxal phénomène d'une rivière qui remonte vers sa source. Cela tien! vraisemblablement à ce que la source inférieure pourrait bien être la réapparition d'un gouffre aérien, le ruisseau de Saignes, — 422 — engouffré sous terre au gouffre de Réveillon , tandis que l'autre ne serait alimentée que par les suintements du Causse de Rocamadour, d'où crues plus rapides du ruisseau aérien et par suite de la source inférieure, qui se déverserait ainsi dans le gouffre d'amont jusqu'à ce qu'elle ait rempli les réservoirs souterrains de ce dernier, établissant finalement un équilibre qui lui permet de reprendre son cours normal. Observations sur les couches Quaternaires de Sfax (Tunisie), PAR M. P. BéDÉW. (Laboratoire de M. le Professeur Stanislas Mecnier.) La série des Terrains Quaternaires des environs de Sfax peut se résumer dans le tableau suivant : FORMATIONS TERRESTRES. FORMATIONS MARINES. Moderne Dunes récentes. récent Pleistcène m°yen Calcaire tuffacé à Leu-) cochroa candidissima ] Drpd. ancien. Plages récentes à Murex Trunculus Linné. Argile bleue de Sfax à Loripes Lacteus Poli. Plages ancienne à Slrom- bus mediterraneus Du- clos. Terrain «suballanlique^ ) de Pomel. ) Nous avons étudié en détail chacun de ces terrains dans la Feuille des Jeunes naturalistes (2) ; nous nous proposons aujourd'hui d'examiner l'ordre de succession de ces couches. A l'Est de Sfax , au bord de la mer, on rencontre des bancs d'argile bleue , sableuse , qui contient des végétaux décomposés et passés à l'état de tourbe, et quelques Mollusques où prédomine Loripes lacteus Poli. Cette couche est recouverte, à quelques mètres de ce point, par une formation sableuse. C'est une couche de o m. 3o à o m. 60 d'épaisseur, ormée d'un sable quarlzeux très bien lité, visible sur plus de ioo mètres W Communication faite, le 29 décembre igo3, à l'assemblée des Naturalistes du Muséum. (2) Janvier 190^1. — 423 — de longueur, et contenant une quantité considérable de Mollusques. In premier examen nous a fourni 120 espèces de coquilles, parmi lesquelles nous signalerons comme les plus communes : NATICA J0SEPHI1MA RlSSO. Murex trunculus Linné. CONDS MEP1TERRANEOS Brilg. PlREXELLA CONICA BlaÙlV. Aptvvis Syraccsanum Linné. Dentalium dentalis Linné. Tellina planata Linné. Cardium edule Linné. LORIPES LACTEUS Poli. iVUCULA SULCATA Boni. Arca Noe Linné. MoDIOLA BARBATA Linné. Nous avons observé une couche analogue à Sidi-Mansour, au Nord de Sfax; cette couche nous a fourni une nouvelle variété de Murex trunculus Linné, que nous avons décrite dans le numéro de novembre 1903 du Bulletin du Muséum d'histoire naturelle. Cette nouvelle variété relie les deux variétés déjà connues : Murex trunculus, var. dilatât a Dautz. , et Murex trunculus, var. conglobata Alich., dont elle a tous les caractères mixtes. S'il était très facile de voir les relations existant entre les Plages récentes et l'argile de Sfax , il n'en était pas de même pour connaître les rapports existant entre cette argile, qui a été rapportée, tantôt au Pliocène, tantôt au Pléistocène , et les Plages anciennes à Slrombus mediterraneus Duclos , lorsque nous avons eu la bonne fortune d'observer dans un puits creusé dans la ville de Sfax la coupe suivante : I. Plages récentes à Murex trunculus Linné om4o. IL Argile bleue à Loripes lacleus Poli 2 00. 111. Plages anciennes à Slrombus mediterraneus Duclos, visibles sur 1 00 Les Plages anciennes sont représentées dans ce puits par un calcaire jaunâtre, très dur, contenant des débris de Bryozoaires et de Foraminifères. Nous avons retrouvé ce même calcaire dans la petite île dite de Madagascar, à l'entrée du port de Sfax, où nous avons recueilli : Stromrus mediterraneus Duclos. Loripes lacteus Poli. Spondylus goederopus Linné. Pectunculus violascescens Lanik. Arca Noe Linné. Modiola harhata Linné, etc. Nous intercalons ici, dans la série slratigraphique , le Calcaire tuffacé à Hélix que nous avons observé au Nord-Est de Sfax, sur la route de Si-rl- Hadj-Hellal. Cette formation paraît reposer sur le terrain subatlantique de Pomel. Ici, c'est un bombement de calcaire grisâtre, très dur dans sa partie cen- trale, à grains très fins, et où nous avons recueilli : Ledcochroa candidissima Drpd. Hélix elitua L. Bourg. Hélix Nbwkopsi L. Bourg. Hélix (Xeropiiila) si>? etc. — àU — Les Hélix y sont rarement en bon état de conservation. Les Plages an- ciennes à Strombus mediterraneus Duclos ont un grand développement dans la région de Sfax ; ce sont tantôt des amas de sables argileux , blanchâtres , contenant en abondance : Cerithium vulgatum Brug. CONUS MEDITERRANEUS Brilg. Natica Josepiiima Risso. Cardium edule Linné. Tellina planata Linné. LORIPES LACTEUS Poli , etc. comme cela peut s'observer dans la plaine de Moulinville et dans la Tran- chée Morin au Nord de Sfax ; d'autres fois , les Plages anciennes sont repré- sentées par un calcaire à grains fins passant aux sables argileux ou par un poudingue à gros éléments siliceux ou calcaires passaut aux graviers fossi- lifères; on peut observer ce faciès des plages anciennes à l'île de Mada- gascar près Sfax et au Marabout de Sidi-Yousouf, au Sud de Pile Gherba, où nous avons recueilli : Strombus mediterraneus Duclos. MOREX TRUNCULUS LÙlIlé. Cypraea lurida Linné. Purpura h^mastoma Linné. Natica Josepuinia Risso. Cerithium vulgatum Brug. Eastonia rugosa Chemn. Loripes lacteus Poli. Cardium edule Linné. Mactra Largillierti Phil. PlNNA NOBIL1S LÙinC. Vends verrucosa Linné, etc. C'est la première fois que l'on signale Mactra Largillierti Phil. fossile dans les Plages anciennes de Tunisie; cette espèce vit actuellement au Gabon. Eastonia rugosa Chemn. ne vit plus dans la localité; cette espèce se re- trouve dans l'Ouest Algérien, où elle est très rare, ainsi que sur les côtes du Maroc, de Tanger à Mogador, et sur celles du Portugal. Purpura Juemastoma Linné n'a pas été signalée vivante dans le golfe de Gabès par M. Pli. Dautzenberg, dans sa tr Liste des coquilles du golfe du (iabes r> . Nous nous sommes livrés à un examen comparatif entre Strombus medi- terraneus Duclos et Strombus bubonius Lamk, et nous n'avons pas pu saisir la moindre différence motivant la séparation des deux espèces. Dans la plaine de Moulinville , les Plages anciennes paraissent reposer sur le terrain nsubatlantiquer. de Pomel, qui est particulièrement développé dans la région Nord-Est de Sfax, aux points appelés Sidi-el-KraQ et El- Ilefiara, où de petites exploitations sont ouvertes dans ce terrain. Malheureusement, l'âge de cette couche est assez incertain, car nous n'y avons pas trouvé de fossiles. On peut voir, d'après les quelques notes que nous avons recueillies au cours de notre voyage, publiées dans le présent Bulletin ri dans la Feuille des jeunes naturalistes, tout l'intérêt que peut offrir l'étude géologique de cette région. — 425 — Nous terminerons en remerciant M. le professeur Stanislas Meunier et M. G. Ramond des conseils qu'ils ont bien voulu nous donner avant notre voyage et des instruments qu'ils ont bien voulu mettre à notre disposition. Sur us EFFoyDREMEMT près de Marchais (Seise-et-Ojse) . par M. P. Bédé. (Laborvtoire de M. le Professeur Stanislas Meunier.) Une note re'cente de M. G. F. Dollfus, sur les effondrements de la plaine de Sevran, ayant donné lieu à une discussion très inte'ressanle , à la Société géologique de France, il ne nous a pas paru sans intérêt de faire connaître un autre effondrement assez peu connu et que nous a fait voir notre honoré confrère, M. G. Gourty, avant son départ pour la Bolivie. Il est curieux de voir combien est développée la fonction épipolhydrique qui a été mise en lumière d'une façon si brillante par notre cher maître, M. le professeur Stanislas Meunier, dans son cours de l'année 1902. C'est à moins d'un kilomètre au Nord de Marchais, en descendant vers le village de Rainville et à 20 mètres de la route sur une petite émineuce , que s'est creusée cette excavation. Cet effondrement s'est produit entièrement dans les sables de Fontaine- bleau. Il a 5 mètres de diamètre et iA mètres de profondeur. La terre vé- gétale a une épaisseur d'un mètre. La masse supérieure seule des sables est tachée par des infiltrations de la surface, qui la recoupe de filets jau- nâtres et brunâtres : le reste de la masse de sable est d'un blanc très pur. Cet effondrement affecte une forme sensiblement cylindrique. La paroi INord-Est est à pic jusqu'au fond de l'excavation et ne s'éloigne pas de la perpendiculaire, tandis que la paroi Sud-Ouest devient oblique vers le fond du trou. L'ouverture de cet effondrement est sensiblement ovalaire avec les pointes dirigées vers Nord-Ouest et Sud-Ouest. Au moment où nous avons visité ce trou, nous avons pu constater qu'il s'était détaché depuis peu de la paroi Sud-Sud-Est une masse de sable qui peut être évaluée à 1 5 mètres cubes et que de nouvelles fentes à la même paroi faisait présager de nou- veaux éboulements. Comme nous le faisait remarquer notre confrère M. G. Courty, la région des environs de Chauffour-les-Etrechy est propice pour l'étude de cette fonction de l'eau souterraine. On en a un exemple frappant près de cette localité à Soudreville, où existait autrefois une petite rivière appelée crin Misère», qui coide aujourd'hui également sous les sables de Fontainebleau, peut-être même sur la craie, comme cela s'est probablement fait pour le Ml'SKlïM. IX. 3i — 426 — trou de Marchais, et qu'ainsi cette rivière, quoique non visible, contribue à modifier continuellement la surface de cette vallée. Telles sont les quelques observations que nous avons faites en compagnie de notre confrère M. G. Courty et que nous avons tenu à soumettre à la réunion des Naturalistes au Muséum. Sur la viviânite du Guatemala produite aux dépens d'ossements, par M. Paul Gaubert. M. Guérin , directeur du Laboratoire central de chimie du Guatemala , a envoyé au Muséum une grande quantité d'échantillons de viviânite , que mon savant maître, M. le professeur Lacroix, m'a chargé d'examiner. La viviânite de ce nouveau gisement a une origine tout à fait particu- lière; elle provient, en effet, de la transformation du squelette d'un Masto- donte , et cependant , malgré ce mode de formation , qui parait peu favorable à la production de beaux cristaux, ces échantillons fournissent des cristaux qui peuvent rivaliser en perfection avec ceux des autres gisements connus. Cette formation de beaux cristaux est à rapprocher de celle de ceux de métabrushite, observée par M. A. Lacroix (1), aux dépens de cadavres enfermés dans un cercueil de plomb. Les cristaux de viviânite sont, en général, orientés de façon que leur axe vertical coïncide avec, l'axe longitudinal des os longs. Mais les deux autres axes des différents cristaux peuvent ne pas coïncider. Cependant, sur cer- tains points, l'orientation de tous les axes est complète, et l'os parait rem- placé par un cristal unique polysynthétique dont Taxe vertical a la même direction que le grand axe de l'os. Dans les parties des dents et des mâchoires qui ont été transformées, les cristaux sont aussi orientés et cette orientation est en relation avec la structure de l'os. Entre les cristaux de viviânite on observe des petites masses de phosphate de chaux et des restes d'os. De la phosphorite ressemblant à de l'halloysile se trouve en grande quantité dans l'intérieur des dents qui n'ont pas été transformées en viviânite. Les cristaux de viviânite atteignent un centimètre dans le sens de l'axe vertical, et sont aplatis suivant la face g*1 (010); les faces sont brillantes, mais ces dernières montrent de nombreuses faces vicinales plus ou moins arrondies. Les mesures goniométriques ont permis de reconnaître dans les cristaux W A. Lacroix. Ce Bull. , p. i/i3. 1897. — 427 — les plus riches en faces m, g1, h\ 4\ blP et a\ qui toutes sont bieu déve- loppe'es, mais g1 est la face dominante. Dans beaucoup de cristaux on n'observe point a1, et quelquefois les faces h1 et /r manquent. La vivianite du Guatemala possède les propriétés de la vivianile des gisements connus, aussi je ne signalerai ici que la valeur des indices de réfraction qui n'avaient pas encore été déterminés dans ce minéral, à l'ex- ception de l'indice moyen obtenu de la valeur de l'angle des axes optiques. La détermination a été faite au moyen de lames de clivage de la vivianite de Cransac, dont les cristaux se prêtent mieux que ceux du Guatemala à des mesures précises , avec le réfrac tonièlre de M. C. Klein. n{J = 1,6267. n,„ = i,6o5o. n^ 1,5767. n0 -np = o,o5oo. Quant aux conditions de gisement de ces échantillons, l'extrait suivant d'une lettre de M. Guérin adressée à M. le Directeur du Muséum nous renseigne à leur sujet. fr Les fragments fossiles qui ont été remis au Muséum ont été trouvés dans la hacienda San Sur. à environ 200 mètres du village de San Pablo, situé dans le département de San Marcos. Ce département forme la frontière Ouest du Guatemala avec le Mexique; il est situé sur le versant Pacifique, et le village de San Pablo se trouve à environ 5o kilomètres de la mer. « A environ 1 5o mètres de la maison d'habitation de cette hacienda , existe un ravin assez profond et orienté du Nord au Sud ; il a environ 7 mètres de large, et son fonds est formé d'une grande quantité de cailloux roulés. crLes restes fossiles out été découverts dans une excavation faite au fond de ce ravin, et, au-dessus de ces restes, on a pu distinguer les couches sui- vantes : fr 1 ° Terre végétale peu épaisse ; rr2° Conglomérat argileux rougeâtre (épaisseur, 1 m. 5o); «3° Argile plus claire veinée transversalement de gris; ff/t° Une masse d'alluvion, purement locale, dans laquelle se trouvent en- sevelis les restes fossiles, s'élendant perpendiculairement au ravin, de l'Est à l'Ouest, et d'environ 8 mètres de large sur 1 mètre de profondeur. En plus des fragments fossiles de phosphate de fer et des morceaux de mâchoire (dont je n'ai pu envoyer que des petits morceaux, car tout est d'une très grande fragilité), on a aussi trouvé des troncs de bois, parfois carbonisé, et des empreintes de fruits avec noyau pétrifié. » Il est fort probable que la formation de la vivianite est due à l'action d'eaux ferrugineuses sur le phosphate de chaux du squelette. La quantité d'acide phosphorique, qui se trouve dans un os de densité moyenne, est suffisante pour transformer ce dernier en vivianite sans qu'il y ail change- ai. — /j-28 — ment sensible de volume et, par conséquent, de forme. Je ferai remarquer que. dans les parties intérieures des dents, on observe de la pliosphorite pulvérulente qui s'est conservée intacte , bien quelle soit très facilement attaquable à cause de sa structure. Probablement les eaux ferrugineuses n'auront pas pu l'atteindre, étant protégée par la couche d'ivoire. Ce n'est pas la première fois qu'une telle formation de la vivianite est observée. Haidinger l'avait constatée aux dépens des ossements d'un mi- neur, enseveli dans un éboulement ancien à la mine de Tarnowitz. Nicklès a aussi trouvé de la vivianite sur des ossements provenant du cimetière d'Eumont. et M. A. Lacroix a observé un fait semblable sur un fragment de molaire d'Elepkas trouvé dans des graviers d'Arrauls. près d'Ustaritz , aux environs de Bayonne. Je profite de cette occasion pour signaler des échantillons de vivianite provenant des environs d'Inavatonana , à l'Ouest d'Ankaratra (Madagascar). Les cristaux sont groupés, aciculaires, de telle façon que les faces sont dif- ficiles à déterminer. Je n'ai pu observer avec sûreté que mgl et bl ri. Sur les conditions de formation et d'accroissement des cristaux naturels, pau M. Paul Gaubert. J'ai montré dans un travail antéiieur(1) que les formes des cristaux [(in- duits rapidement étaient simples et indépendantes de la nature de l'eau mère. Ainsi l'urée ajoutée à une solution de chlorure de sodium n'influence pas les formes de ce sel dont les cristaux se présentent en cubes comme dans l'eau pure. Le bleu de méthylène n'agit