?*.*-, #: %-..r. y/? iM^^ BULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION Paris. — Inipriinciic de E. Martinet, rue Mignon, 2. BULLETIN f r DE LA SOCIETE IMPERIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION ' FONDÉE LE 10 FÉVRIER 1854 2^ SÉRIE — TOME VI PARIS ÂU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HOTEL LAURAGUAIS, RUE DE LILLE, 19 1869 rS %1 ■ SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION. ORGANISATION FOUR L'ANNÉE 1869. LISTE DES SOCIÉTÉS AFFILIÉES ET AGRÉf.ÉES ET DES COMITÉS RÉGIONAUX, ET QUATORZIÈME LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES. S. M. L'E^IPEREIR, prolecleur, BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION. MM. DROUYN DE LHUYS, président. A. DUMÉRIL, Antoine PASSY, , . .... ' > vice-presidents. De QUATREFAGES, RICHARD (du Cantal), Le comte d'ÉPREMESNIL, secrétaire général. E. DUPIN , secrétaire pour l'intérieur. Le marquis de SINÉTY , secrétaire pour l'étranger. L. SOUBEIRAN, secrétaire des séances. Ch. WALLUT, secrétaire du Conseil. Paul RLACQUE, trésorier. GOSSON , arctii vis te . MM.ClIATlN. COSTE. Fréd. Davin. Pomme. MM. le baron J. Gloquet. Le baron Larrey. RUFFIER. Le baron Séguier. MM. GiLLET de Grand- mont. A. Hennequin. Fréd. Jacquemart. Le M'* de Selve. Vice-président honoraire : M. le prince Marc DE Beauvau. Secrétaire honoraire du Conseil : M. A. Geoffroy Saint-Hilaire, '2^ Membres honoraires du Conseil : MM. De Belleyme et RUFZ DE Lavison. Ç^ Secrétaire adjoint des séances ; M. A. Gillet DE Grandmont, lO Secrétaire délégué : M. J. L. Soubeiran. Agent: M. Eug. Grisard. DÉLÉGUÉS DU CONSEIL EN FRANCE ET DANS LES COLONIES. Bordeaux, MM. DurieudeMai- SONNEUVE. Boulogne-sur-mer , Al. Adam. Caen, LePrestre. Cer/iay (Haut-Rhin), A. Zurcher. Clermont-Ferrand, H. Lecoq. Douai, L. Maurice. Havre, H.Delaroche. Lyon, G. Bouchard. Marseille, MM. Ant. Hesse. Napoléon-Vendée, D. Gourdin. Poitiers, Malapert père. La Réunion, A. Berg. Saint-Quentin, Theillier-Des- JARDINS. Toulon, TURREL. Toulouse, JoLY. Wesserling, Gros-Hartmann. DÉLÉGUÉS DU CONSEIL A L'ÉTRANGER. Barcelone, MM. Pascualy Inglada Batavia, J. G. Ploeai.. Constantinoph', DuFOUR. Florence, Prince A. de Démidoff. Lausanne, Ghavannes. Milan, Gh. Brot. Moscou, Kalinowski . Nangasaki (Japon), DuRY. Odessa, P. de Dourakoff. Pesth (Hongrie) MM. LaJislas de Wagner Philadelphie, Th. Wilson. Québec, Henry Joly de Lot- BINIÈRE. Rio-dc-Janeiro, De Capanema. St.-Pctersboimj, Brandt. Sydney (Australie), Mac Arthur. Tiflis, Piaget. Turin, Chevalier Baruffi. BUREAUX DES SECTIONS ET DES CONIIVIISSIONS PERMANENTES. t" ^EeriOIV. — Maintnif'L'res. A^. . . , président . Pigeaux, vice-président. Roger-Desgenettes, secrétaire. Baveret-Wattel, vice-secrétaire. S<^SECTlo,li. - Oiseaux (Aviculture). Berrier-Fontaine, président . Boger-Desgenettes, vice-présidenl. Gretté de Palluel, secrétaire. André Franche, vice-secrétaire. 3" SECTION. — l>oiss4»n!i4Mes (Pisciculture et Hirudiniculture). Antoine Passy, président. G. Millet, vice-président. Gh. Wallut, secrétaire. Th. LuCE, vice-secrétaire. 4' SECTBOV. — Inseof o!s (Séricicul- ture et Apiculture). Guérin-Méneville, président. AuBÉ, vice-président. LuCE, secrétaire. J. L. SOUBEIRAN, vice-secrétaire. 5'^ La Société d'agriculture de la Haute-Garonne,;! Tou- \qhv,q Haute-Garonne. La Société d'agriculture et de statistique de Roanne. Loire. La Société d'horticulture de Nantes Loire-Inférieure. La Société d'agriculture, industrie, sciences et arts de la Lozère, à Mende Lozère. La Société d'agriculture, de Verdun Meuse. La Société centrale d'agriculture du département du Pas-de-Calais Pas-de-Calais. La Société d'agriculture de l'arrondissement de Saint- Omer Pas-de-Calais. La Société d'agriculture du Puy-de-Dôme, à Cler- mont-Ferrand Puy-de-Dôme. La Société d'agriculture et d'horticultin-e de Chfdon- sur-Saône Saùne-el-l,oire. La Société d'agriculture de la province de Savoie propre, à Chambéry Savoie. Le Comice agricole et Société libre d'agriculture, sciences et arls de Provins Seine-et-Marne. La Société d'agriculture de Seine-et-Marne, à Melun. Seine-et-Marne. La Société d'agriculture, sciences et arts, et Comice de l'arrondissement de Meaux Seine-et-Marne. Le Comice agricole de Melun et de Fontainebleau, à j\telun. Seine-et-Marne. X SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. Le Comice agricole de Toulon Var. La Société d'agriculture et de l'industrie de Ton- nerre Yonne. Sociétés agrégées étrangères. La Société agronomique du Frioul {Associazione agraria Friulana), à Udine Autriche. La Société d'agriculture du duché de Nassau, à Wiesbaden Nassau. La Société royale zoologique et botanique d'acclima- tation de la Haye Pays-Bas. La Société d'acclimatation de Berlin, 1 2, Atlerstrasse, à Berlin Prusse, La Section d'industrie et d'agriculture de l'Institut genevois Suisse. La Société d'utilité publique de Lausanne Suisse. La Société des sciences naturelles de Neuchâtel. . . Suisse. La Direction centrale d'agriculture de Stuttgard. . . . Wurtemberg. L'Académie agronomique de Hohenheim Wurtemberg. ÔinORZIÈME LISTE SIPPLÉME^TMRE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION, Membres admis du 17 avril 1868 au 12 mars 1869 (1). MM. Aguirre-Montufar (Juan), propriétairp, à Quito (Equateur) et à Paris chez M. Rafaël Barl)a, 4'2, rue de la Chaussée-d'Antin, Barba (Rafaël), de Quito, secrétaire de la Légation de l'Equateur, rue de la Chaussée-d'Antin, 42. Barnsby (Roberd-David), directeur du Jardin des Plantes de la ville de Tours, professeur suppléant à l'École de médecine, pharmacien en chef de l'hospice général, à Tours (Indre-et-Loire). Baudouin, percepteur, à Brioude (Haute-Loire). Betz-Penot (François-Jacques), propriétaire, à Ulay, par Nemours (Seine- et-Marne). Blondel (Nicolas-Marc), attaché à l'administration de l'octroi, rue Le- vert, 7. Blondin (Adolphe), rue Fontenelle, 32, au Havre (Seine-Inférieure). BoNFiLS, rue Pigalie, 58. BoiNNEMAisoN (Osniiu-Joseph), propriétaire et maire, à Marsan, par Au- biet (Gers), BoRDERELJeune, propriétaire et négociant, à Sedan (Ardennes). BuDDiNGH (S.-A.), ancien inspecteur général des affaires du culte et de l'instruction publique aux Indes néerlandaises, à Arnhem (Pays-Ras). Cassagnade, propriétaiie, rue Saint-Honoré, 229. Champouillon (le docteur), professeur à l'École impériale d'application de médecine et de pharmacie militaires, rue du Cherche-Midi, 13. Collardeau, chef de la comptabilité des dépenses au chemin de fer de l'Est, membre de la Société impériale d'horticulture, ruede Grenelle, 80. Devay, propriétaire, membre de la Société de géographie, faubourg Saint- Denis, 155. Ducos de Saint-Barthelmy de Gelas, au château de Lariviére, près Lec- toure (Gers). DuMONT (Henri), propriétaire, boulevard Saint-Michel, 63. Elia (Isaias de), à Buenos-Ayres. (1) Pour les Membres antérieurement admis, voyez t. V, 2' série, p. xi à xiv, et la note da cette page xi. XII SOCIKTÉ IMPÉRIALE ZOULOGIQUE d'aCCLIMATATION. Fallun (le baron Félicien), rue de FEscalier, 2, à Naniur (Belgique). Fond (Louis), piiarniacien, rue d'Arzeu, à Oran (Algérie). Gallais (F.), cliaigé par le Gouvernement d'une mission agricole en Al- gérie, maire de Ruffec (Charente). Genève (Léon), propriétaire, avenue de Grammont, à Tours (Indre-el- Loire). George (Amédée), propriétaire, à Belfort (Haut-Rhin). (ioswiN DE SÉVEiUN, à Sorinne la Longue, près Assesses, par Namur (Bel- gique). Hammeluatji (le docteur), 117, rue du Trône, à Bruxelles (Belgique). JiJON (J. -Manuel), propriétaire à Quito (Equateur), et chez MM. Lannes et C'*^ , rue Grange-Batelière, 16. JOLY (Isaac), ancien conseiller d'État, à Moudon, canton de Vaud (Suisse). JoLY DE LoTBlNiERE (Henry), délégué de la Sociélc impériale d'ucclimata- (îo?i, à Québec (Canada). Lancelin, notaire, à Ervy (Aube). Laltrec (le comte Michel Adolphe Pelet de), membre de la Société des agriculteurs de France, boulevard Saint-Michel, 69. Le Boy (le docteur Raoul), rue Moncey, 1 1 . 1 lOTARD (Émilien), juge au Tribunal de première instance, à Tarascon (Bouchesdu-Rhône). LoDY (Constant), rue de la Verrerie, 95. LoES (Aloysde), e.\perl-iorestier,à Aigle, canton de Vaud (Suisse). Marais, pharmacien de première classe, rue Saint-Denis, 75. Marsaux (Emile), chef d'escadron aux dragons de l'Impératrice, rue de Berlin, 10, Mari (le duc de), San-Girolamo, 'i, palais Belvédère, à Naples. MASSiGNAc(le comte Jacques-Adolphe), ministre plénipotentiaire, rue Des- bordes-Valmor, 33. Mène (le docteur Edouard), rue Oudinol, 6. Milne-Edwarus (Alphonse), aide-naturaliste au Muséum d'histoire natu- relle, prolesseur de zoologie à l'École de pharmacie, rue Cuvier, 57. Muller (Edouard), avocat, rue de Londres, 56. Normand (Achille), propriétaire, boulevard Beaumarchais, 68. Perrigny (le comte de], rue de Gravelle, à Versailles. PoLlER (Hippolyte), ingénieur-électricien, rue Montmartre, 16. PûRKET (Jules), propriétaire, boulevard Saint-Michel, 34. Renouard-Lariyiere, président de section à la Société du Prince impé- rial, membre de la Société de l'orphelinat, commandant de la garde nationale, rue Montesquieu, 8. QUATORZIÈME LISTK SUPPLEMENTAIRE DES MEMRRES. XIII RiBOLiLEAU (Frédéric), ancien manufacturier, à l,ouviers (Eure). Rivière (Auguste), directeur Hu Jardin d'acclimatation duHamma, près Alger, jardinier-chef du jardin du Luxembourg, boulevard Saint-Mi- chel, 64, RODRIGUEZ (Juan), fondateur du Musée d'histoire naturelle de Guatemala, à Guatemala. Sabran (V.), rue Saint-Joseph, 3. ScHLOSMACHER, rue Réranger, 19. Schumacher (le général), à Lucerne (Sdisse). SÉNÉQUIER FILS (Théophile-l'rosper), à Roscas de (;rimaud, par Gogohn (Var). Steindachner (le docteur l'rariz;, membre correspondant de l'Académie impériale et royalede Vienne et Lisbonne, aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, etc., à Vienne (Autriche). Stone (J.), propriétaire, George slreet, 16, Mansion bouse, à Loiidres. Tenré (L.), banquier, rue Laffitte, 13. Thomas-Duris (Victor), propriétaire, à Bénévent-l'Abbaye (Creuse). Trotter (Henry), lieutenant des ingénieurs de l'armée britannique des Indes, 1 1 , IlerHord-street, Mayfair, à Londres. Vavin (Jules), lieutenant de vaisseau, faubourg Poissonnière, 47. Vêlez (Carlos), rue d'Antin, 8. Wauthier, propriétaire, rue Hauteville, 30. ^ •* TREIZIEME SEANCE PUBLIQUE ANNUELLE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION, PROCÈS-VERBAL. Cette séance a eu lieu à l'Hôtel de ville, salle Saint-Jean, le vendredi 19 février 1869. Leurs Altesses impériales le prince Napoléon et madame la princesse Clotilde avaient daigné honorer cette solennité de leur présence. Au bureau siégeaient, avec Son Exe. M. Drouyn de Lliuys, de l'Institut, membre du Conseil privé. Sénateur, Président de la Société, S. A. I. Monseigneur le prince Napoléon ; MM. Ant. Passy et de Quî^trefages, membres de l'Institut, et Richard (du Cantal), vice-présidents de la Société; le comte d'Épré- mesnil, secrétaire général ; le docteur Soubeiran et Ch. Wallut, secrétaires ; et le docteur Mène. On remarquait en outre, dans l'assistance, MM. le colonel du génie Ragon, aide-de-camp du prince ; l'amiral de La Ron- cière le Noury; le chevalier Nigra, ministre d'Italie; les Ministres des Pays-Bas, des États-Unis d'Amérique et du Dane- mark ; le comte Kueistein, secrétaire de l'ambassade d'Au- triche ; le baron d'André, ancien ministre plénipotentiaire ; deGréhan, consul de Siam; A. Geotîroy Saint-Hilaire, direc- teur du Jardin d'Acclimatation du bois de Boulogne; Henne- quin, trésorier général des Invalides de la marine ; le baron Cloqnct etle baron Séguier, membres de l'Institut; le marquis deSelve, Rul'tier, Chatin, Pomme, Jacquemart, Lucy, le géné- ral baron Girod (bî l'Ain, le manjuis de Ginestous, Guérin- Méneville, etc., etc. S. A. 1. madame la princesse Clotilde, M"'" l'amirale de La Roncière le Noury, dame d'honn(iur delà Princesse, Drouyn de Lhuys, la baronne de Zuylen, Guérineau-Delalande (fondatrice PROCÈS-VERBAL DE LA SEANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XV d'un prix perpétuel à décerner parla Société), Albert Geoffroy Saint-Hilaire, et un grand nombre d'autres dames de distinc- tion, avaient pris place dans les tribunes. L'estrade était occupée par MM. les membres du Bureau et du Conseil, les présidents, vice-présidents et secrétaires des cinq sections et de la Commission des récompenses, avec un grand nombre de notabilités et de membres de la Société, français et étrangers. L'organisation de la séance avait été confiée, comme les années précédentes, aux soins d'une Commission composée de ^ MM. E. Dupin, Fréd. Jacquemart et le marquis de Sinéty. M. le marquis de Selve avait bien voulu encore se charger d'en faire les honneurs avec plusieurs commissaires désignés parmi les membres de la Société. — A l'ouverture de la séance, Son Exe. M. Drouyn de Lhuys, président, s'est exprimé en ces termes : « Monseigneur, Madame, » J'ai, au grand profit de cet auditoire, obtenu que M. de Quatre fages, vice-président de la Société et membre de l'In- stitut, voulût bien prononcer, à ma place, le discours d'ou- verture. Mais qu'il me permette de lui enlever une part de son droit et de revendiquer pour moi l'honneur d'offrir la bienvenue aux hôtes illustres qui relèvent par leur présence l'éclat de celte solennité. » Cette fête. Monseigneur, est aussi la vôtre. N'avez-vous pas, en effet, entouré notre Société, dès sa naissance, d'une protection qui ne s'est jamais démentie? Votre Altesse a, d'ail- leurs, des titres particuliers auxrécompenses et aux hommages que nous décernons aujourd'hui. Ne contribue-t-elle pas cha- que jour, par ses encouragements et son accueil sympathique, à l'acclimatation, sous le ciel de la cour, des savants qui sont, comme chacun sait, d'un naturel parfois un peu sauvage ? N'a-t-elle pas encore trouvé, dans un pays voisin et trans- planté sur le sol de France, un noble rejeton qui répand, dans sa nouvelle patrie, le parfum d'exquises vertus, que la modestie XVI SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOt»L0GinUE d'acCLIMATATION. clierche vainement à voiler de son ombre, sans pouvoir les dérober à notre discrète et respectueuse admiration ? » Daignez donc, Monseigneur, agréer, à tous ces titres, le témoignage de notre profonde reconnaissance. » — Après cette allocution, accueillie par l'assistance avec les marques de la plus vive et de la plus respectueuse sympa- thie, la parole a été donnée à M. de Quatrefages, chargé de prononcer le discours d'ouverture. M. le docteur Soubeiran, secrétaire des séances, a en- suile rendu compte des travaux de la Société en 1868. — A la suite de ce rapport, M. le docteur Edouard Mène a entretenu l'Assemblée des produits végétaux de la Chine, et en particulier du Bambou. — Enfin, le rapport sur les récompenses a été présenté par M. Ch. Wallut, secrétaire du Conseil. M. le secrétaire fait remarquer que les prix spéciaux pro- posés par la Société ou provenant de fondations particulières sont actuellement au nombre de cinquante etun, dont quarante- six des années précédentes, qui sont encore. à décerner, et cinq institués cette année, savoir : Une prime perpétuelle de 300 francs, fondée par M'"^ veuve Ad. Dutrône, née Galot, pour propagation de la race bovine désarmée Sarlâbot. dOOO francs pour multiplication en liberté du Faisan vé- néré. 1000 lianes pour domestication de la Glaréole en Algérie. 1000 francs pour le meilleur travail sur la reproduction artiticielle des Huîtres. Et 500 francs pour travail sur la transformation des marais salants en réservoirs à i)oissons. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE l'IBLIQUE ANIVUELLE. XVII PRIX EXTRAORDINAIRES ENCORE A DÉCERNER (!)• inoi. Prix fondé!« par feu M. AGROIM DE CERMIGIMT. Deux primes, lie 200 fr. et de 100 fr., seront décernées, c/iaque année, pour les bons soins donnés aux animaux ou aux végétaux, soit au Jardin d'acclinialation (200 i'r.), soit dans les établissements d'acclimatation se rattachant à la Société (prime de 100 fr.). Les pièces relatives à ce concours devront parvenir à la Société avant le 1 " décembre de chaque année. inGr>. Primes pour les travaux théoriques relatifs à l'aceliniatation. A parlii- de 1863, les travaux théoriques sur des questions relatives à l'acclimalation pourront être récompensés, chaque année, par des primes spéciales de 500 lianes au moins. Les ouvrages tleviont èlre imjuiinés et remis à la Sociélé avant le 1'^' juillet de chaque année. 18(14. Introduction d'espèces nouvelles. Il pourra être accordé, dans chaque section, des primes d'une valeur de 200 â 500 francs, à toute persoinie ayant introduit quelque espèce nouvelle. Les ani- maux introduits devront être adultes et par paires. 1867. Prix perpétuel fondé par M'"" GLÉKIiVEAL, uée DELALAI\DL\ Une grande médaille d'or, destinée à continuer les fondations faites les années précédentes, dans l'intention d'honorer la mémoire de l'illusire et intrépide naturaliste-voyageur Pierre Delalaude, frère de M™*' Guèiineau. Celte médaille sera décernée, le 10 février 1870, au voyageur qui, en Ahique ou en Amérique, aura rendu depuis huit années le plus de services dans l'ordre des travaux de la Société, principalement au point de vue de l'alimentation de l'homme. Les pièces relatives à ce concours devront parvenir à la Société avant le l'"' dé- cembre 1809. (1) Le cliiffre qui précède l'énoncé îles divers prix indiiiue l'année de la fundation de ces prix. Tous les prix (pii ne porlenl pas l'indication d'une fondation parliculière sont fondés par la Sociélé. Nota. - — Malgré les époques de clôture de concours ci-opràs fixées, les prix peuvent èlre décernés par anticipation, si les conditions pour les obtenir oui été remplies avant le temps indiqué, et dans ce cas, le concours est clos. — Lorsque plusieurs prix sont proposés pour le même objet, les premiers sont décernés, s'il y a lieu, aux candidats qui ont fait, les premiers, leurs présentations et justiti- cutions. 'i*^ sERii;, r. VI. — Séance publique annuelle. 0 XVIII SOCIÉTÉ IMrÉUIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. 1867. La Société voulant encourager les travaux de Zoologie pure (monogra- phies génériques, recherches d'anatomie comparée, études embryogéni- ques. etc.) qui servent si souvent de guide dans les applications utilitaires de cette science, et rendent facile l'introduclion d'espèces nouvelles ou la multiplication ou le perfectionnement d'espèces déjà importées, décer- nera annuellement, s'il y a lieu, un prix de 500 l'r. au moins, à la meilleure monographie de cet ordre, [)ubliée pendant les cinq années précédentes. Elle tiendra particulièrement compte dans ses jugements 'les applica- tions auxquelles les travaux de zoologie pure appelés à concourir auraient déjà conduit, que ces applicitions aient été faites par les auteurs de ces travaux ou par d autres personnes. Un exemplaire devra être déposé avant le 1" juillet. PREMIERE SECTION. — MAMMIFÈRES. î. — Propagation de la race ovine draux de Mauchamps en dehors delà localité où elle a pris son origine (en France ou à i'étrangi-r). On devra justifier de la possession d'au moins 100 bêtes, nées cliez le pro- priétaire et présentant le type de la race de Maucliamps pour la laine et uue bonne conformation. Concours ouvert jusqu'au 1^'' décembre 1869. Prix. — 1.500 francs. II. — Domestication en France du Castor, soit de Canada, soit des bords du Rhône. On devra présenter au moins quatre individus mâles et femelles, nés chez le propriétaire et âgés d'un an au moins. Concours ouvert jusqu'au l""' décembre 1869. Prix. — 500 francs. — Le prix sera doublé si l'on présente des individus de seconde génération. 1867. I. — .Métissage de l'Hémione ou de ses congénères (Dauw, Zèbre, Couagga) avec la jument. On devra avoir obtenu un ou plusieurs métis âgés au moins d'un an. Concours ouvert jus([u'au 1'^ décembre 1876. Prix.— 1000 francs. H. — Propagation des métis de l'Hémione et le ses congénères avec J'ânesse. Ce iirix sera décerné à l'éleveur qui aura pioduit le plus de métis. (Il devra en présenter quatre individus au moins.) Concours ouvert jusqu'au l"^' décembre 1876. Prix. — 1000 francs. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XlX m. — Prime pour l'élevage «le l\%Ip:iica. de l'Alpa-Lanaa et du Lama. Pour loiil tîleveur qui présentera au concours, avant le 1" décembre 1870, dbuze sujets nés chez lui et âgés d'un an au moins. Prix. — 1500 francs. 1868. Domestication complète, application à l'agricullure ou emploi dans les villes, de l'IIémione {Equus hemionus) ou du Dauw {E. RurcheUii). La domestication suppose la reproduclion en captivité. Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 1872. Prix. — iOUO francs. Priuae» pour le»> Chèvres d'Angora. 1" Animaux de pur sang. Pour les éleveurs qui, les premiers, présenteront au concours, avant le -I" décembre 1872, douze sujets de pur sang âgés d'un an au moins et de trois ans a>i plus, nés chez eux. et dont les toisons seront reconnues d'une quaUté égale à celle des types conservés au siège de la Société ; 1"^^ puix. — 1500 francs. • 2"^ PRIX. — 1000 francs. i" Animaux mélis. Pour les éleveurs qui, les premiers, présenteront au concours, avant le 1 '^^'" décembre 1872, douze sujets métis 3/4 de sang, nés et élevés chez eux, dont les toisons se rapprocheront le plus des types conservés : 1" PRIX. — 1200 francs. 2*^ PRIX. — 800 francs. Les prix ne seront décernés qu'autant que les toisons seront jugées assez be"'*'' pour être employées dans l'industrie. Prix fondé par un anonyme. Le prix sera accordé à cehii qui aura fourni le meilleur travail, avec expériences et discussion des faits antérieurs, sur la question des Lépo- rides (métis du Lièvre et du Lapin). Concours ouvert jusqu'au l"'' décembre 1872. Prix. — 200 francs. 1869. Prix perpétue! fondé par l»S"'- veuve Ad. UUTROIVE née GALOT. Une soniiiie annuelle de iOO fr. sera, tous les trois ans, convertie en prime de 300 fr. (ou médaille d'or de cette valeur), ci décernée par con- cours au propriétaire ou au fermier qui, en France ou en Belgique, aura le mieux contribué à la piopagation de la race bovine désarmée sarlabot, créée par feu M. le conseiller Ad. Dutrône. XX S0C1ÉTI-: IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. DEUXIÈME SECTION. — UlSEAUX. 18d7. Introduction et domeslicalion du Dromée (Casoar de la Nou\'elle -Hol- lande, D. i\ovœ Hollamiiœ), ou du Nandou (Autruche d'Amérique, Rhea americana). Un devra posséder six individus au moins, cl avou ol)tciiu deu\ générations en captivité. Concours ouvert jusciu'au 1^'^ décembre 1870. Prix. — 1500 francs. 18^9. Introduction et acclimatation à la Martinique d'un anuiial destructeur du Bothrops lancéolé (vulgairement appelé Vipère for-de-lance), à l'état de liberté. ( On devra avoir obtenu trois générations. Sont exceptées les espèces qui pourraient ravager les cultures. Concours ouvert jusqu'au 1*' décembre 1869. Prix. — 1000 francs. 1862. Introduclioii en France et reproduction en captivité du Dindon ocellé [Meleagris ocellata). Concours ouvert jusqu'au 1*^^' déceudjrc 1872. Prix. — 1000 francs. 1865. Prix fondé par »I. L. .IMIIAM.^IER, d'Areo (l>rol|. Domestication d'un nouveau palmifiède utile. On devra présenter au moins dix sujels vivants de seconde génération produite en captivité. Concours prorogé jusqu'au 1*^" décembre 1872. Prix. — 1000 francs. 18G1. I. — Introduction et acclimatation d'un nouveau t;il>ier pris ilans la classe des oiseaux. Sont exceptées les espèces qui piunraicnt ravager les cuilurcs. On devra présenter plusieurs sujets vivants de seconde généralion. Concours ouvert jusqu'au 1"^ décembre 1873. Prix. — 500 à 1000 francs. - . II. — Introduction en Franco du Talegalle de Lathani. On devra présenter plusieurs sujets vivants nés en France chez le proprictaire. • oncours ouveit jus(!u'au 1'' décembre 1873. !*nix. — 500 francs. . ) PROCÈS-VERBAr, DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXI I . — Domestication de l'Autriiclie d'Afriqiie(S(r(///»"o camelus) en Europe. On devra justifier de la possession d'an moins six Autruches nées chez le pro- priétaire, et âgées d'un an au moins. Concours ouvert jusqu'au 1^'' décembre 1871. Prix. — 1500 francs. II. — Reproduction en captivité du Lopliophore [Lophophorus refulgens) en France. On devra présenter au moins six sujets vivants nés chez le propriétaire. Concours ouvert jusqu'au 1"-''' décembre 1870. Prix. — 500 francs. III. — Reproduction du Goura [Colnmba corouatn) en h'rnnce. On devra présenter au moins deux sujets vivants nés chez le, propriétaire. Concours ouvert jusqu'au 1*^' décembre 1870. , Prix, — 500 francs. , , IV. — Reproduction en captivité du Tragopan {Ceriornîti xatiiru) en France. On devra présenter au moins six sujets vivants produits en captivité, et nés chez le propriétaire. Concours ouvert jusqu'au 1"' décembre 18ti9. Prix. — 500 à 1000 francs. V. — introduction et multiplication de diverses espèces d'Agami. On devra présenter au moins quatre sujets nés chez le propriétaire. Concours ouvert jusqu'au !'■'■ liécembre 1869. Prix. — 500 francs. Acclimatation du Martin triste {Acridotheres tristis) en Algérie. On devra présenter cinq paires de ces Oiseaux, adultes, de seconde génération. Concours ouvert jusqu'au 1*=' décembre 1872. Prix. — 500 francs. I. — Multiplication en liberté du Faisan vénéré. On devra faire constater l'existence d'au moins dix jeunes sujets vivaul en li- berté et provenant du couple ou des cou|jles lâchés. Concours ouvert jusqu'au 1^' décemhre 1872. Prix. — 1000 francs. II. — Domestication de la Glaréole en Algérie. On devra présenter dix paires de ces oiseaux, adultes, de troisième génération, reproduits en captivité. Concours ouvert jusqu'au h' décendiie iH72. , ; ) ,i ;..'•. Prix. — 1000 francs. ;■■■'■ .r,-- XXII SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIOUE d'ACCLIMATATION. TROISIÈME SECTION. POISSONS, MOLLUSQUES, CRUSTACÉS, ANNÉLIDES. 1867. I. — Introduction et acclimatation d'un nouveau Poisson alimentaire dans les eaux douces de la France, de l'Algérie, de la Martinique ou de la Guadeloupe. Concours ouvert jusqu'au 1^'' décembre 1870. Prix. — 500 francs. Le prix sera doublé, si le Poisson introduit et acclimaté est le Gourami. II. — Introduction et acclimatation d'un Crustace alimentaire dans les eaux douces de la France, de l'Algérie, il« la Martinique ou de la Guadeloupe. Concours ouvert jusqu'au 1'^'' décembre 1870.- Prix. — 500 francs. III. — Acclimatation et propagation d'un Mollusque utile d'espèce ter- restre, fluvialile oi; marine, resté jnsqu';"i ce jour étranger à notre pays. — Celle acclimatation devra avoir donné lieu à une exploilation indus-* trielie ; ses produits alimentair-^s ou autres seront examinés iiar la Société. Concours ouvert jusqu'au l"'' décembre 1870. Prix. — 500 francs, 1869. I. — Reproduction artificielle des Huîtres. — Un prix de 1000 francs sera décerné en 1872, pour !e meilleur travail indiquant au jioint de vue 'pratkpie, ]es méthodes les plus propres à assurer cette reproduction ar- tilicielle. L'ouvrage devra en outre faire connaître d'une manière précise les conditions à remplir pour obtenir les autorisations de créer des éta- blissements huîtriers et énumérer les travaux que comportent les bancs d'IiDÎtres naturels, aussi bien que les caractères auxquels on peut recon- naître (ju un banc est exploitable ; enfin quelles sont les mesures qu'il convient de prendre pour l'enlèvementdu coquillage. En un mot, ce travail devra constituer un véritable mamiel d'oslréicuUure. II. — Transformation des marais salants en réservoirs à poissons. Les auteurs des mémoires devront donner une instruction complète sur la meilleure manière de procéder à celte transformation, et autant que possible se baser sur les faits déjà observés. Concours ouvert jusqu'au l*-'' décembre 1872. Prix. — 500 francs. QUATRIÈME SECTION. — INSECTES. Acclimatation en Europe ou en Algérie d'un insecte producteur de cire, autre que l'Abeille. Concours ouvert jusqu'au 1" décembre 1870. Prix. — 1000 francs. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXIII Application industrielle delà soie àesBombyx Cxjnthia et Arrindia, Vers à soie de l'Ailante et du Ricin. On devra présenter plusieurs coupes d'étoffes formant ensemble au moins 100 mètres, et fabriquées avec la soie dévidée en fils continus du Bombyx Cynlhia ou du B. Arrindia , ou du métis de ces deux espèces et sans aucun mélange d'autres matières. Les tissus de bourre de soie sont hors de concours. Concours ouvert jusqu'au 1/' décembre 1872. Prix. — 1000 francs. 1864. Prîx fondé par S. Exe. M. BROLTlfWI DE EHIJTS, Membre du Conseil privé, sénateur, président de la Société. Vers à soie Yania-maï. — Une médaille de 1000 fr. sera décernée en 4 872, pour la meilleure éducation en grand du Ver à soie Yama-maï. On devra: 1° avoir obtenu, dans une seule saison une récolte assez considérable pour ()0uvnir livrer à la filature et transformer en soie grége de belle qualité, au moins 100 kilogrammes de cocons pleins, ou 10 kilogrammes de cocons vides. 2» Avoir publié ou adressé à la Société un rapport circonstancié, pouvant servir de guide aux autres éducateurs et indiquant le système suivi et les résultats obtenus, au point de vue de la qualité, de la quantité et des bénéfices réalisés. Les concurrents devront faire parvenir les pièces à l'appui de leur candidature avant le 1" novembre 1871. Nota. — Les travaux accomplis, les observations un les (Jécouvertes faites sur l'Yania-maï et sur son acclimatation et sa propaiîation d'ici au 1" déccnilire 1871, pourront prendre part aux récompenses ordinaires et annuelles de la Société , les droits des concurrents au prix ^pL■(•lal étant réservés. i8f>o. 1 Vers à soie du Mûrier. — Études théoriques et pratiques sur les diverses maladies qui les atteignent. Les auteurs devront, autant que pos- sible, étu/lier monograpliiquement une ou phisieui's des maladies qui atteignent les Vers assoie; en préciser !es sympirmies ; faire connaître les altérations organiques qu'elles entraînent; étudier expérimentalement les causes qui leur donnent naissance , et les- meilleurs moyens à employer pour les combattre. Concours prorogé jusqu'au l'''' juillet 1872. 1"' PRIX. — 2000 francs. 2" PRIX. — 1000 francs. 11. __ Vers à soie du Miirier. — Production de la graine indigène. On devra avoir obtenu pendant quatre années consécutives de la graine saine, capable d'être utilisée dans les éducations industrielles d'au moins 10 onces. La graine elle-même pourra et devra presque avoir été obtenue par l'élevage spécial de petites chambrées. Les concurrents devront fournir la constatation légale des faits qu'ils auront obtenus. Concours ouvert jusqu'au 1'^^'' juillet 1870. Prix. — 5000 francs. XXIV SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOIoniOIE p'aCCLIMATATION. III. — Acclimalalion accomplie eu France ou en Algérie d'une nouvelle espèce de Ver à soie produisant de la soie bonne à dévider et à employer industriellement. Concours ouvert jusqu'au 1'"' décembre 1872. Prix. — 1000 francs. CINQUIÈME SECTION. — VÉGÉTAUX. \mi. Introduction , culture et acclimatalion du Quinquina dans le midi de l'Europe ou dans une des colonies françaises. Concours ouvert jusqu'au V décembre 1870. Prix. — 1500 francs. mm, I. — Introduction ou obtention pendant deux années successives d'une variété d'Igname de la Chine {Dioscorea balalas), joignant à sa qualité supérieure un arrachage beaucoup plus facile. * Concours ouvert jusqu'au 1'^'^ décembre 1869. 1'^ PRIX. — (iOO francs. 2'' PRIX. — /jOO francs. lî, — Introduction en France, et mise en grande culture, d'une plante nouvelle pouvant être utilisée pour la nourriture des bestiaux. Concours prorogé jusqu'au 1*'' décembre 1872 1" PRIX. — 500 francs. 2*^ PRIX. — :îOO francs. imi. Prix fondé par M. Frédéric JAC^lIEn/lRT , \lembie du Conseil de la Sucidé. Culture du Riz sec. Le prix sera accordé à celui qui aura : 1" Cultivé avec succès le Riz sec pendant trois années, et sur un demi-hectare au moins pendant la dernière année. 2" Exposé dans le meilleur rapport le mode de culture , les mérites de la plante, les produits obtenus, les résultats donnés par la graine obtenue en France, comparés à ceux de la graine exotique. Concours ouvert jusqu'au l'"' décembre 187o. Prix. — 500 francs. 1868. Utilisation industrielle de l'Ortie de Chine [Hoehmerki utilis). On devra fomnir à la Société, sous réserve des droits de propriété, les docu- ments relatifs aux méthodes et procédés employés. Couco\ns ouvert jusqu'au !*"■ décembre 1872. Prix. — 500 francs. PROCÈS-VERBAT, DE LA SÉANCE PFRLTQT'E AXXTELLE. XXV La séance s'est leruiinée pai' la disirihiilion des récom- penses. # Il a été décerné cette année : Premièrement. — Trois grandes médailles d'or. Deuxièmement. — Cinq prix et primes, s'élevant ensemble à 7300 francs. Troisièmement. — 1" Trois rappels de médailles de première classe ; " 2° Dix-neuf nK'dailles de première classe ; 3" Treize médailles de seconde classe; /r Huit mentions honorables. 5° Deux récompenses pécuniaires, s'élevant ensemble à 200 francs. 0" Les deux primes annuelles de 200 et de 100 francs, fondées par feu M. Agron de (Iermigny. Le conseil, par décision prise le 26 février, a arrêté que les discours et les rapports prononcés dans cette séance seraient insérés in extenso dans le liulletin mensuel de la Société, et placés en tète du volume en cours d'exécution. Le Secrétaire des séances, J. L. SOUBEIRAN. DISCOURS D'OtlYEFiTURE Par M. de QU.tTRGF.tGES, Vice-Président. MONSEir.NEUR, Madame, Mesdames et Messieurs, * Après avoir tant, de fois payé son tribut à nos réunions an- nuelles, notre Président a voulu être remplacé cette année par un (le ses collègues. J'en suis fâché pour vous et pour moi, toui reconnaissant que je doive être de l'honneur que me vaut ce légitime désir d'un jour de congé. Nous y perdons une de ces allocutions où le charme de la forme le dispute à la soli- dité du fond. Avec son esprit à la fois pratique et élevé, notre Président avait compris d'emblée ce qu'a de fécond la pensée qui nous réunit. Malgré les devoirs de sa haute position, il a toujours su trouver, vous le savez, le temps nécessaire pour s'associer à nos travaux jusque dans les détails, pour suivre l'acclimatation dans sa marche générale. Mieux que personne, il eût pu vous en préciser les progrès, bien frappants à l'heure où nous sommes, et vous la montrer presque partout à l'œu- vre avec ses avantages habituels, comme dans les montagnes du Dauphiné, où nos Yacks commencent à remplacer le clas- sique Midet de nos pères; avec les inconvénients qu'elle en- traîne parfois, comme en Austrahe où les cultivateurs ne sa- vent plus comment défendre leurs récoltes contre les descen- dants devenus sauvages de nos lapins. Les questions actuelles seront du reste traitées tout à l'heure, avec un talent qui a déjà fait ses preuves, par notre Secrétaire des séances. Permettez-moi donc de ramener un instant vos esprits en arrière. Les revues rétrospectives ont leur utilité. Dans toute œuvre qui, comme la nôtre, est plus longue que la vie humaine, on comprend mal la grandeur des progrès auxquels on assiste, on en saisit rarement la signifi- cation (entière, par cela seul qu'ils se réalisent jour après # DISCOURS d'ouverture. XXVII jour et que toute vue d'ensemble est difficile. Pour en juger, il est bon d'embrasser par la pensée le travail accompli en quelcpies générations. Le passé parle alors de manière à faire prévoir l'avenir et à fortifier quiconque serait prêt à désespé- rer du présent. Messieurs, l'homme se fait vite au bien-être, et il s'y habi- tue de telle sorte qu'il le méconnaît. — Avoir constamment à sa disposition les viandes que fournissent la boucherie ou la basse-cour, se faire traîner en riche calèche ou dans un modeste omnibus, transporter en charrette les plus lourds fardeaux, semblent choses si naturelles qu'on ne s'y arrête même pas. Figurez-vous pourtant ce que deviendraient les sociétés européennes si, du soir au matin, disparaissaient nos Bœufs, nos Moutons, nos Porcs, nos Chevaux, nos Volailles. A l'instant même presque tous les travaux de la ville et des champs s'arrêteraient, les bases de l'alimentation publique manqueraient et c'est par millions qu'il faudrait compter les individus privés de tout moyen de subsistance. Un instant de réflexion suffit par conséquent pour faire comprendre ce que dut être pour les populations primitives l'acquisition du Porc, du Mouton, du Cheval, du Bœuf surtout qui, bien des fois sans doute, a rempli comme jadis en Chine, comme aujour- d'hui encore dans les monts Sayanes et dans l'Inde elle-même, le quadruple rôle de bête à lait, de bête à viande, d'animal de trait et de bête de somme (1). Qu'on y songe, et l'on ne sera pas surpris que la reconnaissance soit allée jusqu'à l'adora- tion. La grandeur des services rendus explique l'origine des cultes nés sur les bords du Gange et du Nil. Elle rend compte aussi du soin que les antiques populations, mères des peuples modernes, ont mis à transporter partout ces auxiliaires dont elles avaient reconriu l'utilité sans pouvoir en apprécier toute (I) Lao-Tseu, le prédécesseur el le rival de Confacius, est représenlé monté sur un Bœuf; M. de Tcliihalcheff nous montre les Soyons chevau- chant sur des hœnh (Voijage srAentipque dans l'Altaï oriental); dans le Mysore il existe des Bœufs de trait qui sont aux autres bœufs ce que le Cheval arabe est aux autres Chevaux ; ils marchent à raison de 8 milles (9633 mètres) à l'heure {Revue Britannique, 1859, article extrait du Farmer' s Magazine). xxviii sociétl; impériale zoolocioue d acclimatation. l'importance. Voilà comment nos ancêtres Aryans les ont conduits avec eux du cœur de l'Asie jusqu'aux confins de l'Europe occidentale ; de telle sorte que la constitution ethno- logique de nos races actuelles et notre état social ont pour point de départ et pour base un double fait d'acclimatation à la fois humaine et animale (1). Eh bien! vous le savez, un continent entier a dû se déve- lopper sans l'aide de ces serviteurs, de ces amis empruntés au règne animal par les habitants du vieux monde. C'était bien peu du Lama pour les représenter tous, et encore ne l'a-t-on trouvé domestique qu'au Pérou. Aussi avec ([uelle ardeur les premiers découvreurs se mirent-ils h l'œuvre de l'acclimatation ! QueWe persévérance ; mais aussi quels succès ! Depuis longtemps le nouveau continent n'a rien à envier à l'ancien en fait d'animaux domestiques; et j'oserais dire que par cela seul l'Europe a acquitté une partie de la dette san- glante contractée par elle envers l'Amérique, s'il était possi- ble de payer d'une manière quelconque le sang humain versé par pur esprit de cupidité et de conquête. Dès 1Z|93, un an presque jour pour jour après son immor- telle découverte {'2) et au début de son second voyage, Co- lomb lui-même donnait le signal. Il relâchait à Gomère pour embarquer vivants, des Porcs, des Veaux, des Moutons, des Chèvres et des Poules, d'où descendent, a dit Herréra, tous ceux dont l'Amérique est aujourd'hui peuplée. L'éminent his- torien va sans doute trop loin; l'exemple de Colomb dut avoir des inùtateurs. Les premiers entrepôts une fois formés, nos animaux se multiplièrent avec une rapidité merveilleuse, mais qu'explique le soin que mettaient à les répandre, au prix des plus rudes fatigues, les plus hardis conquistadores. Dès le temps de Pizarre, les Porcs avaient' été installés au Pé- rou. C'est là que le fondateur de Guayaquil et de Carthagène, (1) Pour les animaux domestiques connus des Aryans primilifs, voyez le lemarqualîle ouvrage de M. Pictcl. (2) C'est le vendredi 12 octobre l/i92 que Colomb découvrit l'île de San Salvador. La relâche à Comère eut lien le 5 octobre lfi9'ô. {\'uija(jfs de C. Colomb.) UISCOUHS D OUVERTURE. XXIX Sébastien Bénalcazar, les prenait en 1538 pour les conduire à cet Eldorado que rêvait alors tout aventurier et où il comptait se tîxer. Un an après, il arrivait sur le plateau de Bogota, ayant perdu en route plus d'un de ses soldats, mais conservant ses Porcs, Truies et Verrats (I ). Il aurait pu s'y rencontrer avec les compagnons de Féderman qui, pendant cinq ans, avaient erré dans les plaines ou sur les versants orientaux de la Cordillère et qui arrivaient presque nus, exténués de fatigue et de faim, mais portant précieusement les Poules et les Coqs dont ils s'étaient chargés à leur départ de Venezuela. Laissez-moi vous rappeller encore le voyage que nous racontait ici même un de nos collègues, aussi aimé qu'estimé de nous tous, et qu'un mal, dû sans doute aux travaux qui ont grandi son nom, tient éloigné de nos séances. Partis en 1558 de Sau-Vicente, nous disait M. Martin de Moussy, avec un Taureau et huit Vaches, les frères Goës eurent k les disputer à la faim, à la fatigue, aux flèches des sauvages, aux Ilots torrentueux du Parana, aux mouches venimeuses du Monday, aux précipices de la Cordillère. C'est après quatre cents lieues, franchies dans ces conditions, qu'ils atteignirent l'Assomption, amenant intact le petit troupeau, souche de ces innombrables hordes (le Bœufs qui couvrent aujourd'hui les pâturages de La Plata (•^). Dans cette revue rapide, à peine est-il besoin de mention- ner le Cheval et le Chien. Vous savez tous qu'ils furent des premiers à prendre pied sur le sol américain et que tous deux y parurent d'abord comme animaux de guerre. Colomb, je le dis avec tristesse, mais c'est Uii-mème qui nous l'apprend, fut le premier à lancer contre des indigènes nus et presque (1) .l'ai emprunté ces détails el plusieurs de ceux qui siiivenl, à l'excellent mémoire de M. Houlin intitulé : Recherches sur quelques changemenls oh- serves dans les animaux domestiques transportés de l'ancien dans le nou- veau continent. {Mémoires des saoants étranijers a l'Académie des sciences, t v ■> (2) Martin de Moussy, Coup d'o'il historique sur l'introduction cl l' ac- climatation des animaux domestiques du continent et principulement du Bœuf, dans les pays du Rio de la P/ati. (Bulletin de la Sociétr impériale d'acclimatation, séance publique de 1869.) XXX SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGÎQUE d'ACCLIMATATION. sans armes, les grands limiers embarqués par lui expressé- ment dans ce but (1). Dans la première lutte armée méritant le nom de bataille, qui eut lieu entre les Espagnols et les ha- bitants d'Hispaniola {Saint-Domingiié) , l'amiral pour lutter contre cent mille bommes n'avait que deux cents fantassins. Mais ceux-ci portaient des armes à feu; ils étaient appuyés par vingt cavaliers et vingt chiens, et les malheureux soldats de Caonabo plièrent au premier choc (2). Les limiers en par- ticulier jouèrent dans le combat un rôle tel qu'à partir de ce moment ils figurèrent dans toutes les expéditions et que l'his- toire a conservé les noms de quelques-uns de ceux qui se dis- tinguèrent le plus dans cette affreuse chasse. Vous savez avec quelle rapidité tous ces nouveaux venus, partis de nos étables, de nos basses-cours, de nos chenils, pro- spérèrent en Amérique! En un quart de siècle, le Porc s'était étendu du 25" degré de latitude nord au hO degré de latitude sud; il était redevenu sauvage à Saint-Domingue, à Cuba, à Porto-Rico, à la Jamaïque, etc.; M. Fioulin l'a trouvé sur les paramos des Coi'dillères. Le Bœuf, dès 1530, était devenu tellement commun à Saint-Domingue, qu'on le tuait pour son cuir seul (3). Devenu sauvage dans la même île, il ali- menta pendant bien des années l'industrie des boucaniers, ces frères des llibustiers, qui tinrent en échec la grande co- lonie espagnole et furent les premiers fondateurs de notre Saint-Domingue. Aujourd'hui, dans les immenses plaines du continent, sauvage ou à demi domestique, le Bœuf, par sa multiplication presque illimitée, pose aux savants comme aux industriels le problème, encore non résolu, de son utilisa- tion réelle. Le Cheval, lui aussi, a reconquis sa liberté dans les pam- pas du Sud, dans la grande prairie du Nord, où les descen- dants des tribus que mettait en fuite un seul cavaHei', pour- (1) Mémoires do Clirisloplio fîoloiiib rédigés par son lils Fernand. (2) La ijalailic de Végalléai lui livrée au mois de mars 1 à95. GaonaI)o avait élé fail prisonnier par traliison, el son armée était connnandéc par son frère Manicate. ' .' " (3) Koulin. DISCOURS d'ouverture. XXXI suivent maintenant alzados et mustangs (1). Le Chien a suivi son (compagnon de bataille; et, comme pour rappeler le mo- tif de sa première introduction, ce vieil ami de l'homme est redevenu bête féroce . Enfin nos Moutons et nos Chèvres, nos Poules et nos Oies et jusqu'à la Pintade {'2) et au Paon ont suivi leurs proprié- taires en Amérique, et ont pris dans les ranchos et les ha- ciendas la place qu'ils avaient dans nos fermes et nos châteaux. Ne l'oublions pas : tous ces mammifères, tous ces oiseaux sont partis de nos régions tempérées. Maintenant on les re- trouve d" la Patagonie aux grands Lacs, des bords du Pacifi- que et de l'Allantique aux montagnes de Bogota, de Quito, de l'Anabuac. Dans cetle immense étendue de terres, ils ont ren- contré tous les degrés de chaleur et de froid, de sécheresse et d'humidité, combinés avec bien d'autres conditions d'existence les plus diverses, mais toujours fort différentes de celles que leurs ancêtres subissaient en Europe. En présence d'un pareil fait est-il possible de nier Vacdlmatation, la naturalisation, comme essayent de le faire encore quelques incrédules? Evi- demment, non. Cetle conséquence forcée de tout un passé trop souvent oublié ailleurs que chez nous, a une importance pratique in- contestable. Elle doit soutenir nos courages en face de quel- ques insuccès auxquels il fallait s'attendre et de retards iné- vitables. Elle a aussi son côté hautement scientifique et touche cà l'histoire même de l'homme. Par suite de leur séjour en Amérique de leur retour plus ou moins complet à la liberté, nos animaux domestiques se sont souvent modifiés, et les changements qu'ils ont subi jettent, pour qui sait en tenir (1) Ce sont les noms donnés aux Chevaux libres dans l' Aniériqne du Sud et du JNord. (2) La Pintade esl redev. nue compiélement sauvage à la .laniaïque et à Saint- Domingue. Elle a diminué de taille et ses pattes sont noires au lieu d'être grises comme dans la souche originelle. C'est un exemple de plus prouvant qu'on recouvrant leur liberté, les animaux domestiques conservent une partie des caractères acquis par le fait de la servitude De la variation des ani- maux et des plantes, par Darwin, t. 1). XXXII SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGÏQUE d'ACCLIMATATION. compte, sur la grande question des races un jour qu'on attendrait vainement d'ailleurs. Les Poulets créoles perdant leur duvet de naissance et res- tant complètement nus jusqu'à l'apparition des vraies plu- mes (1), les Bœul'spelones et calongos se dépouillant proL^res- sivement de leur poil dans les plaines brûlantesdeMariquita et de Neyba (2), les Moutons du Meta, échangeant quand on les néglige leur laine contre un poil court et lisse (3), le Porc sauvage des }>aramos acquérant au contraire une sorte de laine sous l'action d'un i'roid continu sans être excessif (/i), nous montrent incontestablement les races européennes mo- diliant leurs caractères pour se mettre en harmonie avec les conditions d'existence nouvelles : les Porcs marrons, reprenant certains caractères du sanglier, mais conservant la couleur de leurs ancêtres européens, nous enseignent que les races nouvelles sont une résultante du type préexistant et du milieu qui les transforme : l'Ancon, vrai Mouton hr/sset (5), le Gnaio \ér\idih\e Bœuf dogue (6), brusquement apparus au (1) Roulin. ' • (2) lloulin. (3) Roulia. (A) Roulin. (5) La laco Aucun ou Moutun loutre a pris naissance aux États-Unis, en 179 J , dans la ferme de Seth-Wiiglit (Massachusetts); elle pi-ovient en entier d'un bélier à corps long et à jambes courtes conservé pour la reproduction parce que celle conforniailou le rendait incapable de franchir les clôtures qui n'arrêtaient pas les autres Moutons (['richard. Histoire nuturellr de l'homme, traduit par I\!. Roulin). (6) Le r>œuf gnalo littéralement hœuf camard paraît s'èlre di'veloppé H])ontanéinent au milieu des troupeaux à demi sauvages des Iront ières dusutl de Buénos-Ayres. Lcu-sque Lacoi'daire visita ces régions, cette race était assez répandue poiu- (pie certaines personnes, oubliant que tout le bétail amé- ricain est originaire d'Europe, la regardassent comme étant indigène {Revue dea deux mondes, 1833). Elle a été vue par Darwin qui a rapporté en Eu- rope une tète osseuse d('crite, depuis, par Waterhouse, par Owen, dans son Cutaloijue de la collection du colléije dea chirurgiens^ et dont je possède une photographie. iM. Oaresie a en l'occasion d'(''(udier un Veau qui en pré- sentait tous les caractères, mais qui n'a pas vf'cu {Archives du Connié ayri- cole de Lille, 1sent démonirer <]ue cette race a tlisparti, [Mrce qu'on DISCOURS I) OUVERTURE. XXXIIf milieu des Moutons et des Bœufs ordinaires, nous apprennent comment ont dû se former quelques-unes des races canines les plus anormales : la difficulté qu'ont eue à s'acclimater les Poules cà Quito et les Oies à Bogota, leur quasi-infécondité momentanée, la mortalité des jeunes d'abord très-grande, mais décroissant peu à peu pour s'effacer ensuite (1), éclai- rent les phénomènes de môme nature présentés par l'homme qui a quitté son milieu natal. Permettez-moi d'insister sur ce dernier point et de mon- trer par un exemple ce qu'ont de légitime, en ce qui nous concerne, les inductions tirées de l'histoire physiologique des animaux. Il y a une douzaine d'années, l'acclimatation des Français en Algérie était, presque à l'unanimité des hommes les plus spéciaux, déclarée impossible. Les statistiques médi- cales, les tableaux représentant le mouvement de la popu- lation, semblaient juslitier ces tristes convictions. Les premières accusaient une mortalité croissante avec la longueur du séjour ; les seconds montraient, chez les enfants surtout, un excédant de décès elYrayant. Pourtant, fort de l'étude des faits que je viens de rappeler, je n'hésitai pas à combattre, dans mes leçons au Muséum, ces conclusions désolantes, à déclarer que l'avenir compenserait les sacrifices de tout genre faits pour notre France africaine. Je crus pouvoir prédire aux co- lons survivants, à leur postérité, une acclimatation assurée et peut-être prochaine. Le dernier recensement quinquennal m'a donné raison plus tôt que je ne l'espérais moi-même. 11 a accusé un accroissement de population d'environ vingt-cinq mille âmes, dû presque uniquement à l'excédant des naissances sur les décès. L'acclimatation du Français en Algérie n'est donc plus un fait à espérer ou à attendre : c'est un fait ac- compli (2). s'est appliqué à la détruire, et les détails donnés par Darwin expliquent aisé- ment pourquoi on a tenu à s'en débarrasser [Journal ofrosearchesinto na- tural history and geulogy of Oie coiodrics risited durinij the voi/agi' of Bedgle round tlie ivorld). ;l) Roulin. - - e (2) Les leçons que j"ai faites au .Muséum, en 18G5, sur rncdiniaialion des 2'^ SÉRIE, T. VI. — Séance publique annuelle. c XXXIV SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. Messieurs, lorsque Colomb embarquait ses Bœufs et ses Moutons, lorsque Bûnalcazar el, Féderman promenaient dans les solitudes des Cordillères et à travers mille dangers leurs Porcs et leurs Poules, ils ne songeaient certes guère à traiter des problèmes de physiologie générale ou de philosophie na- turelle. Et pourtant ils préparaient, pour quelques-unes de ces grandes questions, les éléments de solution les plus sûrs. C'est qu'en vertu de sa nature propre, tout acte d'acclimatation est avant tout, une expérience faite par l'homme sur un être vivant. Quelle qu'en soit l'importance pratique, la valeur scientifique ne saurait lui manquer et ne peut que grandir avec le temps. Vous ne m'en voudrez pas, Messieurs, d'avoir profité de la solennité de ce jour pour signaler une fois de plus ce côté souvent méconnu de notre œuvre commune, pour montrer comment, par un heureux privilège, l'acclimatation tend à satisfaire également les besoins du corps et ceux de l'intelli- gence, si bien, qu'au moment même où elle semble nous courber le plus sur des applications exclusivement matérielles et de détail, elle sème, à notre insu peut-être, des germes qui, tôt ou tard, remonteront jusqu'aux plus hautes régions de la pensée, et, par une réciprocité naturelle et féconde, dirigeront nos efforts dans quelques-unes des plus grandes entreprises qu'il nous soit donné de tenter. Car, acclimater une race humaine intelligente et active, là où végétaient des tribus inertes im- mobihsées dans l'état sauvage, c'est conquérir au progrès une portion du globe, c'est jeter les fondements de sociétés, de civilisations nouvelles, c'est préparer la future humanité. races humaines et en particulier sur racclimatalion des Fran(:ais en Algérie, ont été publiées dans la Revue des cours scientifiques. A cette époque, les chiffres officiels n'étaient pas encore connus ; mais déji je pouvais invoquer les renseignements dus aux recherches personnelles de mon éminent confrère M. de Lavergne. Dans mes cours faits antérieurement et où j'avais abordé ce sujet, je n'avais eu pour me guider que les données comparatives dont je viens d'indiquer une partie. RAPPORT ANiNUEL • SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION, EN 1868, Par M. J. L. SOUBEIRAl\I, Secrétaire des séances. Mesdames, Messieurs, Appelé à vous exposer les travaux de la Société pendant l'année qui vient de s'écouler, nous nous efforcerons d'être aussi bref que possible pour ne pas fatiguer votre bien- veillante attention, mais si, malgré nous, nous abusons de votre patience, notre excuse sera dans le nombre et l'impor- tance des questions que vous avez successivement étudiées. Avant de commencer cette énumération, nous avons à remplir un douloureux devoir en rappelant ici les noms des confrères que nous avons perdus et dont le précieux concours nous manque, alors que nous comptions encore sur leur assistance pour faire progresser notre œuvre. Nous avons à regretter un des membres protecteurs de notre œuvre, S. A. I. M""-' la princesse Baciocchi, et trois de nos membres honoraires, Son Exe. M. Chrétien de Steven, M. l'amiral Charner, M. de Montigny. Nous devons rappeler à vos souvenirs, à vos regrets, MM. Alfred d'Assy, Lobgeois, Mansart, baron de Neuflize, A. Goupil, de Nerville, Lefebvre-Norville, Labeunie, Cubisol, E. de Lesseps, Ardoin, Alexandresco, Haering, N. de Gerel)- tzoff, baron de Baye, Dezos de la Roquette, Charleuf, général Morris, vicomte d'Argouges, Legenlil, Calais, comte L. de Cambacérès, Perrenot, Matteucci, S. A. Petit, Exinger, Las- seaux, B. Lapaine, Chamaret, vicomte Garbé, Havin, Joly de Marval, baron Jarnes de Rothschild, Monny de Mornay, baron Chassiron, Berryer, Senior, J. J. Sardou, de Saint- Amand et Potel-Lecouteux. XXXVI SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMâTÂTION. Si la mort a éclairci nos rangs et nous a priv.'es de plusieurs de nos plus dévoués collaborateurs, nous nous sommes heu- reusement adjoint de nouveaux auxiliaires : dans notre Société, chaque soldat qui tombe est remplacé par de nouveaux com- battants, qui prennent sa place et continuent son œuvre. Aussi, malgré les pertes que nous devons enregistrer à regret chaque année, sommes-nous assurés de l'avenir et pouvons-nous pré- dire de belles destinées à une œuvre qui reçoit journellement les encouragements les plus efficaces. De rares et précieuses espèces d'animaux vous ont encore été ollertes cette année par MM. Dabry (1), Perroud (2), de Trinquelaye (2), Ferreira Lage (li), de Lacerda (5) et L. Prévost (6). Les Yacks, dont vous poursuivez la propagation depuis longtemps déjcà, sont aujourd'hui parfaitement acclimatés en France , comme le prouvent les naissances que vous avez en- registrées chaque année, chez MM. de Fenouillet (7) et Lecpiin (8), ainsi qu'au Jardin d'acclimatation (9). Mais on (1) Bulletin, li" série, U V, p. 'i5û, ooU, 3/i7, G17. (2) Bulletin, 1'^ série, t. V, p. 135. * (3) Bulletin, '2" série, I. Y, p. 60. (/i) Bulletin. 2'' série, t. V, p. r.62, 760. (5) Bulleiin, 2'' série, t. V, p. 658. (6) Bulletin, 2" série, t. V, p. (il. (7) M. de Fenouillet, dans la Lozère, possède aujourd'hui sept yacks nés chez lui ; malheureusement il y a une seule femelle dans ce n(unbrc. Ces animaux sont placés dans d'excellentes conditions, trouvant là des pâturages de qualité supérieure et des eaux aboiulaules. Tous les Yacks de M. de Fe- nouillet sont de pure race. (8) M. Lcquin, dans les Vosges, possède quatre Yacks de pure race, nés chez lui, dont une femelle ; d'auire part, il a huit métis dont quatre iemelles ; mais malheureusement une partie de ces méiis sont croisés de banif avec vache \ack. 11 résulte des observations de M. Lequien, que les métis mâles seraient inféconds, m.ds que les femelles pourraient être fécondées soit par le Yack, soit par un taureau. Du reste, M. .lacquemart a\ait déjà observé que les métis Yacks avaient vainement sailli des femelles vaches sans les avoir lécondées. (9) Le Jardin d'acclimatation du bois de Boulo-ne a obtenu, cette année, des naissances de Cerf de Counaï et d'Aristote, d'Axis, Cerf-cochon, Wapiti, Cerfs du Mexique, Moulions à manchettes. Antilopes Xilgauts, Kauguroos de RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIETE, XXXVII objectait à cette espèce qu'elle ne comblait aucun vide dans notre agriculture et qu'il n'y avait pas de raison de la pré- férer h nos races domestiques ordinaires. A cette opinion erronée, les expériences Faites à Digne par MM. Ricbaud et Monnier (1), sous la direction de la Société d'agricuHure des Alpes, ont répondu victorieusement, comme vous l'a si bien fait connaître M. Richard (du Cantal), dans un remarquable rapport (2); de ces expériences il résulte que l'Yack et son mé- tis, sobres, robustes, indifférents aux intempéries des saisons, sont admirablement disposés pour le service des montagnes, dails ces sentiers abrupts où l'homme doit remplacer les bétes de somme, puisque les Mulets eux-mêmes ne peuvent s'y ha- sarder (3). Ajout*ons cà ces avantages que lorsque l'Yack, arrivé à l'âge adulte, doit cesser ses services à l'agriculture, il devient alors animal de boucherie, fournissant une viande de bonne qualib'', et est encore ainsi une source nouvelle de profit pour son propriétaire (h). diverses espèces. (rHémione, de l>orcépic, d'Agoulis. En oiiUe, le Iroupenu de Lamas et Alpacas s'est aiignipiité de plusieurs jeunes, remarquables par leur bonne conformation et la qualité de leur toison. (1) MM. Richaud et Monnier, chargés de prendre soin des animaux de la Société d'agricullurc de Digne, ont aujourd'hui un mâle et quatre fe- melles de pure race et sept m(His dont deux mâles. H est fâcheux que le Tau- reau pur Yack qu'ils possèdent se refuse à couvrir les xaclies, car on ne peut ainsi augmenter le nombre des métis, qui sont plus a|)les au travail que les animaux de race pure. Mais l'envoi, par la Société impériale, d'un nouveau 'i'aureaii, permet d'espérer qu'on pourra multiplier les métis. ('2) Richard (du Cantal), Rapport sur les cheptels de la Société (Bulletin, 2'^ série, t. VI. — Voir aussi, idem, p. /i60, 660). (3) M. Monnier a auj(»urcFhui abandonné les mulets et fait tous les tra- vaux de son exploitation avec des Yacks ou des métis d''^ acks ; il pr(''fère ces derniers connue j)lus dociles et moins fraintifs. Un graïul mérite de ces animaux qui a été constaté par MM. Monnier et Richaud est que, quelle que soit la résistance du poids à traîner, ils ne se rebutent jamais et jamais ne reculent, avanlagi; inapprécitdole dans un pays de monlagne. (Zi) La viande d'Yack est de bonne qualité, et elle était si appréciée que les bouchers de Rarcelonnette recherchaient parliculièrementles métis pour leur commerce de préférence aux Bœufs purs. Divers essais qui ont été faits oiU démontré que le Yack fournissait un aliment très-agréable et qui pouvait entrer sans difticullé dans la consommation. XXXVIIl SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'AGCLIMÂTATION. Les Chèvres d'Angora (1) ont continué à donner des nais- sances qui ont accru nos troupeaux, mais les résultats ob- tenus ne sont pas encore aussi satislaisants que ceux donnés par les Yacks. Notons cependant que chaque année, ces trou- peaux fournissent des reproducteurs destinés à maintenir la pureté du sang des vastes agglomérations de Chèvres que nourrissent aujourd'hui le cap de Bonne-Espérance et les immenses plaines de la Confédération Argentine. , . Les Lamas et Alpacas sont aussi appelés à rendre les plus grands services à notre agriculture, et la supériorité incon- testable que présentent les individus nés au Jardin du bois de Boulogne sur leurs parents originaires de l'Amérique, témoigne que ces animaux sont bien acclimatés en France et qu'il n'y a phis qu'à en répandre l'espèce. De nombreuses communications vous ont été faites sur les Moutons de diverses races, Tl-yang (2), Romanowsky (3), du Thibet {h) et d'Algérie (5). D'importanis travaux vous ont aussi été adressés sur l'agri- culture en Russie par M. de Bourakoff (6), en Hongrie par M. de Wagner (7), en Roumanie par le colonel Alecsandri (8); (1) Les chôvrcs d'Angora placées chez M. le docteur Bonnes, à Glcon (Aude) et chez M. Lequin (Vosges), ont donné de nouvelles naissances. Ce sont des animaux qui requièrent des conditions spéciales pour leur élevage, et qui, tenant plus de l'espèce ovine que de l'espèce caprine, sont plus ap- propriés à des localités sèches et non accidenlécs. (2) Les moutons Ti-yang ont donné, comme parle passé, deux fois par an des portées multiples, et M. Nau de Montpassant, en particulier, a à plusieurs reprises, par l'intermédiaire de M. le baron J. Cloquet, fait parvenir d'inté- ressantes communications à la Société sur ces animaux. - • Voy. Bulletin, 2« série, t. V, p. iU2, o2/i, S/iO. (3) Bulletin, 2« série, t. V, p. 3Ï2/|. (/j) Bulletin, 2'' série, t. V, p. Sûi- (5) ,L du Pré de Saint-Matu-, Note sur le troupeau cVArbal {Bulletin, 2* série, I. V, p. ^81). (6) P. de Bourakolï, Production animale et végétale en Russie {Bulletin, 2'= série, t. V, p. G89, 787). (7) L. de Wagner. Élève du bétail en Hongrie {Bulletin, 2"= série, t. V, p. 8). (8) Alecsandri, Résumé de la notice statistique sur les produits de la Roumanie {Bulletin, 2« série, t. V, p. 65). RAPPORT SUR LES TRAVAUX UË LA SOCIÉTÉ. XXXI^ surkifîiune du Mexique par M. Dugès (1), sur l'Aurochs, par M. Issakoir ("2), sur les Léporidcs (3) et divers autres animaux (A). Les éducations d'Autruches obtenues autrefois parM. Hardy en Algérie (5), se sont continuées avec le même succès que par le passé, et M. Rivière (0) vous a lu un intéressant rap- port à ce sujet. Si des circonstances imprévues n'ont pas per- mis de nouvelles réussites à Grenoble, ce n'est qu'un retard dans la solution cherchée, et tout nous donne l'assurance que M. Bouteille, assisté de M'"'' Chopelin, aura bientôt de nou- veaux succès à vous annoncer. Les expériences sur les Dromées se sont poursuivies avec succès dans l'Angleterre par les soins de M. Bennett (7). Le Colin dont il y a quelques années MM. Laurence et Ilenne- cart (8) vous avaient fait connaître la reproduction dans leurs parcs, est aujourd'hui répandu dans une vallée de la Bresse où, grâce aux soins de M. Louis Coignet, il s'est multiplié en liberté et est devenu un gibier qui apparaît quelquefois sur les marchés de Bourg (9). (1) A. Dugès, Aperça général de la faune de Guanajuato {Bulletin, 2'^ série, t. V, p. 5/j5). ('2) M. Issakoff, L'Aurochs ou Bison d'Europe {Bulletin, 2" série, t. V, p. 5Zi5). — Voir, ibidem, p. 255. (3) Bulletin, 2« série, t. V, p. 525. {h) A. Delondre, Des races de chats domestiques {Bulletin, 2^ série, t. V, p. 531; — Le Saïga, ibidem, p. 533; — Agriculture en Hongrie, ibidem, p. G22;— Lavage des moutons, ibidem, \\. 623; — Le Chien, ibidem, p. 811, 832). — Voir encore. Bulletin, 2" série, t. V, p. o'ili, tilO, 606. (5) Hardy, État de la domestication de l'autruche au Jardin d'acclima- tation d'Alger {Bulletin, 2" série, t. V, p. 103). (6) A. Rivière. Note sur Vêducalion des autruches en Algérie {Bulletin, 2<= série, l. V, p. 639). (7) A. Delondre, Élevage et acclimatation du Casoar ou Dromce d'Aus- tralie en Angleterre {Bulletin, 2" série, L V, p. 682). (8) Bulletin, T série, t. I, p. ^02, 1865. (9) M. Louis Coignet a mis en liijerlé, dans une vallée du département de l'Ain, plusieurs paires de Colins; ces animaux disparurent d abord, et tout faisait croire qu'ils avaient quitté le pays ou avaient péri, quand, deux XL SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUP: d' ACCLIMATATION. Les succès obtenus par le Jardin (raccliniatation (1) , dans l'élève du Faisan vénéré, nous donnent l'intime persuasion que, dans un avenir prochain, ce bel oiseau pourra également être introduit dans nos chasses, à côté du Faisan de Mongolie et du Faisan versicolore du Japon. Des mémoires étendus sur les introductions et éducations nombreuses d'Oiseaux faites au Jardin d'Anvers (2), et sur les Faisans acquis ou à acqué- rir (3), vous ont été adressés par MM. Vekemans, Blyth, et le comte de Beauffort {h). '. . Les oiseaux de basse-cour ont continué à être le sujet de vos éludes, et, cette année encore, une exposition de volatiles a eu lieu au Jardin d'acclimatation, qui a prouvé les progrés incontestables effectués, depuis la dernière exposition, dans l'élevage de ces animaux (5). Nous devons rappeler encore les reproductions de Céréopses obtenues par M. E. Roger (6), les métis de Cygne noir et de ans plus tard, on en vit plusieurs compagnies à quelques kilomètres de l'en- droit où ils avaient ét('; làclu-s, el depuis, les chasseurs ont eu, à plusieurs reprises, occasion d'en tuer et d'en envoyer sur le marche de Bourg. (1) Le Jardin d'acclimatation a obtenu encore celte année des reproduc- tions intéressantes d'oiseaux, parmi lestjuelles nous citerons, en première lign(% celle du Faisan vénéré (cinq Coqs el une Poule), du Faisan de Swinhoë (dix-sept jeunes dont sept Poules), Faisan de Wallicli (sept indi- vidus dont trois Poules), Euplocome prélat, Eperonnier, Perdrix de Chine, Ibis sacré, Colins de .Sonnini (un mâle et deux femelles), liàles du Brésil el à plastron, Céréopses, Bernachcs de Magellan, Canards mandarins et de B;i- hama, Poules Yokohama, etc. (2) M. Vekemans, directeur du Jardin zoologique d'Anvers, nous a fait connaître les nombreuses introductions d'espèces rares et intéressantes qui ont été faites dans ce jardin depuis vingt-cinq ans qu'il a été fondé, ainsi que des reproductions IVéqueules d'espèces rares et nouvelles. (3) E. lilytli. Acclimalatiun de Faisans en Angleterre [liulletin, 1'' sé- rie, I. V, p. 704). (i) Comte L. de Beaullbrt, .Vo/v; sur rélève de quelques nouvelles espèces de Faisans [Bulletin, 'J'' série, t. V, p. 160, 268). (5) Exposition de volatiles au Jardin d'acclimatation {Bulletin, 2'' série, t. V, p. /i35). (6) Edgar Uoger, Reproduction des Céréopses {Bulletin, 2'' série, t. V, p. 501). RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIETE. XLI Cygne blanc observés par M. Pissot (1), ceux dont M. Van Wickevoort Crommelin a tracé la description (2), et les notes intéressantes de M. Bouillod sur des bybrides de Ta- dorne (:^) ; un rapport sur les Perruches ondulées de M. Tou- chard (h), et la couveuse- éleveuse de M. Deschamps, qui peut rendre d'uliles services à racclimatation (5). Les ravages causés par les Insectes et la nécessité de i)ro- lé'-'-er les oiseaux insectivores (6) , ont été aussi cette année l'objet de vos études, et vous avez entendu avec intérêt le mémoire de M. Cretté de Palluol (7) sur les Oiseaux man- geurs de Sauterelles, ainsi rpie des notes sur les services que peut rendre le Martin triste (8); le Pic vert (9), qui avait com- paru, il y a plusieurs années déjà, à votre barre comme cou- pable de méfaits sérieux, y a été de nouveau cité sous le coup d'accusations réitérées. Des modèles de nids artificiels, joi- gnant ta une utilité incontestable le mérite d'un bon marché réel, vous ont été présentés par M. Millet (10), qui vous a dé- veloppé les nombreux avantages qu'il y a cà fournir ainsi des abris et des nichoirs tout préparés à bon nombre des oiseaux qui habitent nos forêts, nos parcs et nos jardins. On a constaté, dans presque toutes les parties du monde, que la quantité de poissons fournie par les eaux, même celles (1) Pissot. i'ttr les produits obtenus de l'accouplement tVtmCijone 7}nir mâle avec un Cygne blanc femelle {Bidletin, 2" sério, t. V, p. 11). (2) J. P. Van Wiclievooit Crommelin, Hijbridfs d'Anser et de Cycnus et de diverses espèces de Canards {Bulletin, 2*^ série, t. V, p. 781j. (3) Roiiillod, Reproduction du Canard Tadorve, de la Sarcelle d'été et de la poule d'eau {Bulletin, 2" série, t. V, p. 6/i8). {U) A. 'roucliard, Note siir les Perruches ondulées (Bulletin, l"- série, t. V,p. 377). (5) Couveuse- éleveuse Deschamps {Bulletin, 2" série, t. V,p. 877). (6) Bulletin, 2<- série, L V, p. 510, 523, 607, 609, 761. (7) A. Cretté de Palldel, Mémoire sur les Oiseaux acridiphages ou nuin- geurs de Sauterelles {Bulletin, 2'' série, I. V, p. 257). (8) Bulletin, 2'' série, t. V, p. 359, (9) Bulletin, 2" série, t. V, p. 52û. Voy. aussi Aljbé Vincelot, BchahiU- tation du Pic vert {Ann. Soc. Linn. de Maine-et-Loire, t. \, p. 117, 1868); R. deBaracé {idem, p. 95). (10) Bulletin, 2« série, U V, p. 326, 358. • - !-- ■ XLII SOCIÉTÉ IMPEfilALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. qui élaient les plus riches aulrct'ois, diminuait sensiblement, et qu'il y avait urgence à aviser aux meilleurs moyens de re- médier à un état de choses si préjudiciable à l'alimentation publique. Aussi presque partout s'est-on adonné, dans ces dernières années, à la culture des eaux, suivent en ceci les leçons de la France, qui, si elle n'a pas encore tiré tout le parti possible de l'application de ses préceptes, a eu cependant l'honneur incontesté de l'initiative (1). Votre Société, depuis les premiers jours de son existence, a toujours accordé sa plus vive sollicitude aux travaux de ce genre, et vous avez été heureux de constater les succès obte- nus en Danemark par M. Feddersen (2), en Styrie par le baron de Washington (3), en Wurtemberg par le professeur (1) Dans les nombreux rapports ofliciels que nous avons reçus de l'éU'an- gcr : Anglelerre, Danemark, Suisse, Hollande, Norvôge, Belgique, elc, nous avons ('•[(^ heureux de constater que les commissaires proclamaiiMit hautement l'inlluence qu'avaient exercée sur les travaux de culture des eaux, les re- cherches de M. Coste et les leçons de la France. Les commissaires des pê- cheries de Saumon de la Grande-Bretagne disent que leur pays a contracté, par l'application des préceptes émis par M. Coste, une dette dont il pourra difficilement, si même cela est jamais possible, se libérer. (2) M. Feddersen, professeur d'histoire naturelle à Viborg (Danemark), a pris l'initiative de tous les travaux qui ont amené l'établissement de pisci- cuUure de celte ville fondé en 1865, au point où il est rendu aujourd'hui. Un résultat important a déjà été obtenu : le lac de Viborg, l'im des plus grands du Jutland, n'avait jamais renfermé de Truites; au printemps de 1866 on y a mis une certaine quantité d'alevin, et, au commencement de novembre 1868, il y a été pris des Truites de dix-huit pouces de longueur, pesant une livre trois quarts et contenant de la laitance et des œufs. — Pour le transport des œufs. M. Feddersen, n'ayant pas trouvé que la mousse humide fût satis- faisante, a construit, à cet eil'et, une caisse dont toutes les parois sont percées pour faciliter l'inlroduction de l'air ; la caisse, remplie de cadres de bois, auxquels est suspendue de la toile mince, servant de couche pour les œufs, peut en contenir 8000 à raison de 500 par cadres, soit donc 16 cadres par caisse. De bons résultats ont été obtenus par ce procédé, au moins pour de courts transports. . (3) M. le baron de Washington, vice-président de la Société d'agriculture de Styrie, a fondé à Winstorlf un établissement, où il se livre à la piscicul- ture au point de vue pratique surtout. C^tte industrie est plus avancée en Styrie que dans les autres parties de l'empire austro-hongrois, non parce que les eaux y ont de meilleures qualités, mais parce que la population y com- RAPrOUT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIETE. XLIll Riieff (1), en Suisse, par MM. Voiiga (2) cl Joly (3) et en Espagne, par M. Mnntadas (h). Les résullals de M. Ains- prcnd tous les avantages (lu'uii peut retiier d'opérations de celte espèce ; inallieureusement la législation ne protège pas suffisamment les Poissons au moment de la ponle et à Tétat d'éclosion. Cependant M. le baron de Washington a pu opérer avec succès sur des onifs provenant d'fluningue et de Salzbourg, en n'éprouvant qu'une perte insigniliantc pendant l'incubation et l'alevinage. Les poissons ainsi ol>lenus sont mis en liljerté, peu de temps après la résorption delà vésicule, dans la Wuhr, où l'on commence à prendre des individus de belle taille. Les expériences faites sur le Salmo hucho n'ont pas encore donné de résultats salislaisants. De grandes quantités de montée d'Anguilles, provenant de la mer Adria- tique, ont été déposées dans des lacs, où ne se trouvaient jusqu'alors que des Brochets et des Carpes ; le développement des Anguilles a été très-rapide et très-considérable ; ce Poisson y a acquis une saveur délicieuse. M. le baron de Washington est très-satisfait des résultats qu'il a obtenus et son exemple est suivi par plusieurs de ses compatriotes convaincus, comme lui, de l'utilité du repeuplement des eaux par la pisciculture. (l) M. Ruelf, professeur de zoologie et de zootechnie à llohenhcim (Wur- temberg), a été chargé, depuis 185^, par le gouvernement, de propager la pisciculture, par ses publications et par ses conseils : grâce à son concours efficace et désintéressé, plus de vingt-cinq établissements fonctionnent au- jourd'hui en Wuriendjerg et donnent des résultats très-satisfaisants, ('2) M. le docteur Vouga a organisé à Chanelaz, près Neuchàtel (Suisse), un établissement de pisciculture sur Us bords de l'Areuse : pour cela, il a af- fermé une pêcherie dont l'origine se perd dans les ténèbres du moyen âge, moyennant le prix ordinairement obtenu ei avec la condition de recueillir les œufs des truites, de les féconder, d'en surveiller l'incubation et de remettre en liberté dans la rivière, en présence d'un délégué de l'État, l'alevin obtenu. Outre le réempoissonnement des eaux, auquel il donne ainsi un concours efficace. M, le docteur Vouga a fait des observations très-ciu-ieuses sur la stabulation des truites, qui réussit admirablement dans ses bassins. (3) 1\1. J. Joly, ancien conseiller d'État, a organisé à Moudon (Suisse) des appareils de pisciculture qui lui ont fourni l'occasion d'observations très-inté- ressantes sur les meilleurs moyens d'élever les Truites cl sur les végétaux dont l'introduction est la plus favorable au développement du Poisson ; il re- commande particulièrement la culture de YÂJiacharis alsinubtrum. (h) M. Federico Mnntadas, ancien député aux cortès, se livre depuis 1867, à Piedra (Espagne), à des essais de pisciculture dont il a entretenu notre collègue M. Carbonnier par diverses lettres. M. Mnntadas opère au moyen des appareils Jacobi et Gosle. La localité où il se trouve paraît être dans d'excellentes conditions, puisqu'elle offre des rivières, des chutes d'eau, des sources abondantes cl d'une limpiilité sans égale. Sa réussite a été XLIV SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. worth (1), In zôlé propatiateui' et, inlroducleur de la piscicul- ture aux États-Unis, et ceux non moins remarquables, quoique postérieurs, de M. Seth Green (2) vous ont aussi été indiqués et vous ont prouvé l'extension prise par les pratiques de la l)isciculture dans le monde entier. Mais il est un fait qui vous a plus particulièrement frappé, nous voulons parler de l'introduction heureusement résolue aujourd'hui du Saumon en Tasmanie. L'entreprise était dil'fi- Irès-satisfaisante. Sur cinq cents œufs de Saumon envoyés d'Huningue, dix- sept seulenx'nl ont (M»' perdus pendant Fincubalion et seize durant la pé- riode de la résorption de la vésicule. Les grandes Truites des lacs et les Truites de la rivière de l'iedra ont également donné des jiroduits noml)reux. Au mois de mars IHGfi, iM.Muntadas comptait 7000 alevins répartis entre quatre bassins. Les sujets qu'il a ('levés grandissent à vue d'oeil. Les Sau- mons ont déjà 15 centimètres et certaines Truites des lacs 17. M. Muntadas a présenté à l'Exposition aragouaise des Saumons, des Truites des lacsi'l une demi-douzaine de Truites de sa rivière. Ces l\)issons ont lixé l'attention des visiteurs et du jury. (1) lion. Siephens Ainsworth, de Bloomlield, près Nevv-'iork, s'est préoc- cupé, dès 1859, après avoir eu connaissance des essais de pisciculture pour- suivis en Eurojie. des mciyens de repeupler les eaux des Etats-Unis. 11 s'est généreusement dévoué' tout entier à cette œuvre utile, et est |)arvenu, après trois années d'épreuves et d'apprentissage, à triompher des dillicultés que l'exécution de son projet a rencontri-es ; les proct'-dés, qu'il n'a donnés que quand il a é'té assuré d'un succès complet, ont été dévoih's complètement au public, et son exemple aété suivi par plusieurs personnes qui élèvent, comme lui, le Salmo fontinalis. Tous les Américains rendent aujourd'hui justice à sa généreuse philanthropie. (Thaddeus Noiris,Amen'can fiah culture, Phila- delphia, 1868.) (2) M. Seth Creen a ell'eclué aux environs de Mumi'ord (Étal de !Nevv-ïork) de remar(piables essais de i)iscicnlture : après avoir fait, depuis 1838, de nombreuses tentatives pour repeupler ses eaux, il est arrivé, en i8G/i, à pr.itiquer r(''ducation artilicielle des Truites ; sa ferme agricole, située dans une loralili' parfaitement appropriée à celle industrie, lui ])ermet d'élever de grandes (piantités de Suliiiu jonlinalii, dont luie partie est nourrie en stabu- lation dans ses étangs et dont une autre partie sert au repeuplement de di- vers lacs et étangs. M. Seth (ireena, en outre, pu opérer la fécondation arliiicielle et l'incu- bation du Aleivise {Alausa tyraunus), et s'occupe, avec les commissaires des pèches de divers États île l'Amérique du Aord, de repeupler de cette ex- cellente espèce les princii)aux cours d'eau d'où elle avait presque entièrement disparu. H RAfrORT SllR LES TRAVAU.^ DK LA SOCIETE, \L\' cile, mais elle était tentée par des hommes dont la persévé- rance ne connaît pas le découragement, les Wilson et les Yoiil. Aussi, sans que les premiers insuccès aient seulement ralenti leur ardeur, ont-ils continué leurs offorls, et aujour- d'hui le Saumon est allé à nos antipodes vivre ilans les eaux du Derwent. La plus grande partie de ce succès est due à la ténacité de M. J. Youl (1) , dont la persévérante activité a triomphé de tous les obstacles, et qui s'est dévoué tout entier à l'accomphssement de cette belle œuvre. Sans lui, sans la r ' (1) Apit's dix aniK^es d'efforts infiuctneux, M. J. Youl, doué d'une persé- vérance admirable, est parvenu, en ISôZi ei en 1860, grâce à l'énergique appui de divers gouvernements coloniaux de l'Australie, h. introduire d'Eu- rope en Tasmanie des quantités sullisantes d'œufs de Saumon et de Truites puur assurer, dans un temps peu éloigné, de l'avis des commissaires des pêcheries du pays, la capture régulière de ces Poissons dans les cours d'eau et notamment dans le Derwent. Nous donnons de très-intéressants détails sur les leulalives dirigées par M. Youl dans l'ouvrage (pie nous préparons en ce moment avec M. Dabry : on y voit que lAustralie n'a reculé de- vant aucun sacrifice pécuniaire pour obtenir le résultat auquel on semble; être enfin arrivé. Voyage de M. Youl à Paris, dans lequel il a re- cueilli auprès de M. derije, préparateur de M. Coste, et en l'absence de ce dernier, des renseignements indispensables pour le transport des œufs ; al- fiéiement de navires avec organisation de glacières à bord, etc., rien n'a été négligé, ni ('pargné. M. Youl a conduit toutes ces opérations longues et pénibles avec un zèle que n'a rebuté aucun insuccès. En dernier lieu, au mois de janvier 1866, à la prièie de M. K. Wilson, M. Youl, avec l'assis- tance du regretté M. Ilamsbottoni, a encore i)ris la direction d'une ex- pédition de 110 000 œufs opérée par le navire le IJncolnshire, qui ne put arriver devant Melbourne que le l''' mai. De ce j)oint, les (t'ufs furent dirigés, après transbordement sur le l'irtun'a, sur tiobart-Town; ils ont produit environ GOOO Saumons et un millier de Truites. Aujourd'hui ces Poissons, après avoir opéré leur descente à la mer, soiit remontés dans le Derwent, et tout permet d'affirmer que le Saumon est désormais acquis à l.i Tasmanie. M. Youl, qui a déjà obtenu, en 1866, de la Société une médaille de l"' classe, a donc l)ien mérité la médaille d'or qui récompense une des plus remarquables et des plus lal)orieuses opérations de pisciculture opérées, eu égard à des difficultés dont chacun peut apprécier le nond)re et l'étendue en songeant aux distances qu'il a fallu faire parcourir aux o'iifs de Saumon et de 'fruité importés en Australie, et aux soins nudiiples à prendre pour assurer l'arrivée d'une partie d'entre eux dans un état propre à la repro- duction des espèces. XLVI SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. généreuse obstination de ses collaborateurs, le Saumon ne se- rait pas aujourd'bui Tasmanien, mais nous aussi, nous pouvons revendiquer, de l'aveu même de M. Youl, notre part dans l'honneur delà réussite, car la France, car notre Société, par leurs enseignements, ont contribué largement au suc- cès (1). Si nous n'avons pas de faits aussi éclatants à enregistrer en France, les essais^ de repeuplement des eaux ne s'en sont pas moins continués comme par le passé, et vous avez reçu d'intéressantes communications de MM. de la Blanchère (2), E. Chevreuse (3), Lienard (h) et Vincent (5), sur des ten- tatives faites dans diverses localités, et celles de MM. Ma- lard (6) et Ricco (7) vous ont témoigné du zèle avec lequel ils continuent, dans la Meuse et le Puy-de-Dôme des tentatives auxquelles vous aviez précédemment accordé vos en- couragements. • Nous devons citer encore les communications de M. A. Du- (1) Bulletin, i2« série, t. Y, p. 862. (2) De Ja Blanchère, Établissement de pisciculture de Cadillac sur Ga- ronne {Bulletin, 2'^ série, t. V, p. 8li0). (3) D. E. Chevreuse, Essais de pisciculture dans les Vosges {Bulletin, 2'' série, t. V, p. 82Z|). (/i) M. Liénard s'occupe avec zèle et désinléressement, depuis 1853, du repeuplement des rivières et étangs des environs d'Etrépagny (Eure), au moyen d'œuts fécondés qu'il reçoit d'IIuningue. (5) M. P. Vincent a obtenu au lac de Setlons (i\ièvre) une reproduction abondante de Férus, qui y ont même frayé : malgré la présence des Bro- chets, qui détruisent beaucoup de ces Poissons, les Feras ont cependant été très-nombreux. {Bulletin, 2'' série, t. V, p. 337.) (6) M. Malard, de Commercy, a continué avec le même zèle que par le pas.sé ses travaux en vue deracclimatalion des Salmonidés dans la Meuse, et a observé, de nouveau, la capture de 500 grammes et même del à 2 kilogr., provenant des alevins mis par lui en liberté {Bulletin, 2" série, t. V). (7) M. llicco, fermier du lac l'avin (Puy-de-Dôme), se livre depuis douze ans à des expériences incessantes sur la fécondation des œufs de poisson d'eau douce et la stabulation des alevins ; les bons résultats qu'il a obtenus ont puissamment contribué au repeuplement des cours d'eau et des étangs du Puy-de-Dôme, ainsi qu'au développement de la pisciculture dans cette région. RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XLVII méril, sur les Goiirainis et les Axolotls (1), de MM. de Séré (2) sur l'établissement d'Huningue, Ramel (3) sur le poisson du Murray, Sauvadon (A) sur le Brochet, Silva Goutinho (5) sur les Tortues de l'Amazone, Dabry (0) sur les meilleurs moyens de transporter avec succès les Gouramis en France. Nous n'avons pas besoin de vous rappeler les renseigne- ments précieux qui vous ont été fournis par notre dévoué confrère M. Dabry, qui a mis à profit son séjour dans l'ex- trême Orient pour réunir les documents les plus complets sur la pèche fluviale et la pisciculture en Chine. Ce travail, trop étendu pour pouvoir être inséré dans votre Bulletin., sera bientôt publié, grâce à la munficience du gouvernement, qui lui a accordé son concours bienveillant, et prouvera que les Chinois savent tirer de la culture des eaux un protit aussi intel- ligent que de la culture de la terre (7). (1) M. Duméril, Bulletin de la Société d"" acclimatation, 2^ série, l. V, p. 852. — Idem, p. 515. {2) D. (le Séré, Rapport sur l'établissement d'Huningtte {Bulletin, -2^ série, t. V, p. 275). — Voir aussi, idem, p. h^b. (3) Raniel, Sur le Murray cod fish {Bulletin, 2"= série, t. V, p. 13). Il résulte des renseignements donnés par M. Rame), que MM. Von Mueller et Lassignol prennent, en ce moment, des mesures pour introduire en I-'rance cette belle espèce de Percoïde. (6) Sauvadon, Note sur le brochet {Bulletin de la Société d'acclimata- tion, 2'^ série, t. V, p. 738). (5) Silva Conlinho, Sur les tortues de l'Amazone {Bulletin, 2^ série, t. V, p. l/i7). (6) M. Dabry, Note sur le transport des Gouramis {Bulletin, 2'= série, t. V, p. 591). Notre confrère, qui a pu se procurer des Gouramis à Saigon et les amener heureusement en France avec lui, a pris des mesures avec M. Pierre, directeur du Jardin zoologique et botani(iue de Saigon, pour faire une nouvelle tentative d'introduction de ces poissons et permettre ainsi de résoudre le problème qui occupe la Société depuis si longtemps. {Id., p. 617.) (7) On sait que les Chinois nourrissent les pois.sons de leurs viviers avec des plantes qu'on leur jette, à des heures régulières; ces planles sont le Vallisneria spiralis, le Trapa chinensis, le Potamogetun crispum et le Chara fœtida {Bulletin, 1P série, t. V, p. 11). XLVIÎI SOCléTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGÎQIJE d'aCCLIMATATION. Rappelons encore les noies intéressantes de MM. Maud'- heux(l), Delidon (:>) elDelondre {?>). L'épidémie qui sévit depuis si longtemps déjà sur les Vers à soie n'a pas cessé ses ravages pendant la campagne dernière; elle paraît cependant, quoique d'une manière très-lente, entrer dans une période de décroissance, car on a vu apparaître de nouveau une ancienne maladie, la /?«cAme, ell'on sait que les épidémies, pendant leur période de force, semblent dominer l'état sanitaire et étouffer en quelque sorte toutes les autres maladies. Justement préoccupés des moyens à opposer aux désastres de la sériciculture, vous aviez proposé un prix pour celui qui aurait trouvé un remède ou tout au moins pour celui qui vous aurait tracé un tableau complet des caractères et des origines de la maladie. Un certain nombre de concur- rents se sont présentés, mais aucun n'a satisfait à votre pro- gramme, et vous avez particulièrement regretté que les asser- tions qui vous étaient présentées, n'étaient, pour ainsi dire, jamais accompagnées des pièces justificatives qui pouvaient asseoir votre jugement. Trop souvent vos correspondants se sont laissés aller à leur entbousiasme et ont négligé de s'en- tourer d'un contrôle scientilique suffisant ; plus calmes, vous avez dû être plus circonspects dans vos appréciations des faits signalés, et vous abstenir, alors qu'une rigueur plus grande d'observation vous eût sans doute permis de décer- ner le prix. Ce n'est pas qu'un grand nombre de remèdes ne vous aient été indiqués, mais cette multiplicité même est une preuve que la question n'est pas résolue. Si vous n'avez pu accorder cette année vos récompenses les plus élevées aux travaux que vous avez reçus sur la mala- die des Vers à soie, vous n'en avez pas moins reçu avec in- (1) Bulletin, 2^ série, t. V, p. 807. (2) IhiUeiin, 2' série, t. V, p. 357. (o) A. Dcloiulie, Molhtsqrn's comestibles de ht mer Adrialique sur les côtes d'htrie, de Trieste, de la Dalmat'e, et dcnis les kujunes de Venise, p, ^75. — Pêche de corail en Italie, ibidem, p. 539. — Pêcheries de coquilles pe.rlicres en Australie, iliidem, p. 537. — Pêcheries de Comacchio. pêche de poisson et piscicultuie en Italie, ibidem, p. 820. n.VM'OKT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIETE. XLIX térêt diverses coiiiiiiuiiicalions qui vous ont été adressées par MM. de Piagniol (1), Duseigneur (2), Mouline (3), de Mas- quard (à), Raymond Cavallié (5), BrouzeKO), Bordone (7), Tiirrel (8), Nourrigat (9), etc. (1) i)e Plagniol, .S'(//- la nature et l'origine des corpuscules vibrants. Privas, 1861. — Des corpuscules vibrants et de la maladie des Vers à soie. Privas, 1862. — Observations microscopiques des (jraines de vers à soie pour la récolte de 18G6. M. de Plagniol s'occupe depuis longtemps et avec persévérance de recherclies relatives à la maladie des Vers à soie ; il a éli'-le premier en France, imitant les italiens et notannnent Gornalia, à signaler Timportance des corpuscides dans la maladie des Vers à soie et à recon- naître les vibrions chez les morts llats. (2) Duseigneur, Xote sur la récolle de 1857 et sur la maladie des Vers a soie. Lyon, 1857. — La maladie des ]'ers à soie et le Japon. Lyon, 1867. — Maladies des Vers à soie, inventaire de 1866. Lyon, 1867. Dans ces travaux, Pauteur qui y a introduit beaucoup de statistique et de renseigne- ments utiles, arrive à des conclusions assez fâcheuses pour l'avenir. Nous devons signaler que ^L Duseigneur exprime une opinion semblable à celle de iVI. de Saulcy sur l'avantage que présenterait l'emploi des cocons faibles dans le choix des reproducteurs. (o) Mouline, Observations relatives à la maladie des Vers à soie. Au- benas, 1867. (U) De Masquard, Les maladies des Vers à soie. 1"' partie. Paris, 1868. (5) M. Raymond Cavalié a annoncé, dans une lettre adressée à Son Exe. le Ministre de l'agriculture et du commerce, avoir parfaitement réussi en 1866, 1867 et 1868, à élever les Vers à soie du Japon et du pays, en arrosant les Vers avec une pluie de vieux vin de Collioure ou de Gahors ; une éducation commencée par lui, cet été, à l'Exposition d'insectologie, et terminée au Jardin d'acclimatation, s'est heureusement elfectuée malgré l'inconvénient d'un déménagenicnt au milieu de l'évolution. Il est curieux de rapprocher du procédé de AI. Cavalié celui du Japonais Foudgi-Taya-Shitei-Goro, signali^ par M. le docteur Mourier [Bulletin, p. 665j, et qui consiste à donner aux Vers une substance dissoute dans du bon vin blanc, et versée sur la feuille. (6) L'emploi du nitrate d'argent, préconisé par M. le docteur lîrouzet {Bulletin, 'l" série, t. V, p. A55), ne paraît pas, d'après des expériences de M. Pasteur, détruire les corpuscules (7) Bordone, Considérations générales sur la maladie du mûrier et du Ver à soie. Arles, 1865. — De la maladie des Vers à soie et des moyens d'y remédier. Avignon, 1867. (8) Turrel, La maladie des Vers à soie {Bulletin, 2'^ série, t. IV, p. liJO, 1867). (9) Nourrigat, La maladie des Vers à soie dépendanl de celle de la feuille du inûricr. Monlpellici', 1866. 2'' SKRIK, T. Vi. — Sraiice publiquo annuelle. d L SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. La sériciculliire a encore, cette année, été rudement éprou- vée en France, mais nous devons coilstater que si nos régions montagneuses ou du Nord ont été moins malheureuses et qu'en Portugal et en Espagne la récolte a été moins mauvaise, en Italie, au contraire, malgré le choix des meilleures graines japonaises, l'épidémie a sévi dans toute sa force. Parmi les personnes qui vous ont tenus au courant de leurs éducations plus ou moins heureuses, nous devons citer MM. Ligouhne (1), de Saulcy (2), Patorlini (3), Mariot- Didieux(/i),M'"''' la baronne de Mùnck, Constance Dessaix (5), et M""' Boucarut, qui, comme les années précédentes, vous a transmis régulièniinent des rapports intéressants. Nous devons une mention toute spéciale à M. Pinçon, chargé de diriger la magnanerie du Jardin du Bois de Boulogne, qui vous fait connaître avec le plus grand soin les résultais obtenus par lui. Si le tableau qu'il vous a tracé encore cette année (6) (1) M. Ligounlie, doni la sociiMc connaît depuis longtemps les habiles ob- servations, soumet les graines à la double épreuve du microscope et d'une éducation précoce an moyen de mûriers élevés en serre chaude, ce qui permet de pi(!sumer, dans une certaine mesure, ce qui adviendra dans Té- ducalion ordinaire. (2) De Saulcy, Éilucalions de Vers à soie de rares diverses fail^'s à Metz en 1866 et 1867. Metz, 18G8. M. de Saulcy, qui tient, avec une régu- larité que nous serions heureux de voir imitée par nombre de nos corres- pondants, la Société au courant de ses éducations, a lait l'observation que les papillons de dimensions moyennes donnent plus de graine et de meilleure graine que les gros, ce qui coïncide avec une opinion éiuisepar \\. Duseigneiir. (o) M. l'aterlini, qui s'occupe avec soin de l'éducation des vers à soie, a obtenus de bons succès de graines japonaises envoyi'es par la Société, et d'une graine de r.ukarest, mais d'autres variétés ne lui ont pas réussi, non plus que les A. yama-itiaï. (Z|) M. Mariot-îJidieax a fait à Genrupt, près Bourbonne-les-l'ains, des éducations heureuses de iA jnuri de diverses provenances. (5) Mademoiselle C. Dessaix a obtenu, à Thonon (Îlnule-Savoie), de bonnes éducations des vers à soie Hihidané, et de la race portugaise de Trasos montes. (6) Pinçon, Rapport sur les éducations des Vers à soie faites à la Ma- gnanerie du Jardin d'acclimatation {Bulletin, 2'' série, t. VI, p. 20). La jlacherie a sévi d'ime manière désastreuse sur toutes ' les éducations de />.î»o?v", tandis quaV A tlacusyaina-niaïn péri pnrhi péliriiie. l'Aflaciis cyn- RAPPORT SUR LES TR '-.VAUX DE LA SOCIÉTÉ. LT VOUS a malheureusement fait connaître de nombreux insuccès, la cause n'en peut être imputée qu'à l'influence épidémique des plus persistantes et aussi à ce qu'on a été réduit à élever des graines très-suspectes, qui ne peuvent donner de bons produits. Notons à côté de ces insuccès pour le B. Mori, les bons résultats obtenus par les vers de l'ailante (purs et métis) qui ont réussi au Jardin d'acclimatation, alors que M. de Saulcy, malgré ses soins habiles, échouait à Metz. M. Henri Givelet, qui continue avec le zèle que vous con- naissez ses efl'orts pour propager la culture de ri4. cynthia, aujourd'hui si bien acclimaté en France qu'on l'y trouve presque partout à l'état sauvage, vous a, dans un mémoire in- téressant (1), donné de nouvelles observations qui peuvent guider les éducateurs de ce Ver. Il vous a signalé, en par- ticulier, l'importante découverte de M. Rainery ('2) sur la nécessité de l'élément calcaire pour le succès des éducations, et vous a indiqué diverses personnes qui, à son exemple, se sont adonnées à la propagation de cette utile espèce. h'Attacus Yama-maï, âiprès avoir donné de si éclatants succès il y a quelques années, échoue presque partout aujourd'hui; . il est entré dans une période fâcheuse, comme le dém.ontrent les intéressantes communications de MM. Belhomme (3), thia seul a donné de bons résultats. H est à remarquer que les graines sou- mises à l'incubation étaient de provenances diverses et que cela a contribué cerlainemenl au\ insuccès de M. I^inçon, quelque soin qu'il eût pris pour se préserver. (1) H. Givelet, De l'influence du sol sur le Bombyx cynthia {Bulletin, 1'- série, t. V, p. 17/|). (2) Bulletin, T série, t. V, p. 175. M. Rainery a observé que les vers de VAttacus cynthia vera, nourris avec des feuilles d'allante ayant poussé dans un terrain argilo -siliceux sans calcaire, dépérissaient et, au contraire, sont devenus robustes, dès qu'ils furent portés sur des plantations à sol cal- caire. M. Rainery pense aussi qu'on pourrait peut-être saupoudrer tle cal- caire les feuilles d'allante, qui en sont dépourvues. (3) \I. Belhomme qui n'a pas pu mener abonne lin une bonne éducation de VAtt. yama-mat, avait commencé à nourrir ses vers avec les feuilles de plusieurs Rosacées arborescentes, ce qui lui avait permis d'aUendre la pousse des Chênes. Il pense qu'on pourrait ainsi prévenir le trop long relard im- posé h. l'éclosion, et qu'il croit nuisible. LU SOCIÉTÉ IMTÉnlALE ZOOLOniQUE D ACCLIMATATION. (le Saulcy (1), Faleiiini, Maumenet, elc. Mais, d'aulrc part, vous avez appris, par un rapport intéressant de M. Guérin- Meneville, que M. le baron de Breton réussissait à merveille ses éducations à Vienne, en Autriche, etc. VAttacns mylitta, originaire des chaudes régions indien- nes, ne paraît pas devoir être jamais acclimaté en France, où nous devons remplacer par la feuille du chêne celle du juju- bier qui forme sa nourriture naturelle. Seul de tous nos con- frères, M. Maumenet ("2) a pu, à Nîmes, réussir une éduca- tion de cet insecte et obtenir des œufs qui ont été distribués à plusieurs sériciculteurs habiles. Peut-être pourra-t-on ainsi faire des graines pour des essais d'introduction dans les ré- gions chaudes où croît naturellement le jujubier; mais tout porte à croire que l'éducation de Y A. mylitta en France ne sera jamais qu'un objet de curiosité (3). Le règne végétal a été l'objet de fréquentes communications, et de nombreux donateurs, parmi lesquels nous citerons MM. Dabry (à), Vavin (5), Grandidier (6), Ramel (7), Von Mueller (8), Vêlez (9), de Macedo (lU), Kreuter (11), Héritte (12), Van Gorkom (13), Texeira-Leite (là), etc., vous ont offert des graines et des plantes provenant, pour ainsi dire, de toutes les parties du monde. A plusieurs reprises, MM. 1(3 comte de Diesbach (15), Pe- tetin. M'"' Delisse, etc., vous ont adressé des rapports sur les diverses céréales; M.Betz-Penot (16) vous a fait connaître (1) De Saulcy {BullHin, 2« série, t. V, p. 86/i). Les Attacus yama-maï et cynthia vera ne lui ont donné aucun bon résultat celle année. (2) Maumenet, Rapport sur des éducations de B. mylitta, 18G7-68, et ijama-mdi, 1868. [Bulletin, 2" série, t. V, p. 650.) (3) Bulletin, 1" série, t. V, |). 663 ; M. de Saulcy et M""" Boucarut, n'ont pu réussir l'éducation de V Attacus mylitta, malgré lous leurs soins. [k] Bulleiin, 2" série, t. V, p. /i60. — (5) Idem, p. 616, 858, 861. — (6) Ibidem, p. 139. — (7) Ibidem, p. 763, 875. — (8) Ibidem, p. 803, g69. — (9) Ibidem, p. 253, 868.— (10) Ibidem, p. 522. — (11) Ibidem, p. /i59.— M 2) Ibidem., p. 520. — (13) Ibidem., p. 512.— (1Z|) Ibidem, p. 763. (15) Bulletin, 2'' série, t. V, p. 3/t5. (16) IL Joliannet [De la mouture et de l'emploi du maïs [Bulletin, i*" sé- rie, t. V, p. 302). M. Hctz-Penol, qui a heureusement appliqué la farine de RAPl^ORT sur, LES TRAVAUX DE LA SOCIETE. LUI les résultats qu'il obtient d'une culture rationnelle du Maïs et les procédés ingénieux qu'il emploie pour utiliser complète- ment jusqu'aux déchets mêmes de la moulure de cette graine. Le Blé précoce du Japon (1) a été expérimenté par MM. Pi- g^eaux, Bezier, etc., qui vous ont démontré combien il y aurait d'avantages à. propager cette céréale dans nos départements méridionaux et particulièrement en Algérie, où les chaleurs de l'été dessèchent souvent le grain avant qu'il ait pris tout son développement. Les Pommes de terre (2) et les Ignames (3) ont fourni à MM. Bossin, Chatel, baron Séguier, Aube, etc., l'occasion de notes intéressantes, tandis que, d'autre part, M. Chatin vous communiquait ses observations sur les Truffes et leur cul- ture (A), et vous démontrait que ce tubercule parfumé peut maïs à ralimenlatioa des veaux, est parvenu, par un nouveau système de mouture, à neutraliser le principe dangereux du maïs ; il a utilisé la farine et jusqu'aux moindres déchets de la plante. M. lîetz-Penot a présenté aussi des pieds cultivés par ses soins et qui étnient remarquables par leur beau dé- veloppement. {Idem , p. 302, /i62, /iGi», 805.) (1) Le blé précoce du Japon, dont nous devons ren\oi à M, le docteur Mourier, paraît surtout devoir rendre les meilleurs services dans les régions méridionales où la sédieresse des mois d'été est préjudiciable au développe- ment dn grain. Les observations de MM. Pigeaux, Jîézier, etc., donnent à espérer que son introduction en Europe aura toute l'utilité désirable {Bulle- tin, 1" série, t. V, p. 51/i, .i22, 523, 665). Nous devons rappeler ici que le premier, M. Uamel, a signalé à la Société le Blé précoce du Japon, et indiqué l'heureuse utilisation qui pourrait en être faite dans nos di'partements médi- terranéens. (2) Bossin, Plantations des pommes de terre en février; rapport sur la culture de trois plantes potagères chinoises {Bulletin, 2'' série, t. V, p. 7^3). — Idem, p. 253, 667, 11x3. (3) Ijes Ignames, aux anciennes variétés desquelles on reproche de s'en- foncer trop profondément dans l'intérieur du sol, paraissent devoir être remplacés, dans un avenir prochain, par de nouvelles variétés qui restent toujours courtes et ramassées. C'est, du moins, ce qui semble résulter de la première culture, faite au Jardin des plantes par .M. ISeumann, de spécimens envoyés de Chine par M. Dabry Bulletin, 2'^ série, t.V,p. 3/i8, /i60, /|63). (/i) Les Truffes, sur la production desquelles on a beaucoup discuté dans ces dernières années, paraissent pouvoir être l'objet d'une véritable culture dans toutes les contrées calcaires où le climat est assez cliaiid pour per- mettre à la vigne de mûrir {Bulletin, 2'= série, t. Y, p. i^l, 67oj. LIV SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATÂTION. se développer partout où se montre le calcaire, à la condition que le climat soit assez tempéré pour permettre la maturité de la Vigne. Les désastres qu'éprouve depuis plusieurs années la Canne à sucre, à la Réunion et à Maurice, ont occasionné les craintes les plus sérieuses pour la prospérité de ces deux îles. Aussi avez-vousété heureux d'obtenir, de la munificence du gouver- nement du Brésil, des pieds d'une variété de Canne, à'ûe Impé- riale, qui paraît devoir être substituée avantageusement aux variétés anciennement cultivées. La Vigne, son introduction dans de nouvelles régions, les modifications qu'éprouvent les plantes transportées sous des clijnals divers, ont aussi appelé votre attention, et vous avez particulièrement étudié avec le plus vif intérêt la nouvelle organisation de la collection des Vignes provenant du Luxem- bourg, et dont S. M. l'Empereur a bien voulu disposer en faveur du Jardin du bois de Boulogne (1). Votre délégué à Toulon, en vous présentant les produits des Grenadiers cultivés aux environs de cette ville, vous a ainsi donné la preuve que ces fruits peuvent aujourd'hui riva- liser avec les produits si renommés de l'Espagne et du Portu- gal (2). Vous devez également, à M. Turrel et h plusieurs de nos confrères, de précieux renseignements sur la culture des Palmiers dans le midi de la France, où, par leurs soins, une nombreuse collection de ces arbres prospère et promet de précieuses acquisitions à nos campagnes (3). (1) La culture des vignes dans les diverses régions a élé à plusieurs re- prises l'occasion de communications intéressantes faites à la Société, dont la magnifique collection est aujourd'hui enlièrement plantée en ordre au Jar- din d'acclimatation {Bulletin, 2'= série, t. VJ). — J. L. Soubeiran, liapport sur- la culture du Cépage de Tokay {Bulletin, 2'= série, t. V, p. Ukl). — A. Delondre, Culture de la vigne et production du vin en Italie {Idem, p. 53Zi). {'}) .]. L. Soulieiran, Itapport sur des grenades provenant des cultures de M.Engaurran, a Toulon. (Bulletin, i>^^ série, t. V, p. 769.) (3) M. Turrel, qui continue avec la plus grande persévérance ses essais d'acclimatation de palmiers à Toulon, nous a lait connaître, à plusieurs re- KAPPUUT SUll LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. LV Le Bambou, originaire de la Chine (1), se développe et se propage chez M. le baron J. Cloquet,Auzende, de Bouchaud de Bussy, le comte de Maupassant, etc.; bientôt sans doute il pourra fournir des produits utiles à notre industrie qui, sans peut-être l'employer aux nombreux usages que M. le docteur Mène nous a appris être faits par les Chinois, pourra cepen- dant en tirer un bon parti. Les plantes de l'Australie sont éminemment propres à être acclimatées dans notre colonie d'Algérie, et grâce au concours incessant de MM. Von Mueller etWilson,de grandes quantités de graines d'Acacia lophanLa (2) ont été adressées à S. M. l'Empereur pour être répandues dans le désert du Sahara, et y préparer le sol à recevoir plus tard les Eucalyptus (3), prises, les diverses pliiises de la végétalion de ces belles plantes, qui se trouvent dans son jardin. {Bulletin, 2" série, t. V, p. 355, 339, 518, 803.) — Le Chainœroiis humilis est cultivé, depuis plusieurs années, par Ai. Auzcnde, qui, au moyeu de la fécondation artiliciclle, obtient chaque année des f,n-aines nombreuses et fertiles. (Bit?(te^m, 2"^ série, !. V, p. 802.) — M. (Irandidier a fait connaître Finfluencc exercée sur la rapidité de la germination de VAreca borbonica par une immersion dans de i'esprit- de-vin. (liaUelin, 2° série, t. V, p. i/iO.) (1) Bulletin, '!'■■ série, t. V, p. 62, 139, 357, Zi58, G 15, C69, 809. Les Bambous, dont la culture se fait avec succès sur divers points de la France, et qui sont appelés, suivant M. le baron .(. Cloquet, à rendre les plus grands services à l'indastrie, ont donné de très-beaux résultats chez MM. le baron J. Cloquet, Auzcnde, Lioucliaud de Jàussy et plusieurs autres de nos confrères. — E. Mène. {Bulletin, 2'^ série, t. VI.) {■!) Bulletin, 1^ série, t. V, p. U3, U\h, 803,809. — V Acacia lu- phanla, dont de grandes quanli'és de graines ont éié envoyées par les soins de M. Wilson, pour être répandues dans le désert algérien, doit y servir, en raison de sa facilité de germination, de pionnier à une végétation plus haute. Tous ceux de nos confrères qui Font cullivé s'accordent à reconnaître le plus haut mérite à cette plante. (3) D'' A^ Sicard, Sur V introduction de /'Eucalyptus globulus et les produits chimiques et industriels ciu' on peut obtenir de ses feuilles {Bulle- tin,1^ série, t. V, p. /i8). — Cloez, Examen chimique des feuilles c^'Euca- lyptus globulus {Idem, p. 65i). Les Eucahjptus, à la propagation desquels notre confrère M. l'«amel s'est dévoué avec la plus grande ardeur, donnent aujourd'hui, dans les régions méditerranéennes, les résultais les plus satis- faisants. Leur développement s'est effectué à merveille eu Algérie et dans LVl SOCIÉTÉ IMl'ERIALE ZOOLOGJQUE D ACCLIMATATION. les Casuarina, etc., qui trouveront alors les meilleures con- ditions pour se développer et couvrir d'une riche vcjiélation des localités incultes jusqu'à présent. Des notes intéressantes (le MM. d'Ivernois, Ramel, Sicard , Marozeau, etc., vous ont donné la preuve de l'utilité qu'il y aà propager ces précieuses espèces dans nos départements méditerranéens et en Algérie. Des rapports fréquents vous ont fait connaître les observa- tions de MM. Vavin (I), Denis (2), Durieu de Maison- neuve (^), Brierre (Zi), Vidal (5), sur les })lantes que vous leur avez confiées, et vous ont fait exprimer h regret que toutes les personnes qui reçoivent des graines de vous, ou- blient si souvent que la première condition, pour participer à vos libéralités, c'est de faire connaître les résultats, heureux ou non, de leurs expériences. Votre attention a été tout par- ticulièrement appelée par le compte rendu que M. Oui- hou (6), vous a fait, comme les années précédentes, des prin- cipales cultures du Jardin d'acclimatation, et par le travail de M. le général Khérédine (7) sur le jardin qu'il a fondé le Midi, parliculièremont chez MM. Huber, dllyères, ot Aiizonde, de Toulon. — Voir Bulletin, 2" série, t. V, p. /i8, 138, 65/i, 809. (1) Bulletin, 2'' série, t. V, p. /i(i9, 5'28 ; M. Vaviii nous a particulière- ment fait connaître le résultat de ses études sur la culture de VArracacha, plante alinientaire qui a été très-jn-éconisée autrefois. (2) M. Denis, d'Hyères, dont le Jardin renferme une inhuessante série de plantes remarquables, cf)ntinuc à (»i)tenir des résultais très-curieux pour racclimalation, et a obtenu, en particulier, celte année, la lloiaison du Zanùa )niiricata,ûi' Dnicd'na /jà, et qui fournira encore, n'en doutez pas, messieurs, un champ fertile à l'acclima- tation. Laissant de côté les plantes d'agrément et les plantes four- ragères, j'indiquerai les produits les plus importants, que l'in- telligence et l'activité chinoises ont su tirer du règne végétal , et j'insisterai plus particulièrement sur cette plante , qu'on peut nommer, ajuste litre, l'arbre national des Chinois, sur le Bambou et sur ses usages dans le Céleste Empire. En premier lieu, je dois vous parler du Thé, qui fait l'objet d'un commerce si grand, dont l'usage s'est répandu dans toutes les parties du monde , dont l'Angleterre , la Hollande , l'Allemagne, la Russie, font une si grande consommation, et qui a rapporté h la Chine, dans l'année lS(i7, 270 millions, ainsi que le prouve le rapport de M. Siegfried, de Mulhouse, à Son Exe. M. le ministre de l'agricuiture. On nomme Thé, les feuilles séchées d'un arbrisseau de la famille des Théacées, qui croit naturellement en Chine et qui y est l'objet d'une culture très-étendue, surtout dans les pro- vinces du Fo-Kien, du Kiang-Sou, du Ngan-Ouaï et du Tché- Kiang. L'arbre àThéa, en général, cinq h six pieds d'cMévation, parce qu'on le taille et qu'on le recèpe fréquemment, pour (juc ses DES PRODUITS VEdETAUX DE LA CHINE. LXI feuilles acquièroni, un plus grand (Jfîveloppeinent et que la re- colle en soil plus facile, car abandonné à lui-même, il peut atteindre jusqu'à vingt-cinq et trente pieds de hauteur. On choisit pour sa culture un terrain léger et un peu liu- mide. Le sol qui lui convient le mieux est celui qui est formé de grès ou de granit désagrégé et qui présente des traces d'oxyde de fer. Les Chinois le sèment dans des espèces de pépi- nières, ou dans de véritables sillons, puis ils transplantent les jeunes pousses, en rangées régulières, à un mètre de distance, qu'ils placent sur la lisière de leurs champs, ou dont ils font de vastes plantations , en pleine campagne. Ils choisissent surtout le bas d'un coteau exposé au midi, car c'est le versant méridional des collines de Bohi qui produit la qualité de Thé la plus recherchée, le Thé impérial, en usage seulement dans la famille de l'empereur et chez les grands mandarins, et dont le prix s'élève, dit-on, jusqu'à plus de mille francs le kilo- gramme. L'arbre à Thé donne trois récoltes par an : la première au commencement de mars, alors que les feuilles sont très -petites et recouvertes d'un léger duvet; la seconde dans le courant d'avril, c'est la plus productive ; entin une troisième récolte a lieu au mois de juin : le Thé qui en provient est de quahté in- férieure et en usage seulement parmi le peuple. Immédiatement après la récolte, commence la préparation qu'on fait subir aux feuilles , séparées pai lots, suivant leur degré de développement. De grands bâtiments spéciaux ren- ferment des fourneaux couverts de poêles en 1er, sur lesquel- les on jette les feuilles, qu'un ouvrier remue avec les doigts, après les avoir, préalablement, trempées dans l'eau bouil- lante. Puis on les place sur des nattes, où d'autres ouvriers les roulent, toujours dans le même sens, et pour activer le re- froidissement, on les évente d'une manière continue. De cette façon, on exprime, en grande partie, le suc que contiennent les feuilles, et qui parait avoir des propriétés dé- létères, car les ouvriers employés à la préparation du Thé sont souvent sujets à des accidents graves. LXII SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. Pour donner au Thé une belle nuance, les Chinois ont par- fois recours à une fraude qui consiste à y ajouter un peu de bleu de Prusse, du plaire, du chromate de plomb et du cur- cuma : Celte fraude pourrait bien être la cause des agitations que détermine Tinfusion de Thé. Par lui-même, il a une odeur agréable, mais son arôme par- ticulier vient de ce qu'il a été mélangé à d'autres plantes. Celles qu'on emploie le plus fréquemment sont : l'Olivier odo- rant, la fleur du Camellia sesangua, du Magnola yulan , du Nyctanthes sambac et de l'Anis étoile. On distingue les Thés en deux classes, les verts et les noirs. A la première classe se rapportent les Thés Hysvin, perlé, poudre à canon, Téhulan et impérial. La seconde classe com- prend les Thés souchon, bout, pekao ; les Thés noirs sont les plus estimés en Chine et presque les seuls qui s'y consomment. C'est la boisson générale des Chinois; ils en prennent plu- sieurs tasses par jour et toujours non sucrées. A la porte des mandarins et des Chinois riches, se voient, pendant l'été, de grandes jarres remplies de celte infusion et dans lesquelles les passants peuvent puiser à leur aise. Dans certaines provinces, il corrige la saveur désagréable des eaux potables, mais mauvaises. Pour les hal)itants du Céleste Empire, le Thé est une sorte de panacée propre à guérir la plupart des maux qui affligent l'espèce humaine. Depuis longtemps les différents gouvernements d'Europe ont senti combien il serait important pour eux de s'aflran- chir du tribu qu'ils payent k la Chine; aussi a-t-on cherché à naturaliser l'arbre k Thé dans les colonies, à la Martinique, à Cayenne, à Madère, en Algérie, en Corse et jusqu'en Provence ; mais jusqu'ici le succès n'a pas répondu à l'attente, et le com- merce continue à tirer le Thé des Indes, du Brésil (1) et sur- tout de la Chine. (1) Grâce à Jean VI, roi du Brt^sil, qui, vers I8IZ1, appela à Rio Janeiro une petite colonie chinoise, le Thé lut acclimaté d'abord au Jardin de bota- nique de cette ville, puis dans la province de ISaint-Paul, où il a donné, depuis, lieu à un grand commerce. DES PRODUITS VEGETAUX DE LA CHINE. I-XIII Après le Thé, le produit le plus important de la Chine est la Soie, dont la valeur, comme exportation, s'est élevée, en 1867, à 120 millions. La soie n'est pas un produit végétal, puisqu'elle se tire des cocons des Bombyx; mais son histoire est tellement liée à celle du Mûrier , dont les feuilles servent de nourriture aux Vers à soie, qu'on ne peut les séparer, et que je pense bien faire en vous disant quelques mots de la manière dont les Chinois cul- tivent le Mûrier, des soins qu'ils donnent aux Vers à soie, et de la fabrication de leurs soieries, sans oublier, toutefois, la soie qu'ils tirent des Vers sauvages. La culture du Mûrier et l'industrie de la soie ont été, comme l'agriculture, en honneur dans le Céleste Empire depuis les temps les plus reculés. Un des anciens souverains imposa à l'impératrice la tâche de présider elle-même à la culture des Mûriers de ses jardins et à l'éducation des Vers à soie dans son palais. Cet usage s'y est perpétué de siècle en siècle, et a été un grand encouragement pour le développement de la sé- riciculture. Les deux variétés de Mûriers cultivés en Chine sont le Mû- rier blanc (Monts alha) et le Mûrier à papier (Morus pnpyri- fera), de la famille des Urticées. Ce dernier ne sert pas à la nourriture des Vers à soie, mais son écorce s'emploie à faire du papier, des cordes et des étoffes. Le Mûrier blanc estcultivé dans quelques provinces du nord, mais surtout dans celles du centre et du midi. (Dans ie Tché- kiang, le Kiang-sou,le Ngan-ouaï, le Hou-kouang, le Ilou-pi et le Su-tchucn). 11 a besoin d'un sol chaud et sec, auquel les Chinois ajou- tent, comme engrais, de la vase de rivière, de la cendre et (In fumier ordinaire. La soie des Vers nourris de feuilles de Mûriers croissant dans les terrains humides, n'a ni la même linesse, ni la même ténacité, que si l'arbre a grandi dans un terrain convenable. Ils émondentles jeunes arbres au commencement de l'an- née; quand ils se couvrent de feuilles, ils veillent à ce que ces dernières soient préservées des insectes nuisibles. En fai- LXIV SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. sant la cueilleUe, ils ménagent les branches el les ranK^aux : quelques cultivateurs coupent, cependant, les pousses de l'an- née précédente, garnies de feuilles, et les donnent entières aux Vers à soie. • ' ' Les magnaneries sont ordinairement situées au milieu des plantations de Mûriers. C'est là que les Chinois conservent avec soin les graines des Vers à soie, étendues sur des feuilles de papier jusqu'à l'époque de l'éclosion, qui est produite, par des moyens artificiels, au moment où les feuilles du Mû- rier s'épanouissent. Les feuilles qui doivent faire la nourri- ture des Vers sont pesées en quantité proportionnée à leur âge. Dans les premiers jours, elles sont coupées par morceaux et étendues sur des claies. Ils éloignent des magnaneries toute espèce de bruit, surtout les aboiements des Chiens et les chants des Coqs. Ce sont les femmes qui sont habituellement chargées de l'éducation des Vers. Elles se tiennent toujours très-proprement vêtues et évitent de manger des mets d'une odeur forte et désagréable. Les éducations de Vers à soie ne se faisant pas sur une grande échelle, les maladies sont moins fréquentes et plus bénignes. Le Mûrier n'est pas le seul arbre dont les feuilles servent de nourriture aux Vers à soie, car on en trouve sur l'arbre à Suif et le Camphrier. Outre le Ricin dont les feuilles nour- rissent les Bombyx arrindia, on trouve dans les provinces du Su-tchuen et du Koiu-tcheou des Vers à soie sauvages [Boin- byx Perniji et mijlltta), qui vivent en immense quantité sur trois espèces d'arbres, sur le Poivrier de Chine (Fagara) su»' le Frêne (Tcheou-tchun) et sur le Chêne à feuilles de Châtai- gnier. Ces Vers produisent des cocons, que les Chinois cherchent dans les forêts ; ils les ouvrent, en retirent les chrysalides et en font des paquets qu'ils hvrent au commerce pour être filés. La soie qu'on en retire, surtout celle des cocons du Chêne, est, sauf la couleur, aussi belle et aussi régulière que nos bonnes soies françaises, . (JuanI aux soieries chinoises, elles sont fabriquées avec des DES PRODUITS VÉGÉTAUX DE LA CHINE. LXV métiers construits, ù peu près, d'après le système usité en France, avant l'introduction des métiers à la Jacquart. Les plus belles soies se fabriquent à Hang-tchaou et à Fou- Ichaou-fou , surtout les satins et ces beaux crêpes brodés qu'on a si souvent admirés en France. Les meilleures qualités de suie grège (Tsa-tli) se trouvent à Canton, où elles sont désignées sous le nom de « soies de Nankin ». Les damas de soie, les lampas, les étoffes brochées or et argent du Tché-kiang sont d'une remarquable beauté. Les foulards (Pongi) sont exportés en immense quantité. Les gazes de soie pour moustiquaires, pour tamis, les étoffes pour parasols, pour écrans et éventails, se fabriquent surtout à Sou-tcliou. Nankin a la spécialité des velours. Shang-haï tresse ces belles étoffes de soie à jour, ornées d'oiseaux et de fleurs. La soie des Vers sauvages sert à former une sorte de bourre pour garnir les oreillers et les coussins; elle donne un tissu (Kien-tcheou) plus fort que la soie ordinaire et dont on fabri- que une quantité considérable de vêtements et de ceintures remarquables par leur solidité et leur durée. Préoccupé du dépérissement rapide des races françaises de Vers à soie du Mûrier, des ravages toujours croissants causés par des épidémies désastreuses, on a songé de quelle impor- tance serait pour notre pays la possession de nouvelles espè- ces de Vers à soie, on a compris que cette introduction serait pour l'industrie une source de richesses. .; Outre l'acclimatation des Bombyx cynthia, de l'Allante et des Vers Yama-maï du Japon, on a songé à introduire en France les Bombyx arrindia qui vivent sur le Ricin, et les Bombyx Pernyi oAmylitta qui se nourrissent du Fagara, du Frêne et du Chêne. C'est ici qu'il convient de rappeler les noms du Père Perny, qui le premier, en 1851, introduisit les Vers à soie du Fagara et du Chêne; de M. de Montigny, qui a tant fait pour l'accli- mataliou des produits de la Chine, et de ^\. Guérin-Méneviilc, dont vous connaisse/ tous les beaux travaux sur les Vers sau- 2'" SÉRIE, T. VI. — Si^ance publique anniiellf e LXVI SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aGCLIMATATION. vages de la (lliine, sur les Vers Yania-maï du Japon et sur le Ver à soie de l'Ailante glanduleux improprement nommé Ver- nis du Japon, introduit par lui en France en 1858. Si la femme riche, si le puissant mandarin, qui ne sort qu'en palanquin, escorté de secrétaires, desoldats et de bour- reaux,demandent à la soie leurs vêtements riches de broderies et de couleurs éclatantes, le peuple et la majorité de la nation trouvent dans le coton un vêtement commode et peu coûteux. Pendant longtemps, le cotonnier ne l'ut en Chine qu'une plante d'agrément et les tissus qu'on en obtenait étaient con- sidérés comme des raretés: Ainsi on citait une robe de cali- cot que se lit l'aire l'empereur Vou-ti do la dynastie flan, 200 ans avant Jésus-Christ. Ce ne fut que vers la fm du xiV siècle, que les Chinois s'a- perçurent du bas prix, de la force et de la commodité des tis- sus de coton. L'orgueil, les préjugés et l'esprit d'immutabi- lité lînirent par céder à l'intérêt de la population et le coton fut adopté dans toute la Chine, où sa culture se répandit avec une rapidité surprenante. La plupart des chaumières possèdent un ou deux métiers, sur lesquels les femmes tissent, pendant leurs heures de loi- sir, le produit des plantations de cotonniers situées autoui- des habitations. . On porte à Canton des étoffes soie et coton, nommées Lu- Ichao, qui ressemblent à du crêpe. Les gens du peuple se servent de calicot pour leurs panta- lons et leurs casaques à larges manches: les sous-vestes, les casaques de femmes à garnitures de soie se font en coton. Les vêtements de deuil sont en tissu de coton blanc. Les voiles carrées des jonques de la Chine sont en coiou de couleur sombre. Les couvertures de lits, les coussins, les habits sont ouatés avec le produit du Cotonnier arbre. iMîfm chacun connaît ces tissus de Nankin fabriqués avec le plus beau coton de Chine. La couleur jaune de ces tissus n'est pas due .'i une teinture ; ('lleest naturelle etprovientdes cotonniers jaunes, qui abondenl ■ DES PRODUITS VÉHÉTAUX DE LA CHINE. LXVTI sur les rives du Yang-tse-kiang, et dans les environs de Nanki- net. On l'attribue à la présente de l'oxyde de fer dans les ter- rains où croissent ces Cotonniers ; ce qui expliquerait pour- quoi, transplantée dans un sol qui n'en renferme pas, la plante dégénère et donne du coton blanc, de même que, dans les Philippines, à Ilocos, le coton rougeàtre nommé Coyote se transforme en coton blanc dans un autre terrain. Dans la province du Chan-toung, on fabrique des tissus avec FAloès, avec le Bananier et avec une variété d'Asclépias. Dans le Su-chuen, il se fait un grand commerce de toile de Chine (Hia-pou), qu'on tire de plusieurs variétés de Ma et sur- tout de V Urtica nivea (Tchou-ma), Ortie blanche. Cette plante qui croît dans les terrains humides, ressemble à notre chanvre et donne un fil d'une blancheur nacrée et d'une grande résis- tance. On s'en sert pour confectionner des habits d'été, des rideaux de ht, des moustiquaires, des mouchoirs, des sacs à grains et des cordes. Grâce aux eftbrts du Père Voisin , qui le premier donna ridée d'acclimater rOrtie blanche en Europe ; grâce aux tra- vaux de M-' Guillemin, de M-' Chauveau, du Père Bertrand, de M. Stanislas Julien, de M. Dabry et de plusieurs autres mem- bres delà Société d'acclimatation, on peut considérer l'Ortie blanche, qui réussit parfaitement en France, comme complè- tement acclimatée. Son importance a donné lieu k la création, par la Société, d'un prix de 500 francs, pour l'utilisation industrielle de ses fi- bres, et ceux qui s'occupent de cette question n'ont qu'à pren- dre modèle sur les Chinois, pour arriver à tirer de l'Ortie blan- che des tissus souvent aussi fins que la batiste. Pour teindre les étoffes, les habitants du Céleste Empire se servent de feuilles, de fleurs, de graines, de fruits et d'écorces ; mais dans l'art de colorer les tissus, comme dans toutes leurs découvertes, ils sont restés stationnaires ; la science a fait dé- faut à leur activité, et aujourd'hui le teinturier chinois le plus habile en est encore réduit à suivre les traditions et les recet- tes datant peut-être de la dynastie Tchang ou Tcheou. La coidenr la plus généralement employée est le bleu : d'un LXVIII SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D*ACCLIMATATIOlS'. bout de l'Empire à l'autre, les classes inférieures portent des casaques, des pantalons, des robes d'un beau bleu, qui est la couleur du Céleste Empire. La teinture bleue se fait non-seulement à l'indigo, qui est très-commun, mais encore avec la feuille d'une plante nom- mée Lam, qui abonde dans les provinces méridionales. Les teinturiers ont des provisions de feuilles de Lam, en macé- ration dans leurs caves, au-dessous de leurs ateliers, et quand ils veulent renouveler leurs cuves, ils soulèvent une trappe, et puisent la quantité de teinture nécessaire. La teinture verte s'obtient avec le bouton d'une sorte de Sophora (Hoaï-hoa) ; mais le beau vert de Cbine (Lo-kao) se tire des graines de deux variétés de Nerpruns {Rhamnus utilis et chlorophorus) importés en Europe, en 1859, par MM. Nata- lis Rondot et Fortune, et acclimatés en France, en 1860, par M. Delisse, près de Bordeaux. Le rouge est la couleur usitée pour les cérémonies. La tein- ture s'obtient avec la fleur d'une sorte de Safranum (Fa-ko) qu'on emploie sans autre agent et sans avoir passé le tissu dans aucun mordant. Le jaune est réservé à l'empereur et à sa famille : on le lire du curcuma, mais pour les belles nuances on se sert d'une graine (Ouaï-fa) qui ressemble à celle de TAnis; d'autres fois, on met en usage le fruit d'un arbre (Hoang-tchi-tchu) qui croît près de Canton. La couleur brune est fournie parle Sornou, parle Mok-ko, par le Cachou, qui sert à teindre le coton et jamais la soie, par le Gambier et par la gomme-résine Tcbing-fou. Le f^ris se tire de l'Eum-poî, sorte de noix de galles. Le noir s'obtient en teignant l'étoffe en bleu foncé et en la passant ensuite à la teinture d'Eum-pœ. Les peintres se servent d'huile de lin, et surtout celle qu'on tire du Tong-chou, sorte de Strychnos vomiquieretqui sert en même temps au calfatage des embarcations et des jonques. Les huiles d'éclairage se font avec les semences du Cotonnier, avec une Labiée nommée Sou-tze, avec les graines de l'Arbre à suif et avec le Ricin, qui sert en même temps à l'alimentation. DES PRODUITS VEGETAUX DE LA CHINE. LXiX L'huile à manger provient du Camellia oleïfera, qui par une préparation spéciale, perd ses propriétés purgatives ; des sé- sames noir et blanc, de l'arachide, du pois oléagineux, avec lequel on fabrique aussi du fromage, du haricot jaune poilu, d'un Strychnos nommé Tcha-chou, du thé, des amandes dou- ces, des abricots, des noix, du chènevis et aussi d'un chou du pays. Les gousses de Badiane et les graines d'Anis servent à faire une huile employée en médecine et en parfumerie. Avec le camphre, on fabrique à Canton une huile qui peut remplacer l'essence de térébenthine. Le fruit de la plante Feï-tsao est usité comme savon végétal. C'est avec le vernis de l'Arbre à vernis, aussi bien qu'avec le Coccus-lacca, qu'on fait la plupart de ces beaux ouvrages en laques de Pékin, de Canton et de Fou-tcheou. Le suif végétal, qui sert à faire de belles et bonnes chan- delles, abonde dans l'île de Chusan. L'Arbre à suif porte des grappes de fruits qui contiennent une chair blanche ressem- blant à du suif. Cet arbre se rapproche de l'Arbre à cire, dont MM. Stanislas Julien et Simon ont entretenu la Société et qui est très-com- num dans les provinces du Se-tchuen et du Yun-nan. Cet arbre, sorte de Frêne, sertde nourriture aux insectes à cire(La-tchong) , qui déposent sur ses branches une sorte de graisse blanche, et qui, après avoir acquis la grosseur d'œufs de poule, de couleur rouge et violette, s'attachent en se groupant sur les branches et forment des espèces de fruits vivants. Les autres produits végétaux importants de la Chine sont : la Casse, le Cubèbe, le Galanga dont la racine sert comme assaisonnement ; la Gomme-gutte employée en médecine et en peinture ; la racine de Ginseng, sorte de panacée que les mé- decins chinois mêlent à toutes leurs préparations; la Squine, la Rhubarbe , la Noix d'arec, qui coupée par tranches, sau- poudrée de chaux vive, et enfermée dans une feuille de Poivre bétel, constitue un masticatoire très-recherché des Chinois. Il ne faut pas oublier de mentionner l'Igname de la Chine (Dioscorea batatas), importée par M. de Montigny, et propa- LXX SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. gée en France par la Société d'acclimatation. Ni le Riz qiiî, concurremment avec le Blé et le Millet, l'orme une grande partie de la nourriture chinoise et dont on tire le vin de riz et le Sam-Chou, sorte de Hqueur fcrmentée. Ni le sucre, ni le Sorgho, cette gigantesque Canne à sucre des provinces du nord, dont les feuilles sont couvertes d'une cire végétale. Ni le Tabac qui, malgré son introduction récente en Chine, est devenu d'un usage si général, que les hommes, les femmes elles enfants ne cessent de fumer; qu'une femme ne sort ja- mais sans avoir à la main ou pendus à ses habits une longue pipe, une johe bourse à tabac et un briquet ; qu'une dame riche est toujours accompagnée d'une servante, dont l'unique occupation est de bourrer et d'allumer la pipe de sa maîtresse ; de même que le mandarin porte à son côté un flacon élégant, renfermant son tabac à priser, qu'il puise au moyen d'un(! petite spatule en ivoire. Le temps me manque pour vous pai'ler des fruits et des plan- tes alimentaires; il en est de même des arbres, dont je citerai seulement : Le Pin pei-go-song, mentionné par M. Simon, conjme arbre sacré, qu'on trouve dans les jardins des pagodes, dans les heux de sépulture et dans les parcs impériaux. Le Camphrier (Tchang-mou), dont le bois incorruptible aux vers sert surtout aux malles, aux meubles et aux constructions, de même que le Chêne, le Sapin et le Nan-mou, sorte de Cèdre odorant réservé aux palais et aux temples. L'Asédaracou, le bois d'Ébène, le bois de Rose, le bois de Sandal, le bois de Tek, le bois d'Aigle, le bois de Violettes, te Bois noir, le Bois de fer si dur et si louj-d, qui est employé par les Chinois pour leurs meubles si finement et si richement sculptés, et enfin cette gigantesque Graminée, qui a l'aspect d'un arbre, le Bambou, qu'on peut regarder comme la provi- dence des classes laborieuses et pauvres ; car il sert à loger, à vêtir, à nourrir et à chaulfer les habitants du Céleste Empire. Le Bandjou, connu en Chine sous le nom de Tchu, s'élève à de grandes hauteurs et atteint quelquefois 70 et 80 pieds. Sa tige est parfaitement droite et lisse, partagée par des nœuds. DES l'KODyiTS VE(iETAUX UE LA GHliNE, LXXt à distance (>gale les uns des auti'es; son épaisseur très-varia- ble va depuis 2 cenlimètres jusqu'à 25 centimètres de dia- mètre ; son tronc est creux d'un nœud à l'autre et d'une dureté remarquable. Les nuances du Jiambuu varient suivantles (;spèces; il y en a des blancs, des marrons, des noirs ; il y en a de couleur noi- sette, des jaunes et une variété jaunâtre, coupée par des stries d'un si beau vert, qu'on croirait y reconnaître la trace du pin- ceau d'un artiste. Les feuilles sont alternes, longues, étroites et terminées eu pointes aiguës, la llcraison est celle de graminées ; la graine a de l'analogie avec celle du froment ; mais elle est recouverte d'un épidémie noir; elle sert d'aliment dans les temps de disette. lia culture de cette plante demande un terrain sablonneux, bas etd'alluvion, surtout le long des rivières, là où il y a d'é- paisses couches de terre végétale, quoiqu'on trouve cepen- dant des Bambous sur les coteaux, sur les tlancs des monta- gnes, dans des endroits où il y a à peine quelques pouces de terre végétale. Il croît et se nudtiplie rapidement, par des pousses et reje- tons qu'on sépare de la souche, pour les transplanter ailleurs, autant (jue possilile, dans la mémo exposition. Les rejetons sont tellement nombreux et souvent si serrés, que les culti- vateurs sont forcés d'en couper un grand nombre, pour les empêcher de se nuire mutuellement. Les plantations sont hon- nies à couper après quatre ou cinq ans; l'hiver est la saison la plus favorable à cette opération. On trouve en Chine le Bambou au midi comme au nord, sous 50 degrés de chaleur comme sur le bord des rivières gelées ; aux environs de Canton et de Shang-haï, oùla chaleur est tropi- cale, connue près de Pékin, où la température est si rigoureuse, et à Ning-pô, où, malgré les fortes gelées d'hiver, il pousse à de grandes hauteurs et forme des massifs qui ombragent les cours d'eau et les habitations des pécheurs. Les variétés les plus communes sont ; le Bambou noir {Barn- husa nîgra), dont les premiers plants ont été apportés et plan- LXXII SOCIÉTÉ IMPERIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. tés en Angleterre en 1827, et qui a été introduit en France en 1846, par l'amiral Cécille. Puis la grande espèce de Bambusamitls, importée par M. de Montigny. Les variétés méridionales Aurea, Viridif/Iaucescens, le char- mant Bambou rubanuéjles variétés méridionales Variegata el Scriptoria. Puis les espèces Mow-chok, Long-sin-chok, et Haou-chok, cultivées dans les provinces du nord, du centre el de l'est. Dans le Tché-kiang, on trouve des forets entières de Bam- bous. Dans le Chan-toung croissent ces petits Baml)ons si durs, qui servent à faire des perches et des leviers. Le Bambou noir, dont la tige est employée pour les man- ches de parapluies et les cannes, se trouve surtout à Vousa, et dans plusieurs parties du Su-tchuen. 11 y a des Bambous car- rés à Ten-tcheou. Les grands Bambous se tirent de Hou-tchang- fou et de Kiang-fou. Les Bambous arrivent à Canton, par trains de flottage du Fo-Kien, du Kiang-si et surtout de Nam-lioufoi;. L'imagination des Chinois, développée encore par la néces- sité impérieuse qui se fait sentir dans ce pays sujet à de fré- quentes disettes, et dont la population est considérable, a uti- lisé le Bambou pour servir dans une infinité de cas. Dans chaque ferme, grande ou petite, on voit derrière la maison d'habitation, un espace d'une centaine de mètres car- rés environ, clos par un large fossé rempli d'eau et dans le- quel on cultive les Bambous pour les besoins journaliers. Quelquefois groupés seuls, quelquefois mélangés à d'autres arbres, ils forment des massifs, d'un aspect pittoresque, et qui servent de refuge à de nombreuses tourterelles grises à pattes roses. Dans leurs grands jardins, les Chinois mêlent souvent, à leurs rochers artificiels, des bouquets de Bambous noirs, dont l'elfet est magnifique. Dans chaque village, existent un ou plusieurs magasins de Bambous, assortis de longueur et de grosseur. . . " . ; . .. •■; DES l'RODUITS VÉGÉTAUX DE L\ CHINE. LXXIII Pour le travailler, on le prend, quand il est encore vert; car dans des mains habiles, il se Tend alors, dans toute sa longueur, sans éclater, et donne des bandes ou lames, d'une grande résistance, et qu'il est possible de tresser de mille manières. Le Rambou, par sa nature flexiltle et résistante, ployant, mais ne cassant jamais, inattaquable aux vers, pres(iue impu- trescible, se prête à tous les usages. On en fait des ponts pour passer les petites rivières; des conduites d'eau pour aller arroser, jusque dans les endroits escarpés, les parcelles de terrain que le cultivateur intrépide a défrichées et ensemencées. Le pêcheur établit sur le bord des fleuves de hauts pilotis en forts Bambous, au sommet desquels il place sa cabane, dont les murs, le plancher et la toiture sont empruntés à la même plante. Les filets dont il se sert pour prendre le poisson , le cha- peau qui couvre sa tête , ie vêtement qui garantit son corps des ardeurs du soleil, sont également fabriqués en Bambou. Le batelier abrite ses passagers sous une couverture cintrée en lames de Bambou, et le Yolo, sorte d'aviron unique, avec lequel il manœuvre sa barque à la godille, est constitué par une tige de cet arbrisseau. Voyez cette jonque qui s'avance lourdement sur les eaux , ses vergues, ses ralingues, ses gaffes, ses cordages, souvent ses mâts et même ses voiles sont dus à cet arbre précieux. Le cultivateur en construit sa maison, les haies et les clô- tures de ses jardins; il lui emprunte une grande partie de ses outils aratoires; le soldat lui doit son chapeau conique, sa longue lance et ses flèches à pointes de fer ; l'écrivain lui demande la plume avec laquelle il écrit et le papier sur le- quel il trace ses caractères. Ce papier se prépare de la lua- nière suivante : On prend le P)ambou encore vert, on le racle ; les raclures les plus grossières sont mises de côté, pour confectionner des matelas, des coussins, des oreillers; les raclures les plus fines sont séparées avec soin; on les réduit en pâte, par un LXXfV SOCIÉTÉ IMPÉKIÂLE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. Iravail spécial, on inélangc celte pâte à, une quantité pro- portionnée d'IchthyocoUe, on en fait des feuilles qui servent à former les différentes qualités de papier. Le papier commun, non soumis à la décoloration, est légère- ment jaunâtre mais d'une belle couleur uniforme, lisse, soyeux et d'une grande solidité, et qui, à part ses usages or- dinaires, donne un amadou excellent. Le papier fin est blanc et aussi bon que nos meilleurs pa- piers de France : avec le papier d'écorce fibreuse de mûrier , avec le papier de coton et avec celui qui, nommé impropre- ment papier de liz, se fabrique avec la moelle d'une malvacée qui croît dans les marais, il forme toutes les variéti's de pa- piers employés dans l'empire de la Cliine. C'est le Bambou qui donne les ébauchoirs, les pinceaux, les échelles, les supports de chaises à porteur, les cordes, les ossatures de lanternes, les manches d'écrans, d'éventails, les pots à labac, les pipes à fumer l'opium. Ces fauteuils, ces chai- ses, ces lits si légers, que l'homme du peuple se procure à si bon marché, sont tirés de ses liges. C'est avec ses lamelles, qu'on tresse ces jolies boites el ces paniers si solides, à laver le riz, à conserver les fruits, ces vases à thé et à vers à soie. C'est lui qui forme l'instru- ment redouté qui eert à châtier le coupable, de même qu'il est le signe de connnandement de certains mandarins. C'est sui' une mince tlùte de Bambou que le musicien ambulani joue ses airs bizarres, accompagné par le y-in, sorte de violon à deux cordes, fabriqué en Bambou et qui produit les sons les plus désagréables qu'on puisse imaginer. D'après leurs croyances, les Chinois pensent que b^s esprits malfaisants hantent souvent la demeure des hommes. Pour les elfrayer et les chasser, ils ont imaginé des espèces de sifflets, en tronçons de Bambou, aux extrémités desquels ils attachent une corde et de longues bandes de papier. Dés qu'il l'ail du vent, ils lancent ces silllets, qui ne tardent pas à s'éle- ver à une certaine hauteur, en faisant entendre un long' siflle- menl. - ■ . Si ce cerf-volant bruyant ne chasse pas les esprits, il éloigne .' DES l'IlODUlTS VÉGÉTAUX DE LA CHINE. LXXV les oiseaux de proie, surtout les Pies elles Corbeaux, si abon- dants dans ces contrées. ;, ; ' .; ■':'■ ;■ : Ces sifflets ressemblent à ceux qu'on attache aux phmies des pigeons qu'on rencontre en si grand nombre près de Pékin, et qui, dans l(?ur vol rapide, produisent un bruit analogue et écartent les Vautour? et leurs autres ennemis ailés. Il n'est pas jusqu'à la concrétion siliceuse renfermée dans les nœuds de la plante, qui n'ait son application; car les mé- decins chinois s'en servent dans leurs préparations. Un des fréquents usages du Bambou est d'entrer dans la nourriture, sous forme de plusieurs mets : Coupées au mois de mars, les jeunes pousses sont tendres et délicates, on les mange cuites à l'eau et elles ressemblent aux asperges. Dans d'autres cas, on les accommode avec le poisson, en guise de champignons; d'autres fois, on les mange en salade ; les Cantonnais en font des conserves et des confitures estimées. Les prêtres de Bouddha, qui s'astreignent à une nourriture presque exclusivement végétale, ont trouvé dans le Bambou un aliment sain et abondant. Je n'insisterai pas plus longtemps sur les usages d'une plante aussi utile et dont les Chinois ont compris toute l'im- portance. La Providence l'a placée à profusion dans leur pays; leur imagination féconde a augmenté cette profusion, et la Société d'acclimatation, qui cherche à introduire dans notre patrie tout ce qui lui paraît digne d'intérêt, s'est occupée déjà depuis plusieurs années de faire connaître et de généra- liser en Europe la culture du Bambou, qui est appelé à ren- dre tant de services. . Permettez-moi, en terminant, de rendre hommage à ceux de ses membres qui unissent leurs elforts pour arriver à ce but : à M. de Montigny, l'introducteur du Bambma mitis; à M. Hardy, qui, le premier l'a cultivé 4 Alger; à M. le baron Jules Cloquet, à M. Lucy et à M. Denis, qui à Toulon, à Marseille et à Hyères, ont si bien vu réussir le Bambou; à M. A. Geotfroy Saint-Hilaire, directeur du Jardin d'acclima- LXXVl SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'aCCLIMATATION. talion du bois de Boulogne ; à M. le général Khérédine, qui a de si beaux spécimens de Bambous, dans le magnifique Jardin créé par lui en Tunisie ; à M. le comte de Sinéty, près de Paris; à M. Delisse, à Bordeaux, à M. Leroy, près d'An- gers, à M. de Lauzanne en Bretagne, à MM. Levieux et de Ternisien, à Cherbourg; à M. Joseph Lafosse, près de Caren- tan ; à MM. le baron d'Avène, M. de Gensigny, Auzende etMau- menet, qui tous se sont occupés avec succès de l'étude et de la culture du Bambou. D'après le tableau que j'ai essayé d'esquisser devant vous, vous avez pu juger combien sont nombreux et variés les pro- duits végétaux usités dans le Céleste Empire. Vous avez com- pris de quelle importance serait l'acclimatation d'un certain nombre de ces plantes, qui viendraient enrichir notre pays déjà si riche. C'est la noble mission que s'est donnée la Société, et l'on peut déjcà dire, de certains végétaux importants, en répétant cette phrase, que prononçait naguère notre illustre Président dans un de ses discours : Dieu les avait donnés à la Chine ; la Chine les a donnés à la France ; la France les a donnés au monde. • , RAPPORT AU NOM DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES (*) Par M. Ch. WALLUT, Secrétaire du Conseil. Mesdames, Messieurs, Du rapport que nous avons à vous présenter, un fait se dégage que nous signalons à votre attention. Vous remar- querez, en effet, qu'un grand nombre des récompenses, et des plus importantes, ont été décernées cette année à des étran- gers. Avons-nous besoin de chercher dans ce fait une preuve nouvelle de la haute impartialité qui a toujours dicté les choix de notre Commission? Dieu merci! personne n'en a jamais douté. Mais n'êtes-vous pas frappés, comme nous, de voir l'idée qui a présidé à la création de la Société impériale, faire son tour du monde et associer dans la poursuite du but com- mun les dévouements elles intelligences de tous les pays? Les idées vraies et fécondes ont seules ce rare privilège, et ce serait déjà pour nous un juste motif d'orgueil que d'avoir provoqué ce grand mouvement scientifique. L'acclimatation est une œuvre universelle. Jamais nous n'a- vons songé à l'enfermer dans le cercle étroit de nos frontières. Le bon sens n'indique-t-il pas que, plus un territoire est riche en espèces animales et végétales, plus les conquêtes deviennent difficiles? Au contraire, les pays pauvres ou nouvellement ouverts à l'activité de l'homme sont appelés à profiter les pre- miers des bienfaits de l'acclimatation. De ce qui précède n'allez pas conclure que la France, satis- (1) La Commission des récompenses était ainsi composée : Membres de droit. — S. Exe. M. Drouyn de Lhuys, président, et M. Ch. Wallut, secrétaire du Conseil, délégué en remplacement de M. le comte d'Éprémesnil, secrétaire général, empêché. Membres élus par le Conseil. — MM. Aus. Duméril, A. Geoffroy Saint-Hilaire, Frédéric Jacquemart, Richard (du Cantal) et Soubeiran. Membres élus par les cinq sections. — M.M. Crotté de l'alluel, P. Gervais, Mau- rice Girard, Hennequin et le h' Mène. LXXVIII SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMÂTATION. faite des richesses accumulées d'âge en âge, ait renoncé, pour sa part, à poursuivre l'œuvre dont elle a pris l'initiative. Sou- vent l'impatience du public nous a demandé : où sont les ani- maux, où sont les végétaux que vous avez acclimatés ? A ce reproche indirect nous avons répondu en citant les nom- breuses espèces de Faisans, le Colin de Californie, le Bambou, l'Igname et l'Ortie de Chine, le Sorgho sucré, le Cerfeuil bulbeux, dont se sont enrichies la faune et la flore de notre pays. Aujourd'hui, un nouveau succès plus sérieux encore vient s'ajouter à cette liste déjà longue. Il vous souvient de la vive curiosité qu'excita l'Yack, à son arrivée en France, il y a une quinzaine d'années. L'Yack, qui vit à des altitudes où l'on ne rencontre plus ni le Bœuf, ni le Cheval, ni le Mulet ; l'Yack qui, par la finesse de sa toison et de sa chair, par sa rusticité et sa sobriété, semble destiné à rendre à l'agriculture et à l'in- dustrie de signalés services ; l'Yack, dis-je, nous parut tout d'abord une conquête digne de tous nos soins. Aussi la Société impériale, en distribuant ces utiles animaux sur les points les plus favorables, institua-t-elle des prix importants pour leur propagation et leur croisement avec les espèces indigènes. Aujourd'hui l'acchmatation de l'Yack est un fait acquis ; MM. deFenouillet etLequin, Monnier et Richaud se partagent l'honneur d'avoir résolu le problème proposé à leurs efforts. Mais à ces noms ne serait-il pas juste d'associer le nom de M. de Montigny, ex-consul de France en Chine, à qui nous devons l'introduction de l'Yack, ainsi que celle de l'Igname et du Bambou? Hélas ! la mort qui vient de nous ravir un con- frère si plein de dévouement et de zèle ne nous permet que de consigner ici l'expression de notre reconnaissance et de nos regrets. Mais, sans doute, vous avez hâte de me voir aborder l'objet spécial de ce rapport. J'y arrive. La Société impériale d'acclimatation a décerné, celte année, trois grandes médailles d'or. La première, offerte par Son Excellence le Ministre de l'Agri- culture et du Commerce, a été accordée à M. James Youl, à Londres, pour ititroilnrfinn du Saumon en Tasmanle. C'est RAPPORT DE LA COMMISSION DES RECOMPENSES. LXXIX une curieuse et instructive histoire que celle de l'acclimata- tion du Saumon aux antipodes de notre pays. Si le cadre de ce travail me le permettait, je voudrais vous faire assister à cette longue suite d'efforts enfin couronnée de succès, et je vous assure que rarement le roman offre plus d'intérêt que cette histoire vraie. Il faut trois mois au moins à un clipper pour franchir la distance qui sépare l'Europe de l'Australie. Or, l'éclosion des œufs (vous savez que ce sont des œufs qu'il s'agit de transporter) , l'éclosion des œufs s'opère en six semaines, deux mois au plus, dans nos climats tempérés. Sous le ciel de feu des tropiques, quinze jours suffiront ; mai? l'alevin une fois né, sa perte est certaine, il ne résistera ni aux fatigues de ce long voyage, ni aux hrusques variations de la température. Trois insuccès en 1852, 185/i et 1858, ne l'ont que trop prouvé ! Gomment donc retarder cette éclosion ? C'est ici qu'éclate le génie de la race anglo-saxonne, génie fait de patience, inaccessible au découragement. Instruit par les échecs des précédentes tentatives, M. James Youl s'adresse à notre Société, et, aidé des conseils de M. Gerbe, l'habile collaborateur de M. Coste, il fait construire des boîtes dans lesquelles l'œuf, déposé sur un lit de gravier, doit être sans cesse arrosé par un fdet d'eau glacée (1). Pour obtenir cette température constante de l'eau, on embarquera à bord du navire chargé du transport plusieurs tonnes de glace. Malgré ces précautions, l'expédition échoue encore une fois. Le voyage s'est prolongé au delà du temps ordinaire, la glace amanqué ! Peu importe ! M. Youl n'est pas homme à s'arrêter. Il recommencera jusqu'à l'heure du succès. Le voilà donc de nouveau à l'œuvre. Il a reconnu que les œufs plongés dans la glace conservent leur vitalité au delà du l/i/i' jour. Un meilleur navire, une plus grande provision de glace, la réus- site est à ce prix. Enfin, le 24 janvier 18(5/i, le Norfolk quille Londres, emportant cent mille œufs de Saumon et trois mille (1) Nous rappellerons à ce sujet que remploi de la glace l'ondaiite pour le Iransport des (eufs de Poisson avait déjà été indiqué par nolif confrèie M. Millet {Moniteur universel, 10 lévrier 1«55. Bulletin de la Snciété /««- ph'iale d'acclimalation,\\\\\\('\i%inh. p. ^.'^3). LXXX SOCIÉTÉ IMPERIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. œufs de Truite ; quatre-vingt-quatre jours après, il atterrit à Hobson-Bay (Australie). Là, le cachet posé par M. Youl au départ de Londres est brisé, en présence des notables de la colonie, la glacière est ouverte, et l'on constate que la majeure partie des œufs vit encore. Après l'arrivée en Australie, tout n'est pas fini. Avant que la conquête ne soit définitive et certaine comme elle l'est aujour- d'hui, que de soins et de précautions il faut encore ! Un instant de défaillance, une minute de négligence et l'œuvre est com- promise ; mais n'en ai-je pas dit assez pour qu'à vos yeux comme aux nôtres, la médaille d'or accordée à M, Youl soit une récompense deux fois méritée ? Notre seconde médaille d'or a été décernée à M. Van Gor- KOM, chef des cultures de Quinquina à Java. Si les titres de M. Van Gorkom ne présentent pas le carac- tère particulièrement saisissant de ceuxde M. Youl, ils ne sont ni moins sérieux, ni moins incontestables. Nous vous avons dit, l'an dernier, l'importance que la culture du quinquina avait prise dans les Indes anglaises. M. Van Gorkom a rendu à la Hollande le service que MM. Mac Ivor et Markham avaient rendu à l'Angleterre. Depuis qu'il a succédé au docteur Junghunh, il a puissamment contribué au développe- ment d'une richesse dont le monde entier est appelé à prendre sa part; grâce à d'intelligentes observations, il a en outre heu- reusement modifié les procédés de culture usités jusque-là, et fait connaître les soins qu'il convient de donner au précieux arbuste. ^ Parmi les établissements particuliers ou publics qui ont le plus fait pour la cause de l'acelimatation, il est juste de placer en première ligne le Jardin zoologique d'Anvers. C'est à lui que nous devons l'introduction en Europe de nombreuses espèces de mammifères et d'oiseaux nouveaux et des repro- ductions du plus haut intérêt. Aussi notre Commission a-t-elle décidé qu'une troisième médaille d'or serait décernée à M.Vekemans, l'habile directeur du Jardin zoologique d'Anvers. Nous vous disions en commençant. Messieurs, que la question relative à l'Yack pouv;:\it être aujourd'hui consi- RAPPORT DE LA. COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LXXXI dérée comme résolue. Les prix fondés pour l'acclimatation de l'Yack ont donc été accordés : Le premier ("2500 fr.), à M. Léonce de Fenouillet, au château de l'Hom (Lozère); M. de Fenouillet, à la lin de 1868, possédait un troupeau de neuf Yacks, dont sept nés chez lui, et qui sont dans le meilleur état d'entretien et de santé ; Le second (2000 fr.), à M. Fr. Lequin, directeur de la ferme-école de Lahayevaux. Quant au prix de 1800 fr., proposé pour la propagation des métis d'Yacks et de Vaches de travail, il a été accordé à MM. RiciiAUD et MoNNiER, à Vernet, près Digne. La prime de 500 fr. proposée pour le dressage de l'Yack a été accordée, elle aussi, à MM. Richaud et Monnier qui, les premiers, ont substitué l'Yack au Mulet dans les Alpes et fait comprendre les avantages que cet animal offre sur toutes nos espèces indigènes dans les pays de montagnes. C'est là un im- portant service rendu à la cause de l'acclimatation, et la Société impériale en remercie hautement MM. Richaud et Monnier. Enfin, la prime de 500 fr. pour les travaux relatifs à l'accli- matation a été décernée à M. Bouteille, conservateur du Muséum d'histoire naturelle à Grenoble. Plusieurs mémoires, et surtout le grand ouvrage V Ornithologie des Alpes, tels sont les titres de M. Bouteille, et nous saisissons avec empres- sement cette occasion de témoigner notre reconnaissance au savant modeste et dévoué qui nous a si souvent prêté son précieux concours dans l'œuvre que nous poursuivons. Vous savez, Messieurs, que tous les ans la Société ajoute de nouveaux prix à son programme, appelant ainsi l'attention du public sur les questions qui lui paraissent d'un intérêt par liculier. Conformément à ce système, elle a institué cette année : 1° Un prix de 1000 francs, pour la multiplication en liberté du Faisan vénéré ; 2" Un prix de même somme pour la domestication en Al- gérie, de la Glaréole, oiseau destructeur des insectes ; 3° Un prix de 500 francs pour le meilleur mémoire sur la transformation des marais salants en réservoirs à Poissons ; 2« SÉRIE, T. VI. — Séance publique annuelle. f LXXXII SOCIÉTÉ IMl'ÉlllALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. li° Un prix de 1000 francs ponr le meilleur mémoire sur la reproduction artificielle des Huîtres. En même temps, madame Dutrone, veuve de notre dévoué confrère, a fondé un prix perpétuel de 300 francs pour la pro- pagation de la race désarmée Sarlabot, créée par M. Du- trone, son mari. Les succès remportés celle année nous donnent le légitime espoir que les nouveaux problèmes proposés au zèle des accli- mataleurs recevront à leur tour une solution prochaine. • Il nous reste à vous faire connaître les récompenses oljte- nues dans les cinq sections qui comprennent l'ensemble de nos travaux. MÉDAILLES DE PREMIÈRE ET DE SECONDE CLASSES, MENTIONS HONORABLES ET RÉCOMPENSES PÉCUNIAIRES. Première section. — Mammifères. Ificilaillc de «'^ classe. M. Ferreira Lage (Brésil). — Introduction d'animaux divers. Mention honorable. M. le comte Nau de Maupassant. — Multiplication de Mou- lons Ti-yang. ■ Recompense pécuniaire. M"' CnoPELiN, 100 fr. — Bons soins donnés aux animaux. Deuxième section. — Oiseaux. McdaiEics de 1'^'' classe. M. Louis Goignet. — Colins de Californie. M. Millet. — Invention et propagation de nids artificiels. M. Plet. — Faisans. lïlédaillc de S^ classe. M. Mairet. — Faisans. Mention honorable. . • M. Edgar Roger. — Céréopses. RAPrORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LXXXIII Troisième section. —Poissons, Crustacés, Annélides. M. Ricco. — Pisciculture. _ M. riionor. StepIionsAiNSWOiiTii (^Elals-Utiis). — PisciciilUire. M. Fëddep.sen (Danemarck). id. M. Seth Green (États-Uuis). id. . M. Isaac Joly (Suisse). * id. M. RuEFF (Wurtemberg). id. M. le docteur professeur Vouga (Suisse). id. M. le baron de Washington (Styrie). id. Slétlailles de S° classe, M. Liénard. id. M. Fédérico Muntadas (Espagne). ' id. M. P. Vincent. — Acclimatation de Feras. Quatrième section. — Insectes. médaiilc!^ «le t"^ clai^se. M. Duseigneur. — Travaux sur les maladies des vers à soie. M. Am. Ligounhe. — Sériciculture. ° iM. Maumenet. — Éducations d'Attacus Mylitla. M. E. DE Plagniol. — Travaux sur les maladies des vers à soie. M. DE Saulcy. — Sériciculture. Médailles de 3° classe. M. le docteur Bordone. — Travaux sur les maladies des vers à soie. M. Ciiéruy-Linguet. — Éducation d'Attacus Cynthia. M"' Constance Dessaix. — Sériciculture. M. Paterlini (Italie). — Sériciculture. M. Rainery. — Éducation d'Attacus Gyntbia. SCcnltons honorables. • M. Beliiomme. —Sériciculture. J^XXXIV SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. M. Mariot-Didieux. — Séricicullure. M. E. DE Masquard. — Études sur les maladies des vers à soie. . M. E. Mouline. — Études sur les maladies des vers à soie. ' Bïéeoiiuu'n'^e iiéeuniHîre. M"'^ Rii'ERT, 100 IV. — Sériciculture. Cinquième section. — Végétaux. Rappels (le médiiillos» de t^'^ clasusc. M. DucHESNE-TnouREAu. — Culture de Conifères sur plus do 'JOOO hectares de mauvais terrains. M. le Général Kiiérédine (Tunis). — Cultures diverses. IMéiheille.'i «le fl'''' classe. M. Detz-Penot. — Études sur le Maïs. M. A. DE Magedo (Brésil). — Etudes sur le Palmier Carnauba. M. Quiuou. — Cultures diverses. M. E. Vavin. — Cultures diverses. AlC'dailles lEc 2' citasse. M. Julien Bertrand. — Propagation de la culture du Hou- blon. M. BossiN. — Cultures diverses. • M. Daniel IIanbuky (Angleterre). — Culture du Jalap. t ifïcnfions hoiioriililcs. M. DE Bouchaud de Bussy. — Culture du Bambou. M. Vidal. — Culture du Maïs. a»riinos Ik^ron «le 4>eriiiij£;iiy. Enfin les deux primes annuelles, ibndces par M. Agron de Germigny pour récompenser les bons soins donnés aux ani- maux, ont été décernées : Celle de 200 fr., h M. Jean Amestoy, gardien au Jardin d'essai du Hamma, près d'Alger ; Celle de 100 fr., à M. Metz, gardien au Jardin d'acclimata- tion du bois de Boulogne. . BULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION FONDÉE LE 10 FÉVRIER 185Z|. V I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ (1). RAPPORT ADRESSÉ A M. LE 1>RÉS1DENT DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE d' ACCLIMATATION SUR LES CHEPTELS DE LA SOCIÉTÉ ET SUR DES ANIMAUX ET VÉGÉTAUX UTILES A ACCLIMATER EN FRANCE ET EN ALGÉRIE, Par .^I. RICIBAR» (du l'nntnl). î • Monsieur le Président, La Société impériale d'acclimatation a bien voulu me con- fier le soin d'examiner dans quelles conditions se trouvent les animaux qu'elle a placés en cheptel chez des éleveurs dans divers points de la France, afin de savoir si leur élevage est avantageux pour notre agriculture et notre industrie. Je me suis rendu sur les lieux que vous avez désignés, et je m'em- presse de vous rendre compte des faits que j'ai observés tant sur les animaux que sur les végétaux qui peuvent être accli- matés avec avantage en France ou en Algérie. (1) La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans sou Bulletin. 2e SÉRIE, T. VI. - Janvier 1869. 1 2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. En quittant Paris au commencement de mai, je me suis rendu au château de Gléon, dans l'Aude, chez M. le docteur Bonnes. Cet agriculteur habile possède un troupeau de Chèvres d'Angora de 35 têtes, et composé de la manière suivante : 15 Chèvres adultes, d'âges divers, 10 Boucs adultes, 7 Chevreaux mâles de ranuéc, 3 Chevrettes de Tannée. Lot. 35 V Huit boucs ont été castrés pour être engraissés et vendus au boucher. Sur les quinze chèvres adultes, trois sont hors d'âge, et M. Bonnes les considère comme n'étant plus aptes à la reproduction. Le troupeau de multiplication n'était donc composé que de 24 sujets d'âges divers, en mai 1868. La propriété de M. Bonnes, placée sur les Corbières, con- fins des Pyrénées-Orientales, a une étendue de 600 hectares, dont 500 environ sont en grande partie couverts de brous- sailles qui croissent sur les roches calcaires qu'ils com- prennent. Cet espace, ne pouvant être cultivé, n'est propre qu'à la dépaissance des Chèvres. Le fonds cultivable dans la propriété est exploité en vignes, en prairies artificielles no- tamment, et en céréales. Le troupeau de Chèvres indigènes de M. Bonnes est de 250 têtes, et il doit être porté à 500. Le principal motif de l'élevage RAPPORT SUR LES CHEPTELS DE LA SOCIÉTÉ. 5 M. de Fenouillet avait reçu de la Société ces deux dernières femelles avec un mâle envoyé depuis à Digne; les autres sujets sont nés chez lui. Le cheptel de M. de Fenouillet, placé dans do bonnes con- ditions, est en bon état. La propriété, où il se trouve, est très- propre à l'élevage des animaux des montagnes, par la qualité des pâturages et celle des eaux abondantes qui peuvent les irriguer. M. de Fenouillet est tout disposé à s'occuper du perfectionnement de nos animaux domestiques, et il réunit, pour réussir, toutes les conditions morales et physiques dési- rables. Dans le Vaucluse, M. Fabre, directeur de la ferme-école de ce département, possède un troupeau de Chèvres Angora de sept têtes, savoir ; 1 Bouc, 2 Chevreaux niàles. Lot. 7 Ces animaux paissent aussi avec les Moutons dans la pro- priété de M. Fabre, qui partage l'opinion de M. le docteur Bonnes sur leur produit. Suivant son opinion, l'élevage de la Chèvre Angora ne serait pas lucratif dans le Vaucluse, ce qui peut s'expliquer d'ailleurs par le mode d'exploitation du sol dans le pays. A Marseille, notre délégué, M. Hesse, dont le dévouement éclairé n'a jamais fait défaut à la Société pour ses recherches, est toujours disposé à vous être utile, mais il n'a eu, pour ce moment, rien à communiquer sur les travaux dont nous nous occupons. M. Léon Vidal continue toujours avec le même zèle ses tra- vaux sur la pisciculture. Il désirerait voir se répandre dans le Midi la culture du Bambou, dont l'acclimatation a si bien réussi par les soins de notre savant confrère M. le baron Jules Cloquet, cà Lamalgue, près Toulon. Cette précieuse Gra- minée, dont l'emploi est aussi répandu que varié pour tant d'usages divers dans le Levant, remplacerait avec avantage le 6 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. Roseau de Provence, utilisé pour faire des haies de séparation dans les bassins de pisciculture sur le littoral de la Méditer- ranée. Le Roseau de Provence résiste peu de temps à l'action de l'humidité, et la fréquence de son renouvellement occa- sionne des frais que l'on pourrait éviter par l'emploi du Bambou. On pense que, par sa texture plus compacte et plus solide, il serait d'une plus longue durée et par conséquent plus économique. Près de Toulon, M. Aquarone possède un remarquable éta- blissement d'élevage d'Oiseaux, qu'il dirige avec autant de zèle et de dévouement que d'intelligence. Favorisé par le climat, cet établissement faciliterait sans doute la multiplica- tion d'Oiseaux rares et précieux qui, ne pouvant réussir d'abord vers le nord de la France, prospéreraient dans le Midi. L'Au- truche , qui s'est reproduite à Grenoble , se multiplierait peut-être chez M. Aquarone. A Toulon, j'ai remarqué dans le jardin de notre confrère M. Margollé, qui a bien compris l'importance des travaux de notre Société, un arbre précieux déjà acchmaté et dont la culture devrait être répandue dans le Midi soit comme arbre d'ornement, soit pour son produit. Je veux parler du Poivrier d'Amérique (Sc/iinus molle). M. Phihppe, jardinier en chef du jardin botanique de la marine de Saint-Mandrier, en a donné la description dans notre Bulletin de 1862, p. lii. Le.s drupes de la femelle de cet arbre (il est dioïque) peuvent être employées comme le poivre ordinaire. M. Margollé en a fait l'expérience ; il les utilise absolument comme le fruit du Poi- vrier des Indes. J'ai vu aussi clans le même jardin de M. Margollé le faux Tabac ÇSicotiana glat/ca). Cet arbrisseau, très-rustique, croît dans les terrains les plus arides et les plus secs avec beaucoup de vigueur. Il pourrait être utilisé avec avantage peut-être dans des sols infertiles, laissés incultes parce que leur exploi- tation serait onéreuse. Le bois du faux Tabac pourrait servir comme bois de chauffage dans l'économie domestique ou dans l'industrie. Dans sa propriété, située à 12 kilomètres de Toulon, notre RAPPORT SUR LES CHEPTELS DE LA SOCIETE. 7 zélé confrère, M. le docteur Turrel, délégué de notre Société, auprès duquel j'ai trouvé l'accueil le plus empressé, s'occupe avec succès d'acclimatation et de multiplication de végétaux utiles et d'ornement. , " . J'ai remarqué chez lui plusieurs variétés de Conifères dans de bonnes conditions de végétation, le Câprier sans épines, qu'il a introduit et qu'il cultive, le Stipa tenacissima, le Chamœrops excelsa, le Jubœa spectabilis, un très-beau sujet de Néflier du Japon greffé sur Aubépine, une allée d'Euca- lyptus globulns d'une belle venue, des Bambous, etc. Par son zèle éclairé comme par son dévouement à la science pratique de l'acclimatation, M. le docteur Turrel peut rendre des services à l'agriculture pour l'étude des végétaux à natu- raliser, et notre Société le trouvera toujours disposé à la seconder dans le but de bien public qu'elle poursuit. A Hyères, M. de Beauregard a organisé dans sa belle pro- priété, près de la ville, un haras de Chevaux anglais d'un bon choix. Cet établissement, bien ordonné, conviendrait très- bien à l'élevage d'autres animaux, notamment de l'Hémione, du Dauw et du Zèbre. Il serait avantageux que ces trois types fussent importés et répandus en France. Les expériences faites au Muséum d'histoire naturelle de Paris, et dans ces derniers temps au Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne, ont démontréque l'acclimatation de ces trois espèces serait assurée chez nous, au nord comme au midi. Ces animaux, purs ou croisés avec les races chevaline et asine , donneraient des produits de luxe ou de travail très-utiles et très-estimés par leur vigueur autant que par la rapidité de leurs allures. IJ m'a été assuré, à Hyères, qu'un comité d'acchmatation se formerait facilement pour faire réussir une semblable entre- prise. Je crois devoir attirer l'attention de la Société sur ce point, qui me paraît important. Du genre Cheval, la France n'a jamais possédé, comme les autres puissances de l'Europe, que le Cheval et l'Ane ; l'Hémione, le Dauw et le Zèbre seraient une précieuse conquête, d'excellents auxiliaires pour les tra- vaux agricoles ou industriels. Tous les trois sont très-forts. 8 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. très-énergiques et très-sobres. On peut en être convaincu par l'étude de leur organisation. J'ai étudié spécialement l'Hémione, et j'ai pu juger de sa rare vigueur et de ses qualités. 31. Ozan, que j'ai vu à Ilyéres, a reçu des Moutons Kara- manlis dont l'élevage paraît avoir réussi. Ces animaux n'ont pas été admis à concourir au concours régional du Var, il est vrai, mais M. Ozan ne s'est pas découragé. H a fait des expé- riences de croisement de ces animaux avec la race des Mou- tons des Alpes qu'il élève. Les métis qui en ont été la consé- quence sont plus étoffés, plus rustiques que la race pure des Alpes ; on m'a assuré aussi qu'ils sont plus sobres et que leur viande est de très-bonne qualité. S'il en est ainsi, l'importa- tion du Mouton Karamanlis aurait été utile dans les Alpes méridionales. J'ai remarqué à Hyères, comme à Toulon, un fait d'accli- matation récent dont on a déjà beaucoup parlé, et qui est appelé à rendre de grands services ; je veux parler de l'accli- matation de YEucalyptus globidus , dont notre confrère M. Rainel s'est occupé avec un si louable zèle. On plante cet arbre par milliers sur le littoral de la Méditerranée, notam- ment depuis Nice jusqu'à Marseille. J'ai vu chez M. Hulier, qui est un des pépiniéristes les plus distingués du Midi, un Eticaltjptus globulns de onze ans qui a 1 mètre 00 centimètres de circonférence à sa base. Le bois de cet arbre a été estimé pour le chauffage (iO fr., et la valeur commerciale serait bien plus élevée si, comme on l'affirme, cette essence peut être utilisée pour la charpente, notamment pour les constructions navales. Soit comme arbre d'ornement par son port et ses feuilles persistantes, soit comme essence forestière, partout où il peut croître et se multiplier, Y Eucalijptus globuais peut être con- sidéré comme une des plus riches conquêtes qui aient été faites sur le règne végétal. Il serait utile de faire dans les plaines de la Crau des expé- riences de culture de V Eucalyptus globulus ; si cet arbre y réussissait, ce pays dénudé et généralement improductif ne tarderait pas à devenir fertile après des siècles de stérilité. RAPPORT SUR LES CHEPTELS DE LA SOCIETE. 9 Avec YEuailyptus globulus on peut, pour ainsi dire, im- proviser une forêt, tant sa croissance est rapide. On en voit dans le jardin public de Toulon une tou(î(î de trois ans à peine dont les sujets ont de 7 à 8 mètres de hauteur, et ils sont d'une rare vigueur. Notre dévoué confrère M. Denis, d'Hyéres, contribue avec zèle à faire apprécier cette essence précieuse. Il fait cultiver dan% son remarquable jardin diverses autres variétés d'arbres utiles ou d'ornement, et il rend ainsi des services à l'art de multiplier les végétaux et de les acclimater dans l'intérêt de Tagriculture et de l'industrie. La ville d'Hyéres a hérité d'un terrain de 7 hectares, des- tiné par le donataire à faire un jardin public. ïl serait heureux que l'administration de la ville fit servir ce terrain à la pro- duction d'arbres utiles et d'ornement, récemment acclimatés ou à acclimater. Ce serait une école mutuelle d'enseignement où tous les promeneurs pourraient s'instruire en admirant les richesses dont la science de l'acclimatation peut doter le pays. (La suile à un prochain numéro.) DE LA PÊCHi: nu CORAIL. On nous communique, sur ce sujet, qui a déjà fixé l'atten- Lion de la Société impériale, un Mémoire dont nous croyons devoir placer sous les yeux de nos lecteurs les passages sui- vants : Précis historique. A toutes les époques, le gouvernement français s'est mon- tré jaloux de favoriser tous ceux qui ont voulu s'adonner à la pêche du Corail, et les a encouragés par tous les moyens en son pouvoir. Au milieu du xvf siècle (1561), ce fut sous ses auspices que deux notables négociants de Marseille fondèrent une grande compagnie pour ce genre d'exploitation. Avec l'aide du gouvernement, cette compagnie obtint, moyennant des redevances annuelles payées aux beys de Tunis, d'Alger et de Maroc, le droit exclusif de pêcher le Corail sur tout le littoral de ces contrées. Sous la direction de ses fondateurs, Linche et Didier, cette compagnie, dite du Bastion de France, à cause de celui qu'elle lit construire pour s'y protéger, près de Bône, sur les limites de l'Algérie, atteignit rapidement une grande prospérité. Peu d'années après la fondation de cet établissement, la colonie des pêcheurs de Corail comptait jus- qu'à huit cents habitants. Samson Napollan, en 1628, donna plus d'extension encore à cette industrie, et, grâce à son activité, les atl'aires de la compagnie furent des plus prospères; ce n'est qu'à sa mort, en 1633, qu'elles devinrent amoindries et languissantes. A cette époque, la pêche du Corail avait lieu d'avril à la lin de juillet (1). D'autres sociétés se constituèrent sous la protection et avec les faveurs spéciales de Louis XIII et de Louis XIV. En 1719, sur l'initiative de deux Marseillais, MM. Rému- (1) Essai sur le commerce de Marseille, J. .lulliany. 18Zi2. DE LA PÊCHE DU CORAIL. H sat et Garambais, se forma une nouvelle Société par actions, dite Compagnie royale d' Afrique. Cette Société fut large- ment protégée et favorisée par Louis XV, et fut pendant longtemps très-prospère. Non-seulement elle embrassait toute la pèche du Corail sur les côtes de Provence et celles d'Afri- que, mais elle avait de plus, à Marseille et à Cassis, des fa- briques pour le tailler et le percer (1). Les chiffres que nous relevons des documents relatifs à cette compagnie portent à 625 quintaux (123 livres de Mar- seille par quintal), le montant d'une pêche ayant duré d'avril à la fin d'août, et ayant employé huit cents personnes. Le quintal était évalué à 1800 francs, ce qui, pour les (i*25 quintaux, donnait un produit de 1 125 000 francs. Le prix brut de la pèche, payé aux corailleurs, était de 58 sous la livre, soit de 235 335 fr. El le Corail ouvre'' à Marseille était revendu à raison de 5 fr. l'once, soit 5 815 625 Laissant un bénéfice de main-d'œuvre de i 690 625 La Compagnie royale d'Afrique demeura pendant long- temps en pleine prospérité, comme le témoigne ce qu'écrivait de Versailles, le lA mai 1786, le maréchal de Castries, mi- nistre des finances, à l'occasion du bilan de la compagnie pour l'année 1785: Vous attribuez cette différence au peu de profit que les blés ont procuré, el à la contrebande du Corail ; la situation est cependant prospère, puisque malgré la dernière réparlilion, qui a été de /tOO 000 livres, aux action- naires, l'avoir de la Société reste de 3 l\l% 122 fr. D'où, en prélevant pour dettes douteuses 710 625 fr. ] Et pour ses navires, meubles et ustensiles dans ses > 875 330 possessions 16/i 705 ; Il lui reste en effets réels et susceptibles d'augmentation plutôt que de diminution 'i 602 792 fr. C'est-à-dire plus du double de son capital originaire, qui a été de un million deux cent mille livres. (1) Rapport officiel du sieur Jacques Savary des Bruslons, inspecteur gé- néral des douanes du Roi, document qui se trouve aux Archives, à Paris, et à la Bibliothèque du Havre. "' J2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. L'existence de la Co?npagme royale rV Afrique s'est pro- longée jusqu'à la Révolution française, qui la supprima, et c'est à partir de ce moment que les Napolitains et les Toscans se sont emparés de la pêche du Corail, où il ont puisé et ré- coltent encore chaque année d'abondantes ressources. L'aperçu historique qui précède montre, d'une part, com- bien, pendant de longues périodes de temps, les Marseillais avaient su concentrer en leurs mains les grands profits que procure celie pèche, et aussi tout le concours et l'appui que leur ont prêtés les gouvernements, voyant dans cette exploita- tion une source certaine de profits, et une des meilleures éco- les pour nos marins. Les dispositions du gouvernement sont encore aujourd'hui tout à fait en faveur de celte industrie, qu'il voit avec regret exploitée sur nos côtes par des étrangers. Depuis plus de trente ans il recherche les moyens de faire redevenir française cette industrie, qui n'est nullement en dé- cadence, mais seulement déplacée. Entre autres preuves de ces constantes préoccupations, nous citerons la lettre qu'adressa à ce sujet, le 23 février 1855, Son Exe. M. le maréchal Vaillant, ministre de la guerre, à la Société impériale d'acclimatation, et les deux rapports, les deux importantes études, qu'elle motiva de la part de cette savante compagnie (1). Le premier de ces rapports, après avoir signalé l'insuffi- sance de nos informations sur l'histoire naturelle du Corail, et provoqué ainsi la mission que le gouvernement a confiée depuis au docteur H. Lacaze-Duthiers, dont nous aurons lieu de parler plus bas ; après avoir indiqué,, comme mesures uti- les, la création d'une industrie indigène, insiste principale- ment sur ce point, qu'il est probablement réservé à la science (à laquelle nous devons déjà le réveil et le développement de tant d'industries) de nous faire ressaisir celle du Corail. Dans son second travail, le rapporteur, M. A. Focillon, envisage (1) r.apports faits à la Société impériale d'acclimatation {Bulletin de 1856- 1857, p. 2i;J. Séances du 9 mai 185G et du 15 mai 1857}. DE L' PÊCHE DU CORAIL. J 'i spécialement rapplication du baleau sous -marin à la pêche du Corail, et il entrevoit dans cette nouvelle méthode la so- lution si longtemps cherchée de reconquérir cette industrie au profit delà France. 11 conclut en ces termes : « L'emploi des bateaux sous-marins semble donc devoir nous rendre, par la supériorité des procédés, le monopole d'une exploitation qui nous a échappé, et qui nous appartient légitimement; il paraît en outre nous assurer les moyens de ménager et d'accroître ces gisements coralliens de l'Algérie, (|ui ne connaissent pas de rivaux, et devraient être une des richesses de notre colonie. » Nous devons également mentionner ici la décision impériale du 25 juin I86/1, rendue sur la proposition du Ministre de la marine, M. de Chasseloup-Laubat, laquelle porte textuelle- ment ceci : « La pêche du Corail sur les cùles d'Afrique, représentant une valeur annuelle de cinq à six millions de francs (1) et n'occupant pas moins de deux cent quarante bateaux montés par deux mille marins, se fait exclusivement par des étran- gers. C'est là un état de choses regrettable, et s'il n'appartient pas au département de la marine de déterminer toutes les conditions qu'il peut être nécessaire d'offrir aux hommes qui se livrent à la pêche du Corail, pour les fixer sur les cotes d'Algérie, du moins est-ce pour lui un devoir de proposer à Votre Majesté les mesures qui peuvent favoriser un pareil r('!- sultat, et encourager nos nationaux à prendre part à une industrie dont ils doivent retirer d'importants bénéfices. » Suit la décision qui porte que tous les marins de nos pos- sessions d'Afrique qui se livreront à la pêche du Corail, ou au cabotage, seront considérés comme en cours de voyage, et ne seront plus soumis aux obligations des levées. Toutes ces recherches, toutes ces mesures témoignent de la solUcltude du gouvernement, et montrent que son appui peut être considéré comme certain pour tout ce qui tendra à repla- cer cette importante industrie en la possession des Français. (1) D'après déclarations des pèclieurs étrangers. 14 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. Renseignements commerciaux (ij. De 1810 à 1820, l'industrie du Corail a été très-prospère à Marseille, et l'on y comptait quatorze fabriques s'occupant de la taille et des autres préparations des Corailx ; mais la con- currence italienne pour la pêche et la fabrication s'appuyanl sur des moyens plus économiques (main-d'œuvre, salaires et frais d'armement), est arrivée à s'approprier presque exclusi- vement cette importante exploitation, et aujourd'hui il y aplus de quatre-vingts fabriques en Italie, tandis qu'il n'y en a plus que deux à Marseille. Les exploitations de France ont été : De 1087 kilogr. en 1838 15G6 — 1839 lUn — 18/i0 Le Sénégal et les autres pays d'Afrique oifrenl les princi- paux débouchés. En 18/il il a été emporté de Marseille pour le Sénégal, 673 kilog, et il est à remarquer que ces chilfres d'ex- portation ne comprennent que celles constatées par la douane, tandis qu'il y a des quantités très-importantes embarquées sans déclaration. Le Corail brut mis en consommation à Marseille s'est élevé : En 18o9 à /i752 kilogrammes 18/(0 Zi35Z| ~ 1841 5885 — dont 1097 kilogrammes [jrovcnaient d'Espagne, 1297 — des Éîats-Unis, 1705 •*- des Deux-Siciles, IZjOZi — de Toscane, 2'Sk — d'Algérie, 137 — de pèche française. Le docteur H. Lacaze-Duthiers , dans son remarquable ou- vrage sur l'histoire naturelle du Corail, s'est également occupé de ce qui a trait à la pêche (2). (1) Essai sur le commerce de Marseille, par.). Julliany (18Zi2). (2) Hist. nat. du Corail, par le docteur H. Lacaze-Duthiers, ouvrage pu- DE LA PÈCHE DU CORAIL. !5 Ayant séjourné assez longtemps sur les rivages où elle s'o- père, et se trouvant continuellement en communication avec les pêcheurs par suite de ses études, il a cherché à avoir des données exactes sur les résultats procurés par cette pêche, mais il a été obligé de constater que c'était chose à peu près impossible, à cause que chaque pêcheur avait soin de cacher son plus ou moins de réussite, pour ne point éveiller la con- currence ou la jalousie de ses rivaux. Cependant, par l'ensemble des renseignements qu'il a pu recueillir, il apprécie qu'un grand bateau, monté par douze hommes, doit, dans sa saison, pêcher -50 kilogr. de Corail pour faire ses frais, et que si sa cueillette s'élève à 300 kilogr., la pêche est fructueuse et laisse un bénéfice d'environ 3,000 francs. Le docteur Lacaze a constaté que le nombre des bateaux corailleurs va toujours augmentant, ce qui prouve que celte industrie est prospère, et si l'on voit si peu de Français y pren- dre part, cela tient essentiellement cà la difficulté de réunir des équipages aussi peu rémunérés que ceux des barques na- politaines, toscanes et espagnoles, et surtout qui puissent se contenter d'une nourriture aussi sobre. Ces équipages étran- gers ne reçoivent d'autre aliment que du biscuit et un plat de pâtes; ils ne mangent de la viande que deux fois par an, et ne boiventjamais de vin ; ils sont pourtant soumis aux plus gran- des fatigues. Par l'enchaînement de ces faits, le docteur Lacaze est amené cà conclure qu'il importe de rechercher et de favoriser des procédés pouvant rendre cette industrie à la fois moins labo- rieuse, moins pénible, et plus productive. Il examine rapidement à ce point de vue ce qu'on a lieu d'espérer des scaphandres et du bateau sous-marin, et envi- sageant principalement l'emploi du scaphandre, il reproche à cet appareil de n'être pas assez perfectionné pour garantir la vie du plongeur qui en est revêtu (il écrivait en 1863-18(5/i) ; il apprécie comme très-dangereux de descendre avec un sca- blié sous les auspices du Ministre de rinstruction publique et du Gouverne- ment deTAlgérie. Paris, J.-B. Baillière fils, 186Z(. 16 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. phaiidre à des prol'ondeurs de '25 à /|0 mètres, l'homme se trouvant ainsi « suspendu à une grande profondeur, et n'é- tant muni que d'une corde comme moyen d'appel auprès de ses compagnons restés à la surface de l'eau ; ceux-ci ne pou- vant occuper un point fixe par suite des agitations de la houle, et lui imprimant forcément toutes les secousses qu'ils ressen- tent ; et enfin le tuyau par lequel le plongeur reçoit de l'air, ayant une grande longueur, peut s'embarrasser, se nouer et devenir l'occasion des plus graves accidents. » Le docteur Lacaze reconnaît cependant que toutes ces diffi- cultés ne sont pas insurmontables, et conclut que tout dépend des perfectionnements qui pourront être apportés à ces nou- veaux modes d'exploitation. Il cite à ce sujet un fait qu'il importe de noter, c'est que, d'après les renseignements qui lui ont été fournis par M. Mar- tin (des Martigues), dans l'espace d'un peu plus d'un an, à l'aide de six scaphandres, on a pu pêcher, au cap Couronne, du Corail pour plus de 100,000 francs. Cette pêche a été opérée par trois bateaux montés chacun par deux plongeurs scaphandreurs, un patron et quatre hom- mes d'équipage, et dans les premiers temps chaque plongeur récollait de 8 à 10 kilogrammes de Corail par jour. Des renseignements commerciaux plus récents, et plus dé- taillés, nous sont fournis parles Amiales du commerce exté- rieur publiées par le gouvernement, en juillet 1860, sous le numéro \ QQh (1) . D'après ce travail, les bateaux corailleurs partent principa- lement de Torre del Greco, Livourne et quelques régions de la Ligurie et delà Sardaigne , où sont leurs princpaux arma- teurs; ils se répartissent à peu près en : 300 bateaux de Torre del Greco. 60 — de Livounîe, 100 — de Ligurie et de Sardaigne. /i60 Ijateaux. (1) Ces renseignements sont dus au consulat de France à Livourue. DE LA rÊCHE DU CORAIL. 17 Chaque barque est montée par six ou par douze hommes , soit, pour l'ensemble, environ quatre mille marins. La valeur de ces bateaux est de 1770 000 francs, et pour les outils nécessaires à la pêche, la dépense annuelle est de 1 6li!i 000 francs. Les salaires des matelots s'élèvent à deux millions de francs par an; les frais de nourriture sont en moyenne de 3200 fr. par bateau Ajoutant à ces diverses dépenses 1272 000 francs pour frais accessoires, on aura dans l'ensemble une somme de 5 93Zi000 francs déboursée chaque année par les arma- teurs. Donc, pour faire face aux dépenses d'armement, chaque bateau doit pêcher en moyenne 200 kilogrammes de Corail qui, vendus à 60 francs le kilogramme, donnent un total de 12 000 francs. Si l'on considère qu'en outre des dépenses déboursées, l'armateur doit trouver dans cette pêche un gain rémunéi-a- teur, il ne paraîtra pas exagéré d'évaluer à 100 000 kil. la quantité de Corail introduite par an en Italie ; soit une valeur de 9(300000 francs. Ces Coraux sont travaillés dans les diverses tailleries, qui se répartissent en vingt-quatre, à Torre del Greco, quinze à Li- vourne, vingt à Gênes; soit ensemble cinquante-neuf ateliers, employant environ six mille personnes des deux sexes. Les pays d'Europe sont ceux qui font le moins usage du Corail. L'Asie entière, l'Inde et la Chine, le centre de l'Afri- que et l'Amérique en consomment la majeure partie. Dans beaucoup de ces contrées, le Corail sert de monnaie de troc ; une partie en disparaît même chaque année, car il est d'usage d'y ensevelir les femmes avec la plupart des bijoux qui leur ont appartenu. Le commerce du Corail rapporte à Fltalie de 12 à 15 millions de francs par an. Les plus beaux et les plus riches bancs de Coraux se trou- vent sur les côtes d'Afrique, et le plus souvent à une assez grande profondeur, dépassant ({uelquefois cent mètres. 2" SÉRIE, T. VI. — Janvier 18G9. •) 18 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âGCLIMÂTATION. Un certain nombre de pêcheurs naturalisés Français depuis peu d'années, et établis sur les côtes d'Afrique, y pratiquent cette pêche pendant toute l'année ; mais le plus grand nombre commencent en avril et se retirent à la fin de sep- tembre. Un avis du Ministre du commerce {Moniteur du 11 octo- bre 186â) a rendu compte d'une pêche de Corail opérée par des Français quelques mois auparavant dans les environs de Monte-Nero. Il résulte de renseignements postérieurs trans- mis par l'agent consulaire de France à San-Stefano, Porto- Ercole etOrbetello, que la pêche du Corail qui se fait aujour- d'hui dans ces parages, par des moyens mieux combinés qu'autrefois, pourrait donner les résultats les plus satisfai- sants : un capitaine espagnol, commandant un bateau avec six hommes d'équipage, tous plongeurs, a trouvé sous les ro- chers qui bordent la côte des espèces de cavernes qui n'a- vaient jamais été explorées. Il a été le premier à faire la pêche par le nouveau système (sans doute celle à l'aide des scaphan- clreurs, puisqu'il s'agit de plongeurs), et il a réalisé prompte- ment un beau bénéfice. Dans ces parages, la profondeur do la mer varie de dix à quarante mètres, et les rochers qui portent le Corail ne sont qu'à environ 1 kilomètre de la côte. Ils commencent au fort Livedonia, pointe N.-E. de Monte-Argentario,etse prolongent par intervalle jusqu'à Porto-Ercole. Le Corail rouge vaut sur le lieu de la pêche, à San-Stcfano, 20 francs la livre toscane de 3/iO grammes, soit environ (50 francs le kilogr., et le noir se vend par branches, son prix variant suivant la grandeur et la grosseur. On écrivait de San Stefano, en août 1805 : (( Un bateau corailleur français, le Saint.-Franrois , patron Vincent, a obtenu des résultats satisfaisants, justifiant pleine- ment les prévisions de nos agents officiels sur les avantages de la pêche du Corail dans les parages de Monte-Argentario, San-Stefano et Orbetello. Le Corail recueilli par le patron Vincent était de belle qualité, et peut être évalué de 12 à 15 000 francs. » DE LA PÊCHE DU CORAIL. 19 Il est à regretter qu'on n'ait pas développé cette exploita- tion (1). Ici se terminent les renseignements que nous avons pu re- cueillir dans les Annales du commerce extérieur. D'après le bel ouvrag-e publié par le gouvernement sur la situation des établissements français en Algérie, 1865-186(5, nous noterons encore qu'en 1866 les produits de la pêche du Corail sur les côtes d'Algérie ont été supérieurs à ceux de la précédente, et que les nouveaux bancs, récemment découverts dans les parages du cap de Fer et de PJzerte, vont im})rimer une nouvelle activité à cette industrie. (1) Le département du Commerce a reçu une carte maritime de Montc- Argenlario. Pour en prendre connaissance, s'adresser à la direction du Com- merce extérieur (3"^ bureau), 60, rue Saint-Dominique-SaiiU-Cermain. RAPPORT . SUR LES ÉDUCATIONS DE VERS A SOIE FAITES A LA MAGNANERIE DU JARDIN ZOOLOGIQUE d' ACCLIMATATION DU BOIS DE BOULOGNE EN 1866, 1867 ET 1868, Par M. Jnles PmÇOM, charge de la direction de la Magnanerie du Jardin d'acclimatation. Messieurs, * Les rapports sur les éducations expérimentales laites, en 1866 et 1867, dans la magnanerie du Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne, ne vous ayant pas encore été présentés, je vais avoir l'honneur de vous les soumettre, ainsi que celui concernant la présente année 1868. Mais avant d'entrer dans le détail de ces édacations, j'ai malheureusement à vous annoncer que les résultats n'en ont pas été satisfaisants. La cause de ces insuccès est, comme pour les années pré- cédentes, la persistance de la terrible épidémie qu'un de nos savants les })lus éminents, M. de Ouatrefages, a nommée Pébrine, épidémie à laquelle est venue se joindre une autre maladie, non moins redoutable, appelée maladie des Morts- flats ou Flacherie (la Négrone des Italiens). La magnanerie du Jardin d'acclimatation qui , jusqu'en 1866, avait l'té en quelque sorte épargnée par la Pébrine, a vu, en 1867 et 1868, ses éducations presque entièrement dé- truites par la maladie des iMorts-/iafs, et vous verrez, par les rapports qui vont suivre, quelle a été sur nos essais sa fatale influence. Éducation de 1866. Comme les années précédentes, messieurs, l'éducation faite en 1866 était composée de graines de diverses races et de di- verses provenances. Parmi les dilïérentes espèces de Vers k soie du mûrier ÉDUCATION DE VERS A SOIE. 21 {Bomhyx mori) sur lesquelles ont porté les expériences, les Vers japonais de reproduction, à cocons blancs et à cocons verts, obtenus, au Jardin, de graines importées du Japon en 1865, ont eu, seuls, une belle réussite. L'éclosion a été prompte et C(mipléte ; l'éducation, depuis la naissance jusqu'à la montée, a duré quarante-neuf jours. Les Vers, nés le 8 mai, ont accompli la première mue le 19 mai, la deuxième le 30, la troisième le 9 juin, et la qua- trième le 16 juin. Dès le 25 juin tous les Vers sont montés à la bruyère. Leurs cocons, bien fournis, et d'une tirande finesse de grain, ont donné une soie fine, nerveuse et brillante. Le rendement proportionnel a été de 1 kilogr. de soie pour 15 kilogr. environ de cocons. Il est à remarquer, messieurs, que les cocons obtenus des graines japonaises de reproduction sont plus gros et plus fournis que ceux provenant des mêmes graines d'importation directe, ce qui permet d'espérer l'amélioration de la race par l'acclimatation. Les plus beaux cocons avaient été réservés pour la repro- duction ; la plus grande partie de la graine récoltée a été dis- tribuée à diverses personnes. Les cartons de cette graine à cocons blancs et à cocons verts ont été envoyés à M'"'' Gauthier, à Bourges ; et à MM. Élie de Beaumont, sénateur; Grattepain, garde général des forêts à Pierrefontaine; Gélot, agent général de la République du Paraguay ; Lallemant, k Rigny-la-Montagne ; Dumas, à Bou- logne-sur-Mer; et Dagron, à Paris, qui les a expédiés en An- gleterre. A coté de cette belle réussite, toutes les autres races fran- çaises et étrangères, expérimentées en même temps , avec les mêmes soins, et dans les mêmes conditions, ont échoué. La race française Sina, envoyée au Jardin par .M'"' Gauthier, de Bourges, a produit des vers très-vigoureux, pendant les premiers âges, mais qui ont péri dans le cours de l'édu- cation. La graine de race espagnole donnée par MM. Orduna, de 22 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'AGCLIMÂTÂTION. Valence (Espagne) , a éclos très-lentement et très-irrégulière- ment; les Vers sont restés sur la litière sans avoir pu faire leur première mue. Des graines de race toscane (Italie), provenant d'une édu- cation faite en France en 1865, données au Jardin par M. Edan, ancien consul en Chine, ont produit des vers peu vigoureux ; le plus grand nombre a péri dans les premiers âges; ceux parvenus à la quatrième mue sont tous morts, à cet âge, de la maladie des Morts- flats. Comme tous les ans, messieurs, Téducation du ver à soie de l'Allante [Bombyx Cynthia vera), et celle du métis de l'Ai- lante et du Ricin ont été faites et en plein air et dans la ma- gnanerie. La saison favorable a permis d'en faire trois éducations successives, dont le résultat a été satisfaisant. L'éducation des Vers à soie du Chêne du Japon {Bombyx yama-maï), dont l'acclimatation serait si importante et ren- drait de si grands services à l'industrie de la soie, a été, cette année encore, atteinte par la Pébrine. Quinze cents chenilles environ, dont une magnifique éclosion avait fait espérer la réussite, avaient pu être élevées jusqu'au troisième âge, sans de grandes pertes ; mais les vers qui, jus- qu'au réveil de la quatrième mue, avaient paru sains et vigou- reux, sont morts successivement, sans avoir pu filer leur cocon. Quatorze seulement ont échappé à la contagion. ^ Cette éducation avait été faite avec des graines obtenues à la magnanerie du Jardin en 1865. Par mesure de prudence, l'éducation avait été divisée en deux parties, l'une élevée en plein air sur des chênes couverts de grillages, l'autre dans la magnanerie, sur des branches de chêne mises dans de grandes carafes remplies d'eau, et renouvelées tous les jours. L'une et l'autre de ces éducations ont été également atteintes par la maladie. M. Chartron, de Saint-Vallier (Drôme), avait envoyé à la So- ciété d'acclimatation, qui les avait remis au Jardin, ^ :> grammes de graines de Bombyx-Yama-maï qui ont été pour la plus grande partie infécondes. ÉDUCATION DE VERS A SOIE. 23 Les envois de cocons du Chêne de Chine {Bombyx-Pernyi), faits en 1866, n'ont eu aucun résultai. Le Ih mars 1866, la Société d'acchmatation avait envoyé au Jardin environ quatre mille cocons du Bombyx-Pernyi ; une grande partie de ces cocons, dont l'emballage était très- défectueux, était éclose pendant le voyage ; d'autres, en très- grand nombre, avait été mangés par les rats; cependant deux mille quatre cent soixante-quinze ont pu être sauvés, sur ce nombre cinq cents ont été envoyés à M. le docteur Chavannes, à Genève, et les dix-neuf cent soixante-quinze cocons restants ont été mis h l'incubation. Malgré les soins les plus minutieux et les plus constants, aucune éclosion n'a pu être obtenue. Le 7 mai 1866, le .lardin avait reçu de M. Simon, consul de France à Ning-Poo, deux grandes caisses de ces mêmes cocons du Chêne {Bombijx-Permji), qui n'étaient pas dans de meilleures conditions de transport. Ces cocons, comme ceux reçus précédemment, n'ont donné aucun papillon. Cent trente de ces cocons avaient été donnés à M'"'^ la baronne de Pages, née de Corneillan. Tel a été, messieurs, le résultat delà campagne séricicole, au Jardin d'acclimatation, en 1866, résultat, il faut bien le dire, peu satisfaisant pour toutes les races de Yers à soie en général, à l'exception seulement de la race japonaise qui, arrivée à sa deuxième génération au Jardin, a eu une réussite aussi belle que la première année. Éducation de 1867. Les Vers de race japonaise, qui avaient si bien réussi en 1865 et en 1866, ont été complètement détruits en 1667, à leur troisième génération au Jardin, parla maladie des Morts-flats. Les graines de Ver à soie du mûrier (Vers noirs, Vers zé- brés et Vers blancs) données par M. de Saulcy (de Metz) n'ont rien produit. Les Chenilles, malgré une éclosion très-belle et très-régulière, ont toutes été emportées, à leur deuxième mue, par la maladie des Pmsis ou Flétris (consomption). '2l^ SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. Les Vers nés des graines de race chinoise, envoyées au Jardin par M, Fumet, propriétaire à Doinbynes (Saône-et- Loire), et provenant d'une troisième éducation faite en France, ont été atteints presque entièrement par la maladie de la Grasserie. A côté de tous ces insuccès, nous avons la satisfaction de vous signaler, messieurs, la réussite des Vers de race japo- naise, provenant des graines envoyées, en 1807, par M. le docteur Mourier, de Yoko-hama. Ces Vers ont admirablement réussi, leur éducation a suivi une marche normale ; toutes les phases de leur existence se sont accomplies régulièrement ; aucun symptôme de maladie ne s'est manifesté, et la récolte des cocons a été entièrement satisfaisante. Comme vous le voyez, messieurs, de toutes les races de Vers à soie du mûrier, élevées en 1807, la race japonaise d'importation directe a seule réussi. Il résulte de l'expérience acquise dans l'éducation de ces Vers que la race japonaise réussit très-bien la première année de son importation, moins bien à la seconde, et qu'enfin elle se perd entièrement à la troisième année. Le Jardin d'acclimatation avait reçu en don, de M"" la baronne de Lassy,de Reims, vingt onces environ de graine de Ver à soie du mûrier de race chinoise ; M'"'' la baronne deLassy l'avait reçue directement de la Chine, dans les derniers jours du mois d'avril, trop tard malheureusement, car la graine, à son arrivée, était df'-jà en mouvement. Une petite quantité de cette graine a été expérimentée dans la magnanerie du Jar- din ; tout le reste a été distribué à vingt-cinq personnes qui en avaient f;iit la demande. L'éducation des Vers provenant de cette graine n'a réussi nulle part; les rapports qui nous ont été adressés par les per- sonnes qui l'avaient expérimentée sont unanimes pour en at- tribuer, comme nous-mêmes, la non réussite à la naissance prématurée des Vers. La magnanerie du Jardin avait eu la bonne fortune de rece- voir, le 11 avril 18()7, delà Société impériale d'acclimatation, 53 cocons de Ver à soie Tussah {Bombyx mijlUta); mais il n'en • ÉDUCATION DE VERS A SOIE. ' ' -5 est né que 7 papillons, 3 mâles el û femelles qui, malheureu- sement, n'ont pu s'accouplera cause de la différence d'âge. ' Le 27 août, le Jardin avait reçu 30 grammes de graines du même Bombyx Mylitta, envoyés par M. de Lauzanne, de Mor- laix. Le 2 et le 3 septembre, l'éclosion a eu lieu : trente-deux chenilles sont nées et n'ont pu, malgré les plus grands soins, être conservées que jusqu'à leur troisième mue. M. Perrotet, de Pondichéry, nous avait envoyé des cocons récoltés dans l'Inde sur le sélené ; ces cocons n'ont donné naissance qu'à deux papillons mâles. M. Dionisio Gonçalves Martins, commissaire du Brésil à l'Exposition universelle de 1867, a fait don au Jardin de co- cons du Bombyx mirota {Saturnia aiirota), qui vit au Brésil à l'état sauvage ; l'éclosion de ces cocons a donné naissance à plusieurs papillons qui ont produit une assez grande quantité de graines fécondées. Les chenilles ont été nourries sur le Ricin et sur le Fusain {Evonymm) ; elles n'ont généralement vécu que jusqu'à leur deuxième mue ; celles nourries spécia- lement sur le Ricin ont vécu plus longtemps, mais sans donner aucun résultat favorable ; un seul cocon de ces dernières a été obtenu. Plusieurs éducations successives du Bombyx Cynthïa vera, ont été faites, les unes en plein air, les autres dans la magna- nerie ; leur réussite a été satisfaisante. L'éducation du Ver à soie du chêne du Japon {Bombyx Yama-maï), faite, en 1867, avec les graines envoyées par M. G. Personnat, a été entièrement détruite par la maladie de la Pcbrine. Comme en 1866, messieurs, la campagne séricicole de 1867 n'a eu de résultat favorable que pour l'éducation des Vers à soie du mûrier de race japonaise d'importation di- recte. Éducation de 1868. Le résultat des éducations de 1868 a été, messieurs, encore moins satisfaisant que celui des années précédentes. La maladie des iyorts-//a/6-, plus désastreuse que la Pébrine, a tout détruit. 