HARVARD UNIVERSITY m m LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY. iio\ y oi/ciuxm/aA cotcUr/]ilOT^ (j /^ BULLETINS ^ / / DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. SS»' ANNÉE, 5-° SÉRIE, T. XV. 1888. >€«®€>@porl à celle du soleil , comme cela a lieu dans le mouvemenl de la Lune autour de la Terre sous l'influence de l'allrac- tion commune du Soleil? Telle est la question délicate dont la solution exigerait, comme je l'ai dit, une discussion du problètne des trois corps dans le cas considéré. On ne saurait, en effet, la trancher par des considérations élémentaires. Laplace lui-même, qui a cependant poussé très loin la théorie du mouvement de la Lune, s'est trompé, comme l'a fait voir Delaunay, qui a développé davantage encore cette théorie, en émettant, dans son Exposilinn du si/sième du monde, l'assertion suivante, sans la contrôler par l'analyse. « Quelques partisans des causes finales ont imaginé que 3) la Lune avait été donnée à la Terre pour l'éclairer peu- ( •' ) 9 (l;)iil les tiiiils. l);iiis ce cas, la lulmc iraurail point > aliciiii le Itiit (jn'elle se scrail proposé, puisque souvent » nous sommes privés à In l'ois de la lumière du Soleil el » de celle de la Lune. Pour y parvenir, il eût sudi de » mettre, ù l'origine, la Lune en opposition avec le Soleil, » dans le plan même de l'écliptiqne, à une distance de la » Terre égale à la centième partie de la distance de la » Terre au Soleil, et de donner à la Lune et à la Terre des > vitesse parallèles proportionnelles à leurs dislances à » cet astre. Alors la Lune, sans cesse en opposition au » Soleil, eût décrit autour de lui une ellipse semblable à » celle (le la Terre; ces deux astres se seraient succédé » l'un à l'autre sur l'horizon, el comme, à cette distance^ > la Lune n'eût point été éclipsée, sa lumière aurait con- » stammcnl rem|)lacé celle du Soleil. » Aussi éviierai-je avec soin de me prononcer qii;inl ( au fond sur l'exnclitude des conclusions de M. Niesten, me bornant à constater que l'idée qui sert de base ù son tra- vail est très ingénieuse et mériterait d'être traitée analy- liquement. Partant de celle idée, l'auteur cherche la position du centre d'nltraclion qui a lait dévier les orbiles planétaires du plan de l'équaleur solaire. Ce centre doit se trouver, d'après lui, dans le plan moyen des orbites, déterminé par û = 250°, / = 1° par rapport à l'équaleur solaire. Mais il doit se trouver aussi dans un jilan normal à la direction du transport du système solaire dans l'espace, plan fixé par û = 278° 4-o' i = 37°. Le centre se trouve donc sur l'intersection de ces deux plans, c'est-à-dire qu'il a pour coordonnées, par rapport à l'équaleur solaire, A = 286° D = 17,5' et, par ra[)p(>rl à (7 ) l'écliplique, X = 5'' [3 = 24°, on enfin, en coordonnées é(]iiatoriales, a = 12° 40' d = 20° 44'. Or, Maxwell Hall a élé conduit, par l'étude des mouve- ments propres de a. Centauri et 61 Cygni, à placer ce centre para = 9M5'^ = 26''ô2'. Cette concordance est certainement très remarquable, et le travail de M. Niesten mérite d'être signalé à l'attention des astronomes. Je propose à la Classe d'adresser des remerciements à l'auteur pour sa communication, qui est destinée aux Annales de l'Observatoire. r> Hnppoft .fi. liiagt'e, aecoinl connniasait'O. « Les astronomes ont remarqué depuis longtemps que les orbites des planètes principales ont toutes à peu près la même inclinaison sur l'équateur solaire, et que la direc- tion de leurs nœuds, sur le plan de cet équateur, est aussi à peu près la môme. M. Niesten a examiné si cette loi s'étendait aux petites planètes qui circulent entre Mars et Jupiter. Sa recherche a porté sur 230 de celles-ci, et les calculs laborieux qu'elle a exigés constituent, à mes yeux, la partie principale de son mémoire. Ces calculs permettent de constater que la majorité des orbites des petites planètes se conforment à la loi énoncée ci-dessus pour les grandes. L'auteur y voit une confirma- tion des idées de Laplace, sur la communauté d'origine de toutes les planètes, et sur la loi cosmogonique qui a présidé à la formation de notre système. Dans la seconde partie de son travail, M. iNiesten se demande pourquoi le plan moi/en des orbites plané- (8) laires, au lien de se conrondre avec l'équalcur solaire, s'en écarte d'environ 7 degrés. Il explique cet écart en sup- posant qu'il exisle un ciufre alliranl, situé dans l'espace CD deliors de l'équalcur solaire, autrement dit, en dehors du plan de rotation de la nébuleuse primitive. Plusieurs astronomes ont déjà sou|)çonné l'existence d'un pareil centre, dont la lorcc attractive régirait l'orbite immense décrite par noire soleil, dans son mouvement de transport à travers les espace célestes. Kanlle place dans Sirius; Lambert dans la nébuleuse d'Orion; Màdier dans les Pléiades, etc. M. Niesten recherche à son tour où peut être situé ce centre d'allraclion. et il se base pour cela sur deux hypo- thèses. La première, assez plausible, c'est qu'il se trouve dans le plan moyen des orbites planétaires. Ce plan serait donc un premier lieu géométrique du point cherché. Pour en déterminer un second, l'auteur recourt à une seconde hypothèse : c'est que notre soleil, dans son mou- vement de translation, décrit autour du centre attirant une orbite circulaire. Ce centre devra donc se trouver dans un plan normal à l'orbite, c'est-à-dire dans un plan perpendiculaire à l'élément tangentiel déterminé par la direction actuelle du mouvement pro[)re du soleil. L'intersection des deux plans considérés fournit une droite qui doit naturellement passer par le centre attirant; mais l'auteur ne dit pas pourquoi il place ce centre à l'une des extrémités de la droite plutôt qu'à l'autre. Cette seconde hypothèse, celle d'une orbite circulaire, me semble tout à fait gratuite. Je dirai même qu'elle est infiniment peu probable. D'après le principe de la gravitation universelle, si le (9) soleil iJécni une orbile curviligne uuluur duii fotjer d'allraclion (le mol foyer élanl plus exact que celui de centre employé par l'auteur), cette orbite peut être une section conique quelconque. Pourquoi serait-elle donc un cercle, cas particulier de l'ellipse, plutôt qu'une ellipse plus ou moins excentrique, ou une parabole ou une hyper- bole? Les étoiles multiples nous fournissent l'exemple d'ellipses très excentriques, et les comètes celui de courbes à branches infinies. Or, dans ces deux cas, la normale en un point de la courbe ne se confond pas avec le rayon vec- teur allant de ce point au foyer, et peut même faire avec lui un angle très considérable. Il est donc fort possible que le foyer d'attraction doive être cherché dans une région du ciel plus voisine du prolongement de la tan- gente que de celui de la normale à l'orbite décrite par le soleil. La méthode imaginée par M. Niesten, j)our déterminer la position du centre attirant de notre système solaire, me semble donc laisser à désirer sous le rapport delà rigueur; et tous les calculs de mécanique céleste qui auraient pour objet de déterminer l'influence perturbatrice exercée par ce centre hypothétique sur la position des plans plané- taires, ne reposeraient, à mes yeux, sur aucune base solide. Je rends toutefois justice au travail consciencieux qu'ont exigé certaines parties du mémoire, et je propose à la Classe de voter des remerciements à l'auteur, pour avoir bien voulu soumettre au jugement de l'Académie un travail qu'il destine aux Annales de r Observatoire. » Conformément aux conclusions des rapports de MM. Folie et Liagre, des remerciements sont votés à M. Niesten. ( 10 ) Etudes sur V aspect phiiaiqno de Jupiter (dciixiètne partie); p;ir F. Torhy. Itnpiiut'l tlf> fi. J. f. Ilotêifin*. « Los observations physiques de .Iii|)iter (pie M. Terhy communique 4 rAcadémic sont la suite de celles qui ont été insérées, en I880, dans le vol. XLVII des Mémnirea couronnés in-4". L'auteur, en continuant ses descriptions, s'est proposé en même temps (res>ayer l'idenlilicatiori des détails qui couvrent la surface de Jupiter. A cet effet il a classé les 101 dessins qui accompagnent son travail dans l'ordre des longitudes. Ce classement facilite immensément les comparaisons. Les ligures sont d'ailleurs exécutées avec le soin dont cet astronome a fait preuve depuis longtemps, et que la Classe connaît. Il est imi)ossil)Ie d'analyser des éludes de ce genre. Je me bornerai donc à indiquer que les observations ont été faites avec le réfracteur de Secrétan de 9 centimètres d'ouverture, employé précédemment par !\L Terby. Llles portent sur 9 soirées en 1882, 5 en 1883, 23 en 1884 <'t 30 en 4885; en tout 67 soirées d'observation. Parmi les résultais détacbés qui se trouvent consignés dans ce mémoire, j'en citerai un qui n'est pas sans intérêt. Le 9 mars 1884, l'ombre du Salellile I se projetait sur une des taches blanches, qui ont dans ces derniers temps attiré l'att(Mition. Or, dit ^L Terby, celte ombre, dans celte circonstance, ne perdait rien de son obscurité, ce qui prouverait, ajoute~l-il, cpie la tache blanche n'était p.is lumineuse par elle-même. ( 1< ) J'ai l'honneur de proposer à la Classe d'insérer cette seconde partie d'un travail intéressant dans nos Mémoires coMron»/e5in-4'',eld'adresserdesremerciemenlsà l'auteur. » La Classe a adopté ces conclusions,auxquelles MM. Folie et Liagre ont souscrit. Sur la détermination de la forée du veut en grandeur et en direction; par A. Damry. Rapfiovt fie .ft. J. C. UonsBai*, fji'entiet' cotnmisanit'e, d Qu'on prenne un pendule oscillant dans le plan de la direction du vent, et dont la lentille est rennplacée par une plaque contenant l'axe du pendule, ujais perpendiculaire au pian d'oscillation. Ce pendule se soulèvera d'une certaine quantité par l'ofTort du vent. Plaçons maintenant à côté un second pendule dont la plaque fait un angle connu avec l'axe longitudinal de l'instrument. Ce pendule se soulèvera également par l'action du vent, mais d'une quantité différente du premier. La comparaison des deux effets permet d'éliminer l'inclinaison du vent par rapport à l'horizon. Telle est l'idée fondamentale de la note de M. A. Damry. L'auteur la présente comme un moyen de déterminer la pression du venta la fois en direction et en grandeur. Théoriquernent celte idée est exacte. Il resterait à voir ce qu'elle serait susceptible de donner dans la pratique. Le vent, surtout dans les bourrasques, n'agit pas à la manière du courant continu d'une rivière. Il se compose de rafales séparées, dans l'intervalle desquelles les peu- ( ^2 ) dules retomberont, la prochaine rafale les saisissant peut- être pendant qu'ils retombent ou qu'ils accomplissent la demi-oscillation complémentaire. Mais c'est à l'expérience à prononcer sur ce point. J'ai l'honneur de proposer à la Classe d'insérer la note de M. A. Damry dans le Bulletin de la séance, et d'adresser des remerciements à l'auteur. » Happort tie MM, F. FoUe, Mt'cottd co*nn»i»tait'c a La détermination de la direction plongeante du vent n'a pas encore reçu de solution pratique, malgré des essais tentés dans ce but, depuis quelques années, par différents météorologistes. En ce moment même, on expérimente à Uccle un appa- reil imaginé par M. Walravens pour résoudre cette question importante. M. Damry vient, comme notre savant confrère M. Houzeau l'a exposé dans son rapport, de trouver une solution théorique ingénieuse du problème. Je me; rallie entièrement au rapport de mon savant confrère ainsi qu'aux réserves qu'il formule relativement à la valeur des indications que fourniront les deux pen- dules imaginés par M. Damry, quant à la détermination de ^'inclinaison du vent. L'appareil peu» être construit de manière à en rendre les calculs beaucoup plus simples. Dans la conception primitive de M. Damry, l'un des pendules était terminé par un disque, l'autre par une sphère de môme surface diamétrale. Sur une objection qui lui a été faite relative- ■ 1 13 ; ment à la difficulté de comparer les actions du vent sur une surface plane et sur une surface sphérique, il a abandonné cette dernière. Il eût mieux fait, pensons-nous, de la conserver et de constituer ses deux pendules de deux sphères de poids inégaux. Dans ce cas, en appelant P^ le poids de l'un d'eux, «^ l'angle que son axe de suspension lait avec la verticale, i l'inclinaison du vent à l'horizon. Il sa pression absolue, R la longueur de la tige du pendule, p le rayon du cylin- dre autour duquel il oscille, f le coefficient du frottement qui s'exerce sur ce cylindre et k le produit /"I, on a l'équation d'équilibre : n fcos (a, -H i) H- ^ sin (a, -+- î)j = p, (sin a, -»- /r cos a,). Le second pendule donnera de même : n [ces [ai -+- i) H- A sin (aj -+- i)] = Pj (sin a^ -h A: cos a,). De ces deux équations on tire fort aisément: ]Isin(a, — a,)(cosî-+- Asini) et II sin (a, — jc,)(sint — kcosi), d'où n et tg (i-x), X étant égal à arc tg k. » Conformément aux conclusions des rapports de MM. Hou- zeau et Folie, le travail de M. Damry prendra place dans le Bulletin de la séance; des remerciements ont été votés à l'auteur. ( i^^ > Étude expérimentale sur l'influence du magnétisme et de la température sur la résistance électrique du bismuth et de ses alliages avec le plomb et l'étain ; par Ed. van Aubel. Knpport tt» Mi. Spi-ittff . ' « Depuis que Hall a montré qu'un courant électrique pouvait être dévié de sa direction sous l'influence du magnétisme, l'étude de la conductibilité électrique des métaux a acquis un intérêt nouveau. L'influence de la température sur la résistance électrique avait été examinée depuis longtemps, mais il se po-ait la question de savoir si le magnétisme modifiait aussi la conductibilité des fils métalliques d'une manière sensible et, en outre, si cette modification subissait, à son tour, l'influence d'une élévation de la température. Plusieurs physiciens se sont occupés de l'étude de cette question; cependant les résultats obtenus jusqu'aujourd'hui ne sont pas encore bien clairs. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, M. Righi, qui a porté surtout ses investigations sur le bismuth sans avoir toutefois pour objet d'étudier le phénomène de Hall, a pu observer que la résistance électrique de ce métal, loin d'augmenter avec la tempéra- ture comme c'est le cas général, diminue d'une manière sensible ; mais il n'a pu établir s'il se trouvait en présence d'une propriété spéciale du bismuth, ou bien s'il avait . is ) . afifaire à un accident dû peut-être à la présence d'impu- retés dans le métal. M. van Aubel s'est proposé de soumettre à une étude nouvelle les variations qu'éprouve la résistance électrique, non seulement de la part du magnétisme et de la chaleur, mais encore de la structure moléculaire, en vue d'arriver, si possible, à connaître la raison des divergences enre- gistrées et (le compléter l'état de nos connaissances sur les phénomènes rappelés. Dans la partie de son travail soumise aujourd'hui à la Classe des sciences, M. van Aubel s'occupe principalement de la diminution de résistance électrique du bismuth quand la température s'élève. Il montre que l'anomalie observée ne peut provenir de la [irésence, dans le métal, de matières étrangères, telles que Carsenic, l'étain, te fer, le plomb. L'état de tension plus ou moins grand du bis- muth paraît également sans influence. Mais l'élude d'un 111 de bismuth provenant de la soudure de la limaille de cet élément par compression sous plusieurs milliers d'atmo- sphères, a montré, d'une manière constante, a une augmen- » talion assez forte de la résistance quand la température » s'élève ». Par la fusion, le métal reprenait son allure anormale. Cette expérience tend à montrer — bien que l'auteur réserve encore son avis — que l'anomalie provient d'une structure moléculaire particulière qui s'établit à la suite de la solidification du métal fondu, et qui s'est effacée par le pétrissage, sous pression, de la matière solide. On voit, par les quelques lignes précédentes, que les faits découverts par l'auteur sont de nature à éclairer la question de la conductibilité du bismuth et qu'ils nous obligent à l'envisager à un point de vue nouveau. ( Ki) En conséquence, j'ai l'honneur de proposer à la Classe d'ordonner l'insertion du travail de M. van Aubel dans le Bulletin de la séance et d'engager l'auteur à continuer ses recherches. » La Classe a adopté ces conclusions, auxquelles a souscrit M. Van der Mensbrugghe, second commissaire. Sur quelques expériences relatives à la tension superficielle des liquides ; par H. Schoenljes. Rapport fie It. Vntt det- Mtenabt'ttgghm. « Ce petit travail constitue, selon moi, une contribution 1res intéressante à l'histoire de la tension superficielle des lames liquides ; les expériences décrites par l'auteur sont très simples et ingénieuses; aussi j'ai l'honneur de proposer à la Classe de bien vouloir ordonner l'impression de la note de M. Schoeutjes au Bulletin de la séance, d — Adopté. COMMUlNlCATIOiNS ET LECTURES. M. P.-J. Van Beneden communique un travail Sur les Ziphioïdes vivants des mers d'Europe. — Impression dans le Recueil des Mémoires in-S". ( 17 ) De la fixation du blastocyste à la muqueuse utérine chez le Murin (Vespertilio murinus); par Edouard Van Beneden, membre de l'Académie. L'ulérus bicorne des Chéiroptères présente, dans les genres Vespertilio, Veaperugo et Rhinolophus, des diffé- rences de forme assez notables. Chez Vespertilio murinus les deux cornes présentent un développement fort inégal, même en dehors de la période de gestation. C'est dans la corne la plus volumineuse, à une distance variable de l'extrémité tubaire, parfois même à la limite entre les deux cornes, que le jeune blastocyste se tîxe et contracte adhérence avec les tissus maternels. Une coupe transversale pratiquée perpendiculairement à l'axe d'une corne utérine, non gravide, est toujours irré- gulièrement elliptique : l'organe présente deux faces et deux bords. Quoique les faces soient d'étendue un peu différente, on peut admettre à l'organe un plan médian, et, en vue d'en faciliter la description, désigner ses faces sous les noms de faces droite et gauche, ces dénominations étant appliquées à l'étude de l'organe isolé et ne préjugeant rien quant à la direction de ces faces relativement au plan médian de l'animal. En fait, l'une des faces regarde en avant et un peu en dehors, l'autre en arrière et un peu en dedans; le bord libre regarde en haut. L'un des bords donne insertion au mésométrium; c'est par ce bord que les branches des artères utérines pénètrent dans les parois de l'utérus. Le long du bord libre règne une côte légèrement saillante, suivant laquelle court une grosse veine. Dans cette veine débouchent un grand nombre de branches, les unes latérales, sous-péri- 3"* SÉRIE, TOME XT. 2 ( <8) lonéales, provenant dos laces, les aulies njédianes prenant naissance dans la profondeur de la muqueuse. Le bord libre des cornes utérines répond au fond de l'utérus humain; le bord mé. l'hémisphère papillifère décollé de la muqueuse. FiG. 4. — Stade plus avancé. L'embryon est partout pourvu de son mésoblaste. Le blastocyste est entièrement uni à la muqueuse utérine. L'ébauche du placenta se trouve constituée. Aucune glande ne débouche dans la cavité utérine au niveau du j)lacenla. Toutes convergent vers le pôle inférieur du blastocyste, où elles s'ouvrent entre les papilles inlerglandulaires. C ^i8 ; Recherches expérimentales sur la vision c/iez les Arthro- podes (troisième partie). — a. Vision chez les CUenilles, b. Rôle des ocelles frontaux chez les Insectes parfaits; par Félix Plateau, membre de l'Académie royale de Belgique, professeur à l'Université de Gand, etc. Avant-propos. En publiant cette longue étude sur la vision des Arthro- podes, je me suis efforcé de donner à mon exposé une forme aus.si méthodique que possible. C'est pour ce motif que j'ai fait connaître d'abord, dans la première partie, mes expériences sur les Myriopodes (1), puis, dans la seconde, ce que j'avais pu observer chez les Arachnides (2). Passant aux Insectes, je devais, afin de rester fidèle au plan général, traiter de la vision au moyen des yeux sim- ples avant d'entamer le sujet important de la vision à l'aide des yeux composés. La troisième partie actuelle concerne donc les ocelles des Insectes; mais, ici, une subdivision nouvelle s'impo- sait, car l'ensemble de mes observations et les recherches expérimentales de quelques autres naturalistes démontrent qu'on 'ne peut attribuer la même importance aux yeux simples d'Insectes, tels que les larves, qui n'ont que celte (i) Première partie: Bullet. de l'Acad. roy. de Belgique^ 3« série, tome, XIV, n" 9-10, p. 407, 1887. (2) Deuxième partie: ihid, ii» H, p. 545. 1887. (29) forme d'organes visuels et aux yeux simples des Insectes parfaits munis en même temps d'yeux composés. Les premiers, quelque imparfaites que soient les sensa- tions qu'ils fournissent, sont utilisés par les animaux qui les possèdent; les seconds semblent n'avoir aucun usage et paraissent devoir être rangés dans la catégorie des organes devenus inutiles. De là, deux chapitres parfaitement distincts consacrés l'un à la vision chez les Chenilles, seules larves que j'aie étudiées à cet égard, et l'autre au rôle des ocelles frontaux chez les Hyménoptères, les Orthoptères et les Diptères arrivés au terme de leurs métamorphoses. Chapitre Vi. Vision chez les Chenilles. § 33. — Considérations générales, et historique. Les yeux des Chenilles découverts chez le Ver à soie par Malpighi (1) ont été signalés successivement chez d'autres espèces par Swamraerdam (2), par Lyonet (5), puis par une série de naturalistes plus modernes (4). (1) Malpighi. Dissertatio epistolica de Bombyce, p. 43. pi. I, fig. H, H. Lugduni Batavorum, t687. (2) SwAMMERDAM. Biblia naturae, pi. XXXIV, fig. 2. Leydae, 1757, (3) Lyon'kt. Traité anatomique de la Chenille qui ronge le bois de saule, chapitres IV et XVII. La Haye, 1762. (i) Quelques modernes que je ne citerai pas ont, chose à peine croyable, ignoré ou nié l'existence des yeux des Chenilles. ( 5") Ces organes, forl pelils, |)uis(|ii(', siiivanl Coinalia (1), les yeux l(s plus voliinnniiix du Ver à soie n'ont (jnedeux dixièmes de nnlliinèlre de (li;iint"'lre, sont tuiijotiis situés dans le voisinage des antennes. C'est là qu'on rencontre, de chaque côté de la tête, un petit grouj»' de six yeux, plus rarement de cinq, placés à une certaine distance les uns des autres. Leur structure étudiée successivement par Lyonet (2), Leydig(5), Landois (4), Thompson [.owne(5)etCarrière(G), peut être résumée comme il suit : sous une membrane chi- tineuse bombée vers l'extérieur, concave à sa face interne el divisée régulièrement en trois secteurs ayant chacun sa convexité propre, existent trois masses réfringentes lenti- culaires, supportées par trois cellules ou rétinophores allongées, munies d'autant de nerfs axiles et entourées d'une gaine de cellules pigmentaires. Comment faut-il interpréter celte structure qui, au pre- (1) CoRNALiA. Monographia ciel Dombice dcl Gclao, p, iOO. (Merao- rie del J. R. Istilulo lombardo di Scicnze, Lcttcre ed Arti, vol. VI, Milano. 18S6.) (2) Lyonet. Op. cit. p. 570. (5) Leydig. Tafeln zur vergleichtndm Analomie, pi. IX, fig. 5 el 6,Tùh'mgen, I86iel Das Augeder Gliedcrlhierc,p.ô7,Tùh'm^rn,iS6i. (4) Lanuois. Die liaupenaugen [Ocelli composite) (Zcitsch. f. wiss. Zoologie, Bd. XVI, I Heft, p. 27, 1866.) (5) Thompson Lownc. On Ihe Compnnnd-vision and the Morphology ofthe Eye in Itisecls (Transactions of ihe Liniiean Society of London, 2"^ séries. Zoology, vol. II, part 1 1, p. 416, pi. XLI, fig. 57, dccem- ber 1884). (6) Carrière. Die Sehorgane der Thicre, pp. 181 et 182. Mùnchen und Leipzig, 1885. ( 51 ) raier abord, semble différer beaucoup de celle de l'œil simple ordinaire (1)? Autant que je puis en juger, Landois et Thompson Lowne se trompent lorsqu'ils considèrent les yeux des Chenilles comme des ocelles composés [Ocelli composili Landois), c'est-à-dire comme des formes intermédiaires entre les yeux simples proprement dits et les yeux com- posés classiques. Carrière me paraît, au contraire, émellre une opinion plus rationnelle quand, se basant sur les données histologiques acquises jusqu'à présent, il n'y voit que de véritables yeux simples possédant ce qu'il appelle un cône cristallin fragmenté en plusieurs parties. En traduisant les expressions dans le langage de Patten, l'œil de la Chenille serait un œil d'une simplicité extrême, privé de lentille cuticulaire (2) et ne comprt^nant que trois rétinophores portant chacun leur bâtonnet ter- minal renflé ou même sphérique. Si cette conception était juste, aucune image des objets extérieurs ne se peindrait dans l'organe, dont le rôle se bornerait à permettre à l'animal de distinguer la lumière de l'obscurité. La suite de ce travail montrera si des obser- vations soignées et des expériences multiples vériûent l'hypothèse en question. En attendant, voici ce que mes prédécesseurs ont observé et les idées théoriques qu'ils ont émises. (1) Voyez pour la structure de celui-ci: 1" partie, § I. (2) L'absence de lentille cuticulaire ou cornéenne n'est pas un fait unique. Cette partie de l'œil peut même manquer dans des yeux composés tels que ceux des Crustacés araphipodes (Grammarus, Hyperia, PhronimUf etc.). ( 5:2 ; f.yoncl (1) atlrihiiail aux riicnillcs une distance de vision dislinclo assez grande, puisqu'il suppose que leurs courtes antennes servent à reeonnaîln' la nature des ohjets a trop près de leurs yeux pour pouvoir être aperçus. » C.-F.-C. KIoeman (2), le traducteur hollandais de Rosel, voulant s'assurer si les petites éminences convexes qu'il voyait sur les têtes des Chenilles étaient véritablement des yeux, les recouvrit de couleur à l'huile et crut constater que, dans cet état, les animaux opérés ne retrouvaient plus aussi bien leur roule. Cornalia, Landois et Maurice Girard (5) admettent que les larves de Lépidoptères ne distinguent que les corps très rapprochés, et le dernier ajoute : « une Chenille en marche devant qui on présente un objet, s'arrête, rebrousse chemin ou le contourne. » Enfin, V. Graber (4) a soumis des Chenilles de quatre espèces de Lépidoptères diurnes, Pieris cratnegi, Vanessa urlicae, Vanessa lo et Papilio xanthomelas, à sa méthode pholokinétique; il a trouvé ainsi que les larves essayées distinguaient la lumière de l'obscurité et se tenaient de préférence dans les régions éclairées. (1) Lyonet. Op. cit., p. 42. (2) Klkeman dans Rôsel, Die natuurlijkc Historié der Inseclen (édition hollandaise), ecrste dcel, II stuk, p. 488. Haarlcm en Amster- dam, 1764-1768. (3) Girard. Les Insectes, traité élémentaire d'entomologie, t. III, fascicule I, p. 87, Paris, 1882. (4) Graber. Grundlinien zur Erforschung des IlelUykeits und Farbensinncs der litière, p. 205 ù 216. Prag und Leipzig, 1884. (Graber a fait en outre une série d'expériences sur la perception des couleurs et de Tultra violet par les Chenilles ). (53) Les faits acquis se réduisent donc à peu de chose, et il est même étrange que l'on connaisse si mal les fonctions sensorielles d'animaux dont on élève annuellement des milliers d'individus pour l'industrie de la soie, et certaine- ment des centaines d^exemplaires pour les collections ento- mologiques. Mes expériences ont été effectuées sur les Chenilles des quinze espèces suivantes : Pieris brassicae, Bombyx neustria, Pieris napi. Bombyx quercûs, Smerinthus tiliae. Bombyx rubi, Chelonia caja, Pygœra bucephala, Liparis chrysorrhœa, Géométride indéterminé, Liparis salicis, Acronycta tridens, Orgya antiqua, Hadena persicariae, Hadena oleracea. Au début, je crus devoir rédiger séparément ce qui con- cernait chaque forme en particulier; cependant, en avançant dans cette étude, je ne tardai pas à constater que, sauf pour quelques détails, les phénomènes étaient si constants que je serais tombé dans des redites continuelles. Toutes les Chenilles que j'ai essayées et probablement toutes les Chenilles, en général, voient de la même façon et manifestent leurs perceptions visuelles à peu près de la même manière. J'avais donc à diviser mon sujet, non d'après les espèces ou les groupes, mais d'après les faits que j'observais et les méthodes employées. Ù""* SÉRIE, TOME XV. (34) <^ 54. — Allures ffénérales, rôle des antennes, rôle des poils. La plupart îles Chenilles déposées soit sur une table, soit sur le plancher d'une chambre bien éclairée, clierchenl instinctivement un objet qui leur permette de quitter le sol pour reuionler vers les branches ou les rameaux du végétal qui les nourrissait et qu'elles se ligurent exister dans leur voisinage (1). Aussi, tout en cheminant, redres- sent-elles de temps en temps la région ihoracique pour la balancer lentement de côté et d'autre en quête d'une surface verticale rendant l'ascension possible. Si la larve a été placée sur une baguette horizontale supportée, par exemple, en son milieu, par une tige métallique mince, elle parcourt toute la longueur du sup- port, puis, arrivée à l'une des extrémités, elle redresse encore une fois la partie antérieure du corps, soulevant même tous les segments qui ne sont pas soutenus par les (1) Une exception remarquable est présentée par les Clieniiles souterraines et se nourrissant de racines des Noctuelles du genre Ayrotis {A . Segetum et A. exclamalionis). Poussées par rinstinct, elles ne cherchent jamais à s'élever, mais toujours à descendre; elles s'insinuent dans toutes les fentes qu'elles rencontrent et, arrivées au bord d'une table ou à l'extrémité d'une baguette horizontale, au lieu de balancer la moitié antérieure du corps, d'hésiter et de revenir sur leurs pas, comme les Chenilles ordinaires, elles se laissent immédia- tement choir à terre. Ces mœurs si spéciales ne m'ont pas permis d'utiliser les Chenilles à.' /i gratis dans mes expériences. ( 3-5 ) paltes adhérentes (fausses pâlies des enlomologisles). Elle oscille ainsi dans divers sens avec plus de vivacilé encore que sur une surface plane. Ces allures familières à lous les lépidoplérologisles el dont j'ai tiré parti, coninne on le verra plus bas, rappellent invinciblement les gesles d'un aveugle ou d'un homme dont on a bandé les yeux et qui, les bras étendus, tourne sur lui-même en cherchant à rencontrer la muraille ou le meuble qui doit guider ses pas incertains. Y voyant mal, les Chenilles utilisent un autre sens que la vue, le sens du toucher, très développé chez elles, en partie localisé dans les antennes et au service duquel beaucoup de ces larves ont encore des poils avertisseurs. Je viens de dire que le toucher est partiellement localisé dans les antennes; en effet, toute Chenille qui chemine soit sur un plan, soit sur un rameau, n'effectue, pour ainsi dire, pas un pas en avant sans tâtonner, sans palper si l'on aime mieux cette expression, à l'aide de ses courtes antennes, la surface sur laquelle elle se meut. Tantôt ces tâtonnements se pratiquent d'une façon en quelque sorte discrète, tantôt l'animal, comme la Chenille de Pieris brassicae, par exemple, porte alternativement la tète à droite et à gauche d'un mouvement assez rapide, ayant l'air de baltre la mesure. Rien n'est si facile que de voir le jeu des antennes et de se convaincre de leur emploi continuel comme organes tactiles. Il suffit, pour cela, d'élever assez haut le support sur lequel la Chenille progresse et de se servir d'une loupe pour examiner les appendices céphaliques. On observe ainsi que les Chenilles se comportent à peu près à la façon des Iules el des Glomeris, dont j'ai décrit les allures dans les paragraphes 6 et 7 de la première partie. ( TiG ) Un cerlain nombre de Chenilles sonl nues et, comme on le comprendra hienlôl, sonl les moins liicn pailagées. D'autres, c'est-à-dire le plus grand nombre de ces larves, ont la peau garnie de poils dont je vais expliquer l'nj-age. Prenons comme exemple la Chenille de la Chelotiia caja, Chenille velue type, vulgairement appelée oursonne, couverte d'une épaisse (oison dont les poils atteignent 12 à 13 millimèhes de longueur et qui, dès qu'elle est in(|uiétée, se roule sur elle-même en spirale. Opérons sur un individu calme, posé sur une table ou sur une leuille : nous pourrons constater que des attou- chements répétés des poils de la région postérieure du corps excitent simpleuienl la Chenille à marcher, tandis que si nous touchons légèrement les poi.ls des anneaux antérieurs, l'Insecte hésite ou s'arrête, et que si notis les touchons plus lorl l'animal s'enroule immédiatement. Il y a donc, chez les Chenilles, des poils spécialement tactiles, fournissant à ces êtres des sensations plus précises que la plupart des poils du revêtement général {]). Afin d'acquérir une notion nette à ce sujet, il est utile de s'adresser à des Chenilles dont les poils sont moins (i) On comprend que je n'ai nullement la prétention d'avoir découvert les poils sensitifs des Artliropodes. Ceux-ci, observés une des premières fois par Fr. Lcydig en 1851, sont donc connus depuis longtemps. L'intéressant mémoire de H. Viallancs, liechcrches sur l'histologie des Itisectes (Ann. des se. nat. zool., bS' année, VI<= série, t. XIV, p. 27, 1882), contient sur cette question un historique bien fait. Ce que je crois signaler ici conimc neuf, c'est l'existence, parmi les groupes de poils qui revêlent les Chenilles, de bouquets spéciale- ment tactiles destinés à renseigner nettement la larve sur la présence de corps situés dans son voisinage. ( 57 ) abondaiils que chez les Chelonia caja, bumbyx quercûs, B. riibi, etc. La Chenille du B. neustria est, à cet égard, fort intéressante à étudier. Quoique peu velue, elle porte des bouquets de poils bien visiblrs dont on peut analyser l'excitabilité en quelque sorte séparément. Les poils les plus sensibles, qui ont ici près d'un centi- mètre de long, avoisinent encore une fois la tête et sont principalement localisés sur le deuxième segment. L'at- touchement le plus léger de ces poils suffit pour que l'Insecte tourne immédiatement la lèle du côté touché. Les deux groupes de poils en forme de cornes qui gar- nissent le segment prothoracique des Chenilles d'Orgya et qui rendent ces larves si facilement reconnaissables, jouent absolument le même rôle. Ici encore, on peut s'assurer que l'attouchement de la brosse postérieure et des brosses dorsales occupe peu l'animal, tandis que le contact d'un corps étranger avec les pinceaux antérieurs attire son attention d'une façon particulière. Les poils tactiles des Chenilles pour lesquels je propose le terme de poils avertisseurs font l'office des poils de moustaches des Chats et d'autres Mammifères nocturnes; ils avertissent en effet les Chenilles de la présence d'objets situés à une certaine distance de leur tête. Ainsi, il arrive fréquemment qu'un de ces Insectes circulant sur une table à la recherche d'un support permettant l'ascension passe, sans la voir, à côté d'une baguette maintenue verticale- ment; mais si l'on fait en sorte que la Chenille frôle la baguette de l'extrémité de ses poils avertisseurs, jamais elle n'hésite; elle s'arrête aussitôt, courbe le corps du côté touché, palpe la baguette au moyen de ses antennes, puis commence à monter. Autre cas : une Chenille nue, telle que celle du Smerin- (38) t/uis liliœ, par exemple, qui piiicourl ii(ie sin lace semée (J'obslacles, comme le pelil labyriiilhe décrit dans la pre- mière partie (^ 4, pi. I, (ig. 6), aborde stupidement cbaciine des barrières et ne lève souvenl la tète en siyiie d'atleiilion qu'à un demi-cenlinjètre de la lame de carton; tandis qu'une Chenille munie de poils sur les parties du corps voisines de l'extrémité cépiialique se comporte autrement. Presque toujours avertie à temps de l'existence d'un obstacle, elle se détourne plus ou moins vivement et longe parfois pour les contourner des objets que la Chenille nue, hésitante, examinerait lentement en palpant. J'insiste sur la fonction des poils avertisseurs des seg- ments antérieurs des Chenilles, surtout à cause des illu- sions qu'ils peuvent donner à l'observateur; Le naturaliste qui n'aurait étudié qu'une Chenille velue à |)oils très longs pourrait attribuer aux larves de Lépidoptères une vue beaucoup meilleure que celui qui n'aurait examiné qu'une Chenille rase; alors que la distance de vision dis- tincte des deux Insectes est, en réalité, sensiblement la même. § 35. — Façon de se comporter vis-à-vis des obstacles. Placées dans le petit labyrinthe dont les barrières blanches, noires et brunes n'ont qu'un centimètre de hau- teur (première partie, pi. I, li.s;. 6), les Chenilles ne voient jamais qu'il existe entre ces petits obstacles de larges solutions de continuité de plusieurs centimètres permettant à tout être doué d'une vue passable d'arriver rapidement à la périphérie. Elles marchent toujours, en aveugles, sur l'obstacle situé devant elles et ne s'aper(;oivenl pas un ( 59 ) instant plus tôt de sa présence, que cet obstacle soit blanc et vivement éclairé, ou qu'il soit d'un noir profond et à contre-jour. Comme je l'ai dit dans le paragraphe précédent, les Chenilles pourvues de poils avertisseurs sont informées qu'elles vont se heurter dès que les extrémités de ces poils rencontrent la barrière. Les autres, ou Chenilles nues, n'ont la notion de l'existence d'un obstacle peu élevé, en travers de leur route, que lorsqu'elles sont tout près de celui-ci. Tantôt elles le touchent de la tête {Chenilles de Hadena persicariae), tantôt, ce qui est assez fréquent, elles ne manifestent une certaine attention qu'à un demi-centi- mètre seulement de la surface. Elles palpent l'obstacle, montent dessus et redescendent parfois de l'autre côté. Le plus souvent, elles longent toute la crête de la petite barrière et, arrivées à l'une des extré- mités, présculenl les signes de la plus grande indécision, balançant la partie antérieure de leur individu à droite et à gauche et ne voyant pas, encore une fois, que le sol est à un centimètre plus bas. Cesobservations, que j'ai fréquemment répétées, toujours avec des résultats analogues, indiquent déjà que la vue est fort mauvaise et que la perception des objets de dimensions restreintes ne se fait qu'à une petite distance. Mais il ne faudrait pas en déduire que les larves de Lépidoptères ne peuvent avoir la notion vague de la présence de corps volumineux, tels qu'un arbre, un rocher, un mur, etc., dont elles sont éloignées de quelques décimètres. Ainsi, par exemple, la Chenille de Chelonia caja qui marche vers de petits obstacles d'un centimètre seulement de hauteur jusqu'à les rencontrer de l'extrémité de ses poils, s'arrête déjà spontanément à 2 V2 ou à 5 centimètres (40) d'obslacles plus élevés, comme une boîle de iO cenlimèlres de Iiaiiti'ur, une grosse règle de 5 cenfinièircs d'épais- seur, clc, el cela sans quj l'étendue de l'onjhre portée par l'objet ail d'influence appréciable. La même Cbenille placée sur un raniciii iiorizontai, el cberchanl un nouveau point d'appui, ne voit pas une mince baguette verticale que je liens à 2 ou 5 centimètres de sa lèle, mais elle a parfaitement conscience de la pré- sence du bras auquel est suspendu cette baguette, el c'est vers lui qu'elle étend de toutes ses forces la partie anté- rieure du corps, bien que la distance soit, au minimum, cinq fois plus considérable. Une Cbenille de liombyx neustn'a, parvenue au sommet d'un bâton vertical, ne voyait pas non plus une petite baguette qu'on lui offrait à la faible distance de 3 cenli- mèlres, el, cependant, elle dirigeait constamment la région antérieure de son individu vers mon corps dont elle était éloignée de 40 centimètres environ, Od remarquera qu'il n'y a dans tout cela que perception à dislance de l'existence de grandes masses et non vision de la forme des objets dans le sens propre. Le fait qu'une Cbenille prend le bras ou le corps de l'observateur pour une branche ou pour un arbre le prouve assez pour qu'il ne faille pas insister (1). (1) Ces méprises de la part d'Insectes qui voient mal sont peut- être plus fréquentes qu'on ne le pense. Les Fourmis ont la vue mau- vaise et A. l'orel, leur savant historien, raconte dans Les fourmis de la Suisse (Além. cour, par la Soc. iielvétique des se. nat., p. 120, en note, 1874) comment des Lasitts fuliginosus qu'il avait déposés dans une allée le prirent probablement pour un arbre, le suivant en ( 41 ) § 56. — Mesure de la dislance de vision distincte. Le procédé bien simple que j'ai employé pour détermi- ner approximalivemenl la dislance de vision distincte des Chenilles est le même que celui dont j'ai fait usage pour les Iules parmi les Myriopodes (première partie, § 6). Il est, je crois, le seul qui puisse fournir des indications passables. Une mince baguette horizontale d'une vingtaine de cen- timètres de longueur est traversée, en son milieu, par une forte épingle enfoncée jusqu'à la tête. L'épingle elle-même est implantée dans le bouchon d'un petit flacon assez lourd pour que le système ne se renverse pas facilement (première partie, pi. I, fig. 7). Ce support étant placé sur une table voisine d'une fenêtre ayant vue sur de grands espaces et laissant, par conséquent, pénétrer une lumière diffuse vive (1),je dépose une Chenille sur la baguette. Spontanément, ou après quelques excitations, l'Insecte atteint bientôt l'extrémité du rameau et, n'y restant fixé que par les pattes postérieures adhérentes, balance dans divers sens toute la moitié antérieure du corps à la recherche d'un nouveau point d'appui qui lui permette de quitter l'insirumenl. C'est l'instant que je choisis pour lui colonne l'espace de .*i mètres, ctiangeant de direction quand il en changeait lui-même, jusqu'à ce que l'auteur les eût menés ainsi au voisinage d'un bosquet. A partir de l'instant où elles eurent trouvé les buissons véritables, les fourmis cessèrent de faire attention à l'arbre imaginaire. (1) J'évite toujours la lumière solaire directe. ( '^-^ ) présenh'i-, soil horizoïUaN'iucnt, soil viMlicalemenl, le bout d'une autre baguelle tenue ù la main. La baguette mobile a une trentaine de centimètres de long, afin que la Chenille soit le n»oins possible inlluencée par la masse du bras et de la main de l'observateur; son diamètre n'est que de 5 millimètres, encore une fois pour éviter les erreurs résultant de corps volumineux. On commence par mettre la baguette à 5 ou 4 centimè- tres de la tète de la Chenille; puis on la rapproche succes- sivement jusqu'à ce que, par tâtonnement, on ait trouvé la distance où l'objet paraît vu; l'animal portant alors le corps de ce côté et faisant des efforts manifestes pour atteindre le support nouveau qu'on lui tend. En éloignant la baguette, on peut déterminer aussi, d'une façon approximative, la distance où l'Insecte cesse de l'apercevoir. Kniin, en recommençant un nombre de fois suffisant des essais de ce genre, on finit par mesurer la dislance de vision distincte à o millimètres près. 11 est bien entendu qu'il faut, autant que possible, se prémunir contre les erreurs et les illusions. Ainsi, la Che- nille portant la tête de côté et d'autre, on évitera de pren- dre pour un mouvement voulu ce qui n'est dû qu'au hasard, en profilant du moment où l'animal tourne la tête à gauche, par exemple, pour présenter la baguette au groupe droit de ses yeux, etc. Les Chenilles très velues présentent ici un inconvénient inévitable. Comme je l'ai déjà dit, elles tournent immédia- tement la tète vers tout objet qui frôle les longs poils que portent leurs premiers segments et, dans ces circonstances, il est impossible de déterminer si la distance de vision distincte n'est peut-être pas plus courte que la longueur de ces poils. Cependant les valeurs que j'ai obtenues pour (45) toutes les Chenilles essayées sont si voisines les unes des autres, qu'il est peu probable que les formes velues m'aient donné des résultais faux. Voici, du reste, les distances de vision distincte obser- vées : Pieris brassicae 1 centimètre. Pieris napi entre i et 1 » Smerinthus tiliae 1 » Chelonia caja 1 » Liparis chrysorrhœa entre 5 et 1 » Liparis salicis entre 1 et 2 » Orgya antiqua entre ^ et 1 » Bombyx neustria entre 1 et 2 0 Bombyx quercùs t " Bombyx rubi t » Pygœra bucephala t " Géométride indéterminé 1 » Acronycta tridcns entre ^ et t ? » Hadena pcrsicariae entre i el i » Hadena oleracea entre 1 et 2 » Ces distances toujours très faibles sont donc, le plus généralement, voisines d'un centimètre. Pour la plupart des espèces que j'ai étudiées, la vision d'une baguette de 5 millimètres de diamètre devient extrê- mement douteuse à 2 centimètres. Enfin, jamais aucune de mes Chenilles n'a vu la baguette ou un autre corps de petites dimensions lorsque la dislance atteignait 3 centi- mètres. La vue est par conséquent fort courte; mais le fait bien démontré que les Chenilles constatent, à l'aide de leurs yeux, l'existence d'un objet de dimensions restreintes, lorsque celui-ci est à peu près à un centimètre de leurs ( ii) organes visnols, tandis que les Iules (première |)artie, §6), placés dans les mêmes conditions el soumis exactement aux mômes essais, ne distinguent rien du (oui, nous montre que les Chenilles sont mieux douées et nous auto- rise, jusqu'à preuve du contraire, h admettre, chez elles, la formation d'une image rétinienne et, par suite, une vision véritahle. Bien que l'odorat semble très développé chez les animaux en question, la brièveté des antennes (I) est probablement cause qu'ils n'utilisent ce sens que pour le choix de la nourriture el qu'ils ne savent pas l'employer, comme sens directeur, pour se porter d'un peu loin vers im objet déter- miné à surface restreinte. Je me suis assuré de la chose chez la Chenille du Bom- bijx neiislria. Quand je lui présentais à 5 centimètres de distance un rameau frais, dépourvu de ses feuilles et pro- venant du poirier sur lequel elle venait d'être capturée, cette larve s'arrêtait aussitôt; avertie par l'odorat, elle dressait la moitié antérieure du corps, mais elle ne parve- nait pas à déterminer la situation exacte du rameau el se tournait souvent d'un côté tout opposé. Celte constatation et, de plus, la précaution que j'ai prise de n'employer dans mes expériencesque des baguettes de bois vieux et sec, nie permettent de croire que les résultats n'ont pas été faussés par le secours que les Chenilles auraient trouvé dans un sens plus développé que le sens visuel. {{) Ne pouvant entrer ici dans de longs développcnients, je me bornerai à rappeler que l'ensemble des recherches récentes démontre que le sens olfactif est surtout localisé dans les antennes, chez les Insectes et les Myriopodes. ( 45 ) J'ajouterai, en terminant, qu'aucune Chenille ne mani- feste par des signes extérieurs qu'elle perçoit les mouve- ments des corps qui se déplacent dans son voisinage à une distance plus considérable que la dislance de vision distincte. A moins que l'on n'agite l'air d'une manière un peu notable, on peut mouvoir n'importe quel objet autour d'une Chenille sans qu'elle paraisse s'en apercevoir. g 57. — Résumé des résultats fournis par les Chenilles. Bien que modestes, les recherches qui précèdent me semblent remplacer par des faits positifs les notions théo- riques vagues émises jusqu'à présent. Je résume les conclusions comme il suit : i° Ou bien la structure des yeux des Chenilles est encore imparfaitement connue, ou bien les déductions basées sur celle structure sont en partie fausses, car ces yeux ont un rôle plus important que la simple distinction entre la lumière et l'obscurité. Les Chenilles voient, mais voient mal; 2° Ainsi que le supposaient Cornalia, Landois et Maurice Girard, la distance de vision distincte est courte. D'après mes observations, cette distance est généralement voisine d'un centimètre; 3° A des distances plus considérables, les Chenilles peuvent percevoir l'existence de grandes masses; cepen- dant elles n'en discernent pas la nature; c'est-à-dire qu'elles ne voient plus, dans le sens exact du mot; A" Elles ne perçoivent pas les mouvements des corps qui se déplacent dans leur voisinage à une distance supé- rieure à celle de la vision distincte; ( 4^> ) 5° Beaucoup do Chenilles plus on moins velues porlenl, sur les premiers segments, des poils lacliles qui les aver- tissent immédiatement de la présence des objets que les extrémités de ces poils viennent frôler; 6" Toutes les Chenilles se servent constaïunieiit de leurs antennes pour explorer la surface du support sur lequel elles cheminent et celle des corps qu'elles rencontrent pendant la progression. Chapitre VII. Rôle des ocelles frontaux chez les Insectes parfaits. § 38. — Historique (1). Il y a près d'un siècle et demi que les naturalistes se demandent quel peut être l'usage des yeux simples géné- ralement au nombre de trois qui, chez beaucoup d'Hymé- noptères, d'Orthoptères, de Névroptères, d'Hémiptères et de Diptères à l'état parfait, forment un petit groupe entre les deux yeux à facettes. Des expériences que je résumerai (1) Chez quelques Insectes parfaits de l'ordre des Orthoptères (certains Acridiens et les Blattes) les yeux simples frontaux sont rudimentaires et constituent des organes que J. Carrière {Zoologi- scherAnzeiger, pp. 146 et 496, 1886) etFr. Leydig(j6id.,p.537, 1887) comparent à des boutons sensoriels. Il est évident qu'il ne s'agit pas de formations incomplètes de ce genre dans le travail actuel. Sauf peut-être l'Oedipoda cocnilescens (§ 42), les Insectes qui ont servi à mes expériences possédaient des ocelles véritables. (47) plus loin furent effectuées à diverses époques; mais le problème restait posé et, récemment (1886), A. Forel disait : « L'utilité des ocelles frontaux est encore une B énigme pour moi chez les Insectes qui sont pourvus » d'yeux composés. » Le procédé conduisant à la solution de la question paraît cependant bien simple et plusieurs observateurs ont eu l'idée de couvrir d'un enduit opaque, tantôt les yeux composés, tantôt les ocelles frontaux, afin de déterminer ensuite, par l'exatnen des allures des animaux opérés, laquelle des deux espèces d'organes est indispensable. Fj'origine de cette méthode doit être cherchée dans les expériences de R. Hooke (1), qui détruisait les yeux, et de Swammerdam (2), qui les enduisait de couleur à l'huile. Ces deux auteurs n'opérèrent que sur les yeux composés dont ils voulaient démontrer le caractère d'organes visuels; cependant leurs essais inspirèrent à Réaumur (5) la pensée de supprimer aussi les yeux simples. Hooke et Swammerdam constatèrent que les Mouches et d'autres Diptères indéterminés chez lesquels ils avaient détruit ou enduit les yeux à facettes, se comportaient en aveugles. Réaumur fil ses principales expériences sur des Abeilles dont il couvrait les yeux à l'aide d'un vernis (1) Hooke. Micrographia, or some physiological Descriptions of minute Boclies made by magnifying Classes, wilh Observations and inquiries thereupon, London 1665 (je n'ai pas pu me procurer cet ouvrage). (2) Swammerdam. Biblia naturae, édition de Leyde, t. II, Tracta- tus de apibus, p. 501, 1738. (3) Réaumur. Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, t. V, Vl« Mémoire, pp. 287-289, Paris, 1740. (48) rouge inl(Mce|>lanl i;i lumière. Ses observations ne sont exodes qu'en partie; ainsi, il vit des Abeilles n'ayant que les yeux simples seuls intacts s'élever verticalement à une grande liauleur, ce qui est conforme aux expériences des modernes; mais il admit d'autre part que les individus ne possédant plus que l'usage des yeux composés avaient perdu, jusqu'à un certain point, la faculté de se diriger, ce qui est faux. On trouve, dans Cuvier (I), l'indication de quelques essais semblables dont il ne cite pas l'auteur et qui furent faits sur des Libellules et sur des Guêpes. J'y relève encore une fois ce détail caractéristique que la Guêpe à laquelle on n'a laissé que les ocelles frontaux s'envole verticalement à perte de vue. Vient ensuite Marcel de Serres (2). Ses expériences portèrent sur des Hyménoptères des genres PolisteSj Vespa, Xylocopa, Apis, Philanthtis, Scolia, et sur des Orthoptères qu'il ne désigne pas génériquement. Les Insectes qu'il priva de leurs yeux simples n'en parurent guère gênés et se conduisirent à peu près comme des indi- vidus normaux. Ceux chez lesquels il annula, au contraire, l'usage des yeux composés tournaient en tous sens, sans pouvoir se diriger, se heurtant contre les murs ou contre d'autres obstacles. Marcel de Serres ne signalant pas le fait étrange du vol vertical, je le soupçonne d'avoir opéré dans une chambre et non à l'extérieur. (1) CuviER. Leçons (Tanatomie comparée, t. II, p. 442, Paris, an VIII (1799). (2) Marcel de Serres. Mémoire sur les yeux composés et les yeux lisses des Inseclcs, etc., p. 90, Montpellier, 1815. ( 49) Dugès(l), qui dit avoir effectué de nombreux essais, ne cite cependant, en fait d'Insectes, que des Guêpes, des Sauterelles (2) et des Mantes. Ses conclusions sont aussi que la suppression des ocelles frontaux semble n'avoir qu'une influence insignifiante sur la vision. En 1878, A. Forel (3) reprit cette question intéressante et l'éludia avec son habileté bien connue. 11 vit les Guêpes, les Bourdons, les Fourmis, privés des yeux simples seuls, se comporter sur le sol et pendant le vol comme des ani- maux intacts; mais les choses se passèrent tout autrement lorsque ce savant supprima les yeux composés chez des Caliiphores, des Lucilies, la Plusia gamma, des Bourdons et des Guêpes, en enduisant ces organes d'un vernis opaque. Non seulement les Insectes devinrent incapables de se diriger et offrirent des allures singulières; mais, fait exces- sivement important, des Caliiphores, la Plusia gamma, un Bourdon, lancés en l'air, volèrent vers le ciel, soit directe- ment, soit en décrivant une hélice et s'élevèrent à une hauteur telle qu'on finit par les perdre de vue. (i) DuGÈs. Observations nur la structure de l'œil composé des Insectes (Annales des se. nat., i" série, t. XX, p. 54i, 1830). Id. Traité de physiologie comparée, t. I, pp. 322-523, Paris, 1838. (2) Les véritables Sauterelles (ZLoci des Calli- phorcs dont les yeux ont été incisés ronstrastent fortement avec celles des Diptères de même espèce dont les yeux sont seuletnent noircis. La conclusion est évidcninicnt lu même que celle que j'ai formulée au sujet des Eristales (voir plus haut. II, a.) C. LÉPIDOPTÈRES DUREES. Expérience en plein air (jardin botanique de Gand). Les Lépidoptères diurnes n'ont pas d'ocelles frontaux (1), mais le résultat de la suppression des yeux composés n'en est pas moins fort curieux à constater, puisque ces ani- maux se trouvent alors aussi aveuglés que les Hyménop- tères et les Diptères dont il vient d'être question. a. Vanessa urticae. Yeux composés noircis (2). (Sept individus.) Tous partent verticalement et montent à perte de vue en volant un peu en zigzag. Celte façon de se comporter est entièrement différente de celle que l'on observe chez les Vanesses de l'ortie intactes ; celles-ci lâchées fuient à peu près horizontalement. 6. Pyrameis atalan'ta. Yeux composés noircis. (Quatre individus.) Le premier s'élève à 6 ou 7 mètres, puis retombe sur les plantes. Les trois autres volent verticalement en zigzag et dépassent bientôt les cimes des plus hauts peupliers et les toitures des usines voisines. (1) Les Lépidoptères diurnes n'ont jamais d'yeux simples, sauf, d'après Scuddcr, un Hespérien du genre Pamphila qui en possède deux. Toutes les Noctuelles auraient deux ocelles frontaux. (2) Les Vanesses ne supportent pas l'opération de l'incision des cordons nerveux optiques; tous les individus essayés à cet égard tombent sur le côté, après quelques zigzags j jamais ils ne s'élèvent. (63 ) C. PlERIS NAPI. Yeux composés noircis. Yeux coniposés incisés. (Quatre individus.) Tous les (Cinq individus.) Deux des quatre partent dès qu'ils sont exemplaires décrivent des zigzags lâchés et s'élèvent à peu près et retombent constamment sur le verticalement à une grande hau- sol. Les trois autres s'élèvent en teur. hélice, l'un à une assez grande hauteur; un second, arrivé à sept mètres d'élévation, redescend ; enfin le troisième commence à descendre dès qu'il a atteint cinq mètres. En tenant compte du trouble grave déterminé par la section des cordons nerveux, on peut encore une fois considérer les résultats, à l'air libre, fournis par les deux méthodes, comme très analogues. § 41 . — Causes du vol ascendant chez les Insectes aveuglés. L'ensemble des expériences qui précèdent noet donc hors de doute que les Insectes ailés, complèleinent aveuglés et lâchés à l'air libre, s'élèvent en général verlicalemcnt, au lieu de fuir dans une direction soit horizontale, soit oblique, comme les individus dont les yeux ont été respectés. Quelle est la cause de ce vol anormal ascendant? A. Forel insiste quelque peu, dans son travail, sur ce fait que les animaux dont il avait verni les yeux composés allaient se heurter contre les murailles ou contre le sol et que ce n'était qu'après plusieurs chocs répétés, ou même, après avoir été lancés à la main, qu'ils s'envolaient vers le ( «4) ciel. Il (Ml (Irdiiil IVxplicalion suivante du vol veilical : c Jetés en l'air, ils soûl inslinclivement poussés à voler, p m;iis no voyant rien, ils volent jusqu'à ce qu'ils vien- ï nciU à s(; heurter à un objet, c(î (]ui n'aiiive pas quand B ils volent en haut (1). » Cette hypotjjèse serait acceptable si tous les Insectes se comportaient de la façon admise par Forel. Or, rien n'est moins exact : pourvu qu'on les ait maniés avec assez de précautions pourne pas les froisser, les grandes Éristales, les Hél()[)hiles, les grands exemplaires de Sarcophages et de Calliphores, les Abeilles, les Crabro, les Vanes'^es et les Piérides dont les yeux sont noircis, partent immédiatement et sans hésitation vers le haut, dès quon écarte les doigts qui les retenaient. Les Bourdons débutent souvent par tomber sur le sol; mais ils s'envolent ensuite spontané- ment ou après avoir été un peu excités à l'aide d'une baguette. Les choses se passent identiquement pour les fnsectes qui, supportant l'incision des yeux, ont été opérés d'une façon assez adroite pour que les cordons nerveux optiques seuls fussent coupés sans que les centres nerveux sus- œsophagiens aient été altérés. Jamais dans aucune des expériences citées plus haut et dans aucune de celles dont il sera question ultérieurement, je n'ai été obligé de lancer un Insecte en l'air. Le fait que des exemplaires aveuglés, après s'être élevés à une certaine hauteur à l'air libre, redescendent s|)onta- nément; enfin les allures des Éristales ou des Calliphores (I) Forel. Expériences et remarques criliques, efe. (première partie), op. cit., p. 2i. ( 6o ) ayant les yeux incisés et qui, lâchés dans une chambre, ne se heurtent que dans leurs évolutions au plafond et, partout ailleurs, sur le parquet, sur les murailles, etc., se posent doucement et sans choc: tout cela indique qu'il faut cher- cher plus loin l'explication du phénomène. A l'hypothèse de Forel, inconciliable avec un grand nombre d'observations, j'en substituerai une autre qui mérite, me semble-t-il, une attention sérieuse. Ainsi que je l'ai déjà rappelé (!'* partie, Vision chez les Myriapodes, § 4), V. Graber a prouvé expérimentalement que les perceptions dermatoptiques, ou perceptions de la lumière par la surface des corps, dont il avait reconnu l'existence chez le Ver de terre et chez le Triton crislatus existaient aussi chez la Blatta germanica aveuglée, par conséquent chez les Insectes (1). Moi-même, j'ai observé la sensibilité pour la lumière des Myriopodes normalement dépourvus d'yeux [Cryptops, Geopliilus, Blaniulus (2); enfin, A. Forel s'est occupé de la question à propos des Fourmis et a trouvé que les perceptions dermatoptiques de ces Hyménoptères paraissent faibles (3). L'homme ayant les yeux fermés perçoit un peu la lumière du jour au travers de la peau des paupières; beau- coup d'Arthropodes, grâce à la translucidilé de leur enve- loppe cutanée, perçoivent probablement cette même (t) Graber. Grundlinien zur Erforscfiung des Helligtceits-und Farbensinnes der Thiere. Prag und Leipzig, 1884. (2) Voyez : première partie §§ i et 6, puis Journal de l'Analomie et de la Pliysiologie normales et pathologiques, t. XXII, septembre, octobre 1886; enfin Comptes rendus de la Société entomologique de Belgique 1" octobre 1887. (3) Forel. Expériences et remarques critiques, etc., op. cit. (deuxième partie), conclusions de la page 174. 5"* SÉRIE, TOME XV. ^ ( 66 ) lumière au travers de la peau de la presque lolalilé de leur individu (1). De lu à conclure que les Abeilles, les Bourdons, les Calli- phores, les Érislales, les Hélophiles et les Lépidoptères, dont Forel et moi nous noircissions ou nous détruisions les veux, percevaient plus ou moins la lumière par la surface générale du corps, il n'y a évidemment qu'un p;)s. Si l'on se rappelle que les Insectes ailés intacts, lâchés dans une chambre où le jour ne pénètre que par une ouverture restreinte, volent vers cette ouverture (2), ce qui veut dire qu'ils se précipitent instinctivement vers l'endroit d'où émane la lumière; si l'on se rappelle aussi que les Érislales et d'autres Diptères, chez lesquels, par le noircissement des yeux, on a aboli la vision proprement dite, sans supprimer entièrement l'accès d'une petite (1) La première préparation microscopique venue de rcnveloppc tégumcntaire d'un insecte, en montrant que les couclics chitineuses sont généralement très translucides, permettra de comprendre qu'une notable quantité de lumière puisse venir exciter le riche réseau nerveux situé sous les cellules chitinogènes. Et qu'on ne s'imagine pas qu'il faille des préparations clarifiées à l'essence de girofle et montées au baume; un lambeau de légument frais pris même sur un de nos grands Coléoptères, par exemple sur les hanches de troisième paire du Dytiscus marginalis et examiné immédiatement à sec, laisse voir, par transparence, les cellules chitinogènes sous-jacentes avec leurs contours et leurs noyaux. Chez des Coléoptères plus petits, on peut voir, au travers de fragments de la peau, des éléments encore plus profonds, tels que des faisceaux musculaires dont on distingue le strié transversal. Ceci dit pour écarter une fois pour toutes une objection sans aucune valeur. (2) Voyez ma Notice préliminaire (Bull, de l'Acad. roy. de Belgique, o« série, t. X, n» 8, 1885; puis le § 43 de la troisième partie actuelle; enfin la quatrième partie, où il sera encore question d'expériences de ce genre. I ( «7 ) quantité de lumière aux organes visuels, tinissenl fréquem- ment par aboutir aux fenêtres d'une chambre ordinaire; ce qui signifie que, même dans ces conditions défavorables, ils se dirigent du côté où l'éclairage est le plus intense; si on fait attention que les Arthropodes réellement aveuglés n'ont plus, en fait de sensations lumineuses, que des sen- sations dermatoptiques, et si, enfin, on remarque que, dans les circonstances ordinaires, à l'air libre, la lumière vient d'en haut, on est bien tenté de croire que c'est l'éclat du ciel qui pousse l'Insecte privé de vision à s'élever conti- nuellement jusqu'à épuisement de force musculaire. Prévoyant que cette hypothèse soulèvera des objections, je vais essayer de répondre à celles qui paraissent les plus sérieuses. 1° Comment se fait-il que les Insectes réellement aveu- glés par la destruction des cordons nerveux qui se rendent aux yeux, lâchés dans une chambre, ne volent pas vers les vitres et s'élèvent souvent verticalement pour tournoyer au plafond? La réponse à la première partie de la question est celle-ci : le jour qui règne dans une chambre est incom- parablement plus faible que celui qui règne à l'extérieur; c'est pour cela que les vitres d'une fenêtre sans rideaux vues du dehors à quelques mètres de dislance paraissent noires. Il en résulte probablement que les perceptions dermatoptiques deviennent insuflisantes pour amener dans le vol une direction déterminée (1). (d) Le lecteur voudra bien remarquer que dans mes diverses expériences sur les perceptions dermatoptiques des Myriopodes aveugles, Tappareil était placé tout près des vitres de façon à recevoir la lumière diffuse en plein. Les Insectes aveuglés, au con- traire, étaient lâchés au fond de la chambre, à 4 mètres environ des fenêtres; ce qui constitue des conditions fort différentes. ( 68 ) Quant à la deuxième partie de la question, il m'est impossible de donner d'explication satislaisante, parce que des Insectes intacts et voyants se comportent de la même manière, les uns d'une façon à peu près constante, comme les Libellules, qui, à cet égard, désespèrent l'expé- rimentateur en ballant le plafond de la chambre pendant des quarts d'heure entiers et avec tant de force qu'elles détachent des parcelles de crépi; d'autres, fréquemment, comme les Lépidoptères diurnes, aussi insupportables, alors, que les Libellules; d'autres, enhn, à l'état d'individus isolés, certains exemplaires ô'Eristalis lenax n'ayant subi aucune mutilation, refusent de faire autre chose que de tournoyer au plafond de l'appartement et doivent être id rejeiés comme étant impropres aux expériences. 2° Pourquoi, demandera-t-on, de nombreux Insectes, tels que les Calliphores, les Lucilies et les Muscides en général, ayant les yeux noircis et lâchés à l'air libre, ne s'élèvent-ils pas toujours à une hauteur considérable et retombent-ils souvent sur le sol ou sur les plantes, alors que les perceptions dermatoptiques existent pour eux comme pour les autres? Le phénomène que présentent les Muscides, qu'on retrouve chez les petits Syrphides et que nous offriraient probablement tous les Insectes de petite taille n'a, je crois, d'autre cause qu'un déplacement du centre de gravité. Dans une nolice intitulée : Recherches expérimentales sur la position du centre de gravité chez les Insectes (1), J'ai prouvé autrefois qu'on peut déterminer l'emplacement de ce centre avec assez d'exactitude et j'ai a[>pelé l'atten- tion des naturalistes sur l'importance que présente la (1) Archives des sciences physiques et naturelles de la Bibliothèque universelle de Genève, 1872. («9) position du centre de gravité des Insectes pendant le vol, la natation, etc. Quelques années plus tard, Jonsset de Bellesme (1) a démontré, de son côté, que les allures sin- gulières et la chute constante sur le dos des Diptères aux- quels on retranche une partie ou la totalité des balanciers, tiennent uniquement à ce que la suppression de ces petits organes amène, par une modification dans la course des ailes, l'axe de suslension en arrière du centre de gravité; « alors la partie antérieure du corps s'incline en avant et » rinsectt' descend » fatalement. L'auteur cité a pu, en outre, rétablir le vol horizontal et même le vol ascendant chez les Diptères mutilés, en ramo- nant un peu le centre de gravité vers la partie postérieure à l'aide d'un faible poids additionnel ajouté à l'abdomen. Or, pour en revenir aux Insectes dont on abolit la vision par un enduit opaque appliqué sur les yeux, le poids de cet enduit, sans influence notable chez de robustes Diptères, comme VEristalis lenax, VHelophilus floreus, chez de grands Lépidoptères diurnes, à cause des dimensions mêmes de ces animaux, sans influence non plus chez les Hyménoptères dont l'abdomen extensible peut changer assez de forme pour ramener, au besoin, le centre de gravité dans une situation convenable (2), n'est plus négligeable quand il s'agit d'animaux faibles ou légers, tels que les Mouches, les Lucilies, les petites Calli- |)hores, les petits Syrphos; leur centre de gravité se trouve déplacé en avant, très peu, si l'on veut, mais assez (1) JoussET DE Bellesme. Recherches expérimentales sur les fonc- tions du balancier chez les Insectes Diptères, Paris, 1878. (2) Jousset de Bellesme. Op. cit., pp. 46, 56, etc., a insisté le premier sur le rôle de l'abdomen flexible et extensible des Hyménop- tères pendant le vol de ces animaux. (70) pour que le vol ascendant devienne impossible et pour que ces Insectes retombent sur le sol en culbutant sur le dos, absolument de la même manière que les Volucelles aux- quelles Jousset de Bellesme enlevait les balanciers. (.'expérience et l'observation viennent, du reste, con- firmer ce raisonnement. L'expérience : car il suffît de rendre un peu trop lourde la tête d'une Erislatis tenax dont les yeux sont inlacls, en passant le cou de l'Insecte dans un tout petit anneau de papier, pour rendre le vol ascendant impossible et pour voir exécuter au Diptère exactement les mêmes zigzags et les mêmes cbutes que celles des Moucbcs et des petites Callipliores dont les yeux sont couverts de couleur. En outre, j'ai réussi, |)arfois, à rétablir, dans une certaine mesure, le vol ascendant chez des Callipbores aux yeux noircis et qui Volaient à ras de terre ou retombaient constamment, en collant simplement à l'extrémité de leur abdomen une petite bande de papier d'un millimètre de large et de cinq à six millimètres de long. Le centre de gravité reculait ainsi de la quantité nécessaire. L'observation : car en y faisant attention, on consta- tera que les Callipbores qui retombent toujours sont de taille minime ou moyenne, et que les seuls individus aveuglés par de la couleur et qui s'élèvent sont de grande dimension. Rappelons-nous, de plus, que VEristalis tenax dont les yeux sont noircis monte toujours, tandis que ^'Eristalis arbuslorw)/, notablement plus petite, parvient rarement à prendre une direction ascendante. Ainsi, jusqu'à preuve expérimentale du contraire, on peut admettre que les Insectes ailés privés de l'usage de leurs yeux simples et composés et qui volent verticalement vers le ciel, sont poussés à cet acte anormal par des per- ceptions dermatoptiques. ( 71 ) § 42. — Suppression alternative des yeux composés et des yeux simples ou ocelles frontaux. J'ai rappelé, dans l'historique (§ 38), que Réauraur, Marcel de Serres, Dugès et Forel cherchèrent à déter- miner l'utilité relative des yeux composés et des ocelles frontaux, en privant les Insectes tantôt de l'usage des uns et tantôt de l'usage des autres. Mes expériences personnelles n'ont donc rien d'original, mais comme elles ont porté sur des animaux de types variés, qu'elles ont souvent été répétées sur de nombreux individus et dans des conditions diverses, leurs résultats constituent un ensemble important de faits positifs permettant de raisonner sur des bases sérieuses. Pour plus de certitude, j'ai employé parallèlement, chaque fois que la chose était possible, les deux procédés de la destruction des cordons nerveux optiques et du revêtement des yeux au moyen de couleur à l'huile noire (voyez § 39). A. HYMÉNOPTÈRES. I. Expériences à l'air libre. a. Apis mellifiga. En pleine campagne; dans les prairies. Yeux composés seuls noircis. Ocelles frontaux seuls noircis. Quatre individus s'élèvent ver- Quatre individus s'envolent ticalement à perle de vue en horizontalement et tous quatre décrivant une hélice. dans la même direction, ce qui indique un vol normal. (72 ) Au Jardin botanique de Gand. (Trois individus.) iJeux d'entre Quatre individus s'envolent eux montent vers le ciel en hélice; hurizonlalcnient et dans la mémo le troisième s'élève de la même direction, façon, mais redescend vers le sol après avoir atteint i mètres. b. BoMBUs LAPiDARius. DaHs Ics duncs au bord de la mer. YeuA composés seuls noircis. Ocelles fronlaux seuls noircis. (Quatre individus.) Un seul Quatre individus se remettent retombe entre les plantes et refuse à voler de plante on plante avec de voler. Les trois autres s'élèvent des allures absolument normales, obliquement à perte de vue. Le vent qui souffle du large empêche le vol d'être vertical. c. BoMBUS TERRESTRis. Dans les dunes au bord de la mer. Yeux composés seuls noircis Ocelles frontaux seuls noircis. Un individu retombe d'abord Un individu s'envole horizon- dans les plantes basses, puis s'élève talement, comme un Bourdon spontanément, à une grande hau- intact, teur, d'un vol oblique ascendant. d. BoMBUs MUSCORUM. Dans mon jardin. Yeux composés seuls noircis. Ocelles frontaux seuls noircit. (Cinq individus.) Deux d'entre Cinq individus s'envolent hori- eux tournoient près du sol et se zontalementensedirigeantcomme perdent au milieu des végétaux, des Insectes qui n'ont subi aucune Les trois autres décrivent quel- opération, qucs zigzags ou retombent une fois, puis partent spontanément dans une direction verticale en s'élevant à une grande hauteur. (73 ) e. BoMBUs HORTORUM. Daos mon jardin. Yeux composés seuJs noircis. Ocelles frontaux seuls noircis. (Six individus.) Deux Bourdons (Cinq individus.) Leur vol com- partent verticalement du premier plètement normal est horizontal coup. Trois autres s'élèvent aussi ou légèrement oblique vers le à perte de vue, mais après quel- haut, ques zigzags et une chute préli- minaire. Un seul, dont les yeux étaient peut-être incomplètement couverts, vole à peu près comme un animal intact. Au Jardin botanique de Gand. Yeux composés seuls incisés. Ocelles frontaux seuls incisés. (Six individus.) Trois d'entre (Cinq individus.) Un exem- cux refusent de voler; ils tombent plaire refuse de voler. Les quatre sur le dos en agitant convulsive- autres partent horizontalement ment leurs pattes. Trois autres d'un vol parfaitement normal, partent vers le haut en décrivant une hélice. Deux de ceux-ci, arrives à 5 mètres d'élévation, redescendent vers le sol Le dernier part à perte de vue. f. Ammophila sabulosa. Dans les dunes au bord de la mer. Yeux composés seuls noircis. Ocelles frontaux seuls noircis. (Quatre individus.) L'un d'entre (Quatre individus.) Tous fuient eux erre sur le sable et les plantes horizontalement en volant d'une et refuse de voler. Un second manière normale, offre un vol indécis. Deux auîres partent directement vers le ciel en décrivant une hélice. Les essais en incisant les yeux simples ou les yeux composés ne m'ont pas réussi. Les Ammophilcs ne supportent pas la mutilation. Ils restent sur le dos ou sur le flanc comme des animaux dont les centres nerveux ont été gravement atteints. //. Expériences dans une chambre éclairée par deux fenêtres situées d'un même côfe (lumière diCFuse vive) {\). a. BOMBUS TERREITHIS. Yeux intacU. Yeux composés seuls noircis. Un individu lâché trois fois Un individu lâché sept fois, vole, chaque fois, directement à n'atteint une fenêtre que dans l'une des fenêtres. l'un des essais, après avoir réussi à s'essuyer partiellement les yeux. Dans les six autres cas, Tanimal, à peu près entièrement aveuglé, s'abat sur le sol ou contre les murailles. 6. BOMBUS HOHTORL'M. Yeux intacts. Ocelles frontaux seuls noircis. Un individu vole trois fois de Un individu vole quatre fois de suite vers l'une des fenêtres. suite vers une fenêtre, absolument comme si les yeuxsimples n'étaient pas supprimés. Yeux intacts. Yeux composes seuls profondé- ment incisés. Un individu vole directement Un individu, lâche quatre fois, à l'une des croisées. décrit, dans chaque cas, une spi- rale plus ou moins large, puis retombe sur le parquet. N'a plus aucune notion de la direction sui- vant laquelle pénètre la lumière. (4) Voyez le § 40 pour la disposition des fenêtres. ( 78) c. Vespa rufa. Yeux intacts. Ocelles frontaux seuls noircis. Un individu vole trois fois Dn individu vole trois fois directement aux fenêtres. directcnient aux fenêtres, comme une Guêpe intacte. B. ORTHOPTÈRES. a. Oedipoda coerulescens (1). Dans les dunes au bord de la mer. Yeux composés seuls noircis. Ocelles seuls noircis. Cinq exemplaires se comportent (Cinq individus.) Le saut et le comme des animaux absolument vol restent normaux. La vue est aveugles. Ils ne volent plus. Lors- si peu altérée que les Insectes qu'on les pousse, ils sautent; mais sont difïieilcs à reprendre et qu'il la longueur du saut est très liml- m'est arrivé de poursuivre, comme tée et ne dépasse pas 50 centi- exemplaire frais, un Oedipode mètres comptés horizontalement, dont j'avais noirci les ocelles une Les Oedipodes retombent à l'état heure ou deux auparavant, de masses inertes. 6. Gryllotalpa vulgaris (2). Comnfie il est impossible d'amener ces Orlhoptères à voler, j'ai dij me contenler d'essais par la mélbode des réactions phoiokinétiques déjà décrite plusieurs fois (pre- mière partie, §4, pi. I, fig. 5, et deuxième partie, §ôl). (1) Les ocelles sont ici disposés comme il suit : un œil simple au bord interne de chacun des yeux composes et un troisième entre les bases des anteimes. Ces organes devraient être étudiés au point de vue de la structure, car suivant Carrière (Zoologischer Atizciger, iHSl) les ocelles de certains Acridiens sont rudimentaircs. (2j Les Gryllotalpa ne possèdent que deux yeux simples. (7«) Les ox|>ôrionc«'s lians la Iwilo ù oompartimonls clairs cl obscurs ont jH>rlo chaque fois sur si\ in»livi»ins aiiuitcs bien vils. Kilos olaionl ropotocs dix fois pour chacune «les séries. Enfin Tinlensilê do IWlairage par lumière diffuse vive n*a pas varié d'une façon stMisible. Les rapjH^rts repn^senlant la proportion d'exemplaires qui se sont n^fugiés tians les ri^i^^i'î^ somhrt^s. rapports qui indiquent d'une nianièrt^ approximative la sensibilité des animaux pour la lumièrt\ ont été trouvés les suivants : Pour six individus inUcts S,00 • • ayaut les iKt'lles frontaux seuls noircis . 4,00 • » ayant les yeux composes seuls noircis . 3,1X1 » • ayant les yeux eoraposés et les ocelles frontaux noirris I.S5 C'esl-à-iiire que, lorsque les yeux sont intacts, on observe en movenne cinq fois plus d'individus dans les parties oWures que dans les juriies éclairées, que ce nombre descend à quatre lorsque les Taupes-grillons sont privés des yeux simples, qu'il tombe à trv»is quand ce sont les yeux composés qui ont été supprimés et. enfin, qu'il n'est plus à peu pK^s que deux dans le cas où tous les \eux sont cou- verts. Ces rtS>ultats, qui ne signilient rien quant à la vision proprement dite, ont ce|HMuiant une certaine valeur. Ils mettent, en effet, hors de doute que les ocelles frontaux peuvent servira la distinction entre la lumière et rob>cu- rité. puisque des Insectt^ éminemment lucifuges sont moins sensibles aux réactions lumineuses lorsqu'on sup- prime Us organes en question. Placées sur le prquet d'une chambre bien éclairét\ les Gryiétmif dont on a noirci les ocelles front.uix n'offi^ent (77) rien d'anormal ; leurs allures m'ont paru idenlirjues à celles (les exemplaires qui n'avaient subi aucune modification. Les individus chez lesquels on noircit, au contraire, les yeux à facettes en laissant les yeux simples à découvert, semblent effrayés et courent plus vite qu'à l'ordinaire. Malgré toute l'attention que j'y ai apportée, je n'ai pa pousser l'analyse des phénomènes plus loin, ce qui tient, ainsi que j'aurai l'occasion de le montrer dans la quatrième partie, à la mauvaise vue des Taupes-Grillons. C. ODONATES. I. Expériences à Vair libre (Prairies). a. LrBELLULA VULGATA. Yeui composés seuls noircis. Ocelles frontaux seuls noircis. Deux individus s'élèvent ver- Deux individus partent obli- ticalemciil à pftrte de vue. quement et fuient d'une façon normale. 6. Lestes viridis. Yeux composés seuls noircis. Ocelles frontaux seuls noircis. Un exprnpl.-iire. Vol ascendîint Un exemplaire. Vol horizontal vertical à une grande hauteur. normal. c. Agrion PUELLA. Yeux composés seuls noircis. Ocelles frontaux seuls noircis. Un exemplaire s'élève vertica- Un individu s'envole horizon- lement il perte de vue en décrivant talemenra la manière habituelle. une hélice. Remarquer combien ce genre de locomotion est anor- mal chez un Agrion. ( 78) II. — Expériences dans une chambre obscure. Les expériences se font suivant la méthode que j'ai décrite dans ma Communication préliminaire (1); c'est-à- dire que les fenêtres étant garnies de volets enliôrement opaques, ceux-ci sont percés de deux ouvertures dont l'une, par sa forme et ses dimensions, permet aux Insectes de s'échapper, tandis que l'autre, tout en laissant pénétrer la même quantité de lumière, est munie de larges barreaux se coupant à angle droit et la divisant en une série d'ori- flees beaucoup trop petits pour que le passage soit possible. Il semble que les animaux soient ainsi amenés à choisir, et j'ai admis, dans la communication préliminaire citée plus haut, qu'un Insecte qui ne commettrait que pe«i d'erreurs pourrait être considéré comme ayant une bonne vue; tandis que celui qui prendrait souvent le chemin de l'ouverture treillissée devrait être regardé comme voyant très mal la forme des objets. Je reviendrai (quatrième partie), à propos des yeux composés, et sur cette méthode et sur mes idées théoriques Laissent, pour le moment, les discussions de côté, je me borne à citer les expériences ci-après, comme fournis- sant un nouveau moyen de comparer les allures d'Insectes intacts avec celles d'individus dont on a noirci les ocelles frontaux. A gauche existait un orifice carré de 5 centimètres de (l) Bull. Acad. roy. de Belgique, 3* sér., t. X, n« 8, 1885. ( 79) côté; n droile, à 2 mèlies de distance, un treillis de cent carrés de 5 millimètres de côté. Le jour extérieur était vif et un photomètre situé au fond de la chambre indiquait que les deux ouvertures fournissaient un éclairage sensible- ment égal. LiBELLULA FULVA. Dans les conditions que je viens de décrire, deux Libellula fulva intactes lâchées, Tune douze fois et l'autre six fois, donc dix huit fois en tout, on fourni les résultats suivants : 1" Les animaux tournoient toujours pendant un temps plus ou moins long au plafond de l'appartement avant de se poser ou de se diriger vers un point déterminé; 2» Ils se perdent dix fois et se posent alors soit sur le mur, soit sur les rideaux; o» Huit fois seulement ils ont paru reconnaître l'existence d'ori- fices. Il ont pris, à cet égard, cinq fois la bonne voie en se rendant au carré de gauche et trois fois la mauvaise en se rendant sur le treillis de droite. Ceci constaté, je lâche huit fois de suite un individu dont les ocelles frontaux seuls sont enduits de couleur à l'huile noire, en prenant, en outre, la précaution de renouveler de temps à autre la couche de couleur. Ainsi qu'on va le voir, les résultats furent analogues aux précédents. 1° L'animal tournoie au plafond de la même manière que les exemplaires intacts. Il frappe même cette surface avec plus de force; 2° Il se perd cinq fois ; se posant aussi sur les murailles ou sur les rideaux ; 3» Trois fois il se dirige vers les ouvertures, prenant une fois la bonne voie et deux fois la mauvaise. En somme, les allures sont si semblables à celles des individus dont les ocelles frontaux sont restés à découvert, qu'il est fort probable que si les circonstances m'avaient permis de multiplier davantage les essais, j'aurais obtenu, de part et d'autre, des résultats presque identiques. ( 80 ) D. DIPTÈRES. I. Expériences à l'air libre. a Eristalis tenax. Dans les dunes au bord de la mer. Yeux composés seuls noircis. Ocelles frontaux seuls noircis. Trois individus partent immé- Trois individus ; vol horizontal diatement. Vol vertical à perte normal. de vue. Dans mon jardin. (Six individus.) Départ iramé- (Six individus.) Vol légèrement diat. Décrivent quelques zigzags, oblique, normal, bien dirigé, puis s'élèvent verticalement à une grande hauteur. Dans mon jardin. Yeux composes seuls incisés. Ocelles frontaux seuls Incisés. (Quatre individus.) Tous quatre (Trois individus.) S'élèvent s'élèvent verticalement vers le d'abord à deux ou trois mètres, ciel, soit en droite ligne, soit en puis fuient horizontalement d'une décrivant une hélice. façon normale. A l'air libre, les résultats fournis par les Éristales dont les cordons nerveux optiques ont été coupés sont donc semblables à ceux que donnent les mêmes Insectes dont les organes visuels sont simplement enduits de couleur. ( 81 ) b. AsiLUS JESTivus. Dans les dunes au bord de ia mer. Yeui composés seuls noircis. Ocelles frontaux seuls noircis. (Cinq individus.) Tous partent immédiatement et s'élèvent très haut, soit tout droit, soit en dé- crivant une liélice. Trois fois le vol ascendant à été légèrement oblique, par suite du vent. (Cinq individus.) Tous fuient horizontalement d'une façon nor- male. II. Expériences dans une chambre éclairée par deux fenêtres situées d'un même côté (lumière diffuse vive) (1), a. Eristalis tenax. Yeux intacts. Yeux composés seuls noircis. Cinq exemplaires lâchés en Cinq exemplaires lâchés en totalité treize fois volent toujours totalité seize fois se sont comportés directement aux vitres. comme il suit : Une seule fois une Éristale vole directement aux vitres,- Neuf fois, les individus tour- noient au plafond ou offrent un vol ondulé et finissent par aboutir cependant aux fenêtres; Six fois, les Diptères, après avoir tournoyé au plafond, se posent sur les murailles, dans le fond de la chambre. On a vu (§ 40) que, dans plus des six dixièmes des cas (rapport = 0,68), les Eristalis tenax dont tous les yeux étaient noircis H) Voyez le § 40 pour la disposition des fenêtres. S"* SÉRIE, TOME XV. ( 82 ) se dirigeait encore vers le jour. Or les individus actuels dont les yeux composés setils étaient couverts de couleur, ayant vole dix fois sur seize vers les fenêtres, le ra|)port (),G2 est encore sensiblement le même; de sorte que les exemplaires auxquels on n*a laisse quei'usage des ocelles frontaux se comportent, d.ins une chambre, à très peu près de la même façon que ceux qui sont prives presque entièrement de la totalité de leurs organes visuels. L'expérience ci-dessous justifie le terme presque dont je viens de me servir. Yeux intacts. Yeux composes seuls incisés. Trois individus, lâchés en tota* Trois individus, lâchés en tota- lité neuf fois, se dirigent con- lité quatorze l'ois, se comportent stamment en droite ligne vers les de la manière suivante : fenêtres. Trois fois il y a refus ou impos- sibilité de voler. ' Dans tous les autres cas, les Érislales totalement aveuglées décrivent des cercles ou des hélices, soit au-dessus du sol, soit au plafond de la chambre. Elles se cognent plusieurs fois, puis retombent sur le sol ou se posent contre les murailles. La perception des mouvements rapprochés parait nulle, les ani- maux se laissent reprendre à la main et ne voient pas les doigts que l'on agite autour de leur tête. Cet essai prouve deux choses : 1° que les Erislales n'ont retiré aucune utilité de la présence de leurs ocelles frontaux, puisque jamais elles n'ont cherché à se diriger vers la source de lumière j 2» que l'enduit de couleur noire de rexpcrience précédente est, ainsi que je l'ai déjà montré ailleurs, insuflisant pour abolir entièrement les perceptions par les yeux composés. ( 83 ) Yeux intacts. Ocelles frontaux seuls noircis. Trois individus lâchés en tota- Trois individus lâchés en tota- lité neuf fois se dirigent toujours lité quinze fois, tout droit vers les fenêtres. Deux fois seulement des Éris- tales ont tournoyé au plafond. Treize fois, c'est-à-dire dans l'immence majorité des cas, les Insectes, tout en offrant un vol légèrement ondulé, se sont dirigés vers les croisées, comme des indi- vidus intacts. Yeux intacts. Trois individus volent toujours directement à l'une des fenêtres. Ocelles frontaux seuls incisés. Trois individus lâchés en tota- lité douze fois volent, dans tous les douze cas, aux vitres, absolu- ment comme des Insectes n'ayant subi aucune opération. 6. Calliphora vomitoria. Yeux intacts. Cinq individus se dirigent tous immédiatement vers les vitres. Yeux composés seuls incisés. Cinq individus lâches en tota- lité dix fois. Tousentièrement aveuglés tour- noient dans la chambre, se cognent de temps en temps, décrivent des spirales au plafond, retombent sur le sol ou se posent sur les murailles. Dans un seul cas, uneCalliphore est arrivée aux vitres, mais par hasard. (84) Yeux composés seuls incisés. {Suite). Aucun des exemplaires ne per- çoit les mouvements rapprochés que l'on exécute avec le tloigt à moins d'un centimètre de leur tête, et tous se laissent reprendre à la main. Lâcliés à Pair libre, ils décrivent des zigzags plus ou moins ascendants, puis retombent. Yeux intacts. Ocelles frontaux seuls incisés. Six mdividus se dirigent tout Six individus, lâcliés en totalité droit vers les fenêtres. seize fois, se sont constamment précipités en droite ligne vers les vitres, identiquement comme lorsqu'ils possédaient leurs ocelles frontaux intacts. Tous voyaient les mouvements et étaient aussi diflicilcs à repren- dre h la main que les Calliphores non opérées. En tenant compte, pour la première série' (yeux composés) du trouble causé par l'opération subie, ces expériences sur les Calliphores démontrent, comme celles sur les Éristales, l'inutilité des ocelles frontaux, l'absence de vision des mouvements rappiocliés à l'aide de ces petits organes, enfin l'insuffisance de l'emploi d'un enduit noir lorsqu'on veut abolir absolument la perception de la lumière. Quelle que soil la façon dont on groupe les résullafsdes nombreuses expériences varices exposées dans ce para- graphe, il me semble qu'ils conduisent tous à prouver que, chez les Insectes parfaits diurnes, les ocelles n'ont plus aucun usage. (85) En effet, chaque fois que l'animal est privé, soil lolale- menl, soit en grande partie, de l'emploi des yeux composés et se trouve, par conséquent, réduit à l'utilisation des yeux simples seuls, il se conduit comme un être aveugle, pré- sentant alors les allures caractéristiques (2) des Insectes dont on a recouvert ou détruit l'ensemble des organes visuels. Si, au contraire, l'Arthropode n'est soumis qu'à la suppression des ocelles, sa vision ne paraît altérée en aucune manière et les allures restent normales. L'essai sur les GryUotalpu a montré, à la vérité, que les yeux simples peuvent servir quelque peu à la distinction entre la lumière et l'obscurité; mais l'ensemble des autres expériences montre que les Insectes ailés ne savent guère utiliser, pour se diriger, cette propriété qui ne leur fournit probablement que des sensations assez vagues. Enfin, quelques constatations, signalées çà et là, per- mettent d'alïirmer que les Insectes qui n'ont plus à leur service que les ocelles frontaux seuls ne perçoivent même pas les mouvements des objets rapprochés. § 45. — Les ocelles frontaux sont-ils utilisés pour la vision dans les lieux obscurs? Un dernier point restait à élucider : A. Forel ayant émis l'hypothèse que les ocelles frontaux pourraient avoir pour fonction la perception de la lumière dans des milieux rela- tivement sombres, tels que l'intérieur des nids des Abeilles, des Guêpes et des Fourmis, il me fallait répéter, dans une chambre plus ou moins obscurcie, des expériences ana- (1) Décrites, §40. ( SC) logues à colles que j'av;ns oITecUiées successivemoni à l'air libre el dans une chambre éclairée. La disposition à donner au milieu obscur ne demandait aucune peine, puisque j'avais organisé, depuis longtemps et avec un autre but, ce (jui était nécessaire. La véritable difliculté résidait dans le choix des animaux. Pour rendre les résultats indiscutables j'aurais dû n'employer que des Hyménoptères, des Abeilles, des Vespides, ou tout au moins des Bourdons ; mais, au cours de longues recherches expérimentales portant sur l'Abeille domestique, divers Bombus, la Mcgacfiile centuncularis, la Vespa ç/ennanica et enfin un Tenthredinien, VAIIantus ynarginellns, recherches qui seront exposées dans la qua- trième partie, je n'ai pas tardé à constater que les Hymé- noptères ne se comportent pas du tout à la façon d'êtres dont les organes visuels seraient spécialement organisés pour la vie souterraine. Ce sont, au contraire, des Insectes qui ont besoin de lumière et d'une lumière vive. En effet : 1' Lâchés dans une chambre non pas obscure, mais seulement obscurcie (1) (comme serait un apparte- ment où l'on a baissé les stores) et astreints à choisir entre deux systèmes d'orifices de même éclat, l'un permettant largement la fuite et l'autre s'opposant au passage par sa forme, tous commettent exactement les mêmes erreurs que les Diptères et les Lépidoptères placés dans des conditions semblables; 2° Certains d'entre eux (2) lâchés dans une chambre (1) Voyez plus bas Eristalis, B. (2) Je ne puis citer ici que les Bombus et VAUantus marginellus , parce que je n'ai essayé attenlivement que ces deux types. (87 ) réellement obscure, c'esl-à-dire dont les fenêtres sont masquées par des volets noirs opaques percés d'une ouver- ture restreinte (carré de 6 centimètres décote) refusent de voler ou se laissent choir sur le sol ; tandis que si on aug- mente la largeur de l'ouverture de façon à admettre nota- blement plus de lumière, les mêmes exemplaires volent parfaitement et se dirigent tout de suite vers l'oriflce. Enfin, les mêmes individus encore qui refusaient de voler dans la chambre obscure, transportés à côté, dans une chambre ordinaire reprennent immédiatement la faculté de se diriger et se précipitent en droite ligne vers les vitres. J'étais donc arrivé à cette conviction que, dans leurs retraites sombres, les Hyménoptères utilisent d'autres sens que le sens visuel, l'odorat et le toucher probablement. Cependant, pour ne pas me borner à ce qui précède, j'ai voulu faire quelques essais directs, et comme, ainsi qu'on vient de le voir, les Hyménoptères ne distinguent pas mieux les orifices praticables que les Diptères, comme, d'autre part, ils supportent mal l'opération de l'incision des yeux composés, je me suis simplement adressé aux Eris- tales qui offrent l'avantage de présenter toujours des manifestations extérieures très nettes. Les expériences ci-dessous ne satisferont peut-être pas certains lecteurs, parce qu'elles sont effectuées sur des Diptères. Pour moi, elles étaient parfaitement superflues et n'ont été faites que par acquit de conscience. Eristalis tenax. A. Chambre obscure: fenêtres masquées par des volets noirs opaques. Un seul orifice carré de 6 centimètres de côté. (88) Yeai intacts. Yeux composés seuls noircis. Trois individus lâchés en tota- Quatre individus lâchés en lité sept fois. totalité neuf fois. Se dirigent cinq fois directe- Tous tournoient soit dans la ment à l'ouverture; deux fois chambre, soit au plafond. Sept tournoient au plafond. fois ils se sont posés enfin sur les murailles; deux fois seulement des exemplaires sont arrivés très indireclemeiit à l'ouverture. B. Chambre seulement obscurcie (1) : les fenêtres ne sont plus masquées par des volets opaques, mais par des châssis supportant du canevas tendu recouvert de papier peu épais d'un gris pâle. Le demi-jour qui règne dans l'appartement est semblable à celui qu'on obtiendrait par des stores en toile écrue. Un des châssis est percé d'un orifice carré de iO centimètres de côté garni d'un verre légèrement dépoli. Yeux intacts. Yeux composes seuls incisés. Quatre individus volent douze Les mêmes individus, ayant les fois directement à l'orifice trans- yeux composés détruits, volent parent. quatorze fois. Dans huit cas, les Insectes tour- noient au plafond, puis redescen- dent vers le sol ou se posent dou- cement sur un mur. Dans cinq autres cas, ils décri- vent quelques tours pour se poser de nouveau. Une seule fois l'une des Éris- tales s'est posée sur l'un des volets et encore sans trouver l'orifice. (1) L'éclairage est encore très suffisant pour lire, pour écrire et même pour se livrer à des travaux d'une certaine délicatesse. ( 89 ) Ainsi, bien que la chambre ne fûl qu'obscurcie, bien que l'ouverture à trouver eût une surface de 100 centimètres carrés, les Diptères réduits à l'emploi des ocelles frontaux sont devenus incapables de se diriger, et se sont conduits comme si leurs yeux simples n'existaient pas. Afin de répondre à l'objection que l'incapacité mani- festée par les Éristales pouvait provenir de l'opération subie, j'ai fait une dernière expérience sur cinq individus, avec les mêmes conditions d'éclairage, de dimensions de l'orifice, etc., mais en me bornant à couvrir les yeux composés de couloir noire. Le résultat fut à peu près identique à celui de la série précédente, quant au fait principal, c'est-à-dire que les Insectes ne surent pas trouver l'ouverlure; mais comme les châssis garnis de canevas constituaient d'énormes surfaces plus ou moins éclairées par transparence et que, d'après ce qui a déjà été expliqué, l'enduit qui rt^couvrait les yeux laissait encore filtrer de la lumière, les Éristales se posèrent six fois sur dix sur un des châssis (1). § 44. — Conclusions. Des essais des anciens naturalistes Hooke, Svvanimer- dam, Réaumur, Marcel de Serres, Dugès, des recherches de A. Forel et, enfin, des nombreuses expériences person- nelles dont j'ai rendu compte dans ce travail, on peut déduire deux espèces de conclusions; les unes sont des faits difficilement contestables, les autres sont des hypothèses très plausibles. (1) Une seule fois, et probablement par hasard, l'une des Éristales est venue aboutir à l'orifice transparent. I.<\s conclusions do la première catégorie soni : i" l.cs Insectes diurnes ailés, II}Mit'ii()|)lùres, Dijitères, Lé(>ido()lères que l'on aveugle, soilen enduisant la lotalilé des yeux de coulein- noire, soit en seclionnanl tous les cordons nerveux optiques, puis qu'on làclie à Pair libre, sï'lèvent verticalement vers le ciel à un(! grande hauteur(l); 2" Lorsqu'on supprime l'usage des yeux composés en respectant les ocelles frontaux, les Insecles(fIyniénoptères, Odonates, Diptères) se corn|)orlent ahsohimiMit comme si ces ocelles avaient été supprimés en mènje temps. C'est-à-dire que, lâchés à l'air lihre, ils s'élèvent au.^si verticalement et que, volant dans une chambre éclairée par des fenêtres situées d'un même coté, ils offrent encore une fois les particularités propres aux individus dont tous les yeux ont été recouverts ou incisés; 5" Si l'on supprime l'usage des ocelles frontaux seuls, en laissant les yeux composés intacts, les Insectes diurnes ailés semblent ne pas s'apercevoir (pi'on les a privés de certains organes sensoriels et paraissent se comporter entièrement comme des individus normaux; 4" Chez les Insectes diurnes munis d'yeux composés, les yeux simples sont d'une utilité à peu près nulle et, dans tous les cas, ne permettent à ces animaux que des perceptions très faibles dont ils ne savent pas se servir (2). (1) II est bien entendu qu'il ne s'agit ici que des individus t" d'une taille suffisante pour que le poids de l'enduit coloré ne modifie pas sensiblement la position de leur centre de gravité; 2» qui supportent l'opération de l'incision des yeux. (2) FoRBL {Expériences et remarques critiques, l" partie, p. 50) était arrivé à une conclusion analogue, mais moins catégorique : c Lis ocelles paraissent ne fournir qu'une vue très incomplète et ( i»l ) Les conclusions que nous pouvons considérer comme des hypothèses plausibles déjà appuyées par un certain nombre de faits sont : 1° Les Insectes diurnes chez lesquels on a supprimé l'usage de tous les yeux auraient encore des perceptions derraatoptiques; 2° Ils seraient à peu près réduits à ces mêmes percep- tions lorsqu'ils n'ont plus à leur disposition que les ocelles frontaux; S" Les perceptions dermatoptiques seraient la cause première du vol ascendant des Insectes aveuglés lâchés à l'air libre; 4° Les ocelles frontaux ne serviraient ni à la perception des mouvements des objets rapprochés, ni à la perception de la lumière dans des milieux relativement obscurs; o° Les yeux simples qui, ainsi que je l'ai montré, fonctionnent déjà d'une façon imparfaite chez la plupart des Myriopodes, chez beaucoup d'Arachnides et chez les Chenilles, auraient perdu tout usage chez la grande majo- rité des Insectes munis d'yeux composés. n'être que tout a fait accessoires chez les Insectes qui possèdent en outre des yeux composés. >> Mes expériences m'autorisent à être plus aiBrmatif. ( 9'^ ) hemarques sur la reproduction de la lilennie vivipare (ZoARCEs vivipahusCmu.), parCli. Van Bambcke, membre de l'Académie. M. le D"" Franz Sluhlmann, assistant à l'inslilul di- zoo- logie et d'anatomie comparée de l'Université de Wiirz- bonrg, vient de publier un excellent mémoire sur l'ovaire de la Blennie vivipare {Zoarces viviparus Cuv.) (1). Après une introduction dans laquelle il passe en revue les Ira- vaux de ses prédécesseurs, l'auteur examine successi- vement l'ovaire : I" au point de vue de l'analomie com- parée; 2" au point de vue hislologique; 3° au point de vue physiologique. Pendant un séjour à la station biologique d'Ostende, au mois de septembre de l'année 1883, j'ai abordé l'étude de la génération et du développement embryonnaire du Zoarces. J'ai été assez heureux de rencontrer les princi- pales phases de l'évolution, à partir de la segmentation de l'œuf jusqu'au moment de l'éclosion. Indépendamment des observations faites sur le vif, j'ai traité de nombreux matériaux soit par le liquide de Kleinenberg, soit par l'acide chromique, soit par l'alcool. Malheureusement ces matériaux n'ont pas répondu entièrement à mon attente; c'est le motif pour lequel je n'ai pas publié les résultats de (1) Franz Stublmann, Zur Kenntnis des Ovariums der Aalmutter {Zoarces viviparus Cuv.). Sonder- Abdruck aus Band X der « Abhandliingen aus dem Gebiete der Nalurwissenschaftcn ». Hamburg, 1887. ( 95 ) mes recherches, l'occasion de les compléter ne s'étant pas présentée jusqu'à présent. Je me suis également occupé de l'étude de l'ovaire, et cet organe, traité par les réactifs susdits, puis coloré par le carmin boracique, m'a fourni, par contre, des prépa- rations microscopiques très démonstratives. Je me réserve d'utiliser plus tard mes observations à ce sujet. Dans la note que j'ai l'honneur de présenter à la Classe, je m'occuperai, sans toucher au développement proprement dit, de quelques points dont il est partiellement question dans la partie physiologique du mémoire de Stuhlmann, et sur lesquelles les notes que j'ai devers moi m'engagent à m'arrêter un instant. J'ai surtout en vue les questions suivantes : 1° A quelle époque de l'année a lieu la reproduction du Zoarces? 2° Après quel laps de temps s'observe l'éclosion de l'embryon? 3° Quelle est l'époque de la parturition? 4° Quel est le nombre de jeunes d'une seule portée? 1. — Époque de la reproduction. Elle est controversée. T. Forchhammer, à qui nous devons le premier travail sur le développement de la Blennle vivipare, s'exprime comme 'ûs,\x\i:MedioSeptembri ovarium Blennii vivipari ovulis plénum et abdomen inde turgidurn invenimus (1). Mais nous verrons bientôt que (1) T. Forchhammer, De Blennii vivipari formatione et evolutione observationes. Kiliae, 1819, p. 3. ( 9^ ) l'auleiir n'a pas assisté aux premières phases du dévelop- peincnl. Uallike, quoique ayant vu sous les yeux des stades moins avancés, n'a pas non plus observé le début de l'évolution embryonnaire. Dans les œufs les plus jeunes décrits par lui et (|ui dataient du 12 septembre, le blastoderme envelop- pait déjà la moitié de la circonférence du vitellus (I). D'après B. Benecke, l'époque de la fécondation tombe probablement en avril on mai, et les jeunes quittent l'ovaire maternel dans le mois d'août (2). Dans un article paru, si je ne me trompe, depuis la mort de Benecke, mais attribué à lui et au D"" Heincke, je trouve également : « Dieselbe (die Begattung) findet im Friibjahre stati, meist im April und Mai, um welche Zeit die iMannchen dunkelrôthliche Brustflossen, eine roth gerandete Rûcken- flosse und eine rôtbiiche Farbung auf der untern und aussern Seite der Kieferknochen haben (3). d Dans un ouvrage néerlandais sans date ni nom d'auteur, il est dit, au contraire, qu'au printemps, les mâles se dis- tinguent à peine des femelles : « in het voorjaar zijn de (1) Rathke, Dildungs-und Entwickelungs-Geschichle des Blennius viviparus oder des Schleimfîsches. Leipzig, 1835, p. 9. Stuhlmann relaie, d'après Rathke, que la fécondation a lieu dans l'ovaire après la déhiscence des follicules, et ajoute : a Diescr Vor- gang findet noch Rathke in AnfangdesScplembers statl » (Stuhlmann, l. c, p. 53). Je n'ai pas rencontré, dans le mémoire de Rathke, de passage où il est fait allusion à la fécondation. (i) Fische, Fischcrei und Fitchzucht in Osl-itnd Wcstpreusscn. Kônigsberg, 1881, p. 81. (5) Mitlheilungen der Section fiir Kûstcn-und Hochsee-Fischerei, 1886, n« 8, p. 123. V 95 ) raanneljcs nauwlijks van de wijljes le onderscheiden (1).» D'après le même ouvrage, Will {Fisc, p. 123) indique le printemps comme étant l'époque probable de la reproduc- tion. M. Schmidt, que je cite ici d'après Stuhlmann, observa la copulation du Zoarces à la fln de mars (2). F. Bhim — c'est encore d'après Stuhlmann que je fais cette citation — eut l'occasion d'assister au rapprochement des sexes, à l'aquarium de Francfort-sur-Mein, le 23 mai 1878 (3). Si, remarque Stuhlmann, l'on a égard aux diverses conditions de température et d'alimentation qui exercent leur influence sur les facultés instinctives des animaux tenus en aquarium, l'époque signalée par Benecke pourrait bien être celle de la reproduction chez les animaux vivant en liberté (4). FI.Schlegel,dans sa Faunedes vertébrés de la Néerlande, s'exprime comme suit : a Er schijnt ook bij deze soort geen bepaaide tijd ter voortteling te zijn, vermils men in aile jaargetijden wijfjesmet jongen aangetroffen heeft(5).i» ( i ) Uitvoerige en natuurkundige Beschrijving der Visschen, volgens het Zamenstel van C. Linnaeus. Amsterdam, t. I,p. 258. Vérification faite, il s'agit de l'ouvrage de Houttuyn, paru de 1761 àl78t) : Naluur- lijke hislorie of uilvocrige beschrijving der dieren, planten en mineralen, volgens het samenstel van Linnœus , et dont les Poissons forment les vol. 7 et 8. (2) M. Schmidt, Nachrichten aus dem Zool. Garten zu Frankfurt in : Zool. Garten, Bd. 19, 1887, p. 119. (3) F. Blum, in Zoolog. Garten, 23, 1882, p. 124. « Correspon- denzen. » (i) Stuhlmann, {. c, p. 34. (5) H. ScHLBGEL, Die Dieren van Nederland, Visschen, Haarlem, 1862, p. 67. ( 96 ) Kniiii, on ne peul tirer aucune conclusion des paroles (Je Valenciennes, lors(|u'il dit : a Les femelles comn»encent à avoir des œufs, mais encore fort pelils, dès l'équinoxe du printemps ; vers le milieu de mai ces œufs augmentent de volume et preniicul de la mollesse et de la rougeur; ils s'allongent... (1). » On se demande, en effet, s'il s'agit des œufs encore renfermés dans les follicules, ou bien des œufs devenus libres et en voie de développement. En présence de ces opinions contradictoires et en l'absence d'observations personnelles, Slublmaiin considère comme non résolue la question de savoir à quelle époque de l'année a lieu la reproduction cbez Zoarces (2). Je n'ai pas non plus la prétention de résoudre le problème. Je constate, néanmoins, que mes observations concordent singulièrement avec celles de Forchbammer et de Rathke. Du 4 au 27 septembre 1883, sur soixante et une femelles examinées soit [)ar mon collègue M. J. Mac Leod et M. le D' Stuckens, soit par moi (5), nous notâmes quatorze fois l'absence d'œufs libres dans l'ovaire, tous les ovules ou du moins la plupart des ovules étant arrivés à maturité, mais (1) CtviERet Valencibnnbs, t. XI, p. 463. (2) Stuhlmann, l. c, p. ô4. (3) Je dus quitter Ostende le 16 septembre. A partir du 19 de ce mois, MM. J. Mac Leod et Stuckens voulurent bien se charger de l'examen des femelles et de la récolte des œufs. Je saisis cette occa- sion pour leur exprimer ma reconnaissance. Sur les cent et six individus qui, pendant ce temps, ont passé par nos mains, il y eut quarante-cinq jnàles et soixante et une femelles. Ces chill'res sont naturellement trop minimes pour en tirer des con- clusions positives au point de vue de la fréquence relative des sexes j ils confirment toutefois l'opinion de cer.lains auteurs, tel que Valen- ciennes, d'après laquelle les mâles seraient plus rares que les femelles. (97) se trouvant encore renfermés dans les follicules ovariques; et quarante-sept fois la présence d'œufs libres et arrivés à différents stades du développement. On a pu voir que les œufs les plus jeunes décrits par Rathke dataient du i2 septembre et que, d'après la descrip- tion donnée par l'auteur, le blastoderme enveloppait la moitié de la circonférence du vitellus. Or, le 21 septembre, j'ouvre la première femelle avec œufs libres; ils appartien- nent, il est vrai, à un stade moins avancé (blastoderme au début) que celui rencontré par Rathke. D'ailleurs, le même jour, je trouve des œufs encore en voie de segmentation. Mais, dès le 13 septembre, par conséquent un jour seule- ment après la date signalée par Rathke, je pus observer des œufs sensiblement au même stade de développement que ceux dont parle le savant embryologiste. Les quatorze femelles dépourvues d'œufs libres dans l'ovaire ont été rencontrées du 4 au 15 septembre inclusi- vement. A partir du 19 septembre (1), on ne trouva plus que des œufs libres, et tous à une phase relativement avancée du développement, c'est-à-dire avec embryons bien distincts. Il en est qui rappellent les plus jeunes stades observés par Forchhammer; on se le rappelle, c'est aussi vers le milieu de septembre, le 20, comme il le dit un peu plus loin, que cet auteur rencontra ces œufs. Donc, à en juger d'après les observations de Forchham- mer, de Rathke et celles qui me sont propres, il faut admettre que la première moitié du mois de septembre est, pour \eZoarces viviparus, une époque de reproduction. (1) Pendant trois jours, du 16 au 18 septembre, les recherches ont été suspendues. ^ 3""' SÉRIE, TOME XV. 7 (08) J'îijoulcrai que, cliez les mâles capturés pendant celle période, j'ai trouvé les testicules hieii (lévelo|)pés, les sper- malozoiiles très vivaces, et la papille génitale assez Corte- menl saillante; seulement ces animaux ne portaient pas la robe de noce observée par Denecke et Heinke, pendant les mois (l'avril et de mai (I). D'autre part, tous les Znarces examinés par nous l'ont été peu de lein|)s après avoir été capturés et n'ont pas séjourné dans un a(|uarium; de sorte que nous n'avons pas vu l'acconplemcnl. Mais on doit aussi poser la question de savoir si, en dehors de la reproduction observée en septembre (par con- séquent à la lin de l'été et au commencement de l'automne), il n'y en a pas une autre au printemps. Stiihlmann, après avoir remarqué que les divergences au sujet de l'époque à laquelle a lieu la parlurition doivent s'expliquer en admettant, ou bien que cette époque varie notablement d'après les localités, ou bien qu'il y a deux reproductions par an, ajoute : « Icb mocbte dies jedoch nur mitàusserslesReserveannehmen, da aucli die Berichte deralten Autoren widersprechend laulcn und die Haupt- untersucber (Forcbhammer und Rathke) nichts davon erwâhnen (2). » Cependant cela me paraît probable, et voici les princi- paux arguments qui militent en faveur de cette manière de voir : a) Plusieurs naturalistes, parmi lesquels Benecke, Mœbius, Heinke, fixent au printemps (surtout en avril et mai) l'époque de la reproduction; (!) Voir aussi : K. Môbius et Fr. IIgincke, Die Fische der Ostset Berlin, 1883, p. 62. (2) Stuhlmann, /. c, p. 45. (99) b) La robe de noce que, d'après ces auteurs, les mâles revêlent, à celle époque, esl un indice important dont il faut tenir compte; c) C'est au printemps que Schmidt (fin mars) et F. Blum (23 mai) ont observé l'accouplement, il est vrai, chez des animaux tenus en aquarium ; d) D'après divers auleurs (Schonevelde, Ludwig, Beck, Benecke et Heincke), les jeunes naîtraient en été ou en automne. Comme la durée de la gestation, ainsi que nous le verrons, est de quatre mois environ, cela suppose que la fécondation s'est effecluée au printemps, en avril ou en mai, par exemple; e) Parmi les femelles que j'ai pu examiner, il y en avait une, capturée le 20 septembre, dont l'ovaire renfermait, agglulinés entre eux et relativement bien conservés, des cadavres de jeunes Zoarces arrivés à la période de déve- loppement où, dans les conditions normales, ils se séparent de la mère. Chez une autre femelle, examinée le 21 sep- tembre, on trouva, dans l'ovaire, à côté de soixante et onze œufs en voie d'évolution, un jeune Zoarces aussi à l'état de cadavre et mesurant près de 5 centimètres de longueur, outre les débris, plus ou moins reconnaissables, de huit ou neuf individus du même âge. Dans ces deux cas, les jeunes entièrement développés et restés dans l'ovaire proviennent nécessairement d'une pré- cédente période de reproduction. A quelle date remonte cette période? Est-ce au mois de septembre de l'année 1882? Cela n'est guère admissible; en effet, dans cette hypothèse, les embryons auraient séjourné pendant douze mois dans l'ovaire, si l'on compte à partir du début du développement, et pendant sept à huit mois, à dater de l'époque (janvier-février) à laquelle devait avoir lieu la parturition. Stuhlmann, après avoir parlé des formes ( ^^^ ) monslrncuses ou aborlivcs que Ton rencontre assez fré- quemment dans l'ovaire, ajoute : «i Spiiler zerlallen die Missbildungen, so dass man kaum noch ihre Form consla- tiren kann (1). » Ce que dit Slulilmann de la destinée de ces formes abortives milite encore contre ce long séjour dans la cavité ov;irique. Aussi me semble-t-il plus rationnel d'adniettre que la période de reproiluction d'où proviennent les jeunes dont je viens de parler, remonte au printemps (mars mai), et que la ponte aurait dû s'efTectuer au mois d'août, voire même au commencement de septembre. Si, comme j'ai lieu de le supposer, celte manière de voir est la vraie, il y aurait, cbaque année, deux périodes de reproduction : une première au printemps, les jeunes naissant alors vers la (in de l'été; et une aulre vers le com- mencement de l'automne (septembre), les jeunes se sépa- rant de la mère en biver (de janvier en février). La seconde période de reproduction suivrait ainsi de près la naissance des Zoarces dont le début de l'évolution remonte au prin- temps (2). Ainsi s'expliqueraient, en grande partie, les vues en apparence contradictoires émises par les divers observateurs, surtout si l'on tient compte de ce fait que certaines conditions climatériques et saisonnières doivent nécessairement avoir pour conséquence, soit d'avancer, soit de reculer, dans de certaines limites, tant les époques de la reproduction que celles de la parturition. (1) Stuhlmann, l. c, p. 4-6. (2) On pourrait aussi émettre rhypottièse d'un rapprochement des sexes au printemps (avril-mai), le développement ne commençant qu'en septembre. Mais, dans le cas actuel, celte hypothèse me semble peu probable; elle n'explique pas, d'ailleurs, les différences signalées touchant l'époque de la parturition. ( iOl ) 2. Après combien de temps les embryons sortent-ils de l'œuf? « Spatium deceui vel duodecim dierum est, » dit Forch-' hamraer; et plus loin : « Die sept. XXVIII, rupta mem- brana externa, extra oviim primo embryones conspexi- mus (1) ». Mais, comme Forchliammer prend, pour point de départ, un stade relativement avancé du développement, cette période est évidemment trop courte. Rathke en fait d'ailleurs la remarque, et il évalue, d'après ses observa- tions, la durée du séjour dans l'œuf à vingt jours. Il donne ce chiffre, parce qu'il a rencontré les œufs montrant les premières traces de l'embryon, à la date du 12 septembre, et les premiers embryons éclos à la date du 1" octobre(2). Dans le chapitre suivant, il dit aussi qu'à partir du début de la formation de l'embryon, les œufs restent plongés dans le liquide ovarique, sans subir de notables modilica- lions de forme ni de volume, pendant trois semaines envi- ron, après quoi les enveloppes ovulaires se rompent et livrent passage à l'embryon (3). J'arrive à un chiffre moins élevé que celui indiqué par Rathke. En effet, le H septembre, je rencontre les œufs appartenant aux phases les plus jeunes observées par moi, c'est-à-dire des œufs en segmentation, et je trouve les premiers embryons éclos, le 27 septembre, par conséquent après dix-sept jours. Mais si je pars du stade correspon- dant au stade le plus jeune observé par Rathke, je ne compte plus que quinze jours, les œufs de ce stade ayanl (1) FoRCttHAMlUER, l. C, p. 7. (2) Rathke, l. c, p. 7. (5) 1d,, l. c, p. 8. (102) d'abord éié lenconlrés le 13 seplembre. D'autre pari, il importe de remarquer que, parmi les femelles ouvertes le 11 septembre, il y en avait une dont les œufs se trouvaient à une période plus avancée de révolution, le blastoderme entourant déjà près d'un tiers de la circonférence du globe vilellin. Ces œufs pouvaient donc dater, à partir de la fécondation, de deux à trois jours; et, en admettant que l'éclosion aurait eu lieu le 27 se|)teml)re, on arrive, en fin de compte, à une durée de vingt jours, donc au cbiffre fixé parRalbke. Mais, l'auteur ayant pris pour point de dépari des œufs d'un stade assez avancé, il en résulte (jue, dans certains cas, le terme de vingt jours sera dé|)assé. On ne sera pas, je crois, très éloigné de la vérité en fixant de vingt à viiujt-cinq jours le temps qui s'écoule depuis la fécondation, ou du moins depuis le début de la segmenta- tion jusqu'au moment de l'éclosion. 5. — Époque de la parturilion. De même que pour l'époque de la reproduction el plus encore que pour celle dernière, nous nous trouvons en présence d'opinions très contradictoires, en apparence du moins. Ces opinions se rangent assez bien en trois caté- gories : [| est d'abord des auteurs d'après lesquels les jeunes Blennies quitteraient l'ovaire maternel au printemps. Willughby (1) et M. Schmidl sont de ce nombre. Le der- nier indique les mois d'avril el de mai (2). (1) WiLLL'GUBY, Uistoria piscium. Oxoniae, 1686, p. 125 (citation d'après Stuhlmann). (2) M. ScuMiDT, Aufzuchljiuiger Aalmultcrn itii Aquarium, in Zool. Garten, Bd. 23, 1887, p. 67 (citation d'après Stuhlmann). ( 103 ) Pour d'aiilres, la parlurilion aurait lieu en été. C'est l'opinion exprimée par Schonevolde (1); par Ludwig qui fixe le mois de juin (2); par Mobius et R. Heinckequi, après avoir dit que les jeunes à maturité se rencontrent principalement en hiver, ajoutent : « Doch haben wirauch im Juli und den darauf folgenden Monaten Weibchen mit fast reifen Jungen erhalten » (5); et aussi par B. Benecke, qui indique le mois d'août (4). Enlin,il est des naturalistes qui fixent l'époque de la parturilion, soit dans le courant de l'automne : ainsi fait Beck (5), soit dans celui de l'hiver, comme Pennant (6), Môbius et Heincke (7); Forchhammer et Rathke qui indiquent, le premier le commencement de janvier (8), le second le milieu du même mois (9); enfin, Stuhlmann qui, (1) ScuoNEVELDE, Ic/ityologia. Haniburg, 1624, p, 61. (D'après Stuhlmann qui, lui-même, cite d'après Bloch.) (2) Lldwig, in der neuesten Auflage von Leunis' Synopsis (d'après Stuhlmann). (3) MÔBiLS u Fr. Hei.ncke, Die Fische der Ostsee. Berlin, 1883, p. 62. (4) Benecke, Fische, Fischerei und Fischzucht in Ost-und West- preussen. Kônigsberg, 1881, p. 51. (5) Beck, in : Schwedische À bhandlungen, p. 48. (D'après Stuhl- mann, qui cite d'après Bloch.) (6) Pennant, British Zoology, 111, p. 21 1. (D'après Stuhlmann, qui cite d'après Bloch.) (7) Môbius u Heincke, l. c, p. 62. (8) Forchhammer, l. c, p. 12, (9) Rathke, l. c, p. 39. D'après Stuhlmann, ces deux auteurs seraient d'accord pour fixer la durée de la gestation de janvier jusqu'en mars ou avril (Stuhlmann, l. c, p. 45), mais il n'indique pas l'endroit des ouvrages où cette opinion serait exprimée. J'ai vainement cherche !e passage auquel il est fait allusion. ( 104 ) lout en ra()[)claut qu'il trouva, le 7 décemhre, une femelle déjà vide et à la iin de lévrier plusieurs autres encore en gestation, croit ijue l'époque principale de la parturilion s'étend de la mi-janvier à la On de février (1). D'après un article déjà cité et attribué à IJenecke et à Ileincke, les jeunes seraient évacués en automne et en hiver (2). Si maintenant nous partons des faits les mieux connus, c'esl-à-dire de la période de reproduction qui a lieu en septembre, il est clair, la durée nioyenne de la gestation étant de quatre mois environ, que les jeunes naîtront en hiver (notamment de janvier en février), comme l'avancent Pennant, Forchhammer, Rathke, Môbius et Heincke, et Stuhlmann. Et, ainsi que nous l'avons déjà dit, on ne saurait exclure ici l'influence exercée par certaines con- ditions météorologiques et climatologiques; il faut donc admettre que l'époque de la naissance pourra être ou avancée ou relardée, surtout selon que l'époque de la reproduction aura elle-même été avancée ou relardée par les influences susdites. Ainsi s'expliqueraient, d'une part, les naissances signalées en automne (Beck, Benecke, Stuhlmann [7 déc]), et, d'autre part, alors que la repro- duction a été plus tardive, ou le développement plus lent, les naissances observées au printemps (Willughby, Schmidl [avril-mai] ). Quant aux parlurilions estivales (Schonevelde, Ludwig, Môbius et Heincke [juillet], Benecke [août]), elles s'expli- queraient dans l'hypothèse que nous avons soutenue plus haut, d'une période de reproduction dans le cours du prin- temps. (1) Stuhlmann, ^ c, p. 44. (2) Mittheilungen der Section fur Kiisten-und Hochsee-Fischereit 1886,11» 8, p. 125. ( 1^^ ) Ainsi peuvent se concilier, me semble-t-il, en grande partie du moins, les opinions à première vue contradic- toires touchant l'époque précise de la naissance des jeunes Zoarces. Sans doute, de nouvelles et exactes observations sont nécessaires pour dissiper tous doutes à cet égard et trancher définitivement la question; mais je ne puis, toutefois, partager la manière de voir de Schlegel lorsque, en se basant sur la présence de jeunes dans l'ovaire pen- dant tout le cours de l'année, il avance qu'il n'existe pas, pour le Zoarces viviparus, d'époque fixe de reproduction. 4. Quel est le nombre de jeunes d'une seule portée? Schonevelde raconte qu'en présence du duc de Schles- wig-Holstein, il put extraire d'une seule femelle au delà de trois cents jeunes; toutefois, ajoute-t-il, chez d'autres échantillons, ce nombre était moins élevé (1). « On a vu quelquefois dans la même femelle jusqu'à trois cents embryons, » dit Lacépède (2). « Leur nombre va quelque- fois jusqu'à trois cents et au delà, » dit aussi Valenciennes, parlant des jeunes Zoarces contenus dans l'ovaire (5). Schlegel en compte de cent à deux cents, quelquefois jusqu'à deux cent cinquante (4). P. Harting donne les mêmes chiffres que Schlegel (5). Benecke et Heincke (1) D'après l'ouvrage : Uilvoerigi; en natuurkundige Beschrijving der Visschen, volgens het zamenstelvan C. Linnaeus, t. II, p. 257. (2) Histoire naturelle de Lacépède. Bruxelles, 1853, t. II, p. 109. (3) CuviER et Valenciennes, /. c, t. XI, p. 465. (4) Schlegel, /. c, p. 67. (5) P. Harting, Leerboek van de grondbeginselen der Dierkunde. — Visschen, 1864, p. S\-2. ( iOG ) parlent de trois cents œufs environ (1). Dans la faune de Mobius cl flcinckc, il est dit que le nombre déjeunes peut s'élever à plus de deux cents (2). A en ju^'cr d'après ces cilatations, le nombre de jeunes d'une même portée serait compris entre cent et trois cents environ. D'après dronovins, la présence, dans l'ovaire, d'un petit nombre de jeunes, de vini;l-(leux, par exemple, serait dû probablement à ce que la femelle a mis bas une partie de sa progéniture (5). Forchbammer, le premier, constate normalement des écarts plus considérables, et, le premier aussi, il suppose l'existence d'une relation entre le nombre d'œufs et le développement de la mère. Voici le passage de sa tbèse, lelatif à ce sujet :. « Inveniinus sacco aperlo copiam ovorum non illarn in omnibus piscibus aequalem^ in plerisque lamen fere ducenta, in quibusdam tanliim viginti vel qiiadraçjinla, qui juniores esse videbanlur cum magnitudinis illi hos longe praecederenl (4) ». D'après Stuhlmann, Me. Intosh aussi admet l'existence d'une rela- tion entre le nombre de jeunes et l'âge de la mère (5). Stuhlmann lui-même insiste sur cette particularité; il con- state que le nombre de jeunes renfermés dans un seul ovaire varie notablement et semble être en relation avec l'âge et les dimensions de la mère. Pour faire ressortir combien varie la fécondité des femelles, Stuhlmann indique le nombre d'embryons ren- {{) Benecke et IIeincke, l. c, p. 123. i2) MoBius et Heincke, l. c, p. 62. (5) Uitvoerifjc en naluurkundige Beschrijving,clc., 1. c., p. 237. (i) FORCIIHAMMER, l. C, pp. 5-4. (5) Voir Stuiilmani\, /. c, p. 56. (107) contré par lui chez seize individus. Voici les chiffres que nous trouvons dans son mémoire : 34, 36, 48, SO, 69, 73, 83, 110, 122, 188, 189, 213, 274, 276, 299 et 40o. Il croit pouvoir déduire approximativement l'âge de l'animal, et indirectement la durée moyenne de la vie chez Zoarces, du degré de fécondité. D'après lui, les femelles mesurant de 17 1/2 à 21 centimètres de longueur sont nullipares. Puis viennent des exemplaires de 22-23 centi- mètres avec 50-40 embryons; ceux de 23-50 centimètres avec 50-180 embryons; enfin, des femelles de 30-59 centi- mètres, portant de 200 à 400 embryons. Il est très pro- bable, dit Sluhlmann, qu'on a affaire à des poissons appartenant, au moins, à quatre générations dislinctes: « dass wir es mit mindestens 4 Jahrgângen von Fischen zu thiin haben. » Mais il est possible, ajoute l'auteur, que le Zoarces peut atteindre bien au delà de quatre ans, ignorants que nous sommes de l'âge requis pour la pre- mière reproduction, comme aussi de la durée de la faculté reproductrice (1). Moyenne des œufs libres rencontrés par nous dans l'ovaire. — Le nombre d'œufs libres ayant été noté chez qua- rante et une femelles, la moyenne des œufs libres a été de quarante-huilel unefraclion.Lenombred'œufslibresa varié de douze à cent cinquante-huit. Le nombre cent n'a été dépassé que quatre fois. On pourrait supposer que la pré- sence d'un petit nombre d'œufs résulte du non achèvement (i) Stuiilmann, l. c, pp. 55-56. ( 108) de la potilc inlra-ovariqiic. Il n'en esl rien. Tous les œufs d'une même ponte arrivent en même temps à maturité, comme le prouve d'ailleurs, dans la suite, leur développe- ment sensiblement uniforme. Rapport enlre le nombre d'œufs renfermés dans l'ovaire et la taille de la femelle. — Je constate aussi une relation évidente enlre le nombre d'œufs renfermés dans l'ovaire et l'âge ou, plus exactement, la taille de la femelle. Seule- ment, j'arrive à des chiffres qui diffèrent assez notablement de ceux obtenus par Stuhlmann. Chez la femelle de plus grande taille (50 centimètres), rencontrée par nous, le nombre d'œufs n'a pas été noté. Le chiflVe le plus élevé d'œufs et d'embryons déjà éclos (158) a été fourni par un échantillon de 26 centimètres de longueur, c'esl-à-dire offrant la taille la plus forte après celle de 50 centimètres. Le chiffre le plus bas d'œufs libres (12) a été trouvé chez un individu mesurant 12,5 centimètres, le minimum de longueur observé par nous. D'une manière générale, les œufs libres ont été trouvés plus nombreux chez les femelles de plus grande taille; toutefois, il y a eu des exceptions à la règle : ainsi je compte quarante et un embryons chez une femelle de 25,2 centimètres de longueur, et quarante-cinq œufs libres chez un échantillon mesurant 15 centimètres seulement. Pour faciliter la comparaison entre les résultats obte- nus par Stuhlmann et les miens, j'ai rangé en cinq séries cinquante-deux femelles dont la longueur a été mesurée, et chez lesquelles l'ovaire a été ouvert dans le but de constater l'absence ou la présence d'œufs libres, et, dans ce dernier cas, d'en évaluer le nombre. ( 109) Je commence par les individus de plus petite taille pour finir par ceux présentant la plus forte taille. Premièire série. sept. 20 cent. 12,5 12,5 12,5 13 13 13 13,5 13,5 13,0 14 14 14 14 14 14 14,5 14.5 Absence d'œufs libres. État des œufs libres. Pas d'œufs libres. Pas d'œufs libres. Pas d'œufs libres. Pas d'œufs libres. Pas d'œufs libres. Pas d'œufs libres. Pas d'œufs libres. Pas d'œufs libres. 12 19 22 28 27 35 24 14 27 OEufs en segmentation (fin du processus). OEufs altérés. Blastoderme recouvrant la moitié de la circonférence du vitellus, — Sillon médian. Stade indéterminé. Blastoderme recouvrant pres- que tout le vitellus. Em- bryon déjà bien développé. OEufs. en segmentation. OEufs. altérés. Blastoderme mesurant envi- ron 2 millimètres de dia- mètre. — Écusson embryon- naire. Stade non déterminé. Comme le montre le tableau ci-dessus, cette série com- prend dix-sept femelles, mesurant de 12,5 {minimum) ( HO } à 15,3 cenlimùlres {maximum) do longueur. Huit fois l'ovaire ne renferinail |)as d'œufs libres. Chez les neuf femelles reslanles, le nombre d'œufs libres a varié de douze à trente-cinq. Tous les individus ont été recueillis entre le 1 1 et le 20 septembre. Développement des œufs. — Depuis la segmentation (fin du processus) jusqu'au stade où le blastoderme avec embryon déjà bien développé recouvre presque tout le vitellus. Deuxième série. u H o S O Absence d'œufs libres. "a ~ se "S État des œufs libres. 18 sept. 12 cent. lo Pas d'œufs libres. 19 11 lo 45 OEufs en segmentation. 20 13 Vô 18 OEufs en segmentation (stade moins avancé). 21 14 13 Pas d'œufs libres. 22 15 13 30 Comme n» 4. 23 24 20 21 lo lo as plus (l'un (leim-pied {\7>,5 eenliinèlres) (I). D'après Valencicniies, les Zonrco.s mâles S(îiai?iil plus pelils (jut' les rciiK'Iles (2). Moliins cl IIciiicKe éiiiellenl une seinl>lal)le opinion. Ces (]err)ieis donnenl, eomme lonj^Mieur, de 25-10 rcnlioic'lies, el comme inaxiiiiuin de longueur des (''chanlilloiis tenconlrés ù Kiel, 32 centi- me 1res (3). Dans l'arlicle de HtMieckeel [leiiiekedéjà cilé.nous trou- vons que la longueur varie de 20-10 ceulimèlres (4-). D'après Emile Moreau, la longueur est de 0,15 à 0,25, quelquelbis plus (5) Kniin Sluhlmann a vu les femelles pleines atteindre une longueur de 40 centimètres (6). (t) SciiLEr.EL, /. c, pp. (15 et 07, (2) CuviKR et Valenciennes, /. c, p. 405. (3) MÔBiuset Heincke, /. c , p. 02. — Au moment de nos rcclierclics, notre attention était surtout portée sur les fcmeiies, ce qui explique que nous n'avons pas mesuré les mâles qui ont passé par nos mains. Nous venons de prendre la longueur totale de huit mâles conservés dans l'alcool. Voici les résultats de ces mensurations: 13 ccntinièlres. l'f.O — iH - 49 — r.i — '2i,o - -n,ri — -2i — ('i) Bknecke et IIei.ncke, /. c , \>. 