pas davantage sur les faces des cristaux de nitrate de plomb et de nitrate d'urée. J'ai désigné sous le nom de formes fondamentales ces faces simples indépendantes du milieu ambiant et qui ne sont dues qu'à la cohésion. Les faces des cristaux formés lentement sont plus nombreuses que dans la cristallisation rapide et elles sont modifiées par les corps étrangers dissous dans l'eau mère, par la température, etc. La théorie de M. Pierre Curie qui fait intervenir les actions capillaires entre les différentes faces du cristal et le liquide donne l'explication de la production de ces faces. Il existe, en outre, une autre catégorie de faces, appelées faces vicinales''2', qui sont dues , comme je l'ai démontré, à l'influence des courants de concentration. Par conséquent, sur un cristal on peut observer trois sortes de faces : i° Les faces fondamentales, dues à la cohésion; M Paul Gaubert, Bull.de ht Soc.fr. de minéralogie, t. XXV, p. ua3-j6o, 1902. (2> Paul Gaubkht, Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, novembre ioo3. — 429 — 2° Les faces secondaires, produites sous l'influence de la cohe'sion et des actions capillaires ; 3° Les faces vicinales, dues à la cohésion, aux actions capillaires et aux courants de concentration; l\° Les faces de dissolution ou de corrosion, dont une partie peut être rattachée aux faces vicinales. Après avoir étudié les conditions dans lesquelles se produisent ces diffé- rentes sortes de faces en expérimentant sur des cristaux artificiels, j'ai cherché à expliquer les irrégularités présentées par les cristaux naturels et déterminer quelques-unes des causes qui ont donné à ces derniers les formes et les anomalies de structure qu'ils peuvent parfois montrer. Breithaupt a étudié l'âge relatif des différents minéraux qui se trouvent dans un même filon (paragénèse), et, à la suite de MM. Bouqué H Michel Lévy, les pétrographes ont établi, dans les roches, l'ordre de formation des différents éléments. Il était intéressant de pousser encore plus loin et d'exa- miner si les cristaux s'étaient produits lentement ou rapidement, de voir s'il y avait eu des courants de concentration et de considérer les influences destructives auxquelles ils ont été soumis. Naturellement, il faut d'abord déterminer à quelle catégorie appartiennent les faces d'un cristal donné. Ce travail-là est évidemment un travail très long que je publierai prochaine- ment , je ne veux donner ici qu'un aperçu par quelques exemples très simples. Fluorine. — Les cristaux de fluorine, rapidement formés, présentent seulement les faces du cube qui est ici la forme fondamentale; c'est la forme qu'on observe généralement dans les filons métallifères (mines de Pevrebrune, près de Réalmont (Tarn), Villefort (Lozère), Giromagny). Les faces a3 (3i î), b* (3io), (A21 ), que ces cristaux montrent quelque- fois, sont presque toujours des faces de dissolution. Il en esl de même de celles qui existent sur la fluorine du Cumberland , de Gersdorf , etc. Dans les filons non métallifères ou dans les roches éruplives, les cristaux de fluorine se présentent parfois en octaèdres réguliers, qui n'ont jamais des faces aussi brillantes que celles des cristaux cubiques et qui sont beaucoup plus petits. Diamant. — La forme fondamentale est celle de l'octaèdre. Les cristaux . qui présentent celte forme seule, se sont produits dans un milieu où les molécules cristallines de diamant étaient en grande quantité par rapport au volume du cristal. Les autres ftces du diamant, même !>'. sont des faces vicinale-;, et quand elles se sont formées, la matière cristalline était peu abondante, eu égard à la grosseur du cristal. Quartz. — Le quartz formé rapidement ne présente que les faces p r ll% p-. L'allongement suivant Paxe vertical parait encore être secondaire , — 430 — de telle sorte que les formes fondamentales seraient pe iy\ formes que possède le quartz bipyramidé des granulites. Les cristaux qu'on observe dans les cavités de ces dernières sont, au contraire, souvent riches en faces qui sont secondaires ou même de corrosion. Les faces vicinales abondent sur les cristaux des fdons. Cécile. — Breithaupt a remarqué que les premiers cristaux de calcite formés dans les fdons possèdent la forme du rhomboèdre primilif p et qu'ils sont riches en inclusions. C'est là un caractère d'accroissement rapide. Les cristaux formés plus tard sont plus riches en faces et plus limpides que les premiers. Les cristaux de calcite englobant des grès de sable et présentant le rhomboèdre e1 se sont aussi produits rapidement. La calcite est tellement riche en formes et tellement sensible aux conditions de cristallisation (Vater) . qu'il est difficile de reconnaître la forme fondamentale. Sur la coloration artificielle des zéolites, par M. Paul Gaubert. Les zéolites ont la propriété de perdre de l'eau quand on les chauffe , et de reprendre, après refroidissement, non seulement cette eau, mais aussi des substances quelconques, telles que l'air, l'ammoniaque, le sulfure de carbone, l'acide sulfhydrique, l'alcool, la benzine, etc. (G. Friedel). Plon- gées dans un liquide coloré , elles se teignent avec une grande facilité (G. Friedel et Lagorio) sans devenir polychroïques. J'ai été amené, dans le cours d'autres recherches, a examiner si la ma- tière colorante pénétrait dans le réseau du cristal d'une zéolite, ou bien si la coloration était seulement due à des inclusions du liquide coloré donnant les belles teintes qu'on observe avec les couleurs d'aniline. J'ai employé des lames de clivage de heulandite d'Islande. Après les avoir chauffées dans la glycérine à la température de 270 degrés environ, elles ont été plongées dans de la benzine colorée par de la fuchsine, du chlo- roforme, du xylol, colorés par la même substance. Elles prennent une belle coloration rouge, mais l'examen microscopique montre qu'elle est due à la pénétration du liquide dans les fissures de clivage qui se produisent suivant g1. La heulandite se clive, en effet, très facilement suivant cette face, et la production d'une multitude de fissures est provoquée par réchauffement et le refroidissement des lames soumises à l'expérience. Les laines, bien que for- tement colorées en rouge, n'ont pas repris, si on en fait l'observation, une demi-heure après qu'elles ont été plongées dans le liquide coloré, les pro- — A31 — priâtes optiques qu'elles possèdent après avoir absorbé les substances. En outre, au bout de plusieurs jours, des parties sont restées tout à fait inco- lores, et cependant leur réseau a été pénétré par les molécules du liquide. Ce mode de coloration explique pourquoi les zéoliles ne deviennent pas polychroïques. G. Tammann a observé que les substances en dissolution dans l'eau ne pouvaient pas passer à travers une lame de clivage de heulandite partiel- lement déshydratée. Cette lame se comporte comme une membrane semi- perméable. On comprend qu'en présence de l'eau une substance ne puisse pas pénétrer dans le réseau d'une zéolite, puisque, d'après les expériences de M. G. Friedel, ce liquide chasse rapidement toutes les autres substances. Mais il restait à savoir si le fait observé par M. G. Tammann était général. D'après mes expériences, l'essence de térébenthine, la glycérine, qui passent très lentement dans le réseau du cristal, ne laissent pas pénétrer les cou- leurs d'aniline. L'élher, l'alcool éthylique, l'alcool amylique, le xylol, la benzine, l'iodure de méthylène se comportent de même. Pour colorer les zéoliles, il faut s'adresser à des substances colorantes liquides. Ainsi le brome donne une couleur jaune pâle très peu intense. Sur use série de roches provenait des rapides du Niger (Missioys des capitaises Lenfant et L. Fourneau), par M. H. Hubert. (Laboratoire de M. le Professeur A. Lacroix.) Les roches qui font l'objet de cette note sont celles qui ont été envoyées au Muséum par M. le capitaine L. Fourneau. Nous avons pu étudier égale- ment les échantillons recueillis par M. le capitaine Lenfant, grâce à l'obli- geance de M. de Lapparent, quia bien voulu les mettre à notre disposition. Ces roches proviennent toutes des bords immédiats du fleuve, dans la partie comprise entre Ansongo et Jebba. Les différentes parties de cette région, situées successivement sur le ter- ritoire français et sur le territoire anglais, s'appellent Oudaia, Leptako, Kourmei, Vaga, Torodi, Dendi, llo, Boussa, Noupé, Pays Bariba, etc., du nom des tribus riveraines. Si l'on considère le régime hydrologique du fleuve, qui, on le sait, est déterminé par le climat, on voit, avec le capitaine Lenfant, que la partie comprise entre Ansongo et Kirtachi dépend de l'Issa-ber, ou Niger moyen, fleuve désertique; tandis que la partie comprise entre Kirtachi et Jebba dépend du Kouarra ou Niger inférieur, lleuve tropical. Bien que l'étude de celte vaste région soit généralement faite en obser- — 432 — vant les divisions géographiques précédemment établies , il semble permis de ne pas tenir compte de ces divisions lorsqu'on s'occupe spécialement de la navigabilité du fleuve, comme l'ont fait successivement le lieutenant de vaisseau Hourst, le commandant Toulée, les capitaines Lenfant et Four- neau. On peut alors considérer en bloc la partie comprise entre Ansongo et Jebba, puisque dans cette seule région, à l'exclusion de toutes les autres, le cours du fleuve est barré, pendant près de 1,000 kilomètres, par des seuils rocheux, des cascades et des rapides qui rendent la navigation diffi- cile et parfois périlleuse. C'est ce que nous ferons en nous occupant de la pétrographie de cette région, intimement liée à la question de la navigabi- lité du fleuve. Cette région de rapides est si bien localisée qu'il faudrait remonter le Niger de 1,600 kilomètres pour retrouver un accident sérieux, mais isolé (cascade de Sotuba), et qu'en aval de Jebba on ne connaît pas de seuil rocheux, sauf pourtant celui de Lokodja, fort peu important, du reste. Les capitaines Lenfant et Fourneau se sont particulièrement attachés à recueillir des échantillons aux points où les rapides étaient le plus dange- reux. C'est donc la pétrographie des principaux rapides qu'il faudra voir ici, bien plus que celle de la région tout entière comprise entre Ansongo et Jebba. Géologie. — Les observations géologiques recueillies sur les pays de la boucle du Niger sont fort peu précises. Nous rappellerons qu'on admet aujourd'hui que la région comprise entre Ansongo et Jebba, composée sur- tout de roches granitiques au Sud, avec des gneiss et des micaschistes, serait peu à peu envahie par les roches sédimentaires à mesure qu'on s'avancerait vers le Nord; — les calcaires (là où ils existent, dans le Gourma, particulièrement, où M. Baurl les a signalés) se trouvant tou- jours disséminés dans les massifs éruptifs, et au Nord du 10e parallèle seu- lement. Comme nous le verrons plus loin, les grès sont très abondants dans cette région. On ne peut donner l'âge de leur formation : les matériaux permettant une détermination précise faisant complètement défaut. Orographie. — Comme la géologie, l'orographie de cette région est fort mal connue. Du massif des monts Delcassé, au Nord du Dahomey, partent une série de hauteurs qui s'étalent en éventail, en séparant les affluents de la rive droite du Niger. Plus au Nord, le massif de l'Atakora, formé d'une série de chaînes pa- rallèles ayant la direction S. S. 0. — N. N. E. , se prolonge jusqu'à Say. sur le fleuve. Ce massif serait accompagné de vastes plateaux de direction parallèle le rattachant aux monts Hombori. — 433 — Toutes ers hauteurs peu importantes (5oo mètres eu moyenne) se con- tinuent de l'autre côté du fleuve par les monts des Aoussas et du Sokoto. Elles présentent toutes cette particularité remarquable d'avoir une orienta- tion perpendiculaire à celle du Niger. Au contraire, la série de coliines granitiques qui «isole Tchaki comme une forteresse » (1), bien que se conti- nuant également à l'Est, s'incline en même temps vers le Sud pour longer le fleuve jusqu'à Lokodja; là elle redevient perpendiculaire au fleuve. Or, dans toutes les parties où les hauteurs arrivent normalement au Niger, celui-ci est barré par des accidents, tandis que le cours du fleuve redevient tranquille là où la ligne des hauteurs est signalée comme lui étant parallèle. Lorsque la direction d'une chaîne se retrouve subitement normale au fleuve comme à Lokodja, on signale aussitôt un seuil rocheux. Il existe donc dans cette région un rapport évident et immédiat entre l'oro- graphie et le régime hydrographique du fleuve. Il sera intéressant de préciser plus tard ce rapport par des recherches plus complètes. Pour le capitaine Lenfant, l'Afrique serait comparable à une vaste table horizontale d'une altitude moyenne de 5oo à 600 mètres, et dans laquelle le Niger s'enfoncerait de plus en plus profondément à partir d'Ansongo, descendant ainsi de 3oo mètres par cette série de rapides qui s'étend jusqu'à Lokodja, point où le fleuve sort du plateau africain pour former peu après son delta. Hydrographie. — Les principaux accidents qui barrent le fleuve se répartissent nettement en deux régions de rapides : les Grands Rapides du Nord et les Rapides de Boussa. Les Rapides du Nord comprennent : Une succession de fonds rocheux d'Ansongo à Beistia; Les rapides de Fafa à Karou; Les rapides de Labezenga; Le seuil de Firkou; Les rapides de Kendadji; L'étranglement rocheux de Desa; Les petits rapides de Tillabéri ; Le seuil de Boubo , auxquels on pourrait rattacher les seuils rocheux de Kirtachi, de Bikini et de Kompa. Les Rapides de Boussa comprennent : Les rapides de Bon sa proprement dits, peu importants: Les trois grands rapides de Garafiri. Patas-i, Ourou; Les petits rapides de Dogongari, Kouronassa, Tièmou, compris entre Garafiri et Patassi ; M Commandant TodtÉb, Dahomé, Niger, Touareg. — 434 — Le passage de Léaba , les seuils de Doko , les cascades de Jékédé ; Les rapides de Badjibo. Bien qu'ils n'en fassent pas partie géographiquement , et qu'ils aient une origine différente, nous mentionnons ici, à côté des rapides de Boussa, une succession «de feuillets de granit qui conservent la même direction depuis Sakassi jusqu'il Tsoulou» (1) et qui barrent constamment le fleuve en déterminant une série de rapides. Ainsi le seul bief important qui ne présente aucun obstacle rocheux est celui qui s'étend de Carimama à Sakassi : c'est la région d'ilo. Pétrographie. — A. Pétrographie des Rapides du Nord. — Parmi les grands rapides du Nord , ceux de Labezanga et de Kendadji sont de beau- coup les plus importants. trA Labezenga, à l'endroit où le rapide commence à se dessiner, le fleuve se partage en deux bras. Le bras de gauche est formé par deux lignes de roches formant cascade. Le bras de droite est traversé par un alignement schisteux que le Niger ne tardera pas à renverser. m » Mais si le lit du fleuve est traversé par des schistes , Pile de Labezenga semble uniquement constituée par des roches assez particulières à la région et qui sont des quarlzites feldspathiques. Ces quartzites feldspathiques sont d'une couleur jaune ou grisâtre. Leur grain est très fin; cependant les individus de quartz y sont facile- ment discernables à la loupe. Ces roches présentent toutes un rubanne- ment très net dû à l'existence de couches inégalement riches en éléments colorés. Les zones les plus claires sont surtout constituées par du quartz et des éléments feldspathiques, tandis que les zones plus foncées sont carac- térisées par une quantité parfois très grande de magnétite. Les unes et les autres ont une épaisseur très variable qui ne dépasse pas quelques centimètres; dans certains cas, elles ne s'étendent pas dans toute la roche, mais finissent peu à peu en coin. L'intérêt pratique que présente l'étude de ces quartzites est de montrer l'existence de la calcite dans une région où les roches calcaires , très recher- chées , n'ont pas encore été signalées. Dans les quartzites feldspathiques de Pile de