26 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATÂTION. Les Vers à soie du mûrier de race japonaise de deuxième génération, provenant des graines envoyées au Jardin par M. le docteur Mourier,deYoko-hama, qui avaient donné de si brillants résultats en 1867, première année de leur importa- tion, ont été entièrement emportés, à leur quatrième mue, par la maladie des Morts- flats. Rien dans le cours de leur éduca- tion ne faisait présager une fin si désastreuse ; leur éclosion avait été complète et régulière, leurs mues s'étaient accomplies sans laisser apercevoir aucun indice de maladie. Les Vers, en très-grande quantité, avaient été remarqués par les nombreux visiteurs de la magnanerie pour leur égalité parfaite et leur belle apparence ; mais, arrivés à leur quatrième mue, les uns avant de l'avoir faite, les autres quelque temps après, sont restés sur la litière, atteints delà Flacherie. Indépendamment des Vers de race japonaise, l'éducation se composait de Vers à soie du mûrier de diverses provenances, qui ont tous plus ou moins échoué. Les Vers provenant des cocons envoyés par M. Sermant, de Pierrelatte (Drome), ont eu une éclosion lente et tardive ; la maladie, dite àes petits, a occasionné des pertes sensibles à chaque mue; les cocons obtenus, en petite quantité, étaient faibles et sans valeur. Les graines envoyées par M. Foulon, de Douai, ont eu une éclosion normale ; mais les Vers, sains et vigoureux jusqu'à la troisième mue, ont souffert de Iel jaunisse. Les cocons étaient d'un grain fin et d'une belle nuance de blanc et de nankin. La graine donnée par M. Gaudinot, de Neuilly, après une éclosion assez réguHère,adonnédes Vers très-vigoureux pen- dant les trois premiers âges, et qui ont ensuite péri successi- vement, par la maladie des Passis ou Flétris, sans donner un seul cocon. Ce résultat fâcheux deféducation des Versa soie du mûrier, n'est malheureusement pas, messieurs, un fait isolé ; presque tous les éducateurs des pays séricicoles ont vu, cette année, leurs magnaneries ravagées par la maladie des Morts- flats ; dans presque toutes les éducations industrielles, ainsi que le constatent les nombreux comptes rendus des journaux séri- ÉDUCATION DE VERS A SOIE. 27 cicoles, les vers indigènes ont complètement échoué ; il n'y a guère que les Vers japonais, A^ importation directe, qui aient donné quelque produit; ceux de reproduction ont été, k peu près partout, atteints par la maladie. L'éducation des Vers à soie du Chêne du Japon {Bombyx Yama-mcii) a été faite, cette année, avec les graines envoyées au Jardin par M. le docteur Chavannes, de Lauzanne. Leur éclosion a été bonne, les chenilles ont bien marché jusqu'à leur quatrième mue ; mais comme les années précédentes, au réveil de leur cinquième âge, tous les vers ont été atteints de la maladie de la Tache (Pe6r/?ie). Depuis trois ans, messieurs, cette race, qu'il serait si utile d'acclimater, échoue complète- ment, non-seulement au Jardin d'acclimatation, mais aussi chez le plus grand nombre des personnes qui en ont essayé l'éducation. Ce's insuccès ne viendraient-ils point de la graine de reproduction? Pourquoi n'arriverait-il pas, pour le Bombyx Yama-maï, ce qui arrive pour le Bombyx Mori japonais, dont la graine ne réussit bien que la première année de son importation? Ne serait-on pas en droit de penser, par analogie, que des graines d'importation directe pourraient seules venir à bien? Et, en effet, vous devez vous rappeler, messieurs, que la première année de l'importation des graines du B. Yama- maï, les éducations eurent partout une réussite satisfaisante ainsi que l'établit M. F. Jacquemart, membre du Conseil d'ad- ministration de notre Société, dans son remarquable rapport sur les trente éducations du Ver du Chêne du Japon, faites en France, en 18(53. Il serait donc à désirer qu'on pût recevoir directement du Japon de nouvelles graines de cette précieuse espèce. J'ai maintenant, messieurs, à vous entretenir d'une petite éducation de Vers à soie du Mûrier, faite accidentellement à la magnanerie du Jardin, dans les derniers jours de septembre. Le 1" juillet dernier, S. Exe. M. le Ministre de l'Agriculture fit remettre à M. le Directeur du Jardin un panier de cocons de Vers à soie du Mûrier que M. Raymond Cavalié, demeurant à Castres, lui avait adressé. , 58 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d' ACCLIMATATION. M, Cavalié avait obtenu 'ces cocons par un procédé qui lui est particulier, et il désirait que des essais lussent tentés dans notre magnanerie sur la graine qui en proviendrait. Lorsque ce panier nous parvint, la plupart des cocons étaient éclos ; ceux dont Téclosion n'avait pas eu lieu furent soigneusement recueillis pour legrainagc. Ces cocons, de race jaune et de race blanche, étaient magni- fiques; l'éclosion des papillons se fit dans les meilleures con- ditions; les papillons étaient beaux et vigoureux. Les accou- plements furent prompts et faciles. On laissa les papillons se désaccoupler d'eux-mêmes, méthode la plus naturelle et la plus rationnelle, toujours suivie à la magnanerie du Jardin. Les pontes furent abondantes, et la graine récoltée est de bonne apparence. Nous nous ferons un devoir de l'expéri- menter avec soin, le printemps prochain, en suivant le procédé d'éducation de M. Cavalié, auquel nous avons été initié, e\ qui vous a été communiqué dans la séance du 3 juillet dernier. Il vous sera rendu compte du résultai de cette expérience. M. Cavalié, messieurs, est un homme convaincu. Voulant faire connaître son procédé, qu'il croit infaillible pour pré- venir la maladie, il ne recule devant aucun sacrifice. Aussi, ayant appris qu'à l'Exposition des Insectes, qui a eu lieu, cette année, au Palais de l'Industrie, on faisait une éducation de Vers à soie du mûrier, avec des Vers éclos prématurément de graines de l'Amérique du Sud, introduites en France par M. A. Gélot, agent commercial du gouvernement du Paraguay, M. Cavalié s'est empressé d'arriver à Paris pour y faire juger la bonté de son procédé. Une partie des Vers qu'on élevait au Palais de l'Industrie fut mise à sa disposition, et il les fit élever sous ses yeux et d'après sa méthode. L'éducation n'en étant pas terminée lorsque cessa TExpo- sition des Insectes, M. Cavalié obtint de M. le Directeur du Jardin d'acclimatation l'autorisation de les faire transporter dans la magnanerie de cet établissement, pour y achever son expérience. Les vers furent donc transportés à la magnanerie le 13 sep- ÉDUCATION DE VERS A SOIE. '2V> tembre, au moment de leur quatrième mue, ils furent soignés et élevés d'après les indications de M. Cavalié, qui préparait lui-même la feuille qui devait leur être distribuée, et le 23 sep- tembre l'éducation fut terminée. Sans rien pri'juger, messieurs, sur la valeur du procédé employé par M. Cavalié, je dois à la vérité de dire que, bien que la saison ne fût pas favorable, et que la feuille de mûrier fût, à cette époque, très-dure et moins appétissante qu'au printemps, le résultat de cette expérience a été assez satisfai- sant. Sur 787 Vers apportés du Palais de l'Industrie, /|55 cocons ont été obtenus. M. Cavalié atti'ibue, en grande partie, la mor- talité des 332 Vers qu'il a perdus au transport qui a été opéré le 13 septembre, à six heures du matin, par une tempéra- ture de + 12%02 centigrades. Les cocons récoltés sont en général de bonne qualité; mais ce n'est pas, messieurs, sur un essai aussi incomplet que le procédé de M. Cavolié doit être jugé ; il faut attendre que des expériences plus nombreuses et plus complètes viennent en démontrer l'efTicacité. La magnanerie du Jardin d'acclimatation, messieurs, serait appelée à rendre de grands services à l'industrie séricicole par les expériences qu'on pourrait y faire des diflé rentes méthodes d'éducation, et par les essais d'acclimatation qu'on y ferait sur les Vers de différentes races, indigènes ou exotiques, qui lui sont envoyés. Mais pour satisfaire aux exigences d'une semblable destina- tion, des modifications dans son aménagement intérieur se- raient absolument nécessaires. J'ai eu l'honneur de soumettre à l'appréciation de M. le directeur du Jardin les améliorations qu'il nous paraîtrait utile d'y apporter. Permettez-moi, messieurs, de vous signaler celles qui seraient les plus importantes. Dans la magnanerie, telle qu'elle est établie, les moyens de ventilation sont insuffisants; il est difficile d'y maintenir l'é- galité de température, si utile pourtant à la réussite des édu- cations, Son aménagement intérieur ne permet pas, même au 30 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. moyen d'un chauffage très-coûteux, de continuer les éduca- tions au delà du temps ordinaire de la belle saison. Pour rendre le service aussi permanent que possible, il faudrait annexer, à la magnanerie principale, deux petits ateliers supplémentaires qui permettraient, sans une trop grande dépense de chauffage , de continuer , pendant une grande partie de l'hiver, les éducations des Vers à soie de FAilante et du Ricin, et dont l'un serait destiné à l'accouple- ment et à la ponte des papillons, pour la production de la graine, et servirait aussi de chambre d'incubation pour la naissance des Chenilles. Ces petits atehers seraient en outre, et surtout, précieux pour expérimenter les Vers qui pourraient être importés à l'avenir, et dont les essais d'éducation demandent toujours tant de soins assidus et minutieux; ils faciliteraient encore la production de la graine, à laquelle on pourrait donner une plus grande importance, d'abord pour les épreuves à faire dans la magnanerie, ensuite pour les distributions qu'on juge- rait à propos de faire aux personnes pouvant aider les progrés de la Sériciculture, et enfin pour le produit qu'on pourrait ob- tenir de la vente d'une partie de ces graines. Telle est, messieurs, la relation des épreuves faites, pendant les trois dernières années, dans la magnanerie expérimentale du Jardin d'acclimatation du Bois de Boulogne, épreuves dont l'issue n'est pas brillante, malgré tout le soin et toute la bonne volonté que nous avons conscience d'y avoir apportés ; et c'est à raison de cet insuccès que nous avons cru devoir nous per- mettre d'exposer, en fin de ce rapport, les améfiorations qui, selon nous, seraient de nature à amener, pour l'avenir, de meilleurs résultats. DES USAGES DU BAMBOU EN CHINE, Par M. le D^ Étloiiard mÉI^iE. Le Bambou, cette plante si utile, que M. le baron Jules Glo- quet cherche à acclimater en France, et dont il a déjà de si beaux spécimens de culture dans ses propriétés, est d'un usage général en Chine, où il peut être considéré comme la providence des classes laborieuses et pauvres. L'imagination féconde des Chinois , poussée encore par la nécessité impé- rieuse, a utilisé le Bambou, pour servir dans une infinité de cas. En effet, dans un pays sujet à de fréquentes disettes et dont la population est considérable, il fallait, tant pour les meubles que pour les objets d'un usage journalier, pouvoir les créer à un prix extrêmement modique, afin de ne pas dépasser les ressources delà classe inférieure. Du Bambou seul on pouvait tirer ces précieux avantages. Les variétés de cette plante employées en Chine sont nom- breuses et différentes de couleur et de grosseur. On nomme Bambou blanc, celui dont la tige est verte lors- qu'il est sur pied, et qui prend une teinte blanc-jaunàtre quand il est arrivé à maturité, ou qu'il est coupé et sec. C'est la va- riété la plus commune, la plus employée, et la plus utile, puis- que la tige estextrêmementhaute, droiteetd'undiamètre beau- coup plus considérable que le Bambou noir. . . Ce dernier a une tige noire, en quelque état qu'il se trouve ; sa hauteur est moins considérable, ne va pas au delà de quinze pieds environ ; son diamètre ne dépasse guère 4 ou 5 cen- timètres , les plus communs ont de 2 à 3 centimètres ; sa constitution est plus herbacée, il s'incline plus généralement, contrairement au Bambou blanc, qui affecte plus particuliè- rement l'aspect d'un arbre. Les Bambous croissent généralement dans les terrains bas et d'alluvion ; ils grandissent rapidement et se raultipfient à 32 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZUOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. l'inlini. On les trouve dans toutes les parties de la Chine, au midi comme au nord, sous 50 dei^rés de chaleur comme sur les bords des rivières gelées , particulièrement sur les côtes, en remontant vers le nord ; c'est là qu'existent les variétés les plus grosses et les plus hautes, qui forment des bois s'éten- dant à douze ou quinze lieues dans l'intérieur, tantôt sur un terrain plat, à couches de terre végétale profonde, de douze à quinze pieds, tantôt sur le versant des monticules et même aux flancs des montagnes, avec deux ou trois pouces au plus de terre végétale. Le Bambou blanc, quand on lui laisse atteindre son entier développement, a jusqu'à cinquante et soixante pieds de hau- teur et jusqu'à '10 centimètres de diamètre; on le coupe géné- ralement quand son diamètre est de lOàl'2 centimètres ; c'est alors qu'il est plus commode pour les usages ordinaires. Dans chaque village existent un ou plusieurs magasins de Bambous assortis de grosseur et de longueur. Dans chaque ferme grande ou petite , on voit derrière la maison d'habitation un espace, d'une centaine de mètres car- rés environ, clos par un large fossé rempli d'eau, et qui sert à cultiver les Bambous pour les usages journaliers; quelque- fois groupés seuls, d'autrefois mélangés à d'autres arbres, ils forment des massifs d'un aspect pittoresque, et qui servent de refuge à de nombreuses tourterelles grises à pattes roses. Dans leurs grands jardins, les Chinois mêlent souvent à leurs rochers artiticiels des bouquets de Bambous, dontrefîet est magnifique. Dans ce dernier cas, ils emploient plus particu- lièrement le Bambou noir. Les tiges, prises de grosseur suffisante, pour lavoir la ré- sistance voulue, sont taillées, dressées et ratissées, de manière à enlever toutes les aspérités, à l'endroit des nu'ufs, ou des petites défectuosités naturelles; puis elles sont coupées, sui- vant la longueur désirée; chauffées au feu, pour être tordues, ou dressées, à la demande de chaque pièce, qui est assemblée avec la pièce voisine au moyen de chevilles également en Bambou. Pour travailler le Bambou, les Chinois le prennent presque DES USAGES DU BAMBOU EN CHINE. 33 toujours encore verl, car, dans des mains habiles, il se tend alors dans toute sa longueur, sans éclater, et donne des ban- des ou lames, plus ou moins larges ou minces, d'une très- grande résistance, et qu'il est possible de tresser de mille ma- nières. Le Bambou, par sa nature flexible et résistante, ployant mais ne cassant jamais, se prête à tous les usages possibles, il a l'avantage d'être inattaquable aux vers, presque imputres- cible, et couvert d'une sorte de vernis naturel, il résiste aux injures du temps. Ponts. — On en fait des ponts pour passer les cours d'eau et les petites rivières. Cinq ou six tiges de Bambou, de 10 à 12 centimètresi de diaméire et de vingt à trente pieds de long, sont reliées ensemble et traversées, de distance en distance, par ' une clavette de bois. Cet assemblage est posé, à ses deux ex- trémités, sur un chevalet, existant à chaque rive, et formé lui-même d'un assemblage de plusieurs Bambous. C'est sur ce passage vacillant que s'engagent les piétons et quelquefois aussi les cavaliers , tans les petits poneys de ce pays ont les pieds sûrs. Conduites d'eau. — Dans les pays montagneux, le Bam- bou prête son aide à l'agriculture, pour arroser les endroits où l'eau est rare et difficile à distribuer ; il vient au secours du cultivateur intrépide , qui demande à la terre , jusque dans les points escarpés, tout ce qu'elle peut produire. Comme il serait impossible d'aller arroser toutes ces parcel- les de terrain, suspendues à de grandes hauteurs, les Chinois ont imaginé un nioyen très-simple pour se procurer des ré- servoirs constamment ahmentés. Ils choisissent un point d'un cours d'eau, facilement abordable et toujours plus élevé que celui où doit être établi le réservoir; à cet endroit du cours d'eau, ils établissent un petit barrage eu Bambous ser- rés le^ uns contre les autres, afin d'avoir constamment deux pieds d'eau environ, ce qui permet à la vase de se déposer au fond et laisse encore un niveau d'eau suffisant. Au barrage, ils fixent bout à bout de longues et grosses tiges de Bambou, dont toutes les cloisons ont été perforée: avec un fer rougi au 2-^ SÉRIE, T. VI. — Janvier 1869. 3 3/j SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMÂTATION. feu ; ces tiges forment ainsi des conduites d'eau parfaitement étanches, solides et durables, ne redoutant nullement les ar- deurs du soleil. Ces sortes de tuyaux sont supportés, de distance en dislance, par des traverses de bois ou de pierre, et abou- tissent chacun à une petite auge formant réservoir, d'où re- part une tige semblable aux précédentes; chacune d'elles a, en moyenne, une grosseur de 15 à 20 centimètres et une lon- gueur de trente à quarante pieds. La pente est légère, et de l'arrangement des tuyaux et des réservoirs il résulte que la distribution et l'écoulement de l'eau ont lieu facilement et ré- gulièrement; ce qui permet de voir aux flancs des montagnes de magnifiques cultures, arrosées par ce système simple et peu coûteux. Cabanes de pêcheurs. — Les pêcheurs établissent sur les bords des fleuves et des rivières de hauts pilotis en forts Bambous, généralement au nombre de quatre ou cinq; on en place quelquefois plusieurs autres en contrefort ; à la partie supérieure, on établit, à l'aide d'autres tiges liées au moyen de cordes faites de lamelles de Bambou, une sorte de plate- forme, qui sert de plancher à une petite cabane ; c'est l'ha- bitation du pêcheur. Les murs de cette cabane sont, soit en lames de Bambou, soit en petites tiges de cet arbrisseau. Le toit est en chaume, en roseaux, ou en nattes de Bambou. Au devant de la cabane s'élèvent deux Bambous de même hauteur entrecroisés, et dans leur entrecroisement est placée une troi- sième lige qui forme levier et à laquelle sont fixés une corde et un filet également tressés en Bambou. Ce filet descend dans l'eau et en sort, sans que le pêcheur quitte sa cabane ; il n'a ([u'à tirer une corde fixée à l'autre extrémité du levier. Ces cabanes, très-élevées et nombreuses sur le bord des rivières, excitent la surprise quand on les voit pour la première fois, et qu'on aperçoit la manœuvre exécutée par un personnage invisible. Villages. — Ces cabanes ne sonl pas les seules que l'on fabrique ainsi. Des villages entiers sont construits de la sorte; de gros Bambous forment les supports, d'autres plus petits sont placés dans les intervalles ; des nattes tressées en lamel- DES USAGES DU BAMBOU EN CHINE. 35 les de Bambou garnissent les murailles, qu'on enduit d'un mortier composé de terre , de chaux et de raclures de Bam- bou. Clôtures. — Un des emplois les plus importants de cette plante, c'est celui de clôture, soit pour les habitations, soit pour les propriétés; dans ce dernier cas elle est employée de plusieurs laçons, suivant la solidité relative qu'on veut obtenir. Quand la clôture est basse, on place de distance en distance des Bambous assez forts, qui servent de pieux et sont enfouis dans le sol ; puis des lames de Bambou fendu sont disposées à la manière des treillages européens. D'autres petits mor- ceaux forment les traverses, sur lesquelles viennent se fixer les extrémités des lames fendues, et elles s'attachent au moyen d'une jeune écorce verte. Dans d'autres cas, au lieu de former un treillage, les lames sont toutes placées verticalement, serrées les unes à côté des autres, avec une seconde série de lames placées horizontale- ment; quelquefois ces haies atteignent une hauteur de 15 à 20 pieds, et leur solidité est tellement grande, qu'elles résis- tent aux coups les plus violents, même à la hache, par suite de la iîexibilité du Bambou. Papier. — Le Bambou est l'élément principal, pour Mnsi dire unique, de la fabrication du papier en Chine. Pris encore vert, il estrade, ratissé; les raclures les plus grossières sont mises de côté pour servir à confectionner des matelas, des coussins, des oreillers. Les raclures les plus fines sont séparées ; on les laisse ma- cérer dans l'eau, on les réduit en pâte par un travail spécial, on mélange cette pâte à une certaine quantité proportionnée d'ichthyocolle, et l'on en fait des feuihes pour les différentes qualités de papier. Le papier commun, non soumis à la décoloration, est lé- gèrement jaunâtre, mais d'une belle couleur uniforme, hsse, soyeux, et d'une très-grande solidité. Les raclures qu'on juge de qualité inférieure sont aussi macérées, mises en pâte, puis en feuilles et séchées; on les 36 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLLMATATION. mélange à de la chaux éteinte, pour former la matière dont on fait les enduits des murailles. Amadou. — Le papier de Bambou, à part ses applications ordinaires, sert encore à produire une sorte d'amadou très- répandu dans les classes inférieures, surtout chez les bateliers. Cet amadou est très -combustible, mais brûle avec une grande lenteur. Les Chinois en prennent une ou plusieurs feuilles qu'ils roulent de la grosseur du doigt; une des extré- mités est légèrement repliée sur elle-même, de manière à empêcher le papier de se dérouler, l'autre extrémité s'allume, puis, quand l'ignition est parfaite, ils plongent le papier dans un petit tube de Bambou, qu'ils ferment ensuite. Le papier s'éteint, mais reste charbonné. Quand ils veulent obtenir du feu, ils posent cette extrémité du papier sur une pierre de silex et, avec un morceau de fer, ils font un véritable briquet. La moindre étincelle suffit alors pour l'enflammer, et il brûle comme l'amadou ordinaire. Il suffit alors de soulHer dessus, par un coup de la'.^gue sec et vif, pour qu'il se produise de la llamme, ce qu'on n'obtient avec aucune espèce d'amadou. Clous. — Le Br.mbou l'emplace dans la plupart des cas l'emploi des clou;;, ceux-ci étant relativement beaucoup plus chers; ce sont de véritab es chevilles confectionnées avec un morceau de tige taillée uivant la longueur et la grosseur voulues. Pinceaux. — Les maçons chinois lissent les grosses mou- lures de bois, dans l'intérieur des maisons, avec un lait de chaux. Ils emploient pour cet usage des pinceaux composés de filaments de Bambou attachés et réunis après un manche éga- lement en Bambou. Du reste, les petits pinceaux dont on se sert pour colorier les dessins sont également fabriqués avec de fines raclures de Bambou entrées dans une petite tige de la même plante. Ébauchoirs. — Les modeleurs se servent de petits ébau- choirs taillés dans la partie la plus dure du Bambou. Il sont très-adroits à s'en servir, pour confectionner des ornements en plâtre, dont la carcasse a été formée par, de la chaux mé- langée à des menues raclures de Bambou. DES USAGES DU BAMROU EN CHINE. 37 Couvertures de bateaux. — Les bateliers établissent au- dessus de leurs bateaux des couvertures cintrées, pour ga- rantir les passagers contre les ardeurs du soleil et pour les mettre à l'abri de la pluie. Ces couvertures servent en même temps de logis au batelier pendant la nuit. Ces cintres sont formés de moitiés de Bambous fendus longitudinalement et encastrés à chaque extrémité dans une petite mortaise, et re- couverts de nattes de Bambou tressé. Manches de Gaffes. Avirons. — Les manches de gaffes sont faits d'un seul Bambou, parfois aussi le yolo (sorte d'a- viron unique), dont les Chinois se servent pour manœuvrer leurs bateaux, à la manière dite à la godille. MxTS. — Aux usages que les bateliers font du Bambou, on doit en ajouter un très-important, celui de màt. ils établis- sent dans leurs petits bateaux nommés, sampans, une tige encastrée dans le fond du bateau, serrée un peu plus haut con- tre une pièce de bois, au moyen d'un coUier de 1er. A l'extré- mité de ce màt, ils hissent une petite voile carrée qu'ils maintiennent ouverte au moyen d'un autre Bambou en tra- vers. Dans les jonques, il y a généralement quatre mâts en bois, disposés en éventail de l'avant à l'arrière. Sur chacun de ces mâts sont fixées de grandes voiles, ordinairement en toile jaune ou rouge, mais souvent aussi en nattes de Bambou. Ces voiles- ou ces nattes sont maintenues ouvertes par une quantité plus ou moins grande de petits Bambous (au nom- bre de quinze à vingt) fixés en travers. Ils servent de vergues et de ralingues ei facilitent les manœuvres pour prendre des ris. Il suffit, en effet, d'agir sur une cargue placée en tête du mal, pour soulever la voile par le bas, au niveau de un ou de plusieurs Bambous et de celte façon on la diminue à volonté, suivant la force du vent. Vêtements. — Les Chinois fabriquent à la main des sortes de filets à mailles de 1 centimètre de côté. Ils y introduisenr de petits tubes de Bambou, ayant juste la longueur d'un côté de la maille. Toutes les parties de ce fdet mélangé de Bambou s'assemblent pour former une sorte de paletot sans manches, 38 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. qu'on porte à nu sur le lorse, pendant les grandes chaleurs de l'été, qui s'élèvent à hb et 50 degrés. Placé ainsi sur la peau, à l'exclusion de tout autre vêtement, il procure, disent- ils, beaucoup de fraîcheur. Chapeaux. — Les chapeaux ont une forme conique forte- ment aplatie ; ils ont d'ordinaire deux dimensions ; les cha- peaux des coohs (portefaix) ne dépassent guère 35 à AO centi- mètres de diamètre, tandis que ceux des porteurs de chaises alteignent souvent 60 et 80 centimètres de diamètre. Leur structure est très-simple; ils sont formés de petites lamelles de Bambou refendu, entrecroisées à la manière des chaises cannées, et bordées d'une lame un peu plus forte ; le centre se termine par un petit sommet conique. Ces chapeaux sont ensuite recouverts d'une sorte de toile cirée et huilée, de cou- leur noire; une bride en corde passe derrière les oreilles et s'attache sous le menton. Le shalaco, ou coiflure annamite que portent les Européens à Saigon (Cochinchine), est également fabriqué en Bambou. Quand le travail que font les Chinois leur laisse les mains li- bres, ils ne se servent pas de leurs chapeaux pour se garantir du soleil ou de la pluie. Alors ils ont recours au parasol, dont le manche est formé d'un Bambou gros comme le pouce et dont toutes les branches et ariiculations sont empruntées à la même plante. Les parasols recouverts de papier peint en vert et huilé sont très-légers, très-solides et très-peu coûteux. Lits. — Une grande partie des lits chinois est complète- ment fabriquée en Bambous de différentes grosseurs, coupés et réunis au moyen de petites chevilles de Bambou ; quant aux matelas, coussins et oreillers, ils sont composés, comme il est indiqué plus haut, de raclures de Bamliou. Les chaises, les fauteuils les canapés sont composés de Bambous taillés et agencés et supportant un tissu de Jonc. Les tables, dans les classes pauvres, sont aussi empruntées à cette plante, ainsi que les armoires. Echelles. — Elles sont constituées par deux longs et forts Bambous, creusés au niveau de chaque échelon, qui n'est autre qu'un Bambou plus mince. DES USAGES DU BAMBOU EN CHINE. 39 Les manches de balais, les verges pour le nettoyage, les claies de toute sorte et de toute dimension, les supports de tout genre sont fabriqués en Bambou. Cannes. — Les cannes sont constituées, soit par un Bam- bou blanc, soit par un Bambou noir. Elles portent une série de sculptures, s'étcndant sur toute leur longueur el représen- tant des personnages et des paysages, dont on fait ressortir quelquefois la saillie, en introduisant un enduit blanc dans la sculpture. Cette plante est encore l'outil dont se servent les coolis ou porteRiix chinois. Tous se servent, à la manière de nos por- teurs d'eau, d'un Bambou fendu par la moitié dans sa lon- gueur; à ses extrémités ils accrochent des cordes, auxquelles pendent deux plateaux, et transportent ainsi la viande, les lé- gumes et les fardeaux de toute sorte. Supports de chaises a porteurs. — L'usage des chaises à porteurs est très-répandu dans le Céleste Empire. Les supports de ces chaises sont formés d'une longue tige, qui passe de chaque côté sous la chaise et la dépasse en avant et en arrière. Les chaises à porteurs, ordinaires, sont complètement construi- tes en pièces de Bambou, ajustées les unes aux autres. Objets de vannerie. — Les paniers à laver et à conserver le riz sont tressés en lamelles de Bambou à mailles serrées ; les paniers à fruits, à légumes, sont également fabriqués de la même manière. Il en est de même des grands paniers qui servent au magasinage ou au transport des marchandises, à bord des navires européens et des jonques qui font le cabo- tage des côtes. Les boîtes sont presque toujours confectionnées en Bam- bou, par un tissu semblable à celui de nos chaises cannées, à jours plus ou moins larges. Une certaine quantité de ces boîtes sont recouvertes de papier blanc, rouge ou jaune à l'intérieur, noir à l'extérieur. Elles sont, en général, gracieu- ses, variées dans leur forme et leurs dimensions, extrême- ment solides et durables. Cordes. — Une partie des cordes et des cordages sont fa- briqués en iilaments de Bambou tressés ; ces cordes sont très- /lO SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOCIQUE d'ACCLIMATATION. résistantes, presque imputrescil)les et très-légères. On em- ploie encore ces iilaments pour former de petits ronds circu- laires, enlacés les uns au bout des autres, en sorte de chaîne, pour bracelets, parures au cou et chaînes de montre. Bâtons de mandarins. — Le signe de commandement des mandarins consiste non-seulement en un bouton qui orne le haut du chapeau et qui varie suivant les classes, mais en- core en un bâton (pii, pour certaines classes, est en jade, pour d'autres en bois de fer ou en bois laqué, pour d'autres en Bambou sculpté. Manches de l.\nces. — A l'armée, une partie des cavaliers sont munis de lances à pointe de fer, dont le manche est constitué par un long Bambou. Ils portent aussi des flèches formées d'un Bambou terminé par une pointe de fer. Presque tous les outils aratoires sont fabriqués en Bambou. Il en est de même des baguettes à manger le riz, qui pour les classes riches sont en ivoire, mais qui, pour les classes pauvres, sont deux petits Bambous renfermés dans un étui avec les couteaux. Orjets d'us.\ge domestique. — Une grande partie des objets de ménage ou d'usage journalier est confectionnée en Bam- bou. C'est ainsi qu'on s'en sert comme supports de lampes ; quant à l'ossature des lanternes, elle est formée par plusieurs Bambous et pièces de Bambou, recouverts de papier colorié- 11 en est de même des éventails, qui sont d'un usage si com- mun en Chine. Les éventails riches sont montés en ivoire sculpté, en bois de santal ou bois laqué ; mais les éventails ordinaires sont faits de lamelles recouvertes de papier k dessins bizarres et à vives couleurs. Les écrans à la main sont fabriqués de rnéme. Les écrans montés consistent en une charpente légère de Bambous fixés les uns dans les autres, affectant une forme bizarre et sup- portant une pièce de soie brodée d'oiseaux, de fleurs et de plantes. Les Chinois possèdent des jeux de dominos presque sembla- bles aux nôtres; ils sont formés de petites pièces de Bambou, coupées, assemblées et collées ensemble. Une des pièces est DES USAGES DU BAMBOU EN CHINE. il teinte et offre les numéros en noir et en rouge. D'autres fois, la pièce de Barnbou qui porte les numéros, est remplacée par un morceau d'os ou d'ivoire. Chez les Chinoises du peuple, les dents de peigne sont faites de lames de Bambou assemblées dans du bois laqué ou sculpté. Pots a Tabac. — Une grande partie des pots à tabac est fabriquée en Bambou. Le fond est constitué par un des nœuds naturels de la plante, et le couvercle par une seconde pièce rapportée. Ils sont très-gracieux et ornés de sculpures et d'or- nements chimériques. Les pipes à fumer, soit le tabac, soit l'opium, ont souvent un tuyau formé d'une petite tige de Bambou, dont les cloisons ont été perforées au feu, et qui est adapté au fourneau de la pipe. Instruments de musique. — Un certain nombre d'instru- ments de musique chinois sont également confectionnés en Bambou. Ainsi deux espèces de flûtes. La première, fermée à l'une de ses extrémités, tantôt par un nœud naturel, tantôt par un- bouchon de raclures de Bambou, offre, sur sa longueur, des trous espacés régulièrement : le premier sert d'embou- chure, les autres sont destinés à être fermés et ouverts au moyen des doigts ♦ Une seconde espèce de tlùle ressemble àla précédente, mais à une de ses extrémités une cloison naturelle offre une ouver- ture taillée en biseau, comme dans le flageolet. Il existe aussi une sorte de violon à deux cordes, fixées à un long manche de bois et terminé par une pièce de Bambou, f(;rmée à ses ex- trémités par une peau de serpent bien tendue. Pour faire vi- brer ces cordes, on se sert d'une pièce de Bambou fendu. Le tambour chinois est constitué par une caisse de bois re- couverte d'une peau bien tendue et fixée avec des clous de cui- vre. 11 n'y a pas de corde pour tendre ou relâcher le tambour ; cet instrument est placé sur un véritable trépied mobile formé de minces Bambous entrecroisés. Quant au tam-tam, il est sus- pendu, soit à une pièce de bois, soit à une charpente de Bam- bous. • . . ■ . A ces instruments de musique on peut joindre une sorte A2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. de sifiïet irés-bizarro. D'après linirs croyances, les Chinois pensent que les esprits malfaisants hantent souvent la demeure des hommes. Pour les chasser ou les effrayer, ils emploient le moyen suivant : Ils percent de plusieurs trous un morceau de tige de Bambou auquel ils laissent deux cloisons naturelles. Une de ces cloisons offre une ouverture taillée en biseau. Ils attachent à chaque extrémité deux longues bandes de papier, de 5 à C mètres de long, sur 15 à "20 centimètres de large, puis ils fixent dans une rainure pratiquée sur le Bambou une corde, et dès qu'il fait du vent, ils font flotter cette espèce de cerf vo- lant, qui s'élève à une certaine hauteur, y reste tant que le vent est assez fort pour le maintenir, et fait entendre un siffle- ment monotone, ressemblant, tantôt au bruit d'un jet de va- peur, tantôt au sifflement du vent dans les arbres. Si ce cerf volant bruyant ne chasse pas les esprits, il éloi- gne les oiseaux de proie, et surtout les pies et les corbeaux, si abondants dans ces contrées. Objets de cuisini:. — Les ménagères emploient fréquem- ment le Bambou sous formes de seaux pour aller puiser de l'eau. Les petites épuiscttes communes sont fabriquées de la même façon. Les grilles à faire cuire le poisson sont formées de lamel- les de Bambou, percées de trous d'un centimètre de diamètre ; on pose ces grilles au-dessus de marmites de fer qui contien- nent le riz, et le poisson cuità la vapeur qui s'échappe des mar- mites. Nourriture. — Un des fréquents usages de cette plante, c'est d'entrer dans la nourriture chinoise, sous forme de plu- sieurs mets. Coupées au mois de mars et d'avril, les jeunes pousses ont une longueur de 15 à 18 centimètres, et dans certains cas la grosseur du doigt. Elles ont une belle couleur jaune pâle, sont très-tendres et peu Qlandreuses. Tantôt on les fait cuire à l'eau, en y ajoutant un peu de sel. Elles ressemblent alors à des asperges, qu'on mange soit à l'huile, soit à la sauce blanche ; car les Chinois ne sont pas les seuls qui aiment les pousses des Bambous : ehes sont fréquem- DES USAGES DU BAMBOU EN CHINE. . AS ment servies sur les tnbles des étrangers et Européens qui ha- bitent les villes chinoises, surtout Shang-haï. D'autres fois, on les mange en salade, après les avoir fait cuire et les avoir coupées en petits morceaux, assez semblables aux filaments de la barbe de capucin. Le poisson gratiné au Baml)ou est encore fort recherché. La sauce, au lieu d'être assaisonnée avec des champignons, est garnie de tranches de Bambou coupées dans les jeunes pousses. Pendant l'hiver, les Chinois coupent aussi les pousses, mais elle sont plus dures, fdandreuses el moins déUcates. Ils les emploient pour d'autres usages culinaires, mais ceux qui sont relatés plus haut sont les plus estimés. Si l'on veut réfléchir à tous les usages d'une plante aussi ré- pandue que le Bambou, on arrivera facilement à cette conclu- sion, qu'elle peut servir à presque tous les besoins de la vie. Les détails qui précèdent montrent que l'imagination fé- conde des Chinois, poussée par la nécessité, n'a rien négligé pour tirer tout le parti possible de cet arbrisseau. La Provi- dence l'a placé à profusion dans ces régions où la population est très-nombreuse et très-pauvre. L'intelligence humaine a augmenté cette profusion, et quand on examine le nombre in- calculable d'objets de toute nature, fabriqués avec le Bambou, on doit désirer ardemment voir acclimater en France une plante si utile et destinée à rendre tant de services. Je ne veux entrer ici, ni dans d'autres conclusions, ni exa- miner à quelles industries le Bambou peut être approprié. Ce sera l'objet de nouvelles études et d'un nouveau travail. II. EXTRAITS DES PROCÈS - VERBAUX DES SÉANCES GÉNÉRALES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE DU 8 JANVIER 1869. Présidence de M. Drouyn de Lhuys, président. — Le procès-verbal est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des Membres récem- ment admis : MM. Blondin (A.), rue Fontenelle, 32, au Havre. Gallais (F.), chargé d'une mission agricole en Algérie, maire de Rulîec. GoswiN DE Séverin, à Sorinne-la-Longue, près Assesses, par Namur (Belgique). Hammelrath (le docteur), rue du Trône, à Bruxelles. Lautrec (le comte M. -A. Pelet de), à Paris. Leroy (le docteur Raoul), à Paris. LoDY (Conslant), à Paris. Milne Edwards (Alphonse), aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, professeur de zoologie à l'École de pharmacie, à Paris. MuLLER (Edouard), avocat, à Paris. RiROULEAU (Frédéric), ancien manufacturier, à Louviers. ScHLOSMACHER, propriétaire, à Paris. — M. le Président informe la Société du décès d'un de ses membres, M. J.-J. Sardou, de Cannes. — M. Bouvier, au moment de partir de nouveau pour les îles du Cap-Vert, oflre ses services à la Société et demande des instructions qui puissent le guider. (Remercîments.) — M. R. de Semallé transmet une note d'un vétérinaire qui constate l'état de maladie du Bélier Tiyang, qui lui a été confié, et demande que le Conseil veuille -bien lui retirer cet animal. — M. Lienard adresse diverses pièces' sur ses essais de pisciculture à Étrepagny (Eure). PROCÈS-VERBAUX. /l5 — M. Pierre, directeur du Jardin zoologique et botanique de Saigon, otYre ses services à la Société et complète ses ren- seignements sur le Gourami : « Le Gourami, en annamite Ca mang giô, habite les eaux » douces et les eaux saumàtres, mais particulièrement ces der- » nières. Soufrai est déposé dans les petits cours d'eau de mai » en juillet. Le Ca ong biêm^imi poisson de mer habitant les » côtes et frayant dans les eaux saumàtres. Le Ca manggiù est » plus délicat et plus recherché par les gourmets annamites. 5) Sa valeur sur le marché de Saigon est très-minime, et sur » ceux de Mytho et de Ghandoc on en a une douzaine pour » quatre sous. D'ailleurs le Cn ong bien n'arrive guère que sur » le marché de Saigon. (Juand le temps du frai sera venu, » j'en ferai parvenir au Jardin d'acclimatation. » — M. Drouyn de Lhuys dépose : 1° un mémoire complet sur la pêche du corail par des procédés nouveaux ; *2" une note sur le traitement des Oliviers en Provence. — M. Mariot-Didieux et M"" Boucarut adressent de nou- veaux rapports sur leurs cultures de Vers à soie — M. Durieu de Maisonneuve remercie des graines qu'il a reçues delà Société, et donne les renseignements suivants sur la culture de YExogonhim Purga : (( Je viens de recevoir le précieux envoi que vous avez la » bonté de me faire de quatre tubercules du vrai Jalap. » Ils sont arrivés dans le meilleur état de conservation et im- » médiatement plantés chacun dans un pot, toutefois sans les j> mettre encore en végétation. Je ne puis assez remercier la « Société de ce nouveau témoignage de sa bienveillance. » Parmi les nombreuses plantes qui vous sont adressées de » tous les points du globe, en graines, en tubercules ou en » sujets vivants, il en est peu qui offrent autant d'intérêt que » VExogo}îium Purga, csir, à son mérite incontestable comme )) médicament précieux, se joint l'espoir fondé d'en réussir la » culture, soit dans nos départements méridionaux, soit même » dans ceux du centre ou du sud-ouest. Il est vrai que jusqu'à » présent, que je sache, on n'a pas fait connaître un mode de )» culture certain, approprié à la fois à la nature de la plante /l6 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. » et au climat sons lequel elle est essayée. Le Bulletin de la » Société nous a bien éclairé sur les procédés de culture nsi- » tés au Mexique, mais quelque intéressants et utiles même » que soient ces renseignements, les procédés indiqués ne » sauraient être utilement. pratiqués chez nous, du moins en » grande partie. Il y a encore des études et des essais à faire » avant d'arriver à la production certaine de tubercules, » comme on les obtient du Dahlia ou du Polijmnia edulis.. J'ai » l'espoir qu'on y arrivera. Il est acquis aujourd'hui que la » plante peut périr par l'effet des longues sécheresses de nos » étés, et que les tubercules sont sujets à pourrir sous l'in- » fïuence des pluies d'automne. Il y a Là un problème qui » semble difficile à résoudre, mais qui, espérons-le, ne sera » pas toujours insoluble. M. le professeur Planchon reçut, il » y a deux ans, à MontpeUier, seize tubercules à'Exogoniiwi. » Treize pieds périrent pendant les fortes chaleurs de l'été » qui suivit leur plantation. M. Planchon voulut bienm'abari- » donner l'un des trois tubercules restants Les deux qu'il h s'était réservés ont subi le sort des premiers. Le mien fut » tenu en pot pendant quelque temps à la lin de l'hiver der- » nier, puis livré à la pleine terre. Le sujet poussa vigoureu- » sèment pendant Télé, aidé quelquefois par de faibles arro- » sements. En septembre dernier, l'éminent professeur de » Montpellier ayant fait un voyage à Bordeaux, j'eus le plaisir » de lui montrer le produit de son tubercule, qui semblait ne » rien laisser à désirer. Seulement, la végétation était déjà » arrêtée, et l'ensemble de la plante indiquait qu'elle entrait » dans sa période de repos. Je comptais donc la lever bientôt, » lorsque survinrent des pluies continues, dont je crus devoir » attendre la cessation. Mais, sous l'influence des premières » ondées, la plante se remit en végétation, elle poussa avec » plus de vigueur que la première fois, et en cet état je ne » pouvais plus l'arracher sans courir la chance à peu près » certaine de la perdre. Mais dès que les premières gelées » eurent flétri ses organes aériens, on la leva. Je constatai y> alors que quatre à cinq tubercules nouveaux s'étaient for- » mes ; les plus gros étaient à peu près entièrement pourris, PROCÈS-VERBAUX. 47 » deux seulement très-petits étaient intacts et sains. Humidité » en été, sécheresse en automne, ne serait-ce pas là les con- » ditions que XExogonium exige chez nous ? A la suite de » mon premier essai, je n'avais pas tout à fait perdu la plante, » mais les quatre beaux tubercules que je tiens aujourd'hui » de la bienveillance constante de la Société, me permettront » de varier les procédés. Heureux si je parviens à apporter un » mince contingent au résultat des expériences qui vont être » faites ailleurs ! » — M. le Président transmet une lettre de S. Exe. M. le Ministre de la marine et des colonies, qui exprime le désir d'obtenir des graines de Mijrica cerifera, destinées à Mayottc, où elles seraient plantées, en raison de la propriété qu'on leur attribue d'absorber les effluves paludéens. M. le Président annonce que des mesures ont été prises pour satisfaire au désir de S. Exe. M. le Ministre, et que di- verses graines ont été envoyées pour être plantées à Mayotte. M. le baron Larrey exprime le désir qu'une lettre soit adressée à Son Excellence pour lui faire connaître que l'idée d'absorber les effluves paludéens au moyen des plantes n'est aucunement appuyée par l'observation, et que ce serait plu- tôt à des drainages ou saignées qu'on devrait avoir récours pour assainir notre colonie. — M. Uamon de la Sagra adresse la lettre suivante sur l'Or- tie de Chine : « Si je n'avais apporté avec moi d'intéressants » souvenirs des constants eflbrts de la Société que vous pré- » sidez si dignement, j'aurais trouvé ici un sujet pour me les T) rappeler, dans les belles plantes de China grass ou Ortie de 5> la Chine, qui se trouvent en riche et pleine végétation, au » Jardin d'acclimatation du Bois du Var et dans diverses loca- » lités du pays. Toutes ces plantes proviennent de la gêné- » reuse distribution de graines qu'a faite notre Société, qui » atrouvéàNice un zélé auxiliaire dans la Société d'agricul- » ture et dliorticul'Aire des Alpes-Maritimes. Vu la vigueur » de la végétation de la plante, et ayant fait les calculs conve- » nables sur son rendement en fibres textiles, dans trois » coupes annuelles qu'on peut obtenir sous ce beau chmat, llS SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. » le problème agricole et industriel des avantages de la cul- » ture de VOrtie de la Chine dans ce département semble )) résolu. Mais il me paraît qu'elle conviendrait aussi admira- » blement, pour assainir et tirer parti des terrains maréca- » geux des côtes de la Corse. Le succès me semblerait d'au- » tant plus assuré, que les produits des cultures, en Corse, )) trouveraient ici son emploi immédiat dans une grande usine » pour la préparation de la plante, par de nouveau procédés » simples et économiques inventés par le fondateur, M. Dupré, )) père, que vous connaîtrez probablement à Paris, où il doit » se rendre bientôt. L'usine, que j'ai visitée, possède déjà les » cuves pour le roinssage chimique et toutes les machines né- » cessaires à la préparation de la libre. Ce sera une nouvelle )) et importante branche d'industrie pour la France , qui » achète aujourd'hui pour 32 millions de kilogr. à l'étranger, » de matières textiles, moins précieuses que VOrtie de la )) Chine. » — M. Van Gorkom, en annonçant un nouvel envoi de , plantes de Cinchona calisaya,offlcinalis eXsuccirubra, conte- nus dans des caisses à la Ward, ajoute les renseignements suivants: « Récemment j'ai reçu le rapport sur les résultats » des analyses qu'on a faites à Batavia, de vingt et un échan- » tillons de Quinquina. Ces résultats sont vraiment très-satis- » faisants et je m'empresse de vous en offrir le résumé : n" 1, » 6,01p. 100 totalité d'alcaloïdes, 1,27 p. 100 quinine pure; )) n" 2, (3,03 p. 100 totalité d'alcaloïdes, 2,11 p. 100 quinine » pure ; n" 3, (i,ûi) p. 100 totalité d'alcaloïdes, 2,92 p. JOO » quinidinepure. Ces échantillons n'ont donné que des traces » de quinine : n" 1, 2,39 p. 100 alcaloïdes, 'i,30 p. JOO ), de quinine pure; n" 2, 2,69 p. 100 alcaloïdes, 2,18 p. 100 » quinine pure; n" 3, 6,96 p. 100 alcaloïdes, 2,93 p. 100 qui- » nine pure; n° h, /i,30 p. 100 alcaloïdes, 3,08 p. .100 qui-; » nine pure; n" 5, 3,38 p. 100 alcaloïdes, 1,05 p. iOO quinine » pure; n" 6, 3,91 p. 100 alcaloïdes, 3 p. 100 quinine pure; )) n' 7, 3,15 p. 100 alcaloïdes, 2,50 p. 100 quinine pure ; n" 8, » 2,65 jT. 100 alcaloïdes, 1,12 p. 100 quinine pure; n" 9, » 6,05 p. 100 alcaloïdes, 3,32 p. 100 quinine pure. Il est tout PROCÈS-VERBAUX. !i^ » à fait digne de remarque, que ces essais ont démontré posi- » tivement que le dessèchement des écorces de Quinquina aux )) rayons du soleil influe notablement sur la décomposition de » la quinine. Presque toutes les écorces analysées jusqu'ici » renfermaient une grande quantité de quinidine, mais elles » avaient été desséchées aux rayons du soleil et elles avaient » été récoltées sur des arbres maladifs ou morts. Les dernières » récoltes d'écorces ont été faites sur des arbres robustes et la » dessiccation s'est opérée promptement à l'obscurité. Reste à » prouver l'influence de la chaleur artilicielle, et je suis auto- » risé à reprendre des essais et d'invoquer le concours du ') haut service de santé des colonies. Un autre fait non moins n remarquable est que les écorces perdent beaucoup de leur » qualité à l'époque où les arbres sont en fleurs et fruits. Il y j) a là un fait assez grave, parce que les Cinchona, aux Indes » Britanniques aussi Inen qu'à Java, semblent disposés à » fleurir prématurément et, àvraidire, av^nt leur entier déve- )) loppemenl. .l'ai l'intention d'ébrancher les arbres, qui veu- » lent fleurir, pour essayer si les écorces pourront se restau- » rerou reconquérir leur contenu normal de quinine, pendant » le temps qu'ils seront privés de leurs branches florifères. » J'ai aussi, à l'imitation du savant M. M'c Ivor, appliqué le )) nioussage pour constater son influence. » — MM. Bézier, Bossin, Lambert et marquis de Sinéty, font hommage de graines de diverses plantes. — (Remercîments.) — Madame veuve Boucarut dépose un rapport sur ses cul- tures de Maïs. — M. de Gapanema, délégué de la Société à Hio-Janeiro, annonce que le gouvernement brésilien l'a autorisé à faire un envoi de Cannes à sucre impériales à l'île Maurice, et demande si l'on pourrait lui procurer des pieds à^Metroxylon Rmnphii etàe Cinc/i07îa Calisaija. M. le Directeur-Adjoint du Jardin botanique de Maurice fait connaître que l'envoi des Cannes impériales est attendu avec la plus vive impatience, et indique les moyens qui lui paraissent les plus propres à assurer leur conservation pen- dant le vova[>e. *J^ SÉRIE, T. M. - Janvier 1869. 4 50 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. — M. A. Gaultier exprime le désir de soumettre à l'apprécia- tion des membres de la Société ses procédés pour augmenter le rendement, hâter la maturité et éviter la maladie des pommes de terre, (Renvoi à la cinquième section.) — Il est déposé sur le bureau : 4° de la part de M. Bois- duval, Conférences sur les Insectes qui ont ravagé les plantes exposées par MM. Buret et Rivière., et sur les ravages cpie causent les Chenilles àV économie rurale et domestique ,i^^'6 ; 2° de la part de M. F. Gallais, Essai de naturalisation des végétaux utiles à f agriculture entre les parallèles 30, /i6, etc. 1868. — (Remercîments.) — M. le Président communique : 1° une lettre de M. l'abbé Furet, membre honoraire, qui adresse du Japon des graines à'ipoinea à feuilles marbrées., et renouvelle sesoflVes de ser- vices les plus dévoués ; 2° une lettre de M. Brenier de Montmo- rand, qui annonce l'envoi de deux tourterelles du Japon. — (Remerciments.) — M. Millet donne, par extrait, lecture d'une lettre en date du '11 décembre dernier, qu'il a reçue de notre confrère M. de Saulcy, propriétaire à Metz, et qui est relative à l'emploi des nids artificiels pour la protection et la propagation des petits oiseaux : . « J'ai fait usage, dit M. de Saulcy, des nids de bois, et je sais par expérience qu'ils coûtent assez cher ; ce que j'ai appris aussi, par expérience, c'est qu'ils se détériorent très- rapidement. » Ceux que j'ai employés n'ont que deux ans d'usage, et déjà ils sont en très-médiocre état ; ils ont, en outre,, un in- convénient très-grave à mon avis : je n'avais pas songé à les faire peindre, et la teinte du bois raboté a commencé par effrayer les petiis oiseaux, au point qu'ils ont déserté le jardin pendant trois ou quatre mois. J'ai alors fait badigeonner les nids avec de la terre délayée ; mais il fallut encore assez longtemps à ces pauvres petits animaux pour revenir de leur inquiétude. La première année, ils n'ont pas fait de couvées dans les nids ; mais ils ont tini par se familiariser avec eux; et V hiver, entre 1807 et 1868, ils les ont adoptés PROCÈS-VERBAUX. 51 commerefufje ; j'ai vu qu'ils étaient fréquentés par les petites Mésanges bleues et la Charbminière. Enfin, il y a eu des couvées en 1868, et j'ai eu la curiosité d'ouvrir un de ces nids à l'au- tomne, et j'ai trouvé le plancher du nid garni d'un charmant petit matelas, de mousse, de laine, de crins et de petites plumes ;j'y ai trouvé aussi des coquilles d'œufs blanches avec des mouchetures rouge-brique. C'est en satisfaisant ma curio- sité que j'ai reconnu que ces nids artificiels étaient singuliè- rement détériorés et qu'il ne faudrait guère tarder à les rem- placer. » — M. Ramel dit qu'il a, à tort, exprimé dans une séance précédente, l'idée qu'il fallait renoncer à l'introduction en Europe du Murraij Cod Fish, car il résulte des renseigne- ments qui lui sont récemment parvenus, que MM. Lassignole et Von Mueller prennent des dispositions pour effectuer cette introduction. M. A. Duméril, qui a reçu de la Société, pour les collec- tions du Muséum, un exemplaire très-beau de ce poisson, dit qu'il est étonné de lui voir appliquer le nom de Cod (Morue), car il appartient à la famille des Perches. — M. le Secrétaire donne lecture d'un travail de M. Turrel sur le reboisement du Faron. (Voy. Bulletin.) M. le baron J. Gloquet confirme les assertions du travail de M. Turrel et fait remarquer que les progrès du reboisement du Farou, très-lents d'abord, ont été arrêtés par la destruction, par les troupeaux et surtout par les incendies si fréquents quand on brûle les herbes. Pour éviter les dangers de cette opération, notre confrère a établi une fosse profonde de six à huit pieds oii il opère la combustion très-facilement et sans crainte de voir se propager l'incendie. M. Millet présente les observations résumées ci-après: « De toutes les opérations entreprises, dans ces dernières années, par l'administration forestière, la plus importante, sans contredit, est celle qui a pour objet le reboisement et le gazonnement des montagnes, en exécution des lois du 28 juil- let 1 860 et du 20 juin 186Zi. Ô'2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. » Pendant ces sept dernières années, de 1861 à 1867, on a reboisé ou regazonné 7"2 à'20 hectares environ. » Les populations des montagnes qui, au début de l'opéra- tion, avaient éprouvé quelque appréhension au point de vue de leurs intérêts pastoraux sont aujourd'hui rassurées. » Les dispositions de la loi du 28 juillet 1860 complétées, en ce qui concerne le gazonnement, par celles de la loi du 20 juin 186i, sont d'autant mieux appréciées, que 'les orages survenus pendant l'automne dernier ont donné l'occasion de constater déjà l'efficacité des travaux. » Les conseils généraux ont manifesté, à la dernière ses- sion, les dispositions les plus sympathiques pour le reboise- ment et le gazonnement des montagnes, et les habitants hâtent de leurs vœux l'accomplissement de cette opération des- tinée à assurer leur sécurité. » Ces imposantes questions ont été soumises à l'étude de la section de sylviculture de la Société des agriculteurs de France qui vient de se réunir à Paris, » Cette section a émis le vœu que les lois du 28 juillet 1860 et 8 juin 186/i soient prorogées et modifiées dans un sens plus favorable aux intérêts des régions pastorales. )) Pendant la discussion des conclusions du rapport qui pro- posait d'émettre ce vœu, un délégué de la Société d'horticulture de Toulouse a demandé que l'assemblée accorde un témoi- gnage de sympathie au corps forestier, dont les utiles travaux méritent la reconnaissance des populations méridionales. Cette motion a été accueillie par des applaudissements una- nimes.» — M. Ramel dit qiieV Acacia lophanta est appelé à rendre un service spécial en Algérie ; en raison de la facilité avec laquelle il se développe, il doit conquérir le désert, y commen- cer la végétation qui modifiera le sol et permettra plus tard d'y substituer les Eucalyptus, Casuarina, etc. En un mot, \ Acacia lophanta doit servir de pionnier à la végétation fu- ture du désert. — M. Richard (du Cantal) donne lecture de la partie de son PROCÈS-VERBAUX. 53 rapport sur les Cheptels, relative à l'élève de l'Yack dans les Hautes-Alpes. (Voy. ^\x Bulletin.) M. de Quatrefages fait remarquer l'intérêt qui s'attache aux laits rapportés par M. Richard (du Cantal), car l'Yack, qui est une des premières espèces dont la Société s'est occupée, a été l'objet de plaisanteries nombreuses auxquelles répondent si victorieusement les faits des environs de Digne. L'Yack est un animal de montagne, qui peut servir comme bête de trait et de somme, et qui, intermédiaire comme volume entre le bœuf qui fournit trop de viande pour les nécessités de la con- sommation dans nos montagnes et le mouton qui n'en donne pas assez, est appelé ainsi à répondre à unbesoin sérieux. M. Richard (du Cantal) ajoute : l'Yack grimpe comme une Chèvre dans des sentiers inaccessibles pour le Mulet, et d'autre part il se contente d'une nourriture qui ne pourrait suffire à un Mulet et n'exige aucun abri pendant la mauvaise saison. Il oiïre donc les deux avantages de la rusticité et de la sobriété. M. Larrey, en raison des avantages qui paraissent reconnus à l'emplci des Métis, demande que la Société fasse connaître aux conseils généraux de nos départements montagneux les résultats observés dans les Ilautes-Alpes, et ne doute pas que par ce moyen une nnpulsion très-vive ne soit donnée à la pro- pagation de l'Yack. M. le Président pense que la proposition de M. Larrey mérite tout appui, et que le rapport de M. Richard (du Cantal) devra être transmis au gouvernement. M. A. Geoffroy Saint-Ililaire fait observer que le nombre des Yacks existant en France est encore très -limité, et craint qu'on ne puisse répondre aux demandes qui pourront être faites. Faudra-t-il avoir recours à de nouvelles importations? M. Richard (du Cantal) répond qu'il existe un nombre de mâles suffisant pour pouvoir établir des étalons dans les diverses régions. Ne pourrait-on pas, à l'imitation de ce qui a lieu dans l'Himalaya, où l'on donne la préférence aux métis, faire surtout de ces métis en France? Les métis femelles sont fécondes et pourraient servir à l'étalon reproducteur à obtenir des produits de plus en plus purs. Or ces métis sont aptes à 54 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION* rendre d'excellents services, comme il a pu s'en assurer en examinant les animaux de M. Monnier. — M. Decroix, à propos de l'usage de la viande d'Yack, demande à dire quelques mots de celle du Cheval. « L'intérêt que notre Société prend à la propagation de la viande de Cheval, et, d'autre part, les considérations dans lesquelles sont entrés MM. Richard (du Cantal) et de Quatre- fages sur la viande de l'Yack, m'engagent à faire connaître oii en est la question de l'hippophagie. )) Pendant l'année écoulée, la consommation du nouvel alimenta continué de faire des progrès en France. A Paris, il y a maintenant environ vingt- cinq houcheries spéciales. De- puis quelques mois, il en a été ouvert de nouvelles à Saint- Denis, à Boulogne-sur-Seine, à Reims, à Troyes, à Mar- seille, etc. » A Paris et dans quelques villes de province, les bouchers sont tenus d'avoir un abattoir spécial à leurs frais, ce qui rend la surveillance plus difficile et contribue à faire élever le prix de la viande. Dans d'autres localités, les abattoirs publics sont mis à la disposition des bouchers, et c'est là une mesure qu'il serait bon de voir adopter par toute la France. » Il y a des municipalités, cehe d'Arras et celle d'Amiens, par exemple, qui ont autorisé les bouchers à vendre du Veau et du Mouton en même temps que du Cheval. Il est à désirer, surtout, en présence de la liberté delà boucherie, que cette latitude soit laissée dans toutes les villes; car les ménagères n'aiment pas être obligées d'avoir affaire à deux bouchers : un pour le pot-au-feu, l'autre pour la côtelette, le morceau de veau, etc. . - » Mais ce qui est plus préjudiciable au progrès du nouvel aliment, c'est qu(;, dans deux localités, et notamment à Troyes, la viande de Cheval paye les mêmes droits que la viande de Bœuf, — 5 cent, par kilogr., plus ^. fr. de droit d'abatage par Cheval. — Dans une autre ville, les droits demandés par le conseil municipal sont même plus élevés que pour le Bœuf; aussi le boucher a-t-il renoncé à exploiter la nouvehe et plii- lanlhropique industrie, de sorte que, pour obtenir un bénéfice j[ PROCÈS-VERBAUX. 55 illusoire , on met des entraves à la consommation d'un ali- ment sain el réparateur. Tels sont, au moins, les renseigne- ments parvenus à M. le docteur H, Blatin, président du Comité de propagation. Cependant, d'après les avis donnés au Comité par des personnes compétentes, les conseils municipaux n'ont pas le droit d'imposer la viande de Cheval ; ils ne peuvent que demander, et ils ne sont autorisés, s'il y a lieu, que par décret rendu après examen de la question par le conseil d'État. » Un membre demande s'il n'y a pas à craindre que les bou- chers ne fassent manger de la viande malsaine. M. Decroix répond : « Si vous voulez être assuré d'avoir de la viande saine, il faut prendre de la viande de Cheval ; si vous prenez du Bœuf, je ne réponds de rien. A Paris, par exemple, l'ordonnance de police du 9 juin 1866 prescrit que les Chevaux seront d'abord inspectés vivants; si, cà cette pre- mière visite, les animaux sont reconnus impropres cà la con- sommation, ils sont envoyés à l'équarrisseur. La viande et les organes internes doivent être examinés à une seconde visite, et alors seulement une estampille est appliquée par l'inspec- teur. On ne prend certainement pas autant de précautions pour les autres viandes de boucherie ; aussi il arrive tous les jours à Paris, venant de différentes contrées de la France et de l'Aliemagne, des quantités considérables de viande pré- parée on ne sait où et provenant quelquefois d'animaux mal- sains ; aussi y a-t-il tpus les ans, parmi les employés à la boucherie, des victimes de cet état de choses. )) D'autre part, il n'est pas possible aux douze ou quinze employés chargés spécialement de l'inspection des viandes de tout visiter convenablement; j'ajoute que ces employés n'ont pas tous les connaissances nécessaires pour sauvegarder com- plètement l'hygiène publique. Pour justifier cette assertion, il me suffira de faire remarquer que parmi ces inspecteurs il n'y a que deux ou trois vétérinaires, et que les autres sont recrutés parmi des bouchers ou même parmi des personnes étrangères à la boucherie. Si l'on peut admettre qu'après quelque temps d'apprentissage ces inspecteurs finiss'^nt par connaître les caractères d'insalubrité le plus souvent observés, 56 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATIOX. on ne peut compter qu'ils soient à la hauteur de leurs fonc- tions pour les cas plus rares, et notamment pour reconnaître les viandes provenant d'animaux atrectés de typhus conta- gieux, de charbon peu avancé, de trichines, etc. 11 laudrait, du reste, pour l'examen approfondi de ces viandes, que l'un des vétérinaires eût k sa disposition un microscope.» M. Richard (du Cantal) confirme l'opinion de M. Decroix et fait remarquer qu'cà Marseille, où l'on ne mange pas encore les Chevaux, ces animaux sont achetés pour être conduits dans les villes où ce commerce est établi. Le Secrétaire des séances, J. L. SOUBEIRAN. -, CAÏÂJ.OGUR DKS VIGNES DE l/ANCIENNE COLLECTION DU LUXEMBOURG ACTUELLEMENT CULTIVÉES AU JARDIN D'ACCLIMATATION DU BOIS DE BOULOGNE La collection de Vignes qui existait à Paris, clans la pépinière du Luxem- bourg, a été donnée par S. AL TEniporeur à S. Exe. :\L Drouyn de Lliuys, membre du Conseil privé, président delà Société Impériale zoologiqne d'Ac- climatation. Celte Société, pour laquelle le don avait été accepté, a, d'accord avec la Société anonyme du Jardin d'Acclimatation, fait transporter ces Vi- gnes, en 1867, dans le Jardin d'Acclimatation du Bois de lîoalogne, où elles sont maintenant cultivées. L'ancienne collection de Vignes du Luxembourg, la plus complète de celles actuellement connues, avait été commencée par les Chartreux, dans l'enclos de quatre-vingts arpents qu'ils possédaient h Paris, où ils avaient formé une magnifique pépinière d'arbres fruitiers. Lors de l'anéantissement des couvents, et dans les temps les plus orageux de la Révolution, on put craindre que tout cet enseml)le d'arbres fruitiers ne fut perdu. Mais MVL Hervy père et iîls se consacrèrent à en conserver soigneusement les types, et, quelque temps après, A5. Cliaptal, alors ministre de l'intérieur, chargea M. Hervy bis de transporter tous ces types dans cette partie du Jardin du Luxembourg qui fut, depuis lors, appelée Pépinière. La collection de Vignes, l'une di\s prinipales de cette pépinière, dut en- suite un accroissement considérable à l'active et puissante sollicitude de M. le duc de Gazes, grand référendaire de la Ciiambre des Pairs, et aux soins intelligents de MM. Bosc, Hardy et Uivière, à l'iiabileté desquels elle fui successivement confiée. Un premier catalogue en fu! faiL par M. Hirvy, et un second, en I8/18, par M. Hardy. Cette collection se composait de plus de deux mille variétés. Mais il y exis lait beaucoup de synonymies, qu'il avait été très-difficile de reconnaître, d'abord à cause du manque de notes antérieures, et ensuite à raison de ce que les cépages avaient été plantés, à mesure de leur arrivée, sans leur assi- gner sur le champ la véritable place qu'ils devaient avoir. M. Rivière eut le courage d'entreprendre, en 1867, un troisième catalo- gue devenu indispensai)le, et dans lequel furent réduites à moins de quinze cents les deux mille variétés des catalogues précédents. Ce travail de lAL Ri- vière a été extrêmement utile au Jardin d'Acclimatation, et la Société se plaît à lui eu exprimer de nouveau toute sa gratitude. Toutefois ce dernier catalogue n'est encore que provisoire, et il sera révisé à mesure des rectifications qui seront reconnues nécessaires. 58 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. La collection est placée, dans le Jardin d' Acclimatation, côté sud, auprès des Grandes Écuries. Les cépages exotiques, on qui mûrissent diflkilement, sont cultivés en espaliers ; ceux qui sont moins susceptibles sont cultivés en contre espaliers; et les espèces rustiques, dont la maturité se fait bien sous le climat de Paris, sont cultivées en plein champ. Pour faire des expériences, et pour multiplier les sujets, chaque cépage a été planté quatre fois et de quatre manières différentes : 1" en chevelées en- racinées; 2° en crossettes; 3° en boutures avec talon, ou œil; h" en bou- tures, sans talon ni œil à la base, et en partie décortiquées. Le Jardin d'Acclimatation est actuellement en mesure de fournir, mais encore dans une mesure modérée, aux personnes qui désiieraient en faire Tacquisition, des sarments, crossettes et chevelées, aux prix suivants : Un sarment pouvant donner de 3 à 5 boutures » fr. 30 Le cent de sarments 25 » Une crossette » 50 Le cent de crossettes ZiO » Une bouture enracinée, ou chevelée « 75 Le cent de chevelées <>0 » Les demandes doivent êtie adressées au directeur du Jardin d'acclimatation. Nous croyons devoir reproduire ici la note que M. Rivière avait jointe au catalogue que nous publions actuellement. Paris, le li mars 18G7. Ce catalogue, fait d'aj rès la nomenclature que m'a laissée mon piédècesseur, M. Hardy, contient toutes les Vignes qui ont été cultivées au .iardin du I;uxem- bourg-. Celte collection commencée par les Cluirtreux et M. Bosc, a été complétée sous l'impulsion de M. le duc de Gazes, grand rélérendaire de la Chambre des Pairs. Je m'en suis rapporté entièrement, pour la confection de ce catalogue, à la nomenclature de M. Hardy, sans rien y changer, me contentant seulement de faire des observations sur chaque genre, observations qui se rapportent seulement aux caractères et à la forme des fruits, au moment de la maturiié, afin d'éclaircir la confusion qui régnait dans toute celte collection, .l'ai aussi rapporte, autant qu'il m'a été possible, ou plutôt réuni les cépages qui portaient des noms diffé- rents à leur type. A. UiviÉuE. i. 2. o O. à. 5. G. Abeiloum. G81. Ahrastolo, (Toscane). fZi. — — 1414. Admirable. \ô7b. Afrique (Raisin d') S78. Agudet. 1642. 7. Aibatly. 1941. (S. Aidonnesse. 101.Ô. 9. Ain. 1152. 10. Ajamis de Totana. 10^)0, 1088. 11. Alamis de Cieza, noir. (Espagne.) iOoS. 12. Albido. 1925, IH. Albilla deCostillon. 2045. Nota. — I>e chiffre i»!«eé s» $;»iielio ourg. CATALOGUE DES VIGNES DU JARDIN d'ACCLIMATATION. 59 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26, 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47. 48. 49. 50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. Alcantino de Florence. 696. Aleatico. 68. — 751. — (Toscane). 1396. — Rosso (de Toscane). 1412. Alger (Raisin d'). 284. Alicante. 1453. Allabadia. 1827. Allemand. 865. Almandis. 52. Altesse. 2032. Amadon. 253. — 525. Amarat. 636. Amboucla. 1838. Ampreau. 1650, 1622, — 2073. Ani-Sowoi. 1964. Appesargia nera iSardaigne)1344, Appesorgia (Sardaigiie) . 1331. Appretadilla. 1006. AproGalamb. 1913. Aragonèse. 1138, 1137. 336. 362, , 1465. 583, Aramon. 180, 715, 1028, Arayon. 1029. Arbois blanc. 775, 1568. — noir. 7. Arbonne. 574. Argant. 1804. Arratalau noir (Sardaigne). 1330. Arrefiat. 1629. Arremungiau noir (Sardaigne) . 1329. Arrouya. 343. — 1635. Asctate saumî. 240. Asma. 1926. Aspirant. 1371. — 615, 306, 643. Aubain. 1491. Aubier franc, blanc. 673. Aubrais. 1524. Augster. 1855. — 1864. Auvernat. 828. ? Auvernat, blanc (Loiret). 1583. Auxerrois. 1010. ? Aymé (Vigne d'). 633. B. 63. Raca. 2149. 64. Bakator. 938. 65. 66. 67. 68. 69. 70. 71... 72. 73. 74. 75. 76. 77. 78. 79. 80. 81. 82. 83. 84. 85. 86. 87. 88. 89, 90. 91. 92. 93. 94. 95. 96. 97. 98. 99. 100. 101. 102. 103. 104. 105. 106, 107, 108. 109. 110. 111. 112. 113. 114. 115. 116. 117. 118. Bakator. 1869. — rouge. 1848. Balafond, 1184. Balafontde Tokai. 1846. Balkan rose (l'.aisin du). 1400, 1280. Balsac. 679. Balsamina. 340, 460,821, 1230. Barata Suha. 1872. Barbaraffa. 190. Barbaran, 1213. Barbarrassa rose de Naples. 943. Barba- rosa. 21. Barbaroux. 315. — 1379. Baragar. 1161. Barbelinot. 38. Barbera. 128. — 350, 472. Barberina. 1949. Barbero. 1229, l''' cep. — 1229, 2« cep, — ? 1196. Battaia noir (Toscane), 1410 Beau dur. 1952. — 2003. Beau noir. 295. Béguë (Raisin). 1367. Béguin. 749. Beiiadat. 104, 480. Béran. 1214. Beretignack. 1905. Bergerac. 245. Bernardi noir. 568. Bernardy. 305, 773. — 243. Bianca. 2159. Bianchodda noir (Sardaigne). 1343. Biancoma. 2055. Bicanne. 151. Bigosse. Kokier. 605, 1937. Bigourdiu. 1532. Biron. 1162. Bisulana. 2042. Black. 2120, Blackembourg. 1510, Blanc (Raisin), 174. 201. — allongé. 1942. 924. 1971. — clairet. 1736. — d'automne. 1951. 1993. — de Grandjea. 474. 60 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. 119. Blanc de Liiiiel. 481. 165. Boulenc. 1684. 120. — de Pages. 215, 458. 166, Boulence. 1652. 121. — de Pages? 718,309,988,995, 167. Bourbon. 30. 1003, 1007, 1008, 1026. 168. Bourbonnais. 499. 1047, 1048, 1052, 1080, 169. Bourdelas. 107. 1064, 1082, 1083, 1087, 170. Bourgelas.258. 1091, 1092. 1094, 1104, 171. ? 1105, 1112, 1116, 1128, 172. Bourguignon. 1492. 1332, 1339, 1354, 1663, 173. — noir. 1151 1585. 1734, 2078, 2092, 2139. 174. Bourniat. 1732. 122. ? 175. Bourret blanc. 501. 123. Blanc d'Oporto. 1943. 176. Bouteillant blanc, 1817. 12/j. — doux. 41, 1708. 177. — rouge (Pe(it). 1816. 125. petite espèce. 1499. 178. Bouteillon. 108. 126. — Mansois. 784. 179. Souligne. 270. 127. — Massé. 148. 180. Boutinoux. 818. 128. — Paquant. 1489. 181. — noir. 462 129. — Petit. 1563. 182. Bovali noir (de Sardaigne). 1328. 130. d'Argos. 1802. 183. Brachet. 1365, 1374. 131. — Précoce (Uaisin). 889. 184. Brangal. 1688. 132. — Verdâtre. 218. 185. Brasserille. 1169. 133. BlancaBuena Costa de Caravaca. 186. Brégin. 904. 1037. 187. Brésilien. 1897. 134. Blanchette. 946. 188. Brocal. 1246. 135. Blanco. 2097. 189. Brocala. 2089,2052. 136. Blancoma. 1355. 190. Bromes. 1381, 1341. 137. Blanquette. 769. 191. Broustiana, 969. 138. — 181. 192. Brune noire. 360. , 139. — blanche. 1248. 193. 709. 140. y 194. Brunfourca. 516. 141. Blanquette du Gard. 1 735. 195. ? 142. Blaver. 2067. 196. Bual. 1560. 143. Bleu Prune (Raisin). 1893. 197. Buon amico noir (Toscane). 1419. 144. Blussard Blanc. 858. 198. Burcherocher. 1271. 145. — noir. 857. 199. Bnrger. 1303, 57, 74, 109, 146. Bocal. 2150. 155, 442, 452, 822, 834, 147. Bohême (Raisin de). 1888. 865, 1312, 1497, 1675, 148. BoUo à nœud court. 1194. 1777, 1922. 149. Bon avis. 59. 200. Buriona. 1953. 150. Bon blanc. 319. 151. 1322. C. 152. 1807. 153. — plant blanc. 554. 201. Cabernet. 743, 745. 154. Bonardo. 1223. 202. Cabrilles. 2104. 155. Bonicarlos. 656. 203. Cacour. 1938. 156. Bordelais. 1224. 204. Cadm. 2129. 157. Bos kohur. 926. 205. Caillaba. 2123. 158 Boucharos. 326. 206. Caisse blanc (Raisin de). 1496 159. Boudalès. 129, 213, 82, 354 207. Cîibbazar. 1013. 361, 372, 398, 561, 672 , 208. Calabre (Raisin de). 964. 675.699, 806, 1525, 1676 . 209. ~ blanc. 1500. 160 . — hâtif. 34,342, 581. 210. Calcandrie. 1361. 161 . Boudet. 1698. 211. Calcédé. 267. 162 . Bougneton. 1038. 212, Calian. 1353. ' 163 . Bouillard. 1561. 213. Calignane. 509. 164 . Bouissalès. 1649. 214. Calilor. 98. CATALOGUE DES VIGNES DU 215. Calitor 414. 216. — 473, 1069. 217. Camarau. 300. 218. — 341. 219. Camèze. 453. 220. Campamilla nera. 863. 221. Cana (Raisin de). 1166, 222, Canaris. 1711. 223. Cananela. 936. 224. Cancola nera. 1387. 225. Canne, 1790, 226. Canniolo (Toscane). 1406, l"cep. 227. ? UOG, 2' cep. 228, Canut. 328. 220. — 1516. 230. — noir. 527. 231. Caorgien, lljll. 232. Caours. 1704, 233. Carao de Maroc. 1546. 234. Carguebas. 1009. 235. Carignan, 338. 236. — 1896. 237. Cariniana. 1591. 238. Carmenet. 2017. 239. Caronega. 1371. 240. Cartiuxa. 607. 241. Caseiies. 2109, 242. Cascarala. 1226. 243. Cascarola. 418. 244. Casconil. 1139. 245. Ca^in. 1829. 246. Catalan. 714. 247. Caula. 183. 248. Cécamp. 40. 249. — 467, 867. 250. Cep rouge. 872. 251. César. 1544. 252. Chailloche. 611. 253. — 678. 254. Chambonnet. 1747. 255. ? 256. Chany, 1661. 257. Charameuse. 1035. 258. Cliardonnet. 953. 259. Charge. 1078. 260. Chasselard. 665. 261. Chasselas à feuilles laciniées. 11, 700, 1171, 1578, 1693, 1920. 262. — à la rose. 1199. 263. — blanc croquant. 1599, 1627, 264. — blanc Rappold. 876. 265. — d'Améri(|ue. 1147. 266. — de Fontainebleau. 1:5, 730, 463, 820, 864, 950, 1265, 1266, 1268, 1274, 1275, JARDIN d'acclimatation. 61 1276, 1287, 1289, 1292, 1299, 1300, 1302, 1306, 1311, 1320. 132), 1382, 1425, 1443, 1444, 1446, 1447, 1461, 1495, 1514, 1641, 1755, 1830., 1849. 267. Chasselas de Jérusalem, 49. 268. — des Invalides. 204. 269. — hâtif. 1680. 270. — musqué. 175, 24,418 594, 716, 1015. , 528, 271. — noir. 1487, 272. — — à gros grains. 181 2. 273. — précoce. 322. 274. — rose. 479. 275. 352, 411, 428, 1295, 1508. 895, 276. — royal. 584, 250, 1484, 1486, 1512, 1750, 1770, 1845. 277. — violet. 86, 2G6. 278. — 2162. 279. — 2126. 280. — 2128. 281. Chatus. 329. 282. — 1084. 283. Chauché. 2130. 284. — gris. 677. 285. — noir. 683, 286. Chaussé. 1648. 287. Chenein. 590, 1772. 288. Chérès. 1054. 289. Chevrelin. 1748. 290. Chiacarella 2058. 291. Chinier. 1784. 292. Chopine. 740. 293. Ciculo ? 2175. 294. Cieza (Vigne de). 1070. 295. — noir (Vigne de). 1067, 296. Cimicitoia (Toscane). 1394 . 297. Cipra. 1386. 298. Civenera de Moratella. 1081. 299. Claretto. 685, 300. Ctaireite. 282. 301. — 756. 302. — blanche. 89, 178, 235 , 299, 317,425,1177,1368, 1459, 1785. 303. — de Die. 1033. 304. — de Limoux. 275. 305. — menue. 815. 306. — ponctuée. 710. 307. — rose. 185, 345, 334 , 395, 400, 598, 785, 1460, 1836. 308. — rousse. 323, 443, 309. Ciaverie. 497. . 62 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. 310. 314. 312, 313. 314. 315. 316. 317. 318, 319. 320. 321. 322. 323. 324. 325. 326. 327. 328. 329. 330. 331. 332. 333. 334. 335. 336. 337. 338. 339. 340. 341. 342. 343. 344. 345. 346. 347, 348. 349. 350. 351. 352, 353. 354. 355. 356. 357. 358. 359. 360. 361. Claverie 513, 514. — mêlée blanc. 557. — noir. 236, 256. Clawener. 1272. — 1309. Close. 1793. Cocour. 2047. Coda di Ceoralla blanc (Naples) . 835. — di Volpe noir (Naples). 854, 937. Cognac jaune. 1527. Cola Giovanni. 845. Colomba. 1065. Colombat. 1729. Colombano (Toscane). 1402. Colombar. 265. Colombard, 674. Colombeau. 1030. — 552. Colombier. 1783. Colorado. 999. Colore giasso. 1391. — piccioli noir (Toscane). 1403. Conille de coq. 711. Confort. 1717. Cony. 729, Corazon. 1833. — 2113. Corbelle. 142. Cordelier gris. 222. Cordonnet. 1249. Corinthe blanc. 80, 145, 261, 1362, 1384. — violet. 105, 575, 667. Cornet. 579. 811. — 1588. Cornichon blanc. 33, 198, 283, 666, 1828. — bleu. 92. — bleu. 194. — violet. 664. — 1536. Coronega. 1822. Corleza nera. 540. Cortisa nista. 1988, 1*"' cep. ? 1988, 2'' cep. Côte rouge, 1267. Coucy. 873. Courbe. 637. Courtanet. 622. Cremilla. 269. Crête de coq. 942. (irignane. 433. Croc. 2070. 362. 363. 364. 365. 366. 367. 368. 369. 370. 371. 372. 373. 374. 375. 376, :i77. 378. 379. 380. 381. 382. 383. 384. 385. 386. 387. 388, 389. 390. 391. 392. 393. 394. 395. 396, 397. 398, 399, 400, 401. 402. 403. 404. 405. 406. 407. 408. 409. 410. 411. 412. 413. Croquant. 226. Crouchen 1633. — 1637, Cruchillet. 66. Cruciiiuet 762. Crujidera y negro blanca. (Espa- gne). 1041. Csuschoss bakar. 1919. Cuillaba? 63. Cuentœ de Hermitanie. 998. Cugnelte. 1273. Cugny. 165. ? Curixen. 432. Curuela Colorado. 1063. Czerma ranka. 1876, D. Dalmatien. 1! Damas. 1690,1691. — blanc. 1518. — noir. 1844. — rose. 545. Damery blanc. 314, 506, 802. Damurt. 1738. Damourel. 271. Dausne. 1791 . Dégoûtant. ^22. — 537. — 686. Delaloa. 113&. Deloya. 1831. Dem? 2062. Demjeny. 1159. Diamant-perle. 1842. — traube, 1995, Didi Saperovi. 2009. Diego. 2155. Dinka blanc. 1852. Docnle. 1314. l^'' cep. ? 1314. 2^ cep. Dolceto. 13.5. — 486, Dolciollo. 930. Don. 2112. — Isayne. 1 165. Dondin. 1712. Donné. 1192. Donzelinha de Castilla. 1097. Doradilla. 2107. Doreana. 1910. Douce blanche. 1813. Doucet. 36. — 539. Doucki. 1523. CATALOGUE DES VIGNES DU JARDIN d' ACCLIMATATION. 63 àià. Doucinelle. 167. 415. Douhowoi. 2000. 416. Doux jaune (Raisin). 1797' 417. Doyen. 1533. 418. Duras. 1252, 1718. 419. Durezi. 1190. E. 420. Écolier. 156. 421. Égrai lieux. 1653. 422. Ei'chen BInttiger. [989. 423. Embrésie. 1061. 424. Émilari doux. 50. 425. Enfoniraiie. 707. 426. Ëparse blanche. 136. 427. — menue. 137. 428. Épicier. 535. 429. — grande espèce. 149. 430. — petite espèce. 32. 431. Erbûkice. 1207. 432. Ebrlenbacher Traube, Strauben, noir, Suisse. 1291, 1298. 433. Espagnina. 244. 434. Espagnins. 808. 435. ? 436. Espagnol. 1636. 437. Espar. 339. 438. — blanc. 447. 439. Esplein. 187. 440. Estrangé. 431. 441. Etrairedela Dui. 1378. 442. Facum. 839, 770. 443. Falanchina bastarda, prima. 898, 868. 444. Farbullu. 875. 445. Farcinola di semine. 871, 914, 1154. 446. Fauve. 840. 447. Fayole. 1768. 448. Fekéte. 2038. 449. — Torok. 1760, 450. Feldinger. 320, 541, 404,471, 560, 812,851. 451. Felketle Gober. 891. 452. Fendant. 1839. 453. — 1445. 454. Ferrales. 1134. 455. Ferrandel. 1706. 456. Fenet. 1779. 457. Fié aux dames. 718. 458. — blanc. 308. 459. — gris. 120, 232, 415. 460. Fié jaune. 121. . 461. — jaune. 531. 462. — noir. 2050. 463. Fikete Gober. 901. /|64. Fine. 2122. 465. Finnosa. 882. 466. ? 467. Flor de Baladre. IIS 9. 468. — — superior Alhama. 1098. 469. Flouron. 140. 470. Folle blanche. 116, 680. 420, 492 471. — frisée. 1811. ■ • 472. — noire ? 589. 473. — verte blanche. 1800. 474. Foppin. 1958. 475. Forte queue. 378. 476. Français. 947. 477. Frankenthal. 219, 349, 457 780,870, 929, 975, 1316 478. — 157. 479. — 694. 480. — 1290. 481. Framboise. 1581. 482. Franpora. 2013. 483. Fromaillet. 1526. 484. Fromentar. 1315. 485. V 486. Fromeriteau. 825, 735, 555. 487. Fromentin. 1570. 488. — violet. 1555. 489. Frontignan. 1742. 490. Fubla.^ 1364. 491. — 1372. 492. Fumât. 2135. 493. Furmint. 941. 494. Fusette. 1 103. G. 495. Galotier. 1551. 496. Galet. 134. 497. Gallo de la Palme. 994. 498. Gamay noir? 83, 117, 203, 285, 286, 335, 351, 684, 833, 1036, 1573. 499. ? 35, 1494, 1761, 502. 500. Gand .lac rose. 1970. 501. Garnacia blanc (Sardaigne). 1337. 502. Garrique. 162). 503. Gascon rouge. 1574. 504. Gaudie.31. 505. — 638. 506. Géclard. 1434. 507. Génat petit blanc. 1758. m 508. 509. 510. 511. 512. 5115. 514. 515. 51G. 517. 51. S. 519. 520, 521. 522, 523. 52i SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZUOLUt.KjUE d'ACCLIMATÂTION. Genebrera. IU25. Gènes (Raisin de). 888, «U. Genouillat, ou GenouiUet. 1G28, 1754. Genova (Espagne). 1043. Gentil biun.4()9,:)59, 1188, 1537. Gerselte. 1158. Giberlin. 1085. Ginirah. 1927. Giomeltalo blanc. 1217. — noir. I21(i. Giovelo (Toscane). 1410. — (Toscatie). 1417. Giro noir (de Sardaigne). 1327. Gober. 1880. Gola Giovanni. 92;). Got noir. 255. loi, 114. 534, 506, 525. 521). 527. 528. 529. 530. 531. 532. 533. 534. 535. 53G. 537. 538. 539. 540. 541. 542. 543. 544. 545. 540. 547. 548, 549 550, 551. 552 553 554, 555 Gouais bUmc. 827, 123, 150, 220, 023, 705, 820, 829, 1304 1625, 1083, 1751. 1798. — blanc. ? 1233. — jaune. 742. — petit. 805, 1990. Gnuin roui;;e. 1850. Granaxa. 400. Grand blanc. 303. ? Grand Orléans. 885. — Verrot. 1534. Grappenoux. 93. Gras son. 2031 . Gray blanc. 1403. — rouge. 1370. Grec blanc. 111, 515. — blanc. 304. — ro\ige. 55. Grèce. 2140. Grège. 1017 Grenache. 350, 700, 364, 421, 483, 000, 687, 1141, 1347, 1685. Gresogna ? 2069. Grignoli. 482. Grilîorin. 0S2. Gris de la Moselle. 14. Gromier. 281,522,8, 248, 377, 532, 972, 1039, 1219. Gros alicante. 498. — b'anc. 21 1. — blanc. 1153, — blanc. !7i'.). — blanc. 1950. — Damas, gros Coulard. 276. — Guillaume. 19,580,40,237, 290, 620. . . ' , 556. 557. 55 S. 559. 500. 501. 502. 503. 504. 505. 500. 507. 568. 509. 570. 571. 572. 573. 574. 575. 570. 577. 578. 579. 580. 581. 582. 583. 584. 585. 586. 587. 588. 589. 590. 591. 592. 593. (iros Guillaume. 689. — hibou. 1195. — Maroc. 158. 503. — noir. 00. 803. — — 855. 1756. — Orléans blanc. 919. — Plant. 1545. — Pogay. 288. — Portin. 1220. — rouge. 1318, ri5l. Grosse blanquette. 1694. — figue. 570. ? Grosse olivette noire. 577. — Panse. 15. — Pique, 712. — Weis. 2033. Grosseron. 2059. Gruniet. 533. Griinedel. 892. Grunne. 2035. Gruselle. 396. Guespey. 76:5. Guilan doux. 307, 427,103, 018. Guilat blanc. 434. — 549. Guindolen. 2083. Guisserin. 1713. Gurniola blanc (Sardaigne). 1334. H Helrac noir. 810. Hénont. 330. Honigler. 1880. Horsle velu. 1865. Hubschi de l'Inde. 1074. Huevo. 1834. I 594. Inlarka. 1890. 595. Irrebbianubianco (Toscane). 1395. 59(i. — perugiano. 1388. 597. Ischia (Vigne d').609, 747. 598. Iserene. 1654. 599. Ispahan. 21 10. (iOO. .Incovies. 17(j5: 601 . Jacquière. 2024. 602. Jaen blanco. 1095. CATALOGUE DES VIGNES DU .lARDIN d'ACCLIMATATION. 5 1 . 0 955. Ochivi. 1667. 956. Œil de Tours. 122. 957. OEillade. 1086, 1251. 958. — 2119. 959. — blanche. 390. 960. — ■ Idanche. 1468,2141, 2142. 961. Olivette. 2136. 962. — 2137. 963. — blanche. 78, 392, 629, 635, 964. 110. 965. — — 184. 966. — — !53. 144. 967. • 'ilO. 968. 493. 969. — noire. 94, 15(t'i, 151 1. 970. 274. 971. ? 173,172,370,639,698. 972. 536. 973. 703. 974. Olwer. 85(i. 975. Ondin. 1240. 976. Ondone. 1682. 977. Opérart. 1 'i80. 978. Oporto. 1867. 979. — 1928. 980. ~ noir. 194'.!. 981. Oiaia nikita. 896. !)82. Ôiwisburgii (Vilis). 654 . 983. Orzèse. r389. 984. Oudent. 1657. 985. Oudinot. 2143. 986. Oulivau. 376. 723.445.477,588, 781, 1234, 1695, 56. 1187. l'arina. 1225. 988. Paganona. 1972. 989. Paiaircs. 997. 990. Palestine (Vigne delà) 991. 1059. !)92. — 2145. '»;)3. P.\mpigat. 344. 99 'i. Pampulgiiat. 553. 995. Panache. 6:','i. 996. — 692. 997. l'ane. 862. i»!.'8. — 933. 999. Panse commune. 23. {)70.841, 1000. 1001, , 'ri. 303, 382, 38!), ;)(18, 1363, 2079, 2132. — nuire. 1586. — 2081. 302, 859, I 1002. Papaona. 1114. CATALOGUE DES Vls-NES 1)1 ,IARI 1003 . Paradilla. IOIjO. 1057 lOO'l Paie de Versaille.s (Vigne du). 1058 1554, 1059 1005 Pareux. 2060. 100(3 Parpuca. 1 l 'lO. 1000 1007 Pasade Outillas. 1040. 1061 1008. — de Lorca (Espagne). 1040, 1+f02 100<) - 1125. 1063 1010. — de Moratella. 1100, 1113. lOO'i 10 11. PassadiUe. 1072. 1065 1012. ■/ 1013. Pataki. 1850. 1014. Paugayen. 1 189, 940. 1015. Paula. 2102, premier cep. 1010. ? 2102, deuxième cep. 1006 1017. Pedro. 2177. 1067 1018. — 2110. 1068 101*J. — 2100. 1069 1020. — Xiineiies. 978. 1070 1021. 2012. 1022. Pella verda. 1202. 1023. Pendelat, 1 757, premier cep. 102'i. ? 1757, deuxième cep. 1025. Perlé (la). 188,1818, 318, 702, 1366. 1071 1020. — Raisin des dames. 48 4. 1027. — blanche. 301. 1028. — (raisin). 186. 1029. — Gouais blanc (Suisse). 1 297. 1030. — Blanc de pruue(l!aisin). 1883 1031. Perlé. 450, 754. 1032. Perlossette. 104. 1072. 1033. Pernan. 610. 103/1. Perpignan blanc. 139. 1073. 1035. Persan gros. 2027. 1074. 103G. — petit. 2028. 1037. - rose. 1181, 77. 1075. 1038. I*erse (Raisin de). 417. 1076. 1039. Petit. 2063. 1077. 1040. — noir. 1215. 1078. 1041. — ruuge. 1571. 1079. 1042. Picardan. 616, 254,313. 1080. 1043. — noir. 494. 1081. 1044. Picardino. 1212. 1081 1045. Picaidon blanc. 1034. 1040. Picarnan Ragiioles. 437. 1082. 1047. l'icarniot. 1615. 1083. 1048. Picé. 159. 1084. 1049. Piccolit. 1882. 1085. 1050. — 1904. 1086. 1051. — raisin d'Egypte. 1903. 1087. 1052. Piccoliio. 18 7V 1088. 1053. — pikolit. 1894. 10S9. 1054. Picot. 1115. 1090 1055. — rouge. 1 722. 1091. 1050. Pied de iiourde. 1703. 1092. IN d'acclimatation. 69 Pied de perdrix. 1197. 1630. — rouge. 1471, 208, 1 107, 1577, 1681. — sain. 4 I 6, 316. Pierre-Baptiste. 1651. Pignal. 1254. Pigniairon. 1385. Pineau. 2167. — blanc. 138, 162. 193, 195, 214, 221, 277. 278, 337, 379, 385, 386, 402, 571, 753, 884,954, 1204, 1566, 1612, 1737, 1767, 1851. — Weisclawner, blanc. 424. — grosse variété. 1776. — cendré. 133. — de Nikita. 852. — gris. 9, 119, 126, 264, 291. 327, 355, 601, 645, 787,877,1053,1180,1321, 1323, 1324, 1485, 1515, 1781, 1875. — noir. 71,231,09,228,252, 367, 693, 748, 761, 764, 778, 779, 791, 795, 819, 832, 860, 887, 965, 966, 967,968,1185,1261,1284, 1313, 1449, 1542, 1597, 1753, 1759," 1774, 1775, 1778, 1780, 1782, 1847. — noir. 3, 73, 96, 436, 671, 774. — gros grain. 118, 147. — de Coulonge. 229, 617, 1620. — noir. 429. — — de Coulange. 563. — — liàtif. 746. salvaguin. 1270, 1319. plant de la Dôle. 1283. vert noir. 1488. — — moreau noir. 1610. bis. — — — gros. 1598, 1603. — noir. 1733. — — pineau rougiii. 1752. — — curanclie noir, 1796. — — d'Aur.is, ronge. 1977. Piquant Paul. 518, ' Pique .le ter. 1701. Pique poule. 387, 632. 544, 115, 991. — — 593. 737. 158U. " ' 70 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. 1093. Pique poule. /487. 4094. brune. 1045. 1095. noire. 593. 1096. Sorbiernoir. 592, 1655, 1731, 4803, 1814. 1097. Causeron, 435. 1098. Pique Perret. 1700. 1099. Pis de chèvre de la Crimée. 900. 1100. Plant à la Barre. 444. 1101. ? 4102. Plant d'Arles. 489. 1103. — de Crac Rubissayre. 1562. 1104. — de Calerin. 1110. 1105. — de. Dime. 1643, 1106. — de Demoiselle. 28, 440. 1107. — d'Espai>ne blanc. 619. 1108. d'Kspagne noir. 621. 1109. — de Gaiîlac. 44. 1110. — de Languedoc. 408. IMl. — de Montmeillant. 1976. 1112. — de Pougalle. 182. 1113. — — Pignola nepiola. 131. 1114. ? 1115. Plant de Salés blanc. 564. 1116. — droit. 405. 1117. _ Pascal 321, 591. 1118. — vert. 1709. 1119. Planta de Mula. 1012, 1020, 1024, 1049, 1108, 1056, 1375. 1120. Poche (Raisin de). 279. 1121. 333. 1122. Poison blanc. 1567. 1123. Porterie. 1448. 1124. Portin. 2030. 1125. Portugais, saiisnom.91, 64, 51. 1126. 70. 1127. 76. 1128. — 1866. 1129. Portugal (Vigne du), sans nom. 22. 1130. Poupo-Baca. 1073. 4131. • — Laoumo. 1665. 1132. Précoce. 582. 1133. — 2124. 1134. — de Saumur. 1991. 1135. — noir. 1450. 1136. 668, 974, 1506. 1137. 311. 1138. 1278. 1139. — plant de juillet. 263. 1140. Prescot. 125. 1141. Primavis. 2086. 1142. Provereau. 1370. 1143. Prune (RaisinJ. 1228, 1"' cep. 1144. 1145. 1146. 1H7. 1148. 1149. 1150. 1151. 1152. 1153. 1228, deuxième cen. Prunelar. 1255. — 1582. Pugliesse rossa. 842, 912. — rosa picola, 861. Puisard. 1. — Juliatique. 1308. Pungéral. 312, 293, 43, 599, 627, 1590, 1810. Pyran d'Espagne. 688. ! 154, Quennoise. 39 . R 1155. Rajoulen. 325. 1156. — 604, 1157. Ramallon. 1432, 1158. Rapone blanc (Toscane), 1404, 11*59. — Rassone, 1390. 1160. Raspo rasso. 1569. 1161. Razbatnoi. 1973. 1162. Rava de Cirda (Gieza). 1072. 1163. Raisin à gros grains. 1493. 1164. — de table. 1884. 1165. — des roses. 1799. 1166. Raiischling (Gros). 918. 1167. — (Petit).' 848.1552,461. 1168. RedondaL 1259. 1169. Refasco. 1440, 1170. Refoschino, 1911. 1171. Refo.sco, 1873. 1172. Reifler. 2023. 1173. Remongiau. 1352. 1174. Requeite 1481. 1175. Rether. 1987. 1176. Rey. 2094. 1177. Rhein-Hinsch. 1843. 1178. Ilibier. 84, 170, 663, 2;r2, 695. 1179. — du Maroc. 1501. 1180. — (Petit). 298. 1181. Riesling. 890. 1182. Rinaldesca. 1826. 1183. Risaga. 899, 1184. Rivesult'^r. 451. 1185. Rnaritelly. 2002. 1186. Rochefort. 1725. 1187. Rochelle. 788. 1188. — noire. 127. 1189. Remania de Çaltara. 1918. 1190. Rosa. 1441. 1191. _ Revellioti. 932, 838, 1231, 1478. CATALOGUE DES VIGNES DU JARDIN d' ACCLIMATATION. 71 H92. Rosakiaspro. Iâ26. 1193. Rosalin. U90. H9/i. Rosan. 182i.* 1195. Rose (Raisin). .365. 1196. — 1939. 1197. — de Roussilloii. 1979. 1198. — variélé (Grèce). 1917. 1199. Rossesc. 1218. 1200. Rossettebasse.il 19,1427,1421, 1433. 1201. Rosza Szolo. 1912. 1202. Rothe Kintsclie blanc. 558. 1203. — - noir. 567. 1204. Rother Hennisch. 2034. 1205. Roudêge. 547. 1206. Rouge de l'hermitage (Raisin). 210. 1207. - de Lyon. 1307. 1208. —du Cantal. 465. 1209. Rougeal. 1267. 1210. Rongeasse. 801. 1211. Roumieu. 2016. 1212. Roussane iLa grosse). 727, 1482, 202, IÏ82, 14^4. 1213. —petite. 728. 1214. Roussea blanc. 1359, 2014. 1215. — noir. 1357. 1210. Rousselet noir. 1699. 1217. Rousselle. 2029. 1218. —blanc. 369, 524. 1219. Roussette, 960. 1220. — 1277. 1221. Roussillon. 1645. 1222. Rouvellac. 1180, 1178,1191, 1223. Rouxal. 1689. 1224. Royal. 1018. 1225. — 1122. 1226. Rover Zoëlo. 906. 1227. Rubial de Cohéjin. 1070. 1228. — d'Itellin. 1057. 1229. Rudia. 000. 1230. Ruiola. 1004. 1231. Rumonya. 850,971,910,1104 1232. Ry-Bobac. 2011. 1233. Sabalkankai. 1940. 1234. Sacy-blanc. 1549. 1235. Saint Antoine. 2093. 1236. — Emilion. 1809. 1237. — Jaume. 310. 1238. — .lean blanc. 1800. 1239. — Martin. ()02. 1260. ^ Peray de Manosque. 717. 1241. — Valeutin. 45. 1242. 1243. 1244. 1245. 1246. 1247. 1248. 1249. 1250. 1251. 1252. 1253. 1254. 1255. 1256. 1257. 1258. 1259. 1260. 1201. 1202. 1203. 1204. 1265. 1206. 1267. 1268. 1269. 1270. 1271. 1272. 1273. 1274. 1275. 1176, 1277, 1278, 1279 1280 1281 1282 1283 1284. 1285. 1286. 1287. 1288. 1289. 1290 Saint Venin. 1602. Salerna. 1383. Salerne. 1431. Salges. 2096. Salomino. 21 76. Salsegris. 290. 7 Salvatore. 922. Samoy. 423. Santa-Paula. 1051, 1044,979, 2158. Saperavi. 2007. Sarfiger. 1879. Sarvagnin rPetit). 1232. — 957. Sarvoigny. 1727. Sarvoisien. 1723. Sauvage. 251. Sauvaget. 1821. Sauvignon blanc. 4, 1503,5,88, 99, 224.287,548,031,708, 790, 830, 881, 927, 1541, 1559, 1565, 1702, 1805. Savoyai:, 1285, 1286, 1293. Savoyard. 884. Scbaffauser. 1310. Schiras. 2008. Schlechen. 2036. Scbonibauer (Raisin de). 1853. Schwarzer. 2066. Scot. 2117. Sebastiano. 2041. Secohai? 2144. Semidanu noir (Sardaigne) 1333 Semillon. 650, 758, 520. Septembrot. 1373, premier cep. ? 1373, deuxième cep. Sercial. 1550. Serine. 766. — (Grosse). 626. Serodino. 511, 800. Servadan. 1644. Servat. 2044. Servinien. 47, 100. . — 613. Sidedritis. 113,446, 569,1124, 1422, 1423, 1437, 2111, 2154, 2168, 2173. Siebon-Rurger. 874. Silla-blanc. 1540, 1017, 262, 374,441, 578. Sipa. 1990. Skitatihan. 1961. Suffiannoi. 1959. 7-2 1291. 4 292. 1293. 1294. 1295. 1296. 1297. 1298. 1299. 1300. 1301. 1302. 1303. 1304. 1305. SOCIÉTÉ IMPÉUIALE ZOOLOGIQUE d' ACCLIMATATION. Suisse (Raisin) .4S. 72. Siiizat. 1071. Sultane de Smyrne. 1881. Sultanié de la Carabournou.998, 331,597. 11/18, 1428/U29, 1505, 1935. Syorotihu. 2001 Syrrha (La grosse). 725. — (La petite). 72G. Talache.' 1236. Tannât. 29. — 1978. Taquet. 20 (il. — 20G4. Tarragona. 476. Teinturier. 12, 1205, 496,823, 831, 847, 921, 1176, 1260, 1306. 1307. 1308. 1309. 1310. 1311. 1312. 1313. 1314. 1315. 1316. 1317. 1318. 1319. 1320. 1321. 1322. 1323. 1324. 1325. 1326. 1327. 1328, 1329. 1330 1331 1332 1333 1334 1335 1336 1337 1281, 1472., 1557, 1678. 980. 1473, 1556, 1338. Tressiot. 1605. 1339. Tribian. 1909. 1340. Trinchiera. 1377. 134i. Tripier. 53, 491. 1342. Tripicra. 1369. 1343. Trompe Chambrière. 608. 1344. Trousservu blanc. 2043. 1345. — noir. 550. 1346. Trouvé blanc. 1592. 1347. Trusseau. 902, Temprano — 2105. Terr-Gulmex. 419. Terret. 1068. — Barry. 394. — Barry-Bernardy. 171. — Bourret gris. 297, 628 — de Bellegarde. 430. — noir. 358. — noir. 380, !'!67, 1530. Teta. 1114. Thuillier (Petit). 719. Tibourenne. 1716. Tintilla. 1130. Tinto. 106. — 1106. — blanc. 1498. — d'Âlicante de Lorca. 1109, 1123. — de Mina. 1077. Tokai. 1720. , — 1933. . — blanc. 206. — de Hongrie. 241, 897. Torok Szolo. 1889. . Torralba. 2153. . Touzan. 573. . Trainez(rouge dit Traînez). 1269 ? . Trapat. 521. . Trayeu (Troyen ï). 799. . Trésaguier. 793, 1348. 1349. 1350. 1351. 1352. 1353. 1354. 1355. 1356. 1357. 1358. 1359. 1360. 1361. 1362 U Ubis. 2101. Ughetta. 1966. Ugne blanche. 478, 1005, 612. . 1457. ^- noire. 504, 708, 67, 1135, 1301, 2121. Ulliade. 624. — 920. Uva cerusa. 843. — délia Caristina rossa. 1916, premier cep. ? 1916, deuxième cep. Uva grassa (Toscane). 1399. — regiiie. 1877. — rosa (Totcanc). 1405. — Sapa noire (Toscane). 1415. Uvaliero, 1211. 1363. Yalenci real blanc. 1101. 1364. Crujidero. 1096. 1365. Valencin. 1126. 1366. Valency real Curgidero. 1060. 1367. Varlentin. 1360. 1368. — 1819. 1369. Verdal. 2133, 2134. 1370. — 87, 95. 1371. — 1121. 1372. Verdanel. 12 'il. 1373. Verdaou. 1062. 1374. Verdeilo. 1994. 1375. Verdeillo. 1548. 1370. Verdèse verte. 1730. 1377. Verdel blanc. 1766. 1378. Yerdigiano. 2056. 1379. Verdin. 1744. 1380. Vereau. 824. 1381. Verey C.alamb. 1921. 1382. Veggué. 154. 1383. Verjus. 10. 1384. Vermentini. 849. 1385. Vermentiao,2054 CATALOGUE DES VIGNES DU JARDIN D ACCLIMATATION. 73 1386. ViTi'ût moussu. 15Z|3. 1387. Versa blanc. 159G, 273, 1013, 1668. 1388. Ver!. 2088. 1389. — (Raisin). 34G. 1390. — Fourchier. 1016. 1391. Vésuve (Raisin du). 6M. 1392. Vicanne. 1707. 1393. — 733. 139/i. Vicomte d'Olivette. 789. 1395. VigniroUes. 1056. premier cep. 1396. ? 1056, deuxième cpp. 1397. Vilemot. 2095. 1398. Villandri blanc. 1070. 1399. Vino rosso. 1860. UOO. Vionnier. 2018. 1/iOl. Visontai. 1885. l/)02. VojasDinka. 1871. lZi03. Volurma. 198i. lâO-'i. Voros. 1857. 1/105. Vuidure. 759. W 1406. Weis Beereller 1985. 1407. — Klefstn. 770. 1408. — Walsck,2022. 1409. — r.otligylla. 19s0. 1410. Wiesse. 2068. 1411. Wurzburger. 2004. 1412. White IOXÏ950. 1413. Yagne. 1021. 1414. Yenigo. 2100. 1415. York clairet. 049. Z 1410. ? 1417. Zante blanc. 2048. 1418. 2049. 1419. rond. 928,044,893,913, 951,1172. 1420. Calkisch. 907. 1421. Rossone Tokai. 949. 1422. Gaubcha. 948. 1423. — Cotonneux. 923, 1112. 1424. — — Blanquette d'Espagne. 009. 1425. — jaune. 1947, 1946. 1420. — noir. 454. 1427. gros noir de Zante. 916. 1428. bon plant. 1157. 1429. ? 1430. Zapfete Giinter, 1854 1431. Zapfner. 1858, 1900. 1432. Zieifyhnler. 1914." 1433. Zirifauld rose. 1808. 1434. ZiiillanJ. 1887. 1435. — 1895. 1436. Zirifondl (Petit blanc). 1803. 1437. Zoclo Szoëlo. 915. 1438. Zoid Bakar. 1907. 1439. Zuccaya. 1825. 1440. Zurick. 1305. VIGNES AMÉRICAINES. 1441. 053, 800, 935, 1442. 1443. 14'i'i. 280, 057, 000, 853, Catawba rose 955, 959. Grand noir. 1 183. Isabelle d'Amérique 200, 658, 059, 1155, 1201, 1932. Loug'.s Arkanson. 958. 1445. Norlington Isabelle. 830. 1440. Scupernon. 051. 144 7. Vitis Alsrnbergii. 061 1448. — Muncy. 052. 1449. — Norton!. 662. 1450. White fox. 96!, iU4. 1451. York Madiera. 931, 055 VIGNES DU JARDIN D'ACCLIMATATION A.10UTÉKS A LA COLLECTION. 1452. AdlrouJac (Canada). 1453. Canada (Vigne du). 1454. — raisin noir (Vigne du). 1455. — (Vigne sauvage, du). 1456. Caiiadensis native vino (Canada). 1457. Chine (Vigne de). 1458. Concoiii (Canada). 1459. Diana (id.). 1400. Rebecca (id.). 1401. Tchavouche (de Conslanliiiople) . 1402. Syrac rouge (Petite). 1403. Enfariné. '' 1464. Lignant. 1465. Madeleine noire. 1460. Melon. 1467. Métor. 1468. Muscat. 1469. Nature. 1470. Puisard. 1471. Trousseau. 1472. Valet noir. 1473. Madère (de). 1474. Moquinel. 1475. Précoce de Gènes. 1470. — de Malingre 1477. Saint-Jacques. 1478. Saint-Valentiii (de) m. CHRONIQUE. La Chèvre et le Chabin. De tous les animaux domestiques, la Chc^vre est, sans contredit, celui qui jusqu'à pn'sent a été le plus négligé. Son humeur vagabonde, son anutur de destruction en mangeant les jeunes pousses des arbres et des arbrisseaux qu'elle fait périr, lui ont valu une si mauvaise réputation, qu'on l'a reléguée sui- les terrains inciilles, dt'niiùés, où cependant, grâce à sa sobriété, elle trouve encore une nourriture suffisante, non-seulement a l'entretien de sa vie, mais encore pour rapporter h son ingrat propriétaire deux mamelles pleines d'un lait excellent e! dont la quantité varie de 2 h h litres par jour. Cette vraie vache du pauvre, comme on l'appelle avec raison, n'a pas même trouvé grâce devant les comices agricoles, ces représentants de l'agri- cultui c qui ont été créés pour travailler au perfectionnement des races pro- ductives et pouvant fournir des matières premif'res à l'industrie nationale. Si l'on j)arcourl les hnlielins des comices, on est surpris de voir que la Chèvre y brille, i)resque partout, par son absence, et que les rares, très-rares co- mices qui ont bien voulu l'admettre sur leur programme, l'ont placée au rang des animaux de basse-cour, à côté du Lapin! C'est là, en effet, où i'on a pu découvrir quelques chèvres, lors des derniers concours régionaux qui ont eu lieu en France. Cependant, la Chèvre, bien soignée, soumise surtout à la stabulation, sys- tème qui est destiné à prédominer dans toute bonne agriculture, est de beau- coup plus productive que le Mouton. Conmie elle prend difficilement la graisse, la plus grande partie de sa nourrilurc se convertit en lait, et dans cet élai, elle arrive facilement à 3 ou i litres par jour. C'est un produit qui otïre de grandes ressources aux ménages pauvres, soit pour la nourriture, soit pour la vente en nature, soit pour la fabrication d'un fromage sain et d'un excellent goût. De plus, son poil a une valeur égale à la laine du Mou- ton, et le jeune Chevreau, v endu à l'âge de cinq à six semaines, fournit un mets très-recherché. La valeur du Chevreau est égale à celle de l'Agneau ; ^ et conune la Chèvre est conformée pour produire réguhèrement deux petits, quelquefois trois, elle rapporte donc encore sous ce rapport plus que la brebis. Où avez vous vu qua le poil des Chèvres valait autant que la toison d'une brebis, vont s'écrier avec dédain les eiuiemis de ma pauvre protégée ! Hélas ! Messieurs, j'avoue qu'aujourd'hui, non à la honte de la Chèvre, mais bien à celle de ses propriétaires el des agronomes, membres et présidents de nos comices agricoles français, le poil de nos Chi'.vrcs a peu de valeur. Mais croyez-vous que si l'on ne se fût pas plus préoccupé de l'espèce ovine qu'on ne l'a fait de l'espèce caprine, nos laines françaises auraient acquis l'incon- testable supériorité qui les fait recherche!' par le montle entier. CHRONIQUE. 75 Non, n'est-il pas vrai? sans les soins donnés à nos Moutons nous eu serions encore à ceschélifs animaux, hauts sur jainbes, à laine grossière qui vivaient autrefois sur nos maigres gaérets. Que.l'on fasse donc pour la Chèvre ce que Ton a fait pour le Mouton; — et, qui prendra ce soin, sera largement récompensé de ses peines. Mais ce n'est pas seulement en améliorant notre race caprine au point de vue du poil, que l'on arrivera au\ résultats que nous voudrions voir attein- dre. Il y a au Chili des troupeaux de croisés, Chèvre et Bélier, on Boucs et Brebis, appelés Chabins. Leur fourrure a une grande valeur commerciale, elle entre dans la fabrication des étoffes du plus haut prix ; leur chair est de beaucoup supérieure à celle de la Chèvre, et même, au dire des connaisseurs, elle égalerait, si elle ne surpasse celle du Mouton. — De plus, la femelle est bonne laitière, et ce qui n'a pas lieu pour les croisés. Baudet et Jument, les Chabins se reproduisent d'eux-mèm'^s et constituent une vraie sous-race Mouton -Chèvre. C'est dans cette direction que nous voudrions voir se diriger les efforts des colons algériens. Notre beau climat se prête admirablement à l'élève et à la propagation du Chabin. Sachons donc en tirer parti, poumons créer une immense ressource laitière, de boucherie et d'industrie. Nous sommes heureux d'apprendre ù nos lecteurs que la création d'une race de Chabins est déjà tentée en Algérie. M. de Bray, intimement convaincu que le Chabin peut parfaitement réussir, sous notre beau climat, s'est adressé, dès le mois de juin dernier, à l'Académie d'Hippone, qui a mis le j)lus aimable empressement à lui céder un Bouc et une Chèvre de sa belle et pure race du 'l'hibet. Depuis, M. le général de Wimptîen, auquel l'Algérie devra en grande partie l'amélioration de sa race ovine, a aussi cédé, à M. de Bray, en oc- tobre dernier, quatre Brebis mérinos de Ben-Chicao, et, poussé par son zèle à favoriser tout ce qui peut tendre au bien de la colonie, il lui a, en même temps confié, en dépôt, un magnifique Bouc angora, de la bergerie im périale. Voilà donc une entreprise commencée sous les meilleurs auspices. — Puisse-t-elle réussir, poiu- l'honneur et le profit de notre chère Algérie. Nous croyons devoir ajouter que M. de Bray tient, à El-Kolaï, ses Boucs à la disposition de tous ceux qui voudraient s'en servir pour améliorer leur race caprine ou pour tenter la création de Chabins. Nous apprenons que M, le général de Wimpffen a déci lé de confier aux nouvelles sœurs, que l'archevêque a fait venir pour son hospice des vieillards, un petit troupeau de quatre Brebis mérinos et d'un Bouc angora, pour tenter aussi la création de Chabins. {VAkhbar.) Z. l'oîre de terre r,ochet (Pohimnia edulis, Wi'ddcli). M. Pépia fait la communication suivante : — En 1^'if, \I. Alex. Cochet y(î SOCIETE IMPERIALE ZOOLOGKjUE D ACCLIMATATION. a\ail rapporlé, dos Indes occidentales, des lurions ou bourgeons de liges soiUen aines d'une plante vivace de la famille des Composées, dont les tuber- cules, disait-il, servaient de nouiriiure aux indiens. Il en fit don de quelques pieds an Muséum d'histoire naturelle, (pu cultiva cette plante jusqu'alors inconnue dans les cultures, sous le nom de i'oire Cochet, que l'introducteur lui avait donné, ma]'ji;ré qu'il nous lit part qu'elle portait plusieurs autres noms dans les peuplades sauvages qu'il avait parcourues. Les uns, disait-il, l'appellent Racouarourou, d'autres lîiabiti, Ancomosdes Péruviens, et enfin IMoutacou, mais il lénioignale désir que son nom fût ajouté h celui de Poire de terre, comme étant le premier qui l'ait importé en Europe. Ses racines, ou plutôt ses tubercules fusiformes, ressemblent beaucoup, par leiu' forme, à ceux du Dahlia et contiennent une substance sucrée qui a la propriété de guérir certaines nialadies des voies urinaires, et que lui, !\I. Cociiet, avait expéri- mentée avec succès siir lui-même. On s'empressa, au Muséum, de cultiver cette plante : elle fut livrt'e à la pleine terre, et l'on étudia le développement de ses tiges, la forme de ses feuilles et les divers caractères qui les constituent. On crut remarquer au faciès général et surtout dans la forme des feuilles qu'il y avait quelque res- semblance avec celles de plusieurs espèce du genre Verbesina. A l'automne, dans les premiers jours du mois de novembre, après une petite gelée, les pieds furent arrachés et rentrés pendant l'hiver, comme cela se pratique pour les tubercules de Dahlias. Par précaution, quelques jeunes pieds furent mis en pots et placés, pendant rin\er, en serre chaude pour être livrés à la pleine terre au printenips suivant. Celte première année, les tubercules n'avaient acquis qu'un faible déve- lopi)emeiii ; ils ressemblaient à de jeunes navets longs, fusiformes plulôl (pTarrondis. En même temps {jue M. Cochet faisait don de cette plante au Muséum, il en domiait également à la Soci('té d'acclimatation pour être cultivée au Jar- din zoologique du bois de l'>oulogne, ajoutant que cette plante avait, outre la propriété qu'il avait annoncée, celle d(; produire du sucre en pius grande quantité que les Betteraves e!, disait-il, d'une qualité supérieure. f)epuis que nous cultivons cette plante, nous avons pu observer que chaque pied produit, en moyenne, de o à 5 kilogrammes de tubercules par an. D'après une première analyse, faite par M. Boutmy, sur des lubercules provenant des cultures du Jardin d'acclimatation, les résultats avaient été les suivants : Des tu!)ercules ù l'état normal ont produit : Eau 86 00 Oiycose 2 50) ^ ^^ Sucre cristallisé (i >S5 j Matières liyiK-uses el .sels. /i 35 Tutal 100 OU CHRONIOUE. // Cette composilioii, dit M. Boutiny, a beaucoup (radiiiili' avec celle de la Betterave blanche de Silésic, déterminée ainsi par M. l'eiigot : Eau 87 00 Sucre cristallisé H 00 Matières ligneuses et sels. . 5 00 Total 100 00 Les tubercules de cette plante, soumis à la calcinalion, oni fourni un salin contenant 2/i,18 de potasse. f.esncqneron en a extrait est incolore ; par la fermentation on a obtenu de J'aicool ayant une faible saveur herbacée qui paraît diminuer avec ie lemps. L'alcool obtenu par la fermentation a été de Zi,9j pour \00. La Betterave, je crois, en produit 5,36. D'après cette première analyse, il .-le pourrait que Ton trouvai, dins celle plante, quelques produits industriels et, suivant les renseignements que voudra bien nous donner notre honorable confrère, M. Payen, il serait pos- sible d'en étendre la culture afin que l'on pût juger plus facilement d(>s pro- priétés alimentaires et médicinales qu'on lui attribue dans l'yVinérique du Sud. Cette plante a tleuri pour la première fois, à la iin de septenîbre 1863, au IVhiséum d'histoire naturelle et au Jar.lin zoologique d'accHmalaiion. C'est par l'étude de ses caractères que l'on a reconnu qu'elle appariiMiait au genre Pobjmiiia, et le boianisle-voyagcur, M. Weddell. lui a doum'' le nom iVcdnlisi^av suite de l'emploi qu'en font les Indiens comme plante ali- mentaire. Sous notre climat, les feuilles, ainsi que les bourgeons de cette composée, se flétrissent à la moindre gelée. Elle me paraît être plus .sensible au froid ((ue le Dahlia, mais ses tubercules, comme ceux de ce dernier, sont de facile conservation. J'ai remarqué qu'elle (''îail aussi plus susceplible que le Topi- nambour, les Pommes de terre ei même les Betteraves. Elle ne pourrait être cultivée, en France, que dans les départements où la température est plus élevée. Vers la (in d'octobre, lorsque les premières gelées blanches ont tlé'tri les feuilles, on coupe les liges à 0'",1.3, 0'",20 au-dessus du soi, puis on arrache les pieds que l'on renire, ])endanl l'hivei', pour les abriter de la gelée. Ils peuvent aussi se conserver en silos connue les Betteraves. Les tubercules, cop.nne ceux du f>a!ilia, ne peuvent ser\ ir à la reproduc- tioii s'ils ne sont pas nnmis d'un bourgeon à leur extrémité. Je ne sache pas que, jusqu'à présent, on se soit occupé des diverses pro- priétés alimentaires et médicinales annoncées par M. Cochet ; c'est poui-quoi je i)rie noire honorable confrère, M. Payen, de vouloir bien analyser les tubercules de celle nouvelle plante etd'i'n rendre compte à la .Soci(Hé. [Extritit des Annule» de raijticuUare fraiiçam', n" du oO avril 1868.) 78 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. Etudes sur le typhus des Perches (Épizooîies de 1867 et 4 868). MM. les docteurs F. A. Foiel et G. du Plessis viennent de publier sous ce litre une brochure extraite du HuUelin de la Société médicale de la Stiisse romande. L'épizootie de 1867, qui lit périr dans le lac Léman, en quelques semaines, des centaines de milliers de Perches, attira ratienlion de MM. les docteurs Forel et du Plessis, qui réussirent, après des recherches longues et appro- fondies, à donner des renseignements précieux sur cette mortalité, en consta- tant dans le sang des Perches (Perclictles) la présence de bactéries, c'est-à- dire d'un ferment organique. '- Une épizootie pareille, une année plus tard, décimait les Perches {Perça fliivialis) de la rivière desOuasles (affluent de la 1 hièle qui se jette dans le lac INeuchàtol). M. le docteur du Plessis s'empressa de signaler ce fait au gouvernement vaudois, qui le pria de se joindre à M. le docteur Forel, alin de faire une étude sérieuse de la maladie. Après une série d'expériences, ils établirent qu'elle présentait : 1" ime période d'invasion; 2" une période d'état ; 3'' une période de terminaison ou d'agonie. Au premier abord, lorsqu'ils examinèrent les poissons en question, rien ne semblait indiquer une maladie ; seulement les petites Perches, ordinaire- ment si agiles, semblaient être engourdies et n'avaient pas la force de fuir lorsqu'on les prenait. Le corps du poisson aval! conservé son brillant et les blanchies étaient d'un beau rouge normal. Les poissons étaient dans un état comateux, adynamiés; ils étaient si faibles qu'ils se tournaient sur le flanc et ne pouvaient résister au courant ; en sorte qu'ils étaient entraînés et jetés sur les bords du ruisseau. Ces savants n'ont pas pu établir parfaitement une période de durée si dilBcile à appré- cier ; seulement ils constatèrent que du 15 au 22 mai î868, des milliers de Perches périssaient. Llusieurs Perches, qui servirent aux expériences, furent mises dans des baquets, dont l'eau était constamment renouvelée ; mais elles périssaient au bout d'une heure ou deux. Nous ne rappellerons pas ici toutes les recherches qui furent faites à ce sujet. La dissection analomique de ces petits poissons démontra que la bile avait pénétré les muscles de l'abdomen. Les faisceaux musculaires tombaient en bouillie lonqo'on les préparait ; ils étaient infestés de bactéries, ainsi que le tube intestinal et le sang. A la lin de la maladie, les bactéries égalaient en nombre les corpuscules du sang. MM. Forel et du Plessis signalèrent : 1" une altération générale du sang avec dissolution et absence du caillot; 2" altération des globules à divers degrés; 3" présence dans le sérum de nuuozoïdes, bactéries et vi- brions. Plusieurs mammifères furent inoculés avec du sang des poissons, soit malades ou morts ; mais les bactéries ne parurent exercer aucune influenc sur eux : ils demeurèrent étrangers à l'inieclion. CHRONIQUE. : 79 Des expériences faites ensuite sur des (Irenoiiilles demeurèrent (''gaiement sans résultai. De ces expériences, on peut inférer que le virus n'infecte pas les vertébrés. On n'a pas entendu parler d'accidents arrivés aux personnes qui ont mangé des Perches pendant l'épizoolie; il est \rai que celles-ci avaient subi l'action du feu. Les auleursde ce travail ajoutent : —A. Le typhus des Perches est caracté- risé par la présence dans le sang de bactéries, ferment organique spécial. — B. La maladie est accompagnée de symptômes variables, inconstants, dont les deux plus importants son! la diarrhée bilieuse et la congestion passive de la partie antérieure du corps. — G. La maladie n'est pas inoculable à d'autres espèces animales, l'action du virus est limitée aux Perches seulement. — D. Dans l'espèce Perche, certains individus sont épargnés, tandis que d'autres sont attaqués; il y a donc chez certains individus une prétlisposition morbide, un milieu plus favorable au développement du ferment. La maladie rentrant par ces symptômes pathologiques et analomiques dans les affections typhoïdes ou putrides, ces savants l'ont nommée typhus des Perches. C'est le nom qui rend le mieux la manière dont cette curieuse affection a ('té comprise par eux, et ils terminent par diverses considéra- tions. (,)uelle est l'origine première des bactéries ? Gomment entrent -elles dans l'économie? cic, etc. Ces questions demeurent hypothétiques. \IM. Forel et du Plessis concluent par ces trois thèses : 1" L'épizootie observée dans les années 1867 et 1868 chez les f^crchcs du lac Léman et du ruisseau des Ouates appartient à la classe des fièvres typhoïdes {hifectionskrankheiten) ; 2" Elle est, selon toute probabilité, le résultat d'une fermentation putride du sang ; 3" La cause déterminante prochaine de cette fermentation est uu fei:iieiii organisé vivant, les bactéries . [Journal de chimie et pharmacie.) Le r.aoutclioiic au lîrésîL ÏjC Caoutchouc est l'article le plus inîportant d'exportation de la province de Para (Amazones). Toutefois sa production a beaucoup contribué à donner aux habitants, originairenjent paisibles, du goût pour la vie sans repos du voyageur et à priver de bras les autres branches de l'agriculture. L'Arbre-à- Caoutchouc pousse généralement dans des positions très-malsaines, dans un sol marécageux. L'intempérance, la mauvaise nourriture et la malaria sur les bords de la rivière sont des circonstances qui abiégent la vie de ceux qui sont occupés à l'extraction de la gomme élastique ; et cependant les profits ue l'on obtient sont si grands que, chaque année, des centaines de, canots parlent de la rive gauche de l'Amazone et se rendent dans les îles et les 80 SOCIÉTÉ IMPÉRIALK /.(Mil.OdJQUE d'ACCLIMATATION. l'orèlsqui ciilourciilAlacassa, ponry pron'dor à ia récoUedii Caoulchoiic. Au- cune piécaulioii n'est prise pourlaconsorvalion des arbres et, par cette raison, certains districts rendent déjà iineqiianliié de Caoutchouc moindre qu'aulre- fois. 'loutelois l'arbre à Gaoutchotic pousse en quantité vraiment considé- rable dans toute la vallée de l'Amazone et sur les bords des rivières qui en sont tributaires, sur une étendue de 8(i0 lieues et au delà : « l'île de Mara- gor, dit Da Silva Coulinho, et qui se trouve à son embouchure (de l'Ania- zone), sur une longueur de plus de !\0 lieues, est, ainsi que pir.sieurs autres îles, propre à la culture du Caisutchouc qui s'y trouve à l'étal sauv.agc. La véritable région du Caoutchouc se trouve dans la partie supérieure, baignée par les rivières Aiadeira, Parus, Hyurna, Ayutahy et Hyavary : elle a plus de 300 lieues de longueur sur ItJO de largeur. » L'exportation du Caoutchouc du Tara, a été en I86Z1, de 183 '206 arrobes; en 1865, de 256 967 ; et en 1866, de 2'Jl O'Jl arrobes. L'arrobc équivaut à 32 livres J/o. Le Caoutchouc contribue au l'ara pour un tiers de la rente provinciale. Ceux qui désireraient se procurer des détails sur le Caoutchouc et ses con- génères, la C.utta percha, la Sève de balata, tic, etc., sur la culture des arbres qui les produisent el sur leur exploitation, consulteront avec huit l'ar- ticle de notre collègue, M. Da Silva Coulinho, membre auxihaire de la conmiission brésilienne à l'Exposition universelle del8ii7, publié dans les Ifap- ports du jury international, t. VI, p. IZiO, ['Empire du Brésil à l'Exposi- tion universelle de 1867, passim, et le Catalogue des produits des colonies françaises à la même exposition, p. 72 et suivantes. A. A. D. Culture cîo Farbre à Thé à la Jamaïque. Le Kinijston (Jamaica) morning Journal du 26 mars dit : « Le gouver- nement a re(;u |.ar le dernier packet, du Jardin royal de kew, une caisse contenant des plants de Thé en bon état qui doivent être envoyés à la pépi- nière d'éle\ âge des Cinchonas, à Saint-Andrew, el conliés aux soins de iM. 'i'honq)son, le botaniste de l'île. Noire sol et notre climat paraîtraient très-convenables à la culture de l'arbre à Thé, qui semble devoir y fleurir : du moins cette idée prend de la consistance, et nous croyons qu'elle est basée sur une bonm^ autorité scientinque. {Journal of Ihe Society of arts, n" 805, du vendredi 2/4 avril 1868, \ol. XVI, p. /toi.) A. A. D. I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIETE ,1). ' RAPPORT ADRESSÉ A M. LK IMiÉSlDENT OK LA SOCIÉTK IMI'Kni \I,K 1)' VCr.LlMATATlOK SUR LKS CHEPTELS DE LA SOLllVlÉ El SLU DES ANIMAUX ET VÉGÉTAUX UTILES A A(.(.EIMAIER EN FRA1N(,E ET Ki\ \LC.Kirii;, l'ai- m. KKIIjtKI» («lu r.-uioil). (Suite et fin.) La Société (raccliiiialatioii des Basses -Alpes à Digne a placé les Yacks, qui lui ont été confiés par la Société, à Vernet, dans un village situé sur la montagne, dépourvue de chemins charretables. Là, tous les transports se font à dos de bétes de somme ou au moyen de petits traîneaux étroits pour pouvoii- passer dans les sentiers. Les véhicules à rouesy sont inconnu Tous les travaux agricoles comme les transports se font avec* des Mulets. Ce pays était donc très-convenable pour étudier les aptitudes des Yacks et connaître leur utilité liéelle dans des sentiers escarpés, presque impraticables, sur des hautes montagnes, et dansla région des neiges où les autres animaux domestiques que nous possédons ne peuvent que ditïicilement être utilisés. Les Yacks ont été placés chez un agriculteur, nouuné Mau- nier, sous la surveillance de M. Richaud, vétérinaire à Digne. * Soumis au travail, soit pour le transport ;> dos, soit pour le labourage ou pour traîner des fardeaux, ces animaux firent preuve de beaucoup de force et d'énergie. Ils se firent remar- quer de plus par une grande rusticité et beaucoup de so- briété (2). MM. Richaud et Maunier comprirent qu'on pour- (1) \/d Sociélé ne prend sou.s sa responsabililé aucune des opinions émise;- p.u- les auteurs des articles insérés dans son HalleLin. (2) M. de Montiiiuy, consul en Chine, a procuré ces animaux à la J rancc n\ les conduisant lui-nièiue. L'illustre sa\aiil qui dirigea les premiers na- '2^ sEluii, T. VI. — Ecvrici et mars ISbl). fi 82 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d' ACCLIMATATION. rait tirer dans les Alpes un grand parti des qualités exceptionnelles de cet animal de montagnes. Ils le croisèrent avec des Vaches du pays, et les métis qui résultèrent de ce croisement, plus développés et d'un caractère plus docile, furent soumis aux mêmes travaux que les Yacks purs. Enfin, après une expérience comparative faite sur le travail du Mulet et celui de l'Yack et de ses métis, il fut reconnu, sans contes- tation, que les Yacks étaient préférables sous tout rapport aux •Mulets. Aujourd'hui M. Maunier a abandonné ces derniers, les Yacks et leurs métis font tous les travaux de son exploita- tion. Il en est très-satisfait, je l'ai vu, il n'y a pas le moindre doute à avoir à ce sujet. Du reste, les raisons qui font préférer l'Yack au Mulet, chez M. Maunier, et qui peuvent être les mêmes dans toutes les mon- tagnes, comme les Alpes, dépourvues de routés, sont faciles à comprendre, et je demande la permission d'en dire un mot. Un Mulet acheté à l'âge de quatre ans pour travailler perd chaque jour de sa valeur à mesure qu'il vieillit. Après dix ans de service, on considère à peu près comme anéanti le capital employé à l'acheter, parce qu'à l'âge de quatorze ans, quand il y parvient d'ailleurs, sa valeur est très-minime. L'YackH^jui a pu être soumis à un travail léger pour gagnei' sa nourriture dès l'âge de deux ans, acquiert chaque jour de la valeur, ce qui est le contraire dans le Mulet ; et quand le ruminant est parvenu à l'âge adulte, il peut être livré avec avantage à la boucherie comme son métis ; leur viande a été reconnue d'excellente qualité. Le Mulet n'offre pas le même avantage. • D'autre part, la femelle de l'Yack, pure ou mélisse, donne, outre son travail, un produit chaque année et un lait très- vanx de la Société cF acclimatation, Isidore r.eoffroy Sainl-IIilairc, le pro- fesseur [>rt\ernoy, avaient d«-jà signalé les qualités des Yacks coniirit' ani- maux 'ie tra\ai!, et dans im travail fait sur eux, notre savant contVf're, M. de Quiitrefages, a dit : « dans les Alpes, dans les Pyrénées, il ira » brouter l'herbe courte qui pousse jusque sous la nei;j;e. comme il le fait dans » son pays natal.. . » Cette prévision du savant prf»fesseur du Muséum d'his- toire naturelle paraît être à la veille de se réaliser dans les Alpes. RAPPORT SUR LES CHEPTELS DE LA SOCIÉTÉ. 83 gras et très-butyreux. Le Mulet, comme la Mule, ne donnent que leur travail, inférieur à celui de l'Yack, en supposant la dépense d'entretien égale pour l'un et l'autre animal. Ainsi donc, sous quelque rapport que ce soit, l'Yack et ses métis, employés à l'exploitation de M. Maunier, l'emportent sur le Mulet pour porter comme pour traîner. Il est plus tort, plus robuste, plus- rustique ; il fournit un travail plus avan- tageux ; il donne une toison, quelque minime que puisse être sa valeur ; de la viande de boucherie de bonne qualité, du lait très-butyreux et annuellement un jeune sujet. Le Mulet ne donne absolument que son travail, et sa dépré- ciation à mesure qu'il vieillit n'atteint ni l'Yack ni ses métis. Ces raisons, dont j'ai pu me rendre compte sur les lieux, sont frappantes de vérité; notre Société aurait à examiner maintenant si l'exemple donné par MM. Richaud et Maunier ne pourrait pas être un point de départ pour provoquer d'autres études pratiques dans d'autres lieux des Alpes. 11 importe en effet de démontrer, par des faits incontestables, l'utilité de l'élevage des Yacks dans les hautes montagnes, où les autres animaux domestiques, même les plus estimés, ne sauraient être employés avec le même avantage. En examinant avec soin la conformation de l'Yack, on peut voir que sa force, r-elativement à sa taille, doit être très-con- sidérable. Nul autre de nos animaux domestiques n'offre les mêmes conditions avantageuses de mécanique animale. L'Yack a des parties de son corps conformées comme les parties correspondantes dans le Cheval. Telles, sont : la croupe, l'at- tache de la queue, les reins, le dos et le garrot ; il y a de la conformation du Bœuf dans les membres, les épaules, l'enco- lure et la tète. Heureuse combinaison mécanique qui favorise la force pour porter d'une part et pour traîner de l'autre. Qu'on étudie les dispositions de la charpente osseuse de l'Yack, celle des leviers que forme cette charpente, le dévelop- ment des muscles, des tendons qui mettent en jeu ces leviers, et surtout la nature, la texture s-errée de tous ses tissus, et l'on sera convaincu de la vérité que je soutiens ici. F*oitrine haute, bien développée, corps ramassé, trapu, robuste, dos et reins 8/| SUCIÉTÉ IJirÉlilALE ZUULUUK.tUE DACCLIMATATIUN. courts, fortemeiil musclés et soudés, rayons des ineiubres courts, solidement articulés, pieds relativement petits, à onglons durs, serrés l'un contre l'autre et très-propres à gra- vir les sentiers, tout indique chez l'Yack, comme j'ai eu occa- sion de le dire dans une autre circonstance, puissance mus- culaire, vigueur, énergie. Pour mon compte, j'ai pu me convaincre de ces qualités exre})tionnelles, alors que la Société d'acclimatation m'a chargé d'étudier cet animal à ma Jérme de Souliard, où j'ai pu le dompter et le dresser au Iravail. Les Mulets si estimés et si appréciés comme animaux de tra- vail sont loin d'avoir, comme l'Yack, une construction mécani- que qui indique la même puissance musculaire, soit pour le trait, soit pour ia somme. Les Yacks ont encore une autre qualité constatée par MM. Richaud et Maunier et qui est celle-ci : quelle que soit la résistance du poids à traîner, ces ruminants ne se rebutent jamais, ils sont toujours francs du collier, jamais ils ne renoncent à lirer, jamais ils ne reculent. C'est là, pour ces animaux de trait, dans les montagnes escarpées où les préci- pices se rencontrent à chaqu(i pas, une (pialilé que les hommes de pratique savent apprécier, et qu'on ne remarque pas toujours chez le Bœuf, le Cheval ou le Mulet de Irait. Souvent, quand ils ne peuvent vaincre un obstacle o|jposé par un fardeau trop lourd à démarrer, ils ne veulent plus tirer, ils se défendent et ils reculent même quelquefois, ce qui est toujours dangereux sur les montagnes. Toutefois, MM. Uichaud et Maunier sem- blent })référer les métis d'Yacks aux Yacks purs. Cette idée ne coïnciderait-elle pas avec celle des habitants de l'Himalaya qui croisent l'Yack avec le Zébu et obtiennent le métis nonnné Ojo qu'ils estiment beaucoup. M. Richaud, qui s'est beaucoup occupé de l'Yack, est très- convaincu qu'il peut rendre dans les Alpes, dépourvues de routes surtout, plus de services qu'aucun de nos auti'es ani- maux domestiques. Pour examiner cet animal dans tout ce qu'il peut produire, il a fait confectionner une étotfe avec sa toison ; il a fait de plus tanner sa peau qui est de qualité supé- jicure. Le tanncui a allirmé qu'elle se tannait avec plus de RAPPORT SUR LES CHEPTELS DE LA SOCIÉTÉ. 85 rapidité et mieux que les peaux de nos animaux domestiques en général. J'ai vu cette peau d'Yack tannée en cinquante jours et elle m'a paru d'un grain fin, d'un tissu serré, quoique très-souple et de très-bonne qualité. M. Maunier possède à sa ferme quatre Yacks purs et sept métis. Les Yacks purs sont : 1 Yack niàle, 8 ans, boileux, veuani de cliez M, de l'enouillel. l l'emelle de 12 ans environ. 1 femelle de 16 mois. 1 jeune mâle de 2 mois. Lot U • Les métis sont : 1 IVmelle de 8 ans. 1 i — k 9 — i) — • 1 — /j moi 1 — 2 1 niàle de 2 ans. 1 '2 mois. Loi ....7 Tous ces animaux sont en lion état. Le maie envoyé par M. de Fenouilletetqui est boiteux ne veut pas saillir les vaches quoique très-ardent pour les l'emelles de sa race. 11 importe donc de le remplacer par un aulre, ce qui sera facile ; la Société en a plusieurs à sa disposition. A Barcelonnetle, je n':n pas trouvé trace des Yacks qui y avaient été déposés. .VA appris dans les environs qu'il y avait eu pendant (jnelque temps des métis qui avaient servi à trans- porter du bois dans les marchés de la ville, mais que ces animaux avaient été livrés au boucher; il m'a été affirmé, du reste, que leur viande était de très-bonne qualité. Les Yacks et leurs métis ont-ils été bien étudiés à Barce- lonnette, par des hommes spéciaux? c'est ce que je n'ai pu savoir. J'ai appris seulement, dans une ferme des environs où ces animaux avaient été placés, que, somiiis ;m ImImmu', ils iivaieni fait preuve de indes tiiivaillcui's. «6 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. A Gap, à Briançon et dans leurs environs, l'Yack pourrait être élevé avec avantage, comme à Digne. C'est le même genre de montagnes, de cultures et de mode d'exploitation. Gap surtout m'a paru offrir des ressources morales pour l'étude de ce ruminant. J'ai remarqué, dans les environs de celte ville, des fermes assez bien tenues. Dans le département des Hautes-Alpes, il y a une ferme-école où est professé un cours de zootechnie par un vétérinaire de Gap. Peut-être serait-il possible de faire dans ce pays ce qui a été pratiqué avec succès dans les Basses-Alpes. Sou€i la direction intelligente de notre savant et dévoué con- frère, M. Bouteille, secrétaire général de la Société d'acclima- tation des Alpes, le Jardin d'acclimatation de Grenoble, con- serve toujours son caractère d'utilité agricole et industrielle, sans négliger ce qui peut intéresser les visiteurs au point de vue de l'ornement des parcs, des volières ou des basses-cours. J'ai remarqué dans ce jardin divers mammifères utiles indi- gènes ou exotiques, tels que des Vaches bretonnes avec leurs produits et un taureau du même type ; des Chèvres de Nubie, d'Angora, des Yacks, des Nilgauls, des Lamas, un Axis, des Lapins de diverses races et variétés, des Léporides, des oiseaux divers, tels que des Autruches qui. avaient déjà pondu, des Céréopses, un Casoar femelle, des Oies du Danube, des Canards d'Aylesbury, des Canards mandarins, de la Caroline, du Labrador, des Faisans, des Pintades à joues bleues, diverses races de Poules de choix, des Paons, des Colins, des Pigeons, des Tourterelles et des oiseaux chanteurs de diverses espèces et variétés. M. Bouteille s'occupe d'acclimater dans l'Isère la Vache bre- tonne, si bonne laitière. Déjà un assez grand nombre de ces ani- maux ont été im]iortés dans le département et distribués aux membres de la Société d'acclimatation des Alpes. Des études expérimentales sont faites sur la production du lail du pays et cehe des Vaches bretonnes relativement aux dépenses occa- sionnées par leur entretien comparé, et le résultat de l'expé- rience semble être en faveur du type breton, d'ailleurs très- estimé pour laïquantité comme pour la qualité du lait qu'il RAPPORT SUR LES CHEPTELS DE LA SOCIÉTÉ. 87 produit partout où i! est importé. C'est là une opération rai- sonnée, provoquée par la Socii'té d'acclimatation des Alpes, et qui pourra avoir des résultats fructueux pour la contrée 011 elle a lieu. Suivant les observations de M. Bouteille, la Chèvre de Nubie aurait un avantage sur la Chèvre indigène en ce que son lait serait sans goût caractéristique de la Chèvre d'une part (et ce goût est trouvé désagréable par beaucoup de personnes) ; de l'autre la Chèvre nubienne est très-prolifique. Elle a des por- tées de trois et même quatre chevreaux. La peau de ces chevreaux est très-bonne pour la ganterie, ce qui lui donne beaucoup de valeur relative. Suivant M.. Bouteille, la Chèvre d'Angora serai-t loin d'oll'rii' les mêmes avantages. D'abord elle n'est pas bonne laitière, elle ne fait qu'un chevreau par portée, rarement deux, et la peau de ces chevreaux n'est pas bonne pour la ganterie, ce qui est un désavantage sérieux. La Chèvre d'Angora, il est vrai, donne une toison dont M. Bouteille porte le poids, dans l'Isère, à 800 ou 900 gram- mes , estimée de h à 0 francs en moyenne ; cependant malgré la toison, et tout bien considéré, M. Bouteille par- tage, pour les Alpes, l'opinion de MM. le docteur Bonnes à Gléon et Fabre dans le Vaucluse. Suivant lui, l'éîevage de la Chèvre d'Angora ne serait pas lucratif dans l'Isère. Tous les mammifères et tous les oiseaux du Jardin d'accli- matation de Grenoble sont dans de bonnes conditions, sauf un Lama mâle qui est malade. Les organes respiratoires de cet animal m'ont paru être atteints d'une affection chronique assez grave pour faire douter de saguérison, malgré tous les soins pris pour la provoquer. ■^ Les Nilgauts,niàle et femelle, sont surtout en très-bon étal, très-dociles et très-familiers. i . Les Autruches avaient pondu trois œufs, quand je suis passé à Grenoble à la fin de juillet. On sait qu'une couvée de ces oiseaux a réussi dans cette ville antérieurement, mais le directeur de son Jardin d'acclimatation ne m'a pas paru compter sur le même avantage cette année. 88 ^nr.iÉTi': iMrtiriiAi.K Z(m»i.o(;[qi!R t>'a('.(:limatâT(o\. " M. Boult'ille, toujours à lu recherche d'une aceUuiMialion utile, désirerait avoir un bon étalon de l'espèce asine d'Kgypte si renommée, poui' retremper le sang- de la race asine de l'Isère. On sait quels services rend l'Ane partout où il est élevé et utilisé. Mais ces services sont naturellement en raison des qualités qui le distinguent. Peut-être par l'intervention de notre éminent et dévoué confrère, M. Ferdinand de Lesseps, serait-il possible de procurer à la Société d'acclimatation de Grenoble l'étalon désiré par son secrétaire général. Deux Yacks avaient été confiés à deux propriétaires des environs d'Aimecy, l'un à M. Poulet qui a une propriété à 12 kilomètres environ de la ville, l'autre à M. Jacquemol qui habite à la même distance à peu près. L'Yack de M. Pou- let est mort et M. .lacquemot a rendu celui qu'il possédait, mais il ne s'est pas souvenu de sa nouvelle destination. D'après les renseignements que j'ai pris, ces animaux n'auraient pas été étudiés à Annecy, de manière à pouvoir bien juger de leurs aptitudes pour le travail dans les liantes montagnes des Alpes. J'ai trouvé à Chambéry un jardin de plantes bien tenu, où l'on serait disposé à faire des études sérieuses sur l'accHmata- tion de végétaux et d'animaux. Ce jardin est bien situé et c'est M. Pillet, président de la Société d'histoire naturelle de Cham- béry, qui en surveille les travaux. J'ai remarqué dans le Jar- din divers végétaux utiles et d'ornement et quelques animaux, tels que des Chèvres d'Angora, un Singe, des Tourterelles et un Aigle. M. Pillet, naturaUste distingué et très-dévoué à la science dont il s'occupe avec succès, entrerait volontiers en relation avec notre Société, pour traiter au point de vue prati({ue les questions d'acclimatation d'espèces végétales surtout. M. (lar- nier, jardinier pépiniériste en chef du Jardin, les éludierail avec soin et il nous en ferait rendre compte. (Chambéry possède un beau cabinet d'histoire naturelle locale où sont collectionnés et classés avec soin les minéraux, les végétaux et les animaux de la région des Alpes savoisien- nes. 11 serait à désirer que dans cha(p]e département on ~ RAPpovrr sur? les cheptels de la société. S9 j»ùl .linsi faire connaître loiiles les richesses naturelles qui y sont observées alin qu'elles pussent être étudiées, tant au point de vue de la science spéculative qu'à celui de ses appli- cations à l'agricnlture, aux arts et à l'industrie. Le troupeau de Lamas et Alpacas, qui est au chalet d'Ar- guel, dans le Doubs, chez M. de la Berloche, est composé de neuf sujets doni trois màles et six femelles classés dans l'ordre suivant : Màlcs. ■ ' 1 mAle (le U ans. '- I — ;; — 1 — 1 mois. Loi ;j Femelles. ._3S i femelle âgée provenant du uoupean (|ue la Socjélé reçut d'Amérique . 2 femelles de 5 ans. 1 — 3 mois. Ci ( Loi ;6 Le pays où ces animaux se Ironvent est montagneux, salubre, ■on vient parfaitement à leur élevage. Cependant, je leur ai trouvé un défaut d'embonpoint qui a été attribué à l'état de sécheresse extraordinaire qui a desséché exceptionnellement les herbages cette année. Pour entretenir ces animaux en bon état et dans de bonnes conditions de production, il eût fallu qu'illeur lut donné, cet été, un supplément d'aliment le soir quand ils rentraient à l'étable. l^ar ce moyen, je pense que ces animaux se seraient maintenus dans un état satisfaisant. Mais ce surcroît de dépense mi été onéreux relativement au produit, et c'est là un motif qui peut expliquer la réserve, bien naturelle d'ailleurs, de M. de la Bertoche. A Lahayevaux, dans les Vosges, M. Lequin possède des Yacks et des métis d'Yacks et un ti'oupeau de Chèvres d'An- gora pures ou métisses. • - . Le troupeau d'Yack est composé de la manière suivante : 90 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. 2 mâles pur sang, de k ans 5 mois. 1 mâle — de 15 mois. - I femelle pure de 20 mois. Lot ... Z| , Métis. . w 1 mâle âgé de o ans. ,^. 1 — 20 mois. 1 — 15 — ■ 1 _ 8 jouis, o//i sang. 1 l'cnielle o//i de bœuf, âgée de 20 mois. 2 femelles J/^ sang, âgées de oO mois. 1 _ — _ 10 — L<»l ... 8 Le troupeau comprend cinquante-deux têtes classées dans l'ordre suivant : Angoras purs. 1 Bouc âgé de 9 ans. 2 — 7 - 1 — 33 mois. 1 — 28 - h - 15 — 1 — 5 — 2 Chèvres âgées de Zi2 mois. 1 — 28 — li _ 16 — 1 Chevrettes âgées de /i à 5 mois. Lot. . 2/1 étis. 2 lioucs castrés âgés de 9 ans. 3 - 8 — Il — /i9 mois. • 3 — 40 - ' 1 - — 16 — 2 — i à 5 mois. ^ h Chèvres âgées de 5 ans. 3 — /j2 mois. 2 — 28 — 2 — IG — 1 Chevrette âgée de 1 mois. 1 — 1 jour. Lot . . 28 RAPPORT SUR LES CHEPTELS DE LA SOCIÉTÉ. 91 M. Lequin a fait, sur les croisements de l'Yack avec la Vache, une observation qui mérite d'être signalée. Les métisses femelles de l'Yack et âfi la Vache ne sont pas stériles. Saillies par l'Yack ou un Taureau, elles sont fécondées. Les métis d'Yack mâles au contraire n'ont pas été féconds. M. Lequin n'a pu obtenir de produits des femelles livrées à ces métis mâles. M. Frédéric Jacquemart a fait la même observation. Je lui ai entendu dire, avant de connaître les résultats remarqués par M. Lequin, que les métis d'Yack mâles que j'avais obtenus à Souliard, par le croisement de l'Yack avec des Vaches de race Aubrac, avaient vainement sailli des femelles ; ils ne les avaient pas fécondées. Ce fait de stérilité des métis d'Yack mâles et de fécondité de métisses femelles de même origine peut offrir de l'intérêt aux naturalistes qui s'occupent de l'étude des hybridations dans le règne animal. La Société d'acclimatation du nord-est de la F>ance, qui a contribué d'une manière si efficace au triomphe de l'hippo- phagie dans sa région, avait commencé des études sur l'accli- matation du Lama. Déjà elle avait formé un petit troupeau qui faisait espérer une réussite convenable, lorsqu'une maladie de la peau se déclara avec une intensité telle, que tous les animaux périrent ; un vieux mâle seul resta. La Société con- tinue de propager, au Jardin de botanique de Nancy, quel- ques races d'oiseaux de basse-cour, tels que plusieurs variétés de Poules et des Oies d'Egypte. J'ai remarqué aussi dans ce jardin un élevage deLéporides. Telle est, M. le Président, la situation actuelle del'acchma- tation des types dont notre Société s'est occupée dans divers points de la France. Pour les mammifères, l'emploi de l'Yack dans les Basses-Alpes a démontré l'utilité de son acchmata- tion et la Société jugera peut-être qu'il serait utile de trouver, dans les Alpes comme dans les Pyrénées, d'autres lieux propres à faire l'expérience qui a si bien réussi à Vernet. Mais si, par les services spéciaux que l'Yack peut rendre dans les hautes montagnes de l'Europe, son accUmatation a pu 0"2 s;nniKTK impériale zooLor;iQiiE d'acclimatation. ' être jugée utile d'après des faits incontestables, expliqués d'ailleurs après une étude sérieuse de l'oriianisalion particu- culièrede cet animal, il n'en a pas été de même jusqu'ici de la Chèvre d'Angora, des Lamas et des Alpacas. Pour la Chèvre d'Angora, l'expérience a prononcé. Elle est,soustous les rap- ports, inférieure à laChèvre commune comme Chèvre ; elle esl moins bonne laitière ; la peau de son chevreau n'est pas propre à la ganterie et elle est moins robuste, plus délicate. Elle esl de plus d'un entretien plus dispendieux, par la raison qu'elle n'a pas assez de vigueur pour aborder les lieux escarpés, les rochers où la Chèvre seule, parmi nos animaux domestiques, peut aller chercher une nourriture perdue sans elle. Il resterait maintenant à examiner si l'élevage de la Chèvre d'Angora, qui peut être considérée comme acclimatée aujour- d'hui, serait, dans certaines conditions données, aussi lucratil que l'élevage du Mouton avec lequel elle a une analogie recon- nue. La question n'a pas été étudiée à ce point de vue pra- tique; il serait important toutefois qu'elle le fût. Si par le produit de sa toison et de sa viande, la Chèvre d'Angora esl inférieure au Mouton, à égales conditions d'entretien d'ail- leurs, cette Chèvre ne pourrait être considérée que comme animal de fantaisie chez nous, et non de produit sérieux, et il serait inutile de coiiti-niier à s'en occn]jer sous ce dernier rapport. Ouant aux Lamas et aux Alpacas, l'expérience n'a encore rien démontré que je sache, pour ou contre les résultats de leur acclimatation en France ou en Algérie, et l'étude prati- que en cours d'exécution dans le Doubs ne m'a pas paru assez avancée pour autoriser à conclure dans un sens ou dans un autre. Les Anglais ont, dit-on, introduit ces animaux avec beaucoup d'avantage en Australie, et Wm assure même qu'ils sont considérés comme tellement précieux au Pérou que le gouvernement en prohibe la vente et la sortie du pays. ^ aurait-il avantage pour la France à introduire les Lamas el les Alpacas sur les montagnes de l'Algérie, après en avoir sérieusement étudié l'aeclimatation et la |)roducti()ii relative en Fi'ance? Une élude sérieuse de celle queslion pourrail MArPiMil SLii; 1,ES CIlKj'TKLS 1)K LA SOCIETE. -'•) sans doute nous l'apprendre, mais elle n'a pas encore été laite chez nous. ..... En s'occupant. de l'acclimalatinH de végétaux et d'animaux exotiques, la Société impériale d'acclimatation a rendu à la science comme au pays des services incontestables, mais il est \m autre genre d'acclimatation qui ne serait pas moins digne de notre attention : je veux parler des végétaux ci des animaux indigènes qui pourraient être utilement im})ortés d'un point de la France à un autre. Gomme fait pratique, l'idée de ce mode de multiplication de végétaux ou d'animaux n'est pas nouvelle ; elle a été appliquée de temps immémorial partout. Mais par ses études, comme par ses relations nombreuses et son intïuence, notre Société pourrait faciliter ce moyen de propager et multiplier les bonnes espèces en contribuant à les mieux faire connaître et apprécier. Pour citer un exemple de ce fait, je rappellerais que la pèche (le Tullins importée de Syrie dans l'Isère, à la lin du siècle passé, n'était comnmne que dans ce pays, lorsque notre savant confrère, M. Chalin, nous la signala pour la laire répandre. Combien d'autres produits avantageux restent méconnus, alors que leur multiplication provoquée par l'intervention de notre Société pourrait augmenter la richesse agricole des lieux qui en seraient pourvus, tes environs dé Tullins pro- duisent des noix de quahté supérieure. Notre Société pourrait facilement procurer, à ceux qui en désireraient, des boutures pour grellèr des noyers dont les noix laissent à désirer. Pour le règne animal, nous avons un type des plus pré- cieux et qui est de création française, je veux parler du Mou- ton Mauchamp que l'industrie et l'agriculture doivent à M. Graux. Sa laine est si estimée, pour la fabrication des tissus de luxe notamment, que M. Davin, notre confrère, qui a beau- coup étudié ses ({ualités,ra surnommée cachemire indiqène. Ne serait-il pas possible de faciliter la multiplication de ce mouton dans des pays où il est inconnu, et où il pourrait cependant être élevé avec succès et profit? L'étude de l'acclimatation et de la multi[>lication de types de choix indigènes aurait l'avantage d'être plus facile et moins dispendieux que ccjlr de racclimalati(ni des types exotique:- 9A SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. d'une part et elle aurait de l'autre, dans ses conséquences, moins de chances aléatoires dans la pratique, parce que les sujets qui feraient l'objet de cette étude seraient connus d'avance, il n'y aurait qu'à comparer les conditions climalé- riques et agricoles des lieux qui devraient recevoir les sujets à importer avec celles de leui' provenance, pour être en mesure de pouvoir juger d'avance des chances de succès des opérations. CONCLUSION i" Une étude expérimentale et comparée des Yacks a démontré que ces animaux et leurs métis, sobres, rustiques et robustes, peuvent rendre, comme types de somme et de trait et à dépense d'entretien égale plus de services sur les hautes montagnes de l'Europe, dépourvues de chemins et de routes, que quelque race que ce soit des autres animaux domestiques, même les plus estimés. 2° L'expérience a démontré que la Chèvre d'Angora est in- férieure à la Chèvre indigène pour la production du lait, qu'elle est moins rustique, plus délicate. H s'agirait de savoir si par le produit de sa toison et celui de sa viande son élevage est plus productif, dans des circon- stances données, que celui du mouton avec lequel elle a de l'a- nalogie. Une élude comparative peut seule élucider cette question d'économie rurale. 3" Les avantages de l'acclimatation des Lamas et des Alpacas n'ont pas encore été démontrés par des études suffisantes ; il importe de faire ces études pour conclure avec connaissance de cause. h" Vacdïmsiliiûon de ï Ëacaiypl/fs (jlobidas inqjorté d'Aus- trahe est une conquête précieuse pour le midi de la France, la Corse et l'Algérie ; il n'y a plus qu'à favoriser sa multipli- cation. Il importe de vulgariser la culture du Bambou dont l'acclimatation est assurée dans le midi de la France. 5" Il serait d'une grande utilité d'étudier avec soin les bonnes espèces végétales et animales i«digènrs pour les bien faire connaître, et en provoquer la multiplication et l'amélioration dans les pays de F'rance outilles seraient inconnues. NOTE . : ■ -. - S51R ]A PRODUCTION DKS lUCES OVINES (I) P;tr !V1. le général Intron (ilROU (de l'Ain). Je viens de lire, non sans quelque surprise, dans le procés- verhal de la séance du Conseil du 30 octobre (Bu/letin, n" 11, novembre 1868), une note sur l'éducation des races ovines extra-fines, en France, et particulièrement sur le troupeau de Naz (désigné par erreur sous le nom de Maz)^ troupeau dont je suis resté seul propriétaire. Je dois, sans doute, k l'auteur de cette note des remercîments pour les éloges dont il accompagne la citation de mon nom et de celui de mon regretté parent M. Perrault de Jotemps; mais j'avoue que j'ai quelque peine à comprendre Va propos de cette communica- tion; car ce n'est, certes, pas aujourd'hui qu'on peut avoir cà déplorer une trop grande tendance, en France, à la produc- tion des laines extra-fines, de la part de nos éleveurs ; ce serait, à mon avis, tout le contraire. Je ne puis, cependant, laissersans réponse les assertions dont mon troupeau est particulièrement l'objet de la part de M.Ma- thieu fils, et il faut bien que ce soit sur le même terrain que celui qu'il a choisi, c'est-à-dire, en sollicitant l'insertion de cette ré- ponse dans le prodmm Bulletin. Je tâcherai, du reste, d'être bref, bien qu'il y ait beaucoup à dire sur la question en elle- même ; et, d'abord, en ce qui concerne mondit troupeau et son histoire, je m'en référerai à un article signé de moi et inséré dans le numéro du 31 octobre 18(57, du Journal d'agricul- ture de M. Lecouteux, article où l'on trouvera textuellement cités des extraits des rapports des jurys d'exposition et des procès-verbaux de la Chambre des arts et manufactures de Sedan, lesquels montrent en quelle estime était, et doit être (1) Piéponse à une noie de M. Matliieii, insérée au BuHctin de novembre 1868, p. 800. IMi SOCIÉIF: ]Mf'ÉlilAJ,L ZOOLOdlQCK Jj'aCCLIMATAI lUA. encore, la laine de Naz, auprès des juges les plus compéLenls en pareille matière. Je me bornerai donc à établir les laits suivants, qui ne me paraissent pas susceptibles d'être contredits : 1" Si l'élève des mérinos extra-fins exige de si (punidvs diffi- (u liés pratiques et les soins si ?m/)nfieux âonl parle i\l . Mathieu lils (s'appuyant sur le livre de M. Magne), et dont il lait une énumération si détaillée, il me semble qu'on pourrait en dire autant de ceux qu'exige l'élève des races chera/ines, boducs, porcines et même gallinacêes. Le choix des animaux reproduc- teurs, dans chacune de ces races, doit être fait avec soin et in- telligence ; les écuries, les étables, et même les poulaillers et les pigeonniers doivent, tout comme les bergeries, être tenus dans de bonnes conditions, et il n'y a là, pas plus qu'en ce qui con- cerne la propreté des toisons, rien qu'on puisse qualifier de grandes difficultés pratiques; quant ?i\i parcage, mes bêtes y sont bien soumises, ne vivant que de pâture, duranl les quatre mois d'été qu'elles passent sur le sonnnet du Jura, n'ayant pour abri ou reluge qu'un chalet à peine assez grand pour les contenir entassées, ce qui ne les empêche pas de se re- trouver dans le meilleur état de santé et d'embonpoint, lors- qu'elles redescendent dans leurs bergeries du pied de la mon- tagne, où elles ne demeurent que la nuit et lorsque la j)luie ou la neige les empêchent d'en sortir. Il n'y a donc encore là rien qui puisse servir d'argument contre l'éducation des trou- peaux fins. "1" Au point de vue zuologique, je me demande où M. Ma- I bien a pu voir que les races de mérinos extra-fins sont des ex- ceptions qui tendent sans cesse à dégénérer. Ceci me paraît, d'abord, en parfaite contradiction avec la décision du jury de rEx})Osition universelle de J 867, qui m'a décerné l'une des t7'ois seules médailles d'or accordées à la production des laines fines, tant en France qu'à l'étranger. M. Mathieu peut voir en ce moment, à notre jardin d'acclimatation du bois de Boulogne, un bélier de Naz, qui y est né et qu'il trouvera, j'espère, n'oIVraiil aucun signede dégénérescence, \m\\ sous le îjippori de li( finesse (|uc sous celui de la vigueur. On sail, d aillenis, ce NOTE SUR LA PRODUCTION DES RACES OVINES. 07 qu'il en est des races fines que nourrissent les États d'Au- triche et les colonies lointaines d'Asie et de l'Amérique méri- dionale. 3° Pour ce qui est du bénéfice que le commerce peut ou pourrait retirer de la production des laines fines dont il a besoin en France, il n'y a qu'à voir ce que nos manufactures payent tous les ans à l'étranger (plus de 150 millions) pour celles qu'elles tirent d'Australie, dcBuénos-Ayres et d'au delà du Rhin. C'est encore au prix de !i francs le kilogr. en suint, que vient de m'ètre payé le produit de ma tonte de Naz de 1868, tandis que les laines, dites de fmesse iritermédiaire de Brie, de Beauce et de Rambouillet, n'ont guère atteint que la moitié de ce prix. Maintenant, si l'on veut se faire une idée du parti qu'on pourrait tirer de l'emploi des étalons de Naz, on n'a qu'à con- sidérer les succès qu'ils ont obtenus partout où ils ont été importés ; ils ont, en effet, depuis longtemps, fait leurs preuves en Australie, sur les rives de la Plata, en Wurtemberg, en Autriche, en Silésie, en Moravie, en Hongrie, en Crimée, en X Suède, à Naples, comme en France, où, si maintenant on s'est mis à faire de la viande plutôt que de la belle laine, il se trouve encore tant de localités où l'on ne peut réussir à faire de gros gigots et où l'on aurait tout profit à faire, du moins, de belles toisons, alors surtout qu'on peut avec la même quantité d'aliments nourrir à peu près deux bêtes de moyenne taille pour une de haute. Mais c'est particulièrement en Algérie, que dans une grande partie de notre territoire éminemment propre à l'éducation des bêtes à laine, on devrait faire ce que nos rivaux ont fait en Australie et à Buénos-Ayres; c'estlà, enetfet, qu'en fondant des bergeries pépinières, comme celle de Noz-Pichinamjo, que MM. Christofle, Poucel et Vavasseur (nos honorables con- frères), créèrent ^i'è% de Montevideo, en 1S37, etqui, après plu- sieurs années de grande prospérité, fut tout à coup ravagée par l'armée du général Orribe, dans la guerre qui, à cette époque, avait éclaté entre les républiques de Buénos-Ayres et de Monte- video. Celait autour de cette bergerie que se pratiquait, sur ^' SÉKIE, T. VI. — Février et mars 1869. 7 98 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. une grande échelle, ce métissage que nous devrions savoir faire en Algérie. Làon trouverait certainement à exploiter à peu de frais, et à notre porte, un vaste champ d'industrie agricole et manufacturière. La France possède encore cette même source où nos rivaux sont venus, de si loin et à si grands frais, chercher des étalons, et cette source, c'est de celle de Naz ; ne serait-il pas bien étrange qu'elle négligeât de s'en servir...? On dit qu'ils viennent maintenant acheter à très-haut prix des étalons de grande taille à Rambouillet et ailleurs....: c'est tout simplement qu'eux aussi se laissent aller à viser à la produc- tion de la viande et des lourdes toisons ; et cela est si vrai que déjà nos fabricants commencent à se plaindre que leurs laines perdent de plus en plus les qualités de finesse qui jusqu'ici les leur faisaient rechercher ; et d'ailleurs, sans parler des erreurs et des caprices de la mode, ne sait-on pas qu'il y a des acheteurs dont la spéculation n'est pas d'acheter l'étalon à bon marché, mais bien de le payer très-cher, afin de pouvoir en vendre plus tard les extraits, en raison de la plus grande réputation qu'ils auront acquise par le haut prix proclamé dans une vente publique? En Algérie comme en France, s'il y a des localités où l'abondance des pâturages permet de développer la taille des animaux, il en est aussi où l'aridité du sol ne permet d'élever que des bêtes plus petites. Celles-ci peuvent vivre partout, tandis que les autres ne peuvent vivre qu'en certains lieux ; que là où cela est possible, on élève si l'on y trouve son profit des races de haute taille, c'est fort bien ; mais là où elles ne peuvent vivre, ne devra-t on pas leur préférer celles qu'on est assuré d'y voir prospérer? Déjà, on a paru le comprendre en venant chercher dans la Crauàe^ bêtes de moindre taille qui ont assez bien réussi (1) ;. maison peut se demander s'il existe (1) L'emploi des gros Béliers de llambouillet, en Algérie, a jusqu'ici donné des résultats bien peu salisfaisauls : aussi en est-on venu à conseiller d'en abaisser la taille, au moyen du double croisement de ces Béliers avec la Brebis de la Ciau, et du iîélier de la Crau avec la Brebis de Hambonillet (voyez Tar- licle de M.de laTrehonnais, dans le n" ^u 20 novembre 1868, du ./owrm// d'agriculture de M. Barrai). J'avoue que j'ai peine à comprendre celle nou- NOTE SUR LA rRODUCTION DES RACES OVINES. 99 là. un type qu'on puisse comi)arer à celui de Naz, sous le rap- port de la finesse, et surtout sous celui de celte pureté de sang qui doit en garantir la fixité^ la constance, qualités indispensables des bêtes qui doivent composer sfl??.s le moindre mélange les pépinières destinées à fournir, avec une persévé- rance suffisante, les étalons employés au métissage, voilà pré- cisément ce à quoi il faut prendre garde et ce qui paraît devoir assurer la préférence à une race aussi ancienne et aussi pure que celle de Naz. Si j'insiste autant sur ce sujet, c'est que je crois accomplir un devoir en ne laissant pas échapper la nouvelle occasion (1) qui se présente d'indiquer les moyens que je crois meilleurs, pour atteindre le but qu'on doit se proposer dans une entre- prise coloniale dont on ne peut méconnaître l'importance. velle méliiode de métissage... ; en tous cas, il me semble qu'on en attendrait trop longtemps les résultats quelque peu douteux, et qu'on aurait plutôt fait de se servir immédiatemcnl d'un type qui ollVe toutes les condilions d('si- rables et qu'on a sous la main. L'expérience de croisement qui fut l'aile dans les dernières années du règne de Louis-Philippe, sous le ministère de M. Du- chatel, entre des Héllers de Naz et quarante Brebis de Rambouillet (dont moitié à Alfort et moitié à Naz), me paraît avoir été plus conforme aux vrais principes; le plein succès qu'elle obtint toul d'al)ord, lant à Alfort qu'à Naz, et dont les effets se monirent encore aujourd'hui à Naz, où elle fut pour- suivie avec persévérance, resta malheureusement comme non avenu à Al- fort, où aucune suite ne lui fut donnée, il serait, ce me semble, fort à propos de la renouveler en Algérie même, et j'offrirais volontiers et gratuitement im certain nombre de Béliers de Naz à cet effet ; seulement, je voudrais être bien sûr que cette expérience serait consciencieusement entreprise et pour- suivie dans des conditions aussi intelligentes que loyales. (1) .je dis nouvelle occasion, car ce n'est pas la première fois que je m'ef- force de conseiller les mesures les plus propres à tirer de notre colonie algé- rienne un parti des plus avantageux, en en faisant un grand centre de pro- duction de laines fines. Il y a plus de vingt ans (en 18^7) que mou parent, M. Perrault de Jotemps, avait rédigé un mémoire des plus détaillés sur la question, et, depuis, je n'ai cessé d'en publier des extraits, d'y ajouter de nouvelles notes, et d'en faire la matière de communications à l'administra- tion, et, notamment, à la Commission présidée par M. Yvart, et qui, en 1853, fut chargé d'aller sur les lieux étudier ladite question. Si, depuis, on a con- tinué à faire fausse route, il faut espérer qu'on finira par réparer le temp ■ perdu, en donnant une meilleure direction aux nouveaux efforts qu'on parait disposé à faire. RAPPORT SUR L'OSTRÉICULTURE A ARCACHON, HAYLING ET TRIESTE, Par M. le D' J. I>éon SOIIBEIR4N, Secrétaire de la Sociélé impériale d'acclimatation. OSTREICULTURE A ARCACHON. Les parcs impériaux ont été fondés enlSGO, sur l'initiative de M. le professeur Coste, dans le bassin d'Arcachon, oîi ils occupent une superficie de 26 hectares diyisée en trois parcs : Grand-Cès (10 hectares), Crastorbe (12 hectares) et Lahillon (4 hect.). Organisés sur des points où il existait déjcà des Huîtres, mais en très-petit nombre, comme à Crastorbe et Grand-Cès, ou sur des Crassats entièrement ruinés, comme Lahillon, les parcs impériaux ont commencé à produire en 1862 (1), Au L' janvier 1868, les parcs contenaient 3 /i 000 000 d'Huîtres, c'est-à-dire plus que tout le reste du bassin, réparties ainsi qu'il suit : Grand-Cès 15 000 000 Huîtres. Crastorbe 10 000 000 ~ Laliillon 9 000 000 — oli 000 000 Huîtres. On avait cependant fourni à la marine depuis la fondation des parcs 14 3M 102 Huîtres, d'une valeur approximative de -111 000 francs (100 000 Huîtres marchandes de 0'",05 font h mètres cubes, du poids de 2800 kilogr.). On a enlevé 148 mètres cubes, pesant 103 600 kilogr. (1) On devra consulter notre Rapport sur V ostréicuUure à Arcachon, présenté à la Société impériale d'acclimatation, le 29 décembre 1865 {Bull, de la Soc. imp. cVacclim., 1866, S^" série, t. HI, p. 1). Les chiffres donnés par nous dans ce travail et dans notre premier rapport ont été empruntés aux rapports officiels qui nous ont été communiqués par M. Coste, inspecteur général des pêches. OSTRÉICULTURE A ARCACHON. 101 Outre ces Huîtres livrées à radiiiinistration de la marine, une certaine quantité ont disparu des bancs par les ravages des Bigorneaux perceurs {Murex erinaceus), le détroquage et l'influence des températures extrêmes. Les Bigorneaux perceurs, qui se rencontrent surtout aux environs des collecteurs, et qui détruisent en un temps très- court des quantités d'Huîtres, font leur nid en mars près des vieilles Huîtres. On leur fait une chasse sans trêve ni merci, et en 1867 on a recueilli ainsi, sur les parcs impériaux, 17 699 de ces mollusques et 319 de leurs nids. Le détroquage, qui devient nécessaire à une certaine épo- que, pour permettre un égal développement des Huîtres, qui, sans cette opération, se gêneraient mutuellement dans leur croissance, est la cause de la perte d'un certain nombre d'Huîtres, perte qu'on évalue à un dixième par les procédés ordinaires ; mais depuis qu'on a substitué au ciment ordi- naire la chaux hydraulique pour couvrir les tuiles, on diminue de beaucoup cette perte : le procédé de M. Daunis qui place, dans des cages fermées de toiles métalUques, les Huîtres bles- sées et les protège ainsi des atteintes d'un certain nombre d'ennemis, tels que Crabes, petits mollusques, etc., permet de réduire aussi de beaucoup le déchet du détroquage. Le froid, qui avant l'hiver de 1867 avait occasionné la mort d'environ 3 000 000 d'Huîtres, a continué ses ravages en 1868 : la température s'était abaissée au point que les crassats avaient pris l'aspect de banquises, et par suite des hectares entiers ont été dépeuplés complètement. Puis est venue la chaleur qui n'a pas porté un moindre préjudice (la température s'est élevée à + /lO", à l'ombre, sur les crassats); aussi la perte pour 1868 est-elle évaluée à 10 000 000 d'Huîtres. On a continué celte année à fournir des Huîtres à l'admi- nistration de la marine, h 730 000, plus que n'ont fourni les chenaux et crassats du bassin entier, dontla pêche n'a produit que 3 216 320 Huîtres, vendues à raison de h'è 000 francs le million. Pour satisfaire aux ordres qui avaient été reçus, on a dû se dessaisir de toutes les Huîtres marchandes et même en fournir une certaine quantité n'ayant pasO'" ,05 de diamètre. 102 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. De telles fournitures sont évidemment trop fortes, et si on les continuait on arriverait à l'épuisement des parcs, qui ont pu suffire, par leur production, jusqu'à ce jour, mais qui ne sont pas inépuisables ; du reste la marine vient de défendre la livraison des Huîtres au-dessous de O'%05. N'y aurait-il pas aussi avantage à cesser les expéditions d'Huîtres destinées au repeuplement avant le 15 mars, pour ne pas soumettre les animaux aux fatigues du voyage au moment où leur organisme s'émeut pour se préparer au grand acte physiologique de la reproduction? On éviterait, sans doute, ainsi des mécomptes comme ceux de la Tremblade et de la Méditerranée. Aujourd'hui (18(59), par suite de toutes les causes que nous venons d'énumérer, il ne reste plus sur les parcs impériaux que 6 000 000 de 0'",02 à 0"%3, plus 150 000 Huîtres mères, qu'il faut conserver à tout prix, sous peine de préjudice irré- parable. Si l'on se dessaisit de ces Huîtres mères, on aura tué la poule aux œufs d'or ! Pour obvier aux fâcheux résultats d'années mauvaises pour l'essaimage et d'une cueillette exagérée, on a proposé, et à juste raison, selon nous, de suspendre la pêche pendant trois ans: car si la saison de 1809 est productrice, le naissain n'étant détroqué qu'en 1872, le naissain sera détroqué sans grandes pertes et contribuera presque complètement à l'ac- croissement de la population des bancs; si au contraire 1869 est improductif, comme l'a été 18i58,il y aura encore moyen, jusqu'en 1872, d'espérer un meilleur résultat, en n'étant pas obligé de détroquer des Huîtres trop jeunes. La reproduction du naissain dans le bassin d'Arcachon, qui avait été très-faible en l-,07, par suite de violents orages pendant les mois de juillet et d'août, a été nulle, en 1808, en raison des chaleurs extrêmes, excepté sur le parc de Lahil- lon, vrai foyer de repeuplement, où 750 tuiles ont fourni 735 OOÔ Huîtres jeunes et dont le produit total est évalué à 2 000 000 d'Huîtres. On avait placé cette année, sur les parcs impériaux, 200 000 tuiles enduites de chaux hydraulique, 5000 drains, également enduits et iOO fascines, dont moitié seulement étaient préparées à la chaux. , i.- . OSTRÉICULTURE A ARCACIION. 103 La reproduction a été : 1865 1866 1867 1868 Grand -Ces. . . 5 890 000 700 000 200 000 000 000 Crastorbe 183/i000 20 000 20 000 000 000 Lahillon 6 000 000 2 500 000 900 000 2 000 000 13 724000 3 220 000 1120 000 2 000 000 Il existe dans le bassin d'Arcachon 116 concessions, occu- pant une superficie de 370 hectares. De ces concessions quel- ques-unes donnent des produits très-rémunérateurs (certains concessionnaires accusent un produit net de 1000 à 1500 l'r, par hectare et par an). 11 en est un petit nombre qui ne donnent que des produits médiocres ou mauvais, mais on doit attribuer cela au défaut de soins dans l'exploitation. Depuis, on a donné de nouvelles concessions sur le crassat de Lahillon, autour du parc impérial, qui est comme le foyer de repeuplement de tous ces établissements, qui reçoivent en effet une grande quantité de naissain fourni par ses Huîtres mères. Ces concessions réussissent pour les personnes qui ont de l'argent pour faire les dépenses nécessaires à l'organisa- tion des parcs et qui sont sur les lieux pour exercer une active surveillance. Pour les huîtrières, en effet, l'œil du maitre est indispensable. La reproduction y est, en général, moindre que sur les parcs impériaux , mais elle est d'autant plus grande qu'on s'y astreint davantage à suivre les pratiques des parcs impériaux. Les résultats, du reste, ne pourront que devenir meilleurs, au fur et à mesure que plus de concessions seront faites, car le défrichement, s'opérant sur une échelle de plus en plus grande, nettoiera dans la même proportion le bassin de la vase, si funeste aux Huîtres jeunes ou vieilles, et dimi- nuera là production des Bigorneaux perceurs. (La vase tue tout dans le bassin ; aussi serait-il h désirer qu'on opérât en même temps le dragage des chenaux, ce qui assainirait leur fond, et leur permettrait de nourrir une nombreuse popula- tion d'Huîtres ; mais ce travail ne peut être opéré que par quelque navire de l'État, d'autant plus que ces chenaux sont sa propriété.) .. , lO/l SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. Les résultats obtenus sur les parcs impériaux ont donné un nouvel élan à la culture des Huîtres, etl'ostréiculture, qui était l'apanage de l'État dans le bassin, s'est popularisée dans ces dernières années. Malheureusement, la reproduction a été nulle en 1868, aussi plusieurs propriétaires se sont-ils effrayés et cherchent-ils à vendre leurs concessions, alors qu'un peu de persévérance leur assurerait un revenu rémunérateur. D'autre part, nous regrettons de le dire, on a eu la fâcheuse idée de concéder des parquots, c'est-cà-dire de petits parcs spéciaux pour les marins. On pensait que ce système donne- rait plus de facilités aux marins pour assurer leur existence, maison n'a pas réfléchi que le moment où les bancs réclament ■ le plus impérieusement les soins du parqueur, est celui où la pêche donne les plus grands profits au pêcheur, et que celui-ci est plus disposé à ne pas sacrifier le moyen de se faire quel- que argent immédiatement, à la culture de son parc qui ne doit rapporter que dans un certain temps. Aussi doit-on reconnaître que l'ostréiculture et la pêche ne peuvent pas marcher simultanément. L'établissement des parquots est pour beaucoup dans la panique de certains propriétaires ; car chaque concession est entourée de plusieurs parquots, dont les propriétaires en général, ne pouvant s'occuper en temps utile de leurs Huîtres, les laissent sans culture, ou plus souvent les vendent sans souci dés exigences de leur contrat avec l'État. On accuse, de plus, certains d'entre eux de se rendre sur les établissements voisins pour y voler, à la faveur de la nuit, et d'y avoir orga- nisé le pdlage. Ouoi qu'il en soit, fostréiculture n'est pas dans une mauvaise situation à Arcachon et passe seulement par quelques-unes de ces vicissitudes qu'on rencontre dans toutes les entreprises humaines, et nous avons été très-étonné quand nous avons lu dans le Report on tlte Oyster and Miissel fisheries of France, par M. ChoUmondeley Pennell, inspecteur des pêcheries d'Huîtres de la Grande-Bretagne, que l'ostréiculture en France était morte ou presque mourante. Nous ne pouvons nous ' OSTRÉICULTURE A HAYLING. ' 105 expliquer celte opinion que parce que M. Pennell a été dirigé sur les parcs par des personnes qui n'étaient pas en position, comme les officiers chargés de leur direction, de lui faire con- naître la vérité. Les résultats que nous venons d'indiquer et que nous avons pu constater dans nos divers séjours à Arca- chon en 1866, 1867, 1868, sont diamétralement opposés à ceux de M. Pennell, et concordent, au contraire, entièrement avec ceux de la Commission des pêcheries d'Irlande, qui a visité Arcachon comme nous. • OSTRÉICULTURE A HAYLING. La pratique de l'ostréiculture en Angleterre date réellement de la visite faite, en juin 1865, aux principaux établissements huîlriers de France, par M. G. W. Hart (1), dont l'attention avait été éveillée par le récit des heureux elforls de notre con- frère, M. Coste, en 18Zi9, pour arriver au repeuplement de nos côtes, et qui pensait qu'il y aurait un grand avantage à intro- duire ces procédés en Angleterre. Deux essais avaient été, il est vrai, faits antérieurement en 1863, mais sans succès, àSouth- end (Essex) et à Herne-Bay (Kent) ; dans la première de ces localités, on fit usage de tuiles placées sur le rivage à l'imita- tion de ce qui se faisait sur les parcs impériaux de l'île de Ré ; dans la seconde, sur le conseil de M. F. Buckland, qui pensait que la basse température des eaux de la Grande-Bretagne était une cause d'insuccès dans l'élève des Huîtres, on chercha à élever la température au moyen de pipes d'eau chaude. Très-impressionné de ce qu'il avait observé pendant son voyage,)!. Hart résolut de fonder en Angleterre un établisse- ment d'ostréiculture dans une localité qui présentât réunies les conditions suivantes, indispensables selon lui, pour la réus- (1) Nous devons à l'obligeance de M. Cr.W. Hart, un des commissaires des pèclieries d'Huîlres en Irlande, comniunicalion des documents qui nous ont servi à faire connaître les succès obtenus a Hayling, et nous sommes heureux de lui en témoigner publiquement notre reconnaissance. On pourra trouver des renseignements intéressants dans \t Sporting Gazette, septembre 1866; Journal of the Socirty of arts, 11 juillet 1867; Illuslrated Times, 1868; The Australasian, 19 décembre 1868; The Times, 16 octobre 1867, etc. 106 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d' ACCLIMATATION. site : une eau parfaitement claire à température non variable, une localité ayant déjà nourri des Huîtres et dans laquelle on pûL établir des réservoirs clos, pour prévenir la dispersion du naissain par le courant delà marée. ^ Toutes ces conditions se présentant à Hayling, on y com- mença, en décembre 18(15, les premiers travaux. Les havres voisins de Langston et de Chichester peuvent être considérés comme des miniatures d'Arcachon,tant ils lui sont semblables : ces havres, en effet, reçoivent de l'eau douce, non pas de rivières, mais de quelques petits cours d'eau ; ils sont coupés de chenaux profonds et navigables, intermédiaires à des, crassats ou terrains émergents pendant plusieurs heures à marée basse, mais couverts d'une eau pure h marée haute; leurs crassats sont couverts d'une végétation identique avec celle d'Arcachon, et présentent une couche abondante de vase bleue sur laquelle se trouvent naturellement des lits de Car- dium. D'autre part, avant qu'une pêche désordonnée n'ait ruiné ces deux havres, ils fournissaient, comme notre baie, une quantité d'Huîtres justement estimées. Aujourd'hui, la drague ne donne pas plus d'une vingtaine d'Huîtres par jour, que les' propriétaires des établissements voisins achètent aux dra- gueurs pour les placer dans de petits réservoirs où elles crois- sent et engraissent rapidement. L'île d'Hayling, adjacente à celle de Portsmouth, est inter- médiaire aux deux havres de Langston et de Chichester, {)résentait, comme l'île de Ré, des établissements sauniers, ce qui permit de supposer qu'on pourrait faire à peu de frais les travaux d'appropriation nécessaires. En décembre 1865, on eommença les travaux sur des terrains situés dans la partie la plus sud de l'île et primitivement affectés à la récolte du sel ; il s'y trouvait un petit bassin de h acres (1 hectare 1/2 environ) auquel on donna le nom de Fusaro, et dans lequel, après avoir purgé le fond des plantes qui y pullu- laient, on plaça une couche de gravier tiré du rivage ; sur ce lit solide, on déposa, en avril 1866, 50 000 l|uîtres provenant du cap de la Hève et de la baie du Calvados. Une série de col- lecteurs (claies ou barrières de bois employées à parquer les OSTRÉICULTURE A HAYLING. 107 troupeaux) de 15 pieds carr.'s environ de superficie fut main- tenue horizontalement, au moyen de piquets, à une hauteur de près de 0%5,0 au-dessus du fond, la hauteur de l'eau n'excé- dant nulle part 1 mètre et allant en mourant sur les bords. Le 8 juin, on trouva la première Huître prête à essaimer, et le li, toutes les fascines étaient couvertis de naissains pres- sés les uns contre les autres ; il s'en était déposé aussi une grande quantité sur les graviers du fond, les roseaux, les feuilles, et sur tous*les corps immergés de quelque nature qu'ils fussent. En même temps, une saline de 6 acres (2 hectares i/i!), située dans le voisinage, reçut un lit considérable de coquilles d'Huîtres et de tuiles destinées à servir de collecteurs. Mais bien qu'on y eût déposé une grande quantité d'Huîtres mères, de même provenance, on n'obtint que très-peu de naissains, probablement par suite du développement exagéré de Clado- 'phnra rupestris, et peut-être aussi parce que le fond était en- core saturé de saumure. Ces résultats ayant paru satisfaisants d'une manière géné- rale, une compagnie fit l'acquisition du terrain et aussi d'un espace de 1000 acres (/i 00 hectares) de terrain vaseux dans le havre de Langston, à l'ouest de l'île d'Hayling, terrain qui se trouvait enceint par les terrassements d'un chemin de fer pro- jeté, mais abandonné depuis. On construisit une digue de âOO mètres pour rattacher le talus du chemin de fer à l'extré- mité de l'île, ce qui fournit une superficie de '20 hectares qu'on subdivisa en bassins, dont le sol fut affermi au moyen de lits de gravier. En 1807, on organisa sur la côte ouest de l'île de nouveaux bassins au moyen de digues élevées d'environ lui mètre au- dessus du niveau de l'eau et assez puissantes pour résister aux plus fortes marées. L'un de ces bassins, d'une superficie de 11 acres [h hectares), est profond de 0'%33 à 1 mètre, mais n'offre pas plus de 0'",33 sur la plus grande partie de sa sur- face ; on y plaça 7000 fascines qui ne donnèrent que quelques douzaines d'Huîtres, bien qu'ayant reçu âOOOOO Huîtres mères ; la cause de cet insuccès n'a pu être déterminée. 108 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. Un second bassin de 18 acres de superficie (7 hectares), d'une profondeur variant de 0"',60 à /j'",50, mais ne dépassant pas en général 1 mètre, reçut (iOOOOO Huîtres mères, 12 000 collecteurs ou fascines. Le 8 juin, on vit le premier naissain, et le 1" juillet, on trouvait sur les collecteurs une si grande quantité de jeunes Huîtres, qu'il était évident que 1 p. 100 seulement pourrait se développer. 10 000 collecteurs environ étaient garnis de telle sorte qu'on put raisonnablement évaluer à 10 000 par fascines le nombre des jeunes mollus- ques (1) , ce qui donne le nombre immense de 1 00 000 000 d'Huî- tres. Mais, par suite du renouvellement trop restreint, pour une telle population, de l'eau de mer, puis, en octobre, de la rupture d'une digue qui obligea à laisser pendant un temps assez long les collecteurs à sec et exposés au froid, une mor- talité considérable eut lieu. Pendant les mois de décembre et janvier, les grosses mers passèrent par-dessus les terrasse- ments du chemin de fer et déposèrent dans le bassin une grande quantité de sable qui tua toutes les Huîtres mères : si le naissain ne périt pas également, ce fut sans doute parce que les collecteurs étaient placés à une certaine distance du fond, et peut-être aussi à ce que les jeunes Huîtres sont moins sen- sibles à ces causes de destruction que les vieilles. Malgré toutes ces fâcheuses circonstances, on put sauver 3 000000 d'Huîtres qui, arrivées à la dimension marchande, représenteraient une valeur d'environ 150 000 francs, produit qui n'est pas trop mauvais pour un terrain vaseux de 7 hectares improductif jusqu'alors. Aujourd'hui, rétablissement d'Hayling se compose d'en- viron lili hectares divisés ainsi qu'il suit : 35 hect. pour la reproduction, 5 hect. pour les lits d'hiver et /i hect. pour les claires (2). (1) On compta sur uno fascine l'2 86/i Huîtres. (2) Le lac de Fusaro l liecl. 1/2 La saline de 1867. . . 2 — 1/2 Deux bassins 10 — 1/2 A reporler 1/| hect. 1/2 OSTRÉICULTURE A IIAYLINI.. 100 L'établissemenl est aujourd'hui composé de bassins placés à la partie nord et qui sont destinés à fournir lors des marées basses de l'eau pure et reposée aux bassins de conservation d'hiver; ces bassins, dont le nombre devra être augmenté ultérieurement, sont placés de telle sorte qu'ils se trouvent abrités des vents; ils doivent recevoir les jeunes Huîtres qui y passent leur premier hiver. Leur surface, qui so congèle sous l'inlluence de l'abaissement de la température, forme ainsi une couverture qui maintient à 28 degrés Fahr. les parties sous-adjacentes, et protège ainsi les Huîtres sous-jacentes contre le froid qui leur serait préjudiciable. Parce moyen, on n'a plus à craindre qu'une prolongation trop grande de la gelée , mais non son intensité. Au voisinage de ces bassins sont des réservoirs de reproduc- tion occupant une large superficie et dans lesquels les Huîtres mères (1) reposent sur un lit de gravier. M. Hart a l'intention de préparer chaque année un nouveau lit pour recevoir les Huîtres mères et de renouveler celles qui ont essaimé chaque année, en les remplaçant par de nouvelles, récoltées au large, convaincu qu'il est que ce changement doit être éminemment profitable. Les Huîtres, après leur essaimage, sont parquées pour être engraissées et vendues à Londres, vers Noël, époque où elles sont aussi bonnes que les Storehams qu'on recherche sur le marché. A l'extrémité de l'étabHssement et dans la partie la plus déclive, suivant l'usage du pays, sont plusieurs claires (ih) Report ih hect. 1/2 Deux bassins préparés pour la saison de 1869. | "" .^ | 19 — Les bassins d'hiver à l'est 2 — 1/2 — à l'ouest 2 — 1/2 Les claires ou bassins d'été de l'est, mal placés pour servir pendant l'hiver 1 — l//i Les claires de l'ouest protégées par leur situation dans le canal h — h'S hect. 3/û (1) M. Hart estime que Icn Huîtres mères sont âgées, en moyenne, de dix à douze ans au moins. 110 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIOUE d'âCCLIMÂTATION. couvrant l\ hectares de superficie, pouvant assécher à marée hasse et recevoir facilement l'eau du flux longtemps avant que la vase n'ait été mise en mouvement, conditions favoraldes à un prompt développement des Huîtres. Tout récemment le Boord of Trade a concédé à la compa- gnie d'Hayling une partie du chenal du havre de Langston, pour y faire des dépôts d'Huîtres, ce qui complétera l'étabhs- sement et amènera une diminution dans les dépenses (ce terrain eût certainement assuré la conservation du naissain de 1867). Après que cette nouvelle concession aura été nettoyée et mise en état de recevoir les Huîtres, on compte la mettre, en culture en suivant la méthode employée à Arcachon (1). Le système suivi à Hayling d'une manière générale est la culture en espace clos, dite de Fusaro, qui a paru donner les meilleurs résultats, mais qui a l'inconvénient d'exiger de grandes avances de fonds, avant de donner aucun produit, c'est- à-dire pendant trois ans, temps nécessaire aux Huîtres pour devenir marchandes. Mais comme il est assez facile de mainte- nir Teau à une température (2) presque constante surtout à l'époque, de l'essaimage, le naissain y pullule et s'y développe rapidement, et c'est à cette cause qu'il faut atiribuer ce fait, qu'en 18(57, les réservoirs d'Hayling étaient abondamment pourvus déjeunes Huîtres, alors que celles-ci manquaient com- plètement dans le havre de Ghichester. On a aussi tenté la méthode de l'île de Ré, c'est-à-dire l'uti- lisation des rivages pour la production des Huîtres, mais il faut pour cela des bancs naturels qui soient au voisinage et dont le naissain puisse arriver facilement sur les collecteurs. Mais M. Hart pense que ce procédé ne donnera vm appoint sérieux au repeuplement des rivages britanniques que dans (1) Il est peu probable que le système des tuiles soii j^énéralcment adopté en Angleterre à cause du prix élevé auquel on peut s'y procurer les tuiles, et du bas prix auquel on obiient les fascines. Une tuile d'un pied carré environ de surface coûte 2 pence, un collecteur ou claie de trente-six pieds de surlace tout préparé ne se vend que h pence. (2) La diflérence de teiupéralurc entre i'eau des bassins et la nier libre a toujours été de /i à 6 degrés en laveur des premiers. OSTRÉICULTURE A HAYLING. 111 certaines contrées, à cause du trop grand éloignemont des bancs naturels. Quant au systèuie de Saint-Brieuc, c'est-à-dire Temploi de collecteurs dans des eaux profondes, il a été appliqué dans le canal de Spilhead de l'autre côté de Portsmouth; mais mal- heureusement les grosses mers ont détruit, comme à Saint- Brieuc, le naissain qui s'était accumulé sur les collecteurs. La dépense annuelle à Hayling est évaluée à environ 25000 francs pour frais de main-d'oeuvre, gardiennage, etc., et les résultats déjà obtenus ont été assez satisfaisants, pour que divers établissements, formés d'après ses plans, aient été fondés dans l'île de Wight, à Exebigt, près Exeter, dans les comtés de Suffolk et d'Essex, à Herne-Bay, etc. Hayling, du reste, est plus spécialement destiné à obtenir du naissain, qui sera porté plus tard dans d'autres établissements, tels que ceux de Whistable et de Herne-Bay, où l'on s'occupe de développer et d'engraisser les Huîtres. Un fait curieux à signaler, c'est que les premiers produits obtenus à Hayling et qui provenaient d'Huîtres d'origine française, ne seront pas consommés à Londres, mais à Paris, ayant été achetés par un négociant de Concarneau, qui compte les élever dans ses réservoirs, pour en fournir plus tard le mar- ché de Paris. Les faits observés à Hayling ont donné lieu à plusieurs observations intéressantes que nous pensons devoir faire connaître ici. Collecteurs. Les tuiles n'ont donné d'une manière générale en Angleterre que des résultais assez peu satisfaisants, sans qu'on puisse être bien assuré de la cause déterminante de cet effet (1). A Southend, à Herne-Bay, en IMk et 18(^5, à Hay- ling, en 18(>6, comme à Poole (Dorsetshire), établissement dirigé par un Français venu d'Arcachon, on n'a obtenu que (1) Ne poiirrait-on pas attribuer la différence du produit, non à la nature , des collecteurs, mais à ce que les uns étaient placés dans des réservoirs clos, taudis que les autres se trouvaient dans des courants qui entraînaient au loin les jeunes naissains pendant leur période de mobilité? li"2 SOCIÉTÉ IMI'ÉKIALh ZUULUGKJUE D ACCLIMATATION. très-peu clé naissains sur ces collecteurs (1). M. Hart pense que les Huîtres qui se développent sur des tuiles ont une va- leur inférieure, bien que plus larges, mais comme elles sont fixées par un point d'attache plus étendu, le détroquage ne peut s'en faire sans un déchet considérable. Du reste, M. Hart fait le même reproche à tous les collecteurs qui offrent de larges surfaces, pierre ou bois, et leur préfère beaucoup les collec- teurs petits (2), tels que petites pierres et graviers pris sur le rivage de la mer ou branches de bois encore munies de leur écorce (ce qui facilite le détroquage). Le meilleur bois paraît être le Coudrier [Corylns avellana), qui se conserve bien dans l'eau et n'y prend aucune couleur foncée. L'avantage de ces collecteurs à petites surfaces est que les mollusques y adhè- rent par un point très-limité, ce qui les forcent à développer également leurs deux valves sans que rien gêne leur accroisse- ment. A Hayling, on opère le détroquage vers la fin de l'année quand les Huîtres ont acquis le diamètre d'une pièce de un franc, et il se fait facilement. Sans doute, il revient bien plus cher que si l'on attend })lus longtemps, comme à Arcachon, mais cet inconvénient se trouve compensé par le développe- ment plus rapide et plus régulier des animaux. L'importance de la température sur la production du nais- sain a été bien reconnue par M. Hart et tous ceux qui se sont occupés de cette question, aussi esl-il probable que la décision prise de faire constater sur tous les points de la côte d'Angle- terre pendant les mois de mai, juin et juillet, époque de la sortie du naissain et à des heures identiques, pourra fournir de bonnes indications pour les progrès de l'ostréiculture. La Commission irlandaise est tellement convaincue que des ob- ' servationsde ce genre peuvent être éminemment utiles, qu'elle (1) Francis-Francis no ponso pas qne los Uiiles soient do plus mauvais col- lecteurs que les autres, mais leur reproche de ne pas permettre un détro- quage aussi facile, et qui, par suite, est irès-fàclieux et pour les mollusques et pour les hommes chargés de ropération. (2) On n'a pas fait usage des tuiles kcmmerer dans lesquelles une feuille _ de papier placée sous le ciment facilite le détroquage, en raison de la facilité qu'on avait de se procurer des colleclcurs moins chcrs. ((!.W. Hart.) OSTRÉICULTURE  TRIESTË. 113 a émis le vœu que le gouvernement français voulût bien prendre des mesures pour des observations du même genre sur ses côtes. - . M. Hart, qui a donné, en raison des conditions particulières où il opérait, la préférence au système des bassins clos, mal- gré les dépenses premières plus grandes qu'il exige, remarque avec raison que la culture sur les rivages ouverts n'en est pas moins excellente dans certaines localités, et il cite, à l'appui de cette opinion, les magnifiques résultats obtenus, l'an dernier, par rostréicuUure,surles rivages ouverts d'Auray (Bretagne). Nous ne pouvons donc qu'applaudir à sa conclusion, que les procédés doivent varier avec les circonstances et les localités. Le temps d'interdiction de la pêche par la convention inter- nationale, ajoute M. Hart, est trop limité, et l'on prend encore on août et septembre des Huîtres non débarrassées de leur naissain, qui périt alors infailliblement sans profit pour per- sonne. En Angleterre, des démarches sont faites pour obtenir que l'interdiction de la pêche soit prorogée pendant le mois de septembre, et qu'elle ne commence qu'en juin au lieu de mai, les Huîtres n'étant presque jamais, â cette époque, prêtes à l'acte de la reproduction. OSTRÉICULTURE A TRIESTE. Depuis un temps immémorial, on prend soin sur plusieurs points de la côte autrichienne de prévenir la destruction d'une partie du naissain des Huîtres, en plantant dans la vase des branches de Chêne, auxquelles il s'attache et demeure fixé jusqu'à œ qu'il ait atteint les dimensions marchandes. D'après les renseignements que nous avons reçus de M. le chevalier d'Erco, cette industrie s'opère dans plusieurs localités voisines de Trieste ; dans le bassin de Bistrina, dépendant de Raguse (Dalmatie), on jette sur le fond, par une profondeur de 30 à AO pieds, des branches qu'on y laisse séjourner trois ans, pé- riode après laquelle on les pêche au moyen de crochets; on en détache alors les Huîtres (souvent plus de 1000 par branche) et on laisse les bois à sec sur le rivage pour ne les rejeter à 2" s>'r]E, t. VI. — Février et mars 1869. 8 IIÙ SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. l'eau qu'au moment de la reproduction: ces branches peuvent souvent servir deux à trois fois. Par ce moyen on a formé et l'on entretient, depuis de longues années, dans le bassin de la Bistrina, une sorte de banc artificiel ; mais on n'avait pas songé à étendre cette industrie et à employer d'autres collecteurs, avant le moment où M. Coste a ouvert la voie aux pratiques de rOstrciculture : les essais, fait dans l'Adriatique, ont eu un succès complet, et il ne reste plus qu'à généraliser la culture sur une échelle plus grande. M. le chevalier d'Erco, qui opéra d'abord sur une très- petite échelle, dans les environs de Grado, à l'ouest deTrieste, put recueillir une bonne quantité de naissain sur des tuiles et des pierres; mais il pensa devoir modifier plus tard ses col- lecteurs pour les approprier davantage aux conditions locales dans lesquelles il se trouvait. Au moyen de groupes de 3, !i, 5 ou 6 briques de 0'",25 de long sur 0'%12 de large et 0",0*2ô d'épaisseur, cimentées les uns aux autres à mi-largeur et à plat, il forma des sortes d'escaliers, posés de champ, deux par deux, écartés par la base, se touchant par en haut et placés par files dans la direction du vent prédominant. Il faut prendre garde, en disposant ces degrés les uns au contact des autres, que la surface hbre de la brique terminale soit tournée vers le vent prédominant lors du gros temps, de telle sorte que les vagues glissent sur sa surface, tout en l'appuyant sur la col- lection qui lui sert de soutien, et leur donne à tous deux plus de résistance. Suivant leur position, plus ou moins bien abri- tée, on doit faire usage de collecteurs d'un plus ou moins grand nombre de briques ; toutefois, pour consolider l'installa- tion, il serait bon de déposer en avant de chaque file de briques du côté du vent prédominant quelques grosses pierres pour servir de brisants. Sur ces collecteurs, ainsi placés de champ, on superpose d'autres briques horizontales pour augmenter la surface où pourra se fixer le naissain. Bien que le premier essai de ces collecteurs ait été fait dans des conditions défavorables, le résultat n'en a pas moins été assez satisfaisant, puisque ^^000 briques ont fourni 90 299 petites Huîtres, quantité qu'on n'avait jamais vue OSTRÉICULTURE A TRIESTE. llf) réunie en si grande proportion sur un espace aussi restreint. M. d'Erco trouve à ces collecteurs l'avantage de permettre de faire une sorte de banc artificiel et perpétuel, qui fournit les jeunes Huîtres qui devront être déposées dans les claires pour s'y développer. Ils permettent également aux personnes qui n'ont pas de claires à leur disposition, de laisser sans crainte leurs Huîtres sur ces collecteurs, où elles se trouvent hors de l'action de la vase et peuvent se développer d'une façon très-satisfaisante. Dans le cas où l'on veut employer les collec- teurs pour faire de la graine d'Huîtres, il est bon de les plon- ger dans un bain de ciment délayé, qui forme une couche facile à détacher lors du détroquage. Cet emploi du ciment n'est nécessaire, pour les collecteurs sur lesquels on veut lais- ser les Huîtres grandir, que quand on veut les employer une seconde fois, après une première récolte, car on obtient ainsi aisément des surfaces propres à fixer de nouveau naissain, ce qui serait presque impossible par tout autre procédé. M. le chevalier d'Erco a fait également organiser, dans les eaux de Grado, un établissement pour l'élevage et le dévelop- pement des Huîtres : environ^ hectares, clos et munis de deux grandes écluses, renfermant 57 claires, aménagées de telle sorte que le mouvement des eaux y est très-facilement réglé au moyen d'écluses intérieures. Cet établissement,- encore récent, a déjà fourni de bons produits et même des Huîtres vertes ; les claires, où les Huîtres verdissent, sont remar- quable par une riche végétation de Protococcus et une abon- dance extrême de Diatomacées. Un nouvel établissement d'Ostréiculture vient d'être créé, au voisinage de celui de Grado, sur le fond émergent de Davaja- rina ; il occupe un espace beaucoup plus considérable et sera affecté aussi bien à la production du naissain qu'à l'élevage des Huîtres. ° Davajarina, doit en outre, en raison de l'excellence de son fond, être employé à la propagation artificielle des éponges, dont, depuis plusieurs années déjà, on se préoccupe en Dal- matie : les premiers essais ont été faits par M. Oscar Schmidt, professeur de l'Université de Grâtz en Styrie, et continués par M(î SOCIÉTÉ IMPÉRIALK ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. lui avec le concours de M. Bueich, employé de l'administra- tion des télégraphes, dans le port de Socolizza, dans l'île de Lésina. Dans un rapport présenté par M. Schmidt au ministre de ragriculture, après une inspection qu'il a faite au mois de mai pour se rendre compte des installations organisées par les soins de M. Bueich à Socolizza, port de l'île de Lésina, des résultats très-satislaisantsontpu être constatés. Sur plusieurs des appareils de bois sur lesquels étaient fixées, depuis le mois de mai 1867, des pièces d'Épongés, une petite quantité seu- lement avait péri ; l;i plupart se trouvaient dans une condition excellente, d'un aspect IVais et naturel parfaitement sem- blable h celui des Éponges sauvages, et en pleine croissance, de sorte que l'on avait toute raison de croire que, dans deux ans, ces pièces auraient atteint un assez grand développe- ment pour devenir marchandes. La méthode employée par M. Schmidt et que M. Bueich a continué d'appliquer avec tant de discernement, consiste à couper en plusieurs mor- ceaux des Éponges sauvages que l'on venait d'extraire du fond de la mer et à les replanter aussitôt que possible sur des ap- pareils où elles se développent. On a reconnu qu'il était essentiel, pour la réussite de ces plantations, de tenir bien à couvert les morceaux d'Épongés coupés et iixés sur les appareils, mais que la manière de les planter et la forme des appareils peuvent varier. Les mor- ceaux se plantent, soit un à un, soit deux à deux, soit trois à trois, en les rangeant sur une baguette de bois, ou sur un double lil de cuivre enduit de gomme élastique ou de gutta- percha, ou enfin sur des pierres. Bien que les essais faits en Jjxant les morceaux d'F^ponges sur des pierres n'aient pas réussi pour la plupart (parce que la durée de temps qui s'était écoulée depuis leur immersion était trop peu considérable et que les Éponges étaient restées à découvert), M. 0. Schmidl croit devoir néanmoins conseiller de préférence l'emploi des pierres, non-seulement à cause de l'économie que ce mode de fixage présente, mais aussi à cause de la circonstance que, sur les échantillons ainsi disposés qu'il a pu observer, M. 0. OSTRÉICULTURE A TRIESTE. 117 Schmidl a pu constater que les Eponges se fixaient plus soli- dement sur les pierres qui sont leur base uaturelle. En pré- sence des résultats obtenus, la possibilité de la propagation artificielle des Éponges d'après la méthode de M. 0. Schmidt et les procédés de M. Biieich, doit être considérée comme parfaitement démontrée : la lionne réussite dépend unique- ment des soins de l'agriculteur et de sa surveillance inces- sante. Assurément si des résultats aussi complets ont été ob- tenus, M. Bueich, qui a appliqué avec tant d'intelligence la méthode de M. 0. Schmidt, a puissamment contribué aux ré- sultats en améliorant les procédés et modifiant les appareils de manière à les mieux approprier à là réalisation des résul- tats. Pour pouvoir procéder plus facilement à la recherche des Eponges sauvages, M. Bueich se sert d'un engin de forme cylindrique, analogue à l'appareil usité en Hollande, qui con- siste en un tube muni d'un fond de verre, à l'aide duquel on peut inspecter clairement le fond delà mer : l'agitation causée à la surface de l'eau par le mouvement des vagues cesse ainsi d'être un obstacle. 11 paraît donc rationnel de recommander à l'industrie privée de se livrer, avec le concours de pêcheurs d'Epongés, à cette industrie vraiment pleine d'avenir (1). (1) M. 0. Sclimidt a dt^jà publié en 1862 un travail important sur k-s Kponges do la mer Adriatique, et cet ouvrage a été suivi de deux supplémenis qui ont paru eu 1 86/i et en 186G. D'autre part, M. le docteur Senoner a inséré en mars 1868, dans le Zoologische Garten, une appréciation des faits signalés pai' \l. 0. .'îchmidt, dans laquelle il mentionne les Iieureux résultats ob- tenus. 11. le professeur Schuiarda, dans son travail tout récent sur les -pro- duits maritimes des côtes d'Autriche, fournit aussi des renseignements fort curieux sur les pècherii^s d'Épongés. M. le docteur G. Nardo, qui s'est beau- coup occupé aussi de l'élude de l'iiistoire naturelle des Éponges, avait anté- rieurement, en 1832 et en ISiJo, communi((ué divei-s renseignements sur ce sujet au journal l'Isis. LE GIBIER A PLUME ET LES FOURMIS , Par M. maarice GIRARD. MOYEN COMMODE DE RECOLTER LES PRETENDUS ŒUFS DE CES INSECTES. En France, le gibier tend à disparaître rapidement. Aux causes générales, inutiles à signaler ici, s'ajoute pour le gibier à plumes la multiplication des cultures fourragères précoces. Un nombre énorme de couvées se trouve détruit, surtout quand le printemps a été tardif; on recueille par centaines les œufs de Perdrix, et ce n'est qu'une faible partie de ce qui existait ; beaucoup de ces œufs sont dispersés et sont perdus. Certains propriétaires, secondés par des gardes intelligents, mettent ces œufs à l'éclosion, par incubation naturelle ou artificielle, et réussissent ainsi à diminuer le mal. On sait combien est succulente et azotée la chair de ces Gallinacés, si communs autrefois : elle fournit, pour certaines convalescences, un ali- ment que rien ne saurait remplacer. En outre, le Faisan n'a jamais été acclimaté dans l'Europe occidentale d'une manière complète ; on est obligé de repeupler nos bois par des élevages en faisanderie, surtout après bs hivers humides suivis de printemps froids et pluvieux. Il importe donc de nourrir les jeunes oiseaux, si débiles en sortant del'œuf. Nous devons chercher àimiter autant que pos- sible les conditions naturelles Or, que sont-elles? Chez les Passereaux, dont les petits restent au nid et ne peuvent manger seuls, le père et la mère sont occupés sans cesse à récolter les insectes et les larves qu'ils viennent leur apporter dans le bec, et toutes les espèces sont insectivores au printemps, même celles qui, changeant de régime, seront frugivores en automne; il est indispensable en effet que la chétive couvée croisse rapi- dement sous l'influence d'aliments riches en azote. De là cette protection si efficace de nos cultures par la destruction des LE GIBIER A PLUME ET LES FOURMIS. 119 insectes et la nécessité de conserver les oiseaux ; sujet qui a déjà préoccupé fréquemment notre Société. Les femelles des Gallinacés, dont les petits marchent quelques heures après l'éclosion, grattent la terre sans relâche, mettant à décou- vert les Insectes sur lesquels se précipite la famille affamée. La récolte d'insectes succulents et en grand nombre est donc le soin principal à se proposer pour nourrir le jeune gibier à plumes. Les fourmilières se prêtent parfaitement à cet em- ploi. Ce ne sont pas les Fourmis adultes qu'on donne aux jeunes Perdreaux et aux jeunes Faisans; il serait impossible de maintenir à leur portée ces insectes si agiles. Il n'est personne, en se promenant dans les bois, qui n'ait remarqué, au pied de certains arbres, des amas de menus branchages, atteignant parfois un mètre d'élévation, rnonti- cule vers lequel convergent en divers sens des files de grosses Fourmis rousseâtres. Si du pied on bouleverse la paisible répu- blique, aussitôt un véritable frémissement semble agiter le nid, les Fourmis se précipitent menaçantes, agitant leurs mandibules. Au milieu d'elles sont une foule de petits corps blancs, ovoïdes, nommés vulgairement œufs de Fourmis, quoiqu'ils soient souvent plus gros que ces insectes. Ce ne sont pas les véritales œufs qui sont presque imperceptibles. En examinant de près, on voit que les uns sont formés de larves dodues, à anneaux peu distincts, sans pattes, à tête peu visible, à corps recourbé en arc ; d'autres, enveloppés d'une mince pellicule soyeuse, contiennent des nymphes immobiles où se dessinent déjà les organes de l'adulte. C'est là la manne pré- cieuse que nous devons offrir aux jeunes Gallinacés, et qui, in- capable de mouvement, ne pourra se dérober à leur appétit. Ces larves et ces nymphes sont la raison d'existence de la fourmi- lière : j'ai écrit tout à l'heure le mot république, parla mauvaise habitude que nous avons toujours de comparer les associa- tions d'animaux aux gouvernements divers que nous nous donnons. Il n'y a ni monarchie ni république chez les Fourmis; tout est dominé dans la nature par la grande loi de la repro- duction. C'est à elle que les animaux sont tous subordonnés et nullement les uns aux autres. Chez les êtres inférieurs, un 120 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. seul individu suffît à perpétuer l'espèce ; le plus souvent il en faut deux. Chez certains insectes, la nature a encore plus divisé le travail reproducteur. Les Apides et Vespides sociaux, les Formicides également, ont besoin de trois individus diffé- rents pour se reproduire ; il en faut jusqu'à quatre chez les Termites. Les mères ne savent pas élever leur postérité ; un admirable instinct a multiplié l'amour maternel, une véritable communauté des enfants est établie, elles soins les plus dévoués sont prodigués par une foule de mères de second ordre. Les larves sont alimentées, les nymphes reçoivent l'aide nécessaire pour sortir de leur enveloppe; on les essuie, on étend leurs pattes, on les réchauffe. Personne ne donne d'ordre, personne n'obéit; l'instinct a tout réglé d'avance, chaque division de l'espèce accomplit éternellement la même fonction. Constam- ment dans le nid une multitude de Fourmis transporte les larves et les nymphes à diverses places ; aux jours froids et pluvieux, le précieux dépôt reste dans les chambres profondes ; quand paraît le soleil, les enfants immobiles sont ramenés par les Fourmis neutres plus près de la surface, du côté où frap- pent les rayons bienfaisants ; une foule d'ouvertures, fermées par des barricades, sont débarrassées, afin qu'une douce cha- leur puisse baigner les larves et les nymphes. Au moment du danger, les Fourmis ne pensent pas à elles ; elles saisissent aussitôt dans leurs mandibules ces globules ovoïdes, les voi- turent devant eUes ou sur leur dos dans les retraites les plus inaccessibles du nid. r. ■,■.. Il s'agit justement de leur enlever ces œufs prétendus pour nourrir le jeune gibier destiné à repeupler nos bois et nos s>uérets. La recherche des fourmilières est donc un élément important de conservation du gibier. Déjà les nids de la Foi'- mica rufa, espèce avantageuse par sa grande taille, sont deve- nus beaucoup moins communs dans nos bois. La loi sur la chasse a omis de garantir ce précieux agent au propriétaire des bois, en interdisant la destruction et l'enlèvement des fourmihères; c'est par subterfuges, sous prétexte de vagabon- dage, que les gardes ne pouvant pas verbaliser directement, cherchentà empêcher le dommage, car bien des gens courent LE GIBIER A PLUME ET LES FOURMIS. 124 les bois pour tirer un bon profit de la vente des larves et des nymphes de Fourmis. On recherche maintenant toutes les es- pèces. Pour récolter les œufs prétendus, on passe d'ordinaire la fourmilière au tamis et au crible, et l'on arrive ainsi, plus ou moins bien, à séparer les débris ligneux et terreux d'avec les Fourmis et leur progéniture ; mais on perd beaucoup du pro- duit utile. De plus, on est fort incommodé, outre l'odeur mus- quée, par l'acide formique que les insectes irrités lancent avec force à l'extrémité de l'abdomen et dont la vapeur corrosive affecte les yeux et les muqueuses nasales. Il ne fautpas remuer la fourmilière avec les mains nues, l'épiderme de la peau serait enlevé en quelques heures par l'acide. Il est nécessaire d'opérer avec des gants et une cuiller de bois. Les Fourmis, en outre, se répandent sur le corps de l'opérateur , se glissent sous les vêtements et causes des démangeaisons désauréables. Si l'on a affaire à des nids de Ponères, Formicides assez rares aux environs de Paris, mais plus communs dans les régions méridionales de l'Europe ; comme là, chaque insecte a un aiguillon, des milliers de petites piqûres brûlantes i)euvenl rendre la récolte fort douloureuse. Il est lieureusement un moyen excellent, rapide et peu connu, de faire le triage de la façon la plus commode et la plus complète. 11 faut en ronliei- le soin aux Fournis elles-mêmes, en prolilant de l'instinct ma- ternel des nourrices et des éleveuses. Nous avons dit qu'avant tout elles cherchent à mettre à l'abriles larves et les nymphes, sans souci de leur propre sûreté. Jamais elles ne manqueront à ce devoir sacré ; nous pouvons nous confier à leurs inva- riables tendances. On rassemble dans un sac une ou plusieurs fourmilières recueiUies dans les forêts, dans les trous des talus, sous les vieux bois, etc. On se munit d'une pelle. On apporte le sac au miheu d'une aire de terrain bien découverte, pouvant contenir un cercle d'environ 2 mètres carrés. Sur la circonférence de ce cercle grossièrement tracée, on creuse une série de petits trous, distants chacun de 20 à 25 centimètres, et ayant 2 à 3 centimètres de profondeur. On recouvre cha- cun de feuilles ou de gazon. On frappe sur le sac avec une branche pour bien secouer les Fourmis et les remplir d'épqu- 122 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d' ACCLIMATATION, vante et de colère. On vide le tout au milieu du cercle et on s'éloigne. Après quelques moments de trouble etde désordre, les Fourmis ont bientôt retrouvé leurs petits. Où fuir, où les emporter? le pays est nouveau, inconnu. Les Fourmis vont au plus pressé. H faut avant tout soustraire les larves et les nymphes à l'œil ennemi des oiseaux et les abriter contre l'air sec et les rayons solaires, si dangereux pour leur peau déli- cate. Les petits trous bien recouverts sont là, les Fourmis y transportent leur chère progéniture. Puis toutes s'éloignent, allant à la découverte d'un lieu propice où elles pourront reconstruire les chambres d'incubation et d'élevage. On n'a plus alors qu'à vider les petites fossettes remplies des larves et des nymphes sans qu'aucune soit égarée. 11 ne faudraitpas attendre trop longtemps, car les Fourmis reviendraient les chercher pour les porter à la demeure choisie. J'ai pensé qu'il pouvait y avoir quelque utilité à propager au moyen de notre Bulletin la connaissance de ce procédé si pleinement fondé sur l'étude des mœurs des Fourmis. Notre Société ne s'occupe pas seulement d'introduire de nouvelles et utiles espèces, mais aussi de conserver celles qui sont déjà acquises, rien n'est à négliger pour atteindre ce but, aucun détail n'est indifférent devant le grand intérêt de nos res- sources alimentaires. Il est nécessaire de bien remarquer que celte méthode de récolter les œufs de Fourmis est d'un usage bien plus général que le procédé indiqué dans plusieurs trai- tés de faisanderie (ainsi, par exemple : Guide pratique pour élever les Faisans, etc. , par A. Legrand, p. 5 i . Paris, Goin, éd.) et qui ne s'^ipplique qu'aux fourmilières en monceau de la Formica rufa, bien surveillées dans des parcs, à l'abri de tout enlèvement. On recommande de les visiter toutes les semaines environ, et, après avoir ôlé ce qu'on a pu des œufs, de laisser dans le trou quelques branches avec leurs feuilles, après avoir reconvertie nid. Les Fourmis viennent y déposer leurs œufs, sans doute parce que les interstices des feuillages leur paraissent de bonnes chambres à incubation, et, l'on n'a plus, retirant les branches, qu'à les secouer pour faire tomber larves et nymphes. Cette mise en coupe réglée des IburmiUères LE GIBIER A PLUME ET LES FOURMIS. 123 est aussi fondée sur un instinct. Seulement, c'est une exploi- tation spéciale; tandis que l'autre moyen s'applique à tous les nids de diverses espèces que fournit une excursion; on opère sur tout le pays avoisinant sans qu'on ait besoin de réserves closes pour défendre l'accès des fourmilières. De cette manière tous peuvent élever aisément du gibier dans le plus petit jar- din , et quelques heures suffisent pour rapporter une abondante provision de nourriture, sans posséder ni bois, ni champ, ni parc. ' RAPPORT ■ ' SLR LES PRLXCIPALES CULTLRES FAITES EN 1868 AU JARDIN d'acclimatation DU BOIS DE BOULOGNE l»î»r M. i»LlBOL .lanlinier en clief. Messieurs, J'ai riionneur de vous présenter le résultat des cultures qui ont été faites cette année dans le carré des expériences du Jardin d'acclinialation. Je ne m'occuperai que des cultures nouvelles, ou de celles qui ont été modifiées, renvoyant pour le reste à mes rapports précédents. I»R|}Mli<:itl<: PlRTIi:.— Plantes oriienieiifales. Deutzie de Fortune {Deutzia Fortunei). — Philadel- phées (Japon). Arbuste gracieux comme ses congénères; il diffère peu du Deutzia scahra, et a besoin d'être revu une autre année pour que son identité soit bien étaldie, biEP.viLLE MULTIFLORE {Uiervllhi multi flovo). — Capri- foliées(Cliine). Arbuste vigoureux à fleurs nombreuses en mai ; il relleurit, mais moins abondamment, en Juillet. Ses fleurs sont d'un rouge brun peu voyant. Glycine de la Chine {Cili/cino sinensis). — Légumineuses (Chine). En 1865, je vous ai parlé de cette plante nouvellement arrivée et qui me paraissait être la même que notre belle Glycine déjà connue. Cette année, elle a fleuri ; ses fleurs m'ont paru tout d'abord semblables ; mais après un examen plus attentif, j'ai trouvé la grappe moins longue et moins co- CULTURES FAITES AU JARDIN d'ACCLIMATATION. 155 lorée. Il est probable que ces légères variations ne sont dues qu'à une diflérence de culture,, et que c'est bien la même plante. A moins cependant que ce ne soit une variété infé- rieure, ce qui, dans un cas comme dans l'autre, ne nous engage pas à en continuer la culture. HOMALANTHE A FEUILLES DE PeUPLIER {Fïomalatlth US pO- pulifolius). — Euphorbiacées (Nouvelle-Zélande). Belle plante de serre tempérée que nous cultivons depuis plusieurs années*, l'été, en pleine terre, où elle acquiert une grande végétation et est d'un bel effet par ses grandes feuilles. Elle a ileuri celte année et donne l'espoirde mûrir ses graines. Très-rare. Hortensia rose blanc [Hijdrangea Japonica rosalhà). — Saxifragées (Japon). Nouvelle variété très-florifère, à tleurs fortes d'un rose plus ou moins foncé et nuancé de blanc. Elle a le mérite de rester en tleur beaucoup plus longtemps que l'Hortensia ordinaire. Très-recommandable. Maclura a trois pointes {Machira tt-iciispldaki). — Urticées (Chine) . Arbuste nouveau de pleine terre, d'un aspect singulier. Nous ne le cultivons que de cette année, et nous avons besoin de le revoir l'année prochaine, pour nous prononcer sur son mérite et sa rusticité. Parroltia de Perse {Parroltla Perska). — Hamamé- lidées (Perse). Nouvel arbuste non encore apprécié. Seringat de Keteleer {Philadelplms Keteleeril]. — Myrtacées (indigène). Nouvelle variété à fleurs doubles blanches, très-distinguée. Prunier A feuilles cotonneuses [Prunus tomentosa). — Rosacées (Japon). Arbuste nouveau de pleine terre à fleurs roses, trés-printa- nières. ... 126 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMÂTATION. Sumac a feuilles laciniées (Bhiis glabra laciniata). — Térébinlhacées (Amer. sept.). Charmant arbrisseau à feuilles composées, longues de 0'",70, à folioles laciniées, d'un grand effet, et tout à fait nou- veau, dans nos jardins. Très-recommandable. Spirée de Thunbergi {Spirea Thunbergii). — Rosacées (Japon). Petit arbuste très-rameux à fleurs blanches très-nombreuses * et hâtives, d'un gracieux effet. Staciiyurus précoce {Stachyurus prœcox). — Pittospo- rées (Japon). Nouvel arbuste non encore jugé. Chèvrefeuille de Piiilomèle {Xylostewn Philumelœ). — Capri foliées (Japon). Petit arbuste nouveau qui n'a pas encore fleuri. Jujubier? (Ziziphus?). — Rhamnées (Mexique). Nous en avons reçu les graines du Mexique. Les jeunes plantes ne sont pas assez caractérisées pour reconnaître si c'est une espèce nouvelle, ou si elle est déjàconnup. Lopiiosperme GRiMPAMT {Lophospermum eruhescens). — Scrophularinées (Mexique). Plante grimpante à grandes fleurs roses, dans le genre des fleurs de Gloxinia; elle est très-rustique, et résiste aux pre- mières gelées, mais il faut la rentrer en bonne serre tempérée pour l'hiver, si l'on veut la conserver. Le mieux est de faire des boutures à l'automne, et de les livrer à la pleine terre au printemps. Agératoire bleue naine {Ageratum Cœlestlanum na- num). — Composées (Mexique). Nouvelle et charmante variété naine, très-florifère, propre à entourer les corbeilles de fleurs. Muflier Tom Pouce {Antirrhimim majus, var.). — vScro- phularinées (Indigène). Tout le monde connaît le Muflier à grandes fleurs souvent CULTURES FAITES AU JARDIN DACCLIMATATION. 