125. (\i) Emile Mokeau, Hisloirc nutitteUc des poissons de la France, Paris, 1881, t. 11, p. 150. (Oj Stviii-man.n, /. c, p. 8. ( 117 ) Il semble résulter de ces chiffres (jue, d'une maiiirrc générale, sur les côtes de Suède et de Norvège et sur celles de la Baltique, le Zoarces atteint une plus grande taille que sur les côtes de Néerlande, de Belgique et de France. S'il en est réellement ainsi, on ne trouverait pas, ou du moins on ne trouverait que très rarement, chez nous, des lemelles de 30 à 39 centimètres, pouvant porter de 200 à 400 embryons. Remarquons toutefois que si Stuhlmann a rencontré à Kiel des femelles pleines de 39-40 centimètres, Môbius et Heincke donnent comme plus grande longueur des échantillons provenant de cette localité, 32 centimètres. Or, la femelle de plus forte taille trouvée par nous mesurait 30 centimètres de longueur. Éludes sur ta coladlilé dans les composés carbonés. Composés poly-oxygéiiés; par I.ouis Henry, membre de l'Académie. Je poursuis depuis plusieurs années déjà des recherches sur la volatilité dans les composés carbonés. Ce n'est pas sans raisons que j'ai fixé mon attention sur cette question déjà ancienne et qui, au premier abord, paraît fort spéciale et restreinte. Parmi les propriétés physiques, il n'en est pas, à mon sens, de plus intéressante que la volatilité. Au point de vue des services (ju'elle rend à l'analyse initnédiate, elle a peut-être plus d'im[)ortance encore que la forme et la cristallisation. Au point de vue doctrinal, aucune ne me paraît mériter davantage un examen approfondi, parce qu'il n'en est pas de plus intimement liée à la composition et à la structure des molécules complexes. (118) Des recherches sur la volalililé sont donc éininemmenl propres à fournir da^ lualcriaux utilisables pour la solution de la (juoslion fondaincnlalc, toujours étudiée et toujours à étudier, de la relation (jui, dans les combinaisons chimi- ques, existe entre les propriétés et la composition, question liée elle-même à celle de la nature des éléments, car c'est par l'intelligence «les corps com|)osés que l'on parviendra à acquérir celle des corps simples. Parmi les corps composés en général, j'ai choisi comme sujet de mes études ceux que forme le carbone. La raison de celle préférence est dans ce fait que les com|iosés car- bonés sont de loin les |)lus nombreux cl les mieux ordonnés les uns par rapport aux autres dans les groupes ou séries qu'ils constituent; c'est chez eux, par conséquent, que les comparaisons sont bîs plus faciles à établir, et les lois les moins malaisées à découvrir. Assimilant les molécules carbonées à des systèmes plané- taires, comme le faisait autrefois déjà Dumas ou, ce qui est non moins exact, à des organismes vivants plus ou moins com|)lexes, et préoccupé de connaître les relations d'influence qui, dans ces systèmes ou ces organismes, s'exercent entre les diverses parties qui les constituent, je me suis proposé, comme but prochain, dans ces éludes, de déterminer et de préciser par les faits l'influence qu'exerce sur la volatilité de la molécule totale, la présence simultanée dans certaines conditions de position, dans les composés carbonés, des radicaux fonctionnels simples ou composés. L'étude de la volatilité faite à ce point de vue constitue un cliapitre neuf et, à mon sens, d'un liant intérêt, de la solidarilé foHclionitclle ùdtus les composés du carbone. Dans le cours de ces recberches, j'ai eu souvent l'occasion de ( ^^9 ) conslaler combien il est vrai de dire avec Descartes que l'on est bien vile et bien souvent arrêté, alors qu'il s'agit de poursuivre une idée neuve dans les faits trouvés par autrui. Fréquemment les composés connus n'ont pas suffi ; souvent je me suis trouvé dans la nécessité d'en appeler à l'existence de nouveaux; là est l'origine d'un bon nombre de travaux dont il n'a pas toujours été possible d'apercevoir extérieurement le lien et la pensée inspiratrice. Dans des communications antérieures j'ai étudié sous le rapport de la volatilité les com|)osés oxy-azotés {1)(nitriles oxygénés), chloro-azotés (2) (nitriles-chlorés), les composés poly-azotés (3) (nitriles multiples). Je me })ropose d'exami- ner dans la présente notice les composés poly-oxygénés, me réservant d'aborder plus tard l'élude de composés d'une autre nature, chloro-oxygénés, bromo-oxygénés, chloro- nitrés, etc., autant que nos connaissances des espèces chimiques le permellenl. Le mode de soudure de l'oxygène avec le carbone est variable : la soudure peut être totale ou partielle. Dans la première partie de ce travail, j'examine les composés renlermanl le système > C = 0, où l'oxygène est relié au carbone par ses deux unités d'affinilé; la seconde est consacrée aux dérivés renfermant le système I — C — OX où l'oxygène est fixé sur le carbone par une I seule unité d'aciion chimique; dans la troisième, sont examinés les coujposés mixtes. (1) Comptes rendus etc., t. C, p. 1075, et t. C II, p. 768. (2) Comptes rendus, elc, t. C, p. 1502. (5) /f/.,t. C II, p. 1181. ( 1:20 ) PUKMIÈHK PARTIE. Coinposés rcnfirinaiit le .yjjsième > C = 0. Aréinnes simples et nnilliples. Deux sortes de dérivés simples rcnfermenl le sys- tème > C = 0, où l'oxygène esl uni nu carbone par ses deux niiilés d'nclion cliimi(|ne : ce sont les aldéhydes qui renferment lechnînoi) lerminal — C < „, et les acétones où existe le chaînon intercalaire > C = 0. Au point de vue de la question qui m'occupe, il n'y a pour le moment aucun profit à tirer des aldéhydes ; le groupe des aldéhydes multiple» ne compte d'ailleurs qu'un CIIO seul représentant, le givoxal | , que l'on ne connaît, CHO à mon sens, (|ije datis sa variété polymère et qu'il faut laisser de côté dans un examen comparatif. Restent les acétones, renfermant le système > C = 0, où l'oxygène et le carbone sont seuls en présence, et en l'absence de tout élément étranger. Ce sont, parmi les composés oxygénés, les [)lus simples, ceux-là par conséquent qu'il faut étudier tout d'abord, puisque là, le problème de la volatilité tel que je l'ai posé n'est compliqué d'aucune influence extérieure. Dans l'ordre des dérivés (jxygénés, les acétones, à chaînon intermédiaire > C = 0, correspondent parfaitement aux nitriles, dans Tordre des dérivés azotés, composés qui renferment le chaînon terminal — C^: Az. Grâce aux recherches récentes de divers chimistes, nous possédons aujourd'hui des acétones simples et multi- ples en nombre suffisant pour résoudre la question ( 121 ) l'influence sur la volalilité de la molécule lolale de plu- sieurs atomes d'oxygène fixés sur le squelette carboné de celle-ci. Je m'attacherai particulièrement aux dérivés mono- et bi-acétoniques des hydrocarbures normaux C4, Cjj et Ce, hydrocarbures dont la volatilité peut être repré- sentée par un chifl're therniométrique. Butane normal CH3 — CH^ — CH2 — CH3. Acétone mélhy-élhylique CH3 — CO — CH.2 — CH3. Diacélyle ( I ) CH3— CO — CO — CH5. Pentane normal CH3 — CH^ — CHj — CH2 — CH3. Acétone nnHliyl-jjropyliquc CII3 — CO — CH2 — GH2 — CH3. Acétyl-acélonc (2) C[l3— CO — CH^— CO — CH3. Hexane normal CH3— CH2— Ctlj-CH^— CH^— <:H5. Acétone mélhyl-bulylique CII3— CO — Cil,— CH.-CH,— Cil.. Acélonyl-acélone (5) Cn3— CO — CH^— CH2— CO — CII3. Avant d'aborder l'examen comparatif de ces composés, je ne crois pas inutile de faire quelques remarques préli- minaires. a) Étant les plus volatils entre tous les composés car- bonés, propriété qu'ils doivent à l'hydrogène, l'élément gazeux par excellence, les hydrocarbures peuvent èlre (1) Berichte der Dcnlschcn Clicmischcn Gesdlscliaft, t. XX, p. 5 102 (von Pechmann), et p. 3184- (Rudolpli Fittig). (2) Combes, annales de Chimie et de Physique ou Méthane di-acétylé sijméiriquc. T. XII, 6* sér., octobre 1887. Son isomère racétyl-propionylo CH^ — CO — CO — CH, — CH, manque encore. (3) Paal. Bulletins de la Société chimique de Berlin, t. XVIII, pp. 58 et 59. Il est regrettable que les isomères de ce composé, tels que CH3 _ CD - CO - CHj - CH, — CH3, CH5 — CO — CH, - CO — CHj — CHj manquent encore. ( 152:2 ) i<.'}j;ar(li''s comme les composés |)rimor(li;iii\, ceux par lappoii aii.\(]iiels Ions les aiilres doiveul èlre examinés. b) Le iem|ilacemeiil dans un hydrocarbure de (teux atomes d'Iiydio^ène pai' ini alnme d'oxygène élève nola- hlemenl le poinl d'ébullition de celui-ci, (|uel ipie soil d'ailleurs le lieu où s'accomplit celte substitution, vis-à-vis d'un seul ou vis-à-vis de deux atomes de carbone, quels (jue soient d'ailleurs les rapports de position de ceux-ci. /idtune tioriiial \A). -+- I". CHj — CIL — Cil, — ClIO H b. 7Ô" — 7 i" Cil, — Cil, — CO — CII3 — 78" eu, _ Cil - Cil — Cllr, — 5t)" — 57" 0 () Toutes choses égales d'ailleurs, rinlluence de cette substitution est d'autant plus puissante sur la volatilité pour la diminuer qu'elle se produit dans un hydrocarbure dont le poids moléculaire est moins élevé. C* CHs^CII — Cil.,— CH3 08 1° CH5 CO —Cil.,— Cllr, — 78° l'ûidsjuolécul.iiiv. Éhullitiou. Uifférenc 77° C, CH3— Cil,— Cil,— Cil.,— CII5 7-2 51" CH,— CO— Cil,— CH^— CII5 — loy» C4 CII3— Cil.,— Cil.,— Cil — CH.,— CH, S(i 08° CH5— CO — Cil,— Cil,— Cil,— CH-, — 1-27" C7 CH3—GH,—CHj— Cil,— CH.,— CIL— Clin lUO 98" CI1._C0— Cllî— Cil.,— CH.,-CIL— C.\:, — vers 150» 6:> 59» 52» Différence. Influence d'un atonie d'O. 11. i: 87- 45°5. ( 125 ) Quanlàrinfluencede l'existence simultanée de plusieurs atomes d'oxygène sur la volatilité de la molécule totale, on peut l'établir dans les diverses propositions suivantes: 1" Une double substitution de Ha par 0, réalisée dans une même région de la molécule d'un hydrocarbure, dimi- nue la volatilité de celui-ci dans une mesure proportion- nelle beaucoup plus faible qu'une seule. Voici les données expérimentales : Etage C,. CH3 — CH^ — CH2 — CH3 Eb. CH3 — CO — CH2 — CH3 — CH3 — CH2 — GH2 — CH3 CH, — CO — CO — CH3 88 Étage C,. CH3 — CH2 — CHs — CH, — CH3 59° ..Qo fi9" CH3 — CO — CH2 — CIL — CH3 101» CH3 — CH2 — CH2 — Cil, — CII3 59» oo„ ,Qo CH3 — CO — CH2 — CO - CII3 1 57° Calculées en fonction des augmentations des poids moléculaires, ces diminutions de volatilité s'expriment comme il suit : Etage C^ Poids moléculaire. Point d'ébullitiou absolu. C^H.o 58 274" CJIso 72 351» Différence .... 14 77» Augmentation»/» . . 24,45 28,10 ( I -'M Étacf. ('4 {suile). C»ll,. 58 -27 i" (:,IIA 80 301" Dinéi'cncc .... -2S «7° .•\iii,'inonliili()ii "/„ . . iS/i? 51,7ii Siiivaiii 1,1 proportion de l:i première stibslilution o.\y- généc, celle élévnlion de 48,27 "/o dans le [mids moléculaire devrait (lélcrmiiier une augmentation de 56,21 "/„ dans le poinl dV'hullilion ; elle n'esl en réalité que de 31,75 "/„. Ét.\ge Cg. Poids moléculaire. Point d'éb. absolu. CsH,, 72 010° (;,H,n() 86 574° Différence .... 14 Gi" .\Mgnu'nt;ilion % . . 19,44 20,64 C^n.j 72 510° QH.O, 100 410° Différence .... 28 100° Augnicnl.ition "/„ . 58,88 52,25 Proportionnellemenl à celle de la première subslilulion, raugmenlation "/o flans le poinl d'ébullilion devrail être de 41,27 au lieu de 32,25 2° Une seconde subslilulion de Hj par 0 réalisée dans la même région que la première, dans la molécule d'un hydrocarbiue, détermine dans la volatilité de celui-ci une diminution nio'ns considérable que la première. ( 125 ) Voici les données expérimentales Etage C^. Différences. CH, — CH^ — CHo - CHs Éb. IV ,-„ CH3 — CO — CH2 — CH5 - 78''C;,i CH, — CO — CO — CH3 — 88°^^ Étage Cg. CH3 — CH2 — CH2 — CH, — CH3 Éb. 59" CH3 — CO — CH2 — C[l2 — CH3 — 101< i!^„ CH3 — CO — CH2 — CO — CH3 — 137"'"'^'^ Calcnlécs en proportion des augmentations dans les poids moléculaires, ces diminutions de volatilité s'expri- ment comme il suit : Etage C*. a) Première substitution oxygénée. Poids moléculaire. Éb. absolue. CiH,o ^S 274" CiHsO 72 ool» Différence 14 77» Augmentation "/„ . 24,13 28,10 b) Seconde substitution oxygénée. CiHsO 72 351" CiH„0, 86 301» Différence .... 14 10° Augmentation "/o . . 49,44 2,84 ( 12ti ) Siiiv;ini la |Moportion de la prcmirro siihslilulioii, celle auginciilalioti de ll),4.'i''/o délorminée dans le poids molé- culaire par la seconde, devrail délerminer dans le point dVImIlition une angmentalion de 22,07 "/„ ; celle-ci n'est, comme on le voit, que de 2,8i "/o- Étage Cg. a) Première siilislitution oxygénée. Poids moléculaire. Éb. absolue. C.H,, 7-2 510° C,II,„0 80 374» Différence .... 14 04° Aiigmnilnfion 7„ . . I'.),44 20,64 b) Seconde snbslilulion oxygénée. C»H,oO 80 374'' CsHgO, 100 410" Différence .... 14 50° Augmentalion 7o • • 16,27 9,62 Suivant la proportion de la snbstitntion précédente, cette augmentation dans le |)oids m(déculaire de 16,27 7o devrail déterminer dans le point d'ébullilion absolu une augmentation de 17, 29 "/o- Il est intéressant de comparer les moditications que subissent dans leur point d'ébullilion Cacélone métliyl- éthylique CH3 — CO — CHo — CH3 et le penlane normal CH3 — CHo — CH2 — CH, — CH5 par suite de la substi- tution deO à H,, dans un cbaînon intercalaire > CII.^. Ces deux corps on en effet le même poids moléculaire 72, ( 127 ) lequel est poilé par suite du remplacement de H2 par 0 à 86; c'est dans tous les deux la même augmentation abso- lue de 14. qui correspond à 19,44 °/o- Or, dans la mélhyl-éthyl acétone, cette substitution détermine une élévation dans le point d'ébullition de 10°, soit 2,84 7o dans le point d'ébullition absolu; dans le pentane normal, l'élévation dans le point d'ébullition iher- momélrique est 64°, soit 20,64 % dans le point d'ébullition absolu. Le rapprochement de ces chiffres 10" et 64°, ou 2,84 et 20,64 °/o d'élévation dans les points d'ébullition absolu, résultat d'une même modification qualitative et quantita- tive dans la molécule, montre à l'évidence l'influence exercée par la présence antérieure et le voisinage de l'oxy- gène sur la volatilité de la molécule totale. il est possible de déterminer l'étendue du rayon de l'influence volatilisante de l'oxygène. Par là se précisera ce que j'entends par les mots « même région d'un hydro- carbure » . D'une manière générale, ce rayon est fort restreint. Les trois propositions suivantes en donnent la mesure. 3° Cette influence s'exerce à son maximum alors que les deux atomes d'oxygène dont la présence en est l'origine, sont dans le plus étroit voisinage, c'est-à-dire, fixés sur le même atome de carbone. Un seul composé de ce genre est à signaler, c'est le gaz carbonique COo, qui se fait remarquer en effet par une volatilité comparalive loule spéciale. Cela résulte de la comparaison (jue l'on peut établir entre ce corps COo et le diacétyle CH3 — CO — CO — CH3, d'une part, ei les hydrocarbures correspondants CH4 et C4 H,o, d'autre part. ( 1^28 ) Système C c^,.. l'oiils inolécuhiiiv. f.h. ahsolue. ClI^ Hi lO'J'il) CO, 44 iyry'(2) Uiiicrciia' ... 1>H W .\iiginciil;ilioii "/„ . . 175 77,0(1 Sysiè-mk — CO — CO — C,ll,o oH ■^74" C.ll.O, 8G 3GI" Dillï-iciuc .... :2.S 87- .Aiigiiiciil;ilioii "/, . . 48,ii7 51,^5 Selon la pioporlioii conslalée à l'élai^e C|, pour le gaz carboi)i(iu'j, celle aiigriientalion de 48,"27 "/o i^aris le poids moléculaire du Ijulaue devenanl diacélyie, devrait déier- miuer une augiuenlalion de 21, ^o "/o seulement dans le point d'ebullilion; celle-ci est en réalité de 31,75. L'écarlemenl progressif des deux atomes d'oxygène diminue puissamment celle influence ei la fait bientôt disparaître. 4" Elle s'exerce toutefois puissamment encore, quoique moins énergiquemenl, alors que les deux atomes d'oxygène sont fi.vés sur des atomes de caibone diil'érents, mais voisins et immédiatement soudés l'un à l'autre comme dans le système I CO I CO (1) CH< bout à — 104°. (2) CO, — — SO". { 129 ) La comparaison du buiane normal avec ses deux dérivés acéloiiiqiies CH3— CO— CH2— CH3 el CH3— CO— CO— CH3 le montre d'une manière péremploire. Différence. CH3-CH. — CH, — CH3 Éb. i» CH3 — CO — CH,-CH3 — 78» ;/.„ CH3— œ — CO — CH3 — 88» ^" Ces différences thermoraélriquesse traduisent en chiffres proportionnels comparables, rapportée aux |'oids molécu- laires il comme il suit : Poids moléculaire. Éb. absolue. C^H.o 58 274» QH^O 72 551» DifTéreiice -14 77° Augmcnlalion "/o • • i24,l5 :28,10 C^HgO 72 551° CiHeO-i 86 361° Différence .... 14 10° Augmentation °/o . . 19,44 2,84 Suivant la proportion constatée lors de la première substitution, cette augmentation de 19,44 7o dans le poids moléculaire, qui est le résultat de la seconde, correspon- drait à une augmentation de 22,67 -/o dans le point d'ébullition absolu; celle-ci n'est en réalité que de 2,84. 5° Cette influence s'exerce encore, mais plus faiblemeni, alors que les deux atomes d'oxygène sont flxés sur des .itomes de carbone distincts, immédiatement unis, c'est-à- dire, séparés seulement par un seul atome de carbone auquel ils sont attachés, comme dans le système — CO — CH, — CO — . 3""^ sÉiui. , ro.uL XV. 9 (. 150 ) Ce fait se vérifie à l'élage Cg par la comparaison du pentane normal CJI:,— CHj — CH^ — CHo — CH3 avec les deux acétones qui s'y rallaclienl CII3 — CO — CIL — Cllg — CH3 el CH3 — CO - Cil, — CO — CH5. Voici les données thermométriques : C-,H„ Éb. 59» f, C,II,oO - iO^"^^! C,HA — 457"^ ^" Rapportés aux poids moléculaires el traduits en 7o> ces chiffres correspondent aux suivants : l'oids moléculaire. Éb. absolue. C,H,, .... . . 72 510" C,H.oO. . . . . 8() 574» DifTércnco . . . . U 64» Augmentation "/o . . 19,44 20,64 QH.oO. . . . . . 86 574» QIU), . . . . . . 100 410° Diflcrence . . . . 14 36° Augnientalior) 7, . . 10,27 9,62 Suivant la |)ro|)ortion constatée lors de la première substitution, ces 16,27 7o d'augmentation du poids molé- culaire, résultai de la seconde, devraient déterminer une augmentation de 17,29 % «la»^ 'e point d'ébullition. La réalité est 9,62 seulement. Tout en étant fort sensible, l'influence volatilisante qui s'exerce à l'étage C5, dans le .système — CO — CHo— CO — , est cependant moins accentuée que celle qui s'exerce à l'étage C4 dans le système — CO — CO — . ( 131 ; C'est ce qui résulte du rapprochement des chiffres suivants CJIsO Éb. 78° .f.„ C,HA — 88"^ ^" QH,oO - 101" .„ Lors de la seconde substitution oxygénée à l'étage C4, une élévation de 19,44 7» dans le poids moléculaire, cor- respond à une augmentation de 2,84 % dans le point d'ébullition. A l'étage Cg, une augmentation de 16,27 % dans le poids moléculaire répondrait, selon cette proportion, à une augmentation de 2,57 dans le poids moléculaire seulement; elle est en réalité de 9,62. 6" Toute influence volatilisante cesse alors que les deux atomes d'oxygène sont fixés sur deux atomes de carbone distincts, unis par l'intermédiaire de deux autres atomes de carbone comme dans le système — CO— CHj— CHj— CO— , que l'on constate à l'étage Cq. C'est ce que démon Ire la comparaison de l'hexane normal CH3 — CHo — Cflo — CIÏj — CH2— CH3 avec les deux acétones correspondantes CH5 — CO — CH, — CHo— CH2— CH3 et CH3 - CO — CH, - CH2 — CO — CH3. Voici les données expérimentales : Différence. C„H„ Éb. 08» vo„ Ceii,,o - i27-^:;^„ QH, 0-, — 187»^^" CorDparativement aux poids moléculaires et traduits ( 152 ; en °/o, ces cliiflVcs llierinomélriqiies corresponde ni aux suivants : l'oiils iiiuléculuirc. Ù). absolue. Cfillu 8rorm :lioii (I<^ eu, — CO — en, - CIL, — cH; en en, — eo — en , - co — eir,, s'accompagne d'une élévation dans le point d'ébullilion de 56", soit 9,62 "/o dans le point d'ébullilion absolu. A l'étage Co, dans un hydrocarbure intact, l'élévation dans le |)oint d'ébullilion est de 59° à 60°, soit 17,30 "/o dans le ( i53 ) point (J ebullition absolu. Le rapprochement de ces chiffres montre une fois encore à l'évidence l'influence de la pré- sence antérieure de l'oxygène sur la volatilité de la molé- cule qui subit une nouvelle substitution oxygénée. Avant d'abandonner ces composés acétoniques, je ne crois pas inutile de rappeler en ce moment les faits que j'ai constatés antérieurement en ce qui concerne les nilriles (1). CAz 1 LiqiJ lide. Éb. -+-82° CAz Gaz Eb. — 26° 1 1 CH3 Différence CAz — 10S». CAz 1 Liqi lide. Éb. 98" CAz Solide. Éb. 220° 1 1 CH2 1 CHî 1 CH, DlFFÉnE>CB 1 CAz -f- 1.12°. CAz Liquide. Éb. 418° CAz Solide. Éb. 265° 1 CH2 1 1 CH., 1 1 CH2 1 CH2 1 1 CH, D CAz IFFÉRENCE 447°. CAz 1 Liqi jidc. Éb. liO» CAz Liquide. Éb 275° 1 1 eu, 1 1 CH2 1 CH, CH2 1 1 1 CH2 1 1 CH3 D CAz IFFÉRENCE 155°. (1) Comptes rendus, l. Cil, pp. 1394 et 1481, Eb. -+- 82°^ 20°^ — 10» — 78» 88°^ -+- 10» Gaz Solide — -+- 26» 220»-^ ■*• 246» Liquide — 88»^ 137»^ 49» , 154 : On voit qiio riiidncncc lin voisinage de l'azote est bien plus puissante que (elle de l'oxygène sur la volatilité de la molécule totale. Différeuce. CHj - CAz CAz — CAz CFI3 — CO — en. - Cil, Cil, — CO — CO — Cil, CAz — CAz CAz — Cir, — CA/ CH3 — CO — CO — Cil-, CH:, - CO — CIL — CO — I Le voisinage de l'azote, fixé sur le carbone voisin, ren- verse complètement les rapports de volatilité; un liquide bouillant à + 82" devient un gaz bouillant à — 26°, donc un abaissement de la température d'ébullition de 108°. En ce qui concerne l'oxygène, une seconde substitution oxygénée, réalisée dans le voisinage immédiat de la pre- mière, élève encore le point d'ébullition de 10". De plus, l'interposition d'un chaînon — CH2 dans le système CAz — CAz détermine une diminution énorme de volatilité; un gaz est transformé en un solide bouillant à 220", donc une différence de 246", fait vraiment inouï. L'interposition du môme chaînon — CH, tians le sys- (ème — CO — CO — ne modilie pas l'état physique, et n'élève le point d'ébullition que de 50" environ. Des acétones, simples et doubles, se rencontrent aussi dans le groupe aromatique; c'est même là que les acétones doubles ont été constatées tout d'abord. Mais il est impos- sible d'en tirer un profit bien réel pour la solution de la ( <35 ) question qui m'occupe, parce que les comparaisons entre ces acétones et leurs hydrocarbures ne sont guère en ce monnent possibles à établir, à cause de l'insuffisance des renseignements indiqués sur la volatilité de ces composés; cette insuffisance est quelquefois l'indication de chiffres approximatifs, d'autres fois même l'absence de toute indi- cation thermométriqne. [| n'a pas été en mon pouvoir de combler ces lacunes. Toutefois, je ne fais aucun doute que les faits constatés pour les acétones qui se rattachent aux paraffines CnHj^^.^ ne se constatent aussi pour les acétones aromatiques. Au surplus, voici quelques indications qui suffisent à montrer que là aussi le voisinage de l'oxygène avec lui-même exerce une action marquée sur la volatilité de la molécule totale, pour l'augmenter d'une manière comparative. a) Subsiilution oxygénée unique. Différence. CeHs — CH2 — CH3 Éb. 104° gj,. C,Hs — CO — CH3 — ^0^"^ CfiHs — CH2 — CH, — CH3 — ^^^S^S- aH,— CH,— CO — CH3 — 205»^ b) Substitution oxygénée double. C,H,-Cn, — CHj — CH2 — CH, — CH3 Éb 200» .(,„ QH5-CH0 — CO _CH, -CO — CH3 — SGQ»-^ En moyenne, 30° d'élévation dans le point d'ébullition pour chaque atome d'oxygène remplaçant Ha- ( i3r) ) DKIIXIÈME PARTIE. Composés renfermant le système — C — OX. I Deux sortes de composés renlermenl de l'oxygène lixé sur le carbone par une seule de ses unités d'action chi- mique : a) Les dérivés hydroxylés où se trouve le radical (-0H). 6) Les dérivés éthérés correspondants, oîi se trouvent lesgronpementsoxy-hydrocarl)onés,rné(hoxyle( — 0 — CH:,), éthoxyle ( — OC^Hj), etc. A. — Dérivés hydroxylés. En ce qui concerne les dérivés hydroxylés, les faits manquent pour établir d'une manière bien certaine et parallèle à ce qui est possible pour les acétones, l'influence de la présence d'hydroxyles multiples dans les molécules carbonées sur la volatilité de celles-ci. On sait combien est encore incomplet le groupe des glycols, et plus encore celui des alcools polyalomiques en général. On sait aussi qu'il n'est pas possible de lixer d'une manière stable, sous l'ac- tion de la chaleur surtout, plusieurs hydroxylés sur le même atome de carbone. (' 137 ) Il y a néanmoins des fails qui montrent que l'inlluencc volatilisante de l'hydroxyle est analogue à celle de l'oxy- gène. Je me bornerai à examiner les dérivés bihydroxylés i\i\ butane normal CHg — CH., — CH2 — CH3. Voici d'abord les données expérimentales : CH3 — CH2 — Cfl, — CII5 Éb— 1» CH3 — CH2 — CHi — CH^IOH) — 116° CH5 — CFI2 — CH(OH) — CH3 — 99* CH3— CH(OII) — CH(OH) — CH3 — 183» CU3 — eue (OH) — Cïh — CHî (OH) — 205° On peut conclure de l;i les diverses propositions que voici : i° La présence de deux hydroxyles situés dans la même région d'un hydrocarbure diminue la volatilité de celui-ci, dans une mesure proportionnelle moindre que la somme de chacun d'eux, substitué séparément et isolément. La comparaison du butane normal, de l'alcool butylique secondaire, du glycol bulylinique bisecondaire, peut servir de preuve à cette proposition. a) SubstitiilioH liydroxylée unique. Poids moléculaire. Éb. absolu. CH3 — CH2 — eHî — CH3 08 274° eH3 — en (oh) — eiL, — CH3 74 572° Différence 16 98" Augmentation °/„ 27,o8 3^,69 ( 138 ) l>) Subsliltiliuii Injilruj ijli'c ilouhle. Cllj — Cil, — cil, - cil lis 5>7/f- dis - Cil (OU) — cil (011) - Cil, iJO 456» Différeiici" T^'l 18^2- Augracnlalioii °/o 55,1 (J GG,4ii Selon la propurliun coiislalée lois de la picinièic subsli- lulioi) liydroxyléo, (lansThydrocaibiiie iiilacl, l'aiigmenla- lion dans le poinl d'ébullilion devrail ôlre de 71,38 %, au lieu de 66,42; 2" lue subsliUilioii liydmxylée réalisée dans la région d'nn hydrocarbure où a élé réalisée une subslilulion anté- rieure de mèuie nalure, délermine dans la volalililé une diminution moindre que celle-ci. C'est ce qui résulte également de la com|>araison des trois corps précédemment indiqués. Première Hubslidilion hydroxylée. l'oids moléculaire. Éb. absolue. CH3 — CH2 — en, — Cil:, 58 274» (;ii3 — CH(on) — CII2 — CII3 74 57:2» Différence iC 98° Augmentation °/„ . . . 27,58 55,G9 Deuxième substitution Injdrolijxée. C1I- — CH(OH) — CH, — CIlj 74 372» CHj- CH(OII) — Cll(On) — en, 90 456» Différence lt> 84» Augmentation % 21,62 22,58 ( 139 ) Selon la proportion constatée lors de la première sub- stitution, Taiigmentation dans le point d'ébullilion devrait être de 27,90 %; comme on le voit, elle n'est que de 22,58; 3° L'interposition d'un seul atome de carbone entre les chaînons hydroxjlés, fait disparaître totalement ou à peu près l'influence volatilisante qui résulte du voisinage des hydroxyles. Ce fait résulte de la comparaison du butane avec l'alcool butylique primaire d'une part, de l'alcool bulylique secon- daire avec le glycol butylénique primaire et secondaire CH2 (OH) — CH2 — CH (OH) — GH3 (glycol trimélhylé- nique mono-mélliylé). Poids moléculaire. Éb. absolue. CH3 — CH2— CH., — CH3 58 ' 274" CH3— CH2 — CH2 — CH. (OH ) 74 389" DiflFérence Hi 115" Augmentation "/„ 27,58 41,97 CH3 — CH (OH) — CH, — CH3 74 572° CH3 — CH (OH) — CH2 — CH, (OH) 90 488" Dififérence 46 HG" Augmentalion°/o 21,62 51,18 Suivant la porportion constatée lors de la transforma- tion du butane en alcool bulylique primaire, l'augmenta- tion 7o dans le point d'ébullition devrait être 32,90, chiffre qui se rapproche de très près de 31,18. En rapprochant ces résultats de ceux constatés dans les deux acétones CH3 — CO — CH, — CH3 Cl CH3 _ CO — CO — CH5 dérivées du butane, ( ' '^'^ ) :i) Acétones . Différence. Cil, — CIL - Clli — Cllj El). 1° -_„ en,— CO — Cil, — CH, 78»^ '/.„ (:h,_co — co — en, 88"^ b) Dérivés hydroxylés. Cil, — CrL — Cllj — Cil, Éb. 1» nj.„ Cil, — CH (OU) — Cil, — en, 99":; • ^^ CH, - CH (OU) — CH (011) cil, 1 83°^ CH, — CIL — cil, -en, Éb. IV,, fi, en,- CIL — en,- CH, (OH) iir,»'^ '^" CH, - cil (OH) — en, - CH, 99» .^.„ CH, — CH^OnjCH, — CH,(OH) 205°-^ '"" on est anlorisé à conclure que l'oxygène, sons forme d'hydroxyle, se comporte, an point de vue de la volatilité (les dérivés multiples qu'il détermine, comme l'oxygène lui-même, à ces différences près : 1° Que l'action volatilisante résultant du voisinage de l'oxygène est plus puissante que celle de Thydroxyle; 2" Qu'elle s'exerce -h une plus grande dislance: un seul atome de carbone paraît suffire pour annuler totalement ou presque totalement celle de l'bydroxyle, il en faut deux pour l'oxygène lui-même. Il est à regretter que le glycol succiuique GH2(0H)— CH2 — CH2— CHoCOH) n'existe pas encore; il serait intéres- sant d'en faire la comparaison avec l'acool butylique nor- mal primaire CHolOH) — CU^ — CH., — CH-,. Le point d'ébullilion du propane CH3 — CH2 — CH3 n'ayant pas été déterminé expérimentalement jusqu'ici, on ne peut guère utiliser, au point de vue qui m'occupe, l'alcool propylique primaire CH2(0H) — CHj — CH3 et le glycol Irimétbyléuique. : i4i ] B. Déî^ivés éUiérés correspondants, méthyl-oxylés , élhyl-oxylés, etc. Le nombre des dérivés de celle sorte, simples C„H^ — (0C„H2„_,_,), exisliinl aujourd'hui, esl considérable; mais celui des mulliples esl fort restreint. Quoi qu'il en soit, il esl possible d'en tirer quelque profit au point de vue de la question présente. S'offrent tout d'abord à l'examen les dérivés élhyl-oxylés du méthane CH4 dont la série esl aujourd'hui complète. Différence CH, Éb. CH3 — (OQHs) — — 164° -+- 11° 175» CH - (0(:,H«)3 — c — (oc,n«u — 8ô«( 145° 108° )-H 72" iri° On voit tout de suile que l'inlluence de la subslilutiondu groupenient ( — OC2H5) à l'hydrogène, va ra|)i(lement en diminuant à mesure que la sublilution devient elle-même plus complète. Calculée en fonction des poids moléculaires, celte élé- vation progressive dans le point d'ébullilion s'exprime comme li suil : a) Substitutions considérées dans leur ensemble. Poids molccul. lire. El) absolue. CH; . . 16 109° CH^'OC^H,) . , . . 60 284° Différence . . . . 44 175° Augmentation °/o . . 275 160,55 (i) Selon moi; 89o selon M. Greene. ( ^42 ) cil, 16 109- CI^OCiHs), . . . . int 556" l)i(T(M-onc.' .... 88 247» Auj^nuMitiition «/o • • 550 -226,60 Selon la proportion de la première subslitiiiion, ce devrail êlre 321,10 % au lieu de 226,G0. Différence 9i,50. CH, 16 109» CH(0(:,H«^5 .... 148 418» niffrrcncc .... 152 509° Aiiginentalion "U . . 825 285,48 Suivant la proportion de la première substitution, ce devrait être 481,65 au lieu de 283,48 Différence 198,17. CWi 16 i09» C(0(:2H5U 192 451' iJifféreiuc ... 176 322» Aui;nicnlation «/o . .1100 295,41 Suivant la |)roporlion de la première substitution, ce devrait être 642,20, au lieu de 295,41. Différence 546,79. A mesure que la substitution devient plus avancée, les différences entre les élévations proportionnelles dans le point d'ébullition, réelles et comparatives, deviennent de plus en plus considérables. Les augmentations % dans le point moléculaire sont entre elles comme 1 : 2 : 3 : 4; les augmentations "U correspondantes dans le point d'ébullition ne varient, au contraire, (jue suivant les cliiffres 160,o5, 226,60, 285,48 et 295, 41. ( 145 ) b) Subslitîilions successives considérées séparément. Poids moléculaire. Éb. absolue. CHi CH3(0C,H«) . . Différence. . . Augraentalion '/o CHj— OC2H5. . CHï — (OC,Hs), . Différence . . Augmentation % 16 60 44 275 60 104 44 73,53 109' 284° 175» 160,55 284° 356» 72» 25,35 Selon la proportion résultant de la première substitu- tion, ce devrait être 42,81 °/o au lieu des 25,55. CHî'OQHs)^ . . . . 104 556» CH{0C,H,)3 . . . . 148 418» Différence . . . . 44 62° Augmentation °/o . . 42,50 17,41 Selon la proportion résultant de la première substitu- tion, ce devrait être 24,69 °jo au lieu de 17,4, CH(OC,H5)3 .... 148 418» C{OC,U,)i 192 451° Différence .... 44 15» Augmentation °/o . . 29,05 3,11 Selon la proportion résultant de la première substitu- tion, ce devrait être 76,95 »/o au lieu de 3,H. ( ^4-4 ) L'ensemble de ces résultais coiiiparalils se résume comme il su il : Augmentation "/» réelle dans le point d'ébul- Selon la proportion de lition absolu. la i" substitution. [" snbsliimion . . 1 ()0,5,'j -r — t>5,5D 4^2,81 7y — . ^7,41 24,69 4« — . 5,n 1 0,95 Le rapprociiemeiil de ces clnllVes montre à Tévidence l'influence qu'exerce sur la volatilité, lors du remplacement de H par { — OCoHgjdans la molécule du méthane, l'exis- tence de grou|)emenls (— OC2H5) produits d'une substitu- tion aiiléiienre. On voii aussi que celte influence est d'autant plus puis- sante que la substitution est |)lus avancée, c'est-à-dire les groupements (— OC2H5) plus nombreux. On arrive à la même conclusion en comparant les paralfiiies avec les élhers simples (éthyliques) des alcools primaires et les acélals, c'est-à-dire les composés renfer- mant les systèmes -CH3 -CH^IOC^H,) et-CHlOCsHs)^. Le point d'ébullilion de l'isopenlane ^jj^>CH-CIl2— CII3 étant connu, je signalerai ses deux dérivés élliyl-oxylés, comme exemple, Différence. cfj:.> cil — cn, — ciij Éb. -t- 30« 8-2» ^[[^> ClI — CH,-CII,(OC,tl,) — 1^2° 4!)" cll> ^" - ^'"^ ~ ^" ^^^'"^'^ " *^^° ( 14S ) Une série plus nombreuse existe pour deux hydrocar- bures, l'éthane et le toluène. Série élhyl-oxylée de l'éthane. CH, - CHî Éb. — 104" {]) (p^"»"'*»»-'! CH3 — CHî (OC2H5) i- 35° CH3 — CH (OCjH,), h 104" CH3— ClOC^Hj); — -t- U2» Série élhyl-oxylée du toluène. QH5 — CH3 Éb. 111» QHs - CH, (OC.Hs) — I SÔ" Cell.-CiMOCA)^ — 2-2-2» QHs— C(OaH«), Vers 239» 69" 08" 74» 57° Le rapprochement de ces chiffres confirme les déductions tirées des dérivés éthyl-oxylés du méthane. Quelle est l'extension du rayon au dedans duquel s'exerce celle influence. Les laits manquent pour résoudre d'une manière directe celte question; ce que je puis dire, c'est qu'elle s'exerce encore alors que les divers groupe- ments éthoxyle (OC^Hb) se trouvent fixés sur des atomes de carbone distincts, mais directement unis. La comparai- (1) L'éthane bout probablemeni à la même température, ou à peu près, que l'éthylène, éb. 104". Ce qui autorise à le penser, c'est que les dérivés éthyl-oxylés lie ces deux hydrocarbures, C^Hs (OC^Hj) et C2H3 (UCiHs) ont le même point débullition, +35». 5™* SÉRIE, TOME XV. 10 ( U6 ) son (If rélliaiic avec IVllier ordinaire el leglycol bi-élliy- lique autorise celle conclusion. Différence. CH3 1 Éb. — 104" CH5 -H 159" CH, - OC,Hs 1 — -+- 55° 1 CH3 88° CH, — OC.Hs 1 — H- 125° Si nous rapprochons le glycol bi-éllijlique de son iso- mère Tacélal CH, — OC.Hs Éb. 123" 1 I " ' CH, — OC2H5 ) 90 ni / OC2H5 .^j, CH3 On voit l'influence de réloignemenl des deux groupe- ments oxy-élhyle — OC2H5 sur la volatilité du composé. Il sérail intéressant d'examiner, sous le rapport de la volatilité, les dérivés oxy acétiques, renfermanl le groupe- menl 0 — (CO — CH3); ce groupement correspond au groupement oxy-élhyle 0 — CH^ — CH3, avec celte difl'é- rence qu'il renIVrme le chaînon — CO au lieu de — CH2. On peut prévoirque l'influence de l'exislencede plusieursgrou- pemenlsoxy-acélyle dans une même région d'un hydrocar- bure doit exercer sur la volatilité de la molécule totale une influence plus puissante que celle du groupement oxy- élhyle 0 — (CH2 — CH3). Malheureusement, il n'est pas possible d'établir par les faits celte conclusion théorique. ( U7 ) Les dérivés oxy-acéliqnes multiples sont en effet encore peu nombreux aujourd'hui. De ceux que je vais citer, on ne peut rien conclure, sinon que ce groupement se comporte comme le groupe- ment hydrocarboné 0 — CH2 — CH3 dont il dérive. CHi Éb— 164° CH3(0C0 — CH3) — -t- 57» CH, — (OCO — CIl3)2 — -+- 170° 179» 50" CH3- CH3 104° CH3 — CH2(0C0 — CH5) — -+- 75° CH3 — CH (OCO — CH3)i H i 25° CH3 — CH — (OCO — CH3)2 H 1 25° CH2 — OCO — CH3 60° ] — + 185» CH2 — OCO- CH3 Quant à la différence qui existe sous le rapport de l'intensité de l'influence volatilisante entre l'oxygène et les radicaux dérivés — OH, — 0 — CH3, — 0 — CoH^, etc., les faits suivants permettent de l'établir. CH3 — CH2 — CH, — CH3 Éb. 1°^ „-„ CH3 — CO — CH, — CH3 — 78°^ \' CH3 — CO — CO — CH3 — 88»^ *" CH3 — Cil, — CH. — CH3 — 1°^ Qo, CH3— CH,-(;H(0H}-CH3 - 99°< ^^„ CH3 — CH^OH)- CH (OH) — CH3 — \Sô'^ ^* CH3 — CH3 _ vers— 104" CH3 — CH,(OH) — -+- 78°Cl CH,(OH) — CH.,(OH) — 196 182° >118° CH3-CH3 - _104- . q„ CH3-CII,(0C,H,) - -+- 35°<^^^, CH2 (OC^Hs) - CH2 (OCjHj) — 125°^ ^^ On voit à l'évidence que l'action de l'oxygène est beaucoup plus puissante que celle de ses radicaux dérivés. ( U8 ;. THOISIl^MK PARTIE. 1 Sf/stèmes = CO et — C — OX. 1 Coniliin.iisons mixtes. D'une manière générale, on peui dire que la coexistence des radicaux = 0 el OX, précédemment étudiés, fixés sur le carbone, dans la même région d'un hydrocarbure, com- munique à celui-ci une volatilité spéciale en ce sens qu'à la suite de cette double substitution simultanément opérée de H2 par 0 et de H par OX, la volatilité de l'hydrocarbure est diminuée dans une mesure pro|)ortionnelle beaucoup plus faible qu'à la suite d'une seule substitution réalisée dans l'hydrocarbure intact. ' Divers cas sont à examiner : o) La coexistence des radicaux = 0 et OX sur le même atome de carbone. b) Leur fixation sur des atomes de carbone distincts. A. Système — C ^^ ^^ Ce système est un système moléculaire terminal; la question de son iniluenee volatilisante est donc des plus simples. En fait de radicaux — OX, je n'en examinerai ici non plus que de deux sortes, les groupements oxy- carbonés — OCH3 et OC2H5, ainsi que les groupements hydroxyles — OH. ( 149 ; Dérivés oxy-nlcooUques. Quantaux radicaux oxy-carbonés — 0CoH2„+„il yaàcom- parer, au poinlde vue de leur action volatilisante, les hydro- carbures, les aldéhydes et les oxy-éthers, tant des alcools que des acides. Quelques exemples suffiront pour constater le fait général qui résulte de leur présence simultanée. Voici les données expérimentales pour les étages C4 et Cg. Étage C4. Différence. CH3 — CH2 ■ — CH, — CH3 Éb. i" 7-2» CH3 — ClU - CH, — CFIO — 73» CH3— CH2 — CH, — CH3 — !" 90» CH3 — CH, — CH, — CH,(OC,Hi,) — 91° CH3 — CHî CH3 — CH, — CH, — CH,(OC,Hg) — CH, — CO{OC,Hs) — 91° 119° 28» CH3 — CH, CHj — CH, — CH, — CHO — CH, — C ^" - - CH, — CH3 — CHO Éb. 50° 92» 02» ch:> ^» - -CH, — CH, - CH,(OC,Hs) — 30' 112» 82' CHj^ pu CHj^ ^" - CH, — CH, (OCjHs) ^"\OC,Hs "^ Il -2» 154» 22» ^^'^ fH - CHs^ ^ " - CH,CHO ^ \OC,Hj. • 92» 154» 42° Des fails du même genre se consialenl dans la série aromaliqiie. Je me Ixirnerai aux dérivés qui se raltacheni au toluène Colis — Œ^. D ifférencc. El). 111» 179" 08° C,ll,-CIU(OCA) Ml" 185° 74" CA-CH,(OQH,) ^«"5 *'\,0C,H5) — 185° 212" 27° C,H, - CMO — 1 79° ^21-2° 35° On voit toutdesiiile par l'inspection de ces chiffres qu'une substitution par = 0 ou par — OC^Hs dans l'hydrocar- bure qui en a déjà subi une antérieurement, détermine dans celui-ci une élévation dans le point d'ébulilion beaucoup pus faible que celle que détermine la même substitution opérée dans l'hydrocarbure intact. Afln de rendre ces différences comparables, il est bon de calculer ces élévations dans les points d'ébullition en proportion des augmentations dans les poids moléculaires qui subissent ces substitutions. Je me bornerai à faire cet examen comparatif pour les dérivés en C4 exclusivement. a) Substitution de l'oxygène dans le butane normal et dans l'oxyde d'élhyl-butyle normal CH3 — CH2 — CH, — CH, (OC2H5). Poids moléculaire. Éb. absolue. CiH.o 58 274" C4H,0(J) 72 346» Différence .... 14. 72» Aiigmcnlaliofi »/<, . , 24,13 :::C,'27 (1) CH5-CH, -CH.-CHO. ( 1^1 ) Différente . • Augmentation "/o 102 14 13,72 564° 592» 28" 7,69 Suivant la proportion précédente, une augmentation de 15,72 °/o dans le poids moléculaire devrait avoir pour résultat une augmentation de 14,95 % dans le point d'ébullilion absolu. Elle n'est en réalité que de la moitié environ : 7,69 °/„. b) Substitution du groupement oxy-éthyle— OC^H^ dans l'hydrocarbure et dans l'aldéhyde. Poids moléculaire. Éb absolue. C^Hjo .... Différence . . Augmentation •/„ C.HgO. 0 OC A • Différence . Augmentation °/o 58 102 44 75,86 72 H6 44 61,11 274° 564° 90" 52,88 346° 592» 46» 1 5,29 Suivant la proportion précédente, l'augmentation % dans le point d'ébullilion devrait être de 23,85 au lieu de iV29. Dérivés hydroxylés. Des relations du même ordre se constatent dans les dérivés hydroxylés. (i) CHs-CH^-CHs-C^CîHg. ( tîS2 ) Voiri les {|()iin«''«'s PX()»Mirn(Mil;ik's coficnnanl (l<'s hydro- carbures, (les alcools priinairos cl des aldéhydes,' cl les acides correspondaiils: Ëtage (;«. Différence, C«H|o QHgO Éh. 1» 73" 7-2* C,H,-OH C«H' <0H — 1G2» 45" C,H,o C.Hs — OH — 117" 11 fi" c,n,o *'*"'^0H — 73» 162" 89'* Étage C, . CgH,, Éb. 59" QH.oO — 102" CsH.iOiï — 18")» C5H9 \Q|j — ^85" QH„ — 39" QHh — OH — 138" QH,„0 — 102' C,H,<^„ - 185- 63" 47" 99° 83" Groupe aromatique toluène CgH^ — CH3. CA-CH, Éb. 111" ..„ CeHj — CHO — 179" ""^ r.eH,-(:H,(OH) - 206" Qn.-r>Q,^o C.H5-CH0-CH- - i»>n,j„ - - CHstOCjHg) - 91»-^^ - - CH,;OH) - ino/*'" :H0 - 73»^,, C,H5-CH.-CH0 C,m-CH,-CH0 - 730 C,H,-CH,-CHO - 73» _ _ c^, _ii9o^*'' _ - n^,, -162»-^ ( <^s ) Groupe aromatique. — Dérivés du toluène. €6H5-CH, Éb.-mo^ CgHs-CHs Éb- i^o^ ^„ CeHg - CHa (OC^Hj) - iSoo CeHg - CH, (OH) - 206" - C^ocH,; -212-^ - C0„ -2490^ CgHs-CH, -4110^^40 C6H5-CH3 _iHo^ — CHalOCîHg) - 18oo^^* - CHo{OH) _ 206o^ ^^ CeH» - CHO - 1790 c^n, - CHO - i79o - C,H, -212»^ - Cgu -2490^ Le groupement élhoxyle — OC^jH^, dans ces condilions de position par rapport à l'oxygène, exerce une influence volatilisante plus forte que celle du radical hydroxyle — OH. Le même rapport d'énergie se constate entre celui-ci et le méthoxyle — OCH5. J'ajouterai que la comparaison des dérivés oxy-méthylés et oxy-éthylés qui se rattachent au toluène, permet de conclure à l'égalité ou à la presque éga- lité d'action des groupements — OCH3 et — OC2H5. CeHs-CH, Éb.Hlo^.g, CgHs-CH, Éb.^Ho^^, — CHO - 179»^'^^ — CHO — 1790^ ** CeHg - CH, (OC2H5) - <8So CgHs - CH, (OCH,) - i67o CeHg — CH, — Hlo^-,» CgHs — CH3 — Hlo-^ „«„ '- CH2(0C,H5) - 48oo^^^° - CH.^0CH3J - 467o> ^60 CfiHs - CHO - 1790 CeHs - CHO - 179» L'élude des composés mixtes multiples fournit des ren- seignements suflisanis pour déterminer l'extension du rayon de l'influence qu'exerce, sur la volatilité de la molé- cule totale, la présence simultanée des radicaux 0 = et — OX, fixés sur le carbone dans une même région d'un composé carboné. ( 150 } Il y a, sous ce rapport, à Ibriniilcr l«;s mômes proposi- tions (|iie pour l'oxygène liii-tnème. 1° L'influence volatilisante des radicaux 0 et OX est à son maximum, alors que ces radicaux se trouvent dans le plus étroit voisinage, c'est-à-dire (ixés sur le même atome de c;irl)one. C'est ce qui résulte de la comparaison des dérivés méthyliqiie, élhylique, etc., de l'alcool acétonique CUs — CO — CHs (OH^ avec les éthers correspondants de l'acide propionique. CH, — CO — CH,(0CH5) Éb. 118° CH, - Œ, — œ (OCH3) — 80» Cil, — CO — CI1,(0C,II») — 128° nij — Cil, — CO {OC,IIs) — 98» Différence. 58» 30» l/acétale acétonique CH3 — CO — CH^ (0— CO— CH3) bouta 172"; on peut prévoir que l'anhydride acéto-pro- pionique CH3 — CH^ — CO (0 — CO — CH3), son iso- mère, bouillira beaucoup plus bas, vers 155" (1). 2* Cette influence s'exerce encore, mais plus faiblement, alors que les radicaux =0 el OX sont fixés sur des atomes de carhone distincts mais directement unis. De nombreux exemples pourraient être apportés à l'appui de cette proposition. ( 1 ) C'est la moyenne entre les anhydrides acétique cl propionique : (CH5 - C0)4 0 - Éb. IHT" moyenne 153. (CH3 - GH., - C0\. 0 16it<> ( VALEUR de T. f Dichloracétale de méthyle. C3H4CI2O (10»— 8o») 0,322 127 40,89 10 16,89 — d'éihyle . , C^HeClaO 0,338 141 47,66 13 16,46 — de propyle . CsHsCloO 0,3ol 155 54,40 16 16,00 MOYENNE. . 16,45 Trichloracélale de méthyle. CjHsCigO 0,277 161,5 44,73 10 20,73 — d'éihyle . . C4H5CI5O 0,296 175,5 51,94 13 20,74 — de propyle . CsHvCIsO 0,307 189,5 57,18 16 18,78 MOYENNE. . 20,08 1 C'isHs. (10» — 20») 0,499 212 106,0 47 -6,8 C14H30 0,499 198 99,0 44 -6,6 C13H2S 0,498 184 91,6 41 -6,8 CjaHog 0,506 170 86,0 38 -5,2 Hydrocarbures saturés . , . CioHjo 0,503 0,505 156 142 78,5 71,7 35 32 -5,5 -5,1 1 C9 Hoo 0,501 128 64,1 29 - 5,5 Cs His 0,511 114 58,3 26 -4,2 ' C7 H,e 0,487 100 48,7 23 -6,5 Ce Hi4 0,504 1 86 43,3 20 -4,7 MOYENNE. . -5,59 Il est curieux de remarquer que, pour la série des hydro- carbures, le travail moléculaire est négatif, circonstance qui implique la nécessité d'admettre un coefficient de dilatation négatif pour la molécule chimique. On peut admettre que les travaux moléculaires, souvent si variables lorsqu'on passe de l'une à l'autre série, peuvent ^ IGS ) rire consilérés commo ropivsciitaiil le farncièin |)h}sii|i;o rondimicnliil de l:i série organicjiie. Sans (loiilo on consiale encore quelques variations rela- tivomenl légères lorsijn'on passe de l'un à l'a u lie terme d'une séiie, mais celles-ci disparaîtraient sans aucun doute si l'on connaissait les limites de température entre les- quelles il importe de «léterminer la chaleur spécifique moyenne. II Détermination des variations de la chaleur spécifique des liquides avec la température, par P. de Ileen, corres- pondant de l'Académie; la partie expérimentale en colla- boration avec François Deruyts. Ainsi que nous l'avons établi antérieurement, le travail moléculaire des liquides appartenant à une même série homologue organique, doit être considéré comme sensi- blement constant. L'existence de cette relation est actuel- lement hors de doute. Klle est confirmée, non seulement par nos déterminations personnelles, mais encore par celles de plusieurs physiciens. Il est à remarquer que le travail moléculaire varie dans des proportions souvent très considérables, lorsque l'on passe de l'une à l'autre série. Cette circonstance donne à ce caractère une importance d'autant plus grande. Ajoutons que celte comparaison a été établie en prenant des chaleurs spécifiques moyennes, déterminées entre des limites de température assez considérables. Prises dans ces conditions, les chaleurs spécifiques ne varient que faiblement avec la température, et notre relation se vérifie sensiblement, si l'on considère des températures comprises ( 109 ;. entre 0 el i 00 degrés. Ce fait est absolunienl indéniable, mais il peut donner lieu à diverses inlerprélalions : 1° Les températures limites que nous avons prises pour la détermination de la chaleur spécifique moyenne, étant sensiblement constantes, on peut se demander si notre relation s'applique également aux chaleurs spécifiques vraies ou élémentaires prises à une même température. 2° On peut admettre que cette relation ne s'applique pas à la chaleur spécifique élémentaire, mais bien à la cha- leur spécifique moyenne, déterminée entre certaines limites de température, qui nous sont données par la théorie : par exemple à la chaleur spécifique qui serait déterminée entre le zéro absolu et la température critique. Des températures comprises entre 0 et 100 degrés étant intermédiaires entre ces limites théoriques, les chaleurs spécifiques correspondantes peuvent être considérées, dans celte hypothèse, comme se confondant avec celles qui seraient déterminées entre ces limites théoriques. Il n'est pas impossible que cette hypothèse doive être remplacée par une autre. Quoi qu'il en soit, notre relation doit être considérée comme sensiblement exacte dans les conditions où nous nous sommes placés, mais elle ne pourrait être regardée comme absolument rigoureuse. Il y aurait sans doute lieu d'introduire une correction peu importante; probablement, une fonction du poids moléculaire. La première interprétation devait se présentera l'esprit comme la plus naturelle. A cet efl'et, M. Robert Schiff, de Modène, a entrepris une longue suite de recherches afin de déterminer la grandeur des variations que la chaleur spécifique vraie des liquides éprouve avec la température. Il fait remarquer que si le travail moléculaire élémentaire était constant pour les divers termes d'une même série, et ( 170 } pour une même température, ce travail moléculaire ne pourrait se maintenir constant pour une autre tempéra- ture. Pour (ju'il en soit ainsi, il faudrait que la chaleur spécifique variât plus lentement avec la température, pour les termes dont le poids moléculaire est plus élevé. En elTet, si l'on désigne par C et C,, les chaleurs spéci- fiques vraies de deux liquides appartenant à une même série, par C et C',, les chaleurs spécifiques vraies prises à une autre température, par P et P|, les poids moléculaires et par n et n' le nouihre d'atomes, nous aurons : ^ CP —2,4// ---A. / C.P, — V^"' = A. Nous aurons encore : j CP —2.4» ^ A,. } C/P. ~2,4/r --A„ A et A, représentant des constantes relatives à chaque température. On peut encore écrire : P (C — C) = A, - A, P,(C; -C,)=A,-.A, d'où Ton déduit finalement: A' - A c r A' — A C c ^• ( 171 ) La différence entre les chaleurs spécifiques vraies prises à deux températures déterminées, serait donc en raison inverse du poids moléculaire. M. Schiff, à la suite de ses recherches, croit pouvoir affirmer que la chaleur spécifique varie, au contraire, de la même manière pour les divers termes d'une série homologue. Ce physicien a fait usage dans ses recherches de la méthode des mélanges, méthode qui fournit des cha- leurs spécifiques moyennes peu variables avec la tempéra- ture, alors même que l'on fait varier ce facteur dans des proportions considérables. Malgré toute l'habileté de l'observateur, cette conclusion nous semble au moins hasardée, la moindre erreur d'ob- servation faite dans la détermination de la chaleur spéci- fique moyenne altérant profondément la loi de variation de la chaleur spécifique vraie. Afin de reconnaître la vérité avec plus de certitude, nous avons entrepris une longue série de recherches, à l'aide de la méthode des refroidissements. Cette méthode ne permet pas, il est vrai, de déterminer d'une manière rigoureusement exacte la grandeur absolue de la variation (:e la chaleur spécifique. Cette détermination nécessite, en effet, la connaissance exacte des variations de la chaleur spécifique d'un liquide bien délini. Or, la loi de ces variations n'est pas même établie absolument pour l'eau. Mais si celle méthode présente cet inconvénient alors qu'il s'agit d'obtenir des valeurs absolues, elle est, au contraire, d'une extrême sensibilité lorsqu'il s'agit de comparer la grandeur des variations de la chaleur spécifique vraie, lorsque l'on passe d'un liquide à un autre. ( 172 ) Celte in«'lho174o 53 0,01360 0,01378 50 0,01403 0,01413 45 0,0 1230 0,01233 40 0,01100 0,01100 35 0,00943 0,009487 30 0,008064 0,008013 25 0,006622 0,006379 20 0,003132 0,003184 43 0,003800 0,003829 . 10 0,002313 0,002513 1 ( 174 ) C.ymènc : - = 0,00O2iU T + 0,00000ai7 T«, Tempôralures. l> = 17,34 gr. Valeurs de —observées. Valeurs de - calculées. i 850 0,0i-'.20 0,02417 80 0,02255 0,02255 -.S 0,02083 0,02097 70 0,01920 (1,01931 tio 0,01705 0,01787 GO 0,0 ICI 3 0,01036 00 0,01170 0,01486 50 0.01325 0,01340 45 0,01190 0,01195 •iO 0,01053 0,01053 33 0,009200 0,009133 30 0,00787i 0.007755 25 0,006452 0,006404 20 0,005102 0,003056 lo 0,003846 • 0,003772 10 0,002538 0,002491 ( 178 ) Xylène : - = 0,0002574 T -+- 0,00000047 T^. Températures. 1 [> = 17,51 gr. Valeurs de - observées. t 1 Valeurs de - calculées. t 85° 0,02330 0,02527 80 0,02360 0,02360 7o 0,02200 0,02193 70 0,02015 0,02032 65 0,01860 0,01810 60 0,01700 0,01712 55 0,01540 0,01358 50 0,01400 0,01405 45 0,01235 0,01253 40 0.01105 0,01105 35 0,00956 0,009585 30 0,00813 0,008145 23 0,0Û666 0,006729 21) 0,00340 0,005316 15 0,00403 0,003967 ■10 0,00263 0,002621 ( ^7G ) Tiiiipéraluies. Toluène : - = 0,00023 H8 T -♦- 0,OOOOOOiJ58 T«. P = i7,27 gr. Valeurs «in - observées. 1 Valeurs df - calculées 80 75 70 05 tJO 55 50 45 W) :^5 30 25 20 15 10 0,02700 0,02300 0,02300 0,02H5 0,01933 0,01750 0,01573 0,01410 0,01250 0,01091) 0,00950 0,00795 0,00640 0,00500 0,003G5 0,00235 0,02680 0,02Î9(» 0,02300 0,0211(1 0,01928 0,01750 0,01378 0,01410 0,01 2 i8 0,01090 0,00937 0,00789 0,00(^43 0,00307 0,00373 0,002 '4 ( 177) Acétate d'éthyle: - = 0,0001804 T + 0,00000096 T^. Températures. P = 17,28 gr. i Valeurs de - observées. i 1 Valeurs de - calculées. 80° 80 .... .... 75 .... 70 .... . . . 60 .... 60 .... 53 0,01300 0,01283 50 0,01160 0,01142 4o 0,01015 0,01006 40 0,00875 0,00875 33 0,00745 0,00749 30 0,00620 0,00628 23 0,00495 0,00311 20 0,00393 0,00399 15 0,00293 0,00292 10 0,00190 0,00190 o""' SÉtUE, TOME W. 12 ( 178 ) Valérat d'élliylc : ^ = 0,00021 T + 0,00000075 T'-. Températures. P = 17,23 gr. 1 Valeurs de - observées. t i Valeurs de - calculées. t 850 0,02327 80 0,02140 0,02160 75 0,01975 0,01997 70 0,01825 0,01838 65 0,01675 0,01'682 60 0,01530 0,01530 55 0,01395 0,01382 50 0,01255 0,01238 45 0,01115 0,01097 40 0,009850 0,009600 35 0,008450 0,008269 30 0,007100 0,006975 25 0,005800 0,005719 20 0,004500 0,004500 io 0,003300 0,003319 10 0,002150 0,002175 ( 179 ) 1 Valérat d'amyle : - = 0,000224 T -4- 0^00000054 T^. Températures. P = 16,95 gr. Valeurs de — observées. Valeurs de- calculées. ( 85" 0,02294 80 0,02130 0,02137 75 0,01995 0,01984 70 0,01850 0,01833 65 0,01690 0,01684 60 0,01540 0,01340 53 0,01400 0,01393 50 0,01252 0,01255 45 0,01123 0,01177 4U 0,009900 0,009824 33 0,008330 O.OO80O2 30 0,C07230 0,007206 23 0,006000 0,005938 20 0,00 i7l0 0,C04696 15 0,003}.30 0,003482 10 0,002200 0,002294 ( ISO) Benzoate d'éllijic : - = 0,000-2162 T + 0,00000087 '1^ Tonipénitures. P = 20,83 RP. Valeurs de — observées. i Valeurs (le —calculées. / ttô» 0,022 W 80 0,02120 0,02094 75 0.01965 0,01942 70 0,01815 0,017927 GS 0,01665 0,01646 GO 0,01502 0,01502 Ko 0,01386 0,01362 flO 0,01240 0,01223 •'lo 0,01 HO 0,01088 ■'.0 0,009750 0,009560 35 O.OOSiOO 0,008265 80 0,007100 0,006999 !2M o,oa')8oo 0,005761 :20 0,004550 0.004552 1.'; 0,003300 0,003371 10 0,002150 0.002219 ( 181 ) Benzoate de mélhyle : - = 0,000224 T + 0,00000065 T'^. Températures. P = 20 .65 gr. 1 Valeurs de — observées. ( 1 Valeurs de- calculées. t 8S° 0,02374. 80 0,02145 0,02218 7S 0,02000 0,02036 70 0,01855 0,01886 65 0,01710 0,01731 60 0,01580 0,01580 55 0,01430 0,01429 50 0,01290 0,01283 45 0,01140 0,01140 40 0,01005 0,1000 35 0,00870 0,008636 30 0,00740 0,007305 25 0,00600 0,006006 20 0,00i75 0,004740 15 0,00345 0,003506 10 0,00225 0,002305 ( 182 ) Températures. Benzoate d'amyle : - = 0,00021 T -♦- 0,00000075 T*. 1' = 49,49 gr. Valeurs de — observées. t Valeurs de - calculées. 80 73 70 60 5o SO 43 40 35 30 23 20 15 iO 0,0196 0,018-2 0,0168 0,0153 0,01385 0,01233 0,01145 0,00965 0,00835 0,00700 0,00575 0,00450 0,00320 0,00205 0,01997 0,01838 0,01082 0,01530 0,01382 0,01238 0,01097 0,00960 0,008269 0,006975 0,003719 0,004500 0,0U3319 0,002175 ( 183) Alcool ; - = 0,00020oo T -+- 0,00000037 T*. Températures. P = 16,00 gr. i Valeurs de - observées. t 1 Valeurs de — calculées. 850 80 ■ • > • • 7S 70 63 0,01470 0,01492 60 0,01353 0,01366 5o 0,01233 0,01242 oO 0,01120 0,01120 45 o.aiooo 0,009997 40 0,00883 0,008812 35 0,00770 0,007646 30 0,00630 0,006498 23 0,00535 0,003369 20 0,00415 0,004238 15 0,00303 0,003166 10 0,00205 0,002092 ( i84 ) Alcool isobutylique : - = 0,000194 T + 0,00000035 T«. Températuros. P = 15,6S gr. Valeurs de - observées. Valeurs de - calculées. t 85» 0,01880 0,01902 80 0,01735 0,01776 75 0,01630 0,01632 70 0,01313 0,01330 65 0,01393 0,01409 60 0,01283 0,01285 55 0,01173 0,01173 50 0,01060 0,01038 43 0,00933 0,009445 40 0,00840 0,008320 35 0,00723 0,007219 30 0,00610 0,006135 23 0,00500 0,005069 20 0,00400 0,004020 15 0,00293 0,002989 10 0,00193 0,001975 ( 188) Nous avons déduit de ces nombres les valeurs de la chaleur spécifique, en faisant usage de la méthode de calcul employée par M. Spring, dans son mémoire sur les alliages. En désignant par c la chaleur spécifique d'une substance à la température t, par P son poids moléculaire, par {x une constante qui dépend de l'appareil, nous aurons, en considérant deux températures t et t\ la relation : cV -+- u t c'p -+- f/ r ou bien : cP -1- JU. c'P -f- /U. = H- t t' La quantité q représente une constante indépendante de la nature de la substance; elle varie uniquement avec la température. On peut déterminer cette constante si l'on connaît la chaleur spécifique d'une substance quelconque. Malheureusement, comme nous l'avons fait remarquer plus haut, on n'est pas encore parvenu à fixer ces gran- deurs avec une grande précision. Quoique les détermi- nations des variations de la chaleur spécifique de l'eau soient elles-mêmes peu concordantes, nous les avons prises pour bases de ce travail. Nous avons adopté les valeurs admises par von Munch- hausen, parce que ces valeurs représentent sensiblement la moyenne des résultats obtenus jusqu'à ce jour. La valeur de ij., qui représente la chaleur absorbée par l'appareil, est très petite, grâce à la faible épaisseur de la tôle qui a servi à sa construction. Nous avons adopté la valeur ; ( 186 ) Voici les résultats que nous avons obtenus pour l'eau, à 'aide de trois séries d'observations : Valeurs de c pour l'eau Températures. d'après von Munehhausen. Valeurs de i82 33 0,3912 0,4ai2 0,6230 30 0,3781 0,4210 0,6011 25 0,3646 ,407 2 0,5769 20 0,3308 0,3931 0,5326 la 0,3367 0,3783 0,3276 10 0,3220 0,3633 0,3022 ( ^91 ) Nous pouvons exprimer, sans erreur sensible, ces der- niers résultais au moyen des formules suivantes : Acétate d'éthvle c, = 0.4742 ■+■ 0,002o64 T, Valérat déthyle cr r= 0,4110 -f- 0,00-2764 T, — d'amyle C( = 0,3940 -t- 0,003252 T, Alcool éthylique c, = 0,4617 + 0,004313 T, — isobutylique . . . . ct = 0,5022 -+- 0,004521 T, Benzine c/ = 0.3402 -t- 0,002533 T, Toluène r, = 0,36:38 -4- 0,002483 T, Xylène a = 0,3280 H- 0,003064 T, Cymène c, = 0,3522 -+- 0,003173 T, Benzoate de méthyle . . . . c/ = 0,3220 -t- 0,ri02576 T, — déthyle a = 0,3333 + 0,002625 T, — d'amyle ct = 0,3633 -+- 0,002473 T. Ces résultats nous permettent de conclure que la cha- leur spécifique des substances appartenant à une même série homologue varie plus rapidement pour les termes dont le poids tnoléculaire est plus élevé. Pour les séries dont les termes ont un poids molécu- laire très élevé, telles que les Benzoates, l'addition de CH, exerce une influence insensible sur les quantités qui expriment la variation de ta chaleur spécifique. Faisons encore remarquer, en terminant, que la njéthode des mélanges n'aurait pas permis (rapprécier avec certitude la nature des écarts que le coefficient de T éprouve, quand on considère les divers termes d'une série homologue. Notre loi ne peut donc se vérifier à l'aide des chaleurs spécifiques vraies, et il faut admettre la seconde hypothèse que nous avons émise à ce sujet. Laboratoire de Physique de l'Cniversité de Liège. ( 192 ) Sur la détermination de la force du vent en grandeur et en direction; par A. Damry, docteur en sciences physiques et mathématiques. L'insulTisanle solution qu'a reçue jusqu'ici cette impor- tante question, nous détermine à communiquer la méthode suivante dont les résultats, pensons-nous, pourront être satisfaisants. Nous nous abstiendrons provisoirement de décrire les procédés mécaniques au moyen desquels les conditions comprises dans l'exposé qui va suivre se trouveraient réalisées, le choix de ces procédés devant dépendre d'expé- riences ultérieures. Soit donc un pendule, tig. (l), oscillant dans un plan vertical parallèle à la direction du vent, et composé d'une tige ter- minée par un disque mince dont la surface est perpendiculaire au plan d'oscillation. Soient i l'inclinaison horizon- " i--K taie et II la valeur de la pression normale du T vent sur la surface S du pendule de poids P, dont nous admettrons en outre que le centre de gravité soit sur l'axe de pression. ( lî^3 ) L'équation d'équilibre de l'appareil est, en ayant égard au frottement : n cos^ {i H- a) = P sin a -4- F -, a étant l'angle d'oscillation, F la valeur du frotlenaent sur le tourillon dont p est le rayon, r étant celui de la circon- férence décrite par le centre de gravité. Ou bien en désignant par /le coefficient de frottement relatif aux substances employées : n COS^ (l -t- a) = p ( sin a -+- /"- COS a ) , (') Considérons main- tenant un second pen- dule établi dans les mêmes conditions que le premier, mais dont le disque fait avec la lige un angle 0 dans le sens indiqué [)ar la lig. (II). La condition d'équilibre donne alors : n cos^ (t -+- a, — e) cos 6 = P sin a, -+- F, -, r Mais on a : , F, = /■ I P cos a, H- n cos- (i -4- «1 — e) sin 6 1 , Ô"* SÉKIE, TOME XV. 15 ( \U ) donc : ncos*(t-+-a, — 0)(e()s6 — /■-sine] = pfsiiia, + /'-cosa, . (2) La combinaison des formules (1) el (2) donne, en posant A^== Ig ni : » «m trt cos (î -+- «1 — 9) • / si 11 (a, ■+- m) cos »» cos (i -+- a) '^ sin (a -t- />j) cos (5 -4- »») Comme < -i- a et / -i- a, — 0 ne peuvent alteiiulre 90", le signe -+- seul convient au radical, qui est d'ailleurs toujours réel. Si donc on pose V/ =-^1) î-+-a=r, <-+-«,— 6=r—«, d'où ?/J=9-4-a— a,, ces J» cos(e-»-w) cos (î' — «/,) ^ sin (a, -4- m)li il viendra COSt ( Sin (a -+- 7}l Développant et posant encore A, Jsin(a, H- »i))^ sin ?/, ] sin (a -+- ut) on obtient enfin : = coi?, ., sin (m, — f) »gî =- ■■ 3 sni {^1 sin y Celte formule (3) permet d'évaluer l'inclinaison t en (onction des angles a el «^ et des constantes m et 0. On peut alors, de l'équation (1), par exemple, déduire ( 193 ) la valeur de la pression correspondante : P sin (a -+- m) cos m cos'(i -+- a) (4) Il y a une autre disposition du second pendule qui permet d'appliqiier la même méthode pour arriver à des résultats presque aussi complètement rigoureux. Nous allons la décrire dans le but de pouvoir vérifier par compa- raison les résultats respectifs de procédés différents. Imaginons fig. (III) un pendule, de poids P, perpen- diculaire à un fléau équilibré dont les extrémités sont un poids p et un disque de poids p' et de surlace S. Le bras B qui porte le disque est seul soumis à l'action du vent, les deux autres étant protégés par une enveloppe. Nous supposerons que les centres de gravité du bras B et du pendule A décrivent la même circonférence de rayon r. Le centre de pression et l'orientation de l'appareil satisfaisant aux conditions précédentes. ( 196 ) I/éqnatioii (rrijuilibre sera dans ce cas : a Il siir (t -4- a^) ^ P sin a^ -+- Fj -, r «2 étant l'angle d'oscillation, et Fj représentant le frotte- ment sur le tourillon de rayon p. L'expression de ce frotlcnjent est ici plus compliquée. On a, en effet: Fi=/l^[P+;jH-/j'-+-lIsin-(i-»-ai)cosai]*H-[nsin*(t-+-ai)sina,]*. Mais si, remplaçant n sin^ [i -+- a.^ par la valeur appro- chée P sin «2' on développe le radical suivant les puissances croissantes de sin a^, on trouve : F, = /"p(K-t-siii«, — -siii'a2-t-. .j où K=l-+-^-^- S'en tenant aux deux premiers termes et substituant à F2 cette valeur, on aura : n sin* {i -+- y.,) = P j (l -^ f-j sin c^-*-Kf-l. . (5) La combinaison de l'équation (1) avfec celle-ci (5) donne alors, en posant Kfp r H- /ç = coà a» ig % et \/ (1 -+-/"- 1 cos ?« = Aj sin (/' — y.,) _ % / sin {oc. -^x) cos i' ^ cos % sin (a -♦- wi)' ( 197 ; le radical étant toujours pris positivement, car r — »2= i -+- a, < 180% i' et m étant les mêmes que précédemment. Développons, en posant linalement Ao ( sin fa-, -+- 'v) Ig'f, cos a., ( cos % sin [y. -+- i») ) la formule : sin (»2 + f) ,^> tg t' = ^ (6) que l'on obtient, résout la question de la même manière que l'équation (3). Remarque. — Les dispositions traitées ci-dessus ne sont pas les seules dont on puisse déduire aisément le résultat poursuivi. C'est ainsi que la formule (3) peut tout aussi bien s'obtenir en comparant deux pendules, tels que le premier, par exemple, mais dont les poids P et P' seraient différents (w suffît de faire 0 = o et A, = [/^ j. Cela vient de ce que les modifications considérées ne diffèrent pas au fond, car modifier la position d'une surface soumise au vent, revient à changer le poids auquel elle s'applique. Et si nous avons établi des formules relatives à la position des surfaces de pression, c'est afin de traiter le cas auquel se rapporte la formide (6), et qui semble particulièrement favorable à l'appréciation d'une faible inclinaison. (198) Étude expérimentale sur l'influence du magnétisme et de la température sur la résistance électrique du bismuth et de ses alliages avec le plomb et Vétain. — Communication préliminaire; par Edmond van Aubel. BIBLIOGRAPHIE. 1. RiGHi. — AHi clrlla fi. Accademia dei Lincei {7t), 19, p. 545, 1885-18S4. — Journal de Physique (2), 3, p. 555, 1884. 2. IIuRio. — Journal de Physique (2), 4, p. 171, 1885. ô. Leduc. — Journal de Physique (2), 5, p. 362, 1884. IhideîH. (2), 5, p. 116, 1886, 4. VON Ettincshausen cl Nernst. — Wicn. Ber. 1)4, Abllil. II, p. 560, 1886. 5. Faé — Lumière électrique, 25, p. 169, 1887. Ibidem. 25, p. 630, 1887. G. GoLDHAMMER. — Anualen dcr Physik, 1887, n» 7, p. 360. 7. VON Ettingshausen. — Sitzunysberichte der Akademie der Wissenschaften zu Wien, Séance du 51 mars 1887. ii. Eue. — Journal de Physique, septembre 1887. 9. VON Ettingshausen et Nernst. — Wiener Atizeiger, 1887, p. 222. 10. Nernst. — Annalen der Physik, 1887, n" 8''. ( 199 ) Plusieurs physiciens se sont occupés de l'influence du magnétisme sur la conductibilité électrique des métaux (1). Les métaux qui ont surtout été étudiés jusqu'ici sont : le fer, le nickel, le cobalt, l'antimoine, le tellure, et spécia- lement le bismuth. Ces travaux ont été fails principale- ment en vue de trouver une explication du phénomène de Hall. Le mémoire que nous présentons aujourd'hui à l'Aca- démie est destiné à prendre date. Nos recherches ont été commencées au mois de mai dernier; depuis lors plusieurs travaux ont paru sur la question qui était l'objet de notre étude, notamment les beaux mémoires de MM. Goldham- mer (1), A. von Eltingshausen (1) et W. Nernst (1). Tout récemment, nous voyons, dans le a Wiener Anzeiger, 1887, page 222 », que MM. von Etlingshausen et Nernst ont fait une communication, à l'Académie des sciences de Vienne, ayant pour litre : a Ueber das ther- mische und galvanische Verhallen einiger Wisrauth-Zinn- Legirungen im magnelischen Felde. » Ce travail n'est pas encore publié, que nous sachions du moins; nous ne pou- vons donc en tenir compte dans la suite. Nos recherches sont loin d'être terminées; elles seront continuées aussitôt que nos occupations nous le permet- tront. (1) Nous donnons seulement, dans la Bibliographie, la liste des travaux relatifs au bismuth. ( 200 ) I. — Préparation des Ugcs de iMsiniUli. Nous avons étudié !e bismuth sous trois étals molécu- laires : i" Fondu et lentement refroidi; 2° Fondu el très rapidement refroidi ou trempé; 5" Comprimé. Examinons successivement la préparation des tiges de bismuth dans ces trois cas : i" Pour préparer les fils de bismuth lentement refroidis, on s'est procuré des tubes de verre capillaires, auxquels on avait soudé, aux deux extrémités, normalement, des tubes de verre d'un diamètre assez fort. Ces tubes capillaires étaient placés dans un bain de sable, cl dos petits morceaux de bismuth étaient introduits dans une des branches latérales. Le métal fondu coulait par son propre poids dans le tube capillaire. On laissait ensuite les tubes capillaires se refroidir très lentement : ils étaient retirés du bain de sable, seulement lorsque celui-ci était entièrement froid. Il arrive souvent que, par suite des dilatations inégales qui se produisent, pendant le refroidissement du bismuth et du verre, les tubes se brisent : pour cette raison, nous avons employé des tubes capillaires à parois assez minces. En opérant ainsi, on évite complètement la formation d'oxyde dans la partie capillaire, qui seule doit servir aux expériences. Nous pensons que celte manière de préparer les fils de bismuth est beaucoup plus commode que la { 201 ) mélhode par aspiration emj)loyée par d'autres (1), qui ne peut fournir des résultats absolument comparables, car on n'a aucune certitude que le métal fondu s'est refroidi toujours dans les mêmes conditions. On enlève ensuite les deux branches latérales qui ne servent pas, el on flxe les électrodes pour amener le courant électrique. A cet effet, on chauffe, en même temps, une extrémité de la lige capillaire de bismuth el un fil de platine, dans un bec Bunsen, jusqu'à fusion du bismuth; on y enfonce le fil de platine. Il est facile de voir qu'on emploie un fil de platine, au lieu de fils de cuivre, parce que ce dernier métal s'oxyde plus vite dans le brûleur et produit alors un mauvais contact avec le bismuth : on sait d'ailleurs que le platine s'allie facilement avec le bismuth. 2° Pour obtenir des tiges de bismuth très rapidement refroidies, c'est-à-dire trempées, on coulait rapidement le métal fondu dans une espèce de rigole en fer, froide, for- mant un angle dièdre assez aigu. Si le coulage se fait rapidement, et en inclinant la rigole assez fortement pour obliger le bismuth fondu à y descendre vite, on peut obte- nir des liges de bismuth assez longues el d'une épaisseur pas trop grande. Aucune adhérence ne se produit, pendant celle Irempe, entre le fer et le bismuth. Néanmoins, en opérant avec quelques précautions, nous avons limé la surface du bismuth pour enlever encore une nouvelle portion du métal. Dans ce cas-ci, des fils de cuivre, soudés aux deux (I) Voir notamment le mémoire de M. Leduc. — Journal de Physique, (2;, 3, p. 363. ( 202 ) extrémités de la tige de bismuth au moyen d'un alliage fusible, forment les électrodes du courant; 3° l.e bismuth comprimé, qui a servi dans nos expé riences, nous a été donné par M. le professeur Spring. Il avait été obtenn dans une lilière (1). Les électrodes étaient formées comme pour les tiges trempées. L'arrangement moléculaire dans ce bismuth comprimé est très remarquable : une cassure normale à l'axe du cylindre présente une structure radiale. Les alliages ont été étudiés seulement sous deux étals : 1° Fondus et très lentement refroidis; 2° Trempés. Les liges de ces alliages ont été préparées de la même njanière que celles de bismuth. II. — Alliages. Pour obtenir les alliages, on emploie deux creusets en grès bien propres: l'un d'eux contient le bismuth, l'autre l'élain ou le plomb : les métaux sont pesés au préalable. Lorsque le bismuth est fondu, on le verse sur l'autre métal, liquide également, puis on change de nouveau le tout de creuset, et on répète plusieurs fois ce transvasement. Nous avons opéré de celle façon, afin d'obtenir des alliages dans lesquels les proportions d'étain ou de plomb fussent à peu près données par les pesées, et afin d'éviter de faire les analyses des alliages pour en connaître la composition approximative. (1) M. Spring a décrit celte filière dans les Annales de la Société géologique de Belgique, t. XI, p. cxxxiv, 1884. ( 203 ) III. — Analyses des divers bismuths étudiés. Nousavons mesuré les résistances de plusieurs bismuths. Ils provenaient des fabriques de produits chimiques de MM. Monheim, à Aix-la-Chapelle, Trommsdorff, à Erfurl, Schering, à Berlin. Le bismuth de M. Monheim est le métal commerciale- ment pur. De la maison Trommsdorff, nous avons eu trois échan- tillons différents, que nous désignerons, dans la suite, par : Trommsdorff I, Trommsdorff H, €t Trommsdorff absolument pur. Les deux premiers, ainsi que le bismuth de la maison Schering, sont des produits renseignés comme très purs dans les catalogues des fabricants. Le bismuth « Trommsdorff absolument pur », dont le prix était bien supérieur à celui des autres, a été préparé spécialement pour nous, dans la fabrique d'Erfurt. Quant au bismuth comprimé, il a été obtenu au moyen du métal du commerce. M. Spring dissout le métal dans HNO% précipite en versant la solution dans une grande quantité d'eau, filtre, lave, redissoul ensuite le nitrate basique, précipite une seconde fois, calcine et réduit dans un courant d'hydrogène pur. Nous donnons tous ces renseignements, afin qu'il soit possible aux physiciens de répéter nos expériences, et pour montrer combien on doit avoir peu de conflance dans certaines déterminations des propriétés physiques du bis- muth. ( ^204 ) M. A. Classen, professeur de chimie analytique à l'école technique supérieure d'Aix-la-Chapelle, a bien voulu se charger de nous faire les analyses qualitatives des divers échantillons soumis aux expériences. Nous tenons à lui réitérer ici nos remerciements pour le complément indis- pensahle qu'il a donné à notre travail. Résultats des analyses qualitatives. Bismuths. Monheim. TrommsdorIT I. TromnisdorlT II. Trorrnisdorff absolument pur. Schcring. IMPURF.ÏES. (luivrc (I), Plomb, Fer. Fer, Cuivre. Plomb, Cuivre, Niclicl. Plomb, Cuivre (traces), l'er, Chariîon. Cuivre, Plomb ?, Nickel. Il est très difficile de préparer du bismuth pur. La méthode indiquée plus haut pour préparer le métal qui a été comprimé ne suffit même pas. Une petite quantité de plomb et de cuivre est toujours précipitée avec le bismuth, et ce n'est qu'en répétant plusieurs fois cette opération que l'on arrive au résultat désiré. M. A. Classen est occupé, en ce moment, à nous prépa- rer le bismuth pur, qui doit servir à nos recherches ulté- rieures. Il résulte de tout ceci que les divers bismuths soi-disant purs sont très différents au point de vue chimique. Leurs (l) Les métaux dont les noms sont en caractères italiques sont ceux qui entrent en quantités notables dans le bismuth analysé. ( 205 ) points de fusion et leurs poids spécifiques ont été égale- ment déterminés et varient d'une manière très sensible d'un échantillon à l'autre. IV. — Mesure des résistances électriques. Les lils de bismuth étaient placés dans un bain d'eau, chauffé sur toute sa longueur par une série de petites flammes : un thermomètre indiquait la température. Le tout était disposé entre les pôles d'un électro-aimant de Ruhmkorff grand modèle, activé par une machine dynamo-électrique Siemens et Halske (1). L'intensité du courant électrique, qui traversait les spirales de l'électro- aimant, était sensiblement de vingt-huit ampères pendant tout le cours des expériences. Les pôles ordinaires de l'éleclro-aimant étaient rem- placés par de grands pôles plats formés de grosses plaques circulaires de fer, ayant chacune une épaisseur de 15 milli- mètres et un diamètre de 150 millimètres. On réalisait ainsi un champ magnétique plus homogène. Pour la mesure des résistances, on s'est servi de la méthode de Thomson, et d'un galvanomètre apériodique de Siemens (2) dont l'aimant a la forme d'une cloche. Afin d'éviter réchauffement des fils de bismuth, on n'a employé qu'un seul élément Grove, et, à l'aide d'un com- mutateur à bascule, on laissait passer le courant dans le bismuth seulement le temps nécessaire aux mesures. (1) L'élcctro- aimant était orienté de manière à n'avoir aucune influence sur le galvanomètre. (2) Pour la description de cet instrument, voir : G. Wicdemann Die Lehre von der Elektricilàt, Band III, p. 301, ou Kiltler. Handbuch der Elvktrotechnik, Baud I. p. 220. ( 206 ) Les déviations du miroir du galvanomètre étaient obser- vées dans une lunette, munie d'une échelle graduée dont chaque division valait 2 millimètres, et située aune dislance de plus de 7 mètres du miroir. On peut juger d'après cela de la sensibilité de la méthode. Nous avons également employé la méthode de Kirchhoff pour les mesures des résistances, en conservant les autres dispositions. Un grand nombre de tiges de bismuths et d'alliages ont été essayées; nous donnons seulement, dans les tableaux suivants, les valeurs obtenues pour un échantillon de chaque espèce. Dans nos expériences, nous n'obtenions pas directement la résistance du fil de bismuth, parce que les fils de dériva- lion du courant, dans la méthode de Thomsori, n'étaient pas fixés directement sur le bismuth, mais bien aux conduc- teurs de cuivre ou de platine, qui amenaient le courant. Il fallait donc, pour avoir les valeurs se rapportant au bis- muth seul, retrancher les résistances de ces conducteurs de cuivre ou de platine. Dans le cas des fils lentement refroidis, nous n'avons soustrait des valeurs obtenues directement que la résis- tance des conducteurs de platine exlérieurs au fil de bismuth, parce que ce dernier métal s'allie très facilement au platine, et que la section de la lige de bismuth est très grande par rapport à celle du fil de platine, V. — Résultats des mesures électriques. Les valeurs de W sont les résistances électriques en U. S.; les valeurs de W„, sont les résistances en U. S. sous l'aclion de l'aimant. 207 O u~ w ed g (72 en O 03 t;; ^^ E o; ï— G» O o G^ CD 1 00 '^ O o~ o" i t- x o o' o o" o~ o* re s #r c-^ ô * o^ "3^ •* » Gl s? t-^ H — ^ ^_^— ta ta 5 ■^ o ■a 1 s s o E ;-i o E-i 5 3 E S sa s O o o (?« G^ 35 1.-5 JO p Gl jr t- •■£> iC G^ ÎC o lO CD r— «* ** ^ O -* o" o" - o" O o co l?1 G1 _^ ,o 50 50 o ï5 ^ * fO ®» e^ ^< O c* o" o" o O o' o' « Cl- - (?i_ o t-_^ 00 c G-I J-O c o G) ®î, £ 2 t- "3 & ^2 & ■^ V)- t~ t~ -^ r- H -- — — ta ' (< o ■o il S £:s 53 .s o b •a H ^ JS • 3 3 S S .'ii ta Û2 l?1 s 05 05 C3 t- O si ■V+ 00 t- t~ t- 1 00 ■?< 2 2 1— t- r- 1 o_ O o o o o" O O o" o" s" ce iO 5» 3-j -.+ -* »+ :0 00 o 55 CO ^-f 00 t— -O J^ 1— 00 00 s» •?» G-l t^ t~ t- o o o o o o o O O o" o* o' ^ ■S ^ "^v t-_ r-_^ G-l, ^f ^l CO, *1 c o*" ^ o" o s'a ira O o-\ ■J2 o -.f Si -f r- ~* t~ (U L-i te; o •T3 ••M s t: ac % c = o O s s p ^ jS jq ,2 3 OJ 3 3 g i CQ la 23 209 ) >■ g 3 ■r- 5^ CO ^^ ro ■n ^n *^ ro o CO 30 5S 00 fN CO o" o' o o' o ÎO 00 00 »* — . ^ •* r- o ce es t- -'^ ~* »* Ifî JO 50 s" o" o o* o" o -^ t-; C? G^ ao t— «* -^ -sa- so SO so -C — r- 2 2 «,-° H jr, .-: - o o o o o o" ■*^ 00^ CO_ aO CO 00 o** o" o" o*" o" o'* O "^1 05 v* o ?■ S^ ■* O 5^ «j. j- 5 S i I s • — 5.E = . H -- 'S -S _<« ™^-3 03 o' P'5-5 • ^;^-5 3 Sr; — o S3 o~ •* •* S-O ÎO CO I— jo r~ I— CO O o o o" o~ o' CO 00 CO CO r- ^ (î< G^ o i.O lO T' G"! Gï o o o o o o CD v^ r- o o o o cT o" « CO CO t- o iO 00 T-l -^ t— o "Si '-^ c"^ o" o** Ci 5.0 o "3^ (îj^ isi^ e^ s^ -fi o o cT o* o o" CC^ 00__ Si, ■^ -* t- Sra ~ s " 3 ' 3 S'S * C-O 3 î 3 ê}.-5 ;-=co-^ «■- ic ■s-^ Ki O '-r t- «o co o & 3- o o* o" c' S! =2 ** 51 -* 1— 2 B •r' '■•y ^ •r« •» iii -r> ~f t- ^^-~. _- » J - . 3 c: — O 3 O S o — o n ■=> •^ ."2 ta 1- 1 1 .•2 u ta t- ^ 3 "^ 1 5 S ering omb ulh. E --S ^ g' ^-• £ --^ -■ 3 -^ £ -^ o £ 5 5 •£ il 11=1 -f:| c/: f 3 . t; *** 3-c:-^ j=-a ". o -C c^ , OJ Ce ■£ -s . • "=^- x: :ï . u = së>- = .•2 5.- >% = 5 Cf. " 5.-2&- 1 -.? te a. l^gÉi: M o' sH o" I (5 o' M O s-O 50 a.o ce 00 00 O o 5.0 1- -* Ci v* 00 00 53» o Pî ce — ^ O c; O o 1— t- 00 E^ t- r~ t- fe ■* lO l.f <Î1 G^ 'M o o o f^ o" o~ o o' =r cT « o" es o" ca o" s o* (2H ) e). — BISMUTH COMPRIMÉ DU PROFESSEUR SPRING. Tempéra- tures. W. Wm. le^.s 0,1148 0,4157 Bismuth comprimé . . . [ 420,4 0,1140 0,1145 l 76» 0,1130 0,dlo3 Le même bismuth compri- mé, fondu, refroidi très lentement avec le bain de sable, puis essayé de nouveau. ( 16»,2 1 42»,3 , 71»,7 0,1861 0,20ol 0,2263 0,1871 0,2053 0,2263 VI. — Conséquences à tirer des (ableaux précédents. 1° Influence de la température. Si l'on examine les résultais précédents, on verra tout d'abord que les bismuths étudiés se comportent absolument différemment. Quelques-uns d'entre eux donnent une aug- mentation de la résistance, et d'autres, ce qui est remar- quable, une diminution de la résistance, lorsque la tempé- rature augmente. Ce dernier fait, signalé pour la première fois par M. Righi, ne serait pas dû, d'après ce physicien, à la pré- sence de l'ari'en/c, comme impureté dans le bismuth, mais devrait être attribuée à Vétain, qui, en quantités excessi- vement faibles, peut déjà donner ce résultat. . -il-2 ) De iioinhroiisos o\|)éri(.'nc(>s oui élé faites par nous pour trouver la raison de eclle I(' (Inns lo champ magnétique, cl prend pour mesure du plu'iiomùne h» (juanlilé : ^ = - Ce physicien trouve que ^ est ■+■ pour le bismuth com- mercial, et négalir pour le bismuth pur. Il y aurait, peut-être, lieu de rapprocher ce résultat de ceux que nous avons obtenus. Laboratoire de phyrtiquc de l'Ecole teclniique supérieure d'Aix-la-Chapelle, novembre -1887. Sur quelques expériences relatices à la tension superfi- cielle des liquides; par H. Schoentjcs, chargé de cours à l'Université de Gand. On sait qu'un polygone dont les côtés sont donnés est maximum quand il est inscriptible dans un cercle. D'autre part, on doit à Steiner (1) le théorème suivant : La partie de cercle entre n cordes a, b, c,... est un maximum entre toutes les figures dont le périmètre est composé de ces mêmes côtés droits et d'autres lignes à volonté /, /,, L2,... dont le nombre est arbitraire depuis 1 jusqu'à n et dont la somme égale L (2). En vue de ce qui suit, nous interpréterons ces énoncés de la façon suivante : (1) Journal de Crclle, t. XXIV. (2) Journal de Liouville, t. VI, traduction de Wertheim. ( 217 ) Si vn vonlnnr fermé est composé de liges articulées, In surface comprise dans ce contour est nn maximum lorsque les articulations sont toutes sur une même circonférence. Lorsqu'un contour est composé en partie de tiges arti- culées et en partie de fils flexibles, dont la forme est arbi- traire, la surface enveloppée est la plus grande quand les fils prennent la forme d'arcs appartenant à une même circonférence passant par les articulations. Le second ihéorèine peut se déduire du premier en raisonnant comme il suit : Remplaçons chaque fil de forme arbitraire par une por- tion de polygone articulé de même longueur. Le contour entier se réduira à un polygone articulé qui enveloppe la plus grande surface, lorsque toutes les articulations, celles des polygones auxiliaires ainsi (jue celles des droites données, seront sur une même circonférence. Comme cette propriété existe indépendamment du nombre des côtés de chacun des polygones auxiliaires, elle subsiste encore lorsque le nombre des côtés croît, ou lorsque les articulations se rapprochent indéfiniment, mais alors on est conduit à l'énoncé précédent. Cela posé, nous rappellerons ici le procédé si élégant par lequel M. Van der Mensbrugghe (1) a mis en évidence la tension des lames licjuides : une lame de liquide glycé- rique est maintenue dans un cadre en fil de fer, on y dépose un anneau d'un fil léger et (lexible, et on perce la lame à l'intérieur de l'anneau. Le fil se tend alors brus- quement et prend la forme (l'une circonférence parfaite, car, par suite de la tension de la lame, l'anneau embrasse la plus granopliie à Pa:is; il conquit ensuite, en IStiC», le i^iadc de docteur en droilà l'Universilé de Gand, où il euuipla parmi ses professeurs Tliorbecke, l'éminenl liomnie d'Klal dont la .\éerlaude regrette encoie la peite. » Son premier ouviage, Vllistoirv dv lu Flandre depuis Guij de DauijiieDe jiis(jii\iux dues de Ih)tirandes et de Vèpoquc de leur établissement, qui a un autie caractère. Visiblement inspiré |)ar les écrits d'Augustin Thierry, qui jetaient alors le plus vil" éclat, Van Praet mil à néant une vieille erreur : l'attribu- tion de l'institution des premières communes aux comtes Tbierri el IMiilippe d'.Alsace. Il entrevit aussi un autre côté de la question : il signala le rôle essentiel de l'asso- ciation dans la formation des bourgeoisies; mais, arrêté dans ses déductions faute de preuves suflisanles, il eut le courage d'affirmer qu'il vaut mieux marcberpasà pas que de chercher une solution à l'aventure. » Les deux premiers ouvrages de Van Praet attestaient une érudition solide; ils étaient bien écrits et sagement pensés. Son double succès semblait promettre au pays un travailleur ardent à dissiper les ténèbres de notre passé. Les circonstances en dis|)Osèrent autrement, en poussant le jeune Brugeois dans une Noie nouvelle. Lié avec un de ( 225 ) ses compatriotes, qui a éj^Mlcrnoiit brillé comme écrivain ( t comme liomme d'Etal, Paul Devau.\,qni épousa sa sœur, Vaii Praet s'associa au mouvement national de 1830. Au mois (le mars île l'année suivante, le Iriomplie de ses amis politiques et son mérite précoce lui valurent les fonctions de conseiller de légation à Londres. Lorsque le Congrès national envoya en Angleterre une députalion pour oifrir la couronne royale de Belgique au prince Léopold de Saxe- Cobourg, Van Praet accompagna cette dépulation au|)rès du prince le 12 juillet 1851, et ce fui lui que le nouveau monarque choisit, le môme jour, pour secrétaire de cabinet. » Depuis celle époque jusqu'à sa mort, Van Praet, nommé en 1840 ministre de la Maison du Roi, a joui de la conliance illimitée des deux souverains qui se sonl succédé sur le trône de Belgi(|ue. Exerçant une iniluence d'autant plus considérable qu'elle élail plus discrèle, il s'est effacé autant que possible, laissant deviner plutôt que sentir l'act'on d'un conseiller aussi intelligent que lidèle, n'ayant d'un favori que le dévouement, sans morgue, sans ostentation, permettant à peine de soupçonner ses opinions préférées, à tel point que l'accusation de constituer, avec l'un de ses parents, un septième ministère (à l'époque où le royaume ne comptait que six départements minisiériels), est restée une de ces formules vagues, que l'on abandonne presque aussitôt après les avoir accueillies. » Pour nous, membres de l'Académie royale de Belgique, où il était entré comme correspondant le 5 avril 1834 et comme membre effectif de la Classe des lettres dès sa première organisation, le 21 janvier 1846, il ne nous répugnait pas de trouver des traces de l'influence de Van Praet dans la protection particulière accordée par les S"* SÉKIE, TOME XY. 15 deux I,(''opol(l aux sci(Miccs, aux lellies el aux arls. Ni l.éopold r",(|iii s'élail loiiné au sein de la société anglaise, à laquelle le culte des œuvres de l'intelligence est si fami- lier; ni son auguste (ils, qui saisit toutes les occasions d'exalter l'éclat dont ce culte entoure les nations, n'avaient besoin d'être encouragés à suivre une voie si féconde. Pourtant, dans cette belle journée du 28 mai 1872, lors du centenaire de l'Académie, lorsque le \\o\ prononça un magniliquc discours, profondément gravé dans nos souve- nirs, plus d'un regard ému se porta sur Van IVaet, modeslemeut assis au milieu de ses collègues, el confondit, dans un même élan de reconnaissance, le prince dont le noble langage exprimait les plus bantes pensées, el le conseiller digne de l'approuver, sinon de l'inspirer. » A cette époque déjà reculée, car les années el les événements marcbenl vile, Van Prael avait acquis un grand litre à l'estime du monde littéraire. Il avail publié le premier de ces Irois volumes qui, sous le nom û'Essais sur l'histoire politique des derniers s/èc/e.s (Bruxelles, 1867, 1874 et 1884), montrent, pour me servir des expressions de l'auteur lui-même, « la manière dont s'est modiliée el D transformée la situation politique, intérieure el exlé- » lieure des grands États de l'ouest de l'Europe, depuis » la (in de la période féodale jusqu'à nos jours ». » Tout a été dit sur celle œuvre considérable, qui valul à Van Prael, en 1870, le prix quinquennal d'Iiisloire nalionale, el où se trouve condensé le résultat de longues études, de lectures nourries, de profondes réflexions. Les faits y sont présentés avec ordre, précision, impartialité. L'auteur y déploie toutes les qualités du véritable liisto- rien : de la profondeur sans obscurité, de la modération sans faiblesse ni engouement, de la reclilude sans exagé- ( 227 ) ration. Tenant toujours compte des temps et des lieux, il sait condamner ou absoudre sans qu'on puisse lui reprocher du parti pris. Les contemporains ont dû trouver un appréciateur équitable dans l'homme qui avait sondé le passé avec tant de mesure et chez qui perce toujours le désir de ne pas alïicher d'injustes préférences. j> Citons de lui quelques lignes. Elles permettront d'apprécier la hauteur de ses pensées ; « On peut dire en termes généraux que, pour rendre » heureuses et définitives ces agrégations de territoire » appartenant à des nationalités différentes, il faut autre » chose encore que la prise de possession militaire, autre » chose même que l'identité de langue et une certaine » analogie de mœurs, souvent plus extérieure que réelle. » 11 faut surtout ce qui constitue le désir d'une vie com- » mune, l'attraction sympathique entre les masses. 11 faut » que l'intérêt des populations laborieuses se rencontre î> avec celui des classes pour lesquelles le travail n'est pas » une nécessité, la satisfaction des besoins journaliers » avec celle des besoins moraux. Le grand point n'est pas » d'opérer la jonction, mais de rendre l'assimilation com- » plète et irrévocable. » [Essais, t. 11, p. xxxiv.) » Peut-être pourrait-on reprocher à noire collègue de ne pas tenir suffisamment compte de l'action des grandes doctrines, des grau Jes écoles religieuses et philosophiques qui ont dominé les esprits? Les homines, même les hommes supérieurs, ne peuvent se refuser à subir l'action des courants d'idées qui, dans la société, se manifestent et souvent se contrarient. Il semble que Van Praet ait volontairement renoncé à examiner leur influence; d'ail- leurs, il n'eût pu le faire sans dévoiler ses sympathies, ( ^i^iS ) sans iiioiiticr les inolils de ses |)rélV'rcncc's st'cièles, sans inellre le |)iil)lic dans la C()t)lia Fontaine n si i)i('n ex|)rinjée et par laciuelie je voudrais saluer, au non» de l'Académie, les restes mortels d'un confrère regretté, dont la vie s'est écoulée sans ambition : u L'humble toit est exempt d'un tribut si funeste, « Le sage y vit en paix et méprise le reste. t » Approclie-t-il du l)ut, quilte-t-il ce séjour, « Rien ne trouble sa fin : c'est le soir d'un beau jour. » NOTES BIBLIOGRAPHIQUES. Les origi)ies de la cicilisation moderne^ par God. Knrili, professeur à l'Université de Liège, 2*^ édition. Paiis, 1888, 2 vol. in-S". L'éloge de ce livre n'esl plus à faire. A peu près toutes les revues historiques de France et d'Allemagne s'en sont occupées, et l'ont classé parmi les ouvrages les plus impor- tants de noire époque. Il m est qui l'ont trailédc chef- d'œuvre. Pas nue n'a refusé de recomiailre à l'auteur les plus remanpialjles qualités comme historien, comme pen- seur et comme écrivain. St. Bohmans. Glossaire toponi/miqiie de la couimnne de Si-Léger, par God. KurtI), Namur, in -8°. Depuis quelques années, les loponymistes se sont con- vaincus de la nécessité de comprendre dans leurs recherches les lieux-dits, immense répertoire de documents géogra- ( 234 ) phiques et historiques non utilisé avant notre époque. Seulement la méthode qui doit présider à ces recherches n'existait pas encore. On a essayé d'abord de recueillir tous les lieux-dits d'un pays, et on a été nécessairement inexact et incomplet, comme c'est le cas de toutes les généralisations prématurées, f.e livre de M. Buck, Ober- deutsches Fluriuimenbuch, Stuttgart, 1880, dans lequel l'auteur a essayé de faire le vocabulaire toponymique de toute l'Allemagne méridionale, est le type le plus curieux elle plus intéressant de celte première phase de l'histoire des lieux-dits. D'autres chercheurs ont borné leurs éludes à une seule région. De ce nombre est IM. le commandant Albert de Rochas, dont Les noms des lieux-dits de t arrondissement de Vienne (Congrès archéologique de France, 46' session), en limitant et en précisant mieux le domaine à explorer, ont donné des résultats beaucoup plus satisfaisants. M. God. Kurth veut qu'on fasse en pas de plus dans cette voie, et qu'avant de rassembler le répertoire d'une région, on fasse celui de chaque commune en particulier, seul moyen, selon lui, d'éviter de nombreuses inexactitudes dans ces études si neuves, comme aussi d'avoir un relevé vraiment complet des matériaux lopony- miques éparpillés sur le sol. Son travail, qui prouve en effet la singulière richesse des renseignements que peut fournir le territoire d'une seule commune, a été imprimé dans les Annales du congrès archéologique de Namur, 1886, comme spécimen des monographies à entreprendre sur ce vaste sujet, et l'auteur y a joint des indications pratiques, empruntées à son expérience personnelle, sur la méthode à suivre dans la confeclion des glossaires loponymi(|iies. St. Bormans. ( '^^"^ ) !)isserlatw)is acndèuiiquca, piildiécs pnr God. Kurlli. Lièj,'c, in-8°. Ces (lissoilalioiis académiques sonl un r<'(-ii(;il dosliné, comme le dit la préface placée en tèle du premier fascicule, à servir d'organe aux jeunes liisloriens (|ui se forment fi la critique historique, sous la direrlion de M. Kurth, à rUniviTsité cl à ri^^^coic norinnU; de- liiimanités à Liège. M. Kurlli, (]ui a créé en Belgique l'enseignement pratique de l'histoire, introduit aujourd'hui dans toutes les Univer- sités du pays, voudrait que chaiiuc docteur, avant de quitter l'Université, eût fait ses preuves au mojen d'une dissertation scientifique sur un sujol quelconque choisi dans le domaine de ses études, et il appelle de ses vœux le jour où le législateur rétahlira dans le programme des examens du doctorat la dissertation inaugurale qui est de rigueur, dit-il, « dans les pays qui marchent en tète du mouvement scientifique ». Le premier fascicule contient deux dissertations: la première est une étude de M. Dony sur Cimleur unique des vies des saints A>na(, Romaric, Adelphe et Arnnlf ; la seconde une Étude biographique sur Eginhard, par M. Eugène Bâcha. St. Bormans. J'ai l'honneur de présenter à la Classe, au nom de Monsieur Emile Worms, professeur à l'École de droit de Rennes et correspondant de l'Inslitul de France, un intéressant ouvrage intitulé : De la liberté d'association au point de vue du droit public à travers les âges. Ce nouveau travail continue la série des nombreuses publications que ( 233 ) M. Wonns a consacrées à l'économie polilique cl aux sciences sociales, et il n'en est pas le moins curieux, lou- jours écrit dans un esprit d'ordre et de progrès, toujours enrichi de science historique et de sérieuses méditations. Quelques-uns de ces ouvrages ont déjà été présentés à la Classe et distingués par elle : celui qui lui est offert aujourd'hui sera accueilli avec la même satisfaction. M. Worms fait l'histoire des associations chez les Grecs, chez les Romains, à travers le moyen âge jusqu'à 1789. Partout et toujours l'association a été considérée comme une grande force sociale, comuje un puissant organe de progrès. Ne suffit-il pas de se rappeler les phases de l'affranchissement communal, les efforts asso- ciés du travail et de l'induslrie, des capitaux et du com- merce, dos intelligences et des inventeurs, pour demeu- rer convaincu que l'association a, dans (ous les temps et surtout dans les époques de transformation, été utilisée au profit du bien-être des populations. Les associations ne furent pas toujours des iDslrumenls de paix et de bien-être; elles eiMcnl aussi leurs dangers, leurs persécutions, leur régime, soit oppressif, soit pré- ventif : M. Worms nous trace, en divers temps, le spec- tacle parfois tragique, parfois douloureux de luîtes inévitables dans la vie des nations ou dans les passions mal ordonnées des hommes. Les associations doivent aussi être considérées daps leur existence propre, dans leur puissance de fait ou de droit, dans leurs privilèges, dans l'exercice légal de leurs prérogatives. Cette partie (h; l'ouvrage que je signale à la Classe n'est certes pas la moins intéressante. Le sujet spé- cial qui se trouve développé offre précisément à résoudre ( 234 ) des prohièmcs (|ui, de noire temps, occnpeiil beaucoup d'esprits et suscitent beaucoup de controverses. Vous s:i\e/., Messieurs, que dans noire Belgi(iue parli- culièrenienl, la liberté d'association est, de par notre loi fondamentale, l'une de nos quatre grandes libertés consti- tutionnelles. J'ai eu l'occasion de m'en occuper à plusieurs reprises dans ma carrière judiciaire, et j'ai pu me tenir au courant de divers ouvrages qui rétablissent et la dé\e- loppent; j'ai pu a|)porl('r à divers arrêts de notre Cour suprême ma contribution aux principes reconnus par notre jurisprudence. Vous comprendrez (jue l'œuxre de M. VVorms a dû attirer mon attention ; il forme en efTel une des études les plus complètes et les plus bisloriques relatives au sujet (juc je signale. En 1870, en m'occupant (!e nos « grandes libertés », je signalais un ouvrage déjà curieux de M. Alex, de Laborde sur CEspril d'association dans Ions les intérêts de la communauté. Cet ouvrage date de 1818; il était neuf; il fit sensation; en rapprochant ce livre de celui deM. Worins, on peut constater à (jucl point rétiide du sujet a fait des progrès et combien les limites se sont élargies. Dans notre pays, plusieurs publicistes ont traité de notre droit, de notre liberté d'association, de son régime- légal, des privilèges (jue la loi peut lui concéder, des restrictions nécessaires qui en limitent les abus. Plusieurs ouvrages marquent chez nous des appréciations diverses, des prétentions non justiliées, des luttes souvent passion- nées. On peut cej endant rappeler aujourd'hui, comme l'a rappelé le 50 juin 1854 notre Cour de cassation, que a la liberté d'association, garantie par l'arlicle 20 de la » Constitution, ne donne pas la capacité civile à toutes les ( 235 ) » sociétés qui se forment en Belgique; les corporations j> ne peuvent exercer collectivement les droits attachés à » la personnification civile qu'en vertu de l'autorisation » légale. » D'autre part, la même Cour a eu l'occasion de vérifier les conséquences, au point de vue des individualités associées, du libre exercice de l'association de fait. Les noms de Orts, de De Monge, de Vauthier, de Vandenheuvel, de Laurent, de Lauwers, d'autres encore qui ont écrit en divers sens, attestent que la polémique est toujours vivante et vive, et le livre de M. Worms viendra apporter, pour notre pays, d'utiles éléments de discussion et des appréciations originales- Un auteur spirituel, Lemontey, a fort heureusement opposé les eifets de la concentration des forces, des facul- tés et des intérêts, fruit de la liberté, à l'isolement et à la crainte, fruits du régime absolu : « Transportez, dit-il, » une population jadis isolée et disséminée dans les ate- » liers et demandez-lui les travaux des arts et les calculs » du négoce, la métamorphose va commencer. Aux habi- » tudes succèdent les passions, à l'isolement la société, à » la torpeur l'émulation, à l'abrutissement des facultés » nouvelles, au cercle le plus borné un horizon poli- ï tique.... (i) Considérant la conception abstraite du droit d'associa- tion et son action vivante, M. Worms s'exprime ainsi : a Le droit d'association n'est en réalité autre chose que j> l'essence de l'association, parvenant à se faire recon- (l ) Lemontey, Essai sur la monardiie de Louis XIV. ( ^^30 ) I) naili'c «'l à valoir dans l(\s rclalions enlio personnalilés » sans (lisiinclions de personnalilés complexes ou sim- » pies (p, ÔVi). Plus bas, il ajoule : « On peut dire peut-être sans trop » de témérilé qu'il existe et peut exister un droit d'asso- ï ciation. Du moins allons-nous essayer de justifier cette B assertion à l'aide de dévelop|)cmcnts qui ne sont qu'un » préambule historique et lliéorique au sujet lui-même, » entièrement réservé quanlau Couds et aux flétails(351).» En finissaDl. cl après avoir lii^loriquement et ahslracli- vemenl étudié le droit d'association, après en avoir mar- qué les éléments d'existence, il signale : 1° « Une unité s personnelle formée par la libre voloiUé des individus; » 2° des organes avec l'activité inhérente à l'essence de la p personnalité; 5" cette activité devant rester en harmo- » nie avec l'essence et la volonté de l'association, » — ces éléments constituent d'après M. Worms « le système du droit d'association. » L'auteur s'arrête là; il n'entre pas dans les détails mômes d'organisation, émettant l'avis qu'il serait digne des hommes d'État et des juristes de poser, sous l'orme de questions de prix, deux questions qu'on pourrait libeller ainsi : a Mettre en système la matière de l'association, p « Mettre en système le droit d'association. » Sans vouloir entrer daus la discussion de certaines théories de l'auteur, et sous réserves de toute appréciation, je crois (pie les lecteurs attentifs et sérieux sauront gré à M. Wonnsde leur avoir ouvert des hoiizons nouveaux sur un sujet de haute organisation sociale. Le livre de M. Worms pourra être consulté avec fruit par notre commission de revision du Code civil, qui doit ( 237 ) s'occuper du régime des personnes morales, des associa- tions organisées et autorisées tant au point de vue du droit civil interne que du droit international. Étude intéressante, d'une importance capitale, dont les résultats législatifs seront précieux pour calmer les esprits en fixant le droit, et pour déterminer les conséquences de la personnification définie, organisée et limitée, dans ses effets civils et dans ses avantages sociaux. Dans cet état de choses, M. Worms peut se dire que son œuvre est pour nous, jusqu'à un certain point, une étude de circonstance que personne ne regrettera d'avoir lue et consultée, et qui doit être recommandée de la Classe. Ch. Faidf.r. ÉLECTIONS. La Classe procède à l'élection de son directeur pour 1889: les suffrages se portent sur IM. Charles Potvin. M. Bormans fait remarquer que c'est aujourd'hui seule- ment qu'il aurait dû prendre possession du fauteuil en remplacement de son regretté prédécesseur M. Tielemans, que la Classe a eu le regret de perdre au mois de juillet dernier. Après avoir payé à la mémoire de M. Tielemans un légitime tribut de regret, il ajoute qu'il comjile sur le concours de ses confrères pour lui faciliter pendant l'année actuelle ses fonctions de directeur. Il installe ensuite au bureau M. Potvin, lequel remercie pour la marque de confiance et de sympathie dont il vient d'être l'objet. (238) — I.a Classe procède ensuite à la formation du jury chargé déjuger le concours De Keyn, qui, pour l'année actuelle, se rapporte à renseignement moyen et à l'art industriel. Ont été élus : MM. Candèze, Catalan, Gantrelle, Potvin, Roersch, Stecher et Wagener. RAPPORTS. D'après fion ordre du jour, la Classe était appelée à entendre la lecture des rapports de MM. Piot, Gantrelle et Wagener sur un travail de M. Serrure intitulé: Les Éburons ou Vocunces. Ce travail, que le premier commissaire avait restitué à l'auleur, il y a six mois, pour que celui-ci fît droit à quel- ques observations, n'a plus été renvoyé par M. Serrure. La Classe se considère donc comme dessaisie. ( 239 ) CLASSK DES BEAUX-ARTS. Séance du 5 janvier '1888. M. C.-A. Fraikin, directeur pour 1887. M. LiAGRE, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Alex. Robert, directeur pour i88S; Éd. Fétis, J- Portaels, Alph. Balat, le chevalier Léon de Burbure, Ernest Slingeneyer, F.-A. Gevaert, Ad. Samuel, Ad. Pauli, G. Guffens, Joseph Schadde, Th. Radoux, Em. Waulers, Peler Benoit, Joseph Jaquet, J. Demannez, P.-J. Clays, Charles Verlat, G. De Groot, Gustave Biol, H. Hymans, le chevalier Edm. Marchai, Th. Yinçolte, membres; Jos. Du Caju et J. Rousseau, correspondants. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics envoie une ampliaiion de l'arrêté royal en date du 18 décembre dernier, nommant M. Bormans, directeur de la Classe des lettres, président de l'Académie pour l'année 1! ( no ) Le même iMinisire demande l'appréciai ion de la Classe, conformcnienl à l'arlicle 17 du rèj;kMucnl des grands con- cours pour les prix de liome, sur les premiers envois réglemenlaires l"deM. Emile Verbrugge, lauréal du grand concours de peinlure de 1885 : Un peintre égyptien déco- rant un sarcophage, el 2' de M. Anlhone, lauréat du grand concours de sculplnre de I88<> : Un c/iarmeur de serpents et une Tète d'étude. — Kenvoi aux comuilssairesad hoc. — La (.lasse reçoit à lilre d'hommage les ouvrages suivaiiis, au sujet desquels elle vole des remerciements aux auleiirs : l» A. The twentij-two musical scrulis of the Ilindus; B. llindu loijaliiij ; C. A brief historij of England ; [>. Sanskrit stanzas on varions dependencies of her Majesty the Empress of India; par le radja Sourindro Mohun Tagore, associé de la Classe, à Calcutta ; 2° Deuxième lettre à Monsieur S*** sur l'ancienne verrerie liégeoise; par Désiré Van de Casteele. (Présenté par M. Hymans). — \L Middeleer remet une reproduction photogra- phique de son carton, qui a obtenu le prix d'art appliqué pour la peinture en 1887. ÉLECTIONS. La classe procède aux élections pour les places vacantes. Ont été élus : MEMBRES TiTci^AiREs (saiif apprubutiou royale). Section de peinture. — M. Joseph Stallaert, corres- pondant. (241 ) Section d'architecture. — M. Henri Beyaert, corres- pondant. Section des sciences et des lettres dans leurs rapports avec les beaux-arls. — M. Jean Rousseau, correspondant. ASSOCIÉS. Section de gravure. — M. Chaplain, gravenren nnédailles, membre de l'Institut, à Paris. Section d'architecture. — M. le bakon de Hansen, arclii- te€le, à Vienne. Section des sciences et des lettres. — .M. A. Bektolotti, conservateur des archives de l'Étal, à Mantoue. — La Classe procède ensuite à l'élection de son direc- teur |K)ur l'année 1889 : M. F. -A. Gevaert est élu. M. Fraikin remercie ses confrères, comme directeur sortant, pour le concours sympathique qu'il a rencontré |>endant la durée de son mandat. Il installe au fauteuil le vice-directeur, M. Rol>ert, qui propose de voler, par acclamation, des remerciements à M. Fraikin pour le dévouement et le zèle avec lesquels il a dirigé les travaux de la Classe pendant l'année écoulée. {Applaudissements.) M. Gevaert, appelé à prendre place au bureau, remercie ses collègues pour la preuve de confiance et de sympathie qu'ils viennent de lui donner. — M. J. Rousseau accepte de remplacer M. Hymans comme membre de la commission chargée d'examiner la oêcbe ministérielle relative à l'enseignement des appli- ins de l'art à l'industrie. '5°'* SÉRIE, TOME XV. 16 ( 242 ) La Classe arrêle son progianimo dans les loinics sni- vanls : PnOr.HAMMK hi: concours pour i;ANM':KiH8î) PARTIK ■.■TVÉBAinv:. PUKMIÈItE QUESTION. Faire niisloirc de l'urchilcciurc (jui (lorissait ai liehjique pendant le cours du XV" siècle et nu commencement du AT/% arcliiteclure qui a donné iiaissance à tant d'édifices civils remarquables, tels que halles, liôiels de ville, beffrois, sièges de corporations, de justices, etc. Décrire le caractère et l'origine de l'architecture de celle période. DEUXIÈME QUESTION. Faire ressortir les causes de la décadence de la gravure en taille-douce ; indiquer les meilleurs moyens de rendre à cette branche de l'art son ancienne splendeur. TROISIÈME ULESTION. Quel est le rôle réservé à la peinture dans son association avec l'architecture et la sculpture comme éléments de la décoration des édifices ? Déterminer ^influence de cette association sur le dévelop- pement général des arts plastiques. ( 243 ) QUATRIÈME QUESTION, Faire l'histoire de la musique dans Cancien comlé de Flandre jusqu'à la fin du XVl" siècle, et particulièrement des institutions musicales religieuses et civiles fcliapelles cl musiques particulières, princières, maîtrises, confréries, etc.). I.a valeur des médailles d'or présenlées comme prix sera de mille francs pour la première question, de huit cents francs pour la troisième el pour la quatrième; ei de six cents francs pour la deuxième question. Les mémoires euvoyés en réponse à ces questions doivent être lisiblement écrits, el peuvent être rédigés en fiançais, en flamand ou en latin. Ils devront être adressés francs de port, avant le i"^ juin 1889, à M. J. Liagre, seerélaiie perpétuel, au palais des Académies. Les auteurs ne mettront point leur nom à leur ouvrage; ils n'y inscriront qu'une devise qu'ils reproduiront dans un billet cacheté renfermant leur nom et leur adresse. Faute, par eux, de satisfaire à cette formalité, le prix ne pourra leur être accordé. Les ouvrages remis après le temps prescrit, ou ceux dont les auteurs se feront connaître, de quelque manière (]ue ce soit, seront exclus du concours, L'Académie demande la plus grande exactitude dans les citations : elle exige, à cet dl'et, que les concurrents indi(|iicnl les éditions et les |)ages des ouvrages qui seront mentionnés dans les travaux présentés à son jugement. Les planches manuscrites, seules, seront admises. L'Académie ce réseive le droit de publier It s travaux couronnés. Elle croit devoir rappeler aux concurrents que les manuscrits des mémoires soumis à son jugement restent ( 244 ) déposés dans ses archives comme élant deveniis sa pro- priélé. Tonlel'ois, les ailleurs penveiil en (aire [treiidrc copie à leurs frais, en s'adressant, à cel elïet, au secrétaire perpétuel. Musique. (h\ demande la composition d'une symphonie à grand orchestre. (Le concours est limité aux Ik'lj^es.) Prix : mille francs. Sculpture. On demande un bas-relief destiné à surmonter la porte principale dune créche-ecole gardienne. Hauteur de la porte : 3"", 10, largeur : l^joO. La forme de l'encadrement du bas-relief est laissée au choix de l'artiste. La hauteur du bas-relief sera de 0'",75. Prix : mille francs. Les partitions et les projets devront être remis au secrétariat de l'Académie atmnt le V octobre 1889. L'Académie n'accepte que des travaux com[»lètemcnt terminés; les partitions et les projets devront être soigneusement achevés. L'auteur couronné du bas-relief est tenu de donner une reproduction photographique de son œuvre, pour être conservée dans les archives de l'Académie. Les auteurs ne mettront point leur nom à leur travail; ils n'y inscriront qu'une devise, qu'ils rej)roduiront dans un billet cacheté renfermant leur nom et leur adresse. ( 245 ) Faute, par eux, de satisfaire à cette formalité, le prix ne pourra leur être accordé. Les travaux remis après le terme prescrit, ou ceux dont les auteurs se feront connaître, de quelque manière que ce soit, seront exclus du concours. RAPPORTS. Il est donné lecture : 1° De l'appréciation, faite par MM. Demannez, Biol et Hymans, du premier rapport semestriel de M. Guillaume Vander Veken, lauréat du grand concours de gravure de 1886; 2" De l'appréciation, faite par la section de sculpture et M. Marchai, du premier envoi réglementaire de M. An- thone, lauréat du grand concours de sculpture de 1885 : Un charmeur de serpents et une Tête d'étude. Ces appréciations seront transmises à M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Juste [Th.). — Danton. Vcrviers, 1885; in-18. (Bibliothèque Gilon)(10:2 p.). ■ — .Abraham Lincoln : L'affranchissement des esclaves aux États-Unis. Mons, <886; in-8°(174 p.). De He€?i{P.). — Recherches touchant la physique comparée et la théorie des liquides. Louvain, 1888 j vol. in-8*. Kurth [Godefroid). — Glossaire toponymique de la com- mune de Saint-Léger. Namur, 4887; in-S" (98 p ). (iifi) Kurlh {Gode froid). — Les orij^ines de la civilisation moderne, loiiiis I cl 11. :2V'dil. Louviiiii, 1S88; !2 vol. in-18. Duny {L'milc). — L'imtnir iiiiii|ii(' des vies des saints ArriiU, Komaric, Adelphe et Ainnif. — Hitcha {Eugène). — Rtiide l)iograplii(|ue sur Kyinluird. Lièjçe, iHHH; in-H"(8i p.). Pelseneer (Paul). — Note sur h; g« lire l'eracle. Bruxelles, 1887; extr. in-S" (3 p.). De la Graïufe {A.) et Cloquel {L<>uis\. — Études sur l'iirt à Tournai et sur les ancienn artistes de eette ville. Tournai, 1887; vol.in.8«. Horion {Ch' édil. Uru.xelles, I8G0; i(i-8°(8(i p.). Cogniaux {A.). — Une page d'histoire de la science : t La Flora Brasiliensis » de Marlius. Bruxelles, 1888; exlr. in-S" (4 p.). — T. Durand index generum phanorogamorum : Mclasto- maceac et cucurbilaceac. S. I. ni d.; in-8" (14 p ). Salduuhu da Gaina {J. de) et Cogniaux {A). — Bouquet de mélastomacées brésiliennes dédiées à Sa Majesté Doni Pedro II, empereur du Brésil. Vervicrs, 1887;extr. in- 4». Lyon [Clément). — Les subsides et la Société archéologique de Charleroi. Charleroi, 1887; in-S" (6 p.), — Décadence de la Société archéologique de Charleroi. Charleroi, 1887; in-8° (6 p.)- Jorissen {A.) et Hairs {Eug ) — Sur la composition chi- mique du vin de Huy. Anvers, 1887; cxir. in-S" (9 p.)- Lancaster {A.). — Tableaux- résumés des observations météorologiques faites à Bruxelles (1833-8i>) IL Pression de l'air. Bruxelles, 1887; in-18. — Le climat de la Belgique en 1887. Bruxelles, 1887; in-18. Van de Casteele {Désiré). — Deuxième lettre à Monsieur S*** sur l'unciennc verrerie liégeoise. Liège, 1887; extr. in-8" (53 p.). Ballaer {Jos. Vun). — Discours de Cicéron à César à l'occa- ( 247 ) sion du rappel de M. CI. Marccllus. Traduction, commentaires et analyse lilléraire. Malines, 1887; in-8" (86 p.). Discailles {£.). — Les pensions dans renseignement moyen. NamurJ887; in-S" (i5 p.). Sociclè etUoutulogiijue de Belgique. — Table générale des Annales, I-XXX, et catalogue des ouvrages périodiques de la Bibliothèque, par Auguste Lameerc. Bruxelles, 1887; in-8». Swiélé historique et litléraire de Tournai. — Mémoires, tome XX. In-S". Ministère de l'Agriculture. — Rapport sur les champs de démonstration, institués en 1885, pour la production delà l)ctterave riche. Bruxelles. 1886; gr. in-8''. Université de Lovvain. — Annuaire pour 1888. In-ii. Vlaamsche Académie voortaul-en letterkunde. — Verslagcn on mededeelingcn, 5''* aflevcring. — De sevenste hlidseap van Maria. Myslcrielspel der XV"** ecuw (K. Stallaert). Gand, 1887 ; in-8'. Université de Gand: Société académique d'histoire. — Bulle- tin, 4886-87. Gand, 4887; in-8*. Ministère de l'Intérieur et rfc l' Instruction publique. — Rapports des commissions médicales provinciales sur leurs travaux pendant l'année 4886. Bruxelles, 4 887; in-8". ALLBII.4GnB. Sternwarte zu Bonn. — Bonner Sternkarten, 2« Série, 3. und 4. Lieferung. Bonn, 4887; in-plano. Verein fur Erdkunde, Leipzig. — Mittheiluogen des Vereins fur Erdkunde, 4886. In-8''. ya^rwissenschaftlicher Verein in Hamburg. — Abhand- lungen aus dem Gebiete der Nalurwissenschaft, Band X : Fest- schrift. Ia-4°. Gesellschaft Natnrforschender Freiinde, Berlin. — Sitzungs- berichtç, 4887. Berlin; in-8«. ( 248 ) AaéRti^uK. Stn-geongenvral'H Office, Washington. — Indcx-calaloguc of llio library, vol. VIII. I(i-4°. Museu nacional do Rio de Janeiro. — Archives, toI. IV cl V. a vol. in-4». So<:ie(lud de geografia y estwli^tica, Mexico. — Bolelin, tomo VI, 4-y. lu-Hv Kansas Academy of Scienr-e. — Transiictioiis of tlic 18"' and 19"* aniiual iiiet.'lings, 188.1-86, vol. X. Topeka, 1887; in-8». FUANCI. Worms {Emile). — De la libcrUÎ d'association au point de vue du droit public k travers les âges. Paris, 1887; vol. in-8° (383 p). Jouin (Henry). — Maîtres contemporains. Paris, 1887; in-18'' (305 p.). Matton [Louis) — Appendice à la brcK'hurc intitule^; : « Quadrature du ceicle dcicrmincc ». Lyon, 1888; br. in-8" (16 p.). Rey-Pailhade [de). — Dosage pratique de l'urée. Toulouse, 1887;in-8° (9 p.). Pays divers. Woordenboek drr nederlandsrhe taal, derde recks, clCdc aflevering. La Haye, 1887; in-8°- Beryens Muséum. — Aarsberelning for 188(». Hergcin, 1887; vol. in-S". BULLETIN DE TAGADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LKTTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 1888. — N« 2. CLASSE DES SCIENCES. Séance du 4 février 1888. M. Crépin, directeur. M. LiAGRE, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Briart, vice-directeur ; P.-J. Van Beneden, le baron de Selys Longchamps, J. C. Houzeau, G. Dewalque, H. Maus, E. Candèze, Ch. Montigny, Éd. Van Beneden, C. Malaise, F. Folie, Éd. Mailly, Ch. Van Bambeke, J. De Tilly, G. Van der Mensbrugghe, W. Spring , Louis Henry , M. Mourlon , J. Delbœuf, membres; E. Catalan, Ch. de la Vallée Poussin, associés; Léon Fredericq, J.-B. Masius, A. Renard, C. Le Paige, Ch. Lagrange et L. Errera, correspondants. S""' SÉRIE, TOME XV. 17 ( m) ) ("OIini.SPONDANCK. La Classe iipproiul iivcc un prorond scnliiiuMil il(> regret lu |u'iU' (|uVII«' xii'iil (If laiic ni ht [n'isoiinr de 1*1111 dj' ses assmies, M. Anlome i\c \\m\, prorcssciii de li(>laiii(|iie à l'Universilê tie Slrashourj*. - M. le Miiiislre de l'A^ruidlnre, de riiidusiii»' el des Tra\aii\ |Miltlics liansiiiel des e\eiii|ilain',s de l'anèlé ro}'al du 25 déeeinhre ISS7, se lappoitaiil au |iii\ du Koi des concours de ISUii el de iSUo, ayuni respeclivemenl pour objel : 1" Lu léijislution actuelU' du truvail innuti facturier et ayricule dans If s primipau.i fnitjs, el "2" La tjuestion des eaux potables des (jraudes viHes. — Le n»ènie Minisire t'uvoie pour la l>il)liolliè(jue de rAcadémie ; Les livraisons 27o ù ti80 de la Flora llatava, el l'ouvrage lie M. V. De lleeii, inliluU^ : lievherches touchaul la phy- siifue loiupartr tt la théorie des liquides. — Ueniereie- menls. M. le Minisire de l'Intérieur el de l'Instruelion pulili(|ue envoie pour la lùhliotliéque ; L'anuee ISSU : 1" île V Annuaire statistique de la /»>/- gique\ 2° de la Statistique médicale de l'armée beUje ; et les Hapports des commissions médicales prorinciales sur leurs travaux pendant la même année. ■ — HeinereienuMils. ( 'lli\ ) M. (lllal'l(^s Minol, HC.VAf'Xnhv. tU'. I:i iondalion hrirnli- fi(|ij() KiÎHahoth 'VliompHun, i\ HokIoii, rappelle (|ii<) lo coit- coiiiH aiiniu'l <'sl, inlcrnalioiial <;l coiiiporh^ des travaux relalilH à ravaiir.cmcnl ,00() dollaiN. — Sur sa dcuiandc, IM. Malai.se esl remis août 1HH7, portant pour siiscnptiou : Silurien, S. M. (Voir ci-après.) llouiuia^',e.s d'ouvra^(;s : 1" (Jimlf/iuis doHnijOH (lu far ihts eaux (lit Sjxi ; |>ar (î. Dewalipie; '2," Noliai (hnaiptiiui don UirruiuH lerliuirvH et crétacé» dtt l'IliUri'-Sanihri-rl-MfKSf ; par Alp. IJriart; 7i" 'l'railé dim ruduilioiiH abiUaiics, \" /ascicnle . t/iéorU;; par 1*'. h'olie (avec une riot(t (pii ligure ci-après) ; A" Nolit sur l'action phijsioliitfii/ua et sur l'action lUéra- p4!Htit/in; du siil/alt; di; Spaitiiinc ; par .I.-IJ. Masius; Vt" Aniuilfs (/t; In diiiKjiii; iidana (1H77-1HHti) dv. l'Uni- vemilé (h; l/iéi/i- ; par MasiuH, OIohhoii et Scliilïérs; ii" ilonnidératioHH ftrali(fU(!H nur l'emploi de» anti- Ht'piitlunH et des dé.tiii/eclniit'i; par II. lîoniievvyii. Iteuier- ci<;ui(;uls. — Les travaux manuscrits suivants sont renvoyés à rcxamen de commissaires : l 252 ) 1° Mémoire sur la flélerminalion de la loi (Cntlion de la force calorique répulsive, dans r/iijpofhèse où la chaleur est une force proprement dite; par (ili. I.agrange. — Commissaires : MM. Van dor Mrnsbrugghe, Folie et De Tilly ; 2" Expériences chimiques sur le poids de iéther des physiciens; par K. Delauricr. — Commissaire : M. Spring; 3" Mémoire aunlijlique sur les divers systèmes qui ont été suivis pour établir les équations fondamentales de la théorie de la lumière; par Eug. Perron. —Commissaires: MM. Mansion, De Tilly et Van (1er Mensbrngglie; 4" ?iole sur les paratonnerres; par R. Conrtoy. — Commissaires : MM. Van der Mensbrugglie et Montigny; 5" Mode de détruire le spectre secondaire dans les puis- sants objectifs à immersion; par A. Brachet. — Commis- saire : M. Errera; 6" Moments d'inertie, surfaces et centres de gravité des profils quelconques; par Victor Leheau, de Seraing. — Commissaires : MM. De Tillv et Mansion. PROGRAMME DE CONCOURS POUR 1888. SCIEMCES .1IATnEM.«TIQVES ET PHYSIQUES. Première question. Établir, par des expériences nouvelles, la théorie des réactions que les corps présentent à l'état dit naissant. ( 255 ) Deuxième question. Exposer et discuter, en s'aidant d'expériences nouvelles, les travaux relatifs à la théorie cinétique des gaz. Troisième question. Perfectionner la théorie de C intégration approximative, sous le double rapport de la rigueur des méthodes et de la facilité des applications. Première question. On demande des recherches sur le développement em- bryonnaire d'un mammifère appartenant à un ordre dont l'embryogénie n'a pas ou n'a guère été étudiée jusqu'ici. Deuxième question. Faire la description des terrains tertiaires belges appar- tenant à la série éocène, jusqu'au système laekenien de Dumont, inclusivement. Troisième question. On demande de nouvelles recherches sur la formation des globules polaires des animaux. Quatrième question. On demande de nouvelles observations sur les rapports du tube pollinique avec l'oosphère, chez un ou quelques phanérogames. ( -i'-ii ) La valeur des médailles d'or, décernées comme prix, sera de 7nillc francs pour la première question des sciences naturelles, de huit cents francs pour la première question des sciences mathématiques et physiques, et de six cents francs pour les autres questions. Les mémoires devront être écrits lisiblement et pour- ront être rédigés en français, en flamand ou en latin. Ils devront être adressés, francs de port, à M. Liagre, secré- taire perpétuel, au Palais des Académies, avant le 1*' août 1888. PROGRAMME DE CONCOURS POUR .1889. SCIENCES MATHÉMATIQUES ET PHYSIQUES. PREMIÈRE QUESTION. Déterminer la somme de la série de Lambert : X x' x^ \ — X 1 — X* 1 — x^ ou, si cette somme n'est pas exprimable sons forme finie, trouver l'équation différentielle dont elle dépend. DEUXIÈME QUESTION. Résumer et coordonner les travaux des géomètres sur les équations aux dérivées partielles, depuis 1810. ( 255 ) TROISIÈME QUESTION. Faire connaître et compléter l'état de nos connaissances sur la variation, dans divers dissolvants, de la conducti- bilité électrique des sels avec la concentration. QUATRIÈME QUESTION. Exposer et perfectionner les méthodes qui servent à déterminer les éléments du magnétisme terrestre. SCIERfCESt IVATIIREI.E,ES. PREMIÈRE QUESTION. On demande de nouvelles recherches sur les phénomènes intimes de la fécondation dans les végétaux phanérogames. DEUXIÈME QUESTION. On demande de nouvelles recherches sur notre flore quaternaire et, en particulier, sur la flore des tourbières de cette époque. TROISIÈME QUESTION. On demande des recherches nouvelles en vue de faire connaître les Annélides de notre littoral. La valeur des médailles d*or, décernées comme prix, sera de huit cents francs pour la troisième question des sciences mathématiques, ainsi que pour la troisième ques- tion des sciences naturelles; elle sera de six cents francs pour les autres questions. Les mémoires devront être écrits lisiblement et pourront ( 25G ) être rédigés en français, en llamand ou en latin. Ils devront être adressés, Irancs de port, à M. Liagre, secrétaire per- pétuel, au Palais des Académies, avant le \" août 1889. L'Académie exige la plus grande exactitude dans les citations; les auteurs auront soin, par conséquent, d'indi- (juer les éditions et les pages des ouvrages cités. On n'admettra que des planches manuscrites. Les auteurs ne mettront point leur nom à leur ouvrage; ils } inscriront seulement une devise, qu'ils reproduiront dans un billet cacheté renfermant leur nom et leur adresse; faute, par eux, de satisfaire à cette formalité, le prix ne pourra leur être accordé. Les mémoires remis après le terme prescrit ou ceux dont les auteurs se feront connaître, de quelque manière que ce soit, seront exclus du concours. L'Acadénjie croit devoir rappeler aux concurrents que, dès que les mémoires ont été soumis à son jugement, ils sont et restent déposés dans ses archives. Toutefois, les auteurs peuvent en faire prendre des copies à leurs frais, en s'adressant, à cet effet, au secrétaire perpétuel. NOTE BIBLIOGRAPHIQUE. J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie d'un exemplaire du premier fascicule de mon Traité des réduc- tions stellaires. Ce premier fascicule est consacré à la théorie; la déter- mination numérique des constantes fera l'objet d'un second fascicule. Indépendamment de la théorie de la précession et de la nutation annuelle et diurne, j'y traite également celle ( 257 ) de l'aberralion et de la parallaxe des étoiles, en tenant compte de l'influence qu'exerce, sur le lieu apparent de celles-ci, le mouvement de transport du système solaire dans l'espace. Mes formules permettront, je pense, de déterminer avec certitude la vitesse de ce mouvement, et, par suite, d'ar- river probablement à une détermination plus exacte de la constante de la précession. F. Folie. RAPPORTS Recherches sur l'état colloïdal; par C. Winssinger. Rnppoi't *lc M. Spfing . « Le travail présenté à l'Académie par M. C. Winssinger est la première partie d'une étude qu'il a entreprise sur l'état, si intéressant, que peuvent prendre, dans certaines circonstances, des corps généralement insolubles dans l'eau, état qui est connu sous le nom de colloïdal. Jusqu'à présent le nombre de travaux qui ont été faits sur ce sujet est encore trop faible pour permettre d'arriver à des conclusions d'une portée générale. Mais on peut entrevoir qu'en les complétant, on réunira, sans aucun doute, des éléments de la plus haute importance pour la solution de plus d'un problème fondamental de la physico- chimie. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple à l'appui de cette opinion, Vinsolubililé d'une substance dans une autre, ou plus généralement, son incapacité d'entrer en réaction chimique on physi^jne avec une autr<', dépendrait moins de sa nature chimique proprement dite, ou de Vafjî- { ^258 ) nité, que ilii tlegré de polymérisation de ses molécules. En j^éiiéralisaiit cette idée, on anivcrail peul-élie à com- prcndir pourquoi Va/Jinilé d'ui) corps donné pour un autre ne dépend pas, comme la gravitation, uniquement de la masse et de la distance. La porspcclive ouverte par les travaux exécutés sur les eolloïdaux est donc surtîsammenl belle pour engager les travailleurs ù la parcourir, assurés qu'ils seront de ne pas être conduits dans une impasse. Dans son travail actuel, M. Winssinger se borne à décrire le mode de préparation et les principales pro- priétés des solutions colloïdales. Il se propose de s'occuper, par la suite, de la composition des colloïdes, de la déter- mination de leurs coefficients de coagulaiion, de Tinfluence des facteurs pbysiques sur ces i)hénomènes> et enfin de l'étude des maniCestations tbermiques résultant de la coa- gulation. Jusqu'à présent, tous les sulfures choisis par l'auteur, au hasard de la main, ont pu être obtenus à l'étal col- loïdal. Ils sont au nombre de quinze. Ce sont les sulfures de mercure, de zinc, de tungstène, de molybdène, d'in- dium, de platine, d'or, de palladium, d'argent, de thal- lium, de plomb, de bismuth, de fer, de nickel et de cobalt. Ceci porte à trente et un le nombre des colloïdes connus aujourd'hui. Pour atteindre ce résidtat, M. Winssinger ne s'est pas borné à appliquer la méthode qui a permis déjà d'obtenir le sulfure de cuivre ainsi cpie le sulfure de cadmium col- loïdal, mais il a fait usage aussi de la méthode de Graham convenablement modifiée, consistant à éliminer, par dia- lyse, les corps accompagnant les colloïdes pendant leur formation et, enfin, il produit certains colloïdes directe- ment, en dehors de la présence de matières cristallines, en ( 259 ) traitant les oxydes suspendus dans l'eau par de l'acide sulfhydrique. Il n'est pas possible, sans dépasser les bornes d'un rap- port, de faire mention de tous les faits décrits par l'auteur; mais je tiens à signaler, en considération de leur impor- tance, les observations suivantes. M. Winssinger s'est assuré, par l'étude du sulfure de zinc, que l'étal colloïdal lend à disparaître par le contact avec le sulfure insoluble ordinaire. De sorte qu'une solu- tion colloïdale présenterait, au contact de la variété inso- luble du corps dissous, un équilibre lictérogène analogue à celui d'une solution sursaturée : ou bien encore, ce cas rappellerait celui d'une solution de sulfate de calcium qui dépose des cristaux de gypse au contact du gypse, et des cristaux d'anhydrite au contact de l'anhydrile. De plus, l'analyse spectrale des nombreuses sol citions colloïdales qu'il a obtenues a permis à l'auteur de recon- naître que des liquides ne présentant, à l'examen à l'œil nu, aucune différence appréciable avec les solutions véri- tables, sous le rapport de leur limpidité, se comportaient cependant d'une manière particulière vis-à-vis de la lumière blancbe qui les traverse, de sorte que la raison de la couleur de beaucoup de solutions devrait être cherchée dans une imperfection de la solubilité. Le peu qui précède suffit, je pense, pour établir la valeur scientifique du travail entrepris par iM. Winssinger : aussi est-ce avec empressement que je me permets de proposer à la Classe d'ordonner l'impression de ce travail dans le Bulletin de la séance et d'adresser à l'auteur des remer- ciements pour sa communication qui fera, avec la suite annoncée dès maintenant, honneur à notre publication. » — Adopté. ( 2G0 ) Noie SU1' le prélendn Pro-Atlas des Mammifères el de Uat- leria punclala; par Jules Cornet. Kai»poi'l fif ff. f*.-J. Va» MtfH'tlff. « On a trouvé chez les Crocodiles d'abord, puis chez d'autres Hepliles, une plaque osseuse, entre l'occipital et l'atlas, dont on a diversement interprété la signilicalion. Quelques auteurs ont assimilé cette plaque à la portion neurale d'une vertèbre placée au-devant de l'atlas, et ont proposé le nom de prolo-verlèbre pour désigner celte par- tie osseuse. Cette plaque ou proto-vertèbre exisle-l-elle dans les Mammifères? Il y a des naturalistes qui ont dit oui. — M. Cornet, dans le travail qui nous est soumis, répond à cette question par des observations faites sur diverses espèces, et aboutit à la conclusion qu'il n'existe pas de proto-vertèbre dans les Mammifères. On avait prétendu aussi avoir découvert une proto- vertèbre chez le Hatteria ; M. l'abbé Gérard Smets a déjà annoncé, dans une notice, que cette prétendue vertèbre n'existe pas dans ce reptile, et les observations de M. Cor- net s'accordent avec celles de M. l'abbé Smets. Cette communication de M. Cornet est intéressante ; elle montre que l'auteur est doué d'un véritable esprit critique et sait observer. Quoique le sujet soit très borné, M. Cor- net n'a pas négligé de faire une partie historique complète. J'ai l'honneur de proposer, pour ma part, d'imprimer cette notice dans les Bulletins et de voter des remercie- ments à l'auteur. » M. F. Plateau, second commissaire, s'étant rallié à ces conclusions, el'es sont mises aux voix et adoptées. I ( ( 261 ) Note sur le procédé employé par les Gastéropodes d'eau douce pour glisser à la surface du liquide ; par Victor Willem. Rapport fie .If. tiéon Fi'cdeficq, pfemiew cotnntisaaire . a On sait que les Mollusques gastéropodes d'eau douce rampent fréquemment, le corps renversé, à la surface de l'eau, comme si l'air fournissait un point d'appui résistant au mouvement ondulatoire de progression de leur pied. Ce singulier mode de locomotion n'avait pas jusqu'à pré- sent reçu d'explication suffisante. La notice de M. Willem vient combler cette lacune de nos connaissances. L'auteur montre par des expériences probantes qu'une Limnée, pour glisser renversée à la surface de l'eau, com- mence par prendre appui sur la mince pellicule superficielle qui recouvre toujours l'eau des mires et des étangs; puis le Mollusque avance en rampant à la face inférieure d'un mince tapis de mucus que son pied sécrète au fur et à mesure de sa progression. L'animal laisse ainsi derrière lui, comme trace de son passage, un assez large ruban flottant à la surface de Tcau, et sur lequel il prend son point d'appui. Ce ruban de mucus est assez diflicile à voir : dans les circonstances ordinaires, il se confond, grâce à sa trans- parence, avec la surface impure de l'eau environnante. L'auteur a usé de plusieurs artifices pour le rendre mani- feste : il a eu recours à la coloration au moyen de l'héma- loxyline et à la coagulation par l'alcool ; enfin il a insufflé de la pondre de Lycopode à la surface de l'eau. Les grains tombés sur la mucine restent englués et dessinent nette- ment la bande. Comme le fait remarquer l'auteur, ce mode de locomo- tion présente une certaine analogie avec celui des Gastéro- ( 202 ) podes terrestres : le Colimaçon, dans son mouvement de reptation, glisse également à la surlace d'une traînée de mucus que son pied sécrète : seulement, dans le cas du Colimaçon, le ruban de mucus est lui-même collé à une surface solide, tandis que la Limnée en est réduite à tirer parti de la rigidité de la seule traînée de mucus flottant à la surface de l'eau. Comme on le voit, la notice soumise à notre apprécia- lion nous donne une solution neuve, originale, et je me hâte d'ajouter très satisfaisante, d'un intéressant problème de physiologie de la locomotion. Les expériences se présentent, en efl'et, avec toutes les garanties d'exactitude désirables, puisqu'elles ont été exé- cutées sous le contrôle d'un véritable maître dans l'art si diflicile de l'expérimentation sur les animaux de petite taille. Le travail est exposé avec ordre et clarté, et le côté bibliographique paraît également traité avec beaucoup de soin. J'ai l'honneur de proposer à la Classe de voter des remerciements à l'auteur et de publier son intéressant travail, ainsi que la planche qui l'accompagne, dans le Bulletin de la séance. » « M. Plateau, second commissaire, fait savoir qu'il n'a rien à ajouter à l'analyse si claire que son savant confrère vient (le donner de la notice de AL Willem. Il dit qu'il a assisté aux expériences de l'auteur et que tout se passe efl"ectivement comme celui-ci le décrit. 