Labezenga, la calcite se trouve de deux manières différentes : soit mélangée en assez faible quantité aux autres éléments de la roche , — et alors l'examen microscopique seul la révèle, — soit formant la majeure partie de lits d'une épaisseur de quelques centimètres. Dans ce dernier cas, moins fréquent, on la trouve entre deux zones très minces , mais très riches en magnétite. Cette couche où la calcite est très abondante (elle y forme au moins 60 p. 1 00 du poids des éléments W Capitaine Lenfant, Le Niger, voie ouverte à notre commerce africain. <*> Id., ibid. — 435 — constituants) a un aspect compact caractéristique : le grain est beaucoup plus serré- que dans toutes les autres parties de la roche, la cassure est très nette, lisse, les angles coupants. Dans cette zone seulement, l'existence de la calcite se révèle par une très vive effervescence avec les acides. Mais cette effervescence ne se produit pas longtemps et un fragment de la roche, laissé dans l'acide chlorhydriqne, ne s'y désagrège pas. C'est une preuve que la calcite ne se trouve pas d'une façon continue même dans celte partie de la roche, et qu'elle est, au contraire, entourée de toutes parts par les feldspaths: ceux-ci la protègent après l'attaque superficielle. Quelles que soient d'ailleurs les conditions dans lesquelles on trouve la calcite dans ces quarlzitcs, elle est toujours automorphe et se présente au microscope eu petits rhomboèdres très nets. En dehors de la calcite, l'examen microscopique de ces roches y montre les éléments suivants : feldspaths, mica, quartz, magnétite; enfin il existe comme éléments accessoires la tourmaline et divers produits de décomposi- tion comme la limonite. Tous ces minéraux, sauf la tourmaline, forment des plages irrégulières. Les feldspaths appartiennent à des espèces très variées. Bien qu'un cer- tain nombre de sections doivent être considérées comme appartenant à l'orthose et que le microcline se rencontre également, les feldspaths domi- nants sont des plagioclases. Le plus abondant d'entre eux présente des lamelles hémitropes assez larges, maclées suivant la loi de l'albite; les extinctions dans la zone de symétrie se font toutes sous un angle très petit. Un essai microchimique par le procédé Boricky vient confirmer les ren- seignements optiques et permet de rapporter ce feldspath dominant de la roche à l'albile-oligoclase. Le mica, assez abondant, est disséminé en très fines lamelles; il appar- tient à la variété muscovite. Le quartz, qui est le minéral le plus répandu, présente parfois des extinctions roulantes. La magnétite, très irrégulièrement distribuée dans la roche, y déter- mine le rubannement suivant sa plus ou moins grande abondance dans chacun des lits parallèles : ce minerai pouvant faire entièrement défaut, ou constituer au contraire la presque totalité d'un de ces lits. Dans les parties superficielles, la magnétite a été transformée en limonite. La tourmaline forme petites baguettes allongées parallèlement à l'axe, sans pointements nets. Le pléochroïsme a lieu dans les teintes suivantes : n/T < nP brun violacé. jaune pâle presque incolore. Très différentes de ces quartziles feldspathiques sont les roches qu'on trouve dans le fleuve même, celles qui, le traversant perpendiculairement, y déterminent lés rapides. Ce sont des phvllades absolument planes, très — 436 — tendres et présentant des plans de schislosité extrêmement rapprochés. Il est facile de les débiter en plaques très minées ayant plusieurs décimètres de longueur. L'épaisseur totale de ces phyllades est très réduite : le capi- taine Lenfant estime qu'elle ne dépasse pas 20 centimètres. Leur couleur est d'un gris légèrement bronzé: elles sont extrêmement cristallines et l'examen microscopique y montre du quartz, du mica, de la chloiïte, du rutile et de la tourmaline. Le quartz est assez rare; il se rencontre au milieu de la chlorite. Celle-ci provient de la transformation du mica, anciennement très abondant. Elle semble appartenir à la variété pennino : les plages sont uniaxes, la biré- fringence est très faible. Les couleurs de polarisation varient du violet lilas au jaune laiton du premier ordre: par suite de la dispersion, on ne peut obtenir d'extinction complète. La caractéristique de cette roche est la grande quantité de cristaux microscopiques de rutile qu'elle renferme. Ce sont d'abord des aiguilles ex- trêmement fines, les plus grosses à l'aspect craquelé, toutes sans orientation précise, puis des macles analogues à celles qui sont si fréquentes d np jaune brun. jaune. La tourmaline accompagne le rutile. Elle forme des aiguilles allongées terminées à l'une de leurs extrémités par une face a1 (0001). à l'autre par un pointement ternaire très net. La moyenne d'une série de mesures de l'angle formé par les faces prismatiques et les faces pyrami 'aies a donné 1 17" o/, ce qui serait, à quelques minutes près, l'angle de deux faces pe2. (10T1) (10T0). Un autre échantillon de phyllade, beaucoup moins facile à débiter en lames minces, ne renferme que du mica, delà chlorite, de la magnétite el de la tourmaline. 11 n'y a plus ni quartz ni rutile. La transformation du mica en chlorite est beaucoup moins avancée. La magnétite est très abon- dante et distribuée d'une manière assez régulière. Cette roche, dont les plans de schistosité sont légèrement plissés, se divise d'autant plus facile- ment qu'on s'approche de la surface: en même temps, sa couleur passe du jaune bronzé au gris fer. A côté de ces phyllades, il faut signaler les micaschistes. Ce sont des roches très tendres se débitant indéfiniment en feuillets parallèles, et se présentant avec une jolie couleur gris d'argent. Elles sont à peu près uni- quement composées de muscovite avec un peu de magnétite. Un essai microchimique avec la morphine montre que cette magnétite est légèrement titanifère: dans certaines parties de la roche, elle se décompose en limonite. — 437 — Enfin il convient de signaler à Labezenga une roche constituée par des feuillets quartzeux piquetés de magnétite dans le sens de la schistosité. Cette roche est parcourue superficiellement de veines quartzeuses se détachant en relief; elle renferme un peu de mica. Kendadji est le point où le «■ passage est le p'us difficile parmi les rapides du Nord{l)ri. C'est aussi la région où les roches offrent la plus grande variété de constitution et de structure. Le pays est peu accidenté, aride, rocailleux, et le lleuve y forme rrun dédale inimaginable de petits bras et d'îlots. . . Les seuls accidents topographiques sont deux amoncellements granitiques aux roches arrondies qui semblent descendre d'un immense tombereau et qui projettent une barrière dans flssa-Ber(S)». Ainsi les rapides ne sont plus déterminés par les mêmes éléments qu'à Labezenga, et ce sont des roches beaucoup plus résistantes qui émergent du fleuve. L'aspect de ces amon- cellements granitiques est très caractéristique : c'est celui de pyramides tronquées ayant de 175 à 200 mètres d'altitude se profilant à l'horizon sous la forme de vastes trapèzes. Plus loin , ou trouve de véritables aiguilles de granité polies par l'érosion et rappelant par leur forme les pyramides de Botzen dans le Tyrol. L'abondance de la pegmatite montre l'importance qu'a pris le dévelop- pement des roches éruptives dans cette région. On trouve encore à Kendadji d'autres roches anciennes, notamment des diabases quartzifères. La roche dominante à Kendadji , celle qui constitue les sortes de pyramides tronquées qui dominent le lleuve, est une granité à amphibole très ana- logue au granité porphyroïde d'Algajola (Corse). C'est une roche leucocrate, à graius moyens, présentant un aspect légèrement porphyroïde, avec des cristaux de feldspath et d'amphibole nettement individualisés, les premiers atteignant 2 centimètres de longueur. Comme à Algajola, ce granité est caractérisé et par la présence de microline rose violacé contrastant avec un plagioclase blanc et par l'existence du sphène. Les autres éléments sont, outre le quartz, fapa.ile, la magnétite, fallanite, l'épidote, l'amphibole et la biotite, avec, comme produit d'altération, la chlorite. Dans le gra- nité d'Algajola , la décomposition de l'ensemble de la roche est plus avancée, bien que les micas soient intacts; aussi certains éléments, comme le sphène notamment, y sont mieux individualisés. L'apatite n'est pas toujours aulomorphe: les cristaux, très petits, sont parfois corrodés et à faces i régulières. La magnétite est généralement xénomorphe; cependant on rencontre des formes octaédriques assez nettes. Dans les micas, elle est en inclusions pa- rallè es à la direction des lamelles de clivage. L'allauite forme des cristaux noirs atteignant 3 millimètres de longueur. (1' Capitaine Lenfant, loc. cit. <»> ld., M. — 438 — allongés suivant la zone phl (001) (100) et aplatis suivant h1 (100). Les individus sont maclés suivant cette dernière face. Le pléochroïsme se fait dans les teintes d'un brun foncé. Ce minéral est toujours accompagné d'épidote, d'un vert pistache, présentant de grandes plages ramifiées, énergiquement pléochroïques dans les teintes variant du jaune citron au vert presque incolore. Le sphène se présente en cristaux de i ou 2 millimètres au milieu des éléments blancs de la roche. L'amphibole appartient à la hornblende commune. Les cristaux, à faces très nettes et pouvant atteindre 1 centimètre de longueur, sont allongés suivant la zone ph1 (001) (100). Les sections en plaques minces ont tou- jours des formes géométriques. Le pléochroïsme est intense : ng > nw > np Brun foncé. Brun foncé. Jaune brun pâle. Les macles suivant h1 (100) sont fréquentes. La biolite est très altérée; elle présente une teinte verte. Son pléo- chroïsme, très peu sensible, passe du brun pâle au brun verdàtre presque incolore. Dans certaines plages, la transformation en chlorite est complète, celle-ci contient alors de nombreuses inclusions de rutile, fréquemment orientées, et formant entre elles des angles de 60 degrés. Les feldspalhs sont constitués par le microcline et l'oligoclase. Le microcline, en grands cristaux roses, se présente au microscope avec un aspect moiré dû à sa structure quadrillée. Il est sillonné d'inclusions d'albile. Le plagioclase est blanc jaunâtre, à lamelles hémitropes régulières. La macle du péricline est assez fréquente. Dans la zone de symétrie, les extinc- tions, qui se font toutes sous un angle très voisin de o degré, permettent de diagnostiquer un feldspath oligoclase , ce que confirme un essai micro- chimique. Ce feldspath est piqueté de très abondants produits micacés secon- daires répandus surtout dans les plans de séparation des lamelles hémitropes, Le quartz se montre avec une tendance très marquée vers la structure granulitique ; il est très abondamment réparti en petites plages arrondies au milieu des feldspaths. Les grands cristaux présentent tous des extinctions roulantes, ce qui est une caractéristique des effets de compression subis par la roche. Les inclu- sions liquides, très répandues, forment des alignements; elles ont des formes ovales ou polyédriques et renferment d'une façon constante des bulles mo- biles, avec quelquefois même deux liquides. L'ordre de consolidation des éléments est le suivant : la magnétite a cristallisé pendant tout le temps de la formation de la roche; elle se trouve en inclusions dans tous les éléments, sauf cependant dans l'apalite. Celle-ci est également un élément très ancien (postérieur à une partie de la magné- — 439 — tite cependant) qui se trouve moulé par tous les autres minéraux. L'allauite est d'une formation antérieure à l'épidote et au mica qui l'englobent. L'amphibole et la biotite sont fréquemment associés; cependant on trouve dans le microcline des sections polyédriques d'hornblende, ce qui semble indiquer que la cristallisation de ce minéral s'est faite non seulement en même temps que celle du mica, mais s'est poursuivie encore après. Enfin le quartz , puis seulement les feldspaths se sont individualisés à leur tour. A Kendadji, les pegmatites surtout présentent des phénomènes de dynamométamorphisme énergique. Ces pegmatites sont, en effet, forte- ment lamioées : la compression y a déterminé des plans parallèles suivant lesquels elles se débitent facilement. Tous les éléments : quartz, orthose, oligoclase, muscovite sont restés individualisés, mais ils ont été aplatis normalement à la direction de l'écrasement. Dans les plans de glissement , le feldspath a donné naissance à un mica secondaire, de la séricite. Nous avons vu qu'à Kendadji on trouvait également des diabases qaarlzifères. Les échantillons de ces roches, recueillis à la surface du sol, sont profondément altérés; aussi la détermination précise des éléments constituants n'est-elle pas toujours possible. Ce sont des roches mésocrates, d'un noir verdâtre, à structure ophi- tiqne, dans lesquelles on rencontre, outre les feldspaths et les pyroxènes, de la magnétite, du quartz; enfin de l'épidote et du mica blanc secon- daires dans les feldspaths. Tous ces feldspaths ont leurs extinctions dans la zone de symétrie com- prises entre 12 et 18 degrés, ce qui correspond au labrador-andésine. La magnétite forme de grandes plages ajourées. L'augite ayant subi une ouralitisation profonde moule les plagioclases, et forme des sections allongées suivant l'axe vertical , avec des macles sui- vant /*' (100). Le quartz se présente sous deux aspects très différents : soit en petits grains isolés au milieu des autres éléments, soit surtout mélangé aux feld- spaths pour former une micropegmatite dans les espaces intersertaux lai-sés entre eux par les feldspaths. Il prend alors l'aspect normal du quartz venniculé ou micropegmalique. A côté de ces roches éruptives, il faut signaler à Kendadji des blocs d'épi- dote grenue, d'un vert pistache, associée à l'hématite et provenant proba- blement de la décomposition des diabases, puis des roches détritiques ferru- gineuses de formation récente : grès et limonite. Les grès ferrugineux sont constitués par une association de grains de quartz cimentés par la limonite. Ils forment des masses extrêmement friables. La limonite se présente surtout sous forme de pisolites bruns, à éclat résineux, ayant au maximum 5 millimètres de diamètre et réunis entre eux — MO — par un ciment ferrugineux d'un rouge vif. L'ensemble forme des nodules de dimensions variables qu'on trouve à la surface du sol. Ces pisoliles, parfois très régulièrement formés, présentent une structure concentrique. Leur attaque par un acide donne un squelette de silice géla- tineuse; l'analyse microchimique y décèle de l'acide phosphorique (celui-ci est plus abondant dans le ciment ferrugineux^. Le quartz est assez répandu autour de ces pisolites. On doit considérer ces formations de cette limonitc comme dues à la décomposition des roches éruptives, si abondantes à Kendadji. Sous l'influence du climat tropical, ces roches ont dû donner naissance à la latérite, aux dépens de laquelle se forment les concrétions de limonite. Contrairement à ce qui se passe généralement, on ne trouve pas d'alumine dans ces nodules. Il est impossible de relier actuellement la pétrographie des rapides de Labezenga et de Kendadji à celle des autres grands rapides du Nord, parce que les explorateurs de ces régions n'ont pas indiqué la nature des roches qu'ils y ont rencontrées et n'en ont pas recueilli d'échantillons. De Niamé à Say, le fleuve est bordé de falaises rocheuses, sur la nature desquelles on ne possède aucune indication précise. A Say même, les gra- nités apparaissent: on les trouve dans le fleuve, arrivant à fleur d'eau ou formant de vastes dalles comme en amont de Vellogouré. A partir de Kirtachi jusqu'à Boumba, rie fleuve est séparé par des seuils rocheux qui lui donnent aux basses eaux l'aspect d'un chapelet de lacs* (1). Nous avons vu que. dans cette région, il n'y a à signaler comme accidents que les seuils rocheux de Kirtachi et de