127 variées de couleur; celte nouvelle variété joint, aux mérites des autres, celui de rester naine et de se prêter mieux à l'or- nement des plates-bandes. Campanule a grosse fleur double {Campanula médium, fl. pi.). — Campanulacées (Indigène). Nouvelle variété que nous n'avons pas encore vue fleurir. ÇikSSY.v\ik^T¥.{C(issia fœtida). — Légumineuses (Amé- rique septentrionale). Arbuste de serre à fleur jaune, peu intéressant au point de vue ornemenlal ; il est employé en médecine; ses graines ser- vent aux nègres en guise de café. Chrysanthème arbuste {Chrijsanthemiimfrutescens). — Composées (Canaries). Dans le genre des Antliémises qui jouent un grand rôle dans Tornementation des jardins ; elle est un peu moins florifère la piemière année, mais elle peut atteindre un grand dévelop- pement en plusieurs années ; en vase et en serre l'hiver, dans ce cas, elle est très-florifère. Cosmos bipenne {Cosmos Inpennatus). — Composées (Mexique). Plante annuelle au feuillage lacinié très-élégant, grandes fleurs lilas, belles, mais un peu rares. Dahlia gocciné {Dahlia coccinea). — Radiées (Mexi- que). Espèce peu répandue, à fleur simple, d'un coloris très-vif. Le but de sa culture est d'en obtenir, par des semis répétés, des variétés à fleur double, qui, soit qu'on les tienne à part, soit qu'on les féconde avec notre ancien Dahlia variahilis, pourraient produire une nouvelle série de variétés difl'érentes de la collection déjà nombreuse que nous avons. Jalap {Exogoîiium pwga). — Convolvulacées (Mexi- que). Plante volubile à racine tubéreuse, qui nous a été envoyée par M. Daniel Hanbury. Cette plante, au Mexique, est em- tiS SOCIÉTÉ IMI'ÉIUÂLE ZUOLUGIQUE d'AGCLIMÂTATION. ployée en médecine humaine et vétérinaire ; on a extrait de ?a racine un principe actif nommé Jalapine. Bien que sa végé- tation ait été vigoureuse et qu'elle nous ait produit des tuber- cules, nous avons besoin de la revoir l'année prochaine, pour juger de sa rusticité et de son produit. Gyi'SOPHjle a feuilles aiguës {GijpsopJùla acutifolia. — Caryophyllées (Europe). Nouvelle variété qui n'a pas encore fleuri. Ipomées variées du Japon {Ipomea). — Convolvulacées ,. . (Japon). . M. Huber,d'Hyères, nous a envoyé une collection d'Ipomées .japonaises, qui a parfaitement végété au jardin ; les feuilles tantôt vertes, tantôt marbrées, sont d'un bel etïel, surtout dans le dernier cas. Les Heurs sont également ou unicolores, ou marbrées, ou pointillées ; elles sont très-jolies, mais mal- heureusement trop rares pour que nous puissions en recom- mander la culture. Ipomée coccinée {Ipomea coccinea). — Convolvulacées (Inde). Plante grimpante donnant une grande quantité de petites fleurs capucines d'un charmant effet. Muguet de Chine (OpJùopoyon spicatum). — Asparagi- nées (Chine). Charmante petite plante vivace, nouvelle et très-rare, qui est presque constamment couverte de fleurs, se rapprochant du Muguet et qui répandent une odeur suave très-légère. Nous espérons qu'elle passera l'hiver dehors, sous le climat de Paris, où elle formera de très-agréables tapis de fleurs sous bois, ou sur les gazons. Pérille de Nankin {Perilla Nanlnnensk). — Labiées (Chine). Plante annuelle au feuillage presque noir, à reflet métal- lique, d'un grand eflét pour entourer les massifs d'arbustes dans les grands jardins. Vue de près, son aspect «^st dur et peu agréable. ,, • • . > .. • -. ClLïLRES FAirK> \L .lÂRUlN DÂCGLIMATATION. 130 '■■-■■ : Sauge blanchâtre [Salvla albicans). — Labiées (Mexi- que). Grande plante de 2 à 3 mètres, très-vigoureiise, qui, malgré une année très-favorable, n'a fait que montrer ses boutons fin septembre, boutons qui ont été détruits par les gelées d'automne avant leur épanouissement. Nous n'avons donc pas pu la juger complètement, mais assez cependant pour savoir qu'elle ne pourra nous rendre aucun service en plein air. Sauce écarlate (Salria coccinca). — Labiées (Floride). Plante d'un mètre environ, Heurs brillantes, mais rares sous notre climat. Sauge a grandes bractées {Salvia involucrata) . — J^a- biées (Mexique). Belle plante, beau feuillage, Heur rouge violacé d'un grand effet. Il faut la rentrer en serre pour en jouir à l'arrière- saison. Sauge du Mexique {Salvia Mexicana). — Labiées (Mexi- que). Petite plante à Heur bleue de peu d'ellèt deliors. Sida Ai'.utilon {Sida Abutilifolia). — Malvacées (Inde). Belle plante au feuillage large et ornemental, à cultiver l'été isolément sur les pelouses. Fleur jaune à l'automne. Sida de l'Lxde i^Slda Indica). — Malvacées (Inde). Plante moins éléganle que la précédente. Elle est employée comme fébrifuge dans l'Inde. Mobelle de Fontaine iSolamun fontanesi). — Solanées (Mexique). Plante extrêmement curieuse par ses feuilles crépues gar- nies d'épines jaune pâle à base brune. Fleurs jaunes très- abondantes pendant plusieurs mois. Sper^lacoce grêle {Spcrmacoce tennior). — Uubiacées (Brésil). Plante très-élégante de feuillage, tleurs rares, mais très- jolies dans le genre des Asclepias. 2'' SÉIUE, T. VU — Février et mars 1869. 9 130 SOCIÉTÉ IMPERIALK ZOOLOGIQUE d'âGGLIMATATION. Silène saxifrage {Silène mxifraga). — Caryophyllées (Alpes). Petite plante gazonnante, tleurs blanches dans le genre du Fabiana imbricata. Propre à former des bordures et à garnir les rocailles. Verbésine a feuilles en scie (Verbesina serrata). — Radiées (Mexique). Plante vigoureuse à fleur jaune. De peu d'effet. Cardiosperme a petit fruit {Cardlospermam micro- spermum). — Sapindacées (Inde). Plante rampante que nous n'avons pas pu juger, faute d'un développement suffisant. Chrysanthème carénée {Chrysanthemum carinoiurrt). — Composées (Maroc). Plante annuelle qui a donné beaucoup de variétés réunis- sant les couleurs, jaune, brun, pourpre, blanc, etc., placées par zones. D'un grand effet. Glarkie a pétales entiers {Clarkia pulchella mtegri- petala). — Anothérées (Californie). Charmante variété dont les pétales, moins divisés que dans le type, offrent une plus grande surface de fleur d'un effet merveilleux. Cléomë a cinq feuilles {Cleome pentaphylla). — Cap- paridées (Inde). Plante annuelle à fleur blanche, dont les étamines extraor- dinairement développées font beaucoup d'effet. On doit la placer un peu éloignée, parce qu'efle répand une odeur peu agréable. (1\rmantine BICALlCULÉE(.y//.s/^f^V/ buiiUadola). — Acan- thacées (Inde). Plante à fleur lilas de peu d'effet dehors. CULTURES FAITES AU JARDIN d'ACCLIMATATION. 131 LiMNANTHÉs A FLEUR BLANCHE {Limnmithes alho). — Limnantliées (Californie). Jolie plante annuelle propre à faire des bordures. Très- florifère. Martynie odorante {Martynia fragrans). — Bignonia- cées (Mexique). Planle annuelle au large feuillage, fleur pourpre, grande, en tube. Les fruits sont de forme très-curieuse. Remar- quable. Pétunia a fleur bordée (Pétunia violacea, var.). — Solanées (Brésil). Nouvelle variété à fleurs moyennes, blanc et rose, propre à faire des entourages. Très-distingué. Phlox de Drummond Isabel {Phiox Drummondi hahei- lina). — Polémoniacées (Texas). Variété plus curieuse que belle par son coloris peu commun, mais aussi peu brillant. Phlox de Drummond rose et blanc {Phlox Drummondi rosa alba). — Polémoniacées (Texas). Nouvelle et charmante variété à fleur rose, avec le centre blanc. Très-distingué. • Scabieuse double naine {Scabiosa atropurpurea, var.). - - Dipsacées (Europe méridionale). Charmante plante annuelle aux fleurs doubles de diverses couleurs, qui, comme son nom l'indique, est moins élevée que le type. Très-propre à l'ornement des plates-bandes. Pour les plantes suivantes, voyez le rapport de 1867 : Viorne à feuilles pllssées. Cryptomeria ? Prunier à trois lobes. Pois de senteur invincible. Deutzie crénelée à fl. double. Pentstemon à grande fleur. Troène Ibota. Hunnemannie à feuille de fu- Gainier du Japon. me terre. Sumac demi-ailé. Argémone du Mexique. Mûrier à papier, ,, ,, Lophosperme grimpant. ' 132 SOCIETE IMPÉRIALE Z00L0G1'>IE D'ACCLlJlATATIOrN, * Bai^bous variés {Bambusa var.).-— Graminées (Chine et Japon). C'est la quatrième année que nous cultivons ces Bambous, sans avoir pu encore les déterminer botaniquement. Ce n'est cependant pas faute de noms, car chaque personne qui les a vus a cru reconnaître telle ou telle espèce ; mais ces renseigne- ments étant chaque fois différents n'ont fait que nous confir- mer dans notre idée que ce magnifique genre n'est nulle part bien décrit. . Nous continuerons donc provisoirement à ne les indiquer que par des numéros. Si nous ne sommes pas fixé sur ce premier point, cela ne nous a pas empêché de les étudier sur leur degré de rusticité. Nous avons aujourd'hui en disponibilité les n''' 1, 2, 3, (3, 7, S, dont l'acclimatation est acquise sous le climat de Paris. Les espèces suivantes, au contraire, ne nous ont rien donné de bon, et leur culture ne pourra réussir que dans le midi de la France, e?n Algérie, etc. Tels sont les arundinacea, Thouarsiî, spinosa, variegata, qui sont complètement morts, et les verticillata^scriptoria, arundinarla.falcata Qigracilis qui sontsoulfreteux et dans tous les cas d'une végétation trop grêle pour être de quelque uti- lité. Plusieurs variétés encore ne sont pas suffisamment expé- rimenlées pour que nous puissions nous prononcer sur leur mérite. Chêne blanc hybride {Quercus alba hybrida). — Ainen- tacées (Esclavonie). • - Ces plants de Chêne ont été envoyés d'Esclavonie à la Société impériale par M. Franz Kreuter. Ils diffèrent peu de notre Chêne blanc (Quercifs peduncidata) ; mais nous attendrons Lsn plus grand développement avant de nous prononcer. CULTURES FAITES AU JARDIN d'aCCLIMATATION. 133 Érable champêtre du Caucase {Acer campestris). — Acérinées (Caucase). Nous avons reçu les graines de la maison Vilmorin de Paris. L'aspect des plantes paraît différer de notre Érable champêtre de France, mais il nous faudra plusieurs années pour en faire la comparaison. Frêne a feuilles de lentisque {Fraxinus lentiscifo/ia). — .lasminées (Orient). ... Nous avons reçu les graines de M. Du Kerley, de Batna (Al- gérie), sans indication spéciale ; c'est un arbre anciennement connu, au pciit feuillage distingué; mais nous ne lui connais- sons aucun mérite particulier. Peptatuerum multiflorum. — Graminées (Corse). Fourrage abondant annuel, que nous n'avons pas pu ap- précier, faute d'une quantité suffisante. Orge Pages prolifique {flordcum dislichurn). -—Gra- minées (Europe). Cette Orge à épi, mince et long, estliàtive; la trop petite quantité que nous en avons cultivée nous empèclie de nous prononcer sur son rendement. (Jrge de Punta {liordoum hexasti.chmn). — Graminées (Chili) . Épi large et trapu; très-productive el plus hâtive fjue la pré- cédente, liecommandabîe. • ■ Tabac Lataquia (Nicotia/ia anijusiifoliii]. — Solanées (Turquie). Cette espèce de Tabac a les feuilles longues et étroites. La tloraison est abondante et agglomérée. Pour les plantes suivantes, voyez le rapport de 1867 : Poire de terre Cochet. -Planera acuminata. Sumac demi-aili'. Ncrfirnii tinctorial. î#i 134 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOfiïQUE d'aCCLIMATATION, TROIlSIÈilE PARTIE. — Plantes alimeutaires. PiiYTOLAQUE COMESTIBLE {Phytolacco escuJentd). — Âr- roches (Mexique). On mange les jeunes tiges comme les Asperges, et les feuilles comme les Épinards. DoLic Soja {Dolichos Soja) — Légumineuses (Japon). Les fruits arrivent trop tard à maturité, sous le climat de Paris, pour que l'on puisse en recommander la culture. DoLic A deux' fleurs (Dolichos hiflorus). - Légumi- neuses (Inde). De tous les Dolics que aous avons reçus jusqu'à présent, celui-ci est le meilleur; sa fructification a lieu de bonne heure; elle est abondante et d'une saveur agréable. Pissenlit CULTIVÉ (r«r«a:«c/ym f/e^is /eo//<6). — Fluscu- leuses (indigène). Depuis longtemps déjà, on s'occupe de l'amélioration du Pissenlit par la culture; on est arrivé aujourd'hui à un résul- tat vraiment magnifique. Chaque pied couvre 0'", 50, et le pro- duit, soit qu'on le mange comme le Pissenlit des prairies, soit qu'on le traite comme la Barbe de capucin, est de beaucoup supérieur. Aussi, chaque potager, grand comme petit, ne tar- dera pas à avoir sa culture de ce Pissenlit, qui joint à un pro- duit plus grand une qualité supérieure. Radis serpent {Raphanus caudatus). — Crucifères (Java). C'est la troisième année que nous cultivons ce légume ex- iraordinaire. Tout bien pesé, il est loin de remplacer notre petit Radis rose, et sa culture n'en devra être faite que comme objet de curiosité. Pommes de terre aériennes {Dioscorea aiata). ~- Aspa- raginées (Inde). C'est la seconde fois que nous cultivons ce légume in- CULTURES FAITES AU JARDIN D' ACCLIMATATION. I 3â (lien. La première fois, il ne nous a rien produit ; mais cette année, en raison de la grande ciialeur, nous avons eu quel- ques bulbilles (Pommes de terre aériennes) de la grosseur d'une noix à un œuf, en petite quantité, et qui ne sont pas arrivées à complète maturité. Les racines n'ont rien produit. A ne plus cultiver. Igname Houpé {Dioscorea hatatas). — Asparaginées (Chine). Nous avons reçu ces plantes de la Société Impériale, sans autre indication. Au produit, nous avons reconnu notre Igname de Chine, sans aucune modification. Tomate groseille a grappe {Lycopersicum racemige- rt(m). — Solanées (Amérique méridionale). Plante extrêmement curieuse par sa fructification, ressem- blant tout à fait à une forte Groseille à grappe. Elle est très- savoureuse, mais sa petitesse la fera bannir des cultures sérieuses. Pénicellaire en épi {Penicellarla spicata). — Grami- nées (Inde). Cette plante, qui est très-utilisée dans l'Inde par ses graines et leur farine, est ici d'un produit trop minime pour être recommandée. Arracacha comestible {Arro.cacha escidenta). — Ombelli- fères (Amérique méridionale) . Dans un temps assez reculé déjà, on a essayé la culture de ce légume si estimé en Amérique, mais sans succès. Revenue de nouveau cette année, nous en avons essayé la culture de différentes manières ; mais après avoir eu un moment l'espoir d'être plus heureux que nos devanciers, nous avons vu nos plantes souffrir et finalement périr sans avoir rien produit. Il ne nous reste plus qu'un pied en assez mauvais état, que nous avons laissé en pleine terre, sous châssis, sans beaucoup d'es- poir de le voir végéter l'année prochaine. Arrow ROOT {Alpiniaarundinaceà). — Balisiers (Inde). En même temps que l'Arracacha, nous avons reçu l'Arrow- 136 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. root qui rend également de grands services dans l'Inde. La plante est très-vigonreuse et s'est bien conservée. A l'automne, nous en avons rentré une partie dans la serre et laissé l'autre partie en pleine terre sous châssis. Nous ajournons à l'année prochaine pour être à même de parler de son rendement el de sa rusticité. Maïs a gros fruits d'Amérique {Zea Mais). — (irami- nées (Amérique). Variété donnant un fruit très-long et bien garni de grains. C'est le plus abondant que nous ayons cultivé. Maïs de Syrnie {Zea Mais). — Graminées (Hongrie). Variété à grain jaune et petit, très-produclif. Maïs rlanc de Hongrie {Zoa Mais). —Graminées (Hon- grie). Grain moyen, moins productif que le précédent. Poumi DE TEnRE (Solaimm (i/hnrosiim). — Solanées (de diverses provenances) . Nous continuons à recevoir chaque année quelques varié- tés nouvelles de ce précieux légume. Chaque année aussi nous réformons les variétés médiocres comme produit ou comme qualité, ainsi que celles qui sont atteintes par la ma- ladie. Le catalogue en contient cette année quinze variétés plus ou moins nouvelles, mais toutes recommandables. Orobe ti'béreux {Orohus tvbprosits). — Légumineuses (indigène). On nous a envoyé cette plante comme fourragère, mais soit que le sol ou l'exposition ne lui convienne pas, elle ne nous a donné qu'un produit insignitiant. Avoine blanche du Canada {Avena sa tira cnndida). — Graminées (Canada). Le grain de cette Avoine est blanc, comme son nom l'indique, et son rendement est assez abondant. • , ;; ■ .: a- CULTURES FAITES AU JARDIN d'aCCLIMâTATION. 137 Avoine de I'unta {Areito satlva). — Graminées (Chili). Cette Avoine a atteint 1"',35, ses épis sont très-longs et très-grenus, sa maturité est assez hâtive. Très-recomman- tlable. Blé précoce du Japon (Triticiim œstivum). —Graminées (Japon). On nous a dit beaucoup de bien de ce Blé qui doit pouvoir être semé en saison et en mars. Le petit échantillon, que nous, avons cultivé, a donné un produit général assez satisfaisant, quoiqu'en ayant le grain un peu petit. Nous allons en recom- mencer l'expérience en saison et en mars, et nous serons mieux àmème de nous prononeer rnnnée prochaine. Collection de Vignes. La végétation continue à être tout à fait satisfaisante. Plu- sieurs sarments ont atteint h mètres de développement, ce qui est une preuve que le sol leur convient. Les gelées ri- goureuses de riiiver dernier, coïncidant avec \m aoùtemeni incomplet qui est toujours le résultat d'une premier»^ année de végétation, ont fait périr un grand nombre de sarments jus- que dans h; sol. Cette circonstance a retardé beaucoup la fruc- tification de plusieurs cépages et se fera sentir encore l'année prochaine. Néanmoins, nous avons pu déjà prendre des notes sur beaucoup de variétés, et nous espérons que d'ici deux ans, nous pourrons être k même de simplifier encore cette collection qui contenait beaucoup de synonymies. La végétation et la fructification se sont continuées dans les quatre modes de plantation (voyez le rapport de l'année der- nière) comme la première année. Les chevelées, enracinées d'abord, puis les crossettes, puis enfin les boutures. Ces der^ nières, qui avaient été faites entre les pieds mères, seront arrachées cette année et livrées aux amateurs, pour éviter la confusion des sarments qui commençait à se produire. Si l'emplacement choisi convient bien à la végétation, il n'en est pas de même pour la maturité ; des nuées de Pierrots viennent s'y abattre et manger les grains aussitôt qu'ils ne 138 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. sont plus trop verts. Aussi sommes-nous obligé, pour prendre nos notes, de passer deux fois par semaine et de profiter des premiers grains tournés, sans attendre une complète ma- turité. Pour les plantes suivantes, voyez le rapport de 1867 : Hoveniadidcis. Chicorée sauvage améliorée panachée. Pêcher de Tullins. Chicorée toujours blanche. U EXTRAITS DES PROCÈS - VERBAUX DES SÉANCES GÉNÉRALES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE DU 22 JANVIER 1869. — Le procès-verbal est lu et, adopté après quelques obser- vations de M. le baron J. Gloquet sur sa rédaction. — M. le Président proclame les noms des membres nouvel- lement admis : MM . Je LY (Isaac) , ancien conseiller d'État, à Moudon (Suisse). LoËs (Aloys de), expert-forestier, à Aigle (Suisse). Normand (A.), propriétaire, à Paris. — M. le Président donne lecture : 1° D'une lettre par laquelle S. Exe. M. le Ministre de la marine et des colonies t'informe qu'il vient d'accorder une subvention à titre de sous- cription à M. Dabry, pour faciliter la publication de son tra- vail sur la pisciculture et la pêche fluviale en Chine ; 2" Deux lettres, l'une du gouverneur de l'île Maurice, l'autre de la Chambre d'Agriculture de cette colonie, exprimant leur reconnaissance pour la bienveillante intervention de la Société, auprès du gouvernement du Brésil, dans le but de procurer à l'île Maurice la Canne à sucre impériale ; ;V' Une lettre lui annonçant que plusieurs grands proprié- taires de la Sicile se sont réunis pour fonder une Société d'acclimatation et désirent rester en relation avec la So- ciété impériale. Le prince Saint-Elia est président de cette Société, elle comte Tosca, vice-président. û" La lettre suivante de M. Duchesne de Bellecourt : « M. Descharmes, officier aux dragons de l'Impératrice, qui » rentre en France avec MM. ses collègues de notre mission » militaire au .lapon, et qui est venu à Batavia rendre visite » à M. le Gouverneur général des Indes néerlandaises, rap- > porte du Jardin botanique de Buitenzorg, résidence du gou- » vernement, des graines de ce curieux insecte-végétal, qui » affecte dans son développement les formes et la couleur du » feuillage des arbustes sur lesc^uels il vit. M. Descharmes dé- J/jO SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUr; d'aCCLIMATATION, i> sire olïrir ses graines à la Société d'acclimatation en indi- » quant les moyens de les amener à éclosion. J'ai pensé qu'il )) serait agréable à notre honoré Président d'avoir la primeur » de cette rareté, et dans cette pensée, j'ai pris la liberté de )) remettre cette lettre à M. Descharmes, afin que si Votre » Excellence désire avoir quelques explications, elle soit à » même de les faire demander à M. Descharmes. M. Van Gor- » kom, notre méritant correspondant de Java, envoie par ce )) courrier d'Indo-Chine une nouvelle expédition de plantes de .) Quinquina, contenus en deux caisses à la Ward. lAI. Des- » charmes veut bien se charger du soin de veiller à ce que ce >) précieux envoi reçoive à bord tous les soins nécessaires. En )) conséquence de celte obligeante surveillance, nous n'avons )) à redouter que le transit en Egypte sur le chemin de fer où » les caisses, confondues avec les autres colis de la malle, ne >) seront peut-être pas aussi efficacement soignées, durant le » trajet de Suez à Alexandrie, qu'à bord et sous les yeux de ;) M, Descharmes. Espérons, cependant, que le zèle continuel ;) de M. Van Gorkom sera couronné de succès. « 5" D'une communication de M. le docteur Turrel, annon- çant la constitution définitive, de la Société d'horti(;ulture et d'acclimatation du Var. — Des remercîmentspour sa récente admission sont adres- sés par M. de Loës. — M. le général Girod (de l'Ain) envoie une note en ré- ponse à une communication de M. Ch. Mathieu sur la produc- tion des races ovines. (Voy. Bulletin, p. 95.) — M. Van VVickevoort Crommelin complète la note qui a été publiée dans le Bulletin sur les hybrides du Gygne tuber- cule et de l'Oie domestique, parles renseignements suivants sur trois de ces animaux qui sont parvenus à l'âge adulte : « Afin d'éviter toute méprise, on avait déjà éloigné toute autre ;) Uie, dès que les hybrides du Cygne tubercuh; et de l'Oie do- ;) mestique furent éclos. Le Cygne, lui-même, ne se soucia ;) plus de son ancienne compagne, dès que le propriétaire, qui » préférait de jeunes Cygnes à déjeunes hybrides, se l'ut pru- » curé un (^ygne femeUe. Les trois hybrides, qui parvinrent à riiOCÈS-VEHKALX. ■ ' • ' ■■ I /j î ^' l'âge adulte, vécurent, donc séparément avec leur mère. Ils » avaient la voix de l'Oie. Ils étaient deux lenielles et un mâle ; )> celui-ci s'accoupla au printemps dernier (donc à l'âge d'un " an), non-seulement avec sa mère, mais aussi avecl'une de ses ^> sœurs. L'autre hybride ne pondit pas. Les œufs de la vieille » Oie ne différaient point des œufs d'Oie ordinaires ; les pous- >) sins étaient de vrais oisons. L'hybride pondit à des inten-alles •> de trois ou quatre jours un bon nombre d'œufs, qui se rap- » prochaient de ceux du Cygne tant parla longueur que par la « couleur; ils étaient toutefois un peu moins épais, ce qui les )) faisait paraître plus allongés. L'hybride ne couva point ; ce- » pendant, de quelques-uns de ces œufs qui furent couvés par » la vieille Oie, sont éclos autant de poussins qui ne différaient » des oisons ordinaires que par la teinte foncée du bec et des » pieds, caractère qui ne tarda pas à disparaître, ainsi que » cela se lit chez les hybrides du premier croisement. On voit, « par ces observations, que dans Faccouplement dont je viens » de traiter, Finfluence de l'Oie fut beaucoup plus forte et » plus efficace que celle du Cygne, qui ne fut d'ailleurs que » très-passagère. » ■ — M. P. Dabry fait i)arvenir une note sur le Hoa me y (Garndax s'mensls^'$)\\\n\\o'v). -'■ M. Millet informe la Société qu'il fera, le vendredi il fé- vrier prochain, au Cercle agricole (boulevard Saint-Germain, angle du quai d'Orsay), une conférence sur les insectes nm- sibles et les oiseaux utiles. ...,-. .-■ ~ M. Millet informe la Société que, dans quelques contrées de l'Italie et notamment dans l'ancien duché de Modéne, on se plaint beaucoup des ravages occasionnés par un insecte désigné sous le nom de Carabe ou mieux de Zabre bossu (Za- brus gibbus). Dans les terres précédemment ensemencées en légumineuses, telles que Pois, Vesces, etc., et retournées pen- dant l'été, cet insecte a tellement maltraité les récoltes de céréales, que le rendement ne s'élèvera guère au-dessus delà semence. Quant aux moyens de destruction, les uns recom.- manflent l'emploi du soufre en poudre rnélé aux grains de semence, tandis que les autres conseillent d'arroser avec de i/i2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOCIQUE d'aCCLIMATATION. l'huile de pétrole les champs où les insectes ont déposé leurs œufs. M. Millet pense que la protection des oiseaux, tels que Corbeau, Etourneau, Chouette, Engoulevent, etc., est le moyen le plus simple, le plus économique et le plus efficace d'empêcher la trop grande propagation de ce Carabe. M, Aube fait remarquer que c'est sans doute par erreur que M. Millet range l'Engoulevent parmi les destructeurs du Zabre bossu, car cet oiseau ne peut se saisir que des insectes qui volent dans l'air, et le Zabre bossu est aptère. Il a remar- qué que le Zabre grimpe le long des épis pour se nourrir des Etamines seulement. — M. H. Lecoq transmet un mémoire de M. Ricco, inspec- teur de l'École de pisciculture de Clermont, et dans lequel celui-ci fait connaître les résultats obtenus par lui dans ces dernières années. (Renvoi à la Commission des récompenses.) — M. Carbonnier dépose une série de lettres de M. Muntadas, ancien député aux Cortès, sur les travaux de pisciculture qu'il a entrepris en Espagne. (Renvoi à la Commission des récompenses.) — M. A. Klinsch demande à participer aux distributions de graines de Vers à Soie de la Société. — M. de Saulcy fait parvenir des spécimens de graines de Vers à Soie du Mûrier de race chinoise des hors types noirs, zébrés et blancs. — (Remercîments.) — M. Durieu de Maisonneuve adresse un rapport sur ses cultures de graines qu'il a reçues depuis dix-huit mois de la Société. — M. Brierre rappelle les détails qu'il a donnés antérieure- ment sur le Catsé. — M. Richard (du Cantal) adresse la note suivante sur la culture du Houblon acclimaté dans l'Isère : « M. Julien Ber- » trand, qui a conquis sur des terrains dévastés par l'Isère, au » moyen de digues bien comprises, plusieurs hectares de ter- » rain, a eu l'idée d'y cultiver le Houblon, dont la culture » était inconnue dans le pays. La houblonnière, qu'il a éta- » blie, a parfaitement réussi, et les produits qu'il en retire sont B considérés comme de première qualité dans les concours )) » PROCÈS-VERBAUX. ill^ » agricoles où il a obtenu des récompenses. Ce fait d'acclima- » tation à Tullins, où un Pêcher trés-estimé a e^té importé de » Syrie et naturalisé àJa fin du dernier siècle, mérite d'attirer » l'attention de la Commission des récompenses de la Société » impériale d'acclimatation. J'ai vu et examiné avec soin » cette culture de Houblon ; je puis donc certifier la bonne » réussite. » — M. A. Rivière remercie des graines qui lui ont été en- voyées, et ajoute : « J'ai reçu, pendant les vacances et par les « soins de la Société impériale zoologique d'acclimatation, des » graines de Cinchona officinaUs, C. succirudra, et plusieurs » autres espèces en mélange. J'ai pris, dans chacun des pa- >> quets qui m'avaient été offerts, environ une centaine de » graines, et j'ai envoyé le surplus à mon fils, sous-directeur du Jardin d'essai, à Alger. Dans les premiers jours du mois 9 de novembre dernier, je semai les graines que j'avais con- » servées dans des godets de 12 centimètres de diamètre, au fond desquels j'avais préparé un drainage avec des tessons ; ■) j'avais recouvert ce drain d'une petite quantité de Spha- » gnum, et rempfi ensuite les pots de terre de bruyères gros- » sièrement divisée et tissée de manière à laisser vide uncen- » timètre en contre-bas du rebord de chacun des pots. Les » graines lurent ensuite répandues à la surface de cette terre. » Le semis fait, je plaçai les pots dans des lampions remplis » d'eau, afin que, par imbibition, la terre fût tenue constam- » ment humide; et, pour que l'air ne vînt point durcir la sur- » face du sol, je plaçai un morceau de vitre sur chaque pot. » Je déposai ensuite tous les godets, le plus près possible du » jour, sur la tablette d'une serre chaude à multiplication du » Jardin de Luxembourg, à la température de 15 à 22 degrés, » Trois semaines plus tard, la germination des Cinchuna offi- » cinalis et mccinihra se fit entrevoir ; lorsque les cotylédons >^ furent bien dévelopjtés, je retirai les lampions remplis d'eau, » dans la crainte qu'une humidité trop surabondante fit périr » les jeunes plantes. Aujourd'hui, toute cette petite famille de » Quinquina prospère à ravir, et j'aurais voulu pouvoir » mettre sous les yeux de la Société, à sa première séance, un l!il\ SOCIÉTÉ iMî'Éî;i\LL ZOOLOGIQUE DACCLIMATA.TION. 9 pot de ces utiles et intéressantes plantes ; mais, obligé rie » partir demain pour taire un voyage de quelques semaines ^1 en Algérie, ce n'est qu'à mon retour à Paris qu'il me sera ^) permis d'avoir l'honneur de présenter mes petits plants de » semis; je n'ai pas voulu néanmoins partir sans faire con- » naître les résultats que j'ai obtenus. J'ajouterai que les es- 'y pèces en mélange, les Cimhomi nitida^ micrantJia el Peru- » viana, n'ont pas aussi bien réussi; il n'y a que quelques » graines par-ci par-là qui ont germé ; il est probable qu'elles » ont dû éprouver quelques altérations, puisqu'elles ont subi )) le même traitement que les autres. Je saisis cette occasion » pour f;iire connaître encore à la Société que les graines :■) iV Eucalyptus sideroxi/lon qu'elle m'avait fait parvenir (mi » parfaitement levé, et qu'elles sont dans d'excellentes condi- » lions. » ^ .■•: — M. le docteur Turrel adresse la lettre suivante : c Le ^) jour même de notre première séance (1(3 janvier), je rece- >) vais de Jaflh, grâce à l'obligeante intervention de M. Ernest >> Amalric, secrétaire des services maritimes des Messageries ') impériales, deux plants d'Orangers (Jhamoûti, et deux >^ plants de (Grenadiers Mélisse. Ces précieux végétaux se re- I) commandent à nos horticulteurs : l'Oranger, par la beauté )) et la douceur de ses fruits sans pépins, et le Grenadier, par ^) la grosseur de ses baies, dans lesquelles il n'y a que des » pépins imperceptibles. Tels sont les renseignements fournis » par l'agent des Messageries impériales à Jatfa, qui a expédié :•> ces plants dans des caisses fabriquées ad Iioc. Ils nous sont ^1 parvenus en treize jours à Toulon dans un si parlait état que » c'est à peine si les Orangers avaient perdu quelques feuilles. » Nous avons immédiatement bouturé les Grenadiers, et pré- y> paré les Orangers pour fournir des grelïes au printemps. » Ainsi se trouve réalisé l'un de nos desiderata. Par le même » intermédiaire, nous recevons des Grenadiers de Malte, de » Valence et d'Alicante, et nous serons en mesure, dans quel- y> ques années, après avoir éludié pratiqueirient ces diverses )) variétés, de fournir au marché parisien, peut-être mieux D que ce que rEsj)agne et le Portugal sont en possession tra- ''^^'■- - ' i^KUCES-VJiRBALX. :■ '■■•■ ïliQ )> ditioiinelle de lui envoyer. Si le Grenadier de Jatia est en » effet à pepim imperceptibies, nous pourrons envoyer à Paris » des Grenades supérieures à celles de Valence, dont les pe- » pins sont très-gros et très-durs. Nous comptons sur l'Oran- '0 ger de Bahia, que la Société d'acclimatation a bien voulu » nous promettre vers le mois de juin, .l'ai reçu de la Société impériale d'acclimatation, dans les premiers jours du présent mois de janvier, une caisse contenant des glands (le Chèn*- » Zang, un demi-cône de Sapin, des Babors et quelques cônes » de Cèdre de l'xltlas; veuillez être assez bon, je vous prie, » pour lui transmettre mes sincères rernercîments. Tout cela a été mis entre les mains de M. Auzende,qui en a immédiate- menl pratiqué le semis. Quelques jours après, je recevais par la poste des graines de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie, que j'ai conliées à M, Audibert, pépiniériste à la Grau- d'Ilyères, notre zélé collègue, qui en tirera tout le parti ' possible et nous donnera quelques-unes de ses multiplica- » lions, pour être distribuées aux membres de notre Société >-> d'horticulture et d'acclimatation. Ainsi se répandront dans » nos cultures les végétaux k expérimenter. Je tiendrai soi- » gneusement la Société impériale au courant des résultats » obtenus, comme je l'ai déjà fait récemment, en vous adres- " saut le compte rendu des expériences de M. Auzende. " Ce ({ue je vous ai écrit sur l'avenir de V Eucalyptus ) Ce bel arbre prend faveur de plus en plus, mais M. Auzende » se désespère de n'en avoir plus de graines, parce qu'il vou- drait préparer des plants pour une plantation importante projetée dans les terrains à reboiser du Faron. Ne pour- riez-vous pas nous en envoyer un peu ? C'est en ce monjent » la graine que nous désirons le plus. Ce qui a aussi pour '» nous beaucoup de valeur, ce sont les graines de Mimosa de '> P Australie. Parmi ceux que je crois le plus intéressants, > comme rapidité de développement comparable jusqu'à celle •' de VEucalf/ptus globuJus,ie citerai en première ligne r.46'û- ' cia Cyanophylla, dont n.ous voudrions bien recevoir que!- !) ques graines, et V Acacia Petiolans, dont lesphyllodee sont 2° sÉlilt, T. VI. -— Irvricrel \mx< lS(ili, 10 làti SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. » d'une ampleur exceptionnelle et le port d'une élégance in- f> comparable. 11 en existe à Hyères un exemplaire magnifique » chez M. Barnéoud, l'un des membres de notre Société, de » qui, je l'espère, nous pourrons obtenir quelques graines, » car ilfructitie depuis plusieurs années. » — M. F. von Mueller, en adressant de nouvelles graines d'Acacia lopharita, fait remarquer que cet arbre lui paraît parfaitement adapté à l'introduction de la végétation dans le désert, et que l'amélioration graduelle que l'on pourrait ob- tenir de ces régions arides, permettrait de tenter plus tard' l'introduction d'espèces d'une plus grande valeur qu'on sème- rait à l'abri d'Acacia iophanta. Le mérite de cette plante est de germer avec la plus grande facilité et de pouvoir être dissé- minée sans difficulté partout où passent les caravanes. — M. Albuquerque annonce le prochain envoi de plants du Brésil, et donne les renseignements suivants : « J'ai reçu votre )) honorée lettre de juin, et j'ai tardé si longtemps à vous ré- » pondre parce que je voulais en même temps vous annoncer )) l'envoi des graines d'Araucaria, que j'avais promises à la » Société; mais j'ai en vain attendu l'arrivée de ces graines, la » récolte ayant été, à ce qu'il parait, nulle cette année, puisque » je n'en ai pas vu une seule à Rio-Grande,où l'on en fait une » grande consommation à la saison. Je vous adresse une caisse » à la Ward contenant des plants de Goyabeira do Malto. La » Goyabeira do Malto (Gouyavier des bois) est une Myrtacée )) de â à 5 mètres, se couvrant de fleurs rouges assez belles, » auxquelles succèdent des fruits verts de la grosseur d'un » œuf de poule, contenant une pulpe assez douce et parfumée. » Comme il vient naturellement sur nos montagnes, où l'hiver » est assez rude, il pourra peut-être supporter la pleine terre » au midi de la France : du reste, ses fleurs sont assez belles » et ses fruits assez bons pour mériter la serre. Le Butia » (Cocos Yatay?) est, au contraire du Gouyavier, une plante » dépourvue de toute élégance, du moins pour ceux qui sont ') habitués aux Palmiers, mais en conqjensatipn, il donne par » milliers le meilleur et le plus parfumé de nos fruits indi- » gènes. 11. est aussi assez rude et s'avance dans des latitudes » PROCÈS-VERBAUX. * * ' 147 » beaucoup plus élevées que Rio-Grande, peut-être aussi il » supportera le climat du Midi ; du reste, le plus haut que j'ai » vu n'avait pas 6 mètres, et ils commencent à porter fruits dès qu'ils ont quelques centimètres de tronc. La ponte des » Nandous a déjà commencé, et dans un mois j'enverrai dans la » campagne une personne exprès pour faire la chasse aux petits; » malheureusement, il m'est impossible d'y aller moi-même, » mais je compte bien les obtenir. Je vous fais d'avance mes » remercîments,avec l'expression de ma vive gratitude, pour » l'envoi de Vignes que vous me promettez ; c'est le végétal qui » est, à mon avis, le plus intéressant pour mon pays ; je serais » aussi bien content de recevoir quelques bouts de Poiriers et » de Pommiers pour faire des greffes , les bonnes variétés étant » complètement inconnues à Rio-Grande. Encore j'aimerais » bien être compris dans des distributions de graines, sur- » tout celles d'w^ustraUe, Eucalyptus, Acacia, etc., que M. Muel- « 1er dit si propres à fixer les dunes. Nous avons ici plus de » cent lieues de côtes couvertes de sables mouvants. J'ai lu » dans le Bulletin qu'un de nos confrères priait la Société de » faire venir du Japon une espèce de Mûrier dont les fleurs » apparaissaient avant les feuilles, et dont les Japonais se ser- » valent pour faire des éducations précoces. A Rio-Grande, on » trouve communément dans les jardins un Mûrier dont, non- » seulement les fleurs apparaissent quelques jours avant les » feuilles, mais encore les feuilles apparaissent deux mois » plus tôt que celles des Pêchers et des Vignes; si la Société le » désire, j'en ferai une grande quantité de boutures pour lui » envoyer, puisque je serai toujours heureux d'avoir l'occasion » de lui être utile. » — M. G. Marozeau offre quelques graines à' Acacia lophanta et de Pêcher de Syrie, et donne les détails suivants sur ses cultures : « Pêche de Syrie. — Lors de la première distribu- » tion de noyaux de Pêche de Syrie par la Société, un d'eux » m'est échu en partage. Ce noyau, stratifié pendant l'hiver, » ne germa que la seconde année. Le sujet en provenant tut » mis en espalier, après quelques années, dans le but de le » protéger plus facilement contre les rigueurs de nos hivers et » particulièrement contre les gelées tardives. C'est dans mon l/|8 SOCIÉTÉ IMPÉUIALE ZOULOGloUE DÂCCLIMATATIO.X. » jardin de Wesseiiing, situé au milieu des Vosges, et à une » altitude d'environ /i50 mètres, que cette plantation a été ^) faite. L'arbre ayant poussé avec vigueur, les branches à bois » n'ont pas été taillées, et l'on s'est borné à les diriger suivant ^) une inclinaison horizontale. Depuis quelques années, l'arbre » s'est mis à fruits ; et l'année dernière la récolte a été abon- :» danle. L'époque de la maturité est celle des Pèches de la >) dernière saison. Inférieure en qualité à plusieurs des Pêches » de cette série, celle dont il s agit ici n'est pourtant pas sans ^) mérite. Bonne à manger au couteau, elle fait d'excellentes » compotes. Un Pécher planté, en plein vent, par iM. Sacc, )> notre confrère, dans la même localité, a très-bien réussi ; )) mais les fruits n'arrivent pas au même développement. J'ai ^) fait conserver les noyaux de la récolte de cette année, j'en ^) ai distribué quelques-uns et j'en remets ci-joints une partie ^) à la Société. »> Acacia lopliauta. — Un paquet de graines de l'Acacia lo- •) phantam'a été remis, il y a deux ans, par la Société. Je l'ai » partagé avec notre confrère M. Joubert. Une portion de >) graines que j'ai conservées a été trempée dans de l'eau alcoo- V lisée et le reste n'a reçu aucune ])réparation. Ces graines, » semées en même temps, ont toutes levé et dans le même » intervalle. La Société a bien voulu me faire, cette année, un » nouvel envoi des mêmes graines. Comme elles ne me sont » pas nécessaires, je les lui remets, en la priant d'agréer mes » remercîments. » — MM Palluat de Besset et Durieu de Maisonneuvc, remer- cient des graines qu'ils ont reçues. — M"" Delisse adresse à la Société diverses céréales et des Pommes de terre de trois mois. — Il est déposé sur le bureau : 1" le Discours d'ouverture prononcé par M. Drouyn de Lhuys à la Société des Agriculteurs de France ; 2" Des conditions principales d'une bonne culture devant se suffire à elle-mènw, par M. Fréd. Jacquemart; 3" le Compte rendu de la. Société de séricicultrire de Moscou, ; A" De la rage, curabilité, traitement, par M. Decroix. — (Re- mercîments). — M. Decroix, pour compléter les renseignements donnés PROCES-VERBAUX. ■ *** 140 par lui, dans la dernière séance, sur les progrès de l'iiippo- phagie, annonce que deux nouveaux banquets vont avoir lieu prochainement, l'un à Boulogne-sur-Seine, l'autre à Troyes. Depuis sa dernière communication, une seconde boucherie s'est ouverte à Marseille. Il ajoute que depuis quelque temps, et il le regrette, le prix de la viande de Cheval a sensiblement augmenté en raison des frais plus considérables d'établisse- ment qui portent sur les nouveaux débits. — M. de la Blanchère annonce que, désireux de réveiller l'attention du public sur les travaux de la Société, il se pro- pose de donner, dans plusieurs journaux, des comptes rendus des séances, dans lesquels il fera connaître les faits intéressants qui se seront présentés. — M. le directeur du Jardin d'acclimatation du Bois de Boulogne annonce qu'il va avoir occasion de tuer quelques Boucs castrés, métis d'Angora, et engage ceux des membres qui voudraient faire l'essai de cette viande, qui est exquise, dit-on, de vouloir bien s'inscrire au bureau de la Société. — M. Uichard (du Cantal) fait à la Société un historique de l'introduction des Yacks en France et pense que cette es- pèce doit être répandue dans nos départements montagneux, où elle suppléerait aux Mulets et autres bêtes de somme, en ayant en outre l'avantage de donner une chair qui est de très- bonne qualité. ^ Il ajoute qu'il y aurait aussi un grand intérêt à reprendre des expériences de propagation de l'Iïémione, du Dauw et du Zèbre, animaux très-rustiques et très-élégants, qui rendraient des services utiles, intermédiaires à ceuxque nous retirons du Cheval et de l'Ane, lesquels sontaujourd'hui les seuls solipèdes domestiques. On a dit que ces animaux sont très-difficiles à dompter et qu'il y aurait là un inconvénient peut-être insur- montable. M. Bichard (du Cantal) ne partage pas cette opinion et dit qu'on peut se rendre maître de ces animaux en leur prouvant la supériorité de l'homme; le système Rarey, qu'il a vu appliquer plusieurs lois, consistait à dompter l'animal par la fatigue, tout en agissant sur lui avec la plus grande douceur. 150 SOCIÉTÉ IMPÉRFALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. M. Pomme fait observer qu'il y a des Chevaux qui se pré- cipitent sur l'homme et qu'on ne peut dompter. M. Richard répond que cela est vrai, mais que, dans la ma- jorité des cas, il y a moyen de dompter les animaux. .M. Decroix dit que sur cent chevaux méchants, il y en a bien soixante-quinze qui ne sont devenus tels que par suite de mau- vais traitements. Beaucoup de cochers, charretiers ou autres conducteurs, n'ont pas Xmtellirienc.e du cheval; ne sachant pas se faire comprendre, ils appliquent à leurs chevaux la cor- rection qu'eux-mêmes devraient recevoir. On voit tous les jours des chevaux réputés méchants devenir très-dociles en changeant de maître. On en voit aussi qui sont doux envers certaines personnes et qui conservent, jusqu'à la mort, de la haine contre ceux qui les ont maltraités. Mais il y a des sujets qui sont foncièrement méchants pour tout le monde, quoique n'ayant jamais été brutalisés. Pour ceux-là, les moyens de dou- ceur ne sont que des palHatifs ; et les bons effets delà méthode Rarey ne. sont pas de longue durée : chasser le naturel, il revient au galop. Une des causes qui prédispose le plus sou- vent les chevaux à la méchanceté, ce sont les tortures souvent inutiles que leur font subir certains maréchaux lors de l'ap- plication de la première ferrure. Pour éviter l'emploi des moyens rigoureux, un homme de cheval, M. Balassa, si ma mémoire est fidèle, annonça il y a une quinzaine d'années que les Chevaux les plus fougueux et les plus difficiles se Inissaient ferrer sans contrainte lorsque, se plaçant devant eux, on les regardait dans les yeux avec persistance, de manière à capti- ver toute leur attention, par une sorte de magnétisme. Mal- heureusement, cette méthode, qui donnait de bons résultats à M. Balassa, a échoué fréquemment, lorsqu'elle a été mise en pratique par d'autres personnes. Un vétérinaire militaire, M. Naudin, a recours à un moyen qui n'est pas plus infaillible que le précédent, mais qui est d'une application plus facile. On couvre la tète du Cheval avec une couverture convenablement fixée à l'aide' de hens ; on se place en face de l'animal, puis, on lui fait lever le pied; s'il se défend, on lui applique de chaque côté du chanfrein, et si- PROCÈS-VERBAUX. 151 mullanémfnl, deux vigoureux soufflets avec le plat, de la main. Immédiatement après, on reprend le pied ; si le Cheval fait de nouvelles difficultés, on lu[ applique de nouveaux soufflets. Après trois ou quatre corrections, il arrive assez souvent que le maréchal peut ferrer les quatre pieds sans éprouver la moindre résistance. Toutefois, il est prudent, chez les sujets irritables que l'on ferre pour la première fois, de n'attacher qu'un ou deux fers, au plus, par jour. M. Drouyn de Lhuys dit qu'il a eu occasion de voir der- nièrement chez notre confrère, M. Fr. Jacquemart, des métis d'Yacks, et qu'il a pu constater que ces animaux tiraient une voiture avec une régularité et une force merveilleuse. Un de ces métis a été monté par un garçon de ferme et se montrait aussi obéissant qu'aurait pu l'être un Cheval ; ces faits vien- nent donc confirmer ce que M. Richard vient de dire en faveur de la propagation des Yacks. M. Drouyn de Lhuys ajoute qu'il a récemment dégusté un filet de métis Yack mariné, et qu'il a trouvé à cette viande, qui était très-bonne, une saveur qui la plaçait entre le filet de Bœuf et le Chevreuil, mais on pouvait lui reprocher d'être un peu dure : manger le lendemain en hachis, elle était ex- cellente. M. Richard (du Cantal) dit qu'il a été appelé avec plusieurs de nos confrères cà goûter de cette viande chez notre confrère M. Chevet, et que le résultat a été, que le bouillon était très- bon, avec une saveur particulière, le bouiUi ordinaire, le beafsteack un peu dur, et le bœuf à la mode excellent. 11 es vrai que le talent de M. Chevet n'était pas étranger à cette excellence. M. A. Geoffroy Saint-Hilaire n'a pas trouvé le métis Yack très-bon, mais il pense que cela peut tenir aux circonstances de la mort de l'animal et du transport de la viande, et qu'il ne faut pas tirer de conclusion absolue de cette dernière expé- rience ; il rapporte qu'ayant eu l'occasion de voir M. Corbière déjuges, de Fontbruno (Tarn), il a recuei li quelques rensei- gnements sur la qualité de la viande des métis d'Yack : « Un » mâle métis d'Yack adulte castré a été tué à Fontbruno le ^b-2 SOCIETE IMPEIUALE ZOOEOGIQIJE 0 ACCLIMATATION. )> 3 novembre 1868. Il pesait 375 kilogrammes. La viande a )•) été trouvée de bon goût, moins noire que celle du bœuf, .) mais plus compacte, à fibres plus serrées ; les personnes qui » ont consommé cette viande prétendent qu'elle est moins » savoureuse que celle du bœuf ordinaire de la contrée. Cette )) appréciation, il faut le remarquer, est contraire aux juge- » menls portés en d'autres lieux sur cette viande. Le T' dé- i) cembre 18(i8, M. Corbière de Juges a vendu un veau niétis » d'Yack, âgé de six mois, pesant 52 kilogrammes, à raison » de 0 fr. (55 centimes le kilogramme. (Prix maximum de la >* viande de Veau dans le pays.) La cbair de cet animal a ét(' .) trouvée exquise par tous ceux qui l'on goûtée, et supérieure '' à la viande de Veau ordinaire. M. (ieoffroy ajoute queM.Cor- -) bière de Juges a du rendre l'Yack, qui lui avait été confié en .) cbeptel parla Sociét*'', à cause des senlini'mts que ce Ta\(- .1 reau et ses métis inspiraient dans le pays. Ces animaux » étaient pour le plus grand nombre un objet d'horreur et de /» mépris. Malgré la malveillance de ses serviteurs et de ses » voisins, M. Corbière de Juges a fait travailler le mélisd'Yack. » 11 s'est montré à Fonibruno, comme dans les Hautes Alpes, .1 franc, actif, rapide, d'une vigueur extraordinaire etborsde j> proportion avec sa taille L'appréciation de M. Corbière de )> Juges devait être mentionnée ici; elle vient ajouter une ob- » servation nouvelle à celles rapportées par M. Richard (du » Cantal), dans l'intéressante communication qu'il a faite à la » Société. » •• ■,.,.,. M. Decroix fait remarquer que la couleur de la viande varie avec l'âge, la nourriture, l'époque de l'abatage et le temps cpii s'est écoulé depuis l'abatage, etc., mais que, générale- ment, les viandes plus foncées en couleur sont plus nourris- .santes. Il ne faut pas la comparer à la viande de Paris, qui, étantle résultat d'un engraissement forcé, n'est pas aussi bonne qu'elle devrait l'être. M. Richard (du Cantal) ajoute que la cbair du métis Yack est généralement de bonne qualité, et qu'aux environs de Bar- celonnette, les boucliers, recherchent de préférence ces ani- maux pour leur commerce. PROCÈS-VERBAUX. I â;l M. Lucy fait observer que l'on peut manger presque tous les animaux, mais que le mérite du cuisinier influe beaucoup sur les résultats obtenus. Après avoir cité un certain nombre d'espèces, dont il a tenté la dégustation avec des cbances di- verses, il rappelle qu'on a lait à Marseille, il y a quelques années, un banquet à la viande d'Autrucbe, et que la cbair de cet oiseau, apprêtée de diverses façons, a été généralement trouvée très-bonne, M. Élie de Beaumont, en présence des résultats si heu- reux obtenus dans l'éducation des Yacks, pense devoir recom- mandera ses soins une autre espèce de montagne, le Bouque- tin, abondant autrefois dans nos Alpes et nos Pyrénées et qui est devenu si rare, qu'il semble près de disparaître. Ne pour- rait-on pas faire quelque chose pour conserver cette espèce? M. A. Geollroy Saint Hilaire répond que le vœu de M. Élie de Beaumont se réalise : S. M. le Roi d'Italie possède dans son immense parc de la Mandria, près Turin, une famifle de Bouquetins qui s'y reproduit en semi-liberté et qui a multi- plié assez abondanmient pour que Sa Majesté puisse de temps en temps se donner !e plaisir d'en chasser quelques individus. — M. Geollroy Saint-IIilaire donne lecture d'une note de M. Louis tloignet, sur la multiplication en liberté du Colin dans le département de l'Ain. (Voy. au Bulletin.) 11 communique également une note sur la reproduction de Cerfs Axis dans la foret de Saint-Germain, où ces animaux se sont multipliés depuis qu'on est parvenu à régulariser l'époque du rut. (Voy. au /V?^//e^/«.) ... . .: — M. Guérin-Méneville donne lecture d'une note sur les progrès derac^'limalation de Vers à soie du Chêne, Anthertna ïamaMal : n En faisant cette communication à la Société » impériale d'acclimatation, je crois lui être très-agréable, car » je sais, depuis longtemps, que plusieurs de ses membres » tiennent beaucoup aux Vers à soie du Chêne. J'ai donc l'iion- » neur de mettre sous les yeux de mes savants confrères des » œufs de Bombyx Yama-Ma'i, envoyés du Japon dans de.' » conditions de bonne conservation, qui n'avaient pas été » obtenues jusqu'à présent. Je crois surtout devoir lui faire 154 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLÏMâTÂTION. cette communication pour qu'elle puisse apprécier le mode d'emballage adopté, d'après des instructions et des dessins envoyés par moi. En employant cette méthode, la Société pourra faire venir aussi des cocons vivants de mon Bominjx Pernyi et de plusieurs autres espèces, dont l'introduction et l'acclimatation avaient été tentées en vain jusqu'ici parce que ces reproducteurs ont toujours été plus on moins étouf- fés dans des emballages mal conçus, où ils étaient placés dans les conditions les plus contraires aux lois de la physio- logie et de l'hygiène. Quoique l'année qui vient de finir ait été peu favorable à l'acclimatalio M de ce précieux Ver à soie, cette utile tentative n'en est pas moins toujours en voie de progrès, et elle mérite toute la sollicitude des amis de l'agri- culture et de l'industrie. Malgré les échecs plus nombreux que précédemment, amenés par des causes qu'il est diiTi- cile de déterminer, bien des expérimentateurs ont réussi les petites éducations qu'ils ont entreprises pour introduire et développer chez nous l'élevage de ce. Ver à soie. Il est donc très-probable que, dans un avenir plus ou moins prochain, et comme au Japon, mon Bombyx Ymna-Mai, élevé dans les taillis de Chênes de nos forêts, va nous faire obtenir une soie presque aussi belle, quoique d'un prix très-inférieur, que celledu Ver à soie du Mûrier. Depuis deux ans, surtout, des résultats très-beaux ont été obtenus en Autriche par M. le baron De Bretton, dont j'ai fait connaître la dernière récolte de lAOOO cocons, dans le Journal de ï Agriculture (20 novembre 18(38). Cette continuité de réussite, en mon- trant que l'élevage en grand de celte espèce est possible sous notre climat, a été un puissant encouragement pour les sé- riciculteurs qui ont généreusement entrepris de m'aider à introduire cette nouvelle espèce dans l'agriculture euro- péenne , aussi m'adresse-t-on de nombreuses demandes d'œufs dece Verà soie. L'année dernière j'avais pu faire venir de ces graines du Japon, grâce à l'obligeance d'un médecin français qui habite ce pays. Malheureusement, ce savant était malade au moment où cette graine devait m'étre expédiée, et l'emballage n'ayant pas été surveillé par lui fut fait dans PROCÈS-VERBAUX. 155 » de mauvaises conditions, et les œufs m'arrivèrent compléte- > ment pourris. Cette année, il a pu surveiller lui-même l'ex- pédition d'un nouvel envoi, qui vient de m'arriver dans des conditions excellentes. Les œufs étaient placés, en petit nombre^ dans des cases séparées de boîtes de canevas. Celles- ci ont été fixées dans une caisse de grandeur suffisante per- cée d'ouvertures, garnies de toile métallique, en sorte que les œufs ont toujours été maintenus dans des conditions d'aération et de sécheresse qui rendaient toute fermentation impossible. J'ai ouvert plusieurs de ces œufs, et j'y ai trouvé les petites chenilles bien vivantes. Je mets ces chenilles sous les yeux de mes honorables confrères. J'ai tout lieu d'espé- rer que la grave question du Ver à soie du Chêne, que je poursuis depuis 1861 avec persévérance et en luttant contre toutes sortes d'obstacles, va faire de nouveaux progrès cette année, car les expérimentateurs vont avoir assez de graines ou œufs de celte espèce pour opérer dans des conditions sérieuses. En effet, ils peuvent, dès à présent, obtenir des œufs provenant de sujets acclimatés en Europe depuis 1803, en s'adressant à M. le baron De Bretton (à Vienne, hôtel Novak Leopoldctadt jaborgasse), et s'en procurer d'autres d'importation directe, grâce à l'envoi que je viens de rece- voir, en remboursant les frais avancés par mon correspon- dant (î). » M. Pigeaux dit que l'hiver est très-doux et qu'il y a à (1) A la snife de la lecture de cette note, faite à la Société impériale et cen- trale d'agriculliire de France dans la séance du '20 janvier 1S69, quelques- uns de mes confrères m'ont demandé si des instructions avaient été publiées pour guider les personnes qui vont faire de nouveaux essais d'élevage de ce Ver à soie du Chêne. Les guides pratiques ne manquent pas. J'ai publié des instructions suffisantes dans ma Revue de sériciculture comparée, et notam- ment dans les volumes de 1863, p. 33, et 1866, p. 53. On trouvera ces instructions, plus ou moins développées, dans la Notice pratique pour servir à l éducation du Ver à soie du Chêne, pat M. Blain, et dans i'ouvrage plus considérable, et d'un prix plus élevé, de M. Personnat, intitulé : Le Ver à soie du Chêne. Ou trouvera aussi un résumé de la question des Vers à soie du Gbène dans ma Revue et magasin de zoologie et de sériciculture comparée, 1867, p. 346. ■ ■ . . • 156 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOOIQUE D ACCLIMATATION. craindre des éclosions prématurées ; n'y aurait-il pas avan- tage à soumettre les œufs de Vers à soie à une température assez lasse, qui, probablement, tuerait les corpuscules para- sites. Des expériences qu'il a laites en ce sens lui permettent de croire au succès. SÉANCE DU 5 FÉVRIER 1869. ' ''' Présidence de M. A. Passy, vice-président. ,Le procès-verbal est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres récern» ment admis : MM. Barnsry (Robert-David), directeur du .lardin des Plantes, professeur suppléant à l'Ecole de médecine, pharmacien en chef de l'Hospice général, à Tours. DuMONT (Henri), propriétaire, à Paris. .ÏOLY DE LuTRiNiÈRE (Henri), à Québec (Cannda). Stone (.1.), propriétaire, George st., 1<>, Mansion House, à Londres. Vêlez iChnrles), à Paris. . — M. le Président annonce le décès d'un des membres protecteurs de la Société, S. A. I. madame la princesse Ba- ciocchi. — M. de Zeltner, consul de France à Palerme, donne des renseiî^nements sur la Société d'acclimatation de Palerme et sur les services qu'elle peut rendre à l'agriculture. — M. René de Somalie transmet un rapport de M. tiemel, vétérinaire, surl'nulopsie du Rélier ïi-yang, qui a été abnilu récemment, et qui avaii les poumons farcis de tubercules. — M. Albert de Surigny adresse la note suivante sur ses Moulons Ti-vang : « Depuis que la Société m'a coidié un -) couple de Moutons Ti-yaiu/, en août IS65, j'ai écrit succes- >> sivement pour annoncer la mort de la Brebis en mars 18() pour l'engraissement, et d'une cbair très-succulente qui » les rend précieux pour la boucherie : c'est malheureuse- » ment le seul résultat que j'aie pu obtenir, car ces trois métis » se sont trouvés des mâles. Je lis dans le procès- verbal du ^) Bulletin de novembre 1868, un compte- rendu de la culture » du maïs Caragua, chez M. Vidal instituteur à Montbel » (Ariége). J'ai expérimenté l'année passée ce Maïs, dont la )) semence venait de chez M. Vidal ; et j'avoue avoir été moins H heureux que tous les cultivateurs dont parle ce rapport. La » graine n'a guère mieux mûri (jue celle du Maïs géant de » Cuzco, provenant de la Société d'acclimatation, et que j'avais y> essayé l'année précédente. Nous avons cependant eu un été » très-chaud et un printemps assez pluvieux, et la qualité de » notre dernière récolte de vin témoigne de l'année exception- » nellemenl favorable. A la vérité, je n'ai pas semé en j)leiH )' champ, mais bien dans des parterres, contre une maison » et au midi. J'ai obtenu des tiges énormes, rangées de tuiles. Quoi qu'il advienne, acceptant la moyenne » acquise devingt-cinq,ilestfaciledecomprendrequerére de la )' reproduction illimitée des Huîtres est définitivement ouverte, » et que d'ici à quelques années le problème des Huîtres à » bon marché sera réalisé. Si M. le baron de VVolback obtient )' sans retard les concessions qu'il a demandées, et s'il a le » temps de construire, suivant mes indications, un nombre de » bassins suffisants, nous immergerons, au mois de mai, de » cent à trois cent mille tuiles. Pour ma part, je ne doute pas IGG bULlLlh IMITKIALL /UULUblljUL D ACGLIMAI AliOA. )) du résultai. Ce qui me préoccupe davantage, c'est l'élevage » de- jeunes Huîtres à la mer ; les Huîtres ne veulent pas être » trop rapprochées et, quand il s'agit d'élever des centaines s de mille d'iluîlrcs, il faut avoir à sa disposition de grandes )) surlaces, près deshuîlrières naturelles. Désormais, la repro- )) duclion naturelle des huîtrières de la rivière, ravagées et épui- )) sées,s'era assurée par ces quantités considérables d'Huîtres )» que nous élèverons au voisinage de ces huîtrières. Les vraies » réserves, pour la reproduction naturelle, se sont les conces- » sions largement exploitées des parqueurs. » — Des remercîments pour les graines de vers à soie qui leur ont été envoyées sont adressés par M. de Saulcy et M"" veuve Boucarut. M. Sacc transmet une lettr<' de M. H. Cli. Hermami : v II y vt a aux l^tats-Unis plusieurs insectes producteurs de soie, '> dont les suivants méritent notre attention ; ce sont : VAt « iacus Poi//p/ievius, cocon arrondi, blanc ; il en a ;">5 à la » livre. Il se nourrit de chêne, cephalanlhus, peuplier, noise- » lier, cognassier et surtout d'érable ; — VAttacuscccropia, » cocon jaunâtre, aussi gros qu'un œuf de Poule, se nourrit )) de toutes les espèces d'arbres; mais surtout du sureau; c'est ^) le plus facile à élever; — X AltaciifiProinetheaàow\\ ^iens de fonder, à Collioure (Pyrénées-Orientales), à mes )) frais, risques et périls, un Jardin d expériences hotoniqueh rROCES-VEKBAbX. ^:;-: ! ' :- LOJ » et de naturalisation , instrument de travail qui m'est devenu >) indispensable pour continuer, sur une plus grande échelle » et dans de meilleures condilions climatériques, les travaux » que je poursuis an Muséum depuis une douzaine d'années. » Ce jardin, dont le site ne laisse rien à désirer, est déjà en » état de recevoir Ijeaucoup de plantes, .l'aime à croire que >) la Société impériale d'acclimalation consentira à iavoriser ^) mes travaux par le don de graines et de plantes exotiques » qu'elle jugerait avoir de l'intérêt au point de vue agricole, » ou même simplement au point de vue scientiiique, et que ); ceux de ses nombreux correspondanis qui s'intéresseraient ^) à nos travaux me feront parvenir par son intermédiaire les » plantes on les graines dont il serait désirable d'essayer la » culture dans le midi de la France. Il serait difïicile de dési- » gner d'avance toutes les espèces sur lesquelles pourraient » porteries expériences, mais je puis du moins signaler celles » qu'il me serait le plus agréable de recevoir des pays d'outre • > mer. Ce sont d'abord : les (w/e/^;V;27//cw.<; (j'entends les Cucuf- » bitacées sauvages, et non les espèces cultivées, qui sont les » mêmes partout), parce que je voudrais, autant que possible, » compléter la monographie de cette intéressante lamille de » plantes, sur laquelle j'ai déjà publié un premier volume. » Ensuite les Passiflores^ autre famille incomplélementconnue, :•) et qu'on ne connaîtra bien que lorsqu'on les aura, comme )) les Cucurbitacées elles-mêmes, étudiées sur le vivant. Les » Haricots sont un genre de plantes prodigieusement riche » en races et en variétés, surtout dans les pays chauds. Il y » aurait, je crois, une grande utilité à en faire collection à » (^ollioure, où le climat serait éminennnent favorable. Celle » collection vivante fournirait indubitablement la matière d'un » bon travail descriptif. Enfin, ce qui me plairait encore ce » sont les Palmiers des hautes montagnes de l'Inde et de )) l'Amérique, c'est-à-dire de régions tempérées, tel en un juot, » qu'il y ait chance de l<'s naturaliser sur ipielques points de )) la France, .l'ai d(''jà obtenu quelques succès dans cette voie, » en signalant aux amateurs, comme rustique, le superbe » Cocotier du Chili, ou Jubœa spectaMilis, dont j'ai distiibué 2' nwY, T. VI. — Fùviier d innrs I80O. H 1()2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. » plusieurs milliers de graines, qui ont presque partout réussi. » Soyez assez bon, Monsieur le Président, pourexcuserlaliberté » que j'ai prise de vous entretenir d'une entreprise toute )> privée, qui peut ne pas réussir, mais qui du moins ne me )) laissera pas le regret d'avoir employé en jjure perte les fonds » de l'État, et veuillez agréer, avec les remercîments que je » vous adresse d'avance, l'assurance de la haute considération » avec laquelle j'ai l'honneur d'être, etc. » — M. E. Vavin adresse de Toulon la lettre suivante : « Ma » première visite, en arrivant à Toulon, a été pour la propriété » de notre zélé collègue M. le baron J. Cloquet, qui avait eu » la gracieuseté de me donner un mot pour son régisseur. » Sur ses terrasses vous restez en admiration devant de )) superbes Dattiers dont un provient d'un semis fait par » M. Cloquet, il y a vingt-qualre ans, et qui aujourd'hui a » plus de 25 pieds de haut et environ 2'", 30 de circonférence, » ce qui prouve combien sous ce ciel si pur et si chaud, la » végétation estactive. C'est un Dattier qui après seulement six » ans de semis a plus de 8 pieds. C'est dans cette propriété » qu'existe, dit-on, le plus ancien Dattier de Toulon, il aurait ); plus de 100 ans. Les Aloès poussent des hampes de 7 à celle qui jusqu'à présent semble pousser avec lapins grande » vigueur est le Bambou métis du nord de la Chine, Le plus » fort exemplaire qui existe dans ce Jardin fut mis en vase » le !^5 avril 1860, et en pleine terre en mars 1862; il résista » en janvier 186/i à la grande quantité de neige qui tomba à » cette époque, avec abaissement de la température à 0,10 » degré au-dessous de zéro, et parut êtrequelquesjours après » plus vert et plus vigoureux qu'il n'était avant. Ledévcloppe- » ment de cette graminée est très-rapide dans la Provence. On » a constaté que ce Bambou avait poussé de 10 centim. en )) viv'gt- quatre heures. La multiplication la plus facile est » celle des Rhizomes, qui coupés par morceaux de 10 à i 5 cen- » tim. de long, donnent autant de sujets, ou bien par le » couchage des tiges aériennes qui forment des pousses à » chaque nœud, la deuxième année de leur marcottage. Le » plus beau pied de U. mitis qui existe dans ce jardin a plus » de 7 mètres de haut et les plus fortes tiges 13 centim. de » circonférence ; ce Bambou forme une touffe magnifique de » végélation. Le Jtitropha (/os:si!ion de ses collègues son expérience acquise, tandis que M, Chadwick a accepté les foneiions administratives de trésorier, et que celles de serrétaire honoraire ont été confiées à Al. P. L. Simmonds. économiste disiingui', et qui a orga- nisé les expositions de produits coloniaux aux Expositions universelles de Londres, Paris, Dublin, le Havre, etc. L(! Journal des Chambres du commerce du Hoyaume-Uni contient, dans sou numéro de mars, le compte rendu de cette séance, auquel nous em- piunierons quelques détails donnés par les divers orateurs sur les ressources que peuvent oflVir, pour la production de la Soie, les pays dont ils parlaient en connaissance de cause. Une carte spéciale, placée sous les yeux des assis- tants, leur permettait de mieux suivre cet exposé. Ainsi qu'on l'a fait remarquer, ce n'est qu'eu France et en Italie que le dévidage des cocons se pratique avec soin ; partout ailleurs il se fait avec une telle irrégulaiité que le nombre de brins dévidés à la fois, et dont l'en- semble constitue cha([ue fil de la Soie grége. varie entre huit ou dix et trenlt- ou quarante. 11 importe donc de chercher à faire adopter aux sériciculteurs de l'Asie Alineure, de la l^erse, de l'Inde et de la Chine, un système uniforme de dévidage de leurs cocons. II faut aussi leur enseigner la meilleure manière 170 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. de lirer parti du mûrier, leur indiquer les races de vers à Soie les mieux ap- propriées à leurs cliuiats respectifs, les guiiier dans le choix de la graiue el des individus à réserver pour la reproduclion. h' Assuciation créée pour Ven- couragement de la production du coton ayant rédigé des instructions con- çues sur un plan analogue, les conseils qu'elle formulait ont été imprimés en Turquie, aux frais du GouvernemenI ottoman, dans toutes les langues usitées dans le pays, el des exemplaires en ont été largement disiribués dans la po- pulation, il n\'st pas douteux {{ut; ce GouvernemenI ne secondât avec le même empressement la propagation des mélhodes recommandées par la nouvelle associalion pour la producHou de la Soie ; d'autant plus que de vastes districts propres à celte industrie se rencontrent daiss toutes les pro- vinces de l'empire, depuis l'Asie Mineure jusqu'à l'Egypte. En Syrie, l'élève du Ver du mûrier est l'occupation favorite des femmes mariées et des jeunes filles, non dans les classes pauvres, mais dans les familles jouissant de quel- que aisance ; et cela, sous prétexte de se faire de l'argent de poche, mais en réalité pour contribuer à la dépense commune. On comprend l'avantage qu'il y aurait pour les vendeurs comme pour les acheteurs à sulisiituer les perfectionnements delà sériciculture européenne aux pratiques grossières qui se perpétuent au Liban et à Damas depuis deux mille ans. Sans parler di' la !»erse et de l'Asie centrale, déjà visitées en tous sens par les chercheurs do graines, l'Inde offre aux améliorations un champ pour ainsi dire illimité'. I^e Ver ordinaire du mûrier peut y fournir des Soies de qualités supérieures, pourvu que les capitaux britanniques se portent vers celte exploitation, comme ils ont fait pour l'indigo.Le Ver du ricin y prodiiit déjà abondauuuent des cocons dun dévidage difficile pour les iiidigèiies, mais qui n'offriiaieut aucun embarras en Europe, et qui donnent sur place une Soie presque inusable, très-employée comme vètemenl dans les régions montagneuses de la péninsule et du Tibet. Depuis que la Compagnie des Indes a ce.ssé d'encourager par des primes cette cultuie, la production de la Soie a diminué, el des préjugés religieux contribueraient à en écarter les Hindous idolâtres ; on devrait donc s'attacher à la répandie chez la population mu- sulmane, donlles femmes vivent renfermées el ne peuvent que mieux se li- vrer à une iiKlustrie éminemment domestique, (le serait en même lemps un moyen de tirer de sa détresse actuelle cette population qui est généralement pauvre el mécontente. En Auslralie,la question de la sériciculture a été soulevée il y a une vingtaine d'ann(es. Les premiers essais furent mal dirigés, el la découverte des mines d'or lit oublier la production du mûrier. Cet arbre esl néanmoins siisceplible de s'y multiplier sur tous les points, depuis la Nouvelle-Galles du Sud jusqu'au golfe de Carpenlarie au nord. La Soie a constamment figuré, en petite quan- tité, il esl vrai, a toutes les expositions de Sydney, et il ne manque aux co- lons que des instructions suffisantes. Li s enseignements de l'Association co- lonnière y oui déjà produit un effet très-notable, el la quanliU' de coton exportée par la métropole va, dit-on, s'accroître d'année en année ; de même CHRONIQUE. 171 aussi, la culture de la canne à sucre a pris une telle extension dans la Nou- velle-Galles du Sud, qu'a van l peu d'années cette colonie sera en état d'ap- pro\ isionner de sucre toute l'Australie. Dans l'Afrique anglaise, les hauts plateaux de Natal sont non moins pro- pices à la production de la Soie qu'à celle du fromenl. Il suflit d'y planter des baguettes de mûrier pour le voir pousser si rapidement qu'on a beaucoup de peine à arrêter la végétation et à empêcher les jeunes plants de s'étoufl'er réciproquement. Le ver à Soie prospère à merveille dans ce district, situé à 'JOflO pieds au-dessus du niv^'au de la mer, et où l'administration peut disposer de cinq millions d'acres de terres domaniales. La colonie compte 17 000 Européens et 2Zi 0000 indigènes : ces derniers vivent d'un modique salaire et redoutent les travaux pénibles et prolongés; la culture de la Soie, qui ne demande qu'à certains intervalles une main-d'œuvre peu fatigante, leur convient donc parfaitejm^nt, et ils s'y livreront sans doute avec ardeur étant bien guidés, cl lorsqu'on aura triomphé des diflicultés résultant de ce que l'éclosion des graines coïncide avec la saison des pluies. L'Angleterre pourrait au besoin acclimater sur son propre sol le mûrier, qui, en Europe, a été introduit, même en llussie et en Prusse ; on a vu des cocons provenant de l'Irlande ci des pro\inces méridionales de la Grande- Bretagne, telles que le Devonshire et le comté de Cornouailles, aussi beaux que ceux de la l^'rance. Mais les tentatives coûteuses faites par M. Dickins pour iiabitner ses ouvrieis à dévider les cocons ne l'ont pas engagé à persé- vérer dans cette voie, et il ajoute que d'autres ont éprouvé les mêmes obsta- cles quand ils ont voulu également essayer d'importer la Soie de l'étranger à l'état de matière brute. Les manufacturiers sont donc forcés de continuer à s'approvisionner au dehors de Soies grèges, et leur but, en se constituant membres de la nouvelle association, est de s'ouvrir d'autres sources que le marché italien et français. De l'aveu de .\1. Jàrocklehurst, qui représente au Parlement, avec M. Chadwick, la ville de Macclesfield , siège important de l'industrie de la soierie, les fabricants de tissus ne peuvent soutenir la concurrence de leurs émules français depuis le traité de connnerce; mais, en revanche, les filaleurs, qui emploient vingt-sepl mille ouvriers, ont vu quin- tupler en 1868 la quantité de Soie filée qu'ils envoyaient en 1867 en France. Dans le résumé qui précède, nous avons surtout dû faire ressortir la pos- sibilité de développer la production de la Soie dans les contrées où le mûrier n'est pas encore l'objet d'une exploitation industrielle, ou bien où cette ex- ploitation déjà existante aurait besoin d'être conduite d'après des principes plus rationnels. A côté de l'intérêt scienlilique qui s'attache à cette nouvelle application des méthodes perfectionnées que la Société d'acchmatation a pour but de préconiser, se placent les intérêts économiques dont la recherche oc- cupe dans sou programme une })lace non moins considérable. A ce dernier point de vue, l'entreprise dont on vient de prendre en Angleterre l'initiative .1 déjà appelé l'attention de nos magnaniers de la Provence. Dans un article du Sémaphore de Marseille, le rédacteui' en chef de celte feuille, informé 172 SOClÉTt; IMPÉHIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. (lu piojpt de M. Chadwick H de racciieil qui Tattendait, n'a pas hésité à ap- plaudir d'avance à la réalisation de ce projet, et à y entrevoir une perspec- tive de bénéfices assurés pour les sériciculteurs de toutes les nations. Lecture a été donnée des principaux passages de cet article à la réunion du 18 février. Ti'aiteiiienl des Oliviers en Provence. f.olle courte notice n'a aucune prélenlion scienliti((ue nididaclique; elle ne renlerine aucune o!)servation originale ou nouvelle ; elle po\u'Suit uni- quement un but économique, incontestablement utile, et s'etl'orce de signaler des méthodes aussi vicieuses qu'invétérées, pour y substituer, s'il se peut, Tapplicalion des vrais principes. Apporté en î'rovenco par les Phocéens (et, à ce titre, il relève de 1" Accli- matation), l'Olivier y a conquis ses lettres de grande naturalisation, à tel point qu'on peut le considérer comme une plante indigène. Le marquis de Pennes, auteur proven(:al ancien et estimé, i"appelail une plante caracti- rislique. On sait de plus combien l'importance de ses produits rend l'Olivier précieux pour le midi oriental de la France. Ainsi, soins séculaires, culture i-émunéralrice, voilà certes de ^uflisantcs raisons pour que les Provencau\ puissent et doivent connaître admirablement le traitement de cet arbre, poui- (ju'ils soient instruits des pratiques les plus avanlagcuses à son développe ment et à sa santé. Il n'en est rien cependant ; les préjugés et la rouliiie foui ici eiicoie !eui' œuvre détestable, el TOlisier, de tous les végétaux, esl, sans contredit, l'un des plus mal traités. L'objet de ce travail est tout à la lois d'en fournir l.t preuve el d'en monlrer les conséquences. La l'rovence, par ses condilious ciinialériques, par la conliguralion et les qualités de son sol, esl admirablenieii! appropriée au genre d'exploitation qui nous occupe. L'Olivier \eui être placé de préférence au midi ou au le- vant, jamais au nord, rarement au coucbani, à cause du vent, le perpétuel ennemi de ce pays; pas trop sur les hauteurs, à cause du froid, pas davan- tage dans les vallées et lieux bas, où les rayons solaires sont réfléchis comme dans un foyer ; il lui faut les penchanis, les coteaux abrités et en bonne exposition, toutes condiiions extrêmement faciles à rencontrer en Provence, où. dit un vieux livre: « tous les lieux montueux, au degré con\enable, » donnent, presque d'une demi-lieue à l'autre, et souvent plus près, toutes » les dilTérenles situations el une variété d'exposition à clioi-sir. » (juanl au Iciraiii en lui-même, il présente presque partout une sorte de sable quelque peu argileux qu'on nonune saveau ou sufre dans la langue lo- cale, sol poreux, spongieux, entremêlé de cailloux et de graviers, où la lil- iration des eaux se fait aisément et qui laisse i)énétrer l'air el la chaleur. L'Olivier s'y plaît singulièrement el ne redoute rien tant que les terres fortes, CHROMQLIE. — « .-i 17? l(;s(juelles. consoivant trop longtemps Phuniiditc pemiaiU l'hiver, exposeiil bien davantage l'arbre au\ atteintes de la gelée. Nous n'insisterons pas sur ces consiiéralions, fort sérieuses cependant et trop souvent dédaignées dans la pratique; nous ne nous occuperons pas non plus des soins à apporlerdans le choix des iinuies pluuls ; nous ne déciderons pas les(|uels valent mieux des arbres déjà faits, dont !a reprise est toujours (liflicile et le succès incertain, ou bien des jets nouveaux, ds^s drageons en- racinés appelés aussi attachas, qu'on laisse grossir au pied des arbres pour les enlever ensuite avec une pariie du vieux bois et des racines adhérentes, ou encore du système des boulures préparées une année à l'avance par la ligature des branches les plus propres à celte destination. A ces diverses méthodes, est-il préférable enfin de planter des pépinières avec des noyaux d'olives : louable entreprise qui dédonnnage souvent de quelques aimées d'allente? Il y a pour ou contre chacune de ces solulions des arguments entre lesquelles nous ne saurions choisir. Mais, avant d'étudier l'Olivier à l'état de rapport, et la taille défectueuse à laquelle il est soumis presque partout , nous de\()us rappeler, parce que la chose n'est pas toujours observée, que la véritable ('imque pour la pianlaliou est l'automne, à cause des pluies d'hiver dont l'arbre nouvellement planié pourra bénélicier ; il y aura lieu, il est vrai, à craindie la gelée, mais elle lui est encore moins redoutable que l'extrême sécheresse du printemps el de l'été. 11 nous faut dire aussi quelques mots des façons ou labours, opération de première importance, bien fréquemment négligée pourtant et généralement mal faite, au grand (.létriment de l'arbre et de son fruit. « L'Olivier, lisons-nous dans les Observai ions sur i'atjrivnUure de I). L. n Jîeboul, publiées vers 1770, l'Olivier, ainsi que tout bois toujours vert, ja- » mais entièrement dégarni de ses feuilles, et toujours par consi-quent plus » en action, doit faire et fait réellement une consommation de sève si » considérable qu'elle épuiserait bientôt l'arbre, s'il ne travaillait constam- » ment à la réparer, auquel eft'et on lui doit tous les secours possibles, » lorsqu'on veut en retirer un produit suivi et de durée : secours qui dé- » pendent donc principalement des labours, du temps et de la manière de » les donner. » Ainsi les labours sont nécessaires; mais combien en faut-il? quand les faut-il faire? — En principe, il faut au moins une façon profonde par an- née, et, autant que possiiile, avant l'hiver, surloul si l'on peut la donner immédiatement après la cueillette. On ressent ainsi le bienfait des pluies, et l'on est loin encore des gelées. Cependant, si les froids se montraient trop précoces, il vaudrait mieux attendre le printemps, et ce mode doit être adopté de préférence pour les terrains, iùen rares d'ailleurs, qui se trouvent arrosables. Mais combien e?t regrettable l'habilnde si répandue de procéder à cette façon en plein été, quand la terre est déjà brûlée et quand, ameublie par le travail, elle doit dessécher mortellement les racines de l'Olivier ? .■ ijC second labour se règle sur l'état de la (empéralui'- au printemps. 17A SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. Pluvieux et chaud, il hâterait la croissance des herbes parasites qui suppri- ment aux arjjres l'air et la fraîcheur. — De même, un troisième labour peut être utile en été pour enlever les herbes, mais pour cet effet seulement. En thèse générale, deux labours suffisent amplement aux arbres faits ; un seul conviendrait à la rigueur ; mais les jeunes plants demandent plus de soins. Venons maintenant au plus intéressant des traitcmenls relatifs à TOlivier, c'est-à-dire à la taille, qu'il s'agisse de la taille considérée au poinl de vue de l'arbre, de ses progrès et de son entretien, ou de la taille très-artificielle, très-compliquée, qui a pour objet sa fructification. « Convenons d'abord, dit l'auteur précité, que toute taille, à qneique aibre » que ce soil, est une opération contre nature, quand on lui ôte du bois » vivant, et que ne lui ôter que le bois mort, ce n'est pas le tailler. Il est » certain et prouvé qu'un arbre auquel on ne touche jamais que pour lui » enlever du bois mort est toujours plus vigoureux. Que l'art ait pu trouver » qu'en taillant les arbres, les fruits acquièrent passagèrement plus de sucs, » plus de saveur, c'est ce qu'on ne saurait ni«r ; mais c'est au sage cultiva- » teur à combiner ce degré et cette différence avec l'usage et le profit qu'il » prétend faire de ses fruits, et savoir ce qu'il peut retirer en sacrifiant la » quantité d'une part et la durée de l'autre. Qualité supérieure et quantité » considérable ne se peuvent réunir en aucun genre. » Ceci posé, comment pratique-t-on très-généralement la taille de l'Olivier en Provence ? La méthode, presque exclusivement usitée, consiste à lui faire subir sans nécessité de graves mutilations qui le couvrent de plaies, le ren- dent, médiocrement fertile et abrègent sa durée. On procède par véritable amputation : tout le vieux bois tombe ; le tronc et les plus gros rameaux trouvent seuls grâce devant l'émondeur. Mais d'où a pu naître une pareille pratique, si odieuse et si ruineuse tout à la fois ? C'est encore un agriculteur du siècle passé qui va nous le dire : « Par comble de spéculation admirable, s'écrie- 1 il, les boys et fascines pro- » venant de la taille sont promys d'avance en payement du travail à celui » qui émonde, et qui, comme on peut croyre, sera un idiot, poiu', en opé- » rant successivement, ne fayre qu'un fagot de deux sols au plus dans tout » un jour, par les petits triages seulement nécessaires et lents à examiner, » ou un honneste frippon qui pour gaigner de quoi vivre sera obligé de cou- » per bien vite les plus grosses branches pour fayre en fascines la valeur au » moins de sa journée. » — Et il ajoute : « Cet usage a été bien frondé aussy » par des citoyens qui en sont indignés. » Pour si frondé qu'il ait été, cei usage qui date de temps immémorial n'en reste pas moins aujourd'hui encore en pleine vigueur. Et qu'en résalle-t-il ? C'est que ces opérations vraiment conlre nature se trouvant réitérées, l'arbre s'épuise bientôt, s'affaiblit et dépérit ; on a beau le tailler, le retailler, rien n'opère plus pour sa fructification, et la moindre rigueur de la saison finit par l'emporter. Là est aussi la source de ce préjugé qui veut que l'Olivier, par son es- CHRONIQUE. - 175 sence même, ne soit apte à produire que tous les deux ans. Est-il besoin de dire qu'il n'en est rien ? Les Oliviers sont des arbres fruitiers et ils ont les mêmes qualités productives que tous les autres. Seulement taillés à blanc, soulanés, pour nous servir du terme local, ils dépensent toute leur sève de la première année à se refaire des branches, et ne peuvent dojiner leurs fruits que la seconde ; ils en donnent alors avec une abondance artificielle qui ajoute encore à la fatigue du sujet. Ainsi la nature a fait l'Olivier pour fructifier chaque année ; il faut donc le Iraiter en conséquence, et une taille nnnvplle modérée est la seide qui soit vatiirdlement indiquée. Dans les pays où cet arbre est soigné avec int(>lli- gence, on le dirige sous la forme de cloche renversée que l'on établit d'abord sur trois branches principales plusieurs fois bifurquées, jusqu'à ce que la charpente soit définitivement construite. Les branches fruitières sont ensuite conduites de telle sorte qu'elles se irouvent disposées ri';j;ulièreraenl tout au- tour des grosses branches; enfin, on élague avec soin les brindilles qui ont déjà porté fruit et qui, par conséquent, s'allongeraient trop ou se desséche- raient. Pendant l'été, on doit aussi visiter les plantations; on niainlieni l'équilibre de la v(>gétation en écumant le bourgeon qui domine trop les autres, et en supprimant toute pousse parasite, soit dans la charpente, soit au pied de l'arbre. Chaque année, à la fin de la végétation, outre les lappro- chements nécessités par les branches coursonnes, on enlève soigneusement le bois mort, les liges languissantes et tontes les pariics qui font confusion. Les avi.nlages que prescrit cet ensemble de trailemenl sont multiples : l'arbre se développe ainsi sous une forme entièrement appropriée au climat sous lequel il vit; maintenu à une élévation moyenne, il se défend mieux contre les vents violents ; ses branches et son feuillage, sagement éclaircis favorisent la fécondation, puisque les fleurs de l'Olivier ne nouent qu'après avoir longtemps reçu les rayons du soleil: enfin, point capital, Varbre est rendu apte à donner des fruits chaque année. La récolte annuelle substituée à la récolte intermittente, c'est là un fait dont les conséquences nous ont vivement frappé et qui mrMil(\ suivant nous, une sérieuse attention. On objecte, i! est vrai, qne la r('Colte bisannuelle sera presque toujours plus abondante, parce que l'arbre aura eu le temps de se reposer. Nous croyons avoir indiqué que la taille excessive fait au sujet plus de mal que de bien. Admettons cependant qu'on puisse obtenir tous les deux ans des fruits plus nombreuv q'.ie ceux d'une cueillette annuelle. Mais qu'elle sera ladifl'érence? sera-t-elle considérable? Quant à nous, tous renseigne- ments pris, nous pensons pouvoir affirmer que cette différence, en moyenne, ne dépassera pas un quart de récolle, si jamais elle y arrive. Et, raisonnant sur cette base qui est plulôf au delà qu'en deçà de la vérité, nous concluons que la récolte bisannuelle est représentée par 1 ; les deux récoltes annuelles correspondantes, de 0/4 chaque, représenteront réunies 1 1/2, soit un bé- néfice net d'une demi-récolte. Un pareil ri-sultat, étendu à toute la l'rovence, est d'une importance éco- i70 SUUH.JE JMl'EUIALL ZOULUblUUi:; JJACLLIMAI A 110.\. iiciuiquc qui ne siiurait ('cliapper à personne. On comprend dans quelle me- sure la lorlune de ceite région en serait accrue ; et nous devons faire remar^ quel, par surcroît, (pie nous avons supposé les récoltes s'opéranl dans les condilioiis cliniatériqnes les plus favorables. Si maintenant, comme nous eu avons niailicnreusemerit le droit, nous faisons la ])art des accideiils; si, dans l'espèce de la récolle bisannuelle, nous calculons les ellets de la i;elée s'abal- tant sur les Oliviers, au cours de la seconde année, au cours de rannc<' de fructilicalicn, on aperçoit quelle ruineuse atteinte est par là portée à la for lune générale. Les arbres, en l'ife!, devront être retaillés et ne produironi ainsi que la quatrième année. Trois ans entiers sans récolle, cela ne se voit que trop sou\enl ! tandis qu'avec la taille annuelle, il n'y aurait, en pareille occurrence, qu'une seule récolte perdue. H nous a paru que de tels faits méritent d'être , non pas relevés , nous sommes loin d'avoir cette prétention, du moins mis en lumière autant que possible. La méthode que nous indiquons n'est pas nouvelle. Les écrits des dilî'érents auteurs qui ont traité de celle culture contiennent sur ce point des renseignements très-précis. Tons sont unanimes à reconnaître les iuimeisses services que rendrait à la i'rovencela vulgarisation de ce système. D'après M. lîonniu , vice-pn-sident de la Société d'agriculture des Alpes-Alaritimcs, la taille annuelle seiail appliquée depuis fort longtemps en 'J"oscane,dansla l'ouille, dans la pro\ince de Hari. Depuis quelques années, plusieurs cultiva- teurs de Vaucluse et des Basses-Alpes en ont essayé l'application. Mais il faut frapper à coups redoublés sur une idée juste pour (pi'elle pénètre l'épaisse couche des préjugés et des traditions séculaires. INous sommes biin loin de ces Athéniens (pii jiunissaient comme sacrilège quicoinpie osait arracher ou couper un Olisier, et préposaient des magistrats à leur culture et à leur cou servation. Et longtemps encore les pauvres arbres se verront mutilés, si des voix très-autorisées ne font comprendre à nos agriculteurs leurs erreurs re- grettables et leurs \éritables intérêts. I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 1). RAPPORT AU INOM DE LA COMMISSION DES CHEPTELS (2), AU CONSEIL DE LA SOCIÉTÉ, Par m. le comie [ENT. iSl pelage- alezan foncé, marqua d'une balzane à l'une des jambes de derrière et d'une bande blanche sur le front. Elle fut, avec quelques difficultés, couverte par rilémione et fécon- dée immédiatement; car, le IZi mai de celte année, elle donna naissance à une femelle métisse, parfaite de formes, bien constituée et réunissant à la fois quelques-uns des caractères de l'Hémione et quelques-uns de ceux du cheval. Ce Poulain est plus robuste et plus grand que les Ilémiones du même Age. Mais il s'en rapproche beaucoup par la dispo- sition générale de ses couleurs , bien ([u'il soit notablement plus foncé, sa teinte, étant café au lai( brun, au lieu d'être d'un jaune fauve extrêmement clair. La tèle, petite pour le corps, est moins busquée que celle de l'Hémione ; le iront est plus nplali, les oreilles sont relativement courtes; car, reployées, elles ne descendent que jusqu'aux yeux, tandis (jue celles de rilémione s'étendent beaucoup au delà sur les régions jugales. Le museau est blanc jusqu'à h ou 5 centimètres au-dessus des naseaux. Une bande , d'un brun plus intense que celui de la tête, s'étend entre les yeux sur le front. La crinière est droite, courte, plus noire que celle de l'Hémione ; elle ne se continue sur le dos que [lar une bande de couleur plus foncée, tandis que chez res])éce asiatique on remarque sur la ligne dorsale du corps une bande, de poils beaucoup plus longs que ceux du corps et qui ne sont que la continuation de la crinière. La queue est assez grande et l)ien fournie à partir de sa base; ell(^ dilTère en cela beaucoup de celle de l'fLhnione qui est couverte de poils ras jusqu'auprès de son extrémité qui, seule, est garnie d'un pinceau de crins. La face interne et le devant des cuisses et des jambes ainsi que le ventre sont blancs. Il nous a été impossible de prendre les dimensions exactes des diverses parties du corps de ce jeune animal ; la mère, très-douce d'ordinaire, ne laissant personne, même son gar- dien, s'approclier de son petit. Ce métis se trouve dans les meilleures conditions, et il y a tout lieu d'es})érer qu'il pourra être élevé. Nous aurons d'ailleurs soin de tenir la Soci(5t('' au courant de cette question intéressante, à la fois, au point de vue scientiiique el au point de vue i\i^< apiiliralions praiiques. RAPPORT PRÉSENTÉ A LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIOUE D'ACCLIMATATION SUR L'INCIBATIOX ARTIFICIELLE ET L'ÉLEVAGE DES SALMONIDÉS A PIEDP.A ( Espagne-ArAGOn), Par M. Fed. itSUÏMTADAS, Docleur es lettres, membre correspondant de l'Acadiimie de l'Histoire, etc. Il On peut avec le temps créer à nos yeux, c'est-à-dire amener à la lumière une infinité d'êtres nouveaux, que la n;iture seule n'aurait jamais produits. » (BuFFON, llist. nat. des oiseaux.) Le célèbre écrivain dont je viens de transcrire le remarqua- ble paragraphe, avança un fait qui est entré aujourd'hui dans le domaine public. Buffon avait-il eu connaissance des essais pratiqués par Jacobi, dont nous parle Duhamel dans son Traité généra! des Pêches ? Est-ce un pressentiment, effet de sa clairvoyance, de son intuition, apanage des talents d'élite? Je penche du côté de cette dernière opinion. Buffon ne se rap- porte pas aux Poissons seulement, mais aux êtres en général. Laissons aux érudits la tache d'approfondir ce que Buffon put penser, d'interpréter ses paroles et de faire concorder ses affirmations avec les faits. Ce qui est constaté esi que, dans le xiV siècle, un moine de Réome fit quelques essais sur la fécondation artificielle et que Jacobi, dans le xviif siècle, obtint de beaux succès en créant des Truites et des Saumons, ce qui lui valut une récom- pense de l'Angleterre, toujours prête à encourager les travaux qui ont un but pratique et utile. On a aussi assuré que les Chinois s'adonnaient à la piscicul- ture avant que Dom. Pinchom et Jacobi y songeassent. C'est possible; mais qu'il me soit permis de le révoquer en doute. Voilà mes raisons. Flavio-Gioja invente la boussole, et ses enne- mis s'empressent de lui en contester la gloire et d'en attri- buer la première invention aux Chinois. Schwartz invente la » RAPPORT SUR L'iNCUBATIOiN ARTIFICIELLE. 18?) poudre, el l'on dit que les Chinois la connaissaient depuis lono-- lemps. On parle de pisciculture, et l'on accorde aux Chinois le mente de la priorité. Se pourrait-il que l'esprit de la jalousie toujours prêt à fondre sur ceux qui tracent de nouvelles voies ou qui s'écartent de l'ornière commune, s'attachât à glorifier les Chinois comme le moyen le plus sûr d'enlever h l'en- fant de l'Europe la gloire qui lui est due ? Que les compa- triotes de Confucius aient ou n'aient pas vendu des graines de Poisson, il est hors de doute que, depuis le xvf siècle la fécondation artificielle est connue. Pourquoi ne parle-t-on de pisciculture que depuis si peu de temps ? Cela tenait à l'isolement des diverses nations européennes avant l'époque moderne, à la rivalitéparmi les hommes qui n'é- taient pas nés sur le même sol, rivalité dont nous avons un témoignage dans le genre et la durée des guerres qui ravageaient les plus riches contrées. De notre temps, les mœurs se sont adoucies, 1 amour des arts de la paix s'est réveillé le com- merce a établi une certaine communauté d'intérêts la con- naissance de la langue française s'est répandue, de sorte aue 1 intelligence et l'accord entre des hommes de races et de croyances diverses sont devenus possibles et môme fréquents- cetensemble exphque la rapidité avec laquelle se propaoe dans tous les pays une invention, soit qu'elle marque un véritable progrès dans l'amélioration de l'humanité, soit qu'elle vienne augmenter les horreurs de la destruction. Mais toute médaille a son revers. Cet état delà société quiapermis de répandre, chez toutes les nations, les chemins de fer etle télégraphe électrique qui unifiera les poids et mesures, qui donne une douloureuse renommée à Armstrong et à Chassepot, qui nous pousse à té- moigner notre admiration à l'héroïque persévérance de l^ield, nous fait suivre avec un intérêt toujours croissant les pas de Ferdinand de Lesseps et nous associe à son entre- prise gigantesque, qui nous rend citoyens du monde, cet état ce choses donne aussi raison de la renommée dont jouissent de mr rr T^r' ^'' ^'^^'^^ '' ^'' ™P^^'f«"ts traités de MM. Coste, Berthem et Carbonnier. C'est le caractère de notre époque : chacun pour soi, chacun pour tous. Géhin et iS/l SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. Remy essayèrent la fécondation artificieîle; ils ri'ussirent. La France, du haut de la tribune, lit entendre sa urande voix, elle révéla la solution d'un grand problème; à elle la gloire de la propagation de la pisciculture ; par sa vigou- reuse initiative, par son activité infatigable, par sa progres- sion méthodique, par la &àviô> {ce qui 71 est pas clair rt est pas français) qui constitue le caractère de ses investigations, elle assura les progrès de cette nouvelle industrie, dont les résultats seront d'une importance incontestable. .le lus les ouvrages de MM. Carbonnier, Noël et Joigneaux et je ( onçus l'idée de faire des essais dans ma propriété de Piedra, douée par la nature de sources abondantes et de ruis- seaux (l'une limpidité sans égale. Tout m'annonçait une heu- reuse réussite, et je fus surtout encouragé par M. Carbonnier, que je connus personnellement, lors de mon dernier voyage à Paris et à qui je dois tous les conseils, toutes les précau- tions les plus minutieuses pour ne pas échouer dans mon entreprise. Avec sa collaboration, mes essais ont eu un succès qu'il qualifie de merveilleux. (Ju'il veuille bien recevoir le témoignage de ma reconnaissance pour ses attentions, con- séquence de sa bonté innée et de l'enthousiasme ainsi que du désintéressement qu'il met à propager l'enseignement de la pisciculture. Avant de finir la première partie de mon rapport, je dois aussi reconnaître ra|»pui excellent que j'ai reçu du gouver- nement impérial et de M. l'ingénieur en chef des travaux du Rhin, directeur de rétablissement de Huningue. Avec une amal)ilité à laquelle je n'avais aucun droit, en ma qualité d'étranger, il m'envoya les éléments nécessaires pour donner à mes essais l'extension que je désirais. Si je vois, en ce moment, fourmiller, dans mes bassins, des espèces exotiques, je le dois à la bienveillante générosité de M. l'ingénieur en chef de Strasbourg; je suis heureux de lui en témoigner pu- bliquement ici ma reronnaissance. RAPPORT SUR l'incubation ARTIFICIELLE. 185 « Difficile est proprie communia dicere. >' (IlOIlAT.) Au commenrement de décembre de 18(i7, je lis pécher des Truites de in rivière Piedra. Mon majordome et un lial)ile pèclieiir, que j'ai à mon service, à qui j'avais expliqué le pro- cédé de la fécondation artificielle, tel que je l'avais lu dans le traité de pisciculture de M. Garbonnier, tirent la manipula- tion sous mes yeux; j'enfermai dans une boite Jacobi les œufs féconds et j'attendis que oO ou 35 jours s'écoulassent. Pendant ce temps, tous ceux qui, dans le pays, eurent connaissance de \a?ioiweai(/.é, souriaient d'un air d'incrédulité, en attendant ma déception : comment, se disaient-ils, monsieur aurait- il la prétention de faire des Truites? c'est du temps perdu. Voilà ce que les savants du village disaient dans leurs longs entretiens, pendant les veillées d'hiver. Le mois de janvier arrive et dans la boîte Jacobi, sous le gravier, je trouve une fourmilière d'alevins. La stupéfaction de tous fut indicible ; même mon majordome et mon pêcheur restèrent, interdits ; eux aussi révoquaient en doute le succès de leurs propres mani- pulations. Ils avaient fait des Truites, comme le fameux per- .sonnage de Molière faisait de la prose... sans le savoir. D'après mon calcul, j'avais enfermé dans la boîte Jacolii 2290 œufs , l'éclosion fut de 710 alevins. Dans plusieurs en- droits, je trouvai, 10, 20, /iO œufs blanchâtres, collés par une substance cotonneuse etglutineuse. Les 1380 œufs s'étaient-ils détériorés séparément; non, certes. Sous les eaux comme sur la terre, le mauvais gâte le bon. En écartant sur le champ l'œuf détérioré, la contagion n'a pas lieu, ce que j'ai pu vérifier sur les œufs que j'avais placés, dans une auge de l'appareil Costa. J'y avais placé environ 1860 œufs de Truites de la rivière et j'en perdis seulement 27. Dans cet appareil à cou- rant factice, a eu lieu l'éclosion des Saumons, des Truites saumonées, des Ombres chevaliers, et des grandes Truites des lacs que je reçus de liuningue, et j'obtins de 500 œufs de Sau- mon /j83 sujets, de 500 autres /i33; de JOOO Truites saumo- nées 7A7, l'i de 1500 omiIs 1 S 05 Truites des lacs. Ces chilTres 186 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. démontrent que j'ai tiré meilleur parti des espèces exotiques, placées dans l'appareil Coste, que des espèces du pays enfer- mées dans la boîte Jacobi. L'art l'emporte sur la nature. Sui- vant l'ordre et la progression naturelle des choses, je dois transcrire ce que j'ai remarqué pendant le mois de la ré- sorption de la vésicule. J'ai pratiqué deux combinaisons : j'ai laissé des Truites dans les auges jusqu'à la complète résorption de la vésicule et j'en ai fait passer des auges aux boîtes Jacobi, au moment de l'éclosion, ou peu de temps après. J'ai obtenu le plus beau résultat de la dernière combinaison. L'appareil Coste est admirable et parfait quanta l'incubation, mais aussitôt que l'embryon s'est dépouillé de la membrane, il court le danger d'adhérer aux toiles métalliques, par où l'eau déverse. Embryon adhéré, embryon perdu. Dans les boîtes Jacobi, l'espace est plus large, le courant moins rapide et, comme on place du gravier dans le fond, les Alevins s'y cachent les premiers jours et, quand ils commencent à se faire voir, ils sont déjà assez forts pour vaincre le courant et s'écarter de la toile dangereuse. A mesure que l'éclosion des Saumoneaux se continuait, je les faisais passer dans une boîte : après '28 jours je fis le comptage, j'en trouvai /i(57 ; perte 16 et, sur ce nombre, 12 étaient des monstres à deux têtes ou bossus. Un d'eux était remarquable, il était formé de deux Saumons unis par une vésicule unique. Dans le mois de la résorption de la vésicule, je perdis 53 Ombres, 161 Truites des lacs et 13/i Truites saumonées. Après cette époque, que faut-il faire, aussitôt que l'Alevin sent le besoin de se nourrir ? J'eus alors recours aux traités de pisciculture et à M, Garbonnier, et je suivis leurs instruc- tions. Je lis bouillir du sang pour le sécher et le réduisis en poussière, la plus fine possible. Je ne sais pas si le tort doit être imputé à ma cuisinière, ou si les Truites du Piedra n'ai- ment pas cette friandise ; la poussière noirâtre flottait sur l'eau, les Alevins nageaient autour de la nourriture, mais ne mangeaient pas. Il arriva ce qui était à craindre : nous com- mençâmes à ramasser des cadavres, 15 à 20 Alevins par jour. RAPPORT SUR l'incubation ARTIFICIELLE. 187 Je pris le parti de faire passer les petites Truites dans leur réservoir, dans l'espérance qu'elles y trouveraient la nourriture propre à leurs besoins. Le résultat démontra la justesse de mes prévisions. Je suivis ce système avec une partie des Trui- tes Piedra et avec toutes celles de la Pena del Diable (Hocher du Diable , vaste bassin naturel d'où l'eau déverse dans un ruisseau et où se trouvent spontanément des Truites noirâtres, qui grandissent plus rapidement que celles delà rivière), avec les Saumons, les Ombres et les grandes Truites et je n'ai pas à m'en plaindre. Quelles proies trouvent les Alevins dans les bassins où je les parquais ? Des corpuscules microscopiques et surtout le Crustacé {Sqidlla) connu sous le nom de Cangrepillo en Ara- gon, et Camaron en Castille, et que je crois être la Crevette d'eau douce, dont la fécondité tient du prodige. Les Alevins parqués dans les eaux limpides avec une abon- dante nourriture n'ont-ils plus rien à craindre? Si, vraiment; malgré toutes les précautions, malgré les toiles métalliques d'amont et d'aval, les petits poissons, dans nos contrées, ont un ennemi trés-rusé et trés-vorace. Dieu maudit le Serpent de terre ; je suis sûr que les pisciculteurs auront maudit mille fois les Serpents d'eau {Coluber natrix, Coluber Ëscidapii) , qui se glissent dans leurs bassins et dévorent les fruits de leurs longs labeurs. Malgré l'activité et la surveillance de mon pêcheur, trés-adroit à les saisir, j'ai perdu ainsi quelques Saumons et quelques Truites des lacs. Près de la pisci facture, entre deux arbres, j'ai fait placer une corde (le Montfiiucon des ophidiens) où nous avons pendu 71 Serpents dont 62 étaient à jeun; 9 avaient mangé des Saumons et des Truites. Heureux serions-nous s'ils ne dévoraient qu'z/we proie ! mais le pêcheur saisit un Serpent qui avait avalé 6 Saumoneaux. M. Garbonnier m'a conseillé de mettre des Hérissons près des viviers, mais je n'ai pas eu l'occasion de faire cet essai. Quelques amis m'ont demandé où je placerais mes poissons h mesure qu'ils se développeront. J'ai fait creuser un grand bassin pour les Truites du pays, les Truites saumonées et les Ombres ; un autre pour les grandes Truites des lacs et un 18S SOCIÉTÉ IMPÉRTALR ZOnLOClinUK n'.\Cr,LlMATATIO.\. troisième pour los Saumons. Comment so porleroni les pois- sons dans leur nouvelle demeure? Je l'ignore encore. D'abord je leur donne des Crevettes en quantité; le nombre de ces (Irustacés, que l'on ramasse dans la Pona del Diahlc, étant immense. Si les Crevettes ne suffisent pas, je leur donnerai des vers et même la chair des Moutons, qui meurent dans mes troupeaux. Obtiendrai-je un beau d(''veloppement pour les grandes Truites et les Saumons? Le temps seul peut n'pondre. En at- tendant, travaillons, persévérons; la pisciculture n'est pas une occupation plus ou moins agréable, c'est la tranche d'une science, c'est un art, c'est une industrie d'un grand avenir qui doit jouer un rôle très-important dans les difficiles et com- plexes questions ([ui S(^ rapportent à ralimentation publique et à l'amélioration des conditions économiques du prolé- larial. J'écrivis le rapport qui précède le "25 août de 18()8. Le 'V septembre, je présentai i\X Exposition Arorjonahe 6 Trui- tes des lacs et 0 Saumons du Rhin dont la longueur moyenne était de ■\h centimètres pour les premiers et de 12 ((Mitimètres pour les derniers. Le jury m'a décerné une médaille de :]'■'■ classe. A la mi-septembre, je lis transvaser les Truites des lacs dans le bassin creusé ad hoc et nous comptâmes 715 sujets. Le 20 janvier de cette année, je lis passer les Saumons dans leur l)assin et nous trouviimes "iJ? sujets. Depuis lors, les Truites des lacs se sont développées d'une manière surpi'cnante. L'eau où elles sont parquées étant extrèmementlimpide, nouspouvons lesvoir, même lorsqu'elles se lixeni dans le Ibnd des creux. 11 y en a qui ont bien "22 et môme 'Ik centimètres de long; d'autres n'ont attiMutque de 12 à \h centimètres. Les Saumons de l'année passée sont pai'qués maintenant dans un étang dont l'eau vient de la rivière; elle est limpide, mais elle ne pi'Ul pas (''h'c compai'(''(' à Feau du Hocher du Diable. Ou les vuil, !nrs(prils vienut'iil à la surface saisir les HAProUT SUl; i/l\C1 IUTION VRTIFICIELLE. 189 aiinclidc's, les iiiuivi'aii.v de i'li;iir ,»ii les quelques poissons blancs que jious leiir^ jelons lousles matins. Les Saumons n'ont, pas tous la même longueur; ({uelques- nns ne dépassent pas 13 centimètres, d'autres on ont environ :^0 ; mais tous, proportion gardée, sont très-dodus et se font remarquer par leur dos très-large et leur tête très-petite. Je ne parle pas des Ombres chevaliers ni des Truites sau- monées du Rhin. Ces poissons sont placés dans un autre bassin avec les Truites du Piédra et du Rocher du Diable. Je ne saurais les distinguer. Les poissons qu'on voit dans ce bassin ont une longueur qui varie de 10 à \lx centimètres. ^ Dans mon désir de rendre compte à la Société impériale d'acclimatation de tous mes travaux, je vais dire quelques mots de ma campagne de 1868 à 18(39. De très-bonne heure j'ordonnai cà mon pécheur de mettre les nasses dans la rivière et dans le ruisseau de la Pena del Diable, pour saisir des reproducteurs et pousser la féconda- tion au plus haut point possible. Les résultats n'ont pas correspondu à mon désir et aux eflbrts de mon auxiliaire. Nous avons péché seulement dans la rivière 7 femelles, d'envi- ron 25 centimètres, qui nous ont donné des œufs. Nous fûmes plus heureux dans le bassin naturel et le ruisseau de \diPena del Diable, où nous primes 17 femelles, dont quelques-unes mesuraient de 35 à 3Zi centimètres, et des mâles en abondance très-forts et longs (55 à (50 centimètres) ; comme j'en fis déjà l'observation, l'année passée, déjà ils sont en plus grand nombre, dans cette contrée, que les femelles. Malgré tout, nous aurions pu avoir un assez beau résultat, mais les Truites ont rendu leurs œufs dans un véritable désordre. Elles ont été en retard et n'ont donné les œufs qu'à plusieurs reprises. Trois femelles seulement ont jeté les œufs facilement et d'une fois. D'autres en donnaient 50 à 100 et il fallait leur presser les flancs trois, quatre fois et même plus. A quoi peut-on attribuer ce retard et cette ditriculté dans la Iraie? Les pêcheurs en accusent l'influence atmosphérique. 190 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. Il est vrai que pendanl les mois de novembre, décembre et janvier, on a joui, dans cette contrée, d'une température prin- tanière, tandis qu'ordinairement nous avons de la glace, pen- dant les mois d'hiver. Si la gelée influe sur la maturité des œufs, les pêcheurs ont bien raison. Avec un grand travail, nous ramassâmes 10 801 œufs, provenant la plupart des femelles de la Pena del Diable. Je les fis mettre tous dans les auges de l'appareil Coste. Dans les premiers jours, peu d'œufs se gâtèrent, mais, après huit jours d'incubation, ils commencèrent à blanchir. Je suis sûr que, les œufs mauvais étant en si grand nombre, j'aurais tout perdu, si je les avais placés dans une boîte Jacobi. Heureusement, sur les baguettes de cristal et au moyen des pincettes, mon pêcheur et mon majordome, à qui j'ai appris les notions nécessaires pour bien soigner les auges, retiraient les œufs aussitôt que les taches blanchâtres les avaient envahis. Résumé du frai : OEiifs de Truites 10 801 OEuls détériorés pendant l'incubation 2 960 Éclos 7 8/il Morts pendant la résorption de la vésicule.. . l\-5 Arrivés à l'état de poisson. . 7 /il6 Huit jours avant la complète résorption delà vésicule ombi- licale, j'ai fait passer les Alevins dans leur bassin d'alevinage, où ils se portent à merveille et cherchent leur pâture. Tous les jours, le pêcheur ramasse, dans le ruisseau de la Pena del Diable des Crevettes en quantité fabuleuse, de sorte que dans les toiles métalliques d'Aval, on en voit en grand nombre collées à la toile. Bonum s'upium. Bon signe. La nour- riture ne manquera pas dans les bassins d'alevinage. En espèces exotiques, je n'ai reçu de Huningue que 2000 œufs de Saumon. Malgré les précautions que j'avais prises, la boîte s'arrêta à Alsama (embranchement du chemin de 1er du Nord et du chemin de fer de Pampelune à Saragosse) et à Saragosse, de sorte que je compte huit jours, depuis le jour de RAPPORT SUR l'incubation ARTIFICIELLE. J91 l'expédilion jiisques Piedra. Je croyais loul perdu, mais à ma grande surprise pendant, ces huil jours, deux œul's seulement, étaient éclos et quatre détériorés. Aussitôt que je les laissai tomber dans l'eau, quelques autres blanchirent. Plusieurs de ces œufs avaient sur la surface de petites taches cotonneuses, je les lis exposer à un courant rapide et ils restèrent propres et d'un beau jaune. Ouatre.jours après l'arrivée, presque tous les œufs en bon état étaient éclos, et, suivant le système de la dernière année, je lis passer les Saumons dans une boîte .lacobi et, huit jours avant la résorption de la vésicule, dans ce bassin où j'ai élevé ceux de l'année dernière. Le comptage final donna ce chiffre 1252 Alevins. Le déchet a été considérable, serait-ce à cause du retard de la boîte? Les Saumoneaux sont très-bien portants dans leur bassin d'alevinage. Nous leur donnons des Crevettes ; ils choisissent les plus petites; ils sont plus friands de cette proie que du sang caillé, que nous jetons dans le courant où ils se plaisent de pré- férence. Aussitôt que quelqu'un s'approche d'eux, ils se sau- vent dans un creux; c'est une véritable fourmilière. iiE L'INTIIODUCTION ET DE LA PKOPAGATlOlN DU MURIER EN FRANCE, Par M. T. VIEI\I%OT. La France a emprunté la culture du Mûrier et la mise en œuvre de la soie à l'Italie, (\m elle-même tenait cette précieuse industrie des Grecs byzantins et des Arabes d'Afrique. D'après Marin Sanuto, auteur vénitien du xiv' siècle, le Ver à soie était déjà répandu de son temps en Sicile et dans la Fouille. Ce lut de cette dernière province que les papes d'Avignon l'in- troduisirent vers celte époque dans le ComtatYenaissin, et l'on assure que le nom de popelines donné aux étoffes de soie à trame de laine fabriquées d'abord à Avignon, ne serait qu'une corruption du mot papeluies qui servait primitivement à les désigner. En '1/|70, Louis XI appela des ouvriers d'Italie et de Grèce, sous la conduite de François le Calabrais, à q^ii il donna une maison dans son parc dePlessis-les-Tours. Au xvni' siècle, on voyait encore dans le parc, des Mûriers , dont plusieurs mesuraient de 15 à 18 pouces de diamètre. Le recueil des ordonnancesdesrois de France renferme, sous la date du mois d'octobre IZiSO, un éditde ce prince, qui accorde de nombreux privilèges aux « tissuliers» de soie et d'or de la ville de Tours. Les recbercbes de Grognier ont démontré que !a fabrique lyonnaise avait été fondée dès l/i(5(> par le même souverain. Ce savant a découvert des lettres-patentes de Louis XI, don- nées à Orléans le 23 novembre, et portant qu'alin d'empêclier la sortie annuelle du royaume de h à 500 000 écus d'or pour achats d'étoffes d'oretdesoie, il sera établi à Lyon des métiers à faire des étofl'es de ce genre. Charles VIII encouragea, comme son père, les manufactures de Lyon et de Tours, dont l'orga- nisation fut due en grande partie aux industriels florentins et lucquois, que chassaient de leur patrie les sanglantes divisioiis PROPAGATION DU MURIER EN FRANCE. 193 des Guelfes et des Gibelins. La guerre elle-même favorisa ce mouvement. Plusieurs des seigneurs qui accompagnèrent Charles VIII dans son expédition d'Italie en iliQli, et qui purent apprécier le luxe de ce pays, eurent l'idée d'en faire venir des plants de Mûriers. On cite parmi eux Gui Pape, proche parent du célèbre jurisconsulte, et Lyonnais d'origine, qui enrichit sa terre d'Alan, près Montelimai-, des premiers Mûriers connus dans le Dauphiné. Sous François l", auteur d'une ordonnance célèbre sur les soieries, les Italiens Turquet et Nariz apportè- rent de Lucques à Lyon des métiers pour la fabrication des étoffes brochées, qui devaient plus tard prendre un si magnifi- que développement dans cette cité. Henri II fut le premier de nos rois qui porta des bas de soie ; il publia en Ibôh un édit pour prescrire la plantation des Mûriers. Dix ans après, sous Charles IX, un simple jardinier de Nîmes, nommé Traucat, établit aux portes de sa ville natale une pépinière de Mûriers, tirés du ComtatVenaissin, et dissémina dans tout le Midi quatre millions de pieds de ces arbres. Les troubles civils paralysè- rent ses eftorts, mais son œuvre lut reprise par Henri IV, aidé des conseils d'Olivier de Serres. Le père de l'agronomie fran- çaise avait pratiqué, sur son domaine du Pradel, dans le Vivarais, la culture du Mûrier, qu'il appelle, dans son langage animé, « un arbre rempli de la bénédiction de Dieu » , Il avait un auditeur digne de lui dans le sage monarque qui voulait favoriser, malgré l'austère Sully, l'industrie manufacturière, « pour oster l'oysivetéde parmi ses peuples, et pour embellir et enrichir son royaume ». De Thou nous apprend que ce fut pour seconder les désirs impatients de Henri IV qu'Obvier de Serres détacha et publia, avant son Théâtre d'Af/riculture, un petit traité de la Cueillette de la soie, imprimé en 1599. Le vénérable agronome y insiste sur la possibilité de produire cette matière sur presque tous les points de la France. Afin de mieux le démontrer, il apporta en 1600 à Paris, par ordre du roi, 20 000 pieds de Mûriers, qui furent plantés dans le jardin même des Tuileries, pourvu d'une vaste magnanerie. On est encore plus frappé du génie administratif du Béarnais en le voyant passer la même année un contrat par-devant notaire 2e SÉRIE, T. VI. — Avril 18G9. 13 19A SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMÂTATION. avec Nicolas Chevalier, bourgeois de Paris, lequel s'oblige à fournir en octobre 1601, dans les élections de Lyon, Tours et Paris, /lOOOOO pieds de Mûriers blancs de deux à trois ans, et 500 livres de graines de cet arbre pour semer, plus de 125 livres d'œufs de Vers à soie à distribuer dans l'espace de quatre ans, avec 8000 exemplaires d'une instruction pour cultiver le Mûrier, élever le ver et Hier les cocons. Le couteau de Ravaillac arrêta cette féconde impulsion, et il nous faut arriver à Colbert pour la voir renaître. Ce grand ministre avait passé ses premières années dans les comptoirs des Mascranny, ban- quiers et négociants en soierie de Lyon. Voulant éviter, disait- il, l'écoulement de numéraire, que provoquait l'achat des soies filées, que la France se procurait en Espagne, en Italie et dans le Levant, il fit établir dans plusieurs provinces des pépinières royales, dont les plants furent distribués gratuitement, avec promesse d'une prime pour chaque mûrier qui subsisterait trois ans après sa plantation. Dès lors, la Provence, le Langue- doc, le Vivarais, le Dauphiné, le Lyonnais, la Touraine, la Gascogne, se peuplèrent de plantations. Colbert fit encore venir de Bologne un filateur habile, nommé Benay, auquel il confia le dévidage des cocons, et qui réussit à faire des soies aussi belles que celles de l'Itahe; succès qui lui valut de la muni- ficence royale un don d'argent considérable et des lettres de noblesse-. Malgré le contre-coup que lui porta la révocation de l'édit de Nantes, Lyon comptait alors jusqu'à 18 000 métiers, et sa population s'accr.ut d'une multitude d'ouvriers chassés d'Avignon par la peste de 1722-23, qui détruisit à jamais la prospérité manufacturière de la ville des papes. A la veille de la formidable révolution qui faillit ensevelir la fabrication lyonnaise sous les ruines de la cité, cette industrie, d'après un état dressé en 1752, occupait 00 000 individus, et employait deux inilhons et demi de livres pesant de soie, dont la moitié était de provenance indigène. La Société d'agriculture de Lyon a largement contribué, avec l'administration départementale, à relever les manufac- tures anéanties par un immense désastre. C'est elle qui provo- qua la reconnaissance de la culture du Mûrier, presque perdue PROPAGATION DU MURIER EN FRANCE. 195 dans le département du Rhône et dans ceux qui l'avoisinaient. C'est elle qui récompensa les essais de M. Poidebard pour faire revivre l'éducation de la race de Vers à soie blanche de la Chine, dite Sina, acclimatée, vers les dernières années du règne de Louis XVI, en Languedoc et dans le Vivarais, et totalement négligée depuis cette époque. Cet habile agronome était par- venu à produire, chaque année, dans sa magnanerie de Saint- Alban, près la Guillotière, jusc^u'à 30 000 Hvres de cocons de la plus grande blancheur. La race Sina, éclipsée de nouveau après M. Poidebard, a été réintroduite en France par M. Robi- net, il y a une dizaine d'années, et il faut espérer que cette fois sa conquête sera définitive. Enfin, la Société d'agriculture de Lyon a compris et encouragé la première par une médaille les consciencieux travaux de Mathieu Bonafous, dont les livres, sans cesse améliorés et traduits dans plusieurs langues, sont devenus le manuel de tous les sériciculteurs. C'est à la Société d'agriculture de Lyon que Bonafous a dédié son traité sur tArt de cultiver le Mûrier ; et si l'on peut dire qu'il s'est ap- puyé sur les meilleures méthodes en usage chez nos voisins, il sut y ajouter de son chef tant de vues et d'expériences nou- velles, que son ouvrage sur l'éducation des Vers à soie a mé- rité d'être traduit en italien à son tour, et que la Société royale d'agriculture de Turin crut ne pouvoir mieux témoigner son estime au modeste savant français qu'en lui ofl'rant la direc- tion de son jardin de culture et de naturalisation à la Croi- sette. NOTICE SUR L'ORTIE DE LA CHINE [Urtica ulilis.) SA CULTURE, SA MULTIPLICATION, LES PREMIÈRES PRÉPARATIONS DE SON ÉGORGE, SON RENDEMENT, SES QUALITÉS ET SES AVANTAGES, Par M. Ramon de la SAGRA. » L'Ortie do la Chine est appelée à devenir » le Lin du midi de la France. » M. le docteui" Sacc. » Les plantes utiles sont longues à introduire ; heureusement celle dont je vais parler n'a pas été reçue avec dédain ou avec une prévention hostile , comme la Pomme de terre ; au con- traire , bien accueillie et recommandée par des savants renommés, et plus récemment dans les premiers écrits que lui ont consacrés MM. Pépin et Decaisne à l'époque de son intro- duction en France en l^hh et IS/iô , l'Ortie de la Chine n'a pas discontinué de recevoir des témoignages d'intérêt de la part des cultivateurs et des fabricants ; mais ni les uns ni les autres n'ont osé entreprendre sur une grande échelle la culture de la plante et l'application de sa fibre textile aux mille usages où elle est employée en Chine , au Japon et dans l'Inde. Des essais multiples faits sous différents climats de la France ont cependant donné, presque toujours, d'excellents résultats, suffisants pour constater que la culture y réussissait d'une manière parfaite. Quelques expériences de fabrication, entreprises à Lille, à Rouen et à Lyon, n'ont fait que confirmer les heureux succès obtenus déjà en Angleterre depuis l8/i7, et dont l'Exposition universelle de 1851 a rendu un témoignage éclatant avec les échantillons qu'elle étalait dans ses vitrines. Les essais agricoles et les expériences niaïuifacturiéres étaient des manifestations irrégulières et incomplètes de l'élé- ment de vitalité que la Société impériale d'ace iiniatation^ de- SUR l'ortie de la chine. 197 puis l'époque de sa création, entrelenait en faveur de ï Ortie de la Chine. En parcourant les deux longues séries de son bulletin, on les trouve remplies des preuves de ses efforts reitérés, soit pour obtenir des graines et du plant de la Chine dont elle faisait des distributions généreuses aux sociétés agricoles de la France et à des cultivateurs zélés, soit d'in- structions et notices intéressantes traduites du chinois soit de rapports lumineux de savants missionnaires , qui de' tout temps ont trouvé du loisir pour communiquer à la' France et à l'Europe leurs remarquables découvertes, faites dans les pays où ils répandaient la morale évangélique, soit enfin de lettres de voyageurs intelligents, qui venaient enrichir le do- maine de la science et de l'industrie. Ces efforts persévérants ne pouvaient manquer de donner plus tard des résultats heureux et pratiques; et je crois pouvoir prédire que nous entrons dans cette période d'é- volution utile, où la culture et la fabrication de l'Ortie de la Chine vont acquérir en France le grand développement qu'elles méritent, occupant le rang distingué qui leur est assigné depuis longtemps. Deux faits simultanés semblent avoir fait surgir de nou- veau, rnais avec une chance presque certaine de succès 1 Idée d introduire l'Ortie de la Chine dans les deux immenses atehers de la richesse publique que je viens de nommer • laits que je vais signaler simplement ici. Parmi les sociétés agricoles qui ont participé aux distribu- ions généreuses de celle d'acclimatation de Paris, se trouvait la Société centrale d'agriculture des Alpes-Maritimes, établie à Nice. Pendant le séjour que j'ai fait l'hiver dernier dars ce jardin tropical de la France, j'ai eu occasion de voir et d'ad- mirer dans celui du Bois du Var, quelques pieds de l'Ortie de la Chine en belle et complète floraison comme une plante parfaitement acclimatée déjà. Au même temps, j'ai pris con- naissance des utiles recherches entreprises par la Société sus- mentionnée, ainsi que par celle des Lettres, Sciences et Arts de la même ville : la première, dans le but transcendant de iepandre la culture d'une plante textile aussi remarquable- 198 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. la seconde, pour faire connaître les produits qu'on en pouvait fabriquer, en comprenant une belle séiie d'échantillons qu'elle s'était procurée parmi les objets réunis et présentés dans une exposition publique. Comprenant de suite que ces nobles efforts, pratiqués dans une extrémité de la France, avaient besoin , pour être juste- ment appréciés , d'être connus dans le centre du pays , d'où la nouvelle rayonnerait partout, je me suis empressé de la communiquer à Y Académie impériale des sciences et à la Société d' acclimatation^ à laquelle revenait de droit la gloire de l'initiative (1). J'ajoutai à mes communications quelques idées sur les avantages qui résulteraient de répandre la cul- ture en Algérie et en Corse, où le gouvernement impérial, en faisant appliquer la population vigoureuse des trois colo- nies pénitentiaires qu'il a récemment établies, pour la culture de l'Ortie de la Chine dans les terrains marécageux de la côte, obtiendrait un résultat aussi prolilable qu'utile pour les assainir. Mais, et malgré ces calculs, il restait toujours à craindre que le manque d'un marché ou débouché assuré pour les produits des récoltes ne fût un obstacle suffisant pour entraver la culture de l'Ortie de la Chine, nonobstant ses apparences séduisantes, dans toutes les régions du midi delà France. Heureusement, le second fait simultané auquel j'ai fait allu- sion au commencement de cette notice est venu se placer comme décisif pour faire évanouir tous les doutes. Ce fait a été l'établissement récent , dans la ville même de Nice, d'une manufacture pour tous les articles de la passementerie, aux- quels la fibre de l'Ortie de la Chine se prête admirablement, et dont la création ouvre désormais le débouché certain et pro- fitable, indispensable à l'agriculture, ])our entreprendre cette nouvelle branche de culture. C'est à l'actif et intelligent M. ,1.-J.-1}. Childers qu'on est redevable de cette heureuse et utile initiative, qui ne peut (1) Voyez les Co?Hp<('S rendus del'Ac. dea sciences, noAcmbre 1863, et le Bulletin de la Soc.d'accliinatation, janvier 1869, ainsi qu'une lettre pubtiée dans le numéro du 20 janvier 1869 de V Économiste français. SUR l'ortie de la chine. 199 manquer d'être suivie par d'autres industriels, qui s'empres- seront, sans doute, d'appliquer les produits futurs de la cul- ture française de l'Ortie de la Chine à l'immense variété d'articles auxquels la libre se prête, soit étant tissée seule, soit étant mêlée avec le coton, la laine ou la soie. La Société impériale d'acclimatation et tous les autres corps savants de Paris auxquels j'ai présenté les beaux produits de la récente fabrication niçoise , et d'autres de la fabrication anglaise, ont montré leur désir d'encourager , par tous les moyens possibles , l'introduction et le développement en France de la culture de VOrtie de la Chine, comme étant la base indispensable pour la manufacture de leurs fibres, et c'est dans ce but que je me suis décidé à extraire d'un travail plus considérable, que je prépare, quelques renseignements concis pour guider les cultivateurs dans les travaux prélimi- naires pour obtenir la fdjre en état d'être livrée à la fabrica- tion, qui l'attend' avec impatience. Ce travail doit se ressentir de la précipitation avec laquelle il a été rédigé , mais j'espère pouvoir rectifier dans un autre qui m'occupe les erreurs que celui-ci peut contenir. Tel qu'il est je l'offre au public français comme un faible témoignage de ma profonde reconnaissance pour les marques réitérées d'estime que j'ai reçues dans ce pays éclairé et hospitalier. PRÉPARATION DU TERRAIN, MOYENS DE MULTIPLICATION ET CULTURE DE l'oRTIE DE LA CUINE. En parcourant les nombreux écrits chinois et les rapports des missionnaires et des délégués qui composaient la commis- sion scientifique en Chine, on reste convaincu que. les agri- culteurs de ce pays donnent à la culture des Orties gigantes- ques dont ils emploient les fibres, des soins extrêmement minutieux qui, sans manquer d'utilité, ne nous semblent pas indispensables en France; et je crois pouvoir appuyer mon assertion sur la qualité même des produits obtenus ici, en aucune manière inférieurs à ceux qui nous viennent du céleste empire. Ainsi je rendrai plus facile le but que je me 200 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOfilQUE d'aCCLIMATÂTION. propose en simplifiant autant que possible les procédés à em- ployer pour cultiver la plante et donner à ses fibres les prépa- rations premières que leur emploi manufacturier exige. Les Chinois donnent le nom générique de Ma à un grand nombre de plantes textiles dont ils font des applications diverses. Quelques-unes de ces plantes ont été introduites en France, où les botanistes les ont classées dans les genres Urtica et Bœhmeria; mais en rapportant les deux espèces principales, savoir: V Urtica nivea ei V Urtica utiiis, à des plantes chinoises, qui ne sont pas appliquées aux usages indi- qués en Europe, on a confondu aussi et interverti dans les premiers temps les qualités, et, par conséquent, les usages respectifs des fibres retirées de l'une et de l'autre des espèces indiquées. A cause de cela et de la multitude de noms donnés en Chine, au Japon, à Java, à Sumatra, dans l'Inde aux Orties gigantesques, employées dans diverses industries, il en est résulté une grande confusion dans les synonymies vulgaires et même dans la synonymie scientifique que nous nous pro- posons de discuter dans un autre travail plus étendue. Pour le moment, et comme suffisant aujourd'hui, nous dirons que l'espèce (ÏOrtie de la Chine, dont nous allons nous occuper pour seconder d'autres patriotiques efforts en faveur de sa culture en France est V Urtica utiiis, distinct de V Urtica nivea , qui a été cependant la première, dont on a parlé au commencement. La première est le Tsing-mà et la seconde le Lo-mâ, selon le délégué M. Itier, ou, respectivement, Juên- ma et Chan-mâ selon le P. Bertrand. V Urtica utiiis porterait, selon M. Decaisne, le nom de Ramie dans différentes contrées ; et c'est sous cette dénomination vulgaire qu'une fibre textile, d'origine javanaise, extrêmement semblable à Y Urtica ntilis^ vient d'être introduite dans la culture à la Louisiane, et s'est présentée tout récemment dans le marché d'Angleterre, où on la croit supérieure en qualité. V Ortie de la Chine ^ de laquelle nous allons nous occuper spécialement, n'est pas X Urtica nivea, remarquable parle dessous de ses feuilles d'une blancheur argentée ; c'est V Urtica SUR l'ortie de la chine. 201 utilis^ plante d'une vivacité remarquable, originaire des régions méridionales, à feuilles plus grandes , plus longue- ment acuminées et grisâtres à la partie inférieure. Leurs tiges peuvent donner jusqu'à quatre coupes par année, selon les climats, les terrains et les soins donnés à sa culture. Elle se multiplie par graines, par marcottes, par boutons et par éclats de ses racines. Le premier moyen de multiplication est plus difficile cà pratiquer, plus long dans ses résultats et expose la plante k rétrograder à la qualité sauvage ou rude de ses fibres textiles; en outre, les tiges des plantes qui y suc- cèdent, n'arrivent à l'état vigoureux, que demande la coupe, qu'à la seconde année. La méthode, par éclats des racines, est donc préférable ; mais comme il suppose l'existence d'une plantation adulte, ce qui n'est pas commun de trouver en France, il devient nécessaire d'employer provisoirement le moyen de multipHcation par graines. Celles-ci, étant extrêmement petites, demandent une pré- paration spéciale du sol et des soins délicats, plus générale- ment pratiqués par les horticulteurs et les jardiniers que par les cultivateurs en grand. C'est par cette raison que les pre- miers feraient bien de s'occuper de la multiplication par graines, pour vendre les plantes aux seconds. En tout cas, voici le procédé : On choisit et l'on prépare au printemps quelques plate- bandes de terre sablonneuse, légère, riche de sa nature, ou rendue telle par une fumure. On la laboure, on l'émiette, on l'aplanit soigneusement, avant de lui confier la graine. Celle-ci peut être humectée d'avance entre deux feuilles de papier buvard ou du linge; et quelques jours après, lors- qu'elle est prête à germer, on la sème. iMais, la graine étant, comme je l'ai dit, extrêmement fine , il me semble utile de suivre le procédé décrit dans les livres chinois , de la mêler avec cinq fois autant de terre humide, et répandre ce mé- lange sur le terrain préparé, en ayant soin de le distribuer avec égahté. Après avoir seiné, il n'est pas besoin de recou- vrir les graines ; car si on le faisait, elles ne germeraient pas. On recommande aussi de couvrir le terrain sur lequel on a 202 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. fait le semis avec une couche assez épaisse de paille ou de feuilles sèches, pour le garantir des ardeurs du soleil. On trouve aussi l'indication d'établir, pendant l'ardeur de l'été, une espèce de toit avec une toile, soutenu par des piquets ou bâtons de 3 ou i pieds de hauteur. On arrose légèrement, et on a soin d'entretenir une humidité constante et égale, em- ployant des pommes d'arrosoir, finement trouées, pour em- pêcher que l'eau n'entraîne la graine. Toutes ces précautions sont exigées par son extrême ténuité , pour l'entretenir dans un état d'humidité égale et pour la garantir contre les ardeurs du soleil. Du reste, on doit employer, pour le semis de V Ortie de la Chine, une méthode semblable à celle adoptée pour la graine de chènevis. Avant que la graine germe, ou à l'apparition des premiers germes, il ne faut pas arroser; il suffit d'asperger, avec un balai assez trempé dans l'eau, la couche de paille ou de feuilles sèches qui recouvre le semis. Si l'on a établi une toiture en toile ou en paillasson, on la relève la nuit pour que la rosée puisse pénétrer. Lorsque les plantes paraissent, on peut retirer la toiture et la couche de paille qui les abrite , arracher immédiatement les herbes et continuer d'entretenir le sol avec la même pro- preté et un égal degré d'humidité par des arrosages modérés. Les Chinois repiquent les petites plantes, pour garnir de nouvelles plates-bandes , avec une terre préparée d'avance comme cefie du premier semis. On plante les jeunes pieds avec leurs petites mottes, à la distance de Ix pouces les uns des autres. On bine fréquemment et l'on arrose de temps êï\ temps. Ce moyen serait recommandable, dans le cas où l'on aurait besoin de profiter de tout le plan levé, par suite du défaut de graine en abondance; mais dans le cas où l'on en possède assez, il serait préférable d'entretenir le premier semis au moyen d'un sarclage, fait après l'apparition des plantes pour les éclaircir, en conservant seulement celles qu'on doit transplanter plus tard. Ce repiquage se fait au bout de quinze ou vingt jours. On peut dire que, lorsqu'on arrive à voir les pieds de l'Ortie SUR L ORTIE DE LA CHINE. 203 de la Chine dans cet état, tous les soins délicats qu'exige sa multiplication par semis sont terminés. On indique des distances diverses pour planter les jeunes plantes, ou les rejetons et les boutures, dont nous parlerons plus loin : tantôt à 50 centimètres seulement, ou quelquefois 70 et 75. La distance influe sans doute sur la qualité de la fibre; car lorsque les pieds sont rapprochés, les tiges s'allongent et les fibres de l'écorce deviennent plus fines et proportionnelle- ment plus abondantes. L'épaisseur de la végétation étouffe, en outre, les mauvaises herbes. Pour ces raisons, la distance de 50 centimètres paraît préférable. Mais si l'on se proposait d'ar- racher plus tard les racines pour opérer la multiplication, non pas avec la bêche , mais au moyen d'une petite charrue traînée par un cheval , alors il deviendrait nécessaire de suivre l'uidication, transmise de la Chine par le Rév. P. Bertrand, qui consiste à laisser un sillon de charrue entre chaque deux lignes plantées. De quelque manière qu'on procède, les champs d'Ortie de la Chine ne demandent pas plus de soins que ceux du chanvre. Lorsque la plante a été multipliée par graines , les tiges n'ont que 60 à 70 centimètres de hauteur à Fautomne qui suit le printemps de la semaille , et par conséquent elles ne sont pas encore en état d'être coupées ; il faut attendre à la seconde année. C^est à cause de ce retard, et aussi parce que l'espèce redevient plus sauvage, que l'on n'emploie en Chine ce système de multiplication que lorsqu'on y est forcé, la pre- mière fois , à cause du manque de rejetons ou de boutures pour commencer une plantation. Uuand on opère avec les éclats des racines, on les retire facilement du pied des souches mis à découvert, soit avec un couteau, soit avec la bèclie, ou au moyen de la charrue. On les place au fond des sillons ouverts dans un autre champ, en leur conservant leur assiette naturelle , de manière que' les boutons germinaux soient tournés en haut, à fïeur de terre. Si l'on emploie des boutures, on les couche au fond des sil- lons. On les couvre et l'on verse un peu de fumier liquide par dessus. 204 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. C'est au commencement de mars qu'on plante, mais cela dépend de la saison des pluies. Lorsque les nouvelles tiges commencent à se lever , il faut remuer la terre , sarcler et arroser si le temps est sec. Comme la plante pousse par le bas de nombreux rejetons, il convient d'éclaircir de temps en temps pour donner plus de force aux tiges maîtresses. Il paraît qu'en Cliine un champ bien soigné peut durer de quatre-vingts à cent ans. Les tiges des plantations faites par ces moyens sont en état de donner une première coupe vers le mois de juin ou juillet, et une seconde en septembre. Dans les contrées chaudes de la Chine, on en obtient trois et jusqu'à quatre. 11 est probable que le premier résultat pourra être obtenu en Algérie sur des terrains d'arrosage. La récolte de la première année d'une plantation est moins riche que les suivantes. {Ln suite au prochain numéro.) NOTE SUR LA CULTURE DU SAFRAN, Par M. H. DUMESIKIL. « Les paysans, gens de peine et de fatigue, le travail incarné, le labeur dont vit le monde. » (H. de Balzac.) La Société d'acclimatation, dont le but est de répandre les productions des pays lointains, n'entend pas borner son utile action dans ce domaine déjà si vaste ; elle veut étendre partout l'usage de ce qui est bon et propager des cultures qui parfois restent inconnues dans les diverses parties d'une même contrée, à une petite distance du lieu où elles sont pra- tiquées, et qui, transportées à quelques pas dans des pays si- milaires, pourraient y apporter un nouvel élément de richesse. Le Safi an me paraît être dans ces conditions ; sa culture est tout à fait restreinte et pour ainsi dire cantonnée dans quel- ques parties, très-petites, de notre territoire et dans le reste du monde. Il n'est donc peut-être pas inutile de faire connaî- tre cette plante, les terrains qui lui conviennent, la manière de la cultiver; enfin, le produit qu'elle donne et son emploi. C'est ce que j'ai essayé d'indiquer dans cette note, d'après des documents recueillis dans l'arrondissement de Pithiviers (Loiret), où le Safran est cultivé avec soin. LA PLANTE. Le Safran cultivé {Crocus sativus) est un tubercule envi- ronné de membranes minces, une bulbe analogue à celle du Glaïeul et donnant des caïeux pour se reproduire. Les fleurs fournissent la partie utile connue ordinairement sous le nom de Safran, c'est-à-dire les stigmates, petits filaments minces et d'une belle couleur rouge foncé, qu'on recueille avec soin; elles paraissent en automne, de la fin de septembre au J5 oc- 206 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. tobre ; ce sont des sortes de petites Tulipes violettes ne dépas- sant guère la hauteur de 12 à 16 centimètres qui, vues de loin et en masse, font ressembler la terre qu'elles couvrent à une étoffe de satin d'un éclat merveilleux. Cette plante précieuse a été importée en France au temps des croisades, et il est assez probable que le Gâtinais a été une des premières provinces où elle fut cultivée, parce que Pui- seaux (chef-lieu de canton, département du Loiret) et les pays environnants, relevant de l'abbaye de Saint- Victor de Paris, les religieux de cet ordre ont pu facilement se procurer des oignons apportés d'Orient et les répandre dans leurs domaines d'où ils se sont propagés dans la contrée environnante. Je n'ai pas trouvé la preuve de cette supposition, mais il y a apparence qu'elle peut être la vérité, et du moins elle est fondée sur la situation de notre pays au moyen âge. Le Safran est cultivé en France seulement dans le Gâtinais, qui forme les arrondissements de Pithiviers et de Montargis, département du Loiret, et sur une très-petite partie de l'arron- dissement de Fontainebleau, département de Seine-et-Marne; puis dans les arrondissements d'Orange et de Carpentras, département de Vaucluse. — A l'étranger, on le trouve en Espagne (où sa culture a beaucoup augmenté depuis quelques années), en Grèce, en Italie, en Autriche, dans le Caucase et en Perse. Enfin, on en récolte aussi en Chine et au Japon, mais l'espèce ne serait pas la même que celle d'Europe. Victor Jacquemond l'a retrouvé aux Indes, cantonné dans une seule vallée des montagnes de Cachemyr, et lorsque M. deLagrenée se rendit en Chine, il fut prié d'envoyer des oignons de Safran de ces pays de l'extrême Orient, mais cette demande n'a pas amené de résultat. L'année dernière seulement un certain nombre de bulbes, provenant de la Chine, ont été remises, par les soins de la Société d'acclimatation, à des propriétaires ou à des culti- vateurs de Safran du Gâtinais ; ce fait est consigné dans les procès-verbaux de l'arrondissement de Pithiviers, session de 1868. J'extrais du rapport de M. Brière, membre du conseil et maire de Pithiviers^ le passage suivant : NOTE SUR LA CULTURE DU SAFRAN. 207 « Les oignons de Safran du Gâtinais sont les plus gros connus : leur forme est généralement plate; dans les meilleures années de récolte, on a remarqué qu'au lieu d'être plats, les oignons étaient ce que les cultivateurs R^peUenl en faites, c'est-à-dire d'une forme presque conique. )) Les oignons venus de la Chine elles caïeux qu'ils ont pro- duits affectent cette forme enfahée, ce qui peut faire espérer un plus grand nombre de fleurs, et peut-être aussi des graines annuelles, comme en produisent les oignons de Safran de la Grèce, qui ont la même forme. Peut-être enfm, avec ces oignons de Safran de la Chine, arriverons-nous à trouver une variété nouvelle et plus rémunératrice. » Des expériences faites avec des oignons de la Grèce ont déjà donné des résultats curieux (1). » Il serait donc à désirer qu'on entrât dans la voie des essais de toute nature pour améliorer, s'il y a lieu, cette culture qui, quoique faite avec soin, n'a jamais varié. » Afin de connaître les résultats obtenus dans la culture des oignons venus de la Chine, je me suis adressé à M. Anceau, membre du conseil général du Loiret, l'un des propriétaires auxquels on en avait confié pour les expérimenter. Il a eu l'obligeance de me faire savoir que « des quarante oignons qui lui ont été remis, lors de la distribution qui a été faite à Pithiviers, pas un seul n'a donné de fleurs; néanmoins ils ont bien végété, eu égard à la grande difficulté du voyage, et ils ont produit un nombre assez considérable de caïeux.^ Il faudra attendre la prochaine récolte pour être fixé sur leur valeur; déjà cependant, je suis porté à croire que ces oignons sont, à peu de chose près, les mêmes que ceux de notre^^Gàti- nais. » ^ Tel est, en attendant le résultat de l'automne prochain, l'avis d'un homme très-compétent sur la quahté probable du Safran récemment importé de la Chine. (1) Us ne sont pas indiqués au rapport. 208 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. LES TERRES A SAFRAN. Telle est la plante ; examinons à présent la nature des ter- rains qui lui conviennent. Des renseignements précieux par leur exactitude nous sont fournis à ce sujet par M. P. Berthier, en son vivant membre de l'Académie des sciences. Il connaissait parfaitement le pays où l'on cultive le Safran, sa famille ayant des biens à Puiseaux, où il venait souvent. Cette petite ville, où commence le Gâtinais, est située presque au point culminant du plateau qui sépare le bassin de la Loire de celui de la Seine, et entre les rivières du Loing et de l'Essonne. Au point de vue géologique, voici ce que dit M. Berthier : « Le grès s'étend sous le calcaire supérieur; entre le Loing et l'Essonne, on le trouve partout, dans la plaine de Puiseaux, en fouillant à une petite profondeur, et il se montre même à découvert dans quelques dépressions du sol. Le calcaire d'eau douce supérieur (qui compose la cinquième formation) (1) s'étend sans discontinuer sur tout le plateau supérieur, et son épaisseur va en augmentant considérable- ment vers l'ouest. Autour de Puiseaux, il forme même des collines assez élevées. Le pays qu'il recouvre, et que j'ai dési- gné sous le nom de Plaine de Puiseaux, est très-fertile et pro- duit beaucoup de blé et de vin. On remarque dans les collines, à des niveaux qui paraissent se correspondre, un ou deux bancs d'argile ou de marne.... Il y a même encore un autre banc argileux à quelques mètres au-dessous de la surface de la plaine. (2) » Après avoir fait connaître la formation géologique du pla- teau, le savant chimiste donne les résultats obtenus par l'ana- lyse d'un grand nombre d'échantillons de terres végétales, pris sur différents points. (1) Les form allons se présenlent ainsi : 1° la craie; 2° l'argile plastique; 3° le calcaire d'eau douce inférieur; h" le grès et les sables marins; 5'^ le calcaire d'eau douce supérieur. (2) Analyses de différentes terres végéta/es (Eœtrmt des Mémoires de la Société impériale et centrale d'agriculture). Brochure, LiJjrairie de Bou- chaid-Huzard. 1854. NOTE SUR LA CULTURE DU SAFRAN. 209 Sous le 11" il, nous trouvons l'examen de la terre à Satran : « Depuis un temps presque immémorial, on cultive une grande quantité de Safran autour de la ville de Puiseaux; mais toutes les terres du pays ne sont pas propres à cette culture, et il faut choisir, pour cela, celles qui sont de la meil- leure qualité : encore est-on obligé de ne les consacrer ensuite qu'à d'autres récoltes pendant un très-long temps. L'échantillon qui a été soumis à l'analyse a été pris dans un champ réputé pour être excellent. J'ai trouvé dans cet échantillon : Sablo quarizeux. 0,268 Silice 0,186) ., „ „_ Alumine 0,093 ) Oxyde de fer 0,020 Carbonate de chaux 0,370 Eau et matières organiques. . . . 0,063 1,000 Lorsqu'on mouille cette tej:'re, elle absorbe beaucoup d'eau et se prend en pale visqueuse ; mais cette pâte perd presque toute sa consistance. Elle est très-perméable aux racines, ce qui est une condition essentielle pour que les oignons y pros- pèrent; elle doit cette propriété à la grande proportion de sable et de grains calcaires qu'elle renferme. » Le n" 23 contient l'analyse des terres à Garance du midi de la France, qui se rapprochent par leur composition de celles du Gàtinais, et c'est pour cela sans doute qu'on retrouve dans ce pays la culture du Safran. LA CULTURE. La préparation de la terre, les pratiques en usage pour la culture et la récolte du Safran, comportent des opérations nombreuses et délicates qui doivent être faites avec soin; nous allons les décrire dans l'ordre où elles se présentent, 1" PréparrUion de la terre. — La couche végétale destinée à porter le Safran doit avoir de 30 àZiO centimètres de profon- deur, et doit être en bon état de fumure ; il ne faut pas qu'elle 2« SÉRIE, T. VI — Avril 18C9. 14 210 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. soit trop humide. Les façons ou labours doivent être données à la main et non à la charrue; la première est faite, à une profondeur de 25 centimètres, dans l'hiver qui précède la plantation de l'oignon, de janvier à mars; on emploie à cet effet la mare, instrument avec lequel on façonne les vignes. Second labour, fait de même, au mois de mai ; pendant les deux opérations, il faut enlever du sol toutes les pierres qui sont à la surface ou s'y trouvent mêlées ; même les plus petites, et l'on passe le râteau pour que la terre soit bien molle, friable et pour ainsi dire tamisée comme les plates-bandes d'un jardin. 2° Plantaiion. — L'oignon, avant d'être mis en terre, doit être épluché, opération qui consiste à enlever le résidu de l'ancien oignon qui a végété, et à séparer les caïeux y attenant. Les meilleurs sont ceux qui aifectent la forme pyramidale ; on a remarqué qu'ils donnent plus de fleurs que ceux qui sont aplatis. On les dépouille des premières pellicules qui les recouvrent, en ayant soin toutefois de laisser une épaisseur convenable de cette sorte de ti^su protecteur. Les oignons ainsi convenablement choisis et préparés, on procède à la plantation, laquelle a lieu du 1" juillet au 15 août, selon le temps favorab'e, afin que la terre, nouvellement passée au râteau, ne soit ni trop sèche ni trop humide. On ouvre alors le terrain, à la mare, dans le sens le plus étroit du champ, de façon à former une raie de 20 à 25 centimètres de profondeur, selon la qualité du sol ; on y place les oignons, à la main, en ne laissant entre eux que la distance d'un doigt, environ 2 centimètres. — Cela fait, on recouvre la première raie avec la terre qu'on en avait enlevée, on en ouvre une seconde parallèle, à 16 centimètres de la première et l'on procède de la même façon, ainsi de suite. Il faut un hectolitre et demi d'oi- gnons pour planter un are. 3" Soins à donner à la terre. — La plantation faite, on devra tenir la terre en bon état, la purger des plantes parasites, et lui conserver sa souplesse afin que la fleur ne trouve pas d'ob- stacles qui arrêtent son passage quand elle paraîtra. Dans ce but, dès qu'on verra de l'herbe dans le champ, on donnera un NOTE SUR LA CULTURE DU SAFRAN. 211 binage léger, de 2 cent. 1/2 de profondeur environ, à la mare, et le plus ordinairement au moyen d'une radoire, instrument fort en usage dans le Gàtinais. Il se compose d'une lame qui coupe d'un seul côté, longue de 50 cent, sur 10 centimètres de largeur et assujettie à quatre montants en bois terminés comme des manches de charrue ; il faut, pour le manœuvrer, deux personnes, dont l'une marche à reculons. Mais qu'on se serve delà mare ou de tout autre outil, la façon doit être don- née par un temps très-sec, afin que la terre qui se trouve meuble ne soit pas foulée. Il faut aussi avoir soin de poser les pieds entre les rangs des oignons. Après ce binage, on passe le râteau. Selon le besoin et si l'herbe repousse, ce qui dépend des années, on donne une deuxième façon semblable, à moins que la fleur soit près de paraître ; dans ce cas, afin de ne pas toucher les tiges qui montent à la surface du sol, on se con- tente de passer le râteau. h" Récolte. — Les fleurs semontrentdanslecourantdu mois d'octobre ; vues de loin et en masse, elles produisent un effet admirable quand elles brillent au soleil. Pendant les trois années que l'oignon passe en terre, c'est la seconde qui donne la meilleure récolte, sauf les exceptions résultant des causes atmosphériques. On cueille les fleurs à la main, à mesure qu'elles paraissent, et pour cela on suit les rangées d'oignons en ayant soin de poser les pieds entre deux raies, de manière à se trouver au-dessus de deux lignes de fleurs; on les place dans des paniers sans les fouler ni les flétrir. Selon les années, la récolte dure de 15 à 25 jours, et pendant ce temps, il faut visiter le champ tous les matins. Chaque oignon donne de deux à cinq fleurs, la moyenne est de trois. On compte sept à huit mille fleurs pour 500 grammes de Safran frais, lequel perd les quatre cinquièmes de son poids au séchage, (ainsi qu'il sera expliqué ci-après) ; c'est donc trente-cinq à quarante mille fleurs qu'il faut éplucher pour obtenir 500 grammes de Safran sec. 5" Ephœhage. — Immédiatement après chaque cueillette, il faut éplucher les fleurs, opération qui consiste à enlever les 212 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. stigmates (le rouge) que l'on met en petits tas, sans y mêler des étamines. On paye de 1 fr. 50 centimes à 3 francs pour l'épluchage de 500 grammes de Safran frais, les prix variant en raison de l'abondance et de la rapidité de la récolte. Ce travail est une sorte de fête pour le village. Lorsque le temps est beau, on établit des tables en plein air (à cause de l'odeur forte du Safran), et, femmes, enfants, vieillards, tout le monde se met à la besogne. lien résulte parfois des tableaux très-pitto- resques, où l'animation et la gaieté ne manquent pas, surtout quand il arrive qu'on trouve une fleur double, c'est-à-dire contenant six stigmates au lieu de trois, ce qui est une grande rareté; alors les jeunes s'embrassent et les vieux boivent un verre de vin ; c'est de tradition dans nos campagnes. — Les peintres réalistes trouveraient là des sujets vrais, elilsauraient au moins à rendre des scènes originales de la vie cham- pêtres. (3° SécJtage. — Dès qu'on a obtenu, en épluchant, environ AOO grammes de rouge pur, on l'étalé sur un tamis de crin blanc, de AO centimètres de diamètre, que l'on suspend au- dessus d'un réchaud à 'JO centimètres à peu près; il faut un feu de charbon sans flamme et peu ardent. Après un quart d'heure de chaulTage, on retourne le Safran et on le remet au-dessus du feu, où il reste encore un quart d'heure ; après ce temps il doit être sec. Alors il faut éviter de le toucher avec les doigts de peur de le casser, on renverse le tamis sur une table de façon à ce qu'il refroidisse sans être exposé à l'humi- dité, ni trop près du feu. 5 Idlog. de Safran frais, ainsi traités, ne donnent qu'un kilog. de sec. Après tous ces soins indispen- sables, le Safran est mis dans des sacs en toile bien sèche qu'on place dans un meuble à l'abri de l'humidité ; il peut ainsi être conservé pendant plusieurs années. T VHerbée. — Immédiatement après la fleur, l'oignon produit une herbe longue et fine qu'on appelle vulgairement Vherbée : elle donne au champ pendant l'hiver l'aspect que présente le blé au mois d'avril. Parfois cependant elle jaunit s'il y a de fortes gelées d'automne, ce qui est nuisible à l'oi- gnon, lequel ne supporte pas le froid au-dessous de lu degrés; NOTE SUR LA CULTURE DU SAFRAN. 213 aussi l'on en perd beaucoup dans les (jrands hivers. 11 n'y a aucune façon à donner à la terre jusqu'à ce qu'on ait arraché l'hcrbée, c'est-à-dire après les premières chaleurs du prin- temps ; au mois de mai, on la tire à la main sans efforts. L'herbée est bonne pour les vaches qui la mangent avec plaisir, et leur lait est plus abondant, pendant qu'elles prennent cette nourriture. L'àne qui est souvent son compagnon dans les petites étables, en prend aussi sa part, les miettes qui tombent de la grande table, car, le connaissant sobre, on ne s'inquiète guère de lui. 8" Façons de la 2' et de la 3' années. — Après avoir arraché l'herbée, on donne, en juin, un labour léger à la mare ou à la racloire, comme il a été expliqué plus haut ; puis les autres façons, semblables à celles pratiquées la première année, et la fleur reparaît. L'herbée revient à son tour, et les opérations de la troisième année sont les mêmes que celles de la seconde. 9° Arrachage de F oignon. — Lorsque l'herbée a paru pour la troisième fois, on la laisse encore pendant l'hiver qui suit, et on l'enlève comme à l'ordinaire au mois de mai ; alors on peut commencer à arracher les oignons, ce qui doit être ter- miné au commencement de juillet. Les oignons arrachés sont placés en tas et recouverts de paille, afin qu'ils ne soient pas desséchés par le soleil. Ils devront être replantés dans le cours de la même année, en suivant le mode indiqué ci-dessus, sinon ils fleurissent et meurent sans se reproduire. Il est bon d'enlever du champ les épluchures des oignons, parce qu'elles restent pUisieurs années sans pourrir et gênent la culture. Cette substance, qui a de l'analogie avec la soie vé- gétale, n'est généralement pas utilisée; on a fait, jusqu'à pré- sent, des essais qui n'ont pas amené de grands résultats (1). La terre qui a porté le Safran doit être bien fumée, après l'arrachage de l'oignon. On y fait ensuite une prairie artili- cielle, ordinairement du Sainfoin qui dure plusieurs années ; puis la culture ordinaire reprend son cours. (1) Noiamment M. La Haussois, pliarniacien ù Oiléaus. '2ill SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCGLIMATATION. PRODUIT DE LA CULTURE DU SAFRAN. — EMPLOI. Le produit de la culture du Safran est des plus variables : il faut ajouter, aux chances ordinaires des bonnes ou des mauvaises années, l'âge de la plantation, qui se combine avec ces mêmes chances; par exemple, si la première récolte, qui doit être normalement la plus faible, coïncide avec une saison défavorable, la perte ne sera pas très-grande pour le culti- vateur, tandis qu'elle sera très-considérable s'il s'agit de la seconde récolte, alors que le plant est dans toute sa force et doit donner le meilleur produit. La moyenne est presque im- possible à établir, parce qu'il faudrait ne compter que pour une unité la période triennale dont se compose la culture du Safran, et en calculant les risques habituels. Pour avoir le rendement définitif, on devrait encore ajouter à ces causes celles qui résultent des différences de prix, les- quelles sont parfois énormes d'une année à l'autre. Le Safran se vend au poids, et j'ai vu les cours s'agiter entre hO et 200 francs le kilogramme. Le chiffre de 70 à 80 francs me paraît être celui qui se rapproche le plus de la vérité, d'après les cours comparés d'une période de dix années. L'écart qui existe dans les prix, du minimum au maximum se montre également pour la quantité de la récolte : un are de terre peut donner annuellement de 100 à 350 grammes de Safran, soit de 10 à 35 kilogrammes à l'hectare. On le voit, la marge est grande, et j'indique, comme chiffre moyen, 20 kilo- grammes à l'hectare. Mais les hectares de Safran, dans la prati- tique, ne se rencontrent pas dans une seule exploitation. Les gros fermiers ne s'occupent pas de cette culture ; ce sont les familles nombreuses qui ont peu de terrain et beaucoup d'en- fants qui s'y adonnent de préférence. On ne chiffre pas le temps employé parles enfants, et c'est une des raisons qui rendent impossible rétablissement du compte exact de cette culture, son prix de revient elle bénéfice net qu'elle procure. Dans le Gàtinais, où l'ancien arpent est égal à /|2 ares 2J centiares, on loue la terre à Safran ait quartier, soit 10 ares 55 centiares, dont le prix ordinaire est de 20 francs par an, et qu'il faut, avant tout, défalquer des produits. NOTE SUR LA CULTURE DU SAFRAN. 215 Si la récolte est de 2 kilogr., au prix moyen de 80 francs, 0» a 160 fr. Dont il faut retrancher le prix du loyer de la terre. 20 Il resterait JZiO fr. représentant la dépense et la rémunération du cultivateur. Malgré ce cliifïre en apparence élevé, la culture du Safran diminue chaque année (1); cela tient aux fraudes qui altèrent celte substance dans le commerce, et qui sont si considérables « qu'elles remplacent presque vingt-cinq pour cent de la pro- duction, qui naturellement diminue d'autant (2). » Ces fraudes sont doublement nuisibles, d'abord au point de vue de la cultui^e et du commerce, et ensuite pour les résultats fâcheux qu'elles peuvent amener comme conséquence de l'em- ploi du Safran, qui entre dans la prépai\ition de beaucoup de médicaments, de bonbons, de liqueurs, et dont on se sert aussi comme épice dans l'arrangement des mets. Le Safran était utiUsé autrefois pour la teintui^e; il donne une belle couleur jaune, mais on prétend qu'elle est peu solide, et les décou- vertes récentes de la science l'ont fait abandonner. Il a aussi des propriétés emménagogues (3) et toniques qui lui donnent un rôle actif en médecine. Enfin, chez certains peuples de l'Asie, il est brûlé comme encens dans les cérémonies reli- gieuses et dans le culte rendu aux ancêtres. Le Safran du Gàtinais est de bonne qualité et peut supporter la comparaison avec les meilleurs des autres pays. Il a figuré à la premièi^ô Exposition universelle, cà Londres, en 1851, et depuis aux autres Expositions françaises ou étrangères. Tels sont les renseignements que j'ai recueillis sur le Safran ; en les présentant dans un sens purement pratique, j'ai eu en vue de faciliter les essais qui pourraient être tentés dans les pays où sa culture n'est pas connue et où la nature du sol permettrait de Facclimater. (1) L'arrondissement de Pitliiviers en produit annuellement encoi-e pour quinze à dix-huit cent mille francs. (2; r.apport de M. Brière, déjà cité. (3) Pour cette raison, il y a parfois des inconvénients à ce que les femmes en épluchent de grandes quanlités. LES REBOISEMENTS DU FARON , Par IM. le docteur L. TLRREL. Le pittoresque rideau de montagnes qui s'étend de l'est à l'ouest au nord de la ville de Toulon, n'a pas toujours pré- senté aux ardeurs de noire soleil les masses calcaires, les sur- faces grisâtres, désolées, qui attristent les regards de nos contemporains. La tradition rapporte que de magnifiques forêts couvraient ce massif, connu sous le nom de montagne du Faron, et elle ajoute que les charpentes de mélèze de notre hôtel de ville, illustré par les cariatides de Pierre Puget, ont été coupées sur cette montagne, aujourd'hui morte et stéri- lisée. Que faut-il accepter de ces prétentions? Si nous avons admiré, sous une atmosphère aussi transpa- rente que celle del'Attique, des tons incomparables de chaleur, produits par les jeux de la lumière, sur les escarpements gran- dioses et nus de la montagne, nos devanciers ont vu cette ari- dité égayée par des masses de verdure. Le mélèze n'y figurait pas, quoiqu'on en ait dit : il n'est pas d'essence locale et ne saurait prospérer aussi près du niveau de la mer (350 mètres); mais nous espérons démontrer que des forêts ont couvert ces rochers, que les pluies ont mis à nu, lorsque la hache et la dent des troupeaux ont fait disparaître arbres et broussailles. Lorsqu'on aborde le Faron par la route militaire, qui s'é- lève en longs zig-zags et par pentes habilement ménagées, depuis le quartier de Sainte-Anne jusqu'à la redoute du fort, on trouve deux zones bien distinctes. Entre la route etla ville, sont des coteaux arrondis, couverts de pins et descendant, surtout vers l'est, du côté de la Yallctte, par des ondulations assez douces ou de petits vallons, dont les pentes sont étagées par des murs en pierres, qui retiennent les terres et protègent les cultures. REBOISEMENT DU FARON. 217 Ces murs en pierres, nous les retrouvons sur tous les ver- sants méridionaux ; mais tandis qu'ils maintiennent vers l'est de véritables oasis de verdure et des cultures soignées, au sud, on ne rencontre plus que les squelettes de ces terrasses, privées de leurs terres et des végétaux qu'elles nourrissaient autrefois. Ce contraste provient de ce quevers l'est, les massifs de Pins placés au dessus des cultures, ont empêché le ravinement et la destruction des terrasses ; tandis ({ue la forêt, entièrement dé- truite au sud, a laissé les torrents y accomplir librement leur œuvre de dévastation. Entre la route et le fort s'élèvent, presque verticales en certains points, dangereusement abruptes partout, les Barres de la montagne. Cette surface, d'un gris bleuâtre, ne s'acci- dente que de pointes aiguës, de crêtes arides ou de cailloux mobiles. C'est à ce désert formidable que commence le do- maine delà commune de Toulon. Partout, en etïet, où le sol avait quelque valeur, la propriété individuelle s'est établie et a trouvé, dans la prescription trentenaire, le bénéfice de ses usurpations. Elles ne se sont même pas arrêtées devant le roc aride, les carrières étant devenues une source de profits, lorsque de grands travaux de construction ont animé les chan- tiers delà ville. Les versants qui regardent directement le sud, n'offrent pas cette succession de coteaux à inclinaison modérée, sur- montés tout à coup par les escarpements de la Barre. La pente en est continue et roide de la base au sommet, et porte sur toute son étendue des traces incontestables du travail de l'homme. Partout des terrassements, des murs en pierres sèches, des Oliviers et des Figuiers provenant d'anciennes cultures : mais nulle part les bois de Pins de la région moyenne, dont nous avons vu, du côté de l'est, les massifs protecteurs. Aussi, l'observateur qui rencontre la roche stérilisée, les murs de soutènement, veufs de leurs terres, ne s'étonne-t-il pas de trouver le désert et l'abandon, là où étaient, d'après l'éloquent témoignage des arbres cultivés, le travail et la vie. Trop de travail, trop de vie, ajouterons-nous, car, si les 218 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. cultures des versants du côté de l'est persistent, c'est qu'entre la Barre et la partie cultivée, subsiste encore la zone inter- médiaire boisée que nous avons indiquée. Cette zone, appar- tenant à des particuliers, bien qu'exploitée sans intelligence, n'a pas subi les dégradations absolues et les mutilations incessantes des Chèvres, qui ont fait disparaître la forêt com- munale. Au sud, au contraire, les propriétaires poussèrent leurs travaux de plantalion jusqu'à la limite extrême des terrains communaux. Tant que ceux-ci furent boisés, les cultures pros- pérèrent; mais lorsque pendant les troubles de la grande Révolution, des bandes d'ouvriers sans travail et des paysans peu scrupuleux se ruèrent sur les forêts sans protection, toute l'économie de la montagne fut profondément troublée. Les pluies, n'étant plus divisées, retenues, emménagées parles arbres, se précipitèrent en cascades dévastatrices, en torrents irrésistibles. Les cultures en torasses furent ravagées, et le sol en fut emporté vers la plaine et jusque dans la rade, d'où les machines à curer vont aujourd'hui les extraire à grands frais. Il est probable que le cultivateur lutta contre cette ruine qui ne fut pas soudaine, qui ne s'est complétée que de 1815 à 18*20, époque où les ouvriers sans travail n'avaient d'autre industrie que d'exploiter les broussailles, misérable reste de ce qui fut la forêt du Faron. Des tentatives rlurent être faites pour combler les ravinements produits par les premiers tor- rents, et la terre dut, pour cet office, être empruntée à la partie supérieure delà montagne. Ainsi fut activée la flénudation des plateaux et des pentes déboisées ; ainsi se constitua cette sur- face pierreuse, morne et désolée, telle que nous l'avons vue, il y a dix ans. Notre argumentation tend à démontrer l'état ancien de boisement du Faron. Les faits, mieux que le raisonnement,, viennent en aide à notre doctrine. Sur ce désert de pierres et de roches, où l'œil attristé cherche en vain des traces de terre végétale, on rencontre de loin en loin des restes de l'ancienne forêt ; des Pins comptant REBOISEMENT DU FARON. 219 au moins soixante ans d'âge, et des Chênes-verts séculaires. Même parmi les maigres taillis d'Yeuse qui commencent à s'éle- ver, protégés qu'ils sont, par l'administration forestière, contre la serpe et la dent des troupeaux, on reconnaît un étal civil plus que centenaire; on se rend compte alors, que ces arbres, incessamment tondus par les Chèvres, ont dû rester à l'état de broussailles, mais qu'ils auraient atteint la taille des rares échantillons échappés à la destruction, et qu'ils sont les restes et les témoins des boisements disparus depuis le com- mencement de ce siècle. Une autre démonstration des forêts du Faron, c'est que lorsqu'on fouille les cailloutis et même la roche vive pour les travaux du reboisement, à une profondeur qui varie de 0'",25 à un mètre, on rencontre une couche plus ou moins profonde de terre végétale. Cette terre noirâtre est de l'humus, un vrai terreau, dont les éléments n'ont pu être fournis que par des végétaux ; il a donc dû y avoir sur ce désert, une occupa- lion séculaire d'arbres, qui ont lentement formé, par leurs détri- tus organiques, cette intéressante alluvion. Enfin, une dernière preuve directe et irréfutable, se voit encore sur le Faron. En maints endroits, sur les entassements uniformes de cailloux, se présentent des dépressions régulières en forme d'entonnoirs. Si l'on creuse sur ces points, on trouve des débris ligneux pulvérulents, quelquefois même des racines volumineuses, non encore totalement pourries. On se rend compte alors du mécanisme suivant lequel s'est produite la dépression infundibuliforme. Tant que la racine de l'arbre coupé est restée entière, les cailloux ont été maintenus à dis- tance. Lors, au contraire, que la fermentation putride a eu achevé son œuvre, le vide se faisant dans le sol a déterminé l'affaissement des pierres et la dépression observée. Le fait de l'ancien boisement du Faron étant ainsi mis hors de discussion, étudions comment a été entreprise cette auda- cieuse tentative de revivifier les mornçs solitudes de la mon- tagne, et les diverses phases de cette colossale improbabilité, aujourd'hui démontrée réalisable par les remarquables résul- tats obtenus. f?20 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMÂTATION. L'idée du reboisemenl avait longtemps germé dans la tête d'un homme de bien, dont la reconnaissance des Toulonnais doit conserver le souvenir. Communiquée avec l'obstination de l'idée tixeà plusieurs personnes, l'utopie devint contagieuse et fut mûre pour sa réalisation. Robert, directeur du Jardin botanique de la marine, avait vu dans sa jeunesse les bois des plateaux du Faron. Il était donc convaincu que la végétation était possible dans celte ari- dité, et il citait, à l'appui de sa pensée, les quelques Pins qui restaient sur la montagne. Aussi avait-il pris l'habitude, dans ses herborisations, d'emporter avec lui et de semer à la volée, parmi les cailloutis, toutes les graines de plantes rustiques ou indigènes qu'il pouvait se procurer. Combien a-t-il réussi de ces essais, si touchants dans leur foi naïve et robuste? bien peu assurément ; mais il nous semble, en les relatant, rendre l'hommage le pUis significatif à cette chère mémoire. Comme toute volonté persévérante, la foi de Robert devait trouver enfin quelque créance. En 1850, M. Pellicot, agronome distingué, eut l'honneur de faire voter par le conseil munici- pal, dont il était membre, une somme de 600 francs pour les premières tentatives de reboisement. Avec ce maigre subside, Robert se met résolument à l'œuvre, et commence sur diverses parties de la montagne, notamment entre la tour Beaumont et la caserne du centre, les premiers semis réguliers. Faits avec peu de soins et sur de légers binages, car le cré- dit était faible, et dans son ardeur, Robert aurait voulu cou- vrir toute la montagne, ces semis germèrent imparfaitement, et les plantes, qui résistèrent, eurent une jeunesse soullVcteuse et sans vigueur. Toutefois, les massifs qui datent de ce début ont acquis aujourd'hui une belle apparence, et les Pins d'Alep, qui en proviennent, s'élèvent à plus de 0 mètres, et procurent un abri précieux dans ces ardentes solitudes. EnlSoJ, M. PelHcot avait quitté le conseil municipal, dont je lis partie, et de qui j'obtins un deuxième crédit de (500 francs pour la continuation de ces essais. Le jardin de la marine était détruit ou déplacé : Robert ne devait pas survivre à cette belle école d'arbres précieux qu'il REIJOISEMENT DU FARON, 221 avait créée. Mais il ne mourait pas tout entier. Il laissait le glorieux héritage d'une grande œuvre entreprise, au déclin d'une laborieuse carrière, avec toute l'ardeur d'un jeune homme. Un de ses élèves, M. Joseph Auzende, le recueillit et tint à honneur de le féconder. Chargé par la ville de la plantation du jardin municipal, il eut aussi la direction des travaux de reboisement, pris enfin au sérieux par l'administration, grâce à l'insistance de mes amis du conseil, MM. Barnéoud, savant botaniste, et Charles Coulomb, amateur éclairé d'horticulture. Le maire, M. Reynaud, donna à M. Joseph Auzende lamission qu'il a remplie avec un zèle et une habileté dignes de la recon- naissance des bons citoyens. Comme Robert, M. Joseph Auzende avait foi en cette entre- prise. D'après ses souvenirs d'enfance (il est septuagénaire), le Faron était couvert d'une végétation vigoureuse, malgré la dépaissance des nombreux troupeaux qu'on y envoyait des départements voisins. (Il m'a montré des fragments de murs, formant de vastes enclos, dans lesquels les troupeaux étaient parqués.) C'est de 1852 à I86/4, qu'il a dirigé les travaux dont nous avons rendu compte dans un mémoire imprimé en 18(i3. L'œuvre était ardue, il fallait réussir, et montrer, presque dès le début, des résultats. C'était le seul moyen de fermer la bouche aux railleurs et de convaincre les incrédules. C'est ce que M. Joseph Auzende comprit admirablement, et voici comment il procéda. Le crédit spécial maintenu au budget n'avait pas dépassé 600 francs. Aussi, loin de prétendre attaquer régulièrement la montagne sur une trop vaste étendue, M. Joseph Auzende se contenta d'assurer sa base d'opérations, en recherchant de loin en loin, les places privilégiées où un peu de terre végé- tale venait affleurer la couche continue des cailloux. Au lieu d'un léger binage sur semis à la volée, l'habile praticien fit creuser des trous soigneusement nettoyés des plus gros cail- lous et défendus par le bourrelet des pierrailles extraites de la surface à semer, contre l'action ravinante des eaux. C'est dans ces cavités que les graines furent déposées, et bientôt une verdure réjouissante vint animer par petits groupes cette 222 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. aridité formidable à laquelle notre génération était accoutu- mée. Les oasis, ainsi judicieusement créées, sont peu éten- dues, disséminées un peu partout, mais les arbres sont vigou- reux et mesurent aujourd'hui des hauteurs de 6 à 8 mètres. Ces débuts ont été pénibles : sans Ténergique et intelligent labeur de M. Joseph Auzende, sans son esprit éminemment pratique, l'administration municipale pouvait hésiter à conti- nuer des subsides, à semer des écus sur ce crible qui n'eût rien retenu de ce qu'on lui eût imprudemment contlé. Aussi, les premières réussites constatées, grâce aux modestes pro- portions si heureusement données aux débuis, grâce au bon choix des premières localités mises en expérimentation, déci- dèrent-elles le Conseil municipal à augmenter ses allocations. Elles s'élevèrent successivement de 600 à 800, 1000, 1500 et enfin à 2000 francs qu'elles atteignirent en 1862. C'est le chiffre auquel elles ont été maintenues annuellement jusqu'à ce jour. Lorsque les points les plus favorables eurent été ensemen- cés, relativement à peu de frais, il fallut attaquer les parties ingrates où la terre végétale se cachait sous des épaisseurs de cailloutis ou même sous la roche vive. C'est au moyen du pic et de la barre à mine que l'on put parvenir à cette couche à des profondeurs variant de O"' ,0b h 0"',50; aussi, après douze ans de travaux et une dépense totale de 12 000 francs, le reboisement n'était effectué que sur une trentaine d'hectares, ce qui faisait ressortir le coût de l'hectare à /lOO francs. Le résultai obtenu et à obtenir était donc magnifique, mais l'opé- ration était coûteuse, si elle s'était maintenue dans ces termes économiques. Heureusement, l'expérience acquise, un outillage mieux approprié, des ouvriers rompus à la besogne permirent de réduire la dépense, et lorsqu en I86/1, M. Joseph Auzende cessa de présider à l'œuvre de réparation qu'il avait si heu- reusement conduite; il laissait 50 hectares reboisés avec une moyenne de dépense qui n'était plus que de • 277 francs par hectare. La dépense totale faite à cette époque par la commune était de 13874 francs. REBOISEMENT DU FARON. 225 Une troisième période dans l'histoire du reboisement du Faron commence à la fin de l'année l86Zi, époque où l'avenir de la propriété communale est confié à l'administration fores- tière. Dans mon mémoire de 1863, comme au sein du conseil mu- nicipal, j'avais insisté sur les avantages de l'intervention du corps si savant des eaux et forêts. Aux termes du Code fores- tier, les bois, taillis et futaies, appartenant aux communes, sont soumis de droit au régime forestier, lorsqu'ils ont été reconnus susceptibles d'aménagement ou d'exploitation régu- lière. Il était donc d'une sage politique de ne pas attendre l'échéance prévue par la loi et atteinte parla commune seule, au prix de longs sacrifices et de persévérants efforts. Il valait bien mieux associer d'ores et déjà l'administration forestière, à ces dépenses, dont elle assumerait une notable part. C'est ce qui fut heureusement compris par l'administration communale, et lorsque M. Vincent, sous-inspecteur des eaux et forêts, fut régulièrement investi de la surveillance et de la continuation des reboisements, il débutait avec un budget annuel de 5000 francs, savoir : 2000 francs votés par la ville, 1000 francs votés par le conseil général du Var, et 2000 francs alloués par l'administration forestière, heureuse de s'associer à la louable entreprise du conseil municipal de Toulon. Une autre conséquence de l'initiative de notre commune mérite d"être mise en relief. Lorsque le gouvernement dut se préoccuper du reboisement des montagnes, à la suite de désastreuses inondations, la loi votée par le Corps législatif fit deux catégories des surfaces à reboiser : elle appela périmètre obligatoire la partie devant être reboisée, dont la commune propriétaire ne pouvait ou ne voulait pas supporter la dépense. L'Etat, dans ce cas, se sub- stituait cà la commune, faisait exécuter par l'administration forestière le reboisement déclaré obfigatoire, et lorsqu'il était terminé, la commune était tenue à remboursement envers l'Etat des sommes dépensées pour elle. Le périmètre facuhatif, était la surface désignée pour le reboisement, où la commune ferait, à ses frais, exécuter les 224 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. travaux. Ici, radministration forestière pouvait intervenir, en aidant de ses agents et de son budget ; mais une fois les reboi- sements terminés, elle n'exigeait aucun remboursement des sommes dépensées par elle au profit de la commune. Voilà dans quelle avantageuse catégorie la commune de Toulon s'est placée, par la soumission de ses reboisements au régime forestier. Avec le riche budget annuel qui ouvre la période actuelle, 5000 francs ; avec un personnel permanent, occupé pendant toute l'année, sous la surveillance spéciale d'un garde ; avec l'expérience acquise d'un éminent forestier, qui a de plus, comme M. Vincent, un attachement particulier aux intérêts de sa ville natale, une impulsion inattendue est imprimée à l'œuvre miraculeuse du reboisement du Faron. En quatre ans, aux 50 hectares, héritage de la gestion communale de douze ans, 100 nouveaux hectares viennent s'ajouter, et la dépense moyenne s'abaisse à J7Zi francs par hectare. Il est permis désormais d'affirmer que les S6/i hectares 39 ares qui com- posent la propriété communale du Faron, seront entièrement regarnis dans six ou sept ans. Notre génération pourra donc être témoin de la résurrection de la montagne, et bénéficier des conséquences économiques et météorologiques de cette magique transformation. Nous allons rapidement les exposer. {La suite à un prochain numéro.) îî. EXTRAITS DES PROCES - VERBAUX DES SÉANCES GÉNÉRALES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE DU 5 MARS» 1869. Présidence de M. A. Passv, vice-président. ^ — M. le Président exprime les regrets de M. Drouyn de Lhuys de ne pouvoir assister à la séance. — Le procès-verbal est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres récem- ment admis : MM. Aguire-Montufar (.Juan), propriétaire, à Paris, et â Quito (Equateur). Fallon (le baron Félicien), rue de l'Escalier, 2, à Namur (Belgique) . Marsaux (Emile), chef d'escadron aux dragons de l'Im- pératrice, à Paris. Mari (le duc de), Palais Belvédère, San Girolamo, '2, à Naples (Italie). Thomas-Duris (Victor), propriétaire, à. Bénévent-l' Ab- baye (Creuse). — M. le Président informe la Société du décès de deux de ses membres, MM. Teyssier desFarges et de Lamartine. — M. le Président annonce l'ouverture du scrutin pour l'élection du Bureau et d'une partie des membres du Conseil et désigne, pour faire le dépouillement des votes, une commis- sion composée de MM. le baron J. Cloque! , Aube, Cretté de Palluel, Delondre et Grandidier. — Son Exe. M. le Ministre de l'agriculture et du commerce annonce qu'il met à la disposition de la Société, pour être décernée dans la séance annuelle, une médaille d'or grand module. — Des remerciments, ]>our les récompenses qui leur ont été décernées dans la séance publique du H) février, sont adressés par MM. F. Muntadas, J. Youl, Ricbaud, Monnier., Belz-Penot, Bouteille, de Fenouillet, Ligounhe, Chéruy-Lin- 2'^ SÉRIE. T. VI. — Avril 1869. 1.5 •226 SOCIÉTÉ liMPÉRl.VLE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. guet, baron de Washington, E. Vavin, Rainery, .1. Vekeraans, de Saulcy, comte de Maupassant, Duseigneur, I. Joly, Fedder- sen, Mouline, et M""' C. Dessaix et Chopelin. — M. Barnsby adresse» ses remercîments pour sa récente admission. — M. Léon Poitevin, chancelier du consulat de France à Riga, annonce au Président de la Société d'acclimatation que l'inspecteur des forêts du district do Riga a mis à sa disposi- tion tous les documents, pouvant lui laciliter l'étude du Pin. On lui promet également des graines de diverses essences. L'an dernier, on avait voulu créera Riga un jardin zoologique d'ac- climatation à l'instar de celui de Paris, dont M. Rufz de Lavison avait envoyé les règlements, mais des raisons finan- cières ont forcé d'ajourner l'exécution de ce projet. Si la Société d'acclimatation désirait quelques Élans, mâles ou femelles, il serait très-facile de se les procurer à Riga. — M. José de Canto annonce que les Céréopses, qu'il a in- troduits, l'année dernière, aux Açores, ont déjà pondu, et que la femelle est sur le nid depuis trois semaines environ. M. G. Lemaire informe la Société que les deux Tourte- relles du Japon qu'il s'était chargé de rapporter de la part de M. Brenier de Montmorand, ont péri, par accident, pendant la traversée. M. Grandidier informe la Société que les Martins tristes, rapportés l'an dernier par son (ils, et qui ont été mis en liberté dans le jardin du gouvernement à Alger, y vivent encore tous et commencent à préparer leurs nids. De nouvelles mesures viennent d'être prises pour obtenir de nouveaux envois de ces oiseaux de la Réunion et des montagnes de l'Inde, ce qui permet d'espérer une rapide extension de cette espèce en Al- gérie. — M. Delidon adresse une note intitulée : Nouvelles obser- vations sur la culture des Moules. — M. J. H. Schmidth, de Copenhague, présente la photo- graphie d'un nouvel appareil destiné à transporter, à des dis- tances considérables, et à conserver, dans un délai presque indéterminé, toutes sortes de poissons dans le volume d'eau PROCÈS-VERBAUX. 227 juste nécessaire à leur submersion. L'examen de cet appareil est renvoyé à la 3' section. M. le baron J. Cloquet dit qu'il a imaginé un appareil très- simple et très-peu coûteux, pour aérer l'eau de son aquarium et promet de le présenter à la prochaine séance. — M. P.-L. Simmonds annonce la fondation récente à Londres d'une nouvelle Société, Siik siipply Association, dans le but d'encourager la culture de la soie dans différentes con- trées, et demande le bienveillant concours de la Société im- périale pour faire connaître en France la formation de cette association. — M. Henry Trotter remercie des graines de Vers à soie qui lui ont été envoyées. — M. Rocher adresse un rapport sur ses éducations (VA. Yama-Maï. — M. Ladislas de Wagner fait connaître les résultats d'essais d'acclimatation en Hongrie des huUyofera argentea etAiiil: « Un de nos amis, M. F.-J. Dévidé, secrétaire de la Chambre » de commerce, à Agram, a fait des essais de culture, avec » l'Indigo américain {Indigofera argentea, ^Ic, Indigofera » A7iil) en 18(37. Les résultats n'ont pas été parfaitement sa- » tisfaisants, mais on est pourtant arrivé à s'assurer que la » culture de l'Indigo américain, dans le sud de la Hongrie » (Croatie et Slavonie), est possible, si le temps est nor- » mal. Le rapport, fait par M. Dévidé, est publié dans V Agra- » 7ner Zeitimg. Par l'intermédiaire du ministère impérial » royal d'Autriche, à Vienne, nous avons reçu des semences » de Y Indigofera Anil, des consulats impériaux royaux autri- » chiens de Bombay et du Honduras britannique. La semence » est arrivée au mois d'avril 18(58 ; je l'ai de suite fait distri- » buer à des agriculteurs et des propriétaires de la Croatie » et Slavonie, pour faire des essais d'acclimatation avec cette » plante précieuse. On en a exécuté en effet la culture » et les résultats ont été assez satisfoisants. Voilà le résumé » des cultures : Les semaihes ont été faites dans des terres » légères, sableuses, contenant beaucoup d'humidité, sans être » trop mouillées. La distance des plantes était 50 centimètres 228 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCGLIMATATJON. }> en carré, la profondeur 3 centimètres. Au mois de sep- y> tembre, V Indigo fera était en pleines fleurs. Les plantes j> ont atteint une hauteur de 09 à 1 '25 centimètres, et la pre- » raière récolte fut faite avec la faux entre le 16 et le 27 sep- » tembre. Il est bien singulier que la semence de Bombay ait » donné les meilleurs résultats. Par le procédé de macération » avec de l'eau pure, nous avons obtenu la couleur de l'Indigo » oriental, d'une qualité parfaitement bonne et belle. Cette opé- » ration est bien simple. Dans une cuve, pleine d'eau, nous » avons submergé les plantes à' Indigofera, chargées avec des » planches et pierres bien lourdes pour maintenir constam- » ment la masse végétale sous l'eau. En cinq à douze heures, la » masse commença à fermenter; des bulles de gaz se formè- » rent avec une odeur très-désagréable. La fermentation » dura à peu prés 18-24 heures. Puis, après avoir isolé l'eau, » devenue jaune foncé par la fermentation du XIndigofera, ^) de la masse végétale, nous l'avons mise au contact de l'atmo- » sphère en la remuant constamment avec un petit bâtonnet. » La couleur bleue se sécrétait en forme de flocons, qui se » précipitèrent en peu, de temps, formant un limon bleu sur le » fond delà cuve. Tel est le procédé bien simple de la fabrica- » lion de la matière colorante de l'Indigo qu'on sèche et met » en formes cubiques pour le commerce. Nos essais ont été )•) faits sur une échelle trop petite pour pouvoir donner des » chiffres absolus ; mais nous les répéterons cette année (1869) » sur une échelle plus étendue, espérant atteindre des résul- » tats parfaitement satisfaisants, que nous ne manquerons pas » de communiquer. Nous remarquons encore que les plants )) i^ Indigo fer a ont parfaitement mûri, et nous avons même » obtenu une assez considérable quantité de semence parfai- » faitement développée. A la même époque (1868), on a fait » également des cultures d'essais avec Y Indigofera dans la » contrée de Botzen (en Tyrol). Les résultats ne nous sont pas )) encore connus ; mais nous avons entendu dire que les )) plantes sont restées sur les champs, pour voir si elles sont » capables de supporter l'hiver. On n'était pas parfaitement » content des résultats atteints par ses premiers essais de cul- PROCÈS-VERBAUX. 229 )) ture; la cause en était dans le temps insolite, qui a eu lieu » en 1868. Le mois de mai a été trop chaud et trop sec, >•> pendant que les mois de juillet et d'août ont été trop froids » et humides. Nous vous communiquerons les résultats des )> essais de 'J869 en automne. » — M. E. Dibos fait don d'une caisse contenant des feuilles de Coca {Erijthroxj/lon coca) du Pérou, pour permettre de continuer des expériences sur cette plante. — (Remercîments.) — M. José de Canto, dans une lettre adressée à M. A. De- londre, donne les renseignements suivants sur ces cultures de Chicliona aux Açores : « Vous me demandez des nouvelies de mes cultures de Ci?ichona; j^e ne suis encore qu'aux petits essais, mais ils ont été assez heureux, pour que je me pré- pare aies commencer en grand, au retour du printemps. Sur cinr| différents endroits, où j'avais fait planter quelques plants de Cinchona o/fœinaiis, ils se portent à merveille, en trois endroits, après deux hivers de plantation; donc le cli- mat ne leur est pas défavorable et le reste n'est qu'une ques- tion de temps et de culture. Les endroits les plus élevés sont ceux où les Cinchona viennent le mieux et ce sont aussi ceux qui ont pour nous le moins de valeur. Vous trou- verez ci-joint une feuille de Cinchona cueillie à Porto- Formoso, au milieu des montagnes, dans un terrain de bruyères qui avait été déjcà défriché et vous remarquerez la vigueur de sa végétation; à Pico da Pedra, j'en ai de bien plus vigoureuses. La petite feuille appartient à une plante de Thé, plantée aussi à Porto-Formoso, en même temps que le Cinchona, il est impossible de voir rien de plus vigoureux. J'ai une grande quantité de plants de Cinchona prêts à être en place. De la graine que vous avez eu la bonté de m'en- voyer dernièrement, j'ai fait lever 150 C. officinalis var., 6(> d'une autre variété, 31 Cinchona micrantha, 1Z|5 C, suc- cirubra. Le C. calisaya n'a pas levé, la graine n'était pas de bonne qualité. » — M. Glaziou, directeur du Passeio publico de Rio-de-Ja- neiro, fait connaître les résultats suivants de ses essais d'accli- mation du Cinchona au Rrésil : « Dès 1863, je fis venir des !>30 SOCIiiTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCGLIMATATION. » Cinchona calisaya, succinihra, tucujemis, nohilis,orata et » officinale pour les cultiver au Passeio ; mais le voisinage » trop immédiat de la mer, d'une part, et de rues très-fréquen- » tées, d'autre part, ne permit qu'unf succès médiocre. Des » plants, qui résistèrent, furent transportés sur les coteaux de » la Gavia, chez le docteur Gustodio Alvès Serrao, mais ils y » périrent par suite de l'humidité trop grande du sol. En » 1866, des graines, provenant de la Bolivie, donnèrent plus » de 3000 pieds, dont une partie fut placée à Nova-Friburgo, » sur la montagne des Orgues, aune altitude de 1500 mètres, » dans un terrain fertile et à température fraîche et brumeuse. » Ces arbres, Chwhona calimyn, var., Josephiana, sont au- » jOurd'hui parfaitement ramifiés, et végètent vigoureusement » au soleil et surtout à demi-ombrage. En 1863, de nouveaux » essais ont été tentés par Tordre du gouvernement dans » diverses localités, qui paraissent bien appropriées à cette cul- )) ture, et qui sont situées entre 600 et 2000 mètres au-des- » sus du niveau de la mer. Plusieurs de ces localités paraissent » devoir donner de bons résultats, et je me propose de tenir » ultéi ieurement la Société au courant des progrès de ces » cultures. » — M. le marquis de Pompignan adresse la lettre suivante à propos d'une récente communication de M. Ghatin sur la cul- ture des Truffes : « En fait de doctrine végétale, comme de » toutes autres, il faut se défier des axiomes absolus. Dans » un article du Journal officiel du soir, du 26 de ce mois, on » lit un article très-intéressant sur la culture de In Truffe. » 11 n'est pas encore bien démontré qu'on puisse produire la » Trulfe à volonté, mais je m'arrêterai seulement à cette asser- .) tion bien tranchée de M. Ghatin: Dans les terrains siliceux, » dans les terrains graveleux, on ne rencontre jamais de » Truffes. Je n'ai rien à dire de ces derniers, faute de docu- y> ment précis ; mais, quant aux premiers, monsieur, il est » bon que M. Ghatin sache que dans l'arrondissement de Nérac, » département de Lot-et-Garonne, il y a une' vaste contrée » participant des Landes et lieux avoisinants, dont le sol est » exclusivement composé de sable pur, et qui produit enabon- PROCÈS-VERBAUX. 231 j (lance d(?s Truffes excellentes qui se vendaient encore dans » les derniers jours quiontprécédéleCarême jusqu'à 15 francs » le demi-kilo ; mais, pendant toute la saison, 7, 8 et 9 francs » le demi-kilo sur le marché. Je regrette que la saison soit » passée, je me serais fait un plaisir de vous en envoyer un » échantillon, et vous auriez dû reconnaître que, pour la saveur » et leur belle couleur noire, elles n'avaient rien à envier à » celles des autres pays producteurs, et je dois ajouter qu'elles » ont même un avantage spécial, qui tient évidemment an » milieu dans lequel elles se .produisent. Au lieu d'être ru- » gueuses, d'un épiderme rude et grossièrement granulé, » pleines de protubérances qui le garnissent d'une terre argi- » leuse compacte,, comme celle du Périgord (ce qui fait que » pour mettre leur partie utilisable à nu, il faut leur faire >> subir un déchet énorme, parfois équivalent à la moitié du » poids brut), nos truffes, dont beaucoup sont très-grosses, » affectent généralement la forme sphérique, ont un épiderme » tin et uni, peu ou point d'aspérités, et il suffît de les frotter » légèrement avec une brosse, pour que, leur pelure très- » mince enlevée, il y ait très-peu de perte à éprouver. C'est sur » plusieurs heues d'un tel pays qu'on récolte ainsi ces Truffes. » Toutefois, je dois ajouter comme une circonstance qui » pourra paraître importante à M. Ghatin, que cette vaste » contrée est occupée à peu près exclusivement par le Pin » maritime et le Chêne liège, dont l'exploitation fournissait à » un grand et fructueux commerce, avant que l'importation » en franchise des inépuisables lièges de l'Algérie ne soit venue » ruiner les propriétaires de nos forêts. » M. Chatin fait remarquer qu'il résulte de ses observations, qu'une très-petite quantité de calcaire peut suffire pour que la Truffe se développe et qu'il aurait grand intérêt à ce que M. le marquis de Pompignan voulût bien lui faire parvenir une petite quantité de la terre de ses truffières pour l'analyser et vérifier, si réellement il existe ou non du calcaire dans cette terre, ce qui n'aurait rien d'étonnant, car quelquefois les ter- rains siliceux renferment une assez forte proportion de cal- caire, sans qu'on puisse le soupçonner au premier abord. 232 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. M. le Président pense qu'il serait intéressant de demander aussi à M. de Pompignan quelques spécimens de ses Truffes pour en déterminer l'espèce botanique. — Des graines de diverses espèces sont adressées par MM. Le Marié des Landelles, Ramel et M""' veuve Boucarut. — M. Vêlez offre un spécimen de Splwria^ développé sur dne larve d'insecte, provenant de la Nouvelle-Grenade et au- quel on attribue, dans ce pays, la maladie des pommes de terre. — M. Bachy, instituteur à Ramousies (Nord) demande à participer aux distributions de graines faites par la Société. — M. J. Auzende oflre de fournira la Société, si elle en avait besoin pour des éducations précoces de Vers à soie, des jeunes pousses de Photiniaglabra et de Querciis pedunciilata. — (Remercîments). — M. Durieu de Maisonneuve remercie des graines qu'il a reçues de la Société et fait parvenir 550 graines de Chamœ- rojn 6'j:ce/6Y/ provenant du Jardin botanique de Bordeaux, où cet arbre a fructifié pour la première lois. Ces graines ne peuvent manquer de germer, si elles sont semées en terrine, avec cbaleur au pied ; on devra diviser ensuite chaque pied dans un petit pot, et ne mettre en pleine terre que la troisième année. La germination se fait attendre près de quatre mois. — (Remercîments). — Son Exe. M. le Ministre de la marine et des colonies adresse ses remercîments pour les graines à' Eucalyptus ùdero- xi//on,qm lui ont été remises pour la colonie de Mayotte. — M. E. Vavin adresse un nouveau rapport sur ses diverses cultures. — M. Brierre fait parvenir un second envoi de Tc/iou ma, et donne de nouveaux détails sur ses cultures. — M. le Secrétaire communique une note de M. Gabriel Ilu- gon, négociant à Londres, sur l'intérêt qu'il y aurait à propa- ger en France la culture du Ramie {Bœhmeria tenacissiina) , qui a aujourd'hui une valeur de 1000 francs la tonne en fibres brutes, et qui est très-recherchée par le commerce anglais. Celte plante, qui est vivace, ne craint pas le froid et pourrait devenir très-importante dans nos cultures. PROCÈS-VERBAUX. 233 _ — M. de l;i Blancliére fait, hommage d'un mémoire qu'il vient de publier Sur les bols cVœuore et cVéhénistene à l'Ex- position universelle de 1867. _ (Remercîments). — M. J. Léon Soubeiran communique h la Société le résul- tat de ses dernières études sur les huîtrières du bassin d'Ar- cachon, qui donnent la preuve que l'ostréiculture, malgré les désastreuses conditions dans lesquelles s'est tait l'essaimaoe pendant ces dernières années, a donné encore des résultants tres-satisfaisants (Yoy. Bulletin, p. 100). M. de la Blanchére confirme ce que vient de dire M. Soubei- ran, et ajoute que, pour lui, l'établissement des pnrquots a ete une mesure désastreuse, en permettant l'introduction de trop de monde dans la baie, où les vols les plus effrontés se font impunément pendant la nuit. Il exprime aussi le reoret que les efforts faits par plusieurs Sociétés pour être substituées aux concessionnaires, qui ont abandonné leurs parcs, n'aient eu aucun succès. ^ — 31. Dnchesne-Thonreau fait connaître à la Société le pro- cède qu'il emploie pour prendre les Vipères, et qui consiste à leur mettre un bâton sur le dos pour arrêter leur fuite et à leur présenter une bouteille par le goulot de laquelle elles pénètrent pour chercher un refuge. M. Passy foit remarquer que les personnes qui font le mé- tier de prendre des Vipères, ont bien soin d'attendre le mo- ment ou les vipéreaux sont assez gros pour pouvoir être l'obiet de la prime. Depuis deux ans, on emploie au domaine d'Arc une femme de Champlitte, près Langres, qui force les Vipères de sortir de leur repaire, en y insufflant une liqueur, dont la composition est son secret, ce qui lui a permis de prendre en trois mois, 803 Vipères. Cette femme a été mordue deux fois •M. le marquis de Sinéty rappelle qu'un chasseur de Vi- pères de la forêt de Fontainebleau maniait impunément ces animaux sans en être mordu, mais qu'on n'a jamais su à quoi attrduier cette immunité. M le baron Séguier dit qu'il a vu, dans le parc d'Haute- leuille, un charbonnier qui maniait également ces animaux sans précautions et sans aucun accident. •234 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. M. Millet ajoute que l'insufflalion du tabac dans les trous des Vipères les force rapidement à en sortir, et qu'un moyen efficace encore, consiste à introduire, au moyen d'une baguette, dans ces trous une éponge ou une étoupe imprégnée de ben- zine. — M. Millet donne lecture d'une analyse d'un mémoire de M. le docteur Vouga, sur son établissement de pisciculture à Chanelaz, près Neuchatel (Suisse). — M. le baron Séguier remplace M. A. Passy au fauteuil de la présidence. — M. le Secrétaire donne lecture de la partie d'un rap- port de M. E. Vavin, relative à la culture de VArracacha escu- lenta. M. A. Rivière dit que le pied de cette plante, qui lui avait été contié par M. E. Vavin, a péri, comme ceux qu'il avait pré - cédemment cultivés : cela tient sans doute à ce que l'expédition de celte plante ne se fait que par collet, et qu'ainsi le végétal ne trouve pas suffisamment de nourriture dans ce qui reste de la racine. En Colombie, on a soin de ne pas laisser fruc- tifier XArracacha, pour obliger tous les sucs à se reporter sur la racine. — M. le Président fait connaître le résultat du scrutin, Le nombre des volants était de2/i9. (Outre les billets de vote dé- posés dans l'urne paroles membres présents, beaucoup tle bullelins avaient été envoyés sous pli cacheté et contresigné, ou dans des lettres adressées, soit à M. le Président, soit à M. le Secrétaire général.) Les votes ont été répartis de la ma- nière suivante : Président, MM. Drouyn de Lhuys 2i9 Vice-Présidents, Dumeril 2^8 A. Passy 2Z(8 De QUATREFAGES 2/19 r.iCHARD (du Cantal) 247 ' Secrétaire général A. d'Éprémesnil 2.'|8 Secrétaires, E. Ddpin , 2Zi9 Le marquis de Sinéty. . . . 2J8 J. L. SOUBKIRAN 2/j7 Cti. Wallut 2/j5 PROCES-VERBAUX. Membres du Conseil, MM. Gillet de Grandmont. . . "llxb A. HENiVEQUIM 267 Fr. Jacquemart 2/i8 Marquis de Selve, 2/(7 Trésorier. P. Blacque 2Z(8 235 En outre, d'aatres membres ont obtenu des voix pour les diverses fonctions. En conséquence, sont élus pour l'année 1869 : Président, Vice-Présidents. Secrétaire général. Secrétaire du Conseil, Secrétaire pour l'intérieur. Secrétaire pour l'étranger. Secrétaire des séances. Trésorier, Membres du Conseil, MM. Drouyn de Lhuys. A. DUMÉRIL. A. Passy. De Qdatrefages. Richard (du Cantal). Comte d'ÉPRÉMESNiL. Ch. Wallut. E. DupiN. Marquis de Sinéty. .1. L. SOUBEIRAN. P. Blacque. (JiLLET DE Grand VIO NT, A. Hennequin. Fr. Jacquemart. Marquis de Selve. SÉANCE DU 19 mars 1869. Présidenoe de M. A. Passy, vice-président. Le procès-verbal est lu et adopté. — S. Exe. M. le Ministre de l'agriculture et du commerce annonce qu'il vient d'accorder à la Société, pour 18(H», une subvention de 2000 francs, à titre de subvention à l'agricul- ture. — (Remercîments). — Des remercîments pour les récompenses qui leur ont été décernées, à la séance publique du 19 février, sont adressés par MM. Bordone, Paterlini, Stepben H. Ainsvvorth, le général Khérédine et Jean Amestoy. — M. le général Le Bœuf exprime le désir de pouvoir obte- 236 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. nir quelques Lamas pour en faire tenter l'éducation dans les Pyrénées. — Il est déposé sur le bureau un numéro du Moniteur de la Flotte du 28 février 1869, dans lequel a été insérée l'an- nonce des prix fondés par la Société pour l'étude de la repro- duction artificielle des Huîtres et pour la transformation des marais salants en réservoirs à poissons. — Des remercîments pour les graines de Vers à soie qu'ils ont reçues sont adressés par MM. Guillemin, Belhomme et Henry Trotter. — M. Bixio fait hommage de J2 grammes de graines de Vers à soie de Californie. — (Remercîments.) — M. k. Ligounhe transmet une copie de son rapport sir les petites éducations de Vers à soie, faites en J 8(58 dans le département de Tarn-et-Garonne. — M. le professeur A. Cosia adresse une lettre sur l'expo- sition des graines de Vers à soie des principales localités ita- liennes, qui doit avoir lieu en novembre 1869. — M. Viennot dépose une notice sur la Silk supply asso- ciation qui vient de se fonder à Londres. (Voyez Bulletin, p. 169.) — M. le marquis de Pompignan fait parvenir des échantil- lons de Truffes prises en divers endroits des environs de Nérac et accompagnés chacun du sol dans lequel elles sont nées, et ajoute : « Il ne peut y avoir aucun doute sur la sincérité » de ces échantillons. Je vous ferai seulement observer que » la saison est tout à fait passée, et qu'on a eu de la peine à >•> en retrouver quelques-unes; mais il ne faudrait pas les » prendre comme spécimens de leur grosseur ordinaire. Dans » la saison, il n'est pas rare d'en trouver qui pèsent 200, 300 » etjusqu'àôOO grammes, mais ce que je vous envoie ne serait » (}ue du fretin de peu de valeur. Vous remarquerez aussi » qu'avec un léger coup de brosse les Truffes se trouvent pai*- » faitement nettoyées, et que, présentant peu d'aspérités et )) de crevasses, le déchet est aussi faible que possible, j» — M. le baron fiaude fait connaître qu'il n'existe pas en «irèce de Grenadiers sans pépins et donne les renseignements l'IlOCÈS-VERBAUX. 