11 se rallie donc au premier commissaire pour proposer l'insertion au Bulletin du travail de M. Willem et de la planche qui l'accompagne. » Ces conclusions ont été adoptées par la Classe. ( 265 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. « M. Edouard Van Beneden ayant renoncé à l'exécution > de la planche qui devait accompagner son travail Sur j> le blastocyste du Murin (Bulletin de janvier 1888), r> l'explication de cette planche (p. 27) reste sans objet, » Quelques mots sur ma théorie du filage de l'huile; par G. Van der Mensbrugghe, membre de l'Académie. a On se rappelle qu'au mois d'août 1882 (1), j'ai cru pouvoir appliquer avec succès ma théorie des variations d'énergie potentielle des surfaces liquides à l'effet vraiment surprenant d'une couche d'huile extrême- ment mince sur une mer agitée. Je me suis demandé alors si le temps n'était pas proche où l'on mettrait partout à profit cette propriété si précieuse, soit pour empêcher les vagues de déferler en pleine mer, ou pour protéger les dunes et les phares, soit pour rendre accessibles les navires en détresse et les côtes rendues inabordables par les bri- sants, soit enfin pour combattre sérieusement les redou- tables barres de flot à l'embouchure de certains fleuves. En terminant, j'ai exprimé l'espoir que, par l'emploi judi- cieux de l'huile, on verrait décroître notablement le (1) Sur les moyens proposés pour calmer les vagues de la mer (Bull. DE l'âcad. Roy. de Belgique, 1882, S"' série, t. IV, p. 176). (264) nombre des affreux sinistres dont l'histoire assombrit si souvent les annales maritimes. Mon espoir a-l-il été déçu? Non assurément; car, dès le mois de novembre de la même année, l'amiral Bourgois a reconnu, dans une note lue a l'Académie des Sciences de Paris, que la présence d'une matière huileuse à la surface de la mer a pour effet certain d'empêcher la formation de brisants; quant à la houle, disait-il, elle déliera peut-être toujours nos efforts. Je répondis à cette note que, selon ma théorie, l'huile n'avait aucune action sur la houle en pleine mer, mais constituait un grand obstacle à la formation des brisants. Mon opinion a été confirmée pleinement l'année der- nière par un savant dont on ne peut mettre en doute la haute compétence : M. le vice-amiral Cloué, dans un travail très important sur le filage de l'huile (1), et qui est déjà parvenu à sa o""" édition, s'appuie sur les conclusions favorables des rapports de 203 expériences faites pendant le mauvais temps, et ne craint pas de déclarer que la question de l'emploi de l'huile pour calmer les brisants de la mer lui paraît résolue. Après une confirmation aussi catégorique, faut-il encore rappeler que les journaux de tous les pays nous ont déjà rapporté maint et maint exemple de navires sauvés d'une perte imminente par l'étalement de l'huile, et qu'aujour- d'hui le perfectionnement de l'emploi de ce liquide est étudié constamment en Angleterre, en Ecosse, spéciale- ment aux États-Unis, en Australie, et depuis peu de temps en France, grâce à l'énergique intervention de M. le vice- amiral Cloué? (i) 5/inalioi). Ainsi, par oxeni|)I(', M. lo vice-amiral Cloué, dans k' Iiavail cilé plus haut, rapporte qu'un navire ftiyani vent arrière avec une vitesse de 10 nœuds, parcourant par conséquent 18230 mètres en une heure, peut couvrir celle énorme longueur sur une largeur de 10 mètres, avec 2,2 litres seulement, ce qui donnerait pour l'épaisseur moyenne une fraction inférieure à '"""/ooooo- Ce résultat n'a rien d'exagéré, puisque, dès 1873, M. le professeur Forel de Lausanne a pu couvrir une surface de 4000 mètres carrés avec 20 centimètres cubes d'huile, d'où l'on déduit une épaisseur peu différente de '"""Vsooooo- J^ reconnais volontiers que je ne croyais pas possible en pleine mer, et surtout par les gros temps, une aussi prodigieuse atténua- tion de la matière huileuse; du reste, pour conserver à ce li(|uidesa tension de 3,5 environ, je devais supposer une épaisseur au moins égale à '"""/aooûO' comme c'est certai- nement le cas dans le voisinage des navires où le fdagc est opéré. Au surplus, cet amincissement tout à fait extraor- dinaire, bien loin d'infirmer les déductions de ma théorie, ne fait qu'étendre le champ de ses applications. 2. Energie potentielle des couches superficielles des eaux de la mer. — Chaque petite bande supeilicielle de l'eau ayant 1 millimètre de longueur et i"'"7ioooo d'*^P^'-'^scur étant soumise à une force de 7,5 milligrammes, il est clair que la surface libre des liquides ne peut croître que moyennant un travail dépensé; on trouve aisément que pour aug- menter de 1 mètre carré la surface de l'eau de la mer, il faut exercer un effort capable de soulever 7,5 grammes à 1 mètre de hauteur; c'est cet effort qui constitue l'énergie |iotenlielle du liquide, parce que le travail dépensé est ( 267 ) comme emmagasiné dans la couche superflcielle. On con- <;oit, d'après cela, les trésors immenses d'énergie méca- nique cachés dans les couches liquides formant l'océan. 3. Mode de formation des vagues. — Supposons que, de deux couches superficielles égales et juxtaposées, l'une glisse sur l'autre par l'effet d'une force extérieure quel- conque; la couche complètement recouverte aura perdu sa surface libre et avec elle son énergie potentielle caractéris- tique. Si le phénomène s'est produit très lentement, cette énergie sera remplacée par une quantité de chaleur équi- valente; mais du moment où le glissement s'est opéré avec rapidité, l'énergie potentielle devient cinétique, c'est-à- dire que la vitesse de la couche recouverte éprouvera un accroissement, abstraction faite de toute force extérieure. Or, c'est ce dernier mode de glissement qui se réalise constamment à la surface de la mer : le vent communique à certaines couches superficielles une vitesse plus grande que celle des couches voisines qui n'ont pas encore reçu la même impulsion ; ces dernières sont donc recouvertes par d'autres couches qui ne tardent pas à l'être à leur tour, et ainsi de suite; on comprend qu'il doit se produire ainsi une dénivellation croissante qui favorise de plus en plus le glissement des couches supérieures; voilà pourquoi toute vague est composée de portions dont les vitesses vont en croissant vers la surface antérieure, où doit donc se mon- trer une crête qui devient de plus en plus proéminente et que le vent finit par désagréger en mille et mille portions lancées séparément dans l'espace. ( 268 ) A. Causes qui empècUent la formation des vagues. — Il siiil de là que loule cause capable d'empêcher le glissement des tranches superlicielles des eaux de la mer les unes sur les autres, et par conséquent la disparition consécutive des surfaces libres des couches en mouvement, consliluera par cela même un obstacle au développement de la force vive des ma.^ses liquides. Or, une cause pareille se trouve précisément dans toute substance plus légère que l'eau, et recouvrant une étendue assez considérable de la mer; en elfcl, la substance en question tendra toujours, en vertu de sa légèreté spéci- fique, à remonter à la surface, et rendra impossible toute dénivellation notable produite par glissement continu des couches superficielles les unes sur les autres. On. comprend, d'après cela, l'efficacité si mystérieuse au premier abord des huiles, susceptibles ( 273 ) Etudes sur la volatilité dans les composés carbonés. Com- posés chloro-oxygénés ; par Louis Henry, membre de l'Académie. Le remplacement de l'hydrogène par le chlore ou par Voxygène dans les hydrocarbures élève, comme l'on sait, le point d'ébullilion de ceux-ci. Toutes choses égales d'ail- leurs, cette élévation est, dans une certaine mesure, en raison inverse du poids moléculaire des hydrocarbures t'ux-mémes. Il est intéressant d'examiner, sous le rapport de la volatilité, les composés dans lesquels il se rencontre simultanément du chlore et de Voxygène fixés sur le carbone. Ce&l là l'objet du présent travail. Celui-ci est divisé en trois parties : a) La première est consacrée aux composés chloro-oxy- génés renfermant le système >C = 0, c'est-à-dire de l'oxygène fixé sur le carbone par ses deux unités d'action chimique. b) Dans la seconde, sont étudiés les composés renfer- mant le système >C — OX, c'est-à-dire de l'oxygène fixé sur le carbone par une seule unité d'aflinité. c) Dans la troisième, j'examine les dérivés mixtes, ren- lormant simultanément les svstèmes >C— 0 et >C — OX. ( 274 ) PREMIÈRE PARTIE. Dérivés chloro-oxi/génés : CCI et^C = 0. On peiil (l'abord formuler les deux propositions géné- rales suivantes : 1° La substitution d'un de ces radicaux, cblore ou oxy- gène, à de i'bydrogène dans la région d'un hydrocarbure où a été réalisée antérieurement une substitution par l'autre, élève le point d'ébullilion et diminue la volatilité de l'hydrocarbure dans une proportion moindre, toutes choses égales d'ailleurs, que si cette même substitution avait été réalisée dans l'hydrocarbure intact. 2" La coexistence du chlore et de l'oxygène, fixés sur le carbone dans la même région d'un composé carboné, com- munique à celui-ci une volatilité spéciale, en ce sens que, par la substitution simultanée de ces radicaux. Cl et 0, à la quantité équivalente d'hydrogène dans l'hydrocarbure correspondant, la volatilité de celui-ci est diminuée dans une proportion moindre que la somme des diminutions que produiraient les mêmes substitutions réalisées isolé- ment et séparément dans l'hydrocarbure intact. Les exemples à apporter à l'appui de ces propositions sont nombreux; il suffira d'en citer quelques-uns, pris dans les composés les mieux connus et de l'ordre le plus classique. Étage C^. Dérivés butyliqiies normaux. a) Substifulions dans l'hydrocarbure. Substitulion oxygénée. CHî — CH, — CII2 — CH5 Éb. -t- !• -a,, CH, — CH,— CH. — CHO — + 73»^ ( 27o ) a) Substitutions dans l'hydrocarbure (suite). Substitution chlorée. CH3 — CH2 — CH, — CH3 — -t- 4" _.. CH, — CH, — CH, — CH.Cl _ -t- 78"^ " Substitution chloro-oxygénée. CH3 — CH2 — CHî— CH3 (-4* O > -+- 100° CHj — CH, — CHj — C<[Cj — -t- 101° b) Substitutions dans les dérivés. Substitution oxygénée dans l'éther haloïde. CH3 — CHj — CHî — CH2CI Éb. 78° 0 > 25° CHî — CHj — CHî- C 28° CH3 — CHj — CHj — C 22° CeH,-C^9" ^Cl — 198»' Substitution chloro-oxijgénée. CfiHs — CHj — 111° „. ri > 87» C6Hs-C<^' -198» 68° -\- 65°= 155». ( 278 ) Le voisinage du chlore et de l'oxygène fixés sur le carbone, dans une molécule carbonée, constitue donc pour celle-ci une influence volatilisante. Dans la détermination ou la mesure de l'intensité de cette action, deux circonstances sont à considérer : a) Le degré de rapprochement de ces radicaux 0, et Cl. b) Leur masse ou leur nombre, atomiquement parlant. Quant au degré de rnpprocfiemenl de ces radicaux, on peut formuler les propositions suivantes : 3° Cette intluence volatilisante est à son maximum alors que le chlore et l'oxygène sont dans le plus étroit voisi- nage, c'est-à-dire fixés l'un et l'autre sur le même atome de carbone. Les faits à invoquer sont nombreux. En voici quelques- uns. Substitution de 0 dans le voisinage de CU. CH,Clj Éb. -+- 41 „/ — 35° COCU h 8 CHO — CHCU — SSo-OO»-^ "^ ^^""^^ ÉTAce C,. CH3 — CH, Eb. —104» CH3 — C^j — -4-52» CHO — CHXl — — 8o<"^"^^®^ ( 279 ) Étage Cj. Dérivés du propane. Isomères CsHgClO CH.-CH,-C0 Éb. 78- ^^^. CHî— CO — CH,CI — H8« Isomères C3H4CI2O. CH3- CHCl — Cp, Éb. 108» CH.CI-CH,-C^, - 1400 ^^^ cn»ci - CO — CH2CI — 108° 4° Celle influence se fail encore senlir, mais plus faiblemenl, alors que Toxygène el le chlore sont fixés sur des atomes de carbone distincts, mais directement unis l'un à Taulre. Voici quelques faits qui peuvent servir de conflrmation à celle proposition. Étage C|. CH3 — CH, — CH2 — CH2 — CH3 Éb. 39° .,,. CH3 — CH2 - CHCl — CH, — CH3 — 1 03»- 1 05» ^ "* CH3 — CH^-CH, - CH, — CH3 — 59» .g„ CHj— CH,-CH, — CO — CH3 — 101»-^^^ CH3-CH2-CHÎ — CH, — CH3 — S^Vqio CH3 — CH2-CHCI — CO — CH3(1) — ISO»-^-" CH3 — CH2 — CHCl — CH, — CH3 — 103°-10o» „„ CH3 — CH,— CHCl — CO — CH3 — 130»-^^' CH3 — CH,-CH, — CO — CH3 — 101» gq, CH3-CH,— CHCl — CO — CH3 — 150»^^ (1) Conrad, Leibig's Annalen der Chemie, t. CLXXXVl,p.241. ( 280 ) (inOlPE AUOMATIQUE. Étliyl-benzi/u; C^W^ — CHj — CHj. C.II,-CII,-CH, El). 134» ...„ CeH, — CO — CH, — ïJO^-"^ ^° QH5-CH, — CH3 - 13 V» CA — C^Hî — CHjCl — 200'"-i>04''^ QH,-CH,— CH3 - 134° C«Hs — CO — CH,Cl — 244'"^^'" CeH«-CO -CH3 - 202» Cf,H5 — CO — CHîCl — 244°^ * CJh - CH, - CH.Cl — 202<>-204» .„, .g, r IL - CO — CH.Cl - 244"^ '" '*^ Il est utile de calculer ces différences dans les élévations des points d'ébullilion en proportion des poids molécu- laires. Voici ces données pour les composés en C3 : Sîtbstitulion oxygénée. Poids moléculaire. Point d'éb. absolu. QH,, 72 510O CsH,oO 86 574» Différence 14 64° Augmentation »/o . . . 19,44 20,64 Substitution chlorée. QH„ 72 512» QHi.Cl 100,5 576° Différence 54,5 6i° Augmentation 7o. . . 47,91 20,51 ( !281 ) Substitution oxyfjénée dans l'élher haloïde. QHhCI 10C,D 37G» C,H,^j 120,5 403» Difféience 14 27" Augmentation "/,. . . 13,14 7,18 Suivant la proportion, constatée lors de la substitution de l'oxygène dans l'hydrocarbure, l'augmentation "/o dans le point d'ébullilion devrait être de 15,9o au lieu de 7,18. Subslilulion chlorée dans l'acétone Q. (-5H10O 8G 574" QHgJ?, 120,5 403» DiiFé renée 54,3 29" Augmentation "/o. . . 40,11 7,75 Suivant la proportion constatée lors de la substitution du chlore dans l'hydrocarbure, l'augmentation % dans le point d'ébullilion devrait être de 17,17 "/o au lieu de 7,75, Pour pouvoir constater l'infiuence de la différence de position du chlore et de l'oxygène dans les systèmes 0 l — C^i et = CO — CCI — sur l'action \olatilisanle qui I lésulte de leur lapprochement dans la molécule, il serait intéressant de comparer l'acétone monochlorée normale CH3 — CtJ, — CHCI — CO — CH5 avec le chlorure de valéryle normal CH3 - CHo — CH., — CIL — C ^, Mal- heureusement, ce composé n'existe pas encore tt je ne suis pas à mèjr:e eu ce moment de combler cette lacune. 5™* SÉRIE, TOME XV. lU ( 282 ) J'aurai recours au clilorure d'iso-valcryle ch!>CH — CHî — c2|. Les modilicalions apportées dans les poids moléculaires sont d'ailleurs les mêmes. Voici les données expérimentales : a) Hydrocarbure transformé en acétone monochlorée normale Système — CCI — CO — c»iiu CH — CHj — CHg ... 72 504» ^[|'> CH — CH, — C <^, . . 120,5 380" Différence . 48,.^ 8-2" Augmentnlion "/o 67,56 26,97 La différence dans rinleosilé de l'aclion volatilisante Cl (]ue l'on constate entre le système monocnrboné — C A et le système bicarboné — C = 0 I — C — Cl se manifeste encore d'une manière évidente par la compa- raison des dérivés bichlorés du propane C3 H^ CL avec les dérivés mono-oxygénés correspondants C3 H4 OCIg. Voici les données thermométriques : CH3 — CHCl — CH.,CI Éb. 97° > 11° — 108» — 119° > 24»-26» — 143»-14o» CH3 — CHCl- ^ 0 ^ 28" CHj-CHç, — CHO — 49° CH2CI — CHO — 80V ,no 1K„ CH.CI- CH, — CHO - 125°- 130°-^ *"''''' Mais les points d'ébullilion de l'élhane et du propane (1) L'aclioii des cthers haloïdes mixtes H,CCil, CHgCl — CH^I et CHjC! — CHj — CHgl sur l'acétylo-acétate d'éthyle monosodé CH3 — CO — CHi\a — CO (OHHj) me permettra vraisemblablement d'arriver à produire les acétones monochlorées CH3 - CO - CH.> - CHoCl CH3 - CO - CHâ - CH. - CH.Cl CH3 — CO — CH. — CHa — CH. - CHXl. DesTCclierchcs dans ce but sont entreprises dans mon laboratoire. ( 286 ) iiYlanl pas connus dinu; niiiuièro précise cl sûre, le point (le dépari l'ail défaul pour élablir des comparaisons exactes cl concluantes. Je trouverai dans les dérivés hichlorés (le l'élliane et du propane, comparés aux chlorures acides correspondants une preuve pérem|)loire de la vérité de cette proposition générale. Le chlorure d'acélyle monochloré HjCCI — ^^c\ permet de constater que le voisinage immédiat des chaî- 0 nons H^CCI el I sanle dans ce composé. On a en effet C <^ p. exerce une influence volalili- l'oids moléculaire. l'oint (i'éb. absolu. CHj — CHXI . . . 04,5 CHs-C^I . . . . 78,5 Différence .... U Augmentation "/„ . . 21,70 CHjCl — CHXI . . 99 CFIjCl — C<^, . . . 113 Différence .... 14 Augmentation "/» . . 14,14 285» 32o» 40» 14,03 3;j7<' 581» 23» 6,44 Suivant la proportion constatée lors de la transforma- lion du chlorure d'éthyle en chlorure d'acélyle, l'augmen- tation °/o dans le point d'ébullilion devrait être de 9,14 an Jieu de 6,44. A rélageCs, dans le chlorure de propionyle monochloré ( 287 ) primaire, où les chaînons — CH^ Cl et séparés par un chaînon intercalaire CH,, une semblable différence ne se constate plus. Voici : C r>| sont CH, — CH, — ClI.Cl. Cti, — CH, — G .0 Cl Différence . . Augmentation »/„ CHjCl — CH CHXl — C\U — G GH2GI 0 Différence .... Ausmentation »/„. . 78,5 319» 9i>,5 351» 14 17,83 52» 10,05(1 115 392» 127 417» 14 1-2,38 25» 6,96 Suivant la proportion constatée lors de la transformation du chlorure de propyle primaire en chlorure de propionyle, l'augmentation °/„ dans le point d'ébullition devrait être de 6,37. Quoi qu'il en soit, je montrerai plus loin par les dérivés y chlorobulyriques normaux, que Tinterposition du sys- lème — CH2 — CH.2 entre les chaînons oxygéné et chloré, t'ait cesser toute l'inlluence volatilisante que leur voisinage dans la molécule totale exerce sur la volatilité de celle-ci. Une différence de même ordre, quant à la volatilité, existe en effet entre le butane normal et le chlorure de butyle, (1) Suivant la proportion constatée à l'étage C^, ce devrait être 1 l,o"2 0/0 au lieu de 10,03 »/o. ( 288 ) d'iino pnrl, onlro \c cliloriirc de I)iilyrvlo cl son dérivé y chloré, d'niitrc pari. CHj — en, — Clï, — CH, È\). IV -- CH.CI — CIF, — CIL — CH, - 78'-^"' en, — cH, — en, — œci — lor .. CHiCl — en, — CH, — COCI — I7ô"-I74"^ '•' Il csl inlércssanl de metlre en regard les chlorures acides normaux cl leurs dérivés monochlorés primaires aux divers élages Cg, C5 cl C4. en, — eoei k h 52- ,,..„ enjCi - eoci — dos"^'^ eH3 — en, — eoci — 78° „,.„ enxi — en, — eoci — 144°^ ^'^ CHj-en, -en. — coci - loiv — „ eHsei — en, - en, — eoci — 1 74»^ ''^ L'inlroduclion de Cl à la place de H devrait, si Ton ne tenail compte que de l'augmentalion du poids moléculaire, déterminer une augmentation dans le point d'ébullition de plus en plus faible. C'est le contraire qui a lieu. L'influence de l'écartemenl progressif des chaînons — CHg Cl et — C < /-i sur la volatilité de la molécule totale est ainsi renduemanifesle.il l'est non moins si l'on compare la série ( 289 ) (les chlorures acides normaux à ces divers étages à celle ■de leurs dérivés monochlorés à ces mêmes étages. GHs-Cp, th. M^ CH.X1— cl?, Éb. 108" ^' 0 >~^'' ' 0 >3"'' CH5-CH.-C}?, - 78" CILC1-CH.,-CX, — Ui" ' ^' 0 >2'^'' ' O >3<'" CHs-CH.-CH.-C^I —101» GH.,C1-CH.,-CH.,-C^|- 171» Les différences sont plus grandes entre les chlorures chlorés qu'entre les chlorures eux-mêmes. Si l'on supprime l'influence de l'écarlemenl progressif des systèmes — CH2CI et — Cq, pour ne tenir compte que de la différence des poids moléculaires, c'est l'inverse qui devrait se pré- senter. Le rapprochement des oxydes C3 U^ 0 de leurs dérivés monochlorés C5 H^ Cl 0 montre hien aussi l'influence du rapprochement de l'oxygène et du chlore sur la volatilité de la molécule totale. CH3 — CH,— CHO Eb. 49" II ";> 29" CH3 — CH2 — C", — 78° CH3 — CO — CH5 — oG° CH5 — CO — CH2CI — US" CH. - CH — CH, — 55° 0 CH2CI — CH — CH, — 418 > 85" Il existe un dérivé halo-acétonique qui est à signaler au point de vue de la question actuelle : c'est la méthyl-butyl- ( 290 ) acétone normale ^3 monol>ioinci! cl ininiain; CFI- — CO — C\U — eu. — cil, — cil, Br. (I). Ll). 214° — 216" |). 718 m. Lacomparnison de ce corps avec l'acéloiK; inélhyl-biil\- li(]iie norinaU;, du bromure (riicxyle normal avec l'hexanc normal, d'une part, de ce même composé avec le bromure d'hexyle normal, el de l'hexane avec racélone correspon- dante, d'autre part, montre bien que la coexistence des chaînons — CO el — Cil, Br dans une molécule, séparés par le système — CHo — CHj — CII^ — n'exerce aucune influence sur la volatilité. ClU — CIfo — Clli — Cil, — CIL— en, Kb. 08» j^-.. ciij — en, — en, — en, — cm, — cn,Br — i b-i»^ ' Ciij— CO — en, — Cil, — en. — CM, — 1:27° „-,. en,- CO — en, — CM,- en, — eM,Bi- — i>i4°^°' en, - en..- CM, — en, -en. — en, — es» ^j.„ en. — CO -CM.- en, — en.— en, — 1-27"^^^ en, — en. — en CHj - CO — en , — CM. — en, -CM.Br — 155" ..fj, , — CM,- Cil, — eH,Ur — iJli»^''' Dans tous les cas, la substitution de l'oxygène ou du brome détermine les mêmes modilicalions dans le point d'ébulliiion. En ce (pii concerne la masse d'action, on peut dire: 6" Que l'influence volatilisante qui résulte du rappro- chement de l'oxygène et du chlore dans la molécule est d'autant plus puissante que ces radicaux, toutes choses égales d'ailleurs, agissent chacun par une masse plus con- sidérable, c'est-à-dire par un plus grand nombre d'atomes (1) LiPP. Berkiiledc Berlin, t. X\ III, p. 5281 (1885). ( 291 ) à la fois el qu'ils représentent ainsi une fraclion plus con- sidérable du poids de la molécule totale. Ce sont les dérivés chlorés d'ordre divers qui peuvent servir à étayer celle proposition. Substitutions oxygénées réalisées dans des composés inégalement chlorés. Étage C CHî — CH2CI CHO — CH2CI CH3 — CHCJ, CHO — CHCL CH, — CCI3 CHO — CCI, Éb. 12- 7 — 70' — 96' > 21' La décroissance dans l'élévation du point d'ébullition est plus rapide que l'augmentation dans les poids molécu- laires. C'est ce qu'établissent les chiffres suivants : Poids moléculaire. Éb. absolue. CHî — CH2CI . . . . 64,5 285° CHO — CH2CI . . . . 78,5 358» Différence . . . . U 75» Augmcntalion °/„. . . 21,70 25,01 CH3 — CHCIî . . . . 99 332» CHO— CHCIj. . . . H5 565" Différence . . . . U 31" Augmcntalion 7» . . . 14,14 9,3Ô Selon la proportion constatée dans la précédente sub- ( 292 ) sliUilion, rniigtnonlalion "/o dans le poids moléculaire devrait èlre de 10,08 an lien de 9,05. Cil, — CCI, 130,5 248° CHO — CCI, .... 147,5 ông» Diiïércncc I i 21" Augmentation "„ . . . 10,48 (),0."> Selon la proportion constatée dans la première suhsti- tiilion, raugmenlation '% darjs le poids moléculaire devrait être de 12,36, suivant celle de la seconde, de 6,91 au lieu de 6,03. Les dilTércnces de volatilité entre les aldéhydes et chlorées sont moindres qu'entre les dérivés simplement chlorés correspondants : Cil, — CH.CI Éb. 12» ,-, CHO — CH.CI Éb. 85» ..„ CH, — CHCI, —59"^*' CnO — CHCL — 90»^ *' CIIj — CHCl, _ 590 _ CHO — CHCI, —90" ..„ CEÏj — CCI, —750^"' CHO -CCI, —96°'^ CH, — CILCl —12» CHO — CHiCI — 8'''V , ,» CH, — CCI, —mo^^'i CHO — CCIj _ 90°^ Ktage Cj. CII5 — CH,- CH, — CO - - CH,Cl - CI!,CI Kb. -46" -,„ Clf, — CHî- cii. — co - - CIICU -ClICi, — 80 V -/o - 120"> '^ CH,CI— CH, CH.CI — CO — CH..CI — CH.Cl \ 10» > 40° Lorsque la quantité de chlore est notable, son influence peut être assez puissante pour qu'à la suite d'une subsli- ( 293 ) Uition oxygénée opérée dans la même région, les rapports habituels de volatilité soient intervertis, c'est-à-dire que le produit chloro-oxygéné est plus volatil que le composé chloro-hydrogéné correspondant. Voici quelques exemples de ce fait remarquable : a) Substitution oxygénée dans les chlorures d'éthyle et d'éthylène. CHXl — CH3 Éb. 12° ^,^„ COCl — CH3 — n^"-^ ^ CH,C1 — CH2CI — 84° ,^g„ COCi —CHXl — 106°^ b) Substitutio7i oxygénée dans le chlorure d'éthylène mono- et bichloré. CHXl — CHCl, Éb. diS" _ - COCl — CHCL — 108 CHXl — CCI3 — 130 COCl —CCI, — 118 Un fait de ce genre, plus remarquable encore, se constate à l'étage C, entre le chlorure de méthylène et le chlorure de carbonyle. HXCI, Eb. 40 OCCI Ici les deux circonstances concourent pour augmenter l'effet volatilisant : masse de chlore considérable — CH.j CI2 renferme 83,55 % de chlore et CO CIg 71,71 "f, — et rapprochement au maximum de 0 et CI2 qui sont fixés sur le même atome de carbone. ( 29-i } l'oiils molérulaire. Éb. absolue. ii,(:ci, 85 ôlô» OCCI, 99 281° DilTcrcncc 14 — 52° Augmcnlalion 7„ . . . 10.47 — 10,22 Si nous tenons compte des différences de volatilité que l'on constate entre le méthane et quelques-uns de ses dérivés, l'oxyde carbonicjue, le chlorure de carhonyle, le chlorure de cyanogène, elc, Clli Éb. — 1()4'' CO' Kb. — 80» Différence ■+■ 84° CH, IGi" C^' — -t- 8» Différence -+- I7i° CH, 164° CCIAz H 15» Différence ■+- 179° nous sommes autorisé à conclure que l'influence volati- lisante qui résulte de la coexistence du chlore et de l'oxygène sur le même atome de carbone, est moins éner- gique que celle du chlore et de l'azote, moins énergique que celle qui résulte de la multiplicité des atomes d'oxy- gène et à plus forte raison que celle de l'azote. Cette dernière conclusion résulte encore du rapprochement des laits suivants à l'étage Cm. CHj — CN Éb. — 82» CN — CN Éb. — 20° Différence— 108° Cllj — ClICP —-+-59° CIIO — CHCIi — 90" Différence -f- 31" CHj — CCI, — -t-75» CHO— CCI, — Uf)" Différence -+- 21° ( 29o ) DEUXIÈME PARTIE. J'examinerai successivement les dérivés : a) Chloro-hydroxylés; b) Chloro-niéllioxylés, cliloro-élhoxylés, etc.; c) Chloro-accloxylés. A. Dérivés chloro-hydroxylés. Je rappellerai lout d'abord l'impossibilité de maintenir fixés sur le même atome de carbone, d'une manière stable, notamment sous l'action de la chaleur, les radicaux Cl et — OH. Cela étant, l'examen des dérivés chloro-hydroxylcs se borne à ceux-là qui renferment ces radicaux fixés sur des atomes de carbone différents. Le nombre des composés de cette sorte est jusqu'ici peu considérable, fort restreint même; je ne trouve guère à signaler, dans le groupe des combinaisons grasses, que les dérivés chlorés de l'alcool élhylique, des alcools propyliques, de l'alcool isobutylique. de l'alcool hexylique secondaire normal, etc. Les dérivés de l'hexane normal permettent d'établir l'influence du voisinage des radicaux (OH) cl Cl dans la molécule sur la volatilité de celle-ci. Voici les données thermo-métriques : CH5 — CH, — CH2 — CH, — Cil, — CH5 Éb. 08" CH3-CIICI-CII, -CII2 — CH, — CII3 — 125° CH5 — CH (OH) - CH, — GH, — Cil, — CII5 — \ 5G» CH3 - CHCl — CH(OH) — CHo — CH, — GH,(I) — 171" (1) Louis Henry. Comptes rendus j elc , t. XCVll, p. 2G0 (1885). ( 296 ) EIj. 57- C«lfu (;«ii„(Oii) — 68» ISG"-^ 08 CcII,. Coll., - Cl (OH) — OS" 17l<"^ 105' CoIï.jCl CoH.XI (OU) — ll>î>° 171"^ 4G c„H„(on) C.;H.,iOH)CI z 15G" 171"^ 55 On voit déjà, par le rapprocliemenl de ces cliilFres, l'in- lluence volalilisanle exercée par la présence siinullanée (les radicaux (OH) et Cl dans le même point du composé carboné; la dilïérence de volatilité entre l'iiexane et son dérivé chloré est plus grande qu'entre l'alcool liexylique secondaire et son dérivé chloré; il en est de même de Thexane par rapport à l'alcool et du chlorure d'hexyle par rapport à la chiorliydrine hexyléni(]ue. Ces ditrérences se [U'écisenl si l'on calcule les élévations dans les |)oints d'ébullition en proportion des augmentations dans les poids moléculaires. a) StibsUluliun chlorée. CJlu- . . . C,lf,3Cl . . . Uifl'ërencc . . Auginenlalion "/o C«II,3-01I . CJI.îCI (Ollj . Dilfcrciicc . . Aiignjcnlalion "/„ noléculaire. £b. absolue. 8G 541" 1 tiO,u 598" ùi,-J 57" 40,11 1G,7I 10-2 40D" 1 5G,o 4 44" 34,.') 35° 55,8-2 8,55 ( 297 ) Suivant la proportion constatée, lors de la transforaïa- iion de l'hexane en chlorure d'hexyle, Taugmentation dans Je point d'ébullition devrait être de 14,08 au lieu de 8,55. b) Substitution hydroxylée. CeH.5(0H) . . Différence . . Augmentation »/o CfiH.sCl . . . CeH„CI (OH) . Différence . . Augmentation "/ 86 46 18,60 120,5 156,5 16 15,27 341» 409» 68» 19,94 598» 444" 46° 11,55 Suivant la proportion constatée lors de la transforma- lion de l'hexane en alcool secondaire, l'augmentation 7«» dans le point d'ébullition devrait être de 14,22 au lieu de 11,55. c) Siihstitulion chloro-hijdroxylée. CfiH,, 80 CeH.îCUOH) .... 136,5 Différence 50,5 Augmentation "/o . . . 58,72 341» 444» 103» 50,20 La somme des augmentations 7o dans les points d'ébul- lition, lors des substitutions réalisées isolément, est 36,65 an lieu de 30,20. Des différences plus considérables se constateraient cer- tainement aux étages moins élevés dans la série de carbu- ration, là où les substitutions s'opérant dans des hydro- carbures de poids moléculaire faible, déterminent dans celui-ci une augmentation plus considérable, et par consé- 3°* SÉUIE, TOME XV. 20 ( 298 ) quenl une diminulion de volalililé plus grande. Voici ce qu'il en esl à l'élage C,. il) Subslilulion chlorée. CII3 — CIUCI — H- 12"-^ "^ ^^'^ cn3-cn,(0H) - -+- 78» g„ CH.Cl — Clli{OII) — H- iSO"-^ I)) Substilutiofi hydroxyUe. CII3— CIÏ3 Éb. — 104» ,^ CH3 — (:H,(0II) — 78"^ '^"^ CII3 — CII.CI — -+- 1-2V CIIj(OH) — CHXI — -4 150°^ 118" c) Subslilulion cltloro-liydroxylée. rH3-CH3 Éb.— 104" ,- CHjCi — en., (011) H lôo"-^ *"^' La somme des élévations dans les points d'ébulli- lion résultant des substitutions réalisées isolément esl 116°-+- 182" ou 298". Il est donc légitime de conclure que la coexistence de Cl et (OH) dans une même région, fixés sur des atomes de carbone distincts, mais directement unis, constitue une influence volatilisante. La comparaison des chlorures de propyle C3II7 Cl, pri- ( 299 ) maire el secondaire, avec leurs dérivés hydroxylés primaires en esl une nouvelle preuve. CH3 — CHCl — CH3 El). 56V oio CH2(0H)— CHCI — CH3 _ 127°^ ^* CH, — (Ah - CHîCI _ 46° , . ..„ CH, (OH) — CH2 — CH2CI — 162°^ ^^^ L'élévalion dans le poids moléculaire du chef de la substitution hydroxylée est la même, dans les deux cas; celle substitution hydroxylée s'accomplit, en outre, au même point de l'éther haloïde. Mais la position du chaînon chloré varie ; là où les chaînons — CH^j — OH et >CH Cl sont voisins el se touchent, la volatilité est plus grande el la différence se mesure par 25". La con.'paraison des divers alcools éthyliques chlorés montre celle influence croissant en intensité à mesure que la quantité du chlore augmente dans la molécule. CH.-CH^CI Éb. 12» CH.iOHj-^CHjCl — lôO"-^ "^ CH3 — CHCU — 59" j,_, CH,(OH) — CHCI, — 146°^ ^' CH3-CCI3 — 75° _.„ CH,(OHj — CCI3 — 151"-^ '" Aussi les différences de volatilité sont-elles notablement plus grandes entre les dérivés simplement chlorés qu'entre les dérivés chloro-hydroxylés. CH,-CH,C1 Éb. d2° ,.„ CH.,(OH)— C»,CI Éb. d30° ,.„ CII3— CHCl, — o9CCIet>C(OH) pour les relier, sudit pour faire disparaître totalement ou à peu près l'aclion volatilisante qui rrsulte de leur voisi- nage. CHiCl — Cir,(OII) Kl). 13()» ,- CtljCl - Cllî — CHj(OH) — 16-2»^ ^-" Il est bon de remarquer que celte différence diffère notablement, en plus, de celles que l'on constate entre d'autres dérivés homologues hydroxylés en C^ et en Cs, par suite de l'interposition du même chaînon CH2 On a en effet : CH3 — CH,(OH) Éb. 78° ,0, CH3-CII2 — CH,(OH) — 97"^'^ CH3 — C^jj — 118" CHj — Cir, — Cqj^ — 140» > 22" Il est regrettable que les points d'ébullition de l'éthane et du propane ne soient pas connus el déterminés avec exactitude afin de pouvoir établir d'une manière certaine des comparaisons. Il est plus regrettable encore que le glycol succinique CH^ — (OH) — (CH2)2— CHofOH) et ses dérivés n'aient pas encore été préparés jus(]u'ici. ( 303 ) B. Dérivés chloro-oxy-mélhylés et chloro-oxy-éthylés. L'incompatibilité qui existe entre les radicaux Cl et (OH) fixés sur le même atome de carbone a disparu pour les radicaux oxy-carbonés — 0C„H2„ + i correspondant à i'hydroxyle — OH. Sous ce rapport, la lacune qui existe dans le groupe des dérivés chloro-hydroxylés n'est plus à regretter ici. Constatons tout d'abord que le voisinage des radicaux CI et OCH3 ou OC2H3 augmente la volaiililé des composés qui les renferment, en ce sens que ceux-ci sont plus vola- tils qu'ils ne devraient l'être normalement par rapport aux composés simplement chlorés ou simplement oxy-méthylés ou oxy-éthylés correspondants. Voici un exemple remarquable de ce fait , pour l'étage Cl ; a) Substitution chlorée. CH» Éb.-i64<> ^^ CH5CI 23»^ ^ '*' CH3 — OCH3 23» CH. <0CH3 - ■*- ^«" b) Substitution oxy-méthylée. CH3{OH3) 23°^ CH3CI - - 23»^ ^ ^.„ ^"^ <0CH3 - -" ''° ( 504 ) Calculées proporlionnelienicnt aux poids moléculaires, ces différences s'expriment comme il suil : a) Substitutions chlorées. Cil, .... (:i!,ci . . . Différence , . Augmenlalion °/o CH, — OCHj . ^"« "^OCH, • Différence . . Augmentation "/e moléculaire. Éb. absolue. 16 I09» 50,5 250" 3;,5 Ul" 315,62 129,25 46 250» 80,5 SSS» 34,5 83* 75 53,20 Suivant la proportion précédente, l'augmentation '/o dans le chiffre thermométrique du point d'ébullition devrait être de 44,95 au lieu de 35,20. b) Substitution oxy-méthylée. CH, 16 109* CH3-OCH3 . . . . 46 250" Différence . . . 50 141» Augmentation "/o . 187,50 129,25 CHjCl .... 50,5 250» ^"» '^OCH, • • 80,5 333« Différence . . . 30 83- Augmentation */«. 59,40 33,20 Suivant la proportion précédente, l'augmentation 7<> ( 305 ) dans le chiffre thermométrique du point d'ébullilion devrait être de 40,94 au lieu de 33,20. Cette influence est à son maximum alors que les radi- caux Cl et oxy-hydro-carbonés se trouvent dans le plus étroit voisinage, c'est-à-dire fixés sur le même atome de carbone. Ce fait résulte de la comparaison des dérivés chloro-élhyloxylés, aldéhydiques et glycoliques. CH,-CH,(OCA) Éb. 35» n > 62» cH,-cH<;;'cA - «70 CH,-CH,-(OC,H,) — SS" 7J., CHjCI — CHî (OCjH,) — lOS""^ '" Cette influence se fait d'ailleurs sentir alors que ces radicaux sont fixés sur des atomes de carbone distincts, mais directement unis. L'oxyde d'éthyle monochloré primaire peut servir à élayer celte proportion. a) Substilutions chlorées. CH3-CH5 Éb.-lOi» .,ç CH3 — CH,CI — -♦- 12*^ ■*"" CH5 — CH, — OC,H, — -H 35» ,^„ CHjCl — CHî — OCiHj _ -t-iOS»-^ b) Substitutions oxy-éthylées. CH3-CH3 Éb. — 104» .,q« CHî — CHî (OC,H«) — -^ 35»-^ ■*" ''''' CH,Ci-CHs — H- 12- . n-o CHîCl — CHj (OCjHg) _ -H 105»^ "*■ *** ( r,()fi ) Celle innnoncc volalilisanli^ esl pour chacun de ces ra îi^" CHXI-CII3 - ^i'^,.,Ko V, = 72-5 Calculés en fonction des poids moléculaires, ces chiffres se traduisent comme il suit : Poids moléculaire. Éb. absolue. CHjCJ — CHj . . . . 64,5 285° CHîCl — CHîlOCîH,). 108,5 078° Différence 44 95° Augmentation % • • • 68,21 52,63 CH2CI — CHj . . . . G4,5 285° CHjCl — CH (OC,H,),. . 152,5 450» Différence 88,00 145» .Augmentation "/o . . . 1 36,43 50,87 C 507 ) 50,87 °/„ au lieu de 2 fois 32,63 %, proportion précé- dente. CH.CI — CHî(OCA)- CH,CI — CH (OQH.l,. Différence . . . . Augmentation "/, . . 108,5 378* 152,0 430» 44 52» 40,55 13,75 Suivant la proportion constatée lors de la première substitution oxy-éthylée, l'augmentation °/o dans le chiffre thermométrique du point d'ébullition devrait être 19,39 au lieu de 13,75. b) Subslitution chlorée. CH3 — CH(0C2Hs), Éb. 104» CH2CI — CHlOCjHs) CH3 — CH (OCA). CHCI2 — CH (OC2H5), CH3 — CH(0C2H,)., CCI3— CH(OCA)î — 157« 55° ZÎ8lI>80-ou40»x2 Z Î97°o>95»ou31»x3 Calculées en %, ces données expérimentales correspon- dent aux chiffres suivants : Poids moléculaire. Éb. absolue. CH3 — CH (OC,H«), CH2CI — CH (0CjH,)2 Différence ... Augmentation "/o . CH5 - CH (OC,H,), CHCIj — CH(0C2Hs)î Différence . . . Augmentation "/o . 118 1 52,5 34,5 29,25 118 187 69 58,4G 377» 430» 53» 14,05 377' 457» 80» _ 21,22 ( 508 ) Ce devrait être, selon la proportion précédente, i 4,05 x 2 ou 28,10. CH, — en (0C,1Ï,), . . 118 377* CCI,_CH(OC,»,), . . 221,5 470" Différence 103,5 93' Angmentalion "/„ . . . 87,69 24,66 Selon la proportion constatée lors de la première sub- stitution chlorée, ce devrait être A%\ 5 où 1 4,05 x 3 au lieu de 24,66. Les faits manquent pour déterminer si l'influence vola- tilisante qui a pour origine la coexistence des radicaux Cl et OC„H,„ + ,, cesse par l'inlercalation d'un d'atome de car- hone, ce qui est probable, ou s'il en faut plusieurs pour déterminer un écarlemenl suflisanl entre les systèmes >C Cl et >C(0C2 Hs). Les dérivés bi-carbonés , chloro-oxygénés , chloro- hydroxylés, chloro-oxy-éthylés permettent de déterminer la différence d'énergie qui existe entre les radicaux 0, — OH et OCjHs quant à l'intensité de l'influence volitili- sante qui résulte de leur voisinage avec le chlore. Voici les faits : a) Dérivés hydroxylès et oiy-élhylés correspondants : CH5-CH,(0H) Éb. 78» „g. CHîCI — CH, (OH) — 150"^^'* CH3-CH,(0C,H,1 - 3^%70-i7V CHjCI — CH, (OC,n,) — 105'-t08»^ '" *'^ On voit que l'action volatilisante du système Cl C — ■ C — OH est plus puissante que celle du système Cl C — C— 0 CttHa. ( 309 ) Rendus comparables, ces chiffres s'expriment comme il suit: Poids moléculaire. Éb. absolue. C,Hj — OH. . CîHi 75» > H8» On voit la différence énorme qui existe entre 0 et — OH. Traduits en °/o, ces chiffres s'expriment comme il suit : CH3 — CHîCl . . CHO — CHîCl . . Différence . . . Augmentation °/, . CHj — CHjCl . . CHî(OH) — CHjCl Différence . . . Augmentation "/o . 64,5 78,5 14 21,70 64,5 80,5 16 24,80 285» 358» 73» 25,61 285» 403» 118» 41,40 ( 310 ) Selon la proporlion constalée dans l'aldéhyde mono- chlorée, raugmcnlalion 7o devrait être de 29,25 au lieu de 41,40. C. Dérivés chloro-oxy-acétylés. Le voisinage des radicaux Cl eloxy-acélylc — 0 — CO — CHj jgniente les faits : augmente aussi la volatilité des molécules carbonées. Voici a) Substitution oxy- acélyUe. CIl3_0 — CO — CHs —H- 57°'^"*''^'^' CHjCI 25" ^"«<0— CO — CH5 —-+-11^" b) Substitution chlorée, CH, Éb.-i64- .. CII3CI 23"-" ^ ^^' CH3 — 0 — CO - CH3 H 57° CI .. > •^^" Traduites en "/o- ces données thermométriques corres- pondent aux chiffres comparatifs suivants: a) Substitution oxy-ucèlylée. Poids moléculaire. Éb. absolue. CH, 16 109 CHj^CîlIA) .... 74 350» DifTcrencc 08 221» Aiigmcnlalion 7„ . . . 362,5 202,75 I ( 311 ) a) Substiiulion oxy-acélylée (suite). Poids moléculaire. Éb. absolue. CH,CI 50,5 . . 408,5 ^"* 175° CHî— CHj Eb. vers -100 CHs — Cil, (CjHjO,) — 75 CH,— CIUCI — -+- 1-2°^,,-, CH,CI - CH, (C,HjO,) — U6°^ Traduits en °lo ces chiffres correspondent aux suivants : Poids moléculaire. Éb. absolue. CHe 30 469° C,II,C1 G4,.'i 28.^° Différence 34,5 1IG° Augicenlalion °/o. . . 115 08,63 C,H»(C,HA) .... 88 348° ^»"' ^5' CCI, CCI, — CH, (OCO - CH,) — CH (OCO — CH,), L'influence volatilisante est manifeste. TROISIÈME PARTIE. Étude dçs dérivés mixtes. J'examinerai dans celte troisième partie les composés de nature diverse qui renferment simultanément les sys- tèmes >C = 0, >C — OH ou >C — OC„H,„ + , et >C— Cl. A. Dérivés chloro-oxy-hydroxylés. Les radicaux Cl et — OH étant incompatibles vis-à-vis du même atome de carbone, on ne connaît jusqu'ici aucun 0 composé renfermant le système — C<0H; les dérivés oxy- hydrocarbonés en tiennent lieu : ce sont les élhers formi- ques chlorés. Nous nous en occuperons plus loin. ; 3i(i ) Les seuls dérivés ch'oro-oxy-liydroxylés connus sont des acides chlorés renfermant les systèmes— <^''CCI, unis ou séparés. Se présenlent tout d'abord à l'examen, les dérivés chlorés de l'acide acétique. Il est intéressant de mettre en regard les dérivés chlorés de l'acide acétique, de l'alcool et les dérivés correspondants de l'éthane : CH?— CH, Éb.— lOV ^^».— ^HH Éb. 116» CH,-CHX1 - -4- i^l" CH.CI-C;^,, - 185» > 47» ^" > .V CIlj-CllCU — -*- ^1>° CIICU-C^„ — VJO" - 16- ^ ^" > 5- X ,0 CHj-CCU - -+- 75° ^'Clj— Cq^ -- 195» CHs — CH, — OH Éb. 78* Koo cH/:i — CH, — OH — i30«^ ;:" THCU — CH, — OH —ue»^'" CCI,- CM, — OH — 151»-^ Le rapprochement de ces chiffres montre bien l'influence du voisinage des fragments — C 169° CH,C1 — CH^ — C^jj — 203''-205'' La transformation du chaînon terminal — CH3 en chaî- non acide — ^'^OH' ^'^^^ considérablement le point d'ébullition dans les deux cas, avec une différence notable cependant suivant la position du chaînon chloré vis-à-vis du chaînon acide. Je suis donc autorisé à conclure que la présence des OH radicaux -+- 39° Calculés en "/o, on obtient les résultats suivants : Poids moléculaire. Éb. absolue. H*C HjCCl ..... Différence .... Augmentation "jg. . CHs — OCHs . . . ^"« 235' Ce qui correspond aux chiffres comparatifs-suivants ; Poids moléculaire. Éb. absolue. CHi 16 109" ClC<^)(,jj ..... 94,5 544" Différence 785 235» Augmentation»/.- • • 490,62 215,59 Réalisées séparément, les substitutions par Ci et 179- — -+- 75» or H Réalisées séparément, les substitutions par Cl et 249' A l'étage C3, on observe : a) Une pins grande difl'érence de volatilité entre les éthers chloro-propioniques « et (3 qu'entre les chlorures de propyle primaire et secondaire correspondants. CH5 — CHCl — CH5 Eb. 37» q« CHîCI — CHî — CH3 — 46»^"*"^ CHb — CHCl — C.QQ^ — J 46» CHjCl — CHî— Cq^ jj — 164» > 18° ( 32-2 ) b) Une plus grande différence entre le chlorure de pro- pyle primaire et son oxy-élher qu'entre le chlorure de propyle secondaire et son oxy-éther. CIÏ5— CIU — Cllj Eb. 4G» cii.ci — Cil, — cj^^, ^^ — 1 64' O >*^»' cn.-aici-cii, - 37»^ ^^g, (:H,-cnci-c^c,u, - '''^' L'influencedu voisinage deschaînons>CCI et — Cq^ j^ est donc manifeste. Ai'étage C;, se présente une série plus complète de déri- vés dans les élhers chloro-bulyriqiies normaux. Les voici : CIIj — CHî — CH, — Cq^j, Éb. 120» a CHj — CHj — CHCl — C Q(. j^ — 156«-i60« p CHî — CIICl — CHî — G ^j, jj — IGS'-IGQ» r CH,C1 - en, — CHî — C Q(, j^ — 1 83°-l 84» On aperçoit clairement l'influence de l'éloignement pro- gressif du chahion chloré et du chaînon oxygéné sur la volatilité de la molécule totale. Notons en outre les difl'érences que l'on constate entre ( 325 ) le butane et ses élhers haloïiles, primaire el secondaire, et entre ceux-ci eux-mêmes. CH3 - CHî — CHj — CH, Éb. ^Sfiqa CH5 — CH, — CHCI — CH3 — eS^-TO»^ "'' CH5 — CH, — CH, — CHî — IVtb- CH2 — CH, — CHs— CHjCl — 77»^ " CH, — CH, — cHci — CH3 — eso-yo" ^, q. CH, — CH, — CH, — CH,C1 — 77./'-^ Dans la série des élhers butyriques chlorés, on voit le point d'ébullilion s'élever à mesure que dans la molécule les systèmes — ('^ q^ fj tit >CCI s'éloignent davantage. Les dérivés secondaires a et ^où tout est identique, sauf la position du chaînon >CHCI sont particulièrement intéressants. L'influence du voisinage des radicaux substituants sur la volatilité de la molécule totale est manifeste dans le dérivé a; quoique plus faible, elle existe encore dans le dérivé 6, où les systèmes, élher haloïde et éther d'acide, sont séparés par un atome de carbone. C'est ce que mon- trent les chiffres suivants : Poids moléculaire, Éb. absolue. CH5 — CHî— CHî— CHî . . 58 274» CH3— CHCI— CH,— CH5 . . 92,5 342» DifiFérence 34,5 G8" Augmentation »/ 59,48 24,81 CH3— CH2— CH, — Cq^ jj , 92 5t)3" CH3— CHCl— CH, — Cq(, jj . 126,5 441» Différence 34,5 48» Augmentation •/<...•• 37,35 12,21 ( 524 ; Selon la proportion de l'hydrocarbure, l'augmentalion dans le chiffre lliermomélriqiie du [loinl d'ébullilion devrait être de 15,57 "j, au lieu de 12,21. L'influence volatilisante qui s'exerce dans le dérivé (3, se montre d'ailleurs déjà par ce fait que la différence de la volatilité entre les dérivés (3 et / est plus considérable que celle que l'on constate à ce même étage, entre des dérivés de même nature et de même ordre, mais simplement hydrocarbures, à savoir les chlorures de butyle primaire et secondaire. (:H,C[-CH,-CH,-CH, Éb. 77» „,,.. CH, — CHCi — CH, — CH, - GS'-TO" ^ ' * •* CjHCJ - CH, — CHî — Cq^ y — 1 SS»- 1 84° CHj — CHCI — CHî — C^p u — 1 68»- 1 G9° > 15" Mais toute action volatilisante a cessé dans le dérivé y deux atomes de carbone. C'est ce que constatent les rap- ports suivants : par l'interposition dans le système CCI — — C^^, u de CH, — CH, — CH, — CH3 Éb. >V 770 CH,CI — CH, — CH2 — CH5 — 77°-78»^ " CHs— CH, — CH,— C^P„ -^ 1-20" CHjCJ — CH, — CH, - C^ , j — 183»-i84« Rendues comparatives et calculées en 7o> ces différences s'expriment comme il suit : ( 325 ) Poids moléculaire. Éb. absolue. CH,— CH, — CH,— CH3 . . 58 274» CHjCl — CH,— CHî— CH3. . 92,5 351» Différence 34.^5 77» Augmentation °/o .... 59,48 28,11 CHj — CH,— CHî— C^^^ . il6 393» CHjCl— CH,— CH,-C^^„. i50,5 457° Différence 34,5 64" Augmentation 7„ . . . . 28,10 16,28 Ce serait, suivant la proportion de l'hydrocarbure, 13,28. Il est intéressant de rapprocher les uns des autres les divers dérivés homologues, éthers haloïdes primaires, oxy- élhers et chloro-oxy-éthers, des divers étages Cj, Cj, C3 etCi- CH5CI Éb— 25v.„„ CHj — CH.CI — H- 12<2^„ CH3 — CH, — CHîCI —H- 46<2:t CH3— CH, — CH, — CHXI h 78»^'''^ .0 OCjHs .0 HjC — CH2 — Ckn ,f — 98 H3C — CHj — CH, — Cq^ H — 1 20° ClCHî— C^^jj — 145' ClCHî — CH, — Cq(. j^ — 164' ClCHî — CHî — CHj — C^^^ — 184< > 21» >23-> >22» > 49° >19' >20» ( 526) La régularité qno l'on observe dans les différences de volalililé entre termes voisins ne se constate plus dans les élhers chlorés; récariemenl des systèmes Cl et 5;^ „ dans l'éther acétique mono-chloré détermine entre celui-ci et le chloro-formiate d'éthyle une différence de volatilité de 50° environ. La comparaison des éthers haloïdes et des éthers chlorés à chaque étage manifeste aussi un lait extraordinaire à l'étage Cj CHaCl Éb. — ^23» .0 CH, — CHjCI __ ^. ^2" CHa — CH, — CH,CI — 46» .0 ... y^^S" OC,H 1G4« 2"S CH3 — CH, - CH, — CH,(:i — 78° CH.CI — Œ, — CH, — C^^ jj — i 84° La transformation de H., en ^p „ dans un hydrocar- bure élève considérablement le point d'ébullilion decelui-cî, d'autant plus que son poids moléculaire est moins élevé. CH* Eb. — 164° 0 > 218° QH,o — 1° O > 1«9° ( 527 ) Aussi voil-on décroître les différences dans la série pré- cédeote à partir de Cg ; elle devrait être à son maximum à l'étage C^ mais le voisinage de Cl avec le système ^^ „ est une cause puissante de volatilité. Quant à l'influence de la masse, c'est-à-dire de la multi- plicité de ces radicaux ou groupements dans la molécule, sur la volatilité de celle-ci, les faits suivants peuvent la mettre en lumière. D'abord, en ce qui concerne le chlore, je mentionnerai les divers élhers chloro-acétiquts. OCH, 0 CHs — C^^?"* Éb. 75" CHjCl — C^^»"» — Ub" CHCIj — C^^*"'' — 156° > 70° > H" > \i° Des relations du même ordre général se constatent avec plus de régularité encore dans les dérivés chioro-acétiques des divers alcools éthjliques chlorés. CHjCl — CHj — 0 — CO — CH3 Éb. 145° „g, CH,CI — CH, — 0 — CO — CHXl — 197''-198°^ ^'^ CHjCI - -CH,- - 0- -CO — CHCI, — CHjCI - CH,- -0- -CO -CCI, — CHCl, - -CHî- -0- -CO CHîCl CHCI, CCI, — CCI3- CH, - 0- -CO -en, CH.CI CHCI2 CClî — o> ~ — 217 o,yo>4b c)v2()o X o — 250»^ 170» .Q, 230»> ^^ 256°^ ^ ( 328 } Voici encore quelques faits du même genre : a) Dérivés de l'acétate de méthyle. CIIj — 0 — CO — CH, Éb. 57» ^"î<0 — CO — CH, ^'•^ CjH — 0 — CO — CCIs — 155" . -,., CCI5 — 0 — CO — CCIj — I87'-188»(1)^^'^ b) Dérivés chlorés de l'éther formique. IICO — OCH5 Eb. 32 cico — ocn, — 71 CICO — 0 — CCI, — IST-'-lâS >39» > 56» Partout, les différences dans les points d'ébullition diminuent beaucoup plus vite que n'augmentent les poids moléculaires. En ce qui concerne la multiplicité des chaînons oxy- génés, voici quelques exemples concluants : Étage C3. C^ 1 OCjHs CH, Éb. 98» C^ CHCl Éb. 146" CHj CH, Différence 48». ' C^ CH, — 196" C^ CHCl — 220''-221» ^0 C^ ^OC,H, Diffé rence 24° à 25" (1) Louis Henry. ( 329 ) Étage C4. CH, CHCl CH, CHi CH3 CH, DiflFérence 3V à 40° ^OCA _ 4810 C^p„ — 195M93» CH, CHCl CO CO CH3 en. Différence 12° à 14" Un ensemble de radicaux plus nombreux et plus com- plexe encore, nous est fourni par le chlorure d'oxalovinyle La comparaison de ce corps avec le chlorure de l'acide élhyl-glycolique et l'élher chloié primaire, montre bien l'influence de l'accumulation des radicaux chlore et oxy- gène sur la volatilité de la molécule totale. CH5 — CHjCl Éb. 12° CH3'— C^, Éb. 52» Différence 40° CH,(0C,H5)— CHjCl — i07« CHî(OCjH«)— C^j — 127° CH,(OCsHs)-COCl — 427» C0(0C,H5) — cg — 135» Différence 8°. il est à noter que la transformation d'un éther d'alcool 5""* SÉIUE, TOME XV. 22 ( 530 ) en élhcr d'acide élève notahlemenl le point d'éhullilion ; à ce môme étage Cj, la dillérence est de 40°. en, — (:ii,(or.,H5) Èh. sa» ., en, — (:o(0(:,H5) — 75»'^ *" Dans le cas du chlorure d'élliyl-glycolyte se transfor- mant en dérivé oxalique, l'élévation n'est que de 8". Calculée en "/„, cette transformation s'exprime par les chiffres suivants : Poids moléculaire. Éb. absolue. CHj — ClUlOC^Hs) . 74 308" en, — co (OCjH^) . 88 348° Différence . . . . U 40» Augmentation "/„. . 18,91 12,98 CHîCl — CHjfOQHg). 108,0 380» COCl — CO (OC,Hs) . . 156,5 408» Différence . . . . 28 28° Augmentation "/„ . . 25,80 7,51 Selon la proportion précédente, Cl devrait être 17,70 au lieu de 7,51. COCl — CHjIOCjHj). . 122,5 40C* COCI — CO (OCjHs) . . 136,5 408° Différence 14 8» Augmentation °/o. . . 11,42 2 i\0 Selon la proportion constatée dans Péther ordinaire devenant éther acétique, ce devrait être 7,85 au lieu de % donc plus que le triple de l'élévation réelle dans le point d'éhullilion. ( 331 ) Le chlorure d'élhyl-oxy-malonyle COCI— CHg — C^p „ 2*^S qne je m'occupe de refaire en ce moment a élé signalé par M. Van l'Hoff(l) et décrit comme un liquide bouillant de 170° à 180°, donc vers 175°. Entre ce composé et le chlorure d'éthyl-oxy-oxalyle, il y a la même relation de volatilité qu'entre le chlorure d'acélyle monochloré et le chlorure de propionyle monochloré. Éb. 155» Éb. 105» >40' CHsCI >40'' — 175» pO — 145» CH, 1 1 ^OC,H, 1 CH2CI On voit, une fois encore, l'influence considérable qu'exerce sur la volatilité l'écarlement du système chloro- oxy-carboné, même par un seul atome de carbone. Le présent mémoire peut se résumer dans les propor- tions suivantes : 1" La coexistence du chlore et de l'oxygène, fixés sur le carbone, dans la même région d'un composé carboné, détermine dans celui-ci une volatilité spéciale en ce sens que, par la substitution simultanée de ces deux éléments à de l'hydrogène dans l'hydrocarbure correspondant, la vola- tilité de celui-ci est diminuée dans une proportion moindre que la somme des diminutions que produiraient les mêmes substitutions par le chlore et par l'oxygène réalisées isolé- ment et séparément dans l'hydrocarbure intact. (1) Berichte etc. de Berlin, t. VFF, p. i572 (1874). ( 352 ) 2" I.a suhslilulion de l'un de ces éléments dans la région d'un h\diocarl)uie où a déjà élé réalit^ée anléiieuremcnl une snbslilnlion par l'aulro, élève le point d'ébullition et diminue la volatilité dans une proportion moindre, toutes choses égales d'ailleurs, que si cette mètne substitution avait été réalisée dans l'hydrocarbure intact. 5° Dans la mesure de l'intensité de l'action ou de l'in- fluence volatilisante qui résulte du voisinage du chlore et de l'oxygène dans les molécules carbonées, il y a à tenir compte de deux circonstances : a) du degré de rapprochement de ces éléments dans la molécule; b) de leur masse ou de leur nombre, alomiquement parlant. En ce qui concerne le degré de rapprochement du chlore et de l'oxygène, on constate : 4° Que l'influence volatilisante qui résulte de leur coexistence ne s'exerce, d'une manière générale, qu'à la condition que ces éléments soient dans un voisinage immé- diat. 5" Qu'elle est à son maximum alors qu'ils sont au maxi- mum de rapprochement, c'est-à-dire lixés sur le même atome de carbone. 6" Qu'elle s'exerce encore, mais pins faiblement, alors qu'ils sont fixés sur des atomes de carbone distincts, mais immédiatement soudés l'un à l'autre. 7° Qu'elle cesse totalement, ou à peu près, par l'inter- |»osition entre le chaînon chloré et le chamon oxygéné d'un atome de carbone auquel l'un et l'autre sont attachés. En ce qui concerne la masse, on constate : 8° Que l'influence volatilisante est d'autant |)lus puis- sante, toutes choses égales d'ailleurs, que l'oxygène et le ( 353 ) chlore agissent chacun par une masse plus considérable, c'est-à-dire par un pins grand nombre d'atomes à la fois et qu'ils représentent ainsi une fraction plus considérable du poids de la molécule totale. 9" Dans les conditions les plus favorables, maximum de rapprochement et masse atomique considérable, l'influence volatilisante tirée de la coexistence du chlore et de l'oxy- gène peut être assez puissante pour renverser les relations normales de volatilité que l'on constate entre les composés hydrogénés et leurs dérivés de substitution. 10° Les radicaux — OH, — OCH3, — OC^Hg se com- portent, vis-à-vis du chlore, comme l'oxygène lui-même, dans ce que ce voisinage a de fondamental, à celle difle- rence près que l'action volatilisante qui en résulte est moins puissante. 11° L'action la plus puissante exercée par ces radicaux est «railleurs celle do l'hydroxyle — OH, qui est le plus riche en oxygène. Sur l'identité des quatre unités d'action chimique de Catomv du carbone; par Louis Henry, membre de l'Aca- démie. Dans un mémoire que j'ai eu l'honneur de lire devant la Classe dans sa séance du 4 décembre 1886, j'ai exposé un programme de recherches tendant à obtenir des dérivés mono-substitués CH5X du méthane a, P, y et d, où le radical X remplace successivement chacun des quatre atomes d'hydrogène, ainsi désignés, de cet hydrocarbure fondamental. ( 3^'- ) Le but de ces recherches ciail, comme je l'ai dil, de déterminer, par la comparaison de ces dérivés d'ordre siibsliliilif divers, la valeur relative des quatre unités d'action chimique de l'atome du carbone, et de vérifier expérimentalement si, comme on l'admet généralement, ces quatre unités d'aflinité sont équivalentes et identiques. Ce programme est devenu aujourd'hui une réalité. Depuis quelque temps déjà, je suis en possession de la série complète des divers dérivés mono-subslitués que je me proposais de préparer ei d'examiner. J'ai obtenu, par les procédés et dans les conditions que j'ai indiqués, les quatre nitroniéthanes CH-, — NO^, a, (3, •/ ot d et les quatre acéto-nitriles CH3 — CN a, (3, y et d. Je suis en ce moment occupé à l'examen minutieux de ces composés ; jusqu'ici je n'ai trouvé entre chacun d'eux aucune dilTércnce, et tout m'autorise à croire et à admettre qu'il n'y en a pas à constater. De l'identité de ces composés, que je suis autorisé à regarder comme étant d'ordre substitutif différent, je suis en droit de conclure à l'identité de valeur des quatre unités d'action chimique de l'atome du carbone. Dans une prochaine séance j'aurai l'honneur de sou- mettre à l'Académie le mémoire où seront relatées, avec tous les détails et les dévelop[)emenls qu'elles comportent, ces recherches qui m'ont coûté beaucoup de temps, beau- coup de travail, et j'ajoute beaucoup de matière. En attendant, j'ai cru (|u'il était utile de faire connaître dès à présent la conclusion et le résultat de ces travaux, puisqu'ils confirment et établissent sur une base expé:i- mentale un des principes fondamentaux des doctrines actuelles de la chimie organique. ( 335 ) Sur les théorèmes fondamentaux de la géométrie projec- tive ; par C. Le Paige et V. Deruyts. C'est à VON Staudt, comme on le sait, que revient l'hon- neur d'avoir débarrassé la géométrie de position de toute relation métrique. Cependant la façon dont il établit les théorèmes fondamentaux de la géométrie projective n'a pas été à l'abri de critiques fondées, et de savants géomètres, tels que MM. Klein, Darboux, Luroth, Zeuthen, Schur, Reye, Thomae, de Paolis, se sont attachés à introduire une rigueur plus grande dans ses démonstrations ("). Les vérités essentielles qu'il s'agit d'établir pour édifier toute la géométrie de position sont peu nombreuses : on pourrait presque dire qu'elles se réduisent à ces deux propriétés des séries projectives : d'ê/re déterminées par trois couples d'éléments, et de posséder, quand elles sont placées sur un même support, au plus deux éléments unis. Encore ces propriétés n'en font-elles qu'une seule. Les démonstrations qu'on en a données s'appuient, en résumé, sur ces théorèmes : L En partant de trois éléments d'une série, on peut, par des constructions répétées de groupes harmoniques, atteindre un élément quelconque de la série, ou en appro- cher autant qu'on le veut. {') Voir Math. Annal., t. VI, Vil, XVII et XVIII, Reye, Géométrie der Loge, 2* et 3* éd. Mem. délia R. Accud. dei Lincei, 1881. ( 336 ) II. Lorsque deux séries d'clénienls sont projectiles, à une suite continue d'éléments dans l'une, correspond une suite continue dans l'autre. Ce dernier ihéorème découle immédialemenl de l'exis- lence d'un couple harmonique commun à deux couples qui n'empiètent pas l'un sur l'autre. Peut-être pourrait-on objecter qu'il est difficile de défi- nir rigoureusement un point comme limite d'une série d'éléments, ou la continuité d'une pareille série, sans rien emprunter à l'idée de mesure. En outre, on est obligé de faire usage du point à l'infini de la droite, ou de considérations de mouvement. Le but de la présente note est d'exposer les propriétés fondamentales des séries projectives en suivant une autre marche, complètement dégagée de toute considération de mouvement, de continuité, etc. Nous avons abandonné la définition que von Staudt donne des séries projectives. Il les regarde comme des séries liées de telle façon, qu'a des groupes de quatre éléments harmoniques correspondent toujours quatre élé- ments harmoniques. Nous avons pris, comme point de départ, la notion des couples en involulion. Outre que celle marche rappelle peut-être davantage le développement historique de la géométrie moderne, elle peruiet de irailer tout d'abord un cas spécial, d'une grande importance, des séries projectives. En général, celles-ci se déduisent alors des groupes en involulion, en prenant, comme définition de ces séries, une ( 337 ) propriété qui avait été signalée, en quelque sorte incidem- ment, par Chasies (*). Il est facile de montrer que ces séries jouissent de la propriété que von Staudt a prise comme définition. En résumé, nous n'avons fait usage que du célèbre théorème de Desargues (**) sur les triangles homologiques et de ses conséquences immédiates. Définition. — Des couples de points AB, CD, EF,..., situés sur une droite, sont en involution lorsque, par trois couples arbitraires, on peut faire passer les couples de côtés opposés d'un quadrangle. Il est tout d'abord nécessaire de faire voir que de pareils groupes existent. Supposons que l'on se donne les deux couples AB, CD. Par la méthode connue, déterminons un nouveau (*) Traité des sections coniques, p. 148. (**) Ce théorème fut publié pour la première fois, comme on sait, à la suite de la perspective de Desargues, rédigée par A. Bosse (Paris, 1647-1648, pp. 340 et ss.). On sait moins communément que cette perspective fut traduite en néerlandais par J. Bara et publiée à Amsterdam, en 166i, par les soins du libraire anversois Dancker Dankerts. Une seconde édition fut imprimée en 1686, également à Amsterdam, par le fils de Dancker, Justus Dankerts. Aucun biographe de Desargues n'a, pensons-nous, signalé cette particularité. C'est par la traduction néerlandaise que les méthodes de Desargues purent se répandre dans les pays de langue germanique. (V, Ch. Wolf, De praecipuis scriptis mathematicis, t. III, p. 1048 des Eléments de math., 1" éd.) Le théorème de Desargues lui fut évidemment inspiré par les méthodes de la perspective : on en trouve comme une première ébauche dans l'Optique, justement célèbre, du P. Fr. d'Aiguillon (Anvers, Typ. Plant, 1613, p. 664). ( ^38 ) couple KF. Pour cola menons arbilrairemenl Irois droites par A, H cl K; la ilroile menée par E coupe les deux aulres en deux points G, G,; les droites CG,.l)Gi donnent de nou- veaux points L, M de façon que EGG,=0, CGL = 0, DGiM = 0, celte notation indi- quant que les trois points sont en ligne droite. L.M coupe la droite ABCD en F. Ce point est d'ailleurs unique, comme on peut le faire voir, en appliquant le théorème de Desargues sur les quadrangles perspectifs. Supposons maintenant que l'on prenne un point E,; la droite E^G donne le point G2, et la droite DG2 le point ^\^\ IM^i coupe la droite ABCD au point F^. Maintenant, au lieu d'employer AB, CD, faisons usage ( 339 ) cs]; par Edouard Van Beneden, membre de l'Académie. ^ Dans une précédente communication, j'ai fait connaître la constitution du blastocyste du Murin et j'ai décrit le mode (](• fixation de la vésicule blaslodermique. A une période reculée du développement, alors que le blastocyste n'est encore formé que de deux couches cellulaires adjacentes, entourant de toute»; parts la cavité blaslodermique, bien avant l'apparition de la ligne primi- tive, du mésoblaste et de l'invagination gastrulienne, il y a lieu de distinguer dans la vésicule trois régions différentes: l'aire embryonnaire, l'anneau placentaire et l'hémisphère papillifère du blastocyste. A ce moment la vésicule blasto- dermique est déjà fixée à la muqueuse maternelle dans toute rétendue de l'anneau placentaire et de l'hémisphère inférieur. Dans les limites de l'anneau placentaire l'épiblaste uni- formément épaissi, lisse et uni à sa surface, est déjà si bien uni à la paroi de l'utérus que, pas plus par l'action des réactifs que par des procédés mécaniques, on ne parvient plus à séparer l'une de l'autre les deux forma- lions. Au contraire, la région papillifère du blastocyste, tout en étant exactement moulée sur la muqueuse, se sépare assez facilement de cette membrane, pendant le séjour de l'organe gravide dans les liquides employés pour le durcir et fixer l'embrvon. ( 552 ) L'adhérence de riiémisplièie papillifère ne larde pas à devenir, elle aussi, plus intime. Le décollement arlificiel ne s'observe plus guère, quand l'aire embryonnaire se montre constituée de trois feuillets. Déjà au stade didermiquc la tache embryonnaire appa- raît, tant dans les coupes transversales que dans les coupes longitudinales de l'embryon, comme une bande- lelle séparant l'une de l'autre (\eu\ cavités fort inégales. La bandelette, plus épaisse à sou milieu, amincie suivant ses bords, se continue avec la portion placentaire du blastocysle; elle est formée, comme l'anneau placenlaire, de deux couches adjacentes : l'externe est un épithélium cylindrique fort épais; l'interne une assise unique de cel- lules plates dans la partie postérieure, cuboïdes dans la région antérieure de l'embryon. La couche externe se con- tinue, sur le pourtour de l'aire embryonnaire,' avec l'épi- blasle épaissi de l'anneau placentaire, la couche interne avec l'hypoblaste vitellin qui délimite de toutes parts la cavité blastodermique, et est partout constitué par une assise unique de cellules plates. Des deux cavités séparées par la bandelette embryonnaire, l'une plus étendue est la cavité blastodermique, l'autre, moins considérable, la cavité amniotique future. Ces deux cavités sont remplies l'une et l'autre par un liquide, dont la composition ne diffère pro- bablement pas beaucoup de celle du plasma .sanguin ; les matières albuminoïdes qu'il tient en dissolution, coagulées par les réactifs, apparaissent dans les coupes sous la forme d'un reliculum fixant énergiquemenl les matières colorantes. J'ai montré dans ma précédente comumnication : 1° que l'épithélium de la muqueuse utérine, cylindrique en dehors de la période de gestation, s'aplatit et se transforme en «n ( 3.^3 ) épilhélium pavimenleux simple, donl les cellules enlrcnl en dégénérescence, presque aussitôt après que le blasto- cysle a pénétré dans l'utérus; que l'épiblaste placen- taire se trouve déjà en contact immédiat avec le derme de la muqueuse, au stade didermique de l'embryon ; 2° qu'aucune glande utérine ne débouche à la surface de la muqueuse dans les limites de l'anneau placentaire; 3° que toutes les glandes utriculaires convergent vers un point déterminé et fort limité de la muqueuse, où elles débouchent entre des papilles interglandulaires. Celles-ci forment ensemble une sorte de bouchon, qui envahit la partie de la cavité utérine non occupée par le blastocyste et se moule sur la région papillifère de la vésicule blasto- dermique. Le lien de convergence des glandes répond au pôle inférieur du blastocyste. L'épithélium cylindrique qui recouvre les papilles de la muqueuse entre, lui aussi, en dégénérescence; les lumières (les glandes s'oblitèrent au voisinage de leur embouchure et leur épilhélium disparait dans la plus grande partie de leur longueur. Les extrémités aveugles, dilatées et flcxueuses des glandes utérines, conservent seules leur épithélium cylin- drique dans le cours de la gestation. Dans les limites de l'anneau placentaire, comme dans l'hémisphère papillifère du blastocyste, l'épiblaste embryon- naire, en s'appliquant sur le derme dénudé de la muqueuse utérine et en s'unissant intimement à lui, se substitue en quelque sorte à l'épithélium utérin ; si l'on ne connaissait les stades de l'évolution du blastocyste qui précèdent le moment de la (ixation, on aurait peine à déterminer la signification de la couche épithéliale interposée entre le ( 3îi4) derme de la muqueuse utérine cl l'hjpoblasle vilellin de l'embryon. I.e placeiila malcrnel se forme aux dépens de celle partie du derme de la miiqueuse utérine, qui est en contact immédiat avec répiblasie placentaire, et de cette autre partie de la même mendjrane qui forme la voûte de la cavité amniotique. Il a non pas la forme d'un anneau, mais bien celle d'un disque incurvé. Ceci demande quelques explications. Si l'on considère la totalité de l'bémispbère embryon- naire du blasloeysle au slade didermique, il y a lieu d'y distinguer, comme nous l'avons dit, deux parties difTérenles: l'aire embryonnaire et l'anneau placentaire. Unecavilé, la cavité amniotique future, se trouve interposée entre l'em- bryon el la muqueuse déjà privée de son é|)ilbélium. La muqueuse dénudée constitue donc la voûte de celle cavité. Au contraire, dans les limites de l'anneau placentaire, l'épiblaste de l'embryon est intimement uni à la muqueuse utérine. Mais aussitôt que le mésoblasle, qui procède tout entier et excitisivement de la ligne primitive, a onvabi la lacbe embryonnaire, el qu'il s'est insinué, eu partant des l)ords de la tache, entre les deux feuillets primordiaux de l'anneau placentaire, l'amnios commence à se former. Le processus qui donne naissance à celle formation esl des plus intéressants. L'épiblaste placentaire forme, sur tout le pourtour de l'aire embryonnaire, partout où il se continue avec l'épiblaste de l'embryon, une sorte d'encocbe, dont le sommet dépasse la surface de l'aire embryonnaire. Elle esl appliquée contre la face interne de la muqueuse. Elle croît peu à peu vers la \oûte de la cavité amniotique. Bientôt l'encocbe épiblastique se transforme en un repli, dans lequel s'insinue le méso- ( 355 ) blaste. Ce processus débute aux deux exlrémilés de l'embryon, et il en résulte la formation d'un capucbon caudal d'une part, d'un capuchon céphalique de l'autre. Les deux capuchons se forment de la même manière : le mésoblaste intervient dans la formation du capuchon céphalique aussi bien que dans la constitution du capuchon caudal. Les premiers indices du capuchon caudal sont remarquablement précoces : ils se montrent peu après l'apparition de la ligne primitive. Plus tard, des capuchons latéraux se développent de la même manière, réunissant entre eux les deux capuchons terminaux. Ces capuchons, accolés à la muqueuse utérine et formés par deux couches épiblastiques séparées l'une de l'autre par une couche mésoblastique indivise, s'élèvent progressivement à la voûte de la cavité amniotique. Le trou amniotique finit par se fermer, et cette occlusion est déjà complète chez des embryons pourvus de quatre ou cinq paires de protoverlèbres. Des deux couches épiblastiques qui entrent dans la composition des replis amniotiques, l'externe, constamment adjacente à la mu(|ueuse utérine, présente à tous les moments du développement ascensionnel de ces formations, les mêmes caractères que l'épiblaste de la région placen- taire. Il en résulte que l'anneau placentaire s'élargit au fur et à mesure que le trou amniotique se réduit; l'anneau placentaire tend à se transformer en un disque incurvé, et il atteint cette forme au moment même de la fermeture (lu trou amniotique. Le placenta se constitue au contact de cette calotte épiblaslique, et en partie à ses dépens. Il en résulte que le placenta a, non pas la forme d'un anneau, mais bien celle d'un disque concave ou d'une calotte. Pour ne plus devoir revenir à la genèse de l'amnios, je ( 3K6 ) (lirai dès à présent que le mésoblasle, qui consliluail au début dans les capuchons amniotiques une couche unique et indivise, se dédouble |)ar la suite (embryon à quatre ou cinq protovertèbres) en deux couches, l'une adjacente à répiblaste placentaire et formant avec lui la séreuse de von Baer, l'autre adjacenle à l'é|)iblaste amniotique propre- ment dit et constituant avec lui l'amnios. Ces deux couches sont l'une et l'autre dépourvues de vaisseaux. Ce même dédoublement du mésoblaste se produit dans les limites de l'ancien anneau placentaire, d'où résulte la séparation de la couche splanchnique de l'aire vasculaire d'avec la couche somatique de la séreuse de von Baer. Dans toute l'étendue du futur placenta, on trouve dès ce moment la séreuse de von Baer constituée par un épiblaste cylindrique fort épais, tapissé à sa face interne par une mince couche mésoblastique dépourvue de vais- seaux (somaiopleure). Je tiens à faire remarquer que le capuchon céphalique qui entoure la partie antérieure du corps de l'embryon du Murin, au moment où elle commence à |)roéminer dans la cavité du blastocysie, est constituée par les trois feuillets de l'embryon et non pas par deux feuillets seulement, comme c'est le cas pour le proaniiiios du lapin. Le méso- blaste existe dans cette membrane, tout au moins au début du développement. Je ne connaissais pas, à l'époque où j'ai publié mes recherches sur les annexes fœtales, les premières phases du développement des formations amnio- tiques du Murin. J'ai conclu à tort du lait que, chez des embryons relativement avancés dans leur développement, la tête de l'embryon est enveloppée, dès qu'elle proémine dans la cavité blastodermi )ue, par une membrane mince (357 ) «lépourvue de vaisseaux el bordée par les veines omphalo- mésenlériques, à l'identité des processus évolutifs chez le Murin et chez le Lapin. J'en viens à la description de la genèse du placenta. Trois formations interviennent dans la formation de cet organe fœtal : Du côté de la mère, une partie du derme de la muqueuse utérine; Du côté du fœtus, la séreuse de von Baerel l'allantoïde. Il ressort des faits décrits précédemment et que j'ai rappelésplushaut, que ni l'épithélium utérin, ni les glandes utérines ne jouent un rôle quelconque dans l'édification (le la portion maternelle du placenta. L'épithélium utérin dégénère dès le début de la gestation, el aucune glande ne s'ouvre à la surface de la muqueuse dans les limites de la région placentaire. Déjà au stade didermique du blaslocyste, le tissu con- jonctifdela muqueuse commence à prendre des carac- tères très particuliers, an contact de l'épiblasle el aussi à la voûte dénudée de la cavité utérine : on voit de nombreux noyaux du tissu conjonctif se multiplier par voie karyoki- nétique, d'autres acquérir des dimensions exceplionnriles. La multiplication très active des noyaux au début de l'évolution du placenta se ralentit plus tard, et, au moment où l'allantoïde vient se souder à la séreuse de von Baer, on ne trouve pour ainsi dire plus de noyaux en cinèse. Au contraire, le nombre des grands noyaux vésiculeux augmente, et l'épaisseur de la couche dans les limites de laquelle ces grands noyaux s'observent en abondance, augmente progressivement. Ces grands noyaux sont de formes assez diverses; il s'en trouve un grand nombre qui montrent des bosselures et rappellent singulièrement les ( 3-i8 ) noyaux bourgoonnanls. Leurs diinonsions sont (railleurs fort inégales, mais leurs caraclùres sont constants: ils sonl vésiculeux; leur contenu est fort clair; ils renferment un élément chromatique central, de forme étoilée, d'où partent des lilaments chromopliiies litis, radiaircment dirigés. Ces noyaux sonl rarement isolés; le plus souvent on les trouve réunis en groupes irréguliers, de façon à constituer des sortes de nids nucléaires. Peut-être se multiplient-ils par voie directe, après s'être divisés au début par cinèse. Ces noyaux siègent dans une substance finement ponc- tuée, se colorant uniformément en rose pâle par le carmin boracique. Il semble (jue toute la snbslancti fondamentale et les cellules du tissu conjonctif se résolvent en une masse proto|)lasmique commune, parsemée d'innombrables noyaux de giandes dimensions, irrégulièrement disséminés dans cette substance fondamentale. On trouve, en outre, dans la couche dermatique, de nombreux vaisseaux sanguins. Le sang maternel est amené au placenta par un petit nombre de vaisseaux artériels qui gagnent la parde la plus superficielle de la muqueuse, en suivant une direc- tion centripète. Parlant du bord libre de l'utérus, ces artères traversent la muqueuse et, arrivées à la voûte de la cavilé amniotique future, elles se divisent en branches diver- geantes. Celles-ci cheminent radiairemenl vers les bords de l'anneau placentaire, dans la |)artie la plus superficielle de la muqueuse, au contact presque immédiat de l'épi- blaste embryonnaire; elles ne sont sé[)arées de la cavité amniotique que par une mince couche de protoplasme, ici pourvus, là totalement dépourvus de grands no\aux conjonctifs. De nombreux capillaires, partant de ces ( 359 ) arlérioles, traversent perpendiculairement la muqueuse; ils s'anastomosent entre eux et débouchent dans un réseau veineux situé dans la profondeur de la muqueuse. Il en résulte que, dès le début de la gestation, peut-être même en est- il déjà ainsi dans l'utérus non gravide, la circulation se fait de la surface de la muqueuse vers la profondeur de cette membrane. Les ramifications artérielles sont si voisines de l'épi- blaste placentaire, qu'il semble que les espaces vasculaires ne soient séparés de cette couche épilhéliale que par l'épaisseur de leur membrane, réduite à un endothélium. En même temps que le tissu conjonctif dermatique subit les modifications que j'ai décrites plus haut, les parois des artères et des veines se réduisent en effet à un simple endothélium. D'auire part, l'endolhélium des capil- laires se modifie: les noyaux des cellules endolhéliales augmentent considérablement de volume; les corps des cellules perdent leurs contours et se transforment dans la même substance finement ponctuée qui se substitue au tissu conjonctif ambiant; bref les parois, des capillaires se confondent avec le lissu dermatique transformé, et les cavités des capillaires perdent leurs parois propres: ces vaisseaux en sont réduits à n'être plus, dès ce moment, que des trouées à travers la substance proloplasmique à noyaux, qui s'est substituée au tissu conjonctif dermatique. Le nombre de ces trouées capillaires à travers la substance granuleuse à noyaux augmente progressive- ment. La plupart de ces canaux courent |ierpendiculaire- ment aux surfaces du placenta en voie de formation; mais ils présentent entre eux de nombreuses anastomoses. Les endotbéliums des artères et des veines sont encore bien reconnaissables, alors que ceux des capillaires ont ( 5G0 ) déjà lolalemenl disparu. Seulement, ils changent de carac- lèies. Les cellules, «le plaies qu'elles élaienl, deviennent ciiboidcs, en même temps que leurs noyaux se multiplient. Les contours des cellules deviennent aussi moins appa- rents au fur et à mesure que la couche endothéliale s'épaissit et se uiodilie. Autour des troncs veineux s'accu- mulent de nomhreuses cellules de petites dimensions, qui sont peut-être des leucocytes; elles constituent aux veines des gaines périvasculaires enveloppant leur gaine endothé- liale modiliée. Ces petites cellules se multiplient activement par voie karyokinétique. Déjà chez des embryons dans lesquels commence à se produire l'inflexion céphalique, d'où résulte la formation du cul-de-sac antérieur du tube digestif, dansdesemhryons, chez lesquels on ne compte encore qu'un |)elit nombre de prolovertèbres, préalablement à la fixation de l'allantoiile, la muqueuse maternelle présente, sur une épaisseur assez considérable, la structure que je viens d'indiquer. Pour ne pas compliquer la description, je n'ai rien dit jusqu'ici des modifications concomitantes que subit la séreuse de von Baer. L'épiblaste, qui, au début, présente une épaisseur uniforme dans toute l'étendue de l'anneau placentaire, donne bientôt naissance, et cela bien avant l'occlusion du trou amniotique, à des bourgeons épilhé- liaux pleins, simples ou peu ramifiés, terminés par des houls arrondis; ils pénètrent dans l'épaisseur de la couche jlermatique modiliée de la muqueuse utérine. En même temps que ces bourgeons s'engagent de plus en plus profondément dans l'épaisseur de la muqueuse et s'allongent peu à peu, ils s'excavent à leur origine; puis l'excavation s'étend de plus en plus vers les bouts libres des bourgeons. ( 361 ) l,€s cavités qui se développent dans les bourgeons ^•piblasliqnes sont envahies par des prolongements méso- blasliques de la somatopleure de la séreuse de von Baer. Ces prolongements, qui croissent au fur et à mesure que les villosités épiblastiques s'allongent, sont au début tota- lement dépourvus de vaisseaux. Leur formation précède d'assez longtemps le moment où l'allantoïde se fixe à la séreuse. Quand celte soudure s'est accomplie, les vaisseaux allan- toïdiens se répandent dans tonte l'étendue de la couche somalique de la séreuse. Le processus suivant lequel s'opère cette vascularisation est ditTiciie à analyser. Ce qui est remarquable, c'est la rapidité avec laquelle les vaissseaux embryonnaires gagnent les extrémités des villosités, presque aussitôt après que l'allantoïde s'est soudée à la séreuse de von Baer. La surface suivant laquelle s'opère cette soudure est d'ailleurs assez étendue. Je ne sais si, consécutivement à la soudure, rallantoïde s'étend, de façon à recouvrir de plus en plus complètement la face interne de la séreuse de von Baer, dans la limite du placenta, ou si la couche mésoblastique de la séreuse de von Baer se vascularise après son union avec l'allantoïde. Dès le moment où elles commencent à bourgeonner à la surface de l'épiblaste placentaire, les villosités sont enve- loppées par la niasse proloplasmique à noyaux qui s'est formée aux dépens du derme de la muqueuse utérine. Quel que soit leur développement, les villosités sont invariable- ment plongées dans cette masse nucléée, creusée de nom- breuses trouées vasculaires, de sorte que le sang fœtal 5"' SÉRIE, TOME XV. 24 ( 362 ) qui circule «lansles axes conjonctifsdes villosilés csl séparé (in snng maUMiu'l qui romplil ces canaux lacunaires par répil)laslc embryonnaire uni à une couche de protoplasme nucléé. Les caraclères (le la couche épilluîliale épihlasiiqne des villosil(?s se modilie peu 5 peu. Les contours des cellules disparaissent et leur |)roloplasme prend absolument les caractères et les propriétés de la masse proloplasmique nuclééc qui procède du tissu conjonctif maternel. L'é|)i- ihélium épiblastique, qui était au début nettement cylin- drique, s'amincit progressivement, en même temps que les contours des cellules deviennent moinsdistincts. Il arrive un moment où toute limite entre l'épiblaste et la masse proloplasmique nucléée d'origine maternelle disparaît. Klle persiste plus longtemps autour des ramifications arté- rielles qui siègent à la face fœtale du placenta. Cepen- dant là aussi l'endothélium vasculaire, transformé en une masse protopiasmique nucléée, finit par se confondre avec ré|)iblaste embryonnaire. Les villosités placentaires s'allongent considérablement; toutes courent à peu près par;dlèl».'ment les unes aux autres dans le placenta constitué; elles sont peu ramiliées. C'est pour ce motif qu'une coupe perpendiculaire aux surfaces du placenta montre une striation très nette, normale à ces surfaces. Si l'on suppose les villosités réduites à leur axe conjonctif vascularisé, on peut dire que les espaces étroits, ménagés entre ces villosités, sont totalement remplis par une masse proloplasmique nucléée, creusée de lacunes sanguines. A mi-dislance entre deux villosités voisines se voit en effet un riche réseau de trouées capillain^s. La masse nucléée, réduite autour de chaque ( 363 ) villosilé conjonctive à une couche peu épaisse d'appa- rence épilhéliale a une double origine : les noyaux adjacents aux villosilés conjonctives sont d'origine em- bryonnaire, ceux qui siègent au contact des trouées san- guines maternelles proviennent du tissu dermaliquc mater- nel. Cette structure délinilive du placenta, accusée déjà chez des embryons mesurant à peine 1 centimètre de longueur, se maintient jusqu'au moment de la naissance. Il résulle de ce qui précède : « 1° Qu'à aucun moment les glandes tubuleuses de l'utérus n'interviennent, de quelque manière que ce soit, dans l'alimentation de l'embryon; 2° Que ni l'épithélium utérin, ni les glandes utérines, ne participent en rien à la genèse du placenta; 3° Que non seulement l'embryon, mais aussi la mère, contribuent à l'éditication des villosités placentaires. La couche proloplasmique nucléée, d'apparence épilhéliale, qui les recouvre extérieurement, est en partie fournie par répiblastc de l'embryon et dérive en partie du derme transformé de la muqueuse; 4° Que non seulement le tissu conjonctif dermalique, mais aussi les parois des vaisseaux, concourent à la forma- tion de la couche nucléée, d'apparence épilhéliale qui recouvre extérieurement les villosités; 5° Que, par suite de la transformation des endolhéliums vasculaires, le sang maternel circule dans des trouées ou lacunes sanguines, ménagées entre les villosités, où elles constituent un réseau serré de canaux anastomosés ; 6" Que rien n'indique que cette couche proloplasmique à noyaux, qui enveloppe les villosités, remplisse une fonc- ( ."^oi ) lion glnn'liihiiic. KHf ii'csl glaruliilaiic ni par son origine ni par sa sli iiclnre. Klle sépare l(! sang nialernel du sang lœlal cl les échanges matériels qui s'accoinplissenl enlre les (len\ liqtiidcs, ù travers celle couche, sonl exchisive- nu'nl d'ordre osniolique. Il ne se forme pas, chez le Murin, de lail utérin, el l'on ne peul admellre au placenta de ce mammifère, comme le veulent plusieurs auteurs récents pour d'autres mammi- fères, une fonction sécrétoire. On objectera peul-êlre à la première de ces conclu- sions que si les glandes utérines n'interviennent en rien dans la genèse du placenta, tout au moins elles débou- chent dans la cavité utérine au pôle inférieur du blasto- cysle. Cette objection perd toute valeur en présence de ce fait que, à aucun moment du déveIo|)pement, le mésoblaste ne s'étend dans celte partie du blastocysle qui répond aux embouchures des glandes. En l'absence de tout vaisseau fœtal dans les limites de cette région, il n'est pas possible d'admettre une absorption par celte partie du blastocysle. En outre les crêtes épiblasli(|ues de l'hémi- sphère papillifère du blastocysle bouchent Us embouchures des glandes, donl la lumière disparaît d'ailleurs et dont l'épilhélium dégénère, dans la plus grande partie de leur longueur; il ne se conserve qu'au voisinage de leurs extré- mités aveugles. Pendanl la gestation, ces culs-de-sac termi- naux se remplissent d'un produit de sécrétion qui s'amasse à leur intérieur et les distend progressivement. Mais ce |)roduit de sécrétion ne s'écoule pas vers l'embryon. Les glandes utérines cessent de fonctionner pendant la gesta- tion chez le Murin. ( 365 ) Découverte de la faune de la base du silurien en Belgique; par C. Malaise, membre de rAcadémie. En 1873, je signalais la présence du Climacograplus scalaris dans les schistes noirs de Slalle-lez-Huy. Depuis lors, j'ai recueilli quelques autres espèces à Slatte, notam- ment Didymograptus Murchisoni, et un cruslacé phyllo- pode Dithyrocaris? J'ai également rencontré dans le même niveau géolo- gique, des espèces analogues aux environs de Naninne. de Sart-Bernard et de Sain(on-lez-Fosses, et dans d'autres schistes noirs de la même hande de Sambrc-et-Meuse ; dont je compte avoir l'honneur d'entretenir prochaine- ment l'Académie. J'ai appelé l'attention de l'Académie, en 1884, sur le grand degré de complication que présentait la hande silurienne de Sambre-et-Meuse. Je considère, actuellement, qu'il y a au moins trois zones de Graptolilhes dans cette hande: un niveau inférieur apparlenanl à la base de la faune seconde, caractérisé par Climacograplus scalaris, Didymograplus Murchisoni et jEglina prisca, Barr, trilohile spéciale à la faune d', dans les nodules de Vosek, et dans les schistes de Sancla Benigna à la base des quartzites D du silurien de Bohème. Cette espèce est très probablement la même que Mglina binodosa, Sait, des schistes de Llandeilo. J'ai en outre trouvé un second niveau à Monograptus priodon et Cardiola interrupta. Et un troisième niveau à Monograptus colonus ou espèce voisine. De grands travaux, nécessités par la chute du tunnel, ( 506 ) ayaiil élé oxéiiilôs dans l:i Irancliét' lieSlalle-Iliiy, piolon- ^alion tk's stliisles noirs de Slalle, MM. Cltiyscnaar el Lecrenier onl réuni plusieurs espèces qui apparlienncnl an proniicr niveau à Climacograplus scalaris et IHdymu- f/raptus Miirchisoni. Ces njessieurs onl donné une liste donl j'attends la justilication. J'ai rencontré dans le même niveau un lUchograptus el (in Didymoyraplux, que je considère comme espèces nou- velles. Dicfiogrnplus, que je nomme D. hexabrachiatiis, dillèrc de D. octobrachialus. Hall, parce qu'il ne présente que six rameaux simples à une seule rangée de cellules qui se continuent jusqu'à la base des rameaux et se réunissent par leur funicule, trois par trois, tandis que dans D. hexabra- chialus les huit bras se réuiiissenl par leur funicule deux par deux. Didyinograptits pseudo-elegans diffère de Uidgmu- graplus {Dicellograptus) elegans Carr., parce que les deux brandies ne se réunissent pas à la base en prenant l'aspect de coupe. Les schistes noirs de Huy et ceux de Naninnc, etc., représentent les schistes inférieurs à Graptolithes d'un des niveaux les plus inférieurs, Arenig et Skiddavv de la Grande- Bretagne, analogues à ceux de Suède. Ils contiennent les mêmes espèces, que je compte décrire prochainement. A la suite de la lecture de ce pli cacheté, M. Malaise entre dans les éclaircissements et considérations suivantes: Il résulte de l'inspection de ce pli que, avant mon voyage scientilique en Angleterre, en août et septembre 1887, j'avais sur les schistes de Huy les mêmes opinions géologiques que celles que j'ai publiées depuis : « Les schistes siluriens de Huy et leur signilicalion géolo- ( 567) §iqiie(l)». J'avais reconnu, dans les espèces caracté- ristiques (Je Huy et de Naninne, le niveau de l'Arenig. Je tiens à constater que j'avais parfaitement apprécié les choses à leur vraie valeur, géologiquement et paléon- (ologiquement parlant, et que j'en ai obtenu la sanction en Angleterre. Par la comparaison avec des échantillons types, j'ai pu m'assurer de l'exactitude de mes prévisions et je les ai vues conflrmées par les savants spécialistes avec lesquels je me suis trouvé en relation. Dichograplus hexabrachialus, Malaise, a été admis comme bonne espèce, nouvelle pour la science, par le savant professeur de minéralogie et de géologie de Mason Science Collège, à Birmingham, M. Charles Lapworth, dont la compétence en fait de graptolithes est générale- ment admise. De meilleurs échantillons ont permis de m'assurer : 1° que le grnptolithe rapporté par moi, en 1875, au Climacograplus scalaris, est le Diplograptus pristini- formis, Hall, et que, 2* le phyllopode rapporté dubitative- ment au genre /)î7A?/rocarj5. ' est le Caryocaris W'hriglii, Sait. Quant au trilobile JEglina, je le rapporte à jEglina binodosa. Sait. Il résulte donc bien de mes observations que : Les schistes noirs de Huy, de Naninne, de Sart-Bernard €l de Saiîiton, représentent le niveau à graptolithes le plus inférieur rencontré jusqu'à présent en Belgique, lequel est l'équivalent des schisles )wirs d'Arenig, d'Angleterre et de Scandinavie, et de ceux de la Pointe Lévis, au Canada. (4) .Jnnafcs de la Soc. géologique de Belgique, t. XV'. Billeti>, p. xxxix, Liège, 1887. ( 508 ) Note sur (les bancs de calcaire carbonifère renfermant des foraniinifères et des crislaux de (quartz; par C. de la Vallée Poussin, associé de rAcadéraie. Une roule en conslrnction, conduisant des fonds de Leffe près Dinanl au village de Tliynes, a eniamé récemmenl le calcaire carhonifère à partir d'un pont situé à i 100 mètres au S.-S.-O. du clocher de Lisogne. Cette route est en tran- chée sur une distance notahle, et y met au jour une série de couches calcnires et dolomitiques qui me paraissent appartenir à la subdivision que M. Dupont a désignée par le symbole V'^ sur sa Carte géologique des. environs de Dinant, au vingt millième. Parmi les blocaux amoncelés en las sur les côtés de la nouvelle roule, je remarquai quelques fragments qui pré- sentaient sur un fond gris pâle des cristaux noirs, allongés, ayant plusieurs centimètres de longueur. Au premier abord, c'était l'aspect de certains porphyres. La masse fondamen- tale pouvait être prise pour une felsite grise, les crislaux foncés et prismatiques pour des cristaux de hornblende, ou de tourmaline. Mais un examen plus attentif m'apprit que la masse était composée de calcaire et que les ségré- gations étaient de quartz noir. Après une courte recherche, je découvris l'emplacement de ces fragments de calcaire quartzeux. Ils provenaient d'un banc intercalé au milieu de la série calcaréo-dolomi- lique, et inséré à 2o mètres environ au N. d'un aflleure- ment de calcaire gris bleuâtre, encombré de Productns ( 369 ) Coroy sur plusieurs mètres d'épaisseur, et qu'il faut ranger sans (ioule dans la subdivision notée V% par M. Dupont. Les lits où j'ai renseigné des cristaux de quartz noir possèdent dans leur ensemble 0,60 à 0,70 d'épaisseur. Ils reposent sur des calcaires magnésiens en partie terreux, de couleur foncée, qui renferment d'assez nombreuses ron* délies de crinoïdes à l'état spathique. A leur tour ils sup- portent d'autres lits plus ou moins magnésiens et crinoïdi- ques, et qui sont interrompus quelquefois par de la dolo- mie terreuse. Quant aux bancs à cristaux, ils sont com- posés surtout de calcaire dans la portion où ils enveloppent le plus grand nombre de prismes de quartz, mais ils passent également au calcaire dolomitiquc sur leur prolongement. La présence de cristaux de quartz à contours prisma- tiques très nets ayant jusqu'à 3 ou 4 centimètres de lon- gueur, parfois 10 millimètres et plus d'épaisseur, et formés non en géodes, mais au plein d'un calcaire compact d'ori- gine incontestablement sédiinenlaire, m'a paru valoir la peine d'une description plus précise, laquelle fait l'objet de cette note (i). La présence de cristaux de quartz est un fait fréquent dans les calcaires carbonifères de l'O. de l'Europe. MM. E. Wardie, Woodcroft, J. Sollas notam- ment, l'ont fait voir pour les calcaires carbonifères des îles Britanniques : MM. A. de Maestre et Cb. Barrois pour les calcaires de même âge du Nord de l'Espagne (2). En Bel- (i) Un conservateur du M usée royal d'histoire naturelle m'a appris qu'à l'époque où l'on faisait le levé du calcaire carbonifère, un employé de l'ancien service géologique avait recueilli des fragments semblables aux miens. (2) Conf. Barrofs. Recherches sur les terrains anciens des Asturies et de la Galice, pp. 40-4 i, où les sources sont indiquées. (370) gique, I.c Hardy île Beaiilifii, il y a longltîm|)s déjà, a attiré l'atlcMilion sur k'S admir.iblcs petits cristaux do quartz transparents, appelés diamants par les ouvriers carriers du Hainaul et qu'on trouve fréquemment en com- pagnie des cristaux de calcite dans les géodes de certains bancs crinoïdiques, à Mailles, à Ath, et autres localités du même pays(l). Mais ces cristaux sont comnjunément dans des fentes ou des géodes. M. l'ahbé Renard est le premier, à ma connaissance, qui ait renseigné sur de petits cristaux définis de quartz développés en pleine masse calcaire (2); mais ces cristaux qui pénètrent à l'intérieur de quel(|ue lesl de foraminilère sont de dimensions microscopiques. Ce n'est pas le cas de la plupart de ceux dont il est ques- tion ici. J'ai donc exploré le calcaire à quartz de la route de Thynes dans des plaques minces el au microscope. La ma.-se compacte perd alors son aspect homogène, et on y saisit immédiatement deux éléments très distincts: d'abord, un grand nombre de petits corps à bords arrondis, d'un gris très foncé, se laissant très peu traverser par la lumière transmise; et en second lieu, des plages de calcite cristal- line relativement transparentes, parfois tout à fait hya- lines, et qui remplissent l'espace interposé entre les cor- puscules. Ct'scorpuscules, qui entrent pour une part prépondérante dans la masse calcaire, sont pour la plupart des foramini- ( i ) Guide minéralogique et paléontologique dans le llainaut et l'Entre-Sambre-et- Meuse, p. 8. (•2) Recherches lithologiques sur les calcaires carbonifères renfermant des phtanites, Blll. Acad. rov. de Belgique, 2' sér., t. XLVI, 483. (371 } fères. Le fait ressort de leur lorrae dont quelques-unes se reproduisent fréquemment; du tissu serré de leurs parti- cules calcaires, constituées par un enchevêtrement de gra- nules raicrocrislallins mélangés à un restant de substance organique; et surtout des loges intérieures, dont on saisit l'arrangement dune manière suffisamment distincte dans les exemplaires où le plan de la section s'y prête, et qui ne sont pas trop assombris par la matière charbon neu^^e qui ne manque pas dd sa trouver. Les foraminifères, dont le cachet zoologique peut être aperçu malgré l'altération avec certitude, sont généralement de taille sujiérieure à ceux, par exemple, qu'on découvre habituellement dans ï'Ooze. J'en ai vu qui atteignaient à peu près 2 millimètres. Il «n est d'ailleurs de beaucoup plus petits sur l'apparte- nance desquels il n'y a guère lieu d'hésiter. Quelques cor- puscules descendent à */i5> s V20 ^^ millimètre. Je ne saurais rien dire de leur origine. Parmi les formes rhizo- podiques plus ou moins saisissahlcs, il en est qui se rap- prochent des ûentalina, ou des yodosinella, ou des Sac- camina, ou des Endollnjra. Les plus grandes, à eu juger par les aliernances des loges, sont construites conformé- ment à la famille des Textularidés, Schuitz., et ne parais- sent pas s'écarter beaucoup du genre Crebroslomum de von Moller (1). iMais le tissu des squelettes de tous ces petits êtres est toujours modifié et en partie effacé. Les bords sont plus ou moins corrodés, et il est très diflicile de retrouver des traces des pores et canaux qui ont dû . (1) Conf. Taf. III, IV, VI du Mémoire intitulé : Die Foraminiferen des Russischen kohienkalks, Mém. de l'Acad. inip. de S'-Pétersbourg, 7«'sér., t. XXVII. ( 37-2 ) traverser le tesl de (juelqu«'s-uns d'entre eux : ce qui a fait (»lacer ceux-là dans le groupe des Verforata. Quant aux autres corpuscules du calcaire de Lisogne, ils comprennent un fort petit nombre de Cragmonts d'an- neaux crinoïdiques, aisés à reconnaître à un restant de pourtour circulaire, et à l'unité cristalline de leur calcite, qui ne permet de les confondre, a dit M. C. vSorby, avec aucune autre sorte organique (l).Je citerai aussi des corps organiques qui me sont absolument inconnus, où l'on dis- lingue de très petites cellules à calcite fibro-rayonnante rappelant un peu la transformation (ibro-calcaire de cer- tains calci-spongiaires: Pharelrones? (2). Signalons encore des formes minuscules, ovoïdes : ostracodes? Comme aussi des disques microscopiques à rattacher peut-être à des algues unicellulaires; quelques fragments de brachio- podes; enfin un nombre très borné, dans le eas présent, d'oolites miliaires, chez qui le microscope décèle un noyau central entouré d'une ou de deux pellicules concentriques produites par une précipitation de calcite. J'en conclus que, d'après mes préparations, les concrétions oolitiques n'ont joué ici qu'un rôle subordonné. Mais c'est bien souvent le contraire. Je liens que le pro- cessus oolitique a été un facteur très important dans la construction de nos calcaires carbonifères. Le microscope accuse son existence dans des bancs où l'on ne le soupçon- (t) Annivcrsarij Adress of the Président, Quart, jouni. of geol. Soc. of London, n» 158, p. 65. (2) Voyez K. Zittel, Traité de paléontologie, trad. Barrois, t. !, p. f 95, fig 109, qui représente la modincation par cristallisation des fibres d'un caici- spongiairc jurassique. ( 373 ) çonnerail pas à l'œil nu. Autrefois, M. de Verneuil avait remarqué qu'on trouvait dans le calcaire carbonifère du pays d'Avesnes des lits oolitiques rappelant tout à fait le calcaire jurassique. Dans la suite M. Gosselet retrouva le même type de texture à Landlies et à Flémalle (1). Mais plus tard, M. Dupont insista sur la diffusion de ce mode de texture dans les couches carbonifères, et en signalant ses rapports avec les constructions de polypiers, il éclaircit grandement le mode de formation de ces couches marines (2). C'est particulièrement au voisinage des lits de Lrèche à grandes parties, fréquents dans les subdivisions \^a et V^ô de M. Dupont, que j'ai choisi des échantillons pour plaques minces. Mes préparations de ces roches offrent beaucoup de ressemblance avec celles de la roche de Lisogne. Ce sont encore des corpuscules foncés cimentés dans une cal- cite cristalline remarquablement transparente. Entre une foule de débris arrondis, allongés ou anguleux, qui ont servi de centres aux précipitations de carbonate calcique, on reconnaît beaucoup de formes de foraminifères parmi lesquelles il en est de brisées, ayant joué un rôle semblable. La majorité de ces grains oolitiques sont très petits, Vio à '/s de millimètre. Ils appartiennent bien à ces oolites d'origine sableuse que M. J. Dana a vus se produire dans l'océan Pacifique (5). Mais ils sont entremêlés à d'an- tres beaucoup plus volumineux et parfois à des fragments (d) GossKLET. Mémoire sur les terrains primaires de la Belgique des etivirons d'Avesnes et du Boulonnais, p. 103. (2) Conf. Notice sur les origines du calcaire carbonifère de Belgique. (Bull. Acad. boy. de Belgique, 3« sér., t. V, n» 2.) (3) J. Dana. Coral Islands, pp. 152-155. ( 374 ) qui (li^passonl 1 cenlimèlro. \.o cachel oolitiquc s'accuse avec la plus ^rando neltclt'î par ces enveloppes concenlri- ques allernativemeiit macro cl microcrislalliues souvent (ibro-radiécs, ohjel d'une élude si approfondie de la part de M. II. Lorclz. Tout ce que inenlionne ce savant quant aux oolitesà une ou à plusieurs zones, aux positions réci- proques des parties claires et des parties obscures, ù la déforn)ation el à l'adaptatio!) hitérale des ooliles, enfin quant aux oolites emboîtées, se répèle dans les calcaires viséens (2). Le deuxième élément essentiel de la roche de Lisogne, qu'on peut nommer calcaire de remplissage, est formé de calcite spatbi(]ue beaucoup plus transparente que les restes organiques (|u'elle a cimentés, et présentant une texture macrocrislalline, c'est-à-dire à beaucoup plus grandes par- (1) H. LonETZ, Untermchungen iiher Kulk und Dolomit. I Sud Tirolcr fJolomit. {Zeil. d. D. geo. GesclL, t. 30, 187S, pp. 388, 390, 396, 408 et pass. et II. Einige Kalkslein und Dolomit der Zcchslein Formation, id. t. 51, 1879, pp. 707-768). Conf. W. Sollas, On thc Silurian District of Rhamncg and Pcn-y-lon, Cardijf, pp. i7î) el seq, et pi. XXIV, fig. 07-68 (Quart, journ. of tlic geo. Soc. of London, n» 159). M. Sorby {loc. cil. pp. 86-90) relève le fait du brisement fréquent des oolites dans des calcaires paléozoïques. Je ne l'ai pas observe dans mes préparations des couches carbonifères, notamment de celles qui avoisinent les brèches à grandes parties ; ce fait, et la présence de fragments anguleux enveloppés de pellicules oolitiques, me semblent établir que les fragments anguleux, empâtés dans ces préparations, comme aussi les grands fragments des brèches voisines, sont bien de date carbonifère en général, et ne se rattachent pas à des brisements postérieurs des couches, comme l'ont pensé plusieurs géologues. ( 578 ) lies. On y retrouve les lignes croisées du carbonate de calcium rhomboédrique fréquemment accompagnées des stries liémitropes suivant la face b' . Certaines porlions de ces plages se résolvent en grains cristallins diversement orientés; mais le plus souvent les mêmes alignements de clivage régnent sur toute la plage; ils peuvent embrasser l'intervalle de plusieurs foraminifères, et l'orientation optique dans la lumière polarisée confirme l'unité de l'agrégation cristalline. Ordinairement celte unité se limite au bord externe des foraminifères; quelquefois cependant la communauté de l'éclairemenl et des traces de stries démontrent qu'elle pénètre à l'intérieur des cel* Iules de ces petits êtres. Ajoutons que la limpidité des plages macrocrislallines du calcaire de remplissage est rarement complète et qu'elle est très inégale. On y voit fréquemment des taches nua- geuses plus ou moins foncées et qui rappellent par l'opa- cité et un peu par la texture les particules organiques ci-dessus décrites. Elles semblent se fondre en quelque sorte dans les plages largement cristallines qui les enve- loppenl, et dont les stries de clivage se superposent par- fois à ces taches nuageuses. Il suit de là que le calcaire spa- ihique s'est formé, du moins en partie, aux dépens de particules de carbonate de calcium plus ou mois charbon- neux, et qui occupaient l'espace entre les rhizopodes et autres corpuscules. Le rapport des espaces occupés par les noyaux foncées d'une part, et par le calcaire spalbique de l'autre, dans la pierre de Lisogne, varie dans nos diverses prépara- tions. On est frappé de voir la proportion considérable de calcite spathique de remplissage dans certaines plages: elle s'élève à la moitié environ de la surface totale. J'ai ( 376 ) con'ilalé lo mi^mo fait dans des couches ooliliqucs des divi- sions \'^a el Wj. Les organismes et les noyaux sonl parfois isolés el comme suspendus dans la masse vilreuse. Celle proporlion de la matière formanl cimenl, dépasse celle que Sorby allrihiie comme maximum du vide possible cnlre particules splié:iques el (pii, pour ce lilhologisle, est '/s environ. Ce fait, corroboré par celui qui précède, conduit donc également 5 admettre qu'une partie des éléments calcaires d'origine organique qui devaient constituer la roche de iJsogne à l'origine, a disparu sous forme de calcaire spathique. En résumé, il suit de ces observations que l'histoire des calcaires renfermant des cristaux de (juariz com[)orle au moins deux phases successives. En [)remier lieu, existence d'un dépôt marin constitué surtout de coquilles de forami- nifères et d'autres petits débris d'origine organique. En second lieu, formation d'un calcaire spathique de remplis- sage, qui se substitue, partiellement au moins, à des débris de texture diflérente, et en même temps, transformation cristalline, mais dans une mesure plus restreinte, du squelette des animalcules restés recounaissables el qui se dessine dans la masse spathique (1). On peut se poser cette question : quel fut l'état probable de l'agrégation avant la production de la calcile de rem- plissage? Les foraminifères el autres corpuscules orga- niques ou ooliles, étaient-ils séparés par des espaces plus ou moins libres, comblés plus lard par des infiltrations de (l) La struclurc de certaines roches ooliliques du muschclkalk tyrolien se rapproche beaucoup de celle qu'on vient de décrire. H. Loretz, Op. cil., 1878, pp. 388-395. (377 ) calcile : ou bien ces espaces élaient-ils tolalemenl remplis par (lu sable fin ou du iimoj calcaire, que le processus cristallin de date postérieure a fait disparaître et auquel il a substitué les plages de calcitc spathiques ? Je tiens que la première hypothèse est la vraie. Car on ne conçoit pas facilement qu'un remaniement cristallin capable de faire disparaître sur des plages éten- dues toute trace des parcelles primitives qui cristallisaient le ciment, n'ait pas oblitéré davantage la forme et la struc- ture de la plupart des coquilles délicates des foraminifères et d'autres petits cor|)s qui n'atteignent que '/4 ^ Vs ^^ millimètre. J'ai montré plus haut, il est vrai, des faits qui établissent la substitution de la calcite rhomboïdrique à ses éléments primordiaux de très petite dimension. Mais ce mode de substitution ne peut s'être produit dans tout l'espace actuellement occupé par les plages intermédiaires, parce qu'il n'expliquerait pas leur limpidité. II ne faut pas perdre de vue que les débris qui auraient pu combler les vides de la roche granulaire provenaient aussi d'êtres orga- nisés, et par conséquent devaient être, comme les rhizo- podes, imprégnés plus ou moins de substance charbonneuse. Mais dans toutes ces préparations, nous rencontrons des endroits où la calcite est incolore et hyaline sur une sur- face assez notable, et où l'on voit très peu de ces molécules charbonneuses opaques où se concentre ordinairement la matière organique des calcaires résorbés; c'est pourquoi, alors même que le carbonate de calcium primitif se fut trouvé à l'état d'aragonite, comme c'est le cas pour les polypes (1), et par conséquent se lut offert sous la forme (1) H. Clifton Sorby. D'après ce micrograplie, la presque totalité du squelette des coralliaires est originairement en aragonite. Il en serait de même de celui des Hydraires, Op. cit., p. 60. 5""* SÉRIE, TOME XV. 25 ( "''8 ; la plus iiKslablc, c»' (lui cxpliquerail jusqu'à un cerlaiii point la consciNalion du lesl des rliizopodos, k'(|U(jl est en calrilc, on ne rendrait pas une raison suflisanle de la limpidité propre au cinicnl. Dans l'oceurcnce, il me paraît probable qti'il reMi|)lace un tissu primitif assez làclic, des |)articules mobiles et comportant de jietits \ides. Mais en ca ressetnltlance avec la roche que j'étudie est particulière- ment frn|ipante dans des plaques minces extraites de s\)éc'\men» d'Acervularia provenant des marbres de l'étage de Frasnes. Ils ont été transformés en marbre blanc à texture massive. Les espaces inlra-cellulaires en sont com- blés, non point par des cristaux fibreux, implantés norma- lement aux parois, mais par de la calcite, tantôt granuli- ti(jue, tantôt à larges clivages où à stries d'hémilropie, dont la netteté et la transparence ne dépassent pas celles de beaucoup de plages appartenant au ciment de nos couchfs à rhizopodes. Seulement, dans ces dernières, la prolongation des mêmes alignements de clivage a plus d'ampleur qu'à l'intérieur du polypier dévonien. Je crois pouvoir conclure que la roche globulaire de Lisogne offrait d'abord un sédiment hétérogène, en partie poreux et, en tous cas, lâchement cohérent [loosely cohé- rent), selon l'expression de iVL J. Dana à propos de quelques roches oolitiques (1). Quand survinrent les phénomènes (I) Op. cit., p. IM. ( 380 ) pliysico-chimiqnesqui lui conlérèrent plus lard la slriictuic et la cohésion qu'elle possèd»^ acluellcmenl, les actions cliiiiiiqucs rcnconlrèrcnl dans le squelette des êtres orga- nisés une résistance que n'offraient pas les espaces inter- médiaires, non seulement beaucoup plus meubles et plus maniables, mais évidés en partie. Ceux-ci favorisèrent les iransforujations et surtout rorientalion moléculaire du |)roduit définitif. C'est à la faveur des mêmes circonstances qu'on peut, semble-t-il, attribuer la construction des cris- taux de quartz qu'il me reste à décrire. Ces cristaux sont disséminés sans ordre apparent au sein de la roche renfermant le test de foraminifères. En certaines places du banc ils sont nombreux et à proximité les uns des autres; ils sont rares ou absents ailleurs. Leurs dimensions sont très inégales. Les plus grand.s, à ma connaissance, dé()assaient 4 centimètres de longueur, el j'en ai vu dont le prisme avait 12 millimètres d'épais- seur. Il en est de toutes les dimensions au-dessous de ces limites : les plus petits que j'ai rencontrés n'avaient pas ijA de millimètre, il est telle place dans le banc calcaire où les petits cristaux sont serrés : on peut en découvrir une dizaine dans un centimètre cube. iNaturellemenl les grands sont plus ou moins isolés. Ils ont la forme de |»rismes hexagonaux simples ou groupés parallèlement en faisceaux droits, quelquefois légèrement courbes. 11 arrive que des prismes, dont l'axe principal est oblique relativement à la direction commune des autres, sont impliqués dans l'assemblage. Ils sont, au prcmierabord, toujours terminés d'une manière in égulière, et l'on dirait que dans ce milieu la forme de la pyramide a été aussi malaisée à réaliser pour la silice que celle du prisme hexagonal était fjciie à obtenir. Cependant les ( 381 ) faces de la pyramide s'y renconlrenl assez souvent, mais on ne les aperçoit pas commodément parce qu'elles sont très peu développées, et qu'elles forment souvent la termi- naison de fibres élémentaires dont la juxtaposition consti- tue le prisme visible. Or, les dites fibres se prolongent plus ou moins inégalement dans la masse fondamentale calcaire, et il en résulte que les extrémités terminales des prismes quarizeux ont l'aspect très inachevé. Dans les plaques minces, on peut voir quelquefois des commence- ments- de la pyramide, à la condition que le polissage ait été opéré dans un sens favorable, ce qui n'est pas commun. Mais en isolant à l'aide d'un acide les cristaux de quartz par l'attaque de la matière calcaire, on reconnaît mieux leur disposition. En examinant, au grossissement de 50 fois, de petits cristaux prismatiques ainsi isolés, j'ai vu qu'une des extrémités du prisme est fréquemment terminée par plusieurs pyramides minuscules semblables à des clo- chetons. On sait que cette disposition est reproduite à chaque instant et en grand dans le quartz des filons. J'ajoute que tous ces quartz parsemés dans un banc de calcaire organique sont d'un gris noirâtre ou brunâtre très foncé. Dans les plaques minces, les cristaux de quartz se mon- trent avec les caractères micrographiques bien connus de l'espèce, et, ccntrairenient à mon attente, j'y ai observé des inclusions avec libelles très mobiles. Ce qui attire immédiatement l'attention, c'est que chacun des prismes quartzeux sectionné dans les préparations se décompose en une série de prismes hexagonaux plus ou moins com- plets ou réguliers, emboîtés l'un dans l'autre. La plus grande partie des plages quartzeuses est incolore et de la transparence du cristal de roche. Mais les limites sépara- ( 382 ) Iriccs des prismes emboîtés sont indiquées pardes trainées linéaires, noires on grises, 0|)a(]ues on faiblement translu- cides, constituées par deux substances minérales, tantôt associées dans le quartz et tantôt séparées, à savoir le charbon el la calcite. Dans b's plaques minces, ce mode de structure des quartz de Lisogne rappelle les quartz enca- puchonnés construits par couches d'accroissement de colo- ration (liiïérente, comme cela se rencontre dans les améthystes et aussi chez beaucoup ô'/u/acinthes de Compo- lelte développées, comme on sait, au milieu des g\pses marneux, et où la matière colorante rouge apparaît dans les sections perpendiculaires à raxe,en hexagones concen- triques av.sociés à des larncs incolores (1). Les traînées noires de nos quariz sont dues probable- ment à l'anthracite (car je n'ai pas constaté d'odeur empy- reumalique par réchauffement au malras).' Ce sont des grains anguleux, irréguliers, opaques, tombant à '/loo ^*^ millimètre el au-dessous. Chacun d'entre eux est noyé séparément dans le quartz : ce qui se vérifie aisément à la lumière polarisée; mais ils sont généralement à très petite distance l'un de l'autre. C'est à ces sortes d'étuis de quariz chargé de particules anlhraciteuses, insérés entre d'autres (I) Des Cloizkalx Mémoire sur la cristallisât ion et la structure intérieure du Quartz, p. 150, pi. IV, fig. 5 et 7. Chez ces hyacinthes comme chez beaucoup d'amcthysles, Pcxamen par la lumière polarisée fait reconnaître des associations de lames ou de secteurs quarlzeux de rotation contraire. J'ai essayé par l'emploi de la lumière convergente de déterminer le sens rotatoire de mes plages cristallines de Lisogne ; il ne m'a point paru qu'elles offrissent de diversité, mais la minceur des lames el l'imperfection de mon appareil, ne m'autorisent pas à l'affirmer. j ( 385 ) étuis de quartz hyalin qu'est due la teinte noire des cris- taux, ou leur nuance d'un brun enfumé quand ils sont en éclats très minces. Ces zones à charbon existent, à l)ien peu d'exceptions près, chez tons nos cristaux de quailz de dimensions notables J'en ai com|)lé vingt-quatre dans l'épaisseur d'un prisme de 5 millimètres : ce qui suppo- serait l'emboilcment d'une douzaine d'étuis. Mais ces étuis ne sont pas complets, car le charbon n'est pas toujours uniformément réparti dans toute l'étendue des zones. Les traînées s'arrêtent, et alors les étuis se confondent. La calcile est la deuxième substance minérale qui fait aussi traînée à l'intérieur des quartz. Klle y occupe des zones planes, lanlôl très ténues, tantôt assez larges. Dans ces dernières, elle est constituée par un tissu de paillettes cristallines, où les linéaments du rhoniboïde s'aperçoivent à chaque instant. Elles sont très peu transparentes, sou- vent picotées de points noirs et accomj)agnées de la teinte gris de fumée propre aux sections minces des calcaires dérivant des organismes. La comparaison des plages de celle calcile enchâssée dans le quartz avec la calcile du reste de la roche y fait reconnaître quelquefois, pour la nuance et la translucidilé, comme aussi pour la structure, l'analogie des corps globuleux d'origine organique décrits plus haut. Mais ordinairement la texture du calcaire pri- mitif est très modifiée. Il est plus macrocristallin. Il sVsl produit là un remaniement moléculaire de la calcile con- temporaine de la formation des quartz. Dans aucune de mes préparations, je n'ai pu découvrir avec certitude dans ces résidus calcaires les linéaments d'un rhizopode. Au surplus, je n'ai jamais trouvé la moindre trace d'une pseudomorphose de ces petits êtres par la silice, ainsi que ( -Si ) raltlu'" H(Miar(J .1 l'ii souvciii l'occusion de l'observer clans les |ililaniles de la iiuîine formation, on Belgique, cl iMiM. Ildll el llardmann, en Irlande (1). Les agrégations (le calcile apparaissent à l'intérieur de nos (juari/ sous des l'ormos très variées. Souvent, c'est en zones rectilignes, alignées comme le sont les poussières de cliarhon, parallèlement aux laces du prisme. Ces zones forment ainsi étui à l'intérieur du cristal. Il est telle de c«s zones qui occupe à peine '/20 '''- niillimèlre d'épaisseur, 1 1 qui se résoud, an grossissement de 000 fois, en |)ai!letles cristallines plus ou moins rhoujboédriques, plus ou moins étroitement serrées, ra|)pelanl parfois des paillettes de mica, et enveloppées du (piarlz qui s'insinue dans leurs intervalles. D'autres lois, les plages de calcile intra- quartzeuse sont beaucoup plus étendues. Klles peuvent être polygonales, ayant été emprisonnées entre des couches siliceuses dont l'accroissement progressait d'une manière inégale. D'autres fois, elles sont comme déchique- tées par l'interposition de lames de quartz fidèles à une orientation commune, ainsi ijuc dans la structure pegma- loide. D'autres fois, enlin, il arrive que les prismes sont échancrés latéralement, et par ces échancrures, aux con- tours les plus capricieux, le «Kigma calcaire extérieur s'avance jusque dans les régions profondes du cristal de quartz. Il est clair que ces échancrures ou golfes n'ont rien de commun avec les accidents d'apparence semblable (i) Coiif. le beau travail déjà eilé et intitulé: Recherches litholo- gique sur les phtanilcs du calcaire carbonifère de Belgique. Conf. Gcikic Tcxt-Book of Gcoiogy, 18S2. p. 1^T^. ( 385 ) hahiliirls an qiiarlz des porphyres, el qui leur l'uni attri- buer jiislemenl raiilériorilé par rapport à la niasse fonda- mentale. Toutes les circonstances précédentes parlent en faveur de l'arrivée postérieure de la silice et de la formation tar- dive du quartz. Ces alignements charbonneux, reste de la matière organique disséminée auparavant dans le même espace; cet emprisonnement au sein de la silice et ces transformations à divers degrés d'un calcaire, que ses caractères physiques rapprochent encore dans beaucoup de cas de celui des organismes voisins dans la roche, font admettre nécessairement la substitution progressive de la silice à la roche zoogène préexistante. La rigueur de cette conclusion achève de s'imposer quand on voit, comme c'est le cas très fréquent dans nos cristaux, le bord des faces des prismes couper nettement des coquilles de foraminifères grou|)ées à l'entour. On arrive donc pour ces quartz à la même conclusion à laquelle fut conduit M. Renard pour les phtanites. Mais il subsiste une différence fondamentale avec le processus qui a donné lieu aux concrétions phlaniteuses: c'est la conformité de l'orientation des molécules siliceuses suivant les mêmes systèmes d'axes dans les quartz de Lisogne, opposée à la texture éminemment granulitique ou fibro-radiée relevée par M. Renard chez tous les phta- nites. Une suite nécessaire de ces modes opposés, est la possibilité des transformations métasomatiques des orga- nismes réalisée à chaque instant, d'après ce savant, chez les j)hlanites, tandis qu'on constate l'absence de toute épigénie de ce genre dans nos cristaux de quartz. Je ne prétends pas pénétrer à fond les causes qui ont ( r)8(; ) amené cet élat de choses. Les questions les plus diflicilcs, les [)lus obscures de la chimie et de la physique molécu- laire y sont engagées. Je me permets loulelois les considé- rations suivantes, qui me semblent de nature à ériaircir le problème. Nos cristaux de quartz sont souvent d'une grande pureté dans leur portion la plus centrale qui doit répondre ù de petits centres de cristallisation, à de petits cristaux inco- lores d'une transparence achevée. Les préparations nous apprennent que les quartz plus volumineux résultent Cré- quemnienl de quelques-uns de ces cristaux originaires accolés et revêtus plus tard, de couches enveloppantes communes. D'un autre côté, on a vu que l'abbé Renard avait signalé l'existence de très petits cristaux de quartz au dedans du lest de quelques foraminifères (1). Nous en avons observé de semblables dans notre calcaire de Kisogne et les gros cristaux visiblement ne soni que l'extension de noyaux du même type. Or, le trait le plus caractéristique de cette roche cal- caire, c'est le contraste (|ui éclate au point de vue de l'ampleur et de l'orientation des éléments cristallins, entre les particules globulaires ou ooliliques de la roche et le ciment qui les unit, et qui figure dans la plupart de nos sections, pour une fraction très importante de l'ensemble. Mais les sections extraites de lits calcareux englobant des phlanites et que j'ai eu l'occasion d'observer au micros- cope, m'ont offert une texture beaucoup plus homogène et uniforme. Elles peuvent être entièrement grano- [\) Bull, de l'A Cad. roy. de Belgique, 2« sér., t. XL VI, p 483. ( 387 ) cristallines cl 1res netlemenl saccharoïdes : c'est le cas nolammeiU de beaticoiip d'échanlillons dolomiliques. Mais je n'y ai pas vn riiélérogcnéité, le contraste intime ûi texture, ce réseau alternativement macro et micro- cristallin, que j'ai indiqué dans nos bancs quartzeux, que M. Loretz avait déjà décrit avant moi dans les dolomies du Tyrol (I), et que l'abbé Renard ne parait pas avoir rencontré dans les bancs pbtaniteux, ni dans les dolomies qu'il a si savamment étudiées. Selon moi, les espaces intermédiaires de la roche de Lisogne qui favorisaient, comme on l'a vu, la commune oricîitalion de grandes plages de calcile par suite du tissu lâche et de la mobilité relative des éléments primitifs, favorisèrent également la constitution de la silice en édi- lices définis. Il n'est peut-être pas une matière minérale qui, à la condition d'une certaine liberté d'espace, impose autant que le fait le quartz aux molécules de récente for- mation, l'unité d'orientation par rapport aux anciennes et l'achèvement de l'édifice cristallin. Là où le carbonate de calcium a su s'édifier en plages laminaires, les solutions siliceuses ont construit des cristaux avec faces ter- minales (2). Ces solutions dont la silice, comme chez la plupart des calcaires de sédiment, est certainement d'origine orga- nique, bien qu'il me soit impossible d'en préciser le point (1) H. Loretz. Op. ci/., 1878, p. 588 et passim. (2) t)n sait avec quelle facilite les infillrations siliceuses produisent le quartz à l'intérieur des grés, arkoscs et autres roches finement grenues, le quartz nouveau s'oricntant conformément au quartz antérieur de ces roches. ( 588 ) do (lépnrt dans le cas préscnl, so sonl concentrées en cris- taux délinis diiraril la même période (|ui donnait naissance à la recristallisatioii générale de la roclie, et en particulier aux plages cristallines de remplissage. (,e (piarlz n'a pu se constituer plus tard : parce que l'apport a détermination de la formule cbimique des corps dissous; 2° La détermination, pour chaque solution, de ses coefficients de coagulabililé relatifs à difl'érenls acides et sels métalliques; 5" L'élude de l'influence qu'exercent sur la coagulation certains facteurs tels que le degré de concentration, le temps, la température, la pression, le mouvement, etc. 4° L'étude de quelques phénomènes thermiques qui accompagnent celui de la coagulation. PREMIER GROUPE. Sulfures solnides iiprès précipitation. Stilfure de mercure. — On précipite une solution étendue d'un sel mercnrique par l'hydrogène sulfuré et on lave le précipité à l'eau pure, par décantation. Après lavage complet, le précipité est remis en sus})cn- sion dans de l'eau où l'on fait passer de l'hydrogène sulfuré. Le précipité ne larde pas à se dissoudre à l'étal colloïdal, en donnant un liquide noir. Vu sons une faible épaisseur, ou étendu d'eau, ce dernier est brun cl transparent, par ( 395 ) transmission; par réflexion, il paraît opaque et d'un brun plus verdâtre. La solution, fraîchement préparée et suffisamment étendue fl'eau, peut, sans s'altérer, être maintenue à l'ébul- lition jusqu'à départ complet de l'odeur d'hydrogène sulfuré, puis être filtrée sur du papier. Des solutions d'une teinte encore très foncée ont pu se conserver pendant plus d'un mois. Sulfure de zinc. — Le sulfure de zinc colloïdal a été déjà obtenu par I\L Spring, au moyen du sulfure précipité; je n'ai donc fait que répéter une de ces expériences en le préparant à mon tour par cette méthode. Mais je l'ai obtenu aussi par le 5' procédé, en faisant passer un courant d'hydrogène sulfuré dans de l'eau tenant en suspension de l'hydrate de zinc pur, lequel avait été précipité par l'ammoniaque et lavé à froid, par décantation. Les deux procédés conduisent au même résultat. On obtient une liqueur très légèrement opalescente, pour ainsi dire limpide, immédiatement coagulable par un sel ou un acide. Si. après avoir précipité le sulfure par un acide, on continue l'addition de ce dernier jusqu'à ce que le coagu- lum soit redissous, la liqueur présente le même degré d'opalescence qu'avant la coagulation, ce qui semble indi- quer que l'opalescence primitive n'était due qu'à une trace de soufre en suspension. On peut, sans l'altérer, faire bouillir la solution colloï- dale pendant quelques instants, pour chasser l'excès d'hydrogène sulfuré; mais si l'on prolonge l'ébuUition, il y a précipitation complète du corps dissous. Lorsque, après refroidissement, on fait de nouveau ( 396 ) barholpr de rhydrogùne sulfuré, de façon à reniellre le préeipilé en suspension, celui-ci se redissout comme la pre- mière fois. La conlraclion provoquée par I ebullilion n'élail donc pas délinilivc. Min de reconnaître si le corps dissous esl un sulfure ou un sullli}drale (1), on a l'ail les expériences suivantes : i" 50 c. c. de la solution colloïdale ont été portés à réhullilion pour en expulser l'excès d'hydrogène sulfuré, sans provoquer de précipitation. On a dosé le zinc et le soulïe (2); le rapport atomique était : Z/j. . . . 1 S . . . . 1,15 (1) [.'existence d'un sulfhydrale de zinc soliible a élc considérée, liar M. Bertlielol, coninio assez bien établie par des considérations thermiques. (y4n7j de chim cl de phys [5] IV, ïJOI.) D'autre part, M. J. Tlionisen, suppose avoir obtenu un sulThydratc de zincsoluble en traitant une solution étendue de sulfate de zinc, par deux équiva- lents de sulfiij drate de sodium ; mais la description qu'en donne l'auteur me parait indiquer plutôt qu'il a eu affaire à un sulfure double de zinc et de sodium, {lier, der dculch. chem. Gcscll., 1878, p. i014.) (2j Dans un dosage de rcspècr, il importe de pouvoir effectuer ioxj dation sans perdre la moindre trace de soufre, à l'état d'hydro- gène sulfuré; on ne peut donc pas évaporer la liqueur ni y introduire d'acides, à moins d'opérer dans des appareils fermés assez com- pliqués. Pour tourner celte didiculté, j'ai employé le moyen suivant ; La solution colloïdale, étendue et froide, étant placée dans un matras spacieux, on fait arriver un courant de chlore, mais sans faire plonger d'abord le tube de dégagement dans le liquide. Lorsque l'atmosphère du récipient a pris nettement la teinte du chlore, on enfonce le tube dans le liquide et l'on achève l'oxydation, sans que l'acide chlorhydrique qui se forme puisse expulser de 1 hydrogène ( 397 ) 2° On a répété l'expérience, mais en prolongeant l'ébullition pendant une heure. La précipitation était naturellement complète. Le rapport était : Z«. ... 1 S . . . . 1,09 La première expérience prouve que le zinc est rrsté réellement dissous à l'état de sulfure ZnS, et non de sulfhydrato, après le départ de l'excès de gaz sulfuré. La seconde n'est qu'un contrôle analytique de la première. Resterait à rechercher si la dissolution colloïdale conte- nait un sulfure ou un sulfhydrate, avant l'ébullition. Ce point sera vérifié ultérieurement. Pour terminer provisoirement le chapitre du zinc, je relaterai encore l'expérience suivante, qui sera reprise lors de l'étude générale de la coagulation. On a placé siinullanénient sous quatre cloches des verres contenant la mè. ne solution colloïdale de sulfure de zinc, renfermant de l'hydrogène sulfuré en excès. Sous la première on a introduit de plus un vase con- tenant de l'acide sulfurique; sous la seconde, une solution d'hydrate plombique dans un excès de potasse; sous la troisième on a fait le vide, et la solution placée sous la quatrième a servi de témoin. sulfuré. En général, pour que l'oxydation du soufre soit rapide, il faut que la liqueur soit très étendue, sans quoi l'acide chiorhydrique, formé au début de l'opération, coagule le sulfure non attaqué, et des lors l'oxydation n'a plus lieu qu'avec un dépôt de soufre, qui s'agglo- mère et devient très difficile à dissoudre. Dans ce cas, on est forcé souvent d'achever la dissolution en rendant la liqueur alcaline. ( 508 ) An hoiil (le vingl-qualre heiires, les solulions 1 el 5 étaient doveniies troubles et la précipitation s'était accom- plie La solution 2 est restée limpide pendant dix jours; l'hydrogène sulfuré libre avait été absorbé par la solution plombique et l'on n'en percevait plus l'odeur. Le onzième jour l'altération s'est produite. La solution A s'est conservée seize jours. Un examen fréquent des quatre solutions a permis de constater que, dans \ et 5, la coagulation a commencé sons l'influence de l'évaporation, et non grâce au départ du gaz sulfuré. En effet, elle a commencé par l'extrême bord de la surface du liquide et s'est propagée ensuite vers le centre. Ce serait donc l'attraction de la première pellicule solide formée qui aurait déterminé la rupture de l'équi- libre de dissolution. Rien de semblable ne s'est passé dans les solutions 2 et 4 où l'évaporation était impossible. Sulfure de tungstène. — Lorsqu'on ajoute à une solu- tion de sulfotungstate de sodium, une quantité d'acide chlorhydrique un peu plus que suffisante pour saturer l'alcali du sulfosel, et mettre le sulfure tungstique, TmS^, en liberté, cette solution change de couleur, en passant du rouge orangé intense au brun très foncé, mais elle conserve toute sa transparence. Le sulfure est donc resté dissous, cl l'on peut démon- trer qu'il l'est à l'état colloïdal, en le précipitant, soit par l'ébullition, soit par une addition d'acide chlorhydrique concentré, de chlorure ammonique ou d'un autre sel, soit entin en dialysant la solution. Ce sulfure colloïdal se distingue de ceux que j'ai éttidiés. par la facilité avec laquelle il se dissont dans l'eau, lors- C 399 ) qu'on enlève par lavage la substance qui en a déterminé la précipitation; la nouvelle solution est encore colloïdale et peut, comme la première, être filtrée sur du papier. Berzélius [i], dans son élude des sultbsels, a signalé le fait de la solubilité du sulfure lungslique et de sa préci- pitation par le sel ammoniac ou par un acide, mais sans y attacher d'autre importance que celle qu'il pouvait avoir à une époque antérieure aux travaux de Graham. Le sulfure tungstique est extrêmement oxydable, à tel point (jue, pour l'obtenir à l'état de pureté, il faut, ainsi que l'a fait Corleis (2), opérer complètement à l'abri de l'air. Lorsqu'on précipite le sulfure de sa solution colloïdale, le liquide reste coloré en jaune-citron, et n'est plus coagu- lable. 