Bikini, auquel il faut rattacher celui de Kompa, qui est très peu éloigné. Le quartz et ses variétés sont très abondants à Kirtachi, où ils ont déjà été signalés par le commandant Toutée. On y rencontre surtout du jaspe d'un rouge sanguin, sillonné de fines veinules de quartz blanc; la colora- tion de ce jaspe est due à sa grande teneur en fer; il est probablement de nature (îlonienne. C'est également le quartz qui forme le seuil de Bikini, où il se présente eu larges filons d'un blanc laiteux. Les roches qu'on rencontre à Kompa et à une heure en aval de cette localité se trouvent tantôt sur la rive gauche, tantôt dans le lit même du fleuve. Ce sont ou des quartzites ou des associations fréquentes et très développées de jaspe rouge et de quartz blanc. Les quartzites de Kompa sont des roches très dures, d'un gris foncé, à arêtes coupantes, à cassure très nette, et présentant parfois des plans de stratification; normalement à ceux-ci, la rocbe présente des bandes paral- lèles plus ou moins foncées, dues à une teneur variable en magnélite. (!' Capitaine Lenfant, loc. cit. — 4/i I — L'examen microscopique montre dans cette roche l'existence d'apatite. de quartz, de magnétite. de calcite et de pyrite. Tous ces éléments soûl xénomorplies. Le quartz, eu petits grains liés allongés dans le sens du rubanuemenl de la roche, indique, par ses extinctions roulantes, que celle-ci a subi des pressions considérables. Les cristaux de magnétite moulent le quartz suivant, des alignements parallèles. La calcite, peu abondante, constitue des plages plus développées que les autres éléments. Quant à la pyrite, discernable à la loupe, elle existe tout à fait exceptionnellement. ]{. Pétrographie des Rapides tic Boussa. — Après avoir franchi les petits rapides de Boussa, le Niger parvient à Garafiri. Le fleuve s'engage alors -dans un couloir étroit où les dénivellations déterminent des chutes. Plus loin, il est coupé par une barrière de rochers (1)». A Garafiri, on ne rencontre que des filons de quartz ferrugineux profon- dément altérés et des liions de pegmatite où le quartz se trouve le plus souvent en veinules au milieu d'oligoclase-albite. Ce feldspath a une cou- leur rose saumon dans les cassures fraîches, ce qui indique une grande altération. Ces pegmalites ont subi l'action du dynamométamorphisme. Dans les rapides de Palassi et de Fala, le capitaine Lenfant ne signale que du granité. Le rapide d'Ouroua une composition pétrographique beau- coup plus variée. En ce point, le passage est cr particulièrement dangereux. Le lit du fleuve est hérissé d'aiguilles. De chaque côté du rapide, d'énormes lignes de granit atteignant too mètres de haut longent les rives. Le fleuve, parsemé de blocs énormes, est divisé en plusieurs bras» (2). Le quartz filonien est très abondant à Ourou. Il est mélangé à toutes les roches et souvent les unit les unes aux autres. Cependant celles-ci sont d'une composition bien différente : ce sont des gneiss granulitiquos. des aphtes el des quartzites. Les minéraux qui composent les gneiss d'Ourou sont le mirrocline, l'oli- goclase. l'amphibole, la biotite et la tourmaline. L'amphibole est trèsdeve- loppée dans certains échantillons: elle leur communique alors une teinte vert brun caractéristique. Les gneiss d'Ourou sont extrêmement feuilletés par suite des influences dynamométamorphiipies auxquelles toute celte région a été soumise. Us sont fréquemment injectés de liions d'aphte. Les aphtes sont des roches hololeucocrates, à cassure saccharoïde 1res >l) Capitaine Lenfaxt, loc. cil. (-' Ici., ibid. Muséum. — ix. 33 — hhï — nette et à arêtes tranchantes. Leurs principaux éléments sont le quartz , en petits grains très abondants, «les plagioclases acides à très petites extinc- tions, et la muscovite. Les gneiss granulitiques et les aplïtes d'Ourou présentent ce caractère général , de contenir à l'état macroscopique de la pyrite cubique. 11 est un point, commun à toutes ces roches, sur lequel il est intéressant d'insister, bien qu'il n'ait aucun rapport avec leur composition. Lorsqu'elles se trouvent dans le fleuve, elles sont recouvertes d'un enduit brillant qui est noir du côté de l'amont et d'un rouge brique du côté de l'aval. Cette dernière couleur fait absolument l'impression du vernis qui recouvre les poteries grossières. Elle donne aux cataractes d'Ourou un aspect saisissant, paraît-il , lorsqu'on les aperçoit en remontant le fleuve , et que le soleil darde à leur surface. La violence du courant suffit pour produire l'usure et le lustrage de ces roches. Quant à la coloration, elle s'explique assez aisément. C'est le fer qui la détermine : on sait qu'il est très abondant dans les eaux du fleuve. Pour bien comprendre la différence de coloration , il faut savoir que ces roches se présentent toujours avec leur arête en l'air. Comme leurs parois sont presque verticales , elles retiennent beaucoup plus longtemps l'eau du côté de l'amont. Aussi le dépôt de matières ferrugineuses y est-il beaucoup plus considérable : il atteint parfois plusieurs millimètres; il y a même formation de petits pisolites. Dans ces conditions, la coloration superficielle est noire. Au contraire du côté de l'aval, où l'eau ne séjourne pas, la cou- che ferrugineuse est extrêmement faible et la teinte de l'enduit est rouge. Ainsi donc ces colorations, qu'on peut reproduire artificiellement (notam- ment sur les aphtes qui sont très poreuses) , ne sont pas dues à la présence de minéraux différents , mais bien à des couches de limonite d'épaisseur inégale. Ce phénomène de vernissage des roches n'est pas spécial au Niger; il a déjà été signalé à propos des cataractes du Nil. Les quartzites d'Ourou rappellent beaucoup ceux Labezenga : ils se pré- sentent également associés au quartz et contiennent des éléments identiques. La magnétite, cependant, y fait défaut, ce qui explique qu'ils ne soient pas zones. La coloration de ces roches , d'un gris pâle dans les cassures fraîches , devient jaune rougeâtre dans les parties oxydées. La calcite est très abondante; elle forme environ 1/6 des éléments con- stituants et fait effervescence dans la roche elle-même. Elle est quelquefois xénomorphe, mais les plages de ce minéral sont peu développées. C'est surtout en petits rhomboèdres primitifs qu'on la rencontre; ils sont alors moulés par les autres éléments. On la trouve aussi avec la même forme géométrique, au milieu des grandes plages de quartz. Cette particularité montre d'une façon plus nette encore qu'à Labezenga que la calcite est un élément primordial de la roche , ce qui est assez rare. Ces rhomboèdres de calcite ont parfois une couleur rouge due à la limo- — 4^3 — nite dont ils sont imprégnés. Ils sont alors assez développés pour être discernables à l'œil nu sous forme de très petits grains colorés. La limonite se trouve uniquement dans les rhomboèdres de calcite. Le quartz présente des extinctions roulantes très fortes, indiquant des actions mécaniques considérables. Les feldspaths sont des plagioclases acides , identiques à ceux des quartzites feldspathiques de Labezenga. On trouve encore de l'apalite xénomorphe. En dehors de ces roches, le capitaine Lenfant m'a signalé, à propos d'une des cascades d'Ourou, l'existence de roches noires, fendillées verticalement, qu'il croit être des basaltes. Il n'en a rapporté aucun échantillon. Ou trouve quelques minéraux à Ourou. Le quartz (ilonien forme de grandes masses et le lit du fleuve est jonché de cailloux roulés constitués par du quartz hyalin. La galène et surtout la pyrite sont abondantes dans la région : les indigènes font même des bijoux avec les cristaux de ce der- nier minéral. Enfin, on trouve de la tourmaline fibreuse. Elle est associée à du quartz filonien; au centre de l'échantillon, elle est compacte et d'un noir \iolacé; à la surface, au contraire, les fibres sont d'un aspect soyeux et d'une couleur gris verdâtre; elles se détachent facilement. Le pléochroïsme se fait dans les teintes suivantes : ng < np Brun rouge. Brun jaune très pâle. Au chalumeau, cette tourmaline fond rapidement en une scorie d'un blanc jaunâtre, ce qui est la caractéristique des tourmalines pauvres en fer et riches en magnésie. Elle donne, en outre, les réactions du manganèse et très nettement la flamme de la litbine. Les trois grands rapides de Boussa se terminent avec celui d'Ourou. Plus au sud, on trouve encore des passages difficiles, mais beaucoup moins dangereux, et ce n'est qu'à deux kilomètres au sud de Badjibo que le fleuve redevient définitivement calme. Les roches qu'on rencontre à Badjibo sont les granités, les prgmaliles. et les ainphibolites. On trouve comme minéraux le quartz et ses variétés, l'épidote, et la limonite pisolitique. Les granités sont des roches leucocrates , à grain lin. ayant parfois leurs éléments alignés d'une façon assez régulière, mais présentant aussi la structure normale. Les minéraux constituants sont : apatite, magnétite, épidote, biotite, muscovite, feldspaths cl quartz. A celle liste, il faut ajouter la pyrite, formant des traînées irrégulières. L'apatite se rencontre surtout dans les feldspaths. La magnétite et l'épidote sont toujours xénomoi plies: celle dernière ac- compagne souvent les micas. 3s. — \hh — Les feldspaths appartiennent à plusieurs variétés. L'orthose. peu abon- dante , forme de petites plages avec la macle de Garlsbad 011 de grandes [liages non mariées. Le microcline est, au contraire, très répandu dans la roche; ou le trouve surtout en petites plages n'ayant plus l'aspect moiré de celui que nous avons signalé à Kendadji. Il contient des inclusions d'albite et d'épidote parallèles à sa macle caractéristique. Les plagioclases sont représentés par des variétés très acides ayant des angles d'extinction très petits. Les mesures effectuées dans la zone de s\ métrie ne donnent que des angles inférieurs à 5 degrés, ce qui se rappro- cherait de l'oligoelase-albite. Les macles de l'albite et du péricline sont 1res fréquentes et également développées. Ces feldspaths ont déjà subi une décomposition profonde : ils sont remplis d'inclusions de mica secondaire. Le quartz se présente encore avec des extinctions roulantes. 11 contient des inclusions nombreuses. Les inclusions liquides sont à bulle mobile, ou bien à deux liquides; quelques-uns même renferment une bulle mobile et un petit cristal cubique (sel gemme). Les inclusions cristallines ne sont pas moins développées. Elles sont d'abord constituées par la tourmaline noire, en cristaux très nets, présentant au moins les faces aL (0001) ■p(ioTi) et des faces prismatiques — probablement ë1 (10T0) — . A côté des inclusions de tourmaline, on trouve du zircon en prismes al- longés suivant l'axe vertical présentant les formes : m ( 1 10) et i,/â ( 1 1 1 ). Enfin il faut signaler des aiguilles d'une finesse considérable et sans orientation distincte : leur aspect rappelle celui des chcveur de Vénus dans les gros blocs de quartz. Ces aiguilles, qui, malgré leur extrême petitesse, ne sont pas monoréfringentes et présentent un allongement positif, sont, en effet, des inclusions de rutile. Ce type de granité contient des éléments de pegmatite graphique. L'ordre de cristallisation est normal, sauf pour le quartz souvent inclus dans les feldspaths. Les filons de pegmatite sont très communs à Badjibo. Nous n'en étu- dierons pas les différentes variétés. Ce sont des roches d'un blanc rosé dans lesquelles l'orthose se présente avec la macle de Carlsbad, le microclin > avec ses lamelles hémitropes caractéristiques : ces deux feldspaths se ren- contrant souvent en cristaux macroscopiques très nets. Le plagioclase dominant est l'oligoclase. Le quartz, implanté en petits grains dans les feldspaths, a souvent des formes régulières. Le mica (muscovite) est rare. L'altération de ces pegmalites est considérable. L'orthose est fréquem- ment transformé en kaolin, aussi la roche se débite-t-elle facilement quand on la presse entre les doigts, et il ne reste plus qu'une poudre blanche au milieu de laquelle les cristaux de quartz restent intacts. Nous avons parlé des amphibolites à Badjibo. Ce sont des roches schis- teuses de peu d'intérêt , constituées par delà hornblende commune el un peu de quartz. Les éléments ferrugineux de la roche sont fréquemment décom- — M5 — posés , ce qui donne par endroits une coloration rouge vif à la roche. On v trouve en abondance des petits grains de pyrite et de galène. L'épidote se rencontre sous la même forme et dans les mêmes conditions qu'à Kendadji. Elle est due également, selon toute vraisemblance, à la décomposition de diabases. Le quartz se présente sous forme de veinules d'un blanc laiteux avec, dans les cavités, quelques cristaux bipyramidés. Dans certains cas, ceux- ci peuvent atteindre quatre centimètres de longueur. Presque toujours, ils ont été tordus par des actions mécaniques. On trouve dans le fleuve du jaspe d'un rouge sanguin et du j;ispe ru- banné d'un jaune d'ocre; dans cette dernière variété, on constate de fines traînées de limonite. A deux kilomètres en aval de Badjiho. il n'y a plus de rapides. Les gorges rocheuses de Jebba et l'énorme rocher Djou-Djou "formé de gra- nitoïde et de grès rose(1)* sont les derniers accidents qu'on rencontre sur le Niger. Nous n'en parlerons pas ici, M. le capitaine Lenfanl les ayant décrits dans son ouvrage. C. Pétrographie de la région d'Ilo. — Si l'on prend les expressions de "rapides du Nord* et de "rapides de Boussa» dans leur acception la plus large, c'est-à-dire en y rattachant tous les accidents rocheux qui les avoi- sinent. on comprendra qu'après avoir étudié ces deux régions au point de vue pétrographique, il faille parler également de la région d'Ilo qui les sépare et qui est si différente d'aspect. Déjà, il n'y a plus de seuil rocheux depuis Kompa; mais, à partir de Guiris, le port d'Ilo, le plateau nigérien s'écarte considérablement et le fleuve reste large et calme jusqu'à Sakassi. Les falaises d'Anebou et de Djebé son! des accidents isolés qui n'envoient pas de prolongements dans le lit du Niger. Les roches les plus abondantes et les plus caractéristiques de cette région sont les grès argileux : les uns blancs, les autres roses. C'est à Saboungari que le grès blancs sont les plus développés. Ce sont des roches très friables, provenant de la décomposition de roches érup- lives anciennes : probablement des pegmatites ou des granulites. On trouve tous les passages entre les arkoses proprement dites (avec des grains de quartz atteignant un centimètre el des lamelles de muscovite) jusqu'aux grès argileux à peu près uniquement composés Bbrnier. Conservateur au Musée de Nouméa (Décès de M.) 188 Bescherelle (Emile). Correspondant -lu Muséum (Décès de M.) 1 1 1 — Laisse au Muséum un herbier, des dessins et des livres sur 1rs Mousses. 360 Billard (A.). Note sur les variations du Plumularia halecioides Aider. ... ."»; Bing (Ferdinand). Don d'un herbier •' ' •' Blabinghem (L.-F.-J.). Nommé boursier de Doctorat 3o6 Blkicher (\I", 1 •"> — Annonce l'envoi do minéraux ^78 1)HM. Don d'un Cercopithèque Diane »i3 — 448 — Bocourt (F.). Offre mi portrait de Constant Duméril 3ifl Bohn (D1 Georges). De l'indépendance fonctionnelle des zoïdes d'un Anné- lide, à propos do phénomènes de rotation présentés par les Hiru- dinées 9 D — Observations biologiques sur les Arénicoles 6a — Los Convolula roseoffensis et la théorie des causes actuelles 35a — A propos d'un mémoire récent sur les Convnlata ^97 Bois (D.). Voyage en Indo-Chine et à Java soi Bothrine (Dr). Offre, avec M. le Dr Faure (J.-L.), une collection de Spon- giaires du Baïkal ° x Boule (P.-M. ). Nommé professeur de Paléontologie 1 Bourdaret et Chantre. Envoi d'animaux et de photogra|)hies Si5 Bouvier (E.-L.). Nommé chevalier de la Légion d'honneur 9 — Quelques observations sur les Insectes mellifères et leurs rapports avec * les Fleurs !9* — Sur le Peripalus Thollnni 291 — Extrait d'une lettre de M. L.