237 suivants qu'il a pu réunir sur ces plantes : « 11 existe, à » Smyrne, une variété ayant des pépins, très-petits et tendres. » C'est une des meilleures variétés ; on l'appelle Cadl-Inar ; » mais elle dégénère graduellement et perd sa couleur et son » sucre si on la transplante en Grèce. Les meilleures Grenades » qui existent en Grèce sont les Karavéla et les Politica ; il est » très-probable qu'elles pourraient prospérer dans la France » méridionale. Il existe trois ou quatre autres variétés de » qualité inférieure, plus rustiques et qui pourraient aussi » réussir. » — 31. Tailleux, instituteur à Carly (Pas-de-Calais), adresse un rapport sur ses cultures de Blé, Avoine, Orge et Maïs. A l'occasion de cette communication, M. le' Secrétaire fait connaître à l'assemblée que M. Adam, délégué de la Société à Boulogne-sur-Mer, non-seulement prend soin d'expérimenter, dans ses propriétés, toutes les graines qu'il reçoit, mais en dis- tribue une partie aux divers instituteurs du département, et a même institué des prix pour ceux qui lui adressent les meil- leurs rapports. — M. Auzende fait connaître qu'il vient de couronner, à titre d'essai, ^XmiQWT^ Eucalyptus g lob uhis q^ï oni S) mètres de haut et dont le tronc a 50cenlimétres de circonférence. — Des demandes de graines et de plantes sont adressées par la Société d'horticulture de la Côte-d'Or,et MM. Blondeau- Dejussieu et Mony. — Il est déposé sur le bureau un numéro du journal V Ordre du Pas-de-Calais, qui renferme un article sur la séance du Cercle agricole du Pas-de-Calais qui a été tenue le 23 mars, à Arras, sous la présidence de M. Drouyn de Lhuys. — M. le baron J. Cloquet met sous les yeux de la Société un appareil dont il se sert avec avantage pour renouveler l'air des Aquaria; il consiste en un soufflet, auquel est adapté un tube de caoutchouc qui se termine par une ampoule de tatïe- tas qui laisse sortir l'air en bulles à travers ses mailles- l'am poule est maintenue au fond de l'eau par un tuyau de plomb ^n mettant en mouvement le soufllet pendant quelques mi- nutes, on arrive à aérer complètement l'eau. 238 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMÂTATION. M. A. Geoffroy Saint-Hilaire dit que cet appareil lui rap- pelle la hotte du pêcheur Vinçon, qui était munie d'un souf- flet destiné à aérer l'eau, et sa voiture à transporter le poisson vivant où un excentrique donnait le mouvement à l'insuffla- teur. Il ajoute qu'au Jardin d'acclimatation, l'eau de mer, étant mise en mouvement par de l'air comprimé, sous une pression de 2 à 3 atmosphères, l'air se dissout dans l'eau, et qu'en outre la force de projection de l'eau dans les bacs aère encore leur eau, en lui imprimant un mouvement qui se fait sentir dans toutes les parties du bac ; on voit de toutes parts de petites bulles d'air remonter à la surface. M. Millet dit qu'il a présenté il y a une douzaine d'années un appareil identique avec celui de M. le baron Gloquet, et donne, à ce sujet, lecture d'un rapport qu'il a publié dans le Bulletin d'i la Société d'agriculture Âe 1856. M. le baron J. Gloquet exprime le regret que M. Millet n'eût pas fait cette observation à la dernière séance, car il n'eût pas fait alors de communication sur son appareil, qu'il a con- struit, sans savoir qu'il eût déjà été imaginé par une autre per- sonne. M. A. Geoffroy Saint-Hilaire dit que le Jardin d'acclimata- tion emploie pour transporter les poissons qu'il tire de Cherbourg, pour son aquarium, une caisse en fer galvanisé, à angles arrondis, munie de deux couvercles, l'un, en tôle, percé de trous très-petits, l'autre, cintré en creux, dans lequel l'eau peut passer et retomber. Cet appareil, très-simple, per- met de faire voyager le poisson en bon état. M. Soubeiran dit qu'il a vu chez M. Huret-Lagache, h Bou- logne-sur-Mer, des boîtes destinées au transport des animaux marins vivants, et dans lesquels un iîlet placé à la partie supé- rieure empêche de trop brusques soubresauts de l'eau, mais permet une certaine aération de la couche supérieure qui passe à travers les mailles. M. de La Blanchère rappelle le procédé employé par l'éta- blissement d'Huningue pour faire voyager le poisson vivant, et imaginé par M. Bienert. L'appareil, qui est un sceau demi- circulaire pour les petits transports, ou un cylindre courbe PROCÈS-VERBAUX. 239 pour les transports en grand nombre, porte sur le couvercle, qui est déprimé, une boule de caoutchouc communiquant par un tube latéral avec le fond du vase, qui est double et dont la paroi supérieure est criblée de petits trous. II suffit pendant le voyage de donner de temps en temps quelques coups de doigt sur taboulé de caoutchouc pour foire traverser toute la couche d'eau par de nombreuses bulles d'air. Chaque appareil porte son insufflateur avec lui. M. Millet fait observer que tous ces appareils ont l'incon- vénient d'être compliqués et doivent être expédiés pour chaque transport, tandis que, par son procédé, rien n'est plus facile que de se procurer un soufflet et de l'adapter à un vase quel- conque. — M. Millet rend compte de la dernière séance de la troi- sième section où l'appareil de M. Schmidt a été examiné. Il a été demandé à M. Schmidt de faire venir à Paris l'appareil qu'il a construit à Ostende et de le faire arriver plein de poissons, ce qui serait une preuve de son efficacité. — M. Maurice Girard lit une note sur le gibier à plumes et les Fourmis. — Moyen commode de récolter les pichndres, œufs de ces insectes. (Voyez au Bulletin, p. liO). M. le baron Séguier rappelle un procédé dont il a déjà en- tretenu la Société et qui lui a été indiqué par un ouvrier faisandier-du roi de Saxe, procédé qui luipernjet de mettre en coupe réglée les Fourmilières de son parc. M. Maurice Girard pense que le procédé indiqué par M. le baron Séguier est bon dans un parc, mais ne pourrait être appliqué partout comme celui qu'il vient de décrire — M. J.-L. Soubeiran lit un mémoire sur les iiuj trières d'Hayling (Angleterre). (Voy. Bulletin, p. 105). — M. A. Rivière présente à la Société des pots remplis de jeunes Cinchona, qui proviennent des graines de la Société. Il rappelle, à cette occasion, la communication qu'il a faite dans la séance du 22 janvier dernier. e 2hO SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZUOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. SÉANCE DU 2 AVRIL 1869. Présidence de M. Drouyn de Lhuys, président. — Le procès-verbal est lu et adopté, après quelques obser- vations de MM. le baron J. Cloquet et Millet. — M. le Président lait connaître les noms des membres récemment admis : MM. BuuNiQUEL, ingénieur des ponts et chaussées, chef de service à Toulon (Var). BuRLiNGAME (Ausou), cnvoyé extraordinaire etministre plénipotentiaire de Chine, à Paris. Engaurran (Joseph), ancien négociant, vice-président de la Société d'horticulture et d'acclimatation du Var, à Toulon. Pied, marchand-boulanger, à Paris. — M. le Président annonce à la Société les décès de M. le docteur Blatin, ancien président de la Société protectrice des animaux et du comité de propagation de la viande de Cheval, et de M. le docteur Martin de Moussy, auteur d'importantes communications relatives aux races ovine et bovine de l'Amé- rique du Sud. — M. le Président informe la Société que la Société d'hor- ticulture et d'acclimatation du Var a été reconnue comme Société affiliée à la Société d'acclimatation dans la séance du Conseil du 26 mars 1869. M. Bruniquel, président de la Société d'horticulture etd'ac- chmalalion du Var, adresse ses remercîments pour la nomina- tion de cette Société au titre de Société affiliée. — Des remercîments pour les récompenses qui leur ont été décernées le 20 février dernier sont adressés par MM. de Masquard, Maumenet et Ilanbury. — M. le capitaine Félix Sicard remet à la Société la relation de son voyage en Arabie, dans le golfe Persique, la Mésopota- tnie et la Perse méridionale. — M. le Directeur du Jardin d'acclimatation annonce qu'il PROCÈS-VERBAUX. 2/il vient de recevoir en don de M. lé comte Léon de Perlhuis, trois Francolins de Syrie {Francolinus vulgaris). D'après les renseignements donnés àM. leDirecteurparM.lecomte de Per- lhuis, on peut, à ce qu'il paraît, se procurer facilement en Syrie ces Francolins. Ceux que le Jardin d'acclimalalion vient de recevoir ont été pris, au Faucon, dans les environs de Latta- Ideli, il y a cinq ou six mois. Ces oiseaux sont difficiles à transporter, car ils s'habituent difficilement à la cage ; grâce à l'appareil ingénieux, employé par M. le comte de Perthuis, les Francolins sont arrivés à très-bon port au .lardin d'accli- matation. Cet appareil est une cage divisée en deux comparti- ments, l'un à claire-voie, l'autre obscur. C'est dans ce réduit sombre que, pendant le voyage, se réfugiaient les oiseaux. — M. P. de l)Ourakofr adresse une note sur le gibier en Russie, — M. A. Thomas, dans une lettre adressée à M. A. Dumé- l'il, donne les détails suivants sur Tapparition extraordinaire précoce des Aloses : « Cette année, la vraie montée de ces » poissons a commencé vers le 10 janvier. Quelques coureuses » (c'est ainsi que l'on nomme les Aloses qui apparaissent iso- » lément avant la véritable montée) s'étaient déjà rencontrées » en nombre; ce qui a lieu extrêmement rarement. On attri- » bue cette précocité à la douceur de la température que nous » avons eue pendant l'hiver. Les Lamproies sont venues aussi » de très-bonne heure. Depuis que le temps est devenu froid, » on ne voit plus d'Aloses, mais on prend beaucoup de Lam- » proies et de Saumons. » — M. Dabry annonce un travail complet sur le Gourami, dans lequel il compte élucider quelques points mal connus de l'histoire de ce poisson, au moyen de renseignements particu- liers, pris par lui à Saigon et à Batavia. 11 exprime l'espoir que l'introduction dans nos eaux de cette excellente espèce pourra bientôtêtrc définitivement obtenue. Il s'est assuré du concours bienveillant de M. le capitaine Bourdon, commandant le paque- bot des Messageries Impériales, le Donnais, qui a bien voulu mettre à la disposition de la Société son aquarium, pour faci- liter le transport des poissons les plus intéressants delà Chine 2" SÉRIE, T. Yl. — Avril 1869. 10 242 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. et de la Gochinchine. M. Pierre, directeur du Jardin zoolo- giquede Saigon, lui a promis aussi son concours le plus dévoué pour cette introduction et celle des autres espèces, qui paraî- traient uiiles à importer. Pour éviter l'influence si fâcheuse de l'abaissement de la température pour les Gouramis,M.Dabry exprime le vœu que des mesures soient prises pour assurer leur séjour, au moins pendant quelque temps en Egypte, oùS. A. le vice-roi accorde la plus bienveillante attention à tout ce qui se rapporte à l'ac- climatation. M. le Président dit que l'avis de M. Dabry lui paraissant très-utile, il aura l'honneur d'adresser une lettre à Son Altesse pour la prier de vouloir bien accorder son concours puissant à la réalisation de l'introduction du Gourarni, introduction qui a fait l'objet des études de la Société, dès l'époque de sa fondation. Et comme la température s'abaisse quelquefois au Caire assez pour devenir préjudiciable au Gourarni, S. A. le vice-roi sera priée de vouloir bien faire déposer les poissons, qui lui seront remis, dans une localité plus méridionale et plus chaude par conséiiuent. — M. Chevet adresse la note suivante à l'occasion de la communication faite par M. Maurice Girard sur les œufs de Fourmis : « A la dernière séance, il a été proposé d'employer )-> les œufs de Fourmis pour la nourriture des jeunes Faisans et » des jeunes Perdreaux. Ces œufs sont souvent très-éloignés et » il est difficile aux éleveurs de se les procurer ; ils peuvent être » remplacés par un autre aliment qu'il est facile de se procu- » rer. C'est de faire tuer une bête, de l'enterrer, en laissant » une partie de l'un de ses membres hors de terre, pour que » les mouches se posent dessus ; quelques jours après, le corps » de cet animal sera un foyer de (/nyois, qu'on mettra dans » un pot, avec un litre de son de blé. Ces vers se. nourriront » de la farine et changeront de couleur; ils se nettoieront, en » changeant le son plusieurs fois et en les mettant dans un » crible. Cet aliment est recherché par presque loutes les vo- » lailles, mais il faut s'en servir avec beaucoup de modération » et seulement pour les Faisans et les Perdreaux de l'âge le PROCÈS-VERBAUX. . 9à^ » plus tendre, car plus tard il deviendrait un mal. Je puis en » donner un exemple. J'ai eu l'occasion de faire trois pâtés de )> deux Faisans chacun, les Faisans étaient nourris de ces » guyots: ils ont éti^ tués à deux heures, mis en pâte à cinq et » cuits à neuf heures ; ils ont été expédiés le surlendemain dans » trois pays différents et ils ont produit le même effet. Au » moment de les consommer, ils étaient remplis d'asticots » grouillant dedans par milliers. J'ai renouvelé l'expérience, » ce qui m'a donné l'assurance de ce fait. » — M. Guérin-Méneville fait hommage d'une notice Sur l'élevage du Ver à soie du Chêne en France et au Japon. — (Remercîments). — M. le Président transmet des ceps venant de Tabris (Perse), ainsi que des graines et fruits de divers fruits qui lui ont été adressés par M. Bernay, chanceher du consulat à Tauris. — (Remercîments). : — Des remercîments pour les graines et plantes, qui leur ont été données, sont adressés par MM. le Directeur de l'École de pharmacie de Paris, Charles Boucher, F. Gallais, E. Morren, Amadou, Auzende et Riffard. — M. Hesse annonce l'envoi d'un nouveau paquet de graines fait par M. Ferd. Von Mueller. — (Remercîments). — M. F, Gallais, de Ruffec, adresse la note suivante : « Le » Chamœrops excelsa passe l'hiver dans nos contrées sans » abri ; sur le hQ" degré de latitude, les Bamhum. nigra et » mitls, ainsi i\\\Q\Q'àChamœropshumilise.i excelsa, oni^xii^- » porté, l'an dernier, pendant quatre jours, à HO mètres au- » dessus du niveau de la mer,— 17 degrés (au-dessous de 0). ') Les Bambous ont perdu les feuilles tendres de la tête des » tiges, et le Chamœrops hiimilis a jauni. Le Chxmiœrops » excelsa s'est bien tenu. — M. Auzende adresse la note suivante sur VIpomea tube- rosa ficifolia : « Vers l'année 1859, je reçus des graines de » Xïpomea ficifolia d'une personne venant de l'île de France ; » je les semai en mars de la même année ; quatre graines seu- » lement germèrent ; deux ans après, je les mis en pleine terre » en les séparant et en donnant à chacune d'elles une place 2hll SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATAT10.\. y> particulière et dans une bonne exposition. Les progrès que 5) firent ces tubercules furent si considérables, qu'ils s'élevèrent » de 15 centimètres au-dessus du sol, bien que je les eusse » fortement buttés; craignant une forte gelée, je les arrachai » et je les mis dans un trou profond, non sans avoir reconnu » que l'un pesaitlOOkilog. et avait 2 mètres de circonférence » et 60 centimètres de longueur. Aussi, à la belle saison, on » voyait à la grille du jardin de la ville 10 mètres occupés par » son feuillage et 2'", 50 de hauteur, du milieu duquel s'éle- ^ vait une infmité de fleurs roses qui, du matin jusqu'à dix » heures, faisaient l'admiration des visiteurs. La durée de » cette floraison continua jusqu'aux gelées, ainsi que lafructi- » fication. Un autre tubercule, dans la même exposition, pesa 5) 70 kilog. et 1"',50 de circonférence et 75 centimètres de » longueur. Les deux autres, moins bien placés, parce que » l'un se trouva sous un Enjthrina crista-galli de 8 mètres » de hauteur, et dont le tronc avait 95 centimètres de circon- » férence et les branches avaient à sa première enfourchure » 70 centimètres, et à la deuxième, 50 centimètres, et l'autre, » au pied d'un Ncrium splcndcns hacvil/e, de 7 mètres de » hauteur et la circonférence de son tronc, /i5 centimètres de )) circonférence. Aussi, je ne les ai pas laissés à leur place; » mais parmi les racines brisées, en les arrachant, il s'en est » trouvé de '20 centimètres de circonférence et de longueur » variable que je soumettrai à une ébullition d'eau pure et » au four, etc., pourm'assurer si elles ne pourraient accroître » le nombre de nos racines alimentaires. J'aurai l'honneur de » vous tenir au courant de ces expériences. » — M. Vavin dépose une collection de graines récoltées par M. Lecard, jardinier à Daka (Sénégal). — (Remerciments). — M. Gauldrée-Boilleau adresse une note sur le Sesamum orientale : « La '* bliie plant''' ou '"■ Sesanmm orientale" 0 doit être semée au commencement d'avi'il. Il est utile de » prendre pour cette plante les mêmes précautions que pour » la Rhubarbe, qu'on laisse se développer d'abord au fond, v) ou plutôt à l'abri d'un tonneau : les fraîches matinées et soi- >. rées d'avril, voire même de la première moitié de mai, PROCÈS-VERBAUX. 245 » pourraient en effet nuire à la croissance des jeunes pousses >) de la '■' B/uc p/ant'\ qui est originaire des régions Iropi- » cales. Quand la plante a grandi, elle est forte et vivace; elle » n'a plus rien à craindre des intempéries des saisons (seconde )) moitié du printemps, été et première moitié de l'automne). » Les feuilles de la '■'■ Bine plant'" sont d'ailleurs fort riches » en une matière gommeuse, qui se dissout facilement dans l'eau )) et lui donne des propriétés astringentes. Cette espèce de » mucilage est employé avec beaucoup de succès aux États- » Unis contre les diarrhées, le "choléra infantum",ladyssen- » tcrie et aulres affections analogues ». — M. ,Ioly de Lotbinière,en remerciant de sa récente nomi- nation, comme délégué de la Société à Québec (Canada), an- nonce qu'il espère se procurer des graines deMyrica cerifera, soit aux Etats-Unis, soit dans le haut Canada. Il exprime le désir de connaître les animaux, graines ou plantes du Canada qui intéressaient la Société pour les lui procurer. Il ajoute : « peut-être pourrait-on appliquer au canal de l'isthme de » Suez, pour prévenir l'accumulation du sable, le procédé em- » ployé au Canada pour se protéger des tempêtes de neige, D poudreries. Dans ces circonstances, la neige, au lieu de sable, » remplit l'air et se dépose, en certains endroits, en immenses » bancs de dix et même quinze pieds d'épaisseur, remplissant » les vallons étroits, les chemins creux, les coupes de chemins » de fer, etc. Le moyen d'obvier à ce grand inconvénient, ou » au moins de le diminuer considérablement, c'est d'élever, à » une certaine distance de l'endroit ([ne. l'on veut protéger, » une clôture de planches debout de 12 à 15 pieds de hauteur, !> avec une espace de quelques pouces entre les planches. Le » vent rafale et tourne autour de chaque planche ; ce mouve- j) ment circulaire lui fait perdre sa force et il dépose son far- » deau de neige au pied de la clôture; au lieu d'aller le jeter » dans la coulée. Nous avons des lieues de chemin de fer pro- » légées par ce moyen. » — M. Ramon de la Sagra donne lecture de la note suivante sur le China grass : « Dans la courte notice que j'ai eu l'hon- » neur d'envoyer de Nice, sur la végétation du China-grass.tX •2lH5 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. )) dont il a été rendu compte dans la séance du 8 janvier der- » nier, je faisais mention d'un projet d'une fabrique, dans la » même ville, pour manufacturer les produits de la culture. » Son entrepreneur n'a pas pu réaliser son idée ; mais un in- v) dustriel actif, intelligent, possédant tous les moyens néces- / saires, est parvenu, en très-peu de temps, à vaincre tous les » obstacles, et à établir une manufacture qui fonctionne déjà. » N'ayant pas encore la plante, car sa culture n'attend que la » sûreté du placement, M. Childers fait venir d'Angleterre la » matière première filée; mais bientôt seront terminées, à » Lille, les machines pour la filature du Çhma-grass, qui, nous » l'espérons, se produira abondamment sous le beau ciel des » Alpes-M;iritimes, ainsi qu'en Algérie et dans l'île de Corse, » M. Childers peut déjà faire la désagrégation et le rouissage » chimique delà fibre brute, comme le prouvent les échantil- » Ions cir-joints. Le même carton olïre aussi divers spécimens » des ouvrages de passementerie, imitant la soie et qui pour- » ront être débités presque au prix de la passementerie en » laine. La fabrication des velours, des reps et de cent étoffes » variées, sera établie lorsque les machines nécessaires seront » terminées. La nécessité où la fabrique de Nice se trouve en- » core de demander la matière première à l'Angleterre, en » attendant que la culture de la China-grass ait acquis » en France un développement convenable, sera un obstacle » pour le progrès de la nouvelle manufacture, que son actif «fondateur ne pourra pas vaincre tout seul. Les encourage- » ments,que celte cultul:*e demande, pourraient fixer quelques » moments l'attention de notre Société, première initiatrice de » l'idée que nous voyons déjà fleurir, et il me semble qu'une » commission, prise dans son sein, éclairerait complélement » cet intéressant sujet. » M. Rivière dit que depuis longtemps on cultive les Vrtica utilis, nivea et palmata en Algérie et particulièrement aux environs de Philippeville; cette culture n'offre aucune diffi- culté, mais le manque de machines pour opérer la décorti- cation a été cause de l'arrêt dans cette culture : il serait facile de faire plusieurs coupes de ces plantes dans l'année. Depuis PROCÈS -VERBAUX. 2Zi7 quelque temps on a introduit dans la culture une autre plante, la Ramie {Boehmeria tenacissima), qui paraît donner des produits excellents. M. Ramel dit que, depuis un temps immémorial, les Chi- nois fabriquent, avec le China-grass, des tissus très-brillants, très-minces, en même temps que très-résistants. Ils nouent, bout à bout, les fdaments sans les tordre, procédé qui ne serait pas applicable en Europe. Mais les iils, tordus par nos machines, ne lui paraissent pas donner des étoffes aussi résis- tantes, ni aussi fraîches à la peau que celles des Chinois. M. Soubeiran rappelle qu'à une des dernières séances il a communiqué une note de M. Hugon, négociant à Londres, qui signalait les avantages que présenterait la culture de la • Ramie, et faisait connaître que des fabriques avaient été in- stallées pour l'utilisation de sa fibre. M. Chatin fait remarquer que les échantillons provenant de Nice ont un éclat satiné et soyeux, qui permet d'espérer qu'on obtiendra des produits de bonne quahté. M. Vavin pense que la culture doit principalement se porter sur V Uriiccmivea, espèce différente de celle qui a été distribuée par la Société. M. Ramon de la Sagra croit qu'il est nécessaire de se rap- peler que le China-grass apparaît souvent dans le commerce à l'état de mélange, en proportions très-différentes avec le coton, la laine, etc., et que par conséquent la qualité en varie beau- coup. Les procédés chinois, qui sont les mêmes que ceux appliqués au JS'ipis (Musa) de Philippines, ne lui paraissent pas applicables en Europe : on ne pourra, chez nous, obtenir que des étoffes plus épaisses, mais elles sont très-bonnes ; d'autre part, la plante est vivace et a l'avantage de donner plu- sieurs coupes par an. L'examen des questions relatives à l'utilisation du China- r/rass est renvoyé à une commission que le conseil nommera prochainement. — MM. Anson Burlingame, ministre plénipotentiaire, envoyé extraordinaire de Chine, et Tche-kang, premier ministre adjoint et Soume-Kia-Kou, deuxième ministre adjoint, pren- 2^8 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. nent, sur la demande de M. le Président, place au bureau. M. le Président annonce à l'assemblée que M. A. Rurlingame exprime le désir de faire partie de la Société. — M. Millet donne lecture d'un mémoire sur les divers appareils employés pour le transport des poissons vivants. M. de la Blancbére observe que les appareils d'Iluningue peuvent être défendus du reproche que leur a adressé M. Millet. Quand on peut changer l'eau fréquemment, la quantité de détritus déposé au fond est assez minime pour qu'on puisse n'en pas tenir compte ; dans le cas contraire, il suffirait de filtrer l'eau et de pratiquer l'insufflation à moitié hauteur de l'appareil. Le grand avantage des appareils d'ikmingue est de ne pas obliger à faire accompagner les appareils par un homme spécial, toute personne pouvant, à de certains intervalles, aérer, en pressant la boule. M. le baron Gloquet, remarquant que l'air insufflé a d'autant plus d'action que la pression est plus grande, préfère mettre l'extrémité de son insufflateur au fond de l'aquarium : Ses poissons ne paraissent nullement elïrayés du mouvement imprimé à l'eau. M. A. Geolïroy Saint-llilaire donne quelques détails sur l'appareil employé depuis plusieurs années par M. A. Milne Edwards pour aérer son aquarium, et demande qu'un résumé de la question relative aux appareils de transport du poisson soit inséré au bulletin. M. Chatin fait remarquer que dans les mares il existe der. plantes aquatiques qui fournissent de l'oxygène et que la pré- sence des plantes dans les aquaria peut contrebalancer l'action des animaux. Il est très-facile de se procurer des plan- tes assez rustiques pour vivre dans les aquaria. M. Gloquet dit que les conferves et mousses qui tapissent le fond de son aquarium laissent dégager des bulles d'oxygène, peu le matin, mais beaucoup à la lumière du jour. M. de la Blanchère fait remarquer que les plantes se con- servent plus difficilement que les poissons dans les aquaria, et que les algues surtout présentent de très-grandes difficultés. Les plantes d'eau douce se cultivent plus commodément, mais PROCÈS-VERBAUX. '2li9 les conferves et les oscillaires ont l'inconvénient d'encombrer les bassins et de tuer le poisson. M. Cbalin pense qu'il y a encore des études à faire pour les plantes: il indique, à propos de l'observation de M. le baron .1. Cloquet, des résultats, encore inédits, d'expériences, qu'il a instituées sur la respiration des plantes inférieures. Il a observé que l'exhalation d'oxygène par ces végétaux ne cesse pas brus- quement avec le jour, mais que cette opération se prolonge pendant un certain temps, d'autantplus long que les végétaux ont une composition plus simple. M. Geoffroy observe que les conferves sont particulièrement utiles dans les aquaria, et que leur position dans des lieux obscurs, tels que des anfracluosités de rochers, explique par- faitement qu'elles doivent respirer la nuit. SÉANCE DU 16 AVHU, 1869, Présidence de M. Drouvn de Luuys, président. — Le procès-verbal est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres récem- ment admis : MM. BocQUET (Jules), propriétaire, à Paris. Cornu, à Paris. DucATEL (Emile), à Paris. — M. B. Garnier annonce qu'ii prépare un nouvel envoi de plantes et animaux de Madagascar. — (Remercîments). — M. Manès donne les renseignements suivants sur les expériences d'acclimatation faites à la Réunion : « Les Colins » de Californie ne se sont pas reproduits ici ; je l'attribue à la » nombreuse compagnie, qu'ils avaient dans la volière du Jar- 1) din. J'avais cependant conseillé à mes collègues, en séance » de comité, l'expérience en liberté; on aurait remis ces jolis » oiseaux à M. Edouard Lory, qui possède une immense pro- » priété à une demi-lieue de Saint-Denis, dans les meilleures » conditions pour cette acclimatation; les oiseaux, mis en 250 SOCIÉTK IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. liberté sur celle belle plaine qui louche à la base de nos montagnes et s'y étend même assez loin, auraient eu toutes les conditions d'existence les plus variées à choisir et je de- meure convaincu que l'essai n'aurait pu manquer de réussir pleinement. Les Cailles et les Perdrix se reproduisent en liberté dans toutes nos campagnes, comment les Colins ne feraient-ils pas de même? Le froid, qui seul en France les fait périr, n'existe pas ici. Les Faisans nous ont donné un succès qui compense l'échec des Colins. Nous avons actuel- lement vingt-deux têtes de Faisans ; deux paires de Faisans argentés ont été vendues 50 francs à des amateurs. Nous avons au Jardin une paire de Faisans dorés, plusieurs paires de Faisans argentés, trop jeunes encore malheureusement pour la reproduction, les mâles dumoins,car il va plusieurs femelles bien développées. Cependant, nous aurons Irès- prochainemenl un mâle, au moins, apte à la reproduction. Le Jardin possède un mâle de Faisan à collier et plusieurs femelles de Faisans communs ou croisés commun et à collier. A moins de bien grandes déceptions, nous pouvons désormais compter sur la multiplication des Faisans argentés. Les Ilouppifères n'ont pas réussi, comme vos lettres nous le fai- saient espérer. Nous n'avons plus qu'un mille en assez piteux état .et jamais on n'a obtenu de reproduction. Les IIoccos n'ont pas réussi non plus, un des deux sujets que nous possédions é!ant mort Irès-promptement. Les Poules et les Pigeons n'ont pas multiplié suffisamment pour assurer la conquête des espèces. )> — M. Héritle, coAsulde France au Cap de Bonne-Espérance, annonce qu'un de ses amis, riche propriétaire, a tenté, il y a quelques années, l'acclimatation des Gouramis ; il en avait une certaine quantité, provenant de Maurice, et les soignait dans un petit bassin d'eau fraîche, construit à cet effet, mais ali- menté au moyen de conduils en fer et plomb, allant chercher l'eau dans la montagne. Tous les Gouramis sont morts après mi orage qui a amené une eau trop froide dans le bassin. Cet ami se propose de recommencer bientôt son épreuve, et il vient de faire construire dans celle vue un nouveau bassin qui PROCÈS-VERBAUX. 251 sera alimenté par des eaux moins crues et ne provenant pas si directement des ravins. Quant aux Carpes, elles existent dans de rares petits étangs d'habitations particulières au Cap, mais on ne cherche nulle part à les répandre dans le pays. — M. P. Dabry annonce que M. Pierre se prépare à foire en France un envoi de Gouramis, poisson très-commun sur le marché de Saigon. — i¥. 0. Schmidt, dans une lettre adressée à M. Soubeiran donne quelques détails sur la culture des éponges dans la mer Adrialiqiie (voy. au Bulletin, p. 115). — M. Maréchaux annonce qu'il a tenté l'introduction de naissam produit à Hayling (Angleterre), pour le développer dans ses claires de Bretagne, et demande l'intervention de la Société pour obtenir une diminution des droits qui frappent ce produit à l'entrée en France. -M. le Secrétaire informe que la Hollande, à l'imitation de ce qui s'est foit en France sous la direction de M Coste a résolu de régénérer des bancs d'ÏIuitres du Texel et du Zuy- dersée et qu'il a vu, ces jours derniers, M. de Bout, piscicul- teur distingué hollandais, qui était venu à Paris prendre de« informations sur les meilleurs procédés à suivre. Il rappelle que des essais tentés, il y a une dizaine d'années, par le col- lège des pêches de Hollande, ont dû être interrompus par suite de la malveillance des marins, mais que ceux-ci aujourd'hui sont, les premiers à demander qu'on reprenne les travaux d ostréiculture. — M. Edward J. Cooper, dans une lettre adressée à M Sou- heiran donne les renseignements suivants sur sa pêcherie de Balhsodare (Irlande) : « Bien des années avant 1837 il avait ^> ete remarqué que le Saumon fréquentait la baie de Balli- » sodare et, à la suite de plus minutieuses observations, on avait » constate que souvent, mais toujours en vain, il essavait de )> Iranchir la chute d'eau que forment à leur embouchure les » deux rivières réunies, Owenmore. et Owen.... Ces chutes » proviennent d'une masse de rochers escarpée et presque » perpendiculaire d'environ 9 mètres de hauteur (20 pieds) En » 1^37, mon oncle, alorspropriétaire des terres environnantes 252 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. » obtint la sanction du Parlement pour l'achat des droits de » pêche et la construction d'échelles à Saumon à liallisodare » et à une autre chute à peu près de la même hauteur, à ft 5 kilomètres de dislance en remontant la rivière. L'acquisi- » tion des privilèges, ainsi que la construction et l'établisse- » ment des appareils, employèrent bien des années et tout ne » fut achevé qu'en 1851. Alors, durant quatre années, tous » les Saumons fréquentantla baie furent pris vivants et intro- )» duits dans la rivière, afin de la peupler (car il est reconnu >) que ces poissons, après avoir émigré à la mer, reviennent » presque toujours dans la- rivière où ils ont pris naissance). )) En 1855, pour la première fois on pécha le Saumon; l'an- » née suivante la pêche fut si peu productive qu'on la suspen- » dit entièrement en 1857. Mais à partir de 1857 à iSQ!i une )) augmentation des plus satisfaisantes s'effectua aussi bien » dans le nombre que dans le poids des Saumons pris. Depuis » 186/i, le produit de mes pêcheries a sensiblement décru, et » ce dépeuplementprogressif s'est non-seulement montré dans » Ballisodare, mais aussi dans toutes les pêcheries le long de » la côte. Afin de vous donner une idée du succès de la » pêcherie de Ballisodare, je joins à cette lettre un tableau ;) indiquant le nombre et le poids des Saumons, exclusivement )) pris aux filets depuis 1855 jusqu'en 18(58 (1). La saison » commence le 20 février et finit le 20 août pour la pêche aux (1) 1855.. Saumons. .. 188 Poidh . . Zi50 kilog 1856 . . — 18 — 56 — 1857... — 0 — 0 — 1858.. — lZi57 — 2688 — 1859.. — l/ll7 — 3337 — 1860... — 115Û — 2352 — 1861 .. — 1538 — 3221 — 1862.. — /i392 — 12317 — 1863.. — 65Zj7 — 15131 — 186a... — 108-27 — 23/1 67 — 1865. . — 86.'46 — 20'.)l/j — 1866.. — 7/i/l6 — • 191)38 — 1867.. — Zi^oe — 116^7 — 1868.. — 503^ — 11807 — PROCÈS-VERBAUX. 253 » filets ; mais c'est surtout depuis la fin de juin que la pêche » est la plus fructueuse, et il est curieux à remarquer que des » six rivières des comtés de Sligo et Mayo, habitées par les » Saumons, deux seulement produisent en janvier, février, » mars, des individus en bonne condition pour la pèche. Le » seul engin employé dans ma pêcherie est « The draiight )) net ». Ces filets ne sont point fixés, mais jetés d'un bateau et » retirés, dès la capture faite, et comme cette capture ne se » fait que dans labaie, ils ne peuvent être jetés, que lorsque la » marée est à moitié descendante jusqu'cà ce qu'elle soit à » moitié montante, parce que les Saumons pris sont déposés » sur le sable que la mer laisse à découvert durant quelques )) heures. Pour cette raison, les Saumons ont toujours fibre » accès du fleuve ; là on les prend à la ligne munie d'une mou- » che artificielle. La figure 9 de votre Rapport sur l'Exposition » de Bergen est le modèle exact de mon échelle, la partie supé- » Heure à son tournant olfre un large espace d'eau tranquille, » mais il est rare, dit- on, que le poisson s'y arrête, il passe )) directement l'échelle sans prendre de halte. » — Monseigneur Verrolles adresse une collection de cocons de Vers à soie de l'Allante de Mandchourie et écrit à ce sujet la lettre suivante : « Permettez -moi de vous adresser et de » recommander à votre bonne complaisance cet envoi de cocons » de Vers à soie de l'Ailante que j'offre à M. le Président et à » MM. les Membres du Conseil de la Société. Ces Vers à soie » de l'Ailante se nourrissent aussi, là où l'Ailante fait défaut, » de feuilles de Chêne-liége. Leur soie est plus forte que celle » des Vers du Mûrier, et plus brillante, plus délicate que celle » des Vers du Chêne. Je les ai enveloppés tout simplement î dans une ouate épaisse de coton, comme étant le meilleur » préservatif contre l'humidité, le chaud et le froid. L'éduca- i) lion de ces Vers est identique avec celle des Vers du Chêne; •3 on les met sur l'arbre; seulement gare les oiseaux. On les » préserve de la gelée pendant l'hiver ; pourtant, ceux qui » sont sauvages passent, bien entendu, l'hiver dehors, par un » froid, dans ce sud, de —25 à — 30 degrés et quelquefois — » 35 degrés centigrades de froid, et par la latitude de Naples sur '2bll SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. » les bords de la mer et en plaine. Quel pays ! En juillet c'est la » zone toiride, et il fait ici plus chaud qu'à Canton. Quel cli- » mat! Puissé-je, pour ma faible part, contribuer quelque peu D et venir au secours de l'industrie séricicole, aujourd'hui si » éprouvée. Le bon Dieu, qui frappe et guérit, daigne y mettre » sa main et abréger ces jours d'épreuve ! C'est que, sans nul » doute, nous avons grandement abusé. Là, et pas ailleurs, » est la cause du mal. J'ai appris que vous désiriez beaucoup » quelques couples de nos Grues cardinales. Depuis longtemps » je m'en occupe; déjà j'ai pu m'en procurer ; elles sont mortes, » l'une d'elles par accident.... Elle courait sus contre un en- » tant, lequel effrayé lui cassa la patte d'un coup de son gour- » din. L'an dernier je croyais réussir, mais le catéchiste qui » avait promis n'est pas venu ; il avait, paraît-il, compté sans » son hôte. C'est qu'à mesure qu'ils défrichent les forêts im- » périales, les Grues de détaler au loin. {Sic.) La scène est sur » les bords du Songari. Enfin persévérance et nous réussirons » s'il plaît à Dieu. )i M. l'abbé Delaunay informe la Société qu'il vient de rece- . voir d'un missionnaire la nouvelle de la mort de notre dévoué membre honoraire. — M. R. de La Blanchére fils adresse la note suivante sur uu passage des Géorgicjiies qui lui paraît devoir s'appliquer au China-grass : « Il existe dans les. Géorgiques de Yirgile » (livre III) un magnifique passage que l'on désigne ordinairè- » ment sous le nom d'Éloge de l'Italie et qui n'est peut-être » pas sans intérêt au point de vue de l'histoire naturelle et » surtout de l'acclimatation. Peut-être même va-t-il fournir » une donnée assez curieuse, et surtout inconnue, sur la » plante appelée China-grass. Avant d'aborder directement » l'éloge de sa patrie, le poëte commence par expliquer com- » bien sont différentes les productions des divers pays » (vers 109), puis il développe cette idée, d'abord d'une façon » générale (110 allô), ensuite d'une manière plus précise en )):énumérant les productions agricoles curieuses. ou précieuses » de chaque contrée ; après quoi, il entre dans^ le développe- » ment de ce qui constitue la supériorité qu'il veut assurer à PROCÈS-VERBAUX. 255 » l'Italie. Or, c'est dans la première partie de cette sorte d'an- » tithèse prolongée (115 à 135) que se trouve le passage sur » lequel s'est arrêtée mon attention. Virgile s'adresse à Mécène » en ces termes : Qiiicl tibi odoralo roferam sudantia ligno Balsamaqiie, et baccas semper iVondentis acanthi? Qiiid nemora yEthiopum inollicanentia lanà ? Vellera que ul foliis depectant lenuia seres ? (Pourquoi te parler et des parfums découlant de bois odori- férants et des baies de l'Acanthe toujours en feuilles? Dirai- je les bois de l'Ethiopie, blanchis comme une tête de vieil- lard par une laine moelleuse? Et comment les Chinois reti- rent cV une plante des fils textiles et fins?) Ce dernier vers, le cent vingt et unième, est intraduisible, car tous les mots, outre leur valeur dans la proposition, y expriment encore chacun une action spéciale qu'ils délinissent nettement. On ne peut le rendre explicitement et d'une façon à peu près claire que par une longue et lourde paraphrase : « Dirais-je comment les Chinois tirent dune plante feuillue^ par le peignage des toisons fines et tenues. » Ce passage est ordi- nairement interprété comme désignant la soie. Mais puis- qu'il est parfaitement avéré que, si les Romains n'ont jamais bien connu la Chine, ils connaissaient, depuis les derniers temps de la République, les Chinois et leurs produits indus- triels, il est facile de comprendre que, ne voyant que leurs tissus, ils aient pu confondre ceux de la soie des Vers et ceux de la soie du China-grass. Comme, d'autre part, ils ne connaissaient pas les plantes d'où venaient ces tissus, Virgile n'a pu dire que ce que les Romains avaient vague- ment appris des colporteurs thibclains. Or, ceux-ci n'ont pas pu leur exphquer que la soie se tirait d'une plante, puis- que cela est faux; ils ont dit que, dans leur pays, on tirait d'une plante les fils qui formaient leurs tissus et qu'on les en tirait par le peignage, Virgile l'a répété. Puisque c'est justement par cette opération qu'on obtient les fds du China- grass^ puisque cette plante est utilisée en Chine de temps 256 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. » immémorial, pourquoi ne pas admettre que les Thibétains » ont explique aux Romains cette culture si simple, plutôt que » la culture des Vers à soie, bien plus compliquée, qu'ils n'eus- » sent probablement pas comprise? On pourrait apporter en- » core d'autres argumenis à l'appui de mon opinion, mais » ils nous entraîneraient hors des bornes d'une courte note. » Je crois du moins avoir ouvert une idée nouvelle sur un » texte jusqu'ici expliqué d'une façon peu satisfaisante, et » avo,ir montré qu'on se trompe souvent en prêtant aux » anciens des connaissances moins étendues que celles qu'ils » ont eues réellement. » — Des graines de diverses plantes sont offertes par MM. Au- (libert et du Martray. — Des remercîments pour les graines qui leur ont été en- voyées sont adressés par MM. Lecreux, A. Rivière, Turrel, Gourdin et Audibert. — M. Turrel annonce qu'il a tenté l'introduction du Grena- dier à fruit sans pépins de Tarragone et de l'Oranger de Jalfa, variété sans pépins, qu'il compte répandre dans tout le Midi et fait parvenir une Orange pour être soumise à l'appréciation du Conseil. Ce fruit, à peau très-épaisse, a été trouvé de qua- lité très -médiocre et renfermait quelques graines dans son intérieur. — M. Héritte annonce le prochain envoi de graines fraîches deProiea argentea,du Cap de Bonne-Espérance. — Des demandes de graines sont adressées par la Société d'horticulture et d'arboriculture de laCôte-d'Or et M. Macé. — Des rapports sur leurs cultures sont adressés par MM. La- ratte-Uriot et Bravard. — M. Gourdin fait connaître que V Araucaria imbrlcata se développe bien dans le Bocage : il existe un pied de cet arbre à Saint-Mars, près la Chaize-le-Vicomte, qui a de 8 à 9 mètres de hauteur et un diamètre proportionné. — M. L. Neumann fait connaître qu'il a obtenu de graines, à lui confiées par la Société, une variété intéressante de So- lanum sisymbriifulium Lmk., dont les fruits sont comestibles, à saveur aigrelette très-agréable. l'RUCÈS-VKJtliAUX. "Ihl — i\]. K. Siiiioii annonce l'envoi d'une caisse deslinc'c à ia Société el donne les renseignements suivants : « Cette serre » contient trois espèces de végétaux et trois espèces de glands » (en stratification dans la terre de la caisse), rpie M. l'abbé » Mibières, provicaire de la province du Kouytcheou, récem- » ment nommé à la province du Kouang-si, vient de m'appor- » ter, en se rendant à sa nouvelle résidence. Je ne crois pas » pouvoir mieux foire cpie de transcrire ici les notes que >) M. l'abbé Mihières me remetsur ces végétaux, en ajoutant que » deux d'entre eux, le Toung-Shiang, que je crois une sorte » d'Erable, et l'un des Chènes-verts (le Choug-fsin-h'rm), » avaient été de ma part l'objet de demandes répétées depuis » sepl ans, et depuis surtout que j'avais pu admirer ces ma- » gnifiques arbres dans mon voyage au Sse-tchuen. Le Choiuj- )) isin-Kan, dit M. Mibières, ou Chêne d'eau, est un beau » Chêne vert ne perdant jamais ses feuilles. 11 vient aussi gros )) que le Chêne ordinaire et croît bien plus vite. On l'appelle » Chêne d'eau, mais il pousse partout. Il est très-commun aux )) environs de Tsen-y-lbu (entre le Sse-tchuen et le Kouy- » tcheou). Le Kia-tsin-Kan, dont les glands occupent le plus )) grand des deux autres compartiments avec un Peuplier, est » un Chêne à feuilles de Châtaignier, dont le Bomhjx Perm/i » se nourrit principalement. Toimg-Shiang est un bel et grand » arbre. Il vient très-haut, très-gros et très-droit. Les Ghi- » nois s'en servent pour les colonnes des maisons et pour les »> cylindres des soufflets de forge. Lorsqu'il est réduit en » planches, il a le défaut de travailler el de gondoler ; pour » éviter cet inconvénient, lorsqu'il vient d'être fraîchement » coupé et fendu, il faut le faire tremper pendant quelque » tenqjs dans l'eau. Ses fruits ressemblent à ceux du Platane. » Le Pe-Yatig ou Peuplier ressemble au Tremble, il croît » assez droit et devient très-gros. Son bois est blanc et d'un » grain très-fin qui le fait employer pour la sculpture. Le » tlouang- Lien- chou est un arbre qui vient très-gros, mais il » demande une température un peu plus chaude que les deux » précédents que l'on trouve jusqu'au sommet des montagnes, » où la neige persiste le plus longtemps. » • '2* si'iiiE, T. VI. — Avril IHi)!). 17 258 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMÂTATION. — M. Perrollet fait parvenir diverses Ignames de Pondi- chéry, et écrit au sujet de ces Dioscorea : « L'une d'elles, » la plus volumineuse et la plus longue, m'a paru tellement » remarquable, tellement singulière, que je me suis décidé » l'envoyer à notre Société, avec d'autres qui m'ont semblé » devoir réussir en France et surtout en Algérie. J'avais ren- » contré cette remarquable espèce, remarquable par sa » racine allongée, à extrémité inférieure palmée ou comme » digitée, sur le groupe de montagnes accidentées, nommé » Sehevroy-hills, situé à l'ouest de Salem ; c'est, je crois, » autant du moins que j'ai pu le reconnaître par la courte » description qu'en donne Pioxburgb, le Dioscorea peniaphyllri » de cet auteur. Sur les liges grêles, volubilcs et armées d'ai- » guillons crochus, je trouvai, dans les aisselles des feuilles à » pétioles allongés, de très-petits tubercules, à surface cha- » grillée, dont quelques-unes offraient déjà l'apparence d'une » légère digitation comme on le remarquera sur ceux contenus » dans la caisse, mêlés à la terre sèche dont j'ai cru devoir » entourer le tout. L'ancienne racine desséchée, que j'ai laissé » exister h côté delà nouvelle, celle de l'année suivante, pro- » vient de l'un de ces tubercules. L'allongement grêle et sans » exemple, je crois, de cette racine, avant de développer le » tubercule rentïé qui la termine, m'a paru une singulière » anomalie : mais c'est surtout les espèces de doigts, également » allongés, qui partent des bords de ce rendement, qui sont )) remarquables et surprenants tout à la fois. Le point de départ » de la nouvelle racine, grosse et riche en fécule, a lieu, pré- » Gisement, à côté de celui de l'ancienne, c'est-à-dire du col- » let ou premier nœud vital. Son développement est d'abord » grêle, puis, en s'allongeant de la même façon que l'ancienne )) se gonfle, devient volumineux et acquiert des qualités nutri- » tives; aussi les maléalis (montagnards) en font-ils leurs dé- )) lices. Nos savants confrères, monsieur le Président, exami- » neront le produit avec l'attention qu'il me semble devoir » mériter. La physiologie végétale ne sanraitêtre indilférente » à un fait qui me paraît, à moi, insolite. Je dois ajouter ici » (juc cette espèce pourra se reproduire et se multiplier par PROCÈS-VERBAUX. 259 » les petits luberculesdontj'ai placé une certaine quantité dans » la caisse et qui se retrouveront mêlés à la terre. Quant aux » autres .espèces, elles sont également dignes d'attention, » d'autant plus, comme je l'ai déjà dit, elles pourront, peut- » être, se naturaliser en France ou tout au moins en Algérie. » Les tubercules oblongs, parsemés de courts radicelles, ap- » partiennent au Dioscorea aculeata de Roxburgh ; ils sont » très-féculents el très-recherchés par les Indous. Les autres, » plus tendres et plus allongés, dont quelques-uns se sont » rompus en les plaçant dans la caisse, sont dus à l'espèce, si je » ne me trompe, dite Dioscorea tonientosa. Ses feuilles sont » trifoliées, portées sur un long pétiole commun. )) — M. Audibert annonce que YEucahjptus ylohulas donne les meilleurs résultats à la Grau-d'Hyères, dont le terrain sec lui convient parfaitement et pense que cet arbre doit y être planté en grand nombre. — Son Exe. sir Henry Barkly, gouverneur de l'île Mau- rice, adresse ses remercîments pour les bons soins que la Société a bien voulu prendre pour obtenir du Gouvernement brésilien des Cannes à sucre impériales, destinées à la colonie et annonce le prochain envoi de pieds de Palmier à Sagou, qu'il prie la Société de vouloir bien offrir à S. M. l'Empereur du Brésil. M. Raiiiel rappelle que sir Henry Barkly a donné, lors de sa ré'sidence en Australie, les preuves de la sympathie la plus grande à l'acclimatation et que c'est surtout par sa généreuse coopération que la Société de Melbourne a obtenu les encou- ragements les plus précieux. — Il est déposé sur le bureau : 1° Une brochure de M. Do- natien Thibaut: Le domaine rural autour de Rome; 2" un mé- moire de M. Gottardo Cattaneo, Délia riacclimazione del Gelso ; 3" un numéro d'// Conte Cavour, dans lequel M. Barufïi a inséré un article sur la dernière séance publique. — M. le Président donne lecture de la lettre suivante de M. Gourdin : « L'année dernière, les Avoines d'été de Sibérie, )) dont la semence provenait d'un envoi de la Société, ont eu » une végétation superbe. Les grains étaient gros et pesants. 2(50 SOGlÉTl': IMPÉUIALE Z'JOLOGIQUE d'ACOLIMATATIUN. » Si la récolte de cette année est bonne, cette Avoine sera une » grande ressource pour notre bocage, où les Avoines d'biver » ne réussissent pas toujours. Quant aux Blés anglais, je n'ai » obtenu qu'un très-petit nombre d'épis, très-longs et bien » remplis, mais récoltés dans une terre beaucoup mieux pré- » parée que la terre ordinaire des champs. Il faut donc attendre » de nouveaux produits pour savoir si ces Blés conviendront » à notre sol. Mon beau-père, M. Gourraud, notaire hono- » raire, l'un des membres de la Société, et moi, nous nous li- » vrons toujours à la culture de la Patate douce d'Amérique » {Convolviis Batatas) et nous obtenons des tubercules très- » gros et excellents en pleine terre. Cette culture se développera » de plus en plus ; beaucoup de personnes nous demandent îles )) boutures que nous nous empressons de donner. Les résul- )) tats que je viens de vous faire connaître, monsieur le Pré- » sident, sont peu importants, mais ils alteslent notre bonne )) volonté et le désir de ftiire mieux chaque année. » — M. le Président donne lecture de la lettre suivante de M. Decharme : «Chargé par M. Duchesne deBellecourt de sur- )) veiller pendant la traversée les envois partis de Batavia en » décembre 18(58, je viens soumettre à Votre Excellence quel- » ques observations qui peuvent avoir un intérêt pratique » pour la Société d'acclimatation. \J Antilope de Java que j'ai » amenée en Frances'est montrée d'un caractère doux et fami- » lier. J'ai pu la faire promener sur le pont quand l'état de la » mer le permettait. Mais j'ai remarqué qu'il y avait incon- » veulent à la provoquer par des jeux répétés, comme les pas- ) sagers et les matelots étaient portés à le faire. Elle avait » alors, comme les Antilopes et les Gazelles privées, une ten- » dance à frapper de la tète, et à devenir capricieuse et » même méchante. Elle mange avec plaisir l'herbe fraîche, » les fruits et en particulier les bananes. On peut la nourrir de » foin et de riz cuit, mais refroidi. Bien qu'elle ail supporté )) sans souiïrance apparente l'abaissement de température, il » est naturellement indiqué de la rapprocher autant que pos- » sible tlu climat de Java (2(3" à 32°). Les indigènes la nom- » ment « Vache de.s forets ». Je ne lui connais pas d'usage PRocK'^-vKnnAux. '2Cïi domestique, Les plants de (Jiiinquina ont été disposés d'a- près une nouvelle méthode, dans des serres portatives her- métiquement fermées. On ne devait pas les arroser ; il fallait les tenir exposées au jour, mais à l'abri des rayons solaires, loin de la machine pendant la traversée des zones chaudes, dans l'entrepont et en lieu chaud en traversant les zones froides. Le contact de l'air extérieur doit être évité. Il est essentiel de remplacer immédiatement tout carreau cassé ou fendu. Jusqu'ici, me disait M. de Bcllecourt, les serres vitrées étaient arrivées à Marseille en mauvais état ; les plants mouraient. Il est, en effet, impossible que les verres ne se brisent pas pendant le transit égyptien. La précipita- tion des transbordements rend pareil accident inévitable. Pour obvier à cet inconvénient, j'ai fait couvrir entièrement de planches légères les vitres de la serre. Cette clôture, facile à démonter, si ou a la précaution de la fixer à vis, est indispensable pour les transbordements de serres vitrées. Elle prive, il est vrai, les plantes de lumière pendant quel- ques jours ou quelques heures, mais les préserve du con- tact de l'air qui les tue sûrement sous nos latitudes. Le Quinquina vit, comme le sait Votre Excellence, dans dos régions chaudes et humides. Je crains que la sécheresse des étés d'Algérie ne soit un constant obstacle à son acclimata- lion dans cette colonie. Il réussirait, je crois, parfaitement dans la Cochinchine française dont le climat se rapproche sensiblement de celui de Java. En dehors de ces envois de Batavia, je demande à Votre Excellence la permission d'olTrir à la Société des œufs de Phyilium (deux espèces) et Phasma (quatre espèces), qui m'ont été donnés par M. Teijs- rnann, inspecteur des cultures à Java, ancien directeur du Jardin botanique fondé par lui au palais de Buitenzorg. Ces insectes extraordinaires semblent servir de transition entre le règne animal et le règne végétal. Un observateur non prévenu peut les confondre avec une feuille ou une branche morte. L'incubation de ces œufs exige une chaleur constante de 28" à 30" pendant quatre mois. Les deux familles se développent et vivent sur la l'eviilif^ du Goyavier {Psidho)} '2&2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACGLIMÂTATION. » guyava); M. Teijsmann les dispose dans des boîtes reclan- )) gulaires de 1 mètre sur ZiO centimètres environ de base, » dont les faces sont faites de gaze légère qui permettent à » l'air de circuler. Des feuilles de Goyavier sont réparties dans » l'intérieur. Chaque espèce a une boîte séparée. Je signalerai )) à l'attention de Votre Excellence le magnifique Jardin bota- » nique de Buitenzorg, parc de plaisance de la résidence des )) gouverneurs généraux, utilisé en même tempspourlascience, h où sont réunis et classés les types du règne végétal les plus i> remarquables du monde entier. Invité à passer plusieurs » jours chez S. Exe. M. Mijer, gouverneur actuel, j'ai pu » admirer en détail cette collection unique. M. Teijsmann se » fera toujours un plaisir de communiquer à la Société de Paris » les objets qui pourraient l'intéresser. Pendant le séjour de )) deux ans que j'ai fait au Japon, la nature de mes occupations % et les désordres politiques qui ont déterminé notre départ, » ne nous ont pas permis de réunir les observations qu'on )) serait en droit de nous demander au point de vue des pro- » duits naturels du sol. Je crois cependant pouvoir citer à » Votre Excellence le Bambou, dont l'acclimatation ine sem- » blerait possible en France. Le Bambou du Japon est, selon » nos observations, de beaucoup supérieur à celui des autres j) régions asiatiques. Il prospère dans des climats où l'hiver est » sérieux. Il est vrai que le Japon est arrosé par des pluies » abondantes et que les étés sont chauds. Le Bambou exige » beaucoup d'eau. Des régions humides dans le centre de la » France pourraient peut-être lui convenir. Si cette culture se » développait en France, ce serait une immense ressource » pour la propriété et les constructions rurales. Dans le cas » où la Société désirerait avoir du Japon des échantillons ou » des renseignements, je serai heureux de les lui procurer )) par l'intermédiaire des relations que j'ai conservées dans » ce pays avec les résidents européens et les indigènes. » A la suite de cette lecture, M. le docteur Pigeaux dit que des Japonais lui avant observé que le Blé est absolument in- connu au Japon, il y aurait intérêt à ce que M, Decharme voulût bien prendre quelques informations à ce sujet auprès de ses correspondants du Japon. PROCÈS-VERBAUX. 263 — M. le Secrétaire donne lecture de la lettre suivante de M. le marquis de Pompignan : a Je n'ai point de Châtaignier dans la propriété d'où je vous ai envoyé les échantillons de Truffes, et dont le sol est exclusivement sablonneux, comme on a pu s'en convaincre par ce que j'en ai joint aux Truffes. Je dois penser que ce sable ne renferme aucune partie de calcaire, car j'y ai versé de l'acide concentré et il ne s'est manifesté aucune effervescence. Dans la propriété que j'habite, et qui est située dans une contrée toute diffé- rente, sol argilo-calcaire, j'ai aussi des Truffes; mais celles- ci ont un aspect tout différent des premières ; au lieu d'être généralement sphériques, sans cavités, d'une surface exté- rieure fine, souvent presque lisse, elles ressemblent à celles du Périgord : très-irrégulières, rugueuses, la peau très- rude, et beaucoup de cavités qui se garnissent de terre ; en somme, à l'usage elles donnent beaucoup, plus de déchet que celles du sable. D'ailleurs, quant à leur saveur, je n'y reconnais pas une grande différence. Au demeurant, il faut, pour tout dire, avouer que parmi les unes et les autres, on en trouve, surtout en certaines années, un nombre, pas très -considérable, sans doute, mais encore trop pour la vente, que les habitants du pays désignent sous la dénomi- nation de Samaroques , et qui ont un goût prononcé de bois moisi ; il est à peine besoin d'ajouter que celles-là sont rigoureusement rejetées par les acheteurs. Revenons à la question des Châtaigniers : j'ai dit que dans mes terrains sablonneux je n'ai point de Châtaigniers; j'en ai quelques- uns dans ma résidence, mais seulement, comme pour beau- coup d'autres essences en vue de contribuer à la variété des plantations de mes jardins. On n'a jamais trouvé de Truffes aux pieds de ces arbres. Comme il n'y a pas non plus de Châtaigniers dans la contrée environnante, j'ai écrit à une personne, sur l'exactitude de laquelle je peux compter et qui habite à quelques heues de chez moi une propriété où il y a beaucoup de Châtaigniers, et je lui ai exphqué quels renseignements je désirais obtenir. Je vais ici résumer » sa réponse : « Nous avons beaucoup de truffiers parsemés de ?,(î/j SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOr.TQUE d'aCCLIMATATTON. )) loin en loin dans les ijois de Sarrico (Chênes liège) ; on » trouve les Truffes dans le sol meuble et sablonneux, à 8 ou y> 10 cenlimèlres de profondeur. On en trouve aussi dans les » terrains graveleux. J'ai chez moi un trullîer sur des rochers. » (J'observerai que tous les rochers, dont notre pays abonde, » sont calcaires.) Dans nos bois de Châtaigniers, nous n'avons » jamais de Truffes. J'ai fait arracher il y a trois ans une cin- » quantaine de ces arbres très-gros et très-vieux, on n'a pas » trouvé de Truffes. Le terrain, qui produit la Trntïe ne doit j) pas être souvent ni profondément remué ; si on le fouille » trop profondément, la Truffe disparaît. » Voilà, Monsieur, )) ce qui, je le pense, répondra à vos questions, du moins je le » désire. J'ajouterai, dans un tout autre ordre d'idées, que )i l'usage parfaitement établi et adopté dans ce pays, est sin- » gulièrement en contradiction avec les principes qui font la » base de la propriété. Bien que ce produit soit d'une haute » valeur; qu'il soit même d'autantplus important, qu'il peut éle- » ver par le bénéfice c[u'il procure, au niveau des plus riches » terrains un sol infertile, et qui, sans la Truffe, serait sans » aucune valeur ; malgré cela, dis-je, la Truffe n'est pas con- ■» sidérée comme réservée au seul propriétaire du sol. Très- » ouvertement et sans aucune précaution pour se dissimuler, » des gens, adonnés à la recherche des Truffes, les recueillent » partoutoù elles se troiAent avec l'emploi d'un pourceaudressé » à cette fin. Ces truffe urs de profession vendent publique- » ment les Truffes sur nos marchés où les propriétaires les )) achètent eux-mêmes. Toutefois, il est des propriétaires qui » pour ne pas être par trop dupes (et je suis du nombre), » alTermenl les Truffes dans leurs propriétés, laissant au l.ruf- i) feur qui a traité avec eux le soin de se défendre contre » ses confrères. Mais ces traités sont vraiment dérisoires; » ainsi, il est telle année où j'ai obtenu à grand'peine une )) redevance de 5 demi-kilog. de Truffes de mon truffeur, » lequel a avoué en avoir trouvé chez moi plus de 50. Tout » autre maraudage ou larcin serait sévèrement réprimé ; ceux- » là, tout lucratifs qu'ils sont, passent impunis, par un singulier )) accord entre les propriétaires, la justice et les délinquants,)^ PROGÈS-VERF.AllX. "265 M. (lliatiii, qui a analysé la terre envoyée par M. le mar- quis de Pompignan, y a trouvé une très-petite proportion de chaux qui lui paraît provenir de débris de coquilles (0,60 sur 1000). Cette faible quantité lui parait la limite extrême du calcaire qui puisse convenir à la Trufîe. Les Truffes, exami- nées par lui, (Haient très-régulières, fermes, odorantes, i\ dia- mant très-tin, comme le sont en général les tubercules des terrains sablonneux. Les Truftes sont très-riches en azote, en phosphates : leur cendre renferme autant de magnésie que de chaux. — M. Lucy présente quelques rameaux d'une Vigne vierge originaire de l'Himalaya, le Cissiis Roylli^ qui lui paraît de beaucoup pnîférable au Cissns hederaceiis, qui provient du Mexique et qui est communément cultivé en Europe. Les jeunes tiges du Cissns Roylii sont rouges et non vertes et se fixent avec une grande énergie aux murs au moyen de cram- pons qui lui donnent une résistance énorme et le fixent solide- ment aux murs. ~ M. A. Geotl'roy Saint-llilaire dépose sur le bureau la lettre suivante de M. Jannet, sur la structure des plumes : On sait que la plume se compose d'un tube nu, prolongé par une tige plus ou moins arrondie en dessus, cannelée en dessous, remplie d'une matière spongieuse et garnie sur les côtés de barbes et de barbules. Chez tous les oiseaux, le tuyau se prolonge diagonalement dans la partie supé- rieure et arrondie de la tige, .l'ai remarqué que certaines tribus de l'ordre des Gallinacés font exception. Chez elles, le tuyau se prolonge en dessous, c'est-à-dire dans la partie * cannelée de la tige. C'est ce qu'on remarque chez tous les Faisans et les Euplocomes, chez les Colins, la Pinîade, le Dindon. Ce fait n'est sans doute pas d'une grande impor- tance ; mais il pourra fournir des indications utiles pour la classihcation des {lallinacés. Ainsi, le Talégalle, qu'au premier abord on est tenté de rapprocher du Dindon, ne présente pas ce caractère exceptionnel du tuyau prolongé en dessous; mais on le trouve chez l'Argus, qu'on a raison, par conséfiuent, de rapprocher des Faisans. On le trouve 2(56 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. » aussi chez l'Eperonnier et le Crosfioptilon. Le Pticrasia, )) qu'on classe dans la tribu des Faisans, a le tuyau des plumes » prolongé en dessus, tandis que le Lopliophore, qu'on pour- » rait croire voisin du Paon, l'a prolongé en dessous. Les » Hoccos, les Pénélopes, les Ortalides, ne s'écartent pas de la » règle. Il vous sera facile de vérifier si les Colombi-Gallines, » les Tinamous, les Francolins, ne rentrent pas dans l'excep- » tion. » — M. A. Rivière donne lecture de diverses lettres qui témoi- gnent d'une continuité fâcheuse de mauvais temps en Algérie depuis un certain temps, et annonce que, nonobstant ces cir- constances défavorables, il est né, le 10 avril, dix Autruchons au Jardin du Hamma. M. Lucy demande à M. Rivière quelques renseignements sur les Vignes, Abricotiers et autres arbres fruitiers des Kabyles qui pourraient être propagés en Algérie. M. Rivière répond, qu'il existe au Jardin de Hamma une col- lection de Vignes de Kabylie, dont il a fait faire 3/i 000 bou- tures par le procédé suivant : couper les sarments sur 12 à 15 centimètres à deux ou trois nœuds, les enterrer au-dessus du sol ; on obtient ainsi des pousses de 00 centimètres au lieu de 8 à 0, comme dans le cas où on laisse une partie saillir hors de terre. M. Decroix pense que les Kabyles cultivent à peine la Vigne et ne lui font pas rendre tout ce qu'elle devrait. M. VVeber répond que la Vigne est cultivée avec soin par les Kabyles et qu'il a pu s'assurer en 1856 et 1857 de ce fait • chez les Mactas. M. le baron Ségiiier dit que le procédé indiqué par M. Ri- vière lui rappelle celui de M. A. Leroy, qui le tenait d'un paysan vigneron : les Vignes, coupées en fragments, étaient enterrées en paquets pour en ramollir l'écorce, puis celle-ci était grattée avec un c)uteau ébréchée; chaque fragment, in- troduit dans un trou, qu'on comblait avec de la terre meuble, donnant des jets de 1 mètre à 1 mètre 50. Le procédé de bouturage, essayé sur le conseil de M. Séguier, par ses vigne- rons, leur a donné les meilleurs résultats. PROCÈS-VERBAUX. 267 M. Rivière ajoute que le procédé Hudelot, qui consistait à couper les rameaux, de façon à laisser un œil au milieu avec un centimètre de chaque côté, n'a donné aucun bon résultat à Billancourt en 5 867, Il se rapproche beaucoup du procédé anglais, applicable seulement à l'horticulture : en janvier on coupe et l'on fait écusson, on met sur de la tannée à 28 et à iiO degrés et sous cloche; il se développe des racines sur la partie blessée etlebourgeon poussejusqu'en juillet, ilacquiert ainsi environ un mètre à un mètre et demi, et peut fructitier la deuxième année. Quant au procédé André Leroy, par dé- cortication il est très-puissant, mais on peut remplacerl'action du couteau par une légère torsion qui détermine aussi bien la formation de mamelons et des racines. Une des variétés de Vigne de laKabylie est très-estimée. La culture de la Vigne est mal comprise en Algérie, oiaTon néglige de modifier les soins d'après les variétés. M. Lucy a fait faire sur 200 à 300 pieds le bouturage sur un seul œil et n'a pas eu 10 p. ] 00 de perte, lia fait planter à Jemmapes (Algérie) des plants de Chambfulln ([ui no lui don- nent qu'un vin très-médiocre. — M. Hennequin transmet une lettre d'nnsalinier qui demande des renseignements sur les concours institués cette année par la Société. — M. Ramon de la Sagra rappelle qu'il a présenté, à la dernière séance, quelques échantillons des beaux produits, en passe- menterie, obtenus avec le C/iina-f/rass ou Ortie de la Chine, dans la l'abri que que vient d'établir à Nice M. F.-F,-B. Childers, breveté en France pour cette nouvelle branche d'industrie. « A ce sujet, dit-il, je me suis étendu pour recommander la >'' culture de ladite plante, qui végète parfaitement dans le » département des Alpes-Maritimes, et qui pourrait se généra- » User avantageusement dans tous ceux du Midi, de l'Algérie » et de la Corse. Ma communication ayant suggéré quelques » objections contre les qualités des étoffes faln'iquées avec le » China-(/)-ass, je me suis cru dans le devoir de les réfuter ; ); mais, ayant réfléchi après, qu'aucune réfutation ne saurait )) être aussi convaincante que la vue même des étoffes variées 68 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOf.IQUE d'aCCLIMATATION. qu'on oblienl depuis longtemps dans diverses labiiques de Londres, j'ai sùllicilc; l'envoi d'une série d'échanliilons des étoffes, qu'on débite acluellement, et que je viens de rece- voir par la poste. J'en présente aussi quelques-uns, qui me sont restés, de la riche collection qui m'avait été procurée à Londres, en 1851, parles trois fabricants qui s'en occu- paient déjtà, aux environs de la capitale et à Leeds, Deux de ces derniers échantillons, qui imitent le drap, ne sont pas de China-grass seul ; cette substance se trouve mêlée avec des proportions diverses de laine. Les autres mor- ceaux, ainsi que tous ceux que je viens de recevoir, sont mêlés de coton; celui tout blanc, rst fabriqué avec la libre de la plante, sans aucun mélange, quoiqu'elle se prête éga- lement à être tissée avec la soie. Enlin, la Société peut voir aussi, d'une manière plus complète que dans la séance pré- cédente, les beaux produits, en passementerie, de la ma- nufacture de M. Childers à Nice, dont les riches nuances prouvent que la fibre du China-grass reçoit parfaitement, les couleurs les plus fines. Cet ensemble de produits fabriqués en Angleterre et à Nice me semble pouvoir servir de base aux assertions que j'ai émises dans la séance précédente, tant sur l'importance industrielle que pouvait avoir en France la nouvelle fabrication qui commence à Nice, qu'au point de vue du progrés agricole par suit»; de la culture de la plante, qui fournirait aux manufactures la matière pre- mière que sans cela il faudrait toujours demander aux con- trées lointaines. » Le Secrétaire des séances^ J. L. SoUUEIRAiN. III. CHRONIQUE. Considcralions sur les espaces de Saumons et de Truites de la Grandc-nretagnc. Les nombreuses expériences de pisciculture qui ont été faites, dans ces dernières années, sur des espèces appartenant tant au genre Salmo qn^h la famille des Salmonid^'s en général, et les échanges auxquels ces espèces ont donné lien, non-seulement entre des pays voisins, comme ceux qui ont été créés par les livraisons d'œufs de .Saumon, de Truite, de Fera, d'Omiirc-Glic- valier, faites par rétablissement d*IIuningue à des pays voisins, mais aussi entre des pays tout à lait éloignés, comme les transports d'œufs de Saumons qui, partis d'Angleterre, sont arrivés en bon élat en Ausiralie, à la Nou- velle Zélande, en Tasmanie, ont attiré l'attention sur les faits qui concernent la famille zoologique dans laquelle sont comprises les espèces qui fournissent de si grandes ressources à l'alimentation. La famille des Salmonidés a des représentants dans les eaux douces des régions tempérées et arctiques de l'iiémisplière septentrional : jusqu'à l'époque du transport récemment effectué du Saumon en Ausiralie, les Sal- monidés étaient presjue inconnus, sinon entièrement inconnus, dans les parlies méridionales du globe. Plusieurs des espèces de cette famille sont .soumises à des migrations périodiques ; elles descendent à des époques fixes vers la mer et remontent vers les eaux douces pour y déposer leur frai. D'autres résident en permanence dans les lacs d'eau douce et dans les rivières. Celte famille renferme, outre le genre Salmo, les genres Osmerus, Maltotus, Coregomis et Thijmallus. Le genre Salnw, qui est plus particulièrement l'objet de ce résumé, a des caractères bien connus inutiles à rappeler ici. -Nous ferons toutefois remar- quer que, dans ces poissons, la connaissance des divers aspects que présente l'animal, aux dilfércntes périodes de son développement, est essentiellement la première et la plus im|iortante des indications que doit envisager l'icli- Ihyologiste pour être assuré dans ses délerminations, et que cette connais- sance ne peut être acquise que par des observations minutieuses et suivies. Nous ajouterons du reste que les expériences de piscicullure ne peuvent que contribuer à procurer cette connaissance. Les Salmo de la Grande-Brclagne ne sont pas tous particuliers à ce pays , mais se rencontrent aussi dans d'au- tres contrées. Tels sont : 1" le Saumon [Salmo salar), le plus important de tous, poisson migrateur qui remonte les rivières pour y déposer son frai ; il habile l'Europe tempérée, s'étendanl au sud jusqu'à la baie de Biscaye; toutefois on ne le rencontre pas dans la mer Méditerranée ; la même espèce existe dans le nord de l'Asie et de l'Amérique; 2° la Truilp de mer {Sahno Irulta). poisson migrateur comme le Saumon, que l'on rencontre dans les 270 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. . rivières qui se rendent clans la mer Ballique el la mer du Nord; la Truite de mer abonde en Ecosse ; mais elle existe en bien moins grande quantité dans les lorrenls de rAnglelcrre et de l'Irlande; 3" le Servin {Salmo camhriciis) {Sahno Eriox, Yarreil) est encore un poisson migrateur appartenant au genre Salmo que Ton rencontre dans les rivières d.; la Norvège, du Dane- mark, de ririande, du pays de (^Jalles et des parties méridionales de TAngle- lerre. Elle atteint une longueur de 3 pieds ; la l'emelle est apte à reproduire lorsqu'elle atteint une longueur de 12 à lo pouces; d'après (Uuuher, les hybrides de Servin et de Truites ne sont pas rares; dans la partie méridio- nale du pays de Galles, ils auraient reçu un nom particulier, Twb-ij-dail ; ces mêmes hybrides, provenant du croisement du Salmo cambriciis avec le S. Fario Gaimardi, paraissent exisler aussi en Danemark, ou du moijis ont été envoyés par le Muséum de Copenhague au Brilish Muséum. H paraît aussi exister des hybrides de Salmo cambricus cl de 6'. Fario amonii ; h° la Truite commune (S. Fario), qui est sujette à de nombreuses variations dépendant des localités, de la nourritiu'e, de l'étendue de l'espace où elle se développe, de l'eau dans laquelle elle vit^ etc., etc. Mais, en dehors de ces variations accidentelles, elle se présente sous deux formes particulières que l'on peut considérer comme spécifiquement distinctes : l'une, qui habite les parties septentrionales de l'Europe, l'Ecosse, l'Islande et certaines parties de la Scandinavie et qui présente un nombre de 50 à 60 vertèbres, a reçu le nom de Salmo Fario Gaimardi et constitue indubitablement \e Salmo Fario de Linné et de Niisson et le Ikick Forelte ou Backro des Scandinaves ; l'autre qui se distingue par sa grande dimension et par un nombre de 57 à 58 ver- tèbres, se trouve dans l'Europe centrale et dans les parties méridionales de l'Angleterre ; elle a reçu le nom de S. Fario ausonii et constitue la Truite commune de rivière du sud de l'Angleterre, le Forelle des Allemands ; elle atteint de plus grandes dimensions que la forme septentrionale et peut arriver à une longueur de 30 pouces, tandis que cette dernière ne paraîtrait attein- dre que 15 à 17 pouces ; du moins, telle était la longueur des spécimens les plus longs obser\és par M. le D'' Hunlher. Les deux formes du .S. Fario ne paraissent du reste pas constituer normalement des poissons migraleurs. Certaines espèces de Salmo paraissent être localisées dans un habitat plus restreint, et spéciales à la Grande-Bretagne. M. le D'' (Umlher en décrit sept dont plusieurs n'avaient pas été regardées antérieurement comme des espèces distinctes; ce sont : i^ la Truite à tête courte {Salmo bracJiypoma) qui es( un poisson migrateur du Forth, de la 'î'weed et de FOuse; 12" la Truite d mer de Galway [S. Gallivensis) provenant de la pêcherie de Ballinahinch, dans le comté de Calway ; c'est un poisson migrateur bien caiactérisé par son museau pointu acutangle, mais non allongé; '6° la yramle Truite des lacs [S.Fcrox), Suliiio lacuslris^ HGi'kixhoin, Salmo Feroœj Jardine, Yarrell, reconnue depuis longtemps comme une espèce distincte. Ces! un poisson non migrateur, liabilant les grands lacs du nord de l'Ecosse et plusieurs lacs du nord de l'Angleterre, du pays de Galles et de l'Irlande. Cette espèce CHRONIQUE. '27 \ attcini une longueur de plus de 30 pouces et la l'emellc est arrivée à un degré de développement sullisanl i)our être apte à la reproduction lorsqu'elle a atteint une longueur de iU pouces ; h" le Gillaroo (Salmo siomachicus) dont les parois de Festoniac sont très-épaisses. Le Gillaroo se trouve à Lough- inelvin et dans d'autres lacs d'Irlande ; 5" la Truite du Loch-Leven (S. Leve- nensis) Walker, Yarrel, un poisson non migraieur qui habite le Loch-Leven et d'autres lacs du suddeFËcosse ou du nord de l'Angleterre, les rivières le Forth et le llothay dans le Westnioreland ; 6'^ la Truite à nageoires noires {S. nigripimis D>' Gunther) a désigné ce poisson non migrateur qui habite les étangs montagneux du pays de Galles ainsi que le Lough-Mclvin en Irlande. Cette Truite se rapproche du S. Fario, mais s'ei; distingue i)ar la faiblesse des maxillaires, par la présence d'une seule rangée de dents sur K; vomer, par ses nageoires pectorales, longues et noires et par sa nageoire ciuulale plus ou moins profondément entaillées. Les femelles sont aptes à la reproduction lorsqu'elles ont atteint une longueur de 7 pouces ; 7" la Truite des Orcades {Saltno Orcadeiisis Cunlhev), vil dans le Loch-Stcnnis, dans les îles Orcades. (Exilait d'une série d'articles publiés du 5 décembre 1868 au 6 février 1869 dans le journal le Field). • A. A. D. Le iïwang-Yang ou mouton jaune de Mongolie. Le Mouton jaune dont .M. le docteur j^ockha! t a envoyé deux crânes au British Muséum (1), a été décrit par Pallas sous le nom d'Antilope guttu- rosa. Ses cornes ressemblent à celles de la Gazclla dorcas : mais elles pré- sentent des "anneaux plus nombreux et plus fermés. Le Mouton jaune de Mongolie [Procorpa ijntlurosa), se distingue du gou, du Thibcl [Procarpa picticaiida de llodgson), par ses dimensions plus grandes et par la petitesse et l'épaisseur de ses cornes qui ont leurs extrémités (1) IG février 1S07. Cher Monsieur, J'ai Giiiporté avec moi, à l^ékin, les cornes que j'ai recueillies pour le British iMuneum. L'animal auquel elles appartiennent est désigné sous le nom de Hwnng- Yang, Mouton jaune ou Impérial. Il est importé à Pékin, de la Mongolie, en grande quantité à l'étut gelé et vendu pour servir à rallmeiitation. La viande en est très-estiméo pour sa saveur délicate et pour sa tendreté ; elle est achetée avec empressement par les indigènes et les étrangers. Les gentlemen européens ont, à Pékin, l'habitude d'organiser des parties de chasse pour se rendre en Mongolie et y chasser le Hioang-Yang . Toutefois ceL animal est très-circons[)ect, et peut pendant loiigtem)is, lorsqu'il est poursuivi, se maintenir hors de portée, en sorte que les chasseurs ne sont vraiment pas heureux. On considère comme un graiid exploit d'en luer un. Votre tout dévoué, \\ . LOCKIIART, '21'1 SOCIÉTÉ IJU'ÉUIALE ZOULUOIQUE d'ACCLIMATATION. toiirni'os on h;uit. Les doux espèces se rapproclionl par la longiiinir, l.i dou- ceur el la couleur de sa loison cl par la teinlc blanche bien disliucte de la culotle. Les cornes du Goa sont bien plus déliées, plus compacles cl plus longues que celles du Mouton jaune et ont les exlréniilés plutôt recourbées en avant : la longueur de la corne, en suivant le long de la courbure, est pour le Mouton jaune adulte neuf pouces et demi, pour le Tioa, onze pouces cl demi. La corne chez le dernier présente environ ok à 35 anneaux et chez le premier 30 seulement. Les crânes présentent aussi plusieurs différences. L'orifice des vaisseaux sanguins de la partie frontale à la base de la corne est bien plus large dans le P. uuttiirosa que dans le P. picticauda. [-allas décrit les cornes du P. gutturosa comme étant hdesceiiti-opaca : mais, dans les -deux spécimens du Bn'tish Mw^eum, elles sont d'une couleur de corne noirâtre foncé : sous ce rapport, elles dilTèrenl beaucoup de celles du Goa. Extrait d'un article de M. le docteur J. E. Gray, inséré dans les /'rocee- diiKjs of thc scient if).c meetings of thc zoological Socictij of London for the y car 1867, p. 'ItxU (l). A. A. D. (1) Parmi les articles intéressants que nous ;ivons remarqués dans le volume des ProceeUngs dont nous avons extrait la Lhroiiique ci-dessus, nous mentionne- rons encore comme dignes d'altention, au point de vue des travaux delà Société d'acclimatation, les Noies on Ihe skuUs of (lie caH^ {feliduc), p. 258, elles Notes on certain species of cals in the coUeclion of lirilisl} Mmeiun, p. 394, de M. le docteur .1. E. Gray qui fournissent des rcnscignemenls utiles sur les différentes races de Chats domestiques dont nous nous sommes déjà occupés dans une pré- cédente chronique [Bulletin, t. V, p. 531). Difterenls articles de MM. le docteur F. Mueller, Gérai d Ivreft't, etc., etc., sur le Casnarius AuHtrali^, nouvelle espèce de Casoar qui existerait dans le nord de Queensland (Australie) ; de M. lilylli, sur une Caille do l'Inde, le rulln- ius siipcrciliosus ; de M. Barllett, sur les habitudes de la Lyre et de différents autres animaux à l'état de captivité, etc., clc, mériteraient encore d'être si- gnales. ERRATA. Page 139, après : Séance du 22 janvier 1869, ajuulcr : Présidence de M. Drouyn de Lhuys, président. Page J 45, ligne 9, Usez : un dcnii-cône de Sapin des Babors. Page 160, ligne 9, ait lieu de : se sont, lisez : ce sont. I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIETE (1). lUPPORï DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ DE LA SOCIÉTÉ IMPÉlîIALE ZOOLOGIOUE D'ACCLIMATATION, Composée de MM. I'assy, Dupin, et M. Frcdérit? JAC4|jï KMART, rapporteur. (Séance du 28 Mai 18G9.) Messieurs, Vulro Commission des finances m'n chargé de vous présenter, en >.nn nom. le tableau des recelles et des dépenses de noire Société, pendant l'exercice de I86S et, sa situation financière au 31 décembre dernier. L'examen des pièces a prouvé, une fois de plus à voire commission, que vos écritures sont tenues avec une parfaite régularité. En consé- quence, elle vous propose de vouloir bien voter des remercîmeiits à M. le trésorier. Nota. — La Commission fnmncière, par suilo de la maladie d'un de ses mem- bres, n'a pu, l'année derniéie. présenter en temps utile son rapport surTexei- cice 18(i7. Elle expose ci -dessous les résultats de fm d'année de cet exercice, avant d'ar- river au rapport sur l'exercice 1808. HAI'POKT FINANCIER SUR L'E\I:,KCICI- 18(J7 (31 decembrcj. RECETTES rOl'U l'aNNÉE 18(37. Recettes extraordinaires. Remboursement d'une obligation de l'Est SOO fr. » Fondation Giiérineau 4 qoq ^ Uembonrsement d'avance antérieure faite au caissier, agent comptable ' ,v.qq Remboursement par le. .Jardin d'accliinalation .... 10,370 Total des recettes exlrrordinaires, . . 15,(570 fr. )) (I) I,a Sociéié no prend sons sa responsabilité aucune des opinions émiscs par les auteurs des urliclos insérés dans son liulktin. T stiUE, T. VI — Mai I8G9. . |fj •rf- T?h SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLÛGIQUE d'aCCLIMÂTATION. Recettes ordinaires. Report. . 15,670 fr. » Elles se sont élevées, d'après le n" \, pendant l'année 1 867, à 64,395 fr. 83 Total des recettes. 80,065 fr. 83 Dépenses ordinaires. Elles se sont élevées, conformément au tableau n" 2, à. 70,846 fr. 97 A ce chiffre, nous devons ajouter ce qui reste dû sur exercice de 4 867. pour le Bulletin 3,125 50 Total des dépenses 73,972 fr. 47 Si l'on compare ce chiffre avec celui des receltes ordi- naires, qui n'est que de 64,395 83 On trouvera qu'en 1867, les dépenses dépassent les recettes ordinaires, de 9,576 fr. 64 Ce résultat est d(à en partie : i" A l'ouverture de deux crédits de 4,000 fr. l'un, soit 8,000 fr. » ouverts à M. Brenier de Montmorand et à M. Martin, ce sont là des avances et non des dépenses réelles ; 2° à la nécessité où s'est trouvée la Société de s'assurer la belle collection dt^s vignes du jardin du l^uxembourg, et de con- sacrer, à cette très-intéressante transplantation ..... 4,500 fr. » Total des dépenses pour les deux chapitres. . 12,500 fr. » somme supérieure à l'excédant des dépenses, de 9,576 fr. 64 Nous reviendrons plus loin sur cet excédant de dépenses. Néanmoins, votre Commission, tout en approuvant ce qui a été fait, croit devoir rap- peler qu'il faut, en général, savoir équilibrer les dépenses avec les re- cettes. Situation au l" janvier lb68. ACTIF. 1° En caisse chez le trésorier 144fr. 78 2" Cotisations arriérées à recouvrer : Cotisations définitives 770 fr. Cotisations de 1860 25 » 1861 69 » 1862 75 » 1863 180 » 1864 1,129 » 1865 2,914 » 1866 4,560 » 1867 ... 7,419 17,141 fr. A reporter 144fr. 78 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 275 Report 144fr. 78 Évalué net à (touché) 6,000 » Loyer de la Société protectrice. (Loyer de 4 867.), . 700 » Dû par le Jardin d'acclimatation 2,650 81 9,495 fr. 59 386 obligations de chemin de fer; savoir : 80 du Daiiphiné. ........ 24.011 fr. 40 1-20 du Midi 35,922 20 66 del'Est 19,372 15 100 de l'Ouest 29,926 35 20des Ardennes 5,793 80 11 5,023 fr. 90 115,025 fr. 90 100 actions du Jardin d'acclimatation 25,000 » Total de l'actif de la Société 149,521 fr. 49 PASSIF. Dû à divers, pour solde 1867 ... 3,125 fr. oO A Remy 101 13 A plusieurs 40 » A M. le trésorier 1,764 75 Prix Sacc 200 . Prix Althammer 1,000 » Prix Sarlabot 400 » Médaille d'or 260 » Total du passif 6,891 fr. 38 6,891 fr. 38 D'où l'excédant de l'actif sur le passif est au 1*^' jan- vier 1868, de 142,630 fr. 11 Net de tout engagement et de toute dette. On ne tient ici aucun compte de la valeur des animaux qui appar- tiennent à la Société. Cet avoir est moindre de 1 ,604 fr. 27 que celui de l'année précédente. Malgré un excédant de 9,576 fr. 64 cent, des dépenses sur les recettes, l'avoir de la Sociélé n'a diminué que de 1 ,604 fr. 27 cent. Cela lient principalement à ce que nous avons (ait une recelte de 4,000 fr. (fondation Guérineau), qui amoindrit d'autant le déficit, et à ce que dans le courant de l'exercice, nousavons payé 5,584 fr. 75 cent, appar- tenant à l'exercice précèdent, el figurant déjà au passif du bilan de 1 866. Détail des recettes de 1867. Le total des recettes ordinaires s élève, ainsi que vous l'avez déjà vu, à 64,395 fr. 83 cent. Elles se composent de : 2,075 fr. » Dons faits à la Société. 2,075 fr. » A reporter. 276 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION, lieport. Intérêts (le la fondation de .M. Agron deGermigny. Imérêts des fonds placés. Intérêts du {'oniple Jardin d'acclimatation. Cotisations perçues, dont : 4,729 fr. Cotisations arriérées. B,570 Cotisations définitives (22). 40,791 Colisationsde I8fi7. 1,220 Coiisalions de 18(58. 2,073 fr. )) 300 » 5,497 oO 432 90 2,310 )) 243 85 25 » 9 r> 17 oO 99 58 625 50 64,395 fr . 83 52,3l0fr. 700 » Loyer de la Société protectrice, pour 1 866. 113 » Abonnements au Bulletin. 182 » Vente de Bulletins, 1864-65-66-67. 54 » Vente de médailles et de divers. 43 » YeniQÛe \o\[}mes, Exposi lion imiverxc Ile. l,o'^8 » Vente d'animaux, savoir : 1,288 fr. pour Boucs et Clièvres d'Angora. 25 0 pour Lama. 130 " De la Société du Gard, pour graines de Vers à soie, 1 2 carions. Jardin d'acclimatation (à-compte). De M. Brot, versement par avance. Pour le monument Daubenlon, de M. Roussy. De M. Hennequin, pour tirage à part. Pour la famille Rémy. Écritures d'ordre. Total. Délail des dépenses pour fomt'Jc 1867. Les dépenses ordinaires s'élèvent à 70,846 fr. 97 cent,, savoir : 3,609fr. 65 Solde du Bulletin de 1 866. Bulletin de 1 867. Frais aux animaux envoyés par M. Dabry. A M. de Fenouillet, pour transport d'Yacks. Port et achat de Chèvres, de M. Eiiriat. A M. liesse, construction propre à recevoir les Gourauiis. A^ers à soie. — Port et transport .... 615fr.45 50 cartons remboursés à M. Mourier . . 1,000 » Pisciculture. Impressions et voyage à La Haye. Ports de graines et plantes. Subveniion pour l'installation au Jardin d'acclimatation de la collection de Vignes du jardin du Luxembourg. 800 » Dépenses extraordinaires : A M. Lieusaint (pour voyage en Afrique). 500 fr. » A M. Chalot, instituteur 100 » 11,671 67 379 55 75 70 834 25 660 10 1,615 45 1,109 10 980 10 4,500 )) 26,233 fr. 57 A reiiorler. RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTARILITÉ. 277 26,235 fr. 57 Report. Photographie d'une carte agricole de la Chine, par M. Simon 200 » 4,055 95 Séance annuelle et récompenses : Pour récompenses 3,573 fr. 95 Pour imprimés et frais 182 .» 1,000 » Pour 2,000 billets du Jardin d'acclimutalion. 3,000 » Subvention à la magnanerie du Jardin d'acclimatation. 1,875 » Solde du traitement des employés en 18G6. 12,766 50 Traitement du personnel. 9,788 65 Frais généraux. 966 65 Frais de recouvrements en province. 251 90 Intérêts pour leurs avances, à MM. Blacque d'Eichthal et Ci'' . 5,306 15 Première partie de> frais relatifs à la publication faite à l'occasion de l'Exposition universelle, et ayant pour titre : Production animale et végétale. 4,000 » Crédit ouvert à i^F. le vicomte Brenier de Monlmorand. 4,000 » Crédit ouvert à M. iMartin. 100 60 Envoi à la famille Rémj'. 625 50 Écritures d'ordre. 73 972fr. 47 Total. RAPPORT FINANCIER SUR L'EXERCICE 1868. RECETTES DE 1 868. Recettes extraordinaires. Remboursement de douze obligations (le l'Est. . . . 6,000 fr. » Remboursement pour solde de 1867, du jardin d'Ac- climatation 2,650 fr. 81 Avances du jardin d'Acclimatation 3,254 fr. 50 Avances du trésorier 1,173 fr. /i5 13,078 fr. 76 Les recettes ordinaires se sont élevées à 53,120 fr. o Total des recettes, conforme à celui du tableau n" 1 , . . 66,198 fr. 76 Dépenses ordinaires. Elles se sont élevées, d'après le tableau n" 2, à. . . 64,548 fr, 74 A ce chiffre, nous devons ajouter ce qui reste dû sur l'exercice 1868, savoir : A reporter. . . . 64,548 fr. 74 :78 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCGLIMATÂTION. Report 64,548 fr. 74 Pour le bulletin : A l'imprimeur. . . 2,247 fr. 40 > Brochage 60 80 i Affranchissement.. 180 05 ^ 2,607 fr. 60 Distribution .... 19 35 Gratification. ... 100 » Frais généraux : \ o ir-c «a T> i n ï ? 0,700 OO Brochage 9 » ( 99 „ ( Imprimés 90 t, \ Traitement des employés : Solde de 1868 1,050 Total des dépenses ordinaires 68,305 fr. 34 Si l'on compare ce chiffre à celui des recettes ordi- naires, qui n'est que de 53,120 » On reconnaîtra que les dépenses dépassent les re- cettes, de 15,185 fr. 34 Nous reviendrons plus loin sur cette circonstance fâcheuse. Situation au l*'^ janvier 1869. ACTIF. r En caisse chez le trésorier 30 fr. 05 2" Cotisations arriérées à recouvrer : Quatorze cotisations définitives . . 3,690 Cotisations de 1861 69 » 1862 75 1863 180 > 1864 655 ), 1865 1,834 1866 ...... 2,410 » 1867 3,240 » 1868 7,658 Total 19,811 Évaluées net à 4,000 » 3" Dû par la Société protectrice. (Loyer de 1868). . 700 » 4» 374 obligations de chemin de fer; savoir : 80 du Danphiné 2Zi,OI1 fr. 40 | 120 du Midi 35,922 20 f 54 de l'Est 15,849 95 ; 111,503 70 100 de l'Ouest 29,926 35 20 des Ârdennes 5,793 80 » 100 actions du Jardin d'acclimatation 25,000 » Total de l'actif 1^1,233 fr. 75 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 279 PASSIF. Report 141,233 fr. 75 Dû à divers, pour solde de 1868. . . 3,756 fr. 60 — à Rémy 102 85 — à plusieurs 15 » — à M. le trésorier 1,173 45 Au jardin d'Acclimatation 3,254 50 Total du passif 8,302 fr. 40 8,302 fr. 40 D'où re.xcédant de l'actif sur le passif est de. . . 132,931 fr. 35 C'est-à-dire que la Société possède au 1" janvier 1869, net de toutes charges et de tout engagement et sans tenir aucun compte des animaux qui lui appartiennent, une valeur de 132,931 fr. 35. Résultat de rannée 1868. L'excédant de l'actif au 1" janvier 1868 était de. . 142,530 fr. 11 Au 1 " janvier 1 869, il est de 132,931 fr. 35. L'avoir de la Société a donc diminué pendant l'exer- cice de 1868, de 9,598 fr. 76 On explique facilement comment la diminution de l'actif, n'est que de 9,598 fr. 76 c, bien que l'excédant des dépenses sur les recettes soit de 15,185 fr. 34 c, différence 5,586 fr. 58 c. Cela tient : r A ce que, dans les dépenses de 1868, figurent 3,125 fr. 50 pour bulletin de 1 867, et que cette somme figure déjà au passif de 1867 2° A ce qu'on a reçu en plus value sur les obligations, 2,477 60 recette qui atténue d'autant l'influence des dépenses sur l'actif final 5,603 fr. 10 Ce qui couvre la différence de 5,587 fr. Ce résultat de l'année 1868 mérite toute votre attention, il est dû à deux causes : nos dépenses ont été un peu plus élevées que d'ordinaire, et, ce qui est plus sérieux , nos cotisations sont inférieures de 1 2,81 8 fr., à la moyenne des cotisations des cinq dernières années (54,615), et de 7,021 , à la moyenne des trois dernières (49,81 S). Nous devrons à l'avenir, pour remédier à la première cause, modérer nos dépenses et les maintenir, autant que possible, dans les limites de nos receltes. Pour remédier à la seconde cause, c'est-à-dire pour augmenter nos recettes, en augmentant le nombre de nos adhérents. 11 faudrait, pour mettre plus en évidence l'utilité de notre Société, que tous ceux de nos membres, et ils sont nombreux, qui font des essais d'acclimatation, pu- bliassent les résultais de leurs travaux, en indiquant les écueils à éviter et la route à suivre pour arriver au but; il faudrait aussi que chacun de 2b0 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCGLIMA.TATION. nous, s'occupât sérieusement de recruter de jeunes membres, parmi les générations qui se sont élevées depuis notre fondation. Le recrutement est nécessaire pour combler les vides, que font, dans nos rangs, une impatience trop prompte a perdre courage, et la mort elle-même. Au 1" janvier 1869, après avoir rayé de la liste des membres de la Société les noms de nos collègues morts dans l'année (49) ; ceux des membres dont on n'a pas retrouvé la trace (26), ou qui se sont retirés, la Société se composait de : 40 membres honoraires, 1 8 sociétés aftiliées, 34 sociétés agrégées (au lieu de 43^, 266 souscripteurs définitifs, 1,692 membres payants. 2,050 membres. Ce tableau justifie nos recommandations relatives à un nouveau recru- tement. Votre Commission vous propose de mettre en réserve : 4" 222 obligations ii 300 fr., représentant la valeur de 266 souscriptions définitives, à 2oO fr. l'une. ^0 20 obligations représentant la fondation de M. Agron de Germigny (300 fr. de rente). 3° 1 3 obligations représentant la fondation de madame Gué- rineau (4,000). Total. . . . 255 Obligations à mettre en réserve sur 37i ; d'où il res- terait 119 obligations disponibles, valeur 35,700 fr. , el 100 actions du Jardin ZQologique d'acclimatation. Si vous voulez bien jeter les yeux sur les comptes rendus des années précédentes, vous remarquerez que depuis plusieurs années on n'a pas touché une seule des cotisations arriérées des trois années 1861, 1862 el 1863. Votre Commission vous propose de rayer de la liste des membres de la Société, à de rares exceptions près, les noms de ces retardataires, el de ceu\' qui ne payeraient pas leur cotisation pour les années suivantes. Nous ne cesserons aussi de recommander à nos collègues de ne pré- senter, comme membres de la Société, parmi les étrangers, que ceux qui consentent à s'acquitter envers la Société, par une seule et définitive coti- sation. Détail des recettes de 1(S68. Vous avez vu, messieurs, que les recettes ordinaires s'étaient élevées pend:int l'année 1868, à 53,120 fr. Elles se composent de : 2.075 fr. » Dons faits à la Société : Par M. le Ministre du commerce. . . 2,000 fr. » Par M. le prince de Demidotî 75 » -2,075 fr. » A reporter. ;, RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 281 2,075 fr. « Report. 300 V Intérêts de la fondation de M. Agron de Germigny. 5,406 43 Intérêts des fonds placés. 41,797 /) Cotisations perçues, dont : 3,043 fr. pour cotisations arriérées. 3,530 pour quatorze cotisations définitives. 33,129 pour cotisations de 1 868. 75 pour cotisations de 1869. 41,797 fr. 200 » de madame Dutrône, pour la fondation perpétuelle Du- trône. 700 » Loyer de la Société protectrice des animaux pour 1 867. 144 ^ Abonnements au Bulletin. 161 ,) Ventes de Bulletins de 1 867 et \ 868. 236 25 Ventes de médailles el recettes diverses. 1,31 1 65 Ventes d'animaux, savoir : 31 0 fr. pour la moitié du produit de trois Boucs et de cinq Chèvres d'Angora. 1,001 fr. 63, pour deux Lamas mâles el la moitié d'une femelle et de deux jeunes. 2G0 » Vente de treize cartons de graine de vers à soie à Va- lence. 79 10 De M. Brot, son versement en compte. 350 » Produit de la vente de l'envoi de M. Harelt. 99 57 Encaissépour la famille Rémy. 53,120 fr. » Détail des dépenses pour l'aimée 1868. Les dépenses ordinaires s'élèvent à 68,303 fr. 34 Savoir • 3,1 23 fr. 50 Solde du Bulletin de 1 867. 13,612 39 Bulletin de 1868 tiré à 2,600 exemplaires, soit 3 fr. 23 par exemplaire rendu à domicde. Yacks. 2,240 45 Pour Lamas, savoir : ! .027 05, achat de quatre Lamas. 1,213 40, nourriture de Lamas au Jardin. 2,048 j) Pour Chèvres d'Angora, savoir : 80! 40, achat de Boucs et Chèvres. 1,246 60, nourriture d'Angora au .îardm. 140 . Achat de Faisans, Poules à collier, pour donner à M Lam- bert. 746 70 Achat et port de graines et plantes. < ,040 90 Fret et frais à un don de cannes à sucre du Bré-^il, fait à La Réunion. -,707 40 Dépenses extraordinaires, savoir : Au docteur Mourier 516 fr. 05 25,661 fr. 34 Report. 282 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÀTION. 25,661 fr. 3i Bcports. 516 fr. 05 Au capitaine Sicarf] (Orient) 1,000 » Souscription pour les Arabes 500 » Dons de graines aux Japonais 45 35 Dictionnaire japonais 100 » Voyage du secrétaire délégué à l'exposi- tion du Havre 241 » Nids artificiels 50 » Secours à Duchamp 100 » Divers 101 6; 3,500 » Subvention au Jardin d'acclimatation pour l'exposition des volatiles. Cette subvention était nécessaire; car, malgré ce secours et malgré la beauté de Texpositinn, cette opé- ration n'a pas été avantageuse pour le Jardin. 3,870 » Séance publique annuelle et récompenses : Pour prix et récompenses 3,297 fr. 25 Imprimés et frais 572 75 750 » Pour 1,500 billets du Jardin , distribués comme jetons, aux membres de la Société qui assistent à ses séances. 3,000 » Subvention àlamagnanenedu-lardin. M. Pinçon vous rend compte chaque année de? expériences qui y sont faites sur les diverses variétés de vers à soie. 13,800 » Traitement du personnel pour 1 868. 8,971 37 Frais généraux, savoir : f 3,500 fr » Loyer. i ftfi2fr =)^ ^^2 ^^ Impositions. 4,0bitr..5 ^g 20 Assurance. y 351 » Chauffage et éclairage. ■ 1,661 70 Ports et affranchissements. \ 1,678 60 Imprimés et impressions. 4,909 12 \ 231 » Abonnements aux Recueils. I 200 30 Frais de bureau. \ 1,137 52 Frais divers. 861 93 Frais de recouvrements en province. 154 90 Intérêts à MM. Blacque dEichlhal, pour leurs avances. •3,750 » Frais et indemnité pour l'inspection des cheptels de la Société, faite par M Richard, du Cantal. — Son rapport, publié dans le Bulletin, est dans les mains de tous les membres de la Société. Le Conseil regrette que ses res- sources ne lui permettent pas de faire faire, cette année, une nouvelle inspection, que l'expérience acquise aurait rendue plus fructueuse encore. 3,885 20 Solde des frais relatifs à la publication faite par la So- ciété, à l'occasion de l'Exposition universelle et ayant pour titre : l'roduclinit auimnle et végéude. Cet ouvrage a été distribué à tous les membres de la Société. îl a coûté au total ' . 9/191 fr. 35 100 60 Envoi à la famille Rémy, sur son compte. 68,305 fr. 34 ILVPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 283 Nous le répétons, ces dépenses sont trop élevées pour nos ressources. Tous les efforts du Conseil tendent à les diminuer, et il aura le courage de repousser toutes celles dont la suppression ne serait pas nuisible aux intérêts de la Société. L'aperçu que nous allons vous présenter, sur les recettes et les dé- penses probables pour 1 869, le confirme dans cette pensée Recettes pour 1869. Souscriptions renouvelées, 1,600 sur 1,700 40,000 fr 80 souscriptions nouvelles à 30 fr . . . . 2 400 Souscriptions définitives — zéro — leur produit étant mis à la réserve » Allocation du ministre 2 000 Revenu des capitaux 5600 Loyer de la Société protectrice '700 Total des recettes pour 1869 50 700 fr Dépenses pour 1869. Loyer, impôts, assurance et chauffage. . . 4 100 fr ?;""^''"f .' .' 12,'600 Jurais généraux: poste, imprimés, fournitures de bu- reaux, distribution, etc 4 -qq Recouvrements [ ' IQO Traitement des employés ' ,14 qq^ Séance annuelle : récompenses, imprimés et frais . ". *. 9^200 Magnanerie ' 3000 Total des dépenses inévitables pour 1869 43 loo fr. C'est-à-dire, Messieurs, que tous nos revenus de l'année sont engagés Heureusement que la majeure partie du crédit de 4,000 fr ouverte M. le vicomte Brenierde Montmorand, rentrera sous peu et viendra aug- menter nos ressources. Le mal, nous tenons à le répéter, n'est pas tant dans l'augmentition des dépenses que dans la diminution des recettes. Il disparaîtra le jour ou chacun de nous se fera un devoir de faire connaître, dans sa sphère d action, les travaux de nos collègues, la haute utilité et le noble but de la Société impériale zoologique d'acclimatation . DU TRANSPORT DRS POISSONS VIVANTS, Par in. n. (le la BLAIVCHÈRE. Ou a construit des étangs dés les siècles les plus reculés. On a certainement profité d'abord des retenues d'eau natu- relles qui s'étaient produites au fond des vallées : on a employé peut-être encore, à des époques plus reculées, les flaques d'eau stagnantes qui s'accumulaient dans les diverses dépressions du sol. Il est donc vrai de penser que le transport des poissons vivants a dû être essayé dès la plus haute antiquité, et l'ana- logie permet de supposer que ces premières tentatives ont dû être faites par des hommes très-peu civilisés. D'où il est per- mis de conclure encore que nombre de tentatives ont avorté tout d'abord, et que ce n'est qu'en s'adressant, par hasard, à certaines espèces déterminées que les peuples ont appris quels poissons étaient aptes à remplir utilement les eaux fermées et à suljir les déplacements que nécessitaient, alors comme aujourd'hui, la culture de ces eaux. On constate, en eifet, une singulière disproportion, suivant les espèces, quant à la faculté que possèdent les poissons de résister à Faspliyxie de l'air. Très-tranchée pour quelques espèces d'eau douce, la rusticité des poissons est encore bien plus curieusement variée parmi les espèces marines. Quelques- unes de celles-ci meurent immédiatement en sortant de l'eau ; il semble que l'air leur soit un poison mortel et, presque tou- jours, leur morl est accompagnée d'une ( ontractiondes orga- nes respiratoires : une convulsion terrible a terminé leur vie ; la tète est rejetée vers l'épine dorsale, la bouche démesu- rément ouverte, les ouïes écartées de toute leur grandeur et les branchies ouvertes comme les feuillets d'un livre. D'autres espèces, au contraire, semblent presque indifte- rentes au séjour hors de l'eau. Sous ce rapport, les poissons DU TRANSPORT DES POISSOiNS VIVANTS, 585 plats (malacoptérygiens subrachiens) présentent une résis- tance extraordinaire. On a pensé que cette disposition conser- vatrice pouvait tenir à la petitesse de l'ouverture des ouïes et surtout à la facilité que certaines espèces trouvent à conserver une quantité assez grande d'humidité dans la cavité de ces organes. Malgré l'opinion contraire de Yarrell, nous inclinons à croire que la forme de l'organe respiratoire, outre une cer- taine vitalité spéciale, est la cause de la résistance de ces espèces à l'asphyxie rapide aérienne lorsqu'elles sont sorties de l'eau. Tout le monde connaît, parmi les hôtes de nos étangs et de nos rivières, la fragilité de la vie chez, les petites espèces de poissons blancs et de salmonidés, sa résistance, au contraire, chez les Anguilles et certains cyprins. Les Anguilles poussent même, sous ce rapport, l'ambiguïté amphibique si loin (ju'elles ne craignent pas de quitter l'eau de leur propre mouvement, et d'exécuter par terre les changements de lieu qu'elles jugent nécessaires. Tant qu'il s'agit de faire voyager le poisson d'une eau dans l'autre sans quitter son élément habituel, d'une rivière dans l'autre, d'une eau libre dans une eau limitée, rien n'est plus simple et l'on a dû, de temps immémorial, essayer d'abord les filets, qui ont présenté l'inconvénient de noyer le poisson en gênant son mouvement; puis les boîtes, bateaux ou barques ta claires-voies ou percés de trous afin que l'eau put s'y renou- veler sans obstacle. Cette méthode toute primitive et qui ne comporte que quel- ques modifications de détail est encore celle qui est adoptée de nos jours : les bateaux à puits ou viviers, employés à la mer, n'en sont que des modifications le plus souvent mal com- binées, car leur construction est presque toujours abandonnée, dans notre pays, à des gens qui n'ont pas la moindre notion des conditionsphysiologiques indispensables. Nous reviendrons un jour sur cette étude en traitant spécialement des hateaux- viviers et des modifications et perfectionnements qu'il serait à propos de leur faire subir pour les élever à la hauleur des connaissances actuelles. 286 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. Nous restreignant, pour le moment, au transport des pois- sons d'eau douce, nous pourrons adopter deux divisions parmi ces animaux : ceux que l'expérience a montrés résistants et ceux qui sont demeurés sensibles. Les résistants sont : la Carpe et ses diverses variétés, le Cyprin doré de la Chine, la Tanche, l'Anguille, la Plie, le Brochet, la Perche, etc. Les sensibles sont : tous les salmonidés de nos pays, depuis le Saumon jusqu'à la Fera, la plupart de nos Cyprins blancs, le Barbillon, etc. Nous venons de ranger les premiers par ordre de résistance décroissante; les seconds au contraire, par rang de rusticité croissante : il est peu utile, d'ailleurs, de nous appesantir sur cette nomenclature. Tous les poissons résistants vivent et voyagent plusieurs jours dans l'eau à peine renouvelée : aussi les pourvoyeurs d'étangs n'y mettent-ils pas beaucoup de céré- monie. Des tonneaux défoncés et mis sur bout sont rangés sur unecharette; on calcule que l'on peut mettre environ 30 kilogr. de poissons dans 200 litres d'eau et, quand on a jeté par- dessus quelques poignées d'herbes aquatiques coupées au plus prochain endroit, on marche des journées entières sans beaucoup plus s'occuper du chargement que s'il était com- posé de bûches ou de moellons. Le soir, c'est-à-dire au bout de 12 ou 15 heures de voyage, quelquefois au soleil, on se borne à changer l'eau et en voilà pour jusqu'au lendemain ! Il faut avouer que le transport des poissons dans ces condi- tions primitives ne coiite pas grand effort d'imagination, et c'est encore celui qui prévaut et s'emploie dans la plus grande partie de la France. Aussi a-t-on soin de diminuer les chances de mortalité provenant de l'échauiïemcnt de l'eau, en utilisant l'hiver pour faire cescharrois; octobre, noveml)re, décembre, janvier, février etmars sont lesmois les plus favorables pourvu que la gelée ne soit pas à craindre : dans ce cas les poissons mourraient infailliblement. L'orage et les temps orageux sont particuhèrement redou- tables; aussi faut-il éviter les transports de printemps et ceux d'été. DU TRANSPORT DES POISSONS VIVANTS. 287 Les poissons respirant (le l'aircomme tous les autres animaux, ne peuvent absorber que celui que dissout l'eau à la tempéra- ture ordinaire. Cette quantité n'est pas considérable, ce qui explique le danger des eaux stagnantes et l'avantage des eaux courantes et renouvelées. Il est donc évident qu'il y aurait lieu à perfectionner ce procédé primitif en aérant l'eau, ainsi que nous le verrons tout à l'heure quand il va être question des poissons sensibles. Ceux-ci, on ne sait pourquoi, semblent consommer une plus grande quantité d'air, et par suite d'oxygène, que les premiers. Des expériences précises et déterminées manquent, d'ailleurs, à cet égard. Dans l'état normal d'un milieu qui leur convient, les uns et les autres respirent avec une fré- quence similaire : il n'est donc pas possible, au premier coup d'œil, de penser que les uns ont la respiration plus fréquente que les autres : des Carpes ont souvent respiré plus fréquem- ment, devant nous, que des Truites enfermées dans le même récipient. iAIais ne pourrait-il arriver que la surface de respi- ration fût plus ou moins développée chez l'une ou chez l'autre espèce, et que ce soit là une des causes delà consommation de combustible. De même, dans deux machines à vapeur la surface de chautfage peut varier dans de grandes limites quoique la porte du foyer reste la même ? Revenons donc à nos alevins à transporter, et attendons que le temps et la patience de quelque observateur inconnu vien- nent jeter un peu de lumière sur ce point encore obscur. Ce n'est pas sans intention que nous venons d'employer le terme alevin; c'est que la question de transport que nous traitons ici n'a pris touLe son importance que depuis la renais- sance de la pisciculture chez nous, renaissance dont je n'ai point besoin de rappeler que l'instigateur, M. Coste, siège au milieu des membres de la Société d'acclimatation. Une foisles jeunes salmonidés éclos, il s'est agi, dès l'abord, d'en disséminer l'espèce suivant les lieux et les cours d'eau. L'éclosion et l'élevage se font souvent loin des endroits d'ha bitat définitif; il a fallu y faire parvenir le poisson. C'est ainsi que la question s'est présentée inopinément aux •288 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. pisciculteurs et précisément par son côté le plus difficile, par le transport des poissons en bas âge ! Les poissons adultes peuvent résister à mille causes de détériorations extérieures auxquelles l'alevin succombe. Le premier a des écailles qui le garantissent des chocs ou, tout au moins, une peau épaisse, résistante, glissante qui les amor- tit ou les évite ; le tissu extérieur des jeunes poissons, au con- traire, est incapable de résister au moindre frottement et, même dans l'eau, est exposé à mille causes de destruction. Et ici, c'est le cas de s'élever contre la brutalité que déploient les pêcheurs en général, surtout les pêcheurs de profession, vis-à-vis des pauvres poissons vivants, qu'ils traitent avec le même ménagement que s'ils étaient de pierre. Aussi les mal- heureuses bêtes, écaillées, froissées, meurtries, sont- elles, le plus souvent, incapables de reprendre l'eau, et quand elles peuvent le faire, voient-elles bientôt leur corps envahi par les byssus qui leur attirent une mort prochaine. Les écailles, en effet, ne repoussent point sur les poissons : c'est une grave erreur que croire le contraire. Sans doute le séjour d'un animal, blessé ainsi, dans une eau pure, vive et aérée , amène quelquefois une cicatrisation de l'endroit atteint; mais ce cas est, de beaucoup, le plus rare. Neuf fois sur dix, des byssus s'attachent à la plaie sous forme de barbe, de mousse fine, blanche, puis l'animal maigrit et meurt. Souvent les parasites s'en mêlent, et le résultat fatal est accéléré. Chez les Salmonidés, le mal est encore plus irrémédiable que chez les Cyprins résistants. Tout poisson écaillé est un poisson mort! L'alevin destiné à être transporté ne doit donc jamais être pris à la main : il faut employer la pipette, et l'aspirer le plus délicatement possible. Autre précaution : ne le placer dans l'appareil de transport qu'au dernier moment, et veiller à ce que l'eau qui le reçoit se trouve à la même température que celle qu'il quitte. 11 est encore bon d'essayer une acclimatation préliminaire de quelques jours, quelques semaines si l'on peut, dans des DU TRANSPORT DES POISSONS VIVANTS. 289 espaces de plus en plus limités, afin d'habituer le jeune ani- mal à moins souflrir delà captivité, temporaire mais brusque, qu'il va subir pendant le voyage. Il est bien entendu que les petits poissons dont nous vou- lons parler auront, au moins, 3 ou l\ centimètres de longueur. Au-dessous de cette taille, on en perd vraiment une proportion trop forte pour avoir avantage à précipiter le départ de quel- ques semaines. Nous allons passer en revue les différents appareils qui, depuis la renaissance de la pisciculture dans notre pays, ont été essayés ou employés au transport des jeunes alevins, et nous y joindrons naturellement ceux destinés àmaintenir en bonne santé les poissons confinés dans des endroits étroits et clos. Conserver l'eau d'un aquarium en bon état d'aération est évi- demment un problème du même ordre que maintenir Tair d'un vase clos, voyageant, en possession d'une quantité suf- fisante d'air respirable. La locomotion ne fait rien à l'aflaire et ne peut influer que sur la chaleur que les chocs et le mou- vement peuvent communiquer au liquide et, en même temps, sur la fatigue que ces deux causes défavorables imposent aux poissons. En 185G, Jean Cyrille Noël, un pêcheur de Remiremont, imagina un appareil pour transporter les poissons vivants, surtout les Truites. Tout le monde sait combien cette espèce délicate perd vite de sa valeur après sa mort : il était donc naturel que les premiers eflorts pour conserver des poissons en vie vinssent du pays où les Truites abondent, et fussent faits par les pêcheurs intéressés. Quoi qu'il en soit, Noël pensa que l'eau remuée des cascades où se plaît la Truite était la meilleure, et il imagina un appa- reil qui pût remuer l'eau. C'était une boîte à deux comparti- ments communiquant par une cloison percée de trous. Dans l'un étaient conservées les Truites, dans l'autre était installée une petite chaîne à godets passant sur deux poulies, dont l'une recevait un mouvement de rotation par une manivelle exté- rieure fixée sur le prolongement de son axe. L'eau était ainsi malaxée en quelque sorte dans l'appareil. 2« SÉRIE, T. VI. — Mai 18C9. 19 290 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. Cette construction causa un légitime étonnement, et le 16 mars 1856, M. Coste, notre célèbre collègue, en fit un rapport à l'Académie des sciences. Au mois de juillet suivant, M. Millet fit, à la Société d'agri- culture, communication d'un soufflet ordinaire, destiné, au moyen d'un tube de caoutchouc, à injecter de l'air au milieu de l'eau dans laquelle étaient confinés les poissons. Ceci était déjà meilleur, puisque la quantité d'air amenée en contact avec l'eau étant beaucoup plus considérable, pouvait être aug- mentée à volonté, et, par conséquent, amenée toujours à satu- rer le liquide à la température ambiante. Ces divers travaux étaient attentivement suivis, depuis deux ou trois ans, par notre établissement national de Huningue, qui avait le plus grand intérêt à résoudre la question pour envoyer au loin les jeunes alevins, dont il espérait alors faire comprendre la production dans la marche ordinaire de ses opérations. La|figure 1, nous montre la modification déjà pratique do FiG. 1. ridée précédente. Un vase de fer-blanc, fermé d'un couvercle percé de trous, est placé dans un panier d'osier et entouré de mousse humide, comprimée, de manière à maintenir le plus longtemps possible une basse température au milieu dans DU TRANSl'ORT DES POISSONS VIVANTS. !29J lequel sont plongés les jeunes animaux. L'aération est pro- duite de temps à autre par une pompe à main, que l'on aperçoit plongée dans le vase et dont le fonctionnement agite l'eau en y envoyant de l'air en quantité. Cet appareil, très-convenable pour les petites quantités d'alevins, devenait tout à fait insuflisant quand le nondjre des jeunes poissons était plus considérable. On avait donc construit une sorte de tonneau de zinc (iig. 2), ouvert sur le FiG. 2. côte, et dans lequel une pompe plus forte opérait de la iiiéme manière. Des cliantiers spéciaux assuraient la stabilité de Fapparuil au milieu des mouvements des véhicules. Vers la même époque, en 1858, M. Vançon, encore un Vosgien comme Cyrille Noël, inventa une petite voiture (fig. o), destinée au transport de toute espèce de poissons : son but était, si mes souvenirs me servent bien, de parvenir à réunir dans un seul endroit assez de Truites éparses çà et là dans les ruisseaux de la montagne, pour en obtenir une fécondation artificielle en nombre d'œufs suffisant pour alimenter, chez nous, les établissements de pisciculture. La rotation des roues de derrière la voiture met en mouve^ ment, par deux petits excentriques, deux soufflets qui ali- "202 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aGCLIMATATION. mentent d'air l'eau pendant la marche. A l'avant de la voiture se trouve un autre soufflet à main que le conducteur lait mai'- cher toutes les fois que la marche est suspendue. Les tuyères de ces soufflets pénétraient jusqu'au fond du compartiment où elles étaient terminées par des pommes d'arrosoir ([ui, en Fk;. :]. divisant la colonne d'air, évitaient les soubresauts brusques du licjuide. Cette petite voiture, qui a servi à amener des Truites dans les étangs du Vésinet près Paris, est demeurée au Jardin d'acclimatation où on la garde comme un des appareils qui, un jour venu, ornera le Musée de la pisciculture, en ra})pelant ses premiers efforts. M. Marion, horloger, prit aussi, à cette é})0(iue, un brevet pour une hotte à dos destinée ix contenir des poissons. Le por- teur de l'instrument faisait manœuvrer avec son coude, tout en cheminant, un petit soufflet qui envoyait de l'air dans l'eau où les poissons étaient confinés. Cet appareil était une contrefaçon du précédent. Dès ce moment, et jusqu'à présent, le Jardin d'acclimata- tion, dont les besoins en poissons vivants pour son aquarium DU TRANSPORT DES POISSONS VIVANTS. 293 sont incessants, avait dû chercher im système qui permît à l'eau de s'aérer elle-même, automatiquement, sans exiger la présence d'un employé toujours attaché à l'envoi des animaux. Il y a réussi d'une assez heureuse manière par le vase dont son directeur. M. A. Geoffroy Saint-IIilairo, nous a confié un spécimen, pour le faire dessiner dans la figure /i. Ce récipient se compose d'une caisse à coins arrondis de forte tôle galvanisée, fermée par un couvercle hermétique, plat et contenant en son milieu une cavité oblongue, creusée par le battage au marteau, et percée d'une infinité de petits Kio. II. trous. Au-dessous de ce premier couvercle s'en trouve un second, séparé du premier par un intervalle suffisant pour loger la cavité convexe supérieure ; le couvercle intérieur est fermé par une porte de toile métallique. L'eau, choquée contre les parois de la boîte par les cahots du voyage, jaillit à travers la toile métallique, rencontre les trous du couvercle delà cavité extérieure et vient se concentrer dans cet endroit d'où elle redescend par son poids, dans l'in- térieur de l'appareil, pour rejaillir, ressortir et redescendre sans cesse, s'aéranl ainsi automatiquement tant que le vase est n mouvement. Le seul reproche à faire à l'appareil est le 2i)Zi SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. même que celui que l'on peut adresser au système Vançon, c'est que l'aération cesse dès que le mouvement s'arrête. Lors de l'Exposition universelle de 1867, l'établissement do Huningue avait exposé un appareil inventé par M. Bienner, son directeur actuel, lequel est simple et d'une facile manœuvre. Nous voyons (fig. 5), un vase dont la forme est calculée pour FiG. T). que l'eau jaillisse au dehors le moins possible, rejetée en dedans par des épaulements particuliers. Ce vase est garni d'une poire de caoutchouc, munie d'un tube de môme matière se rendant au fond de la boîte où il se termine au-dessous d'une sorte de double fond percé, de trous. Il suffit de fermer avec le doigt l'ouverture de la poire et de presser en ouvrant le robinet, pour que l'air s'échappe par tous les trous du double fond et sature l'eau immédiatement. L'appareil étant placé dans un train de chemin de fer, un peu de complaisance de l'un des hommes des bagages suffit pour, de temps en temps, faire passer un peu d'air dans le récipient, et amener les poissons en bonne santé à des dis- tances considérables et sans frais. M. le baron Cloquet, dont l'esprit ingénieux est bien connu de tous nos collègues, a, dans ces derniers temps, repris l'in- vention Millet, qu'il ne connaissait pas (fig. 6), pour l'appliquer à son aquarium. Son soufflet porte, comme le premier, un tube de caoutchouc ; mais il termine celui-ci par un tube de plomb qui entraîne l'appareil au fond de l'aquarium, et ferme ce tube de plomb par un morceau d'étoffe de gaze laquelle DU TRANSPORT DES POISSONS VIVANTS. 295 tamise l'air d'une manière beaucoup plus parfaite que tout ce que l'on avait inventé jusque-là. FiG. G. Nous avons fait dessiner, d'après nature, un appareil très- oriiiinal (fig. 7), dont la présence nous avait été signalée par M. A. Geoffroy Saint-Hilaire, chez M. Milne Edwards fils, qui Fig. 7. ■?>• l'a inventé pour aérer, sans fatigue et sans soin, un magnifi- que aquarium qu'il possède. Cette machine, modification du •296 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATIOiN. sablier antique, peut être placée dans un grenier, dans une dépendance quelconque de l'apparlement, el fonctionne en envoyant l'air dans l'eau automatiquement. Deux vases sont suspendus dans un bâtis léger et communiquent par un tube. Le vase supérieur est plein d'eau, l'inférieur est plein d'air ; l'eau descend dans celui-ci et chasse devant elle l'air qui se rend dans l'aquarium et en sature le liquide. Une fois le vase supérieur vide, ce qui est fort long parce que sa capacité est grande et son orifice d'écoulement petit, il suffit de faire basculer l'appareil, d'ouvrir un robinet et de fermer l'autre pour que l'ensemble recommence à fonction- ner. Le petit flacon, que l'on voit sur le côté, droit sert d'épu- rateur et en même temps de régulateur au débit de l'air se rendant à l'aquarium'. Le robinet supérieur est celui d'admis- sion (le l'air dans le vase à écoulement; il est fermé quand la capacité pleine d'air est en bas. L'appareil, figure 8, est encore une ingénieuse machine soufflante due au même inventeur : elle est tout à fait sem- blable àla Irompe soufflante des forges catalanes établies dans les Pyrénées. Un tube R vient d'un récipient supérieur rempli d'eau : le tube T porte près du haut un petit trou d'admis- sion de l'air. En réglant convenablement le débit de l'eau dans le tube, celle-ci entraîne de l'air avec elle et vient le con- denser dans le récipient inférieur d'où il s'échappe par le tube G, tandis que, sous la pression produite, l'eau est refoulée en D, et évacuée par là. Nul doute, maintenant que le principe est bien posé de la nécessité de l'air, et par suite de l'oxygène dans l'eau pour entretenir la vie des poissons, que le nombre de ces petites machines ne puisse être énormément accru ; chaque amateur d'aquariums peut donner carrière à son imagination et varier son appareil suivant les lieux et l'eau dont il dispose. Mais il faut remarquer, en passant, que d'autres sources d'oxygène peuvent être trouvées ailleurs que dans l'air atmos- phérique. M. Chatin, notre habile physiologiste, a fait remar- quer, en séance, que dans les mares d'eau dormante où l'air ne circule point et, par conséquent, ne se renouvelle ^pas, DU TRANSPORT DES POISSONS VIVANTS. 297 l'oxygène ne manque cependant jamais. C'est que le rôle de le fournir est dévolu aux plantes. Il a constaté que plus les plantes appartiennent a des organismes inférieurs, plus leur pouvoir oxygénant est considérable. Il conclut de là qu'on fera toujours bien d'introduire dans les aquariums une végétation Fie. 8. aussi abondante que possible. Quand cette précaution est suf- fisamment remplie, toute autre paraît inutile. M. le baron Cloquât a vu les mousses aquatiques dégager surtout de l'oxygène pendant le jour : il a vu ce gaz se dégager de lu plante sous forme de bulles Irés-petites, mais bien appa- 298 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCGLIMATATION. rentes et en argentant la surface comme un réseau brillant. Ces mousses sont d'autant meilleures à introduire dans les eaux confinées et habitées que, pendant la huit, elles chan- gent de rôle en décomposant Tacide carbonique, produit de la respiration animale. Le célèbre docteur pense que, plus que les phanérogames, les cryptogames ont un pouvoir vivifica- teur de l'eau par leur plus abondant dégagement d'oxy- gène. Dans les aquariums marins dn Jardin d'acchmatation, M, A. GeofTroy Saint-Hilaire a constaté que les conferves y produisent un dégagement d'oxygène énorme et constant. Ces plantes vivent dans l'obscurité, dans les cavités que la lumière n'atteint pas ; là elles élaborent sans relâche le gaz vital qu'elles fournissent aux poissons autour d'elles. N'est-ce pas une merveille que ce cycle à jamais établi de com.position et de décomposition qui défend la vie delà mort et, par une chimie admirable, redouble d'efforts, là où la décomposition redouble d'intensité? s; APICULTURE ET LA RUCHE VOSGIENNE, Par W. le D" A. GBLLET de «Ri«I\DRIO\T. L'éducation des Abeilles offre non-seulement un agréable passe-temps aux curieux de la nature, mais elle crée, à l'agriculteur intelligent, une source de revenus considérables, si on les compare à la modicité des premières dépenses qu'elle a exigées. A ce dernier titre l'apiculture s'adresse au pauvre qui n'a ni prés, ni champs, pour faire surgir des récoltes, mais qui dispose de quelques mètres de terre inculte. Qu'il y place une ruche et qu'il en soigne les habitants suivant les règles tracées par les apiculteurs, et bientôt il aura un rucher dont chaque colonie livrera, sans privation pour elle-même, l'excédant de ses provisions annuelles. Le secret du succès est dans des mots : Culture intelligente. Bien que les mœurs des Abeilles aient été de la part des Swammerdam, des Maraldini, des Reim, des Schirqch, des Réaumur et des Hubert, etc., le sujet des études les plus inté- ressantes, et les plus propres cà guider les éducateurs, l'apicul- ture pratique a jusqu'à ce jour fait peu de progrès ; c'est à peine si l'on est débarrassé, dans nos départements les' plus avancés sous le rapport de l'agriculture, des méthodes routi- nières et barbares que nous ont léguées l'ignorance : je fais allusion à l'asphyxie des Abeilles que l'on pratique encore dans certaines contrées pour recueillir quelques rayons de mjel. Comme dans toute industrie, l'appareil instrumental esl l'un des premiers éléments de réussite, je ferai connaître une ruche qui m'est famihère depuis plusieurs années déjà et qui me paraît faciliter singulièrement toutes les opérations de l'apiculture. Elle est due au sieur Vançon dont nous avons déjà pu apprécier l'esprit ingénieux et patient par les heureux résultats qu'il a obtenus dans le transport des Truites vivantes à grandes distances, au moyen des appareils à souf/lerie. Eu 300 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. souvenir de son pays M. Vançon a donné à sa ruche le nom de Vosgienne, c'est celui que nous lui conserverons. Celte ruche, dans son ensemble, représente un demi-cylin- dre couché sur son plan de section. Ce demi-cyhndre est con- stitué par la réunion de huit, dix ou douze demi gros cerceaux ou cordons de paille tressée, appliqués les uns contre les autres, et maintenus immobiles par les liens qui fixent deux demi-cercles de bois fermant les extrémités du cylindre. L'un de ces demi-cercles est muni d'un orifice pour l'entrée des Abeilles et tous deux présentent une fenêtre vitrée fermée par un volet que l'on ouvre pour surveiller le travail de la colonie. Cette ruche constitue donc un tout solide ou mobile à volonté, à condition toutefois que les Abeilles en construisant leurs gâteaux ne viennent pas les fixer à la fois sur plu- sieurs cordons, ce que l'on évitera en guidant le travail des insectes par un petit fragment de rayon collé au sommet de chaque cordon. Lorsque l'édification descehules sera terminée, la ruche contiendra autant de gâteaux verticaux et disposés parallèlement les uns aux autres qu'elle présente de demi-cer- ceaux ou cordons. Supposons donc une ruche bien préparée et munie de son essaim, nous allons lui faire subir toutes les opérations qui se rencontrent dans la pratique de l'apiculture, et que cette ruche à la fois de produit et d'étude simplifie notablement. C'est ici qu'il conviendrait de redire les mœurs des Abeilles, car il n'est point de bonne éducation sans la connaissance complète de finstinct de ce précieux insecte, mais cela nous entraînerait trop loin; j'en rappellerai seulement les traits principaux, laissant aux amateurs le soin d'étudier les mono- graphies ou traités spéciaux. Trois sortes d'individus habitent la ruche, une femelle développée et féconde, un grand nombre de femelles atro- phiées ou infécondes (ce sont les ouvrières), et des mâles développés ou fécondants (ce sont les faux Bourdons). Entre ces êtres si différents en réalité les uns des autres, il règne une parfaite harmonie, une entente complète. On a L'AriCULTURE ET LA RUCHE VOSGlEJNiNE. 301 voulu, tant nous avons l'habitude de rapporter tout dans la nature aux choses humaines, comparer une ruche à un empire monarchique, à une république : rien detout cela n'est exact; ce gouvernement, bien supérieur à tous ceux que notre ima- gination pourrait rêver, est l'œuvre du Créateur. Lcà, chaque insecte pénétré du devoir qu'il a à remplir, sans jalousie, sans envie, sans passion, travaille à l'œuvre commune prêt à mou- rir plutfjt que de faillir aux intérêts généraux, L'Abeille mère est d'un naturel craintif et timide; privée des instruments nécessaires à la récolte du butin, à l'édification des cellules, elle demeure dans la ruche, inactive, juste le temps qui lui est nécessaire pour atteindre son complet déve- loppement, alors elle s'envole au-devant d'un époux et rentre mère. Sa seiile occupation devient la ponte jusqu'au jour où, ayant vu grandii- sa progéniture, elle (juitte la ruche avec un essaim d'ouvrières pour laisser place aux jeunes femelles qui vont naître. Les ouvrières sont tout au travail, les unes vont au butin, recueillant le nectar des fleurs pour le transformer dans leur estomac en cire ou en miel, rassemblant le pollen des étami- nes en manière de gros pelotons qui seront entassés avec soin dans des alvéoles à provisions, pour servir un jour à la nourri- ture du couvain, ou arrachant aux Ijourgcons des arbres la l>ropolis qivi sert à enduire la ruche, à boucher les orifices, à ensevelir, pour les l'endrc imputrescibles, les corps morts qu'elles ne peuvent transporter. A l'intérieur, l'ouvrière garde l'entrée de la ruche pour repousser les ennemis ou les étran- gères, préside à la salubrité en enlevant même les déjections de la mère, à la ventilation générale par des battements d'aile méthodiquement précités, s'assure de la présence des œufs dans les cellules, en détruit un lorsqu'elle en rencontre deux, nourrit le couvain et sait si bien s'acquitter du choix des ali- ments, qu'elle fait à sa guise, ou mieux suivant les besoins, naître une mère ou une ouvrière inféconde. Dans une ruche il n'y a point d'indilTérents à l'œuvre com- mune, encore bien moins de bouchesinutiles. Dès que l'Abeille mère a été fécondée, les mâles sont impitoyablement mis à 302 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE DACCLIMATATION. mort, de même les Abeilles vieilles ou mal conformées, repoiis- sées par leurs compagnes, se laissent tuer sans apporter de résistance, comme si elles comprenaient qu'elles doivent se sacrifier pour ne pas être à charge à la famille. Telle est l'esquisse de ce gouvernement incomparable, où l'individualité s'anéantit devant la communauté, où après avoir servi les intérêts de tous pendant sa vie, on les sauvegarde encore en se donnant la mort ! Mais revenons à l'apiculture. Aux approches du mois de mai, l'observateur remarque dans la colonie une agitation particu- lière; les faux Bourdons ou mâles sortent bruyamment dans le milieu du jour, des ouvrières séjournent en grand nombre à l'entrée de la ruche, tandis que d'autres viennent à la hâte de l'intérieur pour tenir leurs compagnes au courant de ce qui se passe au dedans; au grand bourdonnement que l'on entend, on peut deviner qu'on est à l'approche d'un événement suprême ; et en effet la reine mère pressentant la prochaine éclosion de rivales, parcourt avec inquiétude toutes les parties de la ruche, mais arrivée près des berceaux royaux où elle cherche des victimes, elle trouve un gi'and nombre d'ouvrières qui la repoussent impitoyablement. Lasse de tant d'impuissance elle s'échappe de la ruche entraînant à sa suite un groupe con- sidérable déjeunes et vieilles Abeilles: c'est l'essaimage naturel. Il y a souvent avantage à ne pas attendre l'époque de la sortie des essaims et à pratiquer l'essaimage artificiel, soit pour éviter de perdre un essaim qui peut s'enfuir à de gran- des distances, soit afin de l'obtenir plus tôt. Dans ce cas, on prend une ruche vide, on la divise en deux, ainsi que la ruche dont on veut tirer un essaim, et l'on applique à chacune des moitiés de cette dernière une des moitiés de la ruclie vide. Il peut se faire qu'il n'y ait dans les rayons du couvain aucune cellule royale ; mais les ouvrières se hâteront d'élargir une des alvéoles dont les parois étroites avaient pour but d'atrophier les rudimens des organes reproducteurs de la larve, et en feront sortir une femelle féconde en administrant au petit ver une nourriture plus copieuse et mieux choisie que celle qui lui avait été primitivement réservée. L APICULTURE ET L^ RUCHE VOSGIENNE. • 303 Certaines colonies essaiment trop fréquemment; il faut éviter cette cause d'épuisement; on obtient aisément ce résul- tat en retirant à la ruche quelques rayons de miel et en les remplaçant par des cordons vides où les Abeilles s'empressent de construire de nouvelles cellules pour emmagasiner leurs provisions. Cette opération est facile quand on sait que les cordons de miel sont toujours les derniers, ceux du couvain à la partie moyenne de la ruche et ceux de cire à la partie antérieure. De même, dans le but de rajeunir une ruche et de faire dispa- raître peu à peu les rayons qui ont déjà servi, et dans lesquels le miel s'altère aisément, on enlève les rayons de la partie pos- térieure pour les remplacer à la partie antérieure par le même nombre de cordons. Il y a généralement avantage à former des ruches très-popu- leuses; ainsi on a remarqué que si un nombre donné d'Abeil- les produit un kilogr. de miel, le double de ce nombre donne dans le même temps 3 kilogrammes. On peut donc avoir besoin de réunir deux ruches, soit pour le motif que je viens d'indiquer, soil, à l'entrée de l'hiver, pour rapprocher deux colonies mal approvisionnées et qui devront être nourries pendant la saison rigoureuse ; soit, au printemps, avant la ponte des mères, afin de donner une reine à une colonie qui a perdu la sienne. Cette opération au moyen de la ruche Vosgienne est des plus simples ; elle consiste à enlever les rayons vides des deux ruches et à rapprocher les autres cordons. C'est une pratique barbare, avons-nous dit, d'étouffer les Abeilles pour dépouiller une ruche de ses provisions. Voici comment doit opérer un apiculteur soucieux de ses propres intérêts. Il trans})orte sa ruche à une certaine distance du rucher; après avoir mis une ruche faible à la place qu'occu- pait la première, il prend un à un les cordons garnis et en chasse les Abeilles ; celles-ci retournent à la ruche mise à la place de la leur. Quand elles sont à peu près toutes ren- trées, l'apiculteur projette à l'aide d'une pipe un peu de fumée de tabac pour troubler les mouches et les empêcher de 304 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. se chercher querelle. Mais bientôt les deux reines-méres se rencontrent et, dans un comljat singulier, la moins valide succombe, laissant à la plus jeune le soin de toute la colo- nie. Telles sont les principales opérations que l'on j»rati(|ue sur un rucher. Ce court exposé sufrira,je pense, à montrer combien elles sont simplitîées à l'aide de la ruche Vosgienne ; puisse- t-elle servir aux populations agricoles pauvres en leur ensei- gnant à tirer bon parti de cette petite richesse que Dieu a mise entre leurs mains! NOTICE SUR L'ORTIE DE LA CHINE {Urtica utilis.) SA CULTURE, SA MULTIPLICATION, LES PREMIERES PRÉPARATIONS DE SON ÉGORGE, SON RENDEMENT, SES QUALITÉS ET SES AVANTAGES, Par n. lîanion de la SAGRii. (Suite et fin.) II. — RÉCOLTE DES TIGES. PRÉPARATION DES ÉGORGES. Notre embarras pour décrire un procédé simple de faire la récolte des tiges et la préparation des écorces, est identique avec celui que nous avons éprouvé en formulant les règles précédentes relatives à la culture ; car nous sommes loin de posséder les renseignements qui pourraient mieux nous ser- vir, savoir: ceux qui proviendraient des expériences en grand, faites sur le sol de la France. Celles-ci n'ayant pas eu en- core lieu, nous sommes forcés de recourir aux notices de ce qui se pratique en Chine, en supprimant et en modifiant quel- ques détails trop minutieux, que nous ne croyons pas néces- saires en France. Dans les livres chinois, il est donné le hon conseil de ne pas attendre à la maturité de la graine pour faire la coupe des tiges. On peut procéder à cette opération par divers moyens, selon qu'on veut faire le détachement de l'écorce en même temps que la coupe des tiges, ou plus tard à la maison. Dans le premier cas, décrit par le P. Bertrand (1), le coupeur, armé d'un couteau, fait une incision au bas de la plante, et de l'autre main il saisit les deux écorces, il tire, et la plante se trouve à moitié dépouillée jusqu'aux feuilles. D'un second coup de couteau il coupe le tuyau, et le prenant par le bas d'une main, de l'autre il enlève le restant. 11 jette les deux (1) Bulletin de la Société impériale d'acclimatation, tome VII, 1'^' série, l). 263. 2-^ SÉRIE, T. VI. — Mai 1869. 20 306 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. écorces sur le dos et attaque une autre plante , et ainsi de suite. Lorsqu'il en a sur lui une certaine quantité, il la dépose à terre. Il paraît que les Chinois opèrent ce dépouillement avec une dextérité et une vitesse extrêmes. Les feuilles restent sur place pour servir d'engrais, et avec les tiges dégarnies on fait des allumettes ou on entretient le feu sous la chaudière qui sert plus tard pour donner une seconde préparation aux écorces. On coupe les plantes depuis la tomhée de la rosée jusqu'à huit ou neuf heures , afin que l'écorce se détache facilement par l'humidité qu'elle retient. Lorsque son dépouillement est fait dans les maisons, on y porte les bottes des tiges coupées, et les femmes, avec un couteau de bambou et un autre de fer, les fendent, enlèvent les écorces, et puis avec un couteau on ratisse la couche infé- rieure, qui est blanche et recouverte d'une pellicule ridée qui se détache d'elle-même. On trouve alors les fibres intérieures, que les mêmes femmes parviennent à séparer en trois qualités de divers degrés de finesse, avec une adresse toute spéciale. La première couche de ces fibres est dure et grossière , et n'est bonne qu'à faire des toiles communes ; la seconde est un peu souple et fine ; la plus estimée est la troisième couche qui sert à fabriquer une étoffe extrêmement fine. On ne découvre pas ces trois qualités diverses dans la matière brute qu'on reçoit en Europe. On n'opère pas non plus ici aucune sépara- lion des fibres dans les écorces taillées par nos procédés. Dans une notice rédigée par M. Rondot, et qui se trouve dans la section relative à la Chine etTIndo-Chine ée& Annales du commerce extérienr, l'explication du procédé est encore plus simple. On commence par séparer l'écorce verte du ligneux, et l'on racle ensuite cette écorce avec un couteau, afin d'en dégager la partie filamenteuse. Cette double opéra- tion répond au teillage européen. On fait sécher au soleil, on tire les filaments, on les réunit en bottes et on les porte ainsi au marché. Ces filaments sont plongés et, maintenus pen- dant quelque temps dans l'eau bouillante ; quand on juge que l'immersion a été assez prolongée, on retire les fibres et SUR l'ortie de la CHINE. 307 on les fait sécher au soleil. On les bat pour les assouplir davantage, on les peigne où, plus exactement, on les divise à la main. Dans une petite brochure, imprimée par M. Léon de Rosny sur l'agriculture algérienne, nous trouvons indiqué judicieu- sement, qu'on pourra simplifier notablement la méthode employée en Chine pour cultiver l'Ortie et en retirer la partie textile; mais que, pour arriver là, on ne saurait trop étudier les procédés qu'une longue expérience a enseignés aux Chi- nois, A ce sujet, l'auteur rapporte les opérations pratiquées dans l'Assam pour la préparation de ces plantes, et qui con- siste : 1" A couper les tiges quand elles deviennent brunes, jusqu'à la hauteur d'environ six pouces, à partir de^la racine. Pour cela, on prend le haut de la tige de la main gauche, et avec la droite on parcourerapidement jusqu'à la racine, de manière à arracher la feuille : on tranche la tige avec un couteau aigu, en ayant soin d'être au-dessus du réseau chevelu des racines, car celles-ci doivent être couvertes d'engrais immédiatement après la coupe, afin d'assurer une nouvelle récolte, aussi promp- tement que possible. On tranche la faible extrémité de la tige et l'on fait des bottes de deux cents à deux cent cinquante tiges, si le dépouillement ne doit pas être effectué dans le champ même : mais il vaut mieux séparer l'écorce et les fibres sur place, car les cendres provenant des résidus brûlés, fournis- sent un bon engrais pour les racines, surtout lorsqu'on les mélange avec du fumier sec de vache (1). 2" Pour séparer l'écorce et les fibres, l'opérateur prend, à peu près vers le milieu, la tige dans les deux mains; puis, la serrant avec l'index et le pouce, il lui fait subir une contor- sion particulière, de sorte que la moelle intérieure est rompue: alors, passant rapidement les deux doigts de la main droite et de la main gauche alternativement d'une extrémité à l'autre, en exerçant une pression, l'écorce et les fibres sont complète- ment séparées de la tige et forment deux torons. (1) Mais alors il tant renoncer à tirer parti des feuilles pour la fabrica- tion du papier. 308 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATÂTION. 3° On forme des paquets avec les torons d'écorce et de fibres maintenus réunis en bottes de différentes dimensions, liés au plus petit bout avec un déjet de fibres, et placés dans de l'eau claire, pendant quelques heures ; ce qui a pour but de débarrasser la plante de sa partie colorante, car l'eau devient presque rouge en peu de temps. Il" Le procédé pour le nettoyage est le suivant : Les bottes sont suspendues à un crochet attaché à un poteau au moyen d'un lien, par le petit bout, à une hauteur conve- nable pour l'ouvrier qui prend séparément chaque toron, du plus grand bout, dans sa main gauche, passe rapidement le pouce de sa main droite dans l'intérieur et parvient, par cette opération, à séparer complètement les fibres. Il ne faut plus alors que deux ou trois ralissures avec un petit couteau pour nettoyer complètement le ruban de fibres. Ceci complète l'opé- ration, quoique avec la perte d'un cinquième; s'il estpromp- tementséchéau soleil, il peut désormais être considéré comme achevé pour l'exportation. Mais l'apparence des fibres est beaucoup améliorée si on l'expose (immédiatement après le nettoyage) sur le gazon, aune forte rosée nocturne enautomne, ou aune ondée durant la saison des pluies. Après le séchage, la couleur est améliorée, et l'on n'a plus à craindre que les fibres ne soient gâtées par la nielle, dans le voyage qui les conduit à destination. L'écorce détachée, lavée et séchée est mise en écheveaux et emballée pour être vendue au marché, où elle est achetée par les commissionnaires dans cet état, qui l'expédient en Angle- terre. Elle n'est donc pas rouie, mais simplement lavée et désagrégée à la main. Lorsque cette opération n'est pas faite tout de suite après la récolte, les tiges sont d'abord desséchées au soleil et emmaga- sinées pour attendre l'hiver. Alors on les met à tremper dans de l'eau chaude afin de ramollir les écorces et pouvoir les détacher facilement. Elles sont mises ensuite à sécher ; on les bat pour les assouplir, on les divise à la main ou en s'ai- dant de peignes grossiers. Toutes ces opérations, plus ou moins déficates ou minu- SUR l'ortie de la chine. 309 lieuses , peuvent être remplacées en France par le simple teillage, avec des machines qu'on trouve partout et qui sont d'un emploi facile. Ce qu'il convient dans les campagnes et comme travail annexé à la culture de l'Ortie de la Chine, c'est d'opérer le détachement de l'écorce )e plus tôt possible après la coupe des tiges ; la laver et sécher ensuite ; séparer l'écorce noirâtre au moyen de deux cylindres cannelés, sem- blables à ceux qu'on emploie pour le lin et le chanvre, et étant bien frappée et mise en bottes, l'envoyer au marché ou à la manufacture qui l'aurait demandée. Par ces moyens, la pré- paration de la fibre de VOrtie de la Chine, dans l'état brut, pour être blanchie complètement plus tard, devient extrê- mement simple et à la portée de tous les cultivateurs. A l'appui de notre opinion sur la possibilité et l'utilité de simplifier les procédés chinois, nous pouvons citer là une idée exprimée dans la séance du 18 novembre 1859 de la Société impériale d'acclimatation, parle comité algérien, qui les trou- vait trop minutieux et non admissibles en Europe. Cette simpli- fication ne nuit en aucune manière à la qualité des produits ici obtenus, puisque dans la séance du 23 décembre 1859, M. Montigny complimentait M. Jacquemart par la beauté de ceux qu'il avait obtenus, supérieurs à ceux de la Chine. Si le procédé inventé par M. Caillard, et dont il parle dans une récente brochure, réunit les conditions de célérité, sim- plicité et économie qu'il lui assigne, on pourrait de suite renoncer à tous les moyens de désagrégation et même de blan- chiment de la fibre brute, puisque l'auteur affirme qu'on obtient les deux résultats à la fois, sans attaquer les fibres, Alors, le cultivateur se bornerait seulement b. détacher les écorces, les faire sécher et les emballer, car dans les fabriques on ferait le reste. Mais, ce procédé n'étant pas encore rendu pubfic, nous devions donner les autres moyens en usage. J'ai dit que les feuilles sont employées en Chine comme engrais. Les nouveaux procédés industriels de l'Europe permettent d'en fabriquer un excellent papier, industrie qui demande aussi l'introduction de nouvelles matières premières. Après la récolte, il ne faut pas oublier la plante qui reste 310 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. sur l6 sol, à l'avenir de. laquelle il faut également penser quand on va s'occuper de la première et de la seconde coupe des tiges. Pour cela, les livres chinois recommandent aussi de ne pas la faire que lorsque les petits rejetons, qui sortent du pied de la racine, aient environ un pouce et demi de hauteur : car, alors, dès que les grandes tiges sont coupées, les rejetons poussent avec plus de vigueur et donnent bientôt une seconde récolte. Après qu'elle est faite, on couvre les souches avec de la terre et un peu de fumier, et l'on arrose, mais non pas en plein soleil. III. — RENDEMENT ARSOLU DE l'ORTIE DE LA CHINE. QUALITÉS DE LA FIBRE : AVANTAGES DE SA CULTURE EN FRANCE. Les difficultés que nous avons trouvées jusqu'ici, pour gui- der les cultivateurs français dans la nouvelle entreprise que nous leur recommandons, s'augmentent considérablement lorsque nous essayerons de leur démontrer ses avantages pra- tiques. Pour faire cela d'une manière exacte et précise, il aurait fallu que nous puissions examiner, analyser et bien comparer les résultats déjà obtenus en France de la culture de la nou- velle plante, en échelle suffisante pour les apprécier. Malheureusement, tous les essais dont nous avons connais- sance ont été faits sur des plates-bandes, et les calculs basés sur leurs petites récolles ont toujours donné des résultats exagérés, malgré les réductions qu'ont voulu admettre les expérimentateurs. Un seul de ceux-ci semble, d'après ses annonces imprimées, avoir obtenu des récoltes suffisantes pour déduire des chiffres du rendement moyen, sous le cli- mat de l'île Jersey etmieux dans les départements delaManche et de la Dordogne. Ses chiffres ayant attiré noire attention, nous lui avons écrit pour obtenir des renseignements plus clairs et plus détaillés que ceux contenus dans sa petite bro- chure, imprimée à Jersey en 18(57 (1), et dont nous allons (1) L'auteur est M. Nicolle, cité daus divers écrits, qui ne donnent pas SUR l'ortie de la chine. 311 faire mention ; mais notre démarche est restée sans succès. D'après lui, un hectare donnerait en trois récoltes annuel- les, 5000 kilogrammes d'écorces sèches ou 2606 kilogrammes de fibres désagrégées. Des essais faits par M. HoupiarL-Dupré, à Marseille et dans le Gard près de Nîmes, lui ont permis de calculer une production semblable par hectare, sur la base de 400 000 tiges du poids chacune de 100 grammes, goit/i 0000 kilogrammes, réduites à 20 000 une fois sèches, dont moitié en feuilles et le tiers en écorce. A ce genre de calcul approximatif s'est livré aussi M. Audoy- naud, professeur de physique au lycée de Nice, pour arriver au chiffre de 13 000 kilogrammes, poids déduit de deux coupes de tiges, ou 600 kilogrammes de filasse par hectare, qu'il estime à une valeur commerciale de 1 200 francs. En déduisant 100 francs pour le prix du transport à Paris des 13 000 kilo- grammes de matière brute, 300 francs de frais de culture, calculés d'une manière exagérée à l'instar de ceux que demande le blé, et en outre 300 francs la dépense pour la désagréga- tion, dépense énormément exagérée aussi, puisqu'elle peut se réduire à un centime et demi par kilogramme , il resterait encore un bénéfice minimum net de 500 francs par hectare au cultivateur (1). De la même nature, malheureusement, sont tous les calculs que nous pourrions présenter ici; c'est-tà-dire insuffisants pour servir de base à une spéculation sérieuse. Au défaut de plus exacts, nous aurons recours à des raisonnements fondés sur un autre genre de données, qui possèdent la précision désirable. Ils nous sont fournis par la nature même de la plus de lumière. Il paraît que des plantations ont été faites par lui, dans la colonie Sainte-Foie, dans la Dordogne, Les résultats qu'il donne ressemblent assez à quelques-uns que nous recevons de la Louisiane, où TOrtie de la Chine commence à être cuiiivée. On évalue de 900 à 1200 livres le produit de chaque coupe par acre, et comme on oblieut trois coupes par année, la récolte serait de 3375 à Zi500 kilogr. par hectare, ou de 3000 kilogr, en moyenne. (1) Ces renseignements sont pris du Bulletin de 1868, de la Société cen- trale d'Agriculture rie INice et des Alpes-ÎNlai ilimes. ol2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. plante, les conditions qu'exige sa culture, la richesse de sa végétation et la quantité de ses récoltes. En effet, tous ceux qui ont étudié la végétation de l'Ortie de la Chine en France, à partir d'André Thouin, qui l'observa déjà en 1815, sont d'accord pour affirmer qu'elle ne demande que des terrains de médiocre quahté,à condition qu'ils soient favorisés par l'humidité et une température élevée. C'est ainsi que M. Nicolle a pu obtenir de belles récoltes presque sur les dunes sablonneuses du département de la Manche. M. Pépin, qui a écrit en 18/14, en recommandant la culture en grand de l'Ortie de la Chine, affirma qu'elle végétait sur des terres médiocres, souvent sans culture assidue, et ajouta qu'elle finirait même, au bout de quelques années, par les améliorer et les rendre propres à d'autres cultures. Voilà donc un premier avantage sur le Chanvre et le Lin qui, outre la richesse du sol qu'ils demandent, l'appauvrissent excessive- ment. Ces deux plantes textiles sont annuelles, tandis que les diverses variétés d'Ortie delà Chine, qu'on peut cultiver dans le midi de la France, sontvivaces et d'une force de végétation telle qu'elle dispense des soins de culture qu'exigent les au- tres. Ajoutons à cela la masse des produits que les secondes fournissent par le nombre et la longueur de leurs tiges, et la circonstance des récoltes doubles et triples qui s'y accroissent dans la même proportion, et l'on trouvera autant de causes certaines et permanentes d'une supériorité incontestable, quant à la quantité des produits respectifs. M. Caillard, avec deux tiges de l'",50, prises au Muséum de Paris, obtint 5 grammes de filasse. Un mètre carré de terrain peut en contenir quatre pieds, espacés à 50 centimètres, mais comme ils produisent énormément de tiges, surtout dès la seconde année, on ne doit calculer que deux pieds par mètre carré, qu'à raison de '20 tiges par pied, au moins, dans deux coupes annuelles fourniraient AOO grammes de filasse. D'ex- périences plus récentes, M. Caillard a obtenu 33 grammes de beaux filaments de dix tiges de la variété V. iitilis, qui est préférable à la Nivea. SUR l'ortie de la chine. 313 Cette supériorité devient encore .plus notable lorsqu'on compare les soins que demande la récolte et les premières préparations des plantes textiles européennes et leurs simi- laires asiatiques. En effet, par la qualité précieuse que celles-ci possèdent, de permettre le détachement de leurs écorces, desquelles seulement le cultivateur doit s'occuper, tandis que le Chanvre et le Lin exigent un rouissage préala- ble, long et malsain, par les procédés anciens, embarrassant et risqueux par les' moyens chimiques; les premières pour- ront entrer facilement dans l'industrie rurale européenne. Enfin, outre la qualité inférieure du sol avec laquelle l'Ortie de la Chine se contente, le petit nombre de soins qu'elle exige, la masse énorme des récoltes qu'elle donne, la faciUté de les opérer ainsi que la première préparation des écorces, et la nature soyeuse et tenace de leurs fibres, lui donnent sur les qualités de celles des autres végétaux textiles une supé- riorité non moins incontestable. En effet, les fibres blanchies et peignées de l'Ortie de la Chine sont non-seulement par leur beauté apparente, mais aussi par ses qualités réelles, très-supérieures à celles du Coton, du Chanvre et du Lin. Par leur longueur, leur blan- cheur, leur brillant nacré, leur finesse et leur résistance, elles sont seulement comparables à la soie. C'est à cause de cette force inhérente à leurs fibres, et à leur qualilf-, non moins précieuse, d'être incorruptibles clans l'eau, que les peuples orientaux les ont préférées, depuis un temps immé- morial, pour fabriquer toute espèce de cordages, les lignes et filets pour la pêche. Restait à l'industrie européenne à constater plus tard, dans les mômes fibres, la facilité à acqué- rir toutes les couleurs fines et de se prêter à tous les mélanges avec le coton, la laine et la soie, formant des étoffes où la résistance se trouve unie à la beauté. Cela a été démontré en Europe, à diverses reprises, depuis 1845, où les premiers essais eurent heu par les frères Har- grave, en Angleterre, et plus tard dans des manufactures, sur une assez grande échelle pour envoyer à la célèbre expo- sition de 1851 la plus riche et la plus variée des collections 31A SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. (le fil simple et retort, de toiles pures, d'étolTes mêlées, de draps, etc., qui jamais se soit présentée. La fabrique seule de M. Marshall, à Leeds, comptait alors 1200 broches et était parvenue à filer du n° 250 pour batiste. Le haut prix du coton, pendant la dernière guerre de l'Amérique, attira de nouveau l'attention des industriels an- glais et français sur l'Ortie de la Chine, et les habiles con- structeurs de Leeds fournirent de nouveaux métiers, qui per- mettaient de conserver à la fibre nacrée son brillant naturel. Au même temps, les inteUigents manufacturiers de Lille et de Rouen faisaient des efforts pour mêler la nouvelle substance au coton, et fabriquer des étoffes solides et résistantes. Des expériences furent faites avec 50 pour 100 de coton et la même quantité de laine teinte et de laine blanche. On a soumis les tissus de l'Ortie et d'autres en coton au frein dynamométrique sur des bandes de 10 centimètres sur 5, et les résultats furent, en général, favorables à la tissure de la première substance. M. Decaisne, dans son intéressant mémoire de 18Zi5, fait mention des expériences faites par une commission hollandaise, sur le rendement de la plante et la résistance des fibres. 500 grammes de filasse avaient donné i' 300 mètres de fil ténu, et la même quantité procura une corde de 3000 mètres. Le fil surpassait en résistance et en ténacité le meilleur chanvre de l'Europe, il fégalait étant mouillé, et sa force de tension dépassait 50 pour 100 celle du meilleur lin, quoique le fil employé fût trop tordu. Plus tard, Forbes-Royle, dans son travail sur les plantes textiles de flnde, insistait sur la double qualité de finesse et de résistance que présentaient ces fi- bres (1). Enfin, une troisième application des fibres de l'Ortie de la Chine, à tous les articles de la passementerie, vient d'être faite, avec un plein succès, dans les derniers mois de l'année précédente, par M. F. F. B. Chiiders, à Nice. Ces produits (1) Des expériences comparatives exactes sont encore à faire, avec l'appa- pareil inventé par M. Alcan ; mais elles exigent plus de temps que celui dont nous pouvons disposer maintenant. SUR L ORTIE DE LA CHINE. 315 ont justement attiré rattenlion de cinq Sociétés savantes de Paris, auquelles ils ont été présentés (l). L'actif fabricant est obligé de demander au marché anglais la matière première provenant de la Chine et du Japon, et dont l'inégal et incertain approvisionnement n'est pas encourageant pour une manu- facture nouvelle qui dépend de lui. C'est pour cela que l'introduction de la culture en grand lui en devient nécessaire, et que réciproquement la fabrique de Nice offre déjà une chance de succès à ladite culture, dont les produits seront immédiatement placés chez elle. Nous avons présenté les résultats déjcà obtenus dans diverses localités de la France et dans l'Algérie, et ces résultats auto- risent aujourd'hui, encore plus qu'en 1864 et 1865, à recom- mander avec M. Dalloz (2) , aux agriculteurs français, la culture en grand de FOrtie de la Chine, pour cesser d'être tributaires c'i ce pays et à d'autres de l'Orient, d'une matière textile facile à obtenir ici. L'état actuel des choses ne peut être que provisoire, et les circonstances que nous allons rap- porter rendent impossible sa continuation, à moins de laisser éteindre en France tout espoir d'avenir de la nouvelle in- dustrie. Les essais faits jusqu'à ce jour permettent d'espérer, qu'avec les perfeclionnements déjà connus pour le blanchiment des fibres de l'Ortie de la Chine, la matière désagrégée pourra être vendue au prix de 1 franc le kilogramme, au plus (3), donnant des bénéfices raisonnables; tandis que dans le mar- ché de Liverpool, les prix ont été toujours supérieurs à 1 fr. 25 centimes, et qu'aujourd'hui il est impossible de faire arri- ver la matière première à ces condilions acceptables. C'est à cause de cela qu'à l'heure qu'il est, pas un kilo- gramme d'Ortie de la Chine brut, ou China-grass, comme (1) La Société impériale tracclimatation, celle trEiicouragpmenl pour Tin- dnsUie, l'Impériale et centrale tragriciillure, l'Académie des sciences de l'Institut, et l' Académie nationale, agricole, industrielle et commerciale. (2) Série d'articles très-intéressants sur ïOrtte de la Chine, impiimés dans le Moniteur officiel. (3) Le procédé de AL Gaillard, par exemple, permet de désagréger et de blanchir au prix de un centime et demi le kilo de miiière première. D'autres procédés de blanchiment sont aujourd'hui aussi très simplifiés. 316 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. l'appellent les Anglais, ne se trouve dans leurs marchés, ce qui a forcé les manufacturiers à suspendre leurs travaux. Gela provient de ce que, dans ces moments en Chine, le picul de fibre nommée verte est payé 2 tais, et celui d'une préparation meilleure, qu'on appelle blanche, se vend à 13 tais le picul. En réduisant ces chiffres aux usuels en France, ces prix répondent à 1053 francs la tonne de la première, et 1 521 francs la tonne de la seconde. Il faut ajouter les frais qui deviennent plus forts, parce que les Chinois ne savent pas bien presser les balles de fibres. Tout cela fait donc monter la valeur de la matière première exotique à un prix exorbitant. A l'impossibilité future de l'acquérir, on peut ajouter l'in- suffisance de la production actuelle du Chanvre et du Lin en France, pour satisfaire ses besoins manufacturiers. L'impor- tation totale de ces deux matières en divers États, et d'autres substances filamenteuses, en 1867, a été, d'après les tableaux des douanes, de plus de 52 millions de kilogrammes évalués en 8Zi millions et demi de francs, desquelles sommes il n'y a à déduire que 16 millions de kilogrammes exportés, par valeur d'un peu plus de 17 millions de francs. Si l'on veut connaître la cause de ce besoin manufacturier de matières brutes qui se produisent, néanmoins, assez bien en France, on peut la trouver dans leurs chétifs rendements qui ne rémunèrent pas assez les cultivateurs de leurs soins assidus, dans les inconvénients inhérents au rouissage et au dépérissement progressif de leur sol. En effet, d'après la der- nière enquête agricole, la moyenne du rendement par hec- tare, des années 1856 à 1862, ne dépassa point 598 kilo- grammes pour le petit Chanvre et 570 kilogrammes pour le Lin. Il est donc évident que ces produits vendus aux prix courants que l'industrie peut leur assigner, ne sont pas très- encourageants pour le cultivateur. Nous pourrions nous étendre indéfiniment sur les avan- tages et l'opportunité de la culture de l'Ortie de la Chine en France, en Algérie et en Corse, afin de créer et d'alimenter cent nouvelles branches d'industrie qui la demandent : mais nous croyons en avoir dit assez pour le but que nous nous sommes proposé dans cette rapide notice. LES REBOISEMENTS DU FÀRON , Par M. le docteur L. TURREL. (Suite et fin.) Lorsque les nuages arrivent "sur la montagne, chassés par le vent, ils tendent à y adhérer en vertu de la loi d'attraction ; mais, rencontrant une surface nue et chaude, la vapeur vési- culaire dont ils sont formés éprouve, comme le ferait une mongolfière, une dilatation qui la fait monter ; aussi dé- passe-t-elle les arides sommets, pour aller se déverser ailleurs en pluies bienfaisantes. Sur les hauteurs boisées, les nuages se comportent tout différemment. Les feuilles et les troncs des arbres, plus froids que l'atmosphère ambiante, tendent à condenser la vapeur d'eau qui se dépose à leur surface, comme nous la voyons ruisseler sur les parois d'une carafe remplie d'eau fraîche. C'est par un mécanisme analogue que, dans les régions boi- sées, la vapeur d'eau en suspension dans l'atmosphère se condense au contact des feuilles, et descend lentement le long des branches et des troncs. Les sources sont ainsi alimentées, même sans qu'il pleuve, et à leur tour les arbres protègent le sol humide contre l'évaporation. Lorsqu'il pleut, les eaux n'arrivent au sol que très-di visées par le feuillage, et conduites souterrainement par les troncs et les racines. Mais, en outre, l'humus, lentement accumulé sous les arbres et produit par la décomposition des feuilles, est doué d'une telle hygroscopicité, qu'une couche de 6 cen- timètres d'épaisseur suffît pour absorber un décimètre cube d'eau. On évalue en effet la capacité de l'humus pour l'eau à 190 pour 100 de son poids. Donc, par le fait du reboise- ment du Faron et l'accumulation sur la montagne des débris végétaux, les torrents du Las et de la rivière Neuve seront con- vertis en rivières, à cours sensiblement régulier et à débit constant, et le régime des eaux de la ville sera singulièrement amélioré. L'importance de la production de l'humus es! donc capitale 318 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION. aux yeux du véritable forestier. Elle rend compte de la modi- fication dans le traitement des arbres, inaugurée par M. Vin- cent, lorsqu'il a pris la direction des travaux. Jusqu'à lui, en effet, les jeunes arbres avaient été, de bonne heure, émondés et dégarnis de leurs branches inférieures, pratique jardinière, ayant pour but de favoriser l'essor de la tige et le développement en hauteur. Il y avait de vrais arbres à montrer, une démonstration à donner aux yeux prévenus ; c'est là une justification suflisante de cette pratique, qui a l'inconvénient de dénuder le sol, par conséquent de laisser trop de prise à l'évaporation et trop peu de surface d'absorp- tion à l'arbre, exposé à souffrir de la sécheresse à des exposi- tions si arides, M. Vincent laisse ses jeunes semis intacts de la serpe et vierges d'émondages. Les rameaux, conservés scrupuleusement depuis la base, s'étalent, et couvrent hermétiquement le sol, ainsi protégé contre les rayons du soleil et soustrait à l'évapo- ration. Par leur allongement, les branches inférieures pro- tègent en outre une aire de plus en plus étendue. Enfin, lorsque les aiguilles des Pins tombent sur le sol, elles s'accu- mulent et se fixent au pied des arbres, ne peuvent plus être entraînées parles pluies, et se transforment lentement en ter- reau. Dans ce sol nouveau, se développeront des Graminées, des végétations suffrutescentes, et ce qui n'est nullement à dédaigner, des Champignons comestibles, ressource alimen- taire précieuse pendant la saison de l'automne. Le mode de peuplement actuellement adopté est, à peu de chose près, le même que celui qu'avait pratiqué M. Auzende. C'est toujours par des fouilles pratiquées à des distances à peu près régulières, que l'ouvrier va chercher à des profondeurs variables, suivant la localité, la terre végétale dissimulée par la roche ou les pierres. Les déblais de cailloutis, accumulés sur les bords delà cavité ainsi ménagée, lui font un bourrelet protecteur contre le vent et les eaux torrentielles. La graine, abondamment semée sur la terre binée, est recouverte de rameaux d'Ajoncs ou de Chêne au Kermès, maintenus par quelques pierres et laissés en place, sous lesquels le jeune REBOISEMENT DU FARON. 319 plant trouve une certaine fraîcheur, de l'ombre et un abri contre les animaux de la montagne. Beaucoup d'ennemis menacent en effet les semis et les tiges nouvelles. Les oiseaux granivores, les quelques paifes de Perdrix qui ont pu se soustraire k nos chasseurs, mais sur- tout les Rats, Mulots, Souris et d'autres rongeurs, recherchent les graines et les détruisent lorsqu'ils peuvent les atteindre. Voilà pourquoi la semence n'est pas ménagée ; voilà pourquoi, quel que soit le nombre des jeunes arbres qui s'élancent du fond de ces entonnoirs ménagés par la main du forestier, on laisse tout pousser et se développer ; on abandonne avec rai- son à la nature le soin d'équilibrer le nombre des arbres définitifs, à l'espace aérien et souterrain dont ils peuvent se disputer la possession. Lors des premiers essais, avons- nous dit, les lieux d'élec- tion durent être choisis çà et là avec discernement, pour ne pas livrer à des chances trop défavorables un succès qu'il fal- lait assurer dès les premiers pas. Aussi, très-judicieusement, M. Joseph Auzende porta-t-il ses tentatives partout où des plaques d'herbes lui indiquaient à coup sur la présence de la terre végétale prèî de la surface pierreuse. Les touffes de la Graminée la plus abondante au Faron, le Triticum ccspito- sum (Baoïico), le guidèrent utilement dans ses travaux préli- minaires, et les fouilles de ses.ouvriers ne descendirentjamais au-dessous de O^jôO.' Mais lorsque munie d'un budget plus important et en pos- session d'un personnel permanent et exercé, l'administration forestière prit en mains les travaux, elle dut aborder résolu- ment les parties les plus ardues de la montagne, attaquer vaillamment le désert dans ses plus affreuses solitudes, et pro- céder régulièrement, sans tenir compte des difficultés et des improbabilités, de manière à ne laisser aucune partie en dehors de ses admirables travaux. Aussi, sur les versants vertigineux qui regardent la ville au sud de la redoute du Faron, les fouilles sont allées chercher la terre végétale jusqu'à un mètre de profondeur. Vue oblique- ment, et comme elle se présente à distance de la ville, la 320 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'aCCLIMATATION. montagne n'offre donc, sur la plus grande partie des travaux, que des taches foncées tranchant sur la masse grise. Mais si Ton aborde la montagne et qu'on regarde de près ces cavités, on voii, sous les broussailles dont elles sont garnies, sortir les jeunes Pins, qui savent trouver dans les intervalles des brindilles prolectrices le chemin vers la lumière. Dans quel- ques années, les semis auront dépassé le bourrelet protecteur des cailloutis, et les regards étonnés de nos concitoyens ver- ront une fraîche leuillée égayer, comme on le voit déjà sur l'un des versants du centre, ces affreuses solitudes, et revêtir d'un tapis d'un vert tendre les implacables réverbérations de la montagne, miraculeusement revivifiée, rajeunie. Le semis sur place est donc le mode régulier général, adopté, mis en pratique par M. Vincent, il est le plus sur et le moins coûteux ; on y procède dans deux saisons, à l'automne et au printemps. Les semis d'automne, qui sembleraient les mieux indiqués par rhumidité favorable de la saison et par la douceur de la température, exceptionnelle sur les versants méridionaux de la montagne, n'offrent cependant pas une réussite aussi assurée qu'on serait tenté de le croire. Ils sont plus exposés aux attaques des animaux, en quête d'une nourriture plus rare en cette saison, et lorsque les premiers froids sont précoces et un peu vifs, ils sont exposés à périr. Néanmoins, ils offrent cet avantage que lorsqu'ils résistent, ils gagnent une saison sur les semis du printemps. En possession d'un sol plus humide, ils s'établissent sohderaent par une végétation radiculaire, qui leur permet de braver plus complètement les sécheresses de l'été. S'ils succombent aux causes de destruction que nous avons énumérées, ils laissent la ressource des semis du printemps, qui poussent avec une vigueur telle, qu'ils rattrapent leurs congénères de l'automne. 11 est vrai de dire que ceux-ci ont, la deuxième année, une végétation plus vigoureuse que les semis du printemps; mais, toute compensation faite, les semis d'automne doivent être maintenus, parce qu'on peut revenir au printemps sur les manques, et que, s'il y a réussite, on REBOISEMENT DU FARON. S21 double de cette manière la surface reboisée, puisqu'on s'est ménagé deux saisons de semis. Le chantier a, du reste, l'ordre de repasser à chaque sai- son sur les parties précédemment ensemencées, pour combler les vides et remplacer les manques. Comme complément de ces pratiques, M. Vincent a fait cette année, sur le Faron, plusieurs pépinières, sur le même type que les semis en place. De petites enceintes de ZiOO mètres carrés ont été formées avec les déblais des cailloutis sous les- quels on est allé chercher la terre, et là ont été semées des graines de Pins d'Alep recouvertes de broussailles. ^ L'an prochain, lorsqu'on procédera au regarnissage des vides, on transportera dans des hottes, de pétilles mottes com- prenant un certain nombre de ces jeunes semis, dont les racines seront soigneusement ménagées, et que l'on déposera par places, et sans déranger la terre radiculaire, partout où les semis de l'année précédente auront été détruits. Ainsi, le repiquage sera, utilement et sans frais, associé au semis ' si ellicacement expérimenté jusqu'ici. ^ L'essence qui domine parmi les reboisements, e:,t le Pin d'Alep ; c'est l'arbre providentiel do la zone calcaire. 11 y réus- sit avec une vigueur de végétation toujours croissante; car, à mesure qu'il s'établit dans un sol maigi-e et dans les étroites tissures que sa longue racine semble rechercher avec intelli- gence, on lui voit faire des pousses annuelles de 0'",/iO à 0"',50 centimètres, comme il ferait dans lapins belle terre de jardin. Toutefois, le PinPinier lutte avec lui de vigueur et de rapidité de développement, et une large part doit lui être réservée dans l'œuvre de résurrection. Nous avons vu quel- ques beaux échantillons de cette espèce, qui, dès ses premières années, affecte la forme caractéristique de parasol, porter déjà des cônes, contenant des graines comestibles que recherchent les gamins faisant l'école buissonniére. Les Pins d'Alep fourni- ront bientôt une large proportion des graines nécessaires pour les semis ultérieurs. Apres ces deux espèces dominantes et capitales, les Pins maritimes, Lariciu, de Calabre, noii' d'Autriche, Silveslre, 2« SÉRIE, T. VI. —Mai 18(i9, 21 322 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUK d' ACCLIMATATION. rouge d'Ecosse, sont représentés par quelques maigres échan- tillons peu encourageants. J'ai même vu un Mélèze vivotant assez tristement. D'autres conifères, des Biota, des Callitris, quelques Cèdres de l'Atlas, vigoureux, mais lents à se dévelop- per, plusieurs Chênes à feuilles caduques {Mgylops, Pedimm- lata, Rohur)o\x persistants (//e.a:, Ballotta), enfin, une infinité d'arbres ou arbrisseaux plus ou moins souffreteux, témoignent d'essais, intéressants au point de vue de la botanique ou de l'acclimatation, mais négatifs jusqu'ici au point de vue du reboisement. Mentionnons toutefois une Ombellifère gigan- tesque, la Férule glauque d'Algérie, qui a conquis son droit de cité parmi les plantes vivacesdu Faron. Ces essais, du reste, ne sont pas discontinués. Dans un vallon abrité vers le centre de la montagne, connu sous le nom de Trou du Grand-Duc, M. Vincent a fait planter, avec beaucoup de soins, un massif A'Eiicali/ptiis globulus, au nombre de quarante, espacés de trois mètres en tous sens. D'autres groupes de la même essence, dont les sujets sont fournis par M. Joseph Auzende, seront formés dans d'autres parties de la montagne, et il sera intéressant de voir comment se comportera en culture forestière, un arbre qui déjà a fait ses preuves dans notre département sur les sols les plus arides. Des semis en pots du Pimis sabiniana, magnifique conifère de Californie Irès-rustique, sont aussi préparés pour quelques essais ultérieurs : enfin, V Acacia lophanta résiste aux plus fortes sécheresses de la montagne. D'autres végétaux en expérience méritent une menlion spé- ciale : le Jatropha gossijpifoUa, euphorbiacée originaire de Caracas (centre Amérique), où elle croît dans les terrains les plus arides, par une température moyenne de J 8 degrés, pourrait bien réussir, à bonne exposition, et préparer l'ali- ment d'un insecte séricigène qui s'en nourrit dans le nouveau monde. Quelques Palmiers rustiques ont aussi chance de pousser, notamment les Chamœrops excelsa et haudlrs, le Corypha aaslralis et le Sabai Adansoni, mais jamais, on le comprend, à titre forestier, notre dominant objectif. REBOISEMENT DU FARON. Z^% Ouantaux essences forestières à feuilles caduques le Chêne Rouvre et le Micocoulier de Provence, les plus robustes des arbres indigènes, ne sauraient être mis en ligne avec les coni- fères, soit comme rapidité de développement, soit comme élé- ments de régénération du sol par leurs débris ligneux soit enfm comme abri pour les végétations plus humbles qui crois- sent au pied des arbres. Sans nier leur utilité, l'administration agit donc sagement en ne leur accordant qu'une importance tout à fait secondaire. Les végétaux spontanés de la montagne du Faron sont : Espèces arborescentes ou ligneuses. Pinus alepensis. — Quercus coccifera, Ilex. — Pistacia tere- binthus,Lentiscus. - Phyllirea angustifolia, latifolia. — Juni- perus phœnicea, oxycedrus. — Rhamnus alaternus. — Olea sylvestris. — Pyrus sylvestris. — Lonicera etrusca. ~ Cra- tœgus amebnchier. - Coronilla juncea, Cytisus sessilifolius argenteus. - Spartium spinosum. - L'Ulexprovincialis qui se trouve k Sainte-Marguerite, n'existe pas sur le Faron. — Cistus incanus, salvifolius, monspeliensis. — Rosmarinus offîcinalis. — Globularia alypum, nana. — Genista lobelii hispanica, pilosa. — Lotus doricnium.— Alyssum spinosum' — Thymus vulgaris. — Sthœlina dubia. ~ Coris monspe- liensis. — Iledera hélix. Sous-arbrisseaux. Asparagus acutifolia. - Brassica suffruticosa. — Daphne gnidium. — Helichrysum stœchas. — Euphorbia characias — Inula viscosa. — Jasminum fruticans. — Lavendulaspica — Lavatera maritima. — Cineraria maritima. - Santolina mcana. — Conyzasordida, saxatihs. — Aphyllantes monspe- liensis. - Helianthemum fumana, glutinosum, juniperinum Plantes vivaces, Asperula cynanchica.— Betonica stricta. - Biscutella am- bigua. — Agrostis caerulescens, canina, miliacea. — Brunella 32A SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOC.IQUE d'âCCUMÂTATION. hyssopifolia, laciniata.— Centrantbiisruber.— Cerastium stric- fum. — Convolvulus althœoïdes. — Allium roseum, rotun- ^uni. — Alopecurus bulbosus. — Aspbodelus ramosus. — Aslragalus monspeliensis. — Aster acris. — Anlboxantbiim odoratum. — Hypericum peiibratiim. — Festuca duriuscula, ovina, herniaria, incana, bieracia, pilosella. — Inula mon- tana. — Lactuca perennis. — Galium verum, piimila, niol- lugo. — Prœnantbes ramosisshna. — Ancbusa itaHca. — Campaniila rolundiloba. — Cbondryllajiincea.-- Cynoglossum rheirifoUum. — Andropooon sduemum, birsutum, dista- Pl^ium.— Anémone stellata. — Anelbunifonicidum. — Avena ftlatior, pralensis, steriUs, lanata. •- BelHs sylvestris. — Dac- tylis bispanica. — Dianlbus sylvestris. — Triticum cespito- sum. ' Plantes bisannuelles et anniiellei!. Asperula arvensis. — Brizamaxima. — Bromus maximus, mollis, rubens, squarrosus, steriHs.— ;Egylopsovata,neglecta, triunciabs.— Bupbtluilmum spinosum, aqualicum. — Cerinlhe ^jgjov. — Buplevrum roUiudifoliimn. ~ Calendula arven- sis, Grucianella anguslifolia, lalilblia. — Cusciita major. — — Alsine média, altbiea, birsuta. — Alyssum eampestrc,man- timum, calycinum. — Andryala nemaiisensis. — Anthyllis vulneraria, tetrapbylla. — Ara bis birsuta. — Avenaria ser- pilifoHa, tennifolia. — Astragalus bamosus, monspeliensis. . Avenafalua. — Cynosurus elegans. — Daucus carola. — Echium plantagineum, vulgare. — Erigeron canadense. — Erodiiim malacoïdes, romanum. — Eupborbia segetalis. — Fumaria capreolata, spicata. — Galactites tomentosa. — Ga- leopsis ladanum. — Galium aparine, tricorne, selaceum. — Hypocrepis comosa, cibata. ~ Hyoseris cretica. — Heliotro- pium Europieum. — Iberis linifolia. — Lactuca perennis, saligna, virosa. — Lathyrus apbaca. — Hydnois radiata. Ce catalogue, presque complet de la végétation spontanée duFaron, nous a été fourni par M. Josepb Auzende, qui con- naît parfaitement sa montagne pour en avoir visité tous les REBOISEMENT DU FÂRON. 325 recoins, soit en herborisant, soit lorsqu'il était chargé des travaux du reboisement. Le budget, mis à la disposition de M. le sous-inspecteur Vincent, est, avons-nous dit, de 5000 francs par an, savoir : 2000 francs votés par le Conseil municipal de Toulon, 1000 francs alloués par le Conseil général du Var, et 2000 francs par l'administration forestière. Une partie de cette subvention est donnée en graines; mais ce mode de contribution est avan- tageux, parce que le kilogramme de graines de Pin d'Alep est livré à raison de 3 francs, prix inférieur d'au moins la moitié, à celui qu'on serait obligé de le payer au commerce. "Nous ne pouvons trop louer l'administration communale et le Conseil général du Var de leur allocation maintenue avec persévérance, pour une œuvre d'intérêt public aussi impor- tante. Il est certain en effet que si les pluies étaient plus abon- dantes et plus régulières, l'agriculture locale et les services publics de la cité seraient notablement favorisés. On sait quelles épreuves nous font subir les calamiteuses années d'ex- cessive sécheresse que nous venons de traverser. Or, il est de tradition chez nous que les pluies étaient, il y a soixante ans, autrement régulières et durables qu'elles ne le sont aujour- d'hui. Nos vieux paysans montrent des localités aujourd'hui arides, où, depuis l'automne jusqu'au printemps, des sources jaillissaient, et l'eau était si abondante qu'ils y ont chassé le gibier des marais. Dans les fouilles si nombreuses exécutées pour l'établissement de Norias, on trouve, à peu distance de la surface du sol, des sables et graviers aquifères, aujourd'hui secs, autrefois parcourus par les eaux souterraines, car, dans les années de pluies exceptionnelles, l'eau d'infiltration reparaît dans ces couches, comme elle le faisait régulièrement autrefois. Or, les considérations auxq'uelles nous nous sommes livré, sur le rôle des -surfaces boisées arrêtant et dissolvant les nuages, sur le mécanisme des branches et du feuillage divi- sant les pluies, sur l'absorption considérable del'humus empê- chant les torrents et favorisant la formation des sources et de cours d'eau à débit régulier, doivent porter la conviction dans l'esprit et justifie)' nos conclusions. 32(5 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. Même limitée à la seule montagne du Faron, l'œuvre du reboisement sera d'une utilité considérable pour le régime des eauxdenotre ville et de son district agricole. Les sommets, garnis de forêts, protègent en outre efficacement les cultures des pentes, car l'état forestier entraîne forcément le garnis- sement du sol par la végétation- suffrutescente ou herbacée qui s'y établit sous le couvert des arbres. La culture, au contraire, nettoie et dégarnit la terre. Donc, si les eaux pluviales sont retenues sur les hauteurs par les arbres et l'humus, le ravinement des cultures à mi-côte ne sera plus possible. ■ . . Cette conviction semble être entrée dans l'esprit des admi- nistrations municipales de quelques communes voisines. La Seyne possède AU) hect. /i3 ares de terrains à reboiser; Six- fours en compte liQS hect. 5/i ares ; enfm, Ollioules en a 398 hect. 60 ares. Sur cet ensemble, d'une certaine impor- tance, des travaux de reboisement sont poursuivis par les soins de l'administration foreslicre. Entravée malheureuse- ment par de fréquents incendies, dus à l'imprudence des chas- seurs et surtout des fumeurs, cette œuvre réparatrice sauvera les cultures étagées, notamment celles en terrasse des environs d'OUioules, et concourra, avec les 364 hect. 39 ares reboisés du Faron, à. modiher efficacement le régime des pluies. Malheureusement, alors que les communes s'imposent de prévoyants sacri(ices,et sèment avec inteUigence pour d'abon- dantes récolles, la propriété particulière, sans souci du bien public et sans préoccupation d'avenir pour elle-même, pour- suit son œuvre de destruction. Les bois d'Kvenos, devenus la propriété des héritiers des seigneurs d'Évenos, exploités sans merci, tendent à disparaître et à stériHser comme l'était le Faron, la chaîne de montagnes qui se développe à l'ouest de la vallée de Dardennes. Le plateau de Tourris, sauf quelques bouquets boisés, se dénude de jour en jour. Ne serait-il point temps que des mesures d'ordre et d'intérêt public vinssent hmiler à une exploitation rationnelle l'abus de la propriété forestière, qui aboutit en somme à la ruine du propriétaire imprévoyant. Tout le plateau du Faron n'est pas propriété communale. REBOISEMENT DU FARON. 327 Une surface de 67 hectares a été occupée par le génie militaire pour l'établissement et les zones protectrices de ses forts. On sait que le génie ne lâche pas facilement ce qu'il détient; mais ce'qui nous console de celte occupation, c'est qu'il est dans les projets du comité des fortifications d'imiter l'exemple donné par les communes et de reboiser sa réserve. Ce travail est ajourné jusqu'après l'achèvement des travaux de défense. Mais nous avons confiance dans son exécution, et ce qui nous la garantit, ce sont les semis et reboisements exécutés par les soins du génie militaire, sur les glacis du fort de la Malgue, et les essais réalisés sur quelques points des terrassements de la nouvelle enceinte de la ville. Nous devons mentionner avec la plus entière approbation ces travaux intelligents, qui donne- ront une valeur aux terrains jusqu'ici stérilisés, par les préju- gés de la défense des places. Nous espérons même les voir étendre et généraliser non-seulement à tous les glacis qui en- tourent le fort de la Malgue, mais encore aux terres levées du chemin couvert du Mourillon et des fortifications de la ville et de ses environs. La défense n'en sera pas entravée, car si, ce qu'à Dieu ne plaise, le fléau de la guerre pouvait encore prévaloir contre la conscience des peuples, la destruction des bois créés ne demanderait pas longtemps ; si, au contraire, la paix divine est maintenue, les reboisements effectués sur les terrains mili- taires, suffiraient aux besoins des troupes de la garnison, en les fournissant amplement de bois de chauffage. Puissent donc les intelligentes créations des ères de paix durable et de longue prospérité entrer de plus en plus dans les préoccupations du corps savant qui s'enorgueiUit de son aïeul légitime, le grand économiste Vauban. Nous croyons devoir compléter notre étude sur le Faron, en donnant, pour les visiteurs de ses reboisements, d'utiles indications sur la topographie de la montagne et les voies à suivre pour son exploration. A partir de l'ouest, c'est-à-dire du débouché de la vallée de Dardennes, le versant sud de la montagne du Faron com- prend sept quartiers ou ravins, savoir : 328 SOCIKTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCGLIMATATION. Le Grand Saint-Antoine ou Fort Rouge, Claret, - Sainte-Anne, ^ ■ • ': - ■ Siblas, ' ■ ' La Loubière, ' ' La Fontaine des Eniers, La Croix du Faron ou Tour de l'Étoile. ' >jeul' chemins permettent d'aborder les plateaux. Ce sont, en procédant toujours de l'ouest à l'est : 1° La route militaire du Fort Rouge ou du (îrand Saint- Antoine, qui conduit à la tour de l'Ouest et aboutit à la tour Beauniont. 2° Le chemin de Claret, ensuite le sentier du Roi, le seul autrefois pratiqué, qui monte verticalement jusqu'au mamelon de Claret ou Pénitents blancs (pierres blanches). (Cette direc- tion verticale du plus ancien chemin de la montagne, prouve encore les antiques boisements, puisqu'on ne se préoccupait pas des eaux torrentielles.) A mi-cùte, on prend à gauche pour aboutir à la laisse de Gazelle, où existe un très- beau bois de Pins d'un hectare d'étendue. De là, on aborde à droite la barre de gros rochers connue sur le nom de Beawne de lEaii, surmontée du vallon du Prince que dominent la tour Beaumont et la tour pleine du Faron. 3" La route de communication des batteries, qui permet d'arriver à la caserne du centre ou Pas de Leydet et à la tour de l'Étoile. /i" Route de Sainte-Anne par la porte du Faron. On remonte le sentier de la cible pour arriver au vallon de Sainte-Anne, on franchit le mamelon de l'Espériguier, et par le vallon des Cembles, où l'on trouve de l'eau, on atteint la caserne du centre. L'eau des Cembles se trouve dans un creux de roches calcaires, soigneusement abritée par de grosses pierres contre les Renards et les Chiens qui en troubleraient la pureté. 5" Route stratégique de Sain te -Anne parcourue jusqu'à la carrière communale ; on prend alors à gauche par la laisse Clavelli, et l'on suit|par une pente assez roide, le vallon REBOISEMENT DU FARON. 3*2V) du Trou du Grand-Duc, qui aboutit à lesl de la caserne du centre. 6° On suit la route stratégique jusqu'au découvert de la redoute du Faron; on prend à gauche le vallon de la Brume ou des Férules, où se trouvent les pépinières récemment créées. 7" On prend le chemin de l'usine à gaz, du i'ort d'Artigue, et par le vallon de la Loubière on atteint la citerne du Faron. 8" Ancienne route de la Yallette, vallon de la Fontaine des Enfers, arrivée au fort Faron. 9" Enfin, si l'on suit l'ancienne route de la Yallette jusqu'à la tour de l'Etoile ou Croix du Faron, on redescend par une route de communication au fort Faron, à la citerne, et on reprend la route stratégique qui aboutit à la porte de Faron, IL EXTRAITS DES PROCÈS - VERBAUX DES Sti".ANCES GÉNÉHALES DE LA SOGifti'f;. SÉANCE DU 30 AVRIL 1869. Présidence) de M. Drouyn de Lhuys, président. — Le procès verbal est lu et adopté. — M. le PrésidenL proclame les noms des membres récem- ment admis : MM. Bellard (Adrien), jardinier, à Ilyères (Var). Bertrand (Martial), propriétaire, à Paris. Blackett (Robert), de Melbourne, à Paris. Degron (Henri), receveur des postes françaises, à Yoko- hama (Japon). Fleury-Florert, architecte, à Paris. GuDiN (Th. , peintre officiel de la marine française, à Paris. MuNTADAS (Federico), à Piedra , à Ateca (Aragon- Espagne). NoNAY (Adolphe), avocat, secrétaire-adjoint de la Société d'horticulture et d'accHmatation du Var, à Toulon. Oppermann, banquier, à Paris. TiioMASSiN (Cyprien-Saint-Hubert), à Paris. — M. le Président informe la Société du décès de M. le comte de Montesson. — M. H. Degron, au moment de retourner au Japon, fait ses offres de services à la Société. (Remercîments.) — M. Ferreira Lage, annonce l'envoi de deux Tapirs (un mâle et une femelle), qu'il destine au Jardin d'acclimata- tion. Ces animaux ont été confiés aux soins de notre confrère M. Rathouis, à bord des transatlantiques; mais malheureuse- ment la femelle a succombé pendant la traversée, à la suite d'un abaissement notable de la température.' — M. Vial, de Digne, renouvelle sa demande de cheptel de Lama-Alpaca. (Renvoi au Conseil.) PROCÈS-VERBAUX. 331 — M. Richaud accuse réception d'un nouveau mâle Yack qui lui a été confié par la Société. — - M. le docteur Turrel, annonce l'ouverture à Toulon, d'une boucherie de viande de Cheval. — M. Le Biguais appelle l'attention de la Société sur la manière abusive dont se fait la pêche de la Crevette dans la baie de Saint-Gilles, et demande quelles dispositions pourraient être prises pour obvier à la destructioji de ces animaux. — Son Exe. M. le Ministre de l'agriculture et du commerce, annonce ne pouvoir apporter de modifications aux tarifs de douanes qui frappent le naissain d'Huitre étranger à sa ren- trée en France. — M. Federico Muntadas adresse un rapport sur ses études de pisciculture à Piedra (Aragon). (Voir au Ihdlelin, p. 182.) ~ M. Vançon donne les renseignements suivants sur ses appareils à transport du poisson vivant : « J'ai l'honneur de » vous informer, Monsieur le Docteur, que je me suis occupé » du transport de la Truite depuis 18;U. Je transportais le » poisson dans une hotte en le ballottant. Ayant remarqué » que plus je le ballottais, plus le poisson restait de temps sans » que je sois obligé de renouveler l'eau, je conclus de là que )) l'air seul jouait un grand rôle dans le transport du poisson. » Plein de cette idée, au mois de décembre 185/i, jepris quel- )) ques Truites dans mes réservoirs et les portai dans un appar- )> tement chaud. Bientôt mes Truites pâmèrent ; alors je leur ') donnai de l'air au moyen d'un soufflet de cuisine auquel » j'avais adapté un long tuyau en fer recourbé ; mes Truites, )> de couchées qu'elles étaient, se relevèrent aussitôt et me » parurent aussi vigoureuses qu'en sortant du réservoir. Je » renouvelai l'expérience et toujoursavec môme réussite. Alors » plus de doute ; je communiquai mes observations à un habile » ouvrier qui, sur mes données, me construisit une hotte armée » d'un soufllet. Je transportai alors la Truite facilement et à » de certaines distances. » — M. Dapremont, de Champigneules, ayant déposé, en 1865, environ quinze cents Saumons chez M. le comte O'gor- man, dans une vaste pièce d'eau alimentée par les eaux vives, 332 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. ces poissons y ont parfaitement prospéré, grâce au grand nom- bre de poissons blancs dont ils se nourrissent, et récemment on en a pêche un de six livres. — M. le docteur Turrel fait remarquer que c'est par excep- tion que l'Orange de JaiTa, qui a été dégustée en séance du Conseil, renfermait quelques pépins, car plusieurs spécimens qu'il a eu occasion d'examiner en étaient absolument privés : il attribue à une cueillette, faite avant maturité convenable, l'imperfection de la saveur observée. — E. Vavin fait hommage d'une note qu'il vient de publier relativement aux Oranges et Grenades de Jaffa, et aux Oranges triples. (Remercîments.) — M. le comte Joseph Taverna exprime le désir de rece- voir quelques renseignements sur la culture en France d'une plante désignée sous le nom de C///'^/.s' Japonica, et qui a été introduite dans ces dernières années. M. Rivière fait observer que ce Citriis doit être le Citrus trifoliata, que l'on cultive aux environs d'Orléans, où il passe l'hiver, et promet de prendre des informations sur sa culture. — M. l'amiral de la Grandiére, gouverneur de la Cochin- chine, annonce qu'il est tout disposé à donner son appui aux essais de culture du Cinchona dans la colonie et adresse ses remercîments à la Société pour le concours qu'elle a bien voulu lui promettre. — Des remercîments pour les graines et tubercules qu'ils ont reçus sont adressés par MM. Turrel, Brierre, Laperlier, Bonnaire, A. Denis, Vavin et Ch. Naudin. — Des demandes de graines et de plantes diverses sont faites par MM. Brierre, Forge ot et A. Denis. — M. Héritte, consul de France au Cap de Bonne-Espé- rance, fait don d'une certaine quantité de graines de Protea argentea et de tubercules à' Exea viridis. (Remercîments.) — M. H. Dumesnil adresse un rapport sur la culture du Safran. (Voir au Bulletin, p. 205.) — M. A Denis rappelle que ce n'est pas M. de Montigny, » mais bien M. de Jancigny qui a doté la France du Bambusa » mitis ; l'envoi, dit M. Denis, qu'il m'en a fait date de l'année PROCÉS-VERBÂUX. 33,^ 5> ISZiO, en même temps que sa femme me faisait parvenir de » l'Inde le Bamimsa (jracilis, le Dambusu aruadinacea, le 5) Bambiisa aurea\ outre ceux-là qui ont fait de nombreux » sujets, je cultive à peu près depuis la même époque et j'ai » donné, avant comme après, à mon ami le docteur Gloquet, » le Bambnsa Thoiiarsii, le Bamfnisa nicjra , et j'ai fiiit venir » de Bruxelles, de l'établissement Yanboutte, le Bambusa hy- » malmjejisis, le plus robuste de tous, qui me donne chaque » année des sujets de 9 à 10 mètres de hauteur. Il me » manque encore pour compléter ma collection quelques Bani- » bous d'Amérique, mais je vais en recevoir quelques-uns du » Pérou et du Brésil, qui seront peut-être des espèces particu- » Hères. La ville d'Hyères s'occupe en ce moment de dessiner » et de planter son jardin d'acclimatation, et je l'enrichirai » certainement de toutes les espèces que je possède, et que » nous planterons le long d'un ruisseau qui le longe au midi, » et autour du lac, et je pense que toutes les espèces y pren- » dront place. » — Il est déposé sur le bureau : I" une circulaire annonçant qu'une exposition universelle aura lieu à Altona (Schleswig- Ilolstein), dans les mois d'avril et septembre prochain; 2" un numéro du journal hi Siècle, dans lequel est inséré un article de M. de la Blanchère, sur les travaux de la Société et sur le Jardin d'acclimatation; 3° le numéro (1, des affiches agricoles et horticoles du Comice communal de Valcongrain. — M. le Président donne lecture de la lettre suivante de M. Millet : « Je suis venu, monsieur et très-honoré Président, » vous remercier de votre bienveillante apostille. M. le préfet » de la Seine m'a donné hier l'autorisation de continuer mes » études sur les Oiseaux du Bois de Boulogne. Je suis heureux » aussi devons donnerunebonne nouvelle. Laquestiondesnids » artificiels a fait un grand pas. Dans une promenade au Parc » des Princes, l'Empereur avait remarqué un grand nombre » de nids attachés aux arbres de la propriété de M. Delamarre. » Il s'est fait rendre compte de l'usage de ces appareils. Sur i> l'ordre donné au service du Bois de Boulogne, j'ai installé » lundi dernier, avec M. Pissot, une cinquantaine de nids 33/i SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. > dans l'île du grand lac. Hier jeudi, à cinq heures, sur la » demande de l'Empereur et en sa présence, j'ai fait placer » une série de mes nids sur les arbres de la terrasse du bord » de l'eau. L'Empereur paraissait ravi de pouvoir être le pro- » tecteur de ces jolis petits Oiseaux, que la Providence nous a )) donnés pour auxiliaires. J'ai dit à Sa Majesté, que c'était » sous votre bienveillant patronage, et avec le concours de la » Société d'acclimatation, que je cherchais à vulgariser l'em- » ploi de ces nids. » — M. le Président annonce c|ue M. le docteur Watrin a déposé au Jardin d'acclimatation une paire de perdrix qu'il a rapportée de l'Yemen, et que M. Henri Degron a donné, au même établissement, une collection de plantes errantes rappor- tées par lui du Japon. (Remercîments.) — M. le Directeur du Jardin d'acclimalation fait la com- munication suivante : «. L'hiver exceptionnellement doux que » nous venons de traverser, devint vers la fin de janvier très- » froid. Cet abaissement de la température fut accompagné et » surtout suivi de coups de soleil et de hâles, qui ont fait souf- )> frir nos Bambous comme ils n'avaient pas encore soutfert » depuis qu'ils sont cultivés au Jardin d'acclimatation, quoi- f> qu'ils aient eu à supporter des hivers plus rigoureux. Un » moment, nous avons pu craindre que le résultat obtenu de- » puis cinq années de cultures expérimentales ne fût anéanti. » Mais au commencement d'avril, nous avons éprouvé une » grande satisfaction, en voyant nos plantes émettre des » pousses très-nombreuses et d'une vigueur très-sensible- » ment supérieure à celle des années précédentes. Nous » venons de faire la multiplication annuelle de nos Bambous, » le résultat en est très-satisfaisant en général, et, pour quel- » ques espèces, il est même considérable puisqu'il atteint le » chiffre de plus de cent jeunes sujets qui seront livrables dans » le courant de l'été. Nous cultivons en ce moment au Jardin » quinze espèces de Bambous, dont huit espèces sont dispo- » nibles en ce moment. Une des plus intéressantes est le nu- » méro 6 du nord de la Chine, qui nous fut envoyée en 186/1, » par S. Exe. M. le Ministre de l'agriculture. Il nous a sauvé PROCÈS-VERBAUX. • Sâ6 » une grande quantité de rejetons qui atteignent cette année » 7 centimètres de circonférence, et qui, comme tout porte » à le croire, augmenteront encore de volume (1 ', en suivant » la progression constatée chaque année. » M. le baron .1. Cloquet fait remarquer qu'il y a deux pous- ses chaque année, une à l'automne, l'autre au printemps. Ces dernières résistent très-bien à l'abaissement delà température, tandis que les autres pâlissent, sans que jamais cependant les Rhizomes aient souffert. — M. A. Rivière donne des détails sur les cultures du Ilamma, et présente des spécimens des divers produits qu'il a obtenus. — M. le Président annonce que la Société va recevoir des pieds de Rarnie [Boehmeria tenacissima) , et fait passer sous les yeux des membres présents, des spécimens d'étoffes fabri- quées en Angleterre, moitié avec la fibre du China grass, et moitié avec celle du Rumie. — M. de Saulcy appelle l'attention de la Société sur la qualité plus que médiocre des œufs du B. Ya?na-Maï qui vien- nent directement du Japon, par quelque voie que ce soit. « Depuis la première introduction de ce superbe Bombf/x » dont les éducations, réussies deux ou trois fois de suite, » avaient fait naître les plus légitimes espérances, une mala- » die aussi redoutable que celle qui sévit sur les vers du 5) Mûrier, est venue en quelque sorte décourager les expéri- » mentateurs qui avaient pu croire un moment l'acclimatation » du précieux insecte chose facile et très-prochaine. Leurs » belles espérances ont été bien vite déçues, et de même que » la race des vers du mûrier d'origine japonaise s'éteint, chez » nous, après la seconde génération, de même ilsemblerait que .» la race Yamn-maï dégénère elle-même assez rapidement, » par la génération loin de son pays natal. Le remède à un » pareil état de choses, ainsi que l'a signalé M. Pinçon (Bulle- ^ (1) Voy. au Bulletin, l. IV, T série, 1867, pages llk-l'l^. Communica- tion de M. le Direcleui- du Jardin d'acclimatation sur les Bambous cultivés à rétablissement du bois de Baulogiie et aussi sur les rapporis annuels de M. Ouihou, jardinier en chef, sur les cultures du Jardin d'acclimatation. 336 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'acCLIMATÂTION. 5) tin de la Société d'acclimatation, 2*" série, tome VI, p. 27), » dans son rapport sur les éducations de vers à soie au Jardin d'acclimatation, serait donc, selon toute apparence, d'im- porter chaque année des quantités de graine de provenance directe, afin d'avoir des éducations annuelles, dnns l'espé- rance d'obtenir, une fois ou l'autre, des sujets robustes, constitués de telle façon qu'ils pussent faire souche et donner une race adoptée à notre climat, comme il est arrivé déjà pour le lioriibyx Cynthia. Cette opinion semble très-judi- cieuse, car c'est évidemment du Japon que doivent nous venir les éléments qui nous permettront de nous approprier un jour ce riche producteur de soie, si tant est que son acclimatation soit possible. Mais encore faudrait-il pour cela que la graine qui est expédiée en Europe fût scrupuleuse- ment choisie parmi la meilleure et qu'elle provînt de parents sains et vigoureux. Ce choix, d'oïi le succès dépend, ne peut pas être fait efficacement par la personne qui reçoit la graine; il est exclusivement à la discrétion de celui qui la récolte et qui la délivre. Le manque de bonne foi chez le producteur entraîne inévitablement l'erreur et le préjudice pour l'acquéreur. Lorsque la graine des vers Yama-maï a fait sa première apparition en Europe, la loi japonaise punissait de mort quiconque eût été reconnu coupable d'en avoir livré à l'exportation. On comprend que dans de pareil- les conditions ceux qui ont pratiqué la contrebande pour fournir de la graine aux Occidentaux, ont agi au péril de leur vie et qu'ils ont dû dissimuler avec le plus grand soin l'usage qu'ils se proposaient d'en faire. Les producteurs leur ont délivré de la graine qu'ils supposaient devoir être élevée sur place, et dès lors il était de leur intérêt de la fournir bonne pour ne pas se faire décrier dans leur commerce. Mais depuis que la peine de mort a été supprimée, les vendeurs du Japon ont bien vite compris qu'il y avait là de faciles bénéfices à réaliser sans possibilité de contrôle, et ce n'est probablement pas les calomnier que dédire qu'ilsont trouvé l'occasion bonne de se défaire, en faveur des barbares » d'Occident, de tout ce qu'ils avaient de qualité inférieure et PROCÈS-VERBA.UX. ^^7 d'un écoulement pour le moins difficile. Le lait esl que depuis quatre ans la Société d'acclimatation s'est approvi- sionnée, par toutes les voies qui lui ont été offertes, de la graine du ver précieux qu'elle aspire à introduire en Europe, et que depuis quatre ans aussi les expérimentateurs à qui elle en a distribué avec la généreuse persévérance qu'elle apporte dans toutes les œuvres dont elle poursuit la réussite, ont reconnu que cette graine ne donnait plus que des mé- comptes. Évidemment la graine estdo mauvaise qualité, puis- qu'elle ne donne point de larves, ou qu'elle en donne si peu que c'est tout comme. M. de Saulcy a été jusqu'à supposer que la graine fournie par le commerce, libre maintenant, avait été cliauffée au pays d'origine, peut-être pour dessécher les œufs et les empêcher d'être envahis par la moisissure en cours de voyage. Toutefois, comme il a obtenu, par-ci par- là quelques naissances, force lui est de reconnaître que si cette opération fâcheuse a eu lieu, elle a été pratiquée avec une certaine précaution, ou bien qu'on s'est contenté de soumettre les œufs à l'action directe des rayons solaires sans la trop prolonger, ce qui ne doit pas laisser de (races sen- sibles et peut facilement tromper l'œil. Quel que soit le pro- cédé employé, ce qui est incontestable c'est que chaque année if a ouvert bon nombre d'œufs et qu'il y a toujours trouvé, soit pour la majeure partie, une substance vcrdàtre, desséchée, présentant une apparence cornée, occupant envi- ron la moitié de l'œuf et assez résistante pour l'empêcher de s'ombiliquer, soit pour un grand nombre, des larves bien formées mais mortes et flétries, soit enfin quelques larves vivantes mais de chétive apparence. Un pareil état de choses est déplorable, et il est surtout pénible pour les personnes qui veulent bien se charger de faire venir de la graine avec toutes les précautions que la prudence peut suggérer, et qu'elles achètent et qu'elles cèdent en toute loyauté. Pour M. de Saulcy, il n'y a point de doute qu'une fraude quelcon- que est pratiquée au Japon même, et il demande si par les relations que la Société peut avoir dans ce pays il ne serait pas possible d'obvier à un tel abus et s'il n'y aurait pas 2«^ SÉRIE. T. V'I. — Mai 1869. 22 33S SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. » moyen de trouver des édiioateurs de bonne foi qui consen- » tissent à fournir des œufs Yama-maï de même qualité que » ceux qui sont réservés pour les éducations du pays. 11 ter- » mine sa communication en disant qu'il est heureux de pro- » filer delà parole qui lui a été donnée pour offrir à la Société » l'expression de sa profonde reconnaissance pour l'honneur » insigne qu'elle a daigné lui faire en lui accordant à trois » reprises différentes des récompenses pour ses expériences » de sériciculture. — M. llaïuel offre au nom de M. Ferd. von Mueller, un paqi et de semences australiennes contenant dix-huit espèces, principalement destinées à l'Algérie. Il annonce qu'on a enfin la certitude que les Saumons, de retour de la mer, ont été vus, d'une façon non équivoque cette fois, dans les eaux et aux lieux mêmes indiqués par M. Ram- hottom. Malgré les nombreux avis donnés précédemment de la réalisation de ce fait si important, un doute très-pénible n'en pesait pas moins sur l'esprit des Tasmaniens jusqu'à ces derniers temps. Les dernières nouvelles sont positives. Le suc- cès de l'importation des Saumons dans les eaux auslraliennes est complet. M. Ramel ne croit pas devoir répéter que, quant aux Truites, aucun doute n'existait, puisqu'elles se sont re- produites et que, de leurs produits, on a pu peupler plusieurs rivières et même le continent australien avec plein succès. Dans son numéro du 15 avril dernier, le Moniteur de la pa- peterie française, en donnant un extrait d'une lecture faite par M. P. L Simmonds, commissaire pour les colonies anglaises de l'exposition de LS07, mentionne les études pratiques aux- quelles s'est livré M. le docteur Ferd. von Mueller pour recher- cher les matières coloniales les plus propres à la matière pre- mière de la confection du papier. Sur vingt-huit espèces de papiers faits dans son laboratoire et sans addition de chiffon : onze appartiennent aux Encah/ptes. Entre tous, l'écorce de VE. obliqua, S (rinf/t/-II'(rk, a la préférence comme propre à la confection des papiers d'emballage, d'impression et d'écriture. Celle matière, qu'on peut se procurer par quantités immenses, a de plus la propriété de se blanchir facilement. M. Ramel PROCÈS-VERRAUX. .'