11 paraît être une solution d'oxysulfure de tungstène, car, en l'analysant, après avoir constaté qu'il ne précipi- tait pas par le chlorure de baryum, j'ai trouvé Tm. . . . 0,0956 pour S . . . . 0,0161) Ce qui correspond exactement à un atome de soufre pour un atome de métal, ainsi que l'exigerait la formule TwSO'. (1) Traité de chimie. Édition de Bruxelles, t. I, p. 381. (2) Liebig's.^nnalen, 252, pp. 204-270, ( 400 ) DEUXIÈME GROUPE. Sulfures insolubles ou incomplèlenient soiuliles après précipilation. Sulfure de molybdène. — Guidé par les oliscrv.ilions de Berzélius, j'ai obtenu le sulfure molybdique colloïdal en ajoutant un excès d'acide acétique étendu à une solution de sulfomolyl)date de potassium, et soumettant le produit à la dialyse. Au bout de soixante-douze heures, la liqueur brune était devenue complètement neutre et n'avait pas perdu sa transparence. Une portion de l;i liqueur, qui n'avait pas été dialysée, s'était coagulée au bout du môme temps. Si, au lieu d'ajouter de raci (p. 99, pi. Iî2, fig. 9). Cet espace, conservé à l'étal membraneux, s'ossifie plus lard el donne la saillie que j'ai signalée plus haul chez deux espèces de Mauis. Il correspond, dans les cas où il ne s'y produit pas d'ossification distincte, à l'échancrure que j'ai égalemenl signalée chez la pluparl des Hérissons et chez les espèces énumérées plus haut. Enlin il faut, me semble-t-il, considérer le prétendu pro-allas du Hérisson d'Europe comme une ossification née au sein de celle mem- brane el resiée dislincte du resle de Cos. Cesl une sorte d'os xDormien post-occipital. Il est aussi homologue du centre d'ossification signalé par Kerkring chez Thomme au bord postérieur du trou occi|)ital (voir Koelliker, op. cit.). Cette ossification doit du reste se faire asstz tardivement, car Parker, dans son étude du développement du crâne du Hérisson, n'en fait mention ni dans le texte ni dans les planches. De plus, elle est purement accidentelle el assez rare. Albrechl ne l'a rencontrée que chez un exemplaire du Musée de Kœnigsberg (1), el moi-même, sur cinq échan- tillons de différents âges disséqués dans ce but spécial, je ne l'ai trouvée qu'une seule fois. (\) P. y\LBR£ciiT. Zool. Auzciijcr, i>p. cil., p. m, lig. 7. ( 417 ) § m. 2° Crocidura aranea, Schreb. — (Collection de l'Univer- silé (le Gand. Numéro 1322 du registre d'entrée.) Ce crâne, incomplètement nettoyé, présente en arrière ^u basion, au sein des différentes brides conjonctives qui réunissent le basi-occipital aux premières cervicales, un petit nodule osseux légèrement arrondi. L'occipital basi- laireest fortement échancré au niveau du basion. J'ai soigneusementexaminé plusieurs Taupes communes sans y trouver rien de semblable. Mais je signalerai en passant comme assez remarquable, la présence d'ossifica- tions post-occipitales chez deux Mammifères du même -ordre. § IV. 5° Macncus siniciis, L. — (Collection de l'Université -de Gand, n''2198 du registre d'entrée). Individu mâle, non adulte (m l^j provenant du Jardin Zoologique d'Anvers. \.e crâne présente en arrière du bassin, entre les extré- mités antérieures des condyles, une ossification figurant grossièrement un triangle équilatéral dont un angle est dirigé en arrière. Chaque côté mesure environ 2 milli- jnèires. Vers la face supérieure ou rachidienne, elle se montre (418) comme formée d'une seule pièce, mais en de>«ous, elle >emble conslruile par irois masses osseuses juxtaposées, à l»eu [irès d'égales dimensions el correspondant à chacun des angles. On voit que, par sa forme, cet os diffère assez bien de celui que P. Albrechl a décrit chez Macacus arcloïdes. Il se trouve aussi au sein des ligaments vertébro-basi-occi- pitaui (ligure 4^. Ici non plus, je ne crois pas que les raisons exposées pr divers auteurs suffisent pour faire considérer ce nodule osseux comme un vestige d'une vertèbre atavique. Cett<» hypoibèse, si séiluisante qu'elle soit au point de vue de la morphologie comparée, me semble basée sur des spécula- tions qui ont bes-Din d'être appuyées par d'autres faits. Il est plus logique de la considérer comme une simple ossi- fication du ligament suspenseur de l'apophyse odonloïde, ossification accidentelle, car je l'ai vainement cherchée chez un second exemplaire de Mncacus siuicm. Je n'ai pas été plus heureux chez une série d'espèces en chair qu'il m'a été donné d'étudier : Cercopithecus calli- trichus. Lemur nigrifrons, Felis calus, Canis familiaris, Pulorius fœlidus, Mus raltus. Mus musculus, Cavia cobaya, Sciurus spec ? Manis laticauda, Dasypus noiem citictus, Bradypus tridaclylus, Vespertilio dasycnemiUj YesperlUio murinus, Omithorhynchus paradoxus, etc. Aucune de ces espèces, disséquées avec soin, ne m'a montré de trace d'ossification post-occipitale supérieure ou inférieure. ( -"9 ) § V. Hatieria punclata, Gray. — J'ai rappelé plus haot qu'Albrechl avail trouvé le correspondant du pro-atlas des Crocodilieos et des Dinosauriens chez un eiemplaire de Hatteria punclata (ij, mais qu'une obsenalioD récente de G. Smelâ permettait de douter sérieusement de la constance de celle formation. 51. le D' Kemna, d'Anvers, ayant fait don à l'Université de Gand d'un eiemplaire de ce curieux Saurien, dans un parfait état de conservation, j'ai naturellement recherché avec soin ce qui pouvait exister entre l'allas et l'occi- pital: malgré un examen minutieux, d'au ant plus sérieux que mes recherches analogues sur les MaiLmifèrcs m'avaient donné à cet égard une certaine expérience, je n'ai absolument rien constaté. On peut donc en conclure qu'ici encore on a affaire à une production individuelle, et non à une structure con- stante. .^ VI. . Les recherches qui viennent d'être exposées sont bien modestes, mais elles me semblent suffire pour prouver combien est accidentelle Tapparition de noyaux d'ossifi- cation distincts dans les parties conjonctives qui relient l'occipital aux premières vertèbres cervicales, el combien {{) P. Albrecht. Nott sur la présence, etc., ISSô. ( 420 ) il sérail darigerciix (J'écliarauder sur des cas essenlielle- iiicnl individuels des déduclions lliéoriques quelconques. Je suis en outre persuadé que les ossilicalions dont il est question dans celle noiice sonl cependant plus fré- (juenles (ju'on ne le croit généralement, et qu'elles ont presque toujours échappé à l'anatoiniste à cause de la laçon hàlive avec laquelle on procède ù la préparation des squelettes de Vertébrés. Je me propose donc de rechercher ces productions au fur et à njcsure des occasions favo- rables. Je ne puis terminer sans présenter à M. le professeur Plateau mes plus \ifs remerciements pour les conseils qu'il n'a cessé de me donner pendant ces quebjues recherches, cdent ces Mollusques de monter et descendre dans Teau en modifiant la capacité ^e leur cavité pulmonaire ; mais ils ne cherchent pas à cxj)li<|uer leur locomotion à la surface de l'eau. (2) P. J. Bautiiez. Nouvelle mcvhaniquc des viouvcwcnls de l'homme et des animaux, p. ii'J, Carcassonne, 171)8. ( 425 ) » elles se tiennent leur corps et leur coquille à la renverse. » Il conjecture que ces limaces ont donc alors de la prise » sur l'air même, qui leur résiste, comme fait aux lima- » çons tout corps solide sur lequel ils rampent. » A. de Qualrefages, dans son Mémoire sur CÉolidine paradoxale (i), après avoir décrit chez l'Éolidine le procédé de locomotion dont il s'agit, y voit deux particularités ^listincles et inexpliquées : d'abord, le fait que l'animal, plus pesant que le liquide et dépourvu du sac pulmonaire des Gastéropodes pulmonés, reste ainsi suspendu, et eu second lieu, l'absence apparente d'un point d'appui pour se mouvoir. Puis il ajoute que « ces faits trouvent une » explication fort simple dans l'existence de cils vibratiles j> à la surface du corps tout entier ». Johnslon (2) ne peut admettre celte explication, car, dit-il, « un Éolis en train de glisser peut s'arrêter brus- B quement et pendant ce temps, du reste, les cils vibratiles » continuent à fonctionner comme pendant la progression » de l'animal ». Je trouve en outre dans Brehm (3) l'extrait suivant de Johnston, que je n'ai pas rencontré dans le Traité de conchyliologie de cet auteur : « Le point le plus didicile à » résoudre et tout à fait inexpliqué jusqu'ici consiste dans » l'adhérence même de l'animal à la surface du niveau. On » dirait vraiment que la colonne d'air exerce sur ces corps » une attraction, et qu'au moment où l'animal s'enfonce, (1) annales des Sciences naturelles, XIX, p 509,1845. (2) G. Johnston. An introduclion to Cnnchology, p. 129, London, 1850. (3) Merveilles de la nature. Vers et Mollusques, traduction française, p. 423. ( 4^24. ) D il se pro'liiil une sorte (rarrachemenl. Néanmoins, il » m'a semblé que, pendant qu'il glisse le long de la » surface, le pied s'excavc légèrement, de telle sorte que p Tanintal flotterait comme un bateau, p Pizzetla {i) s'exprime comme il suit : c II esl curieux de » voir ces animaux (les Limnées) nager à la surface» » renversés de manière à présenter la face inférieure de » leur pied. Dans celte position, ils se meuvent lentement » en exécutant les mouvements musculaires de la repta- » lion, el l'on se demande comment la couche d'eau excès- D sivement mobile sur laquelle l'animal agit, peut offrir » assez de résistance pour lui permettre de ramper comme » sur un corps solide. » Ainsi qu'on vient de le voir, le procédé de locomotion en question a intrigué les naturalistes qui l'ont observé el les explications qu'ils en ont données ne sont pas satisfai- santes. § 2. — Solution de la question et expériences. En observant très altentivemenl une Limnée cheminant à la surface de l'eau contenue dans un cristallisoir, j'ai remarqué que les grains de poussière flottant sur le liquide n'étaient pas déplacés par le pied de l'animal. Ces grains de poussière restaient fixés, après son passage, dans une traînée que la Limnée abandonnait derrière elle. La traînée se distinguait, mais assez difficilement, du reste de la surface liquide par une différence de reflet, el son aspect (i) J. PizzETTA. L'aquarium d'eau douce et d'eau de mer, p. 147, Paris, 1872. ( 4-m ) tin peu bosselé; elle partait du bord du eristallisoir, décri- vait quelques sinuosités et adhérait aux Lemna que le Mollusque avait rencontrées. J'ai supposé dès lors que cette traînée pourrait servir de point d'appui à l'animal; et pour nie rendre compte de son rôle, j'ai effectué, au moyen de Limnées et de Planorbes, les quelques expériences que je vais décrire. La traînée flottante que ces Gastéropodes laissent derrièieeux est mince, un peu plus large que la largeur de leur pied. On peut la soulever au moyen d'une baguette de verre passée par dessous; elle est assez résistante pour qu'on l'enlève ainsi sur une longueur assez grande. Si, au moyen d'une aiguille, on la fait glisser à la surface de l'eau, on entraîne en même temps le Mollusque. Elle présente une rigidité relativement grande, car bi on la déforme dans une certaine mesure, elle tend à reprendre sa forme primitive. Première expérience. — Comme il faut une certaine attention pour apercevoir cette traînée sans artifice, je me suis proposé de la rendre plus visible. Peisuadé qu'elle était constituée, comme la traînée que les Gastéropodes laissent sur les corps solides, par du mucus, j'ai cherché à la colorer au moyen de l'hématoxyline, qui est un colorant spécifique de mucine. Pour cela, j'ai laissé pendant quel- ques heures une Limnœa stagnalis se promener dans un baquet de porcelaine contenant de l'eau. Puis j'ai enlevé l'animal et mis dans le vase de Thémaloxyline en poudre. Après une journée, j'ai enlevé le liquide au moyen d'un siphon, tandis qu'un autre siphon amenait de l'eau pure, de manière que le niveau de l'eau restât sensiblement con- stant. Dans ces conditions, j'ai vu, flottant à la surface de S""* SÉRIE, TOME XV. 28 ( m\ ) l'eau, une large bande violelle, en conlinuil6 avec celle qui s'clalail sur les parois et le fond blancs du baquet. Je dois ajouter cependant que ce procédé de démonstra- tion est assez délicat, parce que, pendant le temps néces- saire à sa coloration, la bande de mucus tend à se désagréger et à s'étaler uniforniémcnt à la surface de l'eau; ensuite, parce qu'elle se brise facilement pendant l'enlèvement du liquide sous-jacent. Deuxième expérience. — J'ai ensuite essayé l'action de l'alcool. Pour cela, j'ai fait arriver doucement de l'alcool dans le baquet, au moyen d'un tube effilé plongeant jus- qu'au fond. Le mince filet d'alcool qui sort du tube remonte sans se mêler à l'eau et vient s'étaler à la surface, en contact avec la traînée de mucus. Au bout d'un certain temps, celle-ci s'est contractée de manière à -n'avoir plus qu'une largeur d'un millimètre et demi. Troisième expérience. — Les procédés que je viens d'indiquer manquent de simplicité ; mais il en est un beau- coup plus facile. Il consiste à souiller doucement et bori- zonlalemcnt, au moyen d'un tube effilé, de la poudre de lycopode à la surface de l'eau. Les grains tombés sur le ruban de mucus restent englués, mais ceux qui sont tombés sur le reste de la surface se rassemblent bientôt par petits groupes, de façon que la bande se détacbe très nettement (voir fig. 1). Éludions maintenant de plus près les allures des Gasté- ropodes dans leur locomotion spéciale. Si nous observons une Limnée montant sur la vitre d'un aquarium (t s'apprêtant, lorsqu'elle est parvenue à la surface de l'eau, à se placer de manière à se mouvoir sur cette surface, ( 427 ) nous la voyons courber son pied et le faire glisser le long (le la surface de niveau; la partie du pied qui touche la vitre est légèrement excavée ; ses bords relevés empêchent l'eau do pénétrer dans le creux. Petit à petit, l'animal quitte la vitre et se trouve flottant sur le liquide. En général, dans ces conditions, l'animal est plus léger que l'eau; en effet, si on l'immerge doucement, il continue à flotter. Si on l'enfonce trop brutalement, il lâche quelques bulles d'air et tombe au fond : c'est donc cet air contenu dans sa cavité pulmonaire qui le soutenait. Parfois, cependant, le Mollusque cheminant à la surface de l'eau est plus pesant que le liquide; car, si l'on efl'ectue la manœuvre décrite plus haut, en évitant d'occasionner une perte d'air, il tombe au fond. Dans ces cas, assez rares, l'animal est suflisamment soutenu, d'abord par l'adhérence de son pied à la couche de mucus qui flotte à la surface, ensuite, par capillarité, comme dans les expériences bien connues où l'on parvient à faire flotter un corps plus pesant que l'eau et non mouillé par elle : on voit, en eff'el, qu'il se produit autour du bord du pied un ménisque convexe. Le Mollusque chemine alors en rampant sur la surface inférieure de la couche de mucus que son pied sécrète au fur et à mesure de sa progression. Si, pendant qu'il progresse ainsi, on l'immerge douce- ment, il parvient à se renverser et à étaler de nouveau son pied à la surface de l'eau, sans paraître prendre appui sur un corps quelconque. La manœuvre qu'il effeclue pour cela difl"ère un peu d'après la position qu'il prend quand on l'immerge, position qui varie suivant l'espèce observée et suivant la quantité d'air contenue dans la cavité pulmo- naire au moment considéré. Mais ce renversement n'est pas toujours également facile. l 4-28 ) J'ai surloiil uhst'ivc, à ce poiiil de vue, la Limnœa oiata. Kn général, quand on immerge une Limnée de celle cs|ièce, elle bascule; son pied se dirige vers le bas, sa co(iuille vers le haut (lig. 2). On voilensuile le Mollusque, dans un hul d'exploration, balancer la tête dans diiïérenls sons, jusqu'à ce qu'un de ses lenlacules louche la surface de l'eau; il redresse alors verlicalemenl la |)arlie antérieure de son corps; la lèvre supérieure d'abord, puis le bord antérieur du pied louchenl la surface du liquide (iig. 3); cnlin, le pied se recourbe le long de la surface de l'eau en produisant une couche de mucus, el bieniôt le Mollusque a repris sa position prinntive el sa progression (Iig. 4). Lors de celle manœuvre, la Limnœa ovata a dû déplacer son centre de gravité el, dans les conditions ordinaires, elle trouve à cel eflel un point d'appui suflisanl dans la mince pellicule d'imj)urelés qui couvre l'eau des fossés el des aquariums. Le rôle de celle pellicule est incontestable, car si nous transportons un de ces Mollusques, pris au niomenl où il rampe à la surface, dans un vase rempli d'une eau dont la couche superlicielle a été récemment purifiée, ou mieux dans l'eau distillée, il devient incapable de se renverser à nouveau et de faire coïncider la face inférieure de son pied avec la surface du liquide. Après de longs essais infruc- tueux, durant quelquefois i)lus d'une heure, la Limnée se laisse descendre au fond. Ainsi, dans une eau dont la surface de contact avec l'air n'offre pas de pellicule superficielle, l'animal ne parvient pas à rencontrer un point d'appui sufïisant pour commencer une couche de mucus et progresser ensuite à la manière habituelle. Lorsqu'on veut lui permettre de se renverser, il faut ( 4-29 ) faire floller à sa portée un objet relativement grand, loi qu'un morceau de papier d'un centimètre carré de surface. Alors, le Mollusque, revenu dans sa première position, ne quitte presque pas le fragment de papier, et, s'il s'en éloigne, il ne larde pas à sombrer. Là s'arrêtent mes observations sur les Gastéropodes, J'ai pu observer le même procédé de locomotion cbez une petite Planaire d'eau douce. La progression a lieu, comme chez les Mollusques, grâce à la production d'une traînée de mucine, mais avec cette diflérence que, dans ce cas-ci, l'animal est constamment plus pesant que le liquide dans lequel il se déplace. § 3. — Conclusions. En résumé, les Gastéropodes d'eau douce, pour glisser renversés à la surface de l'eau, commencent par prendre appui sur la mince pellicule superficielle qui recouvre tou- jours l'eau des mares et des étangs; puis ils rampent à la face inférieure d'un mince tapis de mucus que leur pied sécrète au fur et à mesure de la progression. Cette locomotion ne diffère de la locomotion sur les corps solides qu'en ce sens que, lors de la locomotion atjuatique, le Mollusque est réduit à tirer parti de la rigidité de la seule traînée de mucine, tandis que, dans l'autre cas, la traînée est elle-même collée à une surface solide. Telle est la solution bien simple d'un petit problème qui n'a probablement intrigué si longtemps les naturalistes que parce que, dans les circonstances ordinaires, le tapis de mucus se confond, grâce à sa transparence, avec la surface impure de l'eau environnante. ( ''•''« ) Eli lerininaiu, je me permets d'adresser mes plus vifs remerciemenls à M. le professeur Plaleau, qui n'a cessé, peiuhinl le cours de ces modestes recherches, de me pro- diguer ses bienveillants conseils. [Travail du luburalnire d'aualomie comparée de l'I'uivcruiié de Caiid.) EXPLICATION DE LA PLANCHE. Figure 1. — Aspect de lu surface de l'eau conlcnuc dans uii crislallisoir, après la projection de poudre de lycopodc. AB, traînée de mucus. Demi-grandeur naturelle. FiGiRE 2. — Limnœa ovata, immédiatement après qu'on l'a immergée. Grandeur naturelle. FiGtRE ô — La même, redressant verticalement son pied. Gran- deur naturelle. FiCL'RE i — La même, complètement renversée et cheminant à la surface de l'eau. Grandeur naturelle. Bull. 3'' Série, Tome XJ^ ■'•^ F?<7 / T i-^.f. ^^^- VMiienu a/jb.ïwl dM'. lUA GSwem/ns. (43i ) CLASSE DES LETTaES. Séance du 6 février 4888. M. BoRMANS, directeur, président de l'Académie. M. LiAGRE, secrétaire perpétuel. Sonl présents : MM. Ch. Potvin, vice-directeur ; P. De Decker, Ch. Faider, le baron Kervyn de Lettenhove, J, Thonissen,Ém. de Laveleye, Alph. Le Roy, A. Wagener, P. Willems, G. Rolin-Jaequcmyns, Ch. Piot, J. Stecher, T.-J. Lanoy, Aug. Scheler, P. Henrard, J. Gantrelle, Ch. Loomans, G. Tiberghien, L. Roersch, membres; Alph. Rivier, M. Philippson et le duc d'Aumale, associés ; L. Vanderkindere et A. Van Weddingen, correspondants. M. Mailly, membre de la Classe des sciences, assiste à la séance. M. Chalon fait savoir qu'une indisposition l'empêche d'y assister. CORRESPONDANCE. r.a Classe prend notification de la mort de deux de ses associés : François Carrara, professeur à l'Université de Pise, décédé le 15 janvier dernier, et Nicolas J. Saripolos, ( 432 ) inpporleiir de la Conslilulion grecque cl ancien professeur à l'Université d'Allièncs, décédé le 18 décembre précédent. — M. Georges Devaux et M"' Devaux remercient pour les sentiments qui leur ont été exprimés, au sujet de la mort de leur oncle, M. Jules Van Pract, membre de la Classe. — M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics envoie une ampliation des arrêtés royaux nommant : i° MM. De Decker, Fétis, Fuérison, Le Roy, Rivier, Discailies et Frédérix, membres du jury cbargé de juger la 8' période du concours quinquennal de littérature fran- çaise; 2° MM. De Decker, Faider, Houzeau, Liagre, Merten, Thonissen et Van Weddingen, membresdu jury cbargé de juger la première période du concours décennal des sciences |)hilosopbiques; 5° MM. De Monge, Solvay, Fétis, Frédérix, Claes, membres du jury chargé de juger la iO' période du concours triennal de littérature dramatique en langue française. — Le comité exécutif du congrès historique et archéo- logique, qui s'ouvrira à Charleroi le 5 août 1888, demande à la Classe de s'y faire représenter officiel lemenl. — M. Piol est délégué. — L'administration communale de Rruxelles donne connaissance des noms composant le coiiiilé qu'elle a constitué, à la demande de l'administration communale de Tournai, pour la souscription ouverte en vue d'élever à M. Louis Gallait, dans sa ville natale, un monument destiné à perpétuer sa mémoire. ( ^35 ) L'administration précitée demande, en même temps, de l'aire circuler une liste de souscription parmi les membres de l'Académie. — L'Université des arts et des lettres de Bologne fait savoir qu'elle célébrera son huitième centenaire la veille des ides de juin (le 12) 1888.— M. Loomans représentera la Classe à cette solennité. — La Société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut envoie son programme de concours pour 1888. — Hommages d'ouvrages : 1" Der gegenwàrtige Agnosticismus in seinen Bezie' hungen zu Wissenschaft und Religion; traduction d'un discours de M. G. Tiberghien ; 2° Le Bonheur, poème; par Sully Prudhomme, associé (le la Classe; 5° Laurent, discours prononcé à la cour d'appel de Gand; par J. Lameere; 4° Nos poètes flamands (1830-1880), choix de mor- ceaux traduits en vers français, par De Se} n-Verhougstraete, avec préface de J. Stecher. — Remerciements. NOTE BIBLIOGRAPHIQUE. a La publication du dernier ouvrage de notre savant confrère M. J. Stecher ; VHistoire de la littérature néerlan- daise en Belgique, a inspiré à un éditeur bien avisé, M. De Seyn-Vcrhougstraete, de Roulers, l'heureuse idée de compléter ce livre par un choix de morceaux de nos ( 434 ) meilleurs poètes llimands comlemporains, ù partir (\o. K.-I.. Ledeganck. Entendons-nous : M. Slecher a rédigé son histoire en français, pour l'édification de la Belgique wallonne et aussi de nos voisins du Sud ; de même, c'est en français que M. De Seyn nous livre des spécimens du talent de ses compatriotes, dans des traductions en vers. D'habiles interprètes ont été mis à contribution pour composer celte espèce d'anthologie, où tous les genres sont repiésenlés. Notre brillant poète, M. Ch. Potvin, entre autres, figure pour une large part dans celte galerie, dont M. Slecher lui-même nous fait les honneurs dans une introduction où éclate une fois de plus son généreux patriotisme. Nos usages nous interdisent de juger et même de louer les productions de nos confrères; mais il ne saurait nous être défendu d'en caractériser l'esprit et d'en faire ressortir Topportunilé. A ce point de vue, l'Académie, qui, en vertu de son institution, s'intéresse également à nos deux litté- ratures nationales, fera certainement bon accueil au volume que j'ai l'honneur de lui présenter. En un temps où se produisent des tentatives inconsidérées visant à tlesserrer les liens de nos deux races, il faut se féliciter d'avoir à signaler, comme le symptôme d'une heureuse réaction, l'apparition d'un livre tendant à les rapprocher l'une de l'autre el à sceller leur mutuelle estime. Que les Belges apprennent à mieux se connaître, ils se sentiront Belges avant d'être Wallons ou Flamands. Le génie des Flandres n'est certainement pas celui de la Wallonie : le milieu est différenl, la façon de vivre différente au bord de la mer et dans le pays noir. Mais l'idée qui a présidé à la constitution de notre nationalité est vivace de part et d'autre, el si les Wallons ne savent pas le flamand, s'ils en ( 435 ) sont réduits â des traductions, ils pourront du moins se convaincre, grâce à M. De Seyn, que le sentiment belge est au fond le même à Anvers et à Mons, à Gand et à Liège. Il appartenait à la poésie de le démontrer par des exemples. » âlph. Le Roy. RÉSULTATS DU CONCOURS ANNUEL (1888). PREMIERE QUESTION. Faire niisloire des origines, des développements et du rôle des officiers fiscaux près les conseils de justice, dans les anciens Pays-Bas, depuis le XV^ siècle Jusqu'à la fin duXVlll\ Deux mémoires ont été envoyés : Le premier porte pour devise : Labora et spera. Le second : Labore ac assiduilale studia florenl. Commissaires : MM. Piot, Vanderkindere et Thonissen. QUATRIÈME QUESTION. On demande une étude sur les mystiques des anciens Pays-Bas (y compris la Principauté de Liège) avant la réforme religieuse du XVP siècle : leur propagande, leurs œuvres, leur influence sociale et politique. Reçu un mémoire portant la devise : Satis miror quod tam profunda audetis scribere (Anal. Boll., IV, 289). Conamissaires : MM. Le Roy, Lamy et Tiberghien. ( 450 ) SIXIÈME QUESTION. Expliquer, dans un langage simple et par des calculs précis, ce que C intempérance coule au travailleur, en argent, en santé et en moralité. — L'auteurne perdra pas de vue qu'il s'agit ici d'un livre populaire d'environ cent pages destiné à être répandu parmi les classes laborieuses. Trois mémoires reçus : Le premier portant la devise : The Thrift, Le deuxième : La lutte contre l'intempérance est à la base de tout relèvement et de tout progrès social. Le troisième : L'économie est la fille de la- prudence, la sœur de la tempérance est la mère de In liberté. {Johnson.) Commissaires : MM. De Decker, Faider et Rolin- Jaequemyns. PRIX DE STASSART POUR UNE NOTICE SUR UN BELGE CÉLÈBRE. (Cinquième période prorogée: IST.'î-lSSO.) Conformément à la volonté du donateur et à ses géné- reuses dispositions, la Classe des lettres offre, pour la 5° période prorogée (1875-1880) de ce concours, un prix de mille francs à l'auteur de la meilleure notice, écrite en français, en flamand ou en latin, consacrée à la vie et aux travaux de David Teniers (né en 1610, mort vers 1690). ( 437 ) Reçu un mémoire en flamand, portant en devise sept \('r& d'Arnold Hoebraken : « De groole schouwburg der nederlandsche iiunstschilders en schilderessen. » Commissaires : MM. Stecher, Piol el Hymans. GRAND PRIX DE STASSART POUR UNE QUESTION D HISTOIRE NATIONALE. (Quatrième période prorogée : 1877-1882.) Conformément à la volonté du fondateur et à ses géné- reuses dispositions, la Classe des lettres offre, pour la 4' période prorogée (1877-1882) de ce concours, un prix de trois mille francs à l'auteur du meilleur travail, rédigé en français, en flamand ou en latin, en réponse à la ques- tion suivante : « Tracer, sur la carte de la Belgique et des départe- ments français limitrophes, une ligne de démarcation indiquant la séparation actuelle des pays de langue romane et des pays de langue germanique. Consulter les anciens documents contenant des noms de localités, de lieux- dits, etc., et constater si cette ligne idéale est restée la même depuis des siècles, ou si, par exemple, telle com- mune wallonne est devenue flamande, et vice versa. Dresser des cartes historiques indiquant ces fluctuations pour des périodes dont on laisse aux concurrents le soin de déterminer l'étendue; enfin, rechercher les causes de l'instabilité ou de l'immobilité signalées. » Reçu un mémoire portant la devise : Francorum gens inclyta. Commissaires : MM. Le Roy, Wiilems et Vanderkindere. ( 438 ) ÉLECTIONS. La Classe procède à leleclion Ju comilé de trois membres, lequel est chargé, conformément au règlement, de dresser, conjointement avec les trois membres du bureau, la liste des candidatures pour les places vacantes. Sont élus : MM. de Laveleye, Faider et Thonissen. M. Stecher, qui avait été élu membre du jury chargé de juger le concours pour le prix De Keyn à décerner cette année, ayant fait savoir qu'il ne pouvait accepter cette fonction, la Classe désigne M. le général Henrard pour le remplacer. RAPPORTS. Les noces d'Alexandre Farnèse et de Marguerite de Portu- gal; par Eug. Castan, associé à Besançon. ttappot't de M. le bat'ott M^et'rytt de MjcHeithowB, pfentiet' contntittait'e. « Les éclatants services rendus par noire associé M. Castan à l'élude de notre histoire ont été loués à plu- sieurs reprises par le juge le plus éminent, notre regretté confrère M. Gachard. Nous lui devons aujourd'hui la com- munication de diverses relations écrites par Pierre Bordey, parent et correspondant de Granvelle, sur le mariage d'Alexandre Farnèse et de Marguerite de Portugal, Nous y trouvons les détails les plus complets sur le voyage de cette princesse et sur son arrivée aux Pays-Bas; mais ( 459 ) nous ne pouvons oublier que sous les guirinndos de ces fêtes on sentait déjà trembler le sol, et il n'en est que plus intéressant de rechercher, au milieu de ces somptueux tournois, les premiers symptômes des troubles qui ne tar- dèrent point à éclater. M. Castan a fait précéder son travail d'une introduction assez développée, oîi l'on pourrait contester certaines appréciations, mais qui contribue, aussi bien que les notes jointes au texte, à faire ressortir toute l'importance des récits de Pierre Bordey; et ici encore l'auteur s'est livré à d'heureuses recherches dans les dépôts publics de Besançon, où Granvelle et tous les siens ont laissé des traces si pro- fondes du grand rôle qu'ils ont rempli dans le domaine de la politique et des lettres. Sans doute, la Classe accueillera avec gratitude la com- munication de M. Castan, et nous avons l'honneur de lui proposer d'en voter l'insertion dans la collection de ses Mémoires in-S". » Mtappot't de m, Alph, II"rt»«f«*»'#, deuaciètne cotnntisaaife. 0 Le travail de M. Castan contient des détails très inté- ressants sur un épisode de la régence de Marguerite de Parme auquel on avait jusqu'à présent prêté peu d'atten- tion. A une époque où un vif mécontentement se mani- festait dans nos provinces, les dépenses occasionnées par le mariage du lils de la gouvernante, Alexandre Farnèse, duc de Parme, depuis si célèbre, avec une princesse por- tugaise, contribuèrent à aggraver la situation. M. Castan, en mettant au jour des documents inédits, dont il donne en outre une bonne analyse, a jeté une vive lumière sur cet épiiode de nos annales auJ^Vi^ siècle. ( UO ) Je ne puis que me rallier aux proposilioiis de M. le pre- mier commissaire el proposer rinserliori du travail de M. Caslan dans les publications de l'Académie. » 4 Je me rallie en tous points aux rapports et aux con- clusions des deux premiers commissaires, chargés d'exa- miner le mémoire de M. Castan sur les noces d'Alexandre Tarnèse. La publication de ce travail offrira d'autant plus d'intérêt que cet événement a été passé jusqu'ici, pour ainsi dire, inaperçu dans l'histoire des Pays-Bas, et même par les biographes du prince. M. Pietro Fea, auteur d'une biographie récente, intitulée : Alessandro Famese, ducadi Parma, dit à peine quelques mots de ce mariage, qui accé- léra, M. Caslan le dit très bien, les événements néfastes du XVI* siècle dans notre pays. » Conformément aux conclusions de ces trois rapports, la Classe décide l'impression du travail de iM. Castan dans le recueil des Mémoires in-S". COMMUNICATIONS ET LFXTURES M. L. Vanderkindere donne lecture du commencement d'un travail Sur la dilalura dans les textes francs. La Classe vote l'impression de ce travail dans le recueil des Mémoires in-8°. ( Ui ) Supplice de Marie Stuarf. Réplique à M. le baron Kervyn de Lellenhove; par M. Pliilippson, associé de l'Académie. Messieurs, je lis dans les Bulteiins de notre Académie, 3* série, tome XIV, n° XI, que notre docte confrère, M. Ker- vyn (le Lellenhove, dans son intéressante lecture sur la Dernière séance du Conseil avant le supplice de Marie Stuart, s'est servi des trrmes suivants: « Arcliibald Dou- glas, soudoyé par Elisabeth d'Angleterre, lui avait autrefois rendu le service d'assassiner Darnley. » Pour tout lecteur non prévenu, cette phrase veut dire évidemment que c'est sur l'ordre de la reine Elisabeth qu'Archibald Douglas a tué l'époux infortuné de Marie Stuart. Or, c'est là une accusation aussi grave que nouvelle contre la souveraine d'Angleterre. Je ne veux pas insister sur le fait que la part que Douglas a prise dans le meurtre de Darnley est encore loin d'être éclaircie et précisée. Mais ce que je tiens à constater, c'est que, jusqu'aujourd'hui, jamais personne n'a prétendu que les assassins du 10 février 1567 aient agi à l'instigation d'Elisabeth Tudor. J'ai parcouru, j'ose le dire, tous les pamphlets lancés contre elle, au XVI* siècle même, parles partisans de Marie, tels que Blackvvood, Robert Turner, l'évêque de Ross, Belforesl, Antoine de Herrera. J'ai lu les écrits plus récents qui prennent la défense de la reine d'Ecosse, ainsi que VHisloire d'Angleterre du très catho- lique Lingard. Tous ces auteurs sont unanimes à attribuer la responsabilité principale au comte Murray, frère nalurel de Marie el chef de la noblesse calviniste d'Ecosse ; mais pas un ne fail même mention d'Elisabeth, dans le récit du crime. O"* SÉRIE, TOME XV. 29 ( ^^2 ) Tn outre, nous possédons une lettre (l'Archihald Douglas, .'ulressrc h In reine d'Kcosse, bien des années a[)rès le [îieiiilrc de Kiik-of-ri»'ld (1). Par celle lettre, Douglas dcrîi.iiidc à la reine captive de lui pardonner el de lui per- niettie d'entrer secrètement à son service. Pour mériter sa grâce, il lui révèle ce qu'il sait lui-même de celle triste hisloire. Sans doule, la meilleure manière de faire sa cour à Marie aurait été de lui découvrir que le vérilahlc auteur du crime était Elisabeth d'Angleterre, cette rivale détestée qui détenait Marie dans les fers dejiuis une dou- zaine d'années, cl contre laquelle la prisonnière, usant du droit de représailles, tramait sans cesse des conjurations. Eh bien, Douglas ne dit mol d'tllisabeth: silence des plus significatifs, évidemment, — Son maître el seigneur, le comte de Morton, dans ses derniers aveux, fails au moment de monter sur l'échafaud, aveux très sincères ri très importants, indique le rôle qu'il a joué lui-même dans celle affaire. Pourquoi alors aurait-il ménagé Elisabeth? el pourtant il ne fait aucune allusion à cette souveraine. Malgré tout ce que je viens de dire, malgré la convie- lion profonde que j'ai eue jusqu'à présent qu'Elisabeth est restée étrangère à cette conspiration, je ne doule point que notre honorable confrère, avant d'émettre son accu- sation contre la mémoire de la reine d'Angleterre, n'ait eu sous les yeux des preuves importantes, inconnues jusqu'à présent, de sa culpabilité. Dans l'intérêt des éludes hislo- riques, je l'ai |)rié de me permettre de les lui demander publiquement, et il m'y a autorisé avec l'obligeance et la politesse que nous lui connaissons tous. Je crois que la Classe accueillera avec plaisir les révélations dont M. Ker- vyn voudra bien nous faire part, (I) Malcolm Lainc, Histonj nf Scnllaiid, t. Il, pp. 203 et suiv. ( 443 ) — M. Kervyn de Leltenhove, répondant à l'interpella- tion ci-dessus de M. Philippson, présente les observations suivantes : Les paroles d'Elisabeth : « Pourquoi n'écarte-t-on point » ce fardeau de mes épaules? Que n'ai-je des conseillers » comme Arcbibald Douglas? » offrent une signification précise et complète. Aussitôt après, Walsingham et Davison écrivent au geôlier de Fotheringay, Amyas Poulet, qu'il résulte des paroles prononcées par la reine qu'elle lui reproche de manquer de zèle pour son service en ne trouvant pas que'que moyen d'abréger la vie de la captive confiée à sa garde. Walsingham et Davison voulaient convaincre Elisabeth que leur dévouement égalait celui de Douglas : c'était déjà en déterminer nettement le caractère. iVJais il faut aller plus loin. L'étude des documents originaux, condamnant à la fois les mensonges des pièces officielles et les déclamations hypocrites des scribes puri- tains, permet aujourd'hui de leur substituer des récits qui se rapprochent davantage de la vérité. M. Philippson, qui récemment a publié des recherches intéressantes sur les fausses lettres de la Cassette, sera sans doute le premier à le reconnaître. Arcbibald Douglas avait-il assassiné Darniey ? Était-il l'agent soudoyé d'Elisabeth, et son crime peut-il être con- sidéré comme un service rendu à la reine d'Angleterre? Telles sont les principales questions sur lesquelles por- tent les objections de M. Philippson; nous les examine- rons successivement. Le premier point ne paraît point contestable. En Ecosse ( i44 ) CDiiimc en Anglrlerit', il n'oxislail qu'une opinion à cel »''garii. Moi Ion, avanl de mourir, ilésij^na Douglas comme le principal meurlrier. Pour ne citer que deux hisloriens, M. Ilosack écrit en Angleterre : ArchihnUl Dour/lus ivas (juillij of Ihe murdvr, et M. Gauthier répète en France : « Le crime d'Archibald Douglas esl notoire. » Quant à rinlervcntion d'Ëlisahetli, bien qu'l)ai)ilemcnl dissimulée, elle s'explique par son caractère et par ses iiilérèls. Di'puis que l'on connaît les projets d'iLlisabelh pour Caire disparaître Marie Stuarl dans sa prison, comme elle avait voulu faire assassiner Sban O'Neill en Irlande, depuis que l'on sait par le lémoignage de VValter Ralcigli que la mort du comte de Norllmmberland à la Tour ne fut pas un suicide, mais l'œuvre secrète d'un bourreau, on peut se rendre compte de celte politique astucieuse qui se proposait pour l)ul de profiter du crime sans en porter la responsabilité. Pendant vingt ans, Elisabeth multiplia ses intrigues en tcosse pour y faire dominer son influence : ce fut peut- être la plus grande préoccupation de son règne. Sa main .se retrouve sans cesse dans les troubles et dans les com- plots (1). (I) Le comte de Moray écrivait, le 14 octobre 15G5, à Buricigh, à propos de la reine d'Angleterre : <• lliat stie was the principal insligator of thcir procccdings. n Pap. of Scotland, vol. XI, n" 67. — Kii France on portail le même jugement sur le rôle rempli par Elisabeth ; et c'est dans des instructions données a|)rcs le meurtre de Darniey, que Cliarlos IX s'exprime dans les termes suivants : » Ayant assez senti » que l'entreprise des dicls seigneurs est par soubs main assistée et » favorisée des Anglois » ( 4io ) Des circonstances spéciales avaient porté au plus haut degré le ressentiment qu'Elisabeth nourrissait contie Darniey depuis le jour où il avait dédaigné sa nfiain. Arthur Pôle, que de nombreux partisans acclamaient comme le représentant de la Rose Blanche, venait de signer à la Tour de Londres un acte par lequel il transfé- rait à Darniey et à Marie Sluarl tous ses droits à la cou- ronne d'Angleterre (i). Déjà les catholiques s'agitaient dans les comtés du Nord. Elisabeth se plaignait de l'appui qu'ils trouvaient en Ecosse (2); et c'était en termes mena- çants qu'elle déclarait que, de même que l'on disait autre- lois qu'il ne pouvait y avoir deux rois à Carlhage, elle était bien résolue à ne partager avec personne la souveraineté de l'Angleterre (3). Si Elisabeth, d'après une lettre de Guzman de Sylva, dépensa 8,000 écus pour le meurtre de David Rizzio (4), combien il lui iuiportait davantage de frapper Darniey! El rien n'explique mieux ces envois successifs de fortes sommes d'argent, parfois par l'intermédiaire de Randolph, plus souvent par celui de Drury. Celui-ci fait connaître à Burleigh qu'on lui demande sans cesse de l'argent : c'est par ce moyen qu'on pourra « avancer » le service de la reine d'Angleterre en Ecosse (5). (1) Pap. of Scotland, vol. XII, n» 82. (2) Pap. of Scotland, vol, Xli, n» 09. (5) Pap. of Scotland, vol. XII, n» 125. (i) Los agents d'Elisabeth qui se trouvaient à Berwick, annon- çaient le 8 mars le meurire de Rizzio qui devait être accompli le lendemain : trois jours après ils constataient qu'ils avaient été bien informés. Marie Stuart somma Elisabeth de déclarer si les assassins, comme ils s'en vantaient, pouvaient compter sur son appui. Pap. of Scotland, vol. XII, n<" 30, 55 e» 58. (5) Pap. of Scotland, vol. XX, u» 123, et vol. XXII, n» 34.. ( i ''»•' ) Mario Sliiail adresse elle-même les plaintes les plus vives à la reine d'Anglelcrre. Klle a recueilli la preuve que llandolph a reujis Irois mille couronnes au comte de Moray, le chel' des rebelles (1) : quelques mois plus lard, ce même comte de Moray organisait le complot dont le sanglant dénouement s'accomplit à Kirk-of-Field (2). Il n'est point exact, comme l'a pensé M. Philippson, qu'il n'existe aucun témoignage conten»porain qui rende Eli- sabeth responsable du meurtre de Darniey. Il en est un des plus importants et des plus respec- tables : c'est celui de Jacques IJeaton, archevêque de Glas- gow et ambassadeur d'Ecosse à Paris. Issu d'une famille profondément dévouée à Marie Stuarl, il était lui-même, rapporte Urantômc, un de ces hommes de bien comme on n'en voit point (5), et la publicution de sa correspondance répandrait sans doute de précieuses lumières sur rhisloire de l'Écos^e au XVI" siècle (4). « l/ambassadeur d'Kcosse, écrit Alava à Philip()e II, » affirme que tout a été conduit par la reine d'Angle- » terre. Affirma que tocio ha sido guiado de la rcina de j> Inglaterra (5). » (1) Elisabeth avait promis à Moray de le placer sur le Irônc d'Ecosse. Lettre de Correr, du 20 janvier 1508. (2) Pap. of Scolland, vol. XII, n» IS; Keith, Hist. of llic Ctiurch of Scolland, p. 544. (5) Brantôme, éd. de M. F.alanne, t. Vif, p. 4"23. (4) l^a correspondance de rarclievèque de Glasgow fut pendant longtemps conservée à l'aris, au collège des Écossais. On ignore ce qu'elle est devenue. (5) L'archevêque de Glasgow ajoutait que tes conjurés voulaient aussi faire périr Marie Stuarl : ce qui parait aujourd'hui démontré. Tculet, t. V, p. 21. Telle est aussi l'opinion de l'envoyé vénitien Correr, dans sa lettre du 21 février 1507. (447) Celle déclaration est précise, et il n'en est aucune qui semble plus digne de foi (1). Il est deux témoins dont l'autorité n'est pas moins con- sidérable : je veux parler de Robert Keilh et de James Melvill. Le premier s'exprime en ces termes : a S'il est une B chose évidente, c'est que tous les ennemis de Marie » Stuart furent excités et soutenus par la reine j» Elisabeth (2). » (1) Les Huguenots, qui avaient approuvé le crime de Poltrot, poursuivirent-ils la maison de Guise jusque dans la personne d'une femme issue du même sang? En ce moment ils dominaient à Paris, et ce fut en France qu'Archibald Douglas chercha pendant quelque temps un refuge. Les relations de Morton avec Coligny sont connues {Teulcl, t. V, p. 24). L'archevêque de Glasgow, en disant que l'on avait voulu faire périr Marie Sluart en même temps que Darnley, accusait des serviteurs de Paul de Foix d'avoir élé mêlés à ce complot. Paul de Foix, condamné naguère comme complice d'Anne du Bourg, avait été ambassadeur à Londres 5 il était dévoué aux Huguenots. L'archevêque lîe Glasgow va plus loin : il semble croire à la complicité de Catherine de Médicis, que la terreur des armements Uu duc d'Albe avait en ce moment jetée dans les bras de Coligny. Dès le 27 janvier, ce prélat, ému du bruit répandu à Paris qu'un complot était ourdi à Edimbourg, interrogeait à ce sujet Catherine et n'eu obtenait aucune réponse satisfaisante. L'envoyé vénitien Correr reprochait, le 25 janvier, à la reine-mère, d'avoir envoyé à Londres un obscur apostat, huomo appostala non de qualita Néanmoins, elle récompensa son zèle en en faisant un archevêque de Toulouse, malgré le Pape et les Toulousains. On retrouve les traces des accusations dirigées contre Catherine de Médicis, dans un document du 8 avril 1S67 {Record office, n" 1065). (2) One thing appears évident that ail queen Mary' s ennemies hâve been animatcd and supported by quecn Elizabeth. Robert Keith, Hist. of the Church of Scolland, p. 294. ( 448 ) I.c second déclarail, dès loG4, à la reine d'I'^cossc : « Vous ne trouverez, chez I'"lisal)Clli, ni loyauté, ni sin- » cérilé, mais la plus profonde dissimulation; car elle p craint que vos qualités royales ne l'efTacent par leur » éclat au point de lui faire perdre ^a couronne (I) ». C'est en parlant des conseillers d'Elisabeth que Guaras écrira plus tard : « Telle est la fureur des ennemis de la reine d'Ecosse, » que les crimes qu'ils ont conimis eux-mêmes, comme la j> mort de son mari, ils osent les lui reprocher (2). » Il serait aisé de retrouver l'opinion de l'archevêque de (ilasgow chez les érudits qui ont consacré les reclierclies les plus consciencieuses à l'histoire de l'Ecosse. Chalmers résume sa dissertation sur le meurtre de Darniey |)ar les paroles suivantes : « Il résulte des papiers d'l'!tat que Darniey fut assassiné » à la suite d'une conspiration dont le chef était le comte » de Moray et qui s'ap[)uyait sur la protection de la reine » Elisabeth (3). » Les historiens modernes de l'Ecosse ne manquent point de remarquer que le chef du complot, le comte de Morton, était l'instrument caché de l'Angleterre : tlie secret servke- tnan of England. Ils constatent les relations des conjurés (1) Mém. of Jumcs Molvill (c'dilioii du B.tnnatync-Club, p. 129). (2; Con tanlo furor que los misraos crimincs, cotno la mucrtc de su marido y otros.avicndolos cllos-mismos cometido, la cargan dcllos. Lettre de Guaras, du 21 février lS7i [.1rch.dc Simancas). (3) Thaï Darniey was inurdcred by a conspiracy of nobles, which liadlhcear! of Murray for ils hcad and queen Elisabclli for ils pro- Icctor, bas becn denionslraled by liic Slalc Papers and ihe Statule bock. Chalmers, Lifcof Mary queen of Scols, t. Il, p. 581. ( U9 ) avec les conseillers d'Elisabeth : the intelligence wilh the english authoiities.K\en n'est plus étrange, comme ils l'ob- servent fort bien, que de voir Drury être le seul qui ait recueilli sur la lutte suprême de Darniey des détails qui n'ont pu lui être communiqués que par les assassins (1). C'est ce même William Drury qui écrira plus tard : « Tout le monde accuse Archibald Douglas; on tient » même des propos scandaleux contre moi. (2) » Quelle fut, en diverses circonstances, la part de subside attribuée à Douglas, que Miss Agnès Strickland désigne comme le chef de la bande de Morton et que Tytier appelle : « A sanguinary, fierce, crnfiy and unscnipulous » villain? » La gravité des forfaits en fixa sans doute la mesure; mais, contester qu'Archibald Douglas ail été l'agent soudoyé d'Elisabeth et qu'en marchandant ses trahisons il ait été guidé par d'autres soins que le plus vil intérêt, cela semble d'autant plus impossible que nous possédons une quittance par laquelle Archibald Douglas, en échange d'une somme de mille livres payée par Drury, s'engage à rendre à la reine d'Angleterre tous les services qu'elle pourra réclamer de lui (5). Or, en ce moment, il ne s'agissait de rien moins que de l'exécution de l'engage- ment pris par Morton que si Elisabeth, pour se débarras- ser de Marie Sluart, favorisait son évasion, elle serait frappée à mort dans le délai de trois heures après son arrivée en Ecosse (4). (t) Voyez notamment la vie de Marie Sluart par Miss Agnès Strickland, t. V. (2) Pap. of Scotland, vol. XXII, n» 87. (3) Pap. of Scotland, vol. XXII, n° 33 (6 mars 1572). (4) HosACK, t. FI, p. 569. ( 450 } Archibald Douglas élail si l)ien l'agciil soudoyé d'tlisa- bolli, que l'on lacunlail (]uVn quatre années il avait reçu la somme énorme de 2i,000 livres (I). Si, à certain jour, Douglas écrivit à Marie Stuarl |)oiir lui olTrir ses services, c'était de concert avec Klisaltelli pour la trahir et la |)erdrei(2). Ce fut ce même Douglas qu'en 1586 Elisabeth recom- mandait au roi d'I^cosse couime n'ayant jamais été guidé que par sa loyauté et le sentiment du devoir. Quant à cer- taines accusations dont il avait été l'objet, il avait juré, en présence de ses conseillers, qu'il était complètement innocent, et dès lors rien n'était plus juste que de le rele- ver i\cs calomnies qui avaient trop longtemps pesé sur lui (3). El Archibald Douglas parut à l.ondres comme ambassadeur du roi d'Ecosse à la cour de la reine d'An- gleterre! On répétait autour de lui : « Il a tué le père, et main- » tenant il vient tuer la uière! » D'autres croyaient qu'Eli- sabeth, en lui témoignant tant de faveur, jugeait prudent de ne point provoquer des révélations ^ui eussent dévoilé le sombre mystère de la mort de Darnley, « not prudent {[) Lettre de Courcellcs, du 20 novembre 1586. Pap. ofScotland, vol. XLI, n" 67. (2) Le témoignage de Mclvill est fornicl à cet égard : « Les ennemis « de notre reine, qui voulaient la faire mourir, furent aidés, dit-il, » parla ruse d'Archibald Douglas, qui entra en relation avec elle » pour obtenir sa confiance, bc Ihe devycc of M. Archibald Domjlns » that matd liir intelligence to conkir crédit. » Além. of James Melvill. p. 5bi). (3) Lettres d'Elisabeth au roi d'Ecosse, publiées par le Camden- Ciub, p. 35 (8 avril 1886). ( 451 ) for fier lo provoke Ifie révélations of men iv/io covld unveil the black mysteri/ of Darniei/s deal/i (1). » La fin de Douglas lut misérable et honleuse. Six mois après le supplice tle Marie Stnarl, qu'il avait hâté par ses conseils, il réclamait humblement quelques secours d'Eli- sabeth, en exposant qu'il avait tout sacrifié pour elle (2). Elisabeth, désavouant le crime de Fotheringay, comme à une autre époque elle avait désavoué celui de Kirli-ol- Field, l'abandonna à ses rtMnords; mais l'histoire, plus juste et plus sévère, en flétrissant le nom d'Archibald Douglas, ne séparera point du vil meurtrier la reine puis- sante qui arma sa main. La fêle de la Toussaint à Fotheringay (3) ; par le baron Kervyn de Letlenhove, membre de l'Académie. .... Ainsi s'acheva le mois d'octobre marqué par ce procès mémorable où une princesse captive avait eu à répondre, devant des commissaires d'un rang inférieur au sien, de ses efforts pour recouvrer la liberté. Le lendemain, on célébrait, selon le rite catholique, la pieuse commémoration de ceux qui, de l'Église militante, ont passé dans l'Église triomphante, échangeant les misères d'ici-bas contre les délices célestes. Journée de profond recueillement pour la reine d'Ecosse; car, dans .«a propre famille, que de sang aussi et que de larmes! Dans la maison (1) Miss Âgaès Strickland, t. VII, p. 497. (2) Pap. of Scolland, vol. XLII, n° (38. (5) Fragment d'une étude sur le procès et la mort de Marie Stuart. ( i^'I ) de Stnart, dopuis Jncqnes I", dont elle avait donné le nom à son (ils, sur cinq rois, quatre avaient péri de mort violente; et, dans la maison de Gtiise, le trépas vainement cherché sur le champ de halaiMc, s'offrait plus affreux encore sous le coup de l'assassin. Par un rafTmemenl de cruauté, pour rendre l'isolement de la reine d'Ecosse plus complet, pour la priver des conso- lations que réclamaient à la fois sa piété et son malheur» on avait éloii^né d'elle le prêtre qui, en ce jour solennel, eùl pu céléhrer pour elle les saints mystères. Agenouillée seule au pied de l'autel dans son cabinet de travail, elle pri lit pour ses amis et ses ennemis, sans doute pour son fils qui l'ahandonnait, peut-être pour Elisabeth, si cruelle et si idjpiloyable. Cependant l'office du jour semblait lui avoir apporté de nouvelles forces et d'intimes consolations. Le Sauveur y choisir des exemples qui entlainmenl de plus en plus » votre zèle pour la piélé el la religion; el ces vertus » mêmes dont vous êtes ornée, vous pourrez les retrouver » chez vos ancêtres. (1 ) » Si Marie Stuart avait traversé de longues soulfrances, le roi Malcolm et les deux Bruce ii'avaienl-ils pas été aussi prisonniers des Anglais? Et la douleur même n'ouvrait- elle point les portes du ciel, témoin celte reine vénérée sous le nom de sainte Mai gué- rite d'Ecosse (2)? L'histoire de l'Angleterre offrait d'autres enseigne- nienls. Ce qui frappait l'esprit de Marie Stuart, ce qu'elle commentait avec une parfaite sérénité, c'étaient les tristes pages des annales anglaises où le régicide se renouvelait à chaque siècle. Edouard 11 à Berkiey, Richard II à Pomfrel, Henri VI à la Tour de Londres, tous odieusement égorgés dans leur prison; et si, à cette heure suprême, Dieu lui révélait l'avenir, elle pouvait voir à Whilehall un écha- fjud s'élever pour son petit-his. Quel respect les Anglais portaient-ils donc à ceux dont le front avait ceint une couronne ? Marie Stuart était plongée dans ces méditations lors- qu'on vint la prévenir qu'Amyas Powlet désirait être intro- duit près d'elle. Il avait reçu d'Élisaheth l'ordre de lui rendre compte de tous les discours de Marie Stuart depuis le départ des commissaires, et Walsingham lui avait fait connaître qu'elle attendait de lui les plus amples détails à ce sujet (5). Aussi, sans avoir rien à lui communiquer, il (1) And the virtues, wlicrcin you much flourisli, you niay admire in others your anceslors. (2) Strype, Hist. of Reform, app. (5) Lettres de Davison, du 29 octobre (8 novembre) 1586, Morris, p. 502. ( AU ) prolongea rcnirclicn pondant nno lioiiro ol domie, espérant toujours surprendre quelque aveu ou (pielque parole impru- dente. Marie Stuarl parla à son geôlier de sa santé qu'elle trouvait meilleure et aussi des lectures qui occupaient ses longs loisirs. « Kn vérité, dit-elle à Powlct, l'histoire » rapporte que l'Angleterre n'a cessé de voir couler le » sang. » Mais Powlet objectait qu'il en avait été de même chez les autres peuples; et il ajoutait que rien n'était plus nécessaire lorsque de sérieux périls venaient à menacer rttat. Ces paroles mêmes ne purent l'émouvoir : elle semblait ne pas comprendre que ce sang qui, selon la pensée de Powlet, devait être versé pour le salut de i'Ktal, serait le sien. Puis, revenant elle-même à son procès, elle raconta à son geôlier, qui avait lui aussi siégé parmi les commissaires, (ju'elle avait remarqué sur le visage de plusieurs d'entre eux le signe peu douteux de leur commisération et de leur sympathie. Elle eût voulu connaître leurs noms, albi de graver dans son cœur un souvenir reconnaissant à leur égard. Mais Powlet la re|)Oussa durement : « Ceux qui ont » pris la parole pour vous accuser et ceux qui ont gardé » le silence, lui répondit-il, sont animés du même esprit; » il n'en est aucun qui s'intéresse à votre cause. (I) » Tel est le récit froid et bref d'Amyas Powlet; mais le journal de Bourgoing nous a conservé des détails plus complets. Powlet. frappé de la tranquillité d'âme de la reine (i) Lettre de Powlet, du 24 octobre (5 novembre) IK8G, Morris, p. 500. (Papers of Mary, vol. XX, n» 17.) ( 455 ) d'Ecosse, ne lui cacha point son élonnemenl, puisque la situation dans laquelle elle se trouvait était si grave, que jamais personne vivante n'avait été accusée de crimes si horribles et si odieux. Ne s'agissait-il pas, en effet, de faire mourir la reine d'Angleterre, d'assassiner ses principaux conseillers, d'envahir son royaume ? Tous ces points n'avaienl-ils pas été si bien établis que les commissaires ne pouvaient plus conserver aucun doute sur la vérité de ces griefs? Et, assurément, personne, sans avoir vu la reine d'Ecosse, ne se laisserait aller à croire qu'elle eût pu con- server son calme et recouvrer sa santé. Alors Marie Stuart, élevant la voix : « Je n'ai aucun » motif d'être inquiète ou troublée. Ma conscience me rend » le témoignage de ce que j'ai fait, comme je l'ai déjà p déclaré. Dieu sait que je n'ai jamais voulu faire mouri)- » personne. Ma conscience est restée en ceci libre et pure; » et, étant innocente, j'ai plus de motifs de me réjouir que B de m'alïliger. J'ai confiance en Dieu, protecteur de j> l'innocence. D'autres, d'un rang égal au mien, ont souf- B fert avant moi. Il est vrai qu'il a plu à Dieu de me faire » soufl'rir beaucoup; mais, en même temps, il Lui a plu » aussi de me soutenir et de me consoler. Grâce à Dieu, ï les souffrances ne sont plus lien pour moi, et, quand ï cela plaira à Dieu, je suis prête à endurer la mort. Je » suis née au milieu des troubles, et c'est au sein des » troubles que ma mère m'a élevée. Les troubles m'ont » forcée à me réfugier en France ; et, après mon [)rompt » veuvage, je les ai retrouvés en rentrant en Ecosse. D L'adversité m'attendait en Angleterre, et depuis lors elle » est restée la compagne de ma vie. A quoi me servirait B de m'affliiger davantage ? » Et, comme Powlet objectait que si la pureté de la con- ( 456 ) science élail une grande satisfaction, la dissimulation de la conscience él;iit nne mauvaise chose, et que, étant cou- pable comme cela résultait des preuves produites contre elle, il valait mieux l'avouer et en faire repcnlancc devant Dieu cl le monde, Marie Stuart continua en ces termes : « Il n'est point de créature humaine (jui n'ait péché, et j'en » demande pardon à Dieu; mais, quant au fait (|ue \ous me » reprochez, vous-même vous savez (jue je n'en suis point p coupable. l*ourriez-vous être crédule à ce point? Igno- » rez-vous qu'on a de longue main prémédité ce qu'on p veut faire? Je suis catholique, et l'on veut me traiter » comme les autres catholiques. Je suis résolue et prêle à t> mourir pour la religion ; je ne demande pas mieux, et je » m'estimerai heureuse de souffrir pour le nom de Dieu. » Puis reprenant : « Powlet, nous célébrons aujourd'hui la » fête des Saints qui sont au ciel. Je relisais iout à l'heure 0 dans mes prières tout ce qu'ils ont souffert pour le nom » de Dieu; el, quoique je n)e sente indigne de la grâce » divine, l'exemple des martyrs me soutient, et leurs j> souffrances m'enseignent à supporter les miennes. » Bourgoing constate qu'après cet entretien, les serviteurs de Marie Stuart remarquèrent « qu'elle ne changea en p rien ny de visaige, ny de contenance, ny ne s'esmut en p chose que ce soit ()lus que de coustume; el, devisant de » ce, disoit qu'elle mourroil pluslost de ujille lourmens p que de se confesser digne de grâce. » C'est Powlel, c'est l'infâme geôlier, qui se sent faible et troublé en présence de la victim»;. Il redoute bien plus qu'elle ces entrevues où il subit l'ascendant d'une âme forte el généreuse. « Veuillez me faire connaître, écril-il p le lendemain à Walsingham, si vous exigez que je voie (457) » souvent ma pri^onnière; je n'aime point à le faire (1), et » je n'en attends aucnn bon résullat aussi longtemps que je j> serai persuadé qu'elle restera inébranlable (2). » Et en rendant compte de ce dernier entretien, il traite les protes- tations de la reine d'Ecosse de bagatelles (3) et craint, à défaut d'autre bonne matière (4), d'en avoir ennuyé Walsinghain. a En vérité (tel est son dernier mot), cette » reine semble, au plus haut degré, étrangère à tout senti- » ment de crainte (5). » Parmi les amis de Powlet, il y en a (|ui vont plus loin. €etle abnégation, cette constance devant toutes les menaces, ce mépris de la mort, écrivent-ils, ce n'est pas du courage, c'est de la folie (6). Le jugement de la postérité sera bien différent; et en reproduisant ces réc'ts, même tels que le geôlier nous les a conservés, nous croyons avoir sous les yeux quelque page, aussi admirable que louchante, de ces actes des martyrs i:s beaux- arts. Séance du 2 février 1888. M. Robert, directeur. M. LiAGRK, secrélairc perpétuel. Sont présents: MM. C.-A. Fraikin, le chevalier Léon de Burlmrc, Ernest Slingeneyer, Ad. Samuel, G. Guffens, Jos. Schadde, Th. Radonx, Jos. Jaquel, Jos. Demannez, P.-J. Clays, Ch. Vcriat, Guillaiime De Crool, Gustave Biot, H. Hymans, le chevalier Edm. Marchai, Jos. Stallaert, J. Rousseau, membres; Alex. Markelbach et J.-B. Meunier, correspondants. MM. Gevaerl, vite-directeur, et Fétis écrivent qu'ils sont empêchés d'assister à la séance. CORRESPONDANCE. La Classe prend notilicalioi) de la niorl : 1° De M. Ad. Siret, membre de la section des sciences et des lettres dans leurs rapports avec les heaux-arts, décédé à Anvers, le 6 janvier dernier, à l'âge de 70 ans; ( 459 ) 2° De M. Joseph Dyckmans, correspondant de la seclion de peinture, décédé en la même ville, le 12 du nnéine mois^ à l'âge de 77 ans; 3° De M. Charles Questel, associé de la section d'archi- tecture, décédé récemment à Paris. i\I. le directeur fait savoir que, déférant aux dernières volontés de jM. Siret, il s'est abstenu de prononcer le discours académique à ses funérailles; mais, afin de donner à la famille du défunt un témoignage de sympathie, il s'est rendu à Anvers pour assister aux obsèques et y repré- senter la Classe. M. Robert ajoute qu«', par suite d'un empèchemeni, il s'est trouvé dans l'impossibilité de se rendre à Anvers pour parler, au nom de l'Académie, aux funérailles de M. Dyck- mans. Il remercie ]M. Verlat, qui a bien voulu lire les quel- ques paroles qu'il s'était proposé de prononcer en cette circonstance. Ce discours figure ci-après. Une lettre de condoléance sera écrite aux familles des défunts. — M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics envoie une ampliation de l'arrêté royal du 19 janvier dernier, approuvant l'élection en qualité de membres titulaires de MM. Joseph Stallaert, Henri Beyaert et Jean Rousseau. MM. Joseph Stallaert, Henri Beyaert et Jean Rousseau, ainsi que MM. Chaplain, artiste graveur, membre de l'Institut, à Paris, le baron de Hansen, architecte à Vienne, et Berlolotti, conservateur des archives de l'État à Man- toue, élus associés, remercient pour leur élection. — M, le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics transmet : ( 460 ) 1 ' Li' pirinior ra|)|)orl semeslriel de M. Moiilald, prix (le Homr pour la pciiiliire, en 1880. — Renvoi à MM. Kélis, .Slin^eneyer, Tloherl, Giilîens cl Verlal; 2" Le (|iialrièrne rapport senieslriel de M. .). Antlione, prix de Horiic pour la scnlpliire, en 1885. — Renvoi à la section de sculplure el à M. .Marchai; 3" Une nouvelle série de bnllclins concernanl les reclierclies faites par M. Rdni. Van der Slraeten dans les collections musicales de la Ribliollièqiie royale de Munich, pour la Coinnii.ssion de pul»lic.i(ion des œuvres des anciens musiciens belges. — Renvoi à la Commission «^ /loc. — Le même Ministre demande à la Classe des beaux- arts de bien vouloir examiner la question des épreuves à imposer aux lauréals sculpteurs du prix Godecharle pour salislaire aux prescri|)iions testamentaires. — Renvoi à la Commission pour les prix de Rome, aux(juels ont été assi- milés les lauréals du prix GoJecharle. — L'Université des arts et des lettres de Rologne (ail savoir quVIle célébrera son huitième centenaire la veille des ides de juin 1888. — L'administration communale de Bruxelles donne connaissance des noms des membres du comité qu'elle a constitué, à la demande de l'administration communale de Tournai, pour la souscription ouverte eu vue d'élever à M. Gallait, dans sa ville natale, un monument destiné à perpétuer sa mémoire. L'administration précitée demande de faire circuler une liste de souscription parmi les membres de l'Académie. (461 ) — M. E. Vaulhier, ingénieur, à Recquignies (France, département dn Nord), fait hommage à l'Académie, au nom de sa belle-mère, M""^ veuve Oudiné, d'un cadre avec médailles gravées par son mari, Eugène-Andié Oudiné, ancien associé de la section de gravure de la Classe, décédé à Paris, le 41 avril 1887. — Remerciements. Discours prononcé aux funérailles de M. Joseph Dyck- mans; par Alex. Robert, directeur de la Classe des beaux-arts. A peine une tombe vient de se fermer sur Adolphe Siref, l'un des membres de la Classe des beaux-arts de l'Académie royale de Belgique, que celle-ci enregistre un nouveau décès, celui de Joseph Dyckmans. Notre confrère appartenait à celte forte génération d'artistes que 1830 a vu éclore. Doué de brillantes qua- lités à tous les points de vue, il sut s'acquérir bientôt une place au premier rang des peintres de genre. Né à Lierre, le 9 avril 1811, élève de Tielmann, de l'Académie de cette ville, et de notre éminent confrère Wappers, Dyckmans a rempli, pendant nombre d'années, les fonctions de professeur à cette célèbre Académie d'An- vers, dont il a contribué à rehausser l'éclat et la renommée. Observateur fin et délicat, excellent coloriste, de son pinceau ont surgi quantité de tableaux marqués d'un talent exceptionnel et qui ornent les principaux Musées de l'Eu- rope, ainsi que nombre de riches collections d'amateurs. ( ii;-2 ) Admirateur passionné de Miéri-S, dont nos IVèros de h ^éorlall(le s'rnorgm'illissenl à si juste litre, Dycknjans s'applicjua, comme ce maître incomparable, à la produc- tion de scènes d'intérieur, de sujets de genre on hrillcnl le fini et la délicatesse de son pinceau; le sentiment tient une place égale à l'exécution artistique dans ses tableaux si rechercbés. Sa ré|»utalion commença an Salon île Bruxelles de 1830, où il produisit sa Partie d'échecs, ce petit cliel-d'œuvre de ininulie et d'observation; elle ne (il que grandir d'année en année. Tout l'œuvre de notre confrère révèle une lucidité que l'on a qualiliée à l)on droit d'(;xlraordinaire. Dyckmans a|)parlenail à la Classe des beaux-arts depuis 1847. Peu d'années après, le Roi l'éleva au grade d'officier de l'ordre de Léopold. Son excessive réserveet sa grande timidité l'empêchaient de venir prendre une pari directe aux travaux de l'Aca- démie. Il n'en professait pas moins d'excellents sentiments d'amitié a l'égard de ses confrères : aubsi, c'est autant comme organe ties sentiments de ceux-ci qu'en qualité de directeur de la Classe des beaux-arts que je viens rendre un dernier hommage à celui que nous nous honorions de compter dans nos rangs. C'est donc en leur nom el au mien que je viens, mon cher Dyckmans, te dire un adieu suprême. Puisse-tu dans ce monde meilleur, vers lequel nous aspirons tous, jouir du repos éternel après une existence vaillammenl consacrée au sacerdoce professoral et au développement des arts qui forment le plus bel apanage de la nation belge. ( 463 ) RAPPORTS. I! est donné lecture dn rapport de M. Marchai (rempla- çant M. Éd. Fétis empêché) et de MM. Slingeneyer, Robert et Guffens, sur le premier envoi réglementaire de M. Emile Verbrugge, prix de Rome pour la peinture en 1883 : Un peintre égyptien décorant un sarcophage. Ce rapport sera transmis à M. le Ministre de l'Agricul- ture, de l'Industrie et des Travaux publics. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Léonard de Vinci ; étude par J. Rousseau, membre de l'Académie. Dès que vous abordez la glorieuse figure de Léonard de Vinci, une question vous arrête. Comment cette renommée est-elle encore debout, et même entière? Car enfin, que reste-t-il aujourd'hui du grand Léonard? Au premier coup d'œil : peu de chose. La plupart de ses manuscrits sont perdus. D'autres — ce qui revient au même — restent inédits. De même plusieurs de ses ouvrages d'art les j)lus célèbres sont détruits, et le peu qui a survécu ne vaut guère mieux. ( iU ) Délniit, son colosse équcslre de François Sforza, qui avail fondé sa ié|)iilalion de sculpteur, quand on en avait découverl le modèle en plaire, aux acclanialions de rilalie eiilière, lors du mariage de Maximilien cl de Blanche Sforza ; Délruil son grand carton de la balai'le dWnfjhiavi qu'il avail l'ail pour son fimeux concours avec Michel-Ange, et qui avail commencé sa gloire de peintre; délruil sans qu'il en reste autre chose que le dessin de Rubens, gravé par Kdelinck; Détruite aussi la fresque qu'il avail commencée d'après ce carton. Certains chefs-d'œuvre de lui ne sont pas terminés, par exemple sa célèbre Sainte Anne du Louvre, si précieuse- ment et si bizarrement conçue, avec sa succession de tendresses et de caresses descendant de SaiiTte Anne à la Vierge, de la Vierge à Jésus, de Jésus à S'-Jean et de S'-Jean à l'Agneau. D'autres tableaux, comme l'Adoration des Mages des offices et le Saint-Jérôme du Vatican, sont restés à l'état d'ébauches. On trouve encore, dans les musées, d'autres peintures qui portent son nom. Mais combien y en a-l-il qui ne soient pas contestées? Et jusqu'aux deux chefs-d'œuvre sur lesquels s'élaie encore, de nos jours, celle réputation énorme — je veux parler de sa peinture murale de la Cène el de son portrait de la Monna Lisa ou de la Joconde, — de ces deux pages immortelles, que reste-l-il aujourd'hui? — Hélas! L'exquise Monna Lisa elle-même, malgré les admira- tionsqu'elle soulève encore, est loin d'êlre intacte. Qui veut ( 4.05 ) s'en assurer n'a qu'à la confronter avec son signalement ininulieuseinenl détaillé par Yasari, qui l'avait vue. « I.os sourcils, dit Vasari, leur insertion dans la chair, leur épaisseur plus ou nio ns |)rononcée.. , ne pouvaient pas être rendus d'une façon plus naturelle. » — Hélas! il n'y a plus (\c sourcils. « Le nez (ajoute Vasari) et ses belles carnations d'un rose tendre, respire. » — Il n'y a plus trace de ce rose tendre. « La bouche, sa fente, ses extrémités, se liant par le vermillon des lèvres à l'incarnat du visage, ce n'est plus de la couleur, c'est vraiment de la chair. » — Eh bien, il faut en croire Vasari sur parole. Le vermillon des lèvres, Viticarnat des joues ont fait place à des tons violacés. La Joconde d'aujourJ'hui est pâle et assombrie comme un clair de lune dans la brume. Lt j'en j)assc! je ne dis rien de son paysage indigo, évi- demment très (lifférenl du fond primitif. El cependant — telle quelle — la Joconde est encore étonnamment conservée si on la compare à la Cène. De celle-ci, il ne reste rien, ou autant vaut. On sait qu'elle a été repeinte de fond en comble, et à plusieurs reprises, par d'ineptes restaurateurs qui ne se doutaient même pas du j)remier principe de leur art, oii le moins, c'est le mieux. Leur lourde main s'est promenée d'un bout à l'autre du tableau; elle a, comme disait spirituellement Paul de Saint-Victor, ganté les mains de repeints et n'y a pas laissé trace de phalanges ni d'articulations; elle a repassé chaque trait des visages, chaque pli des draperies; elle a tout refait, c'est-à-dire tout détruit. Or, si vous vous rappe- lez que Léonard avait mis des années à étudier ses typesr \ ( iC() ) (lu (.lirisl cl «les apôlres (1), si vous oliscrvr/ jusqu'où il pousse l'ail ilc irsinncr un caiaclùrc, de li.vcr une expres- hiou, vous pouvez vous li|^uiei' la porlée — inéuiéiiiable — Je ce désastre. Mais alors le inènie problèuie se représente, plus obscur, el la niême (|ueslioii revient, plus prcssanie : — si ces «lévaslatH»nssonl.'-i pi olondes, si radicales, comment s'expli- quer le prestige qui s'attache encore aux deux chels-d 'œuvre de LéonanI, et la gloire persistante, à travers les siècles, de l'auteur ? C'est que ces deux ouvrages, même ruinés, étonnent encore par des beautés supérieures, incomparables. Kt c'est là justement que se manifeste le génie des maîtres tels (lue celui-là. Leurs œuvres sont coiimie le diamant. On peut le briser, l'user, le déformer — il garde jusqu'au bout son scintillement d'astre. Que resle-t-il, disais-je, se d'un regard et se relient d'un irait. I I) Il y a dans la Cène de Giolto, conservée au couvent de S'-Marc, à Florence, cette particularité que c'est la même taLlc allongée que celle de Léonard, et qu'on y voit tous les personnages assis de même d'un seul côté, sauf Judas, placé seul de Tautrc côté, en face du Christ. ( iC8 ) Ainsi (le l:i Joconde. Corlos, Monna Usa, avec ses yeux sans sourcils el ses lèvres bUîiies, n'a plus celle fleur de heaulé qui émerveillail Vasari; mais si elle n'a |)lus la heaulL», elle a gardé le charme; elle a gardé la délicieuse ('nigme de son expression imir-finissalile, ce sourire railleur ri doux, plein de lanl de soiis-etjtendus d«''licals, qui laisail dire à Vasari que celte peinture était plutol divine (lu'humaine, el (]u'on la tenait pour une chose merveilleuse cl vivante à l'égal de la nature elle-même. Klle a gardé l'inlinie délicatesse de son exécution qui correspond si bien à celle de l'expression, son dessin d'une finesse si recher- chée, son modelé inimitable qui rend avec une précision si savante el si souple toute la succession des plans dans leurs modulations les plus imperceptibles. Ici encore nous trou- vons une qualité maîtresse, une perfection portée 5 ses dernières limites, el lelle que quatre siècles réimis n'ont pu TefTacer. Ce njodelé merveilleux est du reste le cachet propre de Léonard, el qui marque ses moindres ligures. On n'a que faire de citer ni son Saint Jean-Bapliale du Louvre, si délicai, ni sa Vierge aux rochers, avec ses enfants nus aux chairs si fermes et si rotules, ni sa Belle Féro)inière, plus ancienne el d'un faire moins souple. Partout c'est la même science de modelé, le même puis- sant relief. Il a soin d'enseigner d'ailleurs, dans ses écrits, que le relief esl le premier élémenl de l'illusion el doil être le premier souci du peintre. Aussi est-ce de Léonard que Giorgion apprit In peinture grasse el poussée à la ronde-bosse, el c'est de ce progrès, ne l'oublions pas, que date l'essor de l'art vénitien. On peut dire que ces deux chefs-d'œuvre, la Joconde ( 4-69 ) el la Cène, le contiennent tout entier. Voilà Léonard tel qu'on le verra toujours, passionné, obstiné, ne s'épargnant jamais et allant en toutes choses, conception et exécution, jusqu'au bout de son génie et de son art. S'(St-il beaucoup inquiété de la beauté pure? En vérité, je n'oserais l'alTirmer. La finesse de ses femmes, aux yeux obliques, se mêle d'un peu d'afféterie, et toutes, à coup sûr, Monnn Lisa en tète, resteraient bien loin, dans un concours de beauté, de la Vénus de Milo; peut-être même ne viendraient-elles qu'après la Violante du Titien, les nymphes de Jean Goujon, d'autres encore. Sans doute, comme tous ceux de son temps, Léonard a subi la séduction de l'antique, et il est revenu avec eux au culte de la forme, à l'étude attentive du corps humain, dont nul mieux que lui ne connaît la structure, et pour lequel il rêve, à l'instar (l< s Grecs, un idéal, un canon de |)roportions Mais les beaux corps, qui suffisaient aux Grecs, ne lui suffisent pas; il veut l'âme, fidèle en cela à ces principes du moyen âge chrétien qui redeviendront les nôtres, il est de ceux qui voient dans la peinture — suivant la superbe déflnition de Fromentin — le grand art d'exprimer l'invisible au moyen du visible, et ce qu'il scrute avant tout dans une tête, c'est le caractère et l'expression, fouillant ses types âprenieni, patiemment, jusqu'à ce que leur pensée jaillisse au fond 4le leurs yeux et vienne jusqu'au bord de leurs lèvres. Voyez, après sa Joconde, un de ses rares tableaux à peu près conservés, ses deux demi-figures du palais Sciarra, la Modestie et la Vanité. Elles résument bien, à elles deux, cette double observation de la forme extérieure el de l'àme cachée. La Modestie est une figure en profil d'un beau dessin el d'un noble arrangement. La Vanité, avec son ironie étrange, mêlée d'orgueil et de mélancolie, a les ( i70 ) profondeurs de la Jocomlc. 4 Une reine, dit joliment Taine, niie femme adorée, une déesse, qui aurait tout et qui trouverait que c'est bien peu, aurait ce sourire. » Dernier trait caracléristique : Léonard a le goût de la caricature. Chose naturelle. De même qu'il excelle à ana- lyser un être dans ses derniers leplis, il est simple aussi (|u'il se plaise à le résumer en quelques traits de plume, et c'est là justement l'art de la charge, qui en éliminant le détail inutile, en dégageant, en grossissant les deux ou trois accents typiques, produit à l'instant la ressemblance, l'évidence, mieux que n'importe quelle photographie, comme un de ces mots à l'emporle-pièce qui en di( plus que vingt pages d'explications. Mainlcnanl, suivons Léonard et voyons ce que lui rap- porte cette élude acharnée que rien ne peut contenter, qui embrasse le corps et l'âme, et qui, inquiète, passe inces- samment du simple au composé pour revenir du coniposé au simple. Du premier coup, il dislance son maître, ce Verrochio, qui fut pourtant un des grands artisles de son siècle. On sait comment Léonard le fit renoncer à la peinture dès la première figure qu'il peignit dans un lableau de son pro- fesseur, et près de la(|uelle les figures de celui-ci pâlirent, faiblirent subitement. Léonard s'annonçait. Il avait dix-se|)t ans. Le voilà parti, fl va, il se déploie. El avant Raphaël, il trouve le beau style, les nobles attitudes, les draperies ajustées avec goût et ampleur. N'y a-t-il même pas quelque supériorité du côté de Léonard ? Ses personnages semblent toujours pris sur le fait; ils ne posent jamais. Ceux de Raphaël ont-ils toujours cette sincérité, celte spontanéité? l'A comme il laisse loin derrière lui tous ces maîtres du (471 ) XV* siècle, dont il esl encore le contemporain ! Où trouver^ avant la Cène, un sujet religieux Irailé avec celle aiii|)leur, celte élévation, celle dignité? De même Léonard trouve la grandeur avant Miciiol- Ânge. Oui, ces rudes apôtres de la Cène sont tout à leur affaire, à leur émotion. Ils sont la vérité, la simplicité même. Mais quelle puissance! Vous |)Ourrez les mettre sans peur à côté des prophètes de la Sixtine. Il resteront grands^ même dans le voisinage de ces colosses. Et Corrège? N'a-t-il pas appris un peu à l'école de Léonard sa peinture fondue, aux dégradations savantes, se modelant par les milieux, sortant si doucement de l'ombre? \jAnliope du Louvre ne commence-l-elle pas dans la Joconde? Holbein aura beau venir après Léonard. Celui ci fait déjà des Holbein, et de qualité, selon moi, supérieure. Mille nuances expressives; on entrevoit non seulement la pensée, mais-l'arrière pensée. El avec cela le type s'écrit avec une sobriété, une simplicité qui manque parfois à Holbein, et une autorité puissante à laquelle il n'atteint qu'exceptionnellement. J'ai parlé du colosse équestre de François Sforza. Pour- quoi ie mellait-on an-dessus même de l'héroïque CoUeoni de Verrochio, deux fois vaincu ainsi par son terrible élève? C'est qu'il stupéûail les regards par une qualité inconnue jusque-là, la foiigne du mouvement, le cavalier enlevant violemment son cheval cabré au-dessus du corps d'un ennemi renversé (1). (1) Voir dans la Gazelle des Beuux-aris (t. XVI) le travail très curieux de M. Courajod, le savant conservateur du Louvre, sur ce sujet, cl les croquis nombreux qui raeeonipagnent. ( 472 ) Cctlf* qiialilr toiile modcriM' — car l'art encore raidi Et il a aussi de l'artiste l'insouciance proverbiale, super- bement généreux, follement prodigue, tantôt menant grand train, ayant chevaux, meutes, nombreux domestiques, tantôt n'ayanl pas même d'atelier et allant travailler chez autrui, mais, quoi qu'il lui arrive, ignorant l'envie, trop grand pour jalouser personne, appelant ù lui et allant jusqu'à pensionner les gens de talent, adoré de ses élèves qui le suivront jusqu'en France et dans les bras desquels il mourra (1). Mais Léonard de Vinci n'est pas seulement le type par excellence de l'artiste; vous savez que ce n'est là qu'une (1) El non dans les bras de François I'''", oonimc le veut une légende qui n'a pas surfait d'ailleurs rafTcclioii du roi j)Our le peintre. ( ^77 ) des faces de cette figure compliquée, et que l'artiste se double en lui d'un savant (i), d'un inventeur, d'un penseur, réalisant le type même du génie de l'hornme dans une de ses personnifications les plus extraordinaires, les plus complètes qui se soient jamais vues. Chose inouïe et rare : ce minutieux est un audacieux; ce peintre, qui s'absorbe si profondément dans l'étude d'une tête, d'un sourire, est un esprit universel, toujours planant, voyant de loin et de haut, embrassant d'un regard tout l'horizon du savoir de son temps, devinant, annonçant les découvertes à venir, et tellement doué, tellement comblé de tous les dons intel- lectuels, moraux, physiques même, qu'il prend les propor- (1) Comme savant, Léonard est surtout un ingénieur physicien et mécanicien. C'est par ses talents et ses inventions d'ingénieur mili- taire qu'il se recommande lui-même tout spécialement, dans sa fameuse lettre à Louis Sforza, ne parlant de ses talents d'artiste qu'ac- cessoirement, et, comme on l'a dit, par-dessus le marché. C'est aussi comme ingénieur qu'il s'attache à la fortune du terrible duc de Valentinois et le seconde dans ses entreprises guerrières. On le voit spécialement occupé, pendant de longues années, de travaux de canali- sation, rêvant de canaliser l'Arno de Florence à Pise, achevant pour Louis Xll, qui l'appelle son a bien amé painctre et ingénieur ordinaire «, le canal de la Martesana, et construisant le grand réservoir et les écluses de San Cristoforo. Enfin, c'est encore à des travaux et à des projets de canalisation qu'il emploie, en France, les dernières années de sa vie. Léonard voulait relier directement par la Saône, la Touraine et le Lyonnais et faciliter ainsi les relations indus- trielles de la France et de l'Italie. Quant à ses travaux d'archileclurc, ils sont moins connus, bien qu'il ait porté officiellement le titre d'architecte et laisse de nombreux croquis d'architecture. (-178) lions (l'iiii rire smnnliirol. Voyoz-lc so présonlcr, encore jeune, déjà célùl>i«', à la cour (J(ï ce l.oiiis Slorza (pii lui un dilcllanle plus ralTiné (pie les Médicis. C'esl jour de gala; il y a concours de méneslrels comme dans les M(u(res(lhnn' /(?»/rs de Wagner; Léonard y paraîl comme une sorte d'Olym- pien en lournée sur la lerre, beau comme Apollon, lorl comme Hercule, éloquenl et diserl comme Mercure, chan- lanl des vers (pi'il improvise; en s'accomprit^nanl d'une lyre d'argcnl qu'il a inventée, façonnée, et achevant d'enjôler les gens, pelits el grands, par sa parole caplivanle. Plus lard, il sera rarcliilecle des ducs de Milan, l'ingé- nieur militaire de César Borgia, l'ordonnateur des l'êtes de François I", traçant des plans de cathédrales, érigeant des palais, creusant des canaux, invenlanl des forlilicaiions el des machines de guerre, prévoyant le baromètre, la chambre obscure, l'emploi de la vapeur, el composanl, pèle-mèle avec des traités de peirilure, d'analomie, de pers|)eclive, des livres d'optique, de mécanique, d'hydraulique el de géologie. Michelet appelle pillores(inemcnl l-éonard a le IVèrc italien de Faust », el, de fait, ne dirait-on pas d'un magicien poursuivant, à travers toutes les profondeurs des sciences el des arts, la recherche de l'absolu? Son génie encyclopédique esl la stupeur el presque l'effroi de ses contemporains, bien convaincus, surtout quand ils sont sous le charme de sa présence el de sa parole, que rien n'est impossibleà ce grand enchanteur. — Il offrait, dil l'un d'eux, de soulever le temple de San Giovanni d'un bloc, par des machines, et de l'exhausser sans le détruire, el, tant qu'il n'était pas parti, on le croyait ! Maintenant, qu'on se figure tout ce savoir, toute celle imagination, toute cette volonlé, loule celte finesse, tout ce ( 479 ) charme, toute celle puissance, concentrés sur une œuvre, une pensée unique, et on achèvera d'avoir le secret de l'art de Léonard-; on s'exph'quera l'effet impérieux de ces types qui, une fois entrevus, restent inoubliables, — ces expres- sions complexes, subtiles, qui renferment un monde de pensées et de sensations, — ces chefs-d'œuvre raffinés qui joignent la suprême délicatesse à la suprême grandeur, — el, pour tout dire, l'aulorité extraordinaire de ce génie condensateur qui môle la profondeur spiritualiste de l'art chrétien à la science et aux recherches païennes de la forme et des proportions, et qui semble placé sur la frontière du moyen âge et de la Renaissance pour résumer en lui l'âme des deux époques. Que peut le temps contre de tels hommes? qu'importe qu'il s'acharne à leur destruction? Léonard est de ceux qui ne sortent de l'histoire que pour entrer dans la légende et grandir encore. En attendant, le moindre fragment suffit à donner la mesure du colosse. De plus en plus effacé, de plus en plus lointain, il nous apparaît encore dans l'aube confuse de la Renaissance comme une de ces vastes ruines qui vont d'un bout de l'horizon à l'autre. Qu'y avait -il là-bas, au temps jadis? Un palais ou un temple. Et qu'en reste-t-il maintenant ? Pasgrand'chose, beaucoup de poussière et de décombres, des sculptures à demi rongées, des inscriptions qui vont devenir illisibles. Seules, deux ou trois colonnes d'angle résistent encore, encore droites, sous des tronçons de chapiteaux el peut-être un bout d'entablement. C'est tout. Et c'en est assez pour nous arrêter dans un éblouissemenl subit, car nous avons revu, comme par un éclair, le grand spectre du monument disparu, dans sa souveraine majesté. ( 480 ) OUVRAGES PRÉSENTÉS. Briarl{Alph.). — Notice dcscriplivc des terrains tertiaires et crétacés de l'Entre-Sainbre-ct-Meusc, Liège, 1888 (US p.). Folie. — Traité des réductions slellaircs (frai,'rnont d'nstro- noniiotliéorique), l'^fasc. :Tliéorie.nruxclics, 1888;in-8°(88p.). MastHS {J.-B). — Notice sur l'action physiologique et sur l'action thérapeutique du sulfate dcspaitéine. Bruxelles, 1887; cxtr. in-8" (22 p ). Musius, Closson et Scin'ffers. — Université de Liège : Anna- les de la clinique interne (mars 1877 —juin 1882). Liège, I88G; vol. in-8". Tiberghien (G.). — Dcr gegenwiirligc Agnosticismus in seinen Boziehungen zu Wissenschaft und Religion. Dresde, 1888; in-18"(30 p.). Detrulque [G.]. — Quelques dosages du fer des eaux de Spa. Lici;c, 1888; exlr. in-S" (4 |).). Uonnewyn {H.). — Considérations pratiques sur l'emploi des antiseptiques et des désinfeelanls comme moyens préven- tifs des épidémies. Bruxelles, 1887; exlr. in-8° (55 p.). Verbruggen [A. -F.). — Recueil d'exercices et de problèmes d'arithmétique, 2* éd. Namur, 1885; in-lS". — Réponses aux problèmes et aux exercices numériques. Namur, 1884; in -8°. Iieyuen{A.-A.). — Vn triptyque historique, avec une gravure et un croquis topographique. Anvers, 1887; extr. in-8<'(54 p.). Lamcere [J.) — Laurent. Discours prononcé à la cour d'appel de Gand. Bruxelles, 1888; in-8° (30 p.) De Seyn- Verhougstraele. — Nos poètes flamands ( 1 850-1 880), ( i»i ) choix de morceaux traduits en vers français. Préface de M. J. Stechcr. Roulers, 1887; vol. in-8"' (291 p.). Nizet (F.). — Notice sur les catalogues de bibliothèques publiques, 3* édition, Bruxelles, 1888; in-8° (63 p.). Delvaux (E.). — Notice bibliographique sur un mémoire de M. le D"^ J. Lorie « Contributions à la géologie des Pays- Bas. » Bruxelles, 1887; in-8'' (G p.). — Un mot sur les recherches ethnographiques de MM. J. Fraipont et M. Lohest « Les ossements humains découverts dans les dépôts quaternaires d'une grotte à Spy, etc. ». Bruxelles, 1887; extr. in-8° (7 p.). Delvaux (E.) et Houzeau de Lehaie. — Sur l'état des terrains dans lesquels M. Gels a découvert des silex taillés par l'homme tertiaire. Bruxelles, 1887; in -8° (14 p.). Dejardin (A). — Quatrième supplément aux recherches sur les cartes de la principauté de Liège et sur les plans de la ville. Liège, 1887; vol. in-8». Dollo (L). — Première note sur les chéloniens oligocènes etnéogènesdelaBelgique. Bruxelles, 1888; in-8° (38 p. et 1 pi ). Cumont {Georges). — Le jeton de présence de l'Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles (177:2-1794). Bruxelles, 1888; extr. in-8» (16 p.). Houzé (E.). — La taille, la circonférence thoraciquc et l'angle xiphoïdien des Flamands et des Wallons; rapports de ces trois caractères avec la tuberculose pulmonaire. Bruxelles, 1888; in-8» (29 p., 1 carte). Du Moulin (A'.). — Étude critique de la saignée dans les congestions et les inflammations, suivie d'une méthode de traitement de la pneumonie sans émissions sanguines. Bruxelles, 1888; extr. in-8» (27 p., tableaux). Scliîffers (H.). — Compte rendu des travaux et de la situa- tion de la Société médico-chirurgicale de Liège. Liège, 1888; in-8» (8 p.). Preiidliotnme de Barre. — Matériaux pour la faune cnto- 5"* SÉRIE, TOME XV. 32 ( 48-2 ) inoIogiqiK' de In province de Liège : coléoptères, 4"" centurie. Bruxelles, 1S88; exlr. in-g" {M p.). Leltreaux membres de la Société entomulogiquc de Belgique. Bruxelles, 18S8; in-8» (19 [>•)• Ministère de l'Intérieur. — Annuaire statistique de la Belgique, 1880. In-8''. — Statistique médicale de l'armée beige, 188G. Bruxelles, 1887; in-4°. Club Alpin belge. — Bulletin, n" 10, Bruxelles, 1888; in-8°. Société des sciences de Liège. — Mémoire.*, 2'"* série, tome XIV. In-S" ÂLLEUAGNE ET ÂUTRICUE-HoNGRIE. Or ff [Cari von\ — Telcgrapliische Langenbeslimmungen fil r die Sternwarle zu Bogenhausen, I. Theil. Munich, 1888; 10-4" (104 p.). Petrik (Ludw.). — Ueber ungarischc Porcellanerden, Budapest, 1887; exlr. in-8" (14 p.). Geologische Landesanstalt und Btrgacademie zu Berlin. — Jahrbuch, 1880. Berlin, 1887; vol. in-8°. Zoolog.-botanische Gesellschaftin Wien. — Verhandiungen, Band XXXVIl, 3 und 4. In-8». Meteorologisches Institut. — Ergebnissc, 1886. Berlin; in-i". Amérique. Holden {Edward-S.). — List of recorded earlhquakes in California, Lowcr California, Oregon and Washington Terri- tory. vSacramento, 1887; in-8" (78 p.). Guthrie (0.). — Memoirs of dr. Samuel Gulhrie, and the hislory of llie discovery of chloroform. Chicago, 1887; in-8, (53 p.). ( 485 ) France. Freire [Domingos). — Statistique des vaccinations prati- quées avec la culture atténuée du microbe de la fièvre jaune de septembre 1883 à septembre 1886. Paris, 1 887 ; in-8° (16 p.). — Note sur unalcaloïdeextraitdufruil-de-loup. Paris, 1888; in-8° (8 p.). Thielemans [P.). — Nouveau traité d'harmonie fondamen- tale, considérée au point de vue théorique et pratique et ramenée au système de l'apomécomélrie des sons. Paris, [1887]; vol. in-4°. SuUij Prudhomme. — Le bonheur, poème. Paris, 1888; in-18 (242 p.). Grande-Bretagne, Irlande et Colonies britanniques. Browning [Oscar). — The leaching of history in schools. Londres, 1887; in-8" (20 p ). Edgeworth David (T.-W.). — Geology of the vegetable creck tin-raining field. Sydney, 1887; vol. in-4°. Suurindra Mohun Tagore [le radja). — The Iwenty-two musical scrutis of the Hindus. Calcutta, 1886; in-52 (51 p.). — Hindu loyality : a présentation of the views of Sanskrit authorilies on the subject of loyality. Calcutta, 1887; in-8" (100 p.). — A brief history of England. Calcutta, 1887; in-8". — Sanskrit stanzas on various dependencies of her Majesty the Empress of India. Calcutta, 1887; iii-8"» (16 p.). Coy [Frederick Mac). — Prodromus of the zoology of Victoria, décade XV. Melbourne, 1887; pet. in^» (50 p.). Pitt Hivers [le lieutenant général). — Excavations in Cran- borne chase, near Rushmore, on the borders of Dorset and Wiits, vol. I. Londres, 1887; vol. in-4°. Mueller [F. von). — Iconography of australian species of ( 484 ) acacia and cognalc gcucia, dccadc 5-8. Melbourne, 1887; 4 cxtr. iii-4°. Cotes {E.-C.) cl Swinhoe {€.). — A catalogue of llie mollis of India, part 2. Calculla, 1887; in-8». 1{ Society of New South Wales. — Journal and pioceedings, vol. XX. Sydney, 1887; in-8». Department of Mines, New South Wales. — Ânnual report, 1880. In-4°. Physicul Societijy Edinburgh. — Proceedings, 1885-86. In-8". Italie. Favaro {Atitonio). — Per la edizionc nazionale délie opère di Galileo Galilei. Florence, 1888; in -4" (57 p.). Pini (E.)- — Osscrvazioni meteorologicl)e cseguite neH'anno 1887. Milan; in-4°(62p.). Ursini-Scuderi (Aw.-S.). — Il faltore pcrsonale della specie uraana, proposto a nuovo organo delle discipline filosofico- giuridico-sociali, vol. I e II. Calane, 1887; 2 vol. in-8°. Accademia di scienze, tettere ed arli di Palermo. — Alti, vol. IX. In-4°. Socielà criltogamologica ilaliana. — Atti del congresso nazionale di botanica criltogamica in Parma, fase. 1 c 2. Varèse, 1887; 2 cah. in-8". Osservatorio di Brera in Milano. — Pubblicazioni n" VI e XXX. Milan, 1875 et 1887; 2 vol. in-4». Pays divers. Geographische Gesellschaft , S^-Petersburg. — Ucobach- tingen dcr russischen Polarstation an der Lenamùndung, II. Tbeil, 2. ln-4». Instituto y observatorio di Marina de San Fernando. — Anales : seccion 2, 1886. In-4''. BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 1888. — i> 3. CLASSE DES SCIEIXCES. Séance du 3 mars 1888. M. Crépin, directeur. M. LiAGRE, secrétaire perpétueL Sont présents : iMM. Briarl, vice-directeur; P.-J. Van Beneden, le baron de Seiys Longchamps, J. C. Houzeau, G. Dewaique, H. Maus, E. Candèze, Ch. Monligny, Brialmont, Éd. Dupont, Éd. Van Beneden, C. Malaise, F. Folie, Éd. Mailly, J. De Tilly, Ch. Van Bambeke, G. Van der Mensbrugghe, W. Spring, Louis Henry, M. Mourlon, P. Mansion, J. Delbœuf, membres; E. Catalan, Ch. de la Vallée Poussin, aisocîés; J.-B. Masius, A. Renard, P. De Heen, Ch. Lagrange et L. Errera, correspondants. S"* SÉRIE, TOME XV. 33 ( /iS(i ) En oiivianl la séance," M. le directeur propose ii la Classe (le féliciler IM. Dupont sur son retour du Congo, cl dVx|»rin)er l'espoir qu'il voudra bien comniuni(Hjer à l'Académie les résultats de sou exploration scienlifuiue. — Aj)})l(vi(lisscincnls. M. Dupont remercie pour la marque (rinlérêl dont il est l'olijet, et promet d'entretenir \;\ Classe de son voyage dès qu'il aura pu coordonner ses noies sous forme de com- munication scienlidque. COnRKSPONDANCE. M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie cl des Travaux pul)lics soumet à la Classe, avec les publications à l'appui, une requête de M. Cels, bibliothécaire de l'Uni- versité de Bruxelles, demandant un subside afin de conti- nuer les recbercbes et les travaux qui servent de base à ses études et à ses publications anthropologiques. — Renvoi à l'avis de MM. P.-J. Van Dcnedeu et Briarl. — Le même Ministre envoie, pour la bibliothèque de l'Académie, un exem|)Iairc des ouvrages suivants : \° Mémoires présentés au concours de 1887 pour la collation des bourses de voyage et agréés par le jury : a) Le Nucléole des Spirogyra, par Alph. Meunier; b) Sur le mécanisme du passarjc des bactéries de la mère au fœtus, par Ernest Malvoz. 2" La Cellule, recueil de cytologie et d'hislologie géné- rale, tome III, \", 2' et 5' fascicule; ( 487 ) 3° Annales du Cercle hulois des sciences et des beaux- arts. Tome Vil, 4^ et dernière livraison. — Remercie- menls. — M, Delaey, à Roulers, envoie la suite de ses commu- nications scientifiques. — Dépôt aux archives. Même décision au sujet d'une note de M. Carnoy, ne présentant pas un caractère scientifique. — La Classe accepte le dépôt dans les archives: 1° d'un billetcacheté, portant ladate du 10 février 1888, adressé parM Ch. Lagrange, correspondant de l'Académie; 2° d'un billet cacheté, adressé par M. le D"" Léo Backe- landt, assistant à l'Université de Gand. — Sur sa demande, M. Courtoy est remis en possession de sa Noie sur les paratonnerres, qu'il avait soumise à l'avis de l'Académie. — Hommages d'ouvrages : \° a) Revision des poissons d'eau douce de la faune belge; b) Insecta in ilinere CL N. Przewalskii in Asia centrali, novissime lecta, xi; par le baron de Selys Longchamps; 2° Mathesis, recueil mathémalique, tome VII; par P. Mansion et J. Neuberg; 5" Quel sera, dans la nouvelle loi sur l'enseignement supérieur, le programme de l'examen de docteur en sciences naturelles, etc.? par Ch. Van Bambeke; 4" Notiz ueber das Vorkonimen des Moschus-Oc/isen in diluvialen Flusskies von Haniebi an der Weser; par C. Struckmann (présenté par M. P.-J. Van Beneden); 5° Notices sur les mœurs des batraciens, o" fascicule; par Héron-Royer (présenté par M. Van Bambeke); ( 488 ) G" a) Tableau résumé des richesses de rEmpire du Ptrrsil;h] Suilc aux richesses de l'Empire du Ih-ésit ; r) lhu(juct de Mclasiouiacées hrésilieuues ; j)ai' J. de Saldanlia (la Gama (présenté par M. F.Crépin); 7" a) Recherches aualnniicjuos et physiolof/iques sur les (hampifjuons; b) Manuel de inicroscopie; c) La biologie cellulaire ; d) La Cellule, recueil de cytologie; e) La cylo- diérèse de fœuf; f) Nouvelles observations siir la vésicule gcrminative, etc.; par .1. Carnoy. M. Malaise oiïrc six brochures sur des sujets divers de géologie. — nemerciements. — I.es travaux manuscrits suivants sont renvoyés à l'examen de commissaires : 1° Contribution à r étude des protéides du blanc d'œuf; par Gabriel Corin et Kdgard Hérard. — Commissaires : MM. Fredericq et Masius; 2° Théorie nouvelle sur les causes mécaniques du phénomène du flux et du rcfux de In mer; par Kngène Ferron. — Commissaires : MM. Lagrange, De Tilly et Folie; 3° Note sur In chaleur du soleil; par E. Levesqne. — Commissaire : M. Folie; 4° Recherches expérimentales sur In pondérabitilc de réther universel; par Éra. Delaurier — Commissaire : M. Spring; '5° Contribution à l'étude de la vacuole piilsatile ;pîir le D' C De Bruyne. — Commissaires : MM. Fd. Van Beneden et F. Plateau. ( 489 ) RAPPORTS. Sur l'influence du frottement et des actions mutuelles inté- rieures dans les mouvements périodiques d'un système. Application au sphéroïde terrestre ; par E. Ronkar. Mtappuft de SE. Folie, pvemivr cnn*»ni»tai»-e. « Lorsque les déterminations des constantes de la nuta- tion diurne, reposant sur des observations faites en diffé- rents lieux, de la Russie aux États-Unis, ont mis hors de doute l'existence de cette nulation, une grave difficulté a surgi dans mon esprit. L'existence de la nutation diurne exige que, dans le corps qui y est soumis, le rapport — ^ de la différence des deux plus petits moments d'inertie principaux au plus grand soit une fraction appréciable. Mais ce corps, qui est l'écorce solide du globe, est sujet à la précession et à la nulation annuelle, dont les con- stantes, malgré les négligences théoriques commises dans leur détermination, sont bien probablement connues avec une approximation qui atteint le 0.01". Les expressions algébriques que j'ai données de ces constantes permettent de déduire, des valeurs numériques de celles-ci, celle du rapport ^^^• Or, il se trouve que cette dernière est tout à fait insi- ( 190 ) gniliaiitt'. Kii «l'aiilrcs icrrros, les conslanles de la préces- sion et (k' la mitalion anniicllc somhicnl indiquer qne ces plu'nonir'MCs se rapporlonl au glol)e terrestre en entier, pour lequel le rapport ^^^-^ est certainement très petit; tandis que le facteur de la natation diurne indique claire- ment qu'elle n'alTecte que l'écorce solide du globe, et même que celle-ci est assez mince, étant donnée la valeur que doit avoir ce rapport ^^-^ (0,017) pour que le coef- ficient de la nutation diurne soit égal à 0.1", chiffre que l'ensemble des déterminations qui ont été faites permet de regarder comme n'étant pas exagéré. El cependant, puisque la Terre se compose d'un noyau fluide et d'une croûte solide, c'est bien du mouvement de cette dernière seule autour de son centre de gravité que doit s'occuper l'astronome, puisque c'est elle qui est occupée par les observateurs ; je dirai même que, pour l'astronome, le noyau fluide serait comme s'il n'existait pas, n'étaient les actions que sa présence peut exercer sur l'écorce solide. Comment donc concilier ces deux faits en apparence contradictoires, d'une part, une précession et une nutation annuelle qui indiquenlune valeur très faible du rapport -^r-^; d'autre part une nutation diurne qui assigne à ce même rapport une valeur relativement élevée ? Comment résoudre ce problème, à première vue inso- luble, et dont cependant la solution est imposée par les faits? Une conclusion s'imposait fatalement: dans la recherche de la précession et de la nutation annuelle, A, B, C, se rapportent au globe entier; dans celle de la nutation diurne, à l'écorce solide seule. (491 ) Mais on quoi le globe entier peut-il intervenir dans la recherche du moiivemenl de son écorce ? C'esl à la suite de conversations réitérées sur ce pro- blème difficile, entre iM. Ronkar et moi, que nous sommes arrivés à cette conclusion qu'une seule solution en était possible et qu'elle s'imposait: élndier le mouvement de l'écorce en tenant compte des réactions du noyau fluide. Cette élude présentait de grandes difficultés d'analyse. Absorbé par mes calculs des réductions stellaires, je l'ai abandonnée entièrement à M. Ronkar, qui a pu, avant la fin de l'année dernière, m'en transmettre ce résultat désiré, mais non attendu, que j'ai déjà communiqué dans ma Notice sur la nulation diurne (1) et qui lève la grave difficulté signalée ci-dessus : Dans les motivenienls à courte période, le mouvement de r écorce solide est indépendant des réactions du noyau fluide. Dans les mouvements à longue période, le mouvement de l'écorce et celui du noyau s'effectuent comme si les deux masses étaient solidaires. M. Ronkar a analysé et discuté avec beaucoup de péné- tration, et d'une manière très générale, le problème du mouvement de deux masses, soumises, d'une part, à des forces périodiques, d'autre part, au frottement (ju'elles exercent l'une sur l'autre et à leurs actions mutuelles. Le travail se divise donc très naturellement en trois par- ties: le cas où le frottement ajouterait seul son action à (1) Annuaire de l'Observatoire royal, pour 1888, cl Traité des 7'cdiictions stellaires. Bruxelles, Hayez, 1888. ( 192 ) celle des Ibices |)érioi]i(iues ; le cas où le l'iollemeiit sérail remplacé |)ar tles aclioiis imiluelles ; enliii le cas où le jrotlemenl vient s'ajouter ;'i ces dernières. Dans cliacune de ces parties il commence par examiner Ir cas de deux, juiis celui de trois points matériels seule- ment, en montrant, nu peu rapidement peut-être, qu'on peut étendre de même la démonstration à un nombre (pielconque de poinls matériels. Je ne puis entrer dans les détails d'analyse, souvent très délicats, que l'auteur se trouve oblii^é d'aborder dans l'exa- men des (lifTérenls cas |)articuliers que pourrait oiïrir le IMoblème, et je me bornerai à l'expression de l'énoncé général auquel a été conduit M. Ilonkar, en appliquant son analyse au cas du globe terrestre considéré comme composé d'une croûte solide mobile sur son noyau qui est, soit lluide, soit solide, en totalité ou en paitie; dans ce cas il y a à considérer l'aclion du Irotlemenl de la croule sur le noyau, celle du Irotlemenl intérieur dû à la viscosité plus ou moins grande de celui-ci, enlisi les actions mutuelles (pii s'exercent cuire le noyau et l'écorce ou enlre les divers poinls mêmes du noyau, si celui-ci est lluide. Voici quel est cet énoncé : « Dans les mouvements à très longue période, le sphé- 5 roïde terrestre se meut sensiblement comme si la croule » et le noyau ne formaient qu'une seule masse ; dans les I) mouvements à 1res courte période, au contraire, le noyau » et la croûte se meuvent indépendammcnl l'un de l'autre ; » dans les mouvcmenls à période moyenne, on peut con- j> sidérer les deux parties comme s'entraînanl parlielle- B ment, et il y a, en outre, généralement une variation s de pbase dans l'action des forces. » ( 493 ) Par ce ihéorême se trouve levée la pins grande partie êe la grave difficulté que soulevait le problème du mouve- ment de rotation de l'écorce solide du globe : la nutation diurne, dont la période est courte, s'effectue d'une manière presque complètement indépendante du mouveuient du noyau ; la nutation annuelle, dont la période est assez longue, si l'on n'en considère que le terme principal, s'effectue à peu près comme si l'écorce et le noyau étaient solidaires. Cette indépendance d'une part, et cette solidarité de l'autre, ne sont toutefois pas absolues, parce que ni la pre- mière période n'est excessivement courte, ni la seconde excessivement longue. Pour les périodes intermédiaires, à plus forte raison y nura-t-il entraînement réciproque entre l'écorce et le noyau, avec modification probable dans la phase. Et ceci s'applique tout particulièrement aux termes qui dépendent du mouvement en longitude de la Lune, et, probablement même, du Soleil. L'astronomie connût-elle donc les masses et les dislances des deux astres avec une précision suffisante pour pouvoir déterminer rigoureusement les coefficients de ces termes, dans le cas d'une Terre entièrement solide, rien ne nous assure qu'ils sont valables pour l'écorce, ni même que leurs périodes ne sont prs un peu modifiées pour celle-ci. Heureusement Tinfluence de ces termes diminue à mesure que leur période devient plus courte, et le plus considérable parmi eux n'a-t-il qu'un coefficient vingt fois moindre environ que celui du terme principal de la nutation. Il n'en n'est pas moins vrai que l'école astronomique du ( 494 ) cominenccmcnl de ce siècle, qui croyait pouvoir tenir compte dos 0.0001 " rl'arc dans ses formules, a fait aujour- d'hui son temps; et qu'en présence des incertitudes sou- levées par l'ohligatiou où l'on se trouve maintenant d'étu- dier, non plnssim|)lemenl, comme [.nplîiceetsessuccesseurs, le mouvement d'une Terre entièrement solide, mais celui, bien [dus complexe, de l'écorce solide du globe et de son noyau, des formules, de l'exactitude desquelles on pourrait absolument répondre au 0.01" d'arc près, seraient déjà supérieures de beaucoup aux formules usuelles. Ces incertitudes sont encore loin d'être entièrement levées, malgré le jour que le travail de .M. Konkar a répandu sur ce problème compliqué. Et je citerai en particulier un point pour la solution duquel la combinaison des lumières de la théorie et de l'observation me semble encore indispensable. La Terre, même considérée comme solide, n'étant [as un ellipsoïde de révolution formé de couches homogènes, ses irrégularités peuvent donner naissance à des termes dépendant des longitudes des périgées de la Lune et du Soleil. Les astronomes (Bessel, Peters, Nyrén) ont cru pouvoir déterminer les coeflicienls de ces termes au moyen d'observations faites sur le pendule : en quoi j'ai montré qu'ils se sont mépris (I), parce que des irrégularités superficielles du globe, qui sont négligeables à la dislance du Soleil ou de la Lune, ne le sont plus pour le pendule; leur action sur ces astres, ou l'action réciproque de ceux- ci sur elles, n'est donc pas connue par le fait qu'on connaît leur action sur le pendule. (1) Trailé des réductions stelluires, p. 37. ( 49o ) Mais ii y a plus: s'il esl permis d'étudier l'effet de ces irrégularités sur le mouvement de l'écorce, en le suppo- sant indépendant de celui du noyau, cet effet deviendra naturellement beaucoup plus considérable que s'il s'exerce sur la masse entière de la Terre. Or, la période du mou- vement du périgée lunaire est intermédiaire entre celle du mouvement diurne et celle du mouvement du nœud; elle rentre bien probablement dans la catégorie de ces périodes intermédiaires pour lesquelles la théorie de M. Ronkar ne donne (ju'une solution nécessairement un peu vague, à raison du vague même des relations possibles entre les différentes forces perturbatrices et leurs périodes respec- tives. L'observation seule, aidée de la théorie, peut donc résoudre la question de l'existence de termes dépendant du périgée lunaire dans les formules de la nutalion. Et c'est pourquoi j'ai introduit ces termes dans les miennes (i) en les affectant d'un coefficient que je cherche à déterminer par l'observation. La présence de ces termes n'impliquerait pas nécessai- rement celle de termes analogues relatifs au périgée solaire, quoique théoriquement les uns se déduisent des autres; mais le mouvement du périgée solaire étant exces- sivement lent, peut-être, relativement à ces termes, l'écorce et le noyau doivent-ils être considérés comme s'entraî- nant mutuellement conformément à la première partie de l'énoncé de M. Ronkar; et alors il est probable que l'in- fluence du périgée solaire, qui se traduirait par une varia- lion périodique de la constante de la précession, serait presque insensible. (I) Traite des réductions stdlaircs, pp. 69 et 70. ( m\ ) On conçoit aisénicnl (jue les incxacliliules cl les omis- sions résultant, dans les loiinules de !a nulalion, saiil t;ra(l(i('ll('iiiciil pour (lis|iaraî(r(', ci) jîoni'ial, vt'is le l'oiul du rolliciilc. .l'ai siyiialé, plus liaul, à IViidroil occupé par le fond eu ( ul-de-sac du lullicule, une «'xcavalion de la zone papil- laire. Celle exeavalion résulte de ce (jiie les longues papilles, au lieu de s'éeailer, pour l'aire place à rextréniité iiilerne du i'ollieule, s'iunécliisseiil au cdiiliaire, autour (le celle cxlrémilé en lornie d'arcs. Les ligures 3 el A peuvent donner nue idée de celle disposition. Sur une cou|te transversale faite à peu de distance de l'emboucliure, on distingue la lumière du follicule; elle ii'esl j)as arrondie, mais elliplicpie ou |)lulùt fiisiforme (fig. G); toutefois, je n'ai pas devers moi de coupes tians- versaies assez nombreuses pour oser en conclure (jue telle est toujours la forme de la lumière follicjilaire. Je passe à l'examen du contenu des fullicules. Il se présenlc sous deux aspects absolument dilférenls. Certains Ibllicules renferment une masse jaunâtre ou brun-jaunâlre, liomogènc, granuleuse par places, en continuité manifeste avec la cuticule (lig, 1, 2j. Il s'agit, à toute évidence, d'une sorte de bouchon ou mieux d'entonnoir corné, de même nature que les écailles de la cuticule ou du slraitim coniciiiit. Je reviens, plus loin, sur sa signilication morpho- logique. Dans d'autres follicules, le conlenu est tout diflerenl. 11 consiste en un corps conoïde, oxactemenl moulé sur la paroi folliculaire, |)ar conséquent à base tournée veis la (I) Max W'ebeii, Sludicn iiber Sàugclhicrc. Jeiia, 188G. Taf. I, fi" 5 Ej. — Delage, dans son lilsloirc du lialacnoptcra viusculus, iic dôcril ni ne figure la zone en question (Areliivcs dezool. cxj)crim., 11, 5'", 188t)j. Voiip. 24, elpl. XXI,fig. 12-14. ( 307 ) périphérie, à sommet correspondant au cuUde-sac ter- minal. La figure 3 représente, à un faible grossissement, une coupe longitudinale du corps conoïde. Sur celle coupe, de même que sur celle représentée ligure 5, le corps montre des stries longitudinales très nettes et régulière- ment espacées, d'où une apparence de ligelles ou de baguettes juxtaposées ou soudées. Comme les stries con- vergent légèrement de la hase vers le sommet du corps conoïde, le diamètre transversal des ligelles diminue un peu dans le même sens : ici il est d'environ "25 a, tandis que, vers la base, il mesure de 57,5 à 42,5 p.. Les ligelles sont incolores, transparentes et très fragiles, à en juger d'après leur fragmentation sur les coupes microscopiques. Leur cassure semble se faire dans différentes directions, mais de préférence dans le sens transversal. Fréquemment les fragments produits revêtent un aspect cristallin. Déjà à un faible grossissement (fig. 5), on découvre, sur les ligelles, parallèle à leur longueur, une strialion 1res fine, mais nette et régulière. La figure 6 montre cette strialion à un grossissement plus considérable. Indépendamment de cette substance vilrée, le corps conoïde renferme de petites masses arrondies, ovaiaires ou de forme irrégulière; leur couleur varie du jaune plus ou moins foncé au noir violacé; aux endroits où elles sont accumulées en grand nombre, elles rendent le corps opaque (fig. 3, 5). Je n'ai pas trouvé, sur mes coupes, de délimitation nette aux deux extrémités du corps conoïde. Du côté de la périphérie, il semble se terminer par une surface de cas- sure irrégulière. A cet endroit, les écailles cuticulaires sont accumulées en grand nombre, et l'on voit aussi une mince couche du slraïnm corneum pénétrera l'intérieur du folli- cule. ( ri08 ) Oiu'llo ol la si^'iii(ic-;ilioii du corps coiioïdo? [In pre- mier r.iil seruble inconlcstable : il s'agit d'ui) corps étranger venu (Iiideliors. Mais quel esl-il? Sommes-nous en présence (\'i\u organisme inférieur dont les ligelles cristallines, prohahlcincnl do nature calcaire, représenteraient le sque- lette (1)? Dans rallirmalive, (piel est cet organisme? Doit-on le considérer comme un commensal ou comme un parasile logé dans l'épiderme? Le corps conoïde a-t-il péné- tré dans l'entonnoir corné, ou est-il venu se loger dans l'espace abandonné par ce dernier, ou enlin s'est-il insinué d'emblée dans l'épiderme, donnant ainsi naissance à la dé|)ression qu'il occupe? Autant de questions que, pour le moment du moins, je dois laisser sans réponse. (I) Mou collègue et ami, M. le professeur Dubois, a bien voulu oxauiiner, au point de vue de sa composition cliimiquc, le corps cunéiforme. Dans ce but, une préparation microscopique a été sacri- fiée. Après dissolution du baume de Canada par le chloroforme et lavage par Talcool, la coupe a été soumise, sous le champ du micro- scope, à l'action de l'acide hydrochloriquc à 10 "/o environ. Bientôt une elTervcscencc s'est produite au niveau du corps conoïde, dénotant ainsi la présence du carbonate de chaux; l'examen du liquide dans lequel baignait la coupe a d'ailleurs démontré la présence du calcium. Chose digne de remarque, pendant reffervescencc, à l'extrémité interne du cône, les bulles d'acide carbonique semblaient sortir des tigelles coniiue si celles-ci eussent été des cylindres creux. Après dissolution complète du sel de chaux, la masse conique avait sensi- blement conservé ses dimensions et son aspect primitifs; la division en tigelles, notamment, était encore parfaitement visible. La coupe, après lavage par l'alcool, a de nouveau été montée dans le baume. Dans ces conditions, les tigelles sont devenues moins apparentes, mais on distingue nettement le fin strié parallèle à leur longueur; les granulations se voient mieux qu'avant la décalcification. ( 5"09 ) Quelques mois, muinlenant, de la lillcratnre concernant le sujel qui nous occupe. On a signalé, à diverses reprises, tnnt chez les Mysli- cètes que chez les Célodonles, à l'état adulte, la présence de pores ou plutôt de petites éminences poreuses de la peau des mâchoires. Dans plusieurs cas, il s'agit incon- testablement des follicules ayant renfermé les poils qui tombent, en général, peu de temps soit avant, soit après la naissance. Après avoir parlé de la chute précoce de ces poils, Eschricht ajoute : « Als Spuren hinterlassen sie dann ofl kicine Grûbchen, Avelche auch vvohl von verdickten und hervorstehenden Haulstellen umgeben sind » (1). Mais toutes les éminences poreuses rencontrées sur la peau des mâchoires, chez les animaux adultes, ont-elles cette signification? Il est permis d'en douter. D'après Max Weber, chez la Balaenoptera Sibbaldii adulte, la peau, dans le voisinage de l'angle de la bouche, présente de nombreux pertuis. Ils sont disposés irréguliè- rement sur deux rangées, et, en partie, très rapprochés les uns des autres; leur écartcment est, eu moyenne, de 4 millimètres seulement. I.e pertuis est, le plus souvent, perpendiculaire, mais quelquefois oblique par rapport à la surface cutanée. Chaque ouverture, dont le diamètre correspond à celui d'une tète d'épingle, est entourée d'un bourrelet vertical. Si, comme cela arrive le plus souvent, la cuticule s'est détachée de l'épiderme sous-jacent, on remarque, à la surface de ce dernier, des fossettes qui (1) Eschricht, Untersuchttngcn liher din îiordischrn Walthiere. Leipzig, 1849, p. li. ( :iio ) correspoiidonl ;iu\ piMliiis, donl elles se disliiigiicnl tou- loCois i»:ir leur hiij^ciir hcniironp |)lus grande. Cela résiille de ee (iiic cliaquc |tt'rltiis se |noloiige en un liihe solide ou cône, moulé sur la los^elle. Ces cônes ivslenl loujours adiiéieuls ù la cuticule el se laissent lacilenient détacher avec elle de répidenne sons-jaceni, abandoniiaiil ainsi les fossettes qui les logent. Les cônes peiiNcnt atteindre jusqu'à 12 niilliujètres d'épaisseur. Leur centre est occupé par un noyau consistant en un amas de cellules épillié- liales, de (orme irrégulière, el qui se colorent peu on très irrégulièrement par les agents tinctoriaux. D'autres cellules épithéliales en continuité avec la cuticule forment, autour de l'amas central, plusieurs couches concentriques (1). Il ressort de ce passage du livre de Weher que la parti- cularité observée par l'auteur, chez la Balaenoplera Sibbaldii, correspond, sous lùen des rapports, avec ce que nous avons vu chez le Tursio. Nous trouvons surtout comme points de ressemblance : la disposition irrégulière des pertuis, leur direction perpendiculaire ou oblique par rapport à la surface cutanée, leur prolongation en une masse conique se inoulanl sur l'épiderme sous-jacenl, enfin la continuité de celte masse cornée avec la cuticule. La ligure 5 de !a planche I du travail de Weber présente une analogie frap[)ante avec notre figure 1 ; nous rappellerons, toutefois, que notre figure, se rapportant à une coupe oblique, ne montre pas le bouchon corné dans toute sa longueur; de plus, nous n'a\ons pas rencontré, au centre du bouchon corné, d'amas épithélial nettement distinct des couches périphériques. (1) Max Weber, / c , p. 58. ( ^^^ ) Webcr croit pouvoir considérer cet amas central comme représentant un poil rudimentaire ou un follicule pileux rudimentaire; il compare l'amas en question au bourgeon épilhélial do l'organe de Eimer chez la Tan[)e, bourgeon qui, lui aussi, correspond soit à un poil rudimentaire, soit, comme l'admeltenl G. cl F.-E. Hoggan, à un follicule pileux rudimentaire. Sans vouloir nier la justesse de la manière de voir de Wcber, je crois devoir faire remarquer que, chez les Céta- cés, la niasse épilhéliale centrale et les couches cornées qui l'envelopjienl forment un tout continu avec la cuticule, dont elles semblent cire une simple prolifération . Or, rien de semblable ne s'observe lors de la formation des poils ; la cuticule reste inaclive dans le cours du processus, et ne prend aucune part à la formation du bourgeon épithélial, première ébauche de l'organe (1). Aug. Fjelslrujt, de Coperihague, a publié récemment, dans le Zoologischer Anzeigcr, un article sur la structure de la peau du Globiocephalus mêlas (2). Chez la plupart des individus examinés par l'auteur, on distinguait sur la peau, surtout dans les régions maxillaires inférieure et supérieure, de nombreuses figures poreuses, circulaires 0 eine Menge kreisfôrmiger Porenliguren, » très variables, d'après les individus, sous le rapport de la forme et du volume. !.e diamètre des cercles variait, en général, de 0,5 (1) Voir notamment : liÔLLiKEK, HandLucli cler Gcivcbclclire. Funftc Auflagc, d867, p. 155. f. 88-90. — R. Wiedersheim. Le/irbuch der vcrgleichcndcii Analomie dcr WirbeUIncrc. Jcna, 1886, S 32, fig 22. (2) Alg. Fjelstrip, Ucbcr den liaii dcr Haïti bei Globiocephalus tnclas. Zool. Anzeigcr, 9 Jan. 1888. N» 269, pp. H-15. ( ^12 ) à i ccnlimèlrc; parfois il atteignait an delà de 1,5 ccnli- inètrc. D'à; rès les dimensions des cercles, le nombre des pores oscillait entre 20 et 50. On rencontrait aussi des cercles incomplets, d'antres se coupant, on bien concen- triques, et des pores isolés. î.a face inférieure du slratriyn corncum détaché de Tépidcrme était pourvue de saillies coniques correspondant aux pores, et qui avaient occupé des dépressions de la couche muqueuse. Rien de semblable ne s'observait chez l'embryon. Plus loin, l'auteur constate (|uc de minces coupes perpendiculaires à la surface de la peau examinées au microscope montrent que les pores ont environ 0,5 milli- mètre, et que les cônes creux sont formés aux dépens des couches cellulaires pigmenlées du sh^atiun corneum. Au fond de chaque cône creux, se trouvent, irrégulière- ment groupées, de nombreuses cellules épithéliales (1). Fjelstrup rapproche des faits qu'il a observés, d'abord une observation faite aussi chez le Globicéphale par Bennelt et rapportée par Erschricht : « On the head, and chiefly around the lips, the skin is marked wilh many scattered circles, each the size of a sixpence, and composed of a single row of small depressod dots, which would appear to mark a disposition to the formation of vibrissae, or whiskers » (2); puis ce que .M. Wcber a vu et décrit chez la Balaenoptera Sibbaldii. Le rapprochement fait par Fjelsirup se justifie parfaite- ment, car si les cas de BenneK, de Weber et de l'auteur (i) A. c, pp. 14-15. (2) EscHRiciiT, l. c, note à la page 75. ( 513 ) danois diffèrent sous certains rapports, ils ont néanmoins entre eux de nombreuses analogies. Ce que j'ai vu cliez le Tursio doit aussi trouver place, me semble-t-il, à côlé des observations qui précèdent. Fjelslrup finit sa notice par ces mois : « Wiefern dièse Poren, Avie schon von Bcnnelt angedeutel, und von Weber genauer pràcisirt, als Haarrudimenle oder leere Haar- follikel auCzufassen sind, oder ob sie vielleicht anders gedeulet vverden kônnen, isl mir wenigsteus zur Zeit unmôglich zu enlscbeiden » (i). Je ne puis qu'approuver cette réserve, tout en faisant remarquer que, dans les laits observés |)ar l'auteur chez le Globicépbale, on peut exclure très probablement rh}j)o- thèse d'après laquelle il s'agirait de l'ollicules ayant renfenué les poils fœtaux. En effet, chez les Célodontes, à l'exception des Inia, les poils semblent se rencontrer exclusivement à la mâchoire supérieure; ce sont des poils sétifoimcs ou vibrisses (2); or, Fjelstrup a trouvé ses figures poreuses, non seulement à la mâchoire su|)érieure, mais aussi à l'inlérieure, et même en d'autres endroits de la peau. En ce qui concerne le contenu des follicules, je n'ai trouvé, dans les travaux de mes prédécesseurs, aucune indication relative au corps conoïde énigmatique que j'ai rencontré chez le Tursio. (1) L.c, p. t5. (2) V. ËsciihicuT, l. c, p. 7i. ( oli } i:\i»i.I(;ati().\ iu: la planciii:. Tous les dessins ont clé f;iits .'i la cliamlin- claire. c. Culiciile. st. l. Strultiin liicidiiin ? r. VI. Héscau iiiuiiuciix, p. Papilles (Icrmiijucs. /'. (lavité fol lie II la ire. m. c. Masse corncc. c. c. Corps ciiiiéifiMiijo. Fig. 1. Coupe perpendiculaire à la surface de la peau, njuntraut la partie externe de l'entonnoir corné. Ilrln. S. IV. oc. 3. Tube retiré. — '2. .Autre coupe perpeinlicuiaire, iiionlrant la partie profonde du nièiue follicule. Ilrln. S. IV. oc. «l. Tnlie renlré. — 5. Coupe per|)eii(Iiculaii'e à la surface de la peau. Follicule avec corps coiioïile. Z. a'*, oc. 5. Tuho relire. — i. Coupe perpendiculaire à la surface culanée. Follicule vide. Ilrtn. S. II. oc. 5. TuLc renlré. — U. Coupe perpendiculaire passant par une partie du corps conuïde Ilrln. S. I\'. oc. ô. Tube rentré. - (i. Coupe longitudinale du corps conoïde. Ilrln. S. IV. oc. 3. Tube relire. ■ — 7. Coupe transversale passant prè^ de reniboucliure de la cavité folliculaire. Ilrtn. S. IV. oc. 3. Tube relire. BiiUetins. 3" Série. Tome AT. mu .#■'/'/ ,*;€*' Fuf ■¥■. -.st./. r«., /'uy. J. '^ '"' J-uy / Fia. /. '9 Uzxh i" Pe<:^^ms,^7Tijxlies Fig. 6 . Fiç . ^ ( alb- ) Notice sur les haches en fîbrolite trouvées en Espagne par MM. IL et L. Siret ; par A. -F. Rniard, correspondaiil de rAcadoinic. Parmi les richesses archéologiques recueillies en Espagne, dans la région enlre Carlhagène cl Alnieria, par MM. II. el L. Sirei, se Uoiivent quelques liaches de pierre polie, d'assez peliles dimensions el d'un beau Iravail. Elles Iranehenl par leurs caraclèrcs minéralogiques sur le grand nombre d'instrnmenls taillés el polis, décrits et admirablement (igurés dans Pouvrage (jue ces jeunes savants viennent de publier sur leurs Ibuilles (I). Dans le bui d'établir la nature minérale de la matière qui a servi à la confection des hachelles dont il s'agit, ils me demandèrent de les étudier. C'est le résultat de cet examen que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. Un (les problèmes qui ont le plus préoccupé les archéo- logues, c'est de déterminer le lieu d'origine de certains minéraux ou roches, assez rares dans la nature, mais qu'on retrouve comme armes, outils ou ornements chez presque tous les peuples primiliis. Quelques silicates pré- sentant des caraclèrcs exceptionnels de densité, de téna- cité, de dureté, ont été très lût utilisés par l'homme; il doit y avoir reconnu, avec une rare sagacilé, les qualités spéciales, éminemment propres à l'usage qu'il voulait en faire. La matière des instruments i)lus communs, le silex, les (1) II. et L. Siret. Les premiers liges du mêlai dans le sud-est de VEsparjne. Résultat des fouilles faites par les auteurs de 1881 à 1887. Louvain, 1887. (516) roches cristallines ou clasliques, peut, dans bien des cas, ùtvc rattachée avec probabilité à son lien d'origine; souvent on en connaît le gisement dans la région niéuie où l'on découvre ces restes de la civilisation primitive. D'autres objets travaillés en pierres moins répandues dans la nature, et sur lesquelles il est plus (Jillicile de se prononcer à première vue, étaient généralement envisagés comme exotiques. A ces derniers appartenaient ceux communé- ment désignés sous le nom général iVubjvis en jade. On étayait quelquefois, sur cette détermination vague et incer- taine, l'histoire des migrations ou des relations des peuples primitifs; on les faisait venir de centres où les gisements de jade sont connus et exploités depuis l'antiquité la plus reculée: c'est île là (jue les peu|)ies devaient avoi;' emporté les objets de celle matière, qu'un découvre dans un grand nombre des stations préhistoriques. L'étude de ces instruments en jade ou en néphrite n'a pas tardé ù montrer iju'on avait confondu sous ces noms bien des choses hétérogènes. Il de\int évident alors que les déductions relatives aux premières niigralions des peuples, tirées de ces caractères ujinéralogiquis mal établis, s'appuyaient sur des bases peu solides. Il est donc impor- tant, non seulement |)our l'objet en lui-même, mais pour les conclusions qu'il pourrait fournir, de bien |)réciser la nature njinérale de la matière dont il est fait. L'exan)en de ces substances jiar des naturalistes, au fait des procédés de la minéralogie, a conduit à des vues opposées à celles qui avaient encore cours il y a quelques années. Les diflerences qu'on a pu constater ainsi entre diverses variétés de jadéite et de néphrite pernjettent pres(|ue toujours de rattacher à des lieux de provenance déterminés, les spécimens de ces minéraux travaillés. L'hypothèse d'après laquelle tous les instruments en jade ( ^ii' ) oui une origine comniuiic cl exotique est devenue insou- tenable (I). Non seulenicnl on a trouvé du jade el de la néphrite, sous la forme de IVagmonls, dans diverses régions de l'Europe, mais on a prouvé que souvent d'autres espèces minérales ou lilhologiques ont été prises po«ir ces matières. Nous sommes nous-mème arrivé à cette dernière con- clusion par l'élude de la substance des haches de MM. Siret. Cette matière pouvait donner le change ù première vue; elle ressemble assez bien à ce qu'on a l'Iiabitude de désigner sous le nom de jade; mais l'examen détaillé vint démontrer qu'on avait affaire h un minéral assez répandu en Espagne el dont la composition chimique et l'ensemble des caractères n'a rien à voir avec le jade. Parmi les travaux importants qui ont fixé, peut-on dire, la nature des haches qu'on englobait autrefois sous les noms de haches de jade ou de néphrite, signalons le mémoire de M. Damour su. la composition des haches de pierre trouvées dans les monuments celtiques (2). A partir des importantes recherches de ce minéralogiste, les termes de jadéiieet de néphrite prennent un sens précis et vraiment scientilique. Ce savant a prouvé que, pour un certain nombre de haches trouvées en France et désignées comme travaillées en jade, on avait confondu des substances miné- rales bien différentes : l'agate, le jade, le feldspath, la fibrolite, la saussurite, la serpentine, des roches comme la diorite, la dolérite, le pétrosilex el généralement toutes les matières dures, compactes et tenaces dont la nature (i) A. AnzniM. Neue Beobachtiinyiii ain Aephrit iniil Juilctt. Zcitschrifl fur Ethnologie, 1883, p. 11). (2j Comptes rendus, LXI, iSGo, pp. 315 et olil. S"'*' SÉIUE, TOME XV, 35 (518 ) nt'lail pns bien cnnmio. M. Damoiir avait l'ail voir en oiilre (jiio do iioinl)rt'ii\ iiislriiineMls de |iicrrc polie, recueillis en France cl envisagés comme étant du jade, doivent se rattacher à la llbrolitc, variété de la silliriiaiiite. H avait jirnuvé enlin (jue ce minéral existe dans les roches de la léi^ion où l'on avait recueilli ces objets travaillés. Nous arrivons, de notre côté, d ra|)|)orter la substance iW<> haches espagnoles en cpieslion à la librolite, dont on connaît des gisements dans des massils jdus ou moins Noisins de la contrée explorée par MM. Siret. Nous n'avons pas à nous arrêter sur la forme de ces inslrumonis, ni sur les questions archéologiques qu'ils soulèvent : ces points ont été traités par les auteurs; nous n'avons ici exclusivement en vue que la détermination minéralogique de la substance. Les liaches en fibrolite provenant de leurs fouilles ont été figuré» s pj)r MM. Siret dans l'atlas qui accompagne leur ouvrage sur les temps primitifs de l'Espagne; elles ont été sommairement décrites dans leur texte. FJIes proviennent d'FI Gârcel (p. G, n° 1, lig. 09), de Cuartillas (p. 15, pi. IV, lig 12), de Cueva de los Toyos (p. 19, pi. % y), du Cabezo de l'OHcio (p. 191, pi. 02, lig. 49). C'est de ce dernier gisement que provenait la liachetle qui a été sacrifiée pour l'examen minéralogique. Toutes ces hachettes ont une assez grande analogie d'aspect; elles montrent nettement qu'elle se rattachent à une espèce. Elles ont avec le jade une ressemblance assez prononcée, de même aussi, à première vue, avec quelques roches siliceuses. Mais les propriétés physiques et chi- miques les séparent de ces corps : ainsi leur densité est supérieure à celle du quartz et leur infusibililé ne permet pas de la confondre avec le jade. Fa substance dont sont taillées les hachettes est blanc- ( ^il!» ) laiteux, souvenl légèrement jaunâtre, marbrée de veines et de taches grises ou roussàlres; elle est à peu près opaque, légèrement translucide sur les bords; sa structure est fibreuse. Ces libres sont soyeuses, serrées les unes contre les autres, contournées et enchevêtrées dans loutrs les directions. C'est cet entrelacement des libres qui donne à la roche sa remarquable ténacité. La densité prise sur un fragment qui a servi à l'exainen chimique et microsco- pique est de 5,20. La dureté est supérieure à celle du feldspath, elle est inférieure, à celle du quartz. Les esquilles les plus minces ne sont pas fusibles au chalumeau. La matière, réduite en poudre, est blanchâtre; traitée au nilrate de cobalt, elle revêt la teinte bleue caractéristique des silicates d'alumine, enfin elle est inattaquable aux acides. La détermination quantitative de la composition chi- mique, faite par M. Klement, donne SiO.j = 36,73, Alo03 = 61,o2 et des quantités très subordonnées de fer, de chaux, de magnésie et d'alcalis. La matière analysée était assez pure; quelques paillettes de mica noir, adhérentes à la substance fibreuse blanchâtre, avaient été éliminées avec soin, avant de procéder aux essais chimiques. La composition de la hachette analysée répond donc à celle de la fibrolile; les caractères minéralogiques dont nous parlions tout à l'heure, ainsi que l'examen au microscope, corroborent de tout point cette détermination. On sait que le silicate d'alumine désigné, au commencement de ce siècle par de fîournon sous le nom de librolite et rapporté par Des Cioizeaux à une variété de la sillimanite, fait partie du groupe comprenant la dislhène, la staurotide, l'andalousite, etc. Au microscope on voit une masse de nature homogène, ( :m ) à sliticiiiic lihrciise 1res prononcée, que rexaiiicii iniicro- si'opiqiic indi(iUL' déjà el sur laquelle esl fondé d'ailleurs \v nom (k' resprcc. Cui^ houppes de fibres s'inclinenl dans lous les sens en ondnlanl ou en se reeouibanl hrusqne- inent. Dans certains cas, des agrégations de libres plus ou moins parallèles viennent butter contre des iiouppes orientées dans d'autres sens. C.ette structure présente un aspect qtic j'appellerais feutre \ elle a été reconnue comme caractéristique de la fibroIile.Ces libres sont d'une extrême li'iiuilé; lorsqu'elles se superposent et se pressent les unes contre les autres, ces plages deviennent presque opaques. Des cristaux parfaitement développés ne se montrent pas dons la préparation, mais quelques prismes, plus épais que les libres, permettent d'observer que le minéral est pai- liiilement incolore et transjtarenl. Des sections prisma- tiques d'individus cristallins mieux développés, et qui se détachent des houp|)es qui les entourent, rappellent à première vue des cristaux microscopiques d'apatile; mais ils sont fibreux aux exlrémilés el ils s'enlacent insensi- blement dans les filaments voisins. Leur forme est celle d'un prisme très allongé; on observe un clivage bien pro- noncé, perpendiculaire aux traces des faces de la zone verticale. Dans la lame mince, extraite de la hachette analysée, on n'a pas pu mesurer les angles plans que font entre elles les laces du prisme, car toutes les sections des cristaux un peu nets sont parallèles à l'orientation générale des fibres, et c'es* parallèlement à cette direction que la prép.Tralion a été taillée. Les cristaux prisniatiques éteignent en long con)me les corps rhombiques et le plan des axes optiques est suivant l'allongement, l'axe vertical est la bissectrice positive. La hiréfringeiiee est très prononcée; les couleurs de polari- sation sont intenses de ton bleu violet ou jaune rougeàlre. Ce minéral ne présente pas de trace de pléochroïsme. ( 521 ) Tons Ic'scaraclères qui prccùdcnl virnncnl prouver d'une manièro certaine que la substance de ces haches appartient à la sillimanile, variété fibrolite. On sait que ce minéral est l'un des plus caractéristi ) moiivcnieiit rotnioiro do hi moléntlc liqvi'dorjénique rsl iransCornii' en moiivcmcnl de Iranslalioii lecliligne. Dans la première de ces hypolliùses, la chaleur spécifique du liquide conservera une valeur relalivemcnl considérable jusqu'à la température criti(iue, par i-uite du travail employé à l'écartemont dos molécnlos gazogéniques. Mais lorsque ce travail aura (lis[>nrii par suiie de l'évanouis- sement des molécules iitiuidogéniques, la chaleur spécifique éprouvera nécessairement une diminution. Dans la seconde hypothèse, au contraire, si l'on se place au point de vue du travail à effectuer, les choses resteront sensiblement les mêmes dans l'état liquide et dans l'état gazeux, II ne se présentera donc rien d'anormal à la température critique. Afin de reconnaître par l'expérience quelle est la nature des variations que la chaleur spécifique éprouve au voisi- nage de la température critique, nous avons fait usage de la méthode du refroidissement. La substance liquide est enfermée dans un cylindre en acier A, de manière ù remplir la moitié de son volume. Ce cylindre est muni de deux axes a, a' auxquels on communique un mouvement do rotation à l'aide d'une poulie /). On réalise de cette manière une température parfaitement homogène dans toute la masse. e Cimpc de l'appareil au '/s de la (jrandeur d'c.ririiliiiii. Afin de déterminer la température on introduit dans ( 52i ) l'axe creux a' un Ihcrmomèlie /, lequel esl maiiilcnu fixe à l'aide (l'tine pince. Il esl ulile irinlrodiiire dans l'axe a' quelques jj;oiitles de mereiiie, alin de |)('ini('llic au lliermo- mùlre de suivre lidèlenienl les variations de lempérature dn cylindre. Knlin, pour ol)lenir un refroidissernenl régulier, il esl indispensable d'enlonrer le cylindre d'une enveloppe (Ml lôle de cuivre 1res mince e, au momenl ou réchaiit- lemenl du cylindre esl terminé. Les observations ont été faites en déterminant les temps / du rerroidissement de 5 en 5 degrés. Quant au calcul des observations, il a été effectué ù l'aide de la mélbode de M. Spring, métbode dont nous avons fait usage dans notre dernier travail. Si l'on désigne par Q la constante relative ù cbacjue température, par c la cbaleur spécilifiiie de la substance liquide, par /) son poids, par P le poids du cylindre et par K sa cbaleur spécifique, on a CD -+- KP t Afin de déterminer Q nous avons fait usage de l'eau, et nous avons admis qu'un accroissement de température de 100° déterminait un accroissement de la cbaleur spécifique de 5 "/o- La cbaleur spécifique K du fer nous était donnée par la formule établie par M. Pioncbon (1). K = 0,11012 -4- 0,00005000 t. {i) Journal de physique de d'Almeida, 1887, p. 209. ( «-25 ) Voici les valeurs de Q que nous avons oblenucs .... 