-G. Seurat 222 — Acanthiulus Maindroni, M y ri apode nouveau de la famille des Spiro- bolidés 9°3 Britton. Envoi d'une collection de plantes fossiles 360 Brot (Lieut. Clir.). Compte rendu de son voyage au Dahomey 386 Brdmpt ( D') et Baxas. Don d'un Bœuf brachycère 3i h Buciiet (Gaston). Offre de collections et de documents provenant de sa mission au Maroc r'7^ Buquet (Léon). Envoi de collections 187 Bureau (Ed.). Étude sur les Bambusées. Végétation et floraison de VArun- dinaria Simoni Biv ^°3 Buysson (B. du). Hyménoptères récoltés au Japon par M. J. Harmand .... ia5 — Catalogue des Orthoptères Locustides des collections du Muséum aa5 Chalas. Don de deux microscopes 200 Charcot (J.-B.). Expose le plan de la prochaine expédition antarctique fran- çaise ' "° — Remercie de l'allocation accordé par le Muséum aoo CiiAuvEAu. Congé accordé sur sa demande 200 Ciivuveaud (G.). Développement des tubes précurseurs et des premiers tubes criblés dans ÏEphedra ahissima 9-' — Disposition du nouvel appareil sécréteur dans la Cèdre de l'Himalaya ( Ceci rus Deodara) 2 '3 Chevalier (Aug.). Lettres 110, 183, 180, 3o8 Chevreix (Ed.). Amphipodes recueillis par M. P. Labbé dans les parages du lac Baïkal (1909-1 e,o3) • • • *>a3 Clavel (Comm1). Nommé Commandeur de l'ordre du Lion et du Soleil de l'erse l8' Claybrooke (J. de). Note sur quelques insectes du Tonkin provenant des environs de Hanoi '"a Coixcï (MM. de). Don d'un herbier, d'un ouvrage et de préparations de Diatomées ' 10 — 449 — Comi.es (N'unia). Envoi d'Arthropodes du Dahomey ;>)."> Costantin, Gérôme et Labroy. Sur la désinfection des serres du Muséum par le cyanure de potassium 'n 5 Courtade (P.). Don de deux Ratons crabiers 3i3 Dantan (J.-L.-E.). Nommé Préparateur de la chaire d'Anatomie com- parée 2a7 Deniker. Présentation d'ouvrages 384 Devez (G.). Architecture du cœur chez les Marsupiaux 337 — La valvule aurirulo-vciitriculaire droite du cœur de l'Ornithorynque.. . a3i Diguet (Léon). Envoi d'Agaves et de Cactées h — Lettres '■ , ^07 Dollot. Nommé Officier d'académie 53 Drake del Castillo (E.). Note sur les plantes recueillies par M. Guil- laume Grandidier dans le Sud de Madagascar, en 1898 et 1901. 35, 96 Drzewina (M11 A.). Sur les Maslzelleu du ganglion lymphatique du Didelphis lanigera Desmarest 981 Dubarry. Don d'un Caracal 3i3 Fauchère. Envoi de photographies 187, 3i 5 Faure (Dr J.-L.). Ofl're, avec M. le Ds Bothrine, une collection de Spon- giaires du Baïkal M Finet (E.-A.). Don d'ouvrages de botanique 960 — Enumé ration des espèces du genre Demlrobium (Orchidées) formant la collection du Muséum de Paris 995 — Sur un Bolbophyllum nouveau du Congo 3o3 — Nommé Officier d'académie 3o6 Fougères (Marquis de). A propos du Polygonum Sakhalineme. Contribution à l'histoire de cette Polygonée 101 Fodrtau. Note sur Heminster cubicus, Desor. et ses variations 177 Fritel (P.-H.). Offre son ouvrage intitulé : La Paléontologie 192 Gaubert ( Paul). Sur les faces vicinales 376 — Sur la vivianite du Guatemala produite aux dépens d'ossements A26 — Sur les conditions de formation et d'accroissement des cristaux natu- rels /,98 — Sur la coloration artificielle des zéoliles '<3o G vudry. Présentation 38 j Geai (F.). Annonce l'envoi de collections. Lettre 110 Gérôme (J.). Note sur l'Ârenga saecharifura , à l'occasion de sa floraison dans les serres du Muséum 99 — Sur quelques floraisons observées au Muséum aoo — Déh-gué dans les fonctions de Jardinier en chef au Muséum 3o5 — [en collaboration avec MM. Costamin et Larroy]. Sur la désinfection des serres du Muséum par le cyanure de potassium n.> — [en collahoralion avec M. Labroy J. Sur la collection de Saiumûria des serres du Muséum ; tableau synoptique des espères et notes sur leur multiplication ' ''7 — 450 — Girard (Louis). Lettre 3j 2 Giraud (J.-L.). Nommé Officier de l'Instruction publique 53 — Maintenu comme stagiaire au Muséum pour ioo3-i9o4 3o6 Gley (Dr). Élu comme membre titulaire de l'Académie de médecine 2 — Offre son ouvrage : Elude de psychologie physiologique et pathologique.. 2 5g Gouverneur général du Bengale (M. le). Don d'un herbier 3i5 Grandidier (Guillaume). Description de YHypogeomys australis, une nou- velle espèce de Rongeur sub-fossile de Madagascar i3 — Noie au sujet du squelette de YMpyornis ingens 3i8 — [en collaboration avec M. E. Oustalet]. Description d'une nouvelle espèce d'Oiseau, type d'un genre nouveau, provenant de Mada- gascar 10 Gravier (Ch.). Sur la Méduse du Victoria Nyanza et la faune des grands lacs africains < 3^7 Gréhant (N.). Offre son ouvrage : Hygiène expérimentale, l'oxyde de car- bone 112 — Mesure de la dose d'oxyde de carbone qui est toxique chez des animaux de diverses classes, de divers ordres et de divers genres n3 Gréhant (St.-J.-C). Nommé boursier de doctorat (1" année) 3o6 Gruvel (A.). Cirrhipèdes operculés nouveaux ou peu connus de la collection du Muséum 2 3 Guérin (R.). Lettre sur les phénomènes volcaniques qui ont ravagé récem- ment le Guatemala 2 — Envoi d'un produit du Guatemala, employé pour la fermentation du sucre 957 — Envoi de minéraux et renseignements y relatifs 378 Hamy (E.-T.). Note pour servir à l'anthropologie de la Roumélie orientale. 6 — Élu membre de l'Académie de médecine 53 - — Une rocaille du vieux Marly 55 — Correspondance, présentations 182, 189 — Le commerce des animaux exotiques à Marseille à la fin du xvie siècle. 3 16 — Quelques mots sur une inscription relative à l'Expédition française aux Terres australes (i8o3) découverte à File Kanguroo, Australie du Sud 38 1 Harsen (H.-J.). Catalogue des Myriapodes de l'ordre des Symphiles qui appartiennent au Muséum d'histoire naturelle de Paris 34o Hantz (M. l'Enseigne de vaisseau). Envoi d'échantillons divers 3i5 Henry (Louis). Donne sa démission de chef des cultures 257 Hubert (H.). Sur une série de roches provenant des rapides du Niger (Missions des capitaines Lenfant et L. Fourneau) /i3i Huet (Décès de M.) no — (Notice nécrologique par M. Oustalet) 3ta Jacquemin. Lettre 958 Joly (D1). Lettre et envoi t85 Joly. Envoi d'Oiseaux du Sahara algérien 3i5 JouniN (L.-M.-A.-O.-E.). Nommé Professeur de zoologie au Muséum 3o5 — m — Julien (Capitaine F.). Don à la ménagerie d'un Felis pardus 260 Kahn (A.-A.). Nommé boursier de doctorat (1 rc année) 3o6 Kollmann (M.-E.). Nommé boursier d'agrégation (ire année) 3o6 Konovv (F.-W.). Hyménoptères Tenlhrédinidcs récoltés au Japon par M. J. Harmand 128 Labbé (Paul). Noie sur ma mission en Asie (mai 1901-oclobre 1902).. . . 260 • — Offre son ouvrage : Un bagne russe (Ile de Sakhaline) 260 Labroy. Délégué dans les fonctions de Cbcf des serres du Muséum 3o6 — [en collaboration avec MM. Costantin et Gérôme]. Sur la désinfection des serres du Muséum par 1? cyanure du potassium Ai 5 Lacroix (A.). Nommé chevalier de la Légion d*honneur 2o5 Lamy (Ed.). Sur le prétendu genre Savignyarca , Jousseaume (Lamelli- branche) 1A0 — Sur une variété de YArca rhomhea Boni 393 Lartigue (Commandant de). Lettre i85 Launay (C.-G.-A. ). Nommé boursier d'agréjjation (i,e année) 3o6 Lebrun (E.-A.). Admis à la retraite sur sa demande 3oG Lecomte (H.). Sur quelques bois du Congo (Clusiacées, Ochnacées, Sima- roubacées) 89 Lenfant (Capitaine). Lettre 3 1 0 Lesne (G.). Bourse préparatoire de voyage (1" année) 3o6 Lesne (P.). Lettre 54 — Médaille d'or de la Société nationale d'agriculture 377 Lortet. Envoi de squelettes divers 3 1 5 Maclaud (M. le Dr). Compte rendu de sa mission 3 1 G Malabo (A.-E.). Les méthodes statistiques appliquées à l'étude des ani- maux marins 267 -— Les méthodes statistiques appliquées à l'étude des variations des Pa- telles 370 — Sur un Lamellibranche nouveau, parasites des Synaptes 34a Mamelle (A.-E.-T.). Nommé boursier de doctorat (2e année) 3o6 Maouenne. Nommé commandeur de l'ordre du Lion et du Soleil de Perse.. 181 Marchand ( Décès de M. ) 2 Ménégaux (A.). Offre les fascicules parus de son ouvrage : Les Mammi- fères 54 , 259 , :; 1 1 — Catalogue des Mammifères, envoyés par M. Geay, de la Guyane fran- çaise , en 1 902 1 l '• Mervyakt. Don à la ménagerie de Mammifères et d'Oiseaux de la Guyane française 3 1 3, 3 1 5 Meunier (Stanislas). Sur une série de roches rapportées en 1 83 1 de L'fle .lulia, par Constant Prévost, et conservées dans les collections géolo- giques du Muséum "' — Le gisement quartenaire de la rue Lecourbe, à Vougirard 1 "•• Mocqua&d (F.). ÎNotes herpéiologiques. I. Description d'espèces nouvelles de la collection du Muséum ""'.> — Wl — Mocouarc (F.). Notes herpétolo;;iques. II. Sur ies apophyses rostrales du Cliamœleon Parsonii Cuvier a 1 5 — Notes herpétologiqups. III. Sur la variabilité do quelques caractères chez Sternothœrns sinuatus Smith 917 Montakdon (A.-L. ). Deux nouvelles espèces du genre Belostoma Lalr. (= Zaithn Am. et Serv. et aucL), des collections du Muséum de Paris ai Nicloux (M.). Dosage de petites quantités de glycérine. Existence de la gly- cérine dans le sang normal 1 5 '1 Olivier (E.). Coléoptères Lampyrides capturés à Dardjilling par M. le Dr Harmand 19 Oustalet (E. ). Note sur les bézoards du Cheval 9 — Présentation d'une restauration en plaire du Dronle 111 — Nommé commandeur de l'ordre du Lion et du Soleil de Perse 181 — Note sur M. J. Huët, assistant honoraire au Muséum 3ia — Note sur les animaux entrés à la ménagerie depuis le 1er juillet 1903. 3i3 Oustalet (E.) [en collaboration avec M. Gla!\dii)ier (G.)]. Description d'une nouvelle espèce d'Oiseau, type d'un genre nouveau, provenant de Madagascar i<> Papoint (J.). Nommé Préparateur de la chaire de Paléontologie 181 Paraf. Don à la ménagerie d'un Chali 3 1^1 Pei.legrin (Dr L). Descriplion de Cichlidés nouveaux de la collection du Muséum 190 — Cichlidé nouveau de l'Oubanghi, appartenant au genre Lamprologus. . 220 — Nommé officier d'académie 3o6 — Poissons récoltés dans l'Ouellé par la mission Du Bourg de Bozas 3a6 — (en collaboration avec M. L. Vaillant). Note sur quelques Télra- gonoptères de l'Amérique centrale appartenant à la collection du Muséum 3a3 Pennel. Envoi de collections 3 1 5 Perrier (Edmond). Nommé grand-officier de l'Ordre du Lion et du Soleil de Perse • ' 8 1 — Analyse d'un article de M. le Dr Vincent 186 — Présentations ! 89 — Nommé Professeur d'Anatomie comparée au Muséum 1 Perrier (Remy). Sur deux espèces nouvelles d'Holothuries delà Nouvelle- Zélande i^a Pettit (Dr A.). Sur les enveloppes des centres nerveux i5i — Kératite interstitielle chez le Pagellus centrodontus , Cuv. et Val t>Sa — OEdème expérimental chez le Poulpe (Oclopiis vulgaris, Lam.) a8/i Philippe (L.). Analyse des efflorescences salines provenant des terrains du lac de Zacoalco (Jalisco, Mexique) ^7-> Phisalix (Mmo M.). Tuberculose viscérale spontanée chez le Nandou 368 Phisalix (M. C). Nommé officier de l'Ordre du Lion et du Soleil de Perse • 8 1 — 453 — Phisalix (M. C). Nommé Professeur intérimaire de la chaire de Pathologie comparée ao5 — Guérison spontanée des plaies du cœur et résistance aux hémorragies chez la Couleuvre à Collier /ioo — Corrélations fonctionnelles entre les glandes à venin et l'ovaire chez le Crapaud commun ioi Pic (M.). Anthicides nouveaux des collections du Muséum de Paris (Col.). 20 Picard (H.). Don d'un Antilope céphalope et d'un Chacal 3i4 Poirmeur (Lieutenant). Envoi d'Insectes et de Reptiles 3i5 Poisson (J.). Sur les cultures et en particulier celle de Vlsonandm évita, à la Grande-Coinore 1 65 — Sur la durée de vitalité des Semences et celles des Nélnmbos en par- ticulier i yG — Matériaux pour servir à l'histoire de l'ovule et de la graine 201 — [en collaboration avec M. Eugène Poisson]. Note sur le Palmier à huile de la Cote occidentale d'Afrique '110 Portevix (G.). Remarques sur les Nécrophages du Muséum et description d'espèces nouvelles 339 Poujade (G.-A.). Description d'une nouvelle espèce de Lépidoptères de Madagascar 57 Praneuf (de). Don d'un Cercopithèque 1 collier 3 1 3 Rauirez (J.). Don d'un de ses ouvrages 1 o<> Renault (B.). Sur la supériorité organique des Cryptogames anciennes. . . 102 — Don d'ouvrages 1 1 fi — Curieux exemple de germination de spore de Lépidodendron 255 — Obtient le prix Petit d'Onnoy 377 Rivet (D'). Envoi de Plantes et d'Animaux de l'Equateur 110, 3 1 5 Robichon ( K.). Lettre 53 Rocbebrone (A. -T. de). Sur une collection d'L'nionida; du département de la Charente 3o3 1 — Offre son Mémoire sur les Poissons recueillis par l'expédition scientifique néerlandaise '' — Note complémentaire sur le portrait de Bloch 111 — Sur un exemplaire type du Plotosus nigricam, Cuvier et Valenciennes , et remarques laxinomiques sur le groupe des Plotosina 117 — Nommé commandeur de l'Ordre du Lion et du Soleil de Perse 181 — Présentations d'ouvrages 192, 3 1 4 — Incubation bucco -branchiale observée sur un Cheilidoptère de la Mar- tinique 207 — Annonce l'envoi au Muséum de ai spécimens de Poissons de Bornéo. . 2 58 Vaillant (L.). [En collaboration avec M. le Dr J. Pellegrin]. Note sur quelques Tétragonoptères de l'Amérique centrale .ippartenanl à la collection du Muséum 3a 3 Van Tieghem (PI).). Offre son mémoire sur les Ochnacées h Quelques espèces nouvelles d'Ochnacées ( 1" partie) 3o — Quelques espèces nouvelles d'Ochnacées (2e pnrlie) 73 — Quelques espèces nouvelles d'Ochnacées (3e partie) l56 - Notice nécrologique sur M. E. Bescherelle 1 1 1 — Sur les Columelliacées 233 — Liste des Ochnacées de Madagascar 3 '10 — Offre son mémoire : Nouvelles observations sur les Ochnacées 258 — Sur la germinalion des Ochnacées 286 — Structure et affinités des Erylhroxylacées. Un nouvel exemple de cris- tarque 287 Verneau (Dr). Offre son ouvrage : Les anciens Patagons 386 — Prix Angrand , 378 Vincent (Dr L.). Analyse de son article sur la fièvre jaune (Caducée). ... 186 — Nommé correspondant du Muséum 81 5 Viré (A.). Bech?rches spéléologiques sur la vallée de l'Ouysse, affluent de la Dordogne t 46 — Note relative à la nourriture des Niphargus souterrains 279 — Note relative aux Diptères des cavernes 280 — 455 — Vibé (A.). L'Igue de Saint-Sol-Belcastel et la grotte de Lacave (Lot). Sta- tion de l'âge du Renne, à Lacave. — Les gouflres du Limon iao — [en collaboration avec M. E. Giraud]. Recherches spéléologiques sur le Causse de Gramat (Lot ) en avril-mai 1 ()o3 375 Wagner (D.). Annonce l'envoi de collections recueillies par son frère. . . 110 Wagner (E.). Lettre 187 — Envois 3 1 o Werer (A.). Don de collections botaniques, de livres, dessins et photo- graphies ayant appartenu à feu son père 3i5 — 456 — TABLE PAR ORDRE METHODIQUE. ACTES ET HISTOIRE DU MUSEUM. Pnges. Acquisition de deux Eiders (Ménagerie) 3 1 3 — d'un Mouflon de Corse (Ménagerie) 3i3 — ■ d'un Semnopithèque à joues blanches (Ménagerie) 3i/i — d'une partie de la collection de fossiles do feu M. H. Filhol 3i3 Admission à la retraite de M. E.-A. Lebrun, préparateur de la chaire de Malocologie 3o6 Cession par l'Ecole nationale des Beaux-Arts de bocaux contenant des plantes , des racines et des graines 2 Communication par M. P. Lobbi sur sa mission en Asie 360 — par M. le docteur Maclaud sur sa mission en Guinée 3i6 — par M. le docteur Roger sur sa mission en Ethiopie 3i6 — par M. le lieutenant Chr. Brot sur son voyage au Dahomey 38G Congé accordé à M. le professeur Chauveau ao5 Démission de M. L. Henry, chef des cultures de plein air 267 Diplôme de grand prix collectif obtenu par le Bulletin du Muséum d'histoire naturelle à l'Exposition de Hanoi 3o6 Don par MM. les docteurs Faurc (J.