^39 ajoute qu'ayant depuis longtemps indiqué cet emploi probable, il pense encore que, comme pour le Chêne-liége, on pourra utiliser l'écorce, sans nuire à l'arbre. Quant à V Eucalyptus mahagony {Java), que M. Ramel a si- gnalé depuis longtemps comme le diamant des forestiers et des ingénieurs maritimes, voici ce qu'on lit dans les derniers numéros de V Argus Melbourne : On sait que le Java de l'Aus- tralie de l'ouest possède la propriété d'être respecté par la Fourmi blanche. A la suite de la destruction des traverses de chemin de fer Sleepers, « que ce terrible insecte a faite des bois indigènes », on a envoyé en Australie commande sur com- mande de bois de.Tava.Les navires ne suffisent pas aux besoins pressants qu'on témoigne à Perth ou Melbourne. M. A. Rivière dit que la Société algérienne possède aux envi- rons de Bône de trente à trente-cinq mille pieds à' Eucalyptus de diverses espèces. VE. glohulus paraît donner les meil- leurs résultats, \E. Amygdalina végète moins bien. La croissance de X Eucalyptus globulus est très-rapide, et telle qu'elle permet à M. Troltier de faire une coupe d'arbres âgés seulement de quelques ans. M. E. Vavin observe que dans le Var on est très-enchanté de la culture des Eucalyptus, et surtout du globulus, qui a résisté à l'action du mistral et qui paraît merveilleusement adapté pour régénérer la végétation des montagnes dé- nudées. M. le baron Cloquet confirme ce que veut dire M. Vavin, et dit que, chez \\\\,X Eucalyptus globulus croît parfaitement. M. Ramel dit que la croissance de ces arbrrs est telle, qu'à dix ans ils ont atteint un diamètre de bois égal à celui d'un chêne de cent ans. M. A. Rivière i)ense qu'il faut semer ces arbres en pépi- nières et les repiquer en pépinières. Il arrive souvent, lorsque les semis ont été faits en pots, que les ramies,gênéesdansleur développement, s'enroulent en spirales, et cette disposition tendant à se perpétuer après que l'arbre est repiqué, il n'est pas aussi solidement fixé au sol. Sur la demande de M. le Président, M. Ramel promet de 3/iO SOCIÉTÉ IMPÉRLS.LE ZOOLOGIQUE D'âCCLIMATATION. donner prochainement une note sur tous les laits observés relativement à l'acclimatation des Eucalyptus. — M. J. Lecreux donne lecture d'un rapport sur ses cultures de Tabac, de Mais, d'Avoine de Sibérie et des Pommes de terre. SÉANCE DU 14 MAI 1 8 69. Présidence de M. Drouvn de Ltiuvs, président. — Le procès-verbal est adopté après quelques observations de MM. Ramel et Raraon de la Sagra. — M. le Président fait connaître les noms des membres récemment admis : MM. Bour.uET (,).), négociant, à Iluningue (Haut-Rhin). CniLDERS (F.-F.-B,), fabricant de produits de China- f/rass, à Nice. Flury-Hérard (Paul-Luce-Hippolyte), banquier, con- sul général du Japjn en France, à Paris. GoMMECOiiRT (le l)aron de), propriétaire, à Paris. — M. le Président informe l'Asseudjlée du décès de notre confrère M. Roland-Gosselin. — M. Louis Torelli, préfet de Venise, ancien ministre du commerce, de l'agriculture et des travaux publics du royaunie d'Italie, annonce au Président qu'il a installé sur ses terres, en Yalleline, le couple de Lamas que la Société lui avait donné. Que ces animaux se portent fort bien et se sont déjà repro- duits. La femelle a eu deux petits : l'un en ISijô, l'autre en 1867. Malheureusement, le premier a été étouflé, une nuit, par le poids du corps de la mère ; l'autre, étant sur la mon- tagne, après avoir sauté toute la journée, a bu de l'eau froide, qui lui a donné de violentes coliques dont il est mort. — M. l'abbé Heude adresse la lettre suivante : « J'ai lu » dans un numéro du Bulletin, que la Poule de Cochinchine » devait être appelée Poule de Nankin, et M. le professeur PROCÈS-VERBAUX. SZjl » Decaisne m'a dit à mon départ la même chose, parce qu'elle est originaire de ce pays. Si l'on veut parler d ' la race, je ne dis plus rien : c'est en effet la dominante, autant que je m'y connais. Mais s'il s'agit de sa présence à l'état d'espèce sau- vage, je crois, dès à présent, pouvoir assurer que c'est inexact. Tout en suivant la volonté de mes supérieurs dans le ministère de la propagation de la Foi, je m'occupe ici, comme en France, d'histoire naturelle.. l'ai questionné à cet égard les résidents européens chasseurs et les Chinois en plusieurs endroits ; personne ne connaît que le Faisan ordi- naire, trop commun parfois; et, dans les districts monta- gneux, une Perdrix, qui est peut-être notre Perdrix grise. Dans le numéro du 10 octobre dernier, je lis que le Choux- Navet de Chine produit des Pommes et des racines charnues ; je n'ai pas observé cela : il ne produit qu'un Navet qui ne vaut pas certains Choux-Navets de France. Je n'insiste pas sur le nom salade donné au Chrysanthème que les Chinois cultivent et consomment en grande quantité. Ils se conten- tent de le cuire et de le manger sur leur tasse de Riz. Ils cultivent cependant une Lactuca,\ o'iûwe de notre Romaine, et ils la mangent de la même manière. Enfin, le Choux du Ghang-ton est appelé Pé-tsai, et il est tout différent des deux ou trois variétés que je connais au Kiang-Nan, où il vient par les barques. J'ai parcouru en novembre dernier le district à Thé vert de On-nen : à première vue, je me suis demandé pourquoi les schistes, de l'époque houilhére d'An- jou, du Waineet de Bretagne, ne recevraient pas volontiers ce bel arbuste. Il ne craint nullement le froid, il fleurit même au moment du froid. La question de culture, que je me propose d'étudier à fond pour tous les Thés, ne me paraît pas plus difficile, si elle n'est plus facile, que celle de la Vigne. M. Dabry ferait donc une bonne œuvre, s'il revient en Chine, de faire parvenir aux amateurs les Thés qu'il jugerait les meilleurs. Le tout est de constater, après une préparation analogue àcehe des Chinois, si le changement de ciel, mais non de terrain, ne lui fait pas perdre les propriétés pour » lesquelles on le recherche. Si j'étais connaisseur, je vous 3/i2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLlMATATIOiX. » parlerais des grands Bambous que je voudrais voir sur les » collines françaises, marier leur feuillage au sombre feuillage » de nos Sapins, comme je les ai vus sur les montagnes du » Ngan-hoei, disputant aux Cimiîighamias la terre, l'air et » le soleil. Une beauté de plus apportée à nos paysages et de » nouveaux matériaux à notre industrie ne seraient pas à » dédaigner. » M. le Président fait remarquer que, le premier, M. l'amiral Cécille a indiqué que la Poule dite de Cochinchine^ devait porter le nom de Poule de Nankin. — M. Sauvadon adresse du Caire des renseignements sur l'éducation des Vers à soie et fait remarquer que les Vers du Japon ont seuls donné de bons résultats. Il fait parvenir, en même temps, un numéro de VEgypte séricicole, qui contient un article Sur la culture de la soie par rinitiative du vice-roi. — M. Rivière adresse la lettre suivante, relativement au Citrus Japonica : « Lors de la dernière séance de la Société, » il a été question d'une espèce de Citrus , sur laquelle M. le » comte Taverna demandait des renseignements, soit sur la » culture, soit sur la rusticité de ce végétal. J'ai cité, à cette » occasionne Citrus Jcrponica cultivé en France, dans l'ouest, » à l'état libre : mais un doute subsistait dans mon esprit au » sujet du véritable nom de cette plante. Depuis cette séance, » j'ai fait des recherches, j'ai établi une correspondance et, en » définitive, tout porte à croire que c'est le Citrus irifoliata, » connu encore sous les noms de Triphasia trifoliata, Citrus T> triptera, Citrus California, Limonia, Irifoliata. Voici d'ail- » leurs la copie d une lettre écrite à MM. Thibaut et Keteleer » par M""' la baronne de Neuflize, habitant un pays relative- » ment froid, le château de Brimay, par Fœcy : « Messieurs, vous recevrez par le chemin de fer, à peu prés » en mêmetemps que cette lettre, u)ie petite boîte renfermant » une braiiche de Citrus Irifoliata portant un fruit, que je vous » prie de présenter de ma part à la prochaine séance de le » Société impériale d'horticukure. Je pense que cette commu- » nication pourra intéresser la Société. Ce Citrus, acheté chez PROCÈS-VERBAUX, 3Zi3 » VOUS en 1861, était une plante de 0™,20 à peine d'élévation; i> elle fut mise en pleine terre au mois de septembre et plan- » lée à l'exposition du midi, au milieu d'une haie deLauriers- )) Amandes qui cachaient un mur. Ce Cilrus ne reçut jamais » aucune espèce d'abri, ni de soins particuliers; on se bornait » à couper les branches de Lauriers qui le gênaient, et on le » laissa pousser sans le tailler ni le palisser. C'est maintenant » un arbuste de plus de 2 mètres d'élévation, peu ramifié, » ce que j'attribue à l'endroit où il est planté, serré de près » par les Lauriers. Lorsque j'arrivai ici au mois d'avril, je fus » trés-étonnée de voir mon Citriis en fleurs, surtout après l'hi- » ver que nous venions de traverser, et pendant lequel le » thermomètre marqua ici, pendant prés de trois semaines, » de S à 1/4 degrés au-dessous de zéro. Le Citriis n'avait reçu » aucun abri. Dans le courant de mai, je m'aperçus qu'il s'était » noué trois fruits : deux tombèrent dans le courant de l'été, » je vous envoie le seul qui soit resté sur l'arbre; l'ayant vu » jaunir, j'ai craint qu'il ne tombât aussi, et j'ai préféré » vous l'envoyer tout de suite, m'étant aperçue qu'il ne gros- » sissait plus. J'ajouterai que j'ai planté un autre Cilrus en » touffe isolée au bord d'une pièce d'eau : il ne reçoit pas » plus que l'autre aucune espèce d'abri ; il pousse en julie » pyramide, a environ 1 mètre de hauteur, mais n'a pas encore » fleuri ; il y a environ quatre ans qu'il est planté. » Sifjné : Baronne de Neuflize. » » Maintenant, Monsieur, vous trouverez également sur cette >> plante une espèce désignée sous le nom de Citrus triplera, )-> dont la figure est dessinée à côlé d'un Triphasia trifoliata, » dans la Revue horticole du 1" janvier 1869, à la page 15. » Ce dessin a été fait dans le but de faire valoir la dilïérence T> qui existe entre les deux genres. Je vous prie, Monsieui-, de » lire l'article qui accompagne ces figures; il est fort intéres- » sant, et pourra peut-être vous fixer sur les renseignements » qu'on vous demande. Dons la séance de la Société impériale » et centrale d'horticulture de France (22 octobre 1808), » M. Pépin a mis sous les yeux de la Compagnie un rameau » frais et chargé de fruits du pet (Citronnier qui a été envoyé ôlih SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMÂTATION. » en fructification, à la dernière séance, sous le nom de Citrus » trlfoliata L. Cette espèce, a-t-il dit, est originaire de la ï) Chine, et on la trouve également en Cochinchine, ainsi » qu'au Japon. Les fruits peu volumineux qu'elle donne sont » globuleux et surmontés d'un mamelon hémisphérique ; leur » intérieur présente plusieurs loges remplies de pulpe ; ils » sont assez odorants, mais ils ne paraissent pas être bons à » manger. « J'ai vu, continue M. Pépin, chez M. Dauvesse, » pépiniériste à Orléans, un buisson de cet arbuste qui avait » 2"", 55 de hauteur suri'", 40 de circonférence. Il est en pleine » terre depuis 1857 ; il s'y montre fort vigoureux. Cetleannée, » il a fleuri, pour la première fois, au commencement, du mois » de mai, et à ses fleurs ont succédé 50 fruits qu'on a récol- )) tés en aoiit. Une seconde floraison a eu lieu dans les pre- » miers jours du mois d'août, et, le 18 octobre (jour où le » rameau présenté par M. Pépin a été détaché), on comptait >) plus de 1(50 fruits venus de cette seconde floraison. Le » Citrus irifoliata peut être tenu en pleine terre dans tout » l'ouest de la France; mais il y perd beaucoup de ses feuilles » pendant l'hiver. » «En ce qui concerne le Citrus Japonica, » toutes les réponses aux lettres que j'ai adressées aux culti- » vateurs qui s'occupent de ce genre de plante s'accordent à » dire qu'elles ne connaissent pas ce genre de Citrus. Cepen- » dant, Stendel, dans sa nomenclature, cite \e Citrus triptera, » le Citrus Irifoliata (1) et le Citrus Japonica. Quant à moi, )) je possède deux sujets de Citrus Japonica au Jardin d'essai » du Hamma, mais je n'ai pu encore m'assurer de son iden- » dite, mon attention n'ayant pas encore été attirée sur cet » objet ; je me ferai un devoir de l'étudier à mon premier i> voyage en Afrique ; aussitôt que je serai fixé, je m'empres- » serai d'en faire part à la Société. » M. Ramon de la Sagra observe que le Limonia trifoliata est connu et cultivé dans les jardins de la Havane sous le nom (1) Le Citrus trifoliata esl ti't's-tlifféreiit el apparliont à un aiUre genre, c'est donc C. triptera le véritable nom de la planle ruslicjiio dont il est cjnes- tioD ici. PROCÈS-VERBAUX. :V/|5 de Limoneito ^ el, qiril serait l'acile do s'en procurer des graines. — M. Sauvage, annonce que les graines de Cinchona, qu'il a reçues, n'ont pas levé, et demande à en recevoir de nouvelles. — Son Exe. M. le Gouverneur de Maurice annonce l'expé- dition des Sagouliers destinés au gouvernement brésilien. — M. Morpain demande à participer aux distriiDutions de graines de la Société. — M. E. Simon adresse une Note sur les redœrches que Von poiirrait faire en Chine et au Japon au point de vue de la géologie et de la paléontologie. M. A. Sicard fait hommage d'une Notice Jtistorique sur i)/. Abeille de Perrin. M. le baron Larrey et M. Chevalier déposent une brochure intitulée : Co?i- sultations sur les causes de l'altération des arbres de la forêt de Bondy. M. Betz-Penot offre le rapport de M. E. Tis- serand sur l'engraissement des Veaux d'après le système de M. lielz-Penot. — (llemercîmenls.) — M. le Président donne lecture do partie d'uni' lettre qu'il a reçue de M. Manès, de la Piéunion. — M. le docteur Mène présente un manteau de chef New- Zélandais fait de libres de Phormium tenais et qui est remar- quable par son aspect soyeux et sa ténacité. M. Ramelfait observer que les efforts tentés jusqu'à présent pour utiliser dans l'industrie le /'Acir;??^/?* tenax ont été infruc- tueux. M. le baron Cloquet dit qu'il emploie les feuilles de cette plante comme lien. M. de Quatrefages demande comment, si le Phormium tenax n'est pas uldisable pour l'industrie, il se fait que des navires entiers aillent cà la Nouvelle-Zélande chercher des chargements de celte fibre. M. M'ène dit qu'il tient du père Mariste Resenne que l'An- gleterre avait proposé un prix important pour l'application industrielle du Phormiu.n. M. Ramon de la Sagra observe que le Lin de la Nouvelle- Zélande ne peut être employé à la fabrication des câbles parce qu'il pourrit, et qu'on ne l'a jamais employé à faire de la 3/i6 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. toile. Il est très aisé de séparer les fibres sans le secours d'au- cun appareil. M. Ramel ne connaît pas l'utilisation du Phormmm, et pense qu'il pourrait entrer dans la fabrication aussi bien que le Jute^ si abondant dans l'Inde, et qui n'est connu en France que depuis quelques années. M, .1. Lecreux dit qu'il a fait filer du Jute il y a plus de vingt-cinq ans, et qu'il a pu le blancbir parfaitement ; il exige seulement plus d'acide que le Chanvre et le Lin, et par con- séquent n'entre pas aisément dans les étoffes mélangées. Le Jute est aujourd'hui très-employé dans la papeterie pour faire le papier à journaux. M. Piamel rappelle l'utilisation très-facile qu'on pourrait faire pour la fabrication du papier de l'écorce du Slriugi/-bark qui croît dans les plus mauvais terrains. — M. Dnméril offre le dernier volume de la Société Lin- néenne de Maine-et-Loire, et donne quelques détails sur les mémoires qui y sont insérés et en particulier sur la montée des Aluses. M. l'abbé Delaunay dit que pendant quinze ans qu'il habi- tait Fontainebleau, il a remarqué que les Aloses apparaissaient le 2 mai à Monte reau et le 30 août à Fontainebleau. — M. Duméril cite le fait d'Axolotls qu'on a vus sous 2/i, 15 et 16 centimètres de glace, et qui se sont reproduits depuis. Ces animaux pourraient donc s'acclimater dans nos eaux et entrer dans l'alimentation. Leur chair est très-diffé- rente de celle de la Grenouille et se rapproche plutôt de celle de FAnguille. Il est très-facile de faire voyager les Axolotls dans de la Mousse humide, et on a pu les faire arriver, sans accidents, à Milan et ùNaples. M. KoHikcr a vu la transformation d'un de ces animaux, qu'il venait de recevoir de Paris. Les 20 ou 21 Axolotls transformés, ou devenus ambistonies, qu'on a observés au Muséum de Paris, ne se sont pas repro- duits ni entre eux ni avec des Axolotls ordinaires. Tous les Axolotls du Muséum proviennent de six individus donnés par le Jardin d'acclimatation, mais depuis la tin de 180/i, lespre- PROCÈS-VERBAUX. 3/l7 miers parentà ne se reproduisent plus. Un des mâles prend un air vieillot, blanchit et s'atrophie. On possédera bientôt au Muséum la troisième génération d'Axololls. M. de Quatrefages dit qu'il dillere sur l'interprétation des phénomènes avec M. Duméril, qui pense qu'il y a là simple- ment métamorphose; pour lui, le fait est plus intéressant encore : Si le Triton prend sa faculté reproductive en deve- nant adulte, l'Axolotl, qui peut se reproduire à l'état larvaire, perd cette propriété avec sa forme larvaire ; Axolotl pur, il se reproduit ; adulte ambistomlsé, il ne se reproduit plus. Il est aussi singulier que cette transformation se soit montrée deux fois après le transport d'Axolotls dans des localités éloi- gnées. M. Duméril répond : La question est encore pendante au point de vue de l'explication. Quand la transformation a eu lieu, on ne connaissait pas de faits analogues. Felippi, de Turin, avait eu occasion de prendre dans le lac Majeur, des Triton palmatus, qui portaient encore leurs branchies et qui offraient déjà des œufs et des spermatozoïdes. Tout récem- ment, M. le docteur Jullien, qui travaille dans le laboratoire de M. P. Gervais, a pris des Tri/on punctatas avec leurs bran- chies (très-certainement des larves de l'année passée), qui ont pondu naturellement et dont les œufs ont été fécondés par un mâle parfait. — M. le comte d'Eprémesnil donne lecture d'un rapport sur l'organisation de cheptels. M. Wallut appuie les conclusions du rapport et pense que les membres doivent compléter la mesure ; la somme allouée n'est pas suffisante, et pour compenser cette insuffisance, il pense que chacun des membres devra olïrir des spécimens à distribuer de ce qu'il possède. Il propose donc de mettre à la disposition de la Société plusieurs centaines de fruits et de boutures d'une belle espèce de Noix qu'il possède, la Noix de Jauge. M. de Sinéty, qui partage l'opinion de M. Wallut, propose de donner en temps opportun une certaine quantité de sar- ments de Chasselas rose. 3.'î8 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCC.LIMATATION. M. le Secrétaire annonce que M. Chatin a olTert des Pêches de Tullins et des greffes d'une variété de Pommier, dite Cogriau, qu'il possède aux environs de Rambouillet. M. le baron Cloquet s'engage à donner des pieds de Vé- tiver et de Bambous. M. de Quatrefagesfait remarquer l'importance des rapports qu'il s'agit d'établir, et, qui feront que chacun profite de ce que tous possèdent et que tous profitent de ce que chacun pos- sède. M. le baron Larrey demande cp:ie le rapport de M. le comte d'Éprémesnil soit inséré en tète du prochain Bulletin, et qu'il soit publié une note qui fasse connaître les nouvelles mesures adoptées par la Société. — M. Rivière fait une nouvelle counuunication sur les cul- tures du Ilamma, et met sous les yeux de la Société des spéci- mens remarquables de diverses espèces de Bamlious. (Voyez au Bulletin.) M. Lecreux fait observer que, bien qu'en ait dit M. Rivière, plusieurs personnes se sont occupées déjà en Algérie de la culture des Bambous, et cite, en particulier, MM. Fournier et Mares, qui possèdent une certaine quantité de ces plantes en pleine végétation. Le Sccrélairc des séances, .). L. SOUBEIRAN. m. CHRONIQUE. fnlrodiicJioîî du Rcmie dans îcs Alpes. LQ.Zeilschrift fur Ardimatation, organe spi'cial do la Société iracclinm- lation de l'.eriin, a donné dans sa livraison W [-III un résimi;' des faits con- statés par i^!. J. Saralz, de Ponteresina, sur i'introduction du Ilennc dans les Alpes, résumé dans lequel en faisant ressortir combien ces faits militaient en faveur de la possibilité de racclimatalion. il i'numèrc les conditions les plus favorables; évidemment, il aurait fallu persévérer. Nous pensons que cette tentative, même infructueuse, peut fournir des renseignements précieux pour des essais ultérieurs, surloul lorsqu'on considère le soin avec lequel les diffé- rentes phases de rcxpéricnces ont l'fé signalées. L'introduction a eu lieu à riiistigation de la Gemsiiiiiutziijen Gesellschall- des Obn-E/ifjadi.n's (Société d'utililé publique de la Haule-Engadine). Les deux r.enues, nclielés à un marchand d'animaux des environs de Genève provenaient originairement, la femelle de Cologne elle mCde de [»aris : ils étaient tous l;\s deux excessivement maigres, bien que cependant en !)onne santé. Ils lurent transférés au Rosegglhal, dans le voisinage immédiat du glacier bien connu du même nom, et installés sur le pâturage que l'on y trouve. Le Thaï, la vallée, y est assez étendu ; le roc s'élève par une pente douce de VAlp Misaum (stationnement des iiennes) pour aller se perdre peu à peu dans les pentes du /'/r Misaum et du Piz Tschuiua, et est couvert abondannnent de plantes alpestres des plus succulentes : ou y rencontre aussi \eCladonia ranijiferina, Lichen qui constitue la nourriture particulière du Renne. De petits l'iu'sseaux alimentés par les glaciers sillonnent la vallée, et dans le voisinage immédiat de la cabane qui constitue VAlp Misaum, il se trouve des marécages assez étendus, aussi bien que du côté de l'est, un petit bois de Mélèze d'un maigre développement. L'air froid qui soulïle du glacier dans cette localité, lui procure un climat septentrional. Le 'li) juin, les lîeunes y arrivèrent. Oans la route, ils devenaient toujours de plus en plus vifs à mesure qu'ils approchaient du glacier. lis mangeaient les végétaux qu'ils trou- vaient devant eux; mais lorsqu'ils trouvaient leur Lichen favori, ils témoignaient leur préférence pour cette nourriture. Arrivés à leur stationnement et débar- rassés des liens qui les attachaient, ils se mirent tout de suite à paître tout au- tour de la cabane; mais si le soleil perçait à travers les nuages, ils se diri- geaient à la liàte vers la cabane et se couchaient dans l'endroit qui était le plus à l'ombre. A wm dire, i's auraient dft, conformément aux instructions don- nées, être repris le soir et enfermés dans la cabane : mais cela n'eut lieu que le premier suir : en oITel, ils préféraient passer la nuit dans la petite foret de -Mélèzes, où ils a\ aient choisi une place déterminée jjour se coucher. Les animaux profitèrent très-bien, et au bout d'un mois, ils étaient bien gras, bien ronds : ils avaient un beau poil bien luisant et une très-belle corpulence. Leur manière de vivre depuis le 29 juin jusqu'au 10 septembre a été toujours a même. Le malin, de bonne hcurr-, ils se rendaient au pâturage et man- 350 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMÂTATION. geaieni surtout le Lichen, mais aussi toutes les herbes qu'ils trouvaient tout auprès, et de temps en temps aussi la Laiche, Aussitôt que le soleil se mon- trait, ils se rendaient à la cabane et s'y couchaient la plupart du temps jus- qu'au soir pour y ruminer. Après le coucher du soleil, ils se rendaient de nouveau au pâturage et y prenaient leur nom-riture jusqu'à une heure assez avancée de la nuiL Par des journées froides et nuageuses, ils paissaient et se couchaient alternativement. Dans les premiers temps, le gros bétail témoi- gnait de la crainte à l'égaid des nouveaux venus; dans plusieurs occasions, les Vaches prirent une altitude menaçante et frappèrent les ilennes avec leurs cornes. Mais bienlôt les animaux s'habituèrent les uns aux autres et vécurent ensemble en pai\. Le 10 décembre, les ilennes furent ramenés avec le bétail de la slalion alpestre vers l'habitation et placés dans une prairie assez spacieuse, adjacente à la maison et entourée d'une haie : on eut soin d'y établir un hangar où ils prenaient leur nourriture et où ils étaient à l'abri contre la tourmente et le mauvais temps. On avait recueilli autant de Lichens (jue possii;le; mais la provision l'ut insuiîisante et il fallut se procurer une autre sorte d'aliment. Comme les animaux recheichaienl dans le foin ordi- naire les herbes les plus tenues et les plus petites, on essaya de les noun ir ,'" c la seconde coupe de fourrage que l'on obtient dans l'Engadine et qui est très-ténue et très-courte; ils en mangèrent bien, mais ils préféraient toujours le Lichen. Ils laissaient presque entièrement de côté le sel qu'on leur jetait, surlout lorsqu'ils étaient enfermés dans un espace relativement restreinU Ils nesouffraientpasdu froid : ils reslaii-nt nuit et jour en plein air et ne venaient sous le hangar que pour y manger. Avant qu'il ne tombât de la neige, ils buvaient souvent et avec assez déplaisir de l'eau froide; mais lorsqu'il fût ombé de la neige, ils se mirent à la manger avec une véritable avidité et dédaignèrent l'eau. La femelle perdit son bois en janvier el le mâle eu février: mais, pour ce dernier, le nouveau bois s'accrût avec une rapidité considé- rable. Le 20 juin, les animaux rentrèrent dans leurs canlonnemenisd'éié de l'année précédente, où ils se trouvèi-ent, d'une manière é\idente, très-bien. Mais le mâle éiait si méchant, que l'on dut, pour éviter des malheurs, lui scier sa ramure La femelle était toujours calme, mais assez craintive, il a"a pas été possible d'obtenir des pelils, peut-être parce que la femelle était trop âgf e, sans que cela puisse toutefois être aflirmé. De cette expérience, il résulte que ie Henné peut très-bien s'acclimaler dans les Alpes; niais il reste à savoir si le Henné pourrait y éirede quelque utilité. Cela n'aurait lieu natu- rellement que si l'on pouvait l'y abandonner entièrement à lui-même, sans être obligé de le nourrir. Oiiaut à des troupeaux de i'.ennes, la noiuriture convenable n'est pas en quantité suûisante pour qu'ils puissent y subsister ; le Lichen n'y est pas assez abondant, et le l'.eiine ne parait pas s'habituer à la nourriture du bétail. On >."cNt contenté ti'a-.oir conslaté le fait que le r.ennepeut vivre dans les Alpes et même s'y bien dé\elopper, et les ani- maux ont été vendus au Jardin zoologique de l'urin. A. A* D. CHRONIQUE. 351 lluîlrcs de lleni ou de llam. • Les fameuses llinlresde Hem on de H:im sont pêch(?esàla drague au fond de la mer, non loin de la baie de Whitsiable : le banc se trouve à peu de distance en mer, du côté de l'île de Sheppy M. Fr. Auckland considère ces Huîtres de Hem comme les plus délicates qui soient au monde. J'ai examiné, dit- il, les Huîtres de presque toutes les parties du Royaume-Uni (de la Grande- Brelagne et d'Irlande), ainsi qu'un grand nombre de celles des pays étran- gers et je n'en ai jamais trouvé qui approche de celles de Hem pour la dimen- sion, la forme et la beauté. Elles ont tous les caractères des Huîtres natives, la coquille est ce que je dirai « crin Kled haired (tout en zigzag) » ; la coquille concave se développe en une franche courbure présentant quelque analogie avec celle des pétales d'une rose : elle est forte et massive, mais elle n'est pas aussi pesante que les grandes masses rocheuses que l'on renconire dans les Huîtres dites Pted de cheval, ou dans les Huîtres pèchées à la drague dans le canal et vendues à Shorcham. « L'intérieur de la coquille de l'fluîtrede Hem est d'un blanc de perle : la partie creuse est presque aussi profonde que celle d'un coquetier : dans ce creux se trouve une chair vraiment délicieuse. Dans les échanlillons qui rentre dans la moyenne, celte chair s'élève jusqu'au poids de deux onces et est ferme, blanche et délicate. M. Spong dit qu'il considère ces Huîtres comn)e ayant douze à quinze ans. D'après certaines conditions que j'y ai observées, inon opinion est qu'elles n'ont pas plus de cinq à six ans. lîien dans mon opinion n'est plus positif que rinlluence considérable produit par l'état du sol et de l'eau sur la production de variétés spécifiques d'Huîtres. Je considère ces Huîtres de Hem, comme étant de la race native la plus pure, mais comme éiant les géants de leur race. Les conditions dans lesquelles elles sont placées sont si favorables, qu'elles ont pris une forme qui peut être considérée comme le type de la perfection. D'après les signes que j'ai observés sur la coquille, je considère le sol comme étant du sable vaseux, miul sand des Anglais. Le mélange d'eau fraîche et d'eau salée où on les trouve est assurément celui que Ton peut considérer comme éiani positive- ment le plus convenable au développement de l'Huître. Car il favorise la production abondante d'une matière qui, d'après mes idées persoimelles, est l'aliment de l'iJuitre. Les Huîtres de Pan sand, en face Henie-bay, rcssem- l)lent quelque peu en apparence à celles de Hen», mais elles sont bien plus grossières : ce qui vient probablement de ce qu'elles sont plus loin dans la mer. La série d'échantillons de ces Huîtres que je possède à mon musée de rhorticullural Garden, attire toujours l'attention sérieuse de ceux qui s'inté- ressent à rostréiculture et spécialement des étrangers. » (Extrait d'un article de M. Frank lUickland publié' dans le Land and ilater du 8 mai 1869.) A. A. D; 352 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. Des priiicipaîix insecles destructeurs du raféier. L'un de ceux qui loiil le j)liis mal est le Perce-bois blanc du Caféier {Whitc Coffee Borer des Anglais : Perforator choavensis, Shorlt; Ciicujus coffeophagus, Uicliter) qui, bien que connu depuis nombre d'années, n'a pas ('ommis de grands dommages jusqu'en 1867 : ce qui venait de ce que plu- i-icurs saisons de sécheresse avaient privé antérieurement l'insecle de sa nour- riture habituelle. Ses attaques destructrices créèrent alors une véritable panique cl déprécièrent la valeur de beaucoup de plantations de Café. La vie de cet insecte est jiocliirne à quelques égards et crépusculaire sous d'autres rapports; et pour porter remède à sou action destructrice, on a proposé l'usage de lanternes, qui allirent l'insecte lorsqu'il est à l'état d'insecte par- fait et fournissent un moyen facile de le prendre. « Je recommande », observe M. Shortt, (( l'emploi d'une bonne lanterne bien large que l'on suspend dans les diflVrentes parties de la plantalion et qui attirera non-seulement le i'erce bois, mais aussi d'autres insecles nuisibles : si des coolies sont mis en sentinelle près des lumières avec des lilels à niains, ils pourront prendre des millier.s d'insectes et les délnure en une nuit. Il a été proposé même d'enduire de miel les parois du verre, de manière à déterminer une adhésion juste sulTi- sanle pour retenir l'iiisecte lorqu'il vient se jetrr sur le verre. » Le second insecte, par ordre de puissance destructrice, est appelé l'crce-bois roujje [lied borer des Anglais; ZeuzeraAesculi var. choavae ; mais ce n'est pas la larve d'un (loléoptère : c'est celle d'un Papillon nocturne. Un troisième esl le Cur- culio coff'eophagus, la Mouche à Café des planleiu'S, (|ui se nourrit sur la plante, tant à l'état de larve qu'à l'état parlait : la larve dévore la pulpe du jeune bois, et l'insecte parfait, les feuilles. (Extrait d'une communication faite par M. .lohn Schott à la Société lin- néenne de Londres, et cili-e par le Gardcner's Chronicle.) A, A. D. B)es espèces de <:liènes dont les feuilles servent à la uourrîlîirc des \ ers à soie dans le nord de la Chine. M. H. -T. i lance a obtenu des spécimens de trois espèces de Chêne prove- nant du district de New-chwang, dans lequel est pratiiuéc la culture des Vers ù soie du Chêne, et a pu les détenniner. Ce sont : le (Juercus inongolica de Fischer, le Quevcus dentata de Thunberg, et un autre qu'il suppose être une variété du premier. (Extrait d'une comnuuiicalion faite à la Société Linnéenne de Londres par M. le D'' llookerau nom de ^]. Ilance, et citée par le Gardenefs Chronicle ) A. A. D. I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIETE (i). DEUXIÈME RAPPORT AU CONSEIL SUR LES CHEPTELS, Par M. \. GEOFFROY SAIIXT-ISBLAIRE. Le Conseil, dans sa dernière séance, a décide que la Com- mission nommée ponr s'occuper de la formation des cheptels d'animaux et de plantes à confier aux membres de la Société, aurait à lui soumettre un rapport sur les conditions à imposer aux chepteliers, et sur les meilleurs moyens de mettre en œuvre la mesure acceptée en principe. La Commission s'est réunie le lundi 17 mai; j'ai l'hon- neur, Messieurs, de vous soumettre le résumé de ses délibé- rations. Pour obtenir des cheptels, nous sommes d'avis qu'il faudra : 1" Être membre de la Société ; 2° Justifier qu'on est en mesure de loger et de soigner convenablement les animaux, et de cultiver les plantes avec discernement ; 3° S'engager à rendre compte, chaque année, avant le premier du mois de décembre, des résultats boris ou mauvais obtenus, et des observations recueillies ; h" S'engager à partager avec la Société les produits obtenus. Ce partage aurait lieu de la manière suivante : S'il s'agissait d'animaux, les produits seraient partagés par moitié ; et dans le cas où le nombre des jeunes obtenus serait impair, le partage des sujets ne pouvant se faire par nombre égal, une estimation serait faite par les soins de la Société, avec réserve pour elle du droit de préemption au prix fixé. S'il s'agissait de végétaux, les produits (Graines, Boutures, Greffes, etc.) devraient être remis à la Société dans d'équi- (1) La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émisei par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. 2*^ SÉRIE, T. VI. — Juin 1SG9. 23 354 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. tables proportions, à fixer ultérieurement, en tenant compte des cas spéciaux. 5" Si les chepteliers ne se conformaient pas aux conditions ci-dessus proposées, ou si leur négligence compromettait le succès des cîipériencesqui leur auraient été confiées, les ani- maux ou les végétaux confiés pourraient être retirés par la Société, sur la décision du conseil. 6° La Société se réserverait le droit de faire visiter, chez les chepteliers, les animaux et les plantes remis en cheptel. 7" Le port des objets envoyés par la Sociétés à ses chepte- liers serait à la charge desdits chepteliers, ainsi que les frais de nourriture, de soins, de culture, etc. Réciproquement, le port des objets expédiés par les chepte- liers à la Société serait à la charge de la Société. Les frais d'emballage resteraient à la charge de celle des parties qui ferait l'expédition. 8" Les membres de la Société qui solliciteraient une remise de plantes ou d'animaux, devraient adresser leur demande par lettre à M. le Président, en indiquant les con- ditions favorables et les avantages particuliers qui les met- traient en mesure de contribuer utilement à l'acclimatation et à la propagation des espèces dont ils demanderaient le dépôt. 9° Cette demande serait examinée par la Commission des cheptels. Il en serait accusé réception par une lettre imprimée annonçant que la demande serait soumise à l'examen du Conseil. La demande serait inscrite sur un registre spécial ouvert à cet effet. 10" Les demandes reçues seraient soumises au Conseil, dans sa plus prochaine séance ; le Conseil statuerait sur la suite qui pourrait y être donnée, et réponse serait faite aussitôt annonçant la décision du Conseil. En cas d'acceptation de la demande, le Conseil lixerait la durée du cheptel. 11" Un registre spécial, comprenant autant de comptes RAPPORT SUR LES CHEPTELS. 355 spéciaux qu'il y aurait d'espèces animales ou végétales remises en cheptel, serait institué et constamment tenu h jour, de façon à pouvoir, à toute époque et d'un seul coup d'œil, savoir à qui serait confiée chaque expérience. ^2" Un autre registre serait également institué, sur lequel un compte serait ouvert à chacun des chepteliers, de manière à pouvoir toujours suivre les rapports de la Société avec les détenteurs des animaux et des plantes. LISTE DES ANIMAUX ET VÉGÉTAUX A DONNER EN CHEPTEL. MAMMIFÈRES. Chèvres d'Angora. Moutons Zackel. Perruches ondulées. — Edwards. — Caliopsiles. — croupion rouge. — omnicolores. — Pennant. Marlins de l'Inde. Cardinaux rouges. Diamants et oiseaux divers. Tourterelles et Colombes. Colombes grivelées. Colins divers. 'J'inamous. Faisans versicolores. — houppifères. Pénélopes. Volailles Brahma. j Agoutis mâle et femelle, j Lapins domestiques. OISEAUX. Volailles Cochinchinoises. — de Brcda. — Crèvecœur. — de Houdan. Râles à plastron. Cygnes noirs. Bernaches du Magellan. Céréopes, Oies de Toulouse. — Guinée. — Canada. Canards Mandarins. — Carolins, — Bahania. — de Rouen. — Aylesbury. — divers. POISSONS ET BATKACIENS. OEuls et alevins de poissons. Jardin d'acclimal. — H ^ «'lotis Muséum. uningue. ~ Collège de France. Jardin d'acclimalalion. VEGETAUX. Cerise belleltardive des Essarls. En févr. 1870 Essarls le Roi. Ghalin Chênes truffiers En nov. 1869 Basses-Alpes. . . La Société. 356 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. Marrons de Lyon, greffes, . Mûrier du Japon Pèche de Tullins, noyaux . Pèche de Miregoton, noyaux . Noyer de Jauge, noix el bout*. Noyer Mayet ou Heine des Al- pes, greffes En mars 1870 Périgord, Poilou Sillan. Décemb.1859 Lunel (Gard). .. ÎVourrigat. La Société. Octobre 1869. TuHins Perret, Sillan et Bertrand. — Tullins Id. — Saiût-Germain. . Wallut. Mars 1870.. . Tullins. Pin Laricio de Calabre, graines Pin de l'.iga Pommier Cocriau, greffes. . . . Vignes, Chasselas rosé. . . . Vignes Isabelle Vignes diverses China grass, éclats Néflier du Japon, graines.. Bambusa milis, éclats. . . . Vétiver, éclats Novemb. 1869 Ita'ie Novemb.1869 Riga Mars 1870. . . Essarts le Roi. . Bouffemont. . . . Février 1870. — Hautet'euille . . . — Jardiu d'acclim. Saint- Quentin. . Novemb.1869 La iMalgue Perret, Sillan et Bertrand. La Société. Id. Ghilin. Giraudeau. Al'sde.Sinéty. B" Ségiiier. La Société. Jacquemart. B" Cloquel. Id. Id. ACCOUPLEMENT D'UN HOCCO MÂLE DU PRINCE ALBERT NÉ CHEZ M. AQUARONE, EN 1864, ET D'UNE POULE NANKIN, Par M. Paul AQUAROKE (De Toulon). En 186/i, j'ai eu hui( petits IIoccos ; deux sont morts très - jeunes, les autres se sont bien développés ; j'ai obtenu trois mâles et trois femelles, j'ai L;ardé un màle, pour le cas où mon vieux reproducteur viendrait à mourir, ainsi que les trois femelles, pour voir si j'obtiendrais plus d'œufs de celles-ci que de mes vieilles, qui sont en France depuis j^lus de douze ans. Mes quatre Hoccos ont vécu en bonne intelligence pendant deux an.^, ainsi qu'une Poule nankin qui les avait élevés; mais à celle époque j'ai été obligé de retirer les trois femelles, parce que le màle les poursuivait à outrance pour les cocher; j'ai vu que le mâle était en rut et que les femelles ne l'étaient pas encore; j'ai laissé mon Hocco avec la Poule nankin, et je m'apercevais (lue de temps à autre illa cochait, celle-ci se tenant plutôt par crainte que de bonne volonté ; j'ai misa plusieurs reprises des œufs de cette Poule en incubation et tous ont été clairs ; j'ai fini par l'enlever pour ne pas la voir abhner par mon IIocco que j'ai laissé seul dans la volière ; j'ai compris que quoiqu'en rut mon IIocco n'était pas d'âge à reproduire; pourtant, à l'état sauvage, je crois que ces animaux sont adultes la troisième année ; mais dans une volière, quelque grande qu'elle soit, les femelles ne pondront jamais que la troisième année. En 1867, j'avais une Poule nankin qui menait des petits IIoccos tout près de la volière du mâle de deux ans ; quand elle a commencée à pondre, je l'ai mise dans la volière du IIocco qui de suite l'a cochée; je l'ai aussitôt retirée pour ne 358 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATÂTION. pas la voir abîmer, car il cherchait à la cocher plusieurs fois, et ensuite pour la laisser avec ses petits Hoccos, qui commen- çaient à la chercher ; mais tous les deux ou trois jours, j'avais le soin de la meltrependant cinq à six minutes avec le Hocco. Le 23 août, j'avais dix-huit œufs de cette Poule que je mis en incubation ; le 5 septembre suivant, j'ai miré les œufs et cinq seulement se sont trouvés fécondés. Le vingt et unième jour l'éclosion est arrivée et cinq petits sont sortis, mais un a été écrasé par la Poule ; celui-ci avait, le jour de sa naissance, une crête bien prononcée et bien rouge ; rien dans ces petits ne m'a prouvé qu'ils provinssent du Hocco, car ils étaient absolument comme des Gochinchinois, avec des plumes aux pattes, sauf deux qui avaient des plumes tout à l'entour du tibia ; je suis pourtant certain que la Poule n'a jamais été cochée par aucun Coq, tant qu'elle a conduit ses petits, et de plus elle est restée vhigt et un jours à couver ; du reste, mes Coqs n'habitent pas l'endroit oîi je fais mes élèves, et je n'en ai pas qui aient toutes les pattes emplumées. Sur les quatre petits que j'ai eus, trois étaient tout blancs ot l'autre nankin, quoique provenant tous d'une Poule nankin :. ceci n'a rien de surprenant, car mes Poules nankin me don- nent parfois des petits blancs ; cela prouve que l'on doit de temps à autre renouveler la race, ou du. moins le Coq, sans quoi les petits finissent par devenir tout blancs, surtout dans le Midi. Des quatre petits Poulets j'ai eu trois Coqs et une Poule, les deux bien emplumés sont blancs et se trouvent mâle et femelle ; je les ai gardés pour la reproduction, persuadé qu'ils me donneront des descendants ; la Poule pond depuis plusieurs mois, je compte mettre ces jours-ci ses œufs en incubation et je me ferai ensuite un plaisir d'offrir au jardin le Coq et la Poule, qui ne sont pas trop gros, parce qu'ils sont venus dans une mauvaise saison, surtout cette année où ila fait de grands froids. Je ne me suis pas contenté de faire ce seul essai, j'ai eu peu après une autre Poule nankin, qui conduisait des Poulets, et j'ai fait comme avec la précédente; je mettais tous les deux ou ACCOUPLEMENT D'uN HOCCO ET d'uNE POULE. 359 trois jours e(. quelques fois chaque jour un instant ma Poule avec le Hocco ; après qu'elle m'a eu pondu douze œufs, je les ai mis en incubation ; quatre seulement se sont trouvés fécondés et j'ai eu quatre petits, un est mort quelques jours après, les trois autres sont trois Poules tout à fait nankin comme la mère ; elles pondent depuis quelque temps. Je joins ici quelques observations que j'ai faites sur les œufs de Hocco et sur deux petits qui me sont morts l'an passé. Le 6 août 1867, j'ai mis deux œufs de Hocco en incubation pour venir le 5 septembre suivant, trentième jour de l'incu- bation ; un seul était fécondé ; le petit qui en est sorti n'a commencé à rompre sa coquille que le (5 septembre à huit heures du malin, et il n'est sorti de l'œuf qu'à onze heures et demie, trois heures après ; d'habitude ils sortent de suite une fois qu'ils ont commencé à faire une ouverture, ou restent une heure tout au plus. J'ai remarqué qu'ils sortaient de suite quand la lune était très-avancée et qu'ils allaiect très-lente- ment quand l'éclosion avait lieu les premiers jours delà lune nouvelle; à cette époque, les petits poussins viennent sans vigueur et souvent il en meurt par asphyxie parce qu'ils n'ont pas la force de rompre leur coquille ; outre que mon petit Hocco est resté très-longtemps pour sortir, il est né estropié, tous ses doigts étaient contractés et il marchait sur les tibias ; malgré cette infirmité, il a encore vécu une vingtaine de jours. Lors de sa naissance, j'entendais souvent parler de l'éclipsé qui a eu lieu le 20 août 1867, et cela a fini par me mettre dans l'idée que mon Hocco a pu naître estropié à cause de l'échpse ; la lune nouvelle influant beaucoup sur les petits qui doivent venir ce jour, car il en vient souvent d'estropiés. Je me suis informé auprès de quelques éleveurs si leurs couvées avaient bien réussi à l'époque de l'éclipsé, aucun n'a été satisfait des œufs qui étaient alors en incubation, un surtout qui avait sous des Poules trente-quatre œufs de Canards qui devaient venir le lendemain de l'échpse ; sur ces trente -quatre œufs, tous fécondés, quatre petits seulement sont venus et avec peu de 360 SOCIÉTÉ IMFÉRULE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. vigueur; les autres ont tous été asphyxiés, ils n'avaient plus qu'à rompre leur coquille pour être sauvés. L'autre petit IIocco qui est mort dix à douze jours après sa naissance, provenait d'une couvée venue le 15 septembre, et il y eut éclipse le 13 septembre. De ces deux morts et des ren- seignements pris, je conclus qu'on ne doit pas faire des cou- vées, surtout d'animaux rares, aux époques où des éclipses doivent avoir lieu ; pourtant je crois qu'elles n'influent pas sur les œufs qui sont en incubation depuis peu de jours ; c'est comme pour la lune, j'ai observé depuis longtemps que, si l'éclosion coïncide avec les deux ou trois premiers jours de la lune nouvelle, il meurt beaucoup de petits dans l'œuf, et ceux qui viennent sont sans vigueur et ils meurent peu après ; tandis que si la lune change sur les œufs les premiers jours de l'incubation, cela ne nuit pas ; aussi j'ai toujours le soin d'observer que l'éclosion des poussins n'ait pas lieu les pre- miers jours de la lune nouvelle, surtout quand je mets sous des Poules des œufs de Faisans ou d'autres animaux rares. Je conseille aux amateurs de vérifier cette observation. NOTE SUR LE PIGEON BLEU DE MADAGASCAR {Funingus Madagascariensis), Par M. Paul AQlIAROI\E (De Toulon). Le 30 juillet 1867, j'ai eu par l'entremise d'un de mes amis, M. Alata, lieutenant de vaisseau, qui s'occupe d'histoire natu- relle, un œuf de Pigeon bleu de Madagascar. Cet œuf était assez gros et très-long, il différait des autres œufs par ses extrémités qui étaient toutes les deux pointues ; je l'ai miré à la lumière avant de le mettre en incubation et j'ai reconnu que l'inlérieur élait aussi différent des autres œufs, car les deux extrémités étaient claires absolument comme s'il y avait eu deux chambres à air; le milieu de l'œuf seulement se trouvait opaque, un tiers environ ; je n'avais jamais rencontré un œuf de cette apparence, aussi ne m'a-t-il pas paru fécondé, je l'ai mis pourtant le soir à couver sous une femelle de Pigeon-Paon , noir en remplacement du sien qu'elle venait de pondre ; huit jours après l'incubation, j'ai miré mon œuf et j'ai trouvé un petit germe de fécondation, la même grosseur que l'on rencontre dans les autres Pigeons, le deuxième ou troisième jour de couvaison ; cela ne m'a pas donné bon espoir de réussite en pensant que l'incubation devait être à peu près la même que pour les autres Pigeons, c'est-à-dire de dix-huit à vingt jours; j'ai toujours suivi avec beaucoup de soin mon œuf, et j'ai fini par reconnaître qu'il était fécondé. Le ving- tième jour, ma femelle de Paon noir, fatiguée de ne pas voir éclore son œuf, a jugé à propos de l'abandonner; je m'en suis aperçu le soir en faisant ma tournée, et quoiqu'il fût bien refroidi, je l'ai mis sous une femelle de Capucin blanc, qui devait éclore ses œufs deux ou trois jours après ; en effet, les deux petits Capucins sont venus et mon œuf de Pigeon bleu était toujours dans le même état ; je l'ai mis sur un crible pour m' assurer si le petit était vivant, j'ai vu remuer mon 362 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMÂTATION. œuf à plusieurs reprises, et je l'ai mis sous une bonne femelle de Tambour noir, en ayant soin de lui enlever ses deux œufs qui étaient prêts à venir. Le 25 août, vingt-septième jour d'incubation, j'étais impa- tient de ne pas voir l'éclosion, je ne pouvais pas comprendre qu'elle pût durer aussi longtemps ; j'ai remis mon œuf sur un crible et malgré un ou deux petits mouvement que j'ai vu faire à l'œuf, j'ai voulu mieux m'assurer si le petit était vivant, car je sentais l'œuf frais ; j'ai cassé avec précaution la coquille du côte de la chambre à air, pour ne pas endommager le petit dans le cas où il serait vivant ; j'ai fait un trou gros comme une pièce de 50 centimes et j'ai vu que mon pigeonneau remuait; sans me décourager, j'ai bouché l'ouverture avec du papier gommé qui encadre la feuille des timbres-poste et j'ai remis mon œuf sous ma femelle de Pigeon, en ayant soin de le regarder une ou deux fois par jour pour m'assurer s'il était vivant, ce dont il est facile de se rendre compte ; il suffît pour cela de coller l'œuf contre l'oreille, les derniers jours de l'in- cubation, et l'on sent très-bien le moindre mouvement que fait l'animal en frottant son bec contre les parois de sa prison pour pouvoir la briser. Le 27 aoûl, à six heures du matin, j'ai vu mon œuf qui commençait à s'ouvrir; l'opération se fait exactement comme chez les autres Pigeons; la coquille se détache tout àl'entour au milieu de l'œuf; à midi j'ai trouvé mon petit Pigeonneau dehors el bien portant ; il était d'une couleur très-sombre n'ayant aucun rapport avec les petits des autres Pigeons noirs ; l'incubation a par conséquent duré v'mgt-neiif jours. Chaque jour, je remarquais mon petit et je trouvais qu'il ne faisait pas le progrés des autres Pigeonneaux, quoiqu'il se portât toujours très-bieu; iiavécu ainsi douze jours, et je ne l'aurais pas perdu s'il avait été élevé par une de ces femelles de Pigeons qui ont l'habitude de rester sur leurs petits pen- dant très-longtemps ; mais la plupart des Pigeons, surtout en été, négligent bien souvent leurs petits, pensant que la chaleur du soleil les dispense de ce soin ; aussi je conseille aux ama- teurs, si parfois ils ont des œufs de ces Pigeons verts ou bleus NOTE SUR LE PIGEON BLEU DE MADAGASCAR. 363 de Madagascar, de les mettre sous une bonne mère, en ayant soin de changer de couveuse vu la longue durée de l'incuba- tion ; on pourrait avec avantage les mettre à couver sous des Colbrabi-Gailines à tête bleue, vu que ces animaux soignent très-bien leurs petits, puisqu'ils les gardent jusqu'à ce qu'ils quittent leur nid ; seulement les Colombi-Gallines sont trés- capricieuses, elles n'aiment pas ta être dérangées, ni par d'autres animaux, ni par les personnes qui les soignent, sans quoi elles abandonnent leurs petits et les laissent mourir de faim, fussent-ils prêts à sortir de leur nid. Je me sers avec beaiicoup de succès du papier gommé qui entoure la feuille des timbres-poste, j'en fais usage au moins une ou deux fois par mois; si par cas je rencontre un œuf de Pigeon fêlé ou cassé, pourvu que l'épiderme intérieur ne soit pas endommagé, je colle de ce papier sur la fente où est le trou et je remets mon œuf en incubation ; tous ces œufs ainsi raccommodés me réussissent au moins huit fois sur dix ; j'emploie aussi ce système sur les œufs de Faisans, qui, ayant l'habitude de pondre sur le sable, les cassent souvent ; mis en incubation, ces œufs ainsi raccommodés ont réussi assez sou- vent, seulement il faut avoir le soin de les mettre de suite sous une Poule, car ils ne se conservent pas aussi longtemps frais que les autres. A l'époque des couvées, il m'arrive parfois de faire un trou à l'œuf, soit de Faisan ou de Poule (mais tou- jours du côté de la chambre à air), quand je calcule que le jour de l'éclosion est passé, pour m'assurer si le petit est vivant ; je bouche ensuite l'ouverture avec de ce papier gommé et je suis sûr que le poussin vient comme s'il n'avait pas été dérangé, seulement il faut avoir le soin, autant que possible, de mettre le papier de la couleur de l'œuf, ce qui est assez facile, vu le grand nombre de couleurs qui varient suivant les timbres- poste : sans cette précaution, la Poule en tournant ses œufs cherche parfois à enlever le papier, si la différence de teinte est trop prononcée, et la plupart du temps elle le casse et l'œuf se trouve perdu. J'engage fortement les amateurs à user de ce procédé lorsqu'ils auront des œufs rares un peu passés, au lieu de les mettre de côté et de les envover à la cuisine. NOTE SUR LA NATURALISATION DU SAUMON DU RHIN DAKS LE LAC LÉMAN, Par M. le docteur A. CHAVAM^ES. Nous rappellerons d'abord que le bassin du Léman n'offre, au point de vue ichthyologiqne, aucune eommunicalion avec la Médilerranée. Le Rhône en s'engouffrant entre des rochers, près de Bellegarde, au lieu dit la perte du Rhône, ne laisse rien passer; c'est à peine si, de loin en loin, quand les eaux sont très-hautes, une Anguille à la montée parvient à franchir cette barrière et arrive jusqu'au Léman où l'on en prend une ou deux dans un demi-siècle, tandis que ce poisson abonde dans les eaux situées en dessous de la perte. Ceci posé, que pouvait-il advenir de l'introduction du Saumon du lUiin dans les rivières ou ruisseaux qui se déversent dans le Léman? Voici, ce me semble, les alternatives diverses qui pouvaient se produire. Ces petits Saumons, arrivant dans cette grande masse d'eau très-profonde, pouvaient perdre l'instinct de retourner à la mer et demeurer dans l'ancienne mare Lenianum (1); ou bien ils pouvaient tenter de retourner à la mer, mais trouvant à la perte du Rhône des obstacles trop dangereux pour eux, rétro- grader et demeurer au lac ; entin, ils pouvaient, poussés par leur instinct, braver tous les obstacles et passer à travers la perte du lihône ou y périr. En tout cas, s'ils él;ùent retournés à la mer, ils n'aurai(jnt pas pu revenir dans le bassin du Léman pour y frayer, puisque la petite Anguille passe si dilU- cilement ; d'une façon ou de l'autre, ils étaient donc perdus (1) Le lait observé par M. HeUing sur les Saumons du lac Wennern (SntiJe) confirme la possibiliié de celle opinion : chaque anni'e, de mai jus- que veis raulomne, le Saumon cinigre de Weniicrn vers le klara-elv, tout comme le Saumon de mer, à la même époque, quille les eaux salées pour se rendie dans les lacs. (Voy. Bullciiv, 2' série, t. 111, p. l'M. Ib66.) U. NATURALISATION DU SAUMON DU RIIIN. 365 pour le lac. Voilà ce qui pouvait arriver, voyons maintenant les faits. En 1857, il a été mis en liberté dans le hay deNoville, à la tête du lac, 300 à /lOO jeunes Saumons. En 1860, dans le même endroit, il a été versé 3700 alevins de Saumon; en mars 1863, environ /|600 alevins ont été remis dans la Dullive, petite rivière dans le voisinage de Nyon, à environ 00 kilo- mètres de l'endroit où ont été lâchés les premiers alevins. Ainsi donc on a déposé à diverses époques, dansles affluents du Léman, environ 9000 alevins de Saumons, provenant tous d'IIuningue, dont les plus anciens ont aujourd'hui douze ans, les plus jeunes un peu plus de six ans. Dés lors, il a été repris dans le lac ou dans sesallluents bon nombre de ces Saumons, soit au fdct, soit à la ligne. Il serait trop long d'indiquer tous les cas, et comme je n'ai d'ailleurs pas eu de renseignements assez positifs sur tous, je me borne cà en indiquer quelques-uns. En somme, le chilfre des Saumons pris s'élève probablement à plus de trente. En 1859, après Irois ans, plusieurs des Saumons repêchés pesaient 1 kilog. En juin 1861, il m'a été envoyé un de ces Saumons, il était long de 38 centimètres, il pesait 750 gr., la chair avait toute l'apparence et le goût de celle du Sau- mon du Rliin. Le plus grand des Saumons repris, âgé de cinq ans, pesait ihvres, soit 2 kilog.; c'était une femelle pleine d'œufs; elle a été prise dans la Veveyse, elle était suivie par une Truite mâle. Ln autre Saumon de quatre ans, pesant 1/iOO grammes, a été pris dans le canal de dessèchement de la plaine du Rhône. Enfin, le 9 mars 1869, il m'a été envoyé un jeune Saumon pris au filet à Lutry, il pesait /i/iO grammes; le 7 juin, il a été pris à la tête du lac un autre petit Saumon pesant 375 gr. Je crois devoir considérer ces deux derniers, comme des descendants des premiers Saumons remis au lac en 1857, et 1860, car les derniers ayant été relâchés en 1863, doivent forcément après six ans d'âge peser plus de hhO grammes. Je crois donc qu'on peut regarder aujourd'hui comme un fait prouvé que le Saumon du Rhin est un poisson apparie- 366 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. nant. à la faune du Léman, qu'il y est naturalisé et qu'il s'y reproduit. Ce que je viens de rapporter ne manque pas d'intérêt au point de vue de la question de l'accroissement et de la repro- duction du Saumon, vivant constamment dans les eaux douces ; question controversée; car bien des savants soutiennent encore aujourd'hui que ce poisson, s'il ne retourne pas à la mer, ne se développe pas et ne peut se reproduire. Nous concédons que son accroissement est plus rapide à la mer, mais rien de plus. Du reste, d'ici à quelques années la question sera vidée, car il se fait en ce moment une expérience sur une grande échelle au lac de Joux, soit lac de la vallée. Ce lac est sans issue pour les Poissons ; ses eaux s'infdtrent à travers des fissures et reparaissent à 2 kilomètres en dessous du lac ; il n'a qu'un seul affluent, l'Orbe, petite rivière sur laquelle on établira, dès cette année, une pêcherie oii se prendra tout ce qui sortira du lac pour frayer, c'est-à-dire Truites et Saumons. Cette pêcherie sera affermée à la Société de pisciculture de la vallée, qui travaille déjà à la multiplication de la Truite qui existe dans le bas. Grâce à la libéralité de la France, et à l'appui bienveillant de MM. Coste et de l'ingénieur en chef des travaux du Rhin, il a été remis dans l'Orbe en 1869, plus de 66000 alevins de Saumon; il en sera remis d'autres encore en 1870 et en 1871. Dans trois ans, si ces Saumons ont grossi et sont prêts à frayer, on les reprendra à la pêcherie, leurs œufs seront fécondés artificiellement, et les femelles, toujours moins nom- breuses que les mâles, seront remises au lac. Nous saurons ainsi ce que vaut la naturalisation du Saumon dans un lac sans issues. Le lac de Joux a 10 kilomètres de longueur, sa largeur est de 2 kilomètres environ; sa plus grande profondeur mesure 50 mètres ; son altitude au-dessus de la mer est 1010 mètres; il gèle à peu près chaque année ; ses eaux, qui nourrissent en assez grande abondance la Perche, le Vengeron, la Truite, le Brochet et quelques Lottes sans compter beaucoup d'Écre- NATURALISAT[ON DU SAUMON DU RHIN. 367 visses, doivent convenir au Saumon. J'aurai soin d'informer la Société des résultats de cette intéressante expérience. SAUMONS DU LAC WENNERN (sUÈDE). M. Hettino-, surintendant de la pisciculture en Norwéoe dansunelettre adressée à M. J. L. Soubeiran, faitconnaîtrele^ détails suivants sur les poissons du lac Wennem • «Le Wen » /îem-/«^, Saumon du Wennern, que M. Hardin désigne sous » le nom de Dijefors-lax (Saumon duDijelfors) du nom de la » cascade où on le pêche en grande quantité, ne peut être » confondu avec la Truite du lac, Salmo Fario, avec laquelle » Il se trouve et doit être considéré comme un Salmo Salar » En effet, la disposition de ses taches latérales qui sont en » même nombre et de même forme que celles du Saumon ses » taches du dessus de la tête un peu moins nombreuses que » celles de la Truite , sa nageoire caudale un peu fendue » comme celle du Saumon, semblent le rapprocher davantage )) du Salmo Salar çim àixSalmo Fario. D'autrepart, l'époque » ou il se montre dans les ruisseaux est celle du Saumon qui » quitte la mer pour les eaux douces, c'est-à-dire de mai à la ) mi-août, et non l'automne comme le fait la Truite Toutes » ces raisons ont donc fait supposer que le Wennem-'lax n'esi » pas une espèce particulière, comme l'a vu M. Hardin mais » une variété Au Salmo Salar qui trouve dans le lac Wennern » une abondante nourriture dans l'immense quantité de petits » poissons et de gammaridés qui pullulent dans ses eaux L- » Saumon du Wennern n'y a jamais été introduit parlée » hommes ni d'une manière artiticielle. Peut-être provient-il » de l'époque où le lac était en telle connexion avec la mer » que le Saumon pouvait y monter. Le lac Wennern, qui Jui » donne son nom, et où il trouve aujourd'hui une nourritm-e » abondante, est aujourd'hui la mer de ce poisson. On peut citer » des faits à l'appui de l'opinion que le Saumon de Wennern » n'est pas une espèce spéciale; car les Salmo Salar transportés » dans quelques-uns des plus grands lacs de la Norwége, qui » » » 368 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. )) contiennent la même nourriture queleWennern, ont donné ^) après quelques annéesnn poisson analogueau Wennern-lax » et qui est d'aussi bonne qualité que le Saumon pris à la mer » ou dans les rivières qui communiquent avec la mer. Oserai- » je faire la remarque, en terminant, que les zoologistes ne )/ tiennent pas assez compte du genre de vie des poissons dont, » ils cherchent à lixer l'espèce. >) Il est remarquable, dit encore M. Iletling, que le Saumon » transporté dans ces lacs, ne perd rien de ses qualités, et que )) celui du Wennern en particulier, peut rivaliser avec le Sau- » mon de mer pour la couleur, le goût et les dimensions : la » seule ditrérence qui existe, et encore est-elle i'aible, est une 5) teinte plus pâle dans le Saumon des lacs, mais on doit re- » marquer que dans les eaux de la Norwége se trouvent des )> Saumons beaucoup plus pâles que ceux du Wennern. » PISCICULTURE DANS LE DÉPARTEMENT DU PUY-DE-DOME, Par n. B. ltl€0, liisjiocleiii' Je l'Ecole de piscicullure dcpailemi'iilalc. Les nombreuses expériences de fécondation artilicielle et de stabniation auxquelles je me suis livré depuis douze ans, m'ont donné des résultats satisfaisants que je suis heureux de communiquer à la Société impériale d'acclimatation. L'époque du frai des Salmonidés varie beaucoup selon l'al- titude et les inégalités de la température; elle commence dans le département du Puy-de-Dôme en octobre et lînit en février. Ouant au mode de fécondation des œufs, le succès dépend de la promptitude avec laquelle on opère, ainsi que des soins qu'on apporte à la pratiquer : l'essentiel c'est que les œufs et la liqueur prolifique soient en contact avant la mort des sper- matozoaires et avant que la partie de l'œuf, contenue entre la pellicule et le vitellus, soit tout à fait remplie d'eau. Les œufs de Salmonidés, provenant des fécondations artilicielles et élevés dans- de petits espaces, nous donnent depuis dix ans d'excellents résultats et nous obtenons en moyenne 65 p. 100 d'embryons : la Truite commune, la Truite saumonée et rOmbre-Clievalier se reproduisent à vingt mois ; la Truite grande des lacs à trente-deux mois. Pour transporter les œufs, je me sers avec avantage de linges humides, j'ai soin de les laisser libres en partie, et de les placer dans une boite, etc., avec des plantes ou autres matières mouillées : ce moyen est très-commode pour les déballer, sans secousses qui sont toujours nuisibles, et en Irès-pen de temps les /i à 500 œufs qu'ils contiennent peu- vent être aisément placés sur les claies ; les pertes sont insi- gnifiantes. Pendant la longue période de l'incubation des œufs, la lumière et la température de l'eau ont une grande influence; 2' SÉRIE, T. VI. — Uiiii I«7(5 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOillQUE d'ACCLIMATATION. de Montjoli, aucune perte ne l'ut éprouvée par moi quoique pendant Tété, à plusieurs reprises, l'eau des bassins devint blanche pendant dix à douze heures, lorsqu'on vidait les pis- cines de l'établissement thermal de Royal. Si par suite de l'abondance des sources d'eau limpide à basse température que possède le déparlement du Puy-de- Dôme, je me suis occupé de préférence de la propagation et multiplication des Truites, Saumons et Ombres, dont la déli- catesse de la chair et le prix élevé attirent rattention des pis- ciculteurs et celle des industriels, les bons services que la Carpe peut rendre en fournissant h meilleur compte une ali- mentation saine et abondante, m'ont déterminé, depuis six ans, à poursuivre de nombreuses expériences sur sa multipli- cation : expériences qui sont d'autant plus intéressantes que de nombreux cours d'eau, qui offrent à ce Cyprin des condi- tions favorables de développement, en sont entièrement dépourvus. J'ai obtenu d'abord peu de succès en fécondant les œufs. Mais ayant placé dans les bassins des frayères, faites avec des plantes aquatiques, et même avec de la paille, en ayant aussi soin de ne pas couper les gazons au bord de l'eau, j'ai pu ré- colter, vers la fm de mai ou les premiers jours de juin, beau- coup d'œufs et avoir d'excellents résultats. Mais il faut veiller au moment où les Cyprins se débarrassent de leurs œufs et les enlever de suite, car, en outre des rongeurs et des batra- ciens, surtout du Têtard, les Carpes elles-mêmes dévorent en peu de temps la presque totalité des œufs. Pour faire une plus ample récolte, je mets des Algues d'eau douce qui prennent naissance dans les bassins et qui montent à la surface, autour des frayères seulement ; on les retire aussitôt que les œufs sont déposés en même temps que les plantes qui en sont garnies. Transportés avec l'eau du même bassin, ces œufs sont placés par couches, mais non entassés dans les appareils, de manière aies remplir aux deux tiers et exposés à l'air libre au sud : il est urgent, pour empêcher que les bulbes d'air qui se développent dans les algues les émergent à la surface de l'eau, de mettre par dessus une couche légère, PISCICULTURE DANS LE DÉPARTEMENT DU PUY-DE-DliilE. 377 mais compacte, des plantes aquatiques vivaces telles que le Rammculm aquatUis, le Mi/riopIiyHum spicatiun. Le trop plein des appareils doit être fermé par une petite grille en fil de laiton fin et très-serré ; je les alimente par un petit filet d'eau tombant d'un tonneau où de tout autre réservoir dans lequel elle séjourne quelque temps pour acqué- rir une température plus élevée que celle qu'elle a eue sor- tant de la source ; on peut aussi faire courir l'eau dans des caniveaux placés à l'extérieur afin d'enlever sa fraîcheur : une température de 25 à 30 degrés donne les résultats les plus prompts et les meilleurs. Les éclosions ont lieu en huit ou dix jours : alors les algues peuvent être retirées avec des pinces par petites portions. Pendant quinze jours à un mois, je mets dans le courant des matières animales liquides en petite quantité : du sang, du purin, du jaune d'œuf délayé, etc. Par ces moyens j'obtiens de -grandes quantités d'alevins très-vigoureux qui sont mis dans des bassins spacieux et bien aménagés, où ils profitent vile. Bon nombre de ces alevins ont passé à travers les grilles et sont tombés dans les bassins inférieurs et peu spacieux du Jardin des plantes où ils ont atteint, avant la troisième année, le poids de 750 grammes. Par ces mêmes procédés, j'obtiens de grandes quantités de Cyprins dorés de la Chine ; mais pour diminuer leur grosseur et les rendre plus mignons pour les aquariums de salon, qui sont de mode aujourd'hui, je les place dans l'intérieur de l'établissement en grand nombre dans de petits espaces en leur fournissant peu de nourriture ; ils y séjournent depuis le mois de novembre jusqu'au mois d'avril, en chuisissanl toujours, pour avoir des œufs, les plus petits et les plus beaux : il est à remarquer que les pertes sont presque nulles en agissant ainsi, le contraire a lieu lorsque les alevins hivernent dans les bassins extérieurs, où les perles sont con- sidérables. Mon attention a élé surtout attirée parla beauté et la rareté d'un Cyprin d'un jaune orange uniforme, à reflets nacrés aux bords des écailles : sa forme et tous ses caractères extérieurs 378 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. sont analogues à ceux du Cyprin Carpe, mais il estplus craintif et cherche à s'isoler de ce dernier; cependant lorsqu'ils habi- tent ensemble, il en résulte des Métis variés et même très- curieux. J'ai vu des variétés à couleur uniforme d'un brun rougeàtre, plus ou moins foncé, d'autres d'un jaune clair avec des bandes transversales d'un brun-rougeâtre : cette der- nière variété est fort curieuse par ses bandes disposées comme celles delà Perche. • Elle fraye vers la fin de mai et dans, les premiers jours de juin ; ses œufs sont petits, d'un jaune pâle, transparent : ils se collent aux plantes et aux parois des bassins, et éclosenl au bout de huit à dix jours : les petits poissons sont d'un jaune très-pâle et transparent; ils se nourrissent des mêmes matières que les autres Cyprins Carpes ; leur longueur au moment de l'éclosion est de 5 à 6 millimètres, ils profitent très-bien dans les bassins de l'école jusqu'au mois de septembre, époque à laquelle l'abaissement de température d'une eau qui est peu courante, l'ombre des grands arljres et plus tard les feuilles qui tombent dans les bassins, déterminent la mort d'un grand nombre d'entre eux. Ils ont alors trois à quatre mois et mesu- rent en moyenne 0",/i; leur robe est d'un jaune nuancé de brun sur le dos ; le ventre et les côtés sont d'un blanc terne et les nageoires d'un jaune jonquille claire. A six mois, leur longueur moyenne est de 0"',7 ; le ventre et les côtés du corps jusqu'à la hauteur de l'œil sont d'un blanc argenté, les autres parties sont d'un jaune moins terni de brun ; les nageoires sont toujours d'un jaune jonc{uille, les parties inférieures des nageoires caudale et anale sont liserées de rouge feu, l'iris est jaune, la prunelle est noire. A douze mois, ces jeunes Carpes atteignent une longueur moyenne de 0",lô et leurs couleurs sont plus vives. A dix-huit mois, les nuances du jaune sont encore plus éclatantes et tirent sur l'orange ; la longueur est de 0",'22. A deux ans, leur nuance est uniforme, les nageoires cau- dale et anale liserées d'une belle couleur de feu et leur lon- gueur moyenne est de 0'",30. A trois ans, elles alteignenl 0'",38. A partir de cet âge, leur croissance est moins rapide, PISCICULTURE DANS LE DÉPARTEMENT DU PUY-DE-DÔME. 379 elles peuvent cependant atteindre une taille et un poids très- grand; les femelles sont plus fortes et moins colorées que les mâles. Ces poissons sont très faciles à nourrir et s'accommodent de tout. Pendant les premiers mois, les petits cherchent les Cypris et les Daphnia pulex^ très-abondants dans les eaux peu cou- rantes, ainsi que toutes les larves et les insectes qu'ils ren- contrent. Les végétaux et leurs graines, la pulpe et les pelures des fruits, les miettes de pain, les pommes de terre, les fèves de marais et autres graines cuites ; les tourteaux de noix, de chenevis, de colza ; les résidus de matières grasses, ainsi que d'autres matières animales; les Vers de terre, etc.; les pelures du fromage, les viandes hachées, sont autant d'aliments qui servent à leur développement. Les Cyprins qui passent l'hiver dans l'aquarium se trouvent mieux et profitent davantage que ceux des bassins extérieurs. Le même résultat a Ueu dans le bassin du Jardin d'hiver de M. Lecoq où deux de mes élèves de ce Cyprin jaune vivent en compagnie de Cyprins dorés ; mais dans les petits bassins comme dans les grands, ils se tiennent toujouis isolés des autres espèces, tandis qu'ils cherchent à être ensemble : leur johe et apparente couleur attire les oiseaux et autres animaux nuisibles, aussi faut-il prendre soin de les protéger. Leur chair rouge est supérieure à celle de la Carpe ordinaire, et dans le Bourbonnais, celte variété est désignée sous le nom de Carpe sauraonée ; plusieurs personnes distinguées mont assuré avoir vu et mangé des individus de cette espèce de Carpe du poids de 10 kilog. et plus. Je dois à l'obligeance de M. Ansaldy, propriétaire, plusieurs sujets de cette remarquable Carpe qui provient de ses étangs, situés dans la commune de Chavenon, canton de Montmarault (Allier). Selon la tradition, cette belle espèce vient d'Italie, et fut introduite par le connétable de Bourbon, qui était alors propriétaire dans cette province. Vers iSâO, M, le docteur Causse, botaniste distingué, pro- priétaire de ces étangs, la trouva en petite quantité mêlée aux autres Carpes; il la sépara et obtint de très-bons résultats. fîSO SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. Depuis elle a été de nouveau mêlée à la Carpe ordinaire, et quoiqu'il se produise des hyltrides, on trouve toujours le type jaune avec tous ses caractères distinctifs. Depuis 18/i2, la pisciculture a fait de grands progrès, et si par des méthodes simples on est parvenu à des résultats précis très-avantageux, on doit, en les divulguant, encourager les propriétaires à empoissonner d'une manière rationnelle de nombreux bassins alimentés par des sources abondantes et dépourvus encore des meillevu'es espèces de poissons, ou peu- plés d'une manière insuffisante par rapport à leur étendue, à leur profondeur ou à la température de l'eau. En outre de la plus-value de leur propriété et des bénéiîces qu'ils retireront, ils fourniront une plus grande quantité de matières alimen- taires au commerce et à la consommation, et rendront ainsi d'éminenls services en repeuplant les cours d'eau. C'est ainsi que depuis l'empoissonnement du lac Pavin, on pêche dans le parcours de la Gouze, qui passe à Issoire et va jusqu'à l'AUier, des Truites grande des lacs, des Truites saumonées et des Truites communes de forte taille qui n'y existaient pas auparavant et qui se sont échappées du lac. La Dordogne, malgré le nombre des pêcheurs braconniers qui y pèchent continuellement et en toutes saisons, a toujours de belles Truites qui s'échappent du lac de Guéry. La Sioule reçoit aussi des alevins de Salmonidés du lac de Servière. La Dore est peuplée aussi par les mêmes espèces qui sortent des bassins de l'enclos de Job, et de ceux de plusieurs pro- priétaires des environs d'Ambert. L'Auzon, qui prend sa source au château de Theix, est peuplé de Truites dans tout son parcours jusqu'à l'Allier. Ces Truites sortent des cfrands bassins du château. La Monne aussi reçoit des alevins qui s'échappent des bassins de Saint-Saturnin. La Tiretaine également est peuplée de belles Truites qui viennent des bassins de Royat, Montjoli, Beaulieu, Loradoux, etc. Le Pessat, qui passe à Riom, est peuplé par des alevins nombreux des bassins de Saint-Gènes-l'Enfant. Le Bedat reçoit aussi de belles Truites qui sortent des bassins de Féligonde et des bassins de Blanzat. Tous ces lacs et pièces d'eau reçoivent nSClCLLTLRE DANS LE DÉl'AUTltMENT DE l'UY-DE-DÙME. oSl tous les ans des alevins éclos dans l'École de pisciculture de Clerniont. Cependant, malgré la sollicitude et les constants efforts du îïouverneinent et de l'administration départementale, on est loin d'atteindre les meilleurs résultais à cause de la cupidité des riverains et de nombreux braconniers à qui tous les moyens sont bons pour dépeupler sans mesures les cours d'eau, le nombre des ijardes étant presque insignifiant malgré les nouvelles lois sur la pèclie. Quoique le nombre des pra- ticiens sérieux et persévérants augmente chaque jour, celui des braconniers s'accroît dans de plus fortes proportions encore, et la quantité de poissons devient insuiTisante en pré- sence des besoins toujours croissants et de f augmentation du bien-être général. il. EXTRAITS DES PROCES - VERBALiX DES SÉANCES GÉNÉRALES DE LA SOCfÉ'i'É. SÉANCE DU 28 MAI 1869. Présidence de M. Drouyn de Lhuys, président. — Le procès-verbal est lu et adopté après plusieurs obser- vations de MM. Ramel, baron J. Cloquet, baron Larrey et Lecreux sur sa rédaction. — M. le Président fait connaître les nonns des membres récemment admis : MM.Andry (Feniand), secrétaire du directeur de la compta- bilité générale au Ministère de la marine, à Paris. Ayeubé (Bernardin-Joachin de), négociant, à Paris. Barillet iils, au fleuriste de la ville, à Paris. Garlin (Rapbaël), élève de l'École impériale et centrale des arts et manufactures, h Paris. Naud (A.), banquier, à Paris. PiNER (L.-T.), parfumeur, à Paris. — M. Giraudeau annonce qu'il mettra, au printemps pro- chain, à la disposition de la Société une certaine quantité de greflés d'un Pommier, le Pommier Cocriau, qui fournit des fruits se conservant jusqu'à une époque très-avancée de la saison. — M. Fr. Jacquemart s'engage à mettre à la disposition de la Société des éclats à'Lrtica nivea, qu'il cultive depuis quinze ans, dans le département de l'Aisne. — M. P. Flury-Hérard adresse ses remercirnenls pour sa récente nomination. — M. A. Milne Edwards fait parvenir une note sur un métis d'Ilémione et de Jument, né au Muséum d'histoire na- turelle (voy. au /h(l/etin, p. 180). M. A. Duméril fait remarquer l'intérêt que présente le fait signalé par M. A. Milne Edwards, car il s'agit de l'accou- plement d'un Hémione mâle avec une Jument, et non plus avec une Anesse, comme cela avait eu lieu pour tous les Métis PROCÈS-VERBAUX. 383 précédemment obtenus : le jeune produit, qui se développe très-bien, est digne de tonte l'attention des membres de la Société. — M. Duméril annonce qu'il y a, en ce moment, au Muséum d'histoire naturelle, deux petits Chevaux norvégiens remar- quables par l'exiguïté de leur taille et la longueur de leur poil. — M. J. Lecreux adresse un compte rendu de la séance annuellede la Société cynégétique du Nord, et donne quelques détails sur les excellents moyens de prévenir le braconnage et d'éviter le vagabondage des chiens. — M. R. deSémallé tiansmet une note de M. Dubois, insti- tuteur à Saint- Jean-d' Heurs, sur une éducation de B. Mori, et désire savoir le nom de Chenilles qu'il a observées sur ses Mûriers et qui se nourrissent des feuilles de cet arbre (Renvoi à la quatrième section). — Le secrétaire de la Société d'acclimatation de Nice an- nonce que les plants de Jatropha Gossi/pifolia, qu'il avait reçus, en 18t56, de la Société, ont tous péri cet hiver, — M. Langlade, instituteur à Bersac (Haute-Vienne) , demande à participer aux distributions de tubercules d'i- gnames. — M. Manès adresse une liste des fruits de la Réunion, qui ont été acquis à cette île par l'acclimatation. — M. le baron Jules Cloquet, à l'occasion du procès-verbal, donne lecture d'un passage d'une lettre de M. Oscar LevSèble, relatif à l'acclimatation des Bambous, B. mitis, à Rochefuret, près Tours. « Vos Bambous sont, écrit-il, dans l'état le plus pro- » spère; ils poussent vigoureusement de nombreux jets qui attei- » gnent jusqu'à 3 mètres de hauteur; j'ai voulu qu'un spécimen » de cette belle espèce lut planté dans mon jardin de Tours, 1» afin d'avoir sous les yeux ce souvenir de vous et de votre ami » qui vous aimait si sincèrement ; là, votre plante a fait mer- » veille, et est un des plus gracieux ornements de mon jardi- 9 net. Non-seulement elle a passé vaillamment le dernier hiver, » mais encore le précédent, pendant» lequel elle a supporté » une température de 15 degrés au dessous de zéro.» 38/i SOCIÉTÉ IMl'ÉUIALE ZUOLOGIQUE D ACCLIMATATION. M. le baron Cloquet annonce aussi à la Société qu'il a reçu des renseignements très-favorables de racclimatation des Bandions qu'il a envoyés à M. de Parseval, à Mcàcon. M. Chatin, qui a observé les cultures de Bambous laites chez M. André Leroy (d'Angers), a remarqué que ces plantes étaient placées sur un fond de couche, dans des conditions analogues à celles qu'on emploie pour les Asperges. Ces Bam- bous, âgés de cinq à six ans, avaient une longueur plus grande que ceux plantés en terre ordinaire. M. A. Rivière présente plusieurs spécimens de Bambous, qui végètent très-bien sous le climat de Paris, et qui pour- raient être utilisés par l'industrie. Il exprime le désir que la Société puisse se procurer des plants de ces espèces, qui sont encore assez peu abondantes en France, et qui seraient très- avantageusement cultivées sur les talus des chemins de fer. M. A. Geoffroy rappelle que le .Jardin d'acclimatation a pu, dès celte année, mettre en vente plusieurs centaines de pieds de diverses espèces de Bambous. Parmi les espèces qu'il pos- sède, se trouvent deux Bambous provenant du nord de la Chine et du nord du .Japon, dont il pourra bientôt distribuer un grand nombre de plants. M. le Président demande à M. Rivière de lui donner une note sur les avantages qu'il y aurait à tenter la culture des Bambous sur les talus de chemins de fer, et qu'il ferait par- venir aux diverses administrations. M. Chatin demande quels sont les terrains les plus propices à la culture des Bambous. M. A. Rivière dit que ces plantes aiment les terrains plutôt calcaires que siliceux. — M. A. Rivière fait remarquer que le Citrus triplera, dont il a entretenu l'Assemblée à la dernière séance, serait excel- lent pour faire des haies infranchissables pour les bestiaux : il en a vu qui, depuis sept à huit ans, végètent très-bien en pleine terre sous le climat de Paris. Les fruits de ce Citrus ^owV très- bons en marmelade, et les feuilles pourraient être employées à faire cïe l'eau de fleur d'Oranger aussi bien que celles du Biga- radier dont, en Algérie,on se sert fréquemment pour cet usage. rROCÈS-VERBAUX. 385 — M. A. Geoffroy Saint-Hilaire annonce que M. le comte d'Eprémesnil possède depuis Tannée dernière une paire de Tinamous {Rhijnchot'^s rufesceiis), qui ont pondu une dou- zaine d'œufs très-singuliers d'apparence. Une première couvée a donné un petit sur six œufs. Six autres œufs sont aujour- d'hui en circulation. Les Tinamous, dont M. Coeffier avait déjà obtenu la reproduction (d'une autre espèce), sont des Perdrix grosses comme une petite Poule, qui donnent des œufs d'un volume remarquable, violet et à surface comme porcelainée. M. Geoffroy, qui, par suite d'un accident, a eu occasion de goûter la chair d'un de ces oiseaux, dit qu'elle constituait une des choses les plus exquises qu'il ait jamais pu manger. — M. Fréd. Jacquemart donne lecture, au nom de la Com- mission de comptabilité, du rapport sur la situation finan- cière de la Société au 31 décembre 18(38 (voy. au Bulletin, p. 273). Les conclusions de ce rapi)ort sont adoptées à l'unanimité par la Société, qui vote également des remercîments à M. le Trésorier et à M. le Rapporteur. M. le Président fait remarquer qu'il est nécessaire que les membres de la Société s'occupent de faire de la propagande pour combler les lacunes qui se font dans nos rangs, et exprime le vœu que les personnes, qui participent aux distributions de la Société, s'astreignent à faire connaître plus régulièrement les résultats bons ou mauvais de leurs expériences. — M. Quihou donne lecture d'une notice sur une collection de plantes japonaises données au Jardin par M. Degron. — M. Gillet de Grandmont fait connaître la ruche vosgienne, imaginée par M. Vinçon (voy. au Bulletin, p. 299). — M. Gillet de Grandmont communique la note suivante : « Quelques-uns de nos confrères se sont intéressés aux édu- a cations d'oiseaux chanteurs ou d'agrément de petite taille, » faites par notre confrère M. Bonfils, au centre de Paris, » dans un petit jardin grillagé. » Ils apprendront sans doute » avec satisfaction que l'an passé, les Fauvettes, les Piossignols, » les Astrildcs ont niché. Les couvées n'ont généralement pas 2'- SÉRIE, T. VI. — Juin 1869. 25 386 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. » bien réussi ; cependant les Astrildes ventre orange ont eu » plusieurs petits, et les Rossignols ont élevé un jeune, qui » cette année est accouplé et a déjà fait son nid. Depuis ce » printemps, tous les oiseaux, préparés sans doute pour la » ponte, s'occupent de la nidification. Je signalerai seulement » la Fauvette rousserolle, qui nichait déjà lorsqu'elle a suc- » combé frappée par le Rossignol, la Fauvette bretonne qui » couve, et les Astrildes cordon-bleu qui construisent en ce » moment l'abri de leur future progéniture. Mais j'appellerai » spécialement votre attention sur une union peu naturelle » conclue entre un chanteur d'Afrique mâle et une Serine fe- » melle; il en est résulté un métis qui a déjà quitté le nid et qui » est un peu plus gros que le père, dont il porte la livrée gri- » sâtre teintée légèrement de jaune. Ce n'est pas le seul fait » qui existe à ma connaissance de cette union illicite : chez » un autre amateur, j'ai vu un Serin mâle épouser un chan- » teur d'Afrique femelle. Les œufs, trop gros pour la petite » pondeuse, ont dû être brisés dans l'oviducte pour arracher » la femelle à une mort certaine. » — M. Ramel dépose au nom de M. F. Von Mueller une collection des graines à' Acacia pycnantha, plante qui est appelée à rendre les plus grands services dans le Sahara algérien, où elle se développera rapidement. 11 fournit une sorte de gomme arabique ; son écorce est de très-bonne qua- hté pour le tannage, et est aujourd'hui importée, en immense quantité, en Angleterre, pour cette industrie. Le Secrétaire des séances, J. L. SOUBEIRAN. JARDIN D'ACCLIMATATION DU BOIS D£ BOULOGNE- RAPPORT PRÉSENTÉ AU NOM DU CONSEIL D'ADMINISTRATION, PAR LE DIRECTEUR DU JARDIN, M. A. «EOFFISOY SAI1\ 1 -UILAIRE, A rAsscmblcc ffcnéralc du 50 avril 1869. Messieurs, J'ai l'honneur de vous présenter, au nom du Conseil d'admiaislralion de la Société du Jardin zoologique d'acclimatalion.les comptes de l'établis- sement pour l'année 1 868. Suventairc «ri-ètc au 31 décembre ises. Actif. Espèces en caisse 3,16i 30 Espèces au Crédit foncier. 611 25 Obligations 27,180 » Cautionnement 5,000 » Anima uXj d'après inven- taire 120,51/1 35 Mobilier /i,769 n Mobilier industriel et Ou- tillag-e 7,525 80 Approvisionnements Comptes courants débi- teurs. ., 17,416 05 8,926 45 Total. . . 201,107 20 Constructions nouvelles. . 86,133 53 Total égal . . 287,240 73 Passif. Comptes courants crédi- teurs Fonds de ré- serve u,m 66 Capital d'ex- ( ploitation . . . 139,4^7 7i ) 17,249 80 183,857 40 Total 201,107 20 Capital immobilisé (con- structions nouvelles)... 80,133 53 Total égal 287,240 73 388 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLWLVTATION. Compte d'exploitation, exercice de 18«S. Dépenses. Conduites d'eau Personnel Animaux de l'aquarium.. Nourriture des animaux.. Entretien du jardin et des chemins Entrelien du jardin d'hiver Salon de lecture Entretien et appropriation des bâtiments Entretien des parcs et clô- tures (1) Mobilier industriel et Ou- tillage (2) Publicité Fournitures et fiais de bu- reau (3) Chauffage Loyer Assurances Impôts Timbre des actions Assemblée générale Abonnement des eaux . . . Frais généraux Rabais et Escomptes. . . . Amortisscm' du mobilier. Collection de vignes. . . . Magnanerie 1,085 70 50,726 60 3,502 15 56,120 05 18,223 40 6,867 85 372 » 5,261 85 2,407 40 5,360 20 2,953 30 5,255 45 4,879 85 1,000 20 271 30 1,957 15 500 80 586 45 3,250 )) 2,3/j6 20 711 14 500 » 281 55 2.225 65 Exposition de volatiles . Total des dépenses. 2,953 10 179,599 34 (1) Peinture des clùturcs cl réparalions de grillages. [i,) Voilures, harnais, cages, perclioirs, cii- Irciien et réparalioii d'uiilils. (o) Ports et alTraiirliissemcnls de lettres, re- gistres, imprimés et papeleric. Recettes. Entrées du jardin Entrées des serres Abonnements Bénéfice sur la vente des animaux Vente d'œufs Vente de plumes. . . . Vente de graines et plantes Animaux reproducteurs. , Livrets (Guide du Jardin) Loyer du buffet Intérêts des comptes cou- rants Dons d'animaux .... Magnanerie 84,117 » 1,679 50 965 » > 27,597 » 5,898 20 295 85 577 65 83 )> 32 75 5,000 » 2,345 » 1,802 75 3,000 » Total 133,453 70 Recette extraordinaire. Subvention du ministère de l'agriculture , du com- merce et des travaux pu- blics 6,000 » Total des receltes 139,453 70 Excédant des dépenses. . . 40,145 64 Toial égal 179,599 34 Nota. — A l'excédant des dépenses de 40,145 64 Il faut ajouter : 1° Intérêts aux pro- priétaire des serres -" Pour construc- priétaire des serres 3,040 20 ( , , ,, x 70 tions nouvelles. ,504 50 Excédant des dépenses de l'exer- cice 1808 45,590 34 Des tableaux qui précèdent, il ressort, Messieurs, que l'exploitalion du Jardin d'acclimatation a été onéreuse pendant l'année 1868, puisque les dépenses ont excédé les recettes de 45,590 Ir. 34 c. Celle perte, conformément à l'article 41 des Statuts, a été prélevée sur le fonds de réserve, qui, conséquemment, se trouve actuellement réduit de 70,000 francs à 24,409 fr. 66 c. L'établissement a dû subir la réaction de l'aflluence des visiteurs étran- i^ers qui, en 1867, étaient venus en foule à Paris, et qui, l'année sui- vante, se sont abstenus d'y revenir. Il convient d'ajouter que les chaleurs précoces et très-prolongées de SITUATION FINANCIÈRE DU JARDIN. 3S0 Tan dernier ont , pendant plusieurs mois , rendu très-difficile l'accès du Jardin d'acclimatation. Le Conseil d'administration, en établissant les budgets de 1868, avait pressenti cet affaiblissement des recettes, et il avait cherché à diminuer, autant que possible, le chiffre des dépenses. Aussi ont-elles été de 29,947 fr. 56 c, inférieures à celles de l'année précédente. C'est seulement à la diminution des recettes d'entrées que doit être attribué l'excédant des dépenses sur les recettes pour l'exercice 1868 ; car vous pouvez voir, Messieurs, parles tableaux ci-dessus, que les recettes autres que celles des entrées sont, pour la plupart, en progrès. Je vais maintenant passer en revue quelques-uns des chiffres qui figurent dans les tableaux et donner, à leur sujet, les explications néces- saires. DÉPENSES. Les dépenses de 1867 s'étaient élevées à . . . . 214,991 fr. GO c. Celles de 1 868 ont été seulement do 185,044 04 Différence en moins pour 1868 29,947 fr. 36 c. Dans ce chiffre de 185,044 fr. 04 c. sont compris les intérêts du ca- pital restant dû aux souscripteurs des serres, et 1,504 fr. 50 c. payés pour constructions nouvelles. NOUUUITURE DES ANIMAUX. La nourriture des animaux avait coiité en 1 867 . . 67,317 fr. 05 c. Elle n'a coûté, en 1868, que 56,120 05 c, Différence en moins pour 1868 11,197 fr. » Le Jardin, au 31 décembre 1867, était peuplé de 3,482 animaux; il en avait 3,669 au 31 décembre 1868. Vous admettrez sans doute, Mes- sieurs, que le chiffre représentant la nourriture consommée en 1868 n'est pas trop élevé pour l'entretien d'un tel nombre d'animaux. La publicité qui, en 1867, avait occasionné d'assez lourdes dépenses, a été moins onéreuse en 1868. Enfin, je dois vous faire remarquer que l'Exposition de volatiles faite en avril 1867 figure dans nos dépenses pour une somme d'environ 3,000 francs. Mais celle dépense ne doit pas être considérée eomme ab- solument infructueuse. Il résulte de l'examen fait à cet égard que l'éléva- tion de nos receltes d'entrées pendant les jours d'exposition indemnise des dépenses nécessitées par ce concours. H convient d'ajouter, comme je le disais dans le rapport iait l'an passé, que celle exposition avait été extrêmement satisfaisante et qu'elle avait montré, dans les animaux pré- sentés, de notables progrès. 390 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. RECETTES. Les entrées du Jardin avaient été, en 1866, de. . 121,937 fr. 25 c. En 1867, année de l'Exposition universelle, elles s'élevèrent au chiffre de. , . . , 217,456 25 En 1 868, et par suite de la réaction de cette même Exposition universelle, elles n'ont produit que. . . . 84,177 » Cette considérable baisse de nos recettes d'entrées, déjà si fâcheuse, le fût devenue davantage encore, si le commerce des animaux ne nous en avait fourni, dans cette même année, une notable atténuation. Nos ventes, en 1868, se sont élevées au chiffre de 190,805 fr. 40 c., supérieur de 38,652 fr. 45 c. 5 celui de 1 867. Le bénéfice net réalisé a été de 27,597 francs. Ces ventes, malgré leur importance, n'ont pas appauvri notre mobilier vivant. En effet, l'inventaire des animaux, au 31 décembre dernier, pré- sente une augmentation de 7,83 I fr. 25 c. sur le précédent. Le bénéfice de 27,597 francs que nous avons réalisé, et qui dépasse ceux constatés dans les années précédentes , est dû d'abord aux opéra- tions heureuses que nous avons pu réaliser, et en outre aux succès que nous avons obtenus dans la multiplication de quelques-unes des espèces qui peuplent notre établissement : notamment je citerai nos antilopes et les faisans vénérés et de Swinhoë, dont les produits ont été avantageuse- ment placés, Les mois écoulés de 1869 promettent, pour cette année, un résultat meilleur encore de notre commerce. Son Excellence le Ministre de l'agriculture a bien voulu renouveler, en 1868, la subvention d.3 6,000 francs qu'il nous avait accordée en 1867, et la même faveur nous ayant déjà été annoncée pour la présente année, nous pouvons espérer que nous sommes délinitivement inscrits sur la liste des établissements annuellement subventionnés par l'État. En résumé, Messieurs, l'année 1868 n'a pas été heureuse. Le public nous a fait défaut, et nos entrées ont diminué. Devons -nous en conclure que notre établissement ait perdu la faveur du public ? Nous ne saurions l'admettre. Chaque fois que le temps est favorable, nous voyons affluer les visiteurs, et la bienveillance de la population parisienne ne demande, pour se manifester encore, qu'un peu de nouveauté dans un ensemble qui lui est peut-être devenu trop familier. Le Conseil d'administration a pensé q\i'il y aurait un grand intérêt et un grand avantage à substituer, s'il était possible, aux recettes éven- tuelles des entrées, une recette fixe qui, encaissée dans les premiers mois de l'année, mettrait nos revenus à l'abri de l'inégalité des saisons. Dans ce but, il a décidé que des abonnements à trè?,-bas prix seraient mis à la disposition du public. Si cette mesure était favorablement ac- cueillie, il y a lieu de croire qu'elle contribuerait à assurer la prospérité de l'établissement , surtout si quelques améliorations bien entendues lui donnaient un nouvel attrait et parvenaient à en faire la promenade de préddection des mères et des enfants. Nous devons. Messieurs, avant de terminer ce Rapport, vous dire quel- SITUATION FINANCIÈRE DU JARDIN. " 391 ques mots de l'incident relaté dans le procès-verbal dont vous venez d'en- tendre la lecture. La demande, faite par l'un de Messieurs les Actionnaires, de la liquida- tion de la Société était une mesure grave et qui ne pouvait avoir qu'un résultat fâcheux, puisqu'en liquidant nous nous réduisions volontairement, ainsi que l'auteur de la proposition le reconnaissait lui-même, au capital composé de notre réserve et de la vente Je nos animaux et de notre mo- bilier industriel. Mais votre Conseil d'administration, en voyant successivement dimi- nuer les recettes d'entrée du Jardin d'acclimatation, avait dû, bien avant l'incident soulevé dans la dernière Assemblée générale, c'est-à-dire dès le mois de juillet 1867, s'occuper des moyens d'arriver à une solution plus avantageuse des intérêts qui lui étaient confiés par Messieurs les Actionnaires. Cet incident a redoublé sa sollicitude, et il a poursuivi des négociations que des circonstances tout à fait indépendantes de sa volonté l'ont obligé de suspendre ; il espère pouvoir les reprendre. Le Conseil n'est donc pas d'avis de procéder à une liquidation qu'il regarde comme prématurée. Après la lecture de ce Rapport, les comptes soumis à l'Assemblée et la décision du Conseil ont été adoptés à l'unanimité. III. CHRONIQUE. Progrès de raccliniatation dans l'État de Victoria (Australie). Les Chèvres d'Angora, introduites dans la colonie, y ont prospéré et s'y sont multipliées La Société d'acclimatation de l'État de Victoria possède un trou- peau de 150 Chèvres, et 70 Boucs de pure race sont distribués maintenant dans la colonie pour améliorer la race des Chèvres ordinaires du pays. La laine fine constituera donc avant longtemps un important article d'exportation et de fabrication. L'Abeille à miel commune n'a été introduite qu'il y a peu d'années, et cependant de grandes quantités de miel et de cire sont produites mainte- nant dans divers districts. Le Ver à soie a été introduit et, d'après l'extension des plantations encore récentes de mûriers, il paraît proljable que la soie comptera bientôt parmi les produits commerciaux. Le Chameau a été aussi installé dans la colonie, et la possibilité de sa complète adaptation au climat de l'Australie est maintenant démontrée. Cet animal n'est assurément pas nécessaire dans les environs de Victoria : mais il sera inappréciable, comme moyen de transport, dans les districts sablonneux et arides de l'intérieur. (Extrait du Journal of the Society of arts, 25 décembre 1868, p. 95.) A. A. D. Des Saumons. Outre les Saumons qui sont spéciaux à la (Îrande-Jirelagne et que nous avons énuniérés dans un précédent article (voir p. 269), il s'en trouve un certain nombre d'autres espèces dans les autres contrées, mais dont la déter- mination est encore incertaine. En Algérie existe un Salmonoïde, nommé Sabno macrostigma, par M. A. Duméril, qui est l'espèce la j)lus méridionale de l'ancien monde. Il ressemble beaucoup aux jeunes de la Truite ordinaire de rivière (S. Fario), mais ne présente que 28 à 31 appendices pyloriques. Les Saumons de la péninsule hispano-porlugaise n'ont pas encore été étudiés scientifiquement. Les suivants sont connus par leurs noms popu- laires : le Cirio, qui ressemble beaucoup au Saumon ; le Reo, sorte de pois- son migrateur, commun dans toutes les rivières de la Calicie, et qui se rap- procherait du Salmo Hucho; le i à S milli- mètres de longueur, et refusent comme nourriture toutes les matières qui ne remuent pas. En vain je leur ai donné de la farine, du jaune d'œuf en poudre, de la viande piléc, de la chair de poisson, du foie de bœuf, tout a élé inutile, il leur faudrait des proies vivantes, maisles Cyprins, les Daphnés naissants sont quatre lois trop gros. Cela m'a fait perdre un millier d'embryons, mais il m'en reste encore autant qui sont vigoureux, puis je compte sur la fécondité de mes femelles ; j'expérimente du reste avec patience et courage, et je ne désespère pas du succès de mon élevage. Ce poisson ne peut être qu'un poisson de luxe ; mais comme tel, il en esl peu d'aussi remarquables. ÉDUCATIONS DE VERS A SOIE EN PLEIN AIR. LETTRE ADRESSÉE AU PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ , Par M. le D' JEAI^'Î^'EL. Monsieur le Président, Depuis quatre ans, M, Gintrac, directeur de l'Ecole de mé- decine de Bordeaux, a entrepris des éducations de Vers à soie en plein air, sur une échelle de plus en plus étendue. Les ré- sultats qu'il a obtenus et dont j'ai été témoin me semblent dé- cisifs, et c'est ce qui m'engage à en entretenir la Société d'acclimatation. L'éducation en plein air avait été tentée avec succès par le maréchal Vaillant, à Milan, en 1858, sur une cinquantaine de sujets; plus en grand, en 1860, par M. le comte îaverna; puis par MM. Marlins, RoUin, André d'Anduze et quelqu<;s autres naturalistes ou sériciculteurs, mais je ne crois pas que le système ait encore été pratiqué comme exploitation réelle- ment industrielle; c'est là ce qui me semble donner aux édu- cations de M. Gintrac un très-grand intérêt. En la présente année 1869, M. Gintrac a fait éclore quatre onces de graines (soit environ 160 000 Vers) de provenances diverses. La moitié environ sont les descendants de 12 Vers réduits à 7 par la pébrine que j'avais élevés en 186A dans mon cabinet pour donner à mes enfants une leçon pratique d'histoire naturelle ; ces vers m'avaient été donnés par M™^ Diousidon, herboriste, demeurant à Bordeaux, rue des Remparts, n" 6. Les autres lui ont été envoyés par M. Genouil- hac, propriétaire sériciculteur du département de Tarn-et-Ga- ronne, membre de la Société d'agriculture de la Gironde ; il en a reçu aussi un certain nombre de M. Pasteur et de M. Guérin-Méneville. Les mûriers qui ont fourni les feuilles sont plantés dans un Zil6 SOCIÉTÉ IMTÉUIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLLMÂTATION. terrain maigre et graveleux, près d'un coteau qui fournit d'excellent vin, au village d'Arlac, à li kilomètres de Bor- deaux. L'èclosion a eu lieu vers la fin d'avril. Les jeunes Vers ont passé une dizaine de jours à Bordeaux dans des chambres dont les fenêtres sont toujours restées ouvertes, puis huit jours dans une vaste serre à Arlac. Ils avaient donc environ dix-huit jours lorsqu'ils ont été mis en plein air. Alors quel- ques-uns étaient déjà morts vers la seconde mue. L'installation en plein air se compose de 5 rangs de doubles étagères au milieu d'une prairie. Ces étagères ont 50 centimètres de large ; elles sont formées de montants sup- portant un treillis serré en bois blanc. Au-dessus de chaque étagère, à la hauteur de 2 mètres, règne un abri de voliges de la même largeur qu'elle; cet abri, qui a pour but de proté- ger les Vers contre la grêle, ne les garantit que très-impar- faitement contre la pluie. Les passages entre chaque étagère, dont la largeur est de 60 à 80 centimètres, sont couverts par de simples filets à mailles de h centimètres qui empêchent les déprédations des oiseaux. Enfin les parois extérieures sont formées par de la serpillière qui ne descend pas jusqu'au ni- veau du sol et laisse en bas un espace entièrement libre de AO centimètres de hauteur. En résumé, c'est comme une tente rectangulaire de toile grossière de 5 à 6 mètres de large et de 2 mètres de hauteur sur 35 à liO mètres de longueur, dont les parois de tissu clair ne descendent pas jusqu'au sol, et dont le plafond est alternativement de voHges au-dessus des étagères et de filets au-dessus des passages. C'est dans ces conditions que les éducations entreprises sur une échelle de plus en plus vaste depuis quatre ans ont donné des résultats pleinement satisfaisants. Notamment cette année, la mortalité qui s'était déjà déclarée lorsque les Vers étaient encore à l'abri clans la serre s'est arrêtée brusquement dés qu'ils ont été exposés en plein air ; la montée a été régulière, le coconnage parfait. Les hannetons ne réussissent pas mieux en basse Normandie, moyennant le système pratiqué par eux-mêmes de temps im- ÉDUCATIONS DE VERS A SOIE. 417 mémorial que les Vers à soie de M. Gintrac moyennant le sys- tème que je viens de décrire. Pluies diluviennes, vents impé- tueux, orages, soleil torride, froid nocturne descendant à plusieurs reprises jusqu'à 9° au-dessus de zéro, tout cela n'entrave en aucune façon le développement vigoureux des Vers. Quand la température s'abaisse au-dessous de 12° envi- ron, ils restent patiemment dans une immobilité complète ; pendant la pluie ils se cachent sous les feuilles, fêtant le moindre rayon de soleil par un redoublement d'appétit. Je conclus : 1" que la maladie des Vers à soie est le résultat d'une conspiration des opticiens qui se sont entendus pour persuader aux populations que le 'lli" degré du thermomètre centigrade est de rigueur pour la prospérité de ces intéres- sants ouvriers tisseurs ; "2° que le problème de la régénération de notre industrie séricicole est pratiquement résolu. Des commissions de l'Académie des sciences et arts de Bor- deaux et de la Société d'agriculture de la Gironde ont ofli- ciellement constaté le résultat que je rapporte. Quant à moi, j'ai assisté depuis quatre ans aux éducations de M. Gintrac et je décris ce que j'ai vu, ce que j'ai observé attentivement. 2'^ bÉulE, ï. VI, — Juillet 1869. 27 LE CHAMyEROPS EXCELSA (Tliunb Par M. le docteur CDICilVEAU (1). PALMIER A CHANVRE {Hemjj Palm, des Angl.). — palmier DE ClIUSAN. — PALMIER DU NORD DE LA CHINE. Déjà, en 18(31, duiis la Reçue hurticole (p. 307), M. Nau- din avait inséré un excellent article sur cette plante curieuse à plus d'un titre, et avait mis à contribution les documents anglais qui déjà avaient été publiés. C'est de cette notice que nous extrairons, à notre tour, quelques laits qu'il est impor- tant de connaître, et qui se rattachent surtout à l'histoire du CJiainœrops excelsa dans son pays natal et à son introduction en Europe. C'est en 18Zi9 (il y a dix-neui' ans par conséquent seule- ment), dit M. Naudin, que l'infatigable explorateur de la Chine, M. Robert Fortune, envoya les premiers échantillons vivants de Cluimœrops e^cce/iaaux jardins royaux de Kew et d'Osborne. Voici en quels termes M. Fortune parle du ihamœrops ex- celsa dans ses Wanderingsin 6Vim« (Pérégrinations en Chine) publiées en 18Zi7 : « Une fibre très-forte est extraite des bractées (2) d'un Pal- » mier que l'on cultive sur les pentes des colhnes dans l'île de » Chusan, de même que sur celles de toute la province de » Ché-Kiang. Ces hbres se prêtent on ne peut mieux aux divers » usages auxquels on les applique. Les paysans du Nord les » emploient à se fabriquer ce qu'ils appellent des so~c^ c'est- (1) Exlrail des Nouvelles Annales de la Société d'horticulture de la Gi- ronde. (2) Il y a ici erreur Ijotanique de la part de l'intrépide voyageur : ce n'est point des bradées que proviennent les fii)res dont on fabrique les divers ob- jets siL;nalc's. Ces libres sont fournies par les bases ensaînanles du pétiole des feuilles. Les gaines subissent, avec le temps, une sorte de décomposition qui fait disparaître toui le tissu cellulaire; et les fibres, ainsi libérées et mises à nu, donnent iraniédialeinent la matière textile. LE CHAM.EROPS EXGELSA. Ûl9 » à-dire des manteaux de feuilles, et des chapeaux à larges » bords, deux objets dont ils se revêtent en temps de pluie, » Cet accoutrement leur donne un air un peu grotesque, » mais il les met parfaitement à l'abri de l'iiumidité et du » froid. — Dans le midi de la Chine, les so-e se confection- » ncnt avec des feuilles de bambous et autres graminées à » larges feuilles. » Dans'une seconde relation de ses voyages {Two visits to iheTea countries of CJdna, by Rob. Fortune, ']853), M. For- tune parle encore du Chatnœrops excelsa, avec plus de détails (jue la première fois. Ce n'est plus dans l'île de Ghusan qu'il l'observe, mais près delà grande ville de Yen-Chow-Fou, dans la province de Ché-Kiang. « Un Palmier », dit-il, « le seul de sa famille qui soit indi- » gène ou cultivé ici, et qui me paraît être un Chamœrops, )) abonde sur les montagnes et les collines du pays, où il vient » admirablement bien. C'est un arbre précieux pour les Chi^ » nois du Nord, qui savent tirer habilement parti de l'épais )) réseau de libres brunes qui se développe sur sa tige au » voisinage des feuilles. Ils en font des cordes et des câbles » pour leurs jonques, et ces cordes durent fort longtemps, )) même lorsqu'elles sont sous l'eau Les paysans en con- » lectionnent des chapeaux et des surtouts, fort commodes en » temps de pluie ; on en fait encore des sommiers et des ma^ » telas dont se servent toutes les classes de la société, sans » compter beaucoup d'autres services qu'on en retire et qu'il » serait trop long d'énumérer. J'ajoute à ces détails que » l'arbre ferait un très-bel eli'et dans le paysage; aussi, consi- » dérant le degré de froid qu'il endure dans ce pays, ai -je » l'espoir de le voir un jour décorer les collines du midi de » l'Angleterre et des autres pays de l'Europe. C'est dans ce » but que j'en ai adressé quelques exemplaires vivants à Sir )) W. llooker, en le priant d'en remettre un à S. A. R. le » prince Albert, pour le jardin du palais d'Osborne, dans l'île » de Wight (1). » {\ ) Comparez à ces détails la U'aducliou française anonyme des voyages de ringvuieux explorateur anglais, sous le tilre : Aventures de Robert Fortune dans ses voyages en Chine, l'aris, 185i, p. 3 86. Ii"20 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'aCCLIMATATION. Ces Palmiers lureiil mis en pleine terre en 18/i9, à Kew, sans couverture aucune ; ils passèrent, sans souiYrir, l'hiver assez rude qui suivit, et ce lait fut remarqué et consigné par Sir William Hooker, dans \q. Bolanical Mar/azine (mars 1850). M. Naudin signale, à son tour, d'autres faits de rusticité observés en Angleterre, notamment près de Swansea (pays de Galles) et de Northampton (au nord de Londres) ; et d'après ces expériences, jointes aux essais tentés en France dans quelques jardins de Marseille, de Cannes et, de Nice, il con- clut, rappelant les documents de M. Robert Fortune, en disant : « Des sites comme ceux qu'on choisit pour VoUvier, » vers lahmite de sa culture, ou pour la vigne, dans les pays » un peu plus au nord, seront, selon toute vraisemblance, les » plus favorables à la culture du Palmier de Chusan. Il ne » faut pas oublier d'ailleurs qu'il résistera d'autant mieux aux » froids de l'hiver, que la localité sera plus sèche, et qu'il )) aura reçu une plus forte dose de chaleur et de lumière solaire » pendant l'été (2). » En même temps que M. Naudin publiait cette intéressante notice horticole, feu M. Jacques Gay faisait à la Société Bota- nique de France une très-longue, très-minutieuse et très- savante communication sur le même objet, et passait suc- cessivement en revue, avec le soin extrême que le savant botaniste apportait à tous ses travaux, la patrie du Chamœrops excelsa, le climat qui lui convient, son introduction dans l'Europe occidentale, les usages économiques auxquels il peut servir, etc. Sans nous livrer à une analyse complète de cette notice, surabondamment fournie de détails essentiellement scientifi- ques, nous croyons utile d'en extraire quelques faits d'un haut intérêt (2). Laissant de côté des discussions d'organisation intime, et, par conséquent, ne cherchant pas à élucider la question, presque vidée aujourd'hui, de la légitimité de deux espèces ou plutôt de deux variétés du Palmier de la Chine, nous nous (1) Revue horticole, 1861, p. o07 et .suivanles. (2) Le Chmiurruii^ excelsa, Tlninb. , etc. , i)ar M. J. Gay [Bulletin de la Société bolaniquc de France, t. Vllf, 1861, p. ^10 el suivantes). LE CIIAM.EROPS EXCELSA. /,21 bornerons à rappeler, d'après les recherches de M. J. Gay, que le Chamœrops excelsa, dont Ka^mpfer a parlé le premier en 1712, a été classé par Thunberg comme plante du Japon (l78Zi); qu'avant 1830, M. von Siebold, et depuis cette époque M. J. Gould Veich, l'ont vu sur les lieux mêmes ; que M. Robert Fortune a retrouvé le même Palmier dans la Chine septentrionale à l'état indigène, et dans la Chine centrale comme plante cultivée; qu'enfin, à cette dernière latitude, il est tellement commun, qu'au témoignage de M. de Montigny' il paraîtrait être originaire des parties moyennes de l'Empire du milieu. Quoi qu'il en soit, il semble ressortir de l'étude des condi- tions climatériques de ces contrées, que l'acclimatation euro- péenne du Chamœrops excelsa pourra être utilement tentée dans toutes les localités où la température de l'hiver ne descendra pas au-dessous de — 12 ou - 13" c, et où l'été sera, au contraire, relativement très-chaud. Ces' probabilités d'éducation à priori sont confirmatives des inductions énon- cées par M. Naudin,que nous avons rappelées plus haut, et sont fortement corroborées par les observations recueiÙies depuis la publication de l'article de M. J. Gay, et que nous résumerons plus loin. C'est donc de 1830 que date, par les soins de M. de Siebold l'introduction en Europe de graines de Chamœrops excelsa- ces graines ne produisirent qu'un petit nombre de semis' Toutefois, ceux-ci, cultivés en serre, produisirent des arbres tels qu'en 1856 ils atteignaient une hauteur de 20 à 30 pieds. Ainsi, à Kew, un de ces plants, constamment tenu en serré, mesurait en 1860 une hauteur de 28 pieds anglais (9'",2ô); -- à Bonn, un autre individu, provenant de Levde, d'où il'fut envoyé en 1838 par le professeur Reinwardt,' est haut, de 12 pieds h pouces ; — cet arbre est femelle, et depuis 1856 (ceci était écrit en 1861), il produit tous les ans cinq ou six pani- cules dont les fruits mûrissent et ont «h^'à Iburni un grand nombre déjeunes plants; - à Herrenhausen, près Hanovre un sujet, introduit en 1839, mesurait en 1861 3 mètres de hauteur, en serre tempérée. /(22 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMÂTATION. Tous ces faits se rapportent uniquement, nous devons le répéter, à des individus d'origine (plants ou graines) japo- naise ; tous ont été cultivés soigneusement en serre, sans qu'on ait songé un seul instant à la possibilité de les confier à la pleine terre, d'autant que les essais de culture en plein air, tentés à Bonn pour de jeunes plants provenant de graines récoltées sur l'arbre-mère, n'avaient pu résister au froid de l'hiver. Les résultats ne furent pas les mêmes pour les graines reçues de M. Robert Fortune, vers iS/jO ; dès les premières années, on tint le Palmier de Chiisan pour très-rustique; et aujourd'hui, malgré les craintes que M. J. Gay exprimait en 1861, cette rusticité paraît confirmée. Nous devons signaler en particulier, comme un des spécimens les plus remarqua- bles, le sujet envoyé de Chine en 18/19, pour les jardins d'Osborne (île de Wight) ; qui, cultivé en pleine terre, a été légèrement couvert pendant les deux ou trois premières années, et, depuis, est resté exposé à tous les vents et a résisté à tous les hivers. Voici ce qu'en dit M, J. Gay, qui l'examina le ol août 1862, et qui exposa les résultats de son examen dans le compte rendu d'un voyage botanique entrepris dans le North-Wales en août 1862 {]) : (( Cet arbre a fleuri quatre fois de suite {/leurs maies), » excepté en 1862 ; — il avait les lobes des feuilles roides et » dressés, et non à sommet pendant, comme le représente la » figure 5221 du Botanical Magazine ; — il avait les dimcn- » sions suivantes : » Hauteur lotalo, y compris les feuilles terminales.. . 2"%7Z| » Hauteur du ironc, jusqu'au bourgeon terminal, sans les feuilles terminales . 2™, 13 » Circonférence du tronc à la base l'^^OGG — dans le milieu 0™,91 ^ — de la tète garnie de feuilles /i",50 » Feuille dès la base en 1861, cet arbre était en 1862 » défeuilléd'à peine 0'", 305. » (1) Voyez Bulletin de la Société botanique de France, I, \, p. /i85 cl suivantes. LE CHAM/EROPS EXCELSA. /i^o Des semis obtenus par des horticulteurs anglais, quelques- uns arrivèrent sur le continent, et l'un d'eux a eu une singu- lière odyssée. — Acquis vers 1850 de la maison Standisli (de Londres), par MM. Thibaut et Keteleer, de Paris, il fui vendu peu de temps après à M. le marquis de Saint-hmocent, qui le cultiva en pleine terre, en serre tempérée, à Lucenay- l'Evèque, à quatre lieues au nord d'Autun. En avril 1861, l'arbrisseau étant devenu arbre, et réclamant impérieusement des serres plus élevées, il fut arraché, mis en caisse, emballé et échangé avec le Jardin du Luxembourg, où M. Auguste Rivière l'a entouré des soins les plus minutieux. Cet arbre avait, en juillet 1861, 2'", 90 de hauteur. Jusqu'en 1851, c'est à la Hollande et à l'Angleterre que la Franco était redevable des quelques plants isolés du Chamœ- rops excelsa ; mais, à cette époque, notre consul général en Chine, M. de Montigny, plein de zèle et d'intelligence, envoya à plusieurs re))rises de nombreuses graines, tirées de la pro- vince de Kiang-Nan, et donna ainsi les moyens de multiplier les lieux d'expérimentation de cette plante, aussi utile qu'or- nementale. Ces graines ont été répandues avec une véritable profusion parmi les amateurs, les horticulteurs de profession et les établissements scientifiques de l'Empire ; et, dés 1861, voici quels étaient, au rapport de M. J. Gay, les résultats acquis : à Alger, dans le Jardin d'acchmatation du Hamma, M. Hardy, directeur, avait obtenu environ 300 plants, ayant une hauteur moyenne del"',"20. Ces plants, quoique n'ayant encore ni Henri, ni fructihé, ont été mis en pleine terre, pour former une allée de 600 mètres de longueur, dont l'efllet décoratif promet d'être aussi beau que celui des Latania et des Dattiers. Depuis l'époque où M. Gay fournissait cette notice, de nombreux observateurs sont venus apporter leur contribution à l'étude de l'acclimatation du Chamœrops excelsa, et ont sin- gulièrement diminué les craintes un peu trop exagérées que le très-savant vieillard avait émises sur la possibilité d'une longue et persistante durée de la plante, dont l'industrie des (ihinois et des Japonais sait tirer un si grand parti. li'2/l SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÀTION. Procédant par ordre chronolopque, nous résumerons les plus remarquables des laits connus de la manière suivante : 186/i. — Le Chamœrops excelsaesl essayé en plein air en Belgique. (Belgique horticole, 1864. — Les Palmiers et les grandes plantes ornementales de serre froide, par M. P. E. de Puydt, p. 93.) I86Z1. — Un exemplaire de Chamœropa cxcelsa est présenté par M. von Siehold à l'Exposition organisée à l'occasion du Congrès international d'horticulture réuni à Bruxelles en avril I8G/1 {Bulletin du Congr. inlern., etc. , p. /i59). 1864. — Dans le même Congrès international, M. Santo- Garovaglio, professeur et directeur du Jardin botanique de Pavie, mentionne, comme ayant résisté à l'iiiver del8d3-6/i, dans la villa Carlotta (îlesBorromées), le Chamœrops excelsa, à l'air libre et protégé seulement par un léger chaperon de paille {Bulletin du Congr. iniern., etc., p. 106). 1866. — Dans son Catalogue des plantes exotiques qu'il convient de cultiver dans un jardin botanique, M. Adalbert Schnitzein, professeur et directeur du Jardin botanique d'Er- langen, inscrit le Chamœrops excelsa, dont il rappelle la prospérité en plein air dans le sud de l'Angleterre, depuis plus de dix ans [Bull, de la fécUr. des Soc.d'hort. de Belg.., 1866). 1865. — Dans un court article sur le Palmier de Chine, inséré dans la Revue horticole (1865, p. 305), M. Pépin signale comme cultivés en plein air les Chamccrops du Muséum d'his- toire naturelle et du Jardin d'acclimatation de Paris, et ceux que M. Noisette (de Nantes) avait repiqués très-jeunes en plate-bande et abrités seulement pendant l'hiver par de simples claies de roseau. M. Pépin ajoute que le bel exemplaire des serres du Luxembourg otlrait, au mois de mai 1865, pour la seconde fois, une magnifique inflorescence mâle. 1867. — C'est en 1867 que l'habile directeur du Jardin des Plantes de Bordeaux, M.Durieu deMaisonneuve, communiqua au monde savant la grande nouvelle de la fructificaùon en ■plein air du Chamœrops cxcelsa (1). (Ij Voyez Annnieft de la Société d'horlicaUun' de la Gironde, nouvellt' LE CIIAM.EROPS EXCELSA. Z|25 1867. — M. Hardy, directeur du Jardin d'acclimatation d'Alger, mentionne qu'il obtient un grand nombre de graines de Chamœrops excelsa, ce qui lui permet de faire des semis assez nombreux {Bulletin de la Société (V acclimatation, 2'" sé- rie, t. IV, p. 3/i7. — Communication faite à la séance du U mai 18(37). 1867, — Dans la séance du ô juillet de la Société impé- riale d'acclimatation, M. Denis (d'Hyères) dit que le Cha- mœrops excelsa est acclimaté à Hyères depuis longues années, et qu'il y prospère tout aussi bien que le Chama^rops hwnilis. 1867, — Dans la Rcvae horticole, numéro du 1" juillet (p, 2/18), M. de Ternisicn signale la floraison du Chamœrops excelsa, h. Cherbourg, sur un sujet cultivé depuis dix ans à l'air libre; et à cette occasion, la rédaction ajoute que ce fait s'est produit depuis plusieurs années chez M. de Saporta, à Aix, et cette année môme chez M. Gustave Thuret, à Antibes (Var). 186S. — Plus nous avançons, et plus les renseignements abondent. M. Paul Hauguet écrit à \^ Revue horticole {nnmêvo de février, p. 61) qu'cà Montivilliers (Seine-inférieure) un pied de 80 centimètres de hauteur a passé l'hiver en pleine terre, sans aucun abri ; que la neige, pendant plusieurs jours, a recouvert le cœur et toutes les feuilles sans lui faire éprouver aucun mal, et qu'il est tout aussi vert et aussi frais qu'avant l'hiver. 1867. — La même année que M. Durieu signalait au monde savant les magnifiques résultats du jardin de Bordeaux, un pied femelle, donné par le Muséum à M. Des Hours-Farel, fleurissait dans son jardin à Montpellier. Au môme moment (avril 1867), fleurissait aussi dans une propriété du départe- ment du Gard un magnifique pied màle. M. le professeur Planchon eut alors l'idée de faire venir de cette dernière pro- priété quelques régimes de ces fleurs mâles, avec lesquelles il féconda les fleurs du pied femelle de Montpellier, qui, peu série, t. f, 186G, p. ISo. — Bulletin de lu Société (V acclimatation, 2'' série, t. IV, p. 292. A26 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOOTQUE d'ACCLIMÂTATION. de temps âpres, se couvrit der/raine-'^ (Revue horticole, 1868, numéro du 1" avril, p. l*2/i). J868. — Dans la séance du 3 mai de la Société d'horticul- ture et de botanique de l'Hérault, M. Planchon fournit des détails sur la deuxième lloraison du Chmnœrops extelsa, qui venait d'avoir lieu à Montpellier chez M. Des Hours-Farel. Il rappelle que la même plante a fleuri également à Bordeaux et à Hyères, et dit que l'on obtient une abondante fructification à l'aide de la fécondation artificielle. Parlant ensuite de l'élé- gance des fleurs mâles et du volume des régimes femelles, il n'évalue pas à moins de 30 000 le nombre des graines pro- duites par l'exemplaire de M. Des Hours-Farel. L'honorable professeur rappelle que l'introduction à Montpellier du Cha- mo'rops exceha date de 1857, et que celui de M. Des Hours- Farel a été planté en 1858 (1). Avant de clore ces notes historiques, que nous avons cru utile de détacher des divers recueils où elles ont été publiées, pour les condenser dans un ensemble instructif, nous ne devons pas passer sous silence deux particularités fort inté- ressantes et dont la connaissance sera appréciée. Dans le commencement de cet article, nous avons parlé de l'individu femelle de Bonn, qui chaque année produisait, depuis cinq ans, cinq ou six panicules de fruits. Ce fait parais- sait singulier, et le défaut d'observation au moment de la floraison empêcha M. Schacht, directeur du Jardin, de se pro- noncer sur le vrai mode de cette fécondation. Mais voici que MM. Huber frères possèdent dans leur établissement horticole d'fîyères un individu dont l'organisation singulière a été si- gnalée à la Société d'acclimatation, dans sa séance du 30 oc- tobre 1868. « Il y a là », dit M. ïurrel, « deux Chamœrops » exceha en pleine terre, tous les deux mfdes, ainsi qu'il a » été constaté lors de leur première floraison au mois de mai. » (3r, l'un de ces Clunmerops exceha porte sur l'un des c(5tés » de son stipe (au nord) des grappes sèches de fleurs mâles (1) Annales de la Société d'Jiorticultwe et de botanique do l'Hérault, t. Vllf, n" 2, p. h5. LE CHAM.EROPS EXCELSA. /j27 » (lo scxoa ('U' consLali! par M. Delord, l'un des associés dn la » maison Hubor, qui s'occupe de la partie scientifique de » l'exploitation); tandis que du côté du midi sont trois grappes » portant dés fruits, bien conformés, avec albumen et plan- » tules; les fruits sont mûrs et vont être semés au printemps. » Voilà donc un exemple unique que je vois de fleurs mâles )) et de fleurs femelles sur un seul pied de Palmier de cette )) espèce. » Un autre fait singulier a encore été Observé l'année der- nière. « Ifeaucoup de personnes », dit le savant M. Carrière, « croient encore aujourd'hui que les C/u/)nœrops ne repous- » sent pas de bourgeon central une fois qu'il a été détruit; » c'est à tort. Cette année encore nous avons eu la preuve du » contraire stir plusieurs Chomœropfi cxcelsa plantés en » pleine terre, et qui, par suite d'un excès d'humidité, » avaient perdu l'extrémité de la tige, le rrpiir, comme disent » les jardiniers. Ces plantes ont toutes repoussé, et, au )) moment où nous écrivons (16 juillet), celles qui avaient » perdu leur bourgeon terminal sont de toute beauté, ayant )i produit un autre bourgeon accompagné de jeunes et trés- » belles feuilles (1). » COURTE NOTICE SUR LE CHAM.EROPS EXCELSA FEMELLE DU JARDIN BOTANIQUE DE BORDEAUX. Ce Chamœrops excelsa est né d'une des graines importées en France par M. de Montigny, et distribuées par M. Decaisne et la Société d'acclimatation ; il fut donné à M. Durieu de Maisonneuve en avril 1859, avec un second individu. — Il était alors âgé de trois ans. — Conservé deux ans en pot, il fut planté en pleine terre, en avril 1861, à la place même qu'il occupe aujourd'hui. — Il 2i fleuri pour la première fois (1) Le même fait s'est produit, il y a trois ans, sur un des trois sujets que possMe, à Villcnave-d'Ornon, noire vice-président M. G. Lespinasse. /i28 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOCIQUE d'aCCI.IMATATION. au commencement de mai 1866, mais il ne put être fécondé par l'absence de fleurs mâles, son frère, planté dans l'Ecole, et qui heureusement s'est trouvé mâle, n'ayant pas encore fleuri. Il ^fructifié en 1867. Le produit en graines eût été abondant s'il y avait eu simultanéité de floraison entre les deux sexes ; mais le pied mâle n'ayant fleuri que très-tardi- vement, lorsque cinq des six régimes développés sur le pied femelle étaient déjà défleuris depuis longtemps, par suite de leur exposition au midi, les premières fleurs mâles épa- nouies purent seulement féconder le sixième régime, qui fleurit très-tard, exposé qu'il était en plein nord, et abrité du midi par le tronc même du Palmier. L'année suivante, M. Durieu obvia à la diflérence d'époque de floraison par des contre-abris, c'est-à-dire en abritant le pied femelle du midi et le pied mâle du nord. Il obtint même ainsi une plus grande précocité du pied mâle, circonstance qui, loin d'être désavan- tageuse, favorisait au contraire la fécondation. Le (ronc, jusqu'au bourgeon terminal, mesure un peu plus de 2 mètres et demi. — La circonférence du tronc à sa base, mesurée à une vingtaine de centimètres au-dessus de l'empâ- tement, est de 96 centimètres. La forme des feuilles est en éventail (flabelliforme), comme celles des Lataniers et de plusieurs autres genres de Palmiers. Leur direction, au moment où elles se montrent, est d'abord verticale, puis de plus en plus étalée, pour devenir horizon- tale, et enfin pendante à un âge plus avancé. Ces feuilles peuvent persisterpendantplusieurs années. On ne les retranche que lorsqu'elles commencent à se dessécher ou qu'elles deviennent disgracieuses. CULTURE DU CHAM.EROPS EXCELSA D'api'ès les noies fournies par M. Durieu de Maisonneuve. 1° Les graines doivent être semées dès qu'elles sont mûres, ou au printemps (avril-mai) de l'année suivante. On les place en terrines qu'on laisse sous châssis, sur couche tiède, pendant la saison rigoureuse. Quand on n'a plus à craindre LE CHAM.EROPS EXCELSA. Ii29 les froids ou les gelées, il faut néanmoins tenir sous un abri convenable la plante, qui ne lève guère qu'entre trois et quatre mois. 2" On repique les plants chacun dans un pot, avant l'appa- rition de la deuxième feuille, et l'on continue de les tenir à l'abri en leur donnant même un peu de chaleur, pour peu que le temps soit frais. 3" On les rempote successivement dans les pots de plus en plus grands, au fur et à mesure de leur développement. 4" Après les avoir accoutumés peu à peu à l'air libre, on les met en pleine terre, mais cette plantation ne doit jamais avoir lieu avant que la plante soit âgée de trois ans. En le faisant plus tôt, on s'exposerait à voir périr le sujet. 5" Pendant les hivers de la première et de la deuxième année de pleine terre, on les abrite avec une toile légère, sup- portée par des piquets, pour les préserver du rayonnement. 6° Enfin, la plante est livrée à elle-même et ne réclame que les soins ordinaires donnés aux jeunes arbres, c'est-à-dire quelques façons autour du pied. 7" Un sol profond et frais, mais sans que l'humidité puisse rester stagnante, paraît lui convenir; comme, par exemple, un terrain silico- calcaire ou argilo-calcaire, modifié par de bon terreau de feuilles. II. EXTRAITS DES PROCÈS- VERBAUX DES SÉANGEb GÉNÉRALES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE DU 11 .lUlN 1 8(30. Présidence de M. Drouyn de Lhuys, président. — Le procès-verbal est lu et adopté. — M. le Président l'ait connaître les noms des membres récemment admis : MM. Aguirre Montufar (Carlos), à Quito et à Paris. Desportes (le docteur), à Paris. Gaviria (Juan Antonio), à Medellin (Colombie) et à Paris. HuGuiER (le docteur), professeur à l'Ecole des Beaux- Arts, à Paris. SiLLÂN (Edouard), à Cypremont (États-Unis) , et à Chantesse, par Vinay (Isère). TiiEBAULT, propriétaire, à Paris. — M. le Président informe la Société du décès de M. de La- bretonnière, maire de Crest (Drôme). — M. A. Nonay adresse ses remercîments pour sa récente admission. — M. Eug. Gayot adresse un mémoire sur la question du Léporide (renvoi à la commission des récompenses). M. le Président dépose sur le bureau une note de M. E. Gayot relative auxLéporides et insérée dans le Bulletin de la Société impériale dcKjriculturQ^ p. 173. — Son Exe. M. le ministre d'Italie transmet diverses pièces relatives aux expériences d'acclimatation faites au parc de la Mandria près Turin, par l'ordre de S. M. le roi d'Italie (voyez au Bulletin). — M. P. Dabry, délégué delà Société à Shanghaï, annonce qu'il continue ses études sur les poissons de Chine, et qu'il prépare un nouvel envoi de produits pour la Société. — M.Pierre, directeur du Jardin botanique et zoologiquc de Saigon, fait connaître qu'il a recueilli diverses espèces de PROCÈS-VERBAUX. fiSl poissons et en particulier de Goiirarais qu'il espère pouvoir faire parvenir par le prochain transport de l'Etat. — M. Raybaud-Lange, directeur de la ferme-école de Paillerols (Basses-Alpes), adresse une note sur la flacherie des Vers à soie : « Frappé des observations laites par plusieurs » savants sur la fermentation des détritus végétaux et notam- » ment sur celle des feuilles de mûrier, j'ai été conduit à re- » chercher si cette fermentation n'a pas une action nuisible à » la santé des magnans. Je m'assurai d'abord qu'ils se meuvent, » se nourrissent et se développent admirablement dans un » miheu saturé d'acide carbonique; puis je tentai la même ex- » périence avec l'ammoniaque. C'est alors que je constatai chez » les Vers soumis à cette influence tous les symptômes de la » flàcherie,cessation d'appétit, anémie, immobilité. Le vinaigre I» réactif indiqué fut employé, et les sujets revenant graduelle- )) ment à la vie, reprenaient une ou deux heures après toute » leur activité nutritive. » — M. Léon Maurice, délégué de la Société à Douai, annonce un insuccès complet dans ses éducations (k\B. Yama-mai. — M. Joly de Lotbinière, délégué de la Société à Québec, fait connaître que n'ayant pu se procurer des graines de Mijrica verifera, il a fait endiarquer pour la Société quelques pieds de ce végétal, qui pourront être utilement plantés. «— M. Adam, délégué de la Société à Doulogne-sur-Mcr, donne les détails suivants sur ses cultures : « Il faut renoncer » à cultiver ici en pleine terre les Mimosas qui ne résistent » pas à l'hiver. Tous ceux que j'y ai laissés l'hiver dernier » ont péri, quoique la saison ait été très-douce; les plants » provenant de graines semées l'année dernière, et ceux de » 18(37 et 18b6, conservés en serre où ils avaient poussé » vigoureusement, ont péri dans tous les sols et à toutes les » expositions où je les avais fait placer, soit dans mes dunes, » soit dans mes jardins, bien abrités des vents par les arbres » qui les entouraient. Il faut y renoncer. Il en est de même des » Eucalijptus (jlobulus ; les deux qui me restaient et que » j'avais dû retirer de mes serres où ils ne pouvaient plus » rester, ontété placés, l'un dans un fond de sable bien abrité 432 SOCIÉTÉ IMPÉUIALE ZOOLOGIQUE d'aGGLLMATATION. . de mes dunes, où il a péri aux premiers froids ; l'autre dans un massif de Rhododendrons en terre de bruyère, où je l'avais fait envelopper de paille sur la moitié de sa hauteur. Toute la partie laissée à l'air a péri aux premiers froids ; le bas commence à bourgeonner; j'ai dû le rabattre, mais il Cbt évident qu'il ne résistera pas à un hiver rigoureux. H n"y a donc pas d'espoir de pouvoir les acclimater dans nos con- trées voisines de la mer. Il en est autrement des Pins mari^ time, sylvestre, de Fîiga et noir d'Autriche. S'il vous arrive des graines et plants de ces trois derniers, je les recevrai avec plaisir pour les employer dans mes dunes, comme les précédents envoyés. Je ne puis encore rien dire des graines, les ayant fait semer mélangées avec celles du Pin maritime que le gouvernement me donne ; ce ne sera que dans un an ou deux que j'en connaîtrai le résultat. Quant aux plants que vous m'avez envoyés, je les conserve chez moi pour être plantés dans mes dunes l'année prochaine quand ils seront plus forts. » — M. Turrel, délégué de la Société à Toulon, annonce que la Société d'acclimatation du Var a introduit outre l'Oranger de Jafîa : 1" le Grenadier de Jafla dit iuciissé, à pépins imper- ceptibles ; 2° le Grenadier d'Alexandrie ou plutôt du Caire, à très-gros fruits; 3" le Grenadier de Tarragone, à pépins tendres ; k° le Grenadier de Valence. 11 compte faire par- venir, dès qu'il en aura obtenu, des fruits de chacune de ces variétés. — La Chambre d'agriculture de l'île Maurice fait hommage de ses Comptes rendus pour 1869, où se trouve l'expression de sa reconnaissance pour les bons soins pris par la Société impériale pour lui procurer des Cannes impériales du Brésil. — Des remercîments pour les graines qui leur ont été en- voyées sont adressés par MM. d'Ivernois, Adam, Durieu de Maisonneuve et Bossin. — Des rapports sur leurs cultures sont adressés par MM. Léon Maurice, Maumenet et Gourdin. — M. Albuquerque adresse, du Brésil, une collection de graines de ce pays. — (Remercîments.) PROCÈS-VERBAUX. 433 — M. le colonel du Martray fait un nouvel envoi àlicrbe aux Poules. — M. le docteur Sicard adresse des échantillons de coton récoltés chez lui sans arrosage et sur lesquels il sollicite l'avis de la Société (renvoi à une commission composée de MM. Davin, Carcenac et du Pré de Saint-Maur). — M. le Président fait connaître à l'assemblée que les con- seils d'administration de la Société impériale d'acclimatation et du Jardin ont pris la décision suivante : « En raison du prix réduit de l'abonnement pour les entrées au Jardin, tout membre de la Société aura droit, à son choix, à partir du 1" janvier 1870, soit à la carte ordinaire de dix entrées, soit à une carte persoimelle permanente. » — M. A. Geoffroy Saint-Hilaire donne lecture d'un second rapport sur la création des nouveaux cheptels. M. Wallut donne lecture de la liste des animaux et plantes qui composeront ces cheptels. Cette liste paraîtra dans le prochain Bulletin. Une commission composée de MM. Chatin, baron Cloquet, comte d'Éprémesnil, Geoffroy Saint-Hilaire, Gillet de Grand- mont, Pomme, marquis de Sinéty et Wallut, est chargée de régler les conditions de ces cheptels et les distributions des plantes et animaux (voyez au Bulletin, p. 353). — M. Rivière donne des renseignements sur les différents procédés de greffage, la greffe en fente et la greffe en fourche. Cette dernière semble promettre d'excellents résultats pour le Noyer et le Châtaignier, à la condition de faire stratifier les rameaux. M. Pigeaux a fait la remarque que les terrains cal- caires sont absolument contraires aux Châtaigniers. — M. Rivière donne lecture d'un travail sur les Bambous (voyez au Bulletin). M. Vavin confirme ce que M. Rivière a dit sur la rapidité de la croissance du Bambou. — M. le Président annonce que S. M. la reine des Pays-Bas a visité le jardin du bois de Boulogne, dont il lui a failles honneurs. Sa Majesté a exprimé sa haute satisfaction, témoi- gnage d'autant plus flatteur que la reine n'est étrangère à 2"= SÉRIE, T. VI. — Juillet 1869. 28 h^li SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCL IMITATION. aucune branche de la science et que la Hollande est célèbre par l'excellente tenue de ses jardins zoologiques. — M. A. Geoffroy Saint-Hilaire annonce que le Jardin vient de recevoir : trois Zèbres, huit Poneys dislande, trois Zébus (Bœufs de l'Inde), deux Chameaux à deux bosses, deux Éléphants de très-petite taille qui doivent être attelés à des voitures d'enfants ou servir de montures, enfin, un Chim- panzé. Bien qu'il ne puisse être question d'acclimater les Singes en France, le conseil du Jardin, qui doit aussi se préoccuper de tout ce qui peut attirer la foule et développer la prospérité de l'établissement, a décidé qu'un bâtiment serait affecté à recevoir des singes. On a obtenu celte année de nombreuses couvées de Faisans vénérés, de Faisans de Swinhoe, Walhch, et de Perdrix de Chine. Pour la première fois, le Nan- dou a construit un nid, et le mâle couve les œufs. Il ne faut cependant pas compter à cet égard sur un succès certain, la période de l'incubation étant exposée à de nombreuses chances fâcheuses. M. Vavasseur réclame contre une assertion de M. Geoffroy Saint-Hiiaire relative à la qualité de la chair du Nandou que, pour lui, il a toujours trouvée détestable. M. A. Geoffroy répond que la qualité de la chair dépend presque toujours de la nourriture donnée aux animaux. M. le comte d'Éprémesnil confirme cette dernière opinion par plusieurs exemples. M. le Président déclare que, pour son compte, il a trouvé les œufs d'Autruche exquis. M. A. Geof- froy Saint-Hilaire est d'avis que l'on doit retirer une partie du blanc de ces œufs que l'on remplace par de la crème. On ob- tient ainsi un mets des plus délicats. A cette occasion M. Geoiïroy Saint-Hilaire fait remarquer l'importance de l'Autruche et du Nandou au point de vue des produits divers, œufs, plumes, chair, et de la facihté de nour- rir ces oiseaux. Il rappelle que l'acclimatation de l'Autruche se poursuit activement au Cap et en Australie, et que c'est aux soins et à l'initiative de la Société impériale que cette acchma- talion est due. M. Rivière confirme les opinions émises par M. Geoffroy PROCÈS-VERBAUX. • 435 Saint-Hilaire sur l'Autruche, qui se conlente d'une nourriture très-simple et très-rustique comme les Fumetcrres, les Bour- raches, les plantes sauvages en hiver, et les feuilles de Figuier d'Inde en été. M. Geoffroy Saint-Hilaire fait remarquer que, si les succès obtenus avec l'Autruche ont été souvent le résultat du hasard, les travaux de M. Bouteille, de GrenolDle, qui, secondé par M'"' Choplin, a véritablement domestiqué l'Autruche, méritent une mention toute spéciale. M. Rivière rappelle également les titres de l'employé du Jar- din de Hamma, que la Société impériale a récompensé derniè- rement. M. Gervais demande que M. A. Geoffroy Saint-IIilaire ré- dige une note sur le? naissances obtenues et les observations faites au Jardin du bois de Boulogne. M. le Président appuie cette demande. — M. le docteur Pigeaux, de retour d'un voyage qu'il vient de faire en Russie, donne d'intéressants détails sur le Jardin d'acclimatation de Moscou (voyez Bulletin, p. ûOi). — M. le Président annonce que l'ordre du jour porte encore la lecture d'un travail de M. de La Blanchère sur la piscicul- ture, et de M. Chatin sur la culture des plantes qui vont être données en cheptel, mais, vu l'heure avancée, il prie MM. de La Blanchère et Chatin de vouloir bien remettre au bureau leurs mémoires que nos confrères liront dans le Bulletin. En annonçant que la séance d'aujourd'hui est la dernière de l'année, M. le Président fait appel au zèle des membres de la Société, et exprime l'espoir que l'année prochaine les re- trouvera tous animés du même dévouement à l'œuvre com- mune. Le Secrétaire des séances ^ J. L. SOUBEIRAN. Zl36 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d' ACCLIMATATION. SÉANCE D?J CONSEIL DU 2 JUILLET 4 869. Présidence de M. Drouyn DE Lhuys, président. — Le procès-verbal est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres récem- ment admis : MM. Dabija (le prince), cbambellan de S. M. l'empereur de Russie, à Odessa. Lavigerie (Mgr), archevêque d'Alger. Tholozan (le docteur), médecin conseiller du schah de Perse, à Téhéran. — MM. Thébault, Barillet fils et Bouguet, adressent leurs remercîmenls pour leur récente admission. — M. Drouyn de Lhuys fait hommage d'un exemplaire du discours qu'il a prononcé à la séance d'ouverture du congrès régional agricole de Nancy, et dans lequel nous remarquons le passage suivant relatif à la ferme-école de la Malgrange : « Plus loin, la ferme-école de la Malgrange, dont vous recon- » naissez tous la bonne installation et la direction si judi- » cieuse. Permettez-moi, Messieurs, d'invoquer ici un souvenir » que pourra confirmer mon honorable confrère, M, le baron » de Duinast. N'est-ce pas à la Malgrange qu'Henri IV envoya » à sa sœur les premiers Marrons qui furent importés en )) France parl'unde nos ambassadeurs? Vous voyez que l'al- » hance entre la diplomatie et l'acclimatation ne date pas de » nos jours. Telle est l'origine de ces beaux arbres qui ont » abrité tour à tour sous leur ombrage Voltaire, Dom Calmet, » le marquis de Boufflers, Drouot et Molitor, c'est-à-dire l'es- » prit, l'érudition et la gloire militaire. » — M. le docteur Watrin, qui pense retourner prochaine- ment en Arabie, fait ses offres de service le plus dévoué et demande des instructions qui puissent le guider dans le choix des objets qu'il serait agréable à la Société de recevoir. — (Remercîments.) — M. L. de Fenouillet fait savoir que le jeune Yack, dont PROCÈS-VERBAUX. /|37 il avait annoncé récemment la naissance, vient de succomber sans cause appréciable. On ne peut qu'attribuer au froid inso- lite qui a sévi pendant plusieurs jours la perte de ce jeune animal. Le reste du troupeau est très-bien. — M. Sacc appelle l'attention de la Société sur l'intérêt que présenterait l'introduction des Chevaux d'Abyssinie et des Moutons à laine noire fine et soyeuse, dont les toisons sont employées pour couvrir les selles des riches Abyssins. — M, Ferreira Lage, qui avait fait récemment parvenir une paire de Tapirs, annonce qu'il va faire tous ses efforts pour se procurer une autre femelle en vue de remplacer celle qui a succombé pendant la traversée. Il veut également tenter l'envoi de plusieurs couples de Catitus (espèce de Sanglier du Brésil). — (Remercîments.) — M. Duclos offre une paire de Léporides au nom d'un éducateur de Damery (Marne), et communique la note sui- vante : « Mes Léporides m'ont été donnés par une personne » qui avait reçu mâle et femelle, provenant du croisement d'un » Lièvre avec une Lapine : résultat obtenu avec une extrême » difficulté. Je possède cette espèce depuis six ans et elle n'est » pas dégénérée. Sa structure et son pelage la rapprochent du » Lièvre, mais la chair en est blanche comme celle du Lapin » privé ; elle est meilleure et n'en a pas la fadeur. Elle se repro- » duit très-facilement, le mâle s'accouple bien avec la Lapine » commune : le minimum des portées a été de sept etle maxi- » mum de douze. Les Lapereaux ne sont pas difficiles à l'éle- » vage, ils se soignent comme les Lapins ordinaires: on peut » les manger à trois mois; à quatre mois, ils pèsent de » 2 à 2 kilogr, et demi ; leur poids maximum ne dépasse guère » h kilogr., bien qu'ils prennent facilement la graisse. » — (Remercîments.) — M. Paul Aquarone adresse une note sur le Pigeon bleu de Madagascar, Fimingns Madagascarieiisis (voyez Bull., p. 361), et un mémoire sur l'accouplement d'un Hocco mâle du prince Albert et d'une Poule de Nankin (voyez Bulletin, p. 357). — Madame la maréchale de Santa-Cruz annonce que son Zi38 SOCIÉTl'] IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMÂTATION. fils, lô colonel de Santa-Cruz, a réuni à Buenos-Ayres une importante collection d'Oiseaux qu'il destine à la Société. — (Remercîments.) — M. J. A. de Sousa fait hommage d'une Notice sur diverses espèces de Plectropterus de t Afrique occidentale portur/aise. — (Remercîments.) — M. Chavannes, délégué delà Société à Lausanne, adresse une note sur l'introduction du Saumon dans le lac Léman (voyez Bulletin, p. 36^). — M. Hetting, de Christiania, envoie de nouveaux détails sur les Saumons du lac Wennern (Suède) (voyez Bulletin, p. 367). — M. Chavannes annonce que les œufs de H ombijx-Y a ma- rnai qu'il a reçus de la Société ont très-mal éclos et ne donne- ront pas de cocons. — M. Drouyn de Lhuys fait hommage, au nom de M. de Liebig, d'un Rapport sur Vanahjse de différentes feuilles de Mûrier relativement à la maladie du Ver à soie. — (Remer- cîments.) — M. Moulin adresse un rapport sur ses éducations de Vers à soie, qui ont échoué par suite de la maladie. ~ M. Turrel transmet quelques renseignements sur les procédés employés par M. Olivier : « M. Olivier, maire de la )> Celle près Brignoles, élevait dans une grande magnanerie » des Vers àsoie. Atteintpar la gattine, et ne voulant pas imiter » les propriétaires, ses voisins, qui arrachaient leurs Mûriers, » il changea de méthode, et au lieu d'opérer dans un seul » local, il réussit à s'associer les petits fermiers, qui, découra- » gés, ne voulaient plus élever de Vers à soie. Voici comment » il s'y prit, \\ distribua autour de lui de la graine, une ou » deux onces à chaque famille ; en s'engageant, si l'éducation » ne réussissait pas, à dédommager ses associés de leurs peines » et soins, par le payement de leurs journées de travail à un » prix convenu. Si au contraire l'éducation réussissait, lepro- » duit de la récolte était partagé. Il fournissait la graine et la » feuille, l'associé ne donnant que sa main-d'œuvre. Dans ces » conditions généreuses, le courage des fermiers s'est relevé ; » il leur a enseigné à déliter^les Vers à soie, à leur fournir de PROCÈS-VERBAUX. 439 » l'air et de la feuille, et il a obtenu de très-beaux résultats. » Voici ce qu'il m'écrit sur ses observations de cette année : » J'ai distribué à six familles douze onces de graines de la » même qualité. Dix onces ont réussi admirablement, les deux » autres n'ont rien fait, il a fallu tout jeter. Or, les cinq » familles qui ont réussi ont donné aux Vers les jeunes feuilles, » les bourgeons, tout, comme les feuilles adultes ; celui qui a » échoué n'a donné que les feuilles d'un vert foncé avec tout » leur développement, et tous ses Vers sont morts. Ce même » éducateur a donné à des Vers d'une autre provenance des » feuilles jeunes et des feuilles adultes, et il a eu un succès à » côté d'un échec. J'en conclus que, lorsque pendant l'éduca^ » tion, il pleut souvent, il faut ne pas donner les jeunes pousses » qui produiraient la dyssenterie. Lors, au contraire, que le » temps est sec, comme cette année, il faut donner aux Vers les » jeunes pousses, concurremment avec les feuilles adultes, et » même mouiller ces feuilles d'un vert foncé, pour qu'ils ne » soient pas constipés. » — M. Brierre adresse une note et deux dessins coloriés de Myoporum et diWcacia lophanta. — M. d'Estienne adresse une balle de Bourao, Hibiscus textilis, plante de Tahiti et de la Nouvelle-Calédonie, qui lui paraît susceptible d'être utilisée comme textile. — (Remer- cîments.) — M. J. A. de Sousa fait don de plusieurs espèces de graines provenant de Mozambique. — (Reniercîments.) — M. Hesse adresse un paquet de graines australiennes qu'il a reçues de M. F. von Mueller pour la Société. — (Remer- cîments.) — M. A. Geoffroy Saint-Hilaire annonce qu'il a reçu récem- mentde M. Bonnet des tubercules (YArracacha, qui sont aujour- d'hui en pleine végétation. — (Remercîments.) — M. le baron Larrey dépose un rapport sur la culture de plusieurs plantes, dont les graines lui avaient été remises par la Société. • — M. Turrel communique quelques mots de M. Audibert sur ses cultures. lihO SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMÂTÂTION. « J'ai reçu de M. J. Audibcrt, horticulteur à laCrau, membre » de notre Société, quelques notes que je m'empresse de vous » communiquer au sujet des graines qu'il a reçues de la Société » ou de moi : » Des graines à'Areca ruhra semées en serre chaude et bien » soignées n'ont pas levé et ont pourri, tandis que celles des » Chamœrops excelsa, placées dans les mêmes conditions, ont » parfaitement levé et donné des plants aujourd'hui très- » vigoureux. Les Cambmjers de Cochinchine ont levé en six )) jours, mais l'humidité de la serre chaude, pendant l'hiver, » les a fait pourrir. Les Pinus Pinea de Californie ont bien » levé ; semés après les fortes chaleurs d'août, dix plants ont » résisté après le repiquage et ont actuellement 0",10 de » hauteur. Les Eucalyptus fissilis et atmjgdaUna ont bien )) germé h l'automne dernier, il en avait à l'automne dernier » des plants de O^jOO à0'",80. Ces variétés lui paraissent très- » rustiques. Toutefois, elles n'égalent pas YE. globuli/s, qui » croît plus rapidement et brave la sécheresse, même dans les » terrains les plus arides. En janvier 1869, je semai desvarié- » tés de Casuarina, portant le nom de leur provenance, mais » pas le nom spécifique; les graines ont bien levé et les plants » pourront être repiqués àl'automne. Les C. leptoclada, palu- » dosa et quadrivalvis ont levé en serre chaude au bout de cinq » jours, en mars. J'ai semé diverses variétés de Cordtjline, » j'en ai obtenu la germination fm d'avril. J'ai remarqué que » bien que provenant de paquets différents et semées, à part, » toutes ces graines semblent donner la môme plante, que je » crois être le C. congesta; dans chaque terrine, il se trouve » deux ou trois plants de la variété tricolore. Je verrai, lorsque )j les plants seront plus avancés, si je dois modifier mon pre- mier jugement. J'ai mis à stratifier plusieurs graines de » variétés de Pittosporum, elles commencent à se gonfler. J'ai » en pleine terre un Araucaria cunninghami qui a résisté aux » froids assez rigoureux de trois hivers. » — M. Sénéquier fils adresse la note suivante sur la culture du Lupin : « Le Lupin est depuis quelques années employé avec » un grand succès comme engrais végétal. Il est recherché de » PROCÈS-VERBAUX. hhl » tous les propriétaires, pour le peu de soin que demande sa » culture, pour les épargnes qu'il occasionne, pour le moindre » labeur à faire aux terres à ensemencer et pour les rendements » exceptionnels qu'il fait produire à ceux qui le cultive. On le » sème à nu, en automne, sur les terrains qui ont besoin d'en- » grais; on le laisse ainsi germer et se développer sans aucun » soin de culture. Pour en obtenir l'engrais désirable, on a » abandonné l'ancien système de culture, qui consistait à en- » fouir la plante lorsqu'elle commençait à fleurir. A présent, » on attend qu'elle ait accompli en entier sa période de végé- » tation ; c'est-à-dire au moment où la tige est sèche, où elle » est dépourvue de toutes ses feuilles qui couvrentlitléralement » le sol ; alors seulement il rend au centuple la nourriture qu'il » a prise à la terre. Cette époque étant arrivée, les gousses qui » contiennent la graine sont mûres, on en fait cueillir la quan- » tité nécessaire pour ensemencer les autres parties de terre )) l'année suivante, le reste est enfoui dans la terre, et les Lu- » pins qui végètent plus tard sont arrachés à l'époque du sar- » clage du blé. D'autres propriétaires font couper la cime de » toutes leurs tiges de Lupins, qu'ils font transporter dans leur » aire pour les fouler comme le Blé. Après la récolte des graines, » ont abat toutes les tiges de Lupin au moyen d'un fléau ou » bien au moyen d'un rouleau que l'on fait traîner à deux » bêtes de traits attelées à un joug assez long, pour pouvoir » leur permettre de passer chacune dans les deux raies extrêmes » d'un sillon. Cette opération terminée, on sème le Blé là-des- » sus comme à l'ordinaire. Tel est le genre de culture employé )■) dans le golfe de Grimaud, sur les côtes de la Méditerranée, » du côté de Bamatuelle et de Cavalaire, où j'ai eu l'avantage » d'apprécier les heureux résultats qui ont été obtenus par les )) propriétaires qui l'ont employé pour engrais. Si des graines » surabondantes qui sont perdues pouvaient être employées » à l'engraissage des animaux domestiques, se serait une des )) plus grandes acquisitions qu'auraient faite les propriétaires, » par suite du développement que prend sa culture. M. Vil- » morin dit, dans le Bon Jardiniei' de 1867, que la graine de » lupin macérée dans l'eau est un bon aliment pour les Bœufs. lih'2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOfilQUE d'ACCLIMATATION. » Je n'ai osé l'essayer, attendu qu'elles ont produit de fâcheux » effets à deux Cochons sur lesquels j'ai voulu faire l'essai. » Aussitôt qu'ils eurent mangé quelques grains, ils ne vou- » lurent plus goûter à leur funeste nourriture : leurs jamhes » ne purent plus les soutenir, ils se météorisèrent et restèrent » ainsi pendant deux jours sans prendre aucune nourriture; * je croyais être victime de mon essai, mais peu à peu ils » commencèrent à se dégonfler, et dans quelques jours ils » furent remis de leur maladie. Ne pouvant croire que » le peu de graines qu'ils avaient mangé eût produit de » si fâcheux effets, je l'attribuai à quelque autre cause. » Dernièrement, j'expliquais ce fait à un boucher deGrimaud, » il me dit que c'était réellement les graines de Lupin qui » avaient fait mal h mes Cochons, attendu qu'il lui était arrivé » la même chose pour un troupeau de Moutons auquel il en » avait donné. Il n'eut comme moi à déplorer la perte d'au- » cune de seshêles. » — M. Walterlliîl fait hommage d'écorces et de graines de Alstoîiiû comfricta et de Petalostigma quadrilocidare , plantes employées comme fébrifuges en Tasmanic. — (Remercîments.) — M. Turrel demande à recevoir des graines de Blé précoce du Japon pour en tenter la culture dans le Midi, ainsi que des plants de Bamie et de China grass. — M. le docteur Chevreuse fait hommage d'un mémoire Su?' la Conferve huileuse, et ses applications variées à la mé~ demie. — (Remercîments.) — M. Loarer offre de mettre à la disposition de la Société trois cents pots de plantes obtenues par lui des graines qu'il avait rapportées del'Hymalaya. — (Remercîments). -- M"" Pape-Carpantier, inspectrice générale des salles d'asile, directrice du cours pratique, couronnée, il y a deux ans, par l'Académie des sciences morales et pohtiques, pour services éminents rendus à l'enseignement primaire, sur le rapport de M. Drouyn de Lhuys, vient d'adresser au Président de la Société impériale d'acclimatation la lettre suivante, en offrant h cette Société un ouvrage en cinq volumes, intitulé : Zoologie des salles d'asile et des écoles élémeiitaires : PROCES-VERBAUX. /i/l3 « Monsieur le Président, » J'ai l'honneur de vous adresser un ouvrage en cinq volumes, » intitulé : Zoologie des salles d'asile et des écoles élémen- » taires, dont je désire faire hommage à la Société impériale » d'acclimatation. Dévouée à l'éducadon de l'enfance, je pour- » suis ma lâche sous toutes les formes : inspirer aux enfants » l'amour de la nature et de la vérité, leur faire voir et aimer » Dieu à travers les merveilles de la création, et mettre en » toutes choses leurs sentiments du parti de leurs devoirs; )) voilà ce que j'ai entrepris en écrivant cet ouvrage. J'ai essayé » aussi de propngerles idées de domestication et d'acclimata- » tion que la Société impériale soutient avec tant d'autorité et » de science ; et j'ose espérer que, me tenant compte de mes » intentions, elle voudra hien ^agréer ce témoignage de mes » faihles efforts. » — M. L. k. Bourguin fait hommage d'un travail qu'il vient de publier sur Les grands naturalistes français au commen- cement du \ir siècle, Blainvillc. - (Remercîments.) Le Secrétaire du conseil, Cii. Wallut. III. CHRONIQUE. Zoologie des salles d'asile et des écoles élémentaires, histoires et leçons explicatives, Par M""-' Pape-Carpantier, Inspectrice générale des salles d'asile , directrice du cours pratique. Lorsqu'on a dit que tout vient à point pour qui sait attendre, on a avancé une vérité souvent confirmée par les faits; mais il faut avouer qu'il est des biens qu'il faut attendre longtemps, trop longlemps quelquefois, alors que nous pourrions les obtenir si rapidement, si la science nous indiquait les moyens de nous les procurer. Nous en trouverions facilement la preuve en consultant l'histoire des applications des sciences naturelles, chimiques, phy- siques, mathématiques aux arts et à l'industrie, à toutes les nécessités de la vie humaine chez les peuples civilisés. Lorsque Bulïon disait que l'homme ne savait pas assez ce que la nature peut et ce qu'il ferait pour elle, le grand naturaliste avançait une vérité incontestable; nous en avons eu la preuve dans les applications que nous avons faites au perfeclionnemenl des arts divers, des industries, des relations commerciales, de toutes les conditions enfin de la vie luunaine chez les peuples civilisés. Lorsque nous étudions les procédés d'exploitation du règne minc'ral, nous voyons par exemple que les sciences mathématiques, physiques, chimiques, ont fait obtenir, par leur intervention dans l'industrie qui s'en occupe, dans la métallurgie surtout, des résultats admirdbles qui étonnent les observateurs, et tous les jours des procédés nou\eaux sont inventés pour obtenir les produits ou avec plus d'économie ou mieux perfectionnés. Dans le règne végétal, la physiologie végétale a fait progresser dans de grandes proportions l'art du jardinier-maraîcher, celui du viticulteur, de l'arboriculteur fruilier, du sylviculleur, du fleuriste, du pépiniériste, de toute la production végélale en un mot, soit alimentaire, soit industrielle, soit d'ornement. Mais la production animale est loin d'avoir obtenu les avantages que nous observons dans les autres productions, parce que la science qui s'en occupe n'est pas intervenue pour la perfectionner, connue on le voit dans les règnes minéral et végétal. Qu'on ne croie pas, toutefois, que ce soit la faute de la zoologie! les zoologistes français, les Buflbn, les Daubenton, les Geoffroy-Sainl- Ililaire, les Cuvier, les Dnméril, les de Blainviîle, sans parler des zoologistes contemporains, ont élevé la science du règne animal au moins au niveau de la science des autres règnes; mais on n'a pas enseigné à ceux qui sont chargés d'élever et de perfectionner les animaux les lois que les savants ont décou- vertes, et qui doivent servir de point de départ et de base à la zootechnie, mot nouveau qu'on a donné à la science qui s'occupe du perfectionnement CHRONIQUE. lili^ des animaux domestiques. Or cette science, comme le nom qu'on lui a donn(^, ne sont même pas connus, sauf de tiès-iarcs exceptions, de la grande majo- rité de ceux qui élèvent le bétail. Les lois de la vie des animaux sont abso- lument méconnues de la presque totalité des éleveurs : ils ne connaissent ni leur anatomic, ni leur physiologie et, par conséquent, ni la nature des tissus qui les composent, ni les bonnes conditions do conformalion, ni, par cela même, les procédés raisonnes de leur perfectionnement. Et cependant nous avons en France un exemple frappant de ce que peu- vent sur le perfectionnement de nos espèces animales les sciences dont je viens de parler, et qui se résument dans le mot zootechnie. On sait ce que fit avec leur concours l'illustre naturaliste Daubenton au siècle passé, non-seu- lement pour doter la France du mérinos, mais pour perfectionner ce précieux type de l'espèce ovine. Depuis les travaux de ce grand naturaliste, la France marche à la tête de toutes les nations du monde entier pour le perfectionne- ment du mérinos. De toutes les parties du globe, on vient chercher chez elle des producteurs pour améliorer les races mérinos qu'on y élève, et il pourrait en être de même des autres races d'animaux domestiques, si l'on avait fait pour elles ce que le savant professeur du Jardin des plantes fit pour son mouton favori. Un autre professeur illustre du même établissement, Isidore Geofi"roy- Saint-Hilaire, comprenant toute l'importance de l'exemple isolé donné par Daubenton, voulait l'imiter. Il avait, pour cela, réuni dans son esprit les matériaux nécessaires à son but : il l'a dit dans son ouvrage Sur l'acclima- tation et la domestication des animaux utiles. Mais, malheureusement dans la dernière édition de ce livre, qcd est la quatrième, il se demandait avec tristesse si le temps lui permettrait de remplir cette tâche si utile pour son pays. « Le temps me permetlra-t-il jamais, dit-il, de réunir en corps » d'ouvrage, le résultat de mes études sur un sujet si longtemps négligé, » et que j'ai eu à considérer successivement sous les aspects les plus va- » ries ? » Le temps a malheureusement fait défaut au digne fils d'Etienne GeotTroy- Saint-Ililaire. Je considère la perte de ce savant enlevé à la science, encore à la force de l'âge, comme un malheur pour l'agriculture de son pays : il lui avait enseigné les principes de l'art de perfectionner les espèces animales qu'elle élève, et quels services ne lui aurait-il pas rendus au milieu de l'a- narchie qui règne encore dans les moyens de perfectionner nos animaux. De quelle importance ne seraient pas ces auxiliaires de l'homme civilisé dans toutes les conditions de la vie? Il serait réduit à la condition du sauvage qui, vivant de chasse, de pêche, de fruits acerbes ou de racines, peut seul se passer d'animaiLX domestiques. Mais ne désespérons pas toutefois. Tout semble nous faire prévoir que la zoologie aura son tour dans les applications à l'art d'élever et de perfec- tionner les animaux. Je crois être fondé à en trouver la preuve dans la marche adoptée récemment par M. le ministre de l'instruction publique, qui liàQ SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. vient de rappeler l'esprit du décret du 10 juiu 1793, relatif à renseignement du Muséum d'histoire naturelle de Paris (1). C'est surtout dans les écoles primaires de nos campagnes qu'il sera utile d'attirer l'attenlion des enfants sur l'étude pratique des animaux. Ce qui leur sera dit à cet égard se gravera dans leur mémoire ; et plus tard, lorsque livrés à eux-mêmes ils seront appelés a s'occuper, comme cultivateurs, des intérêts de leur profession d'éleveurs, leur raisonnement les portera à cher- cher les moyens d'approfondir des questions de production animale auxquelles ils n'auraient pas songé, si on les leur avnil laissé ignorer dans leur enfance: On ne i'a que trop fait jusqu'à ce jour. Madame l'ape-Carpantier, bien connue par les publications littéraires et surtout par son dévouement à l'éducation de la jeunesse, dévouement que l'Institut a récemment reconnu par une haute distinction, sur le rapport de notre président M. Drouyn de Lluiys, membre de l'Institut, s'est mise résolument à l'œuvre. Elle vient de publier un travail sur la zoologie, des- tiné à l'vnseignement des écoles élémentaires el des salles d'asile. Étonnée, comme le sont tous les esprits sérieux qui y ont réfléchi, de la négligence apportée dans l'eriseignement de l'histoire naturelle dans nos écoles primaires, elle nous dit, dans la préface de son ouvrage : « Quand on examine sincère- » ment et en dehors de toute influence routinière, l'ordre dans lequel les » diverses branches d'instruction sont introduites dans la marche des études, )) on ne peut se délcndre d'un profond étonnement et d'une certaine tris- » tesse.. ..Ainsi, comment s'expliquer que l'histoire naturelle ait été reléguée » à la dernière année d'études, ou même en soit souvent écartée tout à fait? » L'hisioirc naturelle si attrayante, si remplie de notions variées, faciles, » pratiques, si religieuses surtout, et dont les côtés délicats peuvent si facile- » ment être ajournées. » Et puis, en parlant de l'enseignement de la zoologie aux enfants, elle ajoute : «Le charme qui attire ainsi l'enfant, à son insu, vers l'animal, c'est le )) charme de la vie; de la vie dont il jouit lui-même sans la connaître, sans » savoir ce qu'elle coûte, où elle tend, ce qu'elle vaut ! la vie, don su- » prême qu'il faut lui apprendre de très- bonne heure à respecter dans ses » inférieurs, alin que, i)Uis tard, i! sache d'autant plus la respecter dans ses » semblables! Qu'on en soit bien convaincu, ce respect delà vie intronisé » dans le cœur de l'enfant, c'est le crime de la guerre avorté dans le cœur » de l'homme ! » Pour faire un livre sur l'histoire de la nature, cette reine des sciences, à la portée des enfants, il faut avoir vécu avec eux, à la ville comme à la cam- pagne, les comuiître et savoir les intéresser sans les fatiguer, en plaçant au niveau de leur intelligence le savoir qu'on veut leur communiquer. On pour- (1) L'nriicle 2 du décret de réorganisation du Muséum d'histoire naturelle de Paris, élail conçu de la manière suivante ; « Le but principal de cet établisse- ment sera l'enseignement public de l'histoire naturelle prise dans son étendue et appliquée particulièrement à ravancenicnl de l'agriculture et des arts....» CHRONIQUE. Iih'7 rait dire qu'il faut une science spéciale, oa du moins traitée d'une manière spéciale pour l'enfant. Si on la lui présentait sous forme abstraite, avec ses aspérités naturelles,ellelui sérail rendue antipathique au lieu d'être attrayante pour lui. Pouf piquer sa curiosilé, il faut donc lui rendre les éléments de la science dont il pourra plus tard approfondir les principes faciles à comprendre et aoiusants. On sait combien les enfants aimcni à entendre raconter des contes ou à les lire. Nous en avons la preuve dans ceux de Perrault. Leur présenter des notions de zoologie sous celte forme, c'était la meilleure ma- nière de leui' donner le goût de l'étude de cette science si féconde dans les applications pour le bien-être de l'homme. C'est cette forme simple que madame Pape-Carpantier a adoptée pour in- struire les enfants en les amusant. Elle fait ainsi passer sous les yeux de ses petits lecteurs le règne animal en leur présentant les types des embranche- ments, des ordres, des familles et des genres dans leur orJre zoologique. Mammifères et Oiseaux, Repiiles et Poissons, Insectes et GrusUicés, Annélides et Mollusques, Zoophyles, tout est examiné par le côté le plus facile l\ comprendre. Plus de deux cents espèces d'animaux sont étuiUées, et les enfants lisent ce qui est dit sur eux, sans efforts d'intelligence ; ils apprennent ainsi à épeler, sans contrainte ni pensums (comme le dit l'auteur) dans le grand livre de la nature, où ils pourront lire facilement plus tard ; or, ce grand livre , trop mécoimu, devrait être le fonds de la bibliothèque rurale dont nos populations des campagnes sont privées, elles qui en ont un si pressant besoin dans leur profesMon. Elles ne se doutent même pas de l'existence des vérités contenues dans ce livre écrit par le Créa- teur qui nous y a développé lui-même tous les principes dont l'étude serait un si puissant élément moral et physique du bonheur de l'homme ici-bas, si cette étude était bien comprise et bien faite. Après avoir esquissé le cadre du règne animal, madame Pape-Carpantier dit, dans la récapitulation de son ouvrage, récapitulation qu'elle nomme sa DERMÈr.E ETAPE : (( Arrêlons-nous ici, chers enfants; mais, avant de nous » séparer, j'ai encore quelques mois à vous dire. » ]Nous avons déjà vu, en mille occasions, quelles immenses ressources » l'homme a su tirer du règne animal : la chair, la fourrure, les os, toutes » les parties enfin des animaux domestiques ou sauvages, il a su les employer » pour satisfaire à ses besoins ; il en a alimenté les diverses branches de son » industrie ; il a utilisé jusqu'aux travaux des plus frêles insectes ! Et ponr- » tant, ce que Thomme a ea)prunlé de plus précieux au règne animal, ce » ne sont pas les di'pouilles de la mort, ce sont les forces multiples de la vie » c'est la force des animaux qu'il a su discipliner et employer à son service! » :\]ais cette grande conquête d'un auxiliaire soumis, docile et puissant, » ce n'est point par l'empire de la force et de la violence que l'homme l'a » faite, c'est par l'ascendant de son intelligence, de son savoir, fruit d'une » patiente observation. Par la violence, il effarouche et détruit les animaux- » par la douceur, il les multii)lie et s'en fait de précieux auxiliaires : Voyez » comme preuve l'Éléphant apprivoisé et soumis » tlàS SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. Enfin, voici comment madame Pape-Carpantier prend définitivement congé de ses petits amis qu'elle aime tant : « Adieu, cliers enfants! mes amis, mes » compagnons de voyage ! notre dernière étape est finie, notre voyage à » travers toutes les contrées du globe est achevé. Gardez bien dans vos » cœurs, plus encore que dans votre mémoire, ces deux mots qui résument » tout ce que je vous ai dit : aumihez l'ordre, respectez la vie. Que la » contemplation de l'œuvre divine inspire à votre intelligence le goût du sa- » voir et à vos cœurs l'attrait de la bonté ! que la justice et la bienveillance » envers les êtres qui nous sont inférieurs, le respect et l'amour de vos » semblables, un sentiment religieux, éclairé et profond se gravent dans » vos âmes et dirigent tous vos actes, qu'ils soient pour vous, cbers enfants, » les fruits salutaires de l'étude de la nature. » Adieu ou plutôt au revoir, votre amie dévouée, » Marie Pape-Carpantier. » Pour faire un livre comme celui qui fait le sujet de cette bien courte et incomplète analyse, il fallait non-seulement du talent d'écrivain et de la science, mais du cœur et surtout du cœur de mère, et c'est ce que j'ai trouvé dans le livre qui a pour titre : Zoologie des salles d'asile et des écoles élé- mentaires. En terminant ces quelques lignes, que madame Pape-Carpantier me per- mette de lui exprimer un désir. Je voudrais voir, dans les prochaines édi- tions de son livre, si utile aux enfants, une nuance plus caractérisée de pra- tique dans tout ce qu'elle dit si bien sur les animaux domestiques. Je n'ai pas trouvé, moi, cultivateur-éleveur, assez de zootechnie dans son ouvrage de zoologie pour les écoles primaires. Je sais bien que la zootechnie, science naissante, est encore si peu connue, que les zoologistes, à l'exception de Daubenton, ont écrit peu de chose sur elle ; mais le moment me paraît venu de signaler les beaux travaux des savants, de manière à les appliquer à l'art de multiplier et de perfectionner les animaux que l'hounne a soumis à la domesticité. Toutefois, je ne saurais rien faire de mieux que de m'en rapporter aux sentiments d'amour du bien qui ont toujours animé l'esprit et le cœur de madame Pape-Carpantier : elle saura bien trouver tous les moyens d'orner son livre de tous les éléments de succès dont nos écoles primaires n'auront qu'à se féliciter. Richard (du Cantal). ERRATA. Numéro 5, mai 1869 : Page 310, ligne à, au lieu de : 2 tais, lisez : 9 tais. Page 339, lignes h, 7 et 12, au lieu de : Java, Usez : Jarra. — Même page, ligne 9, après : fourmi blanche, Usez : De l'Inde, à la suite, etc. Le Jarra est Y Eucalyptus mahagony ou marginata. — De même, l'ÊMca- hjptus obliqua est désigné encore sous les noms de : E. robusla, E. giganlea, E. fabrorum. î. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIETE (1). RAPPORT SUR L'EXPOSITION DES PRODUITS DE PÈCHE DE LA HAYE EN 1867, Par n. .1. Léon SOUBElRitl^. En 1861, la Hollande avait institué la première une exposi- tion internationale d'appareils de pèche, qui eut lieu avec un grand succès à Amsterdam, par les soins du collège des pèches, qui y avait convié les principales nations maritimes du continent. L'initiative de semblables expositions revenait de droit à la Hollande, qui a su tirer de la pêche des produits importants, et qui a acquis par l'application de cette industrie le premier rang des nations maritimes ; bientôt son exemple fut suivi par la Norwége, qui convia les pêcheurs de tous les pays à présenter leurs appareils et leurs produits à Bergen; puis par la France, qui a donné à l'industrie des eaux des concours analogues à ceux qui existaient déjà, depuis de nom- breuses années, pour les cultures de la terre. Une seconde exposition plus restreinte, puisqu'elle ne s'adressait guère qu'à la Hollande et ne présentait que quelques produits étran- gers, a eu heu depuis en 1 867 à la Haye par les soins de la Nederlandsche Maatscliappij ter Bevordenmg van Nijverheid te Haarlem {Société néerlandaise pour l'industrie à Harlem). Une commission composée de MM. Rietstap, Van Iterson, Hoogendijk, Maas et Swann, fut chargée de l'organisation de celte exposition, qui avait réuni l\li exposants etllZï7 objets, au moment de l'ouverture, le 1" juillet. Installée dans un monument consacré à l'Académie de dessin, l'exposition était organisée avec un soin qui témoignait du goût parfait des personnes qui s'étaient chargées de son arrangement, et flat- (1) La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des arlicles insérés dans son Bulletin. 2*= SÉRIK, T. Vi. — Août ISO'J. 29 A50 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. tait le regard par des trophées de filets et d'engins de pêche habilement disposés. Si la partie artistique et décorative était parfaitement composée, la disposition des divers objets pré- sentés était faite dans les conditions les plus favorables à l'étude, et la bienveillante courtoisie des commissaires nous a permis de prendre les notes les plus complètes sur tout ce qui fixait notre attention. Aussi sommes-nous heureux de leur adresser ici nos remercîments les plus sincères . PISCICULTURE. La Hollande, dont les eaux fournissent aujourd'hui la ma- jeure partie du Saumon consommé à Paris et qui possède des pêcheries d'une richesse immense, n'en a pas moins demandé aux pratiques de la pisciculture les moyens de maintenir l'abondance dans celles de ses eaux où les ineilleures espèces existent déjà, et d'introduire ces espèces dans quelques-uns de ses fleuves, où elles manquent. Sous l'impulsion donnée par la France, à la suite de la dé- couverte des moyens de pratiquer la fécondation artificielle, des expériences ont été instituées en Hollande, qui ont reçu les plus vifs encouragements de S. M. le roi Guillaume IH, qui, lui-même, s'est occupé spécialement de cette question. C'est surtout à M. J. de Bont, d'Amsterdam, que sont dues les études de pisciculture faites en Hollande, et la Société d'his- toire naturelle d'Amsterdam, si célèbre sous le nom Natura Artis mr/f/istra, ayant accordé son assistance à M. de Bout, celui-ci sollicita du gouvernement français de participer aux distributions faites, chaque année, par l'établissement d'Hu- ningue, et put ainsi faire des études sur les diverses espèces de Salmonidés. Les produits obtenus par M. de Bont ont été distribués dans divers cours deau et ont déjà donné des pro- duits intéressants. Disons de suite que les œufs de fera mis en incubation dans les appareils ou placés directement dans l'Yssel supérieur (dans des paniers) n'ont donné aucun résultat appréciable et n'ont pas été continués. On conserve dans les bacs de l'étabUssement de pisciculture de la Société Natura Artis ma(jistra des poissons qui ont subi leur évolu- EXPOSITION DES PRODUITS DE PÊCHE, hbi tion et qui atteignent aujourd'hui des dimensions respectables : mais on a observé à plusieurs reprises une maladie qui a sévi sur les animapx et en a tué un certain nombre. Les premiers Saumons obtenus par M. de Bout avaient été présentés par lui en 1859 à une exposition qui avait lieu à Amsterdam et fixèrent l'attention de S. M. le roi Guillaume, qui chargea son grand veneur de s'entendre avec M. de Bont, pour organiser à son château de Loo, près d'Apeldoorn, un établissement de pisciculture. Malheureusement, les premiers essais ne réussirent pas, les jeunes Truites ayant été placées dans les ruisseaux qui sortent des étangs et par suite sujets à de trop grandes variations de température : comme on s'en assura, là était la cause des mécomptes observés, et quand on eut disposé les appareils à incubation dans les ruisseaux for- més par les sources qui alimentent les étangs et dont la tem- pérature ne varie que très-peu aux diverses saisons, les édu- cations réussirent et le développement des Truites s'effectua d'une manière régulière, surtout pour les Truites saumonées et les Truites de mer, comme nous avons pu nous en assurer par nous-raènie lors de notre visite au château de Loo, en 1867. Nous y avons vu des Truites saumonées et des Truites grandes des lacs provenant d'œufs envoyés d'Huningue et en partie d'œufs éclos à Amsterdam, et qui avaient atteint leur troisième année. Ces poissons, placés dans un bassin alimenté par une source qui forme une petite cascade à une extrémité, trouvent à se réfugier dans un^ sorte de rocher creux qui occupe le milieu du bassin, et n'en sortent que lorsqu'on abaisse le niveau de l'eau. Dans les ruisseaux qui font suite à ce premier bassin, se trouvent une grande quantité d'alevins, d'Ombres chevaliers, de Truites saumonées, de grandes Truites des lacs et de Saumons, que le chasseur nourrit avec de la cervelle de veau. On a pu déjà pratiquer la fécondation artificielle au château de Loo et obtenir des produits des pois- sons qui y avaient été introduits il. y a déjà plusieurs années : mais il est arrivé à plusieurs reprises que les œufs ainsi fécon- dés n'ont pas donné de résultats bien satisfaisants, la féconda- tion artificielle ayant été opérée sur des. poissons encore trop jeunes, c'est-à-dire n'étant âgés que de deux ans. /|52 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. Un certain nombre de produits obtenus par M. de Bont ont été déposés dans les eaux de l'étabbssement des Invalides de Bronbeek, mais les soins ont manqué et le succès a été nul. Les essais faits à Hemelschen n'ont pas donné des résultats satisfaisants, par suite d'une crue qui a permis aux poissons de s'échapper de leurs réservoirs. La Société de l'Over Yssel, pour le développement et la pros- périté de la province, a mis à plusieurs reprises en liberté dans un des bras de l'Yssel, à Keterveen, près Zwolle, un cer- tain nombre d'alevins provenant des appareils d'Amsterdam, et déjà, dans l'hiver 1861-CV2, des pécheurs d'Éperlan ontre- cueiUi dans leurs filets plusieurs jeunes Saumons qui faisaient ainsi leur première apparition dans des eaux qui n'en conte- naient pas auparavant. Grâce aux instructions répandues par la Société de rOver Yssel pour faire connaître les résultats que l'on pouvait attendre de l'introduction des Saumons, ces pê- cheurs, convaincus de l'importance qu'il y avait à ne pas nuire au succès de l'entreprise qui leur paraissait devoir donner dans l'avenir les plus heureux résuhats pour leur profession, surtout si l'expérience se répétait sur plusieurs milliers d'indi- vidus, rendent ces Saumons en liberté. En février et mars 18(53, on prenait dans l'Yssel des Saumons longs de O^^SO, et pesant presque une demi-livre. En décembre 1863, on a pris un Saumon long de 0"',30 à 0"',35, et de nombreux témoignages sont venus affirmer que le Saumon était devenu un habitant de l'Yssel. Depuis, en 186/i,^on a péché deux de ces pois- sons qui pesaient 5 livres et demie et 6 hvres et demie. En même temps, on a capturé un certain nombre de poissons longs seulement de 0'%1/i, qui n'avaient pas encore été à la mer comme les premiers. Le nombre des poissons pris ainsi a été en augmentant chaque année, et le volume dé ces ani- maux a toujours été en s'accroissant proportionnellement, et en 1865, la pêche a été plus considérable que jamais. Ce n'est pas seulement dans quelques pièces d'eau et dans des tleuves, qui avaient été jusqu'ici dépourvus de Saumons, que des expériences de pisciculture ont été faites ; mais dans la Meuse àKralingen, où existent des pêcheries considérables, M. de Bont, avec l'assistance de M. Kersbergen, a déposé une EXPOSITION DE PRODUITS DE PÊCHE. Z|53 assez grande quantité d'alevins dans le but d'assurer la richesse de ces eaux. Au printemps de 1864, désirant faire des essais de fécondation artificielle, M. de Bont se mit en relation avec le directeur de la pêcherie de Merode, près Kra- lingen; mais il apprit que le Salmo Salar ne se trouve jamais dans cette partie de la Meuse avec des œufs mûrs, bien qu'on l'y pêche par milliers, mais qu'on y prend quelquefois un autre Salmonidé plus allongé et de couleur plus foncée qui, à l'arrière -saison, a des œufs bien développés. Les mâles appa- raissent généralementquelquesjours plus tard que les femelles. Cela faisait une difficulté pour le but que se proposait M. de Bont, mais il eut l'idée de recourir au procédé mis en usage par les pêcheurs de Bâle, qui séquestrent le poisson au milieu de la rivière, en lui passant une corde dans l'ouïe, ce qui permet d'attendre que les œufs soient arrivés à maturité. Une pre- mière expérience ne donna pas de grands résultats, car ni le mâle ni la femelle n'étaient en bon état, et ne purent donner de produits malgré les pressions exercées sur leur abdomen : on les remit donc dans le Maaa ; mais, quand on voulut, quelque temps après, recommencer l'expérience, le mâle était mort (depuis vingt-quatre heures) et la fécondation, faite avec sa laitance, ne donna que très-peu de produits, bien que les œufs aient d'abord présenté une apparence qui faisait présumer la réussite. Des femelles de Saumons, apportées vivantes d'une autre pêcherie, donnèrent facilement par de douces pressions une cerlaine quantité d'œufs qui furent fécondés avec la lai- tance d'un mâle, pris presque en même temps : l'opération fut faite avec succès, car on obtint, alevins 83 pour 100 des œufs mis en incubation. Une femelle, dont on avait violemment fait sortir les œufs, n'eut pas un seul œuf fécondé par la lai- tance du mâle précité. Les jeunes obtenus par ces expériences furent réexpédiés plus tard à Kralingen pour y être mis en hberlé et servir au repeuplement; depuis, on a organisé à Mérode des appareils d'incubation pour ne pas laisser perdre les œufs de Saumons que l'on pêche en état prospère. M. de Bont emploie pour ses expériences de pisciculture des cuves en zinc, dont l'eau se déverse des unes dans les /l54 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. autres et dans lesquelles le déversoir est garni d'une toile mé- tallique qui empêche les alevins de pouvoir s'échapper. Les cages à incubation sont portées sur des pieds qui les main- tiennent à une certaine hauteur au-dessus du fond, et dont les parois percées de trous permettent un facile accès à l'eau qui vient baigner les œufs, lesquels reposent sur des baguettes de verre. M. de Bout trouve à cette disposition l'avantage que les corpuscules ne restent pasfixéssur les œufs. Pour le transport des alevins, le même pisciculteur em ploie url seau métallique placé dans un panier rempli de zos- tère et qui offre une large ouverture médiane que forme un opercule cylindrique, tandis que sur lescôlésdeux tuyaux, res- tés ouverts, permettent un facile accès de Tairdans l'appareil, tout en étant trop étroits de calibre pour laisser l'eau jaiUir par suite des mouvements imprimés pendant le transport. M. de Bout donne à ses Truites des mollusques et des insectes d'eau douce, et quand il n'en a pas suffisamment à sa dispo- sition, il leur fournit, comme on le faisait au Jardin botanique de Bruxelles, des moules cuites et hachées plus ou moins fin, des petits poissons, du foie de bœuf cuit, ou une pâte de farine d'orge et de sang; mais ce qui lui réussit surtout, c'est la cervelle de veau qu'il passe à travers un linge pour la débar- rasser des membranes, et qui lui a permis de mettre fin à la mortalité, qui lui enlevait presque tous les élèves de ses bacs (1). Nous avons encore trouvé à l'exposition de La Haye la série des engins employés par l'établissement d'Huningue, mais ils sont trop connus pour que nous ayons à les décrire ici. La Belgique, qui offre des eaux de nature et de situation très-variées, ce cjui est en rapport avec la diversité des couches minérales de son sol, nourrit par cela même des espèces de poissons d'eau douce aussi nombreuses que variées. Dans les parties montagneuses et rocheuses de l'i^rdennes, deCondron, et del'Entre-Sambre-et-Meuse, des ruisseaux rapides, de petites (1) M. J. de Bont, Een Woord over Kunsf matige VisschfoJckerij, 1863. ^- Le même, Nog een IVoord over Kunstmatige Visschfokkerij, 1867. EXPOSITION DE PRODUITS DE PÊCHE. !ibb rivières à l'aspect subalpin, nourrissent la Truite (1) et quel- quefois l'Ombre chevalier ; plus bas, c{uand ces :'-ours d'eau se sont réunis en grandes rivières, la Semoi, l'Ambleve, la Vesdre, etc., leurs eaux peuvent nourrir le Saumon, qui y remontait autrefois en abondance. La Meuse, avant l'époque actuelle, nourrissait le Saumon, l'Alose qui y remontait en avril, et offrait quelquefois au pêcheur l'Esturgeon et la grande Lamproie de mer. Dans le bassin de l'Escaut, aux espèces moins variées, en raison des terrains bas limoneux où les eaux prennent naissance et des alluvions qu'elles traversent, on ne trouve plus ni Saumon, ni Truite, ni Ombre chevalier. Ce n'est que dans l'Escaut, aux eaux troubles et saumàtres, que l'on trouve avec des Anguilles très-abondantes, le Coré- gone oxyrhynque, l'Éperlan, l'Esturgeon, l'Alose en avril, et plus tard l'Alose fmte (2). Mais dans toutes ces eaux, par suite de diverses causes qui ont exercé une fâcheuse influence, le poisson n'est plus aussi abondant que par le passé, et l'es- prit public s'est préoccupé des moyens de remédier k celte diminution du produit. Dans ce but, on a proposé une pro- tection plus efficace du poisson, surtout h l'époque de la fraie, des soins mieux entendus lors du curage des canaux, l'étabUssement de passages ou d'échelles pour le poisson (3), des mesures restrictives contre les industries qui vicient les (1) En Belgique, on a reconnu que la Perche {Perça fluviatilis), le r.oten- gle [Leuciscus Erytlwophthalmus) el la Rosse [Leuciscus rutilus) semblent s'exclure avec la Truite. (2) Ed. de Selys-Lonchamps, Sur la pèche fluviatile en Belgk^ue ; in-8, 3867. (3) Tout le monde reconnaît que les barrages de la \îetise ruinent la pèche au Saumon dans ce fleuve, et qu'il est urgent d'établir, à chaque bar- rage, un passage à poisson dans les meilleures conditions. M. de Selys- Lonchamps rapporte le fait suivant qui porte son inslrnclion : «Un tdmoin » digne de foi a vu, au barrage de Cliokier, en amont de Liège, prendre, en » un seul jour d'automne, près de trente Saumons, qui s'efforçaient vaine- » ment de franchir le barrage pour remonter la Meuse, afin d'aller vaquer » à la reproduction. Un gros Saumon s'élança phisieurs fois à 3 mètres de .) hauteur sans parvenir à passer» [loco citato, p. 30). Une pêcherie, établie à l'embouchure de la Semoi, dans la Meuse, ne fournit plus un Saumon de- puis la constiniclion des barrages. 556 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQLIE d'ACCLIMATÂTION. eaux avec leurs résidus (1), la diminution du chaulage dans l'agriculture (2), toutes ces questions sont délicates, puis- qu'elles touchent à l'organisation d'industries importantes, mais le danger de voir disparaître le poisson des rivières est imminent. Il y a déjà fort longtemps que les premiers essais prati- ques de pisciculture, en Belgique, ont été faits, par l'initiative de S. M. le roi Léopold I"", à sa terre d'Ardennes, près de Binant, province de Namur (3). Cette multiplication artifi- cielle des Truites avait parfaitement réussi sous la direction de feu M. Ern. Sembuck, directeur des chasses du roi, d'après les leçons qui lui avaient été données dans son enfance par son père, forestier du duc de Gobourg. On plaçait les œufs sur le cours d'un ruisseau, à fond caillouteux, dans une frayère artificielle, entourée de grillage ; les Truites étaient ensuite lâchées dans les petits cours d'eau du domaine royal, où on les voyait en grand nombre (/i). En 1853, M. Ernest Vandenpeeroboom, frappé des résultats que l'on pourrait tirer de la piscicultur*^ pour repeupler les (1) Ce n'est pas seulement les l'oissons qui souffrent de cet état de clioses : l'eau, chargée de principes toxiques, est rendue impropre aux usages domes- tiques, et ne peut plus servir pour abreuver les bestiaux ; elle n'est plus potable pour l'homme et exhale, d'ailleurs, des miasmes débMères, source de maladies graves. Du reste, le commerce d'agriculture de la province de Liège constate, dans son ['.apport général de 1865, que les fabriques de sucre ont subi des plaintes unanimes des riverains du chef de l'altération des eaux provoquée parles liquides et les matières qu'elles y déversent (deSelys-Lon- champs). (2) Dans l'Ardonnes et le Goudron, où l'on emploie généralement la chaux pour amender les terrains maigres, la Meuse a beaucoup souffert, et, dans quelques ruisseaux, l'Ombre chevalier a entièrement disparu (de Selys-Lon- champs). (a) Dès 1839, M. Kinkin, régisseur de S. M. Léopold l", adressait, d'a- près les ordres de S. M., à M. le maréchal Soult, une notice avec plans, destinée à faciliter la création, àSainl-Amand, d'un établissement de piscicul- ture sur le modèle de celui d'Ardenue. {li) M. Sembuck père avait, lui-même, appris la, manière de mulliplier arlilîciellement les poissons de pêcheurs saxons qui la pratiquaient depuis fort longtemps. {Note de M. Kinkin, régisseur général îles propriétés de S. M. le roi des Belges, communiquée par M. de Selijs-Lonchamps.) EXPOSITION DE PRODUITS DE PÊCHE. /|57 eaux de la Belgique, appelait l'attention du gouvernement belge sur cette question qui devait permettre, concurremment avec une bonne loi sur la pêche, à combattre l'appauvrisse- ment des eaux. A la suite de cette proposition, M. de Glercq, inspecteur de l'agriculture, fut chargé d'une mission en France, et en 185Zi, il fit connaître les résultats de sa visite aux prin- cipaux établissements de pisciculture de l'étranger et les meil- leurs moyens pour doler la Belgique de semblables institu- tions (1). En 1855, M. Coste fit une leçon sur la pisciculture devant la Société littéraire de Gand, et ta la suite de cette leçon, M. Tytgadt, directeur du Jardin zoologique de cette ville, installa dans cet établissement un appareil d'incubation, où furent placés des œufs provenant d'Huningue. En 18(V2, il fut organisé au Jardin botanique de Bruxelles, sous la direction de M. A. Schram (2), des expériences de pisciculture artificielle dans des bassins alimentés par la dis- tribution des eaux de la ville qui déversaient leur trop-plein dans une série de ruisseaux à cascades, mesurant ensemble 200 mètres et aboutissant à un vaste étang. Les œufs fécon- dés, dus à la générosité du gouvernement français, furent fournis par l'établissement d'Huningue et, après leur incuba- tion et la résorption de la vésicule, placés dans les ruisseaux, où on leur donna de la nourriture. Après une année de séjour dans les ruisseaux, les poissons étaient transportés dans les bassins supérieurs et dans l'étang pour qu'ils puissent trouver un espace plus considérable et une nourriture plus abondante. Malgré quelques accidents (3) qui sont venus troubler les ex- périences, on a pu obtenir des Truites qui pesaient jusqu'à huit livres et des Saumons de 25 à /lO centimètres. Tous ces (1) De Glercq, liapports sur la pisciculture, adressés à M. le ministre des travaux publics {Annales des travaux publics de Belgique, t. Xïl], p. 253, 1 85/4). Notice sur rétablissement ichthyogétnque de la Société royale d' horti - culture de Bruxelles {Ann. des travaux publics de Belgique, t. XVI, p, 858). (2) A. Schram, Essais de pisciculture tentés au Jardin botanique de Bruxelles (Bull, de la Soc. iinp. d'AccL, 'I" s). Le genre Eurya est tout à fait nouveau; il est probable qu'il y en a plusieurs espèces dans l'envoi de M. Degron, mais les sujets ne sont pas encore assez développés pour pouvoir être déterminés exactement. Celui NOTE SUR QUELQUES PLANTES NOUVELLES. /l73 que nous avons flédié à l'un des memlircs les plus zélés de la Société se fait remarquer tout d'abord par son faciès parti- culier. Ses feuilles étroites, dentelées et crispées, d'un vert brillant, sont très-distinguées. FiG. 3. Tetranthera picta. Cette espèce a les feuilles moins grandes que le T. Lvijsii, elles sont vert foncé et quelquefois panacbées de jaune; c'est une espèce très-vigoureuse. Le sujet sur lequel est greffée la variété que nous décrivons, a donné une pousse que nous avons laissée se développer; c'est vrai- h7h SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. semblablement un Tetranthera à feuilles plus larges, d'un vert plus clair et qui est probablement le type du T. Luyùi. Il fera aussi une plante très-recommandable. En offrant ce sujet à la Société, M. Degron a donné deux plantes pour une, puisque la plante et le sujet sur lequel elle est greffée sont dignes d'intérêt. Vingt-cinq plantes, encore très-nouvelles pour la plupart, ont pu être reconnues; ce sont les : AUCUBA PICTURATA, — PICTA F/EMINA. Baumannia GEMINISPINA. Brunfelsia IIopeaNa. buxus japonica migrophylla variegata. — rotundifolia variegata» CaMELLIA SaSSANQUA VARIEGATA. Cephalotaxus PEDUNCULATA. ClEYERA JAPONICA VARIEGATA. CryPTOMERIA. JAPONICA VARIEGATA. DaPHNE JAPONICA VARIEGATA. — PAPYRACEA. EURYA LATIFOLIA VARIEGATA. evonymus japonicus sulfurea marginata. Gardénia florida variegata. ^ — radicans variegata. Ilex CRENATA. Legustrum spicatum variegatum. Nageia cuspidata. — falcata. — ovata variegata. PlIOTINIA TENUIS. PODOCARPUS LONGIFOLIUS VARIEGATUS. SkIMMIA VEITCIIII VARIEGATA. ViDURNUM AWAFUKI VARIEGATA. A cette liste il faut ajouter neuf pieds de Selaginelles en plusieurs variétés. Elles ont beaucoup souffert et nous aurons NOTE SUR QUELQUES PLANTES NOUVELLES. 475 beaucoup de peine à les réussir. Plusieurs plantes étaient mortes à leur arrivée et d'autres ont péri depuis. Nous continuerons l'examen de la collection de M. Degron au fur et à mesure que le développement des végétaux le per- mettra, et nous nous empresserons de vous communiquer le résultat de nos observations. Nous devons à M. Degron de bien grands remercîments, et le Jardin d'acclimatation a été Irès-beureux de pouvoir lui exprimer ses sentiments de reconnaissance pour son don précieux. Bien qu'il ne soit ni botaniste ni même borticulteur, M. De- gron a l'amour des plantes, et, par intuition, il a su choisir des végétaux rares et remarquables : il pourrait donc rendre à notre Société de grands services. 11 nous a témoigné le désir de faire de nouveaux envois; c'est une offre à accepter, et nous aurons sans doute de nouveaux remercîments h faire à notre zélé et intelligent donateur. La réunion d'horticulteurs, aussi distingués que ceux que nous avons nommés plus haut, était pour nous une trop bonne fortune pour que nous n'en profitassions pas pour faire, en même temps, un examen sérieux de la collection des Bambous cultivés au Jardin d'acclimatation. Il résulte de cet examen que les noms suivants ont été appliqués aux numéros que porte cette collection sur les catalogues du Jardin, publiés jusqu'à ce jour : N" 1 est le Bambusa mh is. 2 — — QuiLioi. — ■ Dédié, par nous, à M. le commandant du Quilio qui en a fait don au Jardin en 1866. 3 est le Bambusa aurea. 4 — GRACILIS. 5 — METAKE. 6 — vioLASGENS. — Nom choisî par nous d'après la couleur des tiges. Ce Bambou a été donné au Jardin d'acchinatation, en 186/i, par S. Exe. M. le ministre de l'agriculture, qui l'avait reçu de M. E. Simon, alors en mission en Chine. â76 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d' ACCLIMATATION. N" 0 est le Bambusa viride striata? 15 — NIGRA. 16 — VmiDE GLAUCESCENS. 17 — siMONii. — Ce dernier nous a été donné par MM. Thiltaut et Keteleer, qui le mettent en vente cette année. Les n"' 2 et 6 sont deux plantes nouvelles introduites en France par le Jardin d'acclimatation, grâce à de généreux donateurs. 11 reste à déterminer quelques variétés qui ne sont pas en- core assez développées, ou sur la rusticité desquelles nous ne sommes pas assez fixés ; leur détermination est ajournée ta l'année prochaine. Parmi ces plantes se trouve YAnindo mauritanica qui nous avait été envoyé pour un Bambou. C'est un Roseau d'A- frique, dans le genre de X Ariaido donax, mais plus grêle. Nous ne terminerons pas ce rapport sans adresser à MM. Keteleer, Carrière et Rivière, de bien vifs remercîments pour l'empressement qu'ils ont mis à se rendre à notre invi- tation et pour le concours qu'ils nous ont prêté dans la déter- mination de ces végétaux remarquables. II. EXTRAITS DES PROCÈS- VERBAUX DES SÉANCES GÉNÉRALES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE DU 27 AOUT 1869. Présidence de M. le C'c d'Éprémesml, secrétaire-général. Le procès-verbal est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres pré- sentés depuis la dernière séance. MM. BouLART (Raoul) , à Paris. Cruz (Jean), propriétaire à Séville (Espagne), Lenglier (Charles), secrétaire-général de la Société zootechnique de Seine-et-Oise, à Versailles. Leloup, à Saint-Mandé (Seine). Maisonneuve (le docteur), chirurgien de rHùtel-Dieu, à Paris. NiETO (J. A.), à Cordoba (Mexique). Petit (César-Paul-IIenri), receveur particulier des fi- nances, à Pontoise (Seine-et-Oise). Tripo.né fils (Adolphe), négociant à Dellbrt (Haut- Rhin). — Madame veuve Buddingh annonce le décès de son mari, M. le D^ A. Ruddingh. — M. Van Gorkom, fonctionnaire chargé de la culture du CincJwna à Java, adresse ses remercîments pour la médaille d'or qui lui a été décernée à la dernière séance générale. — M. A. Pasquier, de Damery (Marne), donne les renseigne- ments suivants sur les Léporides offerts par lui à la Société : « Mes Léporides ne sont pas nés chez moi. Ils m'ont été )) donnés par un parent, il y a environ six ans, avec assu- » rance qu'ils provenaient du croisement d'un lièvre avec une » lapine commune. \\ paraît que ce résultat a été obtenu avec » une grande difficulté et après de nombreux essais infruc- » lueux, parce que très-souvent le Lièvre se laisse tuer par le )) Lapin : fait assez vraisemblable puisque généralement les /i78 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. » chasseurs reconnaissent que les garennes bien pourvues de » Lapins ne possèdent que très -peu de Lièvres. Jusqu'à ce )> jour, j'ai attaché peu d'importance à cette question ; je me » suis simplement attaché à conserver cette espèce, parce que » j'en trouve la viande beaucoup plus succulente que celle des » autres et que sa reproduction, ainsi que son élevage, sont » très-faciles. Toutefois mon intention est de tenter de nou- » veaux essais dans le but d'arriver à rendre la chair se rap- » prochant plus de celle du Lièvre. J'espère que l'accouple- » ment des Léporides avec le Lièvre présentera moins de » difficultés qu'avec les Lapins communs, et je vais tâcher de » me procurer soit une Hase, soit un Lièvre mâle, et si j'y » parviens prochainement, je me ferai un plaisir de vous com- » muniquer le résultat de mes tentatives. » — M. le comte de Maupassant adresse la note suivante sur ses éducations de Moutons Ti-ijang : < Vous apprendrez, je » pense, avec satisfaction que mes essais sur la reproduction » de la race de Moutons Ti-yang, que la Société d'acclimata- » tion a bien voulu récompenser en me décernant une men- » tion honorable dans sa séance du 19 février dernier, vien- » nent de donner un résultat des plus intéressants. J'avais eu » l'honneur de vous écrire que, pendant les inondations de la » Loire en 1866, alors que mes fermiers avaient réfugié leurs » troupeaux chez moi, le Bélier pur sang avait couvert des » Brebis ordinaires du pays, sans race distincte, qu'on engrais- » sait dans les îles, etque j'avais acheté et conservé deux jeunes » Brebis qui en étaient provenues, afin d'essayer des croise- » ments et de bien savoir si elles deviendraient fécondes à » l'égal des Brebis chinoises qui n'ont cessé de mettre bas deux » fois régulièrement dans la même année et toujours deux » petits par portée, soit quatre sujets. L'une avait conservé de » sa mère une laine très-belle et très-fine ; l'autre au contraire, » sans avoir la laine médiocre ou, pour mieux dire, presque » sans valeur du père, portait une toison un peu moins al)on- )) dante et pourtant assez belle pour qu'elle pût être confondue » sous ce rapport avec les laines de nos contrées. La première » mit bas le 19 mars 1868, un Bélier métis, que j'ai fait castrer, )) "i) PROCÈS-VERBAUX. /|79 » puis engraisser, et qui a été tué ; la chair en était excellente » et offrait les mêmes qualités que celle des r/-y«/iy, siremar- » quable par son goût exquis et l'abondance d'un jus très-fin, » qui en font un mets très-supérieur à celui de nos Moutons » ordinaires : notre illustre collègue le baron Cloquet m'écri- » vait, après l'avoir goûtée, qu'il n'avait point mangé meilleur » gigot et que le résultat de la dégustation faite par, des ama- » teurs juges compétents, était que jamais viande plus tendre » et plus succulente n'avait paru sur aucune table de France » ni d'Angleterre. Le 8 janvier 1869, cette Brebis donnait nais- » sance à deux sujets : un Bélier qui mourait en naissant, » peut-être étouffé, et une Brebis que j'élève pour lareproduc- » tion. Le 15 août 1869, elle vient de mettre bas trois petàs, ^^ dont deux vivants, mâle et femelle, qui déjà vont gaiement » au pacage avec leur mère, dont le lait leur suffit sans qu'ils » en souffrent, et un troisième, mort en naissant, quoique venu » à point et très-bien conformé. J'ai l'espoir que les deux » premiers sujets réussiront, malgré la saison sèche et aride » qui m'a causé quelques pertes. C'est la première fois que » j'obtiens trois ?iaissances de la même portée. Les Brebis » Ti-ya7ig m'en ont régulièrement donné deux par an et tou- » jours de deux petits chacune ; mais elles n'ont encore pas » atteint ce nombre de trois, qui arrive, veuillez le remarquer, ï^ avec une Brebis provenue de croisement et sept mois après » une^ précédente portée en janvier 1869. L'autre Brebis » métisse, dont je viens de parler, a eu deux mâles le 9 jan- » yier dernier; elle est très-forte, et tout annonce que bientôt )) j'obtiendrai par elle de nouveaux sujets, presque aussi dans )) les sept mois. J'avais été contrarié de ne pas avoir dans l'ori- » gine assez de femelles, maintenant j'en ai davantage, mais )) il ne me reste plus qu'un Bélier que j'avais donné en cheptel » k l'un de mes voisins et que je lui ai redemandé, n'ayant » pas consenti h le vendre ; bien m'en avait pris, car ayant été » forcé de tuer le vieux Bélier qui allait être pris du tournis, » on me l'a rendu dans un grand état de maigreur ; de bons » soins l'ont rétabli, il est vigoureux, mais si je le perdais ■ 9 sans en avoir un autre des Brebis ti-yang, qui sont pleines, Z|80 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. » je serais très en peine, car j'ai suivi vos conseils de ne pas » essayer de croisement par les mâles métis. Si vous aviez au » Jardin un sujet pur sang, je ne saurais trop recommander » de le conserver. Désormais, il est démontré que le croise- » ment réussit très-bien avec des Brebis étrangères, et je veux » en chercber d'une espèce connue pour donner ordinairement » deux petits au printemps, afin d'accroître des chances de » succès plus rapides. Déjà on m'adresse des demandes aux- » quelles je ne peux encore satisfaire, tandis que dans l'origine )> personne ne voulait m'aider. Si vous pensiez qu'une race de » Brebis, parmi les plus connues, conviendrait davantage pour » ces croisements, je serais charmé d'avoir vos bons conseils. » J'ai l'espoir que les Ti-yang croisés contribueront large - » ment à l'alimentation publique par une viande de haute » qualité, et que les vieilles femmes malheureuses de nos vil- )) lages pourront nourrir, presque sans dépenses, sur les bords » des chemins, de belles Brebis qui dans l'année leur rappor- » teront quatre et parfois cinq Agneaux ; ce sera pour elles » un profit rémunérateur presque sans peine et en dépit des » rhumatismes et des fatigues de l'âge. La Société d'acclima- » tation aura ainsi rendu de réels services, dont le premier » mérite reviendra à la baronne Cloquet, qui lui a fait cadeau y> des premiers sujets Ti-yang jusqu'alors inconnus. » — M. R. de Sémallé annonce la mort des Moutons Ti-yang qu'il avait reçus à titre de cheptel, et adresse un rapport du vé- térinaire chargé de l'autopsie de ces animaux. Une reste plus à M. de Sémallé que trois jeunes animaux composant le croît. — Il est déposé sur le bureau une note sur la formation d'une Société d'encouragement pour l'amélioration et la pro- pagation des races de chiens de chasse. — M. Dugardin-Gardin, de Saint- Amand-les- Eaux (Nord), adresse une note sur ses essais de propagation de la race bovine sans corne, dans le Rainant. (Renvoi à la Commission des ré- compenses.) — M. P. de Bourakoff, délégué de la Société à Odessa, an- nonce le prochain essai d'une race de Poules de Sinope, encore peu connue en Europe : « Leurs Coiis, d'une taille énorme, PROCÈS-VERBAUX. 