1180 Températures. P = 85 Valeurs de t estimées en seconde. Valeurs de Q. ;240;O — 23a 8'» %m 230 m 2,77 22o 88 2,69 220 9t 2,66 213 93,?; 2,53 210 {!C,o 2,44 i 205 99 2,37 200 102 2,30 ' 19S 106 2,21 190 109 2,13 185 113 2,06 180 116 2,01 173 120 1,93 170 125 1,86 165 130 1,78 IfiO 133 1,71 135 140 1,63 130 145 1,59 145 151 1,52 140 157 1,46 133 164 1,39 130 170 1,;i4 123 178 1,27 120 185 1,23 115 193 1,18 110 ! 202 1,22 ( *^i^'» ) Connaissant la valeur de Q, nous avons pu déterminer les valeurs de c pour (juciques liquides, à l'aide de la relation Q^ — KP Voici les résultats que nous avons obtenus pour quelques liquides : Éthor. Températures. P = 63 grammes. Valeurs de t. Valeurs de c. (2250) _ 220 6! 0,310 210 66 0,305 200 72.8 0,M0 190 80 0,492 18o 85 0,5/7 180 103 i.on 175 106 1,021 170 109 1,000 160 115 0,906 150 121 0,8 n IW 130 0,822 I ( 527 ) A m y lune. Températures. P = 30,8(i 1 Valpiirs (le i. Valeurs de c. J {■236°) — 1.'30 m 0,601 220 64 0,633 210 6o 0,344 iOO 69 0,534 m 74 0,586 d80 80 0,635 i75 85 0,775 170 100 i,500 i6o 10 i 1.478 160 107 1,410 iSO 111 1,214 iW 117 1,063 130 127 Bromure d'éthyle. 1,060 (2400) ~ 235 58 0,252 2;w 60 0,264 22o 62 0,288 220 64 0,233 1 213 84 0,852 210 79 0,618 20b 82 0,638 200 8o 0,633 19o 87 0,616 ( 528 ) On voit (|ti(' la cli.ilciir s|H'cifi(iij(i (liminiie I)riisqiiciiient lorsque le liquide passe à IVlal de gaz ù la lenipcraiure criliquc. Notre première interprélalion duit donc être admise, du moins pour les trois corps que nous venons d'examiner. Nous avons même pu observer que le thermo- mètre est resté sensiblement stationnaire vers 218" [)our le bromure d'éthyle, signe non douteux de l'existence de la chaleur de vaporisation. Nous avons également opéré sur l'Aliieïde qui, malheu- reusement, se décompose totalement ou partiellement; mais, quoi qu'il en soit, il nous a été impossible d'observer pour cette substance la moindre trace des phénomènes que nous venons de signaler. Peut-être l'audrait-il admettre pour cette substance la deuxième interprétation. Qu'il me soit permis en terminant de remercier M. Fan- chan, élève du doctorat en sciences physiq^jes et n.atlié- raatiques, qui a bien voulu m'assister dans ces recherches. Cabinet de physique de l'Université de Liège. De l'in/luence du pneumogastrique sur la sécrétion uri- naire; par J.-B. Masius, correspondant de l'Académie. Dans la séance du M décembre 1887 de la Société de Biologie, MM. Arthaud et Hutte ont démontré que l'exci- tation faradique sulfisammenl intense du bout périphérique du pneumogastrique droit préalablement sectionné, dimi- nuait et arrêtait la sécrétion urinaire. L'urine émise était albumineuse; elle contenait des globules sanguins et même des cellules épiihéliales. MM. Arthaud et Butte n'ont pas jusqu'à présent lait connaître le mécanisme de rclte action sur la sécrétion ( 5^29 ) urinaire. Par minutes ; la sécrétion devient surtout active pendant le dernière minute. On faradise de nouveau l'extrémité périphérique du vague droit pendant A minutes avec un courant à 6 d'écartement des bobines: il se produit à peine V4 (h^ centimètre cube d'urine en A minutes. L'urine donne par l'acide picro-citrique et la chaleur un trouble d'albumine plus accentué qu'au début de l'expé- neiice, et une réduction très manifeste par le liijuide de Nvlander. Nous injectons à 6\25', dans la veine jugulaire externe gauche, 10 grammes de benzoale de soude et de caféine en solution à 10 "/o- La sécrétion urinaire ne tarde pas à devenir très active : il s'écoule, de 6'',28' à 6''50', G centi- mètres cubes d'urine (donc 0 centimètres cubes par minul3), taudis qu'il se produisait en moyenne avant l'injection du sel de caféine 1 centimètre cube d'urine en 4 minutes. A 6\30', on fait passer le courant avec un écartement de A pendant une minute: la sécrétion urinaire diminue considérablement : 1 centimètre cube d'urine par minute au lieu de 5 centimètres cubes. On cesse l'excitation, et ce n'est qu'après 5 minutes que la sécrétion reprend avec son activité première. Avec un courant à 10, la sécrétion urinaire est aussi active qu'en dehors de la faradisation. ( ooo ) Le nerf pneumogastrique gauche est excité dans sa con- tinuité. Avec un courant à A pendant \ minute, arrêt presque complet de la sécrétion urinaire : à peine une goutte d'urine pendant \ minute. La sécrétion reprend après que l'on a cessé l'excitation : 3 centimètres cubes en 2 minutes. On applique un cou- rant à 14, à 10 d'écarlemenf, la sécrétion continue. Les urines recueillies depuis l'infusion du sel décaféiné dans la veine jugulaire externe sont très pâles, claires, et donnent à peine un léger trouble par l'acide picro- citrique et la chaleur, et une réduction par le réactif de Nvlander. L'examen microscopique des reins n'a démontré aucune lésion appréciable. 3" Cliien niàle de 24,500 grammes. — Injection sons-cutanee de 0,50 de morphine. — Mise à nu au cou du nerf pneumogastrique gauche. — Manomètre à mercure dans la carotide. — Canules dans les uretères. L'urine obtenue par expression de la vessie est trouble ; filtrée et additionnée d'acide picro-cilrique, elle donne un irouble très manifeste d'albumine. Légère réduction par le réactif de Nylander. Pour activer la diurèse, on injecte dans la jugulaire externe o grammes de sucre de raisin en solution. Par la canule introduite dans l'uretère gauche il s'écoule en moyenne 7? centimètre cube d'urine en 2 minutes ; la pression carotidienne s'élève à 106 milliuièlres de mer- cure. On éleclrise pendant 2 minutes avec un courant à 7 le bout péril hériqne du pneumogastrique gauche: la pression descend d'aboid à 40 millimètres de Hg, puis remonte à S"* SÉRIE, TOME XV. 36 ( S54) 84 millimôlros. Au début de réioctrisation, il s'écoule CFicore (](Mix gouttes, puis la sécrétion s'arrête; elle ne reprend qu'une minute et demie après la suppression de l'excitation faradiquo, alors pourtant que la pression est montée à lOi millimètres de fig et que les [)ulsations sont aussi nombreuses (16 à 17 par 10 secondes) qu'avant la l'aradisation. L'uretère gauche donne 74 de centimètre cube d'urine en 2 minutes. Avec un courant à 5,1a sécrétion s'arrête complètement; la pression carotidienne descend d'abord à 38 millimètres, puis s'élève à 130 millimètres; 16 pulsations en 10 se- condes. On cesse l'excitation. Plusieurs minutes jilus lard, la sécrétion urinaire appa- raît de nouveau, mais l'urine devient nettement hémor- ragique. Nous injectons dans la veine jugulaire externe un milli- gramme de sulfate d'atropine en solution ; les pulsations deviennent très fréquentes, régulières; la pression arrive à 13o millimètres. On excite pendant 2 minutes avec un courant à 5 le bout périphérique du nerf vague; la sécrétion n'est nulle- ment influencée, elle continue comme avant la f.uadi- sation. [Nouvelle injection de '/2 milligramme de sulfate d'atro- pine : le courant le plus fort — les deux bobines étant recouvertes — appliqué sur l'extrémité périphérique du nerf pneumogastrique, n'exerce pas le moindre efl'et sur la sécrétion urinaire : il s'écoule par la canule uretérale Va centimètre cube d'urine en 2 minutes, comme avant l'excitation. Penilaiil les élcctrisations conséculives à l'atropinisa- lion.la pression reste à peu près invariable, 136 — 140 mil- limètres de Hg. ( 833 ) 4° Cliicn femelle de 17 12 kilogiammes. — Iiijeclioii sous- culanée de 0,50 de iiiorpliinc, — Mise à nu nii cou Aes nerfs vagues. — Mniionièlre à mercure dans la carolide gauclie. — Canules dans les urelères. La première carolidienne est de 150 millimèlres de Ilg. L'urine obtenue par expression de la vessie ne renferme ni albumine ni sucre. L'urelère droit donne '/^ centimètre cube d'tirine en 2 minutes, le gaucbe ^4 de centimètre cube pendant le même tenips. On faradise pendant 2 minutes le vague droit dans sa continuité avec un courant de 6 '/2- Sa pression tombe à HO millimèlres et la sécrétion s'arrête. On cesse l'exci- tation. La sécrétion reprend seulement après \ ^J2 minute. La pression carotidienne atteint alors 166 millimètres Hg. On excite de nouveau le pneumogastrique droit dans sa con- tinuité avec un courant à 5 : arrêt de la sécrétion urinairc, chute de la pression sanguine à i24; elle monte rapide- ment, déjà pendant l'électrisation, à 180 millimèlres Hg. Les pulsations de 10 en 10 secondes sont réduites à 5 en 10 secondes. L'excitation est suspendue, et, après plusieurs minutes, on constate que l'uretère gauche fournit en 2 minutes un demi-centimètre cube d'urine, le droit un quart de centimètre cube. L'urine obtenue par les uretères après l'excitation fara- dique des vagues donne un trouble net d'albumine et la réaction prononcée du sucre. ( 550 ) Nous injectons dans la veine jugnlaiie externe \0 gr. «l'une solution ù 10 ^o^'^ hcnzoatc de soude cl de caféine. I.a pression dans la carotide est de IGO millimètres Ilg. I.;i sécrétion urinaire devient très rapide : l'urine s'écoule •goutte à goutte d'une l'at.'on continue pai les uretères : les deux éprouveties graduées destinées à rrcneillir l'urine se remplissent ù vue d'œil. Avec un courant à G appliqué sur le nerf vague droit in coïilinuo, on provoque l'arrêt presque immédiat de la sécrétion urinaire, arrêt qui se prolonge encore 1 Va i»'- nulc après la cessation du courant. Au début de l'éleclri- sationja pression descend à 120 millimètres, puis remonte l)endanl l'électrisation à 150. Les pulsations, qui étaient de 10 par 10 secondes avant l'électrisation, ne sont plus, pendant l'excitation, que de 4 par 10 secondes. L'excitation du nerf pneumogastrique gauche in con- Umto donne des résultats analogues. Injection de 1 milligramme d'atropine en solution dans la veine jugulaire externe. Cette injection ne modifie nullement la sécrétion urinaire, qui reste toujours très active : 2 centimètres cubes d'urine par quart de minute. Les pulsations sont excessivement fréquentes, régu- lières; la pression s'élève à 200 millimètres Hg. On faradise successivement avec un courant à 6, puis à 4 les vagues gauche et droit in contimio, mais celte excitation reste sans effet sur la sécrétion urinaire; l'urine s'écoule par les uretères aussi rapidement qu'en dehors de la faradisation. Chaque électrisation détermine, après l'alropinisalion, une augmentation de la pression san- guine : elle monte à 254, 280, 510 millimètres Hg. Dans l'urine obtenue après l'infusion de caféine, on ne l)eut plus démontrer la présence d'albumine, mais bien encore celle du sucre. ( 537 ) 5" Chien niàlc de i{) '/o liilogranimes. — Injeclion soiis-ciilaiicc de 0,30 de morphine. — Mise à nu cl secdon .nu milieu du cou du nerf vague droit. — Canule dans la veine rénale gauche. On s'assure que l'écoulemenl du sang par In veine rénale se lait d'une façon continue. On faradise ensuite le boul périphérique du vague droit avec un courant à G, à 4, à 2, enfin à 0 d'écartemenl des deux bobines. Dès l'application du courant, l'écoulement se ralentit, puis il ne se fait plus que goutte à goutte et s'arrête même pendant un certain temps. Cette expérience est répétée à trois reprises différentes avec le même résultat. On constate aussi chaque fois que la circulation à travers la veine rénale ne se rétablit pas immédiatement après la cessation du courant, mais (|u'elle ne reprend sa vitesse première qu'au bout d'un certain temps. 6° Chien mâle de 17 l/g kilogrammes. — Injection sous-cutanée de 0,dO de morphine. — Mise à nu et section au milieu du cou du nerf pneumogastrique gauche. — Manomètre a Hg dans la caro- tide droite, — Canule dans l'uretère droit. Pression carolidiennc 164 millimètres de Hg. La sécré- tion urinaire se fait bien. Électrisation à 0 d'écartement des bobines de l'extré- mité périphérique du vague gauche. D'abord chute de la pression sanguine à 50 millimètres. Mais elle remonte bientôt, et vers le milieu de l'électrisation, qui dure 90 se- condes, elle atteint 140 millimètres. Les pulsations qui ( o38 ) étaient au no iihrc de 20 en 10 secondes avanl l'éleclri- sation, se réduisenl à 7, |)iiis à 12 en 10 secondes pendant IVIecIrisalion. La sécrétion nrinairc se ralentit, |)nis elle s'arrête. Cet arrèl coïncide avec le njoinent où la pression est relevée. On introduit une canule dans la veine rénale gauche. Cette opération se l'ait dillicilenienl et s'accoujpagne d'une hémorragie assez considérable. La pression san- guine esl réduite à 120 millimètres. On faradise le houl périphérique du nerf vague gaiiclie avec un courant à 0. La pression sanguine tombe à 56 millimètres, et, vers le milieu de l'éleclrisation, elle atteint 94 millimètres. La sécrétion urinaire esl complète- ment arrêtée. Pendant l'éleclrisation on constate que l'écoulemenl de la veine rénale se ralentit d'abord, |)uis cesse tout à fail. On injecte dans la veine jugulaire externe un milli- gramme de sulfate d'atropine en .solution. L'éleclrisation du bout périphérique du nerf vague n'a plus aucune influence sur l'écoulement du sang par la veine rénale. Notons que l'urine obtenue avanl toute électrisalion par expression de la vessie, de même que celle qui esl recueillie par i'urelère droit, donne une légère réduction du réactif de Nvlandcr el un trouble par l'acide picro-cilrique, Irouble qui devient plus apparent par la chaleur. Pour résumer nos observations, nous dirons : 1° L'excitation faradique suffisamment intense du nerf vague gauche, aussi bien que du nerf vaguedroil, diminue el arrête même la sécrétion urinaire. Le pneumogastrique gauche se comporte, sous ce rapport, comme le pneumo- gastrique droit. 2° La faradisnlion du bout périphérique du pneumo- ( S39 ) gastrique au cou, en même temps qu'elle suspend la sécré- tion urinaire, arrête I ecouleujenl du sang par la veine rénale. Ces phénomènes se produisent, non pas au moment où la pression est abaissée, mais quand elle est remontée assez haut. 3" Après l'alropinisalion, l'excitation du |)neumogas- trique ne modilie ni la sécrétion urinaire, ni l'écoulement du sang par la veine rénale. Il faut donc admettre que les effets sur la sécrétion urinaire par la laradisation des nerf> vagues sont dus non pas à l'abaissement de la pression, mais à la constriction des artères rénales. La faradisalion des nerfs vagues agirait sur les reins, de la même manière que la compression des artères rénales. L'atropine paralyse les fibres suspensives du cœur contenues dans le nerf vague et les libres vaso-constric- tives qui se rendent aux reins. C'est là ce qui explique qu'après l'atropinisaiion, l'excitation faradique du bout périphérique du pneumogastri(|ue au cou reste sans action sur la sécrétion urinaire, et sur l'écoulement du sang par Ja veine rénale. ( -^^O ) Cl. A s s i: Il K s L i: r t r i: s. Séance du 5 mars 1888. M. BoKMA.Ns, directeur, président de l'Académie. M. LiAGRE, secrétaire perpétuel. Sont présents: MM. Cli. Polvin, vice -directeur; P. De Decker, Ch. Faider, J. Thonissen, Alph. Waulers, Ém. de Laveleye, Alph. Le Roy, Ëm. de Borchgrave, A. Wagener, P. Willems, Ch. Piot, J. Stecher, T.-J. Lamy, Aug. Scheler, P. Henrard, J. Gantrelle, G. Tiberghien, L. Roersch, mem- bres-., E. IMiiiippson, le duc d'Aumale, associés; L. Vander- kindere, Al. Henné, A.Van Weddingen et le comte Goblel d'Alviella, correspondants. M. P.-J. Van Beneden, membre de la Classe des sciences, assiste à la séance. M. Th. Juste fait savoir qu'une indisposition l'empêche d'y assister. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics adresse, pour la bibliothèque de l'Aca- démie : Les livraisons 1-5 du tome il de V Inventaire analy- tique et chronologique des archives de la ville de Saint- Trond, par François Slraven ; Ceschiedenis der abdij van Pastel; door Th. Ign. Wel- vaarts. — Remerciements. ( 841 ) M. le Minisire de la Justice envoie, pour la même Bibliolliàjue, 2 exemplaires des nouveaux volumes sui- vants, publiés par la Commission royale des anciennes lois et ordonnances du pays : Ordonnances des Paijs-Bas aulrk/iiens, 5* série, 1700- 1794 : G' volume (ordonnances du 27 mars 1744 au 22 décembre 17o0). l'.ouliimcs de Gand, suile ; Coutumes de la précôté de Bruges, tomes I" cl H ; 2'' Siipplénioéf aux Coutumes du Luxembourg. — ' Remerciements. — Hommages d'ouvrages : 1° Relalions politiques des Pays-Bas et de l'Angleterre, sowi le règne de Philippe II, par le baron Kervyn de Letlenho\e, tome VI (présenté par M. Waulers, avec une note qui ligure ci-après); 2" a. Les premiers hommes et les temps préhistoriques, tomes I et II ; b. V Amérique préhistorique ; c. L'homme tertiaire ; d. Affaiblissement de la natalité en France; par le marquis de Nadaillac ; 3° Le territoire des Aduatuques; par Alphonse do Vlaminck ; 4° Études historiques sur le peuple roumain; par A.-D. Xenopol (présenté par M. C. de Harlez, avec une note qui figure ci-après) ; 5" Le merveilleux de la science. Étude sur l'hypnotisme; par Élie Méric (présenté par M. Van Weddingen, avec une note qui ligure ci-après) ; 6° a. Schels dcr algemeene gcschiedenis ; h. Spiegel dcr JSederlandsche letteren [bijzonder in België)\ c. St-Willi- brorlus en zijne eeuw ; d. Karel de Groole en zijue ceuw ; e. Ph. vanMarnix, hr. van Sl-Aldegonde; f. Mengelingen, ( 512 ) Mélanges fiisloriijncs et Ulléraires ; g. Geschichie der Wohllhdlifjlicits Aiislallen (800-1500). Traduction de l'ou- vrage cotiroimc i)ar l'Académie, sur l'Iiisloire des inslilii- lions charitables; par l*. P. M. Alberdingk Tliijm. (Pré- sentés par M. Piol.) — Remerciements. NOTES BIBLIOGRAPHIQUES. Mon honorable collègue, M. le baron Kervyn de Letlen- hove, m'a [)rié de présenter à la Classe le l. VI, récemment aciievé, de ses Relalîons politiques des Paijs-Bas el de VAncjlclerre ious le règne de Philippe IL Ce volume, qui comprend 871 pages, est presque entièrement rempli par des documents inédits, au nombre de 551, la plupart empruntés aux archives deSimancas; d'autres sont tirés du Record office et du Brilish Museum,iih)s\ que des Archives du royaume à Bruxelles. Ils sont des plus intéressants pour suivre les négociations entamées «lans le but de maintenir la paix entre deux nations que tant de causes poussaient à se déclarer la guerre : l'Espagne aurait voulu établir dans les îles Britanniques la religion catholique cl l'autorité de la reine Marie Stuart ; l'Angleterre soutenait de ses vœux et de son appui occulte la lutte des révoltés des Pays-Bas et surtout de leur illustre chef, Guillaume d'Orange, contre le despotisme de Philippe II. La majorité des conseillers de ce monarque auraient désiré une rupture el ne dissimulaient pas leurs sentiments à l'égard de la reine Elisabeth, mais le ducd'Albe, mieux placé pour être au courant de la situation réelle, ne parta- geait pas leur manière de voir el persislail dans le sys- tème de temporisation qui, dans ses marches militaires, le servit souvent si bien. Peut-être avail-il trop de confiance ( 54-, ) dans les pariisans que la reine d'Ecosse, Marie Sluart, complaît en Angleterre; peut-être espérait-il qu'un grand coup, dans le genre de la Saint-Barliiélemy, changerait la situation dans ce royaume? Toujours est-il qu'il maintint la paix, qu'il déconseilla la guerre, malgré les secours que les Anglais fournirent aux Gueux de mer et à la Zélande révoltée. Entouré d'ennemis ou de voisins mal disposés, ne maintenant que par la force une |)opulation dans laquelle le mécontentement ne faisait que croître, il mesurait pro- bablement l'accroissement de dangers auquel l'exposerait une guerre ouverte contre l'Angleterre, si voisine des Pays-Bas, tandis que l'Espagne était éloignée. Le volume s'arrête au 29 novembre 1573, époque où le duc d'Âlbe quitte les Pays-Bas, les laissant plus troublés que jamais, n'ayant pas réussi à soumettre ce coin de terre où sa tyrannie avait provoqué un soulèvement béroïque. Parmi les pièces dont M. le baron Kervyn a enricbi son volume, il en est une dont le texte mérite d'être étudié. C'est un mémoire en latin adressé au nom de Guillaume d'Orange à la reine d'Angleterre, où le Taciturne maintient énergiquement son droit de défendre les armes à la main la liberté et les droits du pays contre Philippe II, qui y a porté atteinte. C'est en quelque sorte une première édition au magnitique Manifeste par lequel il protestera plus lard contre les accusations de ses ennemis. Ce mémoire, rédigé en latin, ne porte pas de date, mais l'éditeur l'a placé en novembre 1571. 11 occupe les pages 196 à 206. f/inlroduction, placée en tête du volume, comprend iA pages. Elle est consacrée à nn résumé des faits princi- paux dont il est question dans les documents. Alphonse Wauteks. ( 54i ) J'ai l'honneur de présenter à la Classe des lettres, an nom de l'auteur, un ouvrage intitulé Éludes historiques sur le peuple roumain, |)ar M. A. Xenopol, professeur à l'Université de Jassy. C'est un récit des guerres dont la Roumanie a été le théâtre et l'objet depuis Trajan jusqu'en 1812; il est acconj|)agné de documents diplomalicpies assez importants. Cet ouvrage se recommande à l'attention de l'historien et de l'homme politique, et, sans même par- tager toutes les opinions du savant auteur, chacim lira son livre avec intérêt et utilité. Une partie en avait déjà paru dans notre Muséon. C. DE Harlez. J'ai l'honneur d'offrir à la Classe, au nom de l'auteur, M. Élie Méric, professeur de la Sorbonne, un ouvrage inti- tulé : Le Merveilleux et la science : Étude sur l'hypno- tisme. Longtemps titulaire de la chaire de morale à la Sor- bonne, lauréat de l'Académie française et connu fort avan- tageusement dans le monde scientidque par ses livres de droit, d'apologétique et d'histoire, M. Méric s'est préoccu|)é avec ardeur, en ces dernières années, des graves problèmes que les faits hypnotiques ont de nouveau évoqués devant l'esprit humain. Admis pendant près de deux ans aux expé- riences de M. Charcot et de ses éminents collaborateurs de la Salpêtrièrc, il est allé poursuivre ses éludes à Nancy, dans l'intimité de MM. Liébault et Bernheim. Initié par sa pratique [lersonnello, d'abord au système des « trois états » ou de la névrose, de l'École de Paris, puis h la théorie de ( Md ) la suggestion el du sommeil, préconisée à Nancy, M. Méric s'est donné pour tâche de résumer les phénomènes hypno- tiques d'ordre corporel, d'ordre psychique et d'ordre mixte. La première série comprend la léthargie, la cata- lepsie, le somnamhulisme avec transfert des deux pre- mières conditions dans le même individu au moyen d'un aimant, de façon à produire successivement l'hémiiéthar- gie et l'hémicatalepsie, au gré de l'opérateur. Aux phéno- mènes psychiques se rattachent avant tout les aberrations de la perception des sons, les hallucinations positives el négatives, le dédoublement de la personnalité, les sugges- tions à longue échéance. On rapporterait à la série des phénomènes mixtes les cas de vésication, d'exsudation sanguine, des faux stigmates, de l'action des médicaments à distance, d'aphasie, d'écholalie. L'auteur prend occasion de ces faits pour en décrire l'évolution et rapprocher l'hypnotisme du magnétisme. Il aborde ensuite l'exposé des explications livrées par les spécialistes en vue d'élucider ces phénomènes d'une si piquante actualité. La théorie du sommeil somnambulique, l'hypothèse des vibrations cérébrales, des mouvements réflexes, les sys- tèmes de la suggestion mentale, du lluide vital influençant les organes de sens sont, tour à tour, décrits et élucidés à la faveur des expériences invoquées par leurs patrons respectifs. La théorie du fluide vital fournit à M. Méric une transition naturelle aux faits de mouvement involon- taire, des tables parlantes el de lecture de pensées. M. iMéric traite également des rapports de l'hypnotisme avec la liberté humaine. Il montre qu'il serait contraire à la bonne méthode scientifique de conclure de la condition de l'hypnotisé à celle de l'homme sain à l'état normal. Il ( Mij ) disculo, d'après les maîtres les plus autorisés, les exemples (le (lualilé cérébrale et les allératious de la personnalité, et montre (pie, jusque dans l'hypnose, se laissent constater les dispositions accoutumées du sujet el la lutte de la volonté contre les suggestions contraires à ses habitudes morales. Le dfrnicr chn[)ilre est une enqiiète sur les dangers de l'hypnotisme au point de vue de la santé, de la moralité, de la légalité, de la sécurité générale. Il serait superflu de relever l'iulérèl prépondérant de cette partie finale. La question des inconvénients de la pratique publique de l'hypnotisme vient d'être mise à l'élude par l'Académie de médecine. Elle a été, il y a quelques jours, dans le Journal de Liège, l'objet de plu- sieurs articles importants de la part de notre collègue^ M. Delbœuf, qui préparc en ce moment une élude d'en- semble sur l'hypnotisme. M. Méric est sévère pour la pratique de l'hypnotisa- tion. Sans négliger aucune juste précaution, .M. Delbœuf demande qu'on ne moleste pas les magnétiseurs, d'abord au nom de la liberté des représentations publiques, et, en outre, à raison de l'absence presque totale, d'après lui, de dangers sérieux C'est le vœu du D' Liébault qui ne se souvient pas d'un s^^ul accident sur 7000 cas de magnéti- sation, comme il l'écrit à M. Delbœuf. C'est également le souhait de M. Bernheim et des professeurs de Nancy, en désaccord là-dessus avec M. Charcot. Selon tous ces maîtres, l'hypnotisation ne serait un péril qu'aux mains d'un malha- bile, notamment depuis que iM. Delbœuf a trouvé le moyen de raviver le souvenir du drame hypnotique. Or, la mala- dresse peut être aussi bien le fait du médecin que du magnétiseur. Au fond, sur ce point aussi, M. Méric s'accorderail avec ( ^^7 ) le psychophysicien de l'Universilé de Liège. Le livre du professeur de la Sorbonne restera comme une conscien- cieuse contribution aux recherches de psychologie, dans une de leurs applications les plus importantes. A. VaiN Weddingen. COMiMUMCATIONS ET LLCTURES. Étie de ISisibe, sa Chronologie ; par T.-J. Lamy, membre de l'Académie. Tandis que les guerres de la féodalité ravageaient l'Europe et laissaient à peine dans l'enceinte inviolable de quelques monastères un asile tranquille pour la culture des lettres, et que l'empire byzantin s'épuisait en luttes intestines, les kalifes de Bagdad entretenaient sur les bords du Tigre une cour brillante, où les lettres n'étaient pas moins en honneur que les armes. Les successeurs d'Abbas choisissaient ordinairement leurs secrétaires parmi les chrétiens attachés à l'ancienne hérésie de Nestorius. C'est que cette secte, aujourd'hui presque éteinte, avait alors une grande réputation de science. Au X" et au Xl^ siècle le nestorianisme compta bon nombre d'écrivains distin- gués. Nommons le patriarche Élie I, théologien et cano- niste, à qui nous devons une des plus anciennes gram- maires syriaques (1), son secrétaire Aboulpharage Abdallah (!) Elle a élc éditée à Leipzig, en 1880, par M. Fr. Baetligen, sous ce {ilrc : Sijrisc/in Gram^nalik des Mar Elias von Tirlian, licrausgC" gebcn von Friedrich I3acll)gen. Leipzig, i880. ( 548 ) Ren Alli!) on Bonallihiis, médecin, philosophe, ranonistc et théologien, qui cul beaucoup de disciples el nous a laissé des conimenlaircs sur Arislole, une colleclion de canons cl des écrits ihéologicjucs imj)régnés de nesloria- nisrne, (îeorge, métropolitain de Mossoul et d'Arhelles, auteur de livres liluigi(iues, Har-Dahlou! el Bar-Ali, célè- bres lexicographes, dont on édile aujourd'hui les œuvres, Jean Bar-Khaldoun, habile conlroversisle, Elle, évéque d'Anbar, poète sacré el historien, ICmmanucI, surnommé le docteur, qui écrivit des commentaires, e.\pli(iiia l'IIexae- meron el coiîiposa des poésies, Jean Bar-Abgar, très versé dans le droit canon et dans le droit romain, qui formait alors el Coi'me encore aujourd'hui le droit civil des chré- tiens orientaux dans l'empire ottoman, et enfin Élie de Nisibe, auteur de la chronologie dont nous allons parler {]). Mar Élie, surnommé Bar-Sina (2), mais plus connu sous le nom d'Élie de Nisibe, naquit l'an de lllégire 364 (975 de J.-C); il lut ordonné prêtre par Nathaniel, évoque de Séna el établi archimandrite du monastère de S'-Siméon en face de Séna l'an de l'Hégire 58-4 (994 de J.-C.) (5). Huit ans plus tard, il fut sacré évéque de Nouhadra et (1) On peut voir dans le Catalogue d'Kbed-Jcsu, puljlié par Abraham Eccljcilonsis et dans la Dihliotheca Oricntatis de J.-S. Asse- raani, t. III, part, i", rénumcralion des écrits laissés par les auteurs que nous venons de citer. (2) Abraham Ecchcllcnsis et lloltinger l'appellent Bar-Sciania, J.-S. Asscmani, Daisenaia ou Darsinaous, \V. Wright, Barsliynaia. (5) Ces détails sont tirés d'une note qui se trouve au fol. îO du manuscrit de la Chronolorjic d'Élic. Elle a été publiée par J. Forshall et F. Rosen, Calalurjus codiuin manusc. orient, qui in Musaco IJritan- nico asscrvantur. Londini, 1858. Pars. I, p. 89. ( U9 ) transféré, six ans après, au siège métropolitain de Nisibe ou Nisibin, ville aujourd'hui détruite, mais qui fut long- temps l'extrême fronlièrc et le hoiilevard de l'empire d'Orient contre les Perses. C'est de là qu'il est communé- ment appelé Élie de Nisibe. Élie gouvernait le diocèse de Nisibe depuis neuf ans, lorsque arriva dans cette ville le visir Ilosain Aboulcasem. Élie alla le saluer et eut avec lui, ce jour-là, une première conférence sur la religion du Christ comparée à celle de Mahomet. Cette première confé- rence fut suivie, à quelques jours d'intervalle, de six autres. Élie les mit par écrit et les publia en arabe l'année suivante. L'ouvrage porte la date de l'an 418 de l'Hégire (1027 de J.-C). Ces conférences sont restées célèbres chez les chrétiens orientaux. La première traite de l'unité de Dieu et de h Trinité; la seconde expose, conformément au sentiment nestorien, l'incarnation du Verbe; la troisième démontre par le Coran même que les chrétiens n'adorent qu'un seul Dieu; la quatrième prouve la vérité de la religion chré- tienne par les miracles et les prophéties; la cinquième défend le christianisme contre les erreurs qu'on lui impute; la sixième est une réponse à Hosain, qui avait voulu établir la supériorité de la langue arabe sur le syriaque; Élie prétend, au contraire, que le syriaque l'emporte sur l'arabe; enfin la septième conférence expose le sentiment des chrétiens sur l'astrologie, l'islamisme et Tàme. Élie composa aussi une Démonstration de la vérité de la foi que M. Horst a récemment éditée (1). Élie s'opposa vivement à l'intrusion du patriarche (1) Horst, Elias von Nisibis, Buch vom Deweis der Warheit des Glaubens. 3™* SÉRIE, TOME XV. 37 ( îi.-iO ) J(>snial) contre \i'A\\u'\ il écrivit une lellre éloquente iidresséc nnx évê(iues du patriarcat et aux nestoriens de liajîdad. Il coniposa aussi une {,'ramniaire syriaque lorl iiidinicnlaire, suivie d'un lexi(|ue syro-arahe disposé par ordre de nialière. Ce lexicjiie a été édité, avec une version latine, il y a deux siècles, par Tlionfias de Novare (1). I^lie n'était |)as moins versé dans le droit canon oriental et le droit romain (jiie dans la ihéoloi^Me. Ses quatre livres des Décisions canoniques furent l'un de ses derniers ouvrages. Ils n'étaient pas encore achevés à la mort du patriarche Klic I en 1049(^). La partie qui traite (]cs successions a été insérée dans la CoUcclion canonique d'Kbed-Jesu, qu'a éditée le cardinal Mai (5). Mais l'œuvre principale d'Ëlie de Nisibe est sa Chrono- locjic. Ce savant travail, écrit en syriaque et accompagné d'une traduction arabe, n'est pas encore, publié. Des savants, tels que Curelon et M, de la Garde, ont témoigné le désir de le voir éditer, mais le travail et les dépenses qu'exigerait l'édition sont trop considérables pour espérer de voir ce désir réalisé. Dans l'entre-tcmps, MM. Land, Abbeloos et Bacthgen en ont donné d'importants extraits. Nous croyons qu'il n'existe en Europe qu'un seul manu- scrit de ce grand travail. Il lut acheté par C.-J. Rich durant les dix années qu'il représenta le Gouvernement anglaisa Bagdad; il l'ail partie de la collection des manu- scrits orientaux que Rich s'était procurée et qui a été acquise, en 1825, par le Musée Britannique. Une descrip- tion exacte en a été faite par Rosen et Forskall dans le (1) Thomas a Noyakia, Thésaurus A rabico-Syrolaliitvs. Iioma\ i C16. (:2) V. J.-S. Asscmani, Dibliotliccn oricntalis, III, p. I, p. 2(i9, Romœ, 172b. (3) Scriptorum vcll. )iova collcciio. HomaL', 1838, t. X. (iîSI ) Calalogtte i\es manuscrits syriaques du Musée Britannique qu'ils ont rétlij^é en 18.")8 (I). C'est un nia^niliqne in-CoIio de 103 l'euillels en parchemin. Chaque paj;e est divisée en deux colonnes. La premièie colonne contient le texte syriaque, la seconde la version arabe laite en grande partie par l'auteur lui-même. Les p:eujiers cl les derniers l'euillels ont suulîerl de riiumidilé cl sont maculés par l'uiage. l*ar suite, quelques parties sont devenues illisibles, surtout les nombres qui marquent les années. H manque quelques l'euillels au commencement, à la lin et dans le corps de l'ouvrage. Le manuscrit est du XI" siècle el peut- être de la main même de l'auteur. M. Baeihgen admet ce dernier sentiment et croil même qu'il n'a jamais été fait de copie de cet écrit. Les trois premiers feuillets contiennent des tables chronologiques tirées de l'Ancien Testament el du premier livre de la Chronique d'Eusèbe. Vient ensuite une autre table chronologique allant d'Adam jusqu'à la captivité de Babylone, et de la captivité jusqu'au cummencement de l'ère des Séleucides, dont se servonl les Syrien:, d'après Aphraales, surnommé le sage persan. Cet auteur, qui écri- vait de l'an 537 à 3-4o de l'ère vulgaire, nous élail inconnu jusqu'à ces dernières années. C'est J\L VV. Wright, profes- seur d'arabe à l'Université de Cambiidge, qui nous l'a révélé. Une parîie des œuvres d'Aphraales avait été publiée à Rome au siècle dernier, d'après une version arménienne el faussement attribuée à S' Jacqui^s de Nisibe. Grâce à la munificence d'un riche négociant de la cilé de Londres, (!) Calaloyus codd. Orirntt. qui in Musœo Britannico asservaidur. l^irt, i" codices syriacos et carshuiiicos compleclens. Londiiii, 1S38, gr. in-fol., pp. 86-90. Le manuscrit porte le numéro » liich. 7,197 •>. ( ^'ii ) M. Wriglil a |)ul)lié le lexle original complet, d'après de très aïKicris inaniiscrils sytiacjuos apporli^s du désert de Nilrie :iu Miisrc Drilaiini(|iiL' (1). Élie ajoute deux autres tahles chronologiques de l'Ancien Testament : l'une d'après Anius d'Alexandrie, l'autre d'après Andronic le clironograplie. Anius est sans doute le même qu'Anianus, moine égyptien et clirono- graplie postérieur d'un siècle à Eusèbe. Grégoire Karhé- breus le cite plusieurs fois dans sa Chronique et dans son Histoire des Dijimslies. Andronic est un autre clironograplie inconnu en Occident. Grégoire Barliébreiis s'en est servi dans les écrits que nous venons de citer. Élie (fol. 80) nous apprend qu'Andronic vivait sous l'empereur Justinien. Nous trouvons ensuite la liste des patriarches de Rome — c'est ainsi qu'Élic les appel'e — jusqu'au concile de Chalcédoine. avec les années du ()ontitical dechacun. Un de mes premiers élèves, M^' Abbeloos, actuellement recteur de l'Université de Louvain, a transcrit cette liste : elle est insérée dans la Chronique ecclésiastique de Grégoire Rarhébreus que nous avons publiée par un travail commun (2). « Simon Pierre, dit Élie, après avoir fondé rËglise d'Antioche, vint à Rome où il établit également son Église. Il reçut la couronne du martyre après un pontilicatde 28 ans. Il eut pour successeur Lin. » (1) Cfr. W. Wright, the liomilies of Aphraatcs the Pcrsian sage, I^oiidon 1869. M. le D"" Forget, professeur d'arabe à TUniversité callioliquc de Louvain, a public sur Apbraales et ses œuvres une excellente dissertation qui a pour titre : De Vita et Scriplis Aphraatis, sapicnlis Pcrsœ. Lovanii, 1882. (2) Cfr. Crer/nrii Barhcbraci chronicon ecclesiaslicum, Lovanii t 1872, t. 1, pp. 50-58. ...„ L / V» ».> •• \ ( DOO ) Grégoire Barhébrcus, dans la chronique que je viens de ciler, après avoir appelé S' Pierre a le souverain pontife (lu nouveau Teslanienl, » ajoute : « f.a treizième année de Néron, 583 île l'ère des Grecs, les biejjlieureux apôtres reçurent la couronne du martyre le 29 juin — le 2o juillet selon un manuscrit — . Paul eut la tète tranchée par le glaive; Pierre, à sa demande, l'ut crucifié la tète en bas (1). » Ces témoignages de deux historiens, séparés de l'Ëglise romaine par la langue et les croyances, m'ont paru dignes d'être relevés (2). Ëlie joint à la liste des papes, la liste des patriarches d'Alexandrie jusqu'au concile de Chalcédoine. Puis vien- nent les dynasties des rois d'Egypte, la suite des rois d'Assyrie, de Bélus à Sardanapale, la succession des rois Mèdes jusqu'à Aslyage, avec les années de leurs règnes, d'après Eusèbe, Anius et Andronic, la liste des rois grecs qui régnèrent à Sicyon, à Argos et à Athènes, des rois de Rome jusqu'à Tarquin le Superbe, des rois de Macédoine jusqu'à Persée, d'après Eusèbe et Andronic, la liste des rois de Babylone depuis Nabonassar jusqu'à Alexandre le Grand, et des rois d'Egypte depuis la n)ort d'Alexandre jusqu'à Cléopàlre, d'après Ptolémée; enfin la liste des rois persans de la dynastie des Sassanides avec les années de leurs règnes. Comme il y a chez les auteurs grecs et latins une grande confusion et beaucoup de divergences sur la chronologie des Sassanides, j'ai transcrit celte liste. Elle est presque toujours d'accord avec l'écrivain persan (1) Ouvr. cit., t. I, col. 35. (2) On peut voir un recueil de textes tirés des auteurs orientaux concernant le même sujet dans Khayyat, Syri orientales. Romae, 1870. ( liM ) Mirkhond dans son Hisioire des Sassnnides, qu'a publiée Svivostio de Sacy. Cos diversos lal)los clironologiqiios occupent les onzo premiers feuilK'ls. En plusieurs endroits l'écriture, surtout les lettres qui marquent les nombres, sont effacées ou rendues illisibles par rimmidité cl par diverses souillures. Quelques feuillets manquent. î.e reste du volume est fort bien conservé, sauf les quatre derniers feuillels qui ont, comme les premiers, souffert de l'humi- dité et de l'usage. I/écriture en caractères estrangelos est régulière et facile h lire. Les points-voyelles font presque complètemenl défaut. Élie donne ensuite le catalogue des patriarches ou catliolicos chaldéens et nestoriens jusqu'à Jean V (-1- 905). Au nom de chaque patriarche est jointe l'indication du jour et de l'année de son ordination et de sa mort, avec les actes principaux de son pontifical. On en trouvera (\c9. extraits dans les notes qui sont jointes à la Chronique ecclésiastique de Grégoire Barbébreus. Nous trouvons ensuite une Chrunique des événements qui ont eu lieu en Orient, principalement sur les bords du Tigre et de l'Euphrate, de l'an 25 à l'an 1018 de notre ère. 11 y a malheureusement plusieurs lacunes, à raison des feuillets déchirés. Les événements sont indiqués selon l'ordre chronologique avec les dates précises et l'indication des sources auxquelles l'auteur a puisé. Les années sont données d'après l'ère des Séleucides, selon l'usage des écri- vains syriens, avec l'indication des olympiades. A dater de Mahomet l'auteur ajoute les années lunaires de l'Hégire et marque leur concordance avec les années solaires des syriens. C'est ici la partie la plus importante et la plus intéressante de l'ouvrage. Ëlie marque avec précision les années et même quelquefois les mois et les jours lorsque / %.• V" o \ ( [)ÔD ) les (lociimenls les lui fournisscnl. Il i)0(e aussi liois éclipses de soleil avec l'heure à laquelle elles oui conjuiencé, el nue éclipse (le luue. Ce qui perniel tic vérilicr son exaclilude. A pari !a CInouitjue el l'IIisloire ecclésiastique (rEiisèlie el Thisloire ecclésiasti(iue de Sjcrale, connues dcfiuis longtemps, les autres sources, dont Ëlie se sert, nous nianquenl justju'aujourirhui. Ce sont d'abord les Annales olficielies des rois d'Kdesse, des rois de Perse, et, à dater de Mahomet, des souverains arabes. Car ce sont bien là les écrits qu'il désigne sous les litres : Chronologie des rois (rÉdesse (I), chronologie des rois perses, chronologie des i^ois arabes. La chronologie des patriarches jacobiles, celle des patriarches nestoriens, et des métropolitains de Nisibe doivent égalemenl être des pièces officielles. La chrono- logie d'Élie est d'autant plus précieuse ici que les citations qu'il fait sont tout ce qui nous reste de ces importants documents. Élie cite en outre un assez grand nombre d'an- ciens historiens nestoriens, jacobiles et arabes, donl les écrits ne nous sont pas parvenus. Il ne sera pas inutile de les énumérer. Ce sont : i° Le Livre des martyrs et le Livre des conciles; 2° {'Histoire des mélropolitains de Nisibe. Ces documenis étaient sans doute dans les archives de l'église métropolitaine; o° V Histoire ecclésiastique de Jean le Jacobile. Il s'agit de Jean d'Amida (+ 585), qui fui évéque jaco- bile d'I'lphèse dans la province d'Asie. Grégoire Barhébreus le cite sous le nom de Jean d'Asie dans sa Chronique ecclé- (i) Il ne faut pas confondre ce document avec la Chronique d'Edessc, qui se trouve au tome I de la Bibllotheca oricnlalis d'Assémani. ( SoC ) siaslifjue. La Iroisiùme pailicdi' V Histoire erclésiasliquc de Jean a clé éditée en 1855 par Curelon (I). IMus réceiiiiueiil M. Land a donné, en syriaque sculcmenl, la seconde partie, et le grand recueil de Jean d'Asie contenant les Vies des liommes illustres chez les Jacobites (2); •4" La Cltroiiuluijie, la CJtroniqne et Vllistoire ccdèsias- tKjuv de Jacques d'Édcsse (-+ 708j. Je suppose que ces trois titres indiquent trois ouvrages différents. On a publié dans ces derniers temps divers écrits de Jacques d'Ldesse. C'est par la publication des IiésolulioHS canoniques de cet évèque que j'ai fait mes débuts dans la littérature syriaque. Mais jusqu'aujourd'hui les ouvrages cités par Llie ne sont |)as retiouvés; l)° La Chronique du j)atriarche jacobite Denys de Tel- niahar, dont Tulberg a édité le premier livre (5). Il cite encore deux autres auteurs jacobites restés incon- nus jusqu'aujourd'hui; Siméon le diacre, et Daniel, fils de Moïse. G° VHisloire ecclésiastique de Mika ou Michée. Ebed-Jesu nientionue un Michée qui a écrit, outre plusieurs ouvrages, un discouisou mémoire sur Sabar-Jesus. C'est sans doute ce Michée qui esl ici indiqué. .\sséuiani le fait vivre deux siècles trop tôt (4); 7° Hiisloire ecclésiastique de Barsahdé ou Barsohedès de Carca, écrivain nestorien du VIII' siècle. Il était con- (4) The third part of Ihe rcckxiasticnl liistory of John, tiishop of Ephcsc. Oxford, 181)3. (2j Land, Anecdola syriaca. Lugduni Balav. 1868, t. II, in-4». (ô) Dionijsii Tcllmahhrcnsis liber pri?uiis. Ed. O.-F. Tullberg, Ups., I8o0. (4) V. J.-S. Asscmaiii, Bibl. orient, l. III, p. I, t09. ( 537) temporain du catholique Pliélion (4- 740) dont VUisloire ccdésiaslique est égalemcnl cilée (1); 8° L'Hisloire ecclésiastique d'Alalia Zaclié, auteur iuconnu, cl celle de Jesudeuah ou Denali-Jesu, comme l'appelle Grégoire Barliébreus (2). Jesu-Denha, mélropoli- lain de Bassora, est cité aux années 3, 8, 18, 82, 95 de rilégire. C'est celui que J. S. Assémani, |)ar la conlusion de deux lettres qui se ressemblent, l'ail évèque de Kosra. Ebed-Jesu lui attribue une Histoire ecclésiastique en trois parties (5); 9° Hanan-Jesu, évèque de Hirla, qui vivait vers l'an 900, An. 588 (27G-277 de J.-C). En celle année Varahran, roi de Perse, inaugura son règne. [Chronologie des rois perses.) (1) L'auteur, comme tous les Syriens, suit l'ère des Grocs ou des Scleucides.qui commence au mois d'octobre 312 avant l'ère vulgaire. J'ai prouvé, dans une note ajoutée à la Clironiqiie ecclésiastique du Maphrian Jacobitc Grégoire Barhcbreus, que la date donnée par Elic est la vraie. V. Greg. Barhcbraei. Chrome, eccles., t. I, 48, n" 2. ( 50-2 ) » An. oOO (^278-279 (Je J.-C). Ku celle année s"éle\a l'hérésie des Manicliéens. [( lironoloçjie (rEuacht'.) » An. 012 (ÔOO-ÔOI (le J.-C). lin celle année liabou lut conslilué [tremier évê(]iie de Misibe. Parce qu'il n'avait pas la dignité de inéliopolilain, son nom a élé placé dans les dyptiqnes apiès celui de Mar .lac(iues. {('Mronologie des mélropolitains île IS'isihe.) » An. 6U (302-303 de J.-C ). Dioclélien en sa dix-lini- tième année souleva la persécnlion contre les chrétiens et ordonna dedélrnireleséglises. Pierre, évèque d'Alexandrie, souffrit le martyre. 1mi celle même année, Hormisdas, roi des Perses, inaugura son règne. [Euaèbe. ~ C/ironolofjie des rois perses.) An. 020 (308-309 de J.-C). Kn celle année mourut Babou, évèque de Nisibe. Mar Jac()U(s, qui habitait la mon- tagne avec Mar luigène, fut choisi et créé évèiiue de Nisibe. [Histoire des mé'ropolitains de Nisibe.) » An. 621 (309-310 de J.-C). Kn celle année Sapor, lils d'Hormisdas, roi des Perses, inaugura son règne. [Chronologie des rois perses.) » An. 623 (311-312 de J.-C). La septième aniiée de son règne, Conslanlin reçut le baptême et fut chrétien. Il fit construire des églises et respecter les chrétiens. En celte même année il vainquit le lyran Maxence. ( 565 ) » An 024- (512-515 de .l.-C). I^^n ccUe année Mai- Jacques, évoque de Nisibe, commença la conslruclion de la grande église el l'acheva dans l'espace de sept ans. {Histoire des mélropolilains de Nisibe.) » An. 646 (554-555 de J.-C). En celle année il y eut un Iremblemenl de terre dans l'ile de Ku... (Chypre). Plusieurs endroits furent abîmés. En cette même année Constantin établit roi son (ils Constant (ou Constance). [Chronologie d' Andronic. — Histoire ecclésiastique de Sacrale.) r> An. 649 (557-558 de J.-C). En cette année mourut Mar Jacques, métropolitain de Nisibe. Il eut pour succes- seur Vologcse, qui vivait en solitaire dans la montagne d'Édesse. [Histoire des mélropolilains de Nisibe.) » An. 660 (^548-549 de J.-C). En celle année Con- stantius construisit la ville d'Amida (aujourd'hui Diarbekir). [Chronologie de Jacques d'Edesse.) » An. 672 (560-561 de J.-C). En cette année mourut Vologèse, métropolitain de Nisibe. Il eut pour successeur Abraham. [Histoire des métropolitains de Nisibe.) » An. 675 (565-564- de J.-C). En celle année Julien descendit dans le pays des Perses. 11 lui tué le 26 tamouz (juillet). Jovien, empereur croyant, lui succéda et mourut après sept mois. [Histoire ecclésiastique de Socrate.) ( 564 ) » An. G84 (572-375 de J.-C). Kii celte année mounil S. Kphrem, docleur syrien, le 9 de liaziran (juin). [Chronologie de Jacques d'Édcsse.) D An. G9I (579-580). En celle année Ardaschir, lilsde Sapor, roi des Perses, inaugura son règne. {Chronologie des rois perses.) » An 695 (383-584). En celle année naquil Honorius, fils du roi Théodose, le 9 iloul (seplembre). En celle année mourul Agalis, évêque des Nalinéens. En celle môme année Sapor, roi des Perses, inaugura son règne. En celle année aussi Tomarza fui créé catholique (1). [Socrate. — Chronologie des rois perses. — Histoire ecclésiastique de Jesu-Denha.) i> An. 700 (388-589 de J.-C). En celle année Hor- misdas, qui est aussi appelé Yarahran, rois des Perses, inaugura son règne. {Chronologie des rois perses.) T> An. 711 (599-400 de J.-C). En celle année Isde- gerde, fils de Sapor, roi des Perses, inaugura son règne. {Chronologie des rois perses.) (1) Catholique est le titre que se sont donné les chefs de la secte nestoriennc et qu'ils donnent aux premiers cvêques de Sélcucie. ( 565 ) ï An. 721 (409-410 de J.-C). En celle année fut réuni le synode du calliolique I\Iar Isaac cl de Mar Marulha, évêque de Maiphercal. Ils conllrmèrent et renouvelèrent les canons de l'Église le mardi l*"^ février {i). {Pas de source indiquée.) p An. 725 (411-412 de J.-C). En celle année surgit Rabulas, évêque des Jacobiles dans la ville d'Édesse (2). [Chronologie de Jacques d'Édesse.) » An. 752 (420-421 de J.-C). En cette année Varahran, roi des Perses, inaugura son règne. {Chronologie des rois perses.) » An. 755 (421-422 de J.-C). En celte année Mar Jacques l'Inlercis souffrit le martyre. 11 était de la ville de Bilpal. (Livres des martyrs.) » An 755 (425-424 de J -C). En cette année mourut Honorius, roi des Romains, le 15 ab (août). (Chronique de Jacques d^Édesse.) (1) J'ai édité, en 1868, d'après un fort ancien manuscrit de Paris, les canons de ce célèbre concile reçu par toutes les Eglises syriennes cl dans le symbole duquel est comprise la procession du Saint- Esprit a Filio. (2) S. Rabulas a été orthodoxe. Les Jacobites n'existaient pas encore. Élie a été trompé par Jacques d'Edesse, qui, sans doute, aura compté S. Rabulas au nombre des précurseurs de sa secte. 5"* SÉRIF, TOME XV. 58 ( im\ ) B An. 740 (454-455 de J.-C). En celle année mourut tabulas, évèque d'ÉcJesse. Ibas lui succéda. [Chronologie de Jacques d'Édesse.) D An. 748 (456-457 de J.-C). En celte année se réveil- lèrent les sept enfants de la ville d'Éphèse après avoir dormi dans une grotte cent quatre-vingt-huit ans. {Histoire ecclésiastique de Mar Jacques.) » An. 751 (459-440 de J.-C). En cette année Isdegerde, roi de Perse, inaugura son règne. [Chronologie des rois perses.) » An. 761 (449-450 de J.-C). En cette année mourut Tliéodose, roi des Romains, le 11 de tamôuz (juillet). Marcien lui succéda. [Chronique de Jacques d'Édesse.) t An. 762 (450-451 de J.-C). En celte année fut réuni le concile de Chalcédoine. Il analhématisa quiconque ne confesse pas dans le Christ deux natures et une hyposlase. Les évéques qui s'y réunirent furent au nombre de six cents. (Livre des conciles.) r> An. 768 (456-457 de J.-C). En celte année mourut Marcien, roi des Romains, le 15 de conoun hrai (Janvier). Léon lui succéda. [Chronique de Jacques d'Édesse.) • An. 769 (466-458 de J.-C). En celle année Phirouz, roi des Perses, inaugura son règne. [Chronologie des rois perses.) (b67) » An. 770 (458-459 de J.-C.)- En celle année mourut Ibas, évêque d'Édesse. Nonnus lui succéda. (Chronologie de Jacques d'Édesse.) D An m (459-460 de J.-C). En celle année, le mer- credi 2 seplemhre, mourut S. Siméon Slylile. (Histoire ecclésiasiique de Jean le Jacobite.) » An. 795 (485-484 de J.-C). En celle année, le samedi 14, de conoun hrai (janvier) à trois heures de la journée (neuf heures du matin), le soleil s'éclipsa et les étoiles apparurent. Vers ce temps Phirouz, roi des Perses, tut tué. (Histoire ecclésiastique de Barsohédes de Carca.) j> An. 796 (484-485 de J.-C). En cette année Balascès, roi des Perses, inaugura son règne. (Chronologie des rois perses.) » An. 797 (485-486 de J.-C). En cette année, le lundi 16 de jar (mai) à neuf heures de la journée (trois heures après-midi), le soleil s'éclipsa et les étoiles appa- rurent. (Source non indiquée.) r> An, 800 (488-489 de J.-C). En celle année, Cavad, fils de Phirouz, roi des Perses, inaugura son règne. (Chronologie des rois perses.) » An. 802 (490-491 de J.-C). En cette année mourut Zenon, roi des Romains. Anaslase lui succéda. (Chronologie de Jacques d'Édesse.) (508) p An. 810 (498-499 de J.-C). En celle année, Zamasp (Djamasp), fils de Pliirouz, se révolla contre son frère Cobad (Cavad). Cobad prit la lïiile et Zamasp régna doux ans. En celle même année Babai fui créé calholique. » An. 812 1500-501 de J.-C). En celle année, Cobad rcvinl de sa fuile, s'empara de son IVèrc Zamasp, le tua et ivgna de nouveau. » An. 813 (501-502 de J.-C). En celle année il y eul une grande famine. Des saulerelles innombrables dévas- lèrenl le pays des Romains. » An. 814 (502-503 de J.-C). En celle année Cobad, roi des Perses, marcba contre la ville d'Amida, l'assiégea durant 97 jours, la prit et tua quatre-vingt' mille de ses babilauts. » An. 820 (508-509 de J.-C). En celle année, Anaslase, roi des Romains, construisit la ville de Dara. An. 823(511-512 de J.-C). En celle année Sévère fut créé patriarche des Jacobites, le 16 de tesrin brai (16 novembre). » An. 829 (517-518 de J.-C). En celte année, au mois de lamouz (juillet), mourut Anaslase, roi des Romains. Justin lui succéda (i). j> An. 865 (551-552 de J.-C). En celle année mourul le calholique Mar Aba. Joseph l'ut créé calholique à sa place. (Syiwde du catholique Joseph.) (i) De 810 à 829 les sources ne sont pas indiquées. ( 569 ) » An. 864 (552-553 de J.-C). Fin celte année les mélro- politains cl les évèques se réunirent auprès du callioli(|iie Joseph pour rétablir les canons de l'Église, qui avaient été violés. (Sij7io(le du catholique Joseph.) » An. 865 (555-534 de J.-C). Kn celle année fut réuni le synode du catholique Joseph. Il réprima les troubles qui s'étaient élevés dans l'Ëglise. {Synode du catholique Joseph.) » An. 868 (556-557 de J.-C). En cette année sortit de la ville d'Apamée un certain Jacobite syrien, surnommé souliers d'outre (1), qui inventa celle doctrine futile que le nombre des natures égale le nombre des personnes. (Histoire ecclésiastique de Jean le Jacobite.) » An. 879 (667-568 de J.-C). En celte année mourut Jacques, chef des.... (Jacobites), qui ordonna cent et deux.... (Chronologie de Jean le Jacobite (2).) i> An. 886 (574-575 de J.-C). En cette année Justin César s'associa à l'empire Tibère César, le 7 de conoun kedim (7 décembre). (Chronologie de Jacques d'Êdesse.) (i) Voir Payne Smith, Thésaurus Syriacus ad h. v. Corrigez Barhebraci Chronicon Eccles., t. I, 224. (2) M. Land a publié au tome II de ses Anecclola Syriaca, deii:^ Vies de Jacques Bourdeana écrites" par Jean d'Asie. ( 570 ) p An 890 (578-579 de J.-C). Kn celle année mouriil Jnslin, roi des Romains, le 4 de lesrin kedim (4 octobre). Tibùre lui succéda. Kn celle même année Hormisdas, lils de Clwsroès, roi des Perses, inaugura son règne. Kn celle année aussi mourut Pierre, patriarche des Jacobitcs. {Chronologie de Jacques (VÊdesse. — Chronologie des rois perses.) i> An. 902 (590-591) En celle année Chosroès, lils d'Hormisdas, roi des Perses, inaugura son règne. Kn cette même année mourut Pierre, patriarche des Jacobitcs. (Chronologie des rois perses. — Jacques d^Èdesse.) » An. 906 (594-595 de .I.-C). En celte année mourut Je catholique Jesuiab d'Arzoun. [Histoire ecclésiastique de Mika.) i> An. 907 (595-596 de J.-C). Kn cette année Sabar- Jésu, évéque de Laso'm, fut créé catholique le jeudi de la semaine de Pâques. Vers le môme temps Grégoire fui crée métropolitain de Nisibe. [Histoire ecclésiastique de Mika. — Histoire ecclésiastique d'Alaha-Zaché.) » An. 9H (599-600 de J.-C). En celle année régna une dysenterie (?) et une peste mortelle. Beaucoup de maisons restèrent sans habitants et beaucoup de champs ne furent pas moissonnés. [Histoire ecclésiastique d'Alaha-Zaché.) ( 571 ) p An. 912 (600-601 de J.-C). En celle année, le vendredi 10 d'Adar (mars), le .«oleil s'éclipsa an milieu du jour, les étoiles apparurent el il y eut un venl violent. {Histoire ecclésiastique d'Alaha-Zaché.) » An. 914 (602-603 de J.-C). En celte année Maurice, roi des Romains, sa femme et ses fds furent tués le 23 de tesrin lirai (23 novembre). Phocas lui succéda. {Chronique de Jacques d'Edesse.) » An. 915 (603-604 de J.-C). En cette année la lune s'éclipsa dans la nuit du jeudi 16 de lamouz (16 juillet). {Chronique de Jacques d'Edesse.) » An. 916 (604-605 de J.-C). En la quinzième année de Chosroès mourut à Nisibe le catholique Sabar-Jésu au mois d'ab (août), un dimanche. {Histoire ecclésiastique de Mika.) p An. 917 (605-606 de J.-C). En la seizième année de Chosroès, Grégoire fut créé catholique dans la ville de Halah, le samedi des Hosanna (des Rameaux). {Histoire ecclésiastique d'Alaha-Zaché.) » An. 920 (608-609 de J.-C). En la dix-neuvième année de Chosroès mourut le catholique Grégoire. » An. 921 (609-610 de J.-C). En cette année Phocas, roi des Romains, fui tué. Héraclius lui succéda. {Chronologie de Jacques d'Edesse.) ( 572 ) » An. 953 (C2I-622 do J.-C). En celle année commença l;i rovînilé des Aral)L\s. A [larlir de colle année commence leur ère. J'indi(|iJO le commencemenl de charine année de celle ère, en quel jour de la semaine, en quel mois syrien, en quelle année de l'ère d'Alexandre (des Séleucides) il lond)e el ce qui esl arrivé en celle année. S'il esl arrivé quelque chose en celle année syrienne de l'ère d'Alexandre, je le marque à l'encre rouge. » An. 1 commençanl le vendredi 16 lamouz de l'an 955 des Grecs. En celte année Mahomet, fds d'Abdallah, pro- phète (ie^ Arabes el premier de leurs rois, entra dans la ville de latreb el y régna le lundi 8 du mois de Rebia' premier. Eu celle année aussi naquit Abdallah, fils de Zoubeir au mois de sawal. » {Chronologie des rois des Arabes.) M. Baethgen a donné la suite, dans l'ouvrage indiqué plus haut. Je m'arrête donc ici. J'ajouterai seulement la liste chronologique des rois de la dynastie des Sassanides. Il m'a été impossible de lire les noms des huit rois qui se sont succédé rapidement durant les \S dernières années. € Noms des rois perses, issus de Sassan, avec leurs années selon des recherches exactes. y Le règne des Perses, issus de Sassan, a commencé à l'an 538 d'Alexandre (226-227 de J.-C.) el voici les noms de leurs rois el le nombre de leurs années. » Ardaschir, fils do Pabekan, 15 ans ==15. ( S73) » Sapor, fils d'Ardaschir, 50 ans = 4o. » Hormisdns (Ilormoiiz), fils de Sapor, 2 ans== 47. » Varaliran (Bahiam), (ils d'Ilormisdas, 5 ans^ 50. » Varahian, fils de Varahran. avec Varaliran Sengan- schah, il ans =67. » Narsi Garmanschah, 9 ans = 76. » Hormisdas, fils de Narsi, 7 ans = 8-". » Sapor, fils d'Hormisdas, 70 ans= 153. » .^rdaschir, fils do Sapor, 4 ans = 157. » Sapor, fils de Sapor, o ans = 162. » Varaliran ou Hormisdas, fils deSapor, il ans=175(i). D Isdt'gerde, fils de Sapor, 21 ans = i.. (194). » Varahran, fils de Isdegerde, 19 ans = 213 (2). » Isdegerdp, fils de Varaliran, 17 ans (3) ... (230). » Phirouz.filsde Isdegerde(26ansselon laCliron.=2o6). » Balasces (Balasch), fils de Phirouz ... (A ans = 260). j) Cavad (Cobad),filsde Phirouz, ...(lOàli ans. Cliron. } B Zamasp, fils de Phirouz, ... (2 ans. Chronique. ^ » Cavad, fils de Phirouz, ... (1) Le manuscrit a 179. C'est une faute d'écriture, car dans la Chronique Elie dit que Isdegerde commença son règne en 400 de J.C. Comme la dynastie a commencé l'an 227, le nombre i73 nous mène juste à l'an 400. (2) Le manuscrit met par erreur 231. (3) Elie, dans sa Chronique, met le commencement du règne d'Isdegerde à l'an -440 de J.-C, ce qui est conforme aux années données ici. Le commencement de Phirouz est mis à l'an 437-458, ce qui est également d'accord avec les dix-sept années de règne données à Isdegerde. Les lettres manjuant les années des autres rois sont à peu près illisibles. ( ^7i ) p Chosroès (Koschroii), (ils de Cavad, ... D Flormisdas, ... (fils de Cho^roùs, 12 ans = 361). » Chosroès, (ils (d'IIorinisdas, ... 57 ans ^= 598). » Siroes (Scliirii) ... (8 mois d'après Mirkhoiid =599). » Ardascliir (1) ... (1 an 6 mois), Les noms suivants sont illisibles. D'après Mirkiiond, dont la chronologie diffère peu de celle d'P^llie, les derniers rois sassanides ont régné peu de temps et se sont succédé rapidement dans l'ordre suivant : Schahriar, Djevanschir, Pourandokt, Schaschinendeh, Ârzemidokl, Chosroès, et enfin Isdegerde, qui, selon la Chronique d'Ëlie à l'an 1 1 de l'Hégire, commença son règne l'an 945 ((j52 de, lésusChrist) et .s'enfuit à Marou ou Merv l'an 21 de l'Hégire, 953 des Grecs (642 de J.-C). Elle termine ainsi : a La somme totale des années de ces rois fut de 418 (1). La royauté £essa ... (l'an des Grecs 956 = 644-645 de .l.-C.) ». Tout incomplète qu'elle est, celte liste servira à éclairer la chronologie des rois sassanides, qui est fort embrouillée chez plusieurs auteurs. La chronologie d'Élie est d'accord eu général avec Agathias et Mirkhond et elle s'accorde avec les grands faits dont Ins dates sont bien connues (2). (1) Grégoire Barhébreus donne le même nombre. Voir les diffé- rentes supputation.s dans Assémani, Bibl. orient., t. HI, part. I, 426. (2) Cfr. J.-S. Assémani. Bibl. orient., t. MI, p. I, 596, 199. L'auteur y discute la chronologie des Perses. ( 575 ) TEXTE SYRIAQUE . ji>o*»o ^*^^V/o )|»^:iV lio^ . iQiDN::^ •^ûoi.^^j Ixjoji j^ioûo ^-v^zj ^U ôp) . ^ojio/? |:A>D j;.v2ijL v^^/ ^20/ 6»^ ^poit^-j/ \v -^ o à^-^o . |_^*jti wj|.:d ^1/ ô)-2> . Icolo ^)jx>lo )jv»>n.. l^ajt . }*ûd;Sj j'^\x> ^ioiio A»/ ô^ ( 576) luAZCi xr^r^^ |2>aûûû*2)/ >i>oo\» ^.vîo -v*- ô^ . Jlioiooj ^2)jo . jl-'^j^ Q^^ Uoj joo) ôjii . »*0)io/j j^Q^^ Wv-*^ Joo) vici.? ^><^® ojilio ( 577 ) . ^Jt^O^O ^«.^ZkJLO I|>OZSjl hSML . ♦A^O ^*^t-. I^ZiJL )j>Q-.0)20 . >^:2>Vo ^jiioLo Jjiofc^jL Mjt JJOOO |*.^Q_CD Jj_2L\iD )Q-;-2)/ -V_:0 jjk-^iD ♦^-i. Ô^-Ii . j*ûDv2> IrLl^iDj )i5) . A>Oa«0 ^Jtlo j|>Ol^ l^JJt |ijLÎ.j |:dq-.25 |o\v> ^D^ûDj/l ;z) ^p-^oj/ ^-L/ 6)-2> .;x>ol )o*C!dLL/ ày^o . ^ûdvSs jrii.» ^ozi*. ^)o^ 6^0 (578 ) . ^LVLo ^l^Lo J|>ù\2iA. J^jjt . |*ûD-;S? jdiJO ^oiio A>d/ ôpj . JIOÏO^ÛDJ |2)^0 ♦ Aio*,o ^2^lo j|x>:k2sjL ïsjjL . l::^.©) ç»ils::i )oi2o . v-oiio/j jsojaûo^/ JJoii^ fc<.JD 6pi . ji^oLo ^^Vo Jj>o\^ft, Mit ( 579 ) . -O)io/j ^Qû^-.i JJ25J LQ:ifc^» ; ^poVo^jQooj \2>hj::y . ^ûDv2>j jdi^ jo;*2> .^/ ch:5 jâQjam^a/ 1^-01 li^îo ôj-::i . ^::ijLO J)xi\2ijL Nxit « jjQj dil^ )aoo w.O)^o/j ( 580 ) . w&x^o ^jlIo ||:o:ki^jt bojt ]j«^2) ^v>w./ sçuri^ vûûxfcoV JlS^^Jt )oQ^::i Ijcoju ^-« ô^2i )fcODQ.;;-Zi v$0^_2)0 |2iOQO Q-^L/o j>OY)Vl ^Jt IS^L? . ^ûDt2)j |?>\\> a\z> .^S>X>/ Ô^2> . \OJlO ^Jtlo JJNaN^JL Kjjl • }::iOQO CL.j.-1/o jiûio-./? ^Jt viJtLj . QpQ^sxii/ 0)^^i5 A>d/o . j^»ooiïj jrîi^ >^j )i^.JO ôp> ( 581 ) ^V 6»\n\ ''^>J2u*o Jl-scsf^ )v»joo |z>i ||0>o jooi 6p> . ,^<:2îîJ^ <^h^l ovVoiox ^ "^^xjo . ^îba. ):iZiJto ^jlL ♦ ^lo ^b^JLO J|>Cli20L fcoJL ♦ vjoVo ^îsjlo j|>oj:oI. Isjjt * A^^o ^Nito j|:oiX>l l^jjt . jiiOlo ^ISjlO Jt>Oi>ol NlJL . )o-.»jo v^x02) JNZijiZi ;ûûjd )Q.»X5 ^V«-t^ 1^^^)^ )-.!DOOlVl jrJi» 3pQ-a..^.ûDQ. li^.^ 6>Ii ( 583 ) )o*ûdU/ jfcooao s$op)0 .• 1-3? |::>»"^ax>^,.? |x>a^ jlio Qji2»o )IS2i.J3ûiD )jLq:oo ILqv^jlj |:^|o jooi ôc» . ;tY)\l^:^Vo J|>û^jtL Isjjt . -o)Q.oo O)lîs)/o ^îooojij |::)\» 3000*^0» ^^1/ 6^ , |joo2> oj^ISCi A20/0 -v**/ ^;jLfc<^ ji^lo ^;ûû^2> . •♦ûû:i.ISjiiOA.o Iliû^jtL Isjjt . )Q»1!50 •^ûûxll^vjL |z>jiz> jiîQ-1 P^ jio^cr» ^a^ 6j^ ( 584 ) . ^oio/j ocLûx.? ,ja^o;D jXi^oISJS 'c^'^^ )o-ûdIL/ ovcdqi^? vûû^Î-^*- I^-^a^ . JiiA.0/1 jISI^JL )OQ-k2) jNj-.»io ^A-wJ^ . ^O^iCM w^/o . |->OOC»V? idSJO |iDQ2) ^JOl/ CH2» ^dL/ I^Q- ji-l^S OMX> JîSiA. ^o? jJ^ W JQ-^ |o)0 OJ,I> liOnZ)© . 1^^0-03 l^-»- ji-.l2>0 jbwZ>JtJ )Is»cl; ^ . |*JQ:;J s^. l^ajLj jOioL 0. jliOOV^Zi ïb.i. ))i<-ÎO*J0 bajt ( 585 ) . --v*r5 ^aioL \^M2i ^VL )oclj2» , 6p> A:o/o ^ifc<. Jb^A«*^\ JDJpDI ^-/ >ÇO>XJJLO ^|ûD .:ar5 ^CD^S) \c£i>:£)^ |opQJL jo^_JL ^OlO 3PO%t CY> ^^^ )i_2DLo ^]^lo J|X5J12Û*« 'j"^ ♦ K^ . 1^ . iozijt ;:i ?V^?)- ^ K^ • «è-' . ?V^i)- ;z5 ^o)io . ^AA. . ^ . ^o)io v^ ?t>;^?^ « • * ( 580 ) .... )ow»2> v=5 lao .... )ov<2) \2i ?ao .... '^ O'^OSQO .... ipoioo) .... '♦li ©•♦ÛDQO .... ^O^^JL .... v*jt?V . ^^ajt IjÇtw tY>lo . JjvtS'^iV )n\Y> ^oti jvia. ^1 ^oot (387 ) A-funssinat de Henri Darnletj, époux de Marie Slnart (I). iMessieuhs, Je prends la liberté de répondre, aussi succinclemenl que possible, aux arguments allégués par l'honorable M. le baron Ivervyn de Leltenhove, pour démontrer qu'Eli- sabeth d'Angleterre avait fait assassiner Henri Darniey, époux (le Marie Stuarl, par nn certain Archibald Douglas, vassal du comte écossais Morton. I.es développements écrits, tels qu'ils ont paru au Bulletin de l'Académie, sont, d'ailleurs, déjà un peu affaiblis, en comparaison de l'élo- quente explication orale que nous avons eu le plaisir d'en- tendre à notre dernière réunion. Les paroles d'Elisabeth : « Pourquoi n'écarte-l-on point ce fardeau de mes épaules? Que n'ai-je des conseillers comme Archibald Douglas? » ont pour moi une tout autre signification que celle que M. Kervyn de Leitenhove veut leur attribuer, il me semble qu'Elisabeth veut dire : a Pourquoi n'ai-je pas parmi mes conseillers un homme qui voudrait me débarrasser de mon adversaire, Marie Stuarl, comme celle-ci autrefois en a trouvé un en Douglas, qui l'a débarrassée de son adversaire Henri Darniey? » En effet, Douglas était alors depuis longtemps un des lidèles d'Elisabeth et entièrement à sa dévotion, comme M. le baron Kervyn l'a exposé lui-même dans sa réplique : comment donc Elisabeth aurait-elle pu se plaindre de n'avoir pas parmi ses conseillers un homme comme Douglas ? Tout le monde sait que l'on soupçonnait, à tort (1) Voir UuU. de l'Acad., 5' sér., t. XIV, p. 671 ; t. XV, pp. 441 et 443. ( 5S8 ) selon moi, I;» reine (rKcosse d'avoir fait tuer son mnii ; et MOUS trotiveiioiis, dans les paroles d'Élisahelh, un écho de celle accnsalion haineuse contre l'inlorlunée feninie qu'elle désirait voir disparaîlre sans procédure publique, et dont elle lenait à jusiilier le meurtre en lui atlrihnant un lait setnhiahle. Quoi qu'il en soit, nous voyons M. le baron Kervyn de Lettetjhove poser la question : o Archihald nouglas avait-il assassiné Darniey? » et il y répond alfirmativement. Qu'il nie permette do lui dire que la question est mal posée. Sans doute, I)oui,das n eu sa part dans le meurtre, mais il ne l'a pas perpétré seul. // e^t un (ha nombreux assassins de Darniey. Citer les noms de ses complices, c'est prouver qu'Elisabeth ne pouvait en être l'auteur. Par cela même, nous répondrons déjà im[)licilemenl aux autres questions dont s'occupe M. Kervyn de Lettenhove. Nous possédons à cet égard un document décisif que notre docte confrère a entièrement passé sous silence : je veux parler du bond, c'est-à-dire le traité d'alliance, conclu au châtepu de Craigmillar, en décembre 1S66, par un cer- tain nombre de gentilshommes écossais, en vue de faire disparaître Darniey. Parmi les signataires de en bond nous rencontrons le comte de Bolhwell et son beau-frère, le comte de Huntly (1). Or, tout le monde sait que Bothwell était l'adversaire le plus redoutable que l'Angleterre comptât parmi les lords écossais; les preuves de l'hostilité entre le comte et le Gouvernement anglais abondent trop dans toute la corres- pondance di()lomatique de cette époque, pour que j'aie besoin de les détailler ici. Quant à Huntly, catholique et intimement lié à son beau-frère, il n'a jamais eu de rela- {{) GooDALL, Appendice, p. 50 1 ss. ( 589 ) lions avec les hommos d'I^lal do la reine Élisaholli. Lui oi Boilnvell uni pourlanl pris une |»ail aclive au uieurtic; eus, el leuis vassaux, donl plusieurs sont convenus de leur culpabilité, ont été exécutés sur leurs aveux mêmes (1). Je vais citer d'autres preuves encore. Paris, valet de chambre de IJolbwcll, entré ensuite au service de Marie Stuart, a raconté (jne Botliwell lui avait dilqueieslordsHunlly,Arg)le,Morton,RuthvenelLind*«ay, s'étaient joints à lui, Botinvell, pour tuer le roi (2). Deux des complices, lïay de Talla et Jean Hepburn, de Dolton, ont confirmé tous ces faits sur l'échafaud, au moment même de leur exécution, devant des milliers de specta- teurs. Cette circonstance importante nous est commu- niquée par un citoyen d'Édiujbourg, témoin oculaire, dans son journal rédigé au jour le jour (5), et par les dépèches dedeux agents anglaisqui pourtant n'auraient pas demandé mieux que de concenlrertouie l'accusation sur Bothwell (4). Un de ces diplomates espagnols, favoris de M. Kervyn de Lellenhove, Guzman de Silva, ministre de Philippe II à Londres, sait également de source certaine que trente à quarante individus avaient trempé dans le crime du 10 février 1567 (5). Tout ce que je viens de dire est cependant bien connu depuis longtemps, et notre honorable confrère l'a certes lu (i)On trouve leurs dcposilions dans Laimg, Ilist of Scolland, tome II. (2) I.ALVG, tome II, p 298. (3) Diurnal of occurrcnis ; IIosack, t. I*', p. 585, note 3. (i) Drury et I;orsler, lettres à S. William Cccil, 7 et 1 1 janv. I5G8; Calend ofSlale papers. (5) FnoLDE, t. X, p. 57. ( 590 ) dans (lonx auteurs, entre autres, qu'il cite souvent : Hosack el Miss Stiitkland. Des faits pareils excluent la possibilité que Douglas ail seul commis le crime, el prouvent que celui-ci a été projeté el exécuté par une partie notable de 'a noblesse d'Ecosse, par des adversaires d'Élisabeib aussi bien que par ses partisans. Quant aux véritables motifs de cette conspiration, je crois les avoir développés dans mes articles de la Revue historique de Poris. Quels qu'aient été les motifs, d'ailleurs, les faits, tels que je viens de les indiquer brièvement, sont indubitables. Mais, dit M. le baron Kervyn, « Morlon, avant de mourir, désigna Douglas comme le principal meurtrier. » Je ne comprends vraiment pas comment notre bonorable con- frère a pu émettre une telle assertion. D'abord, Morton a été n)is à mort lui-même comme un des complices (1); et ce personnage était un homme bien autrement influent que l'obscur Arcbibald Douglas. Ensuite, ce qui est plus important, Morlon, dans ses derniers aveux, seul document où il parle de la participation de Douglas à l'assassinat, n'avance rien de ce que M. Kervyn de Lettenhove lui fait dire. Voici comment s'exprime Morton : « A cette époque (du crime), M. Arcbibald dépendait plutôt du comte Bolhwell, qu'il suivait pour ses propres intérêts, que de moi. A|)rès que le fait fut exécuté, M. Arcbibald m'in- forma qu'il y avait assisté en compagnie des comtes Bolh- well el Huntly (2). » Par conséquent, les paroles de Mor- ton montrent tout le contraire de ce que M. Kervyn (1) Le texte de son jugemcntsc trouve dans Laing, t. II, p. 550 ss. (2) Laing, t. II, 356. (591 ) de Leilenhove prétend y Irouver. Morlon dit que Douglas a ;igi sur rinsligatioii de Bolliwell el qu'il a pris pari au meurtre au même degré que Bolhweil el Ilunlly, person- nages que nul n'accusera d'avoir él6 les agents d'une reine dont ils étaient les pires adversaires. Noire honorable confrère cite MM. Hosack el Gauthier comme parlagoanl son aNis. C'est une erreur complète. M. Hosack, dans son excellent li\re sur Marie Stvarl et ses occHsafeurs (1), ne dit pas un mol d'une culpabilité d'Elisabeth, mais expose, dans les chapitres IV el suivants du 1" volume, le complot tramé contre Darniey, absolu- ment de la même manière que nous. Page 262, il parle particulièrement du rôle joué par Douglas; il montre qu'il était l'homme de confiance des chels calvinistes el qu'il n'a eu qu'un rôle secondaire dans leur conspiration. Je m'étonne encore davantage de voir M. Kervyn de Lctlen- hove citer Gauthier comme étant de son avis. Gauthier dit littéralement (2) : a Les chefs du complot, avec Bolhweil, Leihinglon el Morlon, étaient les comtes d'Argyle, de Huntly et de Cailhness, l'archevêque [catho- lique] de Saint-André, les lords Lindsay et Ruthven, el tout ce qu'il y avait de nobles auprès de la reine pendant son séjour à Craigmillar. James Balfour el son frère Robert avaient aussi concouru à l'organisation du meurtre et devaient prendre part à l'exécution... Bot/ucell avait le rôle le plus actif dans la perpétration du crime. » Il ne nomme pas Douglas parmi les chefs du complot, il l'appelle seulement run des meurtriers. Et, page 341, M. Gauthier ({) 2* édition, Édimb. et Londres, 1870, 2 vol. (2) Hist. de Marie Stuart, t. I", p. 531. ( 592 ) se sert des termes suivants : « Ainsi périt misérablement cet infortuné prince, victime de ses [)ropres fautes et des passions féroces d'une noblesse à demi barbare. » Tel est aussi l'avis al)0lli, mais (rime complicité, du moins tacite, de Marie même. Il lui écrit le 9 mars (2) : « S» vous ne tirez pns une vengeance exemplaire des assassins, il me |)araitrail mieux pour ce monde que vous eussiez perdu la vie et tout. » Il ne se lasse pas de l'exhorter à punir les coupables en négligeant tous ses intérêts person- nels. « Sinon, ajoute-l-il, je crains que cela ne devienne que le commencement et le premier acte d'une tragédie que je prie Dieu d'écarter avec sa bonté infinie. » Le collègue d'Alava, Silva, écrit à la reine d'Ecosse absolument dans le même sens que l'archevêque de Glasgow (3). On sait que Marie ne fit rien pour punir les coupables. Elle aurait pourtant bien désiré les trouver dans le sein du Gouvernement anglais, avec lequel elle était alors en relations fort tendues. Jamais Marie Stuart elle-même, jamais un de ses parti- sans, jamais le consciencieux homme d'Étal écossais, Jacques Melville, dans ses mémoires contemporains, qui cependant sont bien durs pour Elisabeth, n'a élevé contre celle-ci une accusation de complicité dans le meurtre de Darniey. Je me permettrai de citer ici les belles paroles dont un (1) Alava était souvent mal informe qnant aux affaires d'Ecosse; que l'on compare, entre autres, ses dcpcclics du o mai 1505 et du 4 juin ISOb; Teulet, V. 2. i\. (2) Kr.iTiijt. I, p. civ (édition de la Spottiswoode Society). (5) Gautïiieh, t. II, p. 17. ( 51)() ) t'iudil rran(;ais, M. de Ruble, excellent connaisseur du XVI* sii'cle, s'est servi en rendant compte, d'une manière d'ail- leurs :.ssez lavorahle, d'un aulre ouvrage de M. Kervyn de Lellenhove (1) : « Lorsqu'un jugement est porté par la généralité des contemporains, il est presque toujours londé. Le moderne, qui s'inscrit contre une vérité recon- nue, doit apporter des |)reuves indiscutables. Il ne serait pas im|)ossil)le de réunir des témoignages qui affirmeraient que François l"" était chaste, (|ue Diane de Poitiers ne fut pas la maîtresse de Henri II, que Callierine de iMédicis était toujours de bonne foi, les deux ducs de Guise sans and)ition et Henri III sans vice. Reste à savoir si une ou plusieurs contradictions isolées doivent prévaloir contre un Ilot de déclarations unanimes. r> Je prends la liberté d'ajouter que ces contradictions isolées doivent être surtout récusées, si elles émanent d'une partie intéressée ou d'une faction extrême, soit dans un sens, soit dans l'autre. Je fais observer, en outre, que M. le baron Kervyn en use quelquefois assez librement avec les textes. Ainsi, dans la noie qui se trouve au bas de la deuxième page de sa réplique, il dit : « C'est dans des instruc- tions données après le meurtre de Darniey que Charles IX s'exprime dans les termes suivants: a Ayant assez senti que l'entreprise des dicts seigneurs est par soubs main assistée et favo.'-isée des Anglois. » On dirait, d'après celte cita- tion, que Charles IX parle ici de la conspiration dirigée contre Darniey : mais en réalité, il fait allusion à la révolte des Lords en juin 1567; et il avait même tort de croire que le Gouvernement anglais avait favorisé cette levée de ( 1 ) //tojucnols cl Gueux. Revue d'Iiisloirc diploniatique.annce 1887. n" i, p. 622. ( S!)7 ) boucliers. Autre exemple (4* page) : « Marie SUiarl ;« recueilli la [)reuve que RancJolpli a remis 5,000 couronnes au comle de Murray, le cluif des rebelles : quelques mois plus lard, ce même Murra\ organisail le complot dont le sanglant dénouemenl s'accomplit à Kirk-of-Field. » Or, le subside d'Elisabeth pour Murray date de septembre 1565, et les premiers vestiges de la conspiration dirigée contre Darniey se rencontrent en déccnibre loOG : quinze mois plus tard! Il est vrai que, de cette manière, le parallèle devient bien moins rra|)pant (jiio chez notre docte confrère. Quant au meurtre de Riccio, le Gouvernement anglais en fut averti d'avance par ses amis d'Ecosse; s'il ne fit rien pour préserver cet agent du grand parti catholique, il n'y a pas non plus la moindre preuve qu'il y ait participé directement. L'accusation de Silva, mentionnée |)ar M. le baron Kervyn, manque absolument de base, il est évident que, dans les papiers de Cecil et dans la correspondance des agents anglais, que nous possédons en entier, on aurait dû trouver des traces d'un subside de 8,000 écus pour les meurtriers de Riccio, comme nous possédons toute une collection de documents sur les quelques 3,000 couronnes accordées par Elisabeth aux révoltés de 1565. Mais il n'en csl rien. Pour prouver la culpabilité d'Elisabeth, M. Kervyn de Leltenhove nous parle enfin de services que Douglas, contre paiement, aurait rendus au Gouvernement anglais, dans les années 1572 et 1582 à 1586. Les accusations reposent, en partie, sur des ouï-dire. Mais supposons qu'elles soient toutes vraies, que prouvent-elles pour noire question? Archibald n'a-l-il pas offert également ses ( 598 ) services à Marie Sluarl (1)? Avec le même droit on pourrait donc conclure (|ue ce fut sur l'ordre de la reine d'Ecosse qu'il prit part au crime de Kirk-of-Field. Toutes ces vagues indications, groupées avec l'art (juc l'on connaît à notre honorable coniVère, ne valent pas un seul des faits authentiques et indiihilahlesqui, ce semble, ren- dent sa thèse impossible. Quel intérêt, d'ailleurs, Elisabeth aurait-elle eu de faire tuer Darniey? Aucun. Au commencement de l'an 1567, Darniey était un homme absolument perdu, isolé, en butte à l'hoslililé de tout le monde, odieux à sa femme, à la noblesse écossaise de tous les partis, ainsi qu'aux Anglais. Il n'offrait plus aucun danger pour Elisabeth. C'est Marie Smart qu'il importait de faire disparaître. Or, le complot dont nous parlons n'était pas dirigé contre elle. Il est vrai que M. Kervyn de Lellenhove dit (4* page, note 5): « L'archevêque de Glasgow ajoutait que les conjurés vou- laient aussi faire périr Marie Stuart : ce qui parait aujour- d'hui démontré.» Notre honorable confrère cite Teulet, t. V, p. 21. Qu'est-ce que nous y trouvons? La lettre déjà citée . Pliiloloi^ic, t. XII ;f. Histoire et philosophie, XX. — Mémoires (malhémat.), t. XIII. — Mémoires (philologie, etc.), t. VI. — Monumcnta medii aevi historica res gestas Polonicc illustranlia, t. X. — Acta historica res gestas Poloniae illustranlia, t. IX, X et XI. — Compte rendu de la Commission pour réludc de l'histoire de l'art en Pologne, III, 4. Recueil de notices sur l'anthropo- logie du pays, t. XI. Germaiiisches Miiscunu — Katalog dcr vorgeschichtlichen Denkmiilcr. — Mitleilungen, 11, 1. — .\nzeiger, II. 1. Nurem- berg K.slutislisches Landesamt. — Wiirtlembergischc Vierlel- jahrshefte, 1887. Stuttgart; in-i". Xuturhislorischer Verein , Bonn. — Verhandlungen, Bd. XXIV, :2; in-8°. Nalurwi^senschaftUcher Verein, Kicl. Schriflcn, VII, 1; in-8. Physikal. medicin. Gesellschafl, Wurzbiiry. — Sitzungs- berichte, 1887; in-8". (607 ) UniversiliU Heidetlicrg. — Akiidcmischc Schriftcn 1887-88. Ilcidclbcrg, clc; 50 br. in-8° ol iii-4°. Verein fiir \ahir und I/eilkuiide, Presburg. — Vcrhand- lungcn, 1881-80,2 vol in-8°. Naturu'issetischuftlicher Verein fiir Steierjuark, Graz. — Mitllicilungcn, 188(1. in-8". Xuturforsclietide GeseUschuft :u Dauzig. — Die Praliis- torisclicn Donkmiilcr des Piovinz Wcslpreuscn und dcr angrcnzcndcn Gcbicic (A. Lissauer). Leipzig, 1887; vol. in-4». Ferdinandeum fiir Tirol und Vorarlberg, Innsbruck. — Zeitschrift, 31. Hcfl; in-S". Espagne. Torres Campos {Manuel). — Nocioncs de bibliografia y literalura juridicas de Espaiïa. Madrid, 1884; in-18 (290 p.). — Bibliografia espaîïola contemporanea dcl derecho y de la polilica, 1800-1880, parte ^^ Madrid, 1883; in-8». Labra {Rafaël de). — Discursos politicos, academicos y forenses, P y 2' série. 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Plantamour (Pli.). — Des mouvements périodiques du sol aceusés par des niveaux h bulle d'air. Genève, 1887; in-18 (8 p.). Université de Lund. — Acla, lomo XXIII, 1886-87, Matbe- ( «l'i ) raalik ocli naluivclcnskap — Slalsvctcnskap — Philosophi. Luiul; ^ vol. iii-t°. Finska Velenskaps-Socielcl. — Hidrag lill Finlands Natur ocli Folk, hiiftel 44. Iii-S". — Exploralion iiilcriialionalc des régions polaires, 1882-83 cl 1883-8i, t. 11. lleLsingCors, I8H7; vol. iii-i". Phi/siografiske Forening, Christiania. — Forliandlingcr vcd de Skaiulinaviske NaluiTorskcros, Ireltende Mode. I11-8». Nuttirfursclivndc Gcsellsclta/t in Uusel. — Vcrliaiidlungen, VIII, 5. Ilàle, I887;in-I8. Xahirforschcnde Gcsellschu/Ï Graubiindens. — Jalircsbe- richl, 188J-8G. Coire; iii-8°. Universily 0/ Japan — Caicndar for 1887-88. Tokyo; in-8°. Sociélé des amis des sciences naturelles.... de l'Université de Moscou. — Mémoires, t. XI.VI, XLVIl, XLVIII, fasc. t, XLIX, L, LI, fasc. 1, LU. Moscou, 1885-87; in-4°.- BULLETIN DE L'ACADÉMIE KOYALt: DES SClEiNCES, DES LKTTUKS ET DES BEAUX-AKTS DE DELCilOlE. 1888. — N- 4. CLASSE DKS SCIKI^CES. Séance du 7 avril 1888. M. CuÉPiN, directeur. M. LiAGRE, secrélaire perpéluel. Sont présents : MM. Briail, cice-direcleur; J.-S. Stas, P.-J. Van Beneden, le baron de Sclys Longcliamps, G. De- walque, H. Maus, Ch. Monligny, Brialmoni, Éd. Dupont, Éd. Van Beneden, G. Malaise, F. Folie, F. Plateau, Éd. Mailly, J. De Tilly, Gli. Van Bambeke, AU'. Gilkinel, G. Van der Mensbrugghe, W. Spring, Louis Henry, M. Mourlon, .]. DelbœuC, membres; Ch. de la VallJe Poussin, associé; L. Fredericq el A. Renard, correspondants. M. Errera écrit pour s'excuser de ne pouvoir assister à la séance. O"' SÉHIE, TOME XV. 41 ( Oli ) CORHKSPONDANCE. M. le Ministre de l'Agricullure adresse, pour la bihlio- Ihèqiie, les ouvrages suivanis : 1° Des moijens de prévenir les accidents des mines. Tia- duclion du rapport de la commission anglaise d'enquête; 2° Van Wetler : Les applications de la lainière élec- trique; 3° Diagrammes gravés par le maréographe d'Ostende, année 1887. — Remerciements. — La Société des sciences de Finlande lait connaître qu'elle célébrera, le 29 avril prochain, le 50' anniversaire de sa fondation. — Les l'élicilations de l'Académie lui seront adressées. — La Classe accepte le dépôt dans les archives d'un pli cacheté déposé par M. Spring, au nom de M. Charles, sur la capillarité. — Hommages d'ouvrages : \° a. Sur le polijmorphisme attribué à certains groupes génériques; h. Quelques réflexions sur la situation actuelle de la botanique descriptive; par Fr. Crépin; 2° Causerie sur la tension superficielle des liquides; par G. Van der Mensbrugghe; 3° Discours prononcé aux funérailles de M. L.-C. de Koninck; par G. Dewalque; ( «la ) A" Remarques sur la reproduction de la Baleine r.iri- pare; par Ch. Van Bambeke; 5° a. L'arcouplement du /info viridis; I). Observations comparatives sur le développement externe et l'état adulte des Batraciens; par Heron-Royer (préàenlés par M. Vaii Bambeke); 6° IJeber die hisher in der Procinz Hannover aufyefun- denen... Reste quartàrer Sàuget/iicrc; par C. Slruckmann (présenlé par M. P.-.I. Van Beneden). — Remerciements. — Les Iravaux manuscrits suivants sont renvoyés à l'examen de commissaires : 1° Nouveaux éléments de l'orbite de la planète (181) Eucharis; par L. de Bail. — Commissaires : MM. Houzeau et Folie; 2° Sur la théorie des formes algébriques à nn nombre quelconque de variables; par J. Deruyts. — Commissaires : MM. Le Paige, Mansion et De Tilly; 5° Note sur le diapason; par Ch. Meerens. — Commis- saire : M. Van der Menshrugghe; 4° Description d'un appareil qui repose sur l'annula- tion alternative d'une force motrice par l'interposition alternative d'un solide à l'état d'extrême division; par Constantin Emmanuel, à Conslanlinople. — Commissaire : M. Ma us; 0° Sur le procédé de M. Pasteur pour détruire les lapins qui infestent l'Australie; par E. Delaurier. — Commis- saires : MM. P.-J. Van Beneden et Spring. ( <>ic ) |{.\IMH)inS. MM. P.-J. Van Ik'iieden cl Hriarl doniiL'iil lecUiie tie l(M>rs rapports au siijel d'iine demande de subside laile par M. Cels au GouvcM'ncmenl,alin de conlinuer ses reclierchos îinlliropologiques; demande au sujet de laquelle l'avis de l'Académie avait été sollicité. Ot avis sera envoyé ù M. le Ministre de l'Agriculture, de l'industrie cl des Travaux publics. — I>e dépôt dans les arcbivcs de l'Académie csl pro- noncé en ce qui concerne deux lra\aux de M. ]L. Delaurier: Expériences chimiques sur le poids de Vctiur des pluj- 6/(jVns (examinés par M. Spring). JSole sur la ihalcur du Soleil; par E. Levcsque. Kapitofl df ft Folie. a La llièse de l'auteur est que la quantité de clialcur émise par le Soleil n'est qu'une fraction minime de celle que les physiciens ont calculée, Pour la défendre, il admet que la seule chaleur perdue par le Soleil csl celle qui csl reçue par les corps du système planétaire, et que tous les rayons caloriques, qui ne sont [tas dirigés vers ces corps, ne constituent pour le Soleil aucune perte, |)arce que leurs vibrations seraient à l'unisson de celles de l'élher; ce qui reviendrait à dire que l'équilibre de température est établi dans ce dernier. Il sullil de signaler celle con.«équcnce de la thèse de l'auteur pour établir le ( 'i»7 ) maïKiiie absolu de l'oiuleinent de celle-ci Je ne firarirt>.'i;ii pas à diverses conlradiclions n.ij,Maiiles ()iii se reiiconlretil dans son travail, el me horiH; à en proposer le dépôt an\ archives. » — Adopté. Contribiilion à VKliule des iiiatiùrcs alhunn'noïdes tin hUim: d'œnf; par G. Corin el l'>. Kérard. < Halliburton a montré récemment (jne l'albumine du sérum (portion non préci[)itable par Mg SO4) est, suivant respèce animale considérée, un mélange de deux ou de trois albumines, se coagulant par la chaleur à des tempé- ratures différentes. MM. lîérard et Corin ont appli(|ué aux matières albumi- noïdes du blanc d'œuf le même |)rocédé de recherche par les coagulations successives, et ont trou\é dans ce liquide cinr) substances albumiiioïdes différentes : deux globulines (précipitables par Mg SO-J et se co:igulant respectivement à -f- 57° et à H- 07°, et trois albunn'nes vraies, se coagu- lant respectivement à -+- 72°, h- 76° et -+- 82°. Outre ces faits nouveaux, le travail soumis à notre appréciation contient encore des considérations intéres- santes sur les relations (jui existent entre les albumines el les globulines, et sur l'opalescence par la(|uelle débute la coagulation par la chaleur. Mous nous permettons d'engager les auteurs à modilier légèrement le titre de leur notice et à remplacer le mol proléides par la dénotnination de matières atbuniinoïdes. Un grand nombre de physiologistes emploient actuelle- ment k mol proléides, à l'exemple de Hoppe-Seyler, pour ( '„S (a sin Q h ) -+- i\ (sin lîf 2, — ces 2» :-2) — ç i {b cos r -+- •••) | — sec (î (A sin G -+- a cos ©) ; £ désignant l'obliquité de l'écliptique, a, et (3, les constantes arbitraires (appartenant à la notation décimensuelle), N, la constante de la nulalion annuelle, N^ celle de la nutation diurne, '^ celle de la nulation dépendant des périgées du Soleil et de la Lune; A celle de l'aberration el bt la (•) Traité des réd. stelL, pp. 70, 75 et 81. ( (i:2() ) parallaxe anniiello do l'éloil»'; cp = / -t- L, [. (I('sign;iiil l;i lotii,'ilii'l(' occiMoiilalo (lu | remier méridien par rapport au lien de l'observation. N. seul esl connu, quoique avec utie précision insuHi- sante; «i, p,, N^, L, i;,îrsont presque absolument inconnus. On voit aisément que lesmétliodosqni ont été employées à la détermination de A, ne méritent pas une très grande conliancc, puisqu'elles n'ont ni éliminé, ni même envi- sagé aucun des termes en N,, et ;, el que, généralement, elles n'ont pas davantage tenu compte du terme en a,. J'excepte le procédé de M. Lœwy, qui, mesurant directe- ment la différence de longitude de deux étoiles, esl à l'abri des mémos erreurs. Or, tous ces termes, et, de plus, ceux de la nulalion annuelle, disparaissent du moment où l'on ()rend tg^=coli\ el il est aisé de voir que la précession dispararl en mémo temps. Donc, pour une éloile a ^= 18^ /) = £(/; désignant la distance polaire), la réduction au lieu moyen sera simj)le- menl en /R : R = — sec '1 (A sin Q -^ v: co<; O). Pour une éloile australe x = 0'', p' = z (// désignant la dislance au pôle austral), on aiiraii de ujéme R = sec '/ (A sin O -*- n CO5 O). Celle remarque fort simple permet, comme on le voit, d'éliminer à la l'ois bien des erreurs dont il esl impossible, jusqu'à présent, d'évaluer l'importance, el fournil une mélhode très sure pour la détermination de la constante de l'aberralion. Celte méthode n'est cependant pas, comme celle de M. Lœwy, affranchie de la correction de la pendule. ( 'i-îl ) .respèrc <|iio l(\s nslroiioincs vomlrotil l)ien l'utiliser en ;illeii(I:Hit qiio jo piiisso le fniro moi-môme ;i Uccle, lors(|ne le cercle méridien de Uopsold, (|iie po'^sèdc rObscrvnloire i\c Bruxelles, pourra y èlre inslallé. yolicc sur (jucIqucH roches des ilcs du (Inp-Verl; par \.-V. neuard, correspondanl de l'Académie. Roches de l'ilc Sainl-Viiicnil. l/archipel du Cap-Verl est formé par liuil grandes Iles, dont deux, Saiut-Jago et Sainl-Vincenl fureut visitées par les explorateurs du « Challenger » ; ils (lébar(inèrent aussi à Bird Island, l'un des Ilots du groupe, situé près de Saint -Vini^ent. Élunioiis d'abord les roches recueillies dans celle dernière île; elle est essenliellemenl de nature volcaniiiue cl présente un aspect aride et déserl. Les collines autour de Porto (îrande sont formées de roches ignées dont chacun des lits su|)erposés n'atteint pas plus d'un mètre d'épais- seur. Ces nappes sont légèrement inclinées à mesure (ju'elles s'écartent du port. Elles sont fréquemment traversées par des liions verticaux de basalte, donl les directions générales sont b violàlre un peu plus foncé > rt jaune paie. Quant au plagioclase, les extinctions sur la face M sont négatives et de 27'' environ; ou a obtenu pour deux lamelles hémitropiques adjacentes, des extinctions symé- triques maximum de 54°, ce qui rapprocherait beaucoup ( G^io ) ce feldspall» de l'anorlhile. Ce plagioclase est souvent cris- lallisé à la lois d'après les lois de l'albile et de Carisbad. On |)cul uicmc reconnaître la présence de celle dernière niacle sur les scellons plus ou moins paialièles à M : ces seclions sonl alors divisées en deux parlies, el l'on y Noit deux séries de lignes de clivage qui viennenl bullcr l'une conlre l'anlre sous un angle d'environ 52°; on y observe, eu outre, un troisième clivage |)arallèle à l'accolemenl. Il esl à croire que les clivages croisés correspondent aux traces de l\ el celles du clivage moins parlait, aux traces du prisme. Ces laits conduiraient à admettre que les deux individus maclés sonl accolés parallèlement à une l'ace de la zone P : k. Le i)éridol olfre des seclions qui sonl transformées entièrement eu hématite rouge, mais où les formes de contours el les clivages sonl nets. Ceux-ci se remarquent dans le plus grand nombre de sections, disposés parallèle- menl à la base; ils sont traversés, à angle droit, jjar des lignes moins accusées, qui répondraient au cliviige pris- matique. Dans les seclions hexagonales symétriques, les angles aigus sonl d'enxiron 80°, ce qui répond aux faces du dôme k. On remarque que ces seclions sonl encadrées quelquefois par une zone très nette d'une matière vitreuse tout à fait incolore. Une lOche provenant d'un dyke au sud-ouest de l'île esl une andésite augilique, grisâlre, assez rude au loucher, vacuolaire; on y voit, à l'œil nu, des plagioclases el des cristaux d'augile altérés; des zéolilhes se sonl formés dans les cavités. Comme la pluparl des roches recueillies dans celle île, elle esl altérée. Le minéral qui joue le rôle d'élé- ment microporphyrique esl ie plagioclase; il esl loulefois ( 62() ) assez rare à IVl.il de grands cristaux isolés. Dans ce cas, les conionrs sont [)eu nets, on dirait qu'il sont émoussés par l'action dn ina^ma. Co (VIdspath a cristallisé suivant la macle de (-arishad à lacjuclle s'est superposée celle de l'albite; il renferme d'assez nombreuses inclusions vitreuses. La masse fondamentale est composée de petites lamelles de pla{j;ioclase et d'un grand nombre de microlitlies d'augile d'une teinte insolite : elles ont un ton légèrement bleuâtre, et sont très sensiblement dicliroï(|ues; on constate celte propriété surtout [)our les sections parallèles à ocPoo ; où les rayons (|ui vibrent perpendiculairement à l'allon- gement sont le plus foncés. Le dicrcscopisme ainsi que la teinte propre de ces microlitb< s, souvent très eflilés, pourraient peut-être, ù première vue, les faire rapportera la liornblende; mais nous avons constaté, pour les sections allongées, des extinctions qui dépassent 40°. On voit aux sections transverses, plus ou moins perpendiculaires à l'axe c, que ces microlitbes sont tabulaires suivant un des pinakoïdes verticaux. Celle roche est silicifiée; la silice pénètre dans tous les interstices et recouvre, d'une couche calcédonieuse, les cristaux d'augite et ceux de feldspath. Celte matière se distingue des zéolithes, assez fréquents d'ailleurs dans ces roches, par une polarisation chromatique plus intense, par une disposition en zones concentriques, plus prononcée que dans les zéolithes, et qui rappelle un peu la disposition zonaire des agates; enlin, par les fibres radiées plus nettes, plus fines et plus aciculaires. Quelques échantillons ont été recueillis sur la route qui conduit au sommet de Green Mountain, éminence de 2,482 pieds d'altitude, d'origine volcanique. L'une ( <^rt ) de ces roches esl un lui oii l'on voit ù l'œil nu des paillettes de mica noir assez nombreuses. Au microscope, ces plages de mica noir montrent deux axes optiques rapprochés; les sections, où les lamelles apparaissent super- posées, présentent comme dicroscopisme, la teinte jaune, pour les rayons normaux aux paillettes, et «ine teinte bru- nâtre foncée pour les rayons perpendiculaires à cette direc- tion. On remarque sur les lamelles parallèles à OP des cassures irrégulières : ce minéral esl fortement altéré. Il esl associé dans la même roche avec des fragments d'augite assez grands, verts, fendillés et avec des éclats d'olivine. Ces divers éléments sont groupés d'une manière irrégulière et mêlés à des lapillis microscopiques. Souvent le mica forme de petits nids. L'assemblage de ces minéraux si héiérogènes laisse l'impression d'une roche d'origine élastique. Une lave de nature basaltique avec zéolithes, brun-rou- geâlre, spongieuse, se rapproche du tuf dont on vient de lire la description sommaire. Cette lave contient comme celle-là du mica noir et de l'augile. Ce dernier minéral est en grains, plus rarenient les .sections aiïectent des contours réguliers avec traces de macles. C'est à peu près le seul minéral microporphyrique. L'altération de la roche se montre aux petites lamelles de biolite qui prennent une teinte rougeâtre par dépôt d'oxyde de fer hydraté. Ces sections micacées sont dicroscopiques et offrent, au point de vue des propriétés physiques, quelque analogie avec celles de la roche précédente. La masse fonda- mentale est formée d'une base vitreuse dans laquelle se montrent de nombreuses lamelles plagioclastiques assez petites et entièrement transformées en matière zéolithique. A ces plagioclascs sont associés de petits cristaux d'augite. ( 028 ) Dans cciUiiiic'S cavités, cnlrt' les crislaiix (|ii'uii xioiii di(]tK'r, sVsl dûpusé un l'iiduil M'idùlie plus ou moins niynic'IoMiié rcsSLMublanl ù la (U'Icssilc cl (ji.'i |)iovienl vrai- t;t'Mil)lal)lcinL'nl de la dcconipusitioii drs bisiliialcs. Parmi les minéraux d'origine secondaire, signalons encore des amas zéoIillii(]uis (|ui rem|ilissenl de liiies aiguilles libru-radiéLS ks \iicuo!es de la joclie. Souvenl ces zéolilhes sonl recouverts ou accumpagiiés d'un dépôt d"li\drate de 1er. Les ljou|)pesde zcolillies sont formées de |)elits prismes très allongés éteiirnanl eu long, s'amiiicissanl soum'hI au point où ils sonl implanlés, s'élargissaul au soujinel, qui s'avance vers I iuléiicur de la pelile géode. Ce sommet est quelquefois terminé par une pyramide qui paraît sur- baissée', ou bien il poile le pinakoïiJe 01*. La netteté de ces petits |)risuics, leur aspect, leur localisation, leur carac- tère de minéraux iliombiciues si netlcnu'iil eiii(iieinls, ne peuvent laisser de doute sur ridentilication a\ec les niiné- raux dugrou|)e des zéoIiilies;on pourrail,à cause de leurs proj)i iélés cristallograpliiques, les rapprociier de la nalrolile ou de la brévicite. (]elle lave est de naluic basaltique. Signalons enfin une rocbe noirâtre massive paisemée de points zéolilliiqucs, plus ou moins ciiculaires, avec cris- taux macroscopiques d'augile. Llle montre au microscope un asj)ecl qui rap|ielle à première vue, d'une manièie Irappanle, les Ixersautites; on y voit des lamelles de plagioclase associées à un minéral (]u'on prendrait pour de la biotile. Mais en obser\ant bs extiiiclions de ces sections lamellaires brunâtres, o/i constate (|u'ellesse l'ont sons un angle qui atteint en njoyenne 10". On doit rapporter ce minéral à la liornblende; on voit des sections trans\crses qui sonl bexagouales. Dans les sections très allongées, assez Iréquenles, le dicliroscopisme est fortement accusé; la ( 629 ) teinte brune est plus foncée pour les rayons parallèles à c; elle est brun-jannâtre pour ceux perpendiculaires à celle direction. Les plus ^Mands cristaux de feldspath sont généralement très altérés; les lamelles bémitropiqucs sont à peine visibles ; dans certains cas, ces cristaux sont remplis de produits secondaires, parmi lesquels on dis- tingue la calcile ; peut-être ce minéral est-il associé à des paillettes de mica, ou du quartz, ou du feldspath secon- daire. Les cristaux feldspalhiques de deuxième formation, et qui sont répandus dans la masse, sont beaucoup moins décomposés que leurs congénères de plus grandes dimen- sions. Ils éteignent sous des angles assez petits et doivent se rapprocher de l'oligoclase. Ces petits plagioclases sont assez fréquemment disposés en croix ; il est bien possible que nous ayons affaire ici à une macle analogue à celle de Baveno. Les sections d'augite sont grandes et assez rares; ce minéral se montre ici avec les caractères ordinaires qu'il oflfre dans les roches basaltiques, il est difiTicile de déter- miner la masse fondamentale, qui est envahie par des produits de décomposition ; dans certaines cavités la calcite s'est développée. Si l'on tient compte de la composition minéralogique et si l'on fait abstraction de la structure, qui est exception- nelle, on pourrait classer la roche altérée dont il s'agit avec les andésites amphiboliques. Le port de Saint-Vincent est entouré par un cercle d'éminences formées de roches éruptives ; à son entrée se trouvent des rochers isolés, qu'on peut envisager comme ayant été autrefois rattachés aux monticules qui viennent aboutir à la côte. On désigne ces rochers sous le nom de ô""' SÉRir., TOME XV. 42 ( (>:,() ) \Un\ l>laiid ; ils sonl rccoinci Is à la liaulcur de la marée par une larjje liordme d'inciuslalionscalcaieuscs dues aux c'oialliiK's. J'ai examiné un éclianlillon provenant de cet îlot; c'est une lave assez (ibreuse qu'on peut rapporter aux pyro- xéniles (1) et qui se ratlaclu! aux basaltes, b^lle présente; l'aspect d'une roclie basaltique; les cristaux d'augile, très allongés, visibles à l'œil nu, sont alignés parallèlement; celle disposition provoque pour la roche une structure presque libreuse, loules les vacuoles étant étirées dans le t,ens de rallongement des cristaux pyroxéniques. Au microscope on constate que Télément leldspalliique n'est pas représenté et que cette lave est esscnliellemenl formée d'augile. Quelques cristaux de cette espèce sont poipliyriques, comme nous venons de le dire, d'autres sont sous la forme microlilhique. F.es grands cristaux de pyro- xène présentent des particularités remarquables quedévoile l'examen microscopique, lis affectent un allongement tout ù fait insolite pour celle espèce, et traversent toute la largeur de la |)réparalion. Ils peuvent atteindre de 7 à 8 millimètres de long sur 0,1 millimètre de large. En suivant en la lumière polarisée ces sections sur toute leur longueur, on voit que les deux bords éteignent simul- lanément entre niçois croisés; c'est donc un seul individu cristallin qui s'étend d'un bout à l'autre de la section. La jiariie moyenne est formée d'une série de triangles plus ou moins réguliers dont le sommet vient s'appliquer sur la base du triangle sous-jacent. On connaît pour l'augile la structure interne dite en clepsydre; ici nous avons une (I) Voir DOELTER, loc. cit., p. tb7. f ( 631 ) série de demi -clepsydres emboîtés. La figure ci-dessous permet de se rendre compte de la structure de ce pyroxène. Des matières zéolilhiques tapissent tous les vides de la roche. Roches (le l'île Saii-Jngo. S. Jago est Tune des îles les plus remarquables de l'archipel du Cap-Wrt; elle lut explorée par Darwin (I), lors de son voyage du a Beagle » et plus récemment par le professeur Doelter, Nos observations n'ayant porté que sur quelques échantillons isolés recueillis près de Porto Praja, nous nous bornerons à décrire ces roches, en renvoyant pour la description géologique de l'île à l'ouvrage de Darwin et à la publication de M. Doeller (2). Disons seulement que la partie de l'île d'où proviennent les roches que nous allons analyser constitue une sub- division naturelle de S. Jago (5); c'est un plateau qui s'étend de Pico d'Antonio à la mer. Cette plaine est formée de laves peu inclinées, qui Ont été traversées par des (1) Daiiwin. Gcolog. Obscrvalions un volcaiiic Island, pp. I et suiv, (2) DoELTEB. Die Vulcane der Cap-Vvrdeii, Gratz, 188:2. (ô) DoELTEB, loc. cit., pp. 44 et suivaiiles. ( 05-2 } éniplions plus récentes. Ces couches de lave onl une puis- sance qui varie de 100 ù 280 mètres. Chacun des lils a une rpaisseiir de U) à ITj mètres, ils sont séparés par des inlcrcaiations assez minces de lufl'. C'est sur celle partie de l'île qu'on ohserve une couche de calcaire de formalion récente; elle contient en effet des moilusiiucsqui vivent dans les mers voisines. Les laves anciennes de Pico d'Anlonio sont antérieures à ces calcaires : ceux-ci renfer- mant des fragments des premières. Parmi les roches recueillies près de Porto Praja, signa- lons d'abord des échantillons qui se rapj)ortenl aux lim- hurgites. Ils sont gris-rougeàtre avec nombreuses vacuoles où la natrolite a cristallisé. Au microscope, on voit que la roche dont il s'agit est très riche en base vitreuse brunâtre; elle se transforme le long des veines et des fissures en cette matière rougeâtre souvent observée dans les roches de la série basaltique qui subissent la modification en palago- nitc. Dans cette base, on observe des sections assez grandes et remarquablement bien terminées de péridot. L'olivine est faiblement altérée, on n'y observe que des inclusions de cristaux de magnélile. Souvent plusieurs cristaux sont accolés parallèlement; les sections montrent alors des contours à angles rentrants; dans bien des cas cependant, on peut s'assurer, à la lumière polarisée, que ces cristaux ne sont j)as maclés, mais simplement juxta- posés. Toutefois il en e^t d'autres, où les phénomènes de polarisation indiquent que les axes d'élasticité sont orientés de manière à faire admettre l'existence de macles comme (Ij Darwin, loc. cit. ( 635 ) liés probable. Les deux individus sont accolés sous un angle d'environ 45° à 50", mais j'irrégularilé des con- lonrs ne permet pas de l'évaluer avec, beaucoup d'exacli- lude. Si l'on étudie ces individus à la lumière convergente, on voit sur l'un d'eux une bissectrice indiquant le plan d'un axe optique perpendiculaire à l'arête allongée. Sur l'autre, on voit déjà les lemniscates cl une branche d'hyper- bole orientée de la même façon. Ces observations rendent assez |)robabIe que les deux individus pourraient être niaclés, el avoir le plan d'un des pinakoïdes verticaux commun. Ce qui peut se concilier avec une macle suivant un dôme (voir fig. 2). FiG. -1. Dans la masse vitreuse brunâtre, on dislingue de nom- breux petits microlithes d'augile presque incolores ou légèrement teintés en violàlre; ces cristaux sont souvent groupés en croix ou étoiles; mais nous n'avons pu préciser ( <3r)i ) 1.1 loi (le cet enlrc-croisemenl. Comme c'est H'orilinairc le cas dans les roches de ce type, des zéolillies se soiil dépostVs dans les géodes; elles les tapissent d'une couche peu épaisse qui a|)paraît presque incolore on légèrement hlenûlre entre niçois croisés. On doit aussi rattacher à la limhurgite une roche avec enduit émaillé de calcaire et qu'on a recueillie sur la côte. Klle est noire, plus massive que la précédente, légèrement vacuolaire et présente l'aspect macroscopique du hasalte. Examinée au microsco[»e, on voit que tous les éléments constitutifs sont les mêmes que dans la roche qui vient d'être décrite; mais la hase est ici moins représentée, et, d'un autre côté, tous les cristaux microporphyriques, sur- tout ceux d'augile, sont plus grands. L'olivine montre ses clivages d'une manière plus prononcée; elle est pénétrée par le magma, l'intégrité de ses contours n'est pas aussi hien conservée. La masse vitreuse est moins homogène et moins transparente que dans la limbnrgite précédente; en certains points elle est criblée de Irichiles et de granules irréguliers de magnétite. Une roche qui provient d'un rocher escarpé, près de l'abattoir de la ville de I^orto Praja, est grisâtre tirant sur le hieu foncé, compacte, à cassure plane. Aucun minéral n'esl discernable à l'œil nu. Au microscope, on voit qu'elle doit se rattacher aux basaltes feldspalhiques. Des grains el des cristaux de péridol, déjà transformés en jaune sur les bords, sont, avec la magnétite, les élé- ments les plus grands; ils sont enchâssés dans un lacis de petits plagioclases el de petites augites. Des veinules sillonnent la roche; elles sont tapissées ou remplies de zéolilhes. ( 655 ) On a recueilli dans celle localilt' d'aiilrcs roches Itasal- ti(iues, qui doivent èlre classées avec la dolérile; elles sont remarquables par les grandes dimensions (ju'v aiïeclenl les cristaux d'augite; ceux-ci mesurent souvent plus d'un centimètre. Au microscope, les contours des sections augi- tiqur'S sont très nets et ils indiquent que le minéral en question est parfaitement dévelop()é sur toutes ses (aces. H est souvent njaclé d'après la loi ordinaire; on ohservc alors dans un individu principal une lamelle inter- calée; dans d'autres cas, les individus se croisent de manière que les traces des faces ocP font un angle d'environ oO". Tout semblerait indiquer que nous avons affaire avec une macle suivant un héujidome. Quelques cristaux de pyroxène sont zonaires ou possèdent la struc- ture en clepsydre. Il en est qui présentent une structure interne qui ne se dévoile qu'à la lumière polarisée : une section à contours irréguliers nous a montré des stries qui sont en rapport avec des zones d'accroissement. Celte section est traversée par une série de lignes parallèles répondant au clivage prismatique. On voit, entre niçois, i|u elle est traversée par trois séries de lamelles d'accrois- sement, dont les unes sont presque perpendiculaires à la direction des clivages, les deux autres sont perpendiculaires l'une à l'autre el inclinées, sous un même angle d'envi- ron -45°, sur la première. Le dicroscopisme que présentent ces sections pyroxéniques est bien mai que; on observe h rouge violel > c violàtre > a jaunâtre. Entre ces grands cristaux d'augite, on voit des grains d'olivine souvent serpenlinisés en partie, des lamelles de biolite assez fréquentes el de la magnétile. Le feldspath plagioclase est parliellemenl transformé en saussurile el se ( ()5() ) iDonlrc presque loiijoiirs sous la t'orrnu de lamelles allon- yôes à grandes exlinclioris se rapprochant de celles du hihrador. Ces feldspallis, {5'énéralenieiil pelils, rorinent, en (]iiel(]ue sorle, à eux seuls, la masse londamenlale qui encliâsse les nuires cristaux. lue lave de la même localité est léj,'èremenl scoriacée, gris-rougeâlre; à la loupe, on voit du péridol, rougi par le fer, la cassure de la roche est irrégulière. Parmi les minéraux micropor|)h}riques qu'on aperçoit au micro- scope, signalons le péridot et la magnélile, le feldspath est subordonné Ces minéraux de plus grandes ct 151. ( •*■*" ) calcareiix prcimcnl, comrno nous l'avons rappelc', nno Ipinle hloiiàti'o jilns foncée; mais on no voil pas la slruc- tiirc snccliaroïde. I/élémcnl calcaire de la mince zone de conlacl se dissoni facilement avec riïervescence dans l'acide chlorhydrique, abandonnant un pou de résidu formé de matières organicpies; il ne renferme qu'une trace de magnés'e. Les grains blancs on bleuâtres sont des frag- ments d'organismes, comme on peut s'en convaincre par l'examen microscopique. On découvre, en effet, dans les lames minces, que la structure organique n'est pas entiè- rement efTacée. Ces sections sont moins transparentes que le calcaire d'infiltration qui les cimente; elles sont poin- lillées de brnn et bordées par une zone jaunâtre. L'élément calcaieux de seconde formation est limpide, cristallin, il présente le clivage rliomboédrique caractéristique de l'espèce. Les fragments volcaniques, inclus dans celte rociie, sont des éclats de basalte, de palagonile, d'augite, d'olivine, de bornblende et de biolite. Us sont isolés el entourés de toutes parts par le calcaire d'infdtralion. On y observe, en outre, des concrétions microscopiques d'bydroxyde de for el de manganèse. Un second échantillon de la plage soulevée ressemble parfaitement, à l'œil nu, à celui dont on vient de lire la description; mais il est plus riche en fragments volcaniques. Parmi ees derniers, on retrouve les minéraux el les roches désignés tout à l'heure : l'augile est surfout très abondante. Dans cet échantillon, pas plus que dans le précédent, on n'observe la structure saccharoïde franchement prononcée; les détails de la structure organique ne sont pas voilés dans les grains calcaires el jamais on n'entrevoit les stries hémitropes suivant — i li. [ ()45> ) Signalons (Miliii un dcrnici' échanlillun (1(^ calcaire t|ui incrnslc la Iunc sur le rivage près (Je Poilu l'raja. Celle lociiedoil èlre considérée connue un dépùl slalagniili({ue. Klle esl jaune-brunâlre el Tonnée par une série de léuillels plus ou moins contournés el peu adliérenls. Dans les cavilés, la calcite a cristallisé d'une manière confuse; on y reconnail loulel'ois des pelils cristaux allongés scalénoi- driques. Celle incrustation renferme des éclats xolcanicpies noir compact de!2 à 3 cenliniètres; ce sont des fragments vilreux qui pas^enl à la palagouile. Daiwin a observé ces inclusions, cpi'il rapproche à bon droit des locbes palago- nitiques qu'il a signalées aux ilesGalopagos. Le microscope ne montre pas dans cet écbanlillon de débris oiganiques; ce calcaire oiïre les caraclères des calcaires incruslants. La masse en e^l com|)osée de grains cristallisés, netlcmeni séparés les uns des autres en sections, leurs contours sont souvent triangulaires; ils sont juxtaposés en dents de scie. Le centre de ces sections est ordinairement de leinte jaunâtre; il est encadré par une zone d'un ton plus claii. Ces sections zonaires triangulaires peuvenl dériver de rhomboèdres aigus ou de scalénoèdres. Cette incrustation calcaire parait formée essenliellemenldeliès petits cristaux aciculaires, implantés, fortement serrés les uns contre les autres, et dont les interstices (jui les séparaient auraient été remplis après coup par un dépôt calcareux moins cristallin (|ui a donné ras])ect houiugène et luisant à cette incrus- tation. ( 013 ) Contribution à l'Etnde des vialicrcs albtituinoïdcs du blanc d'œuf; par Gabriel Corin, préparaleiir de pliysiologie à rUniversilé, el K(li:;ar(l iJeiarcJ, cliel de clinique interne à l'iiôpilal de Ba\ièrc, à Liège. Ainsi que les recherches de Ilallihuiton (1) sur les n»alières alhuniinoïdes du sérum sanguin l'ont démontré, l'albumine du sérum est en réalité un mélange de plusieurs albumines qu'il a pu isoler |)ar divers procédés, notamment par coagulations fractionnées. L'un de nous s'est occupé l'an dernier de vérifier les résultats remarqjiabics que Halliburton avait obtenus. Pénétrés de leur exactitude, nous avons pensé à exa- miner attentivement le blanc d'œul", avec la persuasion qu'il nous révélerait aussi une composition plus complexe que celle admise jusqii'à ce jour. Il est étonnant qu'on n'ait pas eu recours jusqu'au- jourd'hui à un procédé aussi simple que celui des coagu- lations fractionnées pour séparer les diverses albumines, coagulables par la chaleur, contenues dans un liquide organique. A pari Kùhne (2), Fredericq (5) et Weyl (4), qui (I) The prolcids of sérum. Journal of iiliysioloyy, vol. N'. (2j KuuNE. Vntcrmcliungen ûhcr das l'roloplasma tind die Conlrac- tilitât. Leipzig, 1804. (5) Léon Fredeuicq. liecherchcs sur la constitution du ■plasma sanguin. Disscrlalion inaugurale. (îand, 1H78. (4) Weyl. licHray :ur Kenntniss thierisc/ier und pflanzlic/icr Eiweissiiorper. Zcitsclirifl fiir pliysiol. Chemie. Bd. L ( (iU ) l'onl employé respeclivcmcnl pour le plasma musculaire, le plasma saiifjiiiu et le sérum, daulier (I) et Béclianip (2) (]ui Tout a|»pli(|iié au hiaiie (l'œiil", |)ers(jnne autre que Hal- liburton ne s'en esl servi, à notre connaissance du moins. I.a plupart des autres méthodes employées agissent sur une classe tout entière des protéides à rechercher. Les sels alcalins et alcalino-terreux isolés précipitent, par exemple, les glohulines. Certains d'entre eux, seuls quelquefois (Am. SOJ, le plus souvent mélangés à un autre sel (Mg S04-f-Naj SOJ, précipitent les albumines propre- ment dites. Mais aucun n'est capable de précipiter une albumine proprement dite en en laissant une autre en solution ; à moins que la quantité de la seconde ne soit notablement plus grande que celle de la première, ainsi que Halliburton l'a reconnu pour certaines albumines du sérum. Ces motifs nous ont portés à choisir la méthode des coagulations fractionnées pour rechercher l'existence de plusieurs matières albuminoïdes dans le blanc d'œuf. Le procédé a été décrit par Halliburton. Nous n'y avons guère apporté de modification. Pour nous comme pour lui le point essentiel était d'obtenir facilement une tempéra- ture constante dans le bain-marie. Dans ce but, au lieu d'employer le procédé du serpentin qu'il recommande, nous avons trouvé beaucoup plus simple d'employer un bain-marie ordinaire, que nous maintenons facilement à une température constante par un régulateur de S. Elster. Une autre condition capitale esl d'avoir une albumine dans laquelle la quantité d'acide soit également toujours (i) Galtier. Comptes rendus Acad. des sciences, LXXXI, p. 228. (2) Bkcbamp. Comptes rendus Acad. des sciences, LXXVH, p. 1558. \ ( U^ ) la même. Ainsi que llallihiirlon l'avait reconnu pour le sérum (1), nous avons trouvé que, pour le blanc d'œuf, le meilleur moyen était île prendre un ii()ui(le qui (sur 5 c. c.) dépassait la neutralité de la valeur d'une goutte d'acide acéti(|ue à 2 "/o- Il est inilispensable, chaque fois qu'on a obtenu une congulution dans un liquide albuminenx, de rétablir le degré d'acidité avant de procéder à la coagulation sui- vante. Ce phénomène met en eiïet en liberté une certaine quantité d'alcali qui vient élever plus ou moins le degré où se fera la coagulation de l'albumine restant dans le liquide. Dans ses recherches, Halliburton avait eu recours, comme réactif, à la liqueur et au papier de tournesol. Pour notre part, nous avouons que le tournesol nous a été d'un usage fort difficile. La liqueur de tournesol ajoutée au liquide albumineux lui enlève une partie de sa limpi- dité et permet diflicilement d'observer l'apparition de l'opalescence. D'autre part, si l'on se sert du papier bleu, la transition de cette couleur au ronge est mar(|uée .par des nuances si variées qu'il est presque impossible de fixer exactement le point de neutralisation. La teinture de bois de Campèche, comme aussi le cur- cuma, outre qu'ils nous offraient des difficultés analogue^ ne nous ont jamais paru assez sensibles pour des recherches aussi délicates que les nôtres. Aussi avons-nous eu recours à un nouveau réactif, la phénolphtaléine. Nous dissolvons 10 grammes de cette substance dans un litre d'un mélange à parties égales d'eau distillée et d'alcool. Ce composé est aujourd'hui cou- ramment employé dans les laboratoires de chimie pour les (I) Lococilato. 3"°* SÉRIE, TOME XV. 43 ( t)IG ) (îo^a^'cs alcalimétriijUfs. Mais il ne |iou\ail nous convenir, à cause de l'alcool qui s'y Iroiivc. Nous y avons donc (lempé du papier Josepli que nous avons ensuite laissé sécher. On ohlicnl ainsi nn papier léaclif d'une merveil- leuse sensibilité. Une jjoiille de KOII à 1 pour 100,000 y déposée donne une laclie d'un rouge pourpre intense, et la moindre trace d'alcali libre dans un liquide donne tout an moins une tache rose njanifeste, ressortant très nette- ment sur le fond blanc du pa|)ier. Notre papier de phénol|)hihaléinc est tout aussi sensible à l'action de l'ammoniaque qu'à celle de KOII et de NaOH. La réaction du blanc d'œuf, tel que nous l'avons em|)loyé, est dans l'immense majorité des cas nettement acide, c'est-à-dire qu'elle ne produit sur noire papier aucune tache rose. Nous Torons remarquer cependant que le blanc d'œuf frais, n'ayant |)as encore été soumis à la filtration, csl franchement alcalin. Hoppe-Seyier (1) avait du reste constaté le fait : « Uie Eiweissflûssigkeit rcngirt slels (leutlich alliai iscli. » Peut-être l'exposition prolongée du blanc d'œuf fdtré à l'air y développe-l-elle une certaine quantité d'acide par suite vraisemblablement de l'absorption d'oxygène. Il est plus probable encore que cette réaction provenait des vapeurs acides qui se trouvent inévitablement dans un laboratoire aussi exigu que celui dans lequel nous avons travaillé, et disposé |»our toute autre chose que des •recherclies de chimie physiologique. 'Cela n'inlirme d'ailleurs en rien la valeur des résultats obtenus, puisque, toujours, nous ramenions le liquide à une réaction exactement neutre. (I) PJiysiuIoyischc Clionic, S. 777. ( 647 ) Voici mainlonanl la mélhode (]ue nous avons employée pour amener noire albumine au degré d'acidilé conve- nable. Nous y laissons tomber goulte à goulle une solution de KOH à 1 7ou jusqu'à coloration rose du papier réactif. A ce moment nous ajoutons au liquide une goutte d'une solu- tion d'acide acétique à 2 "/„; le liquide présente dès lors une réaction francbemenl acide. Dans le courant de notre travail, nous nous servirons souvent de rex|)ression : rcaclion neutre, il est clair, d'après ce que nous venons de dire, que cela indique la toute première apparition de la couleur rose sur le papier réaclil", donc un degré très minime d'alcalinité. Nous avons toujours employé o c. c. de blanc d'œuf par lube d'expérience. L'épaisseur de la couche à observer est ainsi sulTisante pour constater l'opalescence dès son apparition; et la hau- teur du liquide, d'autre part, n'est pas assez considérable pour que toutes les couches horizontales n'aient pas, à très peu de chose près, la même température. I. La plupart des auteurs qui se sont occupés du point de coagulation des albumines ont distingué nettement le point d'opalescence du point de co;igulation. Nous ne croyons pas, pour le blanc d'œuf tout au moins, qu'il y ait lieu de maintenir cette; distinction. Une albumine opalescente (illre encore, bien que plus ditïiciicment, à travers le papier. Coagulée, au contraire, elle ne tiltre plus. Mais, dans un cas ni dans l'autre, elle ne peut être ramenée à sa lin)pi(lité première. ( (i48 ) Or, m mainlcnanl assez lon{,'lemps une albumine à la tempéralure à laquelle elle esi devenue opalescenle, nous avons vu aftparaître Irès nianifestemenl des flocons. C'est ainsi que nous avions lixé d'abord le poinl de roagulalion de la globulinc (a) à 62°, alors que, l)ien réellement, elle se coagule i^ r)7°,r). . Nous pouvons donc désigner par : i" Point d'opalescence : la température la plus basse à laquelle un corps proléique donné, en snliitinn faiblement acide, perd manifestement sa limpidité, sans qu'il ait perdu ta propriété de passer à travers un filtre; 2° Point de coagulation : la température la plus basse à laquelle un corps protéiquc donné se prend en flocons et n'est plus susceptible d'élre filtré. Va nous admellons que, pour le blanc d œuf tout au moins, ces deux températures sont exactement les mêmes. Il est un poinl sur lequel nous désirons adirer spéciale- ment Taltenlion : si l'on élève assez rapidement la tempé- rature d'un liquide albumineiix, la coagulation n'a pas le temps de suivre assez vite l'opalescence et l'on fixe alors la température à laquelle apparaissent les flocons à un degré beaucoup trop élevé. C'est ainsi que Wiirlz (I) fixe le point d'opalescence de l'albumine à SO^o et le poinl de coagulation à 75". Même en opérant avec plus de lenteur, on peut arriver à des erreurs qui comportent jusque 5° et G", Henrijean (2)', par exemple, fixe le point de coagulation de l'albumine du (I) ^'iJRT7.. Diction, de chimie, Arlicle albuniiiie. {'2) Henrijean. Contributions à l'étude de l'antisepsie. Mcniolic couronné au concours univcrsilaire de 188G-1887. ( 649 ) blanc d'œufùG0"-6I°, résultai que nous avions trouvé aussi dans nos premières expériences, mais qui est inexact, ainsi que nous venons de le dire. JNous aurons l'occasion, dims la suite de ce travail, de constater un l'ail analogue |)our les autres substances albu- rainoïdes contenues dans le blanc d'œuf. II. Halliburton, par la mélbode des coagulations fraction- nées, a retrouvé dans le sérum sanguin, indépendamment de la paraglobuline, deux albumines chez les Ongulés, trois chez une série d'animaux d'autres ordres. Le blanc d'œul" de poule, étudié de la même façon, nous a révélé une composition plus complexe encore. Les œufs sont pris aussi frais que possible, les blancs .'ont mis à part, taillés aux ciseaux cl lillrés. Dans le liquide qui liltre on prend des échantillons de 5 c. c. chacun qu'on neutralise; puis on y ajoute une goutte de la solution acétique à 2 "/o- Ces prises servent aux essais de coagulation. Pour donner une idée des erreurs que l'on peut être amené à co:nmellre, si l'on ne chauffe pas assez longtemps ù la lempéralure où l'opalescence se produit, nous allons communiquer les procès-verbaux de deux séries d'expé- riences accomplies les unes au début, les autres à la Un de nos recherches, A. 21 septembre 1887, 5 c. c. de blanc d'œuf (iltré. — Réaction acide. La neutralisation est obtenue en ajoutant dix gouttes de la solution de KOH à 1 "/oo; on ajoute au liquide neutre une goutte de la solution acétique à 2 %• ( c;io ) On jchauffc au hain-marie. Opalescence à 57°,5 — ou élève la lemjK'îralure ù 59'. Puis à 02°, (locons. Celle lemi)(^r.ilnro est rnainlcniio 15 minutes — on (illre. Le liquide lillré est ruMitre ; on jijoute une goutle de la solution acétique — on eliaufle. A 67°,5, opalescence ;elle augmente à 70°; ù 72", floeons. Après 15 minutes de celle tempéra- ture, on filtre. Le liquide lillré est légèrement acide. Il se neulralisc avec deux gouttes de la solution de KOII — puis on ajoute une goutte de la solution aeétique. On cliauiïe — à 75°» opalescence — à 78", coagulation floconneuse. Celle tem- pérature est maintenue 15 minutes — on (illre. Le liquide lillré esl faiblement acide. La neulralisalioit demande quatre gouttes de la solution alcaline. Après addition d'une goutle de la solution acétique, on cliaulfe, A 82°, opalescence; flocons à 84-°. On (illre après un ipiart d'heure. Le liquide lillré esl alcalin; acidifié comme précédem- ment, il ne contient plus de corps coagulable par la chaleur (1). Si l'on s'en lient à cette première série d'expériences^ on voit que, dans le blanc d'œuf, la coagulation à diffé- rentes températures permet d'isoler quatre matières albu- minoïdes seulement. (1) Pour éviter loulc critique, nous avertissons que les expériences étaient rcpélces sur plusieurs prises de 5 c. c. du liquide albumineusr à la même température. Nous parvenions ainsi à «voir, pour chaque coagulation isolée, toujours au moins b c. c. d'un même liquide albumincux. Cela nou» permet de garantir nos dosages d'alcali et d'acide après les diverse» coagulations comme rigoureusement exacts. ( 631 ) l'itail-cc bien IVxpn'ssion de la léalilé? D'antres séries (rexpériciict's nous onl dénionlré le conlraiie. Dans celles-ci, nous avons mainlenu pendant très long-- temps la température au point on était apparue l'opales-!- cence. Nous y sommes parvenus en cli.iuiïant notre hain- marie par une prise de j;az réjj;lée à l'aide de l'appareil de S. Klslcr. Voici les résultats bien diRërcnts auxquels ces expé- riences nous onl amenés : B. 9 décembre 1887. 