-L.) et Bothrine d'une collection de Spongiaires du lac Baïkal bh — par M. José Ramirez (de Mexico) de son ouvrage intitulé Synonymie vulgaire et scientifique des plantes mexicaines 1 09 — par MM. de Coincy d'un herbier, de Diatomées et de livres ayant appar- tenu à feu leur frère 1 1 0 — par Mme Ve Bleicher des publications de feu son mari le IV Bleicher 189 — par le Musée de Leydc de 2 4 spécimens de Poissons de Bornéo a58 — par M. Britton d'une collection de plantes fossiles 260 — par M. Chalas de deux microscopes 2G0 — par M. le docteur Sicard d'u.iimaux pour la Ménagerie 360 — par M. le capitaine F. Julien d'une Panthère vivante 260 — par M. Finet (A.) d'ouvrages de botanique 060 — par M. Blum d'un Cercopithèque Diane (Ménagerie) 3 1 3 — par M. Merwart d'Oiseaux pour la Ménagerie 3i3 — par M. de Praneuf d'un Cercopithèque à collier (Ménagerie) 3 1 3 — par M. P. Courtade de deux Bâtons crabiers vivants 3i3 — par M. Bastard d'un Foussa vivant 3i3 — par M. Dubarry d'un Caracal vivant 3 1 3 — 457 — Don par M. le D' Roger de nombreux Mammifères et Oiseaux pour la Ménagerie 3 1 k — par MM. Brumpt et Raxas d'un Bœuf brachycère (Ménagerie) 3i 'i — par la Société anonyme A. André fils d'un Vautour arian vivant 3i 'i — par M. Paraf d'un Ghati (Ménagerie) 3i4 — par M. H. Picard d'une Antilope céphalote et d'un Chacal (Ménagerie). 3i/i --• par M. A. Weber des collections, livres, dessins et photographies bota- niques ayant appartenu à feu son père 3 1 5 — par le Docteur Verneau de son ouvrage : Les anciens Patagons 386 — par M. Agnus de deux extraits sur les Insectes fossiles 386 Envoi par M. R. Guérin (Guatemala) d'échantillons de sables et de cendres volcaniques k — par M. Léon Diguet de collections d'Agaves et de Cactées k — par M. le D1 Rivet (Mission géodésique de l'Equateur) de plantes et d'insectes 109 — par M. E. Wagner de llèches et d'arcs recueillis au Brésil 110 — par M. F. Geay de collections diverses venant de la Guyane 110 — par M. le Dr Joly d'échantillons de la faune du Pacifique 1 85 — par M. E. Wagner de collections diverses de la République Argentine. 187 — par M. Léon Buquet de collections 187 — par M. Fauchère de photographies exécutées aux Antilles 187 — ■ par M. Seurat de collections botaniques et entomologiques recueillies dans nos possessions d'Océanie 1 ^8 — par M. Seurat de végétaux et d'Arthropodes des Gambiers 206 — par M. B. Guérin d'un produit usité au Guatemala pour la fermenta- tion du sucre a 06 — par M. Jacquemin, à Médenine, d'échantillons minéraux. 208 — par M. le Dr Rivet de collections zoologiques (Mission de l'Equateur). 258 — par M. le Lieutenant-colonel Rlondlat (Madagascar) d'un Hémiptèrc. . 3i5 — par M. Bastard (Tuléar) de documents pour la Paléontologie 3 1 5 — par MM. Bourdaret et Chantre de collections diverses 3i5 — par M. Combes (Numa) d'un Acarien et d'un cocon 3 1 5 — par M. Fauchère (Madagascar) de photographies 3i5 — par M. l'Enseigne de vaisseau Hantz d'échantillons de Fort-Daupliin. . 3i5 — par M. Joly (Algérie) d'Oiseaux du Sahara , 3i 5 — par M. Pennel (Nouvelle-Calédonie) d'Oiseaux et de coquilles 3i5 — par le Lieutenant Poirmeur ( Bel-Abbès) d'Insectes et de Reptiles 3 1 5 — par M. le Dr Rivet (Mission de l'Equateur) d'animaux et d'un herbier. 3i5 — par M. E. Wagner d'échantillons animaux et végétaux 3iô — par M. Lortet de squelettes de Mammifères, d'Oiseaux et de Poissons. 3i5 — par M. le Gouverneur général du Bengale d'un lierbier 3i5 — par M. Bing d'un herbier de Luçon 3i5 — par M. Merwart d'animaux de la Guyane française 3i5 — par M. le D' Roger de collections diverses 3 1 5 Expédition antarctique française (exposé du plan par M. J.-B. Cbarcot).. . 188 Laboratoire (Le) de Malacologie est rattache à l'Ecole des Saules-Études* 378 Mi skum. — IX. — 458 — Legs par M. Bescherelle d'un herbier, de dessins et d'ouvrages 260 — par M. J. Vachal de ses collections et de sa bibliothèque enlomologiques. 260 Lettre de M. R. Guérin sur les phénomènes volcaniques qui ont ravage récemment le Guatemala 2 — de M. Léon Diguet relative à son voyage au Mexique & — de M. P. Lesne sur ses récoltes et observations à Las Palmas (Grande- Canarie) 5û — de M. A. Chevalier relative à son arrivée au Dar Banda 110 — de M. F. Geay relative à son voyage en Guyane 110 — de M. A. Chevalier relative aux peuples qu'il a étudiés au cours de son voyage (Mission Chari-Lac Tchad) 18a — - de M. A. Chevalier relative à plusieurs plantes économiques i85 — de M. le D' Joly sur son voyage dans le Pacifique i85 — de M. Seurat (L. G.) relative à la faune des Gambiar 206 — de M. Ch. AHuaud relative à la récolte de crânes Massai 307 — de M. Diguet sur son séjour à Tehuacan #07 — de M. A. Chevalier relative à son expédition sur la frontière S. 0. du Wadai 3o8 — de M. Ch. Alluaud , donnant des détails sur les pays des Massai et des Wa-Kikuyu 3 1 0 — de M. le Capitaine Lenfant (Mission Niger-Bénoué-Tchad) 3io — de M. Seurat relative à la flore et à la faune des Tuamotu 3 10 - de M. Seurat annonçant la création du Laboratoire zoologique de Bikitéa 3 1 2 — de M. L. Girard donnant des détails sur les animaux observés aux envi- rons de Goundam 3 1 2 — de M. Eug. Robuchon envoyant une relation de son voyage (Pérou). . . 3i 1 ■ — de M. le Lieutenant-colonel Blondlat 378 — de M. G. Buchet 378 — de M. L. Diguet 378 — de M. R. Guérin, donnant des détails sur ses envois de minéraux. . . . 878 — de M. Seurat 379 Ménagerie. — Animaux entrés depuis le 1" juillet 1903. (Note par M. E. Oustalet.) 3 1 3 Mission dans les possessions anglaises de l'Afrique orientale confiée à M. Ch. Alluaud - * 188 Mort de M. Marchand, Préparateur de la chaire d'Anatomie comparée. . . 2 — M. Huet, ancien Assistant à la chaire de Mammalogie 109 — M. le commandant Roussial 109 — M. Emile Bescherelle, correspondant du Muséum 111 — M. Bernier, conservateur au Musée de Nouméa 188 Nomination de M. Léon Vaillant comme Assesseur du Directeur du Muséum pour Tannée 1 go3 1 — de M. Edmond Pcrrier comme Professeur d'Anatomie comparée 1 — de M. Marcellin Boule comme Professeur de Paléontologie 1 — de M. E.-L. Bouvier comme Chevalier de la Légion d'honneur 2 — £59 — Nomination de M. le D' Gley comme Membre titulaire de l'Académie de médecine 9 — de M. Giraud comme Ofïïcier de l'Instruction publique 53 — de M. Dollot comme Officier d'Académie 53 — de M. Weiss comme Officier d'Académie 53 — de M. E.-T. Hamy comme Membre de l'Académie de médecine 53 — de M. A.-C.-N. Thévenin comme Assistant de la chaire de Paléonto- logie 181 — de M. J. Papoint comme Préparateur de la chaire de Paléontologie. . . 181 — de M. Ed. Perrier comme Grand-Officier, de MM. Vaillant, Maquenne, Oustalet et le commandant Glavel, comme Commandeurs, et de M. Phisalix comme Officier de l'Ordre du Lion et du Soleil de Perse , 8 1 — de M. C.-A. Phisalix comme Professeur intérimaire de la chaire de Pathologie comparée ao5 — de M. A. Lacroix comme Chevalier de la Légion d'honneur aoo — de M. J.-L.-E. Dantan comme Préparateur de la chaire d'Anatomie comparée 2 5 - — de M. L.-M.-A.-O.-E. Joubin comme Professeur de Zoologie (Annélides, Mollusques et Zoophytes) 3o5 — de M. J.-A.-E.-M. Becquerel comme Assistant de la chaire de Physique appliquée 3o5 — de M. Gérante comme délégué dans les fonctions de Jardinier en chef au Muséum 3o6 - de MM. Finet (E.-A.), Pellegrin (Dr J.) et Tissot (Dr J.) comme Officiers d'Académie 3o6 - de MM. Kollmann (M.-E.) et Launay (C.-G.-A.) comme boursiers d'agrégation, ire année 3oG - de MM. Blaringhem (L.-F.-J.), Gréhant (S.-J.-C), Kahn (A.-A.), Mamelle (A.-E.-T.) et Sirvent (L.-A.-M.) comme boursiers de doc- torat 3o6 — de M. Lesne (G.) comme boursier de voyage 3o6 — de M. Giraud (J.-L. ) comme stagiaire du Muséum pour igo3-iQo4. . 3o6 — de M. le Dr L. Vincent comme Correspondant du Muséum 3i5 — M. Anthony (R.-L.-F.) comme Préparateur de la chaire d'Anatomie comparée '.\-~ Note complémentaire sur le portrait de Bloch, par M. L. Vaillant 1 1 1 Notice nécrologique sur M. E. Bescherelle, Correspondant du Muséum, par M . Van Tiegbem 1 1 1 — sur M. J. Huët, Assistant honoraire au Muséum, par M. E. Ouslalet. . . 3i a Offres de services présentées par M. Eugène Rohuchon 53 — par M. l'Abbé Soulié 1 1 o — par M. le Commandant de Larligue 1 85 — par M. Paul Serre, promu Consul de France à Batavia 3io Présentation par M. L. Vaillant de son mémoire sur les Poissons recueillis par l'expédition scientifique néerlandaise .• A 83. — 460 — Présentation par M. Th. Van Tieghem de son mémoire sur les Ochnacées.. h — par M. Menegaux des 2e et 3e fascicules de son ouvrage sur les Mam- mifères oi — par M. E. Oustalet, d'une restauration en plâtre du Dronte , par J. Terrier m — par M. N. Gréhant de son ouvrage : Hygiène expérimentale , V oxyde de carbone 1 ' 2 — par M. B. Renault d'une note intitulée : Sur l'activité végétale aux époques anciennes, et de son travail : Sur divers pollens fossiles , tubes polliniques, prothalles mâles du terrain houiller 1 1 k — par M. Hamy d'une affiche illustrée du xvme siècle i 89 — par M. L. Vaillant de l'ouvrage intitulé La Paléontologie , par M. P.-H. Fritel 1 99 — par M. B. Renault du i5c Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Autun 206 — par M. Deniker de dix volumes de X 'International Catalogue of scientific littérature, ire année, 1901 206 — par M. Van Tieghem de son mémoire intitulé : Nouvelles observations sur les Ochnacées 2t)o — par M. Gley de son ouvrage : Etudes de psychologie physiologique et pathologique ^9 — par M. Menegaux des fascicules 4, 5 et 6 de son ouvrage sur Les Mammifères 2J9 — par M. P. Lahhé de son livre : Un bagne russe (île de Sakhaline) 260 — par M. L. Vaillant d'un portrait de Constant Duméril dessiné et olfert par M. F. Bocourt 3ii — par M. Menegaux des fascicules 7, 8 et 9 de son ouvrage sur Les Mam- mifères 3 1 /1 Présentation par M. E.-T. Hamy d'une note relative à une inscription découverte sur un rocher de l'île Kanguroo 38 1 — des publications de la Société des Américanistes de Paris 385 — par M. Gaudrv d'un exemplaire de son discours à l'Académie des Sciences 385 — par M. L. Vaillant des Nouvelles archives du Muséum To , V, Sér. /1 , 2e fasc 385 — par M. Deniker de publications américaines 384 Remerciements adressés par M. Charcot pour l'allocation accordée par le Muséum 9 o5 Récompenses décernées à diverses personnes faisant partie du Muséum ou s'intéressant à cet établissement 3 - y ANTHROPOLOGIE, ZOOLOGIE ET ANATOMIE. Mémoire sur les Poissons recueillis par l'expédition scientifique néerlan- daise, donné par M. L. Vaillant /1 Note pour servir à l'anthropologie de la Roumélie orientale, par M. E.-T. Hamy 6 — 401 — Note sur les bézoards du Cheval, par M. E. Oustalet 9 Description d'une nouvelle espèce d'Oiseau, type d'un genre nouveau, pro- venant de Madagascar, par MM. E. Oustalet et G. Grandidier 10 Description de ÏHypnjjeomys australis, une nouvelle espèce de Rongeur sub-fossile de Madagascar, par M. G. Grandidier i3 Note sur l'Alethe, par M. le Dr Arbel 1 5 Coléoptères Lampyrides capturés à Dardjilling par M. le docteur Harmand, nommés et décrits par M. Ernest Olivier 19 A ntliicides nouveaux des collections du Muséum de Paris (Col.), par M. Mau- rice Pic 20 Deux nouvelles espèces du genre Belostnina Lalr. (— Zaitha Am. et Serv. et auct.) des collections du Muséum de Paris, par M. A.-L. Mon- tandon 31 Cirrhipèdes operculés nouveaux ou peu connus de la collection du Mu- séum, par M. A. Gruvel a3 De l'indépendance fonctionnelle des zoïdes d'un Annélide, à propos de phé- nomènes de rotation présentés par les Hirudinées, par M. G. Bolm. 26 Captures d'insectes à Las Palmas; observations sur YEpetra cacti-opuutiœ, par M. P. Lesne 54 Collection de Spongiaires du Baïkal offerte par MM. les docteurs Faure et Bothrine 54 Présentation par M. Menegaux des 2e et 3e fascicules de son ouvrage sur Les Mammifères 54 Une rocaille du vieux Marly, par M. E -T. Hamy 55 Description d'une nouvelle espèce de Lépidoptères de Madagascar, par M. G. -A. Poujade 57 Nete sur les variations du Plumularia halecioides Aider, par M. A. Billard. 57 Observations biologiques sur les Arénicoles, par M. G. Bohn 6a Envoi d'arcs et de flèches du Brésil, par M. E. Wagner 110 — d'insectes, par M. le docteur Rivet 110 Restauration en plâtre du Dronte, par J. Terrier, présentée par M. E. Ous- talet 111 Catalogue des Mammifères envoyés de la Cuyane française par M. Geay, en 1902, par M. A. Menegaux 1 1 h Sur un exemplaire type du Plotosus nigrkans, Cuvier et Valenciennes, et remarques taxinomiques sur le groupe des Plotosina, par M. L. Vail- lant 117 Description de Cichlidés nouveaux de la collection du Muséum , par M. .1. Pel- legrin 120 Hyménoptères récoltés au Japon par M. J. Harmand, par M. R. du Buysson. 12.5 Hyménoptères Tenthrédiuides récoltés au Japon par M. J. Harmand, par M. F.-W. Konow 128 Hyménoptères Formicides récoltés au Japon par M. J. Harmand, par M. K. André 128 Hyménoptères rapportés du Japon par M. J. Harmand. — Mellifères, parM.J. Vachal 1 ag Note sur quelques Insectes du Tonkin provenant des environ^ de Hanoi, par M. J. de Claybrooke 1 3a — 462 — Descriptions d'Arachnides nouveaux de Madagascar, faisant partie des collec- tions du Muséum , par M. E. Simon 1 33 Sur le prélendu genre Savignyarca Jousseaume (Lamollibranche), par M. Ë. Lamy lli° Sur deux espèces nouvelles d'Holothuries de la Nouvelle-Zélande., par M. R. Perrier l4a Sur les enveloppes des centres nerveux, par M. A. Pettit i5i Lettre de M. A. Chevalier, donnant des renseignements sur le peuple Banda, etc 182 à i84 Envoi de collections du Pacifique, par M. le Dr Joly i85 — par M. E. Wagner 187 — par M. Seurat 188 Présentation, par M. E.-T. Hamy, d'une affiche illustrée du xvinc siècle, où sont figurés des Oiseaux dressés 189 Quelques observations sur les Insectes mellifères et leurs rapports avec les Fleurs, par M. E.-L. Bouvier 19a Envoi d'Arthropodes par M. L.-G. Seurat 206 Incubation bucco-branchiale observée sur un Cheilodiplère de la Marti- nique, par M. L. Vaillant 207 Notes herpétologiques (Description d'espèces nouvelles de la collection du Mu- séum. Sur les apophyses rostralesdc Chamaèleon Parsonii Cuvier. Sur la variabilité de quelques caractères chez Sternothœrus sinuatus Smith), par M. F. Mocquard 209 Cichlidé nouveau de l'Oubanghi appartenant au genre Lamprologus, par M. .1. Pellegrin 220 Sur le Peripatus Tholloni (Extrait d'une lettre adressée par M. le pasteur Haug à M. le professeur E.-L. Bouvier) 221 Extrait d'une lettre de M. L.-G. Seurat , par M. E.-L. Bouvier 222 Atnphipodes recueillis par M. P. Lnbbé dans les parages du lac Baikal (1902-1903), par M. Ed. Chevreux 223 Catalogue des Orthoptères Locustides des collections du Muséum, par M. R. du Buysson 225 Architecture du cœur des Marsupiaux, par M. G. Devez 227 La valvule auriculo-ventriculaire droite du cœur d'Ornithorynque, par M. G. Devez 23i Envoi de collections zoologiques par M. le docteur Rivet 208 — par le Musée de Leyde de 24 spécimens de Poissons de Bornéo 208 Présentation, par M.Menegaux, des fascicules 4,5 et 6 de son ouvrage sur les Mammifères < • 2 5g Don à la Ménagerie d'Animaux divers offerts par M. le docteur Sicard. . . 260 — d'une Panthère par M. le capitaine F. Julien 260 Legs au Muséum par M. J. Vachal de ses collections et de sa bibliothèque entomologiques 260 Envois divers par M. P. Labbé 262 Acanthiulas Maindroni , Myriapode nouveau de la famille des Spirobolidés, par M. E.-L. Bouvier 2Ô3 Les méthodes statistiques appliquées à l'étude des animaux marins, par M. A.-E. Malard 267 — 463 — Les méthodes statistiques appliquées à l'élude des variations des Patelles, par M. A.-E. Malard 270 Note relative à la nourriture des Niphargus souterrains, par M. A. Viré. . 379 — relative aux Diptères des cavernes, par M. A. Viré a 80 Sur les Maslzellen du ganglion lymphatique du Didelphys lanigera Desma- rest, par M"c A. Drzewina 281 Récolte de crânes de Massai, par M. Ch. Alluaud . 307 Envoi de Méduses du Vicloiia-Nyanza et d'Animaux divers par M. Ch. Al- luaud 3og Renseignements sur la faune des Tuamotu, par M. L.-G. Seurat 3io Acquisitions et dons d'animaux pour la Ménagerie 3i 3 Présentation par M. Menegaux des iascicules 7, 8 et 9 de son ouvrage sur les Mammifères 3 1 h Envois divers pour les services zoologiques du Muséum 3 1 5 Le commerce des animaux exotiques à Marseille à la fin du xvi" siècle, par M. E.-T. Hamy 3i6 Note au sujet du squelette de Ï/Epyoniis ingens, par M. G. Grandidier. . 