481 » ont un chant tout particulier et qui, par les brouillards » épais, sert de phare et de boussole aux cabotiers indi- » gènes. » — Son Exe. le Ministre de la marine et des colonies informe que, sur sa demande, M. le gouverneur de la Réunion a pris des mesures pour faire faire un envoi d'une grande quantité de Maî'tins tristes, destinés à l'Algérie. — M. deCapanéma, délégué de la Société à Rio-de-.Ianeiro, annonce que M. Fréd. Albuquerque espère pouvoir adresser au printemps prochain un troupeau de Nandous. — M. Ramel fait connaître que M. Pascoe a tenté à plu- sieurs reprises, mais sans succès, malgré tous ses soins, de transporter des Murray cod fish {Oligonis macquariensis) à Melbourne, et que M. Rosel, qui avait réussi à amener cent cinquante de ces poissons au lieu qui devait leur servir de dépôt, en a perdu cinquante dans le transport de Echuca à Kyneton, ce qui prouve que le reste eût péri par un voyage plus prolongé. Mais tout espoir de succès définitif n'est pas perdu, car le résultat heureux obtenu par M. Ed. Wilson, qui a introduit le Murray cod fish dans la Yarra, donne l'assu- rance qu'on réussira de même à le faire venir vivant à Melbourne. — Le chef du cabinet de S. M. l'Empereur transmet un mémoire de M. de Séré sur un appareil de pisciculture, dé- signé par le nom d'Aquariséré. — M. Drouyn de Lhuys fait parvenir la première partie d'un travail de M. le D^ Mulder Bosgoed, sur la bibliographie ichthyologique {Proeva van Eene ichthyologische Bibliogra- phie). — Son Exe. M. le Ministre de l'intérieur du gouvernement royal de Norwége annonce que M. Hetting, inspecteur de la pisciculture, va préparer un envoi de spécimens de Saumons élevés en eau douce dans les lacs de Ringerige. — M. Le Biguais adresse une note relative à la mortahté des poissons d'eau douce. — MM. Périer et Sénequier fils adressent des rapports sur leurs éducations de Vers à soie, 2'= SÉRIE, T. VI. — Août 1869. • 31 Û82 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQtJE d'âCCLIMÂTATION. — M. le D' Jeanncl adresse une note sur des éducations de Vers à soie, faites en plein air, aux environs de Bordeaux, par M. le D' Gintrac (voir au Bulletin, p. 415). ^~ M. Paul de l'Orza fait hommage d'une brochure sur les Lépidoptères Japonais à la grande Exposition universelle de 1867). — Remercîments. — M. Gheruy-Linguet fait hommage d'un rapport sur VAi- lanticidture pratique. -— (Remercîments,) — M. Toussaint Rey adresse la note suivante sur ses édu- cations de Vers à soie : « Je suis heureux de pouvoir venir » vous annoncer que nous avons commencé, hier, M"*" An- » tonie Burnod et moi, noire petite récolte de cocons de Vers à » soie du chêne ; je me ferai un devoir de vous soumettre » très-prochainement un rapport détaillé sur mes expériences » comparatives. Ces expériences que j'ai faites pour la plupart » à la belle campagne que M. Lyonnet, membre de la Com- » mission départementale permanente de sériciculture, pos- » sèdedansla commune de Seynod, m'ont amené à la décou- 5) verte de la principale cause de la maladie des Yama-mai, )) la flacherie, maladie que les Japonais pourraient bien avoir » déjà désignée sous le vrai nom qui lui convienne, celui de » maladie du soleil, parce qu'elle est le plus souvent occa- » sionnée par une action trop directe et trop prolongée des » rayons solaires. Ces expériences m'ont fait découvrir, en » outre (ce qui est bien plus important), le mode d'élevage » probablement le plus sur pour l'acclimatement duYama-maï, » j'oserai même dire le milieu dans lequel cette précieuse » Chenille doit vivre au Japon, son pays d'origine. Il s'agit » tout simplement, comme je vous l'ai fait connaître, lorsque » vous avez bien voulu visiter mes éducations de Vers à soie, » il s'agit tout simplement, dis-je, d'élever les Yama-maï en » plein air, sur des chênes placés dans des conditions propices » d'humidité, notamment sur les bords de rivières ou de ruis- » seaux, ou sur des taillis de chênes convenablement sillonnés, » naturellement ou artificiellement, par des cours d'eau. Les » essais heureux et malheureux ne me laissent aucun doute à » cet égard et ne laissent également aucun doute aux per- » PROCÈS-VERTiÂUX, 483 » sonnes qui ont été témoins, à mes deux magnanarelles sur- » tout, les nommées Françoise Gaillard, de Vieugy, et femme » Simon, d'Annecy, C'est grâce à ces données que M. Liévre- » ment, greffier du conseil de préfecture de la Haute-Savoie, à » qui j'avais remis des Yama^maï, et que la maladie luienle- » vait rapidement par suite d'un mode défectueux d'élevage, » en a pu obtenir de magnifiques cocons, malgré les intem- péries qu'ils ont subies depuis la quatrième lune. Il importe aussi de dire qile ceux de M"" Burnod et les miens ont supporté tous les orages, la grêle, la neige, les vents très- » froids, les pluies torrentielles, en un mot toutes les varia- » tiens brusques de température qui ont eu lieu depuis le » premier âge jusqu'à la fin de l'éducation. J'ai obtenu cinq » cocons de Chenilles placées sur le chêne sur le([uel vous » m'avez vu grimper. Les autres ont péri, je les avais enlevées, » aussitôt après leur quatrième lune, du chêne situé tout à » côté et que je vous ai fait remarquer par sa position à tra- * » vers le ruisseau. Elles étaient alors très-belles, énormes, » elles présentaient bien les caractères apparents d'un état » parfait de santé, et, quoique des pluies leur aient été favo- » râbles, elles n'ont pas tardé à devenir très-petites, aussi » petites qu'à leur troisième âge, et à montrer des marques de » maladie, tandis que celles laissées sur le chêne penché sur » l'eau n'ont pas cessé d'être très-vigoureuses, d'un aspect » admirable, etFune d'entre elles, de toute beauté, la dernière » qui me reste, a commencé hier matin son cocon sur un » bourgeon, situé presque à fleur d'eau. Il y a donc lieu de » croire que le chêne sur lequel vous m'avez vu grimper ne » réunissait pas les conditions voulues de chaleur et d'humi- » dite. Mais ce fait est de peu d'importance relativement aux » résultats de mes autres essais qui m'ont fait éprouver beau- » coup de pertes. Je dois à M"" Burnod des sentiments de » gratitude pour ses soins intelligents et surtout pour ses » observations utiles qui n'ont pas peu contribué à notre )^ succès. J'en conserve aussi à M"" Constance Dessaix, de » Thonon, qui, par son obligeance à mettre à ma disposition » des œufs des éducations de M. le baron de Bretton, m'a per- hiill SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATÂTION. » mis ainsi de me livrer celte année à de nouveaux essais » d'acclimatation. J'ai la confiance que ces essais vont rapi- » dément se généraliser dans nos contrées. Plusieurs récom- » penses honorifiques onl déjà été accordées à M"" Dessaix, » pour ses succès d'acclimatation de Vers à soie. Il serait à » désirer que le gouvernement pût faciliter ce mouvement par » divers moyens, l'importation d'œufs par exemple, ainsi que » l'ont fait, à diverses époques, pour le Bombyx du mûrier, » en ce qui touche la Savoie, le duc Emmanuel-Philibert, » Charles-Emmanuel 1" et l'Impératrice Joséphine. La Haute- » Savoie, par la quantité considérable de chênes qu'elle pos- » sède, par ses montagnes et ses forêts qui entretiennent » dans bien des lieux une atmosphère constamment humide, » par ses rivières et ses nombreux ruisseaux presque partout » bordés de chênes, se trouve dans des conditions exception- » nellement avantageuses pour l'élevage de votre précieuse » Yama-mai. Et pourquoi, dans ces conditions ne ferions-nous » pas ici ce que vont faire les riches boyards de la Moldavie ? » Mais je m'empresse de vous dire que notre petite récolte et » mon mode d'élevage ont déjà vivement intéressé, à Annecy, » quelques hommes d'initiative et de progrès, surtout M. Fran- » çois Bachet, bien connu par ses savantes expériences chi- )) miques pour la fabrication du papier et de l'eau-de-vie par » le bois, ainsi que par M. le docteur Thonion, par M. Jules » Philippe, secrétaire de la Société Florimontane et par » M. Lachenal, que vous connaissez, je crois; je veux parler » de M. Lachenal, ancien gouverneur de la province d'Annecy » sous le régime sarde et membre de la Société départementale » permanente de sériciculture que notre excellent préfet, M. le » vicomte de Gauville, a bien voulu instituer, ensuite de la » proposition que nous lui avions faite, M. l'abbé Gex et moi, » en notre qualité de délégués par lui pour l'attribution des » primes aux petites éducations de Vers à soie en 1808. Notre » succès, chose remarquable, a bien intéressé aussi les agri- ^) culteurs des environs, en général si indifférents pour toute » innovation. » M. Torres Caïcédo fait connaître les observations de • ' '" PROCÈS-VERBAUX. /l85 M. Manuel Vicentede la Rocha sur le dévidage de cocons de di- verses espèces de Vers à soie (voir au Bulletin, p. A67). — M. le chevalier Nigra, ministre d'Italie, transmet quelques cocons de Vers à soie, qui sont le produit de la dernière récolte faite à la Louisiane, chez M. John Rocchi, à la Nouvelle- Orléans, et qui proviennent de graine piémontaise importée à la Louisiane, il y a deux siècles. — (Remercîments.) — M. de Capanema, délégué de la Société, annonce l'envoi de deux caisses Ward, destinées à l'île Maurice et renfermant plusieurs variétés de canne à sucre : « Une des caisses contient » la canne rubanée jaune et vert [canne impériale), l'autre, » les variétés suivantes : N" 2, verte, n" 3, Saint- Julien. Ob- » tenue il y a quelques années par la greffe à Campos, la variété » s'est conservée et a résisté à la maladie, au milieu des » autres qui furent affectées. N° h, Uba, une variété qui a » été trouvée sauvage sur une île de la rivière Parahyba : » elleétaitd'abord très-ligneuse et dure; par la culture elle est )) devenue meilleure : toutefois le jus était très-salé. Je l'ai » fait cultiver ici au Jardin botanique, où elle devient tendre » et douce. Cette espèce croît en toulfes serrées comme le Sac- » charum sinense, atteint une plus grande hauteur et produit » des internœuds de 20 centimètres ; étant très-réfractaire, » j'espère qu'on pourra en tirer bon parti par l'amélioration » successive. N" 5, est une variété rubanée violet et vert qui » s'est produite spontanément parmi la canne Otahiti (à » Cayenne), elle est aussi de bonne qualité. J'ai attendu que » les cannes fussent parfaitement mûres, parce qu'elles sup- » porteront mieux le transport. » — M. Turrel fait parvenir une liste des plantes provenant de Saigon et qui ont été cultivées par M. Engaurran, et que notre confrère offre de mettre à la disposition de la Société. — (Remercîments.) — M. de Capanema fait connaître qu'il se propose d'en- voyer prochainement à la Société des Palmiers d'ornement d'un grand effet, VAttalea acaulis, dont les feuilles, presque droites, sortent de la terre, et le Diplosthemium caulescens? < beau, non-seulement par sa forme, mais aussi par la couleur hS6 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMÂTATION. des feuilles entièrement blanches d'un côté. — (Rcmercî- ments.) — M. A. Beziers adresse le rapport suivant sur le Blé pré- coce du Japon : « Par mes lettres datées de Pontoise, le 10 juin » et le 20 juillet 18(58, j'ai eu l'honneur de vous informer » que le Blé précoce du Japon, qui m'avait été confié par la » Société avec quelques autres, avait montré ses épis du 12 au » 15 mai, et j'ajoutais que j'avais été obligé d'user d'une foule » de précautions, entre autres de les couvrir de toiles à claire- » voie, de grands filets, et de les récolter avant la maturité » complète, afin de les soustraire au pillage des oiseaux gra- » nivores qui voulaient faire leur profit de cette bienfaisante » précocité. Dans le but d'éviter les mêmes désagréments et » de poursuivre néanmoins l'accHmatation de ces Blés, dont le » plus grand nombre me paraît utile, je me suis adressé à » M. Durand, agriculteur instruit et distingué, propriétaire )f de la ferme du château de Génicourt près Pontoise, qui » venait d'obtenir une médaille d'or de la Société d'agriculture » et d'horticulture de Pontoise, pour avoir exposé une belle » collection de céréales de diverses provenances et d'autres )) produits remarquables de son exploitation. Je lui ai remis » divers échantillons des Blés acchmatéspar moi en 1868, en » le priant de les semer en pleine campagne, loin des habita- » tions de son village, et, s'il était possible, de placer le Blé » précoce du Japon et le Blé des Etats-Unis, coté par la Société » n" 10, qui est presque aussi hâtif, dans le voisinage d'un » champ de Seigle. Le 2/i décembre dernier, je suis allé visiter » les semis de M. Durand ; j'ai remarqué avec plaisir que le » Blé du Japon , déjàacclimaté par moi l'année précédente, était » plus vert, plus vigoureux et plus élevé que celui du dernier » envoi de la Société, apporté récemment de sa patrie loin- » taine ; mais tous les semis en général avaient très-bonne y> apparence. Dans le courant du mois suivant, M. Durand me » disait que plusieurs de ses Blés d'expérience, notamment y> ceux du Japon, de la basse Egypte (Arnaoutka) , etc., avaient )) été avariés par la gelée, et qu'il était porté à croire qu'il » aurait fallu les traiter comme céréales de printemps. Je dois PROCÈS-VERBAUX. 487 » VOUS dire à ce sujet, monsieur le Président, que M. Durand, qui » a dans sa propriété un grand nombre de pièces de terres à » Blé de la plus haute fertilité, avait placé ses semis d'expé- » rience dans une pièce inférieure comme exposition et comme » qualité ; c'était, m'a-t-il dit, dans la crainte qu'ils ije vins- » sent à verser. Je dépose avec cette lettre une petite glane » de Blé précoce du Japon, récolté le 30 juin dernier par » M. Durand. Cette récolte a été faite encore avant la maturité » complète, parce que des Pies et autres gros oiseaux, qui » avaient établi leurs nichées dans une remise voisine, la me- » naçaient d'une destruction complète. M. Durand a préféré » faire une récolte anticipée, espérant être plus heureux dans » la campagne prochaine, en choisissant un champ d'expé- » riences plus convenable. » — M. .). Rossignon offre des graines d'un Maïs de Guate- mala et d'une espèce de roseau, dite Téozinté : « J'ai l'honneur » de vous remettre des échantillons d'un Maïs particulier à » grains tendres, qui se cultive dans la République de Guate- » mala sous le nom de So/por, dans l'espoir que la Société ^> impériale pourra le reproduire, le propager et apprécier » ses rares qualités. Déjà en 18/i8, jefis connaître ce Maïs en » le présentant à l'Académie des sciences sous le nom de Zea )) guatemalensis, et j'ignore encore si l'on a cherché à le cul- » tiver. Ce Maïs se recommande par la blancheur et le peu de » dureté de ses grains, il est dépourvu de partie cornée et » n'acquiert pas par la cuisson le goût particulier peu agréable » qui caractérise les préparations alimentaires du Maïs dur. » Celte espèce croît dans les régions froides, à Quezaltenango » {Altos de Guatemala) et doit nécessairement s'acclimater » dans toutes les parties tempérées de l'Europe. Il est, selon » moi, d'un meilleur rendement que le Maïs du Cuzco, dont » on a beaucoup parlé dans ces derniers temps, et sa culture, )) d'après des expériences propres, est beaucoup plus sûre. » Je vous remets également quelques graines d'une espèce de » Roseau ou de Rotang indigène des parties chaudes, nommées » liocca-costa, de la république de Guatemala, où l'on con- » naît cette plante sous le nom de Téozinté; les habitants de /i88 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. )) Santa-Rosa (département du même nom, S.-O. de Guate- » mala), mangent les jeunes pousses, donnent les feuilles au » bétail et se servent delà tige pour faire des cases, des haies, » des claies et même des cannes. Ces graines ont été pré- n sentées pour la première fois à l'Exposition de la Sociedad » economica au mois de janvier de la présente année. » — M. Brierre adresse une note et des fruits d'une plante nommée Pois carré des Indes. .■■.■■■. — Son Exe. M. le Ministre du commerce transmet une col- lection de graines de l'Inde qui lui ont été adressées par M. Renard. — (Remercîments.) — M. Manès fait parvenir une liste des Bois (arbres et arbrisseaux) de la Réunion. — M. Fortin annonce le prochain envoi de graines d'Eryo- botrya Japonica et donne les renseignements suivants sur la culture de cette plante : « L'arbuste ci-dessus désigné est ici » déjàfort répandu, poussantàl' air libre. Les graines envoyées » proviennent de divers sujets, ayant tous de trois à sept ans » et provenant eux-mêmes de plantes déjà acclimatées à Lis- » bonne ; j'ai donc bon espoir que vous pourrez cultiver ces » semences avec moins de soins que ceux que j'ai vus figurer » dans les catalogues que vous avez eu la complaisance de » m'adresser, c'est-à-dire que vous pourriez tenter la planta- » tion en plein air, au lieu de la serre tempérée. Il serait à » désirer que ces tentatives réussissent, car, à part la beauté » du feuillage, le fruit est très-agréable à manger et sa couleur » produit un charmant effet, surtout à cause de la façon dont » il est groupé. Vous avez déjà pu, très-probablement, juger » de visu tout ceci, mais ce qui n'est peut-être pas encore à » votre connaissance, c'est qu'on pourrait tirer parti des )) graines pour la grande quantité d'huile essentielle d'à- » mandes améres qu'elles renferment ; hier, lorsque j'ai retiré » lesdites graines de la boîte où je les avais enfermées depuis » avril dernier, époque à laquelle j'en ai mangé le fruit, j'ai » été étonné de la forte odeur d'acide cyanhydrique qui s'est » dégagée, et même je me suis procuré un copieux étourdisse- » ment pour avoir respiré, à pleins poumons, dans la boîte. PROCES-VERBAUX. 489 » J'ai déjà été à même de reconnaître, depuis cinq années que » je suis ici, que la température de Lisbonne est très-différente » de celle qui règne dans Paris et ses environs, mais, d'autre » part, j'ai remarqué aussi que les sujets que j'ai ici et qui » n'ont pas encore un an, ont parfaitement résisté au froid » extraordinaire que nous avons eu à subir à Lisbonne (où » par extraordinaire on a constaté delà glace dans les bassins » proches des fontaines publiques) ; les intermittences de » pluies, froids et vents n'ont nullement altéré la santé de » mes élèves, quoique je n'aie pris ni la précaution de les ga- » rantir, ni celle de les rentrer. Pour obtenir le maximum de » beauté de cette plante, il est une idée généralement accré- » ditée ici : c'est qu'il faut mettre la graine en terre immédia- » ment après avoir fini de manger le fruit ; ce ne sera donc » pas le cas pour les semences que je vous envoie; mais » toutefois je ne crois pas que ce moyen soit essentiellement » nécessaire pour avoir de bons et beaux résultats. Vous pou- » vez les laisser en terre ; la pousse n'apparaîtra guère que » vers février 1870 ; ici une profondeur de 6 centimètres est » suffisante ; à Paris, en pot et tenus garantis la première » année, je pense que vous obtiendrez le même résultat. » , — M. J. Collins offre de procurer à la Société des graines àQPsychohiaemetica, yelfairia, Chiiquirariua et de plusieurs autres plantes utiles, et annonce que M. le D' Smith a obtenu, cette année, à Dublin, une végétation très-remarquable de Ylpomea Jalapa. — M. le directeur général de la statistique en Espagne adresse un exemplaire du recensement officiel du bétail espa- gnol en 1865. — (Remercîments.) — M. le D' Clos fait hommage d'une note intitulée : Coup d œil sur les principes qui servent de hase aux classifications botaniques modernes. — (Remercîments.) ,. , Le Secrétaire du conseil, Ch. Wallut. III. CHRONIQUE. ACCLIMATATION DANS LE MIDI DE LA FRANCE. Mammifères. La Chèvre d'Angora a existé à lY'tat de troupeau chez AI. le comte de Beau- regard, dont les grandes qualités d'expérimentateur intrépide et passionné pour tout progrès qui lui était signalé, sont dans le souvenir reconnaissant de tous ceux, qui comme nous, ont eu l'avantage de le connaître et par consé- quent de l'aimer. Cette espèce industrielle, si chaudement recommandée par noire ami le docteur Sacc, est malheureusement mauvaise laitière, ce qui en a restreint l'introduction en l^rovence, car la Chèvre n'y a de valeur que par le com- merce de son lait; — comme compensation, sa chair est excellente; — mais la valeur mdustrielle de sa magnifique toison est loin de compenser les frais de nourriture que la Chèvre du pays paye si largement par son lait abondant. Des essais d'amélioration sous ce rapport avaient été tentés, sans succès, par notre collègue M. Aquarone; nous croyons qu'il y a Ueu à les continuer avec un peu de persévérance. Le Mouton Karamanlis, originaire de l'Asie Mineure, se recommande par sa facilité d'engraissement, par sa rusticité qui ne le cède pas à celle du sobre Alouton indigène, et par la qualité de sa chair. M. Azan, propriétaire à Hyèrcs, qui a reçu un cheptel de cette race, de la Société d'acclimatation, en est très-satisfait et la conserve pure ou croisée. 11 ne lui reproche qu'une production insufllsante de laine, qui !a met à un degré inférieur à la race indigène ; mais c'est une variété à conserver. La race porcine indigène a été largement améliorée par l'introduction des Cochons anglais, provenant eux-mêmes de croisements intelligents et de sélections faites avec soin parmi les races indigènes et chinoises. Le progrès réalisé tend cependant à rétrograder, et le Comice agricole de Toulon a re- connu qu'il était indispensable de recourir à une nouvelle Infusion de sang pur. Pour ce résultat à obtenir, notre Comice a fait appel à la Société d'agri- cultme d'Aix , qui possède dans son ressort de remarquables porcheries anglaises. Parmi les acquisitions désirables nous signalerons les espèces suivantes : La Mangouste, joli carnassier du nord de l'Afrique, qui remplacerait avan- tageusement le Chat dans les villes, parce qu'il poursuit le Rat jusque dans les égouts, oii il ne craint pas de se mouiller. L'Hémione^ solipède de formes élégantes, rapide connne le Cheval et rusiique comme l'Ane, avec lequel il produirait des croisements féconds. Le Zébu ou bœuf à bosse, dont le caractère docile comme celui du mouton, la chair excellente et facile à prendre graisse, le lait abondant, sont autant de qualités recommandables. Une vache de cette race a \écu el s'est multi- pliée chez M. V. Thouron, président de la Société des belles-lettres, sciences et arts de Toulon. CHRONIQUE. A91 Nous voudrions voir introduire aussi, parmi nos troupeaux de ia race ovine, le nioulon de l'Yéiuen, dont le système osseux est remarquablement fiii, la chair abondante et très-délicate, la fécondité excessive. Ce mouton produit aussi une laine d'une grande finesse que nos industries de luxe sau- raient utiliser. Comme hôte des bois, nous voudrions voir, si nos propriétés étaient moins divisées, introduire en liberté le cerf Axis, originaire de la presqu'île du Gange, mais dont la rusticité est incomparable. Peut-être que nos collègues de la Société forestière des Maures pourraient s'entendre pour celte dési- rable acquisition . Il est probable que les Tatous, mammifères insectivores de l'Amérique méridionale, vivant dans de profonds terriers, pourraient être introduits dans notre Provence, au grand profit de l'agriculture qu'ils défendraient contre les mollusques terrestres, les vers et les insectes. Oiseaux. Plusieurs amateurs de Toulon, dignes auxiliaires de la Société impériale d'acclimatation, ont fait de notables elTorts pour introduire et acclimater divers oiseaux de basse-cour. Les poules Nankin et l>rahma-Pôotra, les diverses variétés de la Bantani si excellentes couveuses pour les œufs de Faisans, de Perdrix et de Colins, ont été de bonnes introductions qui n'ont cependant pas fait négliger la race du pays, rustique et féconde, mais indis- ciplinable, vagabonde et rebelle à l'engraissement. Sous le rapport du caractère et de la précocité du développement, les races perfectionnées de la Flèche, de Crève-Cœur et de Houdan ont imprimé aux poules du pays une notable amélioration, et il n'est pas rare de rencon- trer, dans-uos basses-cours de village, de charmantes poules à huppe abon- dante qui trahissent une noblesse d'ascendants, et promettent un progrès continu par la fixation des caractères variables et de douteuse transmission . C'est affaire d'un peu de soins et d'une sélection bien entendue. A la tète de nos améiiorateurs sous ce rapport, figurent MM. Paul Aqua- ronc et Brun, maraîcher à la Seyne. Leurs basses-cours sont de vrais modèles de choix et de persévérance. M. P. Aquarone s'occupe de l'élève des Faisans argentés, dorés et d e l'Inde ; il a réussi à multiplier les Hoccos et cherche à acclimater les Colombi- gallines et les Colins, avec des succès jusqu'ici incertains. Le Canard du Labrador, à plumage noir, est une principale acquisition qu'il serait à désirer que l'on pût conserver sans hybridation; sa chair est excellente et rappelle le goût du Canard sauvage, L'Oie du Danube se multiplie chez M. Aquarone; ses plumes molles et contournées sont une ressource pour le luxe de la toilette des femmes. Les oiseaux dont l'acclimatation serait à désirer, sont : les Sarcelles de Chine, aux brillantes couleurs, à la chair excellente, les divers Faisans, les Pigeons exotiques,|notamment le magnifique Pigeon de Nicobar, et les Colins ou Francolhis. A92 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. Mais pour ces acquisitions, comme pour celles qui doivent animer nos forêts et augmenter nos ressources cynégétiques, l'association des proprié- taires est indispensable. Il ne faut pas, en effet, que les efforts d'un seul ou d'un petit nombre d'hommes d'initiative et de bon vouloir soient incessam- ment annihilés ou neutralisés par l'ignorance, la cupidité, la passion de dé- truire, du plus grand nombre. Ce n'est que dans une Société harmonique qu'il sera possible de réaliser sur une ma.^nifique échelle tous les problèmes de l'acclimatation et de transformer, sous ce rapport, nos campagnes désertes, nos forêts muettes et même nos cours d'eau stériles. Végétaux. Nous avons dit que l'existence des végétaux était limitée d'une façon absolue par la température. 11 semblerait donc impossible de transplanter les végétaux vivaces, d'une région du glolje dans une autre, si les mouve- ments du sol, les soulèvements des montagnes n'avaient créé, même sous les latitudes les plus torrides, des stations alpestres où s'échelonnent, dans l'ordre de leur résistance au froid, les Chênes, les l'ins, les Hêtres, les Sapins et les Bouleaux. La végétation d'un pays est donc le critérium de sa climature ; les plantes accusent de la façon la plus indiscutable la clémence ou la rigueur des hivers^ et l'on connaît par la caractérisliquc des végétaux qui l'habitent, la zone du Palmier, de l'Oranger, de l'Olivier, de la Vigne et du Maïs. C'est donc aux régions isothermes qu'il nous faut demander les végétaux capables de vivre et de iVuclifu'r sur notre sol. C'est en plaçant des plantes venues de régions exotiques, dans une atmosphère où le thermomètre ne des- cend pas sensiblement beaucoup plus bas que dans leur pays d'origine, qu'il nous est possible d'enrichir nos cultures, ou d'orner nos paysages de végé- taux à feuillage ou à fructification inconnus dans notre pays. Cependani, il serait inexact d'admettre qu'il est impossible dans une cer- taine limite, assez rétrécie nous devons l'avouer, de faire pour les végétaux de l'acclimatation proprement dite. Nous avons démontré dans notre ^tutie sur l'hiver i 863-6Zi à Toulon, que par des soins convenables, et surtout au moyen de semis successifs de graines récollées dans une localité un peu plus froide que le pays d'origine, on peut faire race d'individus plus rustiques, et par conséquent arriver à faire supporter à une plante une température moins élevée qu'à ses ascendants. Parmi les végétaux appelés à jouer un rôle important dans le régime éco- nomique et forestier de notre région, nous devons signaler en première ligne, dans la famille des Conifères, le Pinus Salnuiaiia, dont j'ai le premier, dans notre Midi, récollé des graines fertiles, au moyen desquelles la mulliplicalion de ce bel arbre de CaUfornic est désormais assurée. Dans la même famille, le Callitris quadrivalvis de l'Algérie est aussi des- tiné à un bel avenir comme essence forestière, réussissant dans les sols les plus arides. Le Cèdre Deodara, mais surtout le Cèdre de l'Atlas, les Sapins du Péloponèse, les Pins des Canaries, à longues feuilles de l'Hymalaya, sont d'ex c clientes acquisilious, mais de pur ornemeni. CHRONIQUE. i93 Dans la famille des Amentacées, le Chêne /Egylops ou ;vélani, orliïlnairc de l'Asie Miiienre, est depuis près de quarante ans en possession de notre soi, où il fructifie abondamment, soit au Jardin de la Marine à Saint-Man- drler, soit dans mon domaine à Astouret. Le Planera crenata, Planère crénelé, Orme à feuilles crénelées de Géorgie, est remarquable par son port élégant, qui rappelle un peu celui de l'Orme et du Micocoulier. Toutefois il est préférable à ces deux essences, car ses feuilles ne sontpaï, comme celles de l'Orme, attaquées par lesinsectes (1), son bois résiste aux injures des scolytes, et sa croissance est beaucoup plus rapide que celle du Micocoidier, dont il a la souplesse et l'élasticité. Les P. dentata et acuminata ont les mêmes qualités. M. Joseph Auzende, jardinier communal, s'est surtout attaché à la multi- plication de ce bel arbre, dont la rusticité est incomparable et qui nous paraît devoir remplacer, dans un avenir prochain, l'Orme et le Micocoulier, dont il il a les qualités de charronnage et auxquels il est supérieur, comme nous l'avons démontré. Notre Midi possède, depuis longtemps, les Acacias de la Nouvelle-Hollande, dont l'étrange feuillage et l'éclatante floraison sont dignes de la curiosité des horticulteurs (2); mais il a récenunent, grâce à la Société d'acclimatation, acquis des mêmes régions de l'Australie un arbre de première grandeur, de développement singulièrement rapide, et dont le bois a cependant une téna- cité, une dureté qui le fait rechercher pour les constructions navales. Nous voulons parler de V Eucalyptus globulus. 11 est acquis que de jeunes sujets de cette espèce, semis de deux ans, ont résisté à des froids non persistants de — 10", par conséquent il est permis d'espérer que ce magnifique végétal résistera, presque aussi bien que l'Oli- vier, aux intempéries de l'hiver. Déjà il a pris droit de cité en Algérie, et une intelligente initiative de la part de quelques-uns de nos collègues et amis, secondés par l'infatigable zèle de M. J. Auzende, propage dans notre Midi, où il a commencé à donner des graines fertiles chez MM. Gli. Hiiber et C% à Hyères, cette précieuse conquête de la Société d'acclimatation. Nous ne mentionnerons que pour mémoire le Rhamnus utilis ou Loza de Chine, le Frêne du P. d'fncarville, pour la nourriture d'un ver-à-soie, l'Arbre à cire du Japon, l'Arbre à suif de Chine, dont la culture industrielle ne se propage pas encore suflisamment, mais qui sont acquis à notre région. Ve- nons-en à la belle famille des Palmiers dont, suivant les conseils de M. Naudin , aide-naturaliste au ^Muséum, nous avons enrichi nos cultures méridionales, (1) M. Chabaud, jardinier en chef de la marine, m'affirme que depuis deux ans, les feuilles du Planère ont été attaquées par les insectes, dans d'aussi forte.s pro- portions que celle des ormes qui se trouvent dans la cour de l'hôpital. (2) Parmi les Acacias les plus remarquables signalons comme acquis à nos cul- tures : 1° V Acacia cyanophijlla, qui fait dans un an des pousses de 2 à 3 mètres ; 2° Y Acacia lophanta, qui croit et résiste aux expositions les plus sèches du Faron. li^h SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOÔLOGÎOlJE d'aCCLIMATATION. en choisissant les espèces croissant sponlanéflient à des altitudes qui t^arau- lissaient leur rusticité. Nous pouvons considérer comme acquis h nos cultures les Chamœrops excelsa, sinensis, tomentosa, les premiers de Chiite, le deuxième de l'Hyma- laya. Le Chamœrops Palmelto de la Caroline, le Jabœa spectabilis du Chili, les Corypha australis et humilis de l'Australie, le Sabal Adansoni dix Sénégal, qui tous ont résisté en pleine terre aux froids de nos hivers, /i à 5 degrés. Une autre acquisition moins luxueuse, mais bien autrement utile, est celle des Bambous rustiques à rhizomes traçants, notamment les Bumbusa milis et nigra, qui ont subi sans souffrir, en pleine terre, un froid de — 10". Notre Société étudie en outre cinq variétés de Bambous rustiques et encore innomés, qui lui ont été envoyés par ?.L Albert Geoffroy Saint-Hilaire, directeur du Jaidin zoologique du Bois de Boulogne. Enfin une Gramince industrielle, la Sparte, Stipa tenacissima, que j'ai importée d'Espagne, a commencé à donner, ciiez moi, des graines fertiles, et le Câprier sans épines des îles Baléares peut remplacer utilement le Câprier épineux* [Extrait du Bulletin delà Société d'acclimatation du Var.) L. TuRr.EL, Délégué de la Société impériale d'acclimatation. Aptéryx cFOwenîî Le Land and Watnr du 31 juillet 1869 mentionne à la page 72 l'ar- rivée en Angleterre de V Aptéryx d'Owen, en faisant observer que la Société zoologique de Londres, à qui cet oiseau, si rare et si curieux, était adressé, en est redevable à la Société d'acclimatation d'Otago. Cet Apterijœ a été expédié en Europe à bord du vaisseau Lady Egidia, et confié aux soins de RI. Flaxman pendant la traversée : il paraît avoir les dimensions d'une poule ordinaire : son corps est rond comme un fromage de Hollande : le bec est blanc ; il a trois ponces de long : les yeux sont petits et noirs : le i)lumage est doux au toucher et ressemble à du crin, d un gris d'argent pâle, présen- tant des bandes fines d'un gris plus foncé. Les pattes et les doigts sont blancs ou d'une coideur de chair pâle et à peu près de la dimension de ceux d'une poule ordinaire. A. A. D. Slip lé Sàlrao Âmethystiis. Le Namaycush, Salmo amethystus des ichthyologisles^ Truite du lac du Canada, et Macklnaw Salrnon de l'Amérique, habite le lac Supérieur dans toute sa longueur et sa largeur, se pèche le long des côtes et dans les baies, et, quand il est fumé, fournit la principale nourriture de l'Indien. 11 préfère un fonds rocailleux et inégal, où l'eau n'est ni peu ni très-profonde, et dans les mois d'été mord sans hésiter à toute sorte d'hameçon. Une imitation de CHRONIQUE. /i95 poisson en ivoire est siirlout attractive pour lui, et une amorce eu boule allongée avec de l'étain brillant sur un côté et rouge sur l'autre, est l'appât généralement en usage. Quand l'Indien conduit son canot dans une des localités favorables, il amorce avec ce dernier appât, qui se vend en quantité dans le Sault ; et pour que cet appât imite aussi bien que possible le Hareng qu'il est censé repré- senter, il attache la ligne à sa pagaie. Par ces moyens un mouvement parti- culier de lancement est donné à l'appât, qu'on dit être très-falal. Les appâts apparents, avec ou sans plumes, réussissent ; et ce poisson est si remarqua- blement vorace qu'il mord à un chiffon blanc attaché à un crochet nu. Cependant, une fois pris, il se rend sans effort, et paraît nager vers le ba- teau, conduile qui, naturelle de la part d'un homme en semblable circon- stance, ne devrait pas être attendue d'un poisson. Sa résistance est si peu sensiljle qu'il est souvent difficile de dire s'il est ou s'il n'est pas adhérent à la ligne, et quoique, en approchant du bateau, il se débatte un peu avant de pouvoir être saisi par le harpon, il ne nécessite pour le pécheur aucun effort. Il peut aussi être pris dans l'eau profonde, avec une longue ligne et un Hareng pour amorce, et l'on peut en prendre ainsi d'une énorme gros- seur. On en trouve quelquefois qui pèsent 70 livres et même davantage. C'est im poisson beau à voir et excellent à manger, qui réunit, avec la conforma- tion particulière de la Truite, son élégance et la riche rougeur de chair du Saumon. On en prend rarement, en péchant à la ligne, qui pèsent plus de 10 livres, et sur la côte du nord, ils pèsent plus fréquemment 5 ou 6 livres ; mais de ce poids il y en a une innombrable quantité. Il peut être bouilli ou rôti. Il ne doit pas être confondu avec le Siskaioit, qui ne se trouve que dans la partie supérieure du lac, qui pèse rarement plus de 7 livres et est si gras qu'il se dissout presque en frangipane, du moins à ce que nous ont dit nos guides. Le meilleur temps pour prendre les Salmo amethystus est un temps calme, parce qu'alors ils montent plus près de la surface de l'eau et peuvent voir l'appât de plus loin. Si le vent est fort, ou si le bateau remue trop vivement, les poissons ne veulent pas mordre. Le bateau marchant à la voile ou à la rame ne doit pas faire plus de trois milles à l'heure, et une ligne commune, de 50 à 100 yards, est une arme suffisante. Ces poissons sont très-recherchés par les aborigènes, qui en prennent un grand nombre pour provision d'hiver ; mais nous n'en avons jamais pris plus d'ime douzaine dans un jour, attendu que nous ne péchions pas exclusive- ment pour celte espèce. La baie de Goulais est une de leurs retraites favorites, et nous étions promptement prévenus de leur présence. J'eus le plaisir d'en saisir un le pre- mier, et j'éprouvai quelque inquiétude, cette espèce étant nouvelle pour nous, jusqu'à ce qu'il fût bien harponné et mis à terre. Il pesait quatre li- vres et demie, et nous régalâmes grandement nos yeux de cette belle prise. (Robert B. Koosevell, Pêcherie des Étals du Nord.) Zl9(i SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION. De la sériciculture dans la iVouvelle-Zélande. Le nioiivenrent qui porle les esprits vers les questions de sériciculture, commence à s'élendre à la Nouvelle-Zélande. Des essais sérieux ont été faits à Canterbury, et il parait probable que la grande humidité du climat, bien supérieure à celle de la Nouvelle-Galles du Sud, y déterminera la production d'une qualité de soie beaucoup plus fine. Les graines du Ver à soie de l'Ai- lanle qui ont été apportées de Sydney sont bien écloses ; mais les Vers ont beaucoup soulTert de Tinfluence des vents du nord-ouest. Ceux qui ont sur- vécu sont maintenant dans leurs cocons à Pétai de chrysalides, et il parait être possible d'espérer qu'il sera obtenu une seconde récolte avant l'hiver. A Nelson, M. Bachelor a élevé 6000 Bombyx qu'il a nourris avec des feuilles de mûriers blancs. La qualité de la soie était extraordinairement bonne. (Extrait du Land and Water, n" du 8 mai 1869, p. 296.) A. A. D. Des variétés de Thé cultivées dans l'Inde. 1\L W" Bell a fait le 8 avril 1869, à la Société royale d'Edimbourg, une communication sur les variétés de Thé cultivées dans rinde. Il résidle des faits énoncés par M. W. Bell qu'il existe un grand nombre de variétés du Thea liohea qui sont cultivées, mais que quelques-unes ont peu de valeur ; que quelques-unes des pcfites variétés du Thé à feuilles de myrte sont con- sidérées comme plus rustiques et sont plus convenables pour être cultivées à des altitudes élevées ; que ces variétés semblent pouvoir s'entremêler et se croiser les unes avec les autres ; qu'il existe dans l'Assam une espèce parti- culii'Te de thcaqm diffère essentiellement, par son feuillage, ses fleurs, etc., de la plante de Chine et qui, par son croisement avec cette dernière, donne des hybrides qui ne sont pas féconds. Ce Thea assamica conviendrait mieux dans l'Assam et y donnerait un rendement plus fort que le Thé de Chine. L'infusion qu'il fournit dilfèrc aussi de celle qui est préparée avec le 1 hé de Chine. M. W. Bell indique encore une troisième espèce de Thea, difl"érente des deux autres, mais sur laquelle il y aurait besoin de renseignements ulté- rieurs plus complets. D'après M. Bell, les semences de quelques-unes des variétés les plus distinctes du Thé de la Chine fourniraient du reste de jeunes plants qui ne conserveraient pas toujours, surtout au point de vue du rendement, les qualités des plants dont provenaient les semences. Quelques pieds des variétés non utilisées donnent quelquefois des feuilles qui peuvent être occasionnellement bien préférables pour la préparation du Thé à celles qui étaient récoltées sur leurs parents. (Extrait du Gardener's chronicle, iV du 26 juin 1869, p. 690.) A. A. D. I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ (1). RAPPORT SUR L'EXPOSITION DES PRODUITS DE PÊCHE DE LA HAYE EN 1867, Par M. J. Léon SOUBEIRAIV (Suite.) SAUMONS Les Saumons remontent abondamment dans quelques-unâ des fleuves de la Hollande, et sont l'objet d'une pêche fruc- tueuse qui fournit d'abondants produits aux marchés de la France et de l'iVUemagne. On emploie pour capturer les pois- sons d'immenses fdets à très-grandes mailles, qui, cependant, prennent aussi beaucoup de jeunes poissons, ce qui tient à ce que ces filets sont manœuvres, avec une grande rapidité, au moyen de vapeurs et immédiatement halés à terre. Nous avons assisté à une de ces pêches, à Yvelmonde, près de Rot- terdam, dans l'établissement désigné sous le nom de Mérode: une immense seine était traînée, par une de ses extrémités, sur un des rivages par une douzaine d'hommes, tandis qu'un petit vapeur conduisait à l'autre rive l'engin et suivait toutes les sinuosités du bord, pour ramener vers le centre les poissons qui y auraient cherché un refuge. Nous vîmes prendre d'un coup de filet quatre beaux Saumons, dont la valeur fut évaluée à 50 francs. On donna ainsi de quinze à seize coups de filets à chaque marée, et le produit des pêches faites dans la soirée du samedi et dans la matinée du lundi (on ne pêche pas le di- manche) s'élevait à 121 Saumons, qu'on avait déposés vivants dans un réservoir, en attendant le moment de la vente. Pour (1) La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. 2^ SÉRIE, T. VL — Septembre 1869. 32 >«B*r /{OS SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMâTATION. oltieuir un rciideiiioiiL plus considérable, la pêcherie se sert de deux jeux de filets, dont le second est étendu et rais en place, pendant que les hommes halent à terre le premier et en retirent le poisson. La pêcherie de Mérode était louée autre- fois pour 100 llorins; depuis, le fermage s'est élevé à ISO 000 florins, et l'on estime qu'elle rapporte en une saison 200 000 florins. C'est presque exclusivement au moyen de filets que se pra- tique la pêche du Saumon en Hollande : nous avons cepen- dant vu quelques hgnes destinées à cet usage, mais aucun de ces appareils ne nous a paru aussi jjien imaginé que celui qui est mis en usage par les pêcheurs de Bornholui (1) dans la Baltique, et qui figurait à l'exposition d'Amsterdam en 1861 . Cet appareil, simple et solide, et qui pourrait facilement être (1) Les Snlinonidés sont assez abondants en Danemirk, et en raison du faible degié de saluie ciue présentent, ainsi que l'a fait observer le regretté AL Sniidlli, conseiller des pèches (1), les eaux méridionales de ce royaume, ces espèces y restent en quelque sorie staiionnaires, ne faisant guère que s'éloigner un peu des côtes pendant l'été pour s'en rapproclier en hiver et au printemps. Les Salmonidés du Jutland, au contraire, opèrent régidièremcnt leurs migrations. Les Salmonidés du Danemark sont le Saumon {Lax), tr(s-a!)ondant par- tout, et qui est l'objet d'une pèclie suivie à I'>anders et autour de l'île de Bornlioim (il entre en eau douce lin décembre pour quitter en avril) ; la Truite blanche {Hvidorret), qui arrive fin juin pour partir en juillet; la Truite grise {(Jraaorrel), qui arrive à peu près à la même époque, mais qui affectionne les bas-fonds; la Truite rousse {Hôdorrot), la moins estimée et qui ne remonte les eaux douces qu'à la fin de l'automne ; enfin, le Lavaret {llelf), qui est le plus commua des Salmonidés, et qui remonte de fin novem- bre à fin décent lire. Dans la baie de Randers, il existe douZo établissements de pêches oli Laxë^ fjaarde (cour à Saumonsj, dont le plus important est celui de Frisenvold (2), (1) A. J. Smidlli, Lamcr auiour du Danemark, sa qualité salifèreel ■'ics cou- rants spécialeinenl à l'égard de ses poî'^Sons importants à la pèche et au com^ merce. 186(). Dans la partie septentrionale du Katlei;at, près de Skagor, Teau pèse 15 à 25 degrés; dans le Sund, près de Copeniiague, 5 à 7 ; dans le Store Bêlt, près de Korseur, 5 à 7 ; dans le Lille-Belt, 15 à 18 ; autour de Bornholm, à à. G degrés senlement. (2) On y pèche surtout les Saumons qui, pendant l'hiver remontent le Jnde- nao, le plus grand lleuve du Danemaik, et l'on évalue le revenu de Frisenvold à environ 30 000 francs par an. (A. Feddersen ) EXPOSITION DE PRODUITS DE PÊCHE. /|99 adapté à d'aulres pêches, consiste en une corde solide qui est maintenue à une certaine distance du fond de la mer et porte de 2 mètres en 2 mètres de petites lignes munies chacune où la pêche est presque le tiers de tout ce qui est capturé dans la baie. Le endement des douze établissements peut être évalué, d'après xM. Smidth, à 568 Saumons d'une valeur moyenne de 15 francs. . . 8790 fr. lZl75 Truites 2 — 2950 3000 Lavarets (le couple) 0 fr. 25 c. 750 12/i90fr. La pèche de Ijornholm, qu'on peut évaluer approximativement à 55 000 kilogr. de Saumon, soit il 0 000 francs, se fait, comme généralement toutes les pèches du Danemark, au moyen de bateaux non pontés; on em- ploie généralement les lignes, si ce n'est près des côtes, où Ton capture surtout de petits Saumons au moyen de filets assez analogues aux filets à Harengs des Anglais et Hollandais (Jens K. Smidth). Ce n'est que depuis 1852 qu'on a connue ncé à s'occuper de pisciculture en Danemark. Le gouvernement fit publier desinslruclions pour en propa- geras pratiques, mais les premiers essais n'ayant pas réussi, la pisciculture fut assez mal accueillie. En 1858, M. Hansen construisit à lianders un appa- reil sur le modèle de ceux usités en Norvège, et, depuis cette époque, il produit annuellement de 80 à 100 000 Truites {Sabno Truttn) ; malgré cela, personne ne prenait garde aux résultats obtenus, et ce nVst qu'en 1865, après la formation d'une Société de pèche et de pisciculture à Viborg (Jutland), que l'on s'est occupé sérieusement de pisciculture en Danemark. Aujourd'hui, des établissements ont été créés à Kolding, Copenhague, Fri- senborg, Buise, etc., mais ils sont encore trop récents pour avoir pu donner des résultats sérieux. Le Danemark est admirablement dispo.se pour la pêche ; aussi cette indus- trie a-t-elle été toujours une occupation importante et une source de ricliesse pour ses habitants, comme en témoignent les Kjukkenmuddings de l'anti- quité, les rapports commerciaux de la//(mseet les lois anciennes qui régis- saient la pêche du Hareng dans le Sund. Les eaux douc^-s n'étaient pas moins riches que les eaux salées, mais la pèche a bien diminué par suite de la destruction incessante qui a été faite du poisson. C'est ainsi que le Karup- Aa, qui débouche dans le Linifjord, fdurnissait, il y a quinze à vingt ans, 65 000 li\res danoi.ses de Truiies (3250 kii.) par an, tandis que dans ces dernières cinq et six années, le produit n'était plus que de 1200 livres envi- ron (600 kil.). Les causes de ce dépeuplement, dont nous pourrions multi- plier les exemples, ne sont pas difficiles à trouver : la nature des cours d'eau permet facilement de reconnaître les lieux de refuge des poissons, et comme aucune loi n'implique prohibition de la pèche, soit pour le temps, soit pour les engins, les paysans dévasleui tout, surtout au moment de la fraye, et 500 SOCIÉTÉ IMPÉraALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. d'un flotteur, placé en dessous de l'hameçon qui est amorcé au moyen d'un Hareng (1) . sacrifiant ravenir, il n'épargne rien. Tout fait espérer que cet état de choses va changer, et que le gouvernement danois prendra des mesures pour pro- téger le poisson. La Société de Viborg qui, comme nous l'avons dit, date de 1865, a déjà pu constater, en 1868, que les efîorls pour introduire la Truite dans le lac de Viborg n'avaient pas été infructueux, car on a pris dans l'aflluent du lac, qui n'en contenait pas auparavant, des Truites longues de 18 ponces (5 h 6 dé- cimètres), du poids de une livre trois quarts, et contenant de la laitance et des œufs. Les poissons du même âge conservés dans des bassins avaient, à la même époque, 12 pouces de long. Personne encore n'a pu prendre de Saumon prêt à pondre dans les eaux du Jutland, quoiqu'il soit vraisemblable qu'il fraye dans le Judenaa et dans les grands lacs de Silkeborn ; aussi est-on obligé jusqu'à présent, pour les expériences de pisciculture faites à Viborg et Odense, de se procu- rer des œufs fécondés de Norvège et de Munich ; ce sont ces derniers qui ont le moins souffert du transport. Les appareils installés à Viborg n'offrent pas de tonneaux épurateurs; l'eau provient d'une source qui ne gèle pas dans les bassins pendant l'hiver, malgré l'abaissement considérable de la température. L'appareil à incubation est composé de neuf caisses qui n'ont que six pouces de largeur pour produire un courant vif, ce qui facilite l'éclo- sion, qui se fait en cinquante-quatre jours ; le fond des caisses est de brique rouge, sur lesquelles on ne met du gravier que quand le poisson est éclos et recherche des abris. Les caisses, disposées en gradins, peuvent contenir 150 000 œufs. Les bassins, au nombre de quatre, ont une superficie de 50 aunes carrées (/i5 mètres environ) et une profondeur de 1 aune 1/2 ; le fond en est couvert de sable et de petites pierres, mais les parois sont faites de ciment. On nourrit les petits poissons avec du foie séché et réduit en poudre, puis avec de la viande hachée et des détritus de boucherie. On s'est très- bien trouvé de donner comme nourriture des Moules salées. Ces bassins doivent contenir toujours un certain nombre de poissons, pour permettre d'en suivre exactement le développement (A. Feddersen). Pour le transport des œufs, M. A. Feddersen emploie une caisse percée de trous qui permettent l'introduction de l'air, et place dans l'intérieur seize cadres de bois détachés, en dessous desquels est suspendue de la toile mince, qui supporte les œufs. Chacun de ces cadres peut contenir cinq cents œufs de Truites; le plus haut et le plus bas sont couverts de plusieurs couches de papier .'■ans colle ou de flanelle humide. Ces cadres ont donné de bons résultats pour le transport des œufs, au moins pour des distances qui n'étaient pas très-longues, et permettent de contrôler facilement le nombre des œufs. (1) E. de Brouwer, Rapport sur l'exposition d'Amsterdam en 1862, p. 25. EXPOSITION DE PRODUITS DE PÈCHE. 501 M. Johnson, de Londres, qui avait présenté un appareil d'incubation de Saumons, avait exposé également un modèle d'échelle à Saumons, dans laquelle chaque degré présente une cavité destinée à permettre au poisson de se reposer pour prendre un nouvel élan quand il veut continuer son ascen- sion. Mais celte disposition ne nous parait pas d'une grande utilité, car le Saumon, une fois engagé dans l'échelle, la par- court tout entière sans arrêt et cherche à gagner au plus vite le point culminant de la chute. ÉPERLANS. On fait une pèche assez considérable d'Eperlans dans les eaux du Pays-Bas, et l'on a remarqué que le nombre de ces poissons avait beaucoup augmenté dans l'Escaut depuis la suppression de l'engin, désigné sous le nom à'Ankerkuijl, sorte de grand lilet en entonnoir, formant barrage, qui res- tait en permanence dans les fleuves, où il était lixé, à des endroits déterminés, au moyen d'ancres. ANGUILLES. Les Anguilles, dont les Hollandais fument de très-grandes quantités pour la consommation locale et pour l'exportation, sont très-communes dans les eaux de la Hollande et surtout dans le Zuyderzée. Il paraît que de même que les Éperlans, elles ont augmenté de nombre dans l'Escaut depuis la sup- pression de ÏAnkerkuijl. Un certain nombre sont prises au moyen de fouènes^ mais le plus ordinairement l'on fait usage de nasses de fabrication excellente, et on place le produit de la pèche dans des réservoirs qui, tantôt, sont placés à l'intérieur du bateau, et tantôt constituent une boutique amar- rée à l'arrière. MORUE. « La fertilité du champ béni, la mer, a dit un auteur (1), (1) M. Bouyer. 502 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. » ne se repose jamais ; source intarissable qu'aucune coupe » ne vide, qu'aucun soleil ne dessèche, qu'aucun veni: ne » tarit. y> Cette assertion est parfaitement vraie, mais si le nombre des Morues n'est pas moindre que par le passé, il n'en est pas moins exact que la pêche de ces poissons ne donne plus aux Holhmdais les mêmes profits qu'autrefois. Plusieurs causes sont venues agir sur la production des pêches effec- tuées par les marins : la concurrence établie par plusieurs autres peuples, les Norvégiens en particulier, le retrait des primes, l'élévation des tarifs chez quelques nations, la prohi- bition chez d'autres. La pêche hollandaise de la Morue, qui se fait par des bateaux de même tonnage que ceux destinés à la capture du Hareng, n'a pas pris un semblable essor, car elle n'a pas trouvé les mêmes sources d'exportation et est aujourd'hui presque exclu- sivement réduite à l'Espagne et à l'Allemagne. Celle qui se pratiquait sur les côtes d'Islande (l) n'a pu résister au préju- dice que lui ont porté la prohibition d'importation en France et l'élévation des tarifs, qui frappent la Morue à son entrée en Beldquo. La restriction ainsi apportée aux débouchés de la pêche d'Islande a frappé de mort l'armement pour l'Islande qui n'a pu se relever de cette atteinte (2) . Les pêcheries du Doggersbank sont dans un état à peine meilleur, et le retrait des primes offertes par le gouvernement y a singulièrement diminué l'importance des pêches. L'appui important que donnait l'État avait déterminé l'élévation tout à lait artificielle du produit. Il devait donc, lorsque la pêche serait abandonnée à elle-même, se produire nécessairement une diminution qui rétablirait l'équihbre entre la demande et (1) Nederlandsche Jaarhucher. Ils donnaient, cliaquc année, des rensei" gnements sur les Mtiinenls expédiés en Islande, cl indiquaient même quel- quefois la valeur de la pèche de cliacun de ces bateaux. ('2) On peut lirer de l'élude des iableaux des Nederlandsche JaarhucJcer celle conchision, que lorsqu'au siècle dernier la pèche d'Islande élail Irès- fréquenlée, les résultats étaient beaucoup moins favorables que plus tard (de 18^3 à 1853 par exemple), car, ce qui alors était considéré comme le maximum de la pêche n'est plus qu'an mininuim. EXPOSITION DE PRODUITS DE PËGIIE. 503 l'offre, équilibro qu'avaient rompu les encouragements offi- ciels. Cependant après quelque temps la pêche est revenue ultérieurement au point qu'elle avait atteint auparavant, et dans ces dernières années elle l'a même dépassé. Les bâtiments employés à la pêche de la Morue sur le Dog- gersbank sont pour la plupart du même tonnage que les buigs à Harengs et sont montés par treize à quatorze hommes (1), Les Hollandais font usage pour pêcher la Morue de chaluts, de grands filets dits bnig ou de lignes. A l'imitation des anciens pêcheurs belges, ils se servent d'un appareil nommé buiri. Le bnig des Belges consistait en une série de câbles, longue de huit mille quatre cents pieds, et por- tant, de distance en distance, de longues lignes minces munies d'hameçons : trois ancres à bouées fixaient l'appareil au fond de la mer, l'ime étant au milieu et les deux autres ta chacune des extrémités ; pour aider à la fixité de l'appareil, il était muni de galets ou de poids de plomb également distancés. Le bateau restait au mouillage sur la dernière ancre, et com- mençait à haler la première partie immergée après qu'elle avait séjourné six à douzo heures en place (2). Le buig hollandais (A-y/j, employé aujourd'hui sur le Dog- gersbank, est plus léger que celui des Belges : il se compose de douze pièces longues d'environ i 000 mètres, qui portent cha- cune trois cents lignes fines et fortes, distantes de 3 mètres en- viron, et qu'on fixe successivement en ligne droite au moyen de deux petites ancres-bouées. Le bâtiment reste sous voile et louvoie pendant plusieurs heures, avant de commencer à rele- ver l'appareil. Ces lignes sont très-bonnes sur les côtes, et M. Winckler, qui s'est occupé avec beaucoup de soin de leur emploi, pro- pose de les armer d'hameçons de diverses grandeurs, de façon à pouvoir plus sûrement capturer diverses espèces de poissons en même temps (3). (1) De Hollandsche Zeevisschen'jen in hercn aard, omvanden belangrij- hheid geschetst. (2) Les Anvorsois eniploicnt un buig compose de seize palien longues cliacune. de 1000 mèU'cs. (3) Winckler, Over hetvisschen met den hoek{Visscherho Au mois de novembre dernier, je chassais à Conflans, pays très-accidenté, très-encaissé par des rochers de plusieurs centaines de mètres d'élévation (la rivière d'Ain coule dans le fond). » De chaque côté et sur les flancs des rochers se trouvent des bois de mince venue. » Depuis une demi-heure , mes chiens courants étaient comme affolés et chassaient chacun de son côté. » J'apportais tonte mon attention pour me rendre compte de cet événement inattendu, et, à mon grand étonnement, je vis une cinquantaine de CoHns qui se levaient les uns après les autres devant les chiens et allaient se poser sur les aspé- rités des rochers; ils changeaient à chaque minute de place, et j'ai pu, à une dislance de 200 mètres, bien les examiner et m'assurer que je retrouvais enfm la reproduction de Colins mis en liberté depuis quatre ans. » J'ai appris hier qu'une nouvelle compagnie avait été vue dans un bois, à 17 kilomètres de mon habitation. » Le pays est, en bien des endroits, tout à fait inaccessible, et ces lieux doivent servir de refuge aux Colins. » Celle communication intéressante de M. Louis Goignet sur l'importance de laquelle il est superflu d'insister, me porta à m'informer de l'état des expériences d'acclimatation que pour- suit, depuis plusieurs années, M. Hennecart dans le départe- ment de Seine-et-Marne. Le 2/i janvier 1869, je reçus de M. Léon Hennecart, la note suivante que je transcris littéralement : )) Depuis quatre ans (1865, 66, 67, 68) nous avons eu chaque année plusieurs couples de Colins de Californie qui ont passé l'hiver en complète liberté; et, quoique nous ayons traversé un hiver Irès-rigoureux (1867-1868), au printemps dernier, nous avions encore une dizaine de Cohns très-bien portants, el nous avons eu d'eux quatre couvées daus le bois; une seule est arrivée àbien.les autres ayant été détruites par le fauve. Cette couvée nous a donné une quinzaine de petits, MULTIPLICATION DES COLINS DE CALIFORNIE. 511 dont il reste aujourd'hui la majeure partie vivant tantôt en plaine, tantôt au bois, mais rentrant tous les soirs au bois pour se coucher en se perchant comme les faisans suivant le temps, soit sur les taillis, soit sur les arbres de futaie. )) Le malin, les Colins arrivent à l'heure où l'on donne à » manger aux faisans etse mêlent avec eux pour avoir leur part » d'avoine. » En outre de cela, nous élevons des Colins dans un grand enclos d'environ un hectare, avec les perdreaux et nous les laissons libres de s'en aller en compagnies dans les plaines. On les voit revenir au bord des bois, quand l'hiver commence à arriver. » Il y a quelques années les Colins émigraient et nous ne les revoyons plus; tandis que maintenant nous avons, à l'état sauvage, au moins cinquante individus paraissant avoir par- faitement hiverné . ') De plus, tous les ans, nous lâchons plusieurs couples de Colins au mois de mars, et la plupart reproduisent en liberté et passent l'été tout autour du château. Une partie de ces oiseaux est rentrée en faisanderie l'hiver; mais, cette année, plusieurs d'entre eux sont encore en liberté dans le parc. ;» Dans la saison dernière, il a été tué deux Colins en chas- sant au bois : il y avait déjà trois ans qu'on les connaissait à l'état sauvage. » Nous avons été à" même d'apprécier le goût de la chair de cet oiseau qui est trés-blanche, mais sans grande saveur. » Il y a au moins dix ans que je m'occupe de l'élevage du Colin, et j'ai la conviction que je suis arrivé à un résultat, et que cet oiseau est acclimaté ta l'état sauvage chez nous. Une reste plus qu'à le propager pour que les plaines de la Brie puissent compter un gibier de plus. » Si MM. Coignet et Hennecart ont pu réussir à multiplier le Colin de Californie, d'autres, à coup sûr, pourront obtenir des résultats analogues, à la condition toutefois de réunir, pour assurer le succès, le plus grand nombre de conditions favorables. M. Hennecart doit, à mon avis, d'avoir réussi à la locaHté parfaitement gardée et surveillée dans laquelle il a 512 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. expérimente. Le récit des premiers essais de M. Hennecart a été fait dans le Bulletin {'2.'' série, t, I, 186Zi, p. ii02) par M. Laurence. J'y renvoie le lecteur (1). Il verra tout ce qu'il a fallu de patience à notre collègue pour atteindre le résultat, si je puis dire artificiel, auquel il est parvenu. Quant à M. Louis Goignet, les conditions naturelles du pays, l'escarpement du ravin où les Colins ont été rencontrés, me paraissent avoir singulièrement favorisé la tentative. Que d'autres essayent encore et, comme le dit M. Henne- cart dans sa note, nous aurons un gibier de plus. 11 me paraît intéressant, à côté du récit de ces expériences, faites pour donner confiance à ceux qui cherchent à natura- liser le Colin de Californie, de transcrire ici quelques lignes d'une lettre que m'écrivait, il y a quelques mois, M. Jacques Deschamps, l'importateur du Colin de Californie en France. « M'étant en Europe, durant de longues années, occupé d'oiseaux, je cherchai, pendant mon séjour en CaUfornie, à m'en procurer qui fussent assez intéressants et en même temps assez robustes pour supporter les fatigues d'une pénible traversée : je ne vis que le CoHn (cà cette époque 1852) qui pût être importé, mais la difficulté était d'en avoir devivantsi Tout le monde étant atteint de la fièvre de l'or, on ne s'occu- pait guère de chercher des oiseaux. » Enfin, un hasard heureux me fil découvrir un Mexicain qui me proposa de m'en procurer. J'acceptai, mais il ne put m'en livrer que six couples en 1852. Je les lui payai 200 francs la paire ; ils furent embarqués en septembre de la même année. Je perdis quatre oiseaux dans le trajet de San Francisco à New-York. » Dans cette dernière ville, je séjournai un mois ; mes Colins se reposèrent complélement. Je me remis en mer et j'apportais à Paris, en octobre, cinq femelles et trois mâles. » C'est de ces huit oiseaux apportés en 1.852 par M. Deschamps (1) Voyez aussi la note publiée par M. Laurence dans le Bulletin (l" série, I. Vlll, 1860, p. 50), sur l'acclimalaiion des Colins en liberté. MULTIPLICATION DES COLINS DE CALIFORNIE. 513 que sont sortis les milliers de Colins de Californie (jui exis- tent aujourd'hui partout (l). Quelques autres importations ont été faites sans doute, mais elles n'ont servi que d'appoint, car, dès 1^55, cette espèce avait été singulièrement mullipliée par les personnes qui, les premières, avaient pu acquérir des sujets (2). L'acclimatation du Colin de Californie en liberté est encore un fait exceptionnel ; mais, comme oiseau de volière et d'or- nement, cette jolie perdrix est aujourd'hui nôtre (3). (1) M. .T. Deschamps nous dit avoir lâché irois conplcs de Colins de Gali- fornio, en 1858, entre Hazt'hrouck et Saint-Omcr, et ia même année, deux couples dans Tlndre. En 1865, iM. .1. Deschamps aurait encore lâché, au Coudray, en Savoie, sur les bords du lac de Cicnève, chez M. Barlholony, douze paires de Colins. (2) Voyez au Bulletin, 1"''' série, t. VI, 1859, p. L\i, la notice sur l'accii- matation de quelques espèces d'oiseaux, par AI. de Oualrefages. (3) Il nous paraît intéressant de pincer ici un extrait que nous avons fait du livre de Beverley R. Morris (/>/■///*.■/; naine Birds and U'iklfoivls, London, 1855), dans lequel le Colin de Virginie [Virginian Partridge), espèce voisine du Colin de Californie, est considéré comme un gibier anglais. Cet oiseau, natif du nord de l'Amérique, comme son nom l'indique, a été souvent rencontré dans ce pnys (l'Angleterre), et y semble dans un état permanent d'établissement comme gibier. Les rapports sur le succès ou l'in- succès de ces essais ne semblent pas absolument concluants, quoiqu'il soit hors de doute que l'oiseau ait parfois niché ^lontagu dit qu'il en a été tué un près Mansrield,qui est dans la collection du dernier comte de Derby. Plusieurs de ces oiseaux ont été vus, il y a quel- ques années, par Edward John Lilîleton, à 'l'oddesley, en Sirallordshire Quelques années après, le princi^ Albert en introduisit près de Windsor ; mais nous n'avons pas su cominent ils avaient réussi. Il en fut trouvé un près de Chelsani Court, Surrey, enoclohre 18/i5, comme le relate W. Borrer, et l'on suppose que c'était un.de ceux venant du i)riiice Albert. M. Borrer dit : « J'ai eu une longue convcrsalion avec le bailli, qui avait tué l'oiseau, et qui me dit qu'il avait été entendu et vu en i>lnsicurs occasions, durant deux ou trois mois, niais que ce n'élait qu'au milieu d'oclobie 18/i5 qu'il avait réussi à le tuer. 1.,'oiseau se leva d'une grande liaie, tandis qu'il était avec des faisans, pourchassé par des épagnsuls Il .s'i nvola très-rapide- ment. Le révérend Ricliard Lubl)0ck informa M. Yarrel qu'une nichée, avec un grand nombre d'œid's blancs, avait été trouvée à Barton, dans le Korfolk, laquelle, on n'en peut pres(|ue pas douter^ pro\enait de cet oiseau; car un oiseau semblable à la Perdrix, mais plus petit, avait été vu non loin de ce 2*= SÉRIE, T. VI. — Septembre 18(39. 3'S bili SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. endroil. M. Lubbock dil aussi que M. Cake imporla plusieurs de ces oiseaux à Holkliam, dans le même comlé, mais il ne sut pas avec quel succès. Un niâle et une femelle furent rencontrés à Rollieifieid, près deTunbiidge Wells, quelqui's jours avant le k janvier 1850, et furent vus par M. W. Waller Reeves. La femelle s'enleva avec. quelques Perdrix, eu société des- quelles elle cherchait sa nourriture. M. !>eevcs ne peut aiTirmer qu'aucun autre soit revenu dans ce district. Ce rapport est dans le Zoologist de 1850. M. Yarrel dit qu'un spécimen de ces oiseauN: se trouvait, il y a quelques années, dans le comté de Norlhuniberland, et quïl en trouva la trace dans la collection de M. .1. Hancock (de Newcastle sur Tyne), et qu'un autre fut vu sur un arbre, près de Bristol, comme le mentionne M.Hewiston, dans la seconde édition de son ouvrage sur les œufs des Oiseaux d'Angleterre. En septembre 18Ziû, un couple fui rencontré près de Eyham, et il s'enleva d'un champ de pois. Le 29 octobre delà même année, une paire fut tuée par M. Wyatt Edgell, laquelle faisait partie d'une petite couvée de sept <>u huit, et .se trouvait dans un taillis. Cette dernière rencontre me fut communiquéi' par M. Esq. Martcn qui, très-obligeamment, me fournit l'occasion d'examiner ces oiseaux. En avril 18^5, un très-bi'au mà!e de ces oiseaux fut pris à Weybridge, par un enfant qui, entendant l'appel de cet oiseau, répondit en l'imitant ; l'oiseau, trompé par cette imilation, vint si près de l'enfant, que celui-ci put le tuer avec une pierre. nouvf.au système D'élevage POUR LES SALMONIDÉS ET DE LEUR NOURRITURE A L'ETAT D'ALEVINS, Par n. H. de LA BLAI^CHÈRE. Il est impossible de ne pas constater que le système des appareils à cascades de M. Coste fut un immense progrès sur les boîtes Jacobi. Ces appareils rendent, chaque année, à Huningue où ils sont établis sur une énorme échelle, des ser- vices très-sérieux, quand on songe à l'incubation du nombre si considérable d'œufs que l'on doit entretenir chaque hiver pour les besoins de la France. Ces appareils ont en leur faveur des qualités spéciales : bon marché relatif, installation facile sous un volume d'eau très-limité, démontage |(Our le temps de non-service et remisage sans encombrement dans un espace restreint. Nous leur rendons pleine justice et nous en recommandons l'emploi dans beaucoup de cas ; cependant nous avons cherché autre chose par les raisons qui vont suivre. Ce n'est pas tout de faire éclore les œufs de Salmonidés ; rien n'est plus élémentaire pour la plupart des espèces, et dernièrement, les difficultés que présentait la Fera ont été vaincues à Huningue, et désormais cet admirable poisson est acclimaté dans le Rhin. Après l'éclosion, l'écueil contre lequel viennent se briser la plupart des éducations, l'insuccès qui décourage presque tou- jours les adeptes, c'est l'élevage et la conservation des poissons alevins si facilement obtenus. En effet, si l'on prend les poissons éclos dans les appareils à cascades, et si on les livre à la grande eau, sans transition , un très-petit nombre d'individus par- viennent à se sauver. Si, au contraire, on veut les conserver en eau délimitée, les difficultés de nourriture et de défense com- mencent. 11 faut donc deux appareils différents : le pi'emier, 516 SOCIÉTÉ I.Ml'ÉlliALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATJON. l'appareil à cascades; le second, nn fosse d'élevage, un cours d'eau quelconque préparé pour l'usage auquel on le destine. N'y aurait-il donc pas moyen de combiner ces deux appa- reils en un seul, commode, }>eu coûteux et d'une installation s'appliquantà peu près partout? Nous l'avons pensé et c'est de nos efforts qu'est sortie la combinaison que les propriétaires du domaine de Chantilly ont bien voulu faire installer sous ma direction, par les soins démon ami et ancien collègue, l'inspecteur des forêts J. Glavé, le savant écrivain de la lieviœ des deux mondes. Il faut l'avouer, la disposition des lieux est merveilleuse; l'eau abon- dante, glaciale, sortant à quelques pas de l'appareil, du fond d'un canal près du Hameau par des bouches énormes qu'elle s'est creusées en jaillissant sous sa pression, vient des infdtra- tions des coteaux voisins couverts de forêts. Il était facile de disposer d'une quantité d'eau considérable ; mais le but, non-seulement pratique, mais démonstratif du nouveau système, eût été manqué si nous n'avions réduit le volume de la i)rise d'eau au strict nécessaire. C'était, en efîet, le moyen de nous mettre, comme on peut le dire, à la portée de toutes les bourses, car, en eau comme en fortune, ce sont les faibles quantités cpiisont les plus communes. L'idée première de notre fossé d'élevage appartient à l'un de nos bienveillants amis, M. Gauckler, l'habile ingénieur chargé de la direction de Iluningiie, mais qui avait appliqué son idée à un tout autre point de vue, dont nous devons d'abord dire (pielques mots. A Huningue, il suffît de creuser pour trouver de l'eau dont le niveau d'infdtration se maintient à 0"',ôO ou 0"',(30 au dessous delà surface du sol. Or, M. Gauckler, voulant se pré- munir et contre l'arrêt possible des machines qui amènent l'eau duPdiin et contre le limon blanc abondant, que charrient trop souvent les eaux du canal, cherchait de l'eau prise sur place. Il pensa tout naturellement à la faire liltrcr par le terrain; l'idée était excellente, d'autant plus que le sol est formé deloes, sorte de sable grossier, lavé et mêlé de cailloux. NOUVEAU SYSTÈME d' ÉLEVAGE POUR LES SALMONIDÉS. 517 qui formait l'ancien lit du Rhin, alors que ce fleuve coulait dix ou vingt fois plus large qu'à présent. Il était impossible de trouver un meilleur filtre naturel; l'habile ingénieur s'en servit. 11 garnit de ces matériaux le lit et les berges de son canal , il en répandit aux bords en forme d'allée pour combler de légères dillérences de niveau ; le hasard le favorisait , et voilà comment, .en cherchant et trouvant une bonne chose, il en inventait une beaucoup meilleure. Rien de plus simple à faire comprendre. Qu'ils appartiennent aux Mammifères, aux Oiseaux, aux Reptiles, aux Mollusques et aux Insectes, — et il y en a dans toutes ces catégories, — les ennemis des poissons naissants et des jeunes Alevins ont besoin de se cacher. Tous, sans exception, — surtout les plus dangereux, les insectes, — ne peuvent se passer de retraites. Avec le nouveau fossé, il n'y en a plus de possibles. Plus de cachettes, plus d'ennemis. Voici comment on établit le fossé-vivier. Dans un terrain perméable aux infiltrations, l'eau sourd de partout et forme quelquefois un léger courant d'épanchement. On obtient sou- vent le même résultat en creusant le fossé parallèlement à un ruisseau naturel et à petite distance de ses bords. Si le sol, au contraire, est imperméable, on creusera le fossé-vivier dans la direction que nous venons d'indiquer, mais on y enverra une légère dérivation du ruisseau, sur le trajet duquel on in- terposera un filtre grossier de cailloux et quelques toiles métal- liques afin d'arrêter au passage, autant que possible, les œufs flottants des poissons étrangers à l'élevage et ceux des in- sectes. Ces travaux ne demandent que peu de soins et, à la campa- gne, la dépense en est minime, d'autant plus que la prise d'eau n'a pas besoin d'être considérable*. Un robinet donnant 4 5 litres par minute, ayant environ 15 millimètres de diamètre d'ouverture, sera suffisant. Il laut que l'eau se déplace, qu'elle ne reste pas stagnante et le plus léger courant suflît. Ce fossé-vivier porte une largeur de 3 mètres sur une pro- 518 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIOUE d'ACCLIMATATION. fondeur variable, — à dessein et par soubresauts, — deO^jôO à 1 mètre. Les bords sont en pente aussi douce que possible, non pas à /i5 degrés, mais à 30 tout au plus. Eniln, — et c'est là le point capital, — le fond, les berges et les bords, sur une largeur de 2 mètres dans la prairie, sont recouverts d'une couche de gros sable et de cailloux roulés de la rivière voisine, sur une épaisseur de 0"',50. Pas de végétation qui traverse facilement un pareil revête- ment. Si une herbe, un jonc, un rejet d'arbre, etc., apparais- sent sur un point quelconque de la surface revêtue, un homme s'approche et coupe cette végétation entre deux cailloux, comme une asperge entre deux terres. L'eau coule si limpide et si lente sur ce lit d'une pureté méticuleuse que, sous certaines incidences de lumière, elle disparaît complètement à l'œil : on croirait le fossé vide. A la longue, surtout pendant les grandes chaleurs de l'été, les oscillaires et les conferves se mettent de la })artie et vien- nent accumuler leurs chevelures vertes, d'abord sur les cail- loux du fond, puis à la surface. Or, ces plantes si légères, si inoffensives au premier abord, sont fort dangereuses pour les jeunes Alevins, qu'elles font périr en obstruant leurs ouïes, ainsi que nous nous en sommes assuré. Il est donc indispen- sable d'aviser, sous ce rapport; mais ceci est facile à détruire. Un coup de balai sur le fond est vite donné; non-seulement on dépose ainsi les herbes sur la rive, — d'oia on les enlève pour les enterrer, — mais le frottement du balai sur les parois du fond débarrasse celles-ci du fisible dépôt vaseux qui pourrait y adhérer. Le faible courant de l'eau enlève peu à peu la partie trouble du Hquide, dont on maintient, du reste, l'agitation par quelques légers mouvements pour que le limon ne se dépose point, — car on n'aurait fait que le changer de place, — et comme l'eau arrive pure par une extrémité, on purge facile- ment le fossé de son eau sale, et il demeure parfaitement net. Que deviennent les jeunes alevins pendant cette opération? Pendant cette opération, de même que pendant la plus grande partie du jour, les jeunes Alevins vont se réfugier sous des abris que l'on ménage de distance en distance. Ces abris NOUVEAU SYSTÈME d'ÉLEVAGE POUR LES SALMONIDÉS. 519 sont des espèces de ponts placés en travers du fossé, à 0'",20 de la surface de l'eau, et dont le tablier se relève à volonté, par volets munis d'une poignée, absolument comme les portes d'une cave dans certains pays. C'est de Là qu'on surveille la conduite de ses jeunes pensionnaires, qui aiment beaucoup ces refuges à demi obscurs, et ne parcourent guère leur fossé que la nuit et à l'heure des repas. Il ne faut pas, en effet, perdre de vue que ces petits être ne peuvent encore de longtemps suffire à leur nourriture. On les voit bien, sitôt que qmdques moucherons approchent de la surface de leur eau, sauter en l'air pour les happer au passage : ils ne sont guère grands encore, ce sont des enfants de 0"',00 à 0"',08 de long et cependant ils sautent, ils bondissent, ils ne manquent guère leur coup. Mais jusqu'à ce que l'homme ait trouvé le moyen de fabriquer des Cousins ou ïipules à volonté, il faudra qu'il cherche et invente une nourriture plus facile à se procurer et dont nous parlerons tout à l'heure. Notre fossé d'élevage, modification du précédent et auquel on a bien voulu donner notre nom, comporte, comme celui de M. Gauclder, un fond muni de mouvements de terrain qui modifient à chaque instant la profondeur de l'eau et que la figure 1 montre parfaitement en F'F'. Cette condition est fort bien assorlie à la santé des jeunes Alevins, qui, dans certains moments, viennent chercher le soleil dans les parties les moins profondes, dans d'autres fuient la lumière sous leurs ponts- refuges et quelquefois se reposent dans les trous les plus pro- fonds. Nous savons encore si peu de chose sur les conditions physiologiques des poissons, que nous ne pouvons préjuger quels sont les motifs de ces changements de lieu ; mais l'obser- vation est juste ; elle correspond à une série d'observations faites par les pécheurs sur les mœurs des Salmonidés à l'état sauvage : elle doit donc être imitée et réussir. C'est ce qui arrive. ^ Ce qui manque dans le fossé Gauckler, c'est un abri contre l'invasion passagère du vivier par les oiseaux d'eau. Qu'une troupe de Canards, quelques Poules d'eau, quelques Échas- siers s'abattent, la nuit, sur le vivier, et le lendemain la moitié 520 SOCrÉTÉ IMF'KRIVLE ZOOLOGIQUE d'aCGLIMÂTATION. des pensionnaires aura dispara ainsi que le pillard qui les a dévorés. Il fauldonc remédiera cet inconvénient, et rien n'est moins facile. NOUVEAU SYSTÈME d'ÉLEVAGE POUR LES SALMONIDÉS. 521 A Chantilly, en efîet, et malL>Téles précautions prises, nous n'avions {)as cru devoir couvrir entièrement le fossé d'élevage et nous avions laissé entre les claies de genêts appliquées sur la charpente KJ quelques vides équivalant environ à la moitié de sa surface. Il nous semblait impossible que des oiseaux sau- vages osassent s'aventurer dans une construction semblable et souvent visitée par le garde général, M. Gailly, et le garde chargé de son aménagement et de sa surveillance. Il en fut tout autrement. Un couple de Martins pêcheurs, malgré pail- lassons et charpente, malgré garde et garde général toujours empressé, vint si souvent à. ce vivier qui lui offrait pâture fa- cile et à son gré, qu'il dépeupla presque tout notre fossé la première année. Il est bon d'avouer de semblables échecs, parce que ce sont de précieux enseignements pour les éleveurs qui travaillent sérieusement. Quant à nous, il nous reste de nombreuses petites pelotes de fines écailles, d'arêtes et os que les Martins avaient dégorgées, après leur digestion, dans les coins de la charpente, et que nous conservons précieusement comme preuve contre les larrons!... D'un autre côté, l'accès de la gelée dans les grands froids du premier hiver est à craindre, et il faut encore, autant que pos- sible, remédier à cela et le faire dans des conditions d'économie suffisante. Rien ne serait plus facile que de couvrii" le ruisseau d'un réseau de fil de fer ; mais ce travail coûte fort cher ; il faut lui trouver un remplaçant meilleur marché. Les mailles, d'ail- leurs, n'ont pas besoin d'être bien fines pour empêcher un Canard d'entrer ou pour effrayer les oiseaux d'eau sauvages. On trouve à bas prix, dans le commerce, des barrières pour clôture, telles qu'en emploient les chemins de f(.'r. Ces clôtures sont formées, au moyen de machines, d'échalas réunis par une chaîne de fils de fer croisés. Cela nous suffira ; seulement, au lieu de les planter debout, nous les mettrons à plat, les barreaux dans le sens de la longueur du ruisseau (fig. 2) et soutenus par une charpente très-simple dont nous allons ex- pliquer plus loin la construction. Ces barreaux, placés ainsi 522 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMÂTATION. grossièrement bout à bout, couvriront le vivier d'une série de lez do barrière qui se déplaceront très-facilement, tant pour la surveillance que pour les nettoiements, et qui ne coûteront qu'un prix fort minime. En les peignant d'une ou deux couches de peinture à Thuile, leur durée sera beaucoup augmentée. Ce n'est pas tout encore d'avoir empècbé les oiseaux de venir, en fourrageurs, dévaster le jeune peuplement du fossé, il faut à tout prix en éloigner un ennemi beaucoup plus dan- gereux. Cet ennemi, c'est le Campagnol aquatique ou Rat. cVeav. Hàtons-nous de le signaler ainsi que son cousin ger- main, le Rat ordinaire, qui ne se montre que trop commun dans le voisinage des granges, des villages ou des babitations rurales et qui est aussi friand de poisson que s'il n'avait pas autre chose à manger à sa portée. Nous donnons ici (fig. 2) une coupe en travers, coupe FiG. 2. — Coupe en travers^du fossé d'élevage de La Blanchère.^. théorique pour ainsi dire, simplifiée autant que possible, du nouveau fossé d'élevage; puis (fig. 1), une coupe en long du terrain, de la prise d'eau, de la charpente et de l'installation du fossé d'élevage de Chantilly, réalisation complète et même luxueuse de noire idée première. La figure de la coupe transversale (fig. 2) montre la cuvette totale ACDEF du fossé qui sera assez profonde pour que l'eau NOUVEAU SYSTÈME d'ÉLEVAGE POUR LES SALMONIDÉS. 523 forme une couche d'au moins 0'n,80 d'épaisseur. On peut se dispenser, quand le terrain ne s'y prête pas, de former la cu- vette inférieure CD et façonner le fond à plat. Sur le bord F, des planches placées verticalement FG, maintenues par les piquets II, A, forment une barrière infranchissable pour les Rats d'eau, qui tenteraient de passer dessous, n'était la gar- niture de 0"',10 de cailloux B, et contre les Grenouilles et Crapauds qui, attirés par l'eau propre et la place nette, font tous leurs efforts pour venir y déposer leur frai. Nous avons même été obhgés, pour écarter ces animaux, d'adopter à Chan- tilly quelques dispositions supplémentaires que nous retrace- rons plus loin. Toute la surface des berges du fossé FEDCA et celle des allées du pourtour A,B seront fxDrmées de cailloux roulés ou de pierrailles cassées comme pour l'empierrement d'une route, sur une épaisseur d'au moins 0"',20. Dans le cas où, comme à Chantilly, on emploie ces derniers matériaux, il est indis- pensable de les faire parfaitement laver à la rivière avant de les apporter sur l'endroit qu'ils doivent garnir. On peut, comme nous l'avons fait, former ce revêtement de 0'",15 de cailloux cassés et de 0'",05 de gros sable de rivière semblable à celui que l'on répand dans les allées des jardins. Ce sable avait été soigneusement lavé préalablement comme les cailloux, afin d'éviter l'introduction de ce fin limon si fort à redouter. On voit, dans cette figure, une perche brute KL au milieu de la cuvette soutenant une charpente primitive IJ de la plus grande simplicité. Arrivons maintenant h la coupe en long de l'appareil de Chantilly (fig. 1). La prise d'eau P se compose de deux tubes de fer creux de 0'",05 de diamètre. On en a mis deux afin que, si par une cause quelconque, l'un venait à s'obstruer pendantla nuit, par exemple, l'autre fonctionnât toujours et ne compromît point la réussite de l'incubation. Ces tubes sont munis, à leur sortie du fossé dans le canal, de pommes d'arrosoir de zinc et, en avant de ces pommes, on a même, depuis cette année, établi un petit Itarrage clos en claies verticales de branches de ùià SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. genêt pour opérer un premier filtrage de l'eau, qui charrie des feuilles et des plantes arrachées. Nous l'avons dit plus haut, les ennemis les plus terribles des poissons naissants sont les insectes, parce (pie leurs ravages sont très-diiïiciles à surveiller; aussi avons-nous pris toutes les précautions pour que leurs œufs ne puissent être entraînés par l'eau dans les fossés d'élevage. Les tubes de prises d'eau viennent, après un parcours souterrain de 20 mètres environ, déboucher dans les filtres F, F, F, F. Ces appareils se composent d'auges de bois séparées en deux par une cloison de bois basse sur laquelle on verse une brouettée de pierres finement concassées ou de gros sable. L'eau arrivant d'un côté de chaque tas est obligée de le tra- verser, pour sortir par l'autre face de la boîte, et se filtre ainsi parfaitement. Trois ou quatre boîtes semblables F,F,F,F, sont installées dans le sol à la suite les unes des autres, leurs parois sont tout simplement construites en argile plastique et la planche de séparation est suffisamment maintenue par la pression des pierraille?. Le nettoiement de ces filtres est l'opération la plus simple ; il suffît d'agiter les cailloux, sur place, dans l'eau arrêtée et suffîsammeni renouvelée, pour qu'elle se charge de tout le dépôt limoneux et l'entraîne au dehors dans un petit canal de dérivation. 11 est bon de couvrir les filtres avec des claies pour empêcher les Batraciens d'en faire encore le lieu de dépôt prêlëré de leur énorme frai. Au sortir du dernier filtre, l'eau se déverse dans le fossé d'élevage GF'G et passe dans une sorte de boîte percée de trous D où les Batraciens, qui se glissent partout, sont cette ibis bien obligés de rester. Tout près de cette extrémité du réservoir se posent les claies d'incubation sur des traverses placées à quelques cen- timètres sous l'eau. Quand le niveau est bien constant, rien de plus simple. Si l'on craint qu'il ne varie, il faut installer les traverses qui soutiennent les claies de manière à pouvoir leur faire suivre les variations du niveau. Ces particularités n'ont point besoin d'être décrites; chacun est capable d'inventer les NOUVEAU SYSTÈME d'ÉLEVÂGE TOUR LES SALMONIDÉS. 0'2Ô appropriations nécessaires. Quant aux claies que nous em- ployons, ce sont celles à baguettes de verre, inventées par M. Coste; nous les plaçons côte à côte et en nombre suffisant, à raison de 2000 œufs de Truite environ par claie. Pendant l'incubation, le fossé doit être soigneusement cou- vert enJJK; cette couverture opaque présente, à ce moment, deux grands avantages : elle diminue le jour, ce qui est favo- rable aux opérations du premier âge et ferme l'accès à la gelée. Il faut faire attention, cependant, de ne pas produire une obscurité complète. Un enlèvera d'ailleurs ces rideaux protec- teurs vers le milieu delà première année, et on les remplacera par les barrières I (lig. 2), laissant, de place en place, quel- ques planches de sapin pour former des endroits sombres que les Salmonidés affectionnent. Un semblable ruisseau, dans lequel on ferait des séparations au moyen de grillages de toile métallique, comme dans notre ligure î , pourra servir jusqu'à la fin de la troisième année à l'élevage des Alevins, en les nourrissant comme nous allons l'expliquer. Plus tard on continuerait le même fossé, on lui donnerait un mètre de plus comme largeur, et l'on aurait soin d'y creuser, de place en place, quelques trous de r%50 de profondeur pour servir de lieu de repos aux grosses Truites, Quelques-uns d'entre ces trous seraient couverts de planches en travers, ainsi que nous l'avons déjà recommandé. Ces plan- ches se soulèvent et permettent de surveiller très-facilement les poissons qui se réfugient dessous et s'y tiennent parfaite- ment immobiles. Les jeunes Salmonidés tombent, à travers les claies, sur le fond du fossé d'élevage en F'F où ils passent le temps de ré- sorption de la vésicule et descendent peu à peu le ruisseau jusqu'à ce qu'ils aient gagné le premier bassin de repos où ils séjournent jusqu'à un an et demi. Un grillage inférieur dans le courant et un autre supérieur les empêchent de remonter sous les claies, où ils mangeraient les poissons naissants, et de redescendre avec les plus grandes Truites, où ils seraient eux-mêmes dévorés. A la suite du bassin des Alevins d'un an et demi, on ouvre 526 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. un grillage et ils descendent dans les réservoirs des vieilles Truites. C'est un bassin de 2 mètres de profondeur sur 30 environ de diamètre. Les Salmonidés, bien et abondamment nourris, séjournent là jusqu'à ce qu'ils aillent au marché. Si nous avions une crilique à faire, ce serait celle seulement qui porterait sur le trop petit nombre de subdivisions : nous en voudrions au moins une de plus pour les Salmonidés d'un an et demi à trois ans. Passé cela, ils peuvent vivre leurs deux dernières années au milieu des Truites et Saumons de quatre à cinq ans, jusqu'à ce qu'eux-mêmes, arrivant à cet âge, soient consommés. Quelques remarques accessoires sont utiles à consigner ici pour la bonne confection de notre fossé d'élevage. Dans la partie qui suit le hangar ou petite cabane sous laquelle nous avons (lit que devaient être disposées les claies d'éclosion, le fond du ruisseau ne doit pas être parallèle à la surface de l'eau, ce qui revient à dire que la profondeur du ruisseau aux dilTérenls points de son parcours sera inégale. Rien n'est plus facile à obtenir que ce résultat, en creusant le lit au fond du ruisseau tout entier, plus profondément, à un ou deux endroits , tous les 20 mètres. Il en résulte une série de hauts-fonds et de bas-fonds, parmi lesquels la jeune Truite choisit suivant ses besoins ou ses goûts. La température est pour beaucoup dans ces choix et, suivant l'heure du jour, la saison, l'état du ciel, on voit les jeunes poissons se réunir dans les grands ondsou s'éparpiller sur les monticules oùl'eau, peu profonde, leur semble plus agréable. En général, les grandes chaleurs de l'été font fuir les jeunes Truites dans les trous les plus profonds. En second Heu, il ne faut jamais perdre de vue que le but que nous poursuivons par l'établissement de ces fossés spé- ciaux, c'est l'enlèvement des œufs et des alevins aux atteintes de leurs ennemis : insectes, oiseaux et quadrupèdes, enlève- ment beaucoup plus efficace que toute chasse ou tout piège parce que, résultant de la forme même de l'habitai, il agit nuit et jour, sans cesse et sans relâche, par le fait môme de son existence. Nous verrons un peu plus loin quels remèdes NOUVEAU SYSTÈME d'ÉLEVAGE POUR LES SALMONIDÉS. 527 accessoires peuvent demander les invasions subites d'ennemis, et nous dénombrerons, autant qu'on peut le faire dans l'état actuel de nos connaissances, leurs beaucoup trop nombreuses phalanges. Ce n'est pas tout. L'extrémité d'aval du fossé doit naturelle- ment rendre ses eaux quelque part. Elle les réunit, à Chantilly (fig. !l), à un canal d'un niveau plus bas de 0'",40 que celui auquel le fossé d'élevage l'emprunte : il y a donc danger que les très-jeunes individus d'espèces nuisibles ne remontent de l'eau libre dans le fossé de décharge au-dessous de C à travers les toiles métalliques ou les grilles que l'on pourrait mettre, et ne viennent porter le ravage au milieu de notre population délicate. On a remédié à ce danger, en faisant traverser à l'eau sortante un filtre semblable à celui d'entrée, mais moins tassé et composé de pierrailles de plus fort échantillon, parce qu'ici les ennemis à combattre sont de taille beaucoup moins exiguë que des œufs d'insectes ou de poissons. Malgré cela, l'emploi de quelques toiles métalliques fines ne nuit jamais, en ayant soin toutefois, et surtout à l'automne, de les débar- rasser souvent, au moins une fois par jour, des feuilles que le vent y accumule. Encore un mot à propos des feuilles. Ce serait une erreur de croire k présence des feuilles indilTérente dans le voisinage des grosses Truites. Parmi les dépouilles de nos arbres, les unes plaisent aux poissons, les autres leur sont funestes ; les unes sont indifférentes à telle espèce, tandis qu'elles sont mor- telles pour telle autre. La pisciculture a donc encore beau- coup à observer en ce sens. Jusqu'à ce jour, on a remarqué que les feuilles de l'Aune étaient évitées par la Truite, et que les fruits de cet arbre la faisaient périr. Les meilleures feuilles, celles qui produisent le moins de perturbation dans l'eau du bassin d'élevage, sont celles de Sapin et de Saule. Ces observations m'ont été données par M. .J. Petit, régisseur de Iluningue, qui ajoutait que, dans tout bassin d'élevage, la meilleure des feuilles ne vaut rien, et me citait des cas de mortalité causés par les feuilles, for- mant des dépôts de vase que lés jeunes Truites remuent, si 528 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D' ACCLIMATATION. bien qu'on les [rouve merles quelques jours après, avec cinq OU six feuilles engagées dans les ouïes. Les fossés de La Blanchère n'offrent point ces dangers, puisque rien n'y séjourne, ni feuilles, ni herbes qui troublent la transparence de l'eau ou qui puissent former abri pour les insectes et leurs larves. Aussi ne recommandons-nous pas l'établissement du fossé d'élevage à proximité des arbres, au contraire. Plus tard, la Truite adulte saura bien ce qui lui convient; mais tant qu'elle est jeune, on ne saurait l'entourer de trop de soins et de trop de prévoyance. Elle est incroya- blement délicate et maladroite à se défendre, malgré son agilité et sa sauvagerie. Ce n'est pas tout que de fournir aux œufs de Salmonidés un endroit parfaitement favorable à leur éclosion, aux alevins naissants un refuge assuré contre les intempéries et les attaques de leurs ennemis ; le temps s'écoule tandis que la résorption de la vésicule ombilicale se fait : chez le jeune poisson le moment arrive vite oi^i il faut de la nourriture. Or cette nourriture est l'une des choses qui ont le plus divisé les pisciculteurs : des essais très-nombreux ont été entrepris, les substances les plus diverses ont été essayées, et chaque éleveur se vante des succès qu'il a obtenus avec la substance adoptée. Il n'y a aucun doute à avoir que la nourriture qui convient exclusivement aux Salmonidés doive être animale ; mais de quelle espèce ? Là est la question. Si nous consultons la nature, ce grand livre que l'on ne feuillette pas toujours assez, nous nous assurerons facilement que les insectes entrent pour une forte partie dans le contingent de nos poissons. Mais lesquels? Nul ne le sait au juste. Tous sont-ils bons? ou quelques-uns sont-ils nuisibles? Qui le sait encore? Au printemps, sur les bords des grands lleuves, comme le Rhin, abondamment peuplés de Salmonidés, on peut espérer trouver quelques renseignements. En efl'et, les pécheurs remarquent, lors d'une baisse subite des eaux, que sur les bords des plaques demeurant alors isolées dans les bras secondaires, et au milieu des sables, on voit grouiller une NOUVEAU SYSTÈME D'ÉLEVAGE POUR LES SALMONIDÉS. 529 infinité de petits Saumoneaux, Truites et Anguilles, de un à deux mois. Cette remarque a été faite non-seulement par les pêcheurs du Rhin supérieur, mais du lac de Constance, et ils prétendent que ces alevins, réunis ainsi sur l'extrême bord d'une eau tranquille et très-basse, s'y trouvent à l'abri d'abord de l'attaque des poissons voraces, qui ne peuvent approcher vu le peu de profondeur, y jouissent en second lieu d'une température beaucoup plus élevée par l'action du soleil, et, en troisième lieu, y récoltent une beaucoup plus grande quantité d'insectes, soit ceux que le flot tend toujours à rejeter au rivage, soit ceux qui, venant de la terre ferme, sautent ou tombent dans l'eau. Les pêcheurs croient être sûrs que, jusqu'à l'âge de six mois , ces alevins se nourrissent exclusivement d'insectes qu'ils trouvent en suffisante quantité au printemps, — époque de la résorption de leur vésicule, — à la surface de l'eau. Sur les bords du lac de Constance, ce sont par milliards que se montrent ces petits poissons d'une variété étonnante, et per- sonne ne suppose qu'un seul d'entre eux meure jamais, faute de nourriture. Si, en fin de compte, on n'en retrouve que peu, trop peu d'adultes, c'est qu'eux-mêmes ont servi de nourriture à la famille immense des grands poissons habi- tant le lac. Il y aurait donc lieu simplement d'imiter ce fait naturel, en admettant que nos fossés d'élevage fournissent ou reçoivent autant d'insectes qu'une eau étendue, ouverte, béante à toutes les influences chmatériques, ce qui ne semble pas prouvé. Mais ce que l'on sait bien et ce qui a donné naissance à notre fossé d'élevage, c'est que depuis l'éclosion jusqu'à l'âge de six ou huit mois, les alevins de toute espèce prospèrent le mieux possible dans une eau peu profonde, sur un vieux fond gra- veleux et sinueux, garni de temps en temps de cailloux assez gros et assez irréguliers pour oiîrir des abris à leur suriàce et sous leur masse ; qu'il est bon de n'avoir qu'un courant faible, se faisant, soit par filtration, soit par une ahmentation directe peu considérable ; que la température de l'eau ne doit jamais dépasser^H- 20 degrés centigrades, et qu'on pourrait 2^ SÉRIE, T. \I. — Septembre 18G9. 34 530 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLTMATATION, espérer une nourriture naturelle consistant en Moucherons, Cousins, Tipules, Vers, petites Araignées que la chaleur du soleil ferait toujours éclore au fond du hassin s'il était ouvert; rnais que cette nourriture naturelle sera insuffisante pour la masse d'alevins que la stabulation réunit dans ce même lieu ! Hélas ! oui, mille fois oui ! Il est donc nécessaire de recourir à une alimentation arti- ficielle consistant en chair de grenouille séchée et pulvérisée, sang, foie broyé, insectes, œufs, etc., et il est important que la nourriture, quelle qu'elle soit, surnage longtemps, que le courant ne soit pas trop rapide, afin que les alevins aient le temps de la happer au passage. Ainsi donc, il ne faut pas se le dissimuler, cette question de la nourriture des jeunes alevins de Salmonidés est une des plus difficiles de toute la pisciculture. Nombre de substances ont été essayées, peu ont obtenu le suffrage de tous les éle- veurs. Nous pouvons indiquer, comme une des meilleures, celle à laquelle on s'est arrêté à Iluningue, après un grand nombre d'expériences comparatives. Elle consiste en du foie broyé dans l'eau et réduit en pulpe extrêmement fine, formant comme une sorte de sang- liquide. Le broiement, ou plutôt le râpage du foie, s'obtient bien simplement au moyen d'un tambour de toile métallique rou- lant (fig. 3) dans un manchon de même nature. Une mani- velle donne le mouvement au tambour, au cylindre broyeur, et cette machine simple et ingénieuse a été inventée par un employé de Huningue, qui était chargé de la nourriture même des jeunes alevins. En quelques tours de manivelle, le morceau de foie frais est réduit en pulpe qui se délaye, pendant l'o- pération, dans l'eau que contient la boîte. On verse cette eau rouge dans une sorte de burette ou d'arrosoir au moyen du- quel on la répand, en filet mince, dans le fossé-vivier. Il faut voir comme les petits habitants de cette eau connais- sent bien l'heure de la distribution ! Longtemps avant, ils viennent rôder dans la partie où la bienheureuse liqueur se répandra; puis, dés que le jet commence, ce sont poursuites et jeux ;jans fin. Jamais à la surface 1 toujours entre deux NOUVEAU SYSTÈME d'ÉLEVAGE POUR LES SALMONIDÉS. 531 eaux ou prés du Tond : aucun d'eux ne saisit une parcelle de foie qui n'est plus en moiivemejit. Si elle arrive au fond sans avoir été happée au passage, tandis qu'elle descend lentement, elle y restera ; pas un des uiille poissons qui passent dessus ne la relèvera.... FiG. 3. — Appareil Biiigler pour le ràpage du foie. Cette distribution se fait trois fois par jour. Elle ne doit pas être trop abondante, car il faut laisser dans l'eau le moins de matière putrescible et fermentescible que l'on peut : l'habitude indique bientôt ce que les petits poissons sont susceptibles d'absorber, et l'on prend soin de ne pas le dépasser. On commence quelquefois le premier élevage des jeunes Salmonidés au moyen d'une autre nourrilure, pour n'arriver au foie en purée qu'un peu plus tard. Ce premier plat consiste en chair de Grenouille séchée, puispilée et réduite en poudre très-ténue. On la mêle à de l'eau et on la répand de la même manière que le foie broyé. Comme cette substance est sèche, il ne faut que la semer en poussière à la surface du ruisseau dans lequel elle est longue à pénétrer. On a encore essayé de nourrir ces jeunes poissons au moyen des myriades d'insectes, d'œufs et de larves qui se rassemblent dans la graine du foin au fond des greniers un peu considérables. Il y a là une excellente idée parfaitement 532 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMÂTATION. tirée de l'observation de la nature, mais nous croyons que cette nourriture ne doit venir qu'en troisième ligne, à la suite du foin broyé. Elle servira ainsi de transition naturelle entre les matières pulvérulentes et la cbair de poisson vif haché. Il ne faut pas perdre de vue, en effet, que là est le terme. Dès que les alevins en sont arrivés à goûter la chair crue, leur éducation est terminée. C'est le moment, si l'on a pu en faire naître à part, de leur servir des alevins naissants de poissons blancs, surtout des petites espèces. Dès lors , les Salmonidés grossissent rapidement, et au bout de peu de temps, on peut, on doit même leur donner la liberté. Ce que dévorent ces poissons est incroyable, aussi doit-on prendre grand soin, si on veut les conserver en liberté dans les endroits que l'on doit repeupler, de leur assurer une nourriture convenable et suffisante. Je nourrissais de grandes Truites des lacs, des Truites saumonnées de 0^,/jO à 0'",50 de longueur, et chacune d'elles avalait, au vol et sans aucun effort, la moitié d'un Gardon de 0'",25 à 0'",30 de longueur. Ces bouchées de Gargantua passaient comme une lettre à la poste, tête, arêtes, nageoires et tout ! Elles n'y regardaient pas d'ailleurs de trop près ; les Perches, entières ou coupées, passaient comme le reste, sans la moindre hésitation !... Or, cette petite scène se répétait, entre nous, trois fois par jour, et les Truites en question me faisaient Teffet d'être beaucoup plus affamées qu'à l'état de nature sauvage. Il est certain, pour moi, que deux Gardons de la taille que je viens de citer ne leur suffiraient que juste, en liberté, pour chaque jour de leur vie. Cela constitue une rude pêche au bout de l'année! Étonnez-vous donc, après cela, que les Truites, les Saumons, etc., tutti quanti, s'empressent de déloger et de disparaître quand vous les lâchez dans une rivière où ils ne trouvent, en fait de poisson, que des herbes et des cailloux ! Nous ferions absolument comme eux ! Le tyran le plus impérieux est le ventre. Tout être lui obéit ! LA SÉRICICULTURE ET LA PRODUCTION DE LA SOIE DANS L'INDE, Par M. P. li. SIItII«[0]\D.«>. En 1808, à un meeting du commerce delà soie lenuàWea- ver's Hall, il était unanimement reconnu i<. quela soie du Bengale était devenue d'une haute nécessité pour certaines Itranches de l'industrie, et qu'elle avait été démontrée tout à l'ait propre à des usages auxquels on ne pensait pas antérieurement qu'elle pût être employée. » Bien que l'extension de notre commerce avec la Chine et le Japon ait déterminé une augmentation considérable des appro- visionnements que nous fournissent ces contrées de l'extrême Orient, et quela production de la soie sur le continent ait été fortement encouragée, les besoins du monde civilisé sont tels, que la soie du Bengale est de plus en plus demandée, et elle a pu subir une amélioration réelle au point de vue matériel. Toutefois il reste encore beaucoup à faire pour la quantité comme pour la qualité. Notre importation totale de soie de l'année dernière s'élève à près de 7 millions de livres ; mais cette importation est d'un million un quart en dessous de celle que nous avions reçue en 1858. La soie du Bengale était originairement de qualité tout à fait inférieure et dévidée sans aucun soin. En 1757, la com- pagnie des Indes orientales chargea M. Wilder d'aller dans l'Inde pour améliorer le dévidage de la soie, et envoya, en 1769, des ouvriers européens comme tordeurs, dévideurs et mécaniciens. Les plantations sur lesquelles a lieu l'élevage des Vers sont du reste toutes dans le Bengale et au sud du '20" degré de latitude nord. En effet, les provinces du nord- ouest sont trop chaudes est trop sèches pour le Ver à soie, ainsi que l'a si bien étabU M. le docteur Royle. Des expériences ont été faites il y a quelques années dans 53^ SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. la partie occidentale de l'Inde, sous la direction d'un Italien, M. Mutti, pour y introiîuire la culture du Ver à soie ; mais elles ont été abandonnées par suite de l'absence de bons résultats. Toutefois une soie excellente a été obtenue dans le Mysore. Le jury de l'Exposition de Paris en 1855, a fait remarquer, dans son rapport, que la sériciculture prenait de l'extension sur toute la surface de l'empire indien et même au delà. Sui- vant ce rapport, des sériciculteurs intelligents, secondés par de larges capitaux, ont monté depuis quelques années des éta- blissements modèles pour le dévidage de la soie des cocons. La soie, exposée parmi les autres produits si variés de la Com- pagnie des Indes orientales, a excité l'attention la plus minu- tieuse de la Commission, et a montré le grand progrès accompli dans le dévidage de la soie du Bengale, Cette opé- ration était antérieurement considérée comme impossible par suite delà difficulté qu'on rencontre, lorsqu'on veut introduire des améliorations dans ces régions éloignées. Lorsqu'on tient compte de ce progrès, peut-on prédire quel sera l'avenir de la soie dans l'est? La Chine n'aura bientôt plus de barrières à opposer aux conquêtes pacifiques et civilisatrices de l'indus- trie européenne. MM. Eaton et fils m'informent que l'un des grands obstacles qui pouvaient amener des mécomptes dans la vente de la soie du Bengale, tend à disparaître rapidement : je veux parler de la manipulation des cocons parles natifs. Il s'élève maintenant de tous côtés des plantations pour la nourriture des Vers, et des établissements industriels pour le travail de la soie, dans lesquels la manipulation est faite par des mains européennes, et les natifs, au lieu de dévider eux-mêmes les cocons qu'ils produisent, les vendent aux propriétaires des plantations et établissements voisins. Ces cocons étant mis en œuvre par le système italien, la soie tend à prendre une forme plus mar- chande, un état plus convenable pour entrer, sous certains rapports, en compétition avec la production européenne; mais le cocon, étant relativement petit, nefournira jamais une soie d'un nerf égal à celui que donnent les autres sortes. On peut SÉRICICULTURE DANS l'INDE. 535 cependant obvier tant soit peu à cet inconvénient en intro- duisant de nouvelles graines du Japon . d'autant plus que, dans tous les pays, les Vers du Japon paraissent bien pro- spérer. La quantité de soie livrée mensuellement h la consomma- tion par le Bengale durant les trois dernières années s'est éle- vée en moyenne à plus de 6/ii balles. Le poids net d'une balle de soie du Bengale est en moyenne de 150 livres, mais il y a de petites balles qui ne pèsent que 105 livres. Feu M. Wentworth, dans son rapport à la Société des arts sur l'exposition italienne de 1861 à Florence, a constaté qu'il était reçu annuellement en Italie, venant de l'Inde et delà Chine, mais principalement de ce dernier pays, et toujours en cocons, environ 98/i tonnes, qui, à 2 shillings h d. l/'2 la tonne, donnent une valeur d'environ 2/!l000 livres sterling, ou 6025 000 francs. Si, remontant en arrière, nous considérons les quantités de soie fournies annuellement par l'Inde, en commençant en 1820, nous trouvons que l'importation de la soie dans le Royaume-Uni (de Grande-Bretagne et d'Irlande) pendant l'an- née indiquée a été de 1 206 722 livres, ou près de la moitié du total des importations. Le chiflre le plus élevé est celui de 1829, qui monte à 2116 596 livres. Les importations ont atteint plus tard une moyenne d'environ un million et un quart (avec une ou deux années exceptionnelles), jusqu'en 1853, où s'est produit une grande baisse : les importations sont descendues à 586 522 livres. Pour les dernières années jusqu'en 1859,1e chiffre ne s'est vraiment pas élevé beaucoup plus haut, excepté en 185Zi, 1855 et 1858. Dans ces dernières années, les importations ont atteint un million de livres ; mais cela tient aux expéditions faites par la voie d'Egypte. En tenant compte des marchandises passées par ce pays, les envois de soie de l'Inde s'élève de S à 5 millions, c'est-cà-dire du tiers h la moitié de l'approvisionnement total. En 1851, la quantité de soie exportée de toute la surface de l'Inde a été de 592 tonnes, représentant une valeur de 61 9 318 livres sterling : 31 tonnes ont été expédiées de la présidence 536 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. de Bombay, et tout le reste du Bengale. La presque totalité a été envoyée en Angleterre, et une très-petite quantité enFrance, dans le golfe Arabique et le golfe Persique. En 1801, la quantité totale de soie exportée a été de 873 tonnes, d'une valeur un peu moindre qu'un million de livres sterl. La France en a reçu un poids d'environ 213 000 livres. Les présidences de Bombay et du Bengale étaient encore les seules qui en eussent produit. La valeur des objets de soie manufacturée exportés de l'Inde a beaucoup baissé. En 1851, il avait été expédié (33Zi 024 pièces représentant une valeur de 355 223 livres sterling, dont la presque totalité était à destination du Royaume-Uni, En 1861, l'exportation n'était plus que de 211 5/12 pièces de la valeur de 122 787 livres sterling, et en 1865 la valeur des objets de soie exportés est descendue à 106 612 livres sterling. Les principales villes où se fabriquent les objets de soie dans l'Inde sont les villes de Peshawer, Lahor, Umritsir, Mooltan et la capitale de l'État voisin de Bhawalpore. Les objets de soie de cette dernière localité sont considérés comme les meil- leurs ; immédiatement après viennent ceux de Mooltan. La valeur des objets de soie fabriques dans le Pundjab a été estimée, il y a trente ans, à plus de 130 000 livres sterling, dont près de la moitié portait sur la matière brute. A Umrit- sir, il y avait 2200 ateliers de degrés différents d'importance, intéressés dans la fabrication des objets de soie, dont les pro- duits pouvaient être évalués à liO 000 livres sterling. A Lahore, il y avait près de 1000 ateliers, et la valeur des objets manu- facturés était de 20 000 livres sterling. Dans les districts de Mooltan et deBliawalpore,on fabriquait une quantité d'objets de soie représentant une valeur de plus de 30000 livres ster- ling, et une quantité presque supérieure venait du Jullundiur et des autres districts. Toutefois la quantité de soie brute pro- duite dans le Pimdjab est nulle ou à peu prés nulle, et cette circonstance doit paraître d'autant plus singulière, que le sol, la contrée et le climat paraissent convenables à la culture du Mûrier. La soie brute employée à Lahore vient principalement de Bokhara el de l'Afghanistan. La soie brute du Bengale et de SÉRICICULTURE DANS l'INDE. 537 la Chine est également employée ; la dernière provient du marché de Bombay. Il est assez vraisemblable que les districts inférieurs du Pundjab ont été anciennement des centres de production de la soie; en effet, les documents sur l'histoire ancienne nous apprennent que, à l'époque de Justinien, le territoire de Sir- hind était un pays producteur de soie. Une série d'expériences a été faite il y a peu d'années parle gouvernement du Pundjab afin de s'assurer si les Vers à soie pouvaient être élevés avec succès dans les plaines de ce pays ; mais ces expériences ont abouti à un insuccès : la chaleur et l'absence d'une quantité suffisante d'humidité ont rendu les Vers presque stériles. Des mémoires relatifs à l'extension de la culture de la soie dans le Pundjab ont été pubhés, de temps en temps, dans l'Inde, où ils ont attiré l'attention au plus haut point. L'élevage des Vers à soie y a commencé originairement en 1852, sous l'im- pulsion du secrétaire de la Société d'agriculture et d'horticul- ture du Pundjab, et fut encouragé avec la plus grande libéralité par l'administration locale aussi bien que par le gouvernement supérieur. Des raisons sur lesquelles il est inutile de m'étendre ont conduit à l'abandon des essais. Peu de temps après, M. H. Cope, d'Umritsir, a publié qu'un natif s'occupait avec succès de sériciculture dans le Goordaspoor Zillah depuis plusieurs années. Ce fait engagea M. Cope à renouveler ses tentatives en 1860, et il obtint 3 maunds et demi de cocons. Lord Canning envoya la soie en Angleterre, où elle attira la sérieuse attention de ceux qui s'intéressaient aux questions de sériciculture. En 1862, le gouvernement du Pundjab revint de nouveau à la chage ; il accorda à Jeffer khan une subven- tion de 500 roupies et 10 acres de terre ; il donna à M. Cope une subvention de 2000 roupies pour l'aider dans ses essais ultérieurs. Ce dernier fit en 1863 une tentative qu'il poursuivit avec vigueur ; mais cette tentative n'eut pas de succès pour plusieurs raisons, dont aucune ne tient au climat. Il persévéra en 186/1, et réussit à obtenir 8 1/2 maunds de cocons, ou près de 700 livres. A la môme époque, d'autres tentatives sont arrivées à un succès analogue. La compagnie séricicole de 538 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUED'aCCLTM.VTATION. M. Scarlett, à Peshawer, obtint 1200 livres de cocons; d'autres tentatives d'élevage de Vers à soie faites dans les différentes parties du Pundjab, y compris les stations militaires deGogama et de Shahpere, ont également réussi, et le résultat a même été des plus encourageants. Ces expériences ont été ultérieu- rement continuées, et des efforts ont été faits pour étendre la sériciculture à d'autres localités avec de belles espérances de succès final. Des Mûriers ont été envoyés de Lyon en 1866, à la demande de M. le docteur Forbes Watson. Il y a plus de trente ans, M. .1. Basbford, de Surdah (Ben- gale), a donné tous ses soins au dévidage de la soie, et ses efforts l'ont conduit, en ce qui concerne l'amélioration de la soie, à un succès tel, que la Société des arts lui a décerné sa médaille. Quoique supérieure à la soie de Chine, la soie ainsi obtenue reste encore bien inférieure aux qualités les plus fines de France et d'Italie. Animé du désir d'arriver à l'améliora- tion des cocons dans une contrée si abondamment pourvue de Mûriers et présentant toute facilité pour l'élevage des Vers à soie, M. Basbford a introduit dans cette localité une certaine quantité des meilleurs œufs de France, d'Italie et de Chine, pour obtenir des croisements avec les races relativement in- férieures, élevées toute l'année au Bengale. Du reste, il ne pouvait pas avoir l'idée d'amener une espèce annuelle, parce que les espèces de cet ordre semblent destinées par la nature aux climats froids, où les Mûriers ne fournissent qu'une récolte de feuilles par an, tandis que dans l'Inde les arbres, dont le développement se produit le mieux, repoussent vigoureuse- ment après avoir été taillés, et donnent en cinq ou six semaines une abondante récolte de nouvelles feuilles. Bien que M. Basb- ford n'ait pas vu ses expériences couronnées par un très- grand succès, il n'en a pas moins persévéré. Les natifs ont malheureusement l'habitude de restreindre la quantité d'aliments des Vers, de manière à compromettre la qualité des cocons. Il leur suffît d'obtenir une grande quan- tité de produits; ils font peu d'attention à la qualité. Les œufs ne sont pas vendus dans l'Inde comme en Europe ; les cocons sont achetés en bloc pour en obtenir la graine. On achète SÉRICICULTURE DANS l'INDE. 530 ainsi en même temps les bons et les mauvais ; aucun choix n'est fait : les natifs prétendent n'être pas assez riche? pour en perdre, si peu que ce soit ; tel est du moins la raison qu'ils donnent. Les habitations où l'on élève les Vers au Bengale ont des murs de terre et de nattes, avec des toits de chaume. Elles sont ordinairement très-petites, et, malgré la chaleur exces- sive du climat, n'ont ni fenêtres, ni ventilateur, ni rien qui permelte l'entrée de la lumière, si ce n'est un treiUis fm cor- respondant à la porte. Ils ne font attention ni à la lumière ni à la température, et il y a une bonne raison pour cela : sans la protection du treillis, les mouches entreraient et détruiraient les Vers en deux ou trois jours; même avec cette précaution, les Mouches entrent encore accidentellement par millions chaque année, pénètrent dans la chambre où l'on élève les Vers à l'heure h laquelle on leur donne à manger, et les détruisent en deux ou trois jours. Plus d'une récolte de cocons, qui à la tombée de la nuit avait la plus belle apparence, a été trouvée entièrement détruite le lendemain matin, par suite de l'inva- sion de ces insectes. A l'époque des plus grands froids, on peut voir quelquefois un feu à la porte des habitations ; mais cela est très-rare, et il est douteux que ce soit utile dans des con- structions si mal ventilées. Les variations de température sont très-considérables au Bengale dans le cours de l'année, et même pendant une période de temps de vingt-quatre heures il se produit fréquemment, tout d'un coup, une élévation de température de 20 degrés. Du reste, on ne tente aucun effort pour égaliser la température dans ces habitations remplies de Vers, où l'air nécessaire fait défaut, et au milieu desquelles s'exhale continuellement une odeur infecte. MM. Durand et C% de Londres, dans leur circulaire an- nuelle, fournissent des données statistiques pour une longue série d'années; je leur emprunte les chitYres suivants relatifs aux importations progressives de la soie du Bengale en balles dans le Boyaume-Uni : 5Û0 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d' ACCLIMATATION. PRIX. ANNKES. HALLES, (3UALITE COMMUNiJ. (JUALITE SUPERIEURE sh. d. sh. d. sli. d. Sll. (i. 1830. 8726 10 » à 12 » l/l » à 16 )) 18^0. 76/1/1 13 » h 16 » 18 » à 21 » 1850. 10000 6 )) à 10 6 12 » à 15 » 1860. 9-231 11 » à 15 » 16 » à 26 » 1868. 6200 13 » ù 16 » 23 » à 31 6 M. R. P. Cola, dans son essai sur la production de l'Inde, publié sous le titre : Comment pourrait-on développer l'in- dustrie productrice de V Inde ? s'exprime ainsi : « Il peut être admis comme exact que la production de la soie brute est une branche importante d'industrie ouverte à l'inlelli- gence et aux efforts de chacun dans beaucoup de parties de l'Inde , et le devoir du gouvernement est de l'encourager par tous les moyens possibles , comme cela se fait en France. >> Le progrès décennal de l'ensemble des importations de soie brute dans le Royaume-Uni donne l'échelle suivante : 1821 2 6/|l 866 livres. 1831 /l 626 875 ~ 18/il /l 966 098 — 1851 6597178 — 1861 8 83/1 255 — 1862 10/i34 350 — Depuis cette époque, le total s'est abaissé de 3 ou h millions. En 1808, les imporlations de l'Orient, en y 'comprenant la Chine et le Japon, n'ont été que de 5 300 000 livres. La soie de l'Inde est classée dans deux catégories, savoir : celle de la saison humide {Mardi ou rainy weather Biind), et celle de la saison sèche {dry iveather Bund). La dénomination de ces deux catégories provient de la saison pendant laquelle la soie a été produite. Les qualités inférieures de soie sont généralement utilisées par les fabricants du pays ; les meil- leures qualités sont presque totalement expédiées en Europe. Cette importante industrie estdu reste susceptible d'une grande SÉRICICULTURE DANS l'iNDE. o/ll extension el d'un perfectionnement considérable. Si sa pro- duction était entourée de plus de soins, cette soie pourrait rivaliser avec les soies les plus fines de l'Italie. Il n'est pas douteux que si l'on continue à s'y intéresser, le Pundjab rivali- sera bientôt avec le Bengale sous ce rapport. Les soies brutes du Burmah et certaines soies de l'Assam sont assurément très- grossières ; mais la longueur et la force du fil rendent ces soies particulièrement propres à la fabrication de la passe- menterie. Des expériences, faites en France, ne peuvent man- quer d'amener rapidement une exportation considérable de cette soie en Europe. Les Vers étant mal nourris, élevés par grandes quantités dans des habitations mal ventilées, entourés de peu de soins pendant leur éducation, on ne peut guère s'attendre à recueil- lir beaucoup de bons cocons. Cependant quelques éleveurs intelligents et soigneux arrivent à obtenir une livre de soie dévidée vraiment bonne avec 15 livres de cocons, c'esl-à-dire 9 500 cocons. Les éleveurs indigènes sont généralement très-pauvres, et il y en a fort peu qui élèvent plus de 100 livres de cocons. Quelques-uns produisent bien moins encore ; souvent les éle- veurs dépassent leurs ressources alimentaires, et en arrivent ainsi à être obligés de laisser mourir les Vers faute de nourri- ture. La production reste entièrement entre les mains des natifs, et l'achat des cocons destinés au dévidage est fait par des agents, qui se rendent d'habitation en habitation. Tous les Vers qui produisent de la soie au Bengale fournis- sent plusieurs récoltes de cocons pendant la même année, à l'exception d'un seul, qui appartient à une espèce annuelle, d'origine inconnue et presque éteinte. La principale espèce porte le nom de dessie ou dasee, et comme ce mot signifie pays [country), elle est considérée comme une espèce indigène. Elle fournit presque tous les cocons de la récolte principale de novembre, époque de la Saison froide dans le Bengale, et donne la meilleure soie; mais les cocons sont petits. Dans quelques districts, le produit de a meilleure qualité peut être estimé à environ 10 500 cocons bh'I SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. pour une livre de soie. Le Ver se développe mieux pendant la saison froide, el les cocons sont préférables à ceux de la saison chaude ; mais il continue plus ou moins dans différentes loca- lités à produire des récoltes pendant toute l'année. L'inter- valle entre l'éclosion de l'œuf et la formation du cocon est d'environ trente-six jours dans la saison froide ; mais il décroît sensiblement à mesure que la chaleur augmente. L'espèce qui vient ensuite par ordre d'importance est le madrassee; et comme ce mot signifie nr de la mer, on peut en conclure que c'est une espèce exotique; elle porte, du reste, aussi le nom de china poloo, cocon de Chine ou nistry. Le Ver est très-robuste et peut être élevé facilement. Le pro- duit est relativement meilleur que celui du dessie, puisque environ iO 000 bons cocons suffisent pour produire une livre de soie. La fibre est moins forte et moins brillante, mais elle ])ro(luit un fil très-fin lorsqu'elle est dévidée avec soin. Le madrassee parcourt si rapidement les différentes phases de son développement, que trente- cinq jours lui suffisent pour arriver de féclosion de l'œuf au développement complet du cocon. Il existe donc deux espèces différentes de Vers pour les différentes saisons. Le Ver de grande dimension, connu sous le nom de boroo poloo, ou grand cocon, par opposition avec le dassee, qui est souvent nommé chata poloo, ou petit cocon, est annuel et d'origine inconnue : il existait déjà dans les Indes lorsque la Compagnie des Indes orientales y introduisit des Vers italiens, qui périrent tous ultérieurement. On le rencontre mainte- nant principalement dans les districts de Radnagore. La soie qu'il fournit est excellente et d'un produit double de celui que donnent les autres espèces de Vers de l'Inde. Mais la fréquence des absences de récolte, l'irrégularité des éclosions et le coût vraiment dispendieux de l'élevage venant se joindre à ce que ce Ver est annuel, font fait prendre en aversion par les natifs, et il paraît destiné à devenir bientôt aussi rare à Radnagore qu'il l'est maintenant dans d'autres districts. Nous avons vu qu'il faut au moins 10 000 des meilleurs SÉRICICULTURE DANS l'iNDE. 5/13 cocons de l'Inde pour produire une livre de soie, tandis que, en France, environ 2500 cocons produisent la même quan- tité. Cette énorme différence entre le rendement des cocons du Bengale et celui des cocons d'Europe appelle nécessaire- ment l'attention, et l'idée qui se présente aussitôt à l'esprit, c'est que si l'Inde pouvait produire des cocons d'une valeur égale à ceux de France et d'Italie, la quantité de Vers élevée actuellement produirait toute la soie réclamée par l'approvisionnement de l'Europe entière. (Traduit de l'anglais, par M. A. Delondre, membre dn la Société d'acclimatation et de la Si/k si/ppi// association, de Londres. — Extrait de la Bem/c des cours scienti/iques.) {La suite au prochain nuinh-o ) NOTE SUR LA DISTRIBUTION DK VÉGÉTAUX UTILES PAR LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION, Par M. CHATIIV. Le conseil de la Société ayant décidé, que dans le but de vulgariser les espèces utiles de végétaux, des distributions en seront faites une ou plusieurs fois par an, une première liste a été publiée dans l'un des derniers Bulletins, p. 355, de la Société. Cette note a pour objet de faire connaître, avec quel- ques-unes des qualités que présentent les objets mis en distribution, les particularités les plus essentielles de leur culture. Chênes truffiers. — On donne, dans les régions truffières de la Provence et du bas Daupbiné, le nom de Chênes truf- fiers aux arbres ou individus qui ont une truffière ou zone à Truffes à leur pied. Peu importe d'ailleurs l'espèce botani- que. C'est ainsi que si, dans une plantation où l'on compte cent Chênes yeuses, quatre seulement des arbres de cette espèce produisent des Truffes, ce sont ces derniers seuls qui mériteront le nom de Chênes truffiers. Il en serait de même dans un bois de Chênes Rouvres, etc., des seuls arbres ayant une truffière à leur pied. Par suite, on réserve le nom de Glands truffiers aux glands provenant de Chênes truffiers inconnus en Périgord, où la culture proprement dite de la Truffe n'exisle pas. Celte dis- tinction des glands en glands truffiers et en glands communs, ou non truffiers, est fondamentale, c'est sur elle que repose, dans les départements de Vaucluse et des Basses-Alpes, la création si admirablement réussie des truffières artificielles ou par culture. La création d'une truffière n'est autre chose qu'un peuple- ment de Chênes, fait dans de bonnes conditions de climat^ de 5o/, à^ espacement et à^ essence forestière. DISTRiBUTfON DE VÉGÉTAUX UTILES. 5/i5 Le climat convenable à la Truffe n'est autre que celui de la Vigne. Toutes les expositions sont bonnes dans le midi de la France, l'exposition sud est la seule qu'on doive choisir dans nos provinces du Nord. Le sol le plus sec, le plus maigre, le plus rocailleux, est celui que préfère la Truffe. Il doit être calcaire, la Truffe n'étant rencontrée que très-exceptionnellement dans les sables et les formations granitiques. La composition de la cendre des Truffes, dans laquelle domine le phosphate de chaux (accom- pagné du phosphate de magnésie), même lorsque, comme sur un point des environs de Nérac, le sol est un sable faiblement calcaire, indiquerait d'ailleurs seule, en dehors de l'observa- tion générale, que les truffières sont à peu près toutes sur des terres riches en carbonate de chaux; on devra donc n'établir de cultures truffières que sur les sols calcaires. Il est d'ailleurs évident qu'en marnant des terres siliceuses on pourra, sinon établir de grandes et rémunératrices cultures, du moins se procurer de petites quantités de ces produits, devenus alors plutôt horticoles qu'agricoles. Quant aux esseîices forestières destinées à former les truf- fièreg, les plus productives et les plus durables sont incontesta- blement les Chênes, entre lesquels il faudra d'ailleurs préférer le Chêne yeuse et le Chêne pubescent, ce dernier convenant d'ailleurs à tous les départements de la France, tandis que l'yeuse ne prospère que dans nos régions les plus chaudes. Mais il ne suffit pas de choisir l'espèce du Chêne, il faut encore, mettant à profit la remarque faite par les paysans de la Provence, faire choix, pour les semis, des glands tombés des individus truffiers, c'est-à-dire ayant une truffière k leur pied. Ce sont ces glands qu'on connaît sous le nom de glands truffiers. Bien que la science ne rende pas un compte satisfai- sant de la filiation du gland truffier à la Truffe, la pratique a prononcé par les belles cultures de Carpentras (Vaucluse), et de Montagnac (Basses-Alpes), et nous ne pouvons que répé- ter : voulez-vous des Truffes, semez des glands truffiers. Inu- tile de dire que ce sont de tels glands que la Société va répartir entre ses membres. 2^ SÉRIE, T. VI. — Septembre 1869. 35 5/|6 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'aCCLIMATATION. L'espacement des arbres trufiiers est nécessaire, car les Trull'es ne croissent jamais sous les couverts ombragés ; il leur faut l'air et le soleil qu'elles ne trouvent que dans les clairières et sur le bord des bois. Si les bois du Poitou, plantés cependant en vue de la TrutTe, cessent de produire celle-ci quand ils ont atteintràgedevingl-cinq à trente ans, c'est parce que leurs pieds sont généralement trop rapprochés les uns des autres (à \ mètre environ). Il est donc indispensable, dans la création d'un bois Iruffier, d'espacer les lignes de 6 à 8, même à 10 mètres, quitte à laisser les Chênes, sur les lignes mêmes, àO°',50, pour arriver, par des éclaircies successives portant sur les individus qui n'ont pas marqué à l'càge de huit ou dix ans, à les espacer de 1, 2, ou 3 mètres. L'orientation des lignes, à peu près indilïérente dans le Midi, devra être du nord au sud, dans les dépari eraent du centre et du Nord. On peut semer les glands au printemps après stratification ; mais si l'on ne craint pas les Mulots et les oiseaux, on se trou- vera bien de mettre en place aussitôt après la récolte. La taille des arbres trvffurs doit être proscrite, si ce n'est l'émondage graduel des petites pousses latérales, l'expérience ayant appris que la suppression de grosses branches, et à plus forte raison le recépage des arbres, détruit pour longtemps, quelquefois pour toujours, les truffières placées sous leur dépendance. La terre dans laquelle est semé le Chêne doit avoir été pré- parée au moins par un labour. Dans la grande culture, le gland sera jeté au fond de la raie même de la charrue, puis recouvert à la herse. On déroute singulièrement dans leurs recherches les Mulots, les Geais, etc., en procédant au semis aussitôt après le labour. La culture des plantations truffières se réduit à un ou deux labours, pendant les quatre ou cinq premières années, puis à un seul labour, en mai, dès que les truffières marquent, ce qui arrive de la cinquième à la huitième année de la planta- tion. Il y a d'ailleurs avantage, au moins la première année, à semer, avec les glands, une céréale qui abrite le jeune plant, DISTRIBUTIUN DE VÉGÉTAUX UTILES. 547 et lournit un produit qui indemnise des frais de culture. Les glands Iruffiers seront en distribution de novembre iS(59 à mars 1870. Mûrier du japon. — Tout le monde sait les souffrances de notre industrie séricicole, les bons résultats des éducations faites avec les graines saines du Japon, les efforts, diverse- ment heureux, tentés pour remplacer les graines d'importa- tion étrangère par celles de nos belles races de Vers à soie indigène. . ^ Or, il ressort de tous les essais, de toutes les observations faites jusqu'à ce jour, que c'est loin des grands centres de sériciculture que pourra le plus sûrement être produite la graine appelée à rendre ses beaux jours à l'industrie sérici- cole et à nous affranchir du même coup du tribut énorme que nous payons chaque année à l'étranger pour l'importation de graines, il est vrai le plus souvent saines, mais appartenant k de petites races de Vers à soie auxquelles nos races indigènes sont de beaucoup supérieures. Le centre et le nord de la France peuvent, doivent, nous l'avons dit, il y a longtemps déjà, fabriquer la graine pour le Midi, et, tout en rendant un immense service à nos départe- ments séricicoles, créer chez eux une culture industrielle des plus rémunératrices. Dans l'intérêt de ses plantations de Mûrier, le Nord n'ef- feuillera ses arbres qu'une année sur deux, ou deux années sur trois; mais avec une hvre de cocons, qui ne vaudrait dans le Midi, pour la filature, que 'à ou à francs, il produira une once de graine, du prix moyen de 20 francs. Tout en produi- sant moins que celui du Midi, l'éducateur du Nord gagnera donc relativement davantage. Nous estimons que les éducateurs pour graines ne de- vront pas élever plus d'une once, laquelle produira près de 100 hvres de cocons et au moins 100 onces de grames, soit, à 20 francs l'once, 2000 francs. Et cela! presque sans frais de main-d'œuvre. Mais il faut avoir, il faut produire la feuille nécessaire à l'éducation, et c'est ici qu'il importe de planter vite et bien, de faire choix des meilleures espèces de Mûrier. bhS SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATÂTION. Parmi ces dernières, aucune ne me semble préférable au ftKu'ier du Japon, espèce dont la Société reçut il y a quelques années un certain nombre de pieds qu'elle distribua à plusieurs de ses membres (notamment à M. A. Leroy), et que M. Nour- rigat cultive assez en grand à Lunel pour pouvoir mettre à la disposition de la Société les quelques milliers de plants qu'elle va distribuer. La Société d'acclimatation aura donc pris ainsi une grande part à la rénovation, poursuivie, mais non encore opérée, de notre industrie séricicole, jadis si riche, aujour- d'hui si compromise. Le Mûrier, quelquefois employé à former des haies fort productives, est surtout cultivé suivant deux modes généraux, savoir : en petits taillis où les plants sont espacés environ d'un mètre, en haute tige, ou mieux, en demi-tige qu'on place à la distance de /i à 6 mètres, soit en bordure des champs, soit en quinconces. Les soins à donner au Mûrier, la taille surtout, méritent des détails de description qui seront exposés dans un autre article. Le Mûrier du Japon sera en distribution de novembre à mars. Il est généralement préférable de planter avant l'hiver. Cerise belle tardive des Essarts. — De première gros- seur et d'excellente qualité, cette Cerise mûrit en août, après la Royale tardive, qu'eUe égale au moins en grosseur. De fertilité médiocre, quoique sous ce rapport elle ne le cède pas à cette dernière. La belle des Essarts est un excellent fruit de vente, arrivant sur le marché à une époque où la rareté des Cerises a ramené les grands prix. Trouvée par l'auteur de cette note dans un jardin des Essarts- le-Roi, cette belle Cerise n'a pu être assimilée par le Coïnité des fruits de la Société centrale d'horticulture à aucune variété connue. Les gretfes seront distribuées en février 1870. Marrons de Lyon. — Des greffes de cette belle Châtaigne seront mises à la disposition de la Société en mars 1870, par M. Edouard Sillan, de Tullins (Isère). On peut greffer en DISTRIBUTION DE VÉGÉTAUX UTILES. bll9 fente ; mais en Dauphiné on préfère de beaucoup la grefle en sifflet, qui se pratique en pleine sève. Pèche de ïullins. — C'est aussi de M. Edouard Sillan, de M. J. Bertrand et de M. Michel Perret, de TuUins, que la Société recevra, cette année, des noyaux de cette belle Pêche, que déjà elle a répandue en beaucoup de pays avec les noyaux envoyés par M. Bertrand. La Pèche de TuUins ou Pêche de Syrie, grosse, fort bonne, se reproduisant franche par noyaux, demande l'espalier ou le contre-espalier du nord. La Pêche Miregoton, franche de noyaux comme la précé- dente, et peut-être encore plus belle, nous sera aussi envoyée de Tuhins. Noix MAYETTE ou Reine des Alpes. — Cette belle Noix est bien connue h Paris, où elle arrive depuis un certain nombre d'années. Des greffes (pour sifflet) seront aussi envoyées de Tullins par M. Edouard Sillan. Noix de jauge. — Cette Noix est beaucoup plus grosse que la Mayette ; sa coque volumineuse et épaisse est utilisée pour quelques ouvrages de tabletterie ; l'amande est fort bonne. Des greffes seront envoyées de Saint-Germain par M. Wallut. Pin de Riga. — Déjà répandue par les soins de la Société d'acclimatation, cette belle Coniiêre, qui devrait être substituée partout à notre Pin Sylvestre commun, sera comprise large- ment dans les distributions faites cette année, il en sera de même du Pin Lâricio de Calabre (on peut consulter, pour la culture du Pin, le Bulletin de la Société d'acchmatalion, 1865, 2' série, t. II, p. 96, à l'article P/m delU(ja). Pomme Cocriau. — Très-sucrée, de première qualité pour le cidre el très-bonne en avril comme fruit à couteau, cette Pomme est fort répandue dans quelques régions de Seine-et- Oise. Des greffes seront envoyées, de la vallée de Montmorency, par M. Giraudeau; des Essarts-le-Roi, par nous-mème. YiGNES. — Des boutures de la Vigne Isabelle seront adres- sées d'ilaulefcuille, par M. le baron Séguier; M. le marquis de Sinely enverra de Céreste une belle variété de Chasselas rose, et le .lardin d'acclimatalion, qui possède, au nom de la 550 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCGLIMATÂTION. Société, la belle et célèbre collection de Vignes du Luxem- bourg, fournira des boutures des divers cépages qui seront demandés par nos collègues. Rappelons à cette occasion que le bouturage ancien sera très-avantageusement remplacé parle bouturage avec enlève- ment de l'écorce, sur les entre-nœuds inférieurs, et que suivant M. Rivière, les meilleurs résultat sont obtenus avec des bou- tures courtes (réduites à deux ou trois yeux), complètement engagées dans la terre, qui doit même les recouvrir de 3 ou h centimètres. Bambou, Vétiver, Néflier du Japon, — Des éclats de Bambou mitis et de Vétiver, des graines du Néflier du Japon, seront mises à la disposition de la Société par M. le baron Jules Cloquet, qui les cultive avec un grand succès au prieuré de la Malgue, près Toulon. China-grass de Chine, -- Cette plante textile, avec laquelle on fabrique en Chine un tissu soyeux dont ne se rapprochent que de loin, nos étoffes de soie les plus fines, et qui semble appelée à un bel avenir dans nos départements méridionaux et en Algérie, est cultivée avec quelque succès à Saint-Quen- tin, par M. Jacquemart, qui la met à la disposition de la Société. En terminant, nous faisons appel à tous ceux de nos col- lègues, et sans aucun doute le nombre en est grand, qui pos- sèdent dans leurs jardins ou leurs champs quelque espèce végétale qui mérite d'être répandue. La Société, à laquelle ils voudront bien adresser des graines, boutures, etc., sera heu- reuse de les répartir en leur nom. ÎI. EXTRAITS DES PROCÈS- VERBAUX DES SÉANCES DU CONSEIL DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE DU 24 SEPTEMBRE 4 869. Présidence de M. Davin et de M. A. Dumértl. — Le procès-verbal est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres ré- cemment admis : MM. Brehm (le docteur Alfred), Berliner Aquarium, à Berlin. GuHL (Gustav F. -A.), Brodschrangen, ■J2, à Hambourg. MissET (Alexandre), notaire, à Aignay-le-Duc (Gôte- d'Or). — M. le Président informe le conseil du décès de M. le docteur Aube et de M. Dantan jeune. — M. Victor Chatel adresse des observations sur un nouvel arrêté préfectoral en faveur de la destruction des petits oiseaux. — M. Lamiral fait parvenir un mémoire sur l'étude indus- trielle des plantes marines et en particulier sur l'utilisation des Sargasses. — M. .lames Youl, dans'une lettre adressée à M. .T. Léon Soubeiran, annonce que le dernier envoi d'œufs de Saumons à Otago (Nouvelle-Zélande) a eu un insuccès complet ; pas un des œufs n'a éclos. La traversée ayant été très-longue, et le séjour des œufs dans la mousse, avant qu'ils fussent placés dans les vases à incubation, ayant été de 1 30 jours ; les yeux des embryons étaient cependant bien apparents sur des milliers d'œufs, mais il ne paraît pas que ceux-ci aient été assez forts pour sortir de leurs enveloppes. Cet insuccès est, pour M. .1. Youl, la confirmation de son opinion que les œufs de Saumons ne peuvent pas faire leur évolution, après un séjour de cent jours dans la mousse, opinion qui résulte d'une série de très-minutieuses observations faites par lui, à Londres, en 552 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. 1853. Il est vraiment désespérant que la saison, où l'expédi- tion des œufs en Australie est possible, soit justement celle où les traversées sont les plus longues, par suite des vents contraires. — Son Exe. le ministre de la marine transmet les tableaux dressés par les soins des commandants des divisions navales des côtes nord et ouest de France, et qui indiquent la tempé- rature de l'eau sur les fonds huîtriers pendant les mois de mai, juin et juillet. — (Remercîments.) Ces pièces ont été transmises à la commission royale de pêcheries d'Irlande, à la requête de laquelle la Société avait sollicité l'envoi de ces documents. — M. Maréchaux adresse des spécimens de naissain d'Huîtres obtenu, cette année, à Trégunc près Concarneau : » Pour obtenir cette reproduction, nous avons opéré dans un » bassin garanti par une digue du côté de la mer, et laissant » entrer la marée à notre volonté. Nos collecteurs consistent » en bois de bouleau; nous en formons un clayonnage et pla- » çons nos fascines, retenues avec des piquets, à 25 ou SOcen- )) limètres du fond; nous conservons, dans notre bassin, » environ 1 mètre 50 à 2 mètres d'eau. Nous avons mis des » Huîtres mères au mois de mai sous nos fascines au nombre » de 75 à 80 000 dans un espace de 5 à 6 hectares environ. » Dans le mois de juin, nous nous sommes aperçus que la » ponte avait été bonne. Tous nos collecteurs étaient remplis » de naissains, nous en avions des millions. Malheureusement, » une vanne de notre digue s'est rompue dans les derniers » jours de juin, la plus grande partie de nos fascines est res- » tée sans eau et notre travail a été perdu pour celle année, » La partie la plus profonde a conservé assez d'eau pour que » nousayonsà cet endroitune belle reproduction. Nos travaux » marchent activement, et nous espérons que notre accident » de cette année ne se renouvellera plus. Nous sommes les pre- » miers en France qui opérons de cette manière. Après de » nombreux essais, nous pensons qu'il est possible d'obtenir » ainsi de la reproduction en quantité. » — M. Lemaistre-Ghabert fait Ijommagc de plusieurs exem- PROCÈS-VERBAUX. 553 plaires d'une lettre de M. Delcasso sur \ Exploitation de la soie dam l'antiquité. — (Remercîments.) — M, Drouyn de Lhuys transmet le rapport suivant de la Société horticole de Bamberg sur l'élève du Ver à soie du Chêne en 1869 : « Depuis l'année J.865, l'épouse de notre » collègue, M. Baumann, directeur des postes à Bamberg, a » fait des essais d'élève du Ver à soie japonais, nourri sur le » Chêne, Bombyx Yama-maï, et ces essais ont toujours été » couronnés de succès. L'an passé, on a obtenu k peu près » 12 000 œufs, dont environ 8000 ont été répartis entre » divers amateurs de Bavière, de Bade, d'Autriche, de l'AUe- » magne du Nord, de Russie et de Suisse, et dont AOOO ont » été conservés pour la reproduction. Les procédés générale- » ment suivis par M""' Baumann sont ceux qui sont décrits » dans la brochure de M. Baumann : « L'élève du Ver à soie » japonais, Bomhijz Yama-maï)), publiée en 1865 chez Buch- » ner, à Bamberg. Les divers essais faits, tant en Bavière qu'à » l'étranger, conformément aux conseils donnés dans cette » brochure, ont toujours obtenu, d'après toutes les informa- » tions reçues, un résultat très-favorable. La semence pro- » duite ici s'est trouvée, en particulier, très-saine et pleine de » vitalité, et elle a donné proportionnellement beaucoup plus » de Vers que n'en donne d'ordinaire celle importée directe - » ment du Japon. L'établissement de Bamberg a été transporté » cette année au village d'Unterleiterbach, éloigné de quatre » lieues et demie. Un bois de Chênes, situé à proximité, a per- » mis de faire, avec quelques Vers, un essai d'élevage en plein » air. Cette tentative a démontré que le Ver japonais du Chêne » réussit parfaitement dans notre climat, même à l'air libre, » et n'a pas besoin d'être garanti contre les intrmpéries. Les » Vers, destinés à l'élevage en plein air, ont été immédiatement, » au sortir du cocon et dès la dernière semaine d'avril, placés » dans le bois de Chênes sur des pousses plus ou moins éle- » vées dont les boutons venaient de s'ouvrir ; ils s'y sont déve- » loppés et sont devenus aussi beaux et aussi sains que les » Vers élevés dans la chambre, malgré les pluies, les orages, » et même les gelées piquantes qui ont eu lieu plusieurs fois bbh SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. » et qui ont même fait souffrir le feuillage des arbres. Aucun » signe de maladie ne s'est montré sur les Vers élevés à » Unlerleiterbach, soit dans la chambre, soit en plein air; » mais quelques-uns de ces derniers ont été mangés par les » oiseaux, et un assez grand nombre des premiers ont péri à » la suite de blessures causées par de grosses araignées, ou » parla chute des cruches d'eau, ou écrasés, etc. Malgré ces )) pertes, l'élève a donné encore environ 3000 cocons. Ces » essais, continués jusqu'à la cinquième génération et cou- » ronnés d'un succès ininterrompu, démontrent suffisamment » que l'acclimatation du Ver à soie japonais du Chêne est un » fait accompli ; ils doivent engager vivement à propager » l'élevage de ce Ver, notamment en plein air. Grâce à ce der- » nier système, dans chaque village, chaque pousse, chaque » buisson de Chêne pourraient être animés par cet utile in- » secte; les plants de Chêne exploités pour le tan pourraient » être préalablement utilisés pour la nourriture du Ver à eoie, » et des bois entiers de Chênes pourraient être convertis en » magnaneries, sans nuire en rien au profit qu'on en retire » d'ailleurs. Nous croyons donc devoir attirer sur cet objet » l'attenlion générale, et en même temps nous nous déclarons » prêts à procurer des œufs de Ymna-maïùe la meilleure qua- » lilé au prix de "2 ccus (7 fr. 50) le cent, et de 11 écus » (/i5 fr.) le mille. » — M.Émery, professeur à la Faculté des sciences de Cler- monl-Ferrand, adresse les observations suivantes, relativement aux éducations d * Vers à soie faites sous la direction de M. Olivier (voyez Bulletin, 2.' série, t. VI, p. /|39 : « Sur six » éducations, cinq ont réussi, la dernière a échoué. Quelle est V) la cause de l'insuccès de l'une et du succès des autres? » M. Olivier l'attribue, avec raison je crois, au mode d'ali- » mentation. H fait remarquer que dans les éducations sui- )) vies de succès, les Vers ont été nourris avec « les jeunes » feuilles, les bourgeons, tout comme avec les feuilles adultes, » » Dans celle qui a échoué, on « n'a donné que les feuilles d'un » vert foncé avec tout leur développement, et tous les Vers » sont morts. » De ces observations et d'une autre encore rap- PROCÈS-VERBAUX. 555 » portée dans sa lettre, l'auteur conclut que : « Lorsque pen- » dant l'éducation, il pleut souvent, il faut ne pas donner les » jeunes pousses qui produiraient la dysenterie. Lors, au » contraire, que le temps est sec, comme cette année, il faut » donner aux Vers les jeunes pousses, concurremment avec les » feuilles adultes, et même mouiller ces feuilles d'un vert foncé, » pour qu'ils ne soient pas constipés. » Telle esl la théorie » de l'auteur ; elle me paraît basée sur des principes inexacts. » Le résultat, dit-il, dépend delà nature des feuilles, et toutes » les feuilles d'un même rameau n'ont pas la même valeur » nutritive, la même qualité ; personne n'en doute. Mais l'au- » teur paraît croire que ces diflërences tiennent surtout à la » proportion d'eau de la feuille; c'est une erreur; on a tou- » jours jusqu'ici mesuré avec raison la qualité d'un aliment, » non pas à sa quantité d'eau, mais bien <à sa teneur en prin- » cipes azotés et hydrocarbures. Mais admettons pour un mo- » ment cette manière de voir, supposons que dans le choix » de la feuille à donner au Ver, il faille se laisser guider sur- » tout par la proportion d'eau qu'elle contient, la théorie que » je combats n'en deviendrait pas plus exacte pour cela, car » son auteur paraît penser que les plus jeunes feuilles sont » en même temps les plus aqueuses. C'est là en effet une » croyance générale, mais elle est fausse. J'ai démontré (Henri » Emery, Sur le rôle ph//sique de l'eau dans la nutrition des » plantes, Paris, 1865), que la proportion d'eau d'un organe » quelconque, tige, feuille, racine, ou de la plante tout en- » tière augmente depuis la naissance, atteint son maximum » pendant la période d'activité fonctionnelle du tissu, puis » décroît progressivement jusqu'à la mort de ce dernier. En » d'autres termes, une feuille jeune est moins aqueuse qu'une » feuille adulte. Maintenant, comme le préjuge l'auteur, que » la proportion d'eau d'une même feuille varie notablement » selon le degré d'humidité du sol et l'état hygrométrique de )) l'air, c'est possible; mais ce n'est pas encore démontré. » Enfin, j'ai reconnu que la proportion de matières orga- » niques contenues dans une feuille décroît avec l'âge ; les » feuilles les plus jeunes sont donc les plus nourrissantes. Ces 55G SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. )) deux lois doivent toujours guider l'éleveur dans lacomposi- » tion des rations à donner aux Vers, et doivent lui permettre » d'expliquer et de prévenir les insuccès qui tiendraient à un » défaut d'alimentation. Par exemple, en France, les rameaux )) ont achevé leur évolution en septembre, alors le bourgeon » terminal entre en hibernation, les feuilles se dessèchent, » jaunissent et tombent peu à peu. Par conséquent, une édu- )) cation doit donner des Vers d'autant pluschétifs, des cocons » d'autant plus petits, qu'elle aura été plus tardive, car plus » on se rapprochera du mois de septembre, et plus la quantité » delà feuille diminuera. » — M. le Président delà Société d'agriculture et d'acclima- tation de Tarn-et-Garonne fait parvenir le rapport du comité d'agriculture sur les éducations anticipées et les observations microscopiques. — M. Frederico Albuquerque, de Rio Grande du Sud (Brésil), annonce qu'il a tenté l'introduction des Eucalyptus, et ajoute : « Dernièrement encore, notre confrère, M. Richard » (du Cantal) vous disait : « Avec V Eucalyptus globulus, on » peut improviser une forêt.... » Or, à Rio Grande, nous » avons de tout; ici, d'incommensurables forets produisant » des arbres dont les troncs excavés donnent des bateaux qui » ont jusqu'à 12 mètres de longueur; là, des grands déserts )) de sables mouvants; d'un autre côté, de riches prairies, » dont les pauvres habitants sont obligés de cuire leurs ali- » inents avec un feu de fiente du gros bétail...; c'est là qu'il » faudrait improviser des forets. Mes premiers semis à'Euca- » lyptus ont été faits le 30 mars 1868. Le 1" décembre de la » même année, j'en ai mis quelques-uns en pleine terre; le » 1" juillet, un Eucalyptus fïooded-gum avait 2,5 mètres de » hauteur ; presque tous les E. globulus avaient 2 mètres, un, » excepté, qui ayant été complètement rongé par une Chèvre, )) avait repoussé et atteint une hauteur de 2,5 mètres. Après » ces deux espèces vient le E. piperita ? ou globulus? (je ne » sais pas lequel, la graine étant mélangée), qui ont plus de )) 1 mètre de hauteur ; les deux espèces que j'ai reçues de la » Société, E. ftssilis et E. obliqua, n'ont pas pris autant de PROCÈS-VERBAUX. 557 » développement ; le E. gigaiitea et E. sp., gwn top stringy » bark^ ont pris, nonobstant être encore en pot, un plus }) grand développement, presque 1 mètre de hauteur; des 7) Casuarhia miirlcata et Acacia dodoneifolia de la même )) époque ont le même développement. Tâchant d'introduire D ces plantations k Rio Grande, j'ai dernièrement encore pu- > blié, dans le journal Arlist.a, que j'envoie au conseil, une » note sur ces arbres, leur utilité et mes essais. » — M. le docteur Girolamo Garuso fait hommage d'une brochure : Monografia su iapoplessia Imfatica o mal di gomma degll agriuni [Apoplexie lymphatique ou mal de gomme des Citronniers). — (Remercîments). — M. E. Mongruel adresse une note sur l'utilisation ali- mentaire du Caroubier {Ceratonia siliqua), et dont les con- clusions sont défavorables. — M. Hesse transmet un nouvel envoi de graines d'Euca- lyptus et de diverses plantes australiennes expédiées par M. Ferd.Von Mueller. — (Remercîments). — M. Vavin fait connaître un fait nouveau d'une heureuse application thérapeutique de Y Eucalyptus. — M. P. Chappellier dépose une note sur des plantes de la Chine envoyées par M. E. Simon, et sur des plantes d'Ana- tolie envoyées par M. Dufour. — M. Fred. Albuquerque fait parvenir une quantité consi- dérable de graines (V Araucaria Brasiliensis, destinées k être distribuées par les soins de la Société. — (Remercîments.) — Diverses graines sont adressées par MM. de Bourakoff et de Sousa. — M. le docteur Sicard adresse une note relative à la publi- cation d'un travail de M. Trottier sur XEucalyptus globulus. — (Remercîments.) Le Secrétaire du conseil ^ Cii. Wallut. III. CHRONIQUE. Culture du Café dans l'Snde méridionale. Le Neilgherry excelsior, cité par le Produce markets Revleiv, dit : (( Il existe à Coonoor une plantation de caféiers qui occupe une superficie quelque peu considérable ; elle est la propriété d'un Mahométan. Le sol y est littéralement couvert de mauvaises herbes et de fougères : mais, malgré cela, le propriétaire calcule qu'il y obtient une récolte de 1500 maunds, équiva- lant à quinze tonnes. En supposant qu'il vende le produit 600 roupies la tonne, il réalise une somme de 9000 roupies. S'il préfère l'expédier en Angleterre, le prix qu'il en retirera sera naturellement plus grand. La baie fournie par les caféiers de sa plantation donne du café qui est considéré comme étant d'une qualité réellement bonne. Nous ne voulons du reste pas ici attirer l'attention sur la qualité de ce café : nous désirons seulement faire ressortir combien les procédés de culture et d'exploitation des indigènes sont peu dispendieux par rapport à ceux des Européens. La plantation dont nous nous occupons ici est, ainsi que nous l'avons déjà dit, littéralement couverte de mauvaises lierbcs et de fougères. « Peu importe », dit le propriétaire, « la récolte me rapportera ». El il en sera ainsi. Le propriétaire a seulement à payer quatre hommes dont les fondions sont de veiller à ce que les mau- vaises herbes et les fougères n'empiijtent pas trop sur les pianls de Café. Pour le reste, il .s'en rapjjorle à la nature cl à la bonté «d'Allah ». A l'époque de la récolte, il emploie seize personnes supplémentaires. Il com- mence sa récolte de bonne heure et fait cueillir les baies aussitôt qu'elles sont uiûres. « Iln'ya pas besoin d'onpioyer tant de bras », dit-il; à mesure que les baies sont enlevées et que les hommes s'habituent à la longue à les cueillir, toutes les baies vertes mûriront à leur tour. Et il contiiuie Iran* quillemcnt sans se presser et sans faire aucun bruit. Les quatre personnes attachées d'une manière permanente à la plantation lui coulent 336 roupies par an : pour trois ans, cela fait 1008 roupies. Les seize personnes addi- tionnelles pour répoque de la récolte, à 6 annas par jour, pendant trois mois, lui coûtent 5/i0 roupies. INous arrivons donc à un total de 15ù8 rou- pies de dépense pour un total de 9000 rouj)ies de recettes. Voyons ce que dirait, d'autre part, im Européen : je dois employer, pour arracher les mau- vaises herbes, des coolies qui me coûtent 50 roupies par jour. Puis « le.s plants onthesoin d'engrais et d'eau. » Une nouvelle somme de 30 ou M) roupies constitue donc une dépense nécessaire pour s'approvisionner d'en- grais et pour amener de l'eau. Et c'est ainsi que souvent le bénéfice est réduit à zéro et se dissipe en fiais (1). 11 paraît toutefois qu'il existe 326 (i) Il nous paraît y avoir ici une exagération uiaiiiteste. Nous croyons qu'il ne faut tomber, ni dans un excès, nicluns une autre : il ne faut pas plus faire de CHRONIQUE. 559 exploitations de Café dans Tînde méridionale, non compris le Mysoie (1) et il semblerait par suite que la culture du Café est une bonne spéculation : car, sans cela, m aussi grand nonjjre d'oxplo'lalions ne se seraient pas établies et organisées. Sur ces 326 exploitations, il s'en trouve 73 dans les Neiigherries, 190 dans le Wynaad et 2 dans le Teppacadoo. Le Wynaad, bien que notoirement fiévreux, en contient deux et demie et même plus, pour une dans les Neiigherries. Pour qu'on fasse courir à sa santé un tel risque, il faut que la culture du Café soit dans ces contrées une bonne spé- culation. {Journal of the Society of arts, n-'SOS, 10 avril 1868, vol. XVI, p. 392.) M. A. P.. Markham, dans son Travels in Perii and India, nous donne à la page 372 des détails fort intéressants sur les exploitations de Café, sur h culture du Caféier et sur le mode de préparation du Café dans les Neiigher- ries et en général dans l'Inde méridionale; à la page /i'i5 du même ouvrage, il passe en revue les résultats fournis par la culture du Caféier et l'exploi- tation du Café dans le Coarg. ]\I. P. L. Simmonds, dans son volume intitulé Coffee and Chicory, their cultivat'on, etc., etc.. nous apporte, aussi à la page 73, son contingent de renseignements sur la culture du Café dans l'Inde méridionale. .M. Arthur R. W. Lascelles, dans son Treatise on the nature and cultivation of Coffee, nous fournit également, p. 35, des donnérs intéressantes sur le même sujet,' ainsi que sur la culture dans l'île de Ceylan : en ce qui concerne la culture du Café dans celte île, nous renverrons surtout nos lecteurs au petit traité, publié par M. G. C. Lewis. En ce qui concerne l'île de Java, si voisine de Ceylan et de Tlnde méri- dionale, i\I. Viennot, dans son travail sur V Agriculture et l'acclimatation aux Indes néerlandaises {Bulletin, 2^ série, t. II, p. 20i), nous avait déjà donné, d'après l'ouvrage de M. Buddingh : Les Indes orientales néerlan- daises, un aperçu succinct de la culture du Caféier dans les colonies hollan- daises des Indes orientales. Parmi les travaux publiés en Hollande sur la culture du CalV, nous citerons surtout celui intitulé : De koffij qui a été publié en 1861, par la Maatschappij . tôt nu van't ahjemeen el ksAlfie- meane apmerkingen betrekkelijk de tealt en hehaudlingder koffij in Xeder- landsch Indie de M, W. L. de Sturler. dépenses inutiles qui! ne faut laisser envaliir les plantations par les mauvaise. herbes. Nous dirons comme le poète latin : Est modus in relnis, siiiit cerli doniqno fines Qiios ultra citraquu nequit consistcre rectum. (1) Ci'ux qui seraient curieux d'avoir quelques détails sur la culture du Café dans le Mjsore, peuvent consulter les reuseignemeuls fournis par le colonel On- slow, et insérés à la page (iS, dans le Clasnfied and descriptive Caialogue of the Indtan Département, de J. Forbes Watson, publié par le secrétariat' d'État des Indes pour lExposition internationale de 1862. Nos lecteurs trouveront, eu outre, dans le même ouvrage, à la page C9, un tableau de la quantité de Café'ex- portée des Indes Britanniques, de 1850-51 à 1800-61, 560 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMÂTATION. Au poiiil de vue historique, c'est-à-dire au point de vue de l'étude des migrations du Caféier à travers les diverses contrées du gloire, nous indi- querons surtout De Kofpj, cité plus haut, et On Ihe History of Coffee, de ^L J Crawfurd, puljlié dans le Statistical Socieh/s journal, vol. XV, p. 51. La culture du Café est du reste répandue acluelleineiit sur un très- grand nombre de points du globe, et l'Exposition universelle de 1867 nous a montré des échantillons de Café, provenant d'un très-grand nombre de loca- lités et notamment des colonies françaises. En ce qui concerne ces dernières, le Catalogue des produits des colonies françaises nous fournil quelques données sur la culture du Café. Dans le rapport sur les produits végétaux du Brésil, à l'Exposition uni- verselle de :867, que nous avons publié avec la coUaijoration de notre col- lègue, M. .T. L. Soubeiran, nous avons eu déjà Toccasion de faire ressortir succinctement l'importance que tend à prendre de plus en plus dans ce pays la culture du Café. Un de nos collègues, M. Ferreira-Luge, dont nous avons déjà eu l'occasion d'apprécier le dévouement à l'œuvre poursuivie par notre Société, possède, au Brésil, à 30 kilomètres de Juiz de Fora, une fazenda importante où l'on s'occupe surtout ) dans la cale, où il est saupoudré de sel {steart), pour être plus tard fumé et exporté en Belgique sous le nom de Diepivatersche bokking (3). Dans le Zuyderzée, la pêche du. Hareng dure d'octobre à la fin de mars, et se fait au moyen de grandes nasses {faik) et de grands tramails, manœuvres au moyen de deux bateaux, le peu de profondeur de l'eau ne permettant pas d'employer les filets à une seule nappe, sur lesquels les pêcheurs des au- tres pays se laissent dériver {h). caisse de secours, à laiiuelle chacim contribue pour sa pari, e( qui, grâce aux soins d'inie Commission permanente, rend les plus grands services (Rietstap). (1) La pêche sur les côtes d'Angleterre, en 1860, est évaluée à vingt- deux millions cinq cent quinze mille Harengs, d'une valeur de 938 030 IV. ; ces poissons ont été tous ijraillés en mer, pois fumés au port d'embarque- ment et surtout à Scbeveningen. L'arrivée du premier Hareng est encore aujourd'hui l'occasion de réjouissances, et les marchands indiquent qu'ils sont détenteurs de Harengs nouveaux au moyen de rubans, placés à leur porte, comme nous avons eu occasion de le constater pendant notre séjour en Hollande. (2) On a imaginé, dans ces dernières années, d'employer des l)acs de toile imperméable pour disposer le Hareng, et ce procé !é donne un poisson de quahté bien suiiérieure au braillage en vrac. (3) Les produits obtenus à Kaiwisk ont été en décroissant chaque année : à Sclie\ eningen et à Maasporden, l'état esl moins fâcheux. (/j) En : 860 le produit s'est élevé, dans le Zuyderzée, à vingt-quatre mil- lions de Harengs qui ont été vendus t centime et demi pièce: la majeure partie de ces poissons est légrrement salée dès la capture, puis Itimée (de Brouvver). Voy. aussi lIoHandscke zeetusscherijea in Haren aard, omoan in belangrij- kheid. . - - •J En Hollande, on donne satisfaction au désir que peuvent avoir les pécheurs EXPOSITION DE PRODUITS DE PÊCHE. 5(57 Les Hollandais prennent le Hareng- au moyen de filets déri- vants, réunis par jeux de quarante à cinquante et mesurant sept cent vingt mailles de longueur sur trois cents de hauteur ; ces filets ont leurs mailles faites d'un fil plus fin sur le tiers inférieur, un peu moins fin pour le second tiers, et moins fin encore sur le tiers supérieur, ce qui rend les parties profondes aussi légères que possible et empêche que le poids de celles-ci ne ferme les premières rangées de mailles (de IJrouwer). Au- jourd'hui, on fait presque exclusivement usage de filets de coton, qui ont l'avantage d'être moi.ié moins chers que ceux de chanvre, et d'avoir une légèreté plus grande, ce qui a permis d'en augmenter la profondeur. Ces filets, dont l'apparition remonte en 1855, ont été imaginés en Ecosse; on leur reprochait à tort d'être moins solides que les filets de chanvre, mais l'ex- périence a démontré qu'avec des soins on pouvait leur donner une durée au moins aussi longue, cl qu'en les tannant, comme l'a imaginé M. Maas, de Scheveningen, avec du cachou, on évitait en outre le danger d'inflammation par suite de fermen- tation. Nous avons aussi remarqué, à l'Exposition, un filet employé dans le Zuydcrzée pour la pêche du Hareng et qui consiste en deux sortes de longs verveux, dont les ailes se rejoignent d'un côté, tandis que de l'autre côté elles laissent une ouverture de voir la vérification de leurs apports se faire promptement. « Dans le commerce du Hareng, dit la Commission des pêcheries néerlandaises, le prix du produit pi'ut quelquefois dilférer d'un chiffre iniportant, selon qu'il arrive quelcpies heures plus tôt ou plus tard sur le niarclié, et l'on n^' doit rien épargner pour abréger le temps qu'e\i'.;e la vérification de la denrée. Sur- tout pendant les premiers mois di' pfche, les prix sont sujets à varier et la prompte livraison du poisson est la première de toutes les nécessités. Cou- vaincus de Cl' besoin, après un examen sérieux, nous n'avons pas hésité à charger les vérificateurs de marquer le Hareng la nuil comme le jour, à la condition toutefois que l'endroit où se fait la vérification soit assez bien éclairé pour que 1 expertise se fasse d'une manière convenable. Les désa- gréments que cette mesure peut causer, pendant quelques .'•emaines, à nos agents, ne sont rien à côté des immenses avantages que l'économie de temps procure aux intéressés. » ( Verslag omirent den Staat der zeevisscherijen over, 186i, p. 7.) 568 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. séparée en deux par une nappe de filets, perpendiculaire à l'axe des verveux, et dont l'usage est de barrer le chemin aux poissons et de les forcer à entrer dans l'appareil. Les Hollandais, pour obvier aux inconvénients des voyages, faits après chaque pêche au port d'embarquement, font usage, surtout au commencement de la pèche, de bateaux chasseurs {cutters des Anglais, jagers des Hollandais), qui se chargent du transport du poisson, tandis que les pécheurs continuent sans interruption leurs opérations. La salaison des Harengs se fait en général, à bord des bateaux holhmdais, et avec le plus grand soin, en employant du sel de Lisbonne, mêlé d'un peu de sel de Sétubal : aussi le poisson y est-il de la plus belle qualité et atteint-il, ordinaire- ment, une plus-value de 20 pour ^00. On divise le produit de la pêche en quatre classes : M. W. R. Maatjes harïngs. — Harengs vierges ; V. W, R. Oolles harïngs. — Harengs pleins ; K. W. R. Keutzisk har'ings. — Harengs prêts à pondre ; Y. W. R. Yles harïngs. ■ — Harengs gais ou ayant pondu. On caque rapidement, on couvre d'une couche de sel fin et l'on embarille, en disposant alternativement un Ht de poissons et un lit de sel fin de Lisbonne ; puis on ferme le baril, qui est exclusivement fait de bois de vieux chêne. Quelques jours après, on comble le vide, opéré dans le baril parle tassement, au moyen de poissons provenant de la même pêche et on abandonne le tout sans y retoucher, les Hollandais n'ayant pas adopté la coutume de repaquer à terre, ce qui conserve une bien meilleure apparence au poisson. Le baril est numé- roté et reçoit en outre, pour chaque marée, une marque diffé- rente, qui indique l'état de fraîcheur du Hareng au moment de l'opération ; au lieu de calculer par nuits, comme nos pêcheurs Irançais, les Hollandais calculent, par heures, le temps écoulé entre la capture et l'embarillage. Quand les pêcheurs en expriment le désir, leur poisson est examiné par des inspecteurs spéciaux qui impriment sur le baril une mar- que^ officielle de la qualité. Les principaux débouchés de la Hollande sont : , . , EXPOSITION DE PRODUITS DE PÊCHE, 569 1863 Belgique 30 000 000 Harengs saurs. — i 363 000 kilogr. fie poisson irais. — 5 000 tonnes Harengs caques. Confédération germanique. 21 000 lonnes Harengs caques. États-Unis 2 219 lonnes Harengs caques (1). Russie 1 i50 tonnes Harengs caques (2). La pêche du Hareng, autrefois très-importante en Bel- gique, y est aujourd'hui presque complètement abandonnée, par suite du haut prix des armements, des difficultés faites par l'Angleterre, sur les côtes de laquelle les pêcheurs ostendais avaient pris la coutume de se rendre, et surtout en raison du prix élevé du chanvre (de Brouwer). On dit aussi que l'emploi de iilets à mailles trop larges, et au travers des- quelles le poisson pouvait passer, a été une des causes d'in- succès, surtout pour les pêcheurs ostendais (3). (1) Mais la concurrence de l'Ecosse est très-aclive aux États-Unis. (2) L'exportation en Russie diminue depuis plusieurs années. (3) Les côtes du Danemark reçoivent, connue celles de la Norwége et de l'Ecosse, deux sortes de Harengs, celui d'hiver {Vaarsild) et ce\ui d'été (Efteraarsild). On pratique la pèche, comme en Norwége, au moyen de filets dérivants, de fdets fixes ou de harrage, faits de chanvre ou de coton et tannés au cachou. La pèche aux filets dérivants s'effectue de la manière suivante : Les ba- teaux vont à sept ou huit lieues danoises, au large, pour gagner le lieu de la pèche; là, ils abattent leur gréement et hissent ime lanterne qui doit indlipier leur présence aux steamers et aux autres embarcations. Les filets (/urri/if/er), réunis au nombre de cinquante et préparés à l'avance, sont mis à l'eau et entraînés par le courant à une distance d'environ 2 kilomètres. Quand le der- nier nœring est largué, on fixe le filet au navire, et l'on dérive avec l'appareil pendant qu'un honune est continuellement en vigie pour prévenir toute ren- contre avec d'autres navires (il arrive quelquefois que, pour éviter de plus graves accidents, il faut sacrifier les filels). Par un temps calme et clair, le Hareng n'entrant pas dans les nœringer flottant près de la surface, les pê- cheurs font enfoncer davantage les filets, en chargeant le bord inférieur de grosses pierres ; dans ce cas, les filets sont maintenus au moyen d'une ancre surmontée d'une bouée. Sur les deux heures de la nuit, on commence a haler les nœringer, et, dès l'opération finie, on fait connaître aux acheteurs, qui attendent sur la plage, le résultat plus on moins favorable, par la position qu'occupe le pavillon sur le màt (placé au bout du mât, le pavUlon indique 570 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCGLIMATATION. ANCHOIS. L'Anchois {Engmulis enchrasicJiulus) est, avec le Hareng, le principal produit de la pêche du Zuyderzée : ce poisson se une (lèche de deux cent à deux cent cinquante o/; chaque ol = qualre- vhigls poissons. Les (iieis pour le Hareng d'été ont lie o/i à 35 nièires de longueur sur 2 nièlres de prolondeur ; chaque maille l< ndue mesure /lO miilimèires. Dans ce ces assertions, it lésuUcque le Hareng d'hiver n'aurait pour frayer que le temps intermédiaire entre la fin de janvier et le mili< u de mai, et le Hareng d'été que le temps compris entre les der- niers jours de juillet et le milieu de novembre. L'assertion plus afliriDative des naturalistes norvégiens, qui disent que le Han-ng a déjà frayé vers le 15 mars, est pent-ètre trop précise; Ciir les observations faites en D.memark démonirml que 1(> Hareng resU' en général douze semaines dans le fjord, où il est entré pour frayer, el comme le 15, ou mieux le 22 janvier est considéré connue l'époque ordinaire de son entrée dans ies fjords, il enré.-^ulte que gé- iiéra!en)enl la fraye ne l'.eut être ordinairement terminée avant la première moitié d'avril. En Danemark, le Harenu conmience à apparaître '.er- le 22 jan- vier, comme l'ont observé le professeur D'' H. Kroyer et le conseiller Smidih, ponr séjourner dans le^ fjords jusqu'à la fin de mai : on a constaté que le poisson quitte les Ijords immédiatement après avoir frayé. De c-s remar(|ues on a conclu qu'en Daneniark la fraye se fait en général du 15 avril au I-t mai, el par suite, la Coimuission de la pèche des Ijords de llanders (18- 6) a dé- fendu de mettre ou de tendre, du 1"'' mai au 1^'' juin, aucun filet de bar- rage dans les fjords, où le Hareng e.sl supposé devoir frayer. Le Haren;.; d'été, qui commence à apparaître en avril pour ne disparaître qu'en novembre, es! surtout abondant de juillet à la fin d'oclol)re ; il paraît c<'pendanl que le ieinps n'est pas le même pour toutes les localités. C"est ainsi (|ue la principale pèche se fui; de ju llet à sepiemiire au Lilii-Belt, d'août à octobre au Store- lîelt, el en juin et juillet autour de Borniiolm. 1! résulte de ces faits, qu'en Danema k, le Hareng d'iiiver fraye plus lard qu'en Nor- vège, et que le Hareng d'été fraye plutôt. Cette appaii.ion plus ret ^rdée et la disparition plus liàiive du Hareng en Danemark semble venir à l'appui de l'ancienne croyance aux migrations de ce poisson. Mais, dès 18/t/i, le EXPOSITION DE PRODUITS DE PÊCHE. 571 pêche en mai, juin et juillet, au moyen de grands filets coni- ques que deux bateaux tirent rapidement par chaque extré- mité (l). On fait aussi usage d'un appareil fixe qui consiste en trois verveux superposés l'un à l'autre, fixés par leur sommet professeur H. Kioyer a démontré que le Hareng n'est pas un poisson aussi mlgiateiii- qu'on le disait, qu'il se retirait seulement, en automne, dans les eaux les plus piolondes, pour reparaître au printemps sur les côtes. D.ins ces mouvemL'nl^, il est dirigé par deux mobiles : le besoin de ciiercher lesali- meiils ei celui de la reproduction de son espèce. A C's deux mobiles vient se joindre l'influence essentielle de la température qui, plus m.irquée dans les lieux peu profonds, y attirera les poissons pour y déposer les œufs dans les conditions les plus favorables. Si les poissons sont tiès-nombreux dans les eaux sauniàtres, ce serait, d'après M. Smidlh, que le mélange de deuv li- quides de densité différente pro luit une température plus élevée que celle que possédait cliacun des deux fluides avant le mélange. Les résultats an- noncés par M. H. Kroyer ont du reste été confirmés dans ces derniers temps, en Norvège, par \1. le docte(n- A. Bocck,qui pense que le flareng ne s'éloigne pas de plus d'une dizaine de kilomètres de la côte. Mais si Tliypothèse mo- derne est vraie, comment expliquer que la côte occidentale du .Iiitland ne présente jamais que très-peu de Harengs d'été, tandis qu'ils abondent dans la Baltique (.Tens. K. Smidth). Nous devons rappeler aussi les observations de MM. K. Mobius et Meyer qui ont constaté, à plusieurs reprises, dans la baie de Kiel, que chaque fois que les bancs de Harengs disparaissaient, les eaux avaient changé de température et que ces disparitions ont eu lieu quelque- fois d'une manière brusque. (Van Beneden.) Le Hareng est, avec le Saumon, un des produits les plus importants de la pêche autour de Bornhoim, où il apparaît en grande quantité pendant l'été. Il résulte des observations fuites par M. ie conseiller Smidth (jue la grandeur des poissons décroît en même proportion que décroît la capacité salifére de l'eau où ils se trouvent; c'est ainsi que le Hirengqui, dans le golfe de Limfjord, traverse le chenil d'Agger, est plus grand que celui des par..g.s de l'île d- l'>ornholm, et ce derni.r dépasse à cet égird celui du golfe de Bothnie, où sa longueur ne dépasse pas d'une manière sensible celle de l'Ëpiuoche de nos eaux douces. La méni;* observation peut se taire, avec certaines modifications, à l'égard des poissons de mer. H n'y a d'exception que pour la Limande, qui grandit ei prospère mieux en eau saumàire l'eut-être iaut-il regarder la mer Baltique et les réservoirs seud)l,ibles d'eau saumàtre c..mme aleine, y employaient autrefois vingt mille hommes. En lb5(i, il y avait i ncore, employés à cette pèclie, ZiO navires du nord de la (Irande-Brelajine, 15 de France, 12 à 15 des villes hanséatiques, contre 635 aimés par les Américains du Aord dl. Jouan). (j) Pai tout où se irouvc le Saumon, en Danemark, on rencontre le Phoque qui en détruit des quanlilés immenses (d'après M. Faith. de Fri- senvald, on estime qu'un Saumon, sur cinq péchés, olTre la marque des EXPOSITION DE PRODUITS DE PÊCHE. 5/5 de M. Vati Dijk, de Roltiiminerog, ont une importance extrême dans le nord-ouest de la Hollande. Les Phoques, très-com- muns depuis l'embouchure du Texel jusqu'à celle de l'Ems, sont surpris au moment du repos, et au moment où ils se lèvent des fonds et arrivent dans les filets, on les tue d'un coup appliqué sur la nuque. DAUPHINS. La pèche du Marsouin, Delphimts phocœna {Marsviin), en Danemark, se fait surtout au Lille-Belt, pendant le commence- ment de l'hiver : elle est pratiquée par une corporation de trente pêcheurs de Middelfart en Fionie, qui possèdent dix barques. Ils les capturent, au moment où ces animaux cher- chent à sortir de la Baltique pour entrer dans la mer du Nord, en les forçant à se réfugier dans les fjords, où ils les tuent à coups de harpons. Ils font aussi usage d'un grand filet, à mailles larges, long de i 0 mètres sur 12 de profondeur et placé le long d'un bas-fond en formant avec lui un angle, un des côtés étant recourbé vers le bas-fond: toutes les barques se rangent en ligne et les pêcheurs, armés de longs bâtons, frappent Teau pour forcer les Marsouins à entrer entre le tllet et le bas fond; on tire alors à terre l'extrémité du lilet et plus tard le filet entier avec les animaux qu'il renferme. On prend ainsi annuellement de mille à onze cents Marsouins qui ont une valeur moyenne de 10 francs. En 1858, on a pris exception- nellement deux mille deux cents de ces animaux. On pratique aussi la pèche des Marsouins sur la côte occi- dentale du Jutland, depuis Blaavand jusqu'à Thorsminde, mais l'importance n'en est pas aussi grande : on place, à l'entrée des fjords, trois à quatre filets, longs de kS à 50 mètres et dents du Phoque). L'abondance de cet animal, qui ie rend si nuisible aux pèclies, lui fait fiure une dusse des plus actives dans les eaux donoises, et surtout aux environs de Boniliolm (Jeus. K. Sdmitb). » A Goigenan, on emploie, pour la capture des Phoques, d'immenses nasses faites de forte coide et munies, à leur entrée, de longues ailes qui obligent les animaux à pénétrer dans Tengin. , > .. ,. , .;.iji 576 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACGLIMÂTATION. profonds de !i mètres, qui sont attachés à une chaîne et sui- vent les mouvements du courant ; on prend avec chacun de ces appareils annuellement une vingtaine de Marsouins, qui se sont aventurés à poursuivre jusque-là les Harengs. (Jens. K. Smidth.) Quant au Delphinus Orco, (Svaerdfisk), dont on prend quel- quefois des jeunes avec les Marsouins, bien que cette espèce se rapproche généralement moins des côtes, on néglige ordi- nairement sa pêche parce qu'il est moins chargé de graisse. 11 est facile, du reste, à harponner et assez commun. QU'^nd les pêcheurs retirent leurs lignes, quelquefois, dit-on, il sur- vient soudainement un de ces animaux, qui s'élance sur le poisson pris par l'hameçon et le coupe en deux sous les yeux du pêcheur, au moment où celui-ci va jeter sa proie dans le bateau. (Smidth.) Le Delphimis globiceps Cuv. {Grani des Danois, Black fish, Boule nose des Anglais, Grind-Jival des îles Feroé) est l'objet des chasses des habitants des îles Feroé, sur les côtes des- quelles cet animal apparaît en troupes nombreuses (quelque- fois plusieurs centaines d'individus), en été et en automne, mais seulement quand il y a du brouillard ou de la bruine. Pour les attaquer, les Féroens sont armés d'un harpon, dont la lame à deux tranchants est large de trois pouces et longue de-douze à quatorze, et dont le manche, long de huit à dix pieds, porte une corde, fixée à une de ses extrémités au bateau ou à une vessie gonflée d'air; ils ont, en outre, sus- pendu à leur ceinture, dans une gaine de cuir, un large cou- teau qui leur sert à donner le coup mortel au Dauphin. Sitôt que la présence d'un Grind (troupeau de hval) est annoncé, tous les pêcheurs se précipitent dans leurs bateaux, et for- mant un cercle autour du troupeau, cherchent à le diriger vers quelque fjord, où la tuerie devra s'effectuer, ce qui, du reste, se fait assez facilement, excepté au moment où les Dau- phins, arrivés sur un fond de sept à huit brasses, manifestent de l'inquiétude et cherchent à passer sous les bateaux; on les empêche de rompre la ligne des embarcations en leur jetant des pierres. L'animal, blessé d'un coup de harpon, est attiré EXPOSITION DE PRODUITS DE PÉCHH. 577 au moyen de cordes ou de crocs sur le rivage, et y est achevé d'un coup de couteau dans la nuque. On a remarqué que, dès que le sang a rougi la mer, les Dauphins, comme affolés, semhlent perdre tout instinct de conservation et se laissent tuer tous jusqu'au dernier. On enlève le lard pour en conser- ver une partie pour les usages domestiques, et faire cuire le reste qui donne une huile assez fine : on retire environ un baril d'huile de chaque D. (/lobiceps. Quant à la chair, on la taille en longues bandes, aussi grosses que le bras ; on les sale et on les suspend autour des maisons pour les dessécher; cette chair se couvre d'une couche noirâtre et ne tarde pas à exhaler une odeur désagréable, qui disparait lorsque la viande est complètement sèche; elle peut alors se conserver très- longtemps. Les Féroens, qui emploient l'estomac des Dauphins comme vase pour garder et transporter l'huile, utilisent aussi les nageoires et autres parties de l'animal. (Irminger.) CREVETTES. Les Crevettes, dont on pèche des quantités énormes (l) sur les côtes de Hollande, et qui y étaient autrefois, dit- on, recueillies pour servir d'engrais, sont assez souvent conservées dans du sel, pour être exportées dans les pays tropicaux. La pêche des Crevettes qui se pratique sur une grande échelle sur la côte de Belgique,' est partout et particulièrement à Blankenberghe, l'objet des récriminations les plus vives de la part des autres pêcheurs, qui reprochent à celte pêche, et le fait a été constaté par M. Van Beneden, de détruire des quantités incalculables d'imperceptibles poissons, tels que Turbots, Barbues, Soles, Plies et Baies, qui ne peuvent servir qu'à la nourriture des porcs, ou comme engrais. Cette pèche se pratique en Belgique et en Hollande de trois manières, dont la première surtout est désastreuse. La pêche à cheval y qui se })ratique de février ou avril jusqu'en octobre, se fait au moyen d'hommes montés sur des chevaux, qui trai- (1) En 1867, il a été exporté 355 000 kilogrammes de Crevettes eii An- gleterre, et lO/i 000 kilogrammes en lîelgique. 'i"^ SÉRIE, T. VI. — Octobre 1869. " 37 578 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATJON. fient, pondant deux ou trois heures, sur le fond de la mer, des filets dans lesquels s'accumule tout ce qu'ils rencontrent, Cre- vettes, Poissons, etc. Quand la mer ne permet plus ce traî- nage, on retourne à terre, on charge dans des barriques tout le contenu des iilets et on le porte à quelque distance pour en l'aire le triage. Toute l'immense quantité de frelin prise avec les Crevettes se trouve ainsi perdue, ou tout au moins n'a qu'un usage infime. La pêche encanot se pratique à marée basse, au moyen de chaluts qu'on relève de temps en temps et dont le produit est jeté au fond du bateau ; au retour, on fait le triage et tout ce qui n'est pas Crevette marchande est rejeté à la mer, mort ou vivant. Le troisième mode de pêche, à pied, est celui usité sur nos côtes : les pêcheurs poussent devant eux leurs filets, en marchant, à mai^ée basse, dans feau quelquefois jusqu'à la ceinture; ils relèvent de temps en temps leur filet et recueillent les Crevettes marchandes dans une hotte, fixée sur leur dos. Chaque fois ils rejettent à la mer le reste de ce que contenait leur filet (1). On a remarque en I8G/1, sur la côte de Belgique, une flot- tille de petits bâtiments anglais, aménagés pour la pèche de la Crevette : ils faisaient subir aux produits de leur pêche un premier degré de cuisson qui était suffisant pour les saler et les conserver. HUITRES. — MOULES. 11 existait autrefois des bancs naturels aux environs des îles de Texel et de Wieningen, qui fournissaient des produits jus- tement renommés ; mais , depuis quelques années, ils sont presque éteints. Dans le but de remédier à cette disparition des Huîtres, le Collège des pêches de Hollande avait tenté, dans le Texel, des expériences de repeuplement qui n'ont pas réussi, par suite de la malveillance des marins ; mais ceux-ci aujourd'hui sont les premiers à demander qu'on reprenne ces essais. En ce (1) Enquête sur la situation de la pêche maritime en Helyique,\). Uk, 57, 58, 60, 63, 73, 78, 8/1. EXPOSITION DE PRODUITS DE PÊCHE. 579 moment, M. de Bont et plusieurs autres persofltïes entrepren- nent (le nouveau de régénérer les barics d'Huitres du Texel et du Zuyderzée. En Belgique, on a fait des essais de reproduction dans les fossés des fortifications de Nîeuport, mais l'époqUe tardive et le mauvais état des sujets fte laissaient pas espérer Un résultat satisfaisant; cependant, dans les premiers temps, on remarqua de la reproduction, et cela perifdt d'espérer que l'ostréicul^ ture pourrait réussir sur la plage du chenal de NieUport et dans les fossés de l'ouvrage à couronne d'Ostende, qui of- fraient des conditions favorables et où la surveillance pouvait s'exercer facilement. (Schram, 1863.) Mais le succès ne s'est pas continué, presque toutes les Huîtres ayant péri par suite de l'abaissement des eaux (1). A l'Exposition, nous avons trouvé le plan de l'établissement dans lequel M. Ch. de Smet traite avec soin les Huîtres qu'il va chercher à l'embouchure de la Tamise ou sur les côtes de l'Angleterre, et quelques jours plus tard nous visitions, dans la re^e/iwe d'Ostende, l'établissement lui-même, qui consiste en une sorte de vaste aquarium en maçonnerie, de 20 mètres de long sur là de large, divisé en douze compartiments, dont un seul reste vide pour permettre le déplacement et le nettoyage des mollusques. Les Huîtres sont changées de compartiments et placées dans un nouveau bac, préalablement nettoyé, une fois toutes les vingt-quatre heures en août et septembre, une fois ou deux par semaine pendant les autres mois de l'année. Toutes les précautions sont prises pour éviter aux animaux l'action préjudiciable de la température, telles que mise à sec la nuit, pendant la saison chaude, repos pendant les froids, extraction de la. neige qui nuirait et qui tuerait les Huîtres, mais dès que le temps se radoucit, on enlève la glace et on remplace l'eau des bacs par une eau nouvelle. Par des soins minutieux et ainsi bien entendus, on arrive à améliorer ra- pidement les Huîtres et à leur donner cette quaHté qui a valu aux Huîtres, dites d'Ostende , leur juste renommée {'?^). (1) Idem, p. 75, 137, l/i2. (2) Le preuiier parc à Huîtres d'Ostende paraît dater de 1765 ; aujour- 5&0 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACGLIMATATION. Quant aux Moules qui abondent sur les côtes belges et néer- landaises, il paraît qu'elles y sont l'objet de soins particuliers, car nous trouvons dans V Enquête belge (1) l'expression des plaintes d'Anversois, qui alTirment que chaque jour 80 bateaux hollandais viennent enlever les jeunes Moules dans leurs eaux, pour les engraisser et les leur revendre à maturité. Le commerce des Moules, à Anvers, est assez important pour qu'un bateau à vapeur soit affecté à leur exportation en Angleterre. BATEAUX. La forme des bateaux hollandais varie avec les localités et avec le genre dépêche auquel ils sont destinés. C'est ainsi que les bateaux de Scheveningen, qui ne possède pas de port, ont trente tonneaux de jauge, sont légers, courts, de forme ar- rondie et à fond plat, de telle sorte que l'échouement périodique auquel ils sont soumis, n'exerce pas sur eux l'influence désas- treuse qu'il ne manquerait pas d'avoir sur un bâtiment à quille. Des dériveurs placés sur le côté servent à leur faire tenir le vent, mais leur vitesse s'en trouve singulièrement ra- lentie. Les bateaux de Vlaardingen, de quatre-vingts à cent ton- neaux, sont à quille et parfaitement aménagés pour faire la pêche toute l'année, soit au Hareng, dans la mer du Nord, soit à la Morue , sur le Doggersbank. Presque tous con- struits sur l'ancien modèle, ils oflrent une large place pour le travail de la salaison, mais on tend à les remplacer par de nouveaux plus rapides et d'une manœuvre plus facile. Le Zuyderzée est sillonné par des schokker et des jotter, disposés pour une navigation dans des eaux souvent peu pro- d'hiii plusieurs (^lablissemenls fournissent leurs produits à la Belgique, l'Allemagne et la France. Comme on le sait, les Huîtres, dites d''Osfende, sont de provenance an- glaise ; on les recueille dans la Tamise à Whistable et Milton, dans la Coin à Colchester et Brigtlilingsea (Essex), et dans la Crouch à Burnliam et Paglesham (Essex). (1) Enquête belge, p. 88, 89, EXPOSITION DE PRODUITS DE PÊCHE. 581 fondes. Ces bateaux non pontés, analogues à ceux dont nos marins font usage dans les criques de nos rivages, sont d'un faible tonnage. Un grand nombre des bateaux hollandais, surtout ceux qui pratiquent la pêche côtière, sont munis d'un réservoir (1) qui consiste en un espace compris entre deux couples, fermé per- pendiculairement à l'axe par deux cloisons étanches et percé dans le bord d'une multitude de petits trous, qui permettent à l'eau une libre entrée. La quantité de Morues qu'on peut ainsi conserver vivantes peut s'élever à plus d'un millier dans quel- ques-uns de ces bateaux. Les chalutiers de Scheveningen, qui sont munis aussi de réservoirs recevant Teau par un tuyau, disposent au tour de la cloison intérieure une série de cro- chets destinés à prendre parla queue les poissons plats ; sans cette précaution, qui ne paraît avoir aucun effet sur la durée de leur existeni e, les poissons plats pourraient boucher l'ou- verture d'entrée de l'eau, et leur conservation se trouverait compromise si l'eau ne se renouvelait pas d'une manière con- tinue. Quelques bateaux offrent des compartiments différents pour séparer les diverses espèces de poisson. Nous avons aussi remarqué à Amsterdam un certain nombre de petites embarcations, à la suite desquelles flottaient entre deux eaux des sortes de boutiques qui renfermaient surtout des -Anguilles en grande quantité. Les bateaux belges sont pontés, jaugent environ quarante tonneaux et possèdent un vivier qui permet de rapporter le poisson vivant, condition importante dans un pays où trois Morues mortes, de même qu'en Hollande, n'atteignent pas la valeur d'une seule Morue vivante ; ce fait se présente du reste dans tous les pays où la proximité du consommateur lui per- met de pouvoir exiger cette condition dans le poisson qu'il achète, et nous avons déjà eu l'occasion de constater cette habitude en Norvège. Les bateaux danois qui pratiquent presque exclusivement la (1) Quelquefois les réservoirs sont mobiles, et alors on les démonte pen- dant la pèche du Hareng. 582 SOCIÉTÉ IMPÉRIAL R ZOOLOGIQUE d'âCCLIMÂTÂTION. pêche près de la côte, sont munis égalemeiit de viviers qui leur permettent de rapporter leur poisson vivant, soit à Co- penhague, soit dans les autres villes. L'histoire des pêcheries de la Hollande, que nous avons succinctement rapportée plus haut, nous a montré les progrès incessants, faits par ses pêcheurs, qui, perfectionnant de plus en plus la quahté de leurs produits, ohiinrent ainsi une supé- riorité incontestable : mais après avoir atteint un certain degré de prospérité, les produits de la pêche, dont le haut prix com- pensait, en quelque sorte, la limitation d'écoulement, comr mencèrenl à diminuer, en dépit des primes et autres moyens de protection que le gouvernement néerlandais ne leur mar- chanda jamais : les restrictions et les obligations excessives qui avaient eu leur utilité, mais qui tinissaient par n'être que des entraves à l'industrie, et qui contrastaient singulièrement avec le principe de liberté générale appliqué aux autres indus- tries de ce pays, n'empêchèrent pas l'espèce de monopole, qui semblait acquis à la Hollande, de s'écrouler, et peu s peu la décroissance des pêches alla de plus en plus marquée, jus- qu'en 1850. Pendant que le système restrictif maintenait la qualité des produits hollandais aux dépens de la quantité qu'ils pou- vaient écouler, et amenait la pêche hollandaise à ne plus produire que pour les besoins intérieurs, les autres nations progressèrent peu à peu et, se basant sur une liberté presque absolue, elles donnèrent la preuve que la qualité peut coexis- ter avec la quantité, et que par l'emploi d'autres procédés, il était facile de faire d'un élément de lucre une des sources les plus fructueuses de la consommation générale. A cette époque, les pêcheries de Hollande ont pu espérer de reprendre une nouvelle vie ^ selon l'expression si exacte et pittoresque de M. Buijs, dans son travail, Een nieuw Leven, publié dans le Gids, w 7, 1867. Les considérations qui vont suivre sont puisées par nous EXPOSITION DE PRODUITS DE PÊCHE. 583 dans le mémoire du savant secrétaire du Collège des pêches et dans des renseignements que nous devons à l'obligeance de M. Maas, de Sclieveningen, qui a bien voulu nous continuer, à l'Rxposition de La Haye, le bienveillant concours qu'il nous avait accordé déjà lors de notre visite à Boulognesur-Mer. Nous sommes heureux de lui en témoigner ici toute notre reconnaissance. En 1850, deux partis se trouvaient en présence, les radi- caux, qui ne voulaient d'aucune prime, petite ou grande, et les adeptes de l'École historique, qui réclamaient contre touta atteinte au système des primes : c'est en présence de ces deux opinions contraires et défendues toutes deux avec énergie et conviction, que se trouvait le ministère néerlandais, qui vou- lait modifier la législation antérieure et notamment les lois de 1818, qui régissaient la matière. Ces lois, nous devons leur reconnaître au moins le mérite, si mérite il y a, d'entrer dans les moindres détails et de pré-, voir les moindres particularités ; tout était réglementé, l'es- pèce des bâtiments, leur équipage, la dimension des filets et même des mailles (1), la matière dont ils devaient être faits, l'époque de la pêche, la manière de préparer le poisson, l'espèce et la quantité de sel à employer, le fût dans lequel l'empaquetage devait se faire, etc. Il est facile de concevoir les difficultés que, par suite de cette réglementation exagérée, les pêcheurs éprouvaient à utiliser les progrès que la con- struction des navires avait pu faire, et ceux que la mécanique avait apportés à l'art de fabriquer les filets : par cela même, ils ne pouvaient avoir les mêmes avantages que leurs con- currents de Norvège, d'Ecosse et même de France, ce qui (1) Sous IMnfluence de l'ère de lilierté, inaugurée par la législation de 1851, Us filets peuvent avoir aujourd'hui des dimensions de mailles qui peu- vent varier au gré des pêcheurs; mais hien loin que la latitude, qui leur est donnée, ait amené les Hollandais à diminuer cette diiuension, ou ronsi.iie, au contraire, qu'ils ont spontanément élargi les niailles de leurs filets. Du reste les commissions anglaises et belges concluent à ce qu'une liberté com- plète soii accordée aux pêcheurs relativemeni aux di?nensions des mailles. (Enquête belge, p. iO.) 58/| SOCIKTÉ IMPÉniALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. constituait pour eux une ditïîculté de plus en plus grande. Les conclusions de la commission d'enquête, nommée par le Ministre, étaient que la législation devait être moditiée pour devenir plus simple, et même que le retour à une liberté complète de la pê(;he et du commerce du poisson était préfé- rable. C'est ce système, soutenu avec énergie par M. Wis- terliodf, qui l'a emporté, malgré les efîorts de M. Wintgenz, qui, dans la discussion, traça un historique complet de la question et passa successivement en revue tous les arguments en faveur de la réglementation des pêches et du commerce du poisson. Nous ne pouvons, dans ce travail, donner tous les détails de cette argumentation, pleine de science et de talent, mais à laquelle d'ailleurs les faits eux-mêmes ont répondu victorieusement. En effet, les faits, constatés depuis la modification dans la législation des pêches, ont confirmé, d'une manière éclatante, les espérances du ministère Tliorbecke, et démontré les avan- tages de la liberté la plus absolue. Voyons en effet quels ont été les résultats obtenus. Nous laisserons do côté la pêche du poisson frais et celle de la Morue, sur lesquelles la législation nouvelle ne peut, au moins actuellement, exercer une grande influence : en effet, la pêche de la Morue est singulièrement entravée dans son développement par le tarif élevé des droits à payer à l'impor- tation en Belgique, et surtout par rétablissement de droits prohibitcurs, qui ferment à ses produits les marchés français. Mais si nous passons à l'inHuence de la nouvelle législation sur la pêche du Hareng, nous la voyons se montrer très- manifestement avantageuse. Gomme on le sait, et comme nous l'avons exposé au com- mencement de ce travail, la pêche du Hareng se pratique, en Hollande, de trois manières différentes : 1" Avec de grands bateaux à quille, qui sortent des ports de Vlaardingen, Maassluis, Amsterdam, Enkhuisen, etc., dont les armateurs avaient seuls, avant 1857, le droit de préparer les produits de la pêche et par suite de faire du Hareng pec [Pekfi Hariny). EXPOSITION DE PRODUITS DE PÈCHE. 585 2° Avec les barques de Sclieveningen, de Katwick, Nord- wick et d'Egmond, qui prennent la mer en août et vont sur les côtes d'Angleterre chercher le Hareng qui sert à préparer le Hareng fumé (hokking). 3° La pêche dans le Zuyderzée. Cette dernière n'a gagné, à la législation nouvelle, que le droit de caquer le Hareng. Quant aux deux autres modes de pêche, examinons d'abord celle qui se fait sur la côte. S'il est juste de reconnaître que l'abondance des produits des dernières années a exercé une grande influence sur les résultats, il nous semble indubitable qu'une part essentielle de l'augmentation des produits tient aux progrès dans la fabrication des fdets, dont la loi, qui décrétait la liberté, a permis aux pêcheurs de profiter: l'un de ces progrès est dû à l'introduction du métier dans la fabri- cation des filets, ce qui permet d'avoir des mailles de dimen- sions uniformes, et d'être assuré qu'une dimension de mailles choisie se répétera sur toute l'étendue du filet (égalité presque impossible à obtenir dans le laçage des filets à la main). Celte condition est des plus importantes pour la pêche ; en effet, si les mailles sont trop larges, le poisson peut passer au travers ; si elles sont trop étroites, le poisson recule et côtoie le filet, ou, s'il s'y engage, il y a beaucoup plus de difficultés à le démailler. Une autre amélioration, plus importante encore, consiste dans la substitution ou le mélange du coton, plus Ié s IL CHRONIQUE. Production do la soie en Italie en 1868. La chambre d'agriculture et de commerce de Turin a puljlié les rensei- gnements statistiques suivants relatifs à la vente des cocons sur les marchés des principales villes d'Iialie pendant l'année 1868. D'après ces renseigne- ments, i! parait que la quantité de cocons vendue en Italie s'est montée à 62'i/i7o myriagram.ues représentant une valeur de 65 327 026 fr. 25 c, ce qui constitue une augmentation de 188 231 myriagrarames en poids et de 16 Ù85 158 fr. 91 c. , en valeur pécuniaire sur ia quantité vendue en 1867. Il faut ajouter à celte quanlité 123 8/i9 myriagrammi^s qui ont <''té d.'clarés et portés au marché, mais n'ont pas été vendus, constituant une augmenta- tion de 21 2û myriagrammes sur la quantité de l'année précédesUe. Ainsi l'augmentation totale de la quantité de cocons de 1868, comparativement avec Î867, est de 209 /i78, ce qui donne une valeur de 18 682 526 fr. 3Zi c. Si l'on tient compte de la quanlité de cocons qui a été vendue de gré à gré, et sur laquelle on ne peut pas avoir des données exactes, on peut estimer la quantité lotaie des cocons pendant l'année 18'58, à 1 312 ^228 myriagrammes présentant une valeur de 95 5Zj3 332 francs. En Piémont, ia variété de Ver à soie qui a donné les moilleur.s résultats est celle du .lapon dont ia graine provenait directement de celte contrée et qui produit des cocons de couleur verdàlre : la reproduction par la grame de la variété du Japon des autres années n'a pas donné de bons résultats. Les autres principales variétés pro- venaient de graines importées de la Corse, du Portugal, de la Macédoine supérieure, du Caucase, des districts Carpalhcs et de la .Syrie. Les principaux marchés fn iiémont sont à Turin, Garm^gnola, Chiavasso, Jorea, Alexandria, Asti, Casale, Sale, Fortona, Cuneo, Bra, Carru, <]eva, Fossano, Hacconigi. Savigliano, ]\ovara, Paianza, i'.omaguano (Sesia) et Varailo. La quantité de cocons sur ces marchés s'est montée à 303 G22myiiagrammes, ce qui dé- pa.sse beaucoup) la qaanîi'é nioyemîe des doaze dernières années qui a été de 2,50 likô fliyriagrammes, mais est inférieur à la quanlité de 1863, qui était de 353 hh'ô myriagrammes et à celle de i 8'Jl , qui était de317 595 myriagrammes. La valeur totale des 303 622 myriagrarames, montait à 'là Î23 028fr. 58 c. Le marché le plus important a été celui de Rabconigi, snr lequel il a été vendu 67 070 myi'iagrammes de cocons présentant uiie valeur de 3 153 690 francs. En Lombardie, les meilleurs résultats ont été fournis par des graines prove- nant du lapon ; mais, en somme, la récolte de la soie n'a pas réalisé ce qu'en attendaient les producteurs. Les principaux march(''s sont ceux de Côme, de Lodi, de Brescia.de Crema et de Pavie. La quantité totale des cocons s'est éle- vée à /i9219 myriagrammes, présentant une valeur de 3331 fr. 32/i 23 c. Au point de vue de la quantité, le marché de Lodi sur lequel il s'est vendu l/i 909 my- riagranunes, a été le plus important : le plus petit, celui de Come, où il s'est vendu seulement IZi 525 myriagrammes, présentant une valeur de 11 69 637 fr. , 608 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. tandis que, le marché de Lodi a réalisé seulement 9kl\ 017 fr. 02 ; le prix moyen à Côme était de 80 fr. 52 par niyriagramme, tandis que le prix moyen à Lodi était seulement de 63 fr. 07. Dans l'Emilie, la quantité totale des co- cons s'élevait à 63/i03 myriagrammes, ayant une valeur de /i7/i9 860fr.33. Le plus fort marché était celui de l'arme où il s'est vendu 19 662 myria- grammes pour 1 65/i912 fr. ^0. Dans l'Ombrie et les Marches, la graine du Japon a donné de meilleurs résultats que ceux des autres espèces. Des huit principaux marchés, celui de Tesi a été le plus important ; la quantité de cocons qui y a été vendue a été de 657/4 myriagrammes d'une valeur de ASO 550 fr. 81. En Toscane, la production de la soie a été des plus satisfai- santes : la quantité totale de cocons vendus sur les principaux marchés a été de 28 050 myriagrammes, d'une valeur de 527 066 fr. 3Z|. Le marché le plus important a été celui de Rato, sur lequel la quantité de cocons s'est élevée à 10 000 myriagrammes : toutefois les meilleurs prix ont été obtenus à Sierra, où 69/i0 myriagrammes ont été vendus 638 658 fr. 59. Des huit prin- cipaux marchés desprovincesméridionales, celui deCosenzaa été le plus im- portant : la quantité de cocons vendue s'y est élevée à 31 560, d'une valeur de 1 615 082 francs, en même temps que la quantité totale des huit marchés, y compris celui de Gosenza, s'est élevée seulement à 37 696 myriagrammes, d'une valeur de 1 950 Zi06 fr. 59. En Vénétie, les meilleurs résultats ont été obtenus avec la graine du Japon. En ce qui concerne la quantité de cocons, il n'a pas été fait de rapport, excepté pour la province de Vicence dans laquelle la quantité de cocons vendueaétédel20000myriagrammes ayant une valeur de 8 100 000 francs. Dans l'Italie supérieure, les Vers à soie ont beau- coup souffert des rigueurs du froid pendant le mois de mai, et, dans l'Italie centrale, la récolte a éprouvé un grand préjudice des changements continuels de la température, en même temps que, dans les provinces méridionales, le grand obstacle à la production de la soie a résidé dans les chaleurs préma- turées du printemps. En ce qui regarde les prix, le prix le plus bas payé par myriagramme pour les qualités inférieures a été de 10 francs, à Pavie, tandis que le prix le plus élevé pour des cocons de qualité supérieure a été à Perugia de 165 francs. Le prix moyen payé pour les cocons de qualité supérieure a été de lOZifr. /i2 à Castello et celui de la quahté inférieure a été deS/tfr. UU à Sarno. Le prix moyen pour tout le royaume a été de 72 fr. 81 par myriagramme. A. A. D. (Extrait du Journal ofthe Society ofarts, 20 novembre 1868). I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIETE (1). DE L'ACCLIMATATION DE QUELQUES ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES EN TOURAINE, Par n. R. D. BARIV'SBl, U Directeur du Jardin des plantes de Tours. Le Jardin des Plantes de la ville de Tours, situé dans cette contrée privilégiée que l'on appelle ajuste titre le jardin de la France, nous a toujours semblé admirablement placé pour devenir le centre d'expériences d'acclimatation. Aussi nous sommes-nous appliqué, depuis une dizaine d'années, à suivre les nombreuses expériences faites à Paris et sur divers points de la France. Après avoir cultivé les plantes qui nous ont été envoyées successivement, soit par les botanistes voyageurs, soit par la Société impériale et par M. le ministre de la maison de l'Em- pereur, nous avons songé à peupler le jardin de Tours des divers animaux dont l'acclimatation pouvait offrir quelque intérêt. Grâce à l'obligeant concours de M. A. Geoffroy Saint- Hilaire, directeur du jardin de Paris, nous n'avons pas tardé à recevoir un bon nombre d'espèces et à transformer notre arboretum en un véritable jardin zoologique. Les résultats obtenus jusqu'à ce jour n'ont peut-être pas une très- grande importance. En les faisant connaître, nous n'avons d'autre prétention que de faire preuve de reconnais- sance envers la Société qui nous a admis dans son sein, et envers M. A. Geoffroy-Saint-IIilaire, qui nous a donné les meilleurs conseils, et de leur exprimer notre désir de donner à l'avenir plus d'extension à nos opérations et de prendre une (1) La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bidletiiu 2^ SÉRIE, T. VI. —Novembre 1869. 