5 c. c. de blanc d'œuf liltré. I.a neutralisation exige six gouttes de la solution alcaline. — Après addition d'une goutte de la solution acide, on chatilTe. A o7°,o apparaît une légère opalescence, on maintient celle température. L'opalescence augmente progressivement. Après 3r> mi- nutes le liquide est tout à l'ait opaque. Après oO minutes apparaissent des flocons manifestes. On maintient la température au même point pendant 30 nouvelles minutes, puis on liltre. Le liquide liltré est faiblement alcalin. A l'aide d'une goutte de la solution acétique, sa réaction devient nette- ment acide — on chauiïe — opalescence à 67" — et après 20 minutes de celle température apparaissent des flocons très ténus. On garde encore 15 minutes la température de 67", puis on filtre. Le liquide est alcalin. Une goutte de la solution acide le neutralise, une seconde goutte rend sa réaction franche- ment acide. On cbaufTe. Opalescence à 67°; an bout de 15 minutes, coagulation à la même température; celle-ci est cette fois maintenue 60 minutes; puis on filtre. ( C32 ) Le liquide est ilcveiiu manilcstcmenl alcalin. Il faul deux ji;oiJlles de la sohilioii aci'licjue pour le Dcutraliscr. Line troisiùjne esl ajoulée, puis on cliaulle. l/oj)alescence ne se montre qu'à 72°; après 10 minutes se Cormenl des llocons. PeniJanl une heure on niainlienl celle lempéralnre, li:s llocons de>ienninl plus gros et s'amassent au lund du tube. On filtre. Li(|uide laihlemenl acide. On ajoute deux gouttes de la sclution alcaline, |)uis une de la solution acide ; on chauffe. Opalescence à 70". Après avoir maintenu celle tempéra- ture 12 minutes, on voit des flocons et après 50 nouvelles minutes on (litre. I.e liquide est neutre celle fois; on y ajoute une goutte de la solution acide; on ciiauffe. A 82°, opalescence. Les flocons se montrent 20 minutes a|)rès. On garde encore 82° |)endar.tGO minutes et l'on lilhe. Le liquide neutre est additionné d'une goutte de la solution acide. On chauffe ensuite jusqu'à 100° sans obte- nir opalescence ni coagulation. JNous avons répété ces expériences un grand nombre de fois dans les mêmes conditions cl toujours avec des résul- tats analogues. Ils sont, conjme on le voit, assez diflérenls de ceux que nous avions obtenus au début. Il en ressort les |)oints suivants : 1° Le blanc d'œuf contient cinq substances albuminoïdes différentes, isolables par la chaleur et dont les points, tant d'opalescence que de coagulation, doicent être fnés à peu près comme il suit : 57°,5 — 07» — 7:2" — 70" — 82°. 2° Un même corps protéiqui peut ne pas se coaguler tout ( 053 ) entier, du premier coup, à la leinpérature que Von fixe comme son point de coafjulaiiuit. CVsl, par cxem|)lc', le cas dans robservaliuii B pour l'albumine coagulable à G7". Nous avons eu également l'occasion d'observer ce fait pour les antres. Celle parlicularilc pcul dépendre de deux circonslances: a) Du temps pendant lequel on maintient Calbumine à sa température de coagulation. b) De la mise en liber lé d'alcali par le fait de la coagu- lation d'une partie de cette même albumine. Celle produclion d'alcali libre peut être telle qu'elle élève notablement le point de coagulation de l'albumine restante, ou qu'elle en retarde tout au moins la coagu- hùon. Nous attribuons cependant, dans l'espèce, une impor- tance prépondérante au |)remier facteur, car nous n'avons jamais vu un liquide albumineux maintenu à une tempé- rature de coagulation donnée pendant deux heures après ra()parilion des premiers flocons, puis (illré et acidilié, présenter une seconde coagulation à la même température. Nous croyons donc qu'ici le temps peut, jusqu'à un certain point, suppléer la quantité d'acide libre dans le liquide albumineux. III La présence de cinq matières albuminoïdes différenies étant constatée dans le blanc d'œul', il était intéressant de reconnaître leur nature. Tous les auteurs qui ont étudié le blanc d'œuf y ont admis l'existence d'une petite quantité de globuline. ( &U ) I.o [)rort'(lé que nous avons employé pour la (lécelcr est analogue à celui dont se sont servis Haminarsicn (1), SchJiff'r (2) el llallihuilon pour précipiter la paraglohuline (lu sérum. I.e vase contenant le licpiide aihumineux el le MgSO^ destiné à le saturer sont attachés à la périphérie de la roue d'un moulin à eau faisant environ trente tours à la minute. Ce système fonctionne au moins pendant quatre heures (3). Nous insisterons sur la nécessité de remplir aussi exac-r lement que possible le vase dont on se sert. S'il existe en effet un espace rempli d'air, il se développe pendant l'agi- tation «me grande quantité d'écume albiimineuse qui restera sur le filtre et souillera, par conséquent, la paraglo- buline précipitée. Ce détail lire son importance de ce fait que la quantité de globuline que nous avons pu retirer par celte méthode est extrêmement petite. Il ne faut donc pas s'exposer à en perdre si peu que ce soit. (1) Hammarsten. (Jrbvr dus Paraylohuliii, Pflûgcr's Archiv. Bd. 17, 1878. S. -12 4-120. (2) ScnAEFER. Noie on lltc tempcraliire of lieat cofujulalion of certain of Ihe pioleid substances of Ihe filood. TIic journal of Pliysiology, vol. III. (5) Pour la nécessité d'agiter aussi longtemps en présence de MgSOj, nous renvoyons aux travaux originaux de : llammarstcn, loco cilato. Schiifer, id. Halliburton, id. Ileyiisius Onderzockingen gedann in liet pliysiologisch laboratO' rium, zcsde dcci, Leidca, 188i. ( ()5d ) Après plusieurs dissolnlions el précipilalions, on pcnl consiiléror h p;\raii;Iol)ijliti(' comme pure. Si l'on soumet alors sn soliilion à la mélhodc de coagu- lation fractionnée, on y constate la présence de deux corps protéiqnes se coagulant respectivement à : NT^iJ et 67". D'autre part, dans le liquide (|ue l'on obtient en traitant le blanc d'œnl par MgS04 et en lillranl comme ci-dessus, la coagulation fractionnée nous décèle trois matières protéiques se coagulant à : 7^20 _ 76» c( 82» Il aurait été désirable de soumettre la solution des corps précipités par MgSOi à la dialyse, pour constater si bien réellement ils seraient précipités. Malbeureusement nous n'avons pu reLueillir des quantités de paraglobuline sulfisanles pour nous permettre de faire cette contre-épreuve. Nous savons aujourd'bui qu'on ne peut plus considérer comme globulines tous les corps protéiques qui sont pré- cipités de leurs solutions par les sels alcalins el alcalino- lerreux. Ainsi que le dit Heynsius (I), il faut en outre que la dialyse soil ca|)able de les précipiter, ce qui n'a pas lieu pour les albumines proprement dites. Toutefois le MgSOi seul ne précipite que les globulines seules, pas les albumines vr.iies. Somme toute donc, l'absence de la contre-épreuve ne peut être invoquée contre 1). Heynsil's. Lococilato, cl Plliigot's Arcliiv. Bd. 54, 1884. ( (556 ) la iialuiL' (jue nous assignons anx proléidcs se coagulant à 57",o t'I 07". La ()aragloljuliue ilu sérum se coagule, elle, à 75° (chiflVe de L. Frederic(|, de \Ve\l el de Ilallibuilon). Il nous semble que le poinl de coagulalion seul conslilue déjà une dillërence suITisanle entre elle et celles f|ue nous avons isolées dans le blanc d'œul". iNous pro|)osons donc d'appeler celles-ci ovoglobulines. On pourrait ainsi appeler celle qui se coagule à 57", o ovorjlobuline y., et celle (jui se coagule à 07" ocorjlubuline [3. D'autre part, nous pouvons considérer conime albu- mines les corps (|ue laisse en solution la saturation par MgSO; et qui ont leur poinl de coagulation ù 72°, 76° el 82". Nous avons des raisons de croire (\ue les deux dernières sont analogues à celles que Hallibuilon a désignées sous le nom d'albumines du sérum Ç> el y el qui, dit-il, se coagulent à 77" el Hi". Mais, en attendant (jue la démon- stration en soit donnée, nous proposons d'appeler les trois albumines (jui nous occupent : albumines du blanc d'œuf a (se coagu'anl à 72"), (3 (à 76") el / (à 82"). Gautier (1) et Bécliamp (2) ont également isolé dans le blanc d'œufdeux albumines dont les pouvoirs rolaloires sont respectivement a D = — 43.2, a D = — 26 et qui se coagulent la première à 6U° à -+- 65°, la seconde à 71° à -I- 74°. Il est vraisemblable (lue celle-ci correspond à noire albumine «, celle-là à notre ovoglobuline x. (i) Comptes rendus de i'Aead. des sciences, LXXIX, p. 228. (2) Comptes rendus de l'Acad. des sciences, LXXVII, p. 1Î538. ( (^5'7 ) IV. Les dénominations (ralbuminc cl de globnline que nous venons d'employer semblent jusqu'aujourd'hui rigoureu- sement jtislili(''es|»nr des diiïérences eliimiques essentielles, et spécialement par ce fait que la saturation par MgSO/, est sans action sur les unes, tandis qu'elle précipite les autres. Nous croyons, pour notre pari, (pie celte diiïérence de propriétés n'existe pas en réalité, ou que, tout au moins, pour être tout à fait exact, son énoncé a besoin d'un pos- tulatum qu'on a négligé jusqu'à ce jour. Si l'on considère, en eflet, une solution sufïisammenl concentrée d'une globuline, on voit qu'elle est opalescente. Cette opalescence est tout à fait la même que celle que l'on constate dans une albumine proprement dite soumise à la chaleur, |)eu de temps avant la coagulation. A ce moment aussi, tout comme cela a lieu pour les solutio is concentrées de globulines, la solution d'albumine (litre beaucoup |)lus difïirilemenl. Il existe donc une similitude remarquable de propriétés physiques entre les albumines arrivées à leur point d'opa- lescence et les globulines. Il nous a semblé que les albumines dans ces conditions devaient aussi posséder quelques-unes des propriétés chi- miques des globulines. Nous n'avons pu jusqu'à présent vérifier l'existence que de l'une d'entre elles; mais elle a son im|)0i tance. Nous prenons du blanc d'œuf qui a été saturé par le MgS04, ne contenant plus, par conséquent, que les albu- mines a, /S et y. Nous rétendons de dix fois son volume d'eau distillée. ( eris ) Dans ce liquiJc nous prenons plusieurs éclianlilluns de 5 c. c. chacun que nous neulralisons el que nous acidi- lions par le procédé donl nous avons parlé. Nous portons ces éclianlillons au bain-niaric, nous chaiiiïons el, au nionienl où ils de\ iennenl Oj)alescenls (72°), nous refroidissons brusqiiemcnl. On (illre ensuite el le liquide opalescent obtenu est saturé de Mj^SO^. Après 3 iicures d'agitation le liquide n'est plus opalescent, mais |trésente un trouble abondant. On le lillrc; le liquide ainsi obtenu est parl'aitenient clair. Le précijtité recueilli sur le liltre est redissous dans l'eau distillée et re|)récipité plusieurs lois par le Mi5S04. La solution obtenue en dernier lieu est toujours opales- cente el se coagule à 72". Le liquide clair obtenu |)ar lillration se coagule, lui aussi, à 72°; mais cela se conçoit facilement; car nous n'avons pas pu maintenir assez longtemps notre solution à 72° pour rendre opalescente toute l'albumine qui se coagule à celte température. Quoi qu'il en soit, nous arrivons à cette conclusion importante : L'opalescence que Von obtient en amenant une albumine à iin certain degré de température indique en elle une modification qui la rapproche des fjlobulines : comme celle-ci, l'albumine opalescente filtre lentement el est précipitée de ses solutions par MgSO^. il y a donc lieu de ne pas séparer aussi rigoureusement qu'on l'a fait les globulines des albumines vraies. Tout au moins convient-il de modifier la délinition des premières comme il suit : Corps protéiques, précipitables de leurs solutions parla dialyse, par la saturation \ la TEMPftuATUiŒ ohdinaire à Vaide de sels alcalins et alcolino-tcrreux, et plus spéciale- ment par le RIgvSO;. ( 659 ) V. A côlé «les subslaiices |)iolciquL'8 coagulablos par la chaleur que nous venons d'éludier, il existe dans le blanc d'œuC nne quantité plus ou moins considérable de peplones(l). Dans le blanc d'œul absolument frais on peut en déceler de petites quantités. La proportion des peplones devient beaucoup plus considérable dans le blanc d'œul' abandonné à la putréfaction pendant deux mois, par exemple. Malgré la forte odeur putride qui se dégage d'un tel blanc d'œuf, malgré le nombre immense de bactéries qui s'y trouvent, malgré les changements survenus dans la coloration et la quantité de peptones qui s'y est formée, chose remarquable, on y trouve les mêmes substances coagulables par la chaleur que dans le blanc d'œuf absolu- ment frais. Ainsi 5 c. c. de blanc d'œuf tout à fait récent (l'œuf a été pondu le matin même) exigent pour être neutralisés exactement 12 gouttes de la solution de KOH à 1 pour 1000. A côté de cela, 5 c. c. de blanc d'oeuf abandonné à l'air pendant un mois et denii, d'une odeur manifestement putride, exigent cinq gouttes de la même solution. Ce même blanc d'œuf altéré soumis à la coagulation fractionnée donne des flocons à ST^ô — 67" — 72" — 76" et 82" (2). (1) Nous nous sommes servis, pour rechercher les peptones, de la rcaclion par KOH et CuSO^. (2) Nous n'avons pas examiné d'œufs non casses et conserves un temps assez long après la ponte. On sait qu'il s'y développe des phénomènes de putréfaction évidents. Il est fort vraisemblable qu'ils ( <)()0 ) VI. Quand le blanc d'œuf esl bien frais il possède une belle coloration jaunc-paille très légèrement lluorfscenle. Il est alors tout à fait limpide. L'al)antloni)e-l-on quelque temps à l'air, sa limpi«lilé diminue tn même temps (|ue la fluorescence augmente. Les llltrations les plus soigneuses ne parviennent déjà plus à le clarilitr. Plus tard encore la fluorescence disparaît, en même temps que la coloration devient brun-rouge, assez claire.' Ces cbangemcnts de coloration nous ont paru intéres- sants à noter, car il s'en produit d'analogues dans le blanc d'œuf traité par MgS04. En efl"et, si l'on salure du blanc d'œuf frais par MgSOi, après éloignement du précipité de globuline, la coloration du liquide est devenue complètement brun-rouge sans la moindre fluorescence. Dès que le liquide albumineux, que sa couleur soit d'ailleurs rouge-brun clair ou jaune-paille fluorescent, a été soumis à une coagulation, la coloration disparait complètement. Nous n'avons pas cbercbé jusqu'à présent à isoler la matière colorante qui jouit de ces intéressantes propriétés, sont, en dcniicrc analyse, les mêmes r|ue ceux qui se passent dans le blanc séparé du reste de l'œuf et exposé à l'air, c'csl-à-dirc que, pour ne parler que de ce que nous avons recherché, ils développent une quantité lies faible d'alcali et une quantité 1res notable de pcp- toncs. ( «61 ) Mais celles-ci siiffîsenl seules à mellre son existence hors (le (loule. !.e fait qu'elle se trouve (avec un peu de modidcation, il est vrai) dans le blanc d'œuf salure de MgSOj rend peu probable sa nalure de paraglobuline. Le fait que, suivant les conditions, elle disparaît aussi bien du premier coup à 57",5 jusqu'à 72°, rend très douteuse sa nature d'albu- mine. CONCLUSIONS. [. il existe dans le blanc d'œuf deux espèces de corps protéiques : .4. Des matières albuminoïdes coagulables par la chaleur, dont deux appartiennent à la classe des globulines et sont coagulées en solution légèrement acide à 57°,5 et 67° — et dont trois appartiennent à la classe des albumines proprement dites et se coagulent dans les mêmes conditions à 72°, 76° et 82". B. Des peplones, en quantité d'autant plus considérable que l'œuf est plus ancien. IL On trouve également dans le blanc d'œuf une matière colorante qui, pas plus que les peplones, ne se coagule par la chaleur, et qui est cependant entraînée par toute coagu- lation se développant dans le liquide. 5™* SÉHIE, TOME W. 44 ( 662 ) III. Il n'y a plus lieu tie considérer comme deux lempéralures (lislincles les points où, dans un liquide aihumineux, se njonlrenl l'opalescence el la coagulation proprement dite. IV. Il y a lieu d'attribuer aux albumines proprement dites, amenées à l'opalescence par l'élévation de température, une des propriétés que l'on réservait aux globulines jusqu'à présent : à savoir qu'elles se précipitent par la saturation à l'aide de l\IgS04. Peut-être même y a-t-il lieu d'admettre que l'albumine, immédiatement avant sa coagulation, passe par un stade intermédiaire dans lequel elle possède la composition et les propriétés des globulines. Travail du laboratoire de pliijsiolo'jie de l'Université de Liéije. ( 665 ) CLASSF DKS LETTRES. Séance du 0 avril 1888. M. BoRMAKs, directeur, présidenl de l'Académie. M. LiAGRE, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Ch. Potvin, vice 'directeur; P. De Decker, Ch. Faider, J. Tlioiiissen, Alph. Wauters, Ém. de Laveleye, Alph. Lo Roy, A. Wagener, P. Wiliems,G. Rolin- Jaequemyns, Cli. Plot, J. Sleciier, T.-J. Lamy, Aug. Schekr J. Ganlrelle, G. Tiberghien, L. Roersch, membres; Alph. Rivier, M. Philippson, a560C«é.v ; L. Vanderkindere, Ale.v. Honne, Gustave Frédéri.x, A. Van Weddingen et le comte Goblet d'Alviella, correspondants. M. H. Hymans, membre de la Classe des beaux-arts, assiste à la séance. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Agriculture, de {industrie et des Travaux publics fait savoir que, conformément aux con- clusions du rapport du jury chargé déjuger la 4* période du concours (onde par le D"^ Guinard, en faveur du a meil- leur ouvrage ou de la meilleure invention pour améliorer la position matérielle ou intellectuelle delà classeouvrièreD, ( ^^< ) le prix (lo f 0,000 francs a ôié décerné, à l'unanimilé, ;'« M. Krnesl Gilon, de Verviers. — Le même Minisire envoie, pour la hililiotlièque de l'Académie, les neiil" volumes de procès- verbaux dv;!, séances des conseils provinciaux pour 1887. — Remer- ciements. — La Société littéraire de l'Université catholique de Louvain communique le programme du concours qu'elle ouvre, à l'occasion du 50' anniversaire de sa fondation, pour une œuvre en prose et pour une œuvre en vers. — Le comité organisateur du 7' congrès international des Américanistes annonce l'ouverture de cette session à Berlin du 2 au 5 octobre 1888. — La Société française d'arcbéologie pour la conserva- tion des monuments historiques, annonce que la 55' session des congrès archéologiques de France s'ouvrira à Dax et à Bayonne, les 12 et 17 juin prochain. — Houïmages d'ouvrages : 1" De la liUérature juridique actuelle de l'Espagne et de quelques-unes de ses productions les plus récentes; par G. Rolin-Jaequemyns; 2° The home and arje of the Avesla Iranslated from the german of D"" Emil J. Von Dillon (présenté par M. de Ilarlez, avec une note qui figure plus loin); 5" Inventaire analytique des archives de la ville de Mons, 1" partie, tome II; par L. Devillers; A" A. Les Juifs en Suède au point de vue juridique et social; B. Rapports sur radniinislralion de la justice et sur les prisons en Suède, pour Vannée 1886; par d'Olive- crona, associé de la Classe; ( 605 ) o" Auteurs belges excenliiqucs : I. Guillaume Geiisse; par Jules Delecourl (présenté par M. Faider); 6° La Bannière de Beauvais; par le comte de Marsy (présenté par M. Kervyn de Lellenliove); 7" La cronologia i-iieinlicala; pardon Alto Paganelli (présenté par M. Kervyn de Leltenhove, avec une note qui (igure ci-après); 8° Histoire de Pierre du Marteau, imprimeur à Colotjue; par Léonce Janmari de Brouillant. — Remerciements. JUGEMENT DES CONCOURS POUR 1888. Il est donné lecture des rapports suivants : 1" De MM. Piot, Vanderkindere et Thonissen, sur les deux mémoires reçus en réponse à la première question du concours annuel de la Classe : sur les officiers fiscaux près les conseils de justice dans les anciens Pai/s-Bas. 2° De MM. Le Roy, Lamy et Tiberghien, sur le mémoire reçu en réponse à la quatrième question : sur les mystiques des anciens Pays-Bas. 5" De MM. De Decker, Faider et Rolin-Jaequemyus, sur les trois mémoires reçus en réponse à la sixième question : sur V intempérance. -4» De MM. Stecher, Piol et Hymans, sur le mémoire en réponse au prix de Stassart (5* période) : Biographie de David Teniers. 6° De MM. Le Roy, Willems et Vanderkindere, sur le mémoire en réponse au grand prix d'histoire nationale ( CGG ) (oiidé par le baron de Slassarl (4'" période) : Tracer, sur la carie de la lielgique et des déparlements français limi' Irophes, une ligne de démarcation indiquant la séparation actuelle des pai/s de lanrjue romane et des pays de langue germanique. 6° Du jury (rapporteur M. Wagener) chargé de juger la deuxième période du quatrième concours pour les prix De Keyn : enseignement moyen (1886-1887). La Classe se prononcera sur les conclusions de ces divers rapports dans sa séance du 7 mai. NOTES BIBLIOGRAPHIQUES. M. Kervyn de Letlenhove offre à la Classe, au nom de de don Atto Paganelli, procureur général du monastère bénédictin de Vallombrosa, l'hommage de son ouvrage intitulé : La cronologia ricendicata. C'est assurément, ajoule-l-il, l'un des travaux les plus considérables qui, dans les temps modernes, aient eu pour but de déterminer les rapports chronologiques entre l'histoire sacrée et l'his- toire de l'antiquité profane. M. Kervyn de Lettenhove présente aussi à la Classe une notice où M. le comte de Marsy démontre, d'une manière irréfutable, qu'une bannière conservée à Beauvais ne peut être celle que, selon la tradition, Jeanne Hachette arracha aux troupes bourguignonnes. ( 6(i7 ) J'ai l'honneur de présenter à la Classe de la part du iraducleur, savant parsi de Bombay, un opuscule, intitulé : The Home and âge of f/ie Avesla, Iranslated from thc f/erman of D' Emil J. von Dillon, professor al tiie impérial University, Charkow, Bombay; 1887. L'étude de M. Dillon avait attiré l'attention du monde savant. La question qui y est traitée est, en effet, très intéressante pour l'histoire des religions et des civilisations orientales. Le traducteur, auteur d'écrits déjà très avanta- geusement connus, a voulu l'aire participer ses coreli- gionnaires aux résultats obtenus par l'ouvrage original, et s'est fait un devoir de présenter son œuvre à l'Académie royale de Belgique. C. DE Harlez. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Elisabeth et le meurtre de Darnlei/. Réponse aux observations de M. Philippson; par M. le baron Kervyn de Lettenhove, membre de l'Académie. Notre honorable confrère, M. Philippson, a bien voulu me communiquer la réponse qu'il m'a fait l'honneur de m'adresser; et bien que je n'aie pas l'intention de prolonger cette discussion, je crois devoir justifier de nouveau mon opinion. ( ()08 ) J'iii toujours cru que, dans \c vaste champ des études historiques, la recherclie de hi vérité était le seul hut. il ne peut y avoir, pour l'atteindre, d'autre méthode que b patiente investigation des sources dignes de loi. L'art, qui a sa place dans toutes les œuvres de l'imagination, devien- drait coupable s'il |)0uvait contribuer à voiler la vérité; mais je ne puis admettre l'autorité absolue des versions acceptées, surtout si elles remontent ù des époques trou- blées par les passions et si elles émanent de témoins intéressés dans ces troubles (1). De là, en principe, mes premières divergences avec M. Philippson. M. Philippson accepte, parmi les auteurs anciens, les récits de Buchanan et, parmi les auteurs modernes, les commentaires de M. Fronde. « Répandez les ouvrages de Buchanan, écrivait Élisa- t belh : ils serviront à déshonorer la reine d'Ecosse. » M. Fronde, de nos jours, a continué l'œuvre de Buchanan. L'historien anglais le plus impartial du XVI' siècle, Camden, atteste le remords de Buchanan de n'avoir pu efTacer avant sa mort toutes les calomnies qu'il avait répandues pendant sa vie ; et quant à M. Fronde, cet auteur d'une insigne mauvaise loi, comme le dit M. Chan- telauze, ses alTirmations ne trouvent plus de créance. Un mol d'abord sur l'assassinat de Riccio, si étroitement lié à celui de Darniey. (i) La Classe a bien voulu insérer dans son Bulletin, il y u quelques années, une notice où je discutais l'authenticité d'une lettre originale de la Cassette. Depuis, les érudits anglais qui ont rédigé le Calcndar des Archives d'Ilatfield, ont ratifié mon oj)inion. ( 009 ) M. Philippson s'exprime ù ce sujet en ces termes : < L'asserlion de Sylva manque absoinmeul de hase. Il est » évident ()i)o dans la correspondance des agenls anglais 1» on aurait dû trouver des traces d'un subside pour les » meurtriers de Riccio. » Interrogeons donc la correspondance des agenls anglais. Le 8 mars 1566, Handolpli écrit : « Moray sera demain » à Edimbourg, mais ce qui a élé projeté contre une » certaine personne, sera exécuté avant son arrivée. » Kn effet, Riccio périt le 9; et, dès le 16 mars, il est constaté que, selon l'ordre d'Elisabeth, mille livres ont été payées à Moray. Et ceci immédiatement après l'assassinat de Riccio (1)! Suis-je ici le premier à accuser Elisabeth? et n'y a-t-il pas, dans la vie de Marie Sluart par Antonio de Herrera, un chaj)ilre intitulé : Como la muerte del Secretario David fue por consejo de la reyna de ïnqlatcrra? Mais c'est surtout à propos du meurtre de Darniey que j'ai à rencontrer les nombreuses objections de notre hono- rable confrère. M. Philippson. Je n'ai que peu de cliose à ajouter sur les autorités que j'ai invoquées. 1! en est une que j'ai placée avant toutes les autres, parce qu'elle émane d'un homme dont la droiture, dans une ère de mensonge et d'ignominie, a été justement louée. Or, c'est celle-là qui condamne lormellement Elisabeth; et à mon avis, personne, mieux que l'ambassadeur de Marie Stuari, ne pouvait connaître les événements qui la tou- chaient de si près; mais on objecte qu'il se trouvait en (1) HUSACK, t. Il, ]). X. ( «70 ) France. D'ailleurs son lémoignage a été recueilli par Alava ; et il suflit qu'Alava ail été un diplomate espagnol pour que M. Philippson rejette également les déclarations non moins formelles de Guzman de Sylva et d'Antonio de Guaras, qui habitaient Londres et étaient tous les jours en relation avec la reine d'Ecosse. Mais les témoignages des l'icossais qui servaient Marie Stuart, pourquoi M. Philippson les repousse t-il égale- ment? Est-il permis de récuser comme un moderne Robert Keith, contemporain de Marie Stuart, qui composa son travail il y a plus de trois siècles (1)? Quoi qu'il en soit, si depuis la fin du XVI* siècle tous les historiens ont adopté la version des défenseurs d'Elisabeth, que vaut mon opinion isolée? « J'avais raison, déclare » solennellement M. Philippson, en disant que M. Kervyn » de Lettenhove était seul de son opinion et que jamais » personne avant lui, ni au XVI' siècle, ni dans les temps » modernes, n'a osé élever contre [Elisabeth l'accusation » formelle que notre honorable confrère a portée contre » elle. » Et plus loin M. Philippson insiste sur « le danger » d'ime méthode qui consiste à écarter tous les témoi- » gnages établis et dignes de foi. » . Le reproche est grave; mais est-il bien fondé, et ne me sera-t-il point aisé d'y répondre? M. Hugh Campbell, publiant en 1825 ses études sur Marie Stuart. s'exprimait en ces termes : « J'ai réuni dans » cet ouvrage les preuves qu'Elisabeth, soit directement » ou indirectement, a été le premier mobile de toutes les (1) Un frère de Robert Keitti fut chargé par Marie Stuart d'annoncer à Élisabetli la naissance de son fils. ( G7I ) » inlrigncs et de loiis les complols qui tendaient à pré- » parer la ruine de Marie Sluarl. » Et plus loin : « Je D veux mettre le lecteur à irième de se former un jiigcnient » sur la part que Moray, Morton et Elisabeth prirent au D grand événement de la mort de Darnley. d iMais il est un autre érudil dont j'aime à invoquer le témoignage : je veux parler de l'un des ministres les plus éloquents de l'Église protestante, d'un érudit dont Gibbon prenait les conseils, John Whilaker. Il faut l'entendre citer Elisabeth au tribunal de l'histoire et prononcer, sans hésitation, sa condamnation : a Elisabeth et ses ministres ne durent leur triomphe B qu'aux fécondes inventions de leur esprit pour le mal. » Ils ne comprenaient point que dans la sphère de leur B action ils se constituaient eux-mêmes les véritables © démons de la vengeance. Ils ne prévoyaient pas qu'un B moment viendrait où l'histoire disperserait les nuages B dans lesquels ils s'enveloppaient pour l'exécution de B leurs coupables desseins et livrerait à tous les regards B leurs œuvres infâmes, b El nous verrons bientôt l'appli- cation de ces nobles pensées au meurtre de Darnley. II convient d'aborder de plus près la discussion des faits. Je résume en quelques mots le récit de M. Philippson : L'instigateur de l'assassinat est Bothwell; Morton n'est que son complice, sa confession est là pour l'attester. Parmi les conspirateurs figurent aussi le comte de Hunlly et l'archevêque de Saint-André. Bothwell et Hunlly ont signé tous les deux le bond de Craigmillar, par leijuel ils s'engagent à faire périr Darnley. Bothwell, mû par le désir d'épouser Marie Stuart, n'a pu songer à l'immoler en même temps que Darnley. On accusait Bothwell de toutes parts. Bien qu'il y ait lieu de ( 67-2 ) «lisculper Marie Sliiait, l'arclievèque de Glasgow lui-môme sY'mul des soupçons qui pesaieiil sur elle. D'après M. Pliilippson, la noblesse écossaise, qui versa son sang avec les Uruce el qui resla si longleiups (idèle à la cause des Stuarls, lui coupable en se laissant entraîner par Bolhwell. Morlon ne ligure plus (|u'au second rang. Élisabelii, celle feuiiue (jui lorlura dix-neuf ans Marie Sluarl avanl de l'abandonner au bourreau, esl seule inno- cenle. Elle n'avail, nous dil-on, aucun inlérèl à briser la royauté écossaise; mais celle royauté n'était- elle pas la vieille alliée de la France? et qui pourrait oublier (lu'Éli- sabetb avait olFert la couronne au comte de Moray el que, dans sa haine contre les Stuarls, elle voulait se faire livrer la mère et l'enfant? Ne convoitait-elle pas une inlluence souveraine en Ecosse, et ne conuaissons-nous.pas la lettre où Lelbington écrivait à Cecil : « Quelques-uns dépêchés » (on sait ce que signifiait ce mol) ou éloignés, tout le » reste ne sera plus qu'une proie facile, ihe resi ivill be an t easij prey? » De tout ce récit, il n'est pas une ligue que je puisse accepter, bien que M. Philippson considère tous ces faits comme indubitables. Robertson écrivait, il y a un siècle, (jue l'historien avait à opter entre la culpabilité de Bolhwell et celle de Morlon. Au lieu de les réunir dans un même verdict de condam- nation en s'appnyani sur des témoignages d'origines diverses et opposées, il faut faire la part de l'un el de l'autre. Sans doute, Bolhwell était le redoutable ennemi de Darnley; il voulait le renverser du trône; mais pour succéder à Darnley, pour rompre le mariage de la reine d'Ecosse, il lui suflisait de faire prononcer un divorce qui, ( «75 ) aux yeux de la plupart des nobles écossais, ne semblait que trop jusliflé. Il ne s'agissait donc point pour Botliwell de se débarrasser de Darniey par le fer ou le feu. On ne peut, il est vrai, se dissimuler avec (juelle violence tous les agents du parti anglais accusèrent Bolinvell, et la plupart des bistoricns ont été ébranlés par ce concert à peu près unaninme. Mais Moray et Morton eux-mêmes ne signèrent-ils pas la déclaration du 19 avril 1567, qui proclamait la complète innocence de Bolbvvell? Bothwell, dans son exil, rédigea deux mémoires : l'un, placé sous nos yeux, où il affirme qu'il fut le premier à poursuivre les meurtriers (1); l'autre, que nous n'avons plus, où il avouait, dit-on, sa culpabilité; mais le soin même que prit Elisabeth de le détruire, ne prouve-t-il pas que c'était la reine d'Angleterre elle-même qui était accusée du crime? Il y eut, comme le fait observer M. Hosack, deux versions sur le crime de Kirk-of-Field. La première fut la complicité de Marie Sluart et de Bolhwell : il fallait, pour déshonorer Marie Sluart, la peindre égarée par une passion adultère et se jetant dans les bras de l'assassin de son époux (2); mais cette version eut bientôt son terme; et la seconde, qui reposait sur des bases précises, incrimina Morton : 0 Le mystérieux assassinat de Darniey, ajoute M. Hosack, {^) Mémoire de Botinvcll, Hosack, l. Il, p. Î)7G. (2) Marie Sluart n'épousa Dollnvcll que par violence : le rapl avait précédé le mariage. En lî>75, c'csl-à-dire deux ans avant la mort de Botinvcll, Marie Stuart, dont on négociait le mariage avec don Juan, s'adressa au pape pour (aire annuler son union avec Botliwell comme imposée par la force. On invoqua à Rome les dépositions de nombreux léaioins : il serait intéressant de les repro- duire {.4rch. du Vatican, caps. 88"j. (G74 ) » ne fui pas un crime domesliqui*, niais un crime poli- p tique (i ). ï S'il en est ainsi, il ne reste qu'.^ se demander à qui le crime politique devait proliter? évidemment à Moray cl à Morlon; mais qui donc soutenait, dans des vues intéressées, les menées ambitieuses de Moray cl de Morlon, si ce n'est Éliiabetli? Mais, l'ail observer M. Pliili|)pson, si Bothwell voulait épouser Marie Sluart, il ne pouvait songer à la l'aire |)érir en même temps que son mari. Tout ceci repose sur une idée préconçue, celle de la culpabilité de Bothwell, el celte lois encore le témoignage du vénérable archevêque de Glasgow conserve toute son autorité, lorsqu'il rapporte que les conjurés voulaient faire périr la reine d'Ecosse. L'e.\j>losion de Kirk-of-Field n'avail-elle pas été lixée d'abord à la nuit du 8 février, cl celle nuit-là la reine d'Ecosse n'éiail-elle point avec Darniey? Marie Stuart elle-même écrivait à ce même archevcciue de Glasgow que, si elle avait quitté Kirk-of-Field le 9 février au soir pour se rendre à Holyrood (résolution qui fut prise inopiné- ment, à ce qu'elle allirme, el qui par conséquent ne pou- vait être prévue des conspirateurs), c'était une insjjiralion de Dieu qui avait voulu la sauver (2). Faut-il ajouter que, lors du |)rocès intenté en Angleterre à Marie Sluarl, ses commissaires considérèrent comme un fait établi que les conspirateurs se proposaient pour but sa mon aussi bien que celle de Darniey : inlendand be t/ial way the cleath of llir Majestie and also of/iir husband (5)? (!) T. 1,1). 205. (2) Of vcry chance taryil not ail niglit Le rcason of sonic mask iti tlic alibayc; bol wc bcicivc il wcs nol chance, bot God ihal pul il in OUI- hcdc. Lcllre do .Marie Sluarl, du il février 1507. Keilb, p. viii. (3) GOODALL, t. 11, 1». 5j7. ( 675 ) Non, il n'esl pas question, dans les lettres de l'arche- vêque de Glasgow, de la complicité, même tacite, de Marie Stuarl dans le meurtre de Darniey; mais il jugeait les insinuations de ses ennemis si inlàines qu'il lui recomman- dait, avec l'accent d'une légitime indignation, de ne rien négliger pour déjouer leur astuce et confondre leurs odieuses machinations (1 ). Il n'est pas plus exact de dire que Marie Stuart ne (itpas tout ce qui dépendit d'elle pour découvrir et châtier les assassins. Cependant il est d'autres noms que M. Pliilippson inscrit, à côté de celui de Bothwell, sur la liste des conspi- rateurs, notamment celui du comte de Hunlly; mais sur quel témoignage se fonde-l-il? Est-ce uniquement sur celui du laird d'Ormislon, el n'avons-nous pas sous les yeux l'énergique déli par lequel Huutly provoqua en duel le comte de Moray comme ayant préparé le meurtre, « en quelque manière et par quelque personne qu'il eût » été exécuté (2)? » Pourquoi M. Philippson nomme-l-il aussi l'archevêque de Saint-André? Cette accusation ne repose que sur un passage de Buchauan; el ce passage correspond à tant d'autres où, selon son usage, il a trahi la vérité : The pas- sage is consistent alilie wil/i t/iis author's habituai con- tempt of truth. C'est M. Hosack, qui s'exprimj en ces termes (5). (1) Marie Stuart n'avait pas dans sa prison le portrait de Both- well, mais celui de Darniey; et elle porta jusque sur l'cchafaud l'anneau nuptial que Darniey lui avait donné. (2) Hosack, t. 1, p. 573. (ô) T, 1, pp. 205-207. ( . {H) T. I, p. UVy. (3) Hosack, t. I, p. 2ÎJ7. ( 077 ) Le personnage qui remplit le principal rùle dans la conspiration est inconlestablcinent le comte de IVIorton. James Douglas, comte de iMorlon, a organisé le complot ourdi contre Darnley, et Archibald Douglas, son cousin, en a dirigé l'exécution ; l'un a été la tète, l'autre le bras: ce qui a fait dire que le crime était l'œuvre du clan des Douglas. Morton, nous l'avons déjà vu, avait présidé à l'assassinat de Riccio. Est-il impossible de tracer, à grands traits, la part prépondérante qu'il prit également au meurtre de Darnley, et, en la traçant, ne rappellerons-nous pas, en même temps, ses coupables relations avec l'Angleterre? Le 9 mars 1566, Riccio avait péri. Le 27, c'est-à-dire dix-huit jours après, Morton, réfugié en Angleterre, écrivait à Cecil pour implorer la protection d'Elisabeth. Au mois de juin 1567, il compte sur son appui pour pouvoir ren- trer en Ecosse. D'après le comte de Leicester, Morton se montre trop: s'il veut rester en Angleterre, que du moins ce soit secrètement. Elisabeth, marraine du jeune prince, obtient de Marie Stuart, au mois de décembre, la rentrée de Morlon en Ecosse; et, le 10 janvier 1567, Morton, remerciant Cecil, déclare qu'on |)eul attendre de lui tous les services qui sont en son pouvoir (1). Quelques jours après, c'est chez un Douglas, au château de Wiltingham, où s'est rendu Morton, que le meurtre de Darnley est résolu. Que se passait-il en ce moment à Rervvick? Dès que la date du crime est lixée, Henri Killigrew, cet agent dévoué à Elisabeth, qui, en 1572, traitera de (i) l^ip. of Scotlarid. vol. XII, ii»*4l, ol, 87 et 133; vol. XIII, a» 4 S"** SÉRIE, TOME XV. 45 r.Kssassinn! <\v Mario Stiinii aux froiiluTOs d'I^cosse, so dirige vers iMlimhouig où il arrivera deux jours après la morl de Daniley. Ali même mometil, Ker do Faudoriside francliissail la Tweed pour prendre Itii-mème une pari active à l'assas- sinai. Nous le savons par le lémoignage de Drury : ce qui prouve, dil M. Ilosack, que l'on connaissait ailleurs qu'à l''(Iimliourg le crime qui se préparait : Il s/tows that Ifie knoicledge of tfie inlendcd uiurder was not confined l(t Ihe conspirntnrs in Edinburgh (1). Archibald Douglas avait lui, comme Morlon, en Angle- terre : il se trouvait aussi à l'assemblée secrète de Wil- tingliam. Si Douglas, en étranglant Darnley, lui secondé par quelques valets et quelques spadassins qui pouvaient le mieux lui venir en aide, il les guida et les encouragea par sou exemple. C'était Archihald Douglas qui avail mis une colle de mailles pour n'avoir rien à craindre de Darnley, el des panloulles de velours pour pénélrer jusqu'à lui sans être entendu, el qui, le crime accoaipli, s'éloigna, les vêlements couverts de poussière et de boue. Un moment vint où la clameur de l'indignation publique réclama le chàtimenl des coupables. Morlon fut arrêlé; Archibald Douglas, |)lus heureux, trouva un asile en Angleterre. Nous nous occuperons, avec quelques détails, du procès el des aveux de Morlon; car, comme le remarque fort bien M. Pbilippson, il esl important de déterminer ce qu'il déclara avant son supplice. (1) T. I, p. 246. ( 679 ) Il exisic un lexlc d»' la confession de Morlon, recueilli par Richard Bannalyne, le secrétaire de John Knox, plein de calomnies el de réticences, on (ce que M. Pliilippson n'admet pas plus <]ue moi) la culpahilité de Marie Stuart dans le meurtre de Darniey est hautement dénoncée. C'est de celle eonfessior) qu'ArcInhald Douglas, hon juge en cette matière, disait «pi'il ne donnerait pas cinq shellings. Mais, quelle que soit la valeur de ce texte, M. Philippson, qui l'invoque avec confiance, le reproduit assez inexacte- ment. .l'avais écrit que Morlon, avant de mourir, avait désigné Douglas comme le principal meurtrier; el mon honorable conlrère ne comprend pas que j'aie pu émettre une pareille assertion. Or, à cet égard, le moindre doute ne se manifeste pas dans le procès. Le juge reproche à Morlon : « Vous n'avez pas puni M. Archihald que vous saviez être B coupable du crime. » Ye puneist not M. Archihald wliome ye kneiv lo be guilfie t/iereof; el c'est alors que Morlon, sans défendre Douglas, affirme que celui-ci était bien plutôt le serviteur de Bolhwell que le sien : ce qui est faux; car Douglas ne fui jamais l'agent de Bolhwell; mais, dès le meurtre de Riccio, il était l'agent de Morlon (1). De là, ses longues relations avec Elisabeth el ses con- seillers (2). (1) il résulta du procès de Morlon, rapporte David Moysic, que c'était par soii ordre que Douglas avait agi. Mem. of Ihe affairs of Scolland, (2) Ile had Lecn for years, dit Tytier, tlic fricnd and correspon- dent of Burghiey and Walsingliam. ( G80 ) Puis M. Phili|i|)son invoque ces |>arol('s de Morlon : a M. Archihald nrinlornia qu'il avait assisté an meurtre » en coiu[)a^uic des comtes de liolhwell et de Ilunlly. » De là celle phrase que nous renconlrons un peu plus loin : a Morlon ilil (]U(' Doublas a pris pari au nieurlre au même j> degré que Bolhwell et lliinlly. » M. Pliili|)pson (pour nie servir de son expression) en use assez lil»r(!ment avec les textes. Il a tout simplement supprimé la moitié de la déclaration de Morton : « M. Arcliihald me fit connaître qu'il s'était trouvé au D meurtre et qu'il s'était rendu à Kirk-of-Field avec les î comtes de Bolliwell et de Huntly. » M. Archibald schew tu me Ihat he was al thc deid doing and corne lo t/ie kirke of Ficld yarde willi t/ie erle of Bothucl and lltmtlie. Ainsi Douglas se dénonce seul comme étant [)résenl au meurtre. La complicité de Botlivvell et de Huntly ne repose que sur leur présence à Kirk-ol-Field; et néanmoins M. P]iili|)pson n'a pas hésité à écrire que, d'après la déclaration de Morlon, Douglas assistait au meurtre avec Bolhwell et Kuntly, et qu'il y prit part avec eux au même degré. Il convient de remonter un peu plus haut; et, cette fois encore, je suivrai les érudites recherches de Whitaker. Elisahelh ne négligea rien pour sauver Morton. a C'est, » dit Whitaker, la preuve de la profonde connivence de * Cecil et d'Klisahelh dans le meurtre perpétré par T> Morton et par Douglas (1). Nous croyons qu'Elisabeth » avait des raisons d'une nature particulière pour sauver 3> Morton et probablement aussi Douglas du châtiment (I) Thcse incidents coiicui- willi tlie passages abovc lo provc llic dccp concern of Cecil and Eiizabcth in thc murder pcrpclralcd by Morlon and by Douglas. ( 08! ) » mérilé par leurs crimes. Ils pouvaient mellre au jour ce » ralTiucnitMil (rhy()0{'risie et de ciuaulé (|u'elle avait » monlrc en voulant l'aire juger Marie Stuarl pour un • meurtre qu'elle savait être son œuvre de concert avec » les rebelles écossais (1). > Nous avons appris, même par le faux texte de la confes- sion (le Morton, (ju'on l'inlerrogea sur ses relations avec l'Angleterre et qu'on lui demanda notamment s'il avait reçu une pension d'Élisahelli. Q\u) répondit-il à ce sujet? Nous l'ignorons; mais il y a tout lieu de croire qu'il dénonça la reine d'Angleterre. Le notaire David Moysie nous raconte qu'il résulta du procès de iMorton que ceux qui iraliquaieut avec les Anglais, avaient conspiré contre le père du roi : ihese t/iat traffîcked willi Ingleisclie nobeletie, conspired agaiiis ihe king's fat fier. Il est d'autres indications qu'il importe de recueillir. Le continuateur d'IIollinshed possédait, à ce que nous apprend Whilaker, un texte fort étendu de la confession de Morton, où l'origine, la préparation et l'exécution du meurtre de Darniey étaient attribuées à des personnes encore vivantes; il le supprima toutefois dans son édition, en alléguant des considérations personnelles, out of ten- derness; mais la moindre mention à ce sujet pouvait donner lini à diverses interprétations, et un ordre de la Cour ordonna la suppression du passage tout entier. « Ces personnages étaient placés baut, poursuit Wbi- (1) Tfiat consuramalioii of hypocrisy and of savageness, wliicli she had been praclising in pretending to try Mary for a murder she knew herself and the rebcls to tiave bccn the joint aulhors. ( GS2 ) B (ukcr, cV'l;iirul «le grands personnages en Anglelerre. p Aicdser de senihliiMcs personnajjes, niènje en plaçant p dans la hoiiclie à l'assassinai de Daridcy, c'enl élé appeler sur l'édileur » «me inévitable vengeance. Mais il y a ici (pielquc chose » qui révèle les coupables el indique un mystère d'iniquité p qui n'a pas encore élé déxoilé. (^'lle intervention p violenle inviique la situation. Klle prouve que la reine » d'Angleterre et ses ministres se considéraient eux-mêmes p comnje étant au nombre de ces [)ersonnages;et que l'on y> ne se refuse pas à croire qu'ils avaient participé au p meurtre de Darniey. T'ersonne ne peut douter combien » ils étaient capables de le faire : il sulTil de rappeler » leurs projets pour l'aire mourir Marie Sluarl. Ce passage » du contiiiualeur d'ilullinsbed est accablant pour eux; » il l'ail connaître ouverlcunenl «jii'ils étaient au fond de p toute l'afTaire (I). p El quelle seia la conclusion de Wbitaker? « Le crime » de cette méchante femme Ëlisabelb. celui de ce méchant » homme Cecil, ne sont que trop évidents. Autant que p nous pouvons juger les événements, ce drame sanglant p fut à l'origine préparé et dirigé par Elisabelh, Cecil, » Morlon el Moray (2). » (I) Il plaiiily proves thc quecn and thc minislcr, evcii iti iheir own opinions, to havc bccn sorac of tlic pcrsons parlicularly nieant. Nor Ici it be thouglil incrcdible thaï thcy should bc parties in thc njurdcr. No one can doubl llic compclcncy of tbcir principlcs for such an acl. .. ïbc passages abovc sjjcak loudiy against tiicni; Uiey intimalc ihcm plainly to havc becn at ihc bottom of ihis '.vhole transaction. C^) The guill of this wrclched woman Eiizabelh and llic guill of thad wrclched nian Cecil aj)pear too évident. As far as wc can judge ( ()83 ) J'espère que M. Philippson ne irpélera plus que per- sonne, ni îiu XVI' siècle, ni depuis, n'a osé accuser tlisahelh. l'ilisalîelli put du moins proléger Archibald Douglas, et elle oitlint |)lus tard en sa faveur un jugernenl (]ui le déclarail innocent de la inorl de Darniey, la plus mons- Irueuàe ini(|uilé, dit Mo}>ie, qui eùl jamais eu lieu en Écosse(i).On voit DougLs se présenter en 1586 à Londres comme l'ambassadeur du roi Jacques. Il ne cesse de pour- suivre Marie Stuart, répétant avec le Maître de Gray : Morlui non mordent ; et c'est en ce moment qu'Elisabeth prononce ces paroles que j'ai invoquées et dont le sens n'est pas douteux. C'est d'elle et non pas de Marie Sluarl quelle a \oulu parler. Le Secrétaire du Conseil Davison, dans son Apologie, s'exprime en termes précis à cet égard : She abruplhj brake into a comniendalion of Archibald Douglas, whhinfj tliat she had but two such counsellors (2). Walsingham s'était du reste chargé d'expliquer ce qu'avait dit Elisabeth, quand il écrivait à Powlet : « D'après les paroles récemment prononcées par Sa » Majesté, elle vous blâme de ne pas avoir montré le zèle » pour son service qu'elle attendait de vous, en trouvant » quelque moyen d'abréger la vie 8 p.). Deicalque [G.]. — Discours prononcé sur la loinbe de M. Laurent-Guillaume de Koiiinck. [18S8]; exlr. in-8" (8 p.). lîolin-Jaequemijns {G.). — De la liltéralure juridique actuelle de lEspiigiie et de (pjelques-unes de ses productions les plus récentes. Bruxelles, 1887; extr. in-8"(()8 p.), Vunder Menshruyyhe ^G.). — Causerie sur la tension super- ficielle des liquides. Bruxelles, 1888; exlr. in-8° {\'2 p., fig.). Waulers {Alph.). — Liste dironologiquc des doyens des ( «87 ) corps (ie mélicrs de nnixcllcs, de KJIX) h 17!)i). Bruxelles, 1888; vol. iii-8°. Crèpin(l''r.). — Sur le poJN inorphisnie iitdibué à certains {^roiipcs jîénériqiies. 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( 69:2 ) Histurisch-lilierarischer Zweiyverein des Vogesen-Cluhs. — Jalirhuch fiir GcscliicliU', Sprachc untl LiUi'ratur Elsass- Lolliringpiis. Jahrj^an};;, iî. Sirashourg. 1887; in-8°. Université du Lei/>zi(j. -- Tlicsc el (lisserlalions, 188a- 8G. 94 l)r. In-8» el in-4". Smillisoiiian Instilution. — Report, 1885, Washington; vol. in-8*. Société des antiquaires de lu Morinie, S^-Omer. — Hullelin liisloriquc, n"' I4l-I4i. — Bibliographie liislorique de l'arron- ; in-8". Ministère de l'Instruction publique, Paris. — Uibliolhèque des écoles françaises d'Alhènes et de Rome : fascicules 48, ;)0 el 51. — Collecliori des anciens aleliimisles grecs, i" iivr. — Bibliographie des Sociétés savantes de la France. — Bibliographie des travaux historiques el archéologiques publiés par les Sociétés savantes de la France, î2°" et 5' livrai- sons. — Documents inédits sur l'histoire de France : comptes des bàiimenls du Roi sous le lègne de Louis XiV, t. II. — Lettres du cardinal Mazarin, l. IV. — Lettres de l'eiresc aux frères Dupuy. — Lettres de Catherine de Médicis, tome III. In-4°. Revue des questions historiques, livraisons, 1 7, '24, 33, 37, 58, 40, 43, 44, U>, 77 et 8:2. Paris, 1870-1887 ; in-8". Biblioteca délia R. Societa rumana di sloria pulria. — Archivio, vol. X. ln-8. »®S>'S©€^< BULLETIN DE ^ACADIÎMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LKTTIltS ET DES BEAUX-Aim DE BELGIOIE. 1888. — IN» 5. CLASSE DKS SCIEUCES. Séance du S wai 1888. \\. Crépin, (Jirecleur. M. LiAGRE, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. J.-S. Stas, P.-J. Van Benetlen, le baron de Selys Longehamps, Gluge, G. Dewalque, H. Mans, M. Candèze, Cli. Monligny, Brialmonl, Éd. Dupont, C. Malaise, F. Folie, F. Plateau, Éd. Mailly, J. De Tilly, Ch. Van Bambeke, Alf. Gilkinet.G. Van der Mensbrugghe, Louis Henry, P. Mansion, J. Delbœul", membres; F. Cata- lan, Ch. de la Vallée Poussin, associés; C. Le Paige, Ch. Logrange et L. Errera, correspondants. M. P. De Heen s'excuse de ne pouvoir assister à la séance, à cause de ses occupations professionnelles. Ô"" SÉRIE, TOME XV. 46 ( (i9i ) COnRESPONDAiNCi:. Les travaux maniiscrils suivants sont envoyés à l'exa- men (le commissaires : V De la voiis/itution optique des raies spectrales, en rapport ai:ec la théorie ondulatoire de la lutnière, par Cil. Fievez. — Commissaires: MM.Slas, SpringelHouzeau ; 2° Recherches sur les jeunes palmiers, |)ar Henri Micheels. — Commissaires : MM, Gilkinet et Krrera. — Hommages d'ouvrages : 1° a. Histoire naturelle des lialétioptères ; b. Histoire naturelle de la Baleine à bosse; c. Histoire naturelle de la Baleine des Basques; d. Histoire naturelle de la Baleine franche, par P.-J. Van Beneden ; 2° a. L'hypnotisme et la liberté des représentations publiques; b. De V analogie entre l'état hypnotique et CéUit normal, par J. Delbœuf; o" Sur les semi-variants de formes binaires, première et seconde communications, par Jacques Deriiyls; 4" Le tibia dans la race de Néanderlhal, par Julien Fraipont. — Remerciements. ( (m ) RAPPORTS. Sur les iwmeaux éléments de l'orbile d'Evcharis; par L. de Bail. « Le travail de M. f>. de Bail peul être regardé connue le complément d'un mémoire qu'il avait présenté l'année dernière, et auquel la Classe a accordé l'impression. Il s'agissait de déterminer les éléaients de la planète (181) lîlucharis. L'auteur s'était alors arrêté à une troisième approximation des éléments, qui reposait sur huit années d'observations. Il a pu maintenant utiliser les observations de la (in de 1886 et celles de 1887, ce qui lui a permis d'établir deux nouvelles positions normales. Il a revu les positions des étoiles de comparaison, d'après des observa- tions récentes, disculées avec un soin tout particulier. Lnlin il a repris le calcul des perturbations, en appliquant comme précédemment les formules de von Oppoizer. Les perturbations produites par Jupiter ont subi de petits changements; celles causées par Saturne ont pu être conservées telles qu'elles avaient été primitivement déter- minées. iMais il s'est trouvé que l'action de Mars ne pou- vait pas être négligée. L'auteur s'est servi de la masse de cette planète qui résulte des observations d'Asapli Hall sur les satellites. FvC système d'éléments, quatrième approximation, auquel M. de Bail arrive ainsi, est ce que l'on peut obtenir de plus ( GOG ) ex;i(i, à l'aide des observations connues (J'Eucliaris. Il ne (liiïèie (J'ailleiirs que l'orl peu de celui auquel il s'était .'inèié dans son travail précédent, ce qui est un signe de précision. Le soin niiiiuticux, la patience de calcul et l'exactitude avec lesquels M. de Bail exécute ces travaux laborieux mais nécessaires, méritent les éloges de l'Académie. Nous avons vu avec plaisir que les astronomes étrangers, qui avaient observé soit Eucbaris, soit des étoiles de compa- raison, ont mis libéralement leurs observations à la dispo- sition de l'auteur, preuve évidente de la valeur qu'ils accordent à ses travaux. J'ai l'honneur de proposer à la Classe d'insérer le travail de M. L. de Bail dans nos Mémoires couronnés, in-4". » La Classe a adopté ces conclusions, auxquelles M. Folie, second commissaire, s'est rallié. Observations critiques du procédé de M. Pasteur pour détruire les lapins, etc.; par E. Delaurier. a II y a encore des personnes qui s'imaginent com- battre les brillants résultats de Pasteur, en exprimant un avis contraire au sien, au lieu de le combattre avec de nouvelles expériences; la noie de M. Delaurier le place dans celte catégorie de savants d'un autre âge; et c'est déjà trop d'honneur, fait à ces Obsenations critiques, de les déposer dans les archives. » ( ^i'7 ) Êtnppoi'l ttf n . II'. Sjtt'iiêy, itfrottti rutttêitéaaaii'f. <( [.a noie de M. Delaiiiier no conlicnl rien (|ni soil de ma compétence. Je ne pense dotic pas pouvoir éin(!llre une opinion, à son sujet, en ma ciualilé de chimiste; mais, comme membre de la Classe des sciences de l'Académie, j'estime, comme mon émincnl confrère M, P.-J, Van Beneden, qti'il y a lieu de la déposer aux archives. » — Adopté, Obseroalious de M. Delaiu U-r stir la noie de M. G. Guii publiée dans la Revur imernationale de l'électiucité. ituppofl tif M. Spt'iiifi, « M. Delaurier conteste l'exactitude des observations critiques faites par iM. G. Govi au sujet de l'action de l'électricité des nuages sur la formation de la grêle. L'auteur n'apportant aucune pr«^uve expérimentale nou- velle à l'appui de ses opinions, je pense qu'il n'y a pas lieu d'insérer sa noie dans le nullelin de la séance. » — Adopté. Contribution à Vélude de lu vacuole pulsalilv ; par le D' De Bruyne. Ha/t/tOft ils .W, É*t. t'gttt MteiêeilcÊi, « A bien des points de vue, l'étude des Protozoaires, la connaissance de leur structure el de leurs fonctions, pré- sentent, pour le biologiste, un intérêt majeur. Un Infusoire ou un Ilhizopode, formé par une seule et unique cellule, est I équivalent des éléments constitutifs de nos organes ( 698 ) (>i o(jiie, tous ceux qui se sont adonnés à l'élude des Protozoaires se sont occupés de la vésicule pulsatile. Les opinions les plus divergentes ont été émises sur sa consti- tution, sur son mode de formation, sur le rôle qu'elle joue dans l'économie. Peu d'auteurs ont étudié l'organe pendant la période d'enkystement. M. De Bruyne rend compte, dans le travail qu'il a com- muniqué à la Classe, des observations qu'il a eu l'occasion de faire sur la vacuole pulsatile d'un Protozoaire enkysté, rencontré en grande abondance dans une culture. Il n'a pas pu déterminer, au point de vue systématique, l'orga- nisme dont il s'est occupé. C'est là une lacune regrettable; mais il y a lieu d'espérer que l'auteur se trouvera bientôt en mesure de la combler. M. De Bruyne décrit avec un soin minutieux le mode de formation de la vacuole, les caractères qu'elle présente au moment où elle se prépare à entrer en systole, les chan- gements de forme qu'elle subit pendant la contraction, sa résolution en vacuoles multiples très petites, qui se dissé- minent dans le protoplasme et qui, après avoir diminué progressivement de volume, finissent par se soustraire à la vue. Des observations nombreuses et précises qu'il a faites, il tire la conclusion que, chez l'organisme auquel il a eu alfaire, la vacuole pulsatile n'a pas de communication avec l'extérieur; qu'elle n'est pas un organe chargé d'éliminer les résidus de la nutrition, comme la plupart des auteurs l'admettent aujourd'hui, mais bien un organe à la fois res- piratoire et circulatoire. Le travail de M. De Bruyne est l'œuvre d'un observateur consciencieux; l'auteur a réussi à constater des faits nouveaux et ses observations inspirent pleine confiance. ( 700 ) \.o travail est accompagné d'une planche soigneusemenl dessinée. J'ai riionnenr de proposer à la Classe de décider Tinser- lion du mémoire de M. De Bruyne dans le Bulletin de la séance; d'ordonner la reproduction de la planche |»ar la lithographie et de voler des remerciements à Tauleur. » I^a Classe a adopté ces conclusions, auxquelles s'est rallié M. F. Plateau, second commissaire. Sur l'avis verbal de MM. Errera et Van Bamheke, le liulletîii renfermera une communication préliniinaiie de M. Jean Massart, docteur en sciences naturelles, Sur rirri- tabilité des spermatozoïdes de la grenouille. — La même décision est prise, sur le rap|)ort verlial de M. Van der Mensbrugglie, à l'égard d'une note de M. IL Schoentjes, chargé de cours à l'Université de Gand, Sur quelques expériences relaliies à la tension superfi- cielle des liquide (suite). ÉLECTIONS. M. Stas est réélu, par acclamation, pour l'année 1888-89, délégué de la Classe des sciences auprès de la Commission administrative. M. Ferd. Vander Haeghen, correspondant de la Classe des lettres, est élu délégué de la Classe des sciences auprès de la Commission pour la publication d'une liiofjrnp/n'e nationale. (701 ) COMMCMCATIONS KT LIXTURKS. Sur les formules de réduction des circowpolnires en ascen- sioti droite et en déclinaison; par F. Folie, membre de l'Académie, directeur de l'Observaloire royal de Bruxelles. Le procédé que j'ai trouvé le mieux approprié à la détermination des constantes de la nutalion diurne, au moyen d'observations faites en un même lieu, consiste à suivre deux étoiles très voisines du pôle, de manière à obtenir une série de quelques couples de positions observées pendant la même nuit, à G beures d'intervalle. Ces étoiles doivent donc rester constamment dans le champ de la lunette méridienne, et, par suite, n'être distantes que de quelques minutes du pôle; il importe, de pins, qu'elles diffèrent de 12 heures environ eu /iR. Les réductions devront en être faites avec la plus grande correction. Je les ai calculées dans mon Traité des réductions stellaires ("), et je dois reconnaître qu'elles sont fort laborieuses, si l'on ne construit des tables destinées à faciliter le calcul numérique. Ainsi ai-je été amené à étudier de plus près le mode de réduction proposé par M. Fabritius ('*), mode auquel, dit (*) Bruxelles. Hayez, 1888. (••) A: N. N» 2073. ( 702 ) 0|)|»ol/er (*) qui en fail usage, ou n'a pas accordé l'atlen- lion (ju'il mérite, .l'ai lail voir dans le BnUelin astronomiqve {") que, si l'on iraile rigoureusement les formules qui servent de point de départ au procédé de Fabritius, on arrive simple- ment ù une idenlilé. Voici, en effet, au fond, quel est le problème que prétend résoudre ce procédé : « ttanl données les valeurs mnnériques de a, o, ainsi que des termes du premier ordre de leurs variations, Aa, A^» trouver les termes d'ordre supérieur de ces variations. » Problème insoluble, puisqu'on ne donne pas la loi des variations de Aa et A(î. Vraiment, on a lieu d'être surpris que des astronomes distirjgués n'aient pas envisagé la question de ce |)oinl de vue lumineux. Et je regrette que l'on m'ait obligé à le signaler. Mais comme plusieurs croient encore à la valeur de la démonstration de Fabrilius-Oppolzer (***), voici un dernier argument, plus astronomique, sur lequel j'ajipelle leur attention. De x = cosacos5, ?/ = sinacos^, Fabritius et Oppolzer tirent, en se bornant aux termes du premier ordre dans leurs variations, la formule Aao tg (a — «o) = 1 — tg 0>C?o (') Ch. I, § 4, pp. 2G3 et suivantes do la traduction de Pasquicr, (••) Février 1888. (••*) Bull. astr. Avril 1888. ( 705 ) dans laquelle ils n'ont droit de considérer, ai- je dit, que les termes du premier ordre, ce que l'on conteste. Eh bien, je procède à leur uKinière; je prends l'éclip- tique au lieu de l'équateur pour plan des xy, consé- quemnient j'appelle a la longitude, $ la latitude de l'étoile. J'obtiens leur foi mule ci-dessus, et je la traduis au inoyen des notations usuelles ^ el (3 : A Ao Cette dernière est, pour les partisans de la formule précédente de Fabritius, tout aussi exacte évidemmenl que celle-là. Elles doivent donc devenir identiques par la transformation des coordonnées. Or, si l'on transforme les /R et D en longitudes et lati- tudes, la formule tg(a — a^), bornée aux termes du second ordre, devient tg A — tg Ao = sec' AqAAo {i -*- COS fo Ig AoAAo) -+- tg fo^^-o^f» tandis que la formule tg(>. — /q) développée donne tg A — tg A, = sec* AoAAo (1 -+- Ig po^Po -+" Ig K^K)- Il n'y a pas la moindre identité entre ces formules; ce qui n'a rien de surprenant, puisqu'elles sont fausses l'une et l'autre. El qu'on ne vienne pas dire qu'en pratique la diffé- rence ne sera pas considérable dans les termes dépen- dants de AX seul, parce que cosjq ne diffère guère de l'unité. ( 7(li ) Ce sonl (les formules llicoriques qui sont développées dans Fabrilius el Oppolzcr, formules applicables à un système quelconque d'axes reclan^'ulaires, cl par suite au cas où l*()bli(]uité e^ aurait une valeur même considérable. Mais ce n'est pas loul encore : la première des formules ci-dessus renferme la variation (nulation) en obli(iuité Ae, la seconde, au contraire, la variation (aberration) en lati- tude aPo- Ainsi, la discordance est complète. En voilà, je pense, assez sur ce sujet. Il importe donc que les astronomes ne continuent pas à faire usage de ces expressions peu exactes, qui ne reposent que sur une combinaison incorrecte de formulesdétournées. Ce qui les a rallermis dans leur condance en elles, c'est l'accord assez satisfaisant entre les réductions opérées avec leur aide et les réductions que fournît le procédé ordinaire. Je vais montrer que cet accord n'existe que pour un certain nombre de termes. Dans mon Traité des réductions slellaires {') j'ai rechercbé de la manière suivante les termes du second ordre de la nutation. Partant de da dh I . d} d(i\ — = — f , — ^ — \iî'J \ (sin a s, -— -f- oos a — (//. 'dt " V dt dtl et appelant a^, ^q les coordonnées moyennes, j'ai supposé l'intégrale de la forme (•) Bruxelles, llayez, 1888. (705) et j'ai trouvé pour W (p. G4) l'expression suivante, dans les termes de laquelle 5,, c,, c', et c^ représentent sine, cos -:, cot£ et cos2t, s désignant l'obliquité; (o, est la vitesse du nœud; P, N, N' les constantes connues 50.2; 9.2; 17.2 exprimées en secondes d'arc : 9 W = sin 2a - -f- tc*o -♦- c\ cos a Ig o sin 1" l Vl ^ I — (r, tgo — 1)s, PNsin a «, — - cos 2 a [- -f- tg* rs) _ - (•; tg fj sin a .s, >'N' sin 2 Q — irsin2afi+tg* (f, -♦- s,sinarg(?)(Pf -t- N'sinQ) — NcosalgJcosQ à„3 = Sjcosa {?l -¥- N'sinQ) •+■ NsInacosQ d'où l'on lire •s, cos a (C| -4- «1 sin X (g 'j) [Vl -+- N' sin Q)^ — sin a cos a tg r;(N eos Qf — (s, cos2algo — c, sin a.){Pt -+- IS'slnQ)NcosQ. Si l'on compare celte expression à l'expression exacte (1), sans doute, on trouvera entre elles une analogie qui n'ollVe rien de surprenant. Ainsi, l'une comme l'autre renferment des termes en PN cos Q/ et PN' sin Q^; mais les coerticients en sonl, comme on le voit, sensiblement différents dans Tune et l'autre. Il en est de même des termes en NiN' sin 2q et IN''^cos2Q, qui figurent dans les deux expressions, mais, encore une fois, avec des coelficienls différents. La mienne renferme un terme en NN'^ qui ne se trouve pas dans celle de Fabritius, et celle-ci un terme en N^ que je n'ai pas. ( 707 ) Je crois inutile d'insister sur mon lerme en sin Q, qui n'a pas tg^o pour facteur. Ce qui précède sulTIt pour établir que la formule de Fabritius-Ojipolzer, qui ne repose sur aucune base théo- rique, peut tout au plus être considérée comme une for- mule empirique, qui ne renferme que deux termes exacts, ou à très peu près, pour les étoiles voisines du pùle : ce sont ceux qui proviennent de la combinaison de la nutation et de l'aberration, et les termes du second ordre de l'aberration. Les autres n'approchent pas suffisamment des véritables. Plusieurs termes, enfin, font défaut. Or, il ne suffit pas de quelque analogie entre la formule exacte et une formule empirique, pour qu'on soit autorisé à substituer celle-ci, si simple soit-elle, à la première. Certes, on ne peut s'astreindre au laborieux calcul de tous les termes des ordres supérieurs. Et même la préci- sion qu'on atteindrait par là serait tout à fait hors de pro- portion avec celle des résultats que fournissent les termes du premier ordre, à cause de l'incertitude qui règne sur la valeur des constantes, dont les principales mêmes ne sont pas exactement connues, tandis que plusieurs autres restent encore à déterminer. Mais, si l'on veut négliger certains termes, encore doit-on savoir bien précisément ce qu'on néglige; et c'est ce qu'il est assez difficile d'établir quant à la formule de Fabrilius-Oppolzer. Afin de permettre aux astronomes d'y substituer une formule plus correcte, je vais reprendre les formules que j'ai données dans mon Traité, et tâcher d'en déduire des formules véritablement pratiques. Pour rechercher ces formules, j'ai comparé les expres- sions des termes du second ordre de la nutation au pro- ( 708 ) (liiil Igy (Aa-hI56)(Aa'-f-B6'), cl j'ai trouvé que les seuls icrmes impoilants qu'il soil nécessaire d'ajouter à celui-ci, jtour obtenir celles-là, sont ' N / 1 \ — sin i'J — f)scc(Jsiiia — PsinQ -♦- - >"«;/ 1 ce, \ 2 / (•2) — - «,<•, \'^ocoia{?Y -4- N' sin Q Pi) <•, ig r? (Aa' -+- IW) i\' sin Q Je désignerai l'ensemble de ces termes par F. Et voici, en faisant usage de formules rigoureuses, au lieu de formules approchées, pour les termes du second ordre de l'aberration annuelle proprement dite, el pour ceux qui proviennent de la combinaison de l'aberration avec la nutation, quelle sera la forme correcte de la réduction en /R : a' — a = Aa -+- Bt -t- Ce -t- Dd -*- E •*- fiT -+- tg 3{\a -4- B6) (Aa' ■*• IW) -+- F 2 ;{Cc-*-D(/)(Cc'-4-Dt/') sin 2(? -f- tg J(Aa' -t- B6')(Cc -+- Dd) -4- ^-^(■'^« -+" n/>)(Cc' -h Drf') forme qui se réduit ù la suivante : a' — a = Aa -♦- B6 -+- Ce -+- !)(/ -+- E -+- ^t -+- tg(î(Aa' -♦- B6')(Aa + Bb -^ Ce -^- DJ) -«- -?— (Ce' -♦- Drf')(Aa -v B6 -»- Ce -+- Drf) -+- F. (3) ( 709 ) Pour les L'ioilcs fort voisines du pôle, il est permis de prendre -J^^ ou Jgj = ig à n- colg ô comme égal simple- ment à (g 0. Si l'on veut le faire pour l UrsîB rainoris, on aura plus simplemenl : i a— a=(A«-t-B6-<-Cc -*-!)r tgo (APsiiia — Hcos^/)^ I {Ce -t- l)d)- lir ,; i — - sin 2'j (Aa -t- nbj (Ce -f- Dd) ou (^) o" O --= Au' -H \il>' ■+■ O' -+- D(/' -+- VT 1 fg'j (APbina — IJcosa)- / . t / (> -f l)d\ I sin 2o (Ce -t- Dil}l\a -4- Hh ■*- ; 1 5"** SÉRIE, TOME XV. 47 ( ^10) Celte (lernière lormule dilTère tro|) nolablemenl de celle (le Fabrilius Q — 'j = A«' -+- B// -+- Ce' -t- Dt/' -+- vr 1 rot -; (Au -+- Wh -+- Ce -4- D(i)' pour qu'il puisse être ulile de l'aire la comparaison. Les formules (5) et (5) qui précèdenl ne s'écarlenl des lormules exactes, que j'ai démontrées dans mon Traité, que par des termes d'une importance tout à t'ait secon- daire, et dont aucun n'a tg<î pour l'acteur. Klles sont assez aisées à calculer pour que les astro- nomes se décident, je l'espère, ù les employer de prélé- rence à celles de l'astronome russe, à qui Je sais gré de m'avoir ouvert la voie à la transformation des expressions fort compliquées (1) en d'autres dont la forme est beaucoup plus pratique. Il a déjà été dit ci-dessus que ces formules ne tiennent pas compte des termes périodiques qui proviennent de la combinaison de l'aberration annuelle et de l'aberration systématique. Comme la constante de cette dernière ne tardera pas à être connue, je donnerai ci-dessous ces termes, que l'on trouvera dans mon Traité, pp. 74 et 77; a et a désigneront respectivement les constantes des aberrations annuelle et systématique; A-a et A^o les termes périodiques qui pro- viennent de leur combinaison; A' et D' les coordonnées de l'Apex du mouvement systématique; s et c' les sinus et cosinus de la demi-obliquité. (711 ) Ko se limitant aux seuls termes qui ont Ig o ou sec ^ en facteur, on aura : \ A*a= ^ a(7CosD'sccV|c''cos(0-+-A'— i2a)— s'*cos(G— A'-t-2a)(. i { c'^rsin(0 4-A'-2a)-sin(0-A')]) 4 ^ (-♦-s'-[sin(0— A'-*-2a) — sin(O-t-A')]) Ces expressions ne renferment pas les termes non pério- diques du second ordre, soit de l'aberration annuelle, soit de l'aberration systématique, termes que l'on considère comme rentrant dans la correction du lieu moyen. On y fait rentrer de même les termes de la parallaxe systématique (v. pp. 84 et suivantes de mon Traité). Je puis donc me dispenser de les transcrire, l'objectif de la présente noie étant surtout de donner aux astronomes les formules pratiques qu'ils doivent substituer à celles de Fabritius. Si la vitesse systématique était considérable, de sorte que la constante de l'aberration systématique approchât de 10", il y aurait lieu également d'ajouter les termes du deuxième ordre provenant de la combinaison des variations dues à cette aberration avec celles qui sont dues à la nutation. Mais je doute que la vitesse systématique soit aussi grande, et m'abstiendrai provisoirement de calculer ces termes, que les astronomes trouveraient du reste aisé- ment. ( 7('i ) Sur (fuelques expériences relalives à la tension sii/jet/i- cielle (tes liquides (siiilc); [)ar H. Sclioeiiljes, chargé de rours à l'Uiiivcrsilé de (îand. Les figures à surlace maxima que j'ai réalisées jusqu'ici en prenajil comme point de départ les deux lliéorèuies rappelés dans ma note |)récéd('nte (*), sont les polygones réguliers de 4, o, 6,.... 10 côtés. Je les obtiens en enfilant sur un lil de cocon respectivement 4, 5, 6....J0 bouts de liges de graminées de longueurs égales, et en nouant b-s deux extrémités du lil. Les figures {") (I), (2), (5) représentent trois de ces polygones; on y voit, d'une part, le petit système déibrmé, déposé sur la lame de liquide glycérique, et d'autre part, la lorme régulière à surlace maxima obtenue après avoir percé la lame à l'intérieur du contour {"). La figure (4) représente la translormalion en un trapèze isocèle d'un système composé de deux tiges égales et de deux liges inégales. (5) représente un carré à coins coupés. Pour réaliser celte figure, on découpe sur une tige 4 [)arties égales, et (') Dullclim de l'Acadcmie royale de Belgique, ù' série, I. XV, !)• 1, 1888. (**) Les figures qui accompagnent cette note sont des reproductions par In ptiotolypie de pliologra|>liics prises d'après nature. (*") Les systèmes qui font l'objet de celle note sonl extrêmement légers. Le pentagone (2), par exemple, ne pèse que 10,8 milligrammes. fAct- C Dliof O^xd. PK C.Dl,„.Ot^a ( 71.-. ) i aiilrt's parties (égales en (m elles, mais plus longues que les premières; ensuite, on enfile les 8 liges de manière ù (dire alterner une lige courte avec une lige longue. J'ai réalisé d'une façon analogue un triangle équilaléral à coins coupés (G). (7) csl la ligure maxima comprise enlre une droite el une ligue de longueur donnée cl de forme arbitraire; le m de cocon forme un arc de cercle ayanl la petite lige pour corde; la surface maxima est un segment de cercle. (8) esl la surface maxima embrassée par un contour formé de deux liges comprenant enlre elles un angle arbi- traire el dont les extrémités sont reliées par un fil de forme arbitraire. On obtient ce système en enfilant deux tiges égales ou inégales sur un fil de cocon; deux extré- mités des tiges sont rapprochées jusqu'au contact; enlre les deux autres on laisse une longueur suHisanie de fil, et l'on noue. Enfin, on fait passer le nœud à l'intérieur de l'une des tiges. On voit que, dans la figure à surface maxima, le prolongement de l'arc de cercle formé par le fil de cocon passe par le sommet. (0) est la figure maxima comprise dans un contour formé par deux tiges séparées par deux fils de forme arbi- traire. J'ai obtenu également la figure maxima enveloppée par un contour formé de trois tiges et de trois fils de forme arbitraire. Voici quelques autres théorèmes énoncés par Steiner (*) et qui m'ont permis de multiplier ces expériences. Entre toutes les figures dont le périmètre est composé d^ui nombre n décotes rectilignes a, b, c,... donnés, d'une (') Journal de Liouville, t. VI, traduction de Werlhciin. ( 7lt ) droite G lés BA, AC de l'angle BAC (15), el j'ai opéré comnjc dans le cas de la ligure 14. Si l'on fait décroître I, I^, L,... jusqu'à ce quelles deviennent nulles, on obtient un théorème concernant le polygone dont un angle B.AC est donné avec tous les côtes a, b, c,... non adjacents à cet angle. Comme cas particulier, entre toiis les triangles dont l'angle au sommet est donné, cl la base, le triangle isocèle esl maximum. Pour réaliser ce ihéorème el le cas particulier, je me suis servi d'un losange comme support de la lame, les angles aigus représcnlanl l'angle BAC (16). D'une part, un système de trois tiges n, b, c, enfilées sur un fil de cocon se termine par deux anneaux en plaline glissant sur les côtés de l'un des angles; d'autre part, (717) une tige de graniinée se icrminanl par deux anneaux mobiles le long des côtés de l'iiiigle forme la hase donnée du triangle variable dont l'angle au sommet est donné. J'ajouterai quelques observations relatives à la manière de photographier les lames avec leurs petits systèmes déloi niables. Il importe de placer les supports des lames devant une Icnélre sur un fond horizontal noir et mal, un morceau de drap noir, par exemple. L'obliquité des lames par rapport à l'axe de rohjeclif avant pour effet de trans- foruïer, sur le cliché, les cercles des petites ligures en ellipses, il est nécessaire de disposer les plans des lames perpendiculairement à l'axe de l'objectif. Malheureusement, dans ces conditions, la lumière rédéchie par la lame, et par laquelle elle révèle à l'œil son existence, ne peut pas entrer dans l'objectif; il en résulte qu'après le développement de la plaque, il n'y a aucune différence de teinte entre la partie non trouée de la lame et la partie trouée; celle teinle uniforme est, à cause de la faible épaisseur de la lame, à peu près identique à celle du fond. Je suis parvenu à vaincre celte difficulté en plaçant entre l'objectif et les lames un carton blanc incliné. Une ouverture suffisammenl large pratiquée dans le carton permet à la lumière venant des lames de traverser l'objectif. Le carton diffusant la lumière du jour envoie une partie de celle lumière normalement à la surface des lames qui, à leur tour, la renvoienl à travers l'objectif sur la plaque sensible. Dès lors, la partie trouée est sombre sur le positif, el la partie non trouée est éclairée. On voit, par les figures 1, 2, 3,. ..9 que les sys- tèmes déformables ne sont pas dans la partie centrale de la lame, mais louchent le bord des anneaux-supports. ( 718 ) Ces! là iKic t'oiidiliun imlispensablo à i.i nc'lleté des épreuvos; le syslème, (''l;inl (Iq)OS('' au înilieu de la lame, osl lies mobile, il se déplace en obéissant aux plus laibles inouvemenls de Tair, e( aux variations de tension que subit la lame. Les images sont alors confuses. Pour obvier à cet inconvénient, on est l'orcé de mettre (juehiues points du système en contact avec l'anneau- ^upport. Le petit appareil est alors fixé par l'attraction capillaire, et l'image est nette, quelle que soit la durée de pose. Contribution à l'étude de hi vacuole pubatile; par C De Bruyne, docteur en sciences naturelles, préparateur au laboratoire d'bistologie normale de l'Université de Gand. La présence presque constante cbez les Protozoaires, à Texception des Grégarines (62), d'une ou de |)lusieurs vésicules pulsaliles, (jue nous préférons nommer, avec Franz Eilbard Scbuize (42) entre autres auteurs, vacuoles, donne à ces organes, dans l'élude de la mor|)bologie et de la pbysiologie comparées, une importance de tout premier ordre. Déjà à la (în du siècle dernier, la vacuole pulsalile a été observée, étudiée et décrite, et depuis lors son origine, sa nature et son rôle, ont fait l'objet d'un grand nombre de recbercbes. Toutefois, Ton peut dire que ces dilTérenles questions, intéressantes au plus baul degré, ne sont pas près d'être résolues d'une façon définitive ; la divergence la plus grande, en effet, continue à régner dans les opi- nions. (719) Je ne me serais certainemenl point hasardé à prendre pari à une disonssion où lanl d'aiilorilés s;eienli(i(|ii('s S(« sonl prononcées, mais j'y ai été engagé et encouragé par mon mallre, M. Van Bambeke, auquel j'avais communiqué les résultats d'une observation entreprise sous son habile direction. Les conseils bienveillants de iM. Lelioucj m'ont été également d'une très grande milité, et je prie ces deux éminenis professeurs de bien vouloir agréer l'expression de ma vive gratitude. M. le 1)' Van Duyse, agrégé spécial ù l'Université de Gand, m'a généreusement aidé par quel- ques reproductions photographiques dénies préparations: à lui aussi mes bien sincères remerciements. Toute recherche nouvelle, quelque mininie qu'elle puisse être, pouvant jusqu'à un certain point contribuer à élucider les problèmes si controversés relativement à la vacuole pulsatile, je livre à la publicité les modestes résul- tais auxquels je suis arrivé. C'est particulièrement chez les Inlusoires et chez les Rhizopodaires que les auteurs ont étudié l'organe dont il s'agit. Leurs recherches ont surtout porté sur les deux points suivants : a) Y a-t-il, oui ou non, une communication entre la vacuole pulsatile et l'extérieur de l'animal ? (j) La vacuole a-t-elle une membrane propre ? Quelques-uns ont poussé leurs recherches plus loin et ont déterminé, par exemple, la durée d'une diastole et d'une systole successives, l'influence de la température, de la lumière, de l'électricité, de l'oxygène, de l'aniiydride carbonique, des acides, des alcaloïdes, etc., sur la pul- sation vacuolaire. Je me suis occupé presque exclusivement du premier ( "^-iO ) point en litige, et nolannnenl chez un organisme que je décrirai |>lus bas. Kn rédigeant la présente communication, j'avais d'abord rinlenlion de l'aire rapport sur mes résullats quant à l'cxislence d'une menibrane propre, et de coin[)iéter immé- diatement nu's recbercbes ù cet égard. Mais un autre travail (jue j'ai entrepris depuis quelque ten)ps m'oblige à abandonner momenlanémeiit celle question. Je me réserve, d'ailleurs, d'v revenir à bref délai. D'une façon générale, nous pouvons grouper les auteurs qui se sont occupés de !a vacuole pulsalile en deux grandes catégories. Les nus, admellanl pour cet organe une communication avec l'extérieur, lui reconnaissent un rôle respiratoire, aquifère, ou excrétoire, etc.-; les autres, niant l'existence de celle coninninicalion, le considèrent con)me de nature circulatoire. Passons rapidement en revue cbacune de ces deux écoles en suivant un ordre cbronologique ; nous y ajoute- rons incidemment un mot sur des opinions qui s'en écartent parfois dans une grande mesure. .4. Déjà en 1774, Corli (1), signalant la vacuole pulsa- lile cbez les Vorlicelles, la compare à un cœur lançant un liquide nourricier dans le parencbyme protoplasmique. Douze années plus tard, Fr. MûUer, dans son travail pos- thume (4), en parle dans des termes très vagues : il la décrit tanlôt comme un bouton, tantôt comme un trou. Ce ne fut que chez Leucopha pnslulala qu'il put observer des pulsations. Wiegmann, en 1835 (7), se prononce pour l'opinion de Corli. Ce fut en réalité von Siebold (8) qui posa le premier la question d'une façon dédnilive. Dans sa « Vergleichende Analomie », il décrit longuement ses ( 7:21 ) ohservalions chez Paramwcium, et nie loule canalisalion coiuluisanl de la vaciiole à la suifacc exléiieuie de l'aiii- nial. Pour lui, le litjuidc renlermé dans Ja vacuole esl projelé dans le corps |)roloplasini(iue. Sans nier d'une façon absolue (uiil rapport avec la l'onction de respiration, F. IHncaii (15) considère également la vacuole comme centre d'un système circulatoire. Claparéde, dans un pre- mier travail (17), se range du côté de von Siebold : il avait étudié, à ce sujet, i\n Acliiwphr;/s, jugeant un organisme nu préférable à un Protozoaire cilié. Collaborant avec Lnchniaitn (2:2), il y revient encore et ce pour conlirmer sa première façon de voir (*). La même année, N. Lieber- kiihn (20), (jui avait observé Actiiwp/irys sol cl Act. Kichornii, nie la communication avec l'extérieur de l'anijnal ; il obtint les mêmes résultats chez Bursaria flava, B. vorlicelta et Ophrijoglena flavicans. Chez ce dernier Protozoaire, il a vu, dans le voisinage de la vacuole pulsalile, une « enlschiedene Oefînung » par où sortent des résidus; mais celte sortie continue pendant la diastole, c'est-à-dire, ajoute-t-il, alors que, pour d'autres auteurs, il devrait, au contraire, se produire un courant de l'extérieur vers l'intérieur, dans la direction de la vacuole. En 1834, Stein (18) déclare ne connaître aucun Infusoire : « bei item sic/i die conlractile Slellen nac/i At(ssen liervorslûlpen liôniien r> . Plus lard, ainsi qu'on le verra, il devient un chaud partisan de la théorie excrétoire. Tout en s'étendant (") Il paiiiit, d'après Zenker (5'2), (|iie Lacliiuann, dans la dcrnioïc séancp du « Nalurfor.scliciide Vcrein fur Hhciniand und Wcs'pliak'ti -^ , à la(iuclle il lui fui dotiué d'assislcr, aurait déclaré devoir conclure dans le sens d'une coaimunicalion avec l'extérieur. ( 7±2 ) ass(V. longtuMnenl sur les vacuoles pulsaliU's, dans deux Iravaux parus en 1S()?) (23 el 24), Cienkowski ne parle pas (le leur rùle, ni de leurs ra|)porls avec le protoplasme envirotinaiit. Mais eu 1875, il signale el dessine, chez Cla- int/dup/irijs stercorea (45), d'une à trois vacuoles, qui, lors de la sysiole « huckelarlig hervorgelrieben werden. » Dans le premier faseicule de leur « Analomie comparée » (o5), (,'. Vogl el E. Yiing sonl d'avis que les vacuoles pulsa- liles pourraient bien réunir les trois fonctions d'organes circulatoires, excrétoires el aquilëres ; mais dans leur description de Parnmaecium, qu'ils «lonnent comme type d'Inlusoire, ils n'admettent pas de ;ooAs (57) décrit chez Parnmaecium l'existence de canaux qui conduisent le liquide de la vacuole jusque dans l'endosarque : donc encore ici, la vacuole ne se vide pas à l'extérieur de l'animal. Voilà, presque au complet, la liste des auteurs qui consi- dèrent la vacuole pulsalile comme centre propulseur d'un liquide ne quittant pas le corps protoplasmique. Exanjinons de même l'école de la théorie opposée. R. Deux années après que Corli se lut prononcé sur la nature de la vacuole |)ulsaiile,5/ja//a»jra/u(2) lui recon- nut une communication avec l'extérieur et conclut à un rôle respiratoire. Ehrcnberg, que nous voyons jusque trois fois changer son interprétation, considère, en 1850, cet organe comme une sorte de cloacum ; en 1838, il le prend pour une sorte de museau happant les aliments qui se rendent ensuite aux nombreux estomacs « Magenzellen » dont il avait admis l'existence. Plus tard encore, cet auteur le décrit comme une glande spernialique. Dans la catégo- rie qui nous occupe en ce moment, ce fut Oscar Schmidt qui prit une position analogue à celle occupée dans l'autre ( ^i'> ) par von Sicbold, dont il attaqua du reste les vues (9ell0). Il étudia spécialement Paramaecium anrelia et Bursaria leticns : il lulmel une coiiirnuiiicntion avec l'extérieur el partage l'opinion de Spallanzaiii el de Diijarilin{\\ et 12), d'après laquelle le liquide de In vacuole entre dans le corps par cette communication el en son par la même voie. Loijdig (28) accepte la dernière partie de cette théo- rie; mais l'entrée du liquide se l'ail, d'après lui, par la houclie ou par une autre voie. Chez les Vorlicelles, lioeck (14) décrit un canal débouchant près de l'anus : là c'est une sorte de vessie iirinaîre. ilarter (27) et Leuckarl se prononcent pour les vues de Leydig. Slein (19) halanco entre celte opinion el celle de Schmidl relativement au chemin suivi parle liquide allant former la vacuole, mais, de même que tous deux, contrairement à sa première con- viction, il admet une communication avec l'extérieur. Dans le volume II de VArchiv f. m. Analomie ont paru successi- vement trois travaux de R. Grecff{7)\), K. Zenker (52) el G. Sc/iwalbe (55). Ces trois auteurs admettent une expul- sion du liquide vacuolaire au dehors de l'animal. Zenlvcr y a consacré un chapitre spécial, el l'article de Schwalhe traite exclusivement de la question. Le volume V de la même revue renferme un travail de ]yrzes)tioirski (5o) qui décrit chez Trachelophyltum apiculalum et Climacoslo- mum vireiis un canal étroit, mais parfaitement net, qui, lors de la pulsation, conduit dans le milieu ambiant. Ross- hach (59) confirme les résultats publiés par Zenker el ren- conlre quelques arguments invoqués par Lieberkûhn (56) contre les vues de cet auteur. Lieberkûhn s'était proposé de contrôler les recherches de Zenker; il n'a pas réussi à constater l'expulsion du liquide décrite par celui-ci (une sorte de déchirure dans la paroi.de la vacuole), mais ( 7-i4 ) il jNoiir, l<'. J'abandonnerai, sauf à y revenir dans un autre travail, la question si intéressante relaliveaux limitcsdn protoplasme, et dont tant d'auteurs, tels que Ilofmeister, PfefferjSlrass- l)urger, Briicke, Ilanslein, de Vries, etc., ont traité dans des travaux reman]uables. Le noyau semble assez peu diiïércncié pendant la vie; tout au moins, on ne le distingue que rarement et dillici- lement. Après l'action des réactifs fixateuis et colorants, au contraire, il est assez nettement distinct La structure est plus sombre, plus granuleuse. Ses dimensions sont rela- tivement très grandes. Il a d'ordinaire la forme de fer à cheval, dont les branches, sensiblement égales, ont une section de 18 y environ. La vacuole pulsatile, seule partie qui nous intéresse particulièrement, est un espace clair nettement délimité à l'intérieur du protoplasme. Sa position est centrale; sou- vent elle est excentrique. Chez un même individu, elle s( forme toujours au même endroit : la raison en serait bien intéressante à déterminer; d'autant p'us que, comme le font remarquer R. Hertwig et E. Esser (il), c'est là une ( 7i8 ) if)i(ms émises par llofnieistcr (29 et 50), Ileiiike (5i), ( laus (01) et d'autres. La vacuole, toutefois, ne s'aperçoit pas dans toutes les ( oiiijilions; il faut pour cela : 1° (|ue l'on descende le tubi^ du nïicroscope JMS(|u'à mettre au point le plan éqnatorial du kyste; 2" que la vacuole soit en voie de diastole ou quelques moments avant la systole. Généralemeni, la vacuole est unique : c'est l'immense majorité des cas; il nous est cependant arrivé d'en observer deux, dont une restait non contractile; puis nous en avons vu deux, trois de ces dernières (lig. 10). Il faut croire que c'étaient là (les fractions de la vacuole pulsatile, |)arce que, quelque icmps après, celle-ci était derechef uni;ii- lielle. La masse totale du proloplasine suhil un mouvcnjcnl, el cela indépendamineiil do la paroi cvsliciue. La \aciiole partage les secousses connue pailie consliliianle du pro- loplasnie, mais, en oulie, elle njanilesle, dans une plus laihle mesure, une agilaiion à elle propre. En un endroit de la surface de la masse proioplasmique se constate un mouvenient tremblolaut, provoqué par une couronne de cils, que je décrirai tantôt, [.e kyste se déforme tout à coup : une bosselure, comme un seg nent de sphère, se dessinant en un point (lig. 12); puis brusquement il s'y produit une rupture. Le corps proloplasniique a suivi cette déformation et du même côté; lorsque la paroi se rompt, il se précipite vers l'orilice béant et sort, ou mieux s'écoule, comme une masse dillluente. O'pciidanl la vacuole a augmenté considérablement de dimensions; elle est entraî- née par le proioplasnie sortant, mais semble être entrée dans une phase de repos : en ettet, tant que dure la sortie, on n'observe point de contraction vacuoiaire. En s'écouianl de l'envelojjpe, le protoplasme s'étrangle à la iïauteur do la partie du corps qui passe l'orilice, el à certain moment il a pris la forme de lyre ou de biscuit; il en est de mémo de la vacuole (lig. 13). Einalemcnt le kyste s'est coujplè- lement vidé, et l'organisme libéré se roule en boule; par- fois il reste quelques instants sous forme d'ovale plus oif moins régulier, pour prendre, aussitôt après, la form»^ sphérique. Pendant un temps plus ou moins long, l'animal se trouve comme dans un étal lélanifjue. Il ne manifeste aucun mouvement et a pris, à s'y tromper, l'aspect d'une amibe contractée. Après quelques instants, le mouvernenl tremblotant des cils vibraliles réapparaît; les battemenis des cils vont en s'accentuant et la vacuole reprend ^es ( 750 ) CDiidatiions i}llimi(|ues. Dienlôl se produil (Jerechel" une u^iiiiliun sacciidée, iniinireslcincinl caiisùe par la couronne «le cils, (lonl les vibrations sont devenues Irùs intenses. I-a lonne générale du corps change leiUenient jusqu'à Wevcnir ovale; l)rus(|ueni('nt l'animal se (lé|)lace en nageant a\ec une rapidité telle, (|ue bientôt il a quitté le cbam|) de vision et qu'il devient très dilïicile et particulièrement latigant de le suivre dans sa progression. Comme je n'ai pas étudié la vacuole chez l'organisme en liberté, si ce n'est immédiatement après la sortie, je crois inutile d insister davantage sur les caractères qu'il présente dans ces conditions : le lectetir sera à peu près li\é sur la place qui lui revient dans le régime animal. J<; crois devoir le classer parmi les Inlusoires. Toutefois je m'occuperai plus spécialement de celte question quanris une forme de T (lig. 2). \a\ l»r;inclie inotiianlc se dirige d'une façon radiaire à travers le proto- plasiiio. La branche transver^e osl incnrvée en arc de cercle; sa siirlace convexe et extérieure est plus on moins parallèle à la péri|)hérie. La première est nette cl précise dans ses limites pour ainsi dire rcclilignes; l'autre, an con- traire, semble indécise et découpée. De la vacuole propre- ment dite, il ne reste plus qu'une portion de sphère, de rayon beaucoup moindre, et qui forme le pied évasé de la ligure en T. l/ex|)losion de l'organe contractile amène un mouvement dans le protoplasme qui vient immédiate- ment se précipiter autour de la vacuole et remplir l'espace primitivement occupé par elle, au fur et à mesure qu'elle diminue de volume. La figure en T disparaît gra Juellement, à commencer par ce qui reste de la vacuole, dont les derniers vestiges ne lardent pas à se perdre; puis, et d'une façon excen- lri()ue, par la branche montante (fig. 3). Bientôt il ne lesle plus que la branche transverse, qui, comme l'indique la figure 4, a éprouvé un changement notable. En effet, elle est maintenant beaucoup plus longue, plus étroite, mais reste toujours découpée, l^ile ra|)polle en ce moment assez bien, sauf les découpures, le canal figuré par Wr-es- nioivski chez Urolepfus piscis Ehr. Elle disparaît bientôt aussi en donnant lieu, par fractionnement, à des masses hyalines qui se répandent d'une façon apparemment irré- gulière(fig. 5) dans le corps proloplasmique, surtout dans le ^oi^inage de la périphérie ; elles diminuent elles-mêmes el finissent par disparaître conjplètement, pour l'œil du moins (tig. G). Bossbnch fait état de ce (pie, chez beaucoup d'infu- soires, on n'ait plus constaté, dans le protoplasme, pendant ou immédiatement après la contraction de la vacuole, aucune trace, telles que gouttelettes, etc., du liquide précé- ( 735) , par consé<|ii('iit, elle ne [nul pas toujours se loruicr aux «lépeiis (le la iiièuK; (luanlilé «le liquide. I/ohjecliou esl parlaileiiM'iil jusle, mais je lerai reinarcpier iju'il en esl du l'onetionneinenl de la vacuole pulsalile comme de celui de loutes les autres parties de l'organisme, c'est-à-dire que (oui le corps se trouve, dans le kyste, dans une sorte de vie latente et que les lonctionnements ne se maniles- teronl et ne gagneront en importance qu'au fur cl à mesure (ju'approchera le moment de la sortie du kyste. En elFet, dans ar lus ballemcnls énergiques de la couronne de liire du kysle, l'eau qui vi(Mil y remplacer le proto- plasme sortant ne semble apporter aucun phénomène de pression, etc.. Ce liquide me paraît èlre de nature pure- ment aqueuse, car, quand l'eau y pénètre, le mélange se lait très facilement sans provoquer aucun trouble résultant de précipitations, dilTérences de densité, etc. Je considère ce liquide comme jouant un rôle très important dans la respiration de l'animal et servant d'intermédiaire entre le liquide de la vacuole pulsatile et le milieu liquide ambiant. La paroi cyslique, d'après Cohn (15 et 16) et la plupart des auteurs, est dûment close de toutes parts. Pour les uns, Bossbacli, par exemple, elle serait perméable à l'eau; pour les autres, Licberkiïhn, eic, eWe ne le serait point. Je n'ai pas suflisammenl étudié la question pour me pro- noncer dans le cas qui m'occupe, mais je crois néanmoins pouvoir admettre l'existence de pores qui, par leur ténuité, ont pu échappera mon investigation, d'autant plus qu'après lixalion par l'acide osmiqiie ou l'acide acétique glacial, j'ai constaté la pénétration de la matière coioranle. Examinons chacun des deux cas. a) Le kijsle est imperméable à feaii. — Il n'y a dans ce cas aucun échange de liquides possible entre l'intérieur et le milieu ambiant, mais cela n'entraîne pas nécessairement l'impossibilité d'échanges gazeux entre les deux liquides. A priori même, il faut admettre ces échanges, l'animal continuant à vivre et l'oxygène, d'a|)rès des recherches minutieuses, exerçant une grande influence sur le fonc- tionnement de la vacuole en particulier el sur la vie de ( 741 ) l'organisme en général. Si le kysle esl imperméal)Ie à l'eau, tiéclare Rosshach, le gaz oxygène ne pourra pénétrer. Je ne partage pas cette manière de voir : dans bien des cas (branchies des poissons et des crustacés, respiration cutanée des Protozoaires, etc.), le liquide, portant l'oxygène eu solution, rencontre des membranes qui lui barrent le passage, tandis que les gaz diffusent parfaitement. Un échange gazeux, dans l'espèce et à notre sens, se passerait entre le liquide de l'espace lacunaire et le milieu ambiant à travers le kyste. b) Le kysle est perméable à l'eau. — On conçoit alors facilement le mélange du liquide ambiant et de celui rem- plissant l'espace lacunaire, ainsi que des gaz qu'ils portent en solution; pas n'est besoin d'invoquer ici un échange gazeux à travers la paroi cystique. Revenons-en à la vacuole pulsatile et à son contenu. Nous avons déjà vu que celui-ci, par suite de la contrac- tion, est lancé, projeté à travers le protoplasme à l'état de gouttelettes dont les dimensions vont en diminuant jus- qu'à devenir insaisissables à la vue. C'est surtout vers la périphérie que sont lancées ces gouttelettes liquides, mais a traînée hyaline n'a donc pa^i la signification d'un canal excréteur. Je suis entré dans quelques détails, mais ils étaient indispensables pour l'intelligence de la question qm* j'ai cherché à élucider. Je crois pouvoir résumer comme il suit les résultats de mes recherches: Dans l'organisme enkysté que je compte déterminer dans la suite : a) La vacuole pulsatile na pas de communication mec fexlérieur. b) Ce n'est pas un organe excréteur. c) C'est probablement un organe respiratoire et circula- toire. d) Peut-être aussi son contenu a-t-il la valeur d'un liquide nourricier. ( 744 ) Ainsi que je l'ai dit en coinmetiranl, je coinple revenir dans lin procliain travail sur la question des limites de la vacuole pnlsatile. .le résrrve les (]nel()iies données (jne j'ai |Hi ohtenir pour les conipléler el les exposer ensuite avec tons les détails (jii'elles coniporlent. .le ferai de même pour les recherches (jiie j'ai entn.'piises an sujet de l'inlluence des agents physiques el chinii(iues sur la vacuole el ses eontraclions. FAIM.ICÂTION DE LA PF>AN(:HE. k. = kyste. I\ = espace l;irunaire. r. = corps prntoplasiniquo. r. =: vacuole pulsaliie. v' = vacuole en voie de coiilraction. V" = vacuole en voie de diastole. V'" = vacuole au stade de repos. ;i. =ï vacuole non contractile. m. = branche montante de la ligure en T. tr. = briinche transvorse de la figure en T. !h = goutleletles liquides. m = niasse hyaline initiale. au. = auréole hyaline. ce. = couronne de cils. S. D. — Le kyste n'est reprcsciilc qu'une seule fois (fi;;. 1] partout ailleurs il est remplacé p;ir une ligne poinlillée. { /jii// ,/,■ /.htirl .'i'Sc/if 7fi//if.\'l' Fiq. /. /■it bosselée; l'interne, au eoiitrairc, est nette et limite Tcspuee lacu- naire c. Le corjts piotoplasmique est lineuient griinuleux, mais ren- ferme (jueirjuos granulations pins gros>ières. FiG. ii. — Piemicro phase de sa contraeliuii ; production de la (îgure on T. t;', pied évasé de la branche montante m et reste de la vacuole pulsatile. FiG. t>. — La branelip montante a diminué d'une façon excen- trique; il n'en reste plus tpi'un petit fragment : nt. La brandie trans- verse s'est, au contraire, allongée. FiG. i. — Toute la branche montante a disparu; nouvel allonge- ment de la branche transverse accompagné d'un rétrécissement sur tout son parcours. FiG. ri. — Fractionnement de la branche transversc en gouttelettes g projetées dans le protoplasme. On en distingue de ténues et de plus grandes. Fir.. C. — Phase où les goulleletlcs de liquide, répandues dans le protoplasme, sont devenues d'une ténuité telle, qu'elles échappent à l'observation ; leur fusion partielle n'a pas encore eu lieu. Fie. 7. — Une masse hyaline unique (m'), de formes irrégulières, se dessine au centre du corps proloplasmiquc. FiG. 8. — Trois masses hyalines initiales séparées par de minces bandes de protoplasme. Autour de la masse initiale unique (fig. 7) et des trois masses initiales (fig. 8), le protoplasme s'est cclairci. FiG. 9. — La vacuole s'est formée aux dépens de ces masses et s'arrondit graduellement. Elle n'est pas encore près de se contracter, car aucune trace d'auréole liyaline n'est visible pour le moment. ( m\ ) |.',,;_ 10. — Il y a trois iicisscs vacuolaircs splirriijiics, dont .Irin (»i) iir sont pas Cdiidarlilcs. l'ii;. 11. — L'iiiiréoU' liy.ilinc sesl foniuio cl U; curps [)roloplas- inii|uc, dans le voisinage imnicdial, s'i-sl l('';;('rciii(Mit ('clairci. lu;. l'I. — Le kysic s'est (Irforiné fisc prépare 5 la nipturc; le Cdips protoplasMii(]iio se drlornic aussi. 1,'rspnco laciiiiairo so main- tient sur tont le pourtour. I,:i viicuole a acquis ilcs dimension!! eonsidérabl(?R. In;, lô. — Le kyslc s'est rompu et l'organisme sort comme une masse diffliicnt(;. Il .s'étrangle '» l'endroit des bords décliirés de la paroi; nous avons représenlé une form(! de biscuit. La vacuole, cn.scrrée par le protoplasme, s'élrangle aussi, lors de son passage à travers l'orifice. Fio. H. — L'organisme est libéré; il prend la forme spliériqnc ; ce. couronne de cils. l'ic. lî). — Une traînée byaline, partar)! berg. Organisation dcr Infusionslhicrc. Vorlàuf. Aliltheil. Isis, 1830. [{')) II). Die Infmtionslhierclien als imlkommenc Organi.imcn . i;. I, p. 1 :i. (8> Von SiEBOLD. Vcrglcichendc Analomie. iH) O. SciiMinx. l'rurirp's Nofizen fiir Natur-uml- l/eilkunde. 111 Itcilic. Kand IX. (10) II). Ilandbuch dcr vcrglcichendc Anatomie. (H) F. DuJAnoiM. Observation!^ sur les Infusoircs et les lihlzopodes. Comptes rendus de rAcadéinic des sciences de Paris, dS.15. (12) In. Histoire naturelle des Zoophytes infusoircs. Paris, {Xi{. (13) 1". Pi.vRAi;. llecherclies sur le développement des animaux infu- soircs des moisissures. Annales des sciences nalureiles, III, Zoologie, T. III. ISiii. (14) C. P. B. DoECK. i\ogle Forliold of Dijgningen og Udvikinngcn of Poh/ijaiirica. Ehrg: Forhandl. Skandinav. Nalurforskerer, i Mode Cbristiania. 1844, 1847 (Extrait dans Isis, 1848). (lu) CoHN F. Beilruge zur Enlwickeluny der Infusorien : Z. f. w. Zool., Band III, ISSI. (16) II), /f/. Band IV, 1853. (17) Fu. Claparède. Mûllcr's Archiv, 1854. (18) Stein. Die Infasionsthierchen auf ihre Entwickelung unter- sucht. Leipzig, 1854. (l'J) II). Der Organismus dcr Jnfusioîislhicre. Leipzig, 1859, 1867 et 1878. C^O) >. LiEBERKÛHN. Dcitrugc zur Anatomie der fnfusoricn, .Mùller's Arehiv, 1850. (21) Lachmann. Ueber die Organisition dcr Infusorien insbesondere der Vorticcllen. Mûller's Arehiv, 1876. (22) Ci.APARÈDE et Lachmann. Etudes sur les Infusoircs et les nhizopodes,> i>n I^elckaut. A ntilonnscli — Pliijsioloyisi/irr Vfbcrsiclil (les Thirrreic/is. (iC) kùiiNË. UntersHchuugvn ûbir dns Proloplasma und die tonlrav- tUitiU. Leipzig, IHfil. (27) Caktkr. Aiinah nf naliintt fiislory. (2S) Lkvdiu. Lchrhnck dcr Histologie. (2'J) llorMEisTEn. Uvhcr dcn Mcchanismus dcr Proloplasmabiwr- (jiing. Flora, 18{i5. (50) In Lcfire van dcr Pflanzinztlle. Leipzig, I80S. (31) U. (iitEtK. UcfiiT eiuiijc in dcr Erdc Iclivnde Amôhen und anderc lihizopodcn. Archiv fur microscopisclic Atialomio, H. Il, I8(i(». (52) W. Ze\krh. Dcitràge zur Naturgeschiclilc dcr Infnsorivn. Id. 18f)(>. (55) G. SciiwALBK. Ucher dir contraclilen BchàUer dnr Infusorien. Ibid. 186(). (34) A. NVnzESNlowsKi. Observations snr quelques l nfusoires. Ann. des se. nat., zool., 4'' série, 1802. (55) II). Ein Deitrag zur Analomie der Infusorien. A. f. m. A., B. \ . I8GÎ). (50) >'. LiKBEiiKUH\. Ucber Bewegungscrscheinungcn dcr Zellcn. Schr. der (]es. z. Bcfôrd. dcr gcs. Naturw. zu Marhurg, 1870. (57) Lelckart und Troschel. ^rcli. f. Naturg. 1870. (58) Ray Lankester. Remarks on opalina and its contractile vesicles. Quatcriy Journ. 1870. (59) RossBACH. Die rythmische Bewegungscrscheinuugen der einfachstcn Organismen, und i/ir Vcrhaltcn gegen physikalischen Jgentien und ArzneimiltcL 1872. (40) E. IIaeckkl. Zur Morphologie dcr Infusorien. len. Zeilsch., t. VII, 1873. (il) R. Herïwig et E. Esser. Uebcr lihizopodcn und dcnsclben nahestchendcn Organismen. A. f. m. A., Band X. 1875. (i2) Franz Eilhard Sciiiltze. Rhizopoden-Studien. Id., B. XI, 1874. (43) L. CiE.NKowsKi. Ucber einige Rhizopoden und verwandten Organismen. Ibid., B. XII, 1875. (44) Thomas H. IIuxlev. A manual of the anatomy of the inverte- brated animais. London, 1877. ( 7« ) (45) Rav Lankester. Lilhamacba disctis, nov. gcii. cl sp. oiic of thc Gyniiioinyxa. Quat. Journ. ke. Sliidie7i iiher das Protoplasma, 1880. (55) C. VoGT et E. YiNr,. Traité d'Anatomic comparée pratique. Paris (en eours de publication depuis 1880). (56) Saville Kent. A manual of thc Infiisoria, 3 vol. 1880-1881. (57) W. K. BnooKS, Ilandbook of invertchr. Zoologg. Boston, 1882. (58) Geoug. Klebs. UcIkt die Organisation cinigcr Flagellaten- gruppcn und ihre Dezichung zu Algcn und Infusoricn : Unlcrsu- chungcn Bot. liist. Tubingen, Vol. I, 1883. (59) Id. Ueber Form und Wesen dcr pflanzlichcn Proioplasmu' bewcgung. (GO) R. S. Bergii. Der Orgunismus der Ciliofîagellatcn. Morpho- logischcs Jalirbuch, 188^. (Cl) Clals. Traité de Zoologie Traduction française par Moquin- Tandon, 1884. (()2) Baloiam. Leçons sur les Sporozoaircs, 1884. (63) D' W. ZoPF. Die PUzthiere oder Schleimpilze, 1885. (750) Sur rirritabilitc des .spcrinnlozoïiles de la grenouille. Communication pirliminairc; par Jean Massait, docteur en sciences naturelles. L'un (les points les moins connus de la physiologie est l'irritabilité des spermatozoïdes. C'est pourtant cette élude qui doit mener à la connaissance des causes de la pénétration de ces éléments dans l'œur. Deux physiologistes seulement s'en sont occupés jusqu'à présent : ce sont M. IMeller (1) et M. Dewilz (2). Le premier a soumis a l'expérience les spermatozoïdes de Cryptogames. Il a démontré que ceux des Fougères pénètrent dans le col de l'archégone par suite de l'attraction chimique qu'excerce sur eux l'acide malique sécrété par l'archégone, et il est parvenu à les faire entrer dans des tuhcs capillaires contenant une solution de cet acide. Les spermatozoïdes des Mousses sont attirés vers l'œuf par la saccharose. Chex d'autres Cryptogames, il n'a pu déterminer d'une façon positive l'agent qui amène la copulation des cellules sexuelles. M. Pfeirer a étudié (1) Pfeffer. Locomotorische mchluny^hcivi'ginujm durcli chcmische ^c?\::c. (Untcrsuchungcn aus dcm botanisclicn Institut zu Tùbingen. Erstcr Band, p. 563.) Pfefieu. Ueber chcmotactischc Dcwegungcn von Tiactcricn, Flagel- lât ère und Volvocinecn, (Ibidem, Zweitcr Band, p. 582.) (2) Dewitz. Uelier Gezctzmûssigkcit in dcr Orlsvcrândcrung dcr Spcrmalozocn und in dcr Vcreinigung dcrsclben mit dcm Ei. (Pflûgcr's Archiv. Bd. 58, p. 5S8.) ( 751 ) (•gaiement les tubes ()olliiii(jues; il n'a pu «Jémonlrer chez eux aucune espèce d'irrilabililé. Des expériences avec le speniu' de taureau n'ont donné aussi que des résultats néyalils. iM. Dcwilz a lait des reclierclies sur les spermato- zoïdes de la blatle. Il a démontré (ju'ils sont sensibles au contact, non seulement d'un corps solide, mais encore de la surface libre du liquide, et que cette irritabilité est la cause de leur pénétration dans le micropvle de l'œuf. Mes expériences ont porté sur les spermatozoïdes de la grenauille; elles ont été faites du 9 au 20 avril 1888. A celle dernière date, le manque de matériaux m'a forcé de cesser mes recherches, mais je me propose de les reprendre l'année prochaine. Les résultats obtenus ne |)ermeltenl pas encore de conclusions relatives à la pénétration des spermatozoïdes dans l'œuf; aussi me conlenterai-je de communiquer ces résultats, sans les discuter. Au moment de réjaculalion,les spermatozoïdes ne pré- sentent pas tous les mêmes caractères. La plupart sont normaux; leur corps est droit ou légèrement courbé, leur queue est allongée et douée de mouvements d'ondulation. Mais il s'en rencontre quelques-uns dont la queue est enroulée sur elle-même et forme un peloton près du corps du spermatozoïde; celui-ci se meul irrégulièrement et ne larde pas à se modifier plus profondément encore : l'exlré- niilé antérieure du corps se courbe en crochet et se place en sautoir, en travers de la portion postérieure du corps restée droite. Ils meurent bientôt après en conservant celte altitude. Les individus, normaux au moment de l'éjacula- lion, présentent eux-mêmes, après un temps variable, le pelolonnemenlde la (;ueue, suivi de la courbure antérieure du corps; bientôt après survient la cessation complète des mouvements. Il est remarquable que ces symptômes pré- ( 75-2 ) curseurs de la murl exislciil déjà cliez certains spermalo- zoïJesau momenl de l'éjaculalioii. l/œiif ne sôcrèto aiicuiio siihslaïue (jni agisse sur les spermato/oïdes comme excilaiil cliimi(|ue. Lorsque l'on inlruduil dans l'eau où nagenl les spermalozoides un lube capillaire conlenant des œul's écrasés, on n'observe jamais qu'ils pénèlrenl dans le luhe. Ils sont de même insen- sibles à des solutions de diverses substances, telles que cblorure de sodium, carbonate de sodium, peplone ou extrait de viande. Les expériences suivantes me paraissent démontrer que si l'irritabilité des spermatozoïdes n'est pas mise en jeu par les substances chimiques, l'excilalion est au contraire immédiate aussitôt qu'ils éprouvent un contact. 1, — t'ne goutte du liquide contenant les spermato- zoïdes est placée sur un porte-objet et recouverte d'une lamelle de verre. Au bout de peu d'instants tous les indi- vidus normaux se sont placés contre les surfaces des verres; ceux dont la queue est contournée, c'est-à-dire les malades, sont seuls restés dans les coucbes moyennes du liquide. Les surfaces inférieure et supérieure ont, à peu près, le même nombre de spermatozoïdes. Ceux-ci se pré- sentent tous dans un même plan, ils sont accolés an verre par toute la longueur de leur corps; leur queue se meut aussi activement que chez les individus libres, mais comme ils trouvent contre le verre un point d'appui sulTisant pour empêcher le déplacement, ils semblent nager sur place. 2. — Dans une goutte pendante, ils forment aussi deux couches : l'une, supérieure, contre la lamelle de verre, l'autre, inférieure, contre la surface libre du liquila preniière iiislilulioii du procureur général près le grand conseil (p. 123). Il n'en est rien. Selon Bulkens (l. IV, p. 291), cet oflicicr élail déjà élaldi en 1 irio. J'ai pu conslalcr (jue ce fonclionnaire s'appelail Jean de Houverie. Le suhslilul élail Jean du liois (I), A propos de l'inslilulion du conseil de Hollande l'auteur, après avoir dit, d'après les renseignements fournis par Van Leeuwen, que IMiilippe le Bon l'avait créé en 1428, exprime des doutes au sujet de celte date. Se liant au dire d'une brochure, qui avait confondu ce conseil avec celui attaché à la personne du comte de Hollande, raut<'ur du ménjoire révoque en doule la date indiquée par Van Leeuwen. Cependant van Mieris, dans son Cliarlerbocii van lluKand (L IV, p. 952), établit le fait d'une manière positive en citant la date de l'acte d'inslilution du conseil, et il invoque à cet eflel l'autorité de Conthocven. Ces documents prouvent que l'institution du conseil remonte au 2 juillet 1428. L'auteur du mémoire a eu le tort de ne pas avoir consulté celte source. Selon le mémoire, le conseil de Frise aurait été institué par Charles-Quint, en lo2o. C'est tout à fait inexact : Albert de Saxe lavait déjà organise en 1499. il reçut son (i) Voir à ce sujet : ISaiiicn v;in de lieercii gedicnt licbLicnde in den grooten raad (n» 435a des manuscrits aux Arcliivcs du roj aunic). — I/aulcur, ne s'étant pas rendu compte du style ancien et moderne du calendrier, n'a pu expli(|uer s'il fallait lire li.'ii ou lilili. En ren- dant sédentaire à Malincs le grand conseil, Cliarlcs le Téméraire maintint, en li75, le parquet établi par Philippe le Bon et y ajouta deux avocals du duc. (.Mémo manuscrit.) ( 7G3 ) com()lt'menl on 1504. Le Groot. PIncaniboek van Vriesland (t. Il, p. ôG,252) le constate lormcllement. Eu ce qui concerne la date de l'installation du conseil d rircclit, l'anteur la (i\e d'nne nianiùie approximative an XV" siècle. Cependant le Groot Placaalboik \!in Ulieclil la détermine d'une manière positive. David de Bourgogne, évèque et seigneur de ce pays, > institue un conseil le 28 juillet Mil. Lorsque la souveraineté de ce pays lut cédée à Cliarles-Quint, en 1328, ce monarque, par une ordonnance du 23 mars 1530 (n. st.) donna seulement à ce conseil une l'orme nouvelle. Celte ordonnance l'ait mention, également d'une manière positive, d'un avocat fiscal. La date est donc loin d'être approximative, comme le dit l'auteur du mémoire. .le ne contesterai pas à l'auteur précité certaines connais- sances en fait de droit; moins encore, je lui adresserai le reproche de ne pas avoir fait beaucoup de recherches, .le reconnais même très volontiers que certains para- graphes de son travail sont bien traités. Cependant, je ne saurais engager la Classe à couronner ce travail. Le manque de méthode, de précision, certaines confusions, des erreurs de dates et de faits, ne me permellenl pas de faire une proposition semblable. Telles sont les conclusions <|ue j'ai l'honneur de soumettre à l'appréciation de la Classe, en ce qui concerne ce premier mémoire. Je passe à l'examen du second, qui comprend seulement 185 pages in-folio. L'auteur de ce travail est complètement maître de son sujet. Une bonne méthode, un sens critique bien juste sont ses seuls guides. S'il a fait beaucoup de recherciies dans les livres ( 7et ) itii|Miin('s, il i)'a(!(T|)le jamais le lémoignaj^e «les indicalioiis (|ii'ils loiiriiissiMil sans avoir conlrolé celles-ci au moyen (!.' (JociinnMJls aiilli(M)li(iii('s. Il a coiisnllé avec IViiii de iioiuhroiiSL's archives, des coin|iles, des documents irrécu- sables. Toute sa narration est bien condensée. Son plan est conçu de manière qu'il n'a jamais été dans la nécessité de faire des répétitions. Kn un mot, il a parfailcnjenl (•om|)iis la portée de la question telle qu'elle est posée par la Classe, sauf en tin point, celui de la comparaison (pi'il fait de l'oftice liscal avec le ministère public de nos jours. Ce paragraphe pourrait être supprimé, parce (ju'il ne rentre pas dans l'économie du sujet à traiter. Dans l'introduction il l'ait bien ressortir les tendances des ducs de Bourgogne à l'unité du {rouvernement à partir du W" siècle. C'était la conséquence nécessaire de l'anéantissement du système féodal et de la destruction du |)Ouvoir comniunal. Ces (\e[i\ éléments constitutifs de la société d'autrefois, avaient fait leur temps au XV'' siècle. L'unité de gouvernement engendre nécessairement l'unité uer le prix. Ce n'est pas sans hésita- lion que je me mets en opposition avec le savant archiviste général; mais une étude attentive des travaux ioumis à la Classe m'amène à des conclusions diflérenles. L'exposition du mémoire n° 2 manque de méthode el de clarté. Elle débute par une longue étude sur l'origine des conseils de justice, qui n'est ici qu'un hors-d'œuvre. Il était bon de rappeler dans quelles circonstances ces cours lurent instituées, mais cet examen ne comportait pas les développements que l'auteur lui a donnés el qui rejettenl absolument à Tarrière-plan la question principale, celle de l'origine des olïiciers (iscaux. Bien plus, hî lecteur arrive au tiers du mémoire sans avoir sur ces agents une idée nette. Leur nom, cehii de l'avocat fiscal, du procureur fiscal, sont cités cent fois, sans que l'on sache à quoi s'en tenir sur leur caractère, sur leur rôle, sur les particularités qui les distinguent. On avance ainsi dans l'obscurité, alors qu'il eût fallu, dès l'abord, éclairer la recherche par quelques définitions simples el précises. ( 7(i8 ) Oiiaïul plus tard même (pp. o9 el suiv.) I*anlfur essaie «le (léliiniter les yllribulions respectives de l'avocat fiscal el (lu procureur, il ne réussit pas à les niellro bien en relief, el il ne montre pas assez que, dans les différentes cours de justice de Pays-lîas, il existait à cet égard des divergences. Trop souvent aussi il se borne à reproduire des docu- njents dont l'intérêt est iiicorHeslable, mais (|ui deman- deraient une interprétation raisounée. Tout le chapitre consacréà la procédure desoiliciers fiscaux gagnerait énor- mément si les textes cités étaient accompagnés d'un com- mentaire. A quoi sert-Il, par exemple, de transcrire plusieurs pages dans le goût des lignes suivantes (pp. 107 el suiv.) ? tf Alors l'acteur ou l'olTice forme son écrit «rinterdil » hors les dittes informations et écrit l'interrogatoire sur » lequel les témoins sont ouis et récollés par devant com- y> missaire et adjoint; après cela, l'ollice sert son écrit » d'applicat de preuve à charge avec lequel il exhibe son T> écrit d'interrogatoire el son écrit d'interdit on étiquel » sur lesquels les témoins sont ouis en y marginant les » noms des témoins, et il fait emploi par ledit applical » (sans exhibition) des réponses du |)révenu et de l'en- » quelle. Nota que le criminel doit être insinué de » toutes les prélixions des jours que l'on entend les 9 témoins », et ainsi de suite. J'aime à croire que l'auleur a compris tous les détails de cette procédure, mais, pour la grande majorité des lecteurs, il a oublié d'allumer sa lanterne. j.e plan général du mémoire n'est pas heureux. Aux deux premiers chapitres je n'ai, sur ce point, aucun reproche à adresser, si ce n'est que le premier est, comme je l'ai (lit, l'Iiisloire des origines des conseils de justice bien philùl (juc (le celles des ollicieis fiscaux. Le deuxième chapitre traite du caractère, de la compo- sition, des attributions de rodice fiscal, ce qui est parfaite- ment justifié. Mais pourquoi le troisième est-il intitulé : Développements et rôle des oITiciers fiscaux et pourquoi revient-il stir les questions qui ont déjà lait l'objet des deux précédents? Cesl ici seulement que l'auteur montre l'opposition vigoureuse qu'a rencontrée dans les Pays-Bas la création de ces agents du prince; assurément celte étude devait trouver place à la suite de l'introduction iiis- torique. De même, à la page 129, on est surpris de retomber sur les institutions des Germains. La formule proposée par la Classe avait eu soin de dire cependant : Faire l'histoire des origines, du développement et du rôle des ofliciers fiscaux. Les trois points essentiels du travail étaient ainsi énumérés dans un ordre logique et il n'y avait aucune raison de s'en départir. Spécialement ce qui concerne le rôle des officiers fiscaux ne pouvait, sans confusion, être détaché du chapitre (jui traite de leurs attributions. Comme impression d'ensemble, je suis donc obligé de dire que le mémoire n" 2 ne peut me satisfaire complèle- inent; il n'a pas les qualités d'un travail bien digéré et vraiment instructif. Je suis loin cependant de méconnaître les choses intéressantes et même neuves qu'il renferme et que l'honorable M.Piol a fort justement signalées. L'auteur a recueilli notamment aux Archives du royaume un certain nombre de faits qui sont restés ignorés de son concurrent; il a rectifié certaines dates, et j'avoue qu'il serait fâcheux de voir se perdre le fruit de ses recherches. (770) .riii'silc îi nhortlcr la criliqiio (h'tailléo do mémoire. Je voudrais monlrcr seuhîmcnl que si M. Piol a pu faire des repioclics inrrilés au mémoire n" I pour certaines lacunes, inexacliludes, erreurs, maladresses, impropri«''(és de lan- j^age, le Iravail dont je m'occupe n'esl pas exempt de ces dél'auls. D'ahord, il n'a [las cherché sérieusemet)! à rattacher l'oHice liscal tel que nous le montre le XV*^ siècle, à quelque institution antérieure. Il se borne à citer (p. 53) les;îroci<- ratores d'Auguste, et il trouve le moyen de dire que « les règlements de Claude n'étaient guère que les fantaisies d'un imbécile, » ce qui n'a vraiment aucun sens. Il men- tionne aussi les adores régis n)érovingiens; ipais on sait que le terme nctor, à cette époque, n'axait qu'un sens très vague et correspondait à peu près à notre mot employé. Kn tout cas, il eut fallu rechercher les formes transitoires (|ui relient aux fiscaux des dues de Bourgogne les fonc- tionnaires romains ou germaniques. A la page 54, l'auteur veut prouver que les rois francs comprirent « combien il était contraire à la saine raison et » alarmant pour les citoyens que le régisseur du domaine » du prince et le receveur des impositions fût en même » temps le juge des différends qu'il lui |)luirail de susciter» et qu'ils réduisirent leurs |)rocureurs « aux attributions que l'empereur Auguste leur avait conférées »; et il cite à l'appui de cette thèse les formules de Marcuif, 8 (il eût fallu dire : Livre I, 8). Or, la formule en question traite des devoirs des comtes et leur enjoint de gouverner avec modération, de proléger les veuves et les orphelins, de réprimer les vols et les méfaits, et d'apporter chaque année au fisc les produits des amendes. Il ne s'agit ici ni d'Auguste, ni de procurateurs, ni d'un retour à de meil- ( "i ) leiires pratiques, ni d'une dislinclion entre les fonctions judiciaires et les fonctions liscales. Que siij;nilie à la page 129 cette expression bizarre : « Aussi longtemps que la nation se réunissait elle-même de temps en temps... » ? Peut-on dire qii'en 1521 Tournai passa sous la domina- lion de V Autriche}^ (p. 26). Charles-Quint n'a jamais con- fondu le gouvernement des Pays-Bas avec celui de ses Etats autrichiens. Peut-on appeler au Mil'" siècle le Tournaisis une province (p. 24) ? Pourquoi un chapitre spécial est-il consacré à la Fran- che-Comté, qui n'a pas plus de raison de ligurer ici que le duché de Bourgogne lui-même? Je pourrais multiplier ces critiques de détail, mais je paraîtrais y attacher plus d'importance qu'elles ne méri- tent. J'arrive au mémoire n" i, que mon honorable collègue me semble avoir traité beaucoup trop sévèrement. Exa- minons ce qui doit être mis à son actif et à son passif. E'auteur témoigne de connaissances juridiques qui lui permettent de bien saisir toutes les parties de son sujet. C'est un esprit lucide qui doit donner de la clarté à une matière en somme assez peu attrayante. Dans la plus grande partie de son travail, il s'inspire d'une méthode excellente. Il n'oublie point de se deman- der quelles sont les racines antiques de l'olfice fiscal et il ra|)pelle les hypothèses émises sur ce point. A vrai dire, la discussion demeure superficielle. Visiblement, les insti- tutions germaniques ne lui sont pas familières: il aurait dû citer au moins le saceboron de la loi salique et le schuUheiss du rovaume franc. ( 772 ) iMieiiv avisé que son coiicuirent, il (Jéleriniiie iininédia- lemenl, d'une faron précise, ce qu'il laul enleniire par l'olfice liscal; il énunière les mcinhies qui d'oidinairc le consliluenl, établit les caraclèresqui les dislin;,'uenl et les lonclions générales qu'ils ont à remplir. Le lecteur voit aussi où on le mène. Passant ensuite à l'exposé historique, l'auteur du mémoire n" 1 ne s'attache pas à de longs développements sur Torigine des conseils auxquels les liscaux étaient adjoints, il est vrai qu'il s'est rendu coupable ici de quel- ques erreurs de dates, mais elles n'ont pour le fond même de la question qu'une importance secondaire. Dans la deuxième partie : Histoire du rôle des officiers fiscaux, le mémoire est d'une rare abondance. L'énuiné- ration seule des chapitres et des paragraphes prouvera quil a étudié son sujet sur toutes les faces. Titre I. — Histoire du rôle des oITiciers liscaux consi- dérés comme conseillers. Titre II. — Histoire du rôle des ofliciers fiscaux consi- dérés comme fiscaux proprement dits. Chapitre [. — Comme défenseurs des droits el domaine du Prince. § 1. — Rapports de l'Étal et de l'Église. § 2. — Du placet. ,^ 3. — Du recours comme d'abus. § 4'. — Mainmorte. § 5. — Lesolficiers fiscaux et les élablissemenls publics. § 6. — La censure. § 7. — Le droit d'asile. § 8. — iMalière d'hérésie. § 9. — L'office fiscal et la liberté de la chaire. (773) ^ 10. — Titres de noblesse, etc. Hôle des liscaux en malière héraldiqne. ,§ 11. — Du droit de juridiction. il! 12. — Amende de loi appel et autres amendes. >5 13. — Délense des litres du Prince. 5< 14. — Participation à l'administration des roules et voies publiques. .^ lo. — Défense des incapables el des malheureux. >:; 16. — Surveillance sur les membres el suppôts des conseils, magistrats subalternes, etc. îij 17. — Participation à la rédaction des coutumes, à la <,-on(eclion, à la publication, à l'interprétation et à l'exécu- tion des ordonnances. 5^ 18. — Particularités intéressantes destinées à mieux l'aire comprendre l'histoire du rôle des olïiciers fiscaux. Chapitre II. — Rôle des olïiciers liscaux près les con- seils de justice en matière criminelle. 55. 1. — Poursuite des crimes. î:; "2. — Inspection des prisons. >! ô. — Confiscation, exécution des arrôls criminels. >!! 