3i8 Notes sur quelques Tétragonoptères de l'Amérique centrale appartenant à la collection du Muséum, par MM. L. Vaillant et J. Pellegrin 333 Poissons récoltés dans l'Ouellé par la mission du Bourg de Bozas, par M. J. Pellegrin 3<î6 Remarques sur les Nécrophages du Muséum et description d'espèces nou- velles, par M. G. Portevin 329 Espèces nouvelles d'Ichneumonides et de Braconides du Muséum d'histoire naturelle de Paris , par M. V. Szépligeti 33G Sur des larves marines de Dolichopodes attribuées au genre Aphrosylns (Wlkr.), par M. Boubaud 338 Catalogue des Myriapodes de l'ordre des Symphyles qui appartiennent au Muséum d'histoire naturelle de Paris, par M. H.-J. Hansen 36 0 Aulotomie et repousse des pinces chez le Gelasimus Tangeri Eyd, par M. M. Baudoin 34i Sur un Lamellibranche nouveau, parasite des Synaples, par M. A.-E. Ma- lard • • • Si a Sur la Méduse du Victoria Nyanza et la faune des grands lacs africains, par M. Ch. Gravier 3^7 Les Convoluta roscoffensis et la théorie des causes actuelles, par M. G. Bohn. 35s Rôle morphogénique du muscle crotaphyte sur le crâne et le cerveau chez le Chien , par M. Anthony 36fl Sur l'épithélium de l'intestin moyen de quelques Mellifères, par M. L. Se- michon 365 Lettre de M. Seurat sur la faune de l'île Marutea 379 Quelques mots sur une inscription relative à l'expédition française aux Terres australes (i8o3), découverte à l'île Kanguroo. Note par M. T. Hamy • • • 38i Dépôt, par M. E.-T. Hamy, des publications de la Société dos America- nistes de Paris 385 Nouvelles archives du Muséum, t. V, /i° partie, 3e fasc. Dépôt par M. L Vaillant (Revision des Cirrhipèdes operculés, par M. A. Gruvel) 385 — 464 — M. le Dr Verneau fait don de son ouvrage intitulé : Les Anciens Patagom. 386 Liste des Arachnides recueillis par M. Schmidt dans l'île d'Anticosli, par M. Eug. Simon 386 Sur une collection d'Unionidee du département de la Charente, par M. le Dr A.-T. de Rochebrune 388 Sur une variété de YArca rhombea Born, par M. Ed. Lamy 3g3 A propos d'un mémoire récent sur les Convoluta , par M. G. Bohn 397 PHYSIOLOGIE. M. N. Gréhaut offre à la Bibliothèque son ouvrage : Hygiène expérimentale, l 'oxyde de carbone 112 Mesure de la dose d'oxyde de carbone qui est toxique chez les animaux de diverses classes, de divers ordres et de divers genres, par M. N. Gréhant n3 Analyse d'un article de M. le Dr Vincent [Caducée) sur la fièvre jaune.. . . 186 M. Gley offre son ouvrage intitulé : Etudes de psychologie physiologique et pathologique y 3q Kératite interstitielle chez le Pagellus centrodontus Cuv. et Val., par M. A. Peltit 282 OEdème expérimental chez le Poulpe (Octapus vulgaris Lam.), par M. A. Pettil 28A Tuberculose viscérale spontanée chez le Nandou , par Mma M. Phisalix .... 368 Guérison spontanée des plaies du cœur et résistance aux hémorragies chez la Couleuvre à collier, par M. C. Phisalix 4oo Corrélations fonctionnelles entre les glandes à venin et l'ovaire chez le Cra- paud commun, par M. C. Phisalix 4oi BOTANIQUE. Envoi de d'Agaves et de Cactées, par M. L. Diguet lt Mémoire sur les Ochnacées, offert par M. Van Tieghem h Quelques espèces nouvelles d'Oclmacées, par M. Van Tieghem.. . 3o, 73, 1 56 Note sur les plantes recueillies par M. Guillaume Grandidier, dans le sud de Madagascar, en 1898 et 1901, par M. E. Drake de! Castillo. .. 35, 96 Sur quelques bois du Congo (Ciusiacées, Ochnacées, Simaroubacées), par M. H. Lecomte 89 Développement des tubes précurseurs et des premiers tubes criblés dans 1' Ephedi'a altissima, par M. G. Chauveaud 9/1 Note sur YArenga saccharifera , à l'occasion de sa floraison dans les serres du Muséum , par M. Gérôme 99 A propos du Polygonum Saklialinense. Contribution à l'histoire de celte Polygonée, par M. le marquis de Fougères 101 M. José Ramirez envoie au Muséum son ouvrage intitulé : Synonymie vul- gaire et scientifique des plantes mexicaines 109 Envoi de Plantes par M. le Dr Rivet 110 Don, par MM. de Coincy, d'un herbier, des fascicules parus des Ulustra- tinnrs plantarum Enropee rariarum et de Diatomées 110 — /i65 — Sur les cultures et en particulier celle de Ylsonandra gutta, à la Grande- Comore, par M. J. Poisson 1 <>r> Sur la collection de Sansevieria des serres du Muséum; tableau synoptique des espèces et notes sur leur multiplication, par MM. Gérôme et 0. Labroy i G7 Lettre de M. A. Chevalier; plantes économiques rencontrées au cours de son voyage 1 85 Sur la durée de vitalité des Semences et celles des Nélumbos en particu- lier, par M. J. Poisson i 96 Matériaux pour servir à l'histoire de l'ovule et de la graine, par M. J. Pois- son 201 Sur quelques floraisons observées au Muséum, par M. Gérôme ao3 Envoi de végétaux divers par M. L.-G. Seurat 206 Sur les Columelliacées , par M. Pli. van Tieghem 2 33 Liste des Ochnacées de Madagascar, par M. van Tieghem 2 '10 Disposition du nouvel appareil sécréteur dans le Cèdre de l'Himalaya (Cedrus Deodnra), par M. G. Chauveaud 2^3 Voyage en Indo-Chine et à Java, par M. D. Bois 25i M. Ph. Tieghem offre son mémoire : Nouvelles observations snr les Ochna- cées 2Jo M. Bescherelle laisse au Muséum un herbier et des livres 260 Don d'ouvrages de botanique par M. A. Finet 260 Envoi d'un herbier par M. P. Lahbé 262 Sur la germination des Ochnacées, par M. Ph. van Tieghem 286 Structure et affinités des Erythroxy lacées. Un nouvel exemple de cristarque, par M. Ph. van Tieghem 287 'Énumération des espèces du genre Dendrobium (Orchidées) formant la collection du Muséum de Paris, par M. E.-A. Finet.. 295 Sur un Bolbophyllum nouveau du Congo, par M. E.-A. Finet 3o3 Envoi d'un herbier par M. Ch. Alluaud (Afrique orientale) 3io Envoi de photographies de plantes par M. Fauchère 3i5 Envoi d'un herbier par M. le Dr Rivet 3 1 5 Envoi d'échantillons végétaux par M. E. Wagner 3i5 Envoi d'un herbier par M. le gouverneur général du Bengale 3i5 Don, par M. A. Weber, des collections, livres, dessins, etc., de feu son père 3 1 5 Etude sur les Bambusées. Végétation et floraison de VArundinaria Simoni Biv., par M. Ed. Bureau io3 Note sur le Palmier à huile de la Côte occidentale d'Afrique, par MM. Jules et Eugène Poisson h 1 o Sur la désinfection des serres du Muséum, par MM. Costanliu, Gérôme el Labroy ■'' ' ■ ' PALÉONTOLOGIE, GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. Lettre de M. B. Guérin sur les phénomènes volcaniques qui ont ravagé ré- cemment le Guatemala Echantillons de sables et de cendres envoyés par M. A. Guérin '1 — 466 — Sur une série de roches rapportées en i83i, de l'île Julia, par Constant Prévost, et conservées dans les collections du Muséum. Note de M. Stanislas Meunier /16 Sur la supériorité organique des Cryptogames anciennes, par M.B. Renault. 102 Le gisement, quaternaire de la rue Lecourbe, à Vaugirard, par M. Stanislas Meunier 1 o3 Sur un crâne de Sténéosaurien découvert dans le lias de l'Yonne, par M. A. Thévenin 10G Note sur Y Activité végétale aux époques anciennes et mémoire Sur divers pollens fossiles, tubes polliniques, prothalles mâles du terrain houiller, offerts par M. B. Renault 1 1 4 Recherches spéléologiques dans la vallée de l'Ouysse, affluent de la Dor- dogne, par M. A. Viré 166 Note sur Hemiasler cubicus Desor, el ses variations, par M. R. Fourtau. . 177 Don, par Mme Vve Bleicher, des publications de feu son mari 189 Sur une collection de végétaux fossiles des Etats-Unis, par M. Ed. Rureau. 25o Curieux exemple de germination despore de Lepidodendron , par M. R. Re- nault a55 Envoi de minéraux par M. Jacquemin 258 Don par M. Rritton d'une collection de Plantes fossiles 260 Don par M. Chalas de deux microscopes pour le service de la Minéralogie. 260 Envoi de 80 échantillons géologiques par M. P. Labbé 262 Recherches spéléologiques sur le Causse de Gramat(Lot) en avril-mai 1903, par M. A. Viré 275 Achat d'une partie des fossiles du Quercy formant la collection de feu M. H. Filhol 3i5 Sur une nouvelle variété de Murex trunculus Linné du Pleistocène tuni- sien, par M. P. Rédé 372 Sur les faces vicinales, par M. P. Gaubert 37 A Analyse des efflorescences salines provenant des terrains du lac de Zacoalco (Jalisco, Mexique), par M. L. Philippe 375 Envoi de minéraux par M. le Lieutenant-colonel Rlondlat 378 Envoi de phosphates hydratés et de fragments de mâchoires, du Guatemala, par M. R. Guérin 378 Présentation d'ouvrages par M. Deniker 38 '1 M. Gaudry offre son discours prononcé à la Séance publique annuelle de l'Académie des Sciences (21 décembre igo3) 385 Nouvelles archives du Muséum, t. V, l\c série, 2e fasc. — Dépôt par M. L. Vaillant (Matériaux pour la Minéralogie de Madagascar, etc., par M. A. Lacroix) 385 M. A.-N. Agnus dépose deux notes sur des Insectes fossiles, Bull, delà Soc. entomologique, 1 go3 38G L'Igue de Saint-Sol-Belcastel et la grotte de Lacave (Lot). — Station de l'âge du Renne, à Lacave. — Les gouffres du Limon, par M. A. Viré. /120 Observations sur les couches quaternaires de Sfax (Tunisie), par M. P. Rédé. ^22 Sur un effondrement près de Marchais (Seine-et-Oise), par M. P. Redé. . . 'ii>5 Sur la vivianite du Guatemala, produite aux dépens d'ossements, par M. P. Gaubert 4a6 — 467 — Sur les conditions de formation et d'accroissement des cristaux naturels, par M. P. Gaubert A28 Sur la coloration artificielle des zéoliles, par M. P. Gaubert 43o Sur une série de roches provenant des rapides du Niger (Missions des capi- taines Lenfant et L. Fourneau), par M. H. Hubert 43 1 CHIMIE ET PHYSIQUE. Dosage de petites epuaniités de glycérine. — Existence de la glycérine dans le sang normal , par M. Me Nicloux 1 56 Envoi par M. R. Guérin d'un produit employé par les indigènes pour la fer- mentation du sucre 2 58 — 468 — TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE. EUROPE. Pages. Espagne. Orthoptères Locustides 225 8227 France. Bézoards du Cheval 9 — Rocaille du vieux Marly - 55 — Plumularia halecioides 07 — Arénicoles 62 — Floraison de YArenga saccharifera 99 — Gisement quaternaire à Vaugirard io3 — Crâne de Sténéosaurien du lias de l'Yonne 1 06 — Recherches spéléologiques dans la vallée de l'Ouysse 1 46 — Présentation du livre La Paléontologie (Histoire naturelle de la France), par M. P.-rL Eritel 192 — Vitalité des semences de Nélnmhos 1 96 — Floraisons observées au Muséum ao3 — Variations des Patelles (Méthodes statistiques appliquées à l'étude des) 270 — Recherches spéléologiques sur le Causse de Gramat (Lot) 275 — Nourriture des Niphargus souterrains 279 — Diptères des Cavernes 280, 281 — Kératite interstitielle chez le Pagellus centrodontus 282 — Collection de fossiles du Quercy (H. Filhol) acquise par le Muséum. . . 3 j 5 — Le commerce des animaux exotiques à Marseille au xvi" siècle 3 1 6 — Larves marines de Dolichopodes 338 — Lamellibrancbe parasite des Synaptes (Synaplicola Perrieri) 34a — Observations biologiques sur les Convoluta roteoffensis 35a — Présentation d'une note sur un Insecte fossile de Commenlry 386 — Collection d'Unionidœ de la Charente 388 — Station solutréenne de Lacave (Lot). Gouffres du Limon 4 20 Italie. Roches provenant de l'île Julia ( i83i ) 46 — Ephippigera perforata (Toscana) 226 — Diptères des cavernes de Vénétie 280,281 Autriche. Diptères des cavernes d'Autriche 280, 281 Turquie d'Europe. Anthropologie de la Roumélie orientale 0 Crête. Steropleurus siculus (Orthoptère Locustide) 225 — 469 — ASIE. Espèces asiatiques du genre Dendrobium (Orchidées) 2û5 à 3o3 (pastim) Sibérie. Don de Spongiaires du lac Baïkal 5/i — Amphipodes de la région du lac Baïkal -■-■> — Don par M. Labbé de son ouvrage : Un bagne russe 260 — Note sur la mission de M. P. Labbé. 260 Asie Mineure. Don de 1 48 clichés de types d'Asie Mineure 3 1 5 Arabie. Variations de l' Hemiastev cubicus 177 Inde. Coléoptères Lampyrides de Dardjilling 19 I Campylospermes 7 3 l Gampylocerqnes 83 — Ochnacées nouvelles J Cercinics 06 de l'Inde. j Polylhèce 1 "»7 / Di-clades i^° \ Pléopétales 1 G 4 — Appareil sécréteur dans le Cedrus Deodara 2 ^3 — Acanthiulus Maindroni (Malabar) 2t>4 — Don d'un herbier .... 3 1 ;j Océan indien. Arca rhombea •'9° Chine. Offres de services par M. l'Abbé Soulié (Thibetj 110 — Départ pour la Chine de M. le Commandant de Lartigue i85 — Don d'une collection d'animaux de la Corée centrale 3 1 3 Hyménoptères 120 Japon. Insectes recueillis ) H. Tenlhrédinides 128 H. Formicidcs 128 H. Mellifères 129 par M. J. Harmand. Indo-Chine. Insectes du Tonkin J •'-' — Sansevieria, espèces corhinchinoises des serres du Muséum 169 — Voyage de M. Bois a ,H Péninsule Malaise. Campylospermes nouveaux (Ochnacées) 78 AMÉRIQUE. Canada. Tropidonotus Obalskii nov. sp. •2 19 États-Unis. Crotaphytus reticulatus — Envoi d'une collection de végétaux fossiles "•"' • "'"' — Cryptolepas rachiancctis (Californie) — 470 — .Mexique. Envoi d'Agaves et de Cactées h — Don d'un ouvrage sur la synonymie des Plantes mexicaines 109 — Cichlidé nouveau (Héros labridens nov. sp.) 1 22 — Lettres de M. Diguct 307 — Télragonoptères de la collection du Muséum 3a3 — Iclmeumonide nouveau 336 — Scotocryptus meliponœ 336 — Efllorescences salines du lac de Zacoalco 375 Antilles. Essai de culture du Polygonum Sakhalinense (historique) 101 — Étude sur la fièvre jaune (Cuba) 186 — Envoi de photographies exécutées aux Antilles 187 — Observations sur un Cheihdiptère de la Martinique 207 Guatemala. Lettres de M. R. Guérin (phénomènes volcaniques) 2 — Envois de M. R. Guérin h , 267 — Etude sur la vivianite ^ 26 Amérique centrale. Envoi de M. Wagner 3io — Tétragonoptères de la collection du Muséum . , 3;î3 Amérique méridionale. Trogus exaltatorius 337 Panama, Helminthophis Canellei, nov. sp ai a Venezuela. Leptaleus Geayi, nov. sp 20 — Cre ncichla Geayi, nov. sp 1 23 — ■ Plerophyllum allnm, nov. sp 1 25 Guyanes. Envois de M. F. Geay no — Catalogue de Mammifères de la Guyane française 4, 1 1 — Cichiidés nouveaux de la Guyane française ia3, 12'j — Phrynonax Faucheri, nov. sp 2 1 3 — Envoi de Mammifères et d'Oiseaux 3 1 5 Equateur. Envois de M. le Dr Rivet 109, a58, 3i5 Pérou. Iphiaulax Baeri, nov. sp 337 Brésil. Belostomes nouveaux 21 — Ochnacées nouvelles 3o , 1 56 — Envoi d'arcs et de flèches 110 Bolivie. Offres de services de M. E. Robuchon 53 République Argentine. Lettre et envoi de M. E. Wagner 187 — 471 — AFRIQUE. Sansevieria, espèces africaines des serres du Muséum 1G9 à 171 — Orthoptères Locustides de l'Afrique septentrionale 225 à 337 Tunisie. Variété du Murex trunculus (Pleistocène) 372 — Envoi de minéraux par M. Jacquemin 2 58 Algérie. Plumularia halecioides (variété) 57 — • Envoi d'Oiseaux par M. Jo!y 3 1 5 — Envoi d'Insectes et de Reptiles par M. le Lieutenant Poirmeur 3 1 5 Maroc. Envoi de collections par M. Bucliet 378 Canaries. Anthicus canariensis var. Bucheti ai — Observations et récoltes de M. P. Lesne 5/i Goundam. Lettre sur la faune des environs 3 1 a Kaïes. Anthicide nouveau 20 Gi inÉe. Mission de M. le D' Maclaud 3i6 Dahomey. Envoi d'Arthropodes , 3 1 5 — Voyage de M. le Lieutenant Chr. Brot 3H(5 Niger. Roches provenant des rapides /i3i N'Dellé. Lettres de M. A. Chevalier 182 à 1 85 Dar Banda. Lettres de M. A. Chevalier 110 Cabon. Monopeltis unirostralis nov. sp 210 Oubanghi. Poissons, dont un Cichlidé nouveau 220 Ouellé. Poissons récoltés par la mission du Bourg de Bozas 3j0 Congo. Cirrhipèdes nouveaux 2 lt — Bois du Congo bo — Cichlidés nouveaux 120 à 1 2 a 1 1 (]ongo. Monopeltis Boveei nov. sp 3 — Bufo Decorsci nov. sp 21 1 — Péiïpate de l'Ogooué " " ' — Bolbophyllum nouveau ; ; Mozambique. Disclade , ' ( > '' — 472 — Nyassaland. Ochnacée nouvelle 159 Madagascar. Oiseau nouveau (Montas Benschi) 11 Rongeur sub-fossile 1 3 — Liste des Plantes ( 2 1 esp. nouv. ) 35 , 96 ■ — Lépidoptère nouveau b-j — Cercanlhèmes (Ochnacée s) nouveaux 87 — Arachnides nouveaux 1 33 — Liste des Delmacées de Madagascar 2/10 — Envoi de collections (MM. Blondlat, Bastard, Fauchère, Hanlz) 3 1 5 — Squelette d'/Epyornis ingens 3i8 — lcbneumonide nouveau 336 — Envoi de minéraux 3^8 Gomore. Cultures (honandra gut'.a) i65 Afrique orientale anglaise. Mission confiée à M. Ch. Alluaud 188 — Lettres de M. Ch. Alluaud (récolles) 307, 309 — Méduse du Victoria Nyanza 3/17 Somal. Sternothœrus sinuatus (var.) 217 Ethiopie. Envois de M. le Dr Roger 3iA, 3i5 — Mission de M. le Dr Roger 3 1 <> OCEANIE. Océanie. Espèces océaniennes du genre Dendrobium 295 à 3o3 (passim) Malaisie. Ochnacées nouvelles te 78 — Sansevierin metallica des serres du Muséum 170 — Voyage de M. Bois à Java 253 — . Envoi de Poissons de Bornéo 2 58 — Offres de services , par M. P. Serre 3 1 0 — Envoi d'un herbier de Luçon 3i5 Nouvelle-Calédonie. Envoi d'Oiseaux et de coquilles, par M. Penuel 3 1 5 Nouvelle-Zélande. Holothuries nouvelles 1 ^ 2 A Iles du Pacifique. Envoi de M. le Dr Joly 18.J — Lettres et envois de M. Seurat 188, 206, 922, 3io TERRES POLAIRES AUSTRALES. Plan de l'Expédition antarctique française, par M. Charcot 188 — 473 — TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES ET DES PRINCIPAUX GENRES. Pages. Acacia suaresensis Ai Acanthiulus Maindroni a63 Acanthogammar us Labbei n. sp. a a h Acantbogammarus (3 esp. du Baïkal) ah yEpyornis ingens (Squelette).. 