39 610 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMÂTATION. part plus active à leurs utiles travaux. Nous espérons égale- ment donner satisfaction à l'administration municipale de la ville de Tours, qui a bien voulu encourager nos efforts et nous fournir les subventions nécessaires pour mener à bien notre entreprise. Avant de parler des diverses espèces sur lesquelles ont porté plus spécialement nos essais, nous croyons devoir four- nir quelques données sur le climat de Tours. D'après notre tableau général ci -joint des observations météorologiques faites au Jardin pendant dix années consécu- tives, 1858-1867, nous pouvons résumer ainsi les principaux éléments de notre climat. TEMPÉRATURE. Moyenne annuelle déduite des maxima et mininia 11.4 La plus haute température observ(?e a été, le 13 juillet 1859, de . . 37 . 0 La plus basse température observée a été, le 19 décembre 1859, de. 15.8 Amplitude maximum 5'2. 8 Le maximum moyen est de 33 . 8 Le minimum moyen est de 9-5 Amplitude moyenne annuelle Zi3 .3 TEMPÉRATURE MOYENNE DES SAISONS. Printemps 11-5 N Été ^^-^ ( moyenne.. 11. Zi Automne 11-9 i Hiver 3.6 / PLUIE. Quantité annuelle d'eau tombée 613^"°^. U Nombre annuel moyen des jours de pluie 109 ÉTAT HYGROMÉTRIQUE DE L'AIR. Moyenne annuelle 7/i . 0 ÉTAT DU CIEL. MOYENNES DE DIX ANNÉES. Jours sereins 8Zi 3 — nuageux 111.8 ACCLIMATATION d'ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES. 611 Jours couverts 169 . 1 Brouillard 37 Grêle. U Neige , 5 Gelée blanche , 37 Gelée 38 Orage , 17 Rosée 186 VENTS DOMINANTS. OUEST. — SUD'OUEST. — EST, Pression atmosphérique. à 52°^, 2 au-dessus du niveau de la mer. Hauteur moyenne du baromètre (à zéro) 756'"°' . 39 La plus jurande hauteur observée a été, le 21 février 1867, de, . . . 776.68 La plus petite hauteur observée a été, le 26 décembre 1859, de. . 721 .01 Amplitude maximum d'oscillation (pendant dix années). . . , 55.67 Le maximum moyen a été de 773 . /t6 Le minimum moyen a été de 733 . 73 Amplitude maximum d'oscillation moyenne 39.73 Le jardin est situé à l'ouest de la ville, entre la Loire et le Cher, à peu près à égale distance des deux rivières ; il a une superficie d'environ 5 hectares, et occupe l'emplacement de l'ancien canal de jonction de la Loire et du Cher. Le seul inconvénient qui résulte de cette situation tient à une très-grande humidité provenant du voisinage des ri- vières. 11 est divisé en trois parties principales : 1" L'École de Botanique et les serres ; 2" L'École d'Arboriculture et de Viticulture ; 3" L'Arboretum. C'est dans cette dernière partie, plantée de collections de Conifères et d'arbres forestiers, que sont établis les parcs des animaux. Chaque espèce a en quelque sorte son parc, sa pelouse et son chalet, le tout approprié autant que possible à ges besoins. Telles sont les conditions dans lesquelles nous avons opéré. 612 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMÂTÀTION. Nous ferons maintenant suivre cet exposé d'une courte notice sur les diverses éducations que nous avons faites . RÈGNE ANIMAL MAMMIFÈRES 1° Ruminants. Auchenia Lama (Lama). — Régions élevées des Andes (Amérique méridionale). Depuis sept ans que les Lamas habitent le Jardin de Tours, nous les avons vus toujours se bien porter et se reproduire régulièrement. Ce fait a une certaine importance et démontre que celte espèce peut vivre dans des milieux bien différents. Nous avons élevé une femelle et deux mâles qui sont deve- nus aussi robustes que les parents. Ces animaux sont très- doux et ne méritent pas, chez nous du moins, la mauvaise réputation qu'on leur a faite de cracher au visage des prome- neurs qui les tourmentent. Au début de leur introduction en Touraine, les Lamas ont éprouvé quelques accidents que nous avions attribués à l'hu- midité de notre climat. Ils ont souffert pendant quelques mois d'une sorte de ramollissement du pied, mais cela n'a pas duré et ne s'est pas reproduit depuis. Il y a lieu de croire également que leur toison n'a point perdu de sa valeur, quoi- qu'elle nous semble peut-être un peu moins belle que dans les premières années. Cette différence tient sans doute à ce que la tonte ne se fait pas toujours en temps opportun. Nous n'avons donc jusqu'à présent aucune raison pour ne pas considérer le Lama comme étant acclimaté en Touraine. Maintenant quel parti tirera-t-on de l'espèce ? Sera-t-elle bientôt assez répandue pour qu'on puisse utiliser avec avan- tage sa chair et sa toison? C'est une question que peuvent seuls trancher ceux de nos collègues qui ont reçu en cheptel un nombre assez considérable de ces animaux pour faire des essais de quelque importance. ACCLIMATATION d'eSPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES, 613 Antilope picta. Antilope niilgau. — Inde. Le Jardin a possédé pendant trois ans un couple de ces beaux animaux, que l'on peut considérer aujourd'hui comme parfaitement acclimatés en France. Ils se sont reproduits régulièrement et ont donné deux jeunes, mâle et femelle, qui se sont bien développés. Le Nilgau étant devenu très-indocile, nous avons dû le ren- voyer à Paris, en septembre 1866, époque à laquelle il a fallu, par crainte de l'inondation, transporter tous les animaux hors du jardin. A cette occasion nous dirons que, grâce à l'initiative de notre maire et aux sages mesures prises par son administra- tion, la ville de Tours et son Jardin sont désormais à l'abri de pareils désastres. Capra Angoriensis. ■ — Chèvre d'Angora (Asie Mineure). Un Bouc et deux Chèvres habitent le Jardin depuis trois ans. Ces animaux semblent se bien porter et se reproduisent régulièrement. Leur belle toison et leurs formes élégantes les font admirer du public, et il est probable que cette espèce se répandrait dans nos campagnes si elle était bonne laitière. Malheureusement elle est, sous ce rapport, inférieure à la Chèvre du pays ; il en résulte que les amateurs se refusent à faire l'acquisition de ces charmants animaux, dont le prix reste toujours assez élevé. Nous ajouterons, à titre de rensei- gnement et sans en tirer une conclusion définitive, que ces Chèvres, quoique bien nourries, ne semblent pas pouvoir élever deux petits à la fois. Cela tient-il à ce que l'espèce est naturellement délicate où à ce qu'elle soufl're de l'humidité de notre climat? C'est une question qu'il ne nous est pas possible de trancher encore. Toutefois nous croyons avoir obtenu de bons résultats en opérant des croisements avec les Chèvres du pays. Les indi- vidus nés de ces croisements ont gagné sous le rapport des formes et de la toison, sans rien perdre de leur quaUté de bonne laitière. 61/i SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUÈ d' ACCLIMATATION. Capra deprcssa. — Chèvre du Sénégal. Cette espèce se multiplie à l'infini chez nous depuis cinq ans ; elle est restée aussi robuste que la première année de son introduction. Chaque Chèvre élève facilement trois jeunes dans l'année. Malheureusement elle est, comme la Chèvre d'Angora, mauvaise laitière, ce qui fait qu'elle est et ne sera probable- ment jamais qu'un animal de luxe. Capra /Œg.rptiaca. — Chèvre d'Egypte. Un couple de cette espèce, conservé depuis trois ans au Jardin, semblait s'y bien porter ; cependant il â été impos- sible d'élever un seul des trois jeunes qui sont nés chez nous. O^i TragelapliMs. — Mouflon à manchettes (Afrique). Cette espèce, que nous n'avions vue que sur les rochers arides du Jardin de Paris, semble s'acclimater le mieux du monde chez nous, si l'on en juge par les résultais obtenus depuis 1866. Une seule paire nous a donné six jeunes qui sont devenus de forts beaux animaux. L'éducation s'est faite dans d'excellentes conditions et sans que nous ayons constaté le moindre accident ni la moindre maladie. Cette famille vit sur une pelouse et près d'un ruisseau, ce qui ne peut avoir aucun inconvénient, car ces animaux semblent, comme les cei^fs, aimera se plonger dans l'eau. Mouton chinois OU Ouaug*ti. Mouton sans laiuc dit Moi-van. — Afrique centrale. Ces animaux n'ont pu vivre dans notre vallée. Ils n'ont pas tardé à dépérir, les chinois surtout, et de tous les jeunes nés au Jardin, les uns sont morts, les autres sont restés chétifs et n'ont, jamais atteint la taille des parents. Nous avons attribué cet insuccès à la rigueur de nos hivei^s, et surtout à l'hu- midité. 2" Marsupiaux. Ilalmaturus Bennettî. — Kangurou de Bennett (Australie). Cette intéressante espèce était déjà acclimatée en Touraine ACCLIMATATION d'ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES. 615 à l'époque où nous avons commencé nos expériences. Les premiers individus nous sont en effet venus de la Comman- derie, vaste propriété située sur la commune de Ballan, à deux lieues de Tours, et dans laquelle le prince de Masséna avait, quelques années avant sa mort, réuni une remarquable collection d'animaux et de végétaux. La paire de Kangurous du Jardin a donné sept jeimes qui n'ont perdu aucune des qualités essentielles des parents. Il est à désirer que ces curieux animaux se multiplient de plus en plus et se répandent dans nos contrées, où l'on déplore, non sans raison, de voir chaque année le gibier disparaître des forêts. OISEAUX 1" Palmipèdes. Cereopsis Xovso HoIIandise. — Céréopse cendré (Australie). Ces précieux oiseaux n'habitent le Jardin que depuis deux ans. Ils vivent sur les pelouses et se nourrissent exclusivement d'herbe. Ils se sont reproduits pour la première fois en Tou- raine, cette année, et ont donné quatre jeunes qui, au bout de quelques mois, sont devenus aussi forts et aussi beaux que les parents. C'est une espèce fort remarquable qui sera une bonne acquisition pour nos basses-cours et se répandra facilement si, comme il y a lieu de l'espérer, son caractère un peu féroce se modifie à la longue après quelques générations. Cygnes, Oies et Canards. — Cygne domestique, Cygne noir d'Aus- tralie, Oie de Guinée, Oie du Canada, Oie d'Egypte, Oie de Toulouse, Gravant, Canards siffleurs, Milouin, Pilet, Tadorne, Milouinan, Mandarin, de la Caroline, de Barbarie, variétés de Canards domestiques, etc. Tous ces oiseaux ont habité ou habitent encore le jardin. Les Cygnes noirs, les Oies de Guinée, les Oies de Toulouse, les Canards mandarins et de la Carohne, sont depuis long- temps acclimatés en Touraine. 11 en est de même des excel- lentes variétés du Canard domestique, les canards de Rouen, de Hollande, d' Aylesbury et de Labrador, qui sont à juste 616 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. titre préférés ù toutes les autres et sont aujourd'hui très- répandues dans notre contrée. '2° Rudipennes. Bhea Amerîcana, Nandou. — Amérique méridionale. Ces oiseaux vivent depuis dix-huit mois sur nos pelouses où ils font une guerre acharnée aux insectes, aux lombrics et aux limaces. Sous ce rapport ils pourraient rendre de grands services dans nos parcs et même dans les cultures. Ils sem- blent se bien trouver de notre climat et sont si peu frileux que les précautions prises pour rendre leur logement d'hiver plus confortable sont restées inutiles. La femelle a pondu en juin un seul œuf qui a été perdu. Nous ne pouvons donc rien dire sur la reproduction de cette espèce. • PISCICULTURE Des expériences de pisciculture ont été faites au Jardin de Tours pendant sept années consécutives, 1858-1 86Zi. Inter- rompues en 1865 par un changement d'installation, elles furent reprises en 1867. Ces opérations se font dans une vaste piscine de vingt bassins pouvant contenir ZiOOUO œufs et établie au Jardin dans un local spécial et dans les meilleures conditions. Les espèces sur lesquelles nous avons opéré exclusivement et que nous avons répandues dans les eaux du département, sont : 1" Salmo Salar, Saumon commun ; T Salmo Eiicho, Saumon heuch ; 3° Salmo Fario [Trutta fario), Truite commune ; li° Salmo Trutta {Trutta arge?itea) , Truite de mer ou sau- monnée ; 5" Salmo Lemanus [Trritta lacustris), Truite des lacs ; 6° Salmo Thymallus {T/t/pnalhis veccillifer), Ombre com- mune ; 7° Salmo iimbra (Salmo salvelinus). Ombre Chevalier ; 8" Salmo lavaretus {Coregomts lavaretus), Lavaret; 9" Coregomts fera, Fera. ' ACCLIMATATION d'eSPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES. 617 Les œufs nous arrivent directement d'Huningue, à Tétat embryonné, et sont mis en incubation dans notre piscine. Les alevins séjournent dans les petits bassins jusqu'à ce que leur vésicule ombilicale soit parfaitement résorbée, puis ils sont transportés, soit dans des réservoirs alimentés par des sources d'eau vive où il nous est facile d'observer leur développement, soit dans des ruisseaux ou des étangs se déversant dans les rivières du département. Le tableau ci-joint que nous empruntons à notre Notice publiée dans les Annales de la Société cr agriculture d'Indre- et-Loire (tome XLV, juin lb66), indique les nombres d'œufs reçus chaque année et les nombres correspondants de jeunes poissons qui sont arrivés à l'état d'alevins; il permet égale- ment d'apprécier l'importance de nos opérations et des résul- tats obtenus : ANNÉES. œUFS REÇUS. POISSONS DISTRIBUÉS •1858 Saumons, Truites, Ombres... 5,r)/ii 2.570 1859 — 21,897 7.796 I8G0 — ... 18,849 8.809 1801 — 19,840 14.085 1802 — 32,800 18.000 1803 — ... 39,400 23.212 186i — /l2,500 26.696 1867 — ... 33,500 16.762 1868 Truites et Ombres 8,500 G. 341 Total.. 222,830 124.331 (Les œufs de Fera et de Lavaret, n'ayant pas été soumis à l'incubation, ne sont point compris dans ce tableau.) Les 12/t33l poissons provenant, ainsi que l'indique ce tableau comparatif, de l'incubation de 22*2 830 œufs, n'ont été mis dans les rivières qu'après avoir acquis la vigueur nécessaire pour chercher leur nourriture et se soustraire par la fuite à la voracité de leurs ennemis. Ces nombres ne sont pas approximatifs, mais parfaitement exacts; ils démontrent 618 SOCIÉTÉ IMPÉRIALK ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. que nous sommes parvenu à sauver en moyenne un peu plus de cinquante poissons sur cent œufs mis en incubation. Toutes les espèces ne supportt'ut pas aussi facilement l'in- cubation, et, selon le degré de vigueur de chacune d'elles et le nombre relativement plus grand de poissons que nous avons conservés en opérant sur d'égales quantités d'œufs, elles peuvent être classées dans l'ordre suivant: Le Saumon commun, La Truite de mer ou saumonée, La Truite des lacs, L'Ombre commune, L'Ombre Chevalier, Le Saumon Heuch. Ainsi, le Saumon commun et la Truite de mer nous ont donné en moyenne de 70 à Ih pour 100, tandis que les autres espèces n'ont fourni en général que 40 pour 100. Toutefois, ces données sont uniquement basées sur nos expériences et sur nos observations, et ces différences dans les résultats obtenus pour chaque espèce peuvent tenir aux conditions mômes dans lesquelles nous opérons. Nos alevins ont été répandus, soit dans des réservoirs et des ruisseaux tributaires des rivières qui traversent notre dépar- tement, soit directement dans ces rivières qui sont : la Loire, le Cher, la Creuse, la Vienne, l'Indre, le Loir, la Choizille, la Cisse, la Brème, l'Escotais, la Dême, etc. Sur nos 12i 331 poissons, /lOOOO Saumons ont été rais dans la Loire et le Cher, et par suite plus de 80 000 Truites, Om- bres communes et Ombres Chevaliers, ont été répartis dans les eaux de notre région. Quels ont été les résultats obîenus? Nous n'hésitons pas à répondre, quoi qu'il en coûte à notre amour-propre, qu'ils ne peuvent être que minimes. En effet, ce ne sont pas des milliers de poissons qu'il faudrait mettre dans nos rivières pour les repeupler et y acclimater les espèces nouvelles, mais bien des millions. Autrement dit, pour obtenir un résultat sérieux, il faudrait opérer sur une plus grande échelle et pendant un plus grand nombre d'années. ACCLIMATATION d'eSPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES. 619 Nous ne nous sommes point préoccupé des Saumons, mais nous avons lieu de croire que ces poissons se sont développés, et d'espérer qu'après leur voyage à la mer ils sont revenus dans nos rivières. En ce qui concerne les Truites et les Ombres, nous avons acquis la certitude que ces espèces s'étaient développées dans fies ruisseaux et des rivières où elles étaient inconnues jus- qu'alors. Des Truites mesurant plus de 20 centimètres ont été péchées à plusieurs reprises dans la Loire, dans l'Indre, laChoizille, la Brème et divers ruisseaux. D'un autre coté, les poissons conservés dans des réservoirs profonds, mis à notre disposition, et nourris de diverses manières, ont atteint, au bout de trois à cinq ans, les dimensions énormes de 30 à 55 centimètres. Aujourd'hui nous conservons dans des réser- voirs spéciaux, alimentés par une eau très-froide, des Truites et des Ombres provenant de notre piscine, et mesurant depuis 8 jusqu'à 30 centimètres de longueur. En résumé, après avoir multiplié nos essais pendant dix années et avoir expérimenté dans les cours d'eau les mieux appropriés, nous sommes amené à conclure que certains Salmonidés peuvent vivre dans nos eaux, mais qu'il n'est point démontré qu'ils s'y reproduisent, à l'exception toutefois du Loir et de la Creuse, où la Truite commune et la Traite sau- monée se trouvent à l'état naturel. On ne saurait donc affirmer que ces poissons sont acclimatés chez nou.g. Il serait certainement plus pratique de créer sur chaque rivière un ou plusieurs établissements de pisciculture et d'y favoriser la reproduction des espèces utiles qui s'y dévelop- pent naturellement. Quoique l'accUmatation d'espèces nouvelles puisse donner quelques bons résultats, il n'est pas moins vrai qu'il faudrait commencer par multiplier les espèces autrefois si communes, aujourd'hui si rares dans nos eaux douces. On serait assuré de réussir, car il est incontestable que le poisson se déve- loppe plus facilement dans les eaux qu'il hfdjite à l'état na- turel. 020 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. Axolotls du Mexique. Nous devons à robligeance de M. Cornely van Heemstra, membre de la Société d'acclimatation, un certain nombre d'Axolotls. Lorsque ces curieux animaux auront passé quel- ques années dans nos réservoirs, nous ferons connaître le résultat obtenu. RÈGNE VÉGÉTAL. Il serait trop long de nommer ici toutes les plantes que nous avons cultivées au Jardin dans le but de les acclimater en Touraine, et de faire connaître les nombreux essais faits pen- dant une période de dix années. Cette énumération aurait d'autant moins d'intérêt que le nombre des espèces réelle- ment acclimatées est, il faut l'avouer, bien restreint. Nous n'avons pas la prétention d'avoir été plus heureux que tant d'autres expérimentateurs, et nous aurons sans doute à enre- gistrer les mêmes déceptions que ceux qui nous ont précédé dans cette voie. L'impossibilité absolue de faire germer la plupart des graines reçues des divers points du globe tient presque tou- jours à ce que ces graines ont été récollées dans de mauvaises conditions ou altérées pendant le voyage. Combien de graines nous sont, en efl'et, arrivées couvertes de moisissures, pourries ou à moitié rongées ! Toutefois, nous ne nous sommes pas découragé, et nous avons réussi quel- quefois, soit que des graines nous aient donné de beaux spé- cimens de plantes vivaces ou ligneuses de serre et de pleine terre, soit que nous ayons pu cultiver plusieurs années de suite des plantes annuelles qui nous avaient donné des graines mûres. Dans la première catégorie se placent: les Bambvsa, Euca- lyptus^ Dioscorea, Palmiers divers, Pinus, Abies, PJiytolacca, Saccharum^ Acacia, Cassia, Kennedia, (Jolvillea, Passiflora, Ipomam^ Quercîis, Jatropha, Hymeiiam, Urtica nivea, Phy- sostigma venenosum, C hamcerops excelsa, etc. La deuxième catégorie comprend des plantes chinoises et ACCLIMATATION d'eSPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES. 621 japonaises: Hous-sen, Pe-ïsai, Pou-Ka Tse ou salade, Epi- nard, Dolichos, Lablah, Haricots divers, Ricins, Aubergines, Laitues, Graminées diverses, Goix, Maïs, Sorgho, etc. Puis vient une longue liste de plantes dont les graines n'ont point germé ou n'ont donné que des sujets dont il a été impossible de tirer aucun parti. De tous ces essais il nous est resté un grand nombre de plantes qui, comparativement avec nos légumes, nos fruits et nos richesses horticoles, n'offrent que peu d'intérêt. Il n'en est pas de même des Bambusa, des Eucalyptus, du Chamœ- rops excelsa et des Ignames. Les Bambusa nigra, mitis, aurea, f/raciiis, etc., sont aujourd'hui répandus dans tous nos jardins et nos parcs. Le Chamœrops excelsa, dont les premières graines nous ont été remises par M. de Montigny, est une belle plante qui supporte facilement nos hivers et fleurit très-régulièrement. Ge beau Palmier contribuera d'une manière remarquable à l'ornemen- tation de nos jardins. G'est bien certainement l'une des meil- leures acquisitions que l'horticulture française ait jamais faite en Ghine. Les Ignames, que nous devons également au zèle infatigable de M. de Montigny, sont depuis longtemps acclimatées en Touraine ; toutefois, ce précieux tubercule a été à peu près généralement rejeté de la grande culture et ne se trouve plus aujourd'hui que dans le potager des amateurs. En ce qui concerne les Eucalyptus, il nous a fallu renoncer à les cuUiver à la pleine terre. Des spécimens provenant de semis faits au moyen de graines reçues directement d'Aus- tralie et qui avaient atteint plusieurs mètres de hauteur, n'ont pas supporté nos hivers. Or, ces végétaux se développant rapidement et atteignant en quelques années des dimensions énormes, leur culture en serre froide deviendra à peu près impossible dans notre région. CAPRIFICATION DU FIGUIER EN KABYLIE, Par m. le colonel MARTIIV. LETTRE ADRESSÉE PAR M. LE GÉNÉRAL COMTE E. DAUMAS, A M, DROUYN DE LHUYS, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DACCLIMATATION- Monsieur le Président, Vous avez toujours été si bienveillant pour les communi- cations que j'ai eu l'honneur d'adresser à la Société zoologique d'acclimatation, qu'aujourd'hui je ne crains pas de venir vous en faire une nouvelle au sujet de la caprification du Figuier en Algérie. Le travail que vous trouverez ci-joint est dû à M. le colonel Martin qui, pendant longtemps, en sa qualité de commandant supérieur du fort Napoléon, a vécu au milieu des populations kabyles. Cet officier supérieur est un homme de mérite, grand travailleur, et il a cru l^ire une chose utile en réunissant les documents qu'il m'envoie pour en tirer parti, s'il y a lieu, dans l'intérêt de la science. Le Figuier, encore plus que l'Olivier, est partout cultivé en Kabylie, où il constitue la principale et la plus précieuse ressource alimentaire de la population. Le mode de culture usité par les Kabyles ne s'éloigne pas sensiblement de celui des auîres pays producteurs. Le voici tel que je l'ai observé pendant de longues années. Pour former une pépinière, on choisit de préférence un terrain de première qualité, bien exposé, qu'on a soin de bien ameublir et de disposer en sillons facilemenl irrigables et dans lesquels on aligne les boutures. Celte opération a lieu, soil à l'automne, soit au printemps; les boutures d'automne donnent des fruits une année plus tôt, mais elles ont à subir tant d'accidents pendant l'hiver, et il en périt un si grand nombre, que les Ivabyles donnent la préfé- CAPRIFICATION DU FIGUIER EN KABYLIE. 623 rence àTépoque du printemps qui préserve la totalité de leurs plantations. Après quelques semaines, ces boutures, devenues fortes, sont transplantées dans un autre terrain semblablement pré- paré, où elles sont convenablement espacées à deux ou trois décimètres l'une de l'autre, jusqu'à ce que, devenues arbustes, c'est-à-dire au bout de deux ans, elles puissent être mises .en place définitive. A cette époque, les pépiniéristes les mettent en paquets de buit, dix, douze ou quinze, et les vendent ainsi sur les marchés. Le prix de ces paquets est relativement peu élevé ; il varie suivant le nombre et la quabté des sujets ; rare- ment il dépasse la valeur de 3 à 4 francs pour une dizaine de plants. Quelques tribus avaient la spécialité de ces pépinières, mais les plants les plus estimés étaient et sont encore ceux qui pro- viennent de Tizi-Rached (Beni-Raten), de Djamat-Sahridj, chez les Beni-Fraoussen ; des vergers dits: B'haïr bou Behir, dans le haut Sebaou, et de quelques autres lieux privilégiés. Aujourd'hui l'industrie du pépiniériste de Figuier est exercée dans presque toutes les tribus. L'invasion des sauterelles constitue le plus grand danger que le Figuier ait à craindre ; ce fléau, heureusement fort rare, prend les proportions d'une calamité publique. La récolte est entièrement perdue et la famine ou tout au moins la disette désole le pays. Le Figuier est encore exposé à un accident grave, qui n'est que trop fréquent. Quand la Figue est en fleurs, si les brouil- lards qui se forment dans les plaines montent et séjournent sur les jardins, la récolte est sérieusement compromise ; si les brouillards ne surviennent qu'un peu plus tard, après la for- mation du fruit, ou après la caprification, la récolte est sauvée ou à peu près. Les gens du pays donnent à ces brouillards de funeste influence le nom de Bou-Zeggar (le brouillard du Bœuf). Qu'est-ce que la caprification? Cette opération si impor- tante et si curieuse mérite un examen particulier. Aussi ai-je recueilli tous les renseignements, toutes les explications plus 624 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. OU moins plausibles sur la manière dont elle se pratique, sur ses causes, sur ses effets. La caprification est connue et prati- quée, de temps immémorial, en Espagne, en Italie, en Grèce, en Asie Mineure, en Syrie, en Egypte, en Tunisie, au Maroc, aussi bien qu'en Algérie, en un mot sur tout le littoral médi- terranéen. « Qui n'a pas de Dokhar n'a pas de Figues », dit un pro- verbe kabyle. Qu'est-ce donc que le Dokhar sans lequel le Figuier ne donnerait pas de récolle ? Le Dokhar Q^i le fruit du Figuier sauvage (Capri/icus) ; ce fruit est petit, sans saveur ou d'un goût acre ; sa pulpe seule est à peine mangeable à l'exclusion de l'intérieur. C'est donc une espèce non comes- tible ; d'ailleurs, elle n'est pas cultivée pour être mangée. Elle est hâtive, car elle est déjà mûre quand les autres Figues sont encore vertes, et n'ont pas même atteint la moitié de leur développement. Le C a pri figuier donne plusieurs ré- coltes, deux, jusqu'à trois par an ; mais on n'utilise que la première seulement, et quelquefois la seconde, suivant l'alti- tude et l'exposition ou les besoins. Le Dokhar arrivé à maturité est cueilli et arrangé en petits paquets (moulak) formant chapelets ; on suspend ces chape- lets aux branches des Figuiers femelles, vers la fm de juin dans la plaine, vers la fin de juillet dans la montagne. Chacun de ces Dokhar, quand il est desséché, laisse échapper, par l'ombilic, une multitude de petits insectes ailés, qui s'intro- duisent dans les fruits de l'arbre sur lequel il se trouve, leur donne la vie, la force et les empêchent de tomber. Ces insectes ailés ne sont que des agents de fécondation. Par une admi- rable prévoyance de la nature, ils prennent naissance sur le Figuier mâle sauvage, grandissent et se développent dans le fruit du Dokhar, et en sortent après leur complet développe- ment pour porter la fécondation au Figuier cultivé. Leur corps est velu comme celui de l'Abeille, qui, elle aussi, remplit, comme on sait, un rôle analogue pour des milliers de fleurs. Il y en a deux espèces distinctes: les noirs et les rouges. Les premiers seuls sont fécondants, ils sont de plus petite taille que les rouges et ne portent pas, comme ceux-ci, un appen- CAPRIFICATION DU FIGUIER EN KABYLIE. 6"25 dice en forme de dard à l'extrémilé postérieure. Ces deux espèces paraissent avoir une même origine dans le même Dokhar. Les rouges et les noirs sont-ils de sexes différents ! Est-ce le noir qui est le mâle? Le rouge serait-il hybride, c'est ce qu'il est impossible de préciser, et cette probabilité est si hasardée qu'il est préférable de s'abstenir, les indigènes n'ayant fait aucune observation à cet égard se sont bornés à déclarer que le rouge était impropre à la fécondation. C'est donc l'insecte noir qui féconde tous les fruits des Figuiers femelles dans lesquels il a pénétré et déposé quelques atomes du pollen dont il est chargé. Tel est le secret, le mystère de la caprification. C'est ainsi que s'opère la fécondation du dattier et d'autres végétaux, le pollen du mâle est transporté sur l'arbre femelle, soit par le vent, soit par un agent animé, la mouche, l'oiseau ou la main de l'homme. On prétend que les Dokhar bonifient la qualité des fruits, qu'ils hâtent leur maturité. Cette opinion semble fondée, car il est hors de doute pour tous ceux qui pratiquent la caprifi- cation, que la capritication préserve les Figues du dépérisse- ment ou de la chute. Toute la Kabylie est d'accord sur ce point en disant : « Qui n'a pas de Dokhar n'a pas de Figues. » L'expérience a démontré que si un Figuier sauvage se trouve au milieu d'autres Figuiers, la récolte de ceux-ci est assurée et abondante, quelque temps qu'il fasse, quelque défavorable que soient les circonstances pour d'autres ré- coltes. L'abondance de la récolte des Figues est en rapport avec l'abondance du Dokhar; cependant il arrive parfois que le Dokhar, si prodigué qu'il soit, ne donne naissance qu'à un trop petit nombre de ces insectes préservateurs. Cette parti- cularité vient de se présenter ; cette année la récolte a été moins belle que si le Dokhar eût engendré comme d'habitude des insectes par milliers. - Les Kabyles sont convaincus qu'un seul de ces insectes en s'introduisant tour à tour dans les Figuiers peut en préserver quatre-vingt-dix-neuf. Le centième est son tombeau. Cette opinion n'est mentionnée que pour ne rien omettre de ce qui 2'- SÉRIE, T. VI. — Novembre 1869. iO 65ti SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMATATION. concerne le Dokhar ; quoiqu'elle paraisse un préjugé popu- laire, il n'est pas juste de la rejeter: -chez les peuples primi- tifs, le merveilleux a sa place marquée en toute chose, même dans les plus petites. -.' On opère la caprification au moins une fois par an. Quand le Dokhar est abondant, il est bien de la répéter plusieurs fois de suite à peu de temps d'intervalle. La récolte n'en est que mieux assurée, puisqu'on prévient la chute de tous les fruits que porte l'arbre. Il est de la plus haute importance que cette opération soit faite en temps opportun. Ainsi les hommes de Djamat-Sahridj l'ayant faite un peu lard cette année, ont eu leur récolle de Figues gravement compromise et en partie perdue. Beaucoup de gens sceptiques, par ignorance ou par sys- tème, ne voient dans la caprilication que matière à plaisan- terie ; parce qu'ils ne la comprennent pas, ils la traitent de préjugé, d'absurdité. C'est ainsi que certains Européens du fort Napoléon, possesseurs de Figuiers, mais contempteurs de la caprilication, ont grandement eu lieu de déplorer leur incrédulité. Pour avoir refusé d'imiter les indigènes, ils ont eu le regret de voir les quatre cinquièmes de leurs Figues jaunir et tomber, tandis qu'à côté d'eux, le Kabyle qui, dans son préjugé, a bien pourvu ses Figuiers de Dokha?\ a assuré sa récolte et en reçoit les plus belles espérances. C'est en vain que ces mêmes Européens, s'obstinant dans leur aveuglement, et, refusant de se lendre à l'évidence, répondent avec assurance que si les Figues tombent en grande quantité avant de mûrir, c'est que les arbres en sont trop chargés et ne peuvent les nourrir. L'expérience vient prouver la fausseté de ce raisonnement, car, tandis que ces Européens perdent les quatre cinquièmes de leurs Figues, le Kabyle, son voisin, n'en perd qu'un cinquième ou qu'un quart tout au plus. N'est-ce pas là un fait concluant et patent? Pourquoi nier la fécondation du Figuier, quand on me fait pas difficulté d'admettre celle du Palmier dattier? Nul n'ignore que pour ne pas abandonner aux caprices du vent le soin de transporter la poussière séminale, les habitants des Ksours opèrent artiti- CAPRIFICATION DU FIGUIER EN KABYLIE. Q'27 cielleràent la fécondation de leurs Dattiers mâles au-dessous des Dattiers lemelles. Cette opération, qui se nomme Tedkir, a lieu en avril, à l'époque de la floraison. . . U y a des Dokhar de qualité inférieure, ce sont ceux qui, dans les bonnes ou les mauvaises années, no donnent naissance qu'à un petit nombre d'insectes. Au lieu d'être ea usage dans la contrée, ils sont exportés et vendus sur les marchés éloi- gnés. Indépendamment de la mauvaise qualité de certains Dokhar, il en est qui, quoique bons, ont moins de valeur marchande. Ce sont ceux qui mûrissent tard et qui ne peuvent être employés en temps opportun que dans les pays de mon- tagnes où la température est plus froide et les cultures moins précoces. - ?., • Le hokhar ne vient pas partout. Il est excessivement rar-e sur les bords de la mer, et dans l'intérieur des terres jusqu'à plusieurs milles de distance du littoral; s'il en existe quelques pieds dans l'intervalle, ils sont de qualité inférieure. -s Les Kabyles des environs de Bougie et beaucoup du cercle de Dellys, qui n'ont pas de /JoZ/?flr de bonne qualité, viennent s'en approvisionner, coûte que coûte, souvent pour des sommes importantes, sur les lieux de production les plus renommés, à Djamat-Sahridj, aux Ouadhia, aux Beni-Aïssi , dans les tribus des Maatka, Betrouna, Bou-hinoun, Ferdioua, Hassenaoua ; dans les fractions Tizi-Bached, Irdjen, Abbouda, des Beni-Piaten, chez tes Beni-lttouragh et les Illoula ou Halou. Des convois de trente, quarante, soixante mulets à la fois viennent annuellement de Bougie, de Sétif et d'autres cercles, chercher du Dokhar dans les heux de production sus-dési- gnés. On n'aura donc pas de peine à croire que le Dokhar est l'objet d'un commerce important qui donne lieu à un mou- vement d'affaires de plusieurs milliers de francs chaque année. - Au commencement de la saison, les premiers Dokhar ^e vendent fort cher, le dizain de Moulnk (chapelets de suspen- sion) eomiwsé d'abord de trois fruits, puis de cinq, enfin de huit ou dix au moulak, se vend un Tema'ine (30 centimes), ÔL>8 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLTMATÂTION. ce qui fait à peu près un centime pour chacun de ces petits fruits sauvages, au moment de la plus grande cherté. Phis tard, on les vend au tas ou à la mesure. ■. ? , : Une règle généralement suivie encore aujourd'hui dans les villages possédant du Dok/iar, c'est que nul, sous peine de 50 francs d'amende, ne pouvait en vendre à l'étranger, même à un allié , avant que les jardins de la localité fussent abondamment pourvus de ce précieux préservatif. On sait qu'avant notre domination les tribus kabyles étaient sans cesse en hostilité les unes contre les autres ; la vente du Dokhar était alors suspendue et même interdite de tribu à tribu. Comme la Figue est l'aHment principal et même indis- pensable des populations, cette mesure prohibitive était le plus sûr moyen d'affamer son ennemi ou tout au moins de lui causer un grave préjudice. Il n'est donc pas inadmissible que, plusieurs fois, des tribus en soient venues aux mains pour se procurer par la force, et au prix de beaucoup de sang répandu, ce qu'elles ne pouvaient obtenir pour de l'argent. < ;- ■.■ ■:■ Toutes les variétés de Figues n'ont pas également besoin d'être fécondées par les insectes du Dokhar pour ne pas tomber. La variété des Figues noires notamment a beaucoup d'adhérence à l'arbre. Cette particularité est commune parmi les blanches aux espèces : Aboucher -Chaou, Taganimt, Abengdandjour (principalement cultivée dans la confédéra- tion des Flisset ou iMellil), Azhara Mellal ; et parmi les noires aux espèces: AzagoiirguUef Adjunjar (la seule cultivée par la tribu des lUalou ou Malou), et Alekakh, qui est très- précoce. Puisque toutes les espèces n'ont pas besoin d'être fécondées pour que le fruit tienne à l'arbre, on se demande naturelle- ment pourquoi les Kabyles ne cultivent pas ces espèces exclu- sivement. La raison en est simple : c'est que ces espèces ne se conservent pas ou se conservent mal, et qu'elles sont peu ou point estimées dans le commerce. Elles ne sont guère bonnes que fraîches, pour la consommation de quelques semaines, tandis que les autres, une fois séchées, servent à la nourri- CAPRIFICÂTION DU FIGUIER EN KADYLIE. 6*29 ture de l'année, se vendent facilement et sont les seules recherchées pour l'exportation en pays arabe. 11 est ftîcheux que les Kabyles ne sachent pas donnera ces produits un aspect plus avantageux, ils en trouveraient l'écoulement à des conditions plus rémunératrices. Leur com- merce et le nôtre n'auraient qu'à y gagner. Néanmoins il s'en exporte des quantités importantes en pays arabe dans les mois d'octobre, novembre et décembre. 11 n'est pas hors de propos de faire mention d'une coutume généralement observée en Kabylie. Cette coutume veut que la cueillette des fruits ne puisse être faite avant une époque fixée à l'avance. C'est ainsi qu'en France, les vendanges ne sont point commencées avant le jour déterminé par l'autorité administrative. ' •' ■ Lorsque la maturité des fruits parait proche, la Djamaa, sorte de conseil municipal, se réunit sous la présidence de son aminé — chef — et décide, à l'unanimité, qu'à partir d'un moment donné l'entrée des jardins sera interdite à tous les enfants, el que, sous peine d'amende, nul ne mangera du fruit (Figues, Raisin) avant l'époque fixée qui est celle de la parfaite maturité. La volonté de la Djemàa est aussitôt notifiée par le crieur public dans tous les carrefours, afin que personne ne l'ignore. Dès lors les parents sont responsables des délits qui seraient commis par leurs enfants naturellement pillards et friands de fruits frais. L'amende édictée pour les infractions de cette nature s'élève, suivant leur gravité, à 60 centimes 1 franc, 2, 3 et même jusqu'à 5 francs. Toute personne est apte à venir dénoncer à l'aminé le nom des délinquants. Celte défense est de règle générale, mais il est fait quelques excep- tions en faveur des femmes enceintes, des malades, ou en l'honneur de la réception d'un hôte de distinction. Dans ce cas-là, l'autorisation de cueillir du fruit doit s'arrêter à la stricte satisfaction des besoins et ne point les dépasser. Sur la fin de l'époque de cette interdiction, la Djemàa se réunit encore et fait jurer sur le Koran à tous les habitants du vil- lage que ni eux, ni leurs enfants n'ont contrevenu à la délense. Tous ceux qui ne jurent pas ou qui s'abstiennent par e.'^O SOCIÉTÉ TMPÉniALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. scrupule de conscience, n'osant pas répondre de leurs en- fants, payent l'amende. Il arrive quelquefois que malgré l'in- fraction commise par les enfants, la Djemàa prenant en considération la franchise de leur famille, fait remise de l'amende encourue ; c'est alors une preuve que la récolte est abondante et que toute la Djemàa a lieu d'être satisfaite. La récolte des Figues se fait à l'époque du Klierif, c'est-à- dire dans les quelques jours qui précèdent ou qui suivent l'équinoxe d'automne. Les Figues sont séchées sur des claies de roseaux, dans les tribus basses, et sur des nattes de Diss dans .les tribus de la montagne. Les Figues tombées de l'arbre, à parfaite maturité, sont naturellement meilleures et plus sucrées que celles qui sont cueillies sur le Figuier. • • • Il faut quinze ou vingt jours d'exposition et de desséchage pour que le fruit soit conservé sans inconvénient. Renfermé alors dans des sacs, jarres, paniers (kouf/i) ou peaux de bouc, il est vendu ou réservé pour la consommation de la maison. Il semble qu'au moment de la récolte où les Kabyles man- gent d'énormes quantités de Figues, les cerveaux sont plus exaltés qu'à aucune autre époque de l'année. La Figue est-elle de nature à produire une excitation extraordinaire? Ce ne serait guère explicable que par la fermentation des principes sucrés qu'elle recèle. Toutefois cette observation a été con- firmée par un dicton populaire : « Ivre comme un Kahi/le gorgé de Figues. » Les Figues sont de deux sortes, les blanches et les noires. Elles se subdivisent en variétés ayant toutes un nom parti- culier. Parmi les blanches, les variétés les plus estimées sont : Tolekakt, Taghanii/it, Agluinini., Tadjerart, Taamriouth, Taglielllh, Taouacift, Aùerzigzaou, Alotdii, Karam, Tuhel- loutli, etc. Les Talekakt sont préférables pour être mangées fraîches, et les Taghanimt pour être mangées sèches. Parmi les noires, les meilleures variétés sont: Adjowidjar, GAPRIFICATION DU FIGUIER EN KABYLIE. 631 Mezzil, El Uadj-Azaich, Azagourguilef, Tabouchel-N'taklet, Aboiiroumane^ etc. Celle dite Adjoundjar est trés-prisée sèche ou fraîche, mais le Figuier de cette espèce donne ordinairement peu de Iruits. La peau de la Figue de Kabylie est très-épaisse, ce qui ne nuit en rien au bon goût de ce fruit. Fort- Napoléon. Le lieutenant-colonel commandant supérieur du cercle, Signé Martin. Maintenant, Monsieur le Président, les procédés kabyles pour la fécondation de leurs Figuiers sont-ils bons, ou sont- ils inutiles'/ C'est ce que je ne me permettrai pas de décider, sachant que la science parait les repousser aujourd'hui. Cependant, comme les opinions ne sont point unanimes et qu'il peut y avoir, dans l'intérêt même des populations que nous gouvernons, un avantage à couler la question, je viens vous demander si vous ne jugeriez pas convenable de la sou- mettre à une commission spéciale tirée du sein de notre belle Société impériale d'acclimatation. De deux choses l'une : Ou les Kabyles sont dans le vrai, et nous devons les y suivre, ou les Kabyles sont dans le faux, et il est nécessaire de les en tirer, . ■ ; ', f mfU.. a . ■.,, -C -.1.= ; '•-"■■ y-. ,.-.> ■■- -'i , '• NOTE ■ '- •■- , SUR DES PLANTES DE LÀ CHINE ENVOYÉES PAR M. E SIMON, ; > . ■ . ET SUR DES PLANTES DE L'ANATOLIE ENVOYÉES PAR M. DU FOUR, Par M. P. CHAPPELMEK. La Société reproche souvent à ses membres de ne lui rendre aucun compte des résultats bons ou mauvais observés sur les végétaux et les animaux dont elle fait de fréquentes distribu- tions; la note suivante a pour but de m'épargner ce reproche. 11 s'agit du Safran. Dès 1862, j'ai signalé à la Société {Bulletin de mai 18tV2, p. Zi 18) l'utilité de la recherche et de l'introduction en France des variétés étrangères du Safran. A la suite de cette note, M. Dufour, délégué de la Société à Gonstantinople, voulut bien me prometlre de s'occuper activement de cette question, et en effet, en avril 1865, il vous adressa un bon nombre de bulbes qu'il avait reçus du Mudir de Jafaranboly (le nom est carac- téristique), ville située prés Inoboli, en Analolie, au sud-est de l'ancienne Héraclée. .. . ,; -v L'envoi entier me fut remis. Ces bulbes différant sensiblement des nôtres, on pouvait croire à une variété, et les fleurs de la première récolte sem- blaient justifier cette espérance; mais il n'en était rien. La différence s'atténua d'année en année et a complètement dis- paru aujourd'hui. Cette dissemblance tenait sans doute à l'in- fluence d'un climat et d'un mode de culture, différents des nôtres. Du reste, j'ai observé le même effet, mais à un degré moindre, sur les Safrans que j'ai fait venir à diverses reprises d'Avignon, de Valence (Espagne), de Naples, d'Athènes et de Vienne (Autriche). PLANTES DE LA CHINE. 633 Je persiste toutefois à cultiver ces oignons de Jafaranboly, et je serais porté à les croire plus robustes, plus résistants que les nôtres ; je n'ose affirmer cependant ce fait important, mes essais étant faits sur une trop petite échelle. Pendant que M. Dufour mettait la Turquie à contribution, je sollicitais, sous le patronage de notre Socété, de nos émi- nenls confrères, M?'' PernyetM. E. Simon, l'envoi de graines et de bulbes de la Chine ; je leur remettais une note détaillée à ce sujet, et pour donner plus de poids à ma demande, je la faisais aposliller par plusieurs membres du Conseil général et par M. le préfet du Loiret. Après plusieurs tentatives infruc- tueuses de M-'. Perny et de iM. E. Simon, les efforts persévé- rants de ce dernier furent couronnés de succès. En février 1868, une caisse adressée à la Société par M. Simon arrivait à Paris. • ■ ' ' • L'embaUage avait été très-soigné, et je ne crois pas inu- tile de donner quelques détails sur ce point important. Les oignons étaient dans une caisse de fer-blanc recouverte d'une caisse de bois ; ils formaient plusieurs couches séparées par du papier. Les deux premières couches, composées uniquement de cendre, étaient légèrement humides, aussi les plantes qu'elles contenaient étaient assez mal conservées ; les autres couches consistaient en un mélange de sciure de bois, de petits frag- ments de bois, de charbon et d'os calcinés, d'un peu de cendre et de quelques clous rouilles ; les plantes y étaient en parfait état de conservation. Un détail assez bizarre : au milieu de la caisse se trouvait une sorte de relique. Le catéchiste, qui avait procédé avec tant de soin à l'emballage, avait-il, par un reste de superstition chinoise, attaché à la présence de cette espèce d'amulette une idée de protection, de préservation, pour ces pauvres plantes destinées à traverser une mer immense, et prés de quatre cents lieues d'un pays peu civilisé, dépourvu de com- munications faciles, el peu sympathique aux intérêts chrétiens et français ?... La caisse fut adressée à la Société d'agriculture de Pithi- 63A SOCIKTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. viers, centre de la culture du Safran. Son contenu, environ 500 oignons de Safran et quelques Hemerocalles, fut partagé entre plusieurs cultivateurs et amateurs, et j'en eus une bonne part. ... !.. , D'après la lettre de M. E. Simon, rHemerocalle fournit une grande quantité de pollen jaunâtre, qui se vend en Chine comme matière tinctoriale en concurrence avec le Safran, L'une des deux grilles qui me sont échues est .à fleurs dou- bles, et M. Verlot, à qui je l'ai soumise, pense que c'est la variété connue sous le nom de Mlddendorfiana. Plusieurs amateurs de Pithiviers, dont j'ai pu connaître les observations, ont eu également une variété à fleurs doubles. Ces fleurs doubles n'ont et ne peuvent avoir que peu ou point de pollen. M. Simon explique cette anomalie par une erreur (lu collecteur. 11 existe en effet en Chine une variété à fleurs doubles, et c'est par erreur qu'elle aura été substituée à la variété à fleurs simples, qu'il avait l'intention de nous envoyer. Ma deuxième grilfe n'a pas encore fleuri. L'aspect de l'oignon de Safran chinois diffère sensiblement du nôtre. Toutefois, comme je l'ai dit plus haut, il ne faut pas attacher trop d'importance à cette dissemblance. Naturellement fatigués par un voyage aussi prolongé, à l'époque de leur entrée en végétation, mes bulbes n'ont presque rien fait la première année. Ils ont mieux poussé l'an dernier, en 1808-1869, mais n'ont pas fleuri. Le jardinier de la mairie de Pithiviers a été plus heureux, il a obtenu une fleur qui m'a été envoyée à Paris. Malgré le plaisir que m'a causé la vue de cette fleur, il est regrettable qu'on ail cru devoir la cueillir ; on s'est enlevé de la sorte la possibihté d'en obtenir de la graine. , Autant qu'on en peut juger sur un exemplaire unique et sur un échantillon desséché, cette fleur ne semble pas différer des nôtres ; mais il faut attendre la prochaine floraison pour por- ter un jugement sur ce point. D'ailleurs, il n'y a pas que la fleur à examiner : la plante grainera-t-elle ? sera-t-elle plus saine, plus vigoureuse, plus florifère que les nôtres? sera-t-elle exempte de la redoutable ■ >• PLANTES DR LA CHINE. 635 maladie? la floraison sera-t-elle plus hâtive ou plus tar- dive? etc. Ces questions et bien d'autres ne pourront être résolues qu'à la suite d'expériences réitérées et d'essais en grand. Je ne crois pas sortir de mon sujet en consignant ici un fait auquel les safraniers attacheront, je l'espère, une certaine importance, et qui peut ollrir quelque intérêt aux botanistes et aux semeurs. Pendant que je provoquais l'introduction en France des variétés étrangères du Safran, je poursuivais un but analogue par une autre voie : la création de variétés au moven dr semis. Malheureusement, on peut dire que notre Safran ne donne pas de graine, puisque d'activés recherches faites de lS/i3 à 18(57, dans toute la contrée consacrée à cette culture, ne m'ont procuré qu'une cinquantaine de semences. Pendant celte période de vingt-cinq années, j'ai essayé sans relâche, mais sans succès, d'en obtenir des fruits fertiles, en le fécondant, soit avec son propre pollen, soit avec celui de nom- breuses espèces ou variétés voisines que j'ai fait venir de tous côtés, notamment les odorus. speciosus, midlflorua^ pi/re- nœus, sewtùnfs, /ojigi/ïoms, etc. Enfin, depuis bientôt deux ans, j'ai atteint le but, grâce au bienveillant concours de M. le professeur Decaisne, de M. Vei'lot, chef de l'école botanique du Muséum, et de M. de Heildrcich, professeur à Athènes, auxquels je renouvelle ici l'expression de ma vive reconnais- sance. En mai 1868, j'ai récolté l'20 graines fécondes; cette année, j'ai obtenu plusieurs milHers de graines, mais, pour des rai- sons qu'il serait trop long d'énumérerici, un très-pelitnombre, une centaine à peine, paraissent bien conformées. Le résultat n'en est pas moins acquis, et je crois pouvoir affirmer que nous possédons maintenant un moyen certain de faire grainer le Safran. Je m'empresse de vous l'indiquer. On trouve, dans les montagnes de la Grèce et de l'Archi- pel, un Crocus, nommé par M. de lleilûveïch, sati vus, var. Grœcus. Il offre tous les caractères de notre Safran, et je suis Irès-porté à croire que notre plante n'est qu'une variété de 636 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. C. Grœcus modifiée et grandement améliorée par des semis successifs, fixée par une culture de plusieurs siècles, et rendue stérile par le fait de la reproduction exclusive au moyen de ses bulbilles. J'ai dit variété améliorée ; en effet, le C. Grœcus est bien inférieur au Safran et ne paraît offrir aucun intérêt au point de vue de la culture pratique. Mais, qualité précieuse, il graine abondamment, et c'est avec son pollen que j'ai fécondé les Safrans qui m'ont donné graine depuis deux ans. Le semis, c'est la création des variétés, et la création des variétés, c'est la voie ouverte à toutes les améliorations dési- rables. A l'œuvre donc, safraniers! La haute intervention de la Société d'acclimatation et le dévouement infatigable de M. E. Simon, ont été chercher pour vous, au bout du monde, à travers un continent inconnu et une mer immense, des plantes pleines d'espérances. Eh bien ! le meilleur remercî- ment à faire à la Société et à M. E. Simon, c'est de lutter d'ar- deur avec eux et de travailler par le semis à l'amélioration de notre plante. La voie est plus modeste, sans doute, mais elle est à la por- tée de tous, et, d'ailleurs, qui sait si elle ne conduira pas plus sûrement au but ! II. EXTRAITS DES PROCES - VERBAUX DES SÉANCES DU CONSEIL DE LA SOClKlft, ' ' '• SÉANCE DU 20 OCTOBRE 1869. ,, , Présidence de M. Drouyn de Lhuys, président. ., ; . .; — Le procés-verbal est lu et adopté. — M. le Président proclaîTie les noms des membres récem- ment admis : MM. Ebers (le docteur), médecin, à Berlin. Mame, imprimeur-éditeur, à Tours. Prim (Son Exe. Don Juan), marquis de los Castil- ,,,..., LEJos, comte de Reus, président du Conseil des ministres d'Espagne, à Madrid. ,. , . SiLVELA (Son Exe. Don Manuel), ministre d'État d'Es- pagne, à Madrid. Strousberi; (le docteur), membre du Parlement de rAllëmagne du Nord, à Berlin. -—Le Conseil accorde l'affiliation : - : Au comité de direction du .Jardin des plantes et d'acclima- tation de la ville de Tours. A la Société Tourangelle d'horticulture et d'acclimatation de Tours. — M. le Président informe le Conseil du décès de M. de Francisco-Martin et de M. le conseiller du Berthier, et Bar- thélemy-Lapommeraye. — M. Dabry adresse ses remercîments pour le titre de délégué de la Société en Chine, qui lui a été donné par le Conseil, et assure qu'il fera tous ses efforts pour continuer le plus vif concours à notre œuvre. — M. Lenglier adresse ses remercîments pour sa récente admission. — M. Malingre annonce que la municipalité de Séville vient de lui accorder un terrain pour y créer un jardin expéri- mental d'agriculture et d'acclimatation. de la Société d'acclimatation. Quelques passages du volume » si intéressant et si utile que la Société a publié en 18(57 » {La Production animale et végétale), ont vivement frappé » Sa Majesté, et elle a ordonné que plusieurs extraits de ce » livre soient inqirimés à Téhéran en persan et en arabe. » J'accompagnerai cette publication d'une notice et de l'ex- » trait des statuts de la Société, dont le but sera ainsi connu » en Perse. J'espère, Monsieur le Président, par mon dévoue- » ment à la Société, pouvoir me rendre digne de l'honneur » qu'elle m'a conféré, et je vous prie de croire à l'assurance » de ma reconnaissance et de mon profond respect. » — M. R. de Sémallé annonce la mort d'un jeune Bélier tigang et fait parvenir le procès-verbal d'autopsie fait par le vétérinaire. PROCÈS-VERBAUX. 639 ~ M. L. de Fenouillet fait parvenir Vétat de son troupeau d'Yaks au 30 septembre 1869. — M. Barnsby, directeur du Jardin des plantes de Tours, adresse une note sur ses éducations d'animaux et ses cultures (Voy. Bulletin, p. (309). — M. Bouchard fait parvenir une notice sur le petit Coq de bruyère (Voy. Bulletin, p. 50'2). — M. le docteur T. M. Brewer a constaté que les moi- neaux qui ont été introduits à New-York, y ont déjà exercé une action très-sensible sur les insectes nuisibles. Il en a été de même pour les villes du voisinag"e. Pendant l'été de J8ti7, on 8 pu voir les moineaux activement occupés, dans ces pays, à la chasse des insectes, et le résultat a été la conservation du feuillage d'un grand nombre d'arbres. Aussi ces oiseaux sont- ils appréciés et leur a-t-on construit de commodes nids de paille, et leur donne-t-on régulièrement de la nourriture dans les parcs. — M. Victor Ghatel fait hommage d'une note : Comment an peut vendre les Moineaux doubhmeni utiles et limiter km nombre et leurs dégâts. (Remerciments.) — M. le commandant du steamer, le Donnât, annonce que, sous l'influence de la haute température de la mer Rouge, toMS les poissons d&m;estïqi:ees, qui lui avaient été confiés par M. Dabry, ont succombé. — M. Hetting, surintendant de la pisciculture en Norvège, fait savoir qu'il vient de prendre des mesures pour pouvoir, conformément au désir qui lui en a été exprimé par M. Drouyn de Lhuys, procurer à la Société des spécimens de Saumons élevés en eaux fermées. — Des demandes de graines de B. Yama-maï sont adres- sées par MM. Allmer et Kesselmeyer. — M. Vidal, de Moritbel (Ariége), fait parvenir une note sur son éducation du B. Yama-ma.i : a L'année dernière, je lus » dans certains journaux quelques détails intéressants sur » l'éducation du Ver à soie du Chêne (B. ¥ama-mat). Ouoi- » que complètement étranger à l'art séricicole, à la vue des » grands avantages que l'acclimatation et la propagation de ce iJllO SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. » Bombyx pourraient procurer à notre pays, à cause de l'ex- » trême abondance des Chênes, je résolus d'entreprendre une » petite éducation de ce nouveau producteur de la soie. Pour » me procurer la graine, je m'adressai aussitôt et simuUané- ;: ment à trois personnes qui s'occupent avec succès de séri- » ciculture, et toutes trois, je dois me hâter de le dire, mirent » le plus grand empressement à répondre à ma demande. » En avril 1868, je reçus une trentaine de graines de )) M. Maumenet, dé Nimes, et une trentaine de M"' Constance )) Dessaix, de Thonon, laquelle m'a donné, en outre, avec » la plus grande générosité et la plus grande bienveillance, » toutes les instructions relatives à l'élevage du B. Yama-maï. » Dans les premiers jours de mai, les deux tiers, à peu près, » de cette graine se comportèrent assez bien, et, à l'exception » de quelques pertes accidentelles, les vers traversèrent tous » les âges dans un étal de parfaite santé ; mais, après la der- » nière mue, c'est-à-dire au moment où ils allaient commen- » cer de filer, ils furent atteints tout à coup de la pébrine la » plus intense, et pas un seul n'échappa à cette désastreuse » épizootie. Tel fut le résultat de cette première campagne, » lequel, comme on le voit, n'était pas très-encourageant. » J'apprenais en même temps que M"' Dessaix n'avait pas été » plus heureuse que moi, et que sur 1*200 chenilles conservées » dans toute leur beauté jusqu'à la fin du quatrième et du cin- » quième âge, elle n'avait pas, non plus, obtenu un seul » cocon. Un insuccès si complet, ne me rebuta cependant » pas. Je me promis de recommencer l'expérience et de » poursuivre avec persévérance le but proposé. J'ai la salis- )) faction de pouvoir annoncer aujourd'hui que cette nou- » velle tentative a un peu mieux réussi que la première, et, » qu'avec de bonnes graines, l'acclimatation de notre Bom- » byx pourrait être conbidérée déjà comme un fait accompli. s> Au commencement du mois d'avril dernier, j'ai reçu un » premier envoi de graines de B. Yama-mai, dont une tren- » laine provenant de l'Autriche, oùiM. le baron de Bretton a D obtenu un éclatant succès, et le reste d'importation directe, » du Japon. Quelques jours plus tard, il m'est arrivé 2 ou rROCÈS-VERBAUX. 6/| 1 » 3 grammes de graine japonaise, qui m'a été expédiée par » les soins de M. Guéri n-Méneville. De toute cette graine » je n'ai obtenu qu'une trentaine de vers, dont dix-huit ou «vingt des œufs de M. de Bretton, et huit ou dix des œufs » venant du Japon, compris dans le premier envoi qui m'a » été fait. La graine de M. Guérin-Méneville n'a pas donné un » seul ver. Sur les trente petites chenilles ainsi obtenues, j'en » ai perdu une vingtaine par suite de diverses circonstances, » pendant les premiers âges, et des onze qui ont traversé la » cinquième mue, six sont mortes, je ne sais de quelle mala- » die, et les autres cinq seulement ont filé leurs cocons, tra- » vail qui a eu lieu du 29 juin au 9 juillet. Je réservais ces » cocons pour le grainage ; mais comme ils ont été produits » et récoltés à quelques jours d'intervalle, je n'ai pas pu » atteindre le but désiré. Il est né deux papillons mâles qui » sont morts deux ou trois jours après, et les chrysahdes des » trois autres cocons sont mortes pendant un voyage que j'ai » fait. J'avoue que ce résultat aurait pu être plus brillant ou » beaucoup plus favorable, mais s'il ne l'a pas été, c'est peut- » être, en grande partie, à cause de mon inexpérience. Aussi, » j'espère que les remarques que j'ai faites pendant mes deux » premiers essais me seront d'une grande utilité dans mes » éducations ultérieures. Sur la fin de mon expérience de » celte année j'ai reconnu que ce Ver aimait beaucoup l'hu- » midité et le grand air, et aujourd'hui j'attribue les pertes » que j'ai faites pendant les deux petites campagnes que j'ai » entreprises à l'insuflisance de la quantité de ces deux élé- » menls, indispensables à la vie du B. Yama-mai. Celte » année, comme l'année dernière, j'avais mes Vers dans une » petite pièce située au rez-de-chaussée, et qui ne pouvait » guère être aérée ; d'un autre coté, je n'osais pas trop les » mouiller de crainte que cela ne leur fut nuisible ; mais » cette année, quand j'ai vu, après en avoir perdu un certain » nombre, que ces chenilles commençaient à languir, j'ai » transporté celles-ci dans un grenier exposé au grand air, » et à partir de ce moment je les ai arrosées trois ou quatre 3) fois par jour: à dater de cette époque, elles ont paru plus 2'" SÉRIE, T. VI. — Novembre 1869. !x\ Gh2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION. » animées, mieux portantes. Je crois que c'est à cette mesure, 3) prise un peu tardivement, que je dois les cocons obtenus » Il résulte aussi de mes observations que les vers de la » graine indigène, dans laquelle je comprends celle qui a été » produite en Autriche, sont plus robustes et moins vagabonds » que ceux de la graine japonaise, et réussissent infiniment » mieux que ces derniers. Cela prouve l'urgence ou les avan- » tages qu'il y aurait de hâter l'acclimatation de ce précieux » Bombyx, qui ollre une mine féconde à l'activité et à l'in- » telligence de ceux qui ont à cœur le bien de leur pays. » J'appuierai ici mon opinion de celle d'une autorité non D suspecte en cette matière, comme sur toutes les autres » questions d'économie rurale. Dans un récent article de » M. Ysabeau, agronome des plus distingués, sur le Ver à » soie du Chêne, je trouve quehiues détails qui me paraissent » avoir une grande importance. Convertir en soie propre à la » fabrication des [issus une partie des feuilles des vastes forêts » de Chênes qui couvrent encore une partie considérable de » la surface de notre territoire, ce n'est assurément pas une » petite entreprise. Quand même en France, comme au Japon, » son pays d'origine, la soie du Bombyx Ymna-mdi (Ver à » soie du Chêne) vaudrait par kilogramme 5 ou (5 francs de » moins que celle du Ver à soie du Mûrier, il résulterait en- » core, dit-il, de son introduction en France, une création » de richesse annuelle de plusieurs centaines de millions. » Grâce aux travaux persévérants de quelques expérimenta- » teurs qui se sont dévoués à cette tâche sur divers points de » l'Europe et de notre contrée, on peut dire que le premier )) pas est fait et bienfait; mais il reste, on le comprend, » énormément à étudier pour faire entrer la soie du Bombyx » Yama-mai dans sa période industrielle ; il importe donc w que les petites éducations de cette Chenille se multiplient » partout où il y a des Chênes : et où n'y en a-t-il pas? » D'abord, la conservation des œufs n'exige aucun soin par- » ticulier ; ils éclosent naturellement à l'époque où les Chênes » poussent leurs feuilles. Ouant à l'élevage, trois méthodes » ont été essayées jusqu'à préseni avec plus ou moins de PROCÈS-^TIRBAUX. 6^3 » succès, toujours sur une petite échelle. La plus simple con- » siste à déposer les œufs (ou la graine, selon l'expression » reçue) sur les branches des Chênes exploités en taillis ; on » laisse ensuite les Chenilles se tirer d'affaire comme elles le » peuvent, comme le feraient les Chenilles des Papillons d'Eu- » rope, qui vivent aux dépens de la feuille du Chêne. On cesse » de s'en occuper jusqu'au moment de récolter les cocons. » Malheureusement, on récolte peu de chose ; les oiseaux » insectivores sont très-avides des Chenilles du Bombyx » Yama-maï; bien peu d'entre ces Chenilles leur échappent » et peuvent filer leur cocon. » Un autre procédé qui ressemble à un amusement d'oisif » et ne peut être pratiqué que sur une échelle trés-restreinte, » consiste à nourrir les Vers sur les branches de Chêne dont » l'extrémité plonge dans des vases remplis d'eau pour entre- » tenir la fraîcheur de leur feuillage, comme on le fait à » l'égard des tleuj-s coupées. Enfin, la troisième méthode, » qui paraît devoir être définitivement adoptée pour les édu- » cations en grand du Ver à soie du Chêne, consiste k lui » apporter des feuilles fraîches de Chêne sur les dressoirs » d'une magnanerie, où on lui donne des soins analogues cà » ceux qu'on donne au Ver à soie du Mûrier. » Nous engageons tous ceux qui pourront se procurer quel- » ques œufs à se livrer à de petites éducations de Ver à soie )) du Bombyx Yama-maï. Les frais sont nuls ; il ne s'agit que » de se donner un peu de peine, qui est mi plaisir. En réser- » vant pour la production de la graine les papillons de tous » les cocons qu'ils pourront obtenir, leur éducation peut » prendre de plus grandes proportions l'année suivante et » haler l'admission de la soie du Bombyx Yama-maï dans la » grande industrie des tissus. » -M le docteur Turrel adresse plusieurs numéros de Ihc/wdu Var, où sont insérés des articles sur les Oiseaux auxiliaires de l'agriculture et sur les Vers à soie. — M. Vidal, de Montbel, adresse un mémoire sur la ml- ture de plantes reconnues les meilleures de leur espèc. et sur des plantes utiles à propager. ' (Slill SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. — M. Carvalho remercie des graines de Cinchona qu'il a reçues de la Société. — M. Charles Huber fait parvenir des tiges d'une plante textile du Japon {Boehmeria Japonica?) dont il a reçu, en 1868, sans nom, les graines de la Société. Ses caractères sont : une hauteur d'un mètre environ ; tiges simples, en touffes plus ou moins fortes ; larges feuilles ovales-cordi- formes, dentées, rudes au toucher, un peu blanchâtres en dessous; inflorescences mâles en chatons cylindriques et pen- dants aux aisselles des feuilles supérieures ; plante vivace, donnant une écorce riche en fibres textiles. — Mgr l'archevêque d'Alger adresse au Président la lettre suivante: « Je tiens à vous exprimer, tout d'abord, ma recon- » naissance pour le bienveillant appui que vous avez daigné » accorder, sur ma demande, à la mission que remplit en ce ») moment, en Egypte, M. l'abbé Guieysse. Mais j'ai l'indiscré- )) tion de venir vous importuner encore pour une question qui » se rattache au but de notre Société, et pour laquelle les » lumières et peut-être le concours de votre conseil me se- » raient bien utiles. Parmi les cultures que je crois appelées » à faire, un jour, la fortune de l'Algérie, celle de la Vigne me » semble l'une des plus importantes. Mais, jusqu'à ce jour, » nous sommes tout à fait dans l'enfance de l'art. Nos plants )) sont choisis au hasard, nos procédés mauvais et, comme con- » séquence, nos vins exécrables. J'ai la conviction que l'on » peut et que l'on doit prochainement arriver à beaucoup » mieux, mais, pour cela, il faut des expérimentations intelli- » gentes et répétées qui fixeront les cultivateurs et sur le choix » des cépages et sur la nature des terres où ils doivent être )) plantés, et sur les méthodes de vinification. Malheureuse- » ment nos cultivateurs sont pauvres et ne peuvent faire les » frais de pareilles expériences. Quoique n'étant pas plus riche » qu'eux, je me trouve cependant dans des conditions plus » avantageuses à cause des vastes terres et de la main-d'œuvre » très-multipliée dont je dispose. J'ai donc cru, clans l'intérêt » commun, devoir commencer quelque chose dans l'ordre » d'idées que j'indique. L'année dernière, j'ai fait planter PROCÈS-VERBAUX. Q|^^ » vingt hectares d'alicante. Cette année, je viens de faire » visiter plusieurs vignobles renommés de l'Espagne et ie me » propose de planter quelques hectares de muscat dé Malaoa ^ pour essayer la fabrication des raisins secs. Mais, contmi- » rement al opinion commune, je pense que des plants de )) France réussiraient aussi parfaitement ici, en choisissant )> convenablement les expositions et les terrains. Je suis per- » suade, en particulier, que l'on y cultiverait avec avantaoe » en grand : 1" le chasselas de Fontainebleau, qui donnerait » son truit en juin ou en juillet et pourrait faire l'aliment d'un » certain commerce d'exportation ; T les plants des côtes du » i^hone, comme l'Hermitage par exemple ; 3" ceux des » vignobles renommés de l'Hérault, comme les muscats de » Lunel et detrontignan, et le Saint-Georges; /."ceux mêmes » du Leaujolais et de Beaune; 5" enfin ceux des Vignes de » sable que 1 on trouve dans les Landes de Gascogne jusqu'au « bord de la mer, et qui croîtraient certainement tout aussi » bien sur nos dunes maritimes. Je serais disposé à essaver » ces diverses plantations et même à faire venir ici des vioL- » rons de chacun des pays dont j'adopterai les plants, Lnt » persuade que les méthodes de culture, les époques de ven- » dange et les procédés employés pour la vinification doivent » être modifies non-seulement suivant les climats, mais encore » suivant es cépages. Ce que je viens vous demander auiour- ' d hui, Monsieur le Président, c'estsi notre conseil pourrait- » 1 me faciliter le choix et l'achat des meilleurs plants à » transporter en Algérie ; 2" m'indiquer les moyens obtenir ^ sinon la gratuité, du moins la diminution des prix de trans » ports, qui, pour une matière encombrante comme les sar » ments, s'élèvent à des sommes très-onéreuses pour moi » avec toutes les charges que je suis obligé de supporter » ' - M. le gênerai Daunias fait parvenir un travail de M le colonel Martm sur la ca^riflcaùon des Figuiers en KakjUe. ( V oy . Bulletin , p , 622. ) ' ~ M. le gouverneur de l'île Sainte-Hélène, dans une lettre adressée à M. J. L. Soubeiran, donne les renseignements suivants sur la culture du Cinehona dans ceite île : « C'est 6/i6 SOCIliTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'AGCLIMATATION. » seulement à la fin de 1868 que, sur la recommandation de » sir William Hooker et de son fils, directeur du Jardin bota- » nique de Kew, qu'on commença cette culture, avec des » graines de C. succirubra, Calisaya, officiiialis et Pahu- » cUana, envoyées de Kew. La direction de cette entreprise » fut confiée à M. Chalmers. Je suis heureux de vous inl'ormer » que nous avons réussi à élever plusieurs milliers de ces » plantes, et surtout du Cmdiona succirubra. Environ cinq » cents pieds ont été plantés sur la montagne dont Diana's » Peak occupe le point culminant. Bien que les jeunes végé- » taux aient été exposés, quelques mois après leur plantation, » à une série de pluies, exceptionnelle pour noire pays, nous » n'en avons perdu que très-peu. Je trouve dans quehjues rap- » ports officiels, publiés par notre gouvernement, que la tem- » pérature de la région du C. succirubra à Guayaquil est » absolument idenlique avec celle de la localité où sont nos » jeunes élèves, et il est à constater que les Fougères, si » splendidement représentées aux environs de Union (Guya- » quil), se trouvent également en abondance et dans le plus bel » état de végétation autour de Diana's Peak. Dès que le rapport » de M. Chalmers, sur nos cultures de Cinchona, sera terminé, » j'aurai le plaisir de vous en adresser copie. » — M. Van Gorkom écrit de Kandoeng (Java) à M. J. L. Sou- beiran : « Avant la fin de 1869, la culture des Cinchona sera » un fait accompli dans une vingtaine des provinces de l'Ar- » chipel, bien que les moyens primitifs d'expédition des » Caisses Ward, renfermant les plantes, aient donné beau- » coup dej peine. La factorerie Nederlandsche Handelmaats- » chappij va expédier, ce mois-ci, 300 kilogr. d'écorce de » Quinquina en Europe, pour y introduire ce nouveau produit » de Java.... Je calcule qu'avant 1876 la production de nos » (Jinchona Calisaya, succirubra et Condaminea pourra s'é- » lever à plus de 200 000 kilogr. Cette première expédition » n'est qu'un essai : il faut savoir si le commerce et les fabri- » Gants approuveront ma méthode d'emballage, l'industrie sur » ce rapport étant encore nulle à Java. Je dois aussi faire » observer que ces écorces proviennent de /i50 arbres, les PROCÈS-VERBAUX. 6ii7 » moins robustes et les moins beaux.... 220 arbres C. Pahu- » diana, âgés de sept à huit ans et plantés dans un endroit )) très ombragé, ont donné 6 pour 100 d'écorce ; d'autres » arbres de la même espèce, âgés de quatre à cinq ans, plan- » tés sans ombre, ont rendu 7,5 pour 100. Des C. Calisaya » âgés de huit ans, plantés à l'ombre, ont donné 2 kilogr. » d'écorce par arbre ; d'autres, âgés de quatre ans et demi, » plantés sans ombre, ont donné 1 kil. 25 par arbre. » — M. G. Cuzent fait connaître que les essais faits par M. le docteur Saint Pair, pour l'acclimatation des Clncluma à la Guadeloupe, n'ont pas été suivis de succès. Il résulte de sa visite, en 1865, au camp Jacob et au Matouba, que tous les Cinchonn ont été détruits. Étant allé dans un enclos du Ma- touba, où l'on prétendait qu'il s'en trouvait encore deux pieds, M. Cuzent n'en a pas trouvé trace ; ils avaient disparu sous le piétinement des chevaux (cette maison étant inhabitée depuis quelque temps). — M. Champion fait hommage d'un volume mWXxA^ : Indus- tries anciennes et modernes de l'Empire c/dnois, qu'il a publié en collaboration avec M. Stan. Julien. J869. (Remer- ciments.) — M. Naudin adresse une note de M. Fiodolphe von Brausse sur la houille du Brésil. Le Secrétaire du Conseil, Ch. Wallut. III. CHRONIQUE. Couveuse artificielle. Lo procédé de M. Montagne est des plus simples. Au milieu d'une espère de table supportée par quatre pieds, se trouve une ouverture dans laquelle passe verticalement un tuyau métallique d'un diamètre de quelques centi- mèlres, ouvert à rexlrémité inférieure qui se trouve sous la table, et fermé à sa partie supérieure. Toute l.i pai lie peu élevée qui surmonte la table est enduite d'une couclie de terre glaise, pour modérer Faction de la chaleur, et entourée d'un bourrelet circulaire en foin, destiné également à préserver les œufs d'une trop forte température. A une certaine distance de cette partie centrale s'élève une enceinte cir- culaire de terre grasse, espèce de muraille épaisse, d'une hauteur égale à celle de l'éminence centrale, à travers laquelle passe un petit thermomètre dont la boule est située en dedans de l'appareil et dont l'échelle, située au dehors, accuse le degré de chaleur. Une planche matelassée en foin, recou- verte d'une toile, sert de couvercle à l'appareil. Celui-ci une fois bien séché, on place sous la table, au-dessous du tuyau métallique, une petite lampe à huile de schiste, dont la chaleur se concen- tre dans le cul-de-sac du tube situé au centre de l'appareil, et de là se ré- pand dans tout le reste de l'enceinte. Le thermomètre accuse au dehors la température acquise, et lorsqu'elle est arrivée et réglée au degré convenable, on dispose les œufs dans l'appareil et l'on replace le couvercle, qui ne joint pas assez bien pour s'opposer au passage de l'air nécessaire aux œufs. Il ne reste plus qu'à retourner ceux-ci tous les jours, pendant le temps que dure l'incubalion. Nous reconnaissons à son appareil, comme qualité principale, la facilité et surtout l'économie de construction. Nous croyons qu'il peut parfaitement suffire pour de petites incubations; mais nous craignons qu'exécuté dans de grandes proportions, il ne réussisse plus aussi bien, à cause de la difficulté, dans ce cas, d'établir une répartilion régulière du calorique dans toutes les parties de l'appareil. (Extraitdu BuUelin de la Société d'agriculture et des artsde Seine-et-Oise.) Le Maïs carragua, Par M. DE Carrière Brimont. Vous avez pu lire tous, comme moi, des appréciations élogieuses proposées sur le Maïs dit Dent de Cheval, ou Carragua. L'excellence de ce Maïs sous tous les rapports, sur leMaïscommun, est proclamée avec assurance; seule- ment les expéiimentateurs ne sont pas bien disposés à favoriser le dévelop- pement de sa culture, car ils le tiennent à des prix excessivement élevés. CHRONIQUE. (549 Ainsi, après s'être vendu 75 fr., puis 50 Ir., il est amené à Paris au prix de ZiO fr. l'hectol. Cette diminution est notable ; maisenfm ce chiffre est encore inabordable. l\ moins qu'on n'en destine que quelques grains aux Parisiens désireux d'orner leurs petits jardins, sur les bords de la Seine, de quelques pieds de ce nouveau géant. Il se vend aussi dans la Charente /lO fr. ; dans l'Ariége, dans le Gers et dans le Tarn-et-Garonne, il ne se vend que par quelques litres; ce qui est bien cerlain, c'est que j'ai dû payer moi-même '25 litres 12 fr., pour des expériences auxquelles j'ai été poussé par les récils éiogieux qui peuvent se réduire à ceux-ci, et que je dois vous faire connaître : « il est temps deproclamer définitivement la supériorité du M aïs-Car ragua; et, à l'appui de ces déclarations, des agriculteurs du Uoubs nous disent que, dès Tannée 1866, 8 ares ensemencés de ce Maïs ont donné autant de four- rage que 22 ares ensemencés en Maïs du pays ; que l'hectare a produit 75 hectol. de bon grain, tandis que l'autre n'en a produit que 40 hectol. » Évidemment, Messieurs, si ces faits sont sérieux, si ces chiffres sont indis- cutables, les éloges précédents sont encore au-dessous de la vérité. \l< is j"ai reçu de la Mairie de Besançon des renseignements détaillés et certains, desquels il résulte que le rendement du Maïs commun dans le département varie entre 16 et 23 hectol. à l'hectare, et que son poids ne dépasse pas 65 kilogr. : c'est déjà une notable différence ! Ailleurs, dans des i'.evues agricoles, nous lisons : que le Carragua rapporte en grain 60 p. 100 en sus du Maïs ordinaire, et en fourrage plus de 100 p. 100; qu'un hectare de terre ensemencé de ce Maïs a nourri 26 tètes de gros bétail pendant cinquante-un jours; enfin, que son rendement enfariné, supérieur à l'autre, doit le faire préférer. Si tous ces avantages attribués au Carragua sont certains, il faut immédia- tement saluer sa bien-venue, car, à part la culture de la vigne dans l'Aude et l'Hérault, ou celle de la Belierave dans les départements du Nord, aucune culture ne pourra dépasser ni égaler le rendement et les profits de cet étranger dans notre région, et le Sud-Ouest de la France devra abandonner la cul- ture du Maïs commun. Si, en effet, le Carragua devait produire dans nos terrains, où l'humiditc' et la chaleur peuvent se trouver parfaitement com- binées, 75 hectol. à l'hectare, ce serait, au prix moyen de 8 fr., un revenu brut de 600 fr. Or, comparé au Blé, à raison de 30 hectol. au prix moyen de 18 fr., soit 5/i0 IV., il lui serait supérieur de 60 fr.; et comparé à un bon hectare de Sainfoin produisant 90 quintauxh 6 fr. les 100 kilogr., soit 5/i0 fr , il lui serait encore supérieur de 60 fr , c'est-à-dire qu'tm propriétaire qui pourrait se livrer en grand à une telle culture, et jo l'en féliciterais, pour- rait compter sur un superbe revenu net, et que sa fortune est faite... Et certes. Messieurs, celui-là pourrait attendre patiemment les bienfaits qui doivent découler de la grande enquête gricole '. et lors même que cet agricul- teur viendrait, par des causes di\ erses, à être trompé d'un tiers dans son attente, il lui resterait encore un produit de /lOOfr., qui éqiiivaiulrail toujours 650 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. à une récolle moyenne de Blé, car la main-d'œuvre et les dépenses, que nécessiterai! la culture du IMaïs, sont moins chères que pour le Blé. Mais passons maintenant à l'examen de co végi'ial comme plante fourra- gère : ici le produit fabuleux qu'on lui assigne, dans les extraits des notices que nous avons citées, se rapproche, il faut l'avouer, un peu pkis de la vérité. Figurons-nous, en ell'et, des liges de Zi, 5 et même 6 mètres de hauteur, de 16 centimètres de diamètre et nous concevrons aisément qu'en le comparant aux autres produits, la Betterave par exeniple, elles Navas, le Carragua, doit tenir le bout de l'éclieHe comme reniement en vert. Un hectare de ce fourrage pourra produire 100 000 kilogr. ou 20 000 kilogr, d'aliments secs, quand nous avons évalué le produit eu Sainfoin à 9 000 kilogr. seu- lement. Mais, Messieurs, à quelles conditions arrive-l-on à ces résultats? Après avoir prouvé, par des renseignements officiels, que les produits en grain étaient de beaucoup exagt'rés, voici, Messieurs, ce que me déclare l'agriculteur de la Charente, grand propagaieur de ce Mais et qui m'a fourni la semence. Les tiges de 5 ou G mèhes de iiauteur et de 16 centimètres de diamètre, s'obtiennent, en espaçant les sillons de 1 mètre 60 centim., et les pieds de 80 centim. les uns des autres, sur un terrain frais, léger, choisi et bien fumé. Quant à son emploi en vert, il es! indispensable défendre en trois ou en quatre les fortes tiges, afin de pouvoir les faire manger par les bœufs et même par les chevaux. Ces détails sont importants ; ils m'autorisent à me demander si ces expé- riences sont concluantes, et s'il ne faudrait pas les appeler des cultures de fantaisie : je vous en laisse les juges. INéanmoins, que faut-il penser du Carragua ? Avant de répondre et pour mieux répondre à la question, vous me per- mettrez de mettre en regard des faits précédents les faits qui me sont per- sonnellement connus parles expériences auxquelles je me suis livré ; non pas que je les donne comme tout à fait concluants, mais comme destinés à éclairer la question posée. J'ai ensemencé une contenance égale du Maïs commun et du Carragua, 7 ares dans deux endroits difl'érents, d'abord connue céréales : 1" dans des terres exc<'lleiites, profondes, assez humides et argilo-siliceuses, et 2° dans des teries fort légèies, très-siliceuses et à sous-sol calcaii-e, qui ne produi- sent du Maïs que lors juc les étés sont pluvieux ; ensuite 7 ares comme four- rage., dans une terre argilo-calcaire fort ardente. Ces semences diverses ont été faites, le même jour 25 avril, à côté les unes des autres, par un temps des plus beaux, les terres ayant porté une récolte de Blé fumé, les sillons connne d'habitude à 0'", 80 les uns des autres, les pieds à 0'",50. Le Maïs du pays était né partout, au bout de dix jours, sans en excepter un grain : le Carragua fui plus paresseux, il séjourna dans le sol dix jours de plus, et un grand nombre de grains ne donnèrent pas signe de vie. l^eu à CHRONIQUE. 651 peu, la température étant très- favorable, le dernier né grandit rapidement, et au bout d'un mois il n'y avait entre eux aucune différence : mais si leur taille élail la même, les liges du premier étaient plus grêles que celles du second ; les feuilles de ce dernier étaient plus belles, plus noires, plus fortes. Depuis ce momenl, le Garragua ne cessa pas de s%''lcver il côté et au-dessus de Tindigène avec force et vigueur; quoique l'été de 1868 fût, connue tout le monde le sait, des plus ardents et des plus secs. Dans les trois terrains d'expé- rimentation, cette haute température s'étaiit prolong.'c, flétrit très-sonsible- iHOiil l'indigène, tandis qu'elle semblait, au contraire, donner de nouvelles forces au Garragua : celui-ci était frais, splendide et d'un vert noiiàtre. Le 1"' juillet, notre Maïs avait poussé toutes sespanicules ou sa crête : ce ne fut que le 15 suivant que le Garragua commença à les faire apparaître. A ce moment ses tiges atteignaient déjà 2 mètres de hauteur. Quant au Maïs du l)ays, ses épis étaient parfaitement dessinés et formés, et par l'effet de la sécheresse, ses liges avaient déjà pris rme couleur jaune, preuve certaine que leur croissance était finie, ou qu'elles souffraient beaucoup. Le 21 juillet seulement, survint un orage des plus violents qui rafraîchit tardivement la lenq:)érc!ture et ne put relever les forces épuisées du Maïs. Aussi le rende- ment lut-il médiocre dans notre région, et les souffrances furent elles géné- rales dans tout le Midi. Enfin, et par surcroît de disgrâce locale, ces Maïs divers, atteints trois fois par la grêle, à moitié dépouillés de leurs feuilles, arrivèrent jusqu'au moment de la récolte qui se fit, pour les fourr:iges, le 20 juillet ; pour les céréales, le 2i octobre. Maintenant voici les rendements divers avec leurs poids. FOURRAGES SUR 7 ARES. Hauleur. Le m. c. vert. L'hectare vert. L'Iiecture sec. Maïs commun... im,30 d'saoo 44,000'^ 11,000 Garragua 1 50 9 200 93,000 23,000 Le Garragua a donc produit en fourrage plus que le double du commun. CÉRÉALES SUR 7 ARES. Terrain riche. Hauteur. Diamètre Poids. Saches En Grains Poids d'une tige. d'un hertog'. grains. l'hectare. Commun . . 2^,50 0"',08 0'',520 4h 1/2 21. 2H^} 7^^ Garragua. . 3 00 0 13 0 650 6 1/2 Terrain léger. 3 42 ) Commun. . » » ,) 3>> 1/2 lhl/2 21i> 7/1" Carra£;ua. . » » » 5 2 28 Le produit majeuren céréales a don été de 24 hectol. contre 35 hectares. (352 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. Jl est évident que ces chiffres ne peuvent pas nous incliquer la mesure exacte de la puissance du rendeuient lui-même : ceux ci peuvent être de beaucoup d(''passés comme ils pourraient ne pas être atteints, tout étant subordonné à la ferlililé des sols, et en tenant compte de la chaleur, de riiumidité et des fumiers. Néanmoins, en acceptant ces chiffres comme une preuve certaine de la supériorité eu Carragua, sa culture doit-elle faire abandonner celle dePin- digène et nous inspirer une confiance illimitée? D'abord, il est de principe qu'il faut toujours, surtout en agriculture, se garder d'un engouement irrétléchi. Nous, propriétaires, nous sommes ainsi faits : habitués aux déceptions, nous sonnnes infatigables dans nos espé- rances ; cela tient, sans doute, à ce que la culture du sol que nous possédons est extrêmement attachante. Nous avons la mémoire très-courte, car chaque printemps vient nous faire oublier, par sa riche végétation el ses promesses, nos mécomptes derniers. Eh bien ! Messieurs, il y a ici un revers de mé- daille ! En effet, voici les quelques reproches que j'adresse au Carragua : 1° il lui faut, pour sortir de terre, une température douce et chaude, dans un sol que les gelées de mars n'ont pas trop épuisé ; pour prospérer, il demande un sol riche, frais, profond, perméable sous l'action vivifiante d'un beau soleil. Il est donc impossible, comme on nous y engage, de le semer avant le Maïs commun, c'est-à-dire lin avril, car là où ce dernier ne pourrait venir sans craindre les fortes gelées du printemps, si communes et si désastreuses dans noire région, là aussi ne prospérerait pas mieux le Carragua. 2" 11 s'élève à une hauteur de 5 à 6 mètres ; mais il pousse fort tardive- ment ses épis : il est peu aisé à des enfants de couper ses panicules sans incliner, d'une façon quelquefois nuisible, sa forte tige. On en fait la récolle avec difficulté. 3° Quand arrive la fin du mois d'octobre, époque où l'on cueille ordi- nairement le Maïs commun, l'autre ne peut être cueilli sans danger. L'agri- culteur de la Charente, dont j'ai déjà parlé, avoue encore que sa maturité est de vingt jours après l'autre. Or, dans mon terrain d'expérimentation, j'ai dû laisser sur le sol fertile huit jours de plus le Carragua, et sa dessiccation n'était pas encore complète. C'est là. Messieurs, un des plus grands incon- vénients de ce végétal : dès le 1" novembre, la température se refroidit vite ; si on le cueille, il peut se gâter, ou il exige des soins, ou des locaux spéciaux; et si l'on attend sa dessiccation, quand pourra-t-on préparer les terres pour une semence d'hiver ? h" Oii<^ faut-il penser d'une terre qui aura donné, soit en fourrages, soit en céréales, un produit aussi abondant '! Quelle sera l'étendue de son épui- sement et comment lui rendra-t-on sa fertilité? On pourrait comparer 1 hec- tare de Carragua à 1 hectare de Betteraves. Or il est démontré par l'analyse que 2 kilogr. de tubercules nécessitent et absorbent 1 kilogr. de fumier d'écu- rie, ce qui fait /i5 000 kilogr. de fumier pour 90 000 kilogr. de Betteraves. On pourrai! en conclure qu'une récolte de fourrage de 92 000kilogr.de CHRONIQUE. 653 Carragiia demandera, ce qu'elle a absorbé, Zi5 000 kilo^'r. de fumier, ou 30 voyages de l.'i quintaux à 6 fr., ce qui fait 180 fr. 5° La qualité du Garragua est inférieure à la qualité du nôtre : le Carragua produit plus de son, moins de farine; mais celle-ci étant plus blanche, elle pourrait être plus recherchée par la minoterie ; car, après l'extraclion des germes, cette farine est d'une grande beauté : la boulangerie peut l'employer à raison de 5 à 10 p. 100 ; elle entre jusqu'à /lO p. 100 dans la fabrication des pâtes alimentaires que nous mangeons tous sous le nom pompeux de Pâtes de l'Italie. Il adonné un peu plus de formes que le beau Mais du pays destiné à l'extraction de l'huile. Ajoutons entin que le Garragua n'est pas encore connu dans le commerce : sa culture est limitée à quelques départements et fort restreinte. Sur la place de Marseille se trouve le Maïs d'Italie, de Galatz et d'Odessa, à petits grains rouges fort estimés, de même que les Maïs récoltés chez nous, blancs, à petits grains roux et pesant parfois 80 kiiogr. On trouve aussi les Maïs d'Egypte et du Maroc, qui sont blancs, à grains gros et plats peu estimés et fort légers. Le Carragua est-il un de ces derniers Maïs qui aiment les vastes plaines humides et marécageuses, sous un soleil toujours ardent? Évidem- menl oui ; car il nous vient du Mexique, d'une province appelée le Nicar- ragua, sous les Tropiques, dans ces régions où croissent les plus beaux, les plus majestueux végétaux de la terre. Voilà, Messieurs, mes études trop longuement résumées et mes pensées sur le Garragua : ce serait le moment de conclure. Si donc, en présence de vous tous, qui êtes ici mes maîtres par l'expé- rience et le savoir, j'osais hasarder un avis pratique, je dirais : Cultivez le Carragua comme céréale, sur les bords riches et frais de nos cours d'eau, sur des terres silico-argileuses ; là surtout où les vallées sont un peu larges et où l'action du soleil est ft'conde : car un rendement, je ne dis pas de 72 kil. à l'hectare, mais un rendement de Z|0 à /i5 kiiogr. , si vous espérez l'atteindre, fera oublier les inconvénients que j'ai signalés. Je dirais enfin : Gullivez-le, utilisez-le beaucoup, comme produit alimen- taire pour vos bestiaux, en ayant soin d'abord de le semer dru pour que les liges s'allongent, au lieu de grossir ; el ensuite, de le faucher dès qu'il a poussé ses panicules, car, lorsque ses tiges auraient atteint 10 centimètres de circonférence, il serait difficile d'en faire un usage très-profilable, et comme dans notre pays il doit servir à nourrir des bœufs et des vaches, il faut éviter de lui laisser atteindre une grosseur qui lui mériterait alors avec juste raison le nom énergique de Maïs Denl-de-Gheval. (Extrait du Journal d' Agriculiiire pratique pour le midi de la France, mai et juin 1869.) 65/i SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMÂTATION. La nouvelle maladie de la Vigne et ce qu'on pourrait faire pour y remédier, Par M. Ch. Naudin. La grande préoccupation du moment pour les viticulteurs du Midi est, comme chacun le sait, l'invasion des racines de la vigne par un insecte para- site du groupe des Pucerons, le Phylloxéra vastatrix, au sujiH duquel un savant Mémoire a déjà été présenté à l'yVcadéinie par M. le professeur Plan- chon de Montpellier. L'insecte est aujourd'hui bien connu ; ce qui l'est moins, c'est le moyen de le faire disparaîlre. Tout ce qu'on a essayé jusqu'ici dans ce but est resté infructueux ; le mal n"a pas cessé de s'accroître, et les alarmes des propriétaires de vignobles, même en dehors des lieux infestés, sont grandes et malheureusement trop justifiées. En présence d'un ennemi qui s'annonce comme devant causer plus de désastres que l'oïdium lui-même, et dans Tignorance où l'on est de ce qu'il faudrait faire pour le combattre, toutes les tentatives raisonnables sont permises, et il y a presque obligation, pour ceux qui ont souci des choses de l'agriculture, de conununiqiier au public ce qui leur paraît pouvoir con- duire au but désiré. Ce^l à ce litre, et à ce titre seulement, Qi'c je demande d'exposer ici les id('cs que m'a suggérées la lecture des nombreuses Noies et Mémoires qui ont été publiés sur ce sujet. Je n'ai garde d'affirmer qu'elles contiennent la solution vainement cherchée par d'autres, ni même qu'elles soient facilement praticables, mais je souhaite que l'expérience en soil faite quelque part, puisque c'est le seul moyen de se renseigner sur leur valeur. llappelons-nous d'abord que les plantes assujetties à la culture ne sont jamais exactement dans leurs conditions naturelles. Nous les faisons vivre dans un état forcé, auquel elles se prèient plus ou moins, mais qui à la longue doit infailliblement modifier leur vilalité,.plus snuvent la dimi- nuer qui l'accroître, et quelquefois leur devenir funeste en les prédisposant à des altérations qu'elles ne connaîtrait^nt point sans cela. Or, s'il y a une plante que nous ayons éloignée de ses conditions naturelles, c'est à coup sur la Vigne. Elle est étrangère à nos climats ; elle tend à prendre les proportions d'un arbre; elle est grimpante et s'élève haut quand elle trouve des appuis pour la soutenir ; elle est faile, en un mot, pour \ ivre dans de puissants massifs de végétaux au-dessous desquels le sol est sans cesse enrichi par les détritus de feuilles et de brindilles qui s'y accumulent. 11 suffit de jeter les yeux .'■ur un vignoble pour voir combien le milieu dans lequel nous la tenons est dilférenl de celui-ci. Là, toujours forcément rabougrie par une taille périodiquement répétée, elle occupe seul le terrain pendant une longue série d'années. Ses ceps, plantés par rangs serrés, se disputent le peu de substance organique (jue peut encore contenir un sol depuis longtemps dépouillé de CHRONIQUE. Cette définition des ailes des oiseaux et de leur mode d'agir dans l'action du vol est fort contestable : le système des leviers à bascule, qu'on a voulu essayer, n'a jamais pu servir à diriger les aérostats. Du reste, dans certaines allures du vol, les ailes des oiseaux ne fonctionnent pas par balancements. (Juand un Epervier ou un Faucon plane dans l'air et qu'il semble glisser sur le fhiide comme une nacelle sur la surface d'un lac, ses ailes, il est vrai, ont alors une apparence d'im- mobilité, et l'on pourrait croire à un mouvement alternatif assez semblable à celui de bascule; mais cette évolution s'exé- cute toujours en parcourant l'espace circulairement, pour continuer le vol ascensionnel et pouvoir embrasser du regard un horizon terrestre d'une plus grande étendue. Le docteur Sappey avance qu'il est impossible à l'oiseau de se mouvoir dans le sens horizontal avec une grande rapidité ; mais que fait donc rilirondelle lorsqu'elle parcourt l'espace avec tant de vélocité dans une direction parallèle cà la terre, pour saisir les petits moucherons qui ne trouvent leur existence que dans la couche atmosphérique la plus rapprochée du sol? L'oiseau, pour commencer à s'élever, ne frappe-t-il pas l'air de ses ailes, et ses ailes n'agissent-elles pas alors comme des rames? Que sa direction soit horizontale ou plus ou moins oblique, l'oiseau m'a toujouis paru nager dans l'air et se prévaloir de ses res- sources musculaires pour soutenir, par les mouvements de OISEAUX MIGRATEURS. 67l ses ailes et de sa queue, les dilïérentes allures du vol, en exécutant ces rapides évolutions qui étonnent et qu'il est si difficile d'expliquer. J'ai lu, dans les Souvenirs d'mi yiaturalïste , un passage dont j'ai pris note et qui ne peut venir ici plus à propos. L'observation est de l'auteur de ce livre si agréablement in- structif, de M. de Quatre fages, savant des plus consciencieux parmi ceux qu'on aime à entendre. — Pendant une furieuse tempête dont il fut témoin, à Saint-Sébastien, dans la baie de Biscaye, et durant laquelle le vent souffla avec une violence extraordinaire pendant quarante-huit heures, les oiseaux de mer semblaient se plaire dans la tourmente Mais lais- sons-le parler lui-même : « Au milieu de ce désordre des éléments, des Goélands au blanc plumage, des Aigles de mer aux couleurs roussâtres, se jouaient tranquillement devant ma croisée, mêlaient leurs cris au fracas de la tem- pête, décrivant dans Fair mille courbes capricieuses, et parfois, plongeant entre deux vagues, ils reparaissaient bientôt, tenant au bec un poisson. Leur vol rapide comme la flèche, quand ils se laissaient emporter par le vent, se rafentissait quand ils faisaient face à l'ouragan ; mais ils planaient avec la même aisance dans les deux directions, sans paraître donner un coup d'aile de plus que par les plus beaux jours. Il y avait quelque chose d'étrange à voir ces oiseaux, les ailes étendues et complètement immobiles, au moins en apparence, remontant d'un mouvement uni- » forme ces rafales qui auraient renversé l'homme le plus » vigoureux. — Depuis longtemps, MM. Quoy et Gaymard » avaient signalé ce singulier phénomène chez les oiseaux » grands voiliers des mers antarctiques. Tous deux, après .)) avoir vu mille fois les Albatros et les Frégates, ont hésité à » hasarder une explication. D'autres ont été moins timides, » et, après avoir examiné les mêmes espèces à travers les » vitraux de nos collections, ils ont décidé que ce mode de » locomotion était la chose la plus simple du monde. Ils ont » parlé de vitesse acquise, de trémulation invisible des ailes,.. » Pour nous, après avoir vu, nous pensons exactemenl 67*2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. » comme MM. Quoy et Gaymard, et nous imiterons leur » réserve. » En citant ici les réflexions de l'éminent naturaliste, je suis loin de vouloir faire aucune allusion aux déductions du doc- teur Sappey, dont j'ai parlé plus haut. Si je diffère d'opinion sur le mécanisme du vol des oiseaux avec un savant aussi émérite, dont les connaissances pratiques en anatomie sont incontestables, je n'admire pas moins, en général, la lucidité de son raisonnement dans les conséquences qu'il tire de la plupart des expériences auxquelles il s'est livré avec tant de zèle. Je l'écoute surtout avec un grand intérêt lorsqu'il nous démontre que l'appareil aérostatique de réservoirs gazeux, dont l'oiseau est doté, offre à peu près le môme développe- ment dans les espèces qui jouissent du privilège d'atteindre en quelques secondes les couches les plus élevées de notre atmosphère, et dans celles qui, par leur conformation ou leur nature, ne peuvent s'élever du sol, telles que l'Autruche, le Casoar et certains gallinacés. Le docteur Sappey en conclut qu'il faut admettre que cet appareil, chez les oiseaux qui émigrent et traversent les mers, tout en imprimant aux mou- vements des ailes l'aisance et l'agilité qui les caractérisent, n'exerce sur le vol qu'une influence secondaire. — En eflet, que deviendrait le pauvre oiseau au milieu des airs en temps de bourrasque, s'il n'avait pour lui cette force musculaire si puissante que gouverne son système nerveux sous l'impulsion de sa volonté ? Cette organisation exceptionnelle, privilégiée, que l'oiseau possède, est des plus admirables ; elle lui permet de parcourir l'espace dans toutes les directions, de ralentir ou d'accélérer son vol ; les ressources qu'il en retire sont immenses et il en dispose à sa guise. Aussi le voit-on partir comme un trait, s'élever, s'abattre, planer, plonger ou s'arrêter à volonté ; lui seul tient les freins de cette locomotion aérienne à haute pression, dont il est à la fois le chauffeur, le moteur, le régu- lateur et l'équipe. Mécanisme inimitable de l'organisme vivant, qu'il faut nous contenter d'admirer sans en com- prendre le mystère ! OJSEAUX MIGRATEURS. 673 Audiibon a décrit le vol de la Frégale-Pélican, dont il ob- serva les allures, mais il n'a pas tenté de l'expliquer: « A l'heure où la lumière du matin commence cà poindre, » dit-il, l'oiseau ouvre ses ailes et quitte la retraite où il a » passé la nuit. Doucement et sans effort, le cou ramené en » arrière, il semble d'abord essayer son vol, puis, s'avançant » rapidement vers la mer, il monte, il monte encore, et le » premier dans la nature, il voit l'astre étincelant sortir des » flots, c. Alors l'heureux oiseau secoue ses ailes, et bien loin, » au sein des airs, l'essor l'emporte, où nul regard humain ne » peut l'atteindre....; mais bientôt il reparaît, et les ailes à » demi repliées, il commence à descendre en exécutant de » rapides évolutions, tantôt reprenant son vol vers les cieux, » tantôt retournant vers la mer, en rasant la surlace des eaux î et poussant des bordées pour continuer sa chasse.... Tout » à coup des nuages menaçants obscurcissent l'horizon; la » brise, qu'on n'entend pas encore, a déjà soulevé les flots et » bientôt les mugissemenis de la mer écumante répondent y> aux roulements du tonnerre.... La Frégate seule tient vail- )) lamment tête à l'orage, et si son vol ne peut en forcer )) l'impétuosité, elle continue de s'élever en planant au-dessus » des nuages.... Mais la tempête redouble de lureur; alors )) l'oiseau prend son vol oblique et en quelques vigoureux » coups d'ailes, il surmonte l'ouragan pour entrer dans une y> atmosphère plus paisible, où il vogue cà l'abri de l'orage, » attendant qu'il s'apaise et que le calme revienne sur les » eaux (1). » Le docteur Sappey, pas plus qu'Audubon et d'autres natu- ralistes, ne saurait nous renseigner sur le mode d'action que l'oiseau met en jeu pour varier, à sa volonté, les forces motrices dont il dispose dans les diff^érentes allures du vol; mais il faut reconnaître que, parmi nos savants, il est un de ceux qui ont apporté le plus de lumière sur la structure elles fonctions des organes de la classe d'animaux qu'il a soumis à ses labo- (1) Scènes de la mture clans les États-Unis, etc. Ouvrage traduit cl'Ail- dubon. 2^ SÉRIE, T. VI, — Décembre 1869. 43 674 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATIOIN'. rieuses études. On en sera convaincu en lisant sa belle dis- sertation sur l'appareil respiratoire des oiseaux > dans laquelle l'habile professeur d'anatoniie a consigné les résultats de ses expériences. — Je ne saurais mieux terminer ce court extrait qu'en citant un passage d'un chapitre où il démontre que l'étendue de la voix, chez l'oiseau, est un phénomène placé sous l'influence de quatre réservoirs diaphréigmaliques qui projettent vers le larynx une très-grande quantité d'air dans l'action du chant. « Un chanteur à courte haleine, dit-il, quelles que soient » l'organisalion de son larynx et ses faculté smusicales, ne sera » jamais un artiste éminent. Le grand art pour le virtuose » est d'établir une exacte proportion entre le son qu'il veut » obtenir el la quantité d'air qu'il faut émettre pour le pro- » duire. Condamné à économiser cet air peu abondant, son » chant sera d'autant moins interrompu qu'il le ménagera » davantage. — Dans les oiseaux, une semblable économie » n'est nullement nécessaire ; indépendamment de l'air qui » reflue de leurs poumons, ils possèdent, dans celui qui rem- » plit leurs cellules diaphragmatiques, une source six ou huit )) fois plus abondante, et dont ils disposent librement pour » les modulations de leur voix. Lorsque ces sacs aérifères » s'aftaissent au moment de l'expiration, quatre colonnes ■ » d'air s'élancent de leurs cavités dans le larynx. Cette masse » d'air, en quelque sorte indéfinie, nous explique l'étendue » de la voix de l'oiseau, et les phrases quelquefois si longues » qui composent son chant et le peu de fatigue qu'il déter- » mine. » L'influence des réservoirs aérifères a été confirmée par plusieurs expériences concluantes: en insufllant les réservoirs diaphragmatiques d'un oiseau mort ou vivant, le docteur Sappey a reproduit la voix ou le chant de l'oiseau, il a obtenu ce résultat, en expérimentant sur des Coqs, une Oie, une Dinde, un Geai, une Alouette et plusieurs Passereaux. Les oiseaux soumis à ces épreuves forcées étaient renversés sur le dos, les quatre membres liés ; une sonde en gomme élas- tique était introduite dans chaque réservoir aérien par un OISEAUX MIGRATEURS. 675 orifice pratiqué sur les parois du thorax ; l'air insufflé dans ces cavités se portait en dehors et produisait, en traversant le larynx, des sons qui imitaient le cri des oiseaux. Je ne pense pas cependant que notre habile anatomiste ait pu faire chanter une Alouette ou un Passereau. En opérant sur le vivant, le son exhalé par le larynx ne pourra produire que le cri habituel de l'oiseau, et certes ce cri du patient ne sera pas un chant d'amour. Ce n'est que pour les beaux jours de la vie que l'oiseau réserve son joyeux ramage, douce et tendre chanson qui a fait dire à Toussenel que Voiscau était, de tous les êtres animés, celui qui aimait le plus et le disait le mieux. EDUCATION DE PERRUCHES EDWARDS, A CROUPION ROUGE, CALLOPSITTE, OMNICOLORE, ETC. Par M. A. TOLXIIIRD. Je vantais, Tannée dernière, la fécondité de certaines Per- ruches, et entre autres des Ondulées; plusieurs autres espèces en effet, sans avoir une fécondité aussi extraordinaire, don- nent encore d'assez beaux résultats. Lb. Perrîfcke Edwards mérhe, par ses formes élégantes et ses couleurs distinguées, l'attention des amateurs. Plus timide que rOndulée, elle est aussi plus douce et moins vive ; elle recherche les endroits cachés et ne se montre que par instants. Son cri est assez insignifiant, et elle le fait rarement entendre ; elle conviendrait donc mieux dans les appartements aux per- sonnes délicates, car l'Ondulée, si gaie et si remuante, fatigue parfois par son gazouillement continuel et ses petits cris perçants. La Perruche Edwards n'est pas beaucoup plus grosse que l'Ondulée; le mâle a la tèle bleu ciel, les ailes vertes, bleues et rouges : le reste du corps est vert et jaune mélangés. La femelle se distingue facilement du mâle par ses couleurs moins vives, par sa tèle à peine bleue et par ses ailes qui manquent de plumes rouges. Comme toutes les Perruches elles font leur nid dans des bûches. Elles donnent, m'a-t-on assuré, souvent deux pontes par an ; pour moi, je n'en ai jamais obtenu qu'une de quatre à cinq œufs, et en juin. Ces œufs sont blancs, ronds et assez gros, vu la taille de l'oiseau. Je crois que la femelle couve seule, car je n'ai jamais trouvé le mâle dans le nid; il est difiîcile d'étudier leurs mœurs, car elles choisissent toujours une bûche hors portée des regards, et jamais elles n'y entrent lorsqu'on les regarde. Les petits sortent, comme presque toules les jeunes Perru- ÉDUCATION DE PERRUCHES EDWARDS. 677 ches, cinq ou six semaines après l'éclosion, et suivent encore longtemps leurs parents que l'on nourrit de millet et d'alpiste. Les petites Edwards ont parfois la funeste habitude, dans leur bûche, de se manger toutes leurs petites plumes, à me- sure qu'elles poussent; aussi est-on fort étonné de les voir sortir du nid toutes grosses, mais complètement nues, sauf le bout des ailes, avec lesquelles elles cherchent en vain h vol- tiger; elles seraient bien vite tuées par les autres oiseaux, si l'on n'avait soin de les enfermer avec leurs parents, dans une grande cage munie de perchoirs. Elles s'évitent 'entre elles, ce qu'elles ne pouvaient faire dans leur bûche. Au bout d'une vingtaine de jours, elles sont bien en plumes et peuvent être lâchées dans la volière. Je recommande aux amateurs, qui en ont plusieurs paires ensemble, de retirer celles qui se trouvent dépareillées au prmtemps; à cette époque les parents, si doux pour les autres oiseaux, les poursuivent et les tuent impitoyablement. La Perruche à Croupion rouge, connue des marchands de Paris sous le nom de Blœutus, est le double plus grosse que la précédente; aussi douce, mais moins jolie, elle est plus familière, et a aussi l'avantage de ne jamais lancer de notes aiguës; son chant est un petit air composé de quelques notes qu'elle siffle fort gentiment; c'est bien peu de chose, et cependant on l'entend avec plaisir, car les Perruches n'ont'pas l'habitude de nous récréer les oreilles de sons bien harmonieux. Elles pondent de quatre à cinq œufs blancs en avril : les petits sont longtemps couverts de duvet; les plumes, lors- qu'elles commencent à pousser, viennent rapidement. Le mâle se distingue de la femelle par ses couleurs plus vives, et par son dos rouge vif, qui lui a fait donner son nom. Cette Perruche est robuste, peu difficile pour nicher, et un petit parquet lui suffît parfaitement pour élever sa petite famille, dont elle a grand soin. La Perniche Callopsitte pond toute l'année, et reproduit autant que l'Ondulée ; elle est très-robuste et supporte les grands froids, mais je crois qu'il lui faut nécessairement un assez grand parquet pour élever ses petits. 678 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMÂTATION. J'ai mis plusieurs fois dans une petite volière des Callopsittes, i\m faisaient jusqu'à trois couvées en quatre mois, mais qui laissaient toujours périr leurs petits au bout de Irois semaines, quand ils étaient pour prendre leurs plumes, et jamais je n'ai pu en découvrir la cause. Ces mêmes oiseaux, mis dans une volière beaucoup plus i^rande et avec la même nourriture, élevaient parfaitement ieurs petits, et cependant ils semblaient en de moins bonnes conditions, puisqu'ils se trouvaient avec une centaine d'autres oiseaux de différentes espèces. Ces Perruches, sans avoir de bien belles couleurs, attirent les regards par leur longue huppe, qu'elles tiennent presiiue toujours levée. Le mâle, un peu plus gros, se reconnaît à sa tête et à ses joues plus jaunes ; il a une tache d'un rouge- orange très-prononcé près de l'œil. La femelle a aussi la tache près de l'œil, mais de couleur sombre ; sa huppe est grise et non jaune comme celle du mâle. La Callopsitte ne peut guère être conservée dans un appar- tement, à cause de son cri aigu, qu'elle fait continuellement entendre dans la journée. Les œufs sont blancs et généralement au nombre de cinq. Le mâle prend part à l'incubation, ce qui est rare chez les Perruches : il couve le jour et la femelle la nuit; ils couvent aussi tous deux à leur tour leurs petits une fois éclos, et ne recommencent à pondre que lorsque ces derniers mangent bien seuls. On peut mettre ces Perruches avec toutes les autres espèces dans une grande voHère, mais, dans une petite, elles cassent parfois les reins aux Ondulées, surtout lorsque ces dernières ont des petits et viennent les attaquer. Les Perruches Omnicolores, plus grosses que les Callopsittes, peuvent être placées parmi les plus belles Perruches que nous connaissions; robustes et sans cri désagréable, elles méritent qu'on s'occupe de leur reproduction ; malheureusement il est assez difficile de reconnaître le mâle de la femelle, et c'est là assurément une des causes qui les empêchent d'être plus répandues. ÉDUCATION DE PERRUCHES EDWARDS. 679 J'ai eu longtemps deux mâles ; depuis, en chercliant une différence entre les deux sexes, j'ai trouvé que le plastron rouge du mâlelinissait en pointe dans le bas : il est beaucoup moins grand chez la femelle, et souvent même un peu mé- langé sur les bords de plumes jaunes. Il est difficile de s'y tromper avec un peu d'attention, mais il ne faudrait pas prendre un jeune mâle pour une femelle : ces oiseaux ne prenant toutes leurs couleurs qu'à un an, on est suj#t à faire erreur, il faut donc d'abord s'assurer avant de les choisir qu'ils sont importés depuis un an. J'ai eu en une année deux pontes, chacune de trois à quatre œufs blancs et ronds. La femelle les a couvés avec soin, mais ils furent tous clairs, ce que j'attribue au mâle qui était très-jeune. Il est probable que presque toutes les Perruches se repro- duiront en captivité, mises en de bonnes conditions. Je recommande la Perruche de Pennanl, qui, plus grosse que toutes celles dont je viens de parler, est aussi robuste et peut-être plus jolie. Cet oiseau, comme le précédent, ne prend toutes ces cou- leurs qu'à un an, et l'on n'a pu jusqu'à ce jour distinguer le mâle de la femelle, ce qui l'empêche sans doute de se répandre chez les amateurs. J'ai eu des pontes de la Perruche Moineau et de la Perruche Inséparable, mais j'ai dû abandonner ces deux espèces, qui sont fort tristes et très-délicates ; elles ne peuvent guère être conservées en volière dans \m jardin. Une croyance généralement répandue est que lorsque l'on a une paire de Perruches Inséparables, et que l'on perd soit le mâle, soit la femelle, le survivant ne tarde pas à mourir de cliagrin. Je puis affirmer qu'il en est tout autrement, et que celui ou celle qui reste attend fort patiemment que l'on veuille bien lui redonner un compagnon ou une compagne. NOTE SUR DES ÉDUCATIONS DU BOMBYX YAMA-MAÏ, Par M. le comte Joseph Ti%¥ERI\'A. Il y a plusieurs années que je cultive les Vers à soie du Chêne, dont je reçus les premiers œufs par les soins de la Société. Je n'ai jamais eu la possibilité d'étendre mes expé- riences sur une échelle suffîsanle pour pouvoir en tirer de sérieuK résultats, mais j'ai conservé l'espèce depuis JSëO, espérant toujours pouvoir trouver le loisir de me dédier cha- leureusement à son acclimatation parmi nous, La première année (1866), ma mère et moi passâmes l'hi- ver à la campagne et pûmes préparer de jeunes chênes en pots, pour en nourrir mes chenilles dès leur éclosion, qui commença plusieurs jours avant que les bourgeons des arbres du parc eussent montré leurs premières feuilles. La naissance des Chenilles fut très-irrégnlirre. Les notes que j'avais prises, lors de cette première éducation, me font défaut, et par conséquent je ne saurais préciser le nombre de jours que dura l'éclosion. Toutefois je ne crois pas être dans l'erreur en disant qu'elle se continua ])endant plus de dix jours, ce qui est une difficulté énorme dans la suite de rédu- ction. Ma mère continua ses soins aux Chenilles pendant soixanle- sept jours, et elle vit plusieurs milliers àQ Bombyx Yama-mcû grossir admirablement jusqu'à quatre jours après leur qua- trième mue. Quelques soins l'appelèrent à la vilic, et je m'oc- cupai moi-même du changement des branches et de la pro- preté des Chenilles. La température était tellement élevée que je crus bien faire en arrosant branches et B. Yama-ynaï plus abondamment que de coutume, et je crois devoir attribuer à mon excès de zèle la sorte de débâcle qui s'ensuivit. . Je ne saurais décrire le rapetissement des Chenilles, leur férocité à l'approche de la mort, qui les poussait à se dévorer ÉDUCATION DU BOMBYX YAMA-MAÏ. 681 l'une l'autre, leur aspect terne et opaque, le nombre infini de taches noires qui les couvraient de, façon à faire croire qu'un mauvais plaisant les avait éclaboussées d'encre, etenfin l'odeur infecte qu'elles émanaient. Était-ce la pébrine ? était-ce une lèpre causée par l'humidité surabondante? Je ne sais que dire à ce sujet. Malgré le plus grand soin, ma mère ne réussit à sauver que quelques Vers encore jeunes provenant des dernières éclo- sions, et elle en obtint un seul cocon. Je ne crois pas devoir rappeler ici les phases diverses ,de la vie de cet insecte. La seule remarque que je dois faire est que quelques centaines de B. Yama-mai, posés en plein air sur les branches d'un chêne, servirent immédiatement de repas aux Guêpes, aux Founnis et aux Moineaux. Il n'en resta pas un seul au hout de la journée. Le même fait m'était arrivé plusieurs années auparavant avec les Vers de l'Ailante, ce qui m'a convaincu que, en Lombardie du moins, les éducations à l'état demi- sauvage ne sont pas possibles.. Le mode d'élevage que j'ai adopté pour mes éducations expérimentales du B. Yama-maï est fort simple. Je pose mes Vers sur de courtes branches trempant dans l'eau. On a soin de changer ces branches tous les deux ou trois jours pendant les premières mues, et au fur et à mesure du besoin quand les Vers sont plus âgés. Les fenêtres de la chambre d'élevage ne doivent jamais être fermées ni jour ni nuit, mais les rayons du soleil dardant sur les Chenilles doivent être exclus. Je me suis trouvé fort bien de ne jamais arroser mes Vers, quoique d'autres personnes assurent qu'un arrosage, le matin et à la tombée de la nuit, est nécessaire pour suppléer au manque de rosée dont les B. Yama-maï suceraient les gouttelettes avec délice. Tous ces soins sont à peu près nuls quand on ne doit sup- pléer qu'aux exigences de cinquante à cent Chenilles, mais quand le nombre en est fort grand, ils deviennent d'une diffi- culté telle que ce serait folie que de songer h. les appliquer sur une grande échelle, surtout dans les districts où la cul- ture du Bnnihi/x du Mûrier constitue l'industrie principale 68*2 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMATATION. clans lequel cas il ne reste pas de bras disponibles pour réle- vage simultané du />', Yama-maï. J'avais donné à un habile sériciculteur, M. Monzini, une vingtaine do />. Fr«?i^/-???(7/ après leur troisième mue, quand toutes mes Chenilles plus âgées étaient déjà malades. Son éducation fut un véritable succès comparée à la mienne. Il en obtint trois cocons, qu'il eut la bonté de donner à ma mère, pour qu'elle en soignât l'éclosion, dans l'espoir d'en avoir au moins une femelle, et d'en recueillir de la graine parfaite, pour recommencer l'année d'après avec de meilleures chances de succès. En eflet, sur quatre cocons, trois se trouvèrent être des mâles; une seule femelle naquit la dernière et donna une bonne quantité de graine bien fécondée. En 1867, l'élevage ne donna aucun signe de maladie, tandis que plusieurs CiUtaines de Chenilles obtenues de graine d'importation directe du Japon, périrent sans donner do résultat. J'aurais eu, cette année-là, une bonne récolte de cocons si, par malheur, le plus grand nombre des Chenilles ne se fussent noyées dans les carafes où trempaient les branches de Chêne, qui, par mégarde ou maladresse, n'avaient pas été arrangées de façon à boucher complètement le goulot. Je n'obtins donc qu'une trentaine de cocons, dont une partie servit à la reproduction, tandis que l'on dévida le reste pour juger de la (jualité de la soie. En 1868, sur trente Chenilles vingt-huit filèrent leur cocon. On en choisi douze pour la reproduction et l'on dévida les seize autres, qui donnèrent près de six grammes de soie ma- gnifique. En 1869, sur quarante Chenilles, vingt seulement filèrent leurs cocons, qui, cette fois, furent tous réservés pour la re- production. La pébrine se montra de nouveau et causa la perte de 50 pour 100 signalée plus haut. Je suis redevable de ces dernières données à M'"" Julie Gaffuri, la femme démon agent à Buluago (Haute-Lombardie). Je ne saurais assez louer son habileté et l'esprit d'observation qu'elle possède, qualité rare chez les personnes qui, comme elle, n'ont pas reçu une éducation scientifique. ÉDUCATîON DU BOMBYX YAMA-MAÏ. 683 J'espère pouvoir obtenir l'an .prochain, un plus grand nombre de cocons, et je ne do«te pas que M'"" Gaffuri ne sache profiter de l'expérience acquise, pour diminuer les causes de mécompte et augmenter les chances de succès. Le but à atteindre, à mon avis, est l'éducation par cham- brées sur claies, comme elle se pratique pour les Vers à soie ordinaires, et c'est le nord de l'Allemagne et surtout l'Angle- terre et l'Irlande qui pourraient tirer un parti sérieux de cette industrie nouvelle. Les pays où le Mûrier croit en abon- dance ne sauraient sans perte abandonner ou seulement diminuer la production de leur belle soie ordinaire, pour favoriser l'élevage du B. Yama-maï. . NOTE SUR LÀ MAGNANERIE DE M. MOULINE A VALS (aRDÈCHE), Par M. le général A. MORIN, Membre de l'Inslilut, PROJET DE CHAUFFAGE ET DE VENTILATION D UNE MAGNANERIE. Des observations récenlos, communiquées à l'Académie des sciences par M. E. Gintrac, de Bordeaux, dans la séance du 6 septembre 1869, ont montré que l'on pouvait faire les éducations de Vers à soie en plein air, en prenant la précau- tion de les placer dans des espèces de chambres ouverîes à l'air libre, en tous sens, mais dont les parois et la couverture en treillage ne permettaient pas le passage aux oiseaux qui sont très-friands de ces vers. Un savant naturaliste a cependant fait remarquer que, si le grand air pouvait être éminemment favorable au développe- ment du Ver à soie, cet insecte était très-impressionnable aux variations brusques de la température, et que c'était là ce qui avait naturellement conduit les éducateurs à opérer dans les lieux clos. A cette occasion, quoique étranger aux études et aux opéra- tions de la sériciculture, je me suis permis de faire remarquer que, dans toutes les communications faites sur ce sujet, si important pour notre industrie, je n'avais jamais vu que l'on eût appelé l'attention, non pas sur la nécessité de l'aération des magnaneries, mais sur le volume d'air qui pouvait être indispensable pour y entretenir un état convenable de salu- brité. En ce qui concerne l'homme, l'expérience nous a graduel- lement appris que dans les hôpitaux, le volume d'air qu'il fallait y renouveler par heure, d'abord limité par les consi- dérations chimiques et physiologiques à 6 mètres cubes par 4<- MAGNANERIE Dli M. MOULINE. 685 heure el par malade, puis élevé à 10 mètres cubes, à 20 à 30 mètres cubes, avait définitivement été fixé par le comité con- sultatif d'hygiène et de service médical des hôpitaux, d'accord avec l'administration de l'Assistance publique, à 60 mètres cubes en temps ordinaire, à 80 mètres cubes en temps d'épi- démie, et même à 100 mètres cubes pour les maisons d'ac- couchemenls. Des observations spéciales, faites à la demande de la Com- pagnie générale des omnibus, ont montré que dans les écuries, un renouvellement d'air de 180 à 200 mètres cubes était nécessaire pour empêcher la température de s'y élever beaucoup au-dessus de celle de l'air extérieur. Enfin des expériences en grand, exécutées par ordre du ministère de la guerre, sur les chevaux de la cavalerie, ont conduit à cette conséquence que les chevaux étaient en meil- leure santé, plus robustes dans des écuries constamment ou- vertes, que dans celles qui étaient en partie fermées. Tous ces faits relatifs à la race humaine et à celle des chevaux, doivent avoir leurs analogies pour les "plus petits insectes en particulier, et pour les Vers à soie élevés d'une manière artificielle, si contraire aux lois delà nature. Il me paraît donc évident qu'il importe de chercher à déterminer par expérience d'abord, puis à. assurer ensuite -par des dispositions convenables, le volume d'air, fpi'il est nécessaire de faire passer par heure dans une magnanerie, recevant une quantité donnée de graine de Vers à soie, pour y entretenir la salubrité, enlever les émanations nuisibles, 1 odeur infecte qui leur est particulière, et maintenir les animaux en bon état de santé, abstraction faite d'ailleurs des autres causes qui peuvent avoir de l'influence. Consulté à ce sujet par M. Eug. Mouline, éducateur â Vais, qui m'a soumis quelques dispositions qu'il se proposait d'adopter, je n'ai pas été médiocrement embarrassé pour fixer un chiffre au volume d'air à renouveler. Mais sachant que, dans nos appartements ordinaires, nos cheminées déter- minent souvent un renouvellement total de l'air cinq fois par heure, ce qui suffit pour y assurer la salubrité, et tenant 6S6 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLÎMATATION. compte d'autre part du succès obtenu dans des éducations en plein air, *il m'a semblé qu'il n'y aurait pas d'exagération (à [trcndre pour point de départ l'hypothèse d'un renouvelle- ment complet, opéré dix fois par heure, sauf à le rendre plus actif encore, s'il était nécessaire. Partant de celte base et adoptant les dispositions générales d'une petite magnanerie qui m'étaient proposées par M. E. Mouline, je lui ai indicée celles qu'il me paraissait convenable d'adopter pour le chauffage et la ventilation. Les données particulières à la magnanerie projetée, par IV]. Mouline sont les suivantes : Poids de graine à employer, 32 grammes; surface des tables allouée par gramme, i""^ ,bO au lieu de l""i,13 adoptés ordinairement. Six étages de tables sont disposés à droite et à gauche, h 0'",50 de distance ver- ticale; — capacité de l'atelier, 72 mètres carrés, h peu près le double de celle qui est ordinairement allouée. Les proportions ci-dessus ont été adoptées pour qu'une seule ouvrière puisse sulïîre pour donner les repas et déliter soigneusement. Les dispositions que je c^ois devoir conseiller sont les 'sui- vantes : Un petit poêle, en faïence, si l'on brûle du bois, ou en fonte avec (jarnitiire intérieure eu briques, si l'on veut con- sommer du coke, est placé dans une petite chambre à air, en briques ou en tôle. Il peut être ahmenté par l'intérieur de la salle, mais de manière que ni la fumée, ni le poussier de charbon ne pas- sent dans la chambre. Celle-ci a une ouverture c à l'extérieur, munie d'un registre, pour permettre l'entrée de l'air que le poêle doit chauffer. A droite et à gauche de la chambre, partent deux conduits d'air chaud, passant sous le sol, ou placés au-dessus, selon les conditions locales, pour diriger l'air chauffé vers les tambours, ménagés derrière les rayons. Ces conduits sont prolongés en retour d'équerre jusqu'au tiers environ de la longueur de la salle. Aux extrémités des tambours, et au-dessus du débouché MAGNANERIE DE M. MOULINE. 687 des conduits d'air chaud, sont pratiqués dans le mur de face deux orifices de prise d'air froid munis de registres et per- mettant l'accès de cet air dans des gaines horizontales, situées au-dessus de celles d'air chaud, dont elles sont sépa- rées par une simple languette en briques. L'air froid arrivant au-dessus de l'air chaud, plus léger, se mêlera nécessairement avec celui-ci, et en manœuvrant con- venablement les registres d'accès dans ces gaines, on pourra régler la température de l'air affluent dans les tambours. Les orifices d'admission de cet air, au-dessus du rayon, sont disposés vers le sommet de chaque case, el dans toute sa longueur. Ils ont très-peu de hauteur, afin de répartir l'air en lilets minces qui perdent promptement leur vitesse et n'incommodent pas les Vers. Des registres à coulisse, que l'on pourra manœuvrer de l'intérieur de la salle, permettront de modérer et de rendre à peu près égale partout l'arrivée de l'air, ce qui parait indis- pensable par suite de la facilité d'accès que certains orifices pourraient offrir plus que d'autres. En présentant successi- vement devant tous les orifices une bougie allumée, on jugera facilement, par l'inclinaison plus ou moins grande de sa flamme, de la rapidité du courant d'air affluent, et de ses inégalités qu'il convient délimiter, (^ette inclinaison ne doit pas atteindre Zi5 degrés. Evacuation de l'arr vicié. — Dans la longueur de la salle et sous le plancher, un conduit collecteur recouvert d'un grillage à claire-voie et communiquant avec une chemi- née d'évacuation recevra l'air vicié qu'il importe d'extraire. La cheminée sera placée, soit à l'extérieur, soit dans l'un des deux cabinets. Elle recevra à 2"', 50 environ au-dessus du sol le tuyau du poêle, afin d'utiliser pour son tirage la chaleur emportée par la fumée ; mais cette chaleur suffira rarement l'hiver, et comme elle sera nulle dans les autres saisons, il convient de disposer au bas de la cheminée un petit gril pour brûler un peu de houille, afin de donner, et de conserver à l'appel, l'énergie nécessaire. Ce petit gril n'occu- pera qu'une portion de la section de la cheminée. 688 SOClliTÉ IMI'ÉUlALl!; ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. Une porte permettra de l'alimenter par l'extérieur. Vers son débouché dans la cheminée, le collecteur sera couvert par un panneau plein jusqu'à un mèlre dans l'inté- rieur de la salle, et ce panneau portera une petite ouverture à couvercle, par laquelle on pourra introduire un anémo- mètre, afin de faire des observations sur le volume d'air évacué. Ces observations sont très-nécessaires, surtout pour de premières installations, attendu que nous ignorons encore quel est le volume d'air qu'il est réellement nécessaire et qu'il suffît d'introduire et d'évacuer dans les magnaneries , ainsi que la température qu'il convient de lui conserver. Il sera môme toujours utile de répéter ces observations pour s'assurer de la régularité de la marche de la ventilation, et à cet effet, l'usage des anémomètres avec compteur élec- trique, qui ne coûtent qu'environ 200 francs, serait proba- blement fort avantageux. Telles sont les dispositions que je crois, pour le moment, convenable.de conseiller. L'expérience montrera si elles suffisent pour assurer la salubrité des magnaneries. Les proportions adoptées pour les différentes parties de l'appareil sont les suivantes : Le volume d'air à introduire et à extraire étant fixé à dix fois la capacité de la salle, ou à 720 mètres cubes en une heure, on peut admettre que la moitié au plus sera fournie en air chaud par le poêle, soit 3(30 mètres cubes par heure, ou U"" ,100 en une seconde. Chacun des deux conduits d'air chaud devra débiter 0'"%050 en 1", à la vitesse qu'il est bon de limiter à 0"',60 en i". Ils devront donc avoir ^""'f^^^ rr 0""i,083 de section, soit 0'",30 sur 0'",28 dans œuvre. Les deux prises latérales d'air chaud auront les mêmes dimensions. Ces prises et les gaines d'air froid devront aussi débiter chacune 0'"%050 en 1", et auront les mêmes dimensions que celles d'air chaud, parce que pendant l'été, quand on ne '■ M.VGNANERIE DE MOULINE. 689 cliauflera pas, les unes et les autres devront Iburnir des vo- . lûmes d'air égaux. Pendant la saison d'hiver, on manœuvrera les registres de manière à avoir la température convenable pour le mélange d'air à introduire. Le tambour ménagé derrière les rayons est projeté à 0'",A0 de largeur pour permettre le passage d'un enfant et le net- toyage. On pourrait le réduire à 0'",3(). Il y a six rayons de chaque côté et chacun doit recevoir 360""' ~ — = 60 mètres cubes d'air par heure, ou O'"^' ,0167 en 1". La vitesse d'arrivée de cet air ne doit guère dépasser 0", 40 en 1". La section totale des orifices de chaque rayon doit donc être d environ ' ::= 0"''i,0/i2. Ces orifices seront rectangulaires et ouverts au haut de chaque case. Ils pourront occuper une largeur totale de 3'", 50. Leur hauteur devrait être égale à *?~~ := 0"',012. Mais on leur donnera 0"',015 environ, afin de se réserver le moyen d'accroître le volume d'air de ceux que certains obstacles imprévus empêcheraient de bien fonctionner, en diminuant, au contraire, le volume affluent, par d'autres trop facilement ahmentés. Evacuation. — Le volume d'air vicié à évacuer étant de 720 mètres en une heure ou de 0"" ,200 en une seconde, et la vitesse dans le collecteur pouvant facilement atteindre 1 mètre en une seconde, il aura dans la partie voisine de la cheminée, et sur le premier tiers de sa longueur 0"',A0 de profondeur sur 0"',50 de largeur, au deuxième tiers de sa longueur, il aura 0'",20 sur 0"',50 ; au troisième tiers 0"',10 sur 0'% 50. Les différences de profondeur seront convenablement rac- cordées. La grille qui recouvrera le collecteur devra avoir 0"',60 de largeur, et offrir une section libre aussi grande que possible. Elle devrait être de fer méplat présentant sa plus petite di- mension. La vitesse dans la cheminée sera d'environ l'",50 au moins 2' série. T. VI. —Décembre 1869. 44 690 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d' ACCLIMATATION. par seconde, et la section libre devra être en conséquence à «.^!L» = 0-^133. liii,50 ' Le tuyau de fumée de O^jlO de diamètre occupera 0'°i ,078. La section de la cheminée doit donc être de 0"'i ,211. Si on la fait cylindrique, son diamètre intérieur devra être d'environ O", 51. Si elle est à section carrée, son côté intérieur sera égal à Au bas de cette cheminée, une petite grille de fer, en forme de panier et de 0'",20 à 0'",25 de diamètre, recevra le com- bustible nécessaire pour entretenir l'appel. Il suffira que la cheminée ait 7 à 8 mètres de hauteur, si la magnanerie est isolée de tout autre bâtiment. NOTE SUR L'ORIGINE DU CHINA-GRÂSS, Par n. de la BLAIVCHÉRE fils. Dans une première note que j'ai eu l'iionneur de soumettre à la Société d'acclimatation, et qu'elle a bien voulu insérer dans son bulletin d'avril 1869, j'ai donné une nouvelle inter- prétation d'un passage de Virgile (Géorgiques), tendant à montrer que le Chhia-Grass et les 'tissus qu'on en fabrique étaient vaguement connus des Romains d-e cette époque. Ma communication d'aujourd'hui a pour but de confirmer cette interprétation ; elle s'appuie en outre sur des faits ten- dant à prouver que ce n'est pas de chez eux que les Chinois tirent tout leur China-Grass, et même que cette plante ne serait pas originaire de leur pays. Cette fois, c'est un passage d'un livre de M. Thomas An- quetil qui m'a mis sur la voie. — (Mes chasses, p. 2/i(3.) Le voyageur rapporte les paroles d'un Laos, qui lui décrit son pays et ce qu'il produit: « Les Chinois tirent de chez nous.... le Safran, l'Indigo.... » enfin dilférentes substances textiles, parmi lesquelles figure » une plaîite herbacée, qui croit spontanément chez nous, » dont nous ne faisons aucun cas, parce que nous ne savons » pas en raccorder les fibres, et que ces marchands réimpor- » tent chez nous, après l'avoir mélangée à leurs tissus les » plus légers, les plus brillaîités, les plus soyeux. » M. Anquetil ajoute en note : « Nous entendons parler ici de l'espèce d'Ortie blanche appelée China-Grass parles Anglais, dont les manufacturiers se sont emparés en Europe, pour en confectionner des étoffes légères, brillantées, en les mêlant au coton, à la laine, ainsi qu'à la soie. » Ces paroles du Laos et cette note du voyageur, en indiquant 692 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMjVTATION. le lieu d'origine du Ghina-Grass, confument ce que j'ai dit dans ma première note. J'y ai traduit le nom latin Seres par Chinois,- faute de ORIGINE DU CHINA-GRASS. 693 mieux, et afin d'être compris de ceux qui pourraient ne pas très-bien connaître la géographie antique de ces contrées. Mais, pour quiconque jette les yeux sur une carte du monde connu à l'époque d'Auguste (de Virgile, par conséquent), il est évident que, par Seres^ les anciens entendaient une masse de peuples qu'ils cojinaissaient peu, Thibétains, Chinois, Birmans, Laos, et tous les habitants de l'Indo-Chine, puis- qu'ils ne connaissaient peuple à peuple que les Hindous jus- qu'aux Gangarides^ lesquels habitaient sur les rives du Gange et du Baiitas (Bramapouka). On trouve souvent dans les cartes, dressées selon les géographes de l'époque, les noms ainsi disposés : à la place du Thibet, (1) Serica Regio (pays de la Soie ?) ; à la place de la Chine Méridionale, àwpays des Laos, du Tonkin, Seres (Peuple de la Soie ?) ; à la place du Siam, du Cambodje et del'Annam, Sinarum Regio. Il résulte de toutes ces remarques que Seres signifie réellement, pour les Romains, tout peuple situé au delà de l'Himalaya et de l'Iraouaddy, qui n'est pas de race Tatare. En effet, toutes les nations Tatares, voisines de ces peuples, s'appellent Scythœ, et le passage d'une race à l'autre est marqué clairement dans la Petite Bokharie par le nom ancien de deux villes aujourd'hui en ruines : Issedon Serica, Issedon Scythica (Issédon des Serés, Issédon des Scythes), remplacées aujourd'hui par Karaschar et Yarkand. Ces détails de géographie antique sont peut-être un peu longs; mais ils ne sont pas inutiles, en ce qu'ils précisent le sens du mot Seres : nous voyons qu'il s'applique, non-seule- ment à la Chine, mais encore, et plus exactement, au Pays des Laos, dont parle M. Anquetil. Je crois pouvoir affirmer à présent que cette considération, loin de nuire à l'explication que j'ai donnée du vers de Virgile : Vellcraque ut foliis depectant icnuia Seres. ne fait que la confirmer. (1) La ville de H'Lassa, capitale du Thibet, s'appelait alors Sera Afetr»- polis (capitale de la soie?). 69A SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d' ACCLIMATATION. En d'autres termes, je dis que, si le China-Grass est plutôt du pays des Laos que de la Chine, c'est raison de plus pour qu'il fût vaguement connu des Romains, des peuples de leur em- pire. Car, s'ils n'avaient les produits de la Chine que par l'intermédiaire des Thibétains, à travers le pays des Parthes ; leurs vaisseaux allaient chercher directement ceux de l'Indo- Chine [Chersonese fVOr) dans le port de Thiriœ (Merghi), ou encore, ils se les faisaient apporter, soit par la voie de terre (à travers l'Hindoustan, et l'Arabie ou l'Ethiopie), soit par la voie de mer, dans leurs ports de la mer Rouge. J'oserais presque avancer en outre que les peuples qui faisaient avec eux ce commerce, étaient précisément les Laos. En effet, tout porte à croire qu'à cette époque reculée, ainsi qu'ils le disent eux-mêmes, ils dominaient, sinon sur toute rindo Chine, au moins sur une grande partie de cette pénin- sule (Voyez Thomas Anquetil, etc ) (1) Du reste, ces considérations peuvent avoir un intérêt bien plus grand. Elles tendraient à montrer que, lorsqu'on voudra avoir du China-Grass préparé, il faudra l'aller chercher en Chine ; mais, lorsqu'on en voudra des plants, il faudra les prendre au pays de son origine, c'est-à-dire chez les Laos. Ce serait chose facile aux Anglais et aux Français : les Anglais touchant au Pays des Laos par le Pégou ; les Français possé- dant la Rasse-Cochinchine, et ayant des relations avec le Tonkin et le royaume de Siam, qui produisent aussi le China- Grass, et louchent au Pays des Laos. C'est peut-être ici le lieu de remarquer combien mieux que nous les Chinois entendent l'acclimatation. Nous avons réussi, dit-on, à faire à peu près disparaître de la Rasse- Cochinchine le China-Grass et le Ver à soie. Eux, au contraire, savent si bien s'approprier et s'assimiler les richesses de leurs voisins, que l'on s'aperçoit aujourd'hui que beaucoup des importations qui nous viennent de chez eux leur sont venues (1) Du reste, les rapports des Romains avec la Chine proprement dite, n'apparaissent que plus tard, sous Aurélien, au triomphe duquel figurait une ambassade rhiiioise. ORIGINE DU CHINA-GRASS. 695 à eux-mêmes de l'Indo-Chine ; témoin le China-Grass, le poisson Gourami, etc Notons en terminant un fait qui n'est pas sans gravité peut-être. Il y a trois espèces d'Orties entre lesquelles on hésite. Bien certainement, il s'en trouvera une meilleure que les deux autres, et ce sera là le véritable China-Grass. Eh bien ! Je dis que, quelle qu'elle puisse être, c'est cette espèce- là qui est originaire d'Indo -Chine, si elles n'en sont pas ori- ginaires toutes les trois. En effet, puisque les Chinois vont dans ce pays chercher du China Grass, c'est que celui qu'ils y trouvent est meilleur que le leur. Sans cela, pourquoi ne pas se borner à cultiver l'espèce indigène ? II. EXTRAITS DES PROCÈS- VERBAUX DES SÉANCES GÉNÉRALES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1869. Présidence de M. Drouyn de Lhuys, président. — M. Drouyn de Lhuys déclare ouverte la séance de 1869- 1870, et se félicite de se retrouver au milieu de la Société. Pendant les vacances, le Conseil a donné tous ses soins à la distribution des petits cheptels, qui ont été demandés déjà par un certain nombre de membres. Les adhésions à l'œuvre de la Société continuent, et M. le Président est heureux d'in- former la Société que S, A. le prince Charles de Roumanie, et S. M. le schah de Perse, ont autorisé l'inscription de leur nom comme protecteurs. Malheureusement la Société a éprouvé des pertes regrettables par le décès de plusieurs de ses mem- bres, et M. le Président engage les membres de la Société à continuer une active propagande. — Le procès -verbal de la séance précédente a été, confor- mément au règlement, lu et adopté dans la séance du Conseil, qui a suivi l'ouverture des vacances de la Société. — M. le Président fait connaître les noms des membres récemment admis : MM. Bedel (Marie-Augustin* Maurice), avocat à la cour impériale, à Paris. Laroche (de), ancien agent vice-consul de France, à Larache (Maroc). Ferreira Penna (D.-S.), Président de l'Association philomathique destinée à l'établissement du Musée Paraens, au Para (Brésil). M. le Président annonce à la Société les décès de MM. Boullay, membre de l'Académie de médecine; le docteur P. Bordier; le baron Daurier, directeur de la ferme et des bergeries impé- riales de Rambouillet ; le vicomte de Païva, ministre de Por- tugal et Th. Luce. — M. le Président annonce que la Société a reçu plusieurs . . PROCES-VERBAUX. 697 ouvrages intéressants pour sa bibliothèque : 1» Atlas de la description géographique et statistique de la Confédération argentine, de M. Martin de Moussy, offert par M"'^ veuve Martin de Moussy ; 2° Revue synoptique des principaux vi~ gnobles de l'univers, par M. Th. Winkler ; 3° la Culture du houblon, par M. E. Jourdeuil ; If Études théoriques et prati^ ques sur la pisciculture, par le vicomte E.-H. de Beaumont ; Die ChinaculturaufJava, parK. W.Van Gorkom. —Renier- ciments. — M. Carbonnier fait hommage d'un volume : Kcrevisse, mœurs, reproduction. — Remercîments. — Son Exe. le maréchal Prim, comte de Reuss, et MM le prince Dabija, G.-F.-A. Guhl et M. Ebers adressent leurs re- mercîments pour leur récente admission. — M. de la Blanchère a, depuis le commencement de l'année, fait successivement parvenir à la Société les divers journaux dans lesquels il a inséré des articles sur les travaux de la So- ciété : V Siècle du 16 janvier (Travaux de la Société) ; 2» Mo- niteur universel An 1 février (Travaux de la Société) ; 3» Siècle du 16 février (T ru Ile s) ; It Siècle du 20 février (Travaux de la Société) ; 5° Petit Moniteur du 3 mars (Séance publique) ; 6" Siècle du 3 mars (Séance publique) ; 7" Siècle du 15 mars (Jardin du bois de Boulogne) ; 8" Siècle du 17 avril (Jardin du bois de Boulogne); 0" Siècle du 20 juin {Citrus triptera) ; 10» Siècle du 18 juillet (Écrevisses, Renne, etc.); Il" Uni- versel du 7 septembre (Poissons de Chine) ; 12"^/e Post (de Berlin) du U août (Poissons couveurs) ; 1 3" Siècle du 22 août (Mort des poissons); U" Petite Presse septembre (Acclimata- lion du Yack); lb'> Siècle septembre (Bambou) ; 16' Universel du 18 octobre (Bouture de la vigne). — Reinerciments. — M. J. Rouffîa, de Banyuls-sur-Mer, adresse la notice suivante sur un troupeau de Chèvres du Thibet, qui a existé, de 1817 à 1832, à la bergerie royale de Mérinos de Perpi- gnan : « En 1815, M. Terneaux, qui fabriquait des châles de » cachemire, exposa au Ministre du commerce combien il im- » portait, dans l'intérêt de l'industrie française, défaire venir » du Thibet des Chèvres, qui fournissent le précieux duvet ti98 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. » servant à fabriquer les beaux châles, dits de cachemire. Le » Ministre, ayant pris en considération les raisons données » par M. Ternaux, obtint un crédit de 3 milhons, y compris » les frais généralement quelconques, et il chargea de l'achat » des Chèvres un homme compétent (je crois que ce fut » M. Michaud, qui connaissait le pays). L'achat des Chèvres » fut facile, mais les autorités locales s'opposaient à leur ex- > tradition. Les difficuUés ayant été levées, non sans beaucoup » de peines et de sacrifices, elles furent enfin embarquées. » Elles arrivèrent à Marseille à la fin de 1817. M. Ternaux » prit, pour son compte, un certain nombre de ces bêles qu'il » plaça en Provence, et le lot qui resta pour le Gouvernement » fut de cent Chèvres, plus un Bouc magnifique et un Chevreau )) qui était né pendant la traversée : ce troupeau fut envoyé à 1) la bergerie royale de Mérinos, située aux environs de Perpi- » gnan; il arriva à sa destination dans l'état le plus pitoyable. » Mais comme le cUmat du RoussiUon est très-doux et que le » directeur de la bergerie royale, M. Olivier Audusson, était » un homme très-capable et intelligent, le troupeau, au bout » de deux mois, était en pleine santé, et déjà, à la fin de mai )> suivant, les bêtes subirent un premier peignage qui fut » très-satisfaisant, tant pour la quantité que pour la qualité » du duvet. A l'arrivée des Chèvres, le duvet valait de 300 à » /lOO francs le kilogramme. Par suite de la liberté des mers, » cette matière textile tomba, par gradations, à un prix très- » bas; c'est sans doute, à cause de cela, que le Ministre, » c'était en 1832, renonça à conserver ces animaux, et les » autorités du département des Pyrénées-Orientales les firent » distribuer, malheureusement sans discernement et sans )) souci de leur avenir, dans divers départements, tels que la » Corse, le Cantal, le Puy-de-Dôme, le RoussiUon. Cette dis- » tribution se composait de deux cent cinquante Chèvres et ï» Boucs, qui valaient beaucoup d'argent et qui se sont entiè- » rement perdus, voire même dans le département des Pyré- » nées-Orientales où ils avaient si bien prospéré, et où je » n'en ai trouvé aucune trace. Si le ministère de l'agriculture » et du commerce n'avait pas tenu à ce que lés jeunes pro- PROCÈS-VERBAUX. 699 » duits fussent vendus à des prix trop élevés, les principaux » propriétaires de Chèvres des départements méridionaux, et » notamment ceux du Roussillon, qui avaient déjà compris » combien il leur importait de régénérer l'espèce de Chèvres » indigènes, se seraient empressés de faire l'acquisition des » sujets propres à remplir ce but, qui était celui du Gou- » vernement de la Restauration. M. Olivier Audusson qui, » comme je l'ai dit, était un homme très-intelligent et capable', » avait fait l'acquisition de deux belles Chèvres blanches du » pays, afin d'essayer le croisement avec l'espèce du Thibet. » Ce croisement avait très-bien réussi, les sujets en prove- » nant ayant donné du duvet fin et abondant. En adressant » cette notice à la Société d'accHmatation de France, j'ai eu » pour but de porter à sa connaissance que les Chèvres du » Thibet avaient prospéré et bien réussi en Roussillon, pays » exceptionnel où l'on pourrait faire bien des essais pour la » propagation, soit d'animaux, soit de plantes utiles. » ^ N.'B. J'ai oublié de dire que chaque Chèvre produisait, l'une dans l'autre, 250 grammes de duvet. — M. Sabin Berthelot, membre honoraire de la Société, adresse un extrait d'un ouvrage inédit, article relatif aux oiseaux migrateurs (Voy. Bulletin, p. 660). — M. A. Touchard fait parvenir une note sur l'éducation de diverses Perruches (Voy. Bulletin, p. 676). — Son Exe. M. Charles Du Cane, gouverneur de la Tasmanie, en faisant parvenir les rapports officiels de la commission des pêches, annonce que bien qu'on ait vu déjà, à plusieurs re- prises, les Saumons dans les eaux du Derwent, on n'est pas encore parvenu à en capturer, en raison des difficultés que ce fleuve présente à la pêche, soit au filet, soit à la ligne : bien qu'on n'ait, par cette cause, pas encore pu donner la preuve palpable de la présence du Saumon en Tasmanie, il n'y a ce- pendant pas le moindre doute sur l'existence de ces poissons, dont l'accroissement en volume, après leur retour de la mer' est devenu très-considérable. — M. Hetting, surintendant de la pisciculture en Norwége, fait parvenir des spécimens de Salmo salar, élevés en eau 700 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMÂTATION. douce jusqu'à un âge adulte et de reproduction, et un spé- cimen deSalmo alpimis pris à la mer. « On a pris, dit-il, plu- sieurs fois de ces poissons, et quelques-uns avaient atteint le poids de 5 kil. 25. » M. Coste fait remarquer l'intérêt que présente l'envoi fait par M. Hetting-, car il démontre que dans des lacs, convena- blement choisis, on a pu se procurer des poissons de dimen- sions très-suffisantes pour être affectés à l'alimentation : ces poissons offrent, en outre, cet avantage, qu'il devient facile d'alimenter les fleuves au moyen de leurs œufs, qu'ils com- mencent à fournir dès l'âge de dix-huit à vingt mois. M. Cosle ajoute qu'il résulte des documents qu'il a reçus récemment de M. Von Mueller,que le Saumon est aujourd'hui définitivement acquis à l'Australie, et y a déjà accompli les diverses phases de sa vie. M. Ramel annonce que, malgré des efl'orts persévérants en vue de procurer ce poisson à l'Europe, il n'a pas encore réussi à transporter XOlicjorus Macquariensis {Murray fish) même jusqu'à Melbourne. Mais on continue les essais et l'on doit espérer que ce poisson, dont l'introduction sera plus précieuse encore pour l'Europe que le Saumon ne l'a été pour l'Austra- lie, sera prochainement acquis à nos eaux. — M. P. Dabry, communique une note qu'il a reçue sur la culture du Gourami, à Java (Voy. Bulletin, p. 732). — M. le comte J. Taverna adresse une note sur ses éduca- tions du B. Yama-maï (Voy. Ihdletin, p. (380). — M. MouUiie adresse la description d'une nouvelle ma- gnanerie salubre et un rapport de M. le général Morin sur cette magnanerie (Voy. Bulletin, p. 68A). — M. de Saulcy fait parvenir un nouveau rapport sur ses éducations de ver à soie qui, malgré tous ses soins, ne lui ont pas donné, cette année, de résultats satisfaisants. — M. P.-M. Vitali fait hommage d'une notice intitulée : Melodo nalurale chino-giapponese per la nascita de Bachi da Seta e nécessita di adoltarh par affrancassi di quella se- menti. Milan, 1819. — Remercîmenls. — M. Gottardo Cattaneo fait hommage d'une note sur la réacclimatation du Mûrier, — Remercîments, rnoci'S-vEunAux'. "^01 — M. C. Berg adresse une noie sur des essais d'acclimala- tion du B. Yama-ma'i, à Riga. — M. de la Blanchère lils fait parvenir une nouvelle note sur le china-grass et sur son origine (Voy. au Bulletin, p. 69 J) . — M. le docteur Frédault fait don de plusieurs pieds d'une plante, préconisée en Chine comme antirabique et qui paraît être un Crinum. — Remercîments. — M. Le Biguais fait parvenir des spécimens de Grenades recueillis par lui au Fcnouiller (Vendée), et qui ont acquis des dimensions remarquables. — M. Dumesnil transmet les renseignements suivants sur la culture du Safran dans le Gàtinais : « La récolte du Safran, qui » vient d'être achevée, a été très-mauvaise cette année, presque » nulle, et les Oignons de notre pays n'ont donné que de rares » fleurs : c'est peut-être à cette cause qu'il faut attribuer la » non-réussite des bulbes provenant de la Chine, qui avaient été » distribuées au printemps 186S. Cultivées avec le plus grand » soin par M. Anceau, membre du Conseil général du Loiret, » dans son parc, elles n'avaient pas fleuri l'année dernière, et » on pouvait attribuer ce résultat négatif aux suites du voyage, » pendant lequel la plante avait accompli sa végétation ; elle » avait donné cependant quelques petits cayeux, mais cette an- )j née encore, pas une seule fleur ne s'est montrée. —M. Anceau 5) bien qu'il ne perde pas tout espoir, pense dès maintenant, » que le Safran de la Chine n'est pas aussi bon que celui de » notre pays. Il a reçu, par les soins du Gouvernement, des » Oignons venant d'Autriche, et lui-même en a fait venir aussi )) d'Espagne. Ces deux variétés ont donné quelques fleurs, » Pour le rajeunissement de la plante, l'opinion de M. Anceau » est qu'il faudrait avoir recours à la graine, faire des semis, » puis choisir et conserver les plus beaux Oignons pour les » reproduire ensuite de la façon ordinaire, par les cayeux. — » C'est ainsi qu'on a obtenu les nombreuses variétés des plan- » tes, qui se propagent ordinairement par les tubercules. Mais » il V a une erande difficulté à obtenir de la graine de Safran ; )) C'est une rareté d'en avoir une, non pas seulement dans un » champ, mais dans tout le territoire d'un village. — De ce 702 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. » fait n'esl-il pas permis de conclure que celte plante exotique » qui peut vivre dans notre climat, ne peut pas y produire son » fruit? — Après beaucoup d'essais variés pour amener les » fleurs à donner de la graine, après des fécondations arli- » ficielles qui n'ont pas réussi plus que le reste, M. Anceau a » fait annoncer qu'il payerait cinq francs chaque Oignon, qui » lui serait apporté avec sa graine adhérente ; il a pu ainsi s'en » procurer quelques-unes ; elles sont semées et maintenant » il faut attendre quatre ans pour voir la fleur et juger si l'ex- » périence a réussi. Quelle longue suite de travaux ! On ne peut » qu'applaudira cette persévérance, d'où est venu tout ce que le » travail et l'intelligence de l'homme ont conquis sur la nature » en l'améliorant.... Il existe, en Anatolie, non loin de Brousse, » je crois, une petite ville nommée Zafaranboli (pays du Sa- » fran); M. le Président de la Société pourrait, si c'était son » avis, demander, parla voie diplomatique, des renseigne- » ments sur la culture actuelle du Safran dans cette contrée, » et se procurer là des Oignons, sans doute pareils à ceux qui » ont pu être la source de la première acclimatation en France û de cette plante précieuse. » — M. le docteur Martin, de Pékin, annonce qu'il prépare un nouvel envoi de Bambous du Nord de la Chine, pour rem- placer ceux qui sont parvenus, l'an dernier, en mauvais état de conservation. Il se propose de faire parvenir, en même temps, deux variétés d'orangers, le Kin-KU fort estimé et qui sert à faire des confitures, et le Kin Tsao, qui est employé en conserve de fruits secs. — (Remercîments.) — Des rapports sur leurs cultures sont adressés par MM. Maumenet, Brierre, Durié, Barailon, Beziers, Adam, Cormery, Chalot et G. Sailly. — M. Léo d'Ounous, offre de distribuer aux membres de la Société un assez grand nombre de végétaux, provenant de ses cultures dans l'Ariége. (Renvoi à la Commission des cheptels.) — M. le Président donne lecture d'une lettre de S. Ex. le Ministre de la Marine, qui l'informe que deux bœufs sauvages du Cambodge, offerts au Jardin d'acclimatation par S. M. Nor- rodom, ne pourront être expédiés que plus tard de Saigon, PROCÈS-VERBAUX. 703 car ils sont dans un état de fatigue et de maigreur tels qu'ils n'auraient pu supporter la traversée. — M. le docteur Pigeaux fait observer que, des renseigne- ments qui lui ont été donnés par plusieurs personnes, il sem- ble résulter que le blé n'est pas cultivé au Japon ; il serait donc intéressant de s'informer auprès de nos correspondants de ce pays de la réelle provenance du blé précoce qui a été distribué par la Société. Il ajoute que le blé, distribué une première fois, était réellement très-précoce, tandis que celui qui lui a été remis plus lard, ne l'était pas. . M. le secrétaire dit que des renseignements ont été de- mandés, il y a déjà quelque temps, à nos collègues du Japon, sur l'origine véritable du blé précoce. — M. Garbonnier met sous les yeux de la Société des spéci- mens vivants des Poissons couvetirs, dont il a déjà entretenu la Société à la fin de la session dernière ; il expose aussi quel- ques-uns des jeunes qu'il a réussi à obtenir, et donne lecture d'un mémoire sur les soins qu'il a dû prendre pour obtenir son succès. (Voy. au Bulletin.) M. Goste félicite M. Garbonnier de l'art infini avec lequel il a conduit l'éducation de ses jeunes Alevins ; ses études sur le développement des infusoires ne pourront que lui donner des résultats encore plus considérables; il pourra obtenir des mo- nades qui, desséchées, peuvent après quatre ans, revivre et fournir une alimentation précieuse pour les jeunes alevins, il arrivera aussi à se procurer des espèces d'infusoires plus grandes, qui lui rendront les plus grands services pour l'ali- mentation de ses jeunes élèves. — M. Geolfroy Saint-Hilaire dépose sur le bureau un tra- vail de M. le docteur Leprestre (deGaen), intitulé : Étude sur la reproduction et la domestication du Casoar de la Nouvelle- Hollande. (Voy. au Bulletin.) M. Geoffroy Saint-Hilaire fait connaître à la Société les succès obtenus cette année par MM. Bouillod (à Saint-Léger, Saône-et-Loire), Dumont (à Évreux), et Mame (à Tours), dans la multiplication d'une espèce de Palmipède jusqu'ici peu ré* pandue, le Ganard Percheur {Dendrocygna ArOorea), de l'A- mérique du Nord. (Voy. au Bulletin.) 7()/| SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. M. Geoffroy Sainl-Hilaire communique à l'assemblée une note de M. Roberli de Grady, directeur du Jardin zoologique d'acclimatation de Liège (Belgique), qui a obtenu cette année la multiplication en volière du Merle Bronzé vert {Lamproco- lius Chloropterus) et celle du Rouge-gorge bleu de l'Amé- rique du Nord (Sialia Wllsonl). (Voy. au Bulletin.) M. le Directeur du Jardin d'acclimatation annonce à la So- ciété que, cette année, un certain nombre de Faisans vénérés ont pu être élevés au Jardin d'acclimatation (voy. au Bulletin). Avec trois Poules, quarante-trois jeunes ont été obtenus. On doit dorénavant considérer, comme un oiseau européen, le Faisan vénéré, dont le premier importateur en France a été M. Dabry. Le Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne n'est pas le seul endroit où des Faisans vénérés aient été élevés celte année ; en Angleterre, il en a été multiplié un certain nombre, et plus encore au Jardin zoologique d'Anvers. Cet important établissement a aussi pu multiplier, en 1869, le Tragopan de Temminck. (Voy. au Bulletin.) 1\1. Geoffroy Saint-Hilairc dépose sur le bureau un travail de M. Vekemans, directeur du Jardin zoologique d'Anvers, sur l'historique de l'établissement qu'il dirige et sur quelques- unes des importations d'animaux qui ont été faites, grâce à l'initiative de ce Jardin important. (Voy. au Bulletin.) M. Geoffroy Saint-Hilaire dépose sur le bureau une note qu'il a rédigée sur les précautions à prendre pour le transport des animaux vivants. (Voy. au Bulletin.) M. Geoffroy Saint-Hilaire donne lecture de quelques pas- sages d'une lettre de M. Vuibert, sur l'emploi industriel des peaux de Kangurou pour la ganterie. (Voy. au Bulletin, p. 057.) — M. le Directeur du Jardin d'acclimatation annonce à la Société que la singerie, qui était en construction à l'établisse- ment du bois de Boulogne, est aujourd'hui terminée et peu* plée. On y remarque en fait d'animaux précieux, un Chim- panzé femelle, un très-grand Mandrille, un énorme Papion Châcma. {Cynocejjhalus Porcarius), un Atèle Goaita (Ateles pani^cus), don de M. G. Glasquin, surveillant chef à Gayenne, PROCÈS-VEnBAUX. 705 elparmi les petites espèces, un Ouistiti-Tamarin ou Sinoe-Lion de la plus grande beauté. Le public a accueilli avec faveur la création de cette sin- gerie, comme il avait accueilli précédemment les petits Élé- phants dont l'acquisition a été faite, et qui promènent chaque jour les enfants des visiteurs dans les allées du Jardin. Parmi les animaux reçus dans ces derniers temps à l'établis- sement, il convient de citer un magnifique Élan mâle (CWvus Àlces) jeune, que le Jardin a pu se procurer, grâce à l'obli- geant concours de M. Poitevin, chancelier du consulat de France à Puga. Cet Élan, capturé dans les forêts de Pernau a ete donné à M. Poitevin, pour le Jardin d'acclimatation, par M. Karl Fromm, directeur des eaux et forêts des provinces Baltiques de Russie. Arrivé au bois de Boulogne le 25 août der- nier, cet intéressant animal a acquis déjà un développement considérable. 11 a grandi de 35 centimètres; il a aujourd'hui y- M) de hauteur (mesuré au garrot). Dans une lettre datée du 31 juillet dernier, annonçant l'envoi de l'animal dont il s agit, M. Poitevin s'exprime ainsi : « Cet Élan appartient )' a la grande espèce livonienne; il a été pris peu de jours » après sa naissance dans une forêt des environ de'Per- » nau, et un garde forestier en a été chargé, jusqu'au mo- » ment où l'animal a été jugé assez fort pour supporter les » douze heures de traversée, qui séparent Pernau de Riga » Il est arrivé le 10 de ce mois à Riga, dans d'excellenter » conditions ; je l'ai confié k un homme intelligent, qui a )) entrepris immédiatement de le sevrer peu à peu. A son ar- » rivée ici, le jeune Élan buvait une énorme quantité de lait, )^ prés de 10 litres par jour; il était donc impossible de le » ti^nsporter immédiatement en France, car une seule vache » n'aurait pu suffire à sa nourriture quotidienne. J'ai donc » prié qu'on diminuât un peu chaque jour la quantité de lait » en la remplaçant par de la farine d'avoine ^ de? feuilles et des » branches de pin, de hêtre, de bouleau, df saule et de peu- » plier, ainsi que de la mousse et des feuilles de fraisiers ; ce » régime qui m'a été conseillé par le maître forestier, paraît » convenir parfaitement à l'animal. Une autre raison pour li" SÉRIE, T. VI. - Uécenibre 18(59. /,3 706 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'âCCLIMÂTATION. » ditïérer l'envoi immédiat, c'était la crainte des grandes clia-' » leurs qui régnent en France; en effet, l'Elan, par une tem- >) pérature de 20 à 25 degrés, semble souffrir beaucoup, tan- » dis que 10 degrés et une pluie continuelle lui sont très- » favorables : il s'éloigne du soleil, mais il ne s'abrite pas de » la pluie, même la nuit; ce dernier fait a été plusieurs fois » constaté. L'Élan n'est point du tout sauvage, il joue comme » un jeune poulain avec la personne qui le soigne. On a pré- » tendu que les animaux de cette espèce ne s'apprivoisaient 1» jamais, cependant il existe dans ce pays plusieurs exemples » du contraire : ainsi, M. le directeur Fromm m'a dit qu'il » avait vu en Lithuanie deux Élans attelés à une voiture d'un » seigneur polonais. J'ai la conviction que si le navire, qui » transportera le jeune Élan en France, n'éprouve aucune » tempête, l'animal arrivera à destination sain et sauf, et qu'il » s'accoutumera parfaitement au climat, pourvu qu'on le laisse » au grand air et dans un endroit humide, abrité du soleil et » qu'on le nourrisse convenablement. » Il convient de citer aussi parmi les animaux récemment arrivés au Jardin d'acclimatation plusieurs Castors du Canada, dont un offert en don par M. Perreault, rédacteur de h'Revue ayricole de il/on^m// (Canada), et un Castor européen, cap- turé ces jours derniers sur le petit Rhône, en Camargue, par un fermier des environs de Corrége. — M. Duchesne-ïhoureau présente des spécimens de Vigne à longs bois chargés de grappes de raisin et donne des détails à ce sujet. M. Chatin demande s'il n'y a pas à craindre l'épuisement. M. Duchesne-Thoureau ne le croit pas, car ses plants re- çoivent une abondante nourriture par l'engrais, qui est à leurs pieds. M. Coste rappelle que, dans l'Hérault, la Vigne est à un de- gré de production incalculable, car étant toujours abondam- ment fournie d'engrais, elle donne un produit assez considé- rable parce que les raisins sont très-voisins les uns des autres. M. Rivière dit que la Vigne présentée par M. Duchesne- Thoureau est le chasselas de Fontainebleau, variété qui est PROCÈS-VERBMIX. 707 soumise à ce mode de culture, depuis 1819, par un jardinier de Meudon. Du reste, il y a plus de trois siècles que les vigne- rons de Montretoul, près Saint-Cloud, cultivent la Vigne à long bois. Ce procédé, qui ne peut s'appliquer indistinctement à toutes les Vignes, n'a pas donné de raisins complètement mûrs au Luxembourg : à Paris, on ne peut donner plus de 75 cen- timètres de longueur au rameau. Le procédé de M. Duchesne- Thoureau n'est que la reproduction du système Hooïbrenck. M. Duchesne-Thoureau dit qu'il est vrai que son système est celui de Hooïbrenck, mais qu'il l'a modifié sur plusieurs points. M. Ramel demande si l'on peut substituer, pour le drai- nage des Vignes, les sarments aux rameaux de pins. Il pense que le véritable produit de la \'igne est le fruit qui a une valeur plus grande que le vin. M. Chatin dit que dans le Dauphiné on fume la Vigne avec des sarments, ou quelquefois avec du Buis. — M. Lenglier donne lecture d'un mémoire sur les cou- veuses artificielles Dubus et Deschamps. (Voy. au Bulletin.) M. Deschamps fait remarquer qu'il a obtenu deux cent soixante-dix éclosions sur trois cents œufs de Colins, ce qui lui paraît contraire aux opinions émises par M. Lengher. M. A. Geotfroy Saint-liilaire, répondant à M. Deschamps, s'exprime ainsi : c De ce que M. Deschamps a obtenu dans sa » couveuse artificielle 270 éclosions d'œufs de Colins sur ;^00 » mis en incubation , il n'en résulte pas pour moi que » M. Lenglier n'ait pas su diriger convenablement les appa- » reils incubateurs qu'il expérimentait. Il est difficile de faire » ces longues et fastidieuses expériences avec plus de soins » et de rigueur que M. Lenglier. Si l'expérimentateur a obtenu » de médiocres succès en soumettant à l'incubation des œufs » de Poules, si M. Deschamps a si bien réussi avec des œufs » de Colins, je crois pouvoir l'expliquer. Les couveuses arii- » ficielles ont deux grands défauts principaux, on le sait: le » premier est de placer les œufs sous l'action d'une tempéra- » ture mal réglée. La couveuse de M. Dubus, de Rouen, celle » de M. Deschamps, qui est basée sur les mêmes principes 70S SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLHL\TATION. » (voy. le travail de M. Lenglier), remédient assez bien à cet » inconvénient. Le second défaut, c'est de permettre aux » liquides de l'œuf de s'évaporer en quantité et rapidement. » Sous la Poule qui émet sans cesse une humidité qui baigne » les œufs, les liquides de l'œuf s'évaporent sans doute un peu, 1) mais dans les couveuses artiiicielles l'œuf se dessèche. De » là ce résultat tant de fois constaté : nombre de germes com- » mencent leur développement dans l'œuf et périssent au cours » de l'incubation par dessiccation. Il résulte de ces observations » que, dans la même couveuse conduite par la même personne, » les œufs qui conservent longlemps leur faculté germinative » pourront éclore , tandis que les autres commenceront » leur évolution sans pouvoir en atteindre le but. Plus la co- f quille des œufs mis en expérience sera forte, plus les enve- » loppes de l'œuf pourront lutter contre l'évaporation des li- j) quides de l'œuf, plus longtemps sera conservée la faculté » germinative. Je me souviens d'avoir, en 1859 ou 1860, reçu, ■) comme nombre d'amateurs d'oiseaux, des œufs de Perdrix » Gambra (Perdix Petroca), que l'Empereur avait fait ramas- » ser en Aluérie, dans le but d'acclimater ce gibier en France. » Ces œufs, après six semaines à deux mois d'allers et de » venues, de voyages, ont donné à l'éclosion des résultais » inouïs, même dans les couveuses artificielles. Des œufs de )> Poules, qui auraient subi les mêmes vicissitudes que ces 1» œufs de Perdrix, auraientdonné un résultat absolument nul, » même si on les eût fait incuber naturellement. Voilà pour- » quoi M. Deschamps peut avoir obtenu un très-beau résultat » en soumettant des œufs de Colins à l'incubation dans la » couveuse artificielle (les Colins appartiennent à la famille » des Perdrix), tandis que M. Lenglier n'a pas eu à se louer D du nombre d'éclosions qu'il a pu produire avec le même » appareil. » — M. Betz-Penot fait parvenir une collection d'épis de Maïs cultivés par : M. Savignat, cuKivateur, à Malay-le-Grand, près Sens (Yonne); M"'' Eloïse Belz, propriétaire, à Grelz; M. L.P. T. Coinon, adjoint de Boissy-aux-Cailles, près la Chapelle-la- Reine; M. Sayde Soslème, cultivateur, à la Chapelle-la-Reine; PROCÈS-VERBAUX. 709 M'"'' Rendu, supérieure des sœurs de Saint-Joseph, à Lage- nevrais, près Nemours. Il envoie également quatre échan- tillons de semoules et farines moulues par son nouveau pro- cédé, ainsi que des pains et galettes qu'il a fait fabriquer par M. Pied, membre de la Société, avec des farines de Maïs et de Froment mélangées ; et du pain de campagne fait par M'"' Eloïse Betz. La plupart de ces Maïs sont originaires des États-Unis d'Amérique et ont été cultivés à côté des magnifiques échan- tillons de nos contrées, envoyés en même temps à notre Société. M. Betz-Penot ajoute que les épis des États-Unis ré- coltés par lui proviennent de cultures faites pendant trois an- nées consécutives sur le môme terrain, à Ulay, près Nemours. Il a joint, à ces divers envois, un épi de Maïs panaché arrivé à parfaite maturité, contrairement à l'avis de personnes compé- tentes qui n'avaient pas, comme lui, pris la précaution d'enlever des tiges quelques épis pour favoriser ceux qui restaient. M. Betz-Penot fait remarquer que le pain provenant du Maïs des Etats-Unis, est préférable à celui du Maïs de nos pays ; il signale à l'attention de la Société, M Boudier, fabricant de pâtes alimentaires, qui l'a secondé dans ses essais, et qui pré- sente une poudre d'extrait de viande préparée au Maïs. Au dire de plusieurs personnes, un potage fait avec de la semoule de Maïs jaune, comparé à un potage au tapioca, a été trouvé bien supérieur à ce dernier. Il est vrai qu'il y a le léger incon- vénient d'exiger vingt à vingt-cinq minutes de cuissx)n. M. Betz-Penot termine sa communication en informant la Société que Ms'' Lavigerie , archevêque d'Alger, dont le dé- vouement à racclimatation est bien connu, lui a demandé des semences de ces différents Maïs, qu'il doit cultiver sur une grande échelle en Algérie, et que Sa Grandeur l'a chargé de faire établir, pour l'Algérie, un moulin spécial, d'après le nouveau système de mouture Betz-Penot, afin d'organiser l'alimentation partielle au Maïs pour ses orphelinats algériens. — M. Boisduval, qui a reçu des Pommes de terre d'Amé- rique, dites Vêlez, a eu une belle végétation et une floraison splendide, mais des tubercules très-petits et peu nombreux, 710 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1869. X Présitlence de M. Drouyn de Lhuys, président. — Le procès-verbal est lu et adopté. — M. le Président fait connaître que S. M. le Roi des Bel- ces a daiené accorder l'autorisation d'inscrire son nom parmi les protecteurs de notre œuvre. M. le Président proclame ensuite les noms des Membres récemment admis. MM. Berdat (Edme Nicolas), à Paris. fiORDiER (le docteur) à Paris. DuGOMET, agriculteur apiculteur, à Reause, près Mezin (Lot-et-Garonne), et à Paris. DuRosELLE (Hippolyte), à Boutillerie, près Amiens. Laurent, propriétaire, à Paris. Marion, propriétaire, à la (luerche de Brelaiine (lUe- et-Villaine) , et à Paris. Ravon (Pierre), à Bourg-la-Reine, et à Paris. Wykerslooth de Weerdesteyn (le baron de), au cbà - teau d'Ollignies, par Lessines, Hainaut (Belgique). Des remercîments pour leur admission sont adressés par MM. Berdat et Cordier. M. Barnsby exprime les remercîments de la Société Tourangelle d'Horliculture et d'Acclimatation, et du Jardin des Plantes de la ville de Tours, qui ont été décla- rées parle Conseil, dans sa dernière séance, Sociétés affiliées. — M. le comte de Lupe adresse une note sur l'acclimala- lion de la petite Grousse d'Ecosse. (Voy. au Bulletin.) — M. Mame fait connaître qu'il a obtenu celte année une couvée de sept petits Canards percbeurs du Brésil {Dendro^ cygna arborea), qui sont aujourd'hui en santé parfaite. — M. Grandidier adresse une note sur les meilleurs moyens à employer pour favoriser l'introduction en Algérie des Mar- tins tristes {Acrldotheres tristis) de l'Inde, et sur l'emploi d'un nouveau système, inventé par le chevalier Ricardo Matlei, PROCES-VERBAUX. 741 pour la destruction des sauterelles, et qui aurait été heureu- sement appliqué à Chypre. (Renvoi au Conseil.) — Mo le docteur Vouga offre une certaine quantité d'œufs embryonnés de grande Truite des lacs. (Remercîments.) — M. Maumenet fait parvenir le rapport suivant sur ses éducations de vers à soie : « B. Mylitta. Après l'heureuse » reproduction de ce ver et le bon résultat à la deuxième » année, je m'étais trop tôt applaudi, dans une précédente » communication, de ce que cette seconde éducation avait été » faite en saison à peu près normale. Aujourd'hui, je pense » que c'est précisément parce qu'ils avaient été fdés si lardi- » vement, la première fois, que mes cocons s'étaient conservés » jusqu'au beau temps, et qu'il m'avait été permis d'obtenir » des œufs fécondés. Ceux de l'an passé, formés en septembre, » ont donné tous leurs papillons, les uns après les autres, dans » le courant de l'hiver, quelque soin que j'aie pris de les tenir » à une température relativement basse, et il a été impossi- » ble d'obtenir aucun accouplement. Cet échec met fin, pour » le moment, du moins, aux espérances d'acclimatation du » B. Mylitta, puisque aucun autre n'a été plus heureux que » moi, et l'on peut facilement s'en consoler, car il exigerait, » dans nos climats, autant de soins au moins que le 5. Mon, » e1 beaucoup plus que le B. Yama-Mai pour ne produire » qu'une soie très-inférieure à celle de ceux-ci. B. Yama-moï. » Ayant perdu par accident les descendants de mes précédentes » éducations depuis l'introduction de l'espèce, j'ai dû, cette » année, à l'obligeance de nos collègues, MM. le docteur Cha- « vannes, de Lausanne, et de Saulcy, de Metz, les œufs qui ont » servi à mes expériences. J'ai bien reçu aussi un envoi de » notre Société, et lui sais gré de l'intention, mais de ceux-ci » il n'est pas sorti un seul ver. J'ai obtenu de la graine de » M. de Saulcy une dizaine de vers que j'ai nourris quelques » jours seulement; après quoi,je les ai donnés au Jardin d'essai » de la Société d'horticulture du Gard. Ils y ont produit cinq » cocons, dont les papillons ne se sont pas développés .-imulta- » nément, de sorte qu'il n'y a eu ni accouplements ni graine. » Après la deuxième mue, j'avais trente-deux vers de très- 712 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. » belle apparence, provenant des œufs de Lausanne. J'en ai » mis moitié en plein air sur une branche emprisonnée dans )) un sac de grosse mousseline, et les autres ont continué de » ronger des rameaux, trempant par le pied. Ceux-ci ont » atteint leur troisième sommeil sans encombre et paraissant » pleins de vie ; mais six n'ont pu se débarrasser de la vieille » peau et sont morts après avoir exsudé un liquide incolore )) et très-abondant. Les autres ont vécu quelques jours de » plus, mais tous ont successivement succombé de la même )) manière, c'est-à-dire d'une affection dont je n'avais encore >) vu nulle trace dans mes précédentes éducations. Observés y> au microscope, le liquide exsudé, comme les tissus des cada- » vres, présentent des corpuscules animés d'un mouvement » vibratoire tout à fait analogue à celui des corpuscules de >> Cornalia, mais de forme très-différente. 11 paraît y avoir là » un fait très-curieux à étudier. Y a-t-il plusieurs espèces de » corpuscules, ou le même se modilie-t-il suivant les milieux? > Quand j'ai pu visiter l'arbre sur lequel étaient les vers en » plein air, ceux-ci étaient tous morts, très-probablement de » la même maladie que les premiers, maladie que je suppose » originelle, ou en germe dans la graine et devant avoir affecté » toutes les éducations provenant de cette même graine, chose » que je n'ai pu savoir. » — M. Blondel remercie des graines de B. Yama-tnaï qu'il a reçues et adresse la note suivante sur ses éducations : u Après » bien des soins pour conserver cette graine dans les condi- » lions convenables de température, étant déposées dans une » pièce appropriée pour l'élevage de toute espèce de chenilles, » dont je m'occupe depuis près de trente ans. J'espérais donc, » en raison de mon expérience dans ce travail, pouvoir » mener à bien celles dont j'attendais de jour en jour l'éclo- » sion depuislepremier mai ; je ne fus pas tout à faitdéçu dans » mon espérance, car le 7 mai le premier sujet est éclos, » un deuxième le 11, et le troisième le 16. La première de » ces chenilles a bien pris la nourriture elles deux autres sont » mortes. Les diflérentes mues se sont très-bien effectuées, » (îomme toutes celles du même genre que j'élevais à l'époque, pnocÈs-vERRArx. 713 » vers la fin mai, telles que VAttaais pyri, etc. Le 6 juillet, » le B. Yama-maï a commencé à filer son cocon ; le 7 au ma- ï> tin, j'examinais la conlinualioii de son travail: deux jours » plus tard, c'est-à-dire le 9, je vis avec surprise que de l'ex- » trémité de la partie perpendiculaire du cocon, il s'en échap- )) pait un liquide très-clair, de couleur ferrugineuse ; quel était » ce signe? je l'ignore ; quoi qu'il en soit, cependant, la re- » marque, que j'en ai faite, était d'un bon augure. En effet, le )) 21 août, à quatre heures du soir, le papillon Yama-ma'i )) était éclos ; son développement n'a été parfait qu'à sept heu- » res et demie; c'était une femelle. Le lendemain 22, je me » suis rendu au Jardin d'acclimatation avec espoir de me pro- » curer un mâle du même papillon, ou quelques sujets du » Bombyx cyntJiia ou Ricini, afin d'obtenir de la graine par » le croisement des deux espèces ; mais aucun sujet n'existait » à l'état parfait, d'après ce qu'il m'a été dit à la Magnanerie. » Je regrette beaucoup de n'avoir pas réussi dans ce premier )) essai pour l'élevage du ver à soie du chêne. J'attribue la » cause de mon insuccès à la mauvaise qualité de la graine » et, comme je l'ai dit d'autre part, une seule chenille est ve- » nue à bien. Le moyen que j'ai employé pour élever cette » unique chenille, a été de mettre dans un grand bocal » des branches de chêne, lesquelles étaient dans un petit vase » plein d'eau pour entretenir la fraîcheur: c'est ce que je fais » d'ordinaire pour élever toute espèce de chenilles, en v mel- » tant, bien entendu, la nourriture qui leur convient. Si la » chenille du Bombyx Yama-maï, comme la plupart de ses » congénères, n'avait pas l'haliitude de se tenir renversée » dans le moment du repos, ne se tenant dans cette position » qu'à l'aide des pattes anales et écailleuses, surtout au mo- » ment de la mue, on pourrait disposer sur des dressoirs des » feuilles fraîches de chêne, et lui donner ainsi les mêmessoins » qu'on donne aux vers à soie du mûrier ; mais iln'estpaspos- » sible, je crois, de réussir par ce moyen : ces Bombyx, ainsi )) que bien d'autres espèces ne peuvent eiïectuer leur mue )) qu'autant qu'ils sont fixés sur des branches d'arbres ou » sur des tiges d'herbes. Un autre moyen serait l'emploi d'un 7ill SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATÂTION. » treillage de bois, donl les petites traverses seraient très- )> rapprochées, de manière que les petits oiseaux insecti- » vores ne puissent pas passer entre. On pourrait donner » à cet appareil une surface plus ou moins grande, de ma- » nière à pouvoir envelopper une certaine quantité de jeunes » pousses de chêne en taillis. Cette espèce de cage serait » recouverte d'une toile très-claire, dans le genre de celle » que l'on emploie pour garantir les pêches du froid; cette )) toile serait soutenue par des arceaux formant une courbe. » Ces dispositions prises, je crois que ces chenilles seraient à » l'abri de leurs ennemis, et tant soit peu garanties de la tem- » pératuie qui varie beaucoup dans les premiers jours du » printemps. » — Madame Deckher, MM. Vidal, Gourdin et Lemaistre-Cha- bert, font parvenir des rapports sur leurs cultures. — Madame veuve Delisse, annonce l'envoi d'une collection de Vignes du Bordelais, destinée à M. Fred. Albuquerque, de Rio-Grande-do Sul (Brésil) et d'une autre collection destinée à Monseigneur l'archevêque d'Alger. — Remercîments. — M. Collardeau adresse la note suivante sur les ignames : « La Société a bien voulu me confier au printemps J869 » quelques tronçons et bulbilles de trois variétés d'Ignames » envoyées pas M. Perrottet, de Pondichéry. Ces plantes ont été » immédiatementplacées sur couche et sous cloche pour enfa- » voriser la germination. Trop desséchées, sans doute, durant » le voyage, elles ont eu beaucoup de peine à entrer en végé- » tation. Ce n'est que vers la fin de l'été que quelques faibles » tiges se sont montrées et même, plusieurs bulbilles quoique » restant parfaitement vertes, n'ont émis aucune tige. J'ai laissé » celles-là en terre en les mettant toutefois à l'abri de la gelée, » dans l'espoir qu'une stratification, prolongée jusqu'au prin- » temps prochain, les disposera à entrer enfin en végétation. » Quant aux plantes qui ont émis des tiges trop tardives pour » donner des tubercules viables, j'ai cru devoir, pour en » assurer la conservation, les relever en pots et les rentrer » dans l'orangerie. Un seul pied plus fort que les autres est )> rest(' en terre, garanti de la gelée par une cloche et une PROCÈS-VERBAUX. 715 » couverlure de feuilles sèches. .J'ai aussi assuré, je crois, la » conservation de plusieurs exemplaires de chacune des trois » variétés confiées à mes soins, mais ce n'est qu'au printemps » prochain que le résultat pourra être connu. » — Son Exe. sir Henry Barkly, gouverneur de Maurice, adresse ses remercîments, au nom de cette colonie, pour l'heureuse arrivée de deux caisses, renfermant des cannes à sucre impériales, que le gouvernement brésilien a bien voulu lui faire parvenir, grâce à l'intervention de la Société. — M. l'abbé Furet, missionnaire, à Osaka (Japon) offre trois plantes japonaises, qu'il a rapportées de sa résidence. — Re- merciments. — Des graines de divers végétaux sont adressées par MM. Brierre, de la Corbière, Baraquin, Vidal et Bézier. — Remercîments. — M. Manuel Vêlez rappelle dans une lettre adressée à M. le président, que c'est lui qui avait fait venir de la Nou- velle-Grenade des graines d'une espèce de Pommes de terre exemptes de la maladie, et qu'il avait simplement chargé M. Radiguet de les mettre à la disposition de la Société. — Des remercîments sont votés à M. Manuel Vêlez. M. Radiguet adresse également une lettre pour rectifier le passage du procès-verbal qui lui attribuait l'introduction des pommes de terre de la Nouvelle-Grenade. — M. le Président informe la Société que, dans leur séance du l/i décembre 18(59, les sections ont procédé à l'élection de leurs bureaux et d'un délégué dans la Commission des récom- penses ; ont été nommés : lie Section. — Mammifères. Président MM. i^iGEADX. Vice-président.. Leblanc. Secrétaire Raveret-Wattel. ' Vice-secrétaire. . Fleury-Flobert. Délégué dans la Commission des récompenses. . . M. K. Gindre - 2^ Section. — Oiseaux. Président MM. Berrier-Fontaine. Vice président. . Bourguin. 716 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOfilQUE D'ACCLIMATATION. Secrétaire Cretté de Palluel. Vice secrétaire.. André Franche. Délégué dans la Commission des récompenses. M. Cretté de Palluel. 3'' Section. — Poissons, AnnélideS) Mollusques. Président MM. A. Passy. Vice-président. . Millet. Secrétaire Raoul Boula nr. Vice-secrétaire. Allibert. Délégué dans la Commission des récompenses. . M. Rogek-Desgenettes. 4<^ Section, — Insectes. Président MM. (îuérin-Méneville. Vice-président.. Manrice Girard. Secrétaire Aug. Delondre. Vice-secrétaire.. J.-L. Soubeiran. Délégué dans la Commission des récompenses. . M. Maurice Girard. 5'' Section. — Végétaux. Président MM. Baron d"Avène. Vice-président. . Eug. Vavin. Secrétaire D"' Éd. Mène. Vice-secrétaire. . R. de Sémallé. Délégué dans la Commission des récompenses. . M. le D'' Kd. Mène. Le Conseil, dans sa séance du 17 décembre 1869, a nommé comme délégués dans la Commission des récompenses : AIM. Chatin. Aug. DujMéril. A. Geoffroy Saint-Hilaire. A. Gillet dk Grandiionï. Henneouin. M'' de Sinéty. Ch. Wallut a été délégué en remplacement de M. le comte d'Éi'RÉMESNiL, empêché. En conséquence, la commission des récompenses pour 1870 se trouve composée de MM. Chalin, Duméril, A. Geodroy de Saint-Hilaire, A. Gillet deGrandmont, Hennequin, le mar- quis de Sinéty et Ch. Wallut, membres du conseil, et Cretté de Palluel, Gindre,Giiard,Mène et Hoger-Desgenettes pour les sections. rnocÉs-VEiUiMX. T17 — M. E. Simon, meiiibre honoraire, assiste à la séance cl prend place au bureau. — M. Duchesne-Thoureau présente quelques observations, au sujet de la communication qu'il a faite dans la dernière séance, sur un procédé de culture des vignes. Il établit, par documents authentiques : D'abord, que ces procédés diffèrent essentiellement de la courbure appliquée aux arbres et vignobles des environs de Paris, lesquels sont traités par le ployage en arc, tandis que notre collègue alTecte de placer les rameaux sur une pente exactement rectiligne, et pouvant varier sans inconvénient de 10 à 15 centimètres par mètre. C'est à cette déclivité rectiligne qu'il attribue les résultats remarquables qui lui ont valu la médaille d'or au Congrès universel de Beaune. Il complète sa pensée, en démontrant expérimentale- ment, à l'aide du siphon, quels effets détermine sur un végé- tal la mise en déclivité des rameaux ; effets qui se tradui- sent instantanément, par un afflux de sève, une activité de végétation inusitée. En ce qui a rapport à la qualité des produits et à leur maturation, M. Duchesne ajoute que les raisins soumis par lui à l'appréciation de l'assemblée ont été récoltés à Chàtillon-sur-Seine, c'est-à-dire à l'extrême limite delà culture de la Vigne, à une altitude exceptionnelle- ment froide, et de 250 mètres supérieure à celle de Paris. D'où il déduit que la maturation ne pourrait manquer d'être plus complète dans le rayon de Paris. Sur la demande de M. Millet, l'Assemblée décide que l'étude de cette question si intéressante sera renvoyée à la section des végétaux^ — M. A. Duméril, à propos de la lecture faite dans la séance précédente par M. Carbonnier sur une nouvelle espèce de Macropus, fait passer des dessins représentant cette espèce et le Gourami, qui appartient également au groupe des pois- sons à branchies labyrinthiformes. Il fait remarquer que ce poisson, dont la sollicitude de M. Carbonnier nous assure la possession, est aussi curieux, au point de vue zoologique qu'à celui de la physiologie, et offre la particularité de changer de couleur sous certaines influences. 73 8 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMÂTATION. Revenant ensuite sur l'histoire des Axolotls, dont il a plu- sieurs fois déjà entretenu la Société, M A. Duméril fait connaître qu'il n'a pas encore observé la reproduction chez les individus transformés et qui sont aujourd'hui au nombre de vingt-cinq. Il n'a pas été plus heureux dans ses tentatives de reproduction, en réunissant des individus de sexes différents transformés en Ambistomes, et encore à l'état larvaire. Un fait remarquable, c'est (ju'aucun des individus chez lesquels on a observé la transformation n'avait auparavant accompli ses fonctions de reproduction. Sur les six Axolotls, que le Jardin avait donnés au Muséum et qui ont produit une nombreuse postérité, les reproductions sont devenues moins fréquentes, et depuis quinze mois pas une ponte n'a eu heu : le mâle s'est peu ù peu décoloré et est devenu presque blanc, sous l'in- fluence de la vieillesse, sans doute. M. Méhédin avait rapporté du Mexique un Axolotl blanc, qui est aujourd'hui au Muséum: cet animal, par son accouplement avec des femelles ordinaires, a donné des jeunes de couleur plus pâle, dont les femehes, accouplées avec lui, ont donné des produits presque blancs en entier: ici, la teinte de l'animal serait due à un phénomène d'albinisme, car le premier Axolotl blanc est bien vigoureux et adulte seulement. Les Axolotls ont pu être distribués dans un assez grand nombre de pays: en Angleterre, en Autriche, en Russie, etc. ; la chair de ces animaux offre une grande analogie avec celle des Anguilles. M. le D"" Pigeaux dit qu'il a été chargé par la Société d'ac- climatation de Moscou de remercier M. A. Duméril des Axolotls qui lui ont été envoyés et que ces animaux ontexcitûune très- grande curiosité à l'exposition de Saint-Pétersbourg. — M. Geoffroy Saint-Hilaire donne lecture de quelques pas- sages d'une lettre qui lui est adressée par M. L. A. 0. Bara- quiii, voyageur naturaliste, membre de la Société, qui réside au Para : « J'ai réuni, écrit M. Baraquin, pour le Jardin d'ac- » climatation du bois de Boulogne une belle collection d'ani- » maux vivants du Para. Je vous l'envoie par l'entremise de » M. le capitaine Cojte. De cette intéressante collection, j'ai » perdu l'an dernier un Uni M niu {Uocco) , qu^ilre Guara PROCÈS -VERBAUX. /if> » (Flammants), trois petits Canards sauvages et deux Iwinibn » Assu (Tinamous) , je vous envoie leurs dépouilles. Il ne » laut pas oublier que les Uni Mitu et les Inambu Assu, de » la grosseur des plus belles Poules d'Europe ont une viande » très-délicale. C'est un des meilleurs aliments que je con- » naisse, je le préfère de beaucoup au Faisan d'I^kirope. » Ces oiseaux (Hoccos, Tinamous) reproduisent facilement » en domesticité. .l'ai acheté plus de 6000 mètres de ter- » rain, près de chez moi pour mon Jardin d acclimatation ; » j'ai fait faire un beau parc au milieu de la propriété pour » mes Tapirs , Sangliers , Pacas , Volatiles , etc. Doréna- » vaut je ne serai plus exposé aux pertes que j'ai subies » jusqu'ici. Des animaux que le Jardin d'acclimatation de )) Paris m'avait donnés, il ne me reste aujourd'hui qu'une )) femelle de Faisan argenté. Tous les autres animaux sont » morts d'accident, ou se sont échappés, par suite de la défec- » tuosité de mes installations. .J'ai acquis cependant la certi- » tude que tous ces oiseaux européens, ou aujourd'hui accli- » matés en Europe, peuvent prospérer ici et s'y reproduire » d'une façon satisfaisante; et le fait est digne de remarque, » car nous sommes ici dans les régions les plus septentrio- )) nales, c'est-à-dire les plus chaudes du Brésil. » — M. le directeur du Jardin d'acclimatation donne lecture d'un - passage d'une lettre qui lui est adressée en date du 18 décembre par M. le docteur Turrel, de Toulon, ainsi con- çue : « Je vous adresse quelques notes sur l'état des six Bam- » bous que vous avez bien voulu donner, l'an dernier, à notre » Société d'horticulture et d'acclimatation, au nom du Jardin » d'accHmatalion de Paris. Les espèces reçues étaient les sui- » vantes : n" 1, Bambusa mitis ; n° 2, Bambusa Quilioi, » n" 3, Bambusa Aurea ; n" 6, Bambusa violascens; n" 7 , Bam- )) basa? (indéterminé); n" 12, Bambusa (/racilis. Ces plantes » ont bien végété, et nous allons à la saison prochaine, cher- )> cher à les multiplier. Le Bambusa gracilis et l'espèce in- » déterminée paraissent moins intéressants que les autres, » dont nous espérons beaucoup et qui offrent des caractères » originaux. Je vous tiendrai au courant des progrès de ces » plantes l'an prochain. » 720 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIM.VTATION. — M, le directeur du Jardin d'acclimatation annonce que M. le docteur Ploëm, délégué de la Société à Java, vient de l'aire un envoi d'animaux et de plante? au Jardin d'acclimata- tion. C'est grâce à l'obligeante entremise de M. Duchesne de Bellecourt, consul général de France à Batavia, que l'expédi- tion faite par M. le docteur Ploëm est parvenue à destination. L'envoi se composait de deux Sangliers, d'une Biche Axis et de deux caisses contenant des végétaux (Orchidées), et des graines de Palmiers. Ces semences et ces plantes ont été remises à M. Decaisne, professeur de culture au Muséum. Quant aux animaux, un seul est arrivé au bois de Boulogne, la Biche Axis. L'un des Sangliers de Java est mort avant d'atteindre Marseille, l'autre a succombé dans le trajet qui sépare cette ville de Paris. Il est à regretter que ces animaux aient péri, car ils étaient zoologiquement intéressants. Bs appartenaient à l'espèce désignée sous le nom de Sus Barbatiis. Des remer- cîmenls ont été adressés h M. Duchesne de Bellecourt, consul général de France à Batavia et à M. le docteur Ploëm, délégué de la Société à Java. — M. Hennequin dépose sur le bureau de la Société un exemplaire de la statistique des pêches maritimes pour l'année 1868, récemment publiée par le département de la marine dans le recueil intitulé : Reçue maritime et coloniale. M. Hen- nequin donne lecture des renseignements, placés en tète des tableaux qui constituent ce document. <> Jl résulte, » ajoute M. Hennequin, des indications consignées dans les » divers tableaux de la statistique dont il s'agit que , sur » nombre de points du littoral, la pêche prendrait des déve- » loppements considérables si les marins pouvaient disposer » des capitaux nécessaires pour la construction de bateaux )) pontés propres à Texercice de leur industrie au large ainsi » que pour l'achat de filets. » M. Hennequin rappelle qu'à l'occasion de considérations sur la pèche au chalut, qii'il a dé- veloppées dans une séance de la Société (voy. Bulletin de 1867, p. 57); il a émis le vœu de voir enfin se créer en France une institution de crédit maritime, destinée à procurer à la pèche ainsi qu'aux armements pour les navigations du long cours et du cabotage les capitaux qui leur font souvent défaut. PROCÈS-VERBAUX. 7'2i Cette institution , dit-il , ne pourra se constituer qu'après l'adoption par les pouvoirs législatifs de dispositions sur l'hy- pothèque maritime. Ces dispositions sont contenues dans un projet de révision de la partie maritime de notre Gode de commerce élaboré par une commission spéciale et actuelle- ment soumis à l'examen du Conseil d'État. — M. de la Blanchère annonce que M. le docteur Strousberg et le docteur Ebers, membres de la Société, qui possèdent à l'étranger de grandes propriétés, l'ont chargé de solliciter des cheptels d'Yaks de la Société. (Renvoi au conseil.) — M. le baron J. Cloquet offre à la Société une certaine quantité de graines de Néflier du Japon [EryobotJirya Japo- nica), provenant de sa propriété de Lamalgue, près Toulon. ( Rem er Cl ment s.) — M. Millet fait hommage d'un exemplaire de l'ouvrage qu'il vient de publier sur la Culture de l'eau. (Remercî- ments.) — M. H. Givelet donne lecture d'un mémoire sur le dévi- darje des cocons du genre Attacvs. (Voir au Bulletin.) — M. Chalin annonce que M. Sillan lui a adressé du Dau- phiné un certain nombre de noyaux de Pêches de Tullins et de Miregoton, destinés à être distribués aux membres de la Société, et présente des spécimens de cocons obtenus, dans les envi- rons de Versailles, par M. Guilloteaux. — M. E. Vavin donne lecture de la note suivante de M. Gol- lardeau : « J'ai l'honneur de présenter à la Société un échan- » tillon de Pomme de terre qui m'a paru digne de fixer son » attention. Notre honorable collègue M. Vavin a bien voulu » me confier, en 1868, un tubercule de cette variété, sous le » nom de Pomme de terre Marceau, importée en France il » y a quelques années par un membre de sa famille. Le tuber- » cule qui me fut confié pesait (iO grammes, je l'ai divisé en » 7 tranches, que j'ai plantées à l'espacement de 0"',50 en » tous sens, le 30 mars. J'ai récollé 2'', 200 grammes de tu- » hercules fort beaux et d'une grosseur remarquable, presque » pas de petits. C'était un produit de 36 pour d. A la con- » sommation, cette Pomme de terre a été trouvée de pre- 2« 3ÉR1E, T. VI. — Décembre 1869, 46 722 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMÂTÂTION. ») mière qualité, j'en ai conservé jusque fin mai dernier en » parfait état et n'ayant subi aucune altération et je ne doute » pas qu'elles eussent pu se conserver plus longtemps en- » core. C'est donc une variété doublement précieuse au point /) de vue du produit et de la durée. Encouragé par ce premier » succès, j'ai planté cette année des tubercules moyens, cou- » pés en deux ou trois tronçons. Le poids total était de » 800 grammes, divisés en vingt-cinq potées ou touffes, espa^ » cées encore de 0'",50. La plantation avait été faite le 1 0 avril, » j'ai récolté fin d'août 20 kil. de tubercules dont plusieurs » d'une grosseur peu ordinaire, le surplus d'une belle gros- » seur moyenne, presque pas de petits. C'était encore un pro- » duit de 25 pour 1. En plantant des tronçons plus forts et » moins divisés que l'année précédente, j'ai ainsi obtenu des » produits plus beaux, mais moins abondants, 25 au lieu de )) 36 pour 1. C'est encore un fort beau résultat, surtout si l'on » considère que les intempéries du printemps ont longtemps » retardé l'essor de la végétation et ont pu influer d'une ma- )) nière fâcheuse sur le développement des tubercules, con- » trarié encore plus tard par la sécheresse excessive de l'été. » Cette variété me paraît une excellente acquisition pour nos » contrées, et ses rares qualités la rendent digne de fixer )) l'attention de la Société d'acclimatation qui ne s'éloignera » pas de son but en favorisant la propagation d'une variété si » recommandable par sa remarquable supériorité sur beau- » coup de celles qui sont généralement cultivées. Si quelques » membres de la Société désiraient en faire l'essai par eux- » mêmes, je serais heureux de mettre à leur disposition, » sur leur demande, quelques tubercules de cette précieuse )) variété. » Le Secrétaire des séances, J. L. SOUBEIRAN. m. CHRONIQUE. Production animale et végétale de la colonie anglaise de Natal. Il n'y avait pas à Natal, vingt ans avant Tannée où nous nous trouvons, un seul plant de Canne à sucre, ni un seul plant de Café, et cependant l'ex- ploitation de ces deux articles s'est tellement développi'îe dans la colonie, en un si court espace de temps,»que l'exportation annuelle du sucre de celle colonie est maintenant de près de 6000 tonnes, et que plusieurs centaines d'acres de terre sont plantées en Caféiers : des centaines de mille de nou- veaux plants de Caféier sont mis dans le sol chaque année, et les plus an- ciennes plantations fournissent 800 livres de baies par acre. Il y a quatorze ans, un mouton existait à peine dans la colonie, tandis qu'il y a maintenant plus de 200 000 lètes de bêtes ovines sur les montagnes ot la valeur de l'exportation annuelle delà laine est de 71 000 livres sterlings. L'élevage des chevaux et du bétail a lieu, dans la colonie, sur une échelle de plus en plus grande. La culture de la Canne à sucre a été tentée à Natal, pour la première fois, sous forme d'expérience, en 18Z|9, et il existe maintenant 10 000 acres de terre plantés en Canne à sucre. Il ne paraît pas douteux que la Canne à sucre puisse être cultivée à Natal avec autant de succès que dans les Indes occidentales ou à Maurice, pourvu que le planteur ait le capital et la capacité nécessaires. Une grande partie du sol paraît éminemment convenable à celte culture. Le Café paraît être actuellement l'industrie agricole la plus en vogue sur la côte. Les plantations d'essai ont été établies, il y a vingt ansenviron, près de Durban : de jeunes plantations s'élèvent maintenant presque partout ; un petit nombre de belles plantations sont même en plein rapport. La qualité du produit est bonne et le rendement est abondant. La variété de Moka ^ pousse dans la perfection. La seule cause qui s'oppose à la rapide extension des planlations de Café, réside dans la nécessité où se trouve le planteur, d'avancer, pendant quatre ans, les frais avant d'obtenir un revenu. Quelques personnes, ayant peu de ressources pécuniaires, sont arrivées cependant à un bon résultat en défrichant et plantant seulement en Caféiers de petites pièces de terre chaque année et en se procurant en même temps des ressources plus rapides par la culture d'autres végétaux comme le Maïs, le Tabac, etc. La côte paraît surtout convenable à la culture du café, qui est pratiquée spé- cialement sur les collines avoisinant le rivage. La plante qui produit le Thé paraît se développer, pousser vigoureuse- ment et fleurir très-bien dans la même région que le Café : mais jusqu'ici l'essai en a été limité à plusieurs centaines de plants. VArrowroot a été un des premiers objets d'exportation de Natal. D'après des tentatives récentes, le Coton, qui avait été cultivé jusqu'ici 726 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. sans grand succès à Natal, paraît devoir mieux réussii' à une hauteur de 2000 à 3000 pieds. Le Miirier blanc semble bien s'adapter partout au climat de la colonie et y est abondamment cultivé ; mais la sériciculture n'a été jusqu'ici l'objet qae d'un petit nombre d'expériences effectuées sur une petite échelle ; des expériences plus sérieuses vont être tentées et cette industrie paraît devoir s'y développer davantage dans un avenir prochain. Le Tabac deviendra certainement quelque jour un des articles d'exporta- tion de Natal. Il en existe déjà des plautalions d'une assez grande étendue et la qualité du Tabac produit est irréprochable. Les bêtes ovines de Natal constituent, à l'époque actuelle, une partie lin- portante des richesses animales de cette colonie: ces animaux n'étaient élevés primitivement que pour leur viande ; mais maintenant leur laine est exploitée. Toutefois uue élévation suffisante, un bon drainage du sol et différentes autres conditions de sol et de pâturage doivent entrer en ligne de compte, si l'on veut obtenir un bon résultat. Dans certaines fermes des hautes terres de Natal, on élève avec un succès marqué un nombre considérable de Chevaux. Ces Chevaux sont l'objet d'une exportation pour l'Inde anglaise, où ils sont très-appréciés pour la remonte de la cavalerie. Ils sont sobres, durs à la fatigue et peuvent porter pendant un temps assez long de lourds fardeaux. Le Maïs est la grande ressource alimentaire de la colonie et pousse par- tout avec la plus grande exubérance. Le Blé se développe bien dans les hautes terres, mais n'est pas encore cultivé en assez grande quantité pour suffire à la consommation de la colonie. Vavoine et Vorge y prospèrent bien, et même mieux que le blé. Il n'existe de forets que sur la côte et sur les pentes et les sommets des hautes montagnes, où l'on rencontre une grande abondance de beaux arbres appartenant aux genres Oreodaphnc, Pteroxylon, Podocarpus, Olea, et d"autre5 arbres d'une grande importance appartenant à la catégorie des arbres qui restent verts toute l'année. (Extriiit d'un article de M. le docteur Mann, publié dans Journal of the Society ofarts, vol. NVI, p. 210.) A. A. D. Mammifères du goiiverneraeiil de Saînt-Pétersbourg. M. John V. Fischer, l'auteur de l'article inséré sous le litre ci- dessus dans le Zoologische Gartcn, p. 336, montre d'abord l'utilité de la connaissance exacte des faunes des diverses contrées du globe et développe les raisons pour lesquelles certaines de ces Faunes sont encore entièrement ou partielle- ment inconnues: il nous expose ainsi les raisons pour lesquelles il a cru devoir publier le résultat d'observations faites pendant plusieurs années dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg. CHRONIQUE. 725 La Faune des mammifères de celle partie de l'empire russe n'est pas très- riche et est, à peu d'exceptions près, limitée aux représentants les plus ordi- naires des familles et des genres de l'Europe. M. J. V. Fischer mentionne notamment quelques Chauves-Souris, le Vesperugo noctula, le V. pipistrellus, le V. volgensis, le V. serotinus, le V. murimus et le Plecotus aitritus ; le Hérisson commun, Erinaceus euro- pœus (en russe Josch) ; quelques espèces de Musaraignes, le Surex vul- garis,\e S. fodiens et le S. pijgmœus ; la Taupe commune, Talpa europœa (en russe Krot) ; l'Ours commun, Ursus arctos (en russe Barssuek) ; quel- ques espèces de Martres, l'Hermine, Mustela erminea (en russe Gornostac), la M. vulgaris, la iM. putorias, la M. foina, la M. martes ; la Loutre, Lutra vulgaris (en russe Wydra)-, le Loup, Canis lupus (eu russe Wolk);\Q Renard, Canis vulpes (en russe IJssitza); le Lynx, Felis hjnx (en russe J{yss)\ rÉcureull, Sciuriis vulgaris (en rnsso. Bélka) ; le Rat d'eau, Hypu- daeus amphibius, ainsi que VH. arvalis ; le Mus decumanus, le M. rathus, le M. musculus, le M. cellarius et le AJ. minutus. Le genre Lièvre a, suivant l'auieur, deux représentants dans le gouverne- ment de Saint-Pétersbourg, le Lièvre commun, Lepus tinudus et le Leptts variabilis. Outre ces espèces signalées par M. .1. v. Fischer, comme existant dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg, M. Simachko, dans sa Faune de l'empire russe, mentionne encore comme se rencontrant dans cet empire le Lepus aqullonius, le Lepus canesccns et le Lepus tolai. Parmi les Cerfs, .M. J. v. Fischer indique l'Élan, Cervus alces, et le Che- vreuil, Cervus capreolus. Nous rappellerons ici que AL de Bourakoff, délégué de la Société à Odessa, dans son article sur la production animale et végétale en Russie {Bulletin, t. V, p. C89 et p. 787, 2*^ série), nous a déjà donné quelques renseignements sur les animaux de la Russie; nous reconmianderons encore à nos collègues, outre le travail de M. de Buschen, sur les forces productives de l Empire russe, la Faune de la Russie de M. Simachko, el, au point de vue du gibier, les Mémoires d'un chasseur au tir Ae AL Aksakoff. A. A. D. Le Faisan d'Anilierst [Thaumnlea Amhcntiœ). Le Bulletin contient dans son numéro d'octobre 1868, p. 70Zi, un article de AI. E. Rlylh sur diverses espèces de Faisans pouvant cire acclimatés en Angleterre, extrait du Land and Water, par AI. le comte de Beauffort. A propos des Faisans à collerette, cet article contient les lignes sui- vantes : « Les Faisans à collerette (Thaumalea) comprennent deux superbes espèces de petites tailles, habitant la région chinoise. L'une est bien connue sous le nom de Faisan doré, Thaumalea picta....;Vau\r(i est le Faisan d'Aniherst, Thaumalea Amherstiœ, d'une beauté hors ligne, rapporté vivant 726 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMÂTÀTION. en Angleterre une fois seulemenl. La femelle de ce Faisan est inconnue jusqu'ici des naturalistes européens.... 