4. — Droit de grâce. >5 o. — Surveillance sur les vagabonds. § 6. — Surveillance sur les cabarets et autres lieux publics. § 7. — Surveillance sur tous les olïiciers et magistrats subalternes. Chapitre III. — Rôle des olïiciers liscaux près les con- seils de justice en matière administrative et surtout en matière politique. Loin de me joindre aux critiques de l'honorable M. Piot, qui déclare que cette étude est trop longue ou trop courte, ô*"- SÉRIE, TOME XV. 51 ( 77i ) « liop Ionique |»;uc(! (lue r;inlc'iir n'a pas pu ordonner la nialièir, Irop courle parce qu'il n'a pas passé en revue lonles les alTaires de la eoin|)ékMu-e des fiscaux », je dirai ompa- gnie le permettent, serait aiiloriséà réviser son manuscrit, à l'alléger des longueurs qui le déparent, à en ranger les parties dans im ordre plus logique, et enlin à en améliorer la rédaction, qui laisse parfois heaucoup à désirer. II serait regrellahle, à coup sur, que des travaux aussi importants, sur une matière presque neuve, fussent perdus pour la science, d « Nos savants confrères, MM. Piot et Vanderkindere, ne sont pas d'accord sur la suite à donner au concours acadé- miijue ouvert pour la solution de la question suivante: Foire Chistoire des origines, des développements el du rôle (les o/ficiers fiscaux près des conseils de justice dans les anciois Pajjs-Iias, depuis le XV' siècle jusqu'au XVIIl". M. Piol, premier commissaire, propose de couronner le métnoire portant le n" 2 et la devise Labore et assiduilate studia florent, tandis que M. Vanderkindere, deuxième commissaire, estime que la palme académique doit être décernée au mémoire ponant le n° 1 et la devise Labora et Spera. Je ne saurais me rallier à l'une ou à l'autre de ces déci- sions, el je vais avoir l'honneur d'en proposer une troi- sième. Sans nier complètement le mérite du premier mémoire, ( 777 ) M. Piol lui alliihue une loulc (rirnperCeclions sérieuses, li lui reproche un déliiul eotislaiil de rnélliode el un |il;in vicieux. Il y si^Miale des erreurs de laits el de dales, des lacunes importanles, des loiij^ueurs inuliles, des digres- sions surabondantes, un langage parfois incorrecl, des conlradiclions et des répétitions Iréquenlcs. A son avis, un tel niénjoire ne saurait être couronné par l'Académie. Ainsi (|ue je viens de le dire, il nous prie d'attribuer la médaille au mémoire portant le n" !2. M. Vanderkindere n'est pas de cet avis. Abordant, à son tour, l'exaujen du second mémoire, il lui altriitue des défauts à peu près ideniicjues à ceux que iM. F^iot attribue au premier: un plan malheureux, un manque de méthode et de clarté, des excursions dans un domaine étranger au sujet du concours, des lor)gueurs laissant à Tarrière-plan la question principale, des renseignements incomplets, des explications insulïisantes, des obscurités empêchant le lecteur d'avoir une vue nette de l'ensemble. .le n'ai pas besoin d'ajouter que chacpie commissaire, à côté de la critique sévère du mémoire qu'il écarte, a placé réloge développé du mémoire qu'il préfère. L'étude attentive de la matière m'a prouvé (pie ces éloges ont leurs raisons. Nous sommes en présence de deux auteurs qui ne manquent pas de mérite, (jui possèdent des connaissances iiistoriijues el juridiques étendues et qui se sont livrés à un travail considérable. Ils ne se sont pas bornés à faire des recherches dans les livres imprimés; ils ont exploré les archives, et plus d'un passage de leurs mémoires a l'attrait, chaque jour plus rare, de la nouveauté. Ainsi que l'a dit l'honorable M. Vanderkindere, il serait injuste de ne pas reconnaître que l'un et l'autre ont des qualités sérieuses et un mérite réel. Malheureusement, il n'en est pas moins vrai que, de l'aveu ( 77S ) _ (les ;iii(<'iirs «les rapports, run ol Taulrc ménioire renCer- niiMil (hîs tMreiirs el des imperleclions qui ne permetteiil |Kis à la Classe «le les prendre sons son palrona;j;e el de les pnidier dans leur lortne aciuelle. line revision sévère est indispensable. Dans ces circorïslanees exceplionindies, le parti le plus sage nie paraît consister à remettre la ([nestion au concours. Ia's deux concurrents, «éclairés par les rapports conscien- cieux et complets des deux premiers commissaires, se rcfuettront au travail. Ils re«lress«'ront les erreurs, feront disparaître les défauts et conjbleronl les lacunes. L'Aca- démie sera assurée d'obtenir de la sorte une œuvre qui ligurera avec iionneur dans le recueil de ses publications. » La Classe décide qu'il n'y a pas lieu de décerner le pi ix proposé pour la solution de cette question. QUATRIEME QUESTION. On deuiande une éhide sur les inystiqncs des anciens Pays-Bas [y compris la principanlé de Liège), avant la reforme religietise du XM^ siècle : leur propagande, leurs œuvres, leur influence sociale et politique. Êtapput'l */*• .W. tlph. I.f Hnif, ftt'etttift' cotf*»tim»nife. « Un mémoire, portant pour devise : Salis miror quod latn profunda audetis scribere (Anal. Boll. IV, !2S9), a été re(;u en réponse à la quatrième question. L'auteur a divisé son ouvrage en deux parties : l'une générale, l'autre spéciale. La première est intitulée : Le ( 779) tiiysti'cisnie Hepuis ses origines jusqu'au moyen dge ; c'est proprement une introduction développée. Le titre de la seconde : Le mysticisme au moyen âge jusqu'à la révolu- lion religieuse du XVI' siècle^ semble indiquer chez le concurrent rintenlioii «le Iranchir les limites nettement tracées de la question; mais o eoMlredil (iiielquelois; son jiigemenl n'est pas sûr, parce <|ue sa pensée n'est pas nuire. Il n'est pins nécessaire, après les rap|)orls de mes hono- rables eonlVères, d'insisler sur les détails du mémoire, de signaler ses erreurs historiques, ses lacunes et son défaut d'enchainemenl. Je me contenterai de taire quelques observations pour l'avenir. La question était vaste ei dilhcile, j'en conviens. C'est l'excuse de l'auteur. Mais il lallait s'y renfermer scrupu- leusement et omettre tout ce (|ui y est étranijer. Il impor- tait de montrer comment le mysticisme traverse d'une manière presque continue toute l'histoire de l'humanité et comment il se modifie sans cesse selon les temps, les races et les milieux. Il lallait faire ressortir la diiïérence qui existe sous ce rapport entre les doctrines de l'Inde, de la Grèce, de l'Egypte et de l'Occident chrétien. L'Inde, par exemple, est le milieu le |)lus favorable à l'explosion du mysticisme : la contrée, les institutions, le caractère du peuple, s'y juêtent admirablement; toutes les doctrines convergent vers la contemplation; la religion, la poésie et la philosophie, confondues à l'origine, en portent l'em- preinte, témoin le Saukhya et le lîouddhisme. Mais ce mysticisme a son originalité : il est idéaliste et panthéiste. I^e nirvana n'est pas l'anéantissement de l'être, le nihi- lisme, comme le supposent quelques contemporains, mais la destruction de l'individualité. Platon est un mystique aussi dans la théorie des idées et de l'amour, mais un mystique sagement retenu dans les limites de la dialec- tique, comme le commandaient le génie hellénique et l'esprit dorien. Dans les écoles d'Alexandrie s'opère la fusion des traditions grecques et des traditions orientales. ( 71)5 ) IMotin combine savamment le sysième des idées el le sys- tème des émanations. L'individnalilé de l'âme est de nou- veau mise en péril. Il fallait le clirislianisme, il fallait saint Paul et les Pères de l'Kglise pour sauver la person- nalité de l'homme et dégager le libre arbitre. Mais ce ne fut pas sans luttes que la vicloire resta à l'Occident. L'au- teur devait ici encore rattacher le christianisme naissant à son milieu, et dire un mot des doctrines mystiques de la Gnose en Syrie et en Egypte, il pouvait aussi faire men- tion d'Origène. La meilleure partie de l'ouvrage est consacrée à l'expo- sition des doctrines de Denys l'Aréopagite, de Jean Scot Érigène, de Hugues de Saint-Victor, de Jean Ruysbroeck, nt (ju'nnc |)la((ï iiisi^niliaiih» dans ce travail de quelques |)a^'es, (|iii ne répond donc pas d'une manière adé'qnateau programme du concours. La même observation générale doit être appli()uée au nuMUoire n° 5. l/auleur ne s'occupe «pi'indircclement et en passant des consécpiences funestes de l'intempérafice, au triple point de vue de l'argent gaspillé, de la santé détruite et de la moralité perdue. Il se home à alïirmer que, sans les exigences de rinlem|>érance, les salaires permettraient à l'ouvrier de faire des épargnes, cl il examine successive- ment les principales institutions créées pour les utiliser et pour les faire fructifier. Il passe en revue les caisses d'épargne, — les habitations ouvrières, — les sociétés de secours mutuels, — les caisses de retraite, — les sociétés coopératives pour la production, pour la consommation el pour le crédit, — les banques populaires. La suite du mémoire est consacrée à démontrer les heureux elfels qu'on est en droit d'attendre des lois votées l'arinéc dernière d'après les conclusions de la Commission du travail : loi prenant des mesures contre l'ivresse, — loi créant des conseils de l'industrie el du travail, appelés à délibérer sur les intérêts communs des patrons el des ouvriers, — loi relative à l'incessibilité el à l'insaisissabi- lilé des salaires, — loi réprimant la provocation à com- mettre des crimes el des délits. L'auteur re|)roduil même, dans un appendice inutile, le texte oHiciel de toutes ces lois. Ce tiavail ne traite donc nullement la question spéciale de l'intempérance, des suites physiques et morales qu'elle entraîne et des remèdes pour la comballre; il n'est que la ( 799) reproduction banale «les moens connus pour améliorer en général la condition des classes lal>orieuses. Il en est tout aulrcmeiit du mémoire n* 2. C'tst un résumé, sinon élégant, du moins clair et sul>- stanliel,de toutcequi a été dit et écrit sur les conséquences désastreuses et inévitables de l'intempérance, source de maux pour l'individu, pour la lamille et pour la société. Le mémoire n" 2 traite mélliodiquement : 1" des pertes d'argent occasionnées par l'intempérance; 2^ des maladies qu'elle engendre; 5' des conséquences morales qu'elle enJraine; -4' des moyens de la prévenir ou de l'arrêter. Dans la première partie de son mémoire, l'auteur exa- mine, d'après les meilleures sources de la science écono- mique et d'après les données de la statistique officielle, quelle est l'importance des capitaux dissi|>és chaque année : — parla consommation excessive des liquc-urs, des bières el du tabac, — par les journées perdues dans les chômages et dans les orgies, — par les |>ertes d'emplois qu'occasionnent les vices, les inaptitudes, les négligences des ouvriers ivrognes, — |)ar le traitement des maladies périodiques qui fatalement amènent leur dégénérescence finale el leur mort prématurée. Ces mêmes calculs, appli- qués à une iKÎriofle de 20, 30, et iO années, sont vraiment elTrayanls. L'auteur, après avoir supputé toutes ces |>erles i>our l'ouvrier individuellement et pour sa famille, rech-rcho et démontre quelles sont ces pertes f)Our la Belgique tout entière, un des pays où la consommation excessive des boissons alcooliques exerce malheureusement le plus de ravages. .A l'aide de chiffres, officiels je le suppose, il arrive à constater que la Belgique, — par consommations impro- ductives de boissons (vins exceptés),— par salaires perd as. ( 800 ) — |iar ni;il;i(lios, — par inorls précoces, — par aliénalions ineiilalcs, — jiar Irais do justice pour recherche île crimes el lie (li'iils, a perdu, dans ces dernières années, la somme liibuleiise de plus de oOO millions de l'rancs par an. Un demi milliard annuel, dit Tailleur, capital qui su/li- rait à amortir en peu de temps toutes nos dettes^ à faioriaer nos industries, à développer notre lomniercc, à diminuer les contributions ! Dans la deuxième partie de sou mémoire {maladies), l'auteur apprécie, en général, les altérations causées par l'intempérance à la santé, à l'intelligence, à l'organisme tout entier de l'ouvrier. l*uis il examine spécialement les cHels désastreux de l'alcoolisme sur le cerveau, sur les poumons, sur l'estomac, sur le cœur du malheureux ivrogne, première victime de toutes les épidémies, con- damné à une mort précoce et inéluctable. Enfin, il montre du doigt les conséquences, visibles aux yeux de la science, de l'intempérance sur la progéniture des enfants, physi- quement l'aibles de constitution, sans adresse ni intelli- gence, moralement déchus, vauriens précoces, hôtes pré- destinés des hôpitaux ou des maisons pénitentiaires. A cette occasion, l'auteur réfute le préjugé populaire que l'alcool est un élément de force et d'activité, tandis que, aujourd'hui surtout qu'il est falsifié et toxique, l'alcool n'est qu'un excitant factice et momentané, suivi d'un éner- vement progressif aboutissant au delirium tremens. La troisième partie du mémoire est consacrée à l'exposé rapide des conséquences morales et sociales de l'intempé- rance, conséquences qui s'aggravent chaque année, à tel point que tous tes peuples et tous les gouvernements se préoccupent en ce moment d'élever une digue au-devant du flot qui menace de submerger la civilisation. ( ser à la Classe d'accorder le prix à ce njémoire; et, si ma proposition est agréée, je lui demanderai de solliciter du (lOnvernement qu'il veuille faire faire une traduction llamande du mémoire, alin qu'il puisse être utilement mis entre les mains des ouvriers qui ne comprennent pas le Irancjais. » « Je me rallie à l'avis de M. De Decker, qui parait avoir [(arlailemenl apprécié la valeur des mémoires. Je pense comme lui que le mémoire n" 2, sans être un chel- d'œuvre, offre des qualités pratiques et un vrai mérite d'instruction. Je pense aussi que ce mémoire devrait être traduit en flamand et répandu. Il serait désirable que l'auteur indicjuàl avec plus de précision les sources où il a puisé ses chiffres et ses démonstrations. Certains chiffres en quelque sorte effrayants qu'il indique doivent être lorliliés par la certitude. Il serait désirable aussi que les chiffres principaux fussent mis en relief dans l'impression, afin de frapper l'attention du lecteur. Ces chiffres, ainsi que les principales conclusions de l'auteur, devraient être résumés à la (in et comme conclusion ou moralité de l'ouvrage, qu'on suppose vendu à bon marché et même propagé gratuitement par les administrations dans les ménages et dans les écoles. • ( 805 ) « Je donne, comme MM. De Decker el Faidcr, et poul- ies molils qu'ils indiinienl, la [irélérence au mémoire n" ti, qui me garait digue du prix, el je me rallie à la proposition de mes honorables collègues, lendanlà ce que ce mémoire soit traduit en flamand cl répandu dans les écoles. » La Classe, se ralliant aux conclusions des rapports de ses trois commissaires, décerne le prix proposé de six lents francs à l'auteur du mémoire n" 2 : M. le docteur C. Dclaunois, à Péruweiz. Piux m: Stassart folk une Notice suk un Belge célèbiîe. (."jf période pioro^^éc, 1875-1880.) DAVID ÏENIERS (4610-1690?). « Pour le prix de Stassart {Notice sur D. Teniers), nous n'avons eu celle année qu'un seul mémoire à examiner. C'est, nous annonce l'auteur, une esquisse populaire, eene schets voor liel colk. Ce litre ne serait pas pour nous déplaire, s'il s'appli(|uail à une œuvre conforme aux inlen- tions du fondateur du concours. Certes, la notice proposée ne doit pas êlre une œuvre de pure science, el la forme, avenante ou brillante, y est de mise légitime. Mais d'abord, la rédaction néerlandaise qui nous a été envoyée semble conçue trop à la liàle. Déjà, dans la bibliographie, on s'aperçoit d'un manque desoins. Il est vrai que le concurrent déclare n'avoir pas eu le temps nécessaire. ( soi ) Au moins doil-il avoir eu celui do se faiie un plan. Ksi- ce un plan? Nous ne le voyons guère. Donner par le menu tout l'état fivil de la famille dn grand [xintre, glisser sur les événements décisifs aussi rapidtini'nt que sur les épisodes insigniliantes de sa carrière, reproduire des sta- tistiques qui n'ont pas même la saveur de l'inédit (comme mes saxants confrères MM. Piot et Hymans pourront le Nérifier), est-ce là cette esquisse qu'on nous promettait el qui, destinée an peuple, devait lui faire sentir et compren- dre les raisons de la grande popularité de Teniers? D'autre part, après tant de travaux, soit d'érudition, soit de vulgarisation sur ce beau sujet, l'Académie avait le droit de compter sur une étude vraiment personnelle et par là même plus ou moins rajeunie, renouvelée, f.a langue est correcte, sans doute; c'est du néerlandais sans galli- cismes, mais où e&l le trait, la couleur, le relief? Cela ne se irouxe surtout pas dans la diffuse histoire des origines de l'Académie d'Anvers, à propos de laquelle on pouvait s'attendre à un tableau de la situation intellectuelle et artistique. Quelques mots vagues ne suflîsent pas pour échapper à la banalité des redites. Ce ne sont pa?. les mille et un détails du programme des cours et du budget des dépenses el des recettes qui peuvent tenir lieu d'une étude sur le vif, comme il convient quand on veut faire une sc/iets loor hct volk. Pour compenser celle sécheresse biographique, y a-l-il au moins dans le dernier chapitre, celui de la critique, quelques chose de celte < singulière curiosité de cognoistre l'ame p comme dil Montaigne? On se contente de nous dire que les œuvres du peintre brabançon sont bien nom- breuses el dispersées aux quatre coins de l'Europe. Encore si l'on nous expliquait un peu cette dispersion.... Quant à analyser ce grand art de rendre la festivitas brabanlina sans ( 803 ) s'aballre dans la plaliliide, ce devait èlre la principale int'orcupation d'un auteur qui voulail Icyllimer aux yeux de la fouie une grande el constanle renoinnire. Or, ici, toul se réduit pour le concurrent à citer //* extenso les appré- rialions de MM. Max. Hooses el Van den FJrauden, qu'il laisse naturellement en néerlandais, de M. Paillolde Mon- lalieri dont il ne traduit pas les lignes IVanvaises, de M. A.-J. Wauters dont il emprunte la traduction au Willeinsfoiids. Je conclus que le mémoire portant pour devise sept vers il'Arnold Houbraken, ne satisfait qu'en apparence aux véritables conditions du concours. Il ne mérite pas même une mention bonorable. » « Je me ralie complètement à l'avis de mon savant confrère, M. Stecber, au sujet du mémoire intitulé : David Teniers de jonrjlie. — Eene schets voor fiel lolk. Ce travail n'a pas même le mérite des mémoires pré- sentés au concours de l'année dernière, et que la Classe n'a pas cru devoir couronner. i> Mtnitpot'l tl» n. II. Ilytnann, lfoi*iètnf cunttuiannit'*' . « Il ne pouvait y avoir chez vos commissaires qu'un même avis sur rinsultisance du travail soumis à la Classe pour le prix de Stassart. A lire les études reçues jusqu'à ce jour en réponse à la question, et plus spéciairment le mémoire actuel, Teniers serait pleir^ement caractérisé par une relation sommaire des faits de son existence. Encore, si, à l'exemple de 3"* SÉRIE, TOME XV. 63 ( so(; ) quelques criliqucs IniiuMix, les concurrcnis se donnaicnl |i(inr liulie (réludier l'dMiMe du maître dans i»on dévelop- |»emeiil rationnel, rentieprise olli irait de l'utilité. J'eslinie loutelois, avec l'iionorahle premier commissaire, (jucn Ileljïique, et surtout en langue (lainand*-, nue él'.ide de Teniers ac(|uierl une portée plus générale et qu'il im|iorte de nous faire connaître le traducteur des mœurs et de la physionomie populaire, non moins (lue rhalilc «t presli};ieiix e\éculanl. Considérée à ce point de \ue, l'œuvre as lieu d'accorder le prix de Stassart. » La Classe a adopté les conclusions de ces trois rapports. (S07) till.VM) IhlX i'K STASSAUT POUR L'NK QLKSTIO.N UHISTOIItK .NATIO.NALK. (ri' |>«Tiint''l tlf ff . Ê.» Mt'fy, ftê'fênit^f eut « Kn réponse à celte (luestion, la Classe des lellres a ie(;ii un niénioire poilanl j)uiir épigru] lie : Francorum gens inclyln. L'auk'ur se lixie, dans une inlrodnclion qui permet (oui d'abord d'a[)piécier sa parlaile compélence, à des considé- ialion.s générales snr les causes de la lenteur des progrès de la (oponifmie, dont Leihniz et plus lard Joseph df Maistre senihlenl avoir été les precniers à signaler l'irnpor- lance eon»nie science auxiliaire de l'histoire. D'abord, l'étude des noms de lieux, si intéressante au point de vue ( 808 ) (les ori|^iiios cl des ini}j;iM(loi)s des peuples, no sanrail riro i'i-ii('(ii('ns(^ que si elle prend son |>uin( d'oppiii dans la pliiloJot^ie ; or, ce nVsl guère que de nos jours que la plii- lolo,i,'i(; sVsl vérilalilemenl émancipée on se créant une njélliode sûre d'elle même. Noire Académie put à i)on dioil, en 1824, couronner le mémoire de H.iou\ sur les langues llamande et wallonne; il n'en esl pas moins vrai que ce travail nous paraît à présent laisser heaucoup à désirer, sans (]u'on puisse en vouloir au lauréat. Ch. Grand- gagnage, disciple des grands linguistes allemands, s'en- gagea sur leurs traces à propos desf//(r/c;/.v uomsdc liciiy de la liclgiqiic nn'oilale (1851 et 1850); il est resté à peu près sans imitateurs, non pas qu'il y ail eu indidérence, mais parce qu'en réalité les matériaux de l'édifice ne sont encore que très incomplètement rassemblés : c'est un second obstacle à signaler. Par bonbeur ces recbercbes modestes cl parfois ingrates ont exercé la patience de MM. Alpbouse Wauters, de Polteret Broeckaert, de quel- ques aulres encore, |»réoccupés de recueillir non seule- ment les noms géograpbiques, mais encore cl surtout les noms des lieux dits, (ju'on trouvera de plus en plus curieux à mesure (ju'on saura en tirer parti (1). Kn attendant que la ricbesse et la qualité de la moisson nous préparent la confection d'un pain savoureux, évo- quons le souvenir de notre regretté confrère, J.-H. Bor- ujnns, Damnnd de vieille soucbe et pourtant membre zélé de la Société liéf/coise de lidératiirc tmllointe. Il eut l'idée, (1) Il Si rail injuste de ne pas iiicnlionner en iiassant le Diclinn- iniirc )jri)i/rn/>liifjtic de In prorincr de Livy<', par l)elv;uix de l'ouion (1812), très riche en indicalions do liiurdila. ( 8(19 ) (lès 1858, «l'engager celle soeiélé à (;iiio recueillir Icsélé- meiils (rime cnrle de notre Iroiilière rnigiiisli<|iic inlé- rieiire. Un appel lui adressé aux eorrespoiidanls : |)lu- sieui's envoyèrenl des léponses telles (|iie!les, sur leur canton ou leur commune; seul M. .Nicolaï, l)curgmeslr(; «l'Auhel, produisit un mémoire (avec carte) digne de la publicité (1). M. Siecher en rendil couiple dans un raj)porl très remarqué (2), et (jui a visiblement inspiré (juelcjurs- unesdes réllexioiis de noire auteur. Depuis, en 1880, au Congrès arcliéologiqïie de Namur, M. le professeur G. Kurlh (de rUniversité de Liège), a relevé bien liant l'importance de; la toponymie et prèclié lui-même d'exemple, en rédigeant un glossair(! des lieiijc- (lils de la commune de Saint-Léger (Luxembourg). Ce travail méthodique et scienlilique peut servir de modèle. En celle même année 1886, iM. S. Renier s'est livré à un travail semblable, mais moins ajjprofondi, sur le village d'Andrimont, lez-Verviers. l/élàn est donné : on n'en restera pas là. Telles ont été les causes occasionnelles du concours académique dont la Classe des lettres m'a chargé d'appré- cier les résultats, conjoiiilement avec nos savants con- frères MM. NVillems et Vanderkindere. Ayant eu l'iionneur de poser la question, j'ai le devoir de prendre le premier la parole; mais je la céderai aussitôt que possible à ces deux éminents spécialistes, me contentant de résumer le plan du mémoire soumis à noire examen, et de formuler pour ma [)ait des conclusions générales. (I) Ihtiletin de ta SocictJ walfoiiHC, Lic';,'«', 1800, l. Vil. |). 1 dts MélaïKjcs. • Ci) Ihid., \. III (ô""- sci-io), p. 13 et sniv. ( ««0 ) Pour niriver ù tracer sa ligne idéale, l'anleiir a l'ail leii- lin dans son cadK^ les noms de loule es|)èc(', (|n'il divise rn deux j>iaf)d('S calrjiiorifs : les noms lojKxjrapItitjnes, cenv des simples liein-difs, el les noms géoffrophiqiie.s, vr\i\ des communes, des hameaux el des liahilalions. Très dillérenles sont ces deux classes quanl à la \aleur des renscignemenls (juVlles peuvent roiiinir. Les noms géographiques remonlenl pour la phiparl au hereean de noire histoire, el ce nVsl (|iie [tar (piel(|U(' rare exception (ju'ils (lestendenl plus bas que le XIII' siècle. « Les noms lopographiques, au contraire, ne remontent guère au delà de cette date; ils ne se sont formés en grand nomhre el ne sont devenus tiaditionnels quVn mènjo temps que les noms de lamille. » Mais ces deux groupes se complètent l'un l'autre el « nous olFrent, si nous savons les lire, l'histoire complète de notre sol à ses diverses époques. » lin les consultant tour à tour avec |)rudence el avi-c méthode, nous apprendrons à déterminer la IVontière linguistique au n)omcnt où se sont constituées les nationalités, et, d'antre |)art, nous |)rendrons note de sa conservation ou de son déplacement à travers les âges ; enlin il sera procédé, comme le veut le programme, à la recherche « des causes qui ont engendré la situation actuelle ». L'ouvrage comprend trois parties, respectivement inti- tulées : les noms topograpldqttes, les noms fjéofjrapfiiqucs, le recul de l'idiome gerinaniqne. Puisqu'on ne peut partir que du point où l'on se trouve, l'auteur a eu raison de déhuler par le tracé de la frontière actuelle des langues, «lepuis le Luxemhourgjusqu'aux côtes du ilépartement du Nord. Au texte est jointe une carte sommaire, la seule que le délai fatal du concours ait permis de dessiner, mais qui sera remplacée par des cartes plus détaillées et hislo- ( 8H ) ri(|in'S, si le mémoire esl appelé aux lionncurs de l'impres- sion. .Nous n'avons encore ici qn'nne énimiérnlion de com- inuiios rangées en une douhie lile, allemandes ou lla- mandes d'un côté, wallonnes de l'autre, il faudra péné- trer plus avant, en venir aux licux-cUts. On commencera par la rive droite de la Meuse. Ici, la limite marquée par ces dénominations correspond en général à celle de la langue parlée ; il n'y a qu'une exception apparente, dans les conmiunes formées d'une agglomération de sections ou de hameaux d'origine diffé- rente. C'est le cas pour Halanzy, par exemple : ce village a des dépendances allemandes. Il y a eu, d'autre part, des inliltralions : ainsi à .Meix-le-Tige, évidemment d'origine germanique, la toponymie est aujourdliui généralement wallonne. L'auteur s'engage ici dans une dissertation fort curieuse, mais où je ne puis le suivre. Reprenant son iti- néraire, il pénètre en Prusse dans le cercle de Mahnédy, observe en passant l'immobdité de la frontière linguis- tique aux environs de cette ville, note en traversant l'an- cien pays de Limbourg l'absence complète de lieux-dits à dénomination allemande, dans des communes dont le nom au contraire n'est nullement wallon (Bilstain, Lim- hourg, Memhach, etc.), et arrivant enlin aux rives de la Ber- winf, constate par la toponymie qu'on a dû parler flamand autrefois à Warsage, à Dalhem, à Bombaye, à Bernau. Ceci esl sérieux; ne l'est pas, au contraire, la tradition (]ui veut que l'allemand ait été autrefois en usage à Ver- viers. En somme, de Halanzy à Bernau, à part quatre localités jadis germaniques incorporées dans le pays wallon, immobilité de la frontière linguistique depuis le XIII* siècle. Pour étayer celle opinion, l'auteur a eu ( «12) rcioiHs a nxemlioiirg; les archives, j)Oiir les noms anciens; moisson |)eu ahondanle sur ce derniei" point, hcaticoup [dus riche en revanche pour la province de Liège (rive droite), où tous les déj)ùts de documents analogues ont élé aussi misa conirihution. Suit le catalogue volumineux des licux-Uils de ces con- trées, sans autres réflexions. Il s'agit, hien entendu, des noms actuels. Ces données sont Tort intéressantes et pourront proNoqiier des inchiclions fécondes. Le chapitre III de la première partie nous transporte sur la rive gauche de la Meuse. Ici l'idiome germanique n'est plus l'allemand ou le thiois,mais le flamand propre- ment dit, ou, si l'on veut, le néerlandais. Les. fluctuations sont plus considérahles, toujours au profit de l'idiome romar». Une seule exception qui a lorlenîent étonné Ch. Grandgagnage : les deux villages de Wals-Wezereti (1508 Viens rfallicovum) et de Wals-Fîels (/?e/sî'c« f/allica], aujourd'hui flamands. f>a difïicullé est grande sans doute; les conjectures sont de mise en pareil cas. Peul-êlre le déterminatif Wals indique-l-il ici non la langue pariée, mais la siiualion des deux villages à la lisière du jiays wallon : on a soutenu naguère à l'Académie une théorie analogue, à propos du Litlus saxonicxim. D'autres réflexioti.s judicieuses sont suggérées à l'auteur par les travaux de M. Alph. Wauterssur les environs de Landen et de Léau; je n'ai pas le loisir de m'y arrêter : sa conclusion est qu'on n'est pas fondé, ici même, à soutenir qu'il y a eu recul ) walloDiie voulail onlair.er \v. rivage gormani(|iu'. » l.a loponvniio des deux Iloylissoin, anjoiinl'lKii wallons, tlait tuiil ù lail (lamande an XIV" siècle. Nous continuons noire roule avec la même prudence, nous mellanl en garde conlre les noms laclices et les noms déligurés par le populaire. En Hainaul, ainsi (|ue le démontrenl nombre d'anciens documenls, la IVonlière redevient lixe; il en est de même vers la Flandre, à part quelques changements qui ne renjontent pas très haut. La liste détaillée des //>»^x-(///*- de la rive gauche de la Meuse jusqu'à la IVonlière française vers Comines, Nient clore ce chapitre par de riches ren- seignements encore une lois puisés aux meilleures sources. Le chapitre IV s'occupe de la Ironlièrc linguisli(|uc dans le noid de la France. H va sans dire qu'ici le recul du llamand a été considérable : dans toute une large zone de territoire, la toponymie seule conserve aujourd'hui la trace de l'idiome oublié. L'auteur a poursuivi ses recher- ches jus(ju"à Arras et à Saint-Omer, prolitanl de recueils et de rares documenls de tous genres, obligeamment mis à sa disposition. Précieux est .«urtout le Cueilloir de Beaulieu, rédigé à la lin du Xlll* siècle, et où Ion con- state à l'évidence que le llamand clail, à celle époque, la langue de nond)reuses populations depuis francisées, entre Souligne et Guines. Fait considérable, attesté en outre par la clnoni(|ue de Lambert d'Ardres, et dont noire investigateur sait tirer le meilleur i)arti, toujours grâce à sa méthode. Suit le catalogue des lieux-tlils à caractère germanique dans la toponymie actuelle du Pas-de-Calais, il y a là de quoi exereer utilement les linguistes. ( 8li ) l.;i (l(Mi\i(",'iiu' pallie «lu mémoire : les tioins geugra- phiiiuci, comprend trois chapitres, (Jonl le premier |)ré- s«^ul«î un rcicvt'' dos drsinenccs les plus ordinaires des nouis de lieux d'orij^inoî^ermaiiK;. -ficiin, avec ses variantes -fiem, -liniii, -f/nies, -iurj/iem, et tient le premier rang. Je ne regrette (ju'une chose : c'est (|ue, faute de tem()s sans doute, l'auteur n'ait pas ici l'ait la part plus large à la Bel- gi()ue. Je ni'attendais à reconmiencer tout le voyage en son instructive compagnie. Le chapitre il traite de ta lanrjue des noiiin pelant celle que M. G. Kurth a écrite sur le même sujet. La conclusion générale est formulée dans les lignes suivantes : « S'il n'est pas B toujours possible de se prononcer sur les îlots allo- » glottes qu'on rencontre des lingiiisli(|(ie elle-même. \\n d'anlres termes, les deux p peuples ont conservé leur laugue en l>eli,'ii|ue, sauf les » légères niiclualions indiquées précédcmnienl ; en France, » au conlraire, une bonne partie des Flamands de » l'Artois et de la Flandre ont oublié la leur, el parlent » aujourd'bui une langue «pii n'est pas celle de leur » race. » Mais à quels événements se rapporte rétablissement de noire IVonlière linguisli(|ue? sujet souvent abordé, mais <]ue notre auleur ne pouvait négliger. Il s'agit de vérifier par des documents historiques les résultais auxquels nous a conduits la loj)onymie. Le chapitre 111 constate d'abord l'existence de deux systèmes, l'un reculant l'antiquité de la IVonlière jusqu'à l'époque celtique ou tout au îuoins jusqu'à la domination romaine, l'aulre ne remontant qu'aux troubles qui amenèrent la décomposition de l'Fuipire romain d'Occident. Les partisans du |)ren)ier système veulent que tous les Belges ou presque tous appartiennent à la race germanique : ils invoquent César et estiment que la conquête romaine a modilié peu à peu les Belges méridionaux, jusqu'à leur l'aire oublier leur langue; ceux qui vivaient dans les régions du nord, plus éloignés des séductions de la civilisation du midi, restèrent barbares el gardèrent leur vieil idiome avec leurs vieilles mœurs. Celait l'opinion de Schayes, de Haoux et de quel- ques autres; elle eut son temps de vogue à l'Académie. Noire auteur ne la partage pas; il ne peul admettre que les Wallons sont des Germains romaniséset ne coniprend pas, par exemple, que s'il en est ainsi, la ville de Tongres, où abondaient les colons romains, soit restée loute fia- ( ■^'•■' ) ii);ni(l(>, (iiiiili'i (|ii(' la hiii^iic romaine s'o.sl iiiaiiiiciiiicil.iii.s les it'{i;i()iis h's plus inaccessibles de rAKiciinc. Il coinltat ensuiJc les liypoiliùscs Ar. IJapsael, <]iii suppose eulie nulles (pie rexlerininalion des iXerviens amena le lepeu- plemenl du pays par des (iaulois. Son idée, c'est (pie l'in- llucncc de la civilisalion de Rome s'esl élenduc sur (oui le pays, ce dont il doniK; des preuves aicli(JoIoi^i(pies, et (jue c'est à nu grand «''V('nemenl, tel (pie rinvasioii des Francs, (ju'il laul atlriimer l'adoption de la langue germa- nique dans des contrées où l'on en avait parlé une autre, à Trêves par exemple, s'il l'auts'en rapporter à un passage de saint .lér(!)me. Sans entrer dans les détails où se complaît l'auteur, notamment c!ia(p)e fois qu'il s'occupe- de la région luxemhourgcoise, j'arrive immédiatement aux solulions (lu'il pro|)Ose. La rronlièie linguistique a, selon lui, une double origine. Celle qui court des bords de la Meuse à Boulogne est due à linvasion des Francs Saliens, établis en Toxandrie depuis le IV'" siècle; ils se répan- dirent dans les plaines du nord de la Belgitiue abandonnées [)ar les Homains, et ne s'ari'ètèrenl vers le sud (pi'en pré- sence d'une cliaussée stratégique munie d'ouvrages de défense. L'autre frontière, se dirigeant du noid au sud. jusqu'au midi du Luxembourg, est due à l'invasion des Francs Ripuaires et à celle des Alamans venant de points opposés, |jour se beurter et vider leur différend à Tolbiac. Notre érudil, en basardanl ces solulions, use cependant de- prudence; il ne donne pas comme positif ce qui n'a, somme toute, qu'une vraisemblance plus ou moins bien justiliée. Les deux cbapitres qui forment la dernière partie de l'ouvrage sent consacrés à l'examen d'une question assez. ( 817 ) noLiVL'Ol dans (ons lescasimporlanU-: VourquoHes iiUomea fjcrmaniques ont-ils reculé? Les lémoi^nagfs liisloiiqucs faisant (léfaiil, on en csl encore réduit à se payer d'Iivpo- liièses. L'auteur pense que là où les Francs, relaliveinenl peu nombreux, se sont trouvés en contact avec la masse des populations gallo-romaines, ils ont fini par oublier leur langue, comme cela peut s'observer de nos jours aux Klals- l'nis pour lesémigrants allemands. Là, au contraire, où les deux races se sont trouvées en nombre presque égal, le pays e^t resté bilingue, comme le prouve la toponymie. Vn plié- iiomène analogue s'est produit en Normandie au X"' siècle, lorsque les Scandinaves s'y établirent : la langue romane devint celle des conquérants. Mais l'auteur élargit le pro- l)lème, en essayant de démontrer que parloul,dans riiun)a- nité piimitive, on est assez indifférent à la langue que l'on parle : on constate ciiez les modernes absolument le contraire, ce qui, par parentiicse, explique le mouvement lliin»and. Mais cliez les anciens, le sentiment de la race n'est pas développé, et quand il commence à l'être, la ques- tion du langage reste secondaire. Très curieuse et sug- gestive est cette argumentation : je laisse à mes savants confrères le soin de l'apprécier, ainsi que les considé- rations sur le français en Flandre, pays qui du reste, aux temps féodaux, relevait de la France. Il est hors de doute qu'au XIIF siècle, par exemple, le français était dans cette contrée comme une seconde langue maternelle, plus relevée que l'autre. Plus tard une réaction s'opéra... Le dernier cliapilre traite du flamand en France : c'est le complément naturel du précédent. On y reconnaît les mêmes qualités. Mais j'ai bâte d'en finir et de céder la parole à des ( «l'** ) hoimiu'S plus lornpék'nls ; je n'ai plus (ju'à coiu liin'. A 11)011 a\is, par son excelltMile ujélhotlo, par Tinlérèl des (loeuinenls qu'il a reeneillis aux véritables sonrees, par sa eonnaissanee approlondie île notre liistoire, par l'alisolue nouveauté de plusieurs parties de son travail, l'auteur me paraît avoir mérité les suffrages de l'Académie. Je propose doue de lui décerner le (fiaïul prix de Slassdrl, et d'accor- der à son mémoire les honneurs de l'impression. Il csl bien entendu qu'il pourra compléter ses cartes el soumettre l'ensemble de son (L'uvre à une diruière révi- sion, p « l.e |)remier commissaire, notre savant conlrère, M. Le Uov, a «lonné une analyse très exacte el sullisam- nient développée du n»éu.oire envoyé en réponse à la question posée pour le yrand prix de Stassarl. Je m'associe pleinement aux éloges adressés par le premier commissaire à ce travail. Je reconnais la méthode ilénéralemenl sévère, l'érudition de bon aloi el la saj:;acité de l'auteur du mémoire, et je me rallie volontiers aux con- clusions de notre confrère. Je me contenlerai de présenter quelques observalions, les unes générales, les autres de détail. D'après les conclusions de l'auteur, la frontière linguis- tique en Belgique est resiée à peu près ce qu'elle élait aux V'el VI' siècles, quar)d les Krancs se sont établis dans nos provinces, tandis que dans le nord-ouest de la France actuelle elle s'est sensiblement déplacée au déirimenl de l'idiome germanique. (XI9) a Ce (loinaiiic (celui des idiumcs gennaniqucK), en lk'l^i(|iie, nï;l.'iil pas sensihlemenl plus étendu qu'anjoiir- d'Iiiii. S'd lallail lui rendre loiil ce (jii'il a perdu depuis l'époipie IVaiKpje (M'-VIII' siècles), où il a eu sa plus Jurande extension, il sudirait de découper à l'est et au sud de la Iroiilière lingciislique acluclle el tout le lonj^ de son étendue une lisière de terroir dont la largeur dépasserait rarement celle d'une commune. On restituerait ainsi à l'élément lliiois d L'auteur parcourt alors cette lisière dans lefjixembour}^', les provinces de Liège el de Liinbourg, el il continue : a Dans le Hrahanl, une lisière semijlalile courant d'un iiouldeia provinceà l'autre el comprenant Zélrud, Piélrain, Bauvecliain, Nodehais, fîottecliain, Pecrot, Gastuclie, Bierges, Oliain, Waterloo, Claljec roiiiiniiiiiaii'f. « Je re^relle de ne pouvoir adhérer aux propositions des deux premiers commissaires, iMM, Le Roy el Willems. Cerles, je ne prélends pas que le mémoire qui nous est soumis n'ait aucune valeur : il témoigne de connaissances sérieuses el mélliodiquement acquises, el, sur plus d'un point, ses conclusions sont acceplablcs. Mais il a le grand défaut de ne pas ré()ondre à la question du concours, question dont il me sera permis de rappeler les termes : « Tracer, sur la carte de la Piclf/ique el des déparlemenls » français limitrophes, une ligne de démarcation indiquant » la répartition actuelle des pays de langue romane et » des pays de langue germanique. Consulter les anciens B documents contenant des noms de localités, de lieux- » (lits, clc, et conslaler si cette ligne idéale est resiée la » môme depuis des siècles ou si, par exemple, telle com- » mune wallonne est devenue flamande et vice versa. » Dresser des cartes hisloriqites indiquant ces fluctuations 1) [lonr des périodes dont on laisse aux concurrents le » soin de déterminer l'élendue. Enfin, rechercher les » causes de l'inslabilité ou de rimniutabililé signalée. » il est clair qu»; l'objet principal du travail devait être de dresser des caries, plusieurs caries, et assurément {\q!> ( ,S2(i ) ciHirs (lélaillées, ;^ l'cIVel (le rcndro app.ircnlt's les iiKulili- cilions (lo nos lionlières liiij^iiisiiqiics. Or, que nous donne l'iMiiiMir? Rien, nhsolimicnl rien; car je ne puis nommer nn»' carie le cliiiron inlortne (|ni accompagne son mémoire, el sur lequel (lueicjiies localités à peine sonl menlionnées. Il me sullirail, je pense^ de l'aire passer sous les yeux de la Classe ce tracé sommaire el conlus (sans même ajouter encore qu'il est inexact) pour justifier mes conclusions. Kst-ce pour arriver à un seuïhlahie résultat que l'Aca- démie a accordé aux concurrents un délai de six années? L'Iionorahle M. Le Roy nous pron»et, il est vrai, que cette carte sera ren)p!acée; mais convienl-il à la Classe de juger ses concours d'après des embryons de manuscrits, sauf à laisser aux auteurs déjà couronnés le soin de faire mieux s'ils y réussissent, ou de conserver leur médaille s'ils n'y réussissent pas? Que l'on veuille remarquer d'ailleurs qu'en supposant convenablement laite l'unique carte qui est jointe au manuscrit, nous ne sommes pas encore dans les termes de la question, qui demande : des cartes historiques indiquant les fluctuations du langage pour des périodes à déter- miner. L'auteur a-t-il déterminé une de ces périodes? Son travail ne nous l'apprend en aucune façon, el j'aflirme qu'avec les éléments (|u'il nous soumet, personne n'y parviendrait. Comme l'a constaté fort bien M. Willems, les dévelop- pements donnés à l'étude des différents points de la fron- tière linguistique sonl très inégaux. Pour le Luxembourg el pour le nord-ouest de la France, les rccberches sont assez approfondies, les détails sont nombreux. Ln revanche, il v a pénurie extrême pour le Ilainaut el le Rrabant. ( 8^27 ) Le mémoire ne conlient même aucune lisle des lieux-dils du Brabanl. Comment alors faire une carie sérieuse, sur- tout si, comme je le pense, cette carte doit, non pas se borner à renseij;ner (lueltjues localités importantes, mais tenir compte dans une large mesure des hameaux et des lieux-dits ? iM. Willems a montré que l'auteur connail peu les envi- rons de Louvain. J'en pourrais dire autant des environs de Bruxelles, qui donneraient lieu cependant à des observa- tions bien intéressantes. D'abord il ne parle — ni ici, ni ailleurs — des villages mixtes qui méritaient une étude spéciale. Pour lui, une localité est ou wallonne ou flamande; elle peut être les deux à la lois, et la chose est d'autant plus digne d'attention qu'ori y surprend en quelque sorte sur le vil" le travail de métamorphose. Les renseignements fournis sur ce point par la slalistique permettraient déjà, pour le XIX' siècle, de formuler certaines conclusions. L'auteur n'en a tenu aucun compte. S'il avait connu l'ouvrage si important de Richard Bœckh : Dcr Deulschen Volkszahi und Sprachge' biel, Berlin, 1870, il aurait compris qu'il y avait là un élément qu'il ne devait point négliger. Il aurait dû s'inquiéter aussi des localités à double nom, comme Tourneppe-Dworp; Vivier d'oye-de Diesdelle, etc. Enhn, s'il avait accordé plus d'attention à la lisière méridionale de la forêt de Soignes, il n'aurait pas, sur sa carte, fait passer la ligne extrême de l'idiome germanique, même à l'époque franque, par Enghien, Braine-l'Alleud et un point, d'ailleurs indéterminable, mais voisin de Water- loo. Que deviennent, dans ce tracé, toutes les communes et les barreaux aux noms germaniques qui se trouvent au sud de cette ligne : Ohain, Ransbèchc, Ophain, Smohain, ( 8-28 ) Willt'rzfc, (îlahyis, Iloulain-lo-Val, Houlaiii-Uî-Monl, cl pins à roiicsl OiMiiKMcti, Wislicci], IU'l)i'C(i, (Jabht'tq (à l'oiicsl (le IU'Ik'C(i), Scaiil)C((|, olc. ? l)ira-l-il (|ii(! loiiles ers a|)|»ellalions oui élé données par nne |)Of)(ilali<)n runianc (|tii les eni|)r(jnlail ù ses voisins les Flamands? Une pareille inleiprélalion est possible, à la rigueur, quand il s'agit de mois (|ui sonl vraiment entrés dans le patois wallon, mais jiour les noms de lieux ces exemples me |>arais>ent bien rares, et là même on ils seraient indiscutables, on devrait pour le moins en con- clure, à mon sens, que la population renfermait un Ibrl conlir)gent germanique. L'importance des noms géograpbiqiies, si l'on veut a\ec l'auteur op|)Oser ce termeà celui dv^^ noms toj)Ograpiii(pies, c'esl-à-dirc aux lieux-dits, — me semble donc beaucoup plus grande qu'il ne prétend le rcconnaitrc. I:e noyau des communes existe généralement depuis une très liante antiquité, et si la commune porle un non» germanique, c'est assurément parce qu'elle a eu des Germains pour fonda- teurs. Contre ce fait, les arguments tirés du caractère roman des lieux-dits ne peuvent prévaloir. L'immense majorité des lieu.\-dils ne lemonte pas au delà du XML siècle, et il est bien certain que si les habitants d'une localité parlaient le wallon à l'époque on se lixa la nomen- clature des lieux-dits, ils ne leur a|)pliquèrenl pas des dési- gnations empruntées à une langue étrangère. On pourrait donc conclure que la transformation s'est faite entre le V'" et le XIII' siècle. Mais quant à dire que, parce qu'on trouve dans une localité une toponymie purement wallonne : derrière le moulin, à la fontaine, entre les deux bois, au jar'lin, sous la baie, etc., celte localité a toujours été wallonne, même si son nom ne l'est pas, c'est ce que je ne puis admettre. ( 8^29 ) l/;uil('ur ne me parait donc pas avoir pris la honne voie pour arriver à son hul. Sa thèse est que la frontière lin^nisti(jne en iJeli;i(|nc a peu varié depuis l'époque Irauque, mais elle n'est pas sullisannnenl déaiontrée. Il a d'ailleurs consacré une grande parlie de son mémoire à des études, pleines d'intérêt sans doute, mais que j'a])pellerai accessoires et qui ont le tort surtout de tenir la place de ce qui eût dû être le principal. Un chapitre entier est attribué à l'interprétation de ceilains snlhxes qui se représentent rré(pjemment dans la tojo- nymie l'ranque. Le commcniaire est généralement exact, mais l'énuméralion est incomplète. De deux choses l'une : ou il fallait, à la suite de Fœrstemann, exan}iner toutes les formes germaniques qui apparaissent dans notre pays, ou bien cette élude fragmentaire n'est plus qu'un hors-d'œuvre et elle fera (uieux de disparaître. J'ajoute qu'il n'y a pas de motif pour refuser aux noms wallons l'attention que l'on accorde aux noms gcrmani(iues. Quant au dernier chapitre qui traite du recul de l'idiome germanique, il est plein d'observations curieuses, mais comme il s'agit ici d'un travail qui est censé épuiser la matière, j'y constate encore plusieurs lacunes. Pour n'en citer qu'une seule, l'influence de la domination espagnole et l'anéantissement moral qui en a été la conséquence pour nos provinces mériteraient au moins d'être mention- nés. Si nos pays flamands avaient pu suivre leur dévelop- pement normal, ils auraient dû évidemment se rattacher à l'Allemagne, et le néerlandais, partageant les destinées du bas-allemand, aurait fait place, peu à peu, à une langue littéraire dont la force de résistance était incontestable- ment plus grande que celle du flamand abandonné à ses propres ressources. L'Espagne s'est mise en travers de celte évolution naturelle et, à tous les maux qu'elle nous a ( 850 ) infligés, on peiil ajouter ci'lui d'avoir isolé le flamand ei du hollandais el de l'allenjand, el de l'avoir livré presque sans défense aux assauts redoutables du Cranrais. Il me resterait encore à présenter bien des erili(jues de détail. Mais j'abrège el je me borne à relever l'erreur que l'auteur a commise en dérivant le nom du viiiaj^'e luxem- l)Ouri;eois de Mcix le Tige de l'allemand Mecr. M(ix.e>l tout simplement Manstis, et les gens du pays le savent parfaitement, car ils disent que cela signifie jardin. On en a du reste la preuve dans des documents du XIV'" siècle publiés par v. Werveke {Vrbar der Grafsc/tafl Lujenihurg, . C'est aussi dans des temps relativement rapprochés de nous que l'on voit apparaître celle autre variété, beaucoup j)lus commune, de faussaires qui inventaient des titres pour asseoir des prétentions nobiliaires. Tel est le but de certaine chartes dont les auteurs, à propos de tournois ou d'autres fêtes, glissaient à dessein, dans la liste des cheva- liers invités, les noms de certaines familles dont ils vou- laient flatter la vanité ou illustrer l'origine (5). En admettant qu'ils n'aient pas sacrifié à l'inlérèl et à la cupidité (4), ils ne seraient ni plus ni moins que d'im- pudents mystilicateurs. Mais nous devons qualilier plus sévèremeni ceux qui, en vue de certains avantages réels, employaient sciemment des documenls falsiliés pour servir des causes injustes. Il existe une foule de chartes, évidemment supposées, dont le but nous échappe parce que les circonstances qui les ont produites nous sont inconnues. iMais on peut aflir- (1) Riant, Lcllrcs historiques des croisades; Waltkbs, Table des diplômes imprimes. (2) Bibliothèque de Vécole des Chartes, t. XLVI, p. 205. (3) Ernst, Histoire du Limboitrg, t. i\', p. ^^j; Escallier, Histoire d'.hichin, p. 3t; Walters, Table des diplômes, pnssiin. (4) A Nuremberg, la confeclior» de faux documents généalogiques était exploitée comme un article de fabrique. ( ^'^^ ) mer, sans ciainlc do se; liomper, (inc pic.Miiic loules oui vu le jour à propos de conlostalioiis liligieuscs pour des droils de propriélé ou la jouissance de ccilains pri\ilègcs. Ici le crime est d'aulanl plus odieux (|ue l'on ne |)ossédail guère de moyens pour éviter d'en être la viclime. Si Ton recherche quels élaienl les procédés employés par les faussaires du moyen âge, on constate d'ahord que, pour rendre la comparaison plus dillicile, ils s'appliquaient généralement à forger des pièces remontant à des temps très reculés. Les plus ignorants, les moins nomhrenx du reste — car il n'est guère possible de l'aire un faux com- plet — composaient des actes à leur fantaisie. Il va de soi que de pareilles créations ne supporteraient pas l'exa- men (I). Les autres, sans se rendre tout à fait compte que les formides des diplômes variaient suivant les temps et les lieux, sentaient cependant le Itesoin d'avoir sous les yeux un modèle. Choisissant parmi les documents qu'ils avaient sous la niain celui qui leur paraissait s'adapter le mieu.v aux circonstances, ils en reproduisaient aussi exactement que possible la forme extérieure, et n'apportaient au texte que les changements nécessaires au but à atteindre (2). (1) Telles élaienl sans doiilc les bulles fabriquées au X1I« siècle par un bcnélîcier de la cathédrale de Tournai, que découvrit révcquc Etienne, et dont il dit qu'elles élaienl si évidemment fausses « qu'un enfant aux rudinicns auroil pu en connoilrc la supposilion. » {Nouveau traité de diplomatique, t. VI, p. 1G9, note.) (2) L'empereur Ollon iil, ajanl enlevé son mon.istère à Jean, abbé de Farfa, celui-ci emporta quelcjues diplômes. Son caméricr en vola deux et les vendit à Sylvestre, abbé des SS. Côme et Damien, qui s'en servit comme de modèles pour faire fabriquer un faux diplôme de Hugues, roi d'Italie {Ibidem, p. 157). ( S.i:2 ) Dnns ces coud il ions, la fraude esl plus (lillicile à découvrir. Toulolois, elle se trahit presque toujours par le sis le plus moderne des phrases ajoutées, par l'emploi de formules, d'expressions ou de titres inusités, par l'innlalion mala- droite de certains signes gra|)hiques, notamment des monogrammes, des souscri|)lions royales et des signatures des chanceliers. Les anachronismes, les erreurs de dates, l'inohservalion de particularités caractéristiques, sont, d'autre part, encore autant de marques accusatrices; attes- tant que le document, malgré l'apparence d'originalité dont il est rcvèlu, n'appartient pas à ré|)oque à laquelle il prétend remonter. Je ne mentionne qu'en i)assanl les chartes, heaucoup plus rares, falsifiées en palimpsestes, c'est-à-tlire sur lesquelles on se bornait à faire dis|)araître certains mots ou certaines phrases pour leur en substituer d'autres. Si, par ce procédé, on évitait le grave embarras de confec- tionner un sceau — opération très délicate à cause de l'imperfection des moyens de reproduction dont on dispo- sait alors (1), — la différence dans l'épaisseur du parche- min, dans la teinte de l'encre et dans les traits de l'écri- ture, suffisent en général pour les faire reconnaître, il est à remarquer, du reste, en ce qui concerne le sceau, que les faussaires éludaient souvent la dinicullé en appliquant à leurs copies celui de l'acte original qui leur avait ser\i de modèle (2) et qu'ils avaient soin de détruire ensuite. (1) Ilocscm (dans Ciiapeaville, t. Il, p. 408) rapporte comment Robert tl'Arlois falsifiait les sceaux. C'est un des exemples les plus curieux de cette industrie. (2) Lorsque le sceau ne se rapportait pas au personnage énoncé dans la cliarlc, ils modifiaient la légende ou, suivant les besoins, en cflaçaient une partie. ( 845 ) Lis lahricanls de bulks Irouvaienl un écueil redoulahle dans la pénurie du papyrus, exclusivenieul employé, jusqu'au W" siècle, par la chancellerie ponlilicale. Ce n'élail qu'à la dernière exlrémilé qu'ils recouraienf au parciiemin, en inlroduisanl njaladroilenieiU dans leur préambule que le personnage dont émanait la charle s'en servait conlra consuelinliiiein uoslrant; ils prélèraient tirer parti de papyrus antérieurement utilisé. Letronnecile des cxempN'S d'actes Taux écrits au verso de préceptes mérovingiens. Les moines de l'abbaye de Sainte-Bénigne, de Dijon, voulant conlectionner deux bulles des papes Jean V et Serge I", du VII" siècle, et n'ayant pu se procu- rer le papyrus qui leur était nécessaire, coupèrent en deux un acte de Jean XV, de l'an 995, qu'ils avaient dans leurs archives, et écrivirent leurs bulles sur le coté resté vierge. Pendant longtemps elles ont passé pour véritables, et M. de Wailly les croyait encore telles il y a cinquante ans. Mais M. Léopuld Delislc a magistralement démontré qu'elles ne sont que de grossières contrel'açons (1). Comment, pendant tant de siècles, les faussaires du njoycn âge onl-ils réussi à surprendre la bonne foi de leurs contemporains (2)? Pour expliquer ce fait étrange, il faut se rappeler, d'abord, que les anciens documents inspiraient alors une confiance aveugle; ensuite, que le défaut de connaissances spéciales ne permettait pas de les discuter; on ne se doutait même pas de la possibilité d'une démonstration scienlinque.Si,de nos jours, la paléographie (I) McJanycs de paléo(jrapfne et de bibliographie, 1880, p. 57. ("i) Les auteurs du Nouveau traité de diplomatique ont ciicrché à prouver que » les siècles qualifies barbares n'étaient pas aussi dcslitucs de critique qu'on aime à se le figurer », et qu'en gênera! les faux ont été imniédialcmcnt reconnus. Celte thèse est inadmissible. ( 8i4 ) el la diplomaliquc |)ié>L'nl(;nl encore liiiihle poinls obscurs, on coniprond (pu; hi simple lechiie d'écrits lemonlanl à des lenijjs éloignes devait oITrir de sérieux obstacles. I,a cursivc romaine, notamment, devait être à peu près indé- cliiffrabie. Au XI*" siècle, dans tout le diocèse de Tours, on ne trouva qu'un seul homme, l'abbé IJarlhélemy, en étal de lire une bulb; du pape Grégoire V. La cbronique de Sainl-Hubcrl, en Ardennes, rap|)orle que Grégoire VII ayant accordé un privilège ù l'abbé de ce monastère, celui-ci, à son retour de Home, |)résenla la charte à un archidiacre de Liège. La pièce dépliée, ce dignitaire de l'Église, embarrassé devant les signes étranges qui s'olTraienl à ses yeux, s'écria : « Nul doute qu'il ne se cache ici quelque fourberie dissimulée sous ces caractères barbares (1). » Comment s'étonner, après ce'a, des erreurs commises par les Iriburjaux du temps, admettant comme véritables des chartes d'une fausseté évidente, et, récipro- (juement, rejetant comme apocryphes des actes d'une authenticité incontestable? Les souverains-pontifes, les rois, les évèijues, ont donné des lidiinns, el les notaires délivré des copies légales de milliers de pièces sans s'in- quiéter de leur valeur : ils se bornaient à constater qu'elles étaient munies de leurs sceaux cl n'avaient été ni cancel- lées ni visiblement altérées. Dix pa|)cs ont confirmé le faux diplôme par lequel un évoque de Paris concédait, en l'an 566, des immunités à l'abbaye de Sainl-Germain-des- Prez; plusieurs empereurs ont ratifié le privilège sup|)Osé par Rodolphe IV cl rap|)elanl que Jules César avait accordé l'indépendance à l'Autriche, pour le cas où l'empereur (1) Cantatoriiun, § 57, p. 252 de rédilioii de M. de l\i)ljauk de Soumov. I ( «i.'i ) (rAlIcmagnc i)*n|)|iaili('n(lr;iit plus à la ramille de Habs- bourg. Lr-s ailleurs du ISouccan traité de diplomatique cilcnt, il esl vrai, un grand nombre de cas on lessn|)ercbeiies du moyen Age lurent à celte époque môme dévoilées; mais il faut remarquer qu'ils s'appliquent presque tons à des chartes de fabrication récente et pour l'appréciation desquelles, comme le dit Sickel, il n'élait besoin que d'un jugement sain et de la pratique des aiïaircs. ï^'invraisem- blance des prétentions, des contradictions avec les faits établis, même une simple confrontation, suffisaient pour faire découvrir la fraude (I), Malgré le remarquable esprit d'investigation qui carac- térise la Renaissance, elle n'apporla aucun secours aux historiens pour l'élude des anciens documents (2). On recueille avec ardeur les chartes et les diplômes, mais sans s'apercevoir que la moisson contient autant d'ivraie que de bon grain. Au XV!*" siècle, la lutte contre la (1) Au concile de Metz, lonucii l'an 500, Egidius, cvcquc de Reims, produisit un diplôme de Childcbcrt, roi d'Auslrasic, qui le mettait on possession d'un domaine. Le roi ayant protesté contre celle donation. l'acte fut placé sous les yeux du référendaire Olton par les soins duquel il paraissait avoir été rédigé; il reconnut aussitôt que sa signature :ivait été contrefaite et Egidius, convaincu de faux, n'échappa à la mort que sur les instances de ses collègues, pour élrc condamné à l'exil. On peut aussi rappeler ici les chartes fausses relatives à l'abbayc de Sainl-Calais et aux évoques du Mans (Voyez Bréqucny et Pardksslî;, Diplomata, t. I, pp. 27, 100, 293, etc.; Havet, article dans la Bibliothèque de l'École des chartes, t. X[..VII), (2) C'est à peine si l'on découvre dans Pétrarque une intuition de la critique- de diplomatique lorsqu'il combat l'authenticité du privilège de Rodolphe IV en faveur des princes d'Autriche. ( >^ic^ ) Réforme provoque un yiaïul inouvcmenl Iiis(oii(iiie dans lequel on se livre, en matière religieuse, à l'examen des sourees. Mais ce n'esl réeilemenl (pi'au XVII'" siècle qu'il faut placer les vrais déhuls de la diplomalique. Des ques- tions de politique et de droit |)ul)lic avaient lait naître en Allemagne des procès célèbres, à propos desquels on exhuma et soumit à un examen minutieux nombre de chartes apportées de pari cl d'autre. La philologie et le droit vinrent en aide à la critique liistorique. Dans ces démêlés, Ilerman Conring inaugura le |)remier une méthode vraiment scientilique, en comparant les documents suspects avec d'autres de la même époque. Presque en même temps, en France, Launoi étudiait les chartes dans un but exclusivement historique. Poussant le scepticisme à l'exlrôme, il finit par rejeter en bloc, comme faux ou interpolés, les plus anciens monuments écrits des rois Francs. L'absurdité de ces conclusions montre à suflisance que, malgré leur vaste et profonde érudition, aucun principe (ixe ne guidait encore les sa\ants. Il appartenait à un Belge, le bollandisle Papcbroch, de montrer la vraie voie dans laquelle il fallait s'engager pour ne pas s'éterniser en tâtonnements stériles (1). Fn 1675, il plaça en tête d'un volume des Acla sancloruin une dissertation qui peut être considérée comme le pre- mier travail dogmatique sur la diplomalique. S'appuyanl sur la comparaison d'un nombre relativement considérable de chartes, il en étudia les caractères uniformes, indiqua les règles qui avaient présidé à leur confection cl signala (I) Voir PiREN.NE, Sur l'état des cliides de paléographie et de diplo- matique, 1885. ( 847 ) les variations qui y furcnl iniroduiles à (liflërenlesé|)oqncs. Mais, n'ayani à sa disposilioi) qt;e des lexles imprimés dont plusieurs claienl Taux, il lui lui-même induit en erreur et en arriva, comme Launoi, à contester raullienlicilé de presque tous les diplômes mérovingiens et carolingiens dont les originaux se trouvaient, à l'abbaye de Saint-Denis, en la possession des Bénédiclins. C'est alors qu'un moine de cet ordre, Mabillon, entreprit l'élude de ces vieux documents sur pièces et écrivit son fameux livre Dere iliplomnticn, par lequel, tout en créant le nom d'une science nouvelle, il en formula du même coup les lois fondamentales. Ayant constaté que, pour les premiers temps du moyen âge, il existait une quantité prodigieuse de pièces supposées, il recbercba à quels indices on pouvait les reconnaître et, dans ce but, lixa les règles suivies dans les principales chancelleries de l'Eu- rope. Dans les six livres de son magnifique ouvrage, sont traitées tour à tour, accompagnées d'exen}ples et de fac- similés, toutes les matières essentielles de la diplomatique. L'âge, les matériaux, l'écriture, le style, les sceaux, les monogrammes, les signatures, les notations chronologiques, y sont successivement étudiés, non plus seulement comme des facteurs importants dont il faut tenir compte, mais €omme des signes caractéristiques an moyen desquels on peut, presque à coup sur, hxer la valeur des chartes. Toutefois, iMabillon, en embrassant par la puissance de son génie l'ensemble d'un si vaste sujet, n'avait pu, du premier coup, en scruter tous les détails. En outre, son traité n'était pas non plus exempt d'erreurs. D'autres savants dévelopjjèreni et perfectionnèrent son œuvre, soit en abordant les parties négligées, soit en précisant les règles qu'il avait posées. (HJ8 ) Opendani, les tendances de la diplomatique s'élaienl peu à peu niodidées. Si, jusqu'ici, on s'élail livré ù l'élude des docunienls du moyen âge, c'était suiioul à cause du secours (|u'elle a|)porlail ù la solution de questions juri- diques. L'utilité pratique (ju'elle présentait ù ce point de vue faisait considérer cette science con)me une hranclie accessoire du droit. La révolution IVançaise, en boulever- sant toutes les anciennes institutions, lui (il délinitivemenl perdre ce caractère et changea sa direction. A partir de ce moment, les chartes, précieusement conservées dans nos archives, ne servent plus qu'à éclairer les points obscurs des vieilles annales, et la diplomatique est devenue une science auxiliaire de l'histoire. D'un autre côté, obéis- sant au besoin de spécialisation qui caractérise notre temps, elle s'est peu à peu dégagée des autres branches des connaissances humaines qui embarrassaient sa marche, et a strictement limité son domaine à l'étude des carac- tères internes et externes des documents médiévaux. Klle s'est même séparée de sa sœur jumelle, la paléographie, qui enseigne l'aride déchiffrer les anciennes écritures. La diplomatique a donc aujourd'hui pour but unique de rechercher comment les chartes, considérées comme sources historiques, étaient rédigées, datées et scellées dans toutes les chancelleries et à diverses é()oques, et d'après cela de décider si elles sont aulhenliques ou non. Pour rendre celle lâche plus facile, on les recueille, on les analyse, on les classe chronologiquement, pour suivre pas à pas les variations des usages diplomatiques. Les Ucf/esia des sou- verains-pontifes, des rois de France et des empereurs d'Allemagne, publiés par Jaiïé, Pollhasl, Bôhmer, Léop. Delisle et d'autres, sont un premier résultai de cette vasle enquête. ( «iy ) Telle élail, jusque dans ces derniers temps, la voie uni- versellemenl suivie, lorsque M. Sickel publia, en 1807, ses Acla recjnm et iinpcraloriim karolinorinn (I), el posa des principes nouveaux qui vinrcnl tlianj^'er du tout au (oui la niélliode d'invesligalion. Au lieu de conclure du général au parliculier, en se basant sur l'exanjen d'une longue série de pièces, |)Our proscrire celles qui s'écarlenl de la forme commune, le savant professeur de Vienne prouva (ju'ij laul procéder en sens inverse, c'est-à-dire considérer en tout premier lieu le texte de chaque charte en lui-même; puis, faisan l a|)pel à tous les éléments de critique possibles, les soumettre à un examen rigoureux. Lorsque deux ou trois actes de la même époque ont résisté à cette épreuve déci- sive, lorsque l'on a acquis la pleine certitude qu'ils ne peuvent être faux, on observe les propriétés qui leur sont communes et l'on conclut (juc tout document non muni de ces marques distinclives doit être condamné. A première vue, il semble que l'ancien sysième des Bénédictins doive présenter |»lus de garanties. Mais si l'on réfléciiit que, pour certaines époques, les diplômes faux sont très nombreux, parlois même plus nombreux que les véritables, il faut bien admettre que des conclusions tirées de l'observation de toute une série d'actes peuvent être facilement erronées et que la méthode récemment inau- gurée est plus sûre. C'est en appliquant ces principes que Sickel a passé au creuset les actes des Carolingiens, et Ficker les diplômes des X*, XI" et XII'' siècles. Mais la besogne n'est qu'ébau- (1) J';ii niiturcllcnicnt beaucoup proHlc des prceicuses indications t|uc conlicDl ce livre. ( 850 ) chée el il resie encore énormémenl à faire; lel esl le njolif qui m'a eiijijngi' à ap|)oler sur ces recherches fécondes l'altenlion tie noire jeune génération d'hisloriens. Combien n'en a-l-on pas vu aborder l'élude de nos annales en s'aidanl de sources suspectes! Cela n'esl plus permis aujourd'hui. Il est vrai que la critique diplomatique n'esl pas chose aisée (I). Klle exige une telle somme de connais- sances, une Iclle spécialité d'aptitudes, qu'elle n'esl guère à la portée de tous et que ceux-là mêmes qui y consacrent leurs veilles sont encore exposés à s'égarer. Nous en avons une preuve récente. On sait que la troisième série du célèbre recueil connu sous le nom de Monumenla Germa' niw hislorica esl consacrée aux diplômes. Le monde savant attendait avec impatience le premier volume qui devait contenir les actes des rois mérovingiens, et comptait y trouver, indépendamment des résultats précédemment ac(|uis, le fruit de nouvelles el laborieuses recherches. Mais le (lésa|)pointemenl lut grand lorsque parut, en 1872, ce livre sur lequel on avait fondé lanl d'espérances. Les erreurs de toute espèce y étaient si nombreuses, que les éditeurs, reconnaissant eux-mêmes que le travail était à refaire, durent se décider à retirer, dans la mesure du possible, les exemplaires déjà répandus dans le public. (!) Surtout au point de vue de la chronologie, dont M. Wautcrs, dans les introductions de la Table chronologique des diplômes cl ailleurs, a savamment exposé les difficultés. (Sol ) — M. Vanderkindcrc donne loclnrc d'un liavail poiianl pour litre : La condition de la femme et le mariage à l'époque mérovingienne (I). Mesdamfs, Messieurs, On ne s'imagine plus aujourd'hui (|u'on puisse connaître riiisloire d'un peuple sans avoir étudié d'une manière approfondie ses institutions. Le droit est dans une société l'expression de ce qui est considéré comme permanent el nécessaire; il soumet l'inlinie variété des actions indivi- duelles à une règle qui les rend susceptibles de classilica- lion el en fait un objet de science. Le droit privé surtout, en nous introduisant au cœur de la lamille, nous permet d'apercevoir le moule intérieur qui donne à une civilisation sa structure. C'est dans la famille, c'est dans la maison (1) On voudra bien se souvenir que ce morceau a clé écrit pour être lu en séance publique. II n'a pas la prélenlion d'épuiser le sujet, moins encore de renouveler la science. Les principaux travaux modernes qui ont clé mis à profit, sont ; SoiiM, Das liccld dcr Ehescldiessumj, J875; Traimny und Vcrlobung, 187C; SciitiOEDER, Gcsc/iichle des c/iclicficn Gùten-ec/its, t. I, 18G3; Edg, f.OEMNG, GcschicJitc des deulsctien Kirclicnrcclds (t. II), 1878; Wf.imiold, Dte dcutsc/wn l'raucn in dcm MUletuller, 2<= cdit. 1882} Wackehnagel, Familienrcclit und FamUicnleticn dcr Gcrmancn{Klci- ncrp Scitrificn, I), 1872; Dargu.n, Mullcrrcc/il und Raubclic (Gierlxc'g Unlcrsuchungcn, XVI), 1883; P. Laba.>d, Die rcc/itlicfic Slcllung dcr Frauen ini allrôinischcn und gcrnianischcn licc/tl (Zcituc/irifl fiir Vôlkcrpsi/c/(olo'f/ic, \lly 1805); IIf.isler, Inslilutioncti des dculsc/tcn Pricnlrechts, 1885-86, etc. ( syi ) que se forme la liaine des seiilinicnls el des idées. A ce lissii, nul lie collabore plus que la femme, gardienne lidèle des Iradilions. Les historiens s'occu|)cnl peu de la femiuc. Laissant ce privilège aux romanciers, ils paraissenl croire qu'elle n'est pas, suivant l'expression d'Arislole, « un animal poli- tique. » Çà el là, une ligure les arrête. Mais en dehors de ces exceptions, il scmhlerail qu'elle n'a point de rôle, que les guerres, les traités, les œuvres législatives n'ont eu besoin ni de sa grâce, ni de sa perfidie. El cependant c'est d'elle que dépend en grande partie la destinée d'un peuple, sa noblesse ou sa dégradation. Comprendrions-nous l'Iiisloirc de Sj)arle si nous ne nous représentions l'éducation de ses lilles, leurs exercices à demi-nues, leur rude énergie, leur dévouement patrio- tique? Destinées à être mères plutôt qu'épouses, citoyennes plutôt que mères, elles n'existent que pour donner des guerriers à la cité; elles ne sont belles et roi)UStes que pour transmettre leur force à leurs enfants. Le mariage à Sparte n'est pas un agrément, c'est une des formes du devoir. El pour expliquer le caractère séduisant, mais si fragile des Athéniens, ces grands inconstants de l'antiquité, n'esl-il |ias bon de se rappeler que la femme athénienne n'était qu'une pou|)ée élégante? Cloîtrée comme une orien- tale, douce peut-être, mais assurément frivole, indolente el capricieuse, sans culture intellectuelle el sans élévation morale, elle tenait assez |)eu de place dans la vie de son mari pour lui laisser le temps de bavarder sur la place publique cl de rendre visite à Aspasie. C'est tout autrement que les Romaines, ces émules des Spartiates, comprenaient leurs devoirs. Elles gouvernaient ( 853 ) b iii;iison, elles y élaieiil cljastcs el rcspeclécs, elles peisonniliaienl le travail doinesliijuc el la foi conjugale, mais elles ne se désinléressaienl pas des affaires publiques; Hères de la grandeur de Rome, elles s'appliquaienl, elles aussi, à la conserver el à l'étendre. Même elles savaient être ambitieuses : s'il laul en croire le récit de Tite-Live (1), Licinius Stolon n'a si vigoureusement co(ï>ballu pour donner à la plèbe l'accès au consulat (|ue poussé par sa lenune, patricienne de naissance, et qui souffrait impa- tiemment de voir son époux moins honoré que son beau- frère. Les divinités elles mortelles, Égérie, Lucrèce, Clélie, Volumnie, Cornélie, toutes ensemble collaborent à l'œuvre iïo la pallie. Mais ma lâclie aujourd'hui n'est pas de m'allarder à ces ligures connues. Je voudrais vous montrer que l'élude de la condition de la femme, même à une époque que l'on traite volontiers de barbare, est digne d'atlcnlion. La période mérovingienne n'a guère le don de plaire aux modernes; toute pétrie de violences, elle n'a rien de ce qui fait le ragoût des sociétés policées. Des rois qui brûlent tout vifs leurs fils rebelles, des frères qui se jalou- sent el s'assassinent, des femmes dont les haines sont inextinguibles et qui raffinent sur les plus abominables cruautés : à l'aspect de ces monstres, de ces furies, qui n'ont pas même l'excuse d'être des furies adorables comme l'Emilie de Corneille, on se détourne el l'on soupire après des siècles moins farouches. N'oublions pas cependant que les chroniqueurs qui nous ont laissé le récit de tous ces crimes, sont des journalistes (t) TiTE-LivE, VI, 54. 3°" SÉRIE, TOME XV. 56 ( S5i ) friands de nouveaiiU's el de scandales. Ce brave Grégoire de Tours, dont je n'eulends aiicunemenlsiis|)eclcr la honne foi, raconte avec la nirnie naïvclé les cnres merveilleuses opérées par les reli(jnes des sainls el les plus sanglantes tragédies (1); il tait les giiérisons normales el la paix des bons ménages. Même dans une société lialiitnée, comme la nuire, à se faire servir cliaqnc jour sa curée de faits divers jjalpitanls, il y a place pour du bonheur calme et pour des veitus sereines. Il existe, heureusement, à côté des anecdotes inlinimenl précieuses de Grégoire de Tours et de ses continuateurs, d'autres sources de renseignements, moins troublées par les bouillonnements des passions débordantes. Un sage notaire est historien à sa façon ; car il a dans ses carions les contrats de mariage, les partages de successions, les actes de vente, d'achat, d'émancipation, de tutelle. Les auteurs des formules mérovingiennes (2) étaient en quelque sorte les notaires du temps, el leurs collections nous permettent de retrouver le tracé que suivaient alors les sinuosités de la vie. Elles nous initient aux préoccupa- tions desgens lranquilles,el,combinéesavec les dispositions des lois nationales, avec les capitulaires royaux, avec les diplômes publics ou privés, avec les récits des chroni- queurs et des bagiographes, elles mettent au jour les archives de la famille franque aussi complùlemcnl que s'il s'agissail de la famille grecque ou romaine. (1) Je cite Grégoire de Tours d'après l'édition (I'Arnot (Monu- menta Gennaniœ) 188i-85. (2) Formulœ. Je cite d'après l'édition de Zv.VMf.n (Monumi nfa Germaniœ) 188-2-8G. ( s:i3 ) Los (îcrmains, on l'a dil nvnnl nous (1), n'élaienl ni des Praiix- Ronges, ni dos Tronhadonrs. Simples, dévoïK'S el (idèlcs, pleins de force el de bravoure, accessibles an progrès, mais rudes comme des hommes liabilués à la iuUe el sujets aux emportements les pins sauvages, insouciants (le leur vie et de la vie des autres, ils ne traitaient vrai- semblablement leurs femmes ni comme des sfjttaws indiennes, ni comme des maîtresses idéales dont on n'approche (ju'un luth à la main. Tacite vante la pureté de leurs mœurs, la fidélité des épouses, la sainteté du lien conjugal : personne, chez eux, ne se riait du vice el n'appelait la corruption une mode du siècle (2). Ce tableau si flatteur ne prend sa couleur réelle que si l'on songe aux modèles que Rome offrait au moraliste, l.a vie peu compliquée, toute rurale des Germains, ne compor- tait ni le luxe efl'réné, ni les désordres de la société de l'Empire; les paysannes d'au delà du Rhin se passaient, sans regret, des cosmétiques, des chevelures fausses, des pierres précieuses el des riches étofl'es que convoitaient les dames romaines; elles ne connaissaient point l'an d'écrire de ces billets doux qui circulaient si nombreux à Rome, et pour tout dire en un mol el sans aucunement insister, l'abominable corruption du monde latin n'avait pas encore franchi le rempart des forèls du Nord. Tacite avait donc raison d'opposer la chasteté germa- nique à l'immoralité de Rome, el ce n'est pas un des (1) Wackehnagel, loc. cit., p. 2. On sail que Guizot {Histoire de la civilisalion en France) comparait les Gcrrriains aux Indiens de rAniéri(juc du Nord. (2) Tacjt. Gcrvian., c. 19. ( 85() ) iiioindnvs signes de sa (•laiivo}aiicc' d'aNoir icconnu chez «les adversaires celle jupériorilé qui n'a jamais disparu tout à fail. Faiil-il en conclure que la femme germanique avait loiiles les délicalesses que peul rêver un poùlc, qu'elle Iraversail la vie dans sa blanclieur immaculée, respeclée à l'égal d'une déesse? Ceci dépasse un peu les probabililés, el la comparaison d'étals sociaux analogues, élayée par des fails plus récenls, lend h prouver que la sévérilé des mœurs n'exclul pas une certaine grossièrelé, que les passions chez les Germains étaient violentes et que les femmes, exposées les premières à en souffrir, n'en étaient pas elles-mêmes exemptes. Mais il n'y a en cela rien de contradictoire, el pour peu que l'on ait quelque intelligence des époques primitives et des civilisations rudimenlaires, on n'y cherchera point nos raninements el nos scrupules, et tout cet ensemble de notions relatives que nous ont données au sujet du conve- nable el du correct, les habitudes du langage, les idées religieuses, les caprices de la mode, les mille hasards du développement historique. Dans un passé lointain, les Germains, comme les autres Ariens, avaient même ignoré le mariage. Des travaux récenls (Bachofen, Mac Lennan, Giraud-Teulon, Dargun) ont jeté une vive lumière sur celle période dite du Muticr- reclil où la paternité légale n'existait pas. La mère seule alors servait de centre à la famille, et les enfants ne reconnaissaient d'autres proches que ceux de la mère elle- même, en première ligne ses frères cl ses sœurs, leurs oncles el leurs tantes. Les Romains aussi avaient débuté par là, et il est même possible que les patriciens, les patres, aient été chez eux (857 ) les prctniois qui «'iissenl n-iissi à fonder la (.iiiiill<> sur l'aiiloiilô du père, alors que pour les plébéiens le conuu- hium n'existait pas encore. Faul-il en dire autant des Eupafn'fics d'Alhènes? Chez les Germains de Tacite, celte forme inorgnuiquo de société est dépassée, mais il s'en est conservé (juclcpies traces, survivance d'un âge antérieur : l'oncle maternel est respecté à l'égal du père, et d'aucuns même considèrent ce degré de parenté comme le plus étroit et le plus sacré (I). Encore dans la loi saliqne, les parents de la ligne maier- nelL* sont préférés plusieurs fois à ceux de la ligne pater- nelle : tel est le cas pour la succession mobilière, pour l'obligation de concourir au payement de la comj)ositiou, pour le dédommagement à fournir aux proches d'une veuve qui se remarie (titres de nlodis, de c/irenccnida, de reipns (2)). On a vainement cherché à corriger ces titres en y introduisant des leçons plus récentes. L'incohérence qui s'y trahit est la meilleure preuve de la lutte qui n'avait pas entièrement cessé entre les principes du droit primitif et ceux du droit nouveau. I/histoire constate encore chez les Francs l'attachement singulier qui unissait l'oncle et le neveu, et les œuvres poétiques qui conservent dans leur intégrité les traditions antiques, révèlent d'une manière éclatante l'intensité de l'amour fraternel, étouffant même chez les femmes les sentiments d'épouse et de mère. Gudrun sacrilie ses pro- pres enfants pour venger ses frères, que son époux a fait périr (3). (1) Tacit. Germait., «•. 20. (2) 5a/. LIX, LVIII, XLIV. (3) D'autres exemples dans Dahgun, pp. 50 et suiv. ( SîiS ) Mt^me (iiiund ranlorilé palerDclIos'csl ;ilïirinée, quand le prie esl le ehel' de la maison, le maîlre de la femme el des enlaiiLs, sa puissance, la muut germanique, n'esl jamais l'égale de la patria polestns romaine. Les proclies de la lemme mainliennenl leurs droits de surveillance el de protection; ils ne désertent pas les intérêts de leur sœur cl des neveux qu'elle a pu leur donner. La famille germa- nique n'est pas fondée purement sur le principe de l'agna- lion, de la parenté légale; les liens du sang ne se dénouent jamais; droits el devoirs sont réglés en conséquence, el quand il s'agit de marier une jeune fdlc, les prochas sont appelés à donner leur consentement. Le mariage primitif chez les Germains est une vente. Le père cède sa fille, comme une chose, moyennant un prix déterminé. Ce prix esl fixé |)ar la coutume. Schroeder (1) pense que clicz les Salicns il était de 62 1/2 sous, c'est-à-dire sans doute l'équivalent d'autant de vaches (2), el il se fonde, pour l'étahlir, sur le taux de la composition exigée de celui qui enlève une (iile, rompt des fiançailles, épouse une veuve sans les formalités obli- gatoires (5). Chez les Anglo-Saxons, celle conception matérielle était si fermement ancrée, que la femme était ce qu'on appelle en droit une chose fongibie : le ravisseur pouvait dédom- mager le mari en lui en fournissant une autre (4). (1) Gcschkhtc des chclichen Gûlcircchls, I, p. li. (2) D'après la loi ripuairc, une vaclic pourvue de cornes clait estimée un sou. (5) Il paraît cependant contraire aux règles générales du droit salique de n'imposci- à l'auteur d'un délit qu'une amende égale à la valeur de l'objet dont il s'est indûment emparé. (4) SciiMiD, Gesetze dcr Attgrlsachscv : Acthell)irlit, c. 31. ( 859 ) Voilà assuréincnl une vue bien yrossièro, cl (ouïe la nolioii (lu niaiiiige considéré comme un aclial manque, à nos yeux, de poésie. .le ne parlerai pas de la con Irai nie imposée ù la fille, donl le père dispose à sa guise (I); dans (|uelle sociélé ne marie-l-on pas les lillcs conlre leur gré, cl M. Guizot ne nous a-l-il pas enseigné que les mariages de raison sont les meilleurs? Les jeunes Germaines avaienl d'ailleurs l)ien des ressources pour se lirer d'alTaire; la lendresse paternelle n'élail pas cliose inconnue cl chacun sail (ju'une lille avisée en vienl presque toujours à ses lins. Au pis aller, il leur reslail un moyen suprèuje, celui de se l'aire enlever, cl ce procédé très en vogue n'élail pas absolument illégal. Mais ce qui alllige davantage notre délicalesse moderne, c'est de voir un mariage s'opérer par un troc : une blonde lille d'un cOlé et un troupeau de l'autre. Aujourd'hui l'on n'achète plus guère sa femme, mais les gendres ne s'achètenUils jamais? La différence est sensible; esl-elle à notre avantage? Les anciens Romains n'agissaient pas aulremenl : pour eux aussi la forme la plus ordinaire du mariage éiail l'achat, la coemplio, ce qui n'empêchait |)as l'objet de ce négoce de devenir la matrone honorée, l'àme du loyer conjugal. Plus tard seulement, à la lin de la République (Ij Vila Salabcrgae (Maltillo», I, 40G) : Parentes ojus ... contra puclIiE voluntatem cam euidam ... in malrinionio Iradidcrunt. Il y a lieu de mentionner ici que le roi avait le droit d'ordonner un mariage, même contrairement à la volonté des parents. Clothairc II défendit seulement de solliciter du roi un pareil ordre de mariage si la fonnnc n'y consentait pas {Praccrptio, c. 7; Ediclum, c. 18). ( 8(i() ) ol sous rKin|>ir<', (|iii)ii(i on av;iil pii^ le déi^oùl du m;iiiajj:(', l'iitiliU' (les grosses dois se lit senlir. Nous sommes, sur ce poinl, comme sur hien d'anlros, les Iiérilicrs des Romains décadenls. Kn Anglelcrrc, on persiste -h ne dolcr (pie l'url peu les filles. La loiinalilé de la vente finit d'ailleurs par ne \)\n^ avoir qu'un caractère synilioliciue. A Rome, le liOripens appor- tait toujours sa balance dans laquelle il était censé peser le métal, mais on se contentait de la faire résonner en la louchant d'un écu de bronze. Chez les Francs, le futur époux remiîttait au père un sou et un denier. Cette mince valeur n'avait plus même l'apparence d'une indemnité; elle servait à faire des aumônes ou à régaler les assistants. Le mari n'en était pas moins tenu de fournir une somme plus sérieuse, mais celle somme était devenue la dol; elle était destinée, non plus au père, mais à la fille, dont elle devait assurer l'avenir. La remise solennelle du sou et du denier (per soliilum et dinarium) est devenue à l'époque mérovingienne la base essentielle du contrat. Quand Clovis demande en mariage Clotilde, ses envoyés présentent au roi des liur- gondes le sou et le denier (1). C'étaient les arrhes du mariage, prestation fictive en vue d'une prestation réelle; car les arrhes, en droit germa- nique, ne servent pas seulement à confirmer un engage- ment, ils l'ont la validité du contrat. A cet égard, une simple promesse ne suffît pas; il faut qu'elle soit accom- pagnée d'jinc tradition tout au moins symbolique (2). (1) Epit. Greg. 'fur., XVIll (Bouquet, II, p. oKO). (2j SoHM. Dus liccfit tlcr Elicschlicffxunr/ . pp. 28 et siiiv.; Kno. LoENi>c, op. cit.. H, pp. ii77 et suiv. ( S'il ) Une fois celle liatlilion faile, rcngagomenl csl conclu, ce sont les (iançailles. Désormais, la lille csl promise, spousa, verlnbt, cl lelle est la (orcc (le ce contrai que ni le père, ni le (iancé, ni nn liers, ne penvenl impiinérnenl le rompre. Dès ce momenl, les fiilurs époux onl l'un envers l'autre des obligations strictes, plus négatives que posi- tives, mais néanmoins réelles : la fiancée peut être pour- suivie pour infidélité. K\\ droit romain, les liaiK^ailles étaient loin d'avoir ce caractère; elles ne donnaient pas lieu à une action en vue d'obtenir la célébration du mariage; tout au plus leur rup- ture put-elle, à certaines époques^ justifier une demande de dommage.^-intéréts. Chez les Francs, les fiançailles ne sont pas la simple promesse de faire nn contrat, c'est le contrat lui-même. Comme la vente d^ine chose est parfaite par le seul accord des parties manifesté sons la forme d'une remise symbo- lique, de même le mariage est arrêté dès le jour où s'est accomplie la formalité du sou et du denier. Sohm a même pu dire que les fiançailles sont le véri- table mariage auquel ne manque |)lus, comme achèvement, que l'invesliture, la cérémonie nuptiale. Tous les juristes n'acceplenl pas cette interprétation, mais aucun ne songe à amoindrir l'importance des fiançailles dans le mariage germanique. Remarquez qu'ici encore les traditions des peuples européens sont restées fidèles à leurs origines. En droit français, la rupture des liançaillcs n'est pas un délit; vous n'ignorez pas que tous les jours, au contraire, les tribu- naux anglais sont saisis de faits de ce genre, et qu'ils se montrent d'une sévéri'é draconienne pour l'auteur d'un brcnch of promise. ( 8G2 ) Los langues inoclcrnos se iesseii(eiil |nrs(|no toutes de l'iiijhieiice de ces (oiice|)tions «^ei iiiaiiiqtics : le IVanç-iis a lait du latin !ipo)isus, fiancé, le mot époux, et s'il l'a détourné de son sens primilir, c'est qu'aucun antre n'exprimait mieux la rigueur d'une promesse indissoluble. L'allemand gemahl, de son cùlé, n'a |)as, d'après l'élymo- logie, d'autre signification que vcrlohl, promis, engagé. La période des fiançailles peut être très longue, mais il ne faut pas qu'elle soit indélinie : un retard exagéré équi- Naudrail à l'inexécution du contrat. Quand le roi Théoile- l)erl, |)etit-lils de Ciovis, eut laissé s'écouler sept années sans célébrer son mariage avec sa fiancée, la princesse Wisigarde, fille d'un roi lombard, les Francs, ses sujets, se prirent à murmurer. Le roi, dans l'intervalle, s'était laissé séduire par la beauté d'une gallo-romaine; mais il dut plier devant les exigences de la coufnme et il se résigna à épouser Wisigarde (I). Veut-on savoir maintenant quels pouvaient être les sen- timents de deux fiancés salions, attendant impatiemment le moment de leur union? Voici un modèle de lettre qui nous renseigne à cet égard. Le texte n'est pas d'une luci- dité parfaite, mais on sait que les amoureux sont depuis longtemps brouillés avec la logique. Force est au moins au traducteur de les réconcilier avec la grammaire : a Amie, qu'il est doux d'aimer d'amour et de désirer insaliablement, toi la plus adorée de toutes les femmes (cela se disait même à l'époque mérovingienne), amie suave comme le miel et tant souhaitable pour moi, je t'adresse ces lignes au nom du Seigneur. Je l'envoie par celte lettre tous les saints joyeux que renferme mon âme. (I) Gkeg. Tur. IJist. Franc, III, 27. ( 8()5 ) Que mes vœux vovagcnl avec les nuées, que la lune et le soleil les coiuluiseiU vers loi! Quand je repose, lu es lou- jours présente à ma pensée; quand je dors, c'est de loi seule que je rêve. Passe des jours agréables el des nuils délicieuses, songe à ion ami; ne l'oublie jamais : lui, de son côlé, ne Toubliiî pas. Tous deux nous formons des projets pour arriver à la réalisation de nos désirs. Puisse celui qui règne dans les cieux el qui veille à toutes choses le remettre entre mes mains avant que je meure! » Et le rédacteur consciencieux (jui transcrit ces ciïusions dans son formulaire, ajoute : « Telle est la grande saluta- tion des fiancés; l'un la transmet à l'autre, mais elle ne satisfait aucun des deux. » La réilexion est d'une exquise naïvelé; elle prouve que les notaires du temps avaient le cœur sensible. Quant à la provenance du morceau, extrait des fornmies saliques de Merkel (1), les nuages, la lune el le soleil doivent dissiper les doutes : cela est spécifiquement germanique. Les tourtereaux dont il vient d'être question, avaient au moins la consolation de compter sur l'avenir. Bien d'autres amants, moins favorisés, voyaient se dresser devant eux d'opiniâtres résistances. Il n'y avait souvent, je !'ai dit, qu'un moyen de les vaincre, c'était de se passer du con- sentement paternel el de recourir à l'enlèvement. L'enlèvement est l'un des incidents les plus ordinaires de la vie primitive. Il a été pratiqué d'une façon régulière chez les peuples qui affectionnaient Vcxogamic, c'est-à-dire qui ne prenaient leurs femmes que dans des tribus étrangères. (\) Formulœ Salicœ Mcrkrliatiœ, 47, ( 804 ) Au seuil (le riiisloire romaine nous assistons à l'enlèvc- mcnl (les Sal)ines. Kolilcr (I), Dari^tin el d'aulres encore ont nionln'' que celle couliime a piévalu pendant des si(icl('sct sous loules les zones. Mcn)e là où elle a disparu, elle a laisse!^ des traces dans les c(^'rémonies de nr.ariage (jui rappelicMit nn enlèvement sinuilt''. I/enl(;ven)ont, c'était la revanche du sentiment sur la rigueur de la puissance paternelle. Jamais on n'a pu s'en passer complètement. Pour les Germains, c'était pres(pie une institution nationale. Arminius, le plus illustre d'entre eux, n'avait obtenu Thusnelda qu'en la soustrayant aux poursuites d'un premier fiancé. Mais le plus souvent la violence s'exer(:ail à l'égard de la femme elie-mO-me, et le ravisseur ne s'inquiétait pas d'avoir son consentement. Les légendes, les poèmes, les récits historiques, sont pleins d'aventures de ce genre. Toute l'épopée de Gudrun n'a pour tissu qu'une série d'enlèvements. Si je voulais faire entrer les traditions Scandinaves dans le cadre de mon exposé, l'énumération des exemples serait interminable. La loi salique prévoit les cas les plus variés (2) : le rapt d'une jeune fdle, le rapt d'une tiancée, le rapt d'une épouse, le rapl perpétré dans la maison, dans l'apparte- ment des femmes, sur la voie publique, avec ou sans con- sentement, à main armée. On constate que pour ce genre d'expéditions l'auteur principal recrutait des aides, amenait (1) KouLER, Slndicn ûbcr Fraucngemciiisc/taft , rraucnrauh ami Frauenkauf {Zciatschrift fur verglciclicndc lîechtswibscuscfiafl , V, pp. 53i et suiv.); Iiulhches E/ir- nnd l'amiUmrechl {ibid. III, pp. 3i2 ot suiv.). (2) Sal. Xm, XV. ( 80;i ) avec lui une bande de (rois lioinines au moins, les inunis- sail de flùches; parfois même le collège qui coiuluisail la liaucée à la demeure de son éjioux élail surpris, mis en déroute, el la jeune lemuie achevait sa journée de noces ailleurs qu'elle ne l'avait su|)posé le malin. Nécessairement la loi sévit contre ces allenlats, el les rois dans leurs capilulaires complclenl ces dispositions. Clotaire il défend d'enlever des religieuses (1). Primitivement, la peine du ravisseur était l'amende de (32 sous et demi (2); dans les additions à la loi salique (o), comme dans la loi ripuaire (4), elle est portée à 200 sous; le décret de Cliildehert, 596(5) et l'édit de Clotaire, 614(6), menacent de mort celui qui a usé de violence. Si la femme a consenti, tous deux seront exilés. Clolaire 11 qui vise spécialement le cas oIj la complice était une vierge ou une veuve consacrée à Dieu, ordonne que les coupables soient en oulre séparés l'un de l'autre. Mais les j)énalilés sont impuissantes à brider les instincts qui s'emportent. Pendant toute la péiiode mérovingienne, femmes, filles, veuves, sont constamment exposées à (1) Edictum, c. 18 : De pucllas cl viduas rclcgiusas aut sanclac- luuiiialis qui se Dco vovcrant. ... Et si quicumquc aut pcr virlule aut pcr quolibet ordiiic ipsas dctraherc aut sibi in conjugium prac- sumpscrit sociare, capitale scnlcnlia feriatur. (Je cite d'après l'édition de BoRKTiLS, Moniim. Gcrmaniae) I, 1881. (2) Sal. XIII. 4. (5) Capit. 1 ad Icg. Salie. {Ed. Dorcthis apud Behrcnd, p. 00), 0. (i.; ib., p. 1)5. (i) nib. XXXIV, i. (îi) Dccrctuvi Childcbcrti, c. t). (G) Edict ChlolliariifC. iS. ( 8()G ) devenir la proie du pins fort. Quand deux adversaires se sont mesurés, celui qui Iriouiphe s'adjuge fréquemment la lille, voire même la l'emme du vaineu. Dans les ramilles les plus haut placées on n'élail |)as à l'abri de ces vio- lences. Grégoire de Tours raconle comment un certain Chuppa, ancien comes slabuli du roi (>liilpéric, s'avisa d'enlever la fille de l'évècjue du Mans, Baudigisil (i). Fort heureusement la mère veillait; c'était une matrone redoutahie; elle arma ses serviteurs et quand l'assaillant se présenta avec ses satellites, elle comballil vaillamment et réussit ù les mettre en fuite. On se tromperait cependant si l'on croyait que des pro- cédés si incorrects excluaient la possibilité du bonheur domestique. Ou a dit, c'est une calomnie, que les femmes aliment à être battues. Mais, à coup sur, les (illes mérovin- giennes n'étaient pas insensibles à l'hommage qu'on leur rendait en les jugeant dignes d'être enlevées. La violence c'est encore de l'amour, sous une forme brutale, et le plus forcené ravisseur pouvait devenir un excellent mari. Je n'en veux pour preuve que le texte de plusieurs for- mules sali(iues: a Dulcissimn conjtix, ma douce compagne », ou bien encore : « Dileclissima alque amalissima conjtix mea, épouse chérie et bien-aimée! Comme il est de noto- riété que je l'ai enlevée contrairement à la volonté et à celle de tes parents et que par le crime de rapt je t'ai associée à mon sort, ce qui aurait pu mettre ma vie en péril si des prclres et d'autres personnages distingués n'avaient rétabli l'entente et la concorde, il a été convenu ^ue je te remettrais ce que j'aurais dû le donner à titre (\) Gkeg. Ti'R, Hiif. Franc, X, 5. (807) de (lot; c'csl pourquoi... » clc. (\). On ne saurait nionlrcr plus (ie repentir cl plus de tendresse. Nous constatons ici, et cela ressort d'une quantité d'autres témoignages, que le rapt (au moins dans le cas où la fdle avait consenti ou consentait dans la suite), ne ren- dait pas nul le mariage qui en avait é(é la conséquence. Le ravisseur était exposé aux inconvénients d'une rigou- reuse vengeance; mais les parents ne pouvaient l'obliger ù la restitution; il conservait sa femme. lA'xlrême fréquence des enlèvements avait donc pour eiïet de créer des rapports très tendus entre les deux familles. Chez certains peuples cette hostilité est si perma- nente et si naturelle qu'il est interdit au gendre d'adresser la parole à sa belle-mère (2). Voilà les premières manifes- tations d'une antipathie devenue légendaire, et dont les origines obscures s'expliquent peut-être par un atavisme loinlain. L'union cependant, tout entachée qu'elle était de vio- lence, demeurait parfailement valide. Il n'était donné à personne de la dissoudre. C'est ce qui résulte nettement des dispositions de la loi ripuaire. A celui qui a enlevé une femme soumise au patronat du roi ou de l'église, elle impose une amende de 60 sous, mais elle ne prononce pas la nullité du mariage; elle stipule seulement que les enfants qui en naîtront retourneront sous le patronat du roi ou de l'Église (3). Si une fille de naissance libre a suivi un serf contrai- (1) Form. Salie. Lindenbrogianae, IG; d.Form.Sal. JUerkcL, \\K (2) Cf. Daroi'n, op. ci(., pp. 1,0 ot suiv. (5) Hib. LVIir, 13. ( 8G8 ) icmcnl ù la volonlé des parents, la loi lui {loiiiiel ù elle- niènic lie décider de son sort; on lui ollVc une épéc et une iiuenouille; si elle prend l'épce, c'est pour tuer le serf; si c'est la (jucnouille, elle partagera sa servitude (I). L'oppo- sition des parents est donc inopérante. Cesexcmples, qu'il serait aiaé de mullipliLM',sonl décibil's. Le rapt n'est qu'un accroc à la règle. Les époux ne doivent pas être séparés, et pour (jue ce mariage acquière tous les caractères d'une union librement consentie, il sullil au délinquant de constituer une dot à sa femme; il corrige ainsi les vices d'une appropriation illégale par la remise du prix, (jui, régulièrement, devait l'onder sa puissance niaritale et sa puissance paternelle. Un mariage dans lequel la lemmc n'a pas été dotée, demeure toujours incomplet, même s'il a été conclu par l'accord de tous les intéressés; les enfaiïts qui en sont issus ne jouissent pas des bénéfices d'une véritable légiti- mité. Kcoutons la déclaration suivante : « Comme il n'est pas inconnu que j'ai épousé une telle, libre de naissance, mais que diverses causes et circon- stances ne m'ont pas permis de lui assurer une dot, ainsi que la loi l'exige, d'où il résulte que mes enfants, suivant la loi, sont appelles nalurels » suit la donation destinée à garantir à ces enfants la succession de leur père (2). On voit par ce texte, comme par celui de la formule citée plus haut et dans laquelle le ravisseur, réparant sa faute, (1) Rib. LVIII, 18. (2) Cartarum Senotiicuridn Appcmlix, I (a\ Donulio ad (\lw$ {l'oimulae, I. p. 208). ( 869 ) doiinail à son mariage la consécration légale, que celle consécration c'était la dot, dot qu'il importe de ne pas confondre avec la dot romaine ou moderne, fournie par le père à sa fille, mais qui au contraire était constituée par le mari à la l'cnmie et qui remplaçait l'ancien prix d'achat. Tacite mentionne cet usage, en l'opposant précisément à celui dos llomains, mais les détails Cependant il n'élail loisible à aucun des deux de priver les enfants de leur succession légitime. Celle garantie avait surtout sa raison d'être dans l'Iiypollièse de secondes noces. Ici, le droit franc appliquait le principe de la dévo- lution. I.a dot constituée par le mari à la veille du mariage servait en quelipie sorte à la veuve de douaire; elle en avait la jouissance sa vie durant, mais elle devait la trans- mettre intacte aux enfants du premier lit, et ceux d'une union subséquente n'y avaient aucun droit. En l'absence d'enfants, l'époux sui vivant n'Iiérilail pas de son conjoint décédé. D'après la loi salique, le mari, devenu veuf, reprend seulement un tiers de la dol (2). Ciiilpéric porta cette quotité à la moitié (3). Il laisse le reste aux héritiers de la femme. En revanche, le mari garde une partie des meubles compris dans le trousseau. Ce qui est moins exi)licable, c'est que, d'après le même édit, la veuve sans enfants devait également restituer aux proches du mari la moitié de sa dot. Dans la loi salique, il n'est question de cette restitution et de l'abandon d'une part du mobilier que dans le cas où la veuve se remarie. Jusqu'ici je n'ai point eu à parler, à propos du mariage, d'une cérémonie religieuse. Les Francs étaient devenus chrétiens cependant et l'influence de l'Église sur le mariage germanique a été profonde; mais, à l'époque mérovin- (i) Form. Turonenses, M. (2) Sal. LXXIII, 2. (3) Chilpcrici edictiim (561-584), c. 5. ( 874. ) gicnno, la nécessilé de rinlcrveiilion du pn'irc n'élail pas encore élahlie. Sans doiile, l'usage élail pour les nouveaux (?poux de demander la l)énédiclion nupliale, mais ils le Taisaient d'ordinaire au lendemain de la noce, ainsi (ju'on peut le conslaler dans les poèmes des Nibetunr/en et de Guilruu. Celle bénédiction ne consliluail donc pas le mariage. Le mariage, remise de la lille au mari par le père ou par son remplaçant légal, élail un aclc purement civil auquel une tierce personne quelconque n'avait aucune qualité pour intervenir. Aussi les conciles, si nombreux en Gaule à l'époque franque et si féconds en dispositions de tout genre, ne contiennent-ils aucune prescription qui fasse dépendre la validité du mariage d'un acte religieux. Les cboses changèrent d'aspect au XI P siècle seulement, quand l'ancienne puissance paternelle eut' disparu, que la lille se maria elle-même au lieu d'être mariée par un luleur, et qu'elle put se choisir librement l'intermédiaire chargé de la remettre à son époux; le prêtre s'empara facilement de ce rôle. Ce point a été mis hors de doute par Sohm dans ses savantes études sur le droit matrimonial allemand et canonique. Mais si l'Église ne songeait pas à séparer les époux qui s'étaient passés de son ministère, si elle ne leur infligeait même aucune pénalité canonique, elle se montra d'une sévérité rigoureuse au sujet des empêchements que, d'après sa doctrine, la parenté apportait au mariage. Les Germains montraient peu de scrupules à cet égard. On sait que chez d'autres peuples aryens, les Perses, les Athéniens, par exemple, l'union même avec une sœur consanguine n'était pas interdite. Cet usage, 1res expli- cable dans la période où la mère seule faisait la famille, a (875 ) laissé qiielt|ii('s Irnccs dans les récils tnylliiqucs de la Scandinavie. Mais chez les Francs il n'v a plus rien de semblahle. Seulemcnl les mariages entre cousin el cou- sine, oncle el nièce, bean-lVère el belle-sœur, voire même beau-lils el beiie-nière, élaienl parfailemenl admis, et, malgré les injonctions du clergé el les décisions des conciles, il l'al'.ul de longs eflorls pour les faire dis- paraître. Les rois donnaient l'exemple de la résistance. Clo- tairc l" commença par épouser la veuve de son frère Clodomir. Plus lard, il a en même temps deux femmes et, qui plus est, deux sœurs, Ingonde el Arégonde. Ingonde avait dil au roi : a J'ai une sœur fort jolie el je supplie Votre .Majesté de lui trouver un mari digne d'elle. » Clo- laire la vil et conclut qu'il n'y en avait pas de plus digne que lui-même (1). Plus tard, cet émule de Henri Yllf (il eut sept femmes (2) contracta mariage avec la sœur de la femme de son neveu Théodebert, qui elle-même était déjà veuve du petit-neveu du roi, Théodebald. Voilà d'étranges complications. Ajoutons que la femme de Théodebald était la sœur de la belle-mère de ce prince (5). Mérovée, Dis de Chilpéric et d'Audovera, épouse sa tante par alliance, Brunehilde, veuve de son oncle Sige- berl (4). Le roi Chariberl épouse la sœur de sa première femme (1) Grug. Tir. Ilist. Franc, IV, 3. (2) Arndt (Greg. Turo.\. Opéra, p. 890) n'en compte que six. Noir Dahn, Urgcschichtc der germaniscfien iind 7-omanisc/ien Viilker, 111,78, noie 2. (3) Grec. Tur. IJisl. Franc, IV, 1). ( i) Grec. Tlii. Ilisl. Franc, V, 2. ( S'6 ) ri, in.'ilgré les cxcoinmiinicalioiis, il ne coiisenl pas ;'i l:i répudier (1). Dagoljcrl, en ()25, [trcnd pour leinmc Gomalriide, sœur de Sichilde, deuxième femme de son père Clolaire II (2). Les parliculiers reslaienl fidèles aux mêmes iradilions. Un certain Magnovald avail épousé la veuve de son frère (Ti); Godin, (ils de ^Varnacllaire, maire du |)alais en Bourgogne, s'unit, l'année même de la mon de son père, avec Hertha, sa helle-nière. Ce genre de maiiage était très ordinaire chez les Angio-Saxons. Plus d'un roi, en mourant, recom- mandait à son lils d'épouser sa veuve. C'était un moyen d'éviter les rivalités entre l'héritier de la couronne et une jeune reine, jalouse de conserver ses prérogatives et de faire arriver au trône ses propres enfants. Contre ces usages invétérés, dont le dernier a seul, au point de vue des modernes, un caractère vraiment cho- quant, l'Église entama une lutte opiniâtre. Les conciles du V* et du VP siècle ne cessèrent de les condamner (4). Parfois cependant force leur fut d'user d'une certaine indulgence. Le troisième concile d'Orléans, en 538 (5), renonça à exiger la dissolution des mariages existants qui n'étaient pas conformes aux règles canoniques. Mais en 596, Childebert il menace d'excommunication (1) Grec. Tlu. Ilist. Franc, IV, 26. (2) Fred£g., lui (Bouquet, 11, p. 434), (5) Grec. Tur. Ilist. l'ranc, VIII, ÔG. (4) Bri NS. Canones apostolorum et concilioruni sœc. IV-VII (1859). (!>) Concil. Aurelian. III, c. 10. De iuccstis conjunclionibus ut contracta hucusqne Itnjusmodi cotijugia non solvanliir, sed in fitlnrum quod de incestts conjunclionibus.... intcrdictum est, obscrvrtur (BRtKS, II, p. 195). ( 877 ) el (le mort quiconque rediscra de s'y soiimeltre (t), et les additions ù la loi saliquc ne tolèrent que les mariages enlrc petits-cousins (2). Il semhic (|ue plus les Francs s'obstinaient, plus l'Église exagérait ses prétentions. Les papes du VIII' siècle, vou- lant couper court à toute controverse, décidèrent que le mariage était coupable du moment où il existait entre les deux personnes (les liens de parenté. .Mais jusqu'où s'éten- dait la parenté? Grégoire i'', dans ses interdictions, s'était arrêté au quatrième el même au troisième degré ; Gré- goire Il poussa au cinquième; Grégoire III, jusqu'au septième (5)! Il s'agissait ici des degrés suivant le droit romain. Or, la computation germanique était très différente. En droit romain, lorsqu'il s'agit de déterminer la distance qui sépare deux membres de la même famille, on remonte de l'un au plus proche ascendant commun et de là on redes- cend à l'autre ; chaque génération de cette double échelle forme un degré. Le droit germanique, au contraire, comjitait parparen- tèles et comprenait, sous cette désignation, tous ceux qui se trouvaient à la même distance d'un auteur commun. Chaque parentèle est un degré, ou, pour emplover le terme propre, une articulation, (?m knic, genu, gcr.uculum. Ainsi, les enfants constituent le premier degré (frères et sœurs), les petits-enfants, le deuxième degré (cousins), les arrière-petits-enfants, le troisième (arrière-cousins), el (t) Childcberli II Décret io, 2. (2) Sal. XIII, 11. (3) Cf. Edg. Lok.mng, op. cit., pp. îiSô et suiv. ( 878 ) ainsi i\o siiilo. Il m résulte qiio des persoiinos qui, en iJroil loiiiuin, ainaienl élé [)arerite.sau .sixième de.yré, i»c l'élaienl en droit j^ernianique (|i)'au Iroisiènie, el (jne, par consé- tjuenl, le seplièrnc degré nous lepoilc à un horizon si lointain qu'il est malaisé de l'apercevoir. Interdire le mariage dans ces conditions, c'était une rigueur absolu- ment déraisonnable. Avant de devenir amoureux, il fallait instituer une enquête sur l'étal civil de toutes les jeunes lilles en âge de plaire (1). Néarniioins, le droit canon tint hon el il ad()|)la même le système de computation germanique. Les Dis de Charles Martel, qui avaient beaucoup ù se faire pardonner par l'Église dont leurs vassaux détenaient les biens à titre de bénélices, se montrèrent tout disposés à obéir ù ses exi- gences en matière de mariage. Les capilulaires de Leptines, de Soissons, de Compiègne el do Verberie, sont très expli- cites à cet égard. Les prohibitions édictées s'étendaient dans une large mesure à la parenté par alliance et elles furent même a|)pliquées, au VHP siècle, à la parenté spirituelle. Mon seulement on condamna les mariages de parrains ou mar- raines avec leurs filleuls, mais même celui du |)arrain avec la mère de son lilleul. Celte disposition fournit, je crois, l'explication d'un texte qui paraît singulier au pre- n)ier abord. D'après le décret de Compiègne (Pépin le (1) CIiarlcn)agnc, eu 802 {Capit. viissorum gencrnlv, c. 55) défend de conclure un mariage avant que les cvctjues, les prêtres et les gens âgés aient soigneusement recherche la parente des conjoints {ante- quam cpiscopi, presbylci'i cum scriiorilms popitli, consanguinilatem conjiiitycnfium ddigcnlcr exquiranl). (879 J Bref, 7o7), celui qui aura présenlé à la coiilirmalion 6pis- copale SOI) beau-lils ou sa helle-lillo, devra ôlro séparé de sa fenime (1). La conclusion esl iiiallcndue : c'est que les effets du parrainage rejaillissent jusque sur la njùre de reniant conlirmé et créent entre elle cl son mari des liens de parenté qui doivent rendre la vie conjugale impossible. Il y avait là peut-être un moyen ingénieux d'obtenir le divorce. Un autre usage méritait à plus juste litre la censure ecclésiastique. Tacite, rendant bommage aux Germains, avait dit que presque seuls parmi les barbares, ils se con- tentaient d'une seule femnie, mais il ajoutait que parlois cependant les grands, les princes, se déparlaient de celle règle et conlractaient à la lois |)lusieurs unions, plutôt par raison politique que pour obéir à leurs caprices (2). La monogamie n'était donc pas slricle. El, en effet, nous voyons qu'Arioviste avait deux femmes. Plus tard, un roi de Norvège, Harald Harfagar [X" siècle), en eut même dix siniullanément, et cependant quand l'une d'elles vint à mourir, il en lut si inconsolable qu'il passa trois ans à la pleurer sans que rien put le distraire. Il finil par s'éprendre passionnément d'une princesse danoise, mais elle exigea qu'il répudiât, pour l'obtenir, toutes ses épouses anté- rieures, ce qu'il fil (5). On voit que le partage de ses affections n'avait pas refroidi son cœur. Pour en revenir aux Mérovingiens, j'ai déjà mentionné Clotaire l" et ses deux femmes, Ingonde et Arégonde. Le (i) Decrelum Compcudiense , c. 15. (2) Tacit. Germon., c. IS, (3) Weiniiold. Deutsche Fraucn, II, 8 et oVô. ( 880 ) bon roi Dngobort, malj^'ré son inliniité avec Sainl-ÉIoi, ne se monlra guère plus respeclucux des lois cliréiicnnes (i), et les Carolingiens suivirent les mêmes traditions. Pépin, père de Charles Martel, avait épousé Plectrude et Alpaïdc, et rien ne permet de refuser à celte dernière le titre d'épouse légitime (2). Je ne parlerai [)ointde Cliarlemagne, dont les relations conjugales furent trop compli(|uées pour trouver ici leur exégèse. Chose bizarre et qui semble d'abord ne pas concorder avec ces conceptions fort peu sévères du mariage, Tacite nous apprend que les veuves germaines contractaient rarement de secondes noces et que certaines tribus le leur interdisaient même absolument (5). Mais ceci résulte de rinlériorilé de la femme qui, dans les sociétés aryennes primitives, une fois la puissance paternelle et maritale constituée, devait parfois se résoudre, comme ce fut le cas notamment chez les Hindous, à ne pas survivre à son époux. J'ai peine à croire cependant que les Francs aient jamais soumis les veuves à l'interdiction d'un nouveau mariage. S'il en était autrement, on devrait admettre que les mœurs, en fort peu de temps, avaient singulièrement changé chez eux. J'ai cité Clotaire I"' qui épouse la veuve (1) Fredegar. L\ : . . . très habehat ad instar Salomonis rcginas, maxime et plurimas concubinas. Rcginuc verc hae cranl, Nuntcchildis, Vulferjimdis et Bcrchildis. (2) Alpaïdc est appcllce uxor [fredcg. cont. II, c. 103 : Pippinus aliam duxit uxorcm nobilem et elegaiitem (Bouquet, II, p. 455); Gesta Francor., c. 49 : habebat Pippinus. . . . fiHum ex alia uxore, nomine Carolian {Ibid., p. 571). (5) Tacit. Germ., c. 19. ( 8f'on puto esse absque aliqua conscicnlia viri mci, quod ab impicxu cjus talitcr sum repuisa; scd ibo et videbo ne forte alia mulicr cum eo decumbat, pro cujus me amore dispiciat. » Et stalim adfuil in cubiculum episcopi, invenitque cum post mcridicm dor- niientcm. Acccdcnsquc ante leclulum cjus, vidil agnuni inmensac claritatis super peclus ejus quicscenlcm. Ibid., 75 (Histoire de révcquc Simplicius d'Aulun) : ... acccpto quoquc pontiticatus ordine, beata soror, quae prius fuerat non libi- dine, scd castitatc viro conjuncta, non passa est ab stratu pontificis submovcri..., sciens se uri non jiosse ab inccnlivi ignis ardore Commoventur cives in scandalum.... dicentcs : o Incredibile est, niulicrem viro junctam pollui non posse. ... nequc eiiim in sinu ignem quis gcstiens non cremabitur, • llis comniota virgo sanclis- sima , expanso pallio, prunas ardentes suscepit et fcre horac unius spalio tener)s, saccrdotem evocat, dicens : « Accipc milcm solilo ignem, nequaquam tuis vclaminibus nociturum, ut ostcndani in nobis liae flammac, cxstinctas fiammas esse iuxuriae. » Cf. Ihid., 51, etc. (887 ) Les menaces des Conciles reslèrenl (railleurs sans effet el l'on (inil par renoncer à en exiger l'applicaiion. Tous ces faits, sur lesquels je passe rapidement parce que le temps me presse, nous révèlent les contradictions entre les(|uelles se débattaient alors, en Gaule surtout, les institutions germaniques. Le déplacement dû à la conquête, l'aclion d'un ciel nouveau, l'opposition des vain(|ueurs et des vaincus, les idées romaines, les idées chrétiennes, c'étaient là des forces qui jetaient le trouble dans toutes les conce|)lions acq«iises. La vie de la femme germanique en fut profondément atteinte. Initiée aux besoins d'une civilisation rallînée, mise en contact avec un monde dont la moralité était plus que douteuse, la conscience inquiétée par les enseigne- ments d'un dogme nouveau, elle a |)erdu sa loi; elle marche à l'aventure ; ses instincts la conduisent et l'égarent. Du temps de Tacite, la Germaine était reconnaissable à son activité, à son courage. Elle dirigeait la maison, elle cultivait les champs, et précisément parce que l'homme songeait plus à la chasse el à la guerre qu'aux travaux domestiques, la femme avait la responsabilité du ménage et son rôle s'en relevait d'aulant. Elle ne craignait même point de partager les périls de la guerre. Dans les grandes invasions, on la vil plusieurs fois, aux moments suprêmes, prendre les armes à son tour, «léfendre sa vie, défendre ses enfants, défendre son honneur. Chez aucun autre peuple, on ne trouve aussi nettement dessiné le type de la vierge guerrière. Les Grecs connais- saient les Amazones, mais c'étaient pour eux des étran- gères. Les Walkyries, au contraire, sont les figures les plus vivantes, les plus personnelles du panlhéon germa- nique. ( 888 ) Ce qui prouve que cel idéal ne s'était pas complèlcmcnl perdu, aux icmps liisloriques, c'est la fré(|iicnce des noms féminins ayant trait aux choses de la {guerre (1). Nous cherchons pour nos lilles des appellations douces et gra- cieuses; les Germains préféraient la force. Mais, dans la période mérovingienne, cette force est parfois désordonnée. Les femmes ont conservé leur indi- vidualité accusée ; quelques-unes se placent en pleine lumière de l'histoire; mais leur énergie détournée de son rôle naturel, étonne, effraie même par sa grandeur farouche. C'est qu'elle est consacrée plus souvent à la salis- faction de passions coupables qu'à la réalisation d'œiivres bienfaisantes. Quelle ligure plus réellement tragiijuc que celle de Brunehilde, celle reine infortunée que sa constance, son énergie indomptable, ses malheurs finissent, en dépit de tout, par rendre presque sympathique! Elle est l'adver- saire irréconciliable de Frédégonde, parce que celle-ci a pris la place de sa sœur Galsuinlhe auprès du roi Chilpéric, après l'avoir empoisonnée. Plus tard, c'est son époux Sigcbertqui tombe lui aussi sous les coups des meurtriers soldés par son implacable ennemie. Mais ce n'est pas la flamme de la vengeance qui échauffe seule le cœur de Brunehilde. Elle défend les droits de ses fils, de ses petits-enfants; elle y met la rage d'une lionne traquée (!) Tels sont les noms dans la composition desquels entrenl gund et hild (pugna, bcllum) : Adalgund, Cliunigiind, Druniliild, Ilildigiind, Ilildigard, Clilolicliild, Grimliilt, Nanlliild, Ricliill, etc.; Sicg (vicloirc) : Sigilind, Sigidrud, etc.; Wal (tombe sur le champ de bataille): Walaburg; Brun (cuirasse;: Erunihild; Gcr, Glsli (javelot); Gerdrud, Gcrcbcrla, Ermgcra, Gisila, etc. ( 889 ) avec ses lionceaux. Et elle s'élève plus liaul encore. Elle a assimile sa cause à celle (]{i royaume; elle personnifie la puissance royale menacée par l'ambition des grands. Lutte inégale entre une aristocratie que rien n'arrête et la femme que ses cheveux blancs ne protégeront pas contre une mort cruelle et ignominieuse. La couronne est condamnée, mais l'attitude de la reine qui se dévoue à une cause perdue ne manque assurément point de grandeur. Chez Frédégonde la fureur criminelle est un instinct que rien ne colore et ne déguise. Sortie des coucbes infimes de la société, élevée au premier rang par le caprice d'un prince libertin, la jalousie, l'orgueil, la soif de com- mander, elle n'obéit pas à d'autres mobiles. La ruse est son arme babiluelle. Veut-elle se venger de quelques Francs libres, elle les invile à un festir, elle les enivre et quand ils sont incapables de résistance, elle les fait massa- crer (I). A plusieurs reprises, elle donne commission à des prêtres d'assassiner Brunehilde, et quand ils reviennent sans avoir réussi dans leur lâche scélérate, elle leur fait couper les mains et les pieds, pour les punir de leur maladresse (2). A certains moments cependant, elle paraît s'adoucir; c'est quand elle tremble pour la vie de ses enfants. Son àme perverse est accessible à la superstition ; alors elle s'humilie, elle prie, elle pleure, elle s'épuise en bonnes œuvres; elle vide le trésor royal. iMais vis à-vis de ses enfants eux-mêmes, quand la colère la domine, rien ne l'arrête. Elle est en querelle (1) Grec. Tûr. J/ist. Franc, X, 27. (-2) Ibid., Vit, W. ( 890 ) constante uvcc sa fille Rigonlhc, cl de part et (raulrc |)Ieuvcnl les sonfllets et les coups de poing (I). Higonlhe réclame une part des richesses de sou père. Un jour, Frédégonde leinl de s'attendrir; elle promet salis- faction à .«a lille et l'invite à puiser elle-même dans le coffre où s'entassent les trésors. Quand Rigonthe agenouil- lée contemple avidement l'or et l'argent (jue ses mains gourmandes peuvent enfin palper, la mère referme le cou- vercle avec violence cl y pesant de toute sa force elle essaie d'étouffer sa fille. Sans aller aussi loin, bien d'autres femmes montrent les bouillonnements d'un sang qu'une domestication méthodique n'a pas encore calmé. Ardentes à aimer, plus ardentes peut-être à haïr, elles vont (oui do suite aux extrêmes. La raison n'a pas de prise sur elles, et si parfois elles témoignent pour la religion un zèle qui leur a valu l'admiration de l'Église, leur dévotion même est encore un instinct et elle n'étouffe point l'ardeur de leurs autres passions. Clolilde est chrétienne el elle n'épargnera aucun effort pour amener Clovis à sa foi. M;iis ce qui la décide surtout à épouser le puissant chef des Francs, c'est l'espoir de tirer vengeance du roi Gondebaud son oncle. Car elle n'oublie pas que Gondebaud a fait assassiner sou père, noyer sa mère el jeter sa sœur dans un cloître (2). Plus tard, quand elle est vieillie, renommée pour sa (!) Greg. Tur. Hisl. Franc. , IX, 54.... uc intcrdum puynls se alapisquc caederent. (2) Epitom. Greg. Tur., XIX : Dixit Cftrotechildis : Gratins lihi ago^ deus ovmipolenx , qiiod inlHum vindklac de genilorihiis vtl fralribus meis video. ( 8'JI ) charité el ses vertus, prèle à èlre canonisée, ses sentiments (le Germaine 1 1 de païenne n'onl pas abdiqué dans son cœur. Ses fils Cliildebcrt el Clolairc se sont emparés de leurs neveux, les enfants du défunt Clodomi:; ils font savoir à Clolilde qu'ils vont les raser el les enfermer dans un cloître, « J'aime mieux, répond la grand'mère, s'ils ne peuvent régner, les voir morts que privés de leur cheve- lure royale. (I) » L'orgueil de la race parle ici plus haul que la piété el que l'amour. Même dans les cloîtres, la révolle esl toujours en éveil. Quoi de plus caractéristique que l'histoire des nonnes de Poitiers (2)? Deux cousines, de sang royal, Clotilde, fille de Chariber!, et Basine, (ille de Chilpéric, ont juré à l'abbesse une haine mortelle; elles l'accusenl des méfaits les plus scandaleux; bienlôl elles désertent le couvent, entraînanl avec elles quarante de leurs compagnes. Klles veulent plaider leur cause (levant le roi. Chemin faisant, la plupart des rebelles irouvenl des maris et quittent la partie. Basine el Clotilde sont résolues d'aller jusqu'au bout. Mal reçues par Contran, elles retournent à F^oitiers, s'y enferment dans la basilique de Saint-Ililaire et réunissent autour d'elles une troupe de gens sans aveu. Quand les évêques que le roi a chargés de les interroger se présen- tent, elle les accablent de projectiles et les font fuir. Excom- muniées, elles livrent l'assaut à leur ancien couvent el le mettent à sac; elles poursuivent l'abbesse jusque dans l'Église, la déshabillent et la meurtrissent. Deux rois alors, Childeberl el Contran, donnent commission à plusieurs (i) Grec. Tur. Hist. Franc, III, 18. (2) ma., IX, 59-43; X, 15-20. ( 8Dî2 ) é\è(|iit>s (riiilorvciiir; mais pleins des souvenirs de racctieil (jii'ils oui n'(.ii une pirniière lois, les préhils se récnseiil. Il lanl (ju'iin l'onelionnaire civil, le comle, se charge de inel- (re les léNollécs à la raison. Alors seulement le (rihunal ecclésiaslique les juge el les condamne. Mais Ciiildehcrl ne larda pas à leur ocloyer un pardon complet, persuadé sans doute «jue des lilles aussi braves (je ne dis pas : d'aussi braves lilles) méritaient une indulgence parlicidière. l*arlout la sève trop riche s'emporte en jets volon- taires. La greffe n'a pas encore réduit le sauvageon. Le christianisme ici accomplira son œuvre. Ce serait une erreur cependant de faire remonter ù lui seul tous les mérites de l'épouse chrétienne. Si l'on entend sous ce nom la femme au cœur pur, douce, pleine de cliarité, plus prête au pardon qu'à la vengeance, mais en même temps la compagne tendre qui réchauffe et anime la maison con- jugale, le christianisme ne peut revendiiiuer qu'une part de cette création bienfaisante. L'Église, ne l'oublions pas, ne s'était pas fait une idée très haute de la hlle d'Eve; elle la considérait comme la tentatrice, presque l'associée de l'esprit du mal. En pia(;ant le célibat au-dessus du mariage, la nonne au-dessus de la mère, elle humiliait la femme; elle la répudiait comme impure. Le concile d'Auxerre (S75) l'avait déclarée indigne de toucher de ses mains nues l'Eucharistie (1). Longtemps encore ce mys- ticisme produira ses fruits empoisonnés. Certes, ce n'était pas du cloître que l'on pouvait attendre la régénération de la famille. (i) Concil. Autissiodorensc, XXXVI : Nou licel mulicri nuda manu piic/iaristiavi accipcrc (Bnt>s, II, p. 2il). ( 893 ) El cependanl, il seroil vyin do la nior, la réaclion à laquelle l'Église donna l'élan contre la licence du Bas- Kmpiie, ne lut point sans oHels salutaires; la gravilé d»j mal appelait peul-èlie l'exagération du remède. I\Iais si le christianisme n'avait agi que sur les peuples latins, ses eiïoris eussent été stériles. L'Italie du X"' siècle est auKsi corrompue que la Home païenne, et le virus a gagné jus- qu'à la papauté elle-même. La race germanique avait su conserver, dans son iso- lement, ces vertus natives qui avaient l'ait un jour la gran- deur des Grecs et des Romains, mais qui chez eux s'étaient singulièren)enl amoindries. Chaste comme Nausicaa ou Virginie, la jeune Germaine n'avait pas renoncé au.x devoirs de la vie; elle pouvait devenir une épouse comme Andro- maque ou comme Lucrèce. Sans doute, nous l'avons vue dans la période agitée des siècles mérovingiens, violente, parfois brutale, criminelle même; mais ces excès de vigueur se corrigent plus aisé- ment que la mollesse et l'abandon de soi. Dans le monde nouveau qui va succéder à l'Empire, la femme vivra par l'esprit autant que par le cœur, et elle ne régnera pas seulement parla beauté. Les anciens Germains avaient préparé depuis longtemps son avènement en lui assignant un caractère sacré, presque divin: infmse aliquid yaiicturn ac procidum pulant, et pour lui donner son vrai nom, ils l'avaient appelée die Frau, planches phololillio^raphiquos. ivproduisani, d'après les estampes orijiinalos, dos oompo- silions dècoralives cl allégoriques emprunlêes aux grands mailres de loules les écoles. Ces planches, do TornKU in-lolio. son! accompagnées d'un loxle explicalifen IVan- vais el en allemand. Le travail k\c M. Hymans l'orme uuo anthologie décora- live des plus remarquables. Il romha assurément de grands services à nos artistes industriels. Pour décorer un hàti- inenl, une œuvre de céramique, d'orfèvrerie, etc., de façon à produire rèellemenl de l'or/ industriel, il faut que le peintre déi'oralour, l'orfèvre, le ciseleur, le niosaiste, le modeleur, inventent eux-mêmes — ce qui est l'exception — les sujets qu'ils se proposent de mettre on anivro, ou bien qu'ils les empruntent aux grands maîtres, ce qui .irrive d ortiinaire. C'est à ces derniers que s'adresse le recueil de M. Hy- mans. S'adres$e-l-il également aux élèves de nos écoles industrielles? Le jury ne l'a pas pensé et, tout en recon- naissant la haute valeur el rinconlcslalde utilité de celte publication, il ne croit pas qu'elle remplisse les conditions requises pour obtenir un dos prix fondés par Joseph De Koyn. .M Sluys a fait paraître un recueil intéressaut intitulé : Lfciftrts M'jes à Cusage des ècolfi pniMairrs; et des écoles moyennes. ' 001 , i,'\h\ a^ant lout un liwc c \Màif.fty\i\\nt, %\ t»iifipl(; cri a{^|;a- rttKj^ui'd'ih si 'linicilc à applcju^rr d'une timumtt cjmhlnhltf, i|u*il faul loujour» \tr(xM(ir «iu connu ii \"îuamuti^ M. Sluy» iMMiun'.ucÀt |>ar la UimlU'. cl ï'éfjAt*, (K^ur lairc cnkuilc iijuumUc cl aimer la pairie cl pour hu^ciu^r cnljn danfe le ^uiiu» -J^i:'> Mruis onl é»é ujifc à <;ontribulion (K^ur coiiip'j^-r cjt recueil. I>r« morceaux r|u*on y trouve, crnprunlcv aux auteur» le» plui» /livert), fcan« di^linclion de parli ou d'ccolc, i^inl générale- iiicnl elioi a\cc goûi. Tous le« lermcfc plu« ou rnoin* iJi(Ticiie)s, loufc le» nom» inr^r^nnub a l'enTanl, boni rol>jct /le note» c^>urlc» cl KuUlanlicllcii \t\'di'jht% au ba» dc4> pages. K(afjt admix le parti pris de faire un lirre excluii^emtnt lx;lge, la clircKlomalhic de M, .Slu\»> ne mî»nque afcturérnenl p;itk de valeur. Mai» ce parli prî* eil-il rcc<>mma«daWe? On peut en <]ouicr. Voi!à dcscnfanU qui quilleroul délinilivcoienl Tccole â l'âge de ircize, de quatorze ans et qui, «Vo rupporlant j leur livre de lecture, *eronl lentes de croire qu'il n'y a que des Belges qui aient écril en français! On leur aura f/arlé de l'ijumanilé, on les aura promenés de llude au cap Horn, et iU ne se douteront pas que nos voisins du Midi sont, eu fait de littérature, uou seulement nos éinuLe*, mais nos maîtres. Tâchons de rendre oos livres de lecture austi parfaits que [KfhhtUW. Faisons-y entrer, s*il s*agit d*un lîrre frari- <;ais, UiUt ce qu'il y a de meilleur dans l'enseinble de la liuéraiure française. Mais ne jia^sons pas â côté de clief«>- ÉBIR, TOUR XV. 59 ( 902 ) paiTc (ju'ils 1)0 soul jtns du cril. Un poùlc allomnnd a dit ; Je n'aime pas les Fran(;ais, mais j'aime à hoire leurs vins. Aimons de tout cœur la pairie l)elj;e, mais ne faisons pas consisler nolie paliiolisme dans le lait de priver la jeu- nesse de nos éeoles des IVnils les |>lns evtjnis de hi lilléra- lure rran(;aise. D'ailleurs, (luclle (pie soit l'opinion (jn'on professe à cel 6^:\u\, il a sendtlé au jury que le livre de M. Sliiys ne prt^- serjte pas une .^oinmc d'elTorls peisonnels assez eonsidé- rahle pour (pie .^^on auteur puisse pr(''lendreà un prix. I.a même observation s'appli(pie au recueil intitule' : iN'os poêles flamands {1S50-1SS0). Choix de njorceaux tra- duits en vers fran(;ais, avec une préface de M. .1. Steclier. Quehpie méritoire que soit cette pultlieation , qui a pour liul de faire, jusqu'à un certain point, connaître aux Wallons et aux Fran(;ais le génie poétique* de la Flandre conten)poraiue, le jurv n'a pas pu songer à proposer un prix en sa faveur, parce que c'est une œuvre en quelque sorte impersonnelle, qu'on n'aurait pu couronner que dans la personne de son éditeur Deseyn-Verougstraete. I.e Manttcl (le .sciences naturelles, de M. C-lialon, est un livre excellent. Quoiqu'il soit destiné avant tout aux écoles normales primaires, il peut rendre aussi des services à renseignement moyen. Sa valeur pratique est attestée par le fait qu'eu ciuc] ans il en a paru quatre éditions. La der- nière, qui date de ISS7, n'est pas un simple remaniement, mais, comme l'auteur le dit avec raison dans la préface, une rénovation totale. La compétence me fait défaut pour ai^pré'cier ce manuel d'une manière détaillée, mais celui d'entre nos collègues au(piel les matières qu'il renferme sont particulièrement familières, M. le D' Candèze, le con- sidère comme ayant une valeur pédagogique sérieuse. ;\ussi Iiien si le jury avait disposé d'un quatrième prix, ses suf- ( 903 ) fragos se soraienl-ils peiil-é(ro porlés sur lo livn; do M. Chalon. Il aniail cc[U'n(laiil lu-silé ciitro ce Manuel ei le Trailc pratique de léfji.slalion applicable en matière commerciale, par M. y\.l)('nM'll('. Kri cncl, ce livre esl non seiilemenl un lorl bon ij;iii(le pour l'Iiouime d'affinres, mais aussi un ouvrage que le |)roresseur de sciences couinieiciales con- sultera avec (Vu il. On y trouve tout ce (]ui est relatif à la matière, exposé d'une façon claire et très correcte. Au point de vue de l'enseignement, le traité de M. De- ruelle présente (juelques inconvénients. Le principal, c'est qu'il est trop com[)let. Il sort des limites du programme des athénées et donne trop de développements à la plu- part des explications. Si l'auteur su|)primait les matières qui ne ligurent pas au programme et condensait fortement ses explications, il ferait un manuel excellent, à l'usage des deux classes supé- rieures des athénées. Après avoir ainsi écarté, pour des raisons diverses, les ouvrages dont il a été question juscpi'ici, le jury a proposé d'accorder deux prix, de mille francs chacun, à la Cram- maire pratique et théorique de la langue allemande, de MM. Ilchhel et l'ol De Mont, et aux Eléments de trirj(»io- métrie, de M. Gelin, ainsi qu'un troisième prix, de quinze cents francs, à VHistoire de la littérature néerlandaise en Belgique, par M. Siecher. f.a Grammaire prafifjuc et théorique de la langue aile- mande, |)ar MM. Ilchhel et Pol De Mont, a été coniposée en vue de faciliter Tapplicalion de la loi du 15 juin 1883, (|ui prescrit que, dans la partie flamande du pays, les leçons d'anglais et d^allemand seront données en flamand exclu- sivement, jus(iu'à ce que les élèves soient en état de pour- ( SOI ) Miivrc ces iMudes dans la langue même qu'on leur enseigne. Pour hion iipprcndie utie langue «'Miaiigère il laul, (|uoi (|u'ou dise, une giainuiaiie cl un li\ie de lecture. Ceux (]ui parleul avec dédain de l'élude de la grauimaire peuvent eue sans doule des gens de beaucou|) d'es|»ril, mais seraient, pensons-nous, lort embarrassés, s'ils étaient tenus d'ap|)li(iuer leurs théories, Cedcnlon aledroil de se moquer, ce sont les mauvaises grammaires, et Dieu sait s'il y en a. Tel n'est pas le cas, tant s'en faut, pour le livre de MM. Hebbel et De Mont, dont les auteurs se sont inspirés de la niélliodc Ilobertson. Voici en peu de mots en quoi consiste cette méthode. Klle repose sur le |)riucipe que, si Ion appreml aujourd'hui les langues anciennes uniquement pour les coui|)rendre, ou étudie les langues modernes à la fois pour les com- prendre et pour s'en servir. Or, pour savoir parler et écrire convenablement une langue quelconque, il faut avoir ap|)ris à penser en cette langue, il ne sullil pas d'en con- naître les mots, les Cormes et la syntaxe : il est indispen- sable d'en avoir saisi le génie, et celui-ci ne se révèle qu'à la suite d'un long usage. Il laul donc, dès le principe, mettre l'élève en commu- nication directe avec la langue parlée. Depuis la prenjière leçon jus(]u'à la dernière, il doit se trouver couslanjment aux prises avec un texte |)lus ou moins lilléiaiie. Ce lexie, après avoir été traduit, doit être appris par cœur. Voilà la première partie de la leçon. Dans la deuxième, le même texte est décomposé avec soin, de façon à mettre successi- vement en relief tous les éléments dont il se compose. Dans la troisième, il sert de questionnaire. Dans la quatrième et ta cinquième, on explique progressivement les principales règles de la grammaire. Enfin, dans la sixième, l'élèvQ ( î)()5 ) applique les mois, les règles el les loiiniiiics <|iril a recueillis dans les einq premières parties de la leçon. Celle marche, qiioiijde Nivemenl criliqm'e en Allemagne, paraît raliomielle : nn lexle «l'aliord, des rèj^ks ensnile, des applications pour Unir, [.c même système est maintenu jusqu'à la lin de l'ouvrage, (]ui ainsi justifie pleinement son tilre de grammaire pralicjue el llié»)ri(iue. Quoique les règles graminalieales soient données à [)ro- pos des textes expliqués, elles se suivent dans un ordre logique, conforme à celui (]ui a élé adopté |)0ur la gram- maire de la langue maternelle. Les deux parties dont secompose l'œuvre de 31 M. Ileljhel et De Mont se rapportent, la première, à la lexigraphie, la seconde, à la syntaxe. La section le\igraplii(|ue est précédée d'un court exposé des règles de la prononciation et suivie d'une liste des verhes loi ts et irrégiiliers, ainsi que d'un appendice destiné à faire faire en temps utile des traduc- tions et des thèmes. La grammaire dont nous venons de faire une courte analyse nous paraît être notablement supérieure aux ouvrages de même nature (|ui sont venus à noire connais- sance. Elle a en outre l'avantage — très grand, selon nous — d'obliger en (juelque .sorte le professeur à dépenser en classe celte somme d'activité et d'intervention personnelle sans laquelle l'enseignement reste stérile. A celle grammaire vient se joindre, comme complément indispensable, un livre de lecture en trois volumes, qui nous parait digne des plus grands éloges. Ces volumes sont destinés respectivement à la G" el à la 5% à la V et à la 5% à la 2'"'' et à la rhétorique de nos aihénées. Le point de vue auquel se sont placés les auteurs a été nettement marque dans une courte préface, fort bien écrite. ( 900 ) Ils uni voulu no!) seulomcnl prociircr ;iiix élèves une ;igi(';iltlo (lisliiiclioM, mais aussi ks iusliuire el conlribucr ù leur éilucaliou niorale. On pcul aifirmer qu'ils oui pleincmenl alleiiil leur but. Leur livre sera pour l'élève à la lois un ami el un guide, qu'il aimera à eonsuiler même eu dehors des heures de classe. Faire une bonne chreslomalhie pour les écoles n'esl pas chose facile. Klle exij^e de vasles lectures, un goùl sûr el une expérience pédagogique consommée. Nous eslimons que IMM. Hehbel el De Monl oui pleinement salislait ù celle triple exigence. C'est avec raison qu'en rassemblant les matériaux de leur livre, ils ne se sont pas arrêtés à Sciïil- ler el à Gœlhe, qui marquent à la vérité le point culminant de la littérature allemande, mais ont également, pour jiar- fairc leur recueil, puisé dans les poêles et- les prosateurs des cinquante dernières années, parmi lesquels il s'en trouve de premier ordre. Il est fâcheux que les auteurs aient élé obligés d'écourter celte dernière partie, afin de ne pas rendre leur troisième volume trop compact. Les morceaux choisis par eux consliluenl une véritable élite, el ont élé distribués de telle sorte qu'ils ne dépassent jamais l'horizon des élèves auxquels ils sonl destinés. Dans les deux premières parties, les mots et les tournures plus ou moins dillkiles sont traduits à la fois en (lamand el en français, ce qui fait que le livre peut être employé dans toute la Belgique. La troisième partie, qui est accompagnée de courtes notices biographiques, donne un aperçu général de la litlé- rature allemande depuis 1720 jusqu'à l'époque actuelle. Comme conclusion de ce qui précède, le jury propose un prix de 1,000 francs en faveur de M. Pol De Mont, pro- ( 907) lessciir ù l'iilIuMiéo (rAiivors. (]iii e^.! railleur du plan, do la dislribiilion des malicMes el de l'élaboialiou aussi bien de la grainmaiic que du livre de iecliire (jue nous venons d'appiécier. iM, llehhel, «jui a veillé avec un soin scrupuleux à la eorreclion du texte allemand, ne peut pas, en sa (jualilé d'étranger, participer aux avantages du concours De Keyn. I.e jury propose éij;al( ment ù la (Classe d'accorder un prix (le 1,000 IViUics à l'auteur du manuscrit ayant pour litre : Llénwnts de H'ir/uiutniétrie. f/incompélence du rapporteur eu cette matière l'oltlige si à jeter sur Van Maerlant, Van Boendaele, Van Ruysbroeck, Anna Byns et tant d'autres écrivains llamands, si pleins de talent et pourtant, sauf peut-être iMarnix, généralement si peu connus. Ce que je puis dire, c'est qu'après avoir lu le livre de M. Stecher, on devra reconnaître que, si la littérature ilamande est inférieure à son émule, au point de vue de l'imagination et de la délicatesse, elle l'emporte souvent par la profondeur et l'énergie du sentiment. De part et d'autre on trouve en abondance la verve railleuse, plus spirituelle chez les Wallons, plus sarcastique en Flandre. Les deux races dont l'union séculaire a imprimé à la Belgique son caractère national, peuvent donc, au point de vue littéraire, marcher de pair avec une noble fierté. Non, la langue des Flamands n'est pas, comme on l'a dit par ignorance, un simple i)alois; c'est la langue littéraire des Pays-Bas, la langue néerlandaise. Cette langue a un passé glorieux et, pour être juste, il faut constater que jusque vers la lin du XVI' siècle, le Limbourg, le Brabant et la Flandre y ont excellé bien plus que la Hollande et la Zélande. Mais cette primauté de la littérature néerlando-belge ( 1)12 ) cesse hriisquomi'iU à parlir de In domination espagnole. Or» poiMiail, en ciïel, a[)pli(pier à celle [)éri()eur littérature avait été étoufTée par la violence, mais leur langue n'était [)as morte ; et, dès l'aurore de notre indépendance, ils recommencent à s'en servir avec ardeur et un talent croissant, pour exprimer leurs sentiments et revendiquer leurs droits. C'est ce que IM. Stechcr a très hien fait ressortir. Il nous montre les Flamands depuis 1830, s'associant.s'entendanl, se stimulant, au point qu'en peu d'années Conscience, Van Beers cl tant d'autres font prirne, pour ainsi dire, sur le marché de la librairie hollandaise. Est-ce à dire qu'au point de vue de l'euFeignemenl moyen — celui auquel le jury De Keyn n dû se placer — le livre de .M. Slecher soit une œuvre qu'on puisse louer sans réserve? Tel n'est pas notre avis. Cet ouvrage n'a pas été destiné par son auteur aux élèves des classes supé- rieures de nos athénées. Il s'adresse avant tout à la jeunesse ( !H3 ) universitaire. C'est, en elfel, le résumé du cours de lillé- ralure néerlandaise que M. Sleclier, ainsi que nous l'avons rappelé plus liant, a (ail pendant de longues années à l'Université de Liège. Notre savant confrère s'est efforcé nalurellenienl de le rendre de plus en plus exact et com- plet. C'est ainsi qu'il a l'ait entier dans les premiers chapi- tres l'exposé sommaire d'un assez grand nombre de ques- tions controversées el obscures, au sujet desquelles il n'a pas encore réussi lui-même à se lormer une opinion déli- nitive. La lecture de cette partie de son livre est [)arfois fatigante, sans être bien fructueuse. On pourrait même y relever quelques erreurs. D'autte part, en parlant de la liltéralure contemporaine, M. Sleclier a été visiblement préoccupé par le désir de n'omettre aucun nom. Mais comme il lui était impossible de tout analyser, il a dû souvent se borner à de sèches nomenclatures, (jui, comme eiiseignemenl,sonl à peu près sans valeur. Celui qui voit tout, a dit Montesquieu, a!)iège tout. M. Sleclier, qui sait tant de choses, n'aurait-il pas pu, de- ei de-là, quelque |)eu abréger? Lorsqu'on s'impose la tâche de concentrer dans un seul volume l'histoire littéraire de huit siècles, on a le droit de ne loucher qu'aux suiiiiua fusiifjia reruin. En procédant ainsi, c'esl-à-dire en se débarrassant du fatras de l'érudition, on peut faire un tiavail essentiellement personnel el vivant. Telle est, par exemple, l'histoire de la lillérature grecque d'Ottfried Millier, un chef-d'œuvre. Le livre de M. Sleclier, l'auteur sera le premier à le reconnaître, n'a pas la même valeur, mais c'est une œuvre consciencieuse, en partie originale, généralement intéres- sante, el inspirée par le désir louable d'amener les deux ( yii ) races donl rmiioii fralcrnello coiisliliie la base de noirc i)alionaIiir',àsVsliiiu'r cl à s'aimor rL'ci|)ro(]ii('menl. Los professeurs de renseignement nioven liront cet ouvrage avec intérêt el prolit. Il pourra même ulilemenl être donné comme prix aux meilleurs élèves des classes supérieures. Aussi le jury a-t-il été unanime pour proposer à la Classe de décerner à Vllisloire de la lillérnlnre néer- landaise, par M. Slechcr, un prix de i,500 frauca. Qu'il nous soit permis, en terminant ce rapport, d'appeler de nouveau, au nom du jury, l'attention de nos historiens sur les dilTicuités inhérentes à la composition de bons manuels d'histoire à l'usage de l'enseignement moyen. De pareils ouvrages, nous l'avons déjà dit, ne s'improvisent pas: ils sont le fruit de longues et patientes études. Pour faire un abrégé qui ne soil ni une compilation, ni une table de matières, il faut d'abord s'être rendu compte, |>ar des recherches approfondies, de l'ensemble des faits relatifs à un pays ou à une époque déterminée. Il faut ensuite choi- sir, parmi ces faits, ceux qui sont à la portée de la jeunesse el les grouper de telle sorte qu'ils forment une série de tableaux, où chaque chose soil à sa place, avec la part d'importance qui lui revient. Ce groupement exige de l'art. Il faut encore de l'art, beaucoup d'art, pour rendre ces tableaux intéressants et vivants. Ceux qui n'en ont pas le senlimenl feront bien de renoncer à écrire des livres d'histoire. Ceux, au contraire, qui croient le posséder agi- ront sagement, pensons-nous, en suivant nos conseils, el lorsque l'un d'eux aura enfin réussi à créer une œuvre à la fois vraie, bien agencée el vivante, le jury, j'en suis persuadé, sera heureux de proposer en sa faveur la plus haute récompense dont il dispose. » (915) — M. le secrélairo pcrpéliiel proclanjc de la manière suivanle les résullals des concours cl des éleclions. CONCOURS ANNUKL DK LA CLASSI*: (1888; Pkemière question. Faire niisloire des origines, des dèieloppemenls et du rôle des officiers fif^cmix près les conseils de justice, dans les anciens Pai/s-Bos, depuis le XV siècle jusqu'à la fin du ATZ/y. — Prix : Huit cents francs. Deux mémoires écrils en français el portant pour devises Le premier : Labora et Spera. Le second : Labore ac assiduitale studia florent ont été reçus en réponse à celle question. Après avoir entendu l'avis de ses commissaires, la Classe a décidé qu'il n'y a pas lieu de décerner le [)rix. Quatrième question. On demande une élude sur les mystiques des anciens Pai/s-Bas {]) compris la principauté de Liège), avant la réforme religieuse du XVl" siècle : leur propagande, leurs œuvres, leur influence sociale el politique. — Prix : Mille francs. Un mémoire écrit en français et portant pour devise ( yie ) Salis niiror (jiiod lam profmida aiidetis scriheie, a clé rcijii en répoiii^e à colle (jucslion. I.a Classe, se ralliant aux conclusions de ses Irois con»- inissaires, a décidé qu'il n'y a pas lieu de décerner ce prix. SlXlKME QUESTION. Expliquer, clans un lanfjwjc simple cl /mr des calculs précis, ce que l'inlempéraucc coule au liaïa'illcur en argent, en sanlé et en moralité. — L'auteur ne perdra pas de vue qu'il s'afjil ici d'un livre populaire d'environ cent pages, destiné à être 7épa)idu parmi les classes labo- rieuses — Prix : Six cents francs. « Trois mémoires onl élé re(;us en réponse à celle queslion Le premier inliluié : T/tc Tlirift, sans devise; Le deuxième inliluié : L'intempérance, porlanl |tour devise : La lutte contre l'intempérance est à la base de tout relèvement et de tout progrès social; Le troisième intitulé : Co)iscils aux ouvriers. Entretiens, populaires sur Cinlempérance el sur les moyens d'amé- liorer la condition des classes laborieuses; avec la devise : L'économie est la fille de la prudence, la sœur de la tempérance et la mère de ta liberté (Johnson). La Classe s'est ralliée aux conclusions favorables des rapporteurs, et a décerné le prix à l'auteur du deuxième mémoire: M. le docteur G. Delaunois, à Péruvvelz. (917) PRIX l>fc:FUM':TlIELS ACAnivMIQllES. IM'.IX DE STASSAKT POUR UNE NOTICK SU» U> «KLGE CÉLÈBKE. C.ontormémenl à la volonté du donaleur et à ses géné- reuses dispositions, la Classe des lettres offre, pour la cinquième période prorogée de ce concours, un prix de mille francs à l'auteur de la meilleure notice, écrite en français, en flamand on en latin, consacrée à la vie et aux travaux de David Tenicrs (né en 1610, mort vers 1690). Un seul mémoire écrit en flamand a été reçu en réponse i ce sujet : il porte comme devise sept vers d'Arnold Hou- hraken. La Classe, se ralliant aux conclusions de ses trois com- missaires, a décidé qu'il n'y a pas lieu de couronner le travail qui a été soumis à son examen. (;ka>d prix de stassaut pour une question d histoire nationale. (Troisième période proroj^ee.) Conformément à la volonté du fondateur et à ses géné- reuses dispositions, la Classe des lettres avait offert, pour la troisième périoie prorurjée de ce concours, un prix de frais mille francs à l'auteur du meilleur travail, rédigé en français, en flamand ou en latin, en réponse à la question suivante : Tracer, sur la carie de la Belgirpie et des déparlements français limitrophes, une ligne de démarcation indiquant la séparation actuelle des pays de langue romane et des 5"" SÉRIE, TOME XV. 60 ( 'JI8 ) pni/s (/(• langue (jerinanique. Consulter les anciens (loin- tneuls contenant des tionis de localités, de lieux-dits, etc., et constater si cette ligne idéale est restée la même depuis des siècles, ou si, par exemple, telle commune wallonne et daenue flamande, et vice vcr>a. Dresser des cartes his- toriques indiquant ces fluctuations pour des périodes dont on laisse aux concurrents le soin de déterminer retendue ; enfin, rechercher les causes de llnstabilité ou de l'immo- bilité signalées. Un seul mémoire, écril en (Vançais, el poilanl comme devise Francorufn gens incbjta a élé reçu en réponse à ce sujel. La Classe a décerné le prix à M. Goilefroid Knrlli, professeur à l'Universilé de Liège. l'KIX FONDÉS l'AH JOSEPH DE KEYN KN FAVEUK DE l'enseignement PRIMAIRE ET DE l'eNSEIGNF.MENT MOYEN, Qualrième concours : deuxième i)criode (188G-18S7). Enseignement moi/en et art industriel. Coniormémenl aux conclusions du rapport du jury (jui a jugé ce concours : i* Un prix de quinze cents francs est décerné à M. J. Sieclier, membre de la Classe des lellrcs de l'Aca- démie et professeur à l'Université de Liège, pour son Histoire de la littérature néerlandaise en Belgique; 2" Un prix de mille francs a élé décerné à M. Pol De Mont, professeur à l'Alliénée royal d'Anvers, pour sa Grammaire pratique cl théorique de la langue allemande; 5" Un prix de mille francs a été décerné à M. E. Gelin, professeur au Collège de Saint-Quirin, de Huy, pour ses Éléments de trigonométrie. ( ÎH9 ) PRIX FONDI'IS PAH \M (.OUVtnNKMKNT. PKIX THIKNNAL DE LITTÉRATUKE DRAMATIQUE EN LANGUE FRANÇAISE. Dixième période (1885-1887). Sur les conclusions du rapport du jury chargé de juger ly dixième période du concours triennal de littérature dramatique en langue française, le prix [mille francs) a été décerné à M. Adolphe Lcclercq, chef de bureau au Ministère des Affaires étrangères, pour sa comédie en trois actes intitulée : Gaulhicr père et fils. PRIX QUINQUENNAL DE LITTÉRATURE FRANÇAISE. Neuvième période (1883-1887). Sur les conclusions du rapport du jury chargé de juger la neuvième période du concours quinquennal de litté- rature française, le prix de cinq mille francs a éié décerné, à l'unanimité, h M. Camille Lenionnier pour son livre intitulé : La BeUjique. PRIX GUINARD. M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Iiiduslrie et des Travaux publics a fait savoir à la Classe que le jury chargé, par arrêté royal du 50 juillet 1887, de juger le quatrième concours ouvert pour la collation du prix de dix mille francs institué par feu le D*" Guinard, a terminé ses travaux. Le jury, à l'unanimité, a décidé de décerner le prix ( 920 ) à M. Kmesl Gilon, de Verviers, pour son livre inlilulé : Misères sociales. La lutte pour le bien-être; el pour les iiislilnlions qu'il a créées en vue «l'améliorer la position nialérielle el inlelleeluelle de la classe ouvrière. lilLI'XTIO.NS. La Classe a eu le regret de perdre depuis ses dernières élections annuelles : Deux de ses membres titulaires : François Tielemans et Jules Van Praet. Quatre de ses associés, Alfred cou lieumont, de Borcette; Ludolp/ic Slepltani, de Saint-Pétersbourg; ISicolas Sari~ polos, d'Athènes; et François Carrara, de Pise. Elle a élu dans sa séance du 7 mai : Membres titulaires (sauf approbation royale) : MM. Chaules de Hahlez et Léon Vanderkindehe, correspondants. Correspondants : MM. Fehdlnanu Vandeu Haeghen, bibliothécaire de l'Université de Gand, el Adolphe Prins, professeur à l'Université de Bruxelles. Associés : MM. Tanguède Canomco, sénateur ù Rome; KuDOLPHE SoHM, professcur à l'Université de Leipzig; le MAKQUis DE Nadaillac, dc l'Inslitul de France, à Paris; Léon Lallemaisd, avocat à la Cour d'appel de J'aris; LuiGi LucGHiM, professeur à l'Université de Bologne. ( f»21 ) Séance r/énérale des trois (Uasses du S mai 1SSS. M. S. BoRMANs, président de l'Académie. M, LiAGHK, secrétaire perpétuel. Sont présents : Classe des sciences. — MM. Fr. Crépin, directeur; J.