3i8 Alestes(a esp. de l'Ouellé). . . 3a7 Alesles Fucbsii (var. taeniala). 3a8 Aletbe (Harpagus bidenlatus?). 17 Allantus (a esp.) ia8 Alluaudia procera 37 , 3g Alluaudia dumosa 3 7 , 3g Alluaudia ascendens 37, 39 Alluaudia couiosa 37 Amaurobius silvestris 386 Aneulophus (Structure des). . a88 Anodonta (Diff. esp. du g. ). . 3g 1 Antbericuni dianellifolium ... 98 Anticbus (Aulacocerdus) cana- riensis var. Bucbeti ai Aperioplus megaloniycter. . . . a 58 Aphrosylus (larves marines). . 338 Apyre ralenulafa 1 35 Apyre nigra i34 Apyre quinquenotala i35 Apyre lessera 1 35 Arachis hypogea ho Araneus ocellatus 387 Araneus Irifolium .887 Arca rhombea , var. pseudogra- nosa 3«)3 Arenga saccharil'era ( floraison ). 99 Arenicola marina (polymor- phisme) 71 Ml SKI M. l\. Pages. Argemone mexicana 37 Arlibeus (3 esp.) n5 Arundinaria Simoni 'io3 Arundinaria (autres esp.). hoh, Ao5 Athalia japonk-a 128 Baetica ustulata 337 Baïkalogammarus pullus aa3 Balanus Dybowskii s h Balanus violaceus ai Bambusa (diff. esp. du genre). 4o5 Barbus ancbisporus a58 Barbus miolepis 337 Bauhinia concinna '11 Belostoma discretum a a Belostoma indicum 1 33 Belostoma Noualbieri 21 Biramella Holstii i5g Blephnroptera serrata a8i Blitophaga hexastigma ( a esp.). 33 1 Blumea alata 96 Blumea Wightiana 96 Boerbavia Commersoni /i3 Bolbopbyllum papillosum .... 3o3 Boleigetophila cinera a8i Brachyuropus Grewingkii. . . . --'■'•> Brandtia lala aa3 Bufo Decorsei a 1 h Caesalpina Bonducella '10 Gajanus indicus ho Calappa tuberculuta Gallierauia (esp. au Muséum). a 6 Camarota madagascariensis. . . 336 Camponotus ( 3 esp. ) 1 a8 Campylocercum Hohenackeri. . 86 :;'i M!x — Campylocercum Metzi 86 Campylocercum paucifulium . . 86 Campvlospermum abbreùa- tum 80 Campylospermum angustifo Hum 7^ Campylospermum Bernlen . . 83 Campylospermum Breoni . . 83 Campylospermum Chapelieri. . 83 Campylospermum coriaceum. . 84 Campylospermum Cummgi . . 80 Campylospeimum densum. . . 84 Campylospeimum denudatum. 8a Campylospermum Ixingi 79 Campylospermum iaevigalum. . jo Compylospermum Lastelli. ... 83 Campylospermum Lesche- naulti 76 Campylospermum malabaiï- cum 77 Campylospermum nigricaule. . 84 Campylospermum nodosum.. . 77 Campylospermum obtusito- lium 81 Campylospermum ovale 8 a Campylospermum pcrak.eii.se. . 80 Carnpylospermum pucatum . . 78 Campylospermum retinervc . . -j-> Campylospermum RheedL ... 78 Campylospermum sculptuui. . . 33 Campylospermum strictum ... 79 Campylospermum Thouarsi . . 82 Campylospermum Tbwaitesi. . 77 Campylospermum Vablianum . 76 Campylospermum Waluchia- naun 76 Campylospermum Walkeri ... 76 Campylospermum zeylanicum. 77 Capparis Antanossarum 37 Carollia brevicauda 1 1 5 Calops pallidus 829 Cedrus Deodara (nouvel appar. sécréteur dans le) 2 43 Cenobita perlala Cercautbemum amplexicaulo. , Cercanlhemum auriculalmu . Cercanthemum Boivini , a 2 2 88 88 Carcanlbemum eircinale 89 Cercinium Wighti 87 Cercinium Doumeri 87 Cbadsia Grevei 4o Chama3leon Parsonii 2 1 5 Cheilodiplerus aflinis (Incuba- tion bucco-branchiale) . ... 207 (ihelifer cancroides 387 Chenolobia manati 2 '1 Cheval (bézoards) (j Chèvre égagre (bézoards). ... ni Chien (Rôle du crotaphyte). . . 364 Clarias platycephalus 327 Clubiona ornata 387 Cœlossia trituberculata i3g Columelliacées 2.33 Combrelum Grandidieri 42 Combretum phaneropeUilum.. 42 Convoluta roscoffensis (et la théorie des causes ac- tuelles) 352, 3V)7 Copa lineata i38 Costantia Branickii 2 24 Couleuvre à collier (résistance aux hémorragies) ioo Crapaud commun (ovaires et glandes cutanées) '10 1 Crenicichla Geayi 1 23 Crenicichla multispinosa ia4 Crenicichla Vaillanli 1 2 '1 Crotalaria Grevei '10 Crotaphytus fasciolatus 209 Cryptoiepas rachianectis 2 5 Cucumaria Filholi 1 44 Culex pipiens 281 Cullumiopsis Grandidieri. ... 97 Cyphalonolus culimmil'er l4o Decanema Bojerianum 97 Délias Agostina i3a — /i75 Delios Bouvieri 335 Dendrobium (espèces formant ia collection du Muséum). . 29.5 Dendrocalamus (9 ?sp.) /io5 Dicoma incana 96 Didelphys lanigera (Mastzellen du ganglion lymphatique). . 281 Didierca madagascarensis. ... 36 Didiorea mirabilis 37 Didieraceœ, ord. nov 36 Dielis annulata ia6 Dischrotachys tenuifolia Ai Discladium Dalzelli i(ii Disrladium Gaudichaudi i63 Discladiiun Kœnigi 162 Discladium Leschenaulti 169 Discladium microphyllum. ... 161 Discolia japonica 1 26 Dissochaelus Geayi 32q Dissompbalus Harmandi 126 Disticbodus(a esp.de l'Ouellé). 327 Dolomedos sexpunctatus 387 Donuca, n. gen 1 38 Donuca Decorsei i38 Eccoptomera emargiuita 980 Echinogammarus (5 esp. du Baïkal) 22/1 Klaeis guinensis A 1 o Ellampus Harmandi 126 Emplesiogonus scululatus. . . . i3A Ephedra altissima (développe- ment) 9/1 Ephippigera (esp. du Muséum). 926 Ephippigerida (esp. du Mu- séum) 396 En throxylacées (Structure des). 387 Eugenia ibitensis 1 •■ Eupborbia Alluaudi 'i-'i Eupborbia Bojeri '1 '1 Euphorbia cynanchoides 15 Eupborbia Decorsei kk Eupborbia enleropbora 'i'.\ Euphorbia byporrita 339 Euphorbia Intisy A3 Eupborbia Laro A3 Eupborbia Leucodendron . ... A 6 Euphorbia melanacantha .... A 5 Euphorbia oncoclada A A Eupborbia plagiantha A A Eupborbia plalyacantha A5 Euphorbia rubro-striala A A Euphorbia splendens 'iA Euphorbia stenoclada A3 Eusilpha bicolor 333 Flacourlia Bamontchi 37 Formica (3 esp.) 198 Gammarus hyacinthinus 99A Gasteruption japonicum ta5 Golasimus Tangeri (autotomie et repousse des pinces) .... 3 '1 1 Gelasimus tetragonon 999 C.eophagus camopiensis ig3 Gigantochloa aspersa 4o5 Gladiolus luteus qq (ilossophaga soricina 1 1 ."> <îlyptosternon Nieuwenhuisi . . 958 Gnathonemus (9 esp. de l'Ouellé) .'!.7 Gomphocarpus lrulicosus .... 9- Gossypium arboreum 38 Halictus apristus 1 .'!<> Halictus exilipes 19g Halictus leoninus i3o Halictus mut il 11s 0» 199 Halictus quadraticollis 129 Halictus taeniolellus 1 3i Halictus trispinis 1 3 1 Halictus vulsus i.'in Harpagopbylum Grandidieri . . 98 Harpagus bidentalus 18 Heliolropium indicum 97 Helminlbophis Ganeilei ai 9 Hemiasler cubicus( variations). 1 -~ Hemichromis fasciatus ."> -7 Berbessua n. gen 1 .'iti Herbossus Decorsei 1 3(1 — 47G Héros (Cichlasoma) labridens. 122 Heterogammarus n. sp 2 a h Heterogammarus Sophianosi.. 22/1 Heteromyza atricornis 280 Hibiscus diversifolius 37 Hibiscus nodulosus 38 Hippobosca equina 280 Hylotoma (2 esp.) 128 Hypogeomys australis i3 Hypsoides Ambriensis 57 Indigofera compressa ho Indigofera depauperata ho Indigofera vobemarensis ho Iphiaulax Baeri 337 Irvingia gabonensis p,3 Isouandra gulta (Culture de i'). i65 Jussiaea suffrulicosa A3 Kalancboe antanosiana Ai Kalancboe beharensis h\ Kalancboe Grandidieri h 2 Kalancboe linearifoUa 61 Kalanchoe roiniata h 2 Kigeiianthe Grevei 98 Lamprologus Mocquardi 221 Lasius niger (var. alienus) ... 128 Lepidodendron Esnostense(ger- malion de spore de) 255 Leptaleus Geayi 20 Limnobia nubeculosa 281 Limnocnida Tanganyicu; .... 35 0 Limosina plumosul 281 Linypbia bumilis 387 Liodes Chaffanjoni 335 Liodes contracta.. 335 Luciola Ditescens 19 Ludwigia jussiœoides A3 Lycium tenue 97 Mœrua filiformis 37 Margaritana (diff. esp. du genre) 3g 1 Micruropus n. sp 2 23 Micruropus Wahli 2 23 Misumena vatia 387 Molossus nasutus 1 1 5 Monias Benschi 12 Monopeltis Boveei 211 Monopcltis unirostraUs 210 Mormyrops (2 esp. del'Ouellé). 327 Mormyrus Bozasi 327 Mormyrus caballus 327 Mundulea Grandidieri ho Murex trunculus, var. conglo- bata 373 Myrtale Alluaudi i33 ftandou (tuberculose viscérale spontanée) 368 Necropborus (6 esp. app. au Muséum) 33o Necropborus quadraticollis. . . 33 0 Necropborus vespilloides , var. lateralis 33 o Nelumbium (vitalité des se- mences de) 196 Nemacheilus euepipterus. ... 258 Nematostylis antopbylla 96 Neuroctena anilis 281 Niph argus Plateaui (nourri- ture des) 279 Noctilioleporinus 11 k Octopus vulgaris (œdème ex- périmental chez Y) 2 84 Ocypoda Urvillei 38 1 Ommatogammarus ( 2 esp. du Baikal) 223 Ophiocepbalus obscurus 327 Ouratea rbombica 35 Pachypodium Lamerei 97 Pachypodium densiflorum. . . . 97 Pachypodium rosulatum 97 Pagellus centrodontus (kéra- lite interstitielle) 282 Palemon lar 233 Pallasea (3 esp. du Baikal). . . 2 23 Pallasea n. sp 223 Pantodon Buchholzi 827 Parapallasea n. sp aaû — 477 Parapallasea (2 esp.duBaïkal). 224 Pardosa Groenlandica 387 Parhomaloptera obscura 958 Patella (Étude des variations des) 270 Pemphis punctala 4g Penicillidia Dufouri 281 Pentadesma butyracea 92 Peripatus Tholloni 921 Petersius Leopoldianus 327 Petrocepbalus Balayi 337 Pbalangiuni cinereum 387 Philas 3oi Pbora aptina 280 Pbrynarachne davigera 137 Pbrynaracbne pusiola 137 Phrynonax Faucheri 9 1 3 Phyllarthron Bernierianum. . . 98 Pliyllostachys (diff. esp. du genre) 4o4, 4o5 Phyma imitata i33 Plastonomus n. gen i34 Plaslonomus octogutlatus. ... i34 Platyoides Grandidieri 189 Platystolus (esp. app. au Mu- séum) 227 Pleopetalum n. gen i64 Plicouratea Conegi 33 Plicouratea granulosa 3a Plicouratea vernicosa 33 Plotosus nigricans (ex. type).. 117 Piumularia balecioides (va- riations) 57 Polistes (9 esp.) 127 Polyochnellata punctulata. ... 90 Polygonum Sakbalinense (bist. du) 101 Polygonum senegalense 98 Polygonum tomentosum 98 Polytbecium discolor 1 57 Praephippigera pachygaster. . . 227 Proboscella, n. gen 35 Prosopis globula i32 IVudanodonla (espèces du genre) 391 Psilocladus Harmandi 19 Pteroloma Harmandi 334 Plerophyllum altum 120 Ptomapbagus (3 esp.) 399 Pycnacantha fuscosa 139 Pycnogaster (esp. app. au Mu- séum) 297 Bbigozum niadagascariense n. sp 98 Bbitymna faseiolata 1 38 Bhogogastera variipes 198 Bhynconycteris naso 1 1 4 Sansevieria (collection des) serres du Muséum 167 Savignyarca (sur le prétendu genre ) 1 ko Scbilbe myslus 827 Scotocryptus meliponae 336 Scolopendrella (esp. du g.) app. aux coll. du Muséum. 34 1 Scutigerella (esp. du g.) app. aux coll. du Muséum 34 0 Senecio microdontus 97 Sesbania punctata 4o Silpha (5 esp. app. au Muséum). 333 Silpba inaequalis, var. rugu- losa 333 Silphosoma n. gen 333 Sirex (2 esp.) 128 Solanum nigrum 97 Solenopsis fugax 128 Sosia chamaeleon 2 58 Sphecodes oriundus 1 3 1 Steneosaurus Cliapmanni. ... 107 Sternotbaerus sinuatus (varia- tions) 217 Steropleuius (esp. app. au Mu- séum) 2 35 Sympbonia gabonensis 91 Synapticola Perrieri 3 '1 '1 Tbamnocalamus Falconeri.. . . 4o4 478 Tatusianovemcincta 116 Tegenaria domestka 387 Tcnthredo fuscoterminala .... 128 Tetragnatba extensa 387 Tolragonopterus (espèce de l'A- mérique centrale appart. au Muséum) 323 Tetrodon miurus 327 Tbanatophilus (2 esp. app. au Muséum ) 33 1 Thanatophilus thoracicus var. Davidi 33i Theridula opulontum 386 Thyonidium anatinum i/i3 Tibellus oblongns 387 ïilapia Boulengeri 121 Tilapia crassa 120 Tilapia Giardi 122 Tina isaloensis 3g Tomoderus latipennis 20 Tremex longicollis 128 Tricbocera maculipennis 281 Trichosia splendens 281 Tricbouratea foliosa 1 57 Trogus (Tricuphus) \iolaceus. 336 Tropidonotus Obalskii 212 Unio (diff. espèces du genre). 388 Uromenus (esp. app. au Mu- séum) 2:î5 Vespa (esp. du Japon) 127 Vespa mongolica (5 et d*).. 127 Vitex sakondriensis, sp. nov. . 98 Voandzeia subterranea /10 Xenomyslus Nigri 327 Xyphridia Buyssoni 128 Xysticus hopaticus 1 35 Xysticus triangulosns 387 Xysticus versicolor 387 Zébu (bézoard du) 10 Zygopbyllum dopauperatum . . 38 — 479 — TABLE DES FIGURES ET DES CARTES 'contenues dans ce volume. Pages. Crâne préhistorique de Philippopoiis 8 Mâchoires à' Hypogeomis australis ( 3 fig. ) 1 3 , i h Pluntularia halecioides a9 Arenicola marina L. (schémas des diverses formes de galeries) 65 — (calques des galeries creusées en aquarium) 66 Ephedra altissima (coupe transversale de la radicule) 95 Crâne de Slénéosaurien du Lias de l'Yonne (Sten. Cliapmanni Kônig). ... 107 Thyonidmm anatinum * *3 Cucumaria Filholi • '••> Octopus vulgaris Lam. (coupe transversale du cerveau et du cartilage cé- plialique) ™s Larve de Petromyzon (coupe transversale du cerveau et du crâne) i53 Coupes de feuilles des Sansevieria cultivés au Muséum 17! Hemiaster cubicus Desor. (variétés ex forma) 17° — (var. excenlricus) 1 19 Cedrus Deodora (coupes transversales de l'embryon , fig. 1 et 2) ... . 2/1 k, ai 5 — ■ (coupe transversale d'une portion de l'axe hypocotylé dans l'embryon). 266 — (coupe transversale par la région moyenne d'un cotylédon) 2U7 — (coupe longitudinale pai la face supérieure d'un cotylédon) ih'j — (portion d'une coupe transversale de tige) :- '"9 — (coupe transversale d'une leuille primordiale) a/19 Lepidodendron Esnostense (coupe d'une macrospore) 2;)6 Acanthiulus Maindroni (extrémités, fig. A et B) 26/1, 260 — et Ac. Blainvillei (antennes, segment sexuel, patte sexuelle antérieure, plaque ventrale, coxoide et fémoroïdes) 2,,i> Acantkiukm Maindroni (patle sexuelle de la 20 paire) • 267 Pagellus centrodonlus Cuv. et Val. (individu atteint de kératite intersti- tielle) Octopus vulgaris Lam. (œdème d'un des bras) Epyornis ingens (bassin et membres postérieurs, profil et face) 320, 32 1 Influence de l'éclairement sur les Convolula 3i>!S La journée des Convoluta en aquarium ">6 1 — sur la plage 36 Oscillations de quinzaine ( Convoluta) 363 Inscription sur un rocher, découverte à l'ile Kanguroo ,s'' Valve droite de YArca rhombea, var. pseudogranota , nov. var >9 •' Aréa ligamentaire à'Arca rhombea, var. pseudogranota . n. var '".>-> Aiéa ligamentaire d'.lrm granosa L Valve droite d'irca rhombea Born >9" — 480 ERRATA. Page 6, 3e ligne, 2* paragraphe, à partir du haut. Lire : dataient, au lieu de dateraient. Page 10, ioe ligne, à partir du haut. Lire : égagropiles, au lieu de egogroptles. Page 46, i5e ligne, à partir du haut. Lire : Tout le monde, au lieu de Tou le monde. Page 46, 16e ligne, à partir du haut. Lire : large de Sciacca, au lieu de large d Sciacca. Page i33 , 7e ligne, à partir du haut. Lire : aventina, au lieu de aventiaa. Page i33, i3e ligne, à partir du haut. Lire : Polistes, au lieu de Polisles. Page 17a, 1™ ligne, à partir du haut. Lire : Sansevieria, au lieu de Sansevierias. Page 181, 17e ligne, à partir du haut. Lire : (Joseph), au lieu de (Joseph- Ilippolyte-A lexis ) . Page io4 , 5e ligue, à partir du bas. Lire : Xylocope, au lieu de Bourdon. Page 220, i5° ligne, à partir du haut. Lire : à M. Fr. de Zellner, au lieu de au Dr Zettner. Page 244, ire ligne, à partir du haut. Lire. . . .\ Page 244, fig. 1. Lire f n , r c t • (G. Deodara), au lieu de Page 245 , fig 2. Lire \ v ' rt r c 1 l r 1 • 1 {G- deodara). Page 2 47 , fig. a et 5. Lire \ x ' Page 2^9, fig. 6. Lire j Page 264 , 1 ie ligne, à partir du haut. Lire : Ghâtes, au heu de Ghales. Page 3i3, 23e ligne, à partir du haut. Lire : Cercopithèque Diane, au lieu de Cercopithèque diane. Page 3i5, 2e ligne, à partir du haut. Lire : Blondlat, au lieu de Bloudlat. Page 3i5, 5e ligne, à partir du haut. Lire : Chantre, au lieu de Chaatre. Page 327, 8e ligne, à partir du bas. Lire : Mortnyrus Bozasi , au lieu de Mormy- rops Bozasi. ** "HNÈ» *1 - *A 'V i. - » . ■■ *-v "1 > ï '♦ % ■■ '- ..•*■ S