11 y a tout lieu d'espérer que, d'ici à peu d'années, nous verrons figurer ce Faisan dans les collections de notre Jardin zoologique. » Une année s'est à peine écoulée depuis l'insertion de cet article dans notre Bulletin, et la lacune que laissait ce desideratum de nos connaissances se trouve comblée. Si, jusqu'ici, nous avions quelques uotions peu précises sur cette magnifique espèce, nous les devions au petit nombre de peaux de l'in- dividu mâle qui existaient dans nos nuisées, puisque les deux oiseaux mâles, transmis par le roi d'Ava à sir A. Campbell et donnés par lui à lady Amherst, n'ont survécu à leur voyage qu'un temps très-court, ce qui a permis seule- )nent de faire un petit nombre d'observations sur leurs babiludes. Dans le cours de cette année (18G9), six individus de cette espèce, cinq mâles et une femelle, sont arrivés vivants en Angleterre. Us ont été déposés temporairement au Zoological Garden, Regenfs Park ; mais tous, à l'ex- ception d'un jeune mâle, ont été expédiés à M. Vekemans, directeur du Jardin zoologique d'Anvers. L'introduction de ces magnifiques animaux est due aux efforts de M. J. Stone, qui les a obtenus par l'intermédiaire de M. Waller H. Medhurst, consul de Sa Majesté britannique à Shanghaï. FJe vingt individus expédiés du Yunan occidental, huit étaient seulement arrivés à Shanghaï en bon état et, de ces huit, six ont pu être transportés vivants en Angleterie, ainsi que nous l'avons fait remarquer déjà plus haut et qu'il résulte d'une lettre de M. John J. Stone, insérée dans le Lani and Water du 31 juillet 1869, p. 72. M. John J. Stone se propose du reste avec l'aide de M. Medhurst de faire tous ses efforts pour se procurer d'autres femelles, la femelle unique actuellement en Europe ne lui paraissant pas suffire pour des tentatives sérieuses ultérieures d'élevage, qui pourraient être arrê- tées par sa mort ; les démarches pour s'en procurer d'autres sont déjà faites etdoivent continuer jusqu'à ce qu'elles soient couronnées de succès. Le Faisan d' Amherst est originaire de la province de l'Yunan occidental et probablement aussi du ïhibet. Par ses caractères, cet oiseau se rapproche bien plus du Faisan doré que d'aucune autre des espèces du genre Faisan auxquelles appartiennent nos Faisans communs ; c'est par cette raison que le Faisan doré et le Faisan d'Amherst ont été placés par Gray dans un genre distinct, le genre Thau- tnalea. Chez le Faisan d'Amherst, les yeux sont clairs ; la peau nue de la tète est bleu-clair ; les plumes du devant de la tète sont vertes ; mais les longues plumes qui forment faigrelte sont cramoisies. La colleretle, qui esl un des caractères distinctiis de cette espèce, esl blanche: mais chaque plume est bordée d"une bande vert foncé et présente une seconde bande étroite à quelque distance de l'extrémité. La partie antérieure du cou, la poitrine, la partie humérale et le dos sont d'un vert métallique splendide et chaque plume est colorée à l'extrémité en noir velouté. La partie inférieure de la CHRONIQUE. 727 poitiino et le ventre sont blancs ; les plumes qui couvrent les cuisses et les plumes rectrices du dessous de la queue, sont marbrées de brun foncé et de blanc. Les plumes du croupion ont les parties exposées à la lumière d'ime couleur jaune safran éclatante. Les plumes rectrices de la queue ont l'extré- milé d'une couleur écarlate très-brillante. Les deux plumes qui se trouvent au dessus du milieu de la queue, ont un fond clair portant des dessins qui les font ressemblera une dentelle, avec de larges bandes transversales vertes d'environ un pouce chacune. Les autres phxmes de la queue ont leur face interne marbi ée de noir et de blanc, et leur face externe garnie de bandes vertes curvilignes d'environ trois quarts de pouce chacune. Depuis l'arrivée des individus vivants que M. Stone a fait venir, iM. An- derson, conservateur de l'Indian muséum à Calcutta, a reçu des peaux d'individus des deux sexes de cette espèce venant du Yunan et de la Bir- manie supérieure, où, d'après les assertions qui lui sont parvenues, ils ne se- raient pas rares et où les plumes seraient employées par les indigènes comme objet d'ornementation. Le Faisan d'Amherslest de dimensions plus fortes que le faisan doré, qui sen rapproche beaucoup par ses caractères. 11 ne paraît y avoir aucune raison de douter qu'il puisse être parfaitement élevé et se reproduire sous notre climat, et peut-être même poiura-t-il devenir assez commun pour ar- river à être un habitant de nos faisanderies, bien qu'il ne paraisse pas devoir, à proprement parler, arriver à faire partie de notre gibier au même titre que les Faisans du Japon ou de Reeves (Faisan vénéré), appartenant au genre Faisan leslreint. A. A. 1). (Extrait d'un article publié par M. Tegetmeier dans le numéro du Field du 7 août 1869, p. 118.) Le Uiudon huppé {Crested Turkey). Les anciens écrivains qui se sont occupés de l'histoire naturelle des oiseaux font mention d'une race de Dindons dont la tète était surmontée d'une huppe abondante de plumes. Ainsi Albin, dans son Histoire naturelle des oiseaux, publiée en 1738, a décrit un de ces animaux appartenant à M. Cornellyson, de Chelmsford. Temminck, dans son « Pigeons et Gallinacés », publié à Amsterdam en 1813, dit : « Le Dindon huppé est seulement une variété qui diffère du Dindon ordinaire par sa huppe de plumes qui est, tanlôt blanche, tantôt noire. » Ces Dindons huppés sont du reste très-rares. « M^"^^ Bâcher, dans sa magnifique ménagerie pi es de La Haye, avait une race de Dindons huppés d'une belle couleur jaune-isabelle tendant au châtain. /> Le Révérend E. S. Dixon, dans son ouvrage intitulé: « The Dovecote and Ihe ariary « , consacre un chapitre entier au Dindon huppé et rappelle, non seulement le passage de Temminck cité ci-dessus, mais aussi une page de l'ouvrage du lieutenant Byam, qui décrit une race de Dindons huppés sau- 728 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. vages comme existant au Mexique. Les Dindons huppés ne paraissent pas être une espèce, mais paraissent être une variété. Il semble du reste très- singulier qu'une variété qui a été tant à la mode pendant plusieurs années, ait été depuis cette époque entièrement perdue de vue, du moins en Europe. C'est à M. Bartlett que M. Tegetmeier est redevable de la possession de ranimai vivant de cette variété qui est actuellement entre ses mains. Cet animal est d'une couleur châtain et sa huppe d'une couleur grisâtre. 11 vient du Zanzibar par l'intermédiaire de M. Hagenbeck. M. Tegetmeier se propose de donner tous ses soins à la propagation de cette race. « Il est du reste singulier », observe VI. Tegetmeier, « de voir cette variété particulière d'une espèce américaine, absolument inconnue maintenant dans sa patrie origi- naire, entièrement perdue en Europe, nous revenir d'Afrique ». (Extrait d'un article publié par M. Tegetmeier dans le journal the Field du 17 juillet 1869, p. /iG.) A. a. d. Élevage et acclimatation du Casoai* ou Droniéc d'Aus- tralie {Australian Emeii^ Dromœus irroratus), eu Angle- terre. Le numéro de septembre 1868 de notre Bulletin contenait une chronique relative à l'élevage du Dromée d'Australie à Brockham Lodge : nous n'avons pas eu de nouvelles plus récentes des résultats obtenus par M. William Bennet dans celte localité : mais nous avons appris que l'on s'était occupé sur d'autres points de l'élevage et de l'acclimatation de cet animal. L'éle- vage, l'acclimatation et, nous pourrions presque dire, l'apprivoisement du Dromée, a été notamment réalisé à Blenheim Palace, propriété du duc de Marlborough. Les jeunes Dromées s'y élèvent et s'y développent bien après l'éclosion des œufs, ainsi qu'il résulte d'un article de M. Franck Buckland, inséré dans le Land and Waler du 15 mai 1869, p. 310, dans lequel ce zoologiste raconte les faits observés par lui dans sa visite à Blenheim Palace. Un fait signalé entre autres par M. F. Buckland nous paraît mériter d'être cité. Le vieux Tom, dit Long, qui soignait les Dromées, ayant con- struit au-dessus du mâle, pendant qu'il couvait les œufs, une sorte de cabane pour le protéger tant contre l'intempérie des saisons que contre l'indiscrétion des visiteurs, le mâle, à partir de ce moment, ne voulut plus revenir â cette P'ace. A. A. D. Notes sur la sériciculture dans le Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande et ii la Jamaïque. U. W. B. Lord a publié récemment, dans la bibliothèque du journal the Field, un manuel illustré de sériciculture intitulé : « The SUkworm CHRONIQUE. 729 Book, or Silkworms, ancient and modem, their food and mode of mana- gement », qui contient notamment sur le Bombyx mori, le Bombyx cynthia, le Bombyx Yama-may et sur VAntherœa paphia des renseigne- ments fort intéressants ; il ne nous serait pas possible, dans une simple notice du genre de celle-ci, d'entrer dans les détails que mériterait cette œnvre éminemment utile ; nous nous bornerons aux extraits suivants : Sériciculture dans la Grande-Bretagne et en Irlande. — Une compagnie séricicole britannique, irlandaise et .coloniale avait été formée en Angleterre en 1825. Cette compagnie avait fait l'acquisitioii d'une ferme d'une étendue de 80 acres (l'acre = /|0 ares, Z|671), près de Michelstown, dans le comté de Cork, qu'elle voulait convertir on exploitation séricicole : elle y avait fait planter /lûO 000 Mûriers blancs : elle s'était procuré des œufs de Vers à soie et avait mis à la tète de l'exploitation, comme surintendant, un sériciculteur très-expérimenté, le comte Dandolo ; mais, par une suite de circonstances restées encore inexpliquées, l'entreprise, quelque favorables que fussent les circonstances qui avaient présidé à sa naissance, prit fin prématurément. Il fut dit que le climat de l'Irlande était trop froid : telle ne peut pas avoir été la raison, puisque la culture des Vers à soie a été et est encore réalisée avec succès dans des climats beaucoup plus froids. En Puissie (1) et en Suède, des quantités considérables de soie sont produites chaque année, ['ékin, par exemple, est, à tout prendre, d'une température assurément aussi froide, sinon plus froide, que celle de l'extrême nord de l'Angleterre et de l'Ecosse. Quelques personnes entreprenantes, dans le but de tenter l'entreprise, ont fait planter plus de 70 000 pieds de Mûriers près de Slougb ; mais un mode défeclueuxde culture, plutôt que l'elTet du climat, a engagé les personnes qui étaient à la tête de l'entreprise à y renoncer en Angleterre: tou< les plants ont alors été transportés à Malte. Malgré ces essais infructueux pour introduire la sériciculture en Angleterre, une dame, mistress Witby, de Nevvlands, dans le Uampshire, n'a pas reculé de faire plus récemment de nouveaux essais : ses elTorls l'ont, conduite à un résultat plus heureux et elle mérite bien les remercîments du public pour ses travaux. Ses tentatives ont du reste été loin d'être improductives ; en etTet, elle a pu présenter à Sa Majesté la reine Victoria une pièce de 20 yards ^le yard carré = 0"", 8361) de beau damas fabriqué enlièrement avec de la soie provenant de sa propre magnanerie. Les Mûriers qu'elle préférait, paraissaient appartenir à l'espèce connue sous le nom de Mûrier des Philippines {M crus midticauiis). Les œufs qui, par leur éclosion, avaient fourni les Vers à soie, venaient d'Italie et donnaient une soie d'une valeur égale à celle produite, soit en Italie, soit (I) Nous observerons toutefois que l'éducation du Ver à soie paraît en Russie, ainsi que le constate M. de Bourakoff, délégué de la Société d'acclimatation à OJessa, dans son article sur la Produclion animale et végétale en Russie, inséré dans le Bullotin, t. V, p. G89, être bornée surtout à la région méridionale, à la Caucasie et à la Transcaucasie. (Voyez aussi l'ouvrage de M. de Buschen sur les Forces productives de la liussie.) 730 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACCLIMÂTATION. en France. En 18^5, vin M. John Hudson. deTruro, dirigea son allontion sur la cullure du Ver à soie,el un écliantillnn de soie provenant de ses édu- cations fut soumis par lui à un fabricant expérimenté qui la déclara égale en qualité à la meilleure soie de provenance italienne. M. Ilodson fut informé en même temps qu'une centaine de balles de soie conforme à réchantillon pourraient facilement être vendues à 26 schellings (I schelling ==: i fr, 25) la livre. 11 est donc parfaitement clair que le climat d'Angleterre est loin d'être défavorable tant à l'élevage du Ver à soie du Mûrier qu'à celui du Mûrier même. Une question capitale reste encore à décider, celle de savoir si l'élevage du Ver à soie du Mûrier peut donner des résultats commercialement rémuné- rateurs. Nous rappellerons ici que des expériences très-importanles et très^ intéressantes ont été faites, en 1839, à Nottingham, dans le but d'étudier linfluence qu'exerce le mode d'alimentation sur le développement des Vers à soie. Il résulterait de ces expériences que le Mûrier blanc {Morus alba) devrait êlre préféré. Nous ne doutons pas que, sous les auspices de la Silk supphj Association, récemment formée en Angleterre, dont il a (Hé question dans le Bulletin, t. VI, p. 169, nous voyions bientôt [)rendre naissance dans le Royaume uni de la Grande-Brelagne et d'Irlande de nouvelles tentatives d'éducation du Ver à soie et de ses auxiliaires. Sériciculture à la Jamaïque . — En 1838, une personne, résidant à la Jamaïque, reçut un certain nombre d'œufs du Ver à soie du Mûrier pour faire des essais : d'après l'état des Vers, il les lit placer sur les feuilles du liamoon tree [Tropliis ainericana), arbre indigène, très- rustique, dont les branches sont employées en forte proportion pour la nourriture du bétail. Les fruits^ qui ont à peu près la grosseur des grains de Raisin, sont mangés avec avidité par presque tous les oiseaux et autres animaux des forêts. Les Vei s à soie paraissent avoir mangé avec voracité les feuilles de cet arlire et avoir pris un développement extraordinaire. 11 fut établi à celte époque, devant la législature de la Jamaïque, que le produit des Vers à soie ainsi iiounis était d'une abondance remarquable: la soie était blanche et d'une excellente qualité. La valeur de la découverte fut constatée par une alloca- tion de 25 li\res (la livre anglaise = 25 fr.) ; mais nous n'avons pas ai)pris qu'aucune mesure ait été instituée, pour s'assurer de la valeur de ce mode d'alimentation des Vers à soie dans d'autres circonstances, A. A. D. Des espèces de IliO'engs (Clnpea) de la Grande Bretagne. Les seules espèces de ce genre admises par M. le docteur (lunlher comme existant dans les eaux delaGrande-Bretaune sont : Le Cltipea harengus, le Clupca spraUus, le Clupea alusa, le Clupea jhita, le Clupea pilcliardus. Field, 13 Juin 1808, p. /i65. A. A. I). CHRONIQUE. 731 Culture de l'indigo. Le Gartenfreund, journal d'horticulture pablié à Vienne pu* lu Société impériale et royale d'horticulture, donne dans son numéro du 15 février 18'39 des renseignements l'ort intéressants sur la culture de Tlndigo. Nous em- prunterons à l'article qu'il publie sur ce sujet les considérations qui suivent : il se fait dans plusieurs parties de l'Autriche, par exemple à Trieste, fiorz et Botzen, où la plante paraît bien se développer, des essais de culture de l'indigo: quelques indications sommaires sur la culture de celle plante utile pouvaient donc rendre des services; c'est pour cette raison que le Garlenfreund s'est décidé à publier sur ce sujet un article dont il a puisé les éléments dans un journal américain. TJn articlesur la culture de l'Indigo avait été publié, en septembre 1868, par ordre du gouvernement de la Flépul^lique de iloiiduias dans je journal ofliciel de ce pays, et c'est dans cet article que le Garlenfreund a puisé ses renseignements. Cet article, dont l'auteur est M. J. J. Obeso, constate que les essais de culture de l'Indigo dans la république de Honduras, ont donné les meilleurs résultats et ont fourni un Indigo de bonne qualité, et que cet!» culture a de la tendance à s'étendre de plus en plus. iM. .1. .T. Oi)eso entre dans des détails sur les conditions de climat, de sol, d'arrosage, sur la nalure de l'eau, sur la manière de semer et de récolter, sur l'extraction de l'In- digo, etc., etc. Il ne nous est pas possible d'entrer ici dans tous ces d Hails. ÎNous rappellerons du reste qu'un négociant français, membre de la Société d'acclimatation, M. Ménier, cultive avec succès l'Indigo dans ses plantations de la république de Nicaragua, l'une des républiques de l'Am 'rique centrale et méridionale. A. A. D. Sériciculture à Java. AI. Teijsmann, dans des essais dans lesquels il a opéré sur des graines de Vers à soie du B. Yama-may et sur des graines de Vers à soie du Mûrier venant, soit du Japon, soit du Bengale, ne paraît pas avoir obtenu de bons résultats à Java, ce qu'il attribue à la dilférence d't'poque d'éclosion des Vers. Il paraît avoir obtenu de meilleurs résultats avec des graines venant de Siam et de Cochinchine (Tijdschrift ter bevordering der Nijverheid, 1868. Derde ReeJxS, Deel iX. Der de en vierde stuk, p. 121). M. Teijsmann s'est du reste occupé tout spécialement de l'étude des Vers à soie de Siam, et a publié sur ce sujet divers articles insérés dans divers journaux hollandais consacrés à l'étude des produits des Indes néerlandaises. , A. A. I). Sériciculture en Hollande. Malgré lejs insuccès antérieurs de W. II. van llasseli, don! les articles et 732 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCCLIMATATION. rapports sur ce sujet ont été insérés dans les Verhandelingen der Maals- chappij rail Wetenschapen te Haarlem, Deel XVII, stuk 2, bl. 1-126 et suite ; ceux de A. Martini de Geilen, qui a publié en 1833, à b'IIortogen- boscli, un ouvrage intitulé: Handleidincj ter hevordering der Zijdeteelt in Nederland, pour propager la sériciculture en Hollande; ceux de J. G. Scho- rer, en 18/|6-/i8, dont il a été question dans le Tijdschrift vor Xijverheid, Deel XlII.et ceux plus récents de M. Dufour à Utrecht, iNl. L. G. E. L. Fock, à Amersfoori, n'a pas craint de faire de nouveaux essais. La soie provenant de ces élevages de Vers à soie a été présentée au congrès industriel de Arnhem. Soumise à différentes expériences par M. J. A. Travaglino de Arnhem, elle a été reconnue de bonne qualité, ainsi que le constate un article de iNI. H. G. van Hall, publié par le Tijdschrift uitgegeven door de Nederlandsche jVaatschappij ' for Bevorderituj der nijverheid, Derde ReekSjDeel X: Eerste en Ttceede Stuk, p. Zil. Les expériences de :\L Fock ont porté sur la race japonaise et sur une race croisée obtenue au moyen de niàles de race japonaise et de femelles de la race japonaise. En ce qui concerne la question de savoir si le climat de la Hollande permet la culture du Ver à soie, M. Fock y répond non-seulement par une expérience de plusieurs années, mais aussi par la comparaison avec certaines localités du nord de l'Autricbe et de la Prusse, dans lesquelles la sériciculture est pratiquée. iNous n'entrerons pas dans le détail des expériences qui lui ont permis d'obtenir deux générations dans des années ordinaires, et même trois dans des années exceptionnellement chaudes. M. Fock se propose du reste de donner ultérieurement un plus grand développement ù son élevage de Vers à soie. A. A. D. Tabac coinine remède pour les Poules malades. Un article du Gardener's Chronicle du 27 février 1869, p. 23Zi, indique l'emploi d'une dose de Tabac de 30 ù 35 grains comme d'une eCTicacité ra- pide pour la guérison des volailles qui, malades, paraissent dégoûtées de leur nourriture, quelques minutes, une vingtaine environ, sutDraient pour que l'effet se fît sentir. L'auteur de l'article observe qu'il fut étonné, comme mé- decin, de voir un pareil elTet se produite avec une quantité qui, employée chez l'homme, aurait pu déterminer un empoisonnement suivi d'une issue fatale. A. A. D. Note sur la culture du Gourami à Java, Par M. P. Dabry. Le Gouiami n'est pas originaire de Java ; il y a été introduit à une épo- que irès-reculée, dont la date n'est pas connue. — D'où vient-il? personne ne peut le dire. — 11 est maintenant parfaitement acclimaté et se reproduit dans cnnoNioiiE. 733 plusieurs parties de la colonie, surtout dans les Preanger et les autres loca- lités plus froides que Poerivorojo, — 80 pieds (31 cenlim.) au-dessus du niveau de la nier. — Il vit diflicilement à une aititu le de 281J0 pieds, par exemple k Dieng, et meurt promptemcnt lorsque cette hauteur est dé- passée. Les étangs dans lesquels le Gourami est élevé, à Java, n'ont pas plus de trois pieds de profondeur. On en enlève généralement la boue, quoique quelques personnes prétendent que ce poisson engraisse plus vite dans une eau un peu bourbeuse. Il fraie en mars Quelquefois il dépose ses œufs sur des plantes aquatiques telles que les Pistia stratiotes, dont l'ombrage leur plaît infiniment, suivant IM. Boseman. — Le plus souvent il se construit un nid au moyen d'un tissu à mailles peu serrées, fabriqué avec les fibres d'un Cocotier {Arenga saccha- rifera), et que l'on tient attaché à un bâton à 15 centimètres environ au- dessous de la surface de l'eau. A l'époque du frai, lorsque les poissons sor- tent hors de l'eau, c'est un signe certain que deu\ ou trois jours aprî's le nid contiendra des œufs. — On change alors le nid et l'on met les œufs dans un grand va^e en terre rempli à moitié d'eau de puits très-claire. — L'éclosion ne tardera pas à avoir lieu. — Beaucoup d'éleveurs préfèrent au vase en terre un bassin de 5 à 6 pieds de diamètre, profond de 1 pied et demi, dans lequel l'éclosion est plus prompte et où la mortalité parmi les alevins est moins considérable. La nourriture des alevins consiste en cledak (son) qu'on leur distribue tous les deux ou trois jours, jusqu'à ce qu'ils aient atteint la longueur du petit doigt et qu'on puisse les transporter dans les étangs. Lorsqu'il sont adultes, on leur donne chaque jour pour aliments des tempee hoengsel ou espèces de gâteaux faits avec des Katjang tjina et Kantjang tanah {Phaseolus tuneatus, L. et Var., Viguia sinensis, sazi et Arachis hypogca, Avachis prostrata), dont on a extrait l'huile par la pression. Ces gâteaux sont conservés une quinzaine de jours avant d'être livrés aux poissons. Le Courami ne fraie pas avant sa troisième année. Il atteint rapidement de très-grandes dimensions. Lorsqu'il n'a pas dépassé la longueur du petit doigt, il est facile de le transporter d'un endroit à un autre. On se sert pour cela d'un pot en terre, ou, ce qui est préférable, d'un vase fabriqué avec de l'écorce de bananier dont on a enlevé les feuilles. Il est important que ce vase contienne très-peu d'eau, afin d'empêcher le poisson de sauter, ce qui le fatigue et souvent cause sa mort. Lorsque les sujets sont plus gros, il est nécessaire de les sé- parer en ayant soin de ne laisser que juste assez d'eau pour couvrir leur corps. Ils doivent rester couchés sur le côté, sans pouvoir nager. Deux fois par jour il faut rafraîchir l'eau avec quelques gouttes de jus de citron. Si la dislance à parcourir est d'au moins quatre ou cinq jours, il faut changer l'eau journellement. Dans le cas où le voyage devrait durer un ou deux mois, il faut que les poissons aient au moins un ou deux pouces de longueur. Les chances de mortalité seront très-réduiles, quels que soient les mouvements 73/| SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D ACCLIMATATION. auxquels ils seront exposés, si Ton a soin de rafraîchir souvent Teau avec du jus de citron. Il n'y a à Java qu'une seule espèce connue de (lourami. La Houille du Brésil, l*ar M. Rodolphe von Brause. ingénieur civil. L'homme est le dominateur de la ter/e, non par la supériorité de ses forces physiques sur celle des antres créatures, mais parce qu'il est doué de la facullc de penser et d'observer. Par sa puissance inlellectuelle, il sub- jugue tout ce qui vit sur ce globe; il pénètre les secrets de la nature et par vient même à s'assujettir les forces prodigieuses dont elle dispose. L'anliquit était saisie d'admiralion au récit des travaux quasi fabuleux des géanis; Hercule était son idéal, et, jusqu'au moyen âge, la force corporelle unie à la vaillance était exaltée dans les tournois et devenait un titre d'honneur. Aujourd'hui, l'esprit a supplanté la force, et si l'homme, même le plus indilTérent, admire encore les œuvres de la nature, il réserve ses plus grands étonnements pour les créations de l'intelligence humaine. C'est la science qui, par ses ingénieuses et patientes recherches, ouvre la voie. Chaque pas qu'elle fait en avant nous excite à aller plus loin ; mais bien- tôt nous sentons que ses découvertes ne doivent pas rester dans le domaine d'une vainc curiosité, et nous essayons de les faire passer dans la réalité de la vie pratique. De ià, toutes ces merveilleuses inventions modernes, qu'à une épocpie encore peu éloignée de nous les sages auraient regardées comme impossibles. Telle est, entre toutes, l'invention de l'emploi industriel de la vapeur. Quelles ressources n'olTre-t-elle pas à notre activité et quels labeurs ne nous épargne-t-elle pas! A l'aide de la vapeur, les navires sillonnent l'Océan ; les locomotives traversent en quelques heures un continent entier, centuplant les rapports mutuels des nations ; de puissantes machines animées par la vapeur fouillent le sol, percent les montagnes, brisent et transportent les rochers, détournent le cours des rivières poui' en distribuer l'eau aux villes ou entretenir la fertilité de la terre par des irrigations ; elles martèlent le fer, elles écrasent le grain sous des meules avec plus de docilité et de pré- cision queles appar<'ils nuis par l'eau ou par le vent, et quoique au premier abord elles semblent être le type de la force brutale et aveugle, elles se font en quelque sorte intelligentes et délicates pour tisser la laine, le colon et le lin, pour monnayer l'or et l'argent, devenus par U\ l'iatermédiaire obligé des échanges entre les peuples, enfin pour fixer par la presse à la vapeur les pensées de l'honune sur le papier. Mais tous ces prodiges de la mécanique seraient impossibles sans la Houille, aussi n'y a-t-il pas lieu de s'étonner si la nation la plus industrieuse et la plus alïaiiée de ce siècle, l'Angleterre, l'a surnoniuire Vor nair {Hlack nold). C'est ([u'elfeclivemcut la Houille a plus CHRONIQUE. 735 tait pour enrichir l'humanité que toutes les mines d'or de la Californie et de l'Australie. Mais il eu est de la Houille comme de toutes les denrées commerciales ; elle subit la loi économique de l'ollVe et de la demande, et comme la con- sommation en est énorme, sa valeur va croissant chaque année. L'extraction aussi en devient de plus en plus difficile et périlleuse, à mesure qu'il faut l'aller chercher plus avant dans les entrailles de la terre, et si elle s'olfro encore à un prix abordable, cela lient surtout au perfectionnement extrême de l'outillage du mineur. Malgré tout, cependant, le temps viendra, et il n'est ~" peut-être pas très-éloigné, où les pays houillers, épuisés de combustible, laisseront forcément s'échapper de leurs mains le jceptre de l'industrie. On disait qu'il y a là une loi providentielle, comme celle qui, dans l'histoire, a transporté alternativement, dans le cours des siècles, la puissance et la domination d'une nation à une autre. Le lour du Brésil ne saurait tarder à arriver, et dans un prochain avenir nous le verrons sans doute entrer dans la lice de l'industrie, car, lui aussi, il a reçu sa part d'or noir. Dans sa partie méridionale existent des dépôts de Houille qui se révèlent, même à l'observateur inattenlif, par dévastes affleu- rements à la surface. Ces mines, encore vierges de toute exploitation, n'at- tendent que les bras du travailleur et l'or du capitaliste pour répandre leurs richesses sur le pays. J'ai eu effet découvert au district d'Ararangua, dans la province de Sainte - Catherine, une des plus méridionales du Brésil, et où le climat est fort tem- péré, un dépôt de Houille quialllourc la surface de la terre sur une étendue d'environ vingt /eoyas (lieues) et sous une décUvité moyenne de 10 à 12 de- grés ; l'épaisseur en est de plus d'un mètre. Ce dépôt est environ à sept lieues de la côte, où se trouve le petit port de Laguna. Entre ce port et la couche de Houille se trouvent plusieiu's lagunes qui faciliteraient considérablement la création d'tm canal par lequel les produits delà mine arriveraient à très- bon compte au port d'embarquement. Quant à la qualité de celte Houille, je ne puis mieux faire que d'invoquer le témoignage d'un homme dont personne, au Brésil, ne récusera la compétence en pareille matière, M. le docteur Ladislaii Nelto, directeur du Musée d'histoire naturelle de P.io-Janeiro. Voici la réponse qu'il m'a faite lorsque je lui ai demandé son avis sur ce point : « Le charbon du district d'Ararangua n'est pas un lignite, comme on pourrait le supposer avant examen; c'est une belle Houille noire, brillante, de contexiure schisteuse, à cassures pseudo-rectangulaiies. Sou poids spéci- liquc varie, suivant les échantillons, de 1,27 à 1,29 (le poids spécilique de l'eau étant pris pour unité). Soumise brusquement à la combustion, elle se fendille et brûle avec une flamme brillante, d'un éclat presque aussi vif que celui du chalumeau ; brûlée plus lentement, elle se fendille moins et donne alors une flamme un peu fuligineuse, quoique encore blanche, qui prend la forme de griffe ou de choufleur, comme celle des charbons de Fresnes et de Durham. Elle contient un peu de cuivre, et ne donne qu'une faible quantité 736 SOCIKTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'aCGLIMATATION. de cendre, et, de nicmc que la plupart des Houilles grasses (Houilles maré- chales), elle exli.dc une forte odeur en brûlant. Sa poussière, comparée à celle d'autres charbons du sud du Brésil, est plus noire et presque aussi belle que celle du charbon de Ncwcastle. Enfin, après tous les essais auxquels j'ai soumis la Houille d'Ararangua, je n'hésite pas à dire que, si elle est inférieure aux Houilles anglaises de première qualité, elle est cependant supérieure à la plupart de celles des États-Unis et à beaucoup de Houilles françaises et belges. » Quant à son gisement géologique, la Houille d'Ararangua paraît se ralta- clier aux formations tertiaires. On ne saurait en effet expliquer autrement sa présence à la surface du sol actuel, à moins de supposer que les terrains de transition, qui, ailleurs, atteignent jusqu'à 1300 mètres de puissance, ont fait complètement défaut ici. Peut-être aussi y a-t-il eu des erreurs commises dans la classification des terrains du grand bassin intérieur du Brésil méri- dional. Cette formation, comparativeiness récente des houilles d'Ararangua, ne serait du reste pas sans exemple : on connaît aux Etats-Lnis, dans la Virginie orientale, un dépôt de véritable Houille beaucoup plus récent que la grande formation carbonifère, et ce fait autorise à admettre la possibilité d'une semblable anomalie dans les régions australes du continent américain, où, il y a peu d'années encore, on refusait de croire à l'existence de ce com- bustible. Le charbon de formation récente des Étals-Unis repose directement sur le granit; il n'est recouvert que par une seule couche de terre d'alluvion, et sa qualité, d'après le professeur Lyell, égale celle des meilleurs charbons de Newcastle. Je n'affirme pas, cependant, que le charbon d'Ararangua soit contemporain de celui-ci, parce que nous n'avons pas encore de données suffisantes pour décider sur ce point, mais il n'en est pas moins remarquable qu'il se présente dans les couches superficielles du sol. On sait qu'en Angle- terre et en Belgique, la Houille maréchale, celle surtout qui sert à l'extraction du gaz d'éclairage, provient des couches supérieures, et par conséquent les plus récentes de la formation houillère, » L'opinion du docteur Ladislaii Netto est d'un tel poids à mes yeux, dans cette question, que je ne puis conserver aucun douie sur les bénéfices qu'il y aurait à attendre de l'exploitation de la Houille d'Ararangua, et je ne doute guère non plus que le gouvernement brésilien, qui montre tant de sollicitude pour les intérêts du pays, ne vienne tôt ou tard en aide aux hommes entre- prenants qui se chargeront de celte exploitation. ERRATA. Numéro de juillet 18C9, p. 441, lignes 2 et 3, lisez : pour de moindres labours à faire, etc. Numéro d'octobre 1869, p. 593, lignes 1 el 2. lises : ayant eu dans le petit parc qui les cnvironnoil; — Ligne 6, lisez : est clovoc, facile à priver ; — Ligne 8, lises : mais un jetmc Russe w'a asstiré, etc. t-^. 1.^-. . , ÉTAT DES ANIiMAUX VIVANTS. PLANTS, GRAINES ET SEMENCES DE VÉGÉTAUX, OBJETS DE COLLECTION, PRODUITS INDUSTRIELS ET OBJETS D'ART, DONNÉS A LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE d'acclimatation , Du 1" janvier au 31 décembre 1869 (1). NOMS DES DONATEURS. OBJETS DONNÉS. RENVOI au Rl'LLETlN'. MM : Baraqiiin, au Para. 1» ANIMAUX VIVANTS. Collection d'animaux du Para. 718-719 Bixio, à Paris. Douze grammes de graines de Vers à soie de Californie. 236 Brenier de Moxtmorand (le vicomte), en Chine. Deux Tourterelles du Japon. 50,2'26 Descuarmes(L.), capitaine aux dragons de l'Impéra- trice, au Japon, et à Paris. Graines d'insecte-végétal. Œufs de deux espèces de W(y//«MW? et de quatre espèces de l'husnui. 139 ■ 261 DUCHESNE DE BeLLECOIRT; à Batavia. Antilope de Java. 260 Ferreira La<;e , à Rio- Janciro. Un Tapir. 330 Nigra (le commandeur), ministre d'Italie, à Paris. Cocons de Vers à soie de la liiuii- siane. Û85 Pasquieb (A.)j àDamery. Une paire de Léporides. .537, .'.77-578 Ploem (le docteur), à .hiva. Divers animaux (Biclic Axis, etc.). 720 Sai'Lcy (de), à Metz. Graines de Vers à soie du. Mûrier. li2 Simon (Eug.), consul de France, à Ning-Po. Collection de poissons vivants de Chine. 408 Verrolles (M8''), évêque de Mandchourio. Collection de cocons de Vers à soie de l'Ailante. 253 Vouga (le docteur), à Neuchàtel. Œufs embryonnés de grande Truite des lacs. 711 (1) Pour les livres, voyez les jiages 50, 148, 233, 243, 25!Jt, 33-2,3 45, 340, 43rops ex- celsa. Giaincs (VEriohotrya Japonka. Pieds d'une plante antirabique de Cbinc. Graines d'Ipomœa à feuilles mar- bi'ées. Trois plantes japonaises. Plants de divers Cinchonas. Graines de Protea argentea et tubercules A'Exeu viridis. Pieds de Myrica cerifcva. Graines diverses. Grenades récoltées en Vendée. Graines diverses. RENVOI au BULLETIN. 148 261 232 i88 701 50 715 Graines A' Acacia lophanta et de Pècber de Syrie. Graines diverses et herbe aux Poules. Plants et glands d'aabrea forestiers. Graines d'Acacia lophanta. (îraines diverses d'Australie. Graines d' Acacm jpyr,nantha. Ignames diversus^. Graines et plairtes^. «, 140, 165 256,332 431 49 701 232 147 256,433 257 146 243,338 439,557 386 258 720 7A0 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOÛLOGIQUE D ÂCGLIM.VTATIUN. NOMS DES DONATEURS, Kamei-, à Paris. RossiGxos (J.)> f» Ouate- mala. SiLLAN, à Paris. Simon (Kug.), eu Ciiiiic. SiNÉTY (le marquis de), à Paris. Sui'SA (.J. A. de), à Lis- bonue. VAViN,à Paris. Vidal, àMoiithel. Wai.ier Uiu., à Hobart- Towu. OBJETS DONNES. RENVOI au BULLETIN. Betz-Penot, il Ulay. Graiues diverses. Graines de Maïs et de Roseau. Noyaux de Pèciies Vie Tullius et de Miregoton. Plants et glands d'arbres forestiers. Graines diverses. Graines diverses de Mozambique, Graines diverses. Graines du Sénégal. Graines diverses. Graines et éeorees d'A/atonia constrida et de Petalostirjina quu- driloculare. 3" OBJETS DIVERS. Semoules et farines de Maïs; pains, galettes, pâtisseries et poudre d'extrait de viande, le tout au Mais. 232 487 721 257 49 439 557 244 715 44-2 BniERRE, à Saiut-Hilairc de Riez. Deux dessins coloriés de Mijopo- rum et û' Acacia /opha/ita. Dnios (E.), à Paris. I Caisse de feuilles de Coca. EsTiENNE (d'), à Toulon Gi^iLLOTKALix, à Versailles. Hetting, en Norvège, Hi;nER (Cil.), îiHyères. Maréciiaix, à Paris. PoMPiGNAN (le marquis de), à Nérae. Une balle de Bourao, Hibiscus t ex tilts. Spécimens de cocons. Spécimens de Salmo salur et de Salino alpinus. Tiges de Jioehmcria Japonira. Spécimens de naissain d'Huîtres. Ecbantillons de Trull'es. 709 439 229 439 721 699-700 644 552 236 DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. 741 NOMS DES DONATEURS. OBJETS DONNÉS. Sagka (Hainoii de la), à Paris. SicAiiD (le (locleur), à Marseille. Vei.ez, à Paris. Ecliaiilillons de produits de passe- menterie, obtenus par M. Ghilders^ avec l'Ortie de Chine. Echantillons de coton récoltés chez lui. Spécimen de Sp/ueria développé sur une larve d'insecte. RENVOI au BULLETIN. 267-268 433 232 ÏNDEX ALPHABÉTIQUE DES ANIMAUX MENTIONNES DANS CE VOLUME. Abeille, 299-304, 392. Alose, 2Û1, 346, Alpaca, xxxviii, 89, 92, 94. Anchois, 570-572. Ane, 88, 506. Anguille, 501. Ammaux,355, 402, 434,444-448,724. Antilope, 613. — de .lava, 260. Aptfiryx, 494. Attacus cecropia, 160. — Polyphemus, 160. — Promethea, 160. Autruche, xxxix, 87, 153, 266. 434- 435. Axolotl, 346-347,620,718. Baleine, 573-574. Bœuf sans corne, 480. — sauvage, 702. Tiomhy.T arrindio. Yoy. Vers à soie du Ricin . — cyntliia. Voy. Vers à soie de l'Al- lante. — Mori. Voy. Vers à soie du Mû- rier. — Pernyi. Voy. Vers ;i soie du Chêne de Chine. — Spomlyr, 467-469. — Yama-maï. Voy. Vers à soie du Chêne du .lapon. Bouquetin, 153. Canard, 615. — perche ur, 710. — saurage blanc ^ 158. Carpe, 251, 376-380. Casoar, 728. Castor, 706 Catitus, 437. Céréopse, 226, 615. Cerf a.xw, 153. Chabin, 74-75. Chameau, 392. Cheval, 1, 54-50, 149, 150-151,180- 181, 331, 382, 383, 437. Chèvre, 74-75, 92,614. — d'Angora, xxxvni, 1-4, 5, 87,90, 92, 94, 149, 392, 490, 508,613. — de NuJjie, 87. — du Thibet, 697-699. Chien, 383, 480. Colin, xxxix, 249-250, 509-514. Coq de bruyère, 592-593, Corail, 10-19. Crevette, 187-161, 331, 577-578. Cygne, 140-141, 615. Cyprin, 376-379. Dauphin, 575-577. Dauw, 149. Dindon huppé, 727-728. Élan, 226, 705-706. Éperlan,501. Éponge, 115-117, 398-400. Faisan, 118, 250, 704. — d'Amherst, 725-727. Fourmi, 118-123, 239, 242, Francolin, 241. Gallin.acés, 118-123, 157-158, 239, 242-243, 250,265-266, 340-341, 342,357-360, 361-363, 434,491, 506, 648, 707-708. Gourami,45, 241-242, 250,251, 717, 732-734. Grue cardinale. 254. Hanneton, 416. Hareng, 561-571, 730. Hémione, 149, 180-181, 382. — métis, 180-181, Hérisson, 187. Hocco, 357-360, 719. Huître, 100-117, 158-160, 233, 251, 331, 351, 39.5-397, 552, 578- 579. INDEX ALPHABÉTIQUE DES ANIMAUX, 743 Insectes, 118-123. Insecte-végétal, 1 39-1 iO. Kangurou, 61/i-61ô, 657-659. Lama, xxxvni, 89, 92, 94, MO, 612. Lamproie, 241. Léporide, 430, 437, 477-478. Li/mnœus peregra, 656. Mammifères, 490-491, 612-615, 724- 725. Maquereau, 572. Marsouin, 575-576. Martin triste, 226, 481, 710. Merlan, 572-573. Merle blanc, 158. Moineau, 639. — blanc, 158. Morue, 501-505, 561. Mouche il calé, 352. Mouflon il manchettes, 614. Moule, 580. Mouton, xxxvm, 8, 437, 490-491,614, 638. — d'Astrakan, 638. — cliinols (Ti-yang), 156-157, 478- 480,614. — jaune, 271-272. — 3Iauchamp, 93. — de Naz, 95-99. Murrmj Cod Fish. Yoy. Oligm'U.^ Mac- qiuiriensis. Nandou. 147,434,481, 616, 728. Oie, 140141, 491, 615. Oiseaux, xl-xli, 6, 333-334, 385-386, 438, 491-492, 615-616,707-708. — Insectivores, 50-51, 142, 333- 334. — migrateurs, 660-675. Oligoru6- Macquark/isis, 51,481, 700. Ombre-chevalier, 185-189, 369-381, 464-465. Passereaux, 118. Perce-bois, 352. Perche, 78-79. Perdrix, 118. Perruches, 676-679. Phasrivi, 261. Phoque, 573-575. Phyllium, 261 . Phylloxéra vasfntrix, 654-656. Pigeon bleu de Madagascar, 361-363, Pintade, 404-407. Poissons, xLi-xLvni, 182-191, 226- 227, 237-239, 241-242,248-249, 284-298, 364-368,369-381, 408- 414, 449-459,460-466,481,494 495, 497-505, 508, 515-532, 561-591, 616-620, 639, 720-721. couveurs, 703, 717. Porc, 490. Poule, 357-360, 480, 491, 508,648, 707-708, 732. Renne, 349-350. Salmonidés, 515-532, 616-619,656. Saumon, lvui, 182 191,241,251-253, 269-271, 331-332, 338, 364-368, 369-381 , 392-395, 450-459,497- 501,551-552, 699-700. Sauterelle, 711. Serpent d'eau, 187. Singe, 434, 704-705. Tapir, 330, 437. Tétras, 592-593. Tinamou, 385, 719. Triton, 347. Truite, 182-191, 269-271, 331,338, 369-381,392-395, 451-459,460- 466, 494-495, 656, 711. Vache, 506. — bretonne, 86-87. Vers il soie, xLvni-Lii, lxhi-lxvi, 20- 30, 160, 169-172,227,232,342, 397-398, 467-469, 482-485,496, 533-543, 554-556, 594-606,607- 608, 711-714, 728-730, 731-7.i2. — de lAilante, 253-254, 467. — du Chénr de Chine ou Bombyx Pernyi, 257, 352. — du Chêne du Japon ou Bombyx Yama-mài, 153-156, 335-338, 482-484, 553-554, 639-643, 680- 683, 701, 711-714. — du Mûrier, 383, 392, 400, 415- 417, 431,438-439, 684-690. — du Ricin, 467. Vipère, 233-234. Yak, xxxvi-xxxvu, lviii, 4-5, 53, 81- 86,88,89-91, 94, 149,151-152, 331, 436. Zabre liossu. 141-142. Zèbre, 149, ' INDEX ALPHABËTIQUR DES VÉGÉTAUX MENTIONNES DANS CE VOLUME. Acacin, 145,557. — hqihmita, 52, 146, 448, 162. — pycnontitu, 386. Aloès, 162. Alstoiria constricfa, 442. Arnucorin Cu7Viù)ij/inmi, 440. — • imbi'icnfo, 256. Arbre à caoutchouc, 79-80. Arbres forestiers, 51-52, 216-224, 257, :5 17-329. 724. Areca rubrn, 440. Arracarha l'sculentn, 234, 439. Arundo mauritanien, 476. Asperge, 165. Avoine, 259-260. Bambou, lx-lxxvi, 5-6, 31-43, 94, 132, 162, 163-164, 243, 262, 332-333, 334-335, 342, 348, 383- 384,433, 475-476,550, 621.719. Blé précoce, 168, 260, 262,' 486-487, 703. Bœhmcria Japonica, 644. — tonacissima, 232, 247, 335. Boiirao. Voy. Hibidmo>'t (Ic doctcur A.). L'apiculture et la ruche vosgienne, 299. Girard (Maurice). Le gibier à plume et les Fourmis, 118. Girod de l'Ain (le général baron). Note sur la production des races ovines, 95. Jacquemart (Fréd.). Rapport de la commission de comptabilité (1867 et 1868), 273. Jeannel (le docteur). Educations de 'Versa soie en plein air, lilb. Lavigerie (MSf). Essais d'acclimatation en Algérie, 506. LoÉs (de). Essais de pisciculture en Suisse, 460. Martin (le colonel). Caprification du Figuier en Kabylie, 622. Mène (le docteur Edouard). Des pro- duits végétaux de la Chine et en particulier du Bambou, i.x. — Des usages du Bambou en Chine, 31. MiLNE Edwards (Alphonse). Note sur un métis d'Hémione et de Jument, 180. MoRiN (le général A.). Note sur la ma- gnanerie de M. Mouline, 684. Muntadas (Fed.). Rapport sur l'incu- bation artificielle et l'élevage des Salmonidés, 182. Nacdin (Ch.). La nouvelle maladie de la Vigne et ce qu'on pourrait faire pour y remédier, 654. Pépin. Poire de terre Cochet, 75. PiGEAix (le docteur). Coup d'œil sur la Société d'acclimatation de Rus- sie, 401. Pinçon (Jules). Rapport sur les éduca- tions de Vers à soie, de 1866, 1867 et 1868, 20, QuATREFAGES (de). Discours d'ouver- ture de la séance publique ilu 19 février 1869, xxvi. QuiHOu. Rapport sur les cultures faites en 1868. an Jardin d'acclimatation, 124, — Note sur quelques plantes nou- velles ou peu connues, cultivées au Jardin d'acclimatation, 470. Richard (du Cantal). Rapport sur les Cheptels de la Société, 1, 81. — Zoologie des salles d'asile et des écoles élémentaires, histoires et le- çons explicatives, par Mad. Pape- Carpantier, 444. Rico (B.). Pisciculture dans le dépar- tement du Puy-de-Dôme, 369. RoosEVELT (Robert B.). Sur le Sfiùno Amethi/sius, 494. SAGRA(Ram(in de la). Notice sur l'Ortie de la Chine, 196, 305. SiM.MoxDS (P. L.). La sériciculture et la production de la soie dans l'Inde, 533, 594. SouBEiRAN (J. L.). Rapport sur les tra- vaux de la Société pendant l'année 1868, XXXV. — Procès-verbaux des séances géné- rales de la Société, XIV, 44,139,156, 225, 235, 240, 249, 330, 340 382, 430, 696, 710. — - Rapport sur l'osti'éiculture à Area- chon, Hayling etlrieste, 100. — Rapport sur l'exposition des pro- duits de pèche de Ui Haye en 1867, 449, 497, 561. Taverna (le comte Joseph). Éducations de Bombyx Yama-mai^ 680. Torrès-Ca'icedo. Note sur le dévidage des cocons tle plusieurs espèces de Bombyx, li67 . ToucuARD (A.). Éducationde Perruches, 676. Ti'RUEL (le docteur L.). Les reboise- ments du Faron, 216, 317. — Acclimatation dans le midi de la France, 490. ViENNOT Cr.). Association anglaise pour la production de la soie, 169. — De l'introduction et de la propaga- tion du Mûrier en France, 192. Wallut (Ch.). Rapport au nom de la Commission des récompenses, lxxvii. — Procès-verbaux desséances du Con- seil de la Société, 436, 477, 551, 637. TABLE DES MATIERES. TREIZIÈME SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION. Procès- vprhal de la treiziènio séance piililiquc annuolle , tciuio lo 19 février 1869, à l'hôtel de ville '. ,. xiv Prix extraordinaires encore à décerner xvii Prix fondés par feu M. Aorun de Geiimi(;nv xvii Prix perpétuel fondé par M""^ Guérineau , née Delalanue xvn Prix fondé par un anonyme ^ xix Prix perpétuel fondé, par Mud. veuve Ad. Di tuone, née Gaiait xix Prix fondé par M. L. Altuammek, d'Arco (Tyrol) xx Prix fondé par Son Exe. M. Droivx de Liiiys xxiu Prix fondé par M. Frédéric Jacoiemakï xxiv MM. De Quatrefages. — Discours d'ouverture xxvi J. L. SouBEiBAN. — Kapport sur les travaux de la Société pendant l'année 1868 xxxv Le docteur Edouard Mené. — Des produits véj;étaux de la Chine et en particulier du Bambou i.x r.h. Walu T. — Rapport .lU nom tie la Commission des récom- penses I XWK DOCUMENTS RELATIFS A LA SOCIÉTÉ. Oi'f;anisation pour l'année 1809 V Liste des Sociétés affiliées et abrégées à la Société impériale d'ac- climatation vm Quatorzième liste supplémentaire des uiemhres de la Société xi GÉNÉRALITÉS. Richard (du Cantal). — Rapport sur les Gheptels de la Société 1 et 81 Le comte d'ÉrRÉMESMi, . — Rapport de la commission des Cheptels 177 Fréd. Jacquemahï. — Rapport de la coujiuission de Comptabilité (1867 et 1868) 273 A. Geoffroy Saint-Hii.aire. — Deuviémc rap[)ort au conseil sur les Chep- tels 353 Le même. — Rapport sur le.lardin d'acclimatation, présenté ta l'assemblée générale du 30 avril 1869 387 Le docteur Pic.EArx. — Coup d'o'il snrla Société d'occliniatation de Russie. 401 « TABLE DCS M.VTlÈIltS. " V-^ Mfjr Lavigeuie. — Essais iraccliiiiataliou en Algérie •'J06 K. D. Barnsby. — De l'acclimatation de quelques espèces animales et vé- gétales eu Tourainc (><^9 MAMMIFÈRES. Richard (du Cantal).— Rapport sur les Cheptels de la société 1 et 81 Le ■,'énéral baron Gibod (de l'Ain). — Note sur la production des races ovines "«^ Alpli. MiLNE Edwards. — Note sur un métis d'Hémione et de Jument né au Muséum d'histoire naturelle IHO A. Gboffrov Saixt-Hilaire. — Emploi des peaux de Kançurou pour la !,'anterie ' 657 OISEAUX . Paul Aquarone. — Accouplement d'un Hocco mâle et d'une Poule nankin. 357 Le même. — Note sur le Pigeon bleu de Madagascar 3G1 J. GoRNELY van Heemstra. — Multiplication en France delà Pintade cou- ronnée . ^04 A.Geoffroy Sai>t-Hilaire. — Succès obtenus par MM. Coignet et Henne- cart dans la multiplication des Colins de Californie en liberté 509 C. Bouchard. — Le petit Coq de bruyère . . . 592 Sabin Berthelot. — Les oiseaux migrateurs 660 A. ToiJCHARD. — Éducation de Perruches 676 POISSONS, CRUSTACÉS, ANNÉUDES ET ZOOPHYTES. l)e la pèche du Corail 10 Le docteur J. L. Sol'beiran. — Rapport sur l'ostréiculture à Arcachoii, Hayling et Trieste lOO Fcd. MuxTADAS. — Rapport sur l incubation artilicielle et l'élevage des Salmonidés , , 182 H. de la Bi.anchère. — Du transport des poissons vivants 284 Le docteur A. Ciiavannes. — Note sur la naturalisation du Saumon du Rhin dans le lac Léman 364 B. Rico. — Pisciculture dans le département du Puy-de-Dôme 369 Carbonnier. — Sur l'accouplement d'une espèce de poisson de Chine. . . . 408 J. L. Solbeiran. — Rapport sur l'exposition des produits de pèche de La Haye en 1867 ' 449, 497 et 561 De LoES. — Essais de pisciculture en Suisse 460 H. de la Beanciikue. — Nouveau système d'élevage pour les Salmonidés et de leiir nryurriture à l'état d'alevins 515 INSECTES. Jules PiNi^oN. — Rapport sur les éducations de Vers à soie, de 1866, 1867 et 1808 ... 20 750 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE d'ACGLIMATATION. Maurice Giuard. — Le gibier à plume et les Fourmis 118 Le docteur Gillet de Grandmont. — L'apiculture et la ruche vosgienne. . . 299 Le docteur Jeannel. — Educations de Vers à soie eu plein air 415 Torrés-Caïcedo. — Note sur le dé vidage des cocons de plusieurs espèces de Bombyx 4(j7 P. L. SiMMONDS. — La sériciculture et la production de la soie dans l'Inde 533 et 594 Comte J. Taverna. — Educations de Bombyx Yama-mài 680 Général A. Morin. — Note sur la magnanerie de M. Mouline 684 VÉGÉTAUX. Le docteur Edouard Mène. — Des produits végétaux île la Chine, et en particulier du Bambou lx Le même. — Des usages du Bambou en Chine 31 Catalogue des Vignes de l'ancienne collection du Luxembourg, actuelle- ment cultivées au Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne 57 Quiiiou. — Rapport sur les cultures laites en 1868, au Jardin d'accli- matation 124 T. ViENNOT. — De l'introduction et de la propagation du Mûrier en France 192 Ramo:; de la Sagra. — Notice sur lOrtie de la Chine 196 et 305 H. DuMESML. — Note sur la culture du Safran 205 Le docteur L. Tirrel. — Les reboisements du Faron 216 et 317 Le docteur Cuigneau. — Le Chcojuerops excelsa 418 QuiHOU. — Note sur quelques plantes nouvelles ou peu connues, cultivées au Jardin d'acclimatation 470 CiiATiN. — Note sur la distribution de végétaux utiles par la Société d'ac- climatation 544 Le colonel Martin. — Cuprification du Figuier en Kabylie 622 P, CuAPPELLiER. — Note sur des plantes de la Chine envoyées par M. E. Simon, et sur des plantes de l'Anatolic envoyées par M. Dul'our. . . 632 De la Blanchère fils. — Note sur l'orisrine du China-grass 691 o^ EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX. Procès-verbaux des séances générales de la Société. Séance du 8 janvier, p. 44. — Séance du 22 janvier, p. 139. — Séance du 5 lévrier, p. 156. — Séance du 5 mars, p. 225. — Séance du 19 mars, p. 235. — Séance du 2 avril, p. 240. — Séance du 16 avril, p. 249. — Séance du 30 avril, p. 330. — Séance du 14 mai, p. 340, — Séance du 28 mai, p. 382. — Séance du 11 juin, p. 430. — Séance du 10 décembre, p. 696. — Séance du 24 décembre, p. 710. Procès -verbaux des séances du Conseil, "éance du 2 juillet, p. 436. — Séance du 27 aoùt^ p. 477. — Séance du 24 septembre, p. 551. ^— Séance du 29 octobre^ p. 637. TABLE DES MATIÈRES. 751 CHRONIQUE. Extrait àeVAkh/jar. La Chèvre et le Chabiii 74 Pépin. (Extrait des Annales de l'agriculture française.) Poire de terre Cochet. 75 Extrait du journal de chimie et pharmacie. Etudes sur le typhus des Perches 78 A. Aug. Delondre. La Caoutchouc au Brésil 79 Le même. Culture de l'arbre à Thé à la Jamaïque 80 Viennot. Association anglaise pour la production de la soie 169 Traitement des Oliviers en Provence 172 A. Aug. Delondre. Considérations sur les espèces de Saumons et de Trui- tes de la Grande-Bretagne 269 Le même. Le Hwand-Yang ou Mouton jaune de Mongolie 271 Le même. Introduction du Renne dans les Alpes 349 Le même. Huîtres de Hem ou de Hani 351 Le même. Des principaux insectes destructeurs du Caféier 352 Le même. Chênes servant de nourriture aux Vers à soie de Chine 352 Le même. Progrès de l'acclimatation en Australie 392 Le même. Des Saumons 392 Le même. Note sur le Saumon Toledi 394 Le même. Les Huîtres dans le port de Gênes 395 Le même. Introduction et acclimatation des Vers à soie en Tasmanie. . . . 397 Le même. Sériciculture en Californie 397 Le même. Pêche des Eponges dans la mer Adriatique 398 Extrait du Bulletin de l'Académie des sciences de Munich. Analyse des feuilles du Mûrier 400 Richard (du Cantal). Zoologie des salles d'asile et des écoles élémentaires; histoires et leçons explicatives, par Mad. Pape-Carpantier 444 L. TurreL Acclimatation dans le midi de la France 490 A. Aug. Delondre. Aptéryx d'Owenii 494 Robert B. Roosevelt. Sur le Snlmo Ainelliystus 494 A. Aug. Delondre. De la sériciculture dans la Nouvelle-Zélande 496 Le même. Des variétés de Thé cultivées dans l'Inde 496 Le même. Culture du Café dans l'Inde méridionale 558 Le même. Production de la Soie en Italie en 1868 607 Extrait du Bulletin de la Société d'agriculture et des arts de Seine-et- Oise. Couveuse artificielle 648 De Carrière Brimont. Le Maïs Carragua 648 Ch. Naudin. La nouvelle maladie de la Vigne et ce qu'on pourrait faire pour y remédier « 654 A. Aug. Delondre. Elevage de la Truite à l'établissement de Stormontfield. 656 Le même. Production animale et végétale de la colonie anglaise de Natal. 723 Le même. Mammifères du gouvernement de Saint-Péterbourg 724 Le même. Le Faisan d'Araherst» ...*... i 725 7ô'2 SOCIÉTÉ IMI'ÉIUALE ZOOLUGIQUK d'acCL1MATAT10i\. A. Au^. Delo>dre. I.c Diiuloii liuppû 727 Le mènic. Élevage et acclinmlation du Cnsoar ou Droniéc d'Australie^ en Angleterre 728 Le même. Notes sur la sériciculture dans le Royaume-Uni de la Grande- Bretagne et d'Irlande et à la .lamaïquc 728 Le même. Des espèces de Harengs de la Grande-lîrelagnc 730 Le même. Culture de l'Indigo 731 Le même. Sériciculture à Java 731 Le même. Sériciculture en Hollande 731 Le même. Tabac comme remède pour les Poules malades 732 P. Dabry. Note sur la culture du Gourami à Java 732 Rodolphe von Brause. La bouille du Brésil 734 Errata 272, 448, 73t> État des dons faits à la Société Impériale d'acclimatation 737 Index alphabétique des animauv mentionnés dans ce volume ... 742 Index alphabétique desvégétaux mentionnés dans ce volume 744 l'able alphabétique des auteurs mentionnés dans ce volume ... 74 G FIN DE LA TABLE DES MATIERES. Paris, — Imprimerie de E. Martinet, rue Mignon, 2. r r SOCIETE IMPERIALE ZOOLOGIOUE D'ACCLIMATATION LISTE GÉNÉRALE r r- MBRES DE LA SOCIETE ET DES SOCIÉTÉS AFFILIÉES ET AGRÉGÉES \\\ 22 mai iS69. PARIS U SiÉGE DE LA SOCIÉTÉ, RUE DE LILLE, 19 (hôtel la.urac.uais) 1869 POUR l'année 1869. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION. MM. DROUYN DE LHUYS A. DUMÉRIL, Antoine PASSY, De QUATREFAGES, RICHARD (du Cantal), Le comte d'ÉPRÉMESNIL, secrétaire général. MM. lebaron J. CLOQUET.I MM. Le baron SÉGUIER. CHATIN. A. Gillet de GRANDMONT. RUFFIER. I Fréd. JACQUEMART. président. > vice-présidents. MM. E. DUPIN, secrétaire pour l'intéricvr. Cil. WALLUT, secrétaire du Conseil. Le marquis de SINETY, secrétaire pour l'étranger. i. L. SOUBEIRAN, secrétaire des séances. Paul BLACQUE, trésorier. COSSON, archiviste. MM, A. HENNEQUIN. Le marquis de SELVE. Frédéric DAVIN. MM. COSTE. Le baron LARREY. POMME. Vice-président honoraire jjm Secrétaire honoraire du Conseil . . Membres honoraires du Conseil. . . i Secrétaire adjoint des séances ... Secrétaire délégué Agent , . . ' ' le prince Marc de BEAIJVAU. A. GEOFFROY SAINT-HILAIP.E. De BELLEYME. RUl'Z DE LAVISON. A. GILLET DE GRANOMONT. J. L. SOUDEir.AN. Eu"'. GRISARD. Délégués du Conseil en France et dans les Colonies. A Bordeaux, MM. DURIEU DE MAI- SONNEUVE. A Boulogne-sur-Mer, Al. ADAM. A Caen, LE PRESTRE. A Cernaij, A. ZURGHER. A Clermont-Fcrrand, H. LECOQ. A Batavia, MM. J. C. PLOEM. A Constantinople, DUFOUR. A Douai, Au Havre, A Lyon, A Marseille, \ Napoléon-Vendée. MM. L. MAURICE. H. DELAROGHE. C. BOUCHARD. Ant. HESSE. D. GOURDIN. A Poitiers, MM. MALAPERT père. A St-Quentln, THEILLlER-DEaJARDlNS A Toulon, TURREL. A Totilnasc, JOLY. A Wcsserlinn, GllOS-HARTMANN. A Florence, A Lausanne , A Londres, A Milan, Prince A. deDBMIDOFF. CHAVANNES. comte J. TAVERNA. Ch. BROT. Délégués du Conseil à l'Étranger. k Niinijasaki MM. (.lapon). DURY. A Odessa, P. DE BOURAKOFF. A Pfsth (HonsTie), L. DE WAGNEl'.. A Philtuldphie , Th. WILSON. A Québec, JOLY DE LOTBLNIÈRE. A Rio-Janeiro,m^. de CAPANEMA. A S'-Pétershourg, BRANDT. A Shanghai, DABRY. AS!idne)j(kusU\), MAC ARTHUR. A Turin, le chevalier BARUFFL BUREAUX DES SECTIONS ET DES COMMISSIONS PERMANENTES. Mammifèhes. i" Section. MM. N., président, PIGEAUX, vice-président. ROGER-DESGENETTES, secrétaire. RAVERET-WATTËL, vice-secrétaire. 2" Section. — Oiseaux (Aviculture). BERRIER-FONTAINE, président. ROGER-DESGENETTES,' î;ice-pr(<«itoa. CRETTÉ DE PALLUEL, secrétaire. André FRANCHE, vice- secrétaire. MM. Baron d'AVENE, président. Augustin DELONDRE, vice-président. 3° Section. — Poissons, Crustacés, Annélides, Mollusques (Pisciculture et Hirudiniculture). MM. PASSY, président. MILLET, vice-président. Ch. WALLUT, secrétaire. Th. LUGE, vice- secrétaire. ■i' Section. — Insectes (Sériciculture et Apiculture). GUÉRIN-MÉNEVILLE, président. AUBE, vice-président. LUGE, secrétaire. J. L. SOUBEIRAN, vice-secrétaire. Section. — VÉGÉTAUX. MM. Dr Edouard MÈNE, secrétaire. Aristide OINDRE, vice-secrétaire. Commission permanente de l'Algérie. MM. RICH.\RD (du Cantal), président; le général Comte DAUMAS, président honoraire ; Albert GEOFFROY SAINT - HI LAIRE , secrétaire. Commission permanente des Colonies. MM. Antoine PASSY, président; RUFZ DE LAVISON, secrétaire. Commission permanente de l'Etranger. MM. DROUYN DE LHUYS, président; DE QUATREFAGES, vice-président. Commission cli:matol.ofji(jw;. MM. iV., président ; Edmond BECQUEREL, secrétaire. Commission industrielle. . . (Pour l'examen des produits désignés comme propres à être introduits dans l'industrie.) Commissiiyn mi-i/icali'. MM. le baron SEGUIER, président; Natalis RONDOT, secrétaire. . (Pour l'examen des produits désignés comme jouissant de propriétés médicinales.) MM. le baron J. C.LOQV^T, président ; J. L. SOUBEIRAN, secrétaire. r r LISTE GENERALE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION Au 22 mai 186Q Nota. — Lps Letlrcs [M. F.] dt^signeul les membres fondateurs; [M. H.] les membres honoraires. EUROPE, France. S. M. L'EMPEP.EUn, protecteur. ■ S. A. I. 1'^ Prinro Napoléon, sénaleur, au Palais-Royal États roiiiains. S. S. lo Souverain Pontife. ■■ ■ itlJeisiagne. S. A. R. lo Grand-Piic do IIessr-Darmstadt. S. A. le Prince Charles-Antoine de IIouenzollern-Sigmaringen, à Diisseldorf. . ■ S. A. le Prince Erangoîs de Ltchtenstein, à Vienne. r ■ , ,^ - S!avî<'B'e. S. M. le Rot de Bavière. . S. M. le Roi DES Hellènes, .. .,. ,. Kniie. S. M. le Roi d'Italie. - ■ • : . , > ..,1 i LISTE GENERALE DES MEMBRES S. A. R. le Prince Eugène de Sayoie-Garignan. S. A. S. le Prince de Monaco, au palais de Monaco. Pays-Bas. S. M. le Roi des Pays-Bas. Portugal. S. M. le Roi de Portugal. .:. . Prusse. S. M. le Roi de Prusse Guillaume ï''. Russie. S. A. le Prince d'ÛLDENROURC, à Sainl-PéLersbourg. , Saxe. S. M. le Roi de Saxe. Saxe-Wciuiar. S. A. R. le Grand-Duc de Saxe-Weimar. S. A. R. le Duc de Saxe-Cobourg-Gotiia. ' Suède et IVorwége. ' S. M. le Roi DE Suède et de Norwége, Turquie. S. M. I'Empereur des Ottomans. Valackie. S. A. le Prince Stirrey, ancien hospodar de Valachie, à Paris. ASIE. — AFRIQUE. — AMÉRIQUE. Brésil. S. M. I'Empereur du Brésil. Egypte. S. A. le ViCE-Roi Ismaïl-Pacha, S. A. le Prince Abdul-Halim-Pacha, au Caire. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 5 Equateur. S. Exe. Don Gabriel Moreno, président de la République de l'Equateur [M. H.]. États barbitresqùcs. S. A. le Bey de Tunis. Indes orientales. S. A. Datu Tummonggong, Maharajah de Johore et ses dépendances, à Singapore. S. A. TuANviN WAN Aboobakar, Bin Datu Tummonggong, Daing Ibrahim Sri Maharajah, à Singapore. , S. A. TuANviM WAN Abdulrahman, Bin Datu Tummonggong, Daing Ibra- ■ HiM Sri Maharajah, à Singapore. : < 6 ,LISTE GÉNÉIIALE DES MEMBRES. MM. Abbadîe (Antoine d'), membre de l'Institut (Académie des sciences), à Urrugne, près Béiiobie, et rue du Bac, 104. . l\ Basses-Pyrénées. Abtl-el-lîader (l'émir) [M. H.], à Damas [Syrie) Turquie d'Asie. Aciier de Montgascon (le baron Justin d'), premier secrétaire d'ambassade, rue des Saints-Fères, 13,... P. Adam (Alexandre), ancien membre du Conseil général du ?as-de-Ca\a\s, délégué de la Sociélé impériale (Tacclimatalion^ rue Napoléon, 18, à Boulogne-sur-Mer Pas-de-Calais. Adelsward (le baron), envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le Roi de Suède et de Norwége, - • - rue de la Bienfaisance, 44 P. "_' '. Adhémar de Case-Vielle (le vicomte d'), à Saint- Maurice, canton de Vezenobres, et rue de Grenelle, 42. . P. Gard, Agnellet (Jean-Marie), fabricant, rue de Reuilly, 123. . . P. Agiiirre-Montufar (Juan), propriétaire à Quito Equateur, Airiau (A.), via del Seminario, 78, 3' piano, à Rome. . . . États-Pontifigaux Alberdi (Jean-Baptiste), ancien chargé d'affaires de la Con- fédération Argentine, aux soins de M. P. Gil, boulevard des Capucines, 6. P. Alboii(le marquis d'), membre du Conseil général du Rhône, au château d'O, près Morlrée, et rue Cambacérès, 1 . . .P. Orne. Albuféra (le duc d'), député de l'Eure, place Vendôme, 17, P. Albiiquerque (Frédérico), propriétaire, à Rio Grande do Sul Brésil.' Alcan (Michel), ingénieur civil, professeur au Conserva- toire impérial des Arts-et-Métiers, rue du Faubourg-Pois- sonnière, 98 P. AUard (Jules), propriétaire, Grande Rue, 48, à Saint- Mandé Seine. Allibert (Paul), ancien agent de change, rue Saint-Lazare, 89, avenue du Coq, 4 P. Amaral (le docteur Antonio Joaquim Gomezdo), chirurgien- major de Santarem {Amazone) Brésil. Anca (le baron François), ancien président de la Sociélé d'acclimatation de Sicile, à Palerme [Sicile] Italie. Andecy (d'), [M. F.], secrétaire au Conseil d'adminislra- tion du Crédit foncier, rue d'Assas, 80 P. Andelle (Gustave), directeur des verreries d'Épinac, à Épinac Saône-ct-Loire, Audigné (le marquis d'), ancien pair de France, rue de Lille, 77. P. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 7 André (le baron d'), ministre plénipotentiaire, rue du Centre-Beaujon, 17 P. André (A.), banquier, rue de Londres, 37 P. André (Edouard), jardinier principal de la ville de Paris, avenue Bugeaud, 18 ?• André (Edouard), député, rue Scribe, 13 P. Andricu (Eugène), propriétaire, au château de la Ferté Saint-Aubin Loiret. Andry (Fernand), secrétaire du directeur de la comptabilité générale au Ministère de la marine et des colonies, rue Royale, 2 P- Angles (le vicomte Raoul), Grande-Avenue, 80, à Neuilly. Seine. Apostolopoulo (Jean C), agronome, à Tyrenle, près . • ■ ■ Nauplie GRÈCE. Aquarone (Paul), propriétaire, membre du Comice agri- cole de Toulon, 21 , place d'Armes, à Toulon Var. Aquila (S. A. I. et K. W le comte d'), avenue do l'Impé- ratrice, 48 P Arles- Duibur. président du jury des soies et soieries, 19, place Tholozan, à Lyon Rhône. Arniaillé (le comte Louis d'), rue Abbatucci, 48. ... P. .. ... . . Armand (le comte Ernest), premier secrétaire d'ambas- sade, rue Fortin, I » .... P. Arnaud-lîey (d'), colonel du génie, ingénieur en chef des travaux maritimes et du barrage du Nil, à Alexandrie. . . EGYPTE. Arnanlt, conseiller maître à la Cour des comptes, rue Blanche, 67 P. Arnould (Charles), négociant-commissionnaire, proprié- taire, rue des Petites-Écuries, 6 P. . Arosa (Gustave), rue Breda, 5 P. Arlin-Hey (Joseph), à Alexandrie Egypte. Ashworth (Thomas), Claverton Lodge, à Bath Grande-Bretagne. Assegond (Casimir), propriétaire, à Melleville-Goupil- Hères Eure. Assy (Éd. d'), propriétaire, rue de la Ferme-des-Mathu- . . rins, 4 P- ' '■ Astier (Alphonse), propriétaire, villa d'Elise, à Bourg- Saint-Andéol Ardèche. Aube (le docteur), membre des Sociétés entomologiques de Paris, Londres et Stetlin, et de la Société impériale et . centrale d'horticulture, rue de Tournon, 8 P. -Aubenas fils, hlaleur de soie, à Loriol Drônie. 8 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Auberjonoîs (Gustave), propriétaire, à Lausanne {Canton de Vaud) SuiSSE. Aubigny (le baron Arthur d'), rue des Saussaies, 11. . . P. AuJjry Lecomte (Charles-Eugène), coiumissaire adjoint de la marine, conservateur de l'Exposition permanente des colonies, boulevard des Invalides, 18 P. Auclair (André), pharmacien, rue du Havre, 1 P. Audemar (E. -Auguste), avocat, maire à Toulon Var. Audibert, horticulteur-pépiniériste à la Crau-d'Hyères. . Var. Aiidiffred (François-Joseph), ancien adjoint au maire du 4* arrondissement, ancien juge au Tribunal de commerce de la Seine, vice-prégident de la Société orientale, rue de la Victoire, 4 2 P. Aui'éliaiio, directeur de l'Institut national de Pante- . . leimon, près Bucharest Valachie. Aiifard de Bragard (G.), ancien président de la Société d'acclimatation de Maurice, à l'île Maurice, et rue de Miro- mesnil, 76 P. Ile Maurice. Autellet, propriétaire à Poitiers Vienne. Aiizende (J.), jardinier en chef du jardin de la ville, à Toulon Var. Auzoïix (le D' L.-Th.), [M. F.], rue Antoine-Dubois, 2. . P. Auzoux (le D"' Hector), à l'Agence des Messageries, à Suez. Egypte. Avaray (le marquis Camille d'), rue de Grenelle, 85, . . P. Avène (le baron Gustave d'), rue Tronçon du Coudray, 5. .P. Avy (Maurice), propriétaire agriculteur, au château de Clau, près la Baslide-Saint-Pierre, canton de Grisolles Tarn-et-Garonne. Ayerbé (Bernardin Joachin de), négociant, rue Hauleville, 3. P. -, Aymar-lîression, rue du Cardinal Fesch, 41 P. Aymé (Léo), magistrat à Napoléon- Vendée Vendée. Azevedo (Joaquim-Antonio d') , membre du conseil de l'Institut fluminense d'Agriculture, à Rio-Janeiro UrÉsil. Habled, membre du Conseil général de l'Aisne, à Craone. . Aisne. Baboriei% de la maison Jacquemot, Bonnefond père et fils - ...... d'Annonay, place Louis-le-Grand, 3, h Lyon. ..... . Rhône. Bacqiiias (le docteur Eugène), à Troyes Aube. Baduel (Jules), à Oustrac, près et par Laguiole Aveyi'on. Bagnoux (le comte de), rue de Lille, 73 P. Baguer y Rîbas (Jacques), consul général d'Espagne en Egypte, commandeur des ordres de Charles III d'Espagne et du SauveurdeGrèce, chevalier del'ordre d'IsabelIelaCatho- , . lique, à Alexandrie ÉgïI'TE. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉIUALE D'ACCLIMATATION. î IJaillarger (le docteur), médecin des hôpilaus, membre de l'Académie impériale de médecine, rue de l'Université, 3. . P. imillet (Henri de), propriétaire, àSiregeolle, près Bergerac. Dordcigne. Ualacidi (Paul), avocat, rue du Soleil, 1, à Bucharest. . . Valaghie. Balcarce (Mariano) , envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la République Argentine, rue de Ber- lin, 5 P. ïîalc'Sïe (Uippolyte), propriétaire à Sceaux, et rue de Belle- cliasse, 35 P. Seine. iîallot (Félix-Alphonse), propriétaire, à Taissy, près Reims. Marne. l^allois (René de), attaché à l'ambassade de France, à Berlin. Prusse. Balsan (Auguste), manufacturier au château du Parc, à Châleauroux, et boulevard Malesherbes, 79 P. Indre. Balsan (Charles), manufacturier, au château du Parc, à Châ- teauroux Indre. Bamberg (Albert), docteur es lettres-de l'université de Gœt- tingue, rue de la Victoire, 46 P. Bapterosses (Félix), manufacturier, membre du Conseil général du département du Loiret, à Briare LoireL Baradère, consul général en retraite, rue de Lille, 49. . P. Jîarailoii (J.-B.) propriétaire à Chambon (]reuse. Baraqiiin (L.-A.-O.), naturaliste-voyageur, à Sainte-Marie deBelem, au Para P)l\ÉS]L. BaraiHliaran (G. de), ancien ministre du Mexique, à Vevey. Suisse. Barba (Bafaël), secrétaire de la légation de l'Equateur, rue de la Chaussée-d'Anlin, 42 P. liarbé (B.), propriétaire à Cap Bern, et rue Lesueur, 1 8. P. Ilaulcs-I'yrénées. BarJ)eau (Louis-Adrien), fabricantd'instruments aratoires et fontes de jardin, rue Neuve-Saint-Merry, 12. . . •.' . '.• . P. Barbel, chef d'institution, rue des Feuillantines, 08. . . P. Barbet (Fmile-Horace), propriétaire, rue des Feuillanti- nes, 94. . P. Barbey (A.), de New-York, boulevard Richard-Lenoir, 3. V. Barbey l'Théodore), armateur, au château de Saulcy, par Saint-Dié (Vosgesj, et rue Auber, 5 P. Vusges. Barbie du Bocage (A.-J.-Y.), rue Joubert, 2i P. Barbier, conseiller d'Etat, directeur de l'administration générale des douanes et contributions indirectes , rue Saint-llonoré, 368 P. Barboza dii Bocage, professeur à l'École polytechnique et directeur du Muséum d'histoire naturelle, k Lisbonne. . . Portugal Barillet fils, rue de la Tour, 131 P. 10 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Barillel-neschamps, architecte paysagiste, jardinier en chef du bois de Boulogne, avenue d'EyIaii, 137 P. lîarnsby (Robert-David), directeur du Jardin des plantes, professeur suppléant à l'École de médecine, pjiarmacien en chef de l'hospice général, à Tours Indre-et-Loire. Daroche (Ernest), maître desrequêtesau Conseil d'État, rue Caumarlin, 4 I*- Barrachin, rue Saint-Florenlin, 4 F. lîarrallier (ledocleur), médecin en chef de la marine impé- riale, professeur à l'École de médecine navale, à Toulon. . Var. Barrau (Maurice de), propriétaire, à la Sabartarié, près Cas- ires (Tarn), et rue du P^aubourg-Poissonnière, 60 .... P. Tarn. Barre (Léon), pharmacien de T" ciasse, 32, rue du Mesnil, à Sedan Ardennes, Barrot (Adolphe), sénateur, rue d'Anjou-Saint- Honoré, 4. P. . . Barrot (Ferdinand), grand référendaire du Sénat, au palais . ; ' du Sénat r . ; Barrot (Odilon), membre de rinslitut, ancien président du ;;. Conseil des ministres, rue de la Ville-l'Évèque, ô P. ; , Barth (le docteur), professeur agrégé à la Faculté de méde- :< ; cine, membre de l'Académie impériale de médecine, rue des - ', : i Saints-Pères, 1 bis P- . : - Barthélémy (le marquis de), rue C.ambacérès, 1 5 P. '. ■ ,; Barthélémy -Laponimeraye, directeur du Muséum d'histoire naturelle, rue Consolât, 174, a Marseille .... Bouch.-du-Kliôuc. Bariiffî (le Chevalier) [M.-H.|, professeur à l'Université et délégué de la Société impériale d'acdimulalion, à Turin. . ITALIE. Basin, ingénieur des ponts et chaussées, à Bourg. .... Ain. Bassano (S. Exe. M. le duc de), grand chambellan de S. M. ; : : l'Empereur, sénateur, au palais des Tuileries P. i Bassery (Jules), ancien agent de change, rue de Clichy, 36. P. Battanclier (le docteur), à Marennes Charente-Inlér Baiichart (Virgile), membre du Conseil général de Tagri- cullure à Montplaisir-Courjumelles, par Origny-Sainle- Benoîie Aisne. Baude (Pierre J.-E.), ingénieur des ponts et chaussées, rue de Rivoli, 2U ^■ Bamlin(Ch), ministre de France à la Haye PAYS-BAh', Baudouin, percepteur, à Brioude ■ Haute-Lt - l\ Bauduy (Henri-Eugène de), propriétaire, boulevard Males- herbes, 50 *■ • Baumann (Aug. -Joseph), horticulteur à BoUwiller, . . . Haut-ll;.i;). UE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. Baye (le baron Christian de), propriétaire, rue Abbatucci, 23. P. lîayeiighem (Félix de), propriétaire, maire de Belettes, au château d'Upen, par Fauquembergue Pas-de-Calais. lUjyleii(de) [M. F.], chef de la division des haras, au minis- tère de l'agriculture, rue de la Victoire, 8 P. lUiyvet, membre du Conseil municipal de Paris, censeur de de la Banque, rue du Cirque, 2 P- IJeau (Alexis) , ancien membre du Conseil général de la Seine - et du Conseil municipal de Paris, quai Voltaire, 23. ... P. Beaude (le docteur), membre du Conseil de salubrité publi- que de la Seine, rueChabannais, 3 P. Beaudouîn , directeur de la Société commerciale néerlandaise, à Nangasaki [UeKiusiu) Japon. Beaulïort(lecomtede),riieMarchéau Bois, 1 4, à Bruxelles. Belgique. Beaussier, interprète principal de l'armée, à Alger. . . . Algérie. Beauvau (le prince Marc de), [M. F.], député, membre du Conseil général de Seine-et-Marne, au château de Sainte- Assise, près Seine-Port, et rue Boissy d'Anglas, 12. ... P. Seine-et-Marne. Bechtoldt (de), [M. H.], conseiller intime de S. A. R. le grand-duc de Hesse-Darmsladt, président du Conseil supé- rieur d'agriculture des Hesses réunies, à Darmsladt(//esse- Darmsladl) ALLEMAGNE. Béchu (Jules), jardinier en chef de la pépinière de Biskra . AUjéric. Bécoiirt, rue de Babylone, 48 P. Becqueniont (Ernest), ancien greffier, Grande Avenue, 89, à Neuilly Seine. Becquerel (Edmond), membre de l'Institut, professeur au Conservatoire des arts et métiers, rue Cuvier, 57 P. Bégé (Jules), auditeur au Conseil d'État, au château de la Borde, par Court-Cheverny . Loir-et-Cher. Héhagiie (A. de), membre de la Société impériale d'Agricul- ture, membre du Conseil général du Loiret, rue des Saus- saies, 15 P. Béllic (Armand), sénateur, rue de Poitiers, 12 .P. Bella (François), directeur de l'École d'agriculture de Gri- gnon, par Neauphle-le-Château Seine-et-Oise. Beilaigue de SUig'has (A.), au château de Tournebise, par Pontgibaud , Puy-de-Dôme. Bellard (Adrien), jardinier, à Hyères Var. Belleyme (Charles de), juge au Tribunal de la Seine, rue Blanche, 36 P. Belligiiy (G. de), rue de Penihièvre, 1, à Lyon Rhône. 11 12 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES lielurgey de C.rauville, préfet, k Bar-le-Duc Meuse. IJenard (Pierre-François-H.), ex-chirurgien des hôpiluux militaires, licencié en droit, rue Jean-Romain, 23, à Caen. Calvados^ licnardaki (Léonidas), propriétaire, en son hôtel, perspec- tive Newski, prés la Liteïnaia, à Sainl-Pélersbourg. . . . Russie. Itenazet (Théodore), au château de la Roche-Bellusson, par le Blanc, cl rue de Rivoli, 210 P. Indre. UCMiodelti (V.), ambassadeur de France près S. M. le roi _ : . , de Prusse, à Berlin Prusse. Benjamin, vétérinaire, rue de Lille, 45 P. .... IJéost (le baron Ferdinand de), membre du Conseil général de l'Ain, au château de Béosl, par Tonnas Ain. IJérard (Edouard), ancien sous-préfet, propriétaire, rue Pi- galle, 20 P. Hérard, membre correspondant de l'Académie des sciences, doyen de la Faculté de médecinede Montpellier Hérault. Bérenger (Marie-Camille-Frédéric-Olivier, vicomte de), rue Christine, 29, à Cherbourg Manche. Bérenger (0. Camille), à Monts-sur-Guesnes Vienne. Bérenger, juge de paix du S" arrondissement, rue du Cirque, Il bis P. Berge (Etienne-Charles-Eugène), ancien notaire, rue du Faubûurg-Sainl-Honoré, 240 P. • ... Bergonzi, |M. li.], propriétaire, membre de la Société d'agri- culture de Boulogne-sur-Mer, a Boulogne Pas-de-Calais. lîerlandier i P. -B.), négociant, a Barbentane Bouch.-du-Rhône, Bei'mond (l'abbé Antoine), à la villa Bermond, à Nice. . . Alpes-Maritimes. Bernard (Armand), propriétaire au Puits Barbot, commune ' . - •; de Loire, par Candé. Maine-et-Loire. Bernier (Emile,, juge d'instruction au Tribunal de la Seine, rue Notre-Dame-de-Lorelte, 9 P. ■- Boi'non (le baron P. de), maître des requêtes au Conseil d État, membre du Conseil général de la Drômc, rue des Saints-Pères, 3 P. ; ■■ Berr (Lucien), négociant, rue deBondy, 66 P. ... .. Berrier-Fontaine (le docteur), médecin de l'Empereur, rue Gauthey, 37 P. Bcrson (Eugène), propriétaire, à jNleulan., Seine-et-Oise. Berthelot (Sabinj, [M. H.T, consul de France, à Sainle- Croix-de-Ténéritïe Iles Canaries. Berthicr (du), conseiller d'État, rue Mondovi, 6 P. ; -, ...- Berihois (le gé.néral baron de), rue de Luxembourg, 48. .P. DE LA SOCIÉTÉ niPÉlUALE D'ACCLiMAtATION. U bei'tînallî de commandeur Joseph) , envoyé extraordi- naire et ministre plénipotentiaire d'Italie aux États-Unis, à Florence Italie. lîertoche (H. V. Pinondel de.la), au chalet d'Arguel, près Besançon (Doubs), et rue du Bac, 49 P. Doubs. Rertrand (Martial), propriétaire, rue Furstemberg, 4. . , P. Bertrand lîocandé (Emm.-Math.), rue La Fontaine, 90. P. Bessé (Charles-Martin de), contrôleur des contributions direc- tes, à Melle-sur-Béronne Deux-Sèvres. Bessette (le docteur Edmond), à Angouléme Charente. Bétliisy (le marquis de), [M. F.j, propriétaire, au chàleau de , Bressoy, et rue de l'Université, 53 P. Sciiic-et-Marnc, Betz-Pcnot (François-Jacquesi, propriétaire à Ulay, par Nemours Soine-et-Marno. Beiirges de comte dej, propriétaire, rue de l'Université, 20. P. Beurges (le comte Gaston dej, propriétaire à Ville-sur-Saule, par Saudrup. .'.'. . . . Meuse. Béville le général baron de), aide de camp de S. M. l'Em- pereur, rue Abbatucci, 35 P. Bezançoii (Charles), à Savigny •. Haute-ALarne. Bezanson (Paul), à Breuches, près Luxeuil. llautc-Saône. Bézior (Adolphe), propriétaire, à Vauréal, près Pontoise. . Seine-cl-Oise. Biaii (Louis), manulaciurier, à Senlheim, par Massevaux. . Haut-Rhin. Bieneoiirt (le marquis de), rue Saint-Dominique, 67. , , . P. Big'iion (Louis), agriculteur-propriétaire, à Theneuille, can- ton de Cérilly, et rue Lepellelier, 1 P. Allier. Bigot, vice-président de la Société entomologique de France, rue du Luxembourg, 27 ^. .... P. Billet, rue de Turin, 21 P. Billing (Frédéric dej, directeur des fonds et de la comptabi- lité au ministère des affaires étrangères, rue Boissy-d'An- glas, 13 P. Billot (Emile), pharmacien, à Mutzig .-..-.... Bas-Rhin. Biollay (Paul), conseiller référendaire à la Cour des comptes, boulevard Malesherbes, 74 , . , P. Bîron (le comte de), boulevard Lalour-Maubourg, '2. . ! ; P. Blaclie (le docteur), membre de l'Académie impériale de médecine, médecin de l'hôpital des Enfants, rue de Su- resnes, 5 P. Blackett (Robert), à Melbourne Australie. Blacque 'Arthur), avenue de l'Impératrice, 3o P. Blacque (Paul), [M. F.,J banquier, rue Godot de Mauroy, I . P. 1 U LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Biaise, rue Léonie, 7 P. Blanchard (le général), commandant la 18^ division mili- taire, à Tours Indre-et-Loire. Blanchard (le général de), commandant la Ib'^ division militaire, à Nantes , Loire-Inférieure, Blanche (le docteur), rue Berton, 1 , P. Blasco (Ant.), professeur à l'École d'Agriculture, Galle de los Moriscos, 6, à Cordoba (Cordoue) : Espagne. Blazy (Léon), négociant, rue de Turbigo, 15 P. BleyniuUer, banquier, rue Mogador, 12 P. Blondel (Nicolas-Marc), attaché à l'administration del'Octroi, ■ rue Levert, 7 P. ■ Blot (Hippolyte), professeur agrégé à la Faculté de Paris, membre de l'Académie de médecine, me de Messine, 24. P. Blondin (Adolphe), rue Fontenelle, 32, au Havre Seine-Inférieure. Bocquet (Jules), propriétaire, rue de l'Université, 29. . . P. Bodiniis (le docteur), directeur du Jardin zoologique, à Co- logne [Province rhénane) PrUSSE. Boigiies (E.), à Brain, par Nevers, et rue Saint-Arnaud, 8. P. Nièvre. Boinvilliers , sénateur, président de section au Conseil d'État, rue de la Chaussée-d'Antin, 23 P. Boisduval (le docteur J.-Alpli.),^ ancien président delà Société entomologique de France, rue des Fossés-Saint- Jacques, 22 P. ; • Boishébert fils (de), au château de Sassetot, par Valmont ■ en Caux, et rue du Bras-de-Fer, 7, à Rouen Seine-Inférieure. Boissard (Yves), propriétaire, à Dijon. Côle-d'Or. Boissières (de), propriétaire de viviers à poissons de mer, à Audenge Gironde. Boissonnet (le baron de), colonel d'artillerie, à Alger. . . Algérie. Boittelle, sénateur, rue Saint-Georges, 13 P. Bonand de Montarel (Henri de), à Montaret, par .r Souvigny Allier. Bonaparte (S. A. le prince Napoléon-Charles), rue de Cour- celles. 10 P. Bondy (le comte de), ancien pair de France, rue Mon- talivet, 7 P. Bonfils, rue Pigalle, 88 P. , , Bonjean, sénateur, président à la Cour de cassation, rue de , . . , ' . TournoD, 2 P. ' Bonnafont (le docteur), membre correspondant de l'Acadé- mie impériale de médecine, rue Mogador, 3 . . P. .• DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE n'ACCLlMATATlON. 4 5 Bonnemaisoii (Osmin-Joseph), propriétaire, maire à Mar- san, par Aubiet Gers. Bonnes (le docteur Hippolyte-Micliel), au château deGléon, près Sigean Aude. Bonnet (Camille), sous-préfet, à Gien Loiret. Bonnet (G.), ingénieur en chef des ponts et chaussées, à Lyon. Rhône. Bonnin, entrepreneur des eaux de Paris. Bordeaux, Lyon, boulevard Malesherbes, 37 P. Boppe-IIerniite, propriétaire, à Nancy. Meurthe. Bordei'cl jeune, négociant, à Sedan .... Ardennes» Bcrelli (Georges), négociant, rue de la Darse, 7, àMarseille. Bouch.-du-llhône. Bordier (Frédéric), juge d'instruction, il Parthenay. . . . Deux-Sèvres. Bordier (le docteur Paul), à Melle Deux-Sèvres. Boreel (F. -R.), grand maître des cérémonies de S. M. le roi des Pays-Bas, au château d'isson, par Mantes Seinc-el-Oise. Borges de Medeiros Dias da <:aniara (Antonio), pro- priétaire, rue Santa-Izabel, 1 , à Lisbonne Portugal. Borneniann, chargé d'affaires de S. A. R. le grand-duc de Mecklembourg-Strelitz, rue de Ponlhieu, 20 P. Borromeo (le comte F.), Corso di Porta orientale, 649, à Milan Italie. Bose (le comte Charles), propriétaire, président honoraire du jardin zoologique de Francfort-sur-Mein, a Baden-Baden {grand- duché de Bade) ALLEMAGNE. Bosq (G.-P.-R.) , intendant militaire, rue Saint-Domini- que, 94 P. Bosqiiillon de Jenlis (Ernest), attaché à l'ambassade de France, à -Madrid Espagne. Bosseront d'Anglade, sous-directeur au ministère des affaires étrangères, rue du Cirque, 23 P. Bossin^ botaniste-cultivateur, à Hanneucourt, par Meulan, et rue de TivoH, 15 P. Seine-ef,-Oise. Bossut fils (J.), négociant, Grande-Rue, 3, à Roubaix. . . Nord. Bouchard (Constant), propriétaire, délégué de la Société impériale d'acclimalaiion, rue Vaubecour, 2, à Lyon. . . Rhône. Bouchard-Iluzard, directeur-gérant des Annales de C agri- culture française, rue de l'Éperon, 5 P. Bpuchardat, professeur a la Faculté de médecine, rue du - Cloître-Notre-Dame, 8 P- Bouchaudde Bussy (Louis de), au château de Roussan, à Saint-Rémy Bouch.-du-Rhône, 16 LISTE GÉNÉRALE DES iMEMBllES BoiieliéfJosepli), propriétaire, il Bois-de-Cené, parChallans. Vendée. lioiiflier (Théophile), membre du Conseil général de la Ven- dée, a Challans Vendée. Boucher [Charles), propriétaire, au grand Plan du Bourg, près Arles Boiich.-du-Rhône. Boudard (Hippolyle), propriétaire, bout, Malesherbes, 83. P. Boudet, premier vice-président du Sénat, au Palais du Sénat P. Bouellc (le comte de), propriétaire, au château de Bouelle, par Neuchâtel. . . . . ' Seinc-Inférieure. Bougarel, propriétaire, au château du Parc, rue du Cher- che-Midi, à Moulins Allier. Bougue! (J.), négociant, à Huningue Haut-Rhin. BouLllod, propriétaire, k Saint-Léger-sur-d'Heune. . . . Saône-et-Loire. Boulard (Gustave), rue de Lille, 3 P. Boulard de Vaueelles (Ernest), rue de Lille, 53. . . . P. Boulaye (Paul de la), attaché au ministère des affaires étrangères, rue Tailbout, 3 4 1'. Boullay, membre de l'Acsdémie impériale de médecine, rue ' Bourdaloue, 7 P- Bourakoff (Paul de), propriétaire agriculteur, membre cor- * respondantde l'Institut du ministère des domaines, délégué de la Sociélé impériale d'accliinatalion, à Odessa Hii.ssiE. Bourbeau, ancien représentant, professeur à la l'acuité de droit, avocat près la Cour d'appel, a Poitiers Vienne. Boureuille (de), conseiller d'État, inspecteur général des mines, secrétaire général du ministère de l'agriculture, du • . .• commercBetdes travaux publics, rue Saint-Dominique, G2. P. - ' Bourg'ain (Gabriel), avocat, rue des Saints-Pères, 13. . . l*. Bourgeois, au Perray, près Rambouillet Seine-ët-Oise. Bourgoing (Adolphe de), boulevard Haussmann, 119. . . P. Uourguin, ancien magistrat, Grande-Avenue, 129, à Nouilly Seine. Bourlon de Sarty, ancien membre du Conseil général de • ' ;' Seine-et-Oise, au château de Gif, par Orsay, et boulevard ' Malesherbes, 78 P. Seine-et-Oise. Bournet- Verrou, ancien notaire, rue Saint-Honoré, 83. P. Bourrîl (0.), ancien pasteur, à Vandœuvres {canton de Ge- nève) Suisse. Boursier de la Bivière, [M. H.|, consul de France, à San-Francisco {Californie) ' États-Unis. Boussière, vice-président honoraire de la Société impériale - d'horticulture^ avenue des Charmes, 3, à Vincennes. . . Seine. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 17 Boutarel, manufacturier, avenue des Champs-Elysées, 84. P. Bouteille, conservateur du Muséum d'histoire naturelle de Grenoble, secrétaire général de la Société zoologique des Alpes, à Grenoble. . .- , • Isère. Boutiii de Beauregard (le docteur Léon), rue de la Pépi- nière, 24 P. Boutton-Lévéqiie, propriétaire, à Angers Maine-et-Loire. Bouts (Alfred), rue Saint-James, 8 bis, à Neuilly Seine. Bouvenot, propriétaire, à Gevigney, par Jussey Haute-Saône, Bouvier (Aimé), voyageur-naturaliste, rue Linné, 3. ... P. Braconnot, rueDrouot,13 P- Braguier, naturaliste, à Saint-Genest, près Lencloîlre. . Vienne. Braine (Auguste), notaire, rue du Collège, à Arras. . . . Pas-de-Calais. Brambilla (J. B.), banquier, à Milan.. ....... .^ ., , , Italie. Brandt (S. Exe. M.), conseiller d'État actuel, membre de , l'Académie impériale des sciences, directeur du Musée , . _ d'histoire naturelle et délégué de la Société impériale d'nccli- wia/a(/o«, à Saint-Pétersbourg Russie. Branîcki (le comte Constantin), ruo de Penlhièvre, 24. . P. Branicki (le comte Xavier), rue Abbatucci, 54 P. Bréda (le comte Félix de), rue de Las-Cases, -2G. . ., . .P. ^ _, ^ Brémare(Ant.), propriétaire, ingénieur civil a l'Ecole cen- trale, boulevard Sébastopol, 13 _ . -, -, P- Brenier (le baron), sénateur, rue de l'Université, 91. ... P. . / Brenler de Montmorand (le vicomte), consul général de France, à New- York. . . . , États-Unis. Bréoii-liuérard (P.), propriétaire, agronome, à Montbard. Cùto-d'Or. Bretagne, ancien magisirat, villa Montmorency, avenue . ;,. ; des Tilleuls, 16 P- '") Breteuil (le comte de), au château de Breleuil, près Che- vreuse, et ruedu Faubourg-Saint-Honoré, 129 P. Seine-cl-Oise, Breton (François-Augustin), architecte, rue Nolre-Dame- des-Champs, 24 P- Briand (Louis), propriétaire, rue Bonaparte, -j P. Brice-Labiirthe, à la Grange-Rouge de Candé, près Bloi^. Loir-et-Cher. lirière de Mondétour (H.), conservateur des forêts, à • Ajaccio • • ♦ : • • " Corse. Brîerre, receveur particulier des douanes, à Saint-Hilaire do Riez, par Saint-Gilles Vendée. Hrimont (Gaston de), avenue de la Reine Horlense, 19. . P. Brimont (Roger de), [M. F.], avenue de la Reine Hor- ten.«e, 19 . . . ... P. 2 18 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Briquet-Jacquemiii, agriculteur à la Ferme Saint-Lazare, près Saint-Quentin. Aisne. Broglîe (le prince Raymond de), au château de Saint- Georges, par Aulnay C.ilvados. Brossard de Corbigny (le baron), capitaine de frégate, rue de la Paix, à Saint-Cloud Seine. Brosse-Flavigny (Ch.de la), rue de l'Hôpital, 9, à Angers, et à la Venrière, près Angrie, parCandé, ' . . Maine-et-Loire. Brosser (Victor), propriétaire, rue de Bondy, 48. . . .'.P. Brot (Charles), banquier, délégué de la Société impériale d'ac- ci/maîatio)!, Corsia delGiardino, 1 207, à Milan. ..... Italie. Brousseau (Jean-Docile), membre de l'Assemblée législative au Canada et éditeur-propriétaire du journal le Courrier du ' ' ■ ' Canada, à Québec CANADA. Bruniquel, ingénieur des ponts et chaussées, chef de ser- •.•^- • ' -' vice, à Toulon Var. Budberg (S. Exe. M. le baron de), ambassadeur "de S. M. l'Empereur de toutes les Russies, rue de Grenelle, 101. . P. Budding'h (S.A.), ancien inspecteur général des affaires du • • ' " Culte et de rinslruclion publique aux Indes Néerlandaises, ' "^ ■ à Arnhem Pays-Bas. Buliaraye (Armand de la), au château de Calac, près Saint- ■ ■ .■ ■• • • Jean de Brévelay Morbihan. Buisson (Ch.) ancien notaire, sériciculteur, à la filature de . - ■ Saint-Germain, à la Tronche, près Grenoble Isère. Baquet (le baron), député de la Meurthe, à Nancy. , , . Meurthc. Bure (de), adjoint au maire, à Moulins Allier. Bureau (de Nantes) (le docteur), quai de Béthune, 24. . . P. Burlingame (Anson), envoyé extraordinaire et ministre ;'- plénipotentiaire de Chine, rue du Bel Respiro, 1 P. Bussière de Nerey, receveur de l'enregistrement et des ■■■' domaines, à Villeneuve-sur- Yonne Yonne. Bussierrc (le baron Edmond de), rue de Lille, 84 P. Buxareu (Juan), manufacturier, 64, calle del Carmen, à Barcelone Espagne. Buxéres y Abat (José-Antonio), propriétaire, calle del Palau, 3, à Barcelone .....; .;.... Espagne. Cabanellas (le docteur), rue Mogador, 9 P. . ^ . Cabanellas (Charles), rue Mogador, 5. . . . P. ' ^ -' Cabarrus (Julien T. de), consul général et chargé d'alT«res (le France à Guatemala [république de Guatemala). .... .UiÉRlo. CENTRALE. r.abîî'ol, rue Marcadet, 168 P. DE LA SOniÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. Cabrera (l'abbé), [M. H.], curé de Macuzani Pérou. Caffarelli (le comte), ancien député, membre du Conseil général de l'Aisne, rue de Varennes, 58. .... . . . P. Cagiiola (Jean-Baptiste), propriétaire, à Milan Italie. Gaillard (Paul), propriétaire, à Barbeau, commune d'Hé- ricy Seine-et-Marne. Caillaiid (René), naturaliste, rue de la Bourse, 5. . -. •. . P. Caillaiilt (le docteur), à Autun. ; .■,.;•. Saône-et-Loire. Cailloué (Charles), propriétaire des eaux de rétablissement La Souveraine, à Contrexéville Vosges. Cairon (de), au château d'Amblie, par Creully Calvados. Cajanello (le duc de), Grottone, 75, à Naples Italie. Calandriiii da Siiva Paclieco (Luiz), Fazendeiro de l'île Marajo, au Para '«. ^ r •■ Brésil. Calbo-Crotta (le comte François), a Venise. . i . ;■'. . Italie. Caldèroîi (Thomas), négociant, place Royale, 9 P. Callac (le comte de), préfet, à Dijon Côte-d'Or. Calvo (Carlos), chargé d'affaires du Paraguay, boulevard Hausstnann , '140 P. Camhacérès (S. Exe. M. le duc de), grand maître des cé- rémonies de S. M. l'Empereur, rue de l'Université, 21 . . P. Cambefort (le marquis André de), secrétaire de l'ambas- sade de France à Santiago Chili. Caniozzî (Jean-Baptiste), propriétaire, à Bergame .... Italie. Caiiipana (le docteur), rue d'Alger, 6 P. Gan^pcau (de), ancien receveur général, à Laon Aisne. Camus, propriétaire, au château delà Couarde, à la Queue, près Montfort-l'Amaury; et rue Barbette, 2 i\ Seine-el-Oise. Caiielaux (le comte de), attaché au ministère des affaires • ' • • ' étrangères, rue de la Yille-l'Évêque, 26 P, Candé (le baron Clovis de), au châieau de Gué, a Loire, • ■. ■ près Candé MahlG-cl-Loîre. Casîofari de Santa Yittorîa (le comte), rue Royale, 1 0. P. CaHlo (Joseph de), propriétaire, k l'île Saint-Michel . . . AçoSiES. Capaneiua (de), professeur de physique à l'Académie impé- riale du génie de lîio-Janeiro, délégué de la Société impé- riale d'acclimalation à Rio-Janeiro . ; ; "i Brésil. Caramaii-Cbîiuay (le prince Eugène de), quai Mala- quais, -17 p, Carbonnîer (Pierre), fabricant d'appareils d'éclosion, quai de l'École, 20 , p. Carceuae (Henri), rue Neave-des-Capucines, 20 P^ 19 20 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Cardoso (Nuno Alves Pereira de Mello), capitaine de la ma- rine brésilienne, commiindant du navire à vapeur l' fnca, à Manaos {Province des Amazones) LîUÉsiL. f^armier (Louis), propriétaire, à Boulogne-sur-Mer. . . . Pas-de-Calais. Carné (le vicomte Edmond de), à Guinganip Cùtes-du-Nord. Carné (le comte Olivier de), au château du Glazan, près , , _ . Guingamp Côtes-du-Nord. Caron (Henri), membre de la Société botanique de France, propriétaire, à Bulles, près Clermont Oise. Cartier (Louis), rue Jean-Goujon, 7. P. Carvallo (Jules), ingénieur des ponts et chaussées et agri- . . , culteur, avenue de l'Impératrice, 56, villa Saïd P. Casaniajor, rue de Rome, 42 P. <:asati (le comte Camille), propriétaire, à Milan , Italie. Cassagnatle, propriétaire, rue Sainl-Honoré, 229. ... P. Castéja (le marquis de), rue d'Anjou-Sainl-Honoré, 63. . . P. , Castellucio (de Naples) (le duc de), avenue de l'Impéra- trice, 1 P* '; Castelnau (le comte de), [M. H.], consul de France à Mel- bourne Australie. Cauhet (J.-B.), éleveur, au parc de la Téte-d'Or, à Lyon. Rhône. Caumont (le vicomte de), membre correspondant de l'insti- tut de France, directeur de l'Institut des provinces, à Caen, Calvados. Causans (lecomte Maxime de), au Puy Haute-Loire. Caustier (Georges), juge de paix, à Saint-Martin d'Auxigny. Cher. Caut (Hippolyle), rentier, rue Auber, 15 P. Cautliion (Claude), avoué honoraire, rue de Choiseul, 20. . P. Caiizéde IVazelle (le comte Charles Hérard du), à Guigni- ,1 court Aisne. Cave, ingénieur, propriétaire, rue Lafayette, U4 P. Caventou (Eugène), pharmacien, rue Sainte-Anne, 5'l bis. P. Cazaiix, ingénieur du canal d'oau douce de la Compagnie du canal de Suez, à Maxamah (via Zagazig) Egypte. Cécille (le vice-amiral comte), [M. H.], sénateur, rue de Rivoli, 214 P. Cerriiti fJ. B,), consul de S. M. le roi d'Italie, à San-Fran- cisco [Californie). États-Unis. Cliabrier (Ernest), propriétaire, rue Saint-Lazare, 99 bis. P. . Chabrol-Chaméane (le comte de), rue de Lille, 81. . . P. Chagot aîné, négociant en plumes et fleurs, membre de la ' Commission des valeurs pour la révision du tarif des doua- nes, rue de Richelieu, 73, P. DE LA SOCIÉTÉ IMI'ÉRIALE irAGCLIMATATlON. Chaix d'Est- Ange, vice-président du conseil d'Étal, sénateur, procureur général à la Cour impériale de Paris, rue Saint-Georges, 15 bis P, (;haiiii)îon (Paul), chimiste, professeur de l'Association polytechnique, rue de Turin, 7 P. Cliainpoiiillon (le docteur), professeur à l'École impériale d'application de médecine et de pharmacie militaires, rue du Cherche-Midi, 13 P. Chaiial (Victor de), ancien préfet, colonel d'artillerie, rue Lavoisier, 25 P. Chantin, horticulteur-pépiniériste, avenue de Chalillon, 32. P. (Chaperon (Charles), négociant, façade des Charlrons, 39, à Bordeaux , Gironde. Cliappellîer (P.), rue des Vosges, 10 . . P. . Chardon, négociant, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 9. . P. - • Chardon, ancien inspecteur des forêts, au château de Kers- camp, par Hennebon Morbihan. (]harlron (François), manufacturier, à Saint-Vallier . . . Drôme. r.hasles, membre de l'Institut, professeur à la Faculté des sciences, rue du Bac, passage Sainte-Marie, 3 p. Chasseloup-Lanbat (le comte de), sénateur, rue de la Bienfaisance, 7 P. (;hasseHau, conseiller d'État, place Vendôme, 12. ... P. Chasteau (Edme de), ancien chargé d'affaires de France, à Langon Gironde. C>hasteignier (le comte Alexis de), ancien officier des haras impériaux, rue Monlbazan, 23, à Bordeaux Gironde. Chatel (Victor), propriétaire, président fondateur du comice communal , agricole et horticole de Valcongrain , par 7\ulnay-sur-Odon Calvados. (Jiatelct (le baron du), membre du Conseil général de l'Aisne, à Hinacourt, près Vendeuil Aisne. Chatin (le docteur), membre de l'Académie impériale de mé- • ■ > ' decine, professeur et directeur du jardin botanique de l'École de pharmacie, rue de Rennes, 129 P. (;haiidordy (le comte de), secrétaire d'ambassade, rue de Luxembourg, 10 P. ('hauvière (Pierre), horticulteur, Grande-Rue, 98, à Pantin Seine. Chauvin, propriétaire, à Lannion .- Côles-du-Nord. Chauviteau (Ferdinand), ancien agent de change, rue d'Anjou-Saint "Honoré, 9 . P.- 21 22 LISTE GÉNÉHALE DES MEMDHES Chauvit eau (Benjamin), vice-président du Comice agricole, membre de la Chambre consultative d'agriculture etdu Con- seil d'arrondissement des Sables-d'Olonne, propriétaire, à la Bouchère, commune de Saint-Gilles-sur-Vie Vendée. <;liavannes (le docteur A.) délégué de la Société impériale d'acclimalation, à Lausanne {canton de Vaud) SuiSSE. €;liazelles (de), ancien député, ancien maire de Clermont- ,.: Ferrand, à Clermont , Puy-dc-Dômc. Chazereau, secrétaire du Comice agricole d'Aubigny-sur- Nerre ^'lier. Chenelette (de), au château de Chenelellc, par les Échar- meaux, et rue de Bellechasse, 21 P. HhOne, Chenest (Ernest), rue Royale, 7 P; . . . Chevreux (C), propriétaire, château de Stors, près l'Isle- .., / r, . .,,. Adam , . .- , • ,.,,»• • • , . • Seine-et-Oise. Chevalier (Georges-Charles), gérant du Cercle agricole et ,; . - ,,. secrétaire des conférences scientifiques, boulevard Saint- ,,,;.^ Germain P. : ^ {.,,^ Chevalier (Jean), propriétaire, boulevard du Temple, 10. P, . •. , Chevallereau (Gustave), membre du Conseil général de la Vendée, à Saint-Hermine Vendée. Chevandier, membre correspondant de l'Académie des -^ . sciences, administrateur du chemin de fer de l'Est, à Cirey. Meurthe. Cheveigné (Alexandre de), ancien maître des requêtes, rue , ,. , .,, Chauveau-Lagarde, 4 P- Chevet aîné, rue de l'Université, 34 P. :.■:■.. .• Chevigné (le comte L. de), au château de Boursault, près Damery •. • ', • Marne. Chevrey Rameau, consul de France, à Bucharest, . . Valachie. Chevrîer, pharmacien, rue du Faubourg-Montmartre, 21. . P. , . Chezelles (Arthur de), rue Faber, 4 P. : , ? Chilïret, trésorier de la Société d'agriculture du Cantal, à Aurillac Cantal. Chigi (S. Exe. Mgr), archevêque de Myre, nonce du Saint- Siège apostohque, rue Saint-Dominique, 102 P- Chil (Doct. Grégorio), à Palmas {Grande Canarie) CANARIES, Chîlders ('■'. F. B.), fabricant de produits d'Ortie de Chine, à Nice Alpcs-Marilimes. Chilou (le baron Armand du), à la Gaubretière, près les Herbiers Vendée. Choiseul-Daillecourl. (le comte G, de), rue Saint-Domi- nique, 415. ... P. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 23 Cholet (le comte de), ancien pair de France, au château de Beauregard, près Celleltes, el rue de lArcade, 23. , . . P. Loir-et-Cher. Citadella Vigodarzere (S. Exe. M. le comte André), à Padoue Italie. Clary (le vicomte J.) [M. F.], rue Barbet-de-Jouy, 17. . P. Clerc, notaire, à Valence Drôme. Clercq (Louis de), propriétaire, rue de Masseran, 5. ... P. Clerici (Georges de), propriétaire, ViaGiardino, 2, à Milan. Italie. Cicrmont-Toimerre (le comte Aymard-Antoine-François- , ., ., . Aimé de), officier d'ordonnance de l'Empereur, rue de Villars, 7 P. • , Clet (Emile), propriétaire, au Bérard, près Voirou, et rue de Furstenberg, 8. . . . P. Isère. Cloquet (le baron Jules), membre de l'Institut et de l'Aca- démie impériale de médecine, boulevard Malesherbes, 1 9, . P, , Clos (Dominique), professeur à la Faculté des sciences et / . directeur du Jardin des Plantes de Toulouse Hautc-Garonne. C:occlii(Igino), professeur de géologie à l'Institut des études supérieures de perfectionnement à Florence Italie. Cochet (Scipion), pépiniériste, à Suines, par Brie-Comte- Eobert Seine-et-Marne, Coeffier, propriétaire, rue de l'Impératrice, 1 2, à Versailles. Seine-et-Oise. Coignet (François), manufacturier, rue Miromesnil, 98. . . P. Coincy (Léon de), sous-préfet à Saint-Yrieix Haute-Vienne. Collard (Alfred-Joseph), lieutenant-colonel d'artillerie en retraite, à la Grange-Rouge, par A rquian. Nièvre. coUardeau, chef delà comptabilité des dépenses au chemin de fer de l'Est, rue de Grenelle, 80 P. CoUenot (Jean-Jacques), propriétaire, à Semur Côte-d'Or. CoUesson (Louis), propriétaire, aux Salières, par Blamont. Meurthe. Colorabel (Alfred de), à Annet, près Lagny , - Seine-et-Marne, Colpaert (Emile), à Cuzco PÉEOU. Conneau (le docteur Henri), premiermédecin de S. M. l'Em- pereur, rue de Rivoli, 492 P< Connolly (A.), négociant, à TuUamore (King's County) {Irlande) '. GRANDE -BRETAGNE. Conquérant, procureur impérial, à Saigon (Cochinchine). Inde- française. Conquista (don Jacinto Ozellana Pizarro, marquis de la), à Trujillo [Eslramadure). ESPAGNE. Conte (Eugène), propriétaire, rue de Rome, 43 P. (]oii>eron (le baron de), chambellan de l'Empereur, au châ- teau de Saint-Maurice, à Froissereux, pvèi? BeauvsN, .. ,t . Oise. U LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Corbière (le docteur de la), à la Rozelles, par Celletles. . Loir-ei-Cher. Corcelles (de), ancien député, à Essai Orne. <:ordier (Adolphe), propriétaire-agriculteur, ancien député, à Lisieux, et boulevard Haussmann, 124 .P. Calvados. , Cordier (Gustave], propriétaire, à Saint-Quentin Aisne. Corio (le marquis Joseph de), prince de Castelcicala, an- cien ministre plénipotentiaire, boulevard Malesherbes, 43. P. Cornalia (Emilie), professeur de zoologie, de physiologie, ' d'anatomie, directeur du Musée d'histoire naturelle, à Milan ITALIE. Corneli (Joseph M.), au château de Beaujardin, près Tours. Indre-el-Loire. Cornu, rue du Faubourg Saint-Honoré, 35 P. Cornudet (le comte), ancien pair de France, rue de Gre- nelle, 88 P. Corta, sénateur, rue des Saints-Pères, 1 6 P. ' Cor tadellas (don Facundo), juge de première instance du district de Sevranos, à Valence EsrAGNE. CoPvi§art (le docteur baron Lucien), médecin ordinaire de l'Empereur, au palais ides Tuileries P. ' ' Cos*»é-Brîssae (le comte Arthur de), avenue Tourville, 12. P. '' Cosson (le docteur Ernest), propriétaire, rue du Grand- " ' ' ." Chantier, 12 P. Costa (le professeur Achille), directeur du Musée de zoologie de l'Université de Naples, via S. Antonio alla Vicaria, à Na- ples .; Italie. Costallat (le docteur), a Bagnères-de-Bigorre Hantes-Pyrénées Costailtîiii (le docteur Jérônie), propriétaire, membre de plusieurs Sociétés scientiOques, à Venise (Vcnéile). . . . Italie. Coste, membre de l'Institut, professeurau Collège de France, rue du Pré-aux-Clercs, 12 P. Cottenet (Pierre-Eugène), notaire honoraire, ancien maire / ' du 1" arrondissement, rue Castellane, 6 P. Cottier, propriétaire, rue de la Baume, 11 P. Coudray, notaire, à Chelles Seine-et-Marne. Coureel (le baron Alphonse de), secrétaire d'ambassade, rue de Varennes, 12 P. ' Coiïrcel (C. de), à Athis-Mons,et rue de Vaugirard, 20. . P. Seine-et-Oise. Courcier (Ch.), propriétaire, rue Taitbout, 80 P. Coiirey (le comte de), membre du Conseil général de Seine- et-Marne, président de la Société d'agriculture de Rozoy, au château de la Fertelle, par Rosoy-en- Brie. Seine-et-Marne, CouPcy (le marquis de), à Clairau, par Fay-aux-Loges . . Loiret. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 28 Court (le docteur Jules), propriétaire, rue du Centre, 4. . . P. Courte (le comte de), rue du Bel Respiro, 1 1 P. Courtin, maire, à Joinville-le-Pont Seine. Cowley (S. Exe. le comte), ancien ambassadeur de S. M. Britannique, à Londres Grande-Bretagne. Crépet (Eugène), propriétaire, passage Gaillard, 5. ... P. Cresolles(V. de), propriétaire à Combrit, près Pont-l'Abbé. Finistère. Cretté de Palluel (Albert), à Dugny, par le Bourget, et rue de Luxembourg, 41 P. Seine. Crisenoy (le comte A. de), propriétaire, ruedeLasCases,U. P. . Crosse, notaire, rue Jean-Jacques-Rousseau, M P. Croy (le vicomte de), membre du Conseil général d'Indre-et- Loire, au château de Créniault, par Vouneuil Vienne. Cuadra (Louis de), banquier, rue Taitbout, 59 P. Cuiuenge (Edouard), ingénieur des mines, rue Vivienne, 40. P. - Cumming (Simon), négociant à Singapore (/ndesang/ajsfs), . , ■> . et care of Thomas Bonhote, 150, Leadenhall street, à Lon- dres (Angleterre) Indes.Grande-BretaG. Cumont (Valéry), propriétaire à Houffalize (LiJiremboMrg). Belgique. Cunningham (Edwards), associé de la maison américaine llosseit et Compagnie, à Shang-haï CniNE. Curioni (François), propriétaire, à Milan Italie. Curnieu (le baron de), propriétaire, rue de la Chaussée- d'Antin, 68 P. Czartoryski(le prince Ladislas), rue Saint- Louis-en-l'IIe, 2. P. Dabry, [M. H.], consul de France, à Shang-haï Chine. Dagron (le docteur Jules), directeur de l'asile des aliénés de Ville-Evrard, à Neuilly-sur-Marne Seine-et-Oise. Daguillon (le docteur Léon), médecin de colonisation, à Cran Algérie. Dailly (Ad.), maître de la poste aux chevaux de Paris, rue Pigalle, 67 P. Dalgleish (John James), Atholl crescent, 8, à Edimbourg (Ecosse) Grande-Bretagne. Damoiseau, propriétaire, boulevard Clichy, 60 P. Damourette (Emile), vice-secrétaire de la Société d'agri- culture, à Châteauroux Indre. Dampierre (le marquis de), ancien député, au château de Flassas, par Saint-Genis de Saintonge Charente-Infér. Danican-Philidor (0.), trésorier particulier, à Saint- • Pierre (Martinique) Antilles françaises. Dantan jeune (Jean-Pierre), statuaire, rue Blanche, 41. . . P. 26 LISTE GENERALE DES MEMBRES Danyaii (le docteur), membre de l'Académie impériale de médecine, rue de l'Université, 81 P. Darblay aîné, ancien député, rue de Lille, 74 i P. Darblay jeune, député au Corps législatif, rue de Rivoli, 156 P. Darblay (Jules), propriétaire, à Chevilly . Loiret. Dareste (le docteur Camille), rue de Fleurus, 37 bis. ... P. Dascbkoff (Dmitry), rue Nicolas, 16, à Saint-Pétersbourg. Russie. Daumas (le général comte E.) [M. H.], sénateur, comman- dant la 1 i*" division militaire, à Bordeaux Gironde. Daiirier (le baron), directeur de la ferme et des bergeries impériales de Rambouillet , Scine-e.t'Qise. Dausse (Jules), propriétaire, à Lons-le-Saulnier. . . . . «ij Jara, -, Dautheville (le général), député au Corps législatif, mem-^ f ,{•>> ■•: bre du Conseil général de rArdéche, à Chalançon, par Vernoux - ■i;. t*- ♦ iû» ;r;« a» i Ardèche. Dauzat-Dembarrère, ancien député, à Lourdes. . . . Hautes-Pyrénées. Daviaii (Henri), propriétaire, à Roche-Servière Vendée. David, ancien ministre plénipotentiaire, rue Billault, 7. . P. Davila (le docteur), médecin-inspecteur en chef de la milice valaque, à Bucharest [Valachie). . . . _. ^. ^. imi-^jt; ,»:,.> Turquie. Davin (Éric), rue Albouy, 25. . . . . . ; ^ ^ ,'>v\k\*A* • P- Davin (Félix), rue Albouy, 25 / . ^i;;^ i,.^,:- »u» • P- :■•.) Davin (Frédéric), manufacturier, rue Albouy, 25. .. . .P. Debains (Alfred), étudiant, rue Scribe, 11. ....... P. Debains (^Frédéric), secrétaire d'ambassade, rue du Havre, 7, P, Deljary (Fritz), manufacturier, à Guebwiller Haut-Rhin, Debbeld (H. C), ex-consul de Brunswick, rue de l'Échi- quier, 41 } . . , . ,,,. . - ■,:.;-:;» <;!»'^.t3 ••!*5»};. '. z'. Debraiiz, conseiller de S. M. l'Empereur d'Autriche, rue Lafayette, 11. . .' P. Decharme (Théodore), ingénieur en chef des ponts et chaus- sées, à la Rochelle Charcnte-Infér, Decroix, vétéringiire en 1" à la garde de Paris^ caserne de Defond, banquier à Niort .,, v,.. .■,>>:'»"*/.':*: ^Deux-Sèvres. Déforge (A.), industriel, rue Saint-Sauveur, 4 P. i^ï u Defrance (Achille), à Dillingen-sur-Sarre, par Sarrelouis . Prusse. Defraiïce (Charles), ingénieur des mines, à Vigsnaîs, près Stavonger p^QRWÉGE. Degron (Henri), receyeur .des. Postes françaises,, à Yokq- , hama . . >■• ..;,■■•«> -*A'« f- »:;■■' ■t:^*"*^*-. *;it«^-»"-i-a''sVA'' DE LA SOCIÉTÉ IMPERIALE D'ACCLIMATATION. %1 Délai iiartlellft (!e baron), rue du Bois-de-Boulogne, 11, à Neiiilly Seine. Delaporle, [M. H.], Consul de France, à Bagdad Turquie d'AsiE. Pelaroclie (Henri), négociant, délégué de la Société impériale. d' acclmaiaiion au Havre ...,.., 4 li ,:.■.: >i;. . Seine-Inférieure. Delaimay (l'abbé), curé de Saint-Élienne-du-Mont. ... P. I>elavîlle-le-Roulx. (Alfred), propriétaire, rue d'Agues- seau, 11 P. Dell)i'uck, domaine du Vallier, par Langoiran. ..... Gironde. !>elchet (Auguste), rue de Miromesuil, 18. ........ P. Deleaii fils (le docteur L.), propriétaire, rue de Seine, 6. . P. Délériie, ingénieur, k Lyon. Rhône. Delestre (Oscar), propriétaire, au château d'Avismes, par Envermeu. Seine-Inférieure. Delidoii (Pierre-Ernesl-Serpeau), notaire, à Saint- Gilles- sur-Vie Vendée. De îJsle, à Montréal. . . ...... ... . . > j. ,(:'j Canada. Delisse (E.), quai des Cliartrons, 7, à Bordeaux. . . *,,;. 1, Gironde. Delondre. (Augustin), rue Saint-Pierre, 3, à Sèvres. , . . Seine-et-Oise, Delondre (Paul), rue de Lisbonne, 28 P. Delpech (ie docteur), professeur agrégé k la Faculté de mé- decine de Paris, rue Barbet-de-Jouy, 26 , . P. Delpiiech de Loniède, propriétaire, à Saint-André de Majencoule, parle Vigan. . . ►;[;:*_,[•,, », ;;^>;^j i[:,r,,;. ,,^..i Gard. Delvaille (Camille), à Bayonne.;[,):«i ?;,?:»;; j^i-Ki^^i^,'.» •>; Basses-Pyrénées. Deniandre (Charles), propriétaire, à la Chaudeau, par Saint-Loup-sur-Angronne Haute-Saône. De ]\letz, [.M. F.], conseiller doyen honoraire k la Cour impé- riale de Paris, directeur de la colonie agricole de Meltray^ près Tours, et rue de la Victoire, 52 P. Indre-et-Loire. DéniidolT (S. Exe. M. le prince Anatole de), [M. F.], mem- bre correspondant de l'Institut de F'rance, délégué de la Société impériale d'accliinataiion à Florence, à San Donato, près Florence Italie. Denis (Alphonse), ancien député, ancien membre du Conseil général du Var, à Hyères Var. Dequcvauviller (le docteur), rue Saint-André-des-Arts, 33. P. Deschamps (Jules), négociant, rue Montmartre, 170. . . P. Desmeiire iJ.), directeur du Jardin zoologique, à Florence. Italie. Desor (le docteur E.), mombredu grand Conseil, à NeuchAtel. Suisse. Dessaix, rédacteur de divers journaux agricoles et littérai- res, etc., etc., k Évian-les-Bains Savoie. 28 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Destouy, notaire honoraire, au Thoult, par Montmirail. . . Marne. Desvaiix (Gustave), propriétaire, rue de la Clef, 27. . . . P. Desvignes, propriétaire, rue Greffulhe, 7 P. Devalois, régent de la Banque de France, rue Jouberl, 31 . P. Devalois (Edouard), boulevard Malesherbes, 77 P. Devay, propriétaire, rue Saint-Denis, 155 P, Devès, propriétaire, à Saint-Médard, près Catus (Lot), et avenue du Roule, 61, à Neuilly Seine, Lot. Devienne, sénateur, premier président de la Cour de cassa- lion, place Vendôme, 4 2 P. Devillîers (le docteur), rue du Faubourg-Poissonnière. 23. P. DiI)OS (Edouard), négociant, rue Lafayette, 91 P. Diesbaeh (le comte Xavier-Eugène de), rue Barbet de Jouy, 34 p, Dilte (Henry), au château de Saint-Paul, près Chevreuse, et rue du Cardinal Fesch, 38 p. Seine-et-Oise. Dollé (Jules), à Saint-Quentin Aisne. DoUfus-Mieg, propriétaire, avenue Marigny, 1 P. Domage (Louis-François), rue du Transit-Montrouge, 25. P. * • Donon, consul général de Turquie, rue de la Victoire, 68. P. Dornioy (Alphonse-Antoine), vétérinaire, à Chaumont. . . Haute-Marne. Douillard, propriétaire de viviers à poissons de mer à Audenge, cours du Jardin public, 13, à Bordeaux. . . . Gironde. Doulcet (J.), archiviste au palais du Corps législatif. ... P. Douniet (A.), président de la Société d'horticulture de l'Ai- , lier, au château de Baleine, par Villeneuve-sur-A Hier. . . Allier. Dreyfous (Léon), rue de la Victoire, 14 P. Droiiyn de Lhuys (S. Exe. M.), membre de l'Institut, sénateur, membre du conseil privé, rue François P% 47. P. Dubourg (A. ), membre du Conseil général de Seine-et-Marne, rue de l'Arcade, 36 P. Dubrunfaiit, chimiste industriel, chemin des Meuniers, ■-'.'■■ 6, rue de la Brèche-aux- Loups P. Dul)urquois (le docteur), médecin de 1" classe de la ma- rine, à bord de Y Armorique, du port de Brest Finistère. Ducatel (Emile), rue Drouot ,1 P. Duchesne, membre du Conseil général de l'Aisne, maire de Vervins Aisne. Duchesne de Bellecourt, [M. H.], consul général de France à Batavia Java. Duchesne - Thoureau, propriétaire, à Châtillon -sur- Seine Côte-d'Or. m LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION". Diiclos (Nicolas-Auguste), propriétaire, rued'Assas, 10. . P. nucoill (L.), pharmacien en chef à l'hôpital Lariboisière, . P. Ducos de St-Barthélemy de Gelas, au château de Larivière, près Lecioure Gers. Ducoiix, ancien membre de l'Assemblée nationale, rue du Montparnasse, 23 P. Ducros-Aubert . secrétaire d'ambassade, sous-chef du cabinet au ministère des Affaires-Étrangères P. Dufaure, (J.), ancien ministre de l'intérieur, rue de Pro- vence, 48 P- Dufeu (Gustave), boulevard Malesherbes, 65 P. Dulïié (Auguste-Achille), fabricant de sucre, à Braisne . . Aisne. Diifour (Bernard-Joseph), ancien député du commerce fran- ,, - , „■ çais, délégué de la Société impériale d'acclimatation, àCon- sianlinople TuiiQuiE. Dufour (Edouard), propriétaire, à Saint-Quentin Aisne. Dufoiir (Félix), propriétaire, à Saint-Quentin Aisne. Dufour (Léopold), président de la Chambre consultative d'agriculture, président de la Société d'agriculture de Boulogne-sur-Mer, à Hesdin-Labbé , près Boulogne-sur- Mer Pas-de-Calais Dufour de Neuville, propriétaire, rue Bonaparte, 5 . . P. Dugied (Hilaire), boulevard Malesherbes, 47 P. Dugué (Eugène), cultivateur, à Neuilly-Saint-Front. . . . Aisne. Dumas (J. -B.), sénateur, président du Conseil général de la Seine, vice-président du Conseil impérial de l'inslruc- ,- , . tion publique, membre de l'Institut, rue Saint-Domi- nique, 69 P. Dumas-Descombes (Marie-Joseph), propriétaire, rue du Faubourg-Poissonnière, 58 P. Dumast (le baron de), correspondant de l'Institut, secré- taire général de la Société d'acclimatation pour la région du Nord-Est, sur la Carrière, 38, à Nancy Meurthe. Duniéril, ingénieur en chef des ponts et chaussées, quai de Béthune, 4 4 P. Duméril (le docteur Auguste), professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, rue Cuvier, 13 P. Dumesnil (Henri), rue de Berlin, 31 P. Dumont (Henri), propriétaire, boulevard Saint-Michel, 63. P. Dunant (Henry), rue de la Paix, 12 P. Dupin (Eugène), [M. F.], propriétaire, inspecteur des che- mins de fer, boulevard Haussmann, 1 19 ........ P. 29 30 LISTE GENERALE DES MEMBRES Dupont, ancien officier du génie, à Rouge-Perriers, par le Neuljoiirg Eure. Dupont (le docteur Jean -Baptiste), propriétaire, au Haut- Tingry, par Samer Pas-de-Calais. Dupny (le docteur Louis), vice-président de l'Association locale des médecins des arrondissements de Laon et Ver- vins, à Festieux, canton de Laon. ..... ...'.;. Aisne. Durand, maire, à Bornel, canton de Méru ........ Oise. Durand, vétérinaire de l'armée, directeur du troupeau et des bergeries du gouvernement, à Ben Chekao, près Mé- • ^ ■ < ^ déah Algérie. Durand (Félix), propriétaire, à Bléré . . .-'i^ .'".:/• .''^"1 ■' Indre-et-Loire. Durassié (Edouard), rue Saint-Dominique, 170.!- 1- -.".''•i' . P. Durfort (le comte de), propriétaire, au château de Ville- reau, près Neuville-aux-Bois, et rue de Vaugirard, 95 . .P. Loiret. Dui'ieu de :\îaisonneuve, [M. H.], directeur du Jardin des Plantes de Bordeaux, délégué de la Socièlè impériale d'acclimcilaiion^ à Bordeaux.. . . '. ■.'■]'.".'.'-'; '.'".■'i'-. Gironde. Durrîeu (Henri), administrateur du Crédit mobilier, place Vendôme ; i'^'* . 'P'; :"■*- Duruy (Son Exe. M.), ministre de l'instruction publique . P. - ' ' Dury (le docteur), délégué de la Société impériale d'acclima- lalion^ consul de France, à Nangasaki (i/e A'/wsm). . . . Japon. Duseigneur-Kîéber, négociant- sériciculteur, cours Mo- rand, 29, à Lyon Rhône. Dussumier (Jean-Jacques), [M. H.], armateur, place Saint- Victor, 30 -J .'■:■■-'';-. .'.^ .: :^".'";*'.' .■ ': ;-pfj=-'"' ^^ Dutempîe; propriétaire, rue Rougemont, 3 P. Diïtertî'e (Florent), directeur de la bergerie impériale du Haut-Tingry, par Samer. ................ Pas-de-Calais. Duvai'uet, avocat, à Évreux . . '.'l' . ■.' 1'. '.-'.''. ". ''V'I' '■■'■■' Eure. Edan (B.), consul en retraite, Grande Avenue, 31, à '■■'■'''-• Neuilly. . . .^O'i ........ ,' :'."i^''.''':'-':^'V-- ,''v'\'''''''' Seine. Eicîithal (Adolpiie d'), [M. F.], administrateur du Crédit '-'''' '• mobilier et des chemins de fer de FEst et du Midi, rue Neuve-des-MaIhurins, 98 P. Eichthal (Louis d'), aux Bézards, par Nogcnt-sur-Ver- nisson Loiret. Elia (Isaias (le), à Buénos-Ayres. . 'V''v''V'\'-';''v''H^'/ v'''i''ï CoNr.-ARGENTlNe/ï Elie de lieaumonl, sénateur, membre de l'Inslitut, se- "*•'''•''' <- cretaire perpétuel de l'Académie des sciences, etc., rue de ' ''"- ?»; Lille, 5 .............. :; Vi ^'-v-.-. -.'v W''^^''"^ DE L.\ SOCIÉTÉ IMPÉRÏAI.E D'ACCMMATATION. 3! Haut-Rhin. Seine-el-Oise. Elliot (D. G.), 27, West, 33'' Street, à New- York. . . . États-Unis. Engaurran (J.), ancien négociant, à Toulon, Var. Engelliardt (le docteur Emile), ancien chirurgien en chef de la Commission des Principautés danubiennes, à Wes- serling Éprémesnil (le comte d'j, [M. F.], membre du Conseil général de l'Eure, au château de Croissy, par Chatou. . Erlanger (d'), banquier, rue Tailbout, 20. Pi ^i'» i*i-'P. Errazu (de), rue des Ècuries-d'Arlois, 4 7 . . 'i"^ -i-'i-jy "i'I.. P. Escherny (le comte Gustave d'), propriétaire, rue Jou- bert, 13 P. Esgonnière (Aristide), membre du Conseil de l'arrondisse- ment de Napoléon- Vendée, maire de la Chaise-le-Vicomte. Vendée. Esnault-Pelterie(Paul-Eug.), négociant, ruedeCléry, 34, P. Espeuilles (le marquis d'), sénateur, rue de l'Univer- sité, 95 ...... . ; ■-.■^^^;^'r'VW'-. ■:.•;% -;^'^-^v"'.V- P. Espierre, conseiller général, à Fonlenay-le-Comte. .' *. V - ' ■ Vendée. Esquirol (Paul), rue Cassette, 3.'j. , . P. Essling (André Masséna, prince d'), rue Jean-Goujon, 8. P. Esterno (le comte d'), propriétaire, au château de la Ves- vres, près Autun Estienne (d'), lieutenant de vaisseau, rue Lafayette, 44, à Toulon '. .'.-H .: . V'. 'i :■ . . Estoille (le comte Max de 1'), propriétaire, président de la Société d'émulation de l'Allier, à Moulins ;•; Allier, Etienne (l'abbé), supérieur général des Lazaristes, riié de Sèvres, 93 • P. Ettling (Guillaume), propriétaire, à Madrid. . ; v' v''y-'''.* Eude (Yves-Marie), banquier, à Guingamp. .*'•.''•■'.''■.■''.;'. . Eynarcî (Gabriel), propriétaire, rue Charles-Bonnet, 6. à Genève .'-i'yvi'-i-.-': .•.'.';■■. »•.'. . Fâche (Gabriel), avocat, -propriétaire, rue deTurenne, 67, P. Fahlman (Fr, Jules'), consul de Suède et Norwége, à Stoc- kholm ;• Suède. Faleon de Cimier, préfet, à Digne . . . .^l^^v'/-;'''''?'"'''''Basses-AlpeSi Fallon (le baron Félicien), ruade l'Escalier, 2, à Namur. Belgique. Falret (le docteur Jean-Pierre), membre de l'Académie im- périale de médecine, à Vanves. s i î ■;";"î'"V-'. ■'.'■.'..' Seine. Fantoni (le révérend père H.), missionnaire au Chan- loung Chine'. Faiidon, propriétaire et juge de paix, à Saint-Paul-Sur- Ubaye, arrondissement de Barcelonnelte . 'Basses-Alpes. Saône-et-Loire. Var. Espagne. Côtes-du-Nord, Suisse, 32 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Faugère (P.), directeur des archives et chancelleries au mi- nistère des Affaires élrangères, rue de l'Université, 130. P. Faultrier (Alph. de), officier supérieur du génie en retraite, à Vaux, près Metz, et rue Taitbout, 45. ........ P. Moselle. Fauré, pharmacien, cours Napoléon, 9, à Bordeaux. . . . Gironde. Favard (Eugène), propriétaire, rue d'Aguesseau, 4 8. . . P. Faye (Armand), substitut du procureur impérial près le Tribunal de première instance, à Tours Indre-et-Loire. Fenouillef (Léonce de), propriétaire, au château de l'Hom, près Lepompidou Lozère. Fernan-IVunez (le duc de), propriétaire en Espagne et en Belgique, calle de Santa-Isabel, à Madrid Espagne. Fernandina (le comte de), hôtel du pavillon de Rohan, rue de Rivoli P. Ferrand (Joseph), préfet, à Laon Aisne. Ferreira Lage, rue des Pescadores, 40, à Rio-Janeiro. . Brésil. Festa (Pierre), propriétaire et négociant, à Milan Italie. Fieroii (le général), ancien gouverneur de la Guadeloupe, au château de Saint-Jean de Montpouillant, par Meilhan . Lol-et-Garonue. Filhol (Henri), étudiant en médecine, rue Saint-Élienne, 15, à Toulouse, et place Saint-Michel, 7 P. Haute-Garonne. Fîolet (Louis), propriétaire, à Saint-Omer Pas-de-Calais. Fitz-James (le duc de), cours la Reine, 36 P. Fizeaux de la Martel (Raoul), propriétaire, à Sainle- Vaubourg, par Grand-Couronne, près Rouen Seine-Inférieure, Fleiiry (le général), premier écuyer, aide de camp de l'Em- pereur, au Louvre P, Fleury (Victor), à la Drouetière, à Mauves, par Carquefou. Loire-Inférieure, Fleury-Flobert, architecte, boulevard Saint-Michel, 7. . P. Floret (Joseph), ancien préfet, à Sorgues Vaucluse. Flury (Uippolyte), ancien chargé d'affaires de France, rue de Marignan , 17 P. Flupy-Ilérard (J.-B.-C.-P.), au château de Grandmesnil, ' ' • par Bures, près Orsay Seine-et-Oise. Flury-Ilérard (Paul-Luce-Ilippolyte) , banquier, consul général du Japon en France, rue Saint-Honoré, 372. . . P. Folsch (Ch. -Henri), vice-consul de Suède et Norvège et de Danemark, rue Sylvabelle, 37, à Marseille Bouch.-du-Rhône Foltz (le général), commandant de l'École d'état-major, rue Tronchet, 11 P. Fondreton (Louis-Firmin), propriétaire, boulevard Beau- i-, -. marchais, 84 P. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. Fontaine (Raymond), propriétaire, à Boulogne-sur-Mer, . Pas-de-Calais. Fontanier (H,), voyageur naturaliste, rue de Poissy, 1. . P. Forbin Janson (le marquis de), consul général chargé d'affaires de France à la Havane [Cuba] ANTILLES. Forcade la Roquette (S. Exe. M. de), sénateur, mi- nistre de l'intérieur P. Forgcmol, sous-chef du bureau politique, à Alger, . . . Algérie. Forgemol (le docteur Hector), à Tournan Seine-et-Marne. Forth-Rouen (le baron;, ancien ministre plénipotentiaire de France, boulevard de la iMadeleine, 17 P. l'ossin (Jules), propriétaire, rue de Richelieu, 62 P. Foucaiicourt (le baron de), propriétaire à Belloy, près Péronne Somme. Foueou, ancien officier de marine, rédacteur en chef du journal la Science, boulevard Saint-Michel, 73 P. Foulon (L.-T.), propriétaire, à Lambres, près Douai. . Nord. Fouquier d'IIérouël, propriétaire, maire de Foresle. . Aisne. Fouquicr de Mazières, inspecteur des forêts de la Cou- ronne, à Saint-Germain en Laye Seine-et-Oise. Fournient (le baron Auguste de), propriétaire, à Cercamp, canton d'Auxy-le-Cliâtean . . . „ Pas-de-Calais. Fournès (le marquis de), au château de Vaussieux, par Saint-Léger Calvados. Fournet, fondateur-directeur de l'orphelinat agricole de Moniagny, près Cliàlon Saône-et-Loire. Fournier (Henri), ministre de France, à Stockholm. . . . Suède. Fournie!* (P.-B.), ancien président de l'Athénée des arts, rue Gablée, JJ7 P. . ' Fourrier, avocat, à Blidah Algérie. Fraîche (Félix), correcteur à l'imprimerie Impériale, rue Thouin, 12 P. Franclie (André), premier adjoint au maire de Boulogne, rue de Longchamps, 3 bis, à Boulogne-sur-Seine .... Seine. Franeisco-Martin (Son Exe. M. dej, ministre plénipo- tentiaire de la république de Guatemala, rue F'orlin, 3. . P. Franqueville (de), conseiller d'État, inspecteur général des ponts et chaussées, directeur général îu département des travaux publics, place du Palais-Bourbon, 3 P. Freniy(L.), gouverneur du Crédit foncier de France, rue Neuve-des-Capucines , 19 P. Frémy, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'his- toire naturelle et à l'École polytechnique, rue Cuvier, 33. P. 3 33 34 LISTE GENERALE DES MhlMBRES Fresiie (Eugène de), place de la Madeleine, 10 P. Fré ville (Eugène), propriétaire, rue Kléchier, 2 P. Frossard (le général de division), aide de camp de l'Empe- reur, rue d'Amsterdam, 31 P. Fi'uchier (Charlesj, secrétaire de la Société centrale d'agri- culture et d'acclimatation des Basses-Alpes, propriétaire, à "■•: '■ Mezel. . . i i. Easses-Alpcs. Furet (l'abbé) [M. H.], missionnaire apostolique à Yokoskj. Japon. tiabillot, propriétaire, rue Tronchet, 23 P. Fiabliii (Raphaël; , élève de l'École impériale centrale des v > ' ; ' arts et manufiictures, rue Royale, ^/ P. ■" ■ ; Gaillard (Henry), rédacteur du Journal des Chasseurs, rue •'■ • Demours, 2 P. Gaillard (Paul), rue des Martyrs, 33 P. ' ; ■ • Gaillard de Ferry (Amédée), ancien consul général de :.:■»' ■ France, rue Condorcet, 63 P. " - Galard (le comte de), avenue de Marbeuf, 12 P. (ialbert (le comte de), à la Buisse, près Voiron Isère. (;ali^iiani (Antoine), propriétaire, rue de Rivoli, 224. . P. ■ r.alij^iiani (William), propriétaire, faubourg Saint-Ho= :' ' ^ ' ^^ noré, 82 . .' . P. "-:---- ;'... r ■ (;allais (P.), maire, à Ruffec Charente. Galle (le docteur), médecin de la marine, à Sisteron. , . . Basses-Alpes. (ialliclier (Paul-Georges), associé de la maison Vilmorin, Andrieux et C'" , quai Voltaire, 5 P. ", ' Galliera (le duc de), rue de Varennes, 53 P. (lallifet (le marquis de), lieutenant aux guides, avenue Matignon, 17 P. Gallotll (le commandeur), rue d'Albe, 5 . .P. - <;andillot (Arthur), industriel, rue Mécliain, 1 l (île Saint- Denis), à S,iint-Denis Seine. Gaiineval (Auguste), rue de la Victoire, 94 P. Gardame (le comte), à la Grande- Fusie, près Valensolle . Basses- .\lpes. (;ardin (Auguste), manufacturier, maire de Vic-sur-Aisne. .\isne. <;areaii (Eugène), ancien député, rue Dupliol, 14. ... P. Gariiier, négociant, à Nangasaki [ile de Kiusiu) Japon. Garnier (Bonott), commissaire de l'Empereur, à Mada- gascar Madagascau. Garnier ( le docteur Marcel ) , propriétaire aux Sables d'Olonne Vendée. Gai'iiier (Charles), propriétaire, au château d'Orainville, par Alhis-Mons, et bouhnnril Malesherbes, 39 P. ^>L'iuo-i'l-( lise \ DE LA SOCIÉTÉ LMI^ÉRIALE U'ACCUMATATION. 35 (;arnot (G.), propriétaire-cullivaleur, à Genouilly, prè§ Crisenoy, par Guignes-Rabuliii Seine-et-Marne. r.asnier (H.), propriétaire, à la Bruyère, près Baugé. , . Maine-et-Loire. (;asquet (Stanislas-Eugène), architecte, à Hyères. . . . Var. <;aslinel-Bey, professeur de physique et de chimie à l'école de médecine et directeur du Jardin d'acclimatation, au Caire ÉuYi'TK. r.attiker (J.-G ), boulevard Bonne-Nouvelle, 31. .... P., , Gandin, sous-directeur au ministère de la justice, rue ^ , Abbatucci, 50 - "•,.;, (;auldrce-Boilleau (le baron), envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de France, à Lima PÉROU. Gavazzi (Egide), propriétaire et négociant, à Milan, . . , Italie. Gavoty (Ch.), négociant, rue Thubaneau, 50, à Marseille. Bouch. -Lin-Rhône. Gayflier (de), sous-inspecteur des forêts, rue de Luxem- bourg, 6 ■, . . P" Gay-Lnssac (Henry-Réné-Joseph), enseigne de vaisseau, à bord du Mac/enta, à Saint-Léonard '. Haute-Vienne. Gellineau (Georges), négociant conmiissionnaire, boule- vard Malesherbes, 11 bis ^v . . , - . Gelot (Ântony), négociant et agent commercial du gouver- nement du Paraguay, avenue Trudaine, 10 P, Genesley (Auguste), négociant commissionnaire, à Laval. Mayenne. (ienève (Léon), propriétaire, avenue de Grammont, à Tours. Indre-et-Loire. Geoffroy (Ch.), ancien conservateur des hypothèques, à Verdun Meuse. Geoffroy (Jules), rue Rambuteau, 72 P. , Geoffroy-Château (Hippolyie), propriétaire, juge au tri- bunal de Bernay Eure. Geoffroy Saint-IIilaire (Albert), [M. F,j, directeur du Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne , boulevard Maillot, 46, à Neuilly ,...,,,,,». Seine. Geofroy (de), sous-directeur des affaires politiques au mi- nistère des Affaires-Étrangères, rue François l<" , 26. . . P. George (Amédée), propriétaire, a Belfort Haut-Rhin. Geraci (le marquis de), comte de Vintimille, prince de Castelbuono, a Palerme {Sicile) Italie. Gérard, maire à Blincourt, arrondissement de Clermont. . Oise. Gérard (Alexandre), administrateur des glaces de Saint- Gobain, rue Bayard, 16 I • Gérard (Charles), négociant à Toulon • Var. Gérard (Henry), rue Bonaparte, 3 4 P' I !» P '36 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Gerbaiilt (Edmond), propriétaire-agriculteur, à Mezangers, P^"" Évron Mayenne. Germain (Rodolphe), vétérinaire en premier au 1" cuiras- siers, àBelfort Haut-Rhin. Germain (Victor), capitaine de cavalerie en retraite, à L"'""^^* Hautes-Pyrénées. Gérome, membre de l'Institut, artiste-peintre, rue de liruxelles, 6 , [» Gervais (Paul), professeur au Muséum d'histoire naturelle, rue Rollin, 41 p Géry (Charles), préfet de la Corse, à Ajaccio Corse. Gevelot (Jules), rue Notre-Dame-des-Victoires, 30. ... p. • ' Ghirlanda-Silva (Charles de), propriétaire, à Milan. . . Italie. Gibert, propriétaire-agriculteur, à la ferme de la Chassagne, près Pierrefort _ Cantal GîUet (Léonce), propriétaire, ;i Caslillon-sur-Dordogne . . Gironde. Gîllel de Grandmont (Ernest), chancelier du consulat de France, à Ancône Italie Gillet de Grandmont (le docteur Anatole), rue Jou- bert, 18 p Gimet (Charles), préfet de la Haute-Marne, à Chaumont. . Haute-Marne. (iimet (le capitaine Paul), commissaire de l'émigration, au ^^''^■"•^ Seine-Inférieure. Gindre (Aristide), àCliampigny,etboulevarddeNeuilly, 85. P. Seine. Ginestous (le marquis de), membre du Conseil général du Gard, président du Comice agricole du Vigan, rue Ma- ' ' dame, 32 p (iîng-embre fL, François), fabricant manufacturier, boule- vard de Strasbourg, 59. p - Ginot (Jean-Marie), ancien négociant, propriétciire, rue Mar- tel, 12 p ' Guéroult (J.-L.), sou?-directeur au ministère des affaires ■ ■ • • ■ étrangères, rue Saint-Lambert, 21 P. ' ■ ' ' Giiestier (Daniel), pavé des Chartrons, 31, à Bordeaux. . Gironde. Giiibout (le colonel), rue Joubert, S P. Guibont (Jules), fabricant, rue 'de Rivoli , 124 P. - - Guiebard (Jules), directeur des Transits de l'isthme de Suez, à Ismaïliah Éoypte. Guido (le colonel) [M. H.], à Lima Pérou. Guidon, avoué, rue i\euve-des-Pelits-Champs, 6(i. . . . P. Guilliem, ancien receveur général, rue Saint-Florentin, 11. P. ^ ' Guillionict (P. M.), propriétaire au château de Brignat, - • près Montluçon Allier. Guillemin (Aug.), directeur de la ferme-école de Gan, . . près Pau, et rue de la Tour, 133 P. Basses-Pyrénées. 40 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Guillon des Brûlons (F.), propriétaire, ancien receveur de l'enregistrement, à Lagny Seine-et-Marne. Guitton (Henri-Ernest), notaire, à Napoléon-Vendée. . . . Vendée. Giintzberger, propriétaire, à Saint-Leu-Taverny, et rue d'Aumale, 7 P. Seine-et-Oise. Guy aîné, propriétaire, ruedeCugnaux, 15, faubourg Saint- Cyprien, à Toulouse " Haute-Garonne. Guynemer, courtier d'assurances maritimes, propriétaire, rue Rossini, 3 P. Guyon (le docteur), membre correspondant de l'Académie des sciences, inspecteur du service de santé des armées, rue de la Sainte-Chapelle, 9 P. Ilaeffely (Henri), manufacturier, à Pfastadt, près Mulhouse. Haut-Rhin. Haentjens, propriétaire, au château de la Perrine, à Sa- vigné-l'Évêque, près le Mans Sarthe. Halphen (Constant), au château de Batailley, par Pauillac, et rue Neuve-des-Mathurins 87 P. Gironde. Halphen (Eugène), propriétaire, faubourg Saint-Honoré, 23 P. llammelrath (le docteur), 117, rue du Trône, à Bruxelles. BrxGiQUE. Ilanionville (Louis d), au château de Manonville, par No- viant-aux-Prés Meurthe. Hareourt (le comte Bernard d'), avenue Saint-François- Xavier, 10 P. Hardy, directeur du domaine impérial de Boukandoura, près Alger A/aisné, propriétaire, à Braisne Aisne. î.alieniand, rue de Versailles, 31, à Ruei! Scine-et-Oise. Lalleinand (Henri), rue Joubert, 1 4. . . P. Lambert (J.), à Tananarive Madagascar. Lfiiiceîîn , notaire, à Ervy Aube. Lanseigne aîné, négociant en laines, rue Hauteville, 48. P. Lapanousc (le vicomte de), rue des Saussaies, 9 P. Laperlier (Laurent), officii^r principal d'administration de la guerre, propriétaire, à Mustapha-supérieur, à Alger. . Alcjéne. p. 46 LISTE GENERALE DES MEMBRES Laperrelle (Léopold de), propriétaire, rue de Lancry, 17. P, Larangeiras (le vicomte das), pair du royaume de Portu- gal, à Saint-Michel AçORES. Larclier, propriétaire, à Chatou Seine-el-Oise. Lareinty (le baron de), rue de Grenelle, 58 P. Largiiier des Baiicels, étudiant en médecine, rue de l'ÉcoIe-de-médecine, 38 P- La nochefoucaiikl, duc de Bisaccia (de), rue de Va- rennes ,47 1 , La Rochefoucauld, duc de ï>oudeauville (de), rue de Varennes, 65 ^ • La Roehejacquelein (lemarquis de, à Bressuire . . . Deu}$.-Sèvres. La Moque (S.-N. de], propriétaire, à Sainl-Bauzille de la Silve, près Gignac Hérault. La Hoque-Ordan (le comte de), avenue Tourville, 1 . . . P, La Hoquette (Alexandre de), '^M. F.], rue de l'Univer- sité, 23 Larrey (le baron], chirurgien de S, M. l'Empereur, inspec- teur général du service de tuante militaire, membre de - l'Institut et de l'Académie impériale de médecine, rue de Lille, 91 P' Lasnonnier (Eugène), avocat et membre du Conseil gé- néral des Deux-Sèvres, à Niort Heux-Sèvres. Lasserre (Georges), avocat, propriétaire, à Saint-Clar. , Gers. ' Lalapie de Ligouie (le baron), au châieau de Cagny, par Amiens, et rue d'Argenson, 11 !*• Si'iiiine. Lathain (Charles), négociant, au Havre Seine-Iiiterieure. Laugier (le docteur), membre de l'Académie impériale de médecine, rue Caumarlin, 32 P- Laulhé (Lucien), négociant, vice-congul de la république Argentine, rue de Cléry, 96. . . \ * Launay (Marie de), attaché au Conseil des travaux public», à Constantinople . 'l'UHQUlli- Launay (le comte Maurice de), au château de Courcelles, commune de Clérey Aube. Laurent (l'abbé Léon-Augustin), économe au petit sémi- naire de Ponl-a-Mousson Meurlhe. Laussat (le baron de), ancien député, au château de Berna- detz, près Pau, et rond-poinl des Champs-Elysées, G. . P. Basses-Pyrénées. Lauti'ec (le comte Michel- Adolphe Pelet de), boulevard Saint-Michel, 69 P- La Vallée (Alphonse), rue de Penlhiévre, t3 .P. ., ;,: DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 47 LrtvoUée, conseiller maître à la Cour des comptes, rue des Écuries d'Artois, 21 P. Lawrence (G.-N.), naturaliste, Pearl street, 172, à New- York États-Unis. Lazarelf (le général comte de), à Saint-Pétersbourg . . . Russie. Lazcriiie, agriculteur, membre du Conseil général des Py- rénées-Orientales, à Perpignan Pyrénées-Orient. B.oheaii (Jules), négociant, à Boulogne-sur-Mer. ..... Pas-de Calais. Le Iliguais (Hervé-Augusle), receveur des douanes, au ... Fenouiller, par Saint-Gilles Vendée. Le lUhaii (Victorin), propriélaire, à Landerneau Pinislèrc. Leblanc, ingénieur des ponts et chaussées, à Boulogne-sur- Mer Pas-de-Calais. Leblanc, médecin-vétérinaire, membre de l'Académie im- périale de médecine et de la Société impériale et centrale de I médecine vétérinaire, rue du Faubourg- Poissonnière, 19. P, - ,: Leblanc (L. Cymille), vétérinaire, rue du Faubourg- Pois- sonnière, 19 P. Leblanc, notaire, à Braisne Aisne. Le Bœuf (le général), aide de camp de l'Empereur, com- mandant le 6*^ corps d'armée, à Toulouse Haule-Garonne. Leboucher (J.), négociant, rue du Petit-Carreau, 27. . . P. . .',^;, • Lebrun (le général), chef d'état-major de la garde impériale, rue Matignon, 22. ... P. Lel)run-Verneuil, propriétaire, rue Poissonnière, 37. .P. Lecerf (E. -J.-B.), boulevard Beaumarchais, 37 P. Lecler (le docteur A.), à Rouillac Charente Leclerc (Frédéric), maire, à Pas-de-Jpu, canton de Thouars ,...., Deux- Sèvres. Lecoq, inspecteur général des Écoles impériales vétéri- . v ■• naires, rue Beavan, 1 bis, à Versailles. Sêine^et-Oise. Lecoq (H.), correspondan^ de l'Institut, professeur d'his- toire naturelle à la Faculté des sciences, président de la .. -. , - ■ • Chambre de commerce de Clermont-Ferrand, délé^iué de la Société impériale d'acclimalalion, à Clermond-Ferrand . . Puy-de-lKÎWe. Lecourl-Lory (Ismaël), propriélaire, membre du Comice agricole de Gorron (Mayenne), à Saint-Sitnéon, près Pas- i-y - ' sais , ^, . Urne. Le Couleulx: de <;anteleu le baran), au château de Saint-Marlin, près Elrepagny Elire. Leereu\: (Alfred), rue du Faub'jurg-PuisïOnnière, 50. . . P. Lecreusi (Jules), propriétaire, rue Saint-Lazare, 69. , . . P. 48 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Lécrivain (Jacques-Charlemagne), ancien sous-direcleur du personnel au ministère de la marine, propriétaire, à Tiliy, canton d'Houdan, et rue de Bjbylone, 68 P. Seine-el-Oise. ï.efebvre (Eugène), conseiller référendaire à la Cour des comptes, rue de Londres, 27 P. Lefebvre de liehaine (Edmond), secrétaire d'ambassade de première classe, à Berlin, et rue d'Amsterdam, 33 . .P. PrL'SSE. Leferme (P.), ingénieur des ponts et chaus-sées, à Sainl- Nazaire Loirc-Inférieure. Lefèvre (A.), place Saint-Élienne, 9, à Toulouse Haute-Garonne. I.egras, avocat à la Cour d'appel, rue Saint-Lazare, 82. . P. Legras de la Boissière (le baron), rue de la Ferme- dès- Malliurins, '15 P. Legliay (le baron Léon), inspecteur des parcs et jardins impériaux, au château de Serceaux, commune de Valfram- bert, près Alençon Orne. Kelinian (Alfred), négociant, rue Raze, 14, à Bordeaux. . Gironde. Le lion (le comte Léopold), député, rue Lord-Byron, 1 bis. P. Lejeune, professeur au 2\gymnase, à Kazan Russie. Lejourdan (Alfred), directeur du Jardin des plantes de Marseille iJouch.-du-Rhùnc. Lelièvre (le docteur), rue Geoffroy-Marie, 16 P. Lelion-Damiens, collège Rollin, rue Lhomond, 42 . . , P. . Le Loiilerel (le général), à la Quetonnière, commune dO- livet, et rue Godot de Mauroy, 26 P. Loiret. Lemaislre-Cliabert (Ad.), propriétaire, président du Comice agricole et de la Société des sciences, agriculture et arts du Bas-Rhin, au Breuil, 3, à Strasbourg Bas-Rhin. Leinaîti'e, receveur général des finances, à Laon .... Aisne. Leiiiailre (le révérend père), [M. H.], supérieur des mis- sionnaires de la Compagnie de Jésus en Chine, à Shang- haï Chine. Le Marié des Landelles (Emile), propriétaire, au châ- teau de la Chesnaye, près Bréhal Manche. Le Marois (le comte), sénateur, avenue d'Antin, 9. . . . P. Le Moyne, ministre plénipotentiaire, rue Caumarlin, 62. P. Lenthcric (Charles), ingénieur des ponts et chaussées, rue Rufly, 24, à Nîmes fîai'd- Le Paule, conservateur du bois de Vincennes, à Saint- Mandé Seine. Le Pellec, horticulteur, rue Saint -François, à Sainl- Brieuc Côtes-du-Nord. DE LA SOCIETE IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 49 Le Pellelier de Glatigny, propriétaire, à Annet, près Lagny Seine-et-Marne. Le Pin (le baron), rue de Luxembourg, 33 P. Leprat, pharmacien, rue Montholon, 28 P. Le Prestre (le docteur), membre du Conseil général du Cal- vados, chirurgien en chef de l' Hôtel-Dieu et professeur à l'École de médecine de Caen , délégué de la Société impé- riale d'acclimatalion, à Caen. . . » Calvados. Lequin, directeur de la ferme-école du département des Vosges, à la ferme de Lahayevaux Vosges. Leroiige (Charles), boulevard de Neuilly, 100 P. Le Roux (Alfred), député, rue Saint-Honoré, 364 ....?.'■ •^ ' Le Roy (Charles), propriétaire, rue Sainte-Sophie, 1 , à Ver- sailles . . . .' Seine-et-Oise. Le Roy (le docteur Raoul), rue Moncey, 11 P. Leroy (Louis-Emile), pharmacien, rue d'Antin, 13 P. ' . • Le Sergeant de Moniiecove (Louis), propriétaire, à Hyères Var. 1/Espine (le comte Oscar de), rue de Marignan, 19. . . P. Lesseps (Ferdinand de), ministre plénipotentiaire, prési- ' dent du conseil d'administration de la Compagnie de l'isthme de Suez, rue Richepanse, 9 P. ^ - Lesseps (le baron Jules de), agent de S. A. le bey de Tunis, • ' avenue Montaigne, 20 . P. Lestiboudoïs, conseiller d'État, membre correspondant de l'Académie des sciences, rue de la Victoire, 92 P. Letrône (Paul), membre correspondant de la Société d'a- griculture, sciences et arts de la Sarlhe, à Saint-.Ioan de Luz Basses-Pyrénées. Levaillant (le général Jean), rue d'Épernay, à Sézanne. . Marne. Le Vavasseur, ancien inspecteur des finances, rue Chau- ' • veau-Lagarde, 16 P. Levavasseur, ancien député, rue de la Chaussée-d'An- tin, 68 P. Levesques-Desvaraiines, capitaine de frégate, com- mandant le d'Estrée, division de l'Amérique du Nord, à la Martinique Martinique. Lévis (le marquis de), au château de Changy Loire. Lézay Marnésia (le comte de), chambellan de S. M. l'Im- pératrice, rue de Grenelle, 3 P. Lhiiillier (Victor), propriétaire, rue Godot-de-Mauroy, 41. P. Liborel (le baron Guillaume de), rue Mondovi, 1 P. 4 50 - LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Liedekerke (le comte Hadelin de), membre de la Chambre des représentants de Belgique, délégué de la Société impé- riale d'acclimatation, a Bruxelles Belgique. Liénard (Alfred), propriétaire, à Port-Louis, et rue de Pro- vence, 48 P. Ile Maurice. Liénard (Chéri), propriétaire, à Port-Louis, et rue de Pro- vence, 48 P. Ile Maurice. Liénard (Elisée), propriétaire, à Port-Louis, et rue Moga- dor, 12 P. Ile Maurice, Ligne (Son Exe. le prince de), président du Sénat de Belgi- que, à Bruxelles, et rue de Grenelle, 134 P. Belgique. Linant-bey de Bcllefond (Son Exe), bey de première classe, directeur général des ponts et chaussées en Egypte, etc. , à Alexandrie EGYPTE. Liniers (le général marquis de), à Châlons-sur-Marne. . . Marne. Liolard (Émilien), juge au tribunal de première instance, à Tarascon Boiich.-du-Rhône. Lisle de Siry (le marquis de), sénateur, rue Tronchet, 29. P. Loarer (Éd.), capitaine au long cours, à Quimper, et bou- levard Saint-Michel, 107 P. Finistère. Lody (Constant), rue de Paris, 50, à Sainl-Denis Seine. Loës (Aloys de), expert -forestier, à Aigle {Canton de Vaud). Suisse. ' Loise, lleuriste, quai de la Mégisserie, 1 4 P. Lombard (Henri), négociant, à Nîmes Gard. Lonquély aîné (Pierre), négociant armateur, rue de Boston, à Bou!ogne-sur-Mer Pas-de-Calais. i.orge (le comte de), rue de Lille, 80 P. Loureiro (P.), vice-consul d'Espagne, à Shanghaï. . . . Chine. LouAencourt (le comte de), boulevard Malesiierbes, 27. . \^. Loiivrier, président de chambre à la Cour impériale de Poi- tiers Vienne. Lowentlial (de), Weihbourggasse, 16, à Vienne Autriche. Loydreau (Edouard), propriétaire et maire de Chagny. . Saône-et-Loire. Loynes (A. de) , conseiller référendaire à la Cour des comptes, Faubourg-Sainl-Honoré, 91 P. Luart (le marquis Louis du), rue de Varennes, 1 1 P. Luee (Timothée), propriétaire, rue Duphot, 10 P. I>uey, ancien receveur général des Bouches-du-Rhône, à Nointels, par Beaumont-sur-Oise, et rue de Clichy, 47. . P. Seine-et-Oise. Liiitjens (le baron de), à Fremersberg, près Baden-Baden {Grand-Duché de Bade) ALLEMAGNE. Lunel (H.), quarlierdes Tuileries, à Villeneuve-lès-Avignon. Gard. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉIUALli D'ACCLIMATATION. Lupin (Auguste), propriétaire, rue Lepelletier, 4 P, Luttichau (le baron de), chambellan, conseiller de S. M. le roi de Saxe, rue Monlalivet, 16 P. Lyonne (le comte Charles de), rue Las Cases, 11. . . . . P. Mac- Arthur [M. H.], commissaire général de l'Australie à I Exposition universelle de 1S55, délégué de la Société im- périale d'acclimit union ^ à Sydney AUSTRALIE. Mac-.^Iahon, duc de Alagenta (le maréchal de), sénateur, gouverneur général de l'Algérie, à Alger Algérie. Madrid (le vicomte de), membre du Conseil général de l'Aisne, au Héric-la-Viéville, par Sains Aisne. Magne (S. Exe. M.), sénateur, membre du Conseil privé, ministre des finance.- P. Magne (le docteur Alexandre), rue de Provence, 63. ... P. Mailly-i\esle (le marquis de), rue de l'Université, 53 . . P. • . Maisonneuve (Simonnet de), au château du Serret, com- mune de Saint-Marcel-Ies-Sauzet, canton de Marsanne. . Drôme. Maisonneuve aîné, propriétaire, à Ambert Puy-de-Dôme. Malançon, propriéiaire , rue de la Chausséed'Antin, 38. P. Malapert père, professeur à l'École préparatoire de méde- cine de Poitiers, délégué de la Société impériale d'acciima- talion, rue des Halles, 15, à Poitiers Vienne. Malapert fils (P.), professeur suppléant à l'École prépara- toire de médecine et de pharmacie, rue Saint-Porchaire, 11, à Poitiers Vienne. Malard (Auguste), négociant, à Commercy Meuse. Malaret (le, bâton de), envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de France, à Florence Italie. Maleissye (le marquis de), propriétaire, rue d'Anjou-Saint- Honoré, 22 P. Malézleux, propriétaire, au Petit-Fresnoy-Gricourt, près Saint-Quentin Aisne. Malingre (Louis-Stanislas), ingénieur civil, Galle de Cer- vantes, 16, à Madrid Espagne. Mallet (J.-Fr.), propriétaire, Faubourg-Poissonnière, 110. P. Malleval, propriétaire, rue Bonaparte, 28 P. Manceau, rue du Havre, 9 P, Manderstroëm (Son Exe. M. le baron de), ministre des .. affaires étrangères de S. M. le roi de Suède et Norwége, à ' Stockholm SuÈDE. Manès (Alfred), négociant, à Saint-Denis La Réunion. xManouk-bey (le colonel prince Grégoire), de Russie, rue de la Pépinière, 28 P. 5] 52 MSTE GÉNEHALE DES MEMCHES Manzoni (Alexandre), propriélaire. à Milan Italie. Manzoni (Pierre-Louis), propriétaire, à Milan Italie. Marais, pharmacien de I" classe, rue Saint-Penis, 75. . P. Marchant, conseiller d'État, Faubourg-Poissonnière, 52. P. Marcotte, directeur des douanes et des contributions indi- rectes, à Strasbourg Bas-Rhin. Marcotte, pharmacien, rue du Faubourg-Sainl-Honoré, 90. P. Marcotte (Joseph), à Choconin, par Meaux, et rue Saint- Lazare, 13 P. Seine-et-Marne. Mares (Henri), rue du Petit-Saint-Jean, à Montpellier. . . Hérault. Marcs (le docteur Paul), à Khodja-Berry, près Bouffarick. Algérie. Alargadel (Louis de), propriétaire, à la Pasqueraie, com- mune de Vern, par le Lion d'Angers Maine-et-Loire. !\Iargarot-Paîic, propriétaire, banquier, à Nîmes. . . . Gard. Mari (le duc de), Palazzo Belvédère, San Girolamo, 2, à Naples Italie. Marinovitch, président du Sénat de Serbie, à Belgrade . Turquie. Marion (Edouard), au château de Faverges, par la Tour- du-Pin Isère. Marlvhaiii (Cléments-Robert), Eccleston Square, 21 , S. W. Pimlico, à Londres Grande-Bretagne. Marlîer (V.), cultivateur, à Vierzy, canton d'Oulchy-le- Châieau Aisne. Maroin (le d'), médecin sanitaire français, à Conslanlinople. Turquie. Alarozeau (Georges), ancien élève de l'École polytechni- que, à Wesserling, et boulevard Haussmann, 130. . . . P. Hant-Rliin. i\ïarozeau (Philippe), à Wesserling Haut-Rhin. Marquet (E.), directeur de la Colonie agricole de Saint- Hilaire, commune de Roiffé Vienne. .\ïarqiiis (Philibert), propriétaire au château de Lillema- nière, près Avranches, et rue Vivienne, 44 P. Manche. Mars (Henry), ancien négociant, rue Boursault, 6 .... P. Marsaux (Emile), chef d'escadron aux dragons de l'Impé- ratrice, rue de Berlin, 10 P. Marsh (le Révérend G. -H.), rue Berton, 1 P. Martel-lïouzet (Ernest), propriélaire, à Blendecques, près Saint-Omer Pas-de-Calais, Martin (le docteur Charles -Ernest), attaché à la légation de ' France, à Pékin , CniNE. Martin du Nord (Ernest), [M. F.], rue Paradis- Poisson- nière, 21 P- ÎMarlin, membre du Conseil général de l'Aisne, à Rcsoy- sur-Serre Aisne. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 53 Martin (William), chargé d'affaires du royaume hawaïen, avenue de la Reine-Hortense, 13 P. Martins (Dionisio-Gonçalves), rue Grange-Batelière, 3. . . P. Martray (Bonneau du), colonel d'état-major, impasse des Réservoirs, 3, à Versailles Seine-et-Oise. Marty, propriétaire, président de la Société d'agriculture du Cantal, à Aurillac Cantal. Massart, entrepreneur de peinture, rue du Vert-Bois, 69. P. Massignac (le comte Jacques-Adolphe), ministre plénipo- tentiaire, rue Desbordes- Valmor, 33 P. MasslOAV (Son Exe. M.), [M. H.], conseiller d'État actuel, secrétaire perpétuel de la Société impériale d'agriculture de Moscou Russie. Masson (Georges) , libraire-éditeur, place do l'École-de- Médecine, 17 P. Masson (Victor), éditeur-libraire, juge suppléant au tribunal de commerce de la Seine, membre du Conseil d'escompte : • , au Comptoir national, place de l'École-de-Médecine, 17. . P. Massoiignes des Fontaines (Jean-Zulmé), propriétaire, aux Fontaines, commune de Bonneville Charente. Matliarel (de), rue de Berlin, 39 P. Matliieu (le contre-amiral Aimé), rue de l'Isly, 6 .... P. Matliieu (Jacques), au château de Lorey, par Bueil, et rue La Bruyère, 41 P. Eure. Matignon, ancien magistrat, à Fontainebleau Seine-et-Marne. Mattîiey (Jules), pharmacien, à Neuchâtel Suisse. Alauban (René-François), propriétaire, rue Guénégaud, 17. P. Maunienet (Edouard), propriétaire et négociant, à Nîmes. Gard. Mtiumy (Jules), négociant, rue Montmartre, 128 P. Maupassant (le comte Nau de), propriétaire, au château de Clermont, par Oudon, et rue Monceau, 69 P. Loire-Inférieure. Maupied (l'abbé), missionnaire apostolique, à Guingamp. Côtes-du-Nord. Maupouit i'ie docteur C), directeur du Moniteur du Cal- vados, rue des Croisiers, 8, à Caen Calvados. Maurel (M.), ancien député, propriétaire, à Vence. . . . Var. Maurice (Charles- Auguste), propriétaire, quai Voltaire, 25 P. Maurice (Léon), avocat, délégué de la Société impériale d'acclimatation, a Douai Nord. Maury (le commandant), [M. H.], à Washington États-Unis. Mazcl, propriétaire, cours Bonaparte, 74, à Marseille . . Bouch.-du-Rhônc. Mazuc (Emile), propriétaire, à Pézénas Hérault. 54 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Mège (le docteur Jean-Baptiste), membre de l' Académie im- périale de médecine, rue Sainte-Anne, 46 P. Méhemmed-Djciiiil Paclia (Son Exe), rue de Pres- bourg, 10 P. Mélinon, commandant supérieur de la colonie agricole péni- tentiaire, à Sainl-Laurent-du-Maroni .... Guyane française. Mélizan (Adolphe), commissaire à bord des paquebots des Messageries impériales, rue de la Loubière, 7, à Mar- seille Boiich.-du-Rhône. Melizant((justave), lieutenant de vaisseau, rue Estelle, 10, à Marseille Boiich.-du-Rhône. Melli (Jean), propriétaire, via Clerici, 4, à Milan Italie. Mellînet (le général), sénateur, commandant supérieur de la garde nationale de la Seine, place Vendôme, 22 P. ^ Meloizes-Fresnoy (le vicomte des), receveur général, à Montauban , Tarn-et-Garonne. Alendiola (Ignace de), ingénieur civil, à la Havane [Ue Cuba) Antilles. Mène (le docteur Edouard), rue Oudinot, 6 P. iMènier ("Emile), négociant, rue Sainte-Croix-de-la-Breton- nerie ,37 P. Mennechet (Eugène), conseiller à la Cour impériale, à Amiens Somme. Mercier (Kmmanuel-Prosper), propriétaire à la Tournerie, comm.une d'Aubigny Vendée. Merland (le docteur Constant), rueCassini, à Nantes. . . Loire-Inférieure,. Merland (Hippolyte), propriétaire, à Napoléon- Vendée. . Vendée. Merlin (Gonzalve-Christoplie), propriétaire, rue de Tivoli, 3. P. Mermet de Cachon, interprète japonais, rue du Cy- gne, 14 P, Mertzdorf (Charles), manufacturier, à Thann Haut-Rhin. Mesgrigny (le comte de), rue du Marché-d'Aguesseau, 6. P. Mestre, inspecteur des forêts du domaine d'Arc en Barrois. Haute-Marne. Metternich-Wînneburg (Son Exe. le prince de), am- bassadeur d'Autriche, rue de Grenelle, 101 P. Meunier (Charles), négociant, faubourg de la Cassine, à Sedan Ardennes. Meurand (Jean-Louis-Joachim), directeur des consulats et affaires commerciales au ministère des atîaires étrangères, rue d'Enfer, 117 P. Meynard, propriétaire, à Sainle-Radegonde, par Castillon- sur-Dordogne ; . . , Gironde. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. ]Hialhe, pharmacien de S. M. l'Empereur, rue de Mari- gnan, 16 P. Michon (Joseph), docteur en médecine, docteur es lettres, hcencié es sciences, rue de Babylone, 33 P. Mignon (Edouard), propriétaire, au château de Soucy, par Bruyères-le-Châtel, et rue de Vienne, 23 P. Seine-et-Oise. Mignot fA.), attaché au cabinet de l'Empereur, aux Tuileries. P. Millet, dpputé, à Orange, et me de l'Université, 38. ... P. Vaucluse. Millet (C), inspecteur des forêts, rue de Luxembourg, 6. P. Milly (Léon de), propriétaire, au château de Canenx, par . Roquefort, et rue de "Verneuil, 44 P. Landes. Milne Edwards, membre de l'Institut, doyen de la Fa- culté des sciences, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, rue Cuvier, 57 P. Milne Edwards (Âlphon-e), aide naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, professeur de zoologie à l'École de pharmacie, rue Cuvier, 57 P. IMinoret (Eugène), boulevard de Strasbourg, 6 P. Mion (Jules), membre de la Chambre de commerce, prési- dent du Tribunal de commerce de Chaumont, au Val-Bari- sien, près Chaumont Haute-Marne. Milivié (Albert), rue de Bellechasse, 64 P. Mniszech (le comte Georges de), rue Balzac, 22 P. Mohamnied-Ben-Sa'id (Son Exe. le ca'id Hadj), deuxième ambassadeur du Maroc, gouverneur de Salé Maroc. Mohammed - Écliergui (Son Exe. le ca'id), premier • ambassadeur du Maroc, généralissime des troupes maro- caines, à Maroc Maroc. Moiana Œ.), négociant, rue Lepelletier, 4 P. Moilessier, rue d'Anjou-Saint-Honoré, 42 P. _ Molitor (le vicomte Pierre-Ollivier), secrétaire de la léga- ^ ^ tiou de France, h Berne Suisse. Moller (Ernest), propriétaire, au château de Chassenon, par Saint-Hilaire des Loges Vendée. Monct (Ernest), à Sedan Ardennes. Mongruel (Emile), négociant manufacturier, ancien ré- dacteur du Co«rrnT de Paris, vice-consul delà République Dominicaine, rue Taranne, 10 P. Monicaiilt (A. de), ancien préfet, boulevard Hauss- mann, 127 P« Monicault (Paul de), attaché au ministère des affaires étrangères, rue Âbbatucci, 19 P. 53 o6 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Monnier (Edouard), notaire à Douai Nord. Montalembert d'Essé (le marquis de), au château de Vaudreuil, par Notre-Dame de Vaudreuil, et boulevard Haussmann, 133 P. Eure. Moiitaubin, sous-préfet des Sables-d'Olonne Vendée. Montblanc (le baron A. de), rue de Tivoli, 8 P. Alontblanc (le comte Charles de), rue de Tivoli, 8. ... P. llontbron (le vicomte Alexandre de), à La Rochelle. . . . Charente-Infér. Montebello (le duc de), [M. F.], sénateur, rue de la « Baume, 31 P. Montebello (le marquis de), officier de marine, rue de la Baume, 31 P. Montellano (le duc dei, rue de la Paix, 12 P, Montesquiou (le comte Thierry de), au château de Char- nisay, par Loches Indre-et-Loire. AIontesquiou-Fezensac (le comte Henri de), boulevard Latour-Maubourg, 1 P. Montesquiou-Laboulbène (le docteur Louis-Antoine de), au château de Lussac, par Casteljaloux Lot-el-Garonne. Montfleiiry (de), rue Gornboust, 4 P. Moiitgon (le marquis Adhémar de), au château de Monta- gne, par Mareingues Puy-de-Dôme. Montlaur (le marquis de), membre du Conseil général de l'Allier, au château de Lyonne, par Cognat-Lyonne, et rue du Cherche-Midi, U P. Allier. ^lontmort (le marquis Jean de), au château de Laboulaye, par Toulon-sur Arroux Saône-et-Loire. ^lontrichard fC. -J.-G. de), à Villers-Farlay, par Mou- chard, et rue Saint-Florentin, 16 P. Jura. Montrol (Henri de), à Juzennecourt Haute-Mai n'3. .Moquin-Taiidou (Olivier), rue Thénard, 9 P. ^ Moraiii, artiste-peintre, propriétaire , à ChefTes Maine-et-Loire. Moreau de la Seine (Jean-Baptiste), propriétaire, ancien député, notaire honoraire, rue de la Chaussée-d'Antin, 64. P. Moreail le docteur Emile), rue du 29 Juillet, 7 P. Aloreau de Vernicourt (Armand i, secrétaire de la So- ciété d'agriculture, conseiller général du Pas-de-Calais, à Outreau, près Boulogne-sur-Mer Pas-de-Calais. Morel (le comte de), rue Roquépine, 18 P. Morel (Charles), vice-président de la Société impériale et . , centrale d'horticulture, ruede Fontenay, 4, à Nogent-sur- Marne Seine. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. Morère (le docteur), conseiller d'arrondissement, membre de la Société d'agriculture de Seine-et-Oise, à Palaiseau, arrondissement de Versailles Seine-et-Oise Moret (Augustin-Jean), négociant, rue de Cléry^ 9 .... P. Morgan (de), secrétaire d'ambassade, place Vendôme, 12. P. Morillot, ancien élève de l'École polytechnique, rue de Va- rennes, 12 P. . ^loritz, rue del'Arbre-Sec, 46 P. ' Mornay (le marquis de) [M. F.], avenue Montaigne, 77. .P. Morpiirgo (Charles-Marc) P. Morpurgo (le baron Élio de), à Trieste {Illyrie) Autriche. Morren (Edouard), à la Boverie, 1, à Liège Belgique. Mortain (le docteur de), pharmacien en chef, à l'hôtel des Invalides P. Morteaux (Edouard de), propriétaire, à la Bastide de Serou, près Foix Ariége. Morteuil (le comte de), à Laboryte, près Paulhaguet . . . Haute-Loire. Morteuil (le vicomte Palamède de), au château de Chilhac, par la Voûte-Chilhac Haute-Loire. Mosboiirg (le comte de), ministre de France, à Carlsruhe [Grand-duché de Bade) ALLEMAGNE. Mouchez (E.), capitaine de frégate, rue de Lille, 30 ... P. Alougel-bey, ancien ingénieur en chef des ponts et chaus- sées de France, directeur général des travaux de l'isthme de Suez, au Caire Egypte. Moulins (Charles des), président de la Société Linnéenne, rue de Gourgues, 5, à Bordeaux Gironde. Mouravieff-Apostol, à Mirgorod {gouvernement de Pol- lava) Russie. Mourier (le docteur Joseph-Pierre), à Yokohama Japon. Moustier (le comte de), membre du Conseil général de Seine-et-Marne, rue de Grenelle, 85 P. ]\Ioutîs (Henri des), avenue du Nord, à Maisons-LafQtte. . Seine-et-Oise. Mueller (le docteur Ferdinand Von) [M. H.], directeur du Jardin botanique et zoologique de Melbourne AUSTRALIE. Mullcr (Edouard), avocat, rue de Londres, 56 P. Mun (le comte de), avenue Montaigne, 71 P. - Munster (Louis), propriétaire, rue de Tivoli, 12 P. Muntadas (Federico), à Piedra, à Ateca (ylragoH) Espagne. Muntadas (Joseph), commandeur de l'ordre de Charles IH , directeur-fondateur de VEspagne industrielle, à Barce- lone Espagne. 57 58 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Murât (\e marquis de), au cliâteau de Moidières, près la Verpillière Isère. Miirat (S. A. le prince Joacliim), colonel des guides, rue Saint-Lazare, 56 P. Miirat (S. A. le prince Lucien), sénateur, avenue Mon- taigne, 2 P. Murga (José Maria de), propriétaire, à Marquina, près Bilbao [Biscaye] , ESPAGNE. Miiro, ancien secrétaire de l'ambassade d'Espagne en France, à Madrid ESPAGNE. Murs (0. des), propriétaire, à Nogent-le-Rolrou Eiire-et-Loir. Mussalli (le général Elias), sous-directeur au ministère des affaires étrangères du bey de Tunis, à Tunis P>ATS Barbaresq Mutiaux, propriétaire et négociant, rue Hauteville, 66. . P. JVachet (le baron), rue de la Bienfaisance, 20 P. Karlicnne-Lara (le marquis de), rue de l'Arcade, 22. . P. Nattes- Villeconital (le comte Louis de), au château de Poussan, près Béziers Hérault. IVaii (Vicior-Marie-Auguste), à la Cliâtaigneraye Vendée, Naud (A.), banquier, rue Saint-Lazare, 77 P. IVédonchel (le comte H. de), au Jolimeiz, près le Q^esnoy. Nord. IVeumann (Louis), jardinier aux serres du Muséum, rue > - Cuvier, 57 P. IVeverlée (le comte de), au château de la Brûlerie, par Douchy,et rue de Verneuil, 5 5 P. Loiret. IVevill Esquire (Reginald Henry), Upper Grosvenor street, 29, à Londres . Gr. -BRETAGNE. IMey, prince de la Moskowa (le général Edgar), premier veneur de S. M. l'Empereur, rue de Marignan, 12. ... P. • Nicard (Pol), propriétaire, rue de Sèvres, 38 P. .•. Nicolay (le comte de), à O.-ny, près Ponloise Seine-et-Oise. Nicolas, banquier, propriétaire, membre du Conseil général de la province de Constantine, à Sainl-Étienne Loire. Nicole, avocat, rue Joinvilie, 3i, au Havre Seine-Inférieure. Nicolesko, ancien élève de l'École polytechnique, proprié- taire, à BuL-harest Valaghie. Nicolle (Pierre-Victor), propriétaire, rue Saint-Jacques, 1 61. P. . . Nieuvverkerke (le comte de), sénateur, membre de lin- ^ stitut, directeur général des Musées impériaux, surinten- dant des beaux-arts, au palais du Louvre P. Niza (le marquis de), pair du royaume de Portugal, à Lis- bonne Portugal. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 59 IVœaii (Félix), notaire, à la Roche-Servière Vendée. Noël, envoyé extraordinaire et minisire plénipotentiaire de France, à Buenos-Ayres Conf. -ARGENTINE. Noinville (le comte Paul de), au château de Bienfaile, à Saint Marin-de-Bienfaite, par Orbec, et ru3 Saint-Do- - ■ minique, 23 P. Calvados. Noirmont (le baron de), rue Royale, 5 P. IVonay (Adolphe), avocat, à Toulon Var. Normand (Achille), boulevard Beaumarchais, 68 P. • Noualhier (Armand), député, cjuai Malaquais, 3 P. > Noiigai'ède (A. de), propriétaire, rue de l'Université, 21. P. r ■■ Nouh bey effendi, à Constantinople Turquie. Nourrigat (Emile), membre de la Société séricicole de France, à Lunel Hérault. Nozeilles (Ch. de), pharmacien de la marine, rue de Lou- voie, 2 P. Nubar-Pacha (Son Exe), à Alexandrie Egypte, JVye (Gédéon), vice-consul des États-Unis, à Macao .... Chine.. Offoy aîné (Griffon d'), propriétaire, membre du Conseil gé- néral de la Somme, à Mérélessart, près Airaines. .... Somme. Ogerdias (Théophile), rue de Provence, 30 P. , Ondarza (Juan), colonel d'ingénieurs de la Bolivie, à Santa- Fé Bolivie. Oppennann, banquier, rue Saint-Georges, 15 P. O'Reilly, ingénieur, constructeur de serres, boulevard Ma- i genta, 46 P. . Ori, médecin en, chef du Soudan, à Kharlhoun [Soudan). . SOUDAN Égyptien. Osuiia (Son Exe. M. le Juc d'), ambassadeur d'Espagne, à Saint-Pétersbourg RUSSIE. Ottajano i\Iédicis (le prince d'), palazzo Miranda, chiaja 142, à Naples Italie. Ounoiis (Léo d'), propriétaire, à Saverdun , . Ariége. Pacot d'Yenne, négociant, place des Victoires, 6. ... P. -> Pages (Léon), ancien attaché à la légation de Chine, rue du ^ Bac, 110 P. .. . Paliiid (Son Exe. M.), gouverneur général des Indes néer- landaises, au Williems Parc, à la Haye Pays-Bas. Paillart (Louis-Stanislas), propriétaire-agriculteur, au châ- teau d Hymmeville, par Abbeville, et place de la Made- leine, 3 P. Somme. Paillet (Jean-Baptiste), horticulteur-pépiniériste de la So- , ciété impériale d'acclimatation, à Robinson, près Sceaux. Seine. 60 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Paillet (Louis), horticulteur, à Chalenay, près Sceaux. . i Seine. Pallloiix (le docteur), maire de Saint-Ambreuil, près Sen- necey-le-Grand, et Faubourg-Poissonnière, 21 P. Saône-et-Loire. Païva (le baron du Castello de), à la Bibliothèque munici- pale, à Oporto Portugal. Païva (Son Exe. M. le vicomte de), envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le roi de Portugal, lue Tronçon du Coudray, 5 P. Pajol (le général vicomte Eugène), aide de camp de l'Empe- reur, rue Miromesnil, 35 P. Pâlfl'y (le comte Jean), rue Royale, 13 P. Palha de Lacerda (Joao), Sanla-Apolonia, à Lisbonne. Portugal. Pallii, propriétaire et directeur de la Société du Vésinet, rue Taitbout, 63 P. Palluat de Besset (Joseph), au château de la Salle, à Nervieux, par Balbigny Loire. Paliiier de New-York (Frederick), avenue de Paris, 17, à Versailles Seine-et-Oise. Paltschikoff (Alexandre), propriétaire, conseiller d'État et gentilhomme de la chambre de Sa Majesté impériale, à Saint-Pétersbourg Russie. Paradis (Henri), propriétaire, rue Taitbout, 89 P. Paraf-Javal (Benjamin), fabricant, rue du Sentier, 32. . P. . Parent du Châtelet (G.) au château de Nagel, par Con- ches-en-Ouche, et rue Gaudot de Mauroy, 7 P. Eure. Paris dlllins (R.)> propriétaire, au château de Yillers-sur- Mer Calvados. Pariiet (Joseph), propriétaire, à Hussein-Dey, près Alger. Algérie. Parodi (Domingo), pharmacien-chimiste et botaniste, à l'Assomption PARAGUAY. Parseval-Grandinaison (J. de), membre et ancien pré- sident de l'Académie de Mâcon, aux Perrières, près Màcon. Saône-et-Loire, Partiot (Gaétan), consul de France, à Valence Espagne. Pascal (Edouard), membre du Conseil général des Basses- Alpes, maire de Forcalquier Basses-Alpes. Pasquier (Edmond), filateur, maire à Autrecourt Ardennes. Passy (Antoine), ancien sous-secrétaire d'État, propriétaire, à Gisors, et rue Pigalle, 69 P. Eure. Passy (Edgar), secrétaire d'ambassade, boulevard Hauss-. , •• mann, 416 P. Passy (Félix), conseiller maître à la Cour des comptes, rue des Saints-Pères, 61 P. D!-: LA SOI^IETÉ IMl'EHLVLE U'AGCLlMAïATlON. 61 Pastré, banquier, à Alexandrie Egypte. Pauniier, pasteur de l'Église réformée, avenue du Maine, 19. P. Pauthonnier (le colonel Sélim-bey), aide de camp de S. A. le vice-roi d'Egypte, rue d'Amsterdam, 92 P. Pavie (Théod.), propriétaire, à Chazé-sur-Argos, par Ségré. M'-iine-et-Loire. Peok (Prosper), négociant, rue des Moulins, 20 P. Peigne, propriétaire, Faubourg-Poissonnière, 34 P. Pellon y Rodriguez (Julian), professeur de sciences, calle de Piamonte, 6, 2° Drâ,à Madrid Espagne. Pellier (Lucien), propriétaire, ruede la Rosière, 9, à Nantes. Loire-Inférieure. Pénabert (Georges), passage du Havre, 31 P. Penel (Isaac-François), directeur de l'exploitation de la C*^ générale d'ostréiculture, à Nestadio, en Plouhinec. . . . Morbihan. Penguilly L'IIaridon, conservateur du Musée d'artille- rie, place Saint-Thomas-d'Aquin, 1 P. / ' Pépin, directeur des cultures au Muséum d'iiistoire natu- relle, rue Cuvier, 57 P. ... Perales (Son Exe. M. le marquis de), à Madrid Espagne. Péreire (Emile), banquier, Faubourg-Saint-Honoré, 35. .P. Péreire (Isaac), propriétaire, Faubourg-Saint-Honoré, 35. P. Ferez Arcas (L.), professeur à l'Université de Madrid, calle de las Huertas, 1 .4, à Madrid Espagne. Périer (Frédéric), au Mazeau, commune de Nedde, par Eymoutiers Haute-Vienne. Pêrignon (le baron Maurice), propriétaire, rue de Gre- ■. ,• nelle, 111, cité Martignac, 6 .... P. ^ Perny (l'abbé) [M. H.], provicaire apostolique, supérieur de la province de Kouy-Tchéou Chine. Perrigny (le comte de), rue de Gravelle, 5, à Versailles. Seine-el-Oise. Perrot (Edmond-J.-B.), naturaliste-préparateur, attaché au Muséum d'histoire naturelle, rue Saint-Victor, 9. . . P. Perrot d'Estivareilles, inspecteur général des lignes télégraphiques, en retraite, rue de Bourgogne, 50. ... P. Perrottet [M. H.], directeur du Jardin botanique de Pon- dichéry Inde- française. Persigny (Son Exe. M. le duc de), sénateur, membre du Conseil privé, à Chamarandes, par fitampes Seine-et-Oise. Petelin (Anselme), conseiller d'État, directeur de l'Impri- merie impériale, à Colombier, par Pont-de-Chernis, et rue Vieille-du-Temple, 87 P- Isère. Pelin (H.), membre du Conseil général de la Loire, maire, à Rive-de-Gier Loire. 62 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Petîtclerc (Flavien), propriétaire, à Dampierre-sur-le- Doubs, par Montbéliard Doubs. Philippe, ancien jardinier en chef du Jardin botanique de l'École de médecine navale de Saint-Mandrier, quartier de Rodi'illac, au delà de Saint-Roch, près Toulon Var. Picliaud (M.), négociant, rue Grignan, 55, à Marseille. . Bouch.-du-Rhône. Pichon (le baron), ancien ministre plénipotentiaire, rue de Grenelle, 42 P. Pictet (F. J .), membre de la Société de physique et d'histoire naturelle, et professeur d'anatomie comparée à l'Académie de Genève Suisse. Pied, marchand boulanger, Chaussée d'Antin, 43 P. Piei'illé (le docteur César-Alexandre), à Bruyères, près Laon. Aisne. Pierre, président du tribunal supérieur, à Saigon [Cochin- chme) Inde-française. Pietra (^atella (le marquis de), palazzo Scaletta, à Na- ples Italie. Pigeaux (le docteur), rue du Docteur, 2 P. Pigeon (Alexis), maire, à Saclay, par Orsay Seine-et-Oise. Pigcron, propriétaire, à Annet sur-Marne, par Claye. . . Seine-et-Marne. Pihorel, préfet, à Foix Ariége. Pin (Anthelme), négociant-propriétaire, rue de l'Impéra- trice, 1, à Lyon Rhône. Pinard, directeur du Comptoir national d'escompte, rue • ": Bergère, 14 P. Pinson Cogomblis Durivage, officier supérieur en re- traite, au château de Poussan, près Béziers Hérault. Pisani (le comte Almorô 111 Jean-Joseph), palazzo Barbaro^, à Venise Italie. Piver (L.-T.), parfumeur, boulevard de Strasbourg, lO . P. Pizarro (Manuel), Lottergasse, 274 (B.), à Bâle [Suisse), ei à la Havane [île Cuba) Suisse. Antilles. Place (V.), consul de France, rue de l'Abbaye, 12. ... P. Plaisance (le duc de), boulevard Malesherbes, 3 P. Plancliat, notaire, boulevard de Strasbourg, 6. ..... P. Plancy (le baron de), député, à Plancy-sur-Aube, et rue du Bac, 46 P. Aube. Plantaniour (Philippe), propriétaire, à Genève Suisse. < Plantevigne (Louisj, ancien élève de l'École polytech- nique, propriétaire, maire de Marcillac-Lanville, près Aigre Charente. Plezza, sénateur du royaume d'Italie, à Turin Italie. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 63 Ploem (le docteur Jean-Charles), délégué de la Société impé- riale d'acciimalaiion, à Java Indes NéerlAND. Poignant! (X.), propriétaire-cultivateur, industriel pour l'utilisation générale du Maïs, à Bulhiers, par Voray. . . Haute-Saône. Poîraiilt (Jules), pharmacien, préparateur à la Faculté des sciences de Poitiers, rue des Trois-Piliers, à Poitiers. Vienne. Poirel (Auguste), rue Saint-Martin, 24, à Boulogne-?ur- Mer [Haute-VilU'), et à Echinghen, près Boulogne-sur-Mer. Pas-de-Calais. Poii'son (Louis), naturaliste, à Bdr-le-Duc Meuse. Poisson (le baron Ch.), propriétaire, avenue de l'Impéra- ■ ' ' trice, 4 2 i> Polier (Hipp.), ingénieur-électricien, rue Montmartre, 16. P. Pomcreii (le marquis de), rue de Lille, 69 P. - Poniereu (le comte Armand de), rue de Bourgogne, 46. . P. Pomme [M. F.], ancien agent de change, à Ollainville, par Arpajon, et rue Barbet-de-Jouy, 16 P. Seine-et-Oise. Pompe Van Meerdervoort (le docteur) [M. H.], Qwarte- '■ • weg, 17, à La Haye Pays-Bas, Fompignac (Mgr de), évêque de Saint-Flour Gantai. Ponceau (Théodore), docteur médecin, à Gohier, par Bris- sac, et rue Blanche, 27 P. Mainc-el-Loire. Ponsard, propriétaire-agriculteur, à Omey Marne. Pons-Peyruc, ingénieur civil, membre du Conseil d'ar- rondissement et du Conseil municipal de Toulon, rue Royale, à Toulon Var. Pontéeoulant (le comte Roger de), rédacteur au cabinet du ministre des affaires étrangères, rue B.asse-du-Rempart, 4S bis P. Pontoi (le marquis de), rue d"Anjou-Saint-Honoré, 42. . . P. Poret (le comte E. de) [M. F.], boulevard Haussmann. 152. P, > Porret (Jules), propriétaire, boulevard Saint-Michel, 34. . P. Portai fie baron Frédéric), au château de Breillan, par Blanquefort Gironde. Portalis, receveur général, à Versailles Seine-et-Oise. Portalis (A), sériciculteur et filateur de soie, à Beyrouth ISiirie) TuRQUIE-d'AsIE, Popteau (Évariste), juge d'instruction, à Napoléon-Vendée. Vendée. Potron (Charles), propriétaire, rue d'Ânlin, 10 P. Poiicel (Benjamin) [M. II.], fondateur des bergeries du Pi- . chinango, rue des Petits-Pères, 18, à Marseille Bouch.-du-Rhône. Poujade (Eugène), consul général de France, à Alexandrie. Egypte. Pourlalès (le comte Robert de), rue de Londres, 25. . . P. 04 LISTE GÉNÉUALE DES MEMBP.ES roiirtalès-(iorgier (le comte de), rue de Londres, 25. . P. Praia (le vicomte de), pair du royaume de Portugal, con- seiller de S. M. Très-Fidèle, à Lisbonne Portugal. Prampevo (Anlonin de), propriétaire, à Udine {Frioul). . Autriche. Praslin (le duc de), au château de Praslin, par Melun. . . Seine-et-Marne. Pré de Salnl-Maur (Jules du), propriétaire de la ferme- modèle d'Anbal {province clOran), et rond-point des Champs-Elysées, 6 P. Algérie. Prévost (Florent) [M. F.], aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, rue Cuvier, \\ P. Prillieux (Edouard) propriétaire, à la Maleclèche, près Mondoubleau, et rue Cambacérès, 14 P. Loir-et-Cher. Prudlioiiiine (Armand), propriétaire, à Chalenay, et rue de la Ferme-des-Mathurins, 12 P. Seine. Piiyberneau (Henri de), ancien membre du Conseil géné- ral et président de la Société d'émulation de la Vendée, au château de Buchignon Vendée. Puységur (le comte Th. de), au château de Beauval, à Saint-Loubès Gironde. Puy tesson (A. de), propriétaire, à Napoléon-Vendée . . . Vendée. Quatrefaj;-es de Bréau (de), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle, rue Geoffroy- Saint-Hilaire, 20 P. Quentin (Ch.), boulevard Magenta, 107 P. Quesada (Vicente), avocat, rédacteur de la Rcvisla de ^îjenos-ylj/rfs, rue du Parc, 35, à Buenos- A y res Conféd. -Argent. Quesnel (Robert), au Havre Seine-Inférieure. Quevreiix (Amédée-Ernest), licencié en droit, propriétaire, à Nay Basses-Pyrénées. Qnihoii, jardinier en chef du Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne, à Neuilly Seine. Quinette (le baron), conseiller d'État, boulevard Hauss- mann, 4 09 P. Radiguet (Prosper-Stanislas), boulevard Malesherbes, 4 9. P. Ilaigecourt (le comte de), a venue des Champs-Elysées, 1 33. P. Rainbeaux, écuyer de l'Empereur, rue de Ponthieu, 56. . P. Ranibaiid (François-Casimir), courtier de commerce, rue des Abeilles, 24, à Marseille Bouch.-du-Rhône. Ranibourg (Charles), propriétaire, à Chàteauvert. . , . Nièvre. Ranibourg (Louis), propriétaire, au château de la Ferlé, par Chantenay Saint-Imbert, et rue Abbatucci, 14. ... P. Nièvre. Rauiel (Prosperj, rue d'Armaillé, IG P. DE LA SOCIETE IMPERIALE D'A(XL1MATAT[0N. 65 Ranioii de la Sagra, membre correspondant de l'In- stilui de France, rue Cadet, 5 P. Railipin (Alexandre), propriétaire, rue d'Amsterdam, 53 . P. Ranst de Berchem (le baron Henri de), avenue Per- cier, 4 0 P. Ranst de Saint-Brisson (le comte dej, avenue Percier, 10. P. Rapet (J.-J.), inspecteur général de l'instruction publique, rue de la Visitation, 6 P. Rathoiiîs (E.), commissaire des Messageries impériales, quai de Bacalan, 1, à Bordeaux Gironde. Raux, juge au Tribunal de première instance de la Seine, rueTronchet, 25 p. Ravan (Franciscoj , consul de Portugal et de Brésil , rue Macaron, 2, à Alger \tgérte, Raveret-YVattel (Casimir), attaché au cabinet du mi- nistre de la guerre, rue des Acacias de l'Étoile, 20 ... P. Rayner (le docteur), avenue des Champs-Elysées, 109 . . P. Régis, armateur, vice-président de la Chambre de commerce, rue de Noailles, à Marseille Kouch.-du-Rhôiie. Regnaud de Saint-Jeaii-d'Angely (Son Exe. M. le maréchal comte], sénateur, commandant la garde impériale, à l'École militaire p , ^ ~ , Reille (le vicomte Gust.), député, boulevard Lalour-Mau- , ' bourg, 8 . . P, Reinach (le baron de), secrétaire de l'ambassade de France, ^_^'^""^ Autriche. Reinach (le baron de) , chef d'escadron au 3'= hussards, à Rambouillet Seine-et-Oise. Reiset (le comte de), ministre plénipotentiaire, rue de Ro- vigo, 20 p_ Rémi de Montigny (Dominiquej, rue Charles Laffitte, 49, à Neuilly j^gi,^^. Remisa (le marquis de), à Madrid Espagne. Rémont , pépiniériste , rue Saint-Charles , 1 2 , à Ver- s^'"'^-^ Seiiie-et-OiM:. Renard (Ed.), ancien délégué de l'industrie parisienne en Chine, ruedeBondy, 66 p Reneufve, préfet, à Grenoble Isère. Renoiiard (Charlemagne-Alexandre), piopriétaire, ban- quier, rue de la Victoire, 47 p. Renouard-Larivière, président de section à la Société du Prince Impérial, rue Montesquieu, 8 : [>, ô (36 LISTE GÉNÉRALl-: DES MEMBRES Resard de Wouves (le dooteur), rue de Rivoli, 22 ... P. Uéveil, sénateur, rue de Vaugirard, 31 P. Uevel du Perron (le comte Armand de), secrétaire-gé- néral de la préfecture, rue des Rabaissons, 59, à Amiens. Somme. Révenaz (Arlhurj, rue d'Antin , 5 P. Ré\ érend (le docteur), à Sainie-Martlie Nouvelle-Grenade. Heynaud, inspecteur général du service de santé de la marine, rue de Sèze, 2 P. Riant (Ferdinand), ancien élève de l'École polytechnique, propriétaire, rue de Berlin, 36 P. Riant (Paul), membre du Conseil général de Seine-et-Oise, rue de Vienne, 10 . P. Riant (Théodore), propriétaire, rue de Berlin , 34 .... P. Hiansarès (Son Exe. M. le duc de), rue de Ponthieu, 59. P. Rîberolles (Paul de), propriétaire, rue Grégoire-de-Tours, à Clermont-Ferrand . ' . . . Puy-de-Dôme. Ribouleau (Fréd.), ancien manufacturier, à Louviers . . Eure. Richard (Jules), procureur impérial, à Bressuire Deux-Sèvres. râcliard (du Cantal) (le docteur) [M. F. et M. H ], ancien représentant, ancien directeur de l'École des haras, à Sou- liard, près Pierrefort, et rue Jean-Jacques-Rousseau. 13. P. Cantal. Ilichard-Béranger, propriétaire, rue do Beaune, 2. . . P. Riclieinont (le comte de), rue Saint-Dominique, 23 ... P. Hieheniont (le vicomte Edgar de), rue Fortin, 8 P. Richeniont (le baron Paul de), sénateur, rue d'Amster- dam, 82 P. Ricord (le docteur), ruede Tournon, 6 P. Uigaud (Ch ), propriélaire de dunes, à Boiilogne-sur-Mer. Pas-de-Calais. Rivet (Gustave), négociant, boulevard de la Madeleine, 2, à Marseille Bouch.-du-Rhône. Rivière (le duc de), rue de Grenelle, 134 P. Rivière, propriétaire, rue des Saints-Pères, 9 P. Rivière (A. ), directeur du Jardin d'acclimatation du Hamma, près Alger, jardinier en chef du Luxembourg, boulevard Sainl-Michel, 6i P. Algérie. Rivocet (Paul de), rue de Londres, \6 bis P. Holiert (des), directeur de la Banque de la Guyane fran- çaise, à Cayenne Guyane française. Roblin (André-Gabriel) , rue de Calais, 22 P. Rocagiovine (le marquis de), rue de Grenelle, 142 ... P. , ' • Roclie des Escures (le docteur) , propriétaire, rue du Plessis, 106, à Versailles, et rue du Havre, Il P. Seine-et-Oise DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. C7 Rochefort (le comte de) , secrétaire général de la préfec- ture de la Loire, à Sainl-Élienne Loire. Roches (Léon) [M. H ], ancien ministre plénipotentiaire de France, rue de Lille, 9 P. Rochcttc (Ernoslde la), ancien représentant, au château du Quenet. par Herbignac Loire-Inférieure. Rochussen (Son Exe. M.), ministre d'État, ancien gouver- neur'deJava, à la Haye Pays-Bas. Rocqiieniaurel }M. H.], capitaine de vaisseau en retraite, a Toulouse Haute-Garonne. Rodella (Fernandez), consul général du Chili, avenue Fro- chot, 7 P. Rodriguez I Juan), fondateur du musée d'histoire naturelle ' ' de Guatemala, àGuaténiala Amériq. centrale. Roger (Victor), propriétaire, au château d'Anfernel , près Vire, et ruedesCarrières-Batignolles, 9 P. Calvados. Roger (Edgar), propriétaire, rue Saint-Lazare, 62 .... P. Roger-Desgenetles, propriétaire, boulevard Beaumar- cliais, 71 P. Seine. Roger-Diibos (le docteur), vice-consul de France, à Chi- liuahua Mexique. Roger-Dubos (J.-B. Willeber), directeur de l'enregistre- ' -:; ment et des domaines en retraite, à Villefranche de Long- chapt , Dordogne. Rolin (le général de division), adjudant général du palais de S. M 1 Empereur, au palais des Tuileries P. Roman (Gaspard), propriétaire, associé de la maison Gros, Odier, Roman et C'^ , à Wesserling Haut-Khin. . Roiiiana (Son Exe. M, le marquis de la), grand d'Espagne, à Palma , tie Majorque (fia/eore.s) Espag.ne. Romand-Kaïssaroff (le baron de), chambellan de S. M. l'Empereur de Russie, rue Boissy d'Anglas, 9. ..... P. ■ Roncière le A'oury (le vice-amiral baron de la), chef d'élat-major du ministre de la marine, rue Montpensier, 8. P. Rondot (Natalis), négociant, ancien délégué du commerce • ... de France en Chine, rue Meslay, 24 P. Roque (Phocion) , chargé d'affaires de Grèce, rue de • Turin, 13 P. Rosalès (F. X.), envoyé extraordinaire et ministre plénipo- tentiaire du Chili, avenue du Koi-de-Home, 9 P Rosen (le docteur J.j, professeur de chmiie et de botanique à l'École technique supérieure de Ruremonde {Limbourg). Pays-Bas. fis LISTE GÉNÉllALE DES MEMBRES Rosiers (des), propriétaire, boulevard Haussmann, 154 . . V. îlostan (le général), au service du bey de Tunis Barbarie. Rostand, administrateur du Crédit industriel, boulevard Ma- lesherbes, 87 '*• Hota (le docteur), médecin de la maison d'aliénés de Picpus, rue Picpus, 90 .... " . Rothschild (le baron Alphonse de) [M. F.], rue Saint-Flo- rentin, 2 "• ' - Rothschild (lebaronCharlesde), consul général de Bavière, -, a Francfort-sur-Mein ALLEMAGNE. Rothschild (le baron Guillaume de), consul général d'Au- triche, à Francfort-sur-Mein Allemagne. Rothschild (le baron Gustave de), rue Laftitte, 23. ... F. R.oaen des Alallets :le baron), ancien préfet, propriétaire, a Taverny-Saint-Leu, et boulevard de la Madeleine, 17. . P. Seine-et-Oise. Roiigeinont (Alfred de), rue Lavoisier, 8 P. iîoiiget (Alph), il Vineuil, par Chantilly et rue Laftitte, 13. P. Oise. Rouher (Son Exe. M), sénateur, ministre d'État P. Houille (Augustin), juge au tribunal de Napoléon-Vendée . Vendée. Rouillé-Coiirhe, il Saint-.4vertin, près Tours indre-et-Loire. Roiijoux (le baron de), conseiller d'État, rue d'Amster- dam, 82 ^' Rousseau (le baronj [M. H.], consul de France, ii Brousse (AnaloUe) TURQUIE d'AsiE. Rousseau (Emile), rue des Écoles, 44 P. Rousseau iFerdïnand), chef d'institution, à Joinville-le- Pont Si.nne. Roussel (le docteur), ruedes FossésSaint-Jacques, 26 . . P. Roussel (Louis), propriétaire , au château de la Guette , et boulevard de Strasbourg, 21 P. Seine-et-Marne. Roussellier (Jean), directeur delà Compagnie des houil- lères de Portes et Sénéchas, k Portes Gard. Roussy (Emile), propriétaire, à Nîmes Gard. Roux , entrepreneur de charpentes , faubourg Poisson- nière, 7 ^ • Roux (Léon), chirurgien de S. M. le Sultan, à Constanti- nople Turquie. Roux (Maurice), rue Bazoges, à la Rochelle, et rue de lArcade, 17 P. Charenle-Infér. Roy (Jean), officier en retraite, à Villiers-le-Bel Seine-et-Oise. Royer (de), ancien ministre, vice-préîident du Sénat, rue de Vaugirard, 56 1. ... DE LA SOCIETE IMPERIALE D'ACCLIMATATION. 6 9 Rozan, archiviste, à Tonneins Lot-et-Garonne. Roze (le vice-amiral), préfet maritime à Cherbourg, rue Abbatucci, 19 P. Rliedel (Edme), boulevard Richard-Lenoir , 1 15 P. Rliflier [M. F.], propriétaire, au château de Pinceloup, par Sainl-Ariioult, et rue de Clichy, 22 P. Seine-et-Oise. Rufz de Lavison (le docteur de), ancien maire de Saint- Pierre, ancien président du Conseil général de la Marti- nique, professeur agrégé de la Faculté de médecine de Paris, membre correspondant de l'Académie impériale de ' médecine, boulevard Maillot, 42, à Neuilly Seine. Rulherford-Alcock, ministre plénipotentiaire de S. M. Britannique à Pékin, et à Londres, Athenœum Club, Pall- mall Chine, G.-Bretag, Ruzé (de), rue de Rivoli, 83 P. Sabatini (Domenico), membre de l'Académie d'archéologie de Madrid, des Sociétés royales des antiquaires de Copen- ' ■ hague, d'antiquaires du Nord et d'autres Sociétés protes- tantes, à Naples Italie, Sabran (Véran), rue Saint -Joseph, 3 P. Safont (Jaime), propriétaire, plaza de Palacio, à Barce- ' ": ' lone Espagne. Safvet-Pacha (Son Exe), ancien ambassadeur de la Su- blime-Porte à Paris, rue de Presbourg, 4 0 P. Saint- Aignan (le comte de), au château de Saint-Aignan , près Bonnétable, et rue Saint-Dominique, 32 P. Sarthe. Saint-Albin-Lagayôre (de), directeur -propriétaire du journal le Spori, rue de Londres, 9 bis P. ■ - • Sainte-Anne (de), propriétaire, rue Royale, 9 P. Sainte-Reine (Farmain de), rue Leroux, 3 ....... P. Saint-Germain (de), député, rue de Berry, 39 P. Saint-James (de), propriétaire, rue de la Bdume, 31 . . P. Saint-Léon, ancien chef de la gare du Nord, bou'evard Péreire, 112 P. Saint-Paul, député, avenue Gabriel ,42 P. Saint-Pierre (le vicomte de), rue Taitbout, 28 P. .' Saint-Priest (le comte de), directeur de V Encyclopédie du xix^ siècle, rue du Pré-aux-Clercs ,6 P. Saint-Prix (C. de), au château de Troffunteniou , près MorLiix Finistère. Saint-Quentin (Auguste de), trésorier de la marine, a Celte Hérault. 70 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Saint-Quentin (de) , receveur général des finances , à Chartres Eure-et-Loir. Saint-Simon (Alfred de), propriétaire, rue Toiosane, à Toulouse. H-aule-Garonne, Saint-Victor (Gabriel de), propriétaire d'une ferme-mo- dèle en Algérie, au château de Roimo, près Amplepuis . . Rhône. Salanson (Fernand) , juge suppléant au tribunal de Florac. Lozère. Salazar y Mazarredo (Eusebio de), conseiller d'Éiat , rue HortMlera, 34, aMadrid Espagne. Saldanlia da Canaa (José de), à Rio-Jaîieiro Brésil. Salignac-Fénclon (le comte de), sénateur, quai d'Orsay, 1 . P. Salin (H.), propriétaire, à Joinville Haule-Marne. Salmon (Auguste), propriétaire, rue Saint-Lazare, 101 . . P. Salin-Ueifferscheid (le comte de), membre de la Chambre haute d'Autriche et de la diète de Bohême, à Prague (BofK^me) Autriche. Salvert (Charles de), propriétaire, membre du Conseil d'ar- rondissement, à Gannat Allier. San-Antinio-lUiffo (leprintede), a Naples Italie. .San-Cesario (le duc de), à Lecce [Italie méridionale) . . . Italie. Sanford, ministre des États-Unis, à Bruxelles ...... Belgique, .Sangro (le duc Nicolas de), faubourg Saint- Honoré, 240 . P. Sanseverino (le comte Fauslino), à Milan Italie. Santana (Y. Gomez de), professeur d'histoire naturelle, à Caceres [Estramadure] Espagne. Sargenton (Frédéric), propriétaire, à la Chapelle-en-Ser- val, et rue de Marignan, 25 P- Oise. Satriano-Filangieri (le prince de), boulevard Hauss- mann, i 07 "• Saulcy (de), ruedes Parmenliers, 13, à Metz Moselle. Saulxure (le comte Amédée de), ancien secrétaire général de la préfecture de police, propriétaire, à Saulxure, canton de Monligny-le-Roi Haute-Marne. Sautuola (M. S. de), a Saniander (r/t'///e-Ca.st/«t') . . . Espagne. Savin (Edmond), propriétaire, à Napoléon-Vendée .... Vendée. Savin de Larclause, directeur de la ferme-école de Monts, près Couhé-Vérac Vienne. Savoure (Jean-Henri), chef d'inslitulinn, rue de la Clef, 7. P. Say (Constant), propriétaire, place Vendôme, 14 P. Sclilossmacher (J), rue Bérangpr, 19 P- Schlumberger iAdolphei, mar.ufaclurier, à Guebwiller . H:.uL-Hhin. Schluinberger (Henri), propriétaire, à Guebwiller . . . Baut-Uhin. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 7 I Schliimbergep (Jules), négociant, à Guebwiller Haul-Hliin, Schniidt (È(iouar(l), rue de Rivoli, 3 6is F. Selinapper (Antoine), banquier, rue Saint-Lazare, 9 4. . . P. Schneider (Son Exe. i\L), présidentdu Corps législatif, au palais de la présidence P- Schumacher (le général), à Lucerne Suisse. Schweîzer (le baron de) , envoyé extraordinaire et mi- nii^lre plénipotentiaire du Grand-duché de Bade, rue : Blanche, 62 P. Seebach (Son Exe. M. le comte de), envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le roi de Saxe, rue de Courcelles, 29 P- Segliier (AHred dej, président du Tribunal civil, à Mon- largis Loiret. Séguier (le baron) [M. F.], membre de l'Institut, rue Ga- rancière, Il P- Ségiiier de Saint-Hrisson (le marquis P.) [M. F. |, rue de Marignan, 9 '. . . . P. Seguin (Paul), ingénieur, rue de la Ville-lÉvêque, 40. . . P. Selve (le marquis de) [M. F. .membre du Conseil général de Seine-et-Oise, au château de Villiers, par la Ferlé-Alais, et rue deMdrignan, 9. . P. Seiiie-el-Uise. Selys Longchamps de baron Edm, de), sénateur belge, boulevard delà Sauvenière, 34, à Liège Belgique. Semallé (René de), rue de l'Ermitage, 1 , à Versailles . . Seine-et-Oise. Sénétiuier, fils (Théophile Prosper) , propriétaire à Rascas - . deGrimaud, par Cogolin Var. Sentis (Louis-François), consul de France, à Sidney. . . . Australie. Sérc (Eug. de) , docteur en médecine , rue du Cherche- Midi, 84 P. ; Serra (José-Maria), consul général du Chili en Catalogne et . aux îles Baléares, directeur de la Banque de Barcelone. . Espagne. Sers (levicomtede),popriétaire, boulevard des Capucines, 35. P. Servant (A.), négociant en pelleterie, rue de Braque, 6 . . P. Shrimpton (le docteur), rue d'Anjou-Saint-Honoré, 17 . P. Sicard (le docteur Adrien), rued'Arcole, 4, à Marseille . . Boiicli.-ilu-lihùue. Sieijold Esq. (Alex, von) H. W. Légation Japan, Care of F. B. Alston Esq"^' , For^gn office, à Londres Grande-Bretagne. Sieyès (le comte Paul), rue du Cirque, ^ bis P. Silva (Al jandro) propriétaire-sériciculteur, à Santiago. . . (liiiLi. Simnionds(P. L.), 3, Castlestreet, Holborn, à Londres . Grande-Bretagne. Simon, négociant, rue Lafayette, 1i6 . . P. 72 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES >iinon (G. Eug ), [M. H.], consul de France à Ning-Po. . Chine. Simon (Eugène), membre de la Société enlomologique de France, rue Cassette, 24 P. Simon (Léon), rue dAsfeld, à Metz Moselle. Simon (L.), capitaine d'artillerie, 24, rue du Palais, àMelz. Moselle. *>ina (le baron de), à Vienne Autriche. Sinety (le marquis de), |M. F.], à Villeneuve-la-Guyard •.;•< (/igiue de Lyou), et rue Taranne), 25 P. Yonne. Sioen-Pin (Achille), filaleur et fabricant, rue du Pays, 1 4, à Roubaix Nord. sohier [M. F.|, préfet, à Tours Inrlre-Pt-Loire. Sohier (Léon), propriétaire, boulevard Malesherbes, 74 . . P. solano (Christoval), gérant de la chancellerie du consulat > de Franco, à Fernambouc Brésil. sollieoft're (L.), propriétaire, au château de Huppy, près Abbeville Somme. sorbet, propriétaire, rue Saint-Marc-Feydeau, 17 .... P. soiiancé 'Charles de) [M. F.], propriétaire, rue Lafayette, 9, à Versailles Seine-et-Uise. Soiiheiran (le docteur J. Léon), docteur ès-sciences natu- relles, professeur agrégé à l'École de pharmacie de Paris. rue des Écoles, 13 P. Soubeyran (de), préfet, àBlois Loir-et-Cher. Soufllot, administrateur des Messageries impériales, rue Neuve-des-Mathurins, 37 P. ?^oiipe (Antonin). négociant-manufacturier, rue Neuve- Saint-Merry, 5 P- • ^ Sourdisse de la Valette (Charles), maire de Villiers- Charlemagne, près Cliâteau-Gonthier Mayenne. Sousa (José-Augusto de), Particular de S. M. la reine de Portugal, aide-naturaliste ornithologue au Musée royal de Lisbonne, à Ajuda, près Lisbonne Portugal. Spinelli (François), des princes de Scalea, à Naples . . . Italie. Stampa de Soncino (le marquis Maximilien), proprié- taire, à Milan Italie.- sianlay (John), au pavillon Sainte-Assise, par Seine-Port. Seine-et-Marne. Steindachner (le docteur Franz), membre correspondant de l'Académie L R. de Vienne et Lisbonne, aide-natura- lisle au Muséum d'histoire naturelle, à Vienne Autriche. Stirbey (le prince G« orge.s). de la Valacliie Valachie. Stoffel, chef d'escadron darlillerie, officier d'ordonnance de l'Empereur, rue Neuve-des-Mathurins, 39 P. DE LA SOCIETE IMPERIALE D'ACCLIMATATION. 73 Stone (J.), propriétaire, George Street, -16, Mansion Ilouse, à Londres (ïRANnE-BRETAGNE. Suan de la Croix (Enguerranddu),àSainl-Inhen-Pouldu, près Qaimperlé. , Finistère. Sliarcz d'Aulan He comte de), écuyer de l'Empereur, au château de la Brelêche,parVil!epreux, et rue Jean-Goujon, 9 P. S3ine-et-0ise. Siileyman-Pacha (Son Exe), au Caire Egypte. Surigny (Albert de), propriétaire, à Prissey, par Màcon. . Saùne-ct-Loire. Surville (Léopold), notaire, à Napoléon-Vendée V^endoe. Suze (Alphonse-Louis de Chainillart , marquis de lai, au cluileau de Courcelles, près Foulletourte Sarlhe. SAVann, pharmacien, rue de Castiglione, 12 P. Talabot (Paulin), rue de Rivoli, 210 P. Talliouët (le marquis de) [M. F.], député, Faubourg-Saint- Honoré, 137 P. Tanaka-Yosiwo, botaniste, Caï-seï-dzjo, à Yeddo. . . . .Iapùx. Tandou (P.-N.), ancien maire de la Villette, rue Saint- Lazare, 57 P- Taraiitini (le chevalier Léopold), avocat, palais Sansevero, à Naples Italie. Tassy (le docteur), rue de Hanovre, 10 P. Ta veau (Constant), propriétaire, rue de la Victoire, 71. . P. Taverna (le comte Joseph), délégué de la Société impériale d'uccliwatalion, 76, St. George's Road, S. Belgravia, S. W., à Londres GaANDE-BuETAGNE. Tavernier (Ch.), ancien négociant, au château de Voi- sins, à Louveciennes, et rue Neuve-des-Capucines, 20. . P. Seine-et-Oise. 'rchihatcheff (Pierre de), conseiller d'État actuel de S. M. •• .-; l'empereur de Hussie, associé étranger de l'Académie des :■ « • ■ ■ sciences de Berlii), membre de la Société royale de Lon- dres, chez M. Guérin, ru? Bonaparte, o P. 'l'eil (le baron Oscar duj, à la propriété du Teil, près Es- cuintla [Guatemala) .^- AmÉRIQ. CENTRALE. 'l'eil (le baron Xavier du), à la propriété du Teil, près Es- ... cuintla IGualemula) AmÉRIQ. CENTRALE. Tcissonnière (Henri), négociant, à Nîmes Gard. Tcivelra-Leite, propriétaire, province de Minas-Geraes . Hrésil. Tenré (L j, banquier, consul de la république du Paraguay, rue Laffitte, 13 et 15. . . P- Terson (!e docteur Simuel-Émile), à Puylaurens Tarn Tessier (H.), propriétaire, chemin de Pessac, 170, à Bor- . ri- deaux Gironde. 74 . LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES Testard du Cosqiier (Mgr), archevêque de Port-au- Prince {[hiiii) Antilles. Theillier-Desjardins, propriétaire et banquier, délégué de la Société impériale d'acciimalntion, a Sd\nl-Qaenl\n. . Aisne. Thcnard (le baron Paul), membre de l'Iiislilul, proprié- taire, place Sainl-Sulpice, 6 P. Tliéry, boulevard de Neuilly, 103 .P. Thierrée(Tiiéodore), maire de Champlan, près Longjumeau, et rue Bonaparte, 76 P. Seiae-et-Oise. Thiers, membre de l'Académie française, député, place Saint-Georges, 27 P- Thiéry, rue du Chemin-Vert, 6, à Billancourt Seine. Tholoil (Alfred), propriétaire, au château de la Boutheillerie, àCombourg. . llle-et-Vilaine. Thomas (A.), propriétaire, rue Copernic, 16, à Nantes. . Loire-Inférieure. Thoinas-imris (V.), propriétaire, à Bénévenl-l'Abbaye . Creuse. Thoiiiassin (A.), chef de bataillon au 1" régiment de tirailleurs algériens, à Blideih {province d'Alger] Algérie. Thoniassiii (Cyprien), rue de Luxembourg, 49 P. Tlioureau, propriétaire, au château de Polisy, et Fau- bourg-Poissonnière, 121. P- Aube. Tibiriça-Piratininga (Joao), propriétaire, à Itu (pro- vince de San-Paulo) , . . . . BRÉSIL. Tireaii (Charles), avoué, à Napoléon-Vendée Vendée. Tisserand (Louis-Eugène), chef de la division des établis- sements agricoles de la couronne, au ministère de la Mai- son de l'Empereur P. Tisson (Eug.), propriétaire, Grande-Rue, 1 ci, à Montpellier. Hérault. Tobias (Jean-Hendrick), résident pour S. M. néerlandaise, à [\h\o [Malaiaie néerlandaise) MalaiSIE. Todaro (Agostino), directeur du Jardin botanique de Pa- ïenne {Sicile) Italie, Tollard (Paul), marchand grainier, pépiniériste, quai de la Mégisserie, 20 P. ' Torcy (le marquis Raphaël de), boulevard Haussmann, 1 52. P. Torres Caïcedo (J.M.), ministre résident des États-Unis de Colombie, rue Joubert, 37 P. Touciiard (Anhur), propriétaire, à Courcelles, près Pon- loise - Seine-el-Oise Toulinon (de), propriétaire, rue des Saints-Pères, 7 bis . P. Trcilhard (le comte), conseiller d'État, rue Louis-le- , , , Grand, 18 P. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 75 Treuille (Edmond), propriétaire, à Châtellerault Vienne. Trévise (le marquis Napoléon de), allaché à la mission ex- tranrdinaire de Chine, rue de ^iorny, 34 P. Tricotel (Alphonse-Charles), rue d'Hauleville, 51 .... P. Trieste (.Maso), propriétaire, à Padoue {Vmétie) Italie. Troinclin (le comte de) , ancien député, rue Cambacérès, 3 1 . P . Trolabas (Auguste), lieutenant de vaisseau, directeur du port, à Arzew [province dCOran) Algérie. Trottcmant, propriétaire, au domaine de Mousseaux, près Daveil,et rue d Hauteville, 28 P. Seine-et-Oise. Trotter (Henry), lieutenant des ingénieurs de l'armée bri- tannique des Indes, 1 1 , Herifordstreet, Mayfair, à Londres. Grande-Bretagne. Trouhetskoy (le prince), à Bellefonlaine, près Fontaine- bleau Seine-et-Marne. Trubert(E.), propriétaire, à Saint-Barthélémy, et rue de Miromesnil, 31 P- Landes. Triiehy (Emile), négociant, rue de Rivoli, 136 P. Trutat (^Paul), propriétaire, rue de Morny, 19 P. Tiirati (Hercule), propriétaire, à Milan Italie. Tiirenne (le marquis de), rue de Berry, 26 . P. . Tui'g'an, ancien directeur du Moniteur universel, boulevard d'Auteuil, 7, à Boulogne Seine. Turin ('e marquis de), à Nogent-le-Rotrou Eure-et-Loir. Turrel (le docteur), secrétaire général de la Société d'hor- ticulture et d'acclimatation du Var, délégué de la Société impériale d'acclimatation, à Toulon Var. Uruguay (Son Exe. M. le vicomte de 1'), ancien envoyé - extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. l'Em- pereur du Brésil en France et en Angleterre, à Rio-Ja- neiro • dRESIL. ITsedom (le baron Guido d"), conseiller intime et cham- bellan de S. M. le roi de Prusse, ministre de Prusse, à Turin Italie. Ussel (le comte Alfred d'), membre du Conseil général et directeur de la ferme-école de Corrèze, à Neuvic Gorrèze. Ussner (Alexandre), directeur du .Jardin zoologique d'ac- climatation de Vienne Autriche. Uzcs (le duc d'), rue de la Chaise, 7 P- Vaillant (Son Exe. iSI. le maréchal), ministre de la maison de 1 Empereur et dos Beaux-Arts, membre du conseil privé, grand maréchal du palais, sénateur, membre de l'Institut ^" ' . '^^ USTK GÉNÉRALE DES MEMBRES Vaillant (Léon), professeur à la Faculté des sciences, à ''•'""'P^"*^'- .' . Hérault. Valeneay (le duc de), rue Fortin, -1 4 p. Valero de Urria (le marquis de), propriétaire en France et à la Havane {île Cuba) Antilles Vallat (le vicomte de), consul général de France, à Barce- ' ■ ' ,'7 • Espagne. Valiner (le vjcomte de), président honoraire de la Société protectrice des animaux, rue de Verneuil, 21 P, Van Blarenberghe, ingénieur en chef des ponts et chaussées, rue de Rovigo, 26 P. Vandal, directeur général des postes, conseiller d État, rue Coq-Héron, 12 . . F Vanderkenip (le docteur), rue de Chartres, 8, Porte Madlot. à Neuilly .' . _ ggi^g^ Vanderniarq, propriétaire, rue de Lille, 76 P. Vandeul (E.-A.-F. de), ancien député delà Haute-Marne, avenue des Champs-Elysées, 116 p, Vaqne de Alontbrun (le docteur), médecin, au Caire. . Égyi-te. Varennes (Pommerel des), maire d'Étampes Seine-et-Oise Vasconcellos (J.-A. de, rua Nova de S. Francisco de ^ - Paula, 47, à Lisbonne PoRTUGAt Vasselle, maire d'Hélomesnil, agriculteur-éleveur, vice- président de la Société d'agriculture, conseiller d'arrondis- sement de Beauvais, à Hétomesnil Oise. Vauvert de Méan (A.), vice-consul de France, à Belfast i''-'^'^^''^) Grande-Bretagne. Vavasseur(le docteur), rue Paradis-Poissonnière, 17. . . P. Vavin (Eugène), secrétaire de la Société impériale et cen- trale d'horticulture, rue du Faubourg-Poissonnière, 47, . P. - Vavin (Jules), lieutenant de vaisseau, Faubourg-Poisson- nière, 47 p Vefik-KlTendi (Son Exe), ancien ambassadeur de S. H. le sultan. Vega-Grande (lecomtede), àla Grande-Canarie Iles Canaries. Vekenians (.lacques), directeur du .Jardin zoologique, à ^"^^'■^^ Belgique. \elez (Carlos), rue d'Antin, 8 p, Verchère de Roffye, au château du Passage, commune ^"^'^«^ Charente-Infér. Verdun (le marquis Alex, de), au château de la Crenne, . ' près Aiissay, par Pontorson Manche. DE I.V SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. 77 Véret (Augustej, membre du Conseil général du Gard^ pro- priétaire, rue de TAiguillerie, 37, à Montpellier Hérault. Vergniolle, directeur du journal l'Industrie, rue Grange- Batelière, 1 P. Vernois (le docteur Maxime), médecin de l'Empereur, rue Saint-Lazare, 101 P. Vernon. (lord), à Sudbury Park Derby Guande-Bretagne. VerroUes (S. Gr. Mgr) [M. H.], évêque de Colomby, vi- caire apostolique de la Mandchourie, à Moukden Chine. Vibraye (le marquis de), au cliâteau de Cheverny, par Court-Glieverny, et rue de Varonnes, 56 P. Loiv-et-Gher. Vidal (Léon), propriétaire, secrétaire général de V Union des arts, allées de Meilhan, 54, à Marseille Bouch.-dii-Rhône. Vigoni (Jules), capitaine d'artillerie dans l'armée italienne, via Gesù, 8, à Milan Italie. Vilanova (Juan y Piéra), professeur de géologie au Musée d'histoire naturelle de Madrid, Corredera baja di San Pablo, 57, à Madrid Espagne. Viliafranca (le comte de), à Lucques, et rue des Saus- saies, 11 P. Italie. X'illars (Gabriel), propriétaire-agriculteur, rue de Paris, à :''! Mâcon Saône-et-Loire. Villeneuve (le marquis Ludovic de), au château d'Aute- rive, près Castres Tarn. Villeneuve (de), propriétaire, rue Caumartin, 22 .... P. Vilmorin (Henry), rue du Bac, 39 P. Vinclion, maire de Laon Aisne. Vinct (Jean-Baptiste), à Angles, canton de Mouliers-Ies- Maufaiis Vendée. Vinet (Jules), rédacteur eu chef de ïlndépendani, rue Dan- rémont, 22, à Constantine Alç/érie. Visconli (le marquis de), à Milan Italie. Vœlkel (Paul), rue des Saints-Pères, 62 P. Vogué (le marquis de), ancien député, rue Faber, 2 ... P. Voisin (le docteur Félix), à Vanves Seine. Voisin (l'abbé), directeur du séminaire des Missions étran- ' ' gères, rue du Bac, 128 P. X'ouga (le docteur), professeur à la Faculté des sciences de Neuchâlel, à Chanélaz, près Boudry Suisse. Vouga-Aniiet (Henri), a Yverdon [canton de Vaud). . . SuiSSE. V'ougy (le comte Jules de), membre du conseil général de la Loire, à Vougy, près Roanne, et rue de Las Cases, 12. P. Loire. 78 LISTE GÉNÉRALE IlES MKMBRES Vougy (le vicomte de), directeur général des lélégraphes, • à Chamararides, par Saint-Germain-Lespinasse, et rue de Grenelle, i03 p. Loire. Vroil (Jules de), propriétaire, au château de Roquincourt, el rue de Lille, i P. Marne. Viiillefroy, sénateur, rue d'Amsterdam, 39 P. Vuitry (S. Exe. M.), ministre présidant le Conseil d'État, rue de Varennes, 78 p, Wfechfer (Son Exe. M. le baron), envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le roi de Wurtem- berg, rue du Bel Respire, 1 p. Wagner, propriétaire, à Courcelles -. Aisne. Wagner (Hermann), propriétaire et fabricant de sucre, à . Sewarde, près Douai Nord. Wagner (Ladislas de), professeur a l'École royale poly- technique, délégué de la Société impériale d'acclimalalion, Goliergasse, 18, à Peslh {Hongrie) AUTRICHE. Wagram (Berthier, prince de), au château de Gros- Bois, et rue Saint-Lazare, 56 P. 8eine-el-0ise. Waharte (Ch. ), négociant, faubourg de la Cassine, à Sedan Ardennes. Wallllt (Ch.), docteur en droit, rue du Mont-Thabor, -15. P. Wattecamps, propriétaire, boulevard Magenta, 70 ... P. • . . ;■ Wauthier, propriétaire, rue d'Hauleville, 30 P. Weber (le docteur), médeein-major de l'armée, à l'Hôtel des Invalides P. Weddell (le docteur), rue de la Tranchée, 14, à Poitiers. Vienne. Westerniann (G. -F.), directeur du Jardin zoologique d'Amsterdam Pays-Bas. Wheilhouse (Georges), à Lisbonne Portugal. Wilson Esq. (Edward) [M. H.], membre du Comité pour l'introduction et lacclimatation des animaux en Australie, Hayes, Bromley, {I\ent) Grande-Bretagne. Wilson (le docteur Th. B.), membre de l'Académie des sciences de Philadelphie, délégué de la Société impériale d'acciimalalion^ à Philadelphie {Pensylvauie) États-Unis. Wirapffen (le baron F. de), au ehâieau de Rouge-Maison, par Vailly Aisne. Wittering (James), secrétaire honoraire de l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam, rue d'Aumale, 11, . P. Witz-Wilmot (Edouard), manufacturier, à Cernay ... Hnnt-Rhin. Wodianer (Maurice de), banquier, directeur de la banque nationale d'Autriche, à Vienne , . .\utr_icme. DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'ACCLIMATATION. VVoronzow (S. A. le prince Simon), à Aloupka, près Ydlka {Crimée), et chez M. Cart, rue de la Victoire, 10. . P. Russie. Yacovleff, chambellan de S. M. l'Kmpereur de toutes les Russies, boulevard Male?herbes, 5 P. Vékoussima-Magotarou, botaniste, Caï-seï-dzjo , à Yeddo Japon. Vpsilanti (le prince), à Vienne Autriche. Vvart, inspecteur généra! des Écoles vétérinaires et des Bergeries impériales, rue Royale, à Boulogne-sur-Mer. . Pas-de-Calais. Yver, notaire, rue Bleue, 13 P. /ckî-bey, attaché au secrétariat des commandements de S. A. le vice-roi d Egypte, à Alexandrie Egypte. /evallos (Mrinuel de), ancien ministre des affaires étran- gères du Pérou, chez M. Caillau, Faubourg Saint-Ho- noré, 98 P. Ziegler (Jean-Jacques), ingénieur, à Meggen {Canton de j Lucerne) SuiSSE. Zorii de Bulach (le baron de), chambellan de l'Empe- reur, membre du Conseil général du Bas-Rhin, maire dOsthausen Bas-Rhin. Zurcher (Alphonse), manufacturier, délégué de la Société imppriale d'acclimatation, à Cernay Haut-Rhin. Zurcher (Charles), manufacturier, à Cernay Haut-Rhiii. 79 SOCIÉTÉS AFFILIÉES ET COMITÉS RÉGIONAUX. France et Colonies, Le Comité régional de la Sociélé impériale d acclimatation, à Alger Mf/ijrie. La Sociélé cenlralo (ragriciilturo, d'horticnllure ot; d'accli- matation de Nice et des Alpes-Maritimes, à Nice. .... Alpcs-MariUmos. La Société centrale d'agriculture et d'acclimatation des Basses-Alpes, à Digne . Basses-Alpes. La Société du Jardin zoologique de Marseille Boucli.-du-Rhône. Le Comité d'aquicnUuro praiique de Marseille Bnuch.-du-Rliône, Le Comité régional de la Société impériale d'acclimatation, ■à Bordeaux Gironde. Le Comité colonial d'acclimatation, à la Guadeloupe. . . . Guadeloupe, Le Comité colonial d'acclimatation de la Guyane française. . Guyane. La Société zoologique d'acclimatation pour la région des Alpes {Sociélé zoologique des Alpes), -A (ix'QTiohlQ Tsère. Le Comité colonial d'acclimatation de la Martinique Martiniqve. La Société régionale d'acclimatation pour la zone du Nord- Est, il Nancy Meurllic. Le Comité colonial d'acclimatation de l'île de la Réunion. . Béuniun. La Sociélé d'horticulture et d'acclimatation de Tarn-et-Ga- ronne, à Montauban Tarn-ol-Garonne. La Sociélé d'horticulture et d'acclimatation du Var, à Toulon. Var. Le Comité régional delà Société impériale d'acclimatation. à Poitiers Vienne. Étranger. La Société d'acclimatation et d'agriculture de Sicile {So- ciclà di acclimazione e di açjricolt ira in Sicilia), à Palerme. ITALIE. 1, a Société d'acclimatation de l'île Maurice Maurice. La Société impériale iracclimatalion de Moscou Russie. Le Comité d'acclimatation des végétaux de Moscou Russie. 82 SOCIÉTÉS AGRÉGÉES. SOCIETES AGREGEES. France et Colonies. La Société d'agriculture de l'Ardèche, à Privas Ardèche. La Société des sciences, agriculture et arts du Bas-Rhin, à Strasbourg Bas-Rhin. La Société d'agriculture des Bouches-du-Rhône, à Marseille. Boucli.-du-Rhône. La Société d'horticulture de la Côte d'Or, à Dijon. .... Côte-d'Or. La Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, à Guéret Creuse. La Société d'horticulture de Bergerac Dordogne. La Société d'agriculture, sciences, arts et belles- lettres de l'Eure, à Évreux Eure. Le Comice agricole de l'arrondissement d'Alais Gard. La Société d'horticulture de la Gironde, à Bordeaux . . . . Gironde. La Société d'agriculture de la Haute-Garonne, à Toulouse . Haute-Garonne. La Société d'agriculture et de statistique de Roanne .... Loire. La Société d'horticulture de Nantes Loire-Inférieure. La Société d'agriculture, industrie, sciences et arts de la Lozère, à Monde Lozère. La Société d'agriculture de Verdun Meuse. La Société centrale d'agriculture du département du Pas-de- Calais, à Ârras Pas-de-Calais, La Société d'agriculture de l'arrondissement de Saint-Omer. Pas-de-Calais. La Société d'agriculture du Puy-de-Dôme, à Clermonl-Fer- rand Puy-de-Dôme. La Société d'agriculture et d'horticulture de Chalon-sur- Saône Saône-et-Loire. La Société d'agriculture de la province de Savoie propre, à Chambéry Savoie. Le Comice agricole et Société libre d'agriculture, sciences et arts de Provins Seine-et-Marne. La Société d'agriculture de Melun Seine-et-Marne. La Société d'agriculture, sciences et arts et Comice de l'ar- rondissement de Meaux Seine-et-Marne. Le Comice agricole de Melun et de Fontainebleau, à Melun. Seine-et-Marne. Le Comice agricole de Toulon Var. La Société d'agriculture et de l'industrie de Tonnerre . . . Yonne. SOCIÉTÉS AGRÉGÉES. 83 Etranger. La Société agronomique du Frioul [Associazione agraria Friu- lana), à Udine {Frioul) AUTRICHE. La Société d'agriculture du duché de Nassau, à Wiesbaden, Nassau. La Société royale zoologique et botanique d'acclimatation de La Haye Pays-Bas. La Société d'acclimatation de Berlin, Adlerstrasse, 12, à Berlin Vkv^se. La section d'industrie et d'agriculture de l'Institut genevois. Suisse. La Société d'utilité publique de Lausanne Suisse. La Société des sciences naturelles de Neuchâtel Suisse. La direction centrale d'agriculture de Sluttgard Wurtemberg. L'Académie agronomique de Hohenheim Wurtemberg. fan». — Imprimerie de E. Martinet, rue Mignon, '2. Sfi-v New York Botanical Garden Librar 3 5185 00259 9353 #^ *,i^'- •**. -iM?^-