-S. Slas, P.-J. Van Bcneden, le baron Kdm. de Selys Longcliamps, Gluge, G. Dewalqiic, H. Mans, E. Candèze, CI). Monligny, Ed. Van Beneden, C. Malaise, F. Folie, F. Platean, Éd. Mailly, .1. De Tilly, Ch. Van Bambeke, Air. Gilkinet, G. Van der Mensbrngghc, Louis Henry, M. Monrion, P. Mansion, .1. Delbœuf, membres; E. Catalan, Cb. de la Vallée Poussin, associés; J.-B. Masius, Ch. La- grange et L. Errera, correspondants. Classe DES lettkes. — MM. Cb. Polvin, vice-dirccletir; P. De Decker, Cb. Faider, B. Cbaloii, Tli. Juste, Alpb. Wauters, Ém. de Laveleye, Alpb. Le Boy, A. Wagener, P. Willems, Cb. Plot, J. Stecber, T.-.L Lamy, A. Scbeler, P. Henrard, J. Ganlrelle, Cb. Loomans, G. Tibergbien, L. Boerscb, membres; Alpb. Rivier, associe; et A. Van Weddingen, correspondant. Classe des beaux-arts. — MM. A. Robert, directeur; F.- A. Gevaert, vice-directeur ; C.-A. Fraikin, Éd. Fétis, le cbevalier L. de Burbure, Ad. Samuel, Jos, Scbadde, Jos. .laquet, J. Demannez, P.-J. Clays, G. De Groot, Gus- tave Biot, H. Hymans et le cbevalier Edm. Marcbal» membres. ( il22 ) Coiil'orinémenl à l'arlicle 19 des statuts organiques de l'Académie, les trois Classes sont réunies en séance géné- rale pour régler, entre elles, leurs intérêts communs. M. Liagre, secrétaire intérimaire, donne lecture du rapport sur les travaux de la Conunission delà lUographie nationale pendant l'année 1887-1888. a Messieuhs, Il y a six ans, notre regretté conlVère Ad. Sirel, nou- vellement élu secrétaire de la Commission de la liiogrophie nationale, lisait, aux trois Classes réunies dans celle salle, son premier rapport sur les travaux de la Commission. Après vous avoir rappelé, en (|uelques paroles pleines de cœur, les services rendus à l'œuvre par deux de ses collaborateurs les plus dévoués, Vander* Meersch et De Bussciier, qui venaient de se suivre dans la tond)e, il vous promettait de consacrer toute son activité et toutes ses ibrces à ce travail patient, obscur et ingrat, qui est le lot réservé au secrétaire de la Commission de la Biographie nationale. « C'est un poste assez lourd, disait-il; il n'est » pas sans certains dangers, et il est absolument sans » gloire. Mais il est utile à la patrie; je l'ai accepté. » Personne parmi nous, Messieurs, ne songeait alors à concevoir la moindre crainte, au sujet de la durée des services que le nouveau secrétaire était appelé à rendre. Son activité physique et intellectuelle, la spécialité de ses éludes antérieures, sa grande facilité de travail, tout enlin promettait à notre dévoué confrère une verte et féconde arrière-saison. Et, en effet, il se mil à l'œuvre avec l'élan juvénile qui caractérisait cette vaillante et sympathique nature. ( 923 ) Mais dvu\ années s'élaicnl à peine écoulées, que ses amis reniannièrenl avec inquiétude que ses lorces clécli- naienl. Pendanl queNjuc lemps encore, il put, grâce à l'énergie de sa volonté, lutter conlie le niai et continuer son travail; mais son terme était arrivé. La mort l'emporta le 0 janvier dernier. Remarquable surtout par la variété de ses aptitudes, Ad. Sircl était à la l'ois poète, auteur dramatique, roman- eier, historien, critique d'art, archéologue et biographe, (jlons parmi ses œuvres principales, le Dklionnairc lih- tovique des peintres de loules les écoles, dont la 5" édition parut on 1884, et le Journal des Oeaux-nrts, fondé par lui en 1859, et |)arvenu aujourd'hui à son 30° volume. L'Académie est redevable à notre confrère d'un docu- ment bibliographique d'une utilité réelle : je veux parler des tables générales et analytiques de 43 volumes de nos Httllelins. Lnlin, il a été l'un des collaborateurs les plus féconds de la Biographie nationale, à laquelle il a fourni environ 375 articles. Trouver un homme qui possédât les qualités requises pour remplacer dignement notre regretté secrétaire, et qui en même temps voulût bien consentir à accepter celle pénible et délicate fonction, n'était pas chose aisée. La Commission l'a bien senti; aussi al-elle considéré comme une très heureuse fortune la circonstance qui lui a permis de porter son choix, dans la séance qu'elle a tenue ce matin, sur un de nos érudits les plus estimés, M. Ferdinand Vander Haeghen. Sous la direction de ce savant et labo- rieux bibliographe, l'œuvre de la Biographie nationale marchera, nous pouvons en être certains, d'un pas rapide et assuré. ( 924 ) Iji atl«'H(lanl le jour où elle se Irouverail en nicsiiic de lirocéder à la iioiiiinalion de son nouveau secrétaire, la Commission m'avail chargé, Messieurs, d'en rcm|)lir pro- visoircmenl les londions. C'est à ce titre que je suis appelé aujourd'liui à présenter à l'assemblée générale des trois Classes de l'Académie le rapport réglemenlaire sur les travaux de la Commission pendant l'année 1887-I88S, Cette année a été fatale pour le personnel administratif de la Commission, comme elle Ta été du reste pour le corps académique tout entier. Outre la perle de son secrétaire, la Commission a eu à enregistrer celle de deux de ses collabo- rateurs les plus anciens et les plus distingués. M. L. Alvin, membre de la Classe des beaux -arts, est mort le 17 mai 1887, et M. L.-G. de Koninck, délégué de la Classe des sciences, le 15 juillet suivant. M. Alvin avait fourni à la lliorjraphie nationale un grand nombre d'articles traités de main de maître, et présentant un véritable intérêt historique. La Commission a distribué celte année le troisième fascicule du tome IX, qui finit la série des notices de la lettre H, plus le premier fascicule du tome X, renfermant les notices de la lettre 1 et une partie de celles de la lettre J. C'est la moyenne de la production possible, et il serait dangereux de vouloir aller plus vite, comme l'a fait remarquer .M. Siret dans quelques-uns de ses ra|iports antérieurs. Le projet de liste des noms de ta lettre M a été adressé dernièrement aux membres effectifs de l'Académie; les listes se rapportant aux lettres N el 0 seront distribuées sous peu. Ceux des membres qui trouveraient dans la liste M des ( 923 ) noms à leur convoiianco oui été priés d'en informer le secrétariat avant le 1" du mois courant. Celte liste va maintenant élre communiquée aux correspondants et associés; puis elle le sera aux collahorateurs étrangers à l'Académie. Toutes les personnes qui s'intéressent à la Biographie nationale soni invitées à indicpier au secrétariat les noms qui leur paraîtraient avoir été oiriis dans la liste M, ainsi que ceux dos Belges, morls de I80O à 1878, qu'ils juge- raient dignes de (îgurer dans le recueil. Tous ces noms feront l'ohjel d'une liste supplémentaire. .le dois, en terminant, constater à regret que, parmi tous les membres de l'Académie, six seulement s'étaient fait inscrire, à la date du 1" mai, pour rédiger des notices appartenant à la lettre iM. Certes, on ne peut pas exiger que des hommes, occupés à des œuvres originales, inler- rompenl celles-ci pour se li\rcr à un simple travail de compilation; mais il est bon, il est salutaire de jeter de temps en temps quelque variété dans ses occupations, et rien n'est plus propre que les recherches biographiques et bibliographi(|ues à satisfaire cette curiosité raisonnée qui caractérise l'homme d'étude, et de laquelle jaillissent parfois des découvertes inattendues. Nous ne demandons d'ailleurs à nos confrères, ni un engagement à courte échéance, ni la promesse d'articles de longue haleine. Ce qu'il importe surtout, c'est qu'ils veuillent bien attachera l'œuvre la notoriété de leur nom. Les notices relatives aux lettres J, K et L, dont le secré- tariat possède aujourd'hui les manuscrits, constituent un stock dont l'impression ne sera pas terminée avant un an, et dans ce long espace de temps, les hommes de bonne ( 9^20 ) volonté IroiiveraiLMil lacilemenl à disposer df qui-lqucs journées en faveur de la liiographie ualioiiate. M'oublions pas, Messieurs, ()ue c'esl l'Académie ro}ale (les sciences, des lellres et des heanx-arls 'ÛXSiBB9 ( 9-27 ) cLASSi: im:s «kai.x-ahts. Séaitce 'lu -> mai ISSS. M. Alex. Robert, direcleiir. M. LiAGiiE, secrélaire perpéluel. Sont présents : MM. Gcvaerl, virc-dirccteur; C.-A. Frai- kin, Kil.Félis, le chevalier L.do Durhiire, Frn.Slingeneyer, Ad. Samuel, GodlV. Cuiïens, .los. Schadde, Jos. .laquet, Jos. Demannez, P.-J. Clays, G. De Grool, Gustave Biol, H. Hymans, le chevalier Fdm. Marchai, Jos. Slaliaert et J. Rousseau, tnembres. \ii\ ouvrant la séance, M. le directeur propose à la Classe de voter des félicitations à MM. Wauters et De Oroot, qui viennent d'obtenir la médaille d'honneur à l'Exposition des beaux-arts de Vienne. [Applatidissemenls.) CORRESPONDANCE. La Classe apprend avec un vif sentiment de regret la perte qu'elle vient de faire en la personne de M. le cheva- lier X. van Elewyck, correspondant de la section de musique, décédé à Louvain le 28 avril dernier. M. le directeur fait l'éloge de M. van Elewyck, et remercie M. Gevaert d'avoir représenté l'Académie aux funérailles du défunt. Une lellrede condoléance sera écrite à la famille. M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des ( 928 ) Travaux ()ul)lics envoie, pour la hihiiollièque de l'Aca- (lémie, la vinj;t-(|iialrième année (1888), pailics religieuse t't iirofane, du Trésor ruusical, publié par Roherl-J. Van Maldeghem. — Itemerciemenls. — M. Gevaerl appelle i'altenlion de la Classe, au nom de la section de musique, sur le zèle el le désintéressement avec lesquels M. lîoberl Van Maldeghem poursuit depuis vingt-cinq ans, malgré son grand âge, cette importante publication. La section de musique, ajoute-l-il, espère que la Classe s'associera unanimement à son désir de voir appeler la bienveillante attention du Gouvernement sur les services que rend M. Van Maldegbem : le Trésor musical est une collection authentique de musique sacrée et profane des anciens maîtres belges, qu'il a recueillie et transcrite en notation moderne, de manière à faire apprécier les mérites et les beautés de l'Ëcole belge du XVI^ et du XVII* siècle. La Classe prend notification de la réception d'une poésie avec billet cacheté (envoyée de Boom), portant pour titre : De slarj van Bulscamp ofhet verraad der Leliaarts in 1297 (15 augusti), et pour devise : Hnst roest, adressée pour le concours des cantates du grand prix de composition musicale de 1889. — La Commission organisatrice de l'exposition natio- nale des beaux-arts de Bruxelles en 1887 fait parvenir, pour la caisse centrale des artistes, une somme de deux mille francs, prélevée sur les entrées et la vente du cata- logue el des œuvres d'art. Les remerciements du comité directeur ont été adressés de ce chef à la Commission. ( î)29 ) RAPPOinS. il est donné leclure des rapports suivants : 1" de MM. Balai, Pauli et Scliadde, sur une lettre adressée à M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Tra- vaux publics, par M. Ch. De Wulf, lauréat du grand con- cours d'architecture de 1887, se rapportant à son itinéraire de voyage ; S** De MM. Félis, Slingeneyer, Robert, Guffens et Vcrial, sur le premier rapport semestriel de M. Monlald, lauréat du grand concours de peinture de I88G. Ces deux rapports seront transmis à M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics. ÉLECTION. M. Fétis est réélu, par acclamation, délégué de la Classe, pendant l'année 1888-1889, auprès de la Commission administrative. OUVRAGES PRESENTES. Beneden {P.-J. Van). — Histoire naturelle des Balénoptères. Bruxelles, 1887; cxlr. in-8" (145 p.). — Histoire naturelle de la Baleine à bosse (Megaplera Boops). Bruxelles, 1887; cxtr. in-S» (42 p.). — Histoire naturelle de la Baleine des Basques (Balœna Biscaycnsis) Bruxelles, 1880; exir. in-8° (4i p.). ( !»r,(i ) Uvnvden {P.J. Van). — Histoire nalurcllc do la Bnicinc friin(lic(nala3iia Myslicclns). IJnixcilos, 1887; rxtr.iii-8°(5.') p.). Delhcnuf (J.). — De l'analdj^i»' entre l'élal liypnotiquc et I Vlal normal. Paris, 1888; exir. in-8» (4 p.). — L'li\ pnolisme et la liheih' des représenlalions publiques. I.ellresà M.le professeur ïhiriar, etc. Liè^'e, 1888; in-8''(i H p.). Jtislc {Th.). — Bismarek. Verviers, 1888; in-18 (Biblio- tliè(|ue Gilon). — Robespierre. Vcrvier.s, 1887; in-18 (Bibliollièquc Gilon). l\olin-Jue(jUi'my)is (G.). — F.es alliances européennes au point de vue du droit intcrnalional. Ihuxcllcs, 1888; extr. Jn-8" ;35 p.). Vnnder Ilaeghen {Feril.). — Bibliolheca Belgica, livr. 79-96. In-hJ. Maldegliem {R. Van). — Trésor musical : musique religieuse et musique j)rofane, 1888. In--i°. Dcrui/ts {Jacfjiies). — Sur les semi- invariants de formes binaires, l"^' et a*"* eommunications. Bruxelles, 1888; 2 extr. in-8^ Fraipont [Julien). — Le tibia dans la race de Néandcrtlial. Paris, 1888; extr. in-8" (10 p.). S/«î/.s (.4 .). — Desroches. Bruxelles, 1888; in-8° (29 p.). PjjfJ'eroen {Osca)'). — Une émeute au moyen âge ; den (Juudeii Muandach. Conférence. Gand, 1888; in-8'' (28 p.). Cheval {Victor). — Cbronométrie électro- physiologique : ïitude critique des appareils gi'aphiqnescm|)!oycs en médecine. Nécessité d'une disjonction préalable dans les expériences physiologiques. Bruxelles, 1888; in-8'' (40 p., pi.). Mue Leo:l{J.) — Deken De Bo 's kruidwoordcnboek en de nederlandscbe welenschai)pclijke laai. Gand, 1888; extr. in-8'' (18 p.). — De verspreiding der planlen. Gand, 1887; in-8'' (1 14 p.). Société de botanique de Garni. — Douzième exposition inter- nationale, 15-2-2 avril 1888. Gand; in-8". (931 ) Allemagne kt AiTnitiiK-IIoNr.KiL. Vniversitiits- ttnd Landes- Bihliothek, Slrassburg. — Thèses cl dissertations inaugurales, 1880-88. fiO br. iii-8" cl iu-i". Akuileniie (1er Xaturforschcr, Halle a'S. — Lcopoldina, Hcft !2i> und 23. — .Nova acta, Hand XLIX-LI. — Kalalog der Bibliolhck, 1. Gesdlscha/t der Wissenscliaften, GoUingen. — Xachrich- teii und Anzcigen, 1887. Abliandlungcn, Hand XXXIV. Xaturforsciicnde GeseUsckaft in Danzig. — Scbriften, ncuc Folgc, XVII, i. Danzig, 1888; in-8". yolunvisseuficlui/ÏUcher Verein zu Bremen. — Abhand- iungeu, Jknd X. In-8°. Pliysikal. medicin. Gesellscliaft. — Verhandluiigcn, ncuc Folge, XXI. lîand. VVuizbourg, in-8". Slerntcarle zu Berlin. — Aslronomische Jahrbuch fiir 1890. In-8». Oberlausitzische Gesellscliaft der Wissenscliaften. — Neucs Magazin, 03. Band, 2. Gorlitz, in-S". Institut géologique de Hongrie. — Carte gcologiquc E, 6; I), 5; 10» zone, XXVIII; 18' zone, XXVIII. 4 11". in-plano. FnANCE. Janmart de Brouillant {Léonce). — L'état de la liberté de la presse en France aux XVII" et XVIIP siècles. Histoire de Pierre du Marteau, imprimeur à Cologne. Paris, 1888; in-4' (5-24 p.). Mursg (le c" de). — La bannière de Beauvais. Lettre à M. Ernest Cbarvel. Beauvais, 1887; in-8'' (8 p.). Heron-Boycr. — Observations comparatives sur le dévelop- ( i>52 ) |(timiil rMrriic «l l'i'-lal adiillc des halraciciis du gcuio Hoiii- l)inaU)r. Mciilaii, ISSH; (>xic. in -S" (ICt p., pi.). — L'.icc'oiiplfiiiciil du Hiifo Viiiilis cl les plié/iomëncs (pie pr»''seiilenl les cordons d'œufs de it'l anoure diiranl l'évolution de leuiUryon. Mculan, I8SS; extr. in-S' (8 p.). I*iis((ui(l (//.). — IJiM- prc'U'ndiM' panaec'e a}j;rieo!e : la mobi- lisation parliellcdu sol pai- la cn-alion des billets liypolhéeaires. Paris, 1888; exlr. in-8°(:>-2 p.). — Kludc sur la loi fédérale suisse du 23 décembre 188C conecrnanl les spiritueux. Paris, 1888; cxtr. iii-S" (52 p.). — Klude sur le |)rojet de Code pénal inililaircde la ConCé- déralion suisse. Toulouse, 1887; exli-. in-8'' (Gi p.). Cliavée- Leroy. — La question pliilloxériquc à la Cliambre des députés. Clermonl, 18S8; extr. in-4" (4 p.). DcUiuricr [E.). — Essai d'une théorie générale supérieure de pliilosopliic naturelle cl de tliernio-ehimie, fascicules 1-4. Paris, 1885-84; 4 vol. in-8". — Nou\elle théorie... sur rexpérience de la cause de la pruduclion de 1 elcclricilc cl remarques sur les eouranls clec- Iriques. Paris, 188G; in-18 ;38 p.). — l'rocédé pour résoudre facilenienl les prohicjnes de chiinie les |)]us compliqués, etc. Paris, 188G; in-18 (IG p.). FUimmurion {Cum.). — Discours prononcé à la séance générale annuelle de la Société astronomique de France, le 4 avril 1888. Paris; in-8'' (fy p.). Stcin [Henri). — Inventaire sommaire des Tables générales des périodiques historiques en langue française. Leipzig, 1888; cxtr. in-8» (58 p.). Xailaillac [te viaïquis de). — Mœurs et monuments des ))euples préhistoriques. Paris, 1888; vol. in-8°(3I2 p., fig.). Guerne {Jules de). — Excursions zoologiques dans les îles de Fayal et de san Miguel (Aeorcs). Paris, 1888; gr. in-S" (112 p et I pi.). I3ULLETJIS DE [/ACADÉMIE UOYALK DES SCIElNCES, DES LKTTHES ET DES BEAUX-AHTS DE BELGIQUE. i888. — INM). CLASSE Di:S SCltUCES. Séance du 2 juin ISSS. y\. CnÉi'iN, directeur. M. LiAGRE, secrétaire perpétuel. Sont présents : MM. Briarf, vice-ch'rectcur ; J.-S. Stas, 1*.-J. Van Bencden, le baron de Selys Longchamps, Ghigc, G. Dewalque, U. Maus, F. Donny, Cli. Monligny, Brialniont, Ld. Dupont, Éd. Van Beneden, G. Malaise, l. Folie, F. Plateau, Éd. Mailly, .1. De Tilly, Gh. Van Bajnheke, G. Van der Mensbrugghe, W. Spring, Louis Henry, M. Mourlon, P. Mansiou, J. DelbœuC, membres; K. Gatalan, Gh. . — Les travaux manuscrils suivants sont renvoyés à l'examen de commissaires : 1° Démonstrations de plusieurs théorèmes; par le lieu- tenant-colonel Hubert}', d'Ypres. — Commissaire ; M. De Tilly; 2° Sur la création d'un institut zoologique à Oslende ; par iM. Ferd. de Sluers. — Commissaire : P.-J. Van Beneden; 3° Mémoire sur quelques formules du calcul intégral ; par M. J. Beaupain. — Commissaires : MM. Catalan, Le Paige et Mansion ; 4° Sur la persistance de l'aptitude régénératrice des nerfs; par C. Vanlair. — Commissaires : MM. Van Bam- beke el Masius; 5° Note sur l'aspect physique de Mars pendant rop})0- silion de 1888; par L. Niesten. — Commissaires : MM. Liagrc et Houzeau. ( 955 ) HArroins. 5»»" la Ificorie des formes algébriques à un nombre quel- conqiie de variables; par J. Deruyls. Mtnppoê'l €§*• M. €', ijf M'aig^. « Il serait impossible d'exposer en détail les résultats dus à notre jeune collègue de Liège; nous croyons donc pouvoir nous borner à faire ressortir les idées nouvelles contenues dans le mémoire soumis au jugement de la Classe. Dès l'origine des travaux sur les formes algébriques, les géomètres ont reconnu, dans la théorie des formes binaires, l'importance de certains coefficients du dévelop- pement des expressions invariantes. Lorsque les formes jouissant du caractère d'invariance sont déOnies comme satisfaisant à deux équations aux dérivées partielles, les coelïicients dont il s'agit ne satis- font, séparément, qu'à une seule des deux équations. D'un autre côté, ces mêmes coetTicients jouissent du caractère d'invariance pour les substitutions linéaires qui ne portent que sur l'une des variables. La question des formes semi-invarianles n'a été abor- dée que pour les formes binaires; M. Deruyts, bien pré- paré à cette recherche par des travaux originaux sur les expressions semi-invariantes, — travaux qui, je suis heu- reux de le dire en passant, ont été très favorablement appréciés a l'étranger, — a essayé de résoudre une ques- ( 956 ) tioii afiaIo«,'iie pour les I'oiidcs à nu nombre (jncIcoïKiiKMli' >arial)los. (Vcsl l'objol (le la Noie doiil j ai riioiiiicur de |»résen(c'r lit) irôs cou II aperçu. l/aiiteiir commence |)ar déliiiir les deux subslilulious (|iii servent à caiaclériser les lormes seini-invarianles diiecles el senii-invarianles inverses; c'esl une généralisa- non ingénieuse des subslilulions qui se présenlenl dans la ihéorie des formes binaires lorscju'une seule des variables esl allérée. Après avoir démontré un cerlain noujbre de |)ropriétés (|ui apparliennenl à toute fonction bamogène et isobarique d'un système de formes, il les applique aux fonctions semi- invarianles cl il en déduit les équations aux dérivées par- tielles que vérilient ces fonctions particulières. Il fait voir ensuite que ces équations joirjles aux con- ditions de poids, sullisenl pour délinir les fondions semi-invariantes. C'esl la généralisation annoncée des ibéorèmes que je mentionnais tantôi. Je |)asse ra|)i(lcmenl sur les délinilions que l'auteur doit introduire et je me borne à signaler les conséquences im|)ortanles qu'il rencontre : I. Tout procédé de fonnalion pour les fo)iclions seini- invarianles, équivaut généraleineul à un procédé de for- hialion pour les fondions invariantes. il. Si un seuii covariant direct ne contient pas de terme indépendant de x^, X3, — x„, V ensemble des termes qui Dinllipticnt la plus haute puissance de x, fornicnl un seini-covariant direct. ( i'"'7 ) III. La théorie des farines à n — I vnriables pernief (^obtenir foules les fonctions semi-invariantes pour le cas (le II vnrinbles. Dans la seconde partie de son mémoire, M. DernMs indique les procédés de recherche des (onctions semi-inva- rianles, et signale une méthode qui permet de déduire, (le pareilles fonctions, d'antres fonctions analogues II fait voir, en passant, cpie ses théorèmes conliennent, commi; cas particulier, une propriété importante due à M. Svl- vesler. Il ne me parait pas utile de reproduire les autres ihéo- irines que contient le travail de iM. Deruyts. Je crois en avoir assez dit pour faire apprécier le carac- tère de généralité des recherches du jeune géomètre et l'importance des résultats qu'il a rencontrés, et pour jus- lilier la proposition (jue je fais à la Classe d'ordonner l'impression du mémoire dans le Bulletin de la séance et d'adresser des remerciements à l'auteur. » Ces conclusions, appuyées par MM. Mansion et De Tilly, sont mises aux voix et adoptées. Sur un Appareil de M. Constantin Emmanuel, de Constanlinople. « M. Constantin tnimanuel, qui hahite Constanlinople, annonce ; « qu'il vient d'inventer un appareil qui repose, » dit-il, sur un principe sans exemple jusqu'à présent » dans les annales de la science : l'annulation alternative ( !)r.s ) » (Wmc foiTC motrice \k\v riiilerposition alleinalive, entre » celle lorce el le piston sur lequel elle agit, d'un solide » à l'étal d'extrême division.» L'auteur donne ensuite la légende explicative du nouvel ap(iareil dont le dessin est joint à sa lettre. Cet appareil comprend un réservoir d'air comprimé ayant la forme d'un prisme à section carrée dont l'axe est horizontal. Une cloison verticale, établie au milieu de sa longueur, divise le réservoir en deux compartiments égaux. Un tuyau établit, entre ces deux compartiments, une communication qui permet à l'air comprimé de passer de l'un à l'autre. La cloison centrale est percée d'une ouverture dans laquelle glisse, à frottement doux, un piston cylindrique solide qui passe alternativement d'un compartiment dans l'autre, sans toutefois cesser de boucher l'ouverture qui lui livre passage. Aux deux extrémités du piston sont fixées des liges qui, traversant les parois extrêmes du réservoir, servent à guider le pislon el à transmettre son mouvement. L'air comprimé du réservoir exerce la même pression sur les deux exlrémités du piston el le maintient immo- bile. Pour rompre cet équilibre el imprimer au piston un mouvement alternatif, l'auteur s'est proposé de supprimer la pression de l'air comprimé sur l'une des extrémités du pislon, que nous supposerons à droite de l'observateur, alin que l'air comprimé pressant l'exlrémité de gauche fasse parcourir au piston une course de gauche à droite; puis, rétablissant la pression sur l'extrémité de gauche, el la supprimant sur l'extrémité de droite, l'air comprimé I ( 939 ) fera parcourir au piston une course de gauche à droite et ainsi de suite. Pour supprimer alternativement la |)ression de l'air comprimé contre l'une des extrémités du piston, l'inven- leiir croit qu'il sulTit d'enlouir momentanément celle extrémité dans le sable à l'aide des dispositions suivantes : Sur le fond fixe de chaque compartiment, il a établi un un fond mobile supportant un volume de sable qui, élevé par le fond mobile arrivé au sommet de sa course, couvre une extrémité du piston et la soustrairait à la pression de l'air comprimé. Lorsque le fond mobile est au bas de sa course, le sable abaissé laisse l'extrémité du piston découverte el soumise à l'action de l'air comprimé. L'un des fonds mobiles s'élève, dans un compartiment, tandis que l'autre s'abaisse dans le compartiment voisin, de sorte que l'une des extrémités du piston est cachée par le sable lorsque l'autre est découverte. Lntin le mouvement de bascule des deux fonds mobiles est produit automatiquement par le mouvement alternatif du piston. Le même volume d'air comprimé, contenu dans le réser- voir, maintiendrait donc cette maciiine dans un mouve- ment perpétuel. Si l'inventeur avait réfléchi que le sable, perméable el fluant, ne peut, en couvrant l'une des extrémités du piston, la soustraire à la pression de l'air comprimé, il aurait reconnu l'erreur du principe qui sert de base à son appa- reil. Celle communication a sa place marquée dans le casier de nos Archives réservé aux inventions se rapportant au mouvement perpétuel. » — Adopté. ( 940 ) Sur (les œufs nnormaitx Le nombre et la rapidité des informations déjà reçues sur cette migration mettent en évidence la grande utilité scientifique du Comité permanent fondé à Vienne lors de la réunion du premier Congrès international des Ornitho- logistes, rassemblé sous les auspices et la protection de S. A. \. et R. l'arcbiduc Rodolpbe, son président d'bonneur, qui est lui-même, on le sait, un ornithologiste distingué. Je trouve, en eiïet, dans les numéros des 17 et 24 mai du journal anglais Nature, deux articles importants du savant ornithologiste M. B. Meyer, directeur du Muséum royal zoologique de Dresde, qui relate, en délail, ce qu'il connaît de la migration actuelle jusqu'au 20 mai. (945) 11 rappelle que le Syrriiaple, originaire de la Mongolie el des déserts de l'Asie centrale, semble ne plus avoir re|)aru en Europe depuis 1863, épotiuc où il y arriva en grand nombre el fut observé jusqu'à rAtlanli(|ue, même en Irlande el aux îles Féroë d'une part, el dans le nord de l'Italie d'autre part. Le Syrriiaple disparut donc de l'Europe après 18Gô, ces oiseaux, dit M. Meyer étant morts, ayant élé tués ou étant retournés en Asie? De la statistique de M. Meyer, il résulte que les Sijrrhaptes paradoxus, |)endanl l'apparition actuelle, observés d'abord en Pologne vers le 20 avril dernier, ont été recueillis, coup sur coup pour ainsi dire, en assez grand nombre jusqu'au 50 avril : en Bobême le 22, en Saxe le 24, en Silésie le 29, en Prusse el en Hanovre le 27, en Hongrie le 29, en Transylvanie le 30. El que pour le mois de mai, ils sont signalés en Holstein le 2 mai, à l'île de Hijgen le 5, à Hambourg le 6, à Vienne le 8 mai, sans préjudice de la continuité de leur passage (ou de leur séjour?) jusqu'au 10 mai en Bobême, en Moravie, en Autriche et en Dalmatie. En Angleterre, M. F. M. Campbell (de Rose Hill, Hod- derdon Hesls) annonce aussi dans Nature qu'on en a tué deux lormant partie d'une troupe d'une quarantaine, dans ses environs. A ces renseignements il faut encore ajouter que le journal Le Naturaliste de Paris, qui vient de reproduire la lettre du professeur Taczanowski, mentionne que son directeur, M. Emile Deyrolle, a reçu un Syrrbaple tué vers le 28 avril en France, aux Sables-d'Olonne, départe- ment de la Vendée. Dans l'eritretemps, le Syrrbaple a passé par la Belgique, ( 914 } car M. (îoiitlié en a tué deux excin|)laiics d'une Iroupe qui sVlail ahalluc chez lui à Firaine-rAlleud, le 1 1 mai, el donl j'ai examiné un exemplaire préparé par M. Michels, naturalisle à Bruxelles. Dans la pelile nolice : Apparition dn Si/rrhnple hèlévo- (lile en lU'Ifjiquc, ) el que Us braconniers cl même les cliassenrs ne com- prennenl pas qu'il sérail de leur propre inlérèl de laisser raccliinatalion se consolider. Ils n'onl pas celle palicnce cl luent la poule aux œufs d'or. État de la végétation à Andenue, à Cembloux, à Liér/e, à Spaetà Vielsahn, le 20-I>l avril /6'*6',- par G. DewaKjue, membre de l'Académie. La rigueur exceptionnelle de l'Iiiver que nous venons de iraverser a einpècbé les observalions Iiabiluelles du 21 mars. A celle dale, la lerre élail couverte de neige el je n'ai pas cberciié à noter quoi que ce soit. M. le profes- seur C. Malaise, à Gembloux,a bien voulu me transmettre ses observalions, dont voici les principales. ' Fcuillai!«on. Arum inaculatum ''4 Ribes grossiihiria *>» — uva-ci'is]ia ■< '/g — sanguinoum bourgeons. Floraison. Anémone hepalica commençante. Crocus vernus " Galanllius nivalis » Cornus mas boutons. Dapline mc/.oreum » Viola odorata » J'ai fail les observalions d'avril, à Liège (60 mètres) el à Spa (280 à 500 mètres), à la dale du 20. Mon savant ( 9" ) confrère de Gembloux (150 à 155 nièlres) a observé le 21. Il en est de même pour un de mes anciens élèves, M. V. Dormal, qui a bien voulu me faire parvenir les observalions qu'il avait faites à Andenne (80 mètres), dans la vallée de la Meuse; ainsi que pour M. l'abbé Grosfils, à qui je dois les résultats de Ville-du-Bois (Vielsalm), à l'alti- tude d'environ 560 mètres. Pour être utiles, des observations de ce genre doivent être susceptibles d'une certaine précision. Les termes de comparaison étant les dates connues de la feuillaison et de la floraison des plantes observées, on ne peut donc utiliser, pour la feuillaison, que les indications bourgeons (tout près de s'ouvrir) et '/s (feuillaison, ouverture du bourgeon), peut-être Vi» ('es premières feuilles atteignant parfois rapidement le quart de leur grandeur, cette indi- cation suit alors de près celle de la feuillaison). Pour la floraison, on devra se borner à boutons (tout près de s'ouvrir) et floraison commençanle. Ces considérations m'ont fait supprimer bon nombre d'annotations, tant de mes collaborateurs que de moi-même. Les résultats obtenus sont assez divergents. On remarque, — comme M. le baron de Selys l'a déjà fait observer, — que le retard est plus marqué pour les arbres que pour les plantes herbacées. Je crois qu'on peut l'évaluer à 25 jours au moins Je l'estime à 20 jours au moins pour la date du 21 mai. Je crois pouvoir ajouter l'extrait suivant de L'Annonce de Slavelot (300 mètres), 29 avril 1888 : « Les crocus viennent de fleurir; les cornouillers ouvrent leurs fleurs avec un grand mois de retard. La première hirondelle n'est venue que le 6 avril ; le rouge-queue, le 1 o. Les sansonnets recommencent définitivement leurs nids. » ( '.'4'^ ) FeuillaiMuu. AtKlriiiir. l.i-lllItllIUX. 1 \<-pr. Mm. Vifl.rl. buurf- AInus glutinosa .... ',« Vh bourg. bourg. Aiiiygdalus iiersica . . . hourg. l>ourg. Arislolochia siplio . . . (1 Arum iiiaLulalum. . . . ■'4 Berbcris vul{,'aris. . . . liDurg. Il bourg. Bctula all)a lioiirg. 's liourg II pet. bourg. Cari)inus lieiulus. . , . bourg. (1 0 Conlus avcUana. . . . bourg. bourg. Vgi'V* |>«(. bourg. bourg. Crala?j,'us oxyacanlha . . ','8 •/i •/s [K'I. bourg. bourg. Cylisus laburnuin . . . '/s bourg. prl. bouig. 0 Daphne mezereum . . . ' 4 "s bourg. Evonyinus europaeus . . II i) S Larix europœa 's lioUlg. bourg. Ligusirum vulgare . . . '4 's ).onicera j>ericlymciiuiii . 1 '^ ',. 1 i Mcspilus gernianica. . . l)Ourg. bourg. II l'runus ccrasus .... bourg. liourg. II — doinestica . . . bourg. bourg. II Pyrus coininunis. . . . bourg. liourg. II — cydonia liourg. bourg. — japonica .... '' » '4 ( 9iD '^ FciiillniNuii (suite). Kilirv ;il|ijiMirii . — :iiii'Ciliil. . — ^rossiihiria — nii^i'uiii. — iiihrtiiti. . — sini}{iiincuiri — iiva-cris|>;i. S.ilix t'iipra;.! . . S;iiribu('us iiii^ra . Sortiiis :iiicu|)ari:< Spira',1 soi'bit'olia. Syrin^n inTsica . — vul},'aris . Tilia a . , lodrnnr. houi drinblniiv. li-^Ke. "4 boni ■'"loraiiikOii. \irluilni. bourg., • jj l>et. l)ourg. bourg, bourg. bmii' h(, 5, . .. « ; / =^ i, :>, 5, . . . // ; (Il ^ /) Kn égalant à zéro le coellicient de / dans leurs exprès- ( «»3(. ) sioiis Iranslormées, on voit que les fondions neini-inia- rianfes directes S satisfont aux équations f/S dS \ (/j/)S-x,-- -+-§,— = 0, / (/r, d^, . . (H) h = ^2,ù,...n; /= 1 , 2, T., . . . ;/ ; h'^l.) Seml)labk'in(;nl, les fondions si-nti-inrai ianles inccrses ï salisfont aux équations : d'V d'ï \ {/». ... *„. •S^. . .. .s„. la valeur de s, -h s^ -t- •• • + s„ est égale à la différente des poids de SI, IS, ST, CS, pour l'indice 1 et pour les mitres indices. Les pro|)riélés indiquées par les formules (!)), (l)'), se (*) Les relations (D), associées deux à deux, oxpriiiiciit dos pro- priétés rccipruqucs; les deux dernières donnent ce théorème : • dans tout divariant, le cocfTicienl de la plus haute puissance de ç, est un semi-covarianl inverse ; el réciproquenient, tout senii-covariant inverse est le cocITicicnt de la plus haute puissance de ;, dans un divariant. • ( 959 ) prt'senlenl comme rexleusion direcle d'ime propriété (l<*s covariants binaires (*). Les vérilicalioiis résiilleiil de la combinaison des formules (A) el des équations aux dérivées partielles des (onctions invariantes. IV. — Les notations adoptées permettent encore d'écrire les formules : (x,)SC^SI, (-)^'^^'^'.^ (K) (.^,)l)S=CS, (x,)SU = Sr. Fji effet, soit : appliquons la formule (B) et égalons à zéro le coetlicient de a-i'Xj' . . . xl" dans le premier membre de l'équation obtenue; nous aurons : . . (F) A = -2,0,...;»; ^=l.-> 3.../»; /t ^ i. i Il résulte de là : (/'O S.w ...„ = 0, (.V = s, -V- .Si H -•- «„) ; et par suite : ^«00 ...0 '^^ ^'î ou encore {x,)Sl. = SI. Les autres formules (E) s'obtiennent de môme. (*) Les formules relatives aux fonctions SI et SF ont déjà été signalées. ( <)()() ) On voii, par les tMiiialions (D), (D), (I!), que tout pmcetlr de furinalion pour les finirlions scini-itivmiiDites, c(juiron( ffènéralemenl à un procède de for mal ion pour les foucfimi'i iinariaules. Kn ellel, d'après les formules (D), (I)'), les ronflions invariantes sont coniplètenienl délerininées par les font- lions SI, IS, Sr, CS; d'aulre pari, les fondions SI], TS, I)S, SD donnent par leur |irernier terme des fondions SI. IS, CS, sr, ainsi qu'il résulte des formules (!•!). V. — Le développenieni «le SC, TS, DS, SI) ne résulte pas en général des coellicients (x,)SC, (qi)rS, (^i)I)S, (.r,)SD. Ces eoedicients peuvent èliv nuls pour certaines fonctions SC, PS, DS, SD; la propriété indiquée ci-de^sns semble n'être d'aucune utilité, pour ce cas particulier. On verra plus loin que les fondions dont il s'agit peuvent être employées pour la recherclie d'autres fonctions semi- invariantes, qui ne présentent pas la même |»articularité. Actuellement, nous prouverons que si un semi-covan'ant direct ne contient pas de terme indépendant de x^, X3, ... x„, l'ensemble des termes, qui multiplient la plus hante puis- sance de X,, forme un scmi-coiariant direct. Kn effet, soit a"' la plus haute [>uissance de x, contenue dans le semi-covariant direct considéré SC : désignons par S„ = 2 ^"'Vv '/*' ••• '^'""^ l'ensemhle des termes qui multiplient x". Nous aurons par la formule (F) : A, / = 2, 3, ... n; h^l. ( 961 Il résiillo .ô...;<; /= l.i>. :>...«, /»^/. ) f/x, f/tft > . . (G) peuvent être remplacées par : (/«OS. .... , ..., — (s/ -+- l)S, ....^-1,....^+...... , .../ -4- (/ft -+- 1)S, ... , ...,.-Hl. ...--!...., =0. I n I « ' n (G') ( 9G4- ) Va\ vih'l, l:i roniiiile ((i) s'oblieiil en ('^nlatil ù zéro Ir coellicicnt dt; » ' ,' , ' ••I •• 1 .; I '; 1 U| ...J„ ^1 ...s„, (liins le premier iiieinhre de r(''(|iMlion (G). Pour /, = ^ /, = 0, /:, = 0, . . . /, = 0, / > I , le troi- sième lerme de la formide (iV) esl mil; on a ainsi : (/'0-S. ... «.00...0 — (\ -^ l)S. ... ^ , ,„.. ,.,...0 = 0, 14/1 j A i n Kn conséqncnee, la (piaiililé y '^« • ... 1 10. .(i-^i •'î • • • -ï"» • saiislait aux équalions aux dérivées partielles des eoNa- rianls à n — 1 variables a,' ^3»-"^n. |»ai' rapport aux formes f^ , cpj , etc.. De là résulte la première propriété, que nous voulions établir: (;-,)si) = (:,. Nous démontrerons actiKîllement que, si G, est une fonction qiielcon(iue, délinie comme nous l'avons lait plus liaut, on obtiendra un semi-divariant direct, en rornjiiul la quantité : SV £- c' •' J \ S i: ic: i t n Z, ' ' •■ ' ■'1 -"ï • • • '••1 > ( 1»G5 ) 1 ; nous |)oiivons écrire \hl\\^2\\'^]ô\\'^...\„\\''-C,^\ld\\ll\''V, en faisant V=J21i'*..-l/-1,li''-'j/H-l,lj''-' ((;•') ii\[" C, ; •f e/i eiïel, les symboles j/:l j sont permiilahles enlie eux, d'après la première formule (A) (*'). •) On a ]hl[ = (lll) ~Xh dxi (Voir § l.) (**) Nous désignons par » formules (A) «, non suuleiuciit les rela- lions marquées de la letlrc (A), mais aussi ces formules généralisées j>ar le changement de (/xl* ... x';' dans les deux membres de cette équation, on obtient la fornjule ((i'), pour / > I . 2° Soit / = 1; dans le deuxième membre de lYMpui- lion (G"), le premier terme est égal à vil "t" •) S^ -<,/ ... /^+l....r » I i h' n d'après la valeur même de S,, , ; on obtient ainsi la ■ 1 s (l (*) Il faut observer que l'on a J///| V = 0, à cause de J///J C, = 0. ( !'uis la formule (G'). Celle dernière loiinule Psl donc élablie pour loules les valeurs de /. La roiiclion S satislail ainsi aux écjualions aux dériv«k'« partielles des senii-divarianls directs: de plus, elle est isohariqne et elle a le même poids pour les indices % 5 .../«. La lonclion S est donc un semi-divariani direct : c'est l«' résultat que nous voulions élahlir. II. — Proci'dês pour olileiiir «h's roiiilions sonii-iinarijinl»^. Vil. — Soit une l'onction semi-invariante inverse ■*' = T(A_ „ , 1^ 3 ,...x. v): il est visible que la quanlilé T, = T(»>^ ... (r>, />H/-^ ... />^', ... X, C-) est également une fonction semi-invariante inverse, si l'on représente par «,X, ■+- «il -, -t- . • • -4- «„J„ » h,x, -+- bir., -+- ■ • • -+- />,_X„ , rlc. . . des formes linéaires. Désignons [)ar i/M //•-.,• ■Un-, Z,, Z-i, . . r,, ; c((.'. . des séries de quantités cogrédienles aux variables x,,jo...j„. Les quantités y, z, ... ;, x ont enire elles le même rapport que les quantités a, b, ... x, z; d'après celte remar(|iH', ( %S ) cl d'iipirs la (h'Iiiiition dt's lonclious semi-invariantes, on p(>ii( M»ii iitic l'expression •r = T;yr'//r'...//:". rfT~«...r:%...$, x) se ii'pioiliiiia nuillipliée par mie puissance de l (» ... 0 a..i «..j ... a.. 0| ^ "31 "w • • ■ ".'. (|iiaii(l les \aiial)l('s ;i, ;..,...;„ î^e lianslornieiil en de iioiivellis sai'ialdesZ,,Z., ...Z„pardeséqualioiis linéaires de module ')|. La Iransibrmalion, dont il s'agit pour les variables ;, é(|uivanl pour les variables x à une transformation de niodide t A„ A,3 ... A„ 0 A,., A,, ... A,„ 3 = I 0 A„, A„, ... A,„ Dans le déterminant A, rélémenl X.j multiplié par o^ est égal au mineur correspondant à a^j : il en résulte ré''alité A =4-. Par suite, la fonction To se reproduit midiipliée par une puissance de A, quand les variables x se transforment suivant le module A. D'ailleurs, la rela- tion in(li<|uée entre les éléments de A et de 5, montre ( im ) (jDO les élcnuM)ls de A ((ciivenl ('lie supposrs (oui à liiil (liK'Iconqiics. Posons : _ a! (3! i/', cp', ... se (lédiiiscnl des (ormes /", ç, ..,, en lemplaeanl les variables x par les variables cogrédienles y, z, ,..), Nous aurons : 7. :/i ./.. p ^/^ z '-<,a2...iz„ ^•é.-Jt- = - , '''' ,elc... ''j '"'3,3... i,; D'après ces lorniules, les quanlilés se transformenl comme les dérivées 1 (/ \ d V. u, ... «,, , de. si nous désignons par S', S", ..., des fondions semi-in va- riantes directes, la quantité / I dS,' I (/S" p d\ ' p,: r/B se reproduira multipliée par une puissance de A, quand ( i»?'» ) les \:irial)les x se Iranslbrriieiil suivaiil le module A. Kn cITel, eeUe qiiaiililé se déduil de T<, en remplaçant par (les éléments cd^nédierUs, certains éléments qui servent ù former T^. .Nous obtenons ainsi ce théorème : D'iitie fonction semi-iniarinnle inverse on (iéduil la fonclion soni-inrarianfp directe I dS' I f/S' Tl- P (/A ' I»: d\i, , a a, ...a„ ,-< -i ••.iJ«i si les lettres S représenlcnl des fonctions semi-invariantes directes. Ce théorème conduit immédiatement au suivant : D'une fonction semi-invariante inverse T, on déduit la fonction semi-invariante directe : M f/S' I r/S" f/S (/S, Hf ^M ' \\.dti~T'"'d^' ^ s/ /es /e//r /._v» .. \' ,, (*) Il suffit de remarquer que pour les équations (B), le s>mbolc (/(/) se rapporte aux valeurs de h supérieures à Tunilé. m s -♦- Il I ( 1)74 ) Pour les scini covaii;mls SC el SC.^, le premier terme 3\"S\j est le même: les leniies coiileiiaiil le (acleur jp ' sont respeclivemcnl : -xr«rx,(a)(it>)si -v- x,(^)(ir>)si -» t- x.,(^)(i«)si], x;"-'[x,(l'i)Sl, -«- x-,(l5)SI, -V ..• -+- jr„(ln)Sl/l. I.a quantité (.s -+- h) SCj — s se h est un setni-covariaiil, que nous désignerons par SC". Dans SC", le coeirieicnl »lex;" est SI ;; le coefficient de j7~'x, est -[(l2)SI,-(^) (1^2)81]; le coefficient de x""'\r- est de même .... i et ainsi de suite. Si l'on remplace (lA) SI, et (7) (l/c) SI par leurs valeurs, on trouve : (lA)Slj — (a)(U)SI = 9*SI^ en prenant (/Kv+,.y .. V (la sommation doit s'étendre aux formes K, L, ... compris»^s dans le groupe a). (973) On a ainsi : S',"~", des semi-covaiiaiils directs, indépendants de a-]. Le déterminant rfsc; .ij,Miilicalioiis analogues ù celles des leilres non aceenluées.) Ucitiarquc. — En considéianl h — I seini-covarianis S(;, irordre /: el indépcndanis de X|, on oblicndia nn senii-invarianl direcl, au moyen de la loïKiion J',*'. Les senii-conlrevarianls inverses I',S indépendanls de ;, con- duisent de même à des semi-invariants inverses : il suHil de remplacer le déterminant ,1, par Vosl-scriptum. — Nous avons éiahli ci-dessus une rela- tion diiecte entre les lonctions CS, ST, I)S, SD et les fonctions invariantes à „_ i variables (§ VI). D'après cette relation, tout procédé de lormalion pour les fonctions C8, Sr, I)S, SD peut être utilisé pour la recherche de fonctions invariantes à « _ i variables. Nous aurons peut-être l'occa- sion de développer les conséquences de cette remarque. Mars 1888. Sur des wufs anormaux de rAscari:^ megaloccphala ; par Auguste Lamcere. Étudiant, à Liège, sous la direction de iM. le professeur Kd. Van Beneden, la maturation de l'œuf chez WUcaria mcgalocepliala, j'ai observé un cas téralologique inté- ressant. On sait (I) que normalement, parcourant l'oviducle, (I) Éd. Va.> Be.nedkn. /?t'c/(frc//e*' a»?' lu mulio-aliou Je l'auf cl lu fccDiutation : Ascaris megaloccphala. (Arciiivcs de liiologie, IV,. 205.) ( !»SI ) les œufs (le ce Némalode l'ameux cliangonl de forme de manière à offrir en arrivant dans la poche copulatrice, un contour circulaire ou elliptique qu'ils conservent désormais : jamais exception à cet égard n'a été signalée. J'ai trouvé deux femelles, provenant d'un même cheval, tlont le vagin renfermait des œufs ayant tous conservé, à divers degrés, la l'orme en massue qu'ils affectent dans la partie supérieure de l'oviducte. Les individus ayant fourni ces œufs anormaux furent détruits avant que cette particularité eût élé constatée : il m'est donc impossible de dire si une anomalie mor|)holo- gique les distinguait. Cette découverte ne vient pas seulement augmenter le nombre des variations d'ordre divers déjà souvent con- statées ciiez les œufs de V Ascaris megnlocephala : elle permet, en outre, d'élucider certains points encore obscurs dans la question de leur maturation. (.es œufs aberrants étaient en grande majorité, surtout dans l'un des Ascaris, non fécondés. Ces œufs stériles ont la forme d'une massue ou d'une poire dont le grand axe peut avoir une fois et demie au moins la longueur du petit; leur protoplasme a l'aspect de celui des œufs non fécondés que l'on rencontre nombreux dans l'utérus de beaucoup d'Ascaris, el ils offrent égale- ment une couche hyaline externe. Ce revêtement, assez mince à la partie sphéroïdale de la massue, s'épaissit gra- duellement 5 son extrémité atténuée, de façon à y consti- tuer une calotte épaisse. Là s'observent, en outre, des caractères bien remarquables. Dans la région avoisinante, l'on constate d'abord que le protoplasme est plus clair que dans le reste de l'œuf, et qu'il a une tendance à y être dépourvu de granules. On [)ciit de plus nettement diffé- rencier à la périphérie de la couche hyaline une zone où O""' SÉKIE, TOME XV. 04 ( 982 ) son conlonr appnrail aminci cl inc^iilicr : de clia(|ue cûlc de la qiicuc de la massue se montre en coupe optique une écliancrurc assez constante qui correspond à une circon- lérence limitant une surface distinctement plissée. La région qui oiïre ces particularités correspond évidem- ment à l'extrémité amincie de la masque qui constitue la forme primitive des œufs de l'oviducte. C'est là que, dans la première période de la maturation, quand leur contour devient graduellement ellipsoïde, sulisisle une saillie où se différencie le disque polaire, et plus lard se forme le bouchon d'imprégnation. Que signi- fient donc les caractères que montrent nos œufs extraor- dinaires, s'ils ne sont l'eiret de l'existence de cette région nettement déterminée à la surface de l'œuf où doit se faire l'entrée du spermatozoïde? Le présence d'un micropyle aux œufs de VAsanis mefjnlocepfiala, déjà aisément décelable sur des prépara- lions soigneusement failes à l'acide osmique et au picro- carmin, semble ne plus pouvoir être révoquée en doute, ensuite de l'observation de ces œufs anormaux. Les œufs fécondés trouvés avec les précédents ne dif- fèrent des œufs ordinaires que par leur forme : ils ont également l'aspect d'une poire, mais à grand axe plus court que dans les œufs stériles. Dans quei(]iies-uns même, une légère saillie permet seule de les séparer d'œufs ellipsoïdes. Cette forme offre un grand intérêt, car elle permet de distinguer immédiatement l'axe morphologique de l'œuf, alors que dans les œufs normaux, sa direction, sitôl que le spermatozoïde a pénétré dans le vitellus, n'est |ilus indiquée par aucun point de repère. il importait de déterminer le rapport qui peut exister entre la position de cet axe el les jihénomèncs qui se ( 983 ) passent soit dans la seconde période de la maliiralion, soit dans les premiers stades de la segmentation. Vers quel point de la surface du vilellus se dirifçe la vésicule germinative après l'entrée du spermatozoïde? La position du premier globule polaire (|ui vient se coller dès son expulsion à la liice interne de la première couche périvitelline peut nous lixer à cet égard, car il est très improbable qu'il subisse un déplacement quelconque dans la suite. Je le trouve toujours dans les œufs anor- maux situé dans leur moitié sphérique, et très fréquem- ment aux antipodes du point d'entrée du spermatozoïde, donc un pôle neutre. .le crois donc pouvoir conclure — et cette conclusion,- certains laits rapportés par M. Van Beneden dans son œuvre sur VAscaris la faisaient pressentir — que la vési- cule germinative tend à s'avancer, pour l'expulsion des globules polaires, dans une direction opposée au pôle d'imprégnation. I>a détermination de la position du premier plan de segmentation par ra|)porl à l'axe morpiiologique de l'œuf, n'a pas été possible, malgré l'existence d'un point de repère décelant le pôle d'imprégnation. La forme anormale des œufs en massue ne s'oppose pas, en elTel, à la rotation du vilellus rétracté à l'inlérieur de son enveloppe : aussi peut-on constater que le plan de division de l'aster fait un angle très variable avec la ligne des pôles. Lorsque la première segmentation est efTecluée, les blastomères qui en résultent peuvent èlre très diffé- remment disposés : on trouve cependant en général la ligne de leurs centres coïncidant avec l'axe de l'œuf; mais ce n'est là qu'une apparence trompeuse, d'oîi aucune con- clusion ne peut èlre tirée. 0"and les deux blastomères ( !'«i ) .s'rc:irl«M)l l'nn de rnnlic, si le plan de sogrnoiilalion est ()ltli(|ue par rapport à Taxe, ils tcMidenl par la pression (|irils exercent sur la paroi de l'œuf à se placer dans la position qui leur permet le maximum d'extension, de façon donc que la lif];ne unissant leurs rentres soit dans l'axe de l'œuf. Il faut s'attendre, par consé(]uent, à ce (|ue le blasto- nière gros et foncé destiné à fournir en partie l'Iiypohlasle occupe tantôt la queue de la massue, tantôt le pôle neutre : c'est ce que l'observation permet de constater. Knlin, dans ces œufs étranges, l'un des pronuclei est fré(|uemment plus volumineux que l'autre, fait excep- tionnel. Kn terminant, je me permets de remercier M. le pro- fesseur Éd. Van Beneden de l'accueil bien aimable qu'il m'a lait dans son laboratoire de la Meuse. EXPLICATION DE LA PLANCHE. l'iG. 1, 2, 3, — OEiifs slérilcs pyriformcs trailés par l'acide accli(jue j;la(ial et colorés par un iiiclangc de vert de nialacliite et de vcsiivine dans la glj ccrine. — Canicr. lue, Zciss obj. D, oc. 2. FiG. 4. — OEuf fécondé frais. — Idem. l'iG, l), 6, 7, 8. — OEufs fécondés trailés et colorés de la mênie façon que tes œufs stériles, montrant la position occupée par le pre- mier globule polaire par rapport à l'axe morphologique. — Idem. l'iG, 9, ^0. — OEufs vivants segmentés montrant la position variable que peuvent occuper les blaslomcrcs. — Idem. BulLelms. 3 f Séné. Tunw X /■}//. 10 Fig f). ( ys5 ) CL/issE im:s li:ttues. Séance du 4 juin f8S8. M. BoRMANs, (Jirecleur, présidenl de TAcadi'mie. M. LiAGRE, secrélaire pcrpélucl. Sonl présents : MM. Ch. Polvin, vice-directeur ; W Do Decker, Ch. Faider, Th. Juste, Alph. Wauters, Ém. de Laveleye, Alph. Le Roy, P. Willems, J. Stccher, Aui,'. Scheler, P. Henrard, J. Gaiitrolle, G. Tibergliien, L. Roersch, L. Vandcrkindere, vicmbres; Alph. Rivier, M. Philippson, le duc d'Aumale, associés; Gustave Fré- dérix, A. Van Weddingen, le comte Goblel d'Alviella, F, Vander Haeghen et Ad. Prins, correspondants. M. le baron Kervyn de f.ettenhove écrit que son état de santé l'empêche d'assister à la séance. CORRESPONDAiNCE. M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics envoie une amplialion de l'arrêté royaU en date du 24 mai dernier, qui approuve l'élection de MM. Charles de Harlez et Léon Vanderkindere en qualité de membres titulaires de la Classe. ( «jSO ) MM. de Haricz cl Vanderkiiidere, élus njcmlnes lilu- hiin's; Valider Ilaej^heii et Prins, élus cone.s|)Oudaiits ; (^anonico, Sohin, le marquis de iNadaillac, Lallemaud el Ijicchini, élus associés, adressent des lellrcs de reiner- ciemenls. — MM. le D' Delaunois el l'abhé Geliu remercient la Classe pour les prix décernés ù leurs mémoires de con- cours. — M. le Minisire de l'Agriculture envoie pour la biblio- thèque de l'Académie : La troisième édition du Dictionnaire d'éti/mologie fran- çaise ; par Aug. Sclieler; Les deux volumes du Supplément au catalogue de la hihliotlièque publique de Mons; La neuvième année de V Annuaire de l'Institut de droit international. — Remerciements. — Hommages d'ouvrages : 1" Croyances et remèdes populaires au pays de Liège ; par Auguste Hock avec une prélace par A. Miclia, troi- sième édition (présenté par M. Slecher avec une note qui ligure ci-après) ; 2" Éléments de trigonométrie plane et sphérique; par l'abbé E. Gelin. — Remerciements. — Sur sa demande, M. Seressia, directeur d'école -^ Fallais, rentre en possession d'un mémoire manuscrit qu'il avait soumis anticipativcmenl |)our la troisième période du concours Castiau expirant le 31 décembre 1889. Ce travail porte pour titre : Le conférencier populaire. ( 'J87 ) — L'Académie royale des sciences de l'Institut de Bologne demande le concours de l'Académie pour son projet d'unilicalion des calendriers; elle adresse, en même temps, un exemplaire du rapport de la Commissioii chargée de l'examen de celle proposition. La Classe des lettres désigne M. Wautersqui s'entendra iivec MM. Folie et Houzeau, membres de la Classe des sciences, pour le rapport à présenter à ce sujet. — iM. Éd. Mailly, membre de la Classe des sciences, sou- met au jugement de la Classe des lettres un mémoire manuscrit intitulé : La Sociélé de liuéradire de Bruxelles {1800-1825). Ce mémoire sera examiné par une Commission com- posée de MM. Wauters, Piot et Stecher. Kn voici V Avant-propos %q.\oï\ l'article 20 du Règlement i^énéral. a J'ai déjà entretenu l'Académie de la Société de litté- rature de Bruxelles (I). Si j'y reviens aujourd'hui, c'est qu'elle marque une époque intéressante de notre histoire, celle où la langue française, jusque-là très négligée, reçut une vive impulsion, où les érudits se virent disputer la première place par les rimeurs. Comme je l'ai dit, tout n'est pas à louer dans les recueils de la Sociélé de littéra- ture; il y a bien des pièces médiocres; mais l'efTort que nécessite la composition en vers devait réagir sur la (1) Discours prononcé à la séance publique du 16 décembre 1886. — Etude pour servir à l'histoire de la citKure intellectuelle n Bruxelles pondant la réunion de la Belgique à la France; insérée dans le lonie XL des Mémoires in-8°. ( 1)88 ) forme, indépoudaminciu des idées |diis ou moins élevées, |)lusou moins neuves. On a ri souveni des vers Iniins que les écoliers conleclionnaienl à coups de dicliounaire; ils avaienl cependant leur bon côlé, en iiahiluanl Toreille an ilivlhme de la langue, à l'emploi des mois harmonieux. Au siècle dernier on laisail, parmi nous, les vers latins beaucoup mieux que de noire lem|)s, mais la poésie IVan- çaisc élail inconnue, el la prose de nos auteurs s'en res- sentait lortcmenl. « L'art d'écrire n'existait pas; en |)oussant ù l'ait dr rimer, la Société de littérature de Bruxelles rendit un vrai service. Je ne voudrais d'autre preuve de son utilité pour les lettres l"ran(;aises que l'aversion qu'elle inspira au roi Guillaume, et les moyens détournés qu'il employa pour la faire disparaître au prolit d'«jne autre Société dont le but était la culture de la langue dite nationale, c'est-à-dire (lu hollandais. a J'ai divisé ce travail en deux parties. Dans la première, je fais l'histoire de la Société de littérature en m'appuyanl à la fois sur des documents imprimés et sur des |)ièces manuscrites. Dans la seconde, j'examine les recueils de poésies que la Société a publiés de 1801 à 1823. Vient ensuite une table alphabétique des auteurs, avec l'indica- tion des volumes dans lesquels on trouve leurs écrits. Puis un dictionnaire biographique. « Le mémoire est terminé par un appendice oîi je parle de trois volumes pour les années 1824, 1825 et 1826, qui parurent à Bruxelles après la suppression de la Société. Celui de 1824, niélé de vers et de prose, avait pour prin- cipal auteur Charles Froment; les pièces des deux autres avaienl été rassemblées par Pb. Lesbroussart. Je (inis par VAnnuaire de la littérature et des beaux-arls imprimé h ( 9cSl) ) Liège en 1850, el qui, dans la pensée de l'édileur, M. L. Aivin, devait ressusciter la publication des Alma- naclis belges. € Le présent travail est avant tout un travail de biblio- graphie; je laisse à des hommes plus compétents le soin d'apprécier et de juger les écrivains dont je rappelle les noms ». NOTE BIBLIOGIUPHIQUE. JSL Auguste Hock, de Liège, m'a prié de présenter à la Classe la troisième édition de son ouvrage favori. Il s'y agit des Croyances et remèdes populaires an pays de Liège (préface par M. A. Micha, Liège, Yaillant-Carmanne, vol. in-12 de 582 pages, avec planches). Depuis plus de quarante ans, M. Hock s'est mis à la recherche des us el coutumes des vieux vilains de Liège, a C'est, comme le dit notre confrère M. Le Koy, un folk- loriste d'instinci, si bien qu'il l'a été longtemps sans le savoir, longtem|)s môme avant que le mot anglais folk-lore eût pénétré en Belgique. » On ne doit donc pas s'attendre à une mélliode rigoureuse d'investigation scientifique ni à un classement sévère comme on l'exige aujourd'hui. Ce sont, au contraire, d'aimables causeries à la dérive mêlées d'épigranunes, d anecdotes et de spois bien railleurs. Par- fois, comme s'il se souvenait de Montaigne, l'auteur se dit : a que le wallon y arrive si le français n'y peut aller. » Non qu'il aime à se laisser aller à des crudités de patois; c'est plutôt pour mieux rendre les nuances nar- quoises qui se mêlent aux superstitions wallonnes les plus naïves. ( \m) ) Pour les lecleurs plus curieux d'inslruclion qued'amu- semcnl, ils peuvent remplacer ces voyages en zigzag, par une lahie très détaillée et généralement bien faite. A la consulter, ils trouveront plus d'une occasion de constater l'étonnante ressemblance qu'il y a souvent entre les bizar- reries signalées |)ar M. Ilock cl celles que, pour le monde llanjand, constatent les revues Volkskumle,Gruotmo€detkeu, }yodana, Rondden heerd, Daghet in don oosfeu, etc. J. Stecher. HAPPORTS. MM. Le lîoy, Wagener et ïibergliien doiMienl lecture de leurs rapports sur un travail de M. A. Van Weddiiigen, de Hassell, portant pour titre : De la nature du Beau et de sa réalisation dans le monde physique et intellectuel. Des remerciements sont votés à l'auteur de cette com- nmnication, laquelle prendra place dans les arciiives de l'Académie. COMMUNICATIONS ET LECTURES. .M«' le duc d'Aumale, associé de la (Classe, donne lecture d'un chapitre du volume V, en cours de publication, de son Histoire des Princes de Condé. La Classe lui adresse des remerciements. ( oiM } A propos d'un nouveau st/stènic historique relatif à l'établissement des Francs en Belgique; par Alplioiisc Waule;s, membre de l'Académie. Depuis quelques années, on a adopté ou préconisé en Belgique, au sujet de rétablissement des Francs, un système qui me paraît de nature à jeter de la confusion plutôt qu'à répandre de la clarté sur cet événement consi- dérable. On s'étaie du grand nombre de sépultures et d'antiquités germaniques rencontrées dans l'Ardenne et l'Kntre-Sambre-et-Meuse pour proclamer que les Francs- H'puaires ont compté cbez nous plus de postes fortiliés, de campements, de colonies, que les Francs-Saliens, et l'expérience de l'arcbéologue qui a savamment soutenu cette thèse donne un grand poids à son opinion (1). Néan- moins je ne puis l'adopter qu'en la présentant sous un jour tout autre, plus conciliable avec les faits historiques. Je n'ai plus à revenir sur la manière dont s'opéra la coi)(iiiête de la Belgi(|ue par les Francs. Elle fut l'œuvre, ici d'une tribu, celle des Saliens; là d'une ligue formée par plusieurs tribus, les Ripuaires. Les Saliens, établis dans la Taxandrie ou Campine, obtinrent de l'empereur Julien, en l'an 558 de notre ère, l'autorisation d'y vivre, non comme peuple indépendant, mais comme peuple soumis à l'autorité impériale. Prolitant de l'alTaiblisscmenl de celte (1) Voir Alfred Bcquct. La Belgique acanl et pendant les inva- sions des Francs. Namur, 1888, iii-8° (Annales ne i.a Société ARCHÉOLOGIQUE DE NaMUR, lOtnC XVII). ( \m ) aiitorili', ils élciulircnl leurs domaines cl leur loi Clodion porla ses armes jiiscjn'à THscaiil (vers l'an MO). Son pclil- lils Cliilderic reçut la sé|)uUure à Tournai, d'où Clovis, (ils de Cliilderic, parlil pour conquérir presque loule la Gaule. On ne peul pas diviser celle marche des Saliens en deux fractions et l'aire de Clodion un chef de Krancs d'Oulre-IUiin, élrangcr à la nalion salienne et qui pari de Dispargum, d'au delà du Hliin, pour se rendre maître de Cambrai. Le Dispargum d'au delà du Rhin était situé au milieu du |)ays des Hi|)uaires, et si Clodion avait eu l'ori- gine qu'on lui allrihue, sa loi nationale, la loi de ses descendants et de son peuple, aurait été la loi des Ripuaires et non la loi salique. Il est encore plus étrange de soutenir que les établisse- ments dos Francs-Saliens ont été peu imporlanls parce que l'on n'a rencontré dans le Limbourg et la Campine qu'un très petit nombre de sépultures franques. En admettant ce fait, qui pourrait être conleslé, que |)rouve- rait-il? Absolument rien, parce que l'on peul dire, pour en réduire à rien la portée, que la plupart des villes et des villages de la Belgique occidentale, provenant d'établisse- ments francs, leur existence seule constate Timporlance de la colonisation. Ces localités n'ayant cessé, depuis lors, d'être habitées, il n'est pas étonnant que l'activité huuiaine en ait fait disparaître les antiquités que l'on rencontre avec tant d'abondance dans les bruyères et les bois et sur les rochers de l'Ardenne. La race llamande entière, avec sa toponymie caractéristique, similaire à la toponymie d'Oulre-Rhin, esl un résultat de l'occupation salienne, à laquelle ont probablement contribué des éléments qu'elle s'est assimilés. Quant aux Ripuaires, ils n'ont pas, comme peuple, ( 993 ) pénétré au cœur de l'Ardcnne. Ils n'ont occupé délinitivp- ment Cologne que dans la première moitié du XV' siècle et Trêves plus lard encore, car, lorsque Cologne était pris, les habitants de Trêves, plusieurs fois pillés par les Ger- mains, se montraient encore si épris des usages romains (|ue, dans leur détresse, ils considéraient comme une grâce suprême le rétablissement par l'empereur des jeux du cirque dans leur ville. Ils turent conquis à leur tour et leur cité, où saint Jérôme avait encore entendu parler le iraulois, vit l'idiome des Germains se substituer à cette langue et au latin. La langue germanique ou allemande se répandit aussi dans l'Kiiïel et la vallée de la Moselle, mais elle ne put prévaloir dans les Ardennes lielges d'aujourd'hui. Il n'y a donc pas eu de colonisation ripuaire dans notre Wallonie, la toponymie (toute gallo-romaine, à part quel- ques noms jetés çà et là) l'atteste et l'histoire n'en l'ait pas mention. L'Ardenne wallonne n'était pas devenue une contrée germanique à l'époque où Valentinien i*"' y séjour- nait et y édictait des lois, datées de Nassonacum ou Nas- sogno, en l'année 572, du mois de mai au mois d'août. Elle n'était pas enlevée aux Romains à l'époque où Ausone décrivait la vallée de la Moselle, ni quand fut rédigée la IS'olice (les diguilés de l'Empire, c'est-à-dire dans les premières années du V' siècle, quand une escadrille spé- ciale (la classis Sainbre7isîs) élail chargée d'en garder les abords. Mais, me dira-t-on, que signifient ces nombreuses antiquités, étrangères à la civilisation romaine, que l'on a trouvées dans l'Ardennc et l'Enlre-Sambre-et-Meiise et auxquelles on donne le nom de Ripuaires ? Il faudrait ( î)94 ) d'abord établir l'épotnio à laquelle elles a|)|)ai(ieunonl; si l'on en venait à prouver (|u'elles sont aiit»''rieures au V' siècle, on peul encore en expliquer l'origine. D'après moi, elles proviennent de [losles établis, non pas pour assurer l'occupation du pays par les Francs, mais pour y niaintenir l'autorité impériale. Lorsque Valentinien I" el ses descendants résidaient à Nassogne, à Trêves, à Metz, il était indispensable que la sécurité du prince, de ses pro- menades, de ses cliasses liU assurée par une série de postes établis le long des rivières, aux abords des délilés, sur les hauteurs principales. Les soldats formant ces postes étaient souvent des Fiancs, de même que les hauts dignitaires de la cour impériale el même les consuls. C'est à ces Francs, défenseurs de l'empire el non ses ennemis, que peuvent appartenir les antiquités el les sépultures en question. En outre, retirés du service, soit à cause de leur âge, soit à cause de leurs blessures, ces guerriers redoutés terminaient souvent leur existence dans les contrées où ils avaient servi, au milieu de celle po|)uIalion wallonne donl le nom seul indique qu'elle descend de Gaulois. Voilà comment on peul accepter le système de iM, Bequet, mais je ne puis admettre que les Francs aient frappé mon- naie à Éprave (I); que la forêt Charbonnière s'éleudail an delà de la Sambre jusqu'à la Meuse (2); que le nom de Ripuaires fui donné à des Francs établis ( n deçà du Rhin (1) Annales citées, t. VII, p. 593. — Bequet, p. 18. (2) Roquet, p. 2ô. — Si Ton se base sur les documents, la forêt Ciiarljonnièrc (Car6rt/(«r/a Si7i.y/} couvrait en parlic le pnys s'élendaiit de la Dcndre à la Sambre, aux environs de ScncfTc d de Trazognies, et rien de plus. ( 995 ) pour les distinguer «Je leurs compalriolos Iransrhénans (1); que les Ripuaires, et non les Siiiiens, se sonl rendus maî- ires de loul le pays s'élendant jusqu'à la Meuse, la Samhre et la lorèl Charbonnière (2); qu'il y a eu des Fîipuaires du Haut-Rhin (5), etc. Dans une question historique aussi importante, il ne faut s'avancer qu'avec une extrême cir- conspection et éviter, autant que possilile, de baser un système sur des données archéologiques, qui, dans leur essence même, présentent d'immenses dilïicultés. Seconde réponse de iM. Philippson à M. le baron Kervyii de Lettenhove au sujet d'Elisabeth et le meurtre de Darnley (4). Notre honorable confrère, iM. le baron Kcrvyn de Letten- hove, s'inscrit en faux contre la réponse que j'ai cru devoir faire à son argumentation concernant le meurtre deDarnIey. Je ne désire pas continuer une discussion qui njenace de s'éterniser; les arguments, de part et d'autre. (i) Berjuct, p. 25. — Ce fait est si peu exact que Sigcbcrt, roi des Francs ripuaires, fût, du temps de Clovis, tué dans une foret traiis- rhénane. Or les souverains n'ont pas l'iiabilude d'aller chasser hors de leurs étals. (2) Bequct, p. 2(5. — .\ucun fait ne constate une pareille con- quête. (5) Bequct, p. 33. — F>o llaut-Uhin arrose la Souahc ou Aile- manie et toutes les guerres (jue les Romains ont entreprises de ce côte, au W" et au V"" siècle, ont été dirigées contre les Allemancs. (4) Voir Hall, dp l'Acnd. roi/, de Belgique, 3« scr., t. XV, p. 0(»7, d888. ( 1)96 ) sont mire les mains de Ions cenx qni s'inlérosscnt à la qneslion, el c'est à enx dVn juger. Je laisse à mon hono- rable conlradicieur le mérite équivoque d'avoir, pour les besoins de sa cause, inventé de tontes pièces un écrivain, Robert Kcilli, « contemporain de IMaric Sluarl, et dont le Irèrc lut chargé par celle reine d'annoncer à l'Jisabelh la naissance de son (ils » (1), ce Robert Keilh n'ayant jamais existé. Ce lut, en elîet, Jacques Melvil que Marie chargea de cette ambassade. Je laisse à M. Kervyn de glorilier la noblesse écossaise du moyen âge et du XVI' siècle, cette noblesse qui, des sept rois de la dynastie des Sluart avant Marie, en a assassiné quatre et poussé ileux à la démence, et qui, à l'époque même de Marie, comptait parmi ses membres un nombre considérable de fourbes et de traîtres, comme l'hisloire le prouve surabon- damment. Je le laisse citer, comme source authentique, Antonio de Ilerrera qui, chacun le sait, a composé un pané- gyrique de Philippe il, rempli de nombreux mensonges, cl dont l'écrit sur la vie de Marie Sluarl se base exclusi- vement sur quelques pamphlets publiés en France. Je le laisse élayer sa thèse des allégations d'un certain Whilaker, ministre protestant du XVIII"-" siècle, aujourd'hui complè- tement oublié, el qui, certes, en savait beaucoup moins sur les événements du XVI' siècle que nous. Aucun des défenseurs savants el consciencieux de Marie Sluarl, avant M. Kervyn de Letlenhove, tels que Chalmers, Hosack, Gauthier, n'a seulement osé nommer de tels auteurs. C'est qu'ils savaient qu'il y a dans le monde qucl- (I) Voir Bull, ric l'Acad. roi/, de lich/iqiic , ô"" scr., t. XV, p. t»70, 1888. ( '■>'■)^ ) (lue chose comme la criliquc liisloriqiie, qui déreiid abso- IiinieiU (l'invo(iuer l'aiilurilé d'écrivains convaincus de nombreuses coiilre-vérilés ou postérieurs de deux siècles aux événements qu'ils racontent. Le procédé contraire a évidemment le charme de l'imprévu, ainsi que la len- lalive courageuse de M. le baron kervvn de Lellenhove d'innocenter enlièremenl IJothwell, troisième époux de Marie Slucirf, chose à laquelle personne n'avait songé a\ant lui. Mais, si je ne crois pas utile de discuter de tels argu- ments, je tiens à protester énergiquement, lorsque mon honorable contradicteur me prête des 0|)inions et des assertions que je n'ai jamais émises, et qu'il se donne le plaisir facile de réluter. 1" I\l. le baron Kervyn de Lettenhove dit: a M. IMii- lip|)Son acce|tte parmi les auteurs anciens les lécits de Huchanan et parmi les auteurs modernes les commen- taires de M. l'roude. » El il part de là pour jjrouver (pie ni l'un ni l'autre de ces écrivains n'est digne de con- liance. Or, je défie M. le baron Kervyn de Lettenhove de me prouver que j'aie cité une seule lois Buchanan; je le délie (le me prouver que j'aie cité Fronde, sauf une l'ois [liullet., p. 589) où il ne s'agit point du texte de l'auteur anglais, mais d'une note donnant littéralement l'extrait d'une dépêche espagnole. M. le baron Kervyn de Letteidiove a bien voulu ni'honorer de ses conjplimenls pour mes articles sur Marie Stuart, publié dans la Revue liistorique. Je voudrais qu'au lieu de me louer, il ni'eùt lu : il aurait trouvé que je m'y eiïorce de démontrer le manque absolu de véracité de la 5""* SÉniE, TOME XV. 65 ( ÎI98 ) |i;ii l (le lUiclianan. VA (ù'sl sur ce mémo lii>toiirii (jtic je iir.i|»|uiiiM-ais pour ôlaycr nu's opinions ! H' Mon lioiiorablc conlradiclciir dit {lUilleL, p. 070) : « H siillil qu'Alava ail élé un diplomalc espagnol pour que M. Pliilippson rejelle l'gak'mcnl les déclaralions non moins rorinelles do (Inznian de Sylva cl d'Anlonio de C.uaras, qui liahilaicnl Londres el élaienl Ions les jours en relation avec la reine dKcosse. » J'ai le malheur d'èlre 1res mal In par notre confrère. Je lais si peu II de Cuzman de Sylva que je cite une de ses dépêches [lUiIlcf., p. 589). Mais pour Iraniinilliser enlièro- menl M. le baron Kervyn de Letlonhove sur ma prélenduc antipathie contre les diplomates espngnols, je l'inviterai même à étudier les dépêches de Sylva du I" mars cl du 5 mai 1o67 [Tenlct, Négociations, t. V, p. 19; Fronde, l. IX, p. 04); il verra alors que ce diplomate a uik; bien mauvaise opinion, beaucoup plus mauvaise qtio la mienne, de la conduite de Marie Slnart. Il esl évident (pic M. Kervyn ignore absolument la correspondance du diplomate de Phili|)pe II, pour qu'il se soit avisé de me le proposer comme un témoin à décharge, que j'aurais négligé à tort. 5° M. Kervyn de Leltenhovc me suppose l'intention de prétendre qu'Elisabeth n'avait aucun intérêt à briser la royauté écossaise. Peut-être mes honorables collègues n'onl-ils pas oublié que, dans une lecture laite ici il y a un an et demi {Bullet., 1886, n" 12), j'ai essayé de |)rouver, an contraire, qu'Elisabeth avait un intérêt puissant à briser la royauté de Marie Stuarl. Ce que j'ai dit (Biillet., I88H, p. 398), et ce que je maintiens, c'est qu'Élisabelh n'avait aucun inlérêl à Taire luer Darnley, qui ne causait à la reine ( 999 ) (l'Ecosse que des tlidiciillés et des embarras. Cela n'est pas la même tliose, c'est pliilùl loiit le contraire de ce que l'on nrim|iiile. 4" Mon honorable conlradicleiir me reproche de fonder mon accusation contre le comte Ilunlly d'avoir participé à la conjuration, ainsi que la mention que je lais du bond de CraigMiillar, exclusivemeni sur le témoignage ilu laird d'Ormislon, /làle de l'arjcnl aïKjUiis Ildudoljjli. I/idio- syncrasie de M. Kervyn de Lcltenhove contre les diplo- mates anglais est si l'orle cju'il sullit d'avoir dîné une lois chez un d'eux pour être à tout jamais indigne de con- fiance, même si l'on allègue des laits incidpant les par- tisans (le la reine d'Angleterre. Mais ce (jue je ne puis pas admettre, c'est qu'en m'acctisanl, encore une luis, on m'ait lu avec bien peu d'attention. Je cite comme preuve la déclaration même de Huntly et d'Argyle, imprimée dans le recueil de Goodall {Ihillet., 1888, p. 588). o' \\ GTo, M. Kervyn de Letlenhove me reproche douloureusement d'avoir, sur la loi de Buchanan, nommé, parmi les coupables, l'archevêque de Saint- André, .le n'en ai pas cru mes yeux, lorsque j'ai lu ces paroles. I.a vérité est que ce n'est pas moi qui accuse l'archevêque — je ne crois point à sa culpabilité — mais Gauthier, le délénsenr absolu de Marie Sluart, dans un passage que j'ai cité seulement alin de prouver combien cet auteur, que M. le baron Kervyn avait invoqué en laveur de son opi- nion, était en désaccord avec lui {BuUet., 1888, p. 591). Il serait vraiment trop facile de vouloir m'endosser les idées d'un autre, et plus encore d'un écrivain dont mon contradicteur s'était déclaré solidaire! 6° Mon honorable confrère m'accuse d'avoir accordé une ( I ()()() ) nmHîïnc»' ('x;ij;t'iro aux coiircssioiis ilc Il;i\ ot do Ili'|)l)uin, « rcciu'illit's s;ii)s aiuMino |ml)li(ilt' cl iiroNaldoinciil arra- rlircs par K's lorlmos. » C'est ciicoïc une l'ois jiislo le ( uiiliaire de ce (jue j'ai dil en réalité. J'ai pailé [liidlel., |i. :;SÎ)) des dernières déelaralions, faites par Ilay et llcphiirii lilireinciit, « sur réclialaiid, devant des milliers de spectateurs. » Kiiliii, pour terminer, M. le baron Kervvri de l>ettcnliove prétend que j'ai troncpié les textes, |)arce (pie dans la phrase suivante de la confession de Morlon : « M. Arclii- l)ald Douglas m'informa qu'il avait assisté an meurtre et qu'il s'était rendu au Kii k-of-Field en compagnie des comtes de IJolliwell et de lliintly, » j'ai omis les mots « et qu'il s'était rendu au Kirk-of-Field. » Mais le Kirk- of-Field étant précisément le lieu du meurtre, c'est une pure tautologie que j'ai omise pour abréger. .le pourrais facilement multiplier les citations qui prou- vent que M. Kervyn de Lettenhove a étrangement méconnu les arguments que je m'étais permis de développer ici. Mais je crains d'abuser de la patience de mes lionorables confrères, el ce que j'en ai dil suffira, je pense, pour édifier tout auditeur impartial sur la valeur du raisonnement de mon honorable contradicteur. >«\- |i()tliiiiii tIfS (înslropodcs lUiipidoglosscs (Slirptoiicura Aspido- l)i:iii(liia) Hnixcllcs, 1887 ; oxlr. in-S' (5 p ). — Cihl es OrlhoiKHirm? I»aiis, 1888; cxlr. iii-H" (7 p.). Xizel [F.]. — Piojcl d'un (ahdogiie idéologique (llealcalu- I g) des périodiciues, elc. Bruxelles, 1888; in-18 (30 p.). CmvUu [K.) ■ — l'iléiiieiils de Irigoiiomélrie plane et spl)('ri(|M(; >'ainur, lluy, 1888; in-8" (iî52 |) ). Ilock (AïKj. . — Croyanecs et remèdes populaires au |)ays de Liège, avec une préface |)ar A. Mielia, troisiènjc édition. Liège, 1888; vol. in-8». H'ilnu'ifr [Henri) — Des climats cl des causes principales de leur dilTérencialion. Liège, 1888; exir. in-S" (la p., 1 pi.). — De la vitesse de l'air dans les venlilateurs à force een- Irifuge. Liège, 1885; cxtr. in-S" (13 p.). Iluirs [EiKj.). — Sur la pré^ence du mercure, du lliallium et de l'indium dans les blendes heigcs. IJègc, 1888; extr. iM-8" (i p.). Jorissen {A.) cl I/airs (Eug.). — Teneur en fusel de i|M(I(^iies genièvres belges. Anvers, 1888; exlr. in-8° (3 p.). Preaii'lioninic de liorre [J.). — Matériaux i)our la faune enlomologique de la province du Luxembourg, troisième cen- turie. Bruxelles, 1888; in-8° (37 p.). — Liste des cent cl cinq espèces de coléoptères lamelli- cornes... ea))turécs enBelgi(iue, etc. Bruxelles, 1888; cxtr. in-8" (•>P-)- Jii.stidit (la droit inlcrnutionnl. — Annuaire, 9™* année. Bruxelles, 1888; vol. in-8°. (>alaIogue des livres imprimés de la Bibliotlièqiie publicjue de la ville de Mons, supplément: lomcs I et II. >Ions, 188(3-87; 1> \ol. in-8'' Willeins-Fonds. — Simon Stevin. Gand, 1888; in-I8. ( lOOi ) Air.KMA(i.\E El Ai: TiticiiK-IIoNciiii:. Pclrik [l.ndiriij'). — llelier die Vi'i'wcndli.irkcit «1er Ulivo- lillic fiir (lie Zwccko k\vi' kcrawiischcii [iidii^lric. I{ii(|.i|ic«,i, 1888; in-8" (17 [..). Auwers {A}. — Die V'oiius-Diiiclig.uigc 1874 iiiid 1 8S-2, BoriclU ûbcr die doiilselic l^cohacliliiiigon , IM. III. lUiliii, 1888; ^ol. in- 4°. Physilialisrli-iiicdiciiiisrlte Socicliil in h'rliiiKjcn. — Sit- zungsbcriolile, 1887-88, 11). iind iO. Ilcfi. 2 Ur. iii-8\ AMI-llIQUii. 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Direccion fjeneral de csladislica, Mexico. — Caria lelegralia y ferro-carrilcra de la Republica mexicana, 1887. In-plano. — Esladistiea général de la Republica (A. Pcnafiel^ n" ô. Mexico, 1887; in-4". — Gramalica de la Icngua zapoleca. Mexico, I88G; vol. in-i". ( l()();i ) Dhccvion (jt'iieral df csluilislicn, Mcxiro. — Fiironnc |if,r I8S7. (iiialoniiil;!; iii-8". A^'W-Yoïk Sidic Miisfuin 0/ iKtliiral liislon/. — lliillcliii, 11" ô. Alliiiiiy, I8SS; in -8". Isliltilo liistorico... ilo lirnzil. — Ucvisla lriiiUMi In-i". Sniillisoniaii liistitulion. — Miscelliuicons (■ollcclion>>, vol. XXXI. In-8". Lick ohservalorij of (lie i'niversilij uf Cidifontiu. — IMihli- calions, \ol. I, 1887. Saciainciilo, 1887; vol. iri-i". FllA.XCE. Aiiinale [le dur d'). — De Lcns à Vinccnnos. Paris, 1888; c.xlr. in-8" (4() |).). Pascaud {//.). — Des mesures prévenlives cl répressives à picndrc contre le vagabon(lai;e et la meiulicilé. Paris, 1888; (14 1).). (iKANDIi-HuETAilM-. Deparlnienl of Mines, Sijthwij. — Minerai produits of New South Walcs. 1887; in-i". Meteorological DeparlmeiH of the Goammenl of Indiu. — Cyclone mcnioirs, part 1. Calcutta, 1888; in-8". ( I00() ) Italie. licrlolini {Duriu). — $l;iliili (Irlli ciiià di coiiconlia «Irl MDCCCXLIX. Florence, 18S8; exlr. iii-8" (ô<.) p.). Sclinun [lîuhcrl). — Police sur les Irnviuix de Tlii'odorc d'Oppolzer iivec la liste comiilèlc de ses public^alioiis, li-aiJiiil de lalleinaiid par le docteur I^riiesl Pasjpiier. Kome, I.SS7; cxlr. in-i" (iO p.). Accademia di scienze, li'llcre ed arli di Palcntio. — IJidlet- lino, iiniio III, l8Sfi-87. Iii-i". Socictà Ih'iile di jYajioli. — Aeeadeinia di scieiizc niorali c poliliehe: Rendiconio, I8S7. Alli, vol. X\I e .WIl.ô \ol.iu-8'. Socielà dei naliiralisli in Modviiu. — Alti, ser-. 5% vol. VI. Comilulo (jcoloijico d'ilalia. — liollettino, 1887. Home; iii-8". Accademia olimpica di Vicenza. — Atli, 1885, vol. X.\. iii-8". P.WS-H.VS ET I>DE.S NÉEni.AND.VISES. Hislorisch yenootscha}), UlrecliL — Werken, nicuwc série n" 4G-50. 0 vol. in-8». Genoolscliap van l;unsten en wclenschappen in Xnord- lirahanl. — lletrefugiehui.sderabdij Poslcl le'sllerlogenboscli: N\erkcn n" 5. Bois-Ic-Diie, 1888; iii-8". Nederlundsche vnlomoloijische Vereeniginij. — Tijdselirift voor ciUomologic, dccl XX.XI, ailevci'ing I en "1. La Haye, 1888; 2 cah. in-8». Nuliiurkundige Vcreeniging in \cderlandsch-lndië. — Tijdselirift, decl XLVII. Batavia; vol. in-8». ( 1007 ) Pays I)Ivi;us. Dahlificn. — Svci igcs ofrciillina Hil)li()lli('k Sloi klioliii , l psniii. Ltind : Acccssions-dataloi^, ^2, 1.SS7. Iii-S". Observatoire de rUniversilé (rVpsul. — linllciiii iiumisikI, vol. XIX, 1887. Mpsiil; in^". .yalurivissenscIm/UivIie CcseUschaft, S' (îullc/t. — IJcriilil, 1 885-80. In- 8°. JVuturforsclicnde Gesellschaft , Bern. — Millhciliiiii^cn, 1887. In-8». Société helvétique des sciences lutliireUcs. — Compte rendu K lî K l.(. H,» l K. TAI{Li:S ALl'llAni'TKlLKS i)V TOMK oijINZIK^ik I)i: l\ tuoisikmk sÉiur: 1888. TABLE Di:S ALTKLHS. Àiuilànir nnjah' des sciences île l'instilut de BoUxjne. — Envoi ii rcxaiiicii (le son |iroji't (avec rapport) d'uniiication des calendriers, •187. AUierdiiKjk Tliijni (P. P. M.). — Hommage d'ouvrages, o41. Albert prince de Monaco. — Hommage d'ouvrage, 984. American philosophical Society, of P/iiladelphia. — Invite l'Acadcmic à un eongrès internalioiial pour l'établissement d'une langue uni- verselle, "îiG. Anotiynies. — Kapiiorts de MM. l'iot, Vanderkindere et Tlionissen sur les mémoires de concours concernant les ofliciers fiscaux près les conseils de justice dans les anciens Pays-Bas, 767, 767, 770; rapports de MM. Le Koy, Lamy et Tibergliica sur le mémoire de concours concernant les mystiques des anciens Pays-Bas, 778, 780, 7811; rapports de MM. Ile Decker, Faider et Rolin-Jaequemyns sur les mémoires de concours concernant l'intempérance, ce (pTellc coûte au travailleur, etc., 797, 80-i, 803; rapports de MM. Stediei-, l'iot et llymans sur le mémoire de concours (Prix de Stassail) concernant David Tcniers, 803, 803. Anthone (J.). — Knvoi à l'examen : l" de son premier envoi régle- mentaire (Charmeur de serpents et Tète d'étude), 240; 2" de son ([uatrième rapport semestriel, 4(30; comnuinicaliou au Ministre : a) des appréciations de cet envoi et du rapjiort, faites pai' la section TAMI.I': l»i:S ALTKIItS. 1009 ilo sculiituic (MM. (;. A. l"r;iikiii. .I;iiiii<'t, Hc (Ironl. Viiirotti- cl M;iicli;il), 'ii.'i, ()0"J; /») d'iiii avis l'avoralde sur sa tltMiiaii(l<> tic lioiivoir ro|)i()iluii'c, en jilàtrc, la Venus île l'Ksquilin, (KH. .\iihcl [Kilni. Van). — Khiile expéii ulale sur rinlluencc «lu niai,Mii'- lisnie et de la leni;)ciature sur la irsislatiL'c clcclriiiuc du IVisinulli cl de SCS alliai^es avec le plomb et l'élain. l'.tH; raitporl sur ce travail par MM. Spring et Van der Meiishrui;jilic, I i, l(i. It. linchdamU {Léo). — l>épose un liillel caclieti', W7. llaha {Alph.). — lla|)porl : voir De Wiilf. lidinbekc {CM. Viun. — Ueniarques sur la rcprnduclion ilc la lilcnnic vivi|)are (Zoakcks vivii'Aliis, Ciiv.), 9-2; sur des follicules rencontrés dans l'èpidernie de la inàclioirc supérieure diez le TntsKU's n iisio, i'À)'.]; liouiniai-e d'ouvrayes, 487. (il.'i. IKii. — llapports : voii- Lumccrc {\ug.), Massarl. linry {.iîiloinc De). — Annonce de sa mort, "2,'i(). liciiuixiin (/.). — Soumet nn nu'moire sur queltpies formules du calcul intégral, 93i. J!r)ti'i(t'H {Éd. V(ni). — De la fixation ilu Mastocyste a la naupieuse utérine chez le Murin (Vksi'EIM'ii.io mikims), 17, 203 ; de la forma- tion et de la constitution du placenta chez le Murin (Vesi'ERTILIo MluiMs), Hril. — Rapport: voir Liimccrc{.Vug.). linieden {P.-J. Vun). — Présente, pour figurer dans le Recueil des .Mémoires in-8", un travail sur les Zipliioïdes vivants des mers de l'Kurope, 10; hommage d'ouvrages, 004. — Rapports: voir Cels, Cornet, De Bnnjne, Delaiirier. liérurd {Edcjard). — Contribution à l'étude des matières albuminoïdes du blanc d'œuf, 6i3; rapports sur ce travail par MM. Fredericq et Masius, 617, 618. liergé {Albert). — Dépose un billet cacheté, 3. Hertolotti {A.). — Élu associé, ■^il; remercie, 4")0, (îOO: hommage d'ouvrage, 601. liexiacrl {Henri). Élu membre titulaire, '2il; ai»probation royale de son élection, 4o9; remercie, 4o9. liiot {G.). — Rapport : voir Yander Ycken. lionneivyn {IL). — Hommage d'ouvrage, 251. liormans (S.). — Nommé Président dé l'Académie, 2, 221, 239; les fausses cliartes et la diplomaticpie (discour.'^), 833. — Notes biblio- graphiques : voir Kurth. \()\0 IMili; IM> Al I Kilts. Uiuclti't (Achille). — SduiucI iiiu- iinU' sur nu mode de délniiro le siiccliv sccondaiiiî dans les |iiiissaiils ohjt'clifs Ji iiiimcrsion, "i-'i-J: ra|>|iorl de M. Kircia sur ce Iravail dt'posé aux arcliives, .'iOi. ///•/«/•/ (.!//'/«.). — Khi diiTcti'ui- |iiiur I88'.t, i; lioninias^'f' d'oiiMa-i'. 4.M. — Kapporl : voir Cds. V.. (.iiiiiliXr {Km.). — Mi'iiiliri' du jury |iour le coiicoiirs Dr Krvii, 'ÏAX: rapport, H'Ji. Cunoiiùo {Tancirile). — VAn associe', \)-li); rcnicrcic, W(i. (MnioyiJ.). — l)('pol di' sa iri-laination aux arcliivcs, 187; lioiMiuat;<' d'ouvrai^cs , 488. Qnrura [Fratiçois). — Annonce de sa niorl, 431. Custan (AïKj.). — Soumet un travail intitulé : Les noces d'.Mexandie Karncse el de Marie de Portugal, ±21; rapports de MM. le baron Kervyn iW I.clleniiove, Wauters et l'iot sur ce travail (\m lii;urera dans les Mémoires in-S-, i;:{8, W.», iiO. CaUilan {Eiiij.). — Mendjre du jury pour le concours De Keyn, iiS; rapport, 894; présente un supplément à ses Nouvelles propriétés des fonctions \n (impression dans les Mémoires 111-4"), 503. Ciis (.{.). — Demande un subside pour la continuation de ses recliorclies anthropologiques, 48G; oomihunication au Ministre (U'< rapports laits sur cette demande par MM. P.-J. Van Deneden et Alpli. liriart, GIG. Cluipluin (J.-C.). — Élu associé, tiil; remercie, 43. ClutrU's. — Dépôt d'un billet cacheté, 014. Clncu. — Membre du jury du concours triennal de litléraluredrama- tique en langue française, 432. ('.10S.S071. — lioinmagc d'ouvrage, 2ol. Comité pour la ,soii.scriptioti iiii momuncnl Ccillait. — .\drcsse une liste de souscri|)lion, 43"2, 4(30. Congres. — Voir Table des matières. Constantin Emmanuel. — Soumet la description d'un appareil qui repose sur l'annulation alternative d'une force motrice par l'inter- position alternative, entre cette force et le piston sur lecpiel elle agit, d'un solide à l'état d'extrême division, Gl."); rapport de M. Maus sur ce travail déjtosé aux arciiives, 937. Cvrin (Cahriel). — Contribution à l'élude des matières albuminoïdes du blanc d'œuf, G43; rapports sur ce travail i)ar MM. Fredcrict} et Masius, 617, 618. I TAIII.K liKS AT I Kl IIS. 101 I ('.oriii'l (Jh/c.s). — Sur le |iiclt'ii(lu |ir()-;ill;is dt's .Maiiiiiiirrir.- cl de H;illoiiii |niii<'lat;i, iOO ; rappoil sur (■<; lr;i\;iil pur MM. l'.-.i. Vaii Ik'nodciic't l\ Plateau, iGi). ('niirloy (R.). — Soumet iiiHMiolc sur les itaraloiuieires, ^.Vi; remis en possession de son manuscrit, t87. C.iriiin (h'r.). — llommai,^' d"ou\ ratées, (ili. I). Daiiirti {A.'^. — Sur la (h'iermination de la force du vent en i^randeur et en direction, l*J!2; lappoits sur ce tiavail par MM. Ilou/eau et Folie, 11, l± lecture d'un cliaijitre du volume V, en cours lie |iul)lication, de son llistoin- itt's princes de Condé, 990. De Bail (L.l — Soumet de Nouveaux éléments de l'orbite de la planète (181) Kucliaris, Gl.'); rapport de M.M. Houzeau et Folie sur ce travail qui fii;urcra dans les Méilioires in-4", (W.'i, 09(5. De Rruijue{C.). — ('ontrihution à l'étude de la vacuole pulsalile, 718; rap[)orl sur ce travail par MM. I'.-.I. \;ui lîeneden et F. Plateau. mi TlO. De Decker (P.). — Membre des jurys tles concours : 1*^ quinquennal de littérature française; l" décennal des sciences p.hilosopliiipies, i3"2. — Rapport : voir Anonyines, Delatninis. De (irout {(iiiilldinnr). — Félicité poui- sa médaille li'lionneur à l'expo- sition des beaux-arts de Vienne, 9"i7. — Rapport : voir Anllmne. De Heen{P.). — llommai^e d'ouvrage, 3; note sur le travail molé- culaire des liquides orii;aniques, IGo; détermination des variations de la chaleur spécifique des liquides avec la température, 168; ilétermination des variations de la chaleur spéciliciue îles liquides au voisinai;e de la lemi)érature critiipu', l'rH. Delaey (C.-//.). - llommafie de travaux manuscrits ilé|)osés aux archives, 487. Delaunois (6.). — Kapjiorts de MM. De Decker, Faider et Rolin- •laequemyns sur son mémoire couroimé concernant l'intempérance, ce qu'elle coûte au travailleur, etc., 797, 80:2, 803; proclamé lau- réat, 91G; remeicie, 980. DeUiurier {fi.). — Soumet les travaux suivants : a) expériences chimi(pies sur le poids de l'éther des physiciens, ^ôt\ h) leclierches expérimentales sur la poiulérabililé de l'éther universel, 488; e) sur le procédé de M. Pasteur pour détruire les lapins qui infestent KHi* T.Mii.i: i>i:s ai thius. I'.\ii>lr.ili<', (il'l; (li'pùl (lo ces noirs aux ;iicliiv('s sur les i;i|i|iorls lie MM. l'.-J. Van Hcni'dcii et Spriii};, OKi, «i'.Ki, (>'.»7; iik^mh' (Ic|i6l irunc aulrc note, cj^alcinciit cxaniinôo pur M. Spriniç cl relative, à l'aclion de réleetrieilc dos nuages sur la foiinatioii de la j^rèle, (i*J7. (/(• la Vttllée Poussin {C.). — Sur les bancs de calcaire carbonilÏMc rcnfcrniani des foraniinifères el des cristaux de (|uart/., '.MiS. Mluviif (J.). ~ Approhalidii royale de son élection de inendire lilulaire, "1; remercie, "-l; lioniniai^e d'ouvi'ai,'es, (lUi. liclccoiirt (Jules). — lloinniairo d'ouvrai^cs, GOo. Ih'uinnncx, (J.). — Rapport : voir Viimler Yi'kcn. Ih' Mont (PoL). — l'rix de mille francs (concours De Keyn) pour sa (Irannnaire pratiipic et tliéori(pie de la lani(ue allemande, 'JtKi; proclamé, '.)18. Pi'rujfts {h'r(ui{ois). — |)élenniMali()ii di's variations de la chaleur spé- cilique des litpiides avec la tempt-ralure (partie expérimentale), I()8: sur les théorèmes fondamentaux de la {géométrie projective, :Wo. Itrruijts (Jacques). — Sur la tliVoric des formes algébriques à un nombre quelconcpie de variables, 051 ; rapport sur ce travail par MM. Le l'aille, Mu'.nsion et De Tilly, 935, *J37; liommaiite d'ouviages, ()'.»4. DeSi'ijn Vi'rhuugsl racle. — lIommai,'e d'ouvrai^e (nos poètes tlamands. IS;i()-1880, traductions en vers français, avec préface de J. Stecher;, i-'i3; note sur ce volume par yMp. Le Roy, 433. De Stuers (Ferdinand). — Soumet une note sur la cn-ation d'un institut zooloiîique, h Osteiule, 93i. Uevuu.v (George et .V"'). — Remercient pour les sentiments exjirimés il la mort de leur oncle, J. Van Praet, 43;2. Uevillers (L.). — lionnnai^e d'ouvraijcs, 0(34. hc Vlamincl; (Alp.). — Hommage d'ouvrage, oil. liewulque (C). — Délégué au huitième centenaire de la fondation de l'Université de Bologne, 2; hommage d'ouvrages, 251, 614; état de la végétation à .\ndeniie, à Gembloux, à Liège, à Spa et à Vielsalm, le 20-21 avril 1888, 040. />.■ \Vutf (Charles). — Adresse une lettre l'elative à son itinéraire de voyage, 601 ; communication au Ministre des rapports faits sur cette ilemande i)ar MM. Balat, Pauli et Schaddc, 929; M. le Ministn^ ••oimnuniquc son nouvel itinéraire, 1001. hillon (Emil J. von). — Hommage d'ouvrage (The Home and âge of the Avesta\ 664; note sur cette étude par Ch. de Harlez, 667. TAIII.K lii;s Al I MUS. U)\7t IUmuHIcs {Ern.j. — Mt'inlirc du coiiroins (Hiiii(|ii('riii;il «le lilli'i;iliui' cil langue franvaise, i8"i. d'Olivccmmi (K.). — lloinmaiic (rtniviai^i-s, (i»ii. Diipuiil (Éd.). — Félicite au sujet de son l'cldur du Cctiiiid. iHti. Dijckinans {Joseph). — Aiiiioiicc dr sa iiinrl. i.'i'.l; di^couis |iiiiii(>hcc à ses luuérailles par A. Ilobeit. i(il. i:. Klewijck [Le rlicvnlicr A. van). — Aniioncc de sa iikm-I. 0-J7. Emmanuel i'.onslantiu. — Voir Onislanlin Einmaniici. Errera (Lea). — Uenieivie pour sou (■lectioii île rori'esjioudaul , -1 — Rapports : voir linieliel, Massarl. Faider (Cli.). — Membre du jury du roncours décennal des sciences pliilosopl)i(]ues, 43"2: uieudue du Comité pour la présentation île candidatures aux places vacantes, 438; réélu tlélégué auprès de la Commission administrative. Ta". — Note bil)lioi;rapliique : voir Worins (E.). — Rapport : voir .{itonijiiie.s, Delauituis. Ferrur. (Eiiy.). — Soumet les travaux suivants : a) Mémoire analy- tique sur les divers systèmes (pii ont été suivis pour établir les équations l'ondamentales de-' la théorie de la lumière, ':2o'2; h) théo- rie; nouvelle sur les causes mécani([ues du phénomène du tlux et du reflux de la mer, 488. Félis (Éd.). — Membres des jurys des concours : 1" {juimpiennal de littérature en langue française; "l" triennal de littérature dramati([ue en langue française, 43"i; rc'élu délégué auprès de la Commission administrative, OtiO. — Rapi)ort : voir Monlald. Fievci (Cit.). — Soumet un lra\ail intilub' : Ile la constitution oi)tiqne (les raies spectrales, en rapport avec la tliéorie ondulatoire de la lumière, 60i. Folie (F.). — Hommage d'ouvrages, 3, :2.')l ; note sur le premier fasci- cule de son Traité des réductions slellaires, tJaO; l'éclipsé totale de lune du t!8-tî0 janvier 1^!88, 3i7; sur la méthode la plus sûre |)Our déterminer la constante de l'aberration au moyen d'une série d'observations d'urie même étoile en ascension dioile, 018 ; sur les 5"'* Sf,UIF, TO.ME XV. ()0 loi ', TAIll.K DKS M IKI MS. iiiiimili's lie rrdiu'lioii «h's cnroinpDlaircs cii iiscciisioti droilc <•'. eu •Icrliiiiiisoii, TOI. — U;i|»|i()its : \oir Ihiiiinj, Ik lidll, /.civay/hc. .Mrslcn, Hanbo; Ti'rhji. l'oiiitntion Élisdlu'lli ïli'niipsdit, u liostuit. — Son roiiroiirs annuel c.-l iiiltTiialional (ANanccnicnt iW^ scionrcs cl liicn-i'lrc (Icl'IiuiManitc), •j:ii. l-'niikin iCh.). — Uappoil : \oir Anthnic. h'rni}h>nt [Julien). — Uo iaj,'(' d'ouvrage, (iOi. l'tninicti (L.). — Uapporls : voir Ihrard, l'.urin, Willfiii. h'rrilcri.v {G.). — Mcniltrc des jurys des concours : I" (piupiciinal ili' liltcraturc on langue Iranvaiso; "i" Iricmial dt- lidi-raliirc diama- Ihpio en lani,Mi(' franvaise, iiW. riii'hsiin (J.). — Meud)r(' ilii jiiiv du cijiiconrs ipiiiMpuMinal d'" litu-rature française, A'.H. tiinihrllf {Jns.). — Mciiilnc du jury pour le concours De Keyu, liiiH; lapporl. 89i. Criiii [K.). — l'rix de mille l'rancs /Concours De Keyn) pour ses Klëments de trigouoniélrie, IH)T; proclamé, 918; remercie. «.IS»); liomuiaiîe d'un exemplaire de son ouvraj^e couronné, 'J8(i. CiTtierl (F. A.). — Élu directeur i)our 1H8'.), 241 (,ilnii{Ern.). — Lauréat de la (piatrième période du concours (luiiiard, ()(i;{; proclamé, [HO. Ciicrne (Albert de). — Hommai^e d'ouvrai,'e, 9Hi. Ciiljens {Godf.). — Rapport : voir MnnUdd, Vfrhruyfje. Ilitn.scn (Le baron de). — l'ilu associé, "lil ; remercie. i.7.t, tHK). //(f/7^':- (C. de). — Élu mendjre titulaire. 0-2(): approl>atioii royale de M)n élection, 98:;; remercie, 98(3. — Notes l)il)lioi,'raplii(iues : voir Dillon [Èmil J. von), .Xcnopol. Ilennird (P.) — Meud)re du jury pour le concours De Keyn. i:{8; I apport, 894. Ueiirrj [Loitis]. — Études sur la volatilité dans les composés carbonés : Composés poly-oxygénés, 1 17 ; Id. Composés cliloro-oxyyénés, -11^ ; TAiti.K r)i:s MTi.ins. 1015 siii' ridciilitt' (les (|ua(ro.s uiiiti's -l\ rapport sur ce li'avail (coiisidi'i'i' connue un iiomniai^ej, pai- MM. heïillv el Mansion, .'iOI. Leclcrcq {Adolphe). — Lauréat du concours Iriennal de litleialnri' dramatique en lani,^ue française, Ul'.t. Ij'iiiniiiihr (CaniHlc). — Lauréat du concours (ininipiennal de liilc- ralure fran(;aise, 7o6: iirodamé, 91'.). //(' Puige (6\). — Sur les théorèmes fondamentaux de la i;c()m«''liii' pi-ojective, 33.-). — Rapports : voir Ik-niyls (J.). I.f lioy (Alph.h — Membre du jury du concours ipiincpiennal ilr littéiature française, 43'2. — Note bibliogi-apliique : voir De Se//// \i')-h médailles ifravf'os pai' l'eu son mari, i(il. ïhujundli Alto). — llonuuat^e d'ou\rai,'e iLa cronologia rivemiicata). 60.-) ; jiote sur ce volume par le baron Kervyn de Lcttenliove, (iiiti. Vau'i (Ad.). — Rapport : voir /Je Wiilf. l'Iii'ippson (M.). — Supplice de Marie Stuart. — Klisabetli et le meiu'li c d.; Dandey, iil, 443, ;i87, (i()7, 'JO.'i. Piot (Cil.). — Délégué au Congrès historique et arcliéologi(|ue di- Cliarleroi, 43:2. — Rapports : voir Anomjmes, CasUui. Plateau (Félix), — Recherches expérimentales sur la vision chez h's Arthropodes (3'" partie): a. Vision chez les chenilles; h. Rôle t\c< ocelles frontaux chez les insectes pai'faits, "IS. - Rapports : \oir Cornet (J.\ De nruipie, Willem, l'otvin (Ch.). — Klu dii-ecteur pour 1888, '■l'M; membre du jui'v pour le concours De Keyn, ti38; rapport, 894. Praet (Jules Van). — Annonce de sa mort, î^'iO; discours pi-onnucf à ses funérailles par Alph. \\'auters, 2:23. Prim\.\do'phe). — Klu correspondant, 9:20; remercie, 986. lAKLK lll> ALII.IIIN. KM'.» 0 Qiit'slcl (C.liar'rs). — Aiiiimw'f di' s;i inmi. \U\). fiOKird (.l.-/-.)- — ^"l•' ^i"" 1''^ Ii;k-1ics en lihiolitr» trouvrcs m Kspiigiio par MM. 11. cl I.. SircI, .'il.'i; sur (HK'l(pies roches des ilcs (tu Cap-V(Mt, (i-il. liirit'r {Alpli.). — Mornbro «lu coiicmirs (|uiii(|iicnnal do liltcratvirc «ii langue française i'^^2. liiécrl {.\). — Discours prononce aux funcrailics do .losopli li\i-k- iiians,4(il. — Rapports : voir Moutnld, W'ihnifKji'. lioi-nck {Louis). — Monil)re du juiy pour lo juix r>o Koyii, 'i^iS; rapport, 89i. [{olin-Jacrjiii'iiupis (G.). — llomniai^c d'ouvraiics, (Kii, 750. — Rap- port : voir Anonymes, De'auwds. Honkur {E.). — Soumet un travail concernant l'intluencc du frollc- inoni et dos actions niutuolles intérieures dans les niouveinenls l>ériodi(|ues d'un système. Application au spliéroïde terrestre, ;i: rapports de MM. Folie et [.aij;raniîe sur ce travail i\vn figurera dans les Mémoires in-i", 489, WG. H'iiissean {Jean). — È\n membre titulaire, 'iil ; approbation royale do son élection, 4o9; remercie, 4;)9; remplace M. Hymans pour exa- miner les documents relatifs à renseignement des applications df l'art à l'industrie, "lii; Léonard de Vinci, i<)3. Snidanlia du Gama (./. de). — Hommage d'ouviages, 488. S(irip(dos (.Y.-./.). — Annonce de sa mort, 431. Srhadde (J.). — Rapport : voir De Wii'f. Schiffen. — Hommage d'ouvrage, 2')1. Sclioenljes (II.). — Sur quelques e.x|)érionces relatives à la tension superficielle des liquides, -IIG, 7It2; rapiiorts sur ces travaux par M. Van der Mensbrugghe, IG, 700. Sehjs Lomjciuunps (Le baron de}. — Hommage d'ouvrages, 487; non voile apparition du Syrrliapto liétérodito en Rolgi(pie, 94i'. 4020 TAiii.K DKS At Ti:n«s. \.,vvvKi. — Atlri'sso un iiii'iimin' iii;iiiiiscril |i()ur hi IroisiriiK* |M'notlt' ilii Prix Casiiau. "l'il; romis en possession «le son travail, \M\. S4'rnirr. — La Classe îles leUres se considère coninie dessaisie tie son travail intitulé : Les Kburons ou Voconces, -238. SirrI ( Ail) >l plie). — Annonce de sa mort. i.'IH. \j,-f( [11,-iiri). — Ueineirie pour les sentiments exprimes au sujet de la mort de son père, (•()(). .S/;/((/(7/ci/.r (/•-'/•» ). — Rapports : voir Mmilahl, VirlinifHiln: Slinis (A.). — llomma^t' d'ouvraiîe, T.'iti. .Vx-fV/c' '/(■•< srifiuYs tir FinUtuili' — Annonce la eeli-hralion dt; stui riiupiantième amiiversaire de lonilalion, (ili. Siiriélc des sciences, des arls cl des lettres du lUnnnitt. — Adresse son ])rO}Tramnic de eoneoui's pour IH8H, V,\)\. Soriétc littéraire de l'I iiiversilé etillioliijiie de ijmvaiu. — Adresse le proi^ramnie du concours ipi'elle ouvre ii l'occasion de son ciiiipian- lième anniversaire de Ibndalion, (Kii. Sidwi {C.-J. l{iido'idie\ — Klu associé, 0"20: remercie, 'Mi. S"lvay (E.). — Dépôt d'un liillet caclieté, 3. S de son élection, i'J".). Slns{J.-S.) — Kéelu membre de la (lomiuission administrative, ~M). Sieclu^r (Aug.). - Membre ilu jury pour le concours De Keyn, :238; remplacé par M. llenrard, 438; prix de quinze cents francs (con- cours De Keyn) ])our son Histoire de la littérature néerlandaise en r>elL;i(pie, 91 i; proclamé, 918 — Note biblioii'rapliiipie : voir llnek. — l»a|>port : voir Anomjines. — Voir aussi l)t Seyu-\erJu>u(jstruete. Struckuiann (('..}. — llommai^e d'ouvrai,'es, 487, (jl.'J. Sully Vrudliomme (/{.). — llommai;e d'ouvrage, -433. T. Jugvre {Le radjah Snuriiidra Mchini). — llommaire d'ouvrai^'es, "iiO, m\. Jerhy (F.). — Rapport de MM. Houzcau, Folie et l.iagre sur la deuxième partie de son travail : Etudes sur l'aspect |»liysi(pie de Jupiter, destiné à fii^urer dans les Mémoires in-4°, 10, M. T.MM.K lli:S ALTKDUS. lOil Tlihiriiiidts {P.). — ll()iiiiii:ii;i' 1> 1 Mtl.i: DI.S MTKLHS. Si-ilinififir (Hniilf). — Kiivni a l'examen : 1" de son prciiiior oii\oi ré"leiiMMilaire (l'n |»f'iiiln' éfiyptioii décoranl un Sarco|)liai,'e\ "ÎU); i-oniMmnie:iti()n au Ministre ro|)OS d'un nouveau système liistoriipie i-clalit';i rclnhlissciiicii! des Francs en Belguiuo. t)<)|, _ >()t(. |)il)li()irr;ipliiipic : voir lû'irijn de Lellenhijvc. — llappoil : voir Casttiii. \V(iiitt'rs{l\iiiilf). — Félicité poui' sa médaille d'Iioiiiienr à rFxi)0silion des beaux-arts de Vieinie, '.('27. W't'ddinqcnhUuis Xany. — Monduf du jtiiy du concours décennal des scieiu'es i)liilosopIii([ues, ï'^'l. — Noie hililioiirapliiiiue : voir ;Wo7V. [Klic). Wt'ddiiKirii (.1. ViitiK — Somnel un travail intitul(' : De la nature du l)(MU et de sa réalisation dans le monde pliysiipie cl spiriluel, T.'ili; leciuic i\v^ rajtports faits jiar MM. Le Iloy, \\ai,^cner et Tiberi,diien sur ce travail déposé aux archives, '.)',»(). Willi'iii { Virton. — Procédé eiuployc par les Gastéropodes d'eau douce pour i^lisser à la surface, du liiiuide, Wi ; rapports sur ce travail pai- MM. L. Frederic(| et F. Plateau, 201, t>62. Willt'iiis yl'.). - llapi)Oi-l: \oir Kiirlh. WinssiiKjfr (C ). — llecherdies sur l'état colloïdal, :}'.tO; rapport sur ce travail par M. Sprini,% ÎTi. Woniis lÉiinlc\ Hounnai^e d'ouvrai^o dJe la liberté d'association au point de vue du droit public ii tiavers les âges), 222; note sur ce. volume par C.h. Faider, "l'-Vl. X. Xénopul [A.-D:]. — Hommage d'ouvrage (Études historiques sur le peuple roumain), oil ; noie sur ce volume par Ch. de Harlez, a^ii. TAHLK I)i:S MATIKIIKS. Anniomle. — Voir Zonlo(/ii\ Aii(hro})i,litijie.— Kiivoi à rcxaincii (rime (Iciiiwiiile de sulisitlc adressée p;ir M. ("-('Is. :i rcnVliU» itouvoir coiirmucr ses rocluMrhcs iiiilliroiio- l(ii,'i(HU's, 48(3; coniiiuiniratioii iiu Ministre des rap|torts faits sur celte demande par MM F-J. Van IJenedcn et Briart, 61G. Arclu'oloyie. — Voir Géologie (travail île A -V. Renaril). A.slrur.omii'. -■ Rapports de MM. Folie et l.iagre sur un travail di- M. Niesteii intitidé : Les plans planétaires et Tcquateur solaire, destiné aux Annales de l'Observatoire, i, 7; M Niesten soiwiiei une note sur l'aspect pliysiipie de Mars pendant l'opposition de 1888, 'J3i; raitjtort île M.M. .1. C. Hou/eau, Folie et Liai^tie sur la deuxième partie d'un travail de M. Terby intitulé Études sur l'aspect physi(pie de Jupiter et destiné à fii,mrer dans les Mémoires in4", 10, 1 1 ; M. l^evesipie sounu't une note sur la clialeur du soleil, i88; rappoit de M. Folie sur ce travail déposé aux archives, 610; M. L. de Rail soumet de nouveaux éléments de l'orbite de la planète (181) Eucharis, 6lo; rapport de MM. Houzeau et Folie sur c<' mémoire destiné à la collection in-i", 09.'), 096; l'édipse totale de lune du "i8-^i'J janvier 1888, par F. Folie, 347 ; sur la méthode la plus sûre pour dél(>rminer la constante de l'aberration au moye la liberté d'association au point de vue du droit pnlilic ii lia\ers les âi^es (Km. Wormsj, par Cli. Faiiler, t!;{-i. Eludes liislori»iues sur le iteiiplc nimiiiiiii (Xenopol), par C.li. ili- llarlez, 5ii. liilleis vnchflés déposés pai MM AIbni Beri,^', ;!; K. Solvay, '.\\ Ch. Lai-ranije. 487 ; Léo Backelandl. ifST: Charles, 01 i. — M. Malaise est remis en possession de deux billets cachetés et, sur sa demande, le contenii d'un troisième tiyure au llullclin, "i,')l. 'M')'.'). Uidijraphie. — Discours piononcés aux runérailles : 1'^ de .hiles Van l'rael, par Al|)honsc Wanleis, -l'i'A: "i" de M. Joseph Dyckmans, par Alexandre Robert, iOl. — Voir : Coiiunission . (lommutiiealion au Ministre de l'avis lavoralile émis sur sa demande de ])ouvoir repioduii-e, en plâtre, la Venus de rKsi]uiliii, «iOI. i'onrours dérennal des .scieincx pliilo.sopliiqucs (première |»('iiode). — Mendjres du jury, iiJ-J. rouconrx quinquennal des srienrcs naturflU'S {Imilièiiie pi-riodc). — .M. le Ministre transmet cimpiante exemplaires du lapport du jury, "J. — de lillératurc françiust (huitième période). Memhres du jury. i-i'!; M. Camille Lemonnier lauréat, ".')(), 010. Coi'cuurs liifunal de' hlleralure drautnlique en liiiiijw franraiw. (dixième période). — Membres du juiy, \'^-l\ M .\dolplie l.ech'rcii. lauréat, 010. ('unyri'.i, ms.sions. — ^1. l'iot, (h'h'gué au cotigrès liistoi'icpu' et archeo- logi(jue de Charleroi, \'à'1\ ouverture à Berlin du septième congrès international des orientalistes, (»(ji; ouverture, à Dax et ii Bayonne, de la cimpuinte-cimpiième session des congrès archéoiogiiiues de France, GG4; invitation à un congrès intoriuilional pour l't'tablis- sement d'une langue universelle, Tf)!). D. //'o»tv. — Ouvrages imprimés |)ar Alberdingk-Thijm (P.-P.-M ), '>4I ; Albert de Monaco (le prince), O:^; Bambeke (Ch. Van), 487, Ot.'), 0:U; Bcncdcn (P.-J. Van), 004; Bcrtolotti, G()l ; Bonnewyn, l'il : TAIll.K lli:S .MAllKHKS. lO'i? IJriart, !2.'>1 ; Cariioy, iiS8; Olossoii, iM ; ('.iv|tiii, 01 i; Ht- llc(.'ii, .5; l)('lh(vul', <)0i; Dolfcourt. HO'i; Dcniyts (J.), OIH; Do Scyii Vcrliouj,'- sl racle, WJ: Dcvilk'rs. (i(U; De Vlaiiiiiick, .'iU ; ncwalquc, "^.'ilJiK; Dilloii (Kiiiil .1. Voii). (ilit; (l'Olivi'croiia, (Mvi; Folio, .'{, !i*)l; Krai- poiit (.).). «i'.ti: ('■«•lin, '.ISd; Uiicriic ( Alhcil ilC, '.KH: llcioii-UoytM-, W7, Ol.'i; Ilock (Aui;.), '••^•i; Jaiimarl (I..), (i(i;i; Jii.slc (T.), -l'H, T.'iO; Kcrvyn de Li>lloiiliovi'(k' haioii), 'lU ; Kurlii ((1.), "l'i'-l: Lam('oio(J.), i:«; Malaise, 188; Mansioii. iST; Marsy (ilo), GOo; Masius, "2;il ; Mcric (Êlie), ^il ; Ministre île la .liislice, fJil; Ministre do l'Agri- cultiue, (le l'Industrie et des Travaux publies, 'i, tî-'X), iSli, .-JiO, (ili, «i(ii, T.'K), '.)-i8, '.>8(»; Ministre de ITnti'rieur et de rinstrueliun pul)lii|ue, "li'iO; Nadaillae (de), .'iil, T.'iO ; .Neuberi;, 187 ; l'ai^anelli, (Um; ll«jlin-.laequeniyns ((!.), OOi, 7.'i(); Saldanlia da (iania (J. de), V88; St'liitters, l2ol: Selys Loiii^elianips (le baron de), 187; Sluys, 7i')(); Struekniann (C), i87, Gl.'); Sully l'iudlioiinne (K.), l-^-^ ; Tai;ore (l.c radjah Sourindro Mohun), 'iiO, (iUl ; Tliielenians, OUI ; Tiberi,diien (('..), '^^'^: Van de C.asteele, tiiO; Van der Mensbrui;i,die, 01 i; WoriMS (K.). 'i'i'i; \en(>|)(d. .>il. — Tiavaux manuscrits par M. helaey, 487. - Médailles par M \euve (ludim-. ild. i:. Cleclimis, rwminaliuu.s, dislinctions. — Cl.ASSE DKS soiEM'.ES. M. Briarl, élu directeur |)Oiir 188'.l, A; ap|)iobation royale de l'élection de MM. Mansion et Delbœuf connue nionibros titulaires, "1; remei- «•iemcnts des nouveaux élus, iJ; — Classe des lettres. M. Boi- nians, élu Président de rAcadéniie, 2, ±11, "Î'S^; M. Cli. Polviii, «■•lu directeur pour 1889, '^37 ; Comité de trois membres jKnir la pi-('sentation de candidatures aux places vacantes, 438; MM. Ch.de Harlez et L. Vanderkindere, élus mend>res titulaires, *J:IU; appro- bation royale de leur élection, 085; MM F. Vander Haegheu et \. Prias, élus correspondants, O^O; MM. T. Canonico, Sohm, de Nadaillac, L. Lallcmand et L. Luccliini, élus assocu's, 9(20; remerciements pour les élections, 080. — Classe des beai;x-aiits. M. Gevaert, élu directeur pour 1880, t>il ; MM J. Stallaert, H. Beyaort et .1. Rousseau, élus membres titulaires, "HO; approbation royale de leur élection, 450; MM. Cliaplain, le baron de Hansen et X Bertolotti, élus associés, 241; remerciements pour les élections, 450, 0."»; la fête de la Toussaint U Koitiierin^ay, par le baron Kervyn de Letteidiove. i'il; rapports de MM. Le lloy, Willems et Vanderkindeie sur le nu'mr)ire couroiuu' concernant la rt'partition acIueUe, en Bei-iipn-. {W<~ pays de lani^ue romane et des pays de langue ijermanlipie, 807, 818. 8"i.'j; les fausses chartes et la diplomatique, discours pai- S. iJormans, 833; Mk'' le duc d'Aumalc donne lecture d'un chapitre du volume V, en cours de ])ul)licalion, de son Hisloire des piiiio-s (le Coude, '.l'.)U : à propos d'un nouveau système liisloricjue lelatil'ii retalilissementdes Francs en IJeli^^iiiue. par Alph. Wauters. •.•'.II. — Voir uni nUih.smi'. Histoire des beaux-arls. — Liîonard de Vinci; tHude par J. Kousseim. ■i(J3. — Voir Prix do Stassarl (Notice sur David Teniers). lli.sioii\- dit droit. — Sur la dilatura dans les textes francs, lecture de M. Vanderkindere destinijc aux Mc'moircs in-8<>, 140; la condition de la leuMue et le mariai;e à l't'pociue nu-rovini^ienne, ]>ar L. Vamier- kindei-e, 8.')1 ; rapjiorts de MM. Piot, Vanderkindere et Thonissen sur les mémoires de concours concernant les ofliciers fiscaux pn-s les conseils de justice dans les anciens Pays-Bas, 757. 767, 77(). Histoire lUléraire. — M. Mailly soumet un mémoire intitule : La Socii'te de littérature de Bruxelles (i8(J0-1823), 1)87; avant-propos de ce travail, 'J87. Ihjijieiie. - M Delaurier présente une note sur le procédé de M. Pasteur pourdélruire les lapins de l'Australie, Olo; l'apptul^ de MM P.-.I ^;nl Itetieden et Sjiritii; sur ce travail déposé nu\ archives, (iO<>. (i'.l7. TABLE UES MATIÈRES. IGiiO .1. Jubilés et /V/cs. — lluiru'-mc coiitonairo de la foiidalioii df l'Uiiivcrsiti'; de Holoi^ne. I)ck'i,niL'S de l'Acadoiiiie, % \'.V.\, t(iO; la Société des sciences de Finlande et la Société littéraire de l'iniversité catho- liiiuo de Louvain annoncent la célébration île leurs cinijnantiénies anniversaires de i'ondation, Gli. OOi. L. LOyislalion et jurisprudence. — Voir llisloirj do droit. M. Muthemaliqi^cs. — M. Eug. Ferron souniel : 1" un mémoire analytique sur les divers systèmes (jui ont éle suivis pour établir les éipiations l'ondamentales de la lliéorie de la lumière, ti.'i'i; -1" une théorie nouvelle sur les causes mécaniques du llux et du retlux de la mer, 488; M. V. Lebeau soumet un travail intitulé : Moments d'inertie, surlaceset centres de gravité des profils ([uelconi[ues, !2.*)!2; rapport sur ce travail par MM. De Tilly et Mansion, .'iOi ; sur les théorèmes fondamentaux de la géométrie projective, par C Le Faige et F. iJeruyls, 33.'); M. Catalan présente pour les Mémoire in-i" un supplément à ses .Nouvelles propriét('S des fonctions \n, .^03; sur la théorie des formes algébriques à un nombre quelconque de variables, par M. Jactiues Deruyts, 9^)1 ; rapports sur ce travail par MM. Le Paige, Mansion et De Tilly, 'J3.'i, 937; M. Huberty soumet un travail intitulé : Démonstrations de |)lusieurs théorèmes, 934; M. Deaupain soumet un mémoire sur ([uel(|ues formules de calcul intégral, 934, - Voir Mccaniiiuc et l'Iii^sicj'ie. Mécanique. — M. Ronkar soumet un mémoire Sur l'intluence du frottement et des actions mutuelles intérieures dans les mouve- ments périodiques d'un système. .Application au sphéroïde terrestre, 3: rapports de .M.M. Folie et Lagrange sur ce travail destiné aux Mémoires in-4'\ 489, 49(k M. Constanlin Knunanuel soumet une Desciiption d'un ajjjiareil qui rejtose sur l'annulation alternative d'une force motrice par l'interposition alternative, entre celte force et le piston sur lequel elle agit, d'un solide à Félat d'extrême division, 61o; ra|)port de M. Mans sur ce travail déposé aux archives, 937. — Voir Mtultcmaiiiurs. S"** SÉItlF. , TO.MF. .W. 67 tn'l) TAItl.K DKS MATIKRES. lUeléoroloyU' ri physiiinc du globe. — Sur la dclcriuiiialioii do la Ibrce (lu vont on jîrandciii- ol on diroclion, par A. jtaniry, VH\ rapports sur co travail par MM. Ilouzoau ol Kolie, 11, \^1; rapport de M. Sprin}? sur los oitservalions do M. Dolaurior, an sujol (W la note do M. (io\i relativo à l'action do IN-lcclricito des nuages sur la formation . Momimenls. — Liste de souscription pour le nioinnnont à élovor U Louis Gallait, dans sa ville natale, 43:2, 4C0. Musique. — M. Cil. Moorens souniol une note sui' le diapason, (iL'i. AVcro/of/Jc — Annonce do la mort de MM. .lulos Van l'raot, 'i'-H) ; Antoine De Bary, 450; François Carrara, 131 ; .N.-.I. Saripolos, 431 ; Ad. Siret, 4o8; .loseph Dyckmans, 4.^9; Charles Qucslel, 459; Clicv. X. Van Elowyck, 947. A'olices hiograpliiqucs pour l'Anniin rc. - M Th. Juste cluni((' d'f'crin' la notice de .lulos Van Praot, 'i'ii. i\umi.snialiquc. — La Classe des lettres se considcro comme dessaisie du li;i\ail lie M. Sei-i'uro smi' les Khurons ou Voconcos, t!3H. O. Orientalisme. — Ëlie do Nisihe, sa chronologie, par T.-J. Lamy, ."iiT. - Voir Congrès. Ouvrages pré.senlés. — .lanvier, tii.'i; l'cviicr, tJW; mars, WJ-J; aviil, (18()-. mai, 9:?0: juin 1002. Phénomènes périodiques. — Voir Méléorolo/ie el physique du glohc. Philosophie. — M. A. Van Weddiniçen soumet un travail intitule : De la nature du beau et de sa réalisation dans le monde physique ot spirituel, 7.')6; lecture dos rapports faits par MM. Le iloy, Wagener et Til)ori,diien sur co travail déposé aux arcliivcs, '.190: rapports de MM. Le Roy, Lamy et Tiheri,diien sur le mémoire de concours concernant les mystiques des anciens Pays-Bas, 778, 78G, 789 Physiologie. — Contributions à l'étude des matières albuminoïdes du blanc d'o'uf. par G. Corin et Kdi;ard Bérard, 043; rapports sur ce travail par MM Fredoricq et Masius, 017, 018; de l'intluence du TADLK IIKS MATIÈIIKS. 1(1." I piKMinioiJiastnquc sur l;i sccn'tion uriiiiiiii', |»:ir .1 -I!. Miisitis, ."itlH; sur rirrit-.iliilitt' (l(>s spcrMinlo/oïdcs de la i^n'uouillc, parJoan Mas- sart. 7'iO: rapport xt'rlial sur rc travail par MM. Krrcra ol Van lîauilii'kc. 7(K); M. (',. Vaiilair soumet un travail sur la pcrsistaiicf lie l'aptitude i^cucratricc des uorfs. IKJl. l'Iiijsiqiic. — Istudo oxporiinentalc sur riiillnence du inagiu'lisinc et de la lenipérature sur la rcsistaïu-e ('lectriijue du Itisniutli ot de ses alliai^es a\ecle ploiid» et IV'tain, par Kdni. Vaii Aultel, 1118; rapport sur ce travail par MM. Spiini,' et Vaii der Mensliruiii,die, li, IG; sur ([uelijues expeiieuces lelatives à la tension sujierlieielle des lii|ui(les, par H. Selioentjes. -116, 7itî; lapports sur ces travaux par M Van der Menshrutîiîlie, 16, 7UÙ; note sur le travail moléculaire des liquides ori;ani(iucs, par P. De lleen, IG.'i; dt'termination des variations de la clialeui' spécifupie i\o:i liquides avec la température. |iar l\ De lleen et Fiançois llciuyts, l(i8; détermination des varia- lions de la chaleur spc('iti(pie des liipiides au voisinage de la tem- pérature critique, ])ar 1'. De lleen, i')±î; M Cli. Laijrange soumet un mémoire siu' la détermination de la loi d'action de la force calo- ri(pie répulsive, dans l'iiypothèse où la chaleur est une force proprement dite, 2.')2; M. II. Courtoy, qui avait soumis une note sur les paratonnerres, est remis en possession de son manuscrit, -lî^"!, 487: M. A. Hrachet soumet une note sur un mode de détruire le spectre secondaire dans les puissants objectifs \i immersion, 'i')2; rapport de M. Krreia sur ce travail déposé aux archives, .W:2; (pielques mots sur ma théorie du filage de l'huile, par G. Van der Menshrugghe , 203: M. Cli. Meeiens soumet une note sur le diapason, 015. t'ocsie. — Voir Concours des Canlali's. Prix Casiinu. — (Troisième période, 18S'J.) Mémoire reçu. 221; M Seressia, auteur de ce mémoire, est remis en possession de son manuscrit, 980. Prix de Ki'i/n ((pialrièine concours, deuxièjiie p('iiode. 1880-1887). Ouvrages reçus, 222: meinbres (]n juiy, 2.'{8. i88; lappoi-t. 80i: pi-oclamation des lésultats, 918. Prix de Slassarl. {\otice sur David T^nicrs.) Mémoire reçu, 437 ; rai)port sur ce travail par MM. Stecher, Plot et Hynians, 803, 805. — {QiirsUon d'hisloirr /in//"yi)«/c.) Mémoire l'eçu, 437; rapport de MM. Le lloy, Willems et Vanderkindere sur ce travail couroimé et concei'nant la séparation actuelle, en Belgi(]ue, des pays île lanirue romane et i\Oii pays de langue germanique, 807, 818. 825. -■ Proclamation des résultats, 017. lOr.l* TABLE DES MATIÈRES. Prix 'lu lii'i. — Q<'f"'"'^n I^O'"" ^'^"'- ''l l^-'-^. -•'^■ l'iix Cndechmlr. - L;i Comiiiissioii des prix do Uoinc osl charppo d'i'xnniiiit'r l:i iiucstioii des éprcuvos h iiiipDsn- aux lunn-als srnl|itours, i7,8t^2, W:}. Scniicrs.— Classe Di:s SCIENCES : 7 janvier. I; 4 février, tJiO: ;{ mars, •i87; 7 avril, (iii; 8 mai, OUi; "i juin. WM. — Classe des lettues : 0 janvier. -l'H); G février, Wl ; i'i mars, l'AO; 9 avril, 003; 7 mai, 7.')'); 0 mai (séance publique), 832; 4 juin, OSo. — Classe des DEAIX-AUTS : o janvier, 239; 2 février, 4oS; l'^^ mars, (KK); "i avril, 685; 9 mai, 927; 7 juin, 1001. — Séance cénéiIale des trois Classe : 8 mai, 921. Spcclroscopie. — M. Fievez soumet un travail intitulé : De la constitu- tion optique des raies spectrales, en rapport avec la théorie ondu- latoire de la lumière, 694. Siibxidc-1. — Communication au Ministre dor^ rapitorls. faits par MM. P -J Van Deneden et lîriart. sur la demande de subside adressée par M. Cels, (îlO. Z. Zoologie. — Note sur le prétendu pro-atlas des Mammifères et de Hatteria punctata, par J Cornet. 400; rapport sur ce travail, l)ar MM i'.-J. Van Heneden et F Plateau, 200; procédé employé par les (lastéropodes d'eau douce pour i^lisser à la surface du liipiide, par V. Willem, 421 ; rapports sur ce travail par MM. !.. Fre- dericq et F. Plateau, 261, 262; M. P-.I. Van Deneden conuini- nique, pour le recueil des Mémoires in-8°, un travail intitulé : sur les Ziphioïdes vivants des mers d'Kurope, 16; de la fixation du blastocyste à la muqueuse utérine chez le Murin (Vespektilio TAItl.K IIF.S MATIKRES. H*^^ Miiu.Ms), par td. Van Iffiiedoii, 17. «ili;{; de la formation pt dr la conslilution du placenta chez le Murin (Vespertilio mliums), 3o1 ; rcchoirlies exi)ônmenlales siir la vision chez les Arthropodes (Iroisiènu' i)arlio). o. Vision chez les Ciienilles; b. Rôles des ocelles frontaux chez les Insectes parfaits, par F. IMateaii, '28; renianiues sur la reproduction de la lUennie vivipare (7a)AIu;ks vivii'ARIS, Tur.), par Ch Van Bainbeke, *.)-i; sur les follicules rencontrés dans l'épiderine de la niàdioire suiu'rieure chez le TiRsioPS nusio, |iar Cil Van Banibeke. .')03; conlriluition à l'étude de la vacuole pulsalile, par C. De Bruyne, 718; rapport sur ce travail par MM. Kd. Van Reneden et F. JMateaii, (31)7, 7(W; sur des d'ufs anor- maux de l'Ascaris mejj;al()(('i»liala, jiar Aui^niste Lameere, 98<); rap- poits sur ce travail par MM. Kd Van Reneden et Ch. Van Rainheke, 040, yii ; nouvelle apparition du Syrrliapte hétéroclite en Relt;i(pie, par Edm. de Selys Loiii;champs, *.)i:2; M. F. Sluers soumet une note sur la création d'un institut zooloi;i(iue, à Ostende, 934. TABLE DES PLANCHES ET DES FIGURES. Pages "27, "263. — De la fixation du blastocystc à la mucpicusc uté- rine chez le Murin (M. F'd. Van Reneden, renonce à l'exécution de la ])lanche qui devait accompagner ce travail). — 168. - Détermination des variations de la chaleur spécifique des liquides avec la température (appareil), !)ar P. De Heen et François Deruyts. — *i23. — Détermination des variations de la chaleur spécifique des liquides au voisinage de la température critiipie (appareil), par P. De Heen. _ 10-2. — Détermination de la force du vent en grandeur et en direction (pendules), par A. Damry. - "218. 712. — Expériences relatives à la tension suiierficicUe liquides, par H. Schoentjes. I0-; I Mîi.i: IMS l'i.wciiKS ktc. Paccs 3;J8, 3^11. 3i:{, :Hi — Tlicumiios foii(l:iinont:iii\ (\o l;i poo- iiictiii' projci-tivi», piir C Lo l';!!^;*' et F. Koruyls. — 3S'.). - IVlit nist.il (In la roclu! à foramiiiil(''res do Liso^nr. par ('11. (le la Vallt'c Poussin. — i'-H). - iMftciulii pro-alhis (1rs MammifcTcs el do llallnia pniirlata (("ninc do Hérisson). parJidcs (lornct. — \'M. - Trocrdi' cinployf par les Giisléropodcs d'eau dniice pour j,disser ii la snriace des liquides, par V. W'iileni. — .*>0i, ."ili. — [■'ollicules reiK-ontn's dans l'épidoiine de la mâchoire supérieure cliez le Tliisiops ii usio. p;n- ('.11. Van Hanibcke. — 031, (i3:{. — Sur ipielques roeiies des iles du C.ap-Verl. par A.-r. Ilenard. _ 7i'|. _ Coiiiiiliulion à l'élude de la saciiole pulsatilo, par (', De iiiuyne. — 08i. OKuis anormaux de l'Asearis niej;alocc|)liala, par .\ui;uslc Lamoore. ERRATUM. Pages 438. — Ligne 13, au lien de fiiig. Castan, lisez : Ang. Cnsian. — 438. — Ligne l"! et "22, au lieu «le Marguerite de Portugal, lisez : Marie de l'oit uga'. PUBLICATIONS DE LAtflUbmiL ROYALh DE BELGIQUE. !%o«i*rnii\ Mrmolrc*, loiiH's l-XIX (18^0-1811)); iii-i", — .Vlcniolrca, ti-inirs XX-M.N I, (l8i(>-IMNlf« lie i.oKarliliiiif'N, par A. Nariiur et |>. Mansiun, iii-8<'. •H.lil.-« .!.•.■, MoiiiiMn'S(ISI(i-l8:i7) (I8:i8-I87«). iii-t». iniiiialir, 1" ù lii"" amiei'. 18ô"i-I«88; iii-18. Vv. 1,50. iiuilciliii*, l" série, lonics l-XXIII; — il' ser., l. I-L; — 3» scr., l. l-XV, iii-K". - AiiiM'«oM aux lîullvtiiis (le I8.")t, in-S". — Prix : 4 Tr. par vol. Tnltlr» uriM-raU'M des lluliclins : lomes I-XXIII, \" .scrir (l8ô2-t8S0). 1K:>S. iu-v. - -1' .série, tomes 1-XX (1857- 18(51)), tomes XXI-L (1807- JKHO). IMS.") ; in-8". illhlIoKiuplilr nrntit-nilqiir, 7> éd., iii-t8: 183-1, 1871 et 188U. «nialnKiic de la ltd)iioilié(|ut> de l'Aeadeinie. 1850; nouvelle édition, f' pa lii' : .SDi'itiis savantes cl llecueils péiiudiques; ii''"" partie : sciences, leUH'N ISS1-H7. ." vol in-8". 4'alaloKiir de la l)il>li(illièi|ue du baron de .Slassart. 1805; in-8". «'«>■! iloiiic aiiiilnTxulrt'f/*; f(tiKlation(\l''2-\>^~i'l). 187^;^ vol. {;r. in-H". Commitision pour la publicalion des monuments de la lilléralure flamande. ol':iivrrN lit* \an .tlacrlniit : Deii natckcn iiloeiie, tome P'', publié par M. .1 l'.ormaiis, lH."i7; 1 vol. in-8"; — Uv.miiviif.l, avec Glossaire, publié |iar M .1. David, IH5S-1800;'i vol. in-8"; — Alexa.mieiis (Jekstkn , publie par M. Snellaerl, 1800-180:2; -1 vol. in-8'. — .'Vederlaiiil.xclie' KiMlicliit-n, etc., publiées par M. .Snellaerl, IHOO; ] vol. in-8». — ■■ai-llioiiupcii.s van llloyM, publie par M.. l.liiHinans, 1871 ; 1 vol. in-8". — »i>i>;;liel «ter IVyMkcIt, van Jan Praet, publie par M. J. liiirmans, I87i; 1 vol. in-S". Commission pour ta publicalion d'une collection des œttvres des (jrands écrivains du pays. oi:iivrr.>« «le <'liaNtpllulu, publiées par M. Kervyn de Lelteniiovc. IK0r)-lbC5, 8 vol. in-S". — l.e 1"" livre «les Cli i-o 11 i«| «u>n «le l''roi.<«Mar(, publié par le même. ISG5,2 vol. in-S". — Cltroiii«|iieM «le Jehan le Uel, publiées par M Poiain. 1805. :2 vol. in-8". — l..i ItouuianM «le l'icoinailcii, publié pai .^1. Van llassell. l.SOO, -2 vol. in-8". — UIIm e^i coii(eM«le Jeun et llaudoiiin «le Contlé, publies par M Auguste Sclieler. 177, 'JO vol. in-8"; — l'oc.sics, publiées par.M. Seiielei'. 1870-187^ 5 Vol. iii-8 ; — GlDss'iire , publié par le même. 1874, un vol. in-8". — Lettres «le t'onimiiieM, publiées par M Kervyn de Letlenliove 1807, 5 vol. in-8 . - itliM «le \« ail i«|iiet ar ordre du (jou\eiiMnitiil ; 71) vol. in- 1". (NOii la liste sur la couverture des (chroniques.) CoinpleM ren«lii«»desseaiiies, l^ série, avec lal)le(l 857-1 841)), 17 vol in-8". — 2""' série, avec table (I8.")U-I851)), 15 vol. in-8". — ô"" .série, avec table lStUl-l872|, 15 vol iii-8". — 4'"' série, tomes l-XIIV (187.5-1888). «nnexeN aux lluliclins, l.j volumes in-8". (Voir la li.>te sur la couverture de.s (;iiroiii(jues ou de> Couples rendus.) ('(iminissîon jiour ta puhlication d'une llioi/raphic nationale. liloKiupUle nnilonule. i. 1 a IX; X, l'-^ lasc' Oruxelles, 18001887; gr. in-8". 3 2